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» *
GÉOGRAPHIE
ILLUSTREE
DES ARDENNES
o
ILLUSTRÉE
DES ARDENNES
PAR
ALBERT MEYRAC
Rédacte-ar en Cîief d-a FKXIX AI5.DBKKAIS
Officier de l* Instruction puhliqui'
PRÉFACE DE A. OMUQUET
Professeur au Collège de France
CHBVALIKK DK LA LEGION d'HONNKUK
02?rLé cie 230 Qrx'a''V"Li.2?es, dozxt 6 li02?s teinte
ET
SQiYi d'an GUIDE DU TOURISTE & DU CYCLISTE dans les Antennes
-••« O'fSSl^SV*} »••-
CIIAULEVILLE
ÉDOUAHD JOLLY A Q), LIBIIAIIIE-ÉDITKLR
Place Ducale et Rue du Moulin
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MAY 28 1920
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^REMERCIEMENTS
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Hu seuil de cette Géographie illustrée des Ardennes que veut
bien présenter aux lecteurs notre éminent compatriote Arthur
Chuquet, professeur au Collège de France, mon très agréable
devoir est de remercier, d'abord les nombreux souscripteurs,
dont l'adhésion me fut précieuse ; puis ceux qui, pour le Livre Premier :
Géographie physique et descriptive^ furent en quelque sorte mes collabo-
leurs, soit qu'ils aient bien voulu revoir les épreuves des chapitres
composant ce Livre, soit que, pour les indications géologiques, hydro-
graphiques, douanières, vicinales, scolaires, agricoles, industrielles et
biographiques (i), ils m aient aidé, par leurs renseignements si précis,
à faire de ces chapitres un ensemble aussi complet, aussi exact que
possible.
Mes remerciements vont, alors, tout droit, à MM. Bestel, professeur de
sciences à l'école Normale de garçons; Rigaux, ingénieur en chef des
ponts et chaussées, et Schmit, conducteur principal; Barbier, directeur
des douanes, et Petit, premier commis à la direction; Charpentier, agent
voyer en chef; Pérot, inspecteur principal des chemins de fer de l'Est;
Hennocque, directeur de l'exploitation des chemins de fer départemen-
taux; Martin, inspecteur d'Académie, et Arnoux, inspecteur de l'ensei-
gnement primaire; Fiévet, professeur départemental d'agriculture des
Ardennes; Watrin, contrôleur principal des mines; César, inspecteur du
travail dans les manufactures; et Ernest Henry, de Sedan.
Quelquefois aussi, dans la partie technique du Livre II : Les Origines
administratives du Département y j'eus pour guide l'utile Annuaire que
publie, et met au courant chaque année, M. Grégoire, sous-chef de divi-
sion à la préfecture des Ardennes. De même on rencontrera quelques
(Il Les chapitres X et XI relatifs aux Ardeunais c^-lèbres d'avant la Révolution et
aux Contemporains sont continués et complétés par un Appendice (les lecteurs le trou-
veront après le Livre 111) où nous avons précisé l'orthographe de quelques noms
anciens, rectifié auelqucs dates, allongé certaines bio^aphies et ajoute un assez
grand nombre de niographies nouvelles.
— VI
citations extraites de Jean Hubert dont la Géographie fut excellente, à
son époque.
*
Je suis encore heureux de mentionner les photographes — profes-
sionnels et amateurs — qui me permirent, grâce à leurs collections, de
donner au Livre III : Géographie historique des Communes, un intérêt
tout spécial par la gravure; faisant défiler sous les yeux du lecteur les
sites principaux que j ai décrits, les anciens châteaux, les vieilles églises
et les monastères disparus dont j*ai rappelé Thistoire ou la légende.
Je citerai particulièrement pour les « professionnels » : MM. Wilmet,
photographe à Rethel, qui donna, entr 'autres : ancienne vue de Rethel,
la halle, deux vieilles maisons de Rethel, Técole d'Agriculture, la ferme
de la Charité à Ambly, les églises d'Asfeld et de Vouziers; — Collinet,
photographe à Charleville; nous lui devons un attelage aux environs de
Charleville, la rue Tliiers et la Grande-Rue, une vue de Mézières, les
casernes, types ardennais, un motocycliste sur route.
Pour les amateurs : MM. Benoit, directeur du cours complémen-
taire de Mouzon; — Chardaine, directeur de l'école communale de
Haraucourt; — Cophignon, employé à la graineterie Denaiffe, à Cari-
gnan; — Henri Descharmes, avocat, adjoint au maire de Charleville; —
docteur Desplous, maire de Rimogne; — Henri et Alexandre Fournier,
de Revin ; — Henri Goffaux, pharmacien à Charleville ; — Louis Hamaide,
artiste-dessinateur à Bruxelles; — André Jolly, de Charleville; — Louis
Lahoussay, de Mézières; — Leblond, professeur de philosophie au lycée
Chanzy; — Georges Lefebvre, de Charleville; — Gustave Letellier,
ancien libraire à Charleville: — Longuet, professeur à Charleville; —
Emile Minet, répétiteur au lycée Chanzy; — docteur Moreaux, à Don-
chery; — Emile Paruit, médecin-vétérinaire à Paris; — Peckels, avoué
à Charleville; — docteur Richelet, à Charleville; — Tonnelier, vice-
président du Conseil de préfecture des Ardennes ; — Wérion, à Charleville.
M. Demaret, inspecteur des eaux et fcrêls, actuellement à Senonches
(Eure-et-Loire), nous a fourni les intéressantes gravures de la planche
hors texte en phototypie, indiquant les diverses phases de Técorçage dans
les Ardennes, et réservée aux seuls souscripteurs. Nous devons encore
à l'obligeance de M. Demaret la planche hors texte qui précède Tarron-
dissement de Sedan; à la gracieuseté de MM. Pion, Nourrit et C'*, impri-
meurs-éditeurs à Paris, trois magnifiques clichés, également hors texte :
Gardes forestiers, — Au Bois, — En Forêt; — et à M. Petitfils, archi-
tecte de la ville, le plan de Charleville qui précède l'arrondissement de
Mézières. Enfin, la Direction des Tramways de Charleville-Mézières
autorisait, avec bienveillance, la reproduction de la gravure qui repré-
sente, à la fin de la liste des souscripteurs — d'après la photographie
Dargent, — la première sortie d'essai du tramway à Charleville.
Mais ma reconnaissance plus spéciale doit s'adresser à M. Grenier,
dessinateur aux Chemins de fer de l'Est. Employant tous ses rares
moments de loisirs à se trouver sur chaque point des Ardennes où le
sollicite un monument à relever — qu'il soit ancien, qu'il soit moderne, —
un paysage agresle h lixer par la photographie, M. Grenier a su réunir
une des collections de vues ardennaises les plus complètes et les plus
remarquables, principalement en ce qui concerne les châteaux d'autre-
fois et les églises curieuses par leur archilecture ou leurs restes de for-
tifications. Sur 230 gravures réparties dans nos 830 pages, 133 pro-
viennent de cette collection unique où si gracieusement M. Grenier nous
permit de puiser à mains ouvertes.
Enlîn Je ne dois pas oublier l'imprimerie du Petit Ardennais dunt les
soins vigilants ne se sont Jamais démentis pour que cet ouvrage eût son
exécution matérielle la plus parfaite possible. On se convaincra que le
but ardemmeut désiré fut atteint. Il me faut, alors, également remercier,
et c'est pour moi réel plaisir, mon éditeur carolopolitain, Edouard Jolly.
Epris d'éditions somptueuses et de hardies tentatives de « décentrali-
sation éditoriale '>, Edouard Jolly a multiplié les illustrations, a fait
Spécialement glacer le beau papier qui pouvait le plus magniliquement
les mettre en relief. Car tous deux, lui éditeur, et moi auteur, nous
eûmes cette ambition et cette pensée communes : faire que cette Géogra-
phie — à la portée de tous par son prix singulièrement modique, étanl
donné le luxe coiHeux du volume — fût un fdial Lémoigna^te d'ardenl
amour élevé aux Ardennes!
Albert MEYRAC.
Charleville, 20 novembre 18
c^c^Ac^c^^é^c^cy^^^^^
50^ <ïf 5(? V *i;^ V *U^*ï? *G^ V V *t? «0^^
FR-KFJLCE^
■yKi-
LA mode a, ce semble, fini par sourire au pays d'Ardenne, et
nombre de touristes ont cette année, nous dît -on, par-
J couru la vallée de la Meuse. Aussi bien, cette même année,
un des points les plus remarquables de la vallée, la montagne
des Quatre Fils Aymon, qui se dresse au-dessus du village de
Château-Regnault, a fait longuement parler de lui.
Ces quatre rochers, juchés sur la crête de la montagne, ressem-
blent de loin à quatre cavaliers qui se suivent à la file, également
inclinés sur le col de leur bête, également emportés par une
course rapide, et l'on comprend que Timagination populaire
leur ait donné jadis le nom de ces quatre héros, Renaud, AUard,
Guichard, Richard, fils d'Aymon, qui montaient à la queue leu
leu sur le bon cheval Bayard. ' ' ' •. Cr/-, i^J\a\ ^u
Cette montagne grandiose est entamée. Elle a déjà souffert
il y a quelque quarante ans. Au sommet d'un des cavaliers,
s'élevait alors la table de Maugis, du magicien Maugis, le méchant
cousin des quatre fils Aymon. C'était une grosse pierre large de
deux mètres et longue de six. Un carrier, croyant qu'elle cachait
un trésor, la souleva à l'aide d'un cric et la précipita sur la pente.
Brisée depuis en plusieurs morceaux, la pierre de Maugis servit
à la construction d'une des culées du pont de Château-Regnault.
Mais voici qu'après la cime, la croupe de la montagne est
assaillie. La pioche attaque un des quatre rochers. De jour en
\
'^\SL^
— X —
jour, la blessure se fait profonde. Comme Ronsard, voyant abattre
la forêt de Gastine, on se prend à dire que de pareilles choses
ne doivent ni périr ni changer de forme, et Ton crie avec douleur :
. . . Arrête un peu le bras,
Meurtrier sacrilège . . .
Heureusement, les journalistes de la région se sont émus. La
Société du Givet-Pittoresque a protesté hautement par la voix
de son président, l'alerte et disert docteur Beugnies, contre
l'œuvre de destruction. Un jeune député, en un discours plein
d'esprit et d'humour, a su persuader la Chambre que la quadruple
roche de Chàteau-Regnault était un monument historique. Le
Préfet, homme actif et éclairé, s'est hâté de nommer une com-
mission chargée d'étudier sérieusement la question, et déjà des
pourparlers, qui ne manqueront pas d'aboutir, s'engagent entre
le département et la commune de Château-Regnault.
Il serait, en effet, dommage que la superbe montagne des
Quatre Fils Aymon fût livrée à l'exploitation des carriers, qu'elle
fût si cruellement profanée et dévastée. La vallée de la Meuse
y perdrait un de ses plus magnifiques joyaux et le fleuron le plus
beau peut-être de sa couronne.
En dehors des Ardennes, cette vallée n'est guère connue que
des Champenois, des gens de Reims et d'Epernay. Elle offre
pourtant aux regards du touriste des sites incomparables, tantôt
verts et riants, tantôt sombres et sauvages : les gigantesques
rochers qu'on nomme les Dames de Meuse ; la route qui longe
le ruisseau de Faux et la vallée de Misère; Fumay, la ville
d'ardoise, la ville la plus originale du département et qui, par
ses rues tortueuses et ses maisons irrégulièrement plantées, rap-
pelle les vieilles cités espagnoles ; l'imposant fort de Charlemont ;
la curieuse grotte de Nichet ; le val de la Houille. Un dragon
de 1792, dont les naïfs Mémoires viennent de paraître, décrit
ainsi son impression lorsq.u'il arrive dans cette partie des Ardennes :
(( La scène change : ce ne sont plus que précipices, rochers, monts
escarpés. » (i)
(i) G. Vallée et G. Pariset, Carnet d'étapes du dragon Marquant. Paris,
Berger- Le vrault, 1898; p. 7.
— XI —
Seulement, les habitants n'entendent pas la réclame et n'ont
pas le sens pratique de leurs voisins. Les Belges, qui possèdent
la moitié du massif ardennais, savent bien mieux qu'eux attirer
le monde et, comme on dit, faire mousser leur marchandise. Il
faut donc applaudir à la propagande patriotique de la Société
du Givet-Pittoresque et au zèle de ceux qui, sur les bords de la
Meuse française, s'efforcent pieusement de conserver intacts les
sites et les monuments du pays. Mais il faut aussi que les rive-
rains se remuent, se trémoussent, qu'ils sortent de leur indiffé-
rence, qu'ils éprouvent, et, au besoin, qu'ils affectent et affichent
de l'enthousiasme pour leur région si attrayante, si poétique.
Qu'ils animent par des fêtes cette Suisse ardennaise un peu morne
et rendent ses charmes plus piquants: qu'ils aient des hôtels
propres, confortables, pourvus de tout : le voyageur s'arrêtera
quelques jours dans la vallée de la Meuse et ne passera plus
devant ses paysages en se contentant de leur jeter par la fenêtre
du wagon un fugitif coup d'œil d'admiration.
Qu'on lise d'ailleurs le livre de M. Meyrac. Qu'on lise les pages
si animées, si brillantes qui, dans sa Géographie illustrée,
traitent de la vallée de la Meuse. Il regrette que l'industrie, qui
ne compte pas avec la poésie, veuille morceler les roches des
Quatre Fils Aymon et les transformer en pierres de grandes
routes. Il déroule devant nos yeux les spectacles tour à tour gra-
cieux ou terribles qu'offrent les rives du fleuve. Il nous mène,
nous entraîne à travers ces « défilés de rocs et de montagnes. »
La Géographie illustrée, œuvre d'un homme qui depuis
longtemps s'est épris des Ardennes et fouille studieusement leur
passé, contient sous une forme commode, à la fois rapide et
dense, tout ou à peu près tout ce qu'il est possible de savoir sur
le pays. M. Meyrac la divise en trois parties.
Dans la première partie, il décrit le département, les provinces
qui l'ont formé, son terrain, sa flore et son climat, ses rivières,
ses montagnes et ses forêts, ses routes et ses voies ferrées, son
organisation judiciaire et religieuse, ses établissements d'instruc-
tion publique ; il donne une vue d'ensemble de son agriculture
et de son industrie ; il énumère, en une suite de notices brèves
mais suffisantes, les Ardennais qui se sont distingués dans tous
— XII —
les genres — et il n'a oublié personne, même parmi les contem-
porains, parmi les simples dilettantes et amateurs de notre
époque : « Tout travail, dit-il spirituellement, atteste un effort
dont il est juste de tenir compte; à la postérité de choisir et
de classer. »
La deuxième partie de la Géographie retrace la formation du
département, son mode actuel d'administration, sa gestion, ses
ressources financières ; chemin faisant, l'auteur nous présente
dans deux pages intéressantes les conventionnels ardennais.
La troisième partie est la plus importante et la plus précieuse.
M. Meyrac l'intitule Géographie historique des communes.
C'est un dictionnaire des cinq cent trois communes du départe-
ment, selon l'ordre des arrondissements et des cantons. Chaque
commune a sa notice ou, comme on dit aujourd'hui, sa mono-
graphie aussi détaillée, aussi fouillée, aussi fournie que possible.
M. Meyrac 'n'omet rien : les origines de l'endroit et sa situation,
les événements dont il fut le théâtre, les légendes où il figure,
son église, son château, ses vieilles maisons, ses écarts, même
ceux qui n'existent plus aujourd'hui, ses lieuxdits. De copieuses
citations, faites avec goût et tirées des meilleures sources, égayent
souvent ces notices et leur ôtent de leur aridité. M. Meyrçic s'est
souvenu du mot de Voltaire qu'un dictionnaire sans citations
est un squelette.
C'est une encyclopédie ardennaise que nous apporte l'auteur.
Pour connaître à fond leur pays, les Ardennais n'ont qu'à feuil-
leter le volume; ils y trouveront ce qu'ils cherchent, et plus
encore, et, comme cet ouvrage, intéressant et instructif tout
ensemble, est autant un livre de lecture qu'un répertoire de faits,
comme il pique la curiosité, ils ne se borneront pas à lire ce qui
concerne leur lieu natal ou le village qu'ils habitent ; ils liront
tout le reste, non d'une traite, mais de ci de là, comme ce diction-
naire de physique que Gœthe lisait dans la retraite de TArgonne,
en face de Grandpré. Un dictionnaire, dit à peu près le poète
allemand, est un bon compagnon : il offre à tout moment une
interruption et nous procure la meilleure distraction en nous
menant d'un objet à un autre.
Aussi ne puis-je terminer cette trop courte préface sans recom-
— XIII —
mander à tous mes compatriotes ce dernier ouvrage du cons-
ciencieux et infatigable écrivain. Je dis dernier à bon escient et
ne crois pas me tromper. Après avoir consacré trois volumes
à TArdenne, à ses contes et traditions, à sa forêt, à ses villes et
villages, M. Meyrac a voulu évidemment réunir, ramasser dans
sa Géographie illustrée tout ce qu'il avait recueilli de longue
date à force de labeur, à force de soins persévérants ; et il peut
dire aujourd'hui, en terminant ce travail considérable qui cou-
ronne vraiment l'édifice : exegi monumentum. Je ne pense pas
qu'il y ait en France un département qui possède une Géographie
plus complète, (i)
Arthur CHUQUET.
(i) Je n'ai loué que M. Meyrac. Mais il faudrait louer aussi M. Edouard
Jolly. Le livre, par les soins que M. Edouard Jolly lui a donnés, par l'élégance
de l'impression, par le choix et la beauté des illustrations, par le bon goût qui,
d'un bout à l'autre, préside à l'exécution du volume, est un des plus remar-
quables essais de décentralisation éditoriale qui aient été tentés de nos jours.
LIVRE PREMIER
GÉOGRAPHIE
Pl)ysique, Administratii)e, DescriptiOe
CHAPITRE PREMIER
LE TERRITOIRE
I. Les ori^nes dn territoire. — H. Provinces qui formèrent le département; ses
bornes; superficie; points culminants. — m. Gâologie des Ardennes; terrains
primaires; terrains secondaires; terrains tertiaires; terrains quaternaires. —
IV. La flore des Ardennes. — V. La grotte de Nichet. — VL Les trois zones. —
VII. Le caractère ardennais.
I. LES ORIGINES DU TERRITOIRE. v
LA partie de territoire français (jui forme aujourd'hui le département des
Ardennes appartenait, lorsqu'au cin([U!ème siècle la Cîaule romaine fut
divisf^e en dix-sept provinces, à la Belgique seconde dont Reims était la
capitale.
Le premier auteur (jui mentionne le « pfïvs d'Ardenne » est César, dans ses
commentaires de Bello Gallico. Strabon et Tacite en parlent après César, alors
qu'avait été latinisé en Ardaennetifis le nom primitif de cette région. En effet,
le phonem ardiiem vient des Celles. Ils appelaient ainsi l'immense forêt cou-
vrant, à ces époques reculées, tout le nord <le la Gaule, des bords du Rhin à
rOcéan. César donne h ce pays une longueur de cinq cent milles et raconte
qu'il fallait trente jours de marche pour traverser, d'une extrémité à l'autre,
celte forêt mystérieuse et que les romans de chevalerie devaient rendre célèbre.
A l'adjectif Ardtiennensh, les Romains ajoutèrent les motsp«(/MS, sylva; d*o(i
nous avons tiré : pays ardennak, forêt urdennaise.
y^id j)(itji, ou î»ays, se partageaient la « région ardeimaise » autrelois, quand
nos provinces n'étaient encore ni désignées, ni formées. Adnen de Valois nous
les dénombre dans sa Notitia (^alliarum. Ce sont, en totalité ou pour parties :
l* le Rémois ; 2* le pagus Castricensis ; 3*> le Porcieri ; 4' le Dormois ; .H** le pays
de Voncq ; 6*» le pîiysde M(»uzon ; 7'' le Rethélois ; S*» la Thiérache ; 9*» et l'Ardenne.
I" Le pagiis RemensU appartint surtout au département actuel de la Marne.
Cependant, il se serait prolongé (d'a[»rês le Polvptiquk dk saint Rémi, neuvième
siècle) jusques à la rivière d'Aisne. Les villages de Cauroy, de Contreuve, de
Lcffincourl, de Machault, de Mont-Saint-Martin, de Pauvres, de Seraide auraient
appartenu, nous affirme un « Pouillv: » du quatorzième siècle, à ce « pagus
Remensis ».
— 4 —
2° Le pagus Caslricensis (ainsi nommé du château = castrum, où résidait
Tadministrateur de ce pagus) correspondait presque à l'arrondissement actuel
de Mézières, avec, cependant, une portion du Rethélois et du pays de Rocroi.
Mézières, Donchery, Uumigny furent les villes les plus importantes du « pagus
Castricensis ».
3° Le pagus Porcensis était fort étendu, jadis. Il comprenait une partie du
diocèse de Laon. Saint Rémi mentioime le « Porcien » dans son testament, et
c'est sans doute la première mention historique que l'on en connaisse. Ce
Porcien, qui renfermait la Terre des Pothêes, « dotation rémigienne » de TEglise
de Reims, est le seul pagus dont le nom soit, après l'an mille, parvenu jusqu'à
nous avec sa dénomination de comté. Après des foitunes diverses, il passait
de la maison de Croy dans les maisons de (ionzague et de Mazarin. Aujourd'hui,
cette appellation de Porcien nous est rappelée par Novion, par Ghaumont et
par Château. Pourquoi « Porcien »? Une étymologie fantaisiste veut que les
nombreux troupeaux de porcs nourris autrefois dans nos forêts ardennaises
aient donné, comme souvenir, leur nom à ce comté.
4° Le pagus Dulcomensis = le Dormois. Ainsi appelé, nous dit dom Noél, d(*
la rivière qui le traverse. Ce pagus ne nous appartint que dans sa paitie septen-
trionale où fut incorporé l'arrondissc^nuînt vouzinois. N'exista que de 802 à 1020
en tant que division territoriale. II eut pour capitale le village de Doulcon, dans
la Meuse. D'où sa désignation : Dulcomensis, écrit M. A. de Barthélémy dans
r« étude » qui devait précéder son Histoire dks Comtes dk Grandpré. Quatre-
Champs, Senuc et Chevrières furent, après Doulcon, les trois centres les plus
importants de ce pagus.
5^ Le pagus Vongensts. sans doute le Vicus-Vongus, station de la voit- romaine
de Reims à Trêves. Dans la Vik de saint Waast, écrite avant l'année 667, esl
pour la première fois mentionné le « pagus Vongensis », lorsque Clovis, allant
à Reims où l'attendait h* baptême, passa l'Aisne sur le pont de Rilly-aux-Oies
in pago Vongensi, Ce pagus représtîiiterait rarrondissement actuel de Vouziers,
sans, toutefois, que le mot Vongus puisse être assimilé à Vouziers, ville de
formation relativement récente.
6** Le j)agus Aiosomensis tirait son nom de Mouzon, sa capitale, où séjournait
un corps de ces troupes romaines dites Musmageuses, L'étendue de ce pagus
couvrait presque tout l'arrondissement de Sedan, moins le canton de Carignan ;
mais, par compensation, il englobait en lui quelques villages des cantons de
Flize, du Chesne, de Stenay et de Bouillon.
7*» Le pagus Regilestensis = le Rethélois. D'origine moderne, il succédait,
vers l'an mille? environ, aux deux pagi mérovingiens : le Porcien et le Castrice.
Eut pour capitale Rethel, humble bourgade aux temps de saint Rémi. Fut l'un
de sept importants comtés-pairies de Champagne, ayant pour armes : de
gueules à deux làteaux démanchés d'or. Appartint successivement aux maisons
de Bourgogne, de Clèves, de Ne vers. Ensuite acheté par Mazarin qui, le
1,H décembre 1663, le fit convertir en duché par Louis XIV.
8" Le pagus Teorasccnsis = la ïhiérache, qui fait maintenant partie inté-
grante de l'Aisne, mais de laquelle, autrefois, relevaient l'abbaye de Sept-
Fontaines, Rocroi, R(?nwez, Montcornet (indifféremment appelé, jadis, Mont-
cornet en Ardenne ou en Rethélois), Signy-Ie-Petit ; puis, pour moitié, les
cantons de Mézières et de Rumigny.
9** Le pagus Arduenncnsis n'appartint à notre département que par sa lisière
sud occidentale : la rive droite de la Meuse depuis Charleville jusques à Civet,
et de Charleville, en droite ligne, jusques à Pussemange. Voilà seulement ce
que nous empruntâmes à ce pagus arduennensis. (Voir dom Noël, dans la
lievw ardennaise, année 1894, pages 1 à 23 : Originks du dkpartkmknt des
Ardennks.)
— 5 —
II. PROVINCES QUI FORMÈRENT LE DÉPARTEMENT; SES BORNES;
SUPERFICIE; POINTS CULMINANTS.
Lorsqu'en 1790 l'Assemblée constituante divisa les provinces françaises en
départements (voir dans la pn^sente Géographie, livre ii, chap. i : lks Dépar-
TKMENTs français), Ics Ardcnncs furent formées : de la Champagne, pour
426,691 hectares; de la Principauté de Sedan, pour 24,618 hect. ; de la Picardie,
pour 35,945 hect.; du Hainaat, pour 19,581 hect.
Depuis la fatale guerre de 1870-1871, qui fit perdre à la France l'Alsace et
une partie de la Lorraine, le département des Ardennes est séparé de l'Alle-
mafîne par la Meuse et par la Meurthe-et-Moselle. Deux départements, l'Aisne
et la Somme, le séparent de la Manche; trois : Marne, Seine-et-Marne et
Loiret, le séparent du Cher, département ([ui occupe assez exactement le centre
de la France; sept le séparent de l'océan Atlantique : Marne, Seine-et-Marne,
Seine-et-Oise, Eure-et-Loir, Sarthe, Maine-et-Loire et Loire-Inférieure; sept
également le séparent de la Méditerranée : Marne, Aube, Côle-d'Or, Saône-et-
Loire, Rhône, Ardèche et Gard. Son chef-lieu, Mézières, est à 248 kilomètres
au nord-est de Paris par le chemin de fer, et à 196 en ligne droite, à travers
trois départements, Marne, Seine-et-Marne et Seine-et-Oise.
Le département des Ardennes est traversé, du nord au sud, un peu à l'ouest
de Rethel, par le 2* degré est du méridien de Paris; dans le sens contraire,
c'est-à-dire de l'ouest à l'est, il est coupé, dans sa partie septentrionale, près
du chef-lieu de canton Fumay, par le 50" degré de latitude nord : il est donc
un peu plus près du Pôle que de l'Equateur, que séparent 90 degrés ou un
quart de cercle.
Il est borné : au nord-ouest et au nord-est, par la Belgique ; à lest et au
sud-est, par le département de la Meuse ; au sud, par celui de la Marne ; enfin,
à l'ouest, par celui de l'Aisne.
Sa superficie, de 523,289 hectares, est inférieure de 100,000 hectares environ
à la moyenne des départements français: sous ce rapport, c'est le 68° dépar-
tement de la France; en d'autres termes, 67 sont plus étendus.
Sa forme est assez irrégulière. Cependant il présenterait presque celle d'un
quadrilatère à peu près régulier, incliné du nord-ouest au sud-est, si l'on en
retranchait les cantons de Givet, au nord, et de Carignan, à l'est. Sa plus grande
longueur, du nord au sud, de l'extrémité septentrionale du canton de Givet,
frontière de la Belgique, à l'extrémité sud de la commune de Maure, canton
de Monthois, est de 105 kilomètres. Sa plus grande largeur, de l'est à l'ouest,
pointe de Margny à celle de Sévigny-Waleppe, est de 97 kilomètres. Son pour-
tour doit être évalué à 415 kilomètres.
Le massif ardoisier forme le plateau le plus élevé des Ardennes. Les points
culminants se rencontrent à l'est de la vallée de la Meuse et au nord de la
vallée de la Semov. Ce sont : la Croix-Scaille, sur le territoire de Thilav, 504 mè-
très au-dessus de la mer; la Grande-Croix, proche des Hauts-Buttés, 490 mè-
tres ; la Haute- Butte, à Hargnies, 491 mètres; la //rtw/e-iWa/î /se, 469 mètres;
le Mont-Tranet, dans les bois de Hevin, 454 mètres. Les montagnes encaissant
la vallée s'élèvent sur la rive droite, à 370 et à 380 mètres, de Fépin à l'est de
Furaay; à 400, 420 et 430 mètres, entre Fumay et Laifour; à 380 mètres, entre
Laifour et Monthermé. Les niveaux décroissent quand on s'avance au sud vers
Charleville. et alors les hauteurs par lesquelles Nouzon est dominé ne dépas-
sent guère 332 mètres. Le point le plus élevé de la rive gauche, entre Fumay
et Nouzon, atteint 404 mètres dans le bois de Fumay. On peut évaluer à 280 mè-
tres le niveau moyen, bien (|ue la cote 387 S(; trouve au nord de Nouzon. Puis
le sol s'incline vers les terrains secondaires.
— 6 —
Los hords do la Sonioy sont à peu prôs aussi liauts que ceux île la Meuse.
Les inontagnes à l'est de iNavaiix atteignent 364 mètres; celles qui surplom-
bent W village de Naux sont à 409 mètres. La Meuse coule, d'ailleurs, à 130 mè-
tres au-dessus du niveau de l'Ocran. A partir des crêtes qui dominent la rive
gauche de la Meuse, le sol s'abat en j^ente douce vers le département de l'Aisne.
Au delà de Hocroi, il n'est que très faiblement accidenté et les ravins sont peu
profonds. Au sud de cette ville, on rencontre le moulin fiallois à 389 mètres
au-dessus du niveau de la mer; puis on ne trouve plus que les cotes 370, 360,
340 et 307 mètres.
Le point culminant de la partie orientale entre la vallée de la Meuse et
Bouillon est à 403 mètres dans les Ms de SetUtn. 11 faut signaler pour cette
région centrale, sud et sud-est : le sommet entre Ville rs-le-Tourneur et Monligny
â la cote 278 mètres; la Cirle de Poix, 303 m.; la Crête Mouton, 290 m.; les
moullnn de Bouvellemont, 263 m.; le $ignal de Fosse, 300 m.; ïarbre de liemon-
ville, 291 m. (en quelques points de la ligne de partage, les eaux sourdent si
proche de la limite des deux bassins, celui de la Meustî et celui de l'Aisne,
qu'elles peuvent être dirigées à volonté sur l'un ou l'autre versant); le bois de
Froidmont, commune de .Neuville-et-Tbis, 322 m.; la croûîd^Gn/yére.s, 315 m. ;
le sommet d'Enelle, 332 m.; le s^manet entre Bulz et Singly, 311 m.; la t'roix
Plot à Doncherv, 320 m.; le sommet entre Cheveuges et Noyers, 346 m.; le
sommet entre Haucourt et PouiTon, 328 m.; le sommet près de Stonne, 328 m.
Les cols qui, à l'ouest de Beaumont, séparent la Meuse du bassin de l'Aisne,
ne s'élèvent qu'à 220 mètres environ au-dessus de la mer. Entre Beaumont et
le Mont'Damion, le sol est encore moins élevé, et l'on entre immédiatement
dans la vallée de Brieulles et d'Oches. A Brieulles, la Bar ne dépasse point la
cote 1(38 et n est sé[)arée de la vallée de Noirval, conduisant à l'Aisne, près de
Vouziers, (jue par un col peu étendu dont le sommet ne dépasse pas 174 mè-
tres, et qui, par conséquent, n'est supérieur que de 16 mètres au plan du
bassin de la Bar.
IIL GÉOLOGIE DES ARDENNES.
Le département des Antennes présente, au point de vue géologique, un réel
intérêt, a cause du caractéristique développement que nous otlrent quelques-uns
de ses terrains. Maintes de nos localités sont classiques, et les géologues vien-
nent toujours visiter fructueusement les remarquables coupes de la vallée de
la .Meuse : les exploitations de quartzites et «l'ardoises de Monthermé, de Fumay,
de Bimogne; les carrières darkose de Képin, de poudingue de la Boche aux
Corpias, de marbre de (livet; les carrières à pavés de Saint-Laurent et de
Bom«'iy; les minières de Neuvizy; les gîtes de phosphates à Saulces et à
(irandpré.
Tous les terrains des Aniennes appartiennent aux formations sédimentaires.
Ils rentrent dans les groupes primaires et secondaires. Quelques Qlons de
roches cristallines, rencontrés en la vallée de la Meuse, peuvent à peine être
mentionnés dans une étude générale; de même pour quelques lambeaux de
sables tertiaires qui se laissent voir sur certains points a l'ouest et au nord de
notre département.
I. Terrains primaires. — Les terrains primaires sont les plus anciens. Jls
se présentent en couches fortement disloquées, et leurs roches sont générale-
ment siliceuses. Les unes sont des grès très durs; les autres forment une sorte
d'argile feuilletée et durcie, pouvant |)arfois se diviser en minces lames : ce
sont les ardoises. On trouve à la partie supérieure de puissants bancs de cal-
cainî cristallisé en marbre.
Les gi'ologues divisent h's terrains primaires en quatre groupes : cambiien.
sUurienj lievonien, pe)Tno-carbomfère. Deux seulement de ces terrains sont repré-
sentés dans notre département : le Gambrien et le Devonien. Ils occupent
toute la partie nord de la ligne passant par Signy-le-Petit, Charle ville el
Givonne. (Voir Sauvage, et aussi Gosselet : L'Arden.ne.)
Cambrien. — C'est le terrain le plus ancien de la région. Il forme un massif
s'étendant ti peu près d'Hirson à Hautes- Rivières et de Fépin à Braux. La
partie à l'est de Rocroi atteint l'altitude moyenne de 400 à 500 mètres; celle
à louest forme un plateau ne dépassant point 400 mètres. Toutes les couches
cambriennes sont fortement redressées; elles plongent de 40 à 50 degrés au sud.
\jà, zone des ardoises de Fumay est composée de quartzites verdàtres ou
blancs, et de schistes violets ou verts. Les tranchées de la route de Fumay a
liaybes et les exploitations d'ardoises montrent l'iilternance de ces couches,
leur redressement, leui's replis.
La zone schisteuse de Revin est formée de schistes noirs et de quartzites
noirs ou gris souv(int pyTitifères. C'est dans cette zone que sont les filons de
roches cristallines : porphyroïdes de Mairu; diorife de la Grande-Commune et
de Laifour. On ny exploite pas d'ardoise, mais les carrières de quarlzite y
sont nombreuses et fournissent d'excellente pierre pour les routes. Les roches
s'y recouvrent fréquemment d'un enduit ocreux, les eaux y sont ferrugineuses ;
notamment la source bien connue de Laifour.
La zone des ardoises de Deville est formée de schistes verdiUres ou bleuâ-
tres alternant avec des quartzites de couleur claire. Plusieurs bandes de schistes
sont toutes remplies de petits cristaux d'oxyde de fer magnétique. Elles four-
nissent de l'ardoise dure à Deville, à Monthermé et à Rimogne.
L'érosion, aux temps d'autrefois, creusa dans le massif cambrien les ravins
profonds et abrupts qui le sillonnent et aboutissent à notre célèbre vallée de
la Meuse. La vallée elle-même s'est formée par suite d'une action analogue
dans laquelle l'inégale résistance des roches aux causes (l'altération joua jadis
UD rôle important. De nombreux rochers très pittoresques furent ainsi comme
découpés dans le plateau, par exemple : les Quatre Fils Aymon, les rochers du
bois des Manises, et ceux de la vallée de Misère.
Silurien. — 11 se développe d'une façon remarquable dans la Normandie el
la Bretagne, mais il manque dans nôtres région; ce qui nous indique une émer-
sion du continent ardennais après le dépôt du cambrien.
Devonien. — Le devonien renferme des fossiles. Sa faune est riche. Elle
comprend des trilobites (crustacés), des spirifers (mollusques), des poissons,
et de nombreuses espèces de polypiers coralliaires. 11 faut remarquer surtout
que, dans les Ardennes, les étages inférieurs sont très pauvres en fossiles et
que les schistes rouges n'en fournirent aucun.
Les premiers sédiments de l'époque devonienne sont formés de cailloux
roulés disposés en stratilication discordante sur la tranche des couches rele-
vées du cambrien. Les bancs de poudingue de la Roche aux Corpias et de la
Roche à Fépin sont n^marquables.
Devonien. — On distingue dans le Devonien trois séries de couches :
1« Devonien inférieur qui est surtout arénacé et schisteux;
2® Devonien moyen, où le calcaire devient prédominant;
3** Devonien supérieur formé de schisl<'s avec quelques bancs de grès.
Le Devonien inférieur forme au nord et au sud du Gambrien deux affleure-
ments disposés symétriquement, de Fépin à Vireux d'une part, et, d'autre part,
de Braux à Charleville.
Au premier étage de ce terrain appartiennent les poudingues, les schistes de
Levrezy avec les bancs de quarlzophyllades de Braux; les schistes satinés de
Joigoy et les schistes lie de vin du Mont-Olympe; les schistes de Saint-Hubert
bien développés à Nouzon et à Laforesl-sur-Semoy.
— 8 —
Au second étage appartiennent les puissantes assises de grès dont quelques
parties sont exploitées dans les carrières, sur la route d'Aiglemont à Nouzon.
Au nord du massif de Fumay, les couches correspondantes sont : le pou-
dingue et l'arkose de Fépin; les schistes de Mondrepuits; les schistes bigarrés
d'Oignies; les grès de Montigny et de Vireux.
Le Devonien moyen et le Devonien supérieur n'affleurent pas au sud du
massif cambrien. Ils forment les schistes fossilifères de Vireux; les marbres
de Givet sur lesquels reposent au delà de la frontière les schistes et les psam-
mites de la région de Famenne. Le marbre noir de Sainte-Anne est exploité
dans de nombreuses carrières aux environs do Givet. On extrait du marbre
rouge à Fromelennes.
Penno-Car boni f ère. — Ce terrain est caractérisé, au point de vue paléonto-
logique, par les productus (mollusques) et par le développement considérable
de la flore cryptogamique (fougères). Au point de vue minéralogique, le phéno-
mène le plus caractéristique est la présence des bancs de houille intercalés
dans les schistes et les grès.
Pour rencontrer le terrain carbonifère, il faut aller : dans le département du
Nord, à Valenciennes; et en Belgique, à Charleroi, à Namur et à Liège.
IL Terrains secondaires. — Les terrains secondaires comprennent, sur-
tout, des formations calcaires. En certains points, les dépôts argileux ont une
grande importance; en d'autres, ce sont les dépôts sableux. Les ammonites en
sont les fossiles caractéristiques. On trouve partout beaucoup de mollusques.
Dans certaines couches, les polypiers dominent.
Les terrains secondaires reposent dans les Ardennes en stratification dis-
cordante sur les terrains primaires dont les couches ont été fortement re-
dressées.
Le contact est bien visible sur la route de Gharleville à Aiglemont (moulin
(iodart). La ligne de contact des affleurements primaires et secondaires est
orientée sensiblement de l'ouest à Test, suivant la direction générale de la
vallée de la Sormonne et de celle de la Meuse, de Gharleville à Sedan.
On établit dans les formations secondaires trois séries :
1° Série inférieure, triasique;
2® Série moyenne, jurassique;
3° Série supérieure, crétacée.
Les deux dernières seules se rencontrent dans notre région où elles sont
d'ailleurs très bien développées. (Voir Gosselet : Esquisse géologique du Nord
DE LA France).
Triasique. — Ge terrain est bien développé dans la Lorraine, au pied des
Vosges, où il se compose particulièrement de grès rouges et blancs, de calcaires
coquilliers, de marnes multicolores qui renferment du gypse et du sel gemme.
Les affleurements les plus rapprochés des Ardennes se trouvent dans la haute
vallée de la Semoy.
Juraaaiqui'. — Les roches de ce terrain sont surtout calcaires. Elles présen-
tent toutes les variétés, depuis le calcaire compact marneux ou sableux jus-
qu'au calcaire terreux et à l'oolithe friable. Les unes fournissent de bonne
pierre de taille; avec certaines on fait de la chaux grasse; avec d'autres,
d'excellente chaux hydraulique.
Les sables et les grès se rencontrent dans les étages inférieurs. L'argile se
montre à différents niveaux. Elle est parfois feuilletée. Le minerai de fer est
abondant dans quelques couches, soit argileuses, soit marneuses : c'est de la
limonite oolithique.
Le terrain jurassique affleure dans les Ardennes sur toute la partie comprise
entre doux lignes partant d'Hirson et passant : l'une par Gharleville et Givonne,
et l'autre par Wasigny et Buzancy.
— 9 —
Les couches inférieures du jurassique forment l'ensemble appelé Liaa; les
dépôts arénacés y dominent. Les autres, où domine le calcaire oolithique, for-
ment le jurassique supérieur ou oolithe. Chacun de ces systèmes a été divisé
en plusieurs étages, et chaque étage en zones caractérisées par leurs fossiles.
Des travaux importants sur les terrains jurassiques ont été faits par MM. Sau-
vage et Buvignier : Statistique minéralogiqur et géologiquk des Ardkn.nks ;
MM. Piette et Terquem; M. Thiriet : Le Lias des Ardennfs.
Lias. — Les dépôts liassiques sont arénacés, puis marneux; à la partie su-
périeure, l'argile domine. Certaines assises sont très fossilifères. La gryphée
arquée est caractéristique des couches à chaux hydraulique. Les ammonites
et les bélemnites sont nombreuses. L'affleurement est limité : au nord par une
ligne passant par Signy-Ie-Petit, Charleville, (iivonne; et au sud par une autre
passant par Auvillers, Saint-Marcel, I)om-le-MesniI, Angecourt, Malandry.
Les étages les mieux représentés sont : le fn'ni^murien qui fournit les marnes
t'i chaux hydraulique de Charleville; le liasien composé surtout de calcaire
sableux exploité pour pavés à Romery et Saint-Laurent; le (oarcien qui com-
prend les marnes pyriteuses de Flize, avec une couche à limonite exploitée à
Longwy.
Toute la région du calcaire sableux est coupée par de nombreuses failles et
le niveau des couches est relevé du côté du nord.
Oolithe. — Ce terrain est formé surtout de calcaire oolithique; l'argile do-
mine dans la partie moyenne. L'oolithe s'appuie au nord sur le lias; elle est
recouverte au sud par l'infra-crétacé. La limite nord est assez régulière,
d'Auvillers à Malandry. La limite sud est une ligne très sinueuse passant par
Rumigny, Liart, Wasigny, Puiseux, Semuy, Briquenay, Landres. Les empiéte-
ments de l'infra-crétacé sur l'oolithe à Marlemont, à Lametz, indiquent un
retour de la mer sur le continent à la fin de l'époque secondaire.
L'étage inférieur, bajov.ien, est composé en grande partie de calcaire ooli-
thique jaune tendre dont le centre d'exploitation le plus important se trouvr
à Dora-le-Mesnil.
Le deuxième étage, bathonien, comprend, de bas en haut : un calcaire jaune
un peu sableux, une marne, du calcaire blanc à oolithes de dimensions variables
et plus ou moins intimement soudées, et, enfin, un calcaire en plaquettes ren-
fermant de grandes huîtres.
Beaucoup de carrières sont ouvertes dans les calcaires oolithiques. 11 faut
citer celles de Chémery, de Vendresse, de Raucourt, de Bulson, qui fournissent
d'excellente pierre de taille.
Quelques collines du bathonien sont dénudées et stériles. D'autres sont cou-
vertes de belles forêts; par exemple colles du Hailly et de Froidmont, à Thin-le-
Moutier; et aussi les bois d'Elan, de Sapogne.
Les couches bathoniennes sont toutes fissurées et présentent fréquemment,
surtout aux environs de Poix et de Signy-l'Abbaye des entonnoirs, dans les-
quels disparaissent les eaux superficielles. Ces eaux circulent sous terre, puis
se réunissent pour former des sources très puissantes : telles que le Gibergeon
à Signy, qui donne au moins 400 litres d'eau par seconde, la Fosse-aux-Prê-
cheurs à Poix, la fontaine Saint-Roger h Elan. Certains de ces entonnoirs ont
leurs parois revêtues dune couche d'argile qui les rend imperméables. Ils
conservent l'eau, comme la Fosse-au-Mortier dont le niveau se maintient
presque constant, à 8 mètres au-dessus du fond.
Le troisième étag<', oxfordien, est surtout siliceux. Pour base une argile
très fossilifère à minerai autrefois exploitée à Poix, à Singly et dans quelques
autres communes ardennaises. Au-dessus, la puissante assise de gaize qui forme
l'escarpement des Crêtes entre Poix et Neuvizy; et à la partie supérieure, uno
marne calcaire à oolithes ferrugineuses très fossilifère. Cette marne forme un
— 10 —
horizon p^^ologique 1res net ;ï Draize, a Viel-Saint-Hemy, à ISeiivizy, à Cha^ny,
à Tannay, à Verrières, à Nouart. Elle tournissailaiitrelois beaucoup de minerai
de fer. Elle est encore exi>loitée à >iouvizy. Gest sur l'anieu renient de gaiie
que reposent certaines de nos plus belles lorèts, nolamnient : Forôt de Signy,
bois (^harlemagne, le Mont-Dieu, lorét de Bel val.
Le terrain oolilhique se termine dans la réj^ion par les assises de calcaire
caverneux h polypiers de l'étage ojraiiien, auxquelles sont associés îles cal-
caires oolithiques exploités dans la vallée de Monlgon, et des calcaires bleus
exploités à V'erpel.
Crélnct*. — A la partie inférieure du système crétacé, dominent les formations
argileuses; la partie supérieure est caractérisée par la craie. (Voir Barrois :
Le GRhTACÉ DANS LES ArDENNES ET LBS RÉGIONS VOISINES.)
Les couches infracrétacées se composent d'argile, de sable à glauconie et
de gaize. Elles renferment, a différents niveaux, du phosphate de chaux. Le
gisement le plus important de cette matière fort utile à l'agriculture se ren-
contre dans l'étage alhien ou gauU. Les nodules, vulgairement coquins, résul-
tent de la concentration de phosphate de chaux autour de corps organiques
en décomposition : sponj^Mairos, bois fossile, lest calcaire d(î coquilles. La
couche la plus riche dans les Ardennes est épaisse d'au moins vingt centimè-
tres et se trouve à une profondeur variable. On l'exploite par tranchées à ciel
ouvert ou par souten^ains. Les nodules extraits sont débarriissés de l'argile par
lavage ou par fanage, puis moulus. I^es centres principaux d'exploitation sont
Saulces-Monclin et Grandpré. La consommation croissante de ce produit a fait
rechercher l'étendue des gisements. On a reconnu environ 200 hectares pou-
vant fournir 150,000 tonnes dans les Ardennes, et 20,000 hectares pouvaDt
donner plus de 24- millions de tonnes dans la Meuse. La quantité extraite chaque
annéo dans les deux départements dépasse 75,000 tonnes de poudre contenaiiL
de 30 à 50 pour cent de phosphate.
La roche dominante du criHacè proprement dit est la craie tendre. A certains
niveaux elle contient d«îs bancs d(; silex et des concrétions pyriteuses; à d'au-
tres niveaux, les grains de phosphate sont abondants.
Le premier étage du crétacé, cénomanien, est formé par les marnes de Givron
et les sables de la Hardoye. Le second, turonien, se compose de ciaie mar-
neuse dont les affleurements importants s'observent à Saint-Fergeux, Gbau-
monl, Ghappes, Sery, Hethel, Vouziers. Le troisième étage, senonien, est formé
par la craie blanche, tendre ou dure, appelée craie du camp de Ghàlons. Ses
affleurements couvrent tout le sud-ouest du département.
Toute la partie du crétacé qui est au nord de l'Aisne est recouverte de limon
des plateaux; dans celle qui est au sud, c(»s limons se rencontrent rarement,
et le sol, formé de débris de craie, présente les conditions défavorables à la
végétation qui caiactérisent la Ghampagne pouilleuse, plateau stérde et dé-
nudé, qu'on a essayé de transformer par des plantations de pins.
III. Terrain tertiaire. — Le terrain tertiaire occupe le centre du bassin de
Paris. Ses affleurements réguliers ne s'étendent guère vers l'est au delà de
Heims et d'Epernay. Dans la Thiérache, il a été profondément raviné; quelques
lamlMMux seulement restent sur les hauteurs.
Dans les Ardennes, on peut rapporter à cette époque los sables du plateau de
Boci*oi, les ar^^iles d(; Krognon, de Gué-dHossus, de Barbancroc, d'Eva, de
Moi>(joie pi'ès de Haiicourt. La plupart de ces gisements fournissent d'excel-
lente terre à poterie.
IV. Terrain quaternaire* — G est pendant l'époque quaternaire que les
continents ont pris leur relie! actu(d; effet des soulèvements et de l'érosion. La
désagrégation des couches superficielles a fourni le limon des plateaux dans
les faibles dépressions d'un sol de relief peu accusé. Les cours d'eau, creusant
— n —
leur lit, déposèrent sur les flancs et le fond de leurs vallées lWs nappes de
limon dites alUivions anciennes.
Les alluvions des plateaux consistent ordinairement en une argile brune ou
jaunAtre, plus ou moins mélangée de sable lin. LorsquVdles retiennent une
certaine proportion de calcaire, elles constituent une excellente terre vép'*tale
propre à toutes les cultures. Les alluvions des vallées consislent en sable argi-
leux ou argilo-calcaire qui repose fréquemment sur un lit de gravier. En général
elles forment des terres d'une grande fertilité.
Lorsque le sol retient un excès d'humidité, aussi bien sur les plateaux à
sous-sol imperméable que dans les vallées où la pente est très faible, il se
développe une abondante végétation de mousses, de sphaignes, de carex, qui,
se décomposant lentement sur place à l'abri de l'air, produit la tourbe. Sur
le plateau primaire, on en trouve à l'origine de tous les ruisseaux. Les gise-
ments les plus importants sont : Regniowez, Ciué-d'Hossus, Sécheval, Hauts-
Rut tés.
Sur les terrains secondaires, les tourbières les plus comptètes sont celles de
la vallée de la Bar occupant une vaste dépression entre Germont, Autruche,
Huzancy, et quelques points isolés à Chàtillon, à Brieulles et aTannay. L'exploi-
tation de la tourbe, dans les Ardennes, est sans importance, bien que certains
gisements aient de deux à trois mètres d'épaisseur.
IV. LA FLORE DES ARDENNES.
Nous ne ferons allusion, ici, qu'à la flore de la zone septentrionale; la flore
des zones sud et centi'ale ne se distinguant point — sauf quelques rares excep-
tions — de la flore générale française.
Le chemin de fer d'Hirson à AMézières et à Sedan divise le département des
Ardennes en deux parties très inégales. Au sud de cette ligue sont les terrains
jurassiques et crétacés. Au nord, sauf une bande étroite bordant parfois h;
chemin de fer, sont hîs terrains de transition.
La vallée de la Meuse, de Charleville à Ciivet, traverse ces derniers terrains,
consistant surtout en quartzites et en schistes ardoisiers. Sur divers points se
montrent des couches plus ou moins calcaires qui se trahissent pour les bota-
nistes par (juelques plantes calcicoles. Ce massif ardoisier, coupé, raviné en
tous sens, formerait un chaos boisé inextricable si le bassin de la Meuse n'en
constituait le (il conducteur et limité. Les géologues paraissent s'accorder à
reconnaître que la Meuse hî traverse par une suite de fractures antérieures
au cours d'eau. Nulle part, en effet, on ne rencontre dans cette trouée les cou-
ches puissantes d'alluvions et h»s élargissements de la vallée si prononcés en
amont de Charleville et <le Sedan, tandis qu'il plusieui-s endroits, à ChAteau-
Uegiiault, Monthermé, Laifour, Hevin, Haybes, on constate des ruptures
nettes et abruptes des rochers, (|ue la Meuse n'a pu évidemment former
par voie d'érosion, et où elle a passé sans la moindre trace d'hésitation ou
d'arrêt.
Le climat, dans cette région septentrionale, est excessif; les Jcuines chênes
gèlent quelquefois à la fin de mai. Le pays est âpre, rebelle à l'exploitation.
Certaines industries demandent généralemiîul un travail pénible : exploita-
tion de carrières d'ardoise, de giès jiour pavés, de quarizites pour l'empier-
rement des routes, l'une de nos grandes industries locales ; puis coupe de
bois sur des pentes escarpées, j)resque inaboi dables ; écoiçage des chênes.
Ces industries primitives et indigènes ne suffisaient f)as.
La fonte et la transformation du fer, favorisées par la Meuse, h; voisinage des
houilles de la Belgique et des minerais de la Moselle; l'industrie du cuivre, qui
— 12 —
demande ses minerais au Pérou ; des fabriques de brosses, de crayons, ont
centupl*^ le travail produit. De ce pays pauvre, ne produisant qu'une minime
partie des matières premières qui y sont exploitées, des initiatives intelli-
gentes, le travail et la sagesse des populations, ont fait un des plus riches de
la France, dont les produits s'exportent dans toutes les contrées de l'Europe,
même dans les cinq parties du monde.
Les belles sources profondes et abondantes qui s'observent souvent dans les
terrains calcaires manquent à celte partie du déparlement des Ardennes. En
revanche et comme conséquence, l'eau abonde à la surface du sol. Elle pro-
vient de marais qui occupent souvent de jurandes surfaces sur les plateaux et
qui existent généralement dans les dépressions de ces plat-iaux et à l'origine
supérieuie des vallées. Celte eau commence par des égouttements. Ils finis-
sent assez vite par former des ruisseaux et des rivières qui ont un débit néces-
sairement inégal, et qui, par suite de la pente rapide des vallées, affectent
souvent des allures de torrents : tels sont les cours d'eau qui descendent des
Mazures, de Hocroi à Uevin; des Butteaux à Linchamps et à la Meuse. Cette
diffusion de l'eau est éminemment favorable à une certaine végétation, et le
pays olFre des stations botanicpies variées.
Les plus intéressantes sont celles des hauts plateaux. Leur altitude n'est pas
telle qu'elle puisse nous otfrir des plantes spéciales, mais cette altitude com-
binée avec la latitude vaut à ces endroits quelques plantes du nord de l'Eu-
rope. De plus, ils sont en large communication avec la Belgique, la Hollande,
et il y a lieu de croire que quelques plantes occidentales de la France leur
arrivent par cette voie détournée plus que par l'Ile de France et le départe-
ment du Nord.
Ces plateaux froids et humides sont souvent dégarnis de bois. On y trouve
de fréquentes tourbières, dont la végétation étrange et primitive intéresse tou-
jours, malgré sa monotonie, le botaniste, généralement plus habitué à la végé-
tation des terrains secs et calcaires.
Leur aspect et leur végétation sont sensiblement différentes sur les deux
rives de la Meuse. Sur la rive droite, aux Butteaux, les marécages tourbeux,
avec s^phagnum et oxycoccos, dominent. Sur la rive gauche, le plateau de Rocroi
est, en plusieurs points, moins mouillé, plus argileux. La partie non encore
transformée en prés (rièzes de Hocroi) est couverte d'Erica Tetralix dont, à la
fin de juillet, les fleurs teignent d'un rose tendre la vaste plaine et lui don-
nent un aspect caractéristique et inoubliable, rappelant celui des Hautes
fanges de Spa.
Si nous descendons de ces plateaux, nous marchons dans les bois de chênes
exploités principalement pour leur écorce, et que par conséquent ou laisse peu
vieillir. D'autres arbres, des bouleaux surtout, ça et là rompent la monotonie.
Le tapis sous bois est souvent fermé, sur de grands espaces, par des myrtilles
(Yaccinium Myriillm), dont les fruits se vendent au marché de Charleville sous
le nom de Framboises, tandis que ceux du framboisier, dont le nom est ainsi
usurpé, prennent celui (ÏÀmbres.
Les bois ne s'interrompent que lorsque la déclivité du sol s'adoucit, pour
donner place à quelques prés, humides et tourbeux souvent, irrigués par les
ruisseaux que les sentiers côtoient. Aux plantes de ces prés se joignent des
espec(îs communes descendues des tourbières supérieures et qui se trouvent
encore abondamment au débouché des vallées et de leurs ruisseaux dans la
vallée principale, sur de petits deltas, quelquefois fangeux, formés par leurs
alluvions, et aussi aux bords d(.' petits étangs qui retiennent l'eau destinée à
mettre en mouvement l'usine voisine.
Au pied des rochers escarpés qui, presque toujours, commandent le confluent
des vallons latéraux et de la vallée principale, le long des cours d'eau, sont des
— 13 —
réduits pleins d'ombre et de fraîcheur, stations privilégiées des fougères. Les
éboulis, les débris mouvants, moins frais, parfois même brûlés par le soleil,
ont aussi leur flore spéciale.
Les cultures sont peu variées. A part les rares meilleures terres consacrées
au froment, on ne rencontre surtout que des champs de seigle et d'avoine;
on est surpris de voir le sarrasin si peu cultivé sur ce sol. Les plantes des
champs sont celles des terrains siliceux. Ici le seigle n'est pas semé seulement
en pleine campagne. Dans Tannée des coupes des bois ou dans Tannée qui suit,
on le sème sur les endroits les plus riches et les mieux exposés. Ces champs
improvisés sur des hauteurs escarpées font un magique effet, au milieu des
bois d'un vert foncé qui les entourent, avec leur verdure pâle et glauque et
les molles ondulations qu'y produisent les courants d'air presque incessants
dans ces lieux, où la température du jour est si inégale entre les fonds des
vallées et les sommets nus des hauteurs.
Quant à la plate-forme de la vallée de la Meuse, aux bords de la rivière, des
routes et du chemin de fer, outre les plantes les plus communes du massif,
on y trouve la population végétale cosmopolite qui se rencontre sur toutes les
grandes voies que suivent les eaux, les hommes, les produits de la culture et
de l'industrie.
Sur les terrains calcaires avoisinant au sud la ligne de Charleville à Sedan,
la végétation contraste étrangement avec celle des terrains ardoisiers. Dans
ces deux pays si voisins et si différents par leurs flores, la loi de l'influence de
la composition chimique du sol sur la végétation est l'évidence même. Sur les
terrains de transition, pour ne parler que des plantes les plus répandues,
abondent le genêt à balai, les bruyères, les vaccinium, certains carex, des
graminées, des fougères spéciales, les sphagnum avec leurs oxycoccos, leurs
drosera: rien de tel sur les calcaires. En revanche, ils brillent par leurs lins,
de nombreuses espèces de papilionacées, ombellifères, labiées, liliacées, or-
chidées, que Ton chercherait en vain en dehors d'eux.
La végétation des terrains de transition des Ardennes, en particulier de la
presqu'île française de Charleville à Givet, établit-elle une transition entre la
flore du nord-est de la France et celle de la Belgique? La réponse négative ne
semble pas douteuse, en présence de cette simple observation. Cette pénin-
sule et ces terrains sont presque exclusivement siliceux et ne se rattachent à
la France que par de vastes étendues de terrains calcaires. Elle offre donc un
obstacle aux plantes silicicoles particulières, et les plantes du nord-est de la
France sont en communication largement ouverte avec la Belgique par le nord
et le littoral de la France, et à Test par l'Allemagne. Une remarque à l'appui,
c'est que les plantes de cette partie delà France qui sont dans le département
des Ardennes ont une aire d'expansion empiétant beaucoup sur la Belgique a
Test et au nord, même à l'ouest. Une seule plante des Ardennes fait excep-
tion : c'est VHf/perkiim LinearifoUum ; probablement la seule plante des Ardennes
septentrionales, dont Taire d'expansion ne dépasse pas la Belgique à Test.
La flore des terrains de transition des Ardennes françaises est celle des ter-
rains siliceux, et fait partie de la flore des Ardennes belges; ct*Ile-ci étant plus
riche de quelques espèces septentrionales dues à la latitude plus élevée et à ce
que, pour ces terrains de transition, la voie d'expansion des plantes est plutôt
dirigée de Test à Touest et du nord au sud que du sud au nord. Les plantes
calcicoles des deux pays ne peuvent être en communication par les terrains
de transition ardennais. La connnunicaMon entn* les plantes de la France et
de la Belgique s'est établie par le nord de la France et par l'Allemagne h Test.
(D'après Bazot : Bullfhi.n dk l\ Socikvk botamquk de Franck, fasc. xxxii.j
— 14 —
V. LA OROTTE DE NICHET.
La plus merveilleuse curiosité géologique des Ardennes est sans cooti'edit
la Grotte ik Niehet, creusée dans le calcaire de Givet qui, larçe de 3 kilomè-
tres environ, traverse le territoire français à la pointe nord du département
se continue en Belfnque sur une longueur d au moins douze lieues.
Ces bancs de calcaire, dont la direction est presque parallèle h la ligne du
chemin de fer, sur une longueur de 300 mètres, font, avec l'aiguille de lu
boussole, un angle de 110 degrés, tandis que, dans le tunnel de Cbarlemoiit,
les bancs font avec cette aiguille un angle de 25 degrés et sont presque per-
pendiculaires à la voie ferrée. Une disposition analogue des bancs calcaires,
mais en sens contraire, se retrouve au sud du village de Fromelenues, et la
rencontre dos bancs j)aralt se faire à la grotte de Nichet. Du sommet du coteau,
où se trouve l'entrée de la grotte, on remarque, en effet, les bancs de cal-
caire venant de la direction de Flohim<»nt et de Rancennes qui plongent vers
le sud, tandis que ceux arrivant de Fromelennes et qui sont parfaitement
visibles au lieu dit la Cote, en face de la scierie de marbre Donau, plongent
vers l'est sous une inclinaison beaucoup moins forte.
Il nous parait donc probable que la grotte de Nichet aurait pour origine un
vide qui s'est formé par suite d'une différence d'inclinaison des bancs à leur
point de rencontre après ruptui*e et soulèvement. Dans ce vide, il s'est produit des
éboulenients de blocs qui, prenant des positions diflférentes, se sont enchevêtrés
et ont ainsi subdivisé l'intervalle des bancs en chambres, galeries et couloirs,
dont les parois furent recouvertes par les dépôts calcaires entraînés par les
eaux de pluie qui, à ce moment, devaient tomber en abondance arec une tem-
|)éralure assez élevée, propre à dissoudre facilement les calcaires situés près
de la surface extérieure. La superficie occupée par les galeries actuellement
conflues est de 100 mètres de longueur sur 70 mètres de largeur. La profon-
deur ne dépasse guère 25 mètres; mais comme on ne trouve pas de dépôt
d'eau dans les parties les plus basses de la grotte, on doit en conclure que
l'eau provenant des infiltrations 5'é<;oiile })ar des galeries que Ton n'a pas encore
reconnues et qui sont à une grande profondeur. Les eaux de pluie, en péné-
trant à travers les interstices, se chargent de calcaire. Elles tombent ensuite,
goutte à goutte, sur les blocs éboulés, y forment des stalagmites ou bien sou-
dent ces blocs dont elles ont, pour un certain nombre, fait disparaître la forme
primitive. (Voir Watrin dans le RuLLhm.v dk la SociÉré o'HisroiaE matobelle dbs
Abdfjv'nks : La Grotte de Nichet,)
La grotte, jusques en 1894, i-esta pour ainsi dire aban<loii:iée. Toutefois, ren-
trée restant libre, quelques visiteurs, bougies ou flambeaux à la main, se hasar-
daient dans les galeries les plus rappnichées et, afin de retrouver facilement
leur chemin, ils liaient, près de l'entrée, l'extrémité d'une corde qu*ils dérou-
laient à mesure qu'ils avançaient dans les galf*ries. La visite était assez pénible.
Les chemins, presque impraticables, étaient rendus très glissants par les eaux
cèiargées de matières calcaires, qui tombaient, goutte à goutte, du ciel des
galeries, et formaient, en certains endroits, des stalactit^'s et des stalagmites,
dont quelques-unes finissaient par se ivj oindre. On passait sur des blocs forte-
ment inclinés où il n'y avait rien pour se retenir. Les renards se réfugiaient
dans quelques galeries où, comme preuve de leur habituel séjour, ils ont laissé
leurs ossements. Dans la première salle sétaient groupées les chauves-souris.
Lorsque la grotte fut oflicieilement inaugurée, on les trouva collées au pla-
fond.
C(;st presquau sommet d'une colline abrupte que la giotte offre son ouver-
ture entre deux montagnes de rochers formant un étroit couloir. Les guides
— 15 —
allument leurs flambeaux, précèdent les visiteurs qui s'enfoncent dans l'onibre,
et la première pièce que l'on rencontre ouverte dans le roc est la salle des
NiUons, petits sorciers, gnomes qui travaillaient la nuit : ciselant l'or et les
diamants, forgeant l'airain, ou m(hne raccommodant les vêtements, rapiéçant
les souliers qu'on leur mettait le soir à l'entrée de la grotte et que le lende-
main on retrouvait remis à neuf. Du coucher au lever du soleil on entendait
un infernal tapage souterrain ; c'était le l)ruit des enclumes sur lesquelles frap-
paient les Nulons laborieux. Le cultivateur qui voulait une charrue, la jeune
ûlle qui désirait une parure d'or ou d'argent, la ménagère qui convoiUiit une
chemise ou un jupon, n'avait qu'à demander aux Nutons tous ces objets en
leur promettant du pain de pur froment pour salaire, et, dès le lendemain
matin, aussitôt Taurore parue, chacun voyait son souhait réalisé.
Or, il advint qu'une femme, ayant vivement désiré une robe, alla poiler
à l'entrée de la grotte la nourriture convenue. Mais la vieille avare, au lieu
de pur froment, avait enfermé de la cendre dans la croule du pain. Les
Nutons, froissés, s'en allèrent travailler dans d'autres contrées et disparurent
du pays pour toujours, au grand détriment et à la grande désolation des habi-
tants.
« Telle est, dit M. Georges Chevillet dans l'intéressant récit qu'il nous fait
de son excursion, la légende curieuse qui, depuis longtemps racontée dans
le pays, fit donner k la pi-emière grande cavité de la grotte de Nichet le nom
de salle des Nutons. On y voit plusieurs belles colonnes de stalactites qui sem-
blent ciselées avec des larmes tombées goutte à goutte du roc depuis des
siècles. Il faut, en effet, qu'elles aient été pleurées là depuis bien longtemps
pour arriver à former ces énormes piliers qui semblent verser sans cesse
encore des larmes de pierres, sous leurs efforts éternels, pour soutenir la for-
midable masse des voiUes rocheuses.
« Sur l'une de ces colonnes, au milieu de toutes les blanches coulures qui
prennent les formes les plus fantaisistes, se remarque l'image d'une femme
habillée dans toute la blancheur de ses draperies et taillée en bas-relief par la
nature qui lui a donné la ressemblance des cariatides de la Renaissance.
« De là, on passe dans la salte du Lion, ainsi nommée à cause d'un rocher
rappelant la forme do l'animal à l'énorme crinière.
« Vient ensuite la salle des B'^niliera où plusieurs rochers se creusent eii
forme de coquilles; puis la Grande Cascade dont la masse s'étend en ondula-
tions de rocs unis et lisses comme un éboulenient d'ondes pétrifiées tout à coup
sous la baguette magique du (iénie de ces grottes.
« Dans les profondeurs les plus secrètes de cet enchevêtrement de pièces et
de corridoi^, se trouve la salle du S'iurlette.
** Au dix-septième siècle, nous raconte l'Histoire autant que la Tradition, un
criminel ayant été condamné à mort se réfugia dans la grotte de Nichet. Pen-
dant plusieurs jours, son frère lui porta la nourriture. Mais souvent, le dévoue-
ment, même fi*aternel, finit par se lasser. C'est ce qui arriva. Craignant enfin
d'être découvert et, alors, puni de sa bonne action, le frère tua son frère; puis
il cacha le corps au fond le plus retiré de ces abîmes.
« En ce même temps, Louis XIV pissait pour visiter la forteresse de Charle-
mont que Vaub m venait de rendre si formidable. Le roi, apprenant le meurtre
fratricide, ordonna de murer la grotte fatale.
« Cette aventure étiiit très bien connue dans le pays, mais passée à I état de
légende. La découverte du squelette la lit rentrer dans la réalité.
« La salle des Amoureux, à cause d'un curieux groupe qu'a dessiné l'eau
sur le flanc d'un roc et qui, éclairé par les lampes et vu à distance, représente
un homme au plastron blanc, en chapeau haut-de-forino, se promenant avec
ane dame dont la robe est parfaitement drapée.
— 16 —
« La nature est parfois bizarre. Ce groupe, ainsi dessiné par l'onde depuis
longtemps sur un pan de voûte hors de toute atteinte, montre de façon très
originale que le hasard est artiste à ses heures et qu'en la circonstance il
devina l'image de notre costume moderne.
« De cette pièce, on monte par un escarpement de roc à la salle du Clair de
lune, la plus belle de toute la grotte. Tandis que l'on s'arrête sur une pente
élevée, un des guides descend cacher sa lampe derrière une pyramide de sta-
lactites; alors les rayons se reflètent de l'autre côté, et la lumière répand une
clarté toute mystérieuse sur les parois profondes de cette salle. L'on voit,
comme en un songe des Mille et une Nuits, apparaître de vaporeux amoncel-
lements de tours, de clochetons, de ponts, de dentelles ; un éléphant semble
soutenir sur son dos puissant ce monde de rocs; tout cela vibre devant Tima-
ginalion qui s'exalte, et l'ensemble se dessine au milieu de la câline et indé-
cise lumière d'un superbe clair de lune. Vision radieuse, éblouissante, qui
vous transporte dans le monde étrange de la féerie! »
En relatant le récit de M. Chevillet, nous avions maintenu « sa légende
du squelette »; mais à cette légende, il convient d'opposer l'Histoire. Un frère,
dit la tradition, aurait tué son frère, et Louis XIV, saisi d'horreur en appre-
nant ce crime, aurait fait murer « la grotte fatale ». Or, nous dit M. Paul
Laurent, le savant archiviste des Ardennes, nous eûmes en mains tous les dos-
siers de procédure criminelle antérieurs et postérieurs aux visites de Louis XIV
à Givet, aucun ne relate ce fratricide. Le roi ne put alors ordonner la ferme-
ture de la grotte par un mur dont les habitants de la région ne connurent
jamais l'existence. D'ailleurs, ce procès-verbal otficiel que voici semble clore
définitivement toute discussion :
« 6 avril 1772. — Proces-verbal d'un cadavre trouvé au Trou-Nichet, au village
de Fromelennes. — L'an mil sept cent soixante-douze, le sixième jour du mois
d'avril, neuf heures du matin, nous Gérard Contamine, conseiller du Roy,
prévôt, juge royal, civil et criminel des villes de Charlemont, les deux Givet,
comté d'Agimont et dépendances; sur ce que nous aurions été informé qu'il
avoit été trouvé, le jour précédent, un cadavre dans la caverne dite vulgaire-
ment le Trou-Nichet, située dans le territoire du village de Fromelenne dépen-
dant de notre jurisdiction, nous sommes transporté avec le procureur du Uoy
et à sa requête, accompagné de Joseph Dominique Delattre, greffier substitut,
et François Huet, chirurgien juré et commis aux raports de ce siège, audit
village de Fromelenne; et de cet endroit, avec les nommés Toussaint Bribosia,
mayeur; Joseph Dejembe, élu; et Jean Joseph Belot, habitans dudit lieu, à
l'entrée de la dite caverne distante d'une demie lieue de Givet, où étant, et
aiant reconnu que nous ne pouvions y descendre, non plus que le procu-
reur du Roy, lesdits greffier et chirurgien, nous en aurions fait faire la visite
par les dits Dejembe, Bellot et les nommés Lambert Etienne et Jacques Gonce,
aussi habitans du dit Fromelenne, qui, depuis le jour précédent, gardoient la
dite caverne, suivant l'ordre qui leur en avoit été donné, lesquels, après la
visite en faite, seroient venus nous faire raport qu'ils avoient effectivement
trouvé dans un recoin de la dite caverne, un corps mort, totalement corrompu,
infecte et défiguré au point à ne pouvoir être reconnu, le dit cadavre couvert
d'un habit d'étoffe de laine bleue dite Bergue-opsom, et d'une veste et culotte
de toile de coton consommés, dont ils nous auroient apporté des lambeaux;
«|u'à en juger par cet habillement, ils croioient , ce qui nous a aussi été
déclaré par le dit Bribosia, que ce cadavre pouvoit être celui du nommé...
— intentionnellement, nous ne mettons point le nom — habitant de Givet
ISotre Dame, qui, selon iv. bruit qui s'en étoit répandu dans le tems à Frome-
lenne, avoit esté veu rodant dans les environs de ladite caverne, dans laquelle
on disoit vers la S* Martin de l'année dernière qu'il s'étoit retiré pour se sous-
— 17 -
traire aux poursuites qui dévoient être faites contre lui, et que vraisembLa-
blement il y sc^roit mort de froid et de misère.
tf De tout quoy nous, prévôt, juge royal susdit, avons dressé le présent
procès verbal, et sur ce qu'il nous a été certifié pjir les personnes ci-dessus
dénommées, qu'il étoit impossible de transporter ce cadavre hors de la caverne,
nous nous sommes retiré, ce n'empêchant le procureur du Roy, auquel le
présent sera communiqué pour être par lui requis et par nous ordonné ce
qu'au cas appartiendra. Fait les dits jour, mois et an et ont signé avec nous :
J. T. Bribosia; Ji>Dejembe; Lambert Etienne; }^ Bellot; J. Gonce ; Duchesne;
J. Delattre; Contamine. »
VI. LES TROIS ZONES.
Certains géographes ont divisé le département des Ardennes en quatre zones :
l*» zone champenoise ; 2° zone aœonienne ou de la rivière d'Aisne dont la section
dite du pied des monts formerait la lisière de l'Axone du côté de la Champagne
et serait caractérisée par un terrain tenant tout à la fois du terroir champenois
et du terroir axonien ; 3** zone centrale ; 4° zone ardennaise ou partie septen-
trionale qui s'étend de Mézières-Charleville à Givet.
Il semble, toutefois, plus rationnel de ne diviser notre département qu'en trois
régions nettement caractérisées par la constitution géologique du terrain :
1** I^a zone ardennaise. Elle comprend la presque totalité de l'arrondissement
de Rocroi, la plus grande partie des régions de Mézières et de Sedan. C'est,
approxiiuativenient, la « zono ardonnaise » de J. Hubert;
2® La zone centrale. Elle s'étend de la Sormonne, <ie la Meuse et de la Chiers
aux rives de l'Aisne. C'est la « zone axonienne » de J. Hubert;
3° La zone méridionale. Elle comprend la partie principale des arrondisse-
ments de Vouziers et de Rethel. C'est la « zone champenoise » de J. Hubert.
Dans sa Géographie des Aude^nes, éditée en 1856 par Eugène Jolly, J. Hubert
nous a décrit ces diverses zones d une façon assez précise pour qu'après qua-
rante années elle reste encore relativement exacte.
« La zone champenoise, — Sous ce nom, écrit-il, nous devons comprendre la
portion du département dont la roche fondamentale est de craie pure, sans
association d'autre minéral, et dans laquelle le sol végétal est presque nul.
Cette zone s'étend pour nous du canton de Monlhois à celui d'Asfeld inclusi-
vement, et embrasse par conséquent, outre ces deux cantons, la totalité des
cantons de Machault et de J uni ville, une grande partie de celui de Rethel et
une portion de celui de Chàleuu-Porcien.
« Celte partie de territoire peut se diviser ainsi quant à la nature des terres:
« i^ Sur les rivières, terres excellentes et d'un bon rapport;
« 2<* Près des villages et dans les vallées, terres assez bonnes ;
M 3** Sur les monts, terres peu fertiles ;
u 4** Trus ou triots; landes de terrains stériles, incnltivés, ou cultivés seule-
ment tous les quatre ou cinq ans pour recevoir de l'avoine, ne donnant, dans
les jachères, qu un gazon rabougri et sec dont cependant les moutons sont
très friands, sans doute à cause du serpolet, l'hymuA Serpillum, qui s'y trouve
répandu avec abondance. La Champagne dut être longtemps couverte de ces
triots que les progrès de l'agriculture feront disparaître un jour entièrenienl.
« Zone axonienne, — L'Axone n'est, à proprement parler, qu'une grande
portion du bassin de l'Aisne. C'est (;ncore la Champagne, car le terrain cham-
penois s'y retrouve en beaucoup d'endroits, comme a Rethel. La fusion des
terrains ne s'opère qu'insensiblement. Celui de l'Axone est un terrain d allu-
vion, de sédiment, de dépôt; il est dû aux débordements de l'Aisne et aux
déplacements successifs de plusieurs points de cette rivière. L'Aisne franchit
2
— 18 —
volontiers ses bords, les ronj^e, et en reporte alternativement les débris tantôt
sur une rive, tantôt sur l'autre, avec un caprice qui désole les propriétaires.
C'est ce qui faisait dire par le général Veilande à des officiers russes pendant
qu'ils levaient les plans des gués de l'Aisne : « Vous faites là un travail fort
inutile; car, dans six ans, tous les gués que vous notez seront devenus des
trous, et les trous seront devenus des gués. » L'Aisne a la réputation de fé-
conder les terrains qu'elle favorise de ses débordements; aussi l'appelle-t-on
\e petit Nil. Elle les couvre d'une terre végétale grasse, profonde, qui rend le
fumier inutile, et les terres situées immédiatement sur ses rives sont parfois
douze et quinze ans sans voir la voiture, c'est-à-dire sans être fumées. Sur ce
sol favorisé, les arbres sont heureux, les froments admirables, les prairies
artificielles à pleines faucilles, les plantes à grosses racines remarquables par
leur vigueur. Mais ce sont surtout les prairies naturelles qui se distinguent
par leur riche verdure, indice d'abondance et de saveur: aussi le beurre et les
fromages de l'Axone sont-ils grandement et justement estimés.
« Quel contraste pour celui qui arrive de la zone champenoise aux confins
de la zone axonienne! Dans ces grandes plaines crayeuses et nues, il n'y a pas
de sol; tout est factice, tout est fait de la main de l'homme. Relirez cette
main, et la contrée rentrera dans la stérilité, dans la mort. Dans la vallée
axonienne, au contraire, la terre produit sans l'homme, l'homme n'a qu'à lui
demander; ses moindres elForts lui sont payés au centuple. Comme ces paysages
sont frais, agréables, riches! Quelle puissante végétation! On dirait un immense
jardin anglais. Et ce panorama est d'autant plus délicieux qu'il se produit
inopinément. La transition est soudaine.
« Zone centrale. — Nous ne formons de toute la partie centrale du départe-
ment — continue Hubert — qu'une seule zone à cause : 1° de la ressemblance
topographique et de la nature du sol; 2° de la similitude des coutumes agri-
coles; 3° enfin des mœurs et des usages. Notre zone centrale comprend donc
la partie orientale des cantons de Monthois et de Vouziers; les cantons de
Buzancy, de Grandpré, de Mouzon, de Carignan, de Sedan, de Raucourt, de
Flize, du Chesne, de Tourteron, d'Omont, de Mézières, de Novion, de Chau-
mont, et partie du canton de Signy-l'Abbaye. On trouve dans cette zone l'ar-
gile, le calcaire coquillier dit pierre de taille; mais le caractère spécial de cette
région, c'est de fournir le minerai en abondance. Evidemment la nature, alors
qu'elle dotait cette région d'une aussi grande quantité de fer, connaissait
l'esprit guerrier et industriel de notre département d'Ardenne. Ne fallait-il pas
donner la matière des armes et des machines à ceux qui savent en tirer un
si bon parti ; un autre caractère distinctif de la zone centrale est la présence
des forêts. Ces forêts sont belles, vigoureuses et vastes. On y trouve le chêne,
le hêtre, le charme, le tremble, le bouleau. Quatre grands cours d'eau arro-
sent cette zone : l'Aire, la Meuse, la Chiers et la Bar; puis des ruisseaux et
des fontaines sans nombre caractérisent ce pays d'un dernier trait non moins
particulier : je veux parler de l'inconstance atmosphérique. Les transitions
du froid au chaud y sont tellement subites, qu'elles ont de quoi étonner ceux
qui les ressentent pour la première fois. Les brouillards sont aussi très fré-
quents en automne et au printemps; on les voit, le matin, s'élever au haut des
monts en colonnes gigantesqiies plus larges au sommet qu'à la base. Le soleil,
dont les rayons passent à travers les interstices de ces masses brumeuses,
produit quelquefois des accidents de lumière vraiment admirables. Cette con-
trée est la région des beaux sites; on en trouve sur tous les points. Il n'en
saurait être autrement; les montagnes et les forêts offrent nécessairement des
accidents pittoresques, des alternatives de beautés et d'horreurs dont le con-
traste est loin de déplaire.
« Zone ariiennaise. — Elle est formée dune faible partie de l'arrondissement
— 19 -
«le Mézières et de la plus grande partie de celui <le Hocroi. Sa limite, au nord,
à Test et à l'ouest — ajoute ce géo^Taphe, — est la Belgique; sa limite, au sud,
pourrait être déterminée par une ligne qui passerait à Pouru-aux-Bois, Saint-
Menges, Bosséval, Gernelle, Aiglemont, Charleville, Montcornet, Uenwez,
Uimogne, Maubert-Fontaine, Signy-le-Petit. L'Ardenne présente tous les carac-
tères des contrées montueuses. Sa surface est inégale et irréguli^re. Au nord
et à l'ouest, se trouvent les deux plateaux des Hauts-Bultés et de Rocroi,
élevés de plus de 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, et ne pré-
sentant que de légères ondulations. Mais à Test et au sud, et entre ces deux
plateaux, la contrée est déchirée par des enfoncements profonds. Les mon-
tagnes y sont souvent taillées à pic, et alors elles montrent sur leurs lianes
dégarnis leur tissu feuilleté, ou bien elles présentent en avant une de leurs
lames, unie comme de la maçonnerie. De distances en distances, proéminent
des crêtes décharnées, des pointes aiguës et saillantes, des blocs informes,
qui, suspendus dans les airs, menacent à chaque instant de s'écrouler avec
fracas. Une multitude de ravins profonds, de défilés étroits, de gorges resser-
rées et tortueuses silloiment le sol dans tous les sens, se réunissent entre eux
et aboutissent enfin à deux vallons principaux, d'autant plus importants qu'ils
renferment la plus grande partie de la population ardennaise. Ces deux vallées
qui s'évasent ça et là, mais de manière à ne donner aux villages qu'un empla-
cement trop limité parfois, forment le canal tantôt élargi, tantôt étranglé de la
Meuse et de la Semoy.
«' L'atmosphère de la zone ardennaise est habituellement humide et bru-
meuse. Les brouillards s'y remarquent dans toutes les saisons de l'année,
mais ils sont plus persistants en automne. Les vents qui soufflent en tout
temps sont toujours forts et impétueux. Les saisons ne sont, à proprement
parler, qu'au nombre de deux, l'hiver et l'été. Le froid commence en septembre
et se fait sentir, sans interruption, jusqu'au mois d'avril. (J. Hubert écrirait
aujourd'hui jusques à juin, car vraiment les conditions climatériques semblent,
depuis cinquante ans, avoir changé.) L'été n'est presque jamais accom-
pagné de vraiment et persistantes grandes chaleurs; mais souvent, dans une
même journée, la température change plusieurs fois et d'une manière brus({ue
et instantanée. »
Toutefois, malgré cette classification de Jean Hubert, dont nous venons de
reproduire les intéressantes pages, malgré la grande autorité du géographe,
nous n'en persistons pas moins à ne voir dans le département des Ardennes
que, seulement, les trois zones formées de façon toute naturelle par la cons-
titution géologique du terrain : 1° zone ardennaise; 2° zone centrale; 3° zonf
méridionale.
VII. LE CARACTÈRE ARDENNAIS.
En ce pays d'Ardenne, les fameuses «< théories des milieux •> — dont on a
beaucoup trop abusé, ce nous semble, et qui ne sont pas toujours fort exactes —
se justifieraient et s'appliqueraient à souhait. La région, le climat expliquent
les habitants, leur « état d'àme », comme l'on dit de nos jours, e4 leur corps.
Dans la partie qui borde la Champagne, Thomme est solidement biUi, souvent
de structure au-dessus de la moyenne, de sang généreux, de figure colorée;
dans le centre, la taille s'est abaissée quelque peu, mais le sang est encore
abondant, riche ; dans la vallée de la Meuse, l'homme, sous une trompeuse
apparence de faiblesse, cache une énorme force de résistance au kavail; ce
qui, d'ailleurs, semble être la caractéristique de l'Ardennais, quelle que soit la
zone de résidence. Effet d'atavisme sans doute, les aïeux ayant lutté pour
conquérir le sol, pour le fertiliser lambeaux à lambeaux, arrachant les terres
— 2« —
aux rudes forêts d'autrefois, ayant à lutter contre les invasions de hordes
étrangères ou de tronpes régulièrement enrégimentées. La femme, elle, est,
à part quelques exceptions heureuses, de celles dont on ne dit rien : elle n'a
point la forme sculpturale des belles flUes d'Arles et de Provence; Tœil mali-
cieux, le frais sourire des filles du Bordelais, des Landes et du Béam. Les
plus parfaits modèles du type se rencontreraient dans la vallée de la Meuse :
à Monlhernié, à Revin et à Fumay, surtout à Givet — suite de loccupation
espagnole — et dans le Uethélois.
L*Ardennais est réfléchi, méthodique, opiniâtre dans ses résolutions une fois
décidées; souvent fermé, en ce sens qu'il ne s'éprend pas inconsciemment du
premier venu, mais susceptible de s'attacher en de solides amitiés à celui qo'il
aime ou qu'il estime; d'esprit ouvert, et suffisamment affiné par une solide
instruction primaire excellente dans les Ardennes et qui suffit à des travaux
d'industrie et de culture; épris de liberté, plein de probité. Encore au com-
mencement du siècle. Ton disait en France, d'après une tradition commune :
« Vous êtes Ardennais 1 Vous n'avez pas alors à me donner reçu de la sonune
que je vous prête ; votre parole me suffit. » Cette ténacité, cette austérité d'es-
prit s'harmonisent avec l'ensemble sévère du pays. Elles tiennent aussi du
climat dur et inhospitalier en hiver — surtout h partir de Rethel par où Ton
pénètre dans la véritable Ardenne, — capricieux en été avec ses sautes de vent
et ses levées de brouillard qui font, en moins d'une minute, succéder le froid
vif ou rhumidité pernicieuse à daccablanles chaleurs. Climat qui fortifie le
robuste et brise le faible.
Une sais4^>n vraiment merveilleuse : la fin d'automne sous bois, surtout
quand les feuilles devenues rousses reflètent sur la terre, qui semble s'en
imprégner, leurs teintes enivre pî\li. Les avant-tombées de nuit sont alors d'an
charme inexprimable, avec leur ciel d'un bleu mou et comme s'enfonçant sons
le regard; d'un bleu laiteux, car il semble qu'une immense gaze voile l'atmos-
phère. Dans la Kevur D'ARnss^s et d'Argo.nnk, M. Henri Dacremont caractérise
très poétiquement ces quasi-mystiquos soirées de l'Ardenne :
Voici les Foirs^ «l'automne et les froids revenus,
Les» feuilles qui s'en vont où la brise les m^ne.
Le haut genêt qui meurt sur les gramis rochers nus.
Novembre couvre tout «le son jaune 8uaire;
C'est Taulomae mouraut, l'heure crépusculaire,
La fîu des chauds ^-tès et la fin d'un neau jour:
Le temps des souvenirs, des tristesses d'amour.
Du jour qui va mourir, la douce lueur tremble.
Tristes »ont les graud» bois, tristes l'ombre <lu soir
El les pâleurs du ciel. La campagne nous semble
Vouloir sourire encore et ne le plus pouvoir.
L'austérité de l'Ardennais s'explique encore par le voisinage de la frontière.
L'Aidennais sait qu'il est au p<»sl(» d'honneur, prêt à recevoir le premier — et
d'autant plus terrible — assaut. Il met un patriotique orgueil à s'y |>réparer.
Michelet a écrit : « Ils sont ainsi, ces enfants de l'Ardenne, à deux pas de la
frontière et de l'ennemi. La race y fut continuellement guerrière. 1^ France
n'a pas de meilleurs Français ».
^ue
CHAPITRE II
'Z/HO-
LA MEUSE ET LES RIVIÈRES
I. Ligne de partage des eaux. — II. La Meuse. — El. AfQuents de la Meuse. —
IV. La Meuse navigable; barrages; écluses; débits; crues; fortifications. —
V. L'Aisne. — VI. AfQuents de l'Aisne. — VU. Canal des Ardennes. — VIII. Droits
de pèche. — II. L'étang de Bairon. — X. Vallée de la Semoy. — XI. Vallée de
la Meuse.
I. LI6ME DE PARTAGE DES EAUX.
LE département des Ardennes est incliné du N.-E. au S.-O., depuis les pla-
teaux qui dominent la Meuse au delà de Mézières et qui s'élèvent à
oOO mètres, jusqu'au cours inférieur de l'Aisne à sa sortie du départe-
ment. Une singularité curieuse à noter, c'est que les eaux qui l'anosent ne
coulent nullement dans le sens de cette pente générale. Ainsi le cours de la
Meuse jusqu'à Mézières lui est perpendiculaire, et, au delà, de Méziènis, il lui
est directement contraire. Semblablement pour quelques-uns de ses afUuents :
parmi lesquels la Bar et la Vence.
La zone ardennaise écoule toutes ses eaux dans la Meuse; la zone cham-
penoise écoule toutes les siennes dans l'Aisne. Quant à la zone centrale, elle
écoule toutes celles de son versant nord dans la Meuse, soit direct^Muent, soit
par l'intermédiaire <le la Sormonne, et toutes celles de son versant sud dans
TAisne. A part quelques cours d'eau peu importants de sa frontière la plus
occidentale qui se déversent dans l'Oise, on p<3ut dire que toutes les eaux du
département des Ardennes vont se jeter dans les deux rivières de la Meuse ou
de l'Aisne. Le département tout entier se partage donc enti*e les deux bassins
de la mer du Nord et de la Manche, ou, si l'on préfère, de la Meuse et de
l'Aisne.
Ces deux versants de la Meus<? et de l'Aisne sont séparés par une suite de
crêtes ou chaînes d'élévations, qui coupent en deux, dans le sens de sa longueur,
à peu près toute la zone centi^le, «t qu'on appelle la lUjnr de parta<je des
eaux. Prenant son point de départ à la butter de Marleniont, d'où se détachent
vers l'ouest les pentes qui aboutissent à l'Oise, cette li^ne passe entre ïhin-le-
Moutier et Signy-l'Abbaye, à Donimerv, aux (>ét<?s de Liunois et de Poix;
à Bouvellemont, entre Chagny et Jonval, entre Louvergny et Marquigny; enfin,
au Chesac. A partir du Chesne, elle est plus difficile à suivre. Elle existe? pour-
tant encore, mais assez irrégulière, aux AUeux, à Clu^tillon, à Belleville et à
la Croix-aux-Bois, où elle tourne vers le nord-est, et va passer enti^ Bar et
— 22 —
Harricourt pour gagner les hauteurs de Somraaulhe. Là, tandis qu'elle se dirige
à l'est sur Fossé, passant entre Bayonville, Rémonville et Andevanne, dun
côté; Barricourt et Tailly, de l'autre, — elle projette un tronçon secondaire
qui court vers le nord, par Stonne, Maisoncelle, Bulson et Cliauniont (Noyers-
Thelonne), séparant les deux bassins de la Meuse et de la Bar, son afiluent.
Vers 1 extrémité N.-O. du département, il y aurait lieu de mener une ligne presque
perpendiculaire à la précédente qui, partant de Marlemont, passerait, en se
dirigeant vers le nord, par Flaignes-les-Oliviers, Marby, Auvillers-les-Forges
et Beaulieu, où elle tournerait presque à angle droit vers l'est pour aller se
souder au plateau de Rocroi et rejoindre les monts d'Ardenne, tandis que
vers le sud elle passerait entre Maranwez et Signy-l'Abbaye pour suivre ensuite
jusqu'à la limite du département de l'Aisne, et même plus loin, la série des
hauteurs qui limitent sur sa rive gauche le cours du Hurtaut ou Malacquise.
II. LA MEUSE.
La Meuse, qui prend sa source au village de Meuse (Haute-Marnej, à 27 kilo-
mètres environ de Langres, entre en Ardenne par Létanne, à la cote 160 mètres.
(?t la quitte à (iivet, cote 98, ayant arrosé dans le département, entre autres
localités principales : Mouzon, Villers, Remilly, Wadelincourt, Sedan, (îlaire,
Iges, Donchery, Vrigne-Meuse, Flize, Mézières, Prix, Warcq, Charleville, Montcy,
>ouzon, Joigny, Braux, (ihiîteau-UegnauU, Monthermé, D.eville, Laifour, Revin,
Fumay, Haybes, Fépin, Monligny, Vireux, Ham et Chooz.
L De Stenay à Sedan, la Meuse coule sur des masses calcaires très épaisses et,
souvent, sur des couches d'argile ferrugineuse. Les rochers de cette zone seda-
naise sont des masses calcaires que colore l'oxyde de fer des couches coquil-
lières alternant entre elles, par la plus ou moins grande quantité de coquilles
quelles renferment, ou par leur teinte grise, jaime et rougeàtre.
Depuis Sedan jusqu'auprès de Mézières, le lit de la Meuse s'étend dans une
belle vallée dont les deux rives sont douces et fertiles. La surface du terrain
est couverte de fragments de quartz blanc et d'ardoises, avec quelques coquilles
pétrifiées et des morceaux de pierre calcaire. Le même terrain se montre
au-dessus de Charleville; mais ici la Meuse quitte le terrain tertiaire et sa
belle vallée si évasée, pour couler dans une gorge profonde jusqu'à (iivet, entre
deux eûtes fort élevées de rochers schisteux et d'ardoises dont la couleur
varie : elles sont rouges, vertes ou bleues, entremêlées de grès quartzeux très
durs. Les deux côtés de cette gorge sont souvent à pic; ils otTrent un aspect
nu, dépouillé de terre végétale, un site des plus sauvages.
De Revin à Fumay, on trouve encore du quartz et des schistes alternant
rntre eux, et, en quelques endroits, on observe des coupes de terrain dans
lesquelles ces bancs sont devenus perpendiculaires.
De Fumay à Givet, la Meuse coule toujours sur des schistes à ardoises, entre-
mêlés de quartz parfois très abondant. Les couches des terrains voisins sont
plus ou moins inclinées à l'horizon, et quelquefois elles lui sont perpendicu-
laires. On trouve, au-dessus de (iivet, des schistes qui n'ont point de dispo-
sition fissile, et qui n'affectent aucune règle déterminée dans leur cassure;
plus loin, on voit des schistes tendres qui, ayant pris des retraits, ont reçu
dans leurs fissures une eau surchargée dun suc la[)idifique quartzeux, qui s'y
est consolidé. Le schiste s'est détruit, et ces infiltrations ((uartzeuses étant
r.^.stées, elles offrent des assemblages de prismes creux ou cellules.
Les géologues ont vérifié sur la Meuse ce fait vraiment remarquable, qui
onsiste en ce qu'une rivière, tant qu'elle coule dans les ardoises et les schistes,
ou en général dans les terrains secondaires, est bordée de côtes escarpées,
- 23 —
fort hautes et fort resserrées, tandis que dans les pays calcaires les bassins et
les vallées sont au contraire très évasés, et ne présentent sur l'une et l'autre
rive que des pentes douces ou peu escarpées.
Au-dessous de Givet, les ardoises et les schistes disparaissent. La Meuse
commence alors à couler sur les marbres, chanj^ement qui devient surtout
très sensible au pied d'une petite colline d'ardoises et de schistes rougedtres
située près de la frontière. A Dinant, le lit de la Meuse est creusé dans des
marbres blancs et noirs, connus par l'intensité de leur couleur et la beauté de
leur poli.
III. AFFLUENTS DE LA MEUSE.
La Meuse, qui se jette dans la mer du Nord par l'une des branches du lihin —
d'où sa qualification géographie de rivière, bien que souvent elle soit appelée
fleuve, — la Meuse a pour affluents principaux en Ardenne :
La Wiseppe, la Wamme, la Ghiers, la Givonne, la Vrigne, la Bar, la Vence,
la Sormonne, la Goutelle, la Semoy, le ruisseau de Faux, la Manise, l'Alise, le
Viroin et la Houille.
La Wiaeppe (rive gauche; ^6 kilomètres, dont 7 seulement dans le dépar-
tement) naît dans le bois de Barricourt, à l'est de Buzancy, baigne Nouart,
quitte les Ardennes aux forges de Meaucourt, arrose Wiseppe, et se jette dans
la Meuse en face de Stenav.
La Wamme (rive gauche; M kilomètres) prend sa source au sud de Vaux-
en-Dieulet, limite le département, a>vec le ruisseau le Torlu, son affluent, sur
un parcours de 7 kilomètres, et rejoint la Meuse au sud de Létanne.
La Cbiers (rive droite; li2 kilomètres, dont 36 dans le département) prend
sa source proche d'Arlon,en Belgique, arrose Longwy dans le département de
Meurthe-et-Moselle, Montmédy dans la Meuse, entre en Ardenne à La Ferté
(cote 473), traverse notamment : Blagny, Carignan, Brévilly, Douzy, et se jette
dans la Meuse en face de Uemilly (cote i60).
La Ghiers est classée comme navigable sur tout son parcours dans les
Ardennes; mais seulement quelques légers bateaux peuvent la remonter ou la
descendre. L'insuffisance du « tirant d'eau », les nombreux obstacles résul-
tant des barrages usiniers et des ponts s'opposent à toute navigation effective
sérieuse. Dans les derniers 40 kilomètres de son cours, on trouverait un tirant
d'eau minimum de 0,40 à 0,50; la largeur de la rivière est de 25 à 30 mètres ;
sa pente moyenne de 0,43 par kilomètre. Ses eaux, dans les grandes crues,
s'élèvent jusques à 3 m. 10 au-dessus de l'étiage.
Une loi du 26 juillet 4886 a déclaré d'utilité publique un canal latéral à la
Cbiers pour desservir le bassin métallurgique de Longwy. Ge canal devait
avoir une longueur de 85 kilomètres, entre Mont-Saint-Martin, près Longwy, et
la branche nord du canal de l'Est. Mais cette loi jusqu'à ce jour est restée
lettre morte, l'exécution de cet important et fort utile canal de la Ghiers ayant
été ajournée.
La Vrigne prend sa source dans les bois de Gespunsart, au nord de la réserve
des Effonds, à quelques mètres d'une autre source qui verse ses eaux dans le
ruisseau de Nouzon. Si peu de pente entre ces deux sources que, dans les sai-
sons humides, leurs eaux se réunissent. La source de la Vrigne coule vers le
raidi et l'autre vers le couchant. La Vrigne passe à Vrigne-aux-Bois et à Vrigne-
Meuse, où elle se jette dans la Meuse, vis-à-vis du confluent de la Bar.
La Bar. — Gette rivière arrose (iermont, Ghàtillon, Brieulles, les Petites-
Armoises, Tannay, Sauville, Malmy, Gonnage, Omicourt, Gheveuges, Saint-
Aîgnan, Villers, et se jette dans la Meuse, rive gauche, entre Donchery et
Doni-le-Mesnil (cote 453), après un parcours de 59 kilomètres. Les sources de
— 24 —
la Bar sont voisines des villages de Bar et de Harricourt ; les premières furent
détournées, jadis, au profit des établissements industriels qui peuplaient la
vallée de l'Agron. Affiiienls principaux : le Baroiset, le Giageot, la Cuvette, la
Faleuae, la àièvre ou ruisseau (fEsiconi&ies, les ruisseaux de la Pemlaine Samt-
Remy, du Moulineau, de Pcmrciéres, de Tarmay, de la Fontame den PetUes-
Armoises, du Ntuf-MouUr,, de Saint -Pierremcnt et de Bairon, Ce ruisseau de
Bairon, le principal affluent de la Bar, prend sa source sur le territoire de
Singly. n traverse Chagny, Loiivergny, alimente l'étang de Bairon et se jette
dans le canal des Ardennes, rive gaucho, après un parcours de 22 kilomètres.
La Vence (rive gauche; 32 kilomètres) naît à la ferme de Pérouzelle, au
nord de Launois, à la cote 220: après avoir baigné ce village, elle prête, jusqu'à
son embouchure, sa vallée au chemin de fer de Heims à Mézières, passe à Poix,
à Boulzicourt, et rejoint la Meuse à Mohon, après avoir mis en mouvement les
forges de Guignicourt, les filatures de Boulziconrt, et les forges de liohon.
Affluenis : les iMissemtx de Villers et de la Crète,
La Sormoniie (rive gauche; 40kilomètres) prend sa source dans la commune
de Regiiiowez, au lieu dit les Censés iVic Meunier, à la cote 361 ; elle reçoit : le
ruisseau de la Verge, en amont d'Etalle; la Sauldry, à Chilly; la Richolle, au
Châtelet; VAudry, après avoir baigné Sorraonne ; ÏOrmeau, à Ham-ies-Moioes ;
le Thin, à Haudrecy; et enfin le ruisseati de Neuville, à Warcq, oCi elle tombe
dans la Meuse, à la cote 144.
La Goutelle (rive droite; H kilomètres, dont 10 dans le département) uait
entre Sugny et Bagimont (Belgique), sert de limite au département des Ardennes,
baigne Gespunsart, Neufnianil, et rejoint la Meuse à Nouzon, ayant changé de
nom dans diacun de ces villages.
l^ Semoj (rive droite; 165 kilomètres, dont 23 dans le département), rivière
aux eaux limpides et au cours extrêmement sinueux, naît au pied des monts
d*Arlofi (Luxembourg belge). Elle arrose Chiny, Bouillon, serpente dans une
vallt*e qui offre des rochers pittoresques, entre en France, dans le département
des Ardennes, après l'avoir limité sur un parcours de 3 kilomètres, y baigne
les Hautes-Bivières, Tliilay, Haiilmé et Toumavaux, coule ensuite dans la
gorge la plus étrange des Ardennes, formée par des rochers à pic hauts de
280 mètres au-dessus du lit de la rivière, et se jette dans la Meuse en amont
de Monthermé, à la cote 138. La Semov est classée comme flottable delafron-
tière aux Bautes-Rivières et navigable au delà ; toutefois elle n'est pas utilisée
parla navigation qui serait souvent impossible et périlleuse. La largeur moyenne
du lit est de 40 mètres; le débit à l'étiage de 3 m. c. ; les plus hautes eaux s'élè-
vent à 4 mètres au-dessus de Tétiage, avec un débit de 400 à 500 mètres. Les
crues et les débâcles de la Semov sont redoutables.
Le rmasean de Faux (rive gauche ; iO kilomètres) descend des pentes sud-
est de Bocpoi, par la pittoresque vallée de Misère, et se perd dans la Meuse à
l'ouest de Revin.
La Manise [rive droite; 9 kilomètres] descend du haut sommet de la ber-
gerie des Haies-d'Hargnies, coupe le chemin de fer de Mézières à Givet et tombe
immédiatement dans la Meuse, au-dessous de Revin.
VAÏise (rive gauche) prend sa source en Belgique, qu'elle sépare des Ardennes
snr un parcours de 8 kilomètres, et rejoint la Meuse à Pumay,
Le Vîroin (rive gauche ; 48 kilomètres) prend sa source, sous le nom d'Eau
noire, au Gué-d'Hossus, sert d'abord de limite au département, passe en Bel-
gique, rentre dans les Ardennes où il se grossit de la Dltwe, et se jette dans la
Meuse à Vireux.
La Hocrille (rive droite ; 25 kilomètres) prend sa source aux Haies-d'Hargnies,
à la cote 400, sert, sur presque toute la longueur de son cours, de limite entre
les Ardennes et la Belgique, reçoit un ruisseau belge qui se nomme aussi la
— 25 —
HauiUe, arrose, entre autres points, ï^mlrichamps, Froinelennes, et se jette
dans la Meuse à Givet.
IV. LA MEUSE NAVIOABLE; BARRAGES; ÉCLUSES; DÉBIT; CRUES;
FORTIFICATIONS.
Le développement de la Meuse, dans le département, est de 106 kilomètres;
sa cote à Létanne est à 160 ni. 43, et sa largeur est de 40 ni. ; de 55 m. à
Sedan; de HO m. à Givet, à la cote 97 m. 54. Sa profondeur est très variable,
très irrégulière. Des travaux de dragage et d'amélioration furent souvent,
surtout de 1837 à 1845, exécutés entre (îivet et Sedan pour assurer un mouil-
lage d'environ un mètre dans les basses eaux ordinaires; mouillage qui, à
Tétiage, n'atteignit que 0 m. 80, ou même 0 m. 60 en certains points.
En 1874, la Meuse fut englobée dans le canal de TEst, grande voie navi-
gable destinée principalement à relier entre eux les bassins de la Meuse, de la
Moselle et de la Saône. La branche nord du canal de TEst comprend la Meuse
canalisée entre la frontière belge, près Givet, et le canal de la Marne au Rhin,
àTroussey. Elle est reliée, d'autre part,aveclecanaldes Ardennes,àPont-à-Bar.
Les travaux de canalisation, terminés en 1881, consistèrent surtout dans l'éta-
biissemeiit de barrages mobiles, dits « à aiguilles >» (système Poirée), et de « déri-
vations éclusées », pour tâcher d'obtenir sur toute la longueur un mouillage
minimum de 2 m. 20. Cette profondeur, toutefois — obtenue par le relèvement
du plan d'eau, grâce à des barrages et aussi par des dragages et des déroche-
ments dans le fond du lit, — cette profondeur n'existe ordinairement que sur
'30 h AO mètres de largeur, en longeant le chemin de halage ; elle n'est même
parfois que de 15 mètres en certains passages difliciles.
Les dérivations ont 11 m. 40 de largeur au plafond et sont presque toutes de
faible longueur, n'offrant ensemble qu'un développement total de 30 kilomètres.
Cinq d'entre elles, notamment, raccourcissent beaucoup le trajet en coupant
des boucles allongées : à Claire-Villette (pi^esqulle (Vlges); à Mézières (boucle
de Warcq) ; à Montcy (Belair) ; à Kevin (Saint- Nicoiafi) ; à Ham (presqu'île ite
Chooz). Aussi la longueur totale de la voie navigable proprement dite n'est-elle
réellement que de 135 kilomètres dans les Ardennes. Néanmoins, on a rendu
possible la navigation sur une longueur d'environ 18 kilomètres, dans certaines
parties de ces boucles laissées en dehois de la voie directe : embranchements
de Chooz, de Montigny, de Saint -Nicolas, des Oames-de-Meuse, de Deville, de
la Verrerie et de la Sucrerie de Cliarleville, de Mézières, de Saint-Menges et de
Bazeilles.
Deux de ces dérivations sont souterraines : 1*» celle de Ham, 565 mètres de
longueur et 6 m. 40 de largeur; la traction s'y fait à l'aide d'un toueur à
vapeur appartenant à l'Etat; — 2** celle de Hevin, 220 mètres de longueur et
7 mètres de largeur; un chemin de haiage y est établi.
L'altitude de la Meuse étant de 160 m. 43 à Létanne, et de 97 m. 54 à la fron-
tière belge, cette différence de niveau est rachetée par 26* éc/use« dont la chute
varie de 1 m. 07 à 4 m. 30. Ces écluses ont 5 ni. 70 de largeur et 45 m. 30 de
longueur utile, ii'écluse la plus voisine de la frontière belge a seule les dimen-
sion» exceptionnelles : 12 mètres de largeur sur 100 mètres de longueur ; dimen-
sions qui permettent d'écluser, en une seule opération, un Irain de trois bateaux
et son remorqueur.
Les 6arraj;es mobiles sont au nombre de 21, la retenue; des autres biefs
étant constituée par d'anciens barniges fixes.
A chaque écluse, un agent spécial. Pour les écluses très rapprochées, sur le
canal des Ardennes, dans la vallée de Montgon, où la circulation n'est pas
active, il est possible de confier à deux éclusiers le service de trois écluses.
- 26 —
Le chemin de halage est empierré sur toute la longueur de la voie navigable.
Les bateaux fréquentant le canal appartiennent principalement aux types meu-
sien (en bois et en fer) et flamand (péniches); leur tonnage varie entre 400 et
300 tonnes. La traction se fait à l'aide de chevaux et de remorqueurs. Le
remorquage ne s'exerce guère qu'entre Givet et Sedan. Sur le parcours, une
ligne télégraphique.
Le d'^blt à l'étiage varie entre 5 m. c, à Létanne, et \o m.c. à la frontière
belge. Le débit des cruefi peut atteindre 500 m. c, 600 m. c. en amont de
la Seinoy, et souvent plus de 1,000 m. c. en aval. La plus grande hauteur de
crue constatée fut, jusqu'à ce jour, 4 m. 60 au-dessus de l'étiage, en amont de
Mézières, et, en aval, 6 mètres.
La vitesse de pr(»rogation des crues n'est pas relativement très forte entre
Létanne et Mézières grâce aux vastes « champs de débordement » qui s'éten-
dent sur ce trajet le long des deux rives : environ 59 kilomètres. Les crues
mettent alors, pour se propager, de trente à trente-six heures. En aval, au
contraire, le lit de la rivière étant fort resserré, les crues franchissent en dix-
sept ou dix-huit heures les 103 kilomètres qui séparent Mézières de Givet. En
temps de calme, la vitesse des eaux est de 0 m. 30 à 0 m. 35 par seconde.
Ford final ions de la Meuse. — Vers l'année 1650, d'après l'avis que donna
Daniel de Sahuguet, qui, outre les troupes du roi, commanda le régiment levé
par Fabert dans la principauté de Sedan, on construisit sur la rive gauche de
la Meuse, de Saint-Mihiel à Revin, à tous les points, gués et passages, tantôt
des tours en maçonnerie, tantôt des redoutes en terre avec corps de garde.
Les villages voisins, dans un rayon déterminé, durent pourvoir à leur entre-
tien, fournir les hommes d'armes chargés d'y faire le guet tour à tour. Un
nombre plus considérable de villageois, lorsqu'ils entendaient l'appel du toscin,
devaient venir prêter raain-forle aux premiers aussitôt la moindre alerte. Vers
1725, les défenses de la frontière, entre la Meuse et l'Aisne, furent complétées,
d'après le même système, par le marquis de l'Isle au moyen dune ligne d'ou-
vrages allant de Mézières à Signy-le-Petit. (Voir dans la Rkvuk historiooe
ARDKiNNAisE, auuée 1894, pages 257-258, une intéressante étude de M. Pélicier :
Les lignes de défense de la Champagne sur la Meuse et la Chiers en 1744; et
pour la ligne de défense de la Semoy : Hrvue historique ardkiNnaise, pages 170-174,
année 1895.)
V. L'AISNE.
L'Aisne prend sa source dans le département de la Meuse, à Sommaine,
250 mètres d'altitude. Son cours est de 278 kilomètres, dont environ 138 dans
les Ardennes. Elle y pénètre par Condé-les Aulry, à la cote 120, baigne un
certain nombre de communes, notamment : Vouziers, 30 mètres de largeur;
(iivry, Attigny, Hethel, 35 mètres; ChAteau-Porcien , Asfeld, 40 mètres; et
entre, à I kilomètre de Brienne, à la cote 59, dans le département qui porte
son nom, pour aller se joindre à l'Oise.
L'Aisne est classée comme flottable de Mouron h Chàteau-Porcien, sur un
parcours d'environ 67 kilomètres; et. comme navigable, de Chàteau-Porcien
jusques à son confluent avec l'Oise : soit sur un parcours de 146 kilomètres,
dont 25 dans les Ardennes, toutefois sans véritable navigation effective.
La profondeur de l'Aisne ne dépasse pas un maximum de 3 mètres. Dans
les grandes crues, lorsqu'elle déborde sur les larges prairies de Rethel et de
Vouziers, cette rivière peut monter à 1 m. 50 de hauteur : même à Asfeld, en
1874 et en 1882, elle dépassa 2 m. 40 au-dessus de l'étiage. La vitesse de ses
eaux est très variable : en temps ordinaire, 0 m. 75 par seconde; en temps
d'inondation, 4 mètres lorsque le débit varie de 250 à 300 mètres cubes.
- 27 -
VI. AFFLUENTS DE L'AISNE.
Les principaux affluents de l'Aisne, dans le département des Ardenncs, sont :
la Dormoise, l'Avègre, l'Indre, la Fournelle, la Loire, la Vaux, la Retourne,
rOrne et l'Aire; les ruisseaux de Saint-Lambert, de Foivre, de Saulces, de
Saulces-Champenoises, de Saint-Fergeux et des Barres.
La Dormoise (17 kilomètres, dont 0 environ arrosent les Ardennes) prend
sa source à Tahure (Marne) et se jette dans l'Aisne, rive gauche, entre Gondé-
les-Autrv et Autrv.
L'AFègre (22 kilomètres, dont 9 environ arrosent les Ardennes) prend
sa source dans le vallon d'Aure, près le signal de Sommepy (Marne), passe à
Manre, à Aure, à Ardeuil, à Challerange, et se jette dans l'Aisne, rive gauche,
à Brécy. Affluents : les ruisseaux des Rosiers, do Mainjaux, d'Yvrogne et de
Vieux.
L'Indre prend sa source à Contreuve, passe à Sugny, au-dessus de Sainte-
Marie, à Bailla, et se jette dans l'Aisne, en face de Falaise, rive gauche.
Parcours, 12 kilomètres. Affluents : les ruisseaux de Sainte-Marie, de Sugny et
d'Aiiiin.
La Fournelle prend sa source dans les bois de Belleville, passe h Noirval,
à Quatre -Champs, à Ballay, et se jette dans l'Aisne au moulin Toupet, rive
droite, en face de Condé-les-Vouziers, après un parcours de lo kilomètres.
Affluents principaux : les ruisseaux du bois Naumaillard, de Toges, de la ^oue-
Adam et de Landèves.
La Loire prend sa source dans les monts de craie, au sud de Coulommes,
passe à Chuffilly, à Mery et, après un parcours d'environ 9 kilomètres, se jette
dans l'Aisne, en face de Voncq.
Le ruisseau de Saint -Lambert prend sa source sur le territoire de
Saint-Loup, passe à Guincourt, à Tourteron, à Suzanne, à Saint-Lambert, et
se jette dans l'Aisne, à Attigny, rive droite, après un parcours d'environ
21 kilomètres. Affluent : le iniisseau de Suzanne, qui prend sa source à Mazerny
f't arrose Saint-Loup.
Le ruisseau de Foivre prend sa source à Hagnicourt, arrondissement de
Itethel, passe à Wignicourt, à Auboncourt, au Chesnois, à Ecordal, et se jette
dans l'Aisne, rive dnùle, en amont de Givry, à la limite de l'arrondissement
de Vouziers, après un parcours de 20 kilomètres. Affluents : la Ch'Uelaine, qui
prend sa source à Puiseux, arrose Vaux-Montreuil et Auboncourt; les ruisseaux
de Wignicourt, de Neuvizy et de Villers-le-Tourneur.
Le ruisseau de Saulces prend sa source à Saulces-Monclin, arrose Aubon-
court, Sausseuil, Amagne, Goucy, Doux, Uesson, Pargny, et se jette dans l'Aisne,
rive droite, en face de Biermes, après un parcours de 20 kilomètres. Affluents :
les ruisseaux de Vienne, de Cheresse, de Parfomkval.
Le ruisseau de Saulces-Champenoises prend sa source dans la commune
de ce nom, et se jette dans l'Aisne, à Ambly, après un parcours de 8 kilo-
mètres.
Le ruisseau de Saint-Ferg-eux, dont les souices se trouvent sur le terri-
toire de Chaumont-Porcien, passe à Logny-les-Ghaumont, Seraincourt, Ghau-
dion, Saint-Fergeux, et se jette dans l'Aisne, rive droite, à Gondé-les-Herpy.
Le ruisseau des Barres, qui prend sa source à la partie supérieure de la
craie marneuse, près de Waleppe, passe à Sévigny, Saint-Quentin, Le Thour,
Saint-Germainmont, et se jette dans l'Aisne, rive droite, entre Balham et
Asfeld, après un parcours de 18 kilomètres. Affluent : le ruisseau de Nizy, qui
prend sa source à Nizy-le-Gomte, dans l'Aisne.
La Faux. — Gelte rivière, l'un des affluents le plus considérable de l'Aisne
— 28 -
dans l'arrondissement de Retliel, prend sa source à la Kontaine-Bleue, à environ
4 kilomètre de Librecy, écart de Signy-l 'Abbaye, passe notamment : à Lalobbe,
au Laid-Trou, à Neuville-les-\Vasigny, à Wasigny, à Hauteville, à Ecly, et se
jette dans l'Aisne, rive droite, entre Nanteuil et Taizy, à la cote 70 ; sa longueur
développée est de 45 kilomètres. Affluents principaux : le Plumion, la Draize
(dont l'affluent est le Maimby), les rux$$eaux de la Botirinerie, du PuUs, du
Pond du Gouffre, de Mahêri, de la Rosière, de Lauzy^ de Givron, des Neuf-
Fontaines,
La Retourne prend sa source h Dricourt, paisse à Mont-Saint-Remy, cote ill,
arrose Ville-sur-Retourne, Juniville, Bignicourt, Alincourt, Neuflize, le Chà-
telet, Bergnicourt, Saint-Remy-le-Petit, TEcaille, Hoizy, Saait-Saint-Rezny,
Houdiloouii, Poilcourt et Brienne, et, après un parcours d'environ 48 kilo-
mètres dans le département, se jette dans l'Aisne, rive gauche, cote 59, à Neuf-
châtel.
L'Ame, qui naît au-dessus de Saint-Etienne-â-Arnes, n'est pas un tributaire
direct de l'Aisne ; il s'y jette avec la Suippe qui le i-eçoit à Bétheniville (Marne),
après un paicours de 14 kilomètres dont 9 environ dans le département.
L'Aire prend sa source à Saint-Aubin (Meuse), pénètre dans le département
auprès d'Apremont, à la cote 139, et se jette dans l'Aisne sur la rive droite
au-dessous de Senuc, à la cote 4 42. Son cours total est d'environ 80 kilomètres.
Les crues de cette rivière ont lieu habituellement avant cellas de l'Aisne.
Affluents principaux : les ruis$eaux de la Bergerie, de Taiinats, de Belle-Joyeuse,
de la Noue-Lecoq, de la Besogne, de la Louviére, de Louvet, de Saini-Juvin, de
Sowmf'iance, iVHarson, de Monlhaillon, de Flimlk, de Bouiasson, d'Exermont,
de ChateL de la CroiseUe, et enfin lÀgron. Otte très importante rivière prend
sa source à la Fonimne qui bruU, sur le territoire de Bar et d'Harrîcourt, arrose
Verpel, Champigneulle, et se jette dans l'Aire, rive droite, au-dessous de Saint-
Juvin.
11 faut mentionner ici la Jfalâcqaise, ou HuriavU, un afïïuent de la Serre qui
ne traverse pas notre département, et se jette dans l'Oise, près de Montcornet
(Aisne). La Malriequise prend sa source à Maranwez, arrose Roaiuigny, La Har-
doye, Wadimont, Rubi^niy, Fraillicourt et Renneville. Affluents principaux':
les ruisseaux de Vaux, da Wadimont, de Morny, du Radeau, de Chânlraine^ des
Hauts-Prés, de Saint- Jean-aux-Bois, et le Hurtaut.
VII. CANAL DES ARDENNES.
Le canal des Ardennes réunit les vallées de l'Aisne et de la Meuse, en même
temps qu'il ouvre coraraunicxition navigable entre Paris et le nord-est de la
France. Il se compose de deux parties : l'une prend son origine à Dom-le-
Mesnil, sur la Meuse, remonte la vallée de la Bar, franchit, au Cliesne, le faite
qui sépare les deux bassins et aboutit, à Semuy, à la rivière d'Aisne; l'autre,
partant de Semuy, se prolonge, d'un côté, dans la vallée de l'Aisne jusfiu'à
Neufchàtel, et, d'un autre côté, remonte l'Aisne supérieure depuis Semuy jus-
qu'à Vouziers. — Li longueur totale du canal est de 405,407 mètres, savoir :
4® pour le canal de jonction de la Meuse à l'Aisne, 38,469 mètres ; 2** dans la
vallée <le l'Aisne inférieure, o4,;iio mètres ; 3° pour le canal d'embranchement
de Semuy à Vouziers, 42,413 mètres.
Ce canal est à « point de partage )>; 44 écluses rachètent une pente de 47 m. 45
sur le versant de la Meuse; de 406 m. 23 sur le versant de l'Aisne ; de 9 m. 70
sur la branche de Vouziers-Semuy.
Les dimensions des écluses sont : longueur utile, 38 m. .HO: largeur, 5 m. 20.
Le mouillage normal du canal, qui était de 1 m. 80, vient d'élre porté récem-
— 29 —
ment à 2 m. 20, On rencontre dans le 4' bief du versant de la Mnise le sou-
terrain de Saint-Aignan qui a 258 mètres de lonf^ueur et 6 mètres de largeur.
Dans le coteau d'Amblv, une tranchée à ciel ouvert.
Les bateaux qui fréquentent le canal sont les bateaux ardennais et les péni-
ches du Nord. La canalisation de la Meuse et les travaux de surélévation du
mouillage ont eu pour effet de procurer une très sensible augmentation de
tonnage, aujourd'hui trois fois plus forte qu'il y a trente ans. 1^ nombre des
bateaux n*a pas de beaucoup augmenté; mais leur chargement a doublé.»
Les principales marchandises transportées sont : les houilles de Belgique
(110,000); les houilles du Nord (7o,0(K)); les matériaux de construction et d'em-
pierrement (150,000); les fers, fontes, minerais (90,000 tonnes).
L'idée de faire communiquer la Meuse et l'Aisne par un canal date du dix-
septième siècle (voir Paul Laurent dans RrvuivHistobiqukardk.xnaisk : Un projet
de canal de la Meuse à l' Aisne). Le premier canal projeté fut celui de la Bar.
Mais les études entreprises en 1634, en 1664, et de 1746 à 1767, no purent
aboutir. Le projet fut abandonné. (Voir Lîicaille, Hevuk historiouk arden.naise :
OrUjine historique du canal des Ardennea.)
En 1786, un autre essai fut tenté. Un ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées de la province de Champagne, nommé (^ Jolivet, proposait à l'adminis-
tration de l'intendance de réunir l'Aisne à la Meuse par les vallées de la Vaux,
du Thin et de la Sormonne.
Le plan dressé à cette occasion est conservé aux Archives dépar1ernent<des
de la .Marne (C. 1742). 11 est intitulé : « Wunion de la ïivière d'Anne à la Meuse
par les rwières de Vaux, de Thin et celle de la Sonnonne. A l'échelle de cinq mille
taises. Première expédition. Figure o*. « Il mesure 1 m. 08 de longueur sur 0 m. 24
de largeur au milieu, et 0 m. 37 et 0 m. 42 à ses extrémités ; sous le n" a, il
fait partie d'un ensemble de plans, tous de la même époque et de la même
main, qui S(uil sortis des bureaux de l'ingénieur Le Jolivet.
Au côté sud-ouest de ce plan, est figurée la rivière d'Aisne, avec les villes
de Relhel et de Chàteau-Porcien. Sur la rive droite de l'Aisne, deux aflluents : le
ruisseau du Moulinet et la Vaux.
La Vaux y est représentée depuis l'endroit où elle se jette dans l'Aisne, jus-
qu'à Signy-l'Abbaye. Onze affluents de la Vaux sont indiqués; mais trois
seulement sont dénommés : le ruisseau des Neuf-Fontaines [t\s\* droite) el
ceux du Plumion et delArquebuserie (rive gauche).
Déjà, antérieurement, on avait essaye, pour des besoins temporaires, de
rendre la Vaux navigable : en 1484, afm de transporter plus facilement à
ChAteau-Porcien les bois et matériaux nécessaires à la réédificalion du château
de Philippe de Croy, comte de Porcien; — sous Louis XIV, pour conduire de
la forge du Hnrtault à Marly les tuyaux qui devaient amener les eaux de la
Seine h Versailles; — enfin, en 1731, le sieur Gabriel, adjudicaUiire du quart
(le réserve des forêts de Si;4iiy, fournisseur des hnis de construction pour les
vaisseaux du Hoi et des bois de chautrii^e pour l'approvisionnement de la ville
de Paris, avait « rendu la rivière d'Aveaux flottable en établissant à ses frais
un canal de cinq lieues de lon^'ueur, sur lequel il a fait construire huit écluses
qui luj ont coûté plus de 100,000 livres, pour la vuide et la facilité du floLige
des bois qu'il étoit tenu, par srm traité, de rendre au port de Herpy ou de
(^ndé. n
Il faut encore signaler :
!• De la Meuse à iOise : par la Sormonne et l'Aube ^projet de l'abbé La Caille) ;
par l'Audry, l'Aube et le Thon (projet De Hangesl; ; par la Sormonne et r.\r-
toise f projet Feuillet de Fontenelle .
^ lie la Meuse à l'Aisne : par la Vence et le Foivre fprojel dr Villelonjiue);
par la Bar (projet Deschanips;.
— 30 —
Dans sa Topographie du canton d'Auvillers, Feuillet de Fontenelle écrivait :
« 11 existe aussi un projet de canal de la Meuse à l'Aisne par le Vallier,
dont la source assez conséquente pour faire tourner deux moulins, prend à
Signy le Grand; et par le ruisseau de Thin le Moustier qui tombe dans la Sor-
munne, en le creusant depuis Warc jusqu'à l'Aisne; mais le defTautde pouvoir
se procurer un réservoir d'eau suffisante auprès de Doumely (lire Dommery)
pour alimenter ce canal, et les travaux immenses, souvent périlleux, de percer
la montagne d'entre Signy le Grand et Thin le Moustier, sur laquelle est la
fosse au Mortier de laquelle on a débité bien des fables, ont porté à ne point
s'occuper de ce projet. »>
Finalement, en 1823, le plus ancien projet par la vallée prévalut. La navi-
gation fut établie en 1831 jusqu'à l'Aisne; en 1832, elle fut ouverte jusqu'à
Rethel ; en 1833, elle était complète sur toute la ligne. Fut terminé seule-
ment en 1836 l'embranchement sur Vouziers.
VIII. DROITS DE PÊCHE.
Toutes les eaux courantes (rivières, ruisseaux) sont soumises à la législation
sur la pèche : lois des io avril 1829, 34 mai 1865; décrets des 7 novembre 1896
et o septembre 1897. Pour les eaux privées (étangs, pièces d'eau), le principe
est que « pécher dans ces eaux réservées, c'est commettre un vol et non un
délit de pèche ».
Tous les ans, est pris dans chaque département un arrêté préfectoral régle-
mentaire qui fixe pour la pèche les époques d'ouverture et de fermeture, dé-
signe les parties de rivière où il est permis d'utiliser certains engins,- édicté
les diverses prescriptions d'intérêt local qui paraissent utiles au repeuplement
et à la surveillance.
Le droit de pèche est exercé au profit de l'Etat dans les fleuves, dans les
rivières navigables et flottables, dans les canaux et leurs dépendances, dont
l'entretien est exclusivement à sa charge. Néanmoins, permission est donnée
de pêcher dans ces cours d'eau à la ligne flottante que tient la main, le temps
du frai excepté.
Dans les autres cours d'eau, les propriétaires riverains ont, chacun de son
côté, le droit de pèche jusqu'au milieu de ce cours. La pèche dans les eaux
appartenant à l'Etat est habituellement affermée, en même temps que la chasse,
par baux d'une durée de neuf années. Un cahier des charges autorise les adju-
dicataires à s'adjoindre des co-fermiers, et à délivrer des permissions en
nombre déterminé par kilomètre de leur cantonnement. — Depuis quelques
années, se présentent, aux adjudications, des sociétés de pêcheurs à la ligne, qui
déclarent ne plus vouloir se servir de filets, à condition qu'il leur sera permis
de pêcher avec trois lignes.
IX. L'ÉTANG DE BAIRON.
Cet étang se divise en Etang-Neuf et en Etang-Vieux, entourés par les com-
munes de Louvergny, de Sauville, du Ghesne, et que sépare une ancienne
chaussée romaine au bord de laquelle s'élevaient, il y aura bientôt cent ans.
des usines célèbres. L'Etang- Vieux— que posséda jadis l'abbaye du Mont-Dieu —
prend naissance un peu au-dessus du chilteau de Touly, où résidèrent autrefois
les seigneurs de Louvergny. Il appartient aujourd'hui à la famille de Beaufort.
Dans les Voyages en zigzags de l'Aisne a la Meuse, par M. Bruge-Lemaltre,
d'Attigny, qui connaît de façon si complète et si pleine d'intérêt notre histoire
locale, nous lisons :
— 31 —
« Les déinenibrements successifs, les démantèlonients forcés que dut suhir le
château de Touly en ont diminué les proportions. Mais il est facile de se con-
vaincre, par la position stratégique qu'il occupe au débouché du col de Sau-
ville, qu'il avait sa raison d'être dans un temps où la défectuosité et l'insuffi-
s:ince des armements en faisaient une place capable d'une résistance souvent
suffisante. Sans compter aussi qu'il pouvait merveilleusement, en temps présumé
de paix, faciliter à ses seigneurs l'exercice de leurs droits seigneuriaux, no-
tamment : droit de passage sur le ruisseau et de circulation sur le chemin
d'escorte, en prévision d'attaque dans le défilé...
« ... A partir de Touly, le fil du ruisseau devient notre guide fidèle. Malgré
l'accélération toujours plus intense que le désir de voir plus tôt imprime à
notre allure, nous trouvons que le chemin ne se dérobe pas assez vite sous nos
pas. Voici bien un ralentissement, même très sensible, du courant, un élar-
gissement de plus en plus grand à sa surface; voici bien quelques (laques
d'eau entrevues sous les hautes herbes, en dehors de l'endroit présumé
du lit naturel ; voici bien les grands arbres d'essence aquatique qui l'om-
bragent de leurs gigantesques branchages; voici bien, parmi les chants d'oi-
seaux qui se font entendre, les cris mélancoliques, les clameurs nazillardes des
oiseaux de marais; enfin, voici bien, comme nous l'apprend un garde en
tournée de ronde, voici bien l'endroit où commence l'Etang-Vieux, c'est-à-dire
un des vingt-quatre étangs que possédèrent les vingt-quatre moines du Mont-
Dieu.
« Mais quant à l'étang véritable, il ne se révèle encore à nos investigations
que sous la forme de nombreux sillons creusés transversalement dans une
sorte de terrain qu'a formé la décomposition de végétaux amassés en cet en-
droit depuis une longue série de siècles. Ces sillons, tracés de main d'homme,
furent imaginés pour faciliter le retrait des eaux au lendemain des crues du
réservoir commun. Alors, rien que de bien ordinaire encore. Mais l'étang! le
vrai! la nappe d'eau immense où pullulent les tanches, les carpes, les bro-
chets et tant d'autres bêtes à écailles?
« Il est plus loin, un peu plus loin encore. . . Non pas le lac minuscule aux eaux
transparentes à travers lesquelles les regards plongent à loisir; non pas la vasque
géante aux bas-fonds de roche pure où l'eau, sortie de ses réservoirs cora-
liens, ne doit plus craindre pour sa limpidité native... L'échantillon que nous
avons sous les yeux répond assez médiocrement à l'idée que je m'en étais faite
d'avance. Le hasard, peut-être bien, entre-t-il pour beaucoup dans cette sorte
de désenchantement, en ayant voulu que nous procédassions à rebours dans
notre excursion paludéenne. Kn effet, malgré les prairies entières de roseaux
à panaches, de roseaux ecce homo, de glaïeuls, de presles, d'oseille pourpre,
et dune immense quantité d'autres herbes géantes qui en garnissent les ri-
vages sur une grande largeur ou qui surgissent abondantes en beaucoup d'en-
droits de sa surface, le Bairon prend bientôt des proportions qui font ouvrir
les yeux. Et toujours ainsi, en augmentant sur la première digue : celle qui
sert de ligne séparative entre le Vieux-Etang et l'Etang-Neuf; celle des Romains
pour la chaussée qu'ils auraient établie en cet endroit où ils avaient à traverser
la vallée; plutôt même celle des religieux du Mont-Dieu pour y cultiver davan-
tage de poissons, ou plus tard, encore, pour ces importantes forges de Bairon,
aussi difficiles d'accès que recherchées pour la quantité de leurs produits.
« La construction du canal des Ardennes lui fit alors subir une autre desti-
nation : celle d'être réservoir d'alimentation pour le biais de partage du Ghesne.
C'est alors que les forges disparurent en même temps que trois ou quatre éta-
blissements agricoles de première importance, pour faire place à un bassin
autrement colossal que le premier; chose que l'avant-projet de 1767 n'avait
aucunement prévue Comme je jetais un dernier coup d'œil sur le reste
— 32 —
des forges — partie orientale de la digue, — on garde du magasin aux appa-
reils et aux engins de pèche s'approcha poliment de moi poar m'offrir an
souvenir de ma visite à l'étang : une branche de faux ébénier garnie d*épioes
longues d'au moins 25 centimètres, et m'en expliqua la provenance. G*est une
bouture rapportée de Jérusalem par un religieux du Mont-Dieu, cueillie sur
l'arbre même qui avait fourni les brins nécessaires pour entrelacer la couronne
de Jésus-Christ. Plantée en cet endroit, depuis je ne sais combien d'années,
elle y devint Tarbre d'où l'on avait cassé cette branche. Quelque embarrassant
que fut ce cadeau inattendu, il m'était offert avec une telle candeur que je ne
pus, de la meilleure grâce du monde, m'empécher de l'accepter. Il en fut
ainsi de l'offre qu'il fit de me montrer la fontaine dite du Brochet : nom que
rappelle l'extraordinaire capture, jadis, dans les profondeurs de cette belle
source, d'un brochet de taille si colossale qu'on en parle encore... Puis un
chemin de traverse coupant au court me donna le loisir, en nie retournant,
d'embrasser d'un même regard les deux étangs que je venais de voir en détail. »
X. VALLÉE DE LA SEMOY.
Une excursion dans la vallée, — « [1 me souvient d'une excursion faite en
1891 dans ce coin de l'Ardenne, par une belle journée d'automne, en cette
saison propice qui donne à notre pays un charme spécial de mélancolie et de
grâce sévère. 1^ ciel était d'un bleu tendre. Un doux soleil d'octobre tamisait
ses rayons à travers des nuages aux légers flocons blancs... Nous prîmes la
roule d'Haulmé qui monte aux flancs d'un ravin, puis, laissant la route et ses
lacets, nous continuâmes à grimper par un sentier qui nous mena au sommet
de l'étroit plateau ou plutùt de la simple crête qui sépare la Meuse de la Semoy.
La boucle d'Haulmé se rapproche si fort de la Meuse que seul un isthme de
2 kilomètres de large se projette entre les deux rivières.
« Du li.uit de l'arèle, le mt'Mne regard voit miroiter l'imposante coulée de la
Meuse et scintiller les flots clairs de la Semoy. Pendant toute la montée, d'ail-
leurs, nous avions eu en arrière le magnifique panorama de la vallée meu-
sienne. La montagne; des Quatre Kils Aymon, lambrequinant l'horizon, faisait
dégringoItT son échine aux vertèbres saillantes jusqu'aux bords du fleuve, lui
barrait le passage, le forçait à ruser avec elle. ChiUeau-Regnault, élreint entre
le rocher et le fleuve, s'arrondissait dans sa boucle ; en face, Bo^^ny s'enfon-
çait dans la gorge du ru de Howa, pleine d'ombres bleues. Plus en avant,
Hraux s'étalait au bas de sa montagne boisée, mirant ses usines dans les eaux.
Octobre prétait à ce tableau ses teintes discrètes : l'or pAle aux parties éclai-
r/'cs, lor roux aux bois voisins, les tons éteints aux forêts lointaines, le gris
perle de ses vapeurs aux plateaux horizonnants. Le sommet de la crête était
l>ossué de sarts, tout vert de genêts. Et celte viridité intense contrastait avec
la rouille des humbles chênes qui pointaient ça et là, avec le violet passé
des bruyères sèches tapissant la brande. Des blocs de quartz perçaient le sol
par places.
« Quelques pas plus loin, nous arrivons au rebord des falaises abruptes qui
plongent dans le val de Semoy, et qu'on appelle le Liry. Le tableau modifiait
ses lignes, ses nuances, ses effets de lumière ; mais c'était bien le paysage
automnal spécial à la Semoy. Le Liry forme une espèce de pointes escarpées
qui vont du bois des HazeAles jusqu'au sommet arrondi du Pay ; ses flancs
sont plaqut's de sarts, et ses parois sont parfois si verticales que seules des
mousses grisiUres s'y accrochent. Le Lirv fournit au Folk-Lore de l'Ardenne
son contingent de légendes diaboliques, et tout près d'Haulmé l'on remarque
une caverne qui abrita des « Nutons >». Une forte brise îious fouettait au
— 33 —
visage, nous apportait de pénétrantes odeurs sylvestres, gonflait nos poumons
de l'air vif des hauts plateaux; et cette indéfinissable sensation d'allégement,
presque d'enivrance, que procurent les lieux élevés, nous faisait mieux goûter
le spectacle singulièrement émouvant dont nous jouissions de la plate-forme
naturelle du Liry.
« Devant nous se creusait, tel un abime, un immen,se cirque profond de
1,800 mètres, large de 1,000 mètres, long de 2,500 mètres, où la Semoy lan-
guissamment serpentait entre les gorges de Navaux et les rapides de Phade.
Après les âpres défilés, la rivière charmeresse prenait plaisir à s'attarder, à
s'oublier au milieu des prés verts et des Ilots herbus ; elle s'y épandait à sa
guise et jouait dans ce trou de verdure ensoleillée, s'élirant en un grand S
avec un très léger murmure avant de se dérober dans les gorges de Phade. Ce
cirque de Tournavaux semblait pour elle une halte dans son cours tourmenté,
une halte qui lui permît de franchir plus sûn^meiit les nombreux obstacles
qui Tempèchaient de rejoindre sa grande compagne, la Meuse. Les hommes
ont, eux aussi, mis à profit cet élargissement de la vallée. Ce coin de terre
privilégié se découpait sous nos yeux comme un damier noir et vert; rectan-
gles de mottes grasses et brunes, rectangles vert tendre où pointaient des
pousses nouvelles; près de la rivière, les prairies virides. Deux villages se sont
établis au fond de cet amphithéâtre, vrais villaj^es de féerie, ainsi vus de haut.
A notre droite, en amont, Haulmé garde l'issue des défilés de Navaux; la
flèche de son église, piquant le ciel, nous menace d'en bas. A notre gauche,
en aval, Tournavaux semble posté en sentinelle à l'entrée des gorges de Phade.
Comme cadre à ce tableau, les sarts et les pàtisqui entourent la maison isolée
du Pihjuis-Blossette ; plus loin l'inextricable emmêlement des presqu'îles boisées
et des failles vaporeuses où se tortillent et se cachent la Semoy et ses affluents;
l'arête de Linchamps se détachait netteuKînt avec ses roches déchiquetées
qui dégringolent; aux derniers plans, le moutonnement de forêts qui mon-
tent vers la Croix-Scaille jusqu'aux plateaux les plus élevés de la région,
limitant l'horizon d'une ligne droile sévère, sans échancrure. Plus à notre
gauche, au nord, le hameau des Voieries faisait une tache blanchâtre dans
les vagues rousseurs lointaines; plus près, le Hoc de la Tour, bul principal
de lexcursion, était également très visible, mais ne donnait aucune idée de
ce qu'il devait être; plus bas, à l'entrée des gorges de Phade, la Hoche aux
Corpius, Avant de descendre à Tournavaux, nous suivîmes le plateau jusfju'au
gros chêne, au croisement des sentiers et dcîs chemins forestiers (|ui viennent
de Levrezy, de Chàteau-Regnault et de Laval-Dieu pour aller à Tournavaux
et à Haulmé. Un agréable sentier (|ui se faufile sous bois à travers les blocs
éboulés sur les pentes, nous mena jusqu'aux maisons appelées la Malavisth', vn
face du pont de fer de Tournavaux, près du promontoire que lèche la Semoy
avant de s'engager dans les défilés de Phade.
« Nous quitlAmes Tournavaux... De loin se montraient les déchirures gri-
sâtres de la Hoche aux ^ory>«^s' (la Hoche aux Corbeaux) et, au milieu de la
Semoy qui commence à écumer dans h?s rapides d«' Phade, la Pierre du Tom-
beau ou Hficher du Diable. W. Meyrac, dans son volume : Traditions, Lkgknoks et
CoNTKs DKs .Vrdk.n.nks, raconte la légende de deux anianls, le jeune garde André
et la jeune Odette, (ille du seigneur de Tliilay, ensevelis sous la Hoeh' du Tom-
beau ; le diable, dans tout cela, joua un fort vilain rôle. M. Piern' de Préniorel,
dans son : Un i»f.u dk tout a pkopos dk la Skmoy, «H la baronne de Staffe (Soi. km. du
DiMANCHK, numéro du l*»" septembre 1871 ), délayenl des histoires analogues agré-
mentées de détails fastidieux. Le diabh» n'y montre pas son pied fourchu. Chez
M. de Prémorel, c'est un comte qui fait le malheur de sa fille et du fils de son
fermier. La baronne de StalTe attribue au léroce seigneur de Haulmé l'infor-
tune des deux amants quelle appelle Marie d'Haulmé et Hobert de Linchamps.
3
— u —
m Conlinuaiii notre roote, noos passâmes devanl le Ptlquis-BUf^seite, et noos
suivîmes soas bois one saooessioo de senliers qui nous conduisirent en trente-
cinq minutes ao Roc de la Tour, {jes feuilles bmissaienl sons nos pas dans les
sentes; des blocs d*arkose et des poodingues jonchaient le sol; un doux soleil
d'octobre avivait parfois les tons rouilles des feuilles mortes, allomait le vert
en des boissons de houx. Bientôt les blocs se poussèrent plus nombreux et
plus gros; nous arrÎTons par derrière au floe de ùt Tour.
« Quelques mètres plus loin* ^^ gi^ntesque hémicycle se révélait à noos.
Ce sont d'énormes ébouiis jetés sur les pentes, en amoncellenient de masses
cvlûques, tubulaires, fendillées de haut en bas, des plate-formes borixon-
laies fissurées, des murailles croulantes équilibrées par miracle» composées
d*arkoses et de quartxites reTÎniens redressés verticalement dans quelque lita-
nique effort. La forme semi- circulaire est nettement accusée par les parois
rocheuses restées debout; ou dirait des ruines d*un coljsée naturel. Parmi ces
roches cutadysmiqoes, la Hoche fendue est particulièrement curieuse ; elle est
trancliée dans toute sa hauteur d*une lon|?ue ouverture en arc brisé, sorte de
fenêtre naturelle à travers laquelle se dévoile un large coin de paysa^ Tous
ces blocs, toutes ces murailles sont d*aspect blanchâtre avec des plaques de
mousses ^sâtr<îs. Jusqu'à ces derniers temps, uiie folle véj^étation de brous-
sailles et de nombreux arbres cachaient en partie les ruines; mais depun
quelques mois on j a établi une coupe. Seuls quelques baliveaux çà et Là
sortaient encore d*entre les rocs. Pendant notre visite, bdcherons et charbon-
mers étaient en plein travail.
• Après une aventureuse promenade à travers les blocs éboidés, noos re-
vînmes sur une plate>forme naturelle admirer le panorama changeant qui se
déroulait sous un ciel nuageux éclairé par un soleil iiitemiitteuL Au premier
plan* rautom lie jetait toute la magie de ses teintes sur les bois d'alentour. On
eàt dit une tapisserie polychrome aux tons fanés, légèrement agitée par rair,
iMitèt doucement éclairée, tantôt s'enfonçant dans les ombres ghses. Le soleil,
caché derrière les nuages, envc^vait par instant des rais lumineux qoi ver-
saient one hne pluie d'or sur certains coins du pavsage. Â notre gauche^ le
cirque d'Hauliué verdoyait et l>ruuissait dans une brume légère avec le ruban
sinueux de la Semov. En face de nous, les gorges et les forges de Phade se
dérobaient tout au bas des escarpements boisés qui, de Tautre côté, remon-
taient jusqu au sommet arrondi du Fay (100 mètres au-dessus du niveau de la
mer;. De notre pkate^forme (490 mètres au-dessus du niveau de la mer), nos
regards plongeaient dans un ab)me profond. A notre droite, l'éperon vert de
la presqu'île de Monthernié s'avançait, parfois doré d*an poudroieoient Inml-
■eux ; un coin de Meuse miroitait là-bas dans les fonds. Aux derniers plans,
les plateaux gris et bleus s'étalaient à l'est de la Semoy,à Touest de la Meuse;
au nord, la vue était lualheureusement perdue par les taillis et l'altitode inseo-
sable ment croissante des plateaux. Nous avions en rarement l'occasion de con-
templer un i)avsage d'automne aussi étendu et de lignes aussi harmonieuses.
«k ... Le Roc de la Tour n'était guère connu, jusque dans ces derniers temps^
que des habitants des villages d'alentour. Les paysans, frappés par ces éboolis
extraordinaires et sans doute par ki disposition iïf^ blocs en un demi-cevde
fégiilier, désignent l'ensemble sons le nom de CMtettu de la Jour ou de CA4-
igmm du Diiéle . Ils racontent, na lu relie ment, des léfiendes pour en expliqi
Torigine. M. A. Meyrac (volume cité) en a recueilli une qu il intitule le ^7k/Ui
du DiMe. Les gens d'Haidnx'; et Je Tourna vaux la content d'une façon cm peu
dÊSSèrente.
» IVaprès une version, un seigneur avait une l^mme jeune et belle, fière et
ambitleifse, mais sans casiel digne (te l'abriter. Il vit un jour venir à lai un
personnage qui le fit rougir de sa bicoque et lui proposa, en échange de
— 35 —
àmty de bàtir un magnifiqoe château où sa femme aoratf enfin une demeare
digne d'elle. Le seigneur reconnut le diable et conclut le marché. Selon son
habitude, messire Satanas derait construire Tédiflce en une nuit, avant le pre-
mier chant du coq. H se mit au travail avec son équipe de lutins et de dia-
blotins. Le château était terminé : seule la dernière pierre allait être posée,
quand un coq chanta au fond de la vallée. IjC diable était pris. Dans sa colère,
il jeta sa toque contre les murailles, et tout s'écroula; ces débris forment,
aujourd'hui, le Château de la Tour.
a D'après une autre version, le diable dominait aux temps jadis snr toute la
basse Semoj. 11 avait des forteresses sur le IJrj, le Fay, le Hoc de la Tour, et
terrorisait le pays : ce diable désigne sans doute quelque méchant sire d'Uanlmé.
Un jour, vint un pèlerin qui lui demanda le g!te et la nourriture :
« — Audacieux f lui crie le diable, que viens-tu faire sur mes terres ? ïgnores-tn
qui je suis?
« — Ta colère est vaino, répondit le pèlerin, je ne te crains pas; et pour te
prouver ma supériorité, faisons un pari. Tu vas dresser des quilles sur cette
montagne — le pèlerin désignait le Roc de la Tour, — et nous verrons qui
sera vainqueur de la partie.
«4 Le diable consentit, de mauvaise grâce : les quilles furent placées sur le
Roc de la Tour, et les deux joueurs se postèrent sur le Fay, juste en face.
Beizébuth saisit sa boule, une énorme boule de quartz, ajusta et lanra; mais
la boule alla piteusement rouler dans la Semov . Cest aujourd'hui la H'>ehe du
Diable, appelée aussi la Roche du Tmnbeau. Le pèlerin abattit, Ini, iïitne main
sâre tontt^ les quilles et mit en miettes le Château du Diable édi/ié sur le Roc
de la Tour. Satanas n^con nui Jésus-Christ et détala piestement, en laissant une
odenr de soufre.
«c 1^ cours inférieur de la Seinoy est peuplé de légendes. f>a rivière enchan-
teresse semble s'enliinrer davantage de fantastique, comme pour se mieux
faire re^^retter au moment de se fondi*e d'ins la Meuse.
« Après les paysans, les savants ont voulu donner leurs explications au sujet
du Hoc de la Tour. Ils y ont vu, soit des nionumenls mégalithiqutf, soit plus
modestement un observatoire préhistorique. Inutile d'insister sur ces hypo-
thèses. Y eut-il jamais un château bâti de main d*honime sur ces rocs dont
la situation est si dominante? La chose est peu probable. Les archéologues
n'y trouveraient aucun vestige, et If'S gens dn pays n'ont conservé aucun sou-
veoir d'un château-fort en cet endroit. Que viendraient faire, d'ailleurs, des
mines humaines sur ces ruines natureUes?
« î^ons nous décidâmes fort tard, non sans n^gret, à quitter le Château du
Diable, lue dé*j:rin*zolade précipitée de quarante minutes nous conduisit, tantôt
pcr des venelles caillouteuses, tantôt par des sentes herbo(»s et moelleuses, sur
le ruisseau de la Ure et, de là, à Laval-Dieu où le tramway et le train nous
ramenèrent h notre point de «îépart, » (Ch. Houin, dans Rkvue o'Audk.vwb et
d'Argo^.xk, année 1893.)
Cette vallée de la Semoy est, sans contredit, Tiin des joyaux précieux de
TArdcnne. Nous arrivant (VArinn, la Semoy entre en terre dt^ France parles
Hautes-Rivières aux sitt-s affiostes, r>û se trouve la ferme de la Roira, Ihé.Ure
d'un crime fameux, et se jette dans la Meuse à Mmithertné, ce grand village —
cette petite ville plutôt, si pleine d'originalité, qui repose toute contournée dans
sa longue presqu'île — après avoir arrosé Toomnvaux, entouré de son oasis
de prairies avec sa passerelle de claies, .^ohan, Nau^r, Thilav. Hawlmé, Phade
et ses forcées, la Lon^MK^-llai»', Liival-Dieii, célèbre ]»ar s^n abbaye dont l'église,
recoostruile il y aura bientôt deux cent cinquante années, nous resu» comme le
seul souvenir risible.
La Seraoy, sur laquelle no5 pères naviguaient encore nn siècle dernier «fans
\
— aè-
des pirofzues faites d'un tronc d'arbre creusé à la manière des peuplades pri-
niilives et sauvages, témoin cette phrase d'une requête adressée par les habi-
tants de Nohan à l'archevêque de Reims, 17 juin i7Ï6 : « A raison que sur cette
rivière» on ne se serve que de barques composées d'un seul arbre creusé avec
la hache », la Semoy exagère ses détours et ses contours, parcourant ainsi
]200 kilomètres de sa source à son embouchure, alors qu'à vol d'oiseau elle
n'en pourrait compter que 75 au plus. D'abord tout petit Olet à peine visible
' et que d'une seule haleine boirait un géant altéré, elle court à travers champs
dans une vallée découverte, fait à Bouillon un circuit juste assez étendu pour
enserrer la montagne au sommet de huiuelle se dressent les ruines majes-
tueuses du château célèbre — celui de Godefroy de Bouillon, chef de la pre-
mière croisade et roi de Jérusalem, — si souvent visitées par les Ardennais
et les nombreux touristes qui sillonnent nos régions, puis s'encaisse dans les
défilés des Ardeniies françaises pour y couler libre, comme la nature l'a faite ;
tantôt rapide el bruyante, tantôt étalée en nappes tranquilles, ou formant,
aux pieds des rochers qu'elle contourne, des goulTres profonds à la surface
écumante et tumultueuse. Elle est surtout terrible en temps de débâcle, alors
que ses monstrueux blocs de glace pourraient broy(?r le village qu'arrosent
ses eaux dune limpidité cristalline el d'une iVpreté singulière. Rappellerons-
nous la débâcle de 1891 qui faillit enlever le village des Hautes-Rivières; celle
de 1871 qui fondit sur Bohan de façon si soudaine que les glaçons avaient
envahi le clocher, bien avant qu'arrivât le sonneur accouru pour donner
l'alarme! Et la débâcle de 1770, la plus ancienne dont notre histoire locale
ait gardé le souvenir précis! En cette année, le 6 février, tout à coup les glaces
s'entassent et deviennent un monstrueux barrage. H est neuf heures du soir.
Aussitôt la rivière de refluer. A dix heures, 2 mètres d'eau couvrent Sorendal,
Failloué, les Hautes-Rivières. Meubles, literie, provisions, tout est perdu. Les
maisons s'effondrent; le bétail (200 tètes) noyé; aucun asile, et par ce froid
inttMise! D'ailleurs on n'échapperait à la mort que pour tomber à la misère.
Les empouilles furent détruites, et les blocs glacés ra.«>èrent, jusques au gravier,
la terre des prés et des champs.
En ce temps d'autrefois, et môme encore il y a cinquante années, la batel-
lerie fut très active sur la Semoy, davantage quelle ne l'est de nos jours. Puis
c'étaient les boulées et les givres. Voici ce qu'était la boulée : on^ronduisait
juscju'aux bords de la rivière tout le bois découpé d'une coupe, ^fforsqu'en
hiver les pluies amenaient une crue convenable, on jetait tout ce bois à l'eau.
Puis des hommes avec des baniues le repêchaient aux endroits convenus, tandis
que d'autres suivaient le convoi pour remettre à flot ce qui s'arrêtait en
chemin. Ces ouvriers s'appelaient vulgairement houleux.
Pour le transport des bois en grume, on construisait, avec les gros arbres,
des espèces de grands radeaux appelés givées : asstunblage de ces arbres rangés
à côté l'un de l'autre en bout sur une largeur d'environ 10 mètres et une lon-
gueur de .-)0 à 80 mètres. Ils étaient maintenus au moyen de harts. A l'arrière
du radeau, un gouvernail; à l'avant, d»» gros pieux pour donner la direction
nécessaii'e. Les mariniers se nommaitMit rorheleux. Ce moyen n'était utilisé
(|ue pour hî bois seulement et à la descente.
Les autres transpor.s se faisaient par bateaux lorsfjue le niveau des eaux
était assez élevé. Ces bateaux approvisionnaient de houille les nombreux clou-
tiers de ïhilay, des Hautes-Rivières et de Sorendal; déposaient à Hautes-
Rivières pour les forges de Linchamps, construites vers 16o9, tout(îs les matières
qu'exigeait la fabrication de la fonte et du fer.
En raison des sinuosités que décrit la Semoy et de ses courants rapides, le
batelage exigeait une grande expérience avec beaucoup d'adresse. Le passage
de Pliade était particulièrement dangereux, car il suffisait de quelques minutes
- 37 —
à un bateau pour franchir ses 2 kilomètres, et cette vitesse n'<^tait point sans
péril. C'est seulement en 1855, environ, que disparuient les boulées et les givées,
dont les deux derniers bateliers furent les frères Jean-Baptiste et Jean-Laurent
Dominé, de Naux.
Faul-il dire maintenant quelles étaient, par sentiers ou chemins, les voies
de communication dans cette vallée? Les clous, ces spécialités locales, étaient
portés à dos d'Anes. De Thilay a Monthermé, il n'y avait qu'un petit sen-
tier rocailleux pour les fîens de pied. 0'i*iii<l en 1835 fut construite l'usine
de Phade, les femmes de Thilay et de Nohan s'tMi allaient, la hotte derrière
les épaules, chercher un sac d'escarbilles. Elles mettaient une demi-journée
pour accomplir ce fatif;ant voyaf^e. Enfin, vers 1850, le pic et la poudre du
carrier firent une brèche dans le Corpia; ce qui permit d'établir la route de
Thilay à Monthermé. Aussitôt, la vallée» débloquée put communiquer avec le
port de Monthermé et, plus tard, vers 1862, avec le chemin de fer. Alors l'in-
dustrie changea : la clouterie fit place à la boulonnerie et à la ferronnerie.
Aujourd'hui de lourds chariots transportent des Hautes-Hivieres et de Thilay à
la gare les produits industriels de ces communes.
Elle a ses brouillards spéciaux, la Semoy. En automne, les méandres de la
vallée s'emplissent de brumes épaisses d'où l'on voit s'émerger, à l'aube, les
cimes dorées par la clarté première. Des hauteurs vous avez l'impression d'un
monde inférieur dont les nuages vous sépareraient. Puis le soleil envoyant
ses rayons dans cette mer de vapeurs opaques, les buées s'illuminent, se fon-
dent peu à peu, s'échappent en longues traînées blanches. La vue perçoit et
l'illusion s'évanouit!
XI. VALLÉE DE LA MEUSE.
Les bords de la Semoy sont fertiles en légendes — nous les avons racontées l
dans notre volume déjà cité, — de même qu'on les rencontre aborulantes, origi- »
nales, à chaque pas, à chaque détour, à chaque colline, à chaque bois de la
vallée de la Meuse où les Ardennes se révèlent dans toute leur beauté mysté-
rieuse, sauvage. Ce zigzag de pays sillonné par le lleuve, bossue par les éléva-
tions et que l'on appelle la « Vallée de la Meuse >», long de 45 kilomètres à vol
d'oiseau, est l'un des plus caractéristiques, des plus extraordinaires de France.
Qu'en bateau l'on descende la Meuse, de Charleville à Civet (100 kilomètres, à
cause des multiples sinuosités), ou (jue l'on suive la voie ferrée, le spectacle est
inoubliable, tant il frappe l'œil, tant il éveille la pensée. Nous sommes en
pleine « Suisse française »>. Dès que la Meuse, après Charleville, a franchi les
« portes de l'Ardenne »> pour entrer «lans Montcy-Notre-Dame, h? pays des
blanchisseuses, et longer Aiglemont où furent plantées les aigles romaines,
assure la tradition, elle ne se déroule plus entre ses rives basses qui la conte-
naient, majestueuse, depuis sa source; elle ne côtoie plus les plaines en prai-
ries immenses, en champs fertiles. Elle s'encaisse dans les [)aFois abruptes de
hauts monticules boisés au sommet, étalant à leurs bases éventrées des blocs
gris et rougeàtres; elle mugit, impétueuse, profonde, rebondissant écumeuse de
rocs en rocs, car il semble, à chaque détour, que tout passag»» lui soit fermé.
-\près Nouzon qui s'allonge au pied de ses collines, Nouzon, jadis hameau
perdu, devenu petite viljr en moins d'un siècle, et d'où partout l'on entend
des bruits de forges dont les hautes cheminées enténèbrent l'air de leurs
fumées, après Nouzon, voici Joigny s'enfouissant toute verdoyante dans sa
roche schisteuse que les méandres d«* la Meuse divisant en deux îlots, dont
l'un semble un gigantes([ue poisson; puis c'est Braux, où fut construite la
première collégiale d'Aidenne; puis c'est Levrezy, ce modeste village que la
tradition dit avoir été consacré ta Vénus.
— 38 -
A force de travaux d'art, le chemin de fer s'est frayé sa route dans l'enche-
vêtrement de ces gorges étroites, tortueuses, en contre-bas ou élevées, laissant
comme à regret la place nécessaire pour que les villages y puissent étendre
leurs maisons à toits d'ardoises. La voie serpente entre les monts et le fleave
que descendent et remontent les hateaux effilés, chargés de perches à houblon,
de houilie, de gravier ou d'écorces pour rapprovisionnement des tanneries.
1)68 courhes nombreuses inlei-disent les grandes vitesses. Les trains, alors,
paraissent ralentir leur course pour mieux permettre aux voyageurs d'admirer
les sites gracieux ou terribles qu'ils travei^sent. Puis çà et là, dans de petites
niches grillées, une vierge, un sainl-Hubert, grossièrement enluminés et taillés;
un saint-Roch, un saint-Nicolas, dont autrefois les enfants de chœur de Branx,
de Montliermé, de Kevin, de Funiay, quêtant de porte en porte, psalmodiaient
la complainte (celle que nous avons recueillie dans notre volume : TiunrnoNs,
LicETfoes ET Go.vTEs OBs Abukn.nks). Blotties dans des anfractuosités de roches ou
cachées dans les bois, c'est tantôt une forge, et tantôt une usine. De loin en
loin, de floconneux brouillards ou de grisâtres fumées qui lèchent le flaric de
la montagne, s'élevant des herbes et des bruyères que Ton brûle pour fertiliser
la terre aux places où l'on a coupé le taillis : seule manière d'engraisser les
pentes stériles qui pourront, alors, donner une maigre récolte jusqu*aa jour
où les souches seront redevenues arbustes (voir chap. m : Lss Opéaatiojvs du
Sartagbj. Et la vallée va toujours s'encaissant. Et Taustérité des sites va tou-
jours croissant. Le mystère vous envahit. Voici, à Chàteau-Regnault, les Quatre
Fils Aymoii, ces rocs surmontés de quatre gibbosités schisteuses semblant de
loin, lors(]i]e la lune les éclaire et l'imagination aidant, quatre gigantesques
cavaliers chevauchant un coursier monstrueux : pauvres roches qui hienttM peut-
^tre ne siéront plus(|u'un souvenir, rindustrie,qui ne doit pas compter avec la
poésie, visant à les morceler pour les transformer en pierres de grandes routes !
Voici, àl^iifour, les Dames de Meuse, témoignage grandiose de l'adultère puni,
car les » anciens » vous raconteront encore comment les trois fils du seigneur
de Hierges, après avoir épousé Berthe, Hodienie et Ige» les tix)is filles du sei-
gneur de Uetbel, paiiirent pour la croisade, laissant leurs épouses qui furent
infidèles, et cx^tmment Dieu, pour les punir de n'avoir pas su loyalement garder
le pacte conjugal, les changeait en trois énormes rochers à l'heure même exac-
tement précise où Jérusalem était prise d assaut : légende versifiée par M. Dacre-
mont en ce gentil petit poème :
Un beau matin d'amour. Je comte de Rethel
En son mauoir reçut trois pn^ux. let^ flif^ de Hierges ;
Les trois fillef du comte étaient troi^ blondes vierge»,
(Jui promirent aux pirux nu araonr immortel.
Avant leur pauvre amour, le<< trob preux sur Vautel
Avaient jun* d'aller combattre en Palestine.
\[9 partirent un »oir la croix iuir la poitrine,
A learf dames laissant la garde du casteL
L'amour cha?5e l'amour, quand l'oubli se prolong*»,
L'amour, l'amour félon, chaiipa l'amour juré ;
Mais voilà qu'une nuit, daus le cartel muré,
tue terreur i^assa, comme uu horrible songe.
Dan» le ciel noir immense, il planait des lueurs;
De la terre profonde il montait de» clameurs.
Dans reaf»'r où pleurait uue lugubre plainte.
Les croist's avaient pris Jérusalem, la mainte.
Tandis que dans les bras de leurs auiaut< peureux
Les dames du caste! ont trahi les trois preux,
Autour du Saint- Sépulcre, à la lueur de« ciergei».
Sont ensemble iï genoux le» trois preux, fUs Je Hierges.
— 39 —
Mai» de dore façon le Seigneur \e» vengea:
Sans pitié, pour toQJoar.«, la nuit même il changea
Les daimes du castel eu ti-ois roche « énormes
Qui drep?ent k jamais leurs trois spectrales formes.
Sur la Mease, depuis, tristement nuit et jour,
Que renaissent les fleurs, qu'elles s'ouvrent ou meureut,
Les danie9 dn ca^eL les traîtresses d'amour,
Immobiles rochersi, éternellement pleurent.
Les bateliers ne passaient jadis qu'en tremblant sous les Dames de Meuse.
L'endroit était désert alors, il était maudit, et la naïve croyance voulait que le
diable y tint ses réunions, entouré, la nuit, de toutes les sorcières de la vallée;
et comme ils étaient nombreux, en ces temps d autrefois, sorciers et sorcières!
La vérité est qu'une bande de voleurs hardis avait trouvé un repaire fort
confortable non loin des Dames de Meuse, dans une anfractuosité de la mon-
tai^ne alors nommée la grotte; une grotte naturelle que l'incessant travail de
la terre a lini par combler. Ces bandits, sûrs de l'impunité, écumaient la Meuse
et rançonnaient cruellement les p luvres bateiiei-s, allant souvent jusqu'au
crime pour cacher leurs méfaits. La Meuse, a l^aifour, a roulé plus d'un
cadavre.
Un jour, les bandits arrêtèrent un bateau belge, et, outre la cargaison, ils
prirent la fille du batelier après avoir envoyé le père au fond du fleuve. La
malheureuse fut entraînée dans la grotte, et, pour lui enlever tout désir de
faite, on l'enchaîna au roc. Pendant quinze années, elle vécut dans ce repaire^
assistant à tous les drames de la Meuse, condamnée à servir les assassins de
son père.
La malheureuse devint folle.
Les prises se faisant de plus en plus rares et de plus en plus difficiles, les
écumeurs de la Meuse mirent le cap sur d'autres rives, abandonnant la pauvre
folle toujours enchaînée. Longtemps après, un découvrit la grotte, et dans la
grotte un squelette.
C'est à Revin que le paysage semble atteindre sa plus puisssmte beauté. Ici
la vallée s'arrondit en un cirque admirable. La Meuse, qui longe le Malgré-
Tout — la montagne chère à (ieorge Sand, — coule dans sa limpidité fraîche
avec une paresse lente qui berce le regard et endort la pensée. Continuant sa
route après avoir presque battu de ses flots clairs les restes du fameux cou-
vent de dominicains où Billuart écrivit ses rudes controverses, elle s'annexe,
devant les forges Saint-Nicolas, le ruisseau de Faux et s'accroît, plus loin, du
ru de Kalières où l'on aperçoit un pittoresque moulin en ruines. C'est le moulin
Quewet, célèbre par les trois miracles qu'y fit « le grand saint Agrapaud »
changeant un os de jambon en une grosse pierre noire : la Roche-au-Cé, autour
de laquelle évitent de se baigner les gentes Revinoises, persuadées qu'une telle
imprudence les laisserait toujours vieilles filles, alors qu'au contraire, pour
peu qu'elles désirent un mari jeune, beau et même riche, elles se baignent
dans le ru de Falières, devenu le confident discret de leurs joies ou de leurs
chagrins d'amour. (Voir dans Meyrac, Traditions, Légendes bt Contes des
Abdknnes : Les Trois Miracles de saint Agrapaud,)
De Revin, où se sont le plus longuement, le plus fidèlement conservées les
traditions locales : le tir au mousquet (les mousquets laissés sur le champ de
bataille de Rocroi), le fouettage des jeunes filles, la promenade que faisait sur l'àne
le mari cornu, le branle de Revin pcmdant lequel chacun des danseurs devait
sauter sept fois aussi haut que possible en poussant chaque fois un cri reten-
tissant; de Revin part cette fameuse « vallée de Misère » qui aboutit à Rocroi :
vallée bien nommée, car sur la route, rien I rien ! si ce n'est quelques doua-
niers et leurs chiens; quelques rocs, entre autres la Roche de la Dame blanche,
— U) —
au pied de laquelle, nous raconte la l«^gende, s'adossait un repaire de brigands.
Le chrf (jui, chaque matin, les conduisait à la maraude et au meurtre, était
un homme de stature gigantesque. 11 avait pour compagne une femme éner-
gicpie, audacieuse et d'une remarquable beauté. Lorsqu'elle mourut, il l'enterra
sous cette roche même et, avec ses compagnons de crime, abandonna le pays
d'Ardenne. Mais, pendant maintes et maintes années, on raconta que c^lte
roche, sous rinspiration dune sorcière qui l'habitait invisible, avciit le pouvoir
de prédire l'avenu'. Il ne fallait, toutefois, l'interroger qu'en temps de pluie, les
réponses étant données par le son que rendaient les gouttes d'eau quand elles
tombaient dans les cavités de cette roche, ou qu'elles coulaient dans ses anfrac-
tuosilés. Puis encore la Hoche Raulin, à pic, l'une des plus hautes de la
région, avec, à l'intérieur, une cavité pouvant abriter, au moins, vingt per-
sonnes. La tradition affirme que cette roche aurait été l'habitation d'un faux
monnaveur, nommé Uaulin, qui, pour n'être point surpris dans son travail de
faussaire, se laissait passer pour possédé du diable. La nuit, de sinistres lueurs
éclairaient les bois. Uaulin faisait fondre ses métaux dans d'immenses brasiers
où — continue toujours la tradition — il jetait, après les avoir égorgés, les
fennnes, les enfants, même les hommes rencontrés dans ces parages, et dont
il pouvait redouter les indiscrétions. Mais, une belle nuit, Haulin, ayant été
capturé, fut pendu haut et court par ordre du seigneur de Montcornet.
-Nul bruit dans cette vallée de Misère, si ce n'est le bruit du torrent qui sonne
sous le feuillage des schistes. Aux deux côtés du ravin, le taillis sombre des
chênes que le bouleau raye de ses lignes argentées, et, dans le fond, des chutes
de croupes barrant l'horizon que bleuit Téloignement.
\ Plus encore que Uevin, Fumay, (ju'enserre sa boucle, nous paraît être la
ville originale — ville espagnole — des Ardennes, avec Mouzon, la ville romane,
mais alors à l'autre extrémité de la Meuse, quand elle vient d'entrer dans le
département. On s'attarde facilement à Fumay devant ces maisons taillées dans
le roc et l'ardoise, plantées par ci, plantées par là, sans souci de l'alignement et
tout au hasard de la rencontre, eu saillies de ce côté, eu renfoncement de cet
autre, avec leurs portes au ras des ru(îs tortueuses, raontanles ou descendantes
en escaliers. On se rappelle alors les vieilles cités espagnoles : Fontarabie,
Oviedo, Tolosa, Saragosse, ou encore nos villes, aux temps jadis des Flandres
françaises et belges — (îand par exemple, — frappées de cette empreinte inou-
bliable que burina sur elles la pesante domination de Charles-Quint et de Phi-
lippe IL Même de nos jours, Fumay semble une ville à part, ayant conservé son
patois local, ayant gardé — comme Revin — ses mœurs singulières, dont elle
respecte la tradition, et sa défiance de l'étranger. Fumay a su rester Fumay au
dix-neuvième siècle, s'appartenant presque, en pleine France, comme autre-
fois elle s'appartint alors qu'elle relevait — mais pour la forme seulement —
de la célèbre abbaye de Prilm; puis de la principauté de Trêves; puis de la
Belgique et aussi de l'Autriche; puis enfin de Louis XIV, juste quelques mois
avant que mourût le roi Soleil. A Fumay, aussi, tout est légende, depuis Notre-
Dame de Diversmonts, au bout de cette grandiose allée plantée par les Jérô-
mistes, jusqu'au clou de la chapelle Saint-Roch, sur rincomparable place du
Baty — l'une des merveilleuses choses de l'Ardeune, — que les jeunes filles
doivent embrasser lorsqu'elles sont impatientes de se marier; obligées cepen-
dant de faircî patienter leurs amours pendant sept aimées si le saint ne leur a
pas été favorable en l'an même où leui* bouche, avide de baisers, embrasse
le clou en murmurant bien bas le nom de l'heureux élu qu'a choisi leur cœur.
Nous passons maintenant devant Haybes — non loin de Fépin, l'un des sites
ardennais les plus originaux, — devant Vireux, pour arriver à Hierges, qui
porte majestueusement, sur l'un de ses coteaux, les nîstes du fameux châ-
teau — deux tours, quelques fenêtres avec meneaux et traverses — d'où partit
— 47 —
Lerreiy, MeUier-Fontaine, Montcy-Noire-Dame, Mon Icj- Saint-Pi erre, Noozod,
Tbilaj, ToornaTaiix^ MootbeiTaé.
Cent cinquaDie-neuf « forêts communales » , avec ti^eize forêts propriétés
d'établissements publics, ont une contenance de 32,262 hectares; iiidÎTises,
sonvent, elles s'appellent « triages ». Les établissements publics propriétaires
sont : les fabriqaes d'Aiglemont^ de Cons-la-Grandrille, de Gesponsart, de
BcaulieCy de Neofmanil; les hospices de Charleville, de Mézières, de Hethel et
de Reims. Eii outre, douze communes de rarrondissemeni de Sedan jouis-
sent par moitié^ arec cinq communes de la Meuse^ d'une forêt de 257 hectares
7 ares y située en Belgique. Par contre^ l'hospice de ^amnr possède en toute
pro|Miété une forêt de 683 hectares, qui se trouve dans le cîînton de Fumaj.
Les forêts appartenant aux particuliers ont une contenance de 71,386 hect.
^ Le imriOQe. — Le traitement des forêts domaniales consiste généralement
dans l'exploitation des taillis sous futaies « à la réfolution i» d'environ ringt-
cinq ou trente ans. Les forêts gruriales et quatorze forêts commuikales sont
traitées en taillis simples, sartées à une révolution moyenne de ringt années.
Le sartage est un mode d'exploitation absolument spécial à nos bois de
rArdenne française et belge. Cest un procédé de culture agricole par le feu,
usité dans les terrains dont on veut tirer une récolte — principalement de
seigle — sans mettre d'engrais. Lne charte de Uaybes, datant de 1311, nous
apprend qu'à cette époque on sartait eu Ardenne^ déjà depuis fort longtemps.
U le fallait forcément dans cette région montagneuse pour lui faire produire
— et avec quelles difficultés! — des bois de chauffage, des bois de construction,
des pûturages .'i bestiaux, du seifjle et du sarrazin.
Le sartage est dit « à feu courant >» ou « à feu courert ».
A fen courant, on exploite une partie de forêt « à blanc-étoc », puisqu'on
enlève tous les produits, sauf les menues brindilles dont la valeur est insi-
gnifiante. Ces brinddlessont disséminées, aussi réffulièrement que possible, sur
la surface à sarter; les mousses, les herbes^ les feuilles mortes sont détachées
do sol et retournées pour qu'elles puissent sécher. Alors^ quand le temps est
beau, propice, on y met le feu. La flamme, habilement dirigée pour qu'elle
n'incendie pas l.i forêt, parcourt, lèche le sol qu'elle laisse courert d'une c<^^>uche
de cendres. Ensuite, est fouillée cette terre, à la houe — â ou 3 centimètres
de profondeur. — et dans ces sillons est semé le seigle, <« à la volée <>.
A feu couvert, on remue la terre, encore à la houe, pour en détacher des
moiles avant de 8 à iO centimètres d'épaisseur, qu'on laisse sécher au soletL
On en forme, ensuite, des fourneaux coniques diins lesquels sont entassées les
mousses, les herbes, les brindilles, ou semblables matières inilammabbs. Puis
on y met le feu, qui doit pénétrer toute la niasse. Alors s'affaissent gniduelie-
ment les fourneaux qui, peu à peu, se transforment en un amas de cendres
pulv^itlentes. Ces cendres sont répandues sur le sol où l'on sème le seigle, de
même façon qu'après le sartage à feu courant.
|je sartage se complète par le cherin^iage qui consiste à ramasser les débris
de végétaux non atteints |>ar la flamme ou trop complètement incinérés. Kéunis
en bloc, ces débris sout brûlés. Disons, pour préciser, que le sartage à fen
courant n'est possible que dans les terrains dépoun-os de végétition forestière.
Le sartage à feu couvert était surtout pratiqué dans les u coupes où l'on gar-
dait les réserves *». Mais parce que les cendres emportées par le vent, ou très
imprudemment disséminées, allumaient de nombreux incendies, ce « mode
de culture » fut interdit, il y aura de cela bienUU deux siècles. Les popula-
tions ardennaises avant fort vivement protesté, l'Administration foi^estière dut
fermer les yeux, comme d'ailleurs, en maintes circonstances, elle doit faire
semblant de ne point voir. L'article 148 du Code forestier ne dît-il pas, en
effet : » 11 est défendu de porter, d'allumer dn feu, daiks l'intérieur et à la dis-
^^^^^ ^%*^?^^ V ^^ ^ v^^^^^^ ^^ ^
CHAPITRE m
LES MONTAGNES ET LES FORÊTS
I. ]IûBtagii66 Bi CttUiaes. — n. L'Argonne. — m. Bois et forêts de TArdame.
IV. Adiimislratioii forestiért.
I. MONTAGNES ET COLUNES.
TAOïs chaînes de collines : les motUagnes da Ardenmet au nord de la
Mease. — Elles forment an immense plateau courert de forêts, de
marais et de bruyères. Ces collines sont séparées par de profondes
vallées où coulent la Semoy, la Meuse et leurs affluents.
Les ooUmes de Champagne au sud-ouest du département. — Elles forment
une série de plateaux n*ayant que très peu d'élévation, leur hauteur moyenne
se tenant entre 1^ et 1^ mètres.
Les collines de rArgonne et l«nirs cinq défilés au sud-ouest qu'a rendu cé-
lèbres la bataille de Valniy : ceux de la Chalade et des Islettes, dans la Marne;
ceux du Chesne, de la Groix-aux-Bois et de Grandpré, dans les Ardennes, les
seuls alors que nous ayons à délimiter géographiquement.
Le df}filé de Grandprù est formé par l'Aire qui se jette dans l'Aisne, à une lieue
au sud-ouest de Grandpré. La route suit la rivière de l'Aire, s'inclinant, comme
elle, de lest à l'ouest, traverse successivement les villages de Baulray, de Fié-
ville, <le Saint-Juvin, franchit l'Agron, un aflluent de l'Aire, décrit une grande
courbe proche la ferme de Belle-Joyeuse où aboutissent, par le Morthomme,
les chemins de Briquenay et de Buzancy, puis se dirige par Grandpré sur
Vouziers.
Le dt'filt^ de la Croix-aux-Boh, jadis simple chemin de charrettes qui com-
mençait à Briquenay. Aujourd'hui forme une partie de la route nationale
Stenay-Vouziers par Nouart et Buzancy. 11 monte du village de Boult-au.x-Bois,
situé sifr le ruisseau du Barasset — aflluent de la B ir, — traverse la forêt de
Boult, au milieu de laquelle il atteint 224 mètres d'altitude, les bois et le village
de la Croix-aux-Bois, puis se? termine à 5 kilomètres de Vouziers, près du car-
refour où se détache, en décade Longwé, la route de Grandpré.
Le d>''1il6 du ChesneAe-Popnletix, tout à l'extrémité nord-ouest de l'Argonne, com-
prend, en réalité, deux passages : l** route du Chesne à Quatre-Champs entre
les bois de Voncq, le village des Alleux, et les bois de Vandy à droite; les bois
du Chesne, de la Maison-Bouge, de Vaiimillard à gauche; 2° le chemin de
Noirval dans lequel la route du Chesne vient tomber à angle droit du bourg
— 43 —
de Quatre-CJiamps, chemia loogeant sur toute son é(endae la Fournelle qai
prend sa source ooo loin de Noirval et se jette dans l'Aisne, à Gondé. Ces deoz
défilés se confondent sons ce même nom : Délilé du Chesne-le-Populeux, que
Domouhez appelait plus stratégiquement : la trouée de Noértai,
JJ. L'ARGONNE.
Le bassin de la Meuse, séparé de la vallée de l'Aisne par TArgonne qui s'élèTe
comme une barrière de forêts, s'étend entre les collines do Tairondissement de
Bar, au sud, et la forêt des Ardennes, au nord ; des sources de l'Aisne et delà
tête de Bréraont aux environs de Sedan, des bois d'Oniont et de Mazarin. Sa
limite est marquée au sud-est par les villages de Villers, de Passavant et de Beau-
lieu; au nord-ouest par le Chesne-le-Populeux. Deux rivières dans la vallée :
à louest, l'Aisne; au sud-est, l'Aire. L'Aisne, qui prend sa source à l'extré- i/,
mité méridionale de la forêt, traverse Sainte -Menehonld et se dirige Ters le II » P/yWX
nord par la Neuville -au -Pont, flwiM^la -Ville, Serran, Antry, Grandham et
Senuc où elle reçoit l'Aire. Elle borde ainsi la lisière occidentale de TArgoane
et coule sur ses derrières. Si 1 ennemi venant de l'est franchit l'Argonue, l'Aisne
oppose encore un dernier obstacle à sa marche. L*Aire côtoie la forêt sur une
longueur de 38 kilomètres; elle arrose, d*al)ord, NeuTilly, Varenne. Apreraont
et FléTiUe; puis elle fait un détour vers Touest, coule entre Saint -JuWn et
Marcq, traverse Grand pré et se jette, près de Senuc, dans l'Aisne dont elle est
Taffluent le plus considérable.
L'Argonne est plutôt une suite de plateaux boisés qu'une véritable chaîne de
montagnes; aussi dit-on, à la fois : ÏArgonne et la forêt d'Argonne. Les hau-
teurs qui la composent, sur une longueur de quinze lieues, n'ont guèn' que
100 mètres d'élévation au-dessus des thalwegs voisins. Mais en certains endroits
la forêt a plus de trois lieues de largeur. Elle renferme des l>ois épais de hêtres,
de bouleaux et de coudriers, de vastes claiiières, des gorges escarpées, des
vallées étroites et profondes qui charment les yeux du voyageur et de l'artiste.
Plus de routes, à l'exception de l'ancienne voie romaine qui porte le nom expres-
sif de Haute Chevauchée, et mène de Bnzéaux à Vienne- le-^hàteau en suivant la
vallée de Biefines; des chemins pittoresques qui s'enfoncent sous la feuilléeet
parmi la fougère; des maisons forestières, ou de petits villages qui se cachent
au milieu des taillis; des scieries établies au bord des ruisseaux.
L*Argonnen'aplusaujouid*liui la même importance militairequ'en 1792. EUen'a
plus arrêté l'invasion. Blûchcr l'a tournée en 1814; la troisième armée prus-
sienne, ou armée de la Meuse, l'a traversée sans obstacle en 1870. Mais dans
l'automne de 1792, à une époque où les routes nVlaient pas entretenues avec
le même soin qu'aujourd'hui, où pœsque toutes les voies de communication
qui figurent actuellement sur la carte n'étaient pas encore pratiquées, où le
pays présentait mille obstacles que les défrichements et les déboisements ont
lait depuis disparaître, i'Argonne offrait des ressources de défense très sérieuses
par ses étangs, par ses pentes rapides et abruptes — surtout celles du versant
oriental qui regardaient l'invasion, — par ses gorges ou èchavées, par ses che-
mins encaissés qui formaient de véritables ravins. D'ailleurs, la pluie, qui ne
cessa de tomber pendant le mois de septembre, détrempa le sol argileux et
mêlé de calcaire; elle rendit les routes de la forêt presque impraticables pour
les voitures; elle fit déborder les ruisseaux dont les eaux coulent, ordinaire-
ment, à fleur de ten*e. Enfin ces coUines, qu on emporterait aujourd'hui en
poussant un simple hourrah! selon le mot d'un historien allemand, inspiraient,
alors, un grand respect aux hommes de guerre et passaient pour d'imprenables
positions, il faut se souvenir que l'emploi des tirailleurs en grande bande, ce
— 4i —
•
que l'on nomme l'ordre dispersé, était alors ineomiu. Ce ne fut que dans les
campagnes suivantes, sous l'impulsion de Custine, de Dumouriez et de Du-
gonunier, i}ue les ^t'*néraux éparpillant un bataillon, un réf^'iment, parfois une
brij^ade entière, enlevèrent des hauteurs qu'on regardait comme inexpugnables.
Brunswirk et ses lieutenants ne faisaient pas la guerre d'une façon aussi lâchée;
ils ne comprenaient pas qu'une armée put s'avancer autrement qu'en niasses
épaisses et dans le meilleur ord^^e. Charles-Ferdinand n'osa lancer ses colonnes
d'attaque, ni sur les Islettes, ni sur le tertre de Valmy; comme tous les tacti-
ciens du dix-huitiéme siècle, Frédéric II excepté, il ne pensait qu'à tourner
l'adversaire et à le débusquer par de subtiles manœuvres. (Voir Chuquet :
Valmy, p. 45-47.)
III. BOIS ET FORÊTS.
Crénéralités. — La forêt des Ardennes fut autrefois célèbre, surtout aux temps
dv Chevalerie, aloi^ que les quatre fils Aymon y guerroyaient contre Charle-
magne sur leur cheval Bayard. Elle trouvait, d'après le savant Alfred Maury,
ses limites probables : à l'ouest, dans les forêts de Hehrtnrst-Tn'est au district
de Loo en Belgique; de Skcldchot sur les bords de l'Escaut; de Wfisda ou Vaès,
dans l'ancien comté de (iand ; de Llayanotr sur les bords de la Lys; de Thoraldi
aux environs de Turnhout et de Tourhoute; de BeverhoU dans le canton de
Bruges; de Saint- Amnnd ou de Vivogne (mtre l'Escaut et la Scarpe ; de Fagne
et de iVorwa/dans le llainaut; de BoUint et de Briant dans le Limbourg; de
Vilh'i'fi ou de Mnrhaye près de Namur; de Soignes, proche Bruxelles; de Tht}0'
rascin et d' Avohia dont le défrichement donnait naissance à la Thiérache et à
l'Arouaisc;, qui servaient de trait d'union entre la région sylvestre <ie l'Ardenne
et le Sylvaaan ou district foi-estier du Luonnois et du Parisis, affirmant ses ves-
tiges par les bois tle Sentis, de Laigues et de Compiègne.
D'autre part, une ligne de forêts s'étendant entre Trêves et Besançon, cons-
tituant une H seconde Ardenne ». Le Sonnernald nous représente les vestiges
de cette ancienne zone boisée dont Ausone parle au début de son poème sur
la Moselle : Ingrediens nemorosn per uvia.
Puis après avoir ainsi reconstitué l'antique forêt « tl'Ardueima » autour de ce
qui en était, autrefois, comme le cœur; après en avoir tracé le périmètre ou
du moins les ramifications extrêmes, Maury nous rappelle qu'André Chevet,
dans sa Cosmogr.mmuk î:mvkhskllk, lui donne encore plus de cent lieues <le lon-
gueur et affirme qu'elle embrassait les pays de llainaut, de Luxembourg, de
Houillon, de Bar, de Lerraux, de Limbourg, de Metz, de Namur, de Mayence,
de Coblentz, de Cologne, et la plus grande partie du pays «le Liège; mais en
lui assignant toutefois pour limites la Meuse et 1 Escaut. Notre Paris — LiUetia
Parisiorinn — se trouvait alors entouré par les dernières limites de l'Ardenne
au nord; à l'est par les bois des Meldi — Meaux — dont les forêts de Fontaine-
bleau et de Sénart représentent les maigres débris; au sud et à l'ouest par
ceux des Senones et des Carnutes. (Voir Desjardins : (iÉncRAPHiE dk la Caule,
t.fi, p. 435-438. - - Hachette, édit.)
César, le i)remier, nous signale cette fameuse « Arduenna sylva >» si pleine
de terreur, d'immensité, et que l'on ne pouvait franchir qu'après dix jours
fie marche; puis Tacite, h propos de la Germanie; et ensuite, parmi les an-
ciens, le géographe Strabon. Nous en avons raconté l'histoire et la légende
dans notre volume : La Fokèt oes Akden.nes.
Nombreuses, d'ailleurs, sont les localités - communes ou écarts — qui
la rappellent. Forest, près d'Altigny; Fon»sl, près de Seraincourt; la Forêt,
Sévigny-la-Forct, près Rocroi; puis, dérivant du mot latin sylva = forêt :
Sauville, Sévigny-Waleppe, Savigny; — peut-être encore du mot armoricain
— 45 —
« cail », signifiant bois : Caillauniont et Gaill y ; — la darenne, près Hethel ; la
Garenne, près Sedan; et aussi Varenne (Meuse), qui trouvent leur étymologie
dans le bas latin garenne = petite forêt. Faut-il insister sur les souvenirs
qu'évoquent : Bois-de-Château, Bois-de-l'Or, Bois-en-Val, Bois-de-Seul, Bois-
des-Anes, Bois-Diot, Bois-du-Fays, Bois-Fortant, Bois-Livoir, Bois-Martin,
Boult-aux-Bois , Belval-Bois-des-Danies, Bosséval, Bossus-les-Rumigny, la
Croix-aux-Bois, Saint-Jean-aux-Bois, Vrigne-aux-Bois?
Quant à la dérivence « sart », elle s'applique aux villages où se pratiquait
Tessartage, c'est-à-dire le défrichement des terrains boisés : le Sart, les Sarts,
les Hauts-Sarts, Gespunsart, Rogissart. Puis voici des noms d'arbres ou d'ar-
bustes donnés à quelques localités : le Chesne; Chesnois, près Novion; Ches-
nois, près Escombres; l'Epinette, les Aulnes, Rozières, Ronces, Ronceaux.
Ne pouvons-nous voir aussi des souvenirs de montagnes, de monts, de mon-
ticules, dans : Aigleraont, Amblimont, Apremont, Beau mont, Bouvellemont,
Chaumont-Porcien, Exermont, Germont, Goniont, Omont, Hocmont, Inaumont,
Logny-les-Chaumont, Marlemont, Mesmont, Saint-Germainmont, Tourcelles-
Chaumont, Wadimont, Yvernaumont; sans compter les communes que com-
mence un « mont » ; par exemple, pour en mentionner seulement quelques-
unes : Montcornet, Monllaurent, Monthermé, le Mont-Dieu, Mont-Saint-Martin,
Montcy, Mont-Saint-Remy, Montmeillant.
C'est enfin, dans toute la partie septentrionale du département, comme en-
tourée d'une épaisse et ininterrompue ceinture d'arbres, débris de l'antique
forêt des Ardennes : bois de Fromelennes, de Rancennes, du Chamois, du Roy,
de Landrichamps, de Chooz, «le la Manise, de Revin, de Hargnies, des Haies, de
Franc-Bois, de Hazelles, des Marquisades, de Fumay, de l'Hospice dans la vallée
de la Meuse; se continuant de Mézières à Orval, toujours côtoyant la frontière
belge : les bois de la Dame, de Fauzay, de Pussemange, du Grand-Canton, de
Floing, de Daigny, de Sedan, du Dos-de-Loup, de Francheval, deMessincourt, de
Pure, de Banel, de Pouilly, d'Auflance ; sur la lisière de l'Aisne, la grande forêt de
Signy-le-Petit et les bois de la région rocroienne; sur les confins de la Marne,
les monts d'Argonne.
Et encore n'avons-nous voulu nommer ici que les bois les plus marquants,
débris, nous le disions, de la mystérieuse forêt des Ardeimes où l'on adora la
t< déesse Arduenna » dont saint Walfroy brisa la statue colossale, et qui servait
aux chasses de saint Hubert. Les moines défricheurs, les industries forestières,
les bûcherons, les écorceurs, le sartage et les guerres ont eu raison de ces
bois épais, formidables, que l'imagination de nos trouvères peuplait de bêtes
monstrueuses et où vivent aujourd'hui de paisibles chevreuils, des sangliers et
quelques loups. Trouée, éclaircie en tous sens, la forêt a perdu son effrayante
horreur et sa réputation d'asile inviolable alors que s'y réfugiaient Doon de
Mayence, Parthénope de Blois, Ogier l'Ardennois, le sire d'Oridon, (iérard de
Roussillon, dont nos arrière-aïeux se racontaient les aventures prodigieuses et
féeriques.
Arbres et ierrains. — Les démembrements, les sectionnements, les frac-
lions plus ou moins étendues provenant de cette <( Arduenna sylva » couvrent
131,879 hectares dans noire département des Ardennes qui, suivant la proportion
des forêts par rapport a la superficie totale, occupe en France le seizième rang
avec une quantité supérieure, en bois, de 8 pour cent et une augmentation rjui
semble s'affirmer de jour en jour puisqu'on reboise beaucoup plus qu<' l'on ne
défriche. Dans le sud île l'arrondissenn'nt de Rrlhrl, dans les bois du Sautou.
notamment, ont été plantés depuis des pins en grand nombre : six millions.
Ces nouvelles forêts, provenant de reboisements, sont dans la proportion de
286 pour cent sur l'ensemble de la forêt, et de 531 pour cent par rapport aux
forêts particulières.
\
— 46 —
Dans la partie siiaée au nord d'une ligne brisée, allant de Manbert k Aigle-
mont, et d'Aigle mont à Sedan, région des terrains de transition, le sol est
presqo>xclasiTeroent couvert d*arbres parmi lesquels dominent les chênes
(ronvres et pédoncules) et le bouleau : Ûore pauTre, uniforme; Tégétation
arbustife peu déreloppée, sauf en ce qui concerne les « espèces enrabissantes »,
la bruyère et les aiselles. Cest aussi la station privilégiée du « sorbier des
oiseleurs )>, dont les baies attirent les grives en automne. Dans cette région,
les forêts ont une superficie de 87,202 bectares, ce qui revient à 70 pour cent
de leur ensemble dans le département, et forment un massif continu se pro-
longeant jusques à l'Ardenne belge.
Sur les sols calcaires, la flore est ricbe, variée, la végétation arbustive est
robuste et non embarrassée « d'espèces envabissantes » : terrains générale-
ment agricoles où les forêts occupent 44,667 bectares, soit 34 pour cent de leur
superficie totale. En ce point des Ardennes, les bois sont assez uniformément
répartis : entre la lieuse, de Beaumontà lÉézières; entre TAisne, de Comaj à
Rethel, et le prolongement de ces deux lignes. Les forêts résineuses, d'exploi-
tation récente, se rencontrent principalement dans la partie sud de Rethel et
au sud-ouest de Tarrondissement de Vouziers.
Suivant les « étages géologiques », les forêts sont ainsi réparties : 87,202 bec-
tares sur les terrains de transition; 4,466 sur le lias; 9,826 sur Toolithe infé-
rieure; 17,869 sur Toolitbe moyenne; 4,020 sur foolitbe supérieure; 8,040 sur
le crétacé ; 446 sur les terrains modernes. Les arbres sont : le chêne (rouvre
et pédoncule), dans la proportion de 43 pour cent; le charme, 17 pour cent; le
hêtre, 4; le frêne, 3; le tremble, 6; l'orme, 2; Térable, 3; Faulne commun, 2;
le bouleau, 15; le saule, 1 ; le coudrier, 1; les m morts-bois », {; enfin, les
pins (sylvestre et larico), 2 pour cent.
VElat, le département, les communes, les patikulkers. — Dans le département,
TEtat possède 22,306 bectares répartis entre douze forêts, provenant : 1 1,966 hec-
tares, des domaines de la couronne ; et 10,340 bectares, des bois appartenant
aux établissements i-eligieux et confisqués à Tépoque Tt^volutionnaire. Sont
oriminaires de l'ancien domaine royal : les forets de Chàteau-Regnanlt, dites
« gruriales »; do Franc- Bois et de la Manise; une partie des forêts d'Har-
gnies-Laurier et des Pothées; les « cantons » du Grand et du Petit-Dieulet
dans les bois de Belval. En Tannée 1790 furent réunis au Domaine National :
la forêt du Mont-Dieu, d<'>pendante de la célèbre abbaye; la forêt de Boult,
que possédait Tordre de Malte; la t'orèt de Signy, appartenant à fabbaye cis-
tercienne.
Dans cette forêt, le couvent de Notre-Dame de Yilleroy possédait le « canton
de Mortier »; Tabbaye de Belval, celui de « Belval-Bois-des-Dames 0. Elan
dépendait de Tabbaye d'Elan ; une partie de la forêt des Pothées appartenait
à Téglise Saint-Hemy, de Reims. Les forêts de Sedan, de Signy-T Abbaye et des
Pothées furent, il y a trente ans, quelque peu réduites par le cantonnement
des conininnes usa^^ères aux bois.
En 1892, le « canton de Bois-Bricot » fut attribué à TEtatdans le partage de
la forêt lui appartenant par indiris avec la commune de Hargnies. L'Etat pos-
sède encore, avec Fi"onielemies, une forêt indivise et 126 bectares 18 ai^es de
terrains vagues dits « les haies d'Hargnies ». D'après une charte consentie par
Philippe IV d'Espagne, en 16^2, la commune a droit aux onze douzièmes des
produits de la forêt; le dernier douzième appartient à TEtat, héritier do comte
d'Agimont.
t^uaLorze communes possèdent des forêts d'une étendue totale de 5,925 hec-
tares, sur lesquelles TÊtat prélève le produit de la moitié des écorccs. Elles
faisaient partie de l'ancienne principauté de Chtiteau-Regnault, soit : Aigle-
mont, Braux, Chàteau-Regnaull-Bogny, Gespunsart, Hautes-Rivières, Joigny,
- 48 —
tance de 200 mètres des bois et forêts, sous peine d'une amende de 20 à
100 francs, sans préjudice, en cas d'incendie, des peines édictées par le Code
pénal et, s'il y a lieu, de tous dommages-intérêts. » Et l'on n'en continue pas
moins à sarter.
Médiocre, d'ailleurs, parait être le résultat du sartage que l'Administration
forestière supporte assez impatiemment. Mais si les communes tiennent beau-
coup au sartage, c'est que le sol sarté — tous les vingt ans environ — se couvre
d'herbes que mangent les bestiaux. C'est donc un pacage trouvé fort à point.
Et aussi parce qu'en ces endroits poussent les genêts, dont le fagot se vend
10 francs sur pied. Toutefois, la culture du genêt, qui fournit une litière assez
médiocre, fait tort aux semis par lesquels pourraient être reboisés les endroits
laissés à découvert. La contenance moyenne des coupes sartées est de 500 hec-
tares, produisant 7,800 hectolitres de seigle et 14,000 quintaux de paille. 29 com-
munes de l'Ardenne, sur 503, profitent du sartage.
Ecorces, coupes, produits accessoires. — Dans les forêts « gruriales », le pro-
duit de l'écorce appartient moitié au Trésor, moitié à la Commune; celle-ci
vendant par surcroit le bois qui reste après Técorcage, à moins qu'elle ne le
délivre en nature aux habitants. Un lot d'écorces ne trouve-t-il pas acqué-
reur? tout aussitôt est retiré de l'adjudication le lot de bois correspondant.
Les écorces se sont-elles vendues et le bois n*a-t-il pas rencontré acheteur?
l'adjudication des écorces est annulée. Par ce moyen sont conciliés les deux
intérêts en présence. Dans les bois soumis au régime forestier, les ventes des
produits ligneux se font par adjudication publique : soit sur pied, par unité
de produits; soit par façonnage.
Dans les forêts comnmnales, les coupes sont vendues, ou délivrées, en nature
aux habitants. Les « coupes délivrées » sont exploitées par un entrepreneur
responsable, et les produits partagés entre les cliefs de ménage domiciliés en la
commune. L'écorce que l'on exploite au nord du département est fort abon-
dante, fort estimée. Toutefois, à cause des procédés nouveaux pour l'extraction
du tanin et de la cherté toujours croissante de la main-d'œuvre, cette exploi-
tation va, de jour en jour, diminuant.
En Ardenne, sauf dans les familles véritablement riches ou très aisées, on
n'use que fort peu de bois de chauffage; soit rondins, soit «< pelereaux » ou bois
de chêne écorcé. Aussi préfère-t-on convertir les bois taillis d'une belle venue
en perches ou « étais de mines » pour le Nord et pour la Belgique. C'est cer-
tainement la plus productive exploitation qui puisse être faite des taillis. Les
gros bois, dits « bois d'œuvre », sont convertis en traverses pour les voies fer-
rées et expédiés au dépôt d'A magne où la Compagnie de l'Est va les prendre
suivant ses besoins. La marine «le l'Etat ne s'approvisionne plus, comme jadis,
dans la forêt d 'Ardenne depuis que le teck a remplacé le chêne pour les
constructions navales. L'artillerie lui prend toujours le « bois de façonnage »
nécessaire à la défense des forts; mais le service des poudres dédaigne, depuis
une quarantaine d'années, la bourdaine, si fort en vof<ue au temps de Louis-
Philippe et qui fit merveille pendant le siège d Anvers. La « bourdaine » désigne
tout bois de couleur noire, mais partiiuilièreinent une espèce d'aulne assez com-
mune autrefois dans les forêts qui s'étendaient de Mézières a Sedan et surtout
à l'endroit où se trouve la poudrerie de Saint-Ponce. Des équipes furent orga-
nisées qui se livrèrent à labatage de ces aulnes. Les branches défeuillées,
servant a la fabrication, ne devaient jamais dépasser la f?rosseur d'un pouce.
Elles étaient mises au four où se faisait leur dissécation complète, après
larjuelle, et seulement alors, la poudrerie en prenait livraison pour les con-
vertir en charbon, réduit ensuite en poussière d'où provenait une poudre telle-
ment meurtrière, afiirme la tradition, que « s'il en eût été besoin elle aurait
détruit rUunianité tout entière »>.
— 49 —
Puis viennent les produits accessoires : locations de cliassos, qui produisent
22,650 francs en moyenne, dans les forets domaniales, et 50,000 francs, tou-
jours en moyenne, dans les forêts communales; carrières, ardoisières, conces-
sions de prises d'eaux, délivrance de parts de mousses et d'herbes; produits
qui, dans les forêts soumises au régime forestier, rapportent annuellement
60,000 francs. Mais le principal do ces produits secondaires est, évidemment,
le quartzite à macadam qui se trouve par veines disséminées dans les ter-
rains schisteux : 65,000 à 75,000 m. cubes de pierres pour l'entretien des routes.
Moyennant une légère redevance, on abandonne les herbes qui poussent dans
les forêts domaniales et communales, mais à condition qu'elles soient arrachées
à la main ou tranchées à la faucille : seul moyen de sauvegarder les jeunes
semis. En outre, le bois mort, s'il n'a pas d'usage particulier, est abandonné
aux indigents des communes riveraines, lesquels indigents sont inscrits, chaque
année, sur une liste que dressent ensemble le maire et le percepteur, puis que
vise, ensuite, l'Administration forestière. Dans les forêts communales, le bois
mort est concédé gratuitement, sur la demande des conseillers municipaux;
mais il n'est permis que de ramasser « le bois gisant »; défense formelle de
prendre le »< bois mort sur pied », ou de casser aux arbres les branches mortes.
Dans les vallées de la Meuse et de la Seniov, s'obtiennent des concessions de
feuilles sèches, à condition qu'elles ne servent pas de litière ou de nourriture
pour les bestiaux. En outre, tous les ans, les pauvres peuvent aller trois jours
de suite ramasser les feuilles morlos nécessaires au renouvellement de leur
couchage.
PfHurages, df^gnis, dûlih. — Dans le nord du département, existe ce qui s'ap-
pelle le « pâturage des forêts >», malgré les nombreuses doléances de l'Admi-
nistration forestière; soit que ce droit résulte de titres anciens pour les forêts
domaniales, ou d'une demande formulée par le Conseil municipal pour les
forêts communales. Sur les douze forêts domaniales de l'Ardenne, huit (Belval,
Boult, Ghàteau-Regiiault, Franc-Bois, Fronieleniies, Sedan, Mont-Dieu, Signv-
TAbbaye) sont grevées d'un droit de pâturage au profit de quarante com-
munes et d'un « particulier », le fermier de la ferme de Bar. 11 jouit seul, en
eflVt, du pâturage dans la forêt du Mont-Dieu, i\\\ vertu d'un titre des plus
authentiques antérieur à la Révolution. Les forêts d'Elan, de la Manise, de
Landève, ne sont soumises à aucun autre droit d'usage. Soixante-treize com-
munes envoient les bestiaux des habitants dans leurs forets où pâturent, alors,
environ 10,000 bêtes à cornes et 2,800 chevaux. Les quatre-vingt-une' foiVMs
abandonnées au pAturage ont, en leur ensemble, une contenance de 33,737 hec-
tares. Deux forêts domaniales sont grevées « d'usages aux bois » : celle de
Bel val et celle de Boult; pour Boult, le droit s'exerce sur le bois mort et le
« chablis »; pour Belval, sur le bois mort seulement. (Voir Bourgueil : L'sagks
LOCAUX ET RÈGLKMKiNTS, CtC. — Ed. JoHv, étlit.)
Les dégâts en f(>rêts sont orcasionnés par « le gros gihior » : sangliers, re-
nards, chevreuils, et aussi lièvres et lapins; parles chenilles et les hannetons;
les inc«Midies, le vcînt, la gelée, la neige, le verglas. Les grandes variations de
température engendrent ce que l'on nomme « gélivures des arbres >» — surtout
dans le Nord; — puis « la roulure » ou défaut d'adhérence entre deux couches
annuelles successives. La neige, la glace, sont red(Mitables, parce qu'elles cour-
bent les arbres sous loui* poids on leur cassant les branches, a cm point qu'il
est nécessaire de les abattre. L«'s incendies sont fréquents aux époques de
printemps et d'automn<' et sont produits assez communément par les fumeurs
ou les étincelles qui s'éch;ipi»fnl <les locomotives : environ une trentaine d'in-
cendies par an. Quelquefois aussi, le croirait-on, ils sont allumés par les con-
lrebandiei*s qui, de cette façon, attirant les douaniers sur les lieux du sinistre,
peuvent alors passer leurs ballots en toute sécurité.
— oO —
Pou nombreux sont les délits dans les bois soumis au régime forestier :
trois cents, tout au plus, annuellement; ce qui ne fait pas trois délits par
1,000 hectares, alors qu'en France, pour la même superficie, la moyenne dé-
passe neuf. L'Ardennais aime ses forêts. Environ 12 pour cent des délin-
quants sont poursuivis et jugés par les tribunaux; les autres sont admis à
transiger.
IV. ADMINISTRATION FORESTIÈRE.
Formant avec la Marne la « sixième Conservation » dont Charleville est le chef-
lieu, le département des Ardennes est divisé en quatre inspections forestières :
V Inspection de Charleville a pour circonscription les cantons de Charleville,
de Monthermé, de Henwez; et dans le canton de Mézières, les communes de
Cons-la-firandville, de Gernelle, d'Issancourt, de Lûmes, de Saint-Laurent, de
Ville-sur-Lumes, de Vivier-au-Court et de Warcq.
Vlnspeclion de Mézières comprend, dans l'arrondissement de Mézières, le
reste du canton de Mézières, les cantons de Flize, d'Omont et de Signy-
l'Abbaye; l'arrondissement de Kethel; l'arrondissement de Vouziers, sauf les
communes do la Borlière, de Belval-Bois-des-Dames, de Saint-Pierremont, de
Sommaulhe, de Vau\-en-Dieulet; dans l'arrondissement de Rocroi, la com-
mune de Vaux-Vilaine; dans l'arrondissement de Sedan, les communes de
Artaise-le-Vivier, du Mont-Dieu, de la Neuville-à-Maire, de Raucourt et d'Ha-
rau court.
\j Inspection de Rocroi est formée par l'arrondissement de Rocroi, moins la
commune de Vaux- Vilaine.
{/Inspection de Sedan comprend l'arrondissement de Sedan, moins les com-
munes d'Artaise-lo -Vivier, du Mont-Diou, de la Neuville-à-Maire, de Raucourt et
d'ilaraucourt ; et dans rarrondissoment de Vouziers, les communes de La Ber-
lière, de Bolval-Bois-des-Dames, de Saint-Pierremont, de Sommauthe et de
Vaux-en-Dieulet.
Inspection de Charleville. - Un constîrvateur des forèls; un garde spécial
stagiaire sédentaire; un brigadier des forêts; un inspecteur; un brigadier
sédentaire.
Cantonnement de Charleville. — lîn inspecteur adjoint; brigade n° 1 mixte de
(iespnnsart; brigade n*» 2 mixte de Mellier-Fontaine; brigade n® 3 communale
des Mazures.
Cantonnement de MonthermfK — Un garde général à Monthermé ; brigade n® 4
mixte de Tliilay, chef fi la Neuville-aux-llayes ; brigade n° 3 mixte de Mon-
thermé, chef à la Chitte-Collot, territoire de Monthermé.
Inspection de Mézières. — Vu inspecteur; un brigadier sédentaire.
Cantonnement de Vouziers. — Un inspecteur adjoint; brigade n*» i domaniale
ilu Mont-Dieu; brigade n" 2 mixte de Boult-aux-Bois; brigade n° 3 de Châtel-
Chéhérv.
Cantonnement de S igny-l* Abbaye. — Un garde général à Signy; brigade n° 4
mixte de Signy-l'Abbaye, chef à Tivoly; brigade n** 5 mixte d'Elan.
Inspection de Rocroi. — Un inspecteur; un garde sédentaire.
Cantonnement do Rocroi. — Un inspecteur adjoint; brigade n° i mixte de
Sévigny-la-Forét; brigade n** 2 communale de Revin; brigade n° 3 communale
de Rocroi.
Cantonnement de Fumay. — Un garde général, à Haybes; brigade n® 4 de
llargnies; brigade n" 5 de Fromelennes ; brigade n** 6 mixte de Fumay; bri-
gade n" 7 communale de Vireux-Wallerand.
Inspection de Sedan. — Un inspecteur; un brigadier sédentaire.
Cantonnement de Sodan. — Un garde général ; brigade n° i mixte de Flei-
gnoux; brigade n® 2 mixte de la Chapelle.
— 51 —
Cantonnement de Mouzon. — Un garde général ; brigade n° 3 mixte de Beau-
mont; brigade n° 4 mixte de Puilly.
LouFeterîe. — Le but de la louveterie est de pourvoir à la destruction des
loups ou de tous autres animaux dangereux. Les fonctions de lieutenants
de louveterie sont déterminées par les ordonnances des 20 août 1814 et
20 juin 1845.
Les résidences des lieutenants de louveterie sont : ,
1° A Charleville, pour les cantons de Novion-Porcien, de Signy-l'Abbaye, de
Flize, d'Omont, et pour celui de Mézières, moins les communes de Gons-la-
Grandville, de Gernelle, d'Issancourt-Rumel, de Lûmes et de Saint-Laurent.
2® A Monthermé, pour le canton de Monthermé, les communes de Deville et
de Laifour exceptées; pour le canton de Charleville; et les communes de Gons-
la-Grandville, de Gernelle, d'Issancourt-Rumel, de Lûmes et de Saint- Laurent,
du canton de Mézières.
3° A Sedan, pour les cantons de Sedan-Sud et de Carignan.
4<* A Sedan, pour les cantons de Raucourt, de Mouzon et de Sedan-Nord.
î»<* A Buzancy, pour le canton de Buzancy.
%^ A Grandpré, pour les cantons de Grandpré, de Vouziers, du Chesne et de
Monthois.
7« A Rocroi, pour les cantons de Rocroi, de Fumay, à l'exception d(;s com-
munes de Fépin et de Montigny-sur-Meuse, et du canton forestier d'Hargnies,
dit Bois-dU'Roi; pour le canton de Renwez; et pour les communes de Deville
et de Laifour du canton de Monthermé.
8*» A Montigny-sw'-Meuse, pour le canton de Givet et pour les communes de
Fépin et de Montigny-sur-Meuse, et le canton forestier d'Hargnies, dit Bois-
du-Roi, dans le canton de Fumav.
9* A Signy-le-Petit, pour le canton de Signy et celui de Rumigny.
10* A Attigny, pour les cantons de Tourteron, d'Attigny et de Machault.
Une loi du 3 août 1882 fixe, ainsi qu'il suit, le taux des primes accordées'
aux destructeurs de fauves :
100 francs par tête de loup ou de louve non pleine;
150 francs par tète de louve pleine;
40 francs par tête de louveteau ne pesant pas 8 kilogrammes.
Lorsqu'il est prouvé qu'un loup s'est jeté sur des « êtres humains », celui qui
le tue gagne une prime de 200 francs payée par l'Etat.
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(^ ^:^-A>:^A>j^^:<^A>:^ ^.^ ^.t^ A>:^ ^-.t^ ^<^ <i>:<^ 4..
CHAPITRE IV
ARMÉS ET DOUANE
I. Organisation militaire. — II. Gendarmerie. — Œ. Armée territoriale; poudres
et salpêtres. — IV. Sapeurs-Pompiers. — V. Douane.
I. OROANISATION MILITAIRE.
LA ré»;ion ijui comprend les départeiiit^nts des Ainiennes, de TAube, de la
Marne, de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges, forme le
0<^ corps d'armée dont Le quarliei* général est à Cbàlons, où réside le
commandant du corps d'armé(?.
A Heiiiis, la 12® division d'infanterie comprenant la 23* et la 24* brigade.
A la 23<' brigade appartient le 94* rtyimeiU d' infanterie deUgtui^ qui tient gar-
nison à Mézières-Cliarlevilliî et dont le 4" bataillon est à Verdun. Le général
de brigad(; réside à Mézières, et Le général de division réside à Reims.
Le iil* et le iiS'^ d'infaniet^ée ik ligtie forment la 24* brigade. La partie
principale et centrale du 147®, dont le 4" bataillon est à Verdun, tient garnison
à (iivet; la portion principale du itH'^ — <lont le 4* bataillon est à Verdun et la
portion centrale à Hocroi — tient garnison à Se<lan.
De la 4* division de cavalerie — général de division en résidence à Sedan —
dépend la 4*" brigade de dragons, foiinant le /i" et le 2S^ dragons en garnison
h Sedan, où réside aussi \r général de brigade.
Le ,'jf® ràjimt'ut de cnirnsaicrs est à Vouziers.
Voici, d'ailleurs, la rue d'ensemble des régiments ou détacbenients en gar-
nison dans les Ardennes :
A Mêzidres : 0I« régiment d'infanterie; détachements du l'iO" de ligne, de la
6« section de commis et d'ouvriers militaires dadminislration, de la 0« section
de secrétaires détat-major <'t de rccrulement; .-J" batterie du A^ bataillon d'ar-
tillerie à pied, au fort d«^s Ayvclles, cl une compagnie? du 148* d'infanterie;
détachement de la 3" compagnie d'ouvriers d'artillerie.
A (Jharleville : deux compagnies du 1M« de ligne.
A Villers-Semeuse : détaclu-menls des 14® et 23* régiments de dragons.
A Sedmi : 148" régiment dinfanlerie; 14® et 23® régiments de dragons; déta-
chement de la 6® section de commis et d'ouvriers militaires, de la 6*^ section
de secrétaires d'état-majnr et d»' recrutement, de la 6® section d'infirmiers
militaires.
- 53 —
A Donchery : un escadron du 23* ré'^imenl de drapons de Sedan.
A Givet : 147» régiment d'infanterie; i'« batterie du 3« bataillon d'artillerie
à pied; détachements de la 6® section de commis et ouvriers militaires d'ad-
ministration, de la 6* section d'infirmiers militaires.
A Rocroi : un détachement du i47* d'infanterie et un détachement du 148* d'in-
fanterie.
A Vouziers : 5« régiment de cuirassiers.
II. GENDARMERIE.
Vingt-six légions et quatre-vingl-huit compagnies forment en France la gen-
darmerie départementale. Chaque légion est commandée par un colonel ou un
lieutenant-colonel. Elle corapremi autant de compagnies qu'il y a de départe-
ments dans sa circonscription. La Corse est divisée en deux compagnies. Donc,
dans chaque département, une compagnie que commande un chef d'escadron.
La compagnie des Ardennea dépend de la Vl« légion; son chef d'esca<lron
réside à Mézières. Elle se divise en trois capitaineries, deux lieutenances et
tpMrante-quatre biigades, dont vingt et une à pied :
Capitainerie de M(^ziéres, comprenant onze brigades : deux h Mézières, deux à
Charieville (à pied), une à Flize, une à Signy-l'Abbaye, une à Gespuusart (à pied),
une à Renwez (à pied), une à Poix, une à Monthermé (à pied), une îi Nouzon
(à pied).
Capitainerie de Rethel, comprenant huit brigades : deux à Uethel (dont une à
pied), une à Asfeld, une à Château, une à Chaumont, une à Juniville (à pied),
une à Novion-Porcien, une à Amagne-Lucquy (à pied).
Lieutenance de Rocroi, comprenant neuf brigades : uno à Hocroi, une k Fumay
(à pied), une à Maubert-Fontaine, une à liumigny, une à Givet, une à Signy-
le-Petit, une à Vireux-Molhain, une à Hirnogne, une à lievin (ces cinq dernières
à pied).
Capitainerie de Sedan, comprenant sept brigades : deux à Sedan dont une à
pied), une à Carignan, une à Kaucourt, une à Moiizon, une à Margut, une à
Vrigne-aux-Bois (ces deux dernières à pied).
Lieutenance de Vouziers, comprenant neuf brigades : deux h Vouziers (dont
une à pied), une à Buzancy, une à le (ihesne, une à (irandpré, une à Monthois,
une à Machault, une à Attigny, une à Tourterou (ces deux dernières à pied).
III. ARMÉE TERRITORIALE.
Les arrondissements de Mézières, de Sedan, de Rocroi, de Montmédy, et
trois cantons de l'arrondissement de Hriey — Longwy, Longuyon, Audun-le-
Roman — font partie de la subdivision de ràjion de Mézières.
Les arrondissements de Hethel, de Vouziers et de Reims appartiennent à la
subdivision de Reims.
Ces deux subdivisions sont placées sous le commandement d'un général de
brigade, commandant supérieur de la défense des places du groupe de Reims
et gouverneur de Reims.
Le recrutement vl la mobilisation de l'armée territoriale - 45® régiment,
lieutenant-colonel, commandant à Montmédy — sont assurés par les soins des
bureaux de recrutement.
Le monopole de l'Etat est exercé, en ce qui concerne la fabrication des pou-
dres, par le Ministère de la guerre. Les opérations relatives (i la vente sont
placées dans les attributions du Ministère des finances.
— ;>i —
Le service de la vente des poudres est réuni à celui des contributions indi-
rectes. Les poudres sont expédiées à des entreposeurs qui les livrent aux débi-
tants de leur arrondissement.
Les débitants de poudre à feu sont nommés par le Préfet ^décret du
25 mars 1852). Un tableau indiquant les prix de vente doit être affiché dans
chatjue débit. La poudre de mine n'est délivrée aux mineurs, aux carriers, etc.,
que sur le vu d'un certificat du maire et de l'ingénieur des travaux en cours
d'exécution. La poudrerie des Ardennes est établie sur le territoire de Lafran-
cheville, à Saint-Ponce.
IV. SAPEURS-POMPIERS.
Le décret du 29 décembre 1875 refile l'organisation dt's corps de sapeurs-
pompiers. Le Président delà République nomme les officiers; la ilurée de leur
mandat est de cinq ans. Dans deux c(»nt quatre-vingt-seize communes des
Ardennes, une compagnie de sapeurs-pompiers, formant, toutes ces compagnies
ensemble, un effectif d'environ 8,00() hommes.
In capitaine et un lieutenant de pompiers : à Charleville, à Mézières, à Nouzon,
à Signy-l'Abbaye, à Vendresse, à Asfeld, à Rannogne, à Juniville, à Neuville-
en-Tourne-à-Fuy, à Hethel, à Saint-Geimainmonl, à Saulces-Mondin, a (iivct,
à Tagnon, à Signy-le-Petit, à Beauniont, à Hemilly-Aillicourt, à Sedan, à
Vrigne-aux-Bois. à Alland'huy, à Attigny, à Voncq, à Vouziers, à Kcordal.
In lieutenant seulement : à Launois, à Thin-le-Moutier, à Vivier-au-Court, à
Aniagne, a Avaux, à ChiUeau-Porcien, a Chesnois-Auboncourt, à Doumely, à
(iiviy, à .Neuflize, a Novion, à Novy-Chevriéres, à Perthes, à Sery, à Vi(d-Sainl-
Hemy, à llimogne, à Donchery, à Floing, à Haucourt, à Buzancy, aCharbogne,
à Le (îliesnr, a Nouait, à Saint-Ktienne-à-Arnes, à Tourteron, à Vrizy.
Dans toutes les autres communes, seulement des anus-lieutenants.
V. LA DOUANE.
Généralité. — La Direction des douanes se divise en deux branches abso-
lument distinctes, mais cependant s(ïlidaires l'une de l'autre :
1" L«* seivice sMentuire, ou des bureaux;
2^* Le service actif, ou des brigades.
L«» service sédentaiie vérilio l»*s marchandises et contrôle la perception des
dnuts; délivre toutes les expéditions, tous les « titres de mouvement » propres
â gar;mtir le recouvrement des droits.
Le service actif s*opp()se, par une surveillance permanente des côtes et des
frontières, aux importations, aux exportations (jue Ion tenterait d'effectuer en
l'rautle ou au mépris «les prohibitions. Il concourt aussi, dans une certaine
niesiin*, à la police générale. En cas de guerre, les douaniers seraient enrégi-
mentés dans l'armée active.
Administration. — L'Administration douanière, sous l'autorité immédiate
du Ministre des finances, est dirigée parmi Directeur général, assisté de deux
administrateurs, résidant à Paris.
La Direction de Charleville compiend, dans le département des Ardennes :
y directeur, en résidence à Charleville;
ô" Commis de direction ;
2 in^pecienrs, dont l'un habite Givef, et le second Sedan. Un troisième ins-
pecliMir réside à Hirson, dans l'Aisne. Sa sphère d'action s'étend jusqu'à Gros-
Caillou en première ligne et juscju'à Maubert-Kontaine en deuxième ligne;
2 rrrereurs principaux, résidant à (iivet et à Charleville — certains bureaux
• ).>
situés dans les Ardennes sont rattachés à la recette' principale dAnor {.Noril; —
appartenant à la direction de Chaiieville ;
7 vérificateurs ou vérificateurs -adjoint s , 4 4 commis principaux ou commis,
36 receveurs subordonnés ou receveurs buralistes, 40 capitaines. 19 lieutenants
ou SOUS' lieutenant s, 4 garde-magasin, 7 i brigadiers, 80 sous-brigadiers, 67 o pré-
posés ou préposés visiteurs, 7 femmes visiteuses. Le personnel douanier atteint,
aloi^, le chiffre de 930 dans le département des Ardennes.
Bureaux et brigades. — Trente-sept bureaux : Auvillers, Bosséval, Braux,
Carignan, La Chapelle, Gharleville, Flohimont, Funiay, (iespunsart, Givet-gare,
(iivet (route de Beauraing), Givel (route de iNaniur), Givet (route de Philippe-
ville), Gué-d'Hossus, Hargnies, Hauts-Buttés, Hautes-Hivières, Hierges, îlly,
Margny, Matton, Messempré, Mogues, Monthernié, La Neuville-aux-Joûtes,
Nouzon, Pouru-aux-Bois, Regniowez, llenwez, Hevin, Rocroi, Saint-Menges,
Sedan, Signy-le-Petit, Le Theux, Vireux, Vrigne-aux-Bois.
Soixante-quatorze brigades. — Arreux, Auge, Auvillers, Bazeilles, Beaulieu,
Bosséval, Bourg-Fidèle, Braux, Carignan, Maubert-Fontaine (aux Censes-Gal-
iois), La Chapelle, Charleniont-Ciivet, Charleville, Chilly, Cons-la-(irandville,
Damouzy, Donchery, Douzy, Eteignières, Signy-le-Petit (aux Fosses-Rousseaux),
Funiay, Fromelennes, Gernelle, Gespunsart, Givet-ambulante, Givet-gare, Givet-
iigne, Regniowez (aux Gros-Cailloux), Gué-d'Hossus, Harcy, Hargnies, Rauts-
Buttés, Hautes-Rivières, Haybes, Herbeuval, Hierges, Illy, Landrichamps,
Linay, Linchamps, Lûmes, Rucroi (à la Maison-Brûlée), Margut, Matton-ambu-
lante, Matton-ligne, Maubert-Fontaine, les Mazures, Messincourt, Auvillers (à
Mon-Idée), Monthermé, Neuville-aux-Jofttes, Neuville-aux-Tourneurs, Nouvion,
Nouzon, Pouru-aux-Bois, Puilly, Regniowez, Renwez, Revin, Signy-le-Petit-
iigne, Signy-le- Petit-ambulante, La Taillette, Rocroi, Vireux -ligne, Vireux-
station, Le Tremblois, Vrigne-aux-Bois, Saint-Menges, Villers-Cernay, Treni-
blois, Sapogne, Le Theux, Sedan, Sachy.
Mouvement des bateaux, marchandises, visites, droits. — Pendant l'année 4897
(nous prenons cette année comme moyenne), 2,5o8 bateaux sont entrés dans
les Ardennes par Givet. Il en est sorti, toujours par Givet, 2,446. Les produits-
importés par la voie fluviale, à Givet, consistent surtout en houille et en blé.
Le service des douanes s'assure, par des sondages nombreux et de fréquentes
« tranchées >», que les cargaisons ne cachent point des marchandises dites
de contrebande. Ce service procède, également, à des investigations dans
les cabines et sous l'embarcation. Le poids de la cargaison — dont la mise à
terre n'est réclamée que dans des circonstances tout exceptionnelles — est
déterminé au moyen des procès-verbaux de jauge et d'une écjuerre spéciale,
appliquée à des endroits différents de la bélandre, pour constater renfonce-
ment exact de celle-ci.
Le poids des marchandises entrées par la Meuse, pendant Tiinnée 1897, s'est
élevé a 598,268 tonnes
et celui des marchandises exportées par le même pohit fut de. . 330,642 tonnes
Total 928,910 tonnes
/
Le montant des droits de douane perçus pendant cette même année 189
sur les produits acquittés au port de Givet, fut de fr. 654,400
Les droits recouvrés dans les autres bureaux du département
des Ardennes s'élevèrent, pour la même période, à 2,467,800
Au total 3,122,200
Et pour la France entière, à 477,216,000 francs.
Les douaniei^s de service au port de Givet ont pour mission d'empêcher
tout débarquement clandestin et de veiller à ce que les bateliers remplissent
— 56 —
exactement les diverses formalités de douane. Ils procèdent en outre, sous la
direction du vérificateur, à la visite îles embarcations; ils font aussi, parfois,
la « visite à corps « des mariniers.
Service des fiouaniers dans les bureaux et dans les gares frontières. — Le ser-
vice d'un assez f^rand nombre de bureaux exi^^e l'adjonction d'un employé de
brigade, lequel est appelé : pr&posi^-planion. Il surveille surtout « les mouve
raenis » qui ont lieu devant le bureau; exécute, sous les yeux du receveur, le
travail manuel se rattachant aux opérations de la visite; s'oppose par la force,
le cas échéant, au passage des véhicules qui refuseraient de s'arrêter devant
le bureau. Aussi a-t-il fusil, baïonnette au fusil et cartouches.
Dans les j^ares, les agents de brigades sont chargés de veiller à la garde des
marchandises, d'assurer, par des escortes, l'arrivée de ceilains produits à leur
destination, enfin de seconder les employés du service sédentaire dans toutes
les opérations malérielles de la visite, telles que, par exemple : sondages des
wagcms, « visite » des voyageurs et de leurs bagages.
Douaniers en forêts. — Les postes des douanes échelonnés le long de la fron-
tière doivent garder, chacun, une certaine étendue de terrain — en termes
administratifs, nommée « penthière >» — contre les tentatives des fraudeurs
qui, on le sait, recourent à toutes les ruses pour tromper la vigilance des
douaniers. Sans relâche, de jour et de nuit, les agents exercent par escouades,
généralement de deux hommes, au moyen de marches et de contre- marches,
d'observations, de factions, d'embuscades, de patrouilles, une surveillance
armée permanente qui s'effectue aussi bien sur les routes que dans les bois
ou en rase campagne.
Dans tous leurs services, les douaniers sont armés du fusil ou du revolver.
Lorsqu'ils doivent tenir embusc<ide, la nuit, ils se munissent d'un sac à pieds,
en peau de chèvre ou de mouton, qu'ils transportent sur le dos dans un cadre
ou pliant. Parvenus à destination, ils développent le tout et s'introduisent dans
le sac pour se préserver du froid et de Ihumidité. L'un veille pendant que sou
camarade se livre au repos. La surveillance nocturne se répartit de deux heures
en deux heures. En temps de service, il ne doit point manger. A hii de régler
ses repas, sachant qu'il pourra rester absent de son domicile quelquefois dix
ou douze longues heures. Service parfois dangereux, lorsque le douanier se
trouve aux prises avec des contrebandiers, que n'effraie point le meurtre.
Mais, homme de devoir, homme de dévouement, le douanier— nous en avons
et nous en aurons encore sans doute d'éclatants exemples dans les Ardennes —
se montre toujours digne, pîir son énergie, par son courage, de la déficate et
périlleuse mission qui lui est confiée.
Droits de prises. — Les douaniers ont droit à une part de saisie dans toutes
les captures qu'ils opèrent. Cette part est prélevée sur le produit de la vente
des marchandises et sur le montant des sommes réalisées à titre de transac-
tion ; elle est égale aux quatre dixièmes du produit total. Il leur est aussi
alloué une prime pour chaque arrestxition de délinquant ; celle-ci est fixée,
suivant le cas, à 5, 10, 15 ou 30 fia nos.
Chiens de douaniers cl chiens de contrebandiers. — Les douaniers trouvent,
dans les chiens, d'utiles auxiliaires pour réprimer la fraude. Doués d'un flair
subtil, ces animaux, lorsqu'ils sont bien dressés, éventent les contrebandiers
h de grandes distances, et, par de sourds grognements ou d'autres démons-
trations particulières, ils éveillent l'attention de leurs maîtres; puis ils les
entraînent rapidement du côté où se trouvent les délinquants, qui n'ont plus
alors que la ressource — lorsqu'elle leur reste — de s'(;nfuir en toute hâte,
en abandonnant leur chargement. D'autres fois, ils découvrent, en pleine forêt,
des caches habilement masquées par des feuilles ou de la terre, et i*enfermant
des « charges » complètes de fraudeurs.
— 57 —
Dans les pays où les chiens de contrebandiers activent la fraude, on recourt
aux chiens de service pour la combattre. Chaque chi(;n fraudeur abattu —
plus de 1,200 en l'année 1897 — rapporte une prime de 3 francs.
Procès de contrebande. — Le nombre des infractions constatées par procès-
verbaux dans les Ardennes est do 500, en moyenne, chaque année.
Ces infractions produisirent, pendant l'année 1897, environ 100,000 francs.
Mais ce chiffre serait de beaucoup supérieur : 1** si l'on attribuait au tabac sa
valeur réelle, 12 fr. 50 le kilog. au lieu de lui donner le prix que fixe la régie
pour ses achats, soit 2 francs le kilog., tabac haché, et 0 fr. 50, tabac en
poudre ; 2° si l'on ne détruisait pas les allumettes et si l'on ne répandait point le
pétrole, qui deviennent alors des marchandises perdues; 3° enfin, si l'on ne
déduisait pas du produit à répartir les droits d'entrée des marchandises sai-
sies, lesquels, pour le café, par exemple, sont de 156 francs par 100 kilo-
grammes.
^îJl»^
CHAPITRE V
■3»C-
LES ROUTES ET LES VOIES FERREES
I. Routes nationales. — n. Chemins vicinaux. — m. Voiries rurales. — IV. Chemins de
fer. — V. Lignes secondaires. — VI. Ensemble kilométrique ; stations ; voyageurs
et marchandises. — Vn. Importance dans la ligne générale des principales gares
des Ardennes. — Vm. Réseau départemental à voies étroites. — IX. Projets de
voies départementales nouvelles.
I. ROUTES NATIONALES.
LES roules sont dites : 1** routes naiwnales construites, (Mitreteniies aux
frais dtî l'Etat; 2" chemins vicinaux construits et entretenus aux frais
des communes, avec ou sans subvention de l'Etat ou du département.
Les routes ntttionales qui traversent le département des Ardennes sont :
Route «o 39, de Monlreuil-sur-M(îr à Mézières. — Longueur dans le dépar-
tement : 19 k. 9 h. — Auge, Auvillers-les-Forges, Maubert-Kontaine, et le
Tremblois-les-Hocroi.
Route n° 46, de Marie à Verdun. — Longueur : 9i k. 1 h. — Kraillicourt,
Seraincourt, Hemaucourt, Ecly, Rethel, Sault-les-Hethel, Biermes, Ménil-
Annelles, Pauvres, Bourcq, Biaise, Vouziers, Longwé, (îrandpré, Saint-Juvin,
Fléville, Apremont.
Roule n** 47. de Vouziers à Longuyon. — Longueur : 28 k. 8 h. — Longwé,
La Croix-aux-Bois, Boull-aux-Bois, (iermonl, Harricourt, Bar, Buzancy, N(»uart.
Route n" 49, de Valenciennes à Luxembourg. — Longueur : 0 kilom. — Givet.
Route /i" ô'/, de Givet à Orléans. — Longueur: 133 kilom. — Givet, Vireux-
Molliain, Montigny-sur-Meuse, Képin, Haybes, Funiay, llyraumont (Hocroi),
Le Tremblois, Uimogne, Harcy, Lonny, Cliron, Tournes, Charleville, Mézières,
Mohon, Lafrancheville, Boulzicourt, Yvernaumont, Poix, Montigny-sur-Vence,
Raillicourt, Launois, Faissault, Neuvizy, vSaulces-Monclin, Vauzelles (Aubon-
court), Novy, Helliel, Sault et Tagnon.
Route ?i" 6*4. de Mézières à Belfort. — Longueur : 41 k. 8 h. — Mohon,
Villers-Semeuse, Les Ayvelles, Elaire ((ilhalandry), Flize, l)om-le-Mesnil, Don-
chery, Stîdan, Balan, Bazeilles, Douzy, Mairy, Mouzon.
Route yi" 77, de Nevers à Sedan et à Bouillon. — Longueur : 66 k. 3 h. —
Vouziers, Cheslres, Ballay, Quatre-Champs, Les Alleux, Le (^hesne, Tannay,
Chémery, (ihéhéry, Cheveuges, Fréiiois, Sedan, Givonne et La Chapelle.
Longueur totale, dans le déparlement, de ces sept roules placées sous la
surveillance des ponts et chaussées : 386 k. 9 h.
— 59 ~
II. CHEMINS VICINAUX.
Les chemins vicinaux du «léparteiiKMit sont divisés, suivant leur impor-
ta nco, en trois catégories :
1° Chemins de grande communication conipnMiant les anciennes routes dépar-
tementales; 2*^ Chemins d'inUrèi commun; 3" Chemins vicinaux ordinaires.
Le développement de ces différentes voies est :
CATÉGORIES
c "
a
conslruiU'ii
ou en
ronstruction
LONGUEURS
en lacune
toUleii
Chemin$> île grande couununicatiou. . .
(Chemins d'intérêt coiuuiun
55
99
k. m.
1.299 300
1.354 500
1.953 100
k. m.
4 000
21 800
1.264 200
k. m.
1.303 300
1.376 300
3.217 300
Chemin? vicinaux de petite commuui-
CtitioQ ou commuuaux
ToTAirx
»
4.606 900
1.290 000
0.896 900
Un grand nombre de communes sont reliées entn* elles par des voies via-
bles. En dehors des chemins frappés d'intenlit par l'autorité militaire, il n'y
a d'exception que pour les communes dont les charges actuelles sont trop
considérables ou dont les ressources ne suffisent pas pour entreprendre des
travaux coûteux.
Entretien des chemins vicinaux. — Les chemins de grande communication et
d'intérêt commun sont entretenus par 44 agents du service vicinal, o40 canton-
niers et chefs cantonniers, au moyen iU'> prestations et des centimes spéciaux
fournis par les communes intéressées, qui sont subventionnées, au besoin, par
le département. Leurs représentants au (Conseil général fixent les contingents
des communes en prestations et centimes.
L'entretien des chemins vicinaux ordinaires est entièrement à la charge des
communes.
Toutes les dépenses d'entretien sont faites sans la pîirticipation de l'Etat
qui ne subventionne que les travaux neufs.
Matériaux employés. — Les chaussées de presque tous les chemins de grande
communication et d'intérêt commun, très fréquentés, sont entretenues au moyen
de matériaux durs provenant, notamment, des carrières françaises situées le
long de la frontière belge.
Les chemins de petite communications S(uit, à de rares exceptions près, entre-
tenus au moyen de matériaux du pays, bons ou médiocres, ne nécessitant (jue
peu de frais d'acquisition ou de transport.
III. VOIRIE RURALE.
Le système des v(»ies de communication du département est complété par
un réseau de chemins ruraux ou d'exploitation qui présentent, au point de
vue agricole, une importance considérable.
— 60 —
Jnsqii'on 1881, It's comnninos ne pouvaii'iit lé^^alemont s'imposer des sacri-
ficos oxlraoniinaircs vu faveur des chemins ruraux.
lis jouissaient bien, depuis 1870, dans quelques rares eommunes, des pres-
tations excédant les besoins des chemins vicinaux; mais leur viabilité ne put
être améliorée sérieusement que sur une faible étendue.
IV. CHEMINS DE FER.
Les grandes lignes. — Quatre grandes lignes partent de Charleville,
savoir :
1" De Charleville à Paris. — (îares à Mohon, Lafranclieville (halte), Boulzi-
coui't, (iuignicourt (halte), Poix, Launois, Saulcrs-Monclin, Amagne-Lucquy,
Rethel. Tagnon, le Chàtelet. .. Reims... Paris. — 06 kilomètres dans les
Ardennes.
2° De Charleville à Givel et Bnucelka. — (iares à iNouzon, Joigny (halte),
Braux-Levrezy, Montliermé-Château-Re^nault-Bogny, Devilh*, Laifour (halte;,
Revin, Fumay, Haybes, Vireux (tète de ligne pour la Belgique par Charleroi),
Aubrives (halte), Givel. . . et Brux<dles. — 66 k. 8 dans les Ardennes.
3* De Charleville à Hirson, avec déviation entre Tournes et Auvillers-les-
Forges. — Gares h Belval-Sury (halte), Tournes, Lonnv-Renwez, Rimogne, le
Tremblois (halte), Mauh(»rt-Fontaine, Auvilh»rs, Signy-le-Pelit.. . Hirson et le
Nord. — 41 kilomètres dans les Ardennes.
Sur la déviation, outre les gares aux points d'al tache, gares à Laval-Morency,
BIonibav-Etalle (halte\
4° De Charleville à Auilim-le-Homan, Thionville et Metz. — Gares à Mohon,
Lûmes (halte), Nouvion, Vrigne-Meuse, Donchery, Sedan, Pont-Maugis, Ba-
zeilles, Douzy, Pouru-Brévilly, Sachy (halte), Carignan, Blagny (halte), Margut...
Montmédy, Audun-le-Roman et Thionville. — 51 k. 5 dans les Ardennes.
V. LIGNES SECONDAIRES.
1° De Sedan ^ Verdun et Lhouville. — Gares à Pont-Maugis, Rerailly-Ailli-
court, Autrecourt, Villers, Mouzon, Létanne-Beaumont... Pouilly, Stenay,
Verdun, Lérouville. — 23 k. 6 dans les Ardennes.
2« D' Amagne-Lncqny à IV^igny. — Gares à Amagne (village), Alland'huy,
Attigny, Rilly-Semuy, Voncq, Vrizy-Vandy, Vouziers, Savigny, Saint-Morel.
Monlhois, Challerange, Aulry. .. Sainte-Menehould. .. Révigny. — 49 k. 2 dans
les Ardennes.
3" \y Amagne à Hirson. — Gares à Novy (halte), Novion-Porcien, Wasigny,
Draize-la-Romagne , Montmeillant-Saint-Jean , Liart, Rumigny, Aubenton...
Hirson. — 44 k. 7 dans les Ardennes.
4° De Challerange a Apremont. - (ijirrs à Vaux-les-Mouron (halte), Senuc-
Termes, Grandpré, Marcq-Saint-Juvin, Cornay-Fléville, ChiUel-Chéhéry, Apre-
mont. — 25 kilomètres dans les Ardennes.
0° D(î Laon à Liart. — 9 k. 2 d;ins les Ardennes.
6** De BazancQurt à Challerange. — 13 k. 8 dans les Ardennes.
7" Do Givet n Mariembourg, Chimag et Hirson. — 1 k. 9 dans les Ardennes.
S° De VireH.v n Mariembourg et à Charleroi. -■■ 2 k. 4 dans les Ardennes.
9° De Remilhj à liaueourt. - (lares à Angecourt, Ilaraucourt, Raucourt. —
6 k. 3.
40^ De Carignan à Messempré, — Gares à Osnes-Pure, Messerapré. —
6 k. 4.
- 6« —
11° De Vrigne-Meuse à Vrigne-aux-Bols (tramway), avec gare intermédiaire
à Vivier-au-Court. — 4 k. 7.
120 [)e la gare de Monthermô à Monlhennt^ et Phade (tramway). — 4 kilom.
Ces quatre dernières petites lignes, construites comme chemins do fer dépar-
tementaux et exploitées par la Compagnie de TEst pour le compte du dépar-
tement.
VI. ENSEMBLE KILOMÉTRIQUE; STATIONS; NOMBRE DE TRAINS;
VOYAGEURS * MARCHANDISES.
Vensemble kilométrique du réseau de l'Est dans les Ardennes est do 411 kilo-
mètres.
Siaiums, 72; haiUB, 44; points d'arrêts en pleine voie, 4. Ensemble, 90.
Passages a niveau gardés, 279; passages à niveau non gardés, 120; sans bar-
rièreSp 54; pour piétons, 37. En total, 496 passages à niveau.
Trains de voyageurs circulant, par vingt-quatre heures, sur les voies ferrées
des Ardennes, 87; plus 18 trains de marchandises prenant des voyageurs. —
Trains de marchandises, 92. — Tramways par traction de chevaux, 26.
Nombre de voyageurs annuels expédiés par les différentes gares ou stations
intermédiaires, 2,719,528. Nous avons pris comnKî exemple l'année 1897.
Tonnage des marciiandises expédiées pendant cette même année 1897 : en
grande vitesse, 20,188 tonnes; en petite vitesse, 1.600,348 tonnes. Total,
4,620,536 tonnes.
VIL IMPORTANCE DANS LA LIGNE GÉNÉRALE DES PRINCIPALES
GARES ARDENNAISES.
NOMS
de:»
• T A T I O n 9
Charleville
Sedan
Rethel
Vouziers»
Givct
Vireux-Molhain
Amagne-Lucquy
Z c
W 5
S - o
< o'Z
H » 2
O m •
o —
û S
? >
Z 2
28
35
95
84
14
13
130
L
NOMBRES
des
Toyagf!ors
exp«'dié7'
474.228
296.357
105.248
68.974
73.144
43.328
38.576
des lonnf'9 expi-dièe:»
grande
VitOi'SO
Tonnes
3.869
2.559
1.031
892
867
167
401
petite
vitesse
Tonnes
61.677
37.955
24.055
30.892
272.079
396.426
27.507
des
vorageors
fr. e.
016. •;32 58
424.743 26
163.611 96
H8.05:') 36
149.610 55
44.511 90
46.765 20
PRODUITS
des hegnjres,
messa^rie».
ToitureB,
etc., etc.
srande vitesj'e
fr. c.
85.870 97
82.-588 60
20.740 55
14.9:U 15
.57.623 19
2.946 94
10.829 35
de la
petite TÏtesse
fr.
487.706 96
386.029 74
103.279 01
192.034 20
1.828.897 29
1.990.517 73
140.111 10
Totaux
fr, c.
1.190.110 51
893.361 60
288.081 52
325.023 71
2.036.131 03
2.037.976 57
197.705 65
Réseau de VEsU — Voici maintenant les chitTres pour le réseau tout entier
de 1 Est, pendant cette même annéf 1897 prise comme moyenne :
Gares, stations et haltes, 869; voyageurs, i>7, 105,733; tonnes par grandt.' vitesse,
331,271 ; tonnes par petite vitrssc, l."),7.-)8,7l);) ; produits fournis par tes voya-
geurs, 59,042,316 fr. .'>0 ; prc></w/7.s en grande vitesse (bagages, messageries, etr.J,
15,3o3,079 fr. 88 ; produits du tonnage en petite vitesse, 02,570,977 fr. 05. lieeettcs
générales, 167,560,973 fr. 49.
— 62 —
VIII. RÉSEAU DÉPARTEMENTAL A VOIE ÉTROITE.
Concédé pour cinquante ans à la « Société anonyme des chemins de fer
départementaux à voie étroite des Ardennes ». L'écartement entre les rails
est de 0 m. 80.
\^ Ligne tle Le Tremblais à Rocroi, 12 kilomètres en exploitation. — Gares :
Le Tremblois (ligne de Charleville à Hirson), gare commune à la Compagnie
de l'Est et h la Compagnie départementale; Bourg-Fidèle, avec deux embran-
chements reliant la voie aux usines Dévie et Péchenard ; Sainte-Philomène
(halte); Hocroi.
Différents projets sont à l'étude en vue de faire aboutir cette voie à Revin
ou à Fumay. Il est ausi fortement question de la prolonger sur Couvin, en
Belgique.
2*> Ligne lie ?fouzon à Gespunsart, 8 kilomètres en exploitation. — Gares :
Nouzon (ligne de Charleville à Givet), gare commune; La Forge (halte); La Ca-
chette, avec raccordement à l'usine Soret; Froide-Fontaine (halte), avec rac-
cordement à l'usine Jacquemart; Neufmanil; Gespunsart.
Des études sont faites en vue de relier cette ligne aux chemins de fer vici-
naux belges.
3° Ligne de Vonzievs à Raticourt, 58 kilomètres, — Gares : Vouziers (ligne
d'Amagne à Hevigny), gare commune; Landèves (halte); Ballay; Quatre-
Champs; Noirval (halte); Chàtillon, gare de jonction d'où la voie se dirige
sur Brieulles, Authe, Autruche, Harricourt (halle), jusqu'à Buzancy-Bar; puis
de Chàtillon si l'on continue : Les Petites-Armoises (halte), Le Chesne, Sau-
ville, La Cassine, Vendresse, Malmy (halte), Chémery, Maisoncelle (halte),
llaucourt.
Deux embranchements projetés : i° de Vendresse à Poix; 2° d'Attigny à
Baàlons.
4'* Ligne de Wasigng à Signy, 12 kilomètres en exploitation. — (îares : Wasi-
gny (ligne d'Amagne à Hirson), gare commune; Wasigny (halte); La Neuville;
Lalobbe, Signy-l'Abbaye.
Des études sont faites pour prolonger la voie jusques à Mézières.
Total, pour les quatre lignes du réseau départemental : 90 kilomètres.
IX. PROJETS DE VOIES DÉPARTEMENTALES NOUVELLES.
1° Ligne de la valUe de la Semoy (ligne de Monthermé-Laval-Dieu aux Hautes-
Rivières), environ 16 kilomètres. Le Ministre de la guerre a décidé qu'aucun
des ponts, se trouvant sur cette ligne, n'aurait des « dispositifs de mines »,
d'où, pour le département, économie fort notable. (Ligne en construction.)
2" Ligne du CMtelet à Juniville, 9 kilomètres. (Ligne en construction.)
3** Ligne de Rethel à Guignicouii-sur-Aisne, à voie d'un mètre, avec prolon-
gement ultérieur jusqu'à Soissons.
4° Lignes de Vendresse à Poix; li"^ dWttigny à Banians ; 6° de Sedan à Bouillon;
7° de Juniville à Vouziers: 8° de Si gny-V Abbaye à Tournes ou à Mt^zieres; 9° de
Beauraing à Givel; 10^ de Vendresse à ?^ouvion; 11 <» ligne reliant Hargnies à la
voie de Paris-Givet; 12° ligne de Rocroi à Revin ou à Fumay; i'S° prolongement
vers la Belgique de la ligne Le Tremblois-Rocroi; 14° d'Asfeld à Reims,
-^<t^
ô;<&:&<S>;c?>:c9):ô:c?i;(ai&:^:<S:t9)^:i&^:i&^
CHAPITRE VI
-ok:-
ORGANISATION JUDICIAIRE & RELIGIEUSE
I. Organisation judiciaire. — II. Tribunaux de commerce. — m. Conseils des
prud'hommes. — IV. La criminalité. — V. Assistance publique. — VI. Orga-
nisation religieuse. — Vn. Le clergé paroissial. — Vm. Etablissements d'assis-
tance ou de charité. — IX. Cultes protestant et israélite.
I. ORGANISATION JUDICIAIRE.
LE département des Ardennes forme, avec les départements de la Meurthe-
et-Moselle, de la Meuse et des Vosges, la circonscription de la Cour
d'appel dont le siège est à Nancy. Dans chaque chef-lieu d'arrondisse-
ment, un tribunal de première instance — toutefois, pour l'arrondissement de
Mézières, le tribunal réside à Charleville; — dans chaque chef-lieu de canton,
une justice de paix. La Cour d'assises du département des Ardennes siège à
Mézières tous les trois mois. Elle est présidée par un conseiller de la Cour
d'appel de Nancy, qu'assistent le président et l'un des juges du Tribunal de
Charleville.
Le Tribunal civil de Mf^zières-Charleville comprend : un président, un juge
d'instruction, deux juges, un juge suppléant, un procureur de la République,
un substitut, un greffier en chef, un commis-greffier faisant fonctions de gref-
fier d'assises, deux commis-greffiers, cinq avoués, sept huissiers, dont deux
résidant à Mézières, et, en 1899, huit avocats : le nombre des avocats est illi-
mité, tandis que le nombre des huissiers, des avoués et des notaires, est déter-
miné par la loi, selon les nécessités du service judiciaire.
Affaires civiles : les jeudi, vendredi et samedi de chaque semaine, à
huit heures et demit^ du malin. — Affaires correctionnelles et forestières : le
mercredi, à la même heure. — Affaires sur référés : le lundi, à onze heures. —
Audience des criées : le jeudi, <\ huit heures et demie du matin.
Le Tribunal civil de Rethel comprend : un président, deux juges, un juge
suppléant, un procureur de la Hépublique sans substitut, un greffier en chef
et deux commis-greffiers, cinq avoués ayant droit de plaidoirie (un barreau
n'existant pas à Hethel), un avocat et quatre huissiers.
AlTaires civiles : les mercredi et jeudi, de neuf heures du matin à midi. —
.\ffaires commerciales : le mercredi, de neuf heures du matin à midi. —
Criées : fin de l'audience du mercredi. — Affaires correctionnelles et fores-
tières : le mardi, à neuf heures du matin.
— 6i -
Le Tribunal civil de Rocroi comprend un président, deux juges, un juge sap-
pléaiit, un procureur de la République sans substitut, un greffier en chef, un
commis-greffier, trois avoués ayant droit diî plaidoirie, deux huissiers.
Affaires civiles et commerciales ; les jeudi et vendredi, à onze heures et demie
en hiver, et à huit heures et demie en été. — Affaires correctionnelles et
forestières : le mercredi de chaque semaine.
Le Tribunal civil de Sedan comprend : un président, deux juges, deux juges
suppléants, un procureur de la République, un substitut, un greffier, un
commis-greffier, sept avocats, cinq avoués, cinq huissiers.
Affaires civiles : le mardi et le jeudi, à neuf heures du matin. — Affaires
correctionnelles et forestières : le mercredi, k neuf-lieures du matin. — Référés :
le samedi, à onze heures.
L(i Tribunal civil de Vouziers comprend : un président, deux juges, un juge
suppléant, un procureur de la République sans substitut, un greffier, un commis-
greffier, deux avocats, quatre avoués ayant droit de plaidoirie, trois huis-
siers.
Affaires civiles : le jeudi et le vendredi, à neuf heures du matin. — Com-
merciales : le mercredi. — Affaires correctionnelles et forestières : le mardi, à
neuf heures.
JuUicca de paix. — Dans chaque chef-lieu de canton : un juge de paix, un
suppléant et un greffier de paix, un ou plusieurs huissiers, un ou plusieurs
notaires.
11 y a, dans le département des Ardennes, (piatre-vingt-treize notaires, dont
quatre à Charleville, trois à Mézières, trois à Rethel, deux h Rocroi, quatre à
Sedan; cinquante-trois huissiers et cinq commissaires-priseurs. Les huissiers
et les notaires ne sont pas obligés, d'ailleurs, de résider au chef-lieu même du
canton dans lequel ils exercent.
Ai^sistance judiciaire, — Le but de cette institution est de permettre à toute
personne indigente de se faire rendre justice gratuitement. 11 n*est point néces-
saire d'être complètement indigent pour obtenir l'assistance judiciaire. Il suffit
que Ton prouve son impossibilité de supporter les frais d'un procès. Aussi la
déclaration d'indigence délivrée par le maire et l'extrait du r61e des contri-
butions sont-ils pièces indispensables à qui demande l'assistance judiciaire.
Dans chaque tribunal d'arrondissement, un bureau d'assistance judiciaire.
Servkn des prisona. — Dans le département : une maison de justice, à
Mézières ; une maison d'arrêt dans chacune des villes de Charleville, de Rocroi,
de Sedan et de Vouziers; et une maison d'emprisonnement à Rethel, dans la-
quelle sont détenus les condamnés du département, dont la peine n'excède pas
un an et un jour, et qui serts en même temps, de maison d'arrêt.
Les Tribunaux de comtnerce jugent les contestations relatives aux engage-
ments et transactions entre négociants, marchands et banquiers; les contesta-
tions entre associés pour raison d'une Société de commerce; celles relatives
aux actes de commerce entre toutes personnes.
IL TRIBUNAUX DE COMMERCE.
Les tribunaux de commerce ont comme ressort celui du tribunal de pre-
mière instance de l'arrondissement où ils sont établis. Dans les arrondisse-
ments où il n'y a pas de tribunal de commerce, les juges du tribunal civil
exercent les fonctions attribuées aux juges de commerce. Chaque tribunal se
cmnpose d'un président, déjuges et déjuges suppléants; tous électifs.
1/élection des membres des tribunaux de commerce est régie par la loi du
8 décembre 1883. La liste électorale est dressée, pour chaque commune, par
— 65 —
le maire, assisté de deux conseillers municipaux, désign<''s par le Conseil, dans
la première quinzaine de septembre; elle comprend les électeurs qui rempli-
ront, au !«' septembre, les conditions exigées.
Sont électeurs, sauf les cas d'exclusion mentionnés en l'arlicle 2 de la loi :
les citoyens français âgés de vingt-un ans, commerçants, patentés ou associés
en nom collectif depuis cinq ans au moins, capitaines au long cours, et maîtres
de cabotage ayant commandé des bâtiments pendant cinq ans, directeurs des
Compagnies françaises anonymes de finances, de commerce et d'industrie,
agents de change et courtiei's d'assurances maiitimes, courtiers de marchan-
dises, courtiers interprètes et conducteurs de navires institués en vertu des
articles 77, 79 et 80 du Code de commerce, les uns et les autres, après cinq
années d'exercice, et tous, sans exception, devant être domiciUés depuis cinq ans
au moins dans le ressort du tribunal.
Une loi du 23 janvier 1898 a décidé que les femmes qui remplissent les con-
ditions indiquées dans l'article l*"* de la loi du 8 décembre 1883, seront inscrites
sur la liste électorale; toutefois elles ne seront pas éligibles.
Le vote pour l'élection des juges de commerce a lieu, par cantons, à la mairie
du chef-lieu; le bureau est désigné parle maire, l'adjoint ou un conseiller
municipal délégué, assisté de quatre électeurs. La durée du scrutin est de
six heures.
Le procès-verbal des opérations est transmis au préfet, pour être soumis à
une Commission siégeant à la préfecture et qui constate les résultats de
Télection.
Aucune élection n'est valable au premier tour de scrutin si les candidats
n'ont pas obtenu la majorité des suffrages exprimés, et si cette majorité n'est
pas égale au quart des électeurs inscrits.
Le second tour, lorsqu'il est nécessaire, a lieu quinze jours après, et la
majorité relative suffit, quel que soit le nombre des suffrages.
On compte deux tribunaux de commerce dans les Ardennes : l'un à Gharle-
vilie, l'autre à Sedan.
Ils ont été institués par décret du 6 octobre 1809.
Le Tribunal consulaire de Charleville comprend : un président, quatre juges
titulaires, quatre juges suppléants, un greffier. Même nombre de président,
de juges titulaires et suppléants, de greffier, pour le tribunal de Sedan.
IN. CONSEILS DE PRUD'HOMMES.
Les Conseils de prud'kommes sont principalement chargés de concilier les
différends qui s'élèvent entre les fabricants et les chefs d'ateliers, contremaî-
tres et apprentis, relativement à l'exercice de leur industrie, et de prononcer
sur ces ditférends, en cas de non conciliation.
Ils jugent en dernier ressort jusqu'à 200 francs, et en premier ressort
au-dessus de cette somme.
Les membres des Conseils de prud'hommes sont nommés pour six ans et
renouvelables, par moitié, tous les trois ans. (Loi du 1*"" juin 18,*)3.j
11 est dressé deux listes électorales, comprenjint : l'une les électeurs patrons,
l'autre les électeurs ouvriers. Klles sont établies par le maire, assisté de dmix
assesseurs qu'il choisit, l'un parmi les électeurs patrons, l'autre parmi les
électeurs ouvriers.
Sont électeurs : les patrons âgés de vingt-cinq ans accomplis, patentés de-
puis cinq ans au moins et depuis trois ans dans la circonscription du Conseil;
les associés en nom collectif, patentés ou non, âgés de vingt-cinq ans accom-
plis, exerçant ilepuis cinq ans une profession assujettie à la contribution des
5
— «6 —
patentes, et domiciliés depuis trois ans dans la circonscription du Conseil; les
chefs d'ateliers, contremaîtres et ouvriers d^'és de vin;»t-cinq ans accomplis
exerrant leur industrie depuis cinq ans au moins, domiciliés depuis trois ans,
dans la circonscription du Conseil. .Ne doivent pas «Hre portés sur les listes,
les étrangers et les personnes désignées dans les articles lo et 10 du décret
or;zanique du 2 février 1852.
Sont élij^ibles les électeurs àjzés de trente ans, sachant lire et écrire. Nul
n'est élu au pr(;mier tour de scrulin s'il n'a pas réuni la majorité absolue,
c'est-à-dire un nombre d<» voix supérieur à la moitié des suffrages exprimés.
Le second tour de scrutin a lieu huit jours après. L'élection se fait alors à
la majorité relative.
Le procès-verbal des opérati^ms éleclorales est transmis au préfet. 11 est
slalué sur les réclamations contre les <»péralions électorales dans les mêmes
formes et délais ([n'en matière d'élections municipales.
Les membres des Conseils de ]»rud'liommes élisent parmi eux un président
et un vice-président, choisis l'un parmi les patrons, l'antre parmi les ouvriers.
La durée de leurs fonctions est il'une année à partir du jour où ils sont
nommés; ils sont indéfiniment rééli^nbles.
Des (^.onseils d(i prud'hommes sièk'ent à Charleville, à Sedan et à llethel.
Ils sont divisés i>ar caté«;ories :
CAtnat'U de pnid* hommes de Sedan. — Décret du 2:^ août 1808, complété par
le décret du 10 novembre, portant de huit ti seize les membres de cette
assemblée dont la juridiction fut éteinlue à la métallur;|jfie et aux industries
diverses.
Prt'mu're catfUjorie, fabrication des tissus de laine : quatre membres patrons,
quatre membres ouvriers. - Ih'tiwirme catt^f/orle, chaudronniers, ferblantiers,
poèliers, fondeurs, lamineurs, forcerons, taillandiers, maréchaux -ferrants,
ciiiistrucleur.s-mécaniciens, navetiers, serruriers : deux membres patrons, deux
membres ouvriers. — Troiaifwe cntf^(jorle. carrossiers, charpentiers, charrons,
maçons, marbriers-s«'ulpteurs, menuisiers, peintres en bâtiment, plafonneurs,
pUltriers, tanneurs, mégis-iers, corroyeurs : deux membres patrons, deux
membres ouvriers.
Conseil de prud'hommes de Charleville. — Décret du 8 mai 1888. — Première
e(itr(jorie, métallurgie : quatre membres patrons, quatre membres ouvriers. —
Deuxième rMéyovie. industrie du bàtimi*nt : deux membres patrons, deux mem-
bres ouvriers. — Tvomème aitrgork', industries diverses : deux membres pa-
trons, deux membres ouvriers.
Cnusfil de prud'honuut's de Rethel. — Décret du 3 novembre 1854. Cessa de
fonctionner. Rétabli par décrets des 7 et 14 février 1892. — Première cuti^gorie^
rndustrie lainière : (juatre membres patrons, quatre membres ouvriers. —
Deuxième catégorie, intlustrie des métaux : un membre patron, un membre
ouvrier. — Troisième enlègorie, iiulustrie du bâtiment : un membre patron, un
membre ouvrier. — Quatrième ratègorie, industries diverses : un membre pa-
tron, un membre ouvrier.
Plus, pour chaque tribunal de prud'hommes, un secrétaire du Conseil.
IV. LA CRIMINALITÉ.
Voici, relevé depuis 18.')0, c'est-à-dire pour la dernière moitié du siècle,
sauf les années 1898 et 1899, le tableau de la criminalité dans le département
des .Vrdennes :
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- 68 -
V. ASSISTANCE PUBLIQUE.
Enfants assistés. — On nomme ainsi :
i° Les enfants trouvés, abandonnés, et les orphelins pauvres dont le décret
du 19 janvier 181i et la loi du 5 mai 1869 confient l'éducation à l'Assistance
publique, qui les recueille et s*en occupe jusqu'à l'âge de vingt-un ans.
2" Les enfants maltraités ou moralement abandonnés que la loi du 24 juil-
let 1889 place également sous la surveillance de l'Assistance publique.
3° Les enfants secourus temporairem(»nt (enfants naturels, orphelins de veufs
et de veuves, de familles indigentes).
Au service des Enfants assistés se rattache, en exécution de la loi du 23 dé-
cembre 1874 et du décret du 17 février 1877, la protection des enfants du
premit»!* âge.
La surveillance des Enfants assistés est spécialement confiée à des inspec-
teurs, nommés par le Ministre de l'intérieur et dont le traitement est à la
charge de l'Etat. Les bureaux de l'Assistance se trouvent à la préfecture.
En résidence : à CharleviUe, un inspecteur des établissements de bienfaisance
et des Enfants assistés ; à Mèzières, un sous-inspecteur.
Hôpitaux et Hospices, — Dans le département, onze communes qui possèdent
un hôpital ou un hospice ; ce sont : Asfeld, Bazeilles, Charleville, Château-
Porcien, Donchery, Fumay, Mézières, Mouzon, Rethel, Sedan et Vouziers. —
En outre, à Saint-Ciermainmont, un hospice particulier fondé par M. Linard.
L'hôpital de Mézières est, à la fois, civil et militaire; Givet et Sedan ont un
hôpital militaire.
Les Bareaux de bienfaisance ont pour mission de faire distribuer à domicile
et en nature, autant que possible, des secours aux personnes nécessiteuses et
de faire soigner au sein de leurs familles les indigents malades ou infirmes,
qui, sans ce secours, seraient obligés d'entrer dans les hôpitaux.
A défaut d'hospice ou de bureau do bienfaisance, fonctionne un bureau
d'assistance, régi par la loi du 21 août 1873 (articles 1 à 5), modifiée par la
loi du 5 août 1879, et possédant, outre les attributions qui lui sont dévolues
par la loi du 15 juillet 1893, tous les droits et attributions qui appartiennent
au bureau de bienfaisance.
Cent quatre-vingt-six communes des Ardennes possèdent des bureaux de
bienfaisance régulièrement organisés, dont la comptabilité est tenue par les
receveurs municipaux.
VL ORGANISATION RELIGIEUSE.
Province de Reims, — La province de Heims comprend les diocèses de Reims,
de Soissons, de ChAlons, de Beauvais et d'Amiens. L'arrondissement de Reims
et le département des Ardennes forment la circonscription de ce «liocèse dont
la population est de .*i2.*),983 habitants.
A Reims, un cardinal-archet étjiie. — « Dès le milieu du troisième siècle, dit
J. Hubert : (Ikocraphik dks Ardknnks, p. 17-19, Reims possédait un siège épis-
copal. A ré])oque où fut rédigée la Sotirc des ])rovlnces de la Gaule (de 395 à
423), les onze cités qui suivent dépendaient tie la métropole de Reims : Sois-
sons, ChAIons, Vermand — ville détruite au cinquième siècle par les barbares,
aujourd'hui tout petit village près de Saint-QucMitin, — Arras, Cambrai, Sentis,
Tournai, Reauvais, Amiens, Térouanc l't Boulogne ; et il est vraisemblable
que chacune de ces villes avait alors son évèque particulier. A la fin du cin-
quième siècle, saint Rémi ajoutait une douzième cité aux on/e précédentes,
en érigeant un siège épiscopal à Laon, dont il forma le diocèse au moyen d'un
— 69 —
démembrement de son diocèse métropolitain. Mais, dans le cours des deux
siècles qui suivirent, le nombre des sufTragants de la métropole de Heims
diminua, par la réunion successive de l'évèché d'Arras à celui de Cambrai, de
l'évéché de Tournai à celui de Noyon, enfin de l'évèché de Boulogne à celui
de Térouane. Les deux sièges d'Arras et de Tournai ayant été rétablis, le pre-
mier en 1094, le second en H46, la province ecclésiastique de Reims se com-
posa, pendant toute la seconde moitié du moyen âge, des évéchés de Soissons,
Laon, (^hàlons-sur-Marne, Beauvais, Xoyon, Amiens, Senlis, Cambi-ai, Arras,
Térouane et Tournai.
« En 1559, l'érection de l'évèché de Cambrai en siège archiépiscopal détacha
de la métropole de Reims les évèchés de Cambrai, d'Arras et de Tournai. En
même temps, l'ancien siège épiscopal de Térouane fut supprimé, et de ses dé-
bris furent formés trois nouveaux diocèses, dont l'un, celui de Boulogne,
demeura soumis à la métropole primitive, tandis que les deux autres, ceux
de Saint-Omer et d'Ypres, furent soumis, le premier à la métropole de Cam-
brai, le second à la métropole de Malines. A partir de loo9, la province ecclé-
siastique de Reims se composa des évéchés de Laon, Soissons, Beauvais,
Chàlons-sur-Marne, Noyon, Amiens, Senlis et Boulogne.
« La Constitution de 1790 donnait à l'église de Reims le titre de métropole
de l'arrondissement du nord-est, et lui assignait pour suflVagants les sièges de
Soissons, Verdun, Metz, Nancy et (iambrai, auxquels on ajouta l'évèché de
Sedan, créé pour le nouveau département des Ardennes, et détaché du dio-
cèse métropolitain. Au rétablissement du culte, en 1802, le siège de Sedan fut
supprimé, et le département des Ardennes, qui formait sa circonscription, fut
réuni au diocèse de Metz, auquel il appartint jusqu'en 1822, époque à laquelle
il fut restitué au diocèse de Reims. Quant au siège archiépiscopal de Reims,
le concordat de 1802 le supprima entièrement, et comme métropole, et même
comme simple évéché, puis l'incorporait au diocèse de Meaux. Il a été rétabli dans
son ancienne dignité par le concordat de 1821, et, depuis lors, il comprend,
dans sa juridiction métropolitaine, les quatre évèchés de Soissons, Chdlons,
Beauvais et Amiens.
« Les archevêques de Reims furent revêlus, dès les lemps les plus reculés,
du double titre de légats nés du Saint-Siège et de primats de la Gaule-Bel-
gique, qu'ils portent encore aujourd'hui. Gratifiés, en 940, du comté de Reims
par le roi Louis d'Outre-Mer, ils échangèrent, vers le milieu du dix-septième
siècle, leur titre de comtes pour celui de ducs et de premiers pairs de France,
qu'ils conservèrent jusqu'à la Révolution française. C'est en leur qualité de
premiers pairs ecclésiastiques qu'ils jouissaient du privilège exclusif de sacrer
les rois dans leur église métropolitaine. »
Le cardinal -archevêque est assisté d'une officialiU) dlocrsaine et de trois
vicaires généraux, chargés spécialement, (*n ce qui concerne les Ardennes :
l'un, des archiprêtrés de Reims et de Hethel; l'autre, des archiprêtrés de Char-
lerille, de Mézières et de Rocml: h» troisième, des archiprêtrés de Sedan et de
Vouziers. •
VII. CLERGÉ PAROISSIAL.
ArchhUncon*^ de Notir-Daine, foi niant Varchipreln^ de hethel dont dépendent
Saint-Nicolas de Rethel, Retliel-Saint-Reniy, Asl'eld, CliAteau-Porcien, Chau-
mont-Porcien, Juniville, Novion.
Ai'chûiuwonti de Saint-Remy, formant : V urchiprètré de Chnrtevitle dont dé-
pendent Monthermé et Renwez; Vurchiprctrê de Mi'zièresi dont dépendent Roul-
zicourl, Signy-l'Abbaye, Vendresse ; Varchiprêln^ de Rocroi dont dépendent
Fumay, Givet, Rocroi, Rumigny, Signy-le-Pelit.
— 70 —
Arrh'nlincnnt^ de Saint-Sixte, formant : Ydrehiprêtré de Sedan dont dépendent
(^ariffnan, Donchery, Mouzon, Haucourt, Torcv-Sedan; Varchiprétré de Vouziers
dont «li^pondent Attigny, fiuzancy, Le Cliesne, Grandpré, Machault, Monthois,
TourtHron.
Tous les curés des cliefs-lieux de cantons sont doyens, sauf les curés de
Flize et d'Omont. iVeM/" communes n'ont pas d'églises : Sault-lesHethel, Wadi-
mont, Le Theux, Tournavaux, Yvernaumont, Hocmont, Terron-les-Vendresse,
le Mont-Dieu, Puilly.
VIN. ÉTABLISSEMENTS D'ASSISTANCE OU DE CHARITÉ.
Hospices. — Chavievflle, congrégation de Saint- Vincent-de-PauL — Château-
Porcien, crmj^régation di» Saint-(^liarles, de iNancy. — Ihmchery, congrégation
de Suinte-Cihrétienne. — F// w^y, congrégation de Sainte-i^hrétienne. — Mf^zières,
congrégation de Saint-(iliarles, de .Nancy. — Mouzon, congrégation de Saint-
Vincent-de-PauL — Rethcl, congrégation <le Saint-Vincent-de-PauL — Saint-
Germainmont, religi<Hises de Sainte -(chrétienne. — Sedan, congrégation de
Saint-Vinc«Mi(-de-PaiiL — Vous/Vrs, congrégation de la Divine Providence.
Crèches. — Relhel. crèche Ilippolyte Noiret. — Bogny, crèche Alexandi-e
Joseph.
Hôtellerie. — Les Hauts-Butlrs (Monthermé), religieuses franciscaines.
Noviciat. — Torcy-Sedan. rrligionses de Sainte-C^.hrétienne.
Orphelinats. — Pont-Maugis (Noyers), rdigieufies de Sain t-( '.ha ri es, de Nancy.
— Signy-t' Ahbaye, religieus«»s de Sainte-r.hrétienne.
IX. CULTE PROTESTANT; CULTE ISRAÉLITE.
Culte protestant. — Les départenienls des Ardenn«'s ot <le la Marne for-
ment la circonscription du Consistoire de Sedan, qui cf)niple quatre paroisses:
Sedan, Charlevillr, Kciins «'t (iliAlons, administrées chacune par un Conseil
preshytéral.
Paroisse tie Sedan. — Un pasteur, président du Onsistoire; un pasteur
auxiliaire; un pasteur suffragant; un Conseil preshytéral; un orphelinat pro-
testant.
Paroiase de CharleviUe. — Un pasteur.
Culte israélite. — Le ressoit du Cnnsistnire de Lille comprend les départe-
ments du Nord, du Pas-<le-(ialais, de la Somme, de l'Aisne, des Ardennes et
de la Maine. D«' ce Consistoire de Lille, dépendent donc les rabbinats de Lille,
de Valenciennes, de CihAlons, de Heims et de Sedan. Le rabbin de Sedan est
assisté d'une « Commission administrative ». Le ministre officiant n'est pas
fonctionnaire de TKtat. Il est nommé, salarié par la commune, et doit être
reconnu par le (Consistoire.
iil
f
CHAPITRE Vil
-^♦c-
INSTRUCTION PUBLIQUE
I. Instruction secondaire; instruction primaire. — II. Cours spéciaux d'adultes,
ni. Conseil départemental; délégués cantonaux; commissions scolaires.
I. INSTRUCTION SECONDAIRE; INSTRUCTION PRIMAIRE.
LE département des Ardennes forme, avec c(mix de l'Aisne, du Nord, du
Pas-de-Calais et de la Somme, une circonscription appartenant à TAca-
démie de Lille.
Le siège de l'Académie fut transtéré de Douai à Lille, en vertu d'une loi du
17 décembre i888.
A Mézières, un inspecteur d'Académie. Dans chaque chef-lieu d'arrondisse-
ment, y compris aussi le chef-lieu du département, un inspecteur de l'ensei-
gnement primaire.
L'instruction secondaire est donnée : à Charleville, au lycée Chanzy pour les
garçons, et au ///c'e S''rt'(jni} pour les filles; à Sedan, au collège Turenne pour
les garçons, et au colU:ge communal de jeunes (illes.
L'instruction primaire comprend (année i8î*8 prise comme moyenne), pour
les établissements laïques :
5 écoles primaires supérieures de f^arçons, recevant 473 garçons.
2 écoles supérieures de filles, recevant i49 (illes.
.9 cours complémentaires de garçons annexés à des écoles primaires élémen-
taires et recevant 262 garçons.
2 cours complémentaires de filles annexés à des écoles primaires élémen-
taires et recevant 50 filles.
213 écoles spéciales laïques de garçons et classes enfantines, recevant
13,986 garçons et 26 filles.
475 écoles spéciales laïques de filles et classes enfantines annexes, recevant
1,323 garçons et 10,903 filles.
.*y47 écoles mixtes laïques, recevant 5,711 f^arçons et 5,266 filles.
20 écoles maternelles laïqutîs, recevant 1,505 garçons et et 1,437 filles.
Totaux pour les écoles laïques : 762 établissements, recevant 23,260 garçons
et 17,831 filles.
Ecoles spéciales congréganistes de ûUea :
4/ classes enfantines annexes, recevant 337 garçons et 3,130 filles.
— 72 —
18 écoles maternelles congréganisles recevant 943 garçons et 1,036 filles.
Totaux pour les écoles congréganistes : 59 établissements qui reçoivent
1,280 garçons et 4,166 filles.
Total ^néral ;821 établissements, recevant 24,540 garçons et 21,997 filles.
Statistif/ue du personnel des écoles publiques. — 607 instituteurs (directeurs
ou adjoints) titulaires laïques; 69 instituteurs adjoints stagiaires /«îgiie.^, =676.
316 institutrices (directrices ou adjointes) titulaires laïques; 92 adjointes
stagiaires laïques, =: 408.
Statistique du personnel congre ganiste. — 65 institutrices (directrices ou
adjointes) titulaires congréganistes; 44 institutrices adjointes stagiaires congré-
ganistes. = 109.
Total général : 1,193.
A Charleville, une école Normale d'instituteurs et une école Normale d'ins-
titutrices. Depuis l'arrêté du 22 mai 1890, l'école Primaire supérieure de gar-
çons de Monlhermé est assimilée aux écoles manuelles d'apprentissage et placée
sous b* régime établi par la loi du 11 décembre 1880 que complète le décret
réglenuîntaire du 17 mars 1888. Les écoles primaires supérieures comprennent
des « sections pour travaux manuels >>.
II. COURS SPÉCIAUX D'ADULTES.
Il a été créé, à Cbarleville et à Sedan, un cours municipal de dessin, spécia-
lement subventionné par l'Ktat.
Des récompenses sont accordées, à la fin de chaque année, aux élèves les
plus méritants.
A ChSLTleville, le cours fonctionne, à l'école Primaire supérieure des gar-
çons, rue des Kcoles, du mois de novembre à PAijues, de huit heures à
neuf heures et demie du soir, savoir :
Dessin industriel, 1" section (débutants) : les mardis et vendredis; 2* sec-
tion : les mercredis et samedis.
Dessin d'imitation et modelage : les lundis et jeudis.
Des leçons de technologie sont données aux élèves du cours de dessin indus-
triel par plusieurs membres de la Société des Anciens Elèves des Arts et
Métiers; elles se confondent avec celles de dessin.
En outre, des conférences publiques sur le Droit usuel et l'économie poli-
tique furent faites par M. Bourgueil , procureur de la République, le mardi,
de huit heures à neuf heures du soir.
Le lundi, de huit heures à neuf heures du soir, comptabilité ; le dimanche,
de huit heures et demie à dix heures du matin, chimie industrielle; le vendredi,
de huit heures à neuf heures du soir, cours <le français et lettres d'affaires.
A part les conférences de droit, ces cours s'adressent spécialement aux
jeunes gens de treize à dix-huit ans; ils conservent le caractère de classes.
A Sedan, les cours ont lieu du mois d'octobre à Pâques : de huit heures à
neuf heures et demie du soir, au collège Turenne, pour les élèves de première
année; et de huit heures à dix heures du soir, pour ceux de seconde année.
Le cours de dessin géométriciue a lieu les mardis et mercredis, en ce qui
concerne le travail du fer; les lundis et samedis, pour le bois; les vendredis,
pour la pi(»rre.
Le dessin d'imitation est enseigné les mardis, jeudis et samedis.
Ecole municipale de thsage de Sedan. — Cette école, fondée en 1881, et qui
a obtenu une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1889, est subven-
tionnée par l'Etat et très fréquentée.
Elle reçoit les jeunes gens de seize ans et au-dessus, qui peuvent y acquérir
— Ta-
ies connaissances théoriques et pratiques les plus variées et les plus complètes
sur l'industrie du tissage.
Les cours commencent à huit heures du soir. Ils ont lieu : pour les élèves
de première année, les lundis et vendredis; pour les élèves de deuxième
année, les mardis et jeudis; pour les élèves de troisième année, les mercredis
et samedis.
Les élèves peuvent, en outre, suivre des cours d'anglais et d'allemand.
IN. CONSEIL DÉPARTEMENTAL; DÉLÉGUÉS CANTONAUX;
COMMISSION SCOLAIRE.
Un Conseil fl^)arlemental de l'Enseignement primaire est institué dans chaque
département. Il est composé ainsi qu'il suit (loi du 3U octohre i886, art. 44) :
Le Préfet, président; l'Inspecteur d'Académie, vice-président; quatre Con-
seillers généraux élus par leurs collègues; le Directeur de l'école Normale
d'instituteurs et la Directrice de l'école Normale d'institulric<^s; deux institu-
teurs et deux institutrices élus respectivement par les instituteurs et institu-
trices publics titulaires du département et éligibles, soit parmi les directeurs
et directrices d'écoles à plusieurs classes ou d'écoles annexes à l'école Nor-
male, soit parmi les instituteurs et institutrices en retraite; deux inspecteurs
de l'enseignement primaire, désignés par le ministre.
Pour les affaires contentieuses et disciplinaires, intéressant les membres de
renseignement primaire, deux membres de l'enseignement privé, l'un laïque,
Tautrecongréganiste, élus par leuis collègues respectifs, sont adjoints au Conseil
départemental.
Le Conseil départemental donne son avis : sur la dispense de l'âge pour la
titularisation des instituteurs; sur les demandes d'autoiisation d'ensoigner
faites par des étrangers; sur l'application de la censure et de la révocation
des directeurs et professeurs d'écoles primaires supérieures, et des directeurs
d'écoles manuelles d'apprentissage; sur le nombre des élèves à admettre dans
les écoles normales; sur la part contributive des communes réunies pour la
construction et l'entretien des maisons d'école.
Il autorise : un instituteur à exercer les fonctions de secrétaire de mairie;
un instituteur à diriger une école mixte; une personne, non parente en ligne
directe d'un instituteur, à exercer la qualité d'adjointe; la réunion de plusieurs
communes pour l'entretien d'une école; le remplacement d'une école de filles
par une école mixte; l'ouverture ou la fermeture d'un internat primaire dans
une école publique;
Désigne les délégués cantonaux ; désigne les membres du Conseil départe-
mental délégués à l'inspection; dresse la liste des stagiaires à proposer pour
le titulariat; la liste des instituteurs et des institutrices à proposer pour une
promotion au choix; les tableaux pour les indemnités de résidence des insti-
tuteurs ;
Arrête l'organisation pédagogique des écoles d'après un règlement modèle ;
Détermine le nombre, la nature et le siège des écoles primaires publiques;
Applique la censure aux instituteurs privés; prononce l'interdiction à temps
ou absolue d'un instituteur public ou privé ; se prononce sur les motifs do la sus-
pension d'un instituteur; juge l'appel des décisions des commissions scolaires;
Donne son avis sur la répartition des bourses niitionales d'enseignemoni pri-
maire supérieur; connaît des frau(l(»s commises dans les examens primaires
et prononce des peines; juge les oppositions faites à l'ouverture des écoles
privées ;
Donne son avis sur les récompenses honorifiques à accorderaux instituteurs
- l'S —
et aux institutrices; peut déclarer démissionnaire un membre d'une commis-
sion scolaire «jui aura manqué à trois séanci^s consécutives.
Drli^guéii cantonaiLv, — Le Conseil départemental désigne un ou plusieurs
délé^'ués pour surveiller les écoles publiques et privées des communes qui
leur sont attribuées. Nommés pour trois ans, ils sont rééligibles et toujours
révocables. Chaque déléfjué correspond tant avec le Conseil départemental
auquel il doit adresser ses rapports qu'avec l«?s autorités locales pour tout ce qui
re«iarde l'état et b's besoins d(î rensi'i{in»'nient primain» dans sa circonscrip-
tion. Les délégués se réunissant une t'ois au nmins tous b'S tiois mois au chef-
lieu iW amlon, sous la présidence de celui qu'ils désignent, pour convenir des
avis (pril convient de transmettre au (Conseil départenuMilal.
L<'s délégués cantonaux n'ont entrer (jui' dans les écoles souniisiîs spéciale-
ment par le Conseil départemental à la surveillance de chacun deux. Ils com-
muniquent aux inspecteurs de Tinslruction primaire tous les renseignements
utiles (ju'ils ont pu recueillir.
Ils sont consultés : sur la conv<'nance (b's locaux que les communes doivent
fournir pour la tenue, des écoles publiqut's; >ur la tixation du nombre des
écoles à établir dans les communes, et sur l opportunité dt? la création d'écoles
de hameau; sur les demandes de création demploi d'instituteur adjoint et
d'institutrice adjointe.
L'inspection des délégués cantonaux et des membres du Conseil départe-
mental (lési^M)és à cet effet, s'exerce dans les écoles publiques, sur l'état des
locaux et du matériel, sur l'hygiène et la tenue des élevés. Elle ne peut
jamais porter sur l'appréciation des méthodes employées dans l'école, mais le
délé;:ué a le droit d'examinei' les cahiers, et d interroger les élèves.
l ne Cntiunisalon scolairr, cjue c«unposent h» maire ou le second adjoint, des
délégués du cantrni et, dans les communes comprenant plusieurs cantons —
par exemple Sedan, — autant de délégués qu'il y a de cantons désignés parle
Conseil municipal, veille a ce que les pan;nts envoient de façon régulière leurs
enfants aux écoles. La Commission peut faire comparaître devant elle le père
négligent, s'il persiste dans sa négligence, et faire afiicher son nom à la mairie.
En cas de troisième récidive, le juge de paix peut condamner à la prison;
peines d'ailleurs absfdumeni théoriques, car nous n'avons pas entendu dire
qu'elles ai«^nt été appliquées dans les Ardennes. D'ailleurs les commissions
scolaires semblent tomber — et c'est chose fâcheuse^ — en désuétude d'années
en années. Alors qu'elles devraient se réunir une fois par trimestre, elles ne
se réunissent presque jamais, en bien des endroits, ou, pour être plus précis,
jamais.
Enfin, v.n exécution d'une circulaire de M. \o Ministre de l'instruction pu-
blique, des beaux-arts et i[e> cult<»s (23 juin 1896), l'examen fies projets de
constructions scolaires est cc^nlîé à un Comité mixte, composé d'une délégation
de membres pris dans la Commission d'architecture et dans le Conseil dépar-
temental d'hygiène.
■^*~r.
CHAPITRE VIII
-D«C-
AGRICULTURE
I. Les zones agricoles. — H. Les cultures. — IIL Les animaux. — IV. Industries
annexes. — V. Organisation agricole. — VI. Statistique agricole des Ardennes. —
VI[. Division de la propriété.
J. LES ZONES AGRICOLES.
TROIS zones agricoles, absolument les mêmes (jue les trois zones ^'éolo-
giques (voir Chap. I : Cnnstlttition (jrolo(jit/i((' du fif^nrtemenf, ^ m, et les
tr^ois zotim, ^ \) : l** zone arclennaise, qui comprend la presque totalité
de l'arrondissemcMît de Hocroi, la plus grande partie des régions de Mézières
et de Sedan ; 2" zone centrale, qui s'étend de la Sormonne, de la Meuse el de
la Chiers aux rives de l'Aisne; 3° zone méridionale, ou partie principale des
arrondissements de Vouziers et de Hethel.
Lu première' zone est essentiellement forestière. Son climat froid, rigoureux,
et surtout la natnre du sol, ne permettent point la culture du froment. Quel-
ques landes défrichées sont devenues pâturages assez maigres. Lf terrain,
schisteux, acide, souvent humide, est rebelle à toute culture vraiment pro-
ductive. L'épaisseur de la couche arable est, en maints endroits, nulle; par
exemple sur les pentes qui bordent la si pittoresque vallée de la Meuse, de
Charleville à Givet. L'élevage d«^s chevaux, et plus particulièrement des bétes
à cornes, caractérise l'industrie principale de celte zone où, souvent, la pénurie
de litière est telle que le cultivateur doit recourir à la feuillée, aux mousses, aux
fougères, aux tourbes de Hollande. Hécolte de pommes de terre, d'épeautre,
de seigle. L'analyse du sol, faite dans la région de Maubert-Fontaine par
M. Joulie, sous les auspices du syndicat, a donné :
Eléments utiles Dans 1 ,000 kil. A lliectare
dans 0"2U d*épaisB«ar
Acide phosphorique 1,47 .S, 880
Potasse 6,33 25,320
Chaux 4,04 i6,160
Magnésie 4,42 17,680
Oxyde de fer 76,14 304,560
Azote 2,24 8,960
s 1,000 klL
A llieotare
ilans 0*20 d'èpaitMor
2.17
9,480
1,80
7,200
40,01
40,040
3,12
12,480
83,37
733,320
1,43
5,720
— 76 —
Deuxième zone, — Sol de nature très variable que découpent, en tous sens,
de petites vallées tributaires : les unes, de la Meuse; les autres, de TAisne.
Elle sépare nettement les plaines crayeuses de la Champagne des schistes de
la région rocroienne. Ces terrains argilo-siliceux ou, suivant leur situation,
argilo-calcaire, possèdent tous les éléments que réclame une bonne végétation ;
cependant l'acide phosphorique, l'azote et la chaux ne sont pas toujours en
quantité suffisante. Zone riche en cultures variées, parmi lesquelles les bette-
raves à sucre, les arbres fruitiers, et de laquelle le mouton a complètement
disparu, conséquence de l'extension prise par les herbages pour bétes à cornes
et par la diminution de la jachère. L'analyse du sol a donné :
Eléments utiles I
Acide phosphorique
Potasse
Chaux
Magnésie
Oxvde de fer
Azote
Troisième zoiif. — Presque tout entière composée de terrains crétacés. Elle
va rejoindre au sud les plaines champenoises souvent stériles. Sol sec, brûlant,
ayant vile raison de la matière organique à lui fournie par les fumiers et les
engrais verts de sidération; parfois d'une excessive pauvreté en humus. C'est
la région du mouton mérinos, inférieur à celui du Soissonnais et du Chàtil-
lonnais. L'analyse du sol faite à La Neuville-en-Tourne-à-Fuy donne :
Eléments utiles Dans 1,000 kil. A l'hectare
(laiu W'IO d'épaiuenr
Acide phosphorique
Potasse
Chaux
Magnésie
Oxyde de fer
Azole 1,10 4,'iOO
On peut synthétiser, en ce tableau récapitulatif — ayant éliminé l'azote
que maintes causes accidentelles peuvent faire varier, — les trois éléments
minéraux qui sont d'un intérêt direct, indispensable, primordial pour la végé-
tation :
Première zone Deuxième zone Troisième zone
(nord) (niédiane) (sud)
Potasse 2;i,320 kiL 9,480 9,960
Chaux 26,160 40,040 1,753,420
Acide phosphorique .... 5,880 9,480 9,960
Dans les trois zones, de nombreuses friches : tvha, ri^zes. Au nord, les landes
schisteuses, où l'on récolte de médiocres litières : fougères, graminées gros-
sières, genêts; — au centre, les « friches » sont de maigres piUurages à mou-
tons sur le flanc et au sommet de coteaux pierreux, puis, en maints endroits,
des marécages inaccessibles aux bestiaux; — dans la partie sud, les friches
sont représentées par les mauvaises terres crayeuses de la Champagne.
2,49
9,960
1,50
6,000
438,37
i,7:)3,480
0,88
3,520
21,60
86,400
— 77 —
II. LES CULTURES.
Distribution des cultures. — Les arrondissements de Mézières et de Rocroi
n'ont point de culture industrielle; la culture de la chicorée à café ayant dis-
paru presque entièrement parce que la main-d'œuvre était trop chère, et la
sucrerie de Charleville ayant été transférée dans l'Aisne. On n'y rencontre
alors, en dehors des forêts, que des prairies à faucher ou à pâturer, des céréales
et des fourrages. Dans les trois autres arrondissements, se trouvent, outre les
cultures que nous venons de dire : la betterave à sucre, l'osier — sauf en Cham-
pagne — et quelques vignes.
L'assolement triennal est le plus en usage dans la petite culture : c'est une
conséquence du morcellement de la propriété et de l'insuffisance des chemins
d'accès; 1" année, jachère; 2« année, blé; 3* année, avoine. La jachère est
utilisée par des fourrages temporaires, des prairies artificielles, des plantes
sarclées : betteraves, carottes, pommes de terre. Dans la grande culture,
d'autres assolements plus intensifs sont en vigueur; par exemple, rayon des
sucreries, assolement biennal : i" année, betterave à sucre; 2« année, blé.
Puis, enfin, mais plus rare, un assolement quadriennal : 1" année, bette-
raves ou plantes sarclées; 2* année, avoine et trèfle; 3® année, trèfle, dont
partie pour sidération ; 4« année, blé.
Naguère, nos cultivateurs voulurent semer des céréales améliorées et de
grand rendement : blés Sherifî, Halett, Victoria, de Bordeaux; mais l'hiver
1890-91 portait un coup terrible à ces essais. Tous les blés étrangers, sans
exception, furent gelés, et l'on ne récolta en 1891 que des blés de pays. Quant
aux « avoines de mars » — la rigueur du climat ne permettant point la culture
des avoines d'hiver, — les bonnes variétés : noire de Brie, jaune de Flandre,
prolifique de Californie, jaune géante à grappes, se répandent de plus en plus,
grâce au Syndicat — dont nous parlerons bientôt — qui les propage.
De même pour les betteraves à sucre et les betteraves fourragères, surtout
pour les pommes de terre dont la variété « Richters-Imperator » est cultivée
sur un grand nombre de points, à cause de son rendement fort appréciable en
poids et en fécule. On peut lui reprocher cependant sa tardivité qui, dans les
Ardennes, où le blé doit être semé d'assez bonne heure, s'oppose parfois à ce
que ce blé donne tout son rendement désirable et normal.
III. LES ANIMAUX.
Espèce bovine. — Pas de race particulière. La population bovine est formée
d'un tel amalgame hétérogène d'animaux qu'il n'est pas possible de la carac-
tériser scientifiquement. La cause en est au voisinage de la frontière et aux
importations si diverses dans notre département. C'est donc un bétail mal
défini, nommé « Meusien » : Durham, Hollan<lais, Normand, Flamand, puis
des croisements d'animaux de pays avec, de préférence, le Durham. Proche
des villes où l'on vend le lait en nature, le Hollandais pur, et ses croisements,
domine.
Dans les bonnes vacheries, se trouve presque toujours un taureau Durham
pour le croisement avec les vaches hollandaises; d'où des veaux plus aptes à
l'engraissement et mieux conformés. Loin des villes, prévalent l'élevage, ou
l'engraissement en pâture, ou la fabrication du beurre, ou la production du
lait pour les beurreries et les fromageries qui s'^ multiplient de Jour en jour.
Dans la région sud-champenoise, une s])éculation toute particulière : celle des
veaux gras dits « veaux de lait >». Comme les éleveurs ne trouvent point tou-
jours un débouché fructueux pour le lait, ils laissent téter le veau jusqu'à trois
— 78 —
mois et le vendent al(H\s, quand il atlein! le poids vif de 150 kil. environ. Les
<( veaux {irîis de Cdianipa^Mie » sont très renoninit^s.
Dans la réjL(ion nonl <'t dans la rt^^itm centrale, la slabulation commence en
novembre et se termine aux premiers jours d'avril. Alors les animaux vivent
en plein pAlura^^e sans discontinuer, jusqu'au retour du froid. Des piquets
reliés entre «'ux par des lîls de fer, ou des « (ils ronces », clôturent ces pâtu-
rages, dans lesquels un abreuvoir; mais point d'abri, sauf l'abri naturel que
peuvent offrir quelqnes arbres. Dans la zone sud, absence absolue de pàtu-
ra^«»s, le sol sec et crayeux ne les favorisant point; d'où strabulation perma-
nente. Maints propriétaires ne sont que tout simplement berba^'ers, c'est-à-
dire qu'ils ne possèdent ni ferme, ni culture. I.e domaine tout entier est un
pàturajze clos. î/berbaj^er achète, soit dans bîs Ardennes, soit dans Id Meuse,
soit dans la Hretai^ne, des animaux plus ou moins maigies qui deviennent
animaux de boucherie lorsqu'ils sont en^raiss*^ a point. Selon la qualité de
rberba^'»» et la répartition des pluies, on peut nourrir pendant l'été, et par
hectare, de 300 à 1,100 kilo^i^rammes, poids vif d'animaux. Depuis une vingtaine
d'années, l'étendue des pâturages augmente sensiblement. Le bœuf, en Ardenne,
n'est utilisé comme bêle de trait que dans les sucreries : bœufs uivernais qui
servent à transporter les betteraves, à faire les labours, et que l'on engraisse
ensuite avec pulpes, et tourteaux.
Esjfcrt' cht'ralbu'. — De mènn? (jue pour l'espèce bovine, pas de race cheva-
line particulière. Toutefois, jadis, il en existait une spéciale dont l'arrondisse-
ment de Hocroi et aussi le nord de l'arrondissement de Mézières étaient le
berceau. Cette race ardennaise possédait toutes les qualités de la race bre-
tonne dont elle était proche voisine ; petitesse de Uiille, endurance, sobriété,
content(? de son pjUurage sous bois : il en reste encore ((uelques types aujour-
d'hui, (le cheval, d'ailleurs, s'appelait le « cheval de bois ». C'est pour — autant
que possible — reconstituer cette race, toutefois avec plus d'étoffe et meil-
leure nourriture, qu'a été créé le Stiid-Book, C'est dans la partie nord des
Ardennes que se fait plus particulièrement l'élevage du cheval; non celui des
« ractîs fines », mais du cheval à deux fins : le cheval de trait moven et le
« carrossier ». Quant aux étalons, ils sont ou boulonnais, ou percherons, ou
d'origine belge.
Espèce ovUie. — Oc4upait, autrefois, tout l'ensemble du département. Elle a
disparu des zones nord et centre, et s'est localisée dans la zone sud. En outre,
la <' population ovine >. fendrait à décrcTitre. Il en faut trouver les causes dans
le prix moins rémunérateur des laines et dans la transformation des systèmes
de culture; la réduction des jachères ayant diminué les parcours à moutons.
Ce n'est plus guère que dans la zone champenoise, où le sol très sec est favorable
aux animaux de l'espèce ovine, que l'on entretient des troupeaux, presque
tous de race mérinos. Les agneaux naissent en novembre et en décembre. Les
béliers loués appartiennent aux bons éleveurs de la Marne et de l'Aisne (Sois-
sonnais) : location variant de 150 à 200 francs, selon les bergeries. Les ani-
maux restent pendant tout l'hiver en stabulation permanente. Kn été, les trou-
peaux sont gardés à vue, ou parqués. Un bon berger gagne de 600 à 700 francs
pai' an. Mais les beigers deviennent de |>lus en plus rares; le métier étant dur,
contemplatif, sans trêve de fêtes, de jeudis ou de dimanch«»s.
Eapccr porciru*. — L'élevage et l'engraissage du porc tiennent une place
énorme dans les Ardennes. Le porc, dans tout petit ménage, est l'animal indis-
pensable. Comme ra<es, les Lorrains, les Craonnais, les Roulonnais, plus ou
moins croisés avec les races anglaises. Ce que nos populations ardennaises
recherchent dans le porc, c'est surtout le lard et la viande, et beaucoup moins
la graisse; la cuisine, en nos régions, se faisant plutôt an beurre qu'au saindoux.
— 79
IV. INDUSTRIES ANNEXES.
A si;j;naler, parmi les indiistrios annexes : une frnilprieh Olizy; qnelqiK's '/?*s-
tiUen'f*fi, quelques houilleuni de cnl, plusieurs huUcrlfn dans le voisinak'e des
fon'^ls où Ton técolle la faîne et dans cirlains villages où l'on cultive TceillcMe.
Sucrenea. — Sept sucreries : a Acv-lîonianee, à Aniagne, à AMi^niy, à
Douzy, à Ecly, à Sainl-Germainniont, à Vonzicrs. Pendant « la cani]>ajzne »>
de i896-1807 — ])rise oonmie moyenne, — elles ont « mis en u*uvre >»
^29,898,270 kilo'ïrammes de b«'tt«'raves ayant produit une (juantiié total»» de
13, 141,754 kil. de n sucre en raffiné », ainsi réparti : 08;'), 38.") kil. sont « all<''S
h la consommation >» ; 174,131 kil. servirent au sucrage des vendanges;
10,687,206 kil. ont été dirigés sur les entrepôts; 800,S70 kil. ont été exportés;
133,169 kil. ont été envoyés dans les laluiques; cnlin !♦' reste, soit ('>60,'.iS7 kil.
contenus dans les mélasses, servit à riîjdu>trie.
A Sery et à Villers-devant-le-Thour, deux rilpcrtr!; annexes à la fabrique de
Saint-Germainmont. Le nombre de jours de nipages pour les sept fabiiipies
du déparlement fut, pendant cette campagne de 181)6-1897, de oSO, pendant
lesquels on employa 929 hommes, 72 femmes et 33 <Mifants, avec un salaire
moyen de : 3 fr. 90 pour les hommes; / fr. 93 pour les femmes; et 1 fr. 83
pour les enfants.
Lailf'i'irs. fronifKjt'rii'n. hetirirrifu. — Vne fromagerie spéciale à Asfeld; et
dans le département, de nombreuses hiiteries indus! ri(41es; les unes sont la
propriété d'un seul cultivateur, les autres appartiennent à des associations.
Ces laiteries, ces fromageri<'s sont parfaitement outillées : moteurs à vap«Mir ou
hydrauliques, écrémeuses centrifuges, barattes montées sur pivot, malaxeurs,
moules à beurre.
ApiruKiirp, avlniUure, pisciailhm*. — Dans maints villages, des ruches
d'abeilles. Toutefois, à part quelques rares exceptions, ne sont pas employés
les moyens perfectionnés qui permettraient de faire* rendre à l'apiculture son
entier produit normal et possible. Tons les cultivateurs ont dans leurs basses-
cours des poules, des pigeons, des oies, des canards, des dindons, quelques
pintades, qu'ils vendent aux marchés; mais ils ne cherchent point Tamélio-
ralion des races; ils se contentent des races du pays. En ce qui concerne la
pisciculture, elle est nulle en dehors de ce que fait lAdministration des Ponts
et (Chaussées pour le repeujdenienl des cours d'eau.
Plantation d'avhve!^. — Chaque année, ptirticulièrement dans la zone moyenne
et centrale, sont plantés i\o nombreux arbres à fruits : cerisiers, poiriers, mais
surtout pommiers, parce que le cidre est «l'un écoulement facile et rémunéra-
teur. Plantations soit en bordure dans les champs, soit en lignes distantes de !,*> à
20 mètres dans les herbages. Elles sont beaucouf» plus soignées qu'autrefois.
Le long des chemins dits de « grande communication »>, les arbres fruitiers
tendent a remplacer les arbres foiestif»rs. Dans la partie sud des Ardennes,
quelques vignes — toutefois aucun effort pour reconstituer les vignobles — non
encore atteintes par le phylloxéra, mais qui souffrent aimuellement du mildew;
sur les terrains incultes, sur les landes, dans les terrains crayeux, (pielques
essais de reboisements. Surd<* petites étendues où l'on essaie diverses essences
résineuses, se rencontrent le pin noir <rAutiiclie, le pin sylvestre, le bouleau,
l'aulne, (^est certainement le meilleur emploi que r<»n puisse faire des ter-
rains incultes à couche arable ayant [)eu dépaisseur H s'étageant sui* des
pentes assez rai des.
Champs de dnnonMratinnii. — 11 y eut, autrefois, environ soixante-dix champs
de démonstraticuis placés le long des routes, souvent même à l'intersection de
— 80 —
deux chemins. Un poteau indicateur, portant cet avis : « Champ de démons-
trations », le signalait à l'attention publique. Une boîte vitrée et {grillagée con-
tenait le plan du champ, un tableau indiquant la formule d'engrais employés,
la dépense faite, en un mot toutes les indications nécessaires pour que la
« démonstration » fut pratique et fructueuse.
Ces champs étaient divisés en deux parcelles; Tune, exactement de iO ares,
recevait la fumure complémentaire en engrais chimiques; l'autre, d'une con-
tenance quelconque, mais toutefois non inférieure à 10 ares, ne recevait que
la fumure usitée dans le pays et servait de témoin. Ces champs de démons-
tration n'existent plus : on a jugé que l'impulsion, que l'élan vers l'emploi des
engrais chimiques suffisaient.
Exploitation. — Dans les Ardennes, le métayage est inconnu. En certaines
localités, où l'on cultive surtout l'oignon et la carotte rouge (Ecordal, Allan-
d'huy, Charbogne, Saint-Lambert), une coutume se rapproche assez du métayage.
C'est, pour ainsi parler, une « culture à moitié produit ». Le propriétaire remet
son sol fumé et préparé, le preneur sème, donne tous les soins nécessaires pour
obtenir une bonne récolte, et le partage se fait. Mais en dehors de celte cou-
tume, d'ailleurs limitée spécialement à cette région, deux modes seulement
d'exploitation agricole : « le faire-valoir direct », pour la moyenne et la petite
culture; le « fermage », pour la grande culture. A signaler encore un autre
mode que l'on pourrait appeler un « mode mixte ». Le propriétaire loue
quelques-unes de ses terres : il devient alors propriétaire pour partie de son
exploitation, et fermier pour le surplus.
V. ORGANISATION AGRICOLE.
A Charte ville, un professeur d'^partementul iVagricuUure dont le décret du
9 juin 4880 détermine les attributions : 1° enseignement agricole à l'école Normale
primaire, et, si les nécessités l'exigent, dans les autres établissements d'instruc-
tion publique; 2° conférences agricoles dans les campagnes; 3° travaux ou
missions, à la demande du Préfet ou du Ministre de l'agriculture.
A Vouziers, une chaire d* arrondisse ment instituée le 26 juin 4891, par arrêté
ministériel. L'enseignement comprend : 1° un cours d'adultes à Vouziers et
dans une commune rurale de l'arrondissement; 2° cours réguliers des travaux
intérieurs de la ferme, de jardinage et d'arboriculture; ils se font à l'école
primaire publique des lilles à Vouziers.
V>\\ arrêté ministériel créait (h? 7 mars 4890) dans les Ardennes, à Rethel, une
école pratique d'Agriculture pour former des « chefs de culture » et donner
une bonne instruction professionnelle aux fils do cultivateurs, de propriétaires
et de fermiers, comme aussi, d'ailleurs, à tous les jeunes gens que séduit la car-
rière agricole. Des bourses d'examen ont été fondées par l'Etat, par le Dépar-
tement, par le Cercle agricole, par la Ville de Hethel. C'est l'école que créait
M. Litianl.
Les boursesdéparlemeiital<*s sont exelusivemeiit réservées à des jeunes gens
domiciliés dans le département des Ardennes. Les élèves sont reçus après un
examen qui a lieu tous les ans au siège de l'école, U* deuxième lundi d'aotït.
Les cours commencent le deuxième lundi d'octobre et se terminent le 6 sep-
tembre. Les candidats doiv(;nt avoii' Ireizt; ans, au moins, et dix-huit ans, au
plus, dans l'année de leur admission.
En outre, un arrêté ministériel, en date du 27 novembre 4893, instituait,
comme annexe à cette école prati(|ue d'Agriculture de Hethel, une station agro-
nomiqiu*, ou lahoraloire de recherches et d'analyses, qui fonctionne depuis le
l**" février 4894. Les agiiculleuis peuvent alors connaître la composition du
— 81 —
sol qu'ils cultivent, être fixés sur la valeur et la destination des engrais que
leur offœ le commerce.
SyndirMt ties agnciiUeiirs ardennnis. — Cette institution, fondée le 4 février 1884
entre les agriculteurs des Ardennes, sur l'initiative du professeur départe-
mental d'agriculture, a pour but l'achat en commun de toutes les matières,
engrais, plâtre, sels, tourteaux, graines utiles à Tagriculture, et aussi l acqui-
sition des machines agricoles nécessaires. Le Syndicat, servant d'intermédiaire
entre les vendeurs et les acheteurs, défend ainsi les intérêts de ses associés,
en même temps quil contrôle, à l'aide d'une rigoureuse analyse, l'authenlicité
et l'excellence des matières achetées. C'est à Poix-Terron que sont centralisés
tous les engrais achetés par le Syndicat, dont le tableau que voici nous montre
la marche ascendante depuis ses origines jusqu'à l'année 4898 :
Années
Adhérents
Tonnage
Valeur
des matii'resi achflées
des matières arbetéei
4«
annétî
• fl884)...
730
512.000 kil.
52.000 fr.
2=
(4883;...
1.144
1.426.000
448.000
3«^
(1886)...
1.845
2 . 309 . 000
205 . 700
4«
(4887;...
2.250
3.664.000
295.670
5«
(4888)...
3 . 000
5.986.400
430.900
6«
(4880)...
3 . 600
6.503.000
445.400
7«
(1890)...
3.800
4.781.900
452 . 390
8*
(4894)...
4.066
4.409.100
458.490
9-*
—
(4892)...
4.502
5 . 20C . 900
545 . 430
40*
(4893)...
4.724
5 . 609 . 500
584.140
44*
(4894)...
4.734
6 . 387 . 400
747 . 580
42*
(489oj...
4.747
5.306.200
524.260
13''
(4896V..
4.682
6.320.500
545 . 570
44*
(4897J...
4.785
8 . 730 . 000
673.540
4:î«
(4898)...
5.029
Totaux
8.572.300
706.620
75.544.200 kU.
6.782.390 fr.
Concours régionaux agricoles. — Aux termes d'un arrêté de M. le Ministre de
l'agriculture du 6 juillet 4892, le nombre des concours régionaux a été réduit
de huit à cinq, par an, à partir de 4893.
Le concours de la région dont fait partie le département des Ardennes eut
lieu à Charleville-Mézières — dans la prairie qui sépare, le long de la Meuse,
les deux cités — en juin 4898. Il fut très réussi, très animé, très brillant, lais-
sant chez tous, exposants et visiteurs, le plus agréable souvenir. Pareil concours
se fera en 1899 dans la Somme, et en 4900 dans les Vosges.
Les Comices et les Cei'cles agricoles sont des associations libres, formées
par des cultivateurs et des propriétaires qui se réunissent pour seconder le
développement des progrès de l'agriculture dans la circonscription qu'elles
embrassent.
Un Comice existe dans chacun dos arrondissements du département des
Ardennes. Un Cercle a, en outre, été créé dans les arrondissements de Rethel
et de Vouziers.
Les ressources de ces associations se composent des cotisations des socié-
taires, des allocations de l'Etat et du Déparlement, et des subventions des
communes.
La subvention de l'Etat est de 6,000 francs, répartie à raison de 1,200 francs
par arrondissement; le Département inscrit à son budget un crédit de
44,500 francs, sur lequel 2,300 francs sont attribués à chaque arrondissement.
- 82 —
D.ins colui de Relhel, deux tiers des subventions sont alloués au Cercle et un
tiers au Comice. Dans l'arrondissement de Vouziers, le Cercle reçoit la totalité
des subventions.
Comice agricole de Mt^zières fondé le 21 décembre 1872; membres : 201. —
Cercle agricole de Relhel fondé le 2 juin 1888; membres : 580. — Comice agricole
de liefhel fondé le 19 janvier 1835; membres : 201. — Ctmtice agricole de Rocroi
fondé en 1834; membres : 117. — Comice agricole de Sedan fondé le 20 juin 1835 ;
m*»nibres : 391. — Cercle agricole de Vouziers fondé le 1"' avril 1873 (il célé-
brait en 1898 ses noces d'argent au concours de Monthois); membres : 235. —
Comice agricole de Vouziers fondé en 1835; membres : 207; ayant comme annexe
le Syndicat du Sud,
Des Chambres consultatives d*agriculture, instituées par décret du 25 mars 1852,
onl pour objet spécial la protection des intérêts ajj;ricoles.
Klles donnent leur avis sur les demandes de concession d'eau pour les
usines, moulins, irrigations; sur les créations de foires et marchés; sur les
(juestions relatives aux douanes et aux contributions indirectes.
11 y a, dans chaque arrondissement, une Chambre consultative d'agricul-
ture, composée d'autant de membres que l'arrondissement renferme de can-
tons; sans que toutefois le nombre de ses membres puisse être inférieur à six.
Les membres en sont désignés par le Préfet, qui les choisit parmi les agri-
culteurs et i)armi les propriétaires de chaque canton; ils sont nommés pour
trois ans.
Des Commissions cantonajes de statistique ont été créées par décret du
1" juillet 1852.
Ces Commissions sont chargées de remplir les divers tableaux que M. le
Ministre de l'agriculture leur adresse, soit périodiquement, soit accidentelle-
ment, en vue de recueillir les renseignements dont il a besoin pour apprécier
notamment l'importance de la production agricole.
Dans les chefs-lieux de département ou d'arrondissement, la Commission
de statistique est présidée parle Préfet ou le Sous-Préfet, ou parles personnes
que désignent ces fonctionnaires pour les représenter. Dans les chefs-lieux de
cantons, c'est le Préfet qui nomme le président. Chaque Commission élit, à la
simple majorité, un ou plusieurs secrétaires-archivistes.
Dans les villes chefs-lieux comprenant plusieurs cantons, il ne doit y avoir
qu'une seule Commission.
Mentionnons enfin la Socif'tf} hippique des Ardennes, constituée en 1888 pour
l'organisation de courses au trot, dans le but d'encourager l'amélioration cheva-
line, et pour la création d'un livre généalogique, ou Stud-Book, dont l'objectif
est de reconstituer la race ardennaise.
Le seirice des Haras est réparti en six arrondissements d'inspection.
Le département des Ardennes dépend du dépôt de Montier-en-Der (Haute-
Marne), lequel fait partie du sixième arrondissement. Le dépôt de Montier-
en-Der comprend dans sa circonscription les départements de la Haute-Marne,
de la Marne, de l'Aube, des Ardennes et de l'Yonne.
Des stations d'f^talons de l'Etat sont établies à Kenwez, à Mouzon, à Sedan, à
Humigny, h Rethel, à Vouziers.
Etalons approun^s. — Indépendamment des étalons de l'Etat affectés au
service de la monte, l'Administration des Haras accorde des primes dites
« d'approbation » à des étalons reconnus susceptibles de concourir à l'amé-
lioration de l'espèce ch«»valine. Ces étalons sont choisis, chaque année, par le
directeur du dépôt de Montier-en-Der, à l'issue des opérations de la Com-
mission chargée, en exécution de la loi du 14 aoiH 1887 sur la surveillance
des étalons, de constater l'état sanitaire au point de vue du cornage et de la
fluxion périodique.
— 83 —
Etalons aiUorisf^s, — Lne autre catégorie d'étalons, dite « étalons autorisés »,
est également admise par l'Administration des Haras à faire la monte; mais
les propriétaires de ces étalons ne reçoivent pas de primes de TKtat. Tel est,
par exemple, le haras d'Ecordal.
Subventions pour VamHlovation de Pespëir chn'aline. — Une somme de
9,500 francs (dont 5,000 francs alloués par le Département et 4,500 francs par
TEtat) permet, pour encourager l'amélioration de l'espèce chevaline, d'accorder
des primes aux propriétaires de juments poulinières et de pouliches.
L'attribution des primes est faite par une Commission que préside l'Inspec-
teur général des Haras, ou son délégué. Elle est composée de quatre membres
civils et d'un membre militaire, que désigne, chaque année, M. le Ministre de
l'agriculture.
VI. STATISTIQUE AGRICOLE DES ARDENNES.
Nous baserons cette statistique agricole sur l'ensemble moyen des cinq der-
nières années : 1894-1898.
Céréales. — Proment. — 66,582 h. ensemencés ont produit 1,398,222 hectol.,
soit 1,048,666 quintaux. L'hectare a rapporté 21 hectolitres de blé en moyenne,
vendu 13 fr. 85 l'hectolitre; le total s'élevant à 19,365,374 francs.
Méteil. — Ensemencé sur 937 hectares, a rapporté 17,803 hectolitres (19 hec-
tolitres par hectare) pesant 13,174 quintaux. La valeur totale de cette récolte
donne le chiffre de 181,946 francs (10 fr. 22 l'hectolitre).
Seigle, — 12,970 hectares ont produit une récolte de 246,430 hectolitres
(177,430 quintaux). Vendue à raison de 7 fr. 94 l'hectolitre, la récolte de seigle
a produit la somme totale de 1,956,654 francs.
Orge. — 178,578 hectolitres (114,248 quintaux) produits par une surface de
9,221 hectares. Le prix moyen de l'hectolitre a été de 10 fr. 47, ce qui donne
un prix total de vente de 1,869,711 francs.
Sarrusin, — Très peu cultivé dans les Ardennes, le sarrasin n'occupe qu'une
surface de 109 hectares ayant donné 1,417 hectolitres (822 quintaux). La pro-
duction moyenne par hectare est de 13 hectolitres. La valeur totale du rende-
ment est de 14,269 francs, à raison de 10 fr. 07 l'hectolitre.
Avoine, — Culture très développée; 61,835 hectares ensemencés. La récolte
a été vendue au prix de 8 fr. 11 l'hectolitre, soit 11,032^600 francs pour la
vente totale de 1,360,370 hectolitres (598,563 quintaux).
Mais, néant. — Millet, néant.
Pommes de terre et betteraves, — Pommes de terre, — 12,819 hectares
plantés en pommes de terre ont donné un rapport de 1,435,728 quintaux
(112 quintaux par hectare), qui ont été vendus à raison de 4 fr. 84 le quintal;
ce qui forme un produit total de 6,948,923 francs.
Betteraves fourragères. — Le rendement total fut de 1,244,650 quintaux pro-
duits par 4,015 hectares; l'hectare produisant 310 quintaux en moyenne.
Le prix du quintal était de 1 fr. 07.
Betteraves à sucre. — Cette culture s'est accrue de plus d'un millier d'hec-
tares; 4,781 hectares (au lieu de 3,429 en 1895) ont donné comme production
totale 1,281,308 quintaux. La production moyenne de l'hectare a été de
268 quintaux. La valeur totale de la récolte a atteint le chiffre de 2,856,316 fr.
(2 fr. 23 le quintal).
Fourrages. — Trèfle. — Le nombre d'hectares cultivés a été de 7,832; la
production totale, de 250,456 quintaux (33 par hectare). La valeur totale s'est
élevée à 1,305,202 francs. (5 fr. 05 le quintal).
Luzerne, — La surface du teirain produisant la luzerne fut, en 1896, de
14,800 hectares ayant produit 547,600 quintaux (67 par hectare). Cette luzerne,
— 84 —
vendue à raison de de 5 fr. 31 en moyenne le quintal, a produit une somme
totale de 2,907,756 francs.
Snhifo'ni. — La production du sainfoin fut de 195,660 quintaux produits par
7,247 hootaros. La valeur de la vente a été de 1,084,000 francs (en moyenne
5 fr. 54 le quintiil).
Préa naturels. — Les prés natwebt, 56,939 h. ayant pi*oduit 1,423,475 quin-
taux qui donnent 6,678,705 francs, soit 5 fr. 34 le quintal.
Prairii's artificielies. — 33,762 hectares ayant produit 1,293,517 quintaux.
Valeur du quintal, 3 fr. 59.
Herbagt'8, — Superficie peu étendue, 7,225 hectares seulement qui ont pro-
duit 142,975 quintaux à raison d'une valeur moyenne de 4 fr. 83 le quintal,
soi! (HHJ09 francs pour le tout.
Cultures industrielles. — Lin. — Seulement 6 hectares sont cultivés dans
les Ar(i<Mincs. 1^ pnxluction du lin en filasse n'est que de 39 quintaux (6 quint. 50
par hectare). Valeur totale de la récolte : graines, 1,025 fr.; filasse, 5,070 fr.
Colza. — Très peu cultivé. On ne compte en effet que 2 hectares ayant rendu
27 quintaux qui ont fourni 42 hectolitres dhuile vendus 882 francs.
Navette, néant. — (EUlclte, néant. — Cameliw:, néant.
Chanvre. — Le chanvre a été cultivé sur une surface de 7 hectares qui ont
produit en filasse 39 quintaux (production moyenne par hectare, 5 quintaux 59.)
Valeur totale de la filasse, 5,500 francs.
Tabac, néant. — Houblon, néant.
Viynes. — Les Ardennes occupent un rang inférieur pour la production do
vin; 414 hectares seulement sont en vignes productives; on plante à raison de
10,00<» pieds à l'hectare. La production totale est de 13,450 hectolitres de vin,
l'hectare produisant une moyenne de 32 hectol. 49. La vente totale de la récolte
à raison de 39 fr. 72 Thectolitre, valeur moyenne, a produit 536,340 francs.
Noii'. — 747 quintaux ayant rapporté 23,157 francs. Valeur moyenne do
quintal, 31 francs.
Culture ÊruiUère* — Pofnmes à cidre. — 40,297 quintaux de pommes à cidre
ont été récoltés. La valeur totale de ce produit fut de 370,732 francs, à raison
de 9 fr. 20 en moyenne le quintal.
Prunes. — Le nombre de quintaux de prunes cueilUes s^élève à 3,032, d'une
valeur totale de 35,322 francs (11 fr. 65 le quintal).
MûrUrs, néant. — Olives, néant. — CMtaignes, néant. — Production sérici-
rôle, néant.
Prniiw'tion du cidre, — lia été fabriqué 53,729 hectolitres de cidre.
Animaux de ferme. — Espèce rheraline. — Environ 47,094 chevaux.
Espèce bovine.— Taureaux, 1 ,541 ; bœufs de travail, 61 6 ; bœufs à l'engrais, 4,258.
Vaches, 55,834. — Bouvillons, 7,851. — ih'misses, 16,111; élevées de six mois
à un an, 12,4M1). — Vcaud' au-dessous de six mois, 7,362.
Mulets, 21. — Anes, 882.
li' tiers au-dessus de deux ans, 849. — Moutons au-dessus de deux ans,
21>,1G(K — Brebis au-dessus de deux ans, 98,272.
Aijneaiw et agnelles : de un an à deux ans, 49,675 ; de moins d'un an, 75.480.
Porcs, adultes et jeunes, 54,486. — Espèce caprine, 9,699.
Produits divers. — Lait. — 927,652 hectolitres, représentant une voleur
totale de 13,636,484 francs (14 fr. 70 Ihectolitre), ont été utilisés.
Laine. — La laine des 1*12,300 moutons tondus a donné 4,824 quintaux d'une
valeur totale de 887,616 francs. (Valeur moj-enne du quintal, 184 francs.)
Miel et cire, — Nombre de ruches d'abeilles en activité, 17,846.
Production totale du nii<*l, 97,592 kilogrammes représentant la somme de
158,099 francs. (1 fr. 62 le kil.) — Production totale de la cire : 16,297 kil.
valant 47,587 francs. (2 fr. 92 le kil.)
— 85 —
Importation du bétail, — Il a été importé en 1896, par le bureau des douanes
de Givet : 122 bœufs, 12 taureaux, 526 vaches, 728 génisses et bouvillons,
51 veaux, 173 moutons, 7,905 porcs, 1,836 chevaux, 22 Anes. Le montîint du
droit de visite s'est élevé à la somme de 3,546 fr. 55. Les bureaux de : Mes-
sempré, 18 porcs, 3 chevaux; Mogues, 23 chevaux, 20 porcs; Margny, 4 porcs,
13 chevaux; Signy-le-Petit, 9 chevaux; Gué-d'Hossus, 19 chevaux; Vireux-
Molhain, 18 chevaux.
L'importation des viandes fraîches en 1896, par bureaux dp douanes, se
répartit de la manière suivante : bœufs, 8,664 kiL; voaux, 58,256 klL; mou-
tons, 4,037 kil.; chèvres, 981 kil. ; porcs, 418,10t kiL
Parmi les bureaux de douanes qui tiennent la t«He, nous citerons : Givet,
27,450 kil. de veau, 114,662 kil. de porc; Hargnios, 105,231 kil. do porc; Ges-
punsart, 61,095 kil. de porc; Saint-Menges, 18,632 kil. de porc; La Chapelle,
80,112 kil. de porc.
La viande de b(ruf et la viande de veau furent surtout importées par les
bureaux de Messempré et de Margut : 4,048 kil. de bœuf et 2,796 kil. do veau
pour le premier; 4,195 kil. de bœuf pour le second.
Les éleveurs ardennais ont fourni directement à Paris, pour le marché de la
Villette : 141 bœufs, 21 vaches, 14 taureaux, 1,840 moutons. Le poids de la
viande donnée par ces animaux, et vendue aux Halles de Paris, s'est élevé à
36,961 kil. pour les bceufs et les vaches, et à 48,183 kil. pour le^ moutons.
Lepr/> moyen de la viande est de : bœuf, 1 fr. 60; vache, 1 fr. 40; veau, 2 fr. 10;
mouton, 2 fr. 15; porc, 1 fr. 80 le kilogramme.
Sur toute la ligne de frontière ardennaise belge, est organisé un service
d'inspection VfHf^'inaire : à Fumay; à Vireux; à Givet. route de Philippeville,
route de Namur, route de Beauraing; à Hargnies; à Gespunsart; à Saint-
Menges; à la Chapelle; à Messempré: à Mogu(;s; à Margny.
Aux termes des décrets des 14 mars et 9 avril 1896, les animaux de l'espèce
bovine (autres que les veaux âgés de moins de six mois), qui ne sont pas des-
tinés à être immédiatement sacrifiés pour la boucherie (animaux délevage,
de reproduction de laiterie), ne sont admis à l'importation qu'après avoir été
soumis à l'épreuve delà tuberculine au moment de leur passage à la frontière.
Ils ne peuvent, d'ailleurs, pénétrer en France que par les bureaux de Givet et
de Mogues.
VIL DIVISION DE LA PROPRIÉTÉ.
Voici les chiffres les plus récents qu'il nous est permis de relever d'après la
cote foncière :
155,100 propriétés imposables; 139,874 appartenant à la petite propriété
au-dessous de 6 hectares; 14,095 à la moyenne propriété au-dessous de
50 hectares; 1,131 à la grande propriété. — Les biens qui dominent dans la
petite propriété sont de 1 hectare à 2 hectares : 22,796; puis viennent ceux de
50 ares à 1 hectare : 21,044. — Dans la propriété moyenne, les biens de 10 à
20 hectares sont, de beaucoup, plus nombreux : 5,157. — La grande propriété
comprend : 495 domaines de 50 à 75 hectares; 225 domaines de 75 à HK) hec-
tares; 250 domaines de 100 à 200 hectares; 165 domaines au-dessus de
200 hectares. — En ce qui concerne la superficie, la petite propriété recouvre
132,553 hectares; la moyenne propriété, 199,073 hectares: la grande propriété,
155,218 hectares. — I^ grande propriété, au-dessus de 200 hectares, occupe
une superficie de 71,860 hectares.
%r^y^y^%,^'^^y^<^^<^^<^^'^^<^^<^ç^
CHAPITRE IX
L'INDUSTRIE BANS LES ABDENNES
I. Les origines historiques. — II. Industrie métallurgique. — m. Usines à cuivre de
Flohimont. — IV. Appareils à vapeur. — V. Ardoisières ; carrières ; industries
minérales. — VI. Draperies. — VU. Inspection du travail; Chambres de com-
merce ; arts et manufactures. — Vin. Les industries par arrondissement.
I. LES ORIGINES HISTORIQUES.
LA fahric.ilinn do la fonte et du Ter dans noire département, dit J. Hubert:
(iKor.RAPHiK uKs Ardfnnes, ost foit ancienue. Les hauts-fourneaux datent
;i pou près de l'an 1,'iOO. Avant cette époque, on fabriquait de la foule et
du fer dans certaines parties de la contrée, mais on n'a conservé aucune trace
du mode pratique. On ne sait rien quant à l'époque de cette fabrication. Elle
est seulenienl attesté*? par des scories que l'on rencontre dans les environs
des minières et par des fouilles anciennes dans les gîtes de minerai. Il est
probable que celui-ci était fondu sur place dans de petits fourneaux. On a
retrouvé aussi, en quelques points des Ardonnes et près des cours d'eau,
d'anciens fonds de creusets (fui ont appartenu, sans contredit, à des appareils
anal(»«iues à ceux d'aujourd'hui. Les plus anciens hauts-fourneaux qui subsis-
tent encore datent de 1.">40-I.*).*i0. Il y en a quatre de cette époque. Six ont été
établis de Mm) à lOoO et 1680, et sept autres de 1700 à Mlii). La période de
IT.'iO à 1821 s'est écoulée siins qu'aucun fourneau ait été élevé. De 1821 à 1830,
huit fourneaux furent construits; enlin les années 183.*>, 1836 et suivantes ont
vu naître plusieurs nouvelles usines. La plupart des anciens fourneaux avaient
des dimensions plus petites que ceux d'aujourd'hui; quelques-uns n'ont point
été agrandis, le f)lus grand nombre a été reb<\ti sur de nouveaux modèles.
En considérant la fabrication du fer dans les feux d'affinerie au charbon de
bois, on voit que les premières forges, au nombre de deux, ont été construites
en i:>:iO; — dix ou douze l'ont été de 1640 à Ui.'iO; — deux en 1680 et UWO;
puis un siècle sest écoulé pendant lequel cett»» fabrication n'a pris aucun déve-
loppement; — en ITîM), douze nouveaux foyers sont mis à feu; — huit autres
forges s'élèvent de 1811 à 1818: —onze de 1823 à 1828. Enfin, huit aflineries
sont établies pendant les années 1834, 1836, 1837, 1838 et 1830. L'extension
qu'a prise l'affinage de la lonte en 1814 et 1813 a pour cause le rapproche-
ment de la frontière belge. Avant cette époque, ime grande partie du fer de
platinerie provenait du Luxembourg.
La fabrication du fer au moyen de la houille a été introduite dans notre
— 87 —
département, en 1824, par un Anglais qui venait de monter dos fours à puddior
à Gouvin (Belgique). Cette fabrication n'a oommenc»^ réellement à se développer
qu'en 1825, 1827 et 1828. Elle a pris un nouvel accroissement, bien faible, en
1835; l'introduction de la méthode anglaise n'amena la suppression que d'un
petit nombre de foyers d'aflinage au charbon de bois, et tandis que dans le
département de la Meuse, par exemple, ce mode d'affinage s'éteint tous les
jours, dans les Ardennes il est resté en pleine activité.
La fabrication du petit fer au martinet ne s'est guère développée que vei^
1790. Cependant il parait que le martinet d'Haraucourt existait déjà en 1700.
Ce n'est qu'en 1827 que des cylindres ont été substitués aux martinets.
Avant 1812, il n'existait que deux fonderies dans les Ardennes : celle
d'Haraucourt et celle de Linchamps, qui datent de 1700 et de 1750. Celh^ de
Saint-Nicolas fut montée en 1812. La fabrication des clous ayant pris une
grande extension dans les environs de Charleville, plusieurs fabriques nou-
velles furent établies en 1821, 1824, 1825 et 1827.
Le premier laminoir à tôles des Ardennes, et, dit-on, le premier de la France,
fut construit à Givonne en 1790. Les trois suivants datent de 1795, un autre
de 1812. — Il y eut dans la fabrication de la tôle une extension considérabbî
vers l'année 1823; et, de 1823 h 1828, six nouveaux laminoirs furent éb^vé».
Enfin dix autres marchent depuis 1834; puis, à partir de cette époque, la pro-
duction de la tôle s'est beaucoup accrue.
La fabrication du fer de platinerie. qui est une spécialité du département
des Ardennes, fut importée vers 1790 du pays de Liège.
M. E. Nivoit, aujourd'hui inspecteur général des mines, publiait en 1869, à la
librairie Eugène Jolly, ses Notions ÊLÉMKNTAinEs sur l'Lndustrik dans lk dApar-
UEST DKs Ardennes, un volume de 350 pages fort intéressant et très au point
pour l'époque. Mais il aurait besoin, aujourd'hui, d'être remanié; comme
d'ailleurs, après trente années, tous les ouvrages relatifs aux industries qui
progressent, périclitent ou disparaissent avec le temps, selon les conquêtes de
la science, selon aussi les besoins nouveaux de la civilisation ou les exig<;nce»
nouvelles des problèmes sociaux. Nous n'avons pas toutefois la prétention de
refondre Tœavre de M. Nivoit; nous ne pouvons ici que donner en quelques
pages une vue d'ensemble sommaire de nos principales industries, parmi
lesquelles, en première ligne, celle du fer.
II. INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE.
L'importance de notre déparlement pour la mise en œuvre du fer et de la
fonte est énorme en France. C'est notamment dans la vallée de la Meuse — partie
comprise entre Sedan et Givet — et dans la vallée de la Chiers que cette
indastrie s'est développée : surtout celle de la fonderie en deuxième fusion
qui, actoellement, occupe 5,400 ouvriers et prfAuii 72,000 tonnex de fonte
moulée rcprcsentant ane valexir de 18 millions environ. Dans le départe-
ment, n'existent plus de haut^foumeaux en activité : c'est en 1894 que le
dernier, celui de Vireox-Molhain, fut mis u hors de feu »,
La fomie dite de deuxième fusion est fondue dans un cubilot, «orte de four h
réverbère intérieurement garni d'une chemise en briques réfraclaires et duquel
le métal fondo est extrait au moy^n de " poches » en métal qui servent à le
transporter, a le vider dans des moules ^n sable maintenus par des chAssis de
fer. Le nombre des cobilots qu'emploient nos usines ard^nnais^s e^t de 130 :
ce qui donne à notre département le premier rantf entre tous les autres dépar-
tements de France. Depuis quelques années, sont employé^-s df^ machines k
mouler dont Tasa^^e parait tendre à se généraliser. Pour qaelques-»ne^. la
pression nécessaire' ao serraire du sable est obtenue jiar l'air comprimé ou par
presse h jdnuiliqve.
— 88 —
Les principales fonderies des Ardennes qui occupent de 100 à \ ,000 ouvriers
sont : Société métallurgique d'Aubrives et de Villerupt, à Aubrives ; — fonderies :
Péchenart, à Bourg-Fidèle; — Deville, Pailliette, Forest, h Charleville; —
Gustin fils aîné, à Deville; — Guillet et O^, à Haraucourt; — Boutmy et C^%
à Margut; — Veuve Jacquemart, à Neufmanil; — Henrot-Toupet, à Nouzon; —
Hardy-Capitaine et C'% à Nouzon; — Henri Faure, à Revin; — Arthur Martin, à
Reviii; — Henri Morel, à Revin; — Moranvillé et Huet, à Vivier-au-Court; —
Société des usines du Pied-Selle, à Fumay; — Société anonjrme des Fonderies
de Monthermé et Laval-Dieu.
Fo7i/(' malléable, fonte d*acier. — Depuis quelques années, s'est développée
dans notre département la production de la fonte malléable. A cet effet, on
emploie des fontes anglaises et suédoises cassées en petits morceaux, pour
qu'il soit possible de les mettre dans des creusets en matière réfractaire. Ces
creusets vont ensuite aux fours sans cesse maintenus à très haute tempé-
rature. Même procédé d(î moulage et de coulée que pour les fontes ordinaires.
Toutefois, les fontes moulées sont encore recuites avec addition de « minerai
riche » dans des fours où souvent elles demeurent plusieurs jours. Le « recuit »
donne à ces fontes une certaine malléabilité qui permet de les plier, de les
tourner, de les polir plus facilement. On ajoute quelquefois au mélange dans
les creusets uue certaine quantité d'acier. Le produit obtenu se nomme :
fonte d'acier.
Dans le département, i8 fonderies de fonte mallMble. — Production : environ
3,i00 tonnes représentant une valeur de 25 millions. Nombre d'ouvriers
employés : huit cents.
Usines en fer et tôleries, — Le fer est fabriqué dans les Ardennes au moyen
de fours à puddler dans lesquels on emploie la fonte provenant des hauts-
fourneaux de la Meurthe-et-Moselle, de la Haute-Manie et du Luxembourg. La
fonte, portée à haute température, est transformée en loupes soumises à Faction
d'un mar; eau-pilon et ensuite d'un laminoir. On obtient alors des barres qui
sont découpées en morceaux et réunies en paquets avec un mélange de fer-
railles; puis le tout est chauffé dans un four k souder afin de pouvoir être
passé ensuite au laminoir. On fabrique, notamment, des fils d'acier avec des
lingots réchauffés une seule fois.
Les usines de Blagny et d'Osnes ont, chacune, un four-Martin pour la fabri-
cation des lingots d'acier que Ton transforme en tôles minces, dans des lami-
noirs très résistants. La tôle ainsi obtenue est fort supérieure à celle que don-
nent les lingots provenant des convertisseurs.
Les principales usines métallurgiques sont : usines Saglioet C**, à Blagny; —
Raty et C'«, h Flize ; — Boutmy et C*% à Messempré; — Lefort et C^«, à Mohon;
— Société des Forges de Brévilly ; — les usines d'Osnes ; — Ollivet, à Mouzon; —
Henri Morel, à Saint-Nicolas (Revin); — Société des Forges et Clouteries des
Ardennes, k Mohon; — Société des Forges et Hauts- Fourneaux de Villerupt et
Laval-Dieu, à Monthermé; — Société des Forges de Vireux-Molhain.
La production de ces usines est de :
o4,<)00 tonnes de fers puddlés, représentant une valeur de. . . fr. 8.200.000
44,000 tonnes de tôle de ferpuddlé, représentant une valeur de. 2.200.000
24,000 tonnes de fer provenant du réchauffage des vieux fers et
représentant une valeur de 3 . 800.000
4,000 tonnes de tôle provenant du réchauffage des vieux fers
et représentant une valeur de 760.000
24,000 tonnes d'acier en barres ou en fils, représentant une
valeur de 3.900.000
12,000 tonnes de tôle d'acier, représentant une valeur de 2.700.000
Total fr. 21.560.000
- 89 -
Boulonneriez, — C'est surtout dans la vallée de la Meuse et de la Semoy que
se trouvent les principales boulonneries, auxquelles s'adjoint souvent la fabri-
cation des pièces filetées. Certaines machines — une centaine dans le dépar-
tement — peuvent donner cinq mille boulons par jour. Au nombre des boulon-
neries les plus importantes, nous citerons celles, à Chàteau-Regnault-Bogny,
de MM. Mare, Gérard et Mialaret; à Braux, de MM. Memier frères; et aussi à
Braux, la Manufacture ardennaise que dirige M. E. Despas.
Ferronneries, bouderies, quincaillenes. — Dans les Ardennes, de nombreuses
usines pour le forgeage des pièces destinées à la construction des locomotives
et des wagons. Ces pièces sont ensuite travaillées à l'aide de machines-outils
qui s'appellent raboteuses, fraiseuses, tours, poinçonneuses. La fabrication des
boucles et des ferrures de harnais est très importante à Raucourt, notamment
dans les ateliers de M. (iustave Thiriet qui vient d'ajouter à cette industrie la
fabrique des chaînes par une soudure autogène au moyen de machines élec-
triques.
Les paumelles pour croisées et portes sont fabriquées à Nouzon, à (iuigni-
court, à Charleville. Les communes de Vrigne-aux-Bois, de Vivier-au-Court,
de Ville-sur-Lumes, ont la spécialité des crémones ou de toutes autres petites
pièces dans lesquelles entre une certaine partie de fonte.
La fabrication des clous forgés fut introduite dans les Ardennes en 1468 par
les Liégeois qui, après le pillage de leur ville par Charles le Téméraire, vinrent
s'établir aux environs de Mézières. Pendant de longues années, cette industrie
ne cessa de grandir et de prospérer; mais en 1827, la clouterie mécanique
importée d'Angleterre vint lui faire une redoutable et, même, mortelle concur-
rence. Les clous à la main se fabriquent plus particulièrement à Gespunsart
et à Cons-la-Grandville. Les principales clouteries mécaniques sont celles de
MM. (iailly frères, Husson, à Charleville; de la Société Lefort et C'«, à la Forge,
à Mohon et à Saint-Marceau.
IIL USINES A CUIVRE DE FLOHIMONT.
L'usine à cuivre assise sur la Houille, au lieudit la Batterie, comnuirie de
Fromelennes, près de Givet, fut construite en 1806 pour la fabrication du
laiton : alliage de cuivre et de zinc. Les usines de Flohimont, de Fliment, de
Flohival, situées sur ce même territoire, sont d'installation plus récente. Ce ne
fut qu'en 1842 que l'on commençait à traiter les minerais de cuivre dans
l'usine de Flohimont.
Les usines à cuivre dites de Givet sont exploitées parla Compagnie française
des mét<Lux dont le siège social est h Paris, 10, rue Volney. Elles ont pris en
1895-1896 un certain développement par suite du traitement des mattes de
Boléa et du minerai de Coricoro que Ion transforme dans huit fours BichiToux
en un produit assez pur nommé blistered. Ce produit mélangé à des barres de
cuivre de diverses provenances, est épuré a l'usine au moyen de six fours
d'atfinage. La quantité tle cuivn' ainsi affiné dépasse, par an, 6,000 tonnes,
représentant une valeur de 7,600,000 francs. Les produits sont expédiés
sous forme de plaques ou de tubes ayant des dimensions dilTérentes.
Le laiton et le cuivre sont transformés <mi tubes sans soudure par un procédé
de moulage et d'étirage qui consiste a couler dans un moule, muni au centre
d'un noyau en sable, un cylindre de cuivre dont l'épaisseur varie avec la lon-
gueur du tube à obtenir. Ce tube, placé sur un mandrin qui pénètre à l'inté-
rieur, est ensuite soumis à un battage énergique sous une étampe de forme
cylindrique. Le métal s'allonge ainsi aux dépens du diamètre extérieur. Le
tube est ensuite soumis au « banc à tirer » qui le fait passer dans une sorte
de filière; il y prend alors les dimensions déterminées.
— 90 —
On fabrique, par rélectrolyse, des plaques de cuivre presque pur, utilisées
pour diverses fabrications.
A la fabrique de tubes en laiton, s'est adjointe récemment une fabrique de
tubes en acier sans soudure qui servent h la construction des chaudières
tubulaires et des vélocipèdes. On emploie des disques en acier d'une quantité
spéciale qui, après réchauffage dans un four spécial, sont emboutis à l'aide
d'une forte presse. Les tubes ainsi emboutis sont martelés comme les tubes
en cuivre, puis étirés h chaud au moyen de « bancs à tirer » qui leur donnent
des dimensions voulues. Ces tubes sont beaucoup plus résistants que les tubes
soudés longitudinalement à recouvrement. Ils conviennent surtout pour la
construction des chaudières de torpilleurs; mais leur prix assez élevé n'a pas
encore permis d'en généraliser l'emploi.
Mentionnons encore que dans le déparlement existent quatre fonderies de
ruivre, une fondera* d'aUnnlniiun, sept rmaUkrie^, une fabrique d'iHnaux.
lY. APPAREILS A VAPEUR.
L(» nombre d'appareils à vapeur employés sur terre en dehors de l'enceinte
du chemin de fer, c'est-à-dire dans les établissements industriels et agricoles,
est très élevé : il augmente en outre, constani nient avec la multiplication des
besoins industriels.
Au point de \ue de la distribution des appareils à vapeur et de la puissance
motrice par département, celui des Ardennes occupe le vingt-unième rang
par ordre d'importance, et le quatorzième rang comme puissance motrice.
Voici d'ailleurs, résumé en huit branches d'industries, le tableau des appareils
a vapeur par nature d'établissements :
BKANCHES D'INDUSTRIE
NOMBRE
des
■^.TABLIP^EMENTS
NOMBRE
de*
CHADDliRK^
NOMBRE
des
rAcipirnts
PUISSANCE
de»
MACHIHKI
en chevaux
Mines, carrières et annexes
Usines métallurgiques
Afirriculture
42
253
50
165
32
99
40
80
53
420
51
204
41
148
43
86
7
l>
38
6
66
6
2
978
11.510
260
2.090
245
4.083
216
912
Industries alimentaires
ludustrieschimiques et tanneries.
Tissus et vêtements
Papeteries, imprimeries, ol»jots
mobiliers et <rhabilatit>n, ins-
truments
Bâtiments, entreprises de tra-
vaux et divers
i
TOTACX
761
1.046
125
20.294
La Compafînie de l'Kst possède dans le département des Ardennes deux
dépôts de locomotives : celui de .Mohon, ayant quatre-vingts locomotives; celui
— 91 —
d'Amagne, en ayant trente. En outre, une réserve de locomotives à Givet. Les
usines de Bocnv et de Brévillv ont chacune deux locomotives d'une force de
60 et de 20 chevaux, pour exploiter leurs embranchements particuliers.
La Société Beldant frères et Baer, des chemins de fer départementaux à
voie étroite, entretient huit locomotives du poids de 18 tonnes.
Le chemin de fer à voie d'un mètre, des usines de Flohimont au port de
Givet, est desservi par une locomotive de 20 tonnes.
Y. ARDOISES; CARRIÈRES; INDUSTRIES MINÉRALES.
Le se nice m Iw'ra logique des Ardennes comprend la surveillance des carrières
souterraines, des carrières à ciel ouvert et des appareils à vapeur. Entre aussi
dans ses attributions, la statistique de l'industrie minérale. Le département
des Ardennes. larrondissement de Montmédy, une partie de la Meurthe-et-
Moselle, forment le sous-arrondissement minéralogique de Nancy-Nord, lequel
dépend de l'arrondissement minéralogique de Nancy. — Personnel : un ingé-
nieur en chef et un ingénieur ordinaires Nancy; deux contrôleurs principaux,
l'un à Charleville, l'autre à Mézières.
Les caniéres souterraines, dans lesquelles se trouvent classées les ardoisières,
ont une importance énorme dans les Ardennes où, pour quelques-unes, \a pro-
fondeur di^)asse 300 mètres; et cette profondcMir va toujours croissant. Les tra-
vaux que l'on fait dans ces ardoisières peuvent èlie égaux aux travaux entre-
pris dans les mines les plus importantes de France.
La production ardoisière fut en 1897, pour les Ardennes, de 145,000,000
d*artUtises, pesant 54.000 tonnes et représentant une valeur sur place de
4,100,000 francs. Le nombre des ouvriers employi's dans les ardoisières
est de i,950, dont 940 pour les travaux souterrains.
Nos ardoisières aciuellement en activité sont :
1° Sur le territoire de Fiunay : ardoisières du Moulin -Sainte- Anne, de
Saint-Gilbert, du Pied-Selle, de Bacara, de Sainte-Désirée, de Saint-Joseph.
(Travaux de recherche de Sainl-Pierre des Lions et de Belle-Montagne.)
2° Sur le territoire d*Hayhes : ardoisières de Saint-Lambert, de Bellerose, de
l'Espérance, de la Providence, de Saint-Roch, de Sainte-Barbe. (Tnivaux de
recherche de Saint-Antoine, Blanche de Landenelle et liellevue.)
3° Sur le territoire de Rimotjnc : ardoisières de la («rande-Fosse, de Saint-
Quentin et de Truffy.
4° Sur le ten'itoire d'Harcy : ardoisière de la Hichole.
5° Sur le territoire de Monthenjit^ : ardoisières de l'Echina et de Sainte-Barbe.
6® Sur le territoire de Deville : ardoisière de Saint-Barnabe ou du Canal.
Les ardoisières de Rimogne, d'Harcy et de Monthermé sont exploitées par la
Compagnie anonyme des Ardoisières de Rimogne. (Voir le très intéressant et
très complet ouvrage : Lks Ardoisièrks des Arwknnks, par N. Watrin, contrôleur
principal des mines, édité en 1897 par Ed. Jolly.)
A signaler deux carrières souterraines de pierre de taille : l'une à I)om-le-
Mesnil et l'autre à Chénierv.
On trouve quelques exploitations de phosphates par puits et galeries sur les
territoires de Novion-Porcien, du Chesnois- Auboncourt et de Saint-Loup-
Terrier; mais à cause de l'importation très active des phosphates d'Algérie, le
nombre des exploitations dans les Ardennes va chaque année en diminuant.
CBirières à ciel ouvert. — Le nombre des carrières exploitées à ciel
ouvert est de 410, dont 90 exploitations continues occupant o80 ouvriers, et
320 exploitations temporaires occupant ;)2o ouvriers.
Les carrières du département, dont les plus importantes sont situées dans
— 92 —
la vallée de la Meuse, fournissent des matériaux très estimés. On exploite dans
les carrUnrs de Givet, des T rois-Fontaines (commune de Ghooz) et &Aubriv€S,
des bancs très inclinés d'un calcaire bleuâtre d'où l'on tire d'excellentes pierres
de taille servant à la construction des ouvrages d'art, des soubassements et
des « enln'^es de maisons d'habitation ». Elles servent aussi à fabriquer des
bordures de trottoirs, des bornes, des éviers, des abreuvoirs.
On rencontre, parmi les bancs inclinés, deux bancs de marbre noir, nommés
Charlemagne et Sainte-Anne. Leur fond noir est parsemé de petites veines
blanches. Les bancs de marbre, susceptibles" de prendre un poli très luisant,
servent à la fabrication des monuments funèbres et des tablettes de che-
minées.
A Fromelennes, on exploitait jadis une carrière de marbre rouge tacheté
de blanc et qui pouvait se u débiter à la scie », en lames assez minces pour
devenir aussitôt des tablettes de cheminées, des appuis de croisées. Mais cette
carrière est abandonnée depuis que les eaux l'ont envahie.
Les ranithrs de Mont igny-sur- Meuse appartiennent à la « Société des Carrières
du Nord des Ardennes françaises et de Vireux-Molhain ». Exploitées par la
Société du Mont-Vireux, elles fournissent d'excellents pavés en grès bleu ou *
gris d'un grain très fin, qui noircissent après fabrication. Ces pavés sont expé-
diés dans les départements voisins, mais surtout à Paris. La carrière de
Montigny est exploitée par gradins dans une montagne qui domine la route
Nationale n° 51, la voie fériée et la Meuse. S'y trouvent installés des chemins
de fer en palier, à voie de 50 centimètres de largeur, sur laquelle circulent
des wagonnets en tôle mus par une chaîne sans lin qu'actionne un moteur à
vapeur. Les gradins sont reliés entre eux par des plans inclinés, sur lesquels
est également installée une voie ferrée pour la circulation des wagonnets; le
wagonnet chargé remontant le wagonnet vide. Ln concasseur à vapeur broie
les débris d<* pavés qui servent, alors, à l'empierrement des chaussées.
Les quartzites de Monthirmi' et de Fumay sont très estimés pour l'entretien
des routes, et, par suite, d'un excellent emploi, surtout après leur « agrégation »
par un rouleau compresseur à traction mécanique. L'extraction s'obtient par
chambres de mines chargées à la dynamite-gomme dont la consommation
annuelle, pour ces exploitations, dépasse 10,000 kilogrammes. Depuis quelques
années, sont installés des transporteurs par câble aérien qui, de la carrière,
conduisent la pierre jusqu'au chemin de halage, où elle est reprise en brouettes,
puis chargée sur bateau.
Le nombre d»*s fonderies dans lequel on emploie le sable de moulage est très
grand. On extrait ce sable des carrières d'Aiglemont, de Renwez et de l'Echelle.
Cette dernière localité donne un sable plus fin et qui convient surtout à la
fabrication des fontes mécaniques.
La chauœ hydraulUpte que l'on fabrique avec la pierre calc^ùre extraite des
carrières de Bertaucourt, commune de Mézières et d«^ Warcq, est fort estimée.
Elle sert spécialement pour les ouvrages d'art et pour les fondations sous l'eau;
elle s'emploie, en outre, à la fabrication des tuyaux en béton comprimé.
Les carrières de Dom-le-Mt'snH, exploitées dans le calc<iire sableux, fournissent
de la pierre de taille et des moellons dune couleur jaunâtre employés pour
la construction des maisons d'habitation.
[je département des Ardennes est certainement l'un de nos départements
de Fran«e le plus riche en carrières souterraines ou à ciel ouvert. Ouant aux
procédés d'extraction, ils se modifient avec les progrès de la science : aussi
l'exploitation des carrières a-t-elle subi, et subira-t-elle toujours, le contre-
coup des lois .économiques inhérentes à chaque époque.
— 93 —
Voici maintenant, dans ce tableau, le relevé de la production des principaux
groupes de carrières :
1
DÉNOMINATION
des
OROOm M CARRlâRn
•
"
SITUATION
NATUKE
des
iiCBSTAncnni extraitc!!
Prodarlien
en 18î)7
Trois-Fontaines
Saiut-Laureut
Givet-RancenueH, Chooz,
Aubrives
l Totmet
Pierres de taille dure et!
moellonp 14.200
Pieires de taille ei moellons 1 1 . 000
SaWe Dour fonderie?.... linoft
Saiut-Laiirent. Romery,
Le Theux
Aiifleiiiont
Aiglemont
Rertaucourt
Doui-le-Mesnil
Mèzières -Warcq
Dom-le-Mesuil, Sapogno,
Saint-Martin
Chaux hydraulique
Pierres de taille el moellons
Moellons
12.000
7.800
ii.ir>o
4.800
15.000
16.400
5.600
80.000
Sedan, Iifcs, Floinij.
Sedan, lises. Floiw*?
Poum-Saint-Remv. . Pouru-Saint-Rfimv
Sable
Sault-les-Rethel
Vireux
Sault-les-Uethel . ."
Terre à briaues
Montigny-sur-Meuse et
Vireux
Pavés
Iffe»
Sedan, Iges, Douchery . .
Monthermé, Chàteau-
Reff^ Levrezy, Deville
et Laifour
Pavés et dalles
•QWC-*
Montherm/i
Quartzites pour routes. .
La plus grande partie de ces extractions est transportée par chemin de fer ou
par bateau dans les départements voisins. On peut évaluer à 5,800, 000 francs
la valeur des produits extraits.
VI. DRAPERIES.
C'est vers le milieu du seizième siècle que la draperie parait avoir réelle-
ment pris naissance dans Tancienne principauté de Sedan. Cette industrie fut
constamment encouragée et protégée « pur les princes », mais elle acquit sur-
tout une énorme importance à dater de 1642, alors que Sedan fit définitive-
ment partie de la France. L'irrévocable traité par lequel étaient, après la mort
du duc de Bouillon, rattachées les Terres souveraines à la monarchie française,
enlevait pour toujours aux Sedanais l'espoir de ressaisir cette antique indé-
pendance dont ils étaient si fiers. Ils s'en consolèrent en appréciant bien vite
les avantages de leur annexion. N'étaient-ils pas protégés contre les invasions
de l'étranger, en même temps (|ue leur industrie, fortement encouragée, forte-
ment soutenue parle Rémois Colbert, subissait les plus heureux changements?
Les fabriques sedanaises devinrent alors tellement considérables — elles
qui n'avaient connu jusqu'à ce jour que les serges et les draps communs —
qu'elles excitèrent la jalousie de leurs rivales. Leyde, par exemple, essayait
d'attirer plusieurs ouvriers sedanais par l'appAt des privilèges, et cet artifice
lui réussissait. Il fallut, pour enip/^cher les émigrations, se servir des mêmes
moyens qu'employaient les Hollandais pour les favoriser. Le Conseil municipal,
autorisé par le Roi, céda contre une somme <le 1,800 livres à .Nicolas Cadeau,
négociant des Pays-Bas, tout le terrain occupé aujourd'hui par le Dijonval,
avec la Maladrerie et d'autres bâtiments. Cadeau et ses associés, Rinet et Jac-
ques, de Marseille, furent les premiers qui satinèrent les draps. En 1056, ils
— 94 —
obtinrent pour cette innovation une prérogative exclusive. 1^ commune fournit
à l'habile industriel les pierres et tous les matériaux nécessaires à la cons-
truc! ion de ses ateliers et d'une foulerie qu'il établit sur la Meuse.
Mais le véritable importateur de notre industrie drapière fut un Sedanais
plein de dévouement et d'intelligence, préparé par des connaissances pratiques
à la grande tâche qu'il allait entreprendre. Abraham (^hardron, envoyé dans
les Pays-Bas, explora les manufactures, acheta les machines les plus perfec-
tioni»ées, enrôla de bons ouvriers et ramena toute une colonie industrielle à
Sedan. î.e succès fut complet; alors le Dijonval prospéra. Pour récompenser
Nicolas Cadeau et ses associés, le gouverneur leur accorda le privilège de
fabri(|uer des draps fins, à Timitation de la Hollande; cette maison y fit parti-
ciper d'autres fabricants qui lui payaient une redevance annuelle, et l'on sait
les résultats de ces faveurs et de cette protection de TEtat.
Par la beauté, la finesse, la solidité de ses produits, la draperie sedanaise
acquit une immense renommée en France et dans le monde entier. Les per-
fectionnements apportés à la teinture contribuèrent aussi beaucoup à fonder
cette réputation méritée. Toutefois, périclitèrent et disparurent complètement
des manufactures d'étoffes de soie, de rubans^ de galons, de points coupés et
de dentelles d'or et d'argent. En 1666, le roi, pour faciliter encore le dévelop-
pement de l'industrie, rachetait le privilège exclusif délivré vingt ans aupara-
vant et accordait à tous le droit de fabriquer des draps fai:on d'Espagne et de
Hollande,
A la suite de cette mesure libérale, la manufacture sedanaise se transforma
complètement; la confection des draps communs fit place peu à peu à celle
des draps fins, et en 1762 la sergerie avait disparu.
Jusqu'en 1784, la production ne cessa de suivre à Sedan une progression
croissante; les étoffes ne s'écoulaient pas seulement en France, elles étaient
recherchées par l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, et même par des contrées plus
lointaines : la Hussie et l'Amérique. La période qui s'écoula de 1770 à 1784 fut
surtout la plus brillante pour l'industrie sedanaise, qui atteignit alors un degré
de prospérité inouïe. Ainsi, tandis qu'au commencement du dix-huitième siècle
6,000 ouvriers produisaient environ 5,400 pièces de 36 à 38 aunes de longueur,
on peut évaluer à 17,200 le nombre de pièces fabriquées annuellement dans
cette période, et à 15,000 le nombre d'ouvriers employés. Le prix des draps
noirs variait de 15 livres 10 sous à 25 livres; celui des draps de couleur, de
18 à 30 livres.
Le traité de navigation et de commerce, conclu à Versailles le 26 septembre 1786
entre la France et l'Angleterre, eut une influence funeste sur la manufacture
de Sedan, coniim^ d'ailleurs sur l'industrie française; l'Angleterre nous inonda
de ses produits à bon marché et il en résulta, à Sedan, une stagnation presque
complète dans les afl^aires. En 1789, la manufacture se trouvait réduite presque
subitement au tiers de ses métiers, lorsqu'arriva la Révolution, qui lui porta
le dernier coup.
Sous le Consulat et sous l'Empire, notre fabrique se ranima, sans toutefois
reprendre son ancienne activité. Les désastres de 1814 vinrent de nouveau
l'abattre; mais elle sortit encore victorieuse de cette épniuve et se releva pen-
dant le règne de Louis XVIII. A partir de cette époque, elle prospéra constam-
ment, et, jusqu'en 1870, son importance alla croissant. (Voir Henry Rouy :
Abrégé dk l'Histoire de Seiian. — Imprimerie Jules Laroche, 1893.)
Après un moment d'accalmie relative qu'avaient pour ainsi dire imposée les
événements de l'année terrible et aussi l'orientation nouvelle de l'économie
sociale, l'industrie drapière de Sedan semble vouloir reprendre sa prospérité
d'autrefois. On compte actuellement (année 1898) cinquante fabricants de
draps à Sedan.
- 95 —
Fabriques : Ch. Antoine, Auscher, Béchet, Bertèche et C'*, Blanchard et G'«,
Bogny, Bouteille, Brégy frères, Bruno, Gordier, Créplet et Jaloux, Dekantei',
Denis frères, Douret, G. Franck, Alph. Gibert, George Gibert, Gochart, J. Godet,
Gœdert et Godet, Grenier et Chenelle, Gh. Giselle, Griselle, Grosieux frères,
Hanrion, J. Hugo, L. Jœglé, A. Kablé, Klein fils aîné, Alf. Lecomte, Alf. Lepage,
Loupot, Marciilet, E. Meyer, de Montagnac, Mousset et Pilart, Mousty frères,
Oudart frères, Patez, Pilard frères, Prévost, Heitter, Renanlt-Many, Aug. Robert,
Bonsin et Rousseaux, L. Rouv, J. llousseaux, Auguste Royer, J. Stackler,
E. Vaillant, H. Villain.
La population ouvrière employée dans les fabriques, y comprise celle occupée
dans les filatures qui se trouvent, en partie, en dehors de la ville, est d'environ
6,000 ourriera.
La moyenne annuelle, et actuelle, des expkiUions — articles en noir et en
couleur pour hommes et pour femmes, draps noirs fins renommés — est
d'environ 2,500,000 kilogrammes. Prix moyen, 6 francs. En outre, les
feutres, dont la fabrication, depuis quelques années, s'est considérablement
augmentée.
Le chiffre total de la production annuelle atteint de i5 à 16 millions. Sans
doute, il n'y a pas bien longtemps encore, ce chiffre était supérieur; mais il
importe de faire observer que d'années en années le prix moyen du mètre de
drap diminue, si bien que, malgré le chiffre officiel et moindre d'affaires, la
quantité de mètres produits n'en reste pas moins plus grande.
L'industrie drapière de Rethel, lisons-nous dans l'ouvrage cité de Nivoit,
« est loin d'avoir un aussi brillant passé que celle de Sedan. Déjà, paraît-il,
on fabriquait dès le dix-septième siècle, à Rethel, une draperie grossière qui
se vendait dans les environs et constituait, d'ailleurs, le seul commerce de la
région rethéloise. Les sièges nombreux, les guerres civiles qui désolèrent
Rethel, s'opposèrent à tout développement industriel et y maintinrent cons-
tamment en grande infériorité la fabrication des lainages. Colbert, qu'atta-
chaient à Rethel des liens de parenté, voulut tenter pour cette ville ce qu'il
avait fait pour Sedan; mais il ne réussit à transformer Rethel, au point de vue
industriel, qu'en une annexe de Reims. Telle est encore, aujourd'hui, la con-
dition de Rethel : on peut dire alors que le but principal de son industrie est
de fournir la matière première aux manufactures rémoises; subissant leurs
crises et leurs prospérités. Dans le siècle dernier et au commencement du
nôtre, on fabriquait à Rethel des bas au métier, des draperies, des flanelles.
Les seuls tissus que l'on y confectionna depuis furent des riiérinos écrus
obligés de passer à la teinture pour devenir produits commerciaux. »
Voici, d'ailleurs, quelques dates marquant les étapes les plus intéressantes
de rindustrie drapière rethéloise :
1292. A cette époque, Reims tirait ses meilleurs ouvriers de Rethel, déjà
fort célèbre pour ses « confections d'étoffe ». — 1495. Ln règlement défend
« de vendre des draps de bourre ou aultres avant qu'ils ne soient escardés. ..
Qui sera trouvé vendant à faulces aulnes ou faulces mesures, ou à faulx poids,
paiera l'amende pour chacune fois, soixante sols. » — 1600. On commence la
fabrication de la serge et de la tiretaine. — Vers 1669, condamnation de Nicolas
Day, coupable d'avoir « vendu une chaîne pourétamine de onze aulnes trois quarts
au lieu de douze aulnes fixées parle règlement «; diverses admissions dans les
coii)orations; arrêt condamnant un « sieur Lescuyer à brûler publiquement
les laines morilles qu'il a exposées en vente. » Plusieurs plaintes contre la
trop grande quantité de laines grasses employées dans la fabrication. —
1720. Installation des premiers métiers à faire des bas. — 1749. Ordonnance
obligeant les drapiers Rethélois « à vouloir se conformer au règlement des ma-
nufactures rémoises en ce qui concerne les comptes des fils et les qualités de
— 96 —
laine. » — 1756. Mesures prises en vue d'empêcher les ouvriers de traTailler pour
leur compte personnel, et d<^fense faite à ceux qui ne sont pas encore en maî-
trise (le prendre des apprentis; « le tout à peine de confiscation des marchan-
dises fabriquées sans autorisation. » — 1770. lettre de Tlntendant prescrivant
la réunion des maltres-jurês des diverses corporations « en présence de plu-
sieurs notables » pour rendre compte de leur mission et aviser aux moyens
de perf(;ctionner les manufactures. — 1781. Hèglenient pour les ouvriers « qui
voudront travailler dans les endroits où se montent des fabriques. » — 1807.
Jusqu'à cette époque, le prignag** et le tissage des laines pour la fabrication
des étoffes se faisaient à la main; en 1807, M. Ponsardin introduisait à Reims
la première machine à filer la laine. — 1811. M. I^ndragin-Taine, maire de
Hethel, établit uih* filature, actionnée par un manèf^e à cheval, dans la Char-
penterie proche du canal. — 1812. M. Bonnevie installe rue du Quai une fila-
ture mue par lavapcîur; c'est aujourd'hui la filatun* Poulet qui, en 1828, substitue
au « manège » dans sa filature, une machine à vapeur. — 1835. M. Desmont-
Faille achète toutes dépendances des anciens moulins appartenant aux reli-
gieux de Novy, et les convt^rtit en filatures niéoani(|u<*s. — 1842. Les premiers
métiers à peigner la laine sont insUillés chez M. Fournival. — 1853. Les pre-
miers métiers à tisser sont installés chez M. Jesson, rue du Quai, et à rétablis-
sement Maquet. — 1855. M. Noiret, propriétaire des moulins exploités comme
filatures par M. Billette, y établit Tindustrie du retordage, du grdiage et da
mélange de la soie avec la laine, afin de créer des fils spéciaux recherchés par
les fabricants de « tissus hautes nouveautés ». — 1863. M. Givelet achète
l'établissement Maquet; il l'augmente d'une teinturerie, « de sorte qu'aujour-
d'hui (écrit J.-R. Caruel : Kssai sur Rrthel) les produits des manufactures de
Kelhel rivalisent avec ceux de Heims et sont exportés directement dans toutes
les parties du globe. » Pour bien comprendre l'extension et les heureuses
modific^ilions de l'industrie rethéloise, il importe de rapprocher cette phrase
du passage, par nous cité plus haut, de M. Nivoit. Il écrivait en 1850, et
l'ouvrage de M. Caruel date de 1891 : entre ces deux dates, il semble y avoir
toute une révolution industrielle!
Vil. INSPECTION DU TRAVAIL; CHAMBRES DE COMMERCE;
ARTS * MANUFACTURES.
Des inspecteurs du travail dans l'industrie sont chargés d'assurer l'exécution
des lois du 9 septembre 1848, du 2 novembre 1892 et du 12 juin 1893, ainsi
que des règlements d'administration publique qui les complètent.
Toutefois, en ce qui conc<îrne les exploitations des mines, minières et car-
rières, l'exécution de la loi est exclusivement confiée au service des Mines.
Les inspecteurs du travail sont chargés, en outre, concurremment avec les
commissaires de police, d<' faii-e exécuter la loi du 7 décembre 1874 relative
à la protection des enfants employés dans les professions ambulantes.
Au point de vue du service de l'Inspection du travail dans l'industrie, la
France est divisée en onze circonscriptions, ayant à leur tète chacune un ins-
pecteur divisionnaire, sous les ordres de qui sont placés les inspecteurs dépar-
tementiiux.
Le département des Ardeiuies. avec ceux de l'Aisne, de la Meuse, de la Marne,
de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, forme la 4« circonscription divisionnaire,
dont le siège est h Nancy.
La loi (lu 9 septembre 1848 ûxe à douze heures la durée journalière maxima
du travail efl*ectif de l'ouvrier dans les manufactures et usines. Des règlements
— 97 —
d'administration publique des 17 mai 1851, 31 janvier 1866 et 3 avril 188U, ont
apporté des exceptions à cette loi en faveur d'un certain nombre d'industries.
La loi du 2 novembre 1892 ne permet d'employer les enfants, les filles
mineures et les femmes, à un travail industriel dans les usines, manufactmes,
mines, minières, carrières, chantiers, ateliers et leurs dépendances, de quelque
nature que ce soit, publics ou privés, laïques ou religieux, même lorsque ces
établissements ont un caractère d'enseignement professionnel ou de bienfai-
sance, que sous certaines conditions d'âge, de durée de travail, d'hygiène et
de sécurité.
Enfin une loi du 12 juin 1893 et divers décrets ou règlements d'adminis-
tration publique, notamment ceux des 3 et 13 mai 1893, lo juillet 1893,
10 mars 1894 et 26 juillet 1895, complètent les dispositions de la loi du
2 novembre 1892.
Il y a, dans le département, deux Chambres de commerce .'Tune à Char-
leville, l'autre à Sedan.
Les membres des Chambres de commerce sont nommés pour six ans. Le
renouvellement a lieu par tiers tous les deux ans.
La Chamhre de Charleville a pour circonscriptions les arrondissements de
Mézières et de Rocroi. La Chambre de Sedan, les arrondissements de Sedan,
de Rethel et de Vouziers.
Les Chambres de commerce ont pour mission de renseigner et d'appeler
l'attention du Gouvernement sur tout ce qui intéresse la prospérité et l'accrois-
sement de l'industrie et du commerce. Leurs attributions sont spécialement
définies par l'ordonnance du 16 juin 1832 et le décret du 3 septembre 1851.
Les membres des Chambres de commerce sont nommés dans une assemblée
d'électeursàgésde vingt-un ans au moins, pris parmi les commerçants ureconi-
mandables parleur probité, leur esprit d'ordre et d'économie. » Peuvent aussi
être appelés à cette réunion les directeurs des Compagnies anonymes de com-
merce, de finances et d'industrie; les agents de change; les capitaines au long
cours et les maîtres au cabotage, ayant commandé des bâtiments pendant
cinq ans et domiciliés depuis deux ans dans le ressort de la Chambre. Le
nombre des électeurs doit être égal au dixième des commerçants inscrits à la
patente; il ne peut dépasser mille, ni être inférieur à cinquante. (Loi du 21 dé-
cembre 1871.)
Mentionnons enfin les Chambres consultatives des Arts et des Manu-
factures — l'une à Rethel, l'autre à Givet — dont la mission est de faire con-
naître les besoins des manufactures, des fabriques industrielles, des arts et
des métiers, de provoquer et d'étudier, en ce qui les concerne, toutes les
améliorations possibles.
VIN. LES INDUSTRIES PAR ARRONDISSEMENTS.
Voici maintenant, pour nos cinq arrondissements, la nomenclature des prin-
cipales industries — et seulement les principales — dans chaque commune :
ARRONDISSEMENT DE MÉZIÈRES
Canton de Charleville
Aujlenuml : deux ferronneries ; brasserie ; exploitation de carrières. —
Charleville : neuf fabriques de brosses; douze brasseries; douze imprimeries;
trois fonderies de cuivre; trois ferronneries; ferronnerie -crics; ferronnerie-
— 98 —
hoiilonnerie ; deux ferronneries de paumelles ; atelier de ferronnerie ; trois clou-
teries mécaniques; carrosserie; fabricjue de pipes; deux briqueteries; cinq
fonderies de deuxième fusion, dont une articles de chauffage, ornements,
nickelage, émaillerie et fabrique déniaux; trois fonderies de fonte malléable;
fonderie de bronze; fonderie de fonte et de cuivre; tannerie; deux tanneries-
corroieries : fumisterie ; atelier de serrurerie d'art ; deux ateliers de construction
d'appareils électriques; atelier de nickelage; usine à ^az; fabrique d'émaux-
émaillerie; fabrique de limes; fabri(}ue de machines af^ricoles; verrerie; scierie
mécani(|ue; atelier de mécanicien; béton comprimé; carreaux en ciment; trois
marbreries- sculpture; fabrique de chapeaux; deux fonderies de suif ; moulin à
écorces; construction d'appareils de chauffage et de cuisine; corderies. — Etion:
neuf ferronneries. — Gespunsart : trois ferronneries; cinq brasseries; ferron-
nerie-boulonnerie; boulonnerie fine; tourneur sur bois; fonderie de fonte et de
cuivre; clouterie à la main. — Joii/ny-sur-Meu^e : ferronnerie fers à friser; fer-
ronnerie; cxi»loilation de dalles schisteuses. — Montcy-yntre-Damc : hrasserie;
moulin à écorces ; tréfilerie. — MotUry-Saint-Pien'e : fabriijue de bois de brosses:
trois ferronneries. — Menfînanil : brasserie; minoterie; fonderie de fonte ordi-
naire et de fonte malléable; chmteries à la main; exploitation de carrières. —
Noitzon : cinq brasseries; fabrique de casse-noisettes; fabrique de pièces de vélo-
cipèdes; mécanique de précision ; sept ferronneries ; ferronnerie de ferrures de
wagons; ferronnerie-articles de bAtiments, pelles et pioches; (Quatre ateliers de
ferronnerie ; ferronnerie-carrosserie et scierie mécanique ; ferronnerie-enclumes;
fabrique de pelles, pincettes et chenets; fonderie de cuivre; scierie méca-
nique: usine à gaz; fonderie de fonte ordinaire et de fonte malléable; fon-
derie de fonte malléable et d'acier coulé; fonderie de fonte malléable et fonderie
de fonte de cuivre et d'acier: machines agricoles et fonderie; quatre cloute-
ries mécaniques; atelier de galvanisation; briqueterie; atelier de mécanicien;
fabrique de paumelles; deux ateliers de polissage et nickelage des métaux.
Canton de Flize
Les Ayvelles : brasserie. — Balnives-et-Butz : fabrique de tuiles, briques et
tuyaux; exploitation de carrières. — Bnulziconrt : deux brasseries; deux fer-
ronneries; tilature de laine cardée. — Routftncnurt : scierie mécanique, taillan-
derie-aciérie; taillanderie-quincaillerie; ferronnerie; exploitation de carrières.
— i>'jm-/«?-iVe.s?u7 : six brasseries ; tilalure de laine; exploitation de carrières. —
Elan : trois tonnelleries; fabrique de couleurs. — Flizt* ; brasserie; ferron-
nerie; usine à fer. — Giiif/nicourt : fabrique de manches tournés; scierie mé-
canique; fabricjue de paumelles; ferronnerie-articles de voitures. — Htinnogne-
Siiint-Marlfu : deux lilatures de laine; brosserie; moulin. — Mo)niif/)iy :
fabrique de poterie, briques réfraclaires. — yonvum-aw-Meme : fonderie de
fonte et de cuivre. — Saint- Marcrnu : clouterie. — Sapogne-Ffucheres : fabrique
de bois d'' brosses; deux brasseries; deux fabricfues de chaises et bois de
brosses; fabrique de manches tournés. — Vriyne-Meiifie : fabrique de manches
d'outils tournés.
Canton de Mézières
('ons-la-Gntnflrille : brasserie: scierie mécanique: deux ferronneries. —
Fayuon : <leux ferronneiies. — hsanroiirt : trois ateliers de ferronnerie. —
Le Thuw : exploitation d(; carrières. — Mrzicrcs : deux imprimeries; cinq bras-
serions; deux fours a chaux et moulins à chaux; scierie à brouettes: atelier
de maréchaleiie-charronnage : fonderie; atelier de chîiudronnerie; ferron-
nerie, fondeiie: carrosseri»»; fabrique di* vélocipfMles et articles de vélocipèdes.
— Mohon : trois briqueteries; atelier de la Compagnie de l'Est pour répara-
— 99 —
lions de wagons ; atelier de la Compagnie de l'Est pour réparations de ma-
chines; scierie mécanique; fabrication de bois tournés et cintrés; trois clouteries
mécaniques; deux laminoirs à tôle; deux brasseries; chaudronnerie; mino-
terie; exploitation de carrières. — NenvHle-les-This : scierie mécanique. —
Prtlr : fabrique de couleurs; trois ferronneiies; brosserie; scierie mécanicfue.
— Sdint-Lawent : exploitation de carrières. — Thia : papeterie. — VUlc-siir-
Lumes : fonderie, quincaillerie; atelier de charronnage; fonderie de bronze. —
Veillera ~ Semeuse : usine à gaz; scierie et bois cintrés; ferronnerie: fondeiie
<le fonte de cuivre. — Vit ler-au- Court : quincaillerie: trois fonderies-quin-
4!ailleries; ferronnerie-quincaillerie; atelier de ferronnerie-grosses vis; deux
ferronneries-quincailleries-fonderies; deux fabriques de cuivre; trois ferron-
neries; fonderie en deuxième fusion. — WV/rer/ : deux tourneurs en fer; scierie
mécanique; grosse chaudronnerie; four à chaux; atelier de mécanicien; mino-
terie; onze ateliers de ferronnerie; exploitation de carrières. — Wanu'court :
atelier de ferronnerie; clouterie mécanique; brasserie.
Canton de Monthermé
BraiLv : quatorze ferronneries; fabrique de boulons; deux boulonneries et
ferrures; cinq brasseries. — VhfUe(ni-]{efjnoult : cinq boulonneries; quatre fer-
ronneries; scierie mécanique; fabrique d'acide pyroligneux; usine à gaz;
carrières de pierres et de grauwachs à tache rouge. — Deville : trois ferron-
neries; fonderie-émaillerie; fonderie-construction; fonderie; fabrique de ma-
chines agricoles; brasserie: ardoisière de Saint-Barnabe ou du Canal; exploi-
tation de carrières (roche de porphyre très rare, près de Mairupt, chemin de
Deville à Laifour). — //(/M/w?^';fabri(]ue de boulons. — llfiutea-IUvières, Linchatnps
et Sorendal : deux ferronneries-bouloiineries ; sept fabriques de boulons; fer-
ronnerie; brasserie; tréfilerie. — Lalf'unr : fonderie. - Lecrezij : neuf fabriques
de ferronnerie; deux scieries mécaniques; chaudronnerie-maréchalerie; atelier
<le charronnage; boulonnerie. — Monthenru^ : (juatre brasseries: usine à fer,
<les sociétés « hauts-fourneaux et forges de Villerupt-Laval-Dieu )>: fonderie en
ileuxième fusion; fonderie de fonte-cuivre-émaillage-étamage : usine Saint-
Joseph au Champ-du-Trou: fonderie et atelier de construction, à la I^ongue-
ilaie; clouterie et tréfilerie; charronnerie: atelier de ferronnerie: atelier de
mécanicien et ferronnerie; minoterie à Malhanté ; usine à gaz; deux ardoi-
sières : l'Echina et Sainte-Barbe: exploitation de carrières. — Thilay : ferron-
nerie-boulonnerie; qualre boulonneries; boulonnerie- tréfilerie, à Navaux ;
trois brasseries à Nohau.
Canton d'Omont
La Hortjne : vannerie. — Monll(jn}/-!iiir-Vence : fabrique de couleurs, ocre. —
Poil' : deux fabriques de couleurs: brasserie: fabri<iue de machines agricoles.
— Vendresse : brasserie : fonderie et atelier de mécanicien ; fonderie en deuxième
fusion. — ToiUifjny : exploitation de cariières.
Canton de Rénovez
An'eiLr : boulonneries; trois ferronneries. — Cliron : brasserie; trois ferron-
neries; moulin, à Charroué. — Ham-les-Moines : trois ferronneries. — Havcy :
fonderie en deuxième fusion -émaillerie: fabrique d'émaux: produits cliimi-
<|ues: ardoisière de La Bichole. — Hitiulrevij : minoterie: fabrique de brosses;
fabrique de couleurs. — Lonnij : fabrique de couleurs: fabrique de chico-
rée; brosserie; minoterie. — L^'.s Mazitrcs : fonderie en deuxiènn^ fusion, aux
Vieilles- Forges; fonderie de cuivre, aux Neuves-Forges : laminoir, à Saint-
— 100 —
Nicolas; brasserie. — Martin-Boî/nif : papeterie. — RemUly-leS'Poih'tea : mino-
terie. — lieuwez : deux brassttries; fabrique cb» chicorée; quatre fabriques de
brossfs; fonderie; fonderie -éniaiilerie; tissage mécanique: usine à gaz; bri-
queterie; briqueterie, four à cbaux. — Saint-Marcel : brasserie; clouterie
mécanicpie. — Sormonne : clouterie mécanique; quatre ferronneries. — Toui^nes :
malterie; moulin; clouterie; deux l)rasseries.
Canton de Signy-PAbbaye
Barhaise : exploitation de carrières. — Clavff-Warhy : brasserie; filature de
laine: minoterie. — Jawiun : deux brasseries; moulin; deux fabriques de
poterie. — Launois : brasserie; moulin; scierie mécanique; fonderie de fonte
malléable et d'acier. — Marauwcz : moulin. — Railhcourt : briqueterie; deux fabri-
ques. — Si(jny-l\\bhaye : quatre filatures de laine; filature et tissage; deux
minoteries: brasserie; briqueterie; deux scieries mécaniques: éclairage élec-
trique. — Thin-le-Moulier : scierie mécanique; fabrique de bois de brosses;
moulin et scierie mécanique.
ARRONDISSEMENT DE HETHEL
Canton d'Asfeld
Aire : briqueterie. — Asfeld : fromagerie, beurrerie. — Balham .-minoterie;
deux briqueteries. — Bertjnicourt : brasserie. — Houdilcourt : minoterie. —
Poilcoiirt : filature de laine. — Roizy : minoterie. — Saint-Germainmont : su-
crerie. — Vitters-devant-le-Thour : râpe rie.
Canton de Ch&teau-Porcien
CMleau-Porcien : brasserie; minoterie; deux briqueteries. — Edy : sucrerie.
Canton de Chaumont-Porcien
Chaumont-Porcien : bri(|ues, tuyaux; beurrerie. — Draize : minoterie. —
FrailUcourt : scierie mécanuiuc ambulante. — Givron : scierie mécanique. —
La Ilardoye : scierie mécanique. — Moutmeillant : scierie mécanique ambu-
lante. — Rennevilte : minoterie. — Rocquiijny : minoterie; briqueterie. —
Rubiyny : minoterie. — Vanx-les-Rubifjny : briqueterie.
Canton de Juniville
Alhtcourt : minoterie. — Jutu'ville : deux minoteries ; deux brasseries. —
MiUifl-Ainu'Ucs : brasserie. — yenflizc : filature ; lissage; papeterie. — Tatjnon:
brasserie.
Canton de Novion-Porcien
Auhonrourl-VaHzcllea : fabrique de limes. — Chesnols-Auhoncourt : moulin à
pbospbati». — Ha(juiC'jW't : briqueterie. — Justine : deux minoteries; bras-
serie.— Lalohht' : iïi'dlur*} de laines; cidrerie; fabrique de couleurs. — Lucquy r
ateli(;rpourcréos()lage de traverses; briqueterie: scrierie mécanique. — MesmorU:
minoterie. — yovion-Porch^n : minoterie; deux moulins à phosphate; brique-
terie. — Saulccs-Monrlin : minoterie; brasserie. — Sery : minoterie: ràperie
de l)etteraves. — W'ay non : minoterie. — Wasiyny : deux briqueteries; bras-
serie; minoterie; cidrerie.
— 101 —
Canton de Rethel
Aoy-Romance : sucrerie. — Àmai/negaïc : dépôt de machines appartenant à
la Compagnie de l'Est. — Ambly-Fleunj : minoterie. — Biermea : atelier de mé-
canicien. — Coiicy : distillerie de betteraves; sucrerie; éclairage électrique. —
Pargny-Resson : distillerie de betteraves. — Rethel : deux scieries mécaniques;
iieux fabriques de machines agricoles; atelier de mécanicien pour machines
;igricoles; deux ateliers de mécanicien; carrosserie; fromagerie: atelier de me-
nuiserie; ébénisterie; usine à gaz; imprimeries; atelier d'enveloppes de paille
pour bouteilles; «itelier fibres de bois; briqueterie; quatre brasseries; fabrique
de couleurs; trois tissages; trois filatures; filature retordage; minoteries. —
SauU-les-Rethel : briqueterie; fonderie; atelier de machines agricoles; élec-
tricité; enveloppes de paille pour bouteilles. — Seuil : cidrerie.
AUaONDlSSEMENT DE UOCROI
Canton de Fumay
Fnmay : deux scieries mécaniques; quatre brasseries; deux fonderies en
4leuxième fusion; deux imprimeries; fonderie -fabrique d'émaux- poterie de
fer émaillé, à la société du Pied-Selle; usine à gaz; atelier de mécanicien; six
ardoisières : Moulin Sainte-Anne, Saint-Gilbert, le Pied-Selle, Bacara, Sainte-
Désirée, Saint-Joseph; carrières. — Hargnles : fabrique de torches en paille;
brasserie; deux minoteries; clouteries; exploitation d'écorces. — Hnyhes :
exploitation de carrières; fabrique de produits chimiques dérivés du bois;
Irois brasseries; briqueterie; deux fabriques de pavés en ardoises; six ardoi-
sières : Saint-Lambert-Bellerose, l'Espéiance, la Providence, Sainl-Roch, Sainte-
Barbe; la sixième est récemment ouverte. — Monlitjny-aur-Meuse : minoterie;
exploitation de cariières. — Revin : usine à gaz; briqueterie; atelier de
cliarronnage; trois ateliers de modelages; deux ateliers de ferronnerie; six
brasseries; huit fonderies en deuxième fusion; fonderie-construction; fon-
derie-émailleric-nickelage et cuivrage: deux fonderies-émaillerie et fabrique
«l'émaux ; fabrique d'objets en tôle-émaillerie; fabrique d'objets en tôle; fon-
derie de cuivre; at/;lier de montage-ajustage et tôlerie; exploitation d'écorces.
Canton de Givet
Aitbn'vea : atelier de produits réfractaires: fonderie-construction, des Sociétés
iFAubrives; brasserie; fahrirjue de tuyaux pour conduites d'eau; carrières. —
Chooz : brasserie: briqueterie; four à chaux: exploitation de carrières. —
Potiches : exploitation de carrières. — Fromelenne^ : fabrique de colle forte;
moulin à tan; usine à cuivre -tubes d'acier. — Glvet : usine à gaz; trois bras-
series: tannerie-corroierie ; fa!)rique de courroies; six tanneries: trois fabri-
ques de colle forte: deux moulins à tan; tannerie et lissage; fabricjue de guê-
tres; fabrique de pneumatiques: briqueterie; fabrique de pipes; fabriciue de
produits céramiques; deux imprimeries; fabrique de crayons: minoterie; four
à chaux; scierie de pierres: cairières de pierre calcaire d'un beau gris-bleuté,
dit marbre de Givet, qui forment en couches épaisses et inclinées à peu près
toute la masse des montagnes voisines de (iivet. — Landrlchtimpa : minoterie.
— Vireiw-Molhain : trois brasseries: scierie mécanique et menuiserie; atelier
de charronnage; usine à fer; fabrique de produits réfractaires; briqueterie. —
Vireuj'-Wallerand : trois brasseries; minoterie; filature de laine.
— 102
Canton de Rocroi
Bour(/-Fidèle : fonderie eu ileuxièine fusion; fonderie, émaillerie, tôlerie;
scierie mécanique et charpente; niaréchîilerie. — ChrUeletsuv-Sormonne :
exploitation de carrières. — ("hilly : minoterie, beurreric, fromagerie. — Etoile z
atelier de mécanicien. — Giu^-d'Hossua : brasserie. — Laral-Morency : deux
ateliers de ferronnerie. — Mfinbfrt- Fontaine : deux brasseries; fonderie eu
deuxième fusion ; minoterie; fabrique de chicorée; scierie mécanique et char-
pente; beurrerie; spécialité de pain d'épictîs. — llefjnioivez : beurrerie; moulhi
à blé; laiterie. — linnut/nr : trois Inasseries; émaillerie; exploitation de car-
rières; trois ardoisières : la Grande-Fosse, Saint-Quentin, TrufTy. — Rocroi r
cinq brasseries, à la Maison-Houge, a Hyraumont,au (àrand-lion^réaux; niuuliii
à tan; bri(|ueterie, à Ilyraumont; usine à gaz dans la vallée de Misère; fon-
derie en deuxième fusion, à Ilyraumont; fonderie-émaillerie, à Saint-Nicolas;
imprimerie. — La Toillelle : hv'iqueiev'ur, beurreries et fromageries. Le fromage
de Hocroi est renommé dans les Ardennes.
Canton de Rumigny
Aomte : deux brasseries; minoterie. — Auhlgny : deux brasseries; minoterie.
— Bay : minoterie. — Btanchefosse : briqueterie. — Bossus-h's-Iiumif/ny : pape-
terie. — La Cerleatt : minoterie. — L'Échelle : fabrique de briques, tuyaux. —
La Frrn' : scierii* à caisses d'emballages. — Girontielle : scierie mécanique. —
Hannappes : minoterie. — Liart : brasserie; maréchalerie- carrosserie; brique-
terie: scierie mécani(|ue. — Lofjuy-Boyny : minoterie. — M a rlemonl : hrùssmQ.
— lioavroy : fabrique de briques, à la petilt* Patte-d'Oie; briqueterie, aux
Pt\(juis; brasserie. — 7i«yw?V//i// ; trois brasseries; minoterie; scierie mécanique;
bri((uelerie; deux beurreries, au bois de Soissons. — Vaiw-Villaine : deux
minoteries; scierie de bois tournés vl bois de brosses.
Canton de Signy-le-Petit
AuviUen-les-Fnri/t'n : trois brasseries; beurrerii»; laiterie; atelier de cons-
truction de modelîige; fonderie en deuxième fusion; briqueterie. — Broijnon r
scierie mécanique, — Et'^i'i/nteres : scierie mécanique; briqueterie; fonderie eu
deuxième fusion; fabrique de chicorée. — Fliyny : laiterie, beurrerie; brique-
terie. — La Neuvilh'-au.r-JtaitrH : deux ateliers de retaillage de limes; mino-
terie; bi'i(|ueterie; travaux de vannerie. — La yetivUle'au.i'-Tnurneurs : fon-
derie en deuxième fusion. — Si{/ny-le-PelU : quatre brasseries; fabrique de
chicorée; trois brifjueterit's, tuyaux; fabrique de tuyaux réfiactaires; laiterie;
deux fonderies en deuxième fusion. — Tavzy : brasserie.
AHIIONDISSEMENT DE SEDAN
Canton de Carignan
Auflance : minoterie; moulin et scierie. — Bla(/ny : usine à fer, tôle d'acier.
— Cariynan : filature, tbulerie; (ilature ih; liine; trois laminoirs à tôle tiont
l'un à la Fenderie et l'autre à Linchamps; atelier de ferronnerie; taunerie-
corroierie; njoulin à tan; bri((u«Herie; atelier d'électricité ; ((uatre brasseiies;
deux scieries mécaniques; minoteries; graineterie. — La FcW^' : filature de laine
cardée. — Malamlry : moulin et scierie; bri<|ueterie. — ManjiU : brasserie;
fonderie en deuxième fusion. — Matton : scierie mécanique; fabrique de pau-
— 103 —
nielles, à Bologne, aux Maltiiiets; fabrique de bois de brosses; filature de
laine; atelier d'enclumes, taillanderie. — Messincourl : niinoteiie; scierie mé-
canique. — Mob'y : deux filatures de laine. — Osnes : minoterie; usine à fer,
laminoir à tôle. — Puilly et Charbeaux : minoterie. — Pure et Messnnpré :
aciérie; usine à fer; laminoir à tôle; tréfilerie, pointerie; clouterie. — Suchy :
briqueterie; minoterie. — Sailly : minoterie. — Sapo(jne-Tasslf/ny : moulin et
scierie.
Canton de Mouzon
Autreconrl : fabrique de feutres et chapeaux; filature de laine; atelier de
polissage d'éperons; fabrique d'éperons. — Beaumunt : deux brasseries; serru-
rerie; briqueterie. — Br&viUy : usine à fer, de la Société des Forges de Brévilly;
pointerie et tréfilerie. — Doiizy : sucrerie; deux fabriques de chicorée ; fabrique
de socs et versoirs de charrues; trois brasseries; briqueterie; minoterie;
deux ateliers de ferronnerie, pelles et pioches. — Euilly : filature de laine. —
Mouzon : forges et laminoirs; trois brasseries; deux scieries mécaniques;
fabrique de feutre; taillanderie; corroierie; tannerie-corroierie. — TfHdiyne :
brasserie. — Viller.<'deiant- Mouzon : deux fabriques d'éperons; atelier de
polissage d'éperons. — Yonerj ; deux minoteries; scierie mécanique; tourneur
sur bois.
Canton de Raucourt
Angecout't : deux fonderies en deuxième fusion; quatre fabriques d'éperons;
scierie mécanique; filature de laine; atelier de tissage mécanique. — Bubon :
fabrique de molettes d'éperons; atelier de charronnage; exploitation de car-
rières. — Connugc : exploitation de carrières. — Haraucourt : brasserie; filature
de laine; deux ateliers de polissage d'éperons; fonderie -construction méca-
nique; trois fonderies en deuxième fusion; fonderie-quincaillerie; deux fabri-
ques de vélocipèdes et ferronnerie; scierie -menuiserie; scierie mécanique et
menuiserie; atelier de mécanicien. — liaucourl : fabriques de boucles; fa-
brique de boucles et éperons; fonderies en deuxième fusion; trois brasseries;
atelier de construction; briqueterie. — RemUly-AiUkourt : trois brasseries;
deux filatures de laine.
Ville de Sedan
Cinquante fabricants de draps; filature de laine; deux tissages mécani-
ques; cinq ateliers de tissage mécanique; deux ateliers de tissage et apprêts;
trois fabriques d'apprêts de draps; deux ateliers de décatissage de draps;
atelier de teinture et d'épaillage de draps; quatre teintureries pour draps;
atelier de dégraissage de laines; atelier de foulerie de draps; atelier de travail
des déchets; atelier de pressage de draps; fabrique d'astrakan; fabrique de
tapis; trois ateliers de construction mécanique; atelier de constructeur-méca-
nicien et chaudronnerie; deux ateliers de mécaniciens; fonderie et chaudron-
nerie en cuivre; atelier de carrosserie; deux ateliers encollage des chaînes
pour tissage; deux ateliers de location de force motrice; deux scieries méca-
niques; menuiserie et scierie mécanique; fabrique de maillons pour tissage;
deux fabriques de lames pour tissage; usine à fer, Société des Korges de Sedan;
cinq imprimeries; usine âgaz; cinq brasseries; tannerie-corroierie; minoterie;
moulin à tan; fabrique de limes.
Canton de Sedan-Nord
B^jssêval : foulerie de draps. — Floiwj : quatre brasseries; minoterie; deux
ateliers de sculpture et marbrerie; scierie mécanique; fabrique de grosse
— 104 —
chaudronnerie: fabrique de lissajîe de draps; teinturerie; teinture et apprêts
de draps. — Gironne : deux filatures de laine; fonderie en deuxième fusion;
deux brasseries: deux ferronneries- taillanderies; laminoir -ferronnerie; fer-
ronnerie-pelles; ferronnerie - pioches : deux ferronneries -pelles et pioches;
deux scieries mécaniques. — (Uaire-ef-Villeffe : trois brasseries; filature de
laine; carrières. — lÛy : atelier deflîlochage de chiffons; deux filatures de
laine, l'une à Olly, l'autre h. Varcamp: quatre platineries. — Saint-Menges :
brasserie; deux filatures de laine. — Vriijne-aiLv-Boh : deux brasseries; usine
à gaz; scierie mécanique-menuiserie; fonderie de fonte malléable et ordinaire,
quincaillerie : fonderie de cuivre; deux fonderies de ferronnerie et quincaillerie;
fonderie en deuxième fusion; fonderie et crémones: fonderie et nickelage;
cinq ateliers de ferronnerie et charnières; huit ateliers de ferronnerie; fer-
ronnerie et articles de billiment; ferronnerie et tôlerie; atelier de polissage
des métaux; atelier de mécanicien; fabrique d'objets en tôle; tôlerie et fer-
blanterie.
Canton de Sedan-Sud
Bnbin : imprimerie; briqueterie; fabrique de savon; deux ateliers de cons-
truction de machines: fonderie en deuxième fusion; atelier d'épaillage de laine;
fabrique de -cardes; fabrique de maillons et d'arlicles en tôle découpée;
deux ateliers de carrosserie: cinq brasseries: filature de laine. — Bazeilles :
quatre brasseries; atelier d'ébénisterie; ab'lier d'effilochage de chiffons; bri-
queterie: deux filatures de laine. — Cherew/e$ : deux brasseries; trois mino-
teries; scierie mécanique. — Ddiyny : trois filatures de laine; atelier d'épaillage
de laine: moulin à écorces; scic?rie mécanique. — Donchery : tannerie; moulin
à tan; deux brasseries; minoterie; fabrique d'enclumes: fonderie en deuxième
fusion; deux ateliers de tissage mécanique; filature de laine; atelier de foulerie
de draps; atelier d'apprêts de draps; atelier d'effilochage; fabrique de feutre. —
Fidnrhrrnl : scierie mécanique; atelier de tissage mécanique; fabrique de
feutre; ferronnerie -pelles et pioches: carrières. — Ldinoiirelh' ; filature de
laine. — Noynvfi-Pont-Mainjh : filature de laine; atelier d'épaillage de laine
et de chiffons; fabrique de feutre. — PoHnt'(iu,r-Bois : scierie mécanique;
minoterie. — Pouni-Sfiint-Rcmy : brasserie: filature de laine: atelier de tissage
d»' couverture: scierie mécanique. — Hubi^courl : deux filatures de laine. —
Saint- Aujnan : scierie mécani(|ue et manches en bois tournés.
ARRONDISSEMENT DE VOIZIERS
Canton d'Attigny
Alhuvl'huy : moulin à phosphate; exploitation de carrières. — Attitjny :
deux briqueteries; tuileries; sucrerie: njinoterie : atelier d'éclairage électrique;
alelit'r de mécaniciens: deux brasseries; atelier de carrosserie; atelier de
tissa;îe mécanique; atelier de maréchalerie : fabrique d'instruments aratoires.
— Chnrhofjne : ferronnerie, paumelles. — liitly-nux-Oioa : minoterie. — Saint-
Lamhert : moulin à phosphate. — Sainte-Vfnihow'i/ : beurrerie, fromagerie. —
Semny : moulin à phosphate. — Voncy : trois minoteries.
Canton de Buzancy
Brirjuenay : minoterie. — Buzancy : minoterie: brasserie; tannerie. — Imé^
court : moulin à phosphate; scieri(î mécanique. — Oches : scierie mécanique.
— Snmtnanthc. : brasserie. — Lamlres-et-Salnt-Georfjes : minoterie. — Tailly :
— 105 —
carrières. — Thônorqxies : minoterie. — Vaux-en-Dieulet : minoterie. — Verpel :
moulin et scierie.
Canton du Chesne
Authe : carrières. — BonU-aud-Bois : minoterie. — Brieulles-sw-Bar : deux
brasseries. — Le Chesne : deux brasseries; deux briqueteries; minoterie;
scierie mécanique. — Monlyon : papeterie; scierie mécanique. — Sauville :
scierie mécanique. — Verrières : minoterie.
Canton de Grandpré
Apremont : fonderie, ferronnerie, essieux. — Chnmpujneulle : moulin à
phosphate; minoterie. — Ch'Uel-Chéh'''ry : bri(jueterie; minoterie. — Crn'nay :
fonderie en deuxième fusion; moulin à phosphate. — E^rermont : moulin à
phosphate. — Grandpré : moulin à phosphate; atelier de mécanicien; ma-
chines agricoles; brosserie; scierie mécanique; tuiles, tuyaux; briqueterie. —
Lançon : tuiles, tuyaux; scierie mécanique. — OUzj/ : laiterie, beurrerie. —
Senne : minoterie; moulin à phosphate. — Sommerancc : exploitation de car-
rières. — Tei^mes : minoterie; tuilerie, briqueterie.
Canton de Machault
Haiivint : minoterie; tissage mécanique. — MaehauU : brasserie. -^ Saint-
Clêment'à-Arnes : minoterie. — Saint-Elienne-à-Arnes : brasserie; minoterie. —
Semide : minoterie.
Canton de Monthois
Anleuil et Montfawrelles : minoterie. — Chnlleranye : beurrerie. fromagerie. —
Manre : minoterie. — Saint-Morel : fromagerie, beurrerie; briqueterie. --
Savigny : brasserie.
Canton de Tourteron
Ecordal : fabrique de couleurs; deux minoteries. — Jonval : cidrerie. —
Neuville-et-Day : minoterie; exploitation de carrières. — Tourteron : deux
minoteries; scierie mécanique; atelier de tourneur sur bois. — Suzanne :
cidrerie.
Canton de Vouziers
Ballay : deux scieries mécaniques; minoterie. — Biaise : briqueterie. — Con-
Ireuve : minoterie. — Falahe : bri((ueterie; minoterie. — Sainte-Marie .'bros-
serie. — Vouziers : briqueterie ; construction de machines agricoles ; deux
imprimeries; deux scieries mécanicjues; atelier de carrosserie; atelier de mé-
canicien; atelier de vannerie: deux hrasseries; usine à gaz; deux minoteries;
sucrerie; beurrerie; extractirm de nodules.
A signaler, en outre, \ industrie vannière, notamment à : Condé-les-Vouziers,
Les Alleux, Savigny, Vouziers, Olizy, Voncq, La Sahotterie, Le Chesne, Attigny.
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CHAPITRE X
■otcy-
LES A RD EN NAIS CÉLÈBRES
DES 0RI0INE8 A LA RÉVOLUTION
LFs hommes ct^rbres ou marquants des Ardennes fnronl, aux temps jadis
— il sera facile de s'<mi convaincre, — plus particulièrement des théolo-
giens et des hommes de guerre : les théologiens, surtout depuis la
Réforme, à cause de Sedan, « la i)etite (ienève du Nord » et de la région seda-
naise, peuplés de calvinistes que le catholicisme s'efforçait de combattre : le»
hommes de guerre, à cause du pays toujours ouvert, à cause des frontières
toujours nienacées. Autrefois d'ailleurs, comme maintenant, FArdennais était
et reste encore au poste d'honneur. Il attend, soit qu'il le donne, soit qu'il le
reçoive, le premier et d'autant plus terrible assaut. Il met et mettra toujours
un patriotique orgueil à s'y préparer.
Kn dehors de la Théologie et de l'Histoire, peu d'écrivains. Poètes moins
nombreux encore — nous ne parlons pas des poètes latins qui foisoiment; —
quelques peintres, quelques musiciens. Nous sommes aux siècles d'autrefois,
il importe de ne pas l'oublier; car, pour la période contemporaine, nos lettrés»
nos savants, nos peintres, nos musiciens, nos artistes et nos critiques d'art
abondent; et ce ne sont point, dans l'ensemble du mouvement intellectuel
français, h's moins réputés et les moins en vue. (-oinme aussi, de mémo
(ju 'autrefois, sont nombreux nos hoînnies de guerre (]ui tiennent le premier
rang parmi les plus instruits et les plus braves.
Ce changement si ladical « d'état d'àme » parce que l'électricité, la vapeur,
les admirables et nombreuses découvertes de la science moderne — plus encore
que la division d<?s provinces en déparlements — ont rapproché, ont mélangé
les diverses races françaises. Les barrières sont tombées. Alors notre pays
d'Ardenne ne conserve [dus cette caractéristique d'autan qui nous explique
nos lourds penseurs, nos batailleurs controversistt^s d'autrefois. Cette vue des
montagnes ou des collines, alors qu'elle ébranle si fortement parfois Timagi-
lion de l'homme vivant dans les plaines, laisse l'esprit des montagnards pro-
saïcjue et froid. Aux en«lroits où la vi<^ est diflicile, tout le travail de la tète et
(b's bras ne semble avoir (ju'un objectif : les impérii'uses nécessités de l'exis-
tenie. Nos déparlenjJMils granitiques, ipii sont les j)lus pauvres, restent, dans
l'ensemble, les plus slériles en hommes vraiment célèbres : célèbres dans le
sens éclalant du nioL In ciel souvent gris et lourd arréle l'imagination dans
S!*s ('lans vers l'idéal. Al<n*s peu de poésie dans les arts ou les lettres, puisque
la «< fulle du logis » calcuh; ou raisonne. Les imaginations ne naissent aux
— 107 —
frontières que par exception. Souvent Tinduslrie étoulTe sous le bruit des
lourds marteaux le chant du poète, de même qu'elle encliaine la main de
l'artiste.
ADAM (Pierre), savant helléniste, né à Wasigny au seizième siècle; étudia
surtout les œuvres du rhéteur grec Isocrate.
ALYADON, né à Rethel le 19 avril 1671 ; inhumé dans l'église de Saint-Ger-
raain-des-Prés, à Paris; théologien.
AMRLY (Reg.nault d'), né dans le Helhélois vers l'an 1220; connétable do
Bourgogne; s'illustra dans un combat naval contre les Sarrasins à la première
des tieux croisades que commanda saint Louis. La famille d'Ambly fut Jadis
célèbre en Ardenne. Elle tirait son nom du droit d'usage que Louis IX concé-
dait à son premier ancêtre dans la forêt d'Omont, près d'Ambly. Fit des
alliances avec les plus illustres maisons de France. Fut surtout une « famille
d'épée ».
ANCELIN (Miciikl), né à Hethel en 1356; théologien.
ANCiECOl'RT (PiKRRE ou Pkrin d ), serait né, d'après une fausse tradition
ardennaise, à Angecourt en l'année 1172. Un des « trouvères » les plus célèbres
de notre ancienne ^littérature. Ses chansons d'amour n'ont pas trop perdu d»*
leur gnlce un peu vieillotte.
AMOT (PiKRRE-NicoLAs), né à Saint-Germainmont en 1762; théologien, litté-
rateur, voyageur. Ses trois ouvrages principaux sont : LeUrea >u<r la Belrjiqup,
la Hollande, C Aile mua ne, la Pologne, la Prusse, r Italie, la Sicile et Malte, selon
l'ordre des temps; — Annales du Monde; — Tableau de l* Histoire universelle.
Mourut en 1882, le 23 octobre.
ANOT (Cyprie.n), né à Saint-Germainmont le 27 avril 1792; professa la rhéto-
rique et l'histoire aux lycées de Reims et de Versailles. On a de lui, notamment :
Elét/ies n^moises suivies de Fragments dramatiques et d'an Essai sur les thi'ories
lilt&r aires,
ARGENT (Abkl d'), poète français, naquit peut-être à La Cerleau, dans la
première moitié du dix-septième siècle. Habita Sedan où il publia : la Semainr
dWrqent contenant l'histoire de la seconde criatinn ou restauration du f/eure
humain. Un d'Argent fut, en 1787, seigneur de La Orleau.
ARGY (Jkan-Louis-Joseph), né au Chàtelet en 1703; théologien. Fit, « après
de longues et fastidieuses recherches », écrit son biographe, une histoire restée
inédite de Mézières. Le manuscrit s'égara, ou fut brûlé pendant la Révolution.
ARNOUL (Saint), nacjuit à Rethel vers l'an 494; il épousa, <lit la tradition,
Scariberge, nièce du roi Clovis : union qui, d'ailleurs, serait <« toujours restée
spirituelle ». Fut assassfhé par ses domestiques, alors qu'il priait devant le
tombeau de saint Remv.
ASPREMO.NT (François d'), seigneur de Ruzancy; fut assiégé par François V^
et par Henri II dans son château de Lûmes, dont il avait fait un « repaire d '
bandits » ; petite place forte que rasa François de Clèves.
BAILLOT (Pierre), né à Sedan en 1()23; théologien. A laissé quelques œuvres
d'histoire locale : Chronique manuscrite du prieur'' tie Movi et Antiquatatcs
Mnsomenses, cesl-à-dire les antiquités de Mouzoïi : trois volumes in-4\ Mort à
Saint-Arnoult île Metz en 1752.
RAILLY (Pikrre), naquit à Launois dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. A écrit : Questions naturelles et curieuses touchant le r-'ninv il' la
sant*'; — les Sonqcs de Phestlon. Ces songes sont des « paradoxes physiolo-
giques ».
BAILLY (Nicolas), né à Launois en 1740; jurisconsulte distingué.
B.\LLAY (Jean de). La maison de Hallay, lune des plus illustres de l'ancien
— 108 —
duclu'' (lo Bour^'ojjno, tiro son origine clos « hauts seigneurs » du village et du
cluUj'au de Ballav, près Vouziors. Dans l'église do Ballay, quelques inscriptions
lumulairos rappollont cetio famille.
BAHDOl (Jkan), romancier, théologien ot historien; né à Torcy en 1729.
Parmi s<*s œuvres : Laurent Manel on rOh^crvnîeur sana prt'jmjf^s; — Esprit des
AfKilof/istes (le lu reUyion rhvi'th'nw: — Amuaemcnt d'un Philosophe solitaire ou
rh'iix d'dnrrdotes. A laissé de nombreuses œuvres manuscrites.
BATTHl \ (CiiAnLKs, dit //' Batteux), littérateur qui, de son temps, eut une
roton lissante vogue. Ses ouvrages furent « classiques » dans tous les collèges;
entre autres : les Beaux-Arts n'duits ù un ninne principe; — Cours de Belles
Lettres; — d^' la Constitution oratoire; — les Pm-sies d'Horaep en français, — la
Mnvale d'Epieure; — les Quatre Portiques; — Histoire des Causes premières; —
Cours d'études à l'usat/e des Elcres de l'èrnle Militaire : quarante-sept volumes.
Naquit à Allaiid huy le 0 mai 1713 ot mourut le 17 juillet 1780, «< s'applaudis-
sanl do n'avoir jamais écrit contre qui (juo ce fill. » Inhumé dans l'église
lie Saint-André-des-Arts, où lo ministre Berlin lui fil ériger un buste sur un
fiilier.
BAI DIN (Louis), naquit à Sedan lo 18 septembre 1748; avocat au Parlement
di} Paris; puis directeur dos ])ostes dans sa ville natale dont, on 1790, il fut
nommé maire. Fit partie de la Législative, de la Convention où, lors du procès
do Louis XVI, il vota pour l'appel au pi^uple, puis pour la réclusion jusqu'à la
paix. Avait élé chargé de porter dans les Ardennos, pour ly notifier, le décret
qui suspendait le roi. Appartint ensuite au Conseil des Cin((-Cents. H avait été,
en 1791, désigné pour être lo préco[)tour du Dauphin — le Louis XVIL sur
ItMjuoI, do nos jours encore, discutent les érudils, les uns disant qu'il mourut
au Temple, les autres affirmant qu'il s'évada de sa prison. — l ne mort subite,
l'f octobre 1799, eideva Baudin. Il laissait vacantes sa place a l'institut et sa
cliaire de législation. Ses ouvrages sont assez nombreux, mais principalement
s"s discours qui. înus, ont un caractère polititiuo plutôt modéré.
BAI DOI.N, de Bourrq, pivs Vouziers; cousin-germain do (««Mlefroy do Bouillon.
C'e>l dtins lo château ih^ Bourcq, dit la légende, que Codefroy aurait arrêté
1 ilinéiairo do la première croisade. Kul, lo jour iU^ Pà(|uos, année 1118, cou-
ivniné roi do Jérusalem.
BAINV (EriK.wE), né à Mouzon on l.nG4; jésuite quonl flélii les Provinciales
d.^ Pascal, lui donnant, do cotte manière, une odieuse inunortalité.
BKAÏHIX, reine do Sicile, née a Bolhol au douzième siècle.
BIÎAIJDUILLABT (J.-J.), né à Civron le 20 mai 1774. Appartenait à l'Adrai-
nislration générale dos forêts. Ecrivit do volumineux ouvrages relatifs à sa
profession.
BKCllKT (Aliikrt, baron m: LK0C01TIT\ né à Sedan lo (> novembre 1771.
Prit fiarl aux guerres do la Kévolution ot do l'Empire. Fait général de brigade
le lî) février 1814. Fut nommé commandant dos Ardoimes h» 20 avril 1814. Le
2:i juin suivant, prenait locommandoinont de la C(Me-d'Or et, lo .'i août, revenait
dans h^s Ardennos. Napoléon, «i son retoin- de Tile d'Elbe, lui ordonna de prendre
lo commandomont supérioiii- do la place de Sedan, en ménn; temps qu'il con-
servait celui du département tout entier. Enfermé dans Mézières, il défendit
opiniâtrement colto place (181.")) et put sortir avec les h«>nneurs do la guerre.
Fut admis à la rolraih» en 182.'). Habita succossivomont Sedan et Hemillv; avant,
comme Cincinnalus, retrouvé sa charrue.
BÉNOMONT (Pikrhk: , né à Machaull lo 4 mars 1079; fut membre de
l'Académie royale de chirurgie. A son époque, un des médecins les plus en
renom.
BEHNABDLX (TnKOPinLK), né à Sedan en l.-)r)9; jésuite. Ecrivit ; le Chemin de
ht Vertu tract.^ aux divers Etats; — Ci/nosure, ou Eto'de des Chr^^tiens ]tour tirer
— 109 —
vers U port d'heureuse clernUr; — la Pvutiqw dfs bonnes Œuvres: — de lieUginsiv
perseveranliœ prœsidiis. Mourut le 13 aoùl 102.'>, à Anus.
BEHTALX (J.\coue?-Ei;gê.nf-j, né ù Hocroi le 17 janvier 1783; fils de Jacques
Bertaux, chevalier de Saint-Louis, major de la place, f<énéral de brigade.
Eujiène Bertaux fit les campagnes de Hollande, de Prusse, d'Allemagne et de
Bavière. Mourut colonel à -Nantes, en février 1840. A ses obsèques, le général
Bréa prononçait une vibrante allocution.
BEHTKCIIÉ (Louis, dit la Bretèehe), naquit à Sedan le 14 octobre 1704.
(iuerroya pour l'Indépendance américaine; se battait comme un lion à Jem-
mapes, tuant, lui seul, douze dragons, sauvant d'une mort certaine le général
de Beurnonville qui, tout aussitôt, le nommait capitaine; recevait un coup de
feu et quarante-un coups de sabre. Devenu ministre de la guerre, Beurnonville
présentait Bertèche à la Convention. Les Conventionnels ceignirent son front
d'une couronne de chêne et lui donnèrent un sabre d'honneur oii, sur le [dal,
cette devise était gravée : «< La H 'publique française à Bertéehe. » Colonel en
1793. Napoléon, en 1815, lui donnait mission de défendre le chAteau de Sedan,
mais sous les ordres du baron de Choisy. « S'il avait été le maître, dit un de
*ie ses camarades, il se serait canonné avec les Prussiens, aurait brûlé la ville
et fait tuer les défenseurs du chiUeau. » Le 29 décembre 1841, mourut à Jges,
où ses concitoyens l'avaient élu maire.
BERTON (J.-B. Brkton, dit), né à Euilly-Lombut le lii juin 1767. Lieutenant
dans la légion des Ardennes, en 1792. 11 fait alors, sous les ordres de Moreau,
les campagnes des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse. Attaché comme
capitaine à l'état-major de Bernadotte; conquiert l'amitié du futur roi de
Suède. Se distingua en Espagne; y est nommé maréchal de camp. Se couvre
de gloire aux batailles de Tcmlouse et de Waterloo. Gomme il appartenait à la
« Société des Amis de la Liberté », la Hestauration — contre laquelle, d'ail-
leurs, il publia des pamphlets violents — le tint pour suspect. Fut rayé <les
cadres de l'armée, puis emprisonné. Hedevenu libre, s'afllliait aux « Carbonari »
et se mettait à la tète de la « conspiration » dite de « Saunjur >». Le 24 février 1822,
il proclamait, sur la place de Thouars, l'avènement du gouvernement provi-
soire, marchait sur Saumur avec une petite troupe, échouait devant la ville et
n'avait que juste le temps de s'enfuir. A la Rochelle, il faillit se compromettre
dans Talfaire célèbre des quatre sergents. Le gouvernement royal le poursuivit,
le traqua; peut-être eut-il échappé s'il n'avait été livré parle traître Woëlfeld.
1^ Cour d'assises de Poitiers le condamnait à mort : il lit appel. La sentence
des premiers juges ayant été confirmée, Berton monta courageusement à l'écha-
faud. Ses dernières paroles furent : « Vive la Franct*! vive la Liberté! » Ses
deux fils, officiers de cavalerie, démissionnèrent après celte mort tragique.
BERTON (Pikrre), né à Maubert-Fontaine en 1727; acteur qu'aimait beau-
coup Louis XV; chanteur, et même compositeur. Ajouta plusieurs airs au (Atstnr
et Polluj', de Rameau, et int«'rcala dans le Dardanus, encore d»' Rameau, la
Chaome de B'rton. Gliick lui laissa le soin de composer tous « les airs de diver-
tissements » de sa Cijthère assi''(jrt', et enc(>re de refaire le dénouement de son
IphUjrnie en AuUde; c est celui que l'on a souvent joué. Son lils, Hknih BERTON,
est l'auteur de : Montana et Stt^phanU'; — les R'ujui'urs tin Cloître. Fut le père
de Fka.nçois BERTON (dont on a h'S Caqwts, ■S'ineltH à la Cour) et l'aïeul de
PiKRnK-FR.\>çois BERTON, né à Paris en 1842; l'excellent acteur du Vaudeville.
BIDOIT (J.\couFs), né à Maub<;rl-Fonlaine le 2 décembre 1734; mort à Mau-
bert en 1808. Commamla, comme li«'utenanl-colon«*l en second, le l'^'" bataillon
des Ardennes. Fut général de brigade à l'armée de la Moselle en 1793. (Voir
dans : Revuk historiquk Ardkn.naisk, année 1897, sa biographie faite par Arthur
Chuquet.j
B1ENA1SE (Jean), chirurgien célèbre, né en 1601 à Mazères, près Pamiers; à
— liO —
Méz'uTes, en Ardenne, aflirment d'autres biographes. Fut en son temps un
rliirurpien dont on admira l'audace, ayant tenté certaines opérations devant
lesquelles reculèrent souvent ses confrères en chirurgie.
HILLATTK (Nicol\s), né à Hethel le 12 août 1695. Prit une part active au
célèbre ouvrage GnUia-Christiiuni.
BILIA AUT i^Ch.-Ukxé), né à Revin le 8 janvier 408.>; travailleur acharné, un
rude jouteur; théologien subtil, érudit; un des plus habiles controversistes
qu'ait eu l'Eglise. On montrait, jadis, à Hevin , la cellule où Billuart écrivit
SOS nombreux volumes de polémique religieuse dont les manuscrits se trou-
vent, pour la plupart, à la bibliothèque de Charleville.
BLANC (Ktiknnk Lkj. Fut le « secrétaire de Louis \lï »; ensuite « secrétaire
(les commandements de la duchesse de Savoie, mère de François !«' » ; puis
lîouverneur du chiUeau de Saint-(iermain-en-Laye. Naquit, vers l'an i485, à
Sedan.
BL.\NCn.\Hn fJKVN), naquit à Tourteron le 12 octobre 1731 ; jésuite. Ecrivit ou
compila pour la jeunesse des petits volumes qui, de son temps, furent assez
goûtés: par exemple : h Temple dea Mn^es nn Choix des plus belles Fables <ie$
meilleurs fabulistes franruis: — le Poète des Mœurs ou les Maximes fie la Sagesse.
BONNE (Bigobert), né à Baucourt le 6 octobre 4727; ingénieur-hydrographe
de la marine. Publia de nombreuses cartes et de nombreux atlas assez recher-
chés, aujourd'hui: non j)our leur exactitude mais mieux pour la façon très fine
dcmt ils sont gravés.
BONNEVIE (Pif.rrk), né à Bethel le 12 janvier 1761 ; prêtre, légitimiste ardent.
Etait chanoine à Lyon quand Napoléon, recevant le clergé métropolitain, de-
manda, en riant, si l'abbé Bonnevie prêchait toujours contre le tyran. Ses
s./mon.s', pait(Ujyriijues et discours divers furent édités en 1823 chez le libraire
Audun.
BOQIILLET (Jea.\\ na(|uitvi Aubigny-les-Pothées; prêtre et poète. « Traduisit
en vieux français, écrit son biographe La Croix du Maine, les hymnes sur le
chant de l'église, avec un cantique sur le livre de la genèse, imprimé à Keims,
en l'année l.')o8, par Nicole Baquenois. »
BOQl'lLLON (Nicolas), né à Bethel en 179,*»; publiciste et savant. Laissa de
nombreux traités sur diverses questions de physique.
BOL'CHEB DK PEBTBES, né a Bethel le lo" septembre 1788. Son père eut
pour arrière-aïenl Jean Bornée, frère d'Isabelle Bomée, mère de Jeanne Darc.
Fut l'un des promoteurs les plus ardents et les plus éclairés des sciences
anthropologiques, alors presque à leurs débuts. Son ouvrage capital — il laissa
soixante-neuf volumes — est intitulé : Ant'npiit>''s celtiques et antédiluviennes ;
puis d'autres volumes ayant un caractère social; par exemple : Discours aux
(hirrif'rs: — l' Education sodfde: — la Femme dans Vital social. Consacrait
21)0,001) francs pour fonder des prix de .'iOO francs en faveur des classes ouvrières.
('/est lui qui trouva la fameuse mâchoire dite « du moulin Quignon», qui révé-
ItUt l'existence de l'homme préhistori(jue.
Bol ILLON, né â Bouilly, écart de la Taillette, le 2 lévrier 1764. «Passa son
enfance, dit son biogiaphe, dans les occupations rurales, ne reçut d'autre
instruction que celle alors donnée aux plus simples villageois, puis se révéla
poète, ayant appris lui-même, à l'aide d'une gramm;iire de Bestaud, les
règles i\v sa langue. » Mourut le 24 avril 1795. Laissa : Ode sur la Naissance
du Dauphin: des odes et des rpîtres; un poème en douze chants : Saint Louis
ou les Croisftdes. Mais est surtout connu par son chant sur la Bataille di
Ilocro', plaquette plus que rarissime tl'iuie (euvre ultra-médiocre, dont la copie
se trouve aux archives des Ardennes.
BOL'Btil IN, né à Charleville le 8 mai ISOi). A composé pour les écoliers un
gentil petit Recueil d'^ fables, puis : Entretiens d'un Instituteur avec ses Elèves
— m —
sur l'hygiène H les animaux, vingt-sept éditions. Son ouvrage le plus important
est : les Grands Naturalistes français au commencement du dU-neuvk'me sîècU'.
BRAZY (Jean), d'origine lorraine, mais vint, très jeune, se fixer à Sedan où
il fit souche d'Ardennais. Fut une des gloires de l'église réformée sedanaise.
Le « registre des ordonnateurs » nous apprend que le « Conseil ordonna de rem-
bourser le sieur Hambour des frais qu'il avait exposés pour faire venir à Sedan
le sieur Brazy. » Nommé régent etprofesseur de rhétorique au «collège acadé-
mique », alors bien déchu de son ancienne splendeur (c'était en 1024) et qu'il
contribuait à relever. Eut deux petits-fils, Alkx\.\dre et Hk.nry, nés à Sedan et
obligés de s'exiler lorsque fut révoqué ledit de Nantes. Alexandre était mé-
decin et Henry était pasteur.
BREL'X, né h Mézières vers 1600. « Second général de la Congrégation des
prêtres de la Doctrine chrétienne. » Publia des Instructions fumilU'res sur le
catéchisme romain, La famille de Breux subsista longtemps à Foulzy.
BHIQUEMAl LT (IIknri dk), seigneur de Saint-Loup-Terrier; calviniste. Fut
« lieutenant-général de la Sérénité électorale de Brandebourg » et devint le
bienfaiteur des protestants qui se fixèrent dans ce pays après ledit de Nantes
révoqué. Cette famille de Briquemault était d'origine très ancienne.
BHISBARD (Jkan dk), né à Sedan : les Trophées de la Mort, parus à Leyde
en 1689.
BRIZAHD (Nicolas), naquit à Attigny vers Tan 1520; poète célèbre, en son
temps; mais écrivit ses poésies, quelquefois un peu galantes, en langue latine.
BKOUET (Jean), né à Chàteau-Regnault vers l'an 1550. Encore un autre poète
plutôt latin que français.
CABRISSEAU (Nicolas), né à Rethel le 15 janvier 1680; prêtre. Laissa d'in-
nombrables volumes; entre autres : Instruction chrétienne sur les Huit Fi'ati-
Imies; — D'iscours sur la Vie des Saints,
CADEAU (Nicolas), naquit à Leyde vers 1615. Se trouvait à Paris, quand les
Sedanais, pour lutter avec la Hollande et l'Espagne, voulurent renouveler com-
plètement leur industrie drapière. Arrivèrent alors de ]\'iris à Sedan, envoyés
par Louis XIV, Nicolas Cadeau, Jean Binet, Jacques de Marseille, qui fondè-
rent le Dijonval, Ces trois associés obtinrent le privilège de « fabriquer exclu-
sivement » des draps fins de Hollande; privilège qu'un édit de ('olbert en 1668
étendit à tous les autres drapiers. Après la révocation de l'édit de Nantes,
•Cadeau revint à Leyde.
CAILLE (Louis dk La), un de nos plus illustres astronomes français. Né à
Rocroi le 17 mars 1713. Bien que, depuis sa mort (21 mai 1762), les sciences
■astronomiques aient singulièrement progressé, les ouvrages de La Caille sont
toujours consultés avec profit et, en bien des points, ne sont pas à modifier.
Nous citerons, plus particulièrement : Levais iHrmentalrt's de Mathrmatitptes; —
Leçons de Mecaniyu'': — Lerons dWslronomie : livre qui fut, en son temps, la loi
■et les prophètes; — Epht'mrrvlf's des Mouvements célestes; — Journal d'un Voyarjc
fait au cap de Bonne- Espérance,
CAMART, né à Rethel en l'année 1500 environ. Ecrivit: Mémoires sur rAnti-
^/uilé de la ville de liethcl. Trois autres CAMART, de la même famille, nés aussi
à Rethel, se distinguèrent soit comme jurisconsulte, soit comme poète, soit
H^omnie théologien.
CAQCÉ (J.-B.), né à Machaulten 1720; médecin. Eut, de son temps, une répu-
tation méritée.
C.ARPENTIER, né à Cliarleville le 2 lévrier 1097; philologue. Donnait une
•érudite édition du fameux dictionnaire de Ducange : Glossarium ad scrijUnres
mediœ et infimœ lalinitatis,
CARUEL (Nicolas dk), né à Maubert- Fontaine en 1612. Issu d'une très
— 112 —
ancienne famille («cossaise qui vint se fixer dans les Ardennes peut-être au
temps de Louis XI. Partit comme servent dans l'armée que Louis XIÏl en-
voyait au secours de Charles de (jonza^Mie, fondateur de Charleville, auquel
les Espaj^nols avaient enlevé le duché de Mantoue. Prit part à toutes les j^uerres
que Louis XIII soutint contre l'empereur d'Allemagne et contre l'Rspof^ne. Eu
1712, Louis XIV, appréciant son couraj^e et sa haute vîileur, lui confiait le com-
mandement des milices champenoises préposées à la garde des frontières.
Louis XV le nommait chevalier de Saint-Louis. 11 mourut à Maubert-Fonlaine
le 0 février 1820, ûgé de cent (juinze ans. D'autres CARIJEL sont à signaler,
qui se distinguertMit aux trois sièges de llirsun en l.-i93, en 1()3;> et en lOoO. Un
HoLAND CAUUEL fut gouverneur du chàteîiu de Humigny pendant les guerres
<le la Ligue; un Pikrrk CARI KL, né à Maubert-Konlaine le lii avril 1764, fit
toutes les campagnes de la République, de l'Empire; se signala, notamment, à
Wagram, à Lulzen. Mourut à Rocroi en 1831. Son petit-neveu, Auguste CAR U EL,
né à Rocroi, suivit dignement la trace de ses aïeux.
C A STRIES UK VAUX (Alexandhk-Lkopold dk), né à Vaux-les-Rubigny le
10 avril 1771. Emigrait aussitôt sorti de l'école du Génie alors à Mézières
(l.'i juillet 1793) et allait à Coblenlz. Fit la campagne d'émigration en Flandre
avec Tarmée du duc de Bourbon. Rentrait en France en 1802. Fit, dès cette
époque, un chemin rapide. Aide de camp de Davoust. Nommé maréchal de camp
le 13 août 1823. Mort à Rennt»s le 12 octobre 1832. (Voir dans : Revur historique
ARDENXAisE, sa biographie par Arthur Chuquet.)
CAZIN (HoRTENSKj, née à Rocroi le 24 janvier 1787; femme de lettres et poète.
A hiissé : Dom Fernand ou rE-rili- d'Esjmi/nt', roman en «luatre volumes; — Pen-
Sfk's i'.l Miwime^ suivies d*" la Supplique d'une Souris prisonnière; — Coup d*œil
sur le Mouvement europôrn tle 1790 à /^/4; titre assez prétentieux. Avait
épousé, en 1806, Louis-Thierry-Auguste-Guillaume Dufay qui fut un modeste
avocat-avoué.
CHAMPAGNE (Noël de), né à Chàteau-Regnault vers 1600. L'un de nos Arden-
nais d'autrefois les plus célèbres. « 11 appartient surtout, dit Lépine, son
biographe, à Rocroi par le dévouement avec lequel pendant deux sièges il
«léfendit cette place, et par sa famille qui, plus de cent cinquante années,
habita cette ville. Anobli par lettres patentes de Louis XIV, ainsi que sa pos-
térité mdle et femelle. »
CllARDRON, né à Carignan le 22 septembn» 169.'i; bénédictin. Fut ce que Ton
appelle <« un bourreau de travail » jusqu'à en oublier le « boire et le manger ».
Cellérier de l'abbayt? de Mouzon. Laissa, notamment : Histoire des Sacrements,
nu la nianirrr dont ils ont Hi'' cèléhri's et adntinistrrs dans l'Ef/Use,
CHARLIER, né à Hannappes le 10 mars 176o; théologien. A laissé : Office et
jn'oecssinn du Saint-Sarremrnt; — Of'fiee ri processiun du Sacré-Ctmr; — wie
Jtiurnrr ehrrtimw (ces trois volumes imprimés à Givel); — un Catéchisme, en
deux volumes.
CHATILLON ((iAUCiiKn dk), comte de Porcien, né en I2i0. Fut fait connétable
par Philippe le Hel à la bataille de Courtrai, 1302. Fondait en 1300 l'Hôlel-Dieu
de Chàleau-Porcien et « aumônait » l'abbaye de Ronne-Fontaine, en lui don-
nant « cinq muids <le blé, à prendre annuellement sur les assises de Chàleau-
Porcien », usage (|ui durait encon? en l'an t.soo.
CdIESNE iJ.-IL Pini.irroTKAU du), né à Sy «mi 1082; théologien : le Prfjdt'stina-
lianisnif nu hs 7/.''/*/'S/V's sur la prMf'stinathni H la r'''prob((tinn; — Ahrèifê de
l'HisInire aneifun»' drs rinq i/rands l'uipircs qui prrr'ulrycnl la naissance de J.-C,
(mvrage des plus médiocres.
CIIESNEAU (^iNicoLAs). né à Tourteron en l.")21; théologien, médiocre poète latin.
CHEVALIER (JosKiMii, né à Givel en 17i0; violoniste d'assez grand talent;
« musicien de la chapelle du roi ».
— 113 —
GLKVES (Hknriettk df), née à llethel le 31 octobie l.'i40. Femme d'un esprit
supérieur et d'une rare instruction. Hérita, lorsque mourut son frère cadet,
Jacques, d'immenses biens qu'elle porta dans la maison de Gonzaj^ue par son
mariage, 4 mars loGo, avec Louis, duc de Manloue. Avant son niaria;Lie, enleva,
pendant la nuit, la tète de son ami Coconas décapité sur la place de Grève, et,
l'ayant embaumée, la conserva longtemps dans une armoire derrière son lit,
en son hôtel de Nesle. Très charitable, elle fondait «< sui' le duché de Helliel »»
une rente annuelle de «« trois mille six cents livres » pour marier soixante filles
pauvres. Un mausolée magnifique, dans la cathédrale de Nevers, renferme les
cendres de Louis de (lonzague et d'Henriette de (élèves.
CLOIÎET, chimiste célèbre, né à Singly en i7oL Fut à Mézières un des meil-
leurs élèves de Monge. Avait établi à Singly une faïencerie qui ne prospéra
point. Professeur de chimie à l'école du (jénie de Mézières. Fondait à Daigny
une fabrique de fer forgé qui, largement, approvisionna les arsenaux de Metz
et de Douai.
COCHfcLFT, né à Mézières en ilïSi, Eut unt» grande réputation de controver-
siste, de théologien et «le prédicateur assez audacieux. Le duc de Mfiyenne,
régent, lui lit du'e « de prêcher plus modérément, sinon qu'il l'enverrait, cousu
dans son froc, prêcher dans la rivière. »
COCHELET (Charles), né à Chaileville en 1780; explorateur. Eut de singu-
lières aventures dans « les peuplades de sauvages mahométans ». On lui doit:
le Nau/'raoe du brick français « la Sophie », perdu le 30 mai 48i9 sur la côte
occidentale dWfrvfue, et captivité d'une partie des nauf'ratjés dans le disert du
Sahara, avec de nouveaux renseujneinents sur la ville de Timectou; àeux volumes
avec cartes et planches. Son père, Barthélkmv COCHELET, lieutenant-général
civil et criminel du bailliage de la principauté d'Arches et de Charleville, fut
député des Ardennes à la Constituante.
COFFLN, né à Buzancy le 1*^ octobre 1676. Etait « régent de seconde » au
collège de Dormans en 1701; recteur de l'Université en 1719. Illustra son rec-
torat « par rétablissement de l'instruction gratuite ». Poète gracieux, Coffin
chanta souvent le vin de Champagne, lui donnant la préférence sur le vin de
Bourgogne célébré par un autre poète, (irenan, professeur au collège d'Harcourt.
Ce tournoi fit quelque bruit en son temps. Toutes ces poésic^s en vers latins.
COLLOT (Hrnri), né à Charleville en 1716. Laissa quelques comédies. Son
frère, André COLLOT, né à Charleville, lui aussi, fut « garde-marteau des eaux
et forêts». Ecrivit : Entretitm d'un Seigneur avec son fermier, traité d'économie
rurale.
COLOMBIER (Jean), né à Hethel en 1736. Fut médecin des académies
d'Angers, de Montpellier et de (^hàlons-sur-Marne. S'était fait une spécialité
des maladies nerveuses, parce que, dit l'indiscrète chronique;, « il eut toutes les
qualités brillantes qui charment d'ordinaire les femmes. »
COMTE, pri(;ur des Jérùmistes d«' Fumay ; àme mystique, exaltée. Arriva
d'Avranches dans les Ardennes. Très énergiquement donnait une impulsion
nouvelle au monastère de Diversmonts, à Fumay, •< parce qu'il regardait les
Ardennes comnn^ sa terre natale. » Fut ensuite prieur du monastère (jue fit
construire Charles P'*" de (ionzague, duc de Nevers : le Calvain', « paice qu'il
était à même dislance de la ville (jue le calvaire l'est de Jérusalem. )> Laissa
de nombreux ouvrages <lont les titres scmt assez singulierr^ : Apostrophe de
l'Ame dévote sur le Miserere: — Apostrophe de IWme d'-rnle anr le d'' Profundis;
— /^ Calvaire de la Vierge' contentint /<'s pHiij/ahles éléf/ies de sa douleur sur la
mort de son fils: — les Trophées d" r Amour divhi: — les Portraits dr'S Ames
chérutnnes où se voient leurs fores et leurs ail s dont elles sétéveid au.r rirhes
couronnes et aux plus belles séances du Paradis. Ces deux derniers ouvrages
imprimés à Charleville.
8
— 114 —
CONTAMINE (r.ÉRARD dk), né à f.ivet en 4720; jujie royal et criminel en la
province de Uainaut. Louis XVI, « connaissant son inléfçrilé, zèle et fidélité »,
le nomma son « commissaire pour le représenter dans l'exécution du traité
des frontières, 24 mai 1772 et 9 octobre 1773, conclu avec le prince évéque de
Liè^e, concernant les limites des deux Etats respectifs. »
CONTAMINE (Cédéon, baron dk), né à Givet en 1764. Revenant d'Angleterre,
fondait à (iivet la première fabrique de laiton qui ait existé en France, en môme
temps qu'il faisait à Fromelennes, dans une autre usine encore fondée par lui,
« les premiers essais en grand sur le zinc ». Son frère, Théodore CONTAMINE,
né a (iivet en 1773, fut maréchal de camp.
COPETTE, né à Rethel en 1711; théologien. Sa collection de tableaux, d'es-
quisses, de gravures et de vases antiques, fut célèbre. Son Joiwnal de Voyage,
en collaboration avec son ami Watelet, qui l'accompagnait en Italie, est fort
curieux.
CORDIER (François), né à Aiglemont en 1755; théologien; chanoine au cou-
vent de Laval-Dieu; helléniste. Traduisit du grec les meilleures œuvres de
saint Jean Chrysostome en même temps qu'il collaborait au Journal île Parl^,
On montre encore à Neufmanil la maison qu'il habita longtemps.
CORVISART, né à Dricourt en 1755. L'un des plus connus et des plus célè-
bres médecins de Napoléon, qui disait de lui : «« Honn»>te et habile homme,
mais un peu brusque », et l'appelait, dans ses moments de bonne humeur,
« grand charlatan »; car Napoléon n'eut en la médecine qu'une médiocre
conllance. Mourut le 18 septembre 1821 à Paris. Ses deux ouvrages principaux
sont : Essai sur tes Maladies et tes tt^sions organiques du rœur et des gros vais-
seauœ: — Nouvelle MHhode pour connaître tes Maladies internes de ta poitrine
par ta percussion de cette caviti^, traduit du latin d'Avenbrugger et commenté
par le traducteur.
COSSON (Charles), né à Mézières en 1731 ; littérateur. Laissa quelques poé-
sies, plusieurs discours, et d'assez nombreux éloges; notamment : Eloge de
Pierre du Terrait, dit te chevalier hagard. Sa sieur, Catherine COSSON, née à
Mézières en 1740, fut poète elle aussi; mais plutôt par besoin que par goût.
Misén'use après la mort de son frère, elle rima médiocrement, pour battre
monnaie, sur presque tous les événements publics.
COURTOIS, né ii Charleville en 1712; jésuite. C'est souvent à cause de cet
ecclésiastique qu'on répétait le célèbre : « Convenez que les jésuites ont toujours
eu des dessous de cartos. » Mourut à Saint-Laurent en sortant de son cabinet
qui fut « pour lui plus que le palais des rois, parce qu'il y était avec les muses,
avec la liberté et la paix. » A laissé de nombreux Discours et un Poème sur l'Eau
de t/oudron, six cent soixante vers latins!
(ioiIRTOIS-DEVERTEMONT, né à Charleville en 1705; jésuite. Ecrivit un
poème : de Urbanitate, dont le but est, parait-il, « de faire sentir la sympathie de
la politesse avec la religion chrétienne. »
COUVELET (J.-B.), né à Charleville eu 1772; peintre. Fit le portrait en pied
de Hayard qui se trouve à la mairie de Mézières.
CROI (Antoine de), [>rince de Porlien, né en 1541 ; épousa Catherine de
Clèves, s(eur cadette de Henrielte, comtesse de Rethel. En 1561, Charles IX
érigeait en principauté le comté de !*orcien. Calviniste, persécuta les catho-
licpies. Fut enterré à Ch.lteau-Porcien, en 1587, dans un cercueil de plomb,
(|ue l'on chang»*ait en balh's de mousquet pendant le siège de 1017. Fut tou-
jours l'ennemi déclaré de la maison de Guise. On a publié : le Trophée d'An-
thoine de Crog, prince de Porcéan, souverain des terres d*ontre et deçà la Meuse,
ttamn de Montcninet-tes-Ardennes. Il disait à sa femme : <( Quand vous serez veuve,
ne vous mariez jamais avec le duc de Cuise. » Il mourut, et c'est justement
Henri le Balafré qui épousa Catherine de Clèves.
— Ho —
DANCEY, quinzième siècle, né ù (ierson; érudit, Ihéolomien et prédicateur.
DAUSSOIGS'E (Joseph), né à Givet en 1700; neveu de Méhul. Lui était décerné
par le Conservatoire, en 48i8, le « grand prix de composition en musique ».
A composé : Pcriclès; — le Fawv Infiiiisitcur: — le Testament; — Aspasie; — les
Detw Sdlem, Ecrivit une magnifique Cantate en l'honneur de (îrétry, exécutée aux
fêtes de Liège, lorsque le cœur de l'illustre musicien revint dans sa ville natale.
Termina la Stralonice et la Valentine de Milan quo Méhul laissait inachevées.
DECK, né à Sedan en i74o; ingénieur, mathématicien : Catrchisme rlnnen-
fnire dWrlthmêlique ; — Description gcof/raphûiuc et hydraulique de la France,
sa division en déparlements, il9i,
DEHAYE, né à Rethel en i740; prêtre et prédicateur. Maire de Hethel en
i790, lorsqu'il se fut déclaré le chaud partisan de la Révolution. Mourut en
i818. Laissait quelques drames, de nombreux Discours, puis : Odepour la Fête
de la Fédération, imprimée à Charleville; — Discours sur le Serment des Prêtres,
imprimé à Charleville; — Ode sur le Mariage des Prêtres; — Ode sur la Pair,
imprimées à Hethel; et encore une importante Histoire des Trois Dynasties fran-
çaises, en manuscrit. Son frère, Etiknne DEHAYE, procureur général syndic de
l'administration départementale des Ardennes, faisait une protestation publique
lorsque, le iO août 4792, la royauté fut suspendue; protestation que signèrent
«louze de ses concitoyens. Ils furent tous les douze condamnés à mort le
7 mai 4794 et exécutés.
DELAHAUT (Joseph), né en 1702 àCarignan. Auteur de notre très important,
et souvent cité, ouvrage local : Annales civiles et religieuses d'Yvois-Carignan et
'te Mouzon, qu'il laissait en manuscrit et qu'en 1822 publia L'Ecuy, abbé général
de Prémontré, « avec des augmentations et corrections. >»
DELICMEH (Pierre), né à Mézières en 1773 ; poète, bien inconnu de nos
jours. Rappelons son axiome assez juste : « Un Français qui n'est pas gai est
un homme hors de son élément. »
DELO (Henri), érudit, alchimiste, polyglotte; né à Sedan en 172.*). Toute sa
vie, rechercha la pierrr philosophale. Mourut en 178,-), laissant : le Diadème
des Songes ou démonstration de la nature inférieure; — Flamel vengé. On sait
que Flamel fut le grand alchimiste du moyen âge.
DELOCHE (André), né à Novion-Porcien en 1732; philosophe, poète, auteur
dramatique.
DELVINCOURT (H. -A. -Augustin), né à Mainbressy en 1707; chapelain des
chanoinesses de Charleville où son père avait un pensionnat. Revenu d'exil où
volontairement il était allé le lo septembre 1792, il fonda le petit séminaire
de Charleville. Curé de Mézières en 1813; curé de Charleville en 1817. Une rue
de la cité carolopolitaine porte son nom. Fonda des écoles primaires et un
noviciat, attribuant à cette dernière œuvre, pour la mieux soutenir, une rente
perpétuelle de 1,200 francs; et encore une autre rente pour l'hospice de Char-
leville où furent, d'après ses volontés testamentaires, construites deux nouvelles
salles. Mourut le 24 février 182(5. *< Le Conseil municipal, dit son biographe,
élevait à sa mémoire, dans le cimetière de Charleville, un monument pour
perpétuer le souvenir de ses bienfaits. »
DEMAUGIiE (Jean), jésuite, poète, prédicateur. On conserve de lui : le Mili-
taire chrétien ou entrait de sermons; ses sermons prêches à Givet où, d'ordinaire,
il y avait une garnison fort importante.
DESBANS, né à Mouzon en 1.S93; jésuite. Fut appelé à Madrid par Philippe IV
pour être professeur de grec à l'institut Suint-Ignace qu'avait fondé ce roi.
DESMONTS (Rémi), né à Novy en 1703; théologien. A laissé une énoriiKî
compilation en quatre volumes : le Lihertinage combattu par le témoignage des
auteurs profanes ; le libertinage est pris ici dans le sens qu'avait ce mot aux
siècles derniers, c'est-à-dire « la libre-pensée. »
— ll(î —
1)ESP(M\TKS, un des [leinlres les plus renouiiiK^s de l'école franeaise. Naquit
à Chiinipignoiille on IGOl.
DESUOlSSKALX, né à Stîdan en I7.'i2; fabrirant de draps. Etait maire le
10 aoiU 1792: protesta contri» le décret qui suspendait la royauté. Trente Seda-
nais signèrent la [»roteslati<»n. Ils furent condamnés à mort [)ar le Tribunal
révolutionnaire, puis exécutés.
DUHl/Y (Jkv.n), né à Mouzon en I,i8,ï; jésuite, théologien, savant, laissait
un ouvra«i(î remaniuable pour son temps : Curinsx qiavstionea de veniomut
origine, dissertations curieust^s sur l'origine des vents.
DUKLINC.Ol'HT, né a Sedan le 10 juillet \,\%'i\ célèbre ministre de l'église cal-
vinistes de Paris. Laissa de nombreux ouvrages de controverse et de théologie.
DROIAHT (J.-H.), né en 1738 à Liait. Fut, en son temps, un célèbre sculp-
teur sur bois. Sculpta la chaire de la cathédrahî de Heims — précédemment
dans « l'église Saint-Pierre-le-Vieil »> ; — restaura le tombeau de Jovin. Fit quan-
tité de trophées de sculptures décoratives dans maints hôtels et dans nom-
breuses maisons de Heims, où, le 30 décembre 181G, il niourul.
l)l'IU)lS-(iHA.\CÉ, né à Charleville le 17 octobre 1747. Etait, dès quatorze an»
et demi, mousquetaire; député en 1780 du Tiers-Etat p^mr le baUliage de VitiT-
le-François; se déclara hautement pour la dévolution et s'occupa spécialement,
dans les diverses Assemblées dont il lit partie, de (luestions militaires. Député
des Ardennes, du Var, de l'Isèn; et des Houches-du-IUiône à la Convention
nationale, 21 septembre 1792: il était alors ad judant-généralcolonel.Vota la mort
lie Louis XVT sans sursis ni appel. En mission à l'armée du Midi; en mission
a l'armée de Dumouriez. Président de la Convention nationale le 21 février 1793;
général de brigade le 8 niars 1793; membre du Comité de Salut public. Député
par la Convention près l'armée ties Alpes: décrété d'arrestation le l.'i octobre 1793,
mais relaxé et fait|général de division. Ministre de la guerre du 14 septembre 1796
au 10 novembie de la même année. Admis à la retraite en avril 1801, parce
qu'il s'était énergiquement opposé au coup d'Etat de Bonaparte. Se retirait à
Ualham, y vivait en «igriculteur et en sage. Mourut le 29 juin 1814 a Hethel,
où il est enterré, et où les Ardennes veulent élever sa statue.
DCCEH (Louisj, né à Mézières en 1797. Médecin qui, de son temps, eut la
réputation d'être un professeur éminent, un ])raticien de premier ordre. Son
ouvrage capital est : Tniilr df P/ii/sinlof/ir. comptirr de l'homme et des animaux.
Ce livre abondt^ en aperçus ingénieux et nouveaux pour l'époque.
DUMOULIN (Mahik;, née à Sedan en 1020; lille d'un célèbre pasteur proles-
tant sedanais; phdosophe, hébraïsante, érudite. Laissa d'intéressants mé-
moires.
DLNESME (Mautin-Fhançuis), né le 17 mars 17G7 à Vieux-les-Asfeld. Entré
au service comme sergent -major le 22 septenïbre 1791 dans le 12* bataillon
des Ardennes avec lequel il lit la campagne du Nord. A l'alfaire d'Hesnin et
aux environs de Tirlemont, se lit remanjuer [»ar son intrépidité contre les
Autrichiens, fiuçant leurs [K)sles à bal In* en retraite. Prit part aux guerres de
la Uépublique et du premier Empire. Se distinguait au combat de Montefaccio,
près (iénes, 0 avril 1880; à Voltri, où, sur le point d'être tué, il saisissait un
oflicier ennemi pour s'en faire un bouclier. Assistait au siè^'e de Gènes. Obtint
par décret du 17 mars 1808 le titre de baron d'Empire et une dotation de
4,000 francs de rente. Après les campagnes de llussie et de Saxe, promu
général de brigade le 13 juillet 1813. .Mourut tué d'un coup de feu à la bataille
de Kulni.
Dl'IlAND (Etiknnkj, né à Uelhel en 16G9: avocat au Parlement. Iléraldiste.
Son ouvragiî principal est : In Coutume du Bofllifitje d,'. Vitry, en Perlfiois, avec
un commndaive et lu desviiidion at)rèijèe de la nohlesse de Fianre. — In-folio de
7.'i0 pages.
— 117 —
Dl'îlAND (Pif.urk), né à firaiulpiv en 1763; ériidit; bibliolliécaire à C.harlo-
ville; professeur à Térole Onlrale «les Ardennes. Laissa : S7^/;«r s tiu.r O'/isr/'Z/s*
/////' Ifi Patrir uppdl»' à sa tl'fi'tisr: — Pm'wc snr rAssaf^ahKtt (l"S pjinipoirntitih'fii
français n Bfistad (ces deux opuscules imprimés à Mézières) ; — yniivcllr Tra'luc-
i'um de la satire de Pidrone; — l'Enc'de dr Virr/Ur : en vinf^l mille phrases, de
4!ouze syllabes chacune, coupées en deux liémisLiches éi^aux, comme d<'s vers,
mais ne rimant pas, et se suivant comme de la prose.
Dl' VIVIER (Claude-Raphakl), liomme de guerre. Kut ingénieur en ch«'f du
<lépartement de la Vendée.
ECUY (J.-B. I/), né à ('arignan en 1740; théologien, historien. Kst surtout
oonnu pour avoir publié, en le revivant et en l'augmentant : /'\s Ait)vdes ciriles
H relif/ieiises d'Yvois-i'/nit/nan, ([n'écrivit le P. Delahaut; mais a laissé, cepen-
dant, de fort nombreux ouvrages.
KSTREBAY (Loi'is n'^ né à Estrebav. Prit le nom de son village qu'il latini-
sait en Strt'iKL'us. Pliilosophe, un dos hommes les plus renonnnés et les plus
érudils de son éporjue. Laissi de nombreux ouvrages écrits en latin. Fut
rhéleur au collège de Reims, c'est pour cela sans doute qu'il est appelé Hhetor
4'ximius, par l'historien .Marlot.
FABERT (Louis), né à Sedan vers l.'iOl. Eils du célèbre maréclial Abraliam
fie Fabert, qui naquit à Metz et fut gouverneur de Sedan. Kut colonel du régi-
ment de Lorraine et, comme son père, gouverneur, lui aussi, de Sedan. « Jeune
seigneur aimable, d'une bravoure an-dessus de son âge, » disent de lui les
M(''Woh'rs contemporains. Tué en avril H'yiV.) à Candie qu'assiégeaient les Turcs.
FALBERT (Iran), né à Château -Porcien en lO.'iO; théologien. L'n des plus
habiles controversist^s de snn temps.
FERRY-PASTE, seigneur de (ihnllerange: naquit dans la première moitié
♦lu treizième siècle. In des trois m.iréchaux de France (|u"il y eut à cette
<ipoque.
FETIZON (Paul), né à Sedan en Kj.SO; théologi^^n.
FLEFRY (Jka.n), nt* à Snrlion en 1731, d'une famille qui se fixait au sei-
zième siècle dans le Rethélois; théologien, curé d'Iges, de Claire-et-V'illette ;
député à l'Assemblée nationale de 17S9.
FOREST DU EllESNE (.Nicolas), jésuile. Enseigna « les humanités », la rhé-
torique et la philosophie. Entre autres ouvragj'S qu'il l.iissa, c(;lui-ci dont le
titre est singulier : les Fleurs des pratitpies du Conif^as de proportion où sont
facUUres les plus helles dèmonstrrdions d^'s math'^ttiati'pirs. Puis de nombreux
sermons, et encore de plus nombreuses « lettres à des tlu'ologiens ».
FOCAN (Michel), né à Signy-lc-Petit vers 167o, de l'une d(»s plus anciennes
familles ardennaises, A laissé qur'l(|ues traités d'histoire ecclésiastique et de
théologie qui ne furent jamais publiés. Mourut à l'ahbaye Saint-Vanne, de
Verdun, qu'il avait longtemps gouvernée. Enterré dans le choMir de l'église.
Sur le marbr.î de sa tombe, une longue et belle épitaphe à sa louange.
FRA.NQLET, né à Tarzy vers la tin du dix-septième siècle; ingénieur. Allait
€^i\ Amérique, et s'illustrait en fortttiant Louisbourg, ville, aujourd'hui, de la
Nouvelle-Ecosse, mais (jui, à cett»' épo(jue, était vilh» français»». En 17.'i8, elle
fut prise par les Anglais, oi Franquet fut un de ceux qui, pendant le combat,
montrèrent le plus d'héroïsme.
FRIZO.N (PiF.iuu:), né à S.uilt-Saint-Remy en i53V; e«'clésiastique. Laissa :
In Doctrine de hô'n mourir, contenue en trois chapitres. Son neveu, P.kuiik FRIZON,
fut un érudit.
FI EILLE (J.-B. -Louis de La), né à Ruzancyen 4691 ; receveur des finances et
poète : Tenue des Etats du Parnasse; — Ode anacrfkmtitpie; — Dissert fd ion sur
- 1Î8 —
l'anth/uitr de Chnilhi, dont le but était do « ridiculiser la science des niinulics
lnstoriqu»*s. »
<ÎARREZ i)K MK/IKItE, né à Bourcq en 47o9. Eut une vie très mouvementée.
En iT.'il), garde du corps du roi d'Espagne. Arrêté, emprisonné à la suite de
missions qu'en 1702 lui confia « l'agence royale >> auprès des princes émigrés
habitant alors Blankcnbourg et Edirabourg. Déporté à Batavia. Pensionné i>ar
le gouvernement de la Heslauration. A laissé des Mémoires que l'on dit être
fort curieux.
(iELÊ (Jkan), né au Cbesne en 1045; théologien, érudit, historien. Ecrivit :
Dk'linunaire kistorh/iie el (/éof/rnphlque, par Bmulvnnd; ayant fait à cette enclyclo-
pédie de nombreuses corrections et de fort érudites annotations.
(iELL (Jkan), né à Carignan en 1370; mailrc des recjuéles de Louis, duc
d'Orléans, frère de Charles VI; président du Parlement de Dauphiné; évéque
de Tours. Faillit être tué en 1418. à Paris, par les amis do Jean sans Peur;
c'est dire qu'il jouait un rôle des plus actifs diins la politique de son temps.
A laissé quelques ouvrages historiques et philosophiques.
fiEBSON (jKAN-CiiAnLiKu DK), naquit à Gerson le 14 déconibre 1363. Un des
hommes les plus Justement illustres de nos glorieuses annales françaises.
I.aissa : Cmisnladotis de la Théitlmjle, écrites en Bavière où volontairement il
s'était exilé, craignant d'être tué par les séides de Jean sans Peur, parce que
courageusement il avait prolesté contre l'assassinat du duc dOrléans. Cet
irudit chancelier de l'iniversité se lit maître d'école, n'ayant pas dédaigné de
composer pour linstruclion du peuple de «< petits traittiez >», parmi lesquels
un alphabet. Vlnntul'um de Ji'aua-Cfin'at lui est, non toutefois sans ({uclque
vraisemblance, attribuée. Enterré à Lyon dans l'église de Saint-Laurent, con-
vertie pendant la Révolution en magasin à fourrage, puis incendiée. Sur sa
pierre tonibale avaient été gravés ces mots qu'il répétait souvent : « Levez-vous
en haut, faites pénitence et croyez à l'Evangile. » Ce fut en outre un des
écrivains féconds de son siècle.
(iEBY (Saint), né à Carignan vers l'année .*)40.
(illENART, né à (iivet en l.')22; lhéologi(?n, professeur de philosophie à
l'Université de Louvain. ReprésiMitant au Concile de Trente avec (îuillaume de
Poitiers, l'évéque (ieorges d'Autriche; « vice-doyen (ît inquisiteur de la foi. » Mort
en lii9o. Enterré à Notre-I)ame-de-Liesse.
(ilLMON (CuABLKs), recleur de l'Université de Paris. Naquit à Boulzicourl
vers lu30; poète et philosophe; harangua la reine de France, femme de
Charles IX, lors([ue, pour la première fois, elle lit son entrée dans Paris.
« Homme signalé en science et en méiile, » disaient ses contemporains.
(iIVRY (EiiKN.xK DK), né à (iivry en 1335; jurisconsulte et théologien. Fut
évé(|ue de Troyes.
(iOBERT (IIliikht), né à Mont hernie en 1420; général de l'Ordn^ de Prémonlré.
Fut un des conseillers (|uécoul.'»it le plus favorablement Louis XL
iîOFriN (Damkl). un de n«»s plus habiles anciens fondeurs ardennais. Naqu't
à (iivonne en 1()14. (irava, notamment, soixante paires de coins pour les mon-
naies sorties des ateliers monétaires de Sedan, de Raucouit, ile la Tour-a-
(ilaire et ch' CliîUeau-Regnauit.
(iRAM)Pni'] ((j'^Aii I)k). né à (irandpié au dix-septième siècle; généalogiste.
Laissa : /'• ('rufir-.Xntion'til on lifeneil <//•>• tirmeti ri de^ hlnaonH de ioiUes lefi illns-
trt's. }n'inripidi'f> ft jtnfdes maisima de Fnmre, l)iu\$ cet ouvrage, l'auteur s'arrête
a l'article : « (irandpié >».
CRIVE (Jkan de La), né à Diuichery en 1087; un de nos meilleurs anciens
géographes. Déternn'nait, avec Cassini, la méridienne de l'Observatoire.
GUY DK Cil ATEAl-POHCHCN, théologien; évéque de Soissons, en i233.
— 119 —
Accompaf<na saint Louis à la croisade. Mourut près de Mansoure en 1250. Ce
fut, dit le chroniqueur Joinville, « un moult vaillant homme en l'ost. »
HABENECK (J.-Fr.), né à Mézières le 22 janvier 1781 ; musicien et violoniste
distingué. L'impératrice Joséphine, l'ayant entendu dans un concert, lui fit une
pension de douze cents livres sur sa cassette privée. Directeur de l'Opéra, de
1821 à 1824. Inspecteur général du Conservatoire; fut un chef d'orchestre de
première valeur. A suitout laissé « des duos, des nocturnes, des caprices
pour violon »; en un mot des morceaux détachés.
HACHETTE. (Jkan-Pikhrk), né à Mézières, le 6 mai 1769, d'un père libraire.
Attaché à l'école de Mézières comme dessinateur adjoint aux professeurs de
physique et de chimie; mathématicien; professeur d'hydrographie. Monge lui
confia la chaire de géométrie descriptive à l'école Polytechnique lorsque cette
école fut ouverte, sur la proposition de Barrère : 10 frimaire an H. Kit partie
des savants qui suivirent Bonaparte en Egypte. Professeur à l'école Normale supé-
rieure et à la Faculté des Sciences. Membre de l'Académie. Louis XVllI n'avait
pas voulu sanctionner cette élection, en 1823; mais en 1831, Hachette ayant été
pour la deuxième fois réélu à l'unanimité, Louis-Philippe répara l'injustice
«lu roi bourbonnien.
HAGMCOL'liT (T.-J. Lkcuvkr d), né à Hagnicourt; général de brigade. Fut
employé par Dumouriez comme major-général de cavalerie et, en 1792, com-
mandait la gendarmerie nationale à Bruxelles. Dumouriez, après sa trahison,
lui donnait l'ordre de marcher sur Valenciennes et de s'en assurer. Les repré-
sentants en mission déjouèrent ce projet en arrêtant Lécuyer d'Hagnicourtqui
fut, le 14 juin 1793, condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire.
HALMA, né à Sedan en 17o,*>; érudit, polyglotte, hébraïsant; professeur de
mathématiques et de géographie au collège de Sedan. Laissa de nombreux et,
en leur temps, fort appréciés traités de mathématiques.
HAN (François du), naquit à Jandun vers 1630; « écuyer et secrétaire du
maréchal de Turenne. » Homme, en sa jeunesse, de mœurs souvent trop faciles.
Calviniste; puis ayant abjuré le calvinisme, il se Ut cordelier et prédicateur.
Les principales villes de France furent le théâtre de ses prédications, de son
zèle intransigeant. Il répétait partout «< qu'il se faisait fort de détruire, dans
tout le royaume, en vingt-quatre heures, le protestantisme, » son ancienne
croyance. Laissa de nombreux traités de théologie, entre autres : Trailc où il
est pmuvr que les (unjes conntiissenl nos nrcessitês; — Trailê des Droits de la reine
très chrétienne; ouvrages pleins de recherches sur « le droit public en Europe ».
HAN (Egide du), naquit à Jandun en 1685. Fut le précepteur et le consedler
privé de Frédéric H, roi de Prusse.
HANNAPPES (Jean de), né à Hannappos en 122i; théologien. Fut évêque de
Ptolémaïde et de Jérusalem.
HAHDOUIN, né à Crandpré vers l'an 1700; prêtre, maître de musique à la
cathédrale de Reims. Composa la messe solennelle qui fut jouée lorsque
Louis XVI reçut le sacre en cette ville. Hevisa le plain-chant des livres litur-
giques diocésains.
HAHDY (Jean), né à Mouzon le 10 mai 1763. S'enrôla comme simple soldat
et parvint au grade de général de division : 30 juillet 1799. Mourut à Saint-
Domingue, où Bonaparte l'avait envoyé pour reconquérir celte lie.
HAYON (Thomas de), né à Sedan; historien, poète, érudit.
HÉNON (Jean), né à Blombay en 1636; jésuittî. Fiit professeur très distingué
au collège de Charleville. Poussa l'amour de la vérité juscfuii la niaiserie. On
lui disait, un jour qu'il était assis : « Hénon, votre bas est déchiré, ne le laissez
point voir. » El lui de répondre : « Pounjuoi ne pas le laisser voir, ce serait
cacher la vérité. »
— 120 —
HKHAl'Ll) (LoL'is), iiô on 1004 à Sedan où son père, dil la chronique, « pro-
fessiiit avec ^ulat le ^rec à l'Acadéniiiî de celle ville. » Louis était pasteur à
Alençon lorsque le roi Charles V'^ le lit mander en Angleterre «< pour l'église
wallonne de Londres ». Trop royaliste au moment où Cliarles P' allait <Hre
décapiti', il ju^ea prudent de rentrer en France et ne revint en Anj^leterre
qu'après que les Stuart eurent été remis sur le trône, en la personne de
Charles IL A laissé d'assez iiomhreux sermons et plusieurs discours dans les-
quels il llétrit énerf^Mquement la décapitation de Charles I'^'".
HKHRKLLN (Matiiikih, né à Reth«'l vers Wt'M): héraldiste, historien. Laissa
notamment : Uiiit(tirr {Ira ro/«^'.s de Drcfcc et tir Bniinr, el celte même hisloire
sous ce titre: « Les anciennes et modernes ^'énéalojries des comtes et conitesses
de Dreux et de Hraine »; c'«'st un d<*s manuscrits du seizième siècle, le plus
joli, le plus rempli de capitales peintes en camaïeu ou rehaussées en or.
HKHBLN-DKSAL X. né à Jonval; commandant militaire à Sedan en 1814;
lieuleuant-^'énéral pendant les Cent-Jours.
IIEHBLX-DKLSAIX (J.-B.), né à Jonval le H décemhre 1803; maréchal de
camp. En 181 4, était gouverneur de Sedan. Bonajuirte l'avait nommé lieutenant-
fçénéral.
m HKKT (Nicolas , fut en loT*» prieur de l'abhaye de Mouzon, où il naquit.
Poète, historien, anti«|uaire. Appelé « le moine à la joue rouge », à cause d'une
large tarfif^ de rln qui s'étendait disgracieusement sur sa ligure.
HlJiiOT ;A.nt()I.\k;, né à Sedan en 17t»0. Flûtiste à rO[»éra-(^omique, et Tun
des renommés musiciens de cette époque.
HILOT, né à Mazernv le lo février 1774; oflicier d'ordonnance du général
Soult. Fait prisonnier au comhat de Montecreto. ayant été pris avec une poignée
de braves qui voulaient arraclnT aux ennemis le général Soult qu'un coup de
feu avait reiivei-sé. Nommé capitaine: échangé après Marengo; chef de bataillon
après l Im ; s<; distingue à la bîitaille d'Ausl.erlitz ; ccdonel en 1808; fait avec
Soult 1rs guerres dKspagne; général de briga<ie en 1812. Se fit remarquer par
son courage à [»res(|ue toutes les grandes batailles (|ue livrèrent les armées
de Napoléon; commanda le défwirtement de la Meuse jusqu'au l*^"" avril 1821;
inspecteur darnu'e en 1827. Habita Donchery lorsqu'il prit sa retraite.
Hl LOT (J.-Loi:isi, na^iuit à Charleville en 1773. Campagne d'Austerlitz; siège
de Sarragosse. Commandait, janvier ISIV, l'artillerie à Anvers, et, en 1815,
l'artillerie ii Lilh*. Le duc de Berry, plus tard, lui donnait une épée d'honneur.
Maréchal de camp en 1814. Avait, un p(îu partout, combattu en Kurope : Por-
tugal, Espagne, l)aliualic% Hollande, les bords du Bhin. — HILOT (J.-Caspard),
son frère, né à (Charleville en 1780; chef de bataillon d'artillerie. Combattit en
1824 au passage du Trocadi'ro. Envoyé comme dii*ecteur de l'artillerie à la
Martinique.
HILOT (Matihkuj, né à Saint-Marcel: vicaire de Charleville, puis curé de
Carignan. Laissait : InstrfO'dnn sur l«i Danse, r.rfniitr dm Sfilntcs-Ecriturcs et
des S'ittifs-Pcrcs; imprimé à (iharhîville. — A signaler seulement — parce
qu'il n'est i>as Ardennais, puisqu'il nacpiit en 17*i4 à Avenay, dans la Marne —
l'abbé HILOT, auteur d'une assez estimée : llistnin' d\\ttiijn\i.
HISSON (Nicolas), né à Sedan en 1714; botaniste, chimiste. Composait une
eau inrdlciunlf qu'il prétendait être un remède infaillible pour toutes les mala-
dies. Les médecins signalèrent cette eau comme un purgatif violent, dange-
reux. Iluss(»n leur «qiposa son : HcrncH d'rxjy'rh'ntr aur le Sp'^cifiquc et les Effets
de rean m'didnnle. Il mourut à Sedan en 1813, et de son remède, écrit Bouillot,
on peut dire <« (pi'il occit plus «le monde que son épée. » Husson, en effet,
s'était destiné tout d'abord à la carrière militaire el avait été officier.
JACOLEMAHT (Nicolas), ne à Sedan en 1730. « N'étant propre qu'à figurer
— 121 —
sur des tréteaux, se casa fort indiscrèlt'meul «lans la clt'Tioafure «, nous dit
son bioj^raphe. Laissa quelques poésies, dont certaines assez irraveleuses. Son
frère, François, né à Sedan, fut libraire et mourut i>auvre à l'hospice. On a de
lui quelques élucubrations sans valeur.
JACQL'EMIN (Nicolas^ né à Osnes en 1736: théologien. Fut niissionnain»
dans la Guyane et s'attacha si bien les Indiens que ceux-ci, lui dinMit en leur
langage : « Mon ami, toi pas t'en aller. » Revenu en France, fut nomuié, par
le « Concile des Constitutionnels >», cvèque de Ca venue. A laiss»*, notamment :
Rapport concernant Vrtat de la Relit/ion (hrns le^ *v,//,/è »'<•.< du linur.'nn innudc, /7.9,S':
— Mnnoirc sur la Guyane fian-ai^e, {798: - Mrianires aur la Lon-siatt*'. cnn-
ienant la deacnption du aol et lea produrtfou^i de re(te île.
JANDIN 'Jkan m:\ naquit à Jandun v<m> l'an 1290: érudit; professeur de
théologie et de philosophie: docteur en dn/it; recteur de il iiiversité de Paris
en t32l-. A laissé (pielques volumes de controverse: mais, surtout, des gros
ouvrages sur Aristote. son philosophe préféré.
JANNON (Jfa.n , u' à Sedan en lOOl: habile tvpo;;raphe. Fabriqua des poin-
çons pour former des caractères hébreux, chahlaïques, syriaques, arabes,
allemands et grecs, également pour b'S lettres fleuries, les notes de nmsique,
ies vignettes et les fleurons. Composa les œu-vres de Virgile en « petite seda-
naise », un caractère minuscule qu'il avait fondu; moins minuscule cependant
que « la perle ». Les éditions, faites à Se«lan par Jean Jannon, sont fort recher-
chées.
JUILLET (François), chirurgien de quehjue renom autrefois. -\é à ImécourI,
mort en 4708.
Jl'lLLFT (NicoLAS-J.-H.\ w- à Hcmonville en 1771. Fit la campagne d'Ks-
pagne en 1824; mourut maréchal de camp.
LABHL'YKRE (Josei'h, baron di:\ n<'* à Donchery en 1078; gén«*Tal de brigade:
mourut en 1808 au siège de Madrid, une balle lui ayant traversé la gorge.
I^ABYE (Diki:don.\éi, né à Hevin en 1712: physicien, philosophe, théologien.
LALLEMENT (Nicolas), né à Henwez en 17.'V.>: mathématicien.
LAMBERT (Simon;, né à Sainte-Vaubourg: jurisconsulte. Fut administrateur
du département des Ardennes. Laissa d'assez nombreux ouvrages de droit.
LAMBINET (Pikrhf;, né à Tournes en 1742; jésuite, érudit, imprimeur,
bibliographe distingué.
LA.NNOY, né à Sedan vers 1700. Laissait : Mrinoires très curieiLr concernant la
ville de Sedan avec tout ce qui s'ij es,t jm.'^sr d^'puiii son étafdissenientf ouvrage
plein de recherches savantes.
LAPIE (J.-Phil.), né à Charleville en i7.*>2; directeur d'un grenier à sel en
Bourgogne : l'Apprf'cifdeur de la Terre: — Des Moi/ens de s'cnrklnr jun- IWi/ri-
cullure.
LAPIE (Pikrrk), né à Mézières en 1777; géographe éminent; nommé, le
13 mars 1814, directeur du cabinet topographique du roi. Avait pris part aux
campagnes de .Marengo, duTyrol, d'Austeriilz, Etait lieutenant-colonel, attaché
au dépôt de la guerre, lorsqu'il mourut en IH.'iO.
LAPLSSE (Nicolas DK), né à Rocroi en 177li; ingénieur militaire.
LARDENOIS (Amoi.nk uk, né à (irandprv* en 17'fO: lieutenant-colonel au
régiment de la reine que commandait le comte de Roucy, né à Manre. Tous
4leux ils émigrèrent. Fut gouverneur de. la Cuadeloupe et, quebjues années
après, gouverneur du château des Tuileries.
LEFEBVRE(Loui-), né à Gineaii. près Aullie. en 17.ïl : il se fit toujours appeb'r
Lefebvre-Cincau. Phvsicien tie haute valeur: menibn* de l'Académir des
Sciences; député des Ardennes au Corps législatif en 1S04, 1811], ISLi, 1822 et
1827. Mourut des suites d'une attaque d'apoplexie qui le frappa pendant «|u'ii
122
pivsidait couinie doyen d'<\ge. C'est Lefohvn*-(iineau qui détermina le kilo-
{/ramme lorsque fut «Habli le système décimal.
LKFKBVHK. né en 1500 à Sedan, fut brûlé sur l'écliafand parce qu'il avait
lire sur un Christ. Presquà la même époque, était également brûlé à MeU,
comme « blasphémateur », Noël Journel, (|ui naquit dans le Hethélois.
I.KLAHGK «Nicolas), né» à (iluiflilly vers 1080; homme de {guerre. Prit
part à presque toutes les j^uerres de Louis XIV qui Tanoblit, à cause de sa
bravoure. In jour qu'il tremblait (h»vant le roi, celui-ci le lui fit remarquer :
« Sans doute, reprit-il, mais vous ne m'avez jamais vu trembler devant l'en-
nemi. »
LKHOY, né à Caripian en 17'^0; théologien : la Tobidde, ouTohie secouru jtar
l\\ti(/e, poème en dix chants.
LKKOY (Nicolas I, né à Saulces-Champenoises en 1700; député de la Marne
en 1799. Antiquaire; avait amassé de nombreuses médailles et d*imporlants
matériaux pour une histoire de Heims. L'incendie dévora ses collections et ses
documents.
LKSCl YKll. fiénéral, né à llamiicourt, exécuté en 1893 pour avoir, sur
l'ordre de Duniouriez. <« fait arrêter un représentant du peuple ».
LKSKIH (Thomas), né à Hethel en l70iJ: théolo/ien, mathématicien. Laissa :
Mrmoires sur le Vahul intrf/rul; — Pfnlnanphkv natnralis princifàn mathéma-
lic(L finctore Isnarn ycirUni, en quatre volumes.
LIKTAl (Jka.n), de l'Ordre des Prémonlrés, né vers 1000 à Sonne-Arne, village
au N.-E. de Saint-Klienne-à-Arnes et détruit en 1050, lorsque fut livrée la
bataille de Hethel. Théolof^ien distingué. I ut grand prieur de la maison de
(Miaumont.
LION (Jka.n), né à (iivet en 1771. Fit les campagnes de la République et de
ILinpire. (Commandait en 1823 la 2*^ division militaire de (^hAlons.
LOISON i^Etiknnk), né à Bourg-Fidèle le 21 janvier 1794; humaniste et poète.
A laissé deux vastes poèmes assez médiocres : la Louisiade et la Franriade.
LOISSON fllKNHi-MAUuicK), né à Vrizy en 1711 ; préire. Laissa: H'}futalion des
Erreurs de Voltaire. Fut peiulant l renie-huit ans, de 174.*> à sa mort, curé de Vrizy.
LONtilElL (JosKPii). né a Civet en 1730; graveur excellent. « Son mérite est
d'avoir fini si précieusement la vignette, où l'on admire surtout le brillant du
burin et la belle ordonnance des tailles. >»
LONia KlUE (Louis DllFOUIl dk), né à Charleville en 16;»2; théologien, histo-
rien, érudit. Il avait toutes les dates si précieusement gravées dans sa mémoire,
(jue le cardinal d'Eslrées avait surnommé Longuerue : les dates fulminantes! »
Louis XIV, passant à Charleville, voulut voir Longuerue alors tout enfant — à
peiin» avait-il quatorze ans, — et ajoute la chronique, fut « émerveillé de ses
réponses. » Nombreux sont les ouvrages qu'il a laissés et parmi lesquels :
Ih'srriptioii hislori'pie et t/rfnjraphitfue de la Franre anclenue et moderne. Sous ce
titre : Louf/tierana, fut publié un recueil d»* ses prétendues pensées et de ses
soi-disant bons mots.
MAHILLON (Jkv.n). l'ii des plus érudits bénédictins qu'ait connus le siècle
de Louis XIV. Nacjuit à Saint-Pierremont le 23 novembre 1632. Fut envoyé
par le roi en Allemagne, en Italie, pour rechercher dans les archives de ces
nations l(^s documents |)ouvant intéresser la France. Ses moissons furent tou-
jours aussi riches qu'abondantes. Sa renommée de savant fut européenne.
Les Allemamls ne l'appelaient autremtmt que 3f</(/;iMS }tabillonnus. Les ouvrages
(|u*il a laissés sont considérables. Citons, entre autres : Arta sanctorum oïdinU*
satirli bcnedirti^ neuf volumes in-folio; — De re Diplomatica lihri VI, in-folio; —
Trait»' di's Etudts wonastiijiirs. Sa correspondance est, de nos jours encore, des
plus intéressantes.
— 123 —
MA(iDONALD, né à Sedan le 17 novembre 1705. L'un des maréchaux les
plus connus de Napoléon I*"". A laissé des Mémoin^s qui furent publiés par la
librairie Pion, loul aussitôt après ceux du général Marbot.
MACQUAHT (Jkan-Nicolas), né aux Mazures en 1752, vécut surtout à Sainl-
Pélersbourg où il fut « chef de l'Institut des jeunes nobles ». En 1814, le prince
Volkonski, un de ses élèves, s'était emparé de Heims: en souvenir de so:i
ancien, il traita la ville fort humainement. Il sauvait même la vie a certain
inaire accusé d'avoir donné l'ordre de faire feu sur les Cosaques. Kut paimi
les sept députés qui, au nom de Heims, allèrent complimenter Louis XVIIL
MAGIN (A.ntoink), né à Wasign y en 1770; grammairien. Son volume: Histoin'
lie la Langue française, fut imprimé à (Uiarle ville en 1803.
MAIZIÉHKS (Félix), né à La Neuville en 1743; théologien; savant helléniste;
poète, écrivit les paroles de la cantate : la lymphe de Vesle, chantée lorsque
Marie-Antoinelte traversa Heims, se rendant à Paris pour épouser le Dauphin.
MAHCK (La). (k4tc famille des La Marck joue dans Ihistoire des Ardennes,
notamment celle de Sedan et de Bouillon, un rôle considérable. Lnïeul hil
Adolphe IV, comte d'Altena, qui vécut au treizième siècle; et l'un des derniers
descendants — le non moins illustre, certes! — le grand Turenne, né d'Hein-i
de La Tour d'Auvergne et de Klisabeth de Nassau. M. Hannedouche, dans
ses [lluslradons, a dressé l'arbre généalogique de cette famille; nous ne
pouvons qu'y renvoyer le lecteur. Nous nous contenterons de rappeler ici
Hobert 111 de La Marck, né à Sedan en 1492, ]j1us connu sous le nom de Fleii-
ranges le jeune adventureux, qui nous a laissé : Iliaffare des Choses rnèmorables
advenues du reigne de Louis XII et de François /•''... charmants mémoires pleins
(rheureusc naïveté, abondanis en anecdoles curieuses. — La MAHCK (Glil-
LAiJxiK de), né à Liège en 1440 et qui fut le Sanglier des Ardennes, — La MAHCK
(Uenri-Hobkkt ;)k), qui le premier se fit appeler Prince de Sedan, Leur devise
était : A'V/ gui veut La Marck.
MAHÉ(]HAL (Rkrnard), né à Hethel en 1705; théologien. Œuvre principale :
Concordance de.< SS. PP. de l'Eglise, grecs et latins, deux volumes in-folio.
MAHÏIN (Daniel), né à Sedan. Nombreux sont dailleurs les « Martin >» plus
ou moins célèbres qui naquirent à Sedan.
MAHTIN (Jea.x), qui, au siège de Berg-op-Zoom, écrivait son : B'tume pour
les .Malades, imprimé chez Pierre Jannon en U).)8.
MAHTIN (Dksirk), financier et ilramaturge. Laissait : Discours et Matières sur
les Spectacles; — Etreunes financières^ deux volumes contenant ensemble
684 pages; — la Princesse df D'thylone, opéra en quatre actes; — les Deux Pri-
sonniers, drame en trois actes; — Fabius, opéra en un acte, imprimé à Char-
leville en 1803.
m
M.4SSLKT (Pierre), né à Mouzon en IfiDO; lillérateur, mathématicien, histo-
rien, et même, car il avait débuté par la prêtrise, quelque peu théologien.
Laissait un nombre considérable d'ouvrages, parmi lesquels nous rappelle-
rons : Histoire des Hois de Pologne: — Histoire de la Guerre présente. Il Si: —
Histoire de la Dernière Guerre, IlSo: — Continuation de l'Histoire universelle de
B'}ssuet; — Annales d'Espagne et de Portugal; — Histoire de C Empereur Charles 17
et des Révolutions sous la maison d'Aulrirhe; — Eléments de phy signe moderne :
et encore maints et maints autres ouvrages de science et de littérature.
MATHYS (Henri-Maximilik.n), né à Fumay le 7 novembre 1767. Fit toutes les
campagnes de la Hévolution. s'eiirôlant dabord dans le 1*='' bataillon des volon-
taires ardennais; élu capitaine; assiste au siège de Thionville; se distingue à
l'affaire de Vigneau-Lagneau ; aide de camp du général Bidoil, de Mauberl-
Fontaine; se signale à larmée do Sambre-et-Meuse; promu par lhc:!ic chet
de bataillon le 11 aoiU 1797; combat avec les généraux Augereau, Jouberl,
Lefebvre, Jourdan, Masséna qui, bur le champ de bataille de Zurich, le nomme
— 124 —
adjihlant ^tMiôral, ITDO ; se tmuvo au si^j^f i\o fiènos ; nomme'; chef do la 7« brigade
de pMKiarinorie à K(»r(leaux. Soiilt !«• propose pour êlre général de brigade; la
proposilion n'a vaut pas abouti, Mathys était colonel (juand il prit sa retraite.
MAUCOMHLi: i.NicoLAS-JosKNi , né à Cliarleville le 2 juillet 1770. Au sortir de
réc<de du (iénie, nonuïié lieutenant; puis capitaine a[>rès avoir séjourné à
Vpres, et chef du génie à Méziéres le iî> juilli't 1791). Kn 17î>0, se rendit h
larniée d'Italie aupivs du général (lhas>el<>u[). U<Mnar<|ué par le général Hiche-
panse, il le suit à la iiuadeloupe et s'y distingue par son intelligence et sa
hravoure. Uevi^Mit en France, non sans diniculfés, prrnd le commandement du
12" régiment de rhass»*urs avec lecpiel il fait les campagnes <rAulriche et
«ri'Nprigiie : 1H0S-I«()î>). Promu généial de brigade le 2S juin 1813; commanda
(le isl.") à 18:J7 plusieurs subdivisions militîiires Mourut à Paris le 20 mai 1850.
Son nom figure sur lare de triomphe de ri\l»iile.
MKIH'L fKriKN.xK-NicoLxs , né à (iivel, où il a sa statue, le 22 juin 1763. Eut
pour premitM" professeur «le musique le chanoine Hausser, organiste à l'abbaye
«le Laval-Dieu. Méliul est pn-sque noire c<>nh»mporain : aussi sa biographie
est Irop pn'senle dans loules les mémoires pour ipi'il soit ici besoin de longs
détails. Disciple de (iluck, maître dllérohl, cest un de nos plus justement
célèbres, «'t de nos {dus parfaits musiciiMis. .Nous rappellerons les partitions
de : Phs!/cfi'\- — • Anfirrrnu : -■- Lninmv ri Ljfdic : - Ahinzn et Cora ; — Enithru-
sinf et Conifl-'u: — /V/n/sT/ic et Mrliilrm : -- h' Jenur Henri; — Joaefih, son
clief-d'ipuvre, joué pour la prenïière fois, en 1807, à l'Upéra-flomique; et enlin
d'admirables hymnes patriotiques, par exemple le ("hnnt tin D'pdrt, sur les
paroles de Jos«'ph C.hénier : •< La vict«)ire, en chantant, nous ouvre la barrière: —
la liberté jzuide nos [):is. >»
MK.\.NLSS(LN iJ.-H.!, nv à (iliAteau-Porcien en I7t')l : député des Ardennes à
la Convention nationale, vola la nnu't du roi, tout en S(* prononçant pour l'appel
au p»'upl«' et le sursis. Laissa «pielques opuscules politi(|ues.
.MKSLÏKK (Jka.m, né à .Mazerny en Itiii*: cuié «l'KLrépigny. Libre-penseur
ard«*nt. Oui ne (tonnait le fameux Testament lie Jfon MesUer?
MltJKOT f.X.NToiNK , né au (lliesne en is30; philosophe: théologien; mathé-
maticien et poète. Ses Ph'lnsnfih'tr elcnienta (/uin'/HC (Ustinrdi )ifirtifni!i, furent
imprimées à (!liarle\ ille. (l'est une encyclopédit? dialoguée traitant de la logique,
(l«' la métaphysi(iue, de la morab»: la deuxième partie de cet ouvrage, expli-
(piaîït h's principes généraux de la géométrie el de l'algèbre, est en français.
.MKiKOTTL Jkw;, né à Kumigny, serait mort en 1703; historien, s'occupa
surtout d«» la Bnnmnie de Ilnmign;/.
.M(Mll KS, né à Ville-sur-Lumes le !(> dérembre 1770. Se desthia tout d'abord
à la [»rétri>e et fut même lonsuié. Déma^ioî^iH' et^ terroriste. Fut emprisonné
dans la piison de S«'dan, puis dans celle de Méziéres. Condamné à mort, fut
rxécuté sur la place, aujourdhui, de la Préfecture, et, en ce temps, de la
Uévoluti«»n. Ses écrits sont conservés aux ar<*liives di'partementales.
Mt)l (('.LAinr. DKi, na«juit ;i Thuguy en 17.')2. Célèbre par sa beauté, épousa
(ieorges de Joyeus»*, âgé de dix-se|>t ans ri «jui mourut d'apoplexie quelques
jours avant la « consommation »• (lu mariaue. Mariée en s(;coiides noces à Henri
de Lorraine, dont elle eut quatre enfjints; puis, en troisième noces, au sei-
>MH'ur de (ionceville. Veuve «' et désirant enlin, écrit son biographe, renoncer à
toutes les vanités du siècle, «dli' résolut d'aller s'ensevelir dans un chdtre; et
«omnie il uy avait point er) Fran<'e de numaslère appartenant à l'Ordre du
Saint-Sé|)id«'hre, elle en fondait un à Cliaiieville où, sous le nom de sœur Marie
d(î Saint-Franeois, elle prit le voile. »
MONFKAHKIF L«M i< i>k), né à Thenorgues on 172k Assistait, en 4745, à la
bataille de Fontt'noy. Puis, «< voulant devenir auteur, et tourmenté du désir
d'ac«|uérir la célébrité, encore — dit son biographe — «lu'il n'eut ni génie, ni
— 125 —
instruction, il s'essaya dans tous les genres : porsie, Iiisloiie, pliilosopliie; et.
dans tous les genres, fut médiocre. Il iHait en 1781) seigneur des Petites-
Armoises. Puis, quand les titres et les privilèges seigneuriaux fuivnt abolis, il
prit ce titre singulier de « représentant du roi des Juifs », ajoutant cjue, lorï>-
qu'il parlait, c'était Dieu qui parlait par sa houclie. Laissa quelquc's ouvrag^'s.
parmi lesquels : les Lois du Sage par celai qui n'ttdore t/ae Un' : — rUonnne réin-
téijri' dans son bon esprit; — D'ifdogw entre Pierre Lewdr et Marie Lehlane ; —
le Chemin du ciel par la fortune: — Coup dUril de mes oui rat/es bien clairs, les-
quels dits ouvrages, d'ailleurs, sont insipides au possible.
MOKKAUX (Jean-Hknk), né à llegniowez en l7o8. I*rit part, comme gienailier,
à la guerre d'Amérique, llevenu à Uegniowez en 1782, il s'y maria et «« devint
entrepreneur de travaux du génie militaiie. » l']n 17'Ji, la IVontière étant
menacée, le soldat se réveillait en Moreaux. Kst nommé lieutcuiant-colonel du
l*^"" bataillon des volontaires ardeimais avec, pour lieutenant-colonel en secontl,
Jacques Bidoit, de Maubert-Kontaine. Est fait général de brigade après le sièg»^
de Thionville où sa bravoure fut remarquée; puis général de division après sa
victoire à Leyman (1703) sur les armées considérables du duc de Brunswick.
(Commandant en cbef de l'armée des Vosges; commandant en clief de l'armée
de la Moselle; battait les Autricbiens et, avec ses troupes, faisait son entrée
triomphale dans Trêves (171)4). La Convention envoyait alors an général un
drapeau où se lisait cette inscription : « A l'amure de la Moselle, la patrie recon-
naissante, » Il dirigeait le siège de Luxembourg, lorsqu'il mourut, Agé de
trente-sept ans, dune fièvre maligne (ju'avaient occasionnée les fatigues, le
surmenage de son service militaire, il fut enterré à Thionville. Les cendres de
ce général sont dans cette terre lorraine foulée — en attendant l'heure ! — pun-
ies descendants de ceux qu'il avait si souvent vaincus.
MOHHL (Jkan), né à Aubigny vers 1300; théologien et Cirand pénitencier.
MOUKL (Jean), naquit au hameau dAgrève — un petit lieudit maintenant, —
commune de Sécliault; érudit; examinateur des maîtres ès-arls de l'Univer-
sité; poète latin. Laissait un nombre considérable de volumineux ouvrages; et,
en outre, non encore édités quand il mourut, dix-huit gros volumes in-folio.
MOULLN (Marie Di), née à Sedan vers 1020; philosophe, hébraisante, physicienne.
ML'MHIl (Jean), évè([ue et comte de Noyon; duc et pair dv Fiance; né a
Hoisy, en 1552, de parents fort pauvres qui gagnaient à peine leur vie en tis-
sant; théologien, savant.
NAVIKBES (IIaoll de), né à Sedan en lo44; « capitaine de la Jeunesse ».
En 1600, partait pour Paris où il otTrait à Henri IV son poème, en 30,000 vers,
intitulé ; la llenriade. Lorsque mourut le roi, Navières se trouva dans la plus
extrême misère. Eut recueilli au collège de Ueims par Jean Morel, dAgreve,
qui lui donnait, en ce lieu, le vivre,lecoucher, et h; gratifiait, |)ar suicrolt, tlune
petite pension. En attendant la mnrt, il lit les Caidifpo's saints en vers fran-
çais. En outre, la lienomime : ponnc historial divisé en cinq chants sur les r>''cep-
iions de Sedun, mariaije à Mèzicres, couronnement à Saint-Denis et entrée du roi
Charles IX. Poète plein d'imagination; luais poésie rude, laborieuse, bizarre.
" Il se tue à rimer, que nécrit-il en prose, » aurait dit Boileau.
MNMN (Hk.nhi), né à Poix en 1722; médecin. Fit de 17.*»8 à 1700 les campa-
gnes d'Allemagne, comme médecin ordinaire du fameux comte abbé de (lier-
mont; puis aussi celles d'Espagne et de Portugal. Tniduisit bîs ouvrages de
Oise : le seul traité sur l'art île gnérii" que nous léguèrent les llomains.
NOI/ET (Pieure), na(iuit en Thiérache, disent (|uelques biographes; plus
probablement, affirment cerlains autres, dans les Antennes, où ce nom est
1res répandu. Théologien; recteur de ILiiiversilé de Ueims.
NOLVION (Jacques de), né à Nouvion en 1375; théologien.
— 126 —
(U DIN ((AsiMin), ni^ à Mézières en 1038; historien; professeur de théologie.
Kiivovf» on <lisp*i\ce au monastère de liessous, parce (ju'il s'était lié d'amitié
avec le ministre calviniste Jurieu. Irrité, dé^oiUé de la vie monastique, Oudin
jota le froc aux orties. Se fil proleslant et fut nommé sous-bibliothécaire de
ri niversité de Levde. A laissé de savants ouvraj^'es écrits en latin.
PAliAVEV ((Iii.-Hyi».), né à Kumay en 1787; savant, mathématicien. Nommé
on 1810 sous-inspecteur de l'école Polytechnique, (chargé de missions diverses
à Mons, à Hruxelles, à (iand. Son pelit-lils fut pendant quelques années, à
notre époque contemporaine, directeur de l'Opéra-Gomique.
PKHAIID fANNK , née à Charleville en 1743. Kcrivit sous le nom de « M»»»deChà-
toaurejj;nault » un Elogt* hialnrh/ue f/'Aitu^ de Montmorency, « un des morceaux
les plus intéressants et hîs mieux écrits de notre histoire, » dit son biographe,
avec excessive exagération.
PKHLN (Jacquks-I.ouis), né à Thugny en 1714; célèbre peintre de portraits.
De son mariage avec Marguerite Devel, de (".liarleville, naquirent une fille et
cinq fils dont le dernier, Lik-Louis PKUIN (17:»3-1817). l'ut a artiste et manu-
fa^^turior de grand talent >•. Kut pour fils Alphonsk (1798-1874), peintre fort
estimé, lequel eut un fils, Fklix, architecte, mort assez récemment à Paris,
léguant au musée de Heims une série de portraits de famille parmi lesquels
celui de l'ancêtre : Jacquks-I.uuis, dont le père était simple ouvrier en laine.
PIC.AIIT (Jean;, théologien, un des religieux de l'abbaye d'Elan, naquit à
Launois en 1380. Prononçait au (loncile de r.onslance une harangue qui fut
très remarquée, et prit part ensuite avec les cardinaux à l'élection du pape
Martin V, le 11 novembre 1417. Fit en 1433 le discours d'ouverture au (Concile
de Bàle.
PlEliQlIN (Jean), né à Charleville en 1672; théologien, savant. A laissé
quelques rq^uscules scientifiijuos et une Vie de maint Juvin» ermite; biographie
naïve, écrite par im crédule. En outre : Diasertatlons physim-th^olofjiques sur
la conception de Jt^sns-Chrlst dans le sein de la Vienje Marie, sa mère, disserta-
tions assez singulières.
PITHOYS ^Claude), né à Sedan en 1587. D'abord prédicateur catholique assez
renommé, puis, s'étant converti au protestantisme, se fit avocat et fut, en
oulre, nommé professeur de philosophie au collège de Sedan. Au nombre de
ses ouvragt'S principaux, nous citerons : la D'comerte des Faux Possédi^s, très
utiles pour reconnaUre et discerner les dissimulations et fcintises et illusions d*avec
les vraies et nUdles possessions diahoH<iues ; — Horoscope de lionne Aventure des
pr 'destinés : — r Amorce des Ames dévotes et religieuses,
PirriiE I Simon), né à Kumay vers 1020; poète, théologien.
PLANCHETTE (UEhNAKDi, théf>logien, érudit, né en 1080 à Aubigny-les-
Potliées. Ses sermons, à la lecture, sentent un peu leur vieil Age.
POUILLY (Jean de), naquit à Lançon vers 1013. Prit part à toutes les guerres
de Louis XIV, s'y fit remarquer par son courage; y conquit successivement, à
la pointe de son épée, tous ses grades. Nommé gouverneur de Mézières en 1677
où il mourut en 108*). Ses restes et ceux de sa femme furent déposés dans
l'église, au piod du mailre-autel.
PITSEIX (J.-B. de), né à Alland'liuy en 1079; « architecte expert et juré du
roi .). Avait présenté le plan d'un «* temple que l'on avait projeté d'élever à la
patronne de Paris ». Mais le plan de Souftlot, le Panthéon, lui fut préféré. Ce
<|ui n'empéclui point Puiseux et Souffi(>t de toujours vivre en parfaite intimité.
HAMBOLllG (Abraham 1, né à Sedan en 1500; théologien, hébrîusant; prédi-
cateur célèbre, en son temps; érudit. A laissé notamment : Traité de l' Adora-
tion des Mayes et soixante longues Dissertations thcologiques.
— 127 —
RAMÉE (François La), né h Vaiix-(llianipagne en 1572. Se prélendit fils do
Charles IX et d'Klisabeth d'Autriche, puis se fit appeler Kraneois de Valois. II
alla même h Reims réclamer l'onction royale, et se faire proclamer roi. Il fut
arrêté, jugé et pendu sur la place de Grève, le 8 mai loOO. Il avait alors
vingt-quatre ans.
RAMÉE (La). Ce nom rappelle Tune des plus ancitinnes illustres familles
de Rocroi. Vn La RAMÉE, Louis Xll régnant, fut gouverneur de Reims. —
Pif:rrr La RAMEE (Pifrre-Ramus, né en Vermandois), fut, au seizième siècle,
un savant illustre. Nous trouvons à Rocroi, vers 1690, Nicolas La RAMÉE,
conseiller du roi et receveur de ses fermes en cette ville. In de ses fils en fut
prévôt-royal devant lequel se devait faire l'élection du maire, des échevins et
du syndic; un autre La RAMÉE fut « trésorier de l'extraordinaire des guerres » ;
deux de leurs descendants furent notaires à Rocroi; un autre, ingénieur en
chef des ponts et chaussées en Corse.
RAMÉE (JosRPu), né à Charlemont en 1764; architecte qui eut, de son temps,
certaine réputation. Obligé de se réfugier en Belgique parce qu'étant « capi-
taine des grenadiers dans son quartier, il avait trop ouvert ement blîlmé la
journée de juin 1792. » Traçait en Allemagne le plan de nombreux jardins.
Allait en Amérique où, de façon très savante, il fortifia plusieurs villes; puis
revint à Givet où, dans le repos, il écrivit son ouvrage : Jardins im^guliers.
Maisons de campai/ne de tous t/enves et de toutes dimensions, e.réeutt'S dnjts diffé-
rentes contn^es de l'Europe et de IWnv'rique septentrionale. Il avait, écrit son
biographe, « embelli la place Verte de Givet. »
RAl'LIN (Hippolyte), né à Rethel en 1560; théologien. Son ouvrage principal :
Panégyre orthodoxe, mystérieux et profane, sur rantiquitr, dignité, noblesse et
splendeur des Fleurs de lys, est, dit son biographe, <f d'une érudition indigeste, un
tissu de merveilles aussi ridicules qu'absurdes, des provocations à une nou-
velle croisade, de vives sorties contre les astrologues, les mahométans et les
huguenots. »
REN.VULDIN (Pierre), né à Attigny en 1480; chanoine. A laissé de nombreux
ouvrages écrits en latin, froids, languissants, pleins de termes barbares, sans
vie, sans enthousiasme, et « à juste raison recouverts dans les bibliothèques
de cette poussière qui marque l'inutilité de leur existence pour l'instruction et
Tamusement des hommes. »
RIBERT (Jean-Isaïe), né à Sedan en 1735; homme de guerre : Nos Sottises
et les moyens d'y remédier quoique un peu tard, mais il vaut mieiw tard que
jamais, imprimé à Nancy en 1793; apologie de la Révolution.
RICHER (J.), dit le P. Fulgence, naquit en 1712 à Mouzon, dont il écrivit
rhistoire intéressante, souvent consultée, sous ce titre : Abréqé chronologique
de l'Histoire de la ville de Mouzon avec ses dépendances et pays clrconvoisins,
ROBERT (Paul-Antoine), né à Sery au dix-septième siècle; peintre d'histoire
et graveur.
ROLENDEAU (Louise), née à Charlemont-Givet en 1774; actrice distinguée.
« Sa vie de comédienne fut une suite non interrompue de succès et d'agré-
ments. »
RONDEL (Jacques du), philosophe célèbre du dix-septième siècle, naquit
sans doute à Sedan. Compte, d'ailleurs, au nombre des savants par lesquels
fut illustrée l'école de cette ville. Au nombnî de ses ouvrages : la Vie d'Epicure ;
— Histoire du Fœtus humain : « contenant, d'après les théories scientifiques de
l'époque, l'histoire complète de la conception et de la naissance de l'homme. »
ROSE (Nicolas), né à Neufmanil en 1771. Fut un de ces héroïques volon-
taires ardennais que le décret de 1791 organisait en bataillons départemen-
taux. Du 2« bataillon des Ardennes, il prit part au siège de Longwy; fut un de
ceux qui refusèrent de marcher avec Dumouriez sur Paris, protestant contre
— !28 —
l.'i Iraliison do ce gt^néral. Abaiiduiiiiês près d'Avosiics, six conls volontaires
ardcMinais durent soutenir la chargo d'une eavalerie ennemie : ce fut un massacre;
vin^it seulement de ces lu.'roïques volontaires lun'enl échappera la mort, parmi
le»squels Nii-olas Hose, (Municnt* captiT m Hongrie av«'C ses compagnons d'armes.
Drvf'uu libre, il se lit in«'oiporcr au 48- d'infaiderie, où s»» trouvaient les débris
du;2*' bataillon ardennais. (lanipa'.'ne de Hollande ilTîJS-lTUOi ; nommé comman-
dant après la bataille cb; /.vppy. Tandis qu'il ramassait les blessés, un biscaïen
lui fracassa le bras. Mourut en 18(.H> ii la suit»- do l'amputation qui lui fut faite.
UOL'Y (imuLKsi, né à Kaurourl en ITTU; physicien, astronome, écrivit :
Vtninvaiun r/'Irstr, on dcsn ipUnii et nsaiir du M^'cuhisim' urfntnyniphiiiitf,
UOY (iHaKTiKN Lk), né à Wadelincourt en 1711; éru«lit, professeur de rhéto-
ri(|uc, admirateur passionné iW'S anoi»Mis. l.'n <b> ceux qui, jadis, connurent le
plus piol'oudément la hm^'ue f^rrcqu»*. Laissa de nombreux ouvra^'es fort oubliés
aujourd'hui.
IIOZIKUKS ;Louis-Kkan<;j^is ilAHLKT, marquis de L\ , né à Mézières en 1733;
mathématicien, pn'S(|ue pulvfîlotte. Voya^'ea comme in;;éni(îur aux Indes-
Orientales avec le savant abbé Lacaille, un Macérien, lui aussi. Prit part à la
^'uerre de Sept ans comme maréchal de camp du comte de Uevcl; se signalait
par son courajj;»' à la bataille d«* Hosbach. Fait prisonîiier de guerre, on le
«onduisit au roi Frédéric II, le célèbn' roi d»* Prusse, qui lui dit : « Je désirerais
vous renvoyer à Tarmée française; mais lorsqu'on a pris un officier aussi
disliu'^ué (|uo vous, on le garde b» plus longtemps possible; j'ai des raisons
pour (|ue vous ne soyez ])as échangé dans les circonstances présentes. » Et
Ferdinand de Brunswick disait «Micore «le lui : «« Voilà le Français qui m'a fait
le plus pcui' d«' ma vie, et ménn' je crois la lui devoir. » Fit la campagne de
1792, dans le camp des émigrés, en «|ualilé de niaréchal-général des logis de
lainiér royale. Mourut à Lisbonne en 1808. Dans l'église des tiapucins de celte
ville, lui fut érigé un [>etit mausolée. K«*rivit notamment : Si ratafjemt's dt' Guerre :
-- Cmupdtjin's (Ir Lmiis, j)rhirr de Cntid-\ m Flandre; — Cnmpai/iH's du Maréchal
il.' Vilhtrs; ■- Hislnin' dfs (inrrrcs dr Fruncr s<ms 1rs n.'giirs de Lonhi XHI.
hmis XIV i'I Louis XV. Cet ouvrage, que le roi lui donnait la mission d'écrii'e^
devait avoir douze volumes; la publication en fut enïpèchée par les événements
révolutionnairt's.
SACKKLAIIU'] iIsAACi, né à Sedan en 1080; médecin • //• Lhre de Joh; — le»
Vi'uvtnhes de Stilninijn. Fcrivit pour b* Jminnd HHt'raue de La Haye de nombreux
articb^s médicaux.
SAINT-YVKS (CiiAKLKs;, né à Mauberl-Fontaine en 1067; médecin-chirurgien,
mais surtout oculiste. Lut la répuliition, à son époque, d'élrtî «< le premier des
oculistes français. »> Siui Xnuvenu TeaUi'- des Maladies des i/eux... fut long-
temps classique.
SALLLHLUUY dk BLNNKVILLL Vim.k.nt h'Iuhimhihrv dk:, né à Charleville
en HîOiL Accomi)agnîi le chevali^'c de (lliaumont dans son ambassade à Siam.
Mourut à Toulon en 17.')0, «lix mois api es avoir été nommé vice-amiral.
SAVAUT. Les Savart furent une famille de savants. D'abord Nicolas S.VVAUT,
|)hysicien, fort érudit. Son lils, (iKHAiu) SAVAUT. né à .Mézières; professeur à
lécoie du génie de cette vilb^; directeur de l'artillerie à Metz. On lui doit»
écrit S(Ui biographe, «< plusieurs inventions utiles, entre autres une machine
très ingénieuses pour diviser les ci'icles. » Son freiv, .Nicolas-Pieurk-Antoine,
né à Mézières en 170.*l; aide de camj^ <lu général La Fayette; professeur de for-
tilieations a l'ecob' de Saint-l'yr. A la création <le r<'col(î Polytechnique, fut
nommé <f conservateur adjoint des modèles, dessins, cartes et gravures >>. Sou
Cnurs ('Iriuentaire de Fortifiratintts eut, en son temps, fort grande et fort légi-
time ri'putation. — Fklix, le plus c<''lèbre, iils de (iérard, né à Mézières ea
— 129 —
i791. Se fit, d'abord, chirurgien (lu l''' bataillon des mineurs; donntî sa démis-
sion en 1814, va à Strasbourg pour y suivre Técole de Médecine. Docteur en
i8i6, puis abandonne la médecine et sadonne avec passion à l'étude de la
physique. Ses leçons remarquables, ses recherches et ses découvertes précieuses
le placèrent au premier rang du monde savant. Nommé professeur de physique
expérimentale en remplacement d'Ampère. Mourut à Paris en 1841. Laissa de
fort nombreux ouvrages, parmi lesquels : Mnnoircs sur les Actions declro-
dynamiques, en collaboration avec Biot ; — liecherches sur les Vibrations de
l'Air; — Sur la Communication des Mouvements vibratoires entre les coi^)s solides,
SAVARY (Rkné), duc de Hovigo, né à Marcq le 26 avril 1774. A seize ans,
s'engageait dans la cavalerie; servit sous Cusline, sous Pichegru, sous Moreau,
Commandait l'arrière-garde lorsque s'opérait cette fameuse retraite de la
Forèt-Noire (1771). A cause de sa belle conduite, nommé chef d'escadron;
aide de camp de Desaix; colonel en 1800; général de brigade trois ans après.
Avait été chargé, par Napoléon, d'exécuter l'inique sentence à mort contre le
duc d'Enghien, et l'on ajoute qu'il aurait accompli cette lugubre mission avec
une promptitude si grande qu'elle rendit impossible le recours en «rAce — ou
même la grâce arrivée directement — du condamné. Général de brigade ea
i805, assistait aux grandes batailles d'Austerlilz, diéna et d'Eylau; battait les
Russes à Ostrolenka. Après Tilsitt, envoyé comme ambassadeur en Russie;
puis, sa mission terminée, ambassadeur en Espagne et, alors, créé duc de
Rovigo. En 1810, ministre de la police. Il avoue dans ses Mémoires que cette
nomination fut mal accueillie, tant étaient redoutables ses aptitudes policières.
Fut, pendant les Cent-Jours, nommé inspecteur de cavalerie. Après Waterloo,
voulut accompagner Napoléon à Sainte-Hélène et même s'embarqua sur le
Beilérophon, mais les Anglais l'envoyèrent à Malte où, pendant sept mois, ii
resta prisonnier. En 1823, le général Hulin, président de la Commission qui
avait condamné le duc d'Enghien, accusa Savary d'avoir, trop hâtivement, fait
exécuter la sentence. Il jugeait alors prudent de se réfugier à Rome et ne ren-
trait en France qu'en 1830, retournant à Marcq où vint le trouver l'ordre qui
lui confiait le commandement en chef de l'armée d'Afrique. Sa santé délabrée
l'obligea de revenir en France. Il mourut à Paris le 2 juin 1833. Savary fut
l'admirateur à outrance et comme l'esclave de Napoléon 1"'. « Si l'empereur,
disait-il un jour, m'avait ordonné de tuer ma femme, je l'aurais tuée. » Son
père, Ponce SAVARY, né à Charleville, fut « major » du chiUeau de Sedan.
SAVIGNY. Les de Savigny étaient une famille du Rethélois. Nous rappelle-
rons seulement Christophk, né en 1530, et l'un des hommes les plus érudits de
son époque. Laissa : Tableaiw acamiplis de tous les Arts libéraux contenant
brièvement et clairement, par sintjuliere méthode de doctrine, une tjéuérale et
sommaire portion des dicts arts, amassés et réduicts en ordre pour le soulagement
et profil de la jeuîiesse, par M. Cristofle de Saviyny, seigneur dudict lieu et de
Priment en Rethélois. Cet ouvrage, dont Louis de Gonzague accepta l'hommage,
était le « tableau » de toutes les choses connues en lettres, en sciences et en
arts, à son époque.
SCHEVERMAN (Gf.orgksi, né à Montliermé, de pure origine suisse; employé
à la verrerie; mort à Nantes en 1827. Reçut, comme Méhul, des leçons du cha-
noine liaiiser; musicien distingué. A laissé entre autres compositions : le Cou-
ronnement de Numa Pompilius, opéra en deux actes; et la Bataille dWuslerlilz,
symphonie militaire.
SCHMIDTT, né à Sedan. Lieutenant général du célèbre de Mansfeld.
SCHULEMBERG (Jean dkj, né à (iuincourt en 1588; maréchal de France.
SINSART (Bk.noit), né à Sedan en 1090. F)'abord ingénieur; puis se retirait à
Tabbaye de Senones et devint théologien. Laissa notamment : les Vrais Prin-
cipes de saint Augustin sur la grâce; — la Vérité de la Religion catholique
- 130 —
di'mofitii'C contre les protestanls ; — ('hifiiens tinrieiifi et modernes; ouvrages
beaucoup plus convaincus qu'int^ressanls.
SOHBON (RoBKRT i)K!, né à Sorbon on 1201. Ses parents, « vilain et vilaine «,
furent de pauvres laboureurs qu'il ne connut point. Seul, abandonné de tous,
il eut le rare courafçe d'aller à Paris <* se mêler aux escholiers >», pour s'ins-
truire. A force de patience, de labeur, d'obstination, put conquérir son titre
de docteur et fut pourvu dun canonicat à (Cambrai. C'était vers Tan 1250;
mais Louis IX le rappelait vile à Paris, le nommait son chapelain-confesseur,
le prenait pour ami et pour conlident. Uobei t, se rappelant toujours ses anciens
condisciples « les escholiers », fondait un établissement qui s'appela d'abord
la Pauvre Maison, tant était «irando l'indi^'ence des premiers élèves qu'on y
reçut : seize pauvres clercs «mi tout; mais qui, pour professeurs, eurent les
savants les plus renommés de celle époque : (iuillaume de Saint-Amour, Odon
de Douai, Laurent Lanjudois. Cette l*aiivre Mafsoti fut le berceau de notre illustre
Sfirbonne ; lune des fdoires les plus éclatantes de notre France intellectuelle.
Robert de Sorbon laissa quelques ouvrafios de théologie qui, disons-le, ne sont
pas de très larj^e envergure. Dans l'église d(» Sorbon, un buste d'Alphonse Colle,
avec, sur le socle, une inscription commémorative qui rappelle la mémoire de
cet Ardennais célèbre.
SOl'LIKR (Jacquks), né à Ham-les-Moines en 1763; professeur au « petit
collège de Regniowez »; ar(!hiviste du département des Ardennes en 1827;
poète. Laissait des poési«»s, d'ailleurs assez médiocres.
THIERRY, maréchal de camp, né à Ch;\teau-Regnault en 1765.
TIIOLMÉ (J.-B.), né à Hocroi le 11 mars 1753; général de brigade, mort
gouverneur de Bologne le 8 septembre 1805.
THOMAS, né à Chardeny; général. Fut gouverneur de Malte, quelque temps
avant la royauté de Murât.
TISSIER (Bkrtra.nd), né à Rumigny en 1610; philologue, théologien, grand
prieur de Bonne-Fonfaine. Marlot le qualifie de : vir enuiUissimus, vir doclrinsB
non vulgaris. Son ouvrage ca|)ital : Assert ionnes theologicx, fut imprimé à Char^
leville en 1647, chez Cédéon Poncelet.
TITOL'X (Louis), né à Relhel; théologien.
TRIPLOT (Nicolas), théologien. Nous lisons dans dom Ganneron : « Non
loing de Rethel, se trouve le gros village de Sery, le(|uel devroit estre assez
fameux d'avoir porté et nourry ce docte archediacre; mais il est assez digne
de mémoire d'autant qu'en ménip temps on a compté jusques au nombre de
douze docteurs en théologie qui sont sortis dudit village entre les lesquels
furent ^icolas Triplot larchediacre et N. TRIPLOT, son frère, de l'Ordre des
Prescheurs à Reims, grand docteur et bon prédicateur, orné de plusieurs
gnlces, duquel on peut dire proprement 7m>//er((^ ^//res et inclytns scd U*prasus,
car il estoit réellement lépreux de corps. »• Triplot fut, pour ses adversaires, un
controversiste redoutable. Son principal ouvrage a pour titre : A Messieurs les
prétendus Rt} formes du d'iorèse de Laon, de prendre (jarde '/ue la sentence donnée
par le Sauveur contre les Juifs ne soit vérifia' contre euj'.
TROUILLART (Pikrre), né à Sedan en 1620; pasteur calviniste : Douze Argu^
ments contre la transsuhstantiation ; — Trait*' dt* l'Eglise; — De l'Etat des Ames
ties fidèles après la mort.
Tl'RENNE (Hk.nri dk La Tour d'Auvkhgnk, vicomte dk), naquit à Sedan, le
11 septembre, de Henri de La Tour, né à Sedan lui aussi, et de Elisabeth de
Nassau. L'un des hommes ih* guerre les plus illustres de la France et même
du monde entier. Ce nom seul de Turenne nous <lispense de faire une biogra-
phie, les victoires de ce grand capitaine appartenant plus encore à notre his-
toire nationale qu'à notre histoire locale.
— 131 —
VASSELIER (JosKPHj, né à Kocroi en 173o, mort à Lyon en 1798. Fut un des
grands amis de Voltaire et cultiva les leltres « on amateur », satisfait du seul
suffrage de ses intimes. A laissé : EpUre sur la Pair ; — Poi^slcs, avec portrait
de Tauleur; — MtHanfjcs : contes et chansons.
VASSECU (JosL'K Le), né à Sedan en 1620; pasteur de l'église réfornié<' de
Ciivonne; professeur d'hébreu. Son amitié avec Fabert. gouverneur de Sedan,
fut légendaire. Laissait, notamment, une : Grammadca hebrœa.
VIELA.NDE (.Michkl), né à Maure en 1707. Fit de 1792 à 1796 les campagnes
à l'armée du Rhin. Se distingua dans la retraite du Palatinat, au siôge de la
tète du pont de Manheim et de Khel où il fut un des premiers (jui s'élancè-
rent dans les retranchements ennemis. Le 29 mars 1800, il commandait un
bataillon lorsque furent prises les hauteurs de Saint-Jacques, en Ligurie. Alors
blessé grièvement, il est fait colonel; prend part à la bataille d'iéna, aux
campagnes d'Espagne et de Portugal. Promu, en 1810. général de brigade;
souvent cité, pour ses actions d'éclat, dans les « ordres du jour ». Etait fait
prisonnit-r, en 1812, au siège de Badajoz; et le 28 avril 1814, après deux ans
de forteresse, rentrait en France où il prit sa retiaite en octobre 1815 « par
ancienneté de service. » Mourut dans son chdteau de Brières le 31 mars 1845.
VILLELONGUE (Tristan de), né aux Alleux en 1562; théologien.
VOULTÉ (Jean), né à Vandy-sur-Aisne en 1500; élégant poète latin, de quehjue
réputation en son temps.
VriBEHT (Robert), né à Rethel en 1743. Publiait : Opinion sur Louis XVI;
opinion qui le fit décapiter.
WASSINGHAC. Les de Wassinghac. seigneurs d'Imécourt, se fixèrent à Sedan
à la suite de Henri de IxiTour, vicomte deTurenne. Ils prirent leur nom actuel
du village d'Imécourt, canton de Buzancy(voir plus loin la monographie de ce
village). Ce fut une famille d'épée. Rappelons Jean, né à Sedan en 1655; gou-
verneur de Montmédy et qui comman<lait en 1706 une division dans l'armée
du maréchal de Villars. — César-Hector, lieutenant-général, mort en 1743. —
Jean-Louis, maréchal de camp, tué d'un coup de canon, en 1704, au siège de
Venue. — Un de leurs descendants, le colonel d'Imécourt, commande actuel-
lement à Vouziers le 3« cuirassiers. (Consulter : la Chronoloi/ie nnlitairr, de
Pinard ; le Dictionnaire des Gf'n&raïuc fraw^ais, et l'Histoire r/énMofjique des
Pairs de France, par de Courcelles.)
WILBAULT (Nicolas), né h ChcVteau-Porcien en 1686. — WILBAULT (Jacques),
son neveu, né à Chdteau-Porcien en 1729; peintres, tous deux, encore fort
estimés. — Voir dans le volume : Réunion de la Société des Beaux- Arts, année 1886,
un article de M. Jadart : « Nicolas et Jacques Wilbault, peintres français du
XVIII* siècle. »
YVES, peintre obscur, né à Maubert-Fontaine en 1660; membre de l'Aca-
démie de peinture, bien qu'aucune de s^s productions « puisse justifier le choix
de cette compagnie, >» nous avoue son biographe.
-^k*:^
— 134 -
Art i( ('riti'itte, au yafioitfiL à 1.» Vv' th*iiiuU\ Fut, pendanl six années, cri-
tiqut* musical du Jour; est actuciicnicnt 1<' rnti(|uc musical d#^ la H^vue hUtuche
et «lu l'ri tif" hiria. AultMir d«' plusieurs |u**rrs : Hrllr-I^rfitt', comédie, et .4 iJififi/iE
rttrnch. paiilominH'-pai'fxlie en lroi< UiMeaux. musique d'André Messager,
repre^enlés avrc <urrès au Tln'àlp'-Lilue ; — Coup *U' S^juncitt; coniétiie jouée
à la liodiniere : - ... ICt Cnntrtit. coiiiédi«'; Irs Y/filh's Uiufs, scène réaliste:
(7/4t' '//' ///«s. revue imi iU'ii\ acles, «mi collahoratiriii av«'C Clairvilie : ces trois
pièces repiés»Mih*es au c«'rcle Vr»lne\ ; — t'Uvuretu- Pt'rh*'ur, au cirque Molier.
A un «Iranie Ivriquc en trois aed's el quatre laMeaux. en collaboration arec
Louis <iallet, musique de (ieor;:e> Hue, leru a l'Opéra-Coniiffue: litre : Yamm
l<: IViiifur. Possède v\\ fjorleleuille : Mt'inl'uint dWmotd-, Imllet: 1 hyun-Turtuffe,
pantomime; //' ('itwiiihil llumnni, vaudeville; /#• Ft'/s Ksip'-on, drame; une Partie
ik Hilhnfi, cnniédie; /♦■ l^nurhniii', paulonjinie; luronsitlahlef, pantomime; i*rt>-
mrthi'r, tiaji<'*die lvri(|Ui* en tinis aele>, m collaboration avec Jules Mérv ; Wc.
I)hO.\lAUT Ko., né à divel on ix3i>. Ingénieur civil. .\ut«'ur de. notamment :
TraUr thrort'f/ur ti pmCu^tw sur l'iu/jlnihitton (U's Mufteivs n'-stnrusi'fi provenant
du jyiii mnritinu': — Efiiiira sur h's Lun>i''s */•' /// (%iisn„jHt\ édité par le Petit
Ardnntiih ; - - i'Ufilistttidn dfs lirufffrrs drs Ijnuirs ; — {Jai'tfpirs Vt'n'tf'S, « œuvre
po)Mjlaire et pliilosiqdiitfue •>. — Sa s«j'ur. M"** veuve CAHl'EL, a écrit quel-
ques a^'réaldes nouvelles et, entre autres : Seû/rs d'autan: — M'''inoires d'une
Souris.
KA(i()T Kc(;k\K , né à Mazernv. Ancien élevé de l'Institut national agrono-
mique. Auleur d»* plusieurs oiivratres af^ricfdes, f»armi lesquels : la Penne *.U' la
Hante-Maison: — liaidr rl'''ntrntain' fjonr Cemplui des Ennrais rhimlffue$; ce
volume en collal>oralio:i aver .M. Kikvkt, professeur départemental d'agricullure
des Ardennes.
tîAILLY DK TAl'ltl.NKS ((jiahli>;, né a (iliarleville en \H"Ù. Divers articles
dans la lO'vae d''s Dru-r-Moudi-s et dans la lirrue hcbdamadaim: — Voyage au
Canada, couronné par IWcadémie française, l'réjiaro en ce moment une étude
historique dont le litre serait : l'Ahifr tk ynt/nd, le Sirr d*i Comy et la C«îi-
muiw fie Laon 'scènes de la vie religieuse, féodale et populaire au commence-
ment du dr»uzième siècle).
<i()KFAUT .Nicolas), né à IJulson en 184<». (Collaborateur à la lievne fie Cham^
patjnr rt df lirt'r et à la Krvue histarif/ar anlranaific. A éciit noUimment : Notice
$nr h' Cantnn dv liaamnrt : — Histoire de la Ville et du Pays de Mouzon: —
Glossaii'e du Mouzonuais.
(iUKILLOT (OcTAVK', né à Vonziers le () mars ts:>4. Médecin et historien.
Liuréat de l'Instilut. Comme lii>torien a publié : Corvisarl et yapolf}on: —
Les Mazeu.r, vhirurijien n'unois ; — Mol ire sur le Prieur-' de (-nry: — Dictons île
Varrondisscwenl de Vnuziers.
m HKHT iLuciK.N . né au Chesue le 27 aoiH 18G8. Elu député le H juin i8l»7,
avec près de tO.nnnvoix de majorilé; réélu le 8 mai 189S. Auteur de plusieurs
ouvrages littéraires, notamment : Mes Heures folles: — En attendant mieux; —
Hinu'S d'amour et d'rpf'e: -- Héhabilitation ; — Conte j)Our un Petit Roi; — la
L^^ijendi' du t'hampui/ne: — Missel pour les jolies Païennes; — A se détordre.
A écrit aussi divers intéressant** Mémoires : /// Question roloniale : — Tomlouctùu;
— Au Pays noir; — la Trirolonisation snus la troisicnte W-publi({ue.
IIULOT i)K COLLAHT (Baron Julks), né à Cliarleville, juin i83H. Membre de
la Société archéologique de la Loire-Inférieure. A beaucoup voyagé dans les
Antilles el prépare, en ce moment, un Dietiommive yt^nniloyique et nobiliaire
— 135 —
des Famiiles de la Martinique. Auteur de nombreux articles dans diverses revues.
A édité les Souvenirs militaires du (jf^néral d'artillerie, baron Hulol, son oncle.
HUPl.N (Ebnïîst), né et mort à Sedan. Publiciste. A laissé notamment deux
volumes (Laroche, éditeur) : A Travers le Sedan d'hier.
JADART (Henri), né à Rethel, novembre 1847. Conservateur du musée à
Reims, bibliothécaire de cette ville. Ecrit surtout des études d'histoire locale :
Jeanne Darc à Reims; — liobert de Sorbon; — Recherches sur le Village natal et
la Fcunille du chancelier Gerson; — la Maison natale de Mabillon. De nombreux
articles dans les Almanachs Matot-Braine; plusieurs mémoires, brochures ou
volumes ayant trait à l'Histoire de l'arrondissement de Rethel, notamment
dans la Revue historique ardennaise,
JAILLOT (Louis), né à Mouzon en 1825 : Recherches sur l'Abbaye de Chèhèry.
JENNEPLN (Alfred), né à Girondelle en 1838 : Histoire de Maubeuf/e.
JOLY (J.-B.j, né à Vrigne-aux-Bois en 1827. Fut conservateur de la biblio-
thèque d'Alençon. Nombreux articles dans la Revue de Benoit Malon; — la Revi-
vision de la Constitution.
»
KERST (Léon), né à Rocroi en 1846. Avocat et journaliste, notamment à
la Presse, au Voltaire; rédacteur en chef du Journal illustré. Critique drama-
tique et musical au Petit Journal.
LAiNCEREAU (Edouard), né à Sedan, 27 juin 1819. Orientaliste. Auteur de
publications très appréciées dans le monde savant. Par exemple : Chrestomathie
hindie et hindouie; — l'Hitopadesa, dont il donnait une nouvelle édition, devenue
classique, sous ce titre : le Pantchatantra.
L.ARTIGUE (Jules), né en 1836 d'une famille originaire de Givet. Inspecteur
adjoint des forêts. Conseiller général et, pendant plus de vingt années, maire
de Givet. Ecrivit, en collaboration avec M. Le Catt, une Histoire de Givet, inté-
ressante mais trop sommaire en ce qui concerne la période révolutionnaire
et contemporaine. Signalons alors la fort complète Histoire régionale de Givet,
par le docteur Beugnies (Ed. JoUy, éditeur).
LAU.NOIS, né à Rethel en 1840 : Monographie de l'Abbaye de Chaumont-Por-
eien; — Thugny-Trugny et ses dépendances; — Etudes sur d'anciens lieux de
Sépultures romaines et gallo-romaines.
LAURENT (Paul), né à Dommery en 1866. Archiviste dans le département
de l'Aude, puis, actuellement, dans les Ardennes. Fondateur et directeur de
la savante Revue historique ardennaise, continuant, ainsi, la Revue commencée
par son prédécesseur, M. Sénémaud. Nombreux travaux érudits d'histoire locale
réunis dans ses Variétés ardennaises. A donné une excellente édition des Cen-
turies du Pays des Essuens, de dom Gannkron.
LECHAT (H.), né à Auvillers-les-Forges en 1862. Professeur d'archéologie
à rUniversité de Montpellier. Fut élevé de l'école française d'Athènes :
Sépultures en tuf de l'Acropole d'Athènes; — Terres cuites de Corcyre; —
Epidaure, en collaboration avec M. Defrasse et couronné par l'Académie des
Beaux-Arts.
LEROY (Louis), né à Quatre-Champs en octobre 1847. Professeur d'histoire
au lycée Janson de Sailly : la France africaine; — les Français à Madagascar;
— Géographie générale de la France et des colonies.
MARY (Jules), né à Launois en 1851; romancier et auteur dramatique. Fit
jouer, entre autres pièces, le Régiment et Roger la Honte. Comme romancier, a
donné, notamment : les yuits rouges; — les Pigeonnes; — la Course au Bonheur;
— le Roman d'une Figurante; — les Faux Mariages; — la Belle Ténébreuse; —
— 136 —
Quawl mcme: — /{/ Martjnise Gahrielle. Do nombreux feuilletons dans, notam-
ment, le Petit Jnnnial et le Petit Pnrisiiti.
MAZK (Jules), né à Carignan en 1865; publiciste et revuiste. Chargé de la
critique d'art tlans la (irande EncycliqMie, A écrit de nombreuses nouvelles
consacrées surtout aux Ardeiines. A publié chez Ed. Jolly, éditeur, Douze
Lrf/euft^s men'eillousea du pays d^Anleiine, fort coquet volume avec illustra-
lions charmantes dues au crayon d'artistes ardennais, et imprimé au Petit
Ardennais,
MEHCIKU (Nicolas), né à Rethel en 1821. Auteur de divers ouvrages sur le
Rethélois. En 1864, la ville de Rethel lui donnait une médaille d'honneur pour
ses Rpcherchi'S archi''nlo(/ifjues locales,
MONTAriNAC (Baron Eliskk dei, né à Sedan le 2i octobre 1834: docteur en
philosophie de l'Université d léna. A publié notamment : Souvenirs d'un Voyage
il Home; — /es Chevaliers de Malte: — les Arts d*U'nratifs; — Lettres d'un Soldat
— Histoire des Templiers; — les Ardeunes illustrées, en collaboration avec Jules
Janin, l'abbé Tourneur, Théophile (iautior, Charles Yriarte, etc., etc.
NANQIETTE (Henri), né h Hevin en 18i->. Dirigea longtemps l'école Fores-
tière. Auteur d'un Cours de Technolot/ie forestière,
NICOLE (Henri), né à Attigny en 1850. Curé doyen de Juniville : Plan, relief
de Jérusalem et des environs; — Jérusalem ii travers les âges ; — Atlas géographique
de la liihle,
NOËL (Doni Albert), né à Charleville en 1830; bénédictin. Chancelier à
labbave Saint-Maur de (ilanfeuil, en Maine-et-Loire. Un de nos savants tncon-
lestés en matière d'histoire locale sur laquelle il a écrit, et écrit encore, de fort
érudites monographies, dans les journaux locaux ou régionaux. Quelques-unes
de ces monographies ont été n''uni<*s en volumes; notamment celles relatives
aux cantons de Charleville, de Méziéres, do Reuuez, de Signy-le-Pctit,
PAQUET (Henrii, né à Charleville le 29 septembre 1845; avocat, mais surtout
historien : Sin^ples Mutes prises pendant le siètje de Paris; — Dictionnaire des
Grands et des l*etits Hommes de mon temps; — Histoire de Woippy, prés Metz; —
Chauts populaires messins ; — Dictionnaire biotjraphiifue sur r Ancien département
$k la Moselle; — Ornitholof/ie parisienne. Collabora longtemps à la Revue de
Zwlogie.
PAUEKIN (Chéri), né à Mézières en 1801 ; avocat. Poète souvent couronné
par les académies provinciales. P'crivit : Rethel et Gerson. Connu surtout par
les maimscrits si précieux qu'il léguait à la ville de Hethel.
PÉCHENAHI) I Louis), né à Ces|>unsart en 1842; recteur de l'Université catho-
lique. A écrit, notamment : Jean Juvénal des Vrsins; — De Reims it Jéru-
salem; — Histoire de la yeurille-au.r-Tourneurs ; — Histoire de Gespunsart,
PÉCIIENART (L.;, né à Monthermé vn 1854; curé de Maubert-Fontaine :
te Domaine des Pothées; — Histoire de i'hflteau-Ref/nault-Bogny. — Rappelons
ici V Histoire de Vireuj--Molhaiii, par l'abbé Antoine; V Histoire de Saint-Loup-
Terrier, par labbé Alexandre; la Monographie de Tourteron, par l'abbé Haizeaux.
PELLOT iV\LiL', né le 22 mai 1854 à Rertoncourt; héraldiste; s'occupe parti-
culiéivnient d'histoire locab'. OEuvros principales : Madré Robert de Sorbon et
te Village de Sorbon ; — les Droits seigneuriau.r des Seigneurs de Sorbon au
seiziénte sirrlr ; — Jean Fleur y, curé d'iges; — Cartulaire du Prieuré de Lon-
gueau : — Inventaire des Chartes de Vidtbaye de Chartreure.
PIIILIPPOTEAUX (Augi'ste;, né à Sedan en 18^7; avocat. A publié : Co/Zccfio»
de Doraments rares ou inédits eonrernant rHistoire de Sedan.
PIEHQUIN (Louiss né à Séeheval, mort en 1840. Appartint à l'abbaye d'Hart-
villers, près Reims. A éciil une Histoire de Givel en trois volumes.
— 137 —
PIERQUIN (Louis), né ù Charleville «n 1856. Auteur du recueil de poésies
intilulé : Vieilles Lunes, A écrit, en collaboration avec M. Leblond, professeur
de philosophie au lycée de Charleville, un volume sur la retraite, à Thin-le-
Moulier, de Pache, ministre de la guerre en 1792 et maire de Paris sous la
Terreur (Ed. Jolly, éditeur).
POIRIER (Jules), né à Charleville : le Siéye de Méziéres en 1815; — Investis-
sement et bombardement de Méziéres en 1870,
PUISIEUX (Ernest), né à Vouziers en 1845 : Vie et Lettres de Mn7isci(/ncur de
Prilly, ihéque tle ChdlonSy trois volumes.
RICHEBÉ (Léon), né à Vouziers le G avril 1862; avocat, archiviste, paléo-
l^raphe. Ouvrages pricipaux : Essdi sur le Régime financier de la Flandre; —
l'Art héraldique à r Exposition de 1839 ; — Armoiries et Décorations,
ROUY (Hknry), né à Sedan en IS.'iO; industriel. A écrit, entie autres volumes :
Sedan pendant la f/ucrre et Vnrvupatinn; — Fabrrt, tjoaverneur de Sed<in; —
Histoire de Sedan à l'usa f/c de la Jeunesse; — Histoire de la Dentelle à Sedan,
SÉCHERET (Victor), né à HaraucourI ; directeur d'école primaire à Char-
ville : Histoire ehronolof/ique de Balan; — Etudes historiques sur Raueourt,
Haraucourt et la région avoisinante,
TALNE (Hvp.j, né à Vouziers en 1820. Un de nos Ardeniiais les plus illustres.
Historien, philosophe, littérateur; membre de l'Académie française. Ouvrages
principaux : La Fontaine et ses Fables; — De r Intelligence; — Essai sur Tite-
Live; — Voyage aux Pyrénées; — Notes sur Paris; — Voyage en Italie; — Nntes
sur r Angleterre; — le Positivisme anglais; — De l'Idéal dans l'Art; — et sur-
tout les Origines de la France contemporaine (cinq volumes), ouvrage qui,
devant la Postérité, restera, avec sa remarquable Histoire de la Littérature
anglaise, comme la manifestation la plus parfaite de cette belle intelligence.
VLNCENT (Docteur Henri), né à Vouziers en 183t. Son principal ouvrage,
très remarqué par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a pour titre :
Inscriptions anciennes de l'ArrondisseiNent de Vouziers.
WARGMES-HULOT (Constant), né h Charleville en 1823; ancien président
du Tribunal de commerce de Charleville. A publié à la librairie Ed. JoUy,
en collaboration avec P. Paquier, professeur au lycée de Douai, un Cours de
ComptaHlité très estimé.
WATRIN (Alfred-Narcisse), né à Haulmé en 1848; contrôleur principal des
mines. A publié, à la librairie Ed. Jolly, un ouvrage in-8° : les Ardoisières des
Ardennes, et une brochure : la Grotte de Mirhet.
II. HOMMES DE GUERRE.
CH.\NZY (Alfred), né à Nouart le 18 mars 1S23. D'aboid mousso sur le
Neptune que commandait le contre-amiral La Lande. Entiv à Saint-Cyr, en
sort avec le n° 25 ; est alors, le l*"*octobr«* 18i3, envoyé comme sous-lieutenant
de zouaves, en Afriqu(». Fait, en qualité de capitaine, la campagne d'Italie; en
qualité de lieutenanl-crdonel, la campagne de Syrie, Revient en Algérie, comme
colonel, on, de 180i à 1870, il guerroya, refoulant une formidable invasion
des Oulad-Sidi-Cheikh. Est appelé en France par Cambetla pour créer une
armée : l'armée de la Loire, dont il a raconté les héroïsmes dans son livre :
la Deuxième Armée de la Loire, Nommé par les Ardennes, en 1871, membre de
— 138 —
l'AsseinbUMî nationale, n'avait échappé pendant la Commune, qu'avec peine,
à la mort qui frappa los fiénéraux ClémtMit Thomas et Lecomte. Le !«' sep-
tembre 1872, nommé commandant (\u 7* corps d'armée à Tours; le 4 juin 1873,
nommé f^ouvorneur général de l'Algérie. Sénateur inamovible après la Consti-
tution de 1875. Envoyé [)ar h* président Jules (irévv comme ambassadeur à
Saint-Pétersbourg. Mourut le o jaiivi<'r 1883, à ChîUons, où il comaiandait le
G* corps d'armée.
COÛUET, né a Villers-devant-le-Thoui* en 1823. Mort en 1882 inspecteur
général des troupes de la marine.
DÉUUÉ, né à Marcq-sous-Bourpq ; lieulenant-colonel en retraite. Fut direc-
teur de l'école de Joinville ; est l'inventeur du sabre droit dont se sert la cava-
leiie — invention que lui cont<'stenl, à tort, les Allemands. A publié plusieurs
volumes, notaninn^nt une étude très remarquée sur le Service mUUaire de
deiLc a un.
liAND, né il Charleville en 1820; général de division.
(iOSSÉ DK SEKLAY (Eugène), né à Méziéres. .Nommé, en 1847, général de
brigade.
(iUISOT ^^Pai l)» "<^ ^ Auvillers-les-Forges en 1839. Commanda la 19» division
d'iniaiiterie à Uome; général de division.
kUANTZ (Emilk), né à Givet le 29 décembre 1821; amiral. Commanda l'es-
cadre d'évolution. Pendant le siège de Paris, commandait le fort d'Ivry; gou-
verneur intérimaire de la Cocbinchine. Fut trois fois ministre de la guerre.
A écrit : Ei'^menls île la Théorie du navire. — Son cousin KRANTZ (J.-B.), né à
Givtft en 1817; ingénieur des ponts et chaussées; commissaire de l'Exposition
de Paris en 1878; mori en mars 1899.
LALLEMAND, né à Eteignières. Fit la campagne de Kabylie. Sa belle con-
duite a Malakotl' lui valut le grade de lieutenant -colonel. Commandait la
division d'Aumale en Algérie, lorsqu'éclala la guerre contre la Prusse. 11
demandait à rentrer en France, mais n'obtint pas cette autorisation. « Hélas,
disait-il, je n'ai jamais ambitionné (|u'une chose, on me la refuse! » Pourtant,
en octobre, on lui fit savoir (juil était nommé chef d'état-major du 16* corps
en formation. II télégraphia : « J'accepte tout emploi que vous voudrez me don-
ner à l'armée, vous comblez mes vœux. »» .Nommé général de division en 1871,
après le combat de Marchenoir. La guerre terminée, il revint en AfriqMe et se
distingua dans sa campagne de Kabylie. liappelé en France, commanda succes-
sivement les 11«, 15« et l«' corps d'armée. .Nommé inspecteur de nos grandes
écoles militaires. Admis à la letraite, revint à Eteignières, son pays natal, où,
en 1893, il mourut. (Voir, dans Hn:ue hlsl(trii/ae ardeiinaise, une fort intéres-
sante biographie du général Lallemand, par .Arthur Chuqukt.)
LALLEM.\>'TS (Joski'h), né à Fleigneux le 1.^ juillet 1831. Appartint à l'artil-
lerie de marine. S<» signalait à la laïadeloupe l(>rs(|ue fut incendiée la caserne
d'infanterie. Perfectionna les appareils qui produisent les feux télégraphiques
marins dits : « feux Coston ».
LAMY, né à Eteignières en 1820; général.
LEFOHT (Hk.nrij, né à Charleville; général. Commande actuellement le génie
de la 20' région, à Nancy.
LFCUA.ND, né à Vouziers en 183.'); général.
MON. 11 y eut trois g^'néraux Lion : Uik .don.né LION, né à Morialmé (10 kilo-
mètres de NValcourt), le 28 octobre 1771, et qui fut le père de Léopold et de
EuGE.NE LIO.N, tous deux généraux, nés à (iivet : le premier en février 1804,
— 139 —
mort à !*ôU^ues-los-Kaiix le \'S soptenihre 1871; le second en avril 180<». mort
le 24 iioiU 1880, h Paris, dans la maison de santé des Frères Saint-Jean-de-
Dieii. La Revue historique ardennai^e, juillet-août 1878, a publié la vie de ces
trois j^énéraux, écrite par M. Arthur Chuqukt.
MATHIEU (Charles), né à Vouziers, octobre 1828. Accompagnait à Tours le
gouvernement de la Défense nationale, et pendant la guerre assura tous les
services de l'artillerie pour les armées de la Loire et du Nord. En 1882, com-
mandant du 27* régiment d'artillerie. En 1883, nommé général de brigade.
S'occupa tout particulièrement alors de renouveler le matériel nécessaire à
l'artillerie, dont il fut nommé le directeur. Inspecteur des manufactures
d'armes; vice-président de la Commission militaire des chemins de fer. En
novembre 1893, admis dans le cadre de réserve, puis nommé administrateur
des chemins de fer du Midi.
MECQUENEM (de), né au Chesne en 1828; général.
MONTAGNAC (Lucien dk), né à Pouru-aux-Bois en 1803. Mourut lieutenant
en Algérie, non loin du marabout de Sidi-Brahim, au cours d'une expédition
contre Abd-el-Kader.
MLNJEBS, né à Charleville en 1826; général.
NOIZET (François-Joseph), originaire dune famille ardennaise, né le 17 jan-
vier 1792 et mort à Charleville le 27 avril 1885. Prit part aux deux dernières
campagnes du premier Empire : celles de 1813 en Poméranie, en Lithuanie et
en Saxe, et enfin la campagne de France (1814). Le 8 octobre 182,'), attaché à
l'état-major de l'école d'Application de Metz, ayant été nommé « professeur de
fortification permanente d'attaque et de défense de places >». Le 28 juillet 1840,
promu colonel. Rappelé à Paris, fut alors directeur adjoint des fortifications
de Paris sur la rive gauche. Cénéral de brigade le 28 décembre 1840; général
de division le 22 décembre 1851, alors qu'il était « membre de la Commission
mixte des travaux publics et du Conseil de perfectionnement de l'école Poly-
technique ». A laissé, entre autres ouvrages : Mémoires sur le S(minamhulisme et
le Mufjnètisme animal; — Etudes ^philosophiques (1804); — Principes de fortifica-
tions (1859).
PARLIER, né à Gué-d'Ilossus en 1827; général.
PETIT, né à Poix-Terron en 1815; général.
REGNERY, né à Dom-le-Mesnil en 1842; colonel. Auteur de : Travaux d'In-
vestissement extkutés par les anw^es allemandes autour de Paris, sept volumes
et sept volumes de planches.
TITEL'X (Eugène), né à Aiglemont le 11 décembre 1838; professeur à l'école
supérieure de Guerre; huit campagnes dont deux en Italieet quatre en Algérie.
Colonel, peintre et historien. Au nombre de ses tableaux, nous citerons :
Visite au Musée d'artillerie; — Trompette de Cuirassiers; — le (vénérai Marguc-
rilte à Floinff; — Popote awr r/randes manœuvres; — Forf/e j'i l'(^cole Militaire,
A écrit, notamment : Histoire de la Maison militaire du Roi, couronné par l'Aca-
démie française; — Historique et Uniformes de t'armt^c française; — Histoire
générale fie la Cavalerie ; — Histnire de / 'école de Saint-Cyr.
WAUTHIER, né et mort à Eteignières; commandant de gendarmerie. A laissé
divers opuscules concernant l'Histoire locale et une fort curieuse ccdiection de
médailles.
140 —
III. JURISCONSULTES.
HAII.LY i Ai'g.-Arth.s m* h Xovioii-Porcien le 26 avril 1847; juge de paix à
Sceaux. Aul<'ur de : Ira Vanf/cs locfiiw dans le canton dv Reims,
HRr.NKT E.-J.\ n«> à M^zières le 7 d«'*cenibro 1363. A écrit : Transmission
du Vidrint'dne; — Diffrrvntvs formes de Vaidionnement en droit romain.
COLLINET (J.-P.j, ni' à Sedan le 2 janvier 1869; professeur a^'régé à la
Faeullé de droit de Lille : Etude sur la Saisie iirivée ; — Sedan il y a cent ans;
— Molice sur le Cartulaire municipal de Mttuzun ; — d*ini[M>rtants articles d'His-
toire locale à la ïlevue d\\nlenne et dWnjonne dont il est le secrétaire général.
Pré'pare un travail sur les Anciennes Chartes des franchises ardennaises,
KAYNOT ;Lkmn\ né à Hetliel le 20 décembre 1832; conseillera la Cour d*appel
de Paris. Auteur de : r Appel, ses Oriyines et snn Histoire.
(ilI.LKT Kmilk), né a Mézières le 11 septembre 18 W): docteur en droit. Suc-
cessiv»'ment jiij^e au Tribuniil civil de Rocrni, de Sedan et de Charleville:
cons«*iller a la (lour de Nancy; vice-président du Tribunal civil de la Seine;
maintenant président de cbandue a la Cour tlappel de Paris. Un de nos plus
distingués lé;îistes. A écrit, dans la lieriie pratupte de Droit français, de très
remarquables éludes juridi(|iies.
HICIIÊ iJtlks 1, né à Cbarleville en 181.'»; député à l'Assemblée générale en
1S49, puis au Corps législatif en 1k:)2. Commissaire du gouvernement en 1866,
piononçait un important discours sur l'extc^nsion de la propriété littéraire.
Jurisconsulte, rut président de la section de b'gislation. A ï»nblié en 1867 un
travail cousidi'rable sur la i'<'*roi*me du Code de procédure civile. Henlré dans
la vie privée après le 4 septend>re, consacra ses loisirs à racbèvenient dimpor-
tanls travaux de législation.
TCLLIEU ((iK'»nr;Ks-Jo>KiMi , né à Sedan le 8 mars 18.*)0; conseiller à la Cour
de Douai. Ecrivit de nombreux ouvrages relatifs au droit criminel, notamment :
Menieidn ilc la t'tair d'assises.
VlKLAHIl l'PiRiutK , né à Hetliel le 2l) (b'*cembre \H'M); avocat général à
Nancv. A écrit : l)a Droit de jiUair et J':seph de Maistre; — /'( H''formti pt^nale
au tptatorziéme sirrle.
IV. HOMMES POLITIQUES.
COUNEAC (Emu.k . né à Cbarleville en !82(). Eondaitavec son frère, COUNEAU
(Au'HK.n , n»' à Cbarleville et mort en cette mémt? ville en avril 1886, l'un de
nos élablissement^ nHMallnr^iques les plus considérables : actuellement usine
hevilb', Paillielie, Eoresl. M. Emile Corn«'au fut maire de Cbarleville d'oc-
tobre ls7*.> à février ISSj ; (l-piilt' des Artlennes de 1,SS0 falors (ju'il remplaçait
M. (iustave Cailly, nomm.- sénateur; à 18î>3. (jvait en 18S() le Petd Ardennais,
le journal le plus important de l.i ré^Mon. Deux tils . Andrt» Corneau (voir
pLBL!ni<rK> i:t rKciiM<;n:Ns , «•' (Jeoi;jes Corneau qui s'occupe spécialement de
quesliiUis «l'assistance mutu«'lle.
Cl'M.N-CDIDALNE iLvriiK.M , né à Sedan le tOjuillet 1778. Fut, avec Ternaux,
l'un (b* nos plus célèbres manufacluriei's ard«*nnais de draps. Député en 1827;
— in —
vice-président de la Chambre en 1839; niinisUv du commerce, de 1840 à 1848.
Auteur d'une « loi sur le travail des enfants dans les manufactures ». Ilevenu
de Belgique, où il était exilé, reprit, après 1848, la direction de sa manufac-
ture, où lui succéda son fds, Charles CUM>-(iUIDAL\E, né à Sedan le 8 no-
vembre 1804, qui fut représentant des Ardennes en 1849, et sénateur en 187G.
DRI'MEL (Ernkst), né à Faissault le .'i janvier 1844; doyen de la Faculté de
droit de Lille, où il fut professeur de droit romain. Fut conseiller j^énéral,
député et sénateur des Ardennes. Mort à Neuvizy en 1897.
GAÏLLY (Gustavk), ancien industriel. Fut président du Tribunal de commerce
de Charleville où il naquit en janvier 1825. Fut questeur de la Chambre des
députés etlun des 363. Sénateur des Ardennes, élu le 4 avril 1880, en rempla-
cement de M. (kmin-(iridaine, décédé.
(iOBliON (Clstave), né à Buzancy le 1.^ juin 1846; conseiller général îles
Ardennes, ancien député. Quitta Paris en ballon, pendant le siège, chargé d'une
mission par le gouvernement de la Défense nationale. Atterrissait en Hollande,
d'où il rejoignit l'armée du général Chanzy. Directeur de l'importante maison
industrielle Godillot.
LLNAHD (DÉSIRÉ), né à Givet en octobre 1839, mort à Uethel en avril 1898;
ancien élève de l'école de ('hAlons, agriculteur, sucrier. D'abord député, puis,
ensuite, sénateur des Ardennes. Entre autres établissements utiles dus à sa
générosité dans Tarrondissement de Uethel, rappelons l'école d'Agriculture et
rhospice de Saint-Germainmont. Prit une part active à toute l'élaboration des
lois concernant les agriculteurs. Remplacé comme sénateur, le 19 juillet 1898,
par M. Ch. Goûtant.
MONTAGNAC (J.-Elisée-Andrk dk), né à Pouru-aux-Bois en 1808; député au
Corps législatif en 1860; réélu en 1863 et en 1869. Rentré dans la vie privée
après le 4 septembre 1870. Fabricant de draps; inventa le velours de laine qui
porte son nom.
PHILIPPOTEAUX (Auguste), né à Sedan en 1839; avocat. Etait maire de
Sedan en 1870. Fut arrêté par ordre de l'autorité prussienne, puis ne tardait
pas à être relâché. Elu député par l'arrondissement de Sedan, le 8 février 1871.
Fut l'un des 363. Battu aux élections du 4 octobre 188,') (scrutin de liste).
Echouait encore aux élections de 1889 contre M. Varlet et était réélu le
20 août 1893. Mourut à Sedan en 189.*). Fut l'un des vice-présidents de la
Chambre et vota toujours avec le Centre giuche.
ROBERT (Eko.n), né à Vonc(| en 1813. Son grand-père n^présentait les
Ardennes à la Convention. D'aboid publiciste au Nalional qui combattait vive-
ment Louis-Philippe. Fut élu représentant du peuple à l'Assemblée Constituante
quand, en 1848, la République fut proclamée. Membre du Comité d'agriculture ;
l'un des secrétaires de l'Assemblée; se rangea parmi les adversaires de la poli-
tique bonapartiste. Ne fut point réélu. Maiie deVoncq après le 4 septembre 1S70.
Aux élections de 1872, les électeurs, par 32,600 voix, lenvoyèient à la Chambre.
H vota pour la présidence de M. Tliiers; se prononça contre le septennat. En
188o, fut candidat du Centre gauche. La liste de ce parti — sur laquelle étaient
portés : M.M. Drumel, ll,13o voix; Lacaille, 7,002; Léon Robert, 6,836; Liès-
Bodart, .■),392; Philippoteaux , 11,387, — échouait contre la liste républicaine
radicale, comprenant : MM, Neveux, 32,114 voix; Corneau, 31,239; Fagot, 30,1 12;
Gobrou, 30,274; Jacquemart, 29,97.ï voix.
- Ii2 -
TEHNAL'X iLouisj, né îi Sodan lo 8 oclobre 1703, mort à Paris en 1833. Dès
Ykiie (le soize ans, <liri;!«^ait liinportante inaïui facture drapièro de son père.
Fut tour à tour, vi toujours à la haut»'ur de sa tâche : iiiaiiufacturier, inventeur,
négociant, mécanicien, ma<(islrat. Napoléon [«"' rap|>elait « l'inventeur et le
créateur des mérinos et des cachemires français >». Khi député de Paris en 1818
et en 1K23. (jvé baron j^ar Louis XVIII. Son nom rsl ^ravé en lettres d'or sur
le palais de l'Industrie. Son neveu. MOHTIMKU-TKUNAL'X, mort en 1871, oncle
de M. TKHNAUX-C.OMPA.NS, député actuel pour l'arrondissement de Hethel,
nous a laissé une excellente Wstnin' tin Gouvernemmt de Juillet.
TIHMAN (Loris , né à Mézien*s en 1S37; secrétaire f^'énéral de la préfecture
des Ardennes et conseiller de [iréfectun'. Prélel, successivement, des Ardennes,
du Puv-d*'-I)(\me et des Bouches-du-llh(\ne. Puis nommé gouverneur général
de l'Algérie. Président de la Ciompaguie divs Docks de Marseille. Président du
conseil d'a<lminislintion de la t'.ompagnir de- (Chemins de fer Paris-Lyon-Médi-
terran»^.'. Actuellement sénateur dos Ardennes. Fut, de 1803 à la session d'août
de 1808, président du Consj'il général.
V. POÈTES, ARTISTES ET MUSICIENS.
AGAH 1 Marik-Lko.me Chahvin, dite), née à Sedan en septembre 1832. Certains
dictionnaires biographicfues font naître faussement c»'tle célèbre tragédienne
à Saint-Claude ou à Valence. Son acte de naissance porte : « L'an 1832 et le
18 septembre, est née, à Sedan, Marie-Léonie Charvin, fdle de Pierre Charvin,
maréchal des logis au 8« régiment de chasseurs à cheval en garnison à Sedan
(âgé de trente-deux ans), et de Marie Précharet idix-sept ans^, son épouse. »
Agar mourut à Mustapha (Algérie;, le i'.i aoiM 1801.
ANTOINK (Kmilk), né à Charieville en 1803. A signaler, parmi ses recueils
de poésies : Hnwfels pour sa Gloire; — r Archet aux Doigts; — Chujisons de
Cœur, mises en musiijue par Legay.
CAHHF (CnARLK<\ né à Sedan, célèbre violoniste. Mort à Saint-Raphaël.
COMPAS (Victok), né à Montcy-Saint-Pierre. L'n recueil de poésies intitulé :
Feuilles mortes.
FCZKLLIKR Lkon), né à Nouzon en 1870; publiciste, poète, musicien.
A composé i]uelqucs cantates et de nombreux airs de danse. Auteur de : Essais
poHviues; — IWrt de corn poser les vers.
liODAUl) (Amki)Kk\ né à Montcy-.Notre-Dame en 1840, mort en 1895 à Dieppe
où il dirigeait les écoles municipales de chaut. A composé des Cnntates, des
Chœurs, deux opéras comiques : IfS lUjou.r de Jeannette et IWmonr qui jHisse.
(iUAMiE.NKli'VF (Kmilkj, né à Civ(»t en 1842. Pseudonyme : Emile Morand
de Puech. Triolets il yini; — le Howieau de Jeanne: — Amrha, drame.
m HKHT iLouisi, né à Cranilpré en 1830; sonnettiste de talent. Un de ses
sonnets ligure sur l'album de rimf)ératrice de Russie, au nombre des douze
sonnets choisis parmi les plus délicats de notre époque.
LEXPKRT (Cn.), né à Sedan en 1820 : le Grillon; — Contes à Suzanne; —
Nouvelles Gauloises; — Petites Chansons le lomj de la vie.
MOTTIN (Paul), né à Mézières le 10 octobre 1860, mort à Mëzières en 1898.
Plusieurs cantates, notamment : Gloire it M'hul; — Honneur à Bfiyard; — le
— 143 —
Drapeau de Binjni-d; — Pouir la Patrie, rli.uïléps clans «iiu'l«nies-uno5 de nos
solennités locales. Laissait un recueil posthume de poésies : la Lf/re en mains.
PI.ANÇON (Pol), né à Fumay. Appartint à l'Académie nalionale de musique.
rOpéra, on il créait quelques rôles inipoiianls.
PHIN(".IAL'X (J.). né à Auboncourt-Vau/.elles le j2 mais 1830. A composé de
nombreux morceaux de musicjue militaire; surtout «les quadrilles et des valses.
RIMBAIT) (Arthur), né à Charleville en IK.'ii. Un des poêles les plus cuiieux
de notre époque. Voyagea dans presque toute l'Europe. Visita IK^çypte, Java,
Chypre, et séjourna quelque temps en .\hyssinie où il liait connaissance avec
le Négus <*t le ras Makonnen. Parmi ses poésies les plus célèbres, nous cite-
rons : le Jialean irre: — Soleil et Chair: — (V qui retient Nina: — les Aeeron-
pissemenfs: — les Effarés; — la Rat/e des Cf'sar: — le Sonnet des Vof/elles.
Mourut à C.harleville, où il est enterré, en novembre I8*.)l.
TKSSIEH fCH.\ néàUelhel le 27 février 18i9 : un Ret/ardau hiss»': — Chants
du S^aivevir: — Satires et Epii/rammes; — Fleurs d'Automne; — Sonnets ii Flore.
TUIDÉMY (Armand), né à Mézières le 14 septembre 18V3; musicien. Fut, au
Conservatoire, élève de Massenet. Obtint de nombreux premiers prix dans
divers concours de composition musicale. A écrit, notamment : Grand Offer-
toire sur 0 filil; — Cinq Minutes en Ballon, galop ; — Mes Anciens Rêves, romane»* ;
— 0 S^ilutaris; — le Drapeau de la France, chœur; — Marche pittoresque; —
Honneur à Bayard, cantate; — nombreux morceaux de danse détachés; — la
Saint- Patrick, opéra comique en un acte, Joué <à Mézières et à Charleville en
avril 1898. En manuscrit, une Messe solennelle, avec orchestre.
VESSERON ^Henry), né à Sedan en 1819. A publié : Odes d'Horace, traduites
en vers; — Anacrf^on, traduit en vers; — Chefs-d'œurre de la Scène ijrecque,
traduits en vers ; — Etudes et Souvenirs, poésies.
VI. PEINTRES ET SCULPTEURS.
BAUnOU (Jean), né à Attigny en 1838; sculpteur : l* Enfant au Hochet; —
A bon Chat bon Rai,
BLANGARLN (Er.), né à (iivet en 1843; élève de Cabanel. A exposé au Salon
de i899 : Visite à l'atelier de M. M'auters; — Judith.
BOMN (J.-B.), né à Charleville en 1837; sculpteur. A exposé au Salon de
i866 : Bouquet de cire,
BHI.NCOURT :He.\ri), né à Donchery en l8:io. A exposé au Salon de 1882 :
Portrait de M. Brame, buste marbre.
CATTIER (P.-A.), né à Charleville en 1830; sculpteur. A exposé au Salon de
1863 : Après la Bataille, groupe en plâtre qui lui valut une mention honorable;
au Salon de 1867 : Bogduonat, chef des Sereiens (projet de décoration pour l'une
des portes des fortifications d'.Vnversi.
CHAUCHET (Charlotte), née à Charleville en 1878. A exposé dans divers
Salons de fort jolis tableaux ; Scènes iV intérieur; — Portraits; — Fleurs; —
Natures mortes,
COCHAUX (M™* Cl.), née à Vrigne-aux-Bois. Plus spécialement peintre de
nature morte. Plusieurs fois reçue au Salon.
COLI-E (ALiMioysE), né à Charlevilb; en I8:i7; sculpteur. .V plusieurs fois
exposé au Salon. <JEuvres principales : le Temps et l* Amour; — l'Enfant pro-
— lu -
dUjue. : — Oi'pht'f mourant; — En Grève; — Cdrinm ; — Combat de Coq^ ; — Job;
— liitsfe d*' Jean Mei/rac; — de nombreux bustes et de nombreux médaillons; —
lu Statur tir Ciiarlra dt^ (jonzaffiir sur la fontaine de la place Ducale; les sou-
bassements sont de M. KIvsée Petitfils, architecte vover, né à Fiarbv.
('.Ol'RBOlN i François-, né à (ihaumont-Porcien en 18G5; graveur. A exposé
au Salon de 1887.
COIJVELKT (J.-B.i, né à Gliarleville en 1772, et mort à Mézières en 1830.
De nombreux portraits. — Son lils, COl'VKLKT ( AnoLrnE), né à Charleville en 1802,
mort au Havre en 1867: surtout, peintre de marine. (Hùivres principales : un
Dimanrhe matin t»n liretayne ; — Vue da Tn'port ; — Saint-Jean d*Ulloa ; —
llaltr prt-s Smi/rn»'; — le dur ; — hànte du S'''rail à Constant innple ; — Vne du
port de Marseille; — Vue du Port tif liordeau.r; — Halte le lony du Mil; — une
lianpte dans h' dHroit îles Dardanellrs,
CUKPAl X (Kvi.), né à (Miarleville en 1828; graveur. A exposé au Salon «le
1808 : Ascanio et la Heine Maujot ; au Salon de 180Î* et de 1870, de nonibi'euses
gravures.
C.UOISY (Ahistidk). né à Fagnon en 1840. Obtint en 1863 le second grand
prix de; Home, b* sujet imposé était : yisus et Euryale, Œuvres principales :
la Prière d'Abel; — Franroise de Rimini; — le Moissonneur ; — le yid, qui lui
valut, au Salon de 1882, une seconde médaille, (»t se trouve au musée du Luxem-
bourg: — b»s Statues de Chanzy à Buzancy et à Nouart; — de Mèhul a Givet ; —
de liayard a Mézières ; — le Monumrnt au.r Morts île 4810-1 i à CbarleviLle ;
— le Monument à l'Armée de Sedan ; — b» Monument à rArtnèe de la Loire. Obtint
au Salon de 1884, une première médailb». M™" Croisy exposait au Salon de 1881J
un buste en plAtre : Jeanne.
DAMAS (KrGÈ.NE), né à Uimogne en 1848; professeur de dessin à Charleville
et à Sedan; surtout paysagiste. Kxposa souvent au Salon des (ihamps-Elysées,
notamment : la Veille du Marchr; — T'en auras pas; — Intérieur de Vanniers; —
Coupruse de Genêts; — Retour des Champs; — l'Appel au Déjeuner : musée de
Uouen; — Javanaise jouant du habab; — Midi : Caisse d'épargne de Charleville.
— Ttndeurs aux Vanneau.v ; — Aux Pissenlits, Salon de 1898. Médaille aux
expositions de Chaumont, (rK[)inal.
DFLOYK iJ.-H.), né à Sedan en 18.18: sculpteur, deuxième grand prix de Rome
en 1861. Oluivres principales : Chri/séis rendue à son 2)ere par Ulysse; — Aristùe
prrdant ses Abeilh's ; — Hero et Léandre ; — Exilée; — Diane; — Agnès vierge
et martyre; — buste en niarbn» de iU""' Vigée-Lebrun ; — Porte en pierre du chiUeau
d'Aggnac; — le Génie des Arts; — la liera nrhe de Galath'e; — Liltré; — la
Fnrtune; — Turenne enfant; — Cariatidrs et Bas-Reliefs au château de Chenon-
reaiw. Très réputé en Autriche et en Italie où sont nombreuses ses œuvres de
scul[)ture. Mort à Paris (mi février 18l>9.
DKPAQL'IT Kdouauih, né à Sedan en 18:U); architecte : l* Ancien Sedan, avec
plans et vues.
DKPKUTIIES (KnoiJAHi)), né à Houdilcourt en \HX\; architecte. OKuvres prin-
cipales : l'Eglise de Rennes; — reconstruction de la Basilique de Sainte-Anne
d'Auray; — Eglise Saint-Martin à Hresl ; — reconslriiclion de r Hôte l-de- Ville
fie Paris avec M. Th. Hallu ; — monniuenl <le l'Abbé de La Salle à Uouen avec
Falgnières: — restauration de l'église du Prieuré de Saint-Urbain et recons-
truction de ce prieuié; — Chapelle de Cllopital Auban-Moet. Cinq premiers
prix; cinq seconds prix. .Numbreuses niéilailh^s aux expositions universelles^
notamment Paris : 1807 et 1881». Mort à Ueims en juillet 1888. Un de ses fils,
Jl'lk-:, obtint le prix de Home.
DKKVALX AnoLiMiK;, né à Charleville en 182.'» : Andromède, Salon de 1804; —
le Christ au linceul, Salon de 1808 ; — Portrait de l'amiral Chanter, Salon de 1870,
— 145 —
DEVAUCHELLE (Jean), né àPuilly : Forêt de Fontainebleau; — Effet du matin;
— Vue prise dans les Ardennes. Plusieurs fois reçu au Salon.
DOYEN (Louis), né à Attigny; professeur diplômé de l'Etat et de la ville de
Paris. De nombreux tableaux, notamment : le Mariaye chez les Assyriens, qui se
trouve à l'Hùtel de ville d'Attigny.
DUBIN DE GKAiNDMAlSON (Antoinette-Marik) , née à Mézières en 1846. De
nombreux portraits. Plusieurs fois reçue au vSalon.
DUPRAY (Louis), né à Sedan en 1841. Se destinait à la carrière militaire.
Une chute de cheval le forçait à entrer dans l'atelier de Goignet qu'il quittait
bientôt pour l'atelier de Pils. Est resté soldat dans ses tableaux; car il a surtout
reproduit des scènes militaires. Sa première toile : Brigadier, vous avez raison,
date de 1867. A citer parmi ses œuvres : les Dragons de l' IniptU'utrice ; — Bataille
de Waterloo ; — une Grand'Garde, qui lui valut une médaille du Salon; — Visite
au.F avant-postes ; — Grandes Manœuvres d\tutomne; — Hussards escortant un
convoi; — le D'part du quartier (jfUu^rali — D'^part de V impératrice Eugénie.
DUHA.ND-BHUNNEH (Charles), né à Neufmanil en 1817 : La Vierge. Salon de
1844; — le Christ, Salon de 18o9; — le Christ portant la croix. Salon de 1861.
FAUDACQ (Louis), né à Givet en 1840; graveur : Tourelle-balise ; — Marée
basse, Salon de 1879; — Navire en perdition près les Roches; — Douvres, Salon
de 1880.
FÉAUT (Adrien), né à Sedan le 11 avril 1813; sculpteur. Œuvres principales :
le Mariage de la Vierge, bas-relief en bronze; — l Eté ; — r Hiver; — le Prin-
temps, bas-relief; — le Festin, la Danse et la Musique.
FOHGET (Uené), né à Charleville; peintre de paysages et de natures mortes.
GONDUEXON (Paul), né à Charleville en 1863 : le Père Maurice, qui lui valut
une médaille; — la Matinée d'Avril, mention honorable à l'exposition de Ver-
sailles. De fort nombreux tableaux qui représentent, principalement, des vues
ardennaises. Mentions et médailles aux expositions, notamment : de Chaumont,
de Rodez, de Lille.
GUILLOTEAUX (Jules-Paul), né à La Neuville-aux-Joôtes le 27 mars 1860;
pein tre-pay sagi ste .
HAMAIDE (Louis), né à Haybes-sur-Meusc; dessinateur.
HERST, né à Rocroi eli 1825 : le Pied de la Falaise, Salon de 1861; -- un
Torrent, Salon de 1883. A mentionner aussi, parmi ses œuvres principales :
Soleil couchant; — Dois en automne; — Entrée de la Grande Chartreuse à Four-
vières; — la Première Hirondelle; — Sur la Cote d'Afriqwr, — Lisière de bois; —
Environs de Dordrech; — Ferme en yormandie ; — Environs de Gabas; — Soleil
couchant et Marée tnisse. Salon de 1888.
HERTL (Antoine), né à Sedan en 1826 : un Coin de Jardin, Salon de 1861; —
Bords de la Seine, Salon de 186'k — Environs d'Ems, Salon de 1S70.
HERTL (Marguerite;!, née à Sedan en 1832; pastelliste. Exposa souvent au
Salon.
HLILLARD (M"*, née Girard), née à Sedan le 26 juin IHo.*); peintre. Exposa
maintes fois au Salon des Champs-Elysées. Œuvres principales : Femme tenant
une branche; — Portrait de M^^" Madeleine L...; — Portrait de Dolly; — Vaincue.
JAMAIN (Emile), né à Fuinay en octobre 1849; graveur. Œuvres princi|)ak'S :
Marie de Médicis; — Milon de Crotune; — V Accordée de Village ; — M"*' du Barrij ;
— Jeune Femme; — Faune antique.
LACATTE (J.-B.), né à Marcq-sous-Bourcq en 1818 : Environs de Rouen, Salon
10
— 14G —
de 18().'); — Ir Mat ni au Ihis-Mewlon, Salon de i870: — Inténeur de Ferme,
Salon <le 1879; — le Soir à Cwilly, Salon de 1880.
LASSEAl'X iJ.-M.i, n«'* à Kcordal en 182ÎI: sculpteur. A rappeler de lui quel-
ques nuMlailIons : Portrait 'lu M. IL Petit; — Portrait (le .W<^C..; — Washing-
ton: — Portrait de L,-(m. Lrfèvre.
LKHAHQl'K (Léon-Albkkt), né à Quatre-Chanips en 1853. A exposé des
médaillons et des portraits aux Salons de i88(», de 188o, de 1888, not<iniment.
LKMAIUK (Klgè.nK), né à Sedan le 8 mars 18U ; arcliéolofçue, s(uilpteur,
arcliileote. Kut le premier prix d'architecture à la suite d'un concours public.
Membre de divers Omj^rès internationaux. Sa s(rur, M"** Marie-Aline, exposait
au Salr»n de 1888 une j^ravure sur bois : En Ardrunr.
LI'/rOHSAY-TAlNK (M"*), née à Vouziers en 1830; peintre. <JEuvres princi-
pales : FAwlea d'a^nra nature; — Pommes et IJvres ; — Portrait de M'»" .4. i).;
— les Trois Mendiantes dUtrsatj.
MANCKAU Clkm.-Mél.', né à Hocroi en 1833. A signaler le tableau ; Meltm
ft Haisins, exposé au Salon de 1888.
MATOl'T fLuLis), né à Charleville «mi 1810; mort à Paris en 1888. Panneaux
déroiatit's dans la chapelle de l'hôpilal Lariboisière; — Ambroise iVnv? dans
ramphithé.\tre de l'école de Médecine, ceuvre qui lui valut, au Salon de i8.ï3. une
Iroisiéme médaille. (Jlùivies principales : le Printrnqjs, Salon de 1846; — la
Vie au Ih^srrt , Salon de I8;»0; — Èacchus m font et Danse antique, Salon de
^87'^; — Amour et Porsie : — Saint Louis enterrant les morts. Salon de 187,*>; —
Jeanne ouvrière parisirnne , Sidon de 1882; — Mi/mphr end^irmie dans le hais.
MINOT (F\\L'L- Loris), né à Méziéres en 1831»; sculphMir. Bustes reçus aux
Salons.
MOLLKT (Krnkst), né à Vouziers en 1831; peintre. Oh'uvres principales:
lutrrif'ur d'une Cour; — Inff'rirur de Cuisinr; — Fjeole bretonne ; — InlMeur à
la Campaijne : — le Médaillon: — llrflr.rion : — En Automne; — liaiyneurs. Fit
aussi de nombreux portraits.
MOUKAl {Kfn»i'\nn !, né à Sedan en 182*); peinln\ Oeuvres principales : Jrsus
i'econnu par ses Disriples; — Cnrnemuse fWtssaisr; — ruiver ; — Hospitalité du
Hoi de la Fève ; — Epluchvur dr lè(jumes; - - Lapin et Coq; — Passe d'armes au
quatorzième sièrb'.
MOHKAl'X Khançois), né à Hocroi en 1807. Kut professeur <le dessin au col-
lè^^e de Charleville et quitta la Fran<'e vers 1837 pour aller en Amérique oii,
très rapidement, il acquit une certaine? célébrit»'* comme portraitiste. Mourut
en 1800 à Hio- Janeiro. — Son frère, MUHKAUX (Lko.n), né à Hocroi le
7 mais 18i;>. Olùivres principales, oulre de nombreux portraits : Bataille de
Pastrinqo: — le Hetour d'un l^risonnifr; — Moissonneurs dans les Pi/rinèeS'
()rient(des; — Dansr ehrz Ips Crrdans ; — la Prise dr Trêves; — CamoéuH dans
la pristoi de Goa, — L'n troisième frère, MOHI'LVl \ Louis, né à Hocroi en 1817,
élait îillé rejoindre François à Hio-JaiMMro, où il mourut en 1877, laissant la
réputation d'un excellent peintre.
NOKL (Paitl), né à Charleville en 18:i0. <)p]uvres principales ; Portrait de
M. IL IL. et Mosipièr de Sidi-Abderhauiam. Salon de 1878; — la Marehande
d'Oranqes; — le Li'-jeuuer du Hamoneur, Salon de 1880; — une Forye de Clou-
tiers, Salon de 1882; — E/l'eti^ de ueiqe dans les Ardennes, Salon de 188.H; —
t'i)r}thelin; — Passaqe intéressant ; - une Partie de Chasse dans les Ardennes;
- ■ la Sermonne au Clvitelet.
PI'LKTTF Chmu.is , né à Sedan le 2:; avril 1823, mort à Charleville en 187,-);
peintre : Soir d'Automne avant la Pluie; — Bords de la Marne il Joinville; —
— 147 —
Soirée dWulomne près dWmmerie; — le liiiissean de In (iivonne ù Dait/ny ; —
Route lomjeant les rochers.
PKYHE (Jules), né h Sedan en 1810; sculpteur. De nombnmx médaillons,
parmi lesquels ceux du Prince-Président : — de l'Empereur; — de Vlmpérntrice i
— du Gniéral Flenry.
PLACE-CANTON (Pacl), né à Mézières en 1802. A signaler : Vue des Ardennes
mw environs d'Haulmé, Salon de 1884; — le Villnije de Wéve, pays wallon.
PRÉVOST (Eiiii.), né ti Charleville le 2:> aoiU IH.'io; peintre, oï^uvres princi-
pales : un Conseil d*Amie ; — Première au Rendez-Vous ; — llomniaye à la Madone ;
— Deiw Portraits ; — Bouquet de Pivoines : — Cest bon de se reposer ; — Leçon
de Piano. — Plusieurs de ses toiles figurèrent au Salon des Champs-Elysées.
PHEYAT (J.-B.), né à Aubrives en 1821; portraitiste. Exposa souvent au
Salon des Champs-Elysées. A fait plus particuîièienient le portrait.
PL'ECH (Carollnk), née à Mézières en 1842; portraitiste.
SABATIEH (M™*), née à Mézières; miniaturiste^. Exposa plusieurs fois aux
CJiamps-Elysées.
SAIÏHAZIN (M\Hr,i:nHiTK), née à Charleville en 18r».'). Tableaux de Heurs, j)rin-
cipalement. Exposition aux Salons de Versailles, de Lille, de Lyon, de Heims, de
Nancy, de Saint-Etienne. Mention à Lille; diplôme tlMionneur à Saint-Etienne.
SCHMITZ fRiCHARo), né à Sedan en 1819, mort à Heims en 1871. Eut autant
poète que peintre. Ses tableaux et ses romances eurent, en leur temps, une
assez grande vogue.
TITEUX. (Voir Hommes de guerre.)
VICNERON (A.), né à La Horgne le 23 mars 1846; publiciste; universitaire.
Appartint a la direction des Beaux-Arts. Actuellement commissaire général
de la Sorii'té des Artistes français. Fondateur, à Paris, du limer ardennais.
VILLE :Uobeut). né à Mézières le 21 novembre 1819; peintre. (JEuvres prin-
cipales : Jeune Fille yrecque ; — Muse d'André Chenier ; — le Sommeil et le RtUe ;
— t^aint Fran'ois-d' Assises ; — Méditation chez les Trappistes: — Jésus sur la
Croix: — la Vierye des Alpes: — la Mult'^pUcation des Pains: — Daniel dans la
Fosse «lux Lions ; — Vieryt'S satjes et Vieryes folles ; — la Lutte pour la Vif\
VLNCENDON (Marie-Berthkî, néf à Charleville; peintre.
WACCH'EZ (AnoLFiiE), né à Sedan le TJ décembre 1S14: peintre. Ol-'uvres prin-
cipales : la Vierye et l'Enfunt Jésus ; — la Courtisone : — D'nichfur d'Aheillcs: —
Chasse dans la Foret dt' Fontainehlenu : — Liseuse. A souvent exposé aux Salons
des Champs-Elysées où il obtint une nuMition honorable.
WILLIEME lArc-pR.), né au Fond-de-Civonne en 183.'». Nombreux bustes;
nombreux tableaux. Inventeur de la photosrulpture.
Vil. SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.
BERNl TZ (Louis), né à Sedan le 21 janvier 1S19. Fut membre de TAcadémie
<ie médecine. Mort à Sedan en 1887. A écrit notamment : CUniyue médicale sur
Ifs Maladi"s des Femmes, et de nombreux articles dans le Dictionnaire d»' Méde-
cine et de Chiruryie.
RESTEE Ferimnand^ né à Chagny en 18'».'», professeur à l'école Normale des
Ardennes. A publié de nombreux mémoires dans le liullefin de la Sitr'o'fe d'His-
toire naturelle des Ardennes, f|u'il fondait en 1803 avec le concours de : MM. Mau-
rice Bourguignon, Cadix-Massiaux, négociants ; Dhaleine, instituteur a Sedan ;
— 148 —
Hcinotel, Harl.iv, Mailfail, pliarnmcioiis à Charleville ; Pigeot, professeur à
l'nole dAgriruUuro do liothel ; Walrin, contrùleiir principal dcâ Mines, etc.
C'i'st sous 1<'S auspices tie celto sociélé <|u"rst édité, à la librairie Ed. JoUy,
\v. Çiitnluyw r(iiii(tnm' et de^n'iptif dea Plantes vasculaii'ea du d^^partement des
Ardennes, par A. ('.vllay, ancien pharmacien au Cliesne ; cet ouvrage est accom-
pagné d'une Description itrofjniphique et (fêolot/iqiie avec carte géologique coloriée,
et d'une Etitdi' de G'''Ofjrapfnf ftotaniqne faisant ressortir lus rapports des espèces
avec le sol, par F. Hkstkl.
HOL'UCirKLOT KuK-bluiLK:, né à Jamlun en 18ol ; docteur ès-ciences natu-
relles; professeur a l'école supérieure de Pharmacie; pharmacien en chef de
l'hopilal La^'unec : memhre de l'Académie de Médecine; membre correspon-
danl de nombreuses sociétés savantes étrangères et françaises. A publié, dans
diverses revues médicales et scientifiques, ties mémoires sur : les travaux rela-
tifs il ta diijestinn : — les ferments solubles hydratants ; — les ferments solubles
o.njdants ; — la physitdogie et la chimie des sucres et des hi/drates de carbone;
— les travaux relatifs ii VètwU des fermentations déterminées par les ferments
figurés. — Ouvrages principaux : Des Ft'rmcntations et de leurs produits tUilisês
en pharmacie (thèse de doctorat): — les Fermentations déterminées par les fer^
ments figurés; — Ferments snlnhlcs, diastasmes enzgmes. Mentionnons, enûn^
des articles dans le Diction)iaire de Physiologie, du professeur Uichet.
I)0\K.\ ;Ei:{iK.NE-Louis), né h Heims, en 1859, d'une famille ardennaise origi-
naire des environs d'Attigny <*t de Saint-Lambert. Le docteur Doyen est, en
outre, par son mariagt? avec M"° Lu«'ie Firumel, allié aux Drumel deTagnon et
de Neuvizy. Ancien interne des hôpitaux de Paris; président d'honneur de la
seclion de gynécologie au C.ongiès inl«'rnational de Moscou 1897 ; nommé doc-
teur de l'Université tl'Kdimbourg au Congrès de l'Association médifale britan-
ni(iue IS98; vient de f<>n«ler à Paris une « clinique chirurgicale modèle, pour
h^s opérations », avec laboratoire pour l'enseignement des docteurs étrangers-
Ouvrages i»rincipaux : l'Hystérectomie ahdominale et vaginale; — Chirurgie du
Foie et des Voies hiliaires; — Chirurgie de l'Estomac; — Chirurgie du Crdne ; —
Traité de Technique chirurgicale ; — Atlas de Bactériologie; — Application du
Cinématographe à renseignement de la Chirurgie: première démonstration faite
en juillet 1898, à Kdimbourg.
IIAC.IILTTF. (Loiis-Chhistoi'IIK-François;, né à Hethel le L'i mai 1800. Ache-
vait sa tioisièini' année à l'école .Norniah? supérieure en 1822, lorsque fut
acclamé, pendant la distribution des piix du concours général, le nom de Camille
Jordan. L'éi!(»le fut licenciée. Quatre anné«»s plus tard. Hachette se rendait
aciiuéreur cb* la librairie classicjue Hredif, groupant autour de lui ses anciens
11' i 1 â \ * l il i' L^ â"'A' f*
l'année IK.'iO, le grand éditeur était see()ndé dans la diiection de sa vaste entre-
prise par ses deux gendres, MM. Rreton et Templier, ainsi <jue par ses deux
iils : MM. Alfied et (ieorges. L;i famille Hachette est Tune de nos plus anciennes
familles artieiniaises; les ancêtres de Louis-Christophe-Francois, fils d'un huis-
sier, étant n<''s soit à Herloncourt, soit à Arnicourt, soit enfin à Hethel.
JAMLN (J.-Cklestin), né à Tenues le '.W mai 18IS: professeur de physique à
l'école Normale et à la Faculté des sciences en 1847. Organisa le laboratoire
des Hautes-Études. M(Mnbre de l'Académie des sciences. Mort en 18G6. Ouvrages
princi[)aux : Traité de physique, Cours de physique de l'école Polytechnique; — Sur
— Iî9 —
Ui Réflexion de In Ltimicre ù la siwface des M^Haiw. l/é;(liso do Termes possède
une loile de Jaiiiiii (|ui ne se conlenla pas uniquement, d'être un savant. Son
fils, peintre de grand talent, a remporté le premier prix de Home.
LANCEREAL' (Etiknnk), né à Brécy-Brières le 27 novembre 1820; professeur
agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Membre de l'Académie de médecin»* ;
professeur de presque tous nos médecins ardennais. Œuvres principales :
AffectUma uervenses syphilUiques ; — Diatribulion grogniphiffttrdf la Phtisir pulmo-
naire ; — TraiU) historique et pratique de la Sf/ph'Ua ; — Trfiit*^ d'Anatomie patho-
logique ; — Lerons de VUniqne mMcale. Un de nos médecins les plus célèbi-es.
LEDOL'BLE (Anatole), né à Hocroi en 1848; professeur d'anatomie à l'école
de Médecine de Tours, lauréat de l'Institut. Nombreuses médailles pour ses
ouvrages dont voici les principaux : Avantatjes de r Allaitement maternel pour
l'Enfant; — Leeons cliniques sur les Fractures de Jambe; — la Mniecine et la
Chirurgie dans les temps préhistoriques.
LE(«t^\ND, né à Bouvellemont en 1796. Fut professeur d'astronomie à la
Faculté de Montpellier.
MATHIEU (Albkrt), né àThin-le-Moùlier le 17 août 1855; médecin des hôpi-
taux de Paris. Principales publications : Purpuras h^norragiques (thèse 188:|) ;
— art. Pui'pura (dans le Dictionnaire des sciences médicales); — art. FMomac
(dans le même ouvrage); — Pathologie de VFjStomae (dans le Trait'' de Mriiccine
Charcot-Bouchard) ; — Théi apeutupie des Maladies de VEstomac (3«édil. 1898);
— Thérapeutique des Maladies de r Intestin (2® édil. 180G) ; — Neurasthénie
(2« édit., collection Charcot-Debone).
MICHAUX (Léon), né à Hethel en juin 18^3; professeur à la Société topogra-
pbique de France, Collaborateur à « Inventaire des (Euvres d'Art de la ville de
Paris » et « luxentuire des Richesses d'Art de la France ». Son père, Lucikn
MICHAUX, né à Vaux-Montreuil, chef de division au Ministère des beaux-arts,
avait écrit de fort intéressantes monographies sur plusieurs des plus remar-
quables monuments civils et religieux de Paris.
NEPVEU (Edolard), né à Sedan en 1841; médecin, chef de laboratoire à la
clinique du docteur Verneuil. Auteur de traités fort estimés sur la Ractério-
logie et rAnatomi^ pathologique.
MVOIT et MEUGY. — Edmond MVOIT, né à Buzancr le 12 août 1839 ;
actuellement inspecteur général des Mines. Ouvrages principaux : Cours de
Géologie; — Notions sur l'Industrie dans les Ardennes (Eug. Jolly, libraire-
édileur). A dressé avec M. MElHiY, né à Hethel, qui fut inspecteur des Mines,
les Cartes géologiques et agronomiques des cinq arrondissements du départe-
ment des Ardennes; puis a publié à la même librairie, en collaboration avec
le même auteur, deux volumes agronomiques sur les arrondissements de Vou-
ziers et de Hethel.
PAYEH (J.-B.), né h Asfeld en 1818; mathématicien et botaniste. Obtint,
tout jeune encore, après son doctorat ès-sciences, la chaire de minéralogie et
de géologie à Hermès. Professeur de botanique à l'école Normale supérieure.
Etait en 1848 secrétaire de Lamartine lorsque les Ardennes le choisirent pour
représentant à l'Assemblée Constituante. Jusqu'en 18.->2, fut chef du cabinet du
Ministère des affaires étrangères. Succédait à de Saint-llilaire dans la chaire
d'organographie végétale. Membre de l'Académie des sciences. Mort en ISiiO,
âgé seulement de quarante ans. Œuvres principales : Organogénie de la Fleur;
— Botanique cryptogamique ; — Traité élémentaire de Rotanique, resté inachevé.
— 150 —
PKIiOCIlK (JuLKSj, né à Sornionno en 1S20, mort à IJlle en i888. Ayant fait
sa caiTière dans les contributions indirectes» écrivit sur le droit administratif
plusii'urs ouvrages fort estimés. Kludia les sciences. Est l'auteur d'une Tht^orie
sur hi /iï'tct'saion <lé'$ Fjfiiiuoxrs flans ses rapports avec la tt'rnpr rat tire du globe.
Membre de plusi«»urs sociétés savantes, a surtout étudié « les Glissements
polaires >».
PIKTTK lEnouARD), né à Aubi^ny en mars 1827, petit-fils de l'astronome
Lacaille. Magistrat; s'occupa beau(!Oup de sciences. Fit dans TAriè^çe et dans
les Landes de fori intéressantes d«''COuvertes j^éolo^iques. <lKuvres principales:
le Lias infn'ieur de la Moselle, du lirand-Dueh'^ de Luxembourg, de la Meuse et
des Ardennea; — Valèontobtgie frawaise : — l'Art pendant Vâge du Henné. En
outre : VKdueation du Peuple, écrit en i8o8 et en faveur de la ^'ratuité et de la
laïcisation scolaires. Frère de M. PIETTK, né à Charleville. qui fut président
de la Cour d'appel de Paris.
HKMKU (Léon), né à (Uiarleville le 2 mai 1809. Collaborait, jeune encore, nu
Dictionnaire enejidop'^diiiue de Li'b.is. Membre de la Sociélé des Antiquaires de
France. Fonda la lievue de Pfn'hdng/f, dr Liltrrature et n*HfStnire aneienne. Envoyé
par le fjonvernemenl en Alfjérie pour étudier les monuments b;\tis par les
Romains, alors qu'ils possédaient celte ré^^ion africaine. Ecrivait, sa mission
terminée : /fv Inscriptions rowainea de f Algérie (i,4l7 inscriptions); ouvrage
d'une rare éiudition qui le lit entrer à l'Académie des inscriptions et belles-
lettres. Fut en 1862 nommé directeur de l'école pratique des Hautes-Etudes.
Sij;nalnns encore, parmi les ouvra;;es les plus marquants que nous devons à
cet érudit épi^jrapliislc» : édilion de la (i 'ograjfhie tir IHolhw'e, en ce qui c<mcerne
la Caule; — Mélan^M» iVEpIgraphle; — une tiaduclion de Thèorrite; — l'édition
du Corpits inscriptio}ium latinarum (disolutissimum. De nombreux et savants
articles dans la lievue arch'ologl'fue. l)irij[?ea la belle et si complète édition des
Grands Ecr'-rains du dix-sept leme siècle, que continue à publier la librairie
Hacbelle.
SArVA(iE, né à Sedan. Fut iujijjéniour en cbef des Mines et directeur de la
Compagnie de l'Est. Ecrivit, en collaboration avec M. Buvigmkr : Géologie lies
Ardennes, ou Statistli/ue niinrrfdogii/ue et gcologif/ue du d<''partement des Ardennes,
Sa tombo, au cirnelière de Cbarleville, est surmontée de son buste.
WAILLY iJkan->'okl dk, dit Natiiai.is), né à Mézières en 181)4; érudit. Membre
de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Conservateur des manuscrits
à la bibliotbèque Nationale Jusqu'en 1871. Mourut à Passy le 4 décembre 1886.
Laissa, notannnent, outre divers mémoires d'érudition : Eléments de paléogra-
phie: — la Conquête de Conslantinople ; — l\'''cHs d'un Ménestrel de lU'ims au
douzième siècle: — Histoire de saint Louis. M. Luce, président de la Société
des anciens textes français, disait de M. de Wailly : « Personne n'eut, à plus
baut degré, les cpialités qui tlistinguent les grands liommes : clarté, exaclitude,
précision, labeur infatigable pour recueillir les faits, une mélbode rigoureuse
pour les grouper. »
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LIVRE II
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LES ORIGINES
Historiques
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CHAPITRE PREMIER
•D4C-
LE DÉPARTEMENT
ORIGINES & DIVISIONS ADMINISTRATIVES
I. Les discussions à TAssemblée. — II. La division en départements. — III. Mézières
capitale des Ardennes. — IV. Le premier évêque constitutionnel des Ardennes. —
V. Des origines aux traités de 1814. — VI. Sénateurs; députés; conseils géné-
raux; conseils d'arrondissement; conseils municipaux. — VII. Nos préfets et
nos représentants, de 1789 à 1900. — VIII. Les conventionnels ardennais. —
IX. Division administrative; population. — X. Budgets départemental et com-
munaux; part contributive dans le budget de la France. — XI. Arrondissements
et cantons.
I. LES DISCUSSIONS A L'ASSEMBLÉE.
AVANT 1789, la France était divisée on quarante provinces ayant, chacune,
leurs mœurs, leurs coutumes, leur législation particulière, bien que le
pouvoir central eiU sur elles droit de contrôle et d'administration par
ses gouverneurs et par ses intendants, par ses fermiers généraux et ses offi-
ciers de police judiciaire ou civile. Cette division en provinces morcelait le
royaume, lui enlevait toute unité. Aussi l'Assemblée constituante reconnut-elle
l'impérieuse obligation de briser ce cadre administratif monarchique pour
mieux assurer la survivance de l'œuvre révolutionnaire. Sieyès, le premier,
réclama la formation d'un comité dont la mission serait d'étudier un rema-
niement des provinces « tel que la France ne forniAt, enfin, qu'un seul tout
ensemble, gouverné dans toutes ses parties par une législation et par une
administration communes ». Depuis longtemps, d'ailleurs, les esprits pratiques
demandaient une meilleure division territoriale du royaume; toutes celles exis-
tantes alors n'offrant qu'inextricables et embarrassantes confusions. Le carto-
graphe Robert de Hesseln avait même, en 1786, imaginé lout un plan auquel,
par la suite, on se conformai! prescjue exactement. L'époque se montrait donc
absolument favorable à cette répression des tendances séparatistes dans les
provinces; elle désirait une puissante organisation centrale.
L'Assemblée nationale institua son comité; puis lui confia la tâche délicate
d'arrêter un plan de division générale. Le 4 novembre 1789, Thouret, au nom
de ce comité, lisait son rapport, dont la conclusion était qu'il fallait parlager
la France en quatre-vingt divisions nouvelles ayant une étendue, chacune, de
trois cent vingt-quatre lieues carrées environ. Chaque département devait se
— ir,$ —
subdiviser en neuf districts de communes qui se fractionnaient encore en neuf
cantons. Le rapporteur s*appli({uait, tout en innovani, à ne point froisser les
aniours-pr()f»res nationaux; et c'est [xiurquoif rejetant lelle ou telle division
i\o t«'rritoire existante (l«''jà, la coniniission avait cherché une division de super-
ficie assf'Z réduite pour que l'Administration chargée d'en surveiller les intérêts
pilt \o faire avec promptitude et facilité ; puis des divisions pas exagérément
multiphées. afin que tiop de de<rrfs entre la communauté de Villages et TAssem-
bl»*e i\o ])ussent embarrasser ou retarder les intérêts communs ou la marche
des all'aires. Sur ces propositions du comité, les discussions furent très ardues,
très approfondies; et .surfjinMit de nombreux amendements. Verdet voulait qu'on
divisât la Krance, d'après la po[)ulalion, en sept cent vin;?t-cinq communes,
chacjue commune eu dix-huit municipalilés ; les provinces, pour le surplus,
gîirdaiit hîurs anciemies limites et réunissant, en une ou plusieurs assemblées
administratives supérieures, toutes les communes de leur ressort. Mirabeau
n'j<*tait celte division mathématique quasi-idéale, proposait cent vingt dépar-
tements et supprimait toutes les autres divisions intermédiaires. On eiU com-
muniqué directement des villes et des villîiî^es au chef-lieu du département
et, de chaque département, au Pouvoir exécutif et à l'Assemblée nationale.
Heu;;y de Prevalley ne voulait que soixante-dix départements inégaux en super-
fuie mais égaux en population : cha(jue département devait être le siège d'une
assemblée provinciales divisée en dix districts, et chaque district n'aurait d'autre
division que celhî de ses villes et de s»'s paroisses. Barrère proposait d'établir
deux sortes de municipalités : les unes ]>rincipales et h»s autres secondaires;
celles-ci df'pendant «les principales pour certains cas stipulés de directions
administratives. Kntln, et pour ne pas nous attarder à ces opinions successives,
Aubrv du Bochet partagi'ait le territoire en cent dix départements, dont chacun
foiinerait une assemblée provinciale, un siège épiscopal et une ou plusieurs
c(Kns (h' justices équivalentes aux anciens présidiaux.
II. LA DIVISION EN DÉPARTEMENTS.
I/Assemblée conslituanle, ado]>tant en bloc le projet du comité, décréta,
le il novembn* i789, (jue le nombre des <lépartemenls français, formés des
provinces, serait de soixante-quinze à qualre-vingl-cin(j, laissant au comité le
S(Hn de déterminer le chef-lieu i)our chaque département et la circonscription
<les territoires. Toutefois elle l'engageait, instamment, à respecter autant que
possible les localités, les frontières alors existantes, les habitudes morales et
même les répugnances des habit.nits. Au bout de trois mois était terminé ce
travail ardu, méticuleux, el, le 20 février 1790, un décret de r.Vssemblée divisait
la Tiance en quatre-vinj<t-trois départements : « Peu ou point homogènes,
écrit le géographe Ueclus, réunissant des pays dill'érents de mœurs et d'his-
toire, des climats divers, des bassins divergents, des sols disparates. » Ils
reçurent assez communément le nom du lleuve principal qui traversait le pays,
de la monlagn»* la plu.s élevée ((ui dominait la région : la Meuse, le Puy-de-
l)(>me; ou encore de leurs forêts : les Ardennes, — bien que notre départe-
ment se soit, à l'origine de sa création, appelé : département septentrional de
la (Champagne; — ou aussi de leur situation : le Nord, le Finistère.
III. MÉZIÈRES CAPITALE DES ARDENNES.
Le 12 mai 1790, la « proclamation du roi » déclara que le chef-lieu de notre
département serait Mézières :
- 155 —
M Vu par le roi le décret de l'Assemblée nationale, du 8 niay 1770, dont la
teneur suit :
« I/Assemblée nationale, ouï le rapport du Comité de constitution, conlir-
« mant le choix par les électeurs du département des Ardennes, en vertu du
« décret du 26 février dernier, décrète que l'Assemblée du département des
« Ardennes se tiendra dans la ville de Mézières, et que la ville de Charleville
« demeurera définitivement le chef-lieu de son district. »
« Le roi a accepté et accepte ledit décret pour être exécuté suivant sa forme
et teneur; en conséquence. Sa Majesté mande et ordonne à l'Assemblée du
district de (IharleviUe, et aux municipalités de cette ville et de Mézières, de
tenir la main à son exécution.
« Fait à Paris, le douze may 1790. Signé : Louis. — Parle roi : de S^-Prikst. >•
Mézières chef-lieu du département, et Charleville chef-lieu de district. En
effet, il avait été décidé que chaque département serait divisé en districts et
chaque district en cant(»ns d'environ quatre lieues carrées. Au chef-lieu i\n
département était établi 1' « assemblée administrative supérieure >• dite « admi-
nistration du déparlement ». Au chef-lieu du district, une assemblée adminis-
trative inférieure dite « administration de «listrict », De plus, dans chaque
ville, dans chaque villaf»(?, dans chaque « communauté de campa;4ne », une
municipalité. Quant à l'administration du département, elle se composait de
trente-six membres élus par les électeurs législatifs du second degré; sur ces
trente-six délégués, huit formaient « le directoire du ilépartement », les vingt-
huit autres le « conseil général du département. » L'administration du district
se composait, elle, de douze membres dont quatre formaient «« 1(î directoire
du district » et huit le « conseil général de district. » Le prt'sident du directoire
de département ou de district était, en même temps, le président du conseil
général. Les directoires demeuraient en fonctions toute l'année; les conseils
généraux se réunissaient une fois par an. Lii « procureur général syndic » et
un «< procureur syndic » étaient attachés l'un au département, l'autre au dis-
trict, avec charge de requérir l'application àv. la loi, de provoquer les « actes
administratifs ou politiques des autorités ». Fonctionnaires nommés pour quatre
ans, ils étaient rééligibU^s après un intervalle de quatre autres années. Les
autres membres des administrations départementales étaient renouvelés par
moitié tous les deux an^ : le gouvernement n'avait pas le droit de les révo-
quer. Ces administrations étaient chargées de l'assiette, de la répartition, de
la perception de l'impôt et du paiement des dépenses sous l'autorité du pou-
voir législatif, de l'assistance publique, de l'encouragement à l'agriculture, au
commerce, à l'industrie de la gestion des forêts, de la viabilité et des travaux
publics, de l'organisation et <le l'emploi des milices locales. Knlin les munici-
palités étaient administrées : par un maire — qu'élisaient les assemblées pri-
maires; — un « corps municipal » (h* trois à vingt et un membres ; un « conseil
général de la commune », composé du «< corps municipal » et des « notables »
en nombre double; et, enlin, un « procureur de la commune » qu'assistaient,
dans les grands centres, un «< substitut du procureur, un secrétaire-greffier et
un trésorier ». Ainsi furent, à l'origine, organisées la vie et l'administration
municipales.
IV. LE PREMIER ÉVÊQUE CONSTITUTIONNEL DES ARDENNES.
Puis, lorsque fut décrété — 12 juillet 1700 — la constitution civile du clergé,
l'Assemblée nationale décida qu'il y aurait un diocèse par cha(|ue déparle-
ment. 11 fallut donc nommer un évé(|ue pour les Ardein\es. Sedan, Mézién's
et Mouzon ambitionnèrent de devenir cités épiscopales. Sedan fut préféré.
- I5(i -
Sans <l(nil(î voulail-oii la (h'*doimiiaîior de i'écht^c subi loi*squ*avait élé choisi le
olief-lieii du d»''parteinpiit. ('/est le «limancho 21 novembre 1790 que furent
convoqués les électeurs; la réunion se fit dans l'église de Mézières.
Avant le vote, M. Deliaye, procureur fiénéral syndic, prononçait un de ces
discours à |)brases redondantes, d'une solennité un peu vague, qui caractéri-
s»*nt de si pittoresque façon l'éloijuence révolutionnais et dont voici, comine
téruoi^map^, quelques extraits :
«< \ai constitution civile du clergé est une de ces opérations sublimes qui
doivent immortaliser le diplAme national et répandre le plus grand éclat sur
les travaux de nos augustes législateurs. La muivelle organisation du clergé
vient. Messieurs, de restituer à la nation un droit aussi antique que l'établisse-
ment même de cette religion sainte dont vous allez nommer le premier ministre
pour le diocèse des Ardt»nnes. Tant que les citoyens l'ont exercé, l'on a vu
lépiscopat décoré des plus rares vertus; et si la puissance qui abuse et la
richesse qui corrompt ôtèrent depuis aux Français cette prérogative précieuse,
les évéques y trouvèrent aussi la (in de cette éminente considération que leurs
prédécesseurs avaient obtenue des peuples, par la simplicité de leurs mœurs
vraiment apostoliques.
« La loi qui vous a, Messieurs, rappelés h r«»xercice de vos droits primitifs a
aussi préparé à ces ministres la conquête de leur ancien domaine, la conquête
de ces vertus sublimes qui hîs ont si souvent distingués, et de la vénération
publique dont ils furent et dont ils vont redevenir l'objet. Ramenés à des
fonctions qu'ils ne doivent jamais abandonner, ils vont rendre à cette religion
auguste, dont ils seront les apôtres, son ancienne splendeur et sa première
majesté; ils vont trouver, dans leur tendre et vive sollicitu<le pour leur trou-
peau, celle paix de l'Ame, ce calme intérieur de la conscience, cette félicité
douce et pure qu'on ne rencontre que dans la pratique des vertus et raccora-
plissement de ses devoirs.
'< Heureux cent fois. Messieurs, ceux que les suffrages du peuple vont investir
d(? la dignité épiscopale! Que de bienfaits, que <le consolations ils pourront
réi>andre dans le sein des familles indigentes et malheureuses! Que je porte
envie non pas à leur opulence, mais aux délices que leur prépare la destina-
tion précieuse du traitement qui leur est assigné par l'Etat; aux occasions
heureuses qui naîtront pour eux de soulager l'humanité souffrante!
(' . . . Nous n'oublions pas que ces vertus, quelqu'intéressantes qu'elles soient,
ne sont pas les seules qui doivent distinguer votre prélat. Souvenons-nous
qu'elles seraient insuffisant»*s si elle? ne concouraient avec l'amour le plus vrai
pour la Constitution, le respect le plus profond pour la loi, le zèle le plus sin-
cère, le courage le plus ardent pour la protéger, la maintenir et la défendre.
Kcarlons av<»c le plus grand soin de nos suffrages ceux dont l'opinion pourrait
contraster avec les principes que la Hévolution a gravés dans le cœur de tous
les bons citoyens, ceux que des préjugés d'état continueraient à attacher aux
anciens abus quelle a détruits; ceux qui îiu raient entretenu le désir et con-
servé l'espérance de voir rétablir entre «nix et le reste des Français d'autres
distinctions que celles qui sont fondées sur les talents et les vertus. Enfin,
Messieurs, n'appelons au poste de premier pasteur «le ce département que celui
qui, portant comme nous dans son cœur (^e saint amour, cet amour sacré de
la liberté', de la patrie, de la (ionstitution, ne balance pas à mourir pour elles,
et qui se souvienne toujours qu'il leur doit sa dignité, sa gloire et l'honneur de
sa promotion à lépiscopat. >»
Après trois tours de scrutin, Nicolas Philbert, curé de Sedan, fut proclamé
évéque des Anlennes.
De son long remerciement plein d'effusion et non moins pompeux que le
^iiscours du procureur syndic, nous reproduisons ces passages :
— 157 —
M Messieurs les électeurs et Messieurs; dans le trouble qui agite mon i\me
en ce moment, je ne sais si je dois vous remercier du témoignage solennel que
vous venez de me donner de votre estime et de votre confiance. Je n'y suis pas
insensible; mais, Messieurs, ce ne peut être que par une erreur qui m'humilie
que vous avez jeté les yeux sur moi pour une place si éminente cl que tout
autre était infiniment plus capable de remplir à votre satisfaction.
« Non, Messieurs, je n'en ai ni les talents ni les vertus : j'aurais regardé
comme un crime la seule pensée d'envisager l'épiscopat avec une sorte de
complaisance. Eh! qu'avais-je à désirer? De quoi pouvais-je me glorifier avec
plus de sensibilité que d'avoir pour mon successeur un pontife dont la dignité
ne pouvait qu'ajouter à la considération d'une ville déjà aussi célebnî par le
nombre, l'honnêteté, le patriotisme et le zèle religieux de ses habitants, que
par sa richesse et l'étendue de son commerce.
« Je ne soupirais. Messieurs, qu'après le repos pour travailler dans ma retraite
à ma propre sanctification »
Etait-il bien sincère, notre év«>que, et n'avait-il pas un brin intrigué pour
arriver à l'épiscopat? Mais qu'importe, continuons :
« 11 est vrai que saint Paul écrivait à Timothée que celui qui désire l'épis-
copat désire une bonne chose ; mais il entendait une fonction sainte, une œuvre
méritoire et des plus difficiles.
« Quand, en effet, parlait-il ainsi? C'est, dit saint Grégoire le Grand, lorsque
le monde et l'enfer étaient armés contre l'Eglise, au fort des persécutions,
dans un temps où les évèques étaient recherchés, poursuivis et traînés au
supplice pour donner plus de terreur aux simples fidèles : alors, sans doute,
il n'y avait rien que de louable, de grand et même d'héroïque dans le désir
de l'épiscopat, parce que c'était recherch<»r le martyre et s'y exposer; mais,
continue ce saint Pape, quand aujourd'hui ceux qui d«'*sirerai<Mit l'épiscopat,
uniquement pour se dévouer par charité au salut des auties, ne me paraîtraient
pas absolument condanmables, je ne pourrais les approuver; je leur dirais
toujours avec le Docteur des nations : Qui est donc capable d'un si auguste
ministère? Qui peut s'assurer qu'il en a les vertus et les capacités nécessaires?
Ce ministère qui effrayerait les anges doit donc me faire trembler
«... Puisse, Messieurs, le nouvel ordre qui vous enchante, servir à dissiper
les nuages (|ui obscurcissent le règne immortel de la foi, de la vérité et des
vertus chrétiennes! Vous éti^z en droil de l'attendre d'un pasteur capable île
se concilier l'estime et la vénératic)n de son troupeau et d'en faire la consola-
tion, la ressource et la joie, |)ar la candeur de son àme et la solidité de sa
doctrine, par la sag<^sse de son expérience et l'activité de son zèle, par sa
modestie, son désintéressement et sa simplicité; en un mot par tout ce que la
science, les vertus et la sollicitude pastorale impriment de respect et decontlance;
mais malheureusement je n'ai rien de tout cela et je sens vivement que la bonne
volonté ne suflit pas.
« Je ne peux quétre elîrayé, M«'ssieurs, qujind je pense que je suis destiné
à remplacer à votre éi<anl les prélats des deux métropoles dont ce nouveau
diocèse seni un démembrement.
« Vous le savez, Messieurs, formés dès lenfance, «'omme Samuel, à l'école
du sanctuaire, ils n'ont dû leur élévation sur deux des i)lus illustres et des
plus anciens sièges tles Gaules (ju'à l'éclat de leur mérite et aux qualités émi-
nentes qui les rendent chers U leurs di«MM''sains dont ils font les délices. Je
leur dois ici, Messieurs, cet homnia^ie de mon n'spect, et vous le [)artagez, sans
doute, pour ces dignes su«'cesseurs des Uemi (*l des Maximin : pleins de lesprit
de leur sublime vocation, ils en chériss(;nt les devoirs et ils en ont tous les
talents et les vertus; modestes au milieu des grandeurs, affectueux sans fai-
blesse, prudents sans inquiétude et sans pusillanimité, aii'ables, indulgents et
~ 158 —
(lu plus fiioile accès, ils ne respirent que bonbS ils ne se communiquent que
j>oui' «'*lre utiles; jamais ils n'ont usé avec plus de plaisir de leur abondance
que pour secourir les nécessiteux de toutes les classes, et de leur autorité que
pour fair»' ré<^ner av(»c Jésus-(]lirist et par Jésus-C.hrist la paix, la concorde,
la probité, les bonnes mœurs (»t la vraie justice qui sanctifie les élus.
« Tel est, Messieurs, mon plus sincère désir, mon unique ambition : mais
(le quelle abondance de grAces n'ai-je pas le plus ^rand besoin • je vous con-
jure. Messieurs, de m'aider à les obtenir du ciel, et puisque je suis votre
ouvrafie, j'ai la confiance (jue vous ne me refuserez pas le secours de vos
prières; je vous le demande avec instance pour la fsdoire de Dieu et la satis-
faction d'un diocèse à (|ui je me dois tout entier... »
(Vest dans le cimetière de Villette que fut enterré rév(^(iue Phiibert. {Voir
<iI.AniK-KT-Vn.LKTTK.
V. DES ORIGINES AUX TRAITÉS DE 1814.
Les Ardenn(^s furent partagées, primitivement, en six dlad'fct^ : Cliarleville,
Scdau, (irandpre, Vouziers, Hetliel, Kocroi, «jui comprenait, alors, les deux
places fortes de Pliilippeville et d(» Marienbour^ enclavées dans la principauté
de |j(î«j[e. Mézières fut, nous l'avons dit, «lési;;née pour être la capitale du dépar-
tement. L<* tiibunal du district de Vouziers fut à Attifçny; celui de Grandpré
fut à lluzancy. Les six districts étaient divisés en 60 cantona subdivisés eux-
mêmes en ô'i/ muincipalitrs. Dans le département : 2,')8,0(H) liabitants.
En l'an vni, un remaniement consacrait la division actuelle en cinq arron-
dissements avec b's mêmes chefs-lieux (jue de nos jours. Ces cinq arrondisse-
ments comprenaient 77 cantons, et ces cantons ;>98 communes. Population :
2:)3,9()8 habitants.
1" Mi^zt'f'res. — Charb^ville, Ktion, Flize, <iespunsarl, Jandnn, Mézières, Mon-
thcrmé, Omont, Remilly, Henwez, Sij^'nv-Librecy, Thilay, Vendresse.
2" ïietlv'L -- Asfeld, (ihàtcau-Porcien, r.haumont-Porcien, Juniville, Novion-
Porcien, Hethel, Hocqui^ny, Saint-tierniainmont, S luIces-aux-Bois, Sault-les-
Urthel, Seuil, Sévigny, Tai^non, Wasifiny.
3" lincroi. — AuvillfTs- les- Forces, (Ihooz, (iOuvin, Dailly, Fumay, (iivet,
Léchellc, Liart, Mariembour^r, Maubert-Fontaine, Nismes, Philippeville, Kevin,
Hoi'roi, lion\erée, Humifzny, Senzeilles, Signy-le-Petit, Treignes, Vill(»r.s-deux-
Fglise.N, Villers-en-Fa^ne.
4"^ St'dftn. - - Deaumont, Rouillon, Chémery, Donchery, Douzy, Givonne, Mar-
}iul, Monzon, Sedan, Torcy, > voy.
.S" Vnnzicr^. - - Atliizny, Autry, Hourcq, Drieulles-sur-Har, Driquenay, Buzancy,
OliAtcl, Le Cln'snc, tiiandpré, Machault, Monlhois, Nouart, Saint-Juvin, Saint-
Picrremont, Tourteron, Vandy, Vonc(|, Vouziers.
Après les traités de 1814, le départenient des Ardennes fut af(randi, du côté
de la Hel^iipn', de ce ([ui restait à la France des départements de Jemmapes
et de Sambn*-el-M«'use. A cotte époque, il eut 700 commun(îs. En effet, ces
traités laissaient à la Franci' : dans le département de Jemmapes, les cantons
(le Dour. Merbes-|(»-(ih.lle;ni, Beaumont et Chimay; et dans celui de Sambre-
et-Meuse, les cantons de Walcourl, Florennes, Heaurain*: et (iédinne. En 1813,
non-seulement tous ees |>ays, mais encore Philippevilh» et Couvin, avec la for-
teresse de Marienbour^', fiuent repris à la France et donnés au royaume des
Pays-Bas. H en fut ainsi de Bouillon. »< De (Juiévrain. porte le traité, la ligne
(le démarcation suivra les anciennes limites des provinces bel^iques, du ci-devant
évéché de Li<^f{e et du duché de Bouillon, telles qu*(dles étaient en 1790. en
laissant les territoires enclavés de Philippeville et de Marienbourj^ avec les
places de ce nom, ainsi que tout le duché de Bouillon, hors des frontières de
— 159 —
France Les dislrirts ayant fait partie des provinces bel^'es, de lévèclic
de Liège et du duché de Bouillon, ainsi que les places de Philippeville et
Marjenbourg avec leurs territoires, seront remis à Sa Majesté le roi des Pays-
Bas pour être réunis à ses Etats. »
Il semblait que ce qu'on retranchait au territoire français fût peu de chose :
en réalité, en nous enlevant les deux places fortes de Philippeville et de Marien-
bourg avec les cantons adjacents, on formait sur notre frontière « un cnlniiit
qui faisait aller tortueusement notre limite do Maubeuge aux sources de l'Oise
à (iivet, c'est-à-dire qui laissait Maubeuge et Givet sans communications, qui
isolait et rendait inutiles Avesnes et Hocroi; en un mot, ((ui permettait à l'in-
vasion d'arriver sans obstacle dans la vallée de l'Oise, et de celte vallée sur
Paris.
Kn 1820, la population des Ardennes était de 20(>,08.*i habitants, ainsi ré-
partis — après troisième remaniement — dans ses .V/ raillons divisés en
5S8 communes :
Arrondissement de Mézières, 08, 632 habitants. — Arrondissement de Hethel,
6(K0i3 hab. — Arrondissement de Hocroi, 40,704 hab. — Arrondissement de
Sedan, .i2,084 hab. — Arrondissement de Vouziers, .•)o,oo2 hab.
Nous voyons qu'en 1820 il y avait, dans le département, 538 communes;
nous n'en avons plus maintenant que o()3; mais los 35 communes n'ont point
disparu ; elles sont, aujourd'hui, sections ou écarts.
1** Aitbonrourt-en-Uicléres, canton de Novion-Porcien, avait, en 1820, lors-
qu'elle était commune distincte, 154 habitants; aujourd'hui écart du Chesnois,
69 hab. — 2° Grandes-Ayvelles, 90 hab., et Petites- Aijvrlles, 451 hab., forment,
à présent, le village des Ayvelles, 451 hab. — 3*^ Baiithénwnt, canton de .Novion-
Porcien, 216 hab.; aujourd'hui section de Sorcy, 122 hab. — 4** i^ègny, canton
de firandpré, 137 hab.; aujourd'hui section de Doumely, 67 hab. — 5*> liof/ny-
les-Murtin, canton de Henwez, 122 hab.; aujourd'hui écart d(î Murtin-Bogny,
73 hab. — (y'* Biiéres, canton de Monthois, avec Brécy, pour écart, 130 hab.;
aujourd'hui section de Brécy, 88 hab. — 1^ Butz^ canton de Klize, avec Klamain-
Vîlle pour écart, 117 hab.; aujourd'hui section de Balaives, 66 hab. — 8*^ C/tar-
beatu\ canton de Carignan, 136 hab.; aujourd'hui secli<ui de Puilly, 123 hab.
— 90 Chfiumont, canton tle Sedan-Sud, avec Sainl-Quenlin pour écart, 85 hab.;
aujourd'hui écart de Noyers-Ponl-Maugis, 54 hab. — 10" Chèhêry, canton de
(irandpré, avec pour écarts : La Forge, Aiiétal, les Granges, le Mesnil, Sérieux,
le Plain-Champ, 85 hab.; aujourd'hui écart de Chàtel, 24 hab. — 11° Chennery-
et-Lawlreville, canton de Buzancy, 114 hab.; aujourd'hui Chennerie, section de
Bayonville, 40 hab., et Landieville, écart de Bayon ville, 62 hab. — 12'^ Chc-
vrieres, canton de Belliel, 124 hab.; aujourd'hui section de Novy, 154 hab. —
13<» Le Daneomt, canton de Sedan-Noid, avec, pour écart, Mortimont, 82 hab.;
aujourd'hui écart de Donchery, 56 hab. — 14** Feuchrres, canton de Flize,
133 hab.; aujourd'hui section de Sapogne, 121 hab. — 15" Flahn, canton «le
Haucourt, avec Haptout, pour écarl, 82 hab.; aujourd'hui écart de HaucourI,
54 hab. — 16** Fleury-et-Moiitnmrin, canton de Uetliel, avec, pour écarts, le
Moulin-à-Vent et la Charité, 86 hab.; aujourd'hui, Monlmarin est un lieudit
de (iivry, célèbre par son église, et Fleury est une section d'Ambly, 76 hab. —
17*' Saint-Georges, canton de lîuzancy, avec, pour écarts, le Moulin-à-Fau, le
Moulin-d'Andelot, 07 hab.; aujourd'hui écarl de Landres, 114 hab. — 18" Monm-
court, canton de Sedan-.Nord, avec, poui* écart, le Mcndin, 33 hab,; aujourd'hui
Maraucrmrt-Lafenderie est un écîirt de Vrigne-aux-Bois, 8') hab. — 10" Mmelin,
canton de Novion-Porcien, avec la Hauleite pour écart, 72 hab.; aujourdluii
section de Saulces, 57 bah. — 20" Mont-df-Jnu-, canton d'Attigny, 120 iiab.;
aujourd'hui écart de Saint-Lambert, 75 iiab. — 21" Mo}U-F(inxrUes. avec le
Moulin-de-Moya pour écart, 115 hab.; aujourd'hui section de Ardeuil, 67 hab.
— 160 —
— 22** La Perdiint', raiiloii (l(; Novioii-Porc'uMi, avec le Mansiau pour écart,
iofr hal).; aujourdliiii fcart dv, Launois, liO liab. — 23° Pievrepont, canton de
Sigiiy-lAbbave, avec, pour écarts, la Oour, la Oissine, le Croissant, ii4hab.;
aujounl'iiui écart de Launois. — 2^" Pourvu, canton de Mouzon, avec le Ponçay
pour écart, 82 hab. ; aujourd'hui section d'Autrocourt. — 2o° Resson, canton
de Utthei, 104 hab.; aujourd'hui seclion de Par^^ny» 101 hab. — 26° Roche et
Mery, canton d'Atti^'ny, KKi hab.; aujourd'hui Uoche, section, 103 hab., et
Merv, écart de (ihuffilly, 10 hab. — 27" Semeusi\ canton de Mézieres, 113 hab.;
aujourd'hui section de Viliers, 2 VI hal). — 28* Terrier, canton de Tourtcron,
avec, pour écaris, Barlilleux, le Canivet, la (iOur-des-Hois, le Préféré, les Nor-
mands, 21.*» hab.; aujourd'hui section de Saint-Loup, 31 hab. — 29° Torcy,
canh»n de Sedan-Sud, avec le Petit-Torcy pour ét:art. — 30° Truyny, canton de
Helhel, avec le Moulin-à-ViMït f)our é*cart, 294 hab.; aujourd'hui section de
Thu^iny, 103 hab. — 31" La Vif.'illr-Vttlc, canton de Novion-Porcien, avec
Saulce<-aux-Toui-nelles pour écart, 89 hab.; aujourd'hui écart de Saulccs-
Monclin. — 32" Vietu-hs-Manri\ canton de Montliois, 91 hab.; aujourd'hui
section de Marvaux, 49 hab. — 33" Vilh'rs-driuuit-haaconrl, canton de Haucourt,
48 hab. ; aujourd'hui écart. — 34" VUb'Ur, canton de Sedan-Nord, o6 hab.;
aujourd'hui section de (ilaires, 48 hab. — 3.*)° VauzcUr.s, canton de Novion-
Porcien, 111 hab.; aujourd'hui section d'Auboncourt, 90 hab.
VI. SÉNATEURS; DÉPUTÉS; CONSEILS GÉNÉRAUX; CONSEILS
D'ARRONDISSEMENT; CONSEILS MUNICIPAUX.
Nous ne pourrions suivre, sans sortir de notre cadre, les divers changements
administratifs qui» sul)irent les ArdtMUies depuis leur formation jusqu'à nos
jours; il nous suflira d indiquer h'ur mode d'administration actuel, commun
d'ailleiu's à tous les départemi'nts de France.
Sénat. — L»'s sénateuis sont élus pour neuf ans, et renouvelables par tiers
tous les trois ans.
La loi du 9 décembre 188 i a fixé à trois le nombre des sénateurs du dépar-
tement des Ardeniu^s.
Nul ne peut être sénatt'ur s'il n'est Franrais, j\^é de quarante ans au moins,
et s'il n«* jouit de ses droits civils et polili«|iies ilui du 9 décembre 188'»).
Les sénate'urs sont élus par un colléj^Mî réuni au chef-lieu du département et
conqiosé : 1" des députés; 2" des cons«Mllt'r.s «généraux? 3" des conseillers d'ar-
r(»ndi>sfment; 4" de délé^^ués élus i)armi les électeurs de la commune, par
cluKpie constMl municipal.
L«' nomhn* des déléi^'ués varie d'après le nombre des conseillers municipaux :
il est de 12 pour 27 conseilli'rs ; de 9 poui* 23; tle 0 pour 21; de 3 pour 16;
de 2 pour 12; de I poui- 10. Aux dernières éli'ctions sénatoriales, lorsque fut
élu M. fioutant, h; 19 juillet 1898, h» nombre des déléf^'ués sénatoriaux était de
8.*i8, dont 78 électeurs d«' droit : les députés, les sénateurs, les conseillers jiÇéné-
raiix, b*s cmiseillers d'arrondissemtMit et 780 déléfjués des communes. Il est
pourvu aux varanccs drs sénateurs déeédés ou démissionnaires, dans le délai
de trois mois. (Cependant si la vacan«!(î survient dans les six mois qui précè-
df*nt le renouvelh'iUHnt triennal, il n'y est pourvu qu'au moment de ce renou-
velhMiient, Le (h'paitenïent (h'S Ardeimes appartient à la .s<^/*ie A qui fut renou-
velée le 7 janvier 189k
Députés. — Les déjantés sont élus actuellement au scrutin d^irrondissement
par les électeurs inscrits sur les listes électorales (loi du "y avril 1884).
— 161 —
La dun'*e du mandat est de quatre ans. — lue loi du 22 juillet 1803 avait
exceptionnellement fixé au 31 mai 1898 le terme des pouvoirs de la lé«^'islature
élue les 20 août-3 septembre 1893. I^a Chambre fut alors dissoute le l*^*" juin,
tandis que les élections pour son renouvellement se firent du 8 au 22 mai
qui précédait.
Tout électeur est éligible, sans condition de cens, à l'âge de vingt-cinq ans
accomplis (loi du 30 novembre 187.')).
Tout candidat au siège législatif doit, par une dé(;laration qu'il signe ou qu'il
vise et dûment légalisée, faire connaître dans quelle circonscription il entend
se présenter. Cette déclaration est déposée, contre reçu provisoire, à la Préfec-
ture du département intéressé, le cinquième jour, au plus tard, avant le jour
du scrutin. Il en est délivré un récépissé définitif dans les vingt-quatre heures
(loi du 17 juillet 1889).
En cas de vacance par décès, démission ou autrement, l'élection doit être
faite dans le délai de trois mois, à partir du jour où la vacance se sera pro-
duite.
Le Conseil général, « corps exclusivement administratif »>, représente et
gère les intérêts du Département. Au nombre de ses attributions — que déli-
mitent nettement les lois des 10 et 29 aoiU 1871, — l'une des plus importantes
est le vote du budget départemental établi par le préfet qui, dix jours avant la
session, le remet, avec toutes pièces probantes, à la Commission départemen-
tale, dont nous parlerons bientôt.
Chaque canton élit un conseiller général.
L'élection se fait au suffrage universel, dans chaque commune, sur les listes
dressées pour les élections municipales.
Sont éligibles tous les citoyens inscrits sur une liste d'électeurs ou justifiant
qu'ils devaient y être inscrits avant le jour de l'élection, âgés de vingt-cinq ans
accomplis, qui sont domiciliés dans le département, et ceux qui, sans y être
domiciliés, y sont inscrits au rôle d'une des quatre contributions directes,
au 1*' janvier de l'année dans laquelle se fait l'élection, ou justifient qu'ils
devaient y être inscrits à ce jour, ou ont hérité, depuis la même époque, d'une
propriété foncière dans le département (loi du 10 août 1871, art. 1, 4, 5. 6).
I^es conseillers généraux sont nommés pour six ans; ils sont renouvelés par
moitié, tous les trois ans, et indéfiniment rééligibles.
Les 31 cantons du département des Ardennes sont divisés en deux séries de
renouvellement (délibérations du Conseil général du 3 novembre 1871 et du
15 avril 1874).
La série A, renouvelée le 31 juillet 1892 et qui, par conséquent, fut encore
renouvelée en 1898, comprend 1.*» cantons :
Charleville, Flize, Mézières, Asfeld, Chûteau-Porcien, Chaumont-Porcien,
Fumay, (iivet, Rocroi, Carignan, Mouzon, Attigny, Buzancy, Le Chesne ,
Grandpré.
La aérie B, renouvelée le 28 juillet 189.'J — renouvelable en 1901, — comprend
16 cantons :
Monthermé, Omont, Henwez, Signy-l'Abbaye, Juniville, Novion-Porcien,
Rethel, Rumigny, Signy-le-Petit, Haucourt, Sedan-Nord, Sedan-Sud, Machault,
Monthois, Tourteron, Vouziers.
En cas de vacance par suite de décès, d'option, de démission, ou pour toute
autre cause, les électeurs sont réunis dans le délai de trois mois. Toutefois,
si le renouvellement légal de la série à laquelle appartient le siège vacant doit
avoir lieu avant la prochaine réunion ordinaire du Conseil, l'élection partielle
se fait à la même époque.
Ces assemblées se réunissent deux fois par an, en session ordinaire. La
11
— 162 —
sossion dans laquelle sont disculés, arnHés le? bud^'et et les comptes départe-
mentaux, commence de plein droit le premier lundi qui suit le 15 laoùt et ne
peut élre retardée que par une loi. I/ouverture de l'autre session est fixée,
pai- la loi du 12 août 187(i, au premier lundi qui suit le lundi de Pâques.
Les C.onseils j^énéraux peuvent être réunis extraordinairement : i° par décret
du chef du Pouvoir exécutif; 2° si les deux tiers des membres en adressent la
demande écrite au président. La durée des sessions extraordinaires ne peut
excéder huit jours.
Voici quels soni, pour l'année 1899, les conseillers généraux en exercice:
ARRONDISSEMENT DE MÉZIÈRES
Canton de Chnrleville. — M. Soret, industriel à Nouzon; élu en 1886. Vice-
présid«*nt du Conseil.
Canton de Flizf, — M. de Wignacourt, propriétaire à (iuignicourt-sur-Vence,
ancien député; élu en 1880.
Canton f^? Mt^zûres. — M. J. (^.hevalier, négociant à Mézières; élu en 1898.
Canton de MonthernuK — M. Mare, industriel, à (^hàteau-Regnault-Bogny ;
élu en 1883.
Canton d'Omont. — M. Fagot, agriculteur, à Mazerny; élu en 1895. Vice-
secrétaire du Conseil.
Canton de Hniwez, — D(K*teur Speckhahn, à Renwez; élu en 1871.
Canton de Siyny-rAhhaye. — M. A. Bertheh^my, filateur, maire de Signy-
TAhbave; élu en'l89i.
ARRONDISSEMENT DE RETIIEL
Canton d\\$fdd. — Docteur Mérieux, à Asfeld : élu en 1886.
Canton de Cfuitt'an-Poreien. — M. A. Sandrique, agriculleur à Saint-Quentin-
le-Prtit; élu en 1898.
Canton de Chaumont-Porch'n. — M. E. Constant, cultivateur, maire de Remau-
court: élu en 1898.
Canton de Juniville. — M. K. Vaillant, notaire à Tagnon ; élu en 1896.
Canton dv ^ovion-Poreien. — M. Ternaux-l^ompans, député, propriétaire à
Mesniont; élu en 1898.
Canton de HetfwL — M. Noiret, filateur à Rethel; réélu en 1898.
ARRONDISSEMENT DE ROCROl
Canton de Fnmay, — M. Dunaime, député, ancien avoué; élu en 1888. Vico-
présidiMit du Conseil.
Canton de Gtvet. — M. A. Fenaux, négociant, maire de Givet ; élu en 1898.
Canton de Hoeroi. — Docteur Desplous, maire de Rimogne; élu en 1893.
Canton de Humi{/ny. — M. A. Cuillot, piopriétaire, maire de Liart; élu
en 1893.
Canton dr Siyny-le-PftH. — M. Rarrachin, propriétaire à Signy-le-Petit; élu
en 1SS9.
ARRONDISSEMENT DE SEDAN
Canton de Cari(/nan. — Docteur (iairal, maire de Carignan : élu en 1891.
Canton de Monzon. — M. (Hlivet, industricîl, maire de Mouzon ; élu en 1892.
Canton de Haiicourt. — M. G. Thiriet, industriel, maire de Haucourt; élu
en 1889.
Canton de Sedan-yord. — M. Pi*tit-Rarbette, industriel à Vrigne-aux-Bois;
élu en 1889.
— 163 —
Canton de Sedan-Sud, — M. Charpentier, pharmacien à Torcv-Sedan ; élu
en 189o.
ARRONDISSEMENT DE VOLIZIERS
Canton d'Attigny, — M. Goûtant, architecte à Mézières, sénateur; élu en 1898.
Canton de Buzancy. — M. Gobron, ancien député, élu en 1874. Secrétaire du
Conseil.
Canton du Chesne. — Docteur Martin, maire du Chesne; élu en 1880.
Canton de Grandpré, — M. de La Perrelle, industriel, maire d'Olizy ; élu
en 1893.
Canton de Machault. — Docteur Noël, à Machault; élu en 1871.
Canton de Monthois. — M. Barbeaux, notaire à Monthois ; élu en 189o. Vice-
secrétaire du Conseil.
Canton de Tourteron. — M. Mabille, notaire à Tourteron; élu en 1896.
Canton de Vouziers. — M. Couët, ancien notaire à Vouziers; élu en 1881.
Président du Conseil.
SecrtHariat du Conseil (jéwh'al. — M. Hechemann, chef; MM. Delaite, Lecomte
et Monsch, employés.
Le Conseil général se subdivise en quatre commissions :
4° Commission des objets diveis (instruction publique, agriculture, conten-
tieux), composée de : M.M. Barbeaux, Barrachin, Fagot, Guillot, Noiret, Ollivet,
de La Perrelle, Sandrique, de Wignacourt.
2° Commission des routes, composée de : MM. Berthelemy, Charpentier, Cons-
tant, Fenaux, Mabille, Noël, Ternaux-Compans, Vaillant.
3° Commission des chemins de fer, composée de : MM. Chevalier, Gobron,
Goûtant, Mare, Mérieux, Petit-Barbette, Soret, Thiriet.
4** Commission des finances (bâtiments départementaux, budgets, contribu-
tions), composée de : MM. Couët, Desplous, Dunaime, Gairal, Martin, Speckhahn.
Une Commission départementale est élue, chaque année, par le Conseil
général, à la On de la session d'août.
Elle se compose de quatre membres au moins et de sept au plus, et elle com-
prend un membre choisi, autant que possible, parmi les conseillers élus ou
domiciliés dans chaque arrondissement.
La Commission départementale est présidée par le plus âgé de ses membres;
elle élit elle-même son secrétaire. Elle siège à la Préfecture, où elle se réunit
au moins une fois par mois, et prend, sous l'approbation du Conseil général
et avec le concours du préfet, toutes les mesures nécessaires pour assurer son
service.
Elle se compose (année 1899) de : MM. Vaillant, président; Ollivet, secré-
taire; Barbeaux, Desplous, Fagot, membres; Hechemann, secrétaire.
Voici, délimitées par la loi du 10 août 1871, les attributions principales de
cette Commission départementale :
Elle donne son avis au préfet sur toutes les questions qu'il lui soumet, ou
sur lesquelles, d'office, elle croit devoir appeler son attention dans l'intérêt du
département ; — répartit les subventions diverses portées au budget départe-
mental et dont le Conseil général ne s'est pas réservé la distribution : fonds
provenant des amendes de police correctionnelle et ceux provenant du rachat
des prestations en nature sur les lignes que ces prestations concernent; —
détermine l'ordre de priorité des travaux à la charge du département lorsque
le Conseil général n'a pas réglé cet ordre ; — fixe l'époque et le mode d'adjudi-
cation ou de réalisation des emprunts départementaux lorsqu'ils n'ont pas été
— 16i —
fixés par le Conseil fîénéral ; — assigne h chaque membre du Conseil général
et aux membres des autres conseils électifs le canton pour lequel ils devfx)nt
sié^'er dans le conseil de révision ; — vérifie l'état des archives et du mobilier
déparlementiil : — prononce, sur l'avis des conseils municipaux» la déclaration
de vicinalilé, le classement, l'ouverture et le redressement des chemins vici-
naux ordinaires, la fixation de la largeur et de la limite des dits chemins; —
approuve les abonnements relatifs aux subventions spéciales pour la dégrada-
tion (les chemins vicinaux; — approuve le tarif des évaluations cadastrales.
Les décisions prises par la Commission départementale sont communiquées
aux préfets en même temps qu'aux conseils municipaux et aux autres parties
intéressé<»«. Elles peuvent être frappées d'appel devant le Conseil général pour
caus*' d'inopportunité ou de fausse appréciation des faits, soit parle préfet, soit
par les conseils municipaux, ou par toute autre partie intéressée.
Conseils d'arrondissement. — Dans chaque arrondiss(;ment, un Conseil
d'arrpndissenn'ut composé d'autant de membres que l'arrondissement a de
cantons, sans que le nombre des conseillers puisse être au-dessous de neuf.
Le nombre des conseillers d'arrondissement a élire dans chaque canton fut
ré^'lementé par l'ordonnance royale du 20 aoi1t 1833, puis modifié par les
décrets des 18 novembre 18G2 et 24 juin 1892.
Les cantons des Ardennes qui ont droit à deux représentants sont ceux de
Chnrleville, Mt^zières, Asfeld, Nox^hn-Porcien, hethel, Futnay, Givet, Rocroi,
hinnigny, Cnr'ujnmi, Mouznti, Sedan-Swi, Sedun-yord et Vouziers.
Les membres des Conseils d'arrondissement sont élus pour six ans. Ils sont
renouvelés par moitié tous les trois ans.
La loi du 23 juin 1892 a décidé que «< dans les cantons où le tirage au sort
opéré en 1871 a amené la coïncidence de l'expiration du mandat du conseiller
géiH'ral et du conseiller d'arrondissement, les conseillers d'arrondissement de
ces cantons, lors des renouvellements partiels de 1892 et 186o, ne seront élus
(jue pour trois ans. »
Kn cnnséquence, les conseillers d'arrondissement des cantons de Charleville,
Flize, Mézières, Asfeld, ChAteau-Porcien, Chaumont-Porcien, Fumay, Givet,
Carifiuan, Mouzon, Atti<^ny, Buzancy, Le Chesne et Crandpré, n'avaient été,
en 1892, élus <|U(; pour trois ans, et sortaient encore en 1893. La durée du
manilat, dont les représentants de ces cantons et celui de Ilocroi ont été
investis le 28 juillet 1895, est de six ans.
De même, par application des dispositions <le la loi précitée, les conseillers
d'arrondissement des cantons de Monthermé, Omont, Henwez, Signy-FAbbaye,
Junivill(>, Novion-Porcien, Hethel, Humigny, Signy-le-Petit, Ilaucourt, Sedan-
Nord, Sedan-Sud, Machanlt, Monthois, Tourteron et Vouziers, dont le mandat
expiiait en 189.'», en même temps que ceux des conseillers généraux desdits
cantons, n'ont été élus que pour trois ans le 28 juillet 1895. Ils sortirent donc
de nouveau en 1898, et furent alors nommés pour six ans.
Les fonctions des conseillers d'arrondissement ne sont pas très importantes.
Ils délibèrent sur les réclamations auxquelles donne lieu la fixation du con-
ting«*nt pour les contributions directes ainsi que sur les demandes en réduc-
tion formées par b'S communes; — répartissent entre les communes les con-
tributions directes mises par le Conseil g«'»néral à la charge de l'arrondissement;
— donnent l(?ur avis sur la suppression des marchés et des foires, le classe-
ment et la direction des chemins vicinaux de grande communication; — émet-
tent des va'ux spécialement irinlérêts locaux.
Municipalités. — Dans chaque commune, comme mandataire de ses inté-
rêts, et pour administrer ses finances, un Conseil municipal dont les membres
— 165 —
sont élus pour quatre ans. C'est le premier dimanche de mai 1896 qu'il fut
procédé au renouvellement de ces assemblées (loi du 5 avril 1884, art. 41 j.
Le nombre des conseillers municipaux est déterminé, dans chaque commune,
par l'importance de la population municipale totale qu'a constatée le dernier
recensement officiel : il est de 10 jusqu'à 500 habitants; 12 de 501 à 1,500;
16 de l,o0i à 2,500; 21 de 2,501 à 3,500; 23 de 3,501 à 10,000; 27 de 10,001
à 30,000, etc.
Le dernier recensement, effectué en 1891, servit de base pour la détermi-
nation du nombre des conseillers à élire dans chaque commune en 1892; il
n'y eut donc, aux élections de 1896, aucune modification à l'effectif légal des
assemblées municipales.
Dans les communes divisées en sections électorales, un arrêté préfectoral
répartit, proportionnellement au chiffre des électeurs inscrits dans chaque section,
le nombre des conseillers à élire par chacune d'elles.
Les seuls électeurs admis à voter sont ceux qui se trouvent inscrits sur les
listes électorales arrêtées le 31 mars de chaque année ; passé cette date, aucune
inscription ne peut être faite, si ce n'est en vertu d'une décision du juge de
paix ou de la Cour de cassation, statuant sur une réclamation formulée dans
le délai légal, du 15 janvier au 4 février.
Sont éligibles, sauf les restrictions portées au paragraphe final de l'article 31
et aux articles 32 et 33 de la loi du 5 avril 1884, tous les électeurs de la com-
mune elles citoyens inscrits au rôle des contributions directes ou justifiant
qu'ils devaient y être inscrits au 1" janvier de l'année de l'élection, dgés de
vingt-cinq ans accomplis.
La constitution et le fonctionnement des bureaux de vote sont déterminés
par les articles 17 et suivants de la loi municipale. La durée assignée au scrutin
peut varier suivant l'importance des communes ; elle doit être de six heures
au moins. En cas de second tour, l'assemblée électorale est, de droit, convo-
quée pour le dimanche suivant ; le maire fait les publications nécessaires.
Les conseillers municipaux sont réunis quinze jours après pour constituer la
municipalité. La présidence de la séance est dévolue au plus âgé des con-
seillers ; la majorité absolue est nécessaire aux deux premiers tours de scrutin ;
au troisième tour, l'élection est faite à la majorité relative, et, en cas de par-
tage des voix, la nomination est acquise au plus âgé. Si le maire élu refuse
immédiatement le mandat, l'élection à laquelle il est procédé pour son rem-
placement constitue une opération nouvelle comportant, si nécessaire, trois
tours de scrutin. L'élection de l'adjoint doit se faire sous la présidence du
maire nouvellement élu. Dans les communes de 2,500 habitants et au-dessous,
un adjoint; deux dans celles de 2,500 à 35,000. Des adjoints spéciaux peuvent
être institués pour remplir les fonctions d'officiers de l'état civil dans une
fraction de commune.
Conseil de préfecture. — Enfin, un Conseil de préfecture par département,
et dont le préfet est président de droit. Trois conseiUers de préfecture le com-
posent. Le secrétaire généial remplit les fonctions de ministère public. Ces
conseils jugent, notamment, les contestations « entre particuliers et entrepre-
neurs » ; les difficultés en matière de voirie, de contributions indirectes; véri-
rifient les comptes des receveurs municipaux, des hospices, des bureaux de
bienfaisance et des fabriques. Ils ont en outre, parfois, un rôle administratif,
en ce sens qu'ils « donnent des avis » au préfet, dans certains cas prévus par
la loi.
Les appels des jugements que rendent les Conseils de préfecture sont jugés
par le Conseil d'Etat. 11 est au pouvoir administratif ce que la Cour de cassa-
tion est au pouvoir judiciaire.
— 166 —
VM. PRÉFETS; NOS REPRÉSENTANTS, DE 1789 A 1900.
Préfets
Baron Krein,nonnn('*lo \ I vontôsc an vni.— Marquis do Roussy, 10 juin 18i4. —
Baron TnMuontfCiirod de Vionnol'i,22 mars 181.'). — Baron Rofznat, 1 4 juillet iSlo.
— ('omtc de I.a Salle. 12 février 1816. — Vicomte nanîian<l d'Abancourt,
10 février 1849.— Herman, 1 1 aoilt 1823.— Baron de Liscours, 13 <lécembre i828.
— Henry, 1" juillet 183:i. — Choppin d'Arnouville, 22 août 1837. — Delon,
1*"" août 1841. — Allin Jules, commissaire du Gouvernement provisoire; préfet
provisoire, 28 février 1848. - - Matliey Alfred, 8 juin 1848. — Vicomte Foy
Tiburce, 12 février 1840; décédé le 7 septembre 1870. — Tirman Louis, secré-
taiie «général, cbarf;é de l'administration du département par le Gouvernement
de la Défense ntilic>nale, le 10 septembre 1870. — Dauzon Eugène, 22 octobre 1870;
conduit en Allemagne cnmnK» prisonnier de guerre après la capitulation de
Mézières, 2 janvier 1871. — Tirman Louis, préfet intérimaire, 2 janvier 1871 :
titulaire, 6 avril 1871. — Bucbol, 10 décembre 1873. — Jolivet de Riencourt,
10 avril 187?». — Dumarest I>aul. 21 mars 1876. — Dupbénieux, 18 a^ril 1877.
— Comte de Brosses, 3 juillet 1877. — Payelle Adrien, 18 décembre 1877. —
Blondin, 3 seplembie 1870. — Joucla-Pelous, 28 novembre 1885. — Debax,
22 mars 1889. — Delpech, 22 septembre 1800. — Lardin de Musset, 26 juin 1893.
— Joly Paul, 21 octobre 180.*). Le préfet est assisté d'un secrétaire général :
actuellement, M. Lambert-Hettier. \
Nos Représentants, de 1789 à 1900
Assemblée nationale (1789). — Bailliage d'Avesnes. — Clerfjt^ : Besse,
curé de Saint-Aubin. — yoblesae : le comte François de Sainte-Aldegonde,
colonel. — Tiera-Eiat : Darches, maître de forges; Hennet, prévôt de Mau-
beuge.
Bailllvge de Reims. — Clergt^ : Lagoille de Lochefontaine, chanoine ; Talleyrand-
Périgord, archevêque. — Noblei^se : le maniuis d'Ambly, maréchal de camp;
Brulart de Genlis, marquis de Sillery. — Tiers-Etat : Baron, avocat; Labeste,
propriétaire; Baux, maître de forges; Vieillard, docteur et professeur en
droit.
Bailliage dk Sedan. — Clerr/t^ : Fleury, curé d'iges. — Noblesne : le comte
d'Estagnolle. — Tiers-Etat : Dourthe, procureur du roi; Millet de I^ Mambre,
lieutenant-général.
Bailllvge de Vitrv. — Clerr/ô : Brouillet, curé d'Avisé; Dumont, curé de
Villers-devant-le-Thour. — Noblesse : de Ballidard; le comte de Failly. — Tiers-
Etat : Barbier, lieutenant-général du bailliage; Dubois de Crancé, écuyer;
Lesure, lieutenant-général au bailliage de Sainle-Menehould; Poulain, de Bou-
tancourt, maître de forges.
pRLNCii»AUTi«: DE Charleville. — Cochclet. admis le 19 janvier 1790.
Assemblée législative (1791). — Baudin; Bournel; Damourette; Daver-
houll; Desliard; Golzard; Hureaux; Pierrot, d'Auvillers.
Convention (10 octobre 1792;. — Baudin; Blondel ; Chardron; Dubois-
CraiH'é; Fery; Haguelle; Menesson ; Piette Jean-Baptiste; Robert; Thierret;
Vermond.
Conseil des Cinq-Cents (4 brumaire an iv, 27 octobre 1795). — Bara;
Blondel; Caillou; Chauche! ; Clairon; Dubois-Crancé ; Golzard; Marchoux;
Roux.
Conseil des Anciens (même époque). — Baudin ; Noblet; Piette; Thierret.
— 161 —
Corps législatif (an viii à 1814). — Béguiiiot, général; Clairon; Desrous-
seaux; Golzard; Lefèvre-Ciineau; Uoni^seau d'Etelonne.
Chambre des Gent-Jours. — Clairon; Forest, maire de Charloville; llerbin
d'Essault, gént'-ral; Lefebvre-Cineau ; Philippoteaux; Regnard; Wattellier.
Législatures de 18i5 à 1830 (réunies). — De Caraman, prince de Cbiinay;
Clausel; Cunin-Cridaine; Desrousseaux; Colzarti; de l.a (irand ville; Harnian<l
d'Abancourt; divory; Latour du Pin; I.efebvre-Cineau; de Héniond; de Salis;
Veilande.
Législature de 1830. — Clausel; Cunin-Cridaine; Harmand d'Abanconrt.
De 1831 à 1848. — Collt'i/c île Mézlèrea : !831, Barracbin ; 1834, Ogcr; 1S37,
Oger; 1839, Oger; 1842, Oger; 1846, Oger.
CoUéue ile Relhel : 1831, Clausel; 1834, Clausel; 1837, Clausel; 1839, Clausel;
1842, Ternaux; 1846, Ternaux.
Collèije de Sedan : 1831 à 1846, Cunin-Ciridaine.
Collège de Vouziers : 1831, Robert (do Voncq); 1834 à 1846, Lavocat.
Assemblée nationale de 1848 (23 avril). — Blanchard; Drappier; Payer;
Léon Robert; Talon; Ternaux; Toupet des Vignes; Trancbart.
Assemblée nationale législative fl3 mai 1840}. — (^unin-Cridaine, Evain
Jules-Louis-Auguste; Payer J.-B.; Riché-Tirman; Talon Jules; Ternaux; Toupet
des Vignes.
Elections au Corps législatif. — 29 février 18ol . — Riché-Tirman ; de Ladou-
cette.
29 février 18o2. — Le nombre des députés est réduit à deux : Riché-Tirman,
ex-représentant à l'Assemblée législative; baron de Ladoucette Eugène-Fran-
çois-Dominique, ancien sous-préfet.
21 juin 1857. — Même députation au Corps législatif.
22 avril 1860. — Pour remplacer M. Riché-Tirman, nommé' conseiller d'Etat
par décret du 14 mars 1860, est élu M. Elysée de Montagnac, fabricant de draps
à Sedan.
31 mai 1863. — Le nombre des députés est, alors, de trois : Elysée de Mon-
tagnac; baron de Ladoucette; baron Sibuet Joseph-Prosper, de Vireux-Wal-
lerand.
23-24 mai 1869. — Même députation au Corps législatif.
Elections à l'Assemblée nationale. — 9 février 1871. — Six représen-
tants : Toupet des Vignes; général Chanzy; Gustave Gailly ; Philippoteaux, maire
de Sedan; Mortimer-Ternaux; comte de Béthune.
7 janvier 1872. — M. Léon Robert, de Voncq, élu en remplacement de
M. Mortimer-Ternaux, décédé.
20 février 1876. — .MM. Drumel; Gustave Gailly; Neveux; baron de Ladou-
cette; Philippoteaux.
22 août 1880. — M. (iailly, élu sénateur, est remplacé par M. Emile Corneau.
24 août 1881. — MM. Corneau; Drumel; de Ladoucette; Neveux; Philippo-
teaux.
4 octobre 188o. — MM. Corneau; Fagot; Gobron; Jacquemart; Neveux.
9 décembre 1888. — M. Linard est élu en remplacement de M. Neveux,
nommé sénateur.
22 septembre 1889. — MM. Corneau; Jacquemart; de Ladoucette; Linard;
Varlet.
20 août 1893. — MM. de Wignacourt; Linard; Dunaime; Philippoteaux;
Bourgoin.
41 avril 1893. — M. Isaac Villain est élu, en remplacement de M. Philippo-
teaux, décédé.
11 avril 1897. — M. Lucien Hubert est élu, en remplacement de M. Bourgoin,
décédé.
— 108 —
H el 22 mai 1808. — MM. Pouhiin; Ternaiix-Compans; Dunaime; Lassalle;
LucitMi Hubert. — M. TtTiiaux-Coinpaiis remplaçait M. Linard, olu sénateur,
pour oiHup«'r le siège qu'avait laissé vacant la mort de M. Drumel.
Sénateurs
(l'Iut» on vi»rla do la loi «les 24 fovrirr ot 2 «oAt 1875)
30 janviei- 1870. — MM. Cunin-Gridaine et Toupet des Vignes.
4 avril 1880. — M. Tiustave (iailly, député, remplace M. Cunin-Gridaine,
décédé.
i;i août 1882. — M. Péronne, député, remplace M. Toupet des Vignes,
décé'd»'.
2") janvier 188.» irenouvellem«'nt). — MM. (iaillx ; Péronne.
12 août 1888. — M. Neveux est désigné pour occuper le troisième siège
allribué au département des Aidennes, lorsque mourut M. Kol h- Bernard,
inamovible.
18 décembre 1892. — M. Tirman remplace M. Péronne, décédé.
13 aoiU 1893. — M. Drumel remplace M. Neveux, décédé.
7 Janvier 1894 (renouvellement). — MM. Drumcd; Tirman; Gailly.
0 février 1898. — M. Linard, député, est élu sénateur, en remplacement de
M. Drumel, décédé.
19 juillet 1898. — M. Charles (ioutant, élu sénateur, en remplacement de
M. Linard, décédé en avril 1898.
VMl. LES CONVENTIONNELS ARDENNAIS.
La Convention ayant été l'un des points culminants de nos annales ou, pour
mieux tlin*, et seU»n r^'xpiession à la mode, « l'un des tournants » les plus
considérables de l'Histoire moderne, il ne sera pas sans intérêt de rappeler ce
(jue furent nos conventionnels ardennais, et de quelle fa<;on ils votèrent quand
il leur fjillut juger le roi Louis XVI :
DUBOIS i)K CHANCE, né à Charleville le 21 octobre 1847.
Elail-il noble ou non? La question a été fort disculée; le registre de l'état
civil porte : « Fils de messiie Germain Dubois, se disant seigneur de Crancé,
écuyer, conseiller du roi, commissaire administrateur de guerre, et de dame
Hcniiette Fagnier de Mardeuil, ses père et mère. »> 0"oi qu'il en soit, il appar-
tenait à une famille de soldats ayant tous loyalement et parfois brillamment
Sf'rvi «lans les arm;''es françaises.
A qualoize ans, il fut admis dans la première compagnie des mousquetaires
du roi.
L«' bailliage de Vilry-le-Fran<'ois l'élut député aux Etats-Généraux comme
r«*pr<'sentant du Tiers-Klat. On leconnalt son portrait dans le fameux tableau
de David : li' St'nwut 'lu Jfu ilr Pnumc; il est rtîprésenté assis sur une chaise
et atteignant prcs(|ue la t«''Le de Bailly qui lit la formule du serment, debout
sur une tabh*.
Dubois de ij\incé lit partie du C<»niilé militaire et fut le premier à soutenir,
en France, le servic(î obligatoire pour tous.
Après la session di» l Asscnibléi* nationale, il fut nommé maréchal de camp,
mais rc^fusa de servir sous La Fayette et commanda une partie de la garde
nationale parisicMine; puis on l'envoya comme adjudant gi'uéral à l'armée du
Midi. C'esl là (jue vinrenl le chercher les électeurs ardennais qui l'envoyèrent
à la Convention par 101 voix sur 288 votants, le premier sur sept.
— 169 —
Le Var et l'Isère l'élirent le même jour; les Bouches-du-Rhône le choisiront
comme premier suppléant : il opta pour son département.
Votant la mort de Louis XVI, il appuya son vote des paroles que voici :
« Si je croyais ne remplir en ce moment que les fonctions de législateur, je
ne monterais pas à cette tribune; mais l'Assemblée a décidé quelle jugerait
df^finitivement. D'après ce décret, auquel je dois obéissance, je ne puis me con-
sidérer que comme juge dans cette affaire; je pense même que l'opinion de
ceux qui, malgré ce décret, refusent de prononcer, ne doit pas être comptée.
Je vole pour la mort. »
En août 1793, il fut chargé de diriger le siège de Lyon et ne fut rappelé et
remplacé par Couthon qu'au moment où la ville allait se rendre.
Au 9 thermidor, il fut un des ennemis violents de Robespierre, qui l'avait
fait « expulser des Jacobins ». 11 entra aux Cinq-Cents; prit parti pour le
Directoire, qui le nomma ministre de la guerre. Protesta contre le 18 bru-
maire. Comme il se présentait, le lendemain, pour prendre les ordres de
Bonaparte :
— Je croyais, lui dit celui-ci, que vous me rapportiez votre portefeuille.
11 n'avait qu'à démissionner; c'est ce qu'il fit, se retirant à Balham, où de
guerrier il devint agriculteur. Mourut àRethel le 18 juin 1811. (Voir sur Dubois-
Crancé les définitifs ouvrages du général Yung.)
FERRY. — Claude-Joseph Ferry était né à Raon-lEtape (Vosges) le 19 no-
vembre 1757. Il était professeur à l'école du (iénie de Mézières quand il fut
élu député à la Convention.
Dans le procès de Louis XVI, il votd pour la mort.
Après la session, il occupa l'emploi d'examinateur à l'école centrale des
travaux publics (école Polytechnique). Au Consulat, il donna sa démission pour
demeurer fidèle à ses opinions républicaines; il alla en Allemagne et reprit
sa place en 1809. Il fut révoqué par la Restauration, qui, cependant, ne lui
appliqua pas la loi d'exil comme à presque tous 1(îs régiciiles.
Malgré son origine vosgiennc, Claude-Joseph Ferry n'avait aucun lien de
parenté avec Jules Ferry, dont le rôle fut d'une si grande importance sous
notre troisième République.
H mourut à Liancourt (Oise) le l*"" mai 1845, touchant une pension qui lui
était due comme ancien professeur.
MENNESSON. — Ame patriote, mais esprit timide.
Vota pour la mort, mais dans le cas où lennemi envahirait le territoire;
sinon, le bannissement à la paix.
Voici quelle fut sa déclaration :
« Républicain sévère et mandataire fidèle, je veux concilier ce qu'exigent
les principes et ce que m'ordonnent les intérêts de mes commettants; en con-
séquence, je vote, comme mesure de sûreté générale, pour l'expulsion prompte
de la race conspiratrice et machiavélique des Bourbons. Je déclare, dans ma
conscience, que je redoute plus le membre de cette famille qui est le repré-
sentant temporaire de la nation, que celui à qui il ne reste plus de l'hérédité
que ses crimes; et que si vous continuez d'admettre un prince à voter dans le
Sénat, c'en est fait de la Républiqpe. Je vote pour la mort de Louis; mais à la
condition expresse de l'expulsion actuelle de toule la famille. Mon opinion est
indivisible. »
Son vote n'entra pas en ligne de compte pour la mort.
Craignant d'être compris dans les mesures (|ui se préparaient contre la
Gironde, il donna sa démission après le M mai et rentra dans la vie privée;
on ignore la date de sa mort.
— 170 —
VKKMONT. — Il (Hait lamiour à M«''zièrvs et avait In.Mile-sept ans quand i!
fut nniiitiir à la ('.oiivtMition.
Il rnia pinir lu mort, main onr sursis H sHulenient an cas où le territoire serait
envahi. Sa voix, |)as plus que oi'lh' de Mt'iinessoii, no fut donc pas de celles
qui <M»voy<*n*iit Louis \VI à l'rrhafaud.
Avant t'ait un nioih'str hérilajLîe, après la session, il revint vivre à Mézières
où il mourut pelit rentier.
IIOHKUT (MicHKr ;. - Il avait cinquanle-un ans quand on l'envoya à la Con-
vention : il vola la mort sans sursis, ni restriction.
Fut un polit icif'n ni«*di(M*re, d'expectative et de second plan.
Sous IKuipin*, Sf» ralliait à >*ap<déon qui le nommait sous-préfet de Rocroi.
Ayant <|uitlé l'administration, il mourut obscurément.
ÏIIIKHHIKT. - Vie effacée, figure de deuxième plan.
Fut nommé m<Mnl»re île la Convention à cinquante ans. Etait chirurgien.
Dans h' procès de Louis XVI, vota pour la di^t nation perpétuelle.
Apres la session, entre aux Cinq-(^ents, puis passe aux Anciens, et mourut
presque iji^noré.
HLONDKL. — Brave homme d'intidli^'ence moyenne : n'eut qu'un rôle effacé.
Ktait rentier et célibatain; à Lalobbe quand il fut envoyé à la Convention.
Dans le procès du roi, il se prononça ;>'>i/r la drlvnlion, « et m^antiioins, ajoula-t-il,
la mort en cas d'invasion dt's ennemis. »
RIondel siégea toujours dans la Plaine.
Après la session, il fut (Mivoyé au Conseil des (Vmq-Cents pour le départe-
ment des Ardennes; acconqdit honnéteuïeni, mais silencieusement, sa lâche.
Rentré dans la vie privée, il mourut sans tapage, comme il avait vécu.
RAIDIN. — Naquit à Sedan en I74S.
D'abord professeur, puis maître des postes dans sa ville naUile en 1783; il
fut nommé maire <Ie Sedan en 1700. Elu membre de T Assemblée législative,
puis de la Convention.
Il volait contre la peine de mort, en ces termes, pour Louis XVI :
« Jt» n'ai jamais pu me persuader que mon mandat m'autorisât à exercer
les fonctions de juj^'e. Mes commettants ont nommé des jurés pour la Haute-
Cour nationale; ils n'ont donc pas cru m'investir du pouvoir de juge. Je ne
vois p;is de tribunal dans une assemblée dont les membres ne sont astreints à
aucune forme. Au reste, la mort de Louis me parait avoir deux grands incon-
vénients; l'un, de rendre la guerre meurtrière et sanglante; l'autre, de donner
ouverture à des dess(;ins ambitieux dont je n'ai nul indice, il est vrai, mais
qui sont possibles. Je vote pour la réclusion pendant la guerre et pour le ban-
nissement à la paix. »
Esprit modéré, mais nature très humaine, il lit voter une amnistie générale
pour les crimes et les délits révolutionnaires dès 1705; il proposa et fit voter
aussi l'abolition dtï la peine de mort à dater du jour où fut conclue la paix. Et
pourtant, malgré ce vote, la peine de mort n'a pas encore disparu de notre Gode.
Haudin fut élu par les Ard(înnes membre ^u Conseil des Anciens. 11 mourut
à Palis en 1791), très attaché à Bonaparte.
IX. DIVISION ADMINISTRATIVE; POPULATION.
Le département est, aujounlhui, divisé en : cimj arrondissements (Mézières,
Rethel, Rocroi, Sedan, Vouziers); 31 cantons et oOS communes. Le recense-
— ni —
ment opéré le 29 mars 1896, et dont les résultats doivent, aux termes d'un
décret du 31 décembre suivant, être considérés comme seuls authentiqu«^s à
partir du 1*"" janvier 1897, accuse une population de 97,ilo ménages divisés
en 318,865 habitants, sur lesquels 88,484 électeurs.
Celte population était : en 1868, de 326,364 habitants; en 1871, de 320,717 hab.;
en 1881, de 333,675 hab.; en 1886, de 332.759 hab.; en 1891, de 32^,923 hab.
Donc, en 1881, augmentation de 12,958 hab. sur 1871; en 1897, diminution de
44,810 hab., sur le recensement de 1881; et diminution de 6,058 habitants sur
le recensement de 1891.
Sur le chiffre officiel de 1897, le nombre des étrangers est actuellement de
25,567, dont 22,573 Belges.
En ce qui concerne Vctat des personnes, nous prendrons pour base le recense-
ment de 1881, c'est-à-dire l'un des plus élevés de ces trente dernières années.
Nous trouvons alors : 102,894 habitants employés aux professions agricoles, se
partageant en 52,456 hommes et 50,618 f(;mmes; — 148,948 se consacrant à
l'industrie, 76,306 hommes et 72,642 femmes; — commerçants, 27.861 se divi-
sant en 12,662 hommes et 15,199 femmes; — personnel des chemins de fer et
autres entreprises de transport par terre, fleuves et canaux, 4,161 hommes
et 3,772 femmes; — force publique, 7.674 hommes; — professions libres,
7,069 hommes et 7,420 femmes; — 17,467 rentiers, dont 7,246 hommes et
10,221 femmes; — environ 7,000 habitants, dont 2,893 femmes, classés sous la
rubrique « professions inconnues ou sans professions ».
En ce qui concerne la nationalité étrangère, l'arrondissement de Mézières
comptait, à celte époque, 11,291 étrangers non naturalisés; l'arrondissement de
Relhel, 2,553; l'arrondissement de Hocroi, 8,460; l'arrondissement de Sedan,
10,844; celui de Vouziers, 1,862 : — soit 35,010 étrangers; donc, 9,443 de plus
qu'en 1897.
Voici quel est, pour l'année 1897 prise comme moyenne, le mouvement de
la population :
Arrondissement de Mézières, — 2,037 naissances fdont 153 enfants natu-
rels) se répartissant entre 982 garçons et 1,055 filles. Maximum de naissances
en mars : 204; minimum en octobre : 137.
Mariages : 764, dont 697 entre garçons et filles, veuves ou divorcées; 68 entre
veufs, filles, veuves ou divorcées; 4 entre divorcés, filles ou veuves. Maximum
de mariages en octobre : 94; maximum en mars : 40.
Décès : 1,705; hommes, 915; femmes, 790.
Mariages Naissances Décès
Charleville 277 704 549
Monthermé 138 398 263
Mézières 147 474 361
Signy-l'Abbaye 51 97 124
Oniont " 33 85 108
Fiize 61 145 142
Renwez 57 134 158
Totaux 764 2.037 1.705
AzTondissement de Retbeh — 1,040 naissances (dont 83 enfants naturels)
se répartissant ainsi : 543 garçons; 497 filles. Maximum de naissances en
juin : 100.
Maiiaf/es : 372, dont 314 entre garçons et filles; 1 entre garçon et divorcée;
9 entre garçons et veuves; 30 entre veufs et filles; 13 entre veufs et veuves;
— 172 —
1 er^lre veuf et divorcée; 2 entre divorcés et filles; 2 entre divorcés et veuves.
Maxinunn de mariages en décembre : 30; divorces : 15.
Di'rvs : 1,115; liommes, 584; femmes, 531. Maximum des décès en août : 139.
Hrthel....
Asfeld . . . .
CluU<>au. .
ChaunionI
J II ni ville. .
Novion . . .
liages
Naissances
Déoèi
85
301
297
49
140
126
00
lOG
105
54
139
109
45
103
140
79
191
212
Totaux 372 1 .040 1.1 15
Arrondissement de RocroL — 1,145 miissancea (dont 82 enfants natureb)
se répartissant ainsi : 580 garçons; 559 filles. Maximum de naissances en
octobre : 117; maximum en septcîmbre : 79.
Mdviaî/ea : 420, dont 399 entre garçons et filles, veuves et divorcées; 25 entre
veufs et filles, veuves et divorcées; 2 entre divorcés.
D^\'rs : 873; hommes, 491 ; femmes, 382. Maximum de décès en janvier : 86.
C'est sur les enfants de un î\ quatre ans qu'est plus forte la mortalité.
Fumav
(iivet
Hocnû
Uumigny
Signv-le-Petit
triages
Naissances
Décès
131
404
254
105
251
2(M)
82
219
159
01
143
lao
47
128
105
Totaux 420 1.145 873
Arrondissement de Sedan. — 1,375 naissimces (dont 98 enfants naturels)
se répartissant ainsi : 730 garçons; 045 filles. Maximum de naissances en
décembres : 131; minimum en septembre : 100.
Man'ayes : 520, dont 451 entre garçons et filles; 21 entre garçons et veuves;
2 entre garçons et divorcées; 19 entre veufs et filles; 18 entre veufs et veuves;
7 entre divorcés et veuves; 2 entre divorcés. Maximum de mariages en mai : 63;
minimum en mars : 24.
Ih'crs : 1,271; hommes, (i50; femmes, 021. Maximum de décès en avril : 134.
C'est sur les enfants de un à quatre ans qu'est plus forte la mortalité.
Mariages Naissances Déoès
Sedan-Sud
Sedan-Nord
Carignan
Mouzon
Uaucourt
Population urbaine :
Vrigne-aux-Bois
Sedan
99
247
217
140
134
94
297
245
50
123
157
48
150
111
31
82
52
37
330
356
Totaux 520 1 .375 1 .272
Arrondissement de Vouziers. — 909 naissances (dont 74 enfants naturels)
— 173 —
se répartissant ainsi : 4o9 garçons; 450 filles. Maximum de naissances on mai
et en novembre : 102; minimum en septembre : oi.
Mariages : 329, dont 292 entre garçons et filles ou veuves et divorcées; 33
entre veufs et filles ou veuves ou divorcées; 4 entre divorcés et filles, ou entre
divorcés. Maximum de mariages en avril et en novembre : 37; minimum en
septembre : 19.
D-^cès : 998; hommes, I>4o; femmes, 453. Maximum de décès en janvier : 118.
Mariages Naissances Décès
Vouziers 63 181 224
Attigny 45 125 120
Buzancy 42 118 1 34
Le Chesne 51 106 108
Grandpré 47 150 137
Machault 32 49 77
Monthois 27 113 107
Tourteron 22 61 85
Totaux 329 909 998
Pendant cette année 1897, 85 divorces ont été prononcés.
RECAPITULATION GENERALE
Mariages
Divorcée
Naissances
Morts-nés
Décès
Excédant
naissances
r décès
Excédant
décès
S' naissances
Mézières .
764
29
2.037
87
1.705
332
»
Uethel...
372
15
1.040
38
1.115
»
Rocroi . .
426
17
1.145
38
873
272
))
Sedan . . .
520
10
1.375
65
1.272
103
»
Vouziers .
329
14
85
909
47
275
998
»
707
89
2.411
6.506
5 . 963
164
X. BUDGETS DÉPARTEMENTAL A COMMUNAUX; PART CONTRIBUTIVE
DANS LE BUDGET DE LA FRANCE.
Nous donnerons, comme exemple, le budget annuel des sept villes arden-
naises dans lesquelles se trouvent des octrois; exception faite pour Rocroi
qui, n ayant pas d*oclroi, figure ici à titre de chef-lieu d'arrondissement.
Budgets communaux — pour Tannée 1897 choisie comme moyenne, — y
compris, dans le chiffre global, le produit des octrois :
Montant Produit
du budget des octrois
Sedan 63H.027 378.719
Charleville o42.792 363.779
Mézières 164. 6oO 122.:iS8
Vouziers 63.308 16.074
Hethel 130.083 71 ..iiO
Hocroi 24. 186
(;ivet 1 18.514 81 .S.i.'i
Nouzon i:i8.410 81 .596
Montant, pour Tannée 1897, du budget départemental : 3,716,984 francs.
— i74 —
Produit des contributions indirectes :
Vins :)88.929
„ . ,_ ^ Cidres 24.781 I , ....^ .^o
Boisson-; », , « /.o-» o^^ 4.o.>0.433
I Alcools 2.682.329 i
BiiMCS i .260.394 ,
Droit (h» 40 centimes par expédition 39.995
Huiles 543
Stéarines et bou^^ies { .249
Vinaif^res et aeide acélique 23.622
Chemins de fer dé])artenienlaux { .926
Voitures puhli({ues 23.559
Licences loO.TS?
Produits divers 3:>2.o35
Sucres 394.115
Allumettes chimiques 231 .034
Tabacs 2.828.80B
Poudres à feu 46.895
Total général 8.651 .501
Produit des contributions directes :
Uôles généraux : 6,068,04i francs qui se décomposent comme suil :
A l'Etat 3.598.286
Au Département 4 .621 . 1 17
Aux Communes 1 .748.638
Total é-al 6.968.041
Enregistrement, domaines et timbre. — Produits : 4,200,000 francs.
Postes et télégraphes :
Produit des postes 3.336.000
Télégraphes 285.600
Téléphones 80.400
- ^
Total 3.702.501
Douanes ; 3,122,200 francs.
RÉCAPITULATION
Contributions indirectes 8.651 .501
Contributions directes 3.598.286
Enregistrement, domaines et timbre 4.200.000
Postes et télégraphes 3.702.000
Douanes 3.122.200
Total (en 1897) pour la part contributive des Ardennes, dans le
budget global de la France 23.273.987
Après cette rapide vue d'ensemble sur les origines historiques du déparle-
ment, ses remaniements administratifs depuis la division de la France en
départements jusques a nos jours, sa gestion et ses ressources fînancières,
nous terminerons ce chapitre par le tableau récapitulatif que voici :
— 175 —
XI. ARRONDISSEMENTS ET CANTONS.
CANTONS
u
o g
POPULATION
•
C
•2
l 1
Arrondissement
\ . Charleville
de Méz
H
22
21
11
14
15
12
ièresy 7 cantons.
31.493 h. 8.086
8.178 2.377
21.739 5.571
15.931 4.294
4 . 554 1 . 455
7.099 2.201
6.659 2.0'i8
9.137 h.
13.261
12.397
14.097
15.044
15.992
18.877
2. Flize
3 . M ézièrep
4 . Monthermé
5. OiDont
6 . Reiiwez
7. SigUY-l'Abbaye
Arrondissement
1 . Apfeld
106
de Re
19
1(>
20
13
25
19
95.653 h.
thely 6 can
7.195 h.
6.994
6.987
5.687
10.64i
13.734
26.032
tons.
2.238
2.184
2.129
1.759
3.362
3.770
98.735 h.
19.558 h.
22.597
17.407
21.077
23.372
18.229
2 . Chàteau-PorciPii
3. Chaumout-Porcieii
4. Ju ni ville
5. Novion-PorcltîD
6. Rethel.
Arrondissement
1 . Fumay
112
de Ro
7
12
14
28
10
51.241 h.
croi, 5 cani
14.008 h.
13.538
10.261
7.992
5 . 958
15.442
tons.
3.700
2.684
2.886
2.485
1.800
122.240 h.
16.210 h.
11.040
19.498
24.693
13.664
2. Givet
3 . Rocroi
4. RQuaicriiy
5. Siffiiv-le-Pelit
Arrondissement
1 . Carisnan
71
de Se
26
14
13
11
19
51.757 h.
dan, 5 cant
12.959 h.
7.146
6.787
20.093
23.779
13.555
ons.
3.690
2.184
2.044
4.521
5.781
85.105
20.280 h.
16.393
14.879
10.072
17.866
2 . MouzoD
3 . Raucourt
4. Sedau, canton Noni
5 . — canton Sud
Arrondissement
1 . Atti&rnv
83
de Voi
12
22
18
19
14
18
10
18
131
70.764 h.
iziers, 8 cax
5.979 h.
6.n4
6.412
7.208
3.706
5.491
3.711
10.469
18.220
Ltons.
1.797
2.116
2.009
2.255
1.216
1.787
1.261
2.794
79.490 h.
12.727 h.
26.504
17.688
20.861
19.439
19.656
7.873
14.790
2 . Buzancv
3 . Chef*ne (Le)
4 . Grandor»'*
5 . Machaull
6 Monthois
7 . Tourteron
8 . Vouziers
Totaux généraux
49. ■450 h.
15.235
139.538 h.
503
318.865 h.
88. '.84
525.108 h.
LIVRE III
GÉOGRAPHIE
Historique
3DBS oo:M:MTJisrBS
12
CHARLEVILLE
AH_'iea ET ue7 Rgs
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<:o*îp:=S»3= =2'2= <^*3= <î*3= <:S*3= <^*3= «^«S^ <^*8= =S*^
CHAPITRE PREMIER
-3k:-
ARRONDISSEMENT DE MÉZIÈRES <♦)
I. Canton de Héziéres. — n. Canton de Charleville. — Œ. Canton de Flize.
IV. Canton de Monthermé. — V. Canton d'Omont. — VI. Canton de Renwez.
Vn. Canton de Signy-VÂbbaye.
L'arrondissement de Mézières occupe le centre du département. Ses limites
sont : à l'est, la Belgique et l'arrondissement de Sedan ; à l'ouest,
l'airondisseraent de Rocroi; au nord, l'arrondissement de Rocroi et la
Belgique; et au sud, les arrondissements de Rethel et de Vouziers.
Il se compose de sept cantons : Mézières, Charleville, Flize, Monthermé,
Omont, Renwez, Si gn\ -l'Abbaye, ayant, dans leur ensemble, 106 communes.
95,653 habitants, 26,032 électeurs, 98,735 hectares. Cet arrondissement est
arrosé principalement par la Meuse, qui reçoit, à droite la Semoy, à gauche
la Bar, la Vence et la Sormonne, — et par la Vaux, affluent droit de TAisne.
Ses principales industries sont : la métallurgie, la clouterie, la ferronnerie,
la tannerie, les brasseries, les briqueteries, les fabriques de poteries, de pipes,
(1) Explication des abréviations. — H. signiûe : habitauts. — P. fl. : popula-
tion flottante (ouvriers non à demeure, armée, voyageurfi, élèves dans les divers
établissements d'instruction). — E. : électeurs. — D. C. : distance de la commune
au canton; D. A. : au chef-lieu d'arrondissement; D. D. : au chef-iieu du départe-
tement. — Hect. : hectares. — B. P. : bureau de poste. — F. : foires. — F. L. : fête
locale. — T. : télégraphe. — G. : Gare. — C'e P. : compagnie pompiers. — B. B.
bureau de bienfaisance. — S. M. : société de secours mutuels. — S. C. C.
société coopérative de rousommation. — S. G. : société gymnique. — Phil.
philharmonique. — Fanf. : fanfare. — S. T. : société de tir. — S. ch. : société
chorale. — Harm. : Harmonie. — Synd. P. ou 0. : syndicats patronaux ou ou-
vriers. — Ch. S. : chambre syndicale. — La lettre C. devant un nom de ville
signifie : commune autrefois régie par la coutume de Vitry, la coutume de Liège,
la coutume de Reims, etc., etc. — Quelques écarts sont suivis des lettres H.
ou N. C; ces lettres signifient : écart indiqué par J. Hubert, écart indiqué par la
Nomenclature des Communes publiée en 1823. Maints de ces écarts n'existent plus
aujourd'hui ; toutefois nous avons pensé qu'il était curieux de les mentionner. Ne mar-
quent-ils pas une époque dans la géographie de l'Ardeune? d'autant plus que cer-
tains d'entre ces écarts ont leur histoire intéressante. — En ce qui concerne les
lieuxdits principaux, nous n'avons pu que les signaler sommairement, quelquefois
même par leur >imple appellation. Pour leurs origiues, leur histoire ou leurs légendes
détaillées, se reporter à iMeyrac : Vilke.^ et Villages des AKDEiSiNKS, uu fort volume
de 600 pages (Ed. Jolly, édit., Charleville, 1898). Les indications géologiques ont
été données d'après MM. Nivoit et Meugy : Ouvrages agronomiques; et encore d'après
MM. Sauvage et Buvignier : Géologie du département des Ardbnnes.
— 182 —
(lo Inyawx, do rhaiix, i\o chirorro, les filatures; l'exploitation des carrières de
piorri* ot «los ardoisières.
L'arrniuliss»Min'nt do Mézioros ost à pou près aujourd'hui, comme teiTitoire,
ce (|u'èl.iit autrofois la anhd'l'-t/at'nm du mémo nom. Ainsi jadis s'appelaient les
cin(»n*icriptioiis administrativos do \a province sous l'ancien régime. Primili-
vonionl, la suhdèlè^'afion do Mèzièros èlai! comprise dans Vvl*fc(ion de RelheK
TuiH' dos tlouzo qui formaiont la f/z^/r'/v^////' do (^IhAlons-sur-Marne créée par édit
rnyal on l.'iTT : Cliàlons, Hothol, Sainte-Ménoliould, Vitrv-le-Krançois, Join-
villo, C.haumont, Lanj^ros, Har-sur-Aubo, Troyos, Sézanne, Epernay, Reims,
ayani une population i\o 812,800 habitants. Puis los divisions anciennes furent
remanioos. l/èlooiion de Hethol fut alors divisée on plusieurs subdélégations :
Mèzièros. Rorroi, ('Jiàtoau-Porcion. Los subdèlépués corrospondaiont avec Tln-
tondant i\t' Chanipa^no cjui résidait à CliAIons. Ils faisaient exécuter les ordres
du ministn' à oux tiansinis par col Inlondant; lours attributions étaient surtout
finaiiciè os. I.a snbdélé«rali(m dv Mézièros fut, avec colles de Launois et de
Hraux, l'un dos tiois importants doyennés do l'Ardonne sous l'ancien régime.
I. CANTON DE MÉZIÈRES.
Le canton do Mézièros ooniproiul vin«;t et une communes : Mézièros, Relval,
Cons-la-(irandvillo, Evi«:iiy, Ta^'non, La Francheville, (iernelle, Issancourt-
Rumol, Lûmes, M(dion, .Neuvillo-les-This, Prix, Saint-Laurent, Sury, Le Theux,
This, Ville-sur-Lumos, Villors-Semeuse, Vivior-au-('ourt, Wai*cq et >Varné-
court.
Quoiqu'il touche presque parle N.-K. à la frontière belge, il occupe dans le
département une position assez centrale. Il s'allonge de l'est à l'ouest, entre
les cantons de ('harleville au nord et de Flize au sud, à l'est de ceux de
Sedan.
l ne vallée centrale - vallée do la Meuse — et deux vallées d'importance
moindre — colle «le la Sormonne et celle do la Venco — forment le canton de
Mézièros. La .W(V/>v y pénètie i>ar ce terriloire qu'elle sépare de celui des
Ayvelh's. S'inclinant vers l'ouest, elle coulo dans un vallon assez encaissé, entre
Lr Theux et M<»hon, touche an su<l Mézièros qu'elle détache, pour ainsi dire,
de son faubourg do Pierre, semoule en un circuit d'environ 6 kilomètres pour
onvelopper la presqu'île «le Saint-Julien, s'avance proche de Prix, baigne Warcq,
revient à Mézièros une deuxièmo fois, passant entre la ville et son autre fau-
bourg, ct'Iui «l'Arches, et descend vers Charle\ill«*, en longeant le Bois-en-Val.
Son f»arcours dans le canton de Mézièros est d'environ 20 kilomètres. En face
du Theux, «die reçoit la Veuri' qui, prt'oant sa source à Launois près la ferme
de Peroiisollo, à la cote 220, coule «lu noni au sud, côtoyant la voie Paris-Givet
et la r«)ute Nationale n" .'Il porpcndiculairenient à la Meuse, arrose La Fran-
cheville. actionne le moulin Loblan«', ot hai«^ne Mohon. A Warcq, elle s'accroît
de la Sormonne arrivant du plat«»au de Roeroi et «jui, à Relval, tait tourner le
moulin do la Grange-aux-Bois, puis traverse l'usine Simonnet.
Los autres affluents de la Meuse sont, «lans le canton : le ruinRean lie Marbay
qui prend source à Evigny: le rnhscnn dm Hejeta - - ou de Fagnon — grossi
du rntsst'du dv WurnrroKrf. Séparant le canton dos communes de Gespnnsart
et de Doncherv, coule la Vnnut' «fui reçoit les ruisseaiu- de Gernelle, d'/ssati-
court-et-HumeL et de Thijne, locpiol côtoie Vivier-au-Court.
L'altitude la plus haut«» du «*ant«)n se trouve, région nord-est, au Rendit
la .W</ssm'. toiritoin* «l«» Grandvillo, 'M)\ mètres; 311 mètres, cote opposée, à
(iernolle:ot au nord-ou«*st dissancourt, 200 mètres. On relève encore d'autres
cot«»s assez élevées, dans la partie sud-ouest : 321 mètres au yoir-Trou, signal
li.ipo)^îiphiq«e, liuiis le bois des \yviers, terriloire de Neuville;
au nord ili- Tlii», proche Siirj ; — 28* mètres au bois de Melliei
Fiitinon ; — 2.s;j mëlies â l'entrée du bois Jacquemart, commun
3t.739 liab. — 5,371 éiect. — (2,397 becL
- H., 7,453. — P. fi-, 2,072. — E,, (,HIO. - lied., 577. —
H- P., Méïiéres. — F., les deuxièmes mardis d'avril et de noTembre. — f. L.,
ra»ant-dernier dimancbe d'août pour Saint-Julien; les dimanches i[ui suivent
le 28 noùt, Méïiéres; h la Sainte-Croix, faubourg d'Arches; la Saint- Lambert,
hubourg de Pierre. — C" I'. — B. B. — S. M. — Sjtid. agriculteurs des
Ardennes. — Associations : instituteurs et institutriiies du département ; eanton-
nlers du département; médecins du département; anciens élèves de Blomba;.
— S. ch. — Fanf. munie. — S. T. la Mai^i'rlenne, — Cercle horticole. — .Société
létérinaire des Ardennes. — G. — T. — Assise dans une presqu'île que forme la
Meuse en se repliant sur elle-même; puis un canal-écluse qui, s'engaseanL entre
la citadelle el le chemin de halnge, supprime le long circuit d'une autre pres-
qu'île ; car ici la Meuse forme trois boucles successives du plus pittoresque elTet.
Monli7 se trouve dans la presqu'île d'avft.1, Charleviile dans la seconde, et
Héiières occupe l'isllime de la troisième. Premier étage du lerrain liamiiue :
terrains nr^'ileux dans lesquels de très riches carrières pour chaux hydrau-
lique. Deuxième élat»' du lerniin limsi'jtte .- calcaires sableux pour moellons;
sabip p.ji.r niorljer. "
«««Ub
Autrefois serrée fort è l'étroit dans ses remparts et ses ■• portes " que cons-
truisit Vuuban. MéziècKs est maintenant dénianlelée; d'où : son extension fort
grande vers Mohon, qu'elle rejoindra bîentftt; ses quartiers nouveaux qui. d'un
jour A l'uuti-e, se couvrent de maisons; sa belle et récente place de la Répu-
btiqu* h la. sortie du pont, venant de Charleviile. et naguère encore terrain
ntgue. Qui aalt si, dans l'avenir — même paa trop éloigné, — Méziéres et Mohon,
Charleviile et Montcy, qui tendent h se souder les unes aux antres, ne fusion-
neiijiii point en une seule et grande cité?
BlstOir». — C. de Vitry, Méïiéres et le- l'onl-.li'-Pierri-; — C. de Iteinis,
— 181 —
Sainl-Julien; — C. de Paris, Ii- Pont- d'Arches. — Ville d'originp fort ancienne.
Heniunterait au neuvième sièclf et aurait éti^ cnnstruite, dit la tradition, sur
remplacement d'une Torten-sse bdtie, vers l'an 813, par ordre de Charlema^e.
Est-ce bien à cette époiiue. loulefois, (luEriebnde, comte de Castrice, construisit
le eh'Iteau de Maeerix — il était en pierres, conlrairemenl aux usages du
temps — dont nous avons Tait Méiières? Au même neuvième siècle, sans doute,
appartiendrait aussi le chàteau-rort il'Arches qu'aurait fait élever Bernard,
comte de Porcien.û l'endroit qu'occupe de nos jours le faubourg d'Arclies; une
petite lie, en ce temps, car la Meuse se parljigeait, au-dessous de Tivoli, en deux
bras : l'un passant sous les murs de la ville, l'autre arrosant la prairie. Ausu
le pont qui relie les deux villes s'appelle- 1- il pvnt de la Meuse. Ce chàleau-fort
fut détruit en 933 par révê<(ue du Liège.
Le nom de Hézières apparaît en 92li, pour la première fois, dans l'Histoire.
La légende veut
qu(
I 897 Mé-
ziëres ait été in-
cendié— le feu,
mis par la fou-
dre pendant un
orage — et qu'a-
lors la ville au-
rait été recons-
truite. — i* mot
'I ville » est aùre-
ment exagéré,
car Méiiérea n'é-
tait aliJi-3 qu'une
très [letite bour-
gadeen bois; éga-
lement en bois
so n (' hiteau-fort,
comme c'était ja-
dis la coutume.
Vcrsl'anlOlO, Hézières reçut un notable accroissement de population lorsqu'arri-
vërent les serfs du Dormois qui vinrenl s'y (lier en grand nombre, alors que
ce comté fut absorbé par celui de Grandpré. ]^s habitants de Dorroois furent
attirés A Mézières pur le comte de Rethel, Manassès, qui leur promît liberté
tout entière. Encore augmentation nouvelle de population en lâH après la
bataille de Bouvines. L'empereur Otlion IV avait menacé les Liégeois de l'uiner
leur pajs s'il revenait vainqueur : bravades inutiles, car il fut vaiucu par Phi-
lippe-Auguste. Toutefois, maints habitants de Couvin, de Fumay, de Givet, de
Liège, vinrenl se réfugier à Mézières, où leur fil réception empressée et même
intéressée Jean I'^', comte de Hethel. II leur accorda privilèges sur privilèges,
et son tlls Hugues 111, beaucoup plus généreux, leur donna la fameuse charte de
('233, le plus ancien titre connu de Mézièn^s, reproduite dans la ItuvuR uisTOBiQtiK
{"endait l'égale des
les plus iropor-
DK* Ahdrnnes (t. [, p. IK),
tantes de celte épiique.
Mézières, à cause de ces libertés municipales, prit un
gros village, devint une ville véritable. En I30K, un i
dont on ne put jamais coniialti'e la cause, lu réduisit e
le chilteau, sauf deux tourelles, et l'église. Mézières fut bientôt reconstruite.
Les guerres, qui désolèrent les Ardennes pendant le quatorzième siècle, poas-
sèrifnt nonilire de personnes a se réfugier dans cette ville, d'où sa croissance
et son importance assez rapides; tellement qu'il lui fallut étendre, du c6té de
e et, de
LU table incendie,
n cendres. Disparurent
— 1S5 —
Saint-Julien, ses forli H râlions. I.i prise de l.iêne el les ravn(;es que Clurlvs le
Téméraire commit dans le pa>s devinivnL poiii- Méziècvs nue soun-e précieuse
de prospérité. En effet, presque tous les liahilanls de ees malheureuses contrées
s'enfuirent pour échapper ii lu Urutiilité des vainqueurs, el, attirés pur leurs
anciens compatriotes, supplièreJil les Mncériens de les recevoir; ce qu'ils llrcnt
à bras ouverts. Louis XI, revenant de Liège, passa par Mézières pour encourager
et consoler ces pauvres exilés devenus tellement nombreux qu'ils pouvaient à
peine trouver place dans l'enceinte de la vieille ville. C'est alors que fut bilU
le faubourg de Berthaucourt dont les maisons s'étageaient sur le monticule,
réunies, par le pont des fossés, où se trouve l'écluse; et, dans ce faubourg un
couvent de Cordeliers.
Lorsqu'en 1391 le comte de Saint-Paul s'empara de Mézières pour le compte
de la Ligue, faubourg el couvent furent rasés et firent place à la citadelle
actuelle que construisirent les ligueurs sur l'emplacement de la porte ù l'Image.
Quelques années plus tard, Henri IV achetait la ville entière pour 80,000 écus
à la veuve du maréchal de Saint-fau), qui, << friande des doublons d'Espagne,
la voulait céder à Philippe 11 ». Aussi Henri IV, félicité de ce qu'on lui avait
<■ rendu son royaume >•, eut-il le droit de répondre : « Dites qu'on me l'a tendu. «
En 1521. le premier siège de Méziëres si célèbre dans nos annales militaires.
François 1" protégeait ouvertement Robert de La Marck. duc de Bouillon.
Celui-ci, se reposant sur cette protection si puissante, ravageait le Luxembourg.
Charles -Qui ni, pourcbd-
lier ce seigneur, l'écrasait
:, la-
après l'avoir bal-
} tourna contre la
France et prit Mouzon.
Presque tous les Mou-
zonnais de se réfugier
alors k Héîières, que le
comte de Nassau, lieute-
nant de Charles-Quiiil,
résolut d'attaquer. Mais
François 1" avait eu le
temps d'envoyer dans la
place, pour la défendre,
Pierre du Terrail, dil le
chevalier Bayard. Nassau
campa sur la rive droite
de la Meuse, faubourg de
Berlhaucourt, et son second, Sickingen, sur la rive gauche à Mohon ; les deux
armées assiégeantes faisaient 3S,000 hommes {voir dans Meyrac : Villes et
ViLUGES LES AKDK.NNES, p. 349-360, les endroits ej:aelemr.nt prfeis qu'occupèrent
les troupes de Sickingen et de Nuasau). Méïières se défendit héroïquement,
glorieusement; mais peut-èlre eilt-e!le suecombé. In famine aidant et surtout
le nombre des assiégeants, si Bayurd, pour éloigner l'cnnen:
ingénieux et hardi stratagème qui décidait les Impériaux <
quilles ». Le 27 septembre L>21, après vingt-cinq jours de siège, ils battirent
en retraite, passant la Meuse à Aiglemont, au ijw^ 'les Romainfi, et se i-epliant
sur la Thiérache qu'ils mirent il sang cl à feu. L'historien Hezeray affirme
qu'en ce siège la bombe fut employée pour la première fois.
Mézières garde un fidèle et reconnaissant snuvenir de liayard dont la statue,
— (fuvre du sculpteur ardennais Croizy ^ s'élève sur un des squares de la
ville. Le Chevalier sans peur el sans reproche est représenté debout, couvert
ClUd«ll« de
ail usé d'un
île sou ni-murp, la IMe rnip l'iK-.Klrrp dp l.,ii^, dn-vpiix. In llgurp snns Kirbe.
I.JI main ^a\lcht• est nppimV sur ktip ^p.>e; lii ninii) droite, d^ganlét;, est <lnns
ralLituilc ilucoiiiiiiniuli-niont. Le scuiptcuradi'iUi. poiiv rP présenter son héros,
ort il n'pond, k reiivoyf des nssiégeants parces
i Dères, gnit-i'es sur le sncle : « Mon ami,
voiif en rel.Mirnrrez H dîn'z il MM. de
l't Krnncis (l'rantz de Sickintieii}
c)u<- piil!"|iie le n>i m'a fiiit l'Iion-
iiiMir de me confier celle ville, je
la roriservenii si lonfiuement qu'il
entiuira plus à vos mnttres d'être
assiéf.'einitsqii'ii moi d'flrc assié(ié,
cl que je ne suis plus im enfant
qu'on étonne Je parole*. "
A la mairie, àûna le cabinet du
iiiniri', est un porlrftil de Bavard
Hravi- vers I6i8 par Léotinnl (iau-
tipr, <rjiprès une pi-inluit" fi l'Iiuile
de Laurent l.év^que, 16S8: — dans
la salle Uuyard, un tableau <Ie Cou-
vflel, 1BI9, ri'présenlant Karanl
fc ^ ^tii. ■ — ■ ' r «"^^"^ fii pied ; peinture mm sans valeur
' mais n'ayant aucun inlénH Iiistn-
riipie; — aux archives, la coupe
de Itayai'd, richement ciselée. Elle
pèse " trente-six onces six crains ■>
el porte l'inscription suivante : « Kn
cvfiUt coiipjM est le plan du sîépe de
Mniziéres par le comte de Na^isav,
lifvtenant de l'empercvr Charles V,
idu par h; capp"" Kainrd, estant M' de ville Nicolas (îeorpes,
lyon, l>i^ ('hui^ lie Kciius, pi>tit-lilz dinlvct Oorfje, a ordonné
l'an um m'pstn; donm- à lu Chambre de Mess' te.s t-s.:lipvins de Maiziers par
les mains de M< I'. Serval et M'^ I'. Meslycrs aiis^y Pi^, chanoines dudict lldms
et exécuteurs du testament dud. S' l'ayiin. " Sur b- poiirlour, au bas de l'ins-
cription, sont repréM-nlés, in relief, la ville, nés envii-ons el l'armée assiégeanl«.
Cette coupe est (sirnie d'un couvercle êj/alement ciselé et surmnnté d'une
petite fifiure de la Vicrfie. l.ouKirrups, les Mai'ériens célébrèrent chaque année
i'anniversilire de b-ur ville délivrée m'iniiantiii" '(jt(ii('"/t(e Uthurr, comme le dit
l'inscriplion ctuuméninralive, en lettres dorées sur marbre noir, dans l'église.
On viilait alors la coupe fi la ronde; puis celle f.'-te disparut. LorsquVn 1891
fui inaugurée la statue du défi'iiseur héroïque He Mé^ieres, la coupe de Bavard
Kn cm, Méïières fol forliliée par Krançois I % qui ajouta de nimihreuses Uiurs
uses ii'uiparls. Kn L'iNi!. [irisr île Méii-'n-s par li>s lifjuenrs. desquels le duc de
tlnise fiit, tout iiatiiirllcmi-nt. !<■ cliff. Les princes de cette c. maison i> déte-
naienl depuis de liin|:ui's minées !•' ^»nveriiemi>nt de la Chnmpaj^ne. Quand
éclata la l.i;me, ratviii'véqui' de lleinis élatl Louis, cardinal de linise, i-l l'abbaye
d_i' Saiul-l'ieiM' avait pour tilulaiie Henée de Lorraine. De la ville que les
lijîUi'urs jiardèrenl cinq itns et dont ils ilniinèi-eiit le commandement ù Anlnîne
di'Joyeu>'', sei^ni-ur lie Sailli -Lambert, ils firent une de leursn places 'le sùrelé b.
Nous avons dit plus haut que ]■' mi lleru'i IV fut obligé de l'acheter.
AussitiMqu<' inciurul Henri IV, la iiobb'ssi- poussait un cri de délivrance. .\lor»,
érril Hiclie!i"ii, " li's prince- a-pirêrent à si urainli's choses, que l'aulorilé royale
— 181 -
ne pouvait souffrir qu'on leur donnât lo surcroll de pui^saiicp qu'ils ri'cla-
maient. " Des Ardennes partil le signal de la guerre civile. Coudé Innrail un
manifeste où la cour se trouvait accusée d'abaisser la noblesse rt d'éri'aser le
peuple sous le poids des irapâla. Le duc de Bouillon el le duc de Nerers, s'étant
ralliés au prince de Condé, décidèrent une expédition contre Mézières. Klle
n'avait qu'insuffisante garnison qui, « lors qu'approchèrent les princes .>, dut
se renfermer dans la citadelle. Bientôt elle capitulait. IG II, se rendant au prince
de Condé. Lors du siège de 1321, In ville élait protéf^ée par de simples murailles
flanquées de tours et avec fossés. François l''*' Ht construire la '"iir JâilaM, la
tour du Roi et plusieurs autres tours depuis lonfileinps disparues. Henri II
régnant, ces fortiflcalions furent complétées et réparées; puis nous voyons
qu'en 1^90 fut construite la citadelle. En cet état resLn. la place jusqu'à la fin
du réRoe de Louis Xllf. Alors elle s'accrut de quelques " ouvrngi's » dont
Desnoyers avait donné le plan; puis en I6T4, pendant la guerre de Hollande,
Lxiuis XIV, craifiuant que Mézières filt assiégée, envoya Vauban fortilier la ville.
Ces travaux de fortillcnliou, qui commencèrent au faubourfi de Pierre et par " la
corne île Champagne i>, ne furent terminés qu'en 1720 : on appelle ouvrages h
r.iiraet une construction, sur l'enceinte d'une place, formée de deux bastions
joints ensemble par une courtine et que terminent deux longs côlés appelés
hranches ou aîlfi. C'est en souvenir des ingénieurs amenés par Vauban que fut,
en I7S0, fondée à Mé;iièT'es la célèbre école du Génie.
Lorsqu'arriva la Révolution, les <■ portes " dont étaient percées les remparts
contournant la ville entière étaient dites : portes d'Arcbes, du Port, porte
Neuve, du Port-Baudurt, du Pont-de-Pierre, de l'.Arquebuse — Méziêres eut
une compagnie célèbre
d'arquebusiers dont
M. Paul l.aui'ent nous
en donne l'histoire, —
de Saint-Julien. Elles
se transformèrent en :
portes de la Héunion,
du E'ort-d'Abondanre,
de la Kévolulion, du
Poil- de -Bienfaisance,
de la Montagne, de la
Liberté, des Sans-Cu-
lottes. L'égUse <. Notre-
Dame » devint l« « Tem-
ple de la Raison et delà
Vérité •■; la collégiale
Saint-Pierre [mainte-
nant le cIiAteau, école
communale), dont l'é-
glise est aujourd'hui la maison Crépaus, devint l'asile » de la Silreté générale » ;
et le couvent des Annonciades (le biltiment des Assises) fut transformé en •• ma-
gasins de subsistances ». Dappelons une It'proserie, dite la Tiilili' 'ks P'inri-e>,
construite environ vers l'an lO(H) à l'endiiiil où se trouve acluellrment l'Hos-
pice, place Saint-Pierre. Ci- teirain apparlcnail alors à la runiruune de Mi<hon.
(Voir Meyrac : Villk-s kt Viu.,»cks dks AflnK>-.\Ks.)
En ISI.'i, après le désastre de Walerlo'i, Méïières soutint liéroïiiucmcnt un
siège de quarante-deux joui-s contre 2l»,m)ii soldais — Prussiens, Wurl>'uil>er-
(.■eois et Hessoîs — de l'armée coalisée, ne consentant à capitnier qu'après la
pacification générale. (Pour ce siège oii les Macériens se nionlren-nl ces Klorieux
petits-lils de leurs ancêtres, aux temps de liayard, nous renvoyons à Tiikullé i
ADCtïtins porU de Htittn»
— 188 —
LK SiÈtiK DK Mkzièrks k\ 18KS, récil tMiiouvanl, vivant; Hubert Colin : lk Siège
DE Mk/.ièhks i»AR LKs Alliks ks 1815; Poirier : lk Siègk de Mi^zièhiss en 1815; voir
aussi Rîiyeur : Trouiîk dks Ahuknnks.) Le roi Louis XVIII « récompensa » Mézières
en donnant pour drapeau à sa garde nationale l'étendard de Bayafd conservé
à la mairie.
En 1870, Mézières fut, à trois reprises, investie par les Allemands : d'abord
après le désastre de Sedan; puis vers la lin d'octf»bre; enfin les 20 et 21 dé-
cembre. Les batteries allemandes étaient ainsi placées :
Batterie I, auprès de Saint-Laurent, avec quatre canons de 12 centimètres. —
Batterie IL au N.-O. de Homery, avec quatre canons de 15 court. — Batterie III,
au N,-0. de Homery, avec qualnî canons de 15 court. — Batterie IV, au N.-O.
du Moulin-Leblanc, avec quatre mortiers rayés de 21 centimètres. — Batterie V,
à ro. du Moulin-Leblanc, avec quatre canons de 12 centimètres. — Batterie VI,
à ro. du Moulin-Leblanc, avec deux canons de 15 court et deux canons de
15 centimètres. — Batterie VII, à TO. du Moulin -Leblanc, avec six canons
de 12 centimètres. — Batterie VIII, à l'O. du Moulin-Leblanc, avec six canons de
15 centimètres. — Batterie IX, dans le bois de la Folie-Macé, avec quatre canons
de 15 centimètres. — Batterie X, dans le bois de la Folie-Macé, avec quatre
canons de 12 centimètres. — Batterie XI, auprès du bois de la Folie-Macé, avec
six canons de 12 centimètres. — Batterie XII, auprès du bois de la Folie-Macé,
avec six canons de 15 centimètres. — Batterie XllI, sur la face S.-O. du bois
de Prix, à Praële — proche la Uobette et le PetU-Bonheur, écarts de Wamécmiri —
avec six canons de 15 centimètres. — Batterie XIV, au S.-O. de Warcq, avec
six canons de 12 centimètres. — Les emplacements pour les pièces de cam-
pagne furent construits : I, auprès de Saint-Laurent, pour six canons de 8 cen-
timètres. — IL au S.-O. de Vilîers-devanl-Mézières, pour six canons de 8 centi-
mètres. — III, au S.-O. de Villers- devant- Mézières, pour six canons de
8 centimètres. — IV, auprès de la ferme du Temple, pour six canons de
8 centimètres. — V, auprès de la ferme du Temple, pour six canons de 8 cen-
timètres.
Le 19 décembre, était arrivé le général de Kameke, pour diriger le siège : la
ligne d'investissement fut, alors, complète. Les « ouvrages » de Mézières, avec
leur tracé compliqué, la mettaient à même de fournir autrefois une sérieuse
résistance. Mais l'emploi des armes rayées avait singulièrement modifié cette
situation. Il aurait fallu, en tout cas, fortifier les hauteurs voisines d'où l'assié-
geant pouvait facilement canonner des remparts dont il voyait les escarpes à
découvert. L'armement laissait tout autant à désirer. La place avait à sa dis-
position vingt-cinq mortiers lisses, soixante-seize canons lisses, et seulement
trente-quatre canons rayés, dont sept de 4 et vingt-sept de 24. Les magasins
renfermaient bien quarante mille gargousses; mais beaucoup ne pouvaient
entrer dans les canons auxquels on les avait destinées. 11 n'y avait pas moins
de trois millions cinq cent mille cartouches; mais la garde nationale n'était
armée que de fusils à piston. Les mobilisés ne reçurent même que des fusils
à tabatière du poids de treize livres! L'approvisionnement était moins défec-
tueux. Au 25 juillet, le sous-intendant télégraphiait encore au ministère qu'il
n'y avait à Mézières ni biscuits, ni salaisons. Mais depuis, on avait fait dili-
gence. Plus de deux mille sacs de blé avaient été déposés dans l'église; les
salaisons étaient arrivées en abondance, et, vers la lin de novembre, il y avait
encore tlans la [>lace plus de deux cents bêtes à cornes.
Le 31 décembre commença le bombardement :
« P(în«lant vingt-sept heures, raconte un témoin, M. Jules Mary, j'entendis
passer les sinistres engins de mort parcourant, au-dessus de moi, leur para-
bole, brutalement, avec un silllenient furieux. Peu à peu, un immense nuage,
fait des llocons épars de funuMî, s'étendit, s'élevant des batteries prussiennes;
puis, sur Méïières en feu, planail un nuage gris, noir d'ubord, ensuite bleu à
reflets rouges, qui se tendait et s'élargissait semblable au fantdine île la des-
trucUan. Les portes de la ville furent abandonnées, les ponts-levis baissés par
les factionnaires éperdus, les remparts devenus déserts restaient tristes, désolés
au milieu de cette averse de projectiles. On était aux casemates, cL personne
pour donner un ordre, activer la défense, pointer les pièces, Taire preuve de
sang-froid. Tout le jour, la ville brûla, et, quand vint la nuit, quand on crut
pouvoir espérer du soulagement, les détonations devinrent plus vives, plus
pressées. I>e temps à autre, une fusée, parlant des hauteui's de Rois-Kortaiit,
répondait à une fusée lancée des hauteurs de Saint-Laurent. Une seule batterie
française (it son devoir : la batterie du faubourg de Pierre, prenant Doinery en
enfilade, tira trente ou quarante coups, mais fut démontée vers deux heures
de l'après-midi. Dés cet instant, Méziéres se laissa brûler, inerte, pas:<ive
« Au dedans, spectacle horrible du plus épouvantable ciilaclysme : les niai-
sons s'effondraient sur elles-mêmes; les murs encore debout, éventrés par
d'énormes projectiles, s'affaissaient comme des géants vaincus ; les rues encom-
brées, les lils du
télégraphe cou-
pés et barrant les
passages laissés
encore libres, les
becs de gaz bri-
sésou tordus par
refOeurement
d'une bombe, le
rebondissement
et rvclatemfnl
d'un obus sur !<■
pavé, tout cela
était horrible et
magnifique. Puis
parfois, tout se
taisait pendant
quarante ù cin-
quante secondes;
alors on pouvait
dg IWtrat
iécoinbres fumants, se diriger
;iir elle-même et frémissante,
nilant de la place fit élever le
I le vciyaiit pas, bombardaient
mbre ciiern
atTolée, surgis-
sant d'une maison en flammes ou d'un tas d
bien vite en longeant les murs, ployée en dei
ver^ les casemates ou derrière les remparts ;
i< Enfin, le 1" janvier, à huit heures, le comi
drapeau blanc sur la ci(adelli>. Ij<s IViissiens,
toujours. Alors, vers dix heures et demie, trois gardes mobiles, parmi lesi|ui
un clairon et un sous-olTicier, furent rlélachés de In lunette de Derthaucourt
et allèrent poser le drapeau de la reddition en avant iin'nie de lavancét*
qu'occupaient les fia nés- tireurs de la première campa^nie. commandée par le
capitaine Thierry. Aucun de ces fratie^-tireurs n'avait abandonné son poste
glorieux mais périlleux. Les coups de canon cessèrent... comme il regret.
.Wézièrcs brûla jus<iu'au soir. . . Sur cinq cents maisons, trois cent quarante-S'^pt
furent détruites, dans lesquelles moururent plus de cent personnes éloulfées
ou brûlées.
ic Et le lendemain, h onze heures, les Prussiens, mu.iique et fifres en tiHe,
entraient dans la ville détruite, trébuchant au milieu des décombres. La vieille
— 190 —
{'Ait' ih' Havard avait n'ou plus de six mille obus et n'avait tiré que c«nt cin-
«juaiile roups de canon. >»
La défiMise de Mézières a-t-elle élr complète, énerfçique? Le « Conseil d'enquête
sur les capitulations >», présida par le maréchal Uaraguay-d'llilliers, fut d'avis
que «« le commandant supérieur, général Hlondeau, raérilait le blâme pour
avoir capitulé sans que les presciiplions de l'article lo,*) du décret du 13 oc-
tobre 18t>3 eussent été remplies; pour n'avoir détruit qu'une partie de son
malériid et de son armement, et avoir abandonné a l'ennemi une énorme quan-
tité d'approvisionnements de vivres de toute espèce. »» Le même Conseil d'enquête
ajoutait un blâme pour Cliarleville. «< La garde nationale, dit le rapport, ne fit
preuve ni de dévouement ni de l'ermeté. >• Le Conseil municipal et les officiers
de la garde nationale rédij^'èrent aussitôt um* énergique protestation, au sujet
de laquelle le général Ambert écrivait le 14 mai 1872, dans le MouUeur uni-
vt'vsf'l : u Ce document lespire une douleur profonde. En le lisant, on se sent
ému. .. La sévérité du (Conseil denquéle a été d'autant plus sensible à la garde
nationale, aux autorités civiles et aux habitants, que ce Conseil, présidé par
un maréchal de Krance , est composé de généraux éminents entourés de
l'estime universelh». »
Une coûtait aux Ardennes celte guerre terrible, et Toccupalion qui s'en
suivit?
Contributions de guerre payées 1 .612. 141 32
Impôts penus pai* Tau- \ Impôts directs 1 .633. 126 86
torité allemamle t Impôts imlirects 800.513 80
liéquisitions de toute nature 11.626.000 65
Dégâts et pertes par suite de l'incendie ou autres causes... lî). 734. 283 69
Valeur de titres, meubles ou autres objets mobiliers enlevés
sans réquisition ÎL 193.91.-» 98
Total 40.600.032 10
Eglise. — Klle date «le 1499, mais ne fut terminée qu'en 1627. Uemplaçait
l'église que brrtla l'incendie de 1308. L'église Saint-Julien de Brioude servit,
entre temps, de paroisse. Le chœur et ses trois pans trop étroits remontent
aux origines; car le style n'est plus le même pour le reste de l'édifice. Vers 1535,
on recommençait les travaux ([n'avaient interrompu et les guerres avec les
Impériaux et le siège, puis sans discontinuer jusque l'année 1586 : ces dates
étaient inscrites, il y aura de cela ciiKjuante aimées, sur la voiUe. Le portail est
de t.i8r>, « d'un beau et noble goùl, »' dit Victor Hugo. Par malheur, c'est une
iU) ces façades tardives <ln seiziènie siècle, n'ayant achevé leur croissance que
dans le dix-septièm»'. Le cl(»cher date de I62t>. Le plan général de l'église offre
une nef coin[»osée «h» quatre travées. flan(|néede (juatre collatéraux, surmontée
d'un transept dont la saillie suit la li^'ue des bas côtés extrém<'s, d'un chœur,
de deux travées, et d'un«* abside torniée par- les trois côtés de l'hexagone. .\u
pourtour du cliaMir et de l'abside, se développent ([uatre chapelles, puis deux
travées reiiftM inaiit : l'une, la vis «jui monte au comble; l'autre, le passage
poui- aller à la sacristie. L'architecte voulut construire une église assez vaste
sur- un plateau i-estreiiil. Il y parvint en bâtissant une nef très étroite et sans
poussée; en doublant la laj'^'.'ur »les liavécs pour supprimer les piliers et les
contreforts et en appuyant sa construction, d'une part au pintail, de l'autre
pari a l'absido. Les transepts et la nef, avec la façade des collatéraux, appar-
tiennent à la «seconde é[>oqne : i:i;i2- t.'ir»»*). L'exécution matérielle de toute cette
partie «'st parfaite ei. surtout le poiclie saillant qui précède le bras de la croix
nuM'idionale. In p.*u recherchées s mis doute, les sculptures, mais délicates et
puissaidesà la foi >. L'ensemble de 1 intérieur, trop étri([né pour la hauteur, n'esl
point il'ui) elTet agréable, iii[ii$ ou 3
sept Pl ses deux «grandes fenêtres ;
garnii's de vitraux des quinzième rt
ment. U'f légendes de suint Eloi, de :
des litanies de la ViiTgc ;
â droite de l'iiutel, cliapelle
Saint-Henoit, dans une niche
en stvli> nambiiyant, un christ
iissis. fort curieux, datant du
seizième siècle; les nt-rvurcs
se réunissant dans la voilleeii
pendentiTs niinutii
iiiU Médiii''), (le s.
i détails èlégiinls. I.e tr.ln-
îepl hases llamhoyantes
rouiii
r les hus cùU
les quatoiue grandes
turcs ogivales â triple divi-
sion et i-eniplies ou soninicl
par une rosace; telles sont,
avec ses inscriptions, les prin-
cipales richesses intérieur
de réglise ISolre-Kanie île
Jléïiêres où se trouve la h-
meuse vierge Noire dont lii
fête se célèhre le l ~i aoùl. De:
inscriptions commémorai ive^
assez nombreuses, nous nt
relietidrons que : sur ]>ia(|ut
r el I
:i lett]
dorées, la date de foudatii
1499; lëpiUiphe, encore .
lettres dorées et sur plaqi
di- marbre noir fixée à
muraille, croisillon sud
transept — rappelant le
riage de (Charles IX avec
sabeth d'Autriche r — H'ic in ecelesia itu/Uiiti-iim soknmin inli-r Ciirolum IX
Fi'ine. reijem et EUxtiliKlham Maximilinni Rom. Imp. lUiam celebrala fuei-e feli-
eiter. Aiino IS70 tiie 27 y-ventbrU {voir Jadart : lks Lvscriptions de L'éoLiSK de
MÉtiÈKKs, recueil île lexle historique du quinzième siècle, jusqu'à nos .jours}.
lue cinvance absolument fausse, d'ailleurs, veut qu'au banquet nuptial, ait
été mangé le premier diii<lon importé en France. Mentionnons qu'iin-di'ssus
de lit porte d'ejitrée principale, faisant face à Saint-Julien, se voit peint en
noir, d'après les ordres du Directoire, le mot Vi'n(j''<iitri\ Apri-s l'assassinat île
nos plén i pote nliii ires au Ikmgrès de Ilusladt, 29 avril M'M, il fut décrété que
cet '< appel au patriotisme » serait inscciL au fronton de tous les monuments
s il est rare d'en retrouver une trace aussi pi'érise.
siège de I8i:i, l'église, poicit lie mire |>our les assiégeants, fut Irès
curé-iliiyen de Méziéres écrivait, le UU novembre de ucllc même
ii-niil lien Ai'iUinies : « l.e 20 Juillet, jour de Sainte-Anne, pendant
ment qui commeneait dès minuit el qui, de plusieurs batteries û
uniquement dirigé sur l'église, au milieu d'une grêle de bombes,
une enir'auli'e, api'ès avoir traversé le loti, est veuue percer la vortle à l'entrée
de la chapelle de la vierge Noire et y ilessiua à |ii'u près sa circoiiférenci' |wir
relie dune ouverture bien arrondie qui'lle y torni.i, mais y esl resiée Mis|ieiiilue
de manière à laisser saillir son globe au-dessous île la voûte. i> S«\i juoius
publics:
l'enria
>lle
éprouvée. |.e
année, au Jui
le bomlKiidei
la fois, était
- 132 -
t'fprouvép iTi 1870 : los boinbi-s trouèrent les murs, maltraité rent les voûtes,
fiiisant voliT en ^cl:its ks pendentifs (|ui ilérnruii-nt leurs arêtes, fendirent
tes pierres tombale» qui pavaient réf;lise, brisèrent de nombreux vitraux,
notamment celui du lunilre-autel, celui igui rappelait la légende du Dragon.
(Voir Meyrao : Vir.LEs kt Villaciw nus Ardkn.vks; voir aussi : .■ Rapport de
M. J.-H. Couty. archilci-te, sur l't'tiit de l'i^jdise de Méiières après le sièiçe
de IH'l », CouHRiKH Dvji Aroevnes, 3 muî IH7I.)
1.» tierge Noire de Mézières attirait jadis un assez grand nombre de croyants.
RrisiV pendant In p<^riode révolutionnaire, elle Tut remplacée par une vierge
blani'lie à la<|uelle les pèlerins refusèrent tout homma^ie, toute confiance, si
bien qu'il fallut au plus vite leur rendre une belle vierge noire. Hentionoona
aussi deux chapelles, dont il ne reste plus vestiges, sous le vocable de Notre-
Dame. I.a première, k la porte Sainl-iulien : « rinia<je miraculeuse (?) qu'elle
renfermait était fort vénérée >■. I.a deuxième, à In porte du Ponl-d" Arches, ren-
fcrmuit une imiige non moins miraculeuse, que les bateliers, au départ et au
retour, ne nianiguaient poinl d'invoquer.
Ch&teaux> — D'abord te eliilteau détruit en 1308 et dont, longtemps, il ne
resta d'autres vestiges qu'une partie des deux tours. Puis le « palais des Tour-
nelles » que firent élever, en i;i6G, Louis de <!onzague, gouverneur de Cham-
pagne, et sa femme, Henriette de Glèves, ducliesse de Rethélois. On yarrivait
par la rue des Tournelles
— actuellement rue de la
Préfecture ^ ou se trou-
vaient ces deux curieuses
enseignes r - Au IJon-
d Or — Au Chef Saint-
Jean " (voir Paul l.au-
l'enl : les Anciennes rues
r>K Mé/jèhes). Un incen-
die, en 1097, détruisit ce
« palais >i qui toutefois fut
rei'onstruit; dans une de
ses ailes, était, en 1750,
établie l'école du Génie.
r.'est maintenant l'hâtel
de la Préfecture.
Ecarts. — Le Theux,
irio hnb.; un peu avant
la commune qui porte ce
tnéme nom. — l.e Camil,
li liab.(voirBERTAUco[jiiT).
I.e Porl-ltimxy, 12 hab. — La Warentui, 8 hab.,
• Prix; réuni depuis une centaine d'années à la
n nom d'un terrain sur lequel était, autrefois,
!■ l'hassi'. Sur la carte de Cassini. on lit : la
ré de Saint-Sulpice que possédoicnt en ce lieu
Les ('hanoinesses du Saint-Sépulcre
Prélecture it Mttiins
- Le PnnI 'k W'ii
lép''ndait Jadis d
:omniuii<- lU- Mri
l s.'igni
résiTvé le di-oil
Cnriinf. Appar
les Ifc-nédicliiisdeSaiiit-Huherl irArtl.
de Cliarleville y eurent aussi quelques ternis. Aujourd'hui, ferrai
Siiiiil-Jtili}-ii. Aulrefuiâ, bourg très importinil Où se ti-ouva jadis l'ancienne
paroisse de Mi'zièies, sous ie vocable Saint-Julien de Rrioude. En Uo6, Samson
de MauvijLsin, ai-rlievt'que di^ Iteinis, donnait Saint-Julien à Jorani, abbé de
Mouzriri. Il y eonsirnisit un prieuré dont les revenus dépassaient, en 1780, plus
de qu;ilre uiille livivs; mais il apparti'uail alors, et depuis ICSO, au collège
de Cbarleville fondé par les Jésuites. On m; sair à quelle époque précise la
pai-oisse niacéricnne fut, <le Satnt-Iutien, transportée ik Véf
AssM maltraité en IStii pendant le
Mêgi^ (le Mézières par les années
alliées, Saint-Julien fut quasi tola-
lement brûlé en 187t par une bal-
lerie de mortiers pla-
cée, sur la roule de
Warcq à Fagnon. en
avant du lois CIr--
BELVAL et
SUEY. — Belval.
- IL. nis. - I-:,, :r;.
-n.i:.,7.— u.A.,H.
— U. D.. 7.— Hecl.,
*90. — B. P., Cliar-
leïiUe. — V. I.., le
deuxième ilimancht'
!eplr?nilire. ^ C'
P. — G.
Snry. — II., Ki6.
— E., 40. — n. r..,
H. — D. A., 12. —
, D., H. — lleit.,
- B. P., Char
!o
-G.
Teiritoire arrosé par le ruisseau île Sury. lu fontaine de Chnppes qtii se
jette dans le ruistfau île This. les i-wissmFuar de Margnuvj et de Biiii, affluents
de la Sonnonne. dont les deux bras forntërent, il 7 aura bientôt cinq siècles,
une Ile appartenant h Gelval. Deuxième étage du leirtiin Itumii/ue : calcaire
sableux cacfaé par les alluvions de la Sornionne. Troisième étage du lorrain
liatiUiae : marnes moyennes, calcaires ferrugineux et argileux, marnes supé-
rieures sulfureuses, et cendres végétales, pour BehaL Tmisiëme étage du 1er-
nrin liassique : marnes sulfurtruses. Premier élaj^ du tennin jwatsique :
calcaires oolithiques et argileux, et dans ce calcaire, mi>eUnns et pierres dn
taille pour Siij-1/.
Histoire. — C. de Vitry. Furent d'aboi^l distinctes l'une de l'autre; réunies
en 1828; pois séparées en 1871. Le nom de Delval apparaît dans nos annales
ardennoises, pour lu première fois, vers le dernier quart du onzième siècle,
alors que la Chronique de Cabbnge Sainl-Uubtrt rapporte que Godefroy de Bouillon
donnait au prieuré qu'il venait d'établir ilan s son cli&tean .1 la lerre de Givonne
prés de Sedan, et la terre de Betval avec les manants et le four banal ", Quant
À Sury. son nom se lit dans la charte de lUGS, relative A. la fondation du prieuré
de Prix. L'Histoire ne nous apprend aucune autre chose sur le passé de ces
deux communes d'origine fort loînlaine, et sur le territoire desquelles on aurait
trouvé des tombeaux et des nrnies de provenance gallo-romaine. Rappelons
seulement qu'en IS\5, alors qu'était assiégée Mfzir-res, les Prussiens avaient
groupé toute leur artillerie sur les hauteurs de Sury, en arrière de Warcq.
Ecarta. — Le Moulin, 6 hab. — Le itf«u/tn îles Pil'imt. M. -~ La Ccn*e-
Laeour, ancien lieudit, appartenant autrefois (quindâme siècle) aux Chanoines
de Slézièrea. — La Grituye-aux-lUiis, 73 hab., où se rencontrent, assez visibles
— 194 —
encore, les tracos d'un ancien château, détruit pendant la Révolution, alors
qu'il appartenait au vicomte de llémont qui fut ofllcier à Tarmée de Gondé.
Les Bénédictins de Prix possédèrent un magnifique parc à La Grange>aux-
Bois.
CONS-LA-aRANDVILLE. — IL, 710. — !•:., 20H. — 1). C, 7. — D. A., 8.
— D. D., 7. — Hect., 1,002. — B. P., Neufmanil. — F. L„ la Trinité. — S. M.
— Ch. S. métallurgiste mixte (patrons et ouvriers). Territoire arrosé par le ruis-
seau du Moulin qui prend sa source au lieu dit les Trois-Fontaines, passe à
Neufmanil, s*y accroît d'un petit cours d*eau arrivé de Pussemange et va se jeter
dans la Meuse h Nouzon. Quelques autres ruisselets; notamment ceux de la
Fayne et de la Fontaine (le Heu. Troisième étage du terrain ardoisier. Pre-
mier étage du teirain liasnque : calcaires hydrauliques et marnes. Deuxième
étage du terrain liassiquc : calcaires sableux, moellons; traces minerai de fer;
territoire fort boisé.
Histoire. — C. de Luxembourg. Semble dater du onzième siècle; n'appar-
tient à la France que depuis 1769, alors que Marie-Thérèse le cédait parle
traité de Bruxelles à Louis XV. L'année suivante, le Parlement de Metz l'incor-
porait à la principauté de Chàteau-Begnault. La tradition veut que Gons-la-
Grandville ait été construit sur l'emplacement qu'occupait une importante
ferme romaine — Grandville — où fut défrichée une minime partie de la forêt
d'Ardenne, à Tendroit dit : le Bois îles Ways,
Eglise. — D'origine fort ancienne. Elle aurait été quasi -reconstruite en
1780 et agrandie en 1830; d*ailleui*s sans aucun caractère. Lorsqu'en 1736
François-Etienne, duc de Lorraine, épousa Marie-Thérèse d'Autriche, il faisait,
affirme la légende, une donation très importante à l'église de Cons. Elle servit
à l'érection d'une chapelle, sur le chemin de (iernello, à 600 mètres du village.
Quelques années après, elle était en ruines. Celle que l'on voit aujourd'hui
date de 1837; de très pauvre apparence, sans architecture, ne prenant jour
que par la porte, elle est sous le vocable de sainte Apolline. Cons ne devint
paroisse qu'en 1772 : relevait antérieurement de Wattrincourt, aujourd'hui Saint-
Laurent.
ChÀteau. — Au lieu dit le Rond-BoUi, la tradition place un château féodal
qui aiiniit été rasé aux temps de la Jacquerie. On remarquait en cet endroit, jadis,
d'assez nombreuses ruines calcinées parmi lesquelles un moellon offrant, non
sans art, hî buste en relief d'un homme à la longue chevelure tressée.
Sur les bords du large chemin qui traverse le bois, on voit toujours un arbre
qui s'appelle la Potence, nom significatif : de même une partie du territoire,
entre Cons et Saint-Laurent, se nomme ainsi. Dans le bas de Cons, s'élevait
autrefois un chAteau seigneurial construit en 1650 probablement, et détruit en
1770 : sur son emplacement, une maison de culture. Le château appartenait
aux Chevardière de \aï (irandville dont le nom apparaît pour la première fois,
le 2.') août 1698, sur le registre de l'état civil relatant le mariage de « messire
de La Chevardière du Fret y » avec « noble dame Françoise de Castignaux ». C'est
seulement en 1741 que la signature porte : •< de La Chevardière de La Grand-
ville )'. Les Chevardière habitaient depuis fort longtemps le village : en 1320,
un Thomas de La Chevardière était lieutenant-général du bailliage du Rethé-
lois. Bien qu'inhumé dans l'église, aucune pierre tumulaire n'indique, jus-
qu'en 1791, leur sépulture. Ils émigrèrent pendant la Révolution, puis rentrèrent
en France avec les armées alliées. Toutefois, Marie-Thérèse-Ernestine de La
Mock, veuve de Antoine-François, ne put passer à l'étranger : elle resta long-
temps détenue à la prison de Mézières. Sous la seconde Restauration, un de
La Chevardière fut nommé commandant de la place, à Rocroi; il y demeura
jusqu'à la mort de Charles X.
— 195 —
Ecarts. — Le CMteau^Blanc, — Les Kroitmirs. — Le Congo. — Le Moulin
qui devint scierie mécanique. — La Brasserie. — La Briqueterie, habitation d'un
garde-chasse.
Lieuxdits. — Le Buisson-Sainte-Genevieve où jadis les pèlerins suspendaient
quelques lambeaux de leurs vêtements avant d'aller à l'église de Cous faire
sonnerrAngre/itôpourcélébrerleurguérison soudaine ou prochaine. — LaCaure.—
Moury, où furent trouvées de nombreuses armes, de nombreuses médailles
d'origine romaine et gallo-romaine. — Le Champ de Bataille, Est-ce bataille
entre les légions romaines de César et nos ancêtres ardennais? Est-ce combat
aux temps du siège de Mézières (1521), que Bayard défendait contre les armées
de Charles-Quint? (Voir Meyrac : Villes et Villages des Ardennks.) — La Houil-
lère, rappelant quelques recherches infructueuses pour l'extraction de la houille.
— La Massue, Yun des points les plus élevés du territoire (319 mètres); on y
recueillit jadis du minerai de fer, mais pas en assez grande abondance pour
que l'exploitation pût être fructueusement continuée. On y trouve un banc de
grèves.
EVIQNY. — H., 196. — E., 66. — I). C, 6. — I). A.. 8. — I). I).. 6. —
Hect., 433. — B. P., Mézières. — F. L., le dimanche après \e 9 octobre. — Terri-
toire assez accidenté qui s'étend sur deux collines du nord au sud, et dont les
sommets se réunissent dans les forêts communales. Le point culminant atteint
233 mètres à l'entrée du bois Jacquemart. Ces deux massifs forestiers s'appel-
lent Raucomme et Louvant. Dans la vallée qui sépare les deux monticules, coule
le Marbay prenant sa source au lieu dit : Fontaine du Ricossiau, et se jette,
après un parcours de 4 kilomètres, dans la Meuse à Saint-Julien. Evigny s'étage
sur le flanc de la colline qui se trouve à l'ouest du Marbay. Troisième étage du
terrain liassique : marnes argileuses et pyriteuses. Premier étage du terrain
jurassique : calcaire oolithique et terreux; carrières de moellons.
Histoire. — C. de Vitry. Village très ancien et plus important autrefois qu'il
ne l'est actuellement. Un lieudit : le Pré sous la Ville, justifierait cette hypo-
thèse. Est cité dans la bulle de Grégoire Vil, donnée à Pise le 15 décembre 1 187,
par laquelle ce pape énumère, pour les confirmer, les propriétés du chapitre
de Mézières, lequel, dès sa création, posséda les dîmes d'Evigny qui donnaient
en 1717 un revenu de 231 livres. Le nom du village figure aussi sur le Pouillé
de 1306 — nous aurons souvent l'occasion de citer cet intéressant Pouillé —
comme paroisse en titre avec Champigneulles et Mondigny. Puis encore il est
cité dans le célèbre « compte de décimes », rédigé sur l'ordre de Philippe de
Valois (1346); on y voit qu'Evigny était taxé « à vingt sols parisis pour sa part
contributive d'impôts. » Mais que valaient exactement, à cette époque, vingt
sols parisis : peut-être une somme très forte? Furent propriétaires à Evigny,
outre le chapitre de Mézières, l'hospice de cette même ville et les Bénédictins
de Prix. L'hospice possédait une ferme importante; laquelle, raconte la tradi-
tion, aurait été donnée par deux célibataires sans postérité sous certaines con-
ditions, notamment le droit pour Evigny d'avoir deux lits dans le dit hospice.
Le titre original de la donation s'est perdu; on n'en possède qu'un duplicata
basé sur la redevance annuelle de six double-décalitres un quart de blé que le
fermier de l'hospice devait fournir à la fabrique d'Evigny. Cette redevance fut,
en 1888, rachetée moyennant la somme de 400 francs. Evigny n'a pas laissé
d'autres traces dans notre histoire locale.
Ecarts. — Le Moulin, Un moulin d'origine très ancienne appartint aux Pré-
montrés de l'abbaye de Sept-Fontaines. Dans le courant du siècle dernier, ils
l'aliénèrent à cens avec retenue annuelle, non rachetable, de deux chapons et
de dix sous en argent payables quand arrivait la Saint-Martin. Aliénation con-
sentie par les religieux pour couvrir une imposition de 746 livres 10 sous
— 196 —
tournois à laquelle leur monastère se trouvait soumis. Ces moines possédaient
éjzaloment à Kvigny d'assez nombreux prés et une belle ferme dont, en 1770,
la propriété leur fut contestée par M. de Grandpré, seigneur de Warnécourt,
et les habitants. En 1792, cette ferme fut vendue et achetée au district. Le der-
nier fermier s'appelait Noiret; il habitait la demeure devenue la maison Mont-
jean. La grange attenante, propriété Hénon, s'appelle encore la Grande rfii Ter-
ra(/e. Ce droit de terrage était, au moment des moissons, prélevé par un piqueur
que le seigneur désignait chaque année. La crainte de la prison ou peut-être
même du gibet rendait très facile ce prélèvement (un lieudit ne s'appelle-t-il
pas la Justice) : deux sols six deniers par chaque habitant en échange de
54 hectares de bois.
Rawome-LouvaiLc. — La commune d'Evigny paya pendant longtemps, à la
Noël, une redevance de deux sols six deniers par chaque habitant, en échange
de 54 hectares de bois qu'avaient, en 1258, concédé à Rducome et à Louvaux
le seigneur de Helhel et son épouse « dame de Champigneul ». En io52, un
jugement rendu par les « seigneurs de la cour du Trésor » au profit de mes-
sine Jean d'Aspreniont, seigneur de Buzancy, Lûmes, Mohon et Evigny, imposait
à la commune la continuation de cette redevance. A quelle époque précise
cessa-t-elle de la payer?
FAQNON.— H.,24(). — E.,76. — U.C.,8. — D.A.,9. — D.l).,8. — Hect.,1,027.
— B. P., Mézières. — F. L., le dimanche qui suit le 18 octobre. — Territoire
arrosé par le ruisseau des Rejets. Il prend sa source dans le bois de la Harmelle
et ne s'appelle ruisseau de Fagnon que sur la commune de Warnécourt. Se
jette dans la Meuse, à Prix, après un parcours d'environ 8 kilomètres. Eaux
très légèrement pétrifiantes. Troisième étage du terrain Uassique : calcaires
ferrugineux, marnes supérieures exploitées pour amendements. Premier étage
du terrain liassv^ue : calcaires oolithiques et argileux; carrières de pierres de
taille et de moellons dans ce calcaire, marnes argileuses avec boules de quartz
dur, calcaires blancs oolithiques et terreux; calcaire schisteux. Terrain dilu-
vien : minerai de fer; sable blanc pour briques réfractaires, argile excellente
pour les poteries dans les cavités des calcaires jurassiques. Dans le fond
iVErnyne, en amont des lavoirs à mines, une assez grande quantité de nodules.
Territoire très boisé, surtout au couchant et au midi. Cotes 270 et 284 dans la
forêt de Mellier.
Histoire. — C de Vitry. Très ancien. Remonte au dixième siècle sans
doute, mais n'était alors qu'un hameau de Prix, ou d'Evigny. L'histoire de ce
village réside surtout dans l'histoire de son abbaye dont nous allons parler.
En 1870, Fagnon fut occupé, du 25 octobre au 2 novembre, par les 64® et 8* régi-
ments de la landhwer; du 13 au 29 novembre, par le !•*■ bataillon n® 41 de la
Prusse-Orientale. Encore occupé lorsque, le siège de Mézières étant décidé, les
troupes allemandes durent prendre leurs cantonnements. Ce séjour, à ces trois
diverses reprises des troupes ennemies, coûta 65,870 francs.
Ecarts. — Le Moulin, 5 hab. Ancien moulin banal sur les Rejets de Fabbaye
au N.-E. Fut, de 1830 à 1832, atelier pour la fabrication et le forage des canons
h fusil; vers 1853, clouterie mécanique; en 1860, redevenu moulin jusqu'en
1884; puis, à partir de cette année, usine pour fabrication de charnières de
j^onds, de paumelles, et pour polissage de fourches ardennaises surtout fabri-
«[uées à Braux et à Monthermé. Au sud de Fagnon, un autre moulin qui, de
1868 à 1880, fut fabrique de bois cintrés, industrie que Ton transportait à
Villers-Semeuse; ensuite usine également pour gonds et paumelles, laquelle
cessa d'exister en 1884. — Ecogne, 9 hab. Aujourd'hui ferme, autrefois un
hameau qui parait avoir été de beaucoup antérieur à Fagnon. Aux environs
d'Kcogne, un assez curieux phénomène géologique : de petits ruisseaux dispa*
— 197 —
raissent subitement sous terre; par exemple celui de la liass^.-Ecogne (territoire
de Neuville-les-This), pendant la saison des basses eaux, puis il revoit le jour
à 3 kilomètres du point où il s'engouffre.
Sepi-Foniaines, 23 hab. Jadis abbaye célèbre, fondée par le comte Hélie qui
tenait en flef, vers 1129, de Witer VIII, comte de Rethel, le château de Mézières
avec ses dépendances. Et comme il possédait sur la paroisse de Warcq un
domaine appelé Rune ou Runy, il eut, dit la chronique, « la dévotion de le
consacrer à Dieu », et, pour cela, sa femme Odile consentante, il le cédait à
Richard, premier abbé de Floresse — jadis ville, maintenant village de la pro-
vince de Namur, — à condition d*y fonder un monastère de l'ordre des Pré-
montrés. On voyait autrefois dans le chœur de Téglise abbatiale le tombeau
du chevalier Hélie et de son épouse Odile : ils furent en 1698 transportés sur
les côtés du sanctuaire par le P. Gérard, prieur, qui avait entrepris de recons-
truire l'abbaye. Reconstruction nécessaire, car, écrivait dom Ganneronen 1640,
'< ces bâtiments, qui vont en ruine, témoignent que le lieu est bien négligé et
aurait bien besoin d'embrasser la réforme des autres pour se ressusciter. »
A l'origine, des religieuses s'établirent autour du monastère : c'était assez la
coutume, en ces temps, contre laquelle d'ailleurs protestèrent les Chapitres
généraux de 1137 et de 1141, déclarant que les couvents de femmes seraient
éloignés d'au moins une grande lieue des couvents d'hommes. Ces religieuses
allèrent alors à Neuville. L'abbaye de Sept-Fontaines, qui avait à sa crosse
sept cures — This, Neuville, Tournes, Sorcy, Le Chesnois, Auboncourt, Thilay
et Fagnon, — fut mise en vente à l'époque révolutionnaire et achetée par Pres-
solles, de Charleville, qui s'empressa de faire démolir l'église abbatiale, où fut,
lorsque mourut ce PressoUes, établie, par sa veuve, une école de filles. En 1815,
l'abbaye servit de caserne à 300 prussiens. Après la libération du territoire
occupé par les armées alliées, on voulut y fonder une «< école secondaire ecclé-
siastique )», mais ce projet resta sans suite. Aujourd'hui, Sept-Fontaines, trans-
formé en château, appartient à M. Forest-Corneau.
LAFRANCHEVILLE. — IL, 711— P. fl., 12.— E., 191.-0. G., 4. —
D. A., 4. — D. D., 0. — llect., O.iG. — H. P., Mohon. F. L., le dimanche qui
suit le 18 juillet. — B. B. — S. M. — G. — S. 0., ouvriers et ouvrières de la
poudrerie Saint-Ponce. — Territoire traversé du sud au nord par la Vence, qui le
divise en deux parties égales, recevant sur son parcours les ruisselets du Cor-
beau, de la Suette, de Fontaine le Moine, de Fontaine- Mirée, Pente rapide qui
lui permet d'actionner d'assez nombreuses usines. Troisième étage du terrain
liassique : marnes et calcaires ferrugineux couverts par les alluvions, marnes
sulfureuses, cendres pour l'agriculture. Premier étage du terrain jurassique :
calcaire jaune oolithique et terreux. Terrain diluvien : terre argileuse jaune
excellente pour la fabrication des briques. — C. de Vitry.
Ecarts. — Le Moulin. Aujourd'hui maison d'habitation; était antérieure-
ment un moulin à écorces qui relevait du Moulin-Leblanc. — Clôfay, 12 hab.
Appartenait autrefois à la commune de Mohon; en 1272, Aubry, sire de Mohon
et de Baâlons, cédait à l'abbaye de Laval-Dieu « ses droits et aisances » sur
Cléfay et La Chattoire. — La Chattoire, 6 hab. Très ancien fief appartenant au
chapitre de Mézières; formant alors « la limite du ban de Mohon », se compo-
sait d'une « maison seigneuriale avec 10 arpents et 30 perches de prés, 11 ar-
pents et 75 perches de terre; le reste en forêts. — Bois des Trois-Communes,
La Francheville parait remonter au douzième siècle et, comme son nom l'in-
dique, fut construit pour des colons — qu'affranchit de toutes redevances le
chapitre de Mézières — au milieu des bois défrichés sur l'antique paroisse
d'Evigny : le Bois de La Francheville, plus communément appelé Bois des Trois-
Communes : La Francheville, les Ayvelles, Saint-Marceau.
— 198 -
Sa int -Ponce, — 1.'» hab. Où so trouvait, il y a plusieurs siècles, une chapelle à
laquelle fait allusion uno bulle de (în'^^oire VU (15 décembre 1188), confirmaut
au chiipitre de Mézières la possession de rentes et de dîmes à Aubigny, ChampL-
gneulles et Saint-Ponce -- n'était-ce pas plutôt un prieuré? — En 1696, poudrerie
qu'exploitelindustrieprivée; en 1777, poudrerie nationale, laquelle futsupprimée
par arriHé du Directoire, 12 germinal an iv, à cause de ses explosions. N'était
pourtant alors qu'un établissement d'assez minime importance : un seul moulin
à pilon et un petit grenoir dans une étroite enceinte fortifiée. Redevint pou-
drerie nationale lorsqu'il fallut, sous la Révolution, approvisionner les provinces
belges rattachées à la France. Fut souvent éprouvée par les explosions : en
1808, la plus ancienne dont on ait gardé le souvenir précis; en 1846; en 1848;
en 1870; en 1873, l'une des plus terribles. Cette explosion fut si forte qu'elle s'en-
tendit à l'extrémité du départemtMit ; cinq ouvriers mouraient affreusement :
deux furent retrouvés carbonisés ; les restes des trois autres gisaient à 250 mètres
de la poudrerie; en 1875; et la dernière en 1877 : un ouvrier fut dangereuse-
ment blessé.
aERNELLE. — H., 317. — E., HîK — I). C, 8. — 0. A., 10. — D. I)., 8. —
Hect., 483. — R. P., Mézières. — F. L., le dimanche qui suit le 8 septembre. —
Traversé par le ruisseau Infernal, affluent de la Vrigne, Troisième étage du
terrain ardoisier où furent faites des fouilles promptement abandonnées : frag-
ments de grès schisteux taché de rouge, ces tîiches s'étendent sur les faces de
joint en formant un dessin foliacé. Premier étage du ietrain liassique : calcaire
hydraulique et marne. Au lieu dit le Cul du Chaudron, altitude de 278 mètres.
Histoire. — C. de Luxembourg. Cité en 1260, sans doute pour la première
fois, comme faisant partie des terres d'Ardenne mouvantes du comte d'Orchi-
mont. En 1360, (iernelle fut mairie, c'est-à-dire petit chef-lieu d'une circons-
cription administrative dont relevaient, par exemple, Rumel et Issancourt. La
seigneurie de Gernelle appartenait alors à la maison de Sprontin, une des plus
anciennes familles naniuroises. Le château des Sprontin fut une forteresse
redoutable souvent assiégée. Gernelle n'appartient à la France que depuis 1769,
après qu'eut été signé le traité de Rruxelles dont nous avons parlé.
Eglise. — Nous lisons dans notre intéressant, mais souvent trop crédule,
annaliste dom Ganneron : Ckntuhies du Pays des Essuens : « Sainte Barbe,
vierge, endura le martyre à Nicomédie je ne fais point icy mention d'icelle,
à cause qu'il y a une partie de son chef à Nostre-Dame de Reims Mais à
cause qu'il y a un os entier do son bras au village de Gernel près Mézières,
tirant vers les Ardennes. » Dom Ganneron écrivait ses « Centuries » en 1640.
Depuis cette époque, la relique du bras de sainte Barbe n'existe plus à Ger-
nelle. mais l'église de cette paroisse conserve une statue de bois, du dix-sep-
tième siècle, représentant sainte Barbe, avec la tour, son attribut additionneL
Une petite chapelle située à côté du cimetière, à l'entrée du village, est aussi
dédiée à cette sainte. (Voir abbé Frezel : Sacrarium ECCLEsiiK Remensis.)
ISSANCOURT-RUMEL. — IL, 457. — E., 124. — D. C, 9. — D. A., 11. —
D. D., 9. -- Hect., 548. — B. P., Vivier-au-Court. — F. L., le premier dimanche
d'octobre pour Issancourt; le premier dimanche de mai pour Rumel. — Terri-
toire arrosé par le l'uisseau d'Issancmirt, affluent, rive droite, de la Vrigne^ et
(jui prend sa source an bois de Ville de Lûmes : il se nomme, alors, le mis--
seau du Robin des Loups. La vallée d'Issancourt est certainement l'une des plus
belles du canton; les versants assez élevés donnent les altitudes 261 proche de
Gernelle et 257 non loin de Chausson. Troisième étage du terrain ardoisier. Pre-
mier étage du terrain Uussitfue : calcaire hydraulique. Deuxième étage du ter-
rain liassique : calcaire sableux, moellons, sables, pierres à chaux. — C. de
Luxembourg.
de l'importante
Ruines, Gernelte
et Rumel, ainsi
que presque tou-
tes les localités
voisines , appar-
tinrent longtemps
uu prieuréde Don-
cherj-; et il est
assez probable
que ces hameaux
furent construits
parles moines de
St-Médard pour
— Rumd, 1 30 hab. — Rumes, 17hab. — Issancourt ût autrefois partie
i de Rumes, aujourd'hui simple écart. Issancourt,
lei
métave
Issancourt-Ituniel
n'appartient à la
France que de-
puis le traité de
Bruxelles, au dix-
huitième siècle.
LUMES. — H., 292. — E., 98. — D. C, 6. — D. A., ft. — D. D., (i. —
Hect., (il4. — B. P., Médères. — F. I.., le liimanche qui suit le 18 octobre. —
G. — Le niisseau tte la Truie au nord du territoire) puis quelques ruisselé ts : îles
Fonteiteltes, de Vaier-à-Poni, des Gaillantises. Traversé sur une longueur de
400 mètres par le canal de Ilomery. Le village est arrosé par le ruisseau que
forment les eaux arrivant du Moulin-ii-Vent et de la Fontaine du Marlier : ils
alimentaient, jadis, VEtanQ du Seigneur. Deuxième étage du terrain liassii/ue :
calcaires sableux. Troisième étage du terrain liassique : marnes à ovoïdes fer-
rugineux. — i'.. de Vitry.
ChAteau. — Lûmes, d'origine fort ancienne, autrefois « terre d'empire »,
n'appartient à la France que depuis deux siècles. Ne possède de souvenirs
historiques que par son château. Il était carré, composé d'une enceinte exté-
rieure protégée par de larges fossés, et flanqué de tours aux quatre angles,
reliées au centre par d'épaisses courtines; au centre le donjon. Restent in-
tactes : une voûte longue d'environ 300 mètres et deux tours hautes de
8 mètres et auxquelles sont rattachées deux fermes. Pendant la guerre de
Cent ans, Eustache d'Auberchicourt, capitaine flamand au service de l'Angle-
terre, après sa prise d'Attigny, s'y cantonna pour, de cette forteresse, ravager
Le Chesnc, Donchery, Warcq, Méiières, Sedan et tout le Rethélois. Appartint
en I.SHI au seigneur de Buzancy, de la maison d'Aspremonl. Il s'était déclaré
le partisan de Charles-Quint. Il rançonnait les campagnes voisines et mettait
au pillage les petites villes de la région. Il fallut que François 1" vint mettre
le siège devant le château. La place ouvrit ses portes; mais un peu plus tard,
d'Aspremonl ayant recommencé ses brigandages, on dut envoyer contre lui
quelques troupes sous un chef habile, du nom de Maillard. L'expédition ne
réussit pas. Le canon du roi fui impuissant contre les murailles du ch&leau,
comme devait l'être sur le courage de sa garnison le supplice des dî-fenseurs
de Linchamps. La mort de d'Aspremont put seule déteriniiicr la forteresse à
se rendre. L'n jour qu'un soldat s'apprêtait devant lui à tirer sur les assii*'-
geants et s'y prenait maladroitement, ce seigneur se saisit du canon et le pointa.
Mais la pièce a}'ant éclaté, d'Aspremont tomba l'épaule broyée. Ou voit aloi'S
— 200 —
combien est fausse la légende reproduite par Lelong. Il n'est pas, en effet,
exact que le capitaine Villefranche se soit, an moyen d'un stratagème, emparé
de la forteresse en y pénétrant par un côté dégarni de défenseurs, tandis que
les soldats s'obstinaient à fusiller ou arquebuser des mannequins déguisés en
soldats. Quelques lieuxdits sembleraient rappeler certains épisodes du siège :
le Vivier à part; le Blocus; la Terre de MaUieur. Peu à peu, avec les années,
ce chàteau-fort tombait en ruines; il en restait, toutefois, d'assez importantes
parties en 1777, puisque Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince d'Arches et de
Charleville, louait alors, à cens perpétuel et annuel, aux Carmélites de Gharle-
ville, « le vieux cbAteau de Lûmes avec les bâtiments servant autrefois de cha-
pelle» circonstances et dépendances, remparts ou fossés, tant du dedans que
du dehors, avec l'enceinte, jardins, fossés, clos et terres », moyennant trente
livres de l'edevances annuelles. (Voir « le siège et la destruction du très fort
chiUeau de Linchamps et du château de Lûmes, » par J.-L. Micqueau, de Reims,
précédé d'une introduction par l'abbé Tourneur, t. xxi et t. liv : Travaux dr
l'Académir de Ufjus.)
Ecart. — l^e Moulin, Ancien moulin banal (sur la route de Mézières à Yrigne),
dont la banalité exista dès 1671 pour Le Theux et Roniery. Fut pendant quel-
ques années une filature et ensuite devint atelier pour modèles de fonderie.
Lieuxdits. — Le Ch^s-Snint-Brice où s'élevait l'antique église fortifiée de
Lûmes qu'un incendie consumait en 1607 et dont subsiste, actuellement, un
pan de mur attenant à l'ancien cimetière. — La Croix-Saint-lirice, le Buisson-
Su int-lir ire , le lian-SaitU-Brice, le Ptiquis-Saint-liriee, le Chemin du P^lquis-
Saint-Hrice. entourent l'église actuelle. — Le Couvent, traces de vieilles cons-
tructions, sans doute monacales. — Le Pih^uis des Croiœ rappelle une légende
(voir Meyrac : Villks kt Villagks des Aiiden.xes). — liretonval évoque les inci-
dents drain.'iliques dont fut suivie, en 1322, la rupture, par les glaces, du
pont de Donrhery (voir le nu-me volume cité). — V Etanij, où furent trouvées
d'assez nombreuses pièces à Teffif^'ie de Charles-Uuint. A l'endroit exact où se
trouve le pont suspendu, il y avait, anciennement, un bac, pour passer la
Meuse.
MOHON. H., 4,260. — K., 1,330. — D. C, 2. — D. A., 4. — D. D., 2. —
llect., 580. — IL P., Mohon. — F. L., le dimanche après le 22 septembre. —
B. H. — S. M. rKf/alitê. — S. M. libre. — Fanf. munie. — Fanf. les Ateliers-
Rthinis. — (i. — S. 0., employés et cmvriers des chemins de fer (section de
Mohon-Mézières-Charleville). — Ch. S. des ouvriers en métallurgie de Mohon
et des environs. — (',eirl«» d'études sociales le Combat. — Ateliers considérables
de réparations établis par la Compagnie de l'Est pour tout le matériel des
voi<»s ardennaises. — S. (]. (î., dite Consommation de VEst, — S. S. C. la Maison
du Peuple. — Mohon est situé au con Huent de la Meuse et de la Vence et à la
bifurcation des lifjnes de Thionville et de Heims. La route Nationale de Mézières
à NeufcluUeau séj)are en deux parties ce bourg fort important. Deuxième étage
du terrain liassitfur : calcaires sableux, calcaires de moellons. Troisième étage
du terrain liassique : marnes. Terrain diluvien : terres à briques.
Histoire. — C. de Vilry. L'une des plus vieilles paroisses de l'ancien doyenné
<le Mézières; il est probable iju'elle fut, avec Lûmes, donnée par Samson de
Mauvoisin, archevêque de Heims (1150), aux moines de Mouzon. De toute ancien-
neté, la Maison de (iuignicourt y posséda deux fiefs; le chapitre de Mézières,
éf(alement, y eut quelques biens, et aussi les Annonciades de Mézières, les
Chanoin esses carolopolitaines du Saint-Sépulcre, les Prémontrés de Belair au
lieu (lit, ceux-ci, de Cense-Canel. La paroisse de Mohon figure officiellement,
pour la première fois, sur le pouillé de 1306; et faisait partie de son territoire^
la place Saint-Pierre à Mézières, où se trouvait la léproserie que nous avons
signalée [voir : Hëzièbes). Hobon fui, en 1613, vemlu piir Mené d'Anglure,
seigneur de Buzancy, h Louise île Lorraine qui ren^lobn liuiis sa principaulé
de Chàteau-Regnault. Seize années plus lard, Louis Mil, ne vouliint pas laisser
à la frontière une porte d'aussi facile acc^s, néEOciait l'i^chiinge de ces terres
avec la vpuve de François de Bourbon-Conti, les oblennit par voie li'édianyes
et le 10 mars 1629 les réunissait à la couronne, (voir doni Noél : SoTrcn histo-
rique SUR LE CA>T0N DE HÊziÈREs). C'est vers cette époque, approximativement,
qu'il fut question d'établir une manufacture d'armes fi Mohon : projet assez
vite abandonné. En 1813, f'irent placées à Mohnn des batteries prussiennes
pour bombarder Méiières {voir : lifvuB iiistobiquk des Abdonks, ti' vol).; et
en 1870. lorsque cette ville eut à subir son troisième bombardement, les bat-
teries — également prussiennes — furent placées dans le Bois- Portant.
Egalisa. — L'une des plus curieuses du département. Pouiquoi faut-il que
pour i< les besoins du service >' on ail ■> aveuglé » queU|itcs fem'lres? Ses belles
voûtes à pendentifs, ses trois nefs, son
portail orné de deux lours, lui donnent
un pittoresque cacliet d'élégance et d'har-
monie. L'ancienne église était sous le vo-
cable de saint (!J1les; la nouvelle, terminée
en 1611 — la date se lit sur le portail. —
est celle que nous venons de décrire. Elle
fut dédiée à saint Lié, un saint Berrichon
du cinquième siècle, depuis longtemps vé-
néré dans la paroisse, si nous en jugeons
par tes « statuts d'une confrérie de Saint-
Lîé » approuvée, le 29 décembre 1323, pur
.1 l'ordinaire ». L'église de Mohon garde
aujourd'hui les reliques qu'elle croit r-lie
de ce saint, i.e •• chef » est " renfermé dans
un reliquaire en bois doré ayant la forme
d'une léte au sommet île laquelle un verre
laisse voir la relique, tandis qu'un autrt'
verre placé h la base laisse voir une ver-
tèbre. Autour du support de ce reliquaire,
on trouve sculptée, en lettres gothiques
très anciennes, l'invocation : Snncle Lœle.
ora pro nobis. Saint Lié. priez pour nous.
Un autie reliquaire renferme une faraude Kguw i» Moimii
partie des ossements du saint; en tout
vingt-huit. C'est une ch&sse assez élégamment travaillée, en forme de coffre;
elle est ornée de peintures d'un certain prix qui représentent les principaux
traits de la vie du saint. Pèlerinage très court — fête plus encore que péleri-
nafie — le lundi de Pdques et de la Pentecôte. (Voir Mevrac : Thadjtio.ns,
LicE.\DKS ET CoUTUHh:» DES AHnE,\NE.1.)
Chàtasu. — Nous lisons dans le CumE-JoA.-ssE : " Un voit dans l'église
deuï tableaux donnés par .y°" de Sévigné — Flugdlation, et Desceule de CroU- —
qui possédait dans les environs le château de JSodeijat ('!) dont restent encore
des vestiges (??) »
Ecarts. — Le Moulin - Lelilaac. 24 hab.. moulin ù farine mécanique. —
La Fonje, 38 hab., quelquefois appelée <i la clouterie mécanique ». — Mamje-
à-Pail. — Les lirannes- Moulues, 23 hab.; e» face Saint-Julien, an^le N.-O.
du territoire, sur le Huifsekt des Gninnes qu'alimente lu FonUiino tles Deiiwi-
lelles. I^s Graufies-Moulues et le Mou lin- Le blanc possédèrent, au seizième siècle,
quelques importantes fermes.
— 202 —
NEUVILLÊ-LES-THIS et THIS. — NeuviUe-leB-Thîs. — H., 331. —
E., iOt. — D. C, 10. - I). A., 12. — \). U., 10. — Hoct., 778. — B. P., Mézières.
— F. L., le dimanche qui suit le 9 mai.
This. — H., 109. — i:., 03. — I). C, 9. — D. A., iO. — D. D., 9. —
Hecl., 444. — B. P., Mézières. — F. L., le dimanche qui suit le 9 octobre.
— C'^ P.
Lo petit ruisselH de Neuville arrose le territoire où l'on relève quelques cotes
assez hautes ^249 et 256 mètres), mais principalement au bois des Ayviers, le
signal topographique dit le Noir-Trou, le point culminant le plus élevé du
canton. Premier étage du terrain jurassique : calcaires oolithiques et argileux,
carrières de pi(»rres de taille et de moellons, marnes, calcaires oolithiques et
terreux, calcaires schisteux et sableux. Terrain diluvien : minerai de fer, sables
pour briques, et jadis exploités pour la verrerie de Monthermé, argiles pour
poteries dans les calcaires jurassiques. Autrefois était cultivée la vigne dans
cette paroisse où les Annonciades de Mézières possédèrent quelques vignobles.
Histoire. — C. de Vitry pour les deux villages. Jusqu'en 1828, This formait
une commune autonome, puis on le réunit à Neuville. Le 5 novembre 1871, on
les re-séparait. Elles paraissent remonter, toutes les deux, au douzième siècle,
et n'étaient, à Torigine qu'un simple « domaine dans la forêt de Thiérache »,
que Hugues de Bogny et Hermann de Warcq donnèrent à l'abbaye de Sept-
Fontaines, lorsqu'elle fut fondée. C'est à Neuville, nous l'avons vu, que le
premier abbé transféra les Chanoinesses venues se grouper autour de son
abbaye. En 1500, Grauen de Maillard — famille originaire du comté de Huy,
près Liège, — s'appelait seigneur de This, Tournemont, Neuville-sur-This,
Guignicourt, Saint-Marcel-les-CJavy , Géromont (écart de Saint-Marcel) et la
Forge-Maillart (écart de Thin-le-Moutier). En 1000, la Maison de Maillart ven-
dait à la Maison de Mazarin, qui la possédait encore en 1790, la seigneurie de
.Neuville.
Sur la place du village, se voyait,- il n'y a pas longtemps, un énorme tilleul,
18 m. de circonférence, dont le tronc creusé pouvait abriter douze hommes.
S'y logeaient, d'ailleurs, les chaudronniers ambulants. Mais comme il était
vieux, comme il menaçait de s'écrouler, la municipalité le fit abattre. Reste
encore debout, sur le haut de la place, un autre tilleul planté en 1769, l'année
même de la naissance en Corse de Napoléon P', et auquel dit tilleul — l'Histoire
offre parfois de ces ironies cruelles — les Prussiens attachèrent leurs chevaux
en 18L*), lorsque les Ardennes furent occupées parles armées alliées. En 1870, à
Neuville-les-This, un épisode terribh». M. l'abbé Corps, Agé de soixante-quinze ans,
et M. Guillaume, Agé ôv, soixante-seize ans, maire de la commune, furent liés,
chacun à la sangle d'un cheval, puis traînés, cahotés dans la boue et sur les
pierres du chemin. Les Allemands accusaient le curé d'avoir, en sonnant la
cloche, signalé leur venue; quant à M. (iuillaume, arraché, mutilé, mourant,
de la sangle où l'avaient lié ces brutes, on voulait savoir de lui qui, la veille,
<c avait tiré sur la sentinelle ». M. Guillaume ne sut répondre. Il fut alors couché
sur deux bottes de paille et cruellement bàloinié. L'adjoint, M. Bouxin, eut à
subir ce supplice de la bastonnade; et ensuite on le somma d'indiquer les
dix personnes les plus riches sur les(iuelles pourrait être prélevée une lourde
contribution. Ils taxèrent à 1.000 francs M. Bouxin et le poussèrent à coups de
crosse dans une voiture pour (ju'il lui fût possible d'aller quérir plus prompte-
ment la somme; tandis (|ue le village était incendié, pillé, les femmes et les
filles outragées, les hommes réfugiés dans l'église, sur le point d'y être rôtis!
Ecarts. — Bnsse-Ecofjne, 9 hah., qui, avec Ecoijne, l'écart de Fagnon, formait
autrefois l'ancienne « paroisse d'Ecogne » : VAscouia dont il est parlé dans la
charte par laquelle fut fondée l'abbaye de Sept-Fontaines. — La Papeterie,
5 hab. — Vieille-Ville, lieudit où furent trouvés de nombreux vestiges anciens :
— 203 —
tombeaux, médailles, poteries, restes de fondations plus ou moins éprouvées
par le feu. Faut-il mettre Vieille- Ville — indiquant une antique commune dont
l'Histoire a perdu la trace — en opposition avec Neuve- Ville? — Table des
Fées, lieudit où l'on voyait une large pierre sous laquelle furent découverts
de nombreux ossements, de nombreux débris d'armes. — Le Mont de Jules. La
tradition affirme qu'au Mont de Jules le vainqueur des Gaules, César, eut un
camp d'importance fort grande (Voir Masson : Annales Arden.naises.)
PRIX-LES-MËZIÈRES. — H., :J80. — E., lUo. — D. C, 3. — I). A., 5. —
D. D., 3. — Hecl., o08. — B. P., Mézières. — F. L., le dernier dimanche
d'août. — S. l'Aurore de la Meuse, pêcheurs à la ligne. — S'étage, rive gauche de
la Meuse, sur une collinette divisée en deux parties assez distinctes que réunis-
sent l'école et l'église. Territoire arrosé, en outre, par les ruisseaux de Marhay,
de Fagnon et de Vraéle. Deuxième étage du terrain liassique : calcaires sableux
que recouvrent des alluvions. Troisième étage du terrain lias/^ifjue : marnes et
calcaires ferrugineux que recouvre le terrain diluvien : terre argilo-sableuse
jaunâtre, terres à briques. En 1825, des sondages se faisant pour rencontrer
de la houille, jaillit une source d'eau salée que I'cmi voulut exploiter : exploi-
tation interdite aussitôt par le ministère des finances. Aujourd'hui n'existent
même plus les traces de ce forage, et qu'est devenue la source?
Histoire. — C. de Vitry. Ce village, d'origine reculée, paraît remonter au
dixième siècle, ou plus probablement au début du onzième : il tire son nom
des poiriers qui, jadis, croissaient en abondance sur son territoire : villa de
piris = village de Prix, à suite d'une syncope abusive de la voyelle médiane.
En 1870, abrita l'une des batteries qui bombardèrent Mézières.
Eglise. — Construite en 1806 sur l'emplacement qu'occupait l'église du
prieuré Saint-Sulpice de Prix, l'un des plus riches de la région et relevant de
l'abbaye de Saint-Hubert. Les Chartreux du Mont-Dieu possédèrent à Prix une
censé de très minime importance. Egalement y furent propriétaires les Chanoi-
nesses du Saint-Sépulcre, de Charleville.
Ecarts. — La Poterie, 3 hab. ~ Mellier, 4 hab. — La CroLv-Husson, 4 hab. —
Le Poirier, 7 hab. — Le Vigneau, — La Folic-Macè. — La Maison- M a haut, —
La Plate-Forme. — Risquetout.
SAINT-LAURENT. — IL, :îH. — K., 162. — I). C, 4. — T). A., 0. —
D. D., 4. — Hect., 418. — B. P., Mézières. — F. L., le premier dimanche de
septembre. — S. M. — Territoire arrosé par quelques ruisselets d'importance
secondaire et traversé par la Meuse. Deuxième étage du terrain Hassû/ue : cal-
caire argileux et calcaire sableux; carrières de pierres de taille bleues, notam-
ment à Homery; carrières de pierres à chaux hydraulique, marnes argileuses.
Histoire. — C. de Paris. Saint-Laurent, qui s'appelait, autrefois, VVatrin-
court — ferme de Wauthier ou de Gauthier, — semble être d'origine assez
ancienne. C'est dans le pouillé de 1300 qu'apparaît pour la première fois le
nom de « Watrincourl », parmi les panûsses du doyenné de Mézières. Nous ne
dirons rien de son histoire qui n'a pas laissé grandes traces dans le passé; il
nous suffira de mentionner qu'en 1815 et en 1870, Saint-Laurent fut cruelle-
ment éprouvée par les troupes prussiennes.
Eglise. — L'église ancienne a disparu. La nouvelle, construite en simples
moellons, n'est d'aucun caractère architectural. Elle n'est pas sous le vocable
de saint l^urent, ainsi qu'on pourrait le croire, mais sous celui de saint Menges.
En 1554, le village s'appelait « Watrincourt, dit saint Laurent ». C'est en 1740
que disparut entièrement le nom de Watrincourt; on ne sait au juste quelles
causes amenèrent cette disparition. — Pèlerinage à Saint-Laurent pourlagué-
rison des maux de dents.
— âOl —
CbAUan d'urittine absolument niodei'iie.
Ecarts. — Maka. 9 liiib. — Beilf-Bofse. — i£ Vivier -Guyon. 83 hab.
Atirii'iine ferme ayant npparlenu depuis IH30 aux moines de Ijival-Dieu. —
R'iinrry, 83 hab., sur le canal de dérivation ii quelques mètres, rive gauche, de
la Meuse : possédait une très belle é|;IJse, paralt-il, dont on ne voit plus les
ruines, même depuis plusieurs siècles. Kn ces temps d'autrefois, Watrincourt
avait une étendue fort grande, au moins un millier d'Iieclares qui contenaient
l.e Theux et Ville-sur- Lu mes, devenues, depuis, communes distinctes.
SURT. — Avant 18T0, Belval et Sury ne formaient qu'une seule commune
et ont l'ié disjoints depuis. (Voir, à Bklval, ce que nous disons de Sury : ce»
(leuï communes ayant une histoire et un territoire communs.)
LE THEUX. - H., im. - K.. 129. - D. C, 3. - D. .V., i.— D. D., 3.—
Hect., 12:». — B. P., Méïièi-es. — f. I„, le jour tte l'Assomption. Us mai-
sons s'alignent parallèlement k la Meuse, sur la route de Mé/iéres à Sedan.
Laiotr du Tliinix
DuuxiÎ!tne éta^i^ du terniin liasai-iue : moellons, wtlcaires bleus exploités pour
dalles, marches d'escaliers, trolloirs, pavés plais, linteaux, éviers.
Ecart». — l.a Xow^llf-Frimiv. 7 liali. — l.a CHlifunm. — L.4i'e ^iiria. 4 hab.
— l.e Theux. distrait de Saint-Laurent en 1809 pour iHre rattaché k la paroisse
de Méiières, n'est devenu que tout récemment commune autonome.
THIS. - Voir Nkuvjllk-lks-Thi^.
VILLE-SUB-LUMES. — IL. 201. ~ i:.. 77. — 11. i:.. G. — D. A., 8. —
11. D., 6. — lied., Hlii. — I'. I'.. Vivier-auCnurl. — P. L-, le dernier dimanche
de sepleuibrii. -— S. M. — Uu Unis de Ville, appelé quelquefois aussi Bois dt la
liarenne, sorlejil [iln*ieiirs ruisselets ariosaiit le territiiire, parmi lesquels ceux
lie Robin des Lou/is, <lu iloisntvd, du Piirii'lîs, tous ntllucnts, rive gauche, de
— 205 —
la Vrigne, Deuxième et troisième étages du terrain liassique : calcaires sableux
et marnes.
Histoire. — Erigé en commune le 20 avril 1872. Son histoire se confond
avec celle de Saint-Laurent, dont Ville-sur-Lumes fut longtemps le hameau
principal et qui, jusqu'à la Révolution, resta dans la Maison de Condé. Les Car-
mélites de Charleville possédaient à Ville quelques fonds de terre; l'un de ces
fonds loué à Mogue, le trop fameux révolutionnaire ardonnais. Le matin mC*me
du jour où se livrait la bataille dite de Sedan, des francs-tireurs, auxquels
s'étaient joints des pompiers de Saint-Laurent, embusqués dans les bois, har-
celaient, tuaient les uhlans prussiens. Lûmes et Ville-sur-Lumes faillirent avoir
le sort de Bazeilles. L'incendie allait être mis au village lorsqu'arriva cette
sinistre nouvelle : Sedan a capitulé, l'empereur est prisonnier. Ivres de joie,
les Prussiens ne songèrent plus h brûler Ville-sur-Lumes et Lûmes; toutefois,
le soir venu, ils décidèrent de fusiller deux citoyens, des plus inofTensifs, pour
l'exemple. L'un mourut foudroyé; l'autre, ayant entendu le coup de fusil, fit
semblant de tomber mort. Les fusilleurs, le croyant passé de vie à trépas,
l'abandonnèrent pour courir après un « mobile » fait prisonnier et qui s'en-
fuyait vers Dommery. Le faux-mort alors de se relever bien vite, s'applaudis-
sant de sa ruse ingénieusement hardie.
Ch&teau. — Très autrefois une « maison forte » dont il ne reste plus ves-
tige. Fut remplacée par un château que l'on voyait encore, au siècle dernier,
et sur lequel se trouvent, aux archives départementales, quelques intéressantes
pièces.
Ecarts. — La Ferme île Boisenval, ancien écart de Saint-Laurent dont on
gratifiait Ville-sur-Lumes quand il devint village autonome.
Lieuxdits. — La Croix iie$ Hameaux où se trouve la cote 234 au-dessus du
niveau de la mer. — Le Pré de la Cave où furent découvertes de fort nombreuses
curiosités archéologiques d'origine romaine : tombes, pierres calcinées, armures,
médailles. En ce lieu, la tradition placerait la cité àWngouri, l'une des plus
importantes, l'une des plus riches de la Gaule-Belge aux temps de César.
Masson, dans ses Annales Ardennaises, fait sur cette ville hypothétique, qu'il n'est
nullement embarrassé pour décrire, une dissertation des plus longues, mais
surtout, selon sa coutume, des plus complaisantes. Elle est reproduite, pages 552-
55.1, dans Meyrac : Villes et Villages des Ardennes.
VILLERS-SEMEUSE. — IL, 1,444. — P. 11., 92. - E., 338. — D. C, 4. —
D. A., 6. — D. D., 4. — Hect., 703. — B. P., Mohon. — F. L., le dimanche qui
suit le 8 septembre pour Villers; le dimanche qui précède le 22 juillet pour
Semeuse. — C" P. — Villers est au centre. Semeuse se trouve plus au nord
sur le ruisselet de Laveau et de la Merture, non loin de la Meuse qui traverse le
territoire assez marécageux. Deuxième étage du terrain liassique : calcaire
sableux recouvert par les alluvions de la Meuse. Troisième étage du terrain
liassigue : marnes. C. de Vitry.
ChAteau. — Existait jadis à Villers une maison-forte d'origine très ancienne,
dans laquelle avait été prisonnier, en 1427, Jean Oudin, de Verpel, trente-
neuvième abbé de Mouzon, l'un des amis les plus fidèles du roi Charles VIL
Il s'était aliéné le duc de Bourgogne, quand celui-ci, profitant de la démence de
Charles VI, détenait le pouvoir. Jean, pour recouvrer sa liberté, deux années
après son emprisonnement, dut payer rançon très lourde.
C'est sur l'emplacement de cette maison-forte que l'on croit avoir été cons-
truit le château actuel, il y a trois siècles environ, par un général espagnol,
affirme la légende. D'ailleurs il ne l'habita point, ses troupes ayant été refou-
lées au delà des frontières, au moment même où les couvreurs s'apprêtaient
à mettre la toiture. En 1753, les régiments de Champagne campaient entre
— 206 —
Mohon et Villers, sous les ordres du marquis de Brézé qui logeait avec son
état-major en ce château, alors superbement aménagé pour le recevoir. Lors-
qu'il fut, en 1790, confisqué comme « propriété d'émigré », il appartenait au
comte Charles de Flavigny, maréchal de camp. Il faillit être détruit. Mais, diaprés
l'avis d'H<irmois, chargé de faire un rapport sur Tétat des forteresses et des
châteaux de l'arrondissement — la Convention ayant ordonné de détruire ceux
qui pourraient être un danger pour la République, — les administrateurs du
district de Libreville = Charleville, le conservèrent. Un dépôt pour la cavalerie
y fut établi. Supprimé en 1870, ce dépôt fut rétabli en 1887.
Ecarts. — Le Charme, 148 hab. — Les Roncea, 164 hab. — Route Nationale,
102 hab. — La Croix, 20 hab. - - Rtjute du Fort, 12 hab. — Semeuse, 241 hab. —
Un chemin qui conduit de cette section à la Meuse se termine par une vieille
tour maintenant ruinée. Peut-être y avait-il en ce lieu, jadis, un bac pour
communiquer avec Romery. L'origine de Semeuse est fort ancienne. Etait
autrefois village très important; possédait, croit-on, son église, ayant ses sei-
gneurs dont le plus ancien qui soit connu, l'écuyer Jean, fondait, dans la
collégiale de Mézières, en 1283, la chapellerie de Saint-Jean, en l'honneur de
son patron. Sur le ban de Semeuse, la fabrique de Mézières possédait deux
censés; et les Annonciades de cette même ville, une propriété dite : Chalandry,
Le territoire communal de Villers-Semeuse était beaucoup plus étendu jadis.
On le diminua lorsque Saint-Marceau, ancien écart de Villers, devint commune
distincte; en outre, on lui supprimait toute la rive droite de la Vence pour en
former le ban de I^ Franche ville, notamment le Bjis-Madame ou, plutôt, le
Bots de la Dame; enfin, nous apprend dom Noël, on lui prit encore, ça et là,
quelques lambeaux de terrain pour arrondir les villages avoisinants.
VIVIER-AU-COURT. — IL, 2,199. — E., 541. — D. C, 9. — I). A., 11.—
D. D., 9. — Hect., 829. — H. P., Vivier-au-Court. — F. L., le 28 août ou le
dimanche suivant. — C* P. — H. B. — S. M. — S. C. C. i*Union. — Harm. —
T. — Le village s'étend au pied d'un coteau faisant face au midi. Son horizon
est fermé de tous côtés, sauf à l'est, par des collines assez élevées : cote 203
au sud de Moraimont; 225 au-dessus de Thumécourt; 255 au N.-E. en avant
de la Vallée -Chausson. Arrosé par trois ruisseaux qui prennent naissance
sur le territoire même : 1° ruisseau de la GoiUelle, ou de Moraimont, et 2« de
WaUepré, qui se réunissent pour former le Thywée, affluent de la Vriyne, en
face du château du Faucon, laquelle se jette dans la Meuse à Vrigne-Meuse;
3° le ruisseau de Pourchuru ou de la Folirie dont les eaux proviennent de la
Fontaine au,v Charmes^ de la Fontaiw* des Anyes, et qui est affluent du Thywée.
Deuxième étage du terrain Uassique : calcaire sableux donnant des moellons,
des pavés, de la chaux. Troisième étage du terrain liassique : marnes et frag-
ments ferrugineux.
Histoire. — C. de Vermandois. L'un des plus anciens villages du canton :
daterait du dixième siècle. Son nom apparaît pour la première fois en 1040,
quand Guy de Cliûtillon, quarante-troisième archevi^que de Reims, donnait â
Richard, abbé de Saint-Vanne, la terre de Vivier pour clore une contestation
ecclésiastique, qu'il serait oiseux de raconter. Vivier était alors la paroisse la
plus importante de tout le doyenné. Sa superficie, d'au moins 2,500 hectares,
englobait, notamment, Issancourt, Gernelle, presque tout Cons-la-Grandville.
On ne sait au juste en quelle année Vivier fut réuni au comté de Rethel; mais
lorsqu'arriva la Révolution, cette terre appartenait encore à la puissante Maison
de Mazarin. Aucun fait saillant de notre histoire locale ne met cette commune
en relief.
Elle fut occupée — les armées alliées, en 1815, assiégeant Mézières — par les
troupes du général prussien Zicktein qui commandait le camp de 3aint-Lau-
— 207 —
rent. Terrorisés, les habitants s'étaient enfuis; on dut les faire revenir à son
de caisse, avec promesse de ne les point molester et de respecter leurs mai-
sons. Durement réquisitionnée en 1870, après la capitulation de Sedan, mais
pillée plus atrocement encore. Contributions, pillage et réquisitions représen-
tèrent une somme d'environ 225,000 francs.
Egalise. — Autrefois fortifiée. De style ogival. Plusieurs fois, reconstruite et
remaniée. Semble remonter au seizième siècle. Le chœur est flanqué de deux
tours circulaires fort anciennes, surmontées d'un toit conique en ardoises.
Elles communiquent par une porte à l'intérieur de l'église; et sont mêmes d'em-
brasures larges, basses et ovales, d'où pouvaient être, en temps de siège, bra-
quées de petites « pièces de campagne ». Dans la massive épaisseur de la
muraille, des escaliers en pierre conduisaient à des « fenêtres d'observation ».
En cet endroit se faisait le guet. A 20 mètres en avant de l'église, deux autres
tours semblables, autrefois; elles furent démolies pendant la Révolution. De
hautes murailles, garnies de créneaux, reliant ces quatre tours, lesquels cré-
neaux furent également abattus, à la même époque. On entrait par deux petites
portes dans cette enceinte qui, jusqu'en 1865, servit de cimetière.
Ecarts. — Au Court, 90 hab., non loin du ruisseau de Wastepré. Fut, à
rorigine, une métairie dépendante de Vivier et construite par les moines ver-
dunois, de Saint-Vanne. Au siècle dernier, les Annonciades de Mézières y pos-
sédaient une petite censé. — Thumécouri, 560 hab. Encore, en partie du moins,
propriété ayant appartenu aux Annonciades de Mézières. — Moraimont,
160 hab. Il est parlé de Moraimont dans un cartulaire de 1220 quand Erman-
sette, comtesse de Luxembourg et de la Rasche, mande à son cousin Hugues II,
comte de Rethel, qu'elle reçut de son fils Hugues 111 « l'hommage pour le fief
de Moraimont. » Il y eut en ce lieu, pendant longues années, un moulin à
farine qui devint successivement forge et fonderie. — Berlichamp, où furent
trouvées, de môme qu'au Pré des Pdquis et au-dessus des Quinze-Cents, de nom-
breuses antiquités ayant une origine gallo-romaine ou, pour quelques-unes,
plus moderne.
WARCQ. — H., 881. — E., 230. — D. C, 3, — D. A., 4. — D. D., 3. —
Hect., 919. — B. P., Charleville. — F. L., le premier dimanche de mai. —
C*« P. — B. B. — S. M. — Harm. — Bâti dans une sorte de presqu'île que
forment la Meuse, la Sormonne et le ruisseau de This^ et ne tenant à la terre
ferme que par un isthme d'environ 100 mètres. Territoire marécageux que la
Meuse sépare, le long de sa frontière orientale, d'avec Mézières. C'est à Warcq
que la Sormonne se jette dans la Meuse, Quelques petits ruisselets : ceux de
Fraéle, de Warcq, de làBoulisse notamment, sont à signaler. Premier étage du
terrain tiassique : calcaire hydraulique, marne. Deuxième étage du terrain
lia$sique : calcaire sableux, moellons. Troisième étage du terrain tiassique :
marnes et calcaires ferrugineux au sud du village. Terrain moderne : sable,
gravier et grève de la Meuse. Les très anciennes carrières de Warcq sont fort
importantes.
Histoire. — C. de Vitry. Nous lisons dans la Nomenclature des Communes
(Charleville, 1823) que « l'origine de Warcq est fort ancienne. Cette commune
qui, successivement fut ville, comté, chàtellenie, prévôté, existait aux temps
de César. » Notre intéressant annaliste dom Ganneron nous dit : « La ville de
Warcq-les-Mézières recognoist César pour fondateur et de vérité le reste qui
se void de cete ancienne ville qui est une de prévostez du Rethélois, mais
réduite à un piètre village, donne assez à cognoistre que c'estoit une place de
conséquence avant que la proximité de Mézières l'eust despeuplée et que les
guerres du pays l'eussent terrassée. » Les traces de cette chaussée romaine,
qui formait l'embranchement de la grande voie reliant Trêves à Reims, sont
encore visililt-s !!ur lu huiitciir qui domine l'raëlp : et l'importance de celle petite
villp f^Liit telle autrefois qu'elle eut un « biireitu de talonnage i> où l'on venait
de ti'<-s loin pour les vins et le blé. Quoi qu'il en soil, le nom de Warcq ne se
lit onii-iellement. pour In première fois, que dans le pouillé de 1306 : c'était,
à ri'ilt' époque, In piiroisse la plus imporlanle des vingl-trois paroisses compo-
sant riincien iloyemié île Lauiiois.
Wiiri'q assii^gé en 971 par Adalbéron. archevêque de Reims (voir, plus bas,
(îriLLovj. D'après la f'Ai'oni'/fir' ik Mouzon, les fortidcalions de Warcq n'étaient
que murailles en bois, revêtues de terre à l'intérieur: tours de bois fort élevées
et placides sur les rives de la Sormonne et de la Meuse ; des fascines et des
liaies d'épines iiarnies de redoutes en terre leur «ervaienl. à l'extérieur, de
revêtement. Kn bois aussi les maisons et le chàleau de Warcq. Il est facile
d'imaginer que les assié)(ennts n'eurent pas grand'pi^ïne à s'emparer de ces
défenses, aidés qu'ils furent, en cela, par l'incendie.
Wan-q fut uni, vers l'an 1091, au comté de Cbîiiy. En 1379 — date proba-
blement inexacte, — Louis de MAIe, comte de Itelhel, achetait la châtellenie
dt> Warrq au mcmienl où le comte de Chiny, diapamissant de la scène politique
pour s'englober
dans le Luxem-
bourg, en faisait
hommage au roi
Charles V et ob-
tenait de ce mo-
narque, par let-
tres-patentes do
-23 avril 1380, que
ladite chatellenie
appartiendrait —
et elle appartint
jusqu'à la Révolu-
tion — au comté
de Rethel. Faut-
il ajouter que la
guerre de Cent
ans, les comb^
entre Impériaux
et Français, les
guerres de Reli-
gion et celles de la Fronde éprouvèrent Warcq maintes et maintes fois; sans
compter " les armées du roi " qui vivaient sans ménagements sur le pays. D'où
cette plainte en 107.'i contre les armées du maréchal do Créquy : « Les troupes
ont campé trois jours sur le territoire de Warcq, ayant enlevé tout ce qu'elles
ont trouvé; dévasté, détériorié en partie les trois quarts des maisons; brûlé
les bois, coupé blés et prairies. » Rappelons encore, entre autres désastres dont
s<m(Trit ce village, une terrible inondation en 1783 : la crue atteignit 2 mètres
dans li^s rues de Warai et se maintint il ce niveau pendant quatre grands
jours. Du haut de leurs greniers, les habitants multipliaient les signaux de
détresse: mais comment les secourir"/ La Meuse charriait d't'mormes glaçons,
les comnmnications entre Mézières et CharleviUe étaient impossibles, ou tout
au moins fort dangereuses. L'n homme intrépide, Joseph Collin, au mépris de
mille dangers, n''ussit k ravitailler Warcq, en allant de maison en maison
porter des vivres, et sauva presque tout le bétail en si grand péril : son
nom est de ceux qu'il ue faut pas oublier.
Eglise. — Remonte au quinzième siècle; est d'architecture romane priml-
Wftrcq
— 209 -
live, mais a subi de nombreux remaniements. Trois nefs se terminant par un
mur droit, Tédifice n'ayant point d'abside. La date 1537 se Ut sur le vitrail de
derrière le maitre-autel en marbre, de forme romaine, où se trouve repré-
sentée l'histoire de saint Jean-Baptiste, patron de la paroisse. A droittî et à
gauche, deux vitraux, style ofçival, datant de 1540; on y voit saint Nicolas. Aux
piliers, quelques assez jolis ornements sculptés, surtout des culs-de-lampe dans
le style du quinzième siècle; quelques pierres tumulaires. A l'extérieur, un
bas-relief long de 60 centimètres, encastré dans la muraille : la scène qu'il
offrait est tellement mutilée qu'il est impossible de la reconstituer. Le porche
est surmonté d'une tour massive, sans style architectural, et jadis crénelée.
Toute cette façade est de construction relativement récente. L'église de Warcq
possède quelques ossements « sans titre » renfermés dans une châsse en bois,
et aussi un buste en bois qui représente un évèque mitre; sur le socle, rolte
date : 1740. Le nom de saint llilaire, qui se lit dans « la table » dt? l'aulrl,
contre le premier de la nef, côté de l'épitre, indi«{uerait-il la provenance de
ces restes? D'autant plus que nous lisons dans dom (ianneron : « 11 y a, proche
de Mézières, un village appelé Warc, qui a esté autrefois une ville comme les
boulevers restez le donnent assez à cognoistre, où est une église de Saint-
Hilaire, evesque de Poictiers, fréquentée grandement des pèlerins tant de France
que des pays estrangers où se garde pareillement le chef de ce grand docteur
saiâit Hilaire, evesque de Poictiers. »
Ch&teau. — Nous ne parlons pas ici de la forteresse en bois qu'incendiait,
et dont s'emparait Adalbéron, mais du chîlteau où furent réunies les milices
de la région (1643), avant (ju'elles allassent secourir Rocroi assiégé. A cette
époque, sept ou huit tours, que reliait une épaisse muraille, entouraient et pro-
tégeaient \Varcq ; et, le long de ces murailles, des fossés que Ton pouvait, à
volonté, remplir d'eau. Quelques-unes de ces tours se voient encore.
Ecarts. — V Usine, 5 hab. — La Belle-Vue, 100 hab. — Les Granges- Ber-
tholet, 139 hab. — Les Granges-Pavant, 71 hab., où les Hiéronymites de Belair,
les Annonciades de Mézières, les Prémontrés de Sept-Fontaines, possédèrent
autrefois quelques propriétés; par exemple les Fermes des Hermines et des
Valentins. La censé des Grawjes-Beriholel, de l'autre côté de la Sormonne,
appartint longtemps à la ville de Mézières et passait ensuite aux Chanoinesses
du Saint-Sépulcre de Charleville. Les seigneurs de Pavant étaient d'origine
champenoise.
La Haute-Praele et la Basse-Praele, sur le chemin de Fagnon, ancienne ferme
importante : fut en cet endroit la batterie XIV, lorsque les Prussiens bom-
bardèrent Mézières. A Praële, se livrait, le 13 novembre, un combat petit, il
est vrai, mais glorieux pour nous : l'ennemi, qui perdit cinquante-sept hommes
en moins de quinze minutes, fut obligé de battre en retraite sur Sept-Fon-
taines. (Voir tous les détails de ce combat dans Meyrac : Villes et Vill\gks des
Arde.nnes.)
Guilloy. — La Chapelle-Sfiint-Hilaire. — S'appelait Guilloy un village qui fut
entièrement incendié et détruit, sans doute pendant la guerre terrible qu'en
1033 Eudes, comte de Champagne, fit à Ebles de Roucy, archevêque de Heims,
A Guilloy, s'élevait en 971, lorsque l'archevêque Adalbéron assiégea Warcq, la
très vaste église Saint-Hilaire; et, dans une de ses chapelles, provisoirement
gardées les reliques de saint Arnould, pendant que l'on construisait, dans l'en-
ceinte du château de Warcq, la chapelle Saint-Jean où le comte Othon voulait
les déposer. L'église fut incendiée, mais les flammes rtîspectèrent la chapelle
où se trouvaient ces reliques. Adalbéron, qui s'en empara, voulut les envoyer à
Braux, puis à Prix; or, un aigle, « qui va se nicher sur la pouppe et sons aide
aucun, poussa le batteau contre mont au lieu de descendre à Braux. » Il
remonta jusqu'à Nouzon (voir cette curieuse légende dans dom Gaiin «ron :
14
— 210 —
OiNTURiEs DU Pays des Essuens). Il ne reste plus aujourd'hui de cet antique vil-
lage et de son église que la petite chapelle Saint-Hilaire, construite eu 4804;
proche la rive frauche de la Meuse à un kilomètre de Warcq, en allant vers Prix.
C'est un lieu de petit pèlerinage.
WARNÉCOURT. — H., 192. — K., .il. — I). C, 6. — D. A., 8. — D. D., 6.
— Hect., a36. — B. P., Mézières. — F. 1-.., lavant-dernier dimanche de mai. —
C'^ P. — Territoire arrosé par le ruisseau des Rejets, ainsi nommé de la
fennp des Rejets — elle n'existe plus, — à l'entrée du hais de la Uamelle où se
trouva la sourc(% et parle ruisseau de Warn^court, qui, réunissant leurs eaux,
forment h» ruisseau de Fat/mm, affluent de la Meuse, en face de Prix. Troisième
«'•tage du terrain liassii/ue : marnes sulfureuses et calcaires ferrugineux. Pre-
mier étage du terrain jurassique : carrières oolithiques et terreuses; carrières
ouvertes de pierres de taille et de moellons. — C. de Vitry.
Eglise. — Dans la chapelle, de fort nombreuses inscriptions relatives à la
famille de Wignacourt : -Anne de Bellestor vivante V<^ de messire Claude de
Wignacourt, chevalier seigneur de Warnécourt, Guincourt, Artau, Mongon et
To!iligny, capitaine dune compagnie de chevau-légers pour le service du roi,
le susdit Claude décédé le lo août 1597 âgé de 5o ans et est inhumé dans
l'église de Mareville-sur-Ouque auprès duquel lieu il a été tué par des voleurs,
et la dite Anne décédée le 12 novembre 1612 Agée de 66 ans. — Messire Antoine
de Wignancourt et Marguerite Daras sa femme, i630, 1653. — Messire Jean
de Wignancourt « capitaine d'une C^" de cent hommes de pied pour le roj,
15 octobre 1653 et dame Bonne de Tige son épouse, 1682. — Messire Daniel
de Wignacourt, 1685 et dame Agnès Moet de Brouville son épouse, 1690. — Et
enfin, pour ne seulement que les mentionner, les noms étant suivis de tous les
qualificatifs seigneuriaux : Robert Antoine comte de Wignacourt, 1730 (ins-
cription fort longue et ultra-élogieuse), fils de Antoine, marquis de Wigna-
court seigneur de Warnécourt gouverneur de Donchery, 1736 et de dame Marie
Hélène Madeleine de Villelongue de Brunehamel et Thierache, 1736. — Marie
Louise Coujon de Condé épouse de Robert Antoine, 1729. — Charles Antoine
François Marie, marquis de Wignacourt, 1759 (époque à laquelle appartenaient
encore aux de Wignacourt la seigneurie et le château de Warnécourt).
Ch&teau. — Ce chdteau, ou mieux cette maison-forte, fut, à son ori-
ghie, 1322, possédé par le chevalier Bernier de Bernion qui, le 12 avril de cette
même année, en rendit hommage à Jeanne de Rethel, fille du comte Hugues IV,
laquelle venait de succéder à son mari, à suite de vente faite par Constauce-
Antoinelte-Louiso de Wignacourt, seule héritière de la branche aînée. Sous
l'époque révolutionnaire, lorsque des de Wignacourt il était passé dans la famille
des do (irandpré, ce chàleau, nous apprend le rapport de l'officier Harmois,
« ne pouvait opposer aucune défense, étant placé au pied d'une côte très
escarpée. 11 ne pourrait que servir de tombeau à ceux qui auraient la témérité
ou plutôt la sottise de vouloir s'en servir contre les intérêts de la République.
Il existait, il y a une vingtaine d'années, des tourelles et un pont-levis; mais
toutes ces choses ont été détruites, ce qui prouve leur inutilité. »>
!)<' ventes on ventes, de transformations en transformations, ce château n'est
plus aujourd'hui qu'une ferme plus ou moins somptueuse, n'ayant conservé du
château que le nom. Tout proche, en faisant des fouilles, on trouvait deux
carcans à clavettes enserrant encore des ossements. Il faut rappeler que les
seigneurs de Warnécourt furent Hauts Justiciers. On y trouvait aussi, en
mars 1899, de grands bronzes romains des empereurs Marc-Aurèle, Adrien,
Antonin le Pieux, de Faustine mère et de Faustine jeune; puis, mais moins
bi(!n conservés, des bronzes de Maximin 1*", de Cemnode, de Domitien, de Lucille,
<le Julia-Domna. Les revers de ces médailles sont d'une fort intéressante variété.
— 211 —
Rcarts. — Le Moulin, 4 hab., sur le ruisseau des Rejets. — Le Petit-Bonheur,
— La Hobette, 37 hab., où les Prussiens — dans ces deux écarts — eurent pendant
le siège de Mézières, en 1870, un poste d'observation et des batteries. (Voir
Meyrac, pages 582-586 : Villes et Villages des Arde.Nines.)
IL CANTON DE CHARLEVILLE.
Ce canton comprend onze communes : Charleville, Aiglemont, Damouzy, Etion,
Gespunsart, Houldizy, Joigny, Montcy-Notre-Darae, Montcy-St-Pierre,Neufmanil,
Nouzon. Il est borné : au nord, par le canton de Monthermé; à l'ouest, par
celui de Renwez; au midi, par celui de Mézières; à l'est, par la Belgique.
31,493 hab. — 8,086 élect. — 9,137 hect.
On peut regarder les cantons de Mézières et de Charleville, avec celui de
Monthermé, mais pour une partie seulement, comme équivalent à cette division
du pays qui s'appelait, au temps de Clovis I"*', comté de Castrice = pagus
Castrensis. Il tirait son nom, nous dit dom Noël, du château où résidait Toffl-
cier royal chargé de son gouvernement; car il n'y avait pas, alors, de ville
importante en cette région reculée. Ce pagus Castrensis fut partagé depuis,
probablement dès le septième siècle, en deux doyennés : celui de Mézières et celui
de Launois ; ce dernier ayant subsisté jusqu'à la fondation de Charleville.
Lorsque, pendant l'époque révolutionnaire, la France fut divisée en cantons,
l'ensemble des communes, composant aujourd'hui notre circonscription, se
trouva réparti entre trois cantons : celui de Charleville, formé de celte seule
commune; celui d'Etion, avec sept municipalités; et celui de Gespunsart, qui
en avait dix. Sous le premier Empire, quand furent réduits à trente-quatre
les soixante-dix-sept cantons ardennais, celui de Charleville s'accrut terri toria-
lement; puis, en 1820, le traité des limites nous enleva Bagimont, Sugny et
Pussemange.
Le territoire est traversé par la Meuse, qui sépare les deux Montcy, baigne la
montagne d'Aiglemont, arrose Nouzon et Joigny. La Sormonne ne fait que le
côtoyer, à Damouzy. Quant à la Vrigne, elle prend sa source dans les marais
de Gespunsart pour se diriger tout aussitôt vers Vrigne-Meuse et Vrigne-aux-
Bois. Parmi les ruisseaux, nous signalerons principalement : le ruisseau de
Neufmanil, ou de la Cachette, que forment la Goutelle, appelée parfois la
Lutineric, et le ruisselet des Blancs-Caillnua; : il se jette dans la Meuse à
Nouzon; — le ruisseau de Devant-Nouzon ; — le ruisseau de Damouzy qui longe
Etion et se jette dans la Meuse au Moulinet, à (Charleville, lieu dit la Folie
Roger : ainsi s'appelait une ancienne usine ; — le ruisseau du Temple, réunion
de la Bassée et du rtî Bayard : il se jette dans la Sormonne. — Disons enfin
qu'un canal d'environ 4oO mètres, taillé dans le schiste ardoisi<*r, le long de
Montcy, évite aux bateaux le f^rand détour do la boucle, formée parla Meuse,
qui contourne le Mont-Olympe, en passant devant Charleville.
Deux parties distinctes dans ce canton. Lune boisée: Gespunsart, Neufnianil,
Nouzon, Joigny, Montcy-Nolre-Dame, où se développe l'industrie du fer, avec
une altitude moyenne de 200 mètres; — l'autre agricole: Aigleniont, Etion,
Damouzy, Houldizy, Monlcy-Saint-Pierre. Les forrts, à l'état de taillis, abondent
en chênes, dont les écorces sont précieuses pour les tanneries. Dans la zone
agricole, on récolle, plus spécialement, le seigle, l'avoine et la pomme de
terre; une assez grande quantité de légumes et du froment dans la partie
limoneuse et sablonneuse du sol.
CHARLEVILLE. - IL, 17,80o. — P. IL, 005. — E., 4,20:3. — D. D., 2. —
Hect., 1,132. — B. P., Charleville. — F., le dernier lundi de janvier, le lundi
aprè^ le 2i juillet, le [ircroier lunili d'octobre, le quatrièine|lundi de novembre.
Har<')i<^s les lundis, jeudis et samedis; lous les jeudis, marché niiz bestiaux.
— V. 1.., le premier dimanche d'octobre. — C. — T. — C" P. — C* Sauve-
teurs. — It, R. — Société de Prévoyance, — S. M. des Employés. — La Pré-
voyance curotopohtaine. — Les Ouvriers de la Ven-erie. — Chambre Con-
sultative des -Sociétés dp Prévoyance, de Itetrailes et de Secours mutuels.
— Chfiinhre de l^minerce- — Caisse il'lipurijne centrale. — Fnnf. munie. —
Soc. Pliil, — KKludiiinlina. — S. cli. Irn Kiifauls lif. Chevf, — Chor, munie. —
Bu» TU<ra »t Onuida Bu* it Cbuinilla
Société de Tir. — S. G. l'Esi>''niitri: ^- Sociét»!* colonib. l'Ai'rienne, la Carolo-
politiiine, le Rimiier. formant la Kédéraliim l'oloniliophile. — Lycée de garçons,
— Lycée de filles. ^ Ecole Normale d'insliluteurs. — Ecole Normale d'insti-
tutrices. — Petit Musée, à ses débuts. — Loge maçonnique construite, en 1881,
rue di; Tivoli. — Temple protestant. - Bibliothèque [lyant environ 40,000 vo-
lumes et 400 manuscrits. — L'nioii îles Commerçants.
Sociétés diversi's parmi lesqnetles : Association des Percepteurs; — Associa-
lion des Femmes de Charleville; — Comité démocratique d'Etudes sociales;
— Siiciélé coo[>érative clés Travailleurs; — Cercle d'Escrime; — Société
centrale d'Horticulture; — Mutualité scolaire; ^ Médaillés d'honneur; —
Uriiiin artistique des Ardennes; — l'nion anticléricale; — Union déparle-
iiiontale des Officiers et Sous-llfliciers de s<ipeurs-ponipiers; — Anciens Elèvfâ
ilu collège et du lycée Chanzy: — Anciennes Elèves du lycée Sévigné ; —
.anciens Kossat; — les Francs-(;jiloi> : — les Enfants de l'Arme blanche; —
— Anciennes Elèves de l'école ^'onniL|p d'institutrices; — Caisse de retraites
des Sapeurs - Pompiers : -- l'Eiuirgne : — Société d'Histoire natun^lle des
Ardeniies; — Combattants de I870-18T1; — Lnion des Commerçants; —
Association coloniale ; — l'éclieurs h la lijine (Lu Mulimik) : — Société Mater-
nelle; — Union di" la Jeunesse arilennaisi- ; — (Euvn- de patronage des libérés;
— Société de Médecine-VétérJuairi^ du dé parle ment des Ardennes; — Sjudicat
professionnel de Pliarmaciens jIu département; — Syndicat des Brasseurs
ardennais; ^Chambre syndicale des Industrii'ls métallurgistes ardeniiais ; —
Association syndicale de iMédecine de la vallée de la Meuse ; — Chambre
- 2ia -
syndicale ardeiinaise de la Bouloiiticrie ; ~ Syiid. des A^iits généraux d'Assu-
rances; — Chambre de Commei-ce ; -- Cli. S. des Ouvriers Brossiers, des Métal-
lorgistes, des Typographes et Industries similaires; des Verriers, Tailleurs et
similaires; — Association des Voyageurs de commei-ce; — Club des Cyclistes
ardeiiiiais; — Union Vélocipédique ardennaise, avec section du Toui-iiig-Club
de France; — S. C. C. la Maison (tu Peuple; — Fédération des Travailleurs
socialistes des Ardennes, comprenant treize chambres syndicales; — lEtmcelk,
cercle d'études sociales ; — Commission des Quatre Fils Aymon.
Troisième étage du terrain ardoisier. Pi-eniier étage du terrain liiissùiue :
calcaires hydrauliques et carrières dans ces calcaires. Terrain diluvien : terres
à briques alimentant trois fours de briqueteries. Terrain reeeni : grèves et
alluvions de la Meuse. Tout le terrain de Belair et les bois de la Havetière
reposent sur le sol ardoisier. I,es escarpements de la Meuse, entre Charleville
et Montcy, vis-à-vis le bois Lécuyer, sont formés par une série de schistes
rouges et verts et de quartîistes verdàtres. Ces nuances se fondent quelque-
fois dans le même échantillon. Au Warîdon, des masses calcaires assez con-
sidérables afleclant la
forme de grandes len-
tilles et i-enfermant de
nombreux fossiles. Ces
roches, schistes impar-
faits, tendraient à se
diviser en feuillets; on
voulut, autrefois, les
exploiter comme mar-
bre, mais il y fallut re-
noncer. A Montcy, lé-
paisseur de ces roches
se tient entre huit et
neuf mètres. Le lias
se trouve du côté des
allées et surtout sur le
versant de la Terre <i
'huile : le calcaire ar-
gileux de ce groupe est Le twla Utuyer
abondamment exploité.
Quant au terrain diluvien, on le renrontre non loin de lu porte de Flandre;
terre argilo-sableusc, pour la fabrication des briques, paraissant être le
résultat de la trituration des argiles et des sables du lias. Ce dépât occupe-
rait — du moins les géologues le supposent — le fond d'un lac qui, aux temps
préhistoriques, aurait existé en amont de la gorge, h l'endroit où la Meuse
pénètre dans le terrain de transition. I.e remous et le frottement des eaux.
agissant à la surface des argiles du sous-sol, durent en détacher les parties
nnes; et celles-ci. se mêlant aux débris du calcaire sableux en suspension
dans le liquide qui circulait sur l'affleurement de cette formation, aidèrent
à composer cette alluvion.
Bûtoire. — Il est tout naturel, pour rappeler en quelques mots nos annales
carolopolitaines, de passer la plume à Jean Hubert, l'intéressant historien de
Charleville. Cité de création toute moderne, écrit-il dans sa Géooraphir des
Abde.nnes, •• puisque sa fondation ne remonte pas au delà de 1606; mais ArcAe^,
qui fut son berceau, appartient à une époque beaucoup plus reculée. Arches
était une de ces maisons royales dans lesquelles les rois mérovingiens et
carlovingiens recevaient et consommaient en nature le produit de leurs
domaines ou certains impôts qu'on leur payait. Quoique situé dans le royaume
— 214 -
de Lothaire, il appartenait, en 859, au roi Charles le Chauve, qui se Tétait
réservé soit à cause lie ses revenus, soit à raison des belles chasses qu'il lui
procurait. 11 formait alors un domaine libre et indépendant.
« En 894, le domaine d'Arches, dont le château avait été ruiné, passa, par
la donation de Charles le Simple, entre les mains des évèques de Liège, qui le
cédèrent très probablement aux comtes de Porcien. L'un de ces derniers,
Jacques de Montchalons, le vendit en 1293 h Louis de Flandre, comte de
Relhcl, qui le transmit à ses successeurs. Les comtes de Rethel ont toujours
prétendu posséder la terre d'Arches en toute souveraineté. Cependant,
Jean sans Terre est le premier qui ait pris le litre de seigneur souverain
d'Arches, en 1415. La souveraineté d'Arches tomba, en 1566, avec les comtés
de Nevers et de Rethel, dans la maison de (ionzague; et peu de temps après,
en 1571, Louis de Gonzaf;ue obtint de Charles IX le litre de prince souverain
d'Arches, au lieu de celui de seigneur souverain que portaient ses prédé-
cesseurs. Il attachait une grande importance à sa terre d'Arches, et il lui
accorda tous les avantages possibles. Il octroya aux habitants de grands privi-
lèges, et il obtint pour eux, en 1581, du roi Henri 111, l'affranchissement des
droits de sortie pour le blé et le vin qu'ils tireraient du royaume de France.
« Charles de Conzague succéda, en 1601, à son père, Louis de Gonzague, aux
duchés de Nevers et de Rethel, et à la principauté d'Arches; mais trouvant
que sa principauté n'avait pas assez d'éclat, il conçut, pour lui en donner
davantage, le projet de biUir une ville sur son territoire. C'est le 6 mai 1606
qu(î Charles I*»" de Gonzague Jeta les fondements de la ville nouvelle à laquelle,
par son décret souverain du 26 avril 1608, il donna le nom de Gharleville.
Il l'entoura de fortifications, lui accorda des privilèges considérables et la
dota d'institutions propres à assurer son ac<;roissenient et sa prospérité.
« Mais bientôt il reconnut qu'il lui serait impossible de mener seul son
œuvre complètement à fin. Il obligea donc les villes de ses duchés et celles de
son gouvernement de Champagne à faire bâtir, chacune, une maison dans sa
nouvelle ville. C'est ainsi que fut construite, entre autres, la rue du Moulin;
et voilà pourquoi on lit encore sur la principale porte d'entrée de plusieurs
pavillons les noms de Reim^, d'Epernay, d\Ay et de ChfllonSy à côté de ceux
d'Atti{/ny, de M^ziéres, de Rethel et de Cfulteau-Purcien. Par ses privilèges et
par la sécurité qu'il leur promettait, il attira un grand nombre d'habitants
d<'s villes voisines. En 1609, il démembra du duché de Rethel la forêt de la
Havetièrc et les villages de Lumt's et de Watrincmirt (Saint-Laurent) avec
leurs dépendances, p«)ur les réunir à sa terre d'Arches et de Charleville.
En 1612, il obtint de Louis XIII la sortie franche du rovaume des denrées de
consommation et la libre entrée en France des objets fabriqués à Charleville.
Charles de Gonzague fonda suc<*essivenient : en 1613, le collège des Jésuites;
— en 1620, le couvent des Capucins; - en 1623, l'Hôpital ou Grand-Prieuré
de la Milice rfirtHienne ; — en 1627, le couvent du Mont-Calvaire à Belair; puis
il partit pour l'Italie où il mourut en 1<»37. — Charles 11 de Gonzague succéda
à son aïeul Charles I«^; les dettes excessives que celui-ci avait laissées ne
permirent à son successeur de contribuer que dans une proportion fort res-
treinte à l'agrandissement et au développement de la ville de Charleville.
<« H fut même obligé, en 1660 et 166*3, de vendre une partie de ses domaines.
Après cette vente, il ne lui resta plus en France que la principauté souveraine
d'Arches et Charleville, qu'il ne conserva pas longtemps, car il mourut en
1665. — Ferdinand-Charles de Gonzague, successeur de Charles II aux duchés
de Mantoue et de Montferrat et à la « principauté souvc^raine d'Arches et
Charleville », Ht son séjour habituel en Italie. Il était représenté en France
par le comte Balliani, italien adroit et rusé qui savait profiter de toutes les
occasions pour rançonner les habitants de Charleville, ou en obtenir des
— 215 —
dons volontaires pour le prince. — En 1667, la population de Charleville était
de 400 bourgeois. — 1668, établissement d'une maison de santé pour les
maladies contagieuses. — 1680, les nommés Titon et Fournier s'associent pour
acquérir la forge de Nouzon, puis y établissent des foreries et émouderies : telle
fut Torigine de la manufacture d'armes qui subsista jusqu'en 1836. — En 1679, la
dame Morel fonde la maison des religieuses de la Providence pour l'enseigne-
ment des jeunes filles. — Ferdinand-Charles meurt à Padoue en 1708. —
Àrrét du Parlement de Paris du 20 août 1708, qui supprime la Cour sou-
veraine de Charleville et ordonne que les jugements qui émaneront désormais
des officiers de Charleville ne pourront être rendus qu'à charge d'appel au
Parlement. — Après la mort de Ferdinand-Charles, Henri-Jules de Bourbon
se fait attribuer la propriété de la terre d'Arches et Charleville, à cause de sa
femme, Anne-Palatine de Bavière, créancière de la succession du duc de
Mantoue. Cette terre n'est plus dès lors qu'un simple fief, qui passe successive-
ment dans les mains de M™* la princesse de Condé, de Louis -Henri de
Bourbon, et de Louis-Joseph de Bourbon. — Création de l'Hôtel-Dieu, en
1742; — des écoles des Frères, en 1765; — d'un bureau de charité, en 1778;
— Charleville siège d'un district, en 1790; — le Pont-d'Arches réuni à
Mézières, en 1791. . . »
Nous ajouterons ces quelques détails circonstanciés : Charleville, depuis
l'an 1708, date de son incorporation au royaume, formait avec Mézières un
gouvernement particulier qui dépendait du gouvernement militaire de la
Champagne. Fut aussi le centre de l'une des trois directions régionales pour
les gabelles. En 1790, siège d'un district; alors la garde nationale remplace la
milice bourgeoise, la compatjn'œ de la Jeunesse et la compagnie de V Arquebuse ;
quarante de ces gardes nationaux furent envoyés à Paris pour assister aux
fêtes de la Fédération, en même temps que ces fêles étaient solennellement
célébrées sur la place Ducale. A suite de la loi du 2 novembre 1790, furent
vendues les maisons monastiques des Récollets, des CanwH lies , des P rr mont rt's;
les autres furent données par l'Etat pour être transformées en établissements
d'utilité publique, par exemple : les Capucins, aujourd'hui le Tribunal ; le
Sépulcre, aujourd'hui la Bibliothèque et l'école Normale de garçons. —
Le 2 brumaire, an i de la Hépiiblique, le <( Conseil général de la commune »
décide que Charleville s'appellera Libreville : le quartiei* Notre-Dame devint le
quartier de la Montatjne; c«*ux de Saint-Ignace, de Saint-François et du Sépulcre
furent les quartiers de YEunlité, de la Fraternité et de {'Union. — Après
Waterloo, alors que les troupes alliées entraient en France, la ville fut violem-
ment envahie et pillée par lavant-garde de l'armée du Nord, que commandait
'le colonel Scheffer, puis frappée de lourdes réquisitions. — Encore plus cruel-
lement rançonnée pendant le siège de Mézières, en 1815, période douloureuse
qui recommençait pour Charleville en cette année 1871, si justement appelée
par le poète : l'Année terrible I
Egalises. — Charles I*"^ jeta les ron(l<*ments «le l'église Notre-Danio qui devait
être l'église paroissiale. Une vaste place la séparait de la rue des Marbriers...
sur le plan; car cette église, dont on a retrouvé la substruction, ne fut jamais
terminée, l'argent ayant fait défaut. C'est donc la chapelle du Grand-Prieuré,
— à laquelle on ajouta les bas-côtés et le chœur — qui fut érigée on paroisse.
Elle occupait, vis-à-vis Vhôtel actuel du Commerce, l'emplacement où se trouve
aujourd'hui le café du Petit-Iiois. L'église existante maintenant, de style roman,
fut construite dans l'enclos appartenant à ce Grand-Prieuré de l'ordre et reli-
gion du la Milice chrétienne; un titre sonore et sentant son époque! Architecte:
M. Racine père. Les plans avaient été soumis en 1851. La première pierre fut
posée le 7 juin 1860. Aux angles intérieurs du transept, près de la chapelle
latérale, entre quelques peintures décoratives, trois toiles démontées de leurs
— 2ir. —
diA*sis, iTiievéfs Jr leurs coclres : Bnptrim- 'lu S'iiiil-Ri^!tparrioviii:Deici'nteiie
(■(■">; Ri}iturrectf'jn ik Xnlir-Seigneiii; nltribiK*: à Nieoliis el Jacques Wilbiiult.
i;n<' deuxième t^Klise, dilf de secimis, d'originp toule n'n'nte, se trouve bou-
lev;ii-(l l>anitietu.
bt Temple jirnlestanttist entre (li.'uxuiuisoiis,surralignettient, route Nationale.
lie Mont-Olympe. — Kii dt'pit de ses rempnrls, dont il ne reste plus trace
niiiiiilennnt, et de ses fossi'», Cliarleville ne fut jamais une place forte très
redoutable : au^si, Charles de r.onza(tue voulut-il compléter sa défense en
construisant un clidteau-forl sur la MontaunK du Chnttelet, oit se serait élevée
- [liais â quelle (époque? — une forteresse immense; et nii'me se serait
(■leudui; — ajout'- la tradition fort i
>• (?) du cotulé de r.iistrice. Er
eut sur c's luuil.'urs un cas
impiaisante — une ville très peuplée,
tout cas, il parait ù peu près certain
i-um (lallo-romain. Cftte montagne du
Ohastelet. que
ron.luleur
nivlholiifiiiiuenh'iit, M-Hf-Itlijmpe -- li'S armes de <Ihark-s de iionzaguc avaient
jHjur i-imier cetti' nionln«ni' i-i''lèlirp aux temps antiques, — appartenait alors
il la |iriurip(iHlé de OliiUeau-ltefçnaull, dont la juiuveruinn élail, en ce Icnips,
la piincessc de Conti. Elle se trouvait donc « hors du royaume de France »,
Cinq liastiiius en terre et ileux (irosses toui*» cniuposérent d'abord cette fa-
meuse redoute. Plus lard, elle s'adjoignit une enceinte formée de douze bas-
tions, laquelle renfermait une deuxième enceinte, également bastionnée, qui
proti^^eait la l'aserne, les magasins de munition, le logement des ofltcïers,
et sans iloute aussi quelques babilatiiins <le marchands. On songea même à
l'agrémenter d'une chapelle... qui ni- fui jamais achevée. L'accès du fort
n'étiiit pus diflicile; saufau midi, toutefois, où la Meuse et un escarpement
rapide lui servaient de di^fense aussi solide que naturelle. On y accédait par
un sentier qui serpi-ntait sur le flanc de la colline. Or, comme celte forte-
resse avait pour mission de prot<<ger Charleville et qu'il fallait pouvoir com-
nniniquer aisément avin; la cité, Charles de Gonuigue (It jeter sur la Ueuse
un pont de cinq arches. Il parlait de l'i'udroit ait la légende afllrme que les
Druides firent souvent des sncrilices humains (?) — lieu dit le Do'jol. — pour
aboutir à la place du Séjiulcre.
— 217 —
Naturelleraent, ce chàteau-fort, sur la frontière française, inquiéta Hichelieu.
Aussi, lorsque la princesse de Conti eut échangé sa principauté de Chàteau-
RegnauU contre «< les terres de Pont-sur-Seine », le cardinal engagea-t-il
Louis XIII à se déclarer le suzerain du Mont-Olympe. C'était en 1629 : et,
huit années plus tard, mettant à profit l'absence de Charles de Gonzague, que
ses intérêts dans le duché de Mantoue attiraient en Italie, Louis XIll s'emparait
de la forteresse, y plaçait ses troupes et nommait « gouverneur du Mont-
Olympe, pour le roi », le sire de la Trémoille, duc de Noirmoutier, lequel, peu
modeste, fit immédiatement à Thôtel des Monnaies de Charleville — il existait
depuis 1625 — une médaille aux armes de sa famille, ayant au revers un
Hercule portant le globe du monde, avec cette devise : Pour lui l'Olympe est
un léfjer fardeau. Plus tard, le monarque, voulant accroître son chàteau-fort et
le rendre plus majestueux, plus redoutable, y dépensa de telles sommes qu'à
juste raison il put appeler ce Mont-Olympe son « Mont d'Or ». (Voir Revue
HISTORIQUE ARDENNAisE. Voir aussi « l'affaire du comte de Soissons et la cam-
pagne du maréchal de Chàtillon » dans la Revue d'Ardenne et d*Argon.\k.
Lorsque Louis XIV — sur les conseils de Vauban — ordonna la démolition
des petites places et des forts isolés de son royaume, le Mont-Olympe fut
démantelé, et les matériaux fournis par ce démantèlement allèrent renforcer
les travaux que l'on faisait en ce temps, 1686, pour la défense de Mézières.
Deux pans de murs ! voilà tout ce qui reste actuellement de la forteresse.
Quant à la colline, elle se transformait — année 1848 — en une charmante
promenade que M. Lolot, son aimable propriétaire, mettait obligeamment à
la disposition des promeneurs carolopolitains. Au sommet, un belvédère
en forme de tour, assez délabré, bien que d'origine moderne, et qui, dans ce
paysage qu'il domine, n'est pas sans un certain cachet. Furent démolis, à la
même époque (1836) que la forteresse, les remparts (?) de Charleville : une
enceinte conique, des fossés peu larges et peu profonds, quatre portes : portes
de France, de Flandre, de Luxembourg, de Bourgogne ; — puis dix bastions :
bastions du Maine, de Ltmgueville, de Gonzague, de Montferrat, de Bavière, de
Lorraine, de Cléves, de Saxe, de Bourbon et d'Autriche, Disparut en même
temps, aussi, le pont qui reliait le Mont-Olympe à la place du Sépulcre.
Un ancien plan de Charleville nous a conservé la position exacte de ces
fortifications. — A droite, porte de Flandre, le bastion de Longueville et
celui du Maine, non loin de Mont-Joly. La porte de France, en face les Allées,
est flanquée, à gauche, du bastion de Bourbon et, à droite, de celui d'Autriche.
Le bastion de Saxe fait face à la Gare. La porte de Luxembourg, dite du
Petit-Bois, est, à sa droite, défendue par le bastion des Clèves et, à sa gauche,
par celui de Lorraine. A l'autre angle, tout à côté de la « maison Lolot », le
bastion de Montferrat protégeait la ville, ainsi que, du côté de la Meuse, un
rempart.
Quelques anciennes maisons historiques. — Les casernes de Flandre et
VHotel-Dieu de Saint-Louis, construits par ordre de Louis-Henri de Bourbon,
prince de Condé, qui fut, de 1724 à 1740, gouverneur de Charleville. La ville,
pour ces casernes, dut emprunter 40,000 livres, qu'amortit une taxe de six
deniers par livre de sel vendue, mais dont furent exempts les Capucins et
les Récollets. Les travaux durèrent deux années et dépassèrent 80,000 livres.
Près de la porte du Petit-Bois, furent, en même temps, aménagées des écuries :
il n'en reste plus vestiges aciuellement. Les casernes, ayant pavillons réservés
pour officiers, devaient recevoir un bataillon d'infanterie et trois escadrons de
cavalerie. — Quant à VHotel-Dieu de Saint-Louis, il remplaça le « grand Hos-
pice » du Prieuré qui ne fut jamais terminé... toujours faute d'argent. — Le
Tribunal, siège du district pendant l'époque révolutionnaire; ancien couvent
des Capucins, fondé le 14 octobre 1628; donc l'un des plus anciens et, aussi,
iti's plus impiiiliiiils (le la vill>> : 36 celiiilos, une. ruisinp. un n-fectoire, un
rhniilTiHi'. urn; hi)ilîotlii>i]uc où se li-ouviiicnt, eu ITflU, lorsque fut fait l'inven-
liiire ili!!i uiEkisous relijiiitises, t,l3fi voluuics. ilimt lui manusirits et 21* ouvra/ja
itffeu'lii* ["!: ; un niaf{iiilii|ue jardin r>l une assez vaste i^<2lise. Le cimetière parait
avoir oi't-u|ié reiiiplni-eiiitut où se trouve la inuiiton Uevillez. Des fouilles, en
o't piKlroil, riivnt(li''<:i)uvnr le corps ilun capucin, avant onrore toute sa barbe,
et [iarrail<':ni'i[l iiiii servi'. -- I,e liants impi^iial, Iniiisfunné, après l'incendie du
Collèfie, en Lycée
Ck'imij.— I^cou-
ren( de» Ciirmfli-
te», fondé le â oc-
tobre 1632 par la
ilucliefltte (le Mnn-
loue. Couvent très
licite, possnlant
une mnison dans
ta me Saint-Bo-
imv>;iiture, une
autre *ut le quai
de la Madeleine
et tin assez firand
nombre de pro-
\^IH
■aies.
Le domaine con-
ventuel se trou-
vait sur l'empla-
cement qui s'é-
leiid aujourd'hui
de IVco'le Saint-
Itemy il la maison
liuilly. ^ l.e cou-
ifnt 'ihi .S(-S-i>iJ-
LycM Cbaoïy, à Cliarlsiilk ei'e. Sépiilcrines
vcimes de Lieue,
aviinl t-li- ili'[iiaiid''i's à r.''vi''i|ii(> id' cvHi- vill^ par le duc de Never». Ce cou- ,
VfLil [lussi'ila ili- iioiiil'R'Lisi'-i l't l[fs rii^lji's iiropriilltîs : iiotiimnienl ù Dooi'
l'>-Mc#nil, à AiilMiiii-oiirr. à Cliroii, à Doni-liery, à Ktiiin, à Kresnois, h Ham-
Irs-Moine-i. ix Molmn, à Monli^y-Saiiil-l'ii-ni', à Saint-Ai);[r)an, « Semeuse, &
Tliiii. Il Vill.-rs-siir-ll:ii'. LorsiiiK' la lir-v»Julion eut aispt'rsi> ces relijjieuses, le
i-iiiivi'iii H ses ili'[icnd;iiii'rs, ijm.-lann's ju-oiirit^ti- municipale, devinrent ]»
roi)'';.'!' pour iiMiiptai-i-r l'amiiNi i.'idtètii- des Ji'-suiLes, rut! (lu Moulin. —
le S'iiiinaire, l'i^cole Nurmale et la Itiblinlheque — reionstruite après son
irii lii' - où se IruuvMiit •iivii-uii 40,[i(i(l volumes <!t WO manuscrits; la pins
;;iMudi> partie de ces ouvrages pi-oveiianL îles alibayes de tiigny, d'Elun, da
lii'Ival, du Monl-Dieu, d<'s Capucins et >lcs lliH^oUets de Charleville, des Mi-
[linii's di' H-'l.li'-l, rli's IV^nrilielius île Moiizon et d'Klan, des collections prt-
rir'iis.'s i|i' l'avoi'al l)an;.-er et du marquis de Sy. - Le romfiU de la l'n/videAee
i'?t. sur la place des Ciipiuùus, aiijouni'liui le couv^-nt du Sacré-Cœur.
l„i .U'f'ViV. Sa cousliurtiou dair de iXi:t : eu creusant les fondations, on
tiiiiivail uni- plai[U'' ilr plmiili sur )ui[u.'lb' l'-lail éi'Hl (nous rajeunissons
riiillKiyiii|ili--' : " Cliarli-s. duc di.' Mïf.Tuoi-! et de lli-liiellois, par la ^râce de
Dieu, iiriun- souverain <rAr.'lie> rt r<>iidali-ui' iIp eelt>' ville de Ciiarleville, a
mis la pivuii'-n; pierre de .-•■ palais, le IT> Joiti' de luars l'un I62r) et de la
foiidatum i\r la ville le <'J°, ce qui soil, il la |:loire de Dieu tout puissant et de
)a Vierge imniiiculép. •< A la Mairip, ui
lie Nevers << jelant Ips fondements de
l'Etat, en 1846. Le
plan de Charleville
— 1B06, mais les
premières construc-
tions datent de 1608
— était des plus
simples : au centre,
une grande place
iiuadranfjulaire à
laquelle venaient
aboutir les quatre
principales rues, di-
visant la vi Ile en q u a-
tre quartiers é^mix ;
trois autres places
réparties dans ces
divers quartiers; des
rues tirées au cor-
deau, (tes construit'
lions régulières, le)
était le dessin pii~
mitif auquel le com-
merce, l'industrie.
n excellent tableau qui représente le duc
la Ville " i peint par l.eloir; doimé par
wps
et let
d'une population i-^
toujours croissante
ont fait subir, sans l'altérer toutefois,
des églises, un moulin, un palais, det
'IHMS^M^
^
TTPM il« vendMKt
taie s'arrêtait h la place de Nevers, I
place Ducale
l'iniporlantcs modiBcations. Ln hdpital,
aient compléter l'ensemble de la ville.
Le palais était magni-
fique, sur le plan; car
si la première pierre en
fut posée, nous l'avons
vu, le 17 mars 1625, l'ar-
gent manqua toujours
pour l'achever. La fa-
rade principale, se dé-
ployant sur toute la lar-
geur de la place Ducale
(OU tous les lundis se
lient, indépendammeiil
iiLiiine, un mai'clié très
suivi), à l'ouest, devait
s'élendre à droite jus-
qu'à la place St-Ignace
et l'ancien collège, et fi
}{aui:he jusqu'à la rue
lies Itelhéliiis , aujour-
d'hui rue des Marbriers.
Son extrémité occiden-
tracés à l'Italienne, occu-
IW.I.-I
lllill-
l'TLlri- In
s r('-lti>''I')is l'I. la riii' S.iiiil-I<i<'riv
ihi |>al.-iis. la rniir ,h' Ux N<'iivilli> <-l la |<hi<-i:
l'é(;lis>- <hl \\:xii!>; O'Iti- pl;u'-: tiniil son nom
>'l. [irhri-, iiviint disp.
lul-oni'st i!« la pinte Ducule, de
A|ipiirl><iiaît?iit aux di'peuilaiiccs
(II- rUriiii' où s't^levail, autrefois,
■l'on ortiii> qui fut piaulé au lien
u. fut ri'iiipUici' par un arbre en
? (les maisons voisines, et <]iii, la plus rap-
proriii^e di- l'iirliri: primitir, s'appelait lu MnWni 'Ir l'Onnf. 1^ cour d'iion-
ni-ur ihi palais se di^veloppnit sur les ti'rrains où, depuis, fut construite la
rui! du Palais. P^lle di'ïlioucliait sur la plaide entre deux bAtiments que reliait
uni' ari-adi^. On voyait encore, en ITIM, une caiie de fer attarbée à la maison
qui fiiisail, cùli^ droil, l'anfjle de la rue et de la place, d'où son nom : JVumon
ilr lu m,/,' ili- frt. On y ex|)osait les individus condanini's au pilori.
I.i' Ch<lt-'<iH ilf fVrnCu oeeupait sur le terrain où se trouve actuellement le
quartier dit Saiiit-I)(nace, sur la place Ducale. Le mot << festu », s'applîquant
il une luaison. siniiiliait i< abunilunné ». - HoM fie in d-oir-d' Artjent, rue
Siiiiil-Jean [maintenant la rue Vietoire-C^ousin', et apiKLdenant h M. Vallée. De
son hôtel il fit une snlte de thi'-àtie exipuf-, sans décors autres que des para-
vents pi'inlurlurés, et ort, pourtjuil, sViilassaient les spectateurs. Puis afant,
en iî'.MI, vendu sa l'r"i.r-ii'Aiyfnl. M. Vallée lit conslruii*, pour servir de
lhëiUr>>, la maison qu'occupe maintenant, i-nlrée de la lïninde Hue, le Crfdit
LydHHiiis. .1 où, pi-ndant assez lon|:leinps, fut rimprimerie l'ouillard. A cet
euilri>it s(t trouvait la l'ameiise grille construite eu IHOC. vts-i'i-vis l'emplace-
Lï Tiellle grille de ClurleiiUe
ment qu'occupait la porte de France, <-t dont quelques (gravures de l'époque
nous ont ronsi'rvc le tri-s pitloresque aspect. En 1B02 furent vendus les maté-
riaux que domiait la <l(/niolition de o'ite f^rîlle. Notre thê&tre actuel date
de 18311.
1^ VKi-ri'rii; i]ui s't'-leml le long de la Meuse, au Moulinet, fut fondée en I6U
par lin i^enlilliomnie nommi- Kerimnl DnKun, et eut, en son temps, la réputation
d'être " l'un des plus Ixtaux urnumenls de la ville et de la souveraineté ». — La
iliiHiif'ietuiv 'i'armi:!!, cmislruile sous Louis XIV, visitée par Pierre le Grand et
par >'a|iol>'on l'^ l.ors de son iKis'^a^fe à Cliarleville. le ci'Itbre czar de Russie
eoiicbail tluus l'iiôlifl pas encore trop déflj^uré cxlé rie uniment — qu'habitait
— 221 -
le lieutenant général du tutilliage; cVst la innisiin qui porti; Icîi n°* G el H. me
(le Flandre, vis-à-vis la Manufarlun'. — La Miiison 'k In Syniig";,ue, où k'S Juifs
venus d'Amsterdam eurent leur temple : de nos jours, ccinserve encon' ce
nom. — Au bas de cette même rue des Juirs, la ilaison-Iilanehe, aujourd'hui
délrtiile, oil résidaient « les sergents de la ville », — Mire/leur, maison de
plaisance qu'eut au Petit-Bois Louis de Gonza(;ue : sur son eniplaci'ment Tut
construite la sucrerie transportée depuis proche l'usine ii gai, et qui n'existe
plus actuellement. — Le moulin d'Arches, ou moulin banal, au lieu dit aujour-
d'hui le Moulinet. — Les Trois-Rois, hôtellerie mal Tamée de la nte Snintt!-
Marie, qui Tut maintes et maintes Tois, jadis, le théâtre de scènes ultra-j^alan tes.
— I.e palais il'.Arnhes : quel fut son emplacement? il est hypotliétique. IVut-
ëtre occupait-il celte partir de Méziëres appelée fiuihour^ d'Arclit's. t'.f palais,
que longeait une voie romaine — ou niérovin(j;ienne, — parait avoir iHé l'une
des résidences préférées de nos piemieis rois francs. En IGOI. Charles de
(ioniatiue était prince t't souverain d'Arches. Trouvant que sa principauté
n'avait pas assez d'éclat, il résolut lii' fonder notre cité carolopolitaine, parce
que n son vouloir et inlentiim était que le lii'ii auparavant appelé Arches, en
sa souveraineté d'Arches, idl muinlpnant, et désormais, appelé Charleville. «
l^s Chartreux du Mont-riieu, qui jiossêdaipnt une ferme assez considérable aux
environs de Monl-Jolv, lu cédèrent à Charles di; lionzague en échange d'autres
terres situées à Homerv et nu Tlieux. Les Moines de Mouzon el les Chanoinessi-s
de Lavnl-ltieu en firent autant pour des propriétés qu'ils avaient aux environs
de la gare actuelle. Le fondateur de Charleville se Irouvait donc eu posses-
sion de terrains immenses. Au Diiyn, déjà, séli'vait un petit hameau ayant sa
chapelle à l'endroit où se trouve la (ic^ '/'' l'arme, et sur l'espace corapiis
aujourd'hui entre \apliice ite Xevers et le haut de la rue Boiirhun. — La Mniiufiicturc
de tabaai, fin dix-septième siècle. A sifinaler aussi l'existence au l'on t-d Arches
d'un fabricant de pipes, nommé .Nicolas M.irbev : c'est sans doute le premier
imlustriel de cette spécialité dont fassent mention nos annales locales.
Le Moulin, sur la Meuse. Sa construc-
tion remonte à 1633 : <• Le plus beau
moulin de toute l'Europe, voire de tout
le monde, pour rexcellence de son bos-
liment, » écrit, dans son enthousiasme
exagéré, dom fianneron, qui ajoute :
n n ne faut, aussy, oublier comment Ip
prince s basty un pont sur la Meuse,
qui est l'une des plus belles pièces de
la ville, sur lequel il y a dis belles fjué-
rites de pierre de taille couvertes d'ar-
doises, cinq de chaque côté qui donnent
un bel ornement au ponl. •• Le mou-
lin est aujourd'hui édifice communal :
diverses salles y sont nnién;if;ées pour
réunions publiques, ou de st^ciétés scien-
tifiques, répétitions music.iles, ou autres
usages ayant un intérêt eonimun. Sa
faeade se compose de quatre roliiinifs
engagées, à bossage et chapiLt'iuix i<iiii-
ques, s'élanrant de la liiisc au fallc <■!
supportant deux à deux une coniiclx'
coupée par le milieu et surmontée d'un
fronton avec l'écusson de la ville dans
le tympan; le tout « coiffé » d'un c
e de bonnes proportions; construction
en briques aveo pn-rri»
lies Miimeiits.
I.n pince Diicnle, —
surQO mètres délurée;
toitures pointues, et
s^es qui ronnent un
(telle est, à Paris, la
A Cbarlevitle, ^crit
y a la Krande plan'
viii^l-quntri.' b(?3u\
'lits dt>s ren<ytres'et aiix angles
126 iiièlres de long
maison!) & hautes
à arrades surhaiï'
(immenoir couvert
plai-e des Vosges],
dom Ganiieron, h il
Ducale enrichie de
pavilliins.de quatre
palais ducal; et an
iiiilicu de ladite
place, il y a un
(crand bassin de
marbre pourlafan-
tiiisie. Tous les loits
_v sont iviuvi-rls danioises, le tout basty avec
tant d'arlifice que toute la ville semble estre
le palais d'un i;rand roi. •'
On voit encore, sur la iiliicp Ducale, les
maisons aii-dr.'sus desquidles selevaii-nt les
quatn- dAnii^s dont parle uoti-e annaliste : ce
sont ces quatre maisons qui np si- Icrniineiit point eu toits ai^us. Ce dôme ét«H
semhlalili^ à CJ'Iui qui surmonte enrore le couvent du Si^pulcre. Au-dessous de
<;e-s divines r-tait un carillon <|ui, Iursque sonnaii>nl les lieures •'■ l'horloge, jouait
les airs qu'aimait le prince de tionzague. Pour l.i Tontaine dt- la place Ducale,
un proji.-t de statue -- celle du fondateur de Cliarleville — par Alphonse Colle,
avec soubassi-inent par M. Petitllls, arcliitrcte-voycr.
Le U"ii»menl. Sur le roml-pniul, au Ims des Allées, le fi[roupe de Croiiy, dit
le 1. Monument ■■. Deux blessi'-s, à laliri du drapeau français : lun, debouL
contn- une colonne, appuie sa main (tauclie sur le cûlé: de l'autre main, il
tient un tronçon île sabre. I.e deuxième solilal, assis, de son doigt étendu,
montre l'ennemi à son coni]ni)jnon. I.e piédestal, en pierre bleue, est une pyra-
mide tronquiV; sur le socle est éiTit : 1H70-tS7 I, aux ArdfnnuU morts pour
.li.nt les
Ecarts. — Sous les H-n-h-s,
Uunilhi:: il hab. — l.a VilH
Mi<iillierm<).— La CiilliiiU: dans un fort
llavetièi-e — jadis le bois d'AiiJii-s, —
foii'-ls deTliiérache.— Le Moiilim'l ou, sel
lin.'ls ". car il y l'ut jadis, et eiidi-oit, •
ziènie siècle, un domaine rural uppailei
Helhel, où se trouvait une maison for
modeste. Ce lieu s'appelait alors E'I'iiiin:
au .-fluvent de llerlliauiourt. l, Mézières.
l'habit relitiicLix. Lorsipn- fut di*'truite la
Rertlianrourt furent oIilif:<*s de quitter
"/•Chiinlniil , — Chemin de la
s*ali;j;neiit sur In route de
deux vallon, à l'orée du bois de la
le des rumirications des anciennes
'orlbo{;rap)ie d'autrefois, h lesmou-
X moulins. — Tiriili; était, au qnin-
l à Jean de ItourftOfjne, comte de
lodeste avec un jardin non moins
n de Itour^iogne donnait ce domaine
l'un de ses lils naturels avait pris
Uiilelle de Méïières. les moines de
faubour),'. Ils transportèrent alors
Jarilin dont nous avons parlé et
ni o.vorclé par surcroît une asseï
' eurent de forts iniportants vigno-
l n .■mcien plan muis ninnlre qii atlenait a ce couvent un chnelifre dit de
■l.'iiiil-rrl. — La l'r-ii'i-i'-iil. oii les Cliarlrenx du Mont-Dieu avaient une
I' ilépeniliuit il.- leur cio:iiaiiie qu'ils céilaienf p:ir échansie il Charles de
lUiie. lnrs<liril fonda Charleville. Le* Piémouli-és de Laval-Uieu possé-
:>mn]erenl ïi<-ihlh-in. Il leu
,r jadis llézieies el Charlev
- C-li -
daieiit iiussi, chemin actuel île U Gravivre, quelques k'nviiii i|u'iN ct^dèreiil,
pour le même but. au fondateur île noLiv cité. — Bi-lnir. 'iUO liah. envii-on;
200 nx-lres au-dessus du niveau <Ip lu mer (Hubert dit 24i) urelresj. Kau-
boui'}; qui réclame son autonomie communale. Tire son nom ik- s.i situai ion sur
le penciiant d'une colline qui domine la Meuse. UoriKine moiliiiie, np iloilson
exislenee qu'aux lliéronymites appelés eu ce lieu |)!ir <:ii<trl>'s ik- (ioiiin^ue.
L'ne tradition veut que ce monastère, commencé en IG27 et acliev.; en Iiii9,
et qui tout d'abord se nomma le Ctilvuire, ait été construit â la jn>-NiP dislance
de Charleville que le Calvaire l'esl de Jérusalem. Le 36 août 1676, les Hiéro-
Dvmites furent remplacés par des Chanoines de Prémontré. Le couvent fut vendu
sous la Révolution, comme bien national. Autour du monastère s'éUiienl, ù
l'origine, groupées d'assez nombreuses fermes; premier novau de ce faubours
qui, jadis, eut une assez considérable fabrique de bouffies. Vn ruisselet, ù l'est,
le sépare de Charleville et de Montcy. — Monljoli/. Entre lit loute de Flandre
et la voie ferrée, sur le versant d'une colline; la plupart -les iirairii-s dnnl se
compose cet écart appartinrent jadis aux religieux di' Iktlilécm ; les Chartreux du
Hont-Dieu y po.isédaienl une ferme. — Lv Fnnd de S<mti. Lorqu'en l'année 1699
Charleville fut ravagé par la rougeole infectiense, qu'alors on appela " fièvre
populaire » parce qu'elle atteignait surtout les classes pauvres, c'est à la <• maison
de santé », proche le ruisseau d'Etion. que furent transportés et soignés un
fort grand nombre de malades; d'où le nom de cet écart.
Le PetU-Jlois. On suppose parfois, mais faussement, que le Petit-Bois, jadis
propriété des ducs de Nevei-s, aurnil été, surtout à l'endroit où se trouve la
clouterie Gailly, un écart de Charleville, parce que la porte de LuxeinhouiQ
.' 1.1 ruo Korest —
arolupoli laine. Le
PstlU clontlin dènitluit
— elle s'élevait h. l'intersection de la me du Petit-Hoîs el i
séparait ces terrains, encore vagues en 1840, de la cilé
Petit-Bois Ht toujours piirtic intégrante de Churleville.
AIGLEHONT. — H-, 154. — E., 206. — 11. C, .i. — I). A- S. - J». I>., 6. —
Hect., 885. — B. P., Charleville.- V. L-, le deuxième dimanche de juillet. —
B. B. — S. M, — Chambre syndicale des ouvriers métallurgi^les. — Société
224
coopi^rative de consommation ^Epargne. — Territoire arrosé par la Meuse qui
sert (le collecteur à maints petits ruisselots parmi lesquels le Tanimont et la
Jonfjuette, et le ruisseau de (iranilville. En partie couvert de bois, surtout au levant
et au nord, et parmi lesquels : le hois R'njnolet, 291 — la cote du village est à 260,
et celle de Varbre Lit/neul à 281 ; — les bois de Grucy, des Hazelles, de Gely, de
Pri}-Uernard et surtout du Difft^vend qui borne la commune du côté de Saint-
Laurent. Egalement est boisé le versant des collines qui longent la Meuse : cette
partie s*appelle Walhes d* A fi/ le mont. Troisième étag(î du terrain ardftisier. Pre-
mier étage du terrain liassitiue : calcaires hydrauliques. Deuxième étage du
terrain liassûjue : calcaires sableux, moellons, sables jaunes. — C. de Vitrv.
Eglise. — Il y eut dans l'ancien village de (ihampeaux, le vieil Aiglemont — ou,
pour orthographier comme autrefois : Es-le-Mont = sur le mont — une église
célèbre sous le vocabb' d<* saint Quentin. Mais après le siège de Mézières en
iH2i, disparut ce bourg tani il fui atrocement incendié et pillé par les Impé-
riaux. Ceux de ses habitants qui survécurent transportèrent alors leurs demeures
sur le haut de la montagn** et fondèrent Aiglomonl, d'où le nom du village
qu'une élymologie fantaisiste ferait dériver d'Aguilie-Mons := la montagne de
l'aigle. . . romaine. Ne pas oublier tout<'fois qu'au lieu dit le Champ de Bataille
furent trouvés des débris d'armures, des ossements humains et des tombes
que l'on croit être d'origine gallo-romaine;. En outre, au pied de la colline, un
gué dit 1«' Gué des Uomains où les soldats de SickingtMi et de Nassau passèrent
la Meusp lorsqu'ils firent n*traite sur la Picardie, lo21 ; nous verrons souvent
combien cette retraite fut cruelle pour maints de nos villages ardennais. Dans
ce pillage i\\u' nous venons de relater, l'église d(; Champeaux n'avait pas été
détruit!'; mais comme, par la suite, elle tombait en ruines, il fallut la rem-
placer — vers l'an l.'iSO, — et l'édifice nouveau s'éleva sur la colline au milieu
du village d'Aiglemont. Cinquante années plus tard, fut bâtie, sur remplace-
ment qu'avait occupé la ])rimitive église de Cbampeaux, une petite chapelle
sous le vocable de saint Quentin : devenu lieu, d'ailleurs peu fréquenté, de
pèlerinage. L'église actuelle date de 1830, ayant remplacé celle que nous avons
dit avoir été construite en 1580. Dans le cimetière, encore en souvenir sans
doute, une autre chapelle dédiée à saint Quentin.
Château. — Au lieu dit Bois du Jeune et du Vieux-GHy exista, jadis, un
château depuis longtemps disparu et dont les origines ne sont pas très pré-
cises. Il aurait été pris d'assaut et rasé, en 1521, avant ou après le siège de
Mé/ières.
DAMOUZT. — H., 347. - - E., 124. — D. C, W. — I). A., o. — D. D., 6. —
Hect., 880.-- H. P., Charleville. — E. L., le premier ilimanche d'octobre. — L'n seul
ruisselet important arrose le territoire qu'il délimite d'avec ceux de Tournes
et de llouldizy : le ruisseau de la Bassre — du moulin de la Bassée qu'il active —
également app(»lé ruisseau du Temple et, à sa partie supérieure, ruisseau de
Honldizy. Un autre petit filet d'eau tellement maigrelet qu'il est souvent à
sec, c'est celui qui, prenant sa source à Damouzy, traverse Elionetva se jeter
dans la Meuse, rive gauche, au Moulinet. Troisième étage du terrain ardoîsier :
schistes imparfaits. Premier étage du terrain liassiipie : calcaires sableux et
inoe Ions. - - C. de Vitrv.
Eglise. — L'îincienne église de Damouzy, détruite en 1637 et remplacée par
l'église actuelle, était fortifiée. Au nord, lieu dit Ruelle de Nouzon, se trouvait
une maison-forte, appartenant aux ('hanoines de Hraux, lesquels Chanoines
j)ossédai»'nt iMicore le Jardin de la Salle, les courtils de Noyer-Gillet et de Male-
camp. En outre, trois communautés anciennes eurent des propriétés à Damouzy:
la Maladrerie de Monthermé, vulgairenurnt dite les TrrpassH; les Carmélites
de Charleville; l'Ordre de .Malte qui possédait le Temple.
— 225 —
Ecarts. — Fontaine-d^Orlodot ; tire son nom d'une famille noble qui aurait
eu sa demeure en ce lieu. — Le Bois de la FoHcawierief même origine de nom.
— La Ferme des Rousseau d*Houldizy. Cette désignation caractéristique nous
révèle l'origine de Damouzy qui s'appelait primitivement lesFeîTwes de Damouzy
indiquant, non une agglomération de maisons formant un bourg, mais une
réunion de fermes. — Simonelle, ancienne ferme qui appartint à la fnbrique
de Mézières. L'usine Simonet, la maison du temple Simonet, la prairie Simo-
nelle, la ferme Simonelle paraissent être les démembrements d'un ancien
domaine auquel le propriétaire aurait donné son nom. — Sorel, où l'on a
compté, nous dit une ancienne tradition, jusqu'à quarante-huit «jeunes hommes
ayant barbe. » A l'entrée du bois de la Havotière, ancienne censé, faisant, au
seizième siècle, partie de la Grange-aux-Bois et devint ensuite propriété des
Jésuites qui firent à Damouzy une courte apparition que rappelle le Clos des
Jésuites, non loin de leur chapelle dédiée à saint Etienne, et actuellement
détruite. — Le Teniple, où l'Ordre de Malte possédait la maison du Temple de
Simonet, qui fut membre de la Gommanderie de Boncourt (un village de
TAisne, canton de Sissonne). — Le Moulin du Bourviquel, dont les habitants
de Damouzy étaient banniers.
ÉTION. — H., 368. — E., 106. — D. G., 4. — D. A., 4. — D. D., 4. —
Hect., 392. — F. L., le dimanche qui suit le 11 novembre. — Une grande partie
du territoire est couverte par le bois de la Havetière où l'on relève les cotes
202 et 246. Est à la cote 164 la vallée où coule le ruisseau du Moulinet. —
Troisième étage du terrain ardoisier. Premier étage du terrain liassique : cal-
caire hydraulique et marnes argileuses. Deuxième étage du terrain liassique :
calcaires sableux, moellons. Pèlerinage à Sainte-Philo mène. — G. de Vitry.
Ecarts. — Le Premier et le Deuxième Chaineau. Au Premier Ghaineau, en 1898,
était assassiné le propriétaire de l'établissement. Léonard, accusé d'avoir com-
mis le crime, et qui le niait toujours, fut condamné, par la Cour d'assises,
aux travaux forcés à perpétuité. Il n'avouait être l'assassin qu'après cette
condamnation. — La Houilkrie, où l'on crut avoir trouvé de très riches et de
très étendues mines de houille. Alors, c'était en 1770, on résolut d'exploiter
M les mines de charbons découvertes dans les terres et pays situés entre Arreux,
Vrigne-auT-Bois, Mondigny et Clavy, avec le village d'Etion au centre ». On ne
trouva point de houille. En 1793, organisation do la Société Béchefer et C*«, pour
cette même et tout également infructueuse exploitation. Depuis, la fosse a été
comblée. — Quilloy, où furent mis à jour des vestiges assez considérables
d'une antique chaussée... romaine ou mérovingienne. — La Ferme des Osiers,
non loin de la Bosse-d'Etion, où fut, le 30 avril 1899, commis un assassinat
rappelant celui du Premier Ghaineau.
GESPUNSART. — IL, 1,750. — E., oaS. — D. G., 13. — D. A., 13. —
D. D., 13. — Hect., 2,102. — F. L., le dimanche qui suit le 21 septembre. —
F., les 13 février, 6 mai, lo juillet, 25 octobre. — G'« P. — B. B. — S. M. —
G. — Harra. — S. G. G. l'Indépendante et l'Union. — Le village s'allonge; dans
une élégante et vaste clairière que forment quatre vallons réunis sur la rive
droite de la Goutelle. Gelle-ci prend sa source à Bagimont, en Belgique; passe
à Pussemange — ces deux villages furent, jadis, ardennais, — entre en France
par Gespunsart, s'appelle la Lutinière, dont elle accapare les eaux, en traver-
sant Neufmanil; puis après avoir reçu sur sa rive droite W, Madimont, s'appelle
le ruisseau de Nossay, ensuite de la Cachette, et se jette dans la Meuse après un
développement d'environ 13 kilomètres. « Cette petite rivière, sans être bien
importante par elle-même, écrit dom Noël, contribue cependant à la richesse
du pays par le secours qu'elle apporte aux établissements métallurgistes
15
- 226 -
coiislniits sur sfs bords. I.a valléo qn'<'llf traverse d'est à ouest, est, à la
fois, riante, originale, (ifTre des sites ({ui rappellent parfois ceux de la Meuse,
aux environs de Hevin. Ses collines sont f^én^ralement peu élevées, mais leurs
sommets arrondis sont couronnés de forêts, tan<Iis que leurs pentes dénudées
ont été converties en prairies. Le cours sinueux de la Goutelle ajoute encore
au pittoresque de la vallée, qui chan^'e d'aspect à chaque détour de la rivière;
toutefois il ne faut pas se dissimuler que ses bords sont marécageux : aussi
les terrains sont-ils l'emplis d'eau croupissante (les choses ont-elles changé
depuis cette description de dom Noël, faite il y aura bientôt quinze années),
d'où s'échappaient des ^az dan^'ereux rt des vapeurs malsaines. Le cours
de 11 fioulelle — comme celui de la Vrif^ne — est souvent couvert de brouil-
lanls, semblant un épais linceul, ce qui, joint à la grande humidité du sol,
donne naissance à de nombreux feux f<dlets : d'où l'origine de nombreux
conles populaires... •» tel, [)ar exemple, VOuycit dfs Gros Bois (voir Meyrac :
Traditions, Lkgk.ndks et Contks des Arden.nes). — Troisième étage du terrain
ardoisier : schistes et j^rauwackes. Terrain tuoderue : minerai de fer. Sol asseï
élevé : l'entrée du hois des Effonds, notamment, est k la cote 287, et la cote 340
se relève du côlé de Pussemange à la limite de la commune. Lorsque la France
fut divisée en cantons et en communes, tiespunsart appartint au district rural
de Neufmanil; mais après le remaniement que nécessita la réunion de la Bel-
gique Il la France, il devint le chef- lieu d'un « canton forain >» qui comprit
dans son ressort les villa^n-s, aujourd'hui belges, de Sugny, de Bagimont, de
Pussemange, autn;fois dits nipatia - - du vieux mot ardennais, signifiant repus,
nourris — parce qu'ils avjnent droit, ««n vertu d'anciens traités, 1593, ^604,
1647, de prendre en France ions l<*s vivn's h eux nécessaires, (^espunsart n'est
réuni que depuis le pn-mier Kmpire au canton de Charleville.
Histoire. — C. de Vitry. (îrspunsart semble être d'origine fort ancienne.
Est nommé dans la charte dr Foulques, archevêque de Reims, parmi les vil-
lages qui, vers le neuvième siècle, appartenaient à la Collégiale de Oraux. Fit
partie, probablement, du comté <rOrchimont ai>rès le traité de Mersen, 870,
dont l'importance hislori<iue. pour notre pays d'Ardenne, est des plus considé-
rables. Charles le (Chauve ri\ elfet, par «•<• traité, dminait la Meuse pour limite
orientale à la France et abandonnait à rKmi)ire tout le pays situé sur sa rive
droite : d*où luttes et «uerres incessantes de nos rois (|ui voulurent réunir à la
couic)iine toute celte région aussi coupablement cédé<'. Appartint au Rethélois,
lorsque les seigneurs d'Orchimout tirent hommage de leur ftef aux princes de
Hethel; puis vers la fin du onzième siècW», (iespunsart fut rendu par Manassès
à la Collégiale de Braux. Kn L'iîKî, à la suite d'événements politiques et guerriers
dont le récit nous entraînerait hors de notre cadre, (îespunsart dépendait de
la principauté de CluUeau-Hegnault, qu'en 1029 Louis XIII achetait à la prin-
cesse de Conti pour en faire une terre franraise. Alors seulement Gespunsart
fut village du royaume de France.
Une de nos communes les plus éprouvées d«' la zone septentrionale arden*
naise; surtout à réj)0(|ue du siège de Mézières, 1;)21; principalement au sei-
zième siècle lorsque les calvinistes de Sedan vinrent achever l'œuvre sanglante
des Impériaux. Plus tard, quand survint la guerre dite de la succession d'Es-
pagne, (jcspunsart, à cause de sa situation d'enclave française du Pays-Bas
autrichien, fut maintes et maintes fois traversé par les belligérants qui ne
reculèrent ni devant le pillage, ni devant le feu. Incendié en 1703 pendant la
guerre de la succession d'Kspagne, et, tout aussitôt reconstruit en bois, le
village eut un aspect des plus misérables: et même les habitants furent obligés
de mettre en branle la libéralité du roi pour relever leur église dans le plus
complet état de délabrement. ()<*cupé en 18L'I, pendant le deuxième siège de
Mézières, par les soldats prussiens qui forçaient les habitants, sous la bouche
— 227 —
même des canons, à préparer les affûts d'artillerie, à ouvrir les tranchées qui
devaient activer la ruine de la capitale ardennaise.
Soixante-cinq années plus tard, en 1870, les petits-fils de ces mêmes Prus-
siens se montraient non moins terribles, non moins cruels. Les souvenirs qu'ils
laissèrent sont douloureux. Pendant quatre longs mois, la population dut
s'imposer d'énormes et exagérés sacrifices : l'occupation en 1815 par les armées
alliées, quoique plus longue, n'avait pas été plus pesante! Le lendemain du
désastre de Sedan, dO,000 Français, rejetés sur le territoire belge, venaient se
réfugiera Gespunsart; puis voilà que surviennent les uhlans, les cuirassiers
blancs. Mézières est cerné. Gespunsart est transformé par l'armée assiégeante
en centre d'approvisionnement. Et les dangers auxquels les francs-tireurs
exposèrent le village! Combats dans les rues et dans les bois, contributions
dépassant une centaine de mille francs, tels furent les résultats de leurs inter-
ventions plus patriotiques que prudentes.
Eglise. — Reconstruite, ainsi que nous l'avons dit, après le désastre survenu
en 1705 et terminée en 1790; mais sans aucun souci des règles architectoniques;
n'ayant donc ni style, ni caractère. Des murs en schiste noirci par le temps,
point de saillies, point d'ornements, d'immenses fenêtres cintrées, un toit à
vaste surface descendant du faite jusqu'aux murs latéraux. Le clocher seul
rachète ce maussade ensemble par sa hauteur et sa grâce : se compose de
trois étages — dont le premier est un massif de pilastres toscans — que cou-
ronnent trois dômes superposés séparés entre eux par une galerie de piliers.
Ecarts. — Le Moulin, 6 hab. — La Bellevue, 20 hab. — La Scierie, 26 hab. ;
établie sur la Goutelle, au siècle dernier, pour que fût « débité » dans le village
même le bois nécessaire à la construction de l'église. — Roffissart, 128 hab.;
écart d'origine fort ancienne, s'appelant ainsi parce que son fondateur, Roger,
l'avait édifié dans une partie défrichée, par essartage, de la forêt.
liieuxdits. — A quelques lieuxdits se rattachent des souvenirs historiques ;
nous les avons relatés dans notre volume : Villks rt Villages des Arden.nes;
aussi ne rappellerons-nous que sommairement : le Bois du Saint-Lieu où furent
retrouvées des hosties volées dans l'église de Lûmes; aussitôt s'élevait en ce
même endroit une chapelle (détruite pendant la Révolution et remplacée par
un calvaire) qui devint lieu de pèlerinage. — La CroLv-Reliée, la Loge, rap-
lant les routiers du soudard Peringue qui, vers 1600, mit cette région de
Gespunsart à feu et à sang; il mourut d'un coup d'arquebusade, proche une
fontaine qui s'est, depuis, appelée : Fontaine- Peringue. Cette fontaine fut, pen-
dant de nombreuses années, un rendez-vous de pèlerinage pour les « jeunes
filles nubiles », qui jetaient une aiguille dans l'eau. Si l'aiguille surnageait,
c'était signe qu'elles se marieraient avant la fin de l'année. — Le Chemin de
V Artillerie, où ce Peringue eut un de ses camps. — La Lutinière, qui fut le
théâtre d'un drame de sorcellerie et d'amour que, dans son Histoire de Gespun-
sart, nous raconte M. l'abbé Péchenard. — Les Effonds, où les habitants catho-
liques de Gespunsart, aux temps des guerres religieuses, firent subir une défaite
sanglante aux troupes protestantes du seigneur de Neufmanil, dont ils incen-
dièrent le château. Aux Kffonds, en 1870, des francs -tireurs mirent en fuite,
mais non sans péril, les uhlans porteurs de dépèches échangées entre Sedan
et Mézières. — Le Pilquis, célèbre par ses aventures de sorcellerie et ses scènes
de sabbat (voir Meyrac : Traditions, Légendes et Coutumes des Ardennes). Jadis
terrain vague par lequel M. Bourbon, qui fut maire dans la première moitié
du siècle, commençait ses utiles et heureux travaux d'assainissement.
HOULDIZT. — H., 259. — E., 80. — D. C, 7. — D. A., 7. — D. D., 7. —
Hect.. 462. — B. P., Charleville. — F. L., le dimanche qui suit le 18 octobre. —
Territoire arrosé par : la Fontaine Saint-Martin, la Bassée, qui prend sa source
- Ï2S -
dans la Fmiliiine <ies S-wliims, et après avoir séparé la commune de Tournes
lie celle il'Hnuldizy, sn jclli- dans laSornmnnn, rive droite au-dessus du Temple.
Troisième l'tafte du ferrai'fi 'infciîstt^t' : quelques schistes imparfaits, au nord de la
commune, partie boisée, où l'on relève les cotes 224, 373, 280. Premier étage
du terrain Ifassiiiiie : ruicaircs liydrauliques et marnes. Troisième étage du
terrnin liiissi'iue : lambeaus de calcaires sableus. — C. de Vitry.
EgliM. — Signalons une tour massive que l'on prétend avoir élé réunie,
jadis, à règlisi> ; mais l'époque de cette adjonction n'est point précise. Cette tour
appartenait-elle h l'ancien château, dont il ne reste plus vestige h Houldizy?
Ecarts.— Mnulin 'te la Hiiffc. Ce moulin est détruit, à la suite d'incendie,
depuis une soixantaine d'années. — Les Tri'passés. Ce lieu appartint à la Hola-
dreriede Moiitliermé. — l-a lliiUiilk. où se serait livrée, dit la lé^^nde — aux
temps de la ¥11-10111! de Kon-oJ, — une bataille entre Espagnols et (■'rançais. —
1^ iiitlaiirerk, o(i ilt^s lépreux ne Furent pas séquestrés du monde, selon la
coutume, mais où furent enterrés les liabilants de Houldizy emportés par la
peste qui survint après ce i-ombat entre Espagnols et Français doni nous venons
de parler. — I^ Vense-lii-iWi;. Le village était, autrefois, construit au norddes
liabjlnlions aituelU^s. Kut incendié presque en totalité : l'cmlroit du désastre se
nomme la Cense-itrùlée. Houldiiy fut un des villn(çcs ardennais que détruisi-
rent les Impériaux après qu'ils eurent levé le siège de .Mézières. Proche de cette
Censé aurait existé une chapelle où, « sans jamais diminuer », brûlait un cierge.
— Pri'n Beraufotsp ; appartinrent à la Collégiale de Mézières.
JOIGNY. — IL, Ui. — K-, 209. — II. C, 10. — 1). A., 10. — 0. \i.. 12. —
Hecl., ;t8(i. — B. P., Juigny. — F. I,., le dimanclie qui suit le 26 juillet. —
C I'. — S. M. — li. — Tn de nos sites les plus charmants de la vallée
I demi-cirque rocheux, baigné par un méandre de la
Meuse, Joigny forme deux tlots
dnnt l'un, à écluse, semble
être un gigantesque poisson.
Pont niétallique récent, d'où
le paysage s'étend splendide.
— Deuxième étage du terrain
iirdoisirr : schistes bleus, verts
et rouges, grauwackes. — Ro-
cbcrs 1res escarpés, notam-
ment la Roehe aux Corberutr.
La route qui conduit k Braux
est taillée dans la montagne.
La partit' nord du territoire
est couverte parle itoi* Bellf-
lliùr: la partie sud, par le
lloû Chesnois. Joigny, que le
J°'î'»' traité de Mersen avait bit
terre d'Empire, n'appartint A
la l''rance que lorsque la princesse de Conti échangeait en 1629 sa souverai-
neté de lihilti^au-Hegnault, avec Louis Mil, contn» la » terre de Pont-sur-
Seine n dans la Ilaute-Cliampagne. — C. de Vitry.
Ecarts. — Cr'<u-I<\-M<iiirh''., 10 hali. — Devant-Joigny, iH hab. — I^ MmUîa
di" J-ilijntj. i liah. — Si.lfrrinn, 1 hab.. d'origine récente; non loin d'une
■nse appartenant, jadis, aux moines de Sepl-?'ontaines.
-D. C.,a. — D. A.,».
le dimanche qui suit
l'Assomption. — C* P. — Le villoi^e s'étend sur le pl.ileau d'un monticule
dont la Meuse, dans une boucle, baigne le pied : titie deuxième boucle du
fleuve enserre l'autre Montcy — Monlcy-Saint-l'ierre; — les deux couimunes
reliées par un chemin à travers l'isthme et par un pont. Troisième étage du
terrain ardoisier : carrières de moellons et grauwackes schisteuses, calcaire
dans lequel fut ouverte une carrière de marbre, maintenant abandonnée. Sol
assez élevé : cotes de 212 et de 281 mètres. Est boisée la partie nord du terri-
toire où viennent mourir les derniers restes de la forOt d'Arches qui couvrait
jadis Cfaarleville, Etion et Damouiy. — C. de Vilry,
Eglise. — Reconstruite
qu'elle se voit de fort loin.
Se dressant sur sa hau-
teur, elle semble être U[ie
forteresse,
Ch&teau. — Montcy,
dont les origines remon-
tent au treizième siècle el
qui fut, en 1629, réuni à la
t'rance, eul-il un château,
eut-il un palais : ce fameux
palais dont s'est emparé la
Légende? •• Oui •>, répon-
dent quelques historieu.^;
et nous en avons la preuve
dans le l'rîvitifje de Pas-
cal II à l'abbaye de Saint-
Nicaise, où se trouve con-
tirmée la possession du
palatium lie Jf imceio. A cola,
dom Noël répond que la loi
grammaticale ne permet-
tant pas de faire dériver
Munceium de Mosa, ce pa-
lais doit désigner celui de
Hontceau dans l'Aisne, où
1 1837 : lourde d'aspect; mais attire l'a
parce
Hralcy-Notrt-DMM
s de Sainl-Nic
Sans doute, ajoute le savaul Béuédictin, Montcy possédait une forteresse; mais
elle se " trouvait sur les bords de la Meuse — on en voit encore les ruines, —
près du lieu dit la Folk; ot il est assez probable qu'elle fut construite après le
traité de Mersen pour assuri'r. de ce côté, la défense de notre frontière. La
paroisse d'Arches était ainsi défendue par les fortins île Montcy, depuis nommé
le Ch'lteau Défiiit, et celui du Vh'tletfl, que Charles de Gonzague appela le Mtinl-
Olympr.. On ne saurait préciser l'époque de sa première destruction. Peut-être
cet événement eut-il lieu pendant la guerre de Cent ans ou dans le siècle
suivant, lorsque François I" Dt poursuivre François d'Aspremont, qui s'était
cantonné sur notre frontière, d'où il rançonnait la contrée. •>
?ious n'avons pas en mains les documents qui snflisent pour affirmer ou con-
tester ce fameux palais : palatium lU Mitticeio. Nous pouvons rappeler toutefois
qu'on lit dans la charte de Renaud, archevêque de Iteims, en 1 133 ; " Le palais
de Honlcy, avec ses dépendances, que Godefroy, comte de Namur, nous a
anmAné du consentement de Witer, comte de Itelhel, et de sa femme; i> puis
dans le " compte communal » de Montcy, ITtiT : « Pour diverses réparations
à la tour quarrée, 843 livres; et aussi à celle île dessus la place, à celle de
dessus le terme, qui sert de prison. » Il faut dire ici qu'il y eut il Montcy
haute, moyenne el basse Justice, et que le poteau indiquant le droit de juger
- 230 —
sôuvorainement se voyait encore, en d789, sur la place publique. Quant aux
tours, elles furent déniolies en 1835, quelque temps avant la reconstruction de
r«^glise actuelle.
Ecarts. — Chauwont. — L*? Wniiiioiiy 80 hab.
Lieuxdits. — Le Chtiienu 'ies Frf^a, C'est ce CMteau Défait dont nous
venons de parler. Nous ne le rappelons ici que pour signaler quelques légendes
auxquelles il servit il<* prétextes jusqu'à pr.Hendre que les débris de murs
encore apparents étai<'nt les veslij^es d'un temple consacré à Julien l'Apostat
ou même à Vénus : d'où l'étymolof^ie fantaisiste de Montcy, dérivant de Mons
Cythereua 'voir, d'ailleurs, Meyrac : Traditions, Lkgkndes et Contes des Ardennrs;
et aussi Meyrac : L\ rouèr des Arde.nne"^, au chapitre « la Chevalerie dans la
VovH »;. — La (Uirt'th', où fut trouvé, découvtrrle précieuse, le cachet d'un
oculiste romain. Il faut mentionner que des fouilles, sur le territoire de Montcy,
mirent à jour de fort nombreuses, de fort intéressantes sépultures romaines;
et dans ces sépultures : des monnaies, des poteries, (h»s armes, des vases funé-
raires. l*rès de l'une d'elles gisait une colonne, haute d'un mètre cinquante,
surmontée d'un cheval. Il est à peu près certain - - sans qu'il soit absolu-
ment nécessaire d'accepter les conclusions trop exagérées de Masson, dans
ses Annales Ardennaises — qu'il y eut, sinon une ville immense, du moins
un important centre romain, ou gallo-romain, en cv.s mêmes endroits qui sont
actuellement les (U'ux Montcy, h; Mont-Olympe, Hertaucourt et le Boisenval.
Même, d'après une tradition absolument fausse d'ailleurs, Montcy-Saint-Pierre
aurait été, dès les premiers siècles de l'Kglise, le siège d'un important évéché.
Les habitants de <'e Montcy ne s'appelaient-ils pas, jadis, «< les clou tiers de
r évéché »?
MONTCT-SAINT-PIERRE. — IL, 813. — K., 220. — 0. C, 1. —
D. A., l. — I). I)., 3. — IL, 3:m. — B. P., Charleville. — F. L., le premier
dimanche d'août. — IL IL — Cercle d'études sociales la Viui»\ — Helié par un
pont à Charleville, dont il >emble être un faubourg. Dans la boucle (jue forme la
Meuse, à l'est, le canal qui évite aux bateaux le long détour de c(Mte boucle. Pre-
mier étage du tnruin lifisaiifiir ; cah'aires hydrauliques et marne. Deuxième
étage du trrruui liaasi'ifur : moellons, cah-aires sableux, exploités autrefois
comme marbre, mais abandonnés dt»puis plus d'un demi-siècle. Montcy-Saint-
Pierre n'appartint a la France qu'en î(>2y. — C. de Vilry.
Ecarts. — Le Mnnt-iHympi: (voir (jiarleviixe pour ce que nous avons dit
du Mont-Olympe). — La Mnimm Jnuriu.'t. N. C - La Çi'oix du Suisse. N. C.
— Le Moidint't. N. C. — Les liurt^sai.'s. IL — Le Vivier-Ginjon, h la source d'un
ruisselet, lequel active la ferronnerir Alc.nindn', ancien u moulin de Cierge >»,
et le mnidin G'idard. (iuyon dérive de Cuy, le propriétaire primitif. Appartint,
ensuite, aux C.hanoines de Sept-Fontaines, puis au (Chapitre de Mézières, puis
aux moines de Laval-Dieu. Le ruisselet que nous signalons sépare du terri-
toire de Saint-Laurent le Vivier-tiuyon, qui se trouve, alors, à cheval sur les
deux f'ommunes.
NEUFMANIL. - IL. 1,483. — P. il., 14. — i:., 436. — D. C, 9. —
D. A., 9. — I). D., 10. - Ilect., 1,012. — F. L., le premier dimanche de
septembre. — H. IL - - S. M. — Société coopérative de consommation
rEronoiuff Sôciiilr. — Fanf. des usines de Froide-Fontaine. — • Neufmanil est
dans la valh'-e (pie forment les versants des colliiif^s de (it'hj et de Tiynolet : le
vallon débouche ù l'orient sur (iespunsart et au couchant sur Nouzon. Au
centre de la iMivette. eoule la Gnuh'lle — appelée, en langage populaire :
rui^iseuH des l7c/u-/*/r.s — cpii fait tourner l'ancien moulin banal appelé,
depuis. Moulin Qundin et, ensuite. Moulin Poncelet, à l'ouest du canal de
ivalion. La Goutelle, se joignant i
ulin Hénon et celui de la l'ilerie, a
Moulin Carolin, et enlln Proiile-FonlainE
i le!
we'iu de iii Grandvillû, active le
e l'usine Jacquemart, ditct aussi
'Xi Moulin Biion. Sont à rappeler
Dn aU«1aee d« bouli t Hsulmuiil
Blancs -Cailloux et
Morle-Fonlaine. Se relè-
vent les cotes 321) et 291
au quartier des Gro.s-
itoj et a celui de Ti-
ynolet. Troisième étage
du teniUn ardoisier :
schistes et grauwackes.
Territoire très boisé. On
rencontre, dans celte
lone, quelques attela-
ges de bœufs.
Histoirs. — C. de
Luiembourg. NcuTnia-
nil par opposition à
Vieux-Hanil dont on a
retrouvé les ruines s'é-
tendant sur une lon-
gueur d'environ deux kilomètres, mais calcinées par le feu : caves écroulées,
poteries brisées, armes. A suite du quel assaut, de quelle catastropliu du
guerre, disparut le Vieux-Manil? Le village fut reconstruit sans doute par
les seigneurs d'Orchiraont, dans une clairière de la forél d'Ardenne : cette
reconstruction daterait du douzième siècle, et le nom de Neufmanil apparaît
pour la première fois dans noire histoire locale lorsque Gilbert d'Orchimont,
en il7i, cédait aux Chanoines de Liiv.il-Dieu sa quatrième part de dime sur
ce territoire. Occupant l'extrOnie anyle sud-ouest do pagus Àrduenneanis qui,
par le traité de Mersen, 870, devint terre d'Empire, Neufmanil n'appartint
â la France qu'en 1769, en vertu du traité de Bruxelles entre Louis XV et
Harie-Thérèse.
Eglise. — Date de 1779. VasLc construction rcctanijulaire divisée en trois
nefs que séparent deux rang/'es de colonnes d'ordre toscan, sans aucun
caractère architectoniquc.
Le Ch&teau. — Daterait de IT.'iO et, dit la légende, construil, ou plutôt
reconstruit, avec " le gain que le seigneur aurait fait pendant une saison
d'eau à Spa (?) •> Ce mol <■ château ■■ semble, aujourd'hui, bien exagéré. Ni
tours, ni créneaux, ni donjon, ni fossés rappelant un ancien manoir féodal ;
mais actuellement une vaste niiilson, qui fut brasserie, où l'on admire deux
gigantesques cheminées, et dont les dépendances sont d'assez misérables
demeures.
Les principaux seigneurs de Neufmanil furent : les de 'Vellin, d'origine
luxembourgeoise; les Fverard de Chalandry ; les de Sart ; les Despres de
Barchoii, de souche liégeoise; les d'Hangest, une famille picarde que nous
retrouverons à Humigny. Le seigneur de Neufmanil, quand le village fut réuni
à la France — lorsque, suivant l'expression locale, " s'opéra le changement », —
était Desprès de Barchon. De magnifiques l'éjouissances célébrèrent ce jour, et
la tradition conserve toujoui'S le souvenir d'un banquet pantagruélique servi
sur le lieu dit la Charmille, que traverse actuellement le chemin vicinal. On a
replacé dans l'église deux pierres toinbalf^s, où l'on dislingue encore l'écusson
de cette famille Després de Barchon. C'est l'ancienne chapelle castrale qui
sert de sacristie.
— 2J2 —
Ecarts. — b' Pr-'-AWinl. H. — [,es Blancs-Caillntiit, II. — Froide-Fontaine,
8C liab. — l.n MaUfii-Blnnche, 6 hnb. : en ce lieu auraient campé les armées
du <Ilic lie Nivernais " penilanl une guerre de la France contre l'Empire » au
seizième siècle. — lidis-ilKtant-lii-Ville. — Moiui/, OÙ furent trouvés des tom-
beaux, des uities cinéraires, d'ori^jine gallo-romaine. — La Chappe. — Le
rArtic. Au Cht'ne, lieu dit du Bois de la Chappe, en 1870, entre francs-
tireurs et priissiens, à la suile dune sonnerie d'église mal interprétée, un
combat dont nous avons racunté les détails dans nuire volume : Villes et
Villages dp^ Aroksses. — Le (iros-lbis, théâtre, en 1767, d'une lutte sanglante
entre >■ ccui de Ticspunsart et ceuï de Ncufmanit » qui furent, autrefois, en
perpétuelle rivalité, !i propos de bestiaux volés.
NOUZON. - H., 6,003. — R., i,rm. ~ D. C, 7. — D. A-, 7. — D. D., S.
— Hect , 915. — B. 1'., Nouzon. — F., les deuxièmes mardis de janvier, de
mars, de juin et de septembre; le troisième mardi de novembre. — F. L., le
dimanche apn'-s le SO juillet et le deuxième dimanche d'octobre. — C P. —
B. B. — S. M. — C — T. — Fanf. munie. — Hnrm, — S. ch. — S. T. — S. G.
la Citoyenne.. — Soc. fii Ffitemelle, — Suc. des Libres- l'enseurt nouzonnaU. —
Assoc. S. des ouvriers mi';lal[urgistes. — Ch. S. des ouvriers mouleurs. —
S. C. C. (boulan^^erie) la y<iusonniiiii\ ~ Cercle d'études sociales la Reven-
'iic'tlion. — Cercle du Commerce cl Cercle de I 'ln<(MS/rie. — Dépôt de la
Verrerie ouvrière d'.*lbi. — Société libre de bienfaisance In Fraternelle. —
Troisième éLi^'e du terniin ariloùier : carrières de moellons dans les grauwackes
à tache rouge; roches. (|ui se voient surtout en face du pont. Massif fores-
tier très important : bois des HitmltloM, du lioehet, de M'^iiére», du Chenoit,
de Louviéri'i, de Virus, cle NMimuiil. — Nouzon, traversé par la Meuse, est
notre ceritri' mi'-tallurgique ai^iennais le plus considérable.
Sur un mamelon, le Itix-het. <ïot\ supi>rbe est le point de vue, les vestige*
d'un ch&teau-fort; non loin,
l - roulp de Braui k Charleville,
la Roche d'Argent, élancée, pas
plus épaisse qu'une muraille.
Sur la route de Nouzon à Neuf-
ninnil, faisant face à l'atelier
de bicvclettes, un lavoir public
qui fut, autrefois, la Fontaine
Clerrnoni, qu'ombrageaient des
bouleaux. La tradition raconte
que souvent les quatre fils Ay-
mon, alors qu'ils guerroyaient
conire Charlemagne dans la
forêt d'Ardenne, s'arrêtèrent &
cette fontaine pour se rafraîchir et fairt! boire leur fameux cheval Bajard.
Une autre fontaine-lavoir, celle d'Halys-Paru, nippelanl un dicton gaulois que
l'on applique aux jeunes filles de mipurs légères.
Histoire. — C. de Vitry. Nouzon fut, à l'origine, un modeste hameau
de la richissime abbaye de Brnux. La Collégiale l'avait bàlie sur l'une des
terres de son é^ise, ii la lisière méridionale de'< la forât d'Ardenne, ou du cAté
de la France elle venait mourir aux bords de la Meuse. « Nouzon fut souvent
pillé et incendié : pendant la guerre de Cent ans; après la levée du siège de
Mézières, en 1521, lorsque les troupes de Charles-Quint ravageaient le pays
u bien au delà de Braux »; plus tard, en 153S, quand Antoine de Louvain,
seigneur de Bognac. ravagea toute la contrée mise à feu et à sang. « Le
village, écrit dom Noël, se relevait péniblement de ses ruines, lorsqu'une
nouvelle catastrophe vint l'assaillir. En iSii, les espagnols, arrivant du
Namurois, reparurent sur nos frontières, (ju'ils saccadèrent atrocement.
Nouzon fut alors de nouveau livré aux ftanmics, ainsi que Joigny, Braux,
Uonlhermé.Cbâteau-Hcgnault.
L'énergie des ^ouIOnnais ne .;
faiblit point sur l'épreuve; ils '"
rebâtirent leurs maisons sans •>- ' ''
désemparer; aussi le nom de
la paroisse put-il figurer encore
dans la liste des villages repré-
sentés à l'Assemblée général*;
d'avril 1573, tenue à Chdteau-
Regnault, chef-lieu de la prin-
cipauté. » NouïOn appartint à
la France lorsqu'en 1629 la
princesse de Conti cédait à
Louis XUI sa seigneurie de Vtlltt it la Haïue (Vm piiu d* Jeigny nr Hamui)
Ch&teaU'Regnault.
Ecarts. — Devant-Nouion, au bas de la cdte, en arrivant de Charleville, au
confluent du Meilier et de la Meuse. — La Mousniére, parallèle h la route
de NeufmaniL — L'Espérance. N. C, — RemeUlimont. sur la route de Neufmanil,
à la cote 333, — la Cachette, 249 hab, — Le Pr'^-Allai-d. N. C. — La Por^e,
rappelant une forge remontant au quinzième siècle. Lorsque fui révoqué l'édil
de Nantes, cette forge èlait exploilée par le protestant Robillard. fermier du
domaine de Cbâteau-Regnault. Il fut forcé do s'expalrier, et la forge fut
confisquée. C'est alors qu'elle fut achetée par Fournier et Titon qui venaient
de transformer en usine h fer le Moulin-Leblanc : ils y établirent des foreries
et des émouderies. Les armes fabriquées à la Forge n'étaient reçues qu'après
vérification faite par des officiers d'arlillene venus de Mézières. A cette
époque, fut construite la Manufacture de Charleville. L'établisse ment de Nou-
lon était protégé par une redoute entourée d'un mur crénelé — il n'en reste
que de vagues traces, — flanquée de cinq tours, dont deux subsistent encore.
En temps de guerre, le mur crénelé était garni de canons chargés, pour
empêcher l'assaut de la Forge et l'enlèvement des «rmes. Cel établissement
industriel disparut en 183ii, lorsque disparut, elle-même. In Manufacture de
Charleville.
III. CANTON DE FLIZE.
Le canton de Plize se compose de vingt-deux communes : Flize, les Ayvelles,
Elalaives-et-Butz, Bouizicourt, Boutancourt, Chalandry- Blaire, Cbanipigneul,
Dom-le-Mesnil, Elan, Etrépigny, Guignicourt, llannogne-Saint-Martin, Mondigny,
Nouvion -sur-Meuse, Omicourt, Saint-Marceau, Snint-l*ierre-sur-Vence, Sapogne-
Feuchères, Villers-le-Tilleul, Viilers-sur-le-Mont, Vrigne-Monse, Yveniaumont.
— Ses bornes sont : au sud, le canton d'Omont ; au nord, le canton de
Mézières; à l'est, le canton de Sedan-Sud; à l'ouest, le canton de Signy-
l'Abbaye.
Plusieurs petites chaînes de collines, parfois assez élevées — 304 mètres à la
cote de Dom-le-Mesnil et d'Hannogne, — traversent le canton de Flize, du
nord-est au sud-est. Elles arrivent de la vallée de la .Meuse, pour aller se
rattacher: aux monts d'Argonne, par Feucbères, Vitlers-le-Tilleul, 0 mont et
Chagny; aux Crêtes de Poix, par Rouizicourt et Villers-sur-le-Mont ; aux
Crêtes de Launois, par Cbampigneul, Mondigny et Jandun. La Meuse arrose
sa partie nord : Elaire, Flize, Dom-le-Mesnil, îN'ouvion, Vrigne-Mcuse, isolant
- 234 —
sur sa rive droite, pour ainsi parler, Vrigiie-Meuse et Nouvion, qui s*étagent
sur le flanc d'une colline, dont l'altitude atteint 2o\\ mètres a Nouvion. Ses
affluents de gauche sont, sur ce territoire de Flize : 1° la Bar, qui reçoit les
ruisselets de Rouge-Cagneux et de Sapogne ; 2° le ruisseau d*Elan; 3° la Venee,
qui reçoit les ruisselets de Pranlleu, du Rhône, de la Fontaine, du Bourdeau, de
Grandchamp ; 4° le ruisseau ik Chalaudry, Son seul affluent de droite est la
Vrigne, car à peine pouvons-nous mentionner quelques minces filets d*eau
qu'alimentent la Fontaine d'Autremont et la Source des Trois-Fonlaines. En
aval de Dom-le-Mesnil, le canal des Ardennes, qui passe à Hannogne, À
Saint-Martin et à Omicourt. — Canton af;ricole ayant de très nombreuses
terres f«*rtiles. Importantes carrières de pierrtts.
8,178 hab. — 2,377 élect. — i3,i0l hect.
FLIZE. — H., ùot. — i:., 147. — D. A., 11. — 1). D., 9. — Hect., 207. —
B. P., Flize. — F. L., le dimanche qui suit le 8 septembre. — C'* P. — S. M.
— S. T. la Flizifnuu'. — T. — S. C. C. lea Ouvriers des Forges de Flize. —
Ch. S. Ouvriers mHaUurgisten. — Société libre de bienfaisance dite des Forges
de Flize, — Au nord, le territoire s'étend sur deux collines séparées par le
ruisseau d'Elan, dit aussi de la Forge, qui se jette dans la Meuse, au nord de
Flize. Troisième étage du terrain //«ss/'/Me : marnes noires, schisteuses, sulfu-
reust's; et dans ces marnes, des cendres qui furent longtemps exploitées pour
l'amendement des terres.
Histoire. — C. de Heinis. Dans un diplôme de Henri II d'Allemagne,
1023, coiitirmant les biens de l'abbaye de Mouzon, apparaît pour la première
fois la commune de Flize, sous le nom de Falisia. Encore mentionné en 1321,
dans le traité intervenu entre le prieur de Donchery et le comte de liethel.
Le village eut beaucoup a souffrir pendant la guerre de Cent ans; fut ravagé
par les troupes du duc d*; Nassau et de Sickingen, avant qu'elles n'assiégeassent
Mézières, lo21 ; fut, après la bataille de la Marfée, 1641, pillé par les
calvinistes allemands ({ue commandait Lambois; ravagé aux époques de la
Ligue, lorsque le sire d Yvernaumont en fut délogé, lo9y, par le maréchal de
Saint-Paul, qui l'attaquait, ensuite, dans Nouvion, où il s'était réfugié. Flize
n'appartint à la Franc*? qu'après le traité de Bruxelles, 17 novembre 1769,
conclu entre Louis XV et Marie-Thérèse. A suite de ce traité, ainsi que nous
l'avons déjà vu et que nous le verrons souvent, furent englobés dans le
territoire français maints autres villages sur la rive droite de la Meuse, en
pays d'Empire depuis le traité de Meisen, 870. et qui ne payaient point
d'impôts en vertu de cet axiome : de linjwrio valor abeat. — Occupé par les
troupes russes en 1814. Nous lisons dans un registre conservé à la Mairie :
«c Du 2.'» avril 1814, arrivée de M. Frédéric de GroUmann, capitaine de la
27° division russe, régiment de Tarnopolsky, en qualité de commandant de
la place lie la ville de Flize, et en vertu d'ordre signé Barclay de Tolly,
accompagné du prince de Maguron, sous-lieutenant du dit régiment, et trois
domestiques. -- Du 16 juin 1814, départ des susdits et de six soldats russes...
Depuis le 3 septembre 18 lo jusqu'en mai 1817, un poste prussien, d'une
dizaine d'hommes, occupa Flize. » En 1870, la veille même du jour où se
livrait la bataille de Sedan, Flize était incendié et pillé par quelques arrières-
gantes allemandes. Les pertes éprouvées dépassèrent 94,000 francs. Ce ne
fut pas tout : car, tant en réquisitions qu'en quote-part pour contribution
d«* guern?, la commune eut h donner 12,-), 398 francs. Et pourtant les Fliziens
implorèrent la clémence !?) du vainqueur. Ils avaient adressé au Préfet
alltinand, à Hethel, un uh'ssage où très humblement ils exposaient leur
lamentable situation.
Eglise. — Une église aurait été construite, en l'an 1600, après qu'eut été
— 235 —
détruit le village de Riniont. Elle occupait remplacement où so trouve,
aujourd'hui, la Mairie; un cimetière l'entourait. Plus tard une autre chapelle
— au milieu d'un cimetière — que fit ériger Gollart, seigneur de Flize, qui eut
sa tombe dans l'ancienne église. Deux chapelles pour un village n'ayant que
58 habitants, tout juste! Rimont, quand il disparut, en comptait ioO au moins.
L'église actuelle date de 1865 : elle a trois nefs avec transept; 40 mètres
de longueur sur 20 mètres de largeur. Un assez joli Chemin de Croix, en
relief sur le mur. Les orgues ont été données par M™" Jacob. Pour acheter les
deux cloches nouvelles, on revendit l'ancienne cloche portant le millésime
1777, dont le parrain était Antonio Raulin, seigneur du fief de Flize, lieutenant
de la grande louveterie de France, manufacturier de la draperie royale de
Sedan ; et la marraine, Marguerite Durand de Miremont. Il y eut en ell'et, à
Flize, une « foulerie de draps de Sedan ». Elle se trouvait dans le vieux
moulin — on en voit quelques vestiges près de la forge — qui, jusqu'en 1650,
avait exclusivement été réservé pour la meunerie. Il avait eu pour premiers
propriétaires les religieux d'Elan. La rue du Moulin constitue avec le Pdquls,
proche de l'église, la partie la plus ancienne du village.
Château. — Au lieu dit le CMleau, confluent de la Meuse et du ruisseau
d'Elan, s'élevait jadis une tour ou guette, comme il s'en trouvait maintes et
maintes, jadis, le long de la Meuse. Sur son emplacement fut construit le
château qu'habita, vers 1815, la famille Clermont-Tonnerre, et dont les parcs
auraient été dessinés par Le Nostre. Après le traité de Bruxelles fut démolie
la tourelle de ce château qui, par suite, devint manufacture de draps, puis
filature, puis ferronnerie et, enfin, maison bourgeoise. En draguant la Meuse,
en cet endroit, on retira de l'eau d'assez nombreuses armes provenant sans
doute des « soldats royaux » faits prisonniers à la bataille de Nouvion, 1592,
et noyés ensuite par ordre du maréchal de Saint-Paul. En 1843, M. (iendarme,
de Vrigne-aux-Bois, maître de forges à Boutancourt et à Flize, acquérait ce
château — ou plutôt cette maison devenue bourgeoise — et le transformait
complètement. Lorsque se fit, en 1868, « la liquidation des usines », ce château
fut acheté par M™" Jacob-Jacquemin, aujourd'hui décédée, qui lui donna son
allure seigneuriale.
Rimont. — Ancien village assez important mentionné, le 15 septembre 1 176,
dans la donation que fait Guillaume de Champagne, archevêque de Reims,
au chapitre de Saint- Remy de Mézières. S'appelait aussi Hardimont, et se
serait trouvé à la limite des territoires de Dom et de Flize, au lieu dit la
Côte. Rimont, sa « maison-forte » et son église disparurent sans doute entre
les années 1521 et 1592 ; les Impériaux ayant commencé la ruine de ce village
qu'achevèrent les troupes de Saint-Paul. Sur son emplacement, on trouva des
ornements d'église, des vases dils sacrés, et l'on vit longtemps des pierres
calcinées.
LES AYVELLES. — IL, 451. — P. 11., 121. — E., 95. — D. C, 3. —
D. H., 8. — D. D., 6. — Hect., 545. — B. P., Flize. — F. L., le deuxième
dimanche d'octobre et le dimanche qui précède l'Ascension. — La roiite
Nationale, sur les deux côtés de laijuelhî s'alignent les maisons du village,
partage le territoire en deux parties : à l'est, une plaine qui s'étend jusqu'à
lai Meuse, comprenant les terres fertiles de la Warenne; à l'ouest, un vallon,
souvent boisé, qu'arrose le ruisseau de Cludandry, et mamelonné de coteaux;
les Riipailles, à la cote 218 mètres, sur lequel est construit le fort : déclassé,
en même temps que le fort de Chailemont, a (iivet, depuis le mois de mars 1899.
Troisième étage du terrain lîaasi'jue : marnes que recouvrent les alluvions de
la vallée et les sables argileux diluviens.
Jusqu'en 1827, les Ayvelles formèrent deux communes distinctes : les
(jrandef et les Petites Ayvelles. loujours en procès l'une contre l'autre, à
propos d'i m position de liions communaux, de droits Je pAturage, sans doale
purée que la limite des deux communes était mal déllnie. L'n procès commencé
en Ifift:), parce ijuc les liestiaux des Petites-Ayvelles étaient venus pâturer sor
le territoire des (Îrandes-Ayvelles, était à peine terminé en 178t. Ces conflits
ne se terminèrent que pur la réonicin des deux communes. — C. de Vitry.
Ch&tean. — Aux Pi-lUes-Anvellcii, un chûteau démoli pendant la Révolution.
Il avait sa chapelle caslrale, et l'emplacement qu'il occupait était fort étendu
si l'on en Ju^e pur les restes des murs et des fossés que l'on voit encore
aujounl'liui. Il appartint longtemps à la famille d'Ambly des Ayvelles. dont
un des meuibres rmif^rail en IT02. Au seizième siècle, les Grandett-At/vetUi
appartinrent aux de Villelongue.
Ecarta. — Pont-l'ii/ity. H. ~ Le Fort, dont nous avons parlé plus haut, fut
conslruil en 18*0. Le Fort proprement dit et la Redoute ou batterie proche du
vtllaf;i', qui défendent les approches de Hézières, devaient garder, avant le
déclassement, les vallées de la Meuse et de laVence, puis surveiller les routes
de Méïières à Neufchilteau, de Givet à Orléans, les voies ferrées de Charleville
il Reims et de Charleville ii Sedan.
BALAIVE8-ET-BUTZ.
— n. I»., 13. — Hect., i.iUii.
i" aotlt. — C" l*. — Terrai
de 300 nièln;s. piirce qu'ils s
qui jiartage les liiissiiis de lu
- H., 307. ~ E.
- B. P., Fliîe. -
ns boisés, IbrL .'
' lroHvi!nt sur le
Meuse et de l'A
99. — D. C, 3. — D. A., iS.
F. L., le dimanche après le
ci dentés, avec des altitudes
contins de la ligne des eaux
ne. De nombreux ruisselets,
dont l'un traverse
le village, arro-
sent le territoire.
— Carrières de
moellon s, de pier-
res de taille, ar-
tiile bitumineuse,
sable pour bri-
ques v^'fractaires,
cendres sulfureu-
ses- — C. de Vct-
mandois.
Eglise. — De
style roman; date
(le 1888. rempla-
('ant l'ancienne
église qui n'avait
aucun caractère
architec tonique,
et où se trouvait
une pierre tom-
bale, aujourd'hui conservée dans le jardin du chdteau de Sault ; celle de
Jean de La Fuie, seigneur de Ralaives. décédé en 1576, et de damoiselte
Claude de Régnier, sa femme, décédée en 1604, tous deux représentés en
pied ; Jean revêtu de son armure, sa femme de ses plus beaux atoun.
A chacun son écusson personnel.
Ch&teau. — De l'ancien eliillcau des Kaincourt, ne restent que deux petite!
tours carrées: il est aujourd'hui remplacé par le château qu'a fait construire
M. Korderel, d'après les plans de M. Tliion. De l'iinlique maison seigneuriale
de Butz, ou plutôt de Flumainvillc, laquelle appartint àiacquesde Hontguyon,
ne subsiste qu'un corps de bâtiment sans importance.
Vn« géntnla de Bilaliu
— 237 —
Ecarts* — Le Moulin de la Foulerie, N. C. — Flamainville. H. — Fontaine-
Marion. N. C. — Eva, 12 hab. — Les Cendrièvefi, 3 hab. — Butz, 66 hab.; était,
avant 4828, commune distincte.
BOUIiZICOURT. — H., 4,070. — E., 3io. — D. C, 7. — D. A., 40. —
D. D., 9. — Hect., 640. — B. P., Boulzicourt. — F. L., le premier dimanche
d'octobre. — C'« P. — Fanf. du Cercle. — Socit'té libre de Secours mutuels.
— Cercle d'études sociales l'Avenir. — G. — T. — Territoire assez accidenté
qu'arrose la Vence, affluent de la Meuse. De nombreuses collines boisées, avec
sol pierreux. Des coteaux à pente douce limitent la vallée. Troisième étage du
terrain liassique : marnes noires sulfureuses. Premier étage du terrain jurassique :
carrières exploitées dans les calcaires de Toolitho inférieur, marnes pour
l'amendement des terres, calcaires blancs de la grande oolithe. Terrain dilu-
vien : minerai de fer, argile bitumineuse et sulfureuse pour l'agriculture. —
C. de Reims.
Château* — S'élevait jadis, sur le mont (]hàtiIlon, un château que la
tradition dit avoir été construit, en Tannée 4268, par Thomas de Goucy,
chevalier, seigneur de Vervins, fils de Thomas d«» Goucy et (h; Mahaud, fille
du comte de Rethel. Ge chAteau qui, d'ailleurs, n'eut jamais grande importance,
fut incendié et rasé pendant les guerres de la Ligue. Une légère excavation
en marque aujourd'hui la place.
Ecarts. — La Barrière, o hab. — Rlsque-Toul, 24 hab. ; tire son nom de
son emplacement dans une « gorge ». — Ville-sur-Vence, 5 hab.; ancien village
détruit sous la Ligue en même temps que le château de Ghàtillon. — Les
Huttes, où Ton isolait les malades, dans de petites huttes, construites exprès,
lorsque la peste, en 4636, décimait Boulzicourt. — Les Rouge-Biou, où l'on
décapitait les serfs que condamnaient à mort les seigneurs Haut-Justiciers. —
Furent seigneurs de Boulzicourt, au neuvième siècle, les abbés de Saint-Hemy
et de Reims; au dixième siècle, les abbés de Sairit-Médard et de Soissons; puis
le comte de Rethel; ensuite les « sires » de Goucy; et, enfin, aux dix-septième
et dix-huitième siècles, les d'Ambly et les de Provisi.
C'est Gilmer, de Boulzicourt, régent du collège de la Marche, qui haranguait
Elisabeth d'Autriche, femme de Gharles IX, lorsque cette reine, venant de se
marier à Mézières, fit son entrée officielle dans Paris.
BOUTANCOURT. — H., 560. — E., 44o. — D. G., 4. — D. A., 42. —
D. D., 44. — Hect., 299. — B. P., Flize. — F. L., le premier dimanche d'oc-
tobre. — G'" P. — S. T., pour le canton de Flize. — S. (i. — Le territoire,
assez élevé, se trouve en partie dans la vallée du ruisseau d'Elan; les points
les plus élevés sont : au nord, la cote 269 mètres; au sud, la cote 30.J mètres;
à l'est, la cote 267 mètres; à l'ouest, la cote 262 mètres. Traversé du sud-
ouest au nord, sur une longueur de 2,400 mètres, par le ruisseau d'Elan.
Premier étage du terrain jurassique : carrières pierres de taille et moellons,
ouvertes dans le calcaire oolithique.
Histoire. — G. de Vermandois. Le village, dans un entonnoir que for-
ment deux petites collines, est d'origine ancienne. Son nom apparaît pour
la première fois, en 997, dans le diplôm»* de l'empereur d'Allemagne, Othon III,
confirmant la donation faite, in Botionicastr, au monastère de Mouzon, « pour
le salut de son àme». D'où l'origine sécul.iiiv d«^s droits que conserva, jusqu'à la
Révolution, l'abbaye de Mouzon sur Boulanrojirt. Ravagé et incendié : en 1360
pendant la guerre de Gent ans, par les routiers que conduisait Eustache
d'Amberchicourt ; en 4448, par les band<*s do Growestein; en l.')21, avant le
siège de Mézières par les Impériaux; en L')61, par François d'Aspremont,
seigneur de Lûmes; en 16 H, par les troupes allemandes de Lambois, après la
— 238 -
bataille de la Marf(>e; en 1043, par les troupes espagnoles, que Coudé devait
battre à Hocroi. — Bernard Palissy, lorsqu'il visita les Ardennes, séjourna
quelque temps h Boulancourt.
Eglise. — Moderne, de style ogival. L'ancienne église, fort curieuse, de
Boutancourt, remontant pour la première partie au treizième siècle, et pour
les deux autres au quinzième et au dix-seplième siècles, notamment le portail,
fut détruite par un incendie le 24 mars 1882. Au péril de sa vie, M. Ph. Gommas,
maire, voulut enlever les objets les plus précieux que contenait Téglise;
enfermé dans la voiHe embrasée, il allait certainement mourir étoufTé et
brûlé, lorsqu'il fut béroïquenienl sauvé par M. Docquin, boucher. La cloche
date de 1789.
Ch&teaux. — Au Rntz dWrni, se s(Mait élevé, dit la tradition, un château-
fort que les troupes espagnoles auraient pillé, puis brûlé et détruit quelques
jours avant la bataille de Rocroi. Un gros bouquet d'arbres marqua longtemps
la place hypothétique de ce chAleau. Lne deuxième tradition croit qu'il aurait
été rasé en 1592 par le maréchal de Saint-Paul. — Un autre château, appelé
de Soiru, transformé depuis 1792 en maison de ferme. Dans l'une des salles
du rez-de-chaussée, qui conserve les traces manifestes «le la splendeur d'antan,
se voit une plaque de cheminée qui remonte a l'origine même du manoir. —
Enfin, un troisième château, fort grandiose, construit en l'an VI de la
République, par Joseph Poulain, maître de forges.
Ecarts. — Le Terne, 42 hab., appelé aussi lielicviie, sur le versant, à l'est,
du ruisseau d'Elan. — Ali/ei\ 10 hab.. où se trouve une usine fondée aussitôt
après la prise d'Alger. — Soiru, C'est la ferme dont nous venons de parler. —
M(il-Campt% 8 hab., maison assez mal bâtie et d'aspect misérable.
Lieuxdits. — SfH^if/neules, lieu jadis planté d»* vignes et appartenant aux
moines d'Elan. — La Cote des Vignes, même origine. — Le Fond d'Elan, terres
qui jadis furent propriété des moines d'Elan. — Les CoircUes ou les petites
eaux. — Les Terres du Bois de Flize. — Le Calvaire, — Les Prôs-Ruart. — La
Terre-Ruart, — Le Villaye, où se voyait jadis une agglomération de maisons. —
Le Terme, — Le Sansonnet. — La Terre-Ronde. — La Terre-au-Vin, rappelant
les vignes de l'abbaye d'Elan. — La Fo r g e-d' en-Haut. — Le Chemin de Rimont,
conduisant à ce village que nous avons dit avoir disparu (voir Flizc).
CHALANDRY-ËLAIRE. — H., 201. — E., 09. — D. C, 3. — D. A., «0.
— D. D., 8. — Hect., ;»19. — B. P., Boulzicourt. — F. L., le deuxième
dimanche de mai pour Chalandry; le premier dimanche de juin pour Elaire.
— Au sud du village prend sa source h; ruisseau (le Chalandry. Troisième étage
du terrain liassique : calcaire ferrugineux que recouvre le terrain moderne ;
mamt-s exploitées pour cendres destinées à lagricnlture. — C. de Reims.
Ch&teau. — Aurait l'aspect d'une grande maison de ferme, n'était la
tourelle ancienne qui la surmonte. Daterait du dix-septième siècle.
Eglise. — L'église de r.halandry avait un niagnillque autel en marbre noir,
provenant de l'abbaye d'Elan. Ot autel, à droite et à gauche duquel se voient
deux portraits peints à l'huile — celui d'un seigneur et celui d'une dame, — est
odieusement badigeonné d'une affreuse couleur chocolat. A remarquer :
quelques intéressantes pierres tombales et, aussi, le reliquaire très vieux qui
contient les reliques de saint Gonthier, patron de la paroisse. Se lit le millésime
1763 sur la cloche, dont le parrain fut (iaspard-Hardouin-François d'Ambly,
et la marraine Jeanne-Charlotte de Viard.
Ecarts. — Le Pri> Saint-Gonthier. Avant la Révolution, se trouvait dans ce
pré une fontaine dont l(*s pèltTins qui se ren<laient à Saint-Roger, d'Elan,
buvaient l'eau pour s'attirer les faveurs dt* saint Conthier. — Ferme de la Grande^
Cour, à Elaire; appartint aux d'Ambly, seigneurs des Ayvelles. — Elaire,
— 239 —
110 hab., autrefois village très important. Son église fut détruite au dix-
septième siècle. Avait une maison-forte construite probablement dans les
premières années du onzième siècle. — Le Pdquis de la Tour où s'élevait, sur
les bords de la Meuse, la « Tour du Guet » dont, en 1825, se voyaient encore
les ruines.
Les de Roucy et les d'Ivory furent les principaux seigneurs de Ghalandry-
Elaire.
CHAMPIONEUL. — H., 135. — E., 50. — D. C, 10. — D. A., il. —
D. D., 9. — Hect., 476. — B. P., Boulzicourt. — F. L., le dimanche après le
H novembre. Premier étage du terrain jurassique : carrières, pierres de
taille et moellons dans Toulithe inférieur, marnes, pierres et chaux. Terrain
diluvien : minerai de fer, argile réfractaire pour la poterie. On dit Cham-
pigneul-sur-Vence, bien que la Vence passe à plus d'un kilomètre au delà du
territoire. — G. de Vitry.
Eglise. — Fort ancienne; traces de style roman, de gothique et de Renais-
sance. La tradition dit qu'elle aurait été construite par les religieux de
Bethléem, de Gharleville. A signaler le maltre-autel et un tableau : V Adoration
des Mages, La cloche, la plus ancienne de tout le canton, porte ce millésime :
M. V XXXIL
Ecarts. — La Basse-Clt^fay, 7 hab. Deux fermes que sépare un ruisseau, et
dont Tune, ayant conservé ses portes cochères et sur laquelle se voient encore
desjcréneaux, fut une maison seigneuriale. Gléfay est un domaine d'origine très
ancienne : nous savons, en effet, que Gislebert III, seigneur d'Orchimont, donne
àjl'abbaye de Laval-Dieu, vers l'an 4162, tout ce qu'il possédait sur le « ban >»
de Mohon, et le droit d'établir un four à Gléfay. Aux moines de Laval-Dieu,
succédèrent comme seigneurs : le Ghapitre de Saint-Pierre, de Mézières ; les
abbés d'Elan; les de Gléfay; les d'Escanevelle ; les de Villelongue ; les de
Pavant. En 1788, M. de Grandpré était seigneur de Gléfay.
Antérieurement à 1823, Ghampigneul, Mondigny et Saint-Pierre-su r-Vonce
ne formaient qu'un seul et même village. Ils ne sont communes distinctes que
depuis 1869-1870.
DOM-LE-MESNIL. — H., 813. — E., 229. — D. G., 3. — D. A., t3. —
D. D., 12. — Hect., 729. — B. P., Dom. — F. L., le dimanche qui suit le
29 août. — G'« P. — T. — Le village, sur la rive gauche de la Meuse, au pied
des collines que forme une ramification des montagnes de l'Argonne, est
dominé par la cote de Dom, 304 mètres d'altitude, où sont exploitées de fort
belles pierres de taille. Outre la Meuse, le territoire est arrosé par la Bar; et
à Pont-à-Bar, non loin de l'endroit où cette rivière se jette dans la Meuse,
prend naissance le canal des Ardennes. Troisième étage du terrain liassique :
marnes exploitées comme cendres pour l'agriculture. Premier étage du terrain
jurassique : calcaires oolithiques dans lesquels de très nombreuses carrières,
soit à ciel ouvert, soit en galeries souterraines ; fort anciennes, d'ailleurs,
puisqu'elles furent exploitées par les Romains. Les carrières de Dom -le -
Mesnil fournissent des pierres de taille de couleur jaunâtre; tandis que les
carrières de Romery — écart de Saint-Laurent — donnent des moellons, des
pierres bleuâtres utilisées pour bordures de trottoirs et pour dallages. Plu-
sieurs rues de Reims sont pavées en pierres de Homery. — G. de Reims.
Egalise. — Nouvelle et sans grand caractère architectonique; construite en
1840 sur l'emplacement d'une ancienne église gothique fortifiée, ayant une
tour carrée massive, aujourd'hui disparue. Un beau vitrail, dont gisaient naguère
les débris dans le jardin presbytéral, éclairait le cœur voûté en ogive.
Château. — L'histoire, pas plus que la tradition, ne nous a conservé les
■ vliAleaii iliint, cepeiulant, l'exislftii-e ne saurait Être mise en
nr.0TP., SUT If li^u dit R>-lii>uru. les ruines en 1830 et,
curieux des choses
son Cbenon, depuis
ff^nne Pilard, qu'habi-
tait Jacques de Roussj ;
il V rt^di^eait, en (384,
son fameux ■■ Démem-
brement n. devenu bien-
liU, i>nlre les mains de
liotiereaux tracassiera,
une source de procès
que, seule, réussit à ta-
rir la HiH'nlutîon ; l'au-
tri>, où demeura le sieur
de RL^lhune, tristement
ei''lèbi-e par son orgueil
et SCS brutalités. On con-
serve, de celle maison,
une plaque de cbeminée
aux armes de France,
avec le millésime 1374.
Klle éclinppait alors,
comme tant d'autres
d'ailleurs, au règlement
Carrttrei dg plNrn ''" ^ brumaire au II,
ordonnant que fussent
" retournées toutes les plaques portant les emblèmes de la royauté ou de la
tyrannie seigneuriale. »
Ecarts. — L'Orangerk. U liab. — PuiU-à-Biir, 43 hab.. où commence le
canal des Ardennes. — Le Caïuil, 9 bab. — I/Bciiwc, .ï hab. — Le l'ont, i hab. —
Sur lu Côle. 3 hab., du nom de sa situation sur la monliigne. — Chartemagne,
4 bab.; ainsi s'appelait le premier propriétaire de l'auberf^e qui constitue cet
Lifiuxdits. — R^uri-mj, un plateau très étendu sur lequel existait un petit
dnmnine cultive par le« moiiies du prieuré de Donchery. Cet endroit s'appelle
aussi, sans doute h cause de sii fertilité, le Jariiiii de l'Ourmir ou ik Boukivj/.
— Une jirange. la iiraniie-fi'iiiriiiy, appartenant k M"* la duchesse de Mazarin,
fui détruite pendant répoque révolutionnaire. — Le Chemin det Pilquig, ou de
la Tour, laquelle défendait itii passage iiiiéuble de la Meuse. Il y a plus
de cent ans qu'un orage violent emportait le toit, qui ne fut jamais replacé, de
cette lour. Puis, petit :i pelil, elle s'écroula, et ses quelques tronçons de
murailles, lransfori[ii'i-s en poste de douaniers, ont aujourd'hui complètement
disparu. -^ Miiirir-Mir/utall, et, par dél'orniation des mots, Marie-Micliaut. A
la ilate île UtO.ï, le cartulaire de Itelliel mentionne un contrat d'échange oti
se triiuve la siunalui'e du maveur. Iloin-le-Mesnil était alors administré par
tmis maires : l'un dépendant du prieiii<- île Ihnchery, qui relevait de l'abbaye
lie Sainl-.Méilaril, fi Soissmis, "t pour les « bourgeois de Saint-Mard i> ; le
deuxième nommé pour li's " bourgeois du V"«' " — l'avoué de Doncbery; —
e1 !■■ troisième pour la .. Mnivii'-Mîclnmtt », fomprenant les serfs attachés
au lier du Viiué. Un lieu dit M'iiif-ilifh'iiH. qui rappelle cette organisation
admini-^lralive, exisie eiie<ii-e de nos Jours; et le clos du prieur se nommait le
CI"" f^'i'iil-M'i'iril. i_ l'oiir les iiiiires lieuxiiils, voir Meyrac : VnxEs et Villages
— ail —
ÉLAN. — H., 182. — E., 46. — D. C, a. — D. A., i;>. — D. D., i:!. —
Hect., 985. — B. P., Klize. — K. I,., le dimanche qui suit le 8 septembre.
Premier élage du terraia jurassique : carrières de moellons dans les calcaires
de cet ëtaite. Le village se divise en deux parties : Elan et les Censés, à environ
un demi-kilomètre du centre communal. La Nohknclatiirk dks Coumunes (1823)
signale aussi le moulin Favcnu. Pour la célèbre fofél d'Elan, d'une contenance
d'environ 872 hectares, voir Meyrac : i.\ Fobét des Akden.nP!:, chap. xi, les
M Industries de la Korèt ". — C. de Reims.
Le ruisseau d'Elan prend sa source au pied même de la chapelle dite de
Saint-Roger. Il traverse Elan, it Alger ; y actionne une scierie, anciennement
fabrique de chaises et de galoches; passe à Routancourt où il fait marcher les
usines Henny et Bridoux-Raulin; traverse le parc du château Dailly, entre à
Fiize où il alimente les forges Raty, puis traverse le parc du château de Klize
et va se jeter dans la Meuse. Le ruisseau d'Elan, dont l'affluent de droite est le
ntâ'Aniy, prend sa source dans une sapinière assez proche du lieu où fut, dit
la légende, le chùteau — on n'en voit plus trace actuellement — « desseitçneurs
et chevaliers d'Arny ■■ ; rencontre à Routancourt VElang de la Forge-Basse, un
nom qui rappelle ileux forges dîspiirues en 1865 et un ancien haut-fourneau,
aujourd'hui taillanderie Bridoux-llaulin. Li Forge-Rasse fut transformée en
citi': ouvrière. Quant à. la FhrijE-H'iute, elle est devenue, depuis 1878, l'aciérie
Joseph Henny. Affluent de rive gauche : le ru d'Elr^pigny, que forme le trap-
plein de lu Funlaine ISuu-'lu-I'ihjuis. Il traverse, notamment, le grand prè de
Soiru cl se jette dans le ruisseau d'Ëlan, en face du crassier des forges.
^lise-Abbaye. — L'abbaye d'Elan fut l'une des plus célèbres de l'Ar-
denne. Elle fut fondée pur Witer, comte de Relliel. i< Douze religieux, nous
raconU; la chronique — ou lu légende, — partirent de Loroy, au diocèse de
Uoui^es, sous la conduite du bienheureux Ro^'er, Anglais de nation, à qui,
raal);ré sa résistance, fut confiée la petite colonne. Iloger et ses compagnons
s'arrêtèrent en un lieu désert et couvert de bois où ils s'établirent le 1" août
1148. Là, pendant un as^^ez lon^ temps, ils servirent le Seigneur, i< dans la
pauvreté, dans la faim, dans la soif, dans le froid, dans la nudité, dans les
— 242 —
veillas, dans les an^'oissos... » Mais, uno fois fondée, Tabbaye, grâce aux libé-
ralités des rois et des seigneurs, devint bientôt puissamment riche. Elle eut
des fermes un peu partout dans les Anlennes, notamment celle de Forest,
actuellement écart d'Attigny. En 1399, ses biens s'accrurent de tous ceux que
possédait l'abbaye de filltîs des Citeaux, aux Mazures : le Couvent fie la Con-
solation Notre-Dame. Mais c'est surtout la magnifique forêt d*Elan qui fut
pour elle une source de revenus considérables. Aussi, excitant les convoitises
des soudards ou des troupes plus ou moins régulières qui désolaient si sou-
vent notre région, fut-elle souvent incendiée et saccagée ; notamment par
Lanibois, après la bataille de la Marfée; et, plus tard, par les calvinistes de
Sedan.
L'église abbatiale, de style flamboyant, sauf le portail, de style grec, abon-
dante en tableaux, et des plus somptueuses, était remarquable par le gran-
diose de son architecture, la beauté de ses sculptures et de ses fenêtres
«ogivales que l'on voit encore, la magnilicence de ses arceaux dont restent
quelques ruines, et la joliesse de ses stalles qui ornèrent Tancien temple
protestant de Sedan. Furent inhumés dans cette église plusieurs comtes de
Uethei :
Hugues II, vers 1220 :
Hugo cornes pri mu.* Jacet sub marmore limus.
Quotl mine est erimusy licet id (/uod erat motio simus.
Limus erat. fuimim omnes, aditiemt/ue redimus.
Félicité de Broyés, son épouse, après 1231 :
Hi'r coinitpm cotnitato ri non
Couti tissa Ittcatur feliritas,
Proffua tjonitas pietast/ue precanfur
Hugut^s !V, vers 1278 :
Iluf'sf (fui fut comte de Retest
Sous ri'tte tomhe enf'ois est.
Preiidotn fu et de bonne affaire^
Ji^sus lui veuille pardon faire.
Fie,c fut au comte Menessier
Ifont râf/ne Dieu soit parcenicr.
Ma nasses, 1273
llie Manasserus t^uondam cornes est tumulatus.
Mille ad arma ferus^ morum virtute prohatus,
Simpler af(/ue jiius, tormcntum wni patiatur.
Sic sfX'ius sanctis œterna we fruatur.
Puis aussi de nombreux autres comtes ou comtesses de Rethel, dont il
serait trop long de rapporter ici les épitaphes; celles-ci données seulement
pour exenii)le. llap[K'lons encore, cependant, celle assez naïve d'Isabelle de
(^harbogne :
Isahcau la comtesse f/ist sous cette lame
Volontiers oijoit messe, pieuse de l'âme
Des rieux de cri/ fust n(^e, moult est oit bonne dame:
Jkesu drist rouronîiff la motte en son roh/aume.
Et enfin cette dernière dont nous signalons l'intérêt historique, « laquelle
se voit sur ung tombeau de marbre noir, sanz figure aucune, sinon les
armoiries » :
n (Uj fjil très hdiit, tràfi puissant prince, — De très noble m'^moire, Philippe Cùmte
de Hevers, — Baron de Doazj/, princt et ymnii Cknmbi'ier — De Frnnee, /Us de
trts Itault et très puissant — Prince Philippe. /Ils lia ruy île Frunce, — Qui
trtspaêsa à la bataille d'Agincoiirl-keSlangy, au service du roy. — A l'encontre
lies Anglais, le Jour — SaUict Crespin, XXV d'oelobre, — L'an de -jr/lre 1413. >i
En iî'Jl, doni Movelet étant prieur, les iDoini-sabiinilonnaienl le monuslère
pour n'y plus reparaître; Us n'étaient plus que qualru i eet époque. C'est
entre le 29 janvier et le 16 avril qu'ils s'éloignèrent de leur ciiiivent, car le
dernier acte qu'ib signèrent dute du 'i'i jiinvier, et on Iruuve le 16 avril un
autre acte portant la signature do prêtre des lorâ charge de la paroisse d'Elan,
que dessert aujourd'hui le curi> de Sapogne.
L'église abbatiale devint paroissiale. .Mais elle fut livrée au pillage le plus
éhonté. Chai^un y venait prendre ce qu'il y trouvait à sa conveniinue : statues
qu'on jetait bas à l'aide de cordes, tableaux, marbres, plomb, bois; tout fut
enlevé, cyniquement et sans crainte de poursuites, (Voir Meyriir : La Forêt
DES Ardeknrs, chap. i, " les Abbayes ■>.
En 1832, la Restauration remettait cette basilique au dfpnrtemenl. qui la
vendit à condition qu'on la IransfornuU en une autre église, actuellement
celle du rilla^e, où l'on conaei-ve un splendide bénitier en marbre noir. C'est
sur l'emplacement de l'ancienne abbaye que se trouve la ferme, aveu quatre
tourelles, de M. Ëdouoi'd Prévost, banquier t Charleville. Ilailleurs, avec les
débris de l'abbaye sont construites, à Elan, d'assez nombre
(Juant aux reliques du fondatei
(îanneron nous a raconté les
extra ordinaires miracles, elles
avaient été dispersées pendant
l'époque révolutionnaire, sauf le
froKinent de soie violette dans
letlticl i^lail enîdoppé le ciriir
du saint. Ce morceau d'étotfe
était, depuis le commencement
du siècle, enfermé en un >• bras
reliquaire " de bois qui n'avait
évidemment pas été fuit pour
cette destination. On l'a replacé,
en ces dernières années, dans
un petit reliquaire alTeclant la
rornie d'un ostensoir qui z^esle
exposé dans l'église.
La Fonlaîne Hainl-Rofjer est
toujoars un lieu de pèlerinage,
fréquenté surtout par les jeunes
Allés qui cherchent à calmer
l«ur» ctiagrius d'amour. Après
une prii^rr nu saint, elles n'ont
qu'à niari'her sur les cailloux
qui forment le lit du ruisseau
d'Elan, pour voir apparaître en
fonge. ou même en nsilité, l'élu
de leur r.pur. L» Fontalna Silnt-Roger
ÉTRÉPIONT. — H.. 228. — E., 75. - II. i:., J. — 11, A-, 13. — II. 11.. H.
— Hect., 423. — B. P., Klize. — F. L., le dimanche qui suit le 28 aoiU. - Le
viUaj^ s'étend au pied d'une colline. Troisième étage du terrtUn Hamique :
calcaires oolilhiquee. — C. de Viiry.
— Stl -
ChAteau. — l/aucipii cliStcau, autmir duquel se groupèrent les premières
maisDiis d'Etn'pifiny, remonte nuï origines mêmes Je la commune; quinzième
sièdo. Il nurail ét<'', d'ahnrd, habite par iiicssire Antoine de TouH}', chevalier,
si'ijfiii'iir d'Klri'pi^iny, Cliéiy, Saint- Martin -sur-Bar, Beaumont elPouilly, qui eut
pour (épouse Jeanne-
Claude de Pouilly. Ea
ITOâ, il avait pour châ-
telain r.abnel-Kenanl
(le Fuchsamberg. capi-
taine au régiment de
^o^raandie, (Ils de Re-
nard de Fuschamberg,
seifineur de La Tour-
nclle, « lieutenant pour
le roi des villes de Chà-
leau-Hej{niiult et Lin-
l'Iiainps ■>. En 1789, le
[uarquis de Moriol le
vendait à M. Lefebrre,
alors curé d'Ëtrépigny;
mais quelques années
plus tard, il fut si rom-
pli^tement détruit et
rasi^ qu'il n'en re^te plus veslige, aujourd'hui. Le» tiAtiments qui l'avoisinaieot
et si'rvnienl, » cette l'poqiie, de in'i'sbytéri', fuiviif recoustruila, puis devinrent
le i')iAl<-au actuel qu'habita, nolaninifnt. M™" veuvt- ]>;inckouke, la Temme du
ci^lèbre êdrleur. C'est dans le ]i:iri' de l'uiicieu cliàleau que fut inhumé Jean
Ueslîer, l'auteur si connu de Mh.n Tk^tauknt : l'un des iiuvnk^es de libre-pensée
les plus Tameux du dix-huiliÈnj(! sièirle.
BtréplEUT
OUIONICOURT-SUH-VENCE.
1». A., I i. ~ n. 1)., 13. — iicii., m. -
dimanche de uKii. — C' \'. — il.
c-oleiiux, comnii' dans un eutonmiir q
du FfiHlii-ii, où mule le rui^selel i|ue
ouest, I
- H., 314. — I-:.. 112. — D. C, 11. —
It. P.. Iluignicourl. — V. 1... le dentier
T. — Le'villiifîe est, a» pied de ses
li s'ouvre : à l'i'Sl, sur l'.'arnite valléiî
iiuvent on appelle li' Rhône: et au sud-
r l'-lap- ilii li-miinjuriissii/ue : carrihns
dans k-s calcaires bliuics cl oolitliiques de la grande Dolillie. — ('.. de Heims.
Ch&te&n. — ApiKirtenant à la famille de Wigiiacoui'l. Kst-ce le cbàtenu
dont parle de Saiul-Paul d:ins ses MËuninKs. » Après avoir assiégé l'abbaye de
Chauiuonl. ... le maréchal trouva bon (fc Taire acheminer ses troupes droict a
lîuigiiicourt. fort cliilleau, h-quel incommoduit par sa garnison le Itethellois,
eslatii assis eiilre Itetfael et Méiiêres. Mais ceux de Sedan, manquant de
résolulion à l'efTecI, ayant veu le canon prél à jouer, se soumirent & rendre lu
place es-mains duilicl seigneur, laquelle eslaut en mains fait investir Y vernau-
m.inl... ■• Voir Vvkhnauui.st et Soirvuw-sua-MKrsK.)
Ecarts. ^ Fnmlku, ferme construite avec des matériaux provenant d'une
antique maison forte, à ftOO mètres du villa^'e, rians les caves de laquelle on
Iniuvji di- Mouil'reusca mounaii'S d>' ciiivif et une 1res curieuse lampe fort
audeiMie. l'ri.- Iiabitalimi de cet 0.-:„\. iiiirail. si l'on en croit la Wgende, servi
de rel'uye à qui'lques •'■[ni>;rés, [x'iidaiit l,i période révolutionnaire, l^n cime-
tière bordait autrefuis une |>arlie de la loule coniliiisant de Guignicourt & Pran-
lieu. — La Foutn'ii: — (iilI''-Viipilaiii'i. S. C. — La youvetle-Forye. N, C, Par
opposition sans doute à la Vieille- Ko r-;;e, ilonl, non loin, on a reconnu les
traces : scories laissées par un tiaut-fourtu-au i-l non encore débarrassées du
245 —
fer qu'enfermait le minerai. — Som-la-Ville. Entre Yvernauniont elGiiigiiicoiirt,
au lieu dit » Sous-la-Ville », évoquant, d'après la tradition, de nombreuses
villas romaines, des fouilles mirent à jour une fort grande quantité de mon-
naies antiques; une médaille sur laquelle étaient gravés Romulus et Hemus,
allaités par leur louve; quelques substructions calcinées et des squcîlcttas.
HANNOONE-SAINT-MARTIN. - H., 077. - l-., 201. — I). C, 0. —
1). A., 16. — D. D., io. — Hect., 471. — B. P., T)om-le-Mesnil. — K. L., b;
dimancbe qui suit le 1 1 juillet. — C*° P. — S'étage pittoresquement sur une
colline dont l'altitude atteint 304 mètres. Territoire arrosé par la Bar, et,
coulant de l'ouest vers l'est, par son affluent le ruisseau de Supvune. Troisième
étage du terrain liassvjue : marnes noires, scbisteuses et sulfureuses, cen-
drières. Premier étage du terrain jurassi<jue : carrières, pierres de taille, en
exploitation, dans les calcaires oolithiques jaunâtres. — C. de Heims.
Eglise. — Très ancienne, mais souvent reconstruite ou réparée. La tour et la
voûte du clocher remonteraient au treizième ou, plutôt, au quatorzième siècle.
La date de 1608 qui se lit à la clef de voiHe est celle d'une restauration.
Puis se voient des retouches des quinzième et seizième siècles, en style ogival
et flamboyant. A la fin du di.x-septième siècle, on exhaussa le clocher, et fut
élevée la tour romane que l'on couronna d'un dôme gracieux, surmonté lui-
même d'un campanile. Saint Martin, patron de l'église et de la commune,
avait anciennement sa statue en bois au-dessus du porche; statue grotesque,
maintenant reléguée dans un grenier et que remplace une rosace nous offrant
le saint à cheval et, selon la lég(Mule, coupant en deux son manteau.
Ecarts. — La Foulerie du Plat-Ruisseau. N. C. — La Grande- Foulerie, oO hab.
— Le Moulin, 4 hab.
liieuxdits. — Quelques lieuxdits évoquent des souvenirs historiques et
nous laissent entrevoir que Hannogne-Saiiit-Martin fut jadis plus important
qu'il ne l'est aujourd'hui. — Le Chemin du Pièfje, la Mtdadrerie, la Henferinerie,
la Croix-blanche ; en ces licnix furent trouvés des médailles, des armures, des
squelettes. — Le Champ de bataille; mais quelle bataille? Est-ce en 1478,
lorsque Louis XI, Charles le Téméraire étant mort, voulut s'emparer du pays
que la maison de Bourgogne possédait en Belgique? Est-ce aux temps de la
Fronde, alors que la Champagne était le théiUre de luttes incess;nit(îs et
meurtrières? Est-ce en 1650, quand Villequier mit en déroute deux régiments
d'infanterie espagnole? — Popelaine, hameau qui disparut on ne sait à quelle
époque; se trouve mentionné dans un démembrement de 1322 : Chambre des
comptes de Nevers; et, à la date de 1326, dans un aveu par lequel « Jacommius
dit Corporeis escuiers » reconnaît tenir en bref du comte de Kethel, « en la
prévôté d'Omont, la moitié des moulins de Safville = Sauville... et item en la
prévôté de Donchery, à cause tle l'avouerie dont était titulaire le dit comte
de Hethel, les soignïes (?) d'Ilannogne et de Popelaiiie. » — Les Huttes. En
l'année 1636, une peste teirible ravagea cette région et se lit cruellement
sentir, notamment à Saint-Marceau, à Saint-Martin, à Boutancourt, à Flize, à
Villers, à Sapogne. Intermittente, elle disparaissait, puis, provoquée par la
famine et la puanteur d<*s cadavres, horrible suite de la guerre, elle
réapparaissait. Les pestiférés, morts ou vivants, furent relégués ou enfermés
en un lieu dont le nom rappelle ces tristes événements : les Huttes, ou cabanes
construites hâtivement pour y parquer ceux (|ue la peste n'avait pas encore
enlevés.
MONDIGNY. — 11., 144. — E., 43. — I). C, 13. — D. A., 11. — 1). D., 9.
— Hect., .'>81. — B. P. — Boulzicourl. — E. L., le premier dimanche de juin.
Aucun cours d'eau ne traverse le territoire de Mondigny. Terrain jurassique :
— 2i« —
picrros de taille «•( moellons. Tvnain diluvien : argiles pour poteries que l'on
fabnt|ue surtout k Barbencroc. — C. de Vennandois.
Eglise. — Sur le portail se voit \v millésime 1782; date, évidemment, d*une
restauration.
Ch&teau. — Procln^ de l'église, les vestiges d'une très ancienne maison
seigneuriale que possédaient, en 1347, Hélis de Mondignv, épouse de Henri de
Monville; en \\S\V1. i){LH\v de Savigny. Reconstruite par M. de Robert, elle fut
détruite en 171M ; ses « communs >» sont, actuellement, bergerie et grange :
dite iirant/e de la Fenn*'.
Ecarts. — Les Hcjets, en plein bois. — liarhencruc, 36 bab., dans la vallée
de Hordenx. D'après une légende. Uordeux et Harbencroc tireraient leurs
noms de deux brigands qui, v«'rs la lin du neuvième siècle, ravagèrent, pillèrent,
ensanglantèrent cette zon»' ardennaise. Bordeux, toujours d'après la légende,
était Flamand, et Barbencroc, aux longues moustacbes relevées en cri>c, était
Liégeois. Après maints et maints crimes, entre autres l'assassinat de saint
Arnould, (jue la trailition leur iuïpule plus ou moins véridiquement (voir
(iKi'vÈHKs), ils furent pendus baut et court à Barba i se ; le lieu de pendaison
s'appelle encore, tout naturellement, la Polt'iwe,
NOUVION-SUR-MEUSE. — IL, 33H. — E., 03. — 1). C, 2. — D. A., 12.
— 1). I)., 11. — Ib'cl., Olo. — B. P., Flize. — F. L., le dimancbe qui suit le
l.'i août. — ('.'« P. — il. — T. — La Meuse coule à 2(K) mètres environ du
villiigt*. Terrain liassiiine : marnes à fragments ferrugintuix et lambeau de
calcairt' ferrujiineux. Nt>uvion, terre <rKmpire depuis le traité de Mersen, 870,
ne revint à la France «luen 1701), après le traité de Bruxelles.
Eglise. — Date «lu quinzième siècle. Une de nos anciennes églises ardennaises
le plus solideuit'ut fortifiées. Dans le mur, face à la Meuse, des créneaux et des
meurtrières: puis, un escalier très étroit, conduisant à la loge de guet, d'où
Ion surveillait le fleuve, hevant le portail, une pierre très vieille, sur laquelle
se voit, en raraclèn»s golbiqurs, un<* inscription à peu près illisible. Dans
l'intérieur, les armes du Retbélois; sur l'un des piliers, un écusson qui doit
être celui des Wallin; quelques statues reuiontant aux dix premières années
du dix-se(»tième siècb»; sur le rétabl»», curieuse sculpture en bois, datant d'au
moins quatre ct-nts années et représ<MUant un épisode; de la vie du Cbrist. Des
trois cloches, n'en restait qu'une après la Révoluli(ui, elle portait le millésime
1(>()0; les deux aulies avaient été fondues par ordre du District.
Kn septembre l.'>î)-2, Sainl-Paul lencontrait et battait, à Nnuvion-sur-Meuse,
le sieur d'Yvernaumont. qui avait obtenu •< (N)mmission du roy de Navarre
poiir faire levée d'un n'-giment de gens de pied, lequel il leva en peu de jours,
aver infinies insolences à lendrr>ict du pauvre peufïle, duquel on n'entendoit
que les pl;iinct<'s au pais de Retliellois; ce qui occasionna le seigneur de
Saincl-Paul de Ciire espier le tiMups et le lieu où assurément il le pourrait
trouver Yvernauruont. marchant en cani()aigne, fut veu des ciitlioliques
«|u'il recogneuf : la furie desquels voulant éviter, se renferma diligemment
dans le vijlagi» de Nouvion, qu'il choisit pour retraitte, s'y jettant sauf, malgn^
les poursuiltes catholieqiies, dans lequel, toutlefois, il ne trouva salut, d'aul-
tant quil fust aussy fnrt investy et sommé di» se rendre. Ce quil fut refTusant
faire: ains faisant sentir assez lentement h? son de ses barquebuzardes aux
plus téméraires, faisoil démonstration de voulloir ofnniastrer la detfence de
sa vie, quil vouloit consrrver sous les murailles de l'église. Mais le seigneur
(le Sainct-Paul, ayant diliî^emment faict amener un canon de Maizières, par
dessus la Meuse, que (fuelques liabitans et soldats amenèrent, qui ny ses-
pargnèrent au hasard el. travail, feit bien tost ouvrir à coups de canons léglise
où le dict d'ivernaulniont sestoit retiré. Leciuel se présentant à Tassault, le
— 247 —
soustint, à cause que la bresche estoit favorisée d'une maison où aucuns
soldatz sestoient logez; qui donna occasion au général catliolicque dy faire
dresser quelques voilées de canon, lesquelles estourdissant aucuns des tenants
rendirent le reste tellement estomnez quilz se rendirent à miséricorde... »
(Mémoires du maréchal de Saint-Paul.)
Ch&teau. — L'habitation dite aujourd'hui Cour-d* en-Haut fut la maison
seigneuriale qu'habitèrent les Villelongue, les Wallin, les de Pouilly, les
Zweiffel — ou Zuniffel — les Lardenois de Ville de Hagnon, les de Houcy.
On y remarque une vaste cheminée, et un escalier en bois de chêne, datant
du seizième siècle; et, au rez-de-chaussée, la chambre où coucha le duc d'En-
ghien — le grand Condé — quand, avant la bataille de Nordiingen, il passait
à Nouvion, avec ses six bataillons de huit cents hommes chacun. Dans cette
chambre, une plaque aux armes parti de Bourbon, avec la date de 1066, et,
pour ornement extérieur, un trophée de drapeaux.
La Cour-iï en-Bas, également ancienne demeure seigneuriale — les premiers
seigneurs de iNouvion furent les seigneurs de Neufmanil, — mais n'ayant
laissé aucun souvenir historique précis. Elle nest, d'ailleurs, qu'une annexe
de la Cour-d' en-Haut, A signaler une maison construite en 1560, où se trouve
une plaque de cheminée aux armoiries pleines d'Espagne avec cette devise :
DOMiNvs uiiii ADivTOR. 11 importe de mentionner également deux autres inté-
ressantes plaques de cheminée dans le presbytère, dont l'une, portant le
millésime 1570, nous offre la fameuse légende de saint Hubert, avec le cerf
traditionel ; et l'autre, engagée dans lo mur, qui, laissant lire : s. c. frvlo...
ERiCLO... c. DE wiTRi..., représente en son dessin une entrevue, un « accord » de
deux seigneurs.
Ecarts. — VEspérance, ferme dans les terrains vendus par la commune, en
1848, pour l'établissement du pont-suspendu. — Les Deux Maisons, celles du
garde-barrière. — Manicourt, à 800 mètres nord -nord -ouest du village.
Hameau d'origine fort ancienne et jadis des plus importants. Appartint
d'abord, comme Nouvion, à la prévôté d'Orchimont, et fut tardivement reven-
diqué, en 1559, par le roi d'Espagne, souverain des seigneurs d'Orchimont.
Fut aussi, vers l'an 1320, « du fonds terre et seigneurie de Saint-Mard —
Saint-Médard de Soissons. » — Les bourgeois « de Saint-Mard » relevaient
alors du prieuré de Donchery.
OMICOURT. — H., 155. — E., 40. — 0. C, H. — D. A., 22. — I). 1)., 20.
— Hect., 736. — B. P., Vendresse. — F. L., la Pentecôte. — Omicourt s'étage
sur la pente d'une colline boisée : au pied coule le canal des Ànknnes. Le
territoire, que traverse la Bar, se divise en deux partiels nettement distinctes :
la partie forestière, occupant les hauteurs à l'ouest; et la partie agricole,
s'étendant à l'est sur les pentes et sur la plaine. De l'ancienne église, assez
curieuse, détruite pendant les guerres du dix -septième siècle, ne reste
aujourd'hui que la tour. Pèlerinage d'importance médiocre k Saint-Memmie,
évêque de Chàlons, pour la guérison de certaines maladies des enfants. Les
principaux seigneurs d'Omicourt furent : en 1136, les Chartreux du Mont-
Dieu; vers 1179, les seigneurs de Uaucourt; puis, successivement : le prieur
de Donchery, les comtes de Uethel, les de Buzancy, les Colesson de Monthierme,
Valérian de Bournonville, i428, qui gouverna Heaumont pour les Anglais; en
1470, le monastère de Saint-Vincent de Laon; en 1512, le prieur d'Omicourt,
les d'Ambly, les de Lutre, les de Vieu ville, les de Noailles; en 1676, les de
Bournonville. — C. de Reims.
SAINT-BiARCEAU. — H., 357. — E., 111. — D. C, 5. — D. A., 9. —
D. D., 7. — Hect., 480. — B. P., Boulzicourl. — F. L., le dimanche qui suit
— 248 -
lo 18 octobre. Lp village f*st piltoresqiiement assis sur le haut d'une colline à
la cote 326 mètres. TtMritoire jurosé notamment par la Verice, qui reçoit, sur
sa rive droite, le ruisseau de Grarul-Champ. Troisième élaj^e du terrain Uasfitjue :
marnes noires, pyriteuses. Premier eHa^'e du terrain jurassique : carrières
€»xploitées pour pierres de taill«»: sable lîn, pour le moulafçe de la fonte. —
C. de Vitrv.
Ch&teau. — Construit au dix-septième siècle; fut presque totalement
d<Hruit en 1870, par les Allemands. Kn face du chAteau, un terti^e assez élevé,
dit Sainfoin, sous lequel, en 1830, on «lécouvrit une vaste cave dont les murs
calcinés indiquaient un incendie. Non loin, en creusant la terre au pied d'un
chêne, on trouvait un vase rempli de pièces romaines à Teffigie de Valérien
et de Gallien.
Ecarts. — Le Moulin sur la Vencr. N. C. Ce moulin est transformé, depuis
1854, en une importante usine. — Le Moulin, 17 liab. — Constantine, 4 hab. —
Montbcton, où le terrible mar»*clial Montbeton de Saint-Paul, affirme la tradition,
aurait livré combat sanglant. — Sur les Morts, où furent enterrés ceux que
frappa « la peste noire » pendant la guerre de Cent ans, et, sans doute dussi,
ceuxquVnlevèrent les pesU'S de 1000, de 1625 ou de 1636, « alors que les rou-
tiers laissèrent de si nombreux cadavres à travers le pays >». Dans le cimetière,
une croix votive rappela longtemps « la disparition du fléau ».
SAINT-PIERRE-SUR- VENGE. — 11. lil. — K., aO. — I). C, 8. —
n. A., 12. — I). I)., 10. — Hect., 139. — U. P., Houizicourt. — F. L., le dimanche
après le 18 octobre. — Le village se trouve à la naissance du Mont Toiim-
meaux sur la rive gauche de la Vnict^ Même constitution géologique qu'à
Chanifiigneul cl à Nfondigny. — C. de Vermandois.
Eglise. — Date du quinzième siècle. Aurait remplacé une petite chapelle
dite « de secours »• dont les traces restent encore visibles dans l'église. Le
ch(eur actuel remonte à la première moitié du dix-septième siècle; le porche,
le clocher et la sacristie datent de 1708. Le millésime 1771 se lit sur la
cloche.
Ch&teau. — Une maison seigneuriale — ressemblant à une grosse ferme —
détruite en 1879. Les seigneurs de Saint-Pierre n'eurent que le droit de basse-
justice; c'est-a-dire, une quasi-justice de paix.
Ecarts. — Le Moulin. N'est plus exploita depuis 18o6, s'étant dépossédé de
son cours d'eau pour la filature de Boulzicourt, moyennant 19,000 francs. — Se
trouve le lieu dit, en 1791, la Coulure formant la «leuxième section de Saint-
Pierre; la troisième s"ap[)elait Damourelle ; la première /ie//f*-Vo/«îf?, aujourd'hui
écart de 23 habitants, où s'élevaient, jadis, un colombier seigneurial et une
ferme assez grande qu'en 18U son propriétaire vendit en détail : vente qui
lui rapporta 100,000 francs.
SAPOGNE-FEUCHÈRES. - IL, 7:i0. -- K., iVf. - l>. C, 0. — D. A., 16.
— D. 1)., 15. — Ibrt., I,n70. - IL P., l)om-le-Mesnil. — V\ L., l'avant-dernier
dimanche de juillet. — C'*^ P. — Le village s'étend dans un vallon que surplom-
bent de très hautes collines aux pentes fort raides. Il est traversé de l'est à l'ouest
par le ruisseau de Sapôfpie (\m se déverse dans la B///'. Premier étage du terrain
jurassit/ue : calcaires gris exî>loités pour pierres de taille; calcaires oolithiques
schisteux et calcaires blancs; sable pour le moulage de la fonte. Territoire
assez montueux (?t accidenté. L'industrie du bois est très florissante à Sapogne :
chaises, fauteuils, bois de brosses, manches coudés pour pelles, manches
tournés pour outils •*! ust«'nsili»s de ménage, échelles, nûeaux, merrains pour
tonneaux, cercles. De nombreuses ouvrières paillent et rejmillent, rotinent et
vernissent les chaises; c'est la spécialité de Sapogne. — C. de Reims.
— 249 —
— Pettch^res, 12! hab., sur le flanc d'un coteau vis-à-vis le suil-
oaest. Fat commune séparée de 1794à 1827. — Le PowlnVElan, \ \ bah., à l'entrée
presque de la célèbre forêt de Mazarin. — La Scierie, 4 hab.. récemment cons-
truite sur le ruisseau de Sapogne. — Le Pn^-Ludet, ii bab., ancien moulin
derenue scierie et fabrique de bois tournés; elle est activée par un mince cours
d*eaa qui. Tenant d'Omicourt, se jette dans la Bar. — La Chatteb'e ou Chatterie,
sur le bord du canal des Ardennes; tire son nom d'un certain curé Lechat,
d*bumeur bizarre, qui déserta son presbytère pour habiter la Chatterie. —
Beauregard^ 22 hab. La maison et Tancien ch.^teau seigneurial de Heauregard
sont presque cachés par les rideaux d'arbres fruitiers, les haies de sureau, de
cornouiller et de pruneliers, que dominent dénormes noyers plusieurs fois
séculaires. D'un plateau, à l'altitude assez haute, on aperçoit les riches fron-
daisons de Queue-Cheveuges, les bois d'Omicourt, les triages du haut Sapogne,
Timmense forêt de Mazarin ; puis aussi le bois d'Ennelle, proche de Balaives. — Le
Pavillon, 12 hab. ; jadis, sous l'appellation de Vandemaison. le séjour préféré des
seigneurs d'Ar^y, dont les biens furent vendus en exécution de la loi, mars 4793,
contre les émigrés.
(Pour la légende du « pain de Sapogne », voir Meyrac : Villes kt Villac.es
DES ArDKNNES.)
VnXERS-LE-TILLEUL. — H., 2:>7. - K., 91. — D. C, 9. - I). A., 20.
— D. D., 18. — Hect., 861. — B. B., Flize. — F. L., le dernier dimanche de
mai. — O* P. — Le villaae, qui s'appelait autrefois Villiers-le-Tigneux ou
Villers-le-Ligneux, occupe le sommet d'une colline, à la cote 270 mètres. Premier
étage du terrain jurassvjue : carrières de moellons, abandonnées aujourd'hui
dans les calcaires oolithiques. Troisième étage du terrain jurassifjue : marne,
minerai de fer, engrais qui n'est 'plus exploité. — C. de Reims.
Ecarts. — Les Pourceaades, 7 hab. — Les Quatre-Vents, o hab. — Le Moalin,
8 hab., où se trouvaient le moulin banal et le four banal, appartenant, dès leur
origine : au monastère de Saint-Vincent de Laon et aux comtes de Hethel;
puis à Tabbaye de Saint-Nicaise; à la Sainte-Chapelle de Paris et au prieur
d'Omont. Four et moulin disparurent, probablemenl, lorsque le village fut
quasi complètement détruit par le feu, pendant le siège du chiUeau d'Omont
que fît Henri IV. La famille de Mazarin et l'abbaye possédèrent Villers-le-Tilleul
jusqu'à la Révolution.
VILLERS-SUR-LE-MONT. - IL, 129. — K., 42. — D. C, 9. - I). A., 14.
— D. I)., 13. — Hect., :J29. — B. P., Guignicourt. — F. L., le dimanche qui
suit le 5 juin. — B. B. — Aucun cours d'eau n'arrose son territoire assez élevé.
Premier étage du terrain jurassi(jue : calcaires blancs compacts et calcaires
oolithiques; carrières. Deuxième étage du terrain jurassique : marnes avec
boules de quartz, minerai de fer. — C. de Reims.
Eglise. — De Téglise fort ancienne et toujours entourée de son cimetière,
restent actuellement : un pan de mur encastré dans la muraille nouvelle, ce
pan est surmonté d'une sépulture qui semble dater du quatorzième siècle; une
croix fleurdelysée au clocher; à l'extérieur, une inscription rapp(?lant qu'en
1790 Jeanne Gobert laissait à la Fabrique deux cents livres pour un obit per-
pétuel.
Ecarts. — La Louviêre, où se trouvaient cincj maisons qu'un incendie, en
1861, détruisait complètement. Autrefois, à la Louviêre, un domaine très
important, autour duquel s'étaient groupées les premières habitations qui for-
mèrent le village; car Villers n'occupait point, alors, l'emplacement qu'il occupe
aujourd'hui. Il s'étendait plus à l'est sur le lieu dit la Grande-Rue, pré com-
munal où Ton a découvert quelques substructions. — Le Puits de la Censé,
— 2.*Î0 —
Lors(Hh' los IiiipiM-iaux, avant onvalii la Cliampajjjne, Fnmçois I**" rognant, eurent
lui^lr Vil!<»rs-sur-le-Monl, une ferme fut construite juste à l'endroit où s'élève
artuelloinent l'éoole communale; et assez proche de cette ferme, le Puits de la
Ccftsc qui servit de point central au Villers nouveau. (Pour la Terre des Bois et
l(» Tilleul (le Juslice, voir Meyrac : Villks et Villages des Ardexnes.)
VRIGNE-MEUSE. — IL, i;>8. — K., 50. — I). C, 6. — D. A., 16. —
n. I)., i,'). — lle«-t., 444. — R. P.. Donclierv. — F. L., le premier dimanche de
mai — Ci. et tramway pour Vrigne-aux-IJois. — T. — Village construit non
loin de l'rndroit où con Huent la Vn'fpie et la Meuse, et s'adossant à la colline
du Ternie sur h? haut de laquelle, en 1870, les Prussiens eurent un poste
d'observation pour surveiller le g»''néral Vinoy. Deuxième étage du terrain lias-
sique : calcaire sableux. Troisimie étage du terrain liassique : marnes et cal-
caires ferrugineux. — C. «le lleims.
Eglise. — Assez ancienne, et toutefois, assure la tradition, construite sur
les ruines d'une église plus ancienne encore. Intérieurement, un autel assez
coquet, d'ortire composite, dans un clurur de style gothique décoré d'une
croisée à meneaux. Avait un clocher exagérénient penché, sur lequel une irré-
vérencieuse légende racontait qu'au temps jadis le bruit courut àVrigne qu'une
jeune épousée, pouvîint porter tleur d'oranger, allait faire bénir son mariage.
(irand émoi. Même la chose parut si rare au clocher qu'il se dit : « Regardons,
nous aussi, cet extraordinaire spectacle. •> Donc il se pencha très fort pour voir
cette charmante enfant (jui, le jour<le son mariage, méritait encore le célèbre
surnom dr Jeanne Darc. Puis il pensa, l'ayant conttMuplée : « Pourquoi n'en
verrais-je pas une autre? je ne me relèverai «jue lorsc^i'aura passé une deuxième
épousée avec son bouquet virginal. >» Or. notre pauvre clocher attendit des
années, et encore des années, sans trouver occasion de se relever. Et, termine
la légende - irrévérencieuse, nous avons prévenu, — nous le verrions encore
toujours penché si t(mt récemment les charpentiers ne l'avaient redressé, an
grand dommage du paysîige local.
Lieuxdits. — Les liutes, vaste plaine sur la rive droite de la Meuse où l'on
trouvait, en retournant la terre, des urnes, des armes, des médailles, des fosses
avec des s<|ueletles; le tout d'origine «;allo-romaine. La tradition affirme que
les llomains eurent aux Uutes une vilU? imnu'use. L'aventureux Masson n'a pas
manqué, dans ses Annales ahdkn.naises, de fiiire, sur cette cité problématique,
une fort longue dissertation qu'il croit être absolument probante. (Voir, pour
les autres lieuxdits, Meyrac : Vhj.ks et Vu.lages des Arden.nes.) — L'//*)i des
Oyc.s. Les habitants de Vri^nie sont surnommés *< ceux des Oyettes >», h cause
de leur grand commeire d'oies.
YVERNAUMONT. — IL, loi. - K., 40. — 1). C, 10. — D. A., 14. —
h. !>., \'2. - Hect., '2H2. - H. P.. Fliz»'. — F. L., h' premier dimanche de mai.
— Le villa^'e est construit sur le flanc d'un coteau tjui domine la Vence. Pre-
mier étage du frrmin jurnssiifur : carrières de moellons. — C. de Vitry.
Château. - Après avoir assié^'»' le chiUeau de Guignicourt, le maréchal de
Saint-Paul vint assiéger le ch;U»'au d'Yveinaumont <( que le seigneur du lieu
avoit faict fortili»'r. Mais ceiilx du d<;dans voyant tout bransler après avoir veu
le canon quiéterent la place avec permission d'emmener armes et bagaiges et
fust ee «hast eau pour estre de consécjuence (ît sur passaige, desmoly et rendu
inabitabh' ])ar le moyen du feu ({ui l'embrasa par accident. D'Ivernauniont, les
troupes lirèrent devant Dom, lesquels estonnés du peu de résistance des
aultres se rendirent ne v<»ulaiis avoir plus d'honneur que leurs confrères. »
Ecart. — Maison (UUe-Caiiituini'. N. r4.
Lieudit. - l.'n lieu dit Snus hi Ville, indi(iuerait-il qu'autrefois Yvernau-
mont fut, non le modeste villa^çp qu'il est tie nos jours, ii'
lance iplative? En tout cas, hi tradition aftlrme i|up ]<".
camp à Yvernaumont.
IV. CANTON DE MONTHERMÉ.
Le canton de Montliermé comprend onze communes : Montliermé, Itraux,
Chàt«;au-Regnault, Deville, Elaulmé, les Hautes-Rivières, Laifour, Levrezv,
Meillier-Kontaine, ThilayetToumavauK.il est borné : au nord, parle canton île
Kumay et la Belgique; à l'est, encore par la Belnique, province de Namur;
au sud, par le canton de Charleviile; & l'ouest, par le ciinton de lien wez. Su plus
^'rande largeur est de 1,1 kilomètres environ, mesurée des Vieux-Moulins, écart
deilarfjmes,àMeillit'r-Konlaine,et 16 k. 1 h.,de nevilleàSorendal. Ce canton est
l'un des plus pittoresques, l'un des plus inontajineux et des pUis boisés de
noire département. Son plateau, qui s'élève vers le nord, atteint : à la Croit
Seattle, commune de Thilay, 304 mètres — cette montagne tirerait son nom
d'un certain Scaillette, seigneur d'Haulmé, qui mourut vers ia lin du dix-sep-
tième siècle; — aux Hauts-nnll-% 490 mètres; a la Griiud-Croix, 500 mètres;
au Roc la Tnur, 420 mètres; au Chnwlron, 400 mètres; à la Croix-Haux, 411 mè-
tres ; à VEnveiofpe de Montheitnr, 387 mètres. Celte région esi froide mais dun
climat sain, si rigoureux soit-il. Industrie du fer et des ardoises, extraction
des pierres, exploitation des bois, surtout en ce qui concerne l'écorcement des
chênes et pour les pei'ches â houillères. La culliiie locale donne, chaque année :
10,000 hectolitres de seigle; 6,u00 hectolitres d'avoine; 20,000 bectolitrc-s de
pommes de terre, l'alimentation principale des liabitaiits, assez sobres, et ne
mangeant que fort peu de viande, à pari celle du cochon.
15,931 hab.; 4,294 élecl.; I4.0»7 hect.
La forme et le relief de ce sol houlevei-sé concordent avec sa constitution
géologique. Lesvaltées de
la Meuse et de la Seiiioy ne
sont d'ailleurs que le ré-
sultat de grandes fractu-
res modifiées aux leinps
préhistoriques par les
masses d'eau qui s'y pré-
cipitèrent : d'où la forme
si canicléristiquc de ces
rives abruptes. L'Eiirc-
l(^e de Hi-vinesl un un:
de cercle presque parfait ;
celles Ve Monthermé et
de l.iùfour nous offrant
un arc d'ellipse régulier.
Les surfaces ondulées des
lianes lie montagnes trou-
vent leur origine dans U-^
roches minéralogiqurs
■lont elles sont compo-
sées. Les quarlzites offri-
rent plus de résistanee
que les schistes aux é|r'>ments destructeuis; les premiers sont restés înlacts,
tandis que les autres se sont débilités sous riniluence des agents almosphé-
i-îques. La montagne de droite an pied de laquelle coule la Meuse, de Chàteuu-
Regnault à Monthermé, en mojilre un exemple frappant; elle présente une
w-rie «rarèti's sailliiiitfs t|iii l'on «s pondent ù îles couihcs Ue (|uurtziU;s. Sou-
«eiil uiissi «les crMfs cl «les pics l'K-vt's qui se siiiceitenl An proche en proche
aptmrtifnnunt aux mêmes cnuoliis qui- des plis iri'S prononcés font affleurer
III [iliisiriirs jioinls : pai' ■■xpiii(jIi' à lUiiHeau -lle^nault. (Voir Saurage et
Biivi-iiier : i;éoi.mgik nv.s Arubn.vks, ]i. 32.)
La Même coule, dans vt: i'a[iti)n, ilii sud-esl «u iiurd-est, avec les dérivations
êclu!U>es i|ue voici : n l^vn-zv, rive Kauulu', :UHI inètivs: ù Monthenné, rive
droite, 3,(K)0 mètres; à Lairour, rive di-oite, iW mètres; aux Dames de Meuse,
rive droite, ifiUO luèlros. — 1^ Sfuniy, venant d'Arloii (en Itdgiquej, et pas-
sant par Boiiillnn. enli-e en Prani-e par .Soii-ndal (ciite lT;i), arrose Faitloué,
les ilautes-ltivières, .Nnlian, Naux, Thilay, Navaux, Haulmé, Touriiavaui,
l'Iuule, la l.onfjue-llmi', 't leiieoulre b MtuSf II l^ivaM)ieu-Montlierm«i après
un piiri'oiii-s, en rr^^ioii iirdennaise, de 25 kilomètr<>s dans une pittoresque gOTgfi
l'oniié'-, là et la, par ilt-s rochei-s surplomltant son lit d'au moins 280 mètres;
partiii l>'Siiuels : !■'$ Il'i'lu-s '/e R'ibfifirl voir Thilay); la fameuse Rochi- aux
C'irfi'is. l'risile des eorlieuux où la mine ouvrit la roule, au-dessus de la Semoy
1 bHs-foitdfi J« ïon prûvi|»ice, envoie l'ëeho île ses bouillon-
1 proche, le Hoc la Tour qui semble
s f^i^antesques de remparts cj'clo-
péfina. (Voir chap. n : la ValUe
lie la ik'inoij.)
Les artluents principaux de
la Si'iiiny sont :
Affluents de la rire gmn-
cùe. — I.i: ruisseau de. VabriKiy;
il prend «i snurc* à l'est de Thi-
lav. dans la gorge de Pisscleux
i|iji s'avance dans les bois des
liiandes-llazelles. Il actionne
l'usine mOlalInrgique Doudoux-
U Bac la Tour Dallol, autrefois moulin, et se
jette, en ce lien, dans la Se-
iiiov. — Le rnissean île luyeiw : il arrive de Mirnionl et du pré des llazelles
et rencontre la Seiuoy un peu au-dessous de Nuvaux. — Le ruisseau de Narma,
sur le territoire d'ilaulnir : il ilescend, en cascades, du Chène-Chaudron, et
se Jette dans la Senioy à â kilomètres environ d'Ilanlmt'. ^ Le ruisseau de
Suiifenjoule : que les I loches- lïhnpl et séparent du Nariva. - Le ruisseau de
la Retuixp : il prend sn source a la fontaine des Horis, sur le liaut de la cûte
qui domine la Malavisée, et se jette dans la Senioy, un peu en amont de Tou^-
navaiix. Autrefois, ce village, (|ui n'aviùt ni cimetière ni église, faisait enterrer
ses niorijs a llaulmfi. Mais un désiiccord survint entre les deux conrtnunes.
Alors Tournavaux décida de choisir Leviviy pour lieu de sépulture. Kt comme
les «cercueils étalent jiorlês à bras, les jHirleurs falitjuês prirent l'habitude de
fain: halle, pour s<* reposer, non loin dr la fontaine, d'itù son nom : Fonlaine
•ks Nurlu.
Affluents de la rive droite. — Sur le territoire des llaules-ltivlères : l" le
ruisseau de (VnVits qui se ji-tle dans lu Si'uioy un [>eu en amont du village;
actiojiiiiiit jiidis une usine acIuelliTnent démolie; — 2° le ruisseau de Saint-
Jciiii : il pri'nd s;i soinve t'n Itcl^ique, prurlic la ferme Saint-Jean, au Trou-
.Mailli-t el à Clniulrin-r: limfîc le bois i-t enlm en France à Liiichamps après
avilir reru les eaux du r:il,.;i,i m Viriu--F"ii rnem et de VOurs, Il alimente
i'éfaii« lies lioiil'iiineries Laur-'iil. Il actionnait auti-efiils le moulin Cuilletdont
il ne re>te plus vrsiip* et le niuulin de la Itayére acinellement en ruines. Le
Saint-Jean reçoit : sur >n rive yauclie au-ilessus de l.inclianips, les roiaselets
de la Rieetle el de la CAeciiie.siirsa rive droiLp. le niisselet il>' Xoii-fjoulit; puis
actionnant le moulin Hi^non, des Haules-nivii^res (le seul moulin à farine rjui
se trouve sur la Semoy,) et l'usine Badré-Baré, il se jetle ituns la Semoy, en face
la Rowa ; — 3° le ruisseau des Ourus : il preml sa source en Belgique, reçoit le
Baimont, un infime ruisselet, et rencontre lu Semoy un Pré-la-J,nmpe, eu amont
de Soreniial où se trouve la ligne de démarcation entre la Belgique et la
France. — Sur le territoire de Thilay : 1° le ruisseau de l'Ecaillere ([ul ren-
contre la Semoy k 600 mètres, environ, en uval de Nohan ; — 3" le ruisseau de
JVonfciru ; il prend sa source dans les coupes de la Ilaupliini^e, reçoit le S'iiifou
qui vient de Framont el se Jetle dans la Semo;, a bOO mètres au-dessus de
Nauï; — 3" le ruisseau de Devml-Nau.T : il prend sasoui-ce aux Sts-lllialnons,
reçoit le Chauffotir et se jette dans lu Semoy en face de Nunx. Ku temps de
^Tosses pluies hivernales, il devient torrent tumultueux, roule ri'éiionues cail-
loux. Actionnait jadis deux mouhns i^ui n'existent plus maiulenant; — 4° [es
ruisseuus du Moulin et du llérol, qui prennent leur source dans les gor{<es de
Champré et de la Moussière. coulent séparés par le mamelon de Tourbline, se
réunissent à Tliilay el se jettent ens-mble dans la Semoy, en face de A'avuux.
I.e ruisseau du moulin actiounn le moulin de Thilay que remplacent mainte-
nant les boulonncries MajiifOn et Itousseau, dont il fait tourner la roue hydrau-
lique; — 3° un cimiil de dMvaliun, qui traverse le Chauip du Roy, met en mou-
vement la turbine Avril oii se trouvait jadis le moulin l^urent.^ Sur le territoire
de Mouthermé : 1° le Parfoitrtt qui se jelte dans la Seiuoy, un peu au-dessus
des usines de Pliade; — 2° le ruisseau des C<:rceaiu: ou de la Lgre [ainsi s'ap-
pelait un ancien fourneau) : il prend sa source aux Woiries lécart de Mon-
thermé), longe les ardoisières Muyour et renconli'e la Semoy a la Longue-Haie,
autre écart de Monltiermé.
Noua avons ilil, dans noire chapitre ii du I.ivhe ], combien jadis, en celte
vallée de la Semoy,
communications étaient
primitives. fVétroils, et
souvent InipraLicables,
chemins traversaienl,
pour aller d"un village a
l'autre, la Semoy , guéable
|H>ur les voitures un peu
partout, pendant la sai-
son d'été. De petits ponts
rustiques servaient
: des
iétons
ponts de claies qui, de-
puis soixante années, s'en
nllèreiit un à un. I.e pie-
mlerqui disparut fut, en
1842, celui de Thiluy.
remplacé par un pnnt
suspendu auquel, en
180:>, succédait un pont
de pierres. Puis, en I8:ia.
était aux Hautes-Hivières
construit un pont que les
arabesques de ses arches
métalliques firent sur*
nommer : .' le pont de
dentelles ». Dix ans plu:^ tard, i
Btrraeea t poluom
I I86G, était, à Montlie
are; pont à péuffe, aux OébuU,
a qu'il avilit coOlé. Prit ensuite
i:<) fut, (lu nom de son proprié-
di' lu Spiiiov ", i'i rpnihdui'huro de telti- rivii
tant qu'il n'eut pm produit rt-i|uivalent île o
Sii place, un puni eu hois i''^alcnieut ik péa^e :
taire, - le pDUt tlendainie <i.
Kii IIJKI, la i-nuimune de Thilay Taisatt construire le pont de .Nohan. Le pool
de l'iajes de ci'L iiupurlanl ■• l'eart >■. qu'avait démonté l'hiver I880')J1 et dont
les matériaux étaient <lé|M)sés en las sur les pn''S devant Nohan, fut enlevé par
l'inouliliable inondulioii du 21 di'cembre IH81I.
Ku 1K6T, c'est le tour de Soretidal et d'Haulmé; le pont de ce dernier village
mérite une mention s|M^i'iale, vnr à pt-ine décintré il s'écroula dans la Semoy
et dut être reeumiueiieé l'année suivante. Celui de Sorendal eut un meilleur
sort: maison fut oMifiê, l'hiver élaiil rude, de Tain- une partie de la maçon-
nerie des eulées avec du morlii-r que les ouvriers fiilcliaient à l'eau bouillante.
Ou craij^niiit une déliilrli- île ^laees : il était alors indispensable d'enlever les
cintres en bois obstruant la riviei-i-. Le pont de Phade. construit pour le passage
des ouvriiTs. fut eni]ifirté par une crue de la Semoy, eu 189a, et ne fut jamais
rei'oiislruit. Knfln. en IHH8. In petite commune de Tnuriiaviiux se décidait aussi
ù dire adieu ii «on j>oiil de cliiie» et le i-emplui.-iiit pnr un poiit métallique.
Seul le fîenlil village de Naux a coiiservé le sien; toutefois, les claies ont été
niplaeées par de* plaiiclies. Mai? le peu qu'il perdait en rusticilé, il le ga^cnoit
inmoditë.
plus att
,e p..;
.nllée, li-i
) des endroits les
r les toiles d'un artiste de ((rand
1844, le
istaller o Naux, et \h, pendant
deux ans, avec son che-
valet et sa palette, en
plein air ou dans Tate-
lier qu'il avait fait cons-
truire surla petite roche
de Devont-.Naux, il pei-
gnait des payiia^fes dont
plusieui-s eurent les hon-
neurs du Sdon et le con-
.luisii-ent a la célébrité.
On conserve encore dons
le pays de Semoy quel-
ques portraits dus &SOR
crayon et portant sa si-
fitnaturc. Ce qui surtout
n'ndait cet endroit char-
mant, c'était le petit pont
qui traverse le ravin el
li-s trois moulins di- Devanl-Noux, dont l'un était activé par la Semoy et les
doux autres par l>' Itliu. l.fn moulins 'itit disjiikni; simts In maison du meunier
l'i le petit pont siihsistijiil, el re |M-tit coin de vallé<! est délicieux.
Alors i[ue refînent les beaux joui-s d'été, maints touristes viennent visiter ce
TLivin. Ou marche pi-mlant iWi mètres, el ai-rivé il la ItiuAe nitr Ckevaux, la
fralclieur du lieu invite au i^pos. On installe sur la mousse les provisions
em]ii>i-tées pour le déjeuner. I.fs enfants, qui sont du voyage, mêlent les éclats
de leur voix aux murmures du ruisseau, taudis que les grandes personnes
ifoOtent le charme de la bienfaisante nature.
Puis, lorsque les enfants ont terminé leurs yoffex (<ui étangs) et leurs royont
(ou canaux], on se dispose au retour, sans se douter qu'i'k 1 kilomètre, tout proche,
<-u suivant le même chemin rocailleux, on trouve d'admirables rochers. Ici
Chiuenra d>Di li
iftlli« ds Srawr
des assises ressemblent .\ s'y méprendre ù l'œiivri' du maçon; là do beaux
cintres qui, sans leurs dimensions coinssales, Inissernîent croire qu'ils purenl
pour iirchilecles des géants et non la nature. Quelques « anciens >■ de celte
région se sou viennent -il s encore du « père Hia » qui naquit vers lan 1793?
Quand on lui demandait d'où provenaient, & son avis, ces cintres superbes, il
ne manquait point de vous répondre : •< Ce sont les débris de l'arclie qui porta
.No>^, sa famille et les bêles de la création ! "
HONTHERMÉ. — H., t,(30. — E., 945. — D. C, 15. - D. I».. 17. —
Hecl., 3,233. — B. P., Monthermé. — K. L-, le dernier dimanclie daoïit. —
C" P. — B. B. — S. M. — T. — Gare entre deux tunnels au pied des Quatre
Kils Aymon. — Fanf. — S. G. la Revanche. — Cnrcle de Monthermé, de l.nval-
Dieu , la Lumière.— S. C. C.
la Ménagère et la Ruche
(boulangerie). — Centre
industriel métallurgique
des plus importants; ar-
doisières. Traversé par la
Meuse, large ici de 100 m.,
qui sépare Monthermé,
proprement dit, de I.aval-
Dieu et de la Haute-Rowa
dont les maisons s' et agent
r le 11
: de la i
tagne. C'est ù Laval-Dieu
que la Semoy se jette dans
la Meuse, à regret
ble-t-il, après avoir
maintes courbes par K rm
oseraies et les pra
Nous signalerons c m
mune, dit parfois de P h
nom, ouest des Wo H B F
aniucnt; celui des Lo g
s'appelle aussi de la
au-dessus de la l.oi g
les vestiges. Premier étage du terrain ardoisier : schistes grenus, quarlzili'S com-
pacts gris et rosés, schistes bleus micacés, schistes bleus grossiers, quarlziles
bleus grenus, roches porpliyroïdes ; carrières de niOi>llons et ardoisières.
Monthermé, dans sa presqu'île qu'enserrent les montagnes et s'allonpcant
au sud en forme de boucle, est d'une originalité singulière que ne se lasse
point d'admirer le tourisle. .\ous sommes, ici, dans le cœur de la véritable
Ardenne abrupte, quelque peu sanvagc, mais, par dessus tout, grandiose.
Histoire, — C. de Vilry. Monthermé semble remonter à l'époque où s'étei-
gnit la race de nos premiers rois francs. Put bàli sur la montagne consacrée à
saint llermel : alors se peuplait la vallée de la Meuse. Son nom apparaît pour
la première fois dans l'histoire eu 106R, quand Arnould II, cinquième comte de
Chiny, fondant le prieuré de Prix-les-Mézières. lui donnait tout ce qu'il possé-
dait en prés et en bois usqux ad montem Uehnrictiin. .\ppitrtint aux comtes de
Itethel; aux seigneurs de Chdtcau-Porcien ; entra dans la Maison de tïuise,
après que Catherine de Clùves, veuve d'Antoine de Croy, eut épousé Henri I"
de liuise; puis fut à la princsse de Cojiti en 1629. Cette princesse ayant cédé
a Louis Xlll sa principauté de Cli.^teau-Uegnault, en 1629, Monthermé, qu'avait
détaché de la France le traité de Mersen, 870, redevint ville française. XvaH
éli- en 144.;, pendant la Riierre de Cent ans, ravagé et incendié par ces sou-
dards que l'on appelait les
— - l'corcheurs.
Eglise. — Une nef princi-
^^d pale, sans bas-cfltés, à Todte
I ^^^^^^^Ê o^çivale avec nervures angu-
Ita^^^^A^ ^^^^^^^^Ê i<'iiïes. est précédée d'un
^^^^^^HHl^^^Bpj^^^^^^^^^^H cticBur
^^^^^^^^^^^^^^SMH^^^I^^^^H cinq
^^^^^^^^^^^^^^^^H^^^^^^^^^l ft'iiétrfd ogivales tré-
^^^^^^^^^^^H^^^^ sans meneaux
^^^^H^HiPiV llainboyanls. Quelques restes
^^J^^^^i^ dp vitraux peints ; les con-
^r^ treforts sont simples et sdhé-
^* jtoEUuisu renis. Fortifiée, crénelée. La
porte ot<ivale de ^tauche est k
ivniarquer. A droite, on voit In place de deux portes ogivales, depuis long-
letiips boucliées, mais les sculptures ont éti' consiTv.'-es. Ces deux portes ser-
vaient de communication avec une m.iison particulière, aloi-s que l'entrée
publique se trouvait à la porte gaucbe en haut d'un raide escalier. Une grosse
tour carrée surmontée d'un comble et d'une ilècbe en ardoise que l'élévation
des montagnes, en face, semble rapetisser. X rinlêrieur. une cuve baptismale,
datant du douiiëmc siècle, et que l'on croit provenir de l'abbaye célèbre de
1^ val- Dieu.
('.itlte é|;lise, en contre-haut, offre un réel intiîrét an b en logique. Au portail
gothique latéral, à gauche c\ l'entrée, uni- inscription sur marbre noir, en let-
tres niiyuscuks romainei^, suriniiulée d'un écusson lisse et de deux roses d'un
dessin irréjmliiT sur le cAlé, posée sans doute nu renouvelée un siècle après;
la dédicact! nous apprend qin' : L'im 'te i/i-'lee ISii, te 25' i''"' — D'aou$f, fiât
cent ^'jUsr — nàiUéjMi- mriTitHil péiv — Eu Dkii Mvnseifiueur — L'iirthevetqz car-
ilituil l'I — Dur ite HAeiiAK Ifiimtl — Ihami ilex grandi paiiiotis — El ûiduli/ew
uus liiiuifnUntn — iFicrlU; Cet arelievèque, qui d'ailleurs ne fut Jamais cardinal,
était II' r.inieux Jean Juvénal des llrsin.x.
Tandis qite dans h pallie champenoise du département 1<' ciseau du mojen
itgi' l.'iissci di'S d'uvre» remarquables — nous le.s signalons à leur rang, — le
rude [ilnleau d'Ardenne en est enlièrouienl dépourvu. Les dëlii^atesses de l'art
of^ival ti'ont-elli's |)îis usé s'aventurer dans cette contrée sauva){e? Ui proximité
de la fi'ooliere, la série des invasions fnmques, normandes, hon(j;roises, ger-
maniques, la l'aihli-sse de la résistance dans un pavs émietlé en une pous-
sière de souverainetés, ont-elles roninbné à l'anéantissement des richesses
arti«tii|iies'? L'uni- el taulre causes p-uvent sans diiule servir à expliquer la
ran-lé des éiiili.t.s n-ii^iiiix dans lu région septentrionale uniennaîse. Les
i|ue|i|iies églises île date ainlenne sont moins églises que forteresses; presque
partout le |ii)rl,iil n;;ival el la feiièlre à lancettes sonl accompagnés de Créneaux
el di' inAiliicniilis. Iteaui-oup étaient construites sur une motte, avaient des
reuL]iMT[s en h-rie et des fossés. (j'Ile de Moiithernié, tout en étant moins com-
plili' i'i eel T;;ard. iiidiqiMt les mêmes prénecuimliens de défense.
Nmis ivi]ijielleroris i'i ijiie Monthermé eut une maladrerie dite des Trfpattit
qui. snuniise aux niesiin-s prises par l^uis XIV fédit de mars 1693) pour
Inules les léproseries de Krance, fut supprimée. .4lars ses biens, par arn>t du
1(1 février IUliri, furent .illi-ibués, lumme ceux <le la nialadi-erie de Haubert, à
l'Ilnlel-DieiL do Méïièri-s.
Ecarts. — SaiHti-ISarhe. ardnisiére, — Sainle-Cnlheriiir, ardoisière. —
Lrihiii'il. ardoisière. _- Siiiiilc-Aiiin; ardoisière. — Cuillaiimont, 9 hab. — IjB
-m^'
- Î57 -
Champ 'lu Trou, à Tembouchure Ue la Sernov, 100 liab. — I* CMteau, 7 hab. —
Thio, 31 hab. — C/iUle-CoUel-et-Pilielle, i9 liiib. — La Grande-Commune. I4hab.
— La Croix Sainte-Anne. 10 hab. — MalhnnU, 17 liab, — La Maison Bliincke,
où se trouvent d'eicellcnte^ carrières ainsi qu'à VEnveloppr. — Lôpinettt!,
16 hnb. — Le Haillon. 101 hiib. — Mayour. *6 Imb. — l'ri'-Sninl-Remy. 81 hab.
— Terre-Noblesse. 6 hab. — Les Longues-Haies, spction cIp Monthcrmé. —
La Haitte-Rowa, section de Monthertné. — Les Woines. 67 hab., section de
Honihermé, ù ta cote 444 mètres, dans une éciaircie de la forêt où se trouve la
source d'un affluent du Orand Ruisseau : le Moulin de la Piltrlle. — Le Cal-
vaire de Montkermé. — Phade. 94 hab., où la Semoy reroit le l'arfonru. Usines
à fer importantes. Aux « Rapides de Phade ». est eiilaitlé dans la ntche un
chemin qui surplombe les fonds boisiïs où pironde la Semoy et atteint le IMquis-
Blosette à l'endroit nii se déta-
chent les chemins de Tourna- i^-.. _■'-
vaux et de Naux. — La Ver- ' -^
rerie. fondée en 174!) par Cillet
.\maur)'. Longtemps prospèi^?.
Comptait, dans la première moi-
tié du siècle, alors que M. des
Rousseaiix de Médrano la diri-
)!eait, plus de 170 ouvriers. Ses
produits exportés, en ce temps,
dépassaient le demi-million.
Puis alla décroissant et fut, en
quelque sorte, tuée par les nou-
veaux établissements métallur-
giques. — Les Hauts -Buil's,
1B4 h., aux cotes i90 et :iOO m.
(ou plutôt, comme on l'écrivait jadis, le Hutd-liuUeau), si^paré des Ras-Bultés
par un petit ruisseau alTluent de la Meuse. Ces deux hameaux ne sont pas anté-
rieurs au dix-septiè>me siècle et furent fondés par tes bùclierans qui venaient,
en cet endroit, exploiter les arbres des forAts. Possédèrent, dès leur origine
presque, un petit oratoire dédié à saint .Antoine de Padoue. L'éjdise actuelle,
sous le vocable du même saint, est d'ori^'ine relativement récente. Les écarts
des Hauls-Butlés, sont : la Ilrasserie oii se trouve un » si^^nal >■ à la cote 303;
la Cense-Parent, la Rue ait.r Juifs, \a Cense-d' Artois où s'étend une plaine maré-
cageuse riche en tourbes; non loin, le Grand Ruisseau prend sa source.
Laval-Dieu, section de Monthemié, ù la Basse-Rowa, où le coteau domi-
nant entre Meuse et Semoy s'est couvert de villas et de chalets dont l'ensemble
offre un paysage charmant. Usine à fer, fonderie. A Laval-Dieu, la collégiale de
Braux posséda, de tout temps, un oratoire rustique, dédié à saint Rémi et
servant d'église à tous les serfs d'alentour. Wither, comte de Relhel, s'étaut
emparé de la collégiale et de ses biens, ayant pillé l'oratoire, résolut ensuite,
pour faire oublier ses rapines, de fonder une abbaye à l'endroit m^nie où se
trouvait cet oratoire. D'autant plus que l'archevêque Itenaud 11 avait excom-
munié Wither et qu'à cette époque de superstition naïve l 'excommunication
était chose terrible. Il donnait alors, vers l'année 1128, à Gauthier de Saint-
Maurice, premier abbé de Saint-Murtin, de l.a.m, le lieu dit Ihiurhc de la Semog
pour y construire, sous le vocable di- saint llemy. uni' maismi de chanoines
réguliers de l'ordre de Pnîmoiilré,
Dès son origine, les biens de cette abliaye qui s'appela de Laval-Dieu = Vallis
Oei, furent considérables : bois, terres, qui s'étendaient jusqu'au Chasielier da
Chàteau-Hegnault; pêcheries de saumon à l'embouchure de la Semoy : .c Les
dits de MoDthermé — lisons-nous dans le cartulaire de Laval-Dieu — yrontet
17
Eipldei d
— 258 —
pouiniiil ulIiT pcschor et ulluiiier en temps dû, comme en leur aysemeot en
Iji dite (iOr(ie dès leiitnV di- Semoy jusqu'il trenle-cinq pieds ou environ près
de» <'S(iaux do la basse pesdierie après <■! dessouls les soiries de la dicte pes-
cherle île l.aval-Dieu. >' ICn oiilri;, l'iij.'iigemeiit en 1238 par Hugues IV, pour
luirt sesdesc-ondiints, de donner tous l<:s ans & l'abbaye, quand arriverait NoftI,
un niuiil de seifilo pris sur " ses moulins de Mézières, allu de compenser le
dommage qu'il a pu cjius<>i' fi riibhnye et au monastère en rebâtissant une
porte (Je son chAteati sur le fonds même de leur propriété qui s'étendait, alors,
jusqu'au Blatie-Ru, prés de la Griinde-Roche. » Elle possédait encore les cures
d'Orchimont, d'Hajb''S, d'Hiirgnies, des l.oueltes et de Viilerzy; sans oublier
le fameux moulin banal : •• Kt, — lisons-nous dans l'autorisation que donne
aux moines en lîiâO Jean d'AIltn-t — ri, pour qu'ils soient plus enclins h faire
prière jiour nous à iceulx avons permis et, par ces présentes, permettons...
de faire et ciuistniin- à leurs dépens le dict moulin sur la dicte rivière de
Meuse au dit ban de Montliermé à la choze de nous lendre et paier chacun
un an ou a notre receveur de la dicte chAtellenie de Itegnault la somme de
Irente-deux sols parisis. "
L'abbaye fut incendiée dans la nuit du 10 au 17 iioiH 1696 par un parti
ennemi de la garnison de Maestritlil qui dévastait noire frontière, ainsi que
les ïillanes de Thiiav et de Naux le 27 septenibie suivant, qui appartenaient
aux moines. .Vussi Louis XIV déchargea-t-il le monastère du paiement des
décimes pendant trois ans. L'église, reconstruite en I64t, succomba dans ce
désastre et fut remplacée, vers la lin du dix-septième siècle, par celle que
nous vojons actuellement où se remarquent, ix l'intérieur, quelques pierres
tumulaires et surtout de fort remarquables et célèbres boiseries qu'embellit la
patène du temps. Elles n-gnent assez haut sur toute l'étendue des murailles.
Leur ordonnance j(énérale se compose d'un soubassement, que supportent des
panneaux rectangulaires jumeaux, cannelés, de style conique, surmontés d'un
enlablemeul. La partie i-cctangulaire est de décoration plus sobre. On a, toute-
fois, lîxé de place en place des cariatides eni;alni
leurs mains, la corniche de l'entablement, et sont d'i
Egllu de LiLTal-Dietj
comlili' en ardi>ises. Les volutes il
de (leurs. Des frontons si-mi-ciri
au-dessus des deux porles latéra
De chaque câté subsistent sept sli
iblent retenir, de
i! [acture habile. A droite,
dans l'angle formé par
la muraille et la saillie
de la tour, une ancienne
porte qui s'ouvrait sur les
cloîtres de l'abbaye est
transformée en un con-
fessionnal surmonté d'un
écusson épiscopal dont
les armes sont eflkcées.
Cet écusson est placé sur
un manteau large nient
drapé que couronne un
paviUon orné de glands.
L'oi'neinenlation appa-
raît plus .soignée dans la
partie qui surmonte, au-
dessus du chœur, la tour
massive de style roman,
coiffée d'un assez lourd
L-hapiteaux sont reliées p;ir des guirlandes
lires renlemient des tètes rayonnantes;
sont sculptés des attributs de ta Passion.
s dont les joues sont couvertes de feuil-
— 259 —
lages, d'enroulements et de guirlandes finement ciselés, tandis que le revers
des sièges est couvert d'ornements variés et que les miséricordes sont élégam-
ment ornées de feuilles et de fleurs. D'autres stalles disposées en retour exis-
taient autrefois à l'entrée de cette partie de l'église et isolaient la nef de
l'enceinte destinée aux religieux; nous en avons pour témoins les joues qui
sont restées appliquées de chaque côté contre la saillie formée par la base de
la tour.
On a rapporté à droite, au-dessus de l'entablement de la boiserie, une sculp-
ture de forme semi-circulaire, complètement dorée : on y voit, au milieu des
nuages, une colombe descendant du ciel et entourée de têtes d'angelots.
C'est pour le sanctuaire que le huchier a réservé les ressources les plus déli-
cates de son ciseau. L'ornementation générale diffère peu de celle du chœur
des religieux. Mais, au-dessus de l'entablement, court une frise couverte de
feuilles d'acanthe d'un excellent style. Plus haut encore, sont six panneaux
ovales, entourés d'encadrements élégants. Sur les deux panneaux du fond sont
peints en buste saint Pierre et saint Paul. Sur les quatre autres ont été clouées,
à une époque postérieure, de mauvaises peintures sur toile, représentant des
saints de l'ordre de Prémontré.
Ce qui fait le grand intérêt de la très modeste église de Laval-Dieu, c'est
l'ensemble de ses boiseries murales. Même après la déplorable suppression des
stalles qui formaient, au moins en partie, le chœur des religieux, elles consti-
tuent encore un ensemble des plus satisfaisants. Cette œuvre du dix-septième
siècle est belle autant par la perfection de l'exécution que par l'heureux agen-
cement des parties qui la composent. Les parties sculptées, ornements, dra-
peries, chapiteaux, figures, feuillages et fleurs, ont été fouillées en plein bois
par un ciseau d'une énergie sans préciosité, avec une vigueur sûre d'elle-même
et maîtresse de ses effets. C'est de l'art, mais de l'art puissant et robuste, dont
les détails, loin de conspirer à dissimuler les lignes principales, concourent à
en compléter les arrangements et à en accentuer l'harmonieuse simplicité.
(Voir A. Douillet : « l'église de Laval-Dieu », dans Revuk dks Sociétés des Beaux-
Arts DES DÉPARTEMENTS, à Paris, année 1878.)
Signalons la petite tourelle où serpente l'escalier conduisant à l'orgue. Dans
le chœur, de naïves statues en bois peint et doré : saint Eloi, la Vierge,
sainte Barbe, saint Remy, saint Nicolas et sainte Geneviève — la plus curieuse —
tenant une houlette et coiffée d'un chapeau de paille. Faut-il ajouter que la
façade briques et pierres de cette église, avec frontons à consoles renversées,
est d'un mauvais goût parfait.
C'est dans cette abbaye de Laval-Dieu que notre célèbre Méhul apprit du
chanoine Hausser les premiers éléments de musique.
BRAUX. — H. 2,778. — E., 756. — D. C, 7. — D. A., 12. — D. D.. 14. —
Hect., 1,444. — B. P., Rraux. — F. L., Ascension et premier dimanche de sep-
tembre. — C* P. — B. B. — S. M. — G. — T. — Harm. V Indépendante, — S. ch.
— S. T. la Préparation, — Ch. S., ouvriers et ouvrières de l'industrie métal-
lurgique. — S. C. C, la Prévoyante et la Bienfaisante (boulangerie). — Centre
industrie] très riche, surtout en ce qui concerne les boulonneries et les clou-
teries. Grande exploitation d'écorces de chênes pour tannerie, les deux tiers
du territoire étant boisés. Troisième étage du terrain ar do isier : schistes divers,
grauwackes à taches rouges — carrières exploitées dans ces grauwackes. —
Braux, sur la rive gauche de la Meuse, s'étend au pied d'une haute colline qui
s'élève à la rote 300. Au milieu du Bois la Dame, extrémité sud, se rencontre
en face de Nouzon le Signal de Braux, l'un des points les plus importants de la
topographie ardennaise, puisque son altitude atteint 387 mètres. En partant
de la gare, s'admire, sur la rive gauche, un couloir grandiose de la vallée
— 260 —
nieusienne. Apparaissent pour la promière fois los Quatre Fils Aymon et, au
loin <lans ie tournant, ChAtoau-UefznauIt souvent on grisaille, par la fumée de
ses usines, dont la Mensc, lorsque le soleil arj^ente ses flots, réfléchit féeri-
quemenl les maisons.
Histoire. — C. de Heiins. L'un des plus anciens villages, et que les tradi-
tions locales affirment n^monler au cinquième siècle. Rraux aurait été fondé
par des prêtres arrivés de la Calabre pour combattns aux temps de la Diane
ardennaise, les derniers vestiges de l'idolîïtrie qui s'abritait dans nos épaisses
et immenses fnrèts.
On ne sait au juste combien d'années dura cette prise de possession par les
prêtres venus d'Italie. H est certain, toutefois, qu'en 820 Ebbon, trente-unième
arcbevé(|ue «le Ueinis, les remplaçait par <{uatre cliapelains choisis parmi les
clercs de son éjilise, et auxquels il confia en dépôt le corps de saint Vivent,
l'un de ses prédécesseurs, pour le snustiaire aux profanations des Normands
que Ton commençait à redont«*r; car ils avaient déjà paru sur nos frontières.
La collégiale célèbre de Braux eut pour créateur llincmar, qui fut le trente-
deuxième archevêque de lleims, 84o-882. Toute l'Iiistoire de Braux, sur laquelle
nous insisler«>ns, paire qu'elle se trouve étn^ aussi l'histoire des villages envi-
ronnants, gravite autour de cette collégiale fort riche à ses débuts. Elle possé-
dait, au onzième siècle, la seigneurie de Gespunsart avec les villages de Fail-
loué, (le Naux, à elle donnés par Manassès, comte de Hethel. Tournavaux,
Meillier-Fontaine, Haulmé, une partie de Linchamps. furent construits sur ses
doniîiines.
Au seizième siècle, ce ne fut, pour Braux et la collégiale, «(u'une longue
série de catastrophes. On s'expliiiue à peine (lue le village n'ait pas, en ces
temps si horribles, entièrement disparu. Pemlant ces malheureuses années,
la peste et la famine désolèrent la frontière, surtout en 1506. Le siège de
Mézieres, en lo2i, devint pour la paroisse la source de nouveaux désastres,
car les Impériaux, dans leurs courses à travers la contrée, vinrent piller le
village.
Pour comble d'infortune, un abaissement de la température, survenu en
juin 1523, fit geler subitement les blés et les seigles. Beaucoup d'arbres succom-
bèrent aux suites de celtt? perturbation de la saison, et Thiver rigoureux qui
suivit ne fit (|u*aggraver le mal, à tel point que jusqu'en lo40 le prix des grains
demeura fort élevé. La guerre durait toujours avec l'Empire, et, en 1328, l'en-
nemi vint mettre le siège devant Braux : trente maisons furent brûlées sans
compter celle des chanoines. Leur église, (ju'on avait transformée en forte-
n*sse où chacun avait déposé ce qu'il avait «h; plus précieux, eut un jour à
s<mtenir un assaut depuis trois heures du matin jusqu'à neuf heures du soir :
les bandes espagnoles se retirèrent ensuite à Namur, mais laissèrent la conta-
gion qui ravagea le vilhige et fit de nombreuses victimes.
Les chanoines réparèrent peu après, L'i31, leur église, du moins la tour et
le portail qui avaient beaucoup souffert pendant le siège; et comme s'ils s'étaient
tous armés pour la défense et qu'ils continuaient ces habitudes, on dut leur
enjoindre do n'y point persévérer. Le désordre était grand sur les frontières;
tous les tyranneaux du pays cherchaient à s'arrondir à la faveur de ces
troubles. C'est ce (jui explique comment les hérétiques de Sedan vinrent en
1.137 piller et brûler Braux i»our la secomle fois.
Ce fut aussi en cette même année L*)37 qu'Antoine Louvain, seigneur de
Hognac, avec l'appui de Charles-Quint, incendiait Levrezy, Nouzon, .Monthermé,
Braux : et c'est t:omme gage de paix «jue la collégiale lui cédait, moyennant
cincj cents livres de rentes annuelles, le domaine de Linchamps alors hors de
France; non volontairement toutefois (voir Thilay). Le sire de Rognac y cons-
truisit — ou plutôt releva, puis agrandit — la forteresse dont nous parlerons
— 261 -
bienlôl (voir Thilayj, Eu 1S54, par les Espagnols, qui passèrent la froTilitre,
nouveau pillage, incendie nouveau de Cliilleau-Hcgnault, di" Braux, de Levreiy,
de Joigny, de ^^^u^on, de Monthermé. Ces inalheureux villages ne furent quaai
que cendres; et pour mettre le comble au fléau, une effroj-able inondation de la
Meuse emportait en ses flots ce que les flammes avaient épargné.
La collégiale, ne pouvant demeurer ù lîraux qui se relevait péniblement de
ses ruines, se transportait à Méiières en 1580, et y demeurait trois années
pendant lesquelles la peste vint désoler celle malheureuse commune. A la
peste succédèrent les pillerîes des huguenots sedanais; le feu. 1587; puis, en
1592, le prince de Sedan. Henri de La Tour, résolut d'enlever aux chanoines
leurs dinies dllly, de Balan, de Bazeilles, de Glaires, de Kresnois, de Mai^n-
celles, pour les attribuer, en dotation, à l'Académie protestante qu'il venait
de fonder : en vain ceux-ci en appelèrent à la justice royale, il leur fallut com-
poser pour sauver les épaves qu'on leur reconnaissait encore. Une misérable
renie annuelle de vingt-huit livres tournois, telle fut la compensation de ce
qu'ils durent céder à la Chambre ecclésiastique de Sedan, et encon> ne leur
élait-elle payée que par l'interposition d'un tiers, car les hérétiques se refu-
saient à traiter directement avec leurs victimes ainsi dépouillées.
Excités par un tel exemple, les officiers de la principauté de Châleau-
Begnault envahirent les pmpriétiis du chapiln; qui étaient à leur convenaiiiM?.
Aux réclamations des
chanoines, Catherine
de Clèves ne répondait
que par la reconnais-
sance platonique de
leurs droits, mais sans
empêcher, malgré tout,
les incursions de ses
agents. Il fallut attendre
quelques années encore
pour espérer un peu de
justice, et ce n'est guère
qu'en I60.'i, année où
la Terre Souveraine de
Chdteau-Ue^nault chan-
gea de maître et entra
danslamaisondeCondé,
que le chapitre put espé-
rer reconquérir une partie de ses droits. Le siècle de fer ayant pris fin, le
village sembla renaître, surtout quand en 1620 la princesse de Conti cédait
à Louis XllI sa principauté de Chàteau-ltcgnault de laquelle dépendait Braux
qui, dés lors, s'associait aux revers et aux gloires de sa patrie nouvelle!
A la veille de la Révolution, chaque religieux de la collégiale possédait, per-
sonnellement, un revenu d'au moins douze cents livres, sans compter de nom-
breux privilèges. Ils avaient chacun Leur maison dont quelques-unes, encore
existantes, sont parmi les plus confortables de Braux. A ces demeures alié-
nait un jardin, clos de murs, planté d'excellents arbres fruitiers, riche en
plantes potagères; et dans presque tous un cadran solaire, " parce que, dit la
chronique, ces moines étaient curieux d'astrologie. <• Même, tout en haut du
clocher de la chapelle, ils avaient installé leur observatoire. Mentionnons enfin
une bibliothèque fort curieuse, dont les livres, lorsque le gouvernement, en
1790, eut supprimé la collégiale, furent brûlés à la Greviére sur les bords de
la Meuse. Ces religieux se récréaient, aux heures de repos, plus volontiers que
partout ailleurs sur le plateau de la censé appelée de nos jours le Chemin de
— 262 —
la Pt'otnemvie : c'éUiit, alors, une prairie lonj|<ue au moins de 1 kilomètre sur
G mi'tres de large. Elle est, actuellement, traversée par la route de Charleville
à Braux.
Eglise. — Fort remarquable et classée comme monument historique. Style
roman du neuvième siècle, pour ses parties principales, et, pour les autres,
style ogival des treizième et quinzième siècles. Hubert la décrit ainsi dans le
1. ivii des Travaux de l'Académif: de Reius : « Klle se compose d*une nef
principale et des bas-côtés; le chœur est à cinq pans. Le transept est percé à
chaque extrémité de deux fenêtres ogivales trilobées à un meneau, du treizième
siècle. On y remarque une statue de saint Jean du quinzième siècle, couverte
d'un badigeonnage rouge et vert. Un pupitre à gauche du chœur, en pierre,
encastré dans la muraille, sur laquelle est sculptée la télé de saint Pierre
entoim^e (Vune jolie guirlande. Le bas-relief du maltre-autel représente la
dHivrance de saint IHerre-ès-liens; il est en pierre très dure et paraît être du
seizième siècle. Au petit autel à la Vierge, un bas-relief représentant la Vision
de saint Dominique, et un autre à celui de saint Nicolas, où Ton voit le saint
avec les enfants dans la cux'e, le tout bien conservé. Les petits pilieis qui sou-
tiennent le transept sont formés d'une simple colonnette avec chapiteau à
crochets. Le chœur et le transept sont du treizième siècle, mais la nef est
plus r«'*cente. Autrefois, le chcrur était percé de quatre grandes fenêtres à
l'étage inférieur et toutes à plein cintre; à l'étage supérieur se trouvaient dix
petites fenêtres surmontant les précédent(?s. Ces petites fenêtres étaient deux
à deux, à plein cintre et séparées par un simple pilier avec un chapiteau dont
il est impossible, aujourd'hui, de reconnaître la forme exacte, & cause de
l'épais récriais dont on les a couvertes. Toutes c(»s petites fenêtres, et les
quatre grandes, de style roman, ont été vandalcment bouchées. II serait pos-
sible encore, moyennant quelques précautions, de les rouvrir, et de rendre
ainsi à un édiÛce important le caractère qu'il a perdu. »
Nous avons textuellement reproduit cette notice de Hubert, bien qu'elle soit
fautive en quelques points, ceux-ci notamment : le chœur, orné d'une belle
grille et pavé de marbre, est circulaire; les fenêtres du transept sont romanes.
11 faut aussi la compléter en signalant les fonts baptismaux, très anciens,
cuve de pierre noire fort dure, taillée en rond; il l'extérieur, et grossièrement
sculptées, quatre figures humaines que séparent des oiseaux. Sous le chœur,
une crypte, sans ornementation. En outre, la toiture a été renouvelée, puis les
stalles des chanoines ont repris leurs places do jadis ; et, dans sa tour, une de
nos plus anciennes cloches, sur laquelle se lit le millésime 1400. Cette église
est sous l'invocation de saint Vivent, dont se voit, proche l'autel Saint-Nicolas,
bras gauche du transept, la statue au-dessous de laquelle une châsse, 0 m. 60 de
longueur, sur 0 m. 40 de largeur et de hauteur, renfermant quelques reliques
de ce neuvième archevêque de Reims. Pèlerinage à saint Vivent et aussi à saint
Sauve; les pèlerins, pour se guérir des maladies de peau, boivent l'eaa de la
fontaine — quelquefois ils s'y lavent — cjui lui est dédiée, lieu dit la Rue-Basse,
Dans la chapelle de la collégiale, il y avait quatre autels où se disaient
quatre messes en même temps. Sept cloches, donnant la gamme, formaient le
carillon; les trois plus grosses cloches dans le clocher; les quatre autres
au-dessus du chœur.
Rappelons une légende. On raconte qu'à l'époque des guerres religieuses un
huguenot, arrivant bride abattue, s'arrêta brusque devant le portail de l'église,
voulant entrer dans le sanctuaire pour faire manger, sur l'autel même, de
l'avoine à son cheval. Mais le cheval, encore qu'il fut cravaché et éperonné
jusqu'au sang, refusa d'avancer. Puis, encore frappé à coups redoublés, il se
dressa de toute sa hauteur et, retombant, grava sur le seuil de l'église l'em-
preinte, que l'on aperçoit, de ses deux sabots.
— 263 —
Le 25 septembre 1892, fut inauguré, au cimetière de Braux, un monument
comme moratif. C'est une pyramide sur laquelle est sculpté un drapeau large-
ment déployé, et sur le drapeau cette inscription : « Aux Soldais français
morts pour la Patrie, 481 0- 481 4 , » Derrière, sur la même pyramide, celte
autre inscription : « Monument élevé par souscription publique, et sur Vinitiatixe
du Comité républicain progressiste, 22 septembre 4892. »
Ecarts. — V Ecluse, 44 hab. — Maison-Forestière, 4 hab. — Le Grand-MouUn.
N. C. — Le Petit-Moulin, N. C. — Devant-Joiyny, N. C. — Devant-Braux. — Dogny,
qui se partage entre Braux et Château-Regnault. La section de Braux compte
291 hab.; celle de Château-Regnault, 1,147. C'est toute une cité ouvrière com-
posée d'usines et d'ateliers de ferronnerie, rivalisant avec son chef-lieu par
l'importance des affaires qui s'y traitent. Sa cote est à 208, mais la vallée au
milieu de laquelle coule le fleuve nest guère que de 140, et même à 114 vers
Givet. On sait, d'ailleurs, que ces fractures sinueuses, œuvre des bouleverse-
ments géologiques, qui donnent maintenant passage aux eaux de la Meuse,
n'ont aucun rapport avec le relief du sol; ce qui explique pourquoi les escarpe-
ments des bords sont si abrupts et si élevés. Il est à remarquer que la Meuse
ne coule pas dans le sens général du terrain qui s'incline vers le S.-O. et
s'élève à mesure qu'on avance vers le nord : ainsi, à partir de Charleville, elle
s'est creusée une route opposée à celle qu'elle devrait suivre nalurellonient,
et cette anomalie frappa toujours nos géologues. (Voir Chateau-Ukgnault.)
CHATEAU-REGNAULT-BOGNT. — H., 2,519. — E., 650. — D. C, 4.
— D. A., 15. — D. D., 17. — Hect., 502. — B. P., Château-Regnault. — F. L.,
le dimanche qui suit le 8 septembre. — C'*' P. — B. B. — S. M. — Fanf. —
Société pécheurs à la ligne (le Soleil- Levant), — Ch. synd. des ouvriers
en métallurgie. — S. C. C. Société de Bogny : les Quatre Fils Aymon;
Boulangerie coopérative de la rive droite; r Union (boulangerie). — T. —
Gare, entre deux tunnels, commune avec Monthernié. — Le bourg s'allonge
dans une vallée étroite dominée par de hauts monticules dont laltitude
moyenne atteint 300 mètres. Les maisons s'étagent, tant l'espace est resserré.
Un pont construit en 1884, et sous lequel coule la Meuse, relie Ch.Ueau-
Regnault à Bogny, section montueuse. Le territoire est encore arrosé nolam-
luent par deux affluents rive gauche de la Meuse : le ru de la Censc-homa et
le ruisselet de Grandpré, Grand centre industriel, surtout pour les boulonneries
et pour l'extraction des pierres. Premier étage du terrain ardoisier : schiste
grenu, quartzites. Deuxième et troisième étages du terrain ardoisier : schistes
exploités comme pierres de constructions.
C'est à Château-Regnault que se trouve, surplombant la gare, notre célèbre
crête rocheuse dite des Quatre Fils Aymon, à cause des quatre mamelons qui,
serrés l'un contre l'autre, semblent être des cavaliers enfourchant la même
monture. Ce sont les quatre preux chevauchant à la file sur le bon coursier
Bayard. Ici se retrouve la vieille légende (voir Meyrac : Fohèt des Ardennes, où
nous l'avons racontée) qui, des poèmes du douzième siècle, a passé dans toutes
les littératures européennes. Ces quatre dentelures de la crête sont dues h
l'inégalité de la désagrégation des roches qui la constituent. Les quartzites,
présentant plus de résistance, se sont maintenus sous forme saillantes, tandis
que les parties intermédiaires, formées d'un schiste plus tendre, ont été pro-
fondément entamées par les érosions. Assez proche, un bloc de pierre : la
Roche-Aymon, masse qui, de loin, simule à travers les arbres une énorme
statue humaine coiffée d'une toque. Les Quatre Fils Aymon furent exploités
comme carrière. Puissent maintenant, car on arrêta le sacrilège, être respectés
les pics célèbres, l'un des attraits caractéristiques de notre vallée meusienne.
La Table de Maugis sur le flanc, autrefois, de cette même montagne. Pierre
— itii -
ili'ujiliijuc, iifllniiiiil enciirt- la lé^otide, rtviroi-cvi' île ceux i|ui croient toujours
,-iux iliilmnii i*t itux menhir. Ce u'Otiiit lnut sinipkmeiit qu'une pierre liorizon-
(alemi-iil i:nuo1ii<e sur trùi» appuis, ilispiisés eu tmu|2le. Des Torces humuiiies,
ai colossales (lu'ou U's puisse inmgiui!)', n'nuraieut jaumi» pu lui donner l'asprot
que iu nature, houleventée iluns su constitution géoloffique. lui laissa par
raprice inainscient. Klle uviiit la forme d'un parallélipipède assez i-égulîer,
mesuriuit 2 m. 7(1 sur I m. ;i6 de tarae et 0 m. fliî d'i'jwisscur, cubant plus de
4 lu.-tres et pesjtul 12,0')0 kilofrraiiiuies.
Aujoiinl'liul, la pierre n'exiate plus. Vers 1842, des ouvHcrs de l'usine
Gendartne-Marclial, à t.aval-Ilieu, la reiivei^i-i'enl au moyen d'énormes crics.
crovatil qu'elle cacliait un tri^sor, <Jueli[ue temps, les débris restèrent sur
place, puis euDu Turent transformée en macadam pour l'empierrement des
Vers l'iinm'-e 184IK. Marie lieiiwê, de Cliilleau-lte^'nault, alors (illelte de treize
Ires i\<- la TiiliU de Maugii,
non loin d'un petit [>ot de
, Kilos représentaient une
ari-Iiiviste des Ardennes,
aiis,al1anlcueillirileslMies[le n
irouiiiit une cinciuantaiue de p
ftr.'S roujîe, « ros s iè renient fann
valeur d'eiivii-nn HUI) francs, ii
ivrtillesài[uehiuesmi
(inéel tout a fait vide
■SI M. lluviïier, alor
i|ui les acheta,
Kn facedehir'rWs.ir.V"«(,.,i'.-
encore appeléi; ilruidii|ue (J;. e
!, niaisénier^'eautde
t dite 1 l'krif i]ul loui
-■ lerre d'ICinpire dep
ri^lebii;. avant atelier n
ci^dail àl,ôiiis XIII. sur
ii^iiv, ^ouIr
eoniju
nanl :
Les quatre Fila Afi
I' Irailé de Mersen, tut autrefois une cbillelleaie
lire, et n^guaut, lorii[ue la princesse de Conti la
llierinr'-l.aval-hieiL, Itraux. liespuiisart, Rogissart,
eilliei-t'onliiiiie, Tournavaux, les Hautes-Rivières
, Soreudal et Kailloué; les I
— 265 —
Rivières comprenant : Naux, Nohan, Thilay, Navaiix, Ai^'leniont, Montcy-
Sainl-Pierre, Haulmé, la Tour-à-Glaire, Maraucourt, la Neuville-à-Haye, Gelly-
dessus-Nouzon, les Verreries, Bogny, Haut et Petit Buttay. Ces bourgs devinrent
alors bourgs français.
Voici, résumé, le contrat d'échange ratifié fin décembre 1029 : « A tous ceux
qui ces présentes lettres verront, Louis Séguier, conseiller du Boi, salut. Fai-
sons savoir que devant Pierre Blosse et Charles Bicher, notaire, garde-notes
du roy notre sire... furent présents Michel de Marillac, garde des sceaux.
Antoine Huze, lieutenant général de sa Majesté. Jehan Bocart, Jehan Jac(|ues,
Samuel Spifame et Jehan Aubry, tous conseillers, ainsi que Pierre de Castille,
ayant charge du Boy, notre sire, d'acquérir et d'acheter pour Sa Majesté et les
Boys ses successeurs à titre d'échange, deniers comptnns, ou auUrement, les
terres de Chàteau-Begnault, Linchanips, Mohon, la Tour-à-Glaire et aultres
souveraines d'oultre et deçà la rivière de Meuse, appartenant à Madame la
princesse de Conty, les(|uelles lettres sont insérées à la fin des présentes, (rune
part.
« Et très haulte et puissante princesse. Madame Louise-Marguerite de
Lorraine, princesse de Coiity, dame desdictes terres, d'antre part.
M Disant les dits seigneurs, conseillers, que Sa Majesté, désirant unir les-
dictes terres à son royaume, ont été arrêtés lesdicls articles suivants après les
precès verbaux dressés en l'an 1625.
« Sa Majesté, ayant été bien informée qu'on peut évaluer le revenu des
terres à 43,000 livres par année, a ordonné qu'on passât le contrat.
« A savoir : Ladite Dame princesse cède, quitte, transporte, délaisse pour
toujours, les conseillers présents acceptant pour Sa Majesté et ses successeurs,
les terres souveraines de Chîtcnu-Rcgnault, Linchamps, Mohon et atdfrcs d'oultre
et deçà la rivière de Meuse appartenant à ladicte Dame, par donation faite par
Madame la duchesse de Guise, sa mère, par contrat de mariage avec M. le
prince de Conty, et aussi les places forteresses, fiefs, arrière -fiefs, mouvances.
censives, droicls, même ceux de patronage, nominations, domaines, bois, rivières,
péages, mêmes celles qui ont été données par feu Mgr le prince de C'^>iity et
ladicte Dame au duc de Nivernais, à présent duc de Mantoue, le 30* d'août 16 il,
et aussi de tout ce dont jouit jusqu'à présent Madame la princesse de Conty.
« L'entrée en possession ne doit se faire qu'en fin d'année, époijue où le
fermier Nicolas Robillart doit clore le bail. — Le revenu était de 4,S,000 livres.
« Le tout doit être cédé pour la somme de dix-sept cent vingt mille livres,
1,720,000 livres à raison du denier quarante du revenu annuel desdites terres,
« lesquelles se sont trouvées monter à 43,000 livres, toutes charges déduiles ».
« Pour le 4/3 de laquelle somme, montant à 57,333 livres, 6 solz, 8 deniers,
lesdits conseillers promettent de faire bailler à la dite Dame, dans les six mois
qui vont suivre, des terres et seigneuries appartenant à ladicte Majeslr, à raison
du denier trente, montant à 19,111 livres, 2 solz, 2 deniers de rev(MHi aimuel,
lesquelles terres sont situées dans le parlement de Paris et ont le titre non
moindre que celui de baronie.
« Le reste de la somme, 1,146,666 livres, 13 solz et 4 deniers, sor;i couvert
par des charges de grefi*es, offices, etc., jusqu'à concurrence de la somme et
sur le pied du denier dur.
« Le tout à titre d'échange sans que Madame puisse jamais revenir sur sa
parole, ni elle, ni ses hoirs.
« Il est aussi stipulé à propos des droits héréditaires, greffes, etc., (jue le
Roy peut, toutes les fois qu'il lui plaira, les retirer des mains de la princesse
ou de ses hoirs, en lui en remboursant la somme totale et cnm)itant, imn
aultrement, de 1,446,666 livres, 13 solz et 4 deniers.
« Quant aux dites terres, représentant le premier tiers de la somme, il est
- 266 -
dit <]iie le Roy m pourra plus les réunir ù son Jomaine et qu'elles demeurent
pour loujours la propriété de Mailnme la princesse.
" Une fuis ces chosi^s bien arr<îli'es, les conseillers s'engaRenl à les faire
raLifiiir pur le Itny pendiiiit que la dite Daiue s'oblij|!e à les faire accepter par
Madame la ducliesse douairière de Guise, sa mère, dans l'espace des trois mois
qui vont suivre. Outre la somme iix'^e plus haut. Sa Majesté accorde encore à
Madame la somme de 10,000 livres dont elle peut disposer à son gré, à la
condition de faire un inventaire détaillé de toutes ses possessions, et qu'elle
devni faire avant la ratification du traite.
i< Bn témoi(tna^e de quoi, nous les susdits avons sif^né l'an mil six cent
vinf;l-npuf, le dixième jour de Mars, »
igiiBK. — Construite au siècle dernier, sur un plan plus vaste que l'ancienne
chapelle, nu pied même àe la monta;!nu qui portait le vieux chflteau. Est en
forme de croix lutine. Une seule et immense nef.
Ses deux chapelles latérales forment les deux bras de la croix. Son grand
autel, en pierres revt>lues de marbre, est surnionlt^ d'un ênoime baldaquin
porté jmr quatre colonnes. D'ailleurs, aucun style archltectonique iiitéressaDt
Hien qui puisse évoquer un souvenir d'autrefois. De larges fenêtres sans
gnlce, une voitte en hois, uniforme, suns arêtes, ni urceuux, un pavé tout taé
fit qui doit provenir de la vieille église, .\ l'extérieur, un toit sans fin que sur-
monte un clocher flamand.
Chftteau. — Dorifrine n
■lativ
lent moderne — dou
CUtnD-Rsgiiaiilt-Botij
iènie siècle, — Chdteau-
Regnault joue dans noi
annales ardennaises un
rôle des plus impor-
tants. A l'origine, l'ab-
baye de Laval-Dieo
donnait au chapitre de
Braux, des territoire)
assez étendus sur la
Meuse et sur la Semojr-
Parmi ces territoires,»
trouvai t celui sur lequel
fut édifié le « chàtean
Itegnault », et que sa
situation sur les con-
fins d'Allemagne et de
France exposait aux
entreprises sans cesse
renouvelées des sei-
gneurs voisins. — Les
comtes de Castrice n'étaient [ws sans doute les moins audacieux de ces voleurs
titrés. Désirant se les rendre favorables, la collégiale de Braux les avait pris
pour " avoués », c'est-ù-dire pour protecteurs.
Mais la protection se tourna contre les chanoines. Sous prétexte de défendre
le pays, ces singuliers " protecteurs n s'en firent les maîtres et les tyrans, et,
pour assurer leur domination, construisirent des chilteaux et s'y fortiflërent.
Ainsi naquit le ch.lleau-fort qui donnait son nom au village. De quelle époque
sa construrliun? On l'ignore. Toutefois, il est certain qu'en l'année 1S2$ elle
était remplacée par une autre forteresse que Hugues, comte de Rethel, fit
élever sur la montagne dite le Chaslelier, et probablement sur les ruines de
l'anrienne. Huijues semble n'avoir pus eu conAance excessive dans la légitimité
de sn po:<session. Aussi aciieta-t-il l'emplacement de son chflteau à l'abbaye
de Laval-Dieu, moyennant deux niuids de grains à prendre sur ses moulins da
— 267 —
Mézières. L'enceinte de la place avait été appuvée sur «ios escarpes solides.
A rintérieur, dans la cour d'entrée, le Icj^enient du fj;ouverneur. Los dittVrentes
pièces occupées par les officiers et par les soldats donnaient accès sur la cour
où se trouvaient le fort et le puits; pierres de taille sculptées et oncasliées dans
une maison, sur le bord de la route, dont on verrait encore «niol(|ues vestiges
problématiques. Plus loin, le bastion détendu par des travaux avancés. Autour
du château, des tours massives, très hautes, solidement bâties. Au-dessus de
réglise, on montre encore un chemin qui conduisait à la lurLeresse. Assez
proche, deux rochers qui se projettent dans le vide; on les appelle la Paieries
ou, plus communément, la Gno/e des Voleurs, Le pauvre diable était attaché à
Tun des rochers et, de la plate-forme du deuxième, lancé dans lespace... aftirme
la tradition.
En 1534, les Espagnols, ayant franchi la frontière, avaient incendié tous les
pays riverains, de Nouzon à Monthermé. Cette année, particulièrement plu-
vieuse, reste tristement célèbre dans notre pays, par un débonlement de la
Meuse; il achevait de détruire ce que l'incendie avait éparfi^né. Chàteau-
Regnault et son château furent alors cruellement éprouvés. .Mais, quelques
ans plus lard, François H ordonnait qu'il fût relevé de ses ruines. En 4643,
pendant que le duc d'Enghien, le grand Condé, luttait glorieusement à
Rocroi, 7,000 Impériaux commandés par Beck, et accourus du Luxembourg
pour porter secours aux Espagnols, étaient tenus en respect par la garnison
de Château-Regnault. Giàce à cette résistance, l'ennemi ne put faire sa jonction
avec les troupes espagnoles engagées dans Rocroi. Ce qui contribuait à l'im-
mortelle victoire de notre armée française.
Louis XIV fit démanteler le château dont il ne reste plus trace aujourd'hui.
Peut-être que l'une de ses murailles fut la fameuse table de Ponl-Maugis.
Aussi disparues, mais récemment, la vieille halle, d'une allure si frappante,
et la grosse chaîne de fer qui servait à barrer la Meuse, loisq n'étaient pré-
levés les droits de péage sur les bateaux montant et descendant le fleuve.
Naguère on voyait encore, à 2,S0 mètres en avant du fleuve, l'anneau qui la
retenait. De l'ancien Chàteau-Regnault, subsiste seulement, non loin de l'église,
une pittoresque maison, ayant perron a double escalier, combles élevés, aux
fenêtres à la lucarne en œil-de-bœuf et entourées de pierres en bossage.
Ecarts. — Bogny (section de ChAteau-Hegnault), 1,147 hab. (voir Bracx). Ici
la montagne a subi une forte dépression; l'industrie s'y est installée; mais la
vallée, où court en zigzaguant le ru de la Cen>e Homa, n'en garde pas moins
son aspect original. Sur ses côtés, elle a conservé sa mystérieuse forêt qui
escalade les pentes et couronne les hauteurs avoisinantes. — La Grande-Maison ;
ainsi s'appellent les corps de bâti ments appartenant à la Société des boulonneries
de Bogny-Braux. — Roma, le seul véritable écart de Chàteau-Regnault. Une
épaisse forêt, en ce lieu, couvre une partie de la vallée, au fond de laquelle
serpente un petit ruisseau qui, grossi des ruisselets de la Soque cl du Hutin —
dans le bois de Hutin, la cote 430, le point culminant de la commune, — formait
autrefois le premier des quatre étangs de Bogny. Ces étangs, presque juxta-
posés l'un à l'autre, servaient à alimenter les trois moulins, installés au centre
du pays. L'industrie actuelle a fait «lisparaltre toutes ces retenues d'eau, pour
y élever d'immenses ateliers de métallurgie. Aujourd'hui on ne voit même plus
de traces de ces moulins, dont deux appartinrent aux chanoines de Braux.
DEVILLE. — H., 1,325. — E.. 360. — D. C, 5. — D. A., 14. — D. D., 16.
— Hect., 783. — B. P., Deville. — B. B. — S. M. — S. T. la Renaissance. —
G. — T. — S. C. C. la Fraternelle (boulangerie). — S'étend sur la rive gauche
de la Meuse entre des montagnes fort resserrées et assez hautes qui semblent
annoncer les Dames de Meuse. Premier étage du terrain ardoisier : quartzites
— 208 —
conip^iol^. si-liJsU- bleu iti'ossior, ilaiiâ loquirl des carrières de moellons; schistes
Krniiiis l't ■';iri'iéri>s d'ardoises dans ces schisles; ardoisières de Saint-Itamab^
<'t de In C'irh'iinii'iri: Industrie iiidlallurgique. — C. an Vermandois.
Ecarts. — L<< C'ihuI. H Iiat>. — Im M'-itlmeau, qui tend b fusionner avec
Deville. — Sainl-
B'irnnhé, ardoi-
sière, qui primi-
tivement appar-
tint aux moines
du Hont-Dieu,
puis successive-
ment : à H. le
duc d'Aiguillon;
à MM. Riche, de
Charleville; Cas-
telin frères, de Rf
niognc : Tulbou-
rier, de Paris;
et, aujourd'hui,
à M. ïiuslin. —
f.n Carbonnière,
iirdoisière à la-
quelle M.Carbon,
de Charleville,
qui l'exploitait
iihit-Doiiiini'iiie, ancienne ardoisière, sur l'em-
)stalléi>s les fonderies Gustin. — Saint -Jean-
e Saint-Maurice. — Li Ten-e-Ruuf/d-SaiHf-Louii,
I' Saîul-Liiiiis scriiil, pour la tctidition locale, la
unes, ayani été ouveito aux lomps du Louis IX.
>iiiiplc miiiiliii, <Ievenu laminoir, puis actuclle-
'upL, une remarquable rucht' île porphyre.
en 1800. donna son nom. — .
jilai't'nn'nl de laquelle sont i
l'Efif'rtiin-,: .lù se trouve l'util
ardoisière abandonnée; i:>'1li' i
pins antique de toutfs les Ard
— Mairtiiil, ll> liab.: Jadis un
luenL fonderie Codiaux. A Ma
HAULHË et TOURNA VAUX. — Haulmé. - II.. 248. — E., 71. —
n. C, T. - II. A-, Hi. — D. il., 18. — llwt., 386. — H. P.. Rraux. — F. L., le
dimanrbe qui suit k- tK octobm.
Tournayaux. — H., 219. — E.,r,7. — n.C.o. — !>. A., 17.— D. D., 19.—
Ilecl.. IW. — B. I'., Mouthernié. — V. I,., le Iroisièim- dimanrhe de juin.
T'-rriiiiis iiriiiiisieis : siliisti^s lileus et jrruuwackes. Le territoire de ce» deux
c-omninni's rsl traversé par la S'^iwy, qui n-roil comme aflluenls : le Itariva,
!!■ .\.ihffr;i..iil(, \n Rrloi-sr. I.e moulin d'Iliiu'lmé csl devenu lusine à boulon»
Avril.
De iH-îH a 1872, Tournavaus et llaulmé ne liront qu'une même commune;
en l«T2. .'Iles furent séparées •■l devinrent communes ilislineles. Toumavaux
leposi' dans une oasis de prairies. H;iulmé est enraissé entre deux collines
parallèles sur la rivo «aiiche de la Semo.y, et comme dans un entonnoir que
l'orme la brusque courhe d'une de les collines vers l'est, au midi du village.
Le soleil ne doune qu'assez chichement ses rayons à Haulnié. Autrefois un
mauvais puni de bois sur la ï^eiuoy, et pour les voitures un gué impraticable
t'u saison d'hiver. Lu poul l'ut cojislruit en 18S7; à peine construit il s'écroulait.
Un an après lUi le reconstruisait. Sur la rive droite, les ruines d'une forge qui
dut êlri- i-o 11 sid érable. Un trouve encore dans le lit do la rivière des morceaux
de fer, des scories de for^^e. des pièces de charpente et de pompes provenant
d'usines ancicntit'S établies sur celle rive droite, alors que les ouvriers et lea
— 269 —
habitants d'Haulmé habitaient la rive gauche. Sur le haut dun monticule, au
sud du village, une espèce de redoute, haute de 2 mètres, longue d'environ
45 mètres, et qui se nomme la Poste. Autour de cette redoute, quelques fossés
d*abri. Kn cet endroit, y eut-il quelque bataille ? Etait-ce un lieu d'observation
d'où l'on pouvait surveiller le château de Linchamps? A 1,500 mètres plus loin,
une autre redoute qui longe le Chemin des Allemands. Peut-être, plus simple-
ment, ne furent-elles, jadis, que des haltes de gabelous. — C. de Vitry.
Ecart. — La Malavis()e, 53 hab., sur la rive gauche, reliée par un pont
métallique à Tournavaux. (Voir la légende de ce nom, dans Meyrac : Tra-
ditions, Légendes et Contes des Ardennes.)
HAUTES-RIVIÈRES. — H., 2,009. — E., 637. — D. C, 13. — D. A., 21.
— D. D., 23. — Hect., 3,124. — B. P., Hautes-Rivières. — F. L., le dimanche
qui suit le 29 août. — S. M. — T. — Harm. la Jeunesse Ardennaise. — Industrie
métallurgique. — Exploitation d'écorces de chênes. — Se compose de cinq
sections, autrefois villages distincts : les Hautes- Rivières, qui forment une
longue rue le long de la Semoy, Sorendal, Failloué, Linchamps, La NeuvlUe-aux-
Haies. Ce nom leur vient de la position qu'ils occupent au-dessus du chûteau
de Linchamps, par opposition à Naux, à Thilay, à Navaux, au-dessous de ce
château. Deuxième étage du terrain ardoisicr : schistes et grauwackes, schistes
calcaires; lamelles de galène dans un filon de quartz.
Les Hautes-Rivières apparaissent au tournant avec leur pont métallique. Le
ruisseau de Saint-Jean arrive de Belgique et se jette dans la Semoy, en face
de la Rowa. Vis-à-vis, la montagne, qui s'avance dans le coude, s'appelle la
Cote-d'Enfer. La route qui gravit cette côte mène à iNouzon par le bois de
Hazelles. Hautes-Rivières, sur la rive droite, touche presque à Sorendal, De
l'autre côté de l'eau, Failloué : ce sont les deux dernières localités françaises.
Ici la Semoy fait office de ligne frontière pendant deux kilomètres; au midi,
cet office est continué par le ru du Bois-de-Jean ; au nord, par \e ru de Cul-la-
Dame, autrement le Houru. Ici, on retrouve les anciennes bornes qui servaient
aux délimitations territoriales avant 1830 : d'un côté un F, de l'autre un N,=
France, Néerlande. A Sorendal, on peut couper la boucle en grimpant le ravin.
De l'autre côté, avant l'embouchure du Houru, on arrive en face des rochers
Haubourg et du trou Lahoude; un gouffre au pied des rochers. Plus loin, même
rive, la roche et le goufl're Ranmle. A signaler, enfin, le ruisseau des Chéras.
C'est sur le territoire belge — où les habitants des Hautes-Rivières, passant la
Semoy en barque, vont cultiver le tabac — que s'élève, sur une crête pénétrant
en forme d'enclave dans le territoire français, la Roche du Bois-la-Dame. Puis
voici le Saut -Thibault, route de Linchamps, côté gauche, à 200 mètres environ
des boulonneries Laurent. Cette roche, haute d'environ 25 mètres et qui sur-
plombe la route, offre un aspect fort caractéristique. La légende raconte qu'un
certain contrebandier, nommé Thibault, poursuivi, talonné par les douaniers,
sauta du haut de ce formidable rocher qui, du côté de la montagne, est de plain-
pied. Naturellement il ne se releva pas de cette chute terrible. Aussi dit-on
encore dans le pays : « fou comme Thibault ». A 500 mètres plus loin, du côté
ouest, la Creu-Roche, où se voit une cavité naturelle, assez grande pour servir
d'habitation, et dans laquelle d'ailleurs maintes et maintes personnes parfois
trouvèrent asile, notamment en 1814, lorsque les troupes cosaques dévastaient
cette région. Touchant presque la Creu-Roche, un lieu dit le Vi Fournia (le
vieux fourneau) ; en cet endroit, s'élevaient les hauts-fournaux de Linchamps,
aujourd'hui boulonneries Laurent. Dans la vieille église de Thilay, démolie en
1888, une dalle en marbre noire, aujourd'hui perdue, portait cette inscription :
« Ici repose le corps de l'honorable Home Léon Nicolas Beaudet, maître de forges de
Linchamp, décédé à l'dge de 4i ans, 1665, » — Enfin, rappelons brièvement le
l'rf-Mufktte, territoire de Sorendal,
marier, un hlncde grés. Jadis, quand
1 loin duquel se rencontre la Pûrre à
faisait un mariage à Sorendal, la n<K«
se rendait toujours sur
le Pn'-Marielte. On y
dansait, on y foldtrait;
puis, lorsqu'airivait la
nuit, on traversait la
Semoj et l'on condui-
sait les deux époux à
Il la pierre à marier »
où ils s'asseyaient, dos
tourné contre dos. Cette
cérémonie paraissait
avoir un sens asseï
clair. Cette coutume a
disparu.
Ecarta. — Sorendal,
440 hab. SurlaSemoy,
à I kilom. en amont
des Hautes-Hivièrei,
qui, formées des vil-
lages de TiciV/nes el de .Veslin, donne, nous venons de le dire, son nom à
l'a^Klomération. — FaUlnuf, 170 bab. Tout proche, côté ftauche de la route
qui conduit à Rraux, un lieu dit AHiiiiy. rappelant un ancien village détruit
pendant li's pierres du seizième siéolf. I,cs luis ont recouvert son emplace-
ment que sifinalt^nl nnron' qui'lqiies ruines. — Linckamps, 303 hab. Occupe
l'escarpement d'un rocher igui s'nllnu(;e nu sud, entre Nohan et les Hautes-
Itiviêrt'g, obligeant la Semoy il Taire, depuis le coude de Phade, un troisième
drruit. Ces! sur le territoire de Thiliiy <|ue se trouvent les ruines du fameux
chttteuu de l.inchanips (voir Thflav d l'opuscule cité de l'abbé Hicqueau). —
.Ufxiimlrie, 10 hab. — l,a Ch'iiidk dfn Fori/es. — Les Eckampuiu, 14 hab. —
U Itfigcrf. H hab. — Les F-ir-jes -te Linfhwips. N. C. — Les Huhittfi. N. G,
La Cr«u-Et«cli« ipri~ Lmi'Iimii
flutcu, 10 liub. put le ihéilti
deux coutrchaniiii.TS ayiint
assassiné, pmir Li vuIit.
la fermiJ>ro d
l'attaclit'rent, morte, fi la
pompe de son puits. Les
deux nicurtrit'rs, qui se
rejetèrent le crime l'un
' l'autre, furent ron-
e célèbre dans les Ardennes. En 1883,
dam m
( Iravi
ces il prrpiHuité. — l.i
Rivenr, m'i coule, tniili^
lute actuelle de Koi:
— 271 —
Hautes-Rivières, et qui, s'il n'appartient pas géographiquementau sol de cette
dernière commune, appartient du moins à son histoire. Les chanoines de Braux,
dès leur origine, voulant créer un centre de population dans la vallée de la
Semoy, édifièrent, en ce lieu dont nous parlons, une petite chapelle pour servir
de paroisse centrale. La région ne s'étant pas peuplée suffisamment, l'oratoire
changeait de destination et la paroisse était transférée à Failloué, où fut cons-
truite une église qui subsista jusqu'au commencement de ce siècle. Alors elle
fut détruite et remplacée par Téglise actuelle des Hautes-Uivières. A côté de
cette chapelle, était un ermitage qu'habitaient deux moines. Chaque dimanche
ils allaient à Braux pour y entendre la messe. Un jour qu'ils s'en retournaient.
la barque dans laquelle ils passaient la Meuse chavira. Nos deux moines
moururent noyés. Depuis ce temps, l'ermitage n'abrita plus d'autres solitaires;
mais, en souvenir, le lieu reçut le nom de Pré-VRermite.
LAIFOUll. — H., 421. — E., i02. — D. C, 9. — D. A., 18. — D. D., 20. —
Hect., 325. — B. P., Deville. — F. L., le dimanche après le 29 septembre. —
C^« P. — S. M. — G. — Sur la rive gauche de la Meuse. Sur la rive droite, au
pied des montagnes, et faisant face au village, une rangée de maisonnettes où
triompha la « mère Rousseau », la reine de la matelote et des fritures, qui
laissa d'ailleurs, à qui lui succéda, ses succulentes traditions. Il faut ajouter
que les matelotes — la renommée culinaire du pays — sont non moins par-
faites sur la rive gauche, à l'auberge tout proche de l'église. Premier étage
du terrain ardoisier : schistes et quartzites bleus, roches porphyroïdes à cris-
taux de feldspath et de quartz; carrières de moellons dans ces roches. Terrain
moderne : dépôt ferrugineux et source minérale ferrugineuse à la Grande-
Commune, où se trouve, entre étangs poissonneux, pelouses et bosquets, le
château de M. Edouard Jacob.
Ces eaux ferrugineuses s'échappent d'une grotte que forme, à la base des
rochers de Laifour — 405 mètres d'altitude, — un contournement de schistes.
L'effort de cette poussée broyait, autrefois, une portion de la matière schisteuse
dont les débris les plus ténus furent emportés par l'eau de la source, tandis
que les autres s'aggloméraient et se ressoudaient, formant une brèche ferrugi-
neuse. Maintes fois, certaines « Compagnies « voulurent exploiter les eaux
qui donnent à l'analyse, d'après M. Cailletet, pour un litre d'eau : acide car-
bonique, 01.005855; carbonate de magnésie, 0 g. 003000; carbonate de chaux,
0,003000; carbonate de fer, 0,014220; sulfate de chaux, 0,0025160; sulfate de
magnésie, 0,022200; sulfate de fer, 0,022217; silice et arsenic, traces; un litre
hydrotimétrique : 8 degrés; chlorure de sodium, 0,030000; matières organiques,
0,013840. L'eau de Laifour abandonne, en Jaillissant de sa montagne, une partie
du fer qu'elle contient; d'où cette teinte rougeàtre que lui laisse, en cel endroit,
le sous-sulfate de fer.
C'est, après la science, la légende qui donne son explication. Une jeune fille
se cachait dans la montagne pour échapper aux poursuites d'un jeune seigneur
épris de ses charmes et qui, l'ayant rencontrée, lui traversa le cœur « d'outre
en outre » — c'est le mot ardennais — de son épée. Et cette épée, il la jeta,
rouge de sang, dans la fontaine (jui, devenue ruisseau, conserva depuis la saveur
du fer, et, à sa source, une teinte rougeàtre.
A Laifour, les fameuses Daines de Meuse, l'un des sites les plus célèbres, avec
les Quatre Fils Aymon, de la chaîne montagneuse qui forme la vallée meusienne.
De maigres taillis revêtent les trois lianes mamelonnés de ces trois « dames » :
masse sombre, apparaissant en une échappée sur la droite, après le pont de
la voie ferrée qui coupe la Meuse obliquement. Alors qu'il vivait, en l'an 1080,
le seigneur de Hierges eut trois fils : lléribrand, Geoff'roy et Waulhier, qui
épousèrent les trois filles d'un seigneur de Rethel : Hodierne, Ige et Berlhe.
Mais, tnnilis qui' li-urs maiis fiiurrojaienl en Terre siiinte contre les Snrraiins,
les trois l'-pousi-s furent înliilèlt'S le jour mdnie oii tes croisés entraient dans
Jérustiteni. Ktieim-me jour aussi, en punition ileleuradiilicre, elles étaient subite-
ment (-hanpi'-es en trois grosses roclios noirittrex, broussailleuses, surplombant
le fleuve dmit elles semblent l'-inerp-r. Sur la rarti^ du ilépôt de la guerre, ce
KToupe est luanfué : yulrf-ltniiifl ili: Mritar. Kvideiiimeiit les mariniers, jadis,
aux teni|is des superstitions naïves, se plarérent sous l'invocalion de la Vierge,
la plus i^levi'e de eos mnnliitines. Kn ci-t eudmil, la navigation f tait dangereuse,
nu loiil au moins fort diltirite; périls aujourd'hui conjurés par un canal dont
les niides lifines syim^(ri<|ufs donnent un froid prosaïsme ù ce site d'une
beiiuli- si puissante el si fti-aruliosi- eu sii tristesse. — C. de Vitrj-.
Ecart. — Les Z"tihuf. H liab.
LEVREZY. — H-, 0:!9. — E-, t«2. — D. C li. - D. A., 13. — D. D-, in.
— Ili'cl., :i70. — H, I'., Iti'uux. — F. I.., lu dernier dimanche de septembre. —
S. SI. — Ci. — Sur la rivr gauche de la Meuse. Enire Hraux et I.evreij- (ces
deux villages n-lii'-s par un pont métallii[ue), commence ce que l'on peutappeler
•c le pittoresque de la vallée ». Centre industriel : bouloimeries, ferronneries.
Deuxième et troisième étages du terrain aribihifr : schistes exploitables pour
moellons. Dominant l.evrezv. une hauteur boisée à la cote 331) mètres.
Ecarts. — l.i's }hiulins. II. — l.a ChapirUir: oii jadis existait un assez impor-
lanl hospic-i', dont il ne rcsie plus trace, qu'avait fait construire, vers l'an
163H, M. de Sjiinl-Klicnni', gouverm-ur deChàteaii-Re^nauIt, ■■ parce que, lisons-
nous dans l'acte d'autorisation donné \inr Louis XIII, les iiaroissiens de ce lieu
ne pi'uvenl, pcnilant l'hiver, Iréquenli-r l'éfdise de Braux, à cause des débor-
dements de l;i Mi'use et di-s filiicons dont elle est chargée... Aussi, autorisons-
nous le dit sieur de Saint-Etienne à faire liAlir un hospice pour la demeure
des hermites de Saiiit-llicrdme, auquel ils vivront selon les lois et statuts de
leur ordre, i'i charge de prier Dieu pour la prospérité de nous et de notre
royaume. „ »
— 273 —
UEILUER-FONTAINE. — H-, 6i. — E-, l.H. — I). C, 9. — D. A., 9. —
D. D., H. — Hect., 173. — B. P., Nouzon. — F, L., le ilinianche qui suil le
9 septembre. — Deuxième étage du terrain ardoisier : schistes et quartzites.
Ecarts «t Ueuxdits. — Les Clieneviéres, ou auraient été trouvées d'impor-
tantes su bstru étions. Ch&teau? Eglise? Forteresse? Un couvent, dit la légende,
exista jadis aux Cheneviéres, où se trouve le lieu dit le Cloître. La chapelle de
Meil lier- Fontaine eut autrerois une petite importance relative. — Le P'Iquis
de la Croix; tire son appellation d'une croix dont l'origine est ignorée et non
loin de laquelle, en labourant, on trouva quelques biscalens et des fragments
d'armures. — La Pontaine-au-Melier ; dans les bois où se cachèrent, il y a cent
ans, tes terribles chaulTeurs ardennais, une source qu'ombrageail un néflier.
Autour de cette source se groupèrent tes maisons qui furent l'origine de Meillier-
Fontaine. — La Cerferie ; d'un cbêne dont les cerfs, il y a de cela maintes années,
venaient sucer la sève.
THILAT. — H., 1.339. — E., 503. — D. C, 7. — D. A., 19. — 0. D., 21.
— Hect., 3.fil4. — B. P., Tbilay. — F, L., le premier dimanche d'octobre. —
B. B. — S. M. — S. T. — T. — S. C. C. l'HumanUaire. — Deusièrae étage du
terrain ardotster quartzites et schistes bleus a\cc pyrites ; carrières dans ces
schistes. Troisième éLige du terrain antoister schistes bleus exploités pour
dalles et pierres de constructions calcaire de Naux exploitable comme pierre
à chaux. Terrain moderne minerai de fer Dans son ensemble, le territoire de
Thilay forme un plateau v iriant de 301) mitres a 9OO mètres d'altitude, découpé
de fissures profondes et irrégulières en un eni,he*êtrement assez confus de
vallées, de montagnes dont le> pentes escarpée' plates aux sommets, sont
couvertes de bois et ne res>>emblent ii des montitines que vues du bas de
leurs escarpements lorsqu elles bordi nt lu Senior ou resserrent les ruisseaux,
notamment dans la gorge du yunlam en cet endioit, les pentes roclieiist's,
tapissées de tiihen semblent être piiduites de soufre. Outre le Hanlaru, la
Semoy, qui traverse le tetnloire re oit le "V iliiuay le Jni/i-uj; VEcuillére, le
Devant-Natu: — qui 1 pour iflluent le thauffour — le /it'cof et le Moulin,
petits roissetets d importante plus que seuindiire
Les principales élévations sur le territoire de Thiluy
sont : la Roche rï Pin, qui domine le village, 31iO mè-
tres d'altitude; le Loup. 376 mètres; les Hauteurs de
jVaitr, 409 mètres; te Plnlmiu des V»«((J--VuuW(is. en-
viron .302 mètres;
la Croix -SeaiUe,
504 mètres; le floc
'fct«(oiii',472niè-
avons décrit tou-
({ueraent, avec la
Roche auxCorpias,
dans la première
partie de
lui
r ch. [
L Vallée de la
Sevot). Comme la
Meuse, la Semoy
peut montrer ses
dames : les Roches
de Xtihiin, qui, du
bord de la rivière,
- 27i —
Histoire. — C. de Vitrv. Dans l'histoire de Thilay, nous ne prendrons que
cet «épisode extrait des actes de riHat-civil du villaf^e, année 1696: « Le murdy
2o de septembre 16îMî, un parly Hollandais, enneniy de la France, au noinbi*e
de trois cents hoes de la garnison de Mastrick souh la conduite et commande-
ment d<» Philippe Jacob, natif et mayeur peu d'années auparavant du village de
tiros-Fav, à trois lieues d'icv, arriva à six heures du matin à Thilav et à Naux,
et V brusla cinquante deux maisons: les s»'uls habitants de Thilav se défendirent
valeureusement dans le forl de Thilay qui n'a pu estre forcé sans qu'il y eust
pas un habitant n'y tué ni blessé (fuoique les Hollandois tirèrent plus de mille
coups de fusils mesme après des petits enfants et femmes se sauvant par la
rivière. Ledit party, après avoir demeuré pendant deux heures faisant toujours
feu sur le fort de Thilay, ils y laissèrent cinq des leurs morts, en emportèrent
plusieurs autres et perdirent soixante et treize hoes et ne prirent pas un des
paroissiens prisonniers. Plus de deux cents paysans circonvoisins qui estoient
accourus au bruit se contentèrent de regarder les ennerays et l'incendie de
dessus les hauteurs les plus proches sans oser venir secourir ceux de Thilay
lesquj'ls poursuiviieni les ennemys en leur retraite toujours tiraillant sur
eux jusques vers h's Six-('.h(;nons Moi prieur curé de la paroisse jes-
crivis en mesme temps et le jour mesme le désastre et deuil a messire Charles
Maurice Le Thellier pour lors n."^ archevesque qui me fist l'honneur de me
rescrire qu'il emploierait son crédit pour faire descharger de la taille... Ce
qu'il obtint en faveur de touts ceulx de la paroisse qui soufifrirent de cesle
insendie ...»
Château. — Hien que Linchamps soit un écart des liautes-Rivières, les
ruines de son fameux chAteau se trouvent sur le territoire de Thilav. C*était un
formidable chAteau que celui de Linchamps, sur une cime de l'Ardenne, au
bord de la Semoy. Il avait été bâti vers 1530 par un certain Jean de Louvain,
baron de Ilo^nac, sur les terres de la collégiale de Braux. Les chanoines n'étaient
nullement disposés à laisser s'établir dans leur voisinage un seigneur connu
pour sa turbulence. Ne pouvant obtenir de la communauté la cession de la
montagne qu'il convoitait, Louvain eut recours à d'autres arguments. Il invite
à diner hîs chanoines, mais chacun à des jours différents, le fait asseoir à sa
table id obtient de lui ce qu'il désire, « après l'avoir fait relever sous la table
sur les bras de ses valets, comme du milieu d'un champ de bataille, car on
avait chez lui de forts j^rauds v«Mres, suivant la mode du pays. »
Le marché ainsi conclu, Louvain fait niveler le sommet de la montagne, y
creuse un souterrain profond de vingt-cinq coudées, et entoure cette cime
escarpée dune triple enceinte. On ne montait au chdteau que par un chemin
fort étroit taillé dans b^ rocher. Ainsi installé dans cet asile inaccessible,
Louvain réunit autour de lui des gens sans feu ni lieu, et se met à piller les
terres de l'Empire. La nouvelle en fut si agréable à François l*' qu'il tlt le
seigneur de Linchamps Cidonel d'un régiment.
Lorsque peu après, en t;)'f4, la paix de Crespy eut une fois de plus mis fin
aux hostilités entre la France et l'Hinpire, Louvain, ruiné par cette trêve, con-
tinua ses déprédations. C<'tte fois il ne ménagea pas plus les terres du roi que
b»s terres de l'emperenr. 11 exigeait une redevance des bateaux qui trans-
portaient le bois sur la Semoy, et il était en mesure de le faire, n'ayant qu'à
laisser rouler des pierres du haut de la montagne pour submerger et tuer tout
ce qui se hasardait sur la rivière. Cétait un vrai pirate et qui étendait ses
brigandages jusqu'à la Meuse. A la cruauté, il joignait l'ironie. Comme il avait
fait main basse sur un chargement de harengs, et que le maître du bateau —
un marchand de Mézières — lui adressait des réclamations, le seigneur de
Linchamps lui répondit (juil avait b«*soin de harengs pour observer les jours
maigres, et faire taire ainsi ceux qui parlaient de son impiété. Les villes de la
- .^75 -
Meuse n'osaient plus commercer entre elles, et les relations des marchands
français avec ceux de Flandre n'avaient plus de sécurité.
A bout de patience, le comte de Hethel donna l'ordre à un biave capitaine
du nom de Lalande de s'adjoindre le gouverneur de Mézières, pour marcher
contre le seigneur de Linchamps. Lalande se présente devant le château, et
par un trompette fait sommer Louvain d'avoir à se rendre. La réponse fut hau-
taine : Linchamps n'étant pas terre du royaume, le comte de Hethel n'avait
aucun droit sur la forteresse. D'ailleurs, la montagne était escarpée, et la place
suffisamment pourvue pour soutenir un long siège.
Trois mois se passent sans résultat. Les assiégeants manquaient du matériel
nécessaire pour donner l'assaut, et les assiégés n'étaient pas assez nombreux
pour risquer une bataille. Il ne fallut rien moins que l'intervenlion du roi de
France pour avoir raison du seigneur de Linchamps. Bordillon, lieutenant-
général du roi en Champagne, fut envoyé par Henri II contre ce repaire de
pirates, avec une armée et du canon. A la nouvelle de son approche, Louvain
réussit à sortir du château et s'en alla demander du secours aux princes
d'Allemagne. Pendant son absence, Bordillon poussa activement les opérations
du siège. II fit monter ses canons sur une cime voisine de Linchamps; mais
s'étant aperçu de l'impuissance de son artillerie, il eut recours à un autre
moven.
L'unique sentier qui montait au château était si étroit qu'un petit nombre
de soldats déterminés pouvait arrêter toute une armée. Bordillon fit cependant
appel au courage de quelques vétérans et les lança à l'assaut du sentier. Les
défenseurs du château les accablèrent sous une pluie de boulets et de rochers.
Les assaillants reculaient lorsque le canon retentit tout à coup derrière le chd-
teau avec violence; les assiégés prirent peur et rentrèrent dans la forteresse.
Déconcerté par cette attaque imprévue, le lieutenant de Louvain entra en
négociations avec le chef de l'armée royale. Pendant qu'il discute avec lui les
conditions auxquelles il rendra Linchamps, les soldats de Bordillon franchissent
les murs et pénètrent dans la place.
Le maréchal fit prompte et bonne justice. Il ne se contenta pas d'abattre le
château; il en fit briser les pierres pour empêcher les ruines de s'amonceler.
Quant à la garnison, on en fit deux parts : les hommes de Louvain qui étaient
originaires de l'Empire eurent la vie sauve, parce qu'on voulait éviter tout pré-
texte de guerre avec Charles-Quint; mais les autnîs furent conduits devant le
château de Lûmes, et pendus pour servir de leçon aux défenseurs de cette
forteresse (voir L. Micqueau : Le Siège et la Description du très fort Château
DE Linchamps et de Lûmes). Néanmoins, malgré l'assertion de l'abbé Micqueau,
le château de Linchamps n'aurait été — nous dit Hubert — détruit qu'en 4673,
sur l'ordre de Louis XIV.
La légende nous affirme encore que la dernière châtelaine de Linchamps
appaniissait, il n'y a pas plus de quarante années, toutes les nuits. Une
anîractuosité dans les ruines s'appelait : Chaîne de la Fileme, Vêtue de blanc,
elle y reposait de longues heures, faisant tourner son rouet dont on n'entendait
pas le bruit. Quand elle se levait, elle poussait du pied quelques pierres qui
tombaient dans la Semoy. On aurait dit qu'elle voulait faire disparaître tout
vestige de son ancienne demeure. Les mères disaient souvent â leurs enfants:
« Méfie-toi de la fileuse ! Si tu n'es pas sage, elle te jettera une grosse pierre
pour t'écraser. »
La tradition rapporte aussi que « la fée fileuse » gardait un immense trésor
profondément enfoui sous les ruines. Quelques personnes des Hautes-Rivières,
un jour — il y aura de cela bientôt cinquante années, — remarquèrent entre les
fissures des roches une matière dure, jaunâtre, qu'ils crurent être de l'or.
Evidemment ils avaient enfin découvert toutes les innombrables richesses sur
~ 27li —
lesqucHi-s vejlluit jaloiisrment la Uv,. I^s fouilks aloi-s de commencer aussi-
tôt. Cette matière janiiàtre, fort abondiinle, n'était que du bi-sulfure de fer,
vul(;ii ire ment appelé : ■■ lli^ d'artlnist^s >•, dont certaines ramilles des Hautes-
Ririert's conservent encore quelijnes ■■ types >., leur supposant une grande
Rappelons une Itigende que Ion lacouli- à Maubert-Fontaine el & Sévigny-
la-For<-t : une jeune lllle trout l'e luorle diui!' nu coin de ce pays, jadis hérissé
de rous nhrupts Iraiisrorniés en pierre lorsque Turent construits le pont Cham-
pagne et la voie ferrée, l.onglenips on vit, à l;i lueur de la lune, l'ombre de
celte jeune flile errant au milieu de ces niehers. l'urfois elle s'arrêtait, puis
Niait, droite et rigide, sans jamais quitter sa quenouille des yeux.
Ecarta. — iVnr'iiu', <i>H liali.. relié par un pont métallique à Thilay. Asseï
proche de ce pont, la R-nhe Tilis-D-iwl-nj!, qui s'avance comme un promontoire
dans la Semoy, ti-i;s profomle eu cet emlroil, où le remous est terrible pour
les bai;[neurs. C'est la, niconte la tradition, que se noyait autrefois, bien qu'il
tAt « nageur incomparable .., un rirtaiu Uoiidoux, dont la roche, en souvenir
Tlill>!
. L'nni'ii'n moulin de Navaux est aujourd'hui
Man^on-ltiHisseau. -~ ,Vau.r. GO hab.; en amont,
jiin. — l,e «tiH/iAiH.V, 23 hab. — La AcurtUe-
ri.r-M'iuliii. 74 hab. — Wachetot, 30 hab. —
La R'iiii) lit 1(1 Truie. .\'. C. — iVoAnn, 312 bab.,
n coutre-haul de la Semoy. — Robersart. N. C.
r la rive ■■auilie de la Semoy, vis-à-vis les ruines
fois incendié'' et reconstruite. Puis, vers l'année
1H"3. elle cessa d'être haliilée, ljuelc|iies rares vi'stif{es indiquent aujourd'hui
1 cm placement qu'occupait cette rerme. Sur la même rive gauche, en aval, les
Rm-hes (te Rùbfrsiirt cl de Xv/i-in. bien qu'elles soieni à nn kilomètre de cet
imporitint bauieau. Ces mclies, dont la liase lombe à pic dans la Semoy, res-
sembleraient assez aux Uamei rte Même.. Vues de' la route allant des Hautes*
l(ivièr>!s à Nohan, ou. l'neoi-e. vues di' la Vini.r-li'iiin. elles sont admirables et
d'uni- impression saisissante. — Les Siv-Chnlnmia. 2."; hab. C'est dans la ■■ fon-
taine-lavoir i> des Six-Chalnons que les ffardes-nationaui de Thilay. en 1870,
de celte mort, a gardé le nm
représenté par les bonlonnerii
à la courbe, avec son vieux m
mu-Uawt, ;i7 bab. — Le l\
ynbrninj. — La Cfiistf-JI'ir;/»;. -
sur In chaussée, formant quiij
La ferme de Etobersarl , bâtie s
ichamps, fut plu:
- 277 -
cachèrent leurs armes, lorsqu'ils se furent bien convaincus — la conviction
n'était pas diffîcile — qu'il ne pourraient espérer vaincre quelques détachements
prussiens en éclaireurs dans cette région. — Le Chêne-à-C Image, Ce chêne,
plusieurs fois séculaire, que mentionnent les anciennes cartes de l'Etat-Major,
notamment celle de 1877, se trouvait à 2 kilomètres est de Thilay, à l'endroit
où la route de Gespunsart s'embranche sur celle des Hautes-Rivières. Les excur-
sionnistes le prenaient souvent pour point de repère. Un vandale Tincendia. Et
avec le chêne fut brûlée une image pieuse — d'où ce nom de Chéne-à -limage
— qu'une main crédule avait jadis clouée sur son tronc.
TOURNAVAUX. — Voir Haulmé.
V. CANTON D'OMONT.
Ce canton comprend quatorze communes : Omont, Baûlons, Bouvellemont,
La Cassine, Chagny, La Ilorgne, Mahny, Mazemy, Montigny-sur-Vence, Poix,
Singly, Terron-les-Vendresse, Touligny et Vendresse. Il est borné : au nord,
par le canton de Flize; à l'est, par celui de Uaucourt; au sud, par ceux du
Chesne et de Tourteron; à l'ouest, par ceux de Novion et de Signy-l'Abbaye.
4,554 hab.; 1,455 élect.; 15,044 hect.
La ligne de partage des eaux traverse le canton d'Omont. Elle abandonne
au devant de l'Aisne le territoire de Mazerny, une portion de ceux appartenant
à Baâlons, à Bouvellemont, à Chagny, tandis que les autres sources, ruisselets
ou ruisseaux, s'écoulent vers la Meuse. Signalons, à l'est : la Bar qui arrose
les communes de Lu Cassine, de Vendresse, de Malmy, recevant, sur sa rive
gauche, le Donjon grossi du Batardeau; à l'ouest : la Vence qui sillonne Mon-
tigny, Poix, Touligny, et reçoit, sur sa rive droite, la Planchette. Puis le Bairon
qui parcourt les territoires de Baûlons, d'Omont, de Chagny, et franchit les
étangs de Bairon pour se jeter, enfin, dans la Bar. Un des écarts de Vendresse,
Ambly-sur-Bar, petit port assez animé, se trouve sur le canal des Ardennes,
lequel passe non loin de La Cassine et de Malmy.
L'altitude générale du canton est assez élevée. Les points les plus bas se
rencontrent : dans les prairies de la Bar, 160 mètres environ au-dessus du
niyeau de la mer à La Cassine et à Malmy; dans les prairies de la Vence,
proche de 180 mètres à Montigny et à Poix; 184 au bas de Chagny. Les points
culminants se trouvent aux sommets des Crêtes de Poix qui traversent le
canton depuis le territoire de Montigny jusqu'aux confins de Terron-les-Ven-
dresse : la Crête de Poix, 307 mètres; les hauteurs de la Horgne, 299 mètres;
celles d'Omont et du bois des Hautes-Crêtes, 300 mètres.
Dans le bois d'Omont, le chêne appelé « les Quatre Fils Aymon », qui mesure
7 mètres de circonférence au tronc ; un de nos plus anciens colosses forestiers
— douze siècles d'existence, affirme la tradition — aussi remarquable par sa
taille ultra-haute que par la symétrie de son branchage s'élevant au-dessus du
tronc principal en quatre troncs distincts, dont l'un détruit par la foudre, for-
mant, chacun, un arbre particulier ayant sa vie personnelle.
« Les Crêtes de Poix donnent à tout le pays un aspect pittoresque. C'est une
suite irrégulière de croupes saillantes et abruptes alternant avec des versants
rapides et des défilés sauvages; elles sont surmontées de forêts dont les som-
bres arêtes se profilent avec quelque mélancolie sur un ciel souvent tamisé
par une brume légère. Les vapeurs et la buée de l'atmosphère donnent aux
lignes ce je ne sais quoi de vague et d'indécis qui en estompe les contours.
Nature un peu triste aux yeux de certains touristes, mais éveillant les plus
douces sensations chez les âmes poétiques. Tout y est imprévu, inachevé; c'est
— 278 —
un (lt'»soniro qui tient de l'art, où la nature s'est livrée à tous les caprices de
sa fantaisie. Point de grande plaine à l'extrémité de laquelle on voit au soir le
disque du soleil descendre lentement au-dessous de la ligne précise et régulière
de l'horizon. Notre soleil se couche toujours derrière quelque coteau aux som-
mets crénelés dont les ombres capricieuses s'étendent sur de frais vallons.
Mais la rudesse de cette nature est sinj^ulièrement tempérée par l'harmoDie
des teintes qui la décorent : à l'inverse du sol, dont les reliefs sont souvent
heurtés, les couleurs sont ici d'une douceur infinie; les tons, plus dégradés
que vifs, plutôt éteints qu'éclatants, passent du clair au sombre selon une
gamme aux notes discrètes et multiples. Ici un tapis de bruyères roses, agréa-
blement jeté sur le liane d'un coteau, est encadré d'une végétation luxuriante,
dont le vert le plus franc se détache lui-même sur hîs tonalités presque bleues
des grands chén(*s qui surmontent les cim(?s. Là, des terres ocre-jaune aux
refh'ts cuivrés dominent des prairies émaillées de petites fleurs de toutes cou-
leurs; et toujours, au fond du paysage, derrière les premiers plans de coloris
si varié, l'œil se repose sur des masses profondes enveloppées d'une brume
dont le voile mystérieux harmonise toutes les parties du tableau.
«< Kn s'éloignant des Crêtes, ce ne sont encore que mamelons, ou petits pla-
teaux ondulés, entrecoupés par une foule de gorges sans aucune orientation;
les principîdes d'<Mitre elles recèlent de jolis ruisseaux cachant leurs eaux
rapides sous des fouiUis de saules et d'aulnes. C'est à se demander si les grandes
vagues du déluge n'ont pas laissé, dans ce coin de terre, leur ineffaçable em-
preinte, puisque tout le pays ressemble à une mer houleuse dont les lames
gigantesques se seraient instantanément immobilisées et solidifiées. Toutefois
la partie est du canton, qu()i(]u'aussi accidentée, est moins tourmentée que
l'autre : les lignes s'y allongent en un cadre plus vaste. In magnifîque tableau
se déroule aux yeux de l'excursionniste (|ui n'a pas craint d'escalader les hau-
teurs d'Omont. A ses pieds, et de cha(iue côté, les deux parties du village
cocpiettement assisj's sur les lianes abrupts de la colline; d'une part, les créles
aux saillies accentuées (rouronnées par h^s hois de liihihma et de Beauvois; au
pied de ces monts, d'immenses prairies gracieusement inclinées, peuplées d'un
nombreux bétail; en face, I»'s villages de Terron et de Vendresse, au centre de
la belle forêt Mazan'n qui forme autour d'eux, et en haut relief, comme un fer
à clh'val; d'autre part et presqu'au premier plan, le curieux Dantion, pyramide
régulière et absolument isolée ({ui se détache sur un sombre rideau aux replis
profonds; ce sont les />ois îles liaud'u-Cirtes et de La Caséine. Cette vue ne peut
entn^r en parallèle qu'avec celle dont on jouit en gravissant la longue côte de
Poix. Le tableau est peut-être plus riant, mais la nature y est d'un caractère
moins original. C'est une belle vallée dans laquelle se comptent de nombreux
villages; les uns tranquillement assis sur h's bords des prairies qui en tapis-
sent l(î fond; les autres bien encadrés par les bois accrochés aux versants... »
(Jules Le Conte ; Monoguafuik aguicolk di: Canton d'Omont.)
OMONT.— H., :j01. — K., Uî). — I). A., 2:5. — I). ])., 23. — Hect., 1,796.—
B. P., Omont. — F. L., le premier dimanche de juin. — C'« P. — B. B. — T.
— L»' village est bAti sur le sommet d'une montagne. Premier étage du
terrain jarassitfitt; : carrièn^ de moellons. Deuxième étage du ten'ain juras-
sique : marnes avec minerai de fer; marnes avec sulfate de chaux exploitées
pour l'agriculture; argile exploitée pour tuiles et briques, calcaire argileux.
Le canton est, en partie, couvert par la vaste et célèbre forêt de Mazarin que
possédait la richissime duchess»? de Mazarin, tellement grosse qu'elle ne pouvait
marcher sans que deux seiviteurs la soutinssent sous chaque bras. Tourmentée
par le u démon des trente-deux cartes », elle tailla, dans sa forôt, des enjeux
auxquels n'auraient pu faire tête les plus immenses fortunes de l'époque. Nul
- 279 -
ne vouluit crnirc à tunt Je Taslueuses et mineuses prodigalités; d'aotant plus
que son ailversaire au jeu de " lu triomphe » n'était qu'un simple tout petit
irolporteur de fcrraunerie, iiociimé Gendarme, qui s'approvisionnait hiibituelle-
menl dans ses torons. La forêt de Maitariii tout entière aurait servi d'enjeu —
nous assure la léj;ende ~ au dernier coup de cartes qui cldtura ces ruineuses
parties. La duchesse perdit, comme d'ailleurs elle avait, précédemment, tou-
jours penlu. Dès ce jour, la forêt ne lui appartenait plus!
Histoire. — C. de Yermandois. Le dernier prince rethi>lois de la Maison de
tloniaguc, Charles 111, vendit en 1039 au cardinal Mazarin toutes ses seigneu-
ries de France, alin d'aller terminer ses jours dans ses duchés de Monfcrfat et
de Manloue. Quati'e années plus tard, il faisait confirmer l'érection du comté
de Kethel en duché-pairie et l'altribuait pour dot fi sa nièce lorsqu'elle épousa
CharleS' Armand de La Porte de La Heilleraye. Ce duché, qui passait ensuite.
par mariage, dans la Maison de Durfort-Diiras, laquelle le possédait jusqu'à
la Révolution, fut l'un des sept coin tés -pal ries les plus importants de Cham-
pagne, et même l'nn des plus beaux, des plus riches duchés de France. Il com-
prenait cinq villes : llethel, Méziêres, Donchery, chefs-lieux de prévôté, Chdteau-
Porcien et Bocroi, et cinq autres prévôtés : Chàtel. Bouri], lirjeulles, Warcq
et Omont, celle-ci prévôté célèbre, d'oil fe dicton : « Vin de Houzon, pain de
Sapogne, justice d'OmonL i>
L'histoire d'Omont «ravite autour de son cliilteau. " Le bienheureux Foul-
ques, archevêque
de Reims, vou-
lautavoirquelquc
munition pour se
delTendfedes.Nor-
mons, lisons-nous
dan
réprimer pareil-
lement les cour-
ses de quelques
malveillans qui omont
endomma){eoient
les terres de l'église de Heinis, fil liastir, vers 8ft3, le ch&teau-fort d'Omont...
C'était une des places fortes du pays avant l'usiiKe des canons et avant sa
Les historiens rémois du dixième siècle parlent souvent de it chiUoau. En
l'année !I20, il tombe par snrprisi' au pouvoir du comte Erlehabl, le fondateur
de Méïièi'os, qui doit bientôt s'enfuir devant les armes victorieuses de l'arche-
vêque dérivée. En 941, ilst-rt d'asile îk Louis d'Outremer, vaincu dans le Porcien
par Hugues le Grand et Herbert de Vemiaudois. Ileui ans plus tard, c'est
Artaud, l'archevêque dépouillé, qui s'y élablil pendant son exil de Iteims. Son
riva! heureux. Hugues de Vennandois, vient bientôt bloquer la forlei-esse; il
ne lève le sièjïe que sur l'ordi-e du roi et après avoir obligé le gouverneur
Dodon, frère d'Artaud, h lui livrer sun jeune fils pour otage. En !t4i>, Hugues
profite de ce que les Normands retiennent Louis d'Outi-emer, captif à llouen,
pour assiéger de nouveau le malheureux cbdteau d'Omont, et, après. un siège
de sept semaines, Dodon doit le rendre sous cimditions. Toutefois cette occu-
pation fut de courte durée ; car nous vojons qu'en 949 les partisans de Hugues
surprennent encore le chiLleau, où ils font venir leur maître, alors excommunié
et qui se comportait plutôt en gendarme — en homme d'arme — qu'en évoque,
pour employer l'expression pittoresque de ilom Ganneron. Mais Uodon quitte
la place et bientôt il y rentre victorieux â la suite d'une escalade nocturne.
- 280 -
Eu 000, Omonl s«MiibIo oiu-ore menacé par les partisans de l'ancien archevêque;
celle fois, ils sont saisis irt pendus sur l'ordre de Manassès, neveu d'Artaud.
Il est surtout eélt'bre par les sièges qui l'investirent de lîiSO à 1591 aux temps
de la l.igue, alors que, selon l'expression de Jean ïaté, greflier de l'Hôtel de
ville à CliAteau-Porcien. « il y eut grande division en France, les villes contre
les villes, les villages contre les villages, » et que jamais ne se vit « de pareille
guerre civile et plus cruelle. Les uns étoient pour le roi et les autres pour les
princes (les princes de (îuise). Ceux du parti du Roi s'appeloient Réalistes et
ceux du parti des princes se noinnuiient Ligneux. Ce fut pour loi*s que Tagri-
culture fut abandonnée et le commerce anéanti. Car les villes et les villages se
faisoient la gueire les uns aux autres, l'un tenant un parti, et l'autre Fautre.
Kt on n'osoit sortir de son lieu qu'attroupés et en armes; car on prenoit les
hommes ])risomiiers, on enlevoit les trou[)eaux du parti contraire. Les villages
furent oblip'îs de se fermer de fossés, jusque même les censés. L'on faisoit
des forts des églises et des cimetien*s , où il n'avoit pas de château et de
maison-forte pour se léfugier. L'on faisoit garde nuit et jour et personne n*en
éloit exempt, jeunes et vieux, et même les femmes.
« Toute la Champagne étoit poui' la Ligue, excepté ChAlons. On cngageoit
les p(?uples à prendre les partis, sous prétexte de la religion. Chauraont-
Porcien fut surpris [)ar h^s Héalistrs, \r 28 mai lîiSy, qui pillèrent l'abbaye et
y mirent le feu. Le 0 juillet de la même année, .M. de Saint-Paul reprit Chau-
mont sur les liéalistes qui s'étoient rendus moyennant la vie sauve. Mais les
habitants de Chaumont, étant entrés en leur lieu et voyant leurs biens tout
di>sipés et tout le lieu en ruine, entrèrent dans une telle furie qu'ils mirent à
mort tous les Réalistes qu'ils rencontrèrent, malgré la capitulation et sans
qu'on pAt les empêcher. »
Omout et La Cassine jugèrent prudents de ne point se défendre. Seul le
château de Sy résista si vigoureusement qu'il retint Saint-Paul douze grands
jours devant ses murs. Au lendemain de cette belle expédition, le parti de la
Ligue dominait en Champagne. Mézières, Rethel, (îhAteau- Porcien, Rocroi,
Maubert-Fontaine, Chaumont, s'étaient déclarés contre le roi; beaucoup de
ch.Ueaux avaient suivi ce mouvement : Wartigny, Saint-Marcel, I^ F^nche-
ville, Warnécourt, Fagn<»n, Ilaudrecy. La cause du roi se trouvait ainsi très
compromise dans la province, lors(iu'llenri 111 périt assassiné.
Ce meurtre ne profita pas plus à la Ligue que celui du duc de Guise à la
royauté. Elle ne tarda même pas à perdre du terrain. Le sieur de Grandpré
s'empara de Mauberl-Foutaine à l'aide de cpielques capitaines brouillés avec
Saint-Paul. Le gouverneur de Mauberl les ayant reçus sans détiancc, ils lui
débauchèrent ses soldats et, en juin i.")89, lui prirent la place.
Peu de temps aj^rès l'affaire du cimetière à Poix (voir Poix), Saint-Paul subis-
sait un nouvel insuccès devant Omont. Il avait mis le siège devant celte forte-
ressse où s'étaient léfugiés les paysans des environs. «Tant de bouches eurent
bientôt mis à sec un des |)uits, » et on en fut réduit à pétrir le pain avec du
cidre. Heureusement ])our les défenseurs d'Omontijuc le duc de Nevers eut le
temps d'accourir et lit lever le siège.
Le duc. (|ui avait reçu de Henri IV le gouvernement de la Champagne, adres-
sait depuis longtemps au roi de juessantes invitations à paraître dans la pro-
vince à la têl(? d'une armé»*; mais Henri IV, occupé ailleurs, promettait toujours
et ne venait jamais. Le duc, de sa nature inconstant et très indécis, se lasse
parfois d'attendre. On h; voit séjourner deux mois en Brie, pour « se purger et
boire du lait d'Anesse. »» 11 n'en revient que piqué au vif, après que Samt-Paal
s'est fait déclarer duc de Hethélois par donation du pape. Il renouvelle alors
au roi ses appels dés(îspérés; il lui annonce que ses ennemis « sont renforcés
autour d'Omont, où ils ont mené de grosses pièces d'artillerie, avec intention
— 281 —
de n'en partir qu'après sa prise, » et que de là « ils se promettent d'aller sans
opposition à Donchery et à Mouzon. » Sedan ne tarderait pas en ce cas à
tomber entre leurs mains « parce qu'il se trouverait assiégé de tous côtés, et,
comme on dit, une gauffre entre deux fers. »
Henri IV se décidait enOn à paraître en Champagne. En octobre 1591, il part
d'Attigny pour se rendre devant Omont, retombé aux mains des ligueurs.
Depuis le 6, la « batterie » avait commencé avec seize pièces de canon. Aussitôt
arrivé dans la tranchée, « il manda à la batterie haulte de la teste du chasteau
où estoient les Allemans, qu'ils eussent à tirer à un certain endroit du portail
qu'il leur envoya montrer, et le coup fut si heureux qu'il emporta la jambe du
capitaine Larcher qui commandait dans Omont, et aussi la cuisse de son lieu-
tenant. . . et tua aussi l'enseigne. » La garnison en fut tellement décontenancée
qu'elle capitula; et le soir même de la capitulation, l'armée royale, qui campait
sur le Champ'Pavoi, illumina.
Henri IV, qui était allé coucher à La Cassine, put le lendemain assister à la
sortie de la garnison. Elle était forte de cent soixante hommes, et comprenait
aussi cinquante femmes, « quarante goujats, et de vingt à vingt-cinq manœu-
\Tes. » Gomme le pont avait été rompu, il fallut faire sortir par la brèche la
charrette qui portait la femme do Larcher. L'équipage versa, et la femme de
Larcher « fit le moulin à vent du haut en bas de la montagne sans se blesser,
au rire de tous. »
Les ligueurs rémois détruisirent complètement le château d'Oraont. La milice
bourgeoise de Mézières, lors du siège, avait envoyé huit pièces d'artillerie, et,
lisons-nous dans un ancien chroniqueur, « l'image de cette expédition est
peinte sur le drapeau de la garde nationale macérienne (?) ». Puis, ensuite,
fut fortifiée La Cassine « de façon qu'elle ne pût se prendre sans mitaine. »
Ce château s'élevait sur la crête septentrionale du monticule qu'occupent
actuellement l'église et l'école. La bêche heurte encore en cet endroit de
grandes dalles qui servirent de parquet et sur lesquelles figurent des dessins.
De grandes et épaisses murailles ont été récemment découvertes, ainsi qu'une
cave restée, pour ainsi dire, intacte. Dans cette cave furent trouvés une ving-
taine de boulets, les uns étaient en fer, les autres en pierre; quelques flèches
et d'assez nombreuses pièces de monnaie. Sur la cime du monticule, existe
encore une pierre tumulaire sous laquelle repose un seigneur d'Omont ; les années
effacèrent presque complètement l'inscription qui la recouvre. La voici telle
qu'elle est reconstituée par M. Collinet dans la Rkvue d'Ardk>ne et d'Argonne,
avril 1899 : « Cy repose en mortelles bières — Messire Jacques de Villliers —
seigneur dud (ict) lieu de Verrières — Et Dennevoulx en cent mihers — Lieu
renome de chevaliers — conse (iller) et chambelle (ne) — Du noble Jehan, duc
de Brabunt — Son gouverneur de Rethelois — Qui, le xiiii (e) du mois — De
feurier prit fin l'an qu'on scet — Mil quatre cent septante sept. »
BAALONS. — H. 415. — E., 143. — D. C, 8. — D. A., 25. — D. D., 23.—
Hect., 1,472. — B. P., Poix-Terron. — F. L., le dimanche qui suit le 1"' octobre.
— Le territoire est comme à cheval sur la ligne ardeimaise du partage des
eaux; le village, bâti sur le versant nord-est d'une colline, est environné de
gorges profondes et de sommets élevés. A signaler, seulement, le ruisseau de
Battions. Prenant sa source au lieu dit Pré-Salnte-Croix, il passe entre Baàlons
et Froidmonl et s'y divise en deux branches qui ne tardent pas à se réunir
pour aller se jeter ensemble dans l'étang de Bairon. Deuxième étage du terrain
jurassique : marnes et calcaires argilo-siliceux durs exploitables pour moel-
lons. De Baàlons sortaient, autrefois, ces colporteurs si connus de harengs
salés qu'ils vendaient pour de la ferraille et de vieux chapeaux. — G. de Reims,
ou peut-être de Vermandois.
Eglise. -
soiiIpLuri'
cl i-ffiM-^i-s lp U;ri
- 2K2 —
I l'ii iToyoïis la porlfl d'entrée principale,
z frustes: on suppose reconnallrv
JDP il ili'oile, el l'autre à ^'uuche,
MIT Ici jilare piiMiqu<\ devant tettc^ i^glise,
■■ i\»e tri tiailitiiiii dit atoir été plantés tout
i ii'lli'riii;iiin au château Jo tiéraunioiit. L'ne
' en IH^i), iivatt onlmini- que ues deux ormes
seniienl aliatliis : In-un-itsi'itii'iil (|[li' l'Auturité [in'-fpclurale les sauvet;arda.
Ecarts. — La V'-iio-iV. >. C. Il y i;iit, jadi::, dans li< hois d'Omoiit, uae
iniporlaritc viTicrii'. b: :! jaiivit'r 11-77, iiuali-it i^etililsliumnifïs voiliers : Jacqaes
Doi'lndiil, Iti.-^iiaulillii. Jfaii ol Kciii' Millnl fxpnsèii-iil au i-onile de Rethel que
<t depuis loiiftlciups i-xislail eu TniiH d'Omoiit ini fnur à fain^ le verre, » com-
plètcnienl dt'lniit par ks ;:u<'rre3, et qu'uloi's IIh demimdaleiit l'auturisation de
le l'eifiiisiruire. Ce qui leur fut ai^rordé avee ivrlatns dmits d'usajw 'lans les
fni-élti l't les pi'uiiies voisines. « uioyeiinaut un coiis annuel et perpétuel de
soixante sols paiisis. •• — l.e Uoulin, H% liali. — I.c l'ftit el le Geand-Fi'fiS'hniKl;
i-e noiTi pi-nvieiit île leur l'roi<li' tenipéralure. -- tleunvvis. IW hab. — 1-es Hauls-
Cht-minn. iH liab. — l.e U'iut-lhiuruiii. Ap|i>'l<'is ainsi, ces tioia écarts, ii cause
de leur pOMlion tMevée. — Les l'iiUi-li-t*. oii ■■iiiilent d'iiisi^nifinnls petits ruiï-
seattx, ri SI' ïnil ceilain puits intiirissalile qinr la légende (ait remonter aux
linips di's lianliiis. — Ui Hniniluellf. oii se trouvait un chiUeau-foi-t dont il ne
n-ste plus trace depuis deux eenis ans. — l.a Folie, autre lieu où s'élevait
i-ni-iue iiii autre rliSti-au nmstriiit avec les mines de celUr forteresse de 1&
<;rand)(ei[e. (Voir dans Meyrac : Villkm bt Vjllauks des Abdkn.nks, la légende
]i|lis que naïve du rhAteau do la Folir.]
irit s'élaliliraui:l);l|.eaii detiéraumont
.'iiy. un lie ces lléamais qui aidèrent
pour le récompenser des
serviecs n^eus, lui avait
donné la terre de Gé-
ranmoiit, » avec tons
ses privilèges, droits et
di^pendanees. " Aussi
Henri IV, lorsqu'il assié-
gea le chd teau d'Omnnt,
foueha-t-il à Gérau-
iiionl. Hernmnn de Mar-
quigny était de la « re-
liilloii réformée », éga-
lement les serviteurs
qu'il logeait au lieu dit
aiMuelleinent la Vieitlt-
Hrrifoltene (pour, sans
doute, la Yieille-Hui/ue-
ii'itterk-, d'autant plus
que, niiii loin, se trouve
ibjiira la religion prolei-
l'-claré que « l'aris valait
1 177f< 11- cliclteau de Géraumont qui
■el. En 1832, M»" de Vaubert, née de
^iidit à M. (■iiillaiiiue Rahier; puis,
leveiiait le propriétaire. Il appartient
est du chriteau, par des ancres en fer.
CUtMn ds OènnnioDl
le rWfs ■!.:
/•,..».'«/.(„».<i. Iji raniille d
tante des ,
lie IleiM'i IV se lit catliol
bien une a
.■>se, " Klle i-oiispiva jnsq
lui. â relie
■poqiie, ae s par M. de
ijrallio!!, ili
seendante des de Kéret, 1
en 1813, M.
l.alioussayi-, de Meîieres, e
Marqi
— 283 —
témoigne que d'importants travaux de restauration furent faits en cette année.
La cloche, dont les tintements appelaient les ouvriers de la ferme, appartint à
l'église de Saint-Loup-Terrier. Haute de 0 m. 27 c, large en bas de 0 m. 31 c,
en haut de 0 m. 17 c, et pesant 36 kilogrammes, elle date de 1731 et porte
cette inscription :
« Cette cloche paroi'** de S* Loup aux Bois, bénie par N. Maucler, maître
es arts, curé de S' Loup et nommée Marie Agnès par haut et puissant seigneur,
messire Joseph de Romonce d'Attenoue, seigneur de Tairy, cap"« de Dragons
la Reine, fils de Hugue de Romance et par Mad"" Agnès Moch de Récy — Ollm
inclinata nunc resurgo — il3i . »
BOUVELLEMONT. — H., 238. — E„ 94. — D. C, 7. — D. A., 2G. —
D. D., 24. — Hect., 430. — B. P., Poix-Terron. — F. L., le dimanche qui suit
le 19 juillet. — C'*' P. — Bouvellemont se trouve non loin de la ligne de par-
tage des eaux sur un plateau, à la cote 2o0 mètres. Le territoire est arrosé
par un ruisselet sans importance qui se jette dans ïêtanf/ de ïiairon après
avoir traversé Ghagny et Louvergny. Deuxième étage du terrain jurassique :
marnes et calcaires marneux ; oolithe ferrugineux; carrière de moellons. L'hiver
est fort long dans cette région froide où souvent persiste la neige, alors qu'aux
alentours le soleil l'a déjà fondue. — C. de Reims, d'après le coutumier général;
C. de Vermandois, d'après les anciens jurisconsultes.
LA CASSINE. — H., HO. — E., 44. — D. C, 8. — D. A., 27. —
D. D., 25. — Hect., 1,008. — B. P., Vendresse. — F. L., le dimanche qui suit
le 4 octobre. — Un bouquet d'arbres semble cacher le village reposant dans
une prairie que domine la forêt Mazarin. Le territoire est traversé par le
canal des Ardennes et par la Bar. Deuxième étage du terrain jurassique :
marnes. — C. de Reims.
ChAteau. — « Les anciens comtes de Rethel — lisons-nous dans doni (ian-
neron : Centuries du Pays des Essue.ns — avoient bien rarement leur séjour
dans la capitale de Rethel, mais demeuroient presque tousjours au chasteau
d'Omont, à cause de la munition du lieu et spécialement pour la coinmoditié
de la chasse dans les forests prochaines. Mais comme le lieu d'Omont estoit
meilleur en guerre qu'en paix et manquoit de l'amœnité qui se retrouve dans
la plate campagne, le sieur Ludovico de fionzague, prince de Mantoue, qui avoit
espousé la duchesse de Nevers et de Rethel, délibéra, vers l'an 1571, de bastir
un autre lieu de plaisance pour se retirer quand il seroit en son duché de
Rethélois. Il y avoit un petit chasteau situé dans la forest d'Omont entre Ven-
dresse et Sauville, qui estoit assez gay et agréable, mais trop petit pour loger
un tel prince avec sa cour. 11 fit abaltre et édifier au lieu mesme le beau chas-
teau de La Cassine qu'il acheva avant sa mort avec touts jardinages et boscages
plantés à la ligne; bien il est vray que son fils et successeur le fortifia de
beaucoup en plates-formes, ravelins et autres munitions. Et ledit Ludovico
obtint du roy de France que tous les habitants dudit chasteau ne seroient
point obligez à aucune taille, subsides et inipost, y comprises quelques maisons
circon voisines, où on pourroit aussy tenir hostellerie, sans obligation de qua-
triesme ou autre ferme de vinage. »
Un incendie, en 1697, détruisait complètement ce château où, deux fois,
coucha Louis XIV, où s'arrêta le marquis de Wittemberg lorsqu'il allait, avec
ses troupes, rejoindre Turenne à Sedan, et dont le cardinal Mazarin, en 1653,
avait fait abattre les fortifications. Le ch.Ueau moderne fut construit en 1850
sur l'emplacement qu'occupait le couvent des Cordeliers dont l'antique chapelle
fait office, aujourd'hui, de remise à bois. C'est dans cette chapelle « qu'abju-
raient solennellement la religion réformée, le 22 octobre 1769, D^'° Claude de
— 286 —
ptiraclh've l'œuvre (Oiiimeiicéo par son père. 11 obtint au Concours régional
de 18U8 — qui tint ses assises dans la prairit*, entre Charleville et Mézières, —
\ii prime il'honucnr. Le mouton a dis[)arn pour faire place aux bovins de race
normande; les principales sp«^cnlations de ce domaine agricole sont, aujour-
<riiui : le beurre, la porcheri»*, Tenf^raissenient. — La Vréte-Mouton, 60 hab.,
dont une trentaine appartiennent administrativement à la commune de Poix;
l'écart étant, à la cote 290. à cheval sur les deux villages. — Les Loches, 0 hab.
— Le Moulin, IL — I^e Cfuitenu : ainsi se nomme une portion de Mazerny. Le
nom rappelle un château dont il ne reste plus trace. En cet endroit de Mazerny,
bourg plus important autrefois qu'il ne l'est aujourd'hui, se remarquent cer-
taines intéressantes maisons datant du dix-septième siècle. Ce chiUeau appar-
tint aux Duhan de Crèvecœur et aux de Failly, dont une pierre tuniulaire, dans
l'église, nous a conservé les noms. Au-dessus de celte église, se dressait une
tour, cinq fois séculaire, qu'en 1866 remplaçait un clocher ayant une certaine
élégance.
MONTIGNT-SUR- VENGE. — H., 257. — E., 90. - D. C, i5. — 1). A., 20.
— I). I)., 18. — Ilect., 82i. — B. P., Poix-Terron. — F. L., le deuxième
<limanche de novembre. — C'« P. — La Vence, qui traverse le village, le divise
en deux parties. Premier étage du terrain jurassifjue : carrières de moellons.
Deuxième étage du terrain jnrnaaitine : marnes avec gypse, exploitation de
minerai de fer, calcain? argileux. — C. de Vitry.
Eglise. — Fut construite avec les matériaux provenant des ruines de Tabbaye
ou du château, qui se trouv»Mit à Touligny, dans It? bois de Hure- Lanterne,
En outre, quelques pierres tombales, recouvertes de lettres gothiques, servent,
pour ainsi dire, de marches à l'entrée de plusieurs maisons.
Château. — C'est dans l'aile gauche du ch.Ueau qu'étaient faites les classes
avant la construction de la maison d'écoh^ et c'est dans la tour que logeait
rinstiiuteur. Mais, tout à l'origine, c'est dans une grange disparue qu*était
l'école, non loin d'une aulre grange encore existante et appelée, souvenir féodal,
la Grani/e-ii-Dmiea. La tradition rapporte qu'après 1789, l'intendant de M. de
Montigny se présenta pour réclamer les r»»devances au nom de son maître.
Mais les habitants de Montigny. fourches en mains, le pourchassèrent si
furieusement qu'il ikî dut son salut qu'à la vitesse de ses jambes.
Ecarts. — La (y(Ue'\Varinet, 22 hab. — La Crrte-Chlneauj-, N. C. — Au
Del'i lie VEna. N. C. — Le Camp, où campa le général Dumouriez. — La BascuU,
sur le haut des crêtes; se voit (encore un grand bâtiment aux vastes écuries,
où s'arrélaient, autrefois, les routiers et les diligences qui traversaient le pays
d'Ardenne.
POIX-TERRON. - IL, 770. — E., 219. — 1). C, 13. — D. A., 18. —
I). 1)., 16. — Hect.. 1,420. — B. P., Poix. — F., les 20 janvier, 3 mars, 18 juin
et :m octobre. - F. L., la Penlecote. — C'« P. — IL B. — C. — T. — Poix, à
peu près point central du département, se ti'ouve sur la rive droite de la Vence,
dans le fond <rune vail(?e, au pied nord d'un coude, entre deux contre-forts
de lAr^'onne occidentale. Le territoire de Poix est, en outre, arrosé parla Pian-
rfirtte et le raiasrau Gnrrln ou des Pris qui, descendant des Crêtes de Poix,
creusent, dans le versant droit de la Venre, deux vastes échancrures. Par
l'urK?, coule directement le ruisseau (îuérin jus(iu*â la Vence, tandis que la
Planchelle, long»»ant les replis d'une colline qui surplombe Poix, à l'est, se
dirige sur Terron pour y former un vaste étang dont les eaux jadis servirent,
servent même encore, a laver* du minerai de fer, et se jette dans la Vence
au M'iidin-Simonet, après avoir contourné un mamelon, au sommet duquel
furent bàlies, si l'on en croit la tradition, les premières maisons du village.
— 287 —
Cet étaiif^ se nomme la Fosse-aux-Précheim, \r\rce qup, raconte la légondo,
s'y noyait autrefois avec sa voiture un «« riche abbô » qui parcourait somptueuse-
ment la région en évangélisateur. Premier élage du terrain jurassûjue : grande
oolithe; carrières dans les calcaires oolithiques. Deuxième étage du terrain
jurassique : marnes avec minerai de fer, marnes avec sulfate de chaux exploi-
tables pour l'agriculture, minerai de fer en grains. A relever, sur ce sol mon-
tueux et tourmenté, des altitudes assez hautes : le Moulin-Smonet, 223 mètres ;
la Ferme des Cornes, 258 mètres; la Créte-Mouton, 292 mètres; la CnHe-Voirlnel,
304 mètres. — C. de Vitry.
Eglise. — Remonterait au treizième siècle. Ne reste, de cette époque, que le
portail roman. Dans le mur du transept, côté droit, est encastrée une piern^
sur laquelle se déchiffre ce vestige d'inscription grossièrement taillée au burin,
ou au ciseau : « an 1.S90 lk comtk — s paul a etk kt — gorge avec 100 —
HOVME dans... » Le millésime pourrait se lire à la rigueur 1520, le chiffre 9
ressemb'ant, tant il est informe, au chiffre 2. Toutefois, il est plus vrai-
semblable que la date 1590 est la bonne, car elle rappelle l'engagement entre
ligueurs et royalistes, dit du cimetière de Poix. Quant à la formule : « Saint-
Paul a ete et — gorge (égorgé), » il ny faut voirsaiis doute qu'une expression
signifiant : « Saint-Paul a été vamcu, a été battu de façon sanglante, lui et sa
troupe. )» On sait, en efTet, que le célèbre maréchal ligueur fut assassiné eu 1594,
à Reims, par le duc de (iuise, « lequel avait pris In résolution de le faire
ploj'er ou mourir. >»
C'est en l'année 1590 que les ducs de Lorraine et de Nevers fîi*ent leur
apparition sur la scène, à la fois sollicités par le roi et par la Ligue. Le duc
de Lorraine se décida pour celle-ci. Le duc de Nevers, catholique fervent, était
un ancien ligueur converti au royalisme. Tandis que le duc de Lorraine entre
en Champagne pour s'y joindre à Saint-Paul qui saccageait la Thiérache,
Nevers rassemble la noblesse de la province, va chercher l'artillerie de Mau-
ber:-Fontaine et s'attache à la poursuite de Saint-Paul. 11 le rencontre à Poix.
Les ligueurs s'y étant barricadés, Nevers fait investir le village par sa cavalerie,
pour donner à son infanterie le temps d'arriver. Klle ne se présente que vers
le soir et, sur-le-champ, on la conduit à l'assaut. La première barricade est
enlevée ; ce qui oblige l'ennemi à se retirer dans le cimetière.
Le lendemain, un mercredi, l'infanterie força les autres barricades et attaqua
le cimetière, défendu par 600 ligueurs. Un premier assaut échoua, et cette
seconde journée fut employée par le duc à mettre des « canonnières » aux
pignons des maisons du village. Le jeudi, au matin, les assiégés se voyant ainsi
cernés demandèrent à capituler; mais le duc ayant exigé la reddition à discré-
tion, ils continuèrent à se défendre. Ils finirent par évacuer le cimetière et se
retirèrent dans le clooher où ils tinrent jusqu'au vendredi. Cette affaire coûtait
aux ligueurs près de 600 hommes, « ce qui apporte un grand crève-cœur » à
Saint-Paul, « car c'était la fleur de ses soldats. » Les Lorrains, jusque-là, s'étaient
moqués des « royaux les invitans d'aller à Troyes quérir des arulouilles; »
mais après cet échec, ce fut au tour des « royaux (voir Omont i d'offrir aux
ligueurs des pois pour manger leurs andouilles. »
ChAteau. — En 1251, Thomas de Coucy, seigneur de Vervins, abandonnait
à ses oncles, Gaucher de Rethel et Manassès, son frère, les droits qu'il pouvait
avoir sur l'héritage du comte Jean de Rethel, moyennant « un revenu de
100 livres pris au han de Poyff, » et, en 1255, ce même Thomas de Coucy donnait
en hommage «< au dit sieur Gaucher, la terre de; l'oix »; laquelle t(»rre, les
descendants de Manassès cédaient à M. de Fléchelles, le premier sJMgneur de
Poix, qui la transmit au comte Robert-Denis Laroque de Roberval. Kn 1550,
M. de Roberval vendait sa seigneurie aux de Boutillard d'Arson. Ceux-ci habi-
tèrent le chàteau-fort qui s'élevait au centre même de Poix, sur l'emplacement
— 288 —
actuel dos maisons Pètre et Templier. Briilé et détruit en i641 par les Espagnols
que commandait Limbois, ce chAteau ne fut point relevé. Des de Boutillard
« la terre de Poys » passait, en ii')68, à Jean de Cothonier; en 1688, à Jacques
de Villelonj^ue et de Homilly, « capitaine aux carabiniers de la reine », enterré
dans Tt^glise de Poix; puis, par mariage, aux de Pouilly et aux Lardenoys
de Ville, dont l'un des descendants vivait encore en Autriche il y a dix ans,
peut-être vit-il encore, et se faisait appeler : baron de Cornay. — Au Cheilois,
sur un petit monticule d'où l'on domine le village, s'élève un château qui
pourrait avoir été construit (juelque temps après la destruction, par les troupes
de Lambois, du chAteau-fort dont nous venons de parler.
Ecarts. — Terron, 60 hab., une lieue et demie du village, route de Poix à
Vendresse, dans un repli de la colline qui domine Poix, côté ouest, avec Talti-
tude 224 mètres. — La Créte-Mouton, à l'extrémité sud du territoire, au sommet
de l'Argonne, cote 290 mètres; 60 hab., dont 27 environ dépendent de Poix,
la plus grande partie de cet écart appartenant à Mazerny. — l.es Cornes, 10 hab.;
ferme sur un plateau de la colline qui se trouve, côté est, à 3 kilomètres de
Poix, sur le prolongement de la ligne qui réunit Terron à la Crête-Mouton :
altitude 2.-Ja mètres. — Le MonUn-Simonet, 8 hab.; depuis longtemps n'existe
plus le Moulin-Simonet. — La PiperU\ 5 hab., maison isolée, 700 mètres da
village, côté droit du morceau «le chemin qui met Poix en communication
avec la route de Charleville à Vouziers par Launois et le Chesne. — La Gare,
quartier relié au village par un pont sur la Vence. — Le Moulin-Lù^geois ; à la
suite d'un accord intervenu jadis entre les habitants de Poix et leurs seigneurs,
ceux-ci concédaient, en l;>3o, une assez grande étendue de terres, moyennant
certaincîs redevances et en échange : 1** de tous les bois qui constituent aujour-
d'hui les forêts de Poix; 2" du moulin actuell(?ment appelé Moidin-Liôyeois ;
3" du iirawl-Vrt^-Vatelnii, traversés par les routes de Launois et du Chesne.
Vax 170.*i et en 1797, ces biens furent vendus par les trois filles de Charles-
Ange de Lardenoys d«» Ville, en Uww qualité d'héritières. Le cluUeau avait été,
depuis l'an II, ach(?té comme propriété nationale.
Lieuxdits. — Durvovl, sur le chemin de Poix-Terron; singulière appellation
(jui correspond exactement à un nom latin de Reims. — Le Pré-Wagnet, sur
la rivr gauche de la Vence. où l'on retrouvait h's traces d'un ancien pont et
d'assez nombreuses substruclions recouvertes maintenant parlesalluvionsque
laisse chaque année la Vence. Le village, reconstruit sur la rive droite delà
Vence, occupait les deux rives lorsqu'il fut, en 1641, incendié parles troupes
(le Lambois, à suite d'un combat entre les ligueurs et les troupes royales. —
Befuipuia. Le 30 août 1870, un bataillon du 42« de ligne, qu'envoyait en recon-
naissance le général Vinoy, rencontrait àBeaupuis la cavalerie allemande. Trois
jours après la capitulation de Sedan, les troupes prussiennes allant assiéger
Paris traversaient Poix; le déhlé dura plus de quarante-huit grandes heures.
Les maisons et surtout les caves furent pillées par l'arrière-garde.
SINOLY. — IL, 2i:;. — K., 03. — l). C, 8. — l). A., 16. — D. I)., 14. —
llecl., 992. — IL P., Poix-Terron. — F. L., la Saint-Martin. — O» P. — Surlc
sol, très élevé (on y renrontnî la cote 311 mètres), s'étend une forêt communale
ayant 139 hectares. Premier étag»* du It'irain juvassiuiiie : cavvwres de moelloiïi
dans les ralcaires oolilhiciues. Deuxième étage du letrain jurassique : marne,
minerai de l>r. — C de Vcrniandois.
Ecart. — T/unw, H hab.
Lieuxdits. — Courtn-Mollard. — BnUeric- Mol lard ; tire son nom d'une
famille qui possédait son manoir en cet endroit et dont l'un des membres
passa pour être sorcier, ce (]ui lui valut d'être brûlé vif; d'où cette appellation :
« la Krùlerie-Mollard ». — I.e liomK — La Croiv-Snint-Nictnse. — Le PuUs de
— 289 —
M'hâte €9Jtëey. .Voir, pour l'origine de ces lieuxilils, Mevrac : Villks kt Villages
DES ARDE.N.NCS.)
TERRON-LES-VENDRESSE. — H., 238. — E.,82. — I). C 4. — l). A.. 2k
— D. D., 22. — Hect., 600. — B. P., Vendresse. — F. L., le dernier dimanche de
juiilet. — Le village est construit sur les flancs d'une étroite et peu profonde
vallée, au fond de laquelle coule le Baiardenu. qui divise Terron-les- Vendresse
en deux parties égales et va se jeter dans le Donjon, Une portion du territoire
est couverte parla forêt Mazarin, Deuxième étage du terrain jurasaiijiue : marnes
avec sulfate de chaux. — C. de Vitrv.
Ecarts. — La Verrerie ^voir Omo.nt), 3 hab. — Le Trou. H. — Les Sarts,
18 hab. — Les Minières; un lieudit au nord du village, où Ton extrayait le
minerai de fer pour le haut-fourneau que la tradition dit sétre élevé sur le
cours du Balardeau. La tradition ajoute même qu'en creusant le sol, pour
asseoir les fondations de ce haut-fourneau, on aurait trouvé, fort bien conservé,
le cadavre d'un officier ayant encore son épée à sa gauche, et que l'on suppose
avoir été tué en 1591, lorsque fut assiégé le château d'Omonl.
TOUUONY. — IL, 118. — E., 39. — D. C, 16. — D. A., 17. — D. D., 15.
— Hect., 323. — B. P., Poix-Terron. — F. L., le dimanche après le 16 juillet.
— Le village, assis sur une petite montagne, domine, rive gauche, la vallée
de la Vence. Cette rivière traverse, à la Biiase-Touligny (écail de 3 hab.), la partie
est du territoire. Premier étage du terrain jurasait^ue : carrière de pierres de
taille et de moellons gélifs. Deuxième étage du terrain jurassitjue : marnes avec
mine de fer.
C. de Vitry. — Dans le bois de Hure-Lanterne, se trouvent des ruines que l'on
croit provenir d'un monastère ou d'un château. L'église de Mondigny fut recons-
truite à la fin du siècle dernier avec des pierres provenant de cet ancien édifice.
VENDRESSE. — H., 784. — E., 228. — D. C, 5. — D. A., 23. — D. D., 21.
— Hect., 2,715. — B. P., Vendresse. — F., le 10 février, la veille des Hameaux,
les 11 juin, 19 octobre, 22 décembre. — F. L., le dernier dimanche de juillet.
— C** P. — B. B. — S. T. — <j. — T. — Vendresse est construit moitié dans
un bas-fond, moitié sur le versant d'une colline dont l'altitude est de 160 mètres.
Au sud et à lest du village, plaine basse, marécageuse, souvent inondée,
sans pente sensible et qui est barréo dans sa partie inférieure par les digues
élevées du cnnat (les Antennes : d'où slagruition longue et malsaine ch's eaux.
Cette plaine forme un fond de cuvette qu'entourent des collines boisées dont
les hauteurs atteignent une moyenne de 260 mètres. Le canal drs Antennes,
la Bar, le Donjon (qui longe également la ferme des Pourceaudes, écart de
Villers-le-Tilleul), le Batanteau, son affiutMit venant de Terron-les-Vendresse,
arrosent le territoire. Premier élag»* du terrain junissi^fut* : grande oolilhe,
carrières de pierre de taille dans les calcaires ^^risAlres, durs, de boruie (|nalité,
et dans les calcaires blancs, gélifs; pierie à chaux, jurasse. Deuxième étaj^'e du
terrain jurassique : marnes avec gy|)se, exploitées pour 1 a^'riculture; terre à
brique exploitable, minerai de U^v.
Histoire. — C. de lleiins. D'origine fort anci»'nrie. Son nom «le Vendresse
apparaît pour la première fois dans lllisloire, noyons-nous, quand, en 970,
larchevéque Odalric de Ueinis donnait le viliaue au chapitre de cette ville,
qui le cédait sept années a[)rès, en échange d'auli'es biens, à Manassès, comt(*
de Hethel. Un peu plus tard que celle époqiie, Vendresse fut (Mitouré de fossés
dont on peut voir, avec assez grande bonne volonté. (|uelques traces. On con-
serve aux archives de la Mairitî un«» ancienne copie, sur p.-ir<'hemin, de la charte
qu'en 1244 Jean, comte de Hethel, octroyait aux bourgeois de Vendresse. « Ge
19
— 290 —
Ji'hans ciiens de Kethest, fac assavoir à tous ceux qui seul et qui avenir seront,
qui ces présentes lettres verront, que j'ay juré la ville de Vendresse qui sièt
dossoubs Oniont mon chaslel, as us et à la Iny et à la coustume de Vrevin
pernienablenient, et à maintenir et à tenir »•
KjU'alement a la Mairie, est conservé soigneusement un vieux registre où se
trouvent consif,'nés quelques événements relatifs à l'histoire de Vendresse, par
exemple : « 1045, les Rourj^uignons ont été prendre les châteaux de la Morteau
**t d'Ambly; 1645, les Allemantls sont venus à Vendresse le 29 avril; i650, le
'2'.\ octobre, les châteaux d'Amblv et de la Morleau furent pillés et réduits sans
résistance de leurs seigneurs; le 2i et le 20 octobre, les Bourguignons et les
Hiinemis ont été à Vendresse et ont pillé l'église; 1653, au mois de juin, le
cardinal de Mazarin a fait démolir les fortilications du château de la Cassine;
1658, de mémoire d'hommt^ de quatre-vingts ans on n'a vu si grand déluge
deau et de neige depuis le 20 jusqu'au d«Tnier de février de cette année, qui
ont causé de grands dangers et des fimtes de bAtiment. Plusieurs personnes et
quantité de bestiaux furent submergés. »
(y»'st à Vendresse que le roi (luillaume de Prusse apprit la capitulation de
Sedan. Il avait installé son quartier général dans la maison de M. Hanonnet
de l^i (irange. AussiUU arrivée cette ^extraordinaire nouvelle, la musique des
gardes joua la Mttrsiiillaiae, les officiers de 1 Ktat-Major c lururent au jardin et
revinrent les mains phûnes de lierre, «iont ils couronnèrent la tète du roi, le
sacrant — avant la cérémonie dt» V«»rsa lies — empereur d'Allemagne. Lorsque
sonna dix heures, <iuillaume alla se roii<*her. Cet homme, dont les armées
venaient, par leur nombre, do vaincre la F'ranre oi d'assurer à leur mnitre un
des plus puissants em])ir('s (rKnro|)i>, s'tMidormit en lisant un roman de l'en-
fantine Bibliothè(jue rose : les E^rflt^s li*- Sihrrit!. Cv. volume restait ouvert dix
années, en souv«Miir, a la pa;:»' même où l'avait laissé (lUillaume, lorsque, le
sommeil le prenant, il soiiftla sur sa bougie.
Ecarts. — Ambly-sur-Iiar, 23 hab., petit port sur le canal des Ardennes. —
Les Ami^riéres, 6 hab., maison isolée, proche de la Cassine. — Terron, 4 hab.
— Les Morteaux, 10 hab., on les anciens chàhsiux sont aujourd'hui devenus
deux fermes. — La Lohhe, 6 hab.; une forme qui borde la route de Méziëres.
— Le Champ-Chevalier, frrme au milieu d'une prairie. — Le Chemin fie la Reine
de llnnyrie. (Voir, pour la curieuse légen<le do ce chemin, Mevrac : Villes et
VlLLAliKS des ArDEN.NES.)
VL CANTON DE RENWEZ.
Ce canton comprend quinze communes : Henwez, Arreux, Cliron, Ham-Ics-
Moines, Harcy, Haudrecy, Lonny, les Mazurcs, Montcornet, Murtin-Hogny,
Remilly-les-Pothées, Saint-Marcel, Sécheval, Sermonne, Tournes. 11 est borné:
au nord, par le canton di; Fumay; à l'est, par les cantons de Charleville, de
•Mézières et de Monthermé; au sud, par le canton de Signy-l'Abbaye; h l'ouest,
par les cantons de Uumigny et de Hocroi. Le nord du canton de Renwez est
boisé, tandis que le sud est un pays d'excellente culture. Le principal cours
d'eau qui l'arrose est la Sinwonnf, coulant de l'est à l'ouest, à laquelle se réunis-
sent la Richolle, VAudry, VOnneau (ît le Thin.
« On appelle, dans le jiatois du pays, écrit J. Uubert : Géograpuie des Abde.\.nes,
les habitants des communes situées sur les côtes ou montagnes (telles que
Remilly, Ciraumont, Harcy), les Armlnaux. Jamais ceux de la plaine ne reçoi-
vent ce nom, qui nous semble être d'origino celtique : menez, montagne; ar
menez, la montagne; Armimiu.r, les montagnards, ceux des lieux élevés, et
aussi Tes malins, les sorciers. On dit d'un enfant (|u'on élève sur sa tête ou que
l'on met surses épaules, qu'on le porte en arminetle. ;Pour cette étymologie plus
— 294 —
qu'aventurée — car Arminaux vient évidemment des Armagnacs qui, pendant
la guerre de Cent ans, occupèrent cette région, — voir Rayeur : Troukk des
Ardcnnes; Meyrac : La Forêt des Ardennes; et Martin : Essai sur Rozoy.)
7,099. hab.; 2,201 élect.; 13,922 hect.
RENWEZ.— H., 1,496.— E.,425.-- D. A., 13.— D. 13., 14.— Hect., 1,018.
— B. P., Henwez. — F., les premiers jeudis de février, de mars, d'avril, d'oc-
tobre et de décembre. — F. L., le dimanche qui suit le 9 septembre. — C'** P.
— B. B. — S. M. — G. k Lonny. — T. — Premier étage du terrain ardoisier :
quartzites et schistes grenus ; ancienne fouille pour la recherche, actuelle-
ment abandonnée, des ardoises; cailloux de quartz excellents pour l'empier-
rement des chemins. A signaler ïardoisiére du Trou-RigauU. Premier étage
du terrain Uassique : calcaire argileux. Deuxième étage du terrain liassique :
calcaire sableux exploité pour moellons et pour dalles; sables jaune et rouge
pour la construction, pour le moulage de la fonte; sable fin qu'emploient les
plafonneurs; minerai de fer. Terrain moiiernc : terre argilo-sableuse jaune,
servant à faire des briques. Sol assez élevé : se relèvent la cote 284, à Onchamps;
la cote 304, à la Boutlllette ; la cote 334, à la Pile; la cote 330 au Pont des Aulnes.
Histoire. — C. de Vitry. La fondation du village remonterait au commen-
cement du treizième siècle. 11 possédait alors une charte qui, sans être aussi
célèbre que celle de Beaumont, n'en servit pas moins de modèle à d'assez
nombreuses chartes. A cette époque. Renwez n'était point construit sur l'em-
placement qu'il occupe aujourd'hui; il s'étendait sur les deux rives du ruis-
seau de Pise et, par quelques maisons sur le chemin dit du Grand Butteau,
rejoignait le CMteau de la Motte. Etait, en ce temps, le chef-lieu du marquisat
de Montcornel. Incendié sous le règne de Louis XIV, « avec quarante autres
villages des environs de Mézières », par l'archiduc Maxiniilien, en représailles
des ravages commis en Hainault par les Français, l'église, où s'étaient réfugiés
les habitants, s'écroulait embrasée. Fut, après ce désastre, reconstruit au sud
du village actuel. Encore incendié en 1653 par un détachement de l'année
espagnole assiégeant Rocroi et qui voulait se jîarantir des troupes de Turenne,
alors devant Mouzon : de ce malheureux gros bourg, ne resta plus que trois mai-
sons, au-dessus de la Pisselotte. Deuxième reconstruction de Renwez; demeures
bâties hâtivement, dont quelques-unes portant les millésimes 1654, 1655, 1658,
1678. 1689, que des réparations inintelligentes ont effacés. Subsiste encore, de
cette époque, « l'hôtel du sieur de Saint-Léger, conseiller du roi et gouverneur
de Montcornet. » Michelet eut vraiment raison d'écrire : «... Le village de
Renwez lui-même était un lieu parlant. Placé au bord de la frontière, il a
connu tous les lléaux : la guerre, le feu, la peste. Une prairie s'appelait encore,
en 1832, la Rue des Malades. On y avait logé les pestiférés. Partout où vous
creusiez, vous trouviez des débris d'incendies et des ossements. On comprend
que chez l'habitant le sérieux aille parfois jusqu'à la dureté. On a souffert, et
l'ennemi est toujours à deux pas. . . »
Eglise. — Lépine, p. 2r)O-260 de son intéressant — mais trop souvent sujet
a caution — petit volume sur le Manjuisal de Muntcornet, nous donne de cette
♦»glise une longue et enthousiaste description. .Nous y renvoyons le lecteur, en
leconnaissant, toutefois, (|ue cette église, surtout a l'intérieur, est l'une des
plus remarquables de la région.
Ecarts. — Les Collines de Parfilei uù picora la fameuse poule de la légende
(voir Lépine : ouvrage cité). — Lainolle. Jadis une seigneurie ayant droit de
haute, moyenne et basse Justice; relevait directement du roi comme phMn-fief
de Montcornet et arrière-fief de <'hàteau-Porcien. Le château de Lumotte,
d origine fort ancienne, s'élevait sur le penchant d'une colline, à un demi-kilo-
mètre N.-O. de Renwez. 11 eut pour seigneurs, notamment, Antoine de Croy et
— 292 —
Pliilip|)(î <1«; Croy. iliic d'Arscliot, priiKMî d«* Chiinay; puis les do C^aii^nol, les
d'Ksiiinois, les de Salse, les de (lanel. Ktait revendiqué par le duc d'Aiguillon,
lorsqu»* la vente en tut ordonnée p«'nd;int l'époque révolutionnaire. Du château,
ne resli' plus trace aujourd'hui. — L<*s Champa Gohert, où se voient quelques
vestijies d«» chaussées roniain«*s. «m «lîiuloises. ou UKMue fran(]ue$. — La Bouti-
h'tte, 1 1 hab. — Le Berceau. — Le Jardin Marhi/, 7 hab. — L(î Château Fétu. — La IHle,
10 hab. — Chantereinc, 7 hab. — L«' Cavrau, — Le Monb'n (le la Vonlerie. — Le
Moulin <VEn lias, ,'> hab. — Le Chantier yonnon, 10 hab. — La GratuVCroix,
1;> hab. — La lir'uiueterie . — Onchampa, 35 hab., et mieux Hautchamp, à cause
de son altitude, '2H'k mètres au-dessus du niveau delà mer. Petit hameau bien
déchu de son importance d'antan. car autrefois il était « ville et seigneurie »
tenues en plein fief par le seijzneur de Montcornet et par celui de Wartigny qui,
selon l'usage, y eut haute, moyenne et basse Justice. Il fut incendié, en même
temps que Uenwez, par Maximilien et par les troupes espagnoles. Un lieudit
d'Onchamps, la Chèrre-d'Or — non loin d'un antique moulin dont le dernier
possesseur fut le marquis de Lorignon, — rappelle la légende d'une chèvre
aux cornes d'or, grande protectrice de toutes les chèvres de la contrée, mais
qui, toutefois, n'en fut pas moins mangée par le loup (voir Meyrac : Traditions,
Lkgkndes et Contes des Ardennes). Dans l'ancienne église d'Onchamps, se trou-
vait, autrefois, une grossière statue d»» siiint Pierre; puis à dix mètres environ
de l'église, une fontaine sous le vocable de ce même saint et dont les eaux
avaient le pouvoir (?) de guérir infaillibbMuent les fièvres les plus malignes et
les plus rebelles.
ARREUX. — IL, :i:>0. — K., 91. — D. C, 4. — D. A., 9. — D. D., 10. —
llect., 423. — H. P., Henwez. — F. L., le dimanche! qui suit le 17 septembre. —
Un seul ruisseau, celui du Fond d'Arreu.r qui sépare Arreux de Montcornet et
va s«» jeter dans le Charrouê, affinent de la Sornwnn\ Troisième étage du ter-
rain (irdoiaier. Premi(?r étage du terrain //assi^/ut' : calcaires hydrauliques et
marnes. Deuxième étage du terrain /rnss/'/we .* calcaires sableux pour moel-
lons. Sol assez élevé, avec des cotes d'une moyenne de 2l)0 mètres; toute la
partie nord est boisée.
Histoire. — C. de Vitry. Arreux, qui date du dix-septième siècle, eut succes-
sivitment pour seigneurs les chanoines de Sept-Fontaines; les de Villi(îrs, d'ori-
gine rethéloise: les Hymbert, d'origine picarde. Ch.- François Hymbert de
ChAtillon fut lieutenant du roi à Mézières f*t à Charleville. On lui doit un inté-
ressant Mkmuire HisTOHigLE SUR LA Ville de Mézikres. 11 fit construire le chilleau
actuel et nK^uiiit en 170.'», laissant le domaine d'Arreux à Jacques de Ville-
longue (]ui le transmit à Louis de Jaubert. Les de Villelongue étaient d'origine
champenoise. Un de Villelongue, qui commandait l'école du (îénie à Mézières,
fui révoqué en 171)3 pai' le re[)résenlant Ibîntz, alors en mission dans les
Ai'dennes.
Ecarts. — Los Vintjt Arbres, inas>if de vingt tilleuls — on l'aperçoit de fort
loin, — planté en 17î»0 par le seigneur de Uhàtillon. — Jiastyny; rappelle un
[»etit villa<.;e incendié en 10.'»3 par les troupes espagnoles que commandait
Uondé, lors du deuxième siège de U<u*roi. Avait son église et ressorlissait au
marquisat de Wartignv, mouvance du marquisat de Montcornet. La légende
rîiconte les aventures de la fameu>e hrte de linsitjmj ; animal fantastique ayant
le pouvoir de jirendre foules formes pour elîrayer les voyageurs attardés. (Voir
.Meyrac : Tr.\ihti(».\s, Lkc.k.ndes kt (!o.\tks des Audk.v.nes.;
CLIRON. — IL, 220. — E., 7.;. — D. C 4. — D. A.. 10. — D. D., H. —
Hect., 018. — R. P., Henwez. — F. L., la Pentecôte. — Territoire arrosé par
le ruisiieau de Clirun nu de Baaifjn!/ qui rencontre la Sormonne h Tournes, et
— 293 —
celui d'Arveur qui, prenant naissance dans le hois crArrcux, se grossit «lu
rtiùiseau de la Madeleine, s'appelle alors ruisseau de Charrouê, puis ruisseau de
la Butte après avoir traversé Tournes, et se jette dans la Sonnotme au moulin
de Belval. Deuxième étafçe du terrain liassique : calcaire sableux et sable argi-
leux ; carrière de moellons dans le calcaire. Troisième étage du terrain lias-
sique : marnes au sud de Cliron, terres à briques. — C. de Vitry.
Eglise. — Reconstruite en i.'i47, mais assez remaniée pour avoir perdu son
caractère architectonique primitif. A conservé toutefois ses curieuses fenêtres
de style ogival. Fortifiée; les meurtrières se voient encore sur les bas-côtés.
Dans la nef, un puits; dans la tour du clocher, un escalier. Fut assiégée en
1643 et en 1653 par les troupes espagnoles aux temps des deux batailles de
Rocroi. Sur la cloche se lit le millésime 1358=:lan. m : ccc : l : v : ni : mklf.va :
MARIE : de: CLIRON : FEME .* GERART : covLON. Daiis lancieu cimetière, quelques
tombes de soldats allemands.
Château. — I.épine nous parle d'un « aveu » de 1509 — sans indication de
source — d'après lequel il y aurait eu à Cliron un chàteau-fort dont il ne reste
plus trace, au sud de l'église, avec « courtil » de trois arpents, et, plus loin,
dans sa dépendance, une vaste prairie dite de la ïiouverie. A mentionner encore
un autre château, également disparu, en plein bois de la hoije, et proche duquel
un chêne énorme s'appelait, significativement, V Arbre de la Justice.
Ecarts. — La Claironnette, où se passnit un drame d'amour, autrefois. Un
soldat, à l'aide d'un talisman, se fit aimer par force et ensuite tuait sa maî-
tresse d'une heure. Le lendemain, il était pendu à l'endroit même où la mal-
heureuse avait été retrouvée. Longtemps, là me du soldat vint, chaque nuit,
sonner du clairon à la Claironnelle. — Charrow\ 76 hab. Sur le penchant d'une
colline, non loin du Rupt des Vaches. Fut ville et seigneurie mouvant de Mont-
cornet, avec haute, moyenne et basse Justice. Eut pour principaux seigneurs
les de Fougère, d'origine provençale.
HAM-LES-MOINES. — IL, 192. — E., 57. — D. C, 5. — D. A., 10. —
D. D., 11. — Uect., 311. — R. P., Renwez. — F. L., la Trinité. — Le village
est assis au confluent de l'Ormeau et de la Sormonne dans une petite vallée.
VOnneau, qui prend sa source près de Renwez, aux Fontaines du Grand- liuteau
et de Lamotte, active les moulins de Renwez, d'Ilarcy et de Lonny. Est appelé
parfois, en langage du pays, « le ruisseau du Rumeau ». Le Thin, au midi, tra-
verse le territoire. Troisième étage du terrain liassique : marne. Terrain
moderne : alluvions de la vallée de la Sormonne, sable argileux.
Eglise. — L'église du prieuré de H?im, qui servit de paroisse, fut brûlée
plusieurs fois, notamment par les Impériaux lorsqu'ils eurent levé le siège de
Mézières. L'église actuelle date de 1724. Au-dessus de l'autel, d'ordre corin-
thien, une assez jolie Descente de Croix.
Châteaux. — Deux châteaux. Le plus ancien, qui fut fortifié, s'appelle le
Chdleau du Seigneur — le seigneur d'Argy, — sur la rive gauche de l'Ormeau.
Une inscription sur une clef de voiHe, dans la cuisine, porte le millésime
1400, date de sa reconstruction ou plus simplement d'une réfection, en cette
partie. Ses derniers restes disparurent en 1837 : alors furent comblés les fossés
qui devinrent jardins. Le deuxième château, maison de culture actuellement,
s'élevait au nord du village, sur la riv«» droite de l'Ormeau. Il eut pour seigneurs
les de Rymbert et les du Chesne : des jardins, également, remplacent ses
fossés.
Ldeuxdits. — Le Bois-liavelin qu'autrefois hantaient des « fées bienfai-
santes ». — Le Trou du Diable où les quatre fils Aymon, dit la légende, eurent
un clhiteau. Non loin de ce « Trou du Diable », une étroite gorge; la .Meuse est
tellement profonde en cet endroit, « que les bateliers n'en sauraient pas trouver
— 2ÎU —
le fond ». — La Prairie lie VOrmenu. Dans celle prairie se trouvait le prieuré
de H.im, dont on voit, encore, quelques rares et peu signiûcatifs vestiges. Ses
pierres servirent à construire quelques anciennes maisons de Ham (sur Tune
d'elles la date 1000) el la plus grande partie de l'église.
HARCT. — H., 7o:i. — E., 222. - D. C, 4. — D. A., «4. — D. D., l.ï. —
llect., l,îM.'i. — \\, P., Hiniogne. — F. I.., le dimanche qui suit le i2 Juin. —
l'n cours d'eau m(>rile d'iHre signalé : le Vêtit Ru. Prenant sa source proche
l'Etant/ du Moulin, aujourd'hui dess(»ché, il traverse le bois d'Harcy, ceux de
Henwez, devient alors ruiasrau ik Ftnu\ ai se jette aux forges des Mazures,
dans h» Ptmt >lrs Aulms, lequel rejoint la Meuse, à Hevin. Au nord d'Harcy,
jadis, quelques t'tatujs : ceux de Canel, de Frankin, du Chdteau, du Ruisseau
de Dohv, où se faisait entendre un « oyeu •>, elle seul d'ailleurs qui ne soit pas
étang desséché, puis devenu pAturage. Deuxième étage du terrain ardoi»ier :
signalons alors les ardoisières de hi Hichnlle, de la Rocaille, de la Fosse-awc-
liois. Deuxième étage du trrrain Unsnique : calcaires sableux exploités pour
moellons; sable et minerai de fer. Sol assez élevé : Montlieu et llarcy sont âla
cote 277: le Pavé à 200; une autre cote mesure 387 mètres, c'est la plus haute
du canlon. — C de Vitrv.
Château. --- liarcy, dont le nom [wirait pour la première fois en 1109 dans
la bulle d'Alexandre 111, »l qui parait avoir éle fondé par les moines de Saint-
Nicaiso sur le terrain à eux donné parles seigneurs de 11 uni igny, Ucircy ressor-
tissant à la Jusiic»' de Montcornet, eut un cliàteau-forl dans une prairie humide,
à l'es! du villa^^'e. Celle l'orltMcsse, assiégée el inremliée par les Espagnols en
\{)V.\ «l fu ir>,'»4, n'était que ruin»*s, en 1794, lors(|ue la visilait le lieutenant
du gt'iiie Harmnis : « Dans les prés, à [»eu de dislance de la roule, écrit-il au
district d«* Charh'ville, lU's v«^>liges dun vieux <'hàteau ([ui n'est élevé du sol
que (r»'nvirnn cinq à six piods el lombant même en ruin<'S. Il faut que ce sou-
bassiMuml soit entièrement rasé, vu qu'il occupe une très grande place qui
n'est d'aucun rapport et qui indi(|ue encore par sa fornn», quoique en vé'usté,
les signes de l'ancien régime féodal. » Le premier st'igneur d'Harcy que men-
tionna' l'histoire serait, vers Vnn 1 UO, Haull de Flandry; puis, successivement,
les de Villiers, les de Pavant, les de Ooy, les d Epinoy, les de Salse; ceux-ci
au moment de répn(|ue révolutionnaire.
Ecarts. — L<* Ptnjuiseau, 9 hab. — Le P(ivf\ 02 hab. — La Fosse-aux-Bctis,
27 hab. — La RnnnUr, 0."» hab. - - MmUliru, 2<i hab., autrefois petit ftef avec
maisnn-fnrte ayant pour dépendances « (juaranle arpents de terre sur Harcy,
quaranh'-rinq faucln\s de pré, au lieu dit les Ayuases, soixante-dix jours de
terre ;ni même endroit, ci'nt cinquante ar[)ents do prés trieux au lieu dit le
Gw des Mazurefi, du pré Verd«*leL. »- - \ai Rirholle, i29 hab,, hameau d'origine
récent»', «'t, pour ainsi dii'e, fondé par les ardoisiers.
HAUDRECY. - H., 200. — E., 01. — D. C, 0. - D. A., 10. — D. D., 9.
— Ibîct., SM). — IL P., Henwez. — F. L., le premier dimanche de septembre. —
H. B. — Territoire arrosé p.jr la Sormonne et son affluent le TfUn qui fait mou-
voir un moulin el une usine. Au sud du village, une <• noue •» : lors des crues
de la Sormonne, elle devi«'nt une véritable rivière. Deuxième étage du terrain
liuiisii/nr : marnes r»'rouverles par les alluvions d(? la Sormonne, calc^iire ferru-
gineux, marnes supérieures pyriteuses. Premier élage «lu terrain jurassique :
calcaires oolitliitiues. calcaires argileux. Le sol n'a ptûnt d'élévation, formé
qu'il est par les vîiljées de la Sormonne el du Thhi. — C. de Vitry.
Eglise. — Sous le vocabh^ de saint Arnould :voir (iuuyèrrs kt Warcq). D'ori-
gine fort reculée, car en i;i07, tandis qu'elle menaçait ruine, on fut obligé de
la reconstruire. Hebàlie en 1844, sans caractère, sans styb^ architectonique.
— 295 —
Ch&teau. — Très ancien château, avec chapelle castrale, où se cantonnèrent
les Armagnacs, pendant la guerre de Cent ans, pour incendier et piller la
région. Un chemin qui conduisait à cette forteresse s'appelle encore, de nos
jours, le Chemin des Avminaax, et, non loin, le Chemin de la Potence, où se fai-
saient les exécutions ordonnées par le seigneur de Montcornet; car cette terre
d'Haudrecy appartint d'abord aux sires de Montcornet, puis aux de Villers,
aux d'Arras, d'origine champenoise, et dont le dernier descendant, capitaine
au régiment- de Condé, fut, pendant la Révolution, fusillé comme émigré. Ne
reste plus vestige, aujourd'hui, de ce château, jadis à quatre tours, avec pont-
levis, créneaux et canardières. Une des tours servit à construire la maison
Husson, sur l'emplacement même où se trouvait cette forteresse. (Voir la
légende du pont d'Haudrecy — le Pont du ChtUeau — dans Meyrac : Villes et
Villages des Ardennks.)
Ecarts. — La Papeterie. N. C. Autrefois, à l'ouest du village, rive gauche dw
Thin, une papeterie vendue, en 1689, à Claude de Uymbert, seigneur d'Arreux
et de Neufmaison; elle était, en 1848, fabrique d'armes, puis devint une
filature.
LONNY. — H., 477. — E., 130. — D. C, 3. — I). A., 12. — D. 1)., 13. —
Hecl., 469. — B. P., Lonny. — \\ L., le dimanche qui suit le 25 septembre.—
€'• P. — G. T. — Territoire arrosé du N.-O. au S.-E. par \ Ormeau qui reçoit
les rulsselets des Ebouilleaux, du Moulin de Renwez, de la Goulotle, et active les
deux moulins de Lonny. Etage supérieur du terrain ardoiaier. Deuxième étage
du terrain liassique : calcaire sableux et sable argileux; carrières de moellons
dans ces calcaires. Troisième étage du terrain liaasique : marnes, au sud de la
commune. — C. de Vilrv.
Ch&teau. — Lonny, l'un de nos plus anciens villages (existait au onzième
siècle), eut un chàleau-fort entouré de fossés où se trouvait, au lieu dit actuel-
lement le Vieux-Château, un quartier du bourg. Les seigneurs de Lonny furent,
notamment, Jules -César Hernier, sieur de Saint- Vrain; les d'Espinoy, les
La Plesnoye, les de Béthune. Ils avaient droit de haute, moyenne et basse
Justice; mais bien petite chàtellenie que celle de Lonny. En 169a, le donjon du
château tombait en ruines ; en 178H, sa chapelle castrale n'existait plus. Ses deux
viviers, les Agace et les Oby, n'avaient plus de poissons. A signaler aussi une
maison seigneuriale « avec quatre fauchées de prés y attenant ». Au commen-
cement du siècle, elle avait pour propriétaire le colonel du Barry de Colonie;
elle est, aujourd'hui, maison dite le Petit-Chiiteau; et non loin, un cultivateur
habite l'ancien « relais de poste ».
Ecarts. — Le Moulin dHarnj. N. C. — La Ferme de la Cure, — La Briqueterie.
LES MAZURES. -- H., 1,048. — E., 335. — D. C, 7. — D. A., 10. —
l>. D., 18. — Hect., 3,615. — B. P., Henwez. — F. L., le dimanche qui suit le
!•' octobre. — B. B. — S. M. — Ch. S. ouvriers en métallurgie. — S. C. C.
Union des Travailleurs. — Territoire arrosé par de nombreux ruisseaux. Le
principal est, avec le Rupt des Meurtriers, celui de Faux, qui prend sa source à
Sécheval, et ainsi nommé d'une ferme non loin de son confluent dans la Meuse,
après avoir reçu les ruisseaux de la Sabot terie, de Bouillon, de la Fontaine-
Abbaye, de la Gravelle et des Moulins. Le ruisseau d'Herbion, ou du Pré-Méau,
sépare au midi Sécheval d'avec les Mazuies. Premier étage du terrain ardoi-
nier : schistes et quartzites bh^us; carrières de moellons dans ces roches. Ter-
rain moderne : conglomérats ferrugineux, sables. Le sol est fort élevé : la Croix-
Gernelle est à la cote 380 mètres; le « signal » au sud-ouest du village donne
376 mètres; les cotes 380, 40'f et 408 sont encore à signaler. Les Mazures! Ne
nous laissons point tromper par ce nom qui ferait songer à la misère. Cette
forél, a
BûcluraiK «P Cortt
ision d'il ^rén blés
niilifMi d(! jolies
collines boisi-es et sur le
vRi-snnt de l'une dettes,
dont hi (ipnte assez douce
ri'tîarili' le midi, que re-
pose It'S Mazures, D'avant
^fardi' (le son luii-ien élat
iliD'son nom d'aulrerois.
Pays agricole et indus-
lnf>l; il est sillnnné par
mainlos votes aussi belles
([u'inti^ressantes à par-
Hiatoire. ~ C. de Vi-
try. I,e village se compose
de quain- sections: l'ie
VilhiUf: -2° les Vieilte»-
F'}rii''i nu forite (iërard-
Mahy; 3' les Nfuce»-
F'irifi' on rorf,'L- (lodaril, d'oiï di-peml la censé llatlevin; 4" Suiiil-Xirolat, on
Taux. \a- villnije, i|iii dute du doiizi<''iu'> siècle, se serait appelé, p ri m iti ventent,
lUmrij SiiintP-Viilh'-riniK II pi-il son tiont nchiel lncsiiiie les j^nerres du seizième
Aièele l'eurent pillé, incendié cl ruiné. L'histoire des Mazures. un plein flef
direct, jadis, de Monlcornel. nous a été ruconlée par l'alibi^ r.enel. Elle se
conTond avec, riiisloiri- di-s vlllii^'es vnisius, et ne saurait alors, ici, ti-ouver
uMc nienliiin plus spécialement détaillée. .Nous i^ippellemns toutefois qu'en
I8ir> les Mazures fun>nt occuptVs par les tiiiupes alliées, et qu'à la suile d'un
conflit survenu dans un bal entre » la Jeunesse » et des artilleurs prussiens,
ceux-ci demanilèivnl au ^énérul en cbef <|ur le villaffe fiU immédiatement
<> rasé "; ce i]ui fut aucurdé. Mais, fort heuivusenienl , une enquête ordonnée
par le Ministre de la )iuern- prouva que les Prussiens avaient été les premiers
agresseurs : l'oivln- terrible l'u( non avenu, lundis ipie le trop irascible }.'énéral
était révoqué. Vm IB7II-71, quelques pontonniers alleniaiids, cantonnés à Denwct,
tii'enl seulement uni' couite apparition dans la prairie du Pont tlf> Autnc*. Ils
ne manquèrent pas. d'ailleurs, de si^'ualer celle visite par de slupldes déftALs.
Eglise. — D'origine aniienu". mais tellement remaniée qu'elle a perdu sou
cjtraetère primitif. Sa reconslruclicin ai-t«elle, sans style nueiin, date de 1793;
ajoutons qu'en IHiill elle fut, à nouveau, restaurée. Autrefois pèlerinage à saint
PieriT pour ■< la fiuérison des lièvres ".
Ecarts. — l.e (J/ok, qui aurait élé le berceau primitif des Mazures. — Les
Qiiiilrf Jfnmnx. — ÏJi fiiiîj^ Xoti. où les soldats d'.^nloine de Cmy. seigneur de
Montcuniel, tuèrent un moine de l'abbaye d'Elan, l'ue croix érigée sur le
lieu même per|>elua le souvenii* de ec drame : erinie ou accident? — Cerne
tl'Hiillrrin, dans le bois lluet. Pillée par les Espafinols, en I4:)3, à l'époque do
second sii-|;e de Kncnii, et, depuis, resta couverte de ruines. Vers 1815, un
industriel auftlais. Wilaker, qui, en lfii<i, établissait à Cbarleville une clouterie
mécanique, la preiuière dans les Ardnnnes. crut pouvoir, dans les scbistea de
cette censé, exploiter fructueusement une ardoisiêni. Mais l'entreprise fut aussi
vite abandonnée que cummiMuve. — CetiM Diielrinal, dite Mif^eonnet, 12 bab. —
Le RuitffHii fl>'* Hi'iirlriri-n, où fut, au comin<ïncement du siècle, tuée la messa-
gère qui faisait le service entre Hi-vin, les Mazures et Cliarleville. — |^ Moalin
Cdl'iwli', dit aussi - moulin liose ■■. ^- l.i-s Foii/ex S'iinl-S'ii'iilai ou Faux, sur
un liefqui dépendait, jadis, de l.nnny. ^ Les Yirilleg Por;ifs ilet Mazuret oo
— 291 —
Fray, encore une terre seigneuriale qui (!épen<lil do l.onny ; non loin, un moulin
banal, « loué avec tous les droits seigneuriaux, plus deux poules vives et un
septier de sarrasin par habitant. » C'est assez proche de ce moulin que se trou-
vait la ferme Hallevin qui fut, en 16.*»3, ravajj^ée par les Espa^mols. — La Oime
Gemelle. — La Croix Dlé. — Le Moulin de la Plaine du Bourf/. — Lo Moulin des
Mazures, que la N. des G. appelle le Moulin près du ViUaye. — Le Moulin de la
Pille. A l'extrémité d'un ravin très profond, débouchant au bord de la Meuse
sur la limite extrême de Mézières et de Uevin. Dans la re(|u<Ho présenlée par
les Revinois, en 1535, à l'empereur Charles-Quint, nous lisotis : « En repré-
sailles, Philippe de Croy arrête les marchandises des habilanls de Hevin et fait
construire un moulin sur sa terre. Et lorsque les fj;ens de Hevin reviennent de
France avec des grains qu'ils ont achetés, il les force à moudre à son moulin
ou leur confisque les grains. » — Les Meuves Forges. — La Chapelle de i Abbaye. IL
Abbaye des Filles de l'ordre de Citeaux, qui fut construite à lorée de la forêt
d'Harcy, cinquante années environ après la mort de saint Hernard : s'jippela
d'abord Nostre-Dame du Confort, puis yolre-Dame de Consolation. Mais, dès son
origine, fut tellement pauvre que le chapitre général de Citeaux, en 1399, sup-
primait son titre abbatial, réduisant la maison à nètie qu'un simple prieuré,
sous la dépendance du riche monastère d'Elan. Tout proche, alors, fut cons-
truite la Maison du Prieur, L'abbaye présentait un quadrilatère formé par les
lignes de la chapelle, au midi; de la fontaine, au levant; du chemin, au nord;
de la façade au couchant; laquelle façade élait séparée de l'habitation du
prieur par une avenue conduisant à la chapelle. Les jardins, qu'arrosait une
fontaine, se terminaient par un vivier dont on voit, de nos Jours encore, la digue
en parfaite conservation. La crédulité naïve de nos pères attribuait aux eaux
de cette fontaine la vertu de guérir les enfants malades ou rachitiques. Les
derniers vestiges de cette Notre-Dame de Consolation, que les mères invoquaient
aussi pour la guérison de « toutes les maladies «les seins », furent vendus comme
propriété nationale en 1700. Hachelés peu après par la commune, ils dispa-
rurent en 1827. Existe toujours la chapelle où repose « Jehenne de Montcornet,
femne de Monseigneur Emïourans de Rumigny, qui trépassa l'an de grâce
M CCC D : priez pour sàmnn». » Aux alentours, quelques lieuxdits dont les
noms semblent caractéristiques : le Pré de TAbbesse, les Pn's de la Cure, le Bois
de rAhbaye, le Pr*^ Père-Jean (où se trouve la chapelle), la Terre de l'Abbaye,
le Marais des Prêtres, la Taille- Noblesse, le Pré aa.r Procfs, le Chemin de la
Religieuse.
MONTCORNET.— H., 210.- E., 72. — D. C, 3. — 1). A., li. — I). I)., 12.
— Hect., 1,151. — B. P., Renwez. — E. L., le dimanche (]ui suit le 22 juillet. —
S. M. — Tire son nom, mons-eormitus, du rocher sur lequel est bâti le château
et qui s'avance en promontoire dans la vallée, à la source du Rupt des Vaches.
Prenant sa source à la Fontaine d*i)nehamjos, ce ruisseau reçoit, d'abord, la
Bouiillotte au N.-E. de Renwez, longe les ruines du chAteau, fait tourner le
moulin de la Madeleine, rejoint le ruisseau d'Arreux à Charroué, dont alors
il porte le nom jusqu'à Tournes, et se jette, sous l'appellation de ruisseau de
la Butte, dans la Sormonne à lUdval. Deuxième et troisième étages du terrain
ardoisier. Premier étage du terrain liassir/ue : calcaire hydraulique et marnes.
Deuxième élage du terrain lia^si(/ue : calcaire sableux et moellons. Sol assez
élevé : cote 330 mètres au Chêne de la Vierge, et, plus loin, 364 et 370 mètres.
Puis ïe terrain va s'abaissant jusqu'au village, où l'altitude ne dépasse point
160 mètres environ. — C. <le Vitrv.
Ch&teau. — Toute l'histoire de Montcornet — une terre détachée sans doute,
à l'origine, de la baronnie de Rumigny pour un cadet de famille, — ce célèbre
ancien marquisat dont Lépine écrivit la longue monographie trop souvent
— 298 —
imagiiiiilive, ^'ravile autour de son cliak^au : un « colysée féodal », comme
l'appelait Miclielot. Pour la défense du pays d'Ardenne, toujours ouvert aux
invasions, le ré^'inie IV*odal avait hérissé le pays d'une multitude de châteaux.
De la Meuse à TAisne et d(* TArgonne à l'Ardenne, on en compte plus de
soixante, tant châteaux que maisons-fortes; et ce nombre est vraiment insuffl-
lisant. C'était tout d'ahord, en descendant les pentes du plateau de Hocroi, le
formidable château de Monloornet. Tout le long de la dépression qui souligne
ce plateau, les forten»sses s'écheUmnaienl, formant une barrière continue des
bois (le la Thiérache à la Meuse : Fligny, sur l'emplacement du moulin Sabouret;
Tarzy, un peu en arrièn» sur la hauteur; Bosneau et sa maison-forte; Auvil-
lers, sur le seuil niontaj^'neux où le divorce se fait des eaux de l'Oise avec celles
qui vont à la Meuse. Puis c'étaient, en descendant le cours de la Sormonne,
au fiiril des coteaux où perlent les premières sources, le château deux fois
détruit de (iirondi'lh»; vl plus bas, émergeant du tond de la vallée très encaissée
en cet endroit, h* CIiAlilet, dans un site pittoresque. 1^ Sormonne, faisant
ensuitf' son entrée eu plaine, laisi^ait sur les coteaux de gauche les châteaux
d'Ilarcy, de Luimy, de llaiu-les-Moines, et, après avoir séparé ceux deHaudrecy
(»t (!•' Touriu's, ron Huait avec la Meust».
(jiioiqu'ellr tùt bi<Mi plutôt uno rut* aux l^relms, la Meuse, de Givet à Charle-
ville, biii^iiail pourtant le pi(>(i d'un faraud nombre de rh(\teaux. Les forteresses
aitern.iieiit aviM- bîs nmiiasletes. Cr couloir si resserré offrait trop de points
facib's à déf^ntln' [univ n'avoir pas tenté les hobereaux tle l'Ardenne, Les mar-
chands qui rcmoiilaient le fleuve ï)assaient sous les murailles d'Uierges, petite
cause d'u[ie grande guerre ; c(»ntournaient l'île (}ui portait le chAteau de Haybes;
voyaient au-<lessus <le h;ur tète les l'ortitications de Revin et de Fumay, et se
heurtaient enfin à cet inévitable château Hegnault posé là pour garder en même
tfMups la Meuse et la Senioy. Ceux (jui, s»' sentant le cœur assez bien placé, affron-
taient les délités élranj^lés de la Senioy avaient à compter avec les violences et
les rapacités du seigneur de Linchamps.
Sur la lisière méridionale de la foret des Ardennes, à toutes les têtes de
sentiers, la féodalité avait multiplié ses défenses. Aux sources de la Goutelle,
le fortir) de Hogissart, et sur la (Jivonne, à la sortie des bois, le donjon de
Daigny, surveillaiiMit les passages vers Mézières ou Sedan. Plus loin, les Filles
et les Prdles-Fillus d'Yvois comuiandaient les issues de la forêt. Pouru-aux-
Uois, Messincourt, Autlance, Tassigny, Margny étaient de ce côtelés sentinelles
avancé(is de Douzy, d'Yvois et de la Ferté. Kn arrièrt; et parallèle à cette ligne
de châteaux- forts, s'en dressait une seconde tout le long de la Chiers et de la
Meuse, mais beaue<iup plus puissante. On s'embarrassait là dans un réseau
de forteresses, dont (juclques-unes destinées à devenir fameuses : La Ferté,
MarguI, Villy, Malandry, Yvois, Douzy, sur la ChitM's; Mouzon, Villers-devanl-
Mouz(Ui, Sejjan, Doncherv, Lûmes et Villers. sur la Meuse.
Et lorsque, après avoir quitté les plateaux schisteux de l'Ardenne, on pous-
sait plus au midi, les tours des donjons contiiiuaient, de droite et de gauche,
à trouer de leui' niasse sombn^ le vert d<'s bois ou des prés. Prenait-on par
l'Argoinie? C'étaient, aux premiers coteaux, le château d'Angecourt; en arrière,
ceux de Stonne et de IJeaumont — Slonm», sur une des crêtes les plus élevées
de la région: Heaumont, au fond d'un creux, avec sa couronne de forêts; —
plus loin encore, aux flancs d'une colline, le château de Sy. Il va sans dire que
les défilés étaient gardés. Celui du Chesne-Populeux pouvait opposer une
sérieuse résistance. Les chAteaux de Cheveuges, de Rocan, de Chémery et de
la Cassine ]ir<)t«'geaient le versant meusien de ce défilé, dont un autre donjon,
celui de Day, interdisait l'entré»' du côté de l'Aisne. Le bourg fortiHé de
Ruzancy gardait le passage de la Croix-aux-Bois. Parce qu'ils étaient plus
au sud, C<»rnay et (irandpré protégeaient le défilé auquel le dernier de ces
chùlenux a donné son nom. (VoirJuMviLLE pour lu " li^niMle péiiétraliim il.iris
In Champagne ».)
L'ancien chdteau-forl de Honlcomet semble dater du onzième siècK' ; pi-ul-
Ëtre m^tme est-il antérieur, car la tradition veut qu'il ait opposi- ri^slstiiric^
invincible aux Normands qui remontaient la Meuse. Toutefois on ne 1>- li'Oiivo
gu^re mentionné dans nos annales arilennaises avant le treiziitme sii^cle. l.ëpiiH-
ea fait une lon^^ue description fanlaisisie (voir sa Munoi^haphir ok l'aki-aks
Marquisat de Ho^tcdrngt, p. 43-59). Mais de ces ruines, qiri subsistent uctui'l-
lement el qui datent du seizième siècle, on peut supposer que cette forteresse,
Chàlawi de Hontcornit
plusieurs fois reconstruite, aviiil une fonui' oblon^iue, qiiell-' était flunquije ili'
tours reliées les unes aux Jiulies piir une épaisse iiiuniille, el qu'elle élaii
munie de tous les moyens de défense que connurt'iil les siècles d'autrefois.
Quant h sa chapelle caslrale, elle date de l'iuinée 1710, environ.
La Tour d'Àmboise, la premièn- n ilrnitc, étiiil la plus liauie : elle avait des
ouvertures carrées servant il'ub^crvnloiri-. Un cl'iclietcin, dans lequel étaient la
cloche il'ularme et le belfroi, la surniorilnil. La deuxième tour, dominant le
ravin au sud-ouest, moins iinporl;inli>, lenteriUiiil uneSL-ulieLforuluisant à des
créneaux et a des meurtrières.
I.a troisième tour, ù l'est, noniniée T<'iir du Sfitiiietir, contenait des souter-
rains, des places voiltée.s i^t la cli;ipelle; elle était couronnée d'une flèche ii
élevée. Chacur
(fesekmi;/ueUe» {ainsi s'appelaient le?
reliées enlrelles par une forte mura
A chaque embrasure se Iriiuvaii'iil
menis ménagés dans les murs po
mâchicoulis, pouvait soulenir un ai
La quatrième tour, appelée Tmi
importante — elle lire son noni di
el l'a habitée jusqu'à sa mort. — !
servaient â cloîtrer les prisonniers
au moyen de cordes passées sous U
Au premier étage, il _v avait une
il pourvue d'ouvertures, de créneaux,
puériles pour les sentinelles I. Ton tes élaienl
lie avant, elle aussi. si;s moiens île défense.
les sièges en ])ierre placés aux rcnfonce-
ir li's senliiielles. Cliuqiie porte, avec ses
■saut.
■ Iknii, à l'exlrémilé sud du préau, élaif
celui ilnn inentliiiiit i(ui s'v était réfugii-
es has-es-'iissi's, cii'usécs dans le rocher.
i[uon desceiulail par uni- sriilf nuvcrlure,
s aisselles.
— 300 —
ot sur la praiiio. Driix loiiju's baïus <le piorro, posés do chaque côté d'un<* très
larj^'o IVMiêtiv. si*ml»lenl diiM* quo les habitants du cliàteau s'y réunissaient pour
Jouir du beau prnnl de vue qu'admirent les touristes. Kntre celte tour et le
coips principal du ehiUeau, est le jnrtin défendu par une forte niurailb?.
La (!our extérieure, aujourd'iiui rorniue sous le nom de ToTe Catift, com-
pr«*nait l'emplacement où sont maintenant l'éf^lise, un puits, une partie du
Jardin du presbytère et une petite» maison: le tout «'tait entour*^ d'un mur
denreinte épi»r<»rmé tb* plu>ii'urs tours. Otte avant-cour s'appelait ;)roai//ttim;
c'«'sl. là i|u«' le sfi^Mieur recevait b's redevances de ses vassaux, par l'interiné-
diaiie de ses fjrn'iitii'rs. et qu'il riMiilaif la Justice.
AfU'ès l'avoir- traversée et pa>sé le pont-levis, on entrait dans une cour inté-
rieure, appelée sahiititnriiim, cour d(?s salutations et des adieux, dans laquelle
il y avait un escalier commnniiiuant aux caves et aux sonterrains extérieurs.
Au-dessus de la poite, était un corps de «anb^ ou se tenaient le concierjje et
les sentinelles. Au delà du ravin, au haut des roches, se trouvaient de forts
jxilia — suite de» pieux faisant cbMure — et des eschauguettes, dont on retrouve
encr»re des traces «lans le ^o/s desi Effuhtifujes.
Vers l'an 1700, le duc d'Ai-^uillon comnienea la démolition de la forteresse
])our faire ar^'ent de ses matériaux. Voici quel était son état en 1794 lorsqu'elle
fut visité»» par l'adjudant Harmois : « Le château de Montcornet, situé entre
lioclibre (Hocroi) et Mézières, est placé sur la croupe d'une montagne très
escarpée. Il est séparé d'un bois, du c(Ué nord, par un pL'tit ruisseau. Gomme
il y a tout lieu de croire <|U(? l'ennemi ne viendni Jamais se mettre entre deux
places forliliées, ce château ne jieut étn? utile en rien : en ce qu'étant maître
<le Hoclibre, il tournerait néc<'ssairement ce château, s'il voulait marcher sur
Mézières, et les frais pour le mettre en défense seraient sans effets. Je conclus
à ce qu'il sdit d('»moli; mais ce ne serait pas sans de très grosses dépenses, vu
la solidité avec la(|uelle il est construit, car les moindres murs sont de neuf à
dix pieds (?t b(»aucou)) en ont dix-huit. Les habitants delà commune île Mont-
cornet l'ont déjà ruiné en i)artie du dessus de son cordon et y ont fait de très
L'ramles brèches pour en tir»»r tant pierre que briques. Il existe encore dans ce
<liàt<'au de belles casemates assez saines et, d'aïuès le rapport de plusieurs
babitants de Montcornet, et la visite que J'en ai faite, j'ai cru apercevoir des
porttfs de galeries de mine, car il est ([ueslion des souterrains qui vont à près
d'un quart de lieue. •»
Le premier sei^L^neur autlu>nli(iuemenl «rorniu de .Montcornet fut Guillaume
de (lhàt«'au-Porcfen, llM5;ce inénH* qui, lorsque fut fondée l'abbaye deSij^ny,
|)ara]»ha la donation. Puis possédèrent successiveuient ce marquisat les mai-
sons : de Novers, 1020: de Mello. vers 1400: de Oov, vers 1488: de (xonzauue,
\ov< [{)i):\; de .Mazaiin, vers ir.T't, ])ar le duc «le La Meillerayt;; d'Aij^uillon, au
siècle dernier, et de Cdiabrillan, épocjue contemporaine. Les seif^neurs de Mont-
cornet furent. Jadis, [»arnii les plus illustres et les ]»lus redoutés seigneurs
ardennais. Ils avfiient droit <le haute Justice, pouvaient, au temps de leur puis-
sance, mettre sur pied 2,000 soldats, alors surtout que la chàtellenie, ayant
son gouverneur, son piév(M, son bailli, se composait, vers ir>09, des dix-huit vil-
lap'S de : Anchamps, Hassij^ny, (Iharroué, (Miron, Deville, llarcy, llaudrecy,
la (irève, Laifoui", la Motte, Lonny, les Mazures, Montcornet — chef-lieu, —
Montlieu, Onchamps, H<Miwez, Séj*heval et Waiti^ny. dont le seigneur tenait en
lief, pour les trois dixièmes : le bourj^ Fidèle, le bour^ d'Arschot, comprenant
la Taillette, la Chaudière?, Beaure^ard, les llonf4:réaux, lliraum(»nt,le Cul-Viseau,
le Rouilly, et Arcbe-lhiiyère ou (iué-d'Hossus. La chàtellenie possédait encore,
vers la même époque, sept imiMjrlants domaines particuliers : la Loge-aux-Bois,
la llergerie, la Madeleine, Fray, Faux, Verrerie de Vauclair, les Esquilettes;
et des droits divers sur : Arreux, Bogny, leChàleb't, Himoirne. Ham-les-Moines,
— 301 —
Murtin-Bognv, Hocroi, le ïremblois, Sorraonno; lo tout sur un territoire de
24,539 hectares 29 ares.
Rappelons enfin, entre cent antres événements historiques, qu'après hi levée
du sie^e de Mézières en io21, le duc de Nassau vint coucher au château de
Montcornet, tandis que ses troupes se retiraient sur Valenciennes en ravageant
sur la route les villages ardennais restés sans défense; et qu'après le traité ôo
Crespy, 1544, le comte de Mansfeld, gouverneur de Luxembourg pour Charles-
Quint, essaya « d'enlever par un coup de main » le roi François I®' qu'il
savait être dans le manoir. Inspiration mauvaise d'ailleurs, car ses troupes
furent battues dans le bois des EJfalouages, (Voir quelques légendes sur le châ-
teau de Montcornet, dans Me vrac : Traditions, Légendes et Contes des Ardennes.)
Ecarts. — Le Chêne de la Vierge, — Le Vieux Pré, 8 hab. — La Falizotte,
12 hab. — V Enclos, — La Bergerie, 5 hab. — La Folie, 7 hab. — Le Fond
d'Arreux, 12 hab. — La Madeleine, ferme sur le ruisseau du même nom, qui
s'appelle aussi le Rupt des Vaches. Tout proche, un moulin autrefois appelé la Fou-
lerie. Industrie drapière très florissante, vers le quatorzième siècle, à Montcornet.
Cet écart tire son nom d'une petite chapelle que fit construire, en 1303, Jeanne
de Montcornet, « dame de Rumigny »; chapelle qui servit de paroisse jusqu'en
1630 environ. Alors fut élevée la première église de Montcornet, aux frais des
habitants — selon un usage assez commun, — sur l'emplacement où se trouve
aujourd'hui la maison d'école. L'église actuelle date de 1769.
MURTIN-BOGNY. — H., 230. — E., 78. — D. C, 6. — D. A., 16. —
D. D., 17.— Hect., 711. — B. P., Lonny. — F. L., le dimanche après le 20 juillet. —
Murtin, sur le penchant d'une colline qui domine Bogny encaissé dans une
vallée. La Sotmonne sépare les deux villages d'origine fort ancienne. Deuxième
étage du tetrain liassique : calcaires sableux, carrière de moellons dans ce
calcaire; minerai de fer, sable de moulage. Troisième étage du terrain liassique :
marnes.
Eglise. — On lit dans dom Ganneron, Centuries du Pays des Kssue.ns :
« Nous avons un village proche de Mézières de deux lieues, en tirant vers
Mauberl-Fontaine, où se garde le chef entier de sainte Marguerite, vierge et
martyre d'Antioche, qui a encore presque tous ses cheveux, ainsi que m'a
escript le sieur Gollardin, chanoine de Mézières, qui l'a veu; et ce village s'ap-
pelle Murtin, du diocèse de Reims, dans les Ardennes. »
Cette relique dont parle Ganneron se conserve aujourd'hui encore à Murtin
dans un reliquaire d'argent de la forme d'un ciboire mesurant 0 m. 44 de hauteur
totale, orné d'émaux représentant saint Hubert, saint Nicolas et sainte Margue-
rite. La même église possède en outre un second reliquaire, lui aussi d'argent,
affectant la forme d'une église gothique avec toiture, fenestrage, statues et
contreforts, et mesurant 0 ni. 44 de longueur sur 0 m. 15 de largeur à la base et
0 m. 25 de hauteur. Il renferme <« lez deux niutiaux ou tibias, une pièce de l'eschine
du dos et les jointures des deux espiules et une partie des reins >» (??) de
sainte Marguerite, d'après un authentique (??) de 1467 conservé aux Archives
de Mézières.
Ch&teau. — Semble remonter au douzième siècle. Occupé par les Arma-
gnacs pendant la guerre de Cent ans; pillé par les troupes de Nassau qui s'en
emparèrent après leur levée du siège de Mézières; avait pont-levis, créneaux,
canardières, chemin de rond(? ; était entouré de fossés. Vetidu nationalenient
en 1790 et, après cette vente, presque complètement démoli. M. Stévenin, subs-
titut à Charleville, le reconstruisit complètement. C'est à Bogny que se trouve
ce ch.lteau dont les principaux selgniîurs furent les de Pavant, puis les de
Failly — originaires de Lorraine — qui sans doute, vers l'an 1600, l'achetè-
rent aux de Pavant. La famille de Mortagne le possédait quand arriva l'époque
révnlulioniulii-e. Sous la lli>sliiiir;i
riiviiis i|ui miiTi'iiva eu Tiii'i|iiie.
!.■* iissii'tçtts tir.Nit LiLii' sorlii', s"
devant son j'iTi* ijiiils l'nri'i-ii'iit i
ce même vj||;ige élaiit piis d'nsi.
vir son (joHvernoiir H (Il laruier ;
vii'ux, rulM [lans son cliiUi'iiii di
soiitri-iiit piii'fois lie <:r'<ii'ls
diHuiil il'uite voix somliiv >
Ecarts. — Le ftiis 'lu U
— :ioi —
tioti, il iXiiit hiibiti'- par le niar<)iiis <li! Covar-
Tciriilis ifii'il assiéjiiuaU un ppLil vtltofie turc,
■inpiii-iTciit <]f< son nis el \e. firent empaler
vriir KK torrilili- sppi:taclo. Dimix Jours après,
ul, lo marquis de Covarruvias éonrcha tout
il [tenu dont il ipcouvril un niiiteuil. Mevenu
;ui (If HoH'iy — 4"' fut vendu npr«s saisie, — il
r<:i's ili' ^oullp. Il s'asseyait alors dans ce fauteuil,
. on Ir comprend, haineuse : « Cela nie Moulage! »
frij, où lies f'>uill<^s mirent ûjour quelques tombes
immenses pierres les fermaient qui, soulevées, lais-
CMleau de Wartigni
aciielu la terre île Monlcuniet,
(iélendr)
es bouilles et de c
p'ilecies. — Le J/oiify.
'SA'.. — Wartig»^,
36liab.,surtarive
Baurhe de VAu-
•Iri/: Jadis chef-
lieu d'un marqui-
sat, mouvant de
Moutcoi'iiet, el
sièKe d'une petite
justice seigneu-
rilile. Est surtout
ci^lèbre, nujour-
d'iiui, pai' son
cliàlenu que fit
construire, vers
l'an IHUO, Antoine
tie Ci-oy. lorsqu'il
le passade de lAudrv,
REHII^T-LES-FOTHÉES. — Il .. 31111. — K. , I U. — I). 0. . lU. — D. A., t6.
— 11. D., 17. — Hect., HH2. ~ l(. P.. Unny .— F. 1... le premier dimanche d'oc-
tobre. — C." I'. — 1.1' village s'élève sur l'un des derniers contrefoits de ce
vaste plateau du Pnrcien qui, de son ci^té, vient s'enfléchir sur la Meuse et
mourir dans i'an;;le riirnié par le coiilliienl de VAudri/ et de Thiit dans la
Sonnonne. Troisième l'ia^ie du tffiiiia liumique : marnes, culc^ires ferrugineux
nt arfjileux; marnes noirtis sulfureuses, l'remier étuj^e du leirain Juratiique :
carrières pierre de taille el moellon dans les calcaires de l'oolithe inl'i'rieure.
^Vour la sifiniflcatioii du mot ÏMfA'-trs et In « terre des l'olhé(;s ". voir Aubknï-
LK3-I'0THÉKs.j — C. de Vilry.
Eglise. — Itemonle au quatoi-ziùme siècle. Fortifli^e. De strie ogival et sans
remaniements aucuns; ]K[rfaitemenl conservée, ('.omplèlemenl voûtée. Elle se
compose d'une nef principale avec liiis-crtiés, transept et abside. Le millésime
r la chaii
Châteaux. — l'n diAleaii-forl. Appartenant h l'an,
d'origine picavie. I.'adjuilant liai-mois, en 1TU4. en i
lion. - l/entri'e <lu coip» de lofçis. écrivait-il dans ;
par une meurtiiére qu'il faut démolir. A leauche île I.
engafté" clans ran;!l<> du lo^is, laqii<-lle est l'i
molir. Sur la t'ao', à l'exposilio
celui opposé est une meurtrièn-
ienne famille de Rymbert,
lait demandé la destruc-
m rapport, est défendue
dite entrée, est une tour
la loi pour la démoli-
iinrlrière double qu'il faut pareillement dé-
dn sud, est une li>ur, à l'un îles angles, et à
u'il faut éfiulenient démolir. . . •' Maïs il ne fut
— 303 —
point tenu compte de ces vœux. Depuis la mort de M. Leroy de Rymberi, 4882,
le château n'est plus habité; et les bâtiments en sont loués aux cullivateurs
pour mettre leurs récoltes à l'abri. A signaler encore le cMteau de Sambœuf,
actuellement transformé en maison de culture.
Ecarts. — Le Pont de Bolmont. N. C. — Bolmont, 62 hab. Sur la rive droite
de l'Audry; ancien petit fief, datant du treizième siècle, et dont les st'igiieurs
prirent le nom : ils eurent château, moulin banal et chapelle. Les descendants
de cette famille seraient, aujourd'hui, fixés dans le Namurois. En 1880, deux
dames, la mère et la fille, arrivaient à Reinilly, voulant, disaient-elles. « se
renseigner sur M. de Bolmont, leurs papiers d'idenlit«'», consumés dans un
incendie, portant les noms de M. de Bolmont, de « Hemilly-les-Potf^es ». -^
Hardoncelle, 102 hab. D'origine très reculée, sur le penchant d'une joiiine à
la cote 179 mètres. Assez proche, à la cote 305, le signal dit : Avhre de la
Paix. Château, dont il est souvent question dans l'histoire de nos guerres
locales, et qui montre encore de beaux restes. Chapelle castrale détruite,
mais dont on a conservé le pavé. Lepelletier de (ilatigny nous apprend, dans
ses Mémoires, qu'étant officier général d'artillerie, à Mézières, aux temps de
Louis XV, il voulut acheter la petite terre d'Ardoncelle-en-Thiérache, proche
Mézières; mais sa famille l'en dissuada, lui conseillant d'acheter plutôt quel-
ques actions de la Compagnie des Indes.
SAINT-MARCEL. — H., 372. — E., 122. — D. C, il. — D. A., 14. —
0. D., 12. — Hect., 1,084. — B. P., Lonny. — F. L., le troisième dimanche de
mai. — Territoire traversé du sud-ouest au nord-est par le Thin qui, sur son
parcours, principalement dans la vallée du Thin, reçoit quelques ruisselets
sans importance. Troisième étage du terrain Uassique : marnes, calcaires ferru-
gineux et argdeux; marnes sulfureuses pour l'amendement; cendres pour
l'agricullure. Premier étage du terrain jurassique : calcaires argileux et ooli-
thiques avec carrières de pierres de taille et moellons; minerai de fer. Quelques
parties boisées. Les parties les plus hautes de la commune se trouvent à
Saint-Marcel, cote 180 mètres; Giraumont, 226; la Grève, 280; et le Terne,
300 mètres. — C. de Vitrv.
Eglise. — Date du seizième siècle, ainsi que le témoigne le millésime 1540
sur son chevet. Portail et abside à remarquer. Rien qu'une nef; seul le chœur
est voûté. Il est certain qu'elle fut remaniée, recontruite à diverses époques. Un
portail assez curieux. Aurait été desservie, dès son origine, par trois moines
de Mouzon habitant, tout proche, un humble prieuré. Dans la chapelle, se voit
fixée au mur la pierre tumulaire de Gratien Maillard, seigneur de Saint-Marcel-
les-Clawy, de This , Guignicourt, Géraumont, la Grève, et gouverneur de
Wathephal. Il est représenté en chevalier armé; sa femme est à son côté.
Ecarts. — La Grève, 123 hab. Sur une colline à la source d'un ruisselet,
affluent du Thin. Possédait un chûteau-fort, détruit pendant la Flévolution et
qu'habitèrent, principalement, les seigneurs de la très ancienne maison de
Maillard, originaire de Liège. Ce hameau de la (irève, aujourd'hui bien déchu
de sa puissance, est d'origine fort ancienne. Son premier possesseur est men-
tionné, en 1322, dans le cartulaire du comté de Hethel. — Giraumont, 158 hab.
Appartint également aux Maillard. Un curé de Saint-.Marcel, Jean Thomelet, y
fit construire en 1513 un modeste oratoire, avec l;i permission du pape, qu'il
était allé solliciter à Home. Quelques inetres de long; une nef; chœur à trois
ponts; fenêtre latérale à deux meneaux avec sculpture du style flamboyant,
était ornée de vitraux, disparus et maladroitement remplacés. Dans l'intérieur,
un pèlerin agenouillé, sans doute Jean Thomelet, et au-dessus de l'autel les
statues en bois des « trois Maries ». Deux d'entre elles sont coiffées du turban
oriental; l'autre, d'après la mode du seizième siècle. Devant le portail, un
-- :n)\
lilloul, plusH'urs fois séciilairo. Fut lonj^'lciiips lii'ii de pêlennaiJie. — Watht^hal,
fiujoiird'hui cloiit«?ri«» nu'raïuqiH» avec i liab.; autrefois chàtelïenie fort impor-
tante, relevant directenieni «I»' la baronne de Huini^ny et comprenant: Wathe-
phal, pour chef- Heu; liolnionl, l'caH de Hemillv; (liraumont, Hardoncelles,
Servion ; Soniu»*, (ief de lieniilly; Keniilly et Saint-Marcel. Olte seigneurie fut,
en t.'i27, annexée au duclié d(> (îuise. Watliephai eut son chàteau-fort, dia^poro
depuis une soixantaine d'années. Pourcpioi ne fouillerait-on pas la prairie sur
laquelle il s'élevait? Ses matériaux servirent, notamment, à construire une
maison de (iiraumont, sur une des fenêtres de laquelle se lit une inscription.
Seul a survécu le moulin, devenu clouteri»». I.orsqu'édala la Révolution, il
appartenait au prince de (^ondé pour les deux cinquièmes, et au séminaire de
Heims pour les trois autres cinquièmes. Il avait pour meuniers Nicolas Waflard
et Pirrre Uicada, moyennant la redevance annuelle de douze cent cinquante
livres dont quatre cent soixante-dix pour les droits seijzneuriaux : clause
qu'annulait la suppression des droits fértdaux, nuit du 4 août. D'où vient ce
mot Watliephai? sans doute d'ori;j;ine allemande. Une tradition locale, mais fort
contestable, aftirme qu'un duc de Brunswick (?), qui posséda cette terre, l'aurait
donnée comnn* récompense à l'un de ses serviteurs nommé Wathephal (?).
SËCHEVAIi. — H., 402. — E., 123. — D.C, :>. — D. A., 12. — D. D., 14.—
Hect., 1,379. — F. L., le dimanche qui suit h' 17 septembre. — C'*P. — B. B. —
Dans la vallée où coule le Pont tit*$ Aulnes, Le territoire est couvert de ruisse-
lets nombreux. Ne tnuivant pas ttuijours leur écoulement naturel, ils conver-
tissent les tiMies en p(?tits étan^'s qui vicient l'air : car le mot Sécheval n'est
ici qu'une mo«|ueuse appellation. En outre, le sol, parfois imperméable, retient
les eaux d»» pluie; d'où b» développement anormal des marais tourbeux. Tou-
tefois, de courajL'eux elTorts ont été faits et se continuent pour l'assainissement
de cette région. PremitM* élaj^e du terrnin anlntstfr : schistes, quartzites gris et
bleus. Deuxième étaf^je du terrain ardnhirr ; au lieu dit XnFontaine Saint-Lam-'
herl, on essa\a, vt'is IS.'it), mais infructueusement, d'exploiter une ardoisière;
la pierre iHait trop doucf. Terrain imnh'rne : tourbe en exploitation. Terrain
boisé, où Ton relève la cott* 370 à la source du ruhseau tVllerImu, la cote 364
dans le 6o/s Durant-Fontaine, puis la cote 388 vers le hois Hulin d'où le sol va
s'inclinant jusqu au Cal-Viarau, Un ermite hypothétique aurait vécu dans ces
fr>réts. — C d«» Vilrv.
Lieuxdits. — L»* Bni$ de Lort et le Cul-Viaeau sont les seuls lieuxdits qu'il
importe de si^'iialer rapidement. — Le Cul-Vi.<eau se rencontre à cent mètres
au-dessous du village; petit hameau ayant autrefois son chiUeau et sa cha-
pellt^ castrale, disi)arus l'un et l'autre, et que Charles de Gonzague, fondateur
diî Charb'vilh». appelait Charleluamj après l'avoir acheté d'Antoine de Croy.
Ap|)artenait. avec >on moulin, ({uand arriva la Hévolution, h l'avocat Carbon,
(lernitT bailli de Mont cornet, qui le laissait à son héritier, M. de Villantroys-
Carbon, de (Iharleville. Depuis vin^t années environ, n'existe plus le niouliD,
«pie rappelle liMitefois VEtanij tfa Mnnlin. Voir sur le Cul-Vi$eau une légende
dans Meyiac : Ti{aihtm»n<, Lk«;km)Ks kt Contks dk^ Arok.nnes.) — Le Bois de
Lnrt. ou (/'' /'O/-. ancien lief ipn' tint, vers je quinzième siècle, Gautier, sei-
fîiieur de l.nrt. Son tn-inoir, dont on ne voit plus vestiges, fut assiégé par les
Armagnacs, pendant la ^'uerii; de Ceiil ans. La terre de Lort, que possédait
en 17Uil le marquis de Lusigniin, un de nos émi;!rés. fut vendue comme bien
national. — Le Chunifi-dnhrrl, où l'on îiurait trouvé les traces d'une ancienne
chaussée j^allo-roinaine.
SORMONNE. — IL. Xit. — K., I2H. — D. C, .*>. — D. A., 13. — D. D., 14.
— IlecL, 474. — H. P., Lonny. - K. L., le premier dimanche de septembre.—
— 30:1 —
O P. — Village sur un bras de la Soi-monne (dont il a pris le nom) <|ui coule
<lu iioi-tl-ouesl au sud-ouesL dans un lit marécageux, et qui reçoit VAudri/,
comme aniuenl, au lieu ilit le Joint des Eaitc. Deuxième étage du terrain lias-
nique : calcaire sableux. Troisième étage du terniin liassinite : luarnes. Tminn
dilutiea : len-ea à briques. Le calcaire sableux qui recouvre le terrain liiissiqui)
s'étend en couches successives dans toute la vallée de la Soi'Uionne ; on maints
endroits, la uiarnc est au-dessus de ces calcaires. — C. de Vitry.
Eglise.— Kortaucienue; déjà tombait eu ruines au seizième siècle lorsqu"nii
fut obligé de lu reconalniire. Malgré tous les reniauienieuts, qui lui fireul perdre
n caractère ui-cliitectuui(|
sept, datant du quinzième
i(ui contourne le cliœur.
Ch&teau. — Soimoune <
le moindre vestige. Il se sei
en amont, du pont actuel :
accès asseï difllcile. Une pi
monne appartint, d'abord,
de haute Justice ; puis.
iècle, et la boii
ut son clu\teau dont il ne reste plus, aiijourd liui,
lit élevé, d'après la traditiou, à cini|uante mètres,
m bras de la rivièie l'entourait, ce qui rendait son
uirie occupe sou emplaceuient. La terre de Sor-
iiux seigneurs do Monlcurnet; ils y avaient droit
le dix-septième siècle, Tut possédée par la maison
de Rrouillyavec les autres dépendances du domaine de Warligny. Fut vendue,
quelques années avant la Révolution, par Hugues de Lusignau <i l'écuyer
Ijkrclier qui se bonibai-da ■■ seigneur de Sormunne en Ketliélois ». Quanl au
château, il était cédé, par ce même Hugues, au rlievalier de Piojjer, sur qui,
en 1792, il Tut saisi comme bien d'émigré.
Ecarts. — La ChupellK de la Vierge. N. C.
TOURNES. — H-, S04. — E., 162. — D. G-, 6. — D. A., 7. — [). 1)., 8. —
Hect., 8-i6. — li. P.. Henwei. ~ K. L., le deuxième dimanche de mai. —
B. B. — G. — Territoire arrosé : par la Sormonne, qui reçoit en face l:i garrt
le ruisseau lie Bii.s- siling, dit aussi de Clirun ; par le Rupt des
Vf^h". ^gnlemi'iil. r" appelé, suivant les communes qu'il traverse ;
MaUdeins, de Ckarrou'} et, à Tournes,
d'après Vendol, Les territoires de Da-
mouEV et d'Houldizy sont séparés de
Tournes par le ruisseau de ta Bnssie
qui prend sa source à la Pontuine-
Foriére. Premier étage du terrain Uat~
fiiftit : calcaire hydraulique et marne.
Ueuxième étage du terrain liassi'/ue :
calcaires sableux, nmellojis, terres a
briques. — C. de Vitry.
Eglise. — Ln de nos plus
beaux monuments gothiques à
trois nefs, du quinzième siècle.
J'ortiflée, elle servit maintes fois
de refuye aux habitants du vil-
lage. On voit encore sur ses
bas-côtés les meurtrières et les
imkhicoulis pour la défense de
l'édillce; et, dans une nef laté-
rale, se trouve un puits très
bien conservé, dont les eaux abreuvaient les habitants assiégés. La tour, placée
sur le portail principal, est massive ; ses murs ont de trois ù quatre mètres
d'épaisseur. Bans le clocher, une place pour le guetteur. Au-dessus de la porte
latérale d'entrée, le millésime 1570; évidemment une date de reconstruction.
— 306 —
Ch&teaux. — IJno maison soi^inciiridlr, et un chàt«'au-forl construit on ne
sait oxacttMiuMît à quelle éf)oque. Ktait flanqué de trois tours et d'un colom-
bier. La l«''«;endo rapporte qu'après la retraite de Mézières, 152i, la garnison
il»' Tournes, eouimandée par un sieur d'Argy, faisant une sortie du côté d'Ar-
reux, tuait aux Impériaux plus de :jOO hommes. Cette forteresse, détruite en
partie pendant la Kévcdution, est aujourd'hui une maison de ferme dite la
Cour, Sa dernière porte fortifiée fut démolie il y aura bientôt soixante-dix
ans, mais Von appelle toujours nw de la CidnU'Ue le chemin par lequel on y
aL'«-édail. Dans l'église de Tournes est une pierre tumulaire, Vwée au mur, sur
laquelle un ehevalier, tète découv«'rte et mains jointes. On lit : « Noble
hom<' Rej^naud d'Argy... qui décéda le 12 octobre 1638, âgé de 84 ans, et
«lenioiselle Krançoize d'I'^scanf'velle, sa femme, laciuelle décéda le 8 avril 1637,
Aj^ét» de 83 ans. »
Ecarts. — Lîi Mnimm liminjuin. — La Grangi'-lr-Cnmte, 14 habitants. — Les
GnnttieS'Ilmjrs. N. C
VIL CANTON DE SIGNY-L'ABBAYE.
Cv ranton comprend douz<* communes : Signy-l* Abbaye, Barbaise, Clavy-
Warby, Dommery, (iruyères, llocmont, Jandun, Launois, Maranwez, Neuf-
maison. K;ulli<'ourt, Tbin-le-Moutier.
Il e.st boiiié : au nord, i^ar les cantons de llumigny, de Renwez; à l'est, par
reux «le Mézières, df Klize ri d'thnont; au sud. par celui de Novion-Porcien;
et à l'oueNl, par celui de Chaumont-Porcien.
Le j'anton dr Sigriv-l'Abbavi» se Irouv»^ sur la limite d«*s bassiiis de la Meuse
t?t (bî l'Aisne. Une des crèti-s boisées, ayant 200 mètres d'altitude moyenne,
fKirt de Marb'mont, s'élend de l'ouest à l'est, au sud de Signy, de Dommery,
(b* Launois, cl va se n*lier aux collines de rArgonne.Ces crêtes sont rejointes
au nord de Dommery par une »bahn' de montagnes qui serpente entre Thin
vi Signy : «dl«» forme la lijiiie de partage dont Ir point le plus élevé, dans le
canton, se n'ucotilre au Faho'l, écart (b* Signy, 303 mètres d'altitude. Le lerri-
loirtî est arrosé, notannnent : par la Vaiw qui prend sa source tiu nord de
Librecy, à la Fonfainr-Hlfio*, va se jeter dans WAisne en amont de (^hAtcau-
Porcii'U, ayant, à Signy, l'eçu comme affluent juincipal le Gibergeon, fort curieuse
« source jaillissante >»; par b' rnis^rnu tir Maranwez qui s'appelle aussi Malae-
f/iiiae et va se jeli»r dans la St'rn' ; par \v Thin qui se jette dans la Sormonne
à llaudrecy; par bi Vrnte qui ])n'nd sa source sur le territoire de Launois et
rencontre la Menai' h .Mobon.
OaWiO bab.; 2,048 ébvt. : 18,877 bect.
SIGNT-L' ABBAYE. — IL, 2,:)83. — E., 7:»3. — D. A., 31. — D. D., 32.
— Ib'ct., 0,203. - - B. P., Signy-l'Abbaye. — F., b's premiers mardis de chacun
des mois de janvier, mais, mai, juillet, septenibre et novembre. — F. L., le
dernier dimancbc* <le septembr»'. — C'« P. — H. IL — S. M. — G. T. — Fanf.
lea AiniS'W'unis. — Kanf. des Sapi'ur!i'Pttmj)iers. — S. T. — S. C. C. rArdeti"
ufiise. — Le ferritoin», très accidenté, qu'arrose la Vaux, abonde en pâtures
considérables. Klles forment au printemps et en été un immense tapis vert. Au
sud «'t à l'ouest, de vastes forêts. Pi'(?mier élag(î du terrain jurassique : csAcaïres
ooliilii(jues terr(?ux de la grande oolitbr?. Deuxième étage du terrain juras^
sû/ae : marnes, calcaire marneux et roche siliceuse : exploitation de ces marnes
pour ramendement des fern\s ; minerai <le fer en grain subordonné aux marnes.
Histoire. — (.. de Reims. L'histoire de Signy se trouve tout entière dans
l'histoire de son abbaye. « C'est icy — lisons-nous dans notre annaliste, le char-
treux dom Gannenui, — c'est icy une des plus belles abbayes voire la première
— 307 —
en saincteW et en splendeur du pays des Essuens que r'>rilre de Cislfiiui y ;t
transplantée de l'abbaye d'igny.. . Petite fille de (Unirvaux, Siftny eiil. par après
trois filles, a seavoir Bon ne- Fontaine, au ni^nie pays et diocèse (voir Buncmk-
foksr), et le val Saint-Lambert au diocèse de Liège; aucuns y ndjonstent
Chery — Chéhéry — qui est aussy en pays des Essuens el au diocèse de lleiins ;
mais d'autres l'attribuent à l'abbaye de Toisfonl au Chalonnois. SiKny fut com-
mencé l'an 1134 le 19* jour de mars. Les fondateurs fuivnt quatre nobles
comtes du pays, el spécialement Anselme, comte de ltilK>monl, el Henry, comte
de Chasleau-Porcian, qui donnèrent non-seulement la place et les éililices du
lieu, mais aussy les grands bois qui t'environni^nt. C'esloil, auparavant, un lieu
inculte et solitaire, mais petit é'i petit il est devenu bon hmirg, spécialement
depuis cenl ans. L'abbaye qui a estt' toujours fort splendide a esié aussy Imis-
jours fort muguetée
des commendatai-
res. Le dernier abbé
religieux qui désiroit
mourir uhbé sans
pouvoir estre sup-
planté de son vivant
se voyant tant hon-
noré du cardinal de
Bourbon luy passa
ré$i(;nation en sa
dite abbaye et de-
puis ce temps-là
elle lia eu que des
commendalaires. et
pour le présent —
écrit en 1640 — le
cardinal de Biche-
lieu en est pourven
par Sa Majesté. . . >i
Le dernier abbé commendatairc fut, de 1787 à 1790, Arthur de Dillon, arche-
vêque de Narbonne.
I' Saint Bernard, revenant du Concde de Iteinis, nous dit dom Harlol, visitait
en passant, par devoir, les comtes Anselme de Itibenionl. Henry de ChAteau-
Porcieii, Clairembuult de Hozoy, et llnoul, seigneur de Thour, elles exhortait à
contribuer charitablement à la fondation d'un monastère, leur promettant, de
la part de Uieu, qu'ils recevraient dans le ciel autant d'espace 'iti'îls auraient
autnosné de terre pour cet effet.
« Les seigneurs, doucement persuadés par l'éloquence de saint Bernard, lui
tirent l'offre d'une grande étendue de pays el lie quelques métairies, dont il
se servit pour l'établissement île la maison de Si^ny, qui est l'itne des plus
opulentes de ce diocèse. <■
Les religieux de .Mouzon abandonnèrent à leurs confrères de Siyny tout ce
<|u'ils possédaient « hors l'antique forêt. •■ Quant k la forèl. elle demeura
commune entre les deux abbayes, mais à la condition que ni l'une ni l'aiilre
ne pourrait la vendre. L'année suivante, les chanoines de Sainte-Marie de
Reims donnèrent l'abandon de l'alleu qu'ils possédaient h Signy, avec les bois,
les prés, les moulins el les terres adjacentes; liodefroy de Dibeaumoiit ofTrilà
son tour ses biens de Signy, de Sainl-l*ierre-sur-Vesle, de Librecy, de .Maimby,
de Dniize el d'Harleville. Des donations senibliibles furent faites par Hugues,
comte de NeufchiUeau; par Alexanilre de Dun; par Gilbert de Chaunionl; par
Oiloarl d'Erwizy; par Simon de Thour; par Raoul de Prix; par Hellin de
Abluie de Signj-l'Atitiafï (<
— 308 —
I.auiioy, i»l surtout par Manassès de Ht^lhcl, l'un des plus fiénéreux bienfai-
teurs d»' l'ahbave.
l.e priorat de (iilles I*'^, qui ne dura quv cinq ans, de 1213 ti 1218, fut signalé
par d«'S dênirles sans nombre avec le comte de Clidteau-Porcien. Celui-ci, ne
pouvant ivclam«'r la propii^Hr des biens donnés par son père, imagina d*y
exercer ci'rtains droits seiju'in'uriaux, t;l entre autres celui de ebasse. Mais le
prieui- (lilles n'était pas bomine à reconnaître de pareilles prétentions. 11 résista
<le la façon la plus éner^'ique, et les vassaux de l'abbaye, menacés dans leur
jouissanc»', résistèrent av«'c lui. Les cboses en vinrent au point qu'un engage-
ment sérieux «uit lieu un jour entre les gens du comte et ceux de l'abbaye
assistés des frèn-s convers. Plusieurs bommes furent tués et blessés de part
et d'autri*: l'mjlroil où s'était engag»' le combat prit le nom de Croix ile$
Co/Mv/s. O'Ile croix, monulitbe baut de 7 mètres, se voit en haut de la rue
du Château.
C'i'st le prieur Henard, promu eii 123r), qui entreprit la construction de
l'église et crlle du grand dortoir. Aidé parles libéralités du plus grand nombre
des seigneurs voisins, et notamment par celles de la dame de Hozoy, il voulut
donner à son oMivre un caractèi»^ de grîindeur et de majesté. Si Ton en juge
par quelques dessins (jui sont restés, et par ce (|ue rai>portent ceux des habi-
tants d<» Signv qui ont pu voir encore l'édifice, c'était un des plus beaux mor-
ceaux d'arcbit«?cture que nous eAt légués le moyen Age. Quant à son étendue,
elle était considérable, et il était facile, il y a soixante ans, de s'en rendre
compte par les fondations, dont la plus grande partie était encore visible. Le
style était l'rjgive pure du treizième siècle.
Le (*) mai 179tJ, « en exécution des droits de l'.Vssemblée nationale, était dressé
un inventaire de l'abbaye de Signy — comprenant tous ses biens meubles et
immeubles, rentes et revenus — par Pierre-Nicolas Demeaux, maire; assisté
tle : J.-H. Jodnne, }.-\V'' Rarré, Lambert Henry, Ambroise L;imbert, Louis
Dogny, officiers municipaux, et J.-H^» Pasquier, secrétaire-greffier ordinaire. »»
Puis le 22 février, rald»;iy(;, vendue en la salle du Conseil, fut achetée,
moyemiant la somme de 8:i,00U livres, par Guillaume Dumoulin, notaire,
rue d'Orléans, a Paris. Alors fut démolie la magnifique église gothique du
monastère qui n'était point encore terminée voir <lans Paul LiLurent: Variétés
.\Hf>RN.NAisKs, b»s souvcuirs : tableaux, meubb's, i)ierres, croix tombales, orne-
ments d'église, qui restent de cette abbay»» cébîbre dont la date de fonda-
lion et le plan se lis(>nt gravés dans la chapelle du clulteau de Mouttiuhois,
ai)partenant à M. \v baron Seilliere). Assez proche de l'abbaye s'élevait, sur le
lieu dit actuellement le CluHenu, le <» palais »• de l'abbé commendaUiire. Il fut
vendu le 2î juin 1701 à : François Loret père, Herthélemy-Colle, Lambert Henri
et Couehot, architecte à Charleville, pour la somme de 0,725 livres. Il était
«•nsuile ilèmoli, puis reeonslruit à Hetliel sur h» même plan, dans le parc de**
demoiselles Zénart. Il appartient actuellement au docteur Landragin. On y
admire, >urtoul, la chambre à croucher de l'abbé commendataire, époqu(*
Louis \V, «'l un salon Louis \Vi, dont les boiseries, sculptées par l'architecte
ardeiinais Cury, sont ib* la plus minutieuse délicatesse.
L'abbaye fut souvent assiégée et pillée, notamment en 16o() par les troupes
allemaniles, et en 1052 par les troupt*s espagnoles. La promesse que fit le
prieur, au nom de s«'s religieux, d'obéir à Henri IV est des plus curieuses. Elle
est datée du 2* ochd)re 1501. Mw voici (pielques extraits :
« Nous — un prieur, un sous-prieur, et vingt-deux moines — recognoissans
l'humanité et graciens«»té de laquelh» il a pieu au roy notre sire d'user envers.
nous ... et pour nous avoir pardonné les faultes que nous avons faictes tant à
l'endroict du feu roy qu(5 Dieu absolve que de Sa Majesté à présent régnante...
pour ne les avoir recogneus comme nous debvions et au contraire reçeu en
— 309 —
cette abbaye ^^'arnison do ses ennemys... — les troupes de Saliit-I*aul — nous
estaiis soulmis à sa discrétion... et à cet efTet aïaiit faict apporter les sainctes
Evangiles devant nous, avons chascun de nous juré et promis au roy nostre
sire sur la part que nous prétendions en paradis... de rendre cy-apiès à
Sa .Majesté tout le debvoir secours et obéissance qu'avons aux roys, ses prédé-
cesseurs et de païer, nous, habitants, les tailles deues à Sa Majesté aiix recf^p-
veurs pour ce destinés, sur peyne d'estre chastyés comme rebelles et ingrats
<Ies bienfaicts présentement reçus de Sa Majesté... — Jehan Chevalier, prieur;
Michel Pinnart, sous-prieur. » (Voir : Travaux dk l'Acadkuif. dk Hkims, t. lix,
et aux Archives, le Cartulairk de l'Abbavk de Sig.ny. Voir aussi dans Variétés
HISTORIQUES ARDENNAisEs i Paul Laureut, Souvenir!^ de l'Abbaye de Su/ny.)
Ecarts. — La Fosse-au- Mortier, 8 hab.; un petit lac d'environ ioO mètres de
diamètre au sommet d'une montagne sur la limite des versants de la Meuse
et de l'Aisne, à la cote 246. Aucune source visible ne ralimento, et son niveau
reste constant. Sans doute, alors, qu'il est en communication souterraine avec
un réservoir important. Longtemps la légende prétendit qu'il était impossible
de rencontrer le fond de ce lac. La vérité est que ses eaux ne dépassent point,
sur un lit à peu près uniforme, 8 mètres de profondeur (voir dans I'Annuairi:
Matot-Brai.ne, année 1892, deux lettres relatives aux curiosités naturelles de
cette fosse. L'une, septembre 1827, écrite par « M. François de Neufchâleau,
de la Société française d'Agriculture et de l'Académie française »; l'autre,
octobre 1827, écrite par « M. Parot, ingénieur des mines »). Il y eut, autrefois,
à la '< Ferme de la Fosse », une chapelle construite en 16G4par le « S'" de Bran-
court, gruyer de l'abbaye de Signy ».
Dans la même région, se trouve la Fontaine -Rowje, source ferrugineuse
et pétrifiante. A signaler aussi le Gibenjenn (bien qu'il ne soit pas en ces
parages), bassin de 10 mèlres de large sur 12 mètres de fond, qui semble être
l'un des curieux déversoirs des eaux de Dommery. — Le HurtauH, 7 hab.,
où s'élevait, jadis, un haut-fourneau, datant de l'année 1550, au moins; actuel-
lement remplacé par une fonderie. — Le Faluel, 27 hab., 303 mètres d'alti-
tude. Fut, en 1660, incendié par les troupes espagnoles, en même temps que
Signy. Le 12 septembre 1870, le général de Wimpfen, arrivant de Rethel avec
une escorte peu nombreuse, traversait en voiture la petite forêt de Signy,
non loin de Faluel. Des francs-tireurs embusqués crièrent : « Qui vive! » Point
de réponse. Us font feu sur la voiture. In cheval qu'atteint la balle tombe
mort. Si le franc-tireur avait visé riuelques centimètres plus haut, il tuait le
général qui, par ordre de l'empereur, fit hisser à Sedan le drapeau de la
capitulation.
La Grande et la Vetile Charbonnière, 16 hab. — Fontaine- Bleue ou Fosse à
Vauœ, à cause de la rivière qui prend sa source en cet endroit. — Beaufay,
3 hab. — La Sabottene et Dominette, 76 hab. — Les Gaizettes, 2 hab. — Noirval,
22 hab. — La Censé la Rivière, 8 hab. — La Cense-Godel, l.H hab. — La Prise
Savary. — La Fosse aux Lions, io hab. — Le Petit Courtemont. N. C. — La Vieille
Ccnse-Godel. N. C — LArquebuserie et Tivoli, 13 hab. — Maimby, 24 hab. —
Montaubois, 18 hab. — La Handonnette. N. C. — Les Vallées. N. C. — Fauri-
(jaull, 43 hab. — Les Petites Fonjes. >. C. — Le Bois Martin et Quatre Frères,
6 hab. — La Carolle. IL — Le Grand Saint-Pierre. H. — Le Grand-Turc. H. —
I^ Pierre glissante, H. — Le Grand et le Petit Courmont, 17 hab. — La Fosse à
l'Eau, marquée par la N. C. comme appartenant en 1820 à Signy, mais dépend,
aujourd'hui, de Thin-le-Moutier et de Launois; même observation pour Mcsan-
celle, aujourd'hui sur le territoire de Thin-le-Moutier. — Librecy, 231 hab.
Quelques moines se trouvant trop à l'étroit et trop surveillés surtout, dans
l'abbaye de Signy, s'enfuirent — nous raconte la légende — à quelques kilo-
mètres en pleine forêt dont ils défrichèrent un coin et où ils construisirent
— 310 —
quolilucs cabanes on disant : «< Au moins nous soinmos libres ici (?). » (Voir
pour l'origine du <« tlroit dos branchotlos », que possédaient ces moines :
Meuac, THAr)iTn).\s, Lécîkndks kt (iO.NTKs des Abdknnks. Voir dans Travaux de
l'Aoaukmik i»r Hkims, f. xLin : Cntalogue (^^s• monnaies romaines dt}couverii*s
t*n /^6V>. il Sif/ny-rAtthayt',]
BARBAISE. — II., 200. — K., 71. — D. C, 1.». — I). A., iO. — I). D., 17.
— lloct., ()7(>. — H. P., Launois. — F. L., lo dinianoho i\\\\ suit le 20 juillet.—
<?'' P. - - IM"«*nii<*r l'ia^^** du Inniin jurassiipn' : cairioios do piorros do taille et
iU' inoi'llons ^flils. l)ouxi»'nio rlago du (rrrain jmassit/ne : marnes avec mine
de \W. — Ci. d(î Vitry.
Ecarts. ~ La Hntiulr Hnlnii/ne, 13 bab. — La Prtitr Huhriqne, 4 hab. —
Lo Camhnit', N. C. — La Maison (\mvin. N. C, — La Girvc. IL Procbe du chemin
dit VirHh'-(luniss''r, où fuiont trouvées dos niédailb's d'ori^'ino f^auloîso. Au
li«Mi dit los Haii^ii ifr UV/n/, non loin do la (VjtsY' nuj^ Cnrhi'au.r où se voient les
rostos d'uiio oliau^séo l'oinaino, était mis a Jour un fiU de coloimo qui date de
la ronqu«''l«" tlos liaiilos ]iar Osar. — L<' ChHvan. H. Lrs deux tourelles de ce
rb;U<»au, dont subsislont oih-oim* o.Ttainos ruin»'s, ont disparu dopuis environ
oonl aniM'os; <;l o<'s l'uiin's, don! «inolqiM'.s-urios, ;ivoc créneaux, sont épaisses
d'au moins un ni»'li«*, s«*r\«Mil dr murs à «lUfbjuos forin«\s. l/emplacemont des
foss»''s«'sl «Miror»' visibir. Vors b»s alentours, ^U' Irèsancionnos maisons aux solides
ponli'f's sculplérs, iiux obominéos iiunn-nsos. L'une do ces maisons, oonleni-
poraim* «lu < bàloau, allirinir la tradition, passe pour otro la ]»lus vieille de la
conlnc. Lnrs<{uo la lorr«s aux abMitoui'.-. lut fouillé»', on rencontra de fort nom-
bronsi-s substructions portant traces d'inconilif, «los armes, des vases en grès;
déc«Mi\«Ml»'S (|ui s«* lir»*nl surtoiit au lieu dit la Pimr do Marbre et à l'endroit
où fut con>lruit lA'fnrfhic.
A Hai'bai>«" <"st un cbAtoau d'ori-^ino plus nM'«Mito, construit vers la fin du
(lix-s<'pti«Mn«* siécb*, appairmintMil, av«r. dit la lé^onde, los matériaux du clui-
toîiu dos Cml'f'res, à haillic«uirt, <{ui fut construit v«'is c«*tte même époque.
CLAVY-WARBY. — IL, :»27. — K.. 182. — 1). C, i:i. — D. A., 16. —
1). 1)., 17. — Ib'd., 1,178. — li. W, Tbin-b-Monticr. — F. L., le io aoiU et le
dimancbt' apros lo 21 sopti'inbro. — C'' P. — Fanl". la Lyre pers'vv'ante, h
Warby, Fanl". la Fraternelh\ à (^lavy. — Lo toriitoiit', assez bosselé, mais sans
bautos monta;inos, ost arrox* j»ar lo Thin, du sud au nord; par le ruisseau de
la Maronne ot j»ar b's «« snmet's dr yiparey >» (|ui fonmissont à Cbarleville ses
«•aux [)otabb*s. Troisièmo «Ha;:»' du ///'/vn;* //V/ss/V/ztc : marnes noiros exploitables
comm«' crndros poui* l'a^riculluio. Promior ola«;o du terrain jnrassi^nc : car-
i"iorf> dans b's cab-aii«'S jaunàlros dr roolilbc inforit-uro, coucbes d'ar^jiHo, cal-
cain'^i blancs ib' la ;^Tando oolitbr. — {\. <b» Vitry.
Ecarts. Warhy, I.'» bîib. - - Lo Vliàtean, 2t bab. ('.«' cbàteau, actuellement
brassoiii', ot qui porti^ sur un»' (b; si's jMorros le niillosimo l()4-4 (une date évi-
(b'nlo de n'sJaur.ition. car il srnibb' rcrnontci à la lin du (fuatorziëme siècle),
t'tail ja<lis ciilouré dr fossés ol avait ponl-b'vis. Aucun souv»*nir d'histoire ou
do lé^^Mido \\r s'y latlaclio. Lo Chemin-Vert, où iur»'nt trouvées des tombes
n*nf«'rmaiit d<'s S(jurlotl«*s ♦*! des vasos d'orij^ino ^allo-romaine. .Nous lisons
dans la .NtniK.Ncr.MUiiK dks Coximin» : « Jub's César, lors do la conquête des
(iaulos, crut qu'il convi-nail ilétablir un avant-posto pour la défense et la con-
servation du val «lo Tbin «|ui, bii'utôt, allait lui dov«'nir précieux. Kn consé-
(luonco, il lo fixa sur lo |)oirit où s«' trouve actuollonnMit le village qui prit le
nom latin <W Claris : cAvï du «bomin do la Mt-iiso au Tbin. » l-no autre tradition
aflirmo ijui* f^lavy m' s«'rait(|u«* la «léformîilion du motClovis; le i-oi franc ayant
habité Warby alors «luo saint Ib'my lo proparait au baptême.
— 3H —
DOMMERY. — H., 388. — E., 138. — D. G., 5. — 1). A., 28. — I). I)., 20.
— Hect., i,06o. — B. P., Launois. — F. L., le dernier dimanche de mai. —
C*« P. — B. B. — S'étage sur le penchant d'une colline. Sol assez naturelle-
ment Immide. Le petit ruisseau de lu Plaie-Pierre^ après avoir serpenté pen-
dant quelques centaines de mètres, disparaît dans un trou. A deux cents
mètres plus loin se rencontre, assez proche de la ferme Courcelles, un autre
entonnoir mesurant, à l'ouverture supérieure, plus de 100 mètres de diamètre,
avec 80 mètres de profondeur pour la partie conique, laquelle se termine en
pointe. Sur les parois, une abondante végétation : arbres et arbustes ; au l'oiid,
des débris terreux et une nappe d'eau jaunie : c'est le Trou Musecannc. En
temps de grandes pluies, lorsque ne peuvent se filtrer assez promptement les
eaux gonflées de la Plate-Pierre, le trop-plein s'engouffre à gros bouillons dans
le Trou Musecanne et, plus loin, sur le territoire de Signy. dans le Giher(jeon
(petit lac ayant iO mètres de large et 12 mètres de profondeur), à quelques
pas de la Vaux, Deuxième étage du terrain jurassique : marnes.
Histoire. — G. de Reims. Dans le cartuiaire de Signy, est reproduite une
charte de 1220 — confirmant une charte antérieure — qui met Dommery <« sous
la loi de Vervins », et règle les droits de ses deux seigneurs : l'abbé de Mouzon
pour moitié, et Roger de Rosoy, « avoué » de Thin, pour l'autre moitié. Elle
règle également les conditions des bourgeois vis-à-vis des seigneurs, auxquels
ils devront payer annuellement, mais en deux fois, u)j « setier d'avoine à la
mesure de ïliin » et deux poules. Gette charte, entre autres choses curieuses,
fixe la limite du territoire de Dommery, établit les règles à suivre pour la
nomination du maire; dit que les pâturaijes seront communs, à perpétuité, sur
les territoires de Thin et de Dommery; déclare que les seigneurs ne pourront
avoir maison ou résidence en cette dernière commune, et n'y auront droit qu'à
des greniers ou des granges pour y mettre leur part de récolte. Et, en effet, il
y eut à Dommery, au lieu dit la Dîme, une Grange-aux-Dimes démolie depuis,
environ, une vinglaint* d'années.
En 1247, Roger de Rosoy vendait sa part de propriété à l'abbaye de Signy.
L*acte, sur parchemin, de cette notification, année 1249, est conservé aux
archives. Nous y lisons, notamment : « ... ISotutn x^obis faciamus quod nos
medietatem ville de Dommeris. . . sine aliqua retentione vendidimus, in per2)etuum
hahenda et possidenda abbati et conventui monasterii de Siynaco. . . . »>
Eglise. — Semble avoir été, dès son origine, un château fortifié, flanqué
de tours, dont l'une existe encore : c'est la sacristie. L'autre, démolie en 1820,
fournissait les matériaux nécessaires pour la construction d'une salle de classe,
aujourd'hui « remise à pompes ». Les murs très épais de cette église sont garnis
de meurtrières. A l'intérieur, une étroite galerie, contournant la forteresse,
permettait aux assiégés de riposter, par des fenêtres actuellement bouchées,
aux assiégeants. On voit aussi l'emplacement du four et du puits par lesquels
étaient assurés l'eau et le pain. A signaler la pierre tumulaire indiquant que
cy-gisent : « Honoré seigneur Jean d'Argy, luy vivant, chevalier sieur d'Hau-
drecy, Villercy, la Neuville, Rochefort, Lîiunois, Armonville, Wagnon, en partie,
et aultres lieux, gruyeret capitaine pour le service de l'Eminentissime cardinal,
duc de Richelieu, en son abbaye de Signy, capitaine d'une compagnie de cent
hommes de pied, entretenue pour le service (le Sa Majesté soubz la charge de
Monseigneur le duc de Guize, bienfaiteur à l'église de céans et qui rendit son
âme à Dieu le 12 septembre 1640; — Glande de Recquet, damoistdle dame
d'Harmonville, espouse en premières nopces du dit seigneur, qui trépassa le
8 février 1616; — Adrianne de Murs, damoiselle dame de Rochefort, espouse
en secondes nopces du susdit, qui mourut le 10 août 1633; — et Gabrielle de
Launois, damoiselle dame du dit Launois, espouse en troisièmes nnpces du dit
seigneur, qui alla de vie à trespas le 24 mars 1638; — Madeleine du Lion,
— :M2 -
dainnisrlU' daiii*^ do I,,i N»Mivilh*, »^s]»nuso f^n f/iuttrifmfs impcra, qui deceda le...
ol;iis|... .. ysiiit un»' iiisniplidii lalim^ à p**u prrs illisible). Où repose celle
qualri<'iin» ôpouse i\o cet «■ lioiion» J^^aii d'Arfiv »>? I/c''|iitaphr' avait été Kravôe
à ravaiii»', j't h'S pdils ospaoos laissas t^n blanc ne furent jamais reniflis.
Châteaux. — DtMix rliàti'aux à Mominerv. l/un où décédait Jacques-! ailles
Duhan. s»^i^'nour d«^ Jandiin, Vcnr»» <d ( j»*viHMrur. Sa f«*inine, Marguerite de La
Tranrliéo, y élail niorto b* IV juin \1X\. \h furent inbuniés Ions deux dans
IV'jilisM «b* I)oFninr»rv. La familb* Duiian s<*nibb> avoir abandonné en 1777, pour
y éln' loinjdacéi» par la famille dr Préniorel, ci* cbàtoau, qui fut vendu comme
bien national, vi ilonl. il ne n-ste plus Iracf». (Voir Paul Uiurent, VabiétI^
HisroHiorKs Aiu»K.NNAisEs ! «« (^orh^spondaucr de Frédéric 11 avec Duhan de
Jeandun ».]
L'aulre fut le «bAti-au des d'Arnionville Sfifjnt'urs d'Ar^y, dix-septième
sièrle. Oéinoli on 1SS8. H se liouvait à un kilonit^tre el demi, environ, du vil-
lage. Kn 1723, pendant son abbatial, Lonis-Abrabani d'Ilarcouit. neuvième
abbé «oninieiulalaire de Si;.'ny (snn porirail apparti«'nt à M. I^ndragin, de
Uc^lbel:, avait reçu, de Louis (b' Verrière, le ilénonibreinent de « la maison
anri»'niieinent appelée forte seijineuri»» d*Arnionville-les-I)onimery ; b&tie en
piern's, fiarnie de canoiniierfs «*t aultros cboses requises pour la forlification
»'t défenst» de la maison. »> Sa situation exarto était : «« d'un costé, le grand
cbemin (|ui conduit à Mai/iércs ; d'autre, au obeniin du pont du moulin âvenl
qui conduit à l)(»mni<M'y, d'un bout aux fermes d'Arnionville revenant au
(irain-Harvaux (pii riMifcrme les ^^an-nnes d'un eslang royé le pont du moulin,
qui va à honifry d'un bout à la l»*rre communément appelée la /eiTc à /rtfi/sme,
procbe b' villapî du dit Domory. . . »
Ecarts. — Annonvilh*. N. (\. — L'//f Saiutf'-llrlcnr. N. C. — Courcelles^
G bab. — Ln ('////>/ du hnij), 3 bab. — Fort Mnhon; cet écart dépend aujour-
dbui do Launois. l ne traditicui, ne méritant aucune créance, veut que saint
Hemv ait babité l)omm«*rv, dans un fort?:, abus (lu'il catéchisait leroiClovis.
• • * •
GRUYÈRES. — IL, 00. — K., 29. — 1). C, 19. — I). A., L>. — I). D., 13.
— Ilcct., o4S. - - B. P., Launnis. — F. L., le 18 juillet ou le dimanche suivant.
— Le village est cnmme enfoui dans un entonnoir, aux parois formées par de
hautes collines boisées dont l'altitude, pour quebjues-unes, atteint 315 mètres.
Ces collines donnent naissance à cinq vallons qui se réunissent en un lieu dit
le Fnnd dt's Valh'rs. D'un étantî, au nord de <îrnyères, jaillit un petit ruisseau
qui se jette dans la Meuse après avoir traversé Fa^Mion et Prix. Premier étage
du h'rrainjuy<issi(/ue : calcaires ooiitbiques jaunes, moellons, marnes; carrières
de pierres de taille dans la jurande oolithe. Terrain diluvien : minerai de fer
exploitable, sable blanc.
Histoire. — (i. de Vitry. Otle commune; est d'origine fort reculée. On croit
même qu'elle existait alors que les Romains, conifuérant la (iaule, occupaient
notre ré^^ion. On trouva sur son territoin? des tombes qui renfermaient des osse-
ments et de nombreux objets d'origine ^allo-romaine, donnés, en ce temps, au
musée de Méziéres, par M. de Landru. Ces sépultures, placées non loin de
ran«;ienne voie reliant Reims à Trêves, laissent supposer que ce lieu fut un
cinh'tière. Toutefois, le mot gruyères est relativement moderne. On appelait
l/rui'rie une juridiction intérieure (jui jugeait les délits forestiers ou, encore,
un droit que percevait le loi, que percevait un seigneur (fruyer, sur toutes les
ventes de l)ois provenant «l'une forél. A mentionner que deux maisons, à
l'extrémité tlu village, se nomment (iard : résidence probable des juges gruyers.
Celle zone ardeiniaise était, jadis, complètement couverte par la fonH de
Froidniont. Or, rest évi<iemment en plusieurs endroits de cette forêt que des
moines défrichèrent, pour y construire d'abord un modeste oratoire, quelques
— 313 —
cabiines autour desquetles se n''oiipèrcnl des huttes, des diiiuiiiiéros, des mai-
sons qui devinrent villages. Maintes de nos comniiines at'deiiiiaises n'ont point
d'autre ori{{ine : Tliiï, ^euviile-Il-s-Tl]is, Mondigny,
Clnvv, Thin-le-Moutier, Jandun, (Jruyérps, naquirent
alors dans les clairières de cette împorlanle fori'l de
Fi'OÎilniont, dont les déini'mbrenii'nls se nomment au-
joLiid'hui bois de Tliin, des lïis. de Jandun, de la Toute,
lie lu Hamelle, du Mélîer; bois Charbonnière, bois Jac-
Hiiviuart, hois de Nem-ille-les-This. Le grand proprié-
taire terrien fut surtout, autrefois, l'abbaye de
Signy. Nous lisons en elfet dans le cartulaire
de ce couvent, sous ta date 1.Ï34. rubrique :
Les gens lenans les re'/iies(es, etc. "... disants
les dits demandeurs (les nioini^s de Signy) et
complaignans que à cause de la fondation,
dotation et augmentation de leur dite église
et monastère de Signy, leur compétent et
PlqnaoT
[ et limites ;
appartiennent pli
bois, terres et sei
toute haute justi
et situés
ignei
i bi.'aulx droits, forests,
■s et, enti-e aultres, leur
, ia foiH et bois nommé
entre les territoires de Thyn-le-Moutier, de
Jeandun et autres villages ci rcon voisina. Des-
quels bois et forints les dis demandeurs et
coniplaignans en sont en bonne possession
^;li8e> — De construction récente ; une
cinquantaine d'années. Dans l'ancienne t'glise,
dont il ne reste plus trace, avaient été dépo-
sés, par Othon, comte de Caslrice, les osse-
ments de saint Amould, en attendant qu'il
pflt en iloter sa chapelle castrale de Warcq.
(Voir Warcq.)
Château. — Acluetlement belle maison
de campagne, datant de 1830, qui rem-
place l'ancien château, qu'Othon de Cas-
trice avait — affirme la légende — choisi
comme rendez-vous de chasse, la forêt
de Froidmont étant, jadis, des plus gi-
boyeuses. Deux tourelles, à chaque cûté
de l'entrée du parc, ont été démolies récemment. Restent alors
•• maison-forte «, quelques chambres et deux tours : l'une à l'extrémité est
de la grange; l'autre à l'extrémité ouest : dans cette tour, anciennement, était
la chapelle.
Du quatorzième siècle à nos jours, le château appartint successivement aux
familles de Suzanne, de Maillard de l.andre, de Maillard de l.andreville, de
Pouilly, de ZunifTel de Suève, et, ii la suite d'alliance, aux l.andro. Il est
actuellement habité par M. A. de Me,i|iienem, petit-llls de M. I.andru, qui fut
colonel de la légion ardennaise de fieniiarmerie.
Saint Amould. — Nous lisons dans les Ckntubiks de dom Ganneron :
V Saint .\rnould, issu du pays de Lorraine, au delà de la Meuse... s'estant
acheminé en France pour visiter les saints lieux, comme il s'en retournoyt chez
soy, passant par le pays et le comté du Portian, il fut appréhendé de quelques
viili'urs i>ii i]hp1.]iii' v.iIIoii ap|ii-l<' Uorreolum (sans iloiitr, ù pn'SMit, l'écart de
Tliiii-l<'-M«Nlipr .-i|iprl<r lUeziinrelle), prowlie la fnn't de Kroiilemont, commune
tie Thiii-li-Minitii-r, i|iii lo hlesdi'-ivnl jitsqu a la mort. .Valmuins prist tant de
loiiray-' qu'il s" iraisiia jumiiics nu villapi- proche appeli' Groyéms et se jelta
pi-oirhi- d<- t|iicic)tie l)Lii»M>n 'lui csloit dans li- (jraiid clicmiri royal. Les habi-
Iiint!t tlii vjll;](;i; l'avanl iip|M'i'(-ii piinsèront au rommrncemont que ce fast
i{uclqiii- pii-'s.'iiil <]iii s>' rrpiisiiil h lii frulchfur de l'ombre; mais i;oninie ils
vmn.'iit qu'il ne si; ri-muoil. [luiiil ils jiiiîèrent que c'estoil quplijue espion de
ïiilour it piii-Uint ils lui i-iivny.'-rcul ikiimudiT qin'st-ci' qu'il faisoit I&. Dès
qu'on Mr>ul l'iu-ridi-nt qui luy osluil arriv.', ce Tust de l'assister cbreslienne-
ment eu s<;s lii'soius: mais li' ^aint Hai-liant que Iticii le voiiloit appeler & soy,
il pria les assiiitaus qu'on luy donuast 1*- s;irr>'' vialiqui-, lequel ayant receu et
fait SA prien- il Dieu îi dit à la iMuipiifoiic ■ " Mes amis, vuus voies que je suis
« un [wuvie pi-leriti el ennimi- tel je déstn" estre itiliutné ici eu ce lîeu, le
<• l'iieiuiiidi- mon pi'liTiiui^ic. .. >i Ln uinnunietil n>mmi''muralif, en plein bois.
rappelle re luaubn- souvenir. (Vnir Tiu.\-lk-M..i:tieii.j
HOCMONT.— II., 83.— K., 2:i. - U. c;., 17. — 1). A.. 18. — D. D., 16.—
iiei'l..92T. — IS, P., Lauuois. — t'. L, le I G juillet ou le dimanche qui suit. —
Pri'tniec l'iafie du trrriiiii jimifsh/ue : nirnvTPs considérables dans les calcaires
blancs et lamellaires de la (.'raridc oolillie. TerrniH 'tilnviai : minerai de fer el
sable. — 0. U.- Vitry.
Ecarts. - .Wir.W-', K bab. — La S-il^-iirri-: 7 bub. — Fnmclieu. 18 hab. —
1^ Coitenlrii; 'J bab.
JANDUN. — IL. 378. — i:.. \^i.
Ilecl.. 1,320. — B. ]'., ijiunuis. — I
Pcniuier Bla;.'e du (ecriiHi jiinnsii/iie ;
cairi's di; la grande oitlillie. Iteuxié
minerai île fer, argile, terres i'i luiles
ChAteau. — l.e eliAlenu |>arall n-i
jadis, un |«mt-li;vis, el des lusses I
— I). V... 13. — D. A., 20. — D. D.. 18.
. I... le dimaucbe qui suit le 30 aortt, —
(.■arriéres de pien'<- de taille dans les cal-
iie t'iiifie du Irrriiin jvrassi'iue : marnes,
et à briques et pour poteries. — 0. de
iiinter à l'unnt^e l.'i.'io, environ. Il avait,
■nlouniii'ut. Knii-e In eomniune et Jean
du ilau, seifineur de Jan-
duri, il y eut de lonf,'ues
contestations, jamais ter-
minimes, à propos de cent
quarante arpents de bois
qu'aurntt pris Jean, pour
louipenser des droits de
banalité perdus. Les Du-
lian étaient calvinistes.
Quelques-uns d'entre eux
s'expatrièrent lorsque fut
révoqué l'édit de Nantes.
On a surtout conservé le
souvenir de Jacques-^ide,
nu Gilles, qui fut précep-
teur de Kn^déric-le-Grand,
roi de Prusse. Un petit
livre rarissime est intitulé :
<KS SUN AVKNKJIKNT AU TBRO.VE, AVEC
iluit dans si-3 Vabiétr)* a md en» aises.
— La hofiiOre. H. — Le l'oint du
— 315 —
Jour. N. C. — Le Haut-Chemin. N. C. — La Ferme elle Moulin de Vence, lOhab.
— Les Ormes, iO hab. — Les Corbeaux, 5 hab. — Il y eut jadis, à Jandun, un
pèlerinage d'une telle importance, pour implorer saint Fiacre — dont l'église
possède une parcelle de corps (?), — que le village faillit, au dix-huilième
siècle, prendre le nom du saint.
LAUNOIS. — H., 867. — E. 225. — 1). C, il. — D. A., 22. — D. D., 20.
— Hect., 1,293. — B. P., Launois. — F., la veille du dimanche de la Passion ;
le premier samedi de mai ; le jeudi qui précède la fêle patronale, fixée au
dimanche qui précède le 9 octobre; les 22 juillet, 29 août, et le 6 décembre,
ou la veille, si ces dates tombent un dimanche. — G'°P. — B. B. — G. — T. —
Premier étage du terrain jurassv/ue : ai\ca\res oolithiques schisteux. Deuxième
étage du terrain jurassique : marnes et calcaires marneux. La Veucc prend
sa source sur le territoire de Launois, ferme de Perouzelle, à la cote 220 mètres.
— C. de Vermandois.
Eglise. — Date du dix-huitième siècle. La nef principale fut reconstruite
assez récemment. Fenêtres en ogive qui s'élevaient, jadis, jusqu'à la naissance
de la voûte, ogivale, elle aussi. L'encadrement de ces fenêtres reste encore
visible. Les piliers des transepts et du chœur ont des chapiteaux à crochets et
à personnages accroupis. Le portail n'offre rien de remarquable : il est sur-
monté d'une grosse tour carrée. Toute la façade, autrefois, était crénelée,
ainsi que le chœur et les tourelles. De monstrueuses tètes, aujourd'hui dispa-
rues pour la plupart, formaient le cordon de l'entablement.
Ecarts. — Le Chdteau, 6 hab. — Les Epinctles, N. C. — Le Grand-Pont,
8 hab. — Bellevue, 32 hab., à la cote 287 mètres. — Le Breuil. N. C. —
Les Epiceries, 7 hab. — Perouzelle, 10 hab. — Les Aisements, 25 hab. — Glati-
mont. N. C. — La Fvsse-n-l'Eau^ 96 hab. La deuxième moitié de cet écart se
trouve sur le territoire de Thin-le-Moutier. De la cavité d'une roche en couches
friables de calcaire, jaillit la source principale dont s'alimente le ruisseau de
Signy. Une deuxième source entre tout aussitôt par la fente de ce calcaire
et tombe, si l'on juge par le son, dans une grande profondeur. — Fort Mahon,
5 hab. — La Cassine. H. — Le Haut-Chemin. H. — La Cour, H. — La P.'nnise,
116 hab. Ancien village qui eut, en son temps, fort grande importance. Il pos-
sédait une chapelle des plus fréquentées. Le doyenné de Launois fut, d'ailleurs,
sous l'ancien régime, l'un «les trois grands doyennés de l'Ardenne. — La Bou-
zardiére. Marqué, par la Nomknclature dks Communes, comme appartenant à
finnois en 1820; dépend, aujourd'hui, de Thin-le-Moutier.
MARANWEZ. — H., 192. — E., 58. — D. C, 9. — D. A., 40. — D. D., 41. —
Hect., 300. - B. P., Signy. — F. L., le dimanche qui suit le 6 juin. — Deuxième
étage du terrain jurassique : marnes et roches siliceuses. — G. de Reims.
Ecart. — Le Moulin, 4 hab.
NEUFMAISON. — H., 153. —E., 47. -D. C., 13. — D. A., 20. — D. D., 21.
— Hect., 706. — B. P., Thiiî-le-lkl|Dutier. — F. L., le dimanche qui suit le
21 septembre. — Premier étage du terrain jurassique : calcaires dans les car-
rières de l'oolithe inférieure, et couche d argile subordonnée ; carrières dans les
calcaires blancs de la grande oolithe; calcaire blanc gélif, employé comme
amt*ndement. Premier étage du terrain créUac*' : grès verts, sables siliceux, grès,
nodules de quartz.
Histoire. — C. de Vitrv. — Nous lisons dans la Nomenclature des Gommunes :
•t II y avait, autrefois, un assez considérable château à Neufmaison ; on en voit
f»ncore les fossés qui sont couverts de bois. Le nom de ce château reste ignoré.
A un quart de lieue du village, à l'est, se trouve le château de Valcontent qui
— :;i(» -
fut. .iiiln'rnis, rortili»'. Ou lo croit tml .iiu'umi. >» (j'tle connnuiie appartint,
jadis, aux scii;rnMir'.s ilii CJiàloI»»! ; ils y i»nss«''(lai«Mit une maison soi^iiicnrialo
qui lut. (h'iruilf au romnH'iuM'mf'iil du soizirnuî si«*cl«f. l'M-oe lo >< eliAtonu
«•on<iiir'rald(* •• dont parlo la Nr«MK\ci.ATiiu: r»Ks ('.i»muI'.\ks ? IVIt^rina^e à «aint
Matlii«'U pour la ;:urrisoii dos maux d»* dfids.
RAILLICOURT. — H., '2'M). — K., 77. — I). C, l.i. — h. A., S.i. — l>. I)., 22.
— Iloit., 087. — li. P., I.aunois. — F. I,., !(• diinanch»? qui suit Ut II novembre*.
— r.'-* I*. - \.{' \\]\iii:o rst hàti sur uno petite collincî. Terriloirp arrosé par
la VcHcc. Pn'uiit'i' «'Uii^'o du trrratn jfiraasli/fd' : carr'wve'?' kU* motdions. Deuxième*
«'•tap' du tcnnin junissif/ne : marnes av«'c «vps»», minerai de fer, calcaire artfi-
\ou\. — i). de Viliv.
Eglise. — As<t'z «nriruse. Remonte à la lin du douzième siècle, ou tout an
conmii'nceim'nt du tn'i/.i«'me siècl»*. Tut souvent remanif^e. En iR77, on démo-
lissait une dr si*s tours, au-dessus di^ la rliap»dle de la Vierge, et la voûte du
transept ;:aucln', [larce (jui^, h'-zardées, rlles nuMiaçaient de s'écrouler. La
deuxième tour, ilont il reste les snbstrurlions, s'élevait à l'extrémité nord-
ouest de la ii<»t'. Ktait fortifiée. Avait meurtrières et créneaux. Soutint un siège
contre les Kspi^iuds - les traces des hisraïens sont visibles, — au temps des
jLTuerres de la Fronde.
Châteaux. — Lr diAtean dtîs Cmlicrra n'existait déjà plus au commence-
ment du «lix-hnitième si«*cle. Ses matériaux servin^ut à construire, nousaflirme
la légende, b» elifihvui tie Hnbaise. l ne avenue, la Rmllo du Château, condui-
sait aux r.roliére>, <liiiit b's M'i^^nrurs connus furent les de lia Barre. Tout proche
de ce manoir, une «liap-lb' (|ue rappelait une croix aujourd'hui tlisparue. Tou-
tefois, les terres voisim^s Sf nomment encore : liois (If la Chapclh'. La NonEN-
r.LVTi.MK DKs ('.nMMiNKs n«»us (lit : «« On tniuve «'ucore, à Kaillicourt, les vestiges
d'un anciiMi château (jui' Ton croit avoir été crlui de CrèvecuMir. Il n'en reste
plus que les fossés, (jui snni en part e comblés. •• t'.e chAteau, non loin duquel
s'élevait, sur la Fnsar nii.r SniKjsiirs, un ■• pavillon seif^neuriai >', dépendait du
territoire de Janduu.
Ecarts. — Le Moulin. 17 hab. ■■ - UnUwnil. N. C — Le Vont, .N. C. — Le
t\iHriU brûl\ où sp serait tnnivé un pi'tit village brûlé pendant les guerres de
la Krondc et qui dis|)arul alors. Il ne fut jamais ivbÀti.
THIN-LE-MOUTIER. — IL, %S. — K., \V1\, — D. C, 8. — I). .\., 23.—
1). I)., 2i. - Hect., .{,072. — IL P., Thin-le-Moutier. — F., le 20 février, le
dernier mardi de mai, le \\\ juillet et b* 2(> (►clobre. — F. L., le premier
dimanche d<» juin. — (!"' P. — T. — Thin-le-Moutier se trouve sur le versant
nord de la li'.'ne de partage des eîiux des bassins de la Seine et de la Meuse,
;\ la cote 194 mètres. Le territoire, généralement boisé, est arrosé, surtout, par
le niii'Si'au iU Thin. Pr<'iuii'r éla^'e du O'rniin jtirnasiffac : carrières exploitées
dans les calcaires oolilliiqu»"s et terreux Jaunâtres, et dans les calcaires blancs
de la ^'rande oolithe. Troisi<*me étaj/e du tt'irain jaiasavjue : marnes. Terroin
moderne : indices de mineriii de frr, terre ar^'ilo-sablcuse pour fabrication de
briques. - - C. de lieinis.
Eglise. — Prieuré. — L'éfilise, sous le vocable de saint Quentin, date-
rait du douzième siècle, avant été. elle-même, construite sur les substructions
il'un»^ é;;lise plus aneit*nne et, au treizième siècle, décorée de nombreuses pein-
tun'<. Kut maintes fuis leslauré** et mnaniée, notamment au seizième siècle,
a(>rès les combats tle la Li^ue, (]ui l'avaient fort éprouvée. LorsquVcIata la
i!ui*ire de lK7n, on soniifait à la n'i'r)nstruire ; mais les événements terribles
lireiii que le pr<»j<'t n'sia sîin> suilv. Toutefois, b» portail, qui remontait au dou-
ziènn* siècle, fui abattu <»t, en quehjue sorti', remplacé par un élégant clocher.
Celle enlise IIP p isse 1
se compose ailuellcmi
la partie la plus \i liii
biitie pendiiiit li pti du
dont restent les piéilio
et bouchtes plus laid
par elle^ noces t\ ms 1
Les sept liavées priim
qui depuiïi Turent ^lO
Daii< I église, le iilel
1540 restunein^e.ii. Il
imi^ lierait la plus oi
ïra(.<-e, la plus elepinli
Cinq mètre» de liaiMei
— an -
m (.huur ni suiiduiiie K- «ix liavées iloiil elle
se terminent pnr un mur druit — l est évidemment
- qui 11 sépiriit judis de h Inpelle des relijjieiiJi,
e moitié du Ireizitmc Metle l>i petites portes busses,
% et les linteaux, percées anrienneiiienl dans ce mur
it supposer que les reli(,ieu\ du prieuré, qui avaient
I se ont dessem alo]-» la paroisse i litre de curés.
><.<• repos lient sur douze piles caiiees à l'origine, el
iLii nient arrondies
e fdaule do sainte RerUnde II p >rt<> le millésime
I [ deli lie reductii ii 1 une Ijui il tlirilr.ile iiiir Ion
1 peu I
I A un
mèlre de dianièlrt i si
base C est un pentif^oiie
•le SIX étages oi nés de pi
iiacles et ajourés de haies
variées de loutes les Tor-
mes du style ofiiviil. Il est
mouluré et sculpté à pro-
fusion et sans conl'u^iou
sur ses cinq faces. \.'<--
ta(!e du milieu seul est
plein, mais occupé pnt-
cinq petits piédestaux
sculptés, aecompaftnés
l'U.t-mémes de culs-de-
lampes sur les six aii;;le3.
Les uns et les autres por-
taient des statuettes de
vinyl centimètres de liau-
Leur. iDIIes ont disparu.
\j^ cinquième étage est
orné, û sa base, d'une
galerie minuscule, vraie
dentelle, et qui, vue de
près, n'est autre chose
qu'une inscription mal-
heureusement ébréchéi'
et trop iiiulilée pour pou-
voir être lue. Létale s i-
|>éric(ir esl aussi orné a
sa base d'une galerie du fines dentelles; eette galerie est ronde au lieu df-lre
à pans coupés et sert ainsi d'introduction au petit cloeher. sans pans lui-
même, qui couronne celle merveilleuse pyramide, (Juelle était la destination
de ce charmant petit chef-d'œuvre? On l'ignore. D'après la Inidilion, il vien-
drait du chieur du prieuré. Il porte au haut ces trois lettres : i 11 II. que l'on
peut traduire : en l'honneur de sainte BerUuide. Au pied du clocher est penché
un écusson armorié, qui est h étudier, el pourrait bien être celui de Claude de
Villers, devenu prieur de Thin, le dernier abbé régulier de Mouion, et qui
gouvernait en IStO. Cet édicule, restauré il y a quelques années, est placé
contre un pilier de la grande nef.
— 318 -
Celtf sainte Rerlande - nous raroni»* la légende — était la fille du comte
Odclard i{\n vérut à la cour de Bti^obert I«'. Son père, atteint de lèpre, et
qu'elle avait lilialeinent soigné, lui donna pour toule récompense sa malé-
cliotion, puis la chassa « de son palais ». Krrante, prête à mourir de faim et
de fatifjtue, elle fut recueillie par les religieux du couvent de Morbecque, en
Hrabant. Elle y mourut. « Elle fut ensevelie dans un cercueil de bois sept
ans durant. Ses parens, voyans l(?s miracles quelle opéroit, voulurent l'ense-
velir plus honorablement ; mais ils trouvèrent que son cercueil de bois était
devenu pierre. . . Au lieu mesine on bastit une église où saint Auberl, évesque
lie Cambrai, transféra son corps soixante-dix ans après sa mort; où estant
arrivé une fois un certain chanoine de l'église de Sainct-Estienne de Toul, il
fut advertv divin»Mnenl d'enlrer de nuict en l'église Saincte-Belande et d'en
»*mporter les relicjues, ce qu'il Ilst; car il chargea sur ses épaules une partie
de ce saincl corps, et Dieu lui donna si bonnt* yssue de son affaire qu*étant
arrivé au comté de Portian, au village de Tin, près Mézières, il y déposa les
saintes reliques où, depuis, fust un prieuré de Saint-llemy de Reims... »
La tradition locale attribue à « la vierge de Morbecque » l'origine des biens
de la commune et des droits que peuvent avoir les habitants sur ces biens.
Aussi cette locution, pour se plaindre d'une injustice : « Cela ne se passait
point ainsi aux temps de sainte H<'rlande, » est-elle devenue proverbe.
C'est en 1>.')9 que fut fondé le prieuré « le Moustier ». Une bulle du pape
Jean XIII, datée de l'an 972, atteste et confirme cette fondation faite « par
noble homme Etienne et son épouse Trewinde ». Ce prieuré, sous le vocable
de sainte Helande, eut sa chapelle particulière qui s'adossait à l'église parois-
siale de Saint-Quentin. C'est Leotald, premier prieur, qui, sur l'ordre du
même pape Jean XIIl, allait avec six religieux fonder l'abbaye bénédictine
de Mnuzon : c'est pour cela qu'à l'origine les abbés de Mouzon furent sei-
gneurs de Thin.
En Io70, aux temps des gu«*rres religieuses, ce prieuré fut pillé et brûlé, ainsi
que le village d'ailleurs, par les armées protestantes. De cet assaut, ne s'étant
point relevé, il végéta si misérablement qu'en 1684 l'archevêque Letellier, de
Reims, le supprima.
Ch&teau. — Au lieu dit la Gramie Fontaine, tirant son nom de la source qui
l'arros»', se voient l(?s restes, assez bien conservés, d'un chàteau-fort aux murs
crénelés, épais au moins d'un mètre. Ce château, reconstruit au seizième siècle,
remonterait, affirme la légende, à l'époque njérovingienne, et cette même
légende ajoute que Clovis l'aurait habité pendant les quelques mois qui précé-
dèrent son baptême.
Ecarts. — La Forf/r Maillard, '21 hab. Du nom des premiers fondateurs de
la forge ; il y <*ut, en cet endroit, une chapelle dite «< de tolérance ». — l^s
liriffurtcries, N. C. — La houzanliére, 17 hab. — ('ourcelles, 10 hab. — Le
Petit Moulin, 10 hab. — Gcronval, 7 hab. — La Van-Gravier, 3 hab. — La Fosse-
à-rEan, 30 hab. L'autre partie de cet écart se trouve sur le territoire de Lau-
nois. — Mrzanct'llf, 6 hab. Où aurait été assassiné saint Arnould, alors qu'il
sortait de la forêt d<? Kroidmont (voir tiauvÈRi-^iî. « Il fut ensevely proche le
chemin royal, écrit dom (ianneron, jusqu'à ce (luil plust à Dieu de le révéler
(par ctTtains miracles que nous raconte crédulement dom Ganneron). Car
comme tous (;eux qui l'avoient mis en terre estoient morts, on ne sçeusl plus
rien de sa qualité et de son nom, sinon que le bruit estoit qu*on avoit aultre-
fois inhumé (juehpn' dévot pèlerin au lieu où l'on voit quelque fosse eslevée
de terre. . . » L'endroit où mourut saint Arnould est situé un peu auniessus de
tiruyères, non loin de la partie encore existante de la voie romaine reliant Reims
à Trèv<»s. Un quartier de Thin se nomme le Prr Arnould, et la légende nous
rarontf (jue le*: habitants de ce (|uartier furent, jadis, longtemps misérables et
maladifs parce que leur^ aïeux n'avaient point voulu secourir le saint dont ils
entendirent les cris de dt-tresse.
ZiienxditB. — Nous ne rappellerons ici que trois lieuiidils parce iiu'ils ont
un caraclère plus spécialement historique. La Censé inu (.V>r6eniu-, que traverse
une chaussée romaine. On peut, d'ailleurs, suivre jusqu'à la Meuse les vesli^s
de cette voie dont le tracé, au delà de Wurcq, semble i-tre visible dans le fit»'
•ks Romains et le Chemin des Romnins. — Les Tombeaux; des fouilles faites eii
ce lieu ont amené la découverte d'une grande quantité d'ossements humains,
sans doule d'origine tfallo-romaine. La tradition veut que César ait eu, à Tliin, un
poste militaire et une fabrique d'armes. — Le Mont Jules; le nom de ce tertre
semblerait conlirmer cette légende. Dans le vuUon de Thin, non loin de ce
Mont Jules, que l'on suppose avoir été un camp romain, furent trouvés, en
fouillant le sol, divers objets, parmi lesquels un coq <;n terre cuite, un renard
ou un chien également en terre cuite, de nombreux vases, des statuettes, des
médailles, des urnes funéraires remplies d'ossements humains (voir Meyrac :
Villes et Villages dk» Abdk>,nes). — Le Fond 'le Fi-'iidmont. qui l'ut le théâtre
d'un hoiTÎble assassinat passé presque h l'élat de légende et que nous avons
longaemenl raconté dans notre volume ; La KonËr d&i AnoKHNt:s.
«««■ A Thin-le-Moutier, vinl linir se^ Jours Jean-Nicolas Pache (il naquit à
Verdun en 1746 et se mariait à une Sedanaise^. qui fut ministre de la guerre,
du 18 octobre 1792 au 2 février 1793. et. ensuite, maire de Paris, du 13 fé-
rrier 1793 au 9 mai 1794, Existe encore, à Thin, une maison, dépendance de
ses propriétés, dont lu partie Haui-.ln- SP nomme la Cour Puche. ?ur l'emplai;
ment de celle où mourut Pache, en fSï3, se In.uve r.%:.,le des Jilks. V.
Pierquin et Lebinnd : Méboihk-: slh Pachk, l vol. Kd. Jolly, éditeur.,
:==S'3^;«5*3==S»3=i=S^icSt3=i<<;*S='<^^^
CHAPITRE II
ARRONDISSEMENT DE RETHEL
I. Canton de Rethel. — II. Canton d'Âsfeld. — m. Canton de Chàteau-Porcien. —
IV. — Canton de Chaumont-Porcien. — V. Canton de Juniville. — VI. Canton
de NoTion-Forcien.
L'arrondissemfnt de Rethel, situé dans le bassin de la Seine, occupe la partie
sud-ouest du département. Il est borné : au nord, par l'arrondissement
de Mézières et l'arrondissement de Hocroi; au sud. par le département
de la Marne; à l'est, par l'arrondissement de Vouziers; et a l'ouest, par le
département de l'Aisne. Les principales rivières qui l'arrosent sont : VAisne, la
Vaux, la Retourne et le Plumion. Le canal des Antennes le traverse de l'ouest à l'est.
Six cantons : ceux de Retliel, d'AsFeld, de Ghàleau-Porcien, de Chaumont-
Porcien, de Juniville et de Novion-Porcien, comprenant cent douze communes.
5i,24i hab.; i5,442 élect. ; 122,240 hect.
Le sol de cet arrondissement, très riche par les produits de son agriculture,
présente quatre natures différentes de terres :
l» Au midi de l'Aisne, les craies ou terres de Champagne qui s'étendent en
Tastes plaines, fort avantageuses pour les bêtes à laine;
2® Au centre, les terres de sédiments formant la vallée de l'Aisne;
3° Au nord, les terres intermédiaires entre cette vallée et le sommet de la
Crète (chaîne de coteaux limitant les bassins de la Seine et de la Meuse); terres
mêlées d'argile et de limon, favorables à la production des arbres, appelées
terres de Va liage;
4® A l'ouest, les plateaux élevés appelés terres de Picardie, très productives
en froment de première qualité.
On ne trouve d'accidents notables de terrain qu'au nord de la vallée de
l'Aisne; vallée spacieuse qui coupe à peu près l'arrondissement en son milieu,
dans la région qu'avoisine l'arrondissement de Mézières et qui s'étend sur le
versant méridional de la Chaîne des Crêtes. L'altilude la plus élevée est celle
de 249 mètres, proche la ferme de In CrtHe, commune de S'euvizy; l'altitude la
plus basse est de 57 mètres, au point où l'Aisne quitte l'arrondissemeiit,
au-dessous de Brienne.
I. CANTON DE RETHEL.
Ce canton comprend di.\-ncuf communes : Relhel, Acy-Homauce, Amagne,
Ambly-Fleury, ArnicoUrt, Barby, Bertoncourt, Biermes, Coucy, Doux, Givry,
Liiirciit , NiinU'uit, Movy-Cln-vrièiPs, Purf,Tij-Hess<i[i , SauIt-les-RetlK^I,
Snrboii, Thuf;tiv-Tru>tny.
si Ivorné : au noril, pur \p. caiiluii de .Novion-Porcion ; a l'cM, par celui
;.'iiy : au sud, par celui de Juniville; el. à l'ouest, par celui de Ch&teaU'
'II. Arrnsi^ jiar l'.lf.tnf.' «-anali.séc, en f{rande partie; par la Vtiux et par
uos ruisFoaux d'imiHiilaime sciAmidiiire. Celtt* r^fiion est surtout afiricole.
>rrps .suiit fi-rtilcs. Kllcs nourrissent de bon^ el de nombreux troupeaux
l'Iies, de chevaux et dr> mnulons. I.ps prairies sont très productives. Pas
is, peu d'arlires fruitiers.
r34 Imb.; 3,7T4 êliil.: I8,i29 liei'l.
RETHEL. — II,. e,742. — P. fl., 4.ïi. - K., 1.680. — D. I)., 4a. — Hecl.,
\,ii>i. — K., le preiuitT lundi de Carêmi'; le lundi qui suit l'Ascension; lu lundi
i|ul piTivde la Saiiil-Jeuii-Ilaptigte: le lundi qui suit ou dans lequel loinbK la
Suitire-.Vnue; le lundi qui suit la Saiiit-Deniy: le lundi qui suit la Sainte-Cathe-
- V. L.. li-s imis jiinrs qui pn''cédeiit et suivent la Saiiilc-.\nn»
— 1(. H. — S. M. — Caisse dï
Harni. munie. — S. T. In ViuUnnle.
école Primaire ajpérieure. -- S. /
Synd. des piVbeurx h lu litiiie. — S
tfinls IH7(I-IK71. — (j'iile ri'llirliiis
— S, C. alinif-nlaiiv. — (i, — T.
f. les Amis-H^unU. —
— Cyilistes retliélois. — S. Anciens Elèves
iK'ioiis Elèves institution Notre-Dame. ~
coloinb. le Rapide. — S. Anciens Combat-
nii.wn. — Cercle ouvrier l'Avant-Ganb.
. Elle est compacte, et quel-
, elle est argileuse; 46 hecl.
binnche qui donne des
blanches et sèches; le
176 h., recouvre
les pentei
pieds des-
g moulla des IiIbb
'(^xli-êmité de la ville
Tlfitinjeron ; et
dans la vallée
de l'Aisne. 128
hectares d'al~
luvions argi-
leuses super-
posées à la
grève. L'A une
traverse Itethel
dans sa partie
basse. C'est sur
la rive droite
iéroule, en une
••^ec a la ^are, que
piTSpeelive délii'ieuse el fuili' ;i souhait pour le charme des j'eui. la
•l'te 'Ux hti-x. l'un de uns plus ,ju?teuieril répulés paysages des Ardennes.
.entrée de cctli: jircuiienaileque diii! Olre iVijié— il le sera sans doute
luru paru tettc; fién^rapliie ~ ]f tiitsle Liniird : œuvre du sculpteur
eaioiopolitaiii Alphonsi' Colle.
Histoire.— C. de Vilry. Une de nus plus anciennes villes ardenn aises. «On
assure, lisons-nous dans la .NniiKM-.LATUME iies Cohhunks, qu'elle n'était, lorsque
llésar lit la conquête îles tiuules. i]u'un simple l'orl, ou castrum, bdti sur l'Aisne
pour en proli^ger el di^Tendre le passaffc; il reste encore de ce fort une grosse
<i ■
— 325 —
tour octogone que l'on remarque a l'est de la ville. » On verra bientôt que
cette croyance est fausse et que la tour n'existe plus.
Jean Hubert, dans sa Gkoghaphie des Arde.nnks, résume en ces pages, que
nous reproduisons, plutôt l'histoire des divers seigneurs de Retliel que l'his-
toire de Rethel lui-même.
« Vers 970, Adalbéron, archevêque de Reims, donna l'église de Rethel avec
plusieurs autres domaines à l'abbaye de Saint-Remy; les moines se choisirent,
comme c'était la coutume, des avoués chargés de défendre le temporel du
monastère. Ces avoués usurpèrent bientôt la propriété des terres confiées à leur
garde, et se qualifièrent de comtes. Le plus ancien de ces titulaires est Ma-
nassès I", frère de Roger, comte de Chàteau-Porcien. C'est alors que fut btltie
la grosse tour à laquelle on a voulu, pendant longtemps, attribuer une origine
romaine. Près de cette tour s'élevèrent peu à peu des constructions qui, dès le
dixième siècle, constituaient un vaste cliAteau. An commencement du siècle
suivant, ce château était entouré de fortes murailles. Hugues, fils de Manusses II,
ayant voulu employer aux travaux de sa forteresse les vassaux du prieuré, eut
à ce sujet un démêlé très vif avec les moines de Saint-Remi à qui ce prieuré
appartenait; il fut excommunié par l'archevêque de Reims, Renaud de Mar-
tigné, et vint enfin solliciter son pardon dans l'église même de l'abbaye, devant
les reliques du saint (1094).
« Hugues fonda Novy en 1097; il donna à saint Vincent de Laon une partie
des moulins de Rethel, et à saint Nicaise la seigneurie de Singly. A Hugues I"
succédèrent Gervais et Withier, l'un son fils, l'autre son petit-lils. Withier, ou
Witer, souleva contre lui, comme son gr.ind-père, les plaintes des religieux de
Saint-Remi, dont il était avoué; il encourut aussi l'excommunication de l'ar-
chevêque, excommunication qui fut confirmée par le pape Honorius II, l'an 1126,
et après avoir été contraint d'accepter un accommodement, il se montra, de-
puis cette époque, très libéral envers les couvents et les églises. Hugues II
fonda, vers l'an 1220, l'Hôtel-Dieu de Rethel, et, « comme il estoit grandement
« amateur du soulagement des peuples, » dit Pierre Camart, « il osta plusieurs
« servages personnels qui se levoient sur les Rethelois et leur commerce, selon
M leurs désirs, en prestation d'argent, grains, volailles, plus tolérables. » Les
villages de La Neuville-à-Maire, Corny-la-Ville, le Chesne, Novy, Barby, Omont,
Amagne, Lametz, Lucquy, Sault, obtinrent de Hugues 11 des chartes commu-
nales presque en tout semblables à la loi de Vitry et à celle de Beaumont. Jean I"
prit la croix avec saint Louis. Le savant docteur Robert de Sorbon était aussi
de cette expédition comme confesseur du roi. Jean, avant son départ, avait
fait hommage au comte de Champagne, et c'est le premier acte de ce genre
dont il soit fait mention dans l'histoire de Rethel; toutefois, le vassal exceptait
la terre de Château-Regnault dont il était souverain.
« Jean étant mort sans enfant, sa veuve eut en douaire la prévôté d'Omont,
et l'archidiacre Gaucher prit possession du comté de Rethel. C'est lui qui, en
1253, accorda aux habitants de Rethel la charte de leurs droits, franchises et
libertés. Un des successeurs de Gaucher, Hugues IV, eut une fille appelée
Jeanne, que Phifippe le Hardi, roi de France, fit épouser à Louis, fils aîné de
Robert III, comte de Flandre. Leur fils Louis, dit de Crécy, parce qu'il fut tué
à la bataille de ce nom en 1346, succéda aux comtes de Rethel, de Flandre
et de Nevers. Il laissa Louis de Marie, qui acquit en 1363 la châtellenie de
Warcq. Louis de Marie laissa onze bâtards; Marguerite, sa fille légitime, épousa
en 1369 le fils du roi Jean, Philippe l*'*' le Hardi, qui hérita des comtés de
Flandre, de Nevers et de Rethel. Philippe II de Bourgogne, leur fils, succéda
et obtint, en 1404, pour les habitants du comté de Rethel, exemption de tous
impôts, même sur le sel, moyennant cinq mille livres de redevance annuelle.
Ce seigneur, tué à Azincourt avec Antoine son frère, en 1415, avait eu de Bonne
d'Artois di'iix lil?, (^Imrlis et Jeun. Clinrlits lit murer f.n t(4t la partie sapé-
ricun- du Itell»!, obtint du mi l;i réunion <li- la buronnie de Dom)}' à snn comté
delletlit!|,i'l mourut en iWi. Jriin, son frire, lui succéda, et CliarlolLe de Bour-
gofoif, sa lillf?, porta le coiiité ii Jmin d'AIbret, itci^neur d'Orval, lequel mourut
tin l.-iâ4. laiMnnt Muiic <!pouse dn Charles de Clevts. Marie ne succéda pas
imiuédiatonieiit il son p^re, iean d'Alliritt , car Frunçoise, sa tante, porta le comté
de lletlifl avei- les baroiinies de Donzy ut du ltozi\v h Udet de Poix, seigneur
de Uutroc. luort au siè^i' dit Niiples pu \^ÛH.
« L>-s enfants d(! Uiuli*ec, (iastnn, Henri et Claudine, épouse du conite de
Laval, successivnmeiil liéritii'rs du comté de Iletlii-I, moururent sans postérité.
Harie d'Allin-t n'obtint donc le comté lU: Itelhcl qu'en 1349. Son llls François
de Olèves, tné à lu balaille de Divux un i'Mt-Z, luissa de Marf^uerile de Bourbon
trois llls, Fiiinçius. Jacques ut Henri, t:l Irois fdles, Henriette, Catherine, qui
porta lu princijiauté du ChAleau-IteKiiunlt à Henri de Lorraine, duc de iîuise,
el Marie, qui épousa llttiiri de tlourboii, prince de Condé. Henriette de ClèTei,
après lu mort de ses frères qui n'avaient pas laissé de postérité, poria le comté
de llethel à. I^mi» de liouza^'ue, en faveur cIo qui Henri III l'érigea en duché
's nssiffna 3,I}UU livrex de rente annuelle sur ce duché pour n
< soixante |taiivres fliles, i
(Chartes de (lonzague. fondateur de CharleviHe, ï'uri
Mantoue en liOT, laissant de Cutheriu<- de Lorraine
Mûrie, époust^ du i-i>i de l'oloiine, et Anne, mariée a
u Charles de lii>nzHt(ui' aviiil fait exécnler des Irav:
de Kethei: travaux qui furent coiilinués plus tard
Nesie en 1595. Leur flli
éda en 1601 et mourut 1
trois enfants, — Charles,
a comte l'iilatîn.
ux impiirlanls au ch&teau
t achevés par le cardinal
Mazarin. Il acheta de I^uis XIII I;
.II' Mézi.
. Le dert
appelée renly liwitl'i ilu (>
GonzaKue. fut CImrii-s 111. pellt-tils de Ch;
Hazarin toutes ses seigneuries de France,
duchés di- .Mautuue et de Monlferrat.
'I Le cardinal Ht cuiillrmei', au nxiis d<:
de Itethel en dudié-palile, en laveur du i
La Porte de la Meilleraje, avec celte clau
serait substitué à celui de Hetliel, et que
incorport' â la louronne l'i 'IrfauU •l'hvirs
petil-lils de Charles-Ainiand, épousa Loiii:
eut une fille, CharioUe-AnloineLte, qui lit
:ssiiin du ||[renier à sel de cette ville,
iplaça cet impôt par une redevance
" duc de itcthelois, de la maison de
irles 11. En 1639, il vendit au cardinal
afin d'aller finir ses jours dans ses
décembi-e 1663, l'érectloD du comté
nuri de sa nièce, Charles- Armand de
^e. sliif^nliêre que te nom de Jfamniu
ce domaine ne pourrait jamais être
; m'Itm. (iuy-Paul-Jules de U Porte,
se-Fnmçoise de Roban-Soubise; il en
passer, par mariage, le duché dans
— 327 —
la maison de Durford-Duras, laquelle en a joui jusqu'à hi Révolution de 1789.
— Le duché de Rethel était un des sept comtés-pairies de Champagne; c'était
an des plus beaux duchés du royaume. Il comprenait cinq villes : Rethel,
Mézières, Donchery, chefs-lieux de prévôtés, Chàteau-Porcien, Rocroi; et cinq
autres prévôtés : Ghàtel, Bourg, Omont, Brieulle et Warcq, — ensemble
230 paroisses dont le revenu s'élevait à plus de 60,000 livres. — L'élection de
Rethel se composait de 296 paroisses, presque toutes du diocèse de Reims... »
(Voir dans Revue historique ardennaise, décembre 1898, Moranvillé : Le Terrier
du comte de Rethelois au quinzième siècle, p. 266-298.)
Il faut compléter cette citation de Jean Hubert en mentionnant, de façon
très brève, à leur date, les événements principaux — seulement principaux —
qui marquèrent l'histoire de Rethel, sans toutefois remonter plus haut que la
guerre de Cent ans. Mais rappelons, tout d'abord, qu'est perdu l'original de la
charte que le comte Gaucher accordait en 1252 aux bourgeois de Rethel. . . Par
un vidimus seulement, nous en connaissons le texte. Ce vidimus, conservé
aux Archives du palais de Monaco, date de 1239 : il est donc relativement assez
rapproché de la charte elle-même et parait reproduire, aussi fidèlement que
possible, les termes de l'original : « ... Gauchiers, cuens de Rethest fais savoir
à tous ceus qui sont et avenir sont qui ces présentes lettres versront et orront
que, entre moi d'une part et mes bourjois de Rethest d'autre part nous sommes
accordés en telle manière que chascun bourjois qu'en celle ville demeure. . . »
Les comtes de Rethel attendirent-ils jusqu'au treizième siècle pour accorder
une charte aux bourgeois de leur ville? Il faut donc supposer un document,
bien antérieur, qui ne nous est pas conservé, et dont l'existence, d'ailleurs,
nous est affirmée par la charte même où le comte Gaucher nous parle de « la
vieil chartre ».
1411. Le meurtre du duc d'Orléans par Jean sans Peur, duc de Bourgogne,
avait mis aux prises les Bourguignons et les Armagnacs, vengeurs du duc d'Or-
léans. Le Rethelois était, en ce temps, une possession bourguignonne, tandis
que le Porcien appartenait au duc d'Orléans. En 1411, un des plus fidèles ser-
viteurs de celui-ci, Clignet de Brébant, s'était approché de Rethel en dissimu-
lant sa marche, et avec l'espoir de prendre la ville par surprise. Mais Rethel
se trouva bien gardée. Elle avait, d'ailleurs, été fortifiée au siècle précédent.
Au pied de la vieille forteresse, il s'était construit, avec le temps, des habita-
tions que le comte Louis III avait entourées d'un rempart pour les mettre à
l'abri des Anglais. Ce rempart, qui enfermait la ville basse, datait de 1357. La
ligne de fortification suivait la rue du Rempart, le Grand-Pont, la rue du Quai,
et remontait au château par les rues Notre-Dame et du Château. La muraille
primitive descendait jusqu'au pied de la montagne, près du collège. Là était
la Porte de Chef, d'où le mur nouveau descendait droit sur la rivière en for-
mant un bastion sur l'Aisne. Ce mur était fianqué de la tour carrée dont nous
avons parlé, et, partant de ce point à angle droit, il s'ouvrait au Grand-Pont
qu'à cet endroit on traversait sous une porte. Il suivait le cours de la rivière
jusqu'au-dessous de la fontaine Pinson, près delà Porte des Moulins; il remon-
tait de là jusque près de l'Hôtel de ville, où se trouvait la Porte à Vlmage, sui-
vait une ligne marquée par les rues Notre-Dame et du Chclteau, et se rattachait
à la tour Saint-Pierre, qui tenait elle-même à la fortification primitive.
Monstrelet nous a conservé le récit de la tentative faite par Clignet de Bré-
bant, « soi-disant toujours amiral de France qui, certain jour, assembla jusqu'à
2,000 cavaliers, lesquels, il conduisit le plus seurement qu'il put de leur gar-
nison au pays de Rethelois et avec plusieurs échelles et aultres objets d'habil-
lement de guerre, avec lesquels il se retira jusqu'auprès des fossés de Rethel,
et environ le soleil levant, soudainement assaillit très roidement la dite ville
qu'il vouloit prendre et piller de tout. Mais les habitants avoient un petit peu
avant t'stii advcslis de la vunue d'v ceux et pour eulx défendre s'estoient le
[dus diligemment préparés. Néanioins l'assaut dura par très lonfiue espace fort
(lur et mcrveilli-ux el tant que d'une part que d'autre il y eut plusieurs hommes
morts et iinvrés entre lesquels le fut ledit sieur Cli|{nel, lequel voyant la défense
d'y ci'ulx liabitants et qu'il lui sembloit mal possible d'entrer dedans (1t sonner
ta retraite et se retira avec tous les siens aux champs; entraînant avec euls
les morts et les navrés et de là départir ses «eus en ileoi compagnies, dont les
uns s'en allèrent ravafier le pays de l^ounois et l'autre s'en retourna par l'em-
pire amenant une tri^s grande quantité de bi'lail jusqu'à Hara-sur-Somme, en
leur jiarnisoii... »
D-Bûurguifçnons. Toute la répion retbéloise
c liu^ucnots et ratliolique.s ; les huguenots
abattent les croix, déchirent et
brisent les images pieuses. L'în-
[ert-etitioLi des échevins rétablit
la paix, et les plus coupables
furent emprisuniiés: toutefois,
on ne tardait pus a leur rendre
la liberté. (Voir dans Jolibois :
HisTuiHK OK RnuRL, le récît de
cet épisode el l'origine histo-
rique, se raltairhant à ce conflit,
du lieu (lit la Croix-Mirautin.) —
i:>9(i. Le comte de Suint-Paul,
" ciiuiniandant pour la Ligue an
nom du roi ", entre dans Retbd
sous prétexte de •< défendre la
ville conti'e les hérétiques ».
Lne fois maître du château, y
installe .. le sieur Castîguan »
comme gouverneur. La ville,
alors, est pillée, ran^'onnée;
quatre années plus tard, « re-
mise de llethol à la soumission
du nii Henri IV, moyennant
quarante-huit mille livres ». —
llilti. AiTCstalion du prince de
('.onde. Mécontents, les paitt-
sans du prince, parmi lesquels
Charles de (iouzague, se révol-
tenl. I.e roi tout aussitiU d'envoyer en Champa^fne lâ,U(H) hommes d'infanterie
et 3,0(10 chevaux. — ICIT. Apres avoir pris CliAteau-Porcien, le duc de Cuise,
avec, piiur lieutenants, tes maréchaux de Themine et île Uasso m pierre, assiégea
Hetbeî. l>'s assiéftés font deu\ surties vigoureuses, mais infructueuses. Ils sont
obligés di> capituler.— Hi;t;t à IG.'iO, l.:i ville est écrasée, ruinée par les passages
qu'y t'ont les troup>'S de la h'ronde et dn roi. — 1630. Les soldats de l'archiduc
Léopold d'Autriche brAlenl et pillent la région en nii^me temps qu'elles met-
tent Relbel en coupe réglée. Itien n'égala l'indisciphue, la férocité des Polo-
nais que le roi avait imposés aux Hethélois pour s'assurer de leur fidélité après
rarreslatioii des princes. Toutefois, la « férocité >i île ces soudards — le mot
n'est pas exafiéré — devenant intolérable et vraiment trop cruelle, le roi lui-
mému leur ordonna de quitter Kethet. Le lii'uU'nant-eolunel Lalochnisky refuia
d'obéir, à moins qu'on ne lui versîU une somme considérable. A la lète de SM
hnmmei<, il s'avança pour s'enipart-r du poste de la balle-haute sous l&qudls
(spignols
— 329 —
s'étaient réfugiés les habitants et les menaça de réduire la ville en cendres.
L'échevin Etienne Durand voulut intervenir : Lalochnisky le blessa mortelle-
ment d'un coup de pistolet. Ce que voyant, toute la population prit les armes,
et chargea les Polonais de si furieuse façon, qu'ils furent obligés de demander
grâce. Ils eurent, dans la bataille, plusieurs morts, parmi lesquels Latochnisky.
Le lendemain, ils étaient, après une nouvelle tentative de résistance, chassés
de la ville. Le soir même, Etienne Durand mourait de sa blessure. Toute la ville
éplorée lui fît de somptueuses funérailles. La «jeunesse » précédait le cercueil,
portant un cartouche aux armes de la ville, avec cette inscription : Didce et
décorum pro patria mori. Pour rappeler le souvenir de cette mort civique, on
fît élever une croix en bas de la halle, près du puits, à l'endroit même où
Durand avait été tué, et, le premier dimanche de chaque mois, pendant de
longues années, le clergé alla, processionnellement, en faire le tour. Sous la
Révolution, ce monument commémoratif fut transporté au cimetière. (Voir dans
la Revue historique arden.naisk, février 1899 : Al. Baudon, les Années d'abon-
dance et de disette dans le Rethélois aux siècles derniers),
1650. Le 10 août, Turenne, qui s'était joint aux Espagnols, vint assiéger
Rethel. Combat acharné au faubourg de Liesse. La « chapelle des pestiférés »
fut prise et reprise plusieurs fois. L'arrivée de l'archiduc Charles, avec ses
troupes, força les Rethélois à capituler. Delponti fut installé comme gouver-
neur; ses exigences furent sans bornes. L'archiduc avait d'ailleurs exigé, en
entrant dans la ville. « 50 poinçons de vin, 4,000 paires de bas, 4,000 paires de
souliers pour ses troupes, et le pain qui leur était nécessaire tant qu'elles
séjourneraient dans le pays » C'est pendant le combat que les archives de la
ville furent brûlées. — 1650. La cour reprochant à Mazarin d'avoir laissé les
Espagnols s'emparer de Rethel, le cardinal veut alors, absolument, reprendre
la ville. Il envoie Duplessis-Piaslins assiéger Rethel. L'attaque fut si soudaine
que Delponti eut, tout juste, le temps de capiLiilor. Il est toutefois probable qu'il
s'était vendu secrètement a Mazarin. Accourait alors, au secours de la ville,
Turenne qui, ayant appris la capitulation, voulut taire marche en arrière. Mais
Duplessis-Praslins, qui désirait le combat, l'atteignit entre Saiut-Etienne-à-
Arnes et Sommepy, où se livra la fameuse bataille dite de Rethel. Sur le champ
d'honneur, Turenne laissait morts 1,200 de ses soldats, et en abandonnait
3,000 à l'ennemi. — 1652. Le 29 octobre, Condé, pusse au camp espagnol,
assiégea Rethel avec 25,000 hommes. La ville se rend le 12 novembre. Condé
lui impose comme gouverneur le marquis de Person, avec 800 hommes de
garnison. Ce gouverneur fut tout aussi exigeant que Delponti. Rethel perdit,
par suite d'émigration, plus de la moitié, sans exagération, de ses habitants.
— 1653. Le 5 juillet, Turenne, ayant quitté le parti des Espagnols pour revenir
à la France, assiège Rethel, de concert avec le maréchal de La Kerté. Le mar-
quis de Person est obligé de rendre la ville. Les seuls dégâts causés aux forti-
fications, par les quatre sièges successifs, coûtèrent à la ville, lorsqu'il fallut
réparer ces grands dommages, plus de vingt mille livres. Mouzon et Sainte-
Menehould étaient pris en même temps. Une médaille fut frappée en commé-
moration de cette triple victoire : le soleil sur son char dissipant les nuages,
avec cette légende : securilas et, dans l'exergue : plurima urbi secepta; ce qui
signifiait : la sécurité rétablie par la repossession de plusieurs villes.
1792. Le pays du Rethélois jouissait, depuis fort longtemps, d'un calme qui
ne fut troublé qu'aux approches de la Révolution. I^a fuite du roi, son arresta-
tion à Varennes, causèrent une assez grande efforvescence. Les choses, toute-
fois, se passèrent assez tranquillement, jusqu'à l'arrivée, 5 octobre 1792, du
bataillon des volontaires de Seine-et-Oise qui, indisciplinés, taxaient et pillaient
les provisions sur le marché. Ils massacrèrent quatre déserteurs sur la place
publique, dévastèrent l'église et les autres monuments. En thermidor, an XI,
passai^)! ilf Hoii;i|»aitft ; •■!> IHII. passiit!!^ tic Niipoli^oii ,'i Kellid (voir, sur ces
lieux ■■ pjis*-iK<'S il. Mpyrar : Viu.Ks ET Villagkîi DK» Abi>k.nnph, [>. 433-*7.f. —
I81+. Ap|<:ir<ill, à >"<n-v, uni- pelite année di? cosaqiif*; la vue île In garde
nalioiiale de lli'lliel li-s mel en fuili". Le leiiiletiiain, ils reparurent vers TajKnon;
la (;arde_|natiiiiiiili' rMln'-Iorsr les n'poussa et nii^nie leur tua quelques hommes.
1^ Karde eliatnpi^lre de Siiult. quujqut; manchot, qui s'élait joint à la garde
nationale, Ifur (unit un orfnier li'un coup île pistolet. Tout aussitôt, le comte
lie WitroiisnlT, qui s-- poi-tait sur Ueims. aiTivait à la porte des Isies avec
MaJUD d« l'oDClsnDe Poatï à Rttliol
(i,nnii jmninii'T., on/p piiVi's de canon i-t di-ux olnisiers. Il vimluit mettre la
ville à feu l't â :^ani:. Iti'thel ne dut. sou salut, qu'au dêvouemeni de son maire,
M. I.iniili'af.'ni-I<a<'in<-. Toiili'rois. la ville lui mise en réquisition pendant huit
jours entiers, j.c :>! niars. uni' eoUiune russe, commandée par le comte de
Will, oecup.- lletli.'l.
ûi aoM-l se|il'rnhre l«70, .Napoléon arrive Ii llethel avec son élal-major. Il
eouehe à la sous-i.réreiaure. el le inai-éelial d<' Mai-.Malion chez M, Tranchart-
E-'ioineiil. Les tiimpes campèi-enl aux Isifs. à Snult. i;l surlecliemin de Pargny.
Dix Jouis apiès, einiion. Itismarck, le pHnce i-oyal et le roi de Prusse arri-
vaient, •■ux aussi, .'i llethel. Le roi eoucluiil dans le lit où .Napoléon avait
-omlié, 1-1 II? priiii-i' de Hismaick dans celui qu'avait occupe Hac-Hahon.
I.iii'sque jiassa l'armée française a llelhel, l'fiiipereur Napnlécin lit déposer, Il
la mairie, deux unitidcs caisses icnferninnt les aivhives du camp de Chàlona ;
elles étaient enouiv dans le vestibule de la mairie quand survinrent les Pnis-
— 331 —
siens, le 2 septembre, à deux heures du matin. M. Caruel, alors secrétaire de la
mairie, interrogé sur le contenu de ces caisses, déclara, sans ombre d'hésita-
tion, qu'elles contenaient du linge et de la charpie pour les ambulances, et,
corroborant son patriotique mensonge, il les fit, tout aussitôt, porter à l'am-
bulance établie chez les Frères. C'est ainsi qu'il put sauver ces documents
précieux en même temps qu'il dérobait, aux investigations de l'ennemi, trois
cents fusils cachés par lui la veille même de l'arrivée des Prussiens. En récom-
pense de son dévouement, qui l'exposait à être exécuté sur l'heure même,
M. Caruel reçut une médaille d'honneur de première classe. — o octobre 1870.
Installation du préfet von Katt à la sous-préfecture. C'est de Rethel que. le
13 octobre, von Katt apprenait aux Ardennais qu'une contribution d'un million
frappait leur département, avec ordre, « au nom de son auguste maître, » de
verser la somme, dans le délai de huit jours, soit à la caisse de la préfecture
de Rethel, soit à celle de la sous-préfeclure de vSedan. — 2 août 1871. Les
jeunes gens font célébrer un service solennel en mémoire des soldats relhélois
morts pendant la guerre. Une souscription, pour l'érection d'un moment funèbre,
produit, le jour même, 1,400 francs. — 1872. Le 13 novembre, le roi de Saxe
passe la revue de la garnison. — 19 mai 1873. Le général de Manleuffeld fait
exécuter plusieurs manœuvres stratégiques aux troupes occupant Rethel et
qui, le 16 juillet, partent pour la Prusse. La population rethéloise célèbre sa
délivrance par des illuminations.
Eglise. — L'une des plus intéressantes et des plus belles des Ardennes. En
1279, les bénédictins de Saint-Remy possédaient le prieuré de Rethel. Ils cons-
truisirent une église, conformément au style architectural de l'époque : fenê-
tres élancées, frêles colonnes, chapiteaux au double crochet, scolies profondes.
Telles sont, dans l'église actuelle, les deux nefs de gauche. Au douzième siècle,
un clergé séculier s'établissait avec les religieux, dans la même église, afin de
pourvoir au service paroissial. Des conflits s'élevèrent. Pour y mettre fin, les
habitants remplacèrent, en 1310, le collatéral de droite de l'ancienne église
par une nef ayant une importance égale à la grande nef voisine. En 1440, ils
accolèrent un bas-côté nouveau, formant une quatrième nef. En lolO, on
sculpta le gracieux portail de saint Nicolas, reproduisant, en ses mille décou-
pures, la légende populaire du >< patron ». Rien n'égale le fini des détails, le
charme des figures, la grAce des ornements. Le saint, adossé au trumeau, est
debout, en costume complet d'un évéque au seizième siècle; deux galeries à
jour. Tune au-dessous de la rose, l'autre en bas du pignon, donnent à l'en-
semble une incroyable légèreté. Deux escaliers, enfermés dans deux tourelles,
encadrent parfaitement ce portail et en fixent les limites. Le dix-septième
siècle ajoutait à l'église une énorme tour dorique, conique, corinthienne, coiffée
d'un toit à quatre pans, d'une solidité pouvant défier les siècles, comme, d'ail-
leurs, en 1650, elle défiait les boulets espagnols. A l'inlérieur, un beau vitrail
moderne dans le chœur; le nouvel autel de la Vierge; une crypte ogivale dite
le Sépulcre; une chaise monumentale; un bénitier composé de dauphins sup-
portant une coquille; les confessionnaux; une statue de saint Nicolas, ayant à
ses pieds les trois enfants dans le baquet, ainsi que le veut la légende. Il
importe, toutefois, de h'nm faire remarquer que ces enfants sont des hommes
que le saint s'apprête à baptiser; mais des hommes représentés d'une taille
bien inférieure à celle du saint, suivant un usage transmis par le paganisme,
évoquant surtout l'idée de grandeur, de supériorité morale que l'artiste s'effor-
çait de rendre sensible aux yeux. Dans celte église. Louis XIV, revenant de
Montmédy, en 1657, tint sur les fonts baptismaux le fils de «< M. Métayer »,
officier du roi ; et, en 1664, y fut somptueusement reçu le duc de Mazarin.
A signaler, dans les trois nets principales : les Noces de Canu et la Pèche
miraculeuse, attribués à N. NVilbault; — Descente (le Cro'u\ puis Jt'sus et la
Sainarilainf. attribués i< J. Vîlbault. \a- meillf iir de ces quatre tableaux, qai jadis
appartinrf^nt à l'abba>'e de Chaumoiit-la-I'éi-euse, est, sans contredit, la Det-
eentt! de Croix, l'roveimnt <lc l'ancien IIAtrl-lJieu, attenant ii l'école communale
de gai-çons ; l'AMOtuption et Sitinl Sieoliis protfgtnnl tet nautonnUrs, attribués
à J. Wilbault. Dans la chapelle Saint-Nicolas, au retable : Gufritan du bMaa
par saint Pierre, jolie peinture sifinée : Vifurt Rethelînm prin.ril, dédit 4638,
Nous n'avons parlé qu'a grands traits, on le comprend, de cette église (pour
sa noiueiK'lalure cou)pl<-te, voir .MM. Louis Desmaison et Jadart, dans la Rsvni
IIISTORIQIJB AaDKKKAlSE,
mars-avril 1899). Leur
monographie est di-
visée en quatre clia[H-
tres : l" historique de
réalise; 2» description
du monument (carac-
tères généraux de l'édi-
lice, dimensions prin-
cipales, chœurs, ners,
eliapelle des fonts bap-
tismaux, crypte du sé-
pulcre, portails, faça-
des, tour ou clocher);
D" inscriptions et an-
ciennes épitaphes;
4° œuvres d'art {sta-
tues, bénitier des dau-
[jhins, console, mëdail-
louj, devants d'autel,
tableaux;. En outre,
sept planches ; plan gé-
néral de l'église, 1674;
vue du portail princi-
pal, au sud; pierre
tombale de D. Piene
Itousseau, 1536; béni-
tier des dauphins ; ar-
mitiries des familles
Uesain et l^ndragin;
éeusson de la corpo-
i-ation des maçons, sur
un chapiteau de la oeT
du prieuré.
cnptioiis, niius ilil M. JiKhirl. fort iii>iiibi't'uses, avant la Révolution, sur les
murs et dans le pavi' des nefs de l'i^ylise de Hetliel, ont été bouleversées depuis
et bien des fois détruites. Cr|>endanl, les principales de celles qui survécurent
à tant di- causes de desiruclion ont été, lors d'un nouveau pavage, en 1873,
(liées iiiix murs latéraux et an.v piliers |iar les soins de M. l'archiprétrfi Pietret.
Nous en avons com[ité vintil-lrois susceptibles d'être reproduites; leur publi-
eaticiii s'impose. l'Iusieui's per.^o images assez import;ints dans l'histoire locale
y figurent, et les auti-es iitt'reiit des noms de médecins, de marchands et de
bourgeois, avec des reiiseii^iieineiits sur leur fondation, leurs alliances et leurs
descendances. » Suivent, iilnis. lu ounieuclatiire, la description et le texte d*
ces inscriptions <-ummémor:ilives.
PoiUU latcral de l'tgia» d« EUthsl
Eglise Saint-Remj. — Aux deux côtés du saticluairi^, dans cette é^li^e,
tuicientie chapelle des Minimes : la Couronne d'Epines : — k Christ fi la Colonne,
attribués â J. Wîlbault.
Chapelle de l'Hôpital. — Dana cette chapelle : la Présenlalion de ?(.-S. iiu
Tempk ; — k Cruci/kmeJU de N.-S. ; — les Pèlerins d'Emmaiis ; — le Christ servi
par les Anucs, attribués à J. Wilbault. Dans la salle îles réunions : le l'ortrait
de M, Tiercelet.
La Halle. — La Orosse Tour. — Pour le prieuré, plus haut signalé, dont
les bâtiments furent vendus en 1793 — ainsi d'ailleurs que pour les monu-
ments anciens de la ville : maisons caractéristiques, notamment celle h l'en-
seigne du Bon-Diabk, vieilles portes, hôtel-dieu, maladrcrie à l'endroit ou se
trouve le pont Saint-Lazare, couvents, — voir Caruel : Essais sur Rkthkl. Voir
aussi les articles publiés par Mercier, sur le « Vieux Hethel », dans le Guidk
RETHÉI.OIS. Nous ne mentionnerons, alors, en passant, que la Vieille Halle et
la Grosse Tour.
En partie reconstruite au dix-huitième siècle, la Halle n'en donne pas moins,
à son quartier, certaine physionomie d'anlan. Sous sa churpcnle en bois plu-
sieurs fois séculaire, s'abrite la cloche qui, chaque jour de marché, dès onze
^^'^•}V'
1?
Balle i
RMhsl
heures, octroie aux « rurauï ", aussitôt lixé le cours des produits, la librfl
vente de leurs marchandises. Celte clochi", " de dix-huit h vingt livres pesans »,
date de ITC9. Le fondeur, qui s'engageait à la fournir " nioieniiant la somme
de quarante sols pour chacune livre >•, élait un rémois, François l.econile, dont
on ne connaît, d'ailleurs, que le nom.
La Grosse Tour passa longtemps pour dulcr de l'époque roinaiue. Mais
Caruel écrit : « L'origine de cette tour donna lieu à de multiples appréciations,
sans qu'aucune d'elles fut appuyée de raisons plausibles; aussi, cette origine
reste-l-elle ignorée. Toutefois, les comiiiunicalious du rez-de-chaussée dans les
dépendances du château sembleraicjjt indiquer une origine commune; et alors,
malgré certains avis contraires, la construction de cette tour ne remonterait
qu'à 960. " Ou reste, ce qui parait confirmer cette supposition, c'est un inven-
taire dressé en 16.^3 par M. de Ij-slaucourt, lieutenant du roi. Il prouve ciiiire-
ment la communication avec l'intérieur de la Grosse Tour. Jolibois nous fait, de
ce niotiiiineiit, lu <!<■ se riplioti suivante ; •■ Cnitstnii
iirtin<'Ji;l, i)iiî existe ciicori', la (!russ<> Tour trUiil i
donnaient, rue (1<^ luiit, la foriiie octogone. On y avait accès par une oaTerture
cintrée, Ù dix nii-lres du sol ; mais, duns li^s derniers siècles, on avait pratiqua,
uu pied, une purin linssi' et étroite. Sous le rez-de-chaussée, se trouve un sou-
t<irniin roruiant une seule suite dont la vofite est soutenue, au centre, par un
pilier. Une .iiK'ii'rine {{ravure indique uu second triage crénelé surmonté d'une
petite fiuérile. -
Ce iiiuiiuinent fut si peu entretenu qu'une partie s'écrouta en 1623; et, au
lieu de le rétuiiilr. un fil démolir le reste, de sorte qu'il n'existe plus que le
monticule, UU soiuiiK't duquel on parvient )iur un sentier construit en spîr&le,
I6ST, et piii'tiLuL du cheinrii de In Uucliesse, près In porte du cbdteau. bidé-
peiiduninient ilu soutorruiii indiqué duns l'invenUiirecité plushaul. ily a, sous
reiiiplucenienl qu'occupiiil \:i (irossc Tour, une (flaciére découverte en 1846
par Â1. I.e^rand-lii'épin, qui était alors propriélair<- du terrain, et que la ville,
en t8;W, acheta l,2(W francs.
Chftteau. — Aurait été i-onstruit, en %0, par Manassès. Aucun document
ne nous renselpie sur su véritrible importance; sauf, pourtant, d'anciennes
^ravur<-s sur lesquelles se ruieiit plusieurs donjons et l'emplacement d'une
RethtL
chapelli'. Iluiis les dépendances de ce cht\teau, les éolievins créés par la charte
de liuuclier tinrent leurs séances Jusqu'en li9a; à cette époque, le comte
de (^lèvi-s leur aliandonna la l'orlf ît rimiiije, oii ils firent aniéna;jer une
cliumlire pour leurs réunions. Des lors, cette •■ Porte à rimante », à laquelle
on iijoulait un étage et un clocher, et daui> ce doclier une horloge, devint
hôlej de vilU'. Klh- l^iit démolie en 174!). et. alors, fut construit l'Hôtel de ville
actuel. Vers Ililit). aequJNilion du château et du duché ilu ftethêlois, par Maïaiin.
Il en Ml [l'in à Armand -Charles de |,a Meillerave, lorqu'il épousa llortense de
Mani'liii. nièce liu l'ui'itinal, à condition que le duché et la ville s'appelleraient
Hauu'in: d'oil le dicton céléhi-i' : « Kethel, petite ville; Mazarin, grand coquin».
Aprtîs la dispersion de la famille .Mazarin, W" d'.Vuniont, héritière du château,
te tendit pour I T. OIH) francs, en ilix-sept lots, en réservant, toutefois, la Grosse
Tour pour la ville.
Euole d'a^culture. — l.e prniés-verhal d'inauguration — une feuille de
parchemin conservée duns un ulhuni — porie : " 1,'an mil huit cent quatre-
vingl-onze, le 4 octolire, l'école praliqne d'A^ricultuiv fondée par la ville de
Rethel, sur rinitialive de M. Linard. dépuléde rarroiidiâ^einent, et sousI'aJni
nistratjon de MM. Qelpech, préfeli Gillel, sous-préfet; Pirot, maire; Tro}'0]
Ecole [l'*^lciillur« de Helbei
premiei- adjoint; Gavasse, deuxièiite adjoint; sur les plans de M. Paille, archi-
tecte, a été placée sous le Haut Palroua^e de M. Jules Develle, ministre de
l'agriculture, et inaugurée par lui. <•
Ecarts. — Pamplcmoufise. 8 hnb. — Les Fermes tien Moiiliun. — Les Gum-
ifuelles. H. — Cenie-ROmieourl, 7 hab. — Brmur. -~ La Ferme. — Les Iles. —
1^ Carciintierie. — Le Clos Manniilte, 7 hab. — Les Trois M'itiUm ii Vent de
llotlin. y. C, — Les Quatre Moulins li Vent de la Neuville. D'après la tradition,
les trois moulins de Hottin auraient été construits en 1749 ; le premier, à l'est,
par un sieur Millet qui le transmit à sa lille. M'* Pelit. et celle-ci à M, Tinot-
Kaucheui, propriétaire de ses dépendances. 11 fut détruit, en 1863, par un
ouragan terrible; puis, en 1S6.S. il fut entièrement démoli. Le deuxième moulin
fut construit par les ancêtres de M. Drouet-Fequant ; depuis 18ËX, il n'existe
plus. Quant au troisième, il appartenait aux ancêtres de M. Costeau-Thiéry
qui, en 1872, le fit abattre. C'est dans le terrain situé entre le boulevard Saint-
Nicolas et les champs allant vers les moulins à vent que le duc Cbarles de
<ionza|jue avait résolu de construire la Neuve~Vitle. Remonte à iliSVt le procès-
verbal des mises en adjudication des places à bâtir; il y est dit que les mai-
sons auront 20 pieds de large et 2(1 pieds de hauteur, <' estre construites eit
|iierres ou briques dans le délai de cinq ans, à charge de payer un sol parisis
(le cens pour chaque maison, sous peine de quatre sols d'amende. » Maî^
jamais ne furent faites ces constructions projetées, et les matériaux préparés
pour la porte Suint-Louis servirent à la porte Salnl'Mciilas, oii l'on i«trouva
i'écusson de lu porte Saint-Louis. A la Neuville, quatre moulins, dont deux
remonLiient k 13G7; ils ont disparu : le premier en 1678. le d''uxiëme en
1S4.5. Quant aux deux autres, ils furent démolis : l'un en 1882, et le quatrième
en 1863. II ne reste, sur les terrains, que des exploitations agricoles, parmi
lesquelles une fort belle ferme, dont la grange fut consumée pur 1 iiu'endie, en
1876. En la reconstruisant, on découvrit des souterrains. Jamais explorés, se
dirigeant vers le chiiteau. Des sept moulijis liisloriqnes de Itetliel, seul le sou-
ACY-ROHANCE. — H., 407. — i:., H2. — D. C. 2. - \i. A., 2. —
D. D., 42. — lied., I,12i. — B. P., Helliel. — K. L., le dimanche qui suit If
27 juin. — B. B. — S. T. — Le lerriloire s'étend sur la rive gauche de l'Aisne :
craie marneuse, craie blanche, limon, ailuvions de l'Aisne. Aucune source.
— C. de Vitry.
Eglise. ~ lti>iiiaui<V ilii dix-liiitliént'.' sii-eU:. Tour centrale détruite. Pierre
loinbale daUnt de l.Hlf, nrpi? n|jur>' en pied d'iiuhert ili- Houlillac.
Ecarts. — VE/'Iuse, ',i liai). — l.a Gnr'-ane, 2 hah. — Le l'oint du Jour, â hab.
^ l.n Sucrei'ÎF. — l.ii Talile Riinttc. — Le Bliine-Monl. où jadis tenaient leur
saMiiiL les fumeux surciei-â d'Acv-ltoniaiic,
■"-. |,p nom (le vp y\\b\iip rappelle la très îiiiclenne fumille de Komance :
llrockmans, de Itui-kman:i, du Koinans, de Iloinance, marquis et barons de
Itomnni^e, marquis de Mt-smon, vicomtes d'Auteil et de Villaumé, barons de
Terrier, seijineurs d'AllIn'tioveii, Elch, Mvllen-Zutlen, l*eef, Nerdeeii, pour le
paj's (Ir l.iè^e ; de Mesmori, I.éclielle, Roiiitit^uil, Avançon, Millemont, Hautoul,
tiaraiicière, Acy, Beaumont, Inaumont, la MalmaiADn, Arronville, Novion, Pro-
visy. Serf, Thenorfcue^, pour la Cliampagix' ; et dont la âoui^he fut : Henry
Drorkmans, cbevalier, seif^ueur d'AItlienoven. du pays de Liè^e. Vécut au dou-
zième sittcle. Une iri's complèle p'-né.ilo>[ie de cette Famille fut faite, d'après
les titres vi^rillés par la Chambre lii'raldiqiie d>- Rruxelles. Elle nous conduit, de
la soui-lie, ,'iux diTiiiers celetniis ; Paul de Homaure — qui eut pour enfants
Cnston d<- Itouiance, m- ii Paris le Kl décemlin^ IR.Ï.'i. ei mort en IR81 ; C<^]e,
iii^t' en IR^iX, morte toute jeune; Henri, lieor^e-i, Charles. .Madeleine, Harie-
Aiine, - en passant par le chef de la secmide branche : tàodefroy 11, seifçneur
d'Attbi'
i> pi-udant bui
Il 1604, natnralis<'; frain'ais par l.oiiis XIII,
. en l'harfieaut l'infanterii' espajçnole; cl par
li tul Josepb Coilefroy, biirou de Itomance, sei-
:'y, lié II- !i jauvier I7.ï4, mort le 27 mars 1797;
. I.i'i baronnir de Iloinance avait été, sous la
AMBLY-FLEUBT. - II., VU. — K., li«. ~ l>. C. 12. ~ D. A., 12. —
IP. h.. Il, — llir(., jiMN. — l(. P., AUiKiiy. — F. I.., le deuxième dimanche
après le 11 jiiill.'l. -- C" 1'. - - ]j-a alluvioiis de VAisui' B.'tcnaenl sur une
iirande pailii' ilu teniiohi' ; le resh- se [>arla)ie lutn- la Maine crayeuse et le
limor). Kxploilntinn île briijues près de la (-coix-Choffcu. Terres inarueuNea
excellentes pour lr> blé et ji-s fonrraties urtideiels. Arrosé par le ruiMftu lie
.S(iM/c«-(7(iimjjcrii)»Vs. I,e vilUifte se divise en .Vmbly-haut et .\mbly-bas, que
sépare le i-'innl lii-s .\rdfiiiii-i. Kul, jadis, un chiHeau-fori qn'înr-endia, dans se»
luttes contre
Louis IV d'Ou-
Ire-mer, enflll,
Hugues, arche-
vêque de Reims.
— (-, de Vîlry.
Ecarta. —
Fleui-y, 76 hab.
— La Vharitt
II) hab., où te
trouve une mai-
son de ferme
qui fut UD an-
cien monastère.
C'est sans doute
l'écarlquei.ilD-
berl appelle :
VAbbat/e. LV-
lune des ferme»
F«nM d* U Clurllt
(.'lise du village, entre Ambly et Kleiiry, se trouve
de r.Abbaye. qui releva de Sainl-ltemy de Heims.
— 337 —
AMAONE. — H., 762. — E., 222. — D. C, 40. — D. A., 10. — D. 1)., 37.
— Hect., 932. — B. P., Amagne. — F., le mardi qui suit le 9 janvier, le mardi
qui suit le 12 mai. — F. L., le dimanche qui suit le 4 juillet. — C'° P. — B. B.
— G. T. — Soc. les Amis de la Guide. — Situé sur le versant droit de la vallée
de V Aisne, traversé par le ruisseau de Saidces. Sol peu accidenté. Alluvions de
TAisne ; environ 400 hectares otfrent un grand développement. Elles sont, en
général, marneuses et couvertes de prairies. On y cultive l'osier. Sur la rive
droite du ruisseau de Saulces, le limon domine. Une seule source mérite d'être
signalée : la Fontaine du Culot,
Ce village, au hord de la fertile prairie qui s'étend jusqu'à Attigny, se divise
en Amagne-gare (ou Amagne-Lucquy) et Amagne-vi liage. A pris une énorme
extension depuis qu'il est tête de ligne, en ce qui concerne les embranche-
ments, sur le chemin de fer de l'Est, de la ligne de Vouziers à Revigny, et de la
ligne d'Amagne à Hirson. Il y a trente années, environ, l'emplacement de la
gare, ainsi que des nombreux ateliers de la Compagnie, n'était qu'un immense
marais où se donnaient rendez-vous tous les pécheurs de grenouilles du pays
rethélois. — C. de Heims-Vitry.
Eglise. — Henionte au seizième siècle. A signaler un portail flamboyant
et une chapelle Renaissance.
Ecarts. — Df^ôt et Passage à niveau^ 47 hab. — Le Moulin à Vent, H.
ARNICOURT. — H., 285. — E., 85. — D. G., 6. — 0. A., 6. — D. D., 38.
— Hect., 833. — B. P., Rethel. — F. I.., le dimanche qui suit le 8 juin. — B. B.
— Le village se trouve près du Plumion, sur un plateau marneux à pente douce.
Craie marneuse sur la plus grande partie du territoire, puis le limon et les
alluvions du Plumion, Deux sources assez importantes, surtout celle dite :
Fontaine Saint- Etienne, Au nord s'étendent, sur une longueur d'environ
160 mètres, les vestiges de l'ancienne voie romaine de Reims à Cologne. Sur
ce parcours fut trouvée, en 1895, une sépulture gauloise renfermant une épée,
un couteau, un fer de lance, des débris d'armure oxydée, des fragments de
vases en poterie noirâtre. A signaler de nombreux souterrains creusés dans le
tuf, et qui, aux temps des invasions normandes ou de la guerre de Cent ans,
servirent de refuge. — C. de Reims.
Eglise. — Souvent remaniée. Le portail, seul, conserve son caractère
gothique. L'église, sur le haut d'un monticule, s'aperçoit d'assez loin. L'église
primitive fut incendiée en 1787, ainsi, d'ailleurs, qu'une partie de cette com-
mune. La cloche, qui pesait 1,000 kilogrammes, tombant du clocher, s'abattit
à terre. La tradition rapporte qu'au péril de sa vie M. de Remond sauva les
vases dits sacrés et les ornements sacerdotaux.
Un pèlerinage à saint Etienne trouve son origine dans la paroisse de ce nom,
existant jadis à l'ouest du village actuel, et qui fut, sans doute, le noyau d'Arni-
court. Quelques lieuxdits rappellent un prieuré : le Moustier, Sous le Moustier,
la Rue du Moustier.
Château. — Dans le vallon, un château construit au siècle dernier; sans
caractère spécial, mais d'aspect pittoresque à cause de ses dimensions et de
son entourage. Encore habité par les descendants des anciens seigneurs : la
famille Amadieu du Cloo.
Ecarts. — Boyaux, W hab. — Le Moulin. H. — La Saberloterie. H. — Les
Sapiniers, H. — Les Pays-Bas et Grimonl où, en 1650, campèrent les troupes
espagnoles qui allaient assiéger Rethel.
— H., 318. — E., 86. — 1). C. 4. — D. A., 4. — D. D., V4. —
Hect., 1,132. — B. P., Rethel. — F. L., le dimanche qui suit le 29 août. —
O^ P. — B. B. — Le territoire de Barbv s'étend sur la rive droite de l'Ats/ie.
->i)
— 338 —
Dans le fond de la vallée, terrain d'alluvion ; sur le versant de la vallée, marne
crayeuse; sur le plateau au nord, craie blanche. Les terres marneuses sont
d'excellente qualité; carrière de craie marneuse. A signaler la Fontaine de
Bourgeron et la Fontaine lies Souris. 11. — C. de Vitry.
Eglise. — L'ancienne église de Barby — dit M. Jadart, dans son intéres-
sante étude : Gerson, — démolie en 1881, se trouvait à Textrémité sud-ouest,
complètement en dehors du village, au milieu des vergers et des prairies enca-
drant le cimetière resté seul à sa place primitive. Cet emplacement se nomme
ï Abbaye, en souvenir du domaine que possédaient, en cet endroit, les religieux
de Novy, seigneurs du terroir dont ils partageaient les grosses dîmes avec les
moines de Saint-Hemy et le curé du lieu. Cette église présentait en ses diffé-
rentes parties comme une histoire abrégée de la commune, portant les cica-
trices des blessures occasionnées au pays par l'invasion et les guerres civiles.
De l'église primitive, remontant au douzième siècle, restaient les deux travées
gauches de la nef, seules contemporaines de cet édifice où fut, en 1363, baptisé
Gerson. A la suite des ruines causées par la guerre de Cent ans, on entreprit
de reconstruire le clocher, le portail, les voûtes et les fenêtres. Survinrent,
alors, les fléaux de la Ligue et do la Fronde qui causèrent de nouveaux dégâts
et suspendirent les travaux. Le transept nord y perdit sa voûte et sa plus belle
décoration. Puis reconstruite en 1829 et en 1851. Ce long martyrologe d'une
église nous raconte, avec une douloureuse éloquence, les maux qui flagellèrent
les populations groupées à ses côtés. 11 fut convenu, en 1881, entre la Fabrique
et l'autorité diocésaine que le transept droit recevrait le souvenir de Gerson.
D'abord l'épilaphe de sa mère, Elisabeth la Chardenière — c'est-à-dire qui
apprête le drap avec des chardons à foulon, ce métier ayant été, dès iS64,
introduit à Gerson. — 11 n'y avait nulle raison pour conserver cette épitapheau
cimetière, puisque, depuis longtemps, elle avait été enlevée de l'endroit pri-
mitif qui marquait la sépulture d'Elisabeth. Elle se trouve incrustée dans la
muraille; un encadrement sculpté l'entoure.
En tète : Procul et dk ultimis fimbus i'rktium vjus : Prov. 34.
Cette ^pitaphe de la nu^rc du chancelier Gerson a <?<<? primitivement placée au
mur extMeur de la chapelle Saint-Micolas, transept sud de l'ancienne église de
Barby et transférée dans sa nouvelle rt/Use, lors de sa construction.
Puis l'épiUiphe en lettres gothiques : Eusabeth la Chardknière — Quifinbel
UT KT VIK ENTIÈRE — A Ar.NAULT LK ChaHLIER ESPOUSE — AUZ QHELZ ENFFANS OMT
ESTÉ DOUZE — DeVAiNT CEST HUS FURT ENTERRE — M QUATRE CENS I LA.NNEB — EsTANT
l>K JUINC LE JOUR HUITIEME — JUESUS LUI DOLNT GLOIRE SaLNTIME. Et aU baS : DeUS
IIABITAHE FKCIT LN DOMO MATREU FILIORUM L-ÏTANTESI — Ps, 4 4%.
En face, un marbre conimémoratif rappelant la naissance de Gerson. —
Au-dessus, un médaillon ovale offrant, d'après les anciens types conformes aa
tableau que conserve Barby, le portrait en buste de celui qui fut le chancelier
d(î l'Université et l'auteur présumé de Ylmitatiou fie Jésus-Christ. Ce buste fut
donné par la direction des Heaux-Arts. Dans la fenêtre du transept gauche, un
vitrail nous rappelant, en quelques scènes expressives, la vie de Gerson.
Au-dessous : sursuu corda, et l'inscription biographique placée par les soins
de l'Académie de Heims.
Ecarts. Le Moulin à eau de la Fosse, N. C. — Le Pont d* Aréole, 4 hab. —
Le Bourgerou, 4 hab. — La Chaudière. IL
Gerson. — Plutôt lieudit qu'écart. Quelques retranchements et plusieurs
traces de fossés marquent l'emplacement de Tancien bourg où naquit Jean Le
Charlier, surnommé Gerson. Ce village disparut de 1652 à 16o3, entre les deux
sièges de Hethel, alors que la région fut si cruellement éprouvée par une série de
désastres. « Le procès-verbal des dégâts » occasionnés par rartiÛerie au prieuré
de Rethel, constate mille coups de mousquets ou de fusils, huit à dix coups de
— 339 —
canon dans les combles, plus de vingt coups au colombier. On s'imagine l'état
des campagnes qu'incendiaient, que pillaient par simple caprice, souvent, les
aventuriers. Cette cruelle guerre, pendant 1654, écrit Jean Taté — dont nous
rigeunissons Torthographe, — « avait tellement ruiné et désolé le pays qu'il
n*y restait plus de maisons, de plusieurs villages, comme à Condé. Il n'y en
avait plus à Herpy, il n*y est resté que celle-là où il y a une petite maison à
tourelle; à Ecly partie d*une maison de la grande cour et de grand'grange,
qui était comme une halle; et les autres villages en même état que le susdit. »
Alors fut ruiné Gerson. Il ne se releva jamais de ses ruines. Et Ton s'explique
combien, à cette époque, disparaissait facilement une localité avec ses toitures
de chaume, éléments si favorables aux incendies. Barby subit le même sort,
car on n'y voit plus, sauf l'église, traces d'anciennes habitations. Mais la recons-
truction, puisque Barby était chef-lieu de paroisse, suivit le fléau. Les habitants
de Gerson, préférant se grouper au centre de l'agglomération, ne réparèrent
point leurs masures, ne rebâtirent point leurs maisons sur les fondations
anciennes. Dès lors, Gerson ne fit plus avec Barby qu'une seule commune. Les
remparts grossiers dont était entouré le village disparu, mats dont les traces
sont encore visibles, devinrent bientôt, avec les chenevières et les jardins, les
seuls indices des habitations primitives.
Malgré que Gerson eût disparu, les abbés conimendataires de Saint-Hemy,
titulaires de la seigneurie, n'en maintinrent pas moins toutes les formalités de
leurs droits féodaux jusqu'à la Révolution. Le 26 mai 1791, les administra-
teurs du département des Ardennes prirent un arrêté aux termes duquel le
territoire de Gerson fut divisé en trois parties égales : Barby, Kethel et Sorbon.
Barby s'adjoignait la section de Relranchamp et les deux tiers d'une autre
section nommée la Plaine; Rethel agrandit ses limites de tout l'espace compris
entre la rivière d'Aisne, le chemin de Barby à Novy, dit la Procession, et le
vieux chemin de Sorbon à Rethel; pour sa part, Sorbon eut le terrain entre le
ruisseau de Bourgeron et le terrain de (irimont.
L'église Saint-Jean- Baptiste, dans l'enclos appartenant aux moines de Novy
(voir Novy-Chevrières), eut à Gerson une annexe sous le vocable de saint
Martin. Chapelle des plus anciennes, dont l'origine reste inconnue, et qui fut,
au commencement du quatorzième siècle, pourvue d'une chàtellenie, libéralité
faite par la famille Gerson. La croix Saint-Nicaise marque, ainsi que le veulent
les prescriptions liturgiques, l'emplacement de cette antique chapelle. Non
loin, la croix de Gerson, en bois. En face de ces deux croix, resta longtemps la
dernière muraille du village.
« On veoid encore, écrivait dom Ganneron, de 1639 à 1640, c'est-à-dire avant
la destruction du village, on veoid encore la maison de maistre Jehan Charlier
de Gerson où demeure encore présentement un laboureur (les gens du pays
appelaient cette maison : Pignon de Gerson), Elle se monstre encore je ne scay
quoy d'antiquité, toute maison de village qu'elle est; en autres choses on y
veoid une cheminée assez ancienne percée et cachée dans la muraille sans
advancer au dehors. La nasquit le B. Jehan Charlier qui y passa aussy sa jeu-
nesse. Les bonnes gens qui vivent encore au pays font gloire de sa naissance
et racontent plusieurs choses de luy qu'ils ont appris de leurs ancestres, aucuns
mesmes, tous idiots qu'ils sont se plaisent d'avoir de ses escripts, bien qu'ils
n'y entendent rien. »
Sur un mamelon que parsèment des fragments de tuiles et rempli de pierres
dures, la tradition — nous dit M. Jadart — voit l'emplacement de la grande tour
Gerson où se trouvait la ruine qui disparut à la fin du dix-septième siècle et
que l'on appelait le Pignon de Gerson,
BERTON COURT.— H., 229. — E., 77. — D. C, 5. — D. A., 3.— D.D.,37.
— Hoot., ()8;î. — H. P., U<*tln'l. — T. 1.., lo (liiuanclir» qui suit le 9 mai. —
O" P. — H. R. — L<* villafît' (?sl sur l«' penchant rapide <l un coteau, au fond
d'un vallon. La craio marnouse aiïlut* sur presque tout \p territoire et donne
d'assez bonn«^s t<Tn»s; au nord-est du village, 04 hectares de limon. Quatre
sources d'un débit assez faiMe. — C de Vitrv.
Ecarts. — La Hohrtft\ 11. — Le Paradia, 2 liab. — La GuhvjueUe. N. C.
BIERMES. — IL, 271. — K., 77. — D. C, '*. — I). A., 4. — D. D., 44. —
IL, 79.'). — B. P., Hethel. — F. L., le premier dimanche de juin. — C*** P. —
H. B. — T. — Le villa{,'e, dans un vallon resserré, est tout en longueur au
continent de r.A/s/ic e! d'un petit ruisseau qui prend sa source sur le territoire
même dans les marnes crayi'uses. A l'ouesl de Biermes, 50 hectares de limon.
Dans la vall<^e, 72 hertares dalluvions. — il. de Vitry.
Eglise. — Date <lu nioven «Ige : une tour carrée déstructure asez grossiènî
surmonte le portail.
Ecart. — Le Moulin ii Vcni. IL
COUCY. — IL, SMS. — i:., i.iO. — IL C, 7. — D. A., 7. — D. D., 37. —
Hecl., OIJS.— B. P., Uelhel. — F. L., le premier dimanche d'octobre. — C*« P. —
B. B. — Villaj^e situé, dans la vallée, rive gauche du ruisseau de Saulces,
aniu(?nt de ï Aisne: au centre de plaines fertiles. Le territoire s*étend sur les
alluvions modernes et sur la marne crayeuse, maniué par 180 hectares de
limon aux versiints de la vallée où coule le petit ruisseau des Prés lies Champs.
Excellentes alluvions, marn«*uses ou argileuses, de l'Aisne. C'est diins cette
légion que la vallée de l'Aisne atteint sa plus grande largeur. L*exploitation
<igricole de M. Namur est à signaler. M. Namnr père, laurMt de la prime
•tVhonnt'ur, cultiva, plus spécialement, les betteraves à sucre. Son fils, M. César
.Naniur, président actuel du Cercle at/rieole de Rethel, organisa récemment une
distillerie agrieole qui lui permet de Iraiti'r lui-nnhne la betterîive produite par
lexploitation. L'engraissement du bétail est le corollaire forcé de cette indus-
trie. M. Namur, ou outre, se livre à l'élevajie du bétail et possède un certain
nombre d'étalons. — C. de Vitry.
Eglise. — A remarquer la vieille nef romane et son chevet carré percé de
trois baitîs gothiques. La chapelle latérale fut ajoutée au seizième siècle.
Ecarts. — Le Moulin n Eau. N. C — L(* Moulin à Vent, N. C — La Sucrerie,
173 hab. A mentionner un petit eJuUeuu ayant appartenu aux fameux sires de
i'oucv.
V
DOUX. — IL, It5. -- K., 40. — I). C, Ti. — I). A., :». — D. D., 39. —
ilect., 053. — B. P., B»'tliel. — F. L., le dernier dimanche de mai. — C»« P.—
Le territoire, sur la rive «zauche du ruisseau de Saulces-aux-liots, est assez étroit
et allongé du sud au nord. Dans la vallée, alluvions modernes; sur les pre-
mières pentes, limon: et sur tout le reste du territoire, marne crayeuse. Quel-
<ïues sources sans grande importance, mais à débit assez régulier. — C. de Vitry.
Eglise. — Date du seizième siècle. Charmant petit portail Henaissance. La
cloche porte le niillésinie 1700. Klle a pour parrain u Renard de Fuchsambergf
conseiller du roy en ses conseils ...» et pcmr marraine « Marie de Sauret
André, son épouse. . . »
Ecarts. — La lïeusetle. IL — Pernant, 9 hab.
GIVRY. — IL, 495. — E., 102. — D. C, 15. — 1). A., 15. — D. D., 41. —
Ilect., 1,193. — B. P., Atligny. — F. L., le dimanche qui suit le il novembre.
— C^" P. — Le territoire ^pas très accidenté) de (iivry, le plus fertile de Par-
rondissement, avec celui d*Ama«ne, est formé par les alluvions de V Aisne, au
nord; la marne crayeuse sur les pentes; el le limon sur les plateaus. De l'Aisne
on e»lrait ilu gravier pour renipierrenient des cheiuins. Aucune source. —
C. <te Reiros.
Eglise. — llemonte, sauf la tour romane, au seiiième siècIp. Possède une
très curieuse petite croix en cuivre doré, où se lisent lu date du IB mars l.HSl
et le nom de son donateur : Jacques Levasseiir, chanoine de Reims, avec i'écu
de ses urmes. Très joli portail nenaissance.
Ch&teau. ~ Quelques traces d'un ancien cMteau.
Ecarts. ~ Le Moulin tle Poivre. — Montmarin, où sVIève la Tameuse église
sur la hauteur donl l'Alsiii' ,in'iis>> Ui Imtïc. La lé)jendi' dit <|ue cette église aurait
f
élé ctinslruite par Charles Martel, en mi^rae temps que celtes île Sainte- Vau-
bourg el de Thelines, fi la suite du vteu qu'il avait fait avant d'aller combattre
les Sarrazins, qu'il taillait en pièces fi Poîliers (ïoir Mevrac : Thabitions,
LiaKHDGs Kl Contes des AunE»NEs, et la pi'é^ente Géographie aux communes
SAUrre-VAUBOL'flO et Blai«e). La vérité est que ct;tle église date du seizième siècle.
Le village de Montmarin — siège, jadis, d'un dovenni* — était, il y a trois
c«nU années, au nombre des villages les plus riches et les plus llorïssants
des Ardeniies. U Fut détruit avec son chAteau aux temps des guerres de reli-
((ion; seulf son église u survécu (voir Mevrac : Vilubs et Villages oks Ahdsnnbï).
Tout proche était une source que vénéraient dune façon toute particulière les
pèlerins, et dans laquelle ils se baignaient |)our " laver leurs maux ". Aux
brandies des buissons, et même d'un arbre se dressant en face de l'église, ils sus-
peodaiL-nt, après les ablutions, leurs vêtements ou, plutdt, des morceaux, dé-
chirés tout exprès, de leurs vêtements,
Uenxdits. ~ Le l'iiradls. Une ancienne voie romaine passait sur ce champ
où au rencontre un arbre isolé dit t'Àrbre du Paradii. — La Sf^pulture maudUe;
rappelle un épisode de l'occupation des alliés en IBlâ, épisode que nous avons
raconté dans notre volume : Vjllrs ti Villages des Ardbnki». — La Potetwe
(pourquoi ce nom sinisli-e?), nom d'une croix sur le socle de laquelle on lit :
ûcouK — capitaine Maboukiutk Haï. — En commémoration de quel ilvéncmentî
A signaler encore deux autres croix en pierre, l'une proche le canal, l'autre
— 342 —
dans le cimetière de Montmarin, toutes deux de môme dessin et sans doute de
la mAme époque : commencement du dix-septième siècle. Evidemment croix
de pèlerinage.
MONTLAURENT. — H., 176. — E., 62. — D. C, H. — D. A., H. —
D. !>., 43. — Hect.. 683. — B. P., Attigny. — F. L., le troisième dimanche de
septembre. — C'« P. — Le village est au sommet d'une gorge qui s'enfonce
vers les monts de Champagne. Dans la partie N.-E., craie marneuse, avec silex
et pyrites; terres généralement fortes et propres à la culture du blé. Dans la
partie S.-O., craie blanche, avec terres légères et sèches. Cinq sources, parmi
lesquelles la source du Vivier et la source Saint-Laurent ; celle-ci arrosant le
village. — C. de Vitry.
Château. — Du château de Montlaurent, ne reste plus qu'une tour sur
quatre, avec corniches à mordillons et toiture en poivrière. Aucun vestige des
plates-formes construites aux temps où François I*' guerroyait contre Charles-
Quint. Ce château eut pour maîtres, notamment, les Feret, seigneurs de
Montlaurent (une rue de Heims porte leur nom), qui s'alliaient aux Corvisart
de Montmarin, les ancêtres du fameux médecin de Napoléon !•'.
Ecarts. — Le Moulin à Vent, N. C. — V Arquebuse, où furent trouvés de
nombreux squelettes et des armes en quantité. Y eut-il une bataille en ce lieu,
avant ou après que Henri III eut autorisé Montlaurent à se fortifier, « comme
gage de fidélité » ?
NANTEUIL. — H., 194. — E., 61. — D. C, 6. — D. A., 6. — D. D.. 46. —
Hec, 792. — B. P., Rethel. — F. L., le deuxième dimanche de juillet. —
C'« P. — Le territoire de Nanteuil s'étend sur le versant gauche de VAisne,
Autrefois, cette rivière coulait au pied de Nanteuil, qui s'étage sur un replis de
coteau. D'où son ancienne appellation : Nanteuil-sur-Aisne. Mais, en 1832,
quand fut creusé le canal des Ardennes, on empruntait, pour y faire couler le
canal, le lit de l'Aisne à laquelle fut alors donné, se dirigeant sur Barby, on
autre parcours. Pont construit en 1883. La craie marneuse, la craie blanche,
les alluvions anciennes et quelques alluvions récentes de l'Aisne se partagent
le sol de cette commune. Ce village essentiellement agricole, comme, du reste,
tous ceux de cette région, possède quelques belles exploitations rurales, notam-
ment celle appartenant à M. Thierion de Monclin.
Eglise* — Semble dater du seizième siècle. Est caractérisée par sa (lèche
aiguë, plus récente d'environ cent années. Au dessus du maltre-autel, une
belle copie faite par Wilbault, « pour sept louis d'or », en 4787, delaDesomft
de Croix, tableau de Jean Jouvenel, que Ton conserve au Louvre.
Château. — A l'origine, une forteresse redoutable s'élevait sur la hauteur
qui dominait l'ancien cours de l'Aisne. Au bas, se trouvait un gué. Cette for-
teresse surveillait le passage de la rivière, et protégeait cette zone contre les
invasions — suivant les guerres — des Anglais, des Impériaux, des Bourguignoni
ou des Espagnols. Autour de ce manoir fortifié s'étaient groupées d*assez nom-
breuses maisons, si l'on en juge par les substructions et les ruines qui forent
mises à jour et qui se voyaient, naguère encore, sur l'une des pentes du mon-
ticule.
Nanteuil, dont fait mention, pour la première fois semble-t-il, la charte
de 1243 accordée aux habitants de Taizy, par Guillaume, seigneur suzerain,
était incendié, en 1650, pendant les guerres de la Fronde. Le village se com-
posait, alors, d'à peu près cent maisons. Furent également incendiés et détroits :
la forteresse (excepté la tour du midi), l'abside de l'église, le moulin, une fon-
derie sur l'Aisne, le presbytère et les archives communales. Furent égorgés, ou
passés au fil de l'épée, les habitants ; à peine en resta-t-il en tout, hommes el
— 343 —
femmes, une trentaine qui, voulant relever Nanleuil de ses ruines, < engagè-
rent », d'un commun accord, ce que le territoire possédait de moissons, de
champs, de terres fertiles.
Liieuxdits. — Le Grand et le Petit Nepelllcr, entre Avançon et Nanteuil, à
égale distance des deux communes. Rappelle l'emplacement d'un ancien vil-
Inge détruit pendant les guerres de 1650 et dont il ne reste, assez profondé-
ment enfouies, que des substructions. Il n'est pas rare que, fouillant le sol
de Nepellier, on trouve des monnaies en usage au seizième et au dix-septième
siècles.
NOVT-CHEVRIÈRES. — H., 749. — E., 243. — D. C, 7. - D. A., 7.—
D. D., 33. —- Hect., 1,720. — B. P., Rethel. — F. L., le premier dimanche de
juin. — C* P. — B. B. — G. — Sol faiblement ondulé et d'une constitution
simple : marne crayeuse, 792 hect., donnant de bonnes terres à blé; limon,
576 hect., qui recouvre les plateaux et les rend très fertiles ; alluvions modernes,
352 hectares. Quelques sources, qui tarissent à la moindre sécheresse. — G. de
Vitry.
Le Prieuré. — Novy-Chevrières s'appelait, autrefois, Novy-les-Moines, en
souvenir du prieuré conventuel fondé en 1097 par Hugues, conilede Bethel, et
Milesende, sa femme. Ce seigneur, par une charte datée du chAleau de Hethel,
donnait au prieuré son alleu de Novy et le village de Barby, avec toutes les
personnes qui voudraient s'y établir. Il ajouta ce qu'il possédait sur les moulins
de Rethel, et ses successeurs abandonnèrent encore d'autres biens à ce monas-
tère. Le malheur des invasions y ayant introduit le relâchement, il passa, en
1640, aux bénédictins réformés de la Congrégation de Saint- Vannes, qui réta-
blirent, en peu de temps, la régularité et l'ordre. Malgré la modicité des revenus,
une sage économie leur fournissait les moyens de relever les lieux claus-
traux et l'église dédiée à la sainte Vierge. 11 n'y avait que six religieux, lors-
qu*en 1681 l'archevêque de Reims, pour les favoriser, érigeait en cure le village
de Novy qui. Jusque-là, avait pour suzeraine celle de Faux. Le nombre de ces
religieux s'élevait alors à douze. Le prieuré de Novy eut surtout à souffrir de la
guerre en 1649, 1650, 1652 et 1653, à l'occasion des diverses prises et reprises
de la vi le de Rethel, ce qui obligea plusieurs fois les religieux à se retirer dans
cette ville et dans les villages voisins.
C'est aux bénédictins de Saint-Vannes que Novy doit son église actuelle.
Construite dans la cour même du monastère, dont elle occupe un des angles,
cette église, l'une de nos plus remarquables en Ardennes, porte l'empreinte à
la fois sévère et majestueuse du grand siècle de Louis XIV. Sortie de terre,
pour ainsi dire d'un seul jet, elle n'a d'ornements extérieurs que les dix
immenses contreforts constituant, de chaque côté, ses grandes lignes architec-
turales. L'extrême hauteur de ces contreforts en diminue la saillie comme etfet
d'optique et contribue, par cela même, à leur donner une grûce, une élégance,
une hardiesse qu'ils n'auraient pu obtenir de leur niasse normale. Il en est
ainsi des fenêtres : elles n'ont de particulier que leur hauteur démesurée.
On pénètre dans l'intérieur par une porte latérale surmontée d'un fronton
fortement échancré. Les sculptures qui en composent l'ornementation sont d'un
fini, d'un travail irréprochables. La nef principale est grandiose; elle rappelle
les heureuses combinaisons architecturales de Sainl-Eustache de Paris. Les
piliers sont cantonnés de quatre pilastres doubles, dont deux d'ordre compo-
site pour les nefs, et deux d'ordre corinthien |)our les arciides de travées. Le
sanctuaire — où le marbre abonde et où les pavés sont en niosaî(]ue — est
digne d'une cathédrale. Les sept fenêtres qui l'entourent 1 inondent d'une
lumière trop crue; mais ces fenêtres avaient été disposées, sans nul doute,
pour recevoir quelque verrière ou, tout au moins, des vitraux coloriés qui.
— su ~
pcul-iHrf, (i«'i'U|>è l'ont k'ur i^laci^ à l'orijjiiie. Ont-ils élë litHruits pendant les
(fueiTcs (lu dix-septièmi^ siècle rt rpiiipluoés |iar les vitres qui subsistent aujour-
d'hui? Li; tiulTi't d'or^uf nit'riti' Aussi qucl(]UR iiieiition. Des bas-reliefs, repré-
seiilunt les ilivprs uttribuls ilc h musique, y li^nirent dans des encadrements de
iTki bi>n goilt; deux tt^nics niiiis s'éluncent du soiuiiiel en sonnant du clairoD.
(Jiiant il l'orgue, que les habitants de Novy défendirent rentre la commission
des plombs, c'est encore celui d(!s anciens bénvdiclins. Entre le pilier et la
fçrnndc nef : Uninl Hemy reeeeani lu Stiinle-Ampoule ; — DetLr Moines bénfdie-
ihis, toiles attribuées û 1. Williault. En imtri;, le sanctuaire de cette église,
lambrissf! de niarbn-, pat orné dit six tableaux tellement défigurés par de sacri-
lèfces resta H ration s, qu'il est impossible, aujounrhuj, d'en apprécier le mérite
l't d'en connaître l'auteur.
L'église de .Novy possède plusieurs dalles funéraires. L'une d'elles porte,
^vi's en creux, les trait» d'une femme : sans doute Milesende de Hontlhéry.
Luc autre rappelle un celléricr du couvent ; pouM|uoi cet hommage ? Le prieur
du moimstèii-, ayant " la présentation dans la paroisse de Novy » — un de
ses moines y faisait oflluc di' curé. — avait inia^iiné, en reconstruisant l'épw
conuiituelle, d'y accoler, conmie vestibule, l'église pai-oissiale qui, mise en
comiiiunic-atiun diiri'le aveu In sienne, permettait aux '< paroissiens de son
obédience ■. ireuteiidn' la messe qu'il célébrait. Cette église, vendue en 1793,
à lilre de bien naliunal, fut Iransformée en auberge. Bien que les arcades de
communication aient été soigneusetHinit comblées, ces travaux d'obstruction
n'empécbent pas <|ue, de raaberfçe, on entende les chants liturgiques, tout
comme de l'église mntiacalu — devenue église paroissiale — il est fitcile d'en-
tendre les pnqHis ou les chants des buveurs.
L'établisse met II conventuel existe encore avec tout son développement d'autre-
fois, ("est un vaste qnadrilalén^ que composent des bâtiments de différente)
formes et de dimensions s[>éciale.s, mais dont chacun, jadis, avait ses attribu-
tions spéciales : ici. le pavillon du prieur i tout pi-oche, le cloître réservé aux
onze moines ; sur un côté, les maisons d'exploitation rurale de la nianse abbi-
liale : pre^snirs, cellieis. (.'renieis. hors d'usage quant ù leur destination primî-
— 345 —
tive, les réformes sociales les ayant fait passer des mains du Clergé entre les
mains du Tiers-Etat. De même pour les « Granges aux Dîmes », où venaient
s'entasser les produits prélevés sur les paroisses d'Auboncourt. de Faux-
Lucquy, de Corny-la- Ville, de Novy, de Sauices-Monclin, de Pargny, de Doux,
de Chevrières, de Montgon, et de tant d'autres communes, sur lesquelles les
moines de Novy prélevaient leurs droits. Ce monastère possédait une très riche
bibliothèque : livres précieux dispersés aux quatre vents, lors de la suppres-
sion, pendant la période révolutionnaire, des ordres monastiques.
Ecarts. — Corny la Cour. — Saint-Martin-Chevrières, qui fut, autrefois, com-
mune distincte.
PARONT-RESSON. — H., 222. — E., 80. — D. C, 3. — D. A., 3. —
D. D., 41. — Hect., 636. — B. P., Hethcl. — F. L., le deuxième dimanche qui
suit le !•' septembre. — B. B. — Le territoire situé sur la rive droite de V Aisne
comprend des marnes crayeuses, 312 hect. ; du limon, 132 hect. ; et des allu-
vions modernes, 492 hect. Terres de bonne qualité; terres marneuses très
favorables au blé. Au sud de Pargny-Resson, coule le ruisseau de Saulces-aux-
Bois, affluent de l'Aisne.
Histoire. — C. de Vitry. — Rappelons seulement cet épisode : « 20 aoùt-
20 septembre 4591, le duc de Nevers escorte des marchandises qui alloient de
Donchery à Sedan et à Chdlons. Puis il ramena trois ou quatre cents pièces
de vin à la Cassine. En faisant ce convoi, il a une escarmouche h Pargny, près
de Rethel, avec les troupes ligueuses, fait six prisonniers des gardes de Saint-
Paul, et douze de la compagnie de M. d'Argy, entre autres Vignocourt, lieute-
nant de d'Argy, et prend aux ennemis quatre-vingts ou cent chariots restés en
arrière. »
Eglise. — Dans une des chapelles de l'église, cinq pierres tombales, avec
armoiries concernant les familles de Houtillac — dont quelques membres
sont chevaliers-comtes de Cerny, barons de Signy-le-Petit — et de Fuchsani-
berg, les seigneurs du lieu, aux dix-seplième et dix-huitième siècles. Ces ins-
criptions sont des plus intéressantes. M. Barthélémy en a relevé le texte dans
une notice publiée t. m, p. 494, année 4877, par la Revue de Champagne et de
Brie. Les Renart de Fuchsamberg — famille originaire de Saxe, qui vint s'éta-
blir en France au commencement du quinzième siècle, probablement à la suite
des ducs de Bourgogne — avaient également leurs sépultures dans la petite
église de Doux qui formait, jadis, avec Resson et Pargny, trois seigneuries dis-
tinctes ayant haute, moyenne et basse justice. Le marteau révolutionnaire
fit disparaître les inscriptions de deux dalles de marbre noir encore visibles
dans le chœur de la modeste église; mais l'ancienne cloche survécut, c'est la
plus vieille du canton : elle sonne depuis bientôt trois cent quatre-vingt-dix
ans dans la flèche en charpente où, François I*' régnant, elle fut suspendue,
et que, depuis, on a maintes et maintes fois restaurée. Elle eut pour par-
rain et marraine, des plébéiens : Jehan Desnions; Marson, sa femme; et leur
fille Henriette, Lisbette ou Liïiette. La famille de Boutillac, originaire de
Bourgogne, parait s'être établie dans notre région à la suite des comtes de
Nevers.
Château. — De l'ancien château qui se trouvait à Resson, ne subsiste plus,
aujourd'hui, qu'un pavillon en briques et en pierres, offrant encore l'aspect
d'une construction Louis XIIL
Ecarts. — La Ferme, 12 hab. — La Ferme d'Arson, 40 hab. — Passage à
ni%:eau, b hab. — Saint-Sicolas, 4 hab. — Resson, 101 hab.; était, avant 4828,
commune distincte. Deux chapelles, autrefois, dépendaient dv Resson : l'une
appelée la Chaprllerie ou yotre-Dame d'Arson; et l'autre, Saint-Michel d'Arson-
le-Féiu,
— 346 —
SAULT-LES-RETHEL. — H., 453. — E., 94. — D. C, i. — D. A., I. -
D. I)., 41. — Hect., 6C2. — B. P., Hetliel. — F. L., le premier dimanche d'oc-
tobre. — C'* P. — B. B. — 1^ teiriloire longe la rive droite de V Aisne. Dans
la vallée : alluvions argileuses, avec grève au-dessous, 80 hect. Sur les
pentes douces : 390 hect. de limon. Craie blanche, 164 hect. Craie marneuse,
28 hect. Importantes briqueteries. Aucune source, aucun cours d*eau. — C. de
Vitry.
Eglise. — De l'ancienne et tnrs importante église paroissiale de Sault, qui
comprenait dans son ressort tout le faubourg de Rethel depuis le cours prin-
cipal de l'Aisne et, par conséquent, le couvent des Minimes, ne reste aucun
souvenir. Elle fut démolie en 1808, pour aider à la restauration de sa nouvelle
paroisse : celle de Hethel.
Ecarts. — Le Passage à niveau, 5 hab. — La Villa Mazarine, 6 hab. —
Eelair, H. — Le Blanc- Mont. IL — La Corne. H. — Mogador. H. — Le Port, H.
— Le liais du But, H.
SEUIL. — H., 483. — E., 161. — D. C, 9. — D. A., 9. — D. D., 41. —
Hect., 1,179. — B. P., Rethel. — F. L., le dimanche qui suit le 15 août. —
C*« P. — Seuil s'étage sur un coteau, entre une gorge ouverte dans les monts
de Champagne et la vallée de l'Aisne. C'est sur ce territoire que les alluvions
de r.A/snt' atteignent la plus grande largeur; notamment trois kilomètres entre
Seuil et Coucy. Elles occupent une superficie de 388 hect. ; sont glaiseuses et
humides. La craie marneuse et la craie blanche composent le reste du sol.
Quatre sources, d'un faible débit, mais assez régulières. — C. de Vitry.
Eglise. — A remarquer la nef, le portail et l'abside. Les chapelles et le
chœur, reconstruits au seizième siècle, ofTrent un certain intérêt archéologique.
Château. — S'élevait, à l'ouest do Seuil, sur une petite hauteur dite le
Tenne. De ce château, ne reste plus, aujourd'hui, qu' « une maison d'exploi-
tation ». A quelle époque fut-il construit? A quelle époque fut-il détruit? Il eut
assez longtemps, pour maîtres, les seigneurs de Thugny. La mairie de ce vil-
lage semble n'avoir été qu'une dépendance de ce château. Une voie souter-
raiïX' la reliait à l'église de Seuil, affirme la tradition (voir, dans Meyrac :
Traditions, Légendrs et Contes des Ardennes : « L'histoire du seigneur de Seoil
et de son paysan >»). — Non loin : le Fond de la Tuerie, la Tête de Chevaux, la
Bataille, trois lieuxdits rappelant un épisode de la retraite faite par Turenne
après la bataille de Rethel.
Ecarts. — Le Moulin, li hab. — l/Ec/t«e, 4 hab. — La Garenne, 3 hab.
Lorsque furent défrichés les bois de la Garenne, on découvrit de nombreuses
tombes renfermant, à côté de squelettes bien conservés, des monnaies d'or,
d'argent et de bronze, des vases en terre, des boucles d'oreille, évidemment
d'origine gallo-romaine.
'vw^ En 1814, les femmes de Seuil marchèrent en armes sur Rethel, pour
aider h la défense de la ville.
SORBON. — H., 303. — E., 106. - D. C, 4. — D. A., 4. — D. D., 39. —
Hect., 1,443. — B. P., Rethel. — F. L., le dimanche qui suit le 11 juillet. —
C*« P. — B. B. — Marne crayeuse, 959 hect., marquée en quelques points par
180 hect. <le limon; 28 hect. de craie blanche; 276 hect. d'alluvions modernes
dans les valléc^s où coulent le Plumion et quelques autres petits ruisseaux,
parmi lesquels le Bourgeron, S'étage sur un petit coteau.
Histoire. — C. de Vitry. Origine lointaine. Existence certaine à Tépoque
gauloise ; mais nous ne connaissons rien de son histoire avant le douzième
siècle. Fut surtout éprouvé pendant les guerres de la Fronde. « Est notoire que
pendant les siège et prise de Rethel — nous modernisons Torthographe, —
! les années 1650 et Ifl54, le villa(:e dp Sorbun, éloigné dt Bertoncourt
' demi-tieue, fut bi'dlé et incendie; de sorte que l'église et les moulins
. Sorbon furent entièrement ruinés, à l'exception de deux maisons qui
rent et furent incontinent après, démolies par la garnison de Relhel et
pendant le siège dudit Helliel et longtemps après, les hahitants dudit
>n étaient réfugiés à Itelhel arec leurs bestiaux et allaient, de Retbel,
irer sur le terroir de Sorbon, de quoi a été le présent pour servir h ce que
'Oit. (Rkcistre de la Justice dk Rertokcouiit, an greffe de Rethel.) u
ilise. — Assez bien conservée; mais son clocher n*est plus celui qui vit
î Sorbon au douzième siècle. Cette église porte les traces des malheurs
luccessivement, accablèrent les habitants, dévastèrent leurs maisons, en
!rriblcs luttes d'autrefois. " La nef et les basses voiHes sont entièrement
es, l'eau entre dans le chceur, ■•
apprend le Registre des vjsitbs ^^^^^BÇ^^^^^^S^?^^^^^^!
yKN»£ DB Rrthel. Depuis le ^I^P^^âSl^^i^B^^^^^^I
!me siècle, les murailles furent ^^Sy^^^F '^^^BK\^^^I
ssivement refaites. — Restent ^K^j^^^l' ^^^^^ftk\^^B
le vestiges de l'architecture an- ^^J^^^^H>^— -^J^^^^^^^V^^B
façade occidentale, le por- ■A^^^^^^B'^^^^^^^^^^^X' V
au-dessus, fjyj^^^^^^k ^ .^^^^^^^KVll
iojant.Aucouchanl,deuxornii'S [fl^^^^li^^^^'^^IV^^^^H U|
13 l'église, l'inscription comme- [n^^^|^nV\^ ._^^y- /j ^^H>j||
tive rappelant le fameux Robert U^H^^LW ''• ' ' ' . !/ ^^^■/fl
rbon,néle9octobrel30l,mort IQl'^HbV\l^ ' '} f'^^Mllm
le 16 août 1374. La voici BB^^^KSilfc'itfr^- ' 'fM^Klfm
^\NT th£olog[bn — .Moraliste ^DB^^^^k|u^^^^j^^^V^^|
SDlUTEUn CËLÈBRE -~ CHANOINK ^BJB^^BL^^^S^^B^Zjfl
PUIS DE Paris — Il kut ^^KSw^^^^HI^^^^^^Ëh^^I
Robert île Sortniu
— Dont les u
56 a fonder la sordonnk —
uiiblg asilk des pakvhivs uaitrf.-<
UDIA.'dS — Qui DKVINT IISK PÉ-
:K d'illustres DOCTEURS — \..\
PAKEUSE COMPORATIOS SÉCUL.IIBK
jNivKHSirfe — Et reste l'ise des
ts DE Lit Franck CHn^iE.tNE. Et
s ; Semmmant duce uraiid homme — Ses minpalriotes lui ont Mi/ù ce momi-
— L'un de j/rJce u Dccc xiivrir.
Atesn. — N'existe plus sous son aspect primitif. Son emplacement en est
e au couchant du village. Le pavillon principal et l'entourage rustique
ni deviner les (races d'une ancienne splendeur. Inhabité pendant le der-
liècte. tes familles de Itemonl et de Charlo^ne préférant leur résidence
icourt et de la Folie. Eu 12SS, lu charte (l'nlîrancliissement était donnée
i» seigneurs chiltelains Aubry, Guillaume et Geoffroy de Sorbon. Est perdu
ïnal de cette charte, fort curieuse, surtout en ce qui concerne les mteurs
tte époque; mais on en conserve In copie sincère. MM.Jndarl et Pellot ta
duisent dans leur intéressante brochure : Robert dk Soruon et lk villaoe
urta. — Le Partulh, 4 bab. — Tiiaumnnt. 5 hab. — Dyonne, 19 hab. Jadis,
I très importante, dans la vallée qui parle ce même nom. appartenant A
lye Saint-Martin, de Lnon. — Le Camp Hea Rufies, où campèrent les
es russes, à l'époque de l'invasion Fuite par les alliés. — Le Hottin.
THUGNY-TRUONT. — H. uH). — E., 146. — D. C, (i. — D, A.. C. —
D. I».. 44. — IlecL, I,;t4l. — B. 1'., Rsthel. ^ F. L., 1.; premier dimanche de
seplPiuhre. — Ci* P. — H. H. ~ Villrif^ sur lu rive pauclie de VAùne. Allu-
vions uiodfrni-s, 4âO hcclarfs. 1^ poule di^ la V(ill<';c esL constituée par la iiiariM
fraveuse. IKi iii?cl.: i[ui; i-oiironncnt, dans la partie méridiouale du territoire:
la craie liluiiclie, Itâ liecU, el un Ilot de limon, 24 \\e.ct. Carrière de craie.
Trois Boui-ces, dont d''ux régulières et ne tarissant jamais. — C, de Vitrj-.
Eglise. — Fort jolie, date du [dciu moyen û^e. Fut nifuite presqu'en entier
au seizieuie sir-cUi, 1533, par 1rs niaronj eux-mt'-nirs di- Tliuguy. Un mallre-
niaron auniil diiiiné les plans, et li's onvriers miraient exécuté le gros-œnvre:
ainsi que nous !•' lait savoir une inscription golliii|ue à la voûte de la chapelle
latérale, dans le croisillon sud.
Châteao. — Il apparMul, avant ITHO, â la coniti'sse de BclUune-l'ologDe ;
puis à M. le nianjuis di- La Tour du Pin et ensuite à M. le comte de Cbabril-
lant. C'est au chiileait de Tliugnv ijuen UKii Tureiine, après avoir abandonna
CUtMu de TliiiEiii
II- parti des Kspaitnols, avait soit quartier général, loi'sque Maiarin accourut le
supplier de reprendre Itelliel alurs au pouvoir de Condé, pour lequel gouver-
nait te maivpiis de Pei-son. Turenuc et Uazariti y rtîçurent, ce même jour, une
di.'putaliun des habilanls de CMteau-l'orcien, venue pour oITrir la soumission
de celle pelile ville. Itéiuarelie dont ils euri^nt à se repentir parce que Condé,
l'avant eonniii>. alla toul aussilAt, avec quelques liomnies de troupe, incendier
ce malheureux houi-^;.
I.e l'tiiileau île Tlm^iiy est au nonihre de nos monuments historiques ardennaù.
Il formi> un vasie ensi^mhle de eunstruclions avec ceinture de fosses et cour
intérieure. |,a façade a «ardé Inspect défensif qu'elle avait au moyen 4ge; le
reste des bàliinenU lut construit dans le courant des deux derniers siècles.
Les pavillons d'antiie ont conservé leur huute toiture. Ce chAteau avait aatre-
l'ois une Ibrl belle siille de spectacle que desservait une troupe spéciale de
— 349 —
comédiens renommés. On y peut admirer, aujourd'hui, une remarquable col-
lection de tableaux, notamment, portraits : d'Antoine Crozat, par Hipp. Rigaud ;
de Marie Legendre. femme d'Antoine Crozat, attribué à Chardin; de Louis-
Antoine Crozat, baron de Thiers, par Vanloo; du comte d'Evreux, en costume
de guerre, peinture de l'école française; du comte de Montmorency, peinture
attribuée à Hipp. Rigaud; de Louis XIV, portrait en pied, attribué à Lebrun;
du duc de Choiseul, attribué à Vanloo.
Ecarts. — Le CMteau, 13 hab. — V Ecluse, 4 hab. — Le Moulin, 8 hab. —
Route dWttigny, 17 hab. — Rue de l* Abreuvoir, 10 hab. — Rue d'Annelles,
8 hab. — Rue du Culot, 8 hab. — Trugny, 163 hab., était en 1828 une commune
distincte. — La Tumelle ou la Tome, plutôt lieudit : petit tertre, entouré d'arbres,
qui passe pour avoir été la sépulture d'un guerrier romain illustre, au temps
de la conquête par Jules-César. Non loin, un vaste champ, jadis cimetière
;<allo-romain où furent faites des fouilles très intéressantes. Thugny est d'ail-
leurs un village fort ancien : « Je remarque dans le susdit testament de saint
Reray, écrit dom Ganneron, que le mesme saint Remy possédoit dans le Por-
tian, les villages de Thugny, Pargny et Coully et autres qui sont du Rethelois
et situez tout contre la ville capitale... » Coully? peut-être est-ce l'endroit
appelé maintenant Vely, dans la commune de Blanzy. En 1346, aveu et dénom-
brement fourni à Louis de Crécy, comte de Flandres, de Nevers et de Rethel,
par Jehan, seigneur de Thuigny, chevalier de sa maison-forte de Thuigny et de
ses dépendances mouvant du comté de Rethel.
IL CANTON D'ASFELD.
Ce canton comprend dix-neuf communes : Asfeld, Aire, A vaux, Balham,
Bergnicourt, Blanzy, Brienne, L'Ecaillé, Gomont, Houdilcourt, Juzancourt,
Poilcourt, Roizy, Saint-Germainmont, Saint-Remy-le-Petit, Sault-Saint-Remy,
I^ Thour, Vieux-les-Asfeld, Villers-devant-le-Thour. Il occupe la partie sud-
ouest de l'arrondissement. Il touche, côté sud, au département de la Marne, et
à l'ouest au département de l'Aisne. Au nord, il est borné par le canton de
Château-Porcien, et à l'est par les cantons de Château-Porcien et de Juniville.
Arrosé par Y Aisne, la Retourne et le canal des Ardennes. Industrie peu pro-
ductive, sauf la sucrerie de Saint-Germainmont. Ce canton est surtout agricole.
Belles fertiles prairies; nombreux troupeaux. Trois espèces de sol : 1° au nord,
les beaux plateaux appelés terres de Picardie; 2° au centre, les terres de la
vallée de l'Aisne; 3° au sud, les craies ou terres de Champagne. Les terres de
l'Aisne, et celles dites de Picardie, sont très productives en froment. Celles de
Champagne ne donnent que du seigle, de l'avoine et du sarrasin; elles con-
viennent beaucoup au pâturage des moutons.
7,195 hab.; 2,238 élect.; 19,5o8 hect.
ASFELD. — H., 950. — E., 220. — I). A., 21. — I). I)., 62. — Hect., 1,778.
— B. P., Asfeld. — F., le lundi de la Semaine sainte, le 2o juin, le 17 octobre,
le 27 décembre. — F. L., la Pentecôte. — CJ^ P. — B. B. — T. — Le territoire
d'Asfeld que constituent, pour la plus grande partie, les alluvions anciennes,
s'étend sur les deux versants de ï Aisne : 442 hectares de craie blanche ;
440 hect. d'alluvions argilo-sableuses.
Histoire. — C. de Vermandois. Ecry, Avaux, Asfeld, tels sont les trois
noms qui, successivement, d«!*signèrent cette importante commune, située sur
VAisne, jadis aux confins du Rémois et du Vermandois. Le dernier de ces
noms, d'une forme tudesque, peut sembler singulier dans ce pays, au cœur de
la vieille France. Comme tant d'autres, d'importation étrangère, il prouve
— 350 —
l'expansion do nos anciennes familles qui allaient conquérir très loin l'honneur
et le prestige, pour accroître leur fortune sans doute, mais pour étendre aussi,
par elle, la puissante action de leur patrie. C'est à la reine Christine de Suède,
anoblissant le fils d'un négociant de Paris, Pierre Bidal, qu^Asfeld doit son
nom fictuel (voir dans Uevue de Champagne et de Brie, année 1880, H. Jadart :
Claude - Fraur ois Eûial, marquis dWsfeld), Pierre Bidal fut, au dix-septième
siècle, Tun de nos diplomates en relations avec la reine Christine. Anobli par
elle à Stockolni le 12 octobre 1633, il reçut les fiefs de Willenbruck en Pomé-
ranie et de Harsefeldt dans le duché do Brème. Cet endroit, dont Pierre Bidal
se bombarda le soigneur, est un bourg enrore existant de l'ancien royaume de
Hanovre. Ce mot germanique d'IIarsefeldt se transmit dans la famille Bidal
avec un adoucissement de prononciation : on récrivit Asfcldl. Chose plus sin-
gulièro encore, ce nom d'un bourg allemand, que donnait la reine suédoise au
diplomate français, devint le titre d'un marquisat en Castille, conféré par le
roi d'Espagne au fils de Pierre de Bidal.
« 11 est certain, dit J. Hubert dans sa (iKograpuie des Ardennes, il est certain
qu'Kcrv eut, sous la première race, une maison royale. Les Normands furent
défaits auprès d'Ecry, en 882, par Carloman. Il en fit un si grand carnage
que TAisne fut teinte de sang. On ignore à quelle époque et comment prit
naissance la seigneurie d'Ecry. En 1210, Thibaut IV, comte de Champagne,
se disposant à partir pour la guerre sainte, fit annoncer un tournoi en son
chûleau d'Ecry. Un grand nombre de seigneurs se trouvèrent au rendez-vous,
et la croisade y fut prèchée par Foulques, curé de Neuilly.
« H est à croire que la st'ij^neurie d'Ecry passa directement, après la mort
(le Thibaut, dans les mains do Haoul d'Ecry, qui se distingua à la bataille de
Bouvines (1214;. Les Anglais se rendirent maîtres d'Ecry en 1359. Vers le milieu
ilu seizième siècle, la terre d'Ecry appartenait à M. de Bossus, qui en disposa
en faveur du baron de Bouri. Son fils, le marquis de Bouri, la vendit en 1670
au président de .Mesmos. (^r, M. de Mesmes possédait alors, comme lui venant
de ses aïeux, le comlé d'Avaux et la vicomte de Neufchàtel. Lorsqu^ii eut
acquis la terre d'Ecry, il résolut de réunir le tout en une seule seigneurie dont
le principal manoir serait à Ecry. ("est ainsi que le nouveau comté d'Avaux
fut constitué en 1671. Ecry changea son nom en celui <ÏAvaux-la- Ville. Cest
le président do Mosnies qm lit bâtir, en 1683, l'église que Ton voit encore
aujourd'hui à Asfeld, et qui n'a de remarquable que la bizarrerie de son archi-
tecture. Le seigneur d'Avaux voulait, dit-on, offrir, en petit, un fac-similé de
Saint-Pierre de Home; mais le fac-similé n'est autre chose qu'une parodie. —
Les troupes de (irowestens ravagèrent le pays en 1712, et y portèrent Tépou-
vante. A la mort de M. de Mesmes, fils du président et président aussi, sa
succession échut à doux filles, mariées, l'une au duc de Lorges, Fautre an
marquis d'Ambres. La seigneurie fut <léinembrée par lettres-patentes de 1726.
La terre d'Avaux, de laquelh? dépondaient les villages d*Avaux-le-Château, de
Vieux et de ^Ain^ échut en partage à la marquise d*Ambres qui la vendit, le
20 mars 1728, à niessire Claudo-hYançois Bidal, maréchal de France et mar-
quis d'Asfold. Par lettres-patentes de 1730, le maréchal Bidal obtint l'érection
de la terre et seigneurie d'Avaux-la-Ville en marquisat-pairie avec commuta-
tion de son ancien nom en celui dWsfeld, Il y fit bâtir, à peu de distance de
l'ancien chiUiMu, un magnifique château beaucoup plus considérable ; il y ras-
sembla uno très belh; bibliothèciuo et des objets d*art d'un grand prix. Le
maréchal Bidal mourut eu 1763; lo marquisat d'Asfeld fut recueilli par son
lils. Celui-ci oniigra en 1791; ses biens furent vendus, et son chdteau fut
démoli. Asfeld reprit un instant son nom primitif, mais celui d'Asfeld lui fat
rendu par un décret du 14 octobre 1861. C'est ce même décret qui désignait
Asfeld pour chef-lieu d'arrondissement. — Il existait auprès d'Asfeld, sur la
- 351 —
rive droite de l'Aisne, une maladrerie dont une ferme porte encore le nom, et
un prieuré régulier de Bénédictins, connu sous le nom de La Presle. Une croix
de fer indiqua pendant longtemps te lieu où ce prieuré avait existé. »
Hubert ne confond-il pas avec le prieuré des « religieuses de Notre-Dame et
Sainte -Marguerite de la Presle-le-Long », plusieurs foisniiné pendant les guerres
du quinzième siècle et dont l'histoire nous est conservée dans le petit volume
in-4°, relié maroquin rouge, conservé, sous la cote 44, ll 1019, aux Archives
nationales, à Paris? Dans deux maisons de Juzancourt, se voient d'anciennes
dalles provenant de ce prieuré.
Eglise. — Une des plus intéressantes du dépari.ement : édifice circulaire
avec campanile et colonnade; le tout construit en briques. Marquerait un essai
d'importation italienne [en 1683), ou plutôt byzantine, dont l'exact similaire ne
semble pas se rencontrer en France. Le pourtour
eitéri
ses 1
ir mesurée
railles i
elles
droite ; elles sont
presque toutes con-
caves ou convexes.
Dans la longueur,
trois parties : le
péristgte, entouré
d'une colonnade ù
jour supportant une
toiture de forme
oblongue ; le campa-
nile, percé de baies
cintrées, garni de
pilastres et couvert
d'un dfim
n char
pente ; la rotonde.
qui compose la par-
lie principale de l'é-
glise. Péristyle,cam-
panile et rotonde sont reliés l'un
supportent l'entablement. On entre p>
très surbaissé dont l'aspect général
BgliH d'AHeid
l'ai;
suite de colonnes qui
es. A l'intérieur, dôme
s façon assez vague au
i ionique soutiennent la
;i fait le tour de
r trois portes d'ac
ressemblerait d'ui
Panthéon de Rome. Trente grosses culonnt
voûte; quatre-vingt-dix petites colonnes décorent la g.
l'église. On accède à cette galerie par deux escaliers pris dans les murs de la
nef, en avant de la rotonde; cinq tribunes sont ménagées d'espace en espace
dans les entrecolonnements. Sous la tribune du fond, le maltre-autel en face
d'une arcade en pierre qui fait communiquer la nef avec le dôme. Sous les
tribunes latérales, les autels latéraux, chacun dans un enfoncement percé de
petites baies carrées. Au rez-de-chaussée, sous toute l'étendue des galeries,
règne un corridor. La rotonde est éclairée par un abat-jour au sommet et par
une suite de baies cintrées ouvertes à la hauteur des tribunes. Toutes ces
baies ont été récemment garnies de vitraux, et la devanture des galeries fut
alors munie d'une grille en fer forgé. (Voir iadart : Les Cloches du canton
U'ASFGLO.)
A l'extrémilé du village, une ancienne chapelle, dite Notre-Dame de Pitié,
datant de 1604, mais reconstruite en 1867 : on a sauvegardé la belle statue en
pierre de la Vierge de Pillé, ou mater itolorosa, qui la décorait. Au bas, sur un
cartouche, une inscription, en trois lignes, caractères gothiques, indiquant et
la date de la chapelle détruite et la date de la stalue (les statues datées sont
iissoz raros) : .]/. Jchun Lfnn, cur*' 'h* fe^d' rt'lle d'Ecri — Me fil faire avec ceslc
rhapclic, rtni — mit D C. H tjuntn'. Priez Difii pour lui. (Voir Jad^irt et Des-
inaisnn : InsCUIPTIONS CnMMK\lnH\TIVKS. . . I»\N^ LA RKGION RKMOISE I.T ARDKNNMSE.'j
Château. — l/cinpiart'infMil du cliAtraii des marquis d'Asfeld se voit au
luilit'u ilu bourj: on tac»' de r«'*^lise : une v^istf plate-tormo enlouive de larges
Tossôs dont sub>isltMit oncoro (pielquos n*vjM(*mfnts (mi piorre. A l'angle, so
dressaient aussi, il y a (juelquos années, deux hauts piliers en briques sur-
montés de vases et indiquant un«* analogie d'arcbileeture entre Téglise et ce
manoir dont les plans t«'inlV*s nous sont conservés dans le carton 17 du curieux
manuscrit : Lk-^ Ardennks illiîstukks, légué par M. t'.barles Pauffin à la ville de
Hethel.
Le ciiAteau d'Asttdd, construit et meublé avfc splendeur par le maréchal
d'Asfeld, lors de Térection de cette terre en mar((uisat, 1730, disparut tolale-
m«*nt à la Uévolution, ainsi que son mobilier vendu aux enchères. On en sauva
cependant quelques épaves : livres «*1 bustes on marbre, à la Bibliothèque de
Cliarleville; taqnes armuriées et meubles dans plusieufs maisons d'Asfeld; enfin
portrait du dernier marquis, par Wilbault, au nnjsée de Heims. Ce curieux
4lép(\t possède aussi un chaiinant jeu d«» société, dit le Cavogniole, qui était
lesté dans la descondance d'une famille du pays, la famille Henard-Aubert, de
Vilb*rs-sur-le-Thour (voir Ukvi'k Hi^ToniorK aruk.n.nai^k, année 1808, où se
trouve une intéressante description de ce jeu). Il est actuellement au Musée
de Heims. comme un spécimon assez rare d'un passe-temps des plus usuels au
dix-huitième siècle.
Dans le <« dénombromiMit » fourni au roi en 1714 pour le marquisat d*Asfeld,
nous lisons : « (lliâteau foss(ïye, auquel cliAteau les habitants sont obligés de
faire garde pendant la guerre et île fournir gîtes et lits, à héberger les hôtes
<lu seigneur, autour duquel ch/îleau sont trois grandes allées d'arbres qui vont
a Vaux-Boizon, Aires et Vieux, avec plusieurs remises à gibier et une très
grande garenne pour Vaux-Roizon le seigneur possédant Justice haute,
moyenne et basse, contiscation, amendes, grelTe, labellionnage et scel, moyenne
et basse gruerie et fourches patibulaires. »
Ecarts. — \s'Èrlusc, 2 hab. — l.'KrmiOnje Snint'Jttrtfuea. — La Maladreriei
rappelle l'établissement spécial réservé jadis aux lépreux. -Son loin, se jette
dans l'Aisne, arrivant d«'S bois dt» Juzancourt, le j»etit ruisseau dit : ¥oss(>de la
Petite-Hirirre, presque tari maintenant. On a gardé le souvenir du Moulin Mina,
moulin misérable, qui se serait éb»vé sur son cours, près du Vivier de la Presle,
et dofit on a retrouvé les meubles, ainsi que les matériaux. A la Maladrerie,
existait la lintire, ferme appartenant aux religieux de Laon, mise en vente le
2:{ mars ITîM. sur la mise à prix d(; 1 1,390 livres. Se jette encore dans TAisne,
à la Maladrerie, le Fnnrchnu, qui prend sa source aux bois des Hollandries.
AIRE. - IL, 27S. — K.. 114. — D. C, 4. — 1). A., 17. — D. D., o7. —
IlecL, (*»r»U. - II. P., Astébl, — V. L., le premier dimanche de septembre. —
(!'" P. — \\. R. — T. — hafis ee lerriloire, qui s'étend sur la rive gauche de
IW/N/êc, dominent les alluvions anciennes : vietment ensuite la craie et les allu-
vions «le l'Aisne. A si^'iialer un étan^ que forme un ancien lit de la rivière.
Histoire. — C. de heims. Nous lisons dans J. Hubert : « Le village souffrit
beaucoup de la fureur des Ligueurs lors <le la défaite ou tuerie tle Gomont en
mai t;iîK), el de deux incendies qui, en 1770 et en 1780, détruisirent la plus
grande partie de ses habiUitirms. »
Eglise. — lUtie en craie. Hemonle au seizième siècle, avec deux chapelles
latérales qui datent «lu dix-huitième siècle. Kst surtout remarquable par sa « tri-
bune .• qui reposait, naguère encore, sur deux poutres grossièi*ement équar-
ries, où se lisaient, gravés, les nom des charpentiers qui la construisirent :
— 353 —
« A Van 1588 Pierre Gatnelin et Jean Noizet Montz Falctz, » Celte tribune se divise
en treize compartiments qui forment autant de panneaux offrant, chacun, un
saint ou une sainte, d'attitude et de physionomie très expressives, debout,
encadré dans une niche peinte comme la figure du personnage lui-même; sans
doute peinture à l'encaustique ou à la cire. Puis, au bas, les noms : saint Remy, '
avec ses attributs ordinaires : la croix de métropolitain et la Sainte-Ampoule
apportée par une colombe; — saint laque, le patron de celui qui fut, au sei-
zième siècle, le généreux bienfaiteur de l'église, Jacques le Vasseur; l'apôtre
est dans son costume ordinaire de pèlerin; — saint Eloy, patron des maréchaux
ferrants, qui tient une enclume dans sa main ; — saint Estienne ayant sa tunique
relevée, pleine de pierres, et une palme à la main droite; — sainte Marguerite,
tenant une croix et foulant aux pieds le dragon ; — saint Sébastien, « dans
l'attitude habituelle de son martyre »; — sainte Madeleine, portant un vase
de parfums; — saint Guillaume, casqué, en costume de religieux, avec la robe
et le scapulaire, tenant a la main droite une bannière sur laquelle se voit un
lion, caractéristique des saints dans l'art populaire. Sans doute saint Guil-
laume de (jcllone — surnommé saint Guillaume au court nez, ou cornet, et mieux
encore saint Guillaume-du-Désert, — disciple de saiïit Benoit d'Aniane, qui
fondait, dans la région de l'Hérault, une maison pénitentiaire. A quel titre
figure-t-il sur la « tribune » d'Aire? Est-ce parce qu'il aidait dans sa victoire
contre les Sarrazins le roi Charles Martel qui parlait des Ardennes pour aller
combattre ces « infidèles »? — saint Nicolas, une crosse dans la main gauche
et bénissant, dans leur cuvette, les trois enfants de la légende (qui ne sont
pas des enfants mais des hommes quil va baptiser); — saint Laurent, tenant
son gril; — sainte Barbe, avec, derrière elle, une tour; — sainte Catherine,
une couronne aux pieds, tenant d'une main un glaive et, de l'autre, un livre ;
— sainte Claire, en costume d abbesse, ayant dans sa main droite un ostensoir
carré. Cette « tribune » est d'autant plus curieuse que l'on n'en trouve aucune
autre semblable dans les églises du pays rémois. D'où l'impossibilité d'attri-
buer celte œuvre, avec quelque certitude, à un artiste de l'école rémoise du
seizième siècle.
Ecarts. — Le Moulin à Vetit. H. — Bellevue. H.
AVAUX. — H., 606. — E., 179. — D. C, 5. — D. A., 25. — D. D., 64. -^
Hect., 4,320. — B. P., Asfeld. — F. L., le dimanche qui suit le 8 septembre. —
C^« P. — B. B. — Le territoire s'étend sur la rive droite de V Aisne. Nombreuses
carrières de craie; exploitation de sable argileux et de grève crayeuse pour
la fabrication des carreaux de terre et du mortier. De bonnes prairies s'éten-
dent sur les alluvions argileuses de l'Aisne.
Histoire. — C. de Hoims. Suivant la tradition, ce fut à Avaux que Garloman,
après avoir défait les Normands qui ravageaient cette région, les forçait à passer
si précipitamment l'Aisne, qu'ils se noyaient presque tous dans cette rivière.
Avaux appartenait autrefois aux seigneurs d'Asfeld, et donnait même son
nom à la seigneurie. On l'appelait Avaux-le-Chàteau, pour le distinguer d'Avaux-
la-Ville; nom que portait alors Asfeld. Il y avait autrefois à Avaux deux églises
et deux cimetières. Lne partie d'Avaux ressortissait à la coutume de Reims,
et l'autre à ceîle de Vermandois. Par suite d'une convention conclue entre
l'évêque de Laon et l'archevêque de Beims, la partie d'Avaux (|ui était du
diocèse de Laon fut cédée à celui de Heinis, en échange du village de Lor.
Eglise. — Cette commune qui s'appela jadis, tantôt Asfeld-le-CMteau, et
tantôt Arrt«.r-SMr-.4w7je, eut anciennement deux églises: l'une dédiée à saint Denis,
appartenant au diocèse de Reims, l'autre à saint Hemy et faisant partie du
diocèse de Laon. Cette dernière fut réunie par l'archevêque Maurice Le Tellier
au diocèse de Reims en 1678; mais les deux églises subsistèrent jusqu'en 1764
23
et li>urs i'imfli>'r<!S siinl Piicore, aii.joiinl'luii. ouverts et ilUtincts pour chaque
portion du villii^p. Dans l'éftlise actuelle, construite en <704 pour remplacer
tes deux â;;li3cs primitives qui tomhiiient en ruines, on remarque deux
runeus>'s stiiluos datunt du moyen ilf^c et un tableau de Wilbault : NatMU
' lie yotie-Danu. au-dessus de la portit latérale, cAtê gauflie. (Voir H. Jadart
et P. Laurent : Lf.s Cloches do cinton dAsfeld.)
ChAteau. — l.e seul d<^l>ris qui, df nos jours, en subsiste encore est une
maison diln le. CMteau, sur la rive dt; l'Aisne. Ses murailles, remaniéon plu-
sieurs fois, nous dit M. Jndart, ofTrcnl un dessus de fenêtre portant cette ins-
cription : Aiisoi.vi. VKT.n. ». c. anno iX>-2, el au milieu un ëcusson portant deai
t'-pées en Miutoir, la pointe en bas. J.-J. de Mesines avait fait d'Hcrj- [Asfeld) le
cheMieu du nouveau nimt^ d'Avauï, dt'mfnibré en 1726. Des lettres royales,
mars ItïTt, liraient ronstilui'- cette seipneurie qui comprenait de nombreuses
dépendances et donnait un revenu considérable. Alors Ecrj-Asfeld s'appela
Avaux-la-Ville. et la romnuinr attuelle d'Avaux s'appela ATaux-le-Chiktenu.
Lieudlt. ~ J'-ffr-nj •!•■ Ilt-rcii. Ainsi s'appelait un petit village disparu; toal
au moins un (Id, cnlu' Vieux-les-Asreld, Avaux et Brienne, non loin de l'Aisne.
Sur cette rivière, un lien dit Ut GW 'U' llfi-ri/. Une épitaphe conservée, avec la
Dgure du défunt, Jacques de llam, en son vivant sei^eur de Bercy, dans l'église
de Vi eu x-les- Asfeld,
nous prouve que
Bercy était encore,
au seizième siècle,
une seigneurie. On
a trouvé non loin de
ce gué. dans une gré-
vière, un fragment de
ramure de renne qui
remonte h l'époque
quaternaire.
Porta d'tiiCrée du cinctlert d< Bclbtun
surtout le souvenir de l)nl>»is-CiBi
BALHAM. -
H-, 238.— E., 75.—
^ l).C.,3. — U. A., 17.
>l^ — D.D..55. — Hect.,
W 177. — B. P., Aire.
— F., le premier di-
niancbe de mai. —
K. 1.., le premier di-
mancbe de mai. —
C'P.— Le territoire
de c«ttc commune,
tout entier dans la
vallée de l'^ÙRt, est
le plus petit de l'ar*
rendisse ment. Tems
excellentes. Le vil-
lage est situé dans
une tle.
HIatolr«. — C. de
Vitry. — A Balham,
bourgjadiide gronde
importance, on garde
Cbarle ville, « mousquetaire,
— 355 —
constituant, conventionnel, général de division, ministre de la guerre (1747-
1814) »>, à qui la ville de Rethel où, maintenant, il dort son dernier sommeil,
se propose d'élever une statue. C'est à Balham que se retirait Dubois-Crancé,
en 1800, pour y passer ses derniers jours, alors que le premier Consul « Tadmit
à jouir du traitement de réforme comme général de division. » Il avait alors
cinquante-deux ans.
Eglise. — Assez curieuse, date du quatorzième siècle; magnifique vitrail,
1526, à Tune des fenêtres du chœur, nous offrant une « scène » genre Renais-
sance. A signaler, l'intéressante « porte d'entrée » du cimetière.
Château. — En 1590, pris par les royalistes et repris par les ligueurs.
BERGNICOURT. — H., 210. — E., 71. — D. C. 13. — D. A., 13. —
D. D., 53. — Hect., 846. — B. P., Tagnon. — F. L., le dernier dimanche d'août.
— €*• P. — Village sur la rive droite de la Retourne. La craie affleure presque
partout : traces de limon sur la rive gauche de la Retourne; faihle étendue
d'alluvions tourbeuses sur les bords de la rivière; grande carrière de craie. —
C. de Reims.
Eglise. — Remonterait au seizième siècle. Cet édifice se compose d'une nef
latérale sans collatéraux, et d'une chapelle latérale. Le chœur et les fenêtres
doivent être regardés comme la partie la plus importante du monument. Ainsi
qu'au Châtelet, le sanctuaire afTecte la forme régulière et carrée. Les deux
superbes fenêtres sont à meneaux et tympans flamboyants. La chapelle semble
de construction plus récente. Les bas-côtés ont existé, les fenêtres des combles
et toutes les arcades de communication avec les collatéraux ont été murées
à l'aide de pierres, çà et là ramassées après la ruine du village. Beaucoup
de ces pierres rougies par le feu indiquent que l'incendie joua, dans le désastre,
un rôle terrible. L'extérieur n*a rien de remarquable; un antiquaire de bonne
volonté pourrait encore apercevoir quelques vestiges de créneaux entre les
contreforts de l'abside. Des restes de vitraux peints démontrent que l'église
fut ornée de verrières.
Ecart. — Saint-Ladre, N. C. Rappelant un refuge de lépreux.
BLANZT. — H., 530. — E., 159. — D. C, 5. — D. A., 14. — D. D., 56. —
Hect., 1,213. — B. P., Aire. — F. L., le dimanche qui suit le 29 juin. — C*" P.
— Territoire sur la rive gauche de l Aisne qui coule le long de sa limite nord.
Craie blanche, limon et alluvions modernes; carrière de craie; cailloux et gra-
vier de l'Aisne pour l'empierrement des chemins. Le canal des Ardennes passe
non loin de Blanzy qui, jadis, appartenait aux religieuses de Saint-Pierre-les-
Dames, de Reims. On a trouvé sur le territoire de Blanzy un cimetière gallo-
romain. — C. de Vermandois.
BRIENNE. — H., 261. — E., 87. — D. C, 7. — D. A., 28. — D. D., 68. —
Hect., 1,223. — B. P., Neufchàlel (dans l'Aisne). — F. L., le dimanche qui
suit la décollation de saint Jean-Baptiste. — C'« P. — B. B. — La Retourne
passe au pied du village et se jette tout près dans l'Aisne qui forme la limite
nord du territoire. La craie constitue la plus grande partie du territoire, puis
296 hectares d'alluvions. Grève crayeuse pour la fabrication des carreaux. —
C. de Vitry,
L'église avait, avant la Révolution, des revenus considérables et un riche
trésor qui conserve encore, notamment : deux anciens reliquaires; un calice
datant de 1655; deux anciennes tuniques brodées de riches dentelles; une
aube... Au rétable du maltre-autel style Louis XIV, et leur servant d'enca-
drement : Baptême de J,-C. par saint Jean- Baptiste et Dieu créant le monde,
attribués à N. Wilbault.
■ Lt- Moulin, 8 liab. — La Banne VolonU. -
L'ECAILLE. — II., 190. — E., 74. - D. C, 11.— D. A., IC. — D. D., 5».
— Hect., 91"). — H. I'., Taimon.— P. I,., le dimanche qui suit le 14 octobre.—
I.a i-raio constitue presque tout i-.c liTriloire de l'Ecaillé que traverse ta
Relouine. lixploiliUion di- gri'vi'. Trois n^'^lomérations composent ce village ;
Betfort, Dosnicourt et IKraille. Beffnrt eut, jadis, pour sei^çneurs, les religieux
de Saint-Heiiiv de Reims; le duc de Itetliel-Maziirin fut seigneur de Regni-
court, Pt le moulin de IKi-aillo donna son nom .ï la commune. — C. de Vitry.
OOHOHT. — If., iH4. — E-, 131. — D. C, 6. — U. A., 18. — D. D., 56. —
Hect., TJ3. — H. P., Chàteau-Poi-cieii. — ¥. L., le dimanche qui suit le
2 novembre. — H. B. — C* P. — Village bàtj sur une falaise crayeuse au pied
de laquelle coule r.1i>ne. Domine l'nn des plus gracieux parsoges de la vullée.
Oomont
l.e ti'rt'itiiire s'étend sur la rivi> droite de celte rivii^re bord<''e par des alluviong
argileuses assez humides, l.e limon recouvre toutes les hauteurs et les pentes
douces; la craie blanche aflleure sur les pentes abruptes de la valtée — quel-
(|ues-niiea en ffirme du falaises — et dans le fond des vallons.
Histoire. — C. de Vitrv. Une charte de 1313 atteste que des biens appar-
tenant !l la « seigneurie de Gomont » fui'ent donnés à l'Ilôtel-Dieu de Reims par
(iaulcher de CliÂlilUin. Kn iTiHl, lîomont fut surpris par les ligueurs, qui en
fui^ïiit bientat chassi's. Ils y rentrèrent le 30 mars 1590, et c'est alors qu'eat
lieu la fameuse affaire i|u'oii a appelée la tuerie de (ïomont : affaire dans
laquelle la plupart des habitants des villaf^es voisins furent massacrés. [Ins
croix rappelle le .souvenir di- cet évifnement. On pense que non loin du lieu
oi'i s'élévr cette cniix il existidt jadis un couvent connu dans le pays sous le
nrim de Vaiilnv. (Voir, piiur cette « tuerie », la Ciiromque de Jean Tntâ, qui
nous donne, jintomment, de fort inléi-essants détails sur les dtïsastres dont
siiiilTrit celle région ardennaise aux temps des guerres de la Ligue.}
Eglise. — A l'iibside. colonnes et chapiteaux sculptés, st.yle Renaissance.
Un chandelier p<'isciil ilolant du seizième siècle. Au li<'u dit les Sahkmi, il y eut
une ci'nse appartirnant à l'ahliave Saint-.Nic:iise de Iteims : elle fnt vendue le
2 mai
791.
— 357 —
HOUDILCOURT-POILCOURT. — Houdilcourt. — H., 181. — E., 66.
— D. C, 6. — D. A., 23. — D. D., 63. — Hect., 1,130. — B. P., Asfeld. —
F. L., le premier dimanche de juin.
Poilcourt. — H., 230. — E., 71. — D. G., o. — D. A., 25. — D. D., 6o. —
Hect., 788. — B. P., Asfeld. — F. L., le premier dimanche de juillet.
Ne formaient qu'une seule et même commune avant 1870. Le territoire
s*étend sur les deux versants de la Retourne qui le traverse à peu près en son
milieu de l'est à l'ouest. Le sol est, en grande partie, constitué par la craie
blanche et 165 hectares d'alluvions. Grande carrière de craie pour l'empierre-
ment des chemins; sur le chemin de Boult, extraction de grève; près de
Poilcourt, fabrique de carreaux avec la terre blanche crayeuse.
Histoire. — G. de Reims. Poilcourt cessa d'être commune en 1828 et devint
alors un écart de Houdilcourt pour redevenir commune distincte après la
guerre de 1870. Turenne, lorsqu'eut été pris Château -Porcien, établit son
quartier-général à Houdilcourt. G'est là que vinrent le trouver les députés
de Ghàteau, qui avaient beaucoup à se plaindre de leur gouverneur.
Eglise. — Dans l'église de Poilcourt, à tour romane, pierre tombale de
Jean de Coucy, 1622, qui fut l'un des amis fldèles de Henri IV.
Château. — Ancien château Louis XIII, ayant appartenu à la célèbre famille
de Coucy. On y voit encore quelques curieuses plaques de cheminée.
Ecart. — Le Ménil, 33 hab.
JUZANCOURT. — H., 164. — E., 54. — D. G., 4. — D. A., 21. — D. D., 60.
— Hect., 441. — B. P., Saint-Germainmont. — F. L., le dimanche après le
29 juin. — C® P. — Ce territoire, qui n'a pas grande étendue, repose tout
entier sur le versant droit de la vallée de VAiane, que recouvrent presque
totalement les alluvions anciennes ; la craie ne se montre à fleur de sol que
sur une étendue de 8 hectares ; les alluvions modernes occupent 76 hectares
dans la vallée. A mentionner le ruiaseau de Villers-devant-le-Thour. — G. de Vitry.
Eglise. — De la primitive église, reste un curieux portail du treizième siècle,
mutilé sans doute, mais encore fort intéressant. Siir le tympan, une croix pattée
dans un cercle; c'est une très originale décoration remontant au moyen âge.
A l'intérieur, aucun vestige ancien. Signalons l'autel en marbre noir datant de
la Restauration ; une statue en bois de VEcce homo, non loin des fonts baptis-
maux; une scène de J. Wilbault : Gu^rison de l'Aveugle né. Sous la chapelle
du sud, maintenant sacristie, se trouvait autrefois un caveau funèbre où furent
ensevelis quelques membres des familles de Hezocques, de Coucy, de Dubois
d'Ecordal, de Villiers. Dans la niche d'une piscine, en cette mt*nie chapelle,
quelques noms pouvant indiquer des sépultures. Dans le cimetière entourant
réglise. un cadran solaire, du dix-huitième siècle, et ne portant, selon l'usage,
aucune sentence horaire.
Châteaux. — A Juzancourt, plusieurs familles nobles coexistèrent, et même
résidèrent, à partir du seizième siècle, dans les deux châteaux; demeures
sans grand apparat, qui subsistent encore, quoique transformées en maisons
de culture. Le plus ancien de ces châteaux, le chAleau d'En Haut, est pro-
bablement celui que fit construire, en 1044, « niessiro .Nicolas de La Haye,
chevalier, seigneur et vicomte de La Saulx, La Neuville et Juzancourt ». Il
appartient, maintenant, à M. Manteau-Diancoiirt. L'autre château, qu'entourent
de larges fossés, date seulement du dix-huitième siècle : c'est le cMteau d'En
Bas, propriété de M. Ernest Thiébaux. On y remarque une curieuse rampe
d'escalier en fer forgé, de fort délicates boiseries, une très belle console de
salon. (Voir Jadart, Revue historique ardknnaise, année 1895, «< une église
rurale ».)
Ecarts. — La Briqueterie, 3 hab. — Les Barres, 2 hab. — Le CMteau d'En
Haut. — Monte-au
V lil : « A la glo
Rir/Ua-d — Qui fut
r-Vignes, où so Irnuve une croix avec sa plaque de tdle ; on
re lie Dkit c'est crois est pdszée à la d^olion de if.-JoMpA
curr 'k Xampcetlf-la-Coitr, fions l'Aisne — Fils de feu Rober
Cblleau de Jnunconrt
Riffiaid et de ISa'j Le Moine. >■ Sur le sommet du plateau, « au -dessus 'des
vignes .•, une croix asspz délabrée que protègent quatre arbres de belle
venue. — l,e Moulin à Veut. S. C. Il n'existe plus de moulin sur le terroirlde
Juzancourt; celui qui se trouve en amont, sur ]e ruisseau îles Barres, se nomme
II! moulin 'le Ténor, ou Thenonjiies. terroir de Sain t-Gerniainmout. — LesTonibef,
où l'on découvrit, en 187^, de fort nombreuses lombes doripine mérovingienne.
POILCOURT. — Voir HouMcouii.
BOIZT. ^ H., 28n. — K., 90. — II. C, 7. — D. A-, 19. — D. D., 59. —
Hect., 1,115. — H. P., Chaiimont-Porcien. — F. 1.,, le dimanche qui suit le
8 septembre. — C* 1>. — Viila|^e au cnntluenl de la Retourne et du ruisseau de
Saint-Loup. La craie, avec quelques poches dn jçrève crayeuse, aRleure sur la
plus grande jrartic du territoire, 991 hect. ; 40 hect. de limon argilo-sablenx
sur la rive droite du ruisseau de Saint-Loup; une centaine d'hectares d'alla-
vion moderne, marneuse ou quelque peu tourbeuse. Deux sources assei^régu-
lières : la Fontaine Sainl-Ji'an et la Fontaine Perrier. La voie romaine trarer-
sait jadis le village de Itoizy, qui passe pour avoir ^té, dès son origine, un
faubouru de Sault. — C. de Deims.
Eglise. — Le clocher fut reconstruit sur la base d'une tour datant dn
moïi-n àye; re qui il'iuu»' alors, à celle église, un brevet d'anliquiti'.
Château. - - Vn nnci'-n iliiUenu. Il iippartlnt à la vicomte de Suult-Saint-
Remy.
SAINT-GERHAINMONT. — Il
— II. A..2I. — I). li.,:i;i.— ll.'.-(..i,;iMi. .- b.
le dernier dimanche de mai. — 0-- 1>. - II. II.
- P. FI.. 8. — E.,28â.— D.C.,8
, P., Saiiit-IJermainmonl. — F. L.
Kanf. — S. T. — Hospice. -
T. — Village situé sur le revers iriiiir colline, un |iii-il de laquelle coule le
ruisseau des Barres. L'argile snblcuse du lîmoji recouvr>' \i:-i |)luteauXf $72hect.;
plus bas, affleure la craie blanche, G6B hect. ; dans la vallée, S26 iiect. d'allu-
rions modernes généra le m eut argileuses eL, parfois, tourbeuses, uutaninienl
procbe la sucrerie. Quatre sources aasex l'é^^iiIiiTes : lu F'aitaiiie Bftmonl, où
se trouvait la censé de liriquemonl; la PmUùne du Village; Durriêre tei Boit;
la Poste aux Chevaux.
Histoire. — C. de Vilrv. — Ce village, jadis siège d'un doyenné rural, envi-
ronn<^ d'un marais desséché puis devenu priiirie, était enceint de fusses dont
on voit encore les vestiges. Saint-Germainnioulful incendié et pillé pendant les
guerres de la Fronde, en 1652, alors que les troupes de l'archiduc Léopold
campaient dans la prairie de Gomont.
Eglise. — Sur une hauteur. Style ogival du quinzième siècle. Se compose
d'une nef principale et île deux bus-cAtés : ces deux parties de l'ëdiOci- sem-
blent être plus anciennement construites. Nf> restent d'ailleurs de l'église pri-
mitive, datant du douzième siècle, que les transepts et le cbteur. Contr<-rorts
sans ornements, tourelles tétrn^niiiilcs percées de créneaux ainsi qu'une prirtie
des murs appartenant au cbteur, et des transepts. A la jonction de ces tran-
septs est une grosse tour carrée, percée sur chaque face de deux fenêtres plein-
cintre encadrant deux autres fenêtres plus petites séparées par une colonnetle
avec chapiteau simple. Pierre sculptée ; elle représente la Vienje tenant sur tes
gtnwx le Christ rnoi'l : inscription au millésime 1319. Magnilique lustre en
bois sculpté. Sur le mur de la grande nef, a droite, une Descente de Croix, de
J.Wilbault.
Ch&teau. — Une ancienne maison-forte qui devait, probablement, s'élever
sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui l'hospice Liaarii. Fut résidence des
Bogier, une célèbre famille rémoise, dont les biens échurent aux Thiérion, en
dernier lieu. Jusqu'aux boîe du Sfii/nciir s'étendaient les fossés et les dépen-
dances de cette maison-forte.
- :i60 —
SAINT-REMT-LE-PETIT. — [l..8:i. — K.. IH. — 1). 0-, 13. — D. A.,«.
D. [)., :^i'.. — llPil.. "."iO. — H. i'.. TnjriiOii. ~ K. l,.. le dimanche qui suit la
Toussaint. — Villnfi.' sur la rive (iiiiidie ■if la Retourne: l'un des plus pauTrea
dp larrntKlissPuient, Le lonj: île la rivine, 34 IipcI. (i'alluvion ; le reste du terri-
toii'i' ■■si l'iitislitué |inplniT:iirhliinc-hL'que recouvrent quelques prives crayeuse»
un ilis Uaces ]n-n sensibles de sable ardilem, Aitciinr siTuire. — C. de Retins.
Ecart. — l.a linililltri^. 23 tiali.
SAUIiT-SAINl'-REHT. - II-, IfiH. - K-, lit. — 1). C, 6. — D. A., 30.
— H. I)., fiO. ~ Ihvl., 9(12, — H. C. Tafiii'm. — F. I,., le dimanche qui suit
le 12 oclolire. — Le 1eriili)ire de celte commune s'étend sur les ilciii versants
lie la Rfimirne ipii le Iravcrse par le milieu, de l'est a l'ouest. Sol presque tota-
lenienf loniiiosé pni' la ciuie. 907 hecl.; sur les bords de la Hetourne, environ
48 liect. dniliivioii iiiodenie. |!éni^ralemcnt marécageuse et mameuse ; sur la
hauteur. 8 heel. de limon nr)j;ilo-snhleiix. Aucune source.
Histoire. — (',. de Reims. Saull eut le titre de vicomte jusqu'en 1437 ; en
celle même année, Armand de Sault léguait à l'abbaye Sainl'Remy de Reimi
tou:" les droits iï'ndaux dont jouissait cette terre.
Nous lisons duns la Numk.vclatl'HK vk^ Cobbijnes : « Ce village est entouri^de
fossi'-s qui fnnait, autn'fois, larpes et profonds. 1,'origine de Sanlt, qualifié
jadis de fM, est fort ancienne. Il existait i\ l'époque de la conquête gauloise
par Jules (Visar, et il fut incendié par les Romains. Restauré ensuite, il con-
serva son importance jusqu'au neuvième siècle, époque à laquelle les Nor-
mand.s le sacciKérent lors de leur irruption dans les Gaules. La tradition porte
qu'une lanle de saint Hemy habita ce village; on montre même encore sa
maison. Ce saint archevêque la visitait fréquemment; d'où, d'après la tradi-
tion populaire, le surnom de Sault. >'
Voioi, d'ailleurs, la légende que nous rapporte ilom fiunneron : ■• La vie de
saint llcmy fait mention comment il visita une fois une sienne cousine qui
demeuroit au village de Celtus. . . La susdite cousine de saint Remy, appelée
Celsa, qui estoit dame du village et nvoit receu le voile de virginité, invita une
fois le saint évesquo de se v '
elle, et saint Remy ne l'ayan
duire d'une si honriestcrcqu
chez elle et, après plusieurs i
de piété, comme il fut queslî
se mettre à labl.
lit un beau miracti
un peu de vin qui estoit re^té
dans un tonneau, en telle sorte
qu'il ruisseloit <iaiis te i^Hlier,
Dn quuy l'Slonnée et
bonne dame
donna son vil-
lage de Saulx
ù saint He-
mv, pour son
église. >.
Eglise. —
Tort intéres-
sante,Seetim-
posed'unenef E|
■itroislravées
jilein eintre et de deux bas-côlés. Tra
septs plein cintre reconstruits; chœur
— 361 —
à voûte ronde et à cinq pans. Tour carrée, fenêtres romaines avec voussures à
boudins. Entablement de Tabside à ornements dentelés. Le chœur et la tour,
malgré leurs détériorations, ne sont point à dédaigner.
LE THOUR. — H., 545. — E., 163. — D. C, iO. — D. A., 26. — D. D., 63.
Hect., 1,662. — B. P., Saint-Germainmont. — F. L., le deuxième dimanche de
mai. — C* P. — Village au confluent des deux ruisseaux Nizy-le-Comte et le
Lor, dont la réunion constitue les Barres, affluent de l'Aisne. Les plateaux
sont couverts de limon, 760 hect.; la craie affleure sur les pentes, 698 hect. ;
et les alluvions modernes dans le fond des deux petites vallées, 204 hect. Exploita-
tion d'un calcaire blanc-dur pour les constructions. Six sources assez abondantes
ne tarissant presque jamais. La Fontaine Blanche, ainsi nommée à cause de
son fond crayeux ; puis, la Fontaine de la Couture.
Histoire. — C. de Vitr}'. Baronnie Jadis fort importante. Elle comprenait six
villages : Le Thour, Villers-devant-le-Thour — sans le domaine du Tremblot, —
Juzancourt, Saint-Germainmont, Bannogne et Hannogne. Plus cinq villages sur
lesquels cette baronnie, exerçant une justice partielle, avait, suivant les circons-
tances, des droits plus ou moins importants : Amagne, Grandchamp, Saint-
Fergeux, Son, Herpy. « Le groupe principal, dit Jadart : TAncienne Baronnie
DD Thour en Champagne, resta complet, à peu près, jusqu'à la fin, avec une
étendue de quatre à cinq lieues en longueur, trois ou quatre en largeur, une
superficie de huit à neuf mille hectares, une population (en 1735) d'environ
375 feux. Le Thour était au centre de la baronnie, et neut jamais d'autre préémi-
nence que celle de chef-lieu, à cause de sa forteresse, biltie sur le bord d'un ruisseau
parles premiers seigneurs, puis démantelée, vers le quinzième siècle, sans avoir
été relevée. Ces premiers seigneurs provenaient d'une souche toute locale, sur
laquelle se grefl^rent des alliances avec les c maisons » voisines. Raoul du Thour
étant mort en Palestine (1191 ), sa fille, Angélique, portait la terre de Thour dans
la maison de Chimay; plus lard, en 1230, Marie de Chimay la portait dans la
maison de Soissons. Et successivement, furent seigneurs de la baronnie : les
de Soissons, les de Chàtillon, les de Chabannes, les Cauchon de Maupas —
ceux-ci à la suite d'un échange, en 1545, avec les héritiers de Claude Robi-
neau, — les de Coligny. En 1711, Charlotte de Mailly — fille de Louis de Mailly
qui avait épousé Marie de Coligny — faisait, par son mariage avec Emmanuel
de Nassau, passer la baronnitî dafis la famille «le Nassau-Siègen. Ils eurent un
flls, Maximilien, qui se mariait à Amincie de Monlchy-Senarpont. De ce
mariage, naquit Charles de Nassau-Siègen, surnommé le « paladin du dix-hui-
tième siècle ». Il se ruinait en prodigalités; si bien que, le 27 octobre 1773, il
fut obligé de vendre la baronnie du Thour à Jacques Le Noir, notaire à Paris,
lequel Jacques Le Noir la morcelait en terres de rapport.
Egalise. — 11 y eut deux églises : l'une, aujourd'hui complètement détruite,
était la chapelle du cimetière Saint-Simon — localité disparue, mais dont le
cimetière subsiste toujours, celui du Thour, sur un tertre, à cinq cents mètres
environ du village; — l'autre, actuellement paroisse, fut la chapelle castrale,
détruite en partie, puis reconstruite sur son emplacement même : la cour de
Tancien château rasé en 1432 par Jean de Luxembourg. Elle conserve des tra-
vées, et ses chapelles latérales nous montrent certains débris d'architecture
qui reportent sa construction au treizième siècle. Au rétable du maître-autel,
dans un encadrement sculpté provenant, comme le tableau lui-même, de
Chauraont-la-Piscine (voir CnArMONT), une toile attribuée à Wilbault : la Pré-
dication de saint Berthauld; au mur, à gauche : i Annonciation, de Wilbault;
appartint, jadis, à l'abbaye de La Valroy (voir Sai.nt-Quentin-le-Petit). A signaler
une belle grille du serrurier Reneuf. L'extérieur de l'église est sans caractère.
Châteaux. — Une forteresse que nous décrit, comme suit, I'Extrait d'une
— 362 —
NOTE SUR LA BARONNiE DU Thour, dalaiit du quinzième siècle : » Le chasteau est
eu grande estoffe et fait en forme dune tour à renviron de laquelle il y a an
circuit do haultes murailles et espesscs contenant 64 toises de tour, toutes
gurnyos de tours, tourelles et eschauguettes, le tout en forme de tour à huit
pans ; touttofois la couverture et charpentcrie du logis est bruslée et fut celait
du temps des dernières guerres de Haynault, ainssy qu^l est fait mention en
la cronicque de Monstrellet où ledit chasteau est nommé... Touttefoys la
place du logis se pourroit rabiller attendu la bonté des murailles et est ledit
chasteau tout environné d*eaulx vives qui sourdent dedans les fossés larges et
profonds merveilleusement. » C'est en 1342 que cette forteresse, visitée par
Charles le Simple — nous dit une tradition sans doute inexacte, — Philippe
le Bel, Louis d'Orléans, fut démolie par Jean de Luxembourg. Ses derniers
restes disparurent vers 1720, environ ; en même temps que la tour voisine du
pont fut abattue et remplacée par un tertre entouré d^ormeset surmonté d*an
calvaire. Kn ITUO, encore, nous dit M. Jadart, des pierres considérables pro-
venant de ce fort en indiquaient son emplacement, aujourd'hui sans le moindre
vestige du passé.
Un deuxième cht^teau, dit le Château de Liusaux; incendié et détroit
en 1().'>2. L'endroit où il s'élevait s'appelle, encore maintenant, Lassaux, Rap-
pelons que Le Thour fut souvent ravaj^é et pillé, surtout pendant les guerres
de la Fronde; presque totalement détruit par Tarchiduc Léopold, par les
troupes de Louis XIV et les soudards d'Krlach.
Kn 1645, Ërlach amenait au prince de Condé une armée de brigands. Le
souvenir de son passage en Thii''rache est resté si longtemps vivant, qu'encore
aujourd'hui c< Ërlach » signifie un bandit. Au Thour, ses soldats découvrent
une famille cachée dans une étable à porcs; ils y mettent le feu. Ils grillent
les pieds d'une vieille femme, à l'aide d'une pelle rougie au feu, pour obtenir
d'elle l'indication de la cachette où elle cèle son argent. Tous les villages anx
environs d'Attigny sont pillés, et la population subit les derniers outrages.
Aussonce est brûlé; la plupart des habitants de la région champenoise ont été
contraints à se réfugier dans Heims. En 1050, ces brigandages recommencent.
Les nouvelles troupes sont conduites par un certain Heinhold de Hosen. Les
récoltes sont belles; mais les paysans ne peuvent en profiter. « Le peuple
mourait de faim contre son bien, contrainct manger les chevaux et charognes
mortes et puttrifié. . . >»
A Villers-devant-le-Thour, les habitants, réduits au tiers, n'ont d'autre
demeure que l'église et des baraques dans le cimetière. La disette en grains
est si complète qu'on ne peut ensemencer en 1652. Un manuscrit du temps
porte que « cette guerre de la Fronde avait tellement ruiné et désolé le pays,
qu'il ne restait plus de maisons à Condé; llerpy n'en avait plus qu^une seule;
Ecly ne conservait qu'une partie d'une espèce de halle... » De 3,500 habi-
tants, la population de Hethel est descendue à 700; à Château-Porcien, de
500 feux il n'en reste que 100. De 68 baptêmes que signalent, en 1634, les
registres d'Attigny, le chilfre descend à 15 en 1050, à 2 en 1651, à 1 en 1653 et
1654. A Coulonimes, il ne reste plus que 3 ou 4 habitants. Lorsqu'en 1654, le
jeune Louis XIV traverse Hethel, la ville, endettée de plus de 300,000 livres,
ne peut mettre « pour toute parade, à sa porte, que les armes du roi ». (Voir
dans Jadart, Lks Gukrrks dk la Fro.nuk dans la baronnie du Thour : « les remon-
trances des fermiers de la baronnie du Thour sur les maux causés par les
guerres de la Fronde, de lOtO à 1050. » Ces remontrances sont navrantes
à lire.)
Il y (uil, au Thour, jadis, des marchés fort considérables dont il ne reste,
actuelh^nieiit, nulle survivance, si ce n'est une assez grande place publique.
Ecarts. — Rue de l AUemaijne, en souvenir, dit la légende, des Saxons
— 363 —
envoyés au Thour par Charlemagnc, après le baptême de Witikind. — Dans la
Carrière de l'Allemagne, fut découverte une sépulture d'origine fort ancienne;
toutefois, l'existence d'une villa carolingienne, au Thour, reste fort probléma-
tique. « Une portion du village, fait remarquer M. Jadart, comprend le ban
de l'Allemagne, dit ÏAlemain; ce dernier nom, très ancien, pourrait venir de
l'existence, en cet endroit, à l'époque gallo-romaine, d'une colonie d'Alle-
mands, Alemani; de même que nous trouvons, autour de Reims : Bourgogne,
Burgundia; Germaine, Germania.., indiquant, sans doute, les localités fon-
dées par les Lètes, ou troupes barbares auxiliaires des Romains. » — 11 y avait
aussi : les Vignes de l'Allemagne; les vignes jadis existaient nombreuses sur
les coteaux du Tliour; on ne retrouve leur emplacement qu'à l'aide des
lieuxdits. — La Grande Rue, 138 hab. — Les Deux Moulins à Vent, N. C. Les
moulins du Thour, soit à eau, soit à vent, n'existent plus. — La Briqueterie, H.
— La Malaizé, moulin datant du dix-huitième siècle, incendié en 1870 et non
rebâti. Se trouvait sur le ruisseau du Thour à Saint-Germainmont. Son nom
vient-il d'une exploitation difficultueuse et peu rémunératrice ? — Le Calvaire, H.
— La Croix, 6 hab.; ferme jadis très importante appartenant à l'abbaye
Saint-Nicaise de Reims. Nous extrayons du Registre contenant les paroisses
DE l'Election de Rueims situées entre Aisne et Meu>e, et l'état ou Terruel les a
trouvées en sa visite, aux mois de janvier et février 1567 : « Le Thour, au sei-
gneur du Thour, y compris Lasseaux et la Censé de la Croix, avaient autrefois
120 mesnages et 46 charrues. Aujourd'hui 37 pleins mesnages et 12 demy-
mesnages de pauvres femmes el seulement 14 charrues pour 18 laboureurs.
Néanmoins les habitants sont taillez à 912 livres et paient 121 livres au Hay-
naut et 297 livres à Rocroi. Terroirs labourables médiocres, 1,000 arpens
dont 200 aux habitants le reste censés des seigneurs. Frez, 50 arpens, 2 aux
habitants, le reste au seigneur. On compte 106 maisons brûlées depuis cinq
ans; il n'en reste que 18 debout après le CMteau de tasseaux — ou mieux
La Saulx — bruslé et l'église du Tour. » Ce château possède sa chapelle cas-
trale sous le vocable de saint Patrice, dont l'église du Thour prit le nom.
La Toumelle, où Ion mit à découvert d'assez curieuses fondations. —
Le Saulx; ancien Oef, vicomte et seigneurie entre Le Thour et Lor, petit vil-
lage de l'Aisne, domaine de la famille de La Haye qui fut, en 1644, rendu à
Charles de Maupas, baron du Thour. Le château disparut au dix-septième
siècle; mais son enceinte de fossés est encore visible. — Gerzicourt, 8 hab.
Aujourd'hui, terre d'exploitation agricole; autrefois, domaine appartenant à
l'abbaye rémoise de Saint-Pierre-les-Dames, dont les bâtiments étaient, primi-
tivement, situés au lieu dit la Vieille Censé, proche des bois. Nous lisons dans
ce même Registre de Terruel, toujours à propos des ruines qu'occasionnèrent
les guerres de la Fronde : « Hameau : autrefois 4 charrues, terroir 120 arpens,
nul habitant au lieu; ny bastiment depuis 8 ans; sont retirez au Thour; font
labour de 2 charrues. » — La Grande Censé, ancienne et très vaste maison de
culture appartenant, aujourd'hui, à la famille Mouras. — Bethancourt, 11 hab.
Il y eut, au treizième siècle, en cet endroit, un prieuré appartenant à l'abbaye
Saint-Nicaise de Reims devenu, dès le quatorzième siècle, simple ferme. A
Bethancourt, une terre assez importante, dite Alodium de Hairimure dans une
charte de 1160, appartenant à l'abbaye de Saint-Hubert d'Evergnicourt, et que
plus tard possédèrent les moines de Saint-Nicaise. « Cy-devant 29 mesnages,
écrit Terruel, et 13 charrues; il n'y reste que 7 mesnages et 5 charrues et
demi. On y compte 20 maisons brûlées ou démolies. » — Saint-Simon, Ainsi
s'appelait une localité disparue, ayant son cimetière (actuellement celui du
Thour) et son église, de laquelle relevait Bannogne, érigée en paroisse depuis,
seulement, le dix-septième siècle. L'église de cette commune, d'ailleurs, est
sous le vocable de saint Simon, de même qu'au quinzième siècle une chapelle
— 364 —
(jui se trouvait «lans l'ancien cimetière du Tliour. — Un lieu dit la Pierre h l'Eau
hônitc tire son nom du bénitier que l'on y déposait lors des enterrements à
Saint-Simon.
VIEUX-LES-ASFELD. — H., 267. — E., 93. - D. C, 2. — D. A.. 22.—
I). D., 62. — Hect., 666. — H. P., Asfeld. — F. I.., le cinquième dimanche
après Pâques. — C'« P. — Le territoire s'étend sur la rive gauche de VAUne,
dont les alluvions argileuses, 208 hectares, sont assez humides. Le iimoo,
168 hect., et la craie blanche, 20(» hect., se partajjent le reste du soi. Près de
Vieux, dans la vallée, j^'ravicr do l'Aisne composé de craie, de silex noirs, de
fialets de calcaire jurassique. Pas dt; sources. Au sortir du village, à droite de
la route conduisant à FirieiuK?, furent trouvés dans une ^révière un large coa-
teau en silex blond et de nombreuses dents de mammouth. Il serait alors
probable (ju'à l'époque glacière cette ré;îion fut habitée. — C. de Vitry.
Eglise. — Dans une chapelle de l'église, se voient la pierre tombale de
Jacques de Ham, seigneur de Bercy, lo8:i, et le personnage de ce m<^me Jacques
en costume du temps. (Voir Avaux.)
ChÀteau. — Jadis, à Vieux-les-Asfeld, un chîUeau fortifié — avec pressoir
banal — dont il ne reste plus trace.
Ecarts. — L'£c/msc. W hab. — Maùnn Blnnrhe, 7 hab. — Les Deux Moulins à
Vent. N. C. — Snint-Amand. Au sud de Vieux, au lieu dit Sciint-Amand, on
rencontre une croix sur l'emplacement, affirme la tradition, d'un ancien
monastère.
VILLERS-DEVANT-LE-THOUR. — IL, ,>73. — K., 17i. — D. C, 6.—
I). A., 24. — J). D., 62. — Hect., 1,614. — H. P., Saint-Germainmont. — F. L.,
le troisième dimanche de septembre. — C*'' P. — B. B. — Le limon recouvre
pres(|ue tout le territoire, l.nuri hectares, ne laissant affleurer la craie blanche
quo sur 104 h«»ct. Ln outre, 32 hect. d'alluvion moderne sur le bord du ruisseau
//es Hnrres qui lonf»e la limite nord-est. (^^arrières de craie, souterraines ou à
ciel ouvert. Aucune source.
Histoire. — C. de Vitry pour l'histoire de Villers-devant-le-Thour (voir
Le Thoir;. Tcrruel, que nous citions sous cettf^ rubrique, écrivait dans son
Hegisthk, 16.-;7 : m Le village a esté entièreuiout bruslé il y a quatre ans; n'es-
tant resté que quatre maisons; les habitans n'habitent à présent encore que
dans des huttes v.l dans leur fort autour de l'église. •• Nous lisons, à propos de
ces « huttes >», dans la " Procuration dks Habitants de Villers-dkvant-le-Thoiiii,
21 novembre 16.*)7 : Par devant nous, Nicolas Bouhourdaire et Poncelet Nautré,
notaires du baillage de la baronnie «le Tliour, soussignés, furent présents en
leur personne les nianans et habitants du villa^^i- lesquels ont nommé, choisi...
la personne de Arnoult Hoger lieutenant — pour faire entendre et connoltre
les maux «piils ont soufferts depuis le comniencenient de Tannée 1649... qui
les aurez contrains de quitter leur demeure du dit Villlers et eux réfugier en
plusieurs et divers lieux avec le peu qu'ils iieuvent sauver pour eux subsister,
le reste ayant été perdu et dissipé par l'armée de l'archiduc LéopoUequi avoit
campé au dit Villers et t«'rroir d'y celui le 24* août de l'année 16o0, perdu et
dissipé entièrement tous les grains et même en ladite année d'auparavant, en
1649, les dits habitants ayant perdu, pillés entièrement de tous leurs biens
meubles qu'ils jivaiont retiré dans des caches — des caves, les anciens souter-
rains de refuge dont on letiouve des galeries sous la grande rue du village —
par l'armée du sieur Durlacq — le fameux Erlach dont les soldats ne furent
qu'un ramassis de brigands — qui ont séjourné dix-neuf jours entiers au dit
Villiers et même bn^lé i(îs pressoirs du dit lieu... » Ces pressoirs banaux nous
indiquent que la vigne était cultivée, jadis, à Villers. Et plus bas, dans cette
— 365 —
même Procuration : « ... Au mois d'août de la même année 1652, notamment
le 19 est survenue l'armée des ennemis conduite par le duc de Lorraine, Vit-
tenberq et autres généraux — Charles IV, duc de Lorraine, alors allié des
Espagnols, puis, en 1654, leur prisonnier, Frédéric, duc de Wurtemberg — qui
ont brûlé et pillé tellement et entièrement le village de tous bàtimens quel-
conques, même les grains et toutes choses quelconques, qu'il n'y a resté que
quatre corps de logis sans aucune grange, ni étable, ni aucuns grains, le tout
ayant été entièrement haché et brûlé par le feu et même neuf et dix hommes
tant tués que blessés en leur corps défendant du péril de la vie et du vial
général... ce qui a contraint depuis les dits habitants dans un déplorable état
de misère et se réfugioient dans l'église et cimetière du dit lieu où ils sont
encore à présent sans pouvoir faire aucun labourage à cause des passes des
troupes ennemies et celles de Sa Majesté. . . »> La seigneurie de Villers fut,
environ vers 16iû, réunie à celle de Thour.
Eglise. — L'une de nos plus intéressantes, style ogival du treizième siècle.
La porte a gardé toutes ses lignes d'architecture remontant à la fin du dou-
zième siècle, ou au commencement du treizième, sauf le tympan que Ton enlevait
en 1855, pour y placer un vitrail. Le porche qui précédait le portail a disparu,
probablement au dix-huitième siècle, mais la saillie de l'archi-volte et des
colonnes sur la muraille indique qu'il faisait corps avec elle et protégeait
rentrée de l'église contre les intempéries. M. J. Hubert a, dans ses Monuments
HISTORIQUES, donué de cette église une description où M. Jadart a relevé quel-
ques erreurs (voir Jadart dans Revue historique ardennaise : une Eylise rurale,)
Le maitre-autel est en marbre, style fin du dix-huitième siècle, et, en marbre
aussi, les gradins fort beaux provenant d'une église détruite de Reims. Au-
dessus un vaste rétable d'origine plus ancienne : les bases sont en pierre avec
plaques de marbre noir, appliquées sur toute la devanture. Les quatre colonnes
en marbre veiné, 2 mètres de haut, sont munies de chapiteaux corinthiens qui
supportent un large entablement dominé par deux vases de fleurs sur les côtés.
.\u milieu, un socle où repose une statue de la Vierge, très ancienne et mu-
tilée; aux angles latéraux, deux riches consoles avec tètes de chérubins; au
centre, un tableau entouré d'arabesques, de fruits, de fleurs en guirlandes. De
très nombreux — et quelques-uns excellents — tableaux : la Sainte Trinité,
d'après la peinture attribuée au Guide et que l'on voit dans l'église Saint-Jacques
de Reims; remplace une Descente de Croiv enlevée sans doute pendant la Révo-
lution; de même qu'a disparu une Annonciation; — puis la Transfir/uration; —
Jésus parmi les Docteurs; — Dation des clefs à saint Pierre; — le Christ servi
par les Anges; — le Mariage de la sainte Vierge: — V Assomption, d'après les
copies des originaux faits au Louvre; — V Adoration des Bergers, école fla-
mande. Dans la chapelle sud, le rétable nous offre, en relief, le Mariage de la
Viei-ge et la Fuite en Egypte. Lne dizaine de statues, trois en pierre, les autres
en plâtre, sans aucune valeur. Sur la cloche on lit en lettres gothiques minis-
cules : " Je suis la cloche, banale — De la ville de Doncheri sur Meuse. »>
Ecarts. — Malaize. S. C. — Le Moulin, 6 hab. — La Rdperie, 18 hah. — Le
Tremblot, 15 hab., on se serait trouvée jadis une importante ferme appartenant
aux Templiers et qu'entouraient des trembles. .Mais la tradition est fort
inexacte, car les « dénombrements » que l'on possède des commanderies
avoisinant Merlan et Boncourt, ne font aucune mention du Tremblot. Elle appar-
tint principalement à l'abbaye Saint-Maitin de Laon. par suite de la (lon;ilion
faite par Philippe le Bel. Ht cette même tradition ajoute, pour rester dans la
vraiseMublance, que le roi aurait « confisqué » Tremblot aux Templiers. On
voit en ce lieu quelques vestiges d'une ancienne route que l'on suppose avoir
été chaussée romaine. Nous lisons dans le Registre de Terruel : « Le Trem-
bleaux maintenant désert et sans bastiment — en 1675, après les guerres qui
— 366 —
ravagèrent cette région — les habitants résident à Villiers; 9 ménages, 4 char-
rues, terroir labourable : 200 arpens environ. » Cette ferme fut mise en vente,
le 31 mars 1791, au bureau du district de Hethel, sur la mise à prix de
58,532 livres : « Appartenant, dit <c l'affiche » ci-devant aux religieux de Saint-
Martin de Laon, consistant en huit corps de b&timent, environ 96 verges de
jardin et 872 jours de terre en une seule pièce. » — Les GodailUrs, Rappellent
quelques hobereaux de petite noblesse ayant, au siècle dernier, habité Viilers.
La famille Frizon, de Reims, possédait à Viilers un fief appelé Frixon, dont
il ne reste plus trace dans les lieuxdits. A signaler aussi le lieu dit Crèveccsur,
sans doute ancienne terre ayant appartenu à la famille de Suzanne, « seigneurs
de Crèvecœur et de Villers-devant-le-Thour. « Leficf se trouvait à Alland'huy.
IIL CANTON DE CHATEAU-PORCIEN.
Ce canton comprend seize communes : Château-Porcien, Avançon, Bannogne-
Recouvrance, Condé-ies-Herpy, Ecly, Hannogne-Saint-Rcmy, Hauteville, Herpy,
Inaumont, Saint-Fergeux, Saint- Loup, Saint- Quentin -le -Petit, Seraincourt,
Sévigny-NValeppe, Son, Taizy.
Il est borné : au nord, par les cantons de Chaumont-Porcien et de Novion-
Porcien; à Test, par ceux de Rethelet de Juniviile; au sud, par celui d'Asfeld;
et à l'ouest, par le département de l'Aisne. Arrosé par \ Aisne, la Vaux, le
ruisseau de Saint-Fer ijeu^r. Sol très fertile.
16,994 hab.; 2,184 élect.; 22..')97 hecL
CHATEAU-PORCIEN. — H., 1,267. — P. il., -iO. — E., 378. — D. A.,'lO.
D. I)., 48. — HecL. 1,731. — B. P., Chàteau-Porcien. — F., le dernier samedi
de janvier; le mardi qui précède le dimanche «le la Passion; le 8 juin; le
24 août et le 28 octobre. — F. L., le deuxième dimanche de juillet. — C*« P.—
B. B. — S. M. — S. T. — T. — ChAteau-Porcien s'étend sur les deux rives de
Y Aisne, Le territoire se partage entre les alluvions modernes dans la vallée de
TAisne, les alluvions anciennes sur le versant de cette vallée, la craie mar-
neuse dans les dépressions et, au-dessus, la craie blanche.
Histoire. — C. de Vitrv\ Dans les Capitulaires de Charlemagne — écrit
J. Hubert. — le pays de Porcien est désigné sous le nom de Pagus PorticensU,
Ce pays s'étendait jusqu'à la Meuse, puisqu'il est dit dans l'ancienne chronique
de Mouzon, qu'Othon, comte de Porcien, fit bfitir sur ses terres le château de
Warcq. On voit aussi dans la même chroni(iue que saint Arnoul, martyr, sor-
tant tle la forêt de Froidmont, fut assassiné sur les confins des pays de Porcien
et de Castiice, près du village de Gruyères.
Le Porcien eut, de tout temps, des seigneurs renommés. Hucbald est défait
en 870 par (iarlache, comte de Castrice, et Frédéric son fils est tué à Warcq
en 900, par Krlebalde, seigneur tle Mézières. Roger, Tan 940, accompagne le
roi Louis dans le Porcien, et y perd une bataille; il était aussi comte de Laon.
Hugues, l'un de s<*s fils, tenait encore le Porcien en 980. Manassès, comte de
Porcien, et de Retluîl, beau-frère d'Eble de Roucy, perd, en 1065, le chàtean
de Sainte-Menehould, que lui enlève Tévéque de Verdun. Roger, un de ses
fils, lui succède pour le Porcien, et après sa mort, Roger, fils de son frère
Renaud, le remplace et fonde, en 1087, le prieuré de saint Thibaut. Roger
laisse d'Ermengarde Othon, comte de Warcq, et Sybille qui porte en mariage
le Porcien à Codefrov, comte de Naniur.
Une de leurs filles épouse Henri de Chiltillon, lequel, en 1143, établit le
prieuré de Notre-Dame pour l'abbaye de saint Nicaise. Godefroy, son fils et son
successeur, laisse d'une fille de Raoul du Thour, Raoul qui le remplace. Raoal
— 367 —
meart, laissant d'Agnès de Bazoche, entr'autres fils, Raoul qui lui succède,
quoique Isabelle sa sœur eût porté une grande partie du Porcien à Nicolas de
Rumigny. Raoul fait, en 1263, avec Thibaut, comte de Champagne, un échange
de biens du Porcien pour d'autres biens situés vers Bazoche, ce qui donne à
Thibaut le titre de comte de Porcien : cependant les descendants de Raoul
conservèrent ce même titre qui fut porté par une fille à la maison de Mont-
châlons. Jacques de Montchâlons vendit Arches en 1263 à Louis de Flandre,
comte de Rethcl et, quand il mourut sans enfant, le Porcien retournait en entier
au comte de Champagne. Philippe le Bel, devenu héritier pour partie du comté
de Porcien par sa femme Jeanne de Navarre, le donna, en 1303, à Gaucher de
Ghâtillon, connétable de France, en échange de Chàtillon-sur-Marne. Jean de
Châtillon le vendit, en 1395, à Louis, duc d'Orléans, dont le fils, Charles, fait
prisonnier à la bataille d'Azincourt, le vendit à son tour en 1435, pour sa
rançon, à Antoine de Croy, seigneur de Renti. Antoine mourut en 1475, après
avoir commencé une reconstruction magnifique du château de la ville princi-
pale du Porcien.
Son petit-fils, Philippe, était en même temps prince de Chimay, duc d'Ars-
chot, comte de Porcien et de Beaumont, seigneur d'Avesnes, de Chièvres, etc.
Il mourut en 1549, après avoir achevé le château et réparé les portes de la
ville. Charles, son frère, comte de Seninghen, lui succéda et laissa de Françoise
d'Amboise un fils nommé Antoine, qui épousa Catherine de Clèves, et obtint
du roi Charles IX l'érection du comté de Porcien en principauté, puis l'adjonction
à ce comté de la baronnie de Montcornet, Logny, Harcy, Rocroi, Sainte-Mene-
hould et autres, « pour tenir le tout à foi et hommage du comte de Cham-
pagne. » Antoine mourut sans postérité, le 5 mai 1567; alors la principauté
passa à Philippe de Croy, son cousin, mort en décembre 1595, et dont le fils,
Charles de Croy, vendit le Porcien, en 1608, à Charles de Gonzague, duc de
Mantoue.
En 1659, le cardinal Mazarin acquit la principauté de Porcien, en même temps
que le Relhélois, et la donna à son neveu Armand-Charles de La Porte, duc
de Mazarin, dont la fille, Marie-Charlotte, épousa Louis de Vignerot, marquis
de Richelieu. Leur fils, Armand-Louis, duc d'Aiguillon, possédait encore la
principauté en 1769. — Chàteau-Porcien avait quatre portes, celles de la Barre,
de la Sonvue, de la Morteau et de Liesse. Dans l'enceinte de la ville se trou-
vaient le prieuré de Saint-Thibaut, dont l'église sert aujourd'hui de paroisse,
an Hôtel-Dieu fondé en 1300 par Gaucher de Châtillon, avec une maladrerie et
une chapelle, dont les revenus étaient assignés à un prêtre pour enseigner le
latin, et une école gratuite de filles, établie en 1721 par Pouhier, régent. Elle
fut dirigée par des Filles de l'Enfant-Jésus. (Voir J. Hubert : Géographie dks
Ardexnbs.)
Les annales de cette malheureuse petite ville — nous dit Rayeur (voir ses
VARifrÉs ARDENNAisEs) — ne sont qu'un long martyrologe qui nous est raconté
par Jean Taté, greffier de la ville de Chàteau-Porcien, dans sa Chronique. Cette
chronique commence à l'année 875 et se termine en 1748 : toutefois, le récit
des événements antérieurs au seizième siècle est singulièrement écourté. Il
n'acquiert de l'ampleur qu'en abordant la période des guerres de religion. Ce
qui en fait surtout les frais, ce sont les fiéaux de tout genre qui s'acharnent
sur la malheureuse ville : souffrances pendant les sièges, horreurs de l'assaut,
pilleries des gens de guerre, incendies, orages, inondations, famines, pestes.
La lugubre séquelle des calamités connues défile sous nos yeux, nous donnant
en soixante-dix-sept pages l'effrayant résumé des douleurs d'une cité pendant
dix siècles.
D'abord, le plus grand des fléaux : la guerre, à peu près continue sur ce
point de la frontière. C'est le prince d'Orange qui, avec son armée d'hérétiques,
— 3(i8 -
pill(î le bourgeois; ou bien la guerre qui éclate enlre « n^alisles et ligueux ».
L'on se ferme dans les villages et tlans les censés ; on convertit les églises en
forteresses ; on fait bonne garde de nuit comme de jour. Ou bien encore,
c'est « monsieur Grovestin » qui passe avec ses bandes pillardes; ce terrible
ogre hollandais, qui a laissé sur les bords de TAisne uiie si formidable répu-
tation.
Mais l'ennemi n'a pas toujours aussi facilement raison de Château- PorcieD.
Il arrive que la cité résiste. Sa population subit alors les rigueurs du siège. La
liste en est longue des sièges soutenus par la petite place. On n'en compte pas
muins de ([uatre ou cinq au cours du dix-septième siècle. Et ce ne sont pas
des simulacres de siège pour sauver l'honneur. Celui de IGi 7 dura quinze jours,
et celui de iO;j3 s'accompagne? de suulTrances que Ton devine sous la sécheresse
du si vie de notre grefher : « Jugez de là dans quel estât de misère étoient
réduils les bourgeois sans maisons, ayant esté surpris. L'église fui ensuite le
refuge des incendiez quy y faisoient du feu, et y couchoient, les restes des mai-
sons estant occupé par les soldats, habitants d'icelle, leurs proches parents et
plusieurs de la campagne; tout étant rempli de monde, maisons, granges et
escuries jusqu'à douze et quinze ménages dans des maisons. . . »
Deux siècles durant, ces passîiges de troupes étrangères ou françaises — les
armées du roi laissent derrière elles autant de dévastations que celles de
l'ennemi — ruinent presque annuellement la population de Château.
Il est cependatit un fléau que les habitants redoutent encore plus; c'est l'in-
cendie. Kn 1019, le feu se met au faubourg de la Morteau; douze maisons sont
brûlées; vingt-quatre sont incendiées dans le même faubourg en iG28. Dixans
plus lard, le feu de joie p«»ur fêter !a naissance de Louis \1V « fut changé en
un feu de tristesse, » les flammes avant consumé les maisons bâties sous le
château. Cent quatie-vingl nuiisons sont ruinées par un incendie au temps de
la Fronde. Kt ces énuméra.ious se continuent au dix-huitième siècle. C'est une
fenime (|ui, « broyant de la chanvre sous sa cheminée, » met le feu au fau-
bourg de Liesse; l'incendie dure huit jours, et trente-cinq maisons disparais-
sent. En 1730, le feu se déclare au (inind-Culot avec tant d'intensité qu'il se
voit do Rethel : douze maisons brillées. Trois ans après, le feu prend « cher
une vieille femme qui avait un chaulToy en son lit, » et consume les plus belles
maisons de la ville dans le quartier de la Halle. Il fallut l'intervention de l'in-
tendant et la reconstruction de la ville sur un plan nouveau pour mettre fin
à c♦^*< sinistres multipliés, qu'expliquaient d'ailleurs l'étroitesse des rues —
quel<iues-unes n'avaient (|ue douze pieds de large — et les toitures en chaume.
Uuelle lugubre histoire celle de Chriteau-Pon!ien ! La colère du ciel se
déchîiine sur elle comme la colère dt;s hommes. Elle se manifeste sous des
formes terribh's : la peste, la famine, «-t le fléau qu'en style ardennais Taté
appelle les •< nuées ». En l.'iOT, nuée si violente que l'on est réduit à faucher
les sei;;les; en 1580, nuée cjui renverse les touis des portes, des remparts et
du château; en 1001, nuée si épouvantable «« qu'il n'y avoit personne qui ne
trenibloit de peur, » et qui eniport»» l'arbre des Cinq C*irceaiu', ainsi nommé
de ce qu'il était gros comme cinq poinçons.
Les nué(>s. on le voit, lienneiil une grande place dans la chronique de Taté;
la plus terrible fut celle de 108S. Les vallons lurent submergés; les eaux cou-
pèrent le cours de l'eau à l'Aisne et lirenl remonter la rivière vers Chûtean-
Porcien, u ce (pii donna grande allarme au peuple. » Le moulin de Chdteau
tournait en remontant du roslé de Taizv. >»
Ces grandes inondations sunt généralement suivies de nitiladies pestilen-
tielles. Tantôt ce sont ties « lièvres chaudes. » Les pauvres mouraient de faim,
mais li'S riches <« se rendoicnt ])itoyables à cause de la mortalité qui enlevait
les riches comme les pauvr«*s. »> Tantôt c'e>t la peste qui éclate. « U'abord
qu'une maisoD estoit surprise de cette maladie, le cliinir^ieii ijui estoil ga^é
de la ville pour cela estoit obligé J'en avertir pour barricader les portes et
fenestres et mettre sur la porte un bouchon de paille afin de se donner la f^ai'de
de communiquer avec les gens de la maison, et on leur fournissait l'eau et
les choses nécessaires à la vie, avec deffense à ceux des maisons attaquées de
jetter aucune eau n'y immondices en la rue. "
Ces épidémies se poursuivent jusque dans le dix-huitième siècle. ChiUeau-
Porcien se voit alors successivement atteinte de la " suette, i> ainsi désignée
parce que les sueurs étaient le seul remède; d'un mauvais air qui a causé un
« rhume et des fluctions, » — peut-être notre influenza? — d'un « grand rhume
qui était comme une espèce de clavaux. » La Cuhomque fournirait de prédeux
renseignements à celui qui voudrait écrire l'histoire de nos épidémies.
El à toutes ces calamités s'ajoutent encore bien d'autres horreurs ! On ii vu
les loups « étrangler les grands et les petits et déterrer les morts des cime-
tières. << Fréquemment les glaces emportent les ponts, les hivers rigoureux font
périr les vignes, tes longues pluies ruinent les récolles.
Ce qui achève de rendre douloureuse la lecture de Taté, c'est que tous ces
fléaux s'y trouvent présentés non point par catégorii
faire, mais année par
année dans un pêle-
mêle effroyable. Pre-
nons au hasard une
page de la Ctmo.viQitii; :
1617, assiégé par le
maréchal de Rassom-
pierre et les troupes
du duc de Guise; —
1619, 12 maisons brû-
lées ft la Morteau; si
grande quantité de
souris que l'eau des
puits en fut infectée;
— 1624, dyssenterie;
— 1623, stérilité géné-
rale; — 1626, famine;
— 1628, 24 maisons
brûlées à la Morteau;
et la lamentable litanie
se continuel
Eglise. — Très an-
cienne. Sur les murs in-
térieurs et eitérieuçs,
d'intéressantes inscrip-
tions qui s'étendent du
quinzième siècle ."i la
Révolution. Une nef
principale et quatre
travées. Les parties
les plus remarquables
sont ta façade et la
tour qui la surmonte.
La flèche est réputée
l'une des plus belles du diocèse de Reims.
Dans la chapelle Saint-EIoi, au milieu du rétable en menuiserie qui surmonta
a d« Cbtle»u-F»Tet*ii
— 370 —
l'aulel : Sainf Eloi , iln >'. Wilbiiull. An mur gauclie <Iu soiicluaire. Saint
Thihaull, piitr-m ik Ch'ilemi-P">cien. altiîbui' & N. Wilhault. Ornait sans doute
le réUble Je l'auLi^l couïno ré h sainl Thibault, et qu'niijouririiui surmonte une
statue.
Chapelle de l'hospice de ville ; dans un bel encadrement en marbre se voit le
Trhmpbe de h Relii/iim après la Ri^olulian, de J, Wilbault. Héme sujet, mais
plus (.'i-andement traita, qu'à Séïignj-Walepiie.
A riiàtel de ville, suspendues au mur, cabinet du maire : sis vues des ruines
de l'ancien cMtcau qui dominait la ville. Peintures sur toile collées sur bois
avec cadre en bois peint vert, de J. Wilbault.
Ch&teau. — BAti sur un rocher escarpi' et presque perpendiculaire du cOté
de la ville, le cliAleau avait double enceinte de forlillcations, avec tours, sou-
terrains et fnssi's. Os toure, dans l'une desquelles on battait monnaie, étaient
la plupart surmund'es de lléclies; la tour la plus grosse et la plus i^levée était
tlêcorée d'une ftrande flèche dorée en partie, et (l'une galerie d'où l'on décou-
vrait tout le pays. Ce chAteau avait une porte d'entrée en arcade, très hardie
par *!i hauteur et sa largeur; il conlenall l'église paroissiale de Notre-Dame.
I,es guerres — il soutint plusieurs sièges, notamment en 1617, 1630. 1653 et 1653,
-' 1rs ouragans et l(i défaut d'entretien contribuèrent à la ruine de ce château;
rm utilisa les débris des forliflcations pour établir l'Hôlel-Dieu et les écoles
pul>lii|ues incendiées le 2 Juin 1TT6.
Itappelons ce qui subsiste, aujour'riiui, de ce clià tenu -fort, lïeui tours seu-
lement ont conservé leur base et un rez-de-chaussée voùlé; mais les fossés et
les mamelons existent enrore ainsi que la motte féodale où s'élevait le donjoo.
Dans l'enceinte du ch&teau (environ :> hectares), pas d'autre b&timent qus
riiabitation du ganllen. De ce sommet (148 métrés d'altitude], une fort jolie
vue sur la vallée de l'Aisne depuis Itethel jusqu'à Avaux. La tradition gards
le souvenir des drames hurribles qui eurent pour théiltru le Trou Maeairt,
alfreux cachot sous l'une des tours du château.
Ecarts. — I.a llri'iuf.lo-i,-. H. — Le rMle-iu. 11. — La Croie. H. — La Mataûe. H.
Saint-Paul. H. — La Feime 'le l'ar-jnu, 12 liab. H., — Le Moulin Sainl-Laiart.
Rappelle le moulin de la Maladrerie qui se trouvait sur le revers de la colline,
«hapgllg Balnl-Laura i CUlMu-ForcIra
dite de Nauditi, proche la roule de Condé à l'endroit t
petite chapelle deve-
nue la grange Sainl-
Laiare. Une fenêtre de
la façade nord a con-
servé sa forme jço-
tbiqiie et ses colon-
nettes. A l'intérieur,
cité droit, une i
lion gravée sur pierre,
mais illisible en parti
Cette maladre '
détruite aux temps
des invasions anf;lo-
bourguif^onnes.
AVANÇON. —
H-, 394. — E., \\9. —
D.C., 7. — D. A., 10.
— D. D., 50. — Hect.,
2,099. — B. P., Château -Porcien. — F. I,., le dimanche qui suit le 1" octobre.
— C" P. — Sol d'une composition très simple : 1,032 hectares de craie blanche
recouverts, sur une superficie à peu près égale, par le limon à deux étages
qui, souvent, est d'une grande épaisseur. Sable argilo-calcaire jaunâtre pou-
vant servir à l'amendement de l'argile sableux rougeàtre, sans carbonate de
chaux, qui le surmonte. Cet argile rouge convient pour la fabrication des
briques, et le sable argileux pour le mortier.
Village jadis entouré de fossés, ayant sa prison publique, et beaucoup plus
considérable qu'il ne l'est aujourd'hui. ^ C. de Reims.
Eglise. — Remarquable abside du douzième siècle. Epitaphes relatives à la
famille d'Avançon.
Ecart. ~ Le Moulin à Yent. H,
BANHOGHE-RECOU'VltANCE. — H., 528. — E., 167. — D. C, H. —
D. A., 21. — D. D., m. — Hect., 1.901. — B. P., Bannogne. — F. L., le
dimanche avant la Toussaint. — C" P. — Le sol de cette commune se compose
de timon sur les plateaux (1.293 hectares) et de craie blanche dans les dépres-
sions. Le limon a, parfois, plus de 4 mètres d'épaisseur; l'ar^iile rougeàtre qui
en forme, assez généralement, la partie supérieure, n'a pas plus d'un mètre.
M source, ni ruisseau n'arrosent ce territoire. -~ C. de Vilrj.
Ecarts. — Le Moulin à Vent. N. C. Depuis longtemps disparu, comme,
d'ailleurs, les autres moulins ù vent de la contrée. — Le Chemin du CMteau,
69 hab. ; le chûteau de Bannogne date du dix-septième siècle. — Grunde-Ruelle,
'i hab. — Recouvrance, 203 liab. ; formait, autrefois, une commune distincte. —
Ruissetois. 10 hab. — Rouy, Ternie assez importunle, dans un vallon encaissé.
Fut, jadis — alors s'appelait Kouysseloy, — hameau appartenant à l'abbaye de
■, et ensuite aux Jésuites de Reims (voir Le Thoob). La Cote U'A'iailmonl,
où se trouvait un ancien fief de I
rocssire André de Godet, seignei
de Nassau, comme faisant partie
famille Cauchon avait pris le n<
Chapelle. — On voit encore, au
petite chapelle, restaurée de
baronnie du Thour, appartenant, en 1741, ù
de Vadonay, et relevant de la principauté
u iief de Neuflize, dont une branche de la
I. La Chiipelie de ta Vienje.. H. — Cote de. In
mmel de cette cdte, une ancienni' et fort
Ile se trouve au bord du chemin de
yaint-Fergeux !x Liesse. De presque tous les villages, autrefois, partaient des
— 372 —
choniins conduisant au pèlerinage de Notre-Dame de Liesse, dans TAisne :
nombreux sont les lieuxdits qui font allusion à ces voies. De celte chapelle,
indiquée par Cassini, et station de pèlerins, on découvre, à Touest, la cathé-
drale de Laon.
CONDË-LES-HERPT. — H., 225. — E., 77. — D. C, 2. — D. A., 12. -
D. D., 49. — Hecl., l,15n. — B. P., ChAteau-Porcien. — F. L., le deuxième
dimanche de mai. — C'* P. — B. B. — Village au confluent de VAisne et du
ruûseau île Saint-Ferfjeux, d'où son nom : Le mot Condé rappelant en géogra-
phie : la « rencontre de deux cours d'eau ». Dansla vallée, alluvions modernes
argileuses: sur les flancs du petit vallon où coule le ruisseau de Saint -Fergeuz,
craie marneuse avec indice de limon; plus haut, la craie blanche; alluvions
anciennes outre Condé et Herpy. Exploitation de briques.
Histoire. — C. de Vitry. En 1338, Gaucher de Cliîttillon, connétable de
France, comte de Porcien, acquit moitié de la terre de Condé et y flt bâtir une
maison de campfigne. Comme tous les villages voisins de Château, Condé eat
beaucoup à souflrir des difTérents sièges de cette ville. Une quinzaine de ses
habitants périrent à la tuerie de (iomont : enfln Condé fut entièrement
détruit pendant les guerres de la minorilé de Louis XIV.
Eglise. — Curieuses dalles du Ireizième siècle. Toiles de Wilbault : V As-
somption; — Anges jouant avec des fleurs et (ks cornemuses.
Ecarts. — I-es Moulins à Vent, H. — Le Ciseau, 3 hab. — Le Moulin de
Naniiin, — La Chapelle Saint -Lazare ; nxppelanty sans doute, une léproserie.
ECLY. — H., 485. — E., 134. — I). C, 4. — I). A., 8. — D. D., 45. —
Hect., 936. — B. P., Chùleau-Porcien. — F. L., le deuxième dimanche de
juillet. — B. B. — T. — S. T. — Territoire accidenté qui s'étend sur la ri?e
droite de la Vau.r. Les alluvions anciennes reposant sur les marnes crayeuses
constituent la plus grande partie du sol; les marnes affleurent sur une surface
de 148 hectares; dans la vallée, alluvions modernes partiellement couvertes
de prairies. Terres d'excellente qualité. Sources nombreuses. Sucrerie.
Histoire. — C. de Vitry. Village d'origine ancienne, traversé par une voie
romaine. Les voies romaines — écrit Hayeur : Troi'êk dks Ardennks — qui
partout ailleurs recouvraient le territoire d'un tissu serré de routes grandes
et petites, s'écartent de TArdenne «M de l'Argonne, elles n'osent s'y aventurer.
Une seule s'enfonce dans la forêt redoutable, c'est la voie romaine qui reliait
Reims à Trêves. Elle entrait dans le département proche d' A ussonce, traversait
la Hetourne à Bignicourt, l'Aisne auprès de Voiicq et s'engageait dans la dépres-
sion utilisée parle canal des Ardennes; mais, arrivée au Cliesne, au lieu de
suivre la voie naturelle de la Bar, marchait sur Stonne, coupait la Meuse à
Mouzon, la Cliicrs à Carignan, et la frontière entre Williers et Florenville.
Naguen* «*nc<>re, celle route pouvait être suivie, et elh^ subsiste même en cer-
tains endroits et sert de chemin agricole. Deux autres routes traversaient le
pays, mais s'arrétaii-nt à la lisière de la forêt di*s Ardennes. L'une se déta-
chail (le la voie de Heims à Trêves auprès de Stonne, passait a Iges et se ter-
minait peut-être auprès d'Ai;;leniont. L'autre partait de Reims et, par Roiz}',
ChAteau-Porcien, Ecly, Sery, Novion, Viel- Saint -Remy, Launois, Rarbaise,
Gruyères, Fagnon, Prix, Waroq, aboutissait aux environs d'Arches comme la
précédente.
Les guerrt»s di; la Fronde furent si désastreuses pour le village d*Ecly, qu*eD
1054 il ne restait plus qu'une seule maison : celle qui fut nommée la Grande^
Cour. Le 21 mars 1814, un engagement meurtrier, proche d'Ecly, entre 200 Russes
et la garde nationale de Rethel : la ville de Mazarin en fut châtiée par Tarrlvée
de 30,000 hommes qui y séjournèrent trois semaines.
Ecarts. — Le Hameau de Torin, 15 hab, — Boutons. H. — Le Moulin de la
Rayé. H. — Partie du Moulin de la Fosse.
HAHHOOHE-SAIHT-REHT. — H.. 417. — E., 120. — D. G., 15. —
D. A., 23. — D. 0., 56. — Hect., 1,808. — B. P., Bannogne. — F. L., le dimanche
qui suit le 29 juin le 29 juin. — G'' P. — Les alluvions anciennes constituent
la plus grande partie du sol ; 1,536 hectares. Elles sont utilisées pour la fabri-
cation des briques. Craie blanche et craie marneuse. Une source abondante ù
de chïvniï i HuiDagn»-8*lDt-B«Dii
Bray, au point de séparation des marnes et de la crnie. Au bas du village, une
fontaine dont les eaux très connues des pèlerins sont supposées faire des cures
merveilleuses.
Ecarts. — La Maison du Bois. H. — Le Moulin à Vent. N. G. — La Brique-
terie. — SainC-Remy. — Bray, 43 hab. : vestiges d'un ancien village ayant
appartenu à l'abbaye de Signy. Sur le territoire de Bray, au lieu dit les Haies,
furent découvertes plusieurs tombes de l'époque mérovingienne, et même quel-
ques sépultures de date plus reculée, dont l'une « à incinération ». Dans un
ravin, au-dessous de la ferme de Bray, un tumulus dit la Fosse, d'origine
inconnue. En fouillant le sol de la terre dite ji l'Argent, on trouva quantité
d'anciennes monnaies romaines. — La Chapelle, où se rencontrèrent, proche
la » fontaine miraculeuse », lorsque fut reconstruite la chapelle, quelques
curieux vestiges de tombes. ~ L'Épine Dameras, rappelant une famille d'arti-
sans très habiles à forger les croix. M. Jadart nous apprend qu'un Hubert
Dameras laissa sur les événements locaux, de la fin du dix-huitième sièle, un
manuscrit assez intéressant.
HAUTEVILLE. — H.. 330. — E., 88. — D. C, 9. — 11. A., 13. — D. D., 42.
— Hect., ,;61. — B. P.. ChAteau-Porcien. ~ F. L., la Pentecôte, -~ HauteïiUe
est dans la vulléo de la Vaux qui reçoit le Son comme aOluenl. Dans le fond
de la vallée, alluvions argileuses; ij hectares de craie blanche. Le reste du ter-
ritoire se parlaf^e piilro la craie marneuse et le limon. Qualre sources abon-
dantes et régulières. — C. de Vilry.
— 374 —
Ch&teau, -- Il v eut à Haut ovi lie un chîUeau-fort dont on voit encore les
ruines et les fossés. Il semble avoir été détruit quelques années avant la Révo-
lution. II occupait remplacement même, affirme la lêgendt», de la maison où
naquirent sainte Oliverie et sainte LilxTette (voir CiiAUnoNT-PoRaRN).
Ecarts. — Le Moulin 0 Vent, N. C. — Le Moulin ù Eau, y. C. — Le Blane-
mont, 2 hab. — Ix» ChltfUiu, H. — La Maison de la Cour, IL
HERPT. — IL, Mlu — E., 100. — I). C. 3. — D, A., 13. — I). D., 51. —
Hect., 1,06'). — IL P., Cbàteau-Porcien. — F. L., le dernier dimanche d*aoùL
— IL B. — CM P. — Le territoire s'étend sur la rive droite de l'Aisne: allu-
vions modernes, 232 luM-tares ; ciaie blanche à fleur de sol, 689 hectares,
recouvert par b» limon, 144 bectares sur la hauteur entre Hcrpy et Condé. —
C. de Heims.
Eglise. — Date du seizième siècle, sauf la tour construite en 1445. La nef
incendiée fut, en ^'rande partie, reconstruite vers la fin du dix-septième siècle.
Cette tour massive et quadranj^ulaire bâtie en craie, sur le portail à l'ouest,
conserve son (îaraotère d'autrefois. Elle est percée d'ouïes en plein cintre avec
tympan et «^()Ionn«*tle divisant la baie en deux parties, comme dans les clo-
chers romans. A Téta^^e inférieur, elle forme un porche décoré de deux ll^çures
et de deux écussnns dont un aux armes de France. Au pilier de ce porche, à
gauclie en entrant dans l'église, une inscription gothique; elle rappelle Tannée
où fut posée la pn*mière iM<*rre (b? celte tour. Sur le pilier de la porte d'une
maison voisine de l'église, une autre inscription gothique rappelant la restau-
ration, en 1614, du presbyli'rc. Si» remarquent dans Téglise de curieuses dalles
d'originiî ancienne. Les trois autels sont surmontés d(î rétables avec colonnes
de niaibr«', f ontons cît vases de style Louis XIV. Dans le fond de chacun d'eux,
un tableau. Les autels latéraux remontent à 17S2. Au rétable du niaitro-autel:
L'Assonifftinn, attribuée a N. Wilbîiult; au réiabb* de l'autel, dans la chapelle
gauclie ; La Vit'njt' dnnnr h' rnmn'n' à s//</*/ Domini'fHi', de N. Wilbault; au retable
de l'autf'l, dans la cbap«»lle côté dioit : Saiuti^ Clnlir rhassant h'H Sarrazins, de
J. Wilbault. On invoque qu(îl<jn«'fois sainle (llaiie, sans douti' à cause de son
nom, pour la guérison des maux d'yeux.
Ecart. - Le Mnitlin n Vrnt ilr rEpinrttc. Herpy fut tellement ruiné aux
temps di'S ^'U('rre^ de la Fronde «ju'il ne lui restait plus qu'une seule maison.
INAUMONT. -- IL, 263. - E., 09. — D. C, 6. — D. A., iO. — D. D., 42.
— Hect., 47k --■ IL P., (Ib.Urau-Porcien. — F. L., le dimanche qui suit le
9 mai. - C*^ P. Villa^'e sur le pencbant d'un coteau entre \:irivk'reil€ Vaux
<»t le nilsacnu ti'lnaumont. Dans la vallée, alluvions modernes; sur le versant
^'auche de la vallée, marnes crayeus«»s; sur la hauteur et sur la pente s'incli-
nanl vers le Plnmton, alluvions modernes. Huit sources peu considérables :
elles laiissent en temps de grande sécberrsse. A Inauniont, prennent naissance
les Monta de S'er//. (Voir, plus loin, leur description spéciale, sous la rubrique:
Skky.)
Châteaux. — Deux châteaux à Inauniont : l'un qui fut détruit depuis la
Hévolntion; l'autre plus anci»'n, dont on voit quelques traces : ilfutsaccagé et
ras»' p<»ndant les guerres de la Lijzue.
SAINT-FERGEUX. — IL, 493. - E., 143. — D. C, 6. — D. A., 16. —
D. D., 49. — llect., iJÛA). — H. P., ChîUtiau-Porcien. — F. L., le dimanche
qui suit le :; si'ptenibre. — S. T. — Le sol se partage entre la craie marneuse,
896 hectares; la crai<» blanche, :i04 hect.; les alluvions anciennes, 1,082 hect.;
et les alluvions nKMb'rnes, 60 lie«t. La marne est exploitée pour l'amendement
doii terres limoneuses. Territoire assez raviné, abondant en silex qui servent À
— 375 —
l'empierrement des chemins. Sept sources, dont une toute petite traversant le
village; celle du Chaudion, qui, seule, ne tarit point. — C. de Vitry.
Eglise. — Date du seizième siècle. Décoration et sculptures fort belles. Au
mur du transept, partie droite: La Résurrection de Jésus-Christ, toile de J. Wil-
bault; partie gauche: La Vierge donne le Rosaire à saint Dominique, même sujet
mais moins grand, qu'à Herpy. Dans la nef, deux agréables tableaux de peintre
inconnu : Départ et Retour de l'Enfant prodigue.
Château. — Le château de Saint-Fergeux fut reconstruit — alors que régnait
Henri IV — en briques, avec pavillons, hautes toitures et campanile. Il en
subsiste quelques bâtiments, et les fossés en forment encore Tenceinte dans le
bas du village. Mais ne reste aucun vestige de la maison-forte, qu'au moyen
ûge eut Saint-Fergeux.
Ecarts. — Le Moulin à Vent, N. C. — Juliocourt, 8 hab. — Chaudion, 65 hab.
qui fut un ancien riche domaine, appartenant à l'abbaye de Signy.
SAINT- LOUP- CHAMPAGNE. — H., 325. — E., 120. — D. C, 10. —
D. A., 13. — D. D., n3. ■— HocL, 1,577. — B. P., f.hàteau-Porcien. — F. L.,le
premier dimanche de septembre. — C" P. — Village au fond du vallon dans
lequel coule, par intermittence, un petit ruisseau. La craie blanche {873hect.),
le limon (680 hect.), et les alluvions modernes (24 hect.), se partagent le terri-
toire que traversait jadis la voie romaine. — C. de Vitry.
Eglise. — Offre quelques restes non dédaignables d'architecture gothique
flamboyante. Vestiges de gracieux vitraux datant du seizième siècle.
Ecarts. — Le Chdleau, 9 hab. — La Fosse-Saint-Loup, Henri III régnant, les
calvinistes ravagèrent l'église du village. Or, ils trouvèrent dans une châsse le
pouce de saint Loup, le patron de la paroisse. Us le prirent pour aller le jeter
dans un marais voisin. Mais plus ils marchaient, plus devenait lourd le poids
de ce pouce ; tellement lourd qu'il ne leur fut plus possible d'avancer. Aussi
l'enterrèrent-ils à l'endroit même où ce fardeau avait épuisé leurs forces :
endroit qui se nomme aujourd'hui la Fosse-Saint-Loup, En ce lieu fut érigé,
pour rappeler cet événement extraordinaire, un monument — surmonté d'une
croix avec inscription commémorative — qui renferme cette singulière relique.
SAINT- QUENTIN- LE -PETIT. — H., 282. — E., 91. — D. C, 14. —
D. A., 24. — l). D.. 59. — ll^t:!., 895. — H. P., Bannogne-Recouvrance. —
F. L., le deuxième dimanche de juin. — G'« P. — Village sur le ruisseau de
Sévigny, — Dans le fond de la vallée, une faible étendue d'alluvion moderne ;
craie blanche sur les flancs, et, sur les plateaux, 695 hect. de limon. Au milieu
de la craie se trouvent des nodules tuberculeux durs, pesants, jaunâtres, remar-
quables par leur forme mamelonnée : on les emploie, sous le nom de huquands,
pour l'empierrement des routes. A signaler la source de Saint-Prix, qui tarit
de façon aussi fréquente que le ruisseau de Sévigny, — C. de Reims.
Eglise. — A mentionner deux beaux reliquaires en bois sculpté ; puis
quelques toiles des dix-septième et dix-huitième siècles, parmi lesquelles une
vierge enguirlandée de fleurs.
Ecarts. — La Briqueterie, 3 hab. — Grand-Fosse. — Maison-Neuve, \ 1 hab.
— Le Pieu, 4 hab. — Les Deux Moulins à Vent, N. G. — La Valleroy. H. Où fut
une abbaye célèbre dont il ne reste plus que quelques pierres éparses. Cet
antique monastère ne lardait pas à déchoir de sa régularité et de son obser-
vance primitives, si ferventes, à l'origine, 1148, qu'elle lui valut l'admiration
de la contrée et les largesses des seigneurs et du peuple lui-même. Avec le
régime de la coramende, au seizième siècle, les revenus cessèrent en partie
d'être affectés à leur destination charitable, et firent la fortune de personnages
et de familles étrangères au pays. Le relâchement s'introduisit en même temps
— 376 —
dans la vie inon;isli(|uo; et on dernier lieu, les moines* fort peu nombreux,
roconstniisaienl leur ahbaye plutôt comme un lieu de plaisance que comme
une demeure cisterricMine. Ils y vivaient dans l'abondance et le bien-être d'une
vie opulente, ce qui fit scandale autour d'eux et provoqua la violente et furieuse
envie qui causa leur perte. Dans leur complaisance pour la noblesse militaire,
les habitants de Saint-Quentin-le-Pelit reprochèrent aux relif^ieux de la Valleroy
M d'avoir plus de revenus que dos ofliciers g(^néraux qui consacrent leur vie pour
soutenir la couronne sur la tète de Tauguste maison royale. » En réalité, ce
fut le Tiers-Elat, et non la noblesse, qui se fit adjuger les domaines monas-
tiques, vendus au district de Helliol le il mai 1791, sur la mise à prix de
33,872 livres 12. (Voir Jadarl : Rkvuk historiouk ardennaise, le Cahier de
iioléances de Saint Quentin -le- Petit.)
SERAINCOURT. - »., 700. — E., 207. — D. C, 12. — D. A., 18.-
D. D., oi. — llect., 1,620. — B. P., ChAteau-Porcien. — F. L., le dimanche
qui suit le 29 aoi'it. — C*' P. — B. B. — Fanf. — Le territoire de celte com-
mune, l'un des meilleurs du canton, est, en grande partie, occupé par les
alluvions anciennes, 1,204 hect. ; 3*>2 hoct. de marne crayeuse sur les versants
de la vallf^e; 64 hect. d'alluvion moderne dans le fond de la vallée. Un asseï
grand nombre de sources.
Histoire. — C. do lloinis. Le nom do Seraincourt est inscrit dans les iinnales
de Tordre des Templiers, qui y possédaient plusieurs maisons religieuses. La
seigneurie de Soraincourt, après leur avoir appartenu, fut dévolue aux cheva-
liers (le Malte, sous le titre do commanderie. En 1776, le seigneur de la paroisse
de Seraincourt était le commandeur de Boncourt, qui résidait à Paris. On a
trouvé, sur le territoire de collo commune, des tombes en pierres qui ^enfe^
maiont, outre des ciidavros, dos restes «l'armes et d'insignes qui avaient appar-
tenu aux chevaliers. On ponso que c'est à Sazy et à Chaumontagne que se trou-
vaient les maisons ieligit»uses. Le pnuUlt) du diocèse de Reims fait mention
d'une chapelle à Chaumontagne. Les titres anciens et les papiers historiques
ont été détruits lors d'un incendie qui consuma une partie du village, en 1750.
Ecarts. — Les Moulins. H. — Le Snzy, H. — l^e Hameau Porest. H. —
Chaumontayne, 14 hab. Situé au nord do Seraincourt; dut, avec son bois, faire
partie du village, à l'origine. 11 se composait de deux fermes dans Tune des-
quelles se trouvait une chapelle dédiée ii saint Jean-Baptiste et où, au siècls
dernier, on disait la messe chaque semaine. Les terres qui dépendaient de ces
fermes étaient de 7o6 arpents en labour et de 180 arpents en bois, le tout
Vidant, en 1788, un revenu de 0,4oO livres.
SÉVIGNY-WALEPPE. — H., 633. — E., 196. — D. C, 17. — D. A., 27.
— D. D., 61. — Hect., 2,411. — B. P., Bannogne-Recouvrance. — F. L., le
troisième dimancrhe de septembre. — C'*" P. — B. B. — Fanf. munie. — S. T.
— Sévigny est sur un petit ruisseau (jui prend naissance près de Waleppe :
1,911 hect. de limon sur les plateaux; 288 hect. de craie blanche dans les
vallons, autour de Sévigny ; 1S4 hoct. de craie marneuse, près de Waleppe.
Exploitations de burjuanth, pour l'empierrement des routes. A la limite des trois
commîmes, Sévigny, llannogne et Saint-Quentin, se trouve, sous le limon, do
s.'ible pur, que MM. Mougy et Nivoit font remonter à l'époque tertiaire. Un assez
grand nombre de sources arrosent lo territoire.
Eglise. — Fort intéressante. La tour fut refaite au dix-septième siècle.
A signaler un curieux autel en bois sculpté. Une chapelle conserve la sépul-
ture do la famille Cliabiel do Morière. Au rétable du maltre-autel, dans un
encadrement très riche on marbre rouge, style Louis XVI, le Triomphe de la
Religion, tableau attribué à J. Wilbault. La « Religion », entourée d'anges,
apparaît radieuse : « Les bons se réjouissenl en la voyant, tandis <|ue les
méchants restent confondus. " Mêmes personnages et mënae scène qu'au tableau
de la chapelle dans l'hospice de Chàteau-Porcien, Tait en 1802. Celui-ci, sous le
bas, à gauche, est signé : " J. Wilbault, à Chàteau-Porcien i>. Pour cette œuvre,
sans doute sa dernière, car elle précéda d'une année la mort du peintre,
Wilbault reçut 96 francs. (Voir Jadort : Nicolas et Jacques Wilbault. Pion et
Nourrit, 18B6.)
Ch&teau. — Reconstruit au seizième siècle; car certaines parties sont de
date évidemment plus reculée. Chapelle castrale, célèbre dans la région et
consacrée à Notre-Dame de Chanipfort. Plusieurs appartements de ce castel
furent décorés par J. Wilbault; mais de ces peintures, ne reste aujourd'hui
que des fragments.
Ecarts. — Le Pont des Aulnes, 6 hah. — Bois du Faij, 6 hab. ; c'nst à l'entrée
dejce bois, affirme la tradition, qu'Ebroin fut vainqueur de Pépin, en 679. Le
bois du Fay fut donné, en K48, à l'abbaye de Valleroy par Hugues de Boucy,
alors seigneur de Sévigny. — Walejipe. 85 hab.; hameau jadis assez impor-
tant qui. en K52, appartint, sous le nom de ferme, au monastère de Bonne-
fontaine. — La Montagne des Gens d'Armes, dit aussi : le Champ des Morts;
monticule à 300 mètres environ, au nord de Waleppe, formant lentrémité
d'un plateau étendu, dont la terre est crayeuse, blanchâtre. Alors qu'en cet
iiitiU'Ml'
- 318 -
endroit ils oïlrnyaiciil du sil.w [i.iiir criipiiTrer If rlii-r
It'Soiiïiii'rsn'iii'imti'iTrïil uiu'.isscîcoiisiili^riir '
Les fiiiiilli>s fnrciil riiilos plu? pprifoiidément :
qualn- reiits .si|iti-l>'lli's {irovenniil d'un lieu de ïépulturt
]je M'iulhi. l.e [iiouliri s'''li'vi' sur un nioiiliculo, duns
ticulit'i'i' H l'oïK'st du villa);p. Construit en t'oime
\{v. Ses iHuniilli's, en c-ciiic, onl une large êpais-
cumV jiar uii l'citi pHut-trc, à l'inlêrieur, n'eal ilé-
inuulnre; niiiis elii- i-st encore munie de sa porte
qui l'Oninnte pnilialde nient au quîniième siècle. Celte
de I m. T^ sur une l:irf;eur de 90 centimf-trea. Son ar-
ouvraKée. est presque inlacle. Elle est garnie
d'une série de petites arcalures gothiques, de
clous llrui'onnés, de têtes faisant saillie ei, à la
porlr i'<'iitrale, d'un petit personnage en pied. S
illnnt h Itcnnerïlle,
issemcntslmmaiiis.
i jour (année 1881)
mt^rovingienne. —
ne propriété par-
de tour assez éle-
ui\ L'ouverture
Jrée d'à
■n fer primitive
porte est haute
malure, 1res
SON. - II., 217. -
~l). A.. i:i. - D. n..
— H. I'., CluUeau-l'i.r-
ei.-n. - V. I.., le In.i-
siénie dimanehe de sep-
leinhre. — l.>- villag'' est
h rentrée d'une |ielile
vallée où coule
seau que fornieni plu-
fond U.- la vallée, 40 li.
d'alluvions modernes :
Nurles lianes et surleplii-
(.■aii suiii piir la uramir
roule, 'iM heot. de niann-
c'ravi-u.îe iloiniant d'ex-
.■.lleuli-s terres; 120 li.
K-, 83.
de naii- hiani
points les pli
ialileus. — C. <le Vitrv.
Kcarts. — Les l'nmhiws, 24 hali.
- Le l''ilU-L">i!iwrill.: IL — LEsp,^,-
Moulin baisl de Sïitgnj-Wilippe
— I.e Vifur-M'iiilin, 8 hab. — La Digwe.
anc: IL
- !).
saint ll>'i
plusieurs
n. A., 9. — D. D., 50.—
oreien. — K. I.., ie dinianulie qui suit le 82 sep-
s'étend sur la rive (jauclic de VAUnt et s'adosse
■, 9ti heet. Dans le fond de la vallée, alluTioni
I territoire est constitué par la craie blanche, k
idiiiiiale, 32» liecl., iiu couverte par des alluvtons
u\ lie Cliaumont avaient le droit de mener paître
■ Taiiy, « jusqu'à Perthes en Champagne, et de
'. en la carrière de Taizy, » — G. de Vitry.
Vill(H': II. — Yillemmce-leE-Tiihy. lî. — Sni» (-Pierre. S hab.
!■; Taizy i-sl d"ijii(.'ine fort ancienne; nous voyons en effet que
s son leâlament. donne la dlnie de Taizy, ainsi que celle de
villaf.>es, pour l'enlrelien de quarante veuve».
. 1)8 liecl. Le rest
rd dans la ]>ariie
, iZl lieet. 1..-S n-
I ■'ur le tiTritoir
d- la [.
IV. CANTON DE CHAUMONT-PORCIEN.
Ce canton comprend vingt communes : Chaumont, Adon, Chappes, Dou-
raely, Draizo, Fraillicourt, Gîvron, la Hardoye, Loj,'n)-les-Cliaiimoiit, Main-
bresson , Mainbrcssy , Montmeillant , Hemaucourl , Itenneville . Rocquigny,
!a Romagne. Itubigny, Saint-Jean-aux-Bois, Vaux-les-I)ubiKny, Wadinionl.
Il est borné : au nord, par le canton de Runiigny ; à l'est, par ceux de
Si«nj-r Abbaye et de Novion-Porcien ; an sud, par ie canton de Cliilteau-1'or-
cien ; et à l'ouest, par le département de l'Aisne. ArroSL' pur la Vau.r. le Hur-
taut, la Malacquise, la Ptanchelte et plusieurs ruisseaux. !?ul argileux, froid, mais
généralement fertile ; d'assez nombreuses parties boisées. Commerce de grains
et de bestiaux. Beaucoup de pommiers, donnant de fort bon cidre.
6,987 bab.; 2,129 élect.; 17,407 hect.
CHAUHOHT-PORCIEN. — H., 904. — E., 2:i9. — D. A., 33. — D. R., 46.
~~ Hect., 2,490. — B. P., Chaumont. — F., le mardi de la semaine sainte;
le mardi qui précède le 16 juin; le mardi précédant le dimanche qui »uit le
14 septembre ; te mardi d'avant Noèl. — F. L., le dimanche qui suit le 14 sep-
tembre. — C' P. — T. — S. T. — Panf. — Ia gaize, les marnes crayeuses
— qui donnent d'excellentes terres pour la culture du froment. — les alluvions
anciennes, les alluvions modernes, se partagent le lerriloire, assez acciilenté.
Près de Pagan, marne grise compacte, qui sert h l'amendement du sol. Car-
rière de silex pour l'empierrement des routes, notamment au moulin Fri-al.
.Nombreux cours d'eau.
Histoire. — C. de Vitry. Chaumont n'otFre d'aulns annales, véritablement
intéressantes, que celles de son abbaye, l'une des plus anciennes du di(ic''se
rémois, et dont l'origine remonte au cinijuiême siècle. Elle aurait été fondé<-
par saint Rertauld, fils de Tliéodulus, roi d'Erosse, et de sa femme Elerlhe.
Voici ce que nous lisons dans un ancien carlulaire :
— 380 —
« Bertauld était iie'î pour la vertu, car ayant visité, dans la dix-septième
année de son âge, les saints lieux de Jérusalem, il prit, quelque temps après, la
résolution de quitter son pays et de fouler aux pieds les couronnes et les scep-
tres pour embrasser une vie pauvre et solitaire : ce qu'il exécuta généreuse-
ment. Il sortit donc de la cour de son père, accompagné seulement d'un fidèle
ami nommé Amand. Et comme ils étaient incertains du chemin qu'ils devaient
prendre. Dieu leur envoya un lion pour leur servir de guide. Ils le suivirent
et, après un long et pénible voyage, arrivèrent à la ville de Chdteau-Porcien.
Ensuite, ayant poursuivi leur chemin, ils arrivèrent à la montagne de Ghaa-
monl, lieu désert et affreux que Dieu leur avait destiné pour leur demeure. Ce
lieu de Chaumont s'appelle en latin Calvus mons, à cause qu'il n*y avait pas de
bois sur le sommet de cette montagne, tout le pays en étant rempli. Saint Ber-
tauld vécut très saintement sur cette montagne, accompagné de son cher
Amand et de i)lusieurs autres disciples qu'il y avait attirés par l'éclat de ses
vertus et de sa vie exemplaire.
« Deux saintes tilles nommées Olive et IJberette furent du nombre. Elles
étaient natives du village de Haute-Ville à doux lieues de Chaumont. Elles
considéraient saint Berlauld comme leur père spirituel, et pour être plus à
portée i\v recevoir ses leçons, elles se bAlirent chacune une petite cellule
séparée, dans le bois, à un quart de lieue de Chaumont, auprès desquelles
cellules il y avait deux fontaines qui retiennent encore aujourd'hui leurs noms.
Les habitants du pays viennent par dévotion puiser de l'eau de ces fontaines
qui est salutaire pour les fébricitanls.
« Ceftendant les habitants du pays, tourmentés par les mauvais esprits et
affligés par une grande quantité d'insect(^s de toute espèce, attribuaient toutes
ces calamités à ces saints hommes, et ])rirent la résolution de les chasser.
Mais voyant saint Hertauld faire tous les jours d<'s miracles en ressuscitant des
morts et guérissant les furieux et les fous, chassant et purgeant le pays de
tous ces insectes, ils commencèrent à rev(?nir de tous leurs préjugés et à avoir
pour lui et pour les siens une grande vénération, et à les regarder comme
leurs dieux tutélaires.
«« En ce temps-là florissait saint llemy, archevêque de Reims. Saint Ber-
tauid, ayant entendu parler de la sainteté de ce grand archevêque, alla le
trouver. Saint Remy le reçut avec joie et le mit au nombre de ses enfants spi-
rituels, et après l'avoir fait prêtre et lui avoir permis de construire un oratoire
pour célébrer les saints mystères, il le l'envoya dans sa solitude, où il vécut
saintement avec ses disciples. Enfin, consumé par ses travaux et ses austérités,
plein de jours et de bonnes œuvres, ayant vécu soixante et treize ans dont il
en passa cinquante-trois dans la vie érémitique, ayant donné le soin de son
troupeau, du lion et de sa sépulture, qu'il voulut être sur cette montagne, à
son cher et fidèle Amand, il mourut l'an de J.-C. cinq cent vingt-cinq, le 16 de
juin, jour auquel on célèbre sa fête dans le diocèse de Reims et Fabbaye de
Chaumont. »
Un grand nombre d'ermites vinrent grouper leurs cabanes autour du modeste
oratoire et, pendant de longs siècles, continuèrent l'oeuvre du fondateur. En
1078, ils eurent pour success(;urs des chanoines réguliers de Saint-Augustin,
auxquels Ro«:er II, comte di» Purcien, construisit une église, bénite en 1082 par
saint Arnould (voir A. I.annois, curé de Thugny : Notice sur l'Abbaye de
Chaumont). « Cette église, écrit Jean Taté, avait été bâtie sur la montagne,
au-dessus du chAteau du dit comte, qui lui servait de campagne; et a été
enterrée dans la dite église, Adélide, la comtesse, femme de Roger II, et Ta
dotée de gros biens. » La vie pour les moines, grâce aux dons, aux libéralités
qui leur arrivaient de toutes parts, s'écoula relativement douce, facile, on peut
même ajouter, dans l'abondance ; troublée toutefois, à intervalles, parles incor-
— 381 —
sions de Tennemi, français ou étrangers, et par les querelles de seigneur à
seigneur. Ils durent souvent, aussi, se défendre contre la convoitise, la rapa-
cité, la violence des ducs ou des comtes qui, de protecteurs, devenaient volon-
tiers oppresseurs. Le droit d'amortissement — nous dirions aujourd'hui le
droit légitime d'accroissement, — impôt levé par Philippe le Bel sur les biens
ecclésiastiques, afin de compenser les droits de mutation qui ne frappaient
point les propriétés des mainmortables, fut très sensible à Tabbaye de Chau-
mont. Force lui fut de s'endetter, de vendre à perte. Les religieux de Signy
profitèrent de l'aubaine.
Aux temps des guerres entre Anglais et Français; pendant toute la crise
de la Jacquerie, l'abbaye fut pillée, et ses moines, ne se sentant point assez
défendus contre les bandes armées par les quatre sergents qu'avait, en 1368,
envoyés Charles V, se retirèrent en partie dans la « maison de refuge » qu'ils
possédaient à F^eims, rue Saint-Pierre-le -Vieil. Plus tard, vers 1523, nous
voyons, par « la déclaration des terres, seigneuries, prés, maisons, censés,
censives, rentes et redevances appartenant aux religieux, abbé et couvent de
l'église et monastère monseigneur saint Berlauld de Chaumont en Chaumon-
tois, » que l'abbaye est redevenue riche. Elle possède, notamment : l'église de
Chaumont; maints héritages situés au ban et finage du dit Chaumont; la
censé de Chaligny au-dessous du chûteau de Chaumont; les censés de Trion,
de Lutel, de Flay; des propriétés et des redevances à Pargny, à Rivière-
d'Aisne, Remaucourt, Logny, Adon, Doumely, Bégny, Givron, Wasigny, Saint-
Fergeux, Château-Porcien, Son, la Hardoye, Mainbressy, Saint-Jean-aux-Bois,
Rocquigny, Gerigny, Vassogne, Herbigny, Thorain, Justine, Jumigny, Avançon,
Gomont, Laon, Heppe, Reims, Hauteville, etc. et combien encore d'autres plan-
tureuses localités!
Eclate la Réforme, que provoqua la scandaleuse et lucrative vente des indul-
gences imaginée par le sceptique et fastueux pape Léon X. S'ensuivent les si
funestes guerres dites de religion. Henri de Guise, prince de la maison de
Lorraine, devient le chef des catholiques. Dans leur enthousiasme, ils multi-
plient les processions, ces fameuses processions blanches, parce que tout proces-
sionnant devait être vêtu de blanc, semblable à une aube. « On y portait, dit
Claude Leleu, croix, bannières et sonnettes à la main, et l'on s'en allait son-
nant devant toutes les églises et les lieux où l'on passait. Là, il y avait station. »
Souvent, des paroisses se rencontraient en chemin et manifestaient leur dévo-
tion par un tumulte incroyable. A Reims, nous dit Talé, « il arrivait plus de
10,000 personnes par jour, que les Rémois traitaient avec pain et vin; et on a
compté plus de 80,000 hommes en procession en ladite ville, reçus à table
par les Rémois et les grands seigneurs sans distinction populaire. » Est-ce
exagéré? Dom Ganneron affirme que « du :i2 juillet au 25 octobre 1583, arri-
vèrent à Reims 72,409 personnes, venues des diverses parties de la France. »
On pense bien que les religieux de Chaumont ne restèrent point indiff'é-
rents. Ils entraînèrent, chiffre énorme pour l'époque, 200 personnes, en même
temps que de Rethel partaient 1,460 fidèles, 912 de Château, 500 de Nouvion,
364 de Wasigny, 82 de Sery, 400 d'Attigny. . . ; et encore ne faisons-nous point
rénumération complète. Ce qui n'empêcha point notre abbaye d'être assiégée,
pillée et brûlée par les calvinistes de Sedan; puis, plus tard, le désastre de
1589 — les royalistes combattant contre les Ligueurs et se rencontrant à
Chaumont — qui laissa les lieux claustraux dévastés ; et enfin le siège de 1591
par lequel ils furent « entièrement ruynés ». Resta, seule, « la maison abba-
tiale fort incommode et indécente pour la célébration du service divin. » Alors,
à la suite d'un procès sur lequel s'étaient greffés maints incidents, mille et
mille difficultés, l'abbaye — messire Etienne Gallinet, aumônier du roi, étant
abbé commendataire — fut transférée à environ une lieue et demie plus loin;
— 382 —
non sans nonil)reux dangers, car Mansfold, gouverneur de Luxembourg, rava-
geait la ivgion ; et, aussi, au grand méconlenteraent des religieux, qui regrel-
taient leur aride montagne.
En 1027, était terminé le nouveau couvent, qui fut nommé Chaumont-lei-
P/.sv/wr, en souvenir d'une fontaine dont les eaux, raconte la légende, avaient,
«•n ce nirme endroit, rappel»'^ saint Bertauld à la vie. Quelques années plus
lard, en 16o0, ce monast«Te était assiégé et mis à sac par le comte de Grandpré,
qui guerroyait avec des troupes espagnoles pour le compte de Turenne. Plu-
sieurs religieux furent massacrés sans pitié; les autres furent liés, rançonnés,
frappés <*omme des bètes de somme.
.Nous lisons dans l<*s Affichks dk Hkius. 1772-1792 : « La Piscine, A louer les
domaines de Vahhayt' de Chanmofit-ln-PisahiP, pour entrer en jouissance en
1791, savoir : les fmnt's de Play, Trion, Pargny, du Lutteau; les fertnes de
Logny; les crmios de la Ooix, Bîice-Bolle, la .Motte-aux-Cailloux, Delvincourt,
Liberette; les /iMs- et dinnes de Chaumont; les fermer d'Adon, Hemaucourt,
Saint-hVrgeux et .Avançon ; les di,vt/ies d'Adon, Doumely, (livron, Pagan, Wadi-
mont, Bubigni, Vaux, Kemaucourt, Begni ; les bois de Saint-Fergeux ; lesmott-
lins du Lutti^iu et de Bogni ; les vifjnca d'Ilerpi ; trois maisons sises à Reims,
rue du Cadran-Saint-Pi^rre. S'adi-esser à M" Sohier de Berlize, à Chàteau-Por-
cien ; à M" Laignier, greflier au grenier à s»»l de cette ville : ou à M* Vignon,
notaire et procureur à Chauniont: 0 juin 1788. » — Vente, le 18 janvier 1791,
des fermos appartenant à la mense abbatial»* : censés de Brice-BoHe ou la Bar-
rique ; censé Delvincourt ; censé d(^ la Croix, à Chaumont. — Puis, le 2 mai 1791,
mise en vi'iile, sur In prix de 23,010 livres, de l'église et des « batimens com-
posant la mense abbatiale et conventuelle de l'abbaye. >> — Le 22 août 1791,
VENTK «lu j«*u d'orgues « (jui se trouve dans l'église des ci-devant Prémontrés »;
la dite vente, le l*"" septembre, dans le réfectoire des capucins de Rethel.
Los moin«'s se disséminèrent, après le décret du 12 juillet 1790, abolissant
les v(i»ux monastiques et supprimant les ordres religieux ; puis, le 17 février 1791,
le dirrclnin* du district de llethel ordimna la v<Mite de l'abbaye, ainsi que de
ses teries, prés et frrme de Lucquy. L'adjudicataire fut, pour 50,300 livres,
M. I)«'ssairi, procunuir de la commune, à Heims.
En partant dt* Hemaucourt pour aller à Saint-Fergeux, on rencontre quatre
murailles, ruines, sans doute, d'une grange appartenant, jadis, au monastère;
plus loin, une ferme sur la porte de la(|uelle on voit, au-dessus, cette date :
17.'>S; et dans l:i cuisine, une plaque de cheminée, datant de 1028, aux armes
de l'abbé. Knlre cette ferin<" et ces restes de grange, s'élevaient, sur ce même
sol en culture maintenant, l'abbaye et son église.
Eglise. — Mnderne. Date d'environ douzi* années. L'ancienne église, dont
les matériaux servirent â faire l'école de garçons, avait été construite en 1677
sur la montagne o\\ s'adosse le village. On a conservé la plaque de fondation,
quebjues tableaux anciens, et les remarquables fonts baptismaux qui datent
«le l'époque romane. La vieille église possédait d'assez nombreuses reliques.
Klles funMit disséminées pendant la llévolution. La tête de saint Bertauld put
être sauvée et fut, en 1802, transférée derrière le grand autel. Elle se voit,
aujourd'hui, dans une chasse de cuivre placée sur l'autel latéral, côté droit de
l'église actuelle, entre une statue de saint Bertault et une statuette bleue de
« sainte Olive »> debout, le buste un peu courbé et les mains jointes comme
pour la prière.
Château. — Jadis, s'élevait un chiUeau sur le sommet de la montagne qui
domine la contrée. 11 appartenait à la famille de Boisgelin lorsqu'il fut détruit
sous la Hévolutinn.
Ecarts. — Ptnjand, :>2 hab. — Le Moulin FnM. — Le Marais, N. C. — Le
Moulin Tinois, N. C. — Bois-Livoir, t hab. — ChUaignier, N. C. — Les Chesniéres,
, 6 hab.— Hiulnd. H.
— 383 —
8 liab. — Le Liiteau. 5 liab. — ifaaroy, 31 hab, ■
— Chaligny. H.
Sainte- Uberette, 22 hab. (voir plus haul la légende de sainte Libereltf.) Nous
ajouterons ce détail Iradilionnel : lorsque ce monaslëre était transTété de
Chaumont h la Piscine, les reliques de sainte Olive — plus souvent uppeléc
sainte Oliverie — furent, en quelque sorte, " volées « par un pieux habitant du
village qui les cacha dans un bois voisin, proche d'une fontaine... Il Ht, en ce
même lieu, construire une chapelle et un ermitage, longtemps en vo;jue, et
détruits pendant ta Révolution. — La Butte de Sainl-Beiiauld, sur la montagne
au pied de laquelle s'étend Chaumont. Un petit édifice (12 mètres de large sur
6 mètres de long), que fil construire M. Kressancourt, indiquerait le point
précis où se serait arrêté saint Bertauld. alors que. précédé de son lion, il
arrivait dans le Porcien, Donjon quadrangulaire flanqué de quatre tourelles
armées de leurs meurtrières, de leurs mâchicoulis, et couronné d'un dûme
Ecarts. -
surmonté d'une Innti
nord-est, le portail; an
la porte, les arnips de )'
d'ai^ent
pagné de deux l}*s posés
pointe, un lioi
trouvailles assez
qu'étaient po-
tions de la
tamment :
Ion camée en
sur lequel un
lies fragments
(juelques restes
attribués aux
Rozoj.
ADON. — 11.,
D.C., 2. — n. A,.
— llecl., 201. —
Porcien. — F. I,.,
— Marne crayetiae
toire (le plus petil de
enclavé dans celui di
lersé par le
une faible large i
.Marne crayeuse et li-
'j)t Je la Cl
)(', Au-dessus de
la croix
montant accom-
fascB d'argent et en
léme. » Quelques
téi'essantes , alors
sées les fonda-
chapelle, no-
un médail-
corne de cerf,
lionestgravé;
d'inscription ;
de tombeaux
s de
E., îiO. —
•2:i. — D. D.. 48.
D. P., Clinumont-
.1 Trinité. — S. T.
Le terri-
rarrondissenienl),
rii;iuniont, est tra-
ites Godaiij: que borde
■ La Polie, S hab. — La Gi-enomllère, 6 hab.
C. deVitry.
CHAPPES. — ll..26;i. — E., 83.— U. C, 6. — D. A.. 17. — D. [).. 4'J. —
Hect.. 959. — B. P., Chaumont-Porcien. — V. L,, le dimanche qui suit l'Ascen-
sion. — C' P. — La marne crayeuse affleure sur la plus grande partie du ter-
ritoire. Elle est recouverte, sur l'espace de 300 hectares, par des alluvîons
anciennes, et, dans le fond de la vallf'e, par des alluvions modernes (:i2 hec-
tares). Carrières de craie marneuse. Eiploilation de silex pour l'ejupierrement
des chemins. Le village est comme dans un bas-fond au pi<>d de l'un des « monts
de Chappes 'i qui mamelonnent la plaine et s'allongent en promontoire.
Histoire. — G. de Reims. En 133S, dit Jean Hubert, l'abbaye de Signy acheta
la seigneurie de Chappes, " avec ses rentes, bourgeoisies, foraiges, justice
haute, basse et moyenne, amendes et l'ourfais. » Cette seigneurie était tenue
— MSi -
en fni et hoinningi; par " Jchun de Tliiii^nj' el Mûrie de Gramaille, m femme,
par Marie damu de Bateh'tH et de Sueil, feinme jadis de feu monsieur Jofltait
de Baiehan, Joiïroil île Balelian, fils. Catherine, sa femme, Arnoult de MemoiU.
chevalier, sint de LrackieU, et Marj^uerite, sa femme. »
Ecarts. — l«i Vi'jiie. N. C. — Viltauie. N. C.
DOUMELT-BAONT. — ii., 283. — K., 102. — D. C, 6. — D. A., 17. —
D. D„ 4a. — llect., 7B1. — H. P., Chaumonl-Porcien. — F. L., le premier
dimanche d'octobre. — C>* P. — Sol doucement ondulé. Les marnes crayeuBM
constituent la plus grande partie du territoire : elles affleurent sur UDe étendus
de 334 hectares et disparaissent sous les alluvions en une étendue & peu prit
égale. Quelques alluvions modernes longent les ruisseaux de Givron et dn
Bois l'i Duiiie. Calcaires corallifns et silex utilisés pour l'empieirement dei
roules. Nombreux arbres à fruits. — C, de Vitry.
Chiteau. — Très ancien : fut reconstruit au quinzième siècle par les ancA-
tres de .M°" la comtesse de Houcv. Dans le bois de la Toumelte, on remarqne
une élévation (|ni semble âtre un tumulus. où d'ailleurs ne fut faite aucune
découverte intéressant)!. A (juelquf distiince on trouvait, en labourant, il y a
quelques années, un fragment de mosaïque.
Ecarts. — n^tffiy, «7 Inib. — Le Moulin à Vent. II. — Le CMleou. H. Fot
plutôt une mai son -forte.
Aoelmiic EDalwn-lDrte i Btgni
DRAIZE-LA-ROHAONE. — II., iii. - K., 71. — D. C, 7. — D. A.,;ie.—
U. D.. 39. ~ Ik'ct.. 679. — H. 1'., criaumoiil-l'orcien. — F. L., le dimanche
qui suit la Sainte-Anne. — 1','" H, — ^i. T. — Ce territoire, quoique peu étendu,
offre une grande variiHé de composition au point de vue géologique. Voici
quelles sont les formations que l'on rencontre successivement, suivant leur
ordre il'anciennelé, h mesure qne l'on s'élève sur l'une ou l'autre rive du petit
ruisseau qui traverse le ïill;^L'.^ ;
1° Le Ki'onpc oifiirdien, 2(i2 liecl., repré.senti' par des alternances de calcaire
gris ou bleuAtn" et de roclu' siliei'use, par des marnes bleues coquîilières et
— 385 —
par des calcaires à oolithes ferrugineuses. Ces derniers calcaires, qui sont assez
friables, sont exploités pour amendement sous le nom de castine, I*a nature
de la terre végétale varie suivant le sous-sol : elle est marneuse, ferrugineuse
ou marno-siliceuse.
2® Les calcaires coralliens, 88 hect., au sud de Draize; généralement blancs,
assez durs, caractérisés par la présence des nôrinées, exploités pour l'empier-
rement des chemins, notamment au-dessous de Folle-Pensée. Au milieu des
calcaires durs, on trouve des bancs tendres, friables, qui pourraient servir
de marne.
3** L'argile du gault, qui affleure au sud de Folle-Pensée, iO hect. ; elle n'a
qu'un faible développement, mais elle est reconnaissable à sa couleur gris-
verdàtre et à la présence des nodules de phosphate de chaux.
4® La gaize, 160 hect., qui va en s'amincissant du N.-E. au S.-O., de telle
sorte que, dans cette direction, on ne la rencontre plus au delà de Draize;
ainsi, à Givron, la marne crayeuse repose directement sur les calcaires coral-
liens.
Cette roche porte dans le pays le nom de croyette. Dans le chemin au N.-E.
de Draize, on la voit sur plus de 10 mètres de puissance; elle est recouverte
par une argile glaiseuse noirâtre, paraissant remaniée, avec nodules noirâtres
de phosphate de chaux, puis 4 ou 5 mètres de limon. (Voir Meugy et Nivoit :
Carte agronoiiiquk de l'Arrondissement de Rethel.)
« A mesure que nous nous élevons davantage vers la Thiérache, le paysage
devient plus mouvementé, plus accidenté. On devine les approches du plateau
de Rocroi dont, depuis quelque temps déjà, nous enjambons les contreforts à
ciel ouvert. Mais arrivé à Draize, il nous faut changer d'allures en nous frayant à
travers la colline un passage souterrain ayant un développement de 160 mètres.
A ce prix il nous sera permis de passer d'une vallée à une autre vallée. . . Si
le paysage est plus accidenté, le sol, aussi, est plus varié dans sa composition.
L'argile, la craie, le limon, le sable, la silice et le calcaire s'y rencontreni sou-
vent dans un espace très restreint; quelquefois même sur le terroir d'une
seule commune, quelquefois encore sur l'espace qui occupe le villag % par
exemple la Romagne, dont l'emplacement, plus que restreint, représente la
majeure partie des variétés géologiques ardennaises. L'immense banc de craie
blanche qui, partant du Nivernais, traverse une partie de la Romagne et presque
toute la Champagne, vient expirer en cet endroit où quelques lambeaux appa-
raissent à fleur de sol. » (Voir Bruge- Le maître : Voyage en zigzag.)
Histoire. — C. de Reims. Draize existait dès le onzième siècle. Il en est
parlé dans le polyptique de l'abbaye de Saint-Remy de Reims. La charte de
Draize date d'octobre 1328. Elle lui fut donnée par les religieux de Signy.
Eglise. — Date du seizième siècle. Aux deux côtés du portail, des meur-
trières. Nombreuses traces des guerres dont les populations rurales furent
si souvent victimes au seizième et au dix-septième siècles, et des sièges qu'elles
durent soutenir contre tous les envahisseurs. Les églises de toute la Thiérache
en offrent des preuves semblables. (Jadart : Monuments historiques de l'Ar-
rondissement DE Rethel.)
Ecarts. — La Barrière, 7 hab. — La Gare, 5 hab. — Hospin, 2 hab. — La
Charbonnière. H. — Folle-Pensée , 21) hab. — La Briqueterie. H. — Moulin de
Croanne.
FRAILLICOURT. — H., 513. — E., 147. — D. C, 9. — D. A., 2o. —
D. D., 52. — Hect., 1,439. — B. P., Chaumont-Porcien. — F. L., le premier
dimanche de septembre. — C'** P. — Territoire assez raviné, traversé du N.-E.
au S.-O. par la Malacquise, sur les deux rives de laquelle est bâti le village.
Bans le fond de la vallée, alluvions marneuses assez humides couvertes de
25
— m) —
prairies; sur les pentes, ainsi que dans les vallons et les ravins, affleure la
marne cniyeuse ; sur les plateaux, la marne disparait sous le limon, exploité
pour la fabrication des briques. Fraillicourt est arrosé, outre la Malncquiêe,
par le ruisseau dit Fnntnlne d'Ardenne, — C. de Heinis.
Ecarts. — liertincoiirt, Il liab. — La Briqueterie, H hab. — La Folie, 4 hab.
— Au del't de l'Eau. — Le liadoia, 64 liîib. — Plomb-Pont nine; ainsi se nomme
la portion de Fraillicourt, au delà du ruisseau : s'appelait, autrefois, Fontaine
de Plomb, à cause d'une source dans un terrain bas et humide. Un habitant de
Censé, inquiété par trop d'incursions et maintes rapines, lit promesse, s'il en
était délivré, de donner la plus grande partie de ses biens à la basilique où
reposait saint Ileniy. Son vœu fut écoulé, et la promesse fut tenue. « Il arriva —
écrit Flodoard : Histdirk dk l'Kglise de Hkims — que les troupeaux des oppres-
seurs se heurtèrent les uns contre les autres et s'enfuirent épouvantés ainsi
que leurs j?ardiens. >» Dans Vf^fjlise fortifi.*^e de Fraillicourt, deux tableaux assez
curi(;ux datant du dix-septième siècle et dont l'un est outrageusement res-
tauré. D'un cùté saint Biaise, patron de la paroisse; en face, saint Kemy debout,
en chape, tenant sa croix épiscopale de la main gauche, tandis que de la main
droite il reçoit la Sainte-Ampoule. Au-dessus, une inscription rappelant l'aven-
ture singulière t|ue nous venons de raconter.
GIVRON. — H., 2:>7. — E., 80. — 1). C, 3. — D. A., 10. — D. D., 42. —
llect., 71.*». — IL P., ('haumont-Porcien. — F. L., le deuxième dimanche de
mai. — C* P. — Givnui est assis dans une vallée assez encaissée où coule un
petit ruisseau. Sur les versants de la vallée, affleurent les calcaires coralliens
auxtjuels succèdent les marnes crayeuses qui, elles-mêmes, ne tardent pas à
disparaître sous le limon occupant les plateaux. Les calcaires coralliens sont
exploités pour l'empierrement des routes; ils sont marqués partiellement par
un dépôt irrégulier dune glaise sableuse brun-rougefUre. Une dizaine de
sou I ces.
Eglise. — Homane, date du treizième siècle.
ïlcarts. — Les Fleunjs, 2. hab. — Les Fondys, 25 hab. — La Place n Ly»,
23 hab. — Coarbrahie, .'» hab.
LA HARDOYE.— H., 247.— E., 9i.— D. C, C— D. A., 27.— D.D.,49.
— Hect., 430. - B. P., ('.haumont-Porcien. — F. L., le deuxième dimanche
de septembre. — O^ P. — Le territoire s'étend entièrement sur la rive droite
de la Mainrquise. Les marnes et sables glauconieux intercalés dans les marnes
crayeuses occupent 240 hectai*es; dans le fond de la vallée, terrain d*alIuvioo;
limon sur le plateau qui longe la limite méridionale. — C. de Vitry.
Château. — Le chàteau-fort «le la llardoye — dont restent à peine quelques
vestiges : étangs et fossés — s'élevait au milieu d'une vaste prairie dite les
Ptllures. On y arrivait par un [)elit pont appelé le Pont du CMteau — nom que
porte actuellement le nouveau pont, — et les vergers d'alentour s'appelaient
Plants du CMteau, La seignr-urie de la llardoye était un fief relevant en foi
<it hommage de la chiVtellenie et seigneurie de C.haumont. A 200 mètres des
Pdtures, se trouve la chapelle du château. Des fouilles faites en cet endroit
mirent à jour des fondations en pierres et de nombreux ossements restés
d'un ancien cimetière. A quelle époque fut détruite cette chapelle?
Ecarts. — Lt^ Moulin n Eau. N. C. — Le Mont Chltillon, ancien lieu de combat
« et d'inhumation », affirme la légende.
LOGNT-LES-CHAUMONT. — IL, 100. — E., 35. — D. C, 3. — D. A., 21.
— D. D., 49. — Hect., 256. — B. P. Chaumont-Porcien. — F. L., le dimanche
<iui précède le 9 mai. — C'*' P. — Village sur un petit ruisseau. La craie mar-
— 387 —
neuse, le limon sur les plateaux, un peu d'alluvion dans la vallée, constituent
le territoire. — C. de Reims.
Château. — D'origine tellement ancienne, qu'on le reconstruisait au quin-
zième siècle. Tour massive entourée par des enceintes de défense.
MAINBRESSON. — H., 168. — E., 44. — D. G., 10. — D. A., 32. —
D. D., 47. — Hect., 294. — B. P., Rocquigny. — F. L., le dimanche qui suit
le 9 mai. — Le territoire de Mainbresson s'étend sur le versant gauche de la
Serre et, sauf une faible étendue d'alluvions dans la vallée, est constitué par
les marnes crayeuses qui se divisent en sables glauconieux et craie marneuse.
C. de Reims.
Château. — Au nord du village, on distingue l'emplacement d'un château
ayant appartenu cà la famille d'Aguizy, et qui fut démoli pendant la Révolution.
Ecart. — Le Moulin.
MAINBRESST. — H., 459. — E., 156. — D. C, 8. — D. A., 30. — D. D., 46.
— Hect., 1,026. — B. P., Rocquigny. — F. L., la Pentecôte. — B. B. — C»« P.—
Le limon masque sur une grande étendue les formations anciennes : la marne
crayeuse, grise ou bleuâtre, à laquelle il est superposé, se montre à jour sur
les pentes; plus bas affleurent les marnes et sables glauconieux. 10 hectares
d'alluvion sablo-argileuse dans la vallée de la Se/re. Sources nombreuses et ne
tarissant point, mais peu considérables. — C. de Vermandois.
Histoire. — Le village est resté célèbre dans les annales des Templiers.
Mainbressy — écrit dom Ganneron : L'Oudre de Malte dans le diocèse de Reims,
ET KN PARTICULIER DANS LES Ardennes — appartenait en 1629 à un seigneur nommé
Robert, fils de Técuyer Gobert. Par ses lettres de décembre, même année,
données sous le sceau de l'official de Reims, il fit don au temple de Serain-
court de tout ce qu'il possédait à Mainbressy et Mainbresson en terres, cens,
rentes, prés, bois, eaux, moulins, justice et seigneurie. Peu après, Ernoul,
seigneur de Rocquigny, voulut imposer plusieurs charges aux Templiers, sur-
tout à cause du moulin de Mainbresson ; mais une sentence arbitrale de
juin 1277 le déboutait de ses prétentions, et même le condamnait à payera ses
adversaires une rente annuelle, en monnaie de Laon, à cause de son cluUeau.
En mai 1355, la maison de Mainbressy était louée à un chevalier nommé frère
Jean de Bon-Œil pour trente-quatre livres tournois de rente, monnaie courante,
et, ajoute le bail, parce qu'il n'y a pas de vignes appartenant à ladicte maison,
le Commandeur devra délivrer à son locataire trois muids de tel vin « comme
il croistra es vignes de la Baillie de Seraincourt. » La maison de Mainbressy
n'existait plus au dix-septième siècle : les terres et la seigneurie furent réunies
au domaine de la commanderie. Il y avait 200 arpents en labour et prairie
affermés 1,600 livres en 1788. Plusieurs de ces baux existent encore aux Archives
de Mézières.
MONTMEILLANT. — H., 329. — E., 94. — D. C, 11. — D. A., 23. —
D. D., 41. — Hect., 706. — B. P., Ghaumont-Porcien. — F. L., le dernier
dimanche de mai. — C'« P. — B. B. — G. — T. — S. T. — Village situé dans
une vallée encaissée en plein terrain oxfordien : 416 hectares. Les pentes sont
rapides, formées par des alternances de calcaire bleu et de roche siliceuse;
au-dessus, on trouve la marne grasse bleu foncé avec lits intercalés de calcaire
bleu, notamment sous l'église de Montmeillant. La gaize crétacée repose sur
le groupe oxfordien et affleure sur 112 hectares dans la région ouest : on
l'appelle dans le pays la Pierre sotte. Quelques affleurements de sables verts
supérieurs et de marne grise ou glauconieuse exploitée comme amendement.
Nodules phosphatés près de Memphis. — C. de Vitry.
— 388 —
On doit prochainement élever, dans le cimetière de Montmeillant, un buste
au général du Merbion : il sera sans doute inauguré quand aura paru cette
Géographie.
Ecarts. — Bois (le ChfUeau, 18 hab. — l,e CMteau, 2 hab. — Les Fertnes,
10 hab. — Derrière le Mont, H. — Memphis. — Le Carrefour. H.
REMAUCOURT. — H., 313. — E., 92. — D. C, 5. — D. A., 17. — D. D., 51.
— Ilect., 1,080. — B. P., Chaumont-Porcien. — F. L., le dimanche qui suit le
8 septembre. — S. T. — Village dans une assez étroite vallée où coule le
ruisseau de la Piscine, et dans laquelle environ 32 hectares de terrain d'allu-
vion. Les versants de cette vallée et des ravins qui s'y rattachent sont consti-
tués par la craie marneuse, 548 hectares; tous les plateaux sont recouverts
par le limon, 416 hect., à l'exception de celui qui se développe autour de Tan-
cien moulin à vent et oi'» affleure la craie blanche. Sources nombreuses. —
C. de Vitrv.
Ecarts et Lieuxdits. — Les Briqueteries. H. — La Piscine, 4 hab. — Lucquy,
9 hab. — Le Pavf\ ,*> hab. — Le Moulin fondu, où se trouvait le moulin banal. —
La Fosse le Charmeur, où se réunissaient les sorciers pour cueillir les plantes
qui servaient à composer leurs filtres. — La Tonnelle; de cet endroit partait un
chemin conduisant à un tumulus : on s'explique la déformation du mot. —
l^a Poterie, où furent découverts de nombreux débris de vases et d'assez impor-
tantes fondations. Une légende affirme que ce lieu aurait été occupé, en 949,
par le c<imp d'un certain comte Hugues; des fouilles mettaient au jour d'ail-
leurs, en ce même endroit, des casques, des armes, des ossements, et méine
un sarcophage. — La Ferme de Flaye, où reposa saint Bertauld, qui, en remer-
ciement de cette hospitalité, promit aux Hemaucourtois que leurs terres seraient
toujours fertiles, en même temps qu'il maudissait les gens de Ch&teau-
Porcien qui venaient de le chasser. En quittant Remaucourt, le saint alla bâtir
sa cellule sur la montagne de Chaumont. — -^La Piscine. C'est sur le territoire
de Remaucourt, au lieu dit la Piscine, que fut transférée l'abbaye de Chaumont
(voir Chaumo.nt-Porcien). Ce terrain avait été donné, au treizième siècle, par
Roger, comte de Porcien, aux religieux de Chaumont. Le cloître, l'église, la
maison abbatiale ont été détruits ; il ne reste plus que quelques parties du
mur d'enceinte. La fontaine qui donna son nom à la Piscine, existe encore au
nord ; mais les canaux qui conduisaient les eaux disparurent, n'ayant pas été
entreteims.
»
RENNEVILLE. — IL, 406. — E., 110. — D. C, 12. — D. A., 27.—
D.'D., .-M. — Hect., 985. — B. P., Chaumont-Porcien. — F. L., le dimanche
qui suit le 8 septembre. — C'*^ P. — Presque tout le territoire est constitué par
le limon (environ 829 hectares) qui recouvre la marne crayeuse. Dans la vallée
de la Mnlacqnise — le village est biUi sur la rive gauche de ce ruisseau, —
4V hectares d'alluvions. Exploitation de silex pour l'empierrement des chemins.
Terroir le meilleur du canton de Chaumont. — C. de Vermandois.
Eglise. — Remarquable ; très haute abside gothique. Sculptures intéres-
santes.
Ecart. — Sniiconrl, entre Renneville et liannogne, où l'on a trouvé des
tombes et des vestiges d'habitation. Peut-tHre, jadis, y eut-il en cet endroit,
dit la tradition, un village dont l'histoire, toutefois, n'a pas conservé le sou-
venir.
ROCQUIGNY. - H., 962. — E., aoO. — D. C, 5. — D. A., 27. —D. D., 46.
— Hect., 1,93,-). — B. P., Chaumont-Porcien. — P., le premier jeudi de jan-
vier et de mars; le 2 mai; le 20 juillet; le premier jeudi de septembre et de
— 389 —
novembre. — F. L., le dernier dimanche d'août. — B. B. — C'« P. — S. T. —
T. — Le territoire, assez accidenté, se partage entre : la gaize, 711 hectares; les
marnes crayeuses, 680 hect. ; les alluvions anciennes, 376 hect. ; et les allu-
vions modernes, 168 hect. La gaize se rencontre surtout au sud de la Malac-
quise qui traverse le territoire. Une dizaine de sources dont le débit n'est pas
fort considérable, mais ne tarissant jamais. — C. de Reims.
Ecarts. — Les Hauts Saris, 33 hab. — Sous les Faux, 70 hab. — Beau-
Regard, 9 hab. — Blaisollerie, 68 hab. — Cense-BnUée, 5 hab. — Gerigny, 4 hab.
— La Guinguette, 4 hab. — Mavchotterie, o hab. — Mont-Chdtillon, 5 hab. — Le
Moulin, 2 hab. — Le Point du Jour, 5 hab. — Le Prieuré, 5 hab. — Rit de Leups,
iO hab. — Rue Gibourdelle, 105 hab. — La Blanche Gelée, 13 hab. — Champ
Gaillard, 30 hab. — Le Charmeau. IL — La Cour des Jourdans, 22 hab. — Les
Duysettes, 50 hab. — La Roziére, 26 hab. — La Surprise. H. — Malgré-Tout, H.
— La Randonnette. H. — Le Moulin à Eau et le Moulin à Vent. N. C. — Les
Bergeries. N. G.
'vw^ Le premier maire de Reims — du 2 mars au 3 octobre 1790 — qui succédait
au dernier « lieutenant des habitants », était né à Rocquigny. Il se nommait
Jean-François Pierret, mort en son puys natal le 5 février 1796.
LA ROMAONE. — H., 339. — K., 111. — D. C, 7. ~ D. A., 21. —
D. D., 42. — Hect., 990. — B. P., Chaumont-Porcien. — F. L., le dernier
dimanche de septembre. — C'° P. — G. — Village bâti sur un contrefort entre
deux petites vallées assez encaissées, au fond desquelles environ 17 hectares
d*alluvion moderne. Les versants de ces vallées sont constitués par le terrain
oxfordien que représentent la roche siliceuse, le calcaire marneux bleuAtre et
l'oolithe ferrugineuse; 38 hectares de gaize surmontent les roches oxfordiennes;
les terres qu'elle donne sont, généralement, sableuses. Au-dessus de la gaize,
proche l'église de la Romagne, par exemple, terrain argilo-sableux. La marne
crayeuse forme plusieurs îlots (124 hect.) aux points les plus élevés; notam-
ment entre le Mont-Vergogne et la Blaisotterie : elle contient quelques nodules
de phosphate de chaux. Une vingtaine de sources disséminées sur le terri-
toire.
Histoire. — C. de Vitry. Avant la bataille de Rethel, le maréchal de Turenne
tint ses quartiers d'hiver à la Romagne, que Mazarin, malgré la saison inclé-
mente, voulut reprendre. Il rassemble 15,000 hommes, meta leur tète le maré-
chal du Plessis-Praslin et, bien que souffrant alors de la goutte, se rend lui-
même à l'armée afin de mener plus rapidement cette opération. Jusqu'à ce
moment, en effet, les choses avaient traîné en longueur. Du Plessis-Praslin était
arrivé aux bords de la Suippe le 22 septembre 1650; le 24, il était à Bétheni-
ville d'où son intention fut de se diriger sur Monthois. Mais ses soldats refu-
sèrent de se hâter, préférant « manger » le vigneron. Le 11 octobre, les troupes
du roi se trouvaient encore dans les environs de Pontfaverger. Tout change
lorsque Mazarin arrive au camp dans les premiers jours de novembre. La
marche de l'armée vers la Meuse devenant inutile, puisqu'à cette date les Espa-
gnols sont entrés dans Mouzon, les troupes de du Plessis prennent alors le
long de l'Aisne pour tenter d'enlever Rethel. Le maréchal s'empara du pont
de Thugny afin d'assurer le passage de l'Aisne, et la concentration de son armée
autour de Rethel se poursuivit jusque dans les premiers jours de décembre.
Turenne ne bougeait pas encore de son camp de la Romagne. La garnison
française de Donchery venait cependant de lui enlever Chémery. Ce château
avait un double fossé et une petite garnison d'Espagnols. Se trouvant sur le
point de manquer de vivres, et n'osant pas s'aventurer en rase campagne, cette
troupe avait demandé du renfort au gouvernement espagnol de Mouzon. La
lettre, interceptée, était tombée aux mains du commandant de Donchery, le
— 390 —
sieur do Saulieu. Colui-ci, reformant la lettre avec soin, l'avait laissé arriver
à destination. Il avait envoyé en même temps le capitaine I-^imîirre s'emparer
de Cliémerv à la faveur de la nuit. ï/entreprise fut si habilement conduite que
Lamarre pénétra dans le clu\teau sans donner l'éveil. La garnison fut tellement
effrayée qu'elle mit bas les armes. Lorsque, vers le soir» trente cavaliers envoyés
par le j^ouverneur de Mouzon se présentèrent, les portes s'ouvrirent devant
eux. La troupe dt; renfort, qui s'était ainsi jetée dans la gueule du loup, se vil
réduite à déposer les armes sans avoir combattu.
Cette perte et aussi la nouvelle du danger qui menaçait Rethel déteimi-
nèrenl Turenne à marchcT au secours d'une plîice dont la chute devait com-
promettre la situation des espagnols en Champagne. Avec une petite armée, il
se porta» en quatre jours, de la Meuse en vue de Kethel. Dans la nuit du i4 dé-
cembre, il se mettait en contact avec l»îs troupes royales; mais déjà il était
trop tard. (Voir Hayeur : Trouék dks Ardennes.)
Ecarts. — licluir, 4 hab. — Bnls-Diot, 13 liab. — La Ihuloie, 4 hab. — La
Cour-Arril, 10 hab. — Mnnt de Veri/ngne, l'i hab. — Le Moulin à Vent. — Le
Gamt. N. C. — Les llnuls, 44 hab.
'w^ Kn 1227, Simon Pied-de-Loup, chanoine et officiai de Reims, donnait aux
religieux de Chaumont la permission de construire une église à la Romagncet
d'y avoir un cimetière, <• à cause de la longue distance de Rocquigny » dont la
Romagne dépendait.
RUBIGNY. — IL, 204. - K., :>9. — D. C, t». — D. A., 28. — l). D., 49. —
Hect., :>t2. — IL p., Chaumont-Porcien. — F. L., le 21 septembre ou le dimanche
qui suit. — Le territoire s'étend sur la rive droite de la Malacquise, Environ
408 lieclares de craie niariH'Uso rerouverte par le limon; 72 hoct. d^alluvion
argih'use dans la vallée. Six sources assoz abondantes.
Histoire. C, de Kfims. Ct» village tut brrtlé en 1674 par les troupes des
puissanc<'s étrangères liguées contre l.ouis XÏV.
Ecarts. - - Cenae-liouilsocj, 2.) hab. — Les Etumiaux, 6 hab. — MtmjuetU,
2 hab. — Lo Moulfn.
SAINT -JEAN -AUX -BOIS. — IL. 510. - K., io2. — D. C, il. -
I). A., 27. — I). I)., 41. — Hect., 890. — R. P., Roc(iuigny. — F., le jeudi qui
précède les Rameaux; \o 2V jui[i ; le Nainedi d'avant la Décollation de saint Jean;
le 19 octobre; le sametli qui précède le 8 déiMMubre. — F. L., après la Décol-
lation (W saint Jean. — B. IL — (i. — Dans la vallée de la Malncquise : 232 hec-
tares d«* gaize; o'M) hect. de marnes et de sables glauconieux; 60 hect. de
marne; i8 hect. d'alluvion moderne. Le gioupe oxfonlien, 20 hect., ne forme
(|u"un petit affleurement le long des ruisseaux à l'angle S.-E. du territoire;
il consistt^ m roche siliceuse assez dur<; et en calcaire marneux. Beaucoup de
sources iissez régulières. - - C. dt* V(Tnian(lois.
Ecarts. — Le Cfmmp de hi lieinr, 20 hab. — Les Deux Maisons. N. C. — I-e
Moulin dt' la Cour. N. C. — Mnulhaizy. N. C. — La Hosée du Matin, i2 hab. —
La Centic du Pvfit-Pnns. .N. C. — La Cour Houon^ 7.'» hab. — Le Frisson. — Le
Mont df' Iluffrs, 2 hab. La Hnnub' Picard ie. N. C. — Lu Petite Pimrdif*. .N. C.
— Lfî Snuln'rtcau.r, 73 hab. — La Vallre, 3 hab. — Vauj-Petit. N. C. — La Bri-
(juvfi'rit!. IL — La Limousiur. II. — La Haute Tuerie. H. — Le Merbion, 4 hab.,
ancien hameau dont furent seigneurs les ancêtres du général du Merbion.
VAUX-LES-RUBIGNY. — IL, 120. — K., 37. — D. C, 7. — D. A., 29.
— D. D., 48. — Hect., 392. - - IL P., Chaumont-I>orcien. — F. L., le dimanche
qui suit l'Ascension. — Village sur b* penchant d'un coteau constitue par la
marne crayeuse, aftleuraut sur une étendue de 144 hectares, recouverte par le
— 391 —
limon sur la plus ^runde partie du lerritoire, 224 liecf.. ; dans la vallt'e. 24 tiect.
d'alluvîons modernes. I.e limon est exploité pour la fabncation des briques.
Le saille pur de l'époque lerliaice s'étend sur le limon, nu sud-ouest de Vaux,
proche lu limite méridionule du territoire. — C. de Vcrmandois.
Ecarts. — Le Moulin. — La Briiiuclerie.
'WADIHONT. — H.. 209. — E., B3. — ». C, ii. — I). A.. 27. — I). D.,31.
— Uecl,, 647. — B. P., Cliaumont-PorcieD. — F. L., la Trinité. — C" P. —
Le ntisse/m (k la Malac/uise, h la limite septentrionale, est bordé par une [aible
largeur d'alluvions, 2S hectares. La marne crayeuse à fleur du sol, 311 liect.,
et les alluvions crayeuses qui ia recouvrent, 308 hect.. se partagent le terri-
toire. Six sources assez abondantes et ne tarissant point. — C. de Reims.
Ecarts. — La Vatiiierarii, 8 hab. — La Mahon Roui/c, 9 hiib. La. tradition
dft que cette maison iimge, autrefois enlourée de Risses ^ mumlenaDt une
ferme, — auniil fié, à l'origine, un temple prolestunt construit dès le com-
I ,lii|lloemenl de la Itérorme.
V. CANTON DE JUNIVILLE.
;iim|irend treiif communes ; Juniiille, Aliiicouit, Annelles, Aus-
, Bi(çimourl, le Cbillelet-sur-llctourne, Ménil-Annelles, Ménil-Lépinois,
Neiifliie, la NeuvilIc-en-Tourne-à-Fuy, Perlhea, Tagnon et Vil le-sur-Re tourne.
U est borné : au sud, par le département de la Marne; au nord, parle canton
de BeUiel; h l'est, par ceux de Machault et d'Attigny; â l'ouest, par ceux d'As-
feld et de Clulteau-Porcien. Il est arrosé par la Refounie, le i-uisgenu des Prés
et quelques autres petits ruisseaun.
H Ce canton est un des plus étendus du département en superlicie terri-
toriale, dit J. Hubert : Gi^'icnAPiiiK ms Ahuenmgs. Son sol est cruyeiu, et toutes
!S terres sont appelées terres de Cliampagne. ii^lles sont naturellement impro-
I daclîves; mois la facilité de leur culture — t'Acililé qui permet quelquefois
— 3y2 —
de faire fonctionner deux charrues avec un seul cheval, — rintelligence et la
fçrande activité des cullivateurs, jointes à l'avantagée qu'ils ont d'être les pro-
priétaires du sol qu'ils cultivent, sont cause qu'elles ont été fertilisées et qu'elles
donnent maintenant de beaux pr()duits. Le canton est coupé dans son milieu,
comme par une ceinture verte, par la belle rivière de la Retourne aux eaux
bleues et aux bordures de peupliers, d'aulnes et de saules, à travers lesquels
apparaissent de distance en distance les nombreux villages bdtis sur les bords
de cette rivière. »
r),087 bab.; 3,362 élect.; 23,372 bect.
JUNrVlIiLE. — H., 1,070. — E., 330. - D. A., 14. — D. D., 54. —
Hect., 2,620. — H. P., Juniville. — F., le lendemain de la Passion; le lundi de
la Pentecôte; le lemb^main de l'Assomption ; la veille de la Toussaint; et si la
v(iille est un dimanche, le samedi qui précède. — F. L., la Pentecôte. — B. B.
— (]'•* P. — T. — Le territoire s'étend sur les versants de la vallée de la
Hi'limnm qui le traverse en son milieu, de l'est à l'ouest, et sépare Juniville en
deux parties. Cette rivière reçoit comme affluent le petit ruisseau du Bois des
Puons, un peu au-dessous du bourg : 2,148 hectares de craie blanche avec quel-
ques poches de grève disséminées i;ii et hi; ailleurs, elle est masquée par le
limon sableux ou argilo-sableux, ou par les alluvions modernes marneuses et
tourbeuses. En quelques points, on observe au milieu de la grève une brèche
<i fragments craveux solidiliés par un ciment calcaire : on rappelle, dans le
pays, barge. Le long de la Ketourne, plusieurs sources; notamment celles de
Samt-AiTnand et des Manufi-liaudrtj.
Histoire. — C. de Heims. Village jadis d'une importance considérable, et
qu'entouraient des fossés. Dans sa Thoukr dks Ahdk.n.nes, Rayeur signale, en
cette i)age que voici, la valeur stratégique, aux temps d'autrefois, de cette
région (voir Montcornet) :
« Pénétrait -on en Champagne par la région ondulée du Porcicn, on se trou-
vait pris dans les mailles d'un réseau encore plus serré de constructions féo-
dales. De ce relief du Porcien descendaient de nombreuses rivières, tributaires
de l'Aisne, de la Sormonne et de l'Oise. Par elles, étaient en communication
aisée la Thiérache, l'Ardenne et la Champagne. Aussi de nombreux châteaux
interdisaient-ils l'accès de ces difl*érentes vallées. Ne remontait pas qui voulait
PAudry et le Thin, ces deux affluents de la Sormonne. Aubigny-les-Pothées
surveillait les sources si abondantes et si belles de l'Audry, dont Wartigny et
Hardoncelle gardaient le cours moyen. Le chAteau de Watephal, sur rempla-
cement du moulin de ce nom, surveillait la vallée du Thin. Mômes obstacles
pour qui allait de Thiérache en Champagne. Antheny commandait la rivière
du Thon, Rumigny et Aousle celh? de l'Aube; Mainbresson et la Hardoje
défendaient le passage de la Serre et la Malacquise. Et les hautes croupes da
Porcien une fois atteintes, il n'était pas non plus facile de descendre vei*s les
plaines champenoises. Sur le ruisseau des Barres, on se heurtait à l'ancienne
villa du Thour, devenue chAteau féodal. Chaumont, perché au-dessus da
bourg, dominait la haute vallée du Saint-Fergeux dont une forteresse du même
nom protégeait le cours inférieur; le chAteau de Dommely barrait le ruisseau
de la Planchette; la rivière de Vaux était gardée auprès de ses sources par
Lalobbe et, non loin de son confluent, par les deux châteaux d'Inaumont.
« Entre l(»s reliefs de l'Argonne et du Porcien, le passage était plus facile,
les collines d'entre Aisne et Meuse se trouvant sur ce point de largeur très
réduite. La vallée de la Vence pratiquait d'ailleurs, au travers de ces crêtes
parallèles, une trouée d'accès commode. Moins rude le pays et moins rudes
aussi les châteaux. Lorsque Ton avait évité Mézières, tourné Warcq ou Mohon,
l'on s'engageait le long de la Vence dans un sillon que la voie ferrée suit
— 393 —
exactement. La butte des Ayvelles, le fort du Castillon auprès de Boulzicourt,
les châteaux de Guignicourt, de Mazerny, de Raillicourt et de Jandun, pou-
vaient ralentir la marche d'un agresseur. La ligne de faîte franchie, il lui fallait
encore compter avec la double enceinte du Puiseux et, plus bas, dans la direc-
tion de l'Aisne, avec les châteaux de Tourteron et d'Ecordal. La résistance
était plus sérieuse si de la Meuse on gagnait. TAisne par Etrépigny, Omont et
Suzanne; car, à la difficulté d'enlever une forteresse bien placée comme l'était
Omont, et un château aussi solide que celui de Suzanne, venait s'ajouter l'obs-
tacle de crêtes escarpées à franchir.
« Avait-on réussi à se faufiler entre ces innombrables forteresses, restait
à traverser l'Aisne dont le croissant soulignait tout le relief ardennais. Les gués
étaient changeants et les ponts gardés. Autry surveillait le défilé par lequel
TAisne entre dans le département, et les belles plaines de l'Axone étaient pro-
tégées par les châteaux de Vouziers, Terron, Richecourt, l'Aubrelle, Attigny,
Givry et Thugny. Plus bas, les forteresses de Rethel et de Château -Porcien
exerçaient une protection encore plus efficace. Le château d'Asfeld dominait
la vallée brusquement élargie de l'Aisne, au point où cette rivière se prépare
à sortir de Champagne.
« La plaine champenoise était, tout aussi bien que l'Ardenne ou l'Argonne,
hérissée de constructions féodales. Quand on vient de l'Aisne, il faut, avant
d'atteindre la plaine, gravir une ligne de coteaux. Cet escarpement se trouvait
défendu par les châteaux de Savigny, Challerange, Manre, Roche et Bourcq.
Venaient ensuite les grands espaces tristes de la Champagne Pouilleuse. Les
châteaux se faisaient ici plus rares; mais, par contre, la plupart des villes
s'entouraient de remparts et se mettaient à l'abri de fossés. C'était le cas pour
Avançon et pour Tagnon, ainsi que pour les villes et bourgs qui se pressaient
le long de la Retourne : Machault, Juniville, le Chàtelet, Sault-Saint-Remy.
« La région frontière, dont nous venons de donner une esquisse, se trouvait
si menacée que les préoccupations de la défense se rencontraient là même où on
ne s'attendait guère à les trouver : sur cette terre d'invasion, les églises souvent
étaient des forteresses. Beaucoup étaient crénelées, avaient des mâchicoulis,
avaient été construites sur une motte, étaient entourées de remparts en terre et
de fossés. Quelques-unes possédaient des puits, des fours et des souterrains. . . »
(Nous les mentionnons sous la rubrique de leurs communes respectives.)
Turenne campa dans les environs de Juniville, quelques jours avant la
bataille de Rethel.
Eglise. — Remontant au douzième siècle et souvent restaurée. Rien de bien
caractérisé dans son architecture. Son portail principal, percé d'une rosace
centrale dans le goût du style rayonnant, est si resserré par les maisons avoi-
sinantes que l'espace resté libre de ce côté mérite à peine d'être appelé pas-
sage. Possède une toile de Wilbault.'De l'ancien cimetière contigu, on a fait
une place publique en rassemblant en tertre, sur un seul point, les détritus
humains qui y étaient accumulés depuis plusieurs siècles. On les entoura d'une
palissade pour les défendre contre toute profanation.
Ecarts. — Le Bois des Sans, où se trouvait, si l'on en croit quelques inté-
ressantes découvertes, un camp romain. La voie romaine, de Reims à Trêves,
passait, d'ailleurs, au sud de Juniville. — Le Moulin à Vent, dit de la Chut,
3 hab. — La Petite Paroisse. L'appellation de petite paroisse, que conserve la
portion de Juniville située au midi de la rivière, semblerait indiquer qu'à cer-
taine époque existèrent deux paroisses : l.i grande aurait été celle à laquelle
appartient actuellement l'église.
ALINCOURT. — H., 187. — E., 00. — D. C, 3. — D. A., 13. — D. D., 53.
— Hect., 887. — R. P., Neuflize. — F. L., le troisième dimanche d'octobre. —
— 39i —
C'' P. — H. H. — !.o Icrritoire s'étend sur les versants de la vallée de la
Retourne qui la traverse, à peu près, im son milieu; 703 hectares de craie
blanrlie masquée par des lambeaux de limon sableux ou ar^ilo-sableux; dans
le fond de la valléiî, alluvions marneuses ou tourbeuses. — C. de Reims. (Pour
l'histoire d'Alincourt, consulter l'ouvraj^e de l'abbé Portagnier : Le Chatelet-
sur-Hkiouh-ne, Bergmcouht, Alincourt, Mondrkgicourt et Efinois.)
Eglise. — A signaler, à droite et à gauche de l'abside, deux monuments à
la mémoire des Feret et des Cugnon d'Alincourt, familles qu'illustrèrent jadis
leurs services militaire.-*.
Château. — Date du dix-huitième siècle. Fort curieuses plaques de che-
minét's, et très beau, très complet mobilier ancien. Dans ce château résidèrent
les Feret et les Cugnon d'Alincourt.
Ecart. — Le Moulin de Mondngicourt, .'» hab. Etait jadis une dépendance du
Ghdlelet, comme nous l'indiquent « le compte de 1392 » ainsi qu'un procès
surveim en 174V «Mitre le maltnî d'école du Chàtelet, d'une part, et, d'autre
part, le fermier de Mondrégicourt. Le premier acte qui mentionne ce moulin
est une charte de 1198 par laquelle Manassès IV, de Rethel, donne aux églises
de Hethel, de Novy, de Saint-Nicaise de Heims, les produits de ce moulin et
de sa foulerie qui se trouvait sans doute au lieu dit actuellement la FouUrie
entre le moulin et la ferme.
ANNELLES. — IL, 248. — E., S.i. — !). C, 5. — D. A., 10. — D. D., 50.
— IL'ct., 1,270. — H. P., Juniville. — F. L., le dimanche qui suit le 9 octobre.
— IL IL — S. T. — Sur 1,0*0 hectares affleure la craie blanche. Commune
complètement dépourvue de sources. — C. de Vitry.
Eglise. — lltîinunterait au treizième siècle. Style roman-ogival. Construite
en crair avec piliers en j)ienes. On entre dans l'église par une tour occupant
un «'space carié dtî *» mèln-s, qu*é<*lairent deux fenêtres ogivales. Le grand côté
possède quatre fenêtres romanes, dont une plus haute avec ébrasui^s évasées
très élargies. Au fond, la n«'f formét^ de quatre chapiteaux d'ordre corinthien;
deux fenêtres de styh; roman et tjuatre autres, simulées celles-ci, tiennent
lien df niche. A gauche, deux petits autels qu'éclairent quatre fenêtres de style
roman. Un vase étrustjue sert de fonts baptismaux. Sur l'un des murs, cette
inscription intéressante, creusée dans une table de marbre : « Cy gissent
M, Jean Carlet P"" fiscal d'Anelles et de Mesnil décédé le 27 jvin 1660 aagé de
80 ans et M. Jaccives Carlet avssi P"^ fiscal d'Anelles et du Mesnil décédé le
27 Janvier 1082 aagé de 02 ans, lesqvels Jean et Jacques ont légvé annvelle-
meiil et perpélv(»llement à l'église d'Annelles 28 septiers 3 qvartels de terre a
charge pour le dit Jean Cartel de cinq grandes messes avec les vigiles scavoir
une messe le jt)ur de son trépas et les quatre autres au quatre temps de Tannée
et un libéra à la fin des vesprcîs de Pasques flevry et pour ledit Jacques Carlet
une grande» messe et vigil(>s le jour de son trépas et six messes basses pendant
les mois et il iiy aura point de quatre temps avec une procession autour de
l'église avec le très St Sacn^meiit à la lin des matines le jour de Pasques. Priez
Dieu pour le repos ih; leurs ihnes. »> Derrièn» le maltre-autel, trois tableaux :
Dcscritfi' île Croiv, Le i'hrisf eA la SainarUaine, Apparilion, attribués à J. Wil-
bault. Dans le ch^cher, à forme de ])yramide quadrangulaire, surmontée d'un
coq, il y eut, jadis, trois clocli(»s. Deux d'entre elles furent fondues pendant
l'époque révolutionnaire, par ordre tlu directoire de Mézièrcs. On en conser-
vait une .' pour sonner le toscin et annoncer les fêtes républicaines. >» (Voir
E. Thellier : .Notick insToiuoL'K sru lk Villagk d'A.nnklles.)
Château. — D'origim^ moderne, construit sur le lieu dit la Chaussi^e, vis-
à-vis l'endroit même où s'élevait autrefois la grange dimeresse. A sa place,
M. Pommery, de lleim>, fit construire un pavillon normand, mais conserva.
— 395 —
l'ayant fait incruster sur l'un des côtés, la poutre où se lit encore : Dîme 1762
D'A N.N ELLE.
Ecarts. — Le Moulin à Vent, H. — Le Mont des Craies, où des fouilles mirent
à jour un important cimetière gaulois. (Voir dans Hevue historique ardennaise,
année 1898, un article détaillé de A. Lannois, sur ce cimetière.)
Laeuxdits. — Nous ne rappellerons ici que les lieuxdits principaux pouvant
évoquer un souvenir d'histoire ou de légende : — Les Créneaux. — Le Moulin,
de l'ancien moulin banal. — Montant de la Bataille. — Les Granges du Hochet,
ancien fief. — Sous la Vigne, — Le Petit-Cimetiére. — Vieux Moulins à Vent. —
Haute des Bénitiers; rappelle le « ban féodal ». Les habitants d'Annelles devaient,
jadis, faire le service de garde, pendant quarante jours, au château de Relhel
où les hommes désignés se rendaient aussitôt première réquisition du capi-
taine. — Noue-le-Comte ; le mot « noue »» dans le parler d'Annelles, signifie
vallée, tandis que le mot « haule » désigne une hauteur. La Haute des Ceri-
siers, — Les Luteaux, où se réunissaient les sorciers, les lutins. — Fond de la
Grosse-Marie, et mieux, de la Grosse-Mairie ; désignait, dès le quinzième siècle,
la mairie des comtes de Rethel qui furent seigneurs du village. Le Visoy ; en
ce lieu, nous affirme la tradition, fut déposée eu 1792 l'une des trois cloches
d'Annelles : celle qui fut refondue en 1822 sert actuellement. — La Noue-
d'Epan, où la légende place une fort ancienne abbaye. A la Noue-d'Epan se
voient quelques vestiges de murs : proviennent-ils d'un couvent, d'une chapelle
castrale, ou d'un hameau dont ils seraient, aujourd'hui, les seuls restes?
AUSSONCE. — H., 298. — E., 104. — D. C, 7. — D. A., 19. — D. D., 59.
— Hect., 1,937. — B. P., Juniville. — F. L., le dimanche qui suit le 20 octobre. —
B. B. — S. T. — Affleure sur presque tout le territoire la craie blanche que
recouvrent, à l'est d'Aussonce, 170 hectares de limon. Le village, au fond d'une
petite vallée, est traversé par le rtdsseau de Sumt-Si/ndulphe qui se jette dans
la Suippe, au-dessus d'Heutrégiville (Marne); non loin de la grotte qu'aurait
habitée le saint.
Histoire. — C. de Vitry. Aussonce, où passe une voie romaine, remonterait
au règne de Clovis I"'. Une colonie agricole s'y établissait alors sous le patro-
nage de saint Syndulphe, l'apôtre de cette région rethéloise. Le polyptique de
saint Remy mentionne Aussonce qui aurait, aux temps de Flodoard, existé
comme paroisse. Les documents les plus anciens qui nous parlent d'Aussonce
se rapportent à saint Syndulphe, qui fut, d'après l'opinion la plus probable,
contemporain de Bruneliaut; or cette reine gouverna l'Austrasie de 560 à 613.
n est vrai que Lelong, dans son histoire du diocèse de Laon, fait vivre saint
Syndulphe en 631, sous le règne de Dagobert !«'. « 11 mena, écrit cet histo-
rien, une vie angélique et grandement austère, à la façon des reclus dont parle
Grégoire de Tours. Il s'adonnait à instruire les pauvres paysans des villages
voisins et particulièrement ceux d'Aussonce, consolant les affligés, guérissant
les maladies de l'àme et du corps par une gnlce particulière. . . •> L'anachorète
avait choisi pour refuge un endroit abrité par un tertre contre les froids du
nord, et qui présentait au midi, proche du ruisseau, une cachette qu'un bocage
épais séparait des habitations. H ne reste aucune trace de cet ermitage; à
moins qu'on ne regarde comme son emplacement certain, un enfoncement du
tertre que seule put faire la main de l'hoinnio. 11 n'en est pas de même du
puits que creusa le saint pour se prémunir contre les époques de sécheresse;
on y va, de nos jours encore, puiser une eau que les trop naïfs croyants sup-
posent être miraculeuse.
En 1276, acquisition d'Aussonce — qui avait sa justice r.ommunale — et aussi
de la Neuville-en-Tourne-ù-Fuy, par les chanoines de la cathédrale de Reims,
pour 2,600 livres. Les redevances féodales se payaient en céréales, et, comme
— :m\ —
partout, la (]iian1i(('* dt* froiiiont dépassait toujours la quantité do seigle. Aussi,
en I4HK, AussuiuMM't la Neuvilh* p.iyaitMit-ils à Tarrhevéqu»* de Reims 137 quar-
tfls dr l'roiin'iit et s^'ulonient i'M) <!«• seigle. Villa/tre incendié, presque complè-
lenieut ruiné par b's bandes du soudard Hrlacli. C'était aux temps des guerres
de la Fromle, alors que Turenne et Coudé occupaient les Ardennes. En i64.'i,
Erlacli amenait au prince de Condé, pour renforcer ses troupes, son ramassis
de brif^ands. Le souvenir du passatre d'Erlacli en Thiérache est resté si long-
teni[)s vivant (|u*(Micor(> aujourd'hui «< Krlacli » signifie un bandit. Au Thour,
ses soldats découvrent une famille cacln'i* dans une étal)le à porcs; ils y met-
tent le f«'u. Ils ^rilb'nt les pieds d'une vieille femme à l'aide d'une pelle rougie
au feu, pour <d)tenir d'elle l'indication de la cachette où elle cèle son argent.
Tous les villa^'es aux environs d'Atti^'ny sont pillés, et la population subit les der-
niers outrages. Aussonce est bnllé; la plupart des habitants de la région cham-
penoise ont été t!<>ntraints à se réfuj^'ier tlans Heims. Kn I60O, ces brigandages
recommencent. Les nouvelles bandes sont conduites par un certain Heinbold de
Hosen. Les récoll<*s sont belles; mais b's paysans ne peuvent en profiter. « Le
peuple mourait de faim ('ontre st)n bi«'n. » A Villers-devant-le-Thour, les habi-
tants, réduits au tiers, n'ont d'autre demeure que ré«:lise et des baraques dans
le cimetière. La disette en ^Tains est si complète qu'on ne peut ensemencer
en i0.'i2. Lu manusciît du temps porti* t\\iv « cette f^uerre de la Fronde avait
tellement ruiné et désolé le {lays, qu'il ne restait plus de maisons à Condé;
Herpy n'en avait plus qu'une seule: Kcly ne conservait qu'une partie d'une
espèce de halle... .> De iL'itM) hîïbitatits. la population est descendue à 700; à
Chàteau-Porcien, «le litM) feux il n'en reste que iOO. De 08 baptêmes que signa-
lent en HV.l't les re^nstres d'.VtliuMiy, le chiffre descend à l.'ien 16.S0, à 2 en 1651,
à i en i(K>3 et en iririv. A Coulommes, il ne reste plus que 'J ou 4 habitants.
Lorsqu'en lOîii le jtMin»' Louis \IV travers»' Hetliel, la ville, endettée déplus
de 300, UOO livres, ne peu! mettre «« pour toute parade à sa porte que les armes
du roi. >» Os exemples pris au hasard suflisent à fa i ni entrevoir quelle terrible
guerre fut cette Fronde qui porte le nom «l'un jeu d'enfant.
Eglise. — Ilien de remarquable que sa masse même, élevée sur une butte.
Pas de llèche sur s<mi pesant clnrhei' mutilé depuis longtemps, si toutefois il fut
achevé. La lourqnicfuiduit aux combles donne ala façade, ciMédu midi, un certain
aspect «iuerrier. L'abside «'st, à chacun de ses atïf^les, flanquée de deux contre-
forts assez f^'rai'ieux; ses fenêtres sont harmonieusement bâties. Deux portes
donnent entrée dans l'intérieur; l'une plus petite, au midi, datant du dix-
septiènie sièele, est voiltée en anse de panier; l'autre plus grande, en plein
cintre au c<»uchant, est foil ancienne, car elle remonte à l'époque romane. La
muraille en pierre brute dîins laquelle cette porte fut ouverte, appartiendrait
sans doute au dixième siècle; reste évident de l'é^ilise primitive dans laquelle
prêcha et fut inhumé saint Syndulphe. Kn résumé, la vue génénile de l'édifice
présenle, surtout à lintéiieur, le caractère oj^ival de toutes les époques : id
le treizième et le «juatorziènie siècles; plus loin le quinzième et le seizième
siècles; ailleurs um* époqu»» plus ré<*ent.e. M. l'abbé Marcq, dans le T. 48 : Tra-
vaux DK i/AcAi)KMiK m: Ukims, nous a fort minutieusement et longuement décrit
cette église; nous y renvoyiMis le lecteur, (^est en 86ti (|ue « le corps de saint
Syndulphe, ayant demeuré ({uebiue deux cents ans en l'église d'Aussonce, où
s»» faisaient quantité «le miracles, fut levé de terre par l'archevêque Hincmar, *»
et soleiinelleinent «léposé «lans le chceur de la cathédrale de Heims pour être
transféré, le soir même, en l'église Saint-Hemy, d'où le lendemain il partait, pro-
cessionnellement accompagné, p(mr llautvillers.
Ecarts. — Le Moulin ô Vent. N. C. — Merland, 7 hab. Autrefois, eomman-
derie appartenant aux rhrvnh'i'rs de Malte : ainsi s'appelait communément
l'ordre de ÏUôpital Saint-Jean de Ji}rusal€m qui succédait a Tordre du Temple
— 397 —
aboli en i3ii par le Concile général de Vienne. Les chevaliers de Malte possé-
dèrent en Ardenne les commander les (ensemble de propriétés) de BouU et do
Merlan.
« Boult et Merlan (BouU-aux-Bois, dans l'arrondissement de Vouziers), dit
un Terrier de 1693, ne forment pas deux commanderies distinctes, mais bien
deux chefs-lieux séparés d'une même comraanderie, dont le premier est dans
la Basse-Champagne et le second dans la Haute-Champagne. On comprend
dans celle-ci tout ce qui est en deçà de la vallée de Bourcq, et dans celle-là
tout ce qui est resté dans cette vallée et au delà de la Meuse. »
Merlan, plus ancien, fut toujours le siège de la commanderie, mais on lui
ajouta le nom de Boult quand les commandeurs eurent établi leur résidence
dans le château de ce village. On croit qu'il existait dès le début du douzième
siècle; en effet, on possède encore une lettre de l'archevêque Henri de France,
de iiôô, par laquelle il donne aux Frères du Temple de Merlan, fratribus Templi
de Mellanto, établis dans son diocèse, la terre de Grand-Mont, (err^/nc/e Magno
monte, en compensation de dégâts causés à leur moulin par le débordement
des eaux du vivier de Bétheniville, village situé dans le voisinage et qui lui
appartenait. Cet acte nous apprend en outre qu'un seigneur du pays, probable-
ment de la Neuville, nommé Gautier Potrel, renonçait en faveur des Templiers
à tous les droits qu'il pouvait avoir sur la terre de la vallée, super terram vallis
juxta Mellantum.
D'autre part, il est certain que les Templiers avaient bâti le château de
Merlan, qui fut habité jusque vers 1400, et une ferme sur le territoire de la Neu-
ville; dès 1130, ils étaient déjà décimateurs à Aussonce et à la Neuville. Le
temple de Merlan est situé au S.-E. de la paroisse d'Aussonce, à trois kilomè-
tres du village. Guy de Gérisy et sa femme Félicité, d'après une lettre confir-
mative d*Albéric de Humbert, archevêque de Reims, de décembre 1218, don-
nèrent aux Templiers la moitié de leur village d'Aussonce et leur vendirent le
reste avec les dépendances pour le prix de trois cents livres; mais, en retour,
les chevaliers abandonnèrent à Guv leur métairie de la Neuville, avec tout le
territoire jusqu'à la grosse borne plantée contre le chemin, sous rés(;rve cepen-
dant que la justice leur resterait. Avant la consommation de cette vente, Guy
affranchit ses manants d'Aussonce, en leur octroyant une charte communale
qu*il fit ratifier par l'archevêque de Heims, Guillaume aux blanches mains, en
1187, et que le prélat munit de son sceau; toutefois, le cadeau n'était pas gra-
tuit, car chaque année, mais à différentes époques, ils devaient payer à leur
ancien seigneur vingt livres, monnaie de Heims, cent septiers de froment et
autant de seigle; en outre, par chaque quartier de terre arable mise en culture,
treize deniers de cens, et par arpent de vigne deux autres deniers.
Ces redevances, qui paraissent considérables, ne le sont pas en réalité, elles
sont dans la pratique de l'époque; et même en temps de guerre ou de récoltes
insuffisantes, les jurés de la paroisse avaient le droit de les diminuer. La
charte communale édicté ensuite les peines contre les crimes et délits, fixe les
droits du seigneur et du bourgeois et dispose que nul ne sera arrélé que du
consentement des jurés et échevins du lieu. Les Templiers observèrent fidèle-
ment ces prescriptions tant qu'ils conservèrent le domaine d'Aussonce.
Un an auparavant, 1216, le seigneur de Saint-Pierre-â-Arne, nommé Baudoin,
donnait à nos Templiers tout ce qu'il possédait dans l'angle formé par l'Arne
et FArnelle, inier Amam et Arninam, sauf les terres du quartier de Saint-Clé-
ment. Peu après, en juillet 1239, le chevalier Hobert, seigneur de Sommevesle
(Marne) , qui possédait à .\us5once la Terre des Fermenta, l'abandonnait au
TTemple de Merlan avec tous les droits de justice et de seigneurie, de sorte
qu'avant la fin du siècle il était presque Tunique propriétaire de la paroisse,
et même dans le voisinage il possédait certains biens. Ainsi les Templiers avaient
- 308 —
«loijx nioulins, dont l'un à Pontfavçrf!cr sur la Suippe et l'autre & Iflauviné sur
l'Anie, jadis appartenant à la nietise épiscopalo de Reims. Comme ils étaient
sltu«*s dans dfs marais <'t que le débordemeni des eaux fluviales leur devenait
nuisible en susc.itan! des contestations avec les riverains, larclievéque Thomas
dv Beaunietz les abandonna en 1254, à celte condition que le Temple lui cède-
derait sa renie annuelle de quarante setiers d'avoine qu'il levait sur les manants
du IVtit-Saint-llilaire, aux environs de Bétlioniville, et qu'en outre les gens de
cette cbâtt>llenie jouiraient paisiblement du droit de pîUure pour leurs bestiaux
dans r<^tendu<* des terrains ainsi concédés.
A la lin du siècle dernier, le «lomaine de Merlan se composait d'environ
oOO arpents, soit environ 2o.*i bectares, qui en 1755 étaient affermés I66'> livres,
et en 1788 pour la somme de 1800. De nos jours, la ferme ou maison de Merian
ne dépasse pas une superlicie de 212 bectiires; en 1873, elle était louée
:>,6()0 francs, et son revenu s'évaluait alors de l;i,000à 20,000. La maison, avec
ses dépendances. oc4.*up«' un espace de 177 ares, entouré de vergers h Test et au
sud. Son entrée, orienlée vers Aussonce, est surmontée du colombier seigneu-
rial et environnée d'une plantation de marronniers, ce qui lui donne grand
air. A droite et à^taucbe sont les bAtinients d'exploitation qui s'étendent jusqu'à
la demeure du maître et en font un véritable manoir champêtre. II s*y trouve
une chapelle, sous le vocable de saint JérAme, abandonnée depuis long-
tenii»s. Le [)lus ancien commandeur connu serait frère Henaud de Vichier qui,
en 12oV, fit reconnaître son droit de nommer le maire et les échevins d^Aus-
.sonce. M. <iuelliot en nomme deux autres, d'après les Archives nationales de
Paris : Baudoin de ClarcT, mentionné dans une reconnaissance du seigneur de
Souain, sous la date de novembre 1320, et son successeur, Pierre de Brancourt,
à qui, le 2 mai 1337, lécuyer Bertrand, seigneur de Ballay, vendait un pré.
Dans l'acte de vente, Pierro est qualilié commainUwt lie la BailUe deMelanetde
la Maison de Bon. De Merian dépendaient les biens sis à Pontfaverger, Som-
luepy, Heutrégiville, Souain, Saint-Masme, la Neuville, Seuil, Hauviné, Machanlt
et Liry, tous villages situés dans les environs. (Voirdom Noël : L'Ordrr db Maltr
DANS LK hiocÈsK DK Hkius, alui. Matot-Braiue, année i89o.)
Lieuxdits. — Sahit-Rnnif, rappelant une petite fermtî que possédait à Aus-
sonce l'abbaye de Saint-Hemy. — Les Ti^rres de Saini-yicaise ; appartinrent à
l'abbaye rémoise dr ce nom, puis à la Sainte-Chapelle de Paris, à laquelle
furent réunis le titre et les droits de l'abbé de Saint-Nicaise. Cette abbaye
possédait trois ferme.s à Aussonce: elles furent, en 1791, vendues comme biens
nationaux. — La Maladrerie ; elU^ se trouvait à environ 400 mètres du village.—
Le Mont-Chauchrl, — La Côte des Braies ; ainsi se nomment deux cimetières où
des fouilles mirent à jour de très curieux et de très nombreux objets d'origine
gallo-romaine. (Voir la Ukvlk d'Ahdknne et d'Argo.nne, p. 109-114, art. Gusl.
Logeart.)
Mont de Wannèrirille, où fut découvert un important cimetière d'origine
gauloise. — Le Mont-ChauvhPt : encore en ce lieu une nécropole d*où furent
exhumés divtrrs objets fort intéressants : une torque, une coupe en fer, des
armes, un viise de forme; remarquable. Au lieu dit la Côte de Brives, mêmes
curieuses trouvailles.
La Hottve du Diable. Par qui fut construite, de 1229 à 1253, Véglise SoW-
yicalse de tietnis ? Est-ce par M« Hues Libergier? Est-ce par le diable qui, lui
aussi, voulut, « comme les saints du bon Dieu, faire un miracle? » Donc, à
l'uMivre ! Satan prendra le chemin des Romains pour aller chercher ses maté-
riaux en rivièro d'Aisne; sur son dos, une grande hotte pour les porter. Déjà
les piliers se sont dressés, reliés les uns aux autres par les nervures d'une
voiHe gothique que protège toute une forêt de charpente avec toiture aux
larges écailles de plomb laminé. Encore une truelle de mortier et Péglise sert
— 399 —
parachevée. L'infernal maçon n'a bientôt plus qu'un dernier voyage à faire.
Mais voilà qu'à l'horizon blanchit le ciel, le soleil va paraître, et il faut qu'en
une seule nuit Satan ait construit sa cathédrale. Il faut se hâter! Or, il se
hâta si maladroitement qu'il se tordit sa patte fourchue en descendant le mont
d'Aussonce, et fut alors contraint de s'asseoir sur le bord du chemin. Mais
s'étant assis de travers, il répandit toute son énorme charge qui s'élevait tout
aussitôt en une butte immense. Et la légende continue. Le diable, s'étant reposé,
put enfin courir de toutes ses enjambées, jusqu'à Reims, n'ayant pas eu le
temps, toutefois, de ramasser sa charge entière : d'où une brèche qu'il ne fut
jamais possible de boucher. Ce qui n'empêcha point les Rémois de placer celte
église diabolique sous l'invocation de saint Nicaise, un de leurs saints les plus
vénérés.
BIGNICOURT. — VILLE - SUR - RETOURNE. — Bignicourt. —
H., 174. — E., 47. — D. C, 3. — D. A., 18. — D. D., 58. — Hect., 808. —
B. P., Juniville. — F. L., le dimanche qui suit le 25 août.
Ville-sur-Retourne. — H., 219. — E., 71. — D. C, 6. — D. A., 20. —
D. D., 60. — Hect., 1,010. — B. P., Juniville. — F. L., le dernier dimanche de
septembre.
Ne formaient autrefois qu'une seule et même commune. Craie blanche sur
la plus grande partie du territoire. Une faible largeur d'alluvions marneuses
ou tourbeuses borde la Retourne, qui coule de l'est à l'ouest, ayant comme
affluent \e petit ruisseau de Saint- Lambert. La voie romaine de Reims à Trêves
traversait le territoire entre Bignicourt et Ville-sur-Retourne. — C. de Vitry.
LE CHATELET-SUR-RETOURNE. — H., 340. — E., 90. — D. C, 8. —
D. A., 13. — I). D., 53. — Hect., 994. — B. P., Tagnon. — F. L., le dimanche
qui suit le 9 mai. — C* P. — G. — T. — Territoire traversé de l'est à l'ouest
par la Retourne, Sol constitué par la craie blanche, le limon argilo-sableux et
les alluvions modernes. A signaler le ruisseau des Prés, ou ruisseau Pilot, pont
en planches sur pilotis, qui se jette dans la Retourne, proche du village.
Histoire. — C. de Vitry. (Consulter le volume de l'abbé Portagnier : Histoirk
ou Chatklkt-sur-Retourne.) D'origine romaine, fut jadis chef-lieu d'une prévôté,
ayant halle et marché, maladrerie, et siège d'un doyenné. De fort nombreux
lieuxdits (rappelés dans nos Villes etVillagksdes Ardennes, p. 144-150), évoquent
les événements principaux qui constituent les annales de ce village ayant souffert,
tout particulièrement, à l'époque des rivalités entre les maisons d'Orléans et
de Bourgogne, et aux temps de la Fronde.
Eglise. — Le peu qui subsiste encore de l'ancienne église du Châtelet —
tour percée d'une fenêtre ogivale qui forme chevet — semble indiquer une assez
vaste construction remontant à la fin du treizième siècle ou, tout au moins,
au commencement du siècle suivant.
Chftteau. — La forteresse du Chàtelet-sur-Retourne n'eut jamais une grande
importance. L'ensemble affectait la disposition d'un triangle, dont deux côtés
étaient baignés par la Retourne et son affluent le Pilot, un tout petit ruisseau
où quelquefois coule de l'eau, la base du triangle étant formée par un rem-
part garni d'un fossé. La place ne dut jamais être très forte, et les rem-
parts, dont la hauteur atteint encore 12 mètres, n'étaient qu'en terre. Mais
le voisinage immédiat d'étangs et de terrains marécageux mettait le Châtelet
à l'abri d'un coup de main, et, l'enceinte une fois forcée, il restait toujours
le donjon. 11 s'élevait sur la motte, une colline près du confluent, haute de
.ïO mètres. Un fossé large et profond, qui se voit toujours, se reliait à la
Retourne et au Pilot, et faisait une lie de la pointe de terre oïl était bàli le
doninn.
— 400 —
Ecarts. — La GttingueUe. N. C. — La Maison Rouye, N. C.
Lieuxdits. — U Ancienne-Rivière, où se voit encore l'ancien lit de la Retourne.
— La Chapelle; en c(;t endroit furent trouvés des lances, des épées, des fers à
ferrer les chevaux, des ossements d'hommes et d'animaux calcinés par le feu;
« débris qui, dit l'abbé Porta^ni(^r, rappellent la consécration des c-amps romains
par les sacrifices annuels d'usa^^e ou l'incinération des cadavres. »> Aux lieudits
BoiS'dEnflure, Au-Dessus des Marais, les Masures, le Marché aux Chevaux, des
fouilles mirent à découvert des tombes d'origine i^allo-romaine. — La Motte,
élévation de terre rappelant sans doute la motte féodah^ où veillait la senti-
nelle du château ; tout proche, d'ailleurs, l'ancienne rue du CMteau, dite aujour-
d'hui du Moulin, el la rue du Pavé où Ion découvrit une arche on pierres. —
Les Fosstis de Bapaume. — Le Mont da Mesnil, — Les Moustiers, — Le Fond'
rEpinois: se serait élevée, non loin d'un couvent sous Tinvociition de saint Basle,
réalise de l'ancien « Espinoy », une des terres vassalitiques les plus impor-
tantes du Chàtelet, et dont le nom signifie « Broussailles ». — Le Champ de
Bataille; peut-être en mémoire d'un d<' ces combats que se livraient les uns
aux autres les sei/^neurs féodaux. — Les Jours à Jallois : le jallois était une
ancienne mesure a^^raire dont lacofttenance variait, suivant les régions, de 15 à
GO aivs. Cett(^ mesure fut surtout commune aux contrées qui formèrent le
département de l'Aisne. Dans les A rdennes, les biens communaux, jadis, se
divisaient en « terres usa^'ères » et en «< prés-mart^is ». Un setier de terre
s'appelait alors, indifféremment, un <« jour de terre », et la mesure de rede-
vance, d'après le mode de culture, » mine de jallois ». Comme on donnait un
jallois de ^'rains ])Our chaque setier, ou jour, le terrain se nommait souvent :
« Jour à Jallois ». — La Sauveterre. — Les Masures. — La Cheneviére, — La
B^iiserie. — Le Tomlieau, — La Terre Saint-Ladre, — Le Poteau, — Le Chmnik
des Bouchers. (Voir au surplus, pour les origines et l'histoire détaillée de ces
lieuxdits. M(?vrac : Vh.lks kt Villages dks Ahde.nnks.)
MÉNIL-ANNELLES. — IL, 270. — E., 87. — D. C, 7. — D. A., 10. —
D. I)., oO. — Hect., 91;). — B. !>.. Juniville. — F. L., le dimanche qui suit le
î< mai. — O^ P. — Craie affhuirant sur 711 hectares, et lambeaux de limon
argileux sur :204 hect. Ni sources ni cours d'eaux sur le territoire. — C. de
Vitry.
<« De Juniville à Annellcs où l'on allait prier saint Sébastien de vous préserver
du choléra — lisons-nous dans Bruge-Le maître : Mks Voyages en zigzag, — paysage
plat et uniforme, sol bien cultivé, vastes horizons qui se terminent invarift-
l)lement par des gibbosités bleuâtres échelonnées aux arrière-plans. L'aspect
ramassé du petit village d'Annelles, à travers lequel la chaussée se fraya diffi-
cilement passage, fait qu'on se demande par suite de quelles circonstances
c(*ttt> réunion d'habitations agricoles s'est trouvée logée dans une aussi raste
plaine. Si l'on veut bien se rappeler qu'au (]uinzième siècle la plupart des
villages de Champagne avaient obtenu l'autorisation de se fortifier contrôles
bandes armées qui les infestaient, on conclui-a que ce n'est qu'à rétablisse-
ment d'une zone militaire qu'Annelles doit attribuer les restrictions de son
ancien plan. Les abords de l'église — remontant au treizième siècle et où Ton
remarque la chapelle de saint Boch dont la voûte est de style ogival surbaissé —
conservent des traces profondes d'importants travaux de défense dont les
pent*'s, chose remarquable, sont plantées de buis forestiers de la plus belle
venue et forment autour du cimetière une couleur d'un très beau verL
(f D'Annelles au Ménil, le sol, plus mouvementé, offre de nombreux alterne-
ments de terrain diluvien et de marne blanche. La culture, par conséquent, y
est un peu moins champenoise : on sent déjà les approches de la rivière
d'Aisne. Le Ménil, dont le nom, en vieux français, signifie tout simplement on
— 401 —
lieu d'habitation, présente Taspect tout particulier d'un moulin à vent et d'une
église logés côte à côte sur un même monticule.
« Au moment où nous pénétrons dans les rues de ce village, un de mes
compagnons de route me fait remarquer qu'au Ménil, comme à Juniville et
comme à Annelles, les hommes portant barbe étaient une exception. Frappé
moi-même de cette singularité, j'allais, aussi, en témoigner mon étonnement
lorsque le hasard nous fit entrer dans une auberge où nous devions trouver
Texplication de cette mode. Bon nombre de Ménillois se faisaient raser dans la
salie à boire. Ceux qui attendaient buvaient un verre d'eau-de-vie blanche
pour s'aider à prendre patience, tandis que les autres, qui avaient été expé-
diés, se rinçaient la bouche avec cette même eau-de-vie, pour en éloigner
l'odeur et le goût du savon. On nous assura que cette coutume, fort étendue en
Champagne, tenait lieu à ces pacifiques bourgeois de véritable devoir et d'im-
périeux motif pour se rencontrer rasés chaque dimanche. C'est, d'ailleurs, une
manière fort originale de pratiquer la fraternité humaine, et je suis bien loin
de les en blâmer. La situation de ce village, sur la route Nationale de Vouziers
à Rethel, fut pour beaucoup dans l'extension qu'ont prise ses travaux agricoles
devenus pour ses habitants une véritable source de richesses. .. »
Eglise. — Daterait du plein moyen âge. Trois tableaux de Wilbault.
Liieudit. — La Tuerie, carrière à ciel ouvert où, tout proche, un important
combat aux temps de la Fronde. En cet endroit, des fouilles mirent au jour
de nombreuses et fort intéressantes armes.
MÉNIL-LÉPINOIS. — H., 170. — E., 33. — D. C, 8. — D. A., 17. —
D. D., 57. — Hect., 1,785. — B. P., Tagnon. — F. L., le dernier dimanche de
septembre. — C® P. — La craie affleure sur la plus grande partie du territoire,
assez ingrat. Pas de sources. Marnes communales. — C. de Vitry.
Ecarts et lieuxdits. — Le Moulin à Vent, H. — La Noue-Chevillot, 5 hab. —
Le Mont du Mesnil, l'un des points les plus élevés du département. En cet
endroit, jadis, un couvent sous l'invocation de sainte Barbe, autour duquel se
seraient groupées les premières maisons qui furent l'origine du village. — Le
Fand-l'Espinoy, où l'on trouverait, si l'on creusait le sol, de nombreux souter-
rains, affirme la croyance populaire. — Le Moustier, où se serait élevée, nous
dit la tradition, la première et, alors, la plus ancienne église de Ménil-Lépinois.
Au Moutier, des fouilles mettaient au jour une statue de saint que l'on con-
serve dans l'église actuelle, des plats d'étain, des pierres sculptées, un encen-
soir et sa navette, des squelettes laissant supposer un ancien cimetière. Les
pierres de cette ancienne église servirent à construire, en 1760, le château
de Neuflize.
NEUFLIZE. — H., 689. — E., 208. — D. C, 6. — D. A., 13. — D. D., 53.
— Hect., 1,378. — B. P., Neuflize. — C'° P. — B. B. — Le territoire, faible-
ment ondulé, s'étend sur les deux rives de la Retourne : il est constitué par la
craie blanche, les alluvions anciennes et les alluvions modernes de la Retourne,
assez marécageuses, marneuses ou tourbeuses. Exploitation de sable argileux
gris-jaunâtre et de grève pour la construction.
Histoire. — C. de Vitrv. Nous lisons dans la Nomknclature dks Communes :
« Au rapport de Bergier, on découvrit en 1712, sur un monticule près de ce
village, des tombes en marbre et en terre cuite. Chaque tombe renfermait les
ossements d'un homme et son épéo. Auprès de l'épaule gauche, un vase de
terre rempli d'une liqueur huileuse. »
Le Château et FEglise — celh^-ci fortifiée et conservant une abside du
treizième siècle — étaient enfermés dans une même enceinte et protégés par
des fossés. « La maison de Neuflize, profondément catholique — écrit J. Hubert
26
dans s(i (lÉOGDAPUtt:, — uv.iit voulu, niiiâi, placer ré;;lise sous l.i sauvegarde de
la maison seigneuriale. Au seizième sièdi.-, celte pri'caution n'était pus inutile. •>
Egllw d« Neuaiu
LA HEUVILLE-EN-TOURNE-A-FUY. — IL. 006. — lî., 207. -
I). C, 0. — D. A., HK — 11. I)., m. — [\m:l.. 2,734. — B. P., Juniville. -
F. I.., h: tlimanclieiiui suit l<-2!> septembre. — F., le 2:i avril el le 9 se)itembre.
— It. H. — O' P. - - llunii. — ij^ U-rritoin' ili' celte coniiiiunc forme un pla-
teau nsscz aceidi-nté enlrr \f/, vnliri's de la llcloiirne el de la Suippe : aussi le
villatte M'ap)ielail-ll, nutivfuiit, Xfiirilte eiiln- Itrtourne et Suippe. Le sol est
presque enlK-rciin^iil ciuii|iii*é A<- i;rrii.> juit. i|tieli]ties [mclies de prève crayeuse
l'I (les Uunlieiiux df liuiuii ^alileu.t ou lu'Kilo-sableiix. Celle commune esl l'une
des innius bien parlafcVs ilt> rarroiidissemeiit sous le rapport des eaux. Argile
sabli'usi' d'un pi-lit llol limiiii>-nx à ri-xlM'mité .\'.-E, du village.— C, de Vitrj.
église. — I.V'rt^ction de la Neuville en pariiisse daterait de 12u3. Ce vil-
kkfte aurait ét>'! liAti, en 1130, cumme section d'Aitssonce — d'où son nom '■
Neuve-Ville, — en forme de croix n''{;ulièri', aver, au centre, l'é^'lise el le cime-
tii-n:. Kl maintenant, pourquoi en Tnurue-à-Fuv^ Aux tianps de la guerre de
Cent ans, les Anglais, battus h <ienniny> s'enfuirent du côté de la Neuville;
aussi, dt's l'annù-c li"il, triiuvons-n'in.s inscrit dans les Archives : la Neuville-
Toniinriive. L'éfflise est dans le stvle llamboyant pur du quiniiéme au seizième
siècle: clocher niai<sif, cunlrcrorls éiwiis, cinij helles feniHres; aux transepts,
li>s piiiniins sont terminés par un hfirisson itniit la cr^te porte un chou fleuri
uu uni: croix. La nef date des prcniièi'es années du dix-huitième siècle, à
moins qu'elle ne soit des dernières années du dix-septième. Un asseï curieux
|iorUiil, et, a l'intérieur ilonl l'enKciuble esl d'une délicate architecture, de
jolis vitraux historiés. C'est en 11)111 qui' fut construit le chevet.
Ecarts. — Le Muulln -i Vtiit. 3 hah. — Germiiiy-Peml-la-Pie; rappelle mi
ancien villupe dont le nom ajiparolt pour la première fois dans l'histoire. Yen
l'an ti.'iO. alors que saint Iteniucle, iiiràce aux libér.alités de Stgebert 111, roi
d'AusIrasie, avait foiulé dans In vaste foi-Ot d'Ardenne les monastères de Sla-
velot el de Malmédy. Lu village de Cerniinv, qui eut beaucoup à soulTrir dea
— 403 —
invasions anglaises, disparut à la fin du dix-septième siècle pendant les guerres
qui désolaient, en ces époques, notre région ardennaise. Quelques annalistes
locaux croient qu'il fut détruit pendant les premières années de la Fronde.
Village d'ailleurs bien pauvre en ce temps. H n'avait, nous affirme une relation
contemporaine, que « deux maisons, cinq communiants, deux méchantes nappes
pour l'église, un ciboire de cuivre point trop honneste et un ciboire indécent. »
Sur un monticule planté de sapins, les vestiges du cimetière de Germiny ; puis
une croix au pied de laquelle les pèlerins viennent implorer saint Remacle
pour la guérison des maladies de poitrine. Le dernier habitant de Germiny
s'appelait Pierre Morlet. Il vint acheter un terrain à la Neuville pour y cons-
truire une maison, rue d'Oignon. Une clause du marché fut que le vendeur
irait chercher les matériaux de la maison que l'acheteur abandonnait à Ger-
miny. On voyait encore, il y aura soixante ans, à la \euville, deux portes
amenées de Germiny; elles provenaient sans doute des deux dernières maisons
du village. Quant à l'église, elle tomba de vétusté, ayant été fermée « pour
erapescher des impiétés honteuses qui s'y commettent par les pèlerins se
rendant à saint Remacle. » Ce nom de Pend-la-Pie provient sans doute du
petit ruisseau de la Pie : même origine alors que Somme-Pie et Sainte-Marie-
à-Pie.
liieuxdits. — Chemin de Germigny. — Gloie de Germigny. — Houvroy ;
ancienne ferme ayant appartenu à l'hôpital de Saint-Ladre : il n'en resta long-
temps d'autres traces que des caves et des matériaux enfouis. — Terres de
Saint-Nicaise, Cette abbaye rémoise posséda trois fermes à la Neuville. — La
Maladrerie. — La Motelle du Tremblais, Ancien cimetière où l'on a trouvé de
nombreux débris de poteries gauloises et des cailloux calcinés, qui « nous
mirent, dit M. G. Logeart dans la Rkvuk d'Ardenne et d'Argon.ne, sur la piste
d'un nouveau cimetière, situé non loin de Germiny. » Et M. Logeart ajoute :
« Une fosse du Mont de Neiiflize, à la Neuville, contenait : au pied, un vase en
morceaux, deux bracelets de bronze ornés de traits circulaires, une torque <i
tampons avec dessins et coups de pointe; de chaque côté de la tète, à la hau-
teur des épaules, une fibule arquée; enfin, à droite du squelette, un fond de
vase, creux et retourné, ayant dû servir de coupe.
PERTHES. — H., 464. — E., 139. — D. C, 7. — D. A., 7. — D. D., 49. —
Hect., 2,342. — R. P., Tagnon. — F. L., le dimanche qui suit le 3 septembre.
— B. R. — C'« P. — Plateau élevé et peu accidenté. Environ 1,700 hectares de
craie à fleur de sol dans la partie centrale du territoire; elle disparaît pendant
660 hectares sous des lambeaux assez étendus de limon argilo-sableux ou
sablo-argileux. Carrière de grève sur le chemin de Tagnon. Exploitation de
craie qui donne d'excellents moellons. Nodules jaunâtres de phosphate de
chaux. Pas de sources ni de cours d'eau. — C. de Vitrv.
Eglise. — Moderne, remplaçant un ancien édifice, avec tour du douzième
siècle, où le comte de Rethel, Hugues IV, mariait, en 1225, sa fille à Gervais
de Triange, seigneur de Marigny.
Ecarts. — Le Moulin à Vent. N. C. — La Barrière, 4 hab.
TAONON.— H., 946. — E., 278. — D. C, 9. — D. A., 10. — D, D., 50.—
Hect., 2,397. — B. P., Tagnon. — F. L., le dimanche qui suit le 29 juin. —
F., le samedi qui précède le premier dimanche de Carême; le mardi après le
29 juin; le 3 novembre, jour de la Saint-Hubert, ou le mardi suivant si cette
fête tombe un dimanche ou un lundi. — T. — G. — C'** P. — B. B. — La craie,
1,221 hectares, et les alluvions anciennes se partagent le territoire, faiblement
ondulé. Environ 8 hect. d'alluvions modernes. Au pied du village, quelques
petites sources : elles alimentent le ruisseau Pilot, — C. de Vitry.
— 404 —
Eglise. — Fort intérossante. Le chœur fut incendié à la fîn du siècle dernier.
Henioiitc au treizième et au seizième siècles. Dans le transept, fenêtres flam-
boyantes. Paraît avoir servi, jadis, de maison -forte. Tagnon, village jadis
entoun» de fossés, fut cruellement ravagé à diverses reprises pendant les
gut'iTPS du seizième et du dix-septième siècles.
Ecarts. — Le Moulin à Vent, — La Gare, 16 hab. — La Cei'velle, 9 hab. —
Bailtivart, 6 hab. — La Gem, lieudit où furent trouvées vingt-deux tombes
d'origine gallo-romaine, avec des ossements humains; et dans Tune d'elles, un
petit vase en teire cuite.
VILLE-SUR-RETOURNE. — Voir Bignicourt.
VL CANTON DE NOVION-PORCIEN.
Ce canton comprend vingt-cinq communes : Novion-Porcien, Auboncourt-
Vauzelles, Chesnois-Auboncourt, Corny-Machéroménil, Faissault, Faux, Grand-
champ, Hagnicourt, llerbigny. Justine, Lalobbe, Lucquy, Mesmont, la Neuviile-
les-Wasigny, Nouvizy, Puiseux, Saulces-Monclin, Sery, Sorcy-Bauthémont,
Vaux-Montr(»uil, Viel-Saint-Remy, Villers-le-Tourneur, Wagnon, Wasigny et
Wignicourl.
Il (^st borné : au nord, par les cantons de Signy-l* Abbaye ; à Test, par ceux
d'Omont et do Tourteron; au sud, par celui de Hethel; et à Touest, par ceux
de Chàteau-Porcien et de Chaumoiit-Porcien. Arrosé par le Plumion, la Vaux
et un assez grand nombre do ruisseaux. Ce canton, qui, dans Tarrondissement,
est le plus piîuplé après celui de Bethol qu'il dépasse en superficie territoriale»
prôscnte des hauteurs pittorosquement couronnées de bois et de parties pier-
reuses. Les terres sont limoneuses, point froides et, partout, assez fertiles.
Bonne culture, d'où récolte abondante de céréales. Assez grande culture de
betteraves. Les fruits constituent plus particulièrement la richesse de ce can-
ton. Son cidre, surtout, est très renommé. De même sont renommées les
cerises do Chesnoh-Auhoncourt et de Viel-Saint-Remy, qui s'expédient à Reims,
à Paris et on Angleterre. 11 faut ajouter encore l'extraction des nodules de
phosphate de chaux, fort active notamment à Saulces et dans ses environs.
10,044 hab.; 3.362 oloct.; 23,372 hect.
NOVION-PORCIEN. — IL, 881 ; E., 275. — D. A., 11. — D. D., 31. —
llect., 1,721. — B. P., Novioii-Porcien. — F., le premier mercredi de mars, de
juin, de septembre et de novembre; la foire, qui se tient le premier mercredi
do juin, est fixôe au premier mardi du même mois s'il y a coïncidence avec la
foiro aux moutons de Chdtoau-Porcien. — F. L., le dimanche après le 29 juin.
— O" P. — IL B. — G. — T. — S. T. — Territoire assez accidenté. Les cal-
cairtîs coralliens, 233 hectares; le gault, 324 hect. ; la marne crayeuse, 172 hect.;
les alluvioiis anciennes, 172 hect.; les alluvions modernes, 232 hect., se parta-
gent le sol de cotte commun(^ Tous les ravins de la partie septentrionale sont
creusés dans lo calcaire corallion. Exploitation de nodules. Le P/umion traverse
le village qui possède on outre deux fontaines : celle de Naguet et celle du
ChfUiois, — C. de Vitrv.
Eglise. — Date de la Hn du dix-huitième siècle. Epitaphe de Simon Godfroy
(jui la fit construire en 178i^. Belle chasuble seizième siècle, avec des figures
brodoos.
Châteaux. — Indépendamment du château moderne, Novion en possédait
encore deux autres, d'une date assez ancienne; Tun appelé château de Geo/fVe-
— 405 —
ville, qui donnait son nom aux seigneurs de Novion, et l'autre appelé les
JlleUes,
Ecarts. — La Barrière de Barmery, 2 hab. — La Bannière de la Prairie, 2 hab. —
Provisy, 251 hab. A la section de Provisy se trouve la gare. — La Gare, 1 1 hab. —
La Bourinerie, 4 hab. — La Gravelette, 2 hab. — Le Moulin de l'Epine, n hab. —
Carin. H. — Bagny, H. — Malgré-Tout, 2 hab.
'^^ Ville de Pray, lieudit désigné par la tradition comme ayant été, jadis, un
bourg considérable.
A Novion-Porcien, se fait un pèlerinage pour préserver les vaches de la
pneumonie.
AUBONCOURT-VAUZELLES. — H., 240. — E., 63. — D. C, 8. —
D. A., il. — D. D., 33. — Hect., 540. — B. P., Saulces-Monclin. — F. L., le
dimanche qui suit le il novembre. — La marne crayeuse affleure sur environ
368 hectares; elle disparaît — au plateau ouest d'Auboncourt, 44 hect. — sous le
limon. Argile du gault sur la rive fauche du ruisseau de Saulces. Carrière de
marne blanche près du château de Vauzelles. Marne glauconieuse entre Vau-
zelles et les Tuileries. iNodules de chaux phosphatée. Ràperie de betteraves. —
C. de Vitrv.
Ecarts. — Vauzelles, 96 hab. — Le Moulin de Wasselin, H. — Bellevue. H. —
La Maison Legrand, H.
CHESNOIS-AUBONCOURT. — H., 481. — E., 151. — D. C, 13. —
D. A., 19. — D. D., 27. — Hect., 471. — B. P., Saulces-Monclin. — F., les
mercredis qui précèdent la Passion, la Sainte-Marguerite et la Toussaint. —
F. L., le dimanche qui suit la Sainte-Marguerite. — G'<' P. — B. B. — Les deux
villages sont assis dans une vallée fort encaissée où coule le ruisseau de Foivre,
et dont le fond est occupé par les alluvions modernes. Les parois sont formées
par les calcaires coralliens. Au-dessus, le calcaire à astartes, puis les sables
verts avec nodules, et l'argile de gault. Limon sableux pour la fabrication des
briques. Quelques sources sans importance. — C. de Vitry.
Nous lisons dans Mes Voyages en zigzag, de Bruge-Lemaitre : « Le chemin
qui longe le Foivre n'eut pas toujours l'état de tranquillité parfaite où nous le
voyons alors (écrit en 1884). Le 23 juin 1792, lorsque fut connue l'arrestation
de Louis XVI, les gardes nationaux de Saulces-Monclin, qui s'étaient adjoint
ceux de Vaux-Montreuil, s'acheminaient vers Sainte-Menehould, « où il y a sang
et carnage, » disait la dépèche officielle conservée dans les Archives d'Altigny.
Un pauvre aveugle, en tête, leur servait de tambour en jouant de la clarinette.
Il était guidé par deux compagnons de route qui, pour lui laisser le plus com-
plètement possible sa liberté d'action, le conduisaient en laisse à laide de deux
cordelettes. Et le pauvre homme de suer sang et eau pour communiquer à sa
flûte l'enthousiasme dont étaient animés les gardes nationaux qui brandis-
saient des armes extravagantes.
« Les vignes qui s'échelonnent sur la pente des coteaux environnants sont,
sans doute, les dernières de la zone viticole ardennaise. Il parait qu'en bonne
campagne, les vins qu'elles produisent sont fort estimés; malheureusement, la
quantité récoltée sur une quarantaine d'arpents ne suffit que d'une manière
bien incomplète à étancher la soif des producteurs.
« Le Chesnois semble avoir pris son nom de quelques bouquets de chênes,
situés dans son voisinage. S'il était en son pouvoir de se rebaptiser, il décide-
rait probablement, aujourd'hui, de s'appeler Noyer ou Cerisier. Outre qu'il
est le pays aux noyers par excellence, il n'en est pas moins le pays aux ceri-
risiers. Le Chesnois est, en effet, le centre d'un fort important marché aux
cerises. La halle où se tient ce marché occupe une grande partie de la place
— 406 —
pul>li<|ue, ot n'est séparée du Foivre que par un chemin se dirigeant vers le
nord. Un grand ornio s'élève au coin du pont qui sert à franchir le ruisseau.
Cet arhre soinble ôtn* remblènie du commerce fruitier de cette région. Le
versant oriental de la vallée nous conduit, par un excellent chemin, du Ches-
nois à Auboncourt-ès-Rivii*res ; commune distincte avant 1828, maintenant
section. Le vers«int opposé nous montre des vignobles, tandis que le fond de
la valb^e déroule à nos regards un tapis continu de belle verdure. Les noyers,
au second plan, paraissent avoir des proportions colossales; ils font romement
d'un pays qui les rejjarde comme une source de richesses. Auboucourt, dont
la portion la plus élevée s'app«'lle le Piroli, occupe un promontoire de calcaire
corallien. Les pierres qui servirent à l'érection de cette localité furent extraites
du sol même, et sont par cola même, d'uin» haute valeur ^'éologique. Une large
entaille pratiquée dans le flanc tie la colline nous montre la composition de
ces roches calcaires. Coraux et madrépores nous apparaissent par fragments
énormes mesurant (juelquefois un mètre cube, l'ne grande variété de testa ces :
dici'rates, moules, tellines, vis, huîtres, oursins. La p.Ue calcaire est d'une
blancheur éclatante, mais 1 in<''galité de son grain, parsemé de nombreux vides,
n'en l'ail qu'une pierre à bdtir tout à fait s(?condaire. . . »
Ecarts. — Anfumcourt, 00 hab. — Le Pilori, 2 hab. — nom significatif rappe-
lant sans tloute la puissance odieust» de quelque seigneur haut-justicier. — Le
Sault-Bnilr, 7 hab. — Si'rru'ourt, 21 liab. ; autrefois petit hameau que possé-
dait Jean de la (irèVe — la Crève est un écuirt de Saint-Marcel, — ainsi qu'il
résulte de son « aveu >», 132* et 132;S, dans lequel il récapitule tout ce qu'il
«« tenait •« de Jeanne, comtesse de liethel, par le douaire de sa femme. — Le
Fond de lu Petite. Vallée, où se trouve um* font<iine dont les eaux ne jaillissent
qu'a d'ass(?z rares intervalh^s : apparition qui, disent les anciens, annonçait
toujours une catastrophe, d'où son nom : Fnntnine de Malheur,
CORNY- MACHÉROMÉNIL. - IL, 322. — E., 101. — 1). C., 3. —
I). A., 12. — 1). D., 31. — Hect., 1,():)4. — IL P., Novitm-Porcien. — F. L., le
dimanche qui suit la Saint -Denis. — C'*' P. — IL IL — Territoire travei-sé par
le raisacaa d'Urfosse. Sables verts avec nodules de phosphates de chaux; argile
du gault; assez grande étendue d'alluvions anciennes; alluvions modernes qui
lon;;ent le ruisseau d'Urfosse et le marais à l'ouest de Cornv- la- Ville. Deux
sources assez importantes : la fontaine Saint-Denys, et la source lie la Dyonm,
— C. de Vitrv.
Ecarts. — Lautreppe, 3 hab. — Cornicelle ou Comy-la-Cour, Durand, dans
sa Coutume de Yrrav, relate les deux chartes qui furent données à Corny-
la-Cour et à Corny-la-Ville — le nom primitif du village; — la première, par
Manassès, comte de Helhel, en H i2, et la deuxième, en 1203, par l'archevêque
(h* H«rims. — Machéroinénil, 03 hab. (voir sur les Bande, seigneurs de Maché-
roménil. la Uevue d'Ardkn.ne et dArgonne). « (^est pour nous, lisons-nous dans
cette Hkvue, un pieux devoir de faire revivre les rares représentants de la
famille de B.mde. Ceux-ci. en etîet, après avoir cimenté l'édifice national au
prix de leur sang, et s'être ruinés au service de la patrie, subirent les pénibles
vicissitudes de l'ancienne noblesse, c'est-a-dire l'écroulement et la déchéance
par l'appauvrissemt'nt. Les Baude ne li«urent pas au procès-verbal de la
hecherche de la Noblesse de Champagne, dressé par l'intendant Caumartin
en 1007. Il est probable (|ue ce li^^nage était alors éteint, ou qu'en raison de
son extrême pauvreté il ne daigna pas faire la dépense des actes nécessaires à
sa maintenue. >»
FAISSAULT. — IL, 341. — E., 108. — I). C, 7. — I). A., 17. — D. D.,25.
— IlecL, 574. — B. P., Launois. — F. L., la Pentecôte. — C»« P. — B. B. —
— 407 —
Faissault est situé en partie dans une petite vallée au fond de laquelle affleu^
rent les calcaires coralliens. Le reste du territoire est constitué par les sables
verts avec nodules phosphatés et l'argile du gault. Les calcaires durs du groupe
corallien sont exploités pour l'erapierrement des routes. Quatre sources; notam-
ment la fontaine Saint-Druon qui traverse Faissault. Sur le territoire de cette
commune, au lieu dit la Baronne, un poirier — du moins existe-t-il encore —
qui passe pour être l'arbre fruitier le plus âgé des Ardennes. Il aurait, dit la
tradition, plus de trois siècles. Son fût mesure 2 mètres sans branches. Sa cir-
conférence est de 5 mètres, presqu'égale partout. Ses branches couvrent le sol
sur une circonférence de 70 mètres. Ses fruits très petits, donnent une récolte
ordinaire de 15 à 20 quintaux et font d'excellent poiré. — C. de Vitry.
Ecarts. — Belair, 12 hab. — La Crête. — Les Bochets. — La Guinguette. H.
FAUX-LUCQUY. — Faux. — H., 78. — E., 29. — D. C, 10. — D. A., il.
— D. D., 36. — Hect., 331. — B. P., Novion-Porcien. — F. L., le dernier
dimanche de septembre.
Lucquy. — H., 799. — E., 233. — D. C, 9. — D. A., 10. — D. D., 34. —
Hect., 504. — B. P., Novion-Porcien. — F. L., le dimanche qui suit le 15 sep-
tembre. — C'« P. — G.
Ne formaient, avant 1870, qu'une seule et même commune. La marne crayeuse,
avec ses terres généralement fortes et imperméables, affleure sur la plus grande
partie du territoire, l'un des plus fertiles du canton de Novion. Alluvion argi-
leuse le long du ruisseau de Saulces. Une dizaine de sources fort abondantes. —
C. de Vitry.
GRANDCHAMP. — H., 189.— E., 61. — D. C, 7. — D. A., 18. — D. D.,33.
— Hect., 728. — B. P., Wasigny. — F. L., le dimanche qui suit le 9 octobre. —
B. B. — Le groupe oxfordien constitue la plus grande partie du territoire. On
le rencontre dans les deux vallées où coulent les deux ruisseaux de Wagnon et
de Mesmont, ainsi que dans le bas-fond à Test de^Grandchamp. Vient ensuite
la gaize qui, au nord, repose directement sur les roches oxfordiennes. En outre,
144 hectares d'alluvions anciennes. Une dizaine de sources généralement peu
régulières. — C. de Vitry.
Ecarts. — La Folie-Durant, 8 hab. — La Petite Guinguette, N. C. — Le Moulin
à Eau. N. C. — V Hôpital. N. G. — Constantine. H. — La Vierge, 5 hab.
HAGNICOURT. — H., 145. — E., 53. — D. C., 14. — D. A., 22. — D. D., 23.
— Hect., 575. — B. P., Launois. — F. L., le dernier dimanche de mai ou le
précédent si le dernier coïncide avec la Pentecôte. — C'" P. — Le terrain oxfor-
dien affleure sur la plus grande partie du territoire. Il est couronné par les
calcaires coralliens commençant à se montrer vers mi-côte des hauteurs qui
dominent à l'est et à l'ouest la vallée dans laquelle est assis le village. Quelques
rares alluvions modernes. Le territoire d'Hagnicourt, très accidenté, s'étend
sur le versant méridional de la petite chaîne de montagne, nommée les Crêtes,
qui sépare le bassin de la Seine du bassin de la Meuse. Sources nombreuses et
abondantes. — C. de Vitry.
Château. — Château h tourelles, habité par le comte de Bruce, descendant
des de Bruce qui furent rois d'Ecosse. Les eaux du Foivre, en baignant les
murailles de ce manoir, devaient lui donner des garanties suffisantes de
défense contre les entreprises des routiers du moyen âge; aujourd'hui, il
ne peut être considéré que comme une agréable résidence de campagne. Ce
château, dit d'Harzillemont, avait naguère, comme principaux accès, de magni-
fiques allées d'ormes séculaires que la spéculation parisienne sut découvrir et
exploiter. Ces vieux témoins de tant de confidences inspirées par des idées
. — lOS —
d'un tout aulrr nrdri' que les uôlri's (ombùrejit un k un sous la hache des
hOchpi-ons l't, eiubarqués au porl irAUi|;in-, nllèreut sur les chanlien paii-
eipns pour V èln- trinsformés en fournitures il't'b«nisterie.
Ecarta. - Hinzillein'uil. N. C ■■ - Lomjchamps. H. — Les Hitutet-Mai$on§. U.
EeIIh d« Bagutcourt
HERBIONY. - [[., 219. -- E.. 6G. — U. C, 1i. - l). A., U. — D. D.,40.
— Hect., ;i2i. ■ H. ]'., Wasigiiv. - F. I.., le ilcruW iljuianche de septembre. —
C* I'. — Les If très cr.-ivi'usfs, les iilluïions nni-ii-unes et les alluvions modemei
se pnrtnf^ent le lerrilwn-, Dtaucoup de prtis et nombreux arbres à fruits. Quel-
ques souriTS ne tarissant piiint.
Histoire. ^- C. île Vjtry. <• Ku IJ.-i'.i. lisons-ur>u.s ilîins la Nouencuturk des
CoMHUNKS. un parti tiaiarniis <]ui s'était retiré fi IlerluL'uy " [iitiry rafraîchir »
(ek) y fui allaijuf par li^s troupes du slix.- de Hoyi', liiiroti de I>ic<irdie et dfl
Robersart, i-hanoiiie d>! I.ann. \.i: rlief de re parti et tous ceux qui l'accompa-
gnaient y furent lin'-a ou faits prisonniers. »
Ecart. — \.i: Mmiiin, 0 liab.
JUSTINE. — ».. â;io. - K.. ui. — 1». C. m. — i). a., i;i.— o. D..*a.—
HcLl., ù'Si. — II. P., Wasiffuv. — V. I,., le dimanibe qui suit le 8 septembre. —
C'< I'. -- Justiiii' est assis dans la vallée de la V<iii.v dont le fond est occapé
par les alluvions .inrionni>s que bordent, sur la rive droite, des alluvioni
ét;alenient ani-ie 's, depuis la limite nuest du teiiitoire jusqu'à l'extrémité
noi-d de Justine. Los marnes crayeuses affleurent sur tout le reste du lerri-
toiiv. Les alluviiuis mnderia's sont arplo-sa bleu ses à la surface. Six sonrcei
assez alinndaiiles qui ne tarissent point, sauf la snuree île Gfingnire. — C. de
Eglise.— i;..lliique, remaniée.
Ecarts. - l.r; !a»i-liii <l: lu Titiwh'^i. "S.. 1',, — Les iUirrex.
LALOBBE. — IL. r.iS. - K,, I8(i. - I). C., 13. — I). A., 22.— D. D.,33.
— 409 —
— Hect., 996. — B. B., Wasifçny. — P. L., le dimanche qui suit le 17 septembre.
— C* P. — B. B. — G. — Village situé sur les bords de la Vaux. Territoire
accidenté qu'occupe, pour la plus grande partie, le groupe oxfordien, recou-
vert par le gault et la gaize qui affleurent en liserés étroits et disparaissent,
sur les plateaux, sous les alluvions anciennes. Minières entre Gauditot et le
Laid-Trou : on y rencontre d'assez nombreux fossiles. La marne, exploitée
sous le nom de castine, convient à Tamendement des terres. Abondante récolte
de pommes pour le cidre.
Histoire* — C. de Vitry. Village d'origine antique et qui, s'il faut en croire
les commentateurs du polyptyque de saint Remy, serait le Liirba dont il est
parlé dans ce document. Le cartulaire de Signy-l'Abbaye conservé aux Archives
départementales contient le testament (1270) d'Alix de Lalobbe, dame de Sery.
Si nous mentionnons Signy à propos de Lalobbe, c'est pour rappeler ce passage
d'une géographie du siècle dernier : « Lalobbe, dont les habitants n'ont daulres
ressources pour vivre que la cognée avec laquelle ils abattent les bois, et la
pioche dont ils se servent pour fouiller les mines de fer qui couvrent presque
toute la surface de son territoire, est très ancien. Signy-l'Abbaye ne s'est
augmenté qu'aux dépens de Lalobbe. . . »
Eglise. — Modernisée; sauf le portail qui date du douzième siècle.
Château. — Appartint à la famille de Biarmois; puis, au seizième siècle,
passait entre les mains de « noble homme Guillaume d'Averoult ». Son tom-
beau, autrefois dans l'ancienne église — tombée en ruines — de Guincourt, se
trouve actuellement sur le perron de la nouvelle église; une dalle de marbre
bleu où sont représentés deux personnages en has-relief : l'un est le seigneur
d'Averoult, les mains jointes, l'épée au côté, vêtu d'un haubert, son casque
à ses pieds; Tautre est une femme, dans la même attitude. Sur la bordure se
lit, en caractères du seizième siècle: Cy-gist noble home Gvillaume d Averoult,
en son vivant escuyer, sieur de Lalobbe, de Liry, de Guincourt, qui tresj)assa
le V de l'année XV» XLI.
Ecarts* — La Besace, 62 hab. — Bois des Anes, 6 hab. — GauditoiU, 56 hab.
— Le Laid-Trou, 10 hab. — Landa, 4 hab. — Rogiville, 63 hab. — La Sauye-
auX'Bois, 46 hab. — Norguemont. H. — Le Culot, H. — La Crettiére, 41 hab. —
Le Pré du Seigneur, où se trouve la fllature Lambert. Afin qu'il puisse aug-
menter la chute d'eau des turbines, le canal de dérivation passe en tunnel sous
deux collines voisines et le lit même de la Vaux qu'il rejoint à 000 ou 700 mètres
plus loin, en face du Laid-Trou. Ce travail considérable coûta plus de 500,000 fr.
— La Charrue, N. C. — Faurigault. Autrefois censé appartenant aux moines de
Signy. Entre Grandchamps, Lalobbe et Signy-l'Abbaye, s'étend une région
pittoresque fort boisée, appelée : la Petite Forêt et le Bois du CMleau. Sur la
lisière occidentale de ce bois, se trouve le Vieux Puits de Faurigault, à demi
comblé, dans lequel, « aux temps des alliés », Nicolas Godard dit Gatôt, de
Lalobbe, jeta les cadavres de cinq dragons hessois qu'il avait tués. Nous avons,
en tous ses détails, raconté ce dramatique épisode dans notre volume : Villks
ET Villages des Ardennes.
L.UCQUY. — Voir Faux.
MESMONT. — IL, 264. — E., 81. — 1). C., 3. — D. A., 14. — D. D., 35. —
Hect., 1,132. — B. P., Novion-Porcien-Porcien. — F. L., le dimanche qui suit
le 14 septembre. — C" P. — B. B. — Mesmonl est assis dans une vallée
encaissée dont les parois sont formées par les calcaires coralliens; on trouve
aussi ces calcaires dans la vallée où coule le ruisseau de Wadimont à la limite
orientale du territoire. Carrières dans les calcaires blancs <i nérinées, li l'extré-
mité nord. Dans la partie sud-ouest, s'étend sur 168 hectares la craie marneuse
gris-hli>u;Ut'>>, plus souvcnl eti i
maniue aii-df^ssiis du clirUcau
Mosiiii^iit cl Novion, sous le linii
ralenienL furies, iliffli'iles à oui
aclui'llpiriont (iériiclni, cl que !'i
— il V eu a dix sur If tfiTiloiri!
la Fiiiiliifif 'lu Moulin. Mi'SHiont
abondant, ne tarit jumals.
Mpsmoiit se rpronimninli' nu tiniriste
- tlO -
iichftiri' ou (:i'istUre, en marne ^lauconieuse
larnc! tirasse. I^( marne Rlauconieuse se re-
ï lnui'sl, ou eiicoro à moiti<^ chemin entre
1 1 ellit contient de petits nodules. Terres géné>
ver, Kui-tout dans l'ancien bois de Hesmont,
I appelle Iktis lies Forti'n Terres. Deux sources
- assez réguliêreâ : la Fontaine de» Prêtres et
si travcrst; par un ruisseau qui, s'il n'est point
lie Vilrv.
ii.-ictéristique église dont le
Portail de l'tgllM d«
portail aniiin i>st des plus reniaivjualiles: par smi cuiieux cb&teau— datant
du dix-si'iiMi-iii(? siècle — el par snii ^tymolopie qui lui assigne une eiisteoct
trt-s aucieiiui- : les nmisoiis de la mnrita^np. Mesmonl aurait été le siège d'un
niarquisal, depuis un temps ijue n')us ne pouvons préciser jusqu'en 1789. On
publicisJe germain, Hvaiinlli.' di- llnmaru-e. in>i-lait encore, en J800, le titre
de marquis d>j Mi'sniont. iVest lui qui, avant émi);ré i. Hambourg, y pnbli*
pendant que]i|ues nnni^iis un paiiiplilet intitulé le Cenfar. Ce journal lui vaint
son arrefiaiiiin. Il put lnulcl'ois se r^fuyier en Dussie OÙ il devint secrétaire
du uiinistn- île rinstruelioii publique giour la correspondance étrangère, JDS-
'au moment où la Reslauralion lui laissa la permission de rentrer en France ;
r termina son existence dans des exeroices de piéW. Le chàleau de Mesmont
y
ndl'?
W* «1
GUlean de Mumciiit
. acluellement habité par M. Ternam-Compans, député de l'arrondissement
Rethel, neveu de M. Mo rti mer- Te maux qu'une inexactitude nous faisait dire,
^ 142, être l'auteur d'une Histoire du Gouvkr^euknt dk Juillet. Il faut lire :
ITOJRE DE LA Trrrruh ; inachevée, parfois beaui^oup trop partiale, n'ayant de
d intérêt que par les seuls documents cités.
Bcarts. — La Briqueterie, 4 hab, — Mont-Sainl-Harlin. 6 hab. — Le CM-
u. H. — La Ferme. N. G.
'TETJVILLE-LES-'WASIONY. — H-, 323. — E., 117. — D. C, 8. —
A., 18. — D. D., 38. — Hect., .'i21. — B. P., Novioii-l'orcien. — F. L., le
aanche qui suit le 24 août. — O' P. — B. B. — G. — Le village s'élend sur
rive droite de la Vaux. Les lianes île la vallée, ainsi que ceux d'un petit
Ion secondaire au nord, sont constitués par les roches oxfordiennes qui con-
.ent en calcaires ferrugineux, ou eafline plus ou moins friable. La roche
ceuse eat surtout développée du côté de la ferme de I andat Prj's du Mont-
isper, carrëre dans laquelle est ex)lo é le c I a bleu Entre Neu lie et
isigny, affleureme t de alca rcs c 11 ens Les s M verti et 1 ar», le du
lit forment tout autour des côles ur la r e dro le de la Vaux u I seré
9 étroit, au dessus du te ra oxfo d en En c t endro t nodules phos
ités. .'i2 hectares de ga ze cr ta ee sur le platedUï 4 b I ectares d allu ons
riennes. Nombreuse sources
;. de Vitry La Neu Ile e«t cons dé ée pir quelques géo nphes comme
nt la slatio omi ne ppel c y<A} on j m d ns la Table th odo e ne à
ins que ce ne s t ^ov o Por c UaUeu s pi eur tro on de voie
naine se d st «ue te o «ur le t rr o r 1 e te on n une
Scarte. — La lia re h I — I C e — I V d — La Ha te
Baste-Picelle — t i D t \ i — M I P /e S \i\
«EUVIZT. — H., 2
- D. C, 10. — D. A.. 20. ~ D. D., 22. -
— il2 _
HPit., 886. — ». P.. Loiitiots. — K. I.., le iliii
C" I'. - It. li. — [.p sol (li^ cette cmiiiuiic se
(lii'ti, OH h'vtnn-s ; les uakiiirt-s coi-allitriis
l'.iri;ilc Af liiiM. 1 16 Iii'<-1. ; et les ailiivions ti
il'onlilhe fernifiini-iisc. It'as.spz nombreuses s
iinclu- apfKS le 8 septembre. —
ivpni'llt eulrt- : le lerruiii oitor-
, :iG li<-ct. : les sables verts eU
iiMuiiiies, 100 liucl. Exploitatioik^
C. clo Vilry.
I,;i Mi
Ecarta. — Bi-luii; li liiil). — Lu Cnfl^-OwM. ii liub. — JToAaray. >'. C — -
l'i'iiKi^i'S \i-i plus célëhros, les plus fn^quentés de-^
i-R'„,„r. N.
Aiili'imc:^. -Nfius «vous, l'ii tous si?s iliHiiils, rai'onlt: ilans notre volunit! : Tr»di-
Tctiss, I.ÉUK.NUKS CT CoATEs tiKs AHt>K>NKs, Ifs orwni» lie ce pèlerinage à Notre-
DaniP lie Ilon-Sn-oui's : nmii iii< poiivuiis iiuV ii-iivovcr lo lecteur. Sur lu place
du vjllap', si*li'ï.- la vas^• l'-iilisc, de rouslruclion loulit iiîcente, où se réunissent
les p>'lfrin8.
PUIS EUX. - H.
211.- 1
Ilptrl., ;!4I. - It. P.,
Saulc.-s-M
— S. T. h mroiu-me,
/. - I..- V
S'-'iu <U- l'i t%lh-him-
Au f..(ul <
MU-jilliiNis; tout le n
le du ti'ii
de «ault i|ui! in<LS'|ii
m, suri.'
Nombreux fossiles d
ns les .-al,
Hutoire. - l'iiisi
u\, plus i
liùpilal l't ik'S foires
issez rciio
t:i2i, dit J. iiubcTi ,
LUS s:i (it:<
maixms. Il v avait .1
■us ■■llàlHM
avail ii.ic double oi
■■■inli- d-
In.' |iartii' il'is Uritin
l'IllS sulis
miiniquait avi' II- cl
Heau par
Ce passive coin-spii
dait aver
fut iir-tiTiite viTU 1710. On croit
. - 11. (
plat,.M
r-ralli..
m. -- I), A., 17.— D. D-, 37.—
, le dimaticbp qui suit le 16 mai.
dans un vnllon où coule le rvùi-
ri'iii sur 35 bectnrcG les calcaires
_n' pai' les sables verls et l'aniile
iU li''ciiires d'alluvioiis anciennes.
ipiirlaiil Jadis qu'il ne l'est aujourd'hui, eut an
iunii'>i's. Klait. alnrs, clief-lieu d'un vicomte. « En
uiiM'aïK. ati iiici'nilie réduisit le villa^te ù deus
ux. dont l'un l'ut brillé avi-c le village; l'&atn
iiurs, des cl'l^Ul'aux et i|uelquea petits canons.
ile encinT, ainsi qu'une cave trfts vaste. On com-
uii pa>snfrc ('-truil iippi.-lê la riieUt du Saiatiir.
l'eiilri'c di's souterraiiis. H y avail une halle qui
i|u'il y l'Ul aussi un couvent. I.e3 seignean de
- 413 —
Jiiseux avaient pour devise : nec rétro; cette devise se lit encore aujourd'hui
ir une des fenêtres de l'église. L'église, quoique petite, est harmonieuse; elle
referme plusieurs pierres tumulaires assez bien conservées, qui recouvrent
s sépultures des seigneurs de Puiseux. »
^Sglise. — Gothique. Des panneaux et des vitraux remontant au dix-septième
èïcle ornent le chevet.
Ecarts. — Le Chemin de Saulces, 5 hab. — Les Epetiéres, 2 hab. — Les Ployes,
bab.
8AULCES-M0NCLIN. — H., 1,000.— E., 313. — D. C, 6. — I). A., 13.
^ D. D., 29. — Hect., 2,022. — B. P., Saulces-Monclin. — F. L., le deuxième
îxnanche de mai. — C» P. — B. B. — G. — T. — De profonds ravins sillon-
ent le territoire. Le sol se compose de calcaires coralliens, 108 hectares, qui
onstituent les flancs de tous les ravins, sauf de ceux qui s'étendent autour de
1 gare et h Test de Vauboison où Ton rencontre le calcaire à astartes, 52 hect.
ambles verts, 1,022 hect. Marne crayeuse, 180 hect. Alluvions anciennes, o88 hect.
•^lluvions modernes, 72 hect. Exploitation de nodules. Les calcaires sont géné-
a.lement blancs, compacts, caractérisés par la présence des nerinées, quelque-
ois oolithiques en bancs minces. Près de Saulces-aux-Tournelles, ils donnent
les matériaux gélifs que l'on emploie pour Tempierrement des chemins et pour
a fabrication de la chaux grasse. Un assez grand nombre de sources régulières
ît ne tarissant point. Le petit ruisseau de Saulces, dont l'eau est abondante,
impide, traverse le village. — C. de Reims.
EScarts. — Maisonbonne, 4 hab. — Mont-Collet. — Saulces-aux-Tournelles,
12 hab. — La Carrière, H. — Vauboison, H. — Les Tuileries, H. — Maillard, H.
— La Guinguette. H. — La Raulette, H. — Le Marais, N. C. — Monclin, 75 hab.,
>û jadis s'élevait une chapelle bâtie par Milon, seigneur d'Amagne, en 1213, et
lotée par lui, en 1220, avec approbation de Guillaume, archevêque de Reims. —
Vieille-Ville, ancien hameau de beaucoup antérieur au village de Saulces, qui
ladis s'appelait Ville-Franche, puis Saulces-aux-Bois, et appartint aux religieux
ie Novy. Dans la chapelle du cimetière de Saulces, dite la Chapelle de la Vieille-
Ville, un porche en bois et une devanture de tribune du seizième siècle, ornés
par les armoiries des comtes de Rethel. Au commencement du siècle, la Vieille-
Ville était une commune distincte, avec, pour écart, Saulces-aux-Toumelles,
SERT. — H., 853. — E., 262. — D. C., 6. — D. A., 10. — D. D., 38. —
Hect., 1,856. — B. P., Novioii-Porcien. — F. L., le 29 août et le dimanche
suivant. — C* P. — B. B. — La marne crayeuse occupe la plus grande partie
du territoire, l,12o hectares; 492 hectares d*alluvions anciennes, constituant
d'excellentes terres à betteravos; 240 hect. en alluvions du Plumion donnant,
dans la vallée de la Vaux et près du bois d'Avaux, des terres noires, riches en
matières organiques.
A Inaumont prennent naissance les Monts de Sery qui, du nord-ouest au
sud-ouest, se succèdent sur une longueur de 7 kilomètres environ, avec une
largeur de 4 kilomètres entre la VaiLr et le Plumion. En forme de dômes plus
ou moins arrondis, ils émergent curieusement de la plaine, et vont se ter-
miner presqu'à pic vers Beauniont-en-Aviotte, ayant occupé une surface totale
de 16 kilomètres carrés. L'un de ces monts si caractéristiques est, au nord de
Sery, couronné par une surface plane très étendue qui, sans doute, se com-
pose en tout ou en partie de matériaux rapportés. On remarque, en effet, dans
les talus qui bordent ce plateau, et dont la hauteur est de .'i à 0 mètres, des
débris de tuiles, de briques, de poteries — sans doute d'origine gallo-romaine —
au milieu de marnes et de pierres désagrégées. La partie supérieure de la craie
marneuse est remplie de silex gris. On le rencontre d'ailleurs en abondance
au iiiiiiiiiii.'t lie ei-i iiioiits. I.i: villn<:e, dont un iticciidie Lerrilde, en 1808, déra-
rail |>l«s ili- la très (.'ranilc nioilu-, i-sl [uiyi' au iiiil»;u dn vergers d'une riche
véftCUlion. 1.1
de» tiiTcs l:il>
•'Il \iHii.'s; mt
S,.pl sotiro-
C. de Vilrv.
Eglise.-
ChAteauz.
[eut eriiiore : 1
Ecarts. —
maison, 9 liuh
Auln'fiiis, li's
resti- (|u'un, a
iiimi In viill<;i
;s prairies, par
I liir;M's esciilioi-s. Ils iHiik-nl. autrefois, ricbes
lis, (II- nris juins, il n'en n'slo plus li' moindre vesti^te.
'S as^i-)! iV'ùiili<'i'*'s; •■'lin du Vfiiffrr est lii plus i m portante. -
Iliiti- d<i iniKi'ii ilsje. U<'sl;iiiiéf aux temps de la Iteiiiùssance.
"- Il V <-iil à ^ift-y Unis impiii'tanls i^liAtcaux, dont deux subsi»-
[.- ctiilicaii il'Hii-liaut <>t l<< «'Iti^leau d'Iiln-llas.
Ilr„iiii,n<ii-ni-Ari..ll'\ H2 hul.. — La Maladrrri,; fl liab.— LaJW-
. — r-jm-'-ny. 7 liiib. — La R'Ii>-^rw. 10 liab. — Les tfoulûii. H.
iiionliiKiies di; Stv iHuieiit rouvni-tcs do moulins à Tent. 11 n'tll
, aujounltiiii. IVii-Jié sur sa haiiteui', il domine fort pittoresque-
SORCY-BAUTHÉMONT. — IL.itlI. — E., I2:t. — D. C, 14.— D.A.,it
— 11. I)., ;t:i. — Ih-i-t.. I.lli. — It. l'...*mii(i;ne. — (■'. 1.., le deuxième dimaoct
lie st-pl-tinlirr. — C" V. — S. T. — .\lluvtoiis aiiiiennes, .ïtIO hectares; ell
ri.'posfut sur 1m salili's verts rt l'arfiilt! ilu «aull afll-'urnnt sur une étendue
aUi h.Tt., .-l siif la niaiiiir <|ui s.- iiionliv à la surface du soi, sur SU h«
i de la petite valli'-e du Foivre, 14 h
' oil coule le ruiêteun de Sou/
E humide. Extraction de nod'
F' Vitrv.
i-,;le.
vidt plus aujourd'hui qi
is, 1772-1792 : « Hong. B
s de Rethel-Hatarin, et p-
n cliilteau trts itolide, br
1... Mouvance considér
s dt: ri'jilise. S'adresser à M* '
dans la r^Kinti sud-<iui's1. >
m- l.-s llaiii's de 1
d<' eakaircàaslarti-s: dai
-. le fniid, la valU-
W li.-.-t. d-alhivioii tnodei'
e nrwileusr. asso
Uuelqu,.* soutvs a-^s.., ré^
u!i*T.-s. - <:. de
Eglise. — nllii- un iM'a
portail douiiirmi
CbAteau. — l'ii aiii'i<-n
'Uaii-au dont on
vestip's. .Vous lisons daii
les Ai-ri<:iiKs ur.
rendn'. Craiidret 1.,'IIcIit
■.•^ilu.'eàdfuxl
sur l-* hord du ^ivind i-ln'ii
u. l-:ile consiste .
ninilerne cl entouiv di- nr.
,d> f.issrs |.lein .1
I.e cliiteauestnouv.-ll<'tu<'
t iiieuNi'-. •'(près
— 415 —
notaire. Paris, le 17 août 1772. » En février de l'année suivante, étaient vendus
après saisie « sur les S*" et D" de Collorgues, seigneurs de Sorcy, près Rethel-
Mazarin ...»
Ecarts. — Le Moulin des Etats. N. C. — Risque-Tout. ~ Beauthémonts, 125 hab.
VAUX - MONTREUIL et WIGNICOURT. — Vaux - Montreuil. —
H., 267. — E., 95. — D. C, 12. — D. A., 18. — D. D., 27. - Hect., 841. — B. P.,
Novion-Porcien. — F. L., le premier dimanche de juin. — C* P.
Wignicourt. — H., 160. — E., 55. — D. C, 14. — D. A., 21. — D. D., 25.
— Hect., 444. — B. P., Novion-Porcien. — F. L., le dimanche après Pâques.
— C'« P.
Wignicourt, érigée depuis 1870 en commune distincte, était, avant cette
époque, une section de Vaux-Montreuil. Territoire sillonné de vallées profondes
creusées dans les calcaires coralliens, 416 hectares, et au fond desquelles
36 hect. d'alluvions modernes. Au-dessus des calcaires coralliens, on voit le
calcaire à astartes, 32 hect. Ensuite vient le gault; il alfleure sur une bande
étroite suivant les sinuosités des vallées, 192 hect., pour être recouvert sur les
plateaux par les alluvions anciennes, 588 hect. Les calcaires coralliens sont
utilisés pour la fabrication de la chaux. Vaux-Montreuil appartient à la région
dite des Quatre-Vallées que caractérise la culture des arbres fruitiers : pom-
miers, poiriers, pruniers, noyers, cerisiers. D'anciens re^'istres, datant de 1515,
donnent au curé de Vaux-Montreuil le titre de Paslor valle Monstrosa. Pourquoi
Monstrosa? Ce mot rappelle-t-il la profondeur du vallon où s'étend le village?
Quelques sources : notamment le ruisseau du Foiire et le ruisseau d'Hagni^
court. — C. de Vitr}.
Ecarts. — Le Pas-et-Cohaalt, 52 hab. — Neaf-Moulln, 4i hab. — Grand-
champ. H.
VIEL-SAINT-REMY. — IL, 857.— E., 276. — D. C, 8. — D. A., 21. —
D. D., 23. — Hect., 2. 2^6. — B. P.. Launuis. — F. L., le premier dimanche
d'octobre. — C® P. — B. B. — Dans cette commune, grande importance du
groupe oxfordien, 1,185 hectares, qui comprend les sous-groupes de la roche
siliceuse, de l'oolithe ferrugineuse, de la marne supérieure. L'oolithe ferrugi-
neuse est caractérisée par la présence du minerai de fer en petits grains dissé-
minés dans une argile rougeîUre et aussi dans des calcaires friables plus ou
moins marneux et employés, sous le nom de castine, pour l'amendement des
terres qui n'ont point de carbonate de chaux. En quelques points, cet argile
renferme des concrétions siliceuses semblables aux cailloux de Stonne (arron-
dissement de Vouziers). Dans les petites vallées, se montrent les calcaires coral-
liens, 132 hectares. Les sables verts et l'argile du gault reposent en stratifi-
cation discordante sur les deux groupes précédents, 440 hect., et sont masqués
sur les plateaux par 500 hect. d'alluvions anciennes, consistant surtout en
argile sableux jaune bigarré de gris ou de rouge à piUe fine qu'il est néces-
saire de chauler ou de marner. Neuf sources sur le territoire, dont l'une tra-
verse le village.
Histoire. — C. de Beims. Nous lisons dans la Nomenclature des Communes :
« Le territoire est traversé par un chemin que l'on appelle Chaussée des Romains.
Gomme ce chemin ne fait point partie d«»s grandes communications qui passent
à travers le département, on doit croire que ce nest qu'un embranchement.
On voit, aussi, proche de l'église, les ruines d'un monastère dont les religieux
furent, on ne sait à quelle époque, transférés à Saint-Bemy de Beims. Il y a
vingt ans (cette nomenclature date de 1823), on découvrit dans la plaine, au
sud du village, une quantité considérable d'ossements humains : en cet endroit,
une bataille dont on n'a point gardé le souvenir; s'est-elle livrée? » — « Saint-
— 416 —
Hemy, dit le f^éo^'raphe Jean Hubert, fut longtemps le pays des vieilles traditions
«*t des vieilles histoires. »
Eglise. — Style ogival du quinzième siècle. Le d(>rrière de l'abside est flanqué
de d«>ux petites tourelles rondes ([ui reposent sur deux contreforts. Quelques
vestigf»s de gargouilles. A signaler un groupe en pierre sculptée : Vierge tenant
sur ses genoux le Christ mort, La vierge porte la guimpe. Le dessin est raide,
incorrect, mais expressif dans sa naïveté. Ne reste plus trace de l'ancien monas-
tère qui, jadis, entourait l'église.
Ecarts. — Martjis, 174 hab. — Les Anccaux, 4 hab. — La Boulonnerie, 5 hab.
— Le Blanc'Triot, 14 hab. — La Briqueterie, 8 hab. — La Censé, 5 hab. — Le
Finet, lo hab. — La Fosse MouilUe, 33 hab. — Hameuzy, y3 hab. — Le Hubert,
4 hab. — Lanzy-lias, 4 hab. — Lanzy-Haut, 48 hab. — Naugerin-Basse, 40 hab. —
Naugerin-Haute, 18 hab. — Le Parlier, 17 hab. — Les Ronceaux, 43 hab. — La
Routerie, 8 hab. — Les Tavernes, 8 hab. — Le Moulin à Vent, N- C. — La Boii-
rincrie, .N. C. — La Cressonnière. N. C. — Les Vallées. N. C. — Le Baufai. N. C
— Bcrif-op-Zomn, N. C. — La Bourjottcrie. N. C. — !-es Hâves. N. C. — Les
Mussots. N. C. — Mahieru. N. C. — La Ikrgeoterie, 7 hab. ; rappelle ces anciennes
et fort curieuses coutumes ardennaises dont nous avons longuement parlé
dans notre volume : Traditions, Légf^ndes et Contes des Ardknnes. Un berger
du village, désigné pour organiser une bergeoterie, invitait tous les bergers des
environs, parmi lesquels il en choisissait deux qui flgu reraient, avec lui, les trois
rois mages. Kt ces trois pasteurs, pour se déguiser en monarques, s'habillaient
aussi fantastiquement mais aussi richement qu'ils le pouvaient; puis, accom-
pagnés d(^ leur cortège, allaient processionnellement à la messe de minait.
l.orsqu'arrivait l'offrande, ces trois rois, qui s'étaient, en attendant, arrêtés à la
porte de l'église, s'avançaient vers l'autel, les yeux regardant la voûte et comme
fixant une étoile qui leur aurait servi de guide. Ils s'arrêtaient devant le ber-
ceau de l'enfant Jésus, se prosternaient, offraient des présents à la poupée qui
simulait le nouveau-né. Le défilé, dont les moindres pas étaient minutieuse-
ment r«'*glés, se faisait au chant des cantiques qu'accompagnait une musique
invisible. Dès que les trois mages avaient terminé leur adoration, hommes et
femmes, déguisés en bergers et en bergères, passaient devant le berceau, tenant,
tous et toutes, une houlette enrubannée ou un agneau en laisse. La messe
terminée, on se rendait chez celui des trois rois qui avait organisé la bergeo-
terie. Alors commençait un réveillon ne se terminant qu'à Faurore et qui, le
plus souvent, n'avait rien de bien édifiant ni de bien religieux.
VILLERS-LE-TOURNEUR. — IL, 208.— E., 111. — D. C, 13.—
I). A., 22. — D. n., 22. — HecL, 78,;. — B. P.. Launois. — B. B. — S. T. —
Lambeaux de sablos verts avec nodules phosphatés, 44 hectares; alluvions
anciennes, OU hect. Près de Huissonwez se montrent les calcaires coralliens. 64 h.
Le r«*ste du tcirritoire, 027 liect., est occupé par le terrain oxfordien qui com-
prpiid : dans le nord, la roche siliceuse alternant avec des marnes et des cal-
caires marneux hleuAtres, plus ou moins durs; au centre, l'oolithe ferrugi-
neuse; dans le centre, une couche pas trop épaisse de marne grasse. D^assez
nombreuses concrétions siliceuses semblables aux cailloux de Stonne et de ces
calcaires friables appelés fastinr, employés pour l'amendement des terres pau-
vres en carbonate de chaux. Deux sources, dont l'une se jette dans le Poivre,
et l'autre dans la Vence. — C. de Heiins.
Ecarts. — Le Loni/ Anneau. 11. — Piémont. H. — Le Moulin de la Noue. —
Vanjny. II. — Ruissonnée, C hab. — L(î CMteau: rappelle que Villers-Ie-Toup-
neur fut jadis uiu^ commune beaucoup plus importante qu'elle ne l'est atyour-
d'iiui. Sur h; territoire, d'ailleurs, on rencontœ de nombreux et importants
vestiges d'édifices anciens.
— 417 —
IVAONON. — H., 397. — E., 124. — D. C, 4. — D. A., 16. — 1). D.. 29.
— Hect., 1,527. — B. P., Novion-Porcien. — F. L., le dimanche qui suit le
8 septembre. — Sol accidenté; village traversé par le Plumion, La plus grande
partie du territoire appartient au terrain oxford ien, 1,116 hectares; les calcaires
coralliens lui sont superposés dans la vallée de Wagnon, 84 hect. ; les sables
verts avec nodules phosphatés et Targile du gault recouvrent ces deux forma-
tions en stratification discordante sous forme de petits Ilots ou de bandes
étroites, 76 hect. ; gaize crétacée affleurant sur le groupe oxfordien, 72 hect.,
dans la forêt Saint-Martin ainsi que sur la rive droite de la vallée, en face de
la ferme Saint-Martin. Enfin les alluvions anciennes masquent le gault ou la
gaize sur les plateaux qui dominent cette vallée, 180 hect. Le groupe oxfordien
présente : i^ la roche siliceuse alternant avec des marnes schisteuses et du
calcaire marneux bleuâtre; 2^ les calcaires à oolithe ferrugineuse, dits cas-
tines ; 3° la marne grasse supérieure. Sources assez nombreuses sans grande
importance, toutefois ne tarissant point.
ChAteau. — N'existe plus depuis la Révolution. Possédait pour seigneur, en
1775, Louis-François Carlet de La Rozière, « brigadier des armées du roi », qui
voulut donner son nom au village qu'il avait, auparavant, revêtu du titre si
princier de marquisat. Les habitants de Wagnon n'osèrent trop protester, mais
ils accueillirent avec acclamation le décret du 20 juin 1790 autorisant les villes,
les bourgs et les villages » auxquels les ci-devant seigneurs avaient donné leurs
noms de famille », à reprendre leur ancienne dénomination. Le régisseur du
marquis de La Rozière résista : d'où tiraillements et longueurs. Un matin, deux
citoyens de Wagnon entrent dans l'église. Ils y sonnent le tocsin à toute volée.
Grand émoi ! Les habitants s'assemblent et courent au feu. Arriveront-ils assez
vite pour sauver l'église! « Il ne s'agit point d'incendie, déclarèrent les son-
neurs de tocsin, il s'agit de savoir si nous voulons que notre village continue
toujours à s'appeler Rozière. Maintenant que nous nous trouvons assemblés —
et vous voyez que le moyen imaginé pour vous réunir tous était bon, — il faut
à l'instant même décider que notre village reprendra son ancien nom de
Wagnon. » C'est ce qui fut fait; et bientôt la sanction officielle ratifiait cette
unanime volonté des habitants.
Ecarts. — Mortier, 16 hab. — Saint-Martin. N. C. — Les Forges. N. G. — Le
Moulinet, 4 hab. — Le Tour et, 9 hab.
WASIONY. — H., 789. — E., 239. — D. C, 7. — D. A., 17. — D. D., 39.—
Hect., 998. — B. P., Wasigny. — F., le premier jeudi de février; le lendemain
de l'Ascension; le deuxième jeudi de juillet; le dernier jeudi de septembre; le
premier jeudi de décembre. — F. L., le premier dimanche d'octobre. — B. B,
— S. M. — O* P. — S. T. — G. — T. — Le sol de cette commune est très
varié. Terrain oxfordien, 20 hectares; calcaires coralliens, 74 hect.; la gaize,
56 hect.; le gault, 26 hect.; alluvions anciennes, 522 hect.; alluvions modernes,
180 hect. Nodules de phosphate de chaux dans les sables verts. Sur le terri-
toire, trois sources assez importantes. L'emplacement sur lequel est bâti
Wasigny — où l'on remarque de très curieuses anciennes maisons converties
en fermes — figure un triangle irrégulier déterminé par trois vallées dont la
base est arrosée par la Vaux. Un géographe écrivait, il y aura cent années
bientôt : « Le sol est fertile, mais humide. L'agriculture a trouvé le moyen
d'éviter cet inconvénient désastreux en saisons pluvieuses en ouvrant, dans
chaque champ, de longs et profonds sillons qui procurent le double avantage
d'assainir les terres et de prévenir les usurpations, souvent si fréquentes de
différends qui s'élèvent dans les campagnes. » Mais à cette insinuation assez
malveillante, nous pourrions répondre avec J. Hubert : « Les habitants du canton
de Novion sont curieux, hospitaliers et généreux de ce qu'ils possèdent. »
27
— (18 -
Histoire. - - C île Vili'y. Fut un cinrjuii'me siW-If l'une des résidence pré-
rém>s ûe Kiiiit llibneii. Hit[ij>r-li>tis <]ue le territoire rémois jouissait, dès le
dduzii'ine siède, ilii jiriviltVc il'iilTratii'tjir toul homme de condition ïervtle qui
$'v venait fixer. Dans lu liste nsnez longue àfi lociilité<t <jti cet avanta^ce pouvait
èlro mis à iinillt, nous Ironvuns VVusi^nr. Ce villujie appartenait au chapitre
^^i,'^1-
-^
ëL^
z -^*?
J- -'-Ji^^J^ffl^^
•>^'*s;.riài*Éi
de Iteims. \V;isif(nv eul. l'ii onlii
d'Iiiii. Kn 17110, il i^'tait le etief-lir
Ou l'upiHtlait " twuiv « Il caus
iropoMiintes foires imiuiKlIes; et
reia!.
Eglise. — llei
ivpi' 1,1 l'oiislri
. nne importance iiu'îl ne possède plus aujour-
I d'un canton (|uc formaient ilix mnnteipalités,
de ses marchés très courus et de ses tieux
i|ni lui donnait une réputation de c«ntre coin-
•de. LU clocher i:
. Les fi'nr-tres et l'abside du transept si
m pie.
Cliftteau. — Silni' dans nu vallon. O cliiUeau est fort pittoresque. Sa tou-
relle drite du seizième siècle. Fut assiégé en l(il7 par le duc de Ciuise, alon
qu'il ;iue['royait en eette région avec le marérhal de Haïsompierre. « Et aprèt
que II' due de Guise eut pi't'inlè le funihunifi du costé de Rethel, le dil-
leaii di- tlisih'nv, <|ui est à deux lieues de ChiWean'Port.ian, se rendit après quel-
queH volées île eanon. <• ItassunipiiTi-e. dans ses .MËuoinEs. ne semble pas donner
une K<''''nde iiit|i(irtanee ;ï ce fail d'armes. « M. <lc fiuise, dit-il, sépara son
arinêi- en trois, dont il en prit uni' partie et vint assiéger et prendre un chàteai
relhélois nommé Voisigny. II baillu l'autre i\ H. le maréchal de Tbemines pour
alli-r i[né]'ir six canons à Itucroy [lour halti-i- Itetliel et me laissa avec le reste
à Cliàtenu-I'oreien pour venir pur trois endroits investir Rethel, ee que noui
Kn ltiTti.le>'h.iti>aii uppurtenait â n Kruni'ois-PliilippedeVille-Lon^e.escuyeri
seigneur de lleiiiilly. \V;i-'iuiir, Ardonrolle et autres lieux. » Nous lisons dans
les .ippicHE* Hkv<h*kï* 1 1772-17025 : ■■ H'((f!i(/«i/. A vendre la terre et seigneurie ds
Wasiiiny, en i:huui|iiif.'ni', cnusislunfe i-ii droits seigneuriauï. ., terres, prés,
hois. inonliii bunul, un beau fiel' avei- chùlean, autre ch&teau seigneurie; It
priidiiit i-st de I2.0IHJ livivv S'udresser i M' Danthetiy, notoire. Rethel, 1«
I9"raars 1787, .> Pendant la Révolution, le château eut pour maître Alpx.-André-
J.-B. ttouillé. maréchal des logis général de la cavalerie, maistre de camp.
chevalier royal de Saint-Louis. Aujourd'hui, il appartient à U°" Louis<
Octavie Rouillé de Fontaine, veuve du vicomte de Chazel.
Bc&rts. — La Briquelerie, 4 hab. — La Gare, 23 hah. — Lisgarde, î
Le Pont d'Aioy, 2 bab. — Le Paradis. H. — Belair, 4 hab. —
d'Avaux. H.
WIGNICOURT. — Voir Vaux-Montbeuil.
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CHAPITRE 111
ARRONDISSEMENT DE ROCROI
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I. Canton de Rocroi. — n. Canton de Fnmay. — Œ. Canton de Givet.
IV. Canton de Rumig^ny. — V. Canton de Sig^ny-le-Petit.
CKT arrondissement, où domine linduslric métallurgique et ardoisière,
se divise en cinq cantons : Rocroi, Fumay, Givet, Ruraigny, Signy-
le-Petit, se répartissant en soixante-onze communes ayant un ensemble
de 51,757 hab., i3,55o élect., 8o,iOo hect. Il occupe la partie septentrionale du
département, sur les deux versants de la ligne des Ardennes, mais principale-
ment sur le versant oriental, puis il se divise en bassin de la Meuse et en bassin
de la Seine. Il est borné : au nord et à l'est, par la Belgique et Parrondisse-
ment de Mézières; à l'ouest, par la Belgique et le département de l'Aisne; au
sud, par les arrondissements de Mézières et «le Rethel. Il est arrosé notam-
ment par la Meuse, la Sormonne, la Houille, le Viro'm, VAube, la Serve, le Gland,
le Thon et un grand nombre de ruisseaux.
Cette région de Rocroi — qui vit Tune de nos plus glorieuses victoires —
eut sa large et sinistre part d'incendies, de ruines, de sang,
A Tépoque de la terrible guerre de Cent ans, c'était, dans les forteresses,
maintes garnisons vivant de rapines et de proie. A Aubigny, à Antheny, à
Foulzy, à Estrebay, à Eleignères, à l'Echelle, à Le Krély, à(iirondelle, à Liart,
à Marby, à Fligny, se voient encore les restes de ces anciens repaires d'où sor-
taient en armes les Armagnacs — les arminaux de la légende ardennaise —
pour guerroyer contre les Bourguignons, ou dévaster les pays, et revenir pliant
sous le poids de multiples dépouilles. Et plus tard, lorsque les Impériaux,
obligés d'abandonner le siè^^'e de Mézières, battirent en retraite sur Valen-
ciennes, quelle marche ruineuse pour cette zone traversée! Les soldats de
Nassau, que leur échec humiliait, mordait au cœur, décimés par la maladie,
par Tinclémence du temps, et voulant se v«»nger des populations ardennaises,
ravageaient tout ce qu'ils rencontraient. Maubert-Fontaine, Aubigny, l'Echelle,
Rouvroy, Laval-Morency, la Cerleau, Rumigny, Blanchefosse, furent incendiés,
saccagés, eurent presque tous leurs habitants passés au fil de l'épée.
Les atrocités furent encore plus horribles, les ruines s'amoncelèrent plus
grandes pendant la guerre de Trente ans. A Vilaine, où l'on comptait « qua-
rante feux », il n'en restait plus que « neuf ». Vaux ne conservait que deux
laboureurs. Aubigny voit toutes ses moissons ravagées par les troupes espa-
gnoles ; Aouste est pillé par les soldats du prince de Condé ; la Férée par les
— 424 —
troupes du duc de lorraine, et, « ne trouvant où manger », les habitants de
cette commune envahissent les fermes environnantes comme un troupeau de
loups alTamés. Le jour de l'Ascension, année 1643, fut, principalement, un jour
lugubre. Il semblerait que les Kspagnols l'eussent tout exprès choisi pour faire
de plusieurs villages, qu'ils incendièrent, un gigantesque autodafé. ACernion,
quatorze maisons, où sabritaient de pauvres laboureurs, sont dévorées par
les flammes; vingt-deux à Etalles; quarante-cinq à l'Echelle; quarante-deux,
sur cinquante-deux, à Marby; trente-cinq à Flaignes-Ies-Oliviers ; à Blombay,
dix- huit qu'avaient épargnées b*s retires de Picolomini après le siège de
Mouzon. Au Tremblois, il n'en demeura pas une debout. A Chilly, trois res-
tèrent, de cent qu'il y avait la veille. A Aubigny, sur cent quinze feux, sub-
sistèrent seulement six maisons, le château et Téglise ; la halle disparut.
A Mauhert-Kontaine, une maison et deux granges. A Havys, la forge du mare-
chal-ferrant. Et le pillage pendant l'incendie ! Les églises ne furent pas épar-
gnées; surtout celles qui étaient fortifiées, où les habitants s'enfermaient avec
leurs grains et leurs meubles, comme pour y être enfumés et rôtis : par
exemple à Blombay. Puis les châteaux avec les églises! Au château de Sault,
dans le bois de la Férée. les deux vieilles demoiselles qui Thabitaient mou-
rurent brûlées avec leurs serviteurs.
Autres sinistres preuves. Nous lisons dans le procès-verbal que nous a laissé
le Commissaire de Champagne : « L'armée espagnole (nous rajeunissons l'or-
thographe) ayant assiégé Hocroy le 15 mai dernier, quelques compagnies de
ladite armée prirent leur poste audit lieu de Sévigny-la-FonH où ils ont
demeuré jusqu'au jour de la bataille, et ayant sorti dudit lieu ils ont mis le
feu et brûlé toutes les maisons qui étaient bAlies, partie de pierres, partie de
bois, en telle sorte que le dit lieu est entièrement brûlé; les habitants étant
en divers lieux réfugiés et une partit» ayant pris les armes dans Hocroy et s'y
a dit que depuis que la guerre est déclarée on n'y a plus labouré parce qu'on
était proche des ennemis et poursuivis et courrus par eux tous les jours; et
qu'en son particulier le dit commissaire a comme les autres abandonné les
lieux parce qu'il n'y avait plus ni demeure ni couvert. »
Enfin, ce dernier témoignage (nous rajeunissons encore l'orthographe) :
«< A Aubigny, les ennemis avaient pris chevaux et bestiaux, et le 13 mai 1643,
les Espagnols étant à Hocroi, une partie d'iceux seraient venus audit Aubigny
et y ont mis le feu qui a brûlé et consommé entierrement toutes les maisons
et granges du dit lieu, bâties de pierres et couvertes d'ardoises, à rezception
de six maisons de manouvriers, ce qui est cause que tous les habitants, ayant
abandonné le lieu, n'y sont plus revenus n'ayant moyen de bâtir ni de se mettre
à couvert. »
L CANTON DE ROCROL
Ce canton comprend quatorze communes : Hocroi, Blombay, Bourg-Fidèle,
ChîUelet-sur-Sormonne, Chilly, Etalles, Gué-d'llossus, Laval-Morency, Maubert-
Fontaine, Hegniowez, Rimogne, Sévigny-Ia-Forèt, Tailletle, Tremblois-les-
Rocroi.
11 est borné : au nord, par la Belgique; à l'est, par les cantons de Fumay et
de Renwez ; au sud, par le canton de Humigny; et à l'ouest, par les cantons
de Humigny et de Signy-le-Petit. Arrosé, notamment, par la Soi*monne.
10,261 hab.; 2,886 élect.; 19,498 hect.
Trois parties bien difTérentes l'une de l'autre dans ce canton : la partie
située au nord-est, vers Fumay et Hevin, est montagneuse et boisée; au nord-
ouest, ce sont les plateaux stériles connus sous le nom de rièzes; an sud, b
vallée de la Sormonne renferme de bons pays de culture. Industries prind-
pales : exploitation de bois et de carrières; ardoisières, i
à Fumay: élevage de bestiaux; beurreries et fromageries.
ROCROI. — H., 2,193. — I'. (\.
— B. F., Hocroi. — F., le dernier i
après l'Assomption. — C" P. — B.
— •• Rocroj, dit Jean Hubert dans
vaste plaine entourée de toi
88. - E.. 554. — D. D., 26. — Hect., 5.0*8.
iiardi de chaque mois. — F. L.. le dimanche
B. — S. pliil. — Caisse d'i^pargne centrale,
sa (iËoc)iAi>uiG (iKs AnDKNMU, est au milieu
eûtes par la forêt des Ardennes, Le sol y
est froid à cause de son élévation, et les productions tardives. Le climat v
beaucoup plus rigoureux f^ue dans toute autre iMirlie du département. Rocroi,
où prend sa source le ruisnenu de Grau, est enfermé dans un espace très resserré
et ses remparts
ne lui permettent ^ —^—' — ~ ••■•■— ,---~^--.-— — —
e dëï.
lopper. "Rayeur.
A Travehs l'Ah-
I«HnE FtiANC^rsË,
ajoute:" Le plan
de Rocroi est
aussi simple que
possible. Ville ei
place, se trou-
vant être derréa-
tion moderne,
jouissent, de la
régularité
onslr
ctio
uut dp Hocroi une double cou-
pas, sur la place d'Armes. Une
mparts. n'est une miniature
qui llgurèretil
tout d'abord sur
Je papier. A peu
près penlago-
nale. l'enceinte à peine fi-ajK'hie qui met au
*onne de verdure, on débouche, en quelques
'•diiaine de rues en rayons aboutissent aux r
jBité avec des miniatures de rues. Non loin de la ville, lYtang de Rocroi. . . •'
• Fut donné, suivant l'usage, un nom spécial A chaque bastion; le premier,
fcastioD du Roi ou de la Citadelle; le deuxième, bastion du Dauphin; le troi-
«iËme, bastion Duchône ou de Monlmoi-eney, couronné d'un cavalier; le qua-
trième, bastion Perdu ou de Nevers; le cinquième, bastion de Bouillon ou du
S'etit-Pont. Les demi-lunes s'appelaient : demi-lune de Clermont, de Mello, des
■ï>;08»ais, de Geofreville, de Bouillon. Les deux portes étaient ainsi désignées r
portes de Montcornet et de Mariembourg. devenues plus tard portes de France
*t de Bourgogne. Au-dessus de celle-ci. se lianit jadis cette inscription : Pietatr.
«( Juttkia.
Hiatoire. — Rocroi semble n'avoir, \\ l'origine, âté qu'un château-fort ayant
«u pour possesseur un certain Raul (??), ou mieux une ferme isolée dite la
Cr'ii.r de Raul. de Baux, ou la Ra>i-Croix. La ville ne daterait que du quator-
zième siècle. Ses fortillcations n'étaient même pas achevées, loi-squ'en \^Sh
elle eut à soutenir un siège contre les Impériaux. En 1586, le 24 décembre, les
calvinistes, commandés par Boucher et Launois, partirent de Sedan, prirent et
pillèrent Rocroi, qui fut bientôt repris sur eux par le duc de Guise. Sa situation
militaire eut jadis une certaine importance quand François 1*'' en lit une place
forte pour protéger contre les Impériaux notre frontière ouverte, sur ce point,
entre la Capelle et Méiuères. La position en parut très heureuse, i< car, écrit
nul.uliii. las
siHIi' ^•^l stérile il
1 |.lus
Lois <l<- iL'IllII
-■hi-s ii-v .Toi;
<ïs l'iitfives, luaivsi
st qui' (ifs bnivi'fi
■anouj
■s, 1111
le L-rmii- est
en Htiind tioi
eu y porlaiit
vallt-t!s profii:
nr^filcux i-l iiiiirvc
nhre pour i assii'p
dps vivres. .. I.ii
nili'S i|ui y coiiiliiii
T plu
it-nt;
île diMiK lieues nii plus près estant tous
et plein de iiiorles; et uux lieux défri-
'i-s, penestes et menus lailliz, k cause que
Ainsi il est impossible d'y pouvoir camper
df vingt-quatre heures au plus, encore
ommande, il est vrni, le plateau et les
mis i!lle est trop petite, ce qui ne lui a
janinis |<ermis de faire une bi.iti loii){ui- nisistaucii. Aussi est-elle prise par les
ualvinîsles, reprise sur i^iix par les liifueurs, assit^fiée en 1591 par le marOclial
dtr Suint-I'iiul , eidevée au roi de France par le prinue de Condé conduisant c«s
mt^nx':! frlsjMKnoIs dans i-ca inttuies Yir.ux 'ii'i, dix ans auparavant, il les avait
vaincus. Kn deboi's des Ardeiines. Itui'riii rappelle surtout la fameuse victoire
de Condt:, duc d'Kiiftliien, sur lits Kspat^nols; l'une des plus célèbres batailles
qu'enregistre notre Histoire niilirinulc.
Au sortir du bois des l'ulées. l'Iini-iion se décuuvre. ninis coiiserve son air
de tristesse. A '2,0W> mclrcs devant soi, au CL-iitre d'une clairière que les pro-
pres Je l'attriciilture font pin-t -jrandt' iliaque jour, la cité de Hocroi barre
la loutc. On n'en vuit rien, d'ailleurs, que les ivniparts vimIs et l'éftlise firise.
A Boucbe, qui-lqiies maisons : c'est l(oiiK'--K'iiitaine. Il existuil lîi, autrefois,
un bois 1 le duc- d'Knf-bien _v aviiil n|>puyi'- suu aile droite. Son centre avait pris
pliicc sur un b'jier reutlenicnl du sol, et sa ti'iucbe était adossi'^e À la rièxe de
Tailb'lte. [.!• corps de léserve se lenait sur la lisière du buis des Potée». Les
Français se tmuv.aient ainsi j)Oslês iii face iluiie arèle qui se développe en
avant de lliicroi. et oCi s'étail établie l'arruéc espa;!iiole,
La vue du terrain nous iierniel alors de ressus<-.ilcr In balaille : Mello el ses
KspaKiiid:^ investissant Itocroi, Lu^liien déboiicbant. du sud par les défilés des
Priti''(>s, les lieux iinnées appuyée.-' a un bi)is •'!. u une rièze, et séparées par un
[>elil vallon, dans le l'jintain la place de Itocroi qui doit être le prix de la vic-
toire. L'action se
déroule sons nos
yeux. Leduc d'En-
Hbieii est sur pied
dans la nuit du 18
aul9uiai,corc'e8t
en pleine nuit, et
non pas le matin
« à l'heure mar-
quée », qu'il fallut
réveiller cet « au-
tre Alexandre ». Il
rient en effet d'ap-
prendre que les
Espagnols n'atten-
dent que tes ren-
forts de Ueck pour
attaquer; el Beck
doit arriver dans
la matinée. Il en-
ga<;e le combat,
■ que Irois Ueui'es du matin. Notre aile droite, com-
. coiuluiie par le prince lul-mfnie, désagrège l'aile
piole el se met a su poursuite. Mais La Ferté, qui
■, ('■.iinpioniel la victoiir jusque-là assurée. Sa cara-
I faut que .SIrol, avec sa réserve, arrête l'ennemi.
bien <|u'il ne soit
mandée ]iar iiass
{>auclie ili> l'armé
ierie csl culbul.'i
— 427 —
Cependant notre centre, placé sous les ordres d'Espanan, voyant la gaucho en
fuite et la droite disparue, recule.
Heureusement qu'Enghien, du haut d'un monticule, voit cette hésitation. Il
confie à Gassion le soin de poursuivre l'ennemi, et ramène ses colonnes en
ligne oblique sur les Espagnols qui lui tournent le dos. Il écrase tout devant
lui. Seuls restent encore debout les formidables tercios viejos. Cette infanterie
invaincue s'est formée en carré et ne s'ouvre à intervalles réguliers que pour
laisser ses dix-huit canons vomir la foudre et la mort. A l'un des angles de
cette tour vivante, élevé dans sa chaise sur les épaules de quatre porteurs et
reoonnaissable de loin à sa longue barbe blanche, le comte de Fuentès, plus
qu'octogénaire, ne cherche plus dans sa défaite que des funérailles glorieuses.
U tombe et avec lui les tercios viejos.
Le théâtre du combat de Rocroi est si banalement triste qu'il faut un effort
d'imagination et un entraînement d'érudition pour recomposer sur place la
victoire qui fit le grand Condé, et qui déplaça l'hégémonie sur les champs de
bataille en consacrant, avec la chute des bandes espagnoles, l'avènement de
l'infanterie française. (Voir Rayeur : A Travers lArdenne française, dans le
Tour du Monde, collection Hachette; et Meyrac : Traditions, Légendes et Contes
DES Ahdennes, pour les légendes locales se rapportant à cette fameuse «journée
de Rocroi ».)
On peut toutefois se figurer ainsi le terrain où se déroulait la bataille. Les
défrichements et le sartage n'avaient pas encore donné à la grande rieze, du
côté de l'ouest, cette étendue pour ainsi dire illimitée qu'on lui connaît un
siècle plus tard. La Censé-Gallois n'existait pas encore : il n'y avait à sa place
qu'une large clairière dite le Champ du Prêtre. Vers le nord, les bois à demi-
détruits de la Houppe couvrant plus de 700 arpents, sétondant d'une part jus-
qu'au pont Sainte-Anne, et, d'autre part, jusqu'aux bois de Suzanne par lesquels
ils se rattachaient à l'important massif du pays de Chiinay. Ces taillis de la
Houppe, clairsemés et marécageux, tapissés de bruyères aussi vieilles que le sol,
avaient pour essences principales le tremble et le bouleau. Les rièzes étaient
encore, beaucoup plus qu'aujourd'hui, entrecoupées de buissons et de champs
où poussait le genêt. Elles couvraient toute la partie du territoire qui va de la
Taillette à Sévigny; elles englobaient les Censés Corbineau et le Rouilly, rejoi-
gnaient les rièzes du Boury — elles appartenaient à Rourg-P'idèle, — des Caves
et des Faux-Prés et rencontraient le chemin d*Aubi(jny à l'est. Des deux côtés
du chemin de Sévigny à Rocroi, s'étendaient les taillis des Hochets et des Marais-
aux-Ambres (voir Sévigny-la-Korèt) qui se prolongeaient par la Croix de Fer
jusqu'aux portes de Rocroi.
Quelques chemins, à peine praticables pendant la belle saison, traversaient
ces solitudes : 1° chemin dWubigny ; 2^ chemin de Rocroi à Regniowez (du pont
Sainte-Anne actuel); 3** le chemin de la Foret (aujourd'hui chemin du Curé);
4® les défilés du Bols des Fers (sans doute maintenant le chemin d'Anières et le
chemin de l'Echevée; et débourhanl sur les rièzes : le premier, au lieu dit
MaraLs-Hardy-Pr*'s ; le deuxième, par le chemin de la Terre-au-Lys, à la Petite
Aubroye, aujourd'hui Marais Jean-Pierre. Cette voie de l'Echevée, étroite et
sombre, encaissée entre de hauts talus, enserrée de hautes futaies, surplombée
d'épaisses ramures, avait un aspect étrange, sauvage, qu'elle n'oiïre plus de nos
jours. L'entrée de ces chemins — au grand moulin de Maubert — était gardée
pjir un petit corfis de cinquante cavaliers espagnols que Gassion, commandant
I avant-garde des troupes françaises, eut bien vite dispersé.
Une médaille comméniorative fut frappée. Légende : Victoria primagema =:
la première victoire du roi. — Exergue : ad rupem rkgiam die v imper, m. dc.
xuii =: près de Rocroi, le cinquième jour du règne de Sa Majesté (1G43). Au
revers, la figure de Louis XIV. Rappelons que le plus ancien des drapeaux
- 428 -
enlevas à l'ennnnii par niiH troupes H qui décorèrent successive ment lu iierde
Nolrc-Ilame, puis IV-nlise lics luvalidi's, est ccrtaineiueut le fumeux drapeau
pris à Itut-i-oi par Coiuié. Quand survint la Révolullon. il était à Chanlill; :
onlevé dans le pilla||{e, un le cnivait parilu, lorsqu'e» 1854 un prêtre, accom-
plissant le ïiFu duii moribond — qu'il iil- utimma point, — resliluait à la famille
de llondé ce tiiiphiV ^loi'ieux.
Ouiiize ans apri^s i:ettu virtoii-e. le prime de Condû, cuiiduisanL ces mêmes
E*p.n:nols i(u'il avail vaincus, enlevait Hocroi à Louis XIV le 3 septembre 1638,
et cette ville ne
fut rendue au roi
de France qu'à la
paix des Pyré-
En 1815, une
poifinée de gardes
nationaux mobili-
sés défendit cette
ville contre 10,000
Prussiens. Elle ne
capitula qu'aprts
un mois de blo-
cus et un bombar-
dement de deax
lieui-es. Aux ter-
mes du traité de
ISI.Ï. une armée
l'Iran^ ère de cent
cinquante mille
hommes devait
être entretenue aux frais ili: hi Kraiiw, et occuper, dans le nord, nos placei
fortes. Itocroi, Givi:l el CliarltMiiiiril lurent remis aux Itusse.s; les Prussiens
occupèrent Méïières el Sedan. D'ailleuis. k-s troupes furent cantonnées un pen
partout dans le dê|iartenient. et c'est ainsi, pur exemple, que Vouziers eut le
régiment de Courlatide. (livrt et lloiroi purent s'estimer favnrisés d'avoir une
garnison russe. ■< Uncrid, dil l.épîne — IIistoihi: i>r Ilocnoi, â laquelle nont
renvoyons le lecteur, — eut l)eauciiup à snulfrir du séjour des Prussiens. Il
n'en lut pas dtt même de^ Itusses. ih vivaient sympathiser avec les habitants,
donnaient île? fêtes brillantes auxquelles ils invitaient toujours les auloriUs
el le>4 foiiclioiinaircs... i-ln général, les ofliciers russes sont 1res distingués,
affables, poli^ et sans jactance. «
Quelques jours après ta chutfï de MéziiTe:!, 3 janvier 1870, Kocroi tombait
aux mains des Prussiens. V, ^olonnc, composée de cinq bataillons, deux esca-
drons fil six batleriiîs, partit de Méziéres sous les ordres du général de Woyna,
afin de tenter contic Itocroi un coup de surprise. La place n'a\-ait pour défen-
seurs que trois cents hommes environ. Son armement se composait de cio-
quanli-lrois .virions, rayés pinir la plupart, et de dix-neuf mortiers. Elle était
bien pourvue (rapprovisinniLemeiits de toute sorte.
I.e îj JMiivli-r. à liuil h'iires du malin, un parlementaire vint sommer le com-
mandant de se renilie. .Sur s<iu r<!l'us, les batterie.s de CHnipaciic ouvrirent le
feu. Mais la |ilace riposta el les lit taire, .^près un bombardement de quatre
heures, le général de Wovna esliinail que son matériel était iusurfisant pour
amener la ]ilace à se rendre. Il avait déjfi commencé son mouvement de
retraite, lorsqu'un de ses lieutenants parvint à décider le commandant de
Hocrol, d'aprM a
Roci
li à capituler. La ville avait reeu deux niille projectiles. l.es pertes de la
— 429 —
colonne prussienne se réduisaient à un blessé. Rocroi et Mézières avaient été
occupées pour favoriser les opérations des armées allemandes. En s'emparant
de Rocroi, Tennemi mettait fln aux courses des corps francs qui trouvaient
dans cette petite place un appui efficace. La reddition de Mézières lui permet-
tait d'emplo3'er le chemin de fer des Ardennes pour l'approvisionnement de
ses armées du Nord, de Paris et de la Loire. La prise de ces deux villes com-
plétait l'occupation du département. Seule, la sentinelle perdue de Givet restait
intacte à l'extrémité du couloir meusien.
Egalise. — Alors que les calvinistes occupèrent Rocroi, ils eurent pour temple
le bâtiment qui depuis servit de magasin au Génie militaire, rue de Montmo-
rency; rentrée donnait du côté de la rue de France où se trouvait la maison
du pasteur et, ensuite, la première maison de cette rue. Ce temple fut aban-
donné lorsque la ville fut remise à l'autorité royale, et, en 1624, le prévôt, le
procureur du roi, le maire et les échevins de la ville passèrent un marché
(actes notariés des 22 avril et mai 1624) pour la construction d'une église neuve
en remplacement d'une petite chapelle dont l'origine remontait au règne de
Henri IL Les murs de la nouvelle église devaient avoir deux pieds d'épaisseur,
être faits en briques et en pierres de taille. Fut terminée en 1664 la construc-
tion immédiatement commencée. Cette église eut une (lèche élégante, élevée,
qui, écrit aussi naïvement que pompeusement M. Lépine — ouvrage cité —
c( semblait unir la terre avec les nuages, et le sol avec le ciel; elle était, au
physique, l'image de la foi qui part de l'âme et s'élève vers les régions célestes
habitées par les anges (??). » Le 22 mai 1669, réception solennelle du clocher :
« Il ne faut pas s'étonner — écrivait à cette même époque, non moins naïve-
ment et pompeusement, un savant local — si la charpente du clocher de notre
église paroissiale de Saint-Nicolas est si admirablement construite. Dieu ayant
destiné de toute éternité, pour entrepreneur, messire Jean Gruze... » Cette
merveilleuse attestation n'empêcha point le clocher d'être si fortement endom-
magé qu'en 1730 le roi Louis XV faisait accorder pour sa réparation une somme
de 2,000 francs. Sous la Révolution, la flèche fut abattue et « convertie en un
triste dôme. >» Le tout fit place (1843-1844) à l'église actuelle, construite d'après
les plans de l'architecte Lubarre, originaire de Rocroi.
Ecarts. — Les Censés Corbineau, ou mieux Corbinot; ainsi s'appelait leur
propriétaire. Par les Censés Corbineau, rentrait en France Napoléon I" après
le désastre de Waterloo. (Voir, sur les passages de Napoléon dans les Ardennes,
Meyrac : Villes et Villages des Ardennes, p. 453-480.) — Les Censés Duprat, N. C.
— Le Moulin. H. — Les Censés Dlanzy. H. — CoUard, H. Rappelant M. Collard,
de Boutancourt, l'un des principaux exploiteurs ardoisiers vers l'an 1700. —
Les Censés de l'Ourse, ou de l'Ours, 102 hab., parce que ces terres, est-il en
usage de dire, se trouvent juste au-dessus de la Grande-Ourse. — La Maison
Rouge. N. C. — La Censé Point, où tire sa source, de l'étang Point, le ruisseau
rEau noire qui porte, à son origine, le nom de ruisseau Sainte-Anne et se jette
dans la Meuse à Vireux-Molhain. — Maison Poncelet. — Maison Flamin. —
Maison Bourdon. — Maison Blanche. — Saint- Nicolas, 168 hab. — Le Grand Hon-
gréau, 149 hab. — Le Petit Hongréau, 62 hab. « Ce nom, dit Lépine, provient
d'une coupe de bois appartenant jadis à la forêt de Thiérache et contenant
507 arpents, partagés en 1553 entre le duc d'Arschot, baron de Montcornet,
et les seigneurs du Châtelet. Il dérive de « dures eaux » et prend un H pour
l'indication de l'élévation des lieux (??'. »» — La Taillette. N. C. Indiqué par
la NoME>CLATURE DES COMMUNES comuie écart de Rocroi, mais érigé en commune
distincte depuis 1841. La Nomenclature des Communes mentionne également
comme écarts de Rocroi : la Guinguette, Beauregard, la Chauderie, qui, depuis
1841, sont devenus écarts de la Taillette. — Hyraumont, 359 hab. « Tire son
nom, dit Lépine, d'une coupe de bois, 200 arpents, vulgairement nommé
— 430 —
Hyraumont, IIiTauinont, Hiéraunioiit, d»? frx montas = mauvais mont (??).
(le lut, jadis, un des cim] villages d(; la baronnio de Monthermé qui prirent
naissance au seizième siècle. »
Lieudit. — La CroU de Fer, Les troupes prussiennes, alors qu'en 1815, com-
mandites par Le prince Au^'uste, elles invoslissaient Kocroi, campaient entre la
L'iille Collardeau t^t le cliemin du bour^'. Un jour qu'un offlcier de Tarniée
ennemie se promenait avec sa femme à la Croix de Fer, un Kocroyen pointa si
jusleuiMut son canon qu'un boulet emporta les deux cuisses de la femme. On
la ramena morle à Sévi*;ny. D'un chariot neuf, on fit son cercueil dans lequel
on la clouait avec une bouteille de vin et un pain. Puis elle fut enterrée dans le
cimetière de Sr'vijLmy. Les inscri plions allemandes gravées sur sa tombe ne se
voient plus; mais, il y a cinquante années^ on pouviiit encore déchiffrer ces
mots : ErlesUnid, . . Heg. . . Welrhenm.
BLOMBAT. — H.. 30i. — K., 109. — D. C, U. — I). A., 14. — D. D., 23.
— Het:L, i>47. — H. P., Maubert-Fontaine. — F. L., le premier dimanche d'oc-
tobn». — i\. — Girrières de pi(^rn*s de taille et de moellons. Marnes pour
l'agriculture.
Histoire. — C. de Vitrv. D'orifrine très ancienne, puisque saint Remy
mentionni' ce vilhif^e dans son testament : Blandibaccius villa in PortettsL Son
nom fi^'ure aussi dans le pouillé de 130G, le plus ancien pouillé du diocèse
de Heims, et encore dans celui de 1384. .N'a pas une histoire piirticulière. En
1G39, tut tellement incendiée <> que, d(^ soixante-quinze ménages qu'ils étaient
avant la dicte incendie, on n'en voit plus (lue huit. »
Eglise. — « Il parait, écrit J. Hubert, ([u'il exista sur le territoire de Blombay
une vaste é*,'lise : du moins on pense que les débris trouvés en labourant la
terre proviennent d'une construction de cette nature. » L'église ancienne a
disparu. Sa tour était percée de créneaux, garnie de mâchicoulis. En 1636,
les Espagnols la brûlèrent avec les habitants qui s'y trouvaient réfugiés.
Actuellement unr. église nouvelle dont le clocher domine, pour ainsi dire, toute
la vallée de la Sormonne.
Ecarts. — yoville, i 1 hîib. — Blombizeux, 47 hab. — Belzy, 55 hab, ; ancien
hameau succursale — avec Marby, aujourd'hui commune distincte — de Blombay
qui disparut en 1G43, ayant ah)rs été si cruellement mis à sac que u toutes les
maisons n'y sont plus qu'une ruine. » — Le Moidin ii Vent, 4 hab. En Tannée
l.'i38, le chapitre de Heims donnait neuf bourgeois, 54 arpents de savarts et
de terres en friches, à la FonH-Franrfie, De même il accordait en 1351, à Jean
C.onlier, la permission de construire un mouUn à vent, à la condition qu'après
soixante ans le moulin fera retour aux chanoines. Ce moulin fut détruit pen-
dant les guerres, reconstruit en 169'*, et affermé à une redevance annuelle de
30 francs. Aujourd'hui il a disparu.
BOURG-FIDÈLE. -- IL, 1,133. — K., 315. — 1). C, 4. — D. A., 4. —
l>. D., 22. — Hect., 1,479. - H. P., Hocroi. — F. L., le premier dimanche de
septembre. — B. H. — S. M. — (i. — Ch. synd. ouvriei*8 métallurgistes. — Ter-
ritoire arrosé par le ruisseau de hi Mur/^e, qui prend sa source à Tune des extré-
mités du village. Sol argileux, froid, humide. Extraction de la tourbe. On y
trouvait, autn^fois, uncî pierre rouge qui servait à faire d'excellente couleur.
Bourg-Fidèle fut longtemps le pays des plus célèbres maquignons ardennais.
Histoire. — C. de Vilry. Pourquoi cette épithète de Fidèle? « A cause des
preuv«;s nombreuses de fidélité — dit la Noue.nclaturr des Gomiiunes — que
les habitants de Bourg donnèrent aux rois de France pendant les anciennes
guerres et, notamment, lors de la bataille de Hocroi. » Hien de plus inexact.
Le village, en effet, qui date du seizième siècle, fut fondé par Antoine de Croy,
— 431 -
ic prince île l'ortien ». baron de Montcornet ; et, nous apprend la cliartc de fonda-
tion (19 mai 1S66): " Savoir faisons qu'ayant reçu la requête et prière de plusieurs
particuliers nos sujets et autres en grand nombre désirant vivre selon la rétor-
raation de l'Evangile, appelée de ce temps Eglise informée il nous a plu
de leur désigner et bailler jusqu'à certaine étendue et limite, lieiiit commodes
pour bâtirmaisons,jardins, aisances, écoles... en un endroit appelé le Divi^jeiiM,
étant, de présent, partie en bois, buissons et broussailles la plupart inutiles et
vagues... lequel endroit nous avons voulu et vouions être dit et nommé et
appelé le Bourg fidel. » Il est donc avéré que le nom de Bourg-Fidèle fut donné
par Antoine de Croy à cette commune naissante. Fidélité des tiabilanls aussi
bien à leur prince qu'à leur nouvellle religion. Village surtout de protestants
qui s'expatrièrent en grande majorité, lorsque fut révoqué l'édit de Nantes.
Ecarts. — La Vieille-Foige. N. C. — Iji Censé Baudùin, 1,">3 liab. — la Censé
Belair, 114 bab. — Sainte- Phihmêne ; avec halte sur la voie départementale
du Tremblois t Rocroi. — La Censé RecollH, •2'S2 hab. — Rue de Rocivi, -.il liab.
— Les Forges et les MouliM. S'-i liab., rappelant le moulin banal dont les béné-
fices appartenaient aux seigneurs de Montcornet pour les sept dixièmes, les
trois autres revenant aux seigneurs de Wartigny.
LE CHATBLBT-SUR-SORMONNE. - H., 1150. — E., 103. — D. C, 12.
— D.'A., 12. — D. D., 18. — Hect.,98.ï. — B. P..Rimogne. — F. L., le dimanche
qui suit le 29 août. — C" P. — Carrières de pierres de taille et de moellons;
minerai de fer. Le village est traversé par la Sormonae. — C. de Vilry.
ChAteaux. — Le village se divise en CMIelet-haul , tout au sommet d'un
coteau, et en ChitteUt-bas sur le bord de la Sormonne qui baigne les fondations
s tour fort
par des arbres,
des touffes de ver-
dure, et au pied
de laquelle fu-
rent trouvées àf
nombreuses mon-
naies romaines.
Ces deux Cliàte-
lel eurent leurs
seigneurs parti-
!, appelée bmidis ou Umuiéce, mystérieusement cachée
culie
dont les
familles se con-
fondirent par des
alliances. Le Chà-
telet-haut s'éle-
vait dans le do-
maine de Runii-
gny ; le Cbâtelet-
bas dépendait du
Porcien.
Le manoir du
Chàtelet-haut fut principalement rendez-vous de cliasse où se rencontraient,
surtout, les comtes de Hrandpré et les marquis d'Aspremont. La tradition
afnrme que la célèbre M°" TleshouIiéri>s, dont les poésies ravirent toute la fin
du dix-septième siècle, vint assez souvent, de Rocroi où son mari était lieu-
tenant-colonel au régiment de Condé, " réchauffiT sa verve Sous les bosquets
charmants dont ce castel étnit alors environné. >■
La position élevée du Ch&tclet-haut ne put, toutefois, le proléger contre les
— 432 —
fureurs de rcniiemi. Les troupes liégeoises de Guillaume, comte*de Hainaut,
et de son oncle Jean, comte de Beaumont, pour tirer représailles des Français
qui avaient ravagé Chimay et Heaumont, incendièrent Aubenton, Maubert-
Fontaine, le Chàtelet-haut, Auhiftny, d'où ils revinrent pour assiéger et raser
le chilteau du Cliàtelet-bas dont les portes leur furent ouvertes par un prison-
nier qui s'y trouvait absolument seul. Mais ils s'attaquèrent vainement à la
maison-forte du Chiltelet-baut, car n'ayant aucune « machine de guerre »,
force leur fut de lever le sièfîe. Ils se portèrent alors sur Montcomet qui résista
non moins victorieusement. Furieux, ils allaient se diriger, en dévastant le
pays, sur Villers-devant-Mézières, quand ils apprirent que les habitants de ce
bourg avaient, eux-mêmes, détruit leur fort pour éviter le sac de l'armée
liégeoise.
Après la prise de Rocroi, un dtHachement du régiment d'Enghien s'empara
du CluVtelet-haut, le [tilla, l'incendia. La tour gauche du château fut rasée.
Elle n'a janïais été reconstruite. Sur les murs — ils ont été refaits depuis, —
les bnulets avaient laissé leurs sinistres empreintes.
Ecarts. — Le Moulin, N. C, — Les Minièrca, 38 hab. — • l-A Barrière, 8 hab.
CHILLT. — IL, 271. — E., 81. — 1). C, 12. — I). A., 12. — D. 0., 22. —
Hect., 589. — B. P., Maubert-Fontaine. — F. L., le deuxième dimanche d'oc-
tobre. — (lalcaires sableux pour pierres de taille. Minerais de fer en couches
assez snpertîcielles. Village traversé par la Somionne.
Histoire. — C. de Reims. Semble être un village d'origine fort ancienne. Ou
a retrouvé — dit l'abbé Péohi*nard : Lk ])osi\i.nr des Potkks, — dans l'angle que
forment le ruissmu de In Stnitenf et la Sormonue, une grande quantité de pierres
sculptées, notamment des stèles du troisième ou du quatrième siècle. L*une
de ces stèles est encore sur le rliemin de la gare à Rimogne; l'autre est encas-
trée dans la muraille sud de l'église. Au lieu dit Hamzy, furent découvertes
d'assez nombreuses poteries romaines dans les substructions d'une habitation
furt vaste : cuisine ou salle de bains. Sans compter les tumuli dont est semé
le vaste bois des Potées.
Le nom de C.hilly apparaît pour la première fois dans l'histoire en 1306 sur
le pouillé où sont consignés les revenus de son église : église de secours dépen-
dant de Neuville'aujp-Pi'rs, village, en ce temps, très peuplé et de certaine
importance. Chilly et Laval-Morency furent deux de ses hameaux. LaNeuviile-aux-
Prés fut détruit presque tout entièrement lorsque les Impériaux, faisant retraite
après le siège de Mézières, travtîrsèrent cette région. En 1547, ce n'était plus
qu'un assez modeste écart appelé VEyh'se, Tout proche de la Neuville, un autre
village appelé Ecle — aujourd'hui écart de Marby, — si proche que, d'après
une vieille tradition, « les chats pouvaient mûrir sur les toits d*Ecû à Neuville
sans s'anrter. » C'est en 1043, aux temps de la bataille de Rocroi, qu'il disparut.
De Neuville-aux-Prés reste aujourd'hui, pour tout souvenir, et k l'endroit même
«ju'il occupa, le pont de Soville sur la Sormonne.
En même temps qu'Erle, faillit disparaître Ghilly, à trois reprises différentes
saccagé et incentlié par les Espagnols : de ses soixante-dix-sept maisons, trois
si'uleiuent échappèrent aux tlanimes. Le village mit un grand siècle à se relever
<!«' ses ruines.
Eglise. — Fortifiée et très curieuse. Remonte sans doute à la An du quin-
zième siècle. Chœur et sanctuaire remarquables par leur style ogival à lan-
cettes. Dans sa haute tour, où sont encore visibles des traces de créneaux et de
mâchicoulis, s'enfermèrent maintes fois, pour s'y défendre, les habitants assiégés.
Le 4 frimaire de la deuxième année républicaine, le curé de Chilly écrivit
aux «< cilovens d»' la (^iOnvention » une lettre assez célèbre. La voici :
« Je vous envoie ci-joint un arrêté qu'a pris la commune de Chilly pour faire
— 433 —
à la République don de tous les cuivres et argenterie existant dans son église.
Les représentants du peuple souverain verront dans cet arrêté que cette com-
mune, par cette offrande, a voulu contribuer de tous ses moyens au salut de la
Patrie, et non pas renoncer au culte catholique. Forte de la Déclaration des
Droits de l'Homme, de l'acte constitutionnel, des décrets de la (Convention
nationale, elle déclare que sa résolution est de continuer l'exercice du culte
avec une entière soumission à la loi. »
Ecarts. — La Briqueterie. N. C. — La Barrière de la Plate Pierre, 9 hab. —
La Barrière du Gros Chêne, 3 hab. — La Rigole, 8 hab. — La Censé, 4 hab. —
La Croiœ-Py, — La Sauterie, — La Borne Saint-Remy, 18 hab. — Le chroni-
queur Flodoard (écrivant au dixième siècle) nous apprend que saint Remy avait
entouré son domaine de bornes pour que les limites en fussent connues, « et
maintenant, ajoute-t-il, ces bornes existent visibles avec les noms qu'il leur a
donnés. » Entre le ruisseau du Tremblois et le imisseau de la Sauterie, se dressait
encore, au commencement du siècle, une de ces bornes qu'on disait avoir été
plantées par saint Remy. (Pour le domaine de Saint-Remy, voir Aubig.ny-les-
POTHÉES.)
ETAIiLES. — H., 138. — E., 46. — D. G., 13. — I). A., 13. ~ D. D., 24.—
Hect., 444. — B. P., Maubert-Fontaine. — F. L., le dernier dimanche de sep-
tembre. — G. — Marnes nombreuses. Pierres de taille et moellons. La Soi^nonne
traverse le territoire. — C. de Reims.
Ecarts. — La Censé, 2 hab. — Le Paradis, 4 hab. — Rogi-Champ, 23 hab. —
Le Hameau de Rogissart, H. N'est probablement que l'écart appelé Rogichamp;
qui semble avoir été, jadis, un village d'une certaine importance : « Item après
est la ville de Blombais, Escalles, Rogier-Champ, GHis (Ghilly), Marbis, Ecle
(village disparu et devenu écart de Marby, voir Chilly) et Belzis (Belzy, écart
de Blombay), lesquelles villes a une mairie, comme dessus laquelle mairie est
baillée à ferme, » lisons-nous dans la déclaration faite par le chapitre de Reims,
en 1384, de ses revenus dans la « Terre des Potées. »
Etalles fut ravagé par les Bourguignons en 1472, par les Impériaux en 1521,
après qu'ils eurent levé le siège de Mézières; fut pillé par les Espagnols en
1638, alors qu'ils incendièrent vingt-deux maisons et firent une trentaine de
prisonniers. Encore brûlé et pillé en 1643, avant et après la bataille de Rocroi.
OUÉ-iyHOSSUS. — H., 808. — K., 222. — D. C., 4. — D. A., 4. —
D. D., 30. — Hect., 523. — B. P., Rocroi. — F. L., la Pentecôte. — B. B. —
Terrain marécageux. Extraction de la tourbe. Territoire traversé par les ruis-
seaux de la Prise-Gattin et de Tominerie.
Histoire. — G. de Vitry. Gué-d'Hossus parait être le même village que cet
Arcfie-Bruyêre dont parle la charte qu'octroyait, le 19 juillet 1500, Antoine de
Croy, prince de Porcien, et par laquelle il concédait une certaine étendue de
terrain pour y fonder un village : « Que nous voulons être dit et nommé à tou-
jours Archebruyère , pour eux (ceux qui demandèrent le terrain) y résider,
cultiver, et, généralement, faire tout exercice de ménage et trafic; et à cet
effet sont créés bourgeois et affranchis de toute servitude. » En retour, Antoine
de Groy imposait aux habitants du nouveau village «< de monter la garde à son
château de Montcornet, chaque fois qu'ils en seraient requis. » Archebruyère
fut détruit par les Espagnols avant la bataille de Rocroi; seules restèrent quel-
ques habitations, proches du grand Gué-dHossus. Le village renaquit de ses
cendres à l'emlroit où il se trouve actuellement. Les ruines d'une aneienne tour
laisseraient supposer qu'Archebruyère eut une maison-forte possédée par un
seigneur de Villeneuve — dont une fontaine porte le nom, — et même une
verrerie. Un lieudit ne s'appelle-t-il point le Four à Verre?
28
— 434 —
Ecarts. — I-a llwiucttc, 71» liai». — La Vvrto Val Ire. N. C — Le liottt d'Bn-
Haut, 149 hab. — Le Pnifuis. .N. C, — La Mnrecoure. IL Sans iloute l't'cart
appolt» aujourd'hui Marais-Col. 89 lial>. — Le linut d'En-Iias, 109 hab. — La
Petitt' Chandicir, :<3 hab. — Le P»7/7 <iw^-iil!o$sas, 49 hab., où se trouve IVMiijy
du moulin Fonder,
LAVAL-MORENCY. — IL, ii:<. — K., 09. — I). C, 11. — D. A., 11. —
IL IL, 20. - - Hect., 38.-;. - IL !>., MaubiMt-KontaiiiH. — F. L.. la Trinité. —
Oilcaires sableux; marnes. Arrosé par la Snnnonw*, Minerais de fer.
Histoire. - C. do Iteiins. Ori;;ino du village inconnue. Laval-.Morency figure
dans le ponillé de Heims, 1300, cnninie une des paroisses du canton deKuiuigny,
el rond<^e en Thunnenr de saint ^tienne. Bri'ilé par Mansfeld en iC22. Ce Mans-
ield a laissé dans les Ardennes d'assez cruels souvenirs; pendant que Louis XIII
fçuerroyait dans le Midi, le duc de Bouillon, prince de Sedan et soutien très
ferme des protestants, avait appelé ce snudard qui, avec ses 25,000 soldats,
Tavafzea tout le pays.
Eglise. — Style oi^ival. Composée d'une seule nef. .\ssez étroite. Ses répara-
lions snrcessives lui tirent perdre son originalité : ce fut, en eti'el, une de nos
plus eurietisfs é^'Iises fortitiées, ayant t(»ur à créneaux et niAchicoulis.
Ecarts. — La Maison È[oa/ut*t, .N. ('. - La Mai^mi Pcrrin, 0 hab. — Cotes de
ht'rton, 4 hab. — Le pout dv tarai 4 hab. — Le Treinfdtàa, mentionné par
Hubert iiimnie écart, mais devenu, d»*piiis, la commune de Trrnildnin-Ies-Rocroi.
On mont rerail à Lival-Moirncy — dit l'abbé Péchenard : lkDouainkuks Pothék —
M l'endroit où les troupes romaines pfMulirent une bataille à Jamais mémo-
rable I?!. »
MAUBERT-FONTAINE. — IL, 1,38(1. — P. IL. 31. — K., M^. — D. C, il.
— l). A., 11. - - I). IL, <>0. - Ibrt., 1,033. — IL P., .Maubert-FonUiine. — F.,le
premier samedi de chacun (b's mois de févriifr, avril, juin, août, octobre et
décembre; le 13 mars et le 13 a\ril. - T. L., le troisième dimanche de juillet.
— C'" P. — H. IL - Harm. -- S. ti. - T. - - (i. — Sol siliceux. Minerai de
fer. Belles f:orp'S bordét?> de rocs schisteux. Kxcellente marne argileuse,
employée pour l'amendement des terre«<. Territoire arrosé, notamment, par les
ruissritud' du Marais-au.r-Lnups, de fV/v/è/vs et tle Sans -Soupe. D'ailleurs,
le villaL'e est environné di* sources «leaux vives et jaillissantes : d'où son
surnom.
Histoire. — C. de Heims. Le village primitif, fondé au commencement do
treizième siècle, s'étendait sur les riè/es actuelles qui partent du bois et cou-
r(>nt à l'ouest vers h^ Haut-Taillis; s'il faut en croire d'assez nombreux vestiges
d'habitations. Détruit en 1 190, Maubert Tut reconstruit à une denii-lieue, au sud,
en CA'\ endroit qui se nomme la Vil h'- Ha sur. 11 s'ét(>n«lait jusqu'il Dorville (hors
la villt> . aujourd'hui petit hameau. La charte de fondation date de 1208 : elle
est signée par Milon de Nanteuil, doyen du chapitre de Reims. Cent ans plus
tard, ct>tte charte était renouvelée sur la demande des habitants, après l'in-
cendie du village, par Jean de llainaut. .Maubert fut (Micore incendié en 1472 par
les Bourguignons; le chapitre do Beims ilomia tous les bois nécessaires pour
sa reconstruction, se réservant « deux molins à blés à deux tournants et un
molin à escorce; et y a deux étauf^s au-dt>ssus. » Puis, lorsque les Impériaux,
aux temps des guerres de François V'^ et ('harles (juint, envahirent la Cham-
pafzne et la T(Mre des Potées, .Maubi>rt était encore incendié, pillé et saccagé.
Presque^ tous les habitants du villa^'e, qui s'étaient réfugiés dans l'église, péri-
rent elTroyablement sous des déc<»mbres quand elle s'écroula, et les rares
survivants fondèrent un nouveau Maubert sur l'emplacement qu*il occupe
aujourd'hui. Ce nouveau Maubert fut fortilié et même solidement fortiflé, si
- 433 ^
a nous en rapportons au pmcËs-verbiil de IS57. où nous Usons : n C'était
K place forte garnie de troupes qui occupaient le i^liAteau. Elle ^tail entourée
(le ro«<iès et d'un mur. " Ituyeur dit, dans sa Thiiui^b des AROENNEd : " L'n rera-
l>art de terre qui avait douie pieds de large; la place du ch&teau était assez
larut' pour permettre îi un régiment d'y manccuvrcr tout ji son aise. »
En IÎÎ49 — auK temps de la Ligue, — prise de MuuberUFonlaine «■ par le sieur
de (inindpri:. -i En décembre 139t, n3siét;é par le maréchal de Saint-Paul qui,
e prt^nant la route de Maiïîères, Tect en diligence repaistre ses trouppes et
s'achemina aussitôt droit a Mnubert en intention de Icscallader et surprendre
où anivant a liiube du jour il fect donner fu rieuieraent. Mais pour estre les
escln'IU's iii|i iii'ill.- i^t -iclii's ri pfii fortes, elles ne sceurent supporter la
Haubert, d'aprea une tiollle sitiiDiie
cliar^e qu'ils dévoient, ains se rompirent excepté une en laquelle tes soldats
munLaiit bravenienl [lensfrenL pur son moyen y eslre inlivcliiiclz; et c'est k
croire que, sans uuk vaisseau plein de pierres qui estoil en ce lieu, qu'aucun
«te la garnison versèrent sur les assaillans. qu'ils fussent entrez dedans. Mais
1m aasaiilans, en estant estroppiei et rpjetteï du Imutl en bas furenl oontraincti
quicler le fossé lescallade et la uontre-scarpe pour se fiarentir de leurs traicts
et barquebnxades qu'ils feirent enfin pluvoir comme gresle. La faulte de Mau-
bert od^renue, le seigneur de Sainct-l'aul se retira et rendit A Rheims, ou il
Imma lair de quelque repos, attendant que ses Irouppes, fort incommodez de
tant de travail, se refeissi^nt et missent en estât de servir... " (Mèiioihe,s du
ItXnicHM. DK SAINT-P^tUL.)
En itH'A, les troupes espaunoles entrent dans le village : tout est pillé, tout
«st brOlé, Il en telle sorte qu'il n'y reste plus qu'une maison et deux gratifies, u
C'est en 1634 que Mauberl fut démantelé par ordre de lllchelieu. Toutefois,
pendant la ^luerre de la succession d'Autriche, furent relevés les terrassements
et les palissades du bourg, lesquelles d'ailleurs étaient détruites quelques années
après. On voyait encore, en ITUU, quelques vestiges des remparts, des fossés
et des glacis.
Maubert est occupé parune compagnie de Cosaques en 1814. Tout d'abord la
4-joitcorde régna; mais elle fut asseï courte. Une partie de la garnison de Rocroi,
icGompu^aient une dizaine de gendarmes et quelques gardes nationaux,
envahissait inopinément Maubert, délivrant louj les conserits qu'avaient faits
nrisonniers les Cosaques. 1^ rencontre l'ut sanglante et surtout exposait le
bourt; à de terribles représailles. Toutefois, les habitants ayant eu grand soin
s blessée russes, le maire fit implorer « la nrdce de Maubert par les bitasés
x-mémes, » L'ordre qui avait été donné d'incendier le villni^e était alors
révoqué.
Maubert, rappellerons- no us en terminant ce résumé rapide, fut visité par
— 436 —
nuiint> ilhislif s i»»T?onna;:«^s. D'abord, en 14()4, (^liarles le Téméraire, le puissant
dur d«* Bourf^M'iiii', If terrible rival de Louis XI: puis François I''; puis, en 1353,
Cbarles-Uuiht revenant du siège de Metz; en 1091, Louis XIV revenant de con-
qui'rir >'inniir; en 181.», .Napoléon I*"" après Waterloo; en 1817, le roi de Prusse;
en 1818, l'empereur Alexandre de Russie, encore le même roi de Prusse, et
lord VVellin;:ton; ils allaient à Sedan passer, avant son départ, la revue de
l'armée prussienne, environ 2i,000 boninies.
Eglise. — De fondation relativement moderne : en 1778, fut reconstruit le
portail. C'est proche de l'ancien cimetière que se trouvait l'ancienne chapelle
dite de Saintt'-Kri^ide, souvenir de la Maladrerie. Elle fut détruite pendant
l'année lOO.'i, prnbabb'inent.
ChAteau. — l/anrien eliàteau était <« un ouvrage h cornes, percé de plusieurs
souterrains. >> Il renferniait une vaste esplanade qui pouvait contenir plusieurs
bataillt)ns et couvrait la place, côté du nord. « Les remparts offraient une
promenade aj^rréable h cause tles arbn^s qui les ombrageaient, et les fossés
étaient toujours remplis d'eau. »
Dans les Mkskurks uks Ciiosks plus notables aovknues e.\ la province de
Champagne, l.*i8.-i-l.')*JH (édit. Herolle). nous lisons cet épisode :« Saint-Paul étoit
pressé des capitiines Hourguiller, Garant, Haron et Bonne, de leur donner a
chacun une compagnie entretenue dans Mézières suivant la promesse qu'il leur
en avoit faite. . . Sur les remises et difficultés (]u'il leur faisoit, c«s bons compa-
;{nons liazardeux se tiennent offensés et motjués de saint Paul; ainsi dépités
contre lui entreprennent de lui enlever Maubert-Fontaine et se jeter au party
du roy. Pinault, gouverneur de la place, les tenoit pour ses amis et les traitoit
courtoisement quand ils allnitMit le visitt*r, ne se méilant aucunement d'eux.
Saint-Paul éloigné à cause du siège de Paris... les quatre soldats assistés de
chacun un compagnon estans venus au chAteau de Maubert — le â4 juin 1590 —
à la manière accntituniée après avoir reconnu ([u'aloi's, la garnison étant sortie,
ils pouvoient s'y rendre les plus forts, «'t après y avoir fait bonne chère, Per-
nault (ait') leur faisant passer le tenis à jouf>r aux ([uilles, ils le tuèrent avec
trois de ses soldats, en tirent sauter quel<{ues autres en bas des remparts et se
rendirent les maîtres de la place, sans toutefois se déclarer encore ouverte-
ment. Sur c«'t accident innpiné, Tourteron, comte de Grandpré, qui, depuis
le recouvrement de sa liberté, avait mis ensemble 1,.*>00 hommes de pied et
.'iOO chevaux en la Tliiéraclie, court à Maubert, persuade Hourguiller et sescom-
pagnttns de prendre lf> parti du roy, ce <prils lui promettent de faire et pour
preuve de leur aifection, lui prélent deux couleuvrines et de poudres avec les-
quelles il alla attaquer et prendre la ville dAubenton. . . >» Une lettre arrivée
tardivement avertissait Pinault du guet-apens (pi'avaient projeté ces quatre
mécontents, dont l'un Caranl. ayant été pris, fut «< uns en quatre quartier »>
a llocroi, janvi»*r 1,'iîM.
Ecarts. — La t.'rnin' Gnllnis, 40 hab. — La Censé Gobnm, 20 hab. — La G«Arf-
^'/7 '. IL — La Tc/isc Pit/itart. IL — La Muin ^les Champa, 18 hab. — I^ TaiU»,
'.ts hab. — La dusc hmnart. IL — La Patte li'Oic, o hab. — Queuchol, 3 hab. —
Ihjnfllt', .-it) Ii.ib., Mil furent faites, ainsi, d'ailleurs, qu'à la Cen$e Galiois, de
nombreuses découvertes d'origine gailo-roniaint^ Deux importantes voies gau-
loises trnver>aieiit, jadis, \v. territoire île Maubert : Tune allant du camp Mar-
quénoise, près Saint-Michel, à Caslrice. près Mézières; l'autre se détachant de
la voie mmaine iHeinis à Mézières}, vers Chàleau-Porcien, et qui passait &
Aubigny, à Hininbay où ellit se bifuniuait d'un côté pour gagner Hevin et, de
l'autre, siu' Lompret, en côtoyant Maubert. — Le Moulin, 5 hab.
Le tiininl Moulin. \'2 hab. .Nous lisons dans le récit de la bataille de Rocroi,
par le duc d'Auniale : « Les bagages restent à Aubenton tandis que les convois
venant de la Champagne sont dirigés sur Aubigny. Vers huit heures du matin,
— 437 —
la tête de la colonne arrive au pied des versants bordés du plateau. L'ennemi
n'en a pas gardé les abords. Deux chemins mènent au sommet. L'avant-f^'arde
commandée par Gassion enlève un poste ennemi et peut atteindre un champ
découvert d*où, à 2,500 mètres, on découvre le clocher de Rocroi. » Ces deux
chemins que signale Thistorien des princes de Condé partent du Grand-Moulin,
de Maubert. Le chemin de droite, VEvéchiK coupait, trois kilomètres plus loin,
celui d'Aubigny à Rocroi. Le chemin de gauche, aujourd'hui presque partout
sans traces visibles, s'appelait le Chemin de Rocroi et passait tout proche la
Censé Gallois.
REGNIOWEZ. — H., 634. — E., 195. — D. C, 8., — D. A., 8. — D. D., 34.
— Hect., 1,827. — B. P., Rocroi. — F. L., la Trinité. — Extraction de la tourbe.
Le Gland, qui donne son nom à la chapelle bâtie sur la rive droite, prend sa
source à l'est de Regniowez, dont il traverse le territoire pour entrer dans le
canton de Signy par le bois des Hingues. A signaler, aussi, le cours de YAvtoise,
rivière d'origine belge.
Histoire. — C. de Vitry. En 1340, le comte du Hainaut arrivait de Chimay
à travers les bois de la Thiérache, brûlait Regniowez qu'il rencontrait sur son
passage, « et ardirent — écrit Froissart — li coureur qui cevauçoient devant à
destre et à semestre, Segni-le-Grant, Segni-le-Petit, Renier-weez (sans doute
Regniowez), Maubert- Fontaine, et tout le plat païs de là, environ, sans nul
départ et s'en vinrent devant Aubenton. » Lorsqu'en 1635, la politique de
Richelieu eut fait intervenir la France dans la guerre de Trente ans, les Espa-
gnols trouèrent la frontière par Regniowez, détruisirent Blombay, dont les
habitants périrent étouffés sous les ruines de leur église, brûlèrent Eteignères,
la Neuville-aux-Tourneurs, Tarzy, Fligny, Signy-le-Petit. C'était pour fortifier
son armée d'Italie que Louis XIII avait dégarni cette frontière, et la laissait
ainsi exposée aux dévastations de l'ennemi.
ChAtëan. — Il y eut autrefois, au sud de Regniowez, un château-fort
entouré de fossés profonds et toujours pleins d'eau. On trouva, dans ses ruines,
une batterie à rouet d'ancien fusil, et un canon ayant cinquante centimètres
de longueur.
Bcarts. — La Censé Drouin. N. C. — La Censé Meunier, 33 hab. — Fourche-
magne, 18 hab. — Songiêre, 26 hab. — Legros-Caillou, 119 hab. — La Loge-
Rosette, 95 hab. — Lille-Bonne, N C. (Sans doute l'écart appelé Lisbonne,
59 hab.)
RIMOGNE. — H., 1,906. — E., 520. — D. C, 11. — D. A., H. — D. D., 17.
— Hect., 377. — B. P., Rimogne. — F. L., le troisième dimanche de septembre.
— C*« P. — B. B. — Harm. — G. — T. — S. C. C. les Ardoisières réunies, —
Se divise en Riniogne-haut, Rimogne-bas, et l'Enclos. Le ruisseau la Rimogneuse
prend sa source au nord du village, dans la forêt d'Ambeuval, au lieu dit le
Blanc-Marais, forme ViHang de Rosinrue — mentionnons en passant VtHang d*Obi,
— passe au pont d'Arréte-Eau, en amont duquel il a reçu les eaux de Vétang
(jtObi, tourne Rimogne et va se jeter dans la Sormonne, au Chdtelet-bas.
L'exploitation des ardoisières constitue la principale et la plus riche industrie
de cette région.
Histoire. — G. de Reims. Rimogne est un de nos plus anciens villages arden-
nais. Lépine lui donne une origine celtique ; mais cette assertion parait être
contestable. Avant le quatrième siècle, la terre de Rimogne appartenait à la
châlellenie — plus tard baronnie — du Ghâtelet (dépendant, elle-même, de la
baronnie de Montcornet), et n'avait point, alors, de seigneurs particuliers. Dans
la suite, les cadets de la maison du Châtelet la possédèrent, y exerçant la puis-
sance souveraine avec droits de haute, moyenne et basse Justice. Le premier
— va —
(le >:r-i si^iffi l'ours fut, vprs I24;i, Nicolas, ilil Itaal, troisième fils de Hugues d«
Moiilroniot et <l<- YoliiiiiIr> i]i> lliimipiv. A .\icolns. surcnlrk Vaucber, dit le
Siirr.isiii, t'poui <ris;ili<^ll<- il« CliiUi'iiii-ruroioi), vl dont la fllli> unicjue se mariait
(1 Crninl do Ji'unirinl. tniL^i'nif si-î;;ri<riir de Dimoune. Il nous aura sufit de
mf iitiiMiritT ri>s Irnis pivniicfs !i(>i;:iii'urs de ItimoKH'- donl l'un, Rarllielemy de
Knlici'l — issu d'un'' <'aniilli> livaniaise f.l venu dans les Ardennes k la suite
ili- llt'iiri IV, — mari<'- à Suiaiuif de lUiiîn, fui, en 1037, nommi^ commandant
du Mont-Olyi
s tri-s nlHindniit<.>s niin<'S iinluis
pur les seiffueuivi du <'liàlidr>i. furent
de lluime-Kuntnine, di- Ki>iKny->'n-.\is
gi-rii; se trouvait lu lariii-iT, aiiji>urd
Runne-Kontninp. OIN- de Kuifinv ni-
es de Itini0)^ni' exploitées, à. l'origine,
uven) iMinot'di-es aux moines de Signr,
, Kntrc li-s li>>ux dits l'Cnc/'M et la Btr-
li cmiiM.M-, a|i|iiirteiiaiit !i l'abbaje de
appellation. Hais à
EiploitatlDn d'un «ainci
eiitetit v>:iidu leur dotnaiiK- de Itiino^jni' puur, dit la tradition, « se procarer
de» ressources c»nln> les lié['i''tii[ues, " les rt-lij^icux de Bonne-Fontaine occu-
pèrent cetle maison et la conservên>nt jusiju'cn 1760, environ. A cette époque,
le.s sei^'neurs de IlimoKiie el du r.h^telet, ayant concédé à J.-B. Collard, prt-
sidoHt de la Cmir souveraine de Charleville, le droit <• d'ouvrir seul et fouiller
la tern- dans toute retendue de la sui^neni-ie, d'en tirer pierres et d'en ftiire
nrdiiise.'i tel qu'il Ju^iera a giropos, à eliarfie de rendre la dixième ardwse
taillée, >< li-s reli^'ieiix de Itonne-Fon laine areordèrent au président Collard les
mêmes droits sur li'iir ardoisiéi'e.
.Au IW-'Ir-Siijiif/, furent les anloisiiTos appartenant aux moines de la
félebiv alibaye ardi-nnaise. I.ii preniiC-re di-s concessiirns connue» date de
l'an ll.'W : fertnission donnée pur Pierre de Monle^rnel et ses frères aux reli-
(iietix de Si^iiy ■< de rei-lierelier sur le lerntoiiv de Itiinotine la terre^rdoise,
et d'en extraire telle iguanlité (ju'ils ju;;eraieiit convenable. « Nouvelles auto-
risations et nouvelles l'oneesiiions faites, en IlSti el en 1*202. ti ces mêmes nii-
— 439 —
gieux de Signy, par les seigneurs de Montcornet, avec, en outre, chemin ouvert
pour chevaux et voitures. En 1220, concession, à l'abbaye de Foigny, de la
carrière dite VEcailière, « ayant cent pieds de large » ; en plus, une terre con-
tiguë où gisent « de nombreux débris d'écailles ». Enfin, et pour ne pas allon-
ger cette nomenclature, la charte de 1230, par laquelle Hugues et son fils
Gilles concèdent à l'abbaye de Signy « toutes facilités pour faire et prendre
des écailles partout où elle en pourra trouver à Kimogne, et sur nos terres de
Montcornet et du Ghàtelet ». Nous ne pouvons, on le comprend, suivre la des-
tinée de ces carrières à travers les siècles; disons, toutefois, que quatre
grandes carrières sont en pleine exploitation, à Rimogne, aujourd'hui : la Grande-
Fosse, l'une des plus anciennes ; Saint-Quentin, la plus importante ; PicrkOy
d'origine encore plus reculée que la Grande-Fosse; et Truffy, A mentionner,
aussi : l'ardoisière de la Richolle (écart de Harcy) ; celle de la Rocaille, à
Harcy; Tardoisière du Trou-RigauU, à Renwez. (Voir le très complet ouvrage
de M. Watrin : Les Ardoisières des Arden.nes.)
Eglise. — Au clos Saint-Brice, se trouvait l'ancienne église — actuellement
remise et cellier — qui servit, jusqu'en 1793, de lieu de sépulture pour les
seigneurs de Rimogne et du Chàtelet. En 1697, date inscrite sur son portail, on
l'augmentait d'une grande nef non voûtée, puis d'une flèche dont le style ne
s'harmonisait nullement avec l'église. Au pied de la chaire, le caveau des sires
de Groizet, seigneurs de l'Enclos. L'église actuelle date de 1845; constructio»
inélégante et massive.
ChAteaux. — Le château des de Robert; plutôt belle maison de campagne
que chÂteau : ni traces de fossés, ni traces d'enceinte. Assis dans un délicieux
vaUon. A gauche, la Rimogneuse ; à droite, une verdoyante colline; à l'est, un
assez large ravin entrecoupé de bois et de prairies ; autour, quelques maisons.
La grande salle a gardé ses fenêtres et la monumentale cheminée d'autrefois.
L'un des derniers châtelains fut J.-B. -Louis de Robert, seigneur de Rimogne,
maire du village. Juste, aimé, bienfaisant, on n'exigea de lui qu'une seule
chose : la suppression de la particule.
Un deuxième château, au lieu dit VEnclos, qui semble avoir été forteresse
féodale. Les anciens fossés apparaissent encore assez distinctement. Ge cMteau
de rSnclos, à l'origine simple métairie, aurait été vendu pour aider au rachat
de François I", prisonnier à Madrid après la bataille de Pavie. Il fut acheté par
messire d'Angers, sieur du Groizet, qui le surmonta de trois tourelles.
Un troisième château, au lieu dit Faritjny, un peu au-dessus du ruisseau de
Rosinrue, qui prend sa source dans la forêt d'Ambeuval. En cet endroit s'arrê-
taient La Fayette et son armée, 1792 ; et, vingt-trois années plus tard, la division
Vandamme allant à Waterloo. Ge chAteau, d'une importance secondaire, fut
détruit par les Liégeois, en 1436, lors de leur expédition contre Aubigny et
le Ghàtelet. La charrue trace maintenant ses sillons sur ce sol féodal, où l'on
ne voit plus vestiges de manoir.
SÉVIONY-LA-FORÊT. — H., 258. — E., 80. — D. G., 5. — D. A., o. —
D. D., 26. — Hect., 2,613. — B. P., Rocroi. — F. L., le deuxième dimanche
de septembre. — En cette région, le sol offre un vaste plateau s'inclinant du
nord au sud et coupé dans sa partie méridionale par quelques profondes vallées
que forment des collines assez abruptes dites teimes, ou tames. Vers le sud,
de nombreux rochers hérissent les flancs boisés de ces collines. Non loin du
Petit-Moulin se trouve la Grande-Roche, dont la hauteur pourtant ne dépasse
point dix mètres. La plus pittoresque de ces vallées est, sans contredit, le
Fonds d'Amesie. Au nord de Sévigny commencent les riézes : plaines maré-
cageuses et stériles; 100 hect. environ dans le bois de l'Echelle, 1,895 hecL
dans la forêt des Pothées.
- tto -
Trie trf iilaitic île ruifspiiiix ou niissRlels arrost^nt li> terriloire. Nous filerons
spiil<'iiicnl : h- iri/.vncftti Jf.-tii-Joly, ilu nom de son propriélaire qui habita le
tli'uiul-Moiiliii : le niisnimi ■If. tlou'j'^-VoHlahke ou ilc la S/irlhe (autrefois ru de
la (imiiilivltii'zp), qui prend sa sourre aux trois Tontaiiies des Laids-Prés, appe-
lées Jadis « les Truis Trous de [lou(ie-Fonlaine », el reroit pour aflluents :
1' le H'icfirt : -I" \p iiirffier. ()iii prend sa soiirtrt- assez proche de llocroi ; 3> le
Mtirtiit-Jeiiii-l'hTiv : i" le M'inm-niix-Bus ; .'i° le Miiruifi-Vutoii. qui se réunit
au nii'seaii ili^ t'iiii.r-l'rèti, non loin du tlrand-Moulin. et s'iippelle alors :
Hh-iftr du M'iiilûi ; rivière torrentoeuse
<'■) saison d'Iiivei-, roulant alors écu-
inante au milieu de ses rocs, envoyant
au loin li^ bruit de ses eaux, el s accrois-
sant (lu Liizemi. du rtii'iisriiti d'Anuiie,
des deux Itii/nles. avant de se jeter, sous
le nom de niiatcau île lu Siiuleiie. dans
la SormoiiH,- (cote 20:i). h Gliilly. — U
I (Um Fmu-I'rif, qui preiiii sa
Tjfe d'ArdfnnBli
snutre à lii l'ense llaiid'iin, territidro
de itourij-Fiileli', el ri'inTund ses eaux
uvee eelles de UiSiiitti,: iipn'S avoir Ira-
versi'- réliint: du làrand-Mdulin ; aniueiit
rive ttauclie : le Gniiffre, dans leiiuel se
déverseiil la l'iniiif. fi'ts/wii''/ el la Fon-
Ui'mF •Si-r Vhiiilii.iwivii, deux ruissetets
sans fjnin.le iniporlance. — Le ruissfau Tn» i
ries Miirais-mij-L'iiijis. ou du liramt-
Hoiilin :anrienneineiit 'i ruisseau lie ta Kousse ") : prend
HaTdij-l'ri; li'i
ensiiile
Ferrif
appfl'' l-i
■In tk.„ffr.:.
r. aux Maràt
la Tuilli'tto, traverse Mauberl-t'onlaine. se confond
r,-« f'iVn» el se jetUinl ensemble, sous le nom de Ru ife)
ruinnne, à Cbilly. — Le ruhsirau du TremMoia : prend st
f Mwiiif lie l'ËrbeUe, reroit le Mariiix HiHfi, quelquefois
^e jette dans In Sormonne. ^ A si(^naler aussi la sourec
abondante, niOniu en temps de sécheresse, et la sourtf
luv l'Ont remarquables par leur pureté et leur fralchear.
— 441 —
Des marais et d'assez nombreuses tourbières où se rencontrent, enfouis, des
chênes plusieurs fois séculaires. Dans les tourbières du Laid-Pn\ on tioiiva
d'épaisses couches de cendre et de charbon, des pierres arrangées en forme
de foyer et entre lesquelles des traces de feu. Nos ancêtres préhistoriques se
chauffèrent-ils à ces flammes?
Le village de Sévigny-la-Forèt offrait autrefois un aspect étrange, de quelque
point de vue qu'on le conlempldt. Les anciens du pays, dont l'esprit en avait
gardé une impression profonde, se plurent souvent à en évoquer le tableau.
Tout y était bois. De loin, le terroir ne semblait être que la continuation
des fonHs. Quand les buissons, les arbres dont le sol se trouvait couvert,
étaient revêtus de leur parure de feuillage, le village de Sévigny ne pré-
sentait qu'un fouillis étage et moutonnant, d'où sortaient çà et là quelque
tuyau de cheminée, quelque toit pointu de chaumière. Chaque demeure était
abritée d'un bouquet d'arbres que l.i cognée respectait, et dont certains avaient
sûrement abrité bien des générations. Chaque rue ressemblait à l'avenue d'une
vieille forêt. Bordées de haies hautes et épaisses qu'on ne coupait pas une fois
tous les dix ans, les ramures des hêtres, des frênes et des platanes se croisaient
en voûte au-dessus d'elles; il y régnait toujours une moiteur malsaine, une
sorte de demi-jour que les rayons du soleil parvenaient rarement à dissiper
et qui portait à la rêverie.
Quelques vieux arbres de Sévigny furent et sont encore célèbres. Le Chêne
Bocquet, « qui vit plusieurs générations danser sous son ombrage )> ; les frênes
énormes qui se dressaient, jadis, devant le cimetière, de beaucoup antérieurs
à la construction de l'église et dont le dernier fut abattu en 1872; devant le
presbytère, un orme gigantesque sous lequel « allèrent s'asseoir tous les curés
du village depuis l'origine de la paroisse »; le Fau,i: -Warlier, « le roi des
arbres » de Sévigny ; le Chêne à Deux Pattes, probablement le « doyen des
Pothées », formé de deux chênes séparés h leur base par un intervalle assez
large pour laisser passer un enfant, mais qui se réunissent et se confondent,
à la hauteur de deux mètres, pour n'avoir plus qu'une ramure et un tronc
commun. Servit autrefois de rendez-vous « à messires de la maîtrise des eaux
et forêts, lorsque leurs fonctions les appelaient dans nos Pothées. »»
Eglise. — L'église primitive fut prohablement incendiée par les Impériaux
en 1521, après qu'ils eurent abandonné le siège de Mézières; mais certaine-
ment elle fut détruite en 1643 par les Espagnols, avant la bataille de Hocroi.
Cette église n'était d'ailleurs, alors, quune grande bâtisse en bois d'aspect
assez minable. Sur ses ruines fui, de 1062 à 166,'j, construite une église en
pierres, par les forestiers. Son aire englobait le pavé de l'église actuelle — qui
date de 1779 — jusqu'à la hauteur de la chapelle; l'autel se trouvait à peu
près en face de la chaire, et les tombeaux vers les piliers de la tribune. La
chapelle date de 1828, et la sacristie est d'origine récente. Sur la cloche se lit
le millésime 1818; l'ancienne cloche avait, nous assure la croyance locale, « un
timbre argenté très sonore et très doux. » En 1793, elle fut vendue, comme
maintes autres cloches, pour faire des canons et de la monnaie de bronze.
En 1780, une « épidémie » — la tradition ne la désigne pas phis explicite-
ment — fît d'effroyables ravages à Sévigny-la-Forêt. Il arriva que, pour essayer
de sauver les vivants, on sortit de leurs maisons les mourants, qm restèrent
pendant toute la nuit exposés au ri^'oureux froid de l'hiver. On pensait les
retrouver morts, le lendemain. Or, aflirme la légende, le grand air les avait
guéris. Les habitants de Sévigny iniaginèrt'nt alois de boire en abondance de
l'eau froide, notamment celle qu'ils puisaient à la fontaine d'Aniesie. In instant
le fléau parut se calmer; puis il redoubla de violence. A cette époque, le curé
Hérisson imagina de mettre la paroisse sous la protection de saint Hoch ; et
tout aussitôt, nous raconte cette même légende naïvement crédule, «< les
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maladies n'vinrenl à la vir», ot les bien portants ne furent plus malades. »» La
chns«' parut si niiraouhMis<> qu'un pèlerinage à saint Hoch fut institué. En ce
temps vivait à Maiiberl-Fontaine un mendiant dont on n'a jamais connu le
nom, mais qui passait pour être un fort habile sculpteur sur bois. On lui don-
riait une très énorme souche de chêne, pour qu'il en pût tirer un beau saint
Hoch. Une cotisation volontaire de tous les habitants de Sévi^ny servit & rétri-
buer l'artiste, ainsi que le peintre: et le 10 aoiU i780. la statue du saint était
solennellement installée dans ré«;lise. Pendant l'époque révolutionnaire, on la
cachait dans le clocher pour la soustraire à l'iconoclaste Jacquemart, qui vou-
lait <« brûler c»* vieux sinj^e-là »> ; puis elle reçut asile chez Hubert Lubin, dit
Maveur, et fut, lorsque l'abbé Legros eut acheté un autre saint Roch. donné
à Th. Macquart, qui la lop'ait, (^[i face de sa maison, dans cette niche où nous
la voynns aujourd'hui. Elle fut d'ailleurs, récemment, repeinte et rafistolée aui
frais des habitants, qui ne voulurent pas être in$;rats pour cette statue dont
les aviMitures appartiennent à l'histoire locale. En i849, à l'époque du cho-
léra, il y eut recruilescence de piété pour saint Roch, que Ton avait oublié
quelqu»' peu. Le curé Le«:ros ne fut même point embarrassé pour se pro-
cup'r un « frafj^nx'ul d'os (? •< du saint — on promène processionnelleraent ce
fra^MHMit chaque 10 août. — el le pèli»rinaju'e fut rétabli : pèlerinage qui n'eut
jamais, d'ailleurs. f;rand reteiifissem»'nt A f^'rande vogue, (i'est en 1876 que
l'abbé Elloy at^hetait la statue de saint Roch, que l'on voit aujourd'hui dans
ré^'lise.
Ecarts. — Le Fnu.r-Pn>, 8 hab. On appelait w faux-prés »», au seizième
siècb', la u;rande plaine marécageuse, en partie boisée, qui s'étendait entre le
chemin de Mézién*s (rue aiHuelle des Kau.v-Prés) et celui d'Aubigny (chemin
Jaunr : cette plaine restait à l'état d»* riéze jusqu'au commencement de notre
siècle. O'tto rue des Faux-Prés, paiticulièrement éprouvée lorsque sévissait
l'épidémie dt^ 1780, fut l'une <b's plus peuplées du village. On y retrouve
maints o\. maints vesti;irs d'Iiabilalions anciennes, les unes antérieures et les
autres [postérieures à la bataille de Rocinj. — Corbineaux, 8 hab. — La TaiUt'
Coturilrnii, où les Prussiens, en 181. '», avaient établi leur camp. Tout paysan
surpris dans ces parag«^s était bàtonné. — \,o lifUifi-PohU, .'> hab. — La TrawcAe-
(ialloia, — La Voie-Fei'nr, 10 hab. — Le Chemin du liour^i, 18 hab. — LePeiit-
Monlin, ou Mnitlin-Warroiix. — Le Onind-Moulin: d'un acte passé par devant
Jacques Aubier, notaire à Reims, ^10 avril t.'iOO, il résulte que le a chapitre de
Reims donne permission a Thomas Krougnut, mosnier demeurant à Loagny,
torre des Polez, de faire ung molin à eaue en la forêt franche de Sévigny sur
le ruisseau estant en la dite forest joignant les usaiges de la dite terre des
Polez lieudit le joiiig des canes... pour en jouir pendant 60 ans moyennant
10 livres tournois par an... n {> moulin disparut quelques années après sa
fondation; était reconstruit en 1()07 par (îuillaume Lépinois, toujours avec
autorisation du chapitre de Reims. Il tut acheté, avec ses dépendances, le
14 mars 1791, comme bien national, par Jean Martin, de Sévigny. C'est en 1772
qu'aurait été construit le potit moulin. Ils furent achetés tous les deux en 1827
par>'icolasRoussi*aux,de Maubt^rt; le grand moulin était tellement délabré qu'il
fallut \r refaire, — tel d'ailbMirs qu'il existe aujourd'hui — de fond en comble.
— Lt^ Ti'rnt'-Pitfmn. Parmi h*s soldats de Condé se trouvait un Suisse nommé
Pigeon, l«'(iuel, s'éteint établi dans ct'tte zone ardennaise, fut l'ancêtre de la
fauïille bien «'onnue des Pij;«*on. Jean-Rapliste Pigeon, dit Cayette, né à Sévigny
en lan XIV et nïort a Rimo;;ne en 1894, fut le dernier réel dépositaire des
traditions locales relatives à la bataille de Rocroi. — Maison Attila. La veille
de la bataille, le <luc d'Knghien bivouaipiait au centre de son armée, avec ses
nfticiers du régiment de Picardie. « C.omme un vigilant capitaine, dit Bossuet
dans son oraison funèbre, il reposa le derni(T, mais jamais il ne reposa si
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paisiblement. » L'endroit où Gondé reposa se trouve exactement derrière la
maison Attila, sur la droite et non loin du ruisseau de Rouge- Montai ne.
Liieuxdits. — La Plaine Gaspard, où fut planté, en iSll, le chêne du roi de
Rome. Ce chêne n'existe plus ; mais on voit encore des vestiges de fossés qui
marquent l'emplacement du jardinet Marte- Louise. Lorsque Bonaparte, venant
de Bruxelles, traversait les Ardennes pour la première fois (voir Meyrac : Villes
ET Villages des Ardennes), il s'arrêtait et prenait son repas h Vauberge du Cheval-
Blanc; la servante eut, parait-il, un pourboire plus qu'impérial, et le soir il
couchait chez M. Tarpin dont la maison, à langle droit de la route de Rocroi,
est démolie depuis quelques années. — Censé Macquart, où les Prussiens,
en 1870, installèrent, en même temps qu'à Rouge-Fontaine, les deux batteries
par lesquelles, pendant cinq heures, Rocroi fut bombardé. — La Guinguette,
où l'on voit encore la ligne de circonvallation faite pendant la bataille de Rocroi.
— Le Marais des Ambres, où Prussiens et Russes, en 1815, avaient établi leur
boucherie. Ils eurent leur camp au Clos-Magnette, — La Roche de la Fille morte,
où la légende dit que vécut longtemps un serpent de taille colossale. — La Butte
delà Sorcière, où fut brûlée, dit la tradition, il y a de cela sept ou huit siècles,
une femme qui passait pour avoir fait un pacte avec le diable. Celte butte se
voyait encore il y a soixante années; tout proche, le Trou de la Sorcière, un
marais aujourd'hui, d'où l'on avait extrait la terre pour faire cette butte. On
raconte que souvent, la nuit, on vit errer un blanc fantôme allant de cette
butte à la Fontaine aux Cerfs, toute peuplée de gnomes qui terrorisaient les
passants attardés ou, lorsqu'ils étaient de joyeuse humeur, se contentaient de
les déchausser et de cacher leurs souliers. — Le Bac à l'Homme, près la Grande-
Roche, sur la rive droite de la Sauterie, où se serait commis, en 1737, un hor-
rible meurtre que fort longtemps une croix rappela. C'est à la Croix de l'Homme
qu'en 1793 s'étaient embusqués quelques forestiers attendant, pour les assas-
siner, le passage des « brizeux de bon Dieu », parmi lesquels Jacquemart, dont
nous parlâmes à propos de saint Roch. — Bêfosses, — Fond-d'Amesie, où les
habitants de Sévigny se réfugièrent à la hâte, en 1815, pour y construire quel-
ques huttes, lorsqu'ils apprirent l'arrivée des Cosaques. — Creux-Royaux,
ou fossés profonds qui traversent, du sud au nord, la forêt des Pothées. Ces
fossés ne seraient-ils pas les vestiges d'une ancienne voie romaine? « Voie cel-
tique », affirme la tradition complaisante. — Le Marais du Violon, où se trou-
vaient, jadis, quelques fontaines aujourd'hui disparues. Une fée les hantait;
mais une fée courbée, décrépite, ne marchant qu'avec peine et s'appuyant sur
un bâton. A maintes reprises, elle s'arrêtait, de dessous son manteau tirait un
violon dont elle jouait le plus doucement possible en disant : « Tu es bien
vieille, grand'mère; » puis, ayant donné un coup d'archet plus rude en chan-
tant : » Zin zin zin, dim di dinn, zinn zi zim, » elle semblait prendre une taille
gigantesque et disparaissait. — Fond des Fanettes, où fut, en 1521, violée puis
assassinée, par les Impériaux, une messagère revenant de Rocroi. Ayant le
ventre ouvert, elle eut le courage, dit la légende, « de rassembler ses entrailles
dans son tablier et d'arriver jusqu'à la porte du château de Montcornet où,
morte, elle tomba. » — La Pierre-Taillic ou taillée. C'était en 1551. Nicolas de
Gourdes, gouverneur de Maubert-Fontaine, était allé, avec quelques hommes de
troupe, en expédition contre les aventuriers qui ravageaient la contrée. Surpris
à la Pterre-Taillie, il y fut tué au moment même où Bourdillon arrivait, venant
de Mézières, pour lui prêter main-forte. Mais Bourdillon ne put que ramener
le cadavre de Nicolas de (iourdes, auquel furent faites, à Mézières, de magni-
fiques obsèques.
RoyaU' La fleur. Alors qu'allait se livrer la bataille de Rocroi, ceux qui n'avaient
pu se réfugier dans la ville s'étaient cachés, en plein bois, avec leurs bestiaux,
aussitôt qu'avaient été signalés les Espagnols. Un pâtre de Sévigny, nommé
— 4U -
Ldtloui., d»'v;iit iloniit'r l'iiiarint' «mi soiinaiit du cor. Dès qu'il apeiçuireniiemi,
il av^Ttit, fidëlo à la consij^no, s(?s rompa^rnons. Irrités d'<Hro ainsi découverts,
les Kspa;,'iiols luèrrnt rt* ootiraffeux ber^fr. Co li**u, appelé les Cinq-Arpents,
s'ap[)ela, depuis re drame, Huytut-Lnfleur : royau si<j[nifiant rigole, rayon.
Cluelcjues traditionuisles placent cet épisode en l.'»2l, alors qu'avant levé le
siè;^e de Me/.ièn's, le conile de Nassau revenait (mi Bel^'ique, pillant et brûlant
tous les villages qu'il traversait. — lioinjr-Fontnim'. Les premières maisons de
Kou^e-Fdulaine furent construites queliiue temps après la bataille de Rocroi,
notamment par les familles Leroy et Lequeux. Ui dernière des maisons con-
temporaines iW la bataille — il n'en resUi (|uesept. notamment celle d'un bou-
cher, — et apparttMiant à llilain» Lebas, s'écrioula, de vétusté on peut le dire,
en 1890. S«*s ruines se voient encore rue de la Sari lie. .Vbandonné par ses
habitants, en I54;L Sévij^uy ne s'était repeuplé que fort lentement. Des anciennes
familles du villaj^i'. contempoi aines <le la bataille, deux seules survivent aujour-
d'hui : les Soniuié et les Lebas. Orlains lieux dits nous en rappellent quelques-
unes, éteintes aujourd'hui : iif'ninl, Utmumnut, Lelorrain, Lancvloi, Bitlette,
Tandis que combattaient Kspaju'nols et Français, le sang coulait en si grande
abondance <|ue, dit la traditinn. la Fontitinc ift'S liorhfla — c'est-à-diro desbos-
qnels — se tiausftniuait en mare iouj;t» ; d'où le nom qu'elle eut depuis : Honije-
FonhiifU'. Le riiis<«'au de la Sartln^ roulait des flots empourprés, et, pendantde
loncues annéé's. la mnussr, en temp< de pluie, laissait sourdre une rosée ver-
meille qui rendail à la lluu;.'e-F(»ntain(> sa teinl4> ensanglantée. Jamais, depuis
ce jour, on n'y voulut all«M' la\ei\ rt p«*u à peu la fontaine se dessécha, puis se
combla. Avant (b* (juitttT la Franc»', 80,000 hommes tle l'armée d'occupation
furent passés imi revm» par Wellington et SouvarolT, sur une ligne de front
«(ui s'étendait «le la l.nijc-lidSi'Ut' — territoire <le Hegniowez — à Hougc-Fcn-
taiiw. »< On vil arriver les deux giMiéraux, avec leur état-major, par le chemin
de houp'-Fontaine, au milieu dun tt>urbillon de poussière. Wellington montait
un cheval 1res ra[>ide et impétueux; il devançait de beautrouples autres. Dans
la vitesse de la j'oii.se, un ter de son cheval volait au loin, l/arrivée des chefs
fut saluée, pai- les tnnipes anglo-russes, d'acclamations prolongés, comme un
roulement df tonnerre. Jamais on ne vit tant de nninde, jamais on n'entendit tant
de tapage. . (jnelques années plus tard, en 1839, alors «|ue l'on croyait à une
guern» pioehaine, 10,000 liomun^s de troupe furent passés en revue, sur ces
mêmes riezes. par les <lucs tl'Orléans et de Nemours.
A Uonge-Fontaine vivait, en 178."!, un certain Jacques Lubin. Sun jardin
occupait rem[>lacemi>nt de l'um; des })lus anciemies maisons du hameau, et,
dans sa rave (jue l'on voit encon-, il conservait toutes ses provisions; mais
ces provisions disparaissant de jonr en jour de façon mystériense, Lubin prit
son fusil, (piil avait fait bénir, le chargea de balles trempées dans Teau
bénite t>t (lu'il marqua d'une croix, puis attendit. In gros chien noir passa,
Lubin tira, le fusil lit b)ng-feii, et de même trois jours de suite. Le quatrième
jour, une balle atteignit le chien qui, subitement, se changeait en homme. La
légende ajoute »|ne re chien noir était un lieutenant du régiment d'Esterliazy
— il tint garnison à Hocroi de 1777 à 1790, — qui avait le pouvoir de se méta-
morphoser en bèle.
LATAILLETTE. — IL, WO. — E., 135. — D. C, 3. — D. A., 3. —
D. D., '29. — Hect., l..*)19. - B. P., Hocroi. — F. L., le dernier dimanche
d'aoïH. — Arrosé par le ruiasimt Sainte- Anne, ou ruissicau île r Eau-Noire, que
rejoint celui de la Chauditre. Erigé en commune depuis Tannée 1841, malgré
l'opposition formulée par Uocrrn. : Voir dans Lépine : Hisuhrb de Hocboi, le
curieux récit des demandes et di*s oppositions faites par cette ville pour que
Tailletle restât, sous sa dépendance, un de ses hameaux.)
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Ecarts. — Les Bornes, H. — Les Guinguettes et les Bernes, 24 hab. — La
Grande-Chaudière, i34 hab. — Le Moulin- Bouvier^ 8 hab. — Le Petit-Gué-
(THossus, 5 hab. — La Petite-Chaudière, 33 hab. — Rouilly, 92 hab. — Beaure-
gard, 12 hab. On y voyait, jadis, quelques traces de fossés qui laissaient suppo-
ser une très ancienne enceinte fortifiée. — Vauclair, 15 hab.; autrefois appelée
la Houppe et, encore, la Verrerie de Vauclair, Se trouvait, en cet endroit, une
verrerie avec pont-levis et entourée de fossés, aujourd'hui comblés, toujours
remplis d*eau. En outre, un rempart les mettait à Tabri de tout pillage.
TREMBLOIS-LES-ROCROL — H., 243. — P. PL, 10. — E., 81. —
D. C, 10. — D. A., 10., — D. D., 20. — Hect., 210. — B. P., Rimogne. F. L.,
le deuxième dimanche de septembre. — G. — T. — Chemin de fer départe-
mental à voie étroite, inauguré en 1896, du Tremblois à Rocroi. Autrefois,
fief seigneurial relevant de la chàtellenie — devenue baronnie — du ChAtelet ;
mais avec ses seigneurs particuliers ayant droit de haute, moyenne et basse
Justice. Le Tremblois eut, aussi, sa chapelle particulière, construite en 1666;
son château et ses tours dont, au commencement du siècle, on voyait encore
les ruines.
il. CANTON DE FUMAY.
Ce canton comprend sept communes : Fumay, Anchamps, Fépin, Hargnies,
Haybes, Montigny-sur-Meuse, Revin.
Il est borné : au nord, par le canton de Givet et la Belgique; à l'est, par la
Belgique et le canton de Monthermé; au sud, par les cantons de Renwez et de
Monl henné; à l'ouest, par la Belgique et le canton de Rocroi. Arrosé, notam-
ment, par la Meuse et la Houille,
14,008 hab.; 3,700 élect.; 16,210 hect.
La Meuse coupe, dans le sens de sa longueur, ce canton en deux parties fort
inégales; celle qui se trouve sur sa rive gauche, resserrée entre le cours du
fleuve et la Belgique, est beaucoup moins large que celle qui s'étend à l'est,
sur sa rive droite. Tout entier compris dans l'Ardenne, il est un des plus
montueux et des plus pittoresques du département. A part la vallée de la
Meuse, qui s'élargit un peu en quelques endroits, mais qui le plus souvent n'a
que l'espace nécessaire pour livrer passage au fleuve ainsi qu'au chemin de
fer et à la route qui le côtoient; à part aussi quelques éclaircies que présente
le territoire d'Hargnies, il est tout couvert de bois. On y trouve des montagnes
dont Taltitude dépasse 400 mètres.
Les villages de ce canton restèrent pour le spirituel attachés à la crosse des
princes évéques de Liège, jusqu'au concordat de 1801 qui les réunit à la crosse
des évéques de Metz, le département des Ardennes se trouvant, alors, dans leur
ressort. Quand fut rélabli l'archevêché de Reims, en 1823, le pape Pie Vil les
engloba dans la nouvelle circonscription ecclésiastique.
Ces Ardennais ne sont Français que depuis environ deux siècles et demi.
Louis XIV, dans la guerre avec l'Empire, s'emparait du Namurois en 167o; or.
comme ces villages formaient enclave entre sa nouvelle conquête et la France,
il les fit occuper par la garnison de Gharlemont, et, quatre ans plus tard, le
traité de Nimègue lui en confirmait la souveraineté. FauUrier, l'intendant du
Hainaut français, vint en conséquence prendre possession du comté de Beau-
mont avec ses dépendances : Chimay, Fumay, Revin, faisant prêter aux habi-
tants le serment de fidélité au roi. Mais, d'autre part, l'électeur de Trêves,
en raison de ses droits sur l'abbaye de Prum que possédait la seigneurie
foncière de ces terres d'Ardenne, et aussi l'Espagne, qui n'avait pas accédé
au traité de 1679, protestèrent contre cette prise abusive de possession.
— 446 —
L'affaire, dit dorn Noël, fut évo<iuéo au tribunal de Tournai, siège de l'inten-
dant du Hainaut français, et ne paraissait pas devoir finir au gré des plai-
^'nants, car, disaient les Juj^es, <« ces terres appartiennent à des sujets du roi
d'Espagne, » quand, sur un ordre impératif venu de Versailles, Puniay elHevin
furent adjugées à l'archevêque de Cambrai au prix de vingt-deux mille pala-
gons, monnaie du pays; soit un peu plus de soixante mille francs au pouvoir
actuel de l'ar^^ent, le patagon valant alors cinquante sous ou à peu près. L*élec-
teur de Trêves, ne se tenant point pour battu, mit en avant de nouvelles
prétentions. Il fallait conclure : la France et TKmpire insérèrent donc au
Traitr des Limites l'article tG qui consacra la cession d'une manière définitive,
et dès lors c«'S terres d'ArdtMine restèrent inséparablement unies à la cou-
ronne de France. On les rattacha à l'intendance du Hainaut français, mais en
établissant à Fumay une subdélégalion qui, avt^c celle de fiivet, formèrent
toutes deux la nouvelle administration politique du pays.
L'histoire de ces villa^'es n'eut pas de très étroits rapports avec celle des loca-
lités voisines de France, tant qu'ils ne furent pas réunis à la couronne, l-es
titres relatifs à ces cumniun»*s se trouvent principalenuînt au dépôt central de
Bruxelles ou à Lié^^e. Les archivi'S du Hainaut français ta le greli'e du bailliage
d'Agimont conservaient les plus lécmls : ces derniers sont actuellement au
dépôt départemental de Mézièif's. L'une des quatre ^^randes avoueries arden-
iiaises eut s<»n sié^c à Funiay. L'avoué -^/r/t-ora/z/s élait le défenseur-né des
biens d'une éi;lis«'; au besoin, il «levait prendn; les armes pour la protéger. Il
avait d'abord été établi sur le modèle i\v< Urfinmeurs dt*^ rillea, créés par la loi
de renqiereur Valentinien 111. en My.'t: on voit ainsi trois ans après :368) un défen-
seur de re;^lise romaine. HientiM l'invasion des barbares fit dévier l'institution,
et l'Eglise eut alors des //roM*\s- milUairvs qui lui firent payer souvent fort cher
leui' protection, quand ils ne lui ravissaitfut pas les biens qu'ils avaient mission
de défendre. Le mal en vint à un tel excès (|ue les conciles durent songera
les abolir; le concile de Ueims de 1147 est celui qui leur porta les plus lerri-
bb;s coups. Ils persévérèrent encore pendant cent ans, surtout dans le .Nord.
et Unirent par disparaitre. sauf le nom qui demeura longtemps encore. Les
quatre grands avoués de l'Ardenne étaierd : celui de Rumiyny, pour l'église de
Heims; celui de Dvncfit'ry, pour l'abbaye de Saint-Médard de Soissons; celui de
Sediin, pour l'abbaye de Mouzon; et celui de lievin, pour l'abbaye de Priim. Les
autres, celui de Thin par exemple, n'avaient qu'une minime importance. Dans
les derniei's temps, toute leur fonction consistait à rendre la justice au nomdn
seigneur, et encore souvent était-elle inféodée à un soHa-vow}. Nos officiers
ministériels connus sous le nom d'aronra leur ont emprunté le nom, sans la
fonclir)n : du moins cettt* dernière n'a qu'un rapport éloigné avec celle des
nvow^a du ({ualriènie sièck».
Un seul grand cours d'eau, la Meuse, sillonne, du midi au nord, de ses nom-
breux méandres, toute la partie occidentale du canton ; par ses deux rives elle
reroit h? tribut (b*s riiisselets qui sourdent du bois : c'est le grand collecteur.
Son principal aflluenl, la llnuiUc, qui jnend sa source à Louette-Saint-Denis,
en nelgi<|ue, sépare ev pays d'avec la France et draine, à l'orient, les ruisseaux
du bois d'Harî.Mii(îs pour les déverser <lans la Meuse à tîivet. En quelques
endroits, aux boucles fiM iné(?s par b^ fienvt», des canaux de dérivation pour faci-
liter la navigation, utdamment à llaybes, à Fumay, et trois à Kevin. La voie
ferrée de Heims à Xaniur travers»* le canton du sud au nord, en suivant la
vallée de la Meuse qu'il côtoie, tantôt sur une rive, tantôt sur l'autre, à l'aide
de trois tunnels successifs. (Voir dom Noël : Lk (^a.nto.n dk Fumay.)
FUMAY. — IL,:;,2S0. - K., 1,J8:;. - I). A., 17.- I). l).,3i. — HecL,3,756.
— H. P., Fumay. - - F., b* H mai et le !«' sept(?mbre. — F. L., la Pentecôte.—
- M —
S. H. — Caisse d'épargne centrale. — B. B. — G. — T. — Harm. rUniun. ~
S. ch. Notre-Dame. — S. G. — Cercle d'éluiles sociales. — Cb. synd. ouvriers
mineurs. — S. G. G. usine du PieH-Selle. — S. C. G. la Maison du Peuple (boii-
lanj^erie). — Ileuxièiiie étage du.iwrom anioi'ier : sclilsles elquartzJtes bleus;
schistes violets, quartzites verts; schistes liilqueux verJfttres. A l'ouest di* Fu-
may, le territoire belge, séparé du sol français par le ruisseau d'Alise, fait une
pointe qui vient presque toucher la Mrijse, laquelle traverse Funiay. La petite
ville est construite irrégulièrement, suivant les caprices du sol, à l'entrée d'une
presqu'île que contourne le fleuve. Les montagnes boisées de la rive droite
l'entourent d'un cirque majestueux.
<' Les féeries du Ghàtelet. écrit Henriet dans son Gvjok, illustré du la Vallëk
DE LA Heu^k, transportent successivement le spectateur dans le royaume des
pierres précieuses et autres empires de fantaisie. A Kumay nous sommes dans
le royaume de l'ardoise. G'est en efTet une ville bûtic en anloise, avec des mon-
tagnes d'ardoises sur la tête, des carrières d'ardoises sous les pieds. Jusque
dans l'air qu'on y respire, il y a de la poussière d'ardoise. Quelques maisons
et l'église sont construites
en moellons de couleur jau-
nâtre, tirés aussi des car-
rières du pays; mais tout
cela se fond dans une sym-
phonie de lilas tendre d'une
finesse incomparable. Ku-
may apparaît au voyageur
comme un décor grandiose
d'une coloration bien parti-
culière, d'une étrangeté sai-
sissante... "
Quant aux maisons, dans
le roc et l'ardoise, elles sont
plantées par ci jjar là, sans
souci de l'alignement et tout
au hasard de la rencontre,
en saillies de ce côté, en ren-
foncement de cet autre, avec
leurs portes au ras de rues tortueuses, montantes ou descendantes en esca-
liers. On se rappelle, alors, les vieilles cités espagnoles : Fontarabie, Oviedo,
Tolosa, Saragosse, ou encore nos villes aux temps jadis des Flandres fran-
çaises et belges : Gand, par exemple, frappée île celle empreinte inoubliable
que burina sur elle la pesante domination espagnole. A signaler la promenade
du Baty, l'un des points les plus pittoresquement sauvages de l'Ardenne fran-
çaise. Tout au fond du Baty, la chapelle Saint-Hncb. Sur la porte qui ferme
cette chapelle, un clou. Pour posséder un épouï de son choix, la jeune fllle
doit dévotement embrasser ce clou en murmurant bien bas le nom de celui
qu'elle désire. Saint Roch a-l-il toujours exaucé ces vœux innocents?
En face de Fumay, rive droite de la Meuse, le rocher de lu Luve. 11 barre le
cours des eaux et les force à se rejeter de l'autre cùté, en décrivant la courbe
qui forme la presqu'île de Kumav. Ce rocber empiète tellement sur la Meuse
qu'il a fallu tailler dans su masse le chemin de halage. Celte roche énorme,
(l'un ton grisiUre. striée de profondes tissures, rouillée, délavée par la pluie,
plaquée de mousses, toute pleine d'anfracluosités, est, certainement, l'une
des plus singulières curiosités locales.
HUtoirs. — C. de Liège. Les archives modernes de Kumay se trouvent au
dépôt à Mézières : elles se rapportent surtout aux ardoisières locales et à
l'exploiliitioii des bois. I.».*s a.u'irnnos arrliivrs appartiennent aux chartes de
Tabbave de Priini et sont const*rvé«*s au dôpôt de la régence de Coblentz, en
Pnissr. Kxislait (bVl«"i, sans doutt». à r«''puqu«' intMOvin^ienne; nous voyons, en
(îlfot, qui* Kuniay se trouve nienlionné dans b's «< terres en Ardeniie >» que Pépin
le Bref donne a i'altltaye de Pruni. On ne sait trop ce que devint le vîJIaf^e pen-
dant quatn» cents anni'es; sans doute fut-il ravagé par les Normands, quand
ils remontènMit la Meuse. Ce n'est ^uiM-e qu'à partir du douzième siècle qu'il
commence à figurer dans l'histoire.
Hubert, dans sa (iKOGn.\rinK dks A»i»knnks, nous donne — surtout en ce qai
concerne ses s«'igneurs — uin» excellent»; monographie de Fumay. Nous en
extrayons les qutdques rensei^'nenienls que voici :
u II V avait a Fumav et à Bevin des châteaux fortifiés où se retranchèrent les
surcess<'ui*s d<* <iodefroy de Wintin, en 1202 avoué de Fumay et de Hevin et qui
défendit le territoire contre l'abbavr de Pruni. Ces avoués exerçaient une soa-
veraincté plus ou moins étendue. En 1288, Uazze de Wintin vendit à Jean H
d'Avesm's, comte de Hainaut, les terres de Fumay et de Revin, et il signifia aux
échevins, jurés et communautés des deux bourgs, que désormais ils eussentà
obéir aux comtes de Hainaut comme à leur seigneur temporel. Razzede Wintin
n'était donc pas un simple avoué ou officier de justice de Tabbaye de Prûm.
Jt>an II d'Avesnes mourut <mi 1304, laissant deux fils dont l'aîné, Guillaume, lui
succéda dans son comté de Hainaut, et le second. Jean de Hainaut, eut poar
apanage les terres de Heaumont, de Ri^aufort, de Fumay et de Revin, sous la
mouvance et souveraineté du comte de Hainaut. Jean de Hainaut mourut en
13o0. Ses biens passèrent à ses trois petits-tils, enfants do sa fille unique Jean-
nette de Hainaut, qui avait épousé Louis de CtuUillon, comte de Blois et sei-
gneur d'Avesnes. Les terres de Chimay, de Couvin, de Fumay et de Revin
échurent à Louis de Ch«Vtillon. Celui-ci éUmt mort sans enfants en i372, Guy,
son troisième frère, eut les terres de Fumay et Revin. l^e nouveau seigneur
établit, en 1370, un hôtel des Monnaies dans le chdteau de Fumay, quoique la
mouvance et souveraineté vu appartinssent au comte de Hainaut. Aussi cette
entreprise lui atti'a-t-elle le ressentiment du duc Albert de Bavière, qui admi-
nistrait alors le comté de Hainaut au nom de son frère (îuillaume. Albert envoya
à Fumay le sieur Jean de Mauièges, [U'évôt de Maubeuges. Arrivé devant Fumay,
le commissaire ordonna au châtelain de lui ouvrir les portes du château. Le
châtelain obéit «4 le prévôt de Maubenge « mit la main du comte sur toute Lt
K forteresse et sur tous les instruments ({ui avaient servi à la fabrication des
« monnaies, puis, se rendant à la halle, il mit encore la main à la ville de Fumay
« comme il avait fait au chiVttfau. » Guy dt! Hlois étant mort sans enfants en 1397,
ses terres retournèrent à Albert de Bavière et furent réunies au coraté de
Hainaut. A la mort d'Albi^rt, elles passèrent à Guillaume H son fils et, après
celui-ci, à Jacqueline de Bavière, (ille unicpie de (îuillaume. En 1433, Jacque-
line les abandonna, avec le Hainaut, la Hollande et la Zélande, à son cousin-
germain Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui fit entièrement rétablir les
fortifications du château et de la ville de Fumay. En 14.*>3, le duc Philippe,
débiteui" envers Antoine de Cmy, conile de Porcien, d'une somme de 20,737 flo-
rins, lui céjla les «< villes, ch.Uels, terres et seij^neuries de Beaumonl, Fumay el
«' Hevin, sauf et rés«M'vé tout«»fois les foi, hommage, ressort et souveraineté. «
(îuillaume. sire de Clii«?vres, hérita de Philippe de Croy et obtint, en ioio, des
lettres-patentes de l'archiduc Charles, comle de Hainaut, depuis empereur
sous It^ nom de (iliarles-Quint, portant confirmation et don nouveau de la ces-
sion de \'t'.i',]. A la mort de (îuillaume de («roy, ses biens passèrent à son neveu
Philippe, preniier tlnc d'Arschol. Leduc d'Arschot, reconnaissant envers Charles-
Ouint, qui avait accordé à Fumay et à lievin des lettres de neutralité, permit
aux habitants de <« metlci' les armes de l'empereur avec Les siennes â leurs
— 449 —
porles et maisons. » Grûce aux lettres de neutralité, les deux bourgs jouirent
pendant quelque temps d'une tranquillité qui contribua beaucoup à augmenter
la population et le commerce de Fumay. Le nombre d'étrangers qui vinrent
sV fixer fut même si considérable que la communauté des mineurs escailleurs,
craignant d'en être surchargée, jugea nécessaire de renouveler ses anciens
statuts et d'exiger un droit d'entrée de tous ceux qui ne seraient pas fils de
maîtres. Le 29 décembre 1584, le troisième duc d'Arschot créa trois foires à
Revin. Il mourut en 1595, et eut pour héritier son fils Charles. Par son testa-
ment du !•' juillet 1610, Charles IV d'Arschot voulut qu'à sa mort ses terres de
Fumay et de Revin fussent vendues. En effet, ses exécuteurs testamentaires
les vendirent à Alexandre d'Aremberg, prince de Chimay, pour le prix de
150,000 livres. En 1675, Louis XIV s'étant emparé de Dinant, de Huy et de
Limbourg, Fumay et Revin qui se trouvaient enclavés dans ces conqut^tes furent
occupés par un détachement de la garnison de Charleroi. En vertu de l'ar-
ticle 14 du traité de Nimègue (1679), le sieur Faultrier, intendant du Hainaut
français, retint pour le roi les terres de Beaumont et de Chimay, puis il se
rendit à Fumay et à Revin, dont les habitants prêtèrent serment de fidélité
entre ses mains, comme dépendant du comté de Beaumont, et comme enclaves
incontestables, ces deux bourgs étant situés entre Charlemont et la Vieille-
France. L'électeur de Trêves, d'un côté, à raison de ses droits sur l'abbaye de
Prum, l'Espagne, de l'autre, protestèrent contre l'incorporation à la France des
terres de Fumay, de Revin et de Fépin. Cependant le prince Ernest-Dominique
d'Aremberg, descendant d'Alexandre d'Aremberg, étant mort sans enfants,
ses biens étaient passés entre les mains de son cousin-germain Philippe-Louis
d'Alsace, comte de Boussut, fils d'Anne-Caroline d'Aremberg. Philippe-Louis
d'Alsace mourut à Bruxelles en 1688; mais déjà, en 1682, les créanciers du
prince de Chimay avaient saisi les revenus des terres de Fumay et Revin. Le
principal de ces créanciers était l'archevêque de Cambrai, Jacques-Théodore de
Bryas. Sa créance se montait à 45,680 florins. En 1688, il lit saisir réellement
Fumay et Revin. Le tribunal de Tournay hésita longtemps avant d'ordonner
la vente de ces terres, parce que, disait-il, elles appartenaient à des sujets du
roi d'Espagne. Louis XIV, informé par l'archevêque de (ambrai de ces hésita-
tions du parlement de Tournay, lui adressa une lettre de cachet par laquelle
il lui mandait expressément de « procéder à la vente nonobstant que ces
terres appartinssent à des sujets de S. M. C. » Elles furent donc adjugées à
Tarchevêque de Cambrai pour la somme de 22,000 patagons. Enfin, pour mettre
un terme aux prétentions sans cesse renaissantes de la cour de Trêves et aux
nouvelles difficultés qui surgissaient à chaque instant, l'Autriche et la France
convinrent de la cession absolue de la part de l'Autriche de ses droits sur Fumay
et Revin. >»
Château, — Un très ancien château, jadis. Croonendael y fait allusion dans
son Etat ancien et moderne du Pays de Namur. Henri H, s'étant avancé jusqu'à
Dinant, à la tête d'une forle armée, fut obligé d'évacuer ses conquêtes et de se
retirer devant Charles-Quint, du côté du Hainaut. L'empereur alors « reprit tous
les forts que le dit roy avoit prins au long de la rivière de Meuze jusque Mazières,
si comme le chasteau d'Agimont, ville et chasteau de Fumay et aultres. »
Le côté occidental du carré que la Meuse laisse ouvert du côté de Fumay était
jadis fermé par une muraille dite le rempart. Elle commençait au-dessous du
Pied-Selle à la roche qui repousse la Meuse vers le nord-est et venait, en des-
cendant du sud au nord, aboutir à une grosse tour que Louis XIII fit raseï-,
ainsi que l'ancien château, par un détachement de ses troupes envoyé tout
exprès. A la fin du siècle dernier, on trouva dans une vieille tour, qui subsis-
tait encore sur ce même emplacement, une grande quantité de grains parfaite-
ment conservés. Fumay n'avait qu'une porte à l'endroit d'où Ton commence à
29
— 450 —
descendre vers le rivage et, de chaque côté de la porte, une tourelle. Ce que
Ton appelle aujourd*luii le chAteau est une fort belle maison de grande allare
plus que centenaire, flanquée de deux pavillons saillants, couverte de coupoles
en forme de tulipes renversées, construite à l'endroit même où s'élève la for-
teresse rasée par ordre de Louis MIT. Actuellement siège de la société des
ardoisières Sainte-Anne.
Eglise. — De construction récente. Date à peine de vingt-cinq années environ.
Fort élégante; belle (lèche élancée. HappoUe le style Louis XllL
Ecarts. — Le Moulhi'Lufjarni, 23 hab. — Route de R'ïcroi, ,'i8 hab. — DevoiU-
/lerm, 28 hab. — Les Maisons de la Cenae. N. C. — Le Moulin de la Fonse. N. C
Sur le ruisseau d'Alise. — Le (irand-Moulin, N. C. — VEcluse de VlJf, 11 hab.
— Le Moulinet. N. C. Au confluent de l'Alise et de la Meuse. La Maison-
Bnilêe, poste douanier. — Ardoisii^re Sainte- Anne, 28 hab. — Ardoisière SaiiU-
Gilbert, 17 hab. — Saint-Josi'ph, 44 hab. — Les ardoisières d(î Pumay consli-
tuent sa véritable source de richesses. Sont en exploitation actuelle : le Moulin
Sainte- Anne; — le Pied-Selle; — Saint-GilbeU-Bacara ; — Saint-Joseph; —
Sainte- Dt^sirt^e; — Belle-Montaf/ne; — les Fontainca; — Saint-Pierre des Lions;
— Sainte-Marie, au centre mt>nie du bourg. Dans l'ardoisière de la Renaissance
se trouvf la Couche des Trrpasst^s, au-dessus de laquelle est, en partie, cons-
truit Funiay. Les affleurements sont encore visibles rue de la Rochette, proche
de la mairie. Certains « ouvrages » qui sont remplis d'eau s^écrouleraient si
on b's épuisait : comme cela (l'ailleurs arriva lorsque l'on voulut, il y a quel-
ques années, exploiliT h nouveau l'ardoisière des Ilochettes. Ce terrain ardoi-
sier forme un massif ({ue l'on nomme <« le massif de Hocroi », limité duaord
au sud, le long de lîi Meuse, do Fépin à Braux-Levrezy, et de l'ouest à l'est,
d'IIirson à Louetlo-Saint-Pieire. Les deux systèmes qui le composent, Revinien
et Dc^villien, empruntent leur appellation à Deville et à Revin. (Voir Watrin:
I.KS AliliOfSIKRKS l)KS AUUKN.NK^.)
Saint-Joseph, 4 hab.; canal, écluse et barrage. Autrefois lieu sauvage, pres-
qu'un coin de foret vierge. On y voyait une statue de saint Joseph, encastrée
dans le tronc d'un chêne, à l'end roil où s'élèvt^ actueflemcnt la maison du bai^
ragiste. Exécution dun vœu, sans doute fait par un batelier en péril. — Pied-
Selle. Ce hameau de Pied-Selle, dont le nom primitif est la Piécelle, fut d'abord
une verrerie. Aujourd'hui s'y trouve une imitortante usine où l'on fabrique
surtout des ustensiles en fer battu. — Uelle-Vue, Dans un coude que forme la
Meuse : possédait une chapelle •< sous le vocable de la Sainte-Croix ». —
La Folie, à l'embouchure d'un ruisselet qui sort du bois de la Manise. — Le
Moulin de la Falière; tire sou nom du ruisseau de Faliere qui délimite, en cet
endroit, le territoire de Rocroi et de Fumay.
Diversmont — mieux le Vert-Mont, — où se trouvait à Forigine une chapelle
qui. dès 1466, servait de << siège » à la confrérie des Eseailleurs de Fumay. Autour
de cette chapelle se groupèrent des cellules qui devinrent un couvent de Jéro-
nymites : couvent et église disparurent pendant la Révolution; puis on érigea,
en 1802 une petite rhapelle sur l'emplacement qu'occupait l'ancienne. Aufood
de l'enclos sont conservées les lombes <les Jéronymites. C'est le P. Buffet,
dllargnies, qui transformait le sentier étroit conduisant à.Diversmont en une
belle route bien large bordée, de chaque cûté, par d'admirables tilleuls, et,
si l'on peut employer cette expression, consolidait la colline au moyen de
murs soutenant des terrasses sur lesquelles s'étendirent bien vite de beaux
jardins. La légende raconte que, jadis — quatre grands siècles se sont écoulés
depuis cette av(;nture, — la statue de Notre-Dame de Diversmont, qu'on avait
ouldiée dans l'église de Fumay, où chaque année, le jour de la Pentecôte, on
la portait pour l'y laisser vingt-quatre heures, « fut prise de grande tristesse n
parce qu'eUe voulait revenir à son couvent. Elle descendit alors de son pié-
— 451 —
destal, bien décidée à regagner, toute seule, sa chapelle. Mais il pleuvait,
mais il tonnait : aussi, au moment d'arriver à sa chère niche, était-elle toute
mouillée, toute souillée de boue. Pour rentrer resplendissante en son sanc-
tuaire, elle se lava dans le ruisseau qui coule au pied de Diversraont, et,
depuis cette époque, ces eaux réputées miraculeuses auraient, pour les lidèles,
la vertu de guérir maintes maladies ; surtout les maux d'yeux. — La Manise,
La tradition affirme qu'à la Manise aurait existé un « haut-lieu druidique ».
N'insistons point. Mais il y eut un prieuré célèbre, fondé vers l'an 805 par
Tancrède, deuxième abbé de l'abbaye de Pruni, et qui paraît avoir été détruit,
rasé, vers 898 par les Normands qui remontaient la Meuse. A la même époque,
d'ailleurs, fut incendiée et pillée l'abbaye de Prum. « Tout ce passé du vieux
monastère, dit dom Noël, est, aujourd'hui, bien effacé. Il ne reste pour garder
le nom de Manise qu'un ruisseau séparant les communes de Fumay et de
Revin et le bois du prieuré devenu propriété de l'Etat, mais improprement
nommé : bois des Manises. » Rappelons aussi qu'il y eut, à Funiay, un cou-
vent de carmélites fondé en 1630, sur le désir qu'exprimait Madeleine d'Eg-
mont, princesse de Chimay. Une partie de ce monastère est actuellement
occupée par l'école congréganiste de filles. Mentionnons encore le prieuré
Saint-Gérard, fondé en 997, disparu en 1429, et qui se trouvait, à égale dis-
tance, entre Revin et Fumav.
Atelier monétaire. — Y eut-il un atelier monétaire ci Fumay, ou, pour
mieux dire, exista-t-il un numéraire de Fumay et un numéraire de Revin? Il
est probable que ce « nu m» rai re local » ne fut frappé ni dans l'une ni dans
l'autre de ces petites villes. Il paraîtrait établi, toutefois, qu'une « forge de
monnaie » fut édifiée au chdteau de Fumay et y fonctionna quelque temps :
vers, probablement, 1376. Mais quel collpclionneur a pu signaler un denier du
seigneur de Fumay? En 1405 étaient faits des travaux de maçonnerie « en la
forteresse et caste! <le Fumav, » notamment la construction « cialeis le mon-
noyeiie de deux rans pour nourrir auwes; » puis le « revestement d'aisselin
joins a le happe de Talée deficiire le monnoycrie, » Mais à cette époque ce sei-
gneur ne battait probablement plus monnaie dans cet « atelier » : en tout cas,
ce n'aurait été qu'une monnaie absolument locale.
ANCHAMPS. — H., 211. — E., 64.— l). G., 14. — I). A., 15. -- D. D., 23.
— Hect., 226. — B. P., Revin. — F. L., le dimanche qui suit le 29 juin ou le
dimanche suivant. — Gh. synd. ouvriers en métallurgie. — Premier étage du
terrain ardoisier : schistes et quarfzites bleus; roches porphyroïdes à cristaux
de feldspath et de quartz. Garrières très importantes de moellons dans ces
roches. La pierre d'Anchamps est, comme celle de Laifour, une variété de roche
porphyroïde et dioretique. Exploitation, pour construction en pierre sèche, de
schiste bleu quartzeux. Anchamps est au pied d'une colline boisée, sur la rive
^'auche de la Meuse.
Histoire. — G. de Vitiy. A l'origine, n'appartenait pas aux villages de l'an-
cien Ilainaut français; faisait partie de la baroimie de Montcornet, devenue plus
lard marquisat. Anchamps ne remonterait pas plus loin que le seizième siècle.
En 1646 (voir dom Noël : Notick «uu lk Ga.nton dk Fumav), Glaude de Groy lui
attribue des triages dans ses bois à raison d'un triage par habitant; faveur qu'il
concédait également aux quatre paroisses de Laifour, de Deville, de Sécheval
et des Mazures. La contrée que recouvraient des bois et des forêts était pauvre
en terres arables. Il est facile de se figurer qu'il n'existe point de passé his-
torique pour cette pauvre bourgade; pas plus que n'a de titres anciens la
paroisse relevant des Mazures après le concordat de 1801, et plus lard, le
16 mai 1865, de Revin.
Eglise. — Reconstruite en 1766. Sans style, sans caractère.
— iT,i —
Ecarts. — l.;i h-iwliit,; U luih. — Tr-'>^i'jny. U liai.. — \.n (>HSf Marit-
11. — l.;i Ceiisf Ih^niiii. H. A|i|i<irU'iiutit uujoiird'liui à la coiniiiune de»
s (lent Aiiehamps fui une aniiPue. — Ihime île Meii»e, — Le Moulin df h
IHI': il IVxlréiuilf suH-ouc^l du («rritoire; bâti
vers l.'illS.ncUvé par le ruit$tkt
•lu in-i'lhi 'te la Pile, un pfii
iiii-il<-ssusderalibaredej
.Maïun^s. Ce moulin
fut fréquemment
un aujel de dîi-
^^^^^^ putos etitre les sei-
* — ■ ■*'*™*^^^H'^^^^ cornet et IfS Re-
ïinois forcés d'v
venir porter leur»
tiTiiiiis à moudre,
FÉPIN. — H..
4<i;>. — E., M. —
I). <:., i. — D. A.,
21. — D. D., 36.
~ Hei-l- o7fl. -
B. i'., Haybes. -
!■ K si'pliinlirp. ~ S. M. — Dt^uxiéme étape du
(;■■*, i|iiiirlïiles viTls. Tcii-aia milhiihiifère : jw+s
ili's dans ces fi''''* iwui' moellons et pavés. Ces
ni vu-'iv (|ue dans h partie moyenne
ViM l'st t'oil dur, il Kst à rassun; concholde cl lui-
li^jl^ ïi.ilit à mesun- qu'on se rnpproi:tit> do Fuma;.
l'iirliv piur i|uon puisse faii* des païr>s. « La terre
tiv h l'al'IU-un-nienl ilu terrain ai-doisier — écrit
■l HiiviKuii'i- : SrATr-TiouK cédlogivuk des Abdk«»eï—
oi'liiste» d'un iv>u
lie irrt l'-latre. Le i{Marlzili
sanli'. Il nlleriii' avrr l>; si
l.e jiri's de Ki-piii rsl li'ii)i
fk lii-iiiue^ i|uc l(.n riiKi>
duni .Noi'l d'apiTs Siiuva^f
n'est qur la t'i>n!<é<]iii-ni:i- île l'altcr;ilii>[i l't de la triluration sur place des schistes
et div ifri'^ lenilivs. sous l'action du n^mou et du IVotlenient des eaux agistaot
ù la surface aux ôpo(|uiïs p''oIcp<jNi^s. C'-^st pour ce motif qun nos auteurs
plnct^nt dans le ililuriiiw dv. la M'-use le ^iibU'^ rnuite argileux des briqueteries
de l'iivel et de la conln'c enviiviniiante. Lo. plateau de l'Ardenne s'abaisse nn
le noitl h portii- de l-Vpin et dMIm^inies pour alhr se raltacLer aux terrains
mollement ondul<^s de la Itelf^ique, ei le niasi^if anlliraxifËre est encore moins
élevé : ansHi, les mouvcinetils du sul !<'alVaibliss<-nt-ils de pins en plus et con-
duisent ail\ lênei-s replis ijni caraitérisenl les len-ains houilicrs de la Belgique
el les rives pitloi-i^^queS di- la Mi-u^r entre (livet et l.ièfte. » Képin, un des
sik's li's plus beaux ib- l'Anletini.' «cplcntiionale, sur la rive gauche de la
Meuse, est traversé jiar li- niiaseiiii ilt: Frli--;iiit:
Histoire. — (". ili- Liè^i'. I.e villap' remonterait aux lemps mérovingiens.
I.i,' nom lie lépin — éilHé "ii p;iriiisse si'ulenn'iil au siècle ilernier — appunt
[loni- la preiiileri^ fois dans riiisloire, en 7ij2. alors qin^ Pépin donnait la moitié
de sa ditiie à la collé^iaU^ île Mnlliain puni' augmenter sa dolalion. Les habi-
tants de Képin, Icirsipiils fiin-nt ri'unis à la France (voir plus haut), adressèrenl
à Louis XIV uni' rei|uèli! (mur olilenir la eoiilli'Uiation de leurs anciennes cou-
luin>.-s. I.i's villaues acliiels du canton de Fumuv furent, alors, compris dans
rinleinlance du llaiuaut fiaiiçiis dunl le sie^e était à Valenciennes, avec une
snlidéléjfaliuii établii- à Funiay : celle-ci avait, dans son ressort, les paroisses
de uds dnyennés actuels ili- Fiiniay et liivet, avec nombre d'autres eu Belgiqne
situées autour de notre frontière.
— 453 —
Eglise* — Remonte à cent vin^t années environ. Des plus ordinaires, comme
architecture. S'élève en face du château appartenant aux héritiers de M. I.ad-
vocat, dont le nom se rencontre sur un vieux cœilleret de rentes appartenant
à la collégiale de Molhain.
HARONIES. — II., 1.241. — E., 461. — D. C, 12. — D. A., 29. — I). D., 30.
— Hect., 4,224. — B. P., Hargnies. — F. L., le premier dimanche d'octobre. —
C'^ P. — B. B. — S. M. — T. — Exploitation d'écorces. Clouteries. « On compte
à Hargnies, écrivait Hubert dans sa Tii^ographik des Ardkn.nks, en 1853, plus de
quatre cents ouvriers cloutiers. » A peine en pourrait-on compter, aujourd'hui,
cent cinquante; et encore vont-ils travailler dans les bois aux temps de la belle
saison, le village étant sur un plateau qu'entourent de magnifiques forets.
Deuxième étage du terrain ardoisier : schistes violets. Terrain anthraxlfére :
grès blancs. Terrain moderne : sable, tourbe en exploitation. Ce schiste violet
domine dans la contrée de Fumay, il en fait la richesse. Il est surtout remar-
quable par son homogénéité, sa dureté et la propriété qu'il possède de se
diviser en feuillets extrêmement minces. Du reste, si l'on étudie la vallée de la
Houille, du laminoir de Landrichamps au moulin Colin, on observe dans le
fond et sur les lianes de celte vallée les schistes violets et parfois les quartzites
verts du terrain de Fumay, en un mot ceux de l'étage ardoisier moyen. On y
rencontre aussi de gros blocs isolés de la roche de Fépin. et tout le plateau de
Hargnies est couvert par les fragments et les détritus de celte roche que l'on
ne voit plus en bancs réguliers. Les schistes violets apparaissent dans la dépres-
sion même où est situé le village de Hargnies. Le terrain nnthraaifere, qui occupe
une si grande étendue en Belfriqne, est toit peu développé chez nous; c'est
dans l'étage quarzo-schisleux inférieur (juo Ion rencontre le grès blanc dont
parlent ALM. Sauvage et Buvi;;nior; ces roclies, très plissées et très inclinées
du côté de la Meuse, s*'''tendpMt presque horizontalement et avec de faibles
ondulations sur le plateau nord d Hargnies. Quant au terrain moderne, il ren-
ferme des atterrissements ou amas de sable et des dépôts de tourbe qu'on
n'exploite plus guère aujourd'hui; ce combustible est formé de la décomposi-
tion des végétaux et particulièrement des mousses. On trouve surtout la tourbe
à l'affleurement du terrain ardoisier, mais moins riche qu'aux environs de
Rocroi. Une partie du territoire est limitée par la lluUe (affluent de la Houille,
un peu au nord de Bourseigne-Neuve) que forment dans les prairies de Wil-
lerzies plusieurs ruisselets où l'on pêche d'excellentes truites.
Histoire. — C. de Luxembourg. Une des anciennes communes de l'Ardenne
septentrionale. Remonterait au huitième ou au neuvième siècle, s'il est vrai
qu'elle figure parmi les paroisses obligées à la procession dite des Crouv
banales, au tombeau de saint Hubert. (Pour l'origine et le but de ces proces-
sions, voirMeyrac: Villes et Villages des Ardk.nnes.) Primitivement, la paroisse
d'Hargnies appartint au diocèse de Liège; puis, en 1198, fut donnée, avec celle
de VVillerzies et de Haybes, à ïercelin, sixième abbé de Laval-Dieu; devint, à
la suite de donations ou d'échanges qu'il serait oiseux de préciser dans leurs
détails, propriété des moines de Florennes. Nous voyons ensuite que la fille
ainée de Jean III de Looz, sire d'Agimont, se mariant à Evrard III de La Marc!;,
lui portait en dot Hargnies avec les terres voisines dont le seigneur fit, le
7 mars 1431, « relief devant la Cour féodale de Poilvache. »
Eclate la rivalité entre Cliarles-(Juint et Henri II. Les troupes françaises, que
commande le duc de Nevers, ravagent cette région de Fumay. Tout aussitôt
l'église d'Hargnies est fortifiée, en même temps que l'empereur d'Allemagne,
voyant sa frontière ouverte, la couvrait d'un réseau de forteresses, parmi les-
quelles Charleinont à Givet. Après une multiple série d'événemeiUs et de pos-
sesseurs qui se succèdent, le traité de Ryswick (septembre 1697) attribuait
isi-s, l<>s lluUiinduis s'eiifuii'eiit e
liys i^nei'gii|ui:meiit ils furent repousati
voyu, (lu forl de Cliarleniout, le comroan'
— 45f —
Harfitiio.i à lu Kraiii'o. l'iWi-, in<-L'iiclii> pur les ll<)llan<laisi]ui occupaient Namur,
aux letnps di^s ciierrcs Uc la siiircssioci il'KspiieiK» (déccuilirc 1703), Lorsque
di' liivel iiiTiïèii;iiL des liiiu |jes l'rai
tant la M.-usi- jiiaiiu'ii Chiiili-ville, i
par un ri'giincjit ili- (triMiadicrs iju'
iinnl, M. de Vniic.
Eglise. — L'ulicli'nrif! é^Ute île Ilarf:ni<>3 <:lait Toi-tiflt^e, ainsi que nons
venons de le dir-p. Kut plusieurs Tiiis aiisié^ét; cl hrùli-.e, tioUiiuuient en t6iO
par les troupes françaises. Cent ann/'es auparavant, loriique fui achetée la
terre d'A^inionl pour le eunipti! de l'enipereur (]liarles-Quint. sa nièce, Marie
de llonifrie, gouveiiianle des Pays-ltas, doiinail oiilri! à Jean de Cai'ondelet,
•< i-apilaine an fiirl de Cliarlemont ". du faii'e ooru|>er l'église par une petite gar-
nison : ordre <iui fut cxi'-ciitë. •> On a conservé, dit doin .Noël, une partie deia
tour earrée, reste des anciennes forl iflualion s, ainsi tgue des créneaux et mear-
triêres, qui ne servent plus désormais qu'à sa décoration. On sait d'ailleun
que les Espagnols avaient l'Iiahitudo de prendre ces pD-caulions pour mettre
les vi|]a|;ps frontièi-eï à l'aLri d'un eoup de main, el de là est venu le fonde-
ment de l'opinioi] vulfjaire qui place à llarj^nies un ciiiUeau-fort dont il nem-
lerait ucluellemeul i]ue des ruines, •■
Chàte&n. — An sommet d'un i-ocher escarpé — sur le lieu dit le Che*tai —
s'avançaiil en forme de pronioiiLoire jusqu'à la Italie , se serait élevée um
redoulal'lc furlcresse. Ouaiid fut-elle détruite? Quand fut-elle construite? Nom
n'avons ici, pour jî.TranI, que In Iraditiou,
Ecarts. — La MiiiM,ii-t'"i-r'iti''ir, .ï liab. ; du )H>is du Itoi, dans la forêt doma-
niale. — Cli'iiimnat, ou le RDsti,,,,,,!, 4 liah. — Les Woihmi'*. autrefois noDiaif
lu l'iifiirtli; ancien petit liamean actuellement ruiné.
— Les tirut ChcHti, ^i liai». — 1^ Buf^trit. H. Oii
l'on extrayait anlrernis de la lonrhe : exploitation
at>aiid<>nnée. — l.e Mmitiii Pniji-, sur la Huile. — l.e itoutrit ilu i*on(-Cotiii,
4 liait. -Non loin du Ponl-Colin, au nonl, le ■• llrouillon de Discruvs i>, formé
|iar un torrent di' la llulle et dont s'enti-uil le bruit de ti-ts loin. — Le
M'iiiliii -tu lich/. N. <■.. — l-i Uiiiili- Biillt; S liah. — Le Moulin Limbourg. sur
I.' ruisselel de la vallée des l'rés : Inné des plus niagnillques vallées de»
Ardeunes, s'éieinlatil Jusqu'à la Meuse, el dans laquelle le pasteur commu-
nal ^arde cliai|ur- jour plus <le l.^itiO vaches eL btfufs. -- Les Vieux Mon-
— 455 —
Uns, 57 hab. ; sur un plateau marécageux très élevé, où se trouve un lieu dit
la Grande-Croix, en souvenir d'un combat livré avant ou après la bataille de
Rocroi : la tradition n'est point précise. Avait été plantée, en cet endroit,
une croix aujourd'hui disparue. En fouillant le sol, on trouva de nombreuses
arquebuses, des pistolets plus grands que des pistolets d'arçon, des sabres à
lame droite et à lame recourbée, et des éperons à molettes, — Les Haies
d'Hargnies, L'un des points les plus élevés de TArdenne. De ces haies, la vue
se prolonge à plus d'une quinzaine de lieues vers et sur la Belgique. Il est
possible, lorsque le temps est clair, d'apercevoir, à l'horizon, Mariembourg,
Agimont, Gedinne, le fort de Charlemont et le clocher de Rocroi. — La Censé
d'Orchimont, dite aussi la Censé Jacquot, presque à la source de la Huile;
autrefois fief dépendant du comté d'Orchimont et, depuis, rattachée adminis-
trât! vement à la commune d'Hargnies. Elle avait été construite au seizième
siècle, vers i560, par Lancelot de Berlaymont, pour l'exploitation de son
domaine. « Il y at soubz ledit Orchymont et distant dudit lieu trois lieues du
costée de France certaine bruyère nommée la Hée d'Orchymont (aujourd'hui
les Haies d*Hargnies, lande communale) estant destandue de quelque mil
arpans enclavée entre les terres dudit pays de France qu'on appelle les terres
souveraines et ban de Hargny, comté de Namur. » Toutefois, ces Haies d'Har-
gnies ne représentent qu'environ les trois cinquièmes de l'ancienne Hée d^Or-
ckimont : Haybes et Thilay se sont partagé le reste. D'ailleurs, un procès-verbal
de 4600 montre, à n'en pas douter, que le défrichement de cette partie de la
forêt remonte au moins au milieu du seizième siècle. Cette partie de l'ancien
comté d'Orchimont ne fut définitivement acquise à la France qu'en i769, année
où l'impératrice Marie-Thérèse céda, par le traité des limites du i6 mai, au roi
Louis XV les villages de Cons-la-Grandville et de Neufmanil, avec la censé des
Hayes, nommée communément la Censé domaniale d'Orchimont. — Un peu
plus vers le midi, la Chapelle de Hez, oratoire rustique détruit depuis longues
années, « qui fut élevé pour le service des manants de ce quartier désert. »
La Grande-Croix, dont nous parlons plus haut, semblerait l'avoir remplacée.
ES. -- H., 2,021. — E., 562. — D. C, 3. — D. A., 19. — D. D., 35.
— HecL, 2,805. — B. P., llaybes. — F. L., le dimanche qui suit le 29 juin. —
S. M. — B. B. — Harm. Saint-Pierre. — G. — T. — Gh. synd. ouvriers ardoi-
siers. — Sur la rive droite de la Meuse, Le sol, à Haybes, commence à s'abaisser
sensiblement du midi au nord, et s'infléchit, également, de l'est à l'ouest en
s'inclinant vers la vallée de la Meuse. A l'extrémité nord du territoire, un
petit mamelonnage dit la Roche à Fépin, à cause de sa situation en face de ce
TÎllage. Deuxième étage du terrain ardoisier; importantes carrières d'ardoises
dans les schistes bleu et violet.
Histoire. — G. de Namur. Haybes, d'origine très ancienne, figurait proba-
blement au nombre des terres ardennaises que Pépin le Bref concédait, en 762,
à l'abbaye de Prum. L'abbé Roland, archiviste de Namur, a donné, dans la
Revue historique ardk.nnaise, une étude fort intéressante sur la seigneurie de
Haybes. En outre, on trouvera, dans l'ouvrage : Maldeghem la Loyale, Mémoires
et Archives, publiée par la comtesse de Lalaing, née de Maldeghem, une notice
sur les seigneurs de Haybes. Maldeghem est une ville de 9,000 âmes, arrondis-
sement de Gand, et Lalaing est un bourg sur la Scarpe — non loin de Douai, —
ayant conservé son château féodal.
Eglise. — N'eut jamais, au point de vue ecclésiastique, une grande impor-
liince. Elle figure au célèbre pouillé liégeois de 1558; ce qui lui donne une
date assez reculée. A signaler dans l'église la pierre tombale de Alars de
Cymai — Alard de Chirnay, — l'un des premiers seigneurs connus de Haybes,
1425. Alard est représenté en chevalier armé de pied en cap; coiffé d'un
— 456 —
heaume cNlindriqiit* à Ctilolte plate, orné sur le devant d'une aigrette à cinq
li>h('s. Il est vrtu d'un hauherl do mailles, à manches serrantes, s'arrétant à
hauteur du ^'enou et fendu par devant. Il a Tépée haute dans la main droite;
de li'i gaurlie, il tient sur sa poitrine une (^pée triangulaire, aux armes des
sires de Cliimay : trnis (|uintefcuilies. Le ceinturon qui porte le fourreau serre
le hauhert à la hauteur de la taille. Des chausses de mailles revotent les
jamhes: les éperons, 1res courts, se terminent en pointes coniques. A droite
et à ^(uiche de la tête, ce nom jLrrossièrement taillé : ALARS De CIMA. Aucune
<iale de décès.
Ch&teau. — Au dix-septième siècle, vivait à Haybes un riche seigneur,
nommé M. de <'(>rmnn. Il habitait avec M*"*" de Cormon dans son chïkteau, dont
il ne reste plus, aujourd'hui, que les murs, et qu'il avait fait bâtir au sommet
de la colline sur laquelle va s'éUif^eant une partie du village. Et flanquée à
l'un des coins du château, prenant pied dans une cour, où Ton n'entrait qu>D
passant sous une lourde portt^ cochère assez basse, une tourelle appelée la
prison, sans doute parce <iue M. de Cormon était le geôlier en même temps
que le justicier «le ses vassaux. Nous avons Kiconté dans notre volume : Tradi-
tions, Lk<;km»ks kt Comks dks Ahoknnes, les aventures dramatiques de M"* de
Cormon ({ui mourut le 17 mars 172U, à IW^e de soixante-quinze ans, ainsi qu'on
le peut lire sur sa pierre tumulaire dans l'église d'Ilaybes. Elle laissait toutes
ses immenses richesses aux pauvres de la commune, à son église; ses fermes,
SCS bois, elle les donnait aux Jéronymiles de Diversmont qui lui flrent élever une
chapelle en ph'ine forêt où Ton arrivait par un sentier encore appelé : sentier
de Cormon, Cette chapelle fut hnMée pendant la ï»ériode révolutionnaire, si
bien qu'il n'vw reste plus trace. La légende raconte que, pendant l'incendie, se
grava sur un rocher, faisant face à cette chapelle, la figure de M™« de Cormon;
voulut-elle protester, de cette façon surnaturelle, contre un pareil vandalisme?
Sur ce rocher, que ne manquent jamais d'aller voir les touristes, on distingue
encore assez netti^ment un iin profil de femme, aquilin, à l'œil très doux,
coiffée à la mode du temps.
Dans cette même région de Haybes, une autre de ces pierres dites « à em-
preintes », sur laquelle saint Martin agenouillé, priant Dieu pendant sept ans
sans se relever, laissa la marque de ses genoux, de ses coudes, et encore une
petite cavité creusée par ses larmes qui ne cessèrent de tomber.
Ecarts. — Devant- Fuma y. — La Far/ne, 13 hab. — Les Moulins Warraux,
{) hab. — Malaviiif}e, 13 hab.; de la mauvaise idée qu'eut certain propriétaire
de faire construire une maison en cet endroit alors éloigné de toute commu-
nication. — Devant'Frpin, 10 hab. — La Gare, o hab. — RUloux, 6 hab. — Le
Vivier. II. Maintenant place publique; jadis étang poissonneux qu'alimentait
un ruisseau qui coule souterrainement. — Belle-Rose, i3 hab. — VEspêranee,
14 hab. — Lit^meri/, 15 hab. — La Provûienre, o hab. : ces cinq derniers écarts
sont des ardoisièn^s auxquelles il faut ajouter celles de Saint-Lambert , du
Troii'Fnwhiy, de Saint-Roch, de Saint- Antoine, de Saint' Wladimir, de Stnnte-
liarhe. — Dans le Fond d'Oury, où des fouilles furent faites, se rencontre un
schiste bleu très foncé. — Il faut aussi ne point oublier le lieu dit Follemprise,
c'est-à-dire folle entreprise, parce qu'en cet endroit existait jadis une ardoi-
sière dont la ruineuse exploitation fut bien vite abandonnée.
Mnraiprr, ou mieux Moray-Pré, dans l'île de Moray, 34 hab. Nous lisons
dans (iaillot, Histoirk nu Comtk ok Nnmur :
« Le village de Haybes (nous modernisons l'orthographe du passage cité) est
situé en deçà de Kumav sur la Meuse. On voit au milieu de cette rivière une lie sur
huiuelle était anciennement construit un beau et fort château, flanqué de plu-
sieurs ^{rosses et hautes tours. Les comtes de Namur, considérant cette place
comme une des plus importantes de leur comté, n'en conflaient le commande-
— 457 —
ment qu'à des seigneurs d'un mérite reconnu, et y euLrelenaioni. nno fi»rle
garnison pour couvrir la frontière de ce côté-là. Ce château fut sarcau*» ut rasé,
en 1554, par les Français. Le duc de Nevers, qui commandait les armées du
roi Henri 11. côtoyant la Meuse avec ses troupes, s'empara de toutes les forte-
resses qu'il lui fut possible de prendre, les incendia, les rasa. Or, comme le
château de Moray était réputé imprenable, à cause, dit la chronique, dos trois
arquebuses qui le défendaient, il fallut ruser pour s'en emparei-. D'abord le
duc de Nevers incendia Haybes, puis feignit de battre en retraite avec ses
troupes, ou du moins parut abandonner le village dont il n'avait plus à s'oc-
cuper, puisque les flammes allaient l'anéantir. Voyant la débandade, la gar-
nison qui tenait la forteresse courut porter secours aux bourgeois incendiés :
c'est ce qu'avait prévu le duc de Nevers. Tout aussitôt il lançait une partie de
ses hommes qui se tenaient cachés dans les bois sur le chàteau-fort resté sans
défense et qu'il fut, ainsi, très facile de prentire. Il lincendia; ensuite il le fit
démolir, le feu n'ayant pu complètement anéantir Umt dépaisses murailles.
En même temps brûlèrent la halle, le presbytère, le villa^ze, un autre cliàteaii
nommé Fellay. Seule l'église fut épargnée. Hommes, femmes et enfants se
réfugièrent dans les bois, y vécurent une année, souffrant la faim, endurant
le froid, mais n'osant rentrer à Haybes où, toutefois, ils furent bien obligés de
revenir. Ils y reconstruisirent quelques misérables cabanes qui commencèrent
à former le Haybes nouveau. Les sires de Haybes tenaient en fief « du château
de Poilvache, la maison et chastial de Hebbes, et le winaige de Haibes, la ville,
et Justice haulte, moyenne et basse et toutes les appartenances audit chastial
et a la dict ville de Hebbcz, appartenantes deviers Ardenne. . . » (Voir, sur la
curieuse cérémonie d'investiture, Meyrac : Villks et Villages des Ardennes.)
MONTIONY-SUR-MEUSE. — H., i:i9. — E., .SI. — l). G., 7. - D. A., 25.
— D. D., 39. -— Hect., 810. — B. I»., Kumay. — K. L., le dimanche après la
Saint-Luc. — B. B. — Le sol de la commune est très élevé. Terrain anthraxi-
fére : schistes et grès. Carrières de grès bleus pour pavés. Le terrain anthraxi-
fère, qui forme la pointe septentrionale du département, se prolonge en Belgique,
formant la base du terrain houiller de Liège et de Charleroi. L'élage inférieur,
qui doit seul nous occuper ici, renferme les poudingues, les grès et les schistes
irréguliers. On y trouve de beaux restes organiques bien conservés, surtout en
avançant vers Vireux, et c'est ce qui rend cette localité si précieuse aux géo-
logues. Les carrières de Félrogne fournissent d'excellents moellons et des
pierres pour l'entretien des roules. Le village s'étend dans une gorge que forme
d'assez hautes montagnes. Le ruisseau de la DiUive, qui sort des bois d'Oignies
et va se jeter dans le Viroin à .Molhain, sépare Montigny des deux communes
belges : le Mesnil et Treignes; et au midi, le rinsselet de FMroijne le sépare de
Fépin.
Histoire. — C. de Liège. Montigny-sur-Meuse apparaît pour la première
fois, dans notre histoire ardennaise, vers le milieu du treizième siècle, une
déclaration des échevins de Liège, datée du 19 décembre Io72, nous apprenant
que « ce jour ont été présentez aux dits seigneurs échevins de la part de la
commune de Montigny, certaines lettres et chartes procédantes de Godescauls,
alors seigneur du dit lieu, datées de l'an 1253 au mois de janvier et hors d'icelles
est dict entr'autres résolutions qu'aux suscéants en la dicte ville appartient le
bois de Montigny en plein droit et domaine. » Kn 1272, le sire de Haybes
faisait hommage de la terre de Montigny au comte de Hainaiit qui devint
ainsi fief du château de Mons. Au dix-septième siècle, Montigny entra dans
la maison de Croy par le mariage de Claudine de La Pierre avec Albert de
Croy, marquis de Warnecq. Le :3 septeinbie 1748, le gentilhomme nainurois
Pontian d'Harscamps, capitaine au service de lAutriche, dans un régiment
il» [Initions, épousait à Knis^eii, en [loii^irie. une Jeune fllle d'une rare beauté,
Isabelle BruncI, qu'il uvikit ninniie fi Aix-lu-CImpelle. Au nombre des acquisi-
tions ({lie tirent les jeunes époux, on voit fleurer lu terre de Honti(;nv achetée,
le 14 août 1761t, à lu pi-incirsse «le Cnif.
Egliie. — Très oi-dinaire. datant à peine de deux siècles, Hontigny, autre-
fois, n'ayant pas d'ë^lise, ninis seulenienl un fort modeste oratoire sous le
vncatile de saint l^mbert. évéïjue- martyre de Liège, •< administré » à titre de
curé par un religieux de la collégiale de Molhain qui percevait à HonUguy
:>d8 livres G deniers de dltiufs. F.n face de l'église, un petit cMteau qui semble
être plutAt une maison bourgeoise.
Ecarts. — Le Itoaliti de Fi'Irogne, 6 liiib., oi'i se trouvait le hameau que U
carte de l'éviVhi' de Niunur (dix-septîcme siècle'] appelle hurhf-FilroH, Une
carlo hollandaise, datant de la même époque, le nomme la Roche-Ftrnm,
figurée par un mas^ir-montafiiu^. t'rr^oii serait devenu, par corruption, Fé-
trogne, nom i^^alemput piitli^ pai' le i-uisseuu <]ui fait tourner le moulin s'&dos-
sant contre une muntugne. — Le Bnlg. — l^t Meunerie, ^ bab. — iîiiison-Font-
tiire, 7 liab. — Dfvanl-li-Rvhur, 7 hub,, eu face des importantes tanneriM
établies de l'autre cité de la Mt^use, sur Vîreux-Molhaiii. — A mentionner Iw
lioi* (fc Vhofpice U'HHrfcnmp, légui-s i-n I80ii à la paroisse de Montigny, OS
mieux à l'Iiospice de Naniur, par celle Isabdle Brunel dont nous venons d(
parler H, alors, veuve de l'uniiati d'Ilarscaiiip. ■■
BEVIN. — II-, 4,000. — K., 1,187.— 1». C, 9. — D. A., H.— D. D., «.-
Hect., 3,HIII, — H. P., Heviii. -- K. L., le deuxième dimanche de septembre.—
i(. H. — ?. M. — li. — T. — llarui. l-s Awis-Ri'Mni». — Harm. munie. — S. fei Sw-
reteur» et tes Anciens CumhitHiiHis ih IS70. — S. C. C. Us Econamet et l'Etpt-
i-atire (bouluiigerio). — Premier t'Iaps du terrain ardoitier : schistes et quartiita
Mnus; roches porpliyi'Oîdes avec ciisl^iux de feldspath et de quarti; rocke
anipliibolique verte, et carrières dans ces i-oches. Deuxième étage du Umk
ariioisier : schisles et quarlziles bleus avec pyrites. Terrains modtrnfi : poo-
dingues. Ilevin est, avec Montliernié, Chdteau-ltcgnault et Nouzon, l'un dM
ceiitivs indnstriris — l'industrie du fer— les plus considérables en cette région
sepLenti'iojiaie. Coiunn-rce d'exploilalion de bois. Sur sa péninsule, tellement
étroit'' qu'on put y creuser, comme h (livet. un canal souterrain d'envîiw
•200 mètres, Revin, l'une des plus riches communes du département, ae groupe
: taqon cliarniante. Par ici, un quai ùf. vidlles nmisoiis û. façades rayées de
ubages noirs, l'aticiea rouveiiL <■■■ niiiies des Doruinicains el l'église sanjf'
eat, avec frouloos à volutes, l'.ii* lu, une nK^ioiiiénilîon île tolLs défçriiigo-
i'ane ci^le qui s'abaisse i;raduellemeal. Puis la Meuse s'arrondissant au
de cel aniphilhËdLre, et le cimetière qui surplombe l'escarpemenl. Un
lin entre les hauts murs de souléiietnentdëva le vers la passerelle d'amont.
-cl unit Revin au quartier de Iii Bouveric, lievenu le quartier neuf de la
Lk vteun Revin présente admirablement l'aspect caractéristique des cons-
ioiis du pays ardoisier ; sombre, Iriste, portant un cachet de vétusté plus
rente que réelle. Les pays volcaniques oITrent le même phénomène, et
Alïsses en luve de Volvic, de l'Auvergne, donnent une impi'ession ana-
'. La vieille Ardcnne schisteuse montre beaucoup de ces masures noires
murs de pierre à peine recrépis, couvertes d'ardoi^s épaisses. Revin
le le centre d'un croisetuenl de roules iruporlantes : ù l'ouest. Ilocroi,
elle chaussée, par le lourneau Sainl-Mcolas, ii l'extérieur de la ImucIc,
«lions de Fuux et du moulin, le hameau de Hiraumont, d'où l'on rejoint
ande roule de Fumay ù Giret. devant Rocroi ; à l'est, le chemin des Ar-
es s'élevant sur la montagne de Ualorc-Toul (432 roëtres d'altitude), par
aie de l'isthme au-dessus du canal souterrain el de la vole ferrée; vers
tuteaax Haii/nits, la fi-onlièrfl luiembour^eoise: mi nord, lu roule de la
e eûtoyatil le fleuve; au
la roule directe de Cbar-
e par les Mnzures el 5é-
il s'êtovant sur ta rive
lie, en aoiont du la pres-
!, à travers le bois des
uisadea. (VoirJeau d'Ar-
P : (illIUK UU TOURISTK KT
CCUSTE.]
milieu de maintes hnbl-
ns enchev titrées, et les
unni toutes, se dresse
maison trouée, lézardée,
de certaine allure griin-
' en son délabrement (ii^r.
grùa du souhassemenl,
{lorte cintrée à meneaux
icadrent des piem^s d>-
I, témoignent d'une réelle
itRcence passée. « Chft-
dea Hirondt-lles ", disent
eus du pays, pari:e qm-
maison — où les :iii-
corinurent uue clouterie
lAlait ouverte à tous les
i; « la maison des Ëspa-
i D, d'après une ancienne
tnce, et jadis le palais
général du fameux duc d'Albe, alors que Plii
-e des Flandres; ou encore, selon dom Nottl, u
ée maintenant en ruines. Rappelons encore qu
tinrent, après la révocation de l'Edil de imites,
ut devenu possession française qu'upres le ID ini
' Louis XV et l'impéraliice Marie-Thérèse. Ils i
ippe II d'Espagne était le
e niirienne maison-forte,
des proleslnnls cbampe-
,e lixrr ft Revin ; ce bourg
. 1709. à lu suite du traité
instruisirent, rue Laveau,
— 4«0 —
une maison (»ii so n^inaniiienl encoro un plafond de boisarlîstenient Iravaillé,
ainsi qu'une clicniintM' à vasIiMuanloau, ornro do trois blasons; plus loin, entre
li'S rut'S des Doniinirains <'t du Port, ils en posstMlaient é^^alemont une autre
plus vaste aux fcniHros îi nifneaux de pierre sculptée, avec une tour octogone
<'l. que la tradition supposa avoir été leur temple.
Eglise. — 11 faut mentionner d'abord la tn'S ancienne rbapelle dont il est
pîirlé dans la charte de Pépin It» Href : rulla t/iiat* tlivitur Huvinio ^uper flnvium
Mosiir iimit' ronatrurfd In honon' Minctae Mariât*. Jusqu'à la Hévolution, le siè^e
do la paroisse se trouvait sur It; coteau où, seul, est resté le cimetière. De
cette chapelle qui tombait en ruines, et qu'alors on Jugeait sa^e de démolir,
subsistent seulement, au milieu de ce champ du dernier repos, la sacristie et
un pîivillon carré a ^'rands combles, servant iloraloire.
(Test alors, année ITîM, que ilevint paroisse la splendide et vaste éfîlise des
Dominicains — le couvent v«Miait d'être supprimé, — construite au commence-
ment du dix-huitieme siècle, ainsi ifue nous l'apprend la date i706, au-dessous
d'une fenêtre de l'abside. V.u 1S8«), un incendie terrible dévorait le presbytère,
le clocher, les voûtes de l'église, les étroles attenantes, et le vieux couvent où
les Dominicains avaient, en 1774, fondé p(»ur « (>nsei;;ner les humanités, la philo-
s<q)hie et la théolo;;ie »>, un eollèfje qui fut assez célèbre pendant les quelques
mois qu'il vécut. Les travaux de restauration et de réparation furent aussitôt
ct>mnieiicés.
La chaire de l'éi^lise est remarquable; les ^Mandes lif^nes en sont liamio-
nieuses, et la sculptures décorative, sajieinent réj^lée, les fait excelle nimeat
valoir. In personnage accroupi supporte l'éléuant cul -de -lampe, orné de
«:ons<des et de têtes d'an^'elots, qui sert de base à la cuve. Sur les panneaux
de c«*tte dernièns sont représentés en relief les <|natre Evan^élistes; le Bon
Pasteur «'st sculpté sur le fond. Des lambrequins KarnissenI le pourtour de
l'abat -son, au-dessus duquel de léf^ères c<»nsoles renversées, ornées de pots à
feu et de vases dt» fleurs, portant un couronnement que domine TAnj^e de la
Hésurrection... Sur la rampe pleine de l'escalier, dont on remarquera la vipou-
reuse ctmsole de départ, se voient, au milieu d'un cartouche, les trois abeilles
du P. Hilluart, la plus ;;rande gloire du couvent de Kevin.
Le maitre-autel est surmonté d'un pompeux réUible h colonnes dans le poùt
du dix-huitième siècle : il est en bois sculpté, peint et doré. H encadre un
;<rand tableau qui a pour sujet le martvre de saint Pierre de Vérone. Celte toile
porte la sif^natun; de frère André, de l'ordiv des Frères Prêcheurs, et la date
de 1714. C'est à ce pi'intre, qui tient dans l'école française un ran^ honorable,
ifue si>nt dus un certain nombre de tableaux conservés encore aujourd'hui
dans l'église Saint-Thomas dWiiuin, â Paris, ancienne chapelle des Jacobins
de la rue du Hac. Un autre tableau de réalise de Devin, qui représente saint
Doniinir|ue recevant le rosaire des mains de li Sainte Vierfje, a été signé pîir
le même peintre en 172t) -voir abbé Houiliet : 1'.\k Kscale a liKviiN). A signaler,
dans le chu'ur, la statue de Hilluart, l'intransigeant et subtile théologien : oa
montrait encore, avant l'incendie de IHSO, la cellule qu'occupait ce rude et,
pour s<»s adv(M'saires, terrible coniroversiste (jui mourut à Devin en 1757, ainsi
(]ue le rappell(> une inscri|ition tombale au pied du grand autel.
Dans la rAf/;>»7/c di' saint <Juiri}t, une statue informe, en bois, de ce saint
revêtu d'un l'ostume de diacre. Ce bienlieun*ux guérissait du mal qui porte
son n(Mn : abcès se formant dans les parties tendineuses des mains et des
pieds. La prière terminée, un des reli*;ieux (pii desservaient la chapelle vous
vendait un flacon d'eau de Meuse, bénite d'ailleurs, dans laquelle il fallait
laisser macécifr um* herbe dite, elle aussi, de saint Quirin. Puis on frottait de
celte herbe humide les abcès, qui ne pouvaient résister à la vertu de cette « eau
({uirinale >».
— 46i —
Mentionnons, à la lisière d'un bois, la chapelle de Han, lieu de pèlerinage,
mais surtout promenade chère aux amoureux. Ils y trouvent une solitude pro-
pice. Il faut rappeler ici une charte du l*' octobre 1428 où il est constaté par
Jeanne de Beaufbrt que Colson de Han « possède un lieu à bâtir près de son
hôtel » et que Jeannon de Han établit, dans un acte du 8 septembre 1443, que
son père lui légua sa maison. La chapelle actuelle de Han fut construite en
1704 par le curé Jean Billuart sur l'emplacement qu'occupait la demeure de
ces anciens bourgeois de Revin. Seize années auparavant, ce même curé Billuart
avait fait élever sur le plateau qui domine la campagne de Han une statue de
la Vierge avec une enthousiasme inscription sur l'arcade.
Château. — La légende raconte que s'était enfermé au chflleau de la Close,
plus ou moins volontairement, le prince Colimé, bâtard du roi Pépin le Bref;
mais cette légende est fausse en ce qui concerne ce Colimé, mettant à son
compte l'internement réel de Charles le Chauve, en 83a, au prieuré de la
Manise, en pleine crise de luttes politiques entre Louis le Débonnaire et
Lolhaire. Une autre tradition, tout aussi contestable d'ailleurs, veut que ce
château, dans lequel, vers l'an 1303, le duc de Hainaut entretenait une petite
troupe, se soit élevé, non à la Close, mais sur le lieu dit la Tourole.
Lie couvent des Dominicains. — A la Close était le couvent des Domini-
cains que Billuart rendit célèbre. En 1642, quelques religieuses du tiers-ordre
de Saint-Dominique, venues à Revin sous les auspices de Claire-Eugénie d'Arem-
berg, princesse de Chimay, y fondèrent une maison de Tordre. Or, sœurClair^^
Tarte, leur prieure, scandalisa tellement les Revinois que ces religieuses furent
obligées de s'enfuir, laissant, même, leur monastère inachevé. C'est alors que
le prince d'Aremberg, non découragé, et surtout pour accomplir un vœu fait
pendant la maladie de son fils revenu contre toute attente à la santé, envoya
de Valenciennes des Dominicains qui prirent la place des religieuses. Voici leur
charte de fondation :
« Nous, Philippe de Croy, de Fumay etd'Arembergh, prince du Saint-Empire
et de Chimay, souverain des franches terres de Fumay et Revin, etc. Recon-
naissant le bonheur que veut apporter l'Ordre de S. Dominique au profit des
âmes chrétiennes, étant établi dans quelque lieu, selon que nous en avons des
preuves suffisantes, et désirant qu'il prenne son accroissement aussi bien dans
nos terres qu'ailleurs, pour l'alfection particulière que nous portons audit
Ordre, et pour le bien et l'instruction de nos sujets, nous donnons aux Domi-
nicains de Valenciennes une place située en notre terre de Revin appelée la
Close, avec toutes ses appartenances et dépendances, pour y bâtir un couvent,
afin d'y faire leurs fonctions et exercices ordinaires qu'ils ont accoutumé et
faire selon leur vocation. Fait à Namur, le l*"" mars 1649. Signé : Philippe,
prince de Chimay; scellé et contresigné, par Son Excellence, Delhalle. »
Cette terre de la Close, dont il est si souvent parlé dans les annales revi-
noises, avait exactement pour limites : au levant, Revin; au nord, la Meuse; au
couchant, la campagne; et, par le sentier du prince Colimé, elle se reliait à
l'église.
Ecarts. — La Petite Commune, 200 hab. ; englobe les deux écarts : la Féchire,
27 hab., et les Fornes de la Commune, N. C. Ces forges datent du dix -sep-
tième siècle et furent souvent, avec les progrès de l'industrie, aniélion'*es. Les
fourneaux actuels datent de 1827. Cet écart se trouve au S.-E. de Revin, tout
à l'extrémité du territoire, sur un petit ruisselet affluent de la Meuse. —
Devant 'Lai four, 19 hab., en face de Laifour, sur la rive opposée, au pied dune
colline dont l'altitude atteint 402 mètres. — MaUjré-Tout, 10 hab., en plein
milieu d'une forêt. Ferme construite, malgré ses concitoyens, par un bourgeois
de Revin : d'où ce nom affirmatif de son droit. — Le Moulin Lauveau. N. C. —
Le Pied du Terme, N. C. — Le Bouillon, 143 hab. — Dames de Meuse, 28 hab. —
DeriiHl-Aurhiimp'', ll< tiali. — "'-y. ofi hi tradition ullm complaiannte dit qu'il
y eut, ilnns le In'-s aricicii ^iiitrcrois, un temple Jéilié au siileti : l'Osiris
•';;ypli>-n. A l'etiiiinpicr. en ci> lit'u. une fuil pittoresque écluse. — La fiourci'û.
lifvoiis-iKiiis iiii>iili-)iiiiiT comiiK- éi;iii't ri'ttn section de Rcvîn que Ci^sini et
hVrmri orlhoj-raphii'til l;i Hi^ufi'i'ù — k ca.\i-M; d'une auberge jailis célèbre — et
c|ui loii(iteiii[is (ippnrliiil il lu paroisse de l)evill<!.
Lieudits. — l.i: Pxu'l ili's liiiHtjex, d'où sortaient les cris plaintirs de l'oyeu,
ildiiL l'iltiii-, ntr-in>'. <le Imite l'i^ti-niité entière, ne devait jamais trouver le plus
miniine iiislant ili' ir|i<>s. — Ui Roche " Fmix, oii miens à l'EcAo ; en cet
l'tiilroit s>' n'iiiilssail, Jiiilis, la Jeunes»! <iuand arrivait la fête locale, pour
" diiiis<-r et l'IiaiiliT ^i IVrlio ». -- l.c RnnjfmTt dn Sarrasinn, où se voient quel-
■lues inipinliiiiis vi->lip's il '<' paisses murailles. Pourquoi ce souvenir des Sar-
rasins? En CI! liiMi fut iriiiiviM- une lielle épée nimaine fort bien conservée, à
lar-p^e '.'t riiiirt>> l;itii>'. Os ri'miNirts, ifue la trailition nous affirme avoir été
précédés d'un fusse |iml'iiiid, élaietit tniil simplement — nnus dit dom Noél
dans sa MuMiCiHArEiiK lik \W.\i\ — une uiiiniille crénelée qui défendait l'entrve
de la presqu'île nA <'st klti
llevin: uni' porte i'ti per-
tiii-ttait l';iri:és, .-t il v avail
iiu-<b-ssiisunesMil.>.lênii-lir- ^
dans laqui'lle était n-rifer-
[uét: la slatui' de la Sainte
Vienie, palronui' ilr lu pa-
T..-ler \m-fiMy •{■■ Ui l'orU:
Dans l'inlérii'ur du \i\UiH'-
SI- troiiviiil nne liiille iiù se
liMiiiii'iil tn.iis ruiresatinui'l-
li's : lif venilredi apivs !i>s
i:<'iidn>s: le 2H avril, juar
(le la Translation <le saint
l^ainhert; et le 2li seplem- Bttin
br<-, fétft de saint Michel.
Klles avaii-nl .■(.'■ iiistiln.-.'s .-ii l.iNj ]wr le .. st-ipieur enijiiuiste •■ d'nb>i«, Phi-
lippe de Ij-iv. .lue d.Vrsclint. ■■ I.i'nHnmn'- .., ferme de droit féodal, s'appli-
■niait à ri)pHrali()n pur lai|iiell i s.mveruiri iiliétiait |in>visoir<-nient une partie
ili^ siMi il'uuuine idiilre uni' S'iriimi- il a ruent. — Iji Fonlaine, oit se plaisait
Inut piii'lii'ulii-ri'rui'iit, mius ;ifti[ine lu iéiii-tide, une druidesse ardenn.-iise. —
Le Hii -il- F'illiif-s. I.'iuciiii ili'< trois siiiyulii-i-s Minnkn lUi tjrami taint Agn-
/«lii'l. Viiir i'''1ti' |i'(;iniiU> duiis Mi'vr.ii' : TiniiirniNs. I.égk.ndks ct Comrs ma
Attr>K\vKs, iii'i -i.iil [vippclées, en niilii', les (lurienues et si curieuses coutumes
iDCales iiiihiitii'ii-ii-nii-jit ■■onservées, plus i|iie partout ailleurs, dans cette pilto-
ifsque petite ville lie ]ti-vlri, Célèbre aussi p;ir si iifiiir de justice d'autrefois,
iliie riiiir S-tiiil-S'iiir-'iir pmrf. qu'éiuit mhh rc voeabln l'ubbayo de Prum, son
CANTON DE OIVET.
Fnisi-
lies, Kriiniel
l'inies, llam-
Vireu
j;-.M.ilhuin. '
tiieux-Walle
Il 1
■st b'U-ni' r il
Il siiii. |tur \.
par h
.. Itel;ii,[ne.
i;t,
;i3Nbiib.; -2.
f,Hi r-lect. ; 1 ■
!s : liivet, Aubi-ivos, Chamois. Chooi,
, [Iierfj;e9, l.andrichamps, Hancennei,
I' Kuniuy: à l'est, à l'ouest et au nord,
- 463 —
Le canton de Givet est traversé, du sud-ouest au nord-ouest, par la Meuse,
qui s'allonge en une assez longue et fort étroite boucle entre Ham et Rancennes.
Ses deux principaux affluents sont : {° rive gauche, un peu au-dessus de Vireux-
Molhain, le Viroin, qui nous arrive de Mariembourg où il se forme des confluents
de VEau Blanche et de VEau Noire; et 2° rive droite, au Petit-Givet, la Houille,
qui prend sa source à Gédinne et entre en France par le territoire de Chooz.
Son eau, très claire, actionne surtout des tanneries. Nous ne mentionnerons
point ici maints et maints ruisselets que VEcho de Givet dénombre très soigneu-
sement dans ses numéros des 8 et 15 mars i874. (Voir aussi dom Noël dans le
Courrier (les Ardennes du 27 janvier 1898 : Le Canton de Givet.)
Le territoire affecte une forme assez irrégulière : une sorte de cône qui
pénètre dans la province de Namur. Sol assez élevé, mais, toutefois, qui va
s*inclinant vers la Belgique. Le point culminant est, à la cote 344 au-dessus de
la mer, dans le bois de Chooz. Les escarpements de la rive droite de la Meuse
atteignent 340 près du Risdou. Us s'abaissent progressivement à 300, 250, près
de Rancennes. Alors les mouvements du sol diminuent de plus en plus en avan-
çant vers le nord, et conduisent aux molles ondulations des terrains houillers.
« Il n'est douteux pour personne, écrit le géologue autorisé M. de Lapparent,
qu'à la fin des temps carbonifère et triasique, l'Ardenne formait une région
montagneuse, plissée comme sont aujourd'hui les Alpes, et probablement aussi
élevée que cette chaîne. Mais depuis lors, pendant toute la durée des époques
jurassique, crétacée et tertiaire, le massif ardennais fut en butte à l'attaque
des eaux courantes, auxquelles la stabilité générale du niveau des mers, très
correctement maintenue, malgré quelques vicissitudes de détail, à travers ces
périodes, fournissait un niveau de base très constant. Aussi, ce massif a-t-il
été presque entièrement nivelé. Non seulement les montagnes ont disparu,
mais presque partout l'érosion a été assez profonde pour enlever la tète des
plis, rendant la statigraphie du pays très difficile à débrouillpr. Quand, h la fin
de l'époque tertiaire, un mouvement de bascule, eu inclinant TArdenne vers le
nord, a fortement relevé son bord sud-est, les eaux qui serpentaient plus ou
moins indécises à la surface de cette plaine basse, ont dû peu a peu appro-
fondir leur lit. Et voilà comment, de nos jours, les cours d'eau de la région
occupent des gorges très encaissées, découpant par leurs méandres un plateau
dont la surface générale diffère très peu d'un plan. »
Communes boisées et communes de culture. Les forêts occupent surtout au
sud la plus que grande moitié de la superficie totale : environ 6,000 hectares;
au centre, les terres cultivées; au nord, égalité départage. Importante exploi-
tation de bois à écorces, bois de chauffage et charbon. Tanneries nombreuses.
Autrefois, en plein moyen âge, nous dit le savant bénédictin dom Noël, «< le
plomb s'exploitait dans les environs de Givet, et, en preuve, on possède un
diplôme de Louis le Débonnaire, du l'»" novembre 816, accordant à l'arche-
vêque de Reims un terrain à Gimnée pour en extraire le plomb nécessaire à
couvrir sa cathédrale, que l'empereur faisait reconstruire à ses frais. D'ailleurs,
n'a-t-on pas retrouvé de nos jours des fragments de galène (mine de plomb)
dans les ravins qui entourent Givet? »
Cette zone givetoise appartint jadis au « domaine temporel » des princes-
évéques de Liège : puis le traité de Lille (1699), que confirmait en 1773 le
traité des limites, la cédait à la France. Soixante années auparavant, Riche-
lieu, qui devina l'utilité de région stratégique, voulut s'assurer Charlemont
afin d'avoir une « porte toujours ouverte sur l'Empire ». Lorsque la France fut
divisée en départements, ce pays dépondait du Hainaui français. En 1794, après
la conquête de la Belgique, le canton comprenait vingt communes. Le 28 mars
1820, la France dut en rétrocéder soixante au royaume des Pays-Bas; Givet
perdit alors : Doisches, Gimnée, Matagne-la-Petite, Mazée, Niverlée, Romerée,
■ temps que Fiim
' nbundonnail Oigiiifs <>1
QIVET. — II., 7.1(1(1. — P. n.. 2.07(1. — E., 1,12.".. — ». A., 30. — D. n..S6.
~Hi-ct,, I.Nil». — y., les il <Ips mois ilo fi^vricr, diMimi, il'anAI et de itovenibre.
(*Ui! liiMiii.Tc foire, <lilp ma- oiV/h'hw. dure deux jours. — F. l.„ la Trinité, 1*
24 juin et II' l.i iioiir.— C" I'. — B. ». — S. M. — S. cli. Uf Enfants tk Stiktil.
— Haitn. niiinii-, — S. )i. In tliretnim: — S. T. tex Voluntaiivx i/ireMs. — S. T.
mixte. — S. d'irctriictioii inilitain'. — S. vêloi'ipiidique. — S. tinciens sou»-
iitticitTS, — S. f'tiiel-PilliiVfiquf. — S, du Sriii liex îcoifti. — C'iniitf' républicain.
— S. C. C. de IKsI. — (;. — T. - Ui villp se cnnipose du Gran-l-Oiret ou fiicrt-
S'iiiil-Hil'iire. nvei^ li' f»rl -Ir ChnrleiauiU. riv<- gauche de la Meuse, et du Petit-
ti'irri ini Gh'cl - ?i'ilii'- Ihimi; rive di'oite, au l'unlluent de In Houille et de la
L:i d'-s
l'iptioii que Victor llufio n
1 faite <le Givct, dans son Votagf mi»
LK HlilN, h'Sle toujours aussi vivante, aussi précis
■"' ^■■''-'-■•^'
t d« CtaUlfQlDDt
il s
cliai'Uiiuite, surloul ijuaii
i-i-Sanli- vers le midi. La i
(irrind des cae lie -sol lises
voiler le contour absurd>!
cher. lli'S fuiiires suinta
des t.-ils. \ lua aau.-he, j'
Icndjis fiéiuir ilaus uue il
CL'Ur iiilinii- ces jtrands on
nu'dt'.'isus desijuels la
. Ce qui l'émerveilla tout
d'ahord, ce fui le clocher
de l'église Sainl-Hilaire.
<' Le {{rave architecte,
écriUii, a pris un bonnel
carré de prêtre ou d'avo-
cat; sur ce bonnet, il a
éi'liariiuilé un saladier
ivnvcrsé; sur le fond dn
salait ier, devenu plate-
forme, il a posé un su-
crier; sur le sucrier, une
lK>uteillo; sur la bouteille
un soleil emmanché dan.*
le goulot p.'ir le rayon
vertical inférieur; el en-
fin, sur le soleil, un coq
embroché. En supposant
qu'il ait mis un jour k
trouver chacune de cet
l!ivet n'en esl pas moins
milieu du pimt el qu'on
l'Iarl
'S]»'-
Lie fai
«riillir uue uriisse ti>iir eu
tiiye conique, uiî-iiartie de pii
:1e bni|iii'S.se rétb-tanl tinns I
l'Oie l'claliiiil l'I luétailiijii'' que Iraversait le
hr« paysaif.'. Tlus li>iii. au pieil de la redou-
«■i^ÉMI
Ifible
tonfi; di'IJIf
' Cliat
I la
l'ili..
? ligne blanchâtre : ce
entrant était, tout simplement, une
s des tours, nu-dessus du clocher, snt^
— 465 —
gissait à pic une immense paroi de rochers qui se prolongeait à perte de vue
jusqu'aux montagnes de l'horizon et enfermait le regard comme dans un
cirque. Tout au fond, dans le ciel d'un vert clair, le croissant de la lune des-
cendait lentement vers la terre, si fln, si pur, si délié, qu'on eût dit que Dieu
nous laissait entrevoir la moitié de son anneau d'or. »
Victor Hugo connaissait-il le nom de cet architecte qui, ayant construit
l'église du Grand-Givet, se reposa le septième jour? Cet architecte s'appelait
Va u ban!
La « grosse tour en faîtage conique » —faîtage restauré vers l'an 1733 après
le terrible incendie dont les annales givetoises gardent le souvenir — est la
tour Victoire, rive gauche de la Meuse, sur le chemin de halage. Elle est actuel-
lement habitée par « l'agent de ville ». Intérieur assez curieux; salles du haut
voûtées, escalier dans l'épaisseur du mur. Les travaux de canalisation l'ont, en
quelque sorte, encaissée; aussi le premier étage est-il devenu rez-de-chaussée.
Rive droite, sur le Mont-d'Haurs, la tour Grégoire, propriété de la ville, et par
elle cédée, tout récemment, à la société « Givet- Pittoresque » qui projette de
l'aménager en musée. Victor Hugo raconte ainsi la visite qu'il fit à cette tour :
« Le sentier est âpre et occupe autant les mains que les pieds; il faut un peu
escalader le rocher, lequel est de granit fort beau et fort dur. Arrivé non sans
quelque peine au pied de la tour qui tombe en ruines et dont les baies romanes
ont été défoncées, je l'ai trouvée barricadée par une porle ornée d'un gros cadenas.
Il m'a fallu descendre comme j'étais monté. Cependant mon ascension n'a pas
été tout à fait perdue. En tournant autour de la vieille masure, dont le pare-
ment est presque complètement écorcé, j'ai remarqué parmi les décombres,
qui s'écroulent chaque jour en poussière dans la ravine, une assez grosse pierre
où l'on pouvait distinguer encore les vestiges d'inscription. J'ai regardé atten-
tivement : il ne restait plus d'inscription que quelques lettres indéchiffrables.
« Voici dans quel ordre elles étaient disposées : — Loqvk. . . sa l omdre —
PARAS... MODi. SL — AcAv. P. . . soTROs. — Ces lettres, profondément creusées
dans la pierre, semblaient avoir été tracées avec un clou; et un peu au-dessous,
le même clou avait gravé cette signature restée intacte : Iose Gvtikrez. 1643.
A force d'y réfléchir, voici comment j'ai cru pouvoir reconstituer l'ins-
cription : Lo QUK EMPESA KL HOMBRE — PaRA SIMISMO DiOS LE — AGAVA PARA LOS
OTROs ^ Ce que Vhomme commence pour lui, Dieu l'achève pour les autres. Main-
tenant, qu'était ce Gutierez? La pierre était, évidemment, arrachée de l'inté-
rieur de la tour? — 1643, c'est la date de la bataille de Rocroy. José Gutierez
était-il un des vaincus de cette bataille? Y avait-il été pris? L'avait-on enfermé là?
Lui avait-on laissé le loisir d'écrire dans son cachot ce mélancolique résumé
de sa vie et de toute vie humaine? Ces suppositions sont d'autant plus pos-
sibles qu'il a fallu, pour graver une aussi longue phrase dans le granit avec
un clou, toute cette patience de prisonnier qui se compose de tant d'ennui... m
Terrain anthraxifère : calcaires exploités pour pierres de taille, pour moel-
lons, pour marbre, pour la fabrication de la chaux. Carrières importantes.
Schistes argileux verdûlres. Terrain moderne : terres à briques. C'est à Givet,
où la Meuse quitte majestueusement la France, que se produit un changement
considérable dans la nature des couches géologiques de l'Ardenne septentrio-
nale. Le dévonien moyen apparaît sous forme de schistes gris, avec nodules
calcaires : ce sont les schistes à calcéoles de YeifiHien, Une grande tranchée les
montre en plaques verticales, d'une remarquable régularité. Puis l'élément
calcaire y devient de plus en plus prépondérant. On longe des carrières consi-
dérables, où le marbre de Givet est exploité, se présentant sous forme de bancs
noirâtres, bien réglés, traversés par de rares veines spathiques blanches. Les
surfaces planes des lits, fortement inclinés vers la Meuse, offrent, sur de grands
espaces, une régularité presque mathématique.
30
Il fnui franchir
liU-ulPlIc ilH Cliailpi
II- l'JijsaBi: i-ti;in-p
l'aiii cette bande calcnin- compacte qui porte la
mille barrer le cbemin h la Meuse; mais au delà,
<le nouveau, et, à la station <le (livet, on constate qu'une
(lii-iilc fl ^aui'lie, cil travers île la vallée, les scliistes tendres
i|uïs'appiiyaii:iilsurla liiinde de marbre ayant éli^ facilement dispersés parTéro-
swn. Seuls quelques (^ros rochers isnlt'-x, comme celui qui porte le petit fort
Condé, font saillie sur ta pente douce du schiste, annonçant que des nodules
calcaires, cai>ables de devenir ailleurs d'importantes lentilles de marbre, griotte
ou bleuillre — mkaireu lU Frosiu's — sont subordonnés à l'assise des /nAitlt»
fitmtiinienn. Ces derniers, peu fertiles et froids, eiiftendrent par leur affleure-
ment le jHiys di- la Kanienue, dont on voit si- dérouler devant soi, sur la fron-
tit'-rc entre la France et la Ri'Ipque, les longues cAtes monotones, dénudées et
tristes.
l'ne cri'-le se dresse en face de lïivet, C/esl l'affleure ment des (irès en pla-
quettes ou psammili-n du Vimdriii, assise su[iéricure du di'-t'onien. On les entame
à Ajiimoiit. puis h llaslîi'res, nd ils sont remarquabliMiient nets, formant une
masse urisc et ,|annàtre de lianes réfinliers, les uns minces, les autres épais, et
plOM^ieant vers lavai.
Au delà des psammiles. iw ri'ncontii' la formation qui succède au itëvonien:
c'est le nilriiin- rnrfi'inifeiv, parfois en énormes bancs conipacis, d'an blunc
fjrisiUre; par endniits. on y vnit des cordons de silex ou phliiniles.
Mais la plupart des bancs calcaires sont distoqués; la slratilioalion est trH
inouvementiM', et, un moment, on voîl revenir Ifs iiiammilmi, lémoifinont que
le mnrlire carbonifère formail, en firos, une masse pincée dans un pli concave
dn {{•^■■•iiieii. D'ailleurs, ce pointement des psaniniites dure i^eu; un nouveau
pli se dessine el ramène les belles masses calcain>s. découpées on aiguilles, d(
la llncbe-Dayard, qui pn'-t^ède Dinant, assise an pied d'un escarpement conii-
dérabb- de calenire carbnnifére.
, s'élève la staliir <(c Mi'kul, Q'uvre du sculpteur
ardennnisCrois.v.avee socle de H. Han-
ten. architecte fiCliarleville. Debout, la
l<>le penchée en avant, le célèbre muù-
cien français écrit sur un cahier qu'il
lient de la main gauche. En sa pOM
|i|ei]ii- de naturel et de vie, il a toule
l'attitude d'un penseur. M. Croisy nous
iiirtuliv Méliul au moment où il com-
piisr la musique ^rave et solennelle
qui s'iuligni- do si magistrale façon les
strophes de Marie-Joseph Clienier. Lu
physionnniiemille,éner|j[ique, aux traits
expressifs, est éclnin^e par un regaM
profond et i-éfléchi. On devine que le
'.■omposileurestsousrintlueDcedol'ins-
]iiratton. Il olierche à faire passer dans
son tiyiniie national le frisson patrio-
liiine dont, en ces années d'héroïsme,
était secouée la France entière. Mihul
jiorle le costume du siècle dernier :
bal)it à la française aux larges revert,
ulottes courtes, souJiiTs il boucles. Sur ses
dont lej plis, où s'on|{Ouirre ie vent, font
d'alors, tandis que, derrière, une vieille souche
isenl de nouvelles et robustes feuilles, symbo-
r ta principale place de (iivf
boulonné au-rlc:
épauli's, llotif I
rêver à fépo.in.
— 467 —
lise celle généralion révolutionnaire qui donuail à la Patrie lanl d'hommes
héroïques.
Histoire. — C. de Luxembourg. MM. Lartigue et Le Galle écrivirent une
Histoire de Givet intéressante malgré ses quelques erreurs, ses lacunes, puis
tournant trop court en ce qui concerne la période révolutionnaire et contem-
poraine. Il faudra consulter alors, spécialement, la très sûre et très complète
Histoire de Givet et de sa Région, par le docteur Beugnies, qui doit paraître
prochainement. Le lecteur s'y reportera s'il désire compléter les énumérations
1res succinctes qui vont suivre.
Dès son origine, Givet est un « domaine foncier » apparlonant au petit-fils
de Charlemagne, qui le transmet à son fils Valcand, par Tinterniédiaire duquel,
vers Vannée 816, l'abbaye de Saint -Hubert le possède en toute propriété.
Ravagé par les invasions normandes. Devenu fief dAgimont; ensuite aban-
donné par Charles le Simple à la très haute suzeraineté de l'empire allemand;
suzeraineté n'ayant pris fin que sous Louis XIV. En 1230, fondation, par Gilles
de Rochefort, du couvent de FHix~Pré, actuellement écart de Givet. Ce monas-
tère fut d'abord occupé par des « filles de Tordre de Citeaux », que rempla-
cèrent en 14,^2 des religieux du môme ordre. Ils habitèrent seulement deux
années Félix-Pré; puis allèrent « relever », au monastère de Saint-Remy, les
Bernardines de Rochefort, lesquelles vinrent prendre possession du couvent
givetois. En 1310, famine; en 1348, peste noire; en 1358, les combats fort
désastreux, pour cette région, de la guerre de Cent ans. Incursions incessantes,
pilleries, incendies par les princes de la maison de Bourgogne, par les La Marck
de Sedan, lorsqu'ils traversaient le pays pour aller à Liège ou dans la province
de Gueldre, quand les princes de cette maison puissante guerroyaient contre
les empereurs d'Allemagne.
En 1554, les troupes de Henri II remontent la Meuse, saccageant et rasant
les châteaux et les maisons-fortes qu'ils rencontraient sur ses rives. En 1555,
alors que sévissait une peste terrible et que les armées de François d'Hangest,
seigneur de Genlis, mettaient fi feu et à sang la contrée, fut construit, d'après
les ordres de Charles-Quint, le fort de Charlemont.
En 1640, Charlemont est assiégé cinq semaines durant, et sans résultats,
par le maréchal de La Meilleraye. En 1643, partait de Charlemont une armée
espagnole pour renforcer « la redoutable infanterie » que Condé devait si
glorieusement vaincre à Rocroi. En 1658, une inondation terrible qui faillit
emporter les deux Givet. En 1675, pendant les luttes entre l'Espagne et la
Hollande, le maréchal de Créquy bombarde Givet. Traité de Nimègues; les der-
nières ratifications du traité, 16 février 1679, stipulaient que le roi d'Espagne
remettrait à Louis XIV, pas plus tard qu'après un an, ou la ville de Dinant, ou
le fort de Charlemont. L'année s'élant écoulée sans que l'Espagne eût tenu sa
promesse, Louvois donne ordre aux généraux de Montbron et d'Humières
d'envahir le pays. L'Espagne jugea ptudent, alors, de tenir sa promesse. Vauban,
aussitôt, d'arriver à Givet et de fortifier plus solidement Charlemont.
Voici comment Bussy-Rabutin décrivait cette forteresse : « En approchant
près de Givetz, ceste montagne et coste va tousjours en estrécissant et finis-
sant sur Givetz, deçà fait une pointe et quelque peu de plaine d'environ cinq
ou six cents pas, sur laquelle est le commencement du fort; et de là continue
en précipices, rochers et rangés détroicts, contremont le cours delà rivière de
la Meuse. Et pour dresser ce grand fort qu'ils ont depuis construit, ont fermé
de tranchées un quarré traversant ceste petite plaine du haut de la poincte et
croppe de ceste montagne qui enceint le vieil petit fort; venant respondre à
im boulevert qui estoit là presque hors deschelle à my-chemin de la descente
sur Givetz deçà, avec une courtine le long du pendant qui se rend à un autre
boulevert regardant et commandant sur toute la rivière et dans tous les deux
— 168 -
<àiv(>ti; aynns cliucun liouleverl. ses )j|iU]â pour <l<'reiidrc el tirer au long tant
de ivâle i-oui-tinc que (!>■» Ii-aiioliOcs haiilus et Ihiïsps. I^r à l'ung des coins de
ee premier botilevprt se Joiiict um: loti^iii- liunirlii^K qui enferme tout le bourg
de <iivel2 dfi;fi, i{ui se va rendre ù Ijl rivijii'e de Meuse, iijaiit pareillement k5
plans de di'iffnse» hii-ii à pro[Mis. el ont appi-lê ce fort : Cliarlemont. » Petite
enceinte habit '■<.>, en m#me temps que tr-doulalile forteresse, car ■■ en 1716, Char-
lemont abritait cent dix familles, y l'imipiis l>rs veuves, donnant un elTectif de
soixante-dix hommi's environ. Cette po|iuliitîoii occupait quatre-viugt-lreiie
maisons peu lit^ieablcs ; elle ^Liit pauvre, n'iiyanl d'auti*» Irallc que les caba-
rets. Givet-Saint-llilaire ctait, h cette niËiiic époque, composée d'environ trois
cent vingl-cinq maisons, dont les li-ois quarts Irrs petites et à peine habitables.
Il y uvait trois cent quatre-vingt-quatorze fa milles plus aisées, en leur ensemble,
que l'elles tli^ Charleinont, mais elles ne vivaient, d'iiahitude, que d'un com-
inen'e resti'einl en épiceries et en draperies. l;ivot-^ol^c-Dame renfermùt
deux cent trois maisons el cent viu^t-scpl familles. Celait en cet endroit que
se trouvait le plus important commerce : bière, bois, charbon, iVorces. Le
pays était très
boisé : aussi four-
nissait-il à peine
l'orge que néces-
sitait la fabrit.'a'
tion de la bière
indispensable aux
Civetois. « Cette
petite popolatiMi
existe toujours
dans l'enceinte
du fort — aujour-
d'Iiui déclassé,—
astreinte aux rè-
glements niilitû-
l'oblifjaliondeire
rentrée lorsqu'à
couvre-
OIM M ClwriMiMiit. «"kpri* nu* ii«lllg Mt*ni[M
LUI les Iinstilili
l'Edit de Nantes, ItiS.H. q
apivs quelques années de repos, les guerres dans cel le réf;ion. Le 2i août 1689,
le maréchal d'IIuniières se fait liait»; entre «iivet el Wnicouit par le prince
de Waldeck. En 1692, prise, par les armées françaises, de Namur que, trois
uns après, reprenait (ïuillaume de Nassau. 1^ marquis de BoufDers, ayant
lionorablenienl capitulé, rentrait h Charicmont avec ce qui lui restait de son
iinnéc. K[i ■<'■%, Louis XIV entreprend d'envaliir les Pays-tius. Il accumule i
liivi'l Imupes et provisions de campagne. Pour conjurer ce péril, le général
<:ii1iuni -' dit le Viiulian hollandais — part de Namur et vient Uorriblement
lioitikinlcr i;ivi-t. Voulant, autant que po.ssihie. éviter le retour d'une agression
aussi soudaine, l^uis MV décide de fortilier lo Mmil-ii'Haurs où les Romains,
jadis, eurent un de leui's camps. Paix de Dyswick, en lOttT, complétée en l698-9(
pur le traité de Ijlle qui donnait Uirel k la Krauce.
Vers 17(12 est élahli sur la Meuse, jusqu'alors p:issée en bac, un pont de
bateaux, aniarcé Iant6t à la hauteur du imut actuel, t.tntôt â l'Esplanade. En
1710, on commi'uce à construiiv les l'urlilications de Givel-Notre-Dame; de
173U à 1722 est bàli le fort Cimdé sur les ruines de la tour Maugis, constrac-
— 469 —
tion médiévale, de date inconnue. Puis agrandissement de l'église Notre-Dame,
que la légende ferait remonler à l'année 102 ou 103 « quand vivait saint Ma-
terne, dont Jean d'Outre-Meuse nous a raconté les extraordinaires miracles. »
En 1758, une grève de boulangers, à laquelle l'intendant de Hainaut coupe
court en menaçant les grévistes de les murer dans leurs maisons. Construction
de la fontaine Vauban, Kn 1772-74, le « Traité des Limites » nous donne Hierges,
Aubrives, Ham, Foisches, Chooz.
29 avril 1792 : Lafayette, avec 12,000 hommes, campe sur les hauteurs du
Mont-d'Haurs; d'autres troupes, française? également, occupent le lieu dit,
aujourd'hui, le Camp dea Brabançons, En 1793, municipalité terroriste, ayant
pour chef le fameux Delecolle, décapité àMézières en 1795, avec ses complices.
Le 26 avril 1794, part de Givet, sous les ordres du général Jacob, la 2« division
des volontaires ardennais, qui, commandée en chef par le général Charbon-
nier, fera la campagne de Belgique et de Hollande. Le 7 août 1802, Bonaparte,
premier consul, et sa femme, Joséphine, revenant de Bruxelles, s'arrêtent à
Givet : les Givetois leur réclament un pont. En 1811, passage de Napoléon !•'
et de Marie-Louise. Ici se place la légende dramatique de la Meuse grossie,
dangereuse à traverser et que des prisonniers anglais font passer en bac à
l'empereur. La vérité est que lo pont de bateaux ayant été depuis longtemps
emporté, une équipe de charpenliers anglais établirent un pont volant sur
lequel l'empereur et sa femme franchirent la Meuse alors très calme. Aux
archives de la guerre est conservé le document officiel que voici : « Ci-joint
un mandat de 1,000 francs pour les dix charpentiers de marine anglaise qui
ont rétabli le pont volant lors du passage de l'empereur à (iivet le 11 décembre. »
L'année suivante, était construit, sur l'ordre de Napoléon, le pont en pierre
— pierre de Raucourt — qui relie actuellement les deux Givet. (Voir, dans
Revue historique ardknnaisk, une fort complète étude de A. Chuquet sur le
général Charbonnier qui, né à Clamecy le 9 octobre 1754, mourut le 2 juin 1833 à
Givet où, ayant acheté une maison, il avait pris sa retraite. Une caserne de
Givet porte le nom de ce général.)
Le 23 janvier 1814, le corps d'armée de Macdonald, abominablement décimé
et serré de près par les Cosaques, traverse Givet en toute hâte. Le 14 mai 1814,
le duc de La Rochefoucauld-Ooudeauville « vient inspecter cette place fron-
tière » au nom du roi de France. Le 27 août, de la même année, le général
Charbonnier est nommé gouverneur de Givet; il reçoit, en cette qualité, la
visite du duc de Berry. Le 27 juin 1815, après Waterloo, les troupes prus-
siennes investissent Givet : Bourke commande la place. Il fait acte de soumis-
sion à la royauté, mais refuse, toutefois, de rendre la ville aux assiégeants.
Ceux-ci avaient établi leurs batteries entre Foisches et Agimont, et placé le
gros de leur force au-dessous de la ferme de Masaembre. La résistance des
Givetois et de Bourke fut héroïque, cependant il fallut capituler : capitulation
des plus honorables, d'ailleurs. Bourke obtenait de quitter Charlemont — remis
seulement en dépôt jusqu'à conclusion de paix — avec tout « son matériel de
guerre et sa garnison sauve. » Givet lui vota « pour sa belle défense » une épée
d'honneur. Le général russe de Lœwenslein, au nom des alliés, occupe la ville;
occupation tellement douce, tellement conciliante, que les Givetois offraient
au commandant russe, tout comme à Bourke, une épée d'honneur, en signe
de reconnaissance. En 1870-71, la préfecture des Ardennes est transportée à
Givet, et, en 1892, M. Lartigue étant maire — on sait quels unanimes regrets
laissait sa mort prématurée, — la ville faisait éclater sa ceinture de pierres qui
l'enserrait au nord et, sur ses terrains nivelés, ouvrait un quartier neuf. Givet
perdait en originalité d'ancienne ville forte ce qu'il gagnait en hygiène, en
circulation d'air et de lumière, en emplacement plus vaste lui permettant de
s'agrandir. La démolition du front-nord de l'enceinte amenait la destruction
louto ii.itur-'IlA ik^ doux pnrïfs igiii, de ci- efM, iloni)ai«iil uccés dans la
|il»i-e. I.(!S autres Niil>i>isti.-tit : la iioile <lv t'niiii:-; <lu cUi' opposi- à l'issue des
Ports de Francs i Gl(«t
l'ascrufit: au PiMil-lïivnt, la ;>»t'/r du Ltixfinbiiuiij. d'oii soi'l la niutc de Beau-
l'uini:: **' li iMtWr* ilf lliiiiceniu\x, entre l(; Mout-d'llaurs et lit Meuse.
Ecarts. — Le ChlUniu, sur reiiiplari'iuunt duiguel fui coiislruit In inafiasiQ à
puudru de CImrlemoitl, Ce clidtcau, i|iie dt'Jà l'i'iupla^'ait, avant le sciiiËme
diècli', •> une maison de chasse u, fut-il une de ces nombreuses forlercsses en
terre et en bois, construite hâtivement [mur mettre cetle région iV l'obri dei
pirute.s normands lors'fu'ils renionUiiiiit la Meuse? Filie-l'n', 8 bah,, où fui
cette abbaye dont nous avons parlt'-. — Les Chfmiin'ei, 60 hub. — Les Tni*
FoureketUs. y. C. — Toweny. .N. C. — l,e Fort Coiitié. N. C. — Ia: Fort de*
Yiguef. N. i'.. — Tivoli. N. C, — Le Uarivje SiiiJil-R'Mh, 0 liali. — I,e9 Canard*,
17 Uah. — L'Eduse iks {Jiiali-e Ckemini'e!f, 6 hah. — Lîi Ferme lia Bois, 4 hab. —
i^is TroM Fontiimes, 38 tialj. — Le Fort (U-x Viyw*. i hab. — Hubliier, 7 hab.
— Hiilloliiri, 14 linh, — Masmiihre-tkherl, 8 hnh. — .Viisuviuhiv-Purtmt. 10 hab,—
.\I:t,lf.ij-„, a iKiti. — M;nliAiiiiir, (, hab. — Surmitudie. tO hab. — Le PaciUoii
Veaifiiis. lî tiali. — Pïtfre île Jiit,jii; 4 hub. — La Piefles, 6 hab. — Hi^tUt,
il liali. — Rh-L'iiiniir/, 3 hab, — Sniitl-Hoek, 7 hiib, — Saintrentu-, S hab. —
La V.hfiiiAle Wiil-'-m-t. N. C. — Iian-S>i-;urii. 8 hab. — Le JanHn bupuit. >', C.
— I,.' M'iiilin <les Helij/iriises. N. C. — l,<;s Mais-ms lUanchci'. 7i. C. — Tout
pjooli'' <\i; la l'orlc lUf Vdnu-R^lletu, extistail jailis un couvent de franciscains,
dont ' les maisons blanches » paraissent Olre les débris, Non loin un courent
di-:s L'i-^iulînes auxijucllos :^ans doute oppartint le -c moulin des Heli^'ieuses ■',
,\ peine irailleui-s habilèient-elles (iivtl. ^l' se cruyiinl pas en sûreté dans cetl«
petite ville alors ouverte, crai^n^nt d'être expos^-es uux terribles suites d«s
f:uiTres que se faisaient, en ee teinp^, la Fnmctr et l'Iilspafjne. elles partirent
priur Nainiuel s'installèrent dans une iniiisrm voisine de Sainî-Aubin. Le 17 aoAt
1791, fiin'iil vendus el )e miïnastère et li-s biens en dépendant. Nous rappelle-
niiis ici i]iie le iliicleur lleu^iiies a rnlevi' el jiublié dans i'Eeho (ie Girft. noméros
de:^ 'J et lij janvIiT, 1 J el. H) lévrier 1808, toutes le^ inscriptions qui so trouvent
dans les deux éijlisi^s de (iivet.
AUBRIVES. — IL. i
- E-, lilt, — a. C, 0, — D. A,, 34.
- D. D., S
- 471 -
— Hect., i,073. — B. P., Aubrives. — F. L., le premier dimanche de septembre.
— C* P. — B. B. — G. — Sur la rive gauche de la Meuse. Terrain anthraxifére :
calcaires blancs et schistes calcaires; grès de diverses nuances. Extraction de
terre pour poteries et pipes; fonderies; carrières; tuyaux pour conduites d'eau.
A recluse d'Aubrives, on aperçoit en face, s'étageant sur la colline, le coquet
petit village de Ham-sur-Meuse, avec son pont métallique. Ham et Aubrives
ne formaient, avant la Révolution, qu'une seule commune. — G. de Liège.
Eglise. — La destruction de l'église ancienne pendant le siège de Char-
lemont, en 1640, est une page fort intéressante de nos Annales ardennaises.
Les traditions et les légendes locales n'ont conservé de cet épisode terrible
aucun souvenir (voir Revue arde.nnaise, année 1895, p. 242-260; et Lartigue et
Le Gatte : Recherches historiques sur Givet). Gette église fut reconstruite deux
années plus tard, aux frais de Jehan d'Aubrebis, chanoine de Lille, ainsi que
nous l'apprend une inscription taillée sur une table de marbre encastrée dans
la muraille sud de la nef. Elle ne fut probablement terminée qu'en 1707. De
cette époque, du moins, date le plafond très ornementé qui sert de voûte.
Ecarts. — Le Barrage, 5 hab. — Censé la Haie, 5 hab. — L'Usine. — Maison
Squelart, 4 hab. — Lesecourt, 34 hab.
A signaler pour Aubrives certaines curiosités archéologiques : sur la colline,
au midi du village, vestiges de vieilles bâtisses que recouvre légèrement le sol.
Au-dessus du linteau d'une porte, un médaillon représentant une tête sculptée
en relief; le docteur Beugnies croit que l'original de ce médaillon figure dans
le tableau de Léonard de Vinci : Combat de Cavaliers. Gomment expliquer cet
artistique médaillon au frontispice d'une maison fort ordinaire? Puis des
portes cintrées, des fenêtres à meneaux en croisillon, des rampes saillantes
qui courent le long d'anciens murs portant les millésimes 1581-1585; des cor-
niches à moellons; enfin, la Grange de la Dîme.
CHARNOIS. — IL, 133. — E., 35. — D. G., 4. — D. A., 44. — D. D., 47.
— Hect., 561. — B. P., Givet. — F. L., le dimanche qui suit le 4 juin. — Vil-
lage traversé par un ruisselet. Terrain anthraxifére : grès diversement nuancés ;
calcaires bleus; schistes calcaires. — G. de Luxembourg.
Ecarts. — La Malavisée, 7 hab. — Malpensée, 2 hab.
CHOOZ. ~ H., 696. — E., 227. — D. G., 5. — D. A., 28. — D. D., 35. —
Hect., 1,308. — B. P., Givet. — F. L., le dimanche qui suit la Saint-Remy. —
G'« P. — B. B. — S. M. — Fanf. — S. G. G. — Garrières de grès blancs;
calcaires bleus et schistes calcaires. Briqueterie. — Sur la rive gauche de la
Meuse.
« De Landrichamps et de l'ancienne batterie, des sentiers et des chemins
forestiers mènent vite à la crête de la Meuse au-dessus de Ghooz et de la
grande boucle. Gette crête est fort intéressante à parcourir, surtout à cause de
la vue : d'une part, sur les fonds boisés de la HoMi//c et de la Huile; de l'autre,
sur le vaste panorama de la Meuse, au grand tournant de Ghooz. A la cime du
plateau, la Maison Picfiegru isolée; à droite, vers Givet, les villages de Chamois
et de Rancennes, d'où descend le ri d'Avette, à la ferme du même nom, voi-
sine dune ancienne fabrique de colle-forte transformée en villa, en face des
Trois Fontaines. G'est à ce ravin que commence, en s'escarpant sur la Meuse, le
beau massif des roches de Chooz; sombre rempart couronné de mornes, incliné
vers Aviette par dégradation, et que revêt à sa base une végétation luxuriante.
«< Le Petit-Chooz, relié au grand par un pont métallique construit en 1884-
1885, semblable à celui de Ham, en amont, aligne sa rangée de maisonnettes
sur Tétroite berge du fleuve, au pied de la montagne; et la base des roches,
jusqu'au ri d'Aviette, présente une série de clos où les arbres fruitiers et les
— 472 -
vignos font un oli.irnianl fouillis, roniontant, par intervalles, dans les sillons
qui sr^parent les niasses rochouses et accentuent les contours de cette impo-
sante couronne murale.
« Les montagnes de la boucle présentent en amont la courbe superbe d'uu
vaste cirque de fonHs. La vieille Meuse, libre d'entraves, coule entre les Ilots,
dans ces solitudes, où les barques des pt^cheurs, luttant à coups de perche
contre les courants, constitu(Mit tous les éléments de navigation.
« Le Grawi-Chooz est situé dans la presqu*lle en forme de jambon, plateau
nu, cultivé, présentant une pente douce au nord, à l'est et au sud, se relevant
à pic vers l'ouest, du côté de ilam et d'Aubrives. Domaine Licot, au bord de
Teau. Grande ferme contiguë.
« On se rend directement de (iivet à Chooz, en une beure, par la porte de
France et la route de Vireux. La traverse de Cliooz se détache tout de suite à
gauche, le long du fleuve dont elle suit la berge, en franchissant Técluse de
Trois-Fontaines, à l'issue du canal souterrain.
« La belle chaîne des « roches » se développe sur la rive opposée. On longe
le cimetière accosté d'une vieille chapelle. Puis on voit le cirque des monta-
gnes enveloppantes aligner une succession de « tiennes » — patois wallon : côtes,
montées; « tiers », en wallon du pays de Liège — revêtus de taillis et ourlés de
vert : Culée </<?.<? Roches, Fond de Wcz, la Mairie, Foinne, Grand-Tienne, Tienne
dera-les-prés. Tienne de l'Ue it bord, Flixaux, Pelémont, et au fond le Trou du
Diable. Kn retour, les bois d'Arember^, vers llierges et Vireux.
« Le pont franchi, on suit à droite le bord de l'eau, longeant Tunique rangée
d'habitations qui composent le Petit-Chooz, maisonnettes de pêcheurs et de
maralchei-s, les deux industries florissantes en ce village, qui a gardé beau-
coup de Tancien cachet rustique. Le sentier longe une carrière de pavés. Plus
loin se détachent les chemins ({ui escaladent la hauteur en raidillon; une route
neuve en lacet s'élève à gauche, doublant le vieux chemin direct pour les faci-
lités du charriage. Cette route, construite en 1893, offre de très beaux points
de vue. Le vieux chemin de Chamois s'élève à gauche, en creux. Au sommet
de la côte, on atteint la crête boisée entre Meuse et Houille. La route poursuit
droit au sud vers llargnies; un embranchement sur la droite tient les sommets
de la boucle de Chooz. domine le Trou du Diable (sapins), d^où un sentier
dégringolant ramène à la Meuse, tandis que la bifurcation de gauche conduit
à la maison forestière d«; Thirissart, bois d'Aremberg, près du ruisseau du Loc,
affluent de la Meuse en aval de Vireux, avec le moulin d'En-Haut et le moulm
d'En-Bas... » (Jean d'Ardenne : Guidk du Touristk.)
Histoire. — C de Stavelot. Origine fort ancienne. La première mention de
ce village se rencontre dans les deux diplômes que le roi Lothaire II accordait,
13 avril 862, au monastère de Stavelot. L autre diplôme nous apprend qu'à
cette date le village — alors petit hameau — se composait de treize maisons
avec exploitation agricole, d'une fort modeste église, et d*une manse seigneuriale.
Lorsque les Normands remontèrent la Meuse, Chooz fut Tun des rares endroits
de la contrée que ces pirates ne ruinèrent point. C'est à Chooz que les reli-
gieux de Stavelot, en quittant Bogny pour regagner leur monastère, s'arrêtaient
quelques jours avec le corps de saint Remacle. (Voir Logny-Bogny. — Pour
rhistoire de Chooz, nous renvoyons à ce qu'en écrit M. Tabbé Roland dans la
Revuk historique aruknnaisr, et à l'abbé Antoine : Monographie de Chooz.)
Château. — Si, des hauteurs environnantes, on regarde la cime des monts
émergeant au milieu de la courbe faite parla presqu'île, on aperçoit, au centre
de cette région boisée, un espace entièrement dénudé : c'est Pélémmi, le mont
pelr, qu'une divinité malfaisante semble avoir condamné à la stérilité perpé-
tuelle. A mi-côte, le ilanc de la montagne est troué d*une large déchirure,
sorte de ravin rempli de broussailles impénétrables que les gens du pajs
— 4';3 —
appellent : li Tro d'D'uHe, le trou du diable; tout en bas, la Meuse se fait, en
cet endroit, tourbillon perfide qui entraîne les barques et les baigneurs dans
un gouffre profond, insondable jusqu'à présent, que l'on nomme Bninefose;
Pélémont, H Trô d'DifUe et Brunefosse, trinité néfaste qui effrayait nos aïeux et
les éloignait de cette région redoutée !
De nos jours, les pécheurs évitent encore Brunefosse, et les bûcherons ne
vont pas volontiers au Trô d'Diàle, mais Pélémont n'épouvante plus personne,
et, de l'impression d'horreur qu'il inspirait autrefois, il ne reste plus guère
que le souvenir, bien effacé déjà, du terrible sire de Pélémont et de son
manoir détruit.
Pélémont, le mont Chenu actuel, fut, paraît-il, l'emplacement d'un château
ou, tout au moins, d'une maison-forte. La légende l'affirme, et, à maintes
reprises, les anciens du pays ont remarqué, en exploitant la forêt, des ves-
tiges de constructions souterraines, des débris de briques et d'ardoises, qui
ne laissent aucun doute sur l'existence, à une date qu*on ne peut préciser,
du château féodal de Pélémont. Et puis, le seigneur de ce manoir ne parcourt-il
pas la forêt, de temps en temps, escorté de ses compagnons et d'une nom-
breuse meute de chasse? Il avait vendu son àme au diable, à condition qu'il
ne mourrait jamais dans une bataille. Mais le charme ne devait point durer
plus de trente années, au bout desquelles, un jour que le seigneur de Hierges
assiégeait le château, Satan réclamait rdrne que lui devait ce sire de Pélé-
mont. « Pas encore, » réplique le sire. Puis il tire de son justaucorps un
talisman dérobé dans un monastère espagnol. Le diable recule, vaincu, grin-
çant les dents; et, pour se venger, s'en prend au manoir; il renverse, d'un
coup de l'ergot qui lui sert d'éperon, les murs, le donjon et l'enceinte de Pélé-
mont; un vaste souterrain qui mine la montagne est ouvert dans toute sa
longueur. Les assiégeants ne peuvent en croire leurs yeux : mais l'odeur de
soufre qui s'échappe des ruines leur apprend suffisamment que Hugues le
Roux et sa bande ont été la proie de Satan. Pélémont réduit en miettes et
le Trô d'Diàle ouvert, tel est le résultat du passage de Hugues dans la con-
trée. Comme dernière vengeance, le diable, furieux d'avoir été joué par le
sire de Pélémont, condamna ce dernier et ses hommes d'armes à refaire,
de temps à autre, une de leurs courses à travers la forêt. Bien des « saurteux »
attardés à brûler les ramilles sur leur « part « affouagère ont vu et entendu la
meute du seigneur de Pélémont, L'un d'eux a même été interpellé par lui.
Etonné de voir ces personnages étranges passant près de là, notre homme
alimentait le brasier pour mieux les examiner, quand Hugues le Roux, ou plu-
tôt son fantôme, lui dit d'un ton affectueux : « Tu travailles avec çntrain, bon
vilain. » Parfois, la vision passe silencieusement. D'autre part, on raconte que
« des faudreux », que des charbonniers assis le soir devant la porte de leur
hutte, surveillant la meule qui se carbonise, ont souvent aperçu, à la lueur
de la flamme de leur foyer, une troupe de guerriers bardés de fer, suivis de
piqueurs menant une meute nombreuse, en même temps qu'ils entendent des
aboiements et des bruits étranges. Le sire de Pélémont et sa suite mènent
la course nocturne que le diable leur a imposée. (Voir, pour les nombreuses
légendes dont les oyeux ardennais sont les héros, Meyrac : Traditions, Légendes
ET Contes des Ardennes.)
Ecarts. — La Briqueterie, 2 hab. — Les Trois Fontaines, 40 hab. — La Cha-
pelle Saint-Roch. N. G. — Dessous la Montafjne, — Le Hayaumé. — Le hdtis. —
A l'ouest de Chooz, les dépôts d'alluvions de la Meuse ont formé un escarpe-
ment quasi-circulaire sur le sommet duquel se perd l'ancien chemin de Fois-
cbes. Sur les différents points de cet escarpement, furent ouvertes des carrières
«le sable et, dans l'une d'elles, faisant face \\ l'Ilon-Judas et* au village de Ham,
on découvrit une soixantaine de vases, cinq haches de fer, cinq lances, quelques
— *7i —
tracps (Ift rharbon, rli-iiit sqiiclrtrcs ini:ompMs, le tout iniiiquiint un lieu de
si'piilturi's frainjui's. Aux lirux dits. :i loui'sl ilu village, la Chapelle, le Haijaum*.
If ll'ltin. furi'iit siiiis Ui)Ul<' loiistruilfS le* habiliitions primitiv.'s de Chooi sur
l'i-niphi-onmiitqui l'st, iiujounrhui, prnpriélii coimuunale. Dans une sablière de
<:iioiiz riiri'ril troiivr>ri de iiombriMix bijoux on or rcmon tant ù l'époque gauloise.
FOISCHES. — H.. Jili. — E., 67. ~ D. C, 4. -- D. A., 36.— D. D.,Bl.—
tWi., Wi.— It. l>.,liiv<>L — ¥. E.., le 11 iiovi'uibro ou le dimanche suivant.—
It. B. — Aiicieiiii<>s iNUTii'O's de marbre; minerai de fer; piern- ù chaux; sabli*
lilanc. — <:. il<- l.uxemlMiur^'. ItLinii h la France l'n 1160 par le traité du
Uruxi'lles.
Eglise. -^ Les Ti>nipliers posséiiaieut une maison i. Foisches. L'église
aclui.'ll'', r(''p,in'i', restaura; maintes fois, li'ur appartenait. On reconnaît fscî-
lemetil. dans nm- terme di' ce villdHi'i les resles d'un •'■dilicc conventuel. Entre
Koisilies l't Afîimodl, les Pvu<si''ns avaient l'-tabli leurs batteries lorsque, en
IRIS, ils nssi.'-ùriNit (;ivi-t.
FROHELENNES. — II-, l,2iR. — K., 2.U. — D. C„ 3. — D. A., *2. -
l). I)., :il. — ll-Tl.. 71-i. — H. i>.. (iivet. — F. I.., bi premier dimanche de
siptcml.iv. — Ci- P. — U, H. — S. M. — Ibinn. ntunic. — Fanf. — S. a C
l'Uiiiim. — Fronifli'iines est nu i;imllueiir ib' In Houille (c'est le premier nl-
ia{!e de celle ynllri'i r't du r» tte Chulciipe, dnns une lai'gi> cuve que forme le
vatliMi, avant de s'ciiua^ii-r sous le Mont-d'iiaurs. Chimères de pierres de taille,
de nioidluns, il>' piiTres à l'bnux. Ciilcnîi'es rout^eilti-cs. Importante fonderie de
cuivre roufO', npiiarK'uant ù In » Soi-iHlt> frnnçuise des McLiux «. — C. de Luxen-
bour;:. Iléiini n la Frame en 170!). ]iar le Irnilê de Hruielles.
Ecarts.— Flohiiaunt. sur la llituille, âti:) bab., oU se li-ouve l'ustuc à cuim.
— L-i Cuirm-ie dv Fruineleuivii. .\, C. — Yieitlei-Furuei, 121 hab. — HubMr,
il'upi'i's lu NouRNCL.iTCRK DKs Ciiuucv'Ks, iiiais aujount'hui l-rart de Givet. —
RipiJcIle; imliitui'- juir lliilieit r-umiue appartenaiil II Fromelennes, mais aujour-
d'hui l'i'nrt d>' (iivet. Itippellc, ou Ilippi'l, est un petit monlirule qui semble
lïoir éir-, selon toute
ippat
) lui
ilu.i fiaulois. J. Hubert, il est v
— Courrier iten Ardeiuut,
^mai IR39, — nfllrmeqae
l'c! terlre n'est pas pin
un tumulus romain qn'no
lumulus gaulois, mais un
cimeliêrechrétïi'n remon-
tant au striziëme ou an
dix-septième siècle. Uani
SI'S A.NNALES AnoEKKAisn.
mbat ces con-
A Fromelennes, existe,
ayant son entrée sur le
haut d'un monticule, la
• l'Ièbre grotte de Nicbet
que nous avons longue-
phe : (h'-ilo'jie de» Ardaaut.
».. i7i. — E., 83. — D. C. 4. — D. A-, 36. -
- II. y.. (Jivet. — F. I.., le dernier dimanche de
— 475 —
septembre. — C" P. — B. B. — Sur la rive droite de la Meuse, calcaires bleus
ît schistes calcaires, carrières de grès, sable. — C. de Liège.
Ecarts. — Ham-les-Malades, où se voient, rive gauche de la Meuse, d'assez
lombreuses ruines. — Roche au Winage, Sur cette roche très grosse, émer-
teant du milieu de la Meuse en aval de Ham, se voit une empreinte de fer à
îheval : c'est la marque du passage du cheval Bayard, racontent les gens du
)ays. Cette pierre indiquait vraisemblablement la limite entre les seigneuries
le Hierges et de Ghooz. Comme Fendroit était peu propre à la perception du
vinage, il est fort probable qu'on le prélevait plus en avant, auprès du pont
ictuel de Ham, au pied d'une roche isolée de la montagne, et dont le nom do
Hoche à wagne pourrait bien venir de Roche au winage.
HIERGES. — H., 308. — E., 62. — D. C, 7. — D. A., 33. — D. D.,
t9. — Hect., 402. — B. P., Aubrives. — F. L., le deuxième dimanche d'oc-
obre. — B. B. — Terrain anthraxifère : calcaires bleus et schistes calcaires;
juartzites; carrières de grès au pied et sur le versant d'une petite montagne
jui porte à son sommet les ruines d'un château qui fut célèbre. — C. de
bouillon.
Château. — Domine le village. La grande tour est, évidemment, d'une très
mcienne origine. De cette forteresse partit l'étincelle dont toute TEurope fut
imbrasée pendant la guerre de Trente ans — elle en dura trente-huit, — guerre
jui coûtait la vie à deux millions d'hommes.
Le prince de Chimay et le seigneur d'Aymeries s'étant pris de querelle au
ujet du château d'Hierges, Robert de La Marck, prince de Sedan et duc de
(ouillon, s'était porté médiateur et avait adjugé le château en litige au prince
le Chimay. Le baron d'Aymeries, créancier de Charles-Quint pour une somme
-onsidérable que l'empereur n'aurait pu lui rendre alors sans s'incommoder
ixtrémement, obtint que le conseil impérial revît le procès. Il fut reçu appe-
ant à la chancellerie de Brabant, qui le mit en possession du château d'Hierges.
lobert de La Marck, surnommé le grand sanglier des Ardennes — dont la
levise : Si Dieu ne me veut aider, le diable ne me saurait manquer, dit assez la
ierté violente, — blessé de cette atteinte portée à la justice de sa petite souve-
aineté, envoya son héraut d'armes notifier à Charles-Quint un cartel de défi,
n pleine diète de Worms. Les ravages qu'il exerça sur les terres de l'empire
urent le prélude de la grande guerre que François P"", son allié et son pro-
ecteur, inaugurait contre la maison d'Autriche.
M. Frédéric Henriet — dans son Guide illustré dk la Vallék de la Meuse
Matot-Braine, éditeur) — nous décrit ainsi ce château, incendié et en partie
asé pendant l'époque révolutionnaire et qui, d'ailleurs, avait déjà subi de
udes assauts, jadis, aux temps des guerres religieuses, notamment lorsqu'eii
544 il fut assiégé par le duc de Ne vers :
« Les appartements se composaient de deux corps de bâtiments bien dis-
incts, séparés par la cour d'honneur, mais reliés entre eux, vers la cour des
ommuns, par une galerie fermée au nord avec arcades ouvragées, à l'inté-
ieur, vers la cour d'honneur. A chaque extrémité des bâtiments, se trouvait
me tour assez importante.
« Cette galerie formait passage, tant au rez-de-chaussée qu'au premier
tage, entre les deux tours que l'on voit encore aujourd'hui en face de l'habi-
ation du régisseur. Dans l'une de ces tours, celle de droite, on trouve, sous
a cave, une arrière-cave voûtée à quatre pans, avec un soupirail de forme
•riginale et d'une hauteur exceptionnelle. Cette enceinte, qu'on nomme com-
Qunément les oubliettes, mesure 6 mètres environ de long, o mètres de large
t 6 à 7 mètres de hauteur; elle n'a aucune issue. On y remarque pourtant
[uelques marches d'escalier taillées grossièrement dans le roc, et aboutissant
:iri'> à noiif. Serail-ce l'entrée de souler-
li' rliAteau? On l'itinore.
iviviit de viisles caves; l'unedelles. reni-
fi-iiiiciil l'nnlréc. sous la tour la plus
Ils, sans qu'on y ail rien découvert. Les
es s<Tt au n^iiisseur. l^s caves des petits
eu ra<'>- •l'uu itiiirqui a iU(^ jaili»
raius qui l'xistcul. i->Tliiim'iii('ul •
'■ Sous (liacuni' d<;s lriiisli>urs
|ilj.: lifs di^hris (lu l'IiAlratt, .ju
ancii'UHo, fut i'x|i]<ii-i'>e il y n ci
lieux autres siml lilires, et l'unie
apiiarti-iuents sont ans.si utilisiV<
« Itiiiis la oonr d'honm-ur. se trouvait un puits, comblé depuis I81S; les
anciens du villatte asimraienl [|iie la profomli-ur en est considérable el allait
jusiiu'au niveau dn ruisseau du Mouliu. Lu escalier circulaire permettait,
parall-il, d'y Hesci-ndre aisi-mimt et de le cuivr au besoin.
" La f.ii'.'iili' lu-incipale du clu'ileau. celle des grande appartemenis, donne
vers le midi, au-dessus dn ti^
lage de ilierges, tandis que les
IMtiits appartements, oii se trou-
vait la 'I Ti'ur carrée n, domi-
uenl la valli'-e, vers Vaucelles
'lli'l^que). 1^ ligne frontière
■■si à euvtron tOO mètres dn
cirâloau, et à moins d'un kilo-
nn-tre lie Vaucelles.
" Une tourelle, appelée l'n-
rien corps de garde, a été re-
construite en 1886-1887, et
aménagée en demeure, tout
en lui conservant, extérieDK-
ment du moins, son aspect
primitiL
» Derrière cette tourelle <l
les liAtiments occupés par le
'aste, bien planté d'arbres bni-
di'èvcs et de sentiers, compit-
it^iise, bâtie en I5T9 par Gtlbi
lanc de la montagne, à mi-cUe
illaii''. 1." stylrr d» l'i-glise répond à celui du chAtean.
marches du ^nirid aulel, un cercueil renfermant du
t l«nKt«>mps, on avait cru être ceux du comte d'Eginont.
i-ouviV- sur le cei-cueil el portant une inscription repro-
e pii-m- lix>-e dans le mur h l'entrée de l'église, a fait connaître
■\u<- ce corps ''^ait relui du sire de .Mestellart, homme de confîance du comte
d'Kgmoiit.
<< Par sa silualinn l'-levée, le cliAteau domine le village, dont il n'est sépirt
que d'environ 40 ra.''lres.
" Le ii'i Janvier (Sfit, un ouragan tcrrihle a renversé la façade principale,
<pii Jusqii'alois avait ivNisI'''. C'est une yHTle, car l'arcUitecture en était depnr
styh- lli'iiaissance. Il reste eiicnre des feruitres qui, par leurs meneaux en
liierre, avi'C croisillons, indiqm-ul bien la date de la reconstruction. A chiqne
i''poque de lr:insitiiin, la grande et plus anci<-nue tour a subi les diverses trans-
formations qu'ameiiaieni les changements dans l'architecture, mais sans en
niiidilier l'aspii-l général... •■
•v» Dans une des rui's de llierge», contre une muraille, une croix en pient
de (iivet. An milieu, un furl henu christ en relief, dont la tête est mutilée;
aux exlrémiti'-s, les attributs des quatre évangélistcs. On lit sur le socle cette
régisseur, se trou
ve un jarilin potager ass
liei-s. lu hois. «lit
' Itois du Pair ... .-oiipi
nant :i7 hrclares.
touche à l'Iialiilation.
■■ l-^il'<' >i !■■
aviTSi- le jardin conduit
de lierhiiuiont. s<'
■iyin'iir lie llier::es. dans
pe (
duitc
e plaipie e
— .i78 —
éj,'lise desservie par une société de chanoines rr^uliers ou séculiers que liaient
eiiscniblf^ d«'s rèfrlemenls loyalement acceptés et suivis.
Celte collégiale, dit la chronique, fut fondée et érigée Tan 752 de Jésus-
Christ par vénérable dame Ada, épouse de Wibert, comte de Poitiers, dans le
lieu même où saint Materne, autrefois, premier évéque de Tongres, avait fait
construire, avec les aumônes des fidèles, une église en l'honneur de Dieu et de
la mère de Dieu.
Ada y fit venir les reliques de saint Ermel. Sainte Hiltrude, fille du comte
Wibert et d'Ada, laissa tous ses biens aux églises fondées par sa mère et notam-
ment au chapitre et à Téf^^lise de Molhain. Kn 7G0, le roi Pépin augmenta la
dotation des chanoines, et leur donna la moitié des dimes de Revin, de Fumaj
et de Fépin. Les droits pour la pèche et la chasse furent réglés en 1252 par une
sentence arbitrale entre Kloy, chevalier, seigneur de Montcornet, et Nicolas
de Made, chanoine de Saint-Jean de Liège, représentant le chapitre. Alard de
Chiiuay, sire de Haybos, leur donna, en i2.-)8, le bois de Jamottines appelé le
liofi-yotre-Dnme. Les statuts du chapitre de Molhain furent renouvelés et com-
plétés en 1493. Le 21 octobre i.*»38, l'église paroissiale de Notre-Dame et de
Saint-Ermel de Molhain fut réunie au chapitre par le pape Paul IIL Un décret
rendu par lévéque de Liège en 1628 introduisit quelques réformes sévères
dans la discipline du chapitre de Molhain et décida, entre autres choses, que
les droits payés par les chanoines lors de leur réception ne seraient plus appli-
qués h des festins et à des repas, mais a l'achat d'ornements pour l'auteL
(Voir J. Hubert : Ckograpiuk i»ks Ahdennks.)
Chftteau. — Au sommet de Bayard-Mont — ainsi s'appelait jadis le MùtU-
Vircux, — une forteresse dont les traces ne sont pas fort visibles, qu'auraient
habitée d'abord les quatre (Ils Aymon (?), puis des pirates qui forçaient les bate-
liers, remontant ou descendant la Meuse, à payer généreux tribut sous peine
de confiscation ou de massacre. Ces pirates étaient-ils prisonniers? ils s'échap-
paient en s'enfuyant (tar un souterrain les conduisant de la cave du cbàteao
dans un lieu boisé, (^c souterrain se verrait encore, ou mieux, se laisserait
deviner. Nous sommes, évidemment, en pleine légende.
Ecarts. — Molhain, 182 hab., sur la Dluve; d'origine plus éloignée que Vireux.
S'appelait Vireux-le-Murlin, à l'époque de sa collégiale que l'on voit encore —
du moins en ruines — dans son vallon. « 11 ne reste des temps primitifs,
encore est-ce beaucoup s'avancer, qu'une crypte voûtée en berceau, en partie
comblée, comme l'indiquent quelques piliers dont la partie inférieure plonge
dans le sol, et défigurée par des maçonneries successives. Cette crypte règne
sous le sanctuaire un peu surélevé de l'église actuelle dont le chœur et les
transepts sont voûtés en ogives. La nef de construction postérieui'e est pla-
fonnée en bois avec voussures cintrées. Le plafond est divisé en plusieurs
compartiments séparés transversalement par des bandes saillantes décorées
d'arabi'sques ainsi que les bandeaux des arcs ogives qui retombent sur des
culots de fornn'S contournées d'assez mauvais goût. Rien n'est plus discor-
dant que Taccouplement monstrueux de ces fioritures rocailles avec la sévérité
de l'ogive. Ajoutez à cela que le tout est badigeonné en blanc avivé de cartou-
ches à fond bleu cru où se détachent les figur(;s de la Vierge, de saint Ermd
en habits pontificaux, et l'agneau pascal, peint de couleurs violentes. » (Henriet:
CuiDK ILLUSTRÉ DR LA Vallék dk LA Meusk; Matot-Braiue, éditeur, Reims.)
Le Moulin de Mnlhnin. H. Sur le Viroin. Le mot Molhain ne viendrait-il pas
de moulin? de même que Vireux, d'après une étymologie locale des plus con-
testables, dériverait de Viroin : ce ruisseau poissonneux, source de richesses
pour les pécheurs vivant de leur métier. Maintes anciennes familles de la région
se nomment Pécheux. — La Briqueterie, 3 hab. — Les Havys, 9 hab. — SùUi
la Route, 2"} hab.
- 479 —
Ijieuxdits. — La Buchève, au point même où le Viroin se jette dans la Meuse.
Furent, en cet endroit, trouvées des médailles, des poteries, des amies, des
sépultures d'origine gallo-romaine; d'où son nom la BucAêre = bûcher, terrain
où se faisait la crémation des corps, écrit M. Mialaret dans ses Rkcherches
ARCHÉOLOGIQUES. Etymologie que combat labbé Antoine dans son volume :
MoLHAiN, le Hameau et la Collégiale, Ce mot, essaie-t-il de prouver à l'aide
de racines latines, italiennes et allemandes, signifierait lieu planté de buis.
Le sommet de la Buchère ne se nomme-l-il pas la montagne des buis? — Le
Prétoire, — Le Chestillon. — Le Larl, — La Rue des Juifs. — Le Bacchus. —
Le Ru de Lire, — Le Fond de Virevi, (Sur les origines et l'histoire de ces
appellations, dont quelques-unes rappellent l'occupation romaine, voir Meyrac :
Villes kt Villages des Ardennes.)
VIREUX-WALLERAND. — H., 4,342. — E., 372. — D. C, 10. —
D. A., 30. — D. D., 46. — Hcct., 778. — B. P., Vireux-Molhain. — F. L., le
dimanche après le 23 avril. — C'*' P. — B. B. — Sur la rive droite âelsL Meuse,
Village plus spécialement agricole, en face d'un village qui trouve ses richesses
principales dans l'industrie du fer, et opposant une filature de laine à des
forges. Terrain anthraxifére : schistes fossilifères; grès bleuâtre; grès blanc.
Eglise. — Sans grand intérêt. Peut-être pourrait-on signaler le maître-autel
et un dais en bois sculpté.
Château. — De construction récente. L'un de ses derniers propriétaires, le
baron Sibuef, conseiller d'Etat, ne fut jamais très populaire dans cette région.
Un lieudit se nomme le CMteau de la Filature,
Ecarts. — Le Moulin d'En-Bas, 8 hab. — Le Moulin d'En-Haut, 7 hab. —
Le Risdon, 18 hab., où fut jadis une importante tannerie. — Monplaisir,
6 hab. — Barrage de Montigny, 5 hab. — Barrage de Mouyon, 5 hab. — A la
Campagne, 11 hab. — Ecluse de Montigny, 3 hab. — Ecluse de Mouyon, 7 hab.
— Les Roches, petit plateau couvert de landes se terminant en pente raide et
formant une falaise dont la Meuse, aux temps jadis, baignait le pied. On y
voit d'énormes blocs qui mirent en éveil l'imagination de nos aïeux; d'où ces
noms : la Pierre qui tourne, elle tournait dès que le premier coup de cloche
annonçait la messe de minuit ; la Pierre Saint-Georges, qui porte l'empreinte
d'un genou et de deux sabots de cheval. D'un bond prodigieux de son cour-
sier— tout comme Bayard, — saint Georges, pour échapper à ses ennemis, avait
franchi la Meuse.
IV. CANTON DE RUMIONY.
Ce canton comprend vingt-huit communes : Humigny, Antheny, Aouste ,
Aubigny, Bay, Blanchefosse, Bossus-les-Rumigny, La Cerleau, Cernion, Cham-
plin, L'Echelle, Eslrebay, La Férée, Flaignes-les-Oliviers, Foulzy, Le FnHy,
Girondelle, Hannappes, Havys, Lépron, Liart, Lojjçny-Bogny, Marby, Marlemont,
Prez, Rouvroy, Servion, Vaux-Villaine.
Il est borné : au nord, par le canton de Signy-le-Petit; à l'est, par les can-
tons de Rocroi et de Renwez; au sud, par ceux de Signy-l'Abbaye et de Chau-
mont-Porcien; et à l'ouest, par le département de l'Aisne. Arrosé par l'Aube,
le Thon, VAudry et d'assez importants ruisseaux.
7,992 hab.; 2,485 élect.; 24,693 hect.
« Ce canton — dit Carré : Petite Géographie des Ardennes — présente une
série de plateaux découverts qui commencent la zone centrale et se relient à
ceux de la Picardie. Il appartient en effet, par le nord et l'est, au bassin de la
Sermonne, tandis que les ruisseaux qui y prennent leur source et qui l'arro-
sent à l'ouest appartiennent au versant de l'Oise. A la butte de Marlemont,
?e trouve le nu.'Uil des collines iiiii Ur-lermi lient les trois versants à", la Meuse,
de rOise et. de l'Aisne. On i,-oni;(iil que tnu» ces cours d'eau, il&at i. leur
siiurue, n'uii-nt que peu d'ini]>orUuiL'e : aussi le pavs n'a-l-il aucune indus-
trie. <:e qui fuit sa richesse, c'est la rullure de Eu terre et l'expartation des
produits qu'on en tire. 1^ fertilité du sol ]iouriant n'y est qu'ordinaire : le ter-
rain est Kénôruleiiient sec et i>i-u pruduclif sur les hauteurs; touterois, lei
paKies basses sont bien cullivé<-s el douneuL de lionnes récoltes. La culture de
l'usier y a mt^me pris, surtout dans li's v;dlt-es et tes terres bumides du sud-
ouest, de (frainis dévcloppenienls. Le eunlon de Ituroi^tiy reste, malgré son
étendue, l'un des moins peuplés ilu déparlemeiit. •■
RUBUGNT. - H-, 761. — i;., 213. — D. A., ii. — l>. I)., 38. — Hect., 1,738.
— B. P., Iturnifiny. — r. L.,le8 seplenibr.' ou le dimanche suivant. — C" P.—
B. B, — ï. — *;. — Sélaw sur le penchant d'une colline ouprès de laquelle
coule l'Atifie. Plumier éta^e du tfrrain jiimfuitfue : carrières de pierres de
taille dans les calcaires blancs de la ijrnniif •ivlHIie, pierre à chaux. Premier
étii^e du IvrraÎH cri^lwi) ; (irès vitI ; roche siliceusi' jaunAtre; subie jaunâtre.
Terrain diluvien : terre art!rli)-sableuT!e Jaunâtiv.
Histoire. — C. de Vitry. De fundalion lellement ancienne, dit la lésende,
que l'on n'eu saurait trouver l'origin". .Xutn't'ois chef-lieu d'une baronnie très
EniiM de Rumltiiy
ini|ir>rlanl<- en cliAlelleni)'s, fiefs el mouvances qui dépendaient, pour le spiri-
luel, lie l'abbaye S<iint->'ii:aise de Keinis. .AvanI la Révolution, une gnierie, et
un bailliage é1ran;:er à celui de Kuise, dans la circonscription duquel, toute-
fois, il était silué. " Bumi^ny, dit l'abbé Péchcnard (voir le Dohai.-ib du
PoTivEs, p. 12), n'aur.iit-il pas été le centre d'un domaine royal que formèrent
diverses terres délacliéi's peu à peu de la donation faite par saint Remy; ne
pounait-on le rattacher nu dom.nine mynl de Thin? « Quoi qu'il en soit, U
p.iroissc Sainl-:^ulpicede Buuiignyëlait déj^ «'ilèbreau huitième siècle, lorsque
saint Itiffohert consacra le nialtre-antel île Tr-glise.
Les seigneurs de Bnniiitny smit anciens et très illustres. Euibert de Vennsn-
dois, duc de Thiérache, épousa en secondes noces, vers 973, la veuve du sei-
gneur lie ltunii;;ny, i|ui avait deux lils. (iodefroy et .\rnoul, auxquels E^wrt
donna Klorenne. Godel'roy lui succéda, et eut cI'Avoye de Roucy un fils nomnii
- 481 —
comme lui Godefroy. Le petit-Ols de ce dernier, Nicolas, seigneur de Rumiguy,
fonda Bonne-Fontaine, construisit le canal de Signy, et mourut en 1175, lais-
sant, d'Ide de Chièvres, Godefroy, chevalier de l'ordre teutonique, et d'Adélaïde
de Pierrepont, Nicolas qui lui succéda dans la seigneurie de Rumigny. En 1439,
Antoine, comte de Vaudemont, seigneur d'Aubenton et de Rumigny, acheta de
Guillaume de Lorraine les terres de Fligny, Tarzy et la Neuville-aux-Joûtes.
Ferry, fils de cet Antoine de Rumigny, épousa Yolande d'Anjou, et en eut
René, duc de Lorraine, baron de Rumigny, qui mourut en 1508, laissant, de
Philippine de Gueldres, Claude de Guise, baron de Rumigny, tige des princes
de Guise, dont le duché comprenait la baronnie de Rumigny. Le duché passa,
en 1688, à Henri-Jules de Bourbon-Gondé, qui avait épousé Anne de Bavière,
petite-fille de Catherine de Lorraine. (Voir d'ailleurs, sur les seigneurs de
Rumigny, une très complète étude de l'abbé Roland dans la Revue historique
ARDENNA1SE, ct le même abbé Roland : Histoire des Seigneirs de RumigiNy.
Rumigny, tout à la frontière ouverte, fut souvent incendié et saccagé :
en 1340, par le comte de Hainaut, après le pillage d'Aubenton ; pendant la
guerre de Cent ans, par les Bourguignons, alors que les Pays-Bas apparte-
naient aux ducs de Bourgogne ; ne s'était pas encore relevé de ses désastres
en 1491, « restant toujours au nombre de ces villages qui ont esté parles
ennemis tellement destruits et leurs biens pris et ravagés que pour le présent
ils ne portent pas la trentième partie de leurs charges ; » très éprouvé quand
les troupes du duc de Nassau, après le siège de Mézières levé, firent sur la
Thiérache cette retraite si désastreuse pour notre région; en 1635, une partie
des habitants égorgés, les femmes violées, les maisons brûlées — alors périrent
toutes les archives antérieures à cette époque — par d'indisciplinées bandes espa-
gnoles que commandait le maréchal Rantzeau; même pillage en 1643, avant la
fameuse bataille par laquelle devait s'illustrer Condé.
C'est d'ailleurs à Rumigny, le 17 mai 1643, qu'il tint son conseil de guerre
au moment de marcher sur Rocroi. Ses troupes occupaient un espace de
cinq kilomètres, jusqu'à Aubenton. Assistaient à ce conseil : le maréchal de
L'Hôpital, Espenan, La Ferté-Senneterre, Gassion, La Vallière, de La Barre,
Sirot et Persan. L'avis de la majorité fut qu'il fallait jeter un secours dans
Rocroi et éviter la bataille. Gassion, Sirot, Persan et le prince de Condé sou-
tinrent au contraire qu'au début du nouveau règne — Louis Xlll était mort
le 14 — il fallait tout hasarder pour conserver aux armes françaises leur glo-
rieuse réputation. Le conseil finit par se rallier à l'opinion du duc d'Enghien,
et il fut décidé que l'on irait, dès le lendemain, à l'ennemi.
Puis c'est, à la tête de ses bandes, le trop fameux Erlach — ce renfort de
Condé passé à l'ennemi — qui ravage, incendie, saccage la région; en 1648,
les habitants sont encore égorgés et chassés de leurs maisons en flammes.
Deux ans plus tard, le général espagnol Sfondrote s'installe dans le village
avec ses troupes, et, comme on se trouve en plein cœur d'hiver, tout est bon
à ces soudards pour se chaufl'er : portes, fenêtres, contrevents, granges. Au
commencement de cette même année 1648 « un parti de cavalerie adverse »
arrivant des Pays-Bas, et fort de 400 hommes, était taillé en pièces par les
Français au Jardinet, entre Aouste et Rumigny. Une colline boisée resserre en
ce lieu la vallée de l'Aube. Il était alors facile de défendre le passage, même
contre des forces très supérieures, si position avait été prise entre cette col-
line et la rivière. De nombreux squelettes marquèrent longtemps l'endroit
où furent enterrés les morts. Quelques mois après, les Espagnols eurent leur
revanche. Ils mettaient en déroute complète, proche Hannappes, deux régi-
ments de cavalerie française allant rejoindre l'armée de Turenne, aux envi-
rons de Rethel.
Rumigny, en 1653, est encore pillé; mais ce fut le dernier pillage, parce que
31
— 482 —
la paix (les Pyn'néos, 1650, assurait enfin à cette zone de nos frontières une
Iranqiiillilé relative.
Eglise. — Il V eut, avant la R<'*voIution, deux églises à Rumigny : l'église
Saint-Sulpice et l'i'*|zlise du prii»uré Saint-Pierre, celle-ci en plein village à Ten-
droit qu'occupe actuollenient la maison taisant Tangle sur la route et sur la
place do la Halle. Le dernier prieur, titulaire de cette église, qui « devait avoir
sou Mé franc moulu au moulin de Kumigny, tant pour son couvent que pour
ses deux lévriers, »> fut dom Ponce Thomas qui mourut en 1613. Eglise et
prieun^ reconstruits en 1619, furent, pendant l'époque révolutionnaire, vendus
comme biens nationaux à J,-B. Pi<>tte qui les fit démolir, pour les matériaux
être employés aux réparations qu'exigeait le chAteau dit la Cour des Prés.
I/église Saint-Sulpice — la paroisse — s'élève, entourée de grands arbres, au
milieu du cimetière, sur l'un des coteaux qui domine le village. Ediflce assez
vaste, ayant la forme d'une croix latine; constniit en briques et en pierres de
taille, percé de plusieurs fenêtres o^rivales, consolidé par de hauts et de puis-
sants contreforts. Le portail est précédé d'un porche sur lequel se lit celle
simple inscription : DKO. Les voiUes larjies et à plein cintre n'ont point de piliers
i|ui les soutiennent : elles reposent sur les murs latéraux. Le chœur fut recons-
truit en 1321, puis en l.-i49, en même teni[)s que l'on surmontait la basilique
«l'un clorlier très élevé, détruit, il y aura bientôt cent cinquante années environ,
par un cyclone. Hecoustruit*» aussi, en 1687, la nef; si bien qu'il ne reste
rien, pour ainsi parler, de l'é^lisp primitive consacrée au huitième siècle par
saint Hi;<(d)ert, ainsi que le mtHilioiuie une inscription trouvée dans le chœur
lorsque, «mi 1709, il était une troisième fois restauré. C'est en 1321 que furent
sculptées sur Inn des pendentifs de la voiUe les armes de Frédéric de Lorraine,
alors baron <le Humiyny.
Ne reste aujourd'hui qu'un»^ seule cloche des trois que renfermait, jadis, la
tour. Toutes Itîs trois, fondues ensemble le 27 aoiH 1744, eurent pour parrain:
" Mcmseijzneur Louis-Josi'ph de Hourbon. prince de Condé, prince du sang,
pair et ^rand-maitn? de France, duc dr Ilourbonnais, de Guise, baron de
Kumi^iny », et pour marraine : «« M*"* Louise-Klisabeth de Bourbon, princesse
de (^onty »». Elles furent, en l'absenci? du parrain et de la marraine, nommées
M Louise-Joséphine-Henriette, Louise-Elisabeth, parle sieur Lamiraut de Gernj,
♦ hevalier, sei^'iieur d'Etréau[>ont, Froideslins et Neveuvilette, et notre général
des eaux et forêts du duché de (luise et du comté de Ribemont; et dame
Elisabeth-Suzanne de Lancy, son épouse. » Le coq porte ces curieuses inscrip-
tions : sur la tête, *< Joseph et Guillaume Poury m'a refait 1753. — Posé en
i:i43. — Heposé en 1612. — Charles de H..., 1739. — Clerget pose... 1683 —
de M Mayeux. — Sur le corps : à droite, Thoury, curé, 1783; à gauche, MEA,
Daudiji^ny. — L. C. 1783. — Loubry m'a repose 1783. — Sur la queue, des
lettres illisibles.
Châteaux. — D'abord la <' maison-forte •> de la Cour des Prés, appartenant
aujourd'hui à ia famille Piett»' (?t construite en 1;»49, proche la rivière d'Aube,
à l'extrémité orientale de Humij^'uy, par Louis Martin, maître de forges à Signy-
le-P(»tit. Entourée d'eau de tous côtés, cette maison-forte avait un pont-levîs,
un donjon et ime t«uir. On y pouvait aisément « résister à un parti de cava-
lerie »; mais dominée au nord par un coteau, elle n'aurait pu supporter un
siè^ze ré'iulier. Le fondateur de la Cour des Prés ne l'habita point longtemps.
11 la cédait à son frère Ili^obert et se retirait à Signy-le-Petit dans un châ-
teau que lui vendit un certain sieur de Margival. Or, celui-ci ne pouvant se
résoudre à voir un étrau^'er dans la demeure que la nécessité Favait forcé de
vendre, voulut tuer Louis Martin en minant le château pour le faire sauter.
Martin échappait à l'explosion, mais son implacable ennemi Fassassinait peu
de temps après. Caché dans le clocher de l'église de Signy, il Fétendit raide
— *8J —
mort, pendant la nte^se paroissiale, <1 un coup itc fusil tiré d'une lucunie qui
existe encore.
De Martin Rigobert, la Cour des Prés passait à Jean Martin, puis à iSicolas
Martin. En ISSO, elle appartenait fi Laai* Bouclier qui s'était uni à la fille de
Nicolas Martin.
Louis Boucher la transmit à sa sœur Suzanne Boucher, qui épousa successi-
vement Louis de Heduuville, Roland de Castres et Nicolas d'Hangest: ses trois
maris habitèrent successivement avec elle la Cour des Prés.
De Castres y périt de mort violente. Il ne voulait pas que les bestiaux de la
commune allassent pâturer sur ses terres. Le pâtre du troupeau commun
s'obstinait à les y conduire après la récolte. Un jour, de Castres, furieux, lui tira
un coup de fusil et le manqua. Le pdtre, qui était armé, le visa à son tour et le
tua. On le rapporta mourant h la Cour des Prés. C'était en ISon.
Après la mort de Suianne Bouclier, la Cour des Prés appartint à M"' de
Castres qui épousa M. de Failly. Elle passa ensuite dans les mains de Dehiires
Louis, offlcier de cavalerie, puis dans celles de Louis de Kailly. Il la vendit
en 1789 à Jean-
Baptiste Piette qui ^^-"^ ~ ~~~~~— ^
futplustardmeni- .--^ ' -,
hre de la Conven-
tion nationale et
député au Conseil
Celui'Ci combla
une partie des fos-
sés, démolit le
pont-levis, rasa le
donjon, ajouta de
nients à ceux qui
formaient l'habita-
tion, et en lit une
maison conforta-
ble, rectangulaire,
flanquée de deux
tours. La tour do
nord date de la fondation de la
-M^ Les seigneurs de ItumiKuy n'haliitèrent point la Cour des Prés. Ils rési-
dèrent dans la forteresse dont les vesti^^es se nomment, aujourd'hui, le vieux
vMteau, qui s'élevait sur un tertre élevé, tout à l'extrémité du village, au croi-
sement des routes d'Hannappes et de Brunehamel. lïodefroy de Rumigny, mort
en l'an S80 environ, l'avait entouré de fortillcations solides, que ses successeurs
renforcèrent encore. Aussi, vers l'an 1216, ce ch&teau était-il l'un des plus
importants de la région : hautes murailles flanquées de tourelles, fossés pro-
fonds et larges, un donjon formidable, et, en outre, un chemin creux existant
encore, dit des Eckevés, qui permettait de sortir, sans être aperçu, de la for-
leresse. En 1235, Nicolas V y retint prisonni<-r, pendant deux années, Thomas
Beaunietz, grand - prévAt du chapilre di; Reims. Cet ecclésiastique quittait
Reims alors que des troubles y étaient suscités, sous prétexte de défendre le-
droits de l'église contre les einpièlemenls royaux. Il avait pris asile dans le chrt-
teau d'Aubigny et s'y croyait en srtrelé. Mais Mcolas l'en fit enlever et l'écroua
dans son caslel de Rumigny. Celte aventure eut grand retentissement. Nicolas V
fut menacé d'excoramunicalion; ce qui parut ne pas l'émouvoir démesuré-
r dus Prés; celle du midi fut construite il
— 484 —
ment, car il no i*pndit qu'après <leux ans do captivité la liberté à Thomas de
Beaumotz, que le pape nommait arcbevôque. Le sire de Humigny ne fut point
inquiétô; mais quelques « bourgeois » — pour pénitence — furent obligés
d'assister, pendant trois dimanches de suite, en chemise et nu-pieds, aux
prières publiques qui se disaient avant la Tierce et après lesquelles, la « disci-
pline » leur était infligée par « Tllebdomadior ».
Aux temps de la Ligue, en 1502, Holand de Caruel, seigneur de Fantigny,
ôtait gouverneur du château. Il tenait pour les Cîuise. Les royalistes le surpri-
rent seul, non loin de la forteresse, et l'entourèrent, le sommant de se rendre;
mais les gens du château, voyant l'embuscade, lirent si bien à point <f jouer
leur artillerie » qu'ils délivrèrent le gouverneur. C'est dans ce château, le
17 mai 1643, que le duc d'Knghien tint le Conseil de guerre où fut décidée la
bataille de Rocroi. Après la victoire, il revenait coucher en ce même château.
Quelques années plus tard, on 1078, à l'époque des guerres des Flandres,
Louis XIV y couchait aussi, puis en repartait pour l'abbaye de Bucilly.
Vers la fm du treizième siècle, le château passait, de la famille de Rumigny.
dans la famille de Lorraine ; Isabelle do Rumigny, (ilie de Hugues, mort sans
postérité mâle, ayant épousé Thiébaut de Lorraine. Kn 1688, quarante-cinq ans
après la bataille de Rocroi, il avait pour maîtres les princes de Condé, à la
suite du mariage de Jules de Bourbon avec Anne de Bavière, petite-fille de
Catherine de Lorraine. En 1789, il appartenait encore aux Condé. Mais, alors.
combien il avait perdu de son importance stratégique et seigneuriale, ce châ-
teau I Les guerres et le temps avaient démantelé ses murailles, son donjon
s'effondrait, (>t seuls résisUiient encore ses remparts dont fit justice la pioche
des démolisseurs, lorstpi'après 1703 cette forteresse, autrefois puissante, des
seigneurs de Rumigny. fut vendue comme bien national. Qu'en l'este-t-il main-
tenant? Deux ou trois pans de murailles, les caveaux et quelques traces de
fossés !
Ecarts. — Les Autiettes, 34 hab. — Les Broise^ liaules, 9 hab. — Les Broises
basses, 9 hab. — Grand-Champ, 3 hab. — Hiffaul, 0 hab. — Belle-Vue. N. G. —
Le Bim de Soissons. — La Houssaie, 30 hab., où se trouve une pelile chapelle
carrée construite en bois et couverte de paille, sur remplacement même où Ton
trouvait une petite statue de la Vior-^e, que l'on ne pouvait faire bouger d'un
millimèlre tant elle devenait lourde aussitôt qu'on voulait la prendre. On par-
vint cependant à la porter dans l'église de Rumigny, mais elle revint à la Uous-
saie. Cotte chapelle, construite au milieu d'une propriété appartenant aux d'Han-
gest, fut vendue à titre de bien national; les acquéreurs l'exploitèrent comme
lieu de pèlerinage. Kilo fut ensuite « interdite » par l'archevêque. N'est guère
plus, aujourd'hui, fréquentée que par les contrebandiers : ils viennent déposer
dans le tronc une modeste offrande, en priant la Vierge de protéger leurs
entreprises frauduleuses.
La Briqueterie, H. — Saint-Laurent. N. C. Où se trouvait autrefois, le long du
petit ruisseau de Bouiries et proche le bois de Bonnefontaine, une maladrerie
fondée vers la fin du douzième siècle, et dont les revenus ainsi que les terres
furent, on 1013, réunis au couvent des Minimes de Cuise. En 168U fut détruite
la chapelle de <M;tte maladrerie, et ses matériaux servirent à la réparation du
pn'sbytère. Lue ferme dite do Saint-Laurent occupe l'emplacement sur lequel,
jadis, s'éleva cette chapelle.
l.'Hôpita, 0 hab.; rappolb* les chevaliers de Malte. « La maison de Atimt^^ny,
vulgairement appelée \ Hôpital — nous dit dom Noël : L'Ordre dr Maltr dahs
LE DiocÈsK DK Rkius, ET i^N l'ARTicuLiKH DANS LKs Ardknnrs, — était située â queU
quos centaines de mètres du bourg, à l'est, à l'entrée d'un bois. On en sait
peu de chose; elle valait environ douze muids de terre au treiiième siècle,
quand Guillaume de Munte, Commandeur de Boncourt, l'afferma, en 1373, au
— 485 —
prix de 32 florins d'or par an. La guerre de Cent ans lui causa un tel préju-
dice qu'en 1495 son revenu était descendu au taux dérisoire de six livres. Le
Grand-Prieur de France, Emery d'Amboise, dut même ordonner alors la recon-
struction de la maison et de la chapelle qui avaient été détruites. D'après le
Livre-Vert, sorte de cartulaire de l'ordre aujourd'hui conservé à Paris, S. 5543,
et ainsi appelé à cause de la couleur de sa couverture, l'hôpital de Rumigny
possédait des portions de dîmes à Estrebay, à Laval, localité située dans le
voisinage, sur le ruisselet de la vallée affluent de droite de l'Aube, ainsi que
des droits ou cens seigneuriaux à Hannappes et à Ghaulnes. Le revenu de la
maison de Rumigny était de 700 livres en 1788. Les Archives de la fabrique de
Prez rapportent qu'au siècle dernier le curé de cette paroisse était chargé
d'acquitter les fondations de la chapelle de l'hôpital; mais ensuite il n'y allait
plus que deux fois par an, aux fêtes de saint Jean-Baptiste et de saint Jean
ï'Evangéliste ; il percevait à ce titre une somme de 300 francs. Aujourd'hui,
l'ancienne chapelle a été changée en écurie. »
En i854, au lieu dit les Esterbiers, sur la colline de VHôpita, limite des ter-
ritoires d'Aouste et de Rumigny, le fermier Ravignon heurtait, du fer de sa
charrue, en labourant, de nombreuses et assez volumineuses pierres. Quelques
vigoureux coups de pioche, et il les arrachait de terre. Alors, apparurent, for-
mant les parois d'un caveau, des dalles en calcaire blanc à oolithes avelinaires,
provenant de la grande oolithe, étage dont sont formées la base et la partie
moyenne de la colline. On se souvint alors qu'à la fin du siècle dernier, on
enlevait de ce même endroit, parce qu'elles gênaient la culture, deux larges
pierres plates qui devaient évidemment couvrir le sépulcre : elles avaient, en
effet, été trouvées au ras du sol. La plus grande servait de gisante à un tordoir
à huile. Les dalles des parois ayant été déplacées, furent alors mis à jour
une quinzaine de squelettes bien conservés d'adultes, d'hommes et de femmes,
ainsi que put l'étabUr le docteur Damideaux, propriétaire de ce terrain, que
Ton était immédiatement allé chercher.
On recueillit dans cette sépulture sept hachettes en silex poli, à patine
blanche, et un bouton en os large et bombé, qui servait sans doute à retenir
sur la poitrine le vêtement ou la peau dont se couvrait un chef. Ce bouton
avait, par dessous, au milieu, un appendice percé, taillé dans l'os lui-même,
destiné à recevoir les fils ou la lanière qui l'attachaient au vêtement. L'une
des haches était emmanchée dans un fragment de ramure de cerf, percée d'un
trou ovale auquel s'adaptait, sans doute, un manche en bois. Ces haches
dataient d'une manière certaine la sépulture qui était, alors, incontestable-
ment de {'(époque néolithique ou dge de la pierre polie. Les silex dont elles étaient
formées provenaient des marnes inférieures de la craie blanche qui affleu-
rent à trois ou quatre kilomètres au sud de Rumigny.
Ces intéressants vestiges d'un passé lointain appartiennent à M. Piette, de
Rumigny, qui d'ailleurs, aussitôt leur découverte, les rachetait au fermier
Ravignon. D'ailleurs, M. Piette, continuant à explorer le caveau, y trouvait, outre
des mâchoires, des humérus, des tibias, un amas noirroussàtre qui parut être
un lambeau de vêtement en laine. Ce caveau funéraire n'est pas d'ailleurs le
seul témoin que l'époque néolithique ait laissé sur le territoire de Rumigny.
Le même M. Piette, en en*et, trouva plusieurs haches polies près du hameau
de la Houssaie, et encore une hache taillée, mais non polie, de forme franche-
ment néolithique, sur le revers occidental de la colline de VHôpita.
Fantigny — ou Feurtigny, — 31 hab. Autrefois à Fantigny une maison seigneu-
riale, immense bâtiment, construit en briques sur la rive gauche de l'Aube entre
Aouste et Rumigny. Elle appartenait k la famille d'Hangest et fut incendiée
quelque temps avant la Révolution. M. d'Hangest alors habita la maison du
garde où la Révolution le surprit. C'était un homme de bien, aux idées larges.
- 4*î -
P;ir iiiiiHiriir, il lui fiillut nljpr [liiiis ic ilt^pnrtuiiieiit de In Somme où l'appe-
liiieiil ri>rLiiiii<s <[iiestions il'inli'n^l. li v riii. iirrété, puis emprisonné. Il eal
alors n'i'oiii's l'i J.-H. l'ifiltp, <)ui sVinpi'i-ss.'k d'unir ^n sa faveur. On lui promit
(lf> itii-tln- il'll:itiï!i'sl en libt-rlf' nussiliU qu'il pourrait montrer un certificat de
civismn. Piplli' ciik'oya Min serr^talre ii la mairie de llumigny, lui recomman-
dant lijpii di: ni' poiiil reviMiir siiiis le eertiilcat. Or. tous les oonaeillers s'accor-
daient à 1<' lui Ji^litTPr, sauf un si-ul toutefois, le citoyen i.icenl : << Evidem-
ment, dit-il, d'Ilan^i'>l fut un lion citoyen tant qu'il vécut an milieu de nous;
mais savons-niiuâ si, depuis iju'il a quille Ituniit^ny, il n'est point devenu contre-
rcvolntioiiMiiire. « A celte iqiinion. li>nt au moins intempestive, se rallièrent
tes conseilliTS Ihicliesne et Kleurv. Kt cou il fallait l'unanimité des voii,
d'Man);ei4t ne put avoir ^mi certilieat di- i-ivisiiie. Quelques jouis après, il était
guillotiné. Sur l'emplii cernent du manoir d<' t-'anligny, se trouve aujourd'hui une
ferme dont fait partie la maison du ({uiile où le malheureux d'Hangest trou-
vait asile. A Fantii^ny exi:ilait autrefois une papeterie, qu'emportait, en 1740,
une crue de la rivière. — Le Pi'f-Sacrf, lieudil où, vers 1710, le prince de Coudé
tenta d'exploiter une mine d'or : mais exploitation si précaire qu'elle fut
abandonnée (ironiptement.
ANTHENT. — H., ;WI2. — E., 96. — D. C, 6. — D. A.. 18. — D. D., 35.—
Hect.. 1,013. — B. P., Rumi^ny. — F. L., le premier dimanche d'octobre. —
C* P. — AiTiisé par le Thm. (îarriei'cs : pieri-us de taille, moellons, pierres i
ehaux. — C. de Vitrv.
Chfltsan. — " Anlheny, tîiiEiniplin et .Vu^e, lisons-nous dans la Nomrscu-
TuiŒ iit> (:l)lIuu^Ks, ne faisaient autreroi» qu'un seul village où l'on voyait
les traces d'nn ancien cli[lti;;iu-fort. On y tmuva des pièces de monnaie datant
de la Liuue. Ce ehâteau fut, >-n li>:m, rava^' par les l-]spBf:nols et, en 1643,
brûlé par eux. » llulierl ajoute : " lAislent encon- duns Anllutny plusieurs
s du seizième !iièi-l>-, avec miU-hii-ouliset civneaox. "
XdWD du dli-uptlMoe tlKl< à Antkenj
Ecarts. - - Les Carrifren. — Fonlheiiy, :i hab. — FonteneUe, 105 hab. Le
village d'.Aiitheny a conservé quelques uncieimes maisons fort caraclérotiquei
à mâchicoulis.
AOUSTE. — B., 523. — E., 139. — D. C, 5. — 0. A., 23. — U. D., 34. —
Hect., 1,283, — B. P., Rjmigny. — F. L., le dirnanchequi suit le 17 octobre. —
B. B. — Pierres de taille; moellons et subie Jaune. Village agréablement sitU'?
(lajis un vallon et que pni'toge en deux la rivière d'Aube. Au sud d'Aouste.
une source minérale Terrugineuse, appelée lu Fontaine- Roui/e, et recherchée
par les cUorotiques. — C. de Viiry.
Château. — Proche d'Aouste, vestiges d'un ancien château qui Fut sacuafjié
par les Impériaux après le siè^e de Héiières, 1S2I, et détruit parles Espagnols
Ion du siège de Rocroi en 1043. C'est non loin de ce uhAleau que d'Ainblise,
lieutenant du duc de Lorraine, en 1392, poursuivant une trou[je de " royaux n
qui battuienlen retraite sur Henwei;. lesotlei(jnit et leur tua trois cenis lioniuies.
EgUu. — L'une des plus
curieuses églises crénelées des
Ardennes.
Ecarta. — Le Btocm, 8 hab,
— La Clojiéie, 1 hab. — La
Huehette. 'i hab. — Lianlfnu.
16 hab.; appartenait jadis à la
commune de Prei. — La Li^/m-
du Chemin (k fn: 10 hab. — Le
Viltaye, i hub. — La Reupelle.
10 hab. — Le Hameau 'te In
Valif'e. H.
La Hfrisionnerie. 33 hnh. Sui-
te territoire de liuinigny, de
nombieuses substruclions an-
ciennes. Les debluis faits pour
rétablissement de la voie fer-
rée, mirent fk découvert, no-
tamment, des tuiles romaines,
d'énormes débris de murailles
et, sous une voûte, un bas- relief
en pierre du pays, représentant
un personnage romain qui te-
nait dans ses doigts un papv-
rusÀ demi-déroulé. A la Ufrit-
lOHiierie, fut trouvé un vase
antique tont plein de monnaies Egiise d'AouBie
romaines. Au Tonvoy, on a ra-
massé quelques haches en silex poli, preuve que l'homme de l'époque nifoli-
thiijue habita cette région. On voyait, il y a soixante ans, au sortir de la
vallée it'Aousle, des cercles de pierre blanclie fichées en terre, indiquant un
lieu di* sépulture remontant sans doute à l'I^e du brome ou au premier Age
du fer. Il est regrettable qu'il n'y ait jamais
IJuunt aux pierres, les travaux de culture les
AUBIONT-LES-POTHËES. ~ H., :i'
l>. A., 20. — D. D.. 22. — Hect., 1.482. — B.
cûte. — C* P. — B. B. — T. — K., les 11 J;
novembre. A Aubigny se trouvent les belles
biruses qu'on répétait autrefois,
de fouilles en ces endroits,
it fait disparaître.
î. — E., in. — D. C, IR. —
P.. Aubigny. — ¥. L., la Pente-
ivier, mars, juin, septembre et
sources de VAwlry, et si nom-
de dicton : « Chaque fille d'Au-
lûgny a su fontaine en mariage. » Carrières de pierres de taille; sables v
pyriteux. En 16(8, une société liégeoise envoyait à Aubigny un certain nombre
d'ouvriers pour y exploiter des mines d'or et d'argent. On y construisit alors
— i88 —
de vasl(»s bAtim^^nts qui servirent à roxtracUion du soufre dans le voisinage.
Au comnHMiceinent du siôclt*, on tentait, à nouveau, de rencontrer ces fameuses
mines d'or. Espérances fori coiMeuses et très promplement déçues!
Histoire. — C. de Heinis. D'où vient ce mot « Potliées ou Potées »? Est-ce
une corruption de Pnrtensis ou Porcenais qui désignait le Porcien? Dans son
fameux testament, saint Heiny écrit : territorium porteuse. Ce terme indique-t-il
que la terre appartenait au domaine particulier du chapitre : de potestale capi-
UiU? " La première njention de cette formule se trouve dans la charte de i:W)3
— écrit M. l'abb»'" Péchcnard : Le D(»maim: des Potéks, — par laquelle Nicolas III,
ou IV, de Uumi'j^ny -< rend satisfaction » an chapitre de Heims touchant Tavouerie
de la terre des Pot liées : retenta advocatione de Potealalibus, Les deux origines
peuvent le défendre; toutefois, nous sommes en droit de conclure que le terri-
torium Portena*' de saint Hemy ne prit !«' nom de «< Terre des Potées » qu'à
une époque très postérieure, sous le régime de la Féodalité et alors que les
habitants étaient classés comme «< hommes de Poëst » : homines potestatis,
gens potestatis. »• Et dom Noél ajoute : «< C't?st seulement au moyen âge que le
nom des Prdées fut inventé par les auteurs qui, ignorant sa véritable étymo-
logie, ont écrit : terra de Pntestatibus, expression traduite par : « terre des
Pots, terre des Potées. »>
Survenant en cette discussion, M. Jadart nous dit : « M. l'abbé Péchenart
voit à tr>rt, dans le terrUoriwn Porteuse de Flodoard, la terre des Potées; terra
de Potestatihus qui n'apparaît sous ce nom qu'au début du treizième siècle. Il
faut, à cet égard, prendrt* pour ^uide la dissertation de M. Longnon : LesPagi
DU DiocÈSK DK Hkims, où lexisteiicc et les limites du Patjus Portcusis — 1872,
p. 63-80 — sont fixé«*s, par des eouclusions historiques et philologiques, de façon
absolument irrécusable et délinitive. »
« Toi, sainte Eglise de Heims, 6 mon héritière — lisons-nous dans le testa-
ment de saint Ueniy, — tu [>osséderas les eolons que j'ai dans la terre de$
Potf}es, provenant tant de l'héritage piiternel et maternel que de rechange fait
avec mon frère de sainte mémoire, Principe, évéquc, ou que j'ai reçus en
don
« De plus, les champs vl les métairies (jue je possède sur le soi des Potées,
tel (jue Tudlniacuni halatonnun ou Pleriniaeum, Vaux et tout ce que j'ai pos-
sédé, à quelque titre que ce snit, sur le même territoire des Potées, lu t'en
saisiras en vertu de ce testament; aie b's champs, les prés, les pîUurages et
les bois
« Je laisse ])Our la nourriture de ceux qui se consacrent au service de Dieu,
\v village de. . . (une lacune dans le manuscrit). . . provenant de mon patnmoine
dfs Poires et Viltaine, a[)partenant à Tévéché, dans le Hémois.
« Le villa^'e de Blnnihai/, dans les Potées, que j'ai acheté de mes cohéritiers,
(;t (|Ut' j'ai payé d<^s di-niers de l'église, ainsi quAabigny, qui dépend de
l'évéïhé, seront employés h la nourriture des clercs de l'église de Heims... »
Priinilivrment, et au trmj)s où vivait saint Hemy — nous suivons ici l'hypo-
thèse de M. l'abbé Péchenart, — le soluni Portensc ou Port uense désignait sim-
plement U'. territoire qui était limité au nord et au sud par un port qui servait
d'entrer, ou de sortie, aux diverses denrées destinées à l'alimentation du pays.
(iCs d(*ux ports étairnt, d'une part : Rrvin, sur la Meuse; et de l'autre, surrAisnc,
le village ib.» Thiiynij cité tlans N» testament de saint Hemy. De là cette expres-
sion (« terre de Porlien » Porteuse, Portuense, et non pas Porcien. Quant à sa
largeur de l'est à l'ouest, nous lu* ])ourrions pas dire ce qu'elle était au temps
de saint Hemy; plus taid. elle ne devait pas dépasser celle qui existe entre
Girondelle et Hemilly-lès-Polées.
Au prix de mille et mille vicissitudes, le domaine des Potées traversa des
phases bien diverses. Combien de fois fut-il morcelé pour donations aux églises
qui se consIruJsaieiil, aux monustères qui se fondikienl, sans i:oui]ilpi' le^ rapines
et les vols commis pur les seigneurs, nolamiiienl cenx de Huniii^'iiy. Et aussi
les " dbandoDs n plus ou moins volonlâires. Par exemple, gji llita.le chupilre
donnait aux religieux de Slijny les terres qui environnaient leur couvent; en
un, il cédait Hemilly [canton de Renwex) a la collëMiale du Méïières; et en
1205, il transigeait avec le seigneur de Rumi^iiy nu suji^t ii<- l^irondeljp.
Nous voyons au quatoraiëme siëde que lii iirn' '!< -- i'<'l<''~ m* comprend
plus ({uère que les vingt viilaftes dont les rioui- - :i' '. '' 'ii'!/. t'frnk'ii.
Lof/nis. Vaux et le MeinH-Lùjièron, Vîllaine. H' ■- ■ . Ii^pr -Champ,
ClùUy, Marby. EcU, Belzy. Maubert, Laval, Url,:ii. . (■.'.(■■/n' -, l'c-, ilurkiiioni.
Par et i de Chavii/ny.
Avant la Révolution, les trois villages Le Mesnil, Ecle et Neuville avaient
déjà disparu.
Depuis ce temps, la terre des Potées n'a guËre compté que de quinze ,'i dix-
sept villages. Ces communes sont encore propriélairus, avec l'Etat, du massif
rorestier dit des Potées. Ce sont : Aubigny, Blombay, Harby, Sévigny-la-Kori'l,
Vaux-Vi Haine, Lépron, Maubert, Laval-Morency, Fiiiignes-les-Oliviers, Chilly,
Btalle, Prex, Cemion, Logny, Marlemont, Justine et l'Ecbelle.
Eglise. — La primitive église, qu'en 1606 un ouragan terrible renversa, se
trouvait iL l'endroit dit le preshyti'rû qu'occupe actuellement le cimetière. C'est
en ce lieu qu'on a rencontré des voûtes en ciment romain, d'une épaisseur peu
Ghàtean. — tl y eut à Aubigny, dieMieu de In bariinnre <1es Potlx'es. un
ch&teau-fort oi'i se réfugiaient en temps de guerre les tiabllants. Ce chàl<>au
CliUuu d'iublgof
assiégé par les Armagnacs pendant lu Kuerre de l>nt uns; briM^ par les
Liégeois en 143G : " Tous les soldats qui conipuaaienl Ih garnison de Bosneau
voir L\ Neuvjlle-aux-Tournkuhs — Turent pendus par U main de leur cha-
I pelain, moine défroqué, nous raconte la chronique, et après avoir rasé le
, château à Ûeur de sol, les troupes liégeoises vinrent incendier la forteresse
d'Aubigny. » En l92t, ravagé par les Impériaux. De 1632 k 1637, pesle terrible
I qui désola, d'ailleurs, toute cette ri'giofi. Après la bataille de ItoiToi, il ne
restait h. Aubigny, de six cents habitants, que trente-i:inq » n'ayant moyen d'y
— 490 —
rebâtir h^s maisons qui avaient été brûlées. » Seuls furent épargnés l'église
et le cliAteau. C'était la troisième fois que le feu dévorait Aubigny.
La tradition veut que se soit élevé sur remplacement qu'occupe aujourd'hui
la place de la mairie, le colombier seigneurial d'où s*en?olaient les pigeons
n pour aller picorer les semences et détruire les récoltes des pauvres manants. »
Puis à la place d'une ancienne tour se dresse une tour, d'origine plus récente,
à trois étages qui, lors des invasions en 1814 et en iSio, servit de refuge aux
habiUints d' Aubigny. Dans le clidteau, ayant constîrvé Tune de ses tourelles, se
trouvent, aujourd'hui, les salles d'école et le bureiiu des postes.
Ecarts. — La Fontaine -Olive, 5 liab. — Iklair, 14 hab. — Le Chemin hlORC,
o hab. — La Cendrirre, IL — Les Minières; où se devaient trouver ces fameuses
mines d'or qui eurent, au moyen âge, les chevaliers de Malte pour possesseurs.
Les bouleversements encore assez visibles de la terre attestent ces travaux de
fouille dont nous avons parlé.
Un souvenir de l'année terrible. En 1870, M. Tharel, notaire et organisateur
de la garde nationale, ayant refusé de donner les noms des gardes nationaux,
fut condamné à mort.
Il devait être exécuté le lendemain; sa femme, soupçonnant l'horrible vérité,
courut se jeter aux pieds du général prussien. Un sursis fut accordé; mais
Tharel fut conduit à Keims, où chaque jour on parlait de le fusiller. Après
six semaines d'an^'oisses inexprimables, il était condamné à la détention perpé-
tuelle en Prusse. Heureusement, il n'y resta que deux ans. 11 est mort conseiller
général de son canton, laissant un souvenir des meilleurs et des plus respectés.
BAY. — IL. 229. — K., 81. — D. C, 5. — D. A., 29. — D. D., 38.-
Hect., .'iW. — B. P., Ilumigny. — F. L., le 14 juillet. — IL B. — Carrières de
pierres c^ilcaires. Marne blanche pour amtmdement de terre, sable jaune pour
briqueterie. — C. de Vermandois ou, d'après cert«iins feudistes, de Vilry.
Eglise. — Fort ancienne. Heconstruite en 1481.
Château. — Maison-forte, aujourd'hui disparue, près de l'église. A l'entrée
de la forêt d'Estremont, ruines du château d'Apremont détruit en 1551 parla
famille d'Aubenton.
Ecarts. — Bruyères hautes, 38 hab. — Les Caillaux, 40 hab. — Le Moulin,
5 hab. — La Briqueterie, N. C. — La Petite Bomle. H. — Partie du grand Caû-
taux, N. C. A signaler, au (irand Caillaux, un lieu dit les Uayuenotines, où les
protestants de Parfondeval allaient enterrer leurs morts.
BLANCHEFOSSE. — H., 449. — K., 155. — D. C, 5. — D. A., 2». -
D. I)., 39. — Hect., 1,506. — B. P., Rumigny. — F. L., le dimanche qui sait
le 29 août. — C^'* P. — B. B. — Marnes crayeuses et terre â brique. 11 y eut
jadis, à Blanchei'osse, une très importante imprimerie; les six premiers volumes
de Téditioii du Bibliutheca patrum mterciensium sont, de 1660 à 1664, sortis des
presses de Bonnefontaine.
Ecarts. — Kay-en-Rue, 46 hab. — Boucherie, 11 hab. — MeUier, 4 hab. —
Faux b'Uon, 12 hab. — Les Grands Caillaux, 34 hab. — Grévinerie, 15 hab. —
Le Moulin, 15 hab. — Les Petits Caillaux, 31 hab. — Les Petits Saulx, 12 hab.—
La ValU^e des Petits Saulx, 12 hab. — La Chapelle. N. C. — Grand-Vallée, 23 hab.
— La Plate Fontaine, N. C. — La Pringotierie, 6 hab. — La Rue du Moulin,
14 hab. — La Censé Buvquois, 2 hab. — La Grande Bonde, N. G. — Haute Bonde,
2 hab. — La Haute Cour, 7 hab. — La Briqueterie, N. C. — Moscou, 2 hab. —
Petit Blanehefosse, 23 hab.
Btmwfnntaine, 9 hab., où fut la célèbre abbaye, dont nous avons raconté
la si (UH'ieuse légende, sous ce titre : le Damoisel doré, (Voir Meyrac : Tbadi-
TIONS, LkGK.NDKS KT Co.NTlW DKS ArDENNKS.)
-*B1 -
Jadis, dans une vallée vrrdojante à la source d'un ruisselet, aflluenl de
l'Aube. Fondée, sur le conseil que lui douiiail l'areli évoque Mauvoiain de Reims,
par Nicolas de !lumiRn>'. Appel fut fait à l'abbuj'e de Signy. I.'ablié Bernard.
alors, envoya douze de 5es religieux Ji Seri-Foiiraine — depuis Monnefonlaiue —
et 1*1 monastère pritaussilôL nnissalice. C'èlail vers l'an 1238 environ. Toutefois,
la dolation du seigneur de Bumigny ne semble pas avoir élé forl considérable,
puisque dom Bernard dut, pour l'augmenter, dâtacher de ses possessions de
Sifinv, Irois fermes : Martinsarl. Waleppe et Coingt. Le premier abbâ de Bonne-
fontaine fut Thierry, décédé en IlS.ï, dont le nom se lit sur une bulle
d'Alexandre III, et le dernier, le quarante-quatrième, Julien de Hercé, prêtre
du diocèse de Mans, lequel fut pourvu de l'abbaye le 31 mars 1778 par
Louis XVI. Il émîgrail en Angleterre. Puis il revint avec son frère, évêque de
DdI, lorsque se fil l'expédition de Quiberon. Arrêté, il fut, malgré la capitula-
tion, fusillé. Le trente-deuxième abbé, Jean d'Averhout, avait d'abord été moine
à Saint-Nicaise de Reims. Il fut le dernier abbé régulier; après lui la maison
tomba en commende, et XXXIII, Jean de Couc;, l'un des aumôniers de Fran-
çois I", fut nommé h l'abbaye en vertu du récent concordai avec Léon X. Il lit
rab&tir l'éplise et les lieux réguliers, ruinés par les prolestants de Sedan. Il
s'était foit élever un mausolée, qui fut détruit avec l'église. La cloche actuelle
i L'>G9. provient du beffroi de Bonnefonlai
I de Blanchefosse, fondue
La prospérité de
cette abbaye éveil-
lait, aux quator-
zième et qu)nziém>>
siècles, la rapacitO
des gens de (juerre.
Klle l'ut pillée par
le comte de llui-
naut en n40; par
les Impériaux en
(521 ; par le comte
de Sainl-Pol. en
IS.'i'J, dont les sol-
dats volèrent le
plomb des toits, Ips
ferrures des portes
et des chemim^es.
Les calvinistes la
dévastèrent, lfl86,
Ht elln fut encore
pillée en 163.^, 1646
cl IB.tO por les Kspugnob. Mais rapidement elle se releva de ses ruines, el
devint plus florissnntequ'autrefois; son imprimerie, organisée par dom Tissier.
de Rumigiiy, d'oCi sorlit, entre autres ouvrages, la Bibliothèque oss Pérès vk
CtTKAUX, resta longtemps renommée. Puis, scus l'influence de la richesse et
de l'oisivelê, les religieux se relAchèrent de leur règle qu'ils estimaient Irop
■êvèpe.
Celle abbaye n'avait plus, lorsqu'arrivn l'époque révolutionnaire, que huit
religieux gouvernés par un prieur claustral, dom Cagniarl, curé de Blanche-
fosse. Il dul se réfugier, avec plusieurs prêtres non assermentés, dans la fon'l
d'Estreraoni, quand l'abbaye, devenue propriété nationale, fut vendue en
août 1792. Bien qu'achetée pour un prix dérisoire, l'acquéreur ne se pouvait
libérer. L'abbaye fut alors revendue en 1792 à Kocroi el acquise par Charles-
Nicolas Trac, ancien procureur du chapitre de Reims et avo cal-no lai re. lequel
.bbayo ât BonneFoolaine
Idul d'iilioril fut sin^'ulitTPttit-til ctiitjaiTaïs^ de ^oii acquisition. C'est ù cette
('lioiiiii' <(iji> Itonni-fonluini' fut pillêK et que siin i^f;lise s'écroula, quand les sol-
dats d'Oudinol bristri^nt t^t enlevèrent 1>>« aniialures qui la consolidaient. Les
orcui'ii ivstèrent luiiyiVs sous rette avalanishe.
Ce t:harles-Mcolas Truc, aci'ust- par le tribunal révolutionnaire de n'avoir
ai'helé l'ahbaye que pour la reslitiier aux n'iigîpux, eut tout juste le temps de
sVxiW. Le citoven Le Vusseur, de la Sa^lll(^ ri'presentant du peuple, eu mJa-
sinii dans les Ardennes, avait ui'donn^ son inrnrciSration. Après le 9 thermidor,
il ri'nirait en France, et de lui-niénie, pour éviter l'application de la loi sur
les ëniif;rt'-s. allait se ronstituer prisonnier au Mont-Dieu, se Justillait, demuii-
dail qu'il lui fût accordi^ <• de venir en bon râpulilicain dans ses terres, i> «t
reprenait possessiim de sun ■• domain'' ". Il en ((ardait une partie, reveodail
rautn>, puis il fit rei-onutruire le cloître et la maison dont il ne restait plus que
la façade. Iflirrita;,'!' en liéiila^i', l'abhaye appartient nctnellemcnt à H. et
M°" Lauiotle-lti^nurd. petits-neveux de Moilas Truc
Eglise. — De 1%
firille du chdteau —
qui fut l'ancien cou-
vent — se voient les
ruines imposantes de
l'abbnye et de sou
ancienne i^f^lise. Con-
struite sur les plans
ili' Saint-Mcaise de
Ui-ims, elle pouvait ri-
viiliser avec les plus
soin p tueuses basili-
ques de nos vieilles
l'ilês. Maintenant ne
n>stctit que le portail
l'eluliveiiient récent,
btiit DU ni'uf piliers
lie travée, quelques
rolonnes , le pignon
du transept droit avec
sa rosace. Un cloître
)t se souder
M d« l'KDCicnpe abhaj» de BoDa«fiMiUlne, pi4« B:
u monasir
"ti ri>rm<- d>' pont omvrt reliait celti- t-^W»
à la riisare qui subsiste ene»re.
A IVulise jiaroissiale, une n'Iiqur de suint Caprais. ■■ martyr d'A(ien-en-
«Miyénie >i, dont l'abiiaye posséilait. autrefois, le corps presque tout entier.
Dans le eloltn', timt priiehe de l'eulrt-e latérale, une série d'alcoves pour la
sépullure des seigneurs de ElumiituT. La pierre tuniulairede Nicolas — le fon-
dateur — n'a [Hiint disparu. Sur cetti- énurme pierre, s'élevaiit d'un mètre
an-dessus du sol, étiiit sculptée une stalui- rouchiie, longue d'environ six pieds :
un (lui-rrier doni une cotte de mailles enveloppait le haut du corps, sauf les
tiras. .Sur la poitrine, un éeu fleunlelysé, qu'un baudrier traversait en échurpe,
la téti' rouverte d'un casque h visière abaissée cachant la fl|;ure. Cette tombe
occujie la première alcôve, cn^uséc dans le mur intérieur du transept gauche.
Des autres sépultures, ne restent que des débris pieusement conservés dan*
le eh&tenu; vêriinble must'-e rommêmoratif île celte abbaye dont les ruine*
ailmiriiblps nous racontent, avec si (^aiidc éloquence, la splendeur déchuel
— 493 —
après le 18 octobre. — C'® P. — Carrières de pierres de taille. — C. de
Vitry.
Eglise. — Avec tour et tourelles crénelées.
Châteaux. — « Il existe dans cette commune — nous dit la Nomenclature
DES GoiiMUNEs — dcux châteaux très anciens, mais peu remarquables par leur
construction. L'un de ces châteaux-forts aurait été assiégé et pris en 974 par
Tempereur Othon II d'Allemagne.
« On a trouvé sur le territoire de Bossus de nombreuses monnaies romaines,
des urnes sépulcrales, des tombes, des squelettes d'hommes. On y a décou-
vert aussi deux lions en pierre et beaucoup d'emblèmes du paganisme. »
Ecarts. — Le Carbonnet, 6 hab. — Les Maisons-Lenfant, 3 hab. — Les Pape-
teries, N. C. — Le Moulin- Lacaille, N. C. — Le Moulin-Wiart, N. C. — Un lieu
dit la Tuerie, où se livrait un combat sanglant que perdit, en 1653, le sire de
Froidchapelle, gouverneur de Fumay, seigneur du château d'Antheny.
Evigny. — Nom d'un ancien village disparu, et dont à peine restent quel-
ques vestiges.
LA CERLEAU. — H., lo3. — E., 42. — D. C, 9. — D. A., 20. — D. D., 31.
— Hect., 700. — B. P., Rumigny. — F. L., le quatrième dimanche après Pâques.
— Quelques carrières. — G. de Vitry.
Histoire. — « La terre de La Cerleau était dans la mouvance et relevait en
plein fief, foi et hommage, du duché de Guise à cause de la baronnie, tour et
donjon de Rumigny. Gette seigneurie appartenait en 1753 à Nicolas-Gliarles de
Beaumont. Elle fut vendue en 1789 au comte de Flavigny-Remausart pour la
somme de 41,700 livres. Il y avait à l^a Gerleau haute, moyenne et basse Jus-
tices. » (J. Hubert : Géographik des Ardennes.)
Ecarts. — Le Moulin, 8 hab. — Les Andigny. — \.' Enfer, 11 hab.
CERNION. — H., 134. — E., 36. — D. G., 14. — D. A., 17. — D. D., 25. —
Hect., 670. — B. P., Maubert-Fontaine. — F. L., le dimanche qui précède
TAscension. — Garrière de moellons. — G. de Reims.
Eglise. — Entre Gernion et Flaignes, est un lieu dit la Fontaine des Prêtres.
La tradition veut qu'un presbytère et qu'une église ancienne se soient élevés
en cet endroit. A 300 mètres, environ, de l'église actuelle, on a retrouvé des
tours en pierre. Rappelons qu'au temps de la bataille de Rocroi Gernion était
tellement ravagé que « les habitants lurent obligés de mendier pour vivre. »
L'ÉCHELLE. — H., 305. — E., 95. — D. G., 20. — D. A., 15. — D. D., 20. —
Hect., 996. — B. P., Rimogne. — F. L., le dimanche après le 9 octobre. —
M*arnes, carrières de pierres de taille et de moellons. Gette région de l'Echelle
est, en cette zone, renommée pour ses prairies.
ÉQstoire. — G. de Vitry. La légende raconte qu'un certain moine, nommé
Scala, vint se retirer au Vrymont, alors bois désert, et y construisit une petite
cellule autour de laquelle se groupèrent des maisons qui formèrent le village.
La terre de l'Echelle appartint primitivement au chapitre de Reims. Elle lui
fut ravie, vers le onzième siècle environ, par l'un des seigneurs de Rumigny.
Au quatorzième siècle, elle est possédée par les sires de Balham dont l'un, en
1364, pillait Maubert-Fontaine. L'Echelle appartint successivement à François
de Suzanne, aux Menchi, aux de Maulcourt, à Antoine de La Marche-le-Gomte,
calviniste qui, de 1597 à 1640, gouverna les principautés de Raucourt et de
Sedan. En 1719, le colonel de Saint-Léger revendait la terre de l'Echelle au
chapitre de Reims.
Eglise. — La tradition affirme que sur le lieu dit le Tarn des lïufjuenola, se
serait élevée une église d*origine fort ancienne, disparue aujourd'hui; ou, tout
nii rnninii. un iiniloire. Cette Inidition njnute i|u'en ce ni^nie lieu les huguenots,
venus pour piller Ittomhay. auraient été iirr^li's et mis en sanf^Ianle déroute
[Xir tes Blomh;iyens : d'où ct'i-laiuitmeiit les nombreux squelettes rencontrés,
jadis, en ret cnilroil.
Ch&teau. — Nos nnniiles ai-deiiu.iises parlent souvent de ce château. 0
se coiiiponait au siècle dernier, mais
bien iivîint 1789, d'une façade prin-
cipale re)iardant lest, construilf
sans iloule, Louis XIY régnant,
sur une suhslruction, ri flan-
quée de deux tours rondes
qui furent, dit la lé-
gende, contempo-
raines de Cliai'les V
le Sft(!i'.Drins bipar-
tie n.inlel s..ii(i-nu.>
parneursup]iortsde
iiite(lii.l/.issam'. où
Furi'nt trouvés (if
nomlir.'ui buuIeL^.
Il m- faut pas loii-
t'ondre relti' iiuasi-
Ibrtt-r
clli
pnllK-liijU'i flulli'iii
,s J>.(
*qui
irait
t'ait Mlir Dioclétien sur la hanlenr culiuiiianli' de (iriin'tuiont. [Pour lu légende
lie (■*' ehîllenu, voir Mi*yrac : \..\ KimiiT nvi' AariKNxKs.;
Ecarts. — l.e Chs-B-rtfaïur, 7 liait. — U- Sftiulin. II. — Sainl-Lfgfr. H. —
Binilii/Hg, où aurait existé un assex iiuporlrint village dont il ne reste plus sou-
venir que dans la tradition; laquelle aflirine encore que des princes (?; OD
des Elour^çuifnions \t) auraient enfoui, à la Ricke-Baitli'jny, de considérables
trésors.
ESTREBAT. — 11., â.ift. — E.. 8n. — D. C, 9. — D. A., 18. — D. D., 3S. -
lle,-l„ !):I7. — l(. P.. Auvillers-li-s-Forjjes. — F. I,., le dimanche qui précède
l'Asiension. — Carrièi-e* de pierres de taille et de moellons. — C. de Vitiy. En
IG^IN, Kï'ti'ebav fut inn'nilié par les Rourguifinons.
Ecarts. — Le Moulin " IVnf. N. C. — Le ifouh'n <k la Uugue, 3 hab. — Le
yal''VF.Mrei«iii, 01.) hab.. ou l'on voyait, il y aura soixante années bientôt, lin
grimpe. •■Il iromleih, de pierres blancbcs : elles indiquaient une sépulture
renionlant an premier A^e du fer.
LA FËRËE, — IL, 402. — K., i2r.. — D. C, 7. — D. A., 38. — D. D., 33.
— llnct., t.llMi. — B. P., Ilumigny, — V. L., le dimanche qui suit le 14 sep-
li-iubi". <:" 1'. — H. Et. — Marnes lilunclies et terre à brique. — C. de Vîlry.
Ecarta. - - La l'olle-niififr. :> hab. — La Crûit-d'Aott/iU. 15 hab. — Les
IIkiw'iu: 17 hall. — Le Moni 'I.- Fkri;: li hab. — Les Petits Conuaux. 10 hab.
— l,e:= l\-rli.r<. ilS liai». - I.a Vhll-: 70 hab. — Piis-Renwei, 3 hab. — Bn'idc
In F.n'i-. -2 \y.ib.
PLAIONES-LES-OLIVIERS. — IL, -iW. — E., 04. — D. C, 13. —
I). A.. IM. — I>. 1)„ 27. — Ile,!.. SiG. _ R. P., Uumigny. — F. L., ta Trinité.
— C' P. — Carrir-ies île lUDi-llons ••l île pieires de taille.
— 495 —
Histoire. — C. de Reims. Le village semble avoir une origine très ancienne.
Il est mentionné dès Tannée 1203; puis il est nommé dans le pouiilé de Reims,
1306, et dans la Déclaration de 1384. Les Bourguignons, en 1638, incendient
Plaignes; une quarantaine de maisons brûlées, tout le village réquisitionné.
En 1643, encore un incendie qu'allument les Espagnols : Téglise est pillée.
Depuis sept années, les garnisons d'Avesnes, de Marierabourg et de Ghimay
rançonnaient les habitants.
Eglise. — Remonterait, tout au moins pour certaines de ses parties, au
onzième siècle. Reconstruite presque en entier au commencement du dix-
septième siècle, ainsi que nous le font supposer certaines différences de style.
Dans la chapelle de la Sainte-Vierge, quelques intéressantes pierres tumu-
laires.
Ecarts. — La Rubrique, 17 hab. — Les Oliviers, 37 hab.
FOULZY. — H., 172. — E., 59. — D. C, H.— D. A., 15. — D. D., 32. —
Hect., 630. — R. P., Auvillers. — F. L., le premier dimanche d'octobre. — B. B.
— Carrières de moellons et de pierres de taille.
Histoire. — Il est parlé de Foulzy dans l'acte par lequel Hugues de Rumigny
cède aux moines de Signy, en 1251, tout ce qu'il possède à Thin, à Dommery
et dans quelques autres localités, en échange des revenus de l'abbaye de Foulzy.
Village brrtié par les Impériaux en 1521, après qu'ils eurent levé le siège de
Mézières; en 1557, pillé par les troupes du comte de Nassau : « Foulzy est des-
Iruit et n'y a qu'un fort où se retirent les hommes. » Quand l'église de leur com-
mune n'était pas fortifiée, les habitants se réfugiaient dans des redoutes — soi-
disant forts de défense — faites de terre et de bois. En 1636, brûlé par les
Espagnols.
Ecarts. — Clnrondelle, 3 hab. — La Forge, 2 hab. — Le Moulin. N. G. — La
Demi-Verge, 28 hab. Hameau fondé en 1750 et auquel le ruisseau, affluent
de la Sormonne donna son nom. Assez proche, les caniiéliles «le Charieville
possédaient quelques prés et quelques arpents de terre. — Wagny. Etait, en ce
temps, un écart de Foulzy : nous le retrouverons à Girondelle.
LE FRÉTY. — H., 344. — E., 121. — D. C, 11. — D. A., 33. — D. D., 36.
— Hect., 700. — B. P., Rumigny. — F. L., le dimanche qui suit le 9 septembre. —
Extraction de marnes crayeuses.
Histoire. — C. de Reims. « Il exista sur le territoire de celte commune —
lisons-nous dans la Nomenclature des Communes — une verrerie, deux châteaux
et des forges maintenant disparus. » On suppose, dit J. Hubert, que leur destruc-
lion date du dix-septième siècle. Au lieu dit la Forge, on voyait, jadis, de très
nombreuses scories.
Châteaux. — Sur l'emplacement occupé par les deux châteaux, s'étendent,
aujourd'hui, des terres cultivées. Le premier de ces châteaux se trouvait au
Mont de Pierre : une allée de tilleuls le reliait au bourg. Un matin de Tannée
1797, affirme la tradition locale — cette date contrecarre l'hypothèse de
Hubert, — le berger de M. de Pause, seigneur du lieu, aperçoit toutes les fenêtres
ouvertes et plusieurs portes brisées. Il entre; les appartements sont déserts.
Vite il court au village annoncer la fuite du seigneur. Les habitants alors, en
toute hâte, se ruent sur le château, le pillent et le saccagent à coups de hache.
Puis ils l'incendièrent. Détruite, en même temps que le château, une chapelle
attenante servant de paroisse, bien que le Fréty eut son église. Sur l'emplace-
ment de cette chapelle est, aujourd'hui, le cimetière.
Ecarts. — Le Bois iVEslrémont, 6 hab. — La Dauphinée, 2 hab. — Le Port-
Mahon, 2 hab. — Magenta, 16 hab. — Mexico, 4 hab. — Thierry-Pré, 130 hab.
— Monidée. N. C. — Le Fief dWr lois, 3 hab. Sur ce fief, s'élevait le deuxième
— 4% —
(^hiiUMU dont l'un des soi«;neiirs fut lo siro do Maimbresson, homme cruelf
« faisiiiit feu — nous aftirni*' la lé^^endo — sur tous les pauvres paysans qu'il
surprenait ramassant du liois mort dans ses for(>ts. » Tout proche du manoir,
un péaju'<' au profit du sir»'. Kn cet endroit, appelé la Barrière, une chaîne bar-
rail le clieniin. On ne pouvait rniiJMuer sa route qu'après avoir payé.
OIRONDELLE. — H., 160. — K., 60. - D. C, 12. — I). A., 16. — D. D.,30.
— Ilect., 523. — H. P., Maubert-Konlaine. — F. L, le dimanche après rAscen-
sion. — C'* P. — Exploitation de marnes noires et de moellons.
Histoire. — C de Vitry. Est mentionné pour la première fois ce village
dans Tarte de restitution souscrit par Nicolas IV de Rumigny qui « reconnaît
avoir fait des entreprises sur le ban, la justice et le moulin de Girondelle. m
Une sentence arbitrale décide que le chapitre de Reims devra posséder, avec
le ban et le moulin banal appartenant à ce Nicolas de Rumigny, la moitié de
tous les revenus de (iirondelle. Pillé, brrtlé en loîw « (>irondelle et LescheUe,
esquelz lieux l'on n'ose asseurément demeurer ni coucher, synon es forts. »
Encore sacca^^é et incendié en 1586 par les calvinistes de Sedan.
Château. — S'il faut ou croire la tradition, Girondelle avait, dès le dixième
siècle, le titre de cli;Ue|hMiie : toutefois n'est-ce qu'une simple hypothèse.
En 12110 et 1 iOO, le chAteau eut pour maîtres les seigneurs de Rumigny. A cette
époque, la chàtellenie existe réellement. Elle englobe : Foulzy, Kstrebay, Etei-
^nières, Champlin, .Vnlh(>ny, une partie d*Aup'. Vers la fin du dix-septième
siècle, s'ajoulai^'ut Aouslt», Auvillers, Hro^non, le Clwltelet, Rimogne, TEcheile,
Signy-le -Petit. C'i*sl à Riino^ne qu'étaient portés les appels. Vers la fin du
quinzième siècle, la sei^Mieuric de (iirondelle voit figurer parmi ses châtelains
les d'Escanevelle. de (]li;\t<'au-Regnanlt.
En 1457, une des clauses d»* la trêve de Vcrvins, entre Louis XI et le doc de
Bourgogne, ordonnait la destruction du château — de la forteresse plutôt — de
Hirondelle, tout récemment livré aux Anglais par un d'Escanevelle, et qu'avait
assiégé le fameux La Ilire. « II montrait, en ce temps, trois enceintes de fossés
qui l'alimentaient. » En 1521, les Impériaux c ménagèrent » le château, si noos
en cntyons Feuillet de Fontenelh^, mais n'eurent pas aussi grande humanité
pour le village qui fut briMé, et ensuite reconstruit sur l'emplacement qu'il
occupe à présent. On retrouvait un pi*u plus à l'est les décombres de Pancienoe
église, et aussi niaints v<*sli«^<*s «les maisons incendiées. Après la prise de
Rocroi par les Espa;,'nols, 1658, les chAteaux du Chàtelet, d'Auvillers, de li
Roche (écart de Neuville-aux-ïourneurs), de (iirondelle. tombèrent au pouvoir
de (^)ndé, combattant avec ces mêmes ennemis qu'il avait si magnifiquement
vaincus quinze années auparavant. Mais l'année suivante. Turenue s'emparaitde
toutes c»'s forteresses et les faisait démolir. En 1787, le vicomte de Flavigny,
lieutenant-général des arnié<«s <lu roi, achetait pour 172,000 francs, aux Cler-
mont d'Amboise, la seigneurie de (iirondelle. 11 émigra. Ses biens furent mis
sous séquestre et. entin, vcMidus. <*hàteaux et terre, auxR(»usseau, de Riniogne.
Ecarts : Le Ch'Uvau. N. (1. — IWis de la CrotHr, 8 hab. — Wagny^haut,
10 hab. — Wagny-bas, !(> hab. — Le Pont, 2 hab.
HANNAPPES. — IL, :r;2. — E., 1 19. - I). C, :L — d. a., 26. — D. D., 41.
-- Hect., 84.'). — B. P., Rumigny. — F. L., le dimanche le plus rapproché du
24 juin. — VM P. — Pierres de taille et sable jaune. Village sur VAube, non
loin de son c<nitluent avec le Thin.
Histoire. — C. de V»?rinandois. (hi^'ine très ancienne. La chronique nous
ap])rend, en efîet. que Charles le Chauve, en 845, donnait Hannappes à Nithard,
son cousin-g<Minain, potit-tils (h? (Miarlemagne. Plus tard, année 1120, Tévèque
df Laon en disposait en faveur des Prémontrés, et, en 1178, Enguerrand, abbé
— 497 —
de Saint-Jean-de-Laon, accordait une charte aux habitants du village. Une tra-
dition veut que Hannappes ait été, à l'origine, EvHgny, Plus probablement il y
eut deux villages distincts ayant à côté, Tun de Tautre, leur existence solidaire
mais distincte. Toutefois il parait certain que les ruines d'Evrigny, détruit et
rasé en 1559 par les Espagnols de l'armée de Philippe II, servirent beaucoup
à l'agrandissement d'Hannappes. Des armes, des ossements, des médailles furent
trouvés sur l'emplacement qu'occupait Evrigny.
Eglise. — Fort belle. Du style ogival à lancettes. Sa forme est celle d'une
croix latine des plus régulières. Un couvent de religieuses se trouvait au nord-
est — dit la tradition — à l'endroit où le presbytère actuel est construit. Les
nonnes entraient dans l'église par une porte ornée qu'on remarque encore au
transept gauche. Les invasions les forcèrent plus d'une fois à se réfugier dans
leur « sauvoir » de Saint-Jean-de-Laon.
Ecarts. — La Fantaisie, 8 hab. — VEi^mitage. N. C. — La Terre des Moines,
20 hab. — Le Cellier, où des fouilles mirent à découvert des médailles romaines
et d'assez nombreux débris de tuiles. Au lieu dit la Terre à l'Eglise, semblables
découvertes.— VEcaille, où fut, on le suppose, un ossuaire romain. — Un che-
min creux, longeant le cimetière, la Ruelle des Laisses (des sonneries pour les
morts), rappelle un combat entre Français et Liégeois. (VoirMeyrac : Villks et
Villages des Ardennes.)
HAVYS. — H., 88. — E., 34. — D. C, 12. — D. A., 19. — D. D., 28. —
Hect., 524. — B. P., Maubert-Fontaine. — F. L., le dimanche après TAscen-
sion. — Quelques carrières. Minerai de fer. C'est sur le territoire d'Havys que
l'Audry prend sa source, au lieu dit la Fontaine du Puits de l'Audry. — C. de
Reims.
LËPRON-LES- VALLÉES. — VAUX-VILLAINE. — Lépron-les-
Vallées. — H., 160. — E., 46. — D. C, 18. — D. A., 21. — D. D., 21. —
Hect., 640. — B. P., Aubigny. — F. L., le premier dimanche de mai.
Vaux-Villaine. — H., 246. — E., 46. — D. C, 18. — D. A., 19. — D. D., 19.
— Hect., 997. — B. P., Aubigny. — F. L., le dimanche qui suit le !•»■ octobre. —
Pierres de taille; sables verts pyritaires; terre à brique.
Histoire. — C. de Reims. Lépron-les- Vallées est de formation toute récente.
Avant 1870, Vaux, Villaine et Lépron, localités d'ailleurs fort anciennes, ne
formaient qu'un seul village. Et même Vaux ne serait-il pas le Vacculiacum dont
parle le testament de saint Remy ? Alors qu'il catéchisait Clovis, à Thin, le saint
fut averti qu'on le voulait assassiner. Il envoyait aussitôt à Vaux, priant ses
habitants de venir lui faire escorte pour le protéger en cas de rencontre
fâcheuse. Tous en grande hâte ils accoururent, et, en récompense, le saint
leur donna, par indivis, le terrain très vaste qui se nomme les Aisances de
Vaux, Les habitants de Villaine, qui ne s'étaient point dérangés, n'eurent
aucune part à cette munificence. Toutefois, plus tard, il engloba les deux vil-
lages dans une même générosité en leur donnant le bois des Pothées. (Voir
Meyrac : Villes et Villages des Ardennes, en ce qui concerne l'aventure, aux
temps de l'émigration, dont ce bois fut le théâtre.)
En 1870, un drame terrible. Les Prussiens envahissent le village, et, parce
qu'un de leurs sous-officiers vient d'être tué par un franc-tireur, ils enferment
quarante Vaux-Villainois dans l'église. Ils n'en devront sortir qu'après avoir
désigné les trois d'entre eux qui devront être fusillés. Le curé se propose. Son
offre généreuse est refusée. La discussion se prolonge. Le colonel Kaan, de la
64* landwerh, entre, impatienté. Il ordonne que le sort choisisse les victimes.
Une voix s'élève qui nomme deux mobiles blessés, agonisant depuis deux
jours. Le colonel refuse : « Les soldats réguliers ne sont pas en cause, » dit-il.
32
I.Li tiii>mi- ïdiïsi'ii'v.sniiiiir''; itIIo il'Kuyf ne Pi;tit. Il nie tnsic courage lie dési-
;iii--[' li's trois virlimcs; J.-ll. Dtpi-ouve, uiu-i<-ii licr^'tr. Agé de soixante-dix ant;
l.iiuis l>for)ii>s, tii'i7:i'r L-iitmiiiinul, et un Jpuiip homme entrant à peine dans sa
vini^lii-um iinniV. l>prsonno ne proli'sla, liuit était immense la terreur, contre
<;ctlf di'-sitniiUion infdiup. Queliiufs minuits après, les infurtum-cs victÏDKS
tombaient niorL<>s, fraiipiies par Ii-h IkiIK'» prussiennes. Lit lieu qui fut le théâtre
de i-'i drame Inirrible «-si dit : [k-rricte l'Ë'jUm;
Châteaux. — Deux <-h^l>'unx. L'un dniruit peiiitnnl la Révolution ; ses pierres
et st'.s l'Iiai'jienles servirent û constrnirH [ilusienrs maison» de Vaux. L'autre,
uni; forteresse i(ui s'éli-vait Inut proclie de la ririèri?, à l'endroit nommé main-
letiant la Tcur. Lt [leut-t'lrt! enciin; une >• niaisun- forte « dont resterait an
es. IS hall. — M.ilijn'-Toul. 11 hab. — Yillaine, 76 hab.
. IL — Lti P,ilfe~.n>iK, a liah. — VawM. ».
LIABT. — IL. G«0. — K.. VJA. — V>. C, 8. — 11. A., 2S. — D. D., 30. -
llccl., I,J>4. - il. !>.. Liarl. K., le 10 inai-s. le :tl) mai, le lU août, te 10 oc-
tobre. — V. 1... \>- diniaiic-lit' <iui suit le 8 septembre. — T. — G. — B. B. -
C* P. — Kanf. — Dans le villn;;e, i{ui se trouve sur une petite hauteur, une
fcinlaine J'e;iu i|in'l()ue pnu sulfuri'Use enijiloyi'e, d'ailleurs, conime eau ordi-
naii'e. Un riiis.ielet Iriiverse lu partie ouesl du territoire et se if^unit au Tm,
en avant d'Aouste. Sur la liulte de Marlenionl, versant nord, prend sa Mnrce
le G'in'Uiqi .— I;i Chambre îiiik Loups [?i — ijiii se nomme l'.lube, auiùldt
arrivé â I.iart. - Il reeolt e.innnii; aniiiem le petit ruisseau : les hiyoles. Sablei
pvrilcux et manies crayeuses.
Histoire. - C. de Vitrv. Villaiife assez, ancien. V.n 1313, l'archevêque de
lieims, qui ])0sséU:iit tli' «ramles leicvs dans cette réftion de l'A rdeime, donnait
à 30n chapitir, enire antres Kénérosilés. " les autels .. — c'est-ï-dire les
revenus en oirrandi-s, en oblations l't en dîmes — d'Ustrebay, de Près, de GiroD-
— 499 —
délie, de Bogny, de Cernion et de Liart. Un pouillé de 4346 le range parmi les
paroisses du doyenné de Rumigny, et nous retrouvons encore Liart, à la date
de 1390, dans une transaction qui l'attribuait à Antoine de Rumigny. Souffrit
énormément aux temps des incursions espagnoles, alors qu'à deux reprises
Condé occupa le pays. Fut, en 1790, chef-lieu de canton.
ChAteau. — « On remarque sur le territoire de Liart — lisons-nous dans la
NOME.NCLATURE DBS COMMUNES — un château-fort détruit à une époque que l'on
ne peut préciser. Sur la butte de Marlemont, un lieu dit la Potence; non loin do
cette potence, s'élevait, jadis, le Bois-Bigot détruit en 1590 par les calvinistes
de Sedan et dont les ruines furent, pendant deux siècles, hantées par une
Pileuse. » Faut-il identifier cette potence et ce château de Bois-Bigot avec le
manoir que nous signale la Nomenclature des Communes?
Ecarts. — Le Bois des Rayes, 36 hab. — Les Comaux, 36 hab. — Les Frê-
mont, 4 hab. — Les Roberts, 5 hab. — Les Bonomet, 24 hab. — Hamont, 7 hab.
— Les Dupin,
'v»^ A Liart, récolte de pommes pour cidre. La contrée ne présente alors
de ressources que dans les années de fruits. D'où ce dicton : « D'où êtes-vous?
— Nous sommes de Liart, de Liart nous sommes » quand il y a des fruits;
et simplement « du pauvre Liart, mon bon monsieur » quand il n'y a pas eu
de fruits.
LOONY-BOGNY. — H., 275. — E., 103. — D. C, 12. — D. A., 25. —
D. D., 25. — llect., 1,066. — B. P., Aubigny. — F. L., le dimanche après le
3 septembre. — C* P. — Pierres de taille; pierres à chaux, sables pyriteux.
Histoire. — C'est au dix-septième siècle que ces deux paroisses distinctes
— simples hameaux de Marlemont — furent réunies en une seule et même
commune. Leurs noms se trouvent relatés : celui de Bogny dans le diplôme de
Louis le Germanique, 10 juin 874, relatant l'énumération des biens possédés
par l'abbaye de Stavelot; ceux de Logny et de Bogny dans le précieux obituaire
de l'église de Reims : 1075 environ. L'obituaire était le registre sur lequel
étaient inscrits « les obits » dus aux fondateurs, aux bienfaiteurs d'une église
ou d'une maison religieuse. On rencontre parfois, dans ces obituaires, des ren-
seignements précieux pour l'histoire du moyen âge.
Sous le règne de Charles le Gros, les Normands s'étaient créé un repaire
dans une anse de la Meuse, à Haslou ; de là, ils remontaient le cours du fleuve
et de ses afQuents, pillant, incendiant, massacrant. En 883, les religieux de
Stavelot quittent leur monastère et prennent le chemin de l'exil. Entrés dans
le comté de Porcien, où régnait une certaine tranquillité, ils s'arrêtent, avec
le corps de saint Remacle, leur patron, dans leur villa de BovmtacMm = Bogny,
et y séjournent jusqu'à ce que la paix fut rendue à leur pays par la victoire
que remporta sur les hordes barbares l'empereur Charles le Gros.
L'orage passé, les religieux songèrent à revenir dans leur couvent; mais ayant
été informés que l'abbaye était entièrement dévorée par les flammes, ils hési-
tèrent longtemps avant de prendre un parti. Enfin, ils se décidèrent à se rendre
dans leur petit domaine de Chooz, qui, quoique situé sur la Meuse, était à peu
près le seul de ces contrées qui eut échappé aux ravages des Normands. Ils
y demeurèrent jusqu'à ce que leur monastère eut été reconstruit et y rame-
nèrent le corps de saint Remacle.
Eglise. — Nous lisons dans le plus ancien Pouillé du diocèse de Reims :
EccUsia de Bouignis fund : in hon S. Remacli, L'église était donc placée sous
l'invocation de saint Remacle : la seule qui, depuis la destruction de Germigny,
(voir La Neuville-en-Tourne-a-Fuy,) ait été consacrée au fondateur de l'abbaye
célèbre de Stavelot. « Depuis l'époque où la France fut divisée en départe-
ments, communes et écarts — lisons-nous dans le Bulletin du diocèse de
— ;)00 —
Reims, — Rogny fut adjoint à Lof:ny; v.i ces deux villages se touchent aujour-
d'hui, ne formant qu'une seule commune et une seule paroisse sous le vocable
de saini Remacle, l'égliso de saint Aniand de Lofçny ayant été détruite. » « I!
existe toujours dans ce villag»^ une vieille église dédiée à saint Remacle... Un
autel, une statut' anticfue et un vitrail, voilà tout ce qui, de nos jours, rappelle
à Bogny le souvenir de Terrait»* de Stavelot. » Il y eut à Logny, jadis, une
chapelle, aujourd'hui détruite, consacr^^e à saint Waast.
Ecart. — Marlinsnrf, 3 hab. Autrefois écart fort peuplé. Maintenant nne
simple ferme, qui parait avoir été, jadis, importiinte puisqu'il y avait : le petit
et le grand Martinsarl.
MARBY. — H., 20.1. — K., 01. - D. C, 14. — D. A., 16. — D. D., 24. -
llect., 7:j.ï. — B. P., Maubert-Kontaine. — F. L., la Pentecôte. — Marnes et
terre à bri(|ues. — C. do Reims. Le nom de Marby apparaît pour la première
fois en 122:j. 11 ligure au [touillé de 130G et dans la déclaration de 1384. Ruines
d'un ancien chàteau-fort.
Ecarts. — La Denrt'c, N. C. — Mnhjri^-Tout, N. C. — Le Moulin, N. C —
MarhtscnH.v, 18 hab. — Ecle, "y hab. Ancien village disparu (voir Chilly).
MARLEMONT. — IL, Mi:\. — E., 105. — D. C, H. — D. A., 27.-
I). 1)., 30. — Hect., l,tK)6. — R. P., Liart. — F. L., le dernier dimanche de
mai. — C'« P. — Marnes et terre à briques.
Histoire. — C. de Reims. Construite en 1215, par le chapitre de la cathé-
drale de Reiras à qui cette terre appartenait, après que la paix ayant été faite
avec Nicolas de Rumigny, ce chapitre eut entrepris de restaurer les Potées et
de rebâtir Maubert-Fontaine. A Marlemont et aussi à Maubert, seraient venns
se réfugier les Liégeois, en 1468, après la destruction de leur ville par Giaries
le Téméraire. Fut plus ou moins pillé, incendié, notamment : par les Impé-
riaux à l'époque des guerres entre Charles-Quint et Henri H; sous la Ligne;
et aux temps des deux prises de Rocroi.
Eglise. — Fortifiée avec tour, créneaux et mâchicoulis.
Ecarts. — La Canoîpie, 4 hab. — La Ceusti-Petit. N. C. N'est-ce pas la
Cense-Petit d'Eteignères? — Le Pn^ ti* Loup. S. C. — La Guinguette, 53 hab.—
La Mazelk, 8 hab.
'^^^ Au siècle dernier, un moulin, dont il ne reste plus vestige, sur une haute
butte prise comme point de repère pour la construction des triangles, lorsque
fut dressée la nouvelle carte de Tétat-maJor. L'un des sites les plus hauts da
d«''partement : imi 1805, y fut élevée une statue en fer de la Vierge. Elle domine
tout<' la région.
PREZ. - R., IGl. — E., 4.). — D. C, 7. — D. A., 22. — D. D., 29. -
Ib'ct., a4l. — R. P., Rumigny. — F. L., le troisième dimanche de juillet.—
R. R. — Carrièr(îs île pierres de taille. — C. de Reims. Village fort ancien,
mentionné dans le privilège de Pascal II qui confirme la possession des biens
appartenant à l'église Saint-Nicaise de Reims.
Eglise. — Crénelée: on y remarque vingt-deux jolis médaillons sculptés.
Ecarts. — CluHenu des AmUt/ny, 11. — Andigny fut, jadis, une paroisse. Un
écart de La Cerleau se nomme les Audit/ny, — Le Maipas, 8 hab. — VEquipée,
({ue Hubert dit être un moulin.
ROUVROY-SUR-AUDRY. — IL, 177. — E., 49. — D. C, 20. — D. A., 17.
— D. D.. 20. — llect., 381. — R. P., Aubigny. — F. L., le dimanche qui suit
l(î 8 septembre. — C'*' P. — R. R. — Pierres de taille, moellons, marnes sulfta-
reuses, trrre a briques. Village sur la rivière irAudry, — C. de Vitr}'.
— sni -
- Maison Basai, 7 liab. — P'Iqiik, 8 hab, —
La Patte-tfOie, 8 liai). Le Pont ik t'hk. 1 hah. — 1^ CMlenn du BmiU, 6 liab.
Au château du Breuit, niors qu'en 1S7U les Prussiens avaient envahi les
Axilenoes, travaillait un ouvrier. Il apprend que son village est pillé. Il se
souvient que sa femme est seule. Il court b. Rouvroj'. entre dans sa maison, v
trouve ces sauvages qui le prennent et le Jettent du premier éla^e dans ta rue.
Ils le traînent ensuite sur un tus de fumier, le rouent de coups, et, de leur»
talons de bottes, lui broient la poitrine. Les intestins sortent. 11 est achevé par
Cloquante- sept balles. Le lendemain, les Prussiens lui creusaient nne fosse,
qu'ils se faisaient une joie féroce de piétiner.
BientAt le feu était mis â toutes les muisiins de Rouvroy; quiconque voulait
sauver un meuble, mOme un souvenir qui pouvait être cher, s'entendait
menacer de mort par les Prussiens. Les pertes dépassaient 173,000 francs.
SERVION. ~ II., 142,
Hecl. , SJR. — B. P. ,
Aubigoy. — K. L., le
deuxième dimanche de
mai.— Moellons, inai-
Oes et terre à briques.
Arrnsé par un ruisse-
lât qui se jette dans
ÎMurfn/. — C.deVitry.
Eglise. — Fort in-
téressante Église for-
tilUe.
. BeartB. — Rue du
Hnnd-Punt. J hah. —
Sotrne, ancien lief dont
le nom seul évoque le
(ouvenir. Dépendait de
a chdtellenie de Wallie-
£hal (écart de Remilly-
is-Polhétis), ayant ju-
tidiotion sur Bolmont
{écart de Remillyj, Uirinin
- K..3B. -
D. C, 21
- D. A., 17.-
D. D., 17.
E^llu do Sentcm
inl. Hardoncelle, Servion, Sonrue et Remilly.
VAUX-VILLAINE.
V. CANTON DE SIONY-LE-PETIT.
s ; 5ign>-Ie-PeLi[, Auye, Aiivillers-les-
I, Kligny, Lu Neuville-uui-JoiUcs, LaNeii-
Ce canton comprend dix fouuui
Ji'orges. Beaulieu, Brognon, Lt>fignii^
,*iU&-aux-Tou meurs et Tnnty.
Il est borné : au nord, par la Belgique; a Test, par le canton de Rocroi; au
lad, par le canton de Bumigny; à l'ouest, par le département de l'Aisne,
ffcrrosé par la Soivionne, et aussi par un grand nombre de ruisseaux— \e Gland,
Je Bosneau, entre autres, — dont quelques-uns asse): considérables, et qui tous
■e déversent dans l'Oise ou ses nilluents.
S,SSB hab.; I,H1>0 élect.; 13,6(14 hect.
Le canton actuel de Signy-le-Petit occupe l'extrémité orientale de l'an-
leieima province de Thiérache; mais sous les deux premières races de nos
BpLs» ce n'était qu'une immense forêt dont il reste encore de beaux débris. Le
— r.02 —
terriloiiT du ranlon de Sif,'nv est run des inoins considérables du département.
Il peut se divisH* en deux zones presque é;:ales dont l'une renferme les com-
munes bois(^es et à p;\lura^es : Reaulieu, Kro^non, Eteignières, La Neuville-
iiux-Joûtes, Sif^ny, partie de La Neuville-aux-Tourneurs; et l'autre les com-
munes agricoles : Auge, Auvillers, Fligny, \âi Neuville-aux-Tourneurs, Tarzy. Sa
population vit généralement dans Taisance, â l'exception toutefois de celle qui,
hahitant la frontière belp?, n'a souvent pour ressource que la charité publique
ou la contrebande. L'exploitation des bois, l'extrait du minerai de fer et les
usines métallurgiques sont les principales occupations industrielles du pays.
Aucune rivière importante ne traverse le canton, mais il est arrosé par une
foule de ruisselets. (Vttir dom Noël : Notick histohiql'k suh le Canton de Sigky-
LE- Petit. I
SIGNY-LE-PETIT. — IL, 1,933. — E., :i72. — l). A., 20. — D. D., 40.-
llect., 3,872. — H. P., Signy. — F., I<'S \t février, mars, avril, mai, septembre
et octobre; la veille si b' 14 est un dimanche ou un jour férié. — F. L., le
deuxième dimanclie de septembre. — C* P. — B. IL — S. colomb. le Cygne.
— (i. — T. — Deuxième élagtî du (rrrain aniomer : schistes et quartzites.
Carrièrt»s danbases abandonnées dans b» schiste bb-u : carrières de moellons
bruts. Troisième étaj^e du terrain liassitjur : marnes employées à l'amendement
des toiirs. Terrain mmlernr : minerai de f(T, arjzile blanche et terre argilo-
sableuse ex[)lnitées pour les poteries et les briques. Le villaj^e est traversé par
le (ihinii qui prend sa source dans les bois de Itro^non.
Histoire. — C. de Vitry. Sif;riy-le-Petit — j)ar opposition à Signy-le-Grand
sur b'> hauteurs d'Any, pillé et brrtlé en 1340 — n'a point une origine très ancienne
et n'était en 1210 qu'une ferme occupée par les religieux de Bucilly qui Tavaient,
en 1102, rerue des Prémontrés de Cuissy, à six lieues de Laon, où s'élerail
sur le penchant d'une monta^'ue une célèbre abbaye fondée en U22. La fon-
dation de Siffuy par Nicolas de Humigny daterait de 1217. La terre de Signy
devint ensuite Tapana^'e d'un cadc^t di> la maison de Humigny, et Ënguerrand
y réunit le hameau de Hrn;^;non (ju'il venait de b.ltir sur le ruisseau du même
nom, dans un endroit de la forêt de Thiérache transformée en clairière pour,
vn cet endroit, n*cevoir le nouveau village.
Si^ny fut cruellement rava^'é en liUO, aprt-s le sac d'Aubenton, alors que
(îuillaume di* llainaut, Jean de Beaumout, son (ils, et le sire de Fauquement,
vinrent faire incursion dans la baronnie de Bumigny pour punir Hugues de
Lorrain»', partisan de la France, d'avoir brûlé Beaumont et Ghimay. Une
vingtaine df villa^'es furent anéantis (voir dans dom Lelong : Histoibe du
DiociisK HE Laon, tous les détails de cette guerre atroce). Au seizième siècle,
la terre de Si^ny n'appartient plus à la maison de Rumigny : elle a pour
maîtresse la famille di> Mar^'ival ({ui tient ce domaine de la maison de Lor-
raine où l'avait fait entrer le maiiage d'Isabelle, fille de Hugues IV, avec Thi-
baut, duc de Lorraine, sei^Mieur de S'eufch&teau. La famille de Margival, origi-
naire du SoissDimais. le revendit au fds de ce fameux maître de forges, Louis
Martin, qui avait, eu l.'):i7, rebcUi la Clour des Prés h Rumigny (voir Rumioxt).
Sifiuy eut beaucoup à souifrir en 1012, lors de la révolte des princes; mais
surtout en 103() quand les Espagnols ])ortèrent en cette région le fer et la
llamme. c< Depuis cette fatale époque — dit dom Noël : Notice historique sur lb
<]A.vn» DK SiGNV, — on ne voit plus se renouveb*r d'aussi lamentables scènes, et
l'histoire ne meiitjnnne jus<|u'à la lin du siècle dernier aucun fait qui soit
di^ne d'attention. On sait toutefois qu'en 1790, le prix du blé ayant monté par
suite d'une disette factice, les habitants de Sipiy se jiortèrenl en armes sur
Uozoy pour y enlever les céréales qui leur manquaient. Grâce à de sages pré-
cautions, tout rentra bieiitût dans l'ordre. » Mentionnons qu'au dix-septième
t di-feiulue par di-s redoul)'!
tour carrée
— 503 -
'; Bièdp ■• la ligne de Héiières k Lanilrene^
f établies à Sigiiy-le-Petit et à Montcorncl.
Cb&teau. — Muison-forle construite pu 12)7 pnr Nicoliis de Ruii
dateur de Si|L|iiy. (Voir, pour le château, la monographie du Uumeo
même rubrique.)
Enlisa. — Très caructérislique nvrc sa
'l h Ëchauguettes. Signalons Ips agrafes de fer qui
f su-dessus du portail : elle» nous donnant le
1680. C'est en cette année que fut construite
1, tuelle de Siyny.
[■ Ecarts. — l.a Bijuiliiieri'-, to li.
— Saint-Uubcrt, Il hab. — Ceii-
dron. S. C. — La Champngnrric.
Pi. C. — Le Four-Brion. li liab. —
Motitplaiiir. lOhah. — Cailh-F'>u-
Idine, 18 hab. — La Cruix-Birla,
IS8 liab. — La Croix-OAas, 32 hah.
l* Four-Qirard, 70 hall, — Paille
ée la Gntfii'e. N. C. — La Gruerie,
'ftil hab.— Simll-Piqud. 7 hab. —
[ite Vieva-Gauehfr, 37 hab. — Her-
*IV. il hab. — La Forye Philippe,
;« hab. — 1^ Fourneau. 80 bah.
l— La VieiU'' Forye. Il, - Sainl-
V0ubtrl. S hab. — La Chupelle du
)éland, U hab. En ce lieu, parfois
_ipel^ la Moinerie, les sei(^npura
•'ic Rainign; fomlërenl un ora-
loîre, longtemps avant de songer
1% Signy. De eptte chapelle, en-
core entourt-e d'eau, il ne reste
>^n*une petite raadoue qu'abrite
«ne niche creusde dans un arbre. Tout proche, une fontaine dont Tenu mer-
vsillruse aurait — affirment les croyants — la vertu de prévenir ou de guérir
|bs Qf^vres. Quant au Gtanii, d'où la chapelle tirait son nom, c'est une petite
|i»îère qui prend sa source ft llegniowez, pénètre dans le canton de Signy par
le bois dos Haigues, arrose, notamment, La Neuville-aux-Tourneurs, Beaulieu,
'Signy, La Neuville-aux-Joùtes, et entre dans l'Aisne sur le territoire de Wat-
liftiy. — Les FoMtf-BouiSeaus^, 91 hab.; d'importantes » castinières i>, où se
rencontre une argile noire alternant avec des bancs d'un calcaire dur. gris,
looquiller, ainsi qu'avec d'autres couches & oolitbes ferrugineuses et à pfite
grise. — Le Moulin, qui passe pour avoir été construit sur un ancien temple
fvmain (?). — La Rue des Boarguigittim, où les Bourguignons, pendant la
^erre de Cent ans
resta pas un seul, »
AUQE. — H., 160. — E., 49. — D C , 6 — D A..
Bect., 4j0. — B. P., Signy-le-Petil. — F I , le premier
Premier étage du terrain juroisique oolilhe interieu
«iploitëes pour moellons.
Histoire. — C. de Vitry. Village d origine fort leculée. " Dans les
[d'Auge — nous dit la Nomenclature des Cohkonbs, — existent des puits que 1'
yrésume être très anciens. On y a découvert ausii, en fouillant la terre, i
icolonnes d'architecture que l'on suppose être les restes d'un temple : t
a SLgni-lB
nanche de mai. —
et grande oolithe
— :»04 —
pierres r*xpiatoires, des urnes sépulcrales, des ossements humains; enfin des
pi^ces de monnaie romaine. On pens<» *:énéralenient, d'après ces indices, qu'une
lésion romaine campa datis ces lieux. » Toutefois, les recherches faites ulté-
rieurement ne confirmèn^nt point cette assertion. Auge, d'après dora Noël, ne
daterait que de deux siècles, si l'on voit dans Auge le village nommé Otda,
où les moines de l'abbave de Wallers, canton de frelon (Nord), se reposèrent
quelques jours de leurs fatigues, alors qu'en cette région ils faisaient des
quêtes pour reconstruire leur monastère détruit par les Normands. Eut beau-
coup à souffrir de toutes les «{ui'rres qui désolèrent cette zone de TArdenne.
En 1o.*)7, Claude de Lorraine dét<icliait Au^e de la baronnie de Rumigny pour
le donner au seigneur de (lorderan, officier de l'armée du roi; voulant ainsi
mettre son domaine à l'abri <les incursions que favorisaient des frontières tou-
jours ouvertes et, notanmient, des incursions espagnoles. Corderan transmit
son domaine à ses héritiers, et en 17S9, une demoiselle de Corderan habitait
le manoir du village, l'n petit fief, dit le fief dWwje, à Estrebay, et apparte-
nant à la cliAtellenie de (iirondelle, fut vendue le 7 décembre 1787 au comte
de Flavigny, par le comte Clermont d'Amboise.
Ecarts. — 1-a Maison Sanvzhi, — Le MonUn à Vent. H. — La Maiim
Acax^e, IL
AUVILLERS-LES-FOROES. — H., 008. — E., 2I:î. — D. C, 9. -
D. A., 14. — D. D., M. — Ilecl., 810. — IL P.. Auvillers. — F., le premier
lundi de janvier, de mars, de juillet, de septembre et de novembre. — F. L,le
dernier dimanche de septembre. — C® P. — B. B. — Fanf. — G. — T. —
Village situé sur le sommet d'un petit coteau. Troisième étage du terrain lifli-
sique : marnes, argiles à tuiles et à poteries. Deuxième étage du terrain ardoir
sier. Premier étage du f errai n jimissique : carrières de moellons et de pierres
à chaux dans les c^ilcîiires jaunâtres de l'oolithe inférieur. Terrain moderne:
minerai «le fer dans les cavités de l'oolithe; terre argilo-sableu se jaunâtre,
exploitée pour la fabrication des briques. Le nord du territoire est couvert par
le bois dit d'ilautvillers, portion de l'ancienne forêt de Thiérache qui se con-
tinne sur les paroisses voisines. On en voit sortir quelques ruisselets qui Tonl
se jeter dans la Sormonnr, laquelle sépare et limite, au levant, les communes
d'Auvillers et d'Eteignières.
Histoire» — C. de Vitry. Auvillers — et mieux llautvillers — les Forges
n'est pas fort ancien, ne remontant point, sans doute, beaucoup au delà da
douzième siècle ; on ne saurait d'ailleurs assigner une date certaine à sa fon-
dation. La paroisse se trouve mentionnée pour la première fois dans la bulle
du 30 avril lii3, par laquelle le pape Pascal II confirme à Joramie, septième
abbé de Saint-Nicaise, les biens de son monastère. Auvillers n*était d'ailleurs,
à cette époque, qu'un simple hameau de Foulzy. Nos annales ne nous appren-
nent point grand'chose sur le passé d'Auvillers. Comme tous les villages de
cette région, il prit sa grande part des désastres qui, si souvent, ensanglantèrent
cette zone du territoin> ardennais : guerre de Cent ans; mise à sac du pays
après le siège de .Mézières en L'>21. Pendant la guerre de Trente ans, les Espa-
gnols, venus des Flandres, ayant fait irruption dans la Thiérache, livrèrent
aux llammes Auvillers, avec les bourgs voisins dont ils enlevèrent les habi-
tants. Du procès - verbal des archives de Saint -Nicaise, de Reims, nous
extra von s :
i< lO.SM. Nous maire et échevins de la justice d'Auvillers, certifions que
depuis six semaines en ça, les armées de M. le chevalier de Guise auraient
logé au dit lieu, au nombre de cent seize régiments de cavallerie et deux
d'infanterie. Le lendemain de leur délosgement, les Vitembercq — troopet
du duc de Vitembercq — avons arrivé au dit lieu avec quatorze régiments de
— 505 —
cavallerie et troys régiments d'infanterie et y ont séjourné sept jours et sept
nuicts ou estan ont bruslé tous les bâtiments, coupé les arbres et emporté
tous les grains. »
Auvillers posséda de temps immémorial un marché aux grains, dont l'im-
portance, aujourd'hui, ne semble pas avoir sensiblement diminué. C'est à une
demi-lieue, au nord de la commune, que Vauban proposa de creuser dans une
vallée un canal de jonction de la Meuse à l'Oise, par la Sormonne et le ruis-
seau de Bosneau : mais ce projet ne fut jamais exécuté.
Eglise. — L'église primitive, du moins celle de la fondation, avait été placée
« sous le vocable du Sauveur » qui fut changé quand on la reconstruisit au
dix-septième siècle, soit après l'incendie du village, soit, plus probablement, à
l'époque de son érection en titre de paroisse sous la protection de saint Nicolas.
L'église actuelle date de 1824, elle fut rebâtie sur l'emplacement de Tancienne.
Elle est peu riche et sans style.
Château. — Se trouvait au lieu dit aujourd'hui la Pichelotte, Incendié pen-
dant les guerres de François !•' et de Charles-Quint. Fut reconstruit, sans
doute; à moins que les flammes ne l'eussent pas complètement détruit puis-
qu'en 1591 il était assiégé par le maréchal de Saint-Paul. Son infanterie et sa
cavalerie ne n voulant laisser escouler le temps inutilement, cheminèrent dili-
gemment droict à Auvillers, chasteau-fort, lequel (ayant ja esté assiégé une
fois par les trouppes dudict seigneur de Sainct-Paul lorsque Maubert futprins)
avait enduré près de cinq cens canonades. Toutefois par le peu de correspon-
dance et d'expérience qu'avaient les chefs, le siège fust levé et par ce moyen,
ceulx de dedans fort superbes. . . » En 1650, Condé, combattant alors avec les
Espagnols, s'en emparait. « Toutefois, ajoute dom Noël, le château d'Auvillers
ne resta pas longtemps en son pouvoir : Turenne vint bientôt relever dans le
pays l'honneur du nom français, et, dès le mois de septembre 1654, le maré-
chal, ayant pris de vive force cette forteresse, la fit raser ainsi que le château
de Girondelle. » L'abbé Hérisson, curé d'Aouste, écrit en l'an 1654 : « Le 5 no-
vembre de cette année, l'armée du roy, conduite par le maréchal de Turenne,
assiège les châteaux d'Auvillers et de Girondelle, et chasse les garnisons du
prince de Condé, puis ruine et brûle les dits châteaux. » Toutefois, le châ-
teau d'Auvillers semble avoir été reconstruit. « On en rencontrerait la preuve
— croit l'abbé Péchenart : Le Domaine des Potées — dans une inscription gravée
sur une pierre retrouvée en 1872 au milieu des décombres et que la malveil-
lance d'un habitant brisa, anéantit à tout jamais. Il parait cependant que ce
château n'était plus habitable lorsqu'arriva la Révolution, ayant été incendié
quelques années auparavant. »
Ecarts. — Belair, 31 hab. — Bois d* Auvillers, 11 hab. — Les Buttes, 18hab.
— Les Dorées, 16 hab. — La Gare, 53 hab. — Maison Blanche, 9 hab., ancien
relai de poste. — Monidée, 74 hab. — Monplaisir, 15 hab. — Rocquigny, 8 hab.
— La Forge, H. — Le Château Vert. — Le Brésil. — La Dickelotte. — La Roche,
où se trouve, assez proche, une prairie dont la terre recouvre un étang : c'est
là que, jadis, les ouvriers allaient laver le minerai.
BEAULIEU. — H., 208. — E., 62. — D. C, 6. — D. A., 15. — D. D., 34. —
Hect., 995. — B. P., Signy-le-Petit. — F. L., le premier dimanche de sep-
tembre. — Deuxième étage du terrain ardoisier : schistes bleus et rouges,
quartzites, grès quartzeux rouges; carrières de moellons dans ces roches.
Terrain moderne : minerai de fer, tourbe. Le territoire communal est plus d'aux
trois quarts couvert de bois, restes de l'ancienne forêt de Thiérache. Ce massif
forestier donne naissance à quantité de ruisselets, notamment : le Douaire, ou
« ruisseau des Fraîchis », qui se jette dans le Bosneau, sur le territoire de
Tarzy; le Moulin, qui se déverse dans Yétang du Bosneau, près le hameau de
l'oiil-tlAiiv. ('■caittl.'l.a
liitil il«- ce-^ L'Ours ilVaii.
Ecarts. — \.a
ivuliinl, 7 liiib. —
.'iivill.--iiux-Touvni
- i:. il.: Vilry.
infln 1<? (ilnnd, le plus impor-
— 1). C, t. — D. A., 19. — D. D., «.
— K. I,., le dimaiiohe après l'Assomp-
)i::nnii est couvcrto de bois, débris de
l'iiiicienni^ foret de Tliiérache, et dont
li-s deux plus importants sont le boit
x\e ÏAi'./ii'tl'-ttf el celui île Sainl-Blùi
<|ui sans doiili' — son tium l'indique-
I ,iit — seri';iit iiiili-efo'rs de dotation i
l'é^lis<> ilu lieu. Deuxième i^tage du
h-yr'tiii ard'iisirr : scliistes bleus et
rciujçes ; quiirlzites, grès, quartieoz
roii«es : eiirricres de moellons dan»
ees rocln's. I.e territoire est arrosé
par : le ruisseau dfs Grosteg-Pterra
qui pi*eiid sa souive au fonr Gérard,
fiiiri de Siguy, et s'iippelle au Bro-
liHOu : ruisseau de l'E'tu tic Rock (il
\;i se décharger dans un vaste étan^
iisseï: priielie et non loin de la Heu-
ville-;iux-Joi^les): le ruisseau de U
lii'-iiehW el, celui de la Pvtite Eah.
l'un lies brus du Gland. Ils se réunii-
sent nu moiilin Poitevin et se jettent
dans ee nifme étaiif; qui reeoit l'Eu
./-■ It'.,h.
Histoire. — C. de Vitrj-, L'histoire
ne nous fournit aucun détail vraiment
dij^ne d'intérêt sur ce village dont le
nom semble appiiraltro pour la pirmièiv fois dans une charte datée de 1318,
piir laqui-lJe Mcoliis A' de Ihuriiitiiy veuil aux moiues de Laval-Roy, abbaye dr
l'ordre des Citi-aiix, diluée sur la commune de Saint-Qnentin-le-Petit, dei
porlions de Imis sur le rnimmii 'h- ISnynoii, le long du diemin qui conduit à
rbiuiuy. Mais le nom ni' s'apjiliqiie qu'au ruisseau et nullement au villa^
i[U(, sans dnule, n'étail jtas encoiv fondé. Toutefois, nous lisons dans une
eliurle lie l:>ii:) ipi'KriKuerrarid de ltumi|fny. sii-p de S i^'uy-Ir -Petit, déclare qu'il
" n fait une ville appelée ltfigu'<x. » Au centre de Itro^noii. une espèce de fortin
diitit les fossés existent eticnre, et au-ilessus duquel se trouvaient huit affQti
• le cnniin. " On ci-oil. éi-til J. Iluberl dans sa Géoghaphik, que cet ouvrage ftit
etjbli par les K^pa^uots Im-s île la lialallle de Itocroi. " Tel n'est pas toutefois
lavis de diim .\oi'l qui innis dit (Ni)TfCK nisToniouR sun le Cantom de Signi) :
" i;'est pi-ohaMemeiit loiil le qui reste dune maison -forte élevée par les Armt-
u'iacs pondant les tiucm"^ du quinzième siècle. Tous les villages voisins en
étiiienl munis, ihi ]ieut iltir surtout Itay, Liart, Marby, l'Echelle, Auvillen,
Kli^fny, .Siiiny-le-Petit. ilet ouvriige fui, croit-on, agrandi et réparé par les
K'papiiils lors de la lialallle de Itocrui ; un y trouva quelques affûts de canon
qui y avaient élé aliiindonnés. i'
Ecarts. — Les KMs. 4N liab. ~ Le J-ni lii- hulloii; 27 hab. — Rue SaM-
lllul. Tn liiili. — Rue '(.s Juifs. 17 liab. — Hur lie Poulhr,i, 86 hab. —RuedeU
— 507 —
Rivière, i02 hab. — Le Terne Jean Servais, 20 hab. — Laville. N. G. — Les
Maisons de l*Eau de Roch, N. G. — La Maison Marie-Nicole, N. G. — Le Moulin
Pot-de-Vin, N. G. — Les Maisons du Fort, N. G. — La Terre Jean le Tercq, N. G.
ETEIONIÈRES. — H., 629. — E., 208. — D. G., 9. — D. A., ii. -
D. D., 30. — Hect., i,179. — B. P., Auvillers. — F. L., le dimanche après
rAssomption. — Le village s'étend sur le revers d'une colline. Territoire
couvert de bois dans la partie occidentale. Des marécages occupent le reste
des terrains, surtout les terres le long des rives de la Sormonne et des ruis-
selets qui les parcourent, parmi lesquels le plus important est le ruisseau de
rEcaillère, sorti d'un bouquet d'arbres aux environs du hameau qui s'appelle
du même nom. Ge ruisseau se jette dans la Sormonne non loin de Marbv.
Deuxième étage du terrain ardoisier : anciennes carrières d'ardoises aban-
données dans les schistes bleus. Troisième étage du terrain liassique : marnes
et calcaires ferrugineux exploités pour castine dans les hauts -fourneaux.
Terrain moderne : minerai de fer, sable rouge, terre argilo-sableuse jaunâtre,
terre à brique, terre de potier.
Histoire. — G. de Vitrv. On rencontre le nom d'Eteignières, au début du
quatorzième siècle, sur le rôle officiel des paroisses du doyenné de Humign}' :
il cette date, toutefois, Eteignières n'était encore qu'une simple annexe — la
deuxième en importance — de la paroisse- mère de Foulzy, aujourd'hui dans
le canton de Ilumigny. « La ville d'Eteignières n'a point d'histoire, » écrit
dom NoëL L'affirmation est peut-être excessive, car il nous serait possible,
entre autres souvenirs, de rappeler qu'au seizième siècle, Eteignières fut brûlé
par les troupes plus ou moins régulières qui désolaient nos frontières ; qu'au
siècle suivant le bourg eut beaucoup à souffrir du passage des Impériaux
et en particulier pendant le siège de Rocroi. Le curé d'Aouste, dont nous
avons déjà parlé (voir Auvillers-les-Forges), mentionne sur son registre :
" Le 4 juillet 4636, l'armée des Pays-Bas entre en France par Regnowez, la-
quelle brûle Eteignières. » Elle brûlait aussi, cette armée, la Neuville-aux-Tour-
neurs, Tarzy, Fligny, semant partout la désolation et le ravage. Mais Tannée
suivante, survenait une revanche éclatante de toute cette barbarie; et peu à peu
le village se relevait de ses ruines sous lesquelles il avait paru d'abord devoir
rester toujours enseveli. Mentionnons, en passant, ce détail curieux. G'est vers
4696, d'après le rapport de M. Feuillet de Fontenelle, « que les pommes de
terre nous ont été apportées par des forgerons de Beauîieu et d'Eteignières
qui étaient allés au Ganada pour y établir des forges et des verreries. »
Eglise. — Toute moderne. Achevée seulement en 1861. Gertaineraent l'une
des plus belles de la contrée, bien que la tour extérieure paraisse un peu
massive dans son ensemble. Rappelle, à l'intérieur, les basiliques romanes.
Ecarts. — La Censé Meunière, où la Sormonne prend sa source, contournant
à l'ouest le territoire de la commune qu'elle sépare de la .Neuville-aux-Tour-
neurs et d'Auvillers. Ne prend son nom, qu'elle conserve jusqu'à Warcq,
qu'en sortant de létang de Cerny, un peu au-dessus de la Neuville. — Le Bas
Champ, 3 hab. — Le Moulin de Foulzy, 6 hab. — La Censé du Doir, 4 hab. —
La Cense-Petit, 3 hab. — Le Bas Taillis, 50 hab. — Le Haut Taillis. N. G. —
V Ecailler e d'en Bas, N. G. — VEcaillère d'en Haut, N. G. — Le Moulin de
rEcaillère, N. G. — Censé Barré, 2 hab. — Censé Pasqual, 4 hab. — l.'Ecaillère,
43 hab. — Le territoire d'Eteignières — écrit l'abbé Péchenard : Le Domaine
i»Es Pothées, — est sillonné par des ruisselets qui sourdent de tous côtés
pour se jeter dans VfHang de rEcaillère, l'une des curiosités de notre pays
iiien de plus étrange, en effet, de plus extraordinaire que cette masse d'eau
profonde qui dort au fond du vallon. On dirait que tout est mort dans cette
eau, sur ses rives et sur le coteau qui l'avoisine d'un côté, pendant que, de
— :i»8 —
raud'c, (le ri.'iiitt'S prairii^s ivnciirissonl sous l'aclion bienfaisante de cliaque
soleil prinlanicr. Plus bas, un second étang non moins large el profond, ali-
nienli^ par le premier. Ses eaux vont se perdre en méandres à travers la
valh'^e (iont les éclios n'étaieFil, autrefois, troublés que par le tic lac d'un
vieux moulin el que réveille à peine, aujrmrd'luii, le bruit d'une scierie ou
d'une petite usitie, toutes deux mises en mouvement par Teau qui s*échappe
en cascades du dernier étan^'. >• — Ke Fort. >', C. D'où vient ce nom? Sans
doute dun éjïisode de guerre. Ne ligure pas sur les anciennes cartes ; mais les
Mk\ioirks de Kent>t et la (ÎAZKrrK de lienaudnl mentionnent « le Fort » comme
endroit que traversait, le 18 mai 1043, l'armée de Condé alors qu'elle montait
vers Hocroi. lue rue d'Kteignières se nomme la rue du Fort. Elle conduit à
l'enlrée des riézes de Hocroi, point culminant où se trouvait <• un fort de
refug»? ') à l'endroit même que le roi François 1**" avait, en l.')46, choisi pour
créer une place de guerre, estimant que la forteresse de Rocroi ne couvrait
pas suffisamment cette partie frontière de la Champagne. Mais le projet resta
sans suit<>, et ce tut Maubert que l'on fortifia. (Pour les diverses traditions
qui se ratLichent au passage de Condé à Kteignières, pour Thistoire plus ou
moins véridique de Manceaux qui guida les armées du prince à travers la
forél, voir Mevrac : Villes kv Villvgks »ks Ardk.n.nks.)
FLIGNY. — II., 100. - K., 18. — I). C., 3. — l). A. 22. — D. D., 38. -
Hed., 08.*». — H. P., Signv-le-Pelit — F. L., le dimanche après FAscension. —
Le bourg s'élage sur la pente nord d'une colline. Le ruisseau du Bosneau
traverse le territoire d'est à ouest, recevant sur sa droite divers affluents:
le ruhsrau de ta prairie du Mont'Wdin grossi de VHerltay; le ruisseau de k,
Petite Eau, augmenté de celui du ïiouiitotu qui tous se réunissent au moulin
SalM»uret pour former la ririne dWntf, laquelle se jette dans le Gland, i
Saint-.Michel (Aisne. Troisième étage du terrain liassvfuc : marbre noir et
calcaire f«»rrugirieux. IMvmier étage du terrain jura$$iijue : carrières dans les
calcaires de Foolithe intérieure.
Histoire. — C. de Vilry. Fligny semble remonter au début du douzième
siècle vl avait, à cette épo(|ue, une certaine importance : les moines de Saint
Nicaise y ))Ossédaient alors un moulin banal, des terres, des prés et le quart
des dîmes. En 1240, (iautier de liumigny, qui possédait Fligny en apanage, le
cédait au monastère de Saint-Michel, « abbaye célèbre de l'ordre de Saint-
Benoit à l'ouest d'Hirson. fondée ou plutôt restaurée en 940 par le P. Maca-
l(Mi, Irlandais, l'un des compagnons de saint Cadoen, venu avec lui en
pèlerinage an tombeau de saint Fursy. Cette abbaye avoisinait la paroisse
actuellf> de la Neuville-aux-Joùles sur la rive droite du Gland; sa position
était fort pittoresque. Elle fut souvent détruite ; en 1715 surtout, elle eut à
subir un violent incendie et fut rebâtie telle qu'elle existe encore (voir dom
Noël, ouvrage cité). Saccagé et brûlé en 1348 |»ar les Bourguignons lorsqu'ils
envahirent la Thiérache; au lieu dit la Bouguignotte, on trouvait en fouillant le
soL il y aura bientôt soixante années, de nombreuses armes et de nombreux
ossements. Encore saccagé et bn^léen ITioS par les troupes du prince d'Orange.
Château. — Du chàteau-fort de Fligny, construit par les Armagnacs, en
pleine guerre de Ont ans, ne restent aujourd'hui que des ruines. La Nohbn-
CLVTUKK DKs CoMML'NKs uous apprend « qu'au temps de la Ligue, il y avait sur
le territoire de Flignv un chAteau-fort à l'endroit où se trouve actuellement
le moathi Sahouret. » Faut-il alors confondre ce fortin avec celui dont parie
la NoMK.NCLATUHK MKs CoMMUNKs et qu'ou y avait élevé pendant la Ligue sur
la Petite Eau, au lieu dit le moulin Sabouret ? Ou bien n'aurait-on fait au sei-
zième siècle (pie relever ranci<;nne forteresse des Armagnacs?
Ecarts. — Les hutte;; Warotjuet, 17 hab. — La Gare, 7 hab. — Sabouret, 4 hab.
— 509 —
LA NEUVELLE-AUX-JOUTES. — H., 901. — E., 297. — D. C, 5. —
D. A., 24. — D. D., 45. — Uect. i,3i7. — B. P., Signy-le-Petit. — F. L., le der-
nier dimanche de juillet. — Les débris de la forêt de Thiérache s'étendent sur
la plus grande partie du territoire : parmi ces massifs forestiers, le bois des
Milles Arpents, jadis à Claude de Lorraine, et qui fait encore aujourd'hui
partie des domaines du duché de Guise. Claude de Lorraine, ayant accordé
aux habitants de Tarzy, d'Any et de la Neuville-aux-Joûtes, l'usage de ses
bois et de ses étangs, s'était, toutefois, réservé mille arpents qu'il fit délimiter,
d'où cette appellation. A signaler sur le territoire : l'Étang d'en Haut, l'Ètany
d^en Bas, la Mule où vont se déverser maints ruisselets : notamment, ceux
de Brognon et de Blanzy. — Deuxième étage du terrain ardoisier : schistes
bleus et rouges, quartzites. Terrain moderne : minerai de fer, sable rouge.
Histoire. — G. de Vermandois. « Bourg très ancien, dit J. Hubert dans sa
Géographie, où, prétend la légende, existait un collège de Druides à petite
distance d'un temple de Jupiter. » On trouva sur le territoire de La Neuville,
lisons-nous dans la Nomenclature des Communes, « de remarquables objets
d'antiquité : puits, tombes en pierre, une Vénus en plâtre que des ignorants
ont détruite pour en retirer quelques feuilles d'or qui ornaient la tête, le sein
et les jambes de cette statue. » Mais, contrairement à l'opinion du géographe
Hubert, dom Noël nous assure que « cette paroisse est relativement moderne, »
puis ajoute : « Faut-il, avec la Nomenclature des Communes, attribuer aux
Romains les antiquités trouvées sur son territoire ? En supposant même que
l'authenticité de ces découvertes fût établie, elles prouveraient tout au plus,
ces découvertes, que les Romains passèrent par ce pays — l'histoire nous
l'apprend d'ailleurs — et qu'ils laissèrent des traces de leur passage, sans
que, pour cela, notre bourg existât à cette époque. »
C'est seulement à partir du treizième siècle que ce nom de la Neuville —
village devenu français depuis la division en départements — fait son appa-
rition dans nos annales ; pour réapparaître pendant la guerre de Cent ans, alors
qu'Armagnacs et Bourguignons parcouraient notre malheureux pays qu'ils
incendiaient, pillaient et ruinaient. Le duc Jean sans Peur, surtout, y fit des
réquisitions très lourdes. Puis arrive le fameux Clignet de Brabant, ou Brébanl,
— originaire de Brabant-le-Roi, près Bar-le-Duc, — soudard au service d'abord
de Charles VI et, ensuite, à la solde des Armagnacs. Repoussé de Rethel
qu'il avait assiégé en 1411, il se vengea sur le Porcien et la Thiérache qu'il
ensanglanta et brûla. Incendies et pillages ! Telle fut l'origine de l'horrible
famine dont, à cette époque, soufl'rit si cruellement notre pays d'Ardenne ;
et d'ailleurs aussi tout notre royaume de France. Que de villages, un long
siècle après, ne s'étaient pas encore relevés de leurs ruines ; notamment la
Neuville qui, en 1549, « sollicitait la bienveillance de la maison de Guise pour
obtenir aide et protection ! »
Ecarts. — Le Blanc Moulin, N. C. — Les Taillis. N. C. — Le Grand Riaux,
215 hab. — Le Pavillon, 130 hab. — La Place. N. C. — La Plaine Incondiot,
ou mieux : la Plaine Jean-Diot. N. C. — La Pichelotte, 102 hab. — Les Forges
d'en Haut et d'en Bas. N. C. — Le Gravier du Bois, 69 hab. — Les Logettes,
5 hab. — La Rouilletle, 36 hab. — Le Pas Bayard, 58 hab. — La Rue d'Hai-
naut, 49 hab. — Rouge Ventre, 106 hab. Ce nom rappellerait-il un sanglant
épisode de guerre? — Les Colonies ; ainsi se nomme une partie du village où
vivaient assez pauvrement — peut-être même vivent encore, — surtout des
étrangers sans industrie, sans propriété et comme campés à la Neuville.
liA NEUVILLE-AUX-TOURNEURS. — H., 505. — E., 153. — D. C., 8.
— D. A., 16. — D. D., 33. — Hect., 2,597. — B. P., Signy-le-Petit. — F. L., la
Pentecôte. — C'« P. — B. B. — Le territoire de la Neuville, sur lequel s'étendent
— olO —
(les hnis, (Ml Kiaiulf» partie, est tiaversé par la Sttnnonne qui sert do collecteur
à inaiiiLs niisselots dont le plus ini))ortant se nomme le RiraiuM ; plus aa
nord (M)iile le Glnwi. I)(;uxième idiVrH'. du terrain nrdoisier que recouvre le ter-
rain moderne. Troisième éta^'e du ierrain liassique : marnes, calcaires ferra-
^ineiix. Qualrit'nie iHa;je du terrain jurassû^ue : calcaires de l'oolitlie inférieure.
A si;;naler quatre tourbières: dans le bois de Suzanne, aux marais des KoU"
lettca, h la Taille d'Arches, à la Taillti (ienotte.
Histoire. C. de Vilrv. Villafre probablement fondé — comme ceux du même
canton — par un sei^rneur de Rnmigny; mais date incertaine de fondation.
Remonterait probablement au treizième siècle. On voit son nom paraître pour
la première fois dans l'histoire, en l'année 1247, lorsque Jacques de Rumigny
se qualifie seigneur de Neuville et d'Aude, dans l'acte authentique par lequel
il fonde, à léfilise SaiFil-Nieaise de Reims, une messe quotidienne dite « messe
des étranf^ers ». La >euvilb*-aux-Tourneurs, fut brrtM par Franck de Sickingen
après la levée du siè^^e de Mézières en 1521. Les murs de Téglise, rougis par
le feu — dit dom Noël, — attestèrent louf^temps cet affreux vandalisme; les
quelques pierres laissées au midi, après une restauration récente, en trans-
mettront le souvenir à la postérité. Toutefois, le village put se relever assez
prompt(*ment de ses ruines, ^ràce à la protection et surtout au secours effi-
caces de Charb»s de Lorraine — vers 1547, — devenu seigneur souverain de
la Neuville, après que François l" eut éri^ié lo comté de (îuise en duché-
pairie. Pillé et bri\lé une centaine d'années après, par les Espagnols, lorsqa*en
16.'J0 ils ravagèrent tout le nord de la France ; et môme il est probable que
la Neuville avait déjà cruellenieni souffert quelques mois auparavant, lors du
massaenî de Rumi^Miy par Rantzau.
Château. — A la Roche 'i\ hab.), écart de La Neuville, une forteresse jadis
bAlie sur le roc. Ln Jacques de Rumigny, en 1525, se qualifiait seigneur delà
Roche, preuve évidente qu'existait encore à cette époque le chiUeau-fort, rasé
en 1650 par Turenne, alors qu'il était au service des Espagnols, et dont les
derniers vestiges disparurent en 1803. Remplacé par le château actuel, à
l'origine maison-forte que construisit un ancien capitaine de cavalerie ponr
résisl»»r aux incursions espagnoles. Sur l'emplacement quVivait occupé cette
fort«»resse de la Roche, fut établi, vers la tin du dix-septième siècle, un haut-
fourneau, en même trmps, à peu près, (jue le haut-fourneau de Bosneau. L'in-
dustrie métallurgique était alors en plein épanouissement dans cette contrée
de rArdeFUM\ (Vest par la Roche que la cavalerie de (îassion, arrivant de Chi-
niay, débouchait sur le plateau de Rocroi, avant la fameuse bataille. Si l'on en
croit F'euilhît »le Fontenelle, le vicaire d'Eteignières, aurait établi en 1768 une
confrérie dont le but était de rechercher un trésor enfoui sous les ruines de la
Roche (voir Meyrac : Thaihtions, Légendes et Contks des ArdEiNNRS, où se trouve
raconté»» la lé^^ende de ce trésor). Mais l'autorité diocésaine serait intervenue,
et le vicaire aurait été enfermé pendant que plusieurs de ses coassociés
étaicFit condamni's aux ^(alères.
Ecarts. - L'£/o/7c. 4 hab. — Goncelin, 36 hab. — La Gruerie, 4 hab. — Le
Moulin Voucet, 2 hab. — La Seuvilkttc, 22 hab. — VOhsenHitoire, 37 hab. —
Le Trou de Sormonne, 4 hab. — Le Pont d\Any, 147 hab. — La Briqueterie. —
Le Moulin à Vent, 5 hab. — Pierre Fontaine» — L'Ouvrage, 9 hab. — I^a Ferme
du Trou de Sormonne. — Bosneau, 20 hab. Au Rosneau — en même temps le
nom d'un ruisseau et le nom d'un étang — se serait élevé, jadis, un chdteau-
fort dont la construction remonterait à la fin du treizième seicle. On remarque,
dans l'église de la Neuville, la pierre tumulairc d'un certain Jean de Bosenoë,
seigneui* d'OtiKny-en-Thiérîiche. Cette forteresse était ce que Ton appelle une
maison-forte : bàlinieut massif, flanqué de quatre grosses tours, environné de
[letits étangs destinés à inonder les abords de la place pour en rendre Taccès
— 511 —
plus difficile. Alors que pendant la guerre de Cent ans les routiers ravaf^eaient
la région entre la Sambre et la Meuse, la forteresse de Bosneau, dont ils
s'étaient emparés, eut à subir un assaut des plus rudes, donné par les troupes
de Liège et du duc de Bourgogne; tellement rude que les routiers furent obligés
de se rendre. On les pendit; le château-fort fut incendié, puis rasé. La légende
raconte — ce n'est toutefois qu'une légende — que personne ne voulant pendre
ces routiers, une récompense magnifique fut promise à qui les pendrait. Un
certain frère Robert, de l'ordre des Mineurs, s'offrit; mais l'indignation contre
l'exécuteur fut telle que, tout aussitôt la pendaison terminée, les habitants du
bourg l'attachèrent à un arbre et l'y firent brûler à petit feu. Sur l'emplace-
ment de la forteresse furent construits une ferme — elle existe encore — et,
deux siècles plus tard, tout proche, un haut-fourneau.
TARZY. — H., 337. — E., 91. — D. C, H. — D. A., 19. — D. D., 36. —
Hect., 1,012. — B. P., Signy-le-Petit. — F. L., la Trinité. — Tarzy s'étage sur
la pente nord d'une petite colline. Nous avons dit (voir Auvillers-les-Forges)
que Vauban avait projeté de faire un canal qui réunirait la Meuse à l'Oise.
Si le plan primitif avait été exécuté, il aurait traversé le territoire de Tarzy,
car le célèbre maréchal-ingénieur comptait utiliser le Bosneau pour la créa-
tion de sa rivière artificielle. Troisième étage du terrain llassique : marnes
exploitées pour amendements ; calcaire ferrugineux exploité comme castine
pour les hauts -fourneaux. Premier étage du terrain jurassique : calcaires
oolithiques jaunâtres ; oolithe inférieur. Premier étage du terrain crétacé :
sable vert pyriteux exploité comme cendres pour l'agriculture. Terrain mo-
derne : minerai de fer.
Histoire. — C. de Vitry. Ce village remonterait au début du douzième
siècle ; il est en efi'et mentionné dans la charte par laquelle fut fondée l'ab-
baye du Gland. Toutefois, Tarzy semble être d'origine beaucoup plus ancienne,
car, à cette époque, il avait déjà son château que possédait un chevalier
nommé Hugues. Brûlé par les Impériaux lorsqu'après le siège de Mézières,
1521, ils se replièrent sur la Flandre. Reconstruit en moins de vingt années,
et encore brûlé par les Espagnols pendant la guerre de Trente ans. Encore
brûlé en 1636, alors que « les bandes ennemies », entrées en France par
Regniowez, ravageaient les limites de la Picardie et du Rémois.
Eglise. — Fortifiée. Soutint de nombreux sièges. Un vieux mur qui penche
parait dater du treizième siècle : ruine, évidemment, de l'église primitive.
Au milieu, deux fenêtres géminées et à plein cintre. Ce mur curieux est en
pierres grossièrement taillées, placées sans symétrie, et surmonté d'un chapi-
teau assez primitif, renversé. Au cimetière, un orme planté alors que régnait
Henri IV.
Château. — Au lieu dit le Château, s'élevait naguère un fortin, dont il ne
reste plus trace, et que l'on croit avoir été détruit en 1638 par les Espagnols.
Ecarts. — Mont-Désir, N. C. — Le Moulin à Vent, N. C. — La Caserne,
7 hab. — Le Chien Fidèle, 5 hab. — Le Molhindin. N. C. Qui parait être le
Grand et le Petit Mohedin (le Mont Hédin de la carte de l'état-major, à l'entrée
du bois de la Ronchette). — Les Hautes et les Basses Soquettes, o7 hab. ; noms
qui rappellent les importants massifs forestiers de la forêt d'Ardenne.
-^tKi.
.i^Jii
cP* ^<^A><^ ^cî^ ^<î^ 4)<^ ^<f^ ^<^ 4><f^4) A4><^ 4><i^ ^
CHAPITRE IV
ARRONDISSEMENT DE SEDAN
I. Canton de Sedan-Nord. — n. Canton de Sedan-Snd. — ni. Canton de Carignan.
IV. Canton de Monzon. — V. Canton de Eaucourt.
CET arrondissement se divise en cinq cantons : Sedan-Nord, Sedan-Sud,
Carignan, Mouzon , Raucourt, se répartissant en quatre-vingt-trois
communes ayant ensemble 70,764 hab., 18,220 élect., 79,490 hect. Occu-
pant la partie orientale du département, situé tout entier dans le bassin de la
Meuse, il est borné : à Test et au nord, par la Belgique et le département de
la Meuse; à l'ouest, par l'arrondissement de Mézières; au sud, par Tarrondis-
sèment de Youziers et, encore, le département de la Meuse. Les principales
rivières qui Tarrosent sont : la Meuse, la Chiers et la Bar. Industrie principale :
manufactures de draps, feutreries, teintureries, filatures, fouleries, forges et
fonderies, quincailleries, bouderies militaires, éperons, taillanderies; une cho-
cplaterie nouvellement montée à Sedan; carrières de pierres de taille et de
pierres à chaux en exploitation; extraction du minerai de fer. Sol sablonneux,
argileux et pierreux. Dans la région nord : les sables; au midi, sur le versant
des crêtes, et à leurs pieds : les argiles; au centre : les terrains pierreux. Des
communes de cet arrondissement, M. Hannedouche, ancien inspecteur pri-
maire à Sedan, nous a donné d'intéressantes monographies dans son volume :
DiCTio.NNAiRE DES CoMiiaNEs DE l'arrondissement DE Seda.n, auquel, fort souvent,
nous renvoyons le lecteur.
I. CANTON DE SEDAN-NORD.
Ce canton comprend onze communes : Sedan, Bosséval, la Chapelle, Flei-
gneux, I*loing, Givonne, Glaires-et-Villette, Iges, Uly, Saint-Menges, Vrigne-
aux-Bois.
Il a pour bornes : au nord, la Belgique; au sud et à l'est, le canton de Sedan-
Sud; à l'ouest, le canton de Mézières et, encore, celui de Sedan-Sud.
20,093 hab.; 4,521 élecl.; 10,072 hect.
SEDAN. — H.. 20,163. — P. fl., 3,526. — E., 3,854. — D. D., 20. —
Hect., 1,074. — B. P., Sedan. — F. L., le deuxième dimanche d'août. — F., le
dimanche après le 10 et le 30 août et après le 2 octobre. — C'« P. — B. B. —
— 516 —
S, .M. — i;. — T. — Gaissi! d'Épargne centrale. — Caisse de retraite ouvrière.—
C.li. S. ; ouvrii^rs <■» tissus; ouvriers nii'iiillurp.sles; ouvrit^rs eu bâtiments; de
in Jioiilaiigmo de Stvlaii. — S. C. l„ ili's ouvriers en lissus; L'riion roopéralive
diw ouvritTï lui'tiillurfjislcA rEnwmfi; setUinnixe .linulangiTle). ~ Ch. S, méde-
cins de rnrroiidisseinent. — llarm. st- ilaiiiiisn. — S. pliil. — S. G. — S. colomli.
la S^ilanainf. — ti-rcle institulcurs df l'arroiidissi^inent. — S. nautique. —
S. lioilicollure. — S. anciens i>K-vos du collfao. — S. d'Etudes ardenaaîiei
lu fini.v'ir, (Imitla ItcvcE d'Ariiennket n'AHiiiiNvcesl l'or^tane officiel. — Section
Coniili:- central li-s Anitnues pittora'quM. — Cluh v^locip. — .anciens militaires
de la marine. — Cmubaltauts de 1870-71. — Club, vélocip. Tttrenne. — S. pour
la reconslilutiou dt; la fuinille. — Anciens i^li'v.'s écnle de tissujje. — S. l'Uniai
des Coiffi-uis. — S. libre caisse de relraile pour ouvriers. — Anciens é\im
i:c(i\e de tissnc'. - Orclc de la Conii^dic — S. de cbarilé maternelle.—
H. I,ibri' -Pensée. — Temple priitesliiiit. — Synafjofçue juive. — Jardin boU-
iiique. — Musée. ~ TbéAtre. ^ Deuxième ^la){e du terrain liasxique : calcaire
sableux daii:' leijuel se trouvent des carrières d'où l'on extrait des moelloas, des
pavt'-s, des carreaux, des dalles et de la pierre à chuui.
Sedan, aux vastis avenues et aux ^•■'«'■■''^ boulevards, est bàli sur les deoi
rives de la Mi^itm; à l'.iltilude d'environ IGO uièln-s, et s'.illon((e dans une lorle
de cuve diuuinéi- par des r-ollines lioiil la hauteur niovcnue atl<'intâ73 mètres.
le bois de la Mar-
fie, point culmi-
nnnt de la me
gauche, est k la
cote J48, au-das-
sus de Ffénoii,
de Wadelioconrt
etde Noyers. Rin
droite, les ruii-
uaux de QivçMi
et de Floing, par-
tant tous deuxdu
hauteurs d'IIlT.
se Jettent dans 11
Meuse : le premier
ù Baieilles, en
amont de Sedan;
le second au-des-
sous de Floinf,
eu aval, fonnool
alors, avec U
iliiiil Sedaji occu|ie la base; Givonne, Daign.v, la Moncelle
<-s(; lllv i-t KloinK, le r^té ouest. Les collines compriies
: [.our eime li- iMsiir Ui (Jcmmf. 392 mètres d'altitude, et
Il delà des di'ux ruisseaux, le soi se relève. Formant une
•'l>i)ipanli-s, plus hautes, il continue à monter vers le bail
de la fronlièni l<i'lu<' l't la Df^rie île partage entre Meuse et Semoy. La Cha-
pelle est le di'rniiT village français que l'on rencontre de ce câté, sur la roote
lie Sedan â Itduillun. En uval, rive dniite. une vaste plaine entre la Meuse et
hk grand'roule où s'ê^i'i'nent les maisons de Htilan. Vient ensuite Bazeilles; pnii
Il ligne de t:ari^'nun-Monlm>^dy-Lonf.'uvon, se dÉtachanl de celle qui r^oint
Verdun, Dans une lar^e asKielle entre Douïvet Uemilly, se trouve le confluent
de la Chiers. Se bifurquent à Douzy : la roule de (.'.ari^^nan ii l'est; la route de
Mouzon au sud.
FliM du Rli4ge
I.- ,,(,.(.
— 511 —
Sedan rejoint Torcy, son principal Taubotir;;, por un viaduc à vingt arches
bnsses. Vigliie de Tornj est — dans le style du treiiième siècle — de con-
struction moderne, ISOb. A rinlérieur, une chaise gothique en pierre et, dans In
i^rolsillon de droite, une bonne copie, par M. Uubnsty, de la Mise au T-mbeau,
du Titien.
A Seilfin. la statue en bronze de Turenne : œuvre d'Edrne Cois, I8i3.
L'illustre capitaine, sur In place qui porte snn nom. est debout, léfijërement
appuyé sur un socle. Ue la miiin droite il tient son bâton de maréchal; sa
main gauche est ouverte. Turenne semMe racnnter ses campagnes. Sur un socle.
une femme, G^ure symbolique et île bas-relief qui repri^spnle la ville de Sedan,
UenI d'une main une mèche allumée, au-dessus d'un canon, et, de l'autre, un
fuseau; les armes de Sedan sur l'un des côtés du socle; et sur le troisième
cdté, Turenne, enliint, qui dort sur l'alTiU d'un canon.
Histoire. — C. de Sedan. Des ori^^ines de Sedan, nous ne savons rien de
précis, n'ayant pas k mettre en ligne de compte cette Tantastique légende qui
nous montre la réjjion sednnaise habitée par les Sicambres et la ville Tondée
par Sedanus, tlls de Baian. mi de cetld tribu franque. Le premier texte histo-
rique où Sedan se trouve menliimné date du onzième siècle. A celle époquo,
la future ville n'est qu'un tout petit village assis au bord du Tossé large et
- SIS -
prornnd de In Mpiise qui le (It'fciid. Il s'appuif contre un rocher qui, tout tistii-
rpllpiiienl, appelle une fortnvsse. Une oeinlure de Toréts lui forme un abri
contre les vents froids du nord et de l'est, un rempart aussi contre les homroe«.
D'ailleurs, position iriîs forte. Elle explique en partie le développement du tII-
Iniie en villettt^, pui^ en ville. En partie, toutefois, puisque le premier de tous
les (éléments qui font la prospérité ou In décndem-e d'une ville est rtiomme
lui-même, l'habitant: et plus encore que l'habitant, au début, le conducteur
de la niasse, le chef. A Sedan, une famille fit la fortune de la ville : celle des
Ia Marck.
1,e premier arriva en 1424; le dernier, une femme, mourut en 1594; c'est
donc cent soiiaiite-ilix années que celle famille a duré et agi. L'empreinte dut
être forte! Ils venaient des bords de la [.ippe, nffluent du Rhin, lorsqu'ils
achetèrent la seigneurie de Sedan et devinrent, par là, vassaux du roi de
France. Vassaux bien peu sûrs et bien hésitants, ces comtes de Ia Marck.
Avoués, puis seigneurs, enfin princes de Sedan; toutes leurs forces sont ten-
dues à ce seul but : conquérir, puis maintenir leur indépendance vis-à-vis de
tous. Et c'est merveille qu'ils aient réussi.
Oue l'on prenne une carte coloriée de l'Europe politique au commencement
du quinzième siècle, et que l'on y cherche le domaine des La Marck. Quelle
petite tache imperceptible au milieu des vastes empâtements qui représentent:
l'un les territoires du duc de Bourtiogne, qui s'avancent jusqu'à Chimajr et
Carifinun ; l'autre ceux du roi de France, postés ici tout près à Héiières. Lia
ou l'autre, incomparablement plus puissant, n'aurait, ce semble, qu'à étendra
la main, et Sedan deviendrait Bourfîopne ou (l'rance.
Et pourtant, il n'en fut rien. X force de souplesse, les La Marck gliswat
entri- les deux, allant de l'un à l'autn-. insaisissables, J'autant mieux qu'ils «a
font respecter. Le premier da h
dynastie, Evrard III, commence
à bftiir le chAteau, et son loc-
cesseur, Jean, donne à la ville
une enceinte. Ainsi gardés, ils
se sentent forts et le proclament
sur le fond noiret blanc de leur
bannière : « X'a qui vent \A
Marck. <i dit leur devise. Ceit
précistiment là ce qui inqoiHe
le suzerain, roi de France, Cbu-
les VII, qui songe un instant à
faire abattre, avec la bannitre,
murs et forts. Pour le ramener,
il ne faut rien moins que les
services de ce même Jean et de
son (ils, le tkmeux Sanglier det
Arfifiitifs. vis-à-vis la maison
de Itourgogne. Et ils se battent
tant et si bien, les seigneurs da
Sedan, qu'ils s'accroissent de
Houillon.
Le successeur de Jean Robert,
le premier des quatre qui se nc-
cèdent à Sedan sans interrup-
tion, de 1409 à I3n6, cootinu
de flotter entre France et BodP-
■s il offrait, disait-il, une chandelle à sainte Mar-
OulIUniiiB di Li Mtrck le Siigllsr
gofine. Dans ses enlrp]iri
— 519 —
guérite, et une autre à Monsieur le Diable. Qui, de Louis XI ou du Téméraire,
était, pour lui, Monsieur le Diable?
Ces hésitations, Robert II les connut aussi. Il nage, suivant l'expression de
Saint-Simon, entre la France et la maison d'Autriche. Et qui le croirait, à voir
avec quelle fougue il soutient la cause du roi de France en Italie, lui et son
fils, Robert III, plus connu sous le nom de Fleuranges?
A Novare, à Marignan, à Pavie, les seigneurs de Sedan sont là au premier
rang. A Novare, on lire de dessous les morts Fleuranges, « lequel on ne recon-
naissait plus, nous dit-il en ses mémoires, car il avait quarante-six plaies bien
grandes, dont la moindre mit six semaines à guérir. » Au reste, il vécut encore
vingt-trois ans. De tels services forcent le respect. Robert II est appelé « mon
cousin » par Louis XII, et Fleuranges est le compagnon de jeux de François P^
Le souverain les traite presque en égaux. Aussi, Robert IV parle-t-il, dans une
de ses ordonnances, de sa « volonté souveraine ».
Voilà le grand mot prononcé : prince souverain. Et de quelles terres est-il
souverain, le seigneur de Sedan? A son avènement, en 1536, Robert IV pos-
sède : la principauté de Sedan, le duché de Bouillon, les seigneuries de Fleu-
ranges, Jametz, Messincourt, Raucourt et Florenville.
C'est peu en soi que l'ensemble de ces Ilots de terrains perdus dans la masse
des voisins : à peu près la surface d'un département moyen de la France
actuelle. C'est beaucoup, si Ton songe au point de départ.
La ville principale — faut-il dire la capitale — de ce souverain est Sedan.
Depuis l'arrivée des La Marck jusqu'à la date de 1556, qui est celle de la mort
de Robert IV, le village est devenu une petite ville circonscrite entre les rues
du Rivage, des Francs-Bourgeois et la place d'Armes. Les maisons n'atteignent
pas encore la Meuse dont on se garde, cur le lit n'en est pas fixé; elle s'épand
jusqu'à la rue Gambetta, place de l'Isle et rue des Fours. La Cassine est un
pré, les places Turenne et d'Harcourt sont occupées par des jardins.
Et lu population? Un historien risque le chiffre de 4,000 habitants. Ce chiffre
s'accrut brusquement à l'époque de Henri-Robert qui hérite de Robert IV en
1556. Vous en devinez la cause. En 1556, il n'y a guère plus de trente ans que
Luther a prêché, et déjà sa doctrine s'est répandue en France, où les rois se
préparent à la détruire. Beaucoup de protestants commencent à chercher des
lieux de refuge. A la frontière, une ville s'offre : Sedan. Ici, le prince est passé
au protestantisme. Excellent moyen pour s'émanciper tout à fait du roi de
France qui est catholique; excellent moyen pour s'agrandir de façon pacifique.
Et, en effet, à Sedan, la population devint bientôt si nombreuse que les mai-
sons se trouvèrent insuffisantes. Il fallut même rendre une ordonnance spé-
ciale du prince pour régler la question des loyers. Par suite de l'afflux continuel
de population, les propriétaires ne voulaient plus louer qu'au mois, afin de
pouvoir profiter de la hausse constante des prix. En ce temps-là, leur unique
souci était de garder leurs locataires le moins longtemps possible.
Grâce à cet accroissement de population, l'industrie prend son essor : la fer-
ronnerie, l'orfèvrerie et surtout la fabrication des draps portent au loin la répu-
tation de Sedan.
A sa mort, 1574, Henri-Robert ne laissait qu'un enfant tout jeune : Guil-
laume-Robert. Mais son œuvre fut continuée par celle-là même qui l'avait
inspirée, sa femme, Françoise de Bourbon. Calviniste anlente, c'est elle qui
avait amené la conversion de son mari ; et pendant les dix années de sa régence,
elle travaille à maintenir et étendre la nouvelle doctrine. C est pourquoi, dès
la deuxième année de sa régence, elle s'empare de l'éducation des enfants
par la création d'un collège, rue du Ménil, à l'angle de la rue de Bayle.
Le succès fut tel que Sedan devient alors un des foyers les plus brillants qui
éclairent le monde protestant : c'est une autre Genève. Très habile, Françoise
profond i)r In Mnuwq
relleiiieni, nppello uifrrf
coEiIre Im vnntf, rroîdiA
D'atlkun. potiiion Irvsi
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p.^ ^iM>. Unelijues années plus tard, IdM,
^v^HK L.*^ tniapes rujiilR» que commiuidaient
> ri*«pwt dtfaite* & lu Uarréc(«oirCuïVEiH>«).
■• StBwn*, révuUé» i^jintri; l.auis XIU, at
•»lii4el, {H-ndant le cumtmt, tua le L-omte
Kir4f1iiil de Gh&litUin nv «'arrêtai! qu'4
_e ia leiiiiecni se» i-unons, «on trt^iior à*
tm jn olflcier» priïunniers. Hais, voulant
■•telbb, l'embarrassait quelque peu. le duc
t^ l.aals MU. Son erreur fut de ne pùiat
LMrieat priiduits dans le royaume et cuui-
> SfijCneun, en présence d'un roi miaear,
i0|iiiate de Sedan avait, justin'alors. tir^ m
« Milre la maison d'Autriche et la maison dp
4 McUnlt en elat de iitLfier entre les doui
r. en farnur de la f'n
), no deienail-il
— 521
Sedan, d'après ane fieille estampe
pas ridicule qu'une principauté, grande comme un canton, continuât à braver
un puissant royaume? Si le duc de Bouillon conspira vraiment avec Cinq-
Mars, ce fut un aveuglement; et cet aveuglement, de la part d'un tel prince,
étonna. Ce fut, plutôt, faiblesse. Le prince, esclave de ses affections, n'osa pas
désavouer les amis coupables qui s'étaient servis de son nom. Quoi qu'il en
soit, le châtiment fut terrible. Le duc renonçait à sa principauté en échange de
laquelle le roi lui cédait quelques autres terres seigneuriales « sous la condi-
tion de foi et d'hommage », notamment : le duché-pairie d'Albret, en Gascogne
la baron nie de Durance, Château-Thierry, Epemay, Chdtillon-sur-Marne ; les
comtés d'Auvergne, d'Evreux, de Breteuil, de Beaumont-le-Royer; labaronnie
de La Tour. Puis les actes de renonciation et de cession étant signés, Fabert,
nommé gouverneur de Sedan, se présentait, avec quatorze compagnies de gardes,
aux portes de la
ville. Une femme
et des enfants oc-
cupaient encore
le vieux château
des La Marck. La
duchesse de Bouil-
lon, Eléonore, en
descendit, tenant
les plus jeunes par
la main, traversa
le pont-levis et s'é-
loigna pour céder la place aux soldats du roi de France. Saisi de respect, en
voyant si grande infortune, Fabert remit au lendemain l'occupation de Sedan.
I^ 30 septembre 1642, le drapeau du roi flottait sur la forteresse, et l'artillerie
annonçait que « les Terres Souveraines avaient cessé d'exister. » (Voir Rîiyeur :
La Trouer drs ArdeiNnes.)
L'histoire de Sedan se confond alors avec l'histoire générale de France. Ne
rappellerons-nous donc, seulement, que la cruelle journée du 1" septembre 1870,
et c'est à M. Chuquet, notre compatriote ardennais, le savant et célèbre histo-
rien des guerres de la Révolution, que nous emprunterons ces pages où revivent
de façon si complète, si frappante, les douloureux détails de cette inoubliable
catastrophe :
« Le 31 août, tandis que l'armée de Mac-Mahon se concentrait à Sedan, les
Allemands l'environnaient déjà. Sur la rive gauche de la Meuse, la cavalerie
du prince royal de Prusse, hussards et uhians, entrait à Wadelincourt, à Fré-
nois, à Villers-sur-Bar. Le XI" corps, marchant par Stonne et Cheveuges, arri-
Tait à Donchery et trouvait intact le pont de la Meuse : un offlcier du génie
était venu de Sedan pour le détruire ; mais pendant qu'il rangeait ses hommes,
le train qui l'avait amené repartait avec la poudre et les outils. Les Prussiens
s'emparaient du pont de Donchery, jetaient un second pont à côté du premier
et faisaient sauter le pont du chemin de fer. Le V* corps cheminait derrière le
XI* et poussait son avant-garde à Chéhéry, à dix kilomètres de Sedan. Le
!•' corps bavarois, commandé par le général de Thann, se portait à Remilly et
à Pont-Maugis. Ses batteries canonnaient l'artillerie de Lebrun établie sur les
pentes de la Moncelle. Ses pontonniers jetaient deux ponts à Aillicourt. Ses
chasseurs se saisissaient du pont de Bazeilles que les Français se préparaient
à rompre. Déjà les appareils étaient disposés sous les arches. Mais les chas-
seurs bavarois s'élançaient, gravissaient le remblai, enlevaient le pont au p.is
de charge, précipitaient les barils de poudre dans la Meuse, s'abritaient der-
rière les haies de la rive droite et, s'cnhardissant, pénétraient dans Bazeilles;
assaillis par une nombreuse infanterie, ils battaient en retraite, repassaient le
— 522 —
fleuve, ^'ardaient H harricndaient le pont. Au soir du 31 août, l'année du prince
royal de Prusse, forte de quatre corps et de deux divisions de cavalerie,
appuyée au besoin par la division wurtember^eoise et par une troisième divi-
sion de cavalerie, était donc prête à traverser la Meuse et à tomber sur le Hanc
•les Kranrais s'ils tentaient de sYchapper vers Touest.
« Sur la rive droite, pendant qu'Âlvensleben demeurait en réserve à Mouzon,
la ffarde prussienne et le corps saxon entraient à Sachy et à Douzy, après avoir
rafl^* des approvisionnenienls considérables et capturé tous les isolés et les
traînards. Les pointes d'avant-^arde étaient h Francheval et à Pouru-Saint-
Remy. I/armée du prince royal de Saxe s'étendait ainsi de la Meuse à la fron-
tière belge et fermait aux Français les d«^ bouchés de l'Est.
« Que pouvait contre ce déploiement de forces Tarmée de Mac-Mahon pelo-
tonnée autour de Sedan? Les officiers prévoyaient une catastrophe. Flambés!
Pris dans une souricière! Bloqués comme Bazaine! Voilà les mots qu'ils échan-
geaient.
« — Nous sommes perdus, disait le général Doutrelaine à Douay.
« — C'est aussi mon opinion, répondait Douay, il ne reste qu'à faire de notre
mieux avant de succomber.
(( Ducrot montrait à son entourage le fer à cheval que dessinaient les Alle-
mands, ou, comme il s'exprimait encore, leur éternel mouvement de capri-
corne, et il allait reposer au bivouac du 1'^ zouaves pour avoir un bonrégîmeDt
sous la main si les troupes se ilébandaient pendant la nuit. Wimpffen, couché
sur le sol, sans tente ni couverture, ne pouvait dormir et ne cessait de penser
à la situation critique de l'armée. Il voudra le lendemain percer sur Garignao,
comme Ducrot sur Mézières. Mais les issues seront bouchées. De quelque côté
que se replient les Français, ils se heurteront aux .\llemands; et lors même
({u'ils réussiraient par un eifort suprême à briser le cercle qui les entoure, non
sans subir d'horribles pertes, ils seraient dispersés et rejetés en Belgique.
•< Le i''*' septembre, s'eng;igeait la haUille décisive. 140,000 Allemands s'ébran-
laient contre 90,000 Français. Trois de leurs corps d'armée se dirigeaient vers
la (îivonne. Trois autres gagnaient la route de Sedan à Mézières. Un septième
faisait face à Sedan, et son rôle ne fut pas le moins important. C'est le II* corps
bavarois; il giirnit les hauteurs de Wadelincourt et de Frénois, et, pendant que
ses chasseurs traversent le faubourg de Torcy et s'approchent des ou\Tagesde
Sedan pour abattre les servants sur leurs pièces, son artillerie tonne, soit
cnnlri? les remparts de la place, soit par-dessus la ville sur les positions fran-
çaises (ju'elle prend à revers.
•• Dès quatre heures du matin, dans le crépuscule et le brouillard, les Bava-
rois du général de Thann passent la Meuse et se glissent vers Bazeilles dont ils
comptent s'emparer par surprise. Les officiers donnent leurs ordres à voix
basse: les soldats marchent doucement, sans pousser un cri, sans tirer un
couf» de fusil. Leurs hourrahs n'éclatent que lorsqu'ils sont dans Bazeilles.
Mais rinfanterie de marine veillait; elle occupe les maisons les plus solides et
les endroits les plus propres à la défense, le chAteau Dorival : la villa Beur-
niann, le parc de Montvillers. Elle arrête les assaillants par un feu meurtrier.
La lutte s'(»piniAtre et s'acharne; les deux partis se renforcent, jettent à tout
instant des tn»upos fraîches dans la mêlée; des habitants de Bazeilles combat-
tent à côté des braves marsouins; sur plusieurs points, le village est en flammes.
Les Saxons secondent les Bavarois. Ils se saisissent de la Moncelle; ils se logent
dans le bois Chevalier, ils repoussent la division Lartigue qui tente de les dé-
busquer.
'< C'est alors, à six heures et demie, que .Mac-Mahon reçoit un éclat d*obus
qui lui déchire la fesse gauche. Il quitte le champ de bataille en désignant
pour son successeur le général Ducrot, quoique moins ancien que Wiiupflén et
— 523 -
Douay. Ducrot apprend la nouvelle à huit heures, et sa figure d'ordinaire calme
et froide exprime le découragement et la douleur. Il lève les bras au ciel et
s'écrie :
« — Grand Dieu, que voulait donc faire ici le maréchal!
« Mais son émotion ne dure qu'un instant, et, après avoir déclaré qu'il accepte
la lourde responsabilité du commandement, il dicte d'une voix ferme des
ordres de retraite. On s'étonne autour de lui, on le regarde avec consternation,
on ose lui dire que la retraite entraînera la déroute. Ducrot répond que la
retraite est la seule chance de salut; que, pour ne pas être cernée, l'armée doit
se dégager, se concentrer sur le plateau dUlly, se replier vers Mézières. Il se
rend auprès de Lebrun, et inutilement Lebrun objecte que ses troupes ont
l'avantage, qu'elles perdront en reculant Ténergie et la confiance, qu'elles ne
traverseront qu'avec de grandes difficultés le bois de la Garenne. Ducrot lui
réplique que les Allemands manœuvrent pour prendre Tarmée sur ses derrières
et l'envelopper complètement; il prescrit à l'infanterie de marine de protéger
la retraite, et déjà, pendant que la division Lartigue contient les Saxons sur la
Givonne, la brigade Gandil et la brigade Lefebvre, qui n'ont pas encore donné,
remontent vers le bois de la Garenne.
c< Mais une seconde fois l'armée allait changer de général. A neuf heures,
WimpfTen faisait savoir à Ducrot qu'une lettre de Palikao lui conférait le com-
mandement au cas où malheur adviendrait h Mac-Mahon. Il avait attendu
quelques instants avant de revendiquer le droit que lui donnaient son ancien-
neté et l'ordre du ministre. Mais la retraite prescrite par Ducrot lui paraissait
impraticable. Gomment plusieurs corps déjà fatigués feraient-ils sans trouble,
au milieu du champ de bataille, par un chemin difficile, six kilomètres de
marche pour le moins? Ne seraient-ils pas resserrés par l'assaillant et vive-
ment refoulés sur les troupes nombreuses qui s'emparaient de la route de
Mézières? Pourquoi ne pas lutter encore? Lebrun ne serait-il pas ferme à
Bazeilles? Ne saurait-on, comme lui, tenir partout jusqu'à la nuit et se battre
sur place de môme qu'à Valmy? WimpfTen enjoignit donc à Lebrun de rester
à Bazeilles — « Tu auras, lui disait-il, les honneurs de la journée, » — et à
Ducrot de garder ses positions :
« — Il nous faut, s'écriait-il avec exaltation, il nous faut une victoire!
« — Nous serons trop heureux, lui répondit Ducrot, si nous avons une
retraite.
« La bataille continue donc plus ardente. Pour faciliter le mouvement qu'il
projetait, Ducrot avait envoyé vers la Moncelle et le parc de Montvillers la divi-
sion Lacretelle. Elle faisait des pro«<rès dans la vallée de la Givonne. Ses tirail-
leurs, qui ne portaient l'uniforme que depuis quelques jours, obligeaient par
une vive fusillade les batteries saxonnes à rétrograder. Pareillement à Bazeilles,
la division Vassoigne et la brigade Carteret gagnaient du terrain, repoussaient
les Bavarois sur la place du Marché. Mais à onze heures, les Bavarois et les
Saxons, renforcés en infanterie et surtout en artdlerie, appuyés par le tir
efficace de leur canon, avaient refoulé l'assaillant, soit sur Fond-de-Givonne,
soit sur Balan et les hauteurs adjacentes. Bazeilles brûlait. Epuisés par une
lutte de plusieurs heures, noircis par la poudre et la fumée, les Bavarois du
général de Thann abandonnaient le village incendié pour se poster à la gare et
dans les jardins du nord-ouest. Mais une brigade du II® corps bavarois, déta-
chée de Frénois, secourait le général de Thann; elle traversait les prairies à
gauche de Bazeilles, entrait dans Balan, et, après une violente mousqueterie,
enlevait le parc du château. A une heure, Lebrun était rejeté dans le vieux
camp.
« Gomme Bazeilles et Balan, Daigny tombait aux mains des Allemands. La
première brigade de la division Lartigue, la brigade Fraboulet de Kerléadec,
— 524 —
défeiid.'iit d'abord la rive do la (livonne avec vigueur; elle faisait plier Tinfan-
ier'w saxonne ot, sous la protection des mitrailleuses, marchait contre le bois
Chevalier. Mais son artillerie fut rapidement démontée. Lartigue, Fraboulet,
le chef d*état-niajor d'Andigné étaient blessés. Les zouaves et les chasseurs à
])ied. lassés et manquant de confiance, n'avaient plus la même ardeur qu'à
Frœr^cliwiller. Tournée sur ses ailes, chassée peu à peu des broussailles et des
carrit;res, puis de Dai^'ny et du parc de la Rapaille, la brigade se retirait à
dix heures derrière la (iivonne.
« La garde prussienne, venue de Carignan par Pouru-aux-Bois et Francheval,
se liait h la droite des Saxons. Elle prenait Villers-Cemay, Haybes, GÎTonne;
elle prenait la Chapelle où résistait bravement le i*' bataillon des francs-
tireurs de Paris, dit Lafont-Mocquart. Quatorze batteries, établies sur la rÎTe
gaucht^ de la (iivonne, entamaient une terrible canonnade contre la division
Wolfl* qui tenait les positions de la rive droite. Vers midi, des nuées de tirail-
leurs frfinçais fondaient sur CLvonne; mais elles se dissipaient bientôt et dis-
paraissaient sous un feu écrasant. Dix de nos pièces entraient hardiment dans
le village pour riposter de plus près; avant même qu'elles fussent décrochées,
une compagnie de fusiliers i>russiens les capturait avec toute leur escorte.
Isolée et bientôt débordée sur sa gauche, la division Wolff recula vers Sedan.
<' Tandis que les Bavarois, les Saxons, la garde prussienne arrivaient par
Test et se rendaient nialln>s de tous les passages de la Givonne, rarmée du
prince royal de Prusse, division wurtembergeoise qui servait de réserve, tra-
versait la Meuse à f)om-le-Mesnil et barrait la route de Mézières.
(( Le \I« et le V'^ corps prussiens, commandés, l'un par Gersdorff et l'autre
par Kirckbach. passaient la rivière à Donchery, puis tournaient à droite parle
défilé de la Palizette entre la presqu'île d'Iges et le bois du Grand-Canton.
« (iei-sdorfT occupait les villages do Saint-Menges, de Fleigneux, de Floing.
L'infanlerie de Douay — division Liébert — tenta de reprendre Floing; mais
après un combat furieux où (lersdortT fut frappé à mort, elle lâcha pied.
Quator/o batteries du XI*" corps garnirent au sud-est de Saint-Menges, entre
Floing et Fleigneux, les crêtes dos hauteurs. Un des plus jeunes et des plus
brillants généraux de l'armée française, promu de Tavant-veille, le marquis
de GallilTet, essaya d'enlever cette artillerie qui lui semblait en l'air; ses troîi
régiments de chasseurs d'Afrique, accueillis par une pluie d'obus et par le fer
nourri de l'infanterie, tcmrnèrent bride.
« Le commandant du V*" corps prussien, Kirchbach, venait dans le même
temps se poster en avant de Fleigneux et faire sa jonction avec la garde royale.
11 réunissait ses douze batteries aux ({uatorze batteries du IX* corps. A midi,
cent quarante- quatre pièces croisent leurs feux avec celles de la garde, se
déployaient contre Illy et le bois de la (îarenne, rectifiant leur tir au troisième
coup, envoyant leurs obus comme au polygone avec la plus remarquable pré-
cision. Les troupes de Douay ne purent résister à cette canonnade formidable.
Trois batteries françaises furent désorganisées en dix minutes. Infanterie,
Cil Valérie, artillerie s'abritèrent dans le bois. A une heure, huit compagnies
prussiennes du XI'' corps s'emparèrent du calvaire d'Illy.
« Durrot, alarmé par le fracas de la bataille, avait couru de toute la vitesse
de sa monture vers 111 v en se fravant un chemin à travers le torrent des
hommes et des chevaux. 11 rencontre WiniplTen au sud du bois.
u — Le cercle, lui dit-il, se ressema de plus en plus; Tennemi attaque le
calvaire d'Illy; hàtez-vous d'envoyer des renforts, si vous voulez conserver cette
position.
u — Mil bien, répond Wimpffen, chargez-vous de cette tâche; rassemble! ce
que vous trouverez de troupes de toutes armes et tenez ferme par là, tandis
que je vais voir ce que devient Lebrun.
— 525 —
« Au nom du général en chef, Ducrot ordonne aux brigades Gandil et Lefebvre
de se rendre à Touest du bois de la Garenne; au général Forgeot d'amener en
face de Fleigneux et de Floing Tartiilerie de réserve ; à la division de cavalerie
Marguerilte, qu'il conduit lui-même, de marcher vers Floing, en longeant la
crête du plateau.
« Mais h la Moncelle et à Balan, Wimpffen jugea la situation si grave qu'à
son tour il demanda des renforts. La gauche du XIl" corps, écrivait-il, était
fort engagée, et Douay devait fournir à Lebrun tous les secours dont il pou-
vait disposer. Douay envoya la brigade Maussion et la division Dumont qu'il
remplaça par la division Conseil-Dumesnil tenue jusqu'alors en seconde ligne.
Mais les bataillons de Dumont et de Maussion se croisèrent au sud du bois de
la Garenne avec la brigade Lefebvre, et les batteries de la garde prussienne
crachèrent la mitraille au milieu de ces masses confuses. La brigade Lefebvre
s'enfonça sous le couvert du bois et se dispersa. La brigade Maussion et la
division Dumont refluèrent sur le plateau.
M Sans se déconcerter, Douay réunit tous les fantassins de la division Dumont,
qu'il forme en une grosse colonne, et s'élance vers le calvaire d'Illy pour le
reconquérir. Mais battue de front et de flanc par une grêle de projectiles, prise
de panique, cette infanterie se sauve dans une effroyable confusion. Aidé de
Doutrelaine, de Renson, de Dumont et de Liégeard, Douay rallie les fuyards,
les reforme en bataillons, leur donne comme soutien la brigade Maussion, les
cache aux regards de l'ennemi par une haie très épaisse et les ramène sur le
plateau où Doutrelaine, qui de sa haute taille dépasse la plupart des soldats,
leur sert de jalonneur sous les obus. Deux batteries de la réserve arrivent au
galop pour couvrir l'attaque. Mais que peuvent-elles, malgré leur abnégation
et leur mépris du danger, contre le feu convergent des pièces allemandes?
A peine ont-elles tiré trois fois qu'elles sont désemparées, pulvérisées. D'autres
batteries les remplacent aussitôt. Elles prennent de lueilleures dispositions;
elles répondent plus énergiquement à l'ennemi; elles détournent sur elles tout
l'effort du canon prussien. Au bout d'une demi-heure, leurs affûts sont brisés,
les servants et leurs attelages couchés par terre, leurs caissons broyés; qua-
rante coffres sautèrent en cette journée dans le seul corps de Douay. Elles
se dérobent en abandonnant leur matériel. Et l'infanterie suit l'artillerie!
A deux heures, éperdue, affolée, elle descend et roule vers Sedan.
« La division Liébert tenait encore les croupes de Floing et de Gazai. Mais,
comme disait Douay, elle ne se battait que pour l'honneur. Déjà réduite, acca-
blée d'obus , elle se voyait pressée et débordée par des bataillons frais qui
débouchaient du village de Floing. Ducrot fait appel à la cavalerie : qu'elle
charge par échelons sur la gauche, balaye ce qu'elle a devant elle, se rabatte
h droite et prenne en flanc toute la ligne ennemie. Chasseurs d'Afrique, chas-
seurs à cheval, hussards, lanciers, cuirassiers se précipitent vers l'ouest: Mar-
f<ueritte les conduit; il tombe blessé par une balle qui lui traverse les joues et
lui coupe la langue; mais il jette des cris rauques : « En avant! » et de la main
ordonne d'attaquer.
« — Vive Margueritte, répondent les chasseurs d'Afrique, vengeons-le!
« Galliffet prend le commandement.
« — Nous sommes désignés, dit-il à ses officiers, pour protéger l'armée, et
il est probable que nous ne nous reverrons pas; je vous fais mes adieux.
c< Il fond sur l'infanterie qui gravit les escarpements et atteint la crête du
plateau. Plusieurs charges s'exécutent coup sur coup, et, durant une demi-
heure, au son des trompettes et au milieu du crépitement des balles qui
frappent les sabres et les fusils ou qui pénètrent dans la chair des chevaux
avec le bruit d'un fer rouge plongé dans l'eau, la cavalerie française s'élance,
se replie, se rallie, repart avec le même enthousiasme et la même rage, et
ne cesse de touibillonner sur les pentes de Floing.
— 526 —
" Kll<^ assaillo dos artill(*urs qui st^ défendoiil avec le sabre ou Técouvillon;
cUo enfonce les lignes des tirailleurs; elle renverse et culbute des pelotons,
des compagnies. « 0 les braves gens! » s'écriait le roi Guillaume qui de Fré-
nois assistait à Taction. Et un autre témoin, un ofQcier français, assure que le
spectacle était émouvant, sublime, inoubliable.
« Mais partout Tinfanterie prussienne profite des fossés, des haies et des
moindres accidents du sol pour s'embusquer. Une fusillade continuelle refoule
peu à peu tous les chocs de ces beaux régiments qui se sacrifient héroïque-
ment à l'armée et laissent sur le terrain plus de la moitié de leur monde.
l/infanterie prussienne s'avance en poussant ses hourrahs. La division Liébert
reculait pas à pas. D(;s ba.ides de chevaux qui galopent sans cavaliers désoi^
ganisent ses rangs. Les vainqueurs lui arrachent les hauteurs de Floingetle
hameau de Gazai, menacent de lui couper toute retraite, et déjà touchent au
nord de Sedan. Après avoir vainement cherché quelques positions où paisse
se prolonger la résistance, Douay ramène la division Liébert en assez bon ordre
sur le glacis de la place.
'( Durant les charges de Galliffet, Ducrot essayait d'entraîner la brigade
Gandil. Par trois fois il tenta un ret(»ur offensif, et, l'épée au poing, se met
avec les officiers de son état -major à la tête des bataillons ou fractions de
bataillons qui restent autour de lui. Quelques hommes le suivent; les autres,
démoralisés, s'enfuient vers Sedan.
(( G'en était fait. Kntre trois et cinq heures, parle nord, par l'ouest, par Test,
les Allemands, garde prussienne. Saxons, XI* corps, abordent le bois de la
Garenne. On tiraille et on se bat à la lisière, dans les massifs et sur une grande
clairière près de la ferme de Quérimont. A cinq heures, tous les défensean
du bois ont posé les armes ou gagné Sedan, Sedan dont les faibles remparts
semblent offrir un sûr refuge aux soldats, Sedan qui depuis le premier coup
de canon exerce, de môme qu'un aimant, une irrésistible attraction sur des
troupes lasses et découragées, Sedan où les fuyards, loin d*étre à Tabri do
feu, reçoivent, comme s'ils étaient sur le champ de bataille, des obus de tous
les points de Thorizon!
« Au milieu de ce désarroi, Wimpffen ne désespérait pas ; et tandis qae
Douay et Ducrot luttaient infructueusement sur les plateaux d'il ly et de Floing.
il avait pris une résolution suprême. Plutôt que de capituler dans Sedan, ne
valait-il pas mieux se frayer une issue vers Garignan et Montmédy ? A une heure,
il envoyait ses instructions; Lebrun se porterait de rechef sur Bazeilles; Ducrot
ap])uierait le mouvement de Lebrun et dirigerait ses efforts sur la Moncelle;
Douay ferait l'arrière-garde ; l'empereur accompagnerait l'année. Après aroir
eiTé tristement dans la matinée sur les hauteurs de la Moncelle, parmi les
projectiles, sans trouver la mort qui eût expié ses fautes et ennobli son dé-
sastre, Napoléon avait regagné l'hôtel de la sous-préfecture.
« Wimpffen le pria de venir :
« — Que Votre Majesté vienne se mettre au milieu de ses troupes, qui
tiendront à honneur de lui ouvrir un passage.
« Mais Tordre que Wimpfîen donnait à ses généraux, pouvait-il être exécuté?
Douay, qui le rerut h deux heures, objecta qu'il n'avait plus que trois brigades
dé])ourvues d'artillerie et de munitions. Ducrot, qui le reçut à trois heures,
lorsqu'il descendait h Stulan, déclara que tout était perdu. Quant & l'empe-
reur, il rH[>ondit que Wimpffen, au lieu de sacrifier plusieurs milliers d'hommes
sans aucune rhance de succès, devait entrer en pourparlers arec TennemL
Il comprenait mieux qu(> personne que l'armée ne saurait prolonger le combat.
« A deux heures et demie, après avoir consulté son entourage, il fit hisser
le dra])eau blanc sur le donjon. Mais ce drapeau n'arrête pas les hostilités.
Ducrot arrive. Napoléon lui déclare qu'il veut éviter désormais toute effusion
- 527 -
de sang et lui dicte l'ordre de cesser le feu sur la ligne entière ; Ducrot refuse
de signer Tordre en alléguant qu'il ne commande que le I*' corps. Le chef
de rélat-major, général Faure, se récuse également. Lebrun se présente :
« — Selon les lois de la guerre, dit-il, il faut, pour demander un armistice,
non pas arborer un drapeau blanc, mais envoyer une lettre signée par le
général en chef.
« Il écrit la lettre et se charge de la porter à WimpfTen.
« Pendant ce temps, Wimpffen. après avoir inutilement attendu la réponse
de ses lieutenants et dé son souverain, essayait de faire sa trouée. Il échoua.
A deux heures, la division Goze, la division Grandchanp, la division Yassoigne,
la brigade Abbatucci, des bataillons de zouaves, le 47* de ligne abordaient les
hauteurs qui dominent Haybes, Daigny, la Moncelle, Balan, et avançaient à
travers les bois et les jardins. Mais le feu des pièces allemandes réunies en
vingt et une batteries labourait le terrain en tous les sens et contrebattait
l'artillerie française qui tirait en avant du camp retranché par- dessus son
infanterie. Ecrasées par les projectiles qui les prenaient de front, d'écharpe et
de revers, menacées d'être tournées sur leur gauche, paralysées par la retraite
du P' et du Yll* corps qui se précipitaient comme une avalanche du bois de lu
Garenne, arrêtées d'ailleurs à chaque instant par les clôtures et les parcs, les
troupes se rejetèrent, les unes dans le fond de Givonne, les autres autour de
Balan.
« A quatre heures, près de la porte de Balan, WimpfTen reçoit la lettre de
Napoléon qui Tinvite à négocier.
« — Répondez à l'empereur, dit-il avec indignation, que je refuse de par-
lementer et que je continue à combattre.
c< Il tient le même langage à Lebrun. Ce général est suivi d'un sous-offlcier
qui porte, en guise de drapeau blanc, une serviette au bout d'une lance.
« — Pas de capitulation, s'écrie WimpfTen, qu'on fasse disparaître ce dra-
peau!
« Et aux applaudissements des soldats, son aide de camp arrache le fanion.
« Lebrun explique qu'il s'agit d'armistice, et non de capitulation. Mais
WimpfTen ne veut ni signer ni même lire la lettre que Lebrun lui remet au
nom de l'empereur ; il n'a plus d'autre désir, d'autre pensée que de percer
sur Carignan.
« — Eh bien, dît Lebrun, nous sacrifierons deux ou trois mille hommes
sans résultat ; mais puisque vous le voulez, marchons !
« WimpfTen entre à Sedan et, l'épée à la main, pousse jusqu'à la place
Turenne, appelle à lui les troupes qui s'entassent dans la ville, les anime, les
ébranle :
u — En avant, mes amis, en avant, à la baïonnette !
c( Son aide de camp d'Ollone crie que Bazaine arrive. Le général Faure fait
abattre le drapeau blanc. Les clairons donnent le signal d'un mouvement
offensif ; vingt milles soldats de tous corps et de toutes armes, quelques
gardes mobiles, de courageux Sedanais accompagnent Wimpffen. On sort de
Sedan, on pénètre dans Balan, on s'empare du village, on refoule les Bavarois
sur Bazeilles. Quatre généraux, Wimpffen, Lebrun, Gresley, Abbatucci entraî-
nent l'héroïque colonne. Wimpffen, hors de lui, ne cesse de répéter: « En
avant ! » Mais bientôt, sous le feu de soixante-dix-huit pièces établies sur
les hauteurs au nord-ouest de Bazeilles, cette poignée de combattants recule
et se disperse. A l'extrémité de Balan, Wimpffen jette un regard en arrière ;
personne ne le suit ; il se résigne à rebrousser chemin.
M A cinq heures et demie, Wimpffen rentrait à Sedan où se pressaient, s'ac-
cumulaient les fuyards, en criant qu'ils étaient trahis, se bousculant et s'inju-
riant, piétinant sur les morts et les blessés. Fantassins, cavaliers, voitures,
— 528 —
caissons, canons, encombraient la ville et rendaient la circulation impossible.
Pour aller d'une rue dans une autre, le payeur de Tarmée dut se mettre à
quatre pattes et passer sous le ventre des chevaux. De toutes parts retentissait
la sonnerie ilo : c«*ssez le feu. Le drapeau blanc flottait de nouveau.sur la cita-
delle. Du rempart, des soldats agitaient leur mouchoir. Les braves qui venaient
de brûler leur dernière cartouche aux abords de la place, dans les bouquets
de b(»is et (les enclos, re<,':i^'n aient Sedan et occupaient les chemins couverts.
Devant les palissades. Prussiens, Bavarois, Saxons, sans distinction de rang et
de grade, se serraient les mains avec ^;motion et chantaient le lied : « Chère
patrie, lu peux être tramiuille. » Un parlementaire, le colonel Bronsart de
SchoUendorf, sommait l'armée française de capituler, et repartait ac^H)mpagné
du général Heille qui portait au roi Guillaume la célèbre lettre de Napoléon:
« N'ayant pas pu mourir au milieu de mes troupes, il ne me reste qu'à rendre
" mon épée entre les mains de Votre Majesté. » Le roi répondait qu'il
acceptait l'épée de Napoléon et demandait qu'un officier général, muni de
pleins pouvoirs, vint traiter avec de Mollke.
« Wimpffen avait donné sa démission. Mais Ducrot, Douay, I^brun décla-
ré n^nt ({u'il exercerait jusqu'au bout le commandement qu'il avait reven-
diqué le matin, et rem]>ereur le pria de faire son devoir. Ulcéré, sentant,
comme il disait, qu'il allait pour toujours briser son épée, Wimpffèn se rendit
à la sous-préfecture. Lue scène violente eut lieu devant Napoléon et les chefs
de corps. Wimprren, outré de colère, assura que les généraux avaient refusé
de lui obéir. Ducrot, furieux, accusa Wimpffèn d'avoir causé la catastrophe
par une folle présomption.
(' A dix heures du soir, dans une maison de Donchery, Wimpffeu conférait
avec de Moitkt^ Kn paroles brèves, ))récises, cassantes, le chef de Tétat-major
prussien exigea quf^ l'armée française fi\t prisonnière de guerre. L'infortuné
WimpfTen, arrivé de l'avant- veille et forcé presque aussitôt d'apposer son
nom au bas d'une capitulation dont il n'était pas responsable, se récria contre
de pareilles conditions.
«V — Vous n'avez plus do munitions et de vivres, lui répliqua Moltke, et je
puis briller Sedan en quelques heures.
« Six cent quatre-vingt-dix canons entouraient la ville 1
« Le lendemain, a|)rès une délibération du conseil de guerre qui reconnut
la lutte impossible, WimpfTen signait la capitulation. Les Allemands n'avaient
que 0,(NK) hommes hors de combat.
« Les Français livraient, avec Sedan, 419 pièces de campagne et 139 pièces
(le rempart; :i,0(K) soldats étaient tués et 14,0()0 blessés; 3,000 franchirent
la frontière belge, S3,0(K> restèrent parcpiés durant dix jours, au milieu des
)dus grandes soulTrances physiques et morales, dans la presqu*lle d'Iges et ne
quittèrent ce «< camp de misèr<> » que pour être menés en captivité.
n Napoléon avait demandé vainement que l'armée fAt autorisée à passer
sur le territoire neutre. Il n'était plus qu'un prisonnier de guerre; il rendait,
non l'épée de la France, mais sa propre épée ; et lorsque Bismarck lui propo-
sait de négocier, il répondait que le gouvernement de l'impératrice régente
pouvait S(^ul faire la i)aix. » lArt. Chuquet : La Gukrhe 1870-71, p. 116-137;
Pion, édit.;
Le Monument, |daoe d'Alsace- Lorraine, très belle œuvre du sculpteur
Croisy, glorifie le souvenir de nos soldats qui tombèrent sur le champ de
batailhr et retrace, en has-reljef, deux « faits d'armes » héroïques. Le groupe
principal représente un soldat tenîint encore son fusil mais qui s'appuie, chan-
celant, blessé, sur un canon. Au-dessus, une jeune femme dont les ailes sont
déployées. Personnidant la (iloire, elle va couronner le front de ce héros
obscur. Ce groupe est placé au haut de la stèle qui repose sur un socle massif ;
— 8Î9 —
en avanl de celle stèle, une femme drapée à i'anlique. Elle représente la France
et trace quelques mots à la mémoire de ses enfants. Sur le devant, une cou-
ronne traversée par une palme ; à droite, un bas-relief reproduisanl, de fa^on
grandiose,' la charge de cavalerie Tuile parla division Margueritle; à (;auehe.
Pour la PïUte I - Mo<iui».mi c^muK-'uHjniir tir Sed>D
la défense du pont de Bazeilles. Ce monuinenl, lorsqu'on le reRurde de face,
produit en nous une impression imposanle à laquelle, nous souvenant d'une
journée terrible, se joint lémoLion. (.lorifler les vaincus éliiil une lâche diffi-
cile : celte tache, le sculpteur Croisy sut l'accomplir avec un art des plus
grands, des plus patriotiques.
ChAteau. — Date de l'année 1440. " On y accède — dit M. Rouy : Abhégë
DK l'Histoibk be Sbdan — par une longue voûte d'une pente nsspî rapide, et
l'on t;a;;ne une plate-forme oïl se trouve une fontaine destinée i fournir l'eau
«D temps de siège; en cet endroit étaient les ateliers, les fours ii pain, les
boulets, les bombes et les canons ; là se voyait le pavillon oii naquit Turenne,
[in-rre n
Koiiii-il.-
.[Lii fui fi
An adiissée à une tour
liMiihre IGII. >' Montant
iiulrer«is, uiip mugniflqiiR ^'aterie
nan|uait : cellf ^e Gbdorroy de
KoLiilloii, premier roi de Jé-
rusiilfïiu ; celles (1r plusieurs
iLK^mbivs de la famille des
de l,n Marck, du comte de
SdIssotis. de Jeanne Dari-.
(le Turcciue, du counéLable
lie Uonlmorency. Ces ar-
mures ae trouvent actuel-
hniciLt il Paria, au musée
d arlillerip. Puis, i-idln, on
parvient !i la uiserne qu'oc-
cujienl. des conipa){iiies de
la t;aniison de Sedan, u
Alors iju'a disparu — la
ville avant étt^ di'-manlelée
— tout un fiirniidable en-
iieiiible de fortilicalions,
voici quelques dates pou-
vant, croyons-nous, oBtir
un certain intériH :
1440 : construction du
CA-Hf-iu.— Vers 1574 : b»-
1 ions ilu Roi. dont l'angle fait
face H la rue Sainte-Barbe;
des Lkimr», qui donne sur
le quartier du Mënil ; du
GvHVfrnear, qui regarde le
vaiiclic en montant au chdicau. —
ro|]è(ii>; le bastion de la PkqvtrU,
nmv dt'^lonniiT le cours de la Meuse. — 1607 : le
:i>ri de Sillciy. iMiti-e Franchcval et la come de
:. iiiii rail faci- à la corne haute du Palatinat. —
, pi'i'si-iitaul Sun front au clietnin qui conduit à
ii'l-J'inliii. dei-ritrrc le Cliilteau. Sous cette come
viiirs di's foiilainea de Sedan. — 1617 : la come
a clif'val du n'klé de la Garenne; le bastion de
it front à la prairie de Sedan et à la conie basse
la l'urni- du P'ilatinal, enrermant le faubourg du
S'^ssmix. qni entourait la Meuse et le canal des
II- Fhiîn;/ on <I>-s Cnpucim, qui existait sous les
t clair lie Kaliert. — Fin dix- septième siëde :
arallilr à la préci?ilenl<> et qui enferme le faubourg
. -- ITIMI: iii l'iiiLLf di' T-ri-y. sur la rive gauche, qui renferme le corps
ii's ni'uvi's. — ITili r la coumnue A'AsfvId, qui couvre le faubourg de
. — 1702 : II' liii^tion de la Horilli; qui ferme du cOté de la MeuK le
U cUiuu
ion It-^iirl-i
< .h.,k/;»,«
li'^ >■! le^
s dont 1.' r
N,. .Il' Fl:i,.:,. ,.a;
I ]<■< dal
.Nr>L<M:u: du V. Norbert. Elles difl&real
h'uuiiiK de I.aunois.
1, nous reuvoyons principalement aux
— Ml —
J. Pe}Tan ; IlisTOiai; ni: L'jk>ciENKii PiiiM:iPAUTi de Skrak; 3 vol. Sedan,
nuj-, 1826. — Pri^gnon {abbéj : Histoihh de la Vjllr kt ii" Pays de Seua» ;
Sedan, Ponciii, 1836. — K. Hupin : A tua vkkb lr Seoa:< o'bikh ; 2 vol. — Marc
llusson : MAla^cks el Bliicus r>u i:itATKAii de Sruan, nu 21 Jujn au 2!! Sep-
TEHiiHE 1815. Sedan, Laroche, 1870. — H. Uouy : Les Fobtificatuws du Cmatkau.
Sedan. Laroche, 1876. — Collinet : Skdak jl y a cenT ans. — Le P. ISorberl ;
HiSTÛlHB CHRONOLOGJOUR DK LA VlLLE KT pRINCJPAUTË DK SrUAM, RaUCUUIIT JST
SAJRT-HRMGes. — H, Yesseron : Le V[kuï Skban, — Cli. Pranard : SKDA^ pirro-
AEsouE. Suhant, 1842, — Ch. Pilard : Souvekius d m Vieux Sedanais. — Noies
d'un revenant : Lk Sroan ok Hon Tkups. — Henry Rouy : Le Skoan d'Authekois.
Laroche, 1881. — Henrj Rouy : Souvenirs seuanais. Laroche, 188*-18i'l ; cinq
Eglise. — Soas le vocable Saint- Charles. " Les ailes du portail — dit
M. Rouy, ouvrage déjà cité — se composent de deux tours smiiioiilées d'un
beiïnji octogone que recouvre un dôme d'une coupe asseï étégaule. Une
t^rande porte cintrée est au milieu de deux autres portes de j^r'andeur moindre :
la première est surmontée d'un fronton triangulaire dont les fxlr>'niités altei-
«nenl les tours el présentent un ensemble régulier. La base de ce portail est
une plaie-forme pavée en dalles de pierre dure; on y arrive par sii marches
qui régnent dans toule la longueur el sur les côtés du temple donl l'enceinte
est un carré lon^;
r*dillceeslvasr>-,
mai» n'a ru'ii
de reroarijualil'-.
LouisXIVyiyoïji.i
le cha'itr api. -
la révocatliMi rii
l'édit de Nanl. V.
Celle église, jadis
destinée à la re-
lif^iuD réformée,
fut coastruile des
(fiins du peuple
sous le gouver-
nement de Henri
de La Tour, qui
V fit aussi prépa-
rer, en Ifiaa. un
caveau pour la sé-
pulture des prin- ii:;;ii3i! m :
cet et prinresses
de sa maison. Suivant le P. Norbert, ce caveau éiail
la Vierye. sous l'aire qu'occupe la ni-f entre les deu'
" Tel est le passage de sa elironique manuscrite ;
<' Henri de La Tour meurt le 2fi mars dans sa soixanle-fauilième année,
ayant eu d'Elisabeth de Nassau, son épouse, deux garçons el sept Qlles. H a
été inhumé dans le caveau neuf du temple ; sur son lombenu est gravée celte
inscription ;
" Ici gist-. Messire Henri de La Tour, prince souverain de Sedan, — Vicomlo
de Turenne — Et premier maréchal de Krance, — Décédé le 23 murs 1623. >■
« Il y avait dans ce caveau, suivant le même chroniqueur, six autres tom-
beaux qui sont ceui : 1" du prince comte de Hanau; 2» de la comtesse de
Roucy: 3" d'Elistthelh de Nassau; t" du prince Palatin, lilï du roi de Bohême;
«« du vidanie de Loon ; G* de r.uy de Bol» de Larochetoucauld. n
I iK^. Jl fi
côlé de In chapelle
élites parles.
— 532 —
Cf>s tonibouux, parfaitemonl conservés, ainsi que les dépouilles qu*ils ren-
ft'rniaient, ont viv retrouvés, mais non à l'endroit qu*indique la chronique :
ils gisaient sous l(*s dalles de la sacristie, où on les avait déposés lors de la
r(»nversion du temple en éfzlise catholique. Ils ont été transférés solennelle-
ment au teni|)le protestant, le dimanche 9 janvier 1842. (Dans ses Souvenibs
sKU\N.\is, M. Houy raconte lon^^uement cette cérémonie.)
Autrefois, sur la place de la Halle, à l'entrée de la rue du Ménil, se trouvait
Vf't/lise Saint-Laurent qu'entourait U'. cimetière. Klle devint un temple mixte
en l.'î87 <»t fut démolie après 1745, excepté le chœur, qui servit au culte catho-
lique jus(iu*<'n 1792 et fut détruit, à son tour, en 1799. La chapelle du Dijonval
est de 1644; l'ancien templo protestant avait été construit en io93; le nouveau
temple, sur la place d'Alsace-Lorraine, est de construction toute récente. La
synaf^ogm^ date de 1879.
Ecarts. — CazaI, N. C. — l,e Chemin de Balan. N. C. — Le Moulin à Vent, N. C.
— L(î P''tit Pnnt. y. C. — Le Fond de Givonne. N. C. — Pierremont, N. C. —
La lirif/ueterit', ."> ha h. — La Caracolt', l,ï hîib. — Le Chemin dea Rffmains, 8hab.
— Les Cintj Fn'veii, 18 ha h. -- La Gavennr, 22 hab. — La Prayelle, 23 hab.
— {Jii'n'mnnt, 9 hab. — L«*s Hrdmitea, 3 hab. — Route de Glaire, 14 hab. ~
L'A/f/'T/V. — Mont-RofKiS, où larmée de La Fayette prit, en 1792, ses canton-
nements. Ih» Mont-Hepos, La Kavetle écrivit sa fameuse lettre qui commençait
par ces mots : « Si la dernière goutte de mon sang pouvait servir à la com-
niune de Sedan, elle mérite ce sacrifice... »>
BOSSÉ VAL. — IL, 470.— E.,112.— D. C..9.— D.A.,9.— D. D., 13.—
Hect., 498. — B. I*., Vrigne-aux-Bois. — F. L., la Pentecôte. — Harm. (a Lyre
hoii<irvfdif*nni\ — B«»sséval s\Hîif,'e sur le penchant d'une colline qui s'infléchit
mollement, au midi et h l'est, vers la Claire, et, à Touest, vers la Vrigne.
Troisième éla^'e du terrain ardoisier : schistes et quartzites. Premier étage da
terrain liassique : calcaires hydrauliques. Deuxième éUige du terrain liassitpjn :
calcaire sableux pour moellons. Le territoire est arrosé par la Claire, venant
de Sugny (Belfiique), et qui se jette dans la Vrigne après avoir formé plusieurs
étangs, parmi lesquels : l'étang du moulin de la Gigue, en Belgique; et, sur
Bosséval, les étangs du moulin de la Faïencerie, de la Filature, de la Glaire,
de la Foulerie, du moulin de la Brèche, du moulin d'En-Bas. — C. de Ver-
mandois.
Eglise. — Dans cette église, reconstruite sur la place de Tancienne, il faut
signaler : une Descente de Croix de Jouvenot; de fort jolis bancs, avecleur prie-
Dieu, qui proviennent de l'église de Fumay; une cloche, qui porte le millé-
sime lo80. donnée par la ville de Sedan; près des fonts baptismaux, une
pla(]ue funéraire, où s(- lit une inscription évoquant une légende que nous avons
racontée dans Villks kt Villages dk-^ Akdhunxks.
Ecarts. — La Claire, 70 hab. Petit centre industriel très actif : ferronnerie;
foulerie et lilatnre de laine cardée. — La Faïencerie, 8 hab. — Le Moulin de la
Brèche. — Le .Moulin d'En-lias, 1 hab. — Le Rosaignol, 9 hab. — Briancùwrt,
7 hab.. Jadis bourg très important, avec sa chapelle et son château, disparus
aujourd'hui. — La Fnulerie, 10 hab.; ancienne forge. La voie romaine, qui se
détachait à Tannay, de la grande chaussée allant de Heinis à Trêves, passait
par Bosséval. A la Foulerie, furent trouvées de nombreuses médailles à l'efflgie
d'Antonin. Kn outre, les troupes de César eurent-elles un camp à la Chambre
des Rois'} On y voit un fossé — à moins qu'il ne soit actuellement comblé —
ayant l.'iO mètres de long sur 15 mètres de large; et on y rencontra, en fai-
sant des fouilles, une grande quantité de charbon profondément enfoui. Cette
Chambre des Uois n'était peut-être qu'un rendez-vous de chasse, aux temps
des Mérovingiens ou des Carlovingiens.
LA CHAPELLE. - H-, 28.H. — E.. 83. — D. C. 8. — D. A.. 8. —
11. D.. 28. — Hect., 7a2. — tt. I'., Civonne. — F. L., le dimanche après
Ir 21 septembre. — Premier et deuïièmi' étages du CeiTtiin nrdfiMer : petite
exploitation de quartiites pour empierrement des routes. Quelques lambeaux
de terrain tûistique. — C. de Sedan.
Lieuxdits. — Le Dos de Loup, où Fabert, en 1043, gouverneur de Sednn, et
le comte de Wagniie, eurent une entrevue. lia se consultèrent sur les moyens à
prendre pour chasser les troupes de Henri d« Bourbon, qui di^vostaient le pays
de Liège. — La Certse Uareaii, où campait, e» 1072, un corps de troupes fran-
çaises commandé par Coudé, alors qu'il se préparait k envahir la Hollande.
— L'Ermitage. En cet endroit, s'élevait une chapelle, construite au dixième
siècle, et autour de laquelle se groupaient les maisons qui formèrent le village.
— Le Temple. Lo Chapelle eut un temple protestant que respecta l'édit de Huel,
et dont le pasteur habitait la Virée, écart de Givonne. En 1767, ce temple (tout
h l'entrée du village : bifurcation des routes de Sedan ti Bouillon et de Villers-
Ceroay) devint église paroissiale. — Le Moulin tle &iinte-CMte, où les francs-
tireurs de Lafont et Mocquart furent chargés, pendant la nuit du 31 août au
I" septembre, de garder les abords et les environs de In Chapelle. Hais, malgré
leur rtsislonce héroïque, ils ne purent tenir léle i sii mille cuirassiers alle-
mands, renforcés d'une puisante artillerie, qui entrèrent dans le village horri-
blement bombardé.
wA. La Chapelle, qui précède deux bois, celui de Daigny h gauche et celui
du << Dos de Loup " il droite, est. sur ce point de la frontière, le dernier village
ardennais. Il est traversé par la route dite " de Hézières it Sedan 'Souillon »,
laquelle rejoint, au village belge de Beau-Brun, la route provinciale de Floren-
vîlïe à Bouillon.
C'est alors qu'en
tournanlùdroite
pourmonterun'"
c«te d-ecviron
dêux kilomètres,
jusqu'au lieu dit
■. les Quatre Che-
mins », et tour-
nant ensuite à
gauche, on ar-
rive au splen-
dide cMleou ite>
Amer ois, appar-
tenant au comte
de Flandre, frère
du roi des Belges.
Pour gagner
BouiHon, il faut,
à Deau-Rrun, vi-
rer cAté gauche,
au point où les deux loutes se confondent. Bouillon n'est plus, géographique-
ment — comme i l'époque révolutionnaire, — ville du pays d'Ardenne ; mais,
historiquement, elle appartient k cette région frontière de France, et par son
histoire, et par ses aflinités. Son château fameux — que ne cessent de miter
les touristes, — véritable repaire d'aigle, au sommet d'un formidable rocher
abrupt, semble, de loin, un vaisseau gigantesque échoué dans la vallée ; un de
MIS monstres apocalyptiques comme, seules, les savent rêver les imaginations
surchauffées des poètes. Qui construisit celte forteresse, l'un dus restée les
— jltl —
Ti's'aiits. |i-s plus irjmpli^ts, et aussi W plus
ilritiiii' fi'oilulc? Ce fui jirob.ibU- nient Turpin,
, Iti- si's triples n'plis, lii torrantueusp Semoy
loiir 'iii'il Tul. iliiv;inliii;e encore, à l'abri d'un
:i!>snut, on le sé-
pai'a de la monla-
;:iie pur une pro-
fonili' tranchée, a
vif et 1
pleine roche. A ce
lieu Siiuvaiçe, oii
iK' menait aucun
l'ii'^nijn, et qu'iso-
liiit l'impénétrable
fiin'l (les Arden-
nes, Turpin voulut
ilonn(TUnnom;et
le nmii fut Bouil-
lon, piii-ce que —
i^KTOntu la chru-
iiiquB — u e'éliùl,
sur sun lit de
pierre, un conti-
nuel bouillonae-
ilemeiit. s'appela plus lard la petite
l'.'lli- Turleresse : Kouillon, Jadis cité
liui. c bien pleine de silence, ne
FLEIGHEUX.
les li>.
■ II.. :iU*. -
II. I'.. Siiii
p. — ll.uxi,
liiliips
fi-l„.- .
d'uni
noua lui'ntiiiiinei'ons : lelui il<
TuiYMiie; celui de la f-mlainf
la lét.'etide, 110I11' ^l'aiid ciipitaiue
K.. W,. — I). C, <i. — D. A.. 0. — D. D., 18.
t-Metip's. ~ K. 1... le dimanche après le
iii<< et troisième éta^s du Icrniin ardoùtkr :
roufli-i, >|nariziles. )>reini>T éta|{e du terrain
et mnrneii. Deuxième élafie du terrain Uat-
r^lloiif. Fli'it.'neux s'étago sur la pente douce
'Osé pur plusieurs ruisseaux, parmi lesquds
•rrn; eelui de la Fiinge Sn{i(f-itf'<t-c;celuide la
l'itirl, fn'()ssiede la ftmlaine Tureniu — où, dit
dont les eaux, arsnt
actionné le .Viiiilin '(<■ la IhUMU:. se jette .bins In liivonnc. — C. de Sedan.
Ecarts. — l.i- Sl-mlin -U' tn lliilielk. l.e -23 Juin l.S»l, nobert de La Marck
iicc«ril;iil il snii h bir>ii-;ti]ué .Nic-ulns Mareel, l'un de ses bons bourftenis résidaDt
eonstruin-, liaslir et dresser k ites propres
bovs sur ini
M'-y. 7 liiib,
Le J'<nlh. -1,
r<.sl.. plus. ,■
— n. If.-- Il
ciilcairi' liïdi
pi.ur nioell'ir
^■■^pri
louliji iivi-r une pib: fi ciMiivi'e et une scjrrie ili 8
ini'Mt ;ipp.>lé : tu IliLstrelle. •< — RehexMrt. — BrvU-lt~
•lu T'iiii't-iiu, rn'i paissait l'animal reproducteur. —
I li'uipii- pfileslant ijue posséda Jadis Fleigneux, ne
lir, iiue le nocn du lieu-dit.
U. C, •>. - D. A., 2. — D. D.. 17. —
pri'mier dimancbe d'octobre. — C*?.
•i-iiic\ -- Premier élafje du terrain tiatsiqtie:
Hniic (lu (•■rriiiii Uafsifue : calcaire sableux
l>ied d'un culeuu; environ deux kilomètre!
■ H., 2,2:10. — K., lîl
t. I'.. Sed.'.n. -- V. 1.
m. - S. cil. rE.y.ô.(
le séparent de la IHeuse, qui reçoit, non loin de la Tour-
par lequel esl traversé le village. Aus Hautes, unp fonli
le vallon appelé le Fond
des Noues que se trouve
la Fontaine île Malheur. Ja-
dis, oh s'elTrnyait quand
elle coulait; la supersti-
tion locale croyant que ses
eaux précédaient la fa-
mine, la guerre el la peste.
Aujourd'hui, celte fonUiine
a perdu tout son mysté-
rieux presli^'e. Toutefois,
on ne peut s'empêcher de
dire, lorsque serpente son
mince lilet et, sans doute,
en souvenir des croyances
d'antan : « La Kontnine de
Malheur coule; quel mal-
heur nous annonce-t-elle?»
^ C. de Verniandois.
Eglise. — Renionlernil
poussée d'architecture qui
i l'Europe entière de
Au pa^a d< Flolng
impLix « an mil », ayant été construite en cette
it tout nussilôL la terreur, alors passée, qu'avait
rriïer la fin du monde. Fut, ensuite, fortifiée.
Restent encore des mâchicoulis, des créneaux, et, sur quatre, deux tourelles.
.\ssié;^ée, et pillée surtout pendant les guerres dont souffrit cette région au
(]uinziéme et nu seizième siècles. Le chœur et le clocher nous montrent de
nombreuses traces d'ini'cndie. En Vi'M, alors que le comte de Nevers prenait
d'assaut le chi\te<iu de Lûmes, les habitants de Kloinft et de VrIgne-aux-Rois
<• furent en avant occuper !>' défilé de Sugnon et y battirent les ennemis. »
Toutefois, le villat^e n'en était pas moins envahi, et les vaincus, pour tirer
veiigeanc« de leur dél'aile, mirnut le Icu au clocher de Kloing et, avec de la
poudre, firent sauler une tourelh-.
L'nc tradition veut que l'églisi- ^ dont il est impossible de reconnaître le
style à cause de ses nombreux remaniements — ait été construite vers l'an 1630.
pour remplacer une petite villi' lomaine (?) alors détruite, d'ailleurs, qui sf
trouvait jadis sur le JV'' 'te lit Jiai<tUk. Primitivement, loujoure d'après la mémo
tradition, ce fut une forteresse ;'i un étage auquel conduisait un <-scalier en
pierre, que l'on voit encore, partant du cliœur. Sous le toit, un prejiier ilil :
le ijrenier dmi femmes. Uu mur denceinte llnnqué de tours prolé^ieait ce'.le for-
teresse. Il formait un parallélo^riimme long de ;>0 mètres sur 4U de large. O
mur, crénelé, était haut de i> nicin'-:. Quelques créneaux sont encore visibles
dans la partie attenante au jardin du piiisbytére. t'ne seule portf, autrefois,
pour entrer dans Kloin^'. Déniolii: en léi\, elle lut reniplucéo pur une autre
porte détruite, elle-ni<'-me, en ii^iH. en inémc temps que la •• maison coni-
iiiuiie " crénelée comme l'éfîlise, i-t ;(irt curieuse. Un escalier d'ori;;iue i-etali-
venient récente, partaiit île la rue, a pris la place d'un ancien escalier qui
faisait palier et se divisait en di-u\ branches se réunissant, toutes les deux, au
cim-tière. (Voir Haunedoiichc : II:cri'j.\NATnE dks Coumum
B SEmN.)
Ecarts. — Les Ihiites. 4 liab.,
romaine et une statue de Diane, eu
1^ socle, que les laboun^urs ijinur
une inscription. Plus loin, en l'ouill;
ort furent trouvés des débris de colonne
pienv blanche et de grandeur naturelle,
auls brisèrent ù coups de pioche, portail
mt le sol, étaient mises au jour de nom-
— 536 —
breuses iiirdailles romaines. Aux Hautes, maintenant, une ferme qui fut fort
malmencM», i»n 1870, par les Prussi(;ns. — Gaulier, 260 hab., où s*agglomèrent
d'importantes usines, notamment celle de V Espérance. — Cazal, 275 hab. —
Fraich'an, 80 hab., tire son nom de ses eaux fraîches et limpides. — Le Terme,
54 hab., où se voit un monument funèbre élevé par les soldats de Weimar
à leui^ camarades du 94' d*infantorie. — Williéme, 12 hab.; ainsi se nommait
celui qui, le premier, fut le propriétaire de cet écart. — Le Buisson-Galloy, 12 hab.
— La Croix de Sfiint^Mcnt/es, 9 hab. — Le Moulin de Mal-Tourné, 10 hab.; date
de l.*>7.'), et fut moulin banal jusqu'à la Hévolution. — Flichaux, N. G.
Le /'/v* de. lu Bataille. — La Feuillette. — Chasteloi, où furent découverts des
ossements, dt^s armes, des caveaux en maçonnerie, des tombes avec colliers,
urnes funci. lires et poterie, d'origine gallo-romaine; des médailles à l'effigie
d'Antonin. <io (îallien, de Claude le Gothique, de Septime-Sévèi*e. — La Ferme
iie Qnirimnnt, nom significatif, rappelant l'occupation romaine. — Le Hnttûy,
petit manit^on entre Floing et Saint-Menges, où Ton mit au jour les ruines
très nettes et très remarquables d'un aqueduc romain. Au Uattoy, en 1870,
le prince royal de Prusse dissimulait une partie de son armée. — La Voie
rotnaine : la Jontjafère ; Lacor. Va\ ces trois lieuxdits, encore de nombreuses
substnictions romaines. — La Maladreric, qui, en 1.S80, 1585, 1588, 1597, 1631,
1636, 1037, notamment, abrita des pestiférés. — Le Poiriseau; le Chéne-Brùi.
Au Poiriseau, où 3,000 combattants sont ensevelis dans une fosse commune,
ainsi «{ue dans des tombes françaises et allemandes, s'élève le monument
appeb' : It» Chêne brisf\ sculpté par les frères Duc, de Cazal. — Notre-Dame de
la Conaoliidtm. Kntre S«Mlan ot Gautier, sur le territoire de Floing, se voit une
cliapiHle dédiée à Notre-Dame de la Consolation, dont la statue vient de l'ab-
baye célèbre du Mont-Dieu. Autour de cotte chapelle, se livrait, le 1" scp-
tenibie 1S70, n\in' nos cuirassiers et l'infantiTie allemande, un combat furieux,
rappelé par l'insrription que voici : Iri près a été tué — Le capitaine d'Etal-
major — Man^'on de La Lande — Avec plusieurs cuirassiers — Dans la
charge du 2^* Kscadron — Du 1^'' Uégiment — Le !•' septembre 1870 — Prie»
pour eux.
'v^ C'(îst sur Ir plateau de Floing (jue se fît l'iiéroïque et célèbre charge
coramaiulée par le «général de Gallitfet. W général Margueritte ayant été mor-
tellenitMit blessé. La niasst' compacte des Allemands s'épaississait toujours.!^
général Ducrot aperçoit le marquis de GallifTet et lui crie : « Encore un effort,
de GallitTet; si t()ut est perdu» qu'au moins ce soit pour l'honneur désarmes! »
Kt de GallitTi^t répond : »< Tout ce (|ue vous voudrez, mon général, tant
qui! «Ml postera un! •> Puis, levant son sabre : '« 1" et 2* escadrons, chargezl »
Et ils se précipil<Mit en ligne, au pilop de leurs chevaux, sur l'infanterie pms-
sirnne. Mais, liélas, (pie peut toute cette bravoure contre la terrible fusillade
alleniaiide ! L«'s li«nirs dt's tirailleurs, (enfoncées partout, démasquent des
réservj's abrit«'»es dont les ail«*s sont formées en caiTés et qui ouvrent un feu
meurtrier. Ce «pii rest»> de nos sublimes troupes est définitivement dispersé.
Au milieu des monceaux d(> morts, des chevaux éventrés, force est à nos soldats
de se rérn;^Mer d<>rn(>re li>s taillis du bois de la Garenne, tandis que du haut de
la horue du mi de Prii^is^', au Frénois, Guillaume, qu'émerveille ce surhumain
courage, laissr échapper ces mots célèbres : « 0 les braves gens! »
Pendant ce temps, le général Margueritte était conduit à l'ambulance : la
sous-prélecture d«' Siulan. L'empereur vint le voir, très ému, lui serre la main
très all't'rtuenseiuf'nt, di>ant qu'il espérait la guérison de son horrible bles-
sure. Mar^Mierittf ne pouvait parler, sa langue pendait hors de sa bouche d'où
roulait le sang. H écrivit alors au crayon, sur une feuille de papier : « Sire, je
vous n'Uiercie. Moi, ce n'est rienî Que va devenir l'armée? Que va devenir la
France? »
— 537 —
OIVONNE. — H., 1,314. — E., 331. — D. G., 5. — D. A., 5. — D. D., 25.
— Hect., 1,403. — B. P., Givonne. — F. L., le dimanche qui suit le 1" octobre. —
B. B. — S. M. — T. — Deuxième étage du terrain ardoisier. Premier étage du
terrain liassique : calcaire hydraulique; calcaire sableux; carrière de moellons;
sables. Territoire arrosé par la Givonne, qui reçoit un ruisselet à son entrée
dans le village et que forment deux ruisseaux, ÏOudar et le Claynes, se réunis-
sant à HoUy, écart d'IUy. — G. de Sedan.
Dans le Drapeau, numéro du 15 août 1885, a paru ce sonnet, signé Ghambon :
Dans son lit de rochers, creusé dan? les grands bois,
La Givonne s'en va, rivière humble et paisible.
Que ses bords ombragés rendent presqu'invisible,
Et qui reste inconnue et célèbre à la fois.
Depuis que le canon a fait taire sa voix,
Depuis le triste jour de la lutte impossible,
Ses Ilots purs ont repris leur aspect impassible
Et rien ne parait plus du drame d'autrefois.
Mais ce calme est menteur et le bruit de Tenclume,
Le choc des lourds pilons, le fourneau qui s'allume,
Tout annonce au rêveur ce qui se passe ici.
A mouvoir des marteaux les eaux sont occupées,
Et ces forges fumant sous le grand ciel noirci.
Fournissent au pays du fer pour nos tapées !
Château. — G'est sur le Pré des Rules qu'était construit l'ancien château de
Givonne qui, pendant la Révolution, servit de « maison commune » et d'hôtel-
lerie pour les troupes de passage, ou la milice bourgeoise. De la tour avait
été faite la prison. Il ne reste, aujourd'hui, du château que quelques ves-
tiges : les fondations de la tour est et les débris de la tour ouest. Sur son
emplacement ont été construites les écoles et la mairie. Assez proche, se trou-
vaient le temple protestant et le four banal, disparus eux aussi : celui-ci
devenu ferronnerie; celui-là se trouvant à l'angle de la rue des Dames et de
la rue du Désert.
Ecarts. — La Virée. Ancienne ferme où séjournait, en 1672, le prince de
Gondé lorsqu'il traversait les Ardennes pour aller guerroyer en Hollande. Elle
appartenait alors à Daniel de Guillon, seigneur de Real. Le vainqueur de
Rocroi eut tout loisir de savourer quelques-unes de ces excellentes truites
péchées dans la Givonne, « poissons d'une saveur très délectable, écrit le P. Nor-
bert, égaux quasi en grandeur des saulmons, lesquels sont prins icy aisément
en un guet qui n'est pas haut, et où ils paraissent à demy hors des eaux. »
— Mohimont. — La Foulerie ou Prés Saint - Remy ; le Laminoir ; la Forge
haute; écarts qui nous disent toute la grande vie industrielle de Givonne, où
l'industrie du fer est des plus anciennes et qui posséderait, paraît-il, le plus
ancien laminoir de France. En 1556, François de Brezé touchait : « de Guil-
laume Goffin pour avoir tenu les deux fourneaux de Givonne desquels il paie
en temps de paix 400 et 3 milliers de boulets pesants en façon de boulets par
an et en temps de guerre ne paie aucune chose parce qu'il ne peut en jouir. »
Cette redevance énorme, indique l'importance considérable qu'avaient les deux
établissements métallurgiques de la principauté. (Voir Hannedouche : Diction-
naire DES Communes de l'arrondissement de Sedan.)
Bernard Palissy, qui visita Givonne, nous a laissé cette page : « Il y a cer-
taines forges de fer aux Ardennes, aux villages de Daigny et de Givonne ; aultres
forges au village de Haraucourt, lesquelles ne sont distantes pour le plus que
de deux lieues les unes des aultres, ce néantmoins aux forges de Haraucourt
ils mettent de la terre blanche qu'ils prennent assez bas en terre, laquelle ils
mettent parmy la mine de fer pour aider à la fonte d'icelle mine, et ceux de
— :;:i8 —
l)aiî:ny <*t riivonin* prenniMit pour la ni«**m(» cause de la pierre de laquelle on
s«* sj'it à faire do la chaulx qu'ils app«'llent pierre de Castillef laquelle ils
cassent pour aider à la fonte de leurs mines comme j'ay dicl. Vois-tu pas par
là une preuve t'-vidente. puisque los sois des arbres aident à faire foudre toute
chose, <|u'il y a un»» vertu salsitivt* es pitTres et cons(^qucmment es terres qui
ne sont encore lapitiiVs comme celle de laquelle on se sert à Ilaraucourt, puis-
qu'«'Ilj' fait la mesme action que fnnt les pierres de Dai^ny et de Givonnet »
Ka t\ftt'-Phuh't, :; hab. - - I.e Fnnd-de-Gtvonnf*, 193 bab., qui tenta, deux fois
au moins, de s»» n'-unir a S<Mlan. — IlnfflH's, 20 bab., tire son nom du ruisseau
lit* Uayhtn qui prend sa sourci» à la Fontninr dn Loup, territoire de Daigny.
Ktablisseiuf-nl il»' pi^jcicullure. — La Trnnrfn^t* dr Givonne où fut tué, le 1" sep-
tembre 1S7(>, II» ;rr'rn'*ral \V(dll' pendant b' cnmbat outre sa division et la divi-
sinn alleinainb* (b* von Pape. Apr^r; un«^ siirbuniaine résistance, nos troupes
funMit ()bli;:éi's cb» s«* nMuIre. \,o ::i'Miéral allemand, pour honorer tant de cou-
raji«'. pninil aux (d'Ib-it-rs de garder leur sabn*.
OLAIRE-ET-VILLETTE, — H., '^'^2. — E., 98. — I). C, 3. — D. A., 3.
— n. I)., 21. - Hect., 378. — B. P., Sedan. — K. L., le dimanche qui suit le
i juilb^t. - t.'' P. — Deuxième étaj'e du iorniin juraasvfuc. Premier étage du
tmvttin rn'iarr ; '^vôs vrrts ou crai»' TulTau. Deuxième éla^e du terrain crAncé :
sabb's vi-rts: manu» craytMise. Li* villa^'e se trouva sur la rive gauche de la
yhnisr, qui pM-nii, comme afthnMif, entrr Pilaire et Torcy, un petit ruisselet. —
C. lie Vermandiiis.
Ecarts. — La Tnnr-ii-Olain\ 20 bab. Entre Donchery et Sedan, autrefois,
existait une petite souveraifM'tê ayant pour dépen<lances : Manuicourt, écart de
Vrigne-aux-IJois, la Tour-Moulin et la Tour-à-(ilaire. Klle appartint aux comtes
de IbMbi'l, puis aux princes de (]ondé, puis au duc de Bouillon: enfin, à la
principauté de t3iàteau-He;:nault. Elle avait un iilelier monétaire. Les endroits
des terres s(»uveraines où le .i fermier »> pouvait frapper monnaie, étaient
Ch;\teau-Be;rnault. Monthermé, Braux, la Tour-à-Glaire. I^e métal employé
provenait, surtout, de hinaiit. Trois cents livres de cuivre suffisaient tout juste
])our alimenter quotidienmMnent les six presses de la Tour où l'on fabriquait
des pataiions; des pièces de trois florins: des pièces de trois, de six, de douze
et de vin;:t-quatre sols aux armes des archiducs xVlbert et Isabelle; des pièces
de dou/j' et d(» (juatjjrze florins à la croix de Portugal; des doublons d'Italie;
des pièces de vin^'t-cinq sols de Lié^^'e: des pièces de six sols de France; et
aussi de faux duublons tournois semblables à ceux que François de Bourbon,
princi^ de t^.onii, fil frap|>er à (ibàteau-He^xuault dont il était le seigneur.
Aujourd'hui, dans cet atelier nmnétaire, où les caves sont fort belles, est
installée une brassi'rie. iVoir Uannedouche : Dictionnaire des Communes db
l'ahrcjndisskmknt hK Skdan.) Maintenant, pourquoi ce nom : la Tour-ù-Glaire?
Cet •< écart «• aurait une orijiine fort ancienne, tellement ancienne qu'il existait
aux temps di> Pépin le Bref, qui. nous affirme la tradition, venait y passer,
assez fréquemment, les fêtes de Noi-l et de PAques; alors sans doute une forte-
resse — il n'en reste, d'ailleurs, plus trace aujourd'hui — d'où l'on pouvait, de
la tour, surveiller la ré^'ion.
ViUvtto. 106 bab. Propriété jjidis aux religieux de Saint-Médard ; puis, sous
la protertion d(*s conit»;s de Castrice, de Lorraine, au treizième siècle des
comtes de Flandre, et, ensuite, des princes de Bet bel. Appartint à la seigneurie
de Sedan et, en LiiJT, à la prévôté de Donchery. Dépendit longtemps, «pour le
spirituel », du doyenné de .Mouzon. (^hAteau très ancien, autrefois entouré de
fossés, aujourd'hui comblés. Kxiste encore le « colombier seigneurial ». Ce
chAteau fut, en 1552, terriblement sacca^'é lorsque les Impériaux, pour répondre
au siè^^e de Strasbourg, lait par Henri II, entrèrent brusquement en Cham-
e.<l
— S39 -
pagne, conduils par le (ji^néral de Rossen. A la Villette, le lieu dit : Guf ikx
Allemiinds, où le général l.amboy, après sétre emparé de Donchery, 1641,
qu'il laissait au duc de Bouillon, repassait la Meuse : retraite pleine de périls.
Les paysans, pour l'embanasser, pour l'entraver, abattaient, sur la lisière des
forêts, de nombreux arbres, auxquels ils mettaient le feu. Cet incendie conti-
nuel et continu endommagea fort les troupes de l.amboy : même, pour fuir
plus promptement, elles durent abandonner la meilleure partie de leur butin.
C'est dans le cimetière entourant l'église de Villette qu'est enterré l'abbé
Philbert.lepremierévêque constitutionnel des Ardennes (voirLivnKlI.cliap. i":
Les Origines du Département). Une pierre en marbre noir marquait la place de
sa sépulture, puis elle disparut et, malgré toutes les recherches, ne fut jamais
retrouvée. M. l'abbé Pr^(,'non, dans son Histoire iik Srda.\, nous dit que sur
cette piiirre se lisait une assez longue épitaphe où la conduite de l'évt^que était
malicieusement comparée h ct-lle des prêtres qui préfèrent l'apostasie; il y était
représenté comme le bon pasteur qui n'abandonne jamais son troupeau, alors
que les mercenaires s'enfuient quand arrive le danger.
Bonus paiior anîi
MercfMrius aut.-.
Bellevue, 6 hab. Entre Glaire-
et-Villette. C'est au cliùteaii de
Bellevue qu'était, en septembre
1870, signée la capitulation de
Sedan (voir, pour les détails de
cet épisode si douloureux de
notre histoire contemporaine,
Heyrac r Villes kt Villaces pies
Abde-vnes). De Bellevue, Napo-
léon m, prisonnier, se dirigeait
sur la Belgique, pour se rendre
à Wilhelmsoœ, près de Cassel,
qui lui était assigné comme lieu
d'eiil. Les voitures Impériales
étaient escortées par un esca-
dron de hussards noirs. Le gé-
néral prussien de Bayen ai:eDm-
pagnait l'empereur qui fumait
sa cigarette. A la frontière, des
chasseurs belges remplacèrent
les hussards allemands.
CUtMV de BellttD*
lOES. — H., 140. — E., 32. — II. C, :i. — D. A., S. — D. D.. 23. —
Hect., 276. — B. P., Sedan. — P. L.. le dimanche après le 11 novembre. —
Premier étage du terrain liassii/ue : marnes et pierres à chaux; carrières dans
tes calcaires. Deuxième étage du terrain /iossi''/iie : calcaire sableux et s.ible;
carrières donnant des moellons, des dalles et des pavés. Iges se trouve sur le
talus d'une petite colline, à la pointe d'une presqu'île formée par la Meuse qui
l'entoure de trois côtés, par sa rive gauche. — C. de Vermandois.
Eglise.— Date du oniième siècle; mais fut restaurée au quinzième et au
dii-huitiëme siècles.
Chftteao. — Sur le lieu dit la Ti.Hr, se voient les ruines d'un chftteau-fort
ou, plus simplement, d'une redoute qui défendait le passage guéable de la
Meuse, en cet endroit.
Lieuxdits. — Le Pr^ de ta Bataille. Furent mis & découvert d'antiques
vesti{!es dmil l'orïfiine ne fut jnninis authonliquement déterminée. Iges aunit
W', d';ipr<>s In tradition, assez vraisenitilablc, une ville gauloise, et lu Kokencu-
TURE iiKsCiiiiui'MK-ditqueli-flRoiiiains y curent une cohorte. Quelques traces de
jiont, ou di> (:ué itavt', sont cncoiT Uvi visibles à l'endroit où la route du Cbesne
;'l TnuMiny rrancliit la Meuse entre lilnires et lt,'cs. En été, lorsque l'eau pea
profondu est transparente, on aperçoit de grosses pierres taillées barrant le
fleuve sur la mnilié de sa larfiour, rive (tauche. C'est ce qu'on appelle la ButU.
Le sous-sol du Vrè de la Ralaille ^tail, lors des fouilles, Jonché de poteries
bris('-e*, de tuiles romaines à rebords, de vases, de médailles, de bronies grandi
et petits, parmi lesquels il fut possible de rcuomiaJtrc un Antonin, un Gallien,
un Cluiide le (iothique. Puis furent trouvées quatre tombes en pierre, sorte de
ravcaux maçonnés renfermant, i-liacun, un squelette );isant les pieds tourné)
vers le levant; i^t dans ces tombes, maints et maints objets curieux : médailles,
colliers, urne» expiatoires et funéralivs, armes, fraitmcnts de boucliers, épiloin,
bagues, fibules, lampes, poteries diverses, qui furent envoyés au musée d«
neims. — 1.1" ilois (Je llrlnin. Ijîes, du neuvième siècle jusque vers 1780, appar-
tint à la préri'itr <le lliincln^ry. Kii \(M, celte prévôti': fit saisir le bois de BetaJa
« & cause des grands dégiUs qui y l'-taient et de l'ahiindon dans lequel on le
laissait. •• Los lialiiL-inls de la Villetlu ayant protesté, puis réclamé, le bois leur
fiit rendu. — Le t'iimp >le la Mûrit?. C'est dajiu la presqu'île d'iges qu'après h
Pmqn'lls d'itu
journée de Sediiii, et avant leur déiwirt pour la terre deiil, furent parquées
et torturées nos couru^euses troupes. Cette presqu'île s'est, depuis, appelée
très si^niliiuliveiiienl le Vniiip d-- la Mk^ie. Sur cet espace étroit, plus de
8(l,IX>0 liiiMimes reslètvnt ifulassés comme du bétail. Kt quels traitements înhu-
main:! el barbares It'iir furent InMij^és!
ILLY. — IL, 741. — E., 510. — D. C, 3. — D. A., 5. — D. D., SQ. —
JJect.. t.HW. — B, l'„ Sairit-.Mi-nKi's, — V. L., le dimanche après le 9 juin. —
C P. — n. IL — S. H. — S. T. lu Y'jlunhiirc. — llcuxième et troisième étages
du leiriiht iii-ilwki- : seliisle^t et quarlzites Meus. Premier et deuxième élapi
du lerniin limmi'/iu- : calcuiiv hydraulique et calcaire sableux pour moelloiu.
niy s'étavf sur Iti tnliis d'une luaile cille entre deux collines. Deux roisseanx,
VilutUii- et lu Ct-tijin-l, se réunissent ù la filature 'i'Hully pour grossir, ou former, la
Civonne. — C. de Sedan,
Eglise. — Tri-s aniMeiine, mais tellement remaniée qu'il n'est plus possible
<li- reconmiiin' son style nivliiiectoiiiiiue. Un temple protestant érigé en I8S4,
par les soins du pasteur liouldeu.
— 541 —
Château. — Du chdteau que Ton croit avoir été construit en 1574, ne reste
plus, aujourd'hui, que son emplacement. A rappeler le moulin banal et l'atelier
monétaire. En fouillant la terre à l'endroit où se trouve l'école enfantine, on
rencontra d'assez nombreuses pièces de monnaie, parmi lesquelles des liants
(Tllly,
Ecarte. — Chataimont, 10 hab. — Thomas -Warcamp, N. C. — Les Clay^
nées, 15 hab., comprenant la Glaynée d'En Haut, la deuxième Claynée; la
Claynée d'En Bas. — Holly, 15 hab., où se trouvait le vieux moulin banal
d'Illy. La très ancienne famille de Holly y possédait une scierie. A Holly,
existe maintenant une filature. — Warcant, 11 hab., filature. — Etang Jacque-
motte, 6 hab., platinerie. — La Hatrelle d'En Bas, 6 hab., moulin à farine. —
Beimusson, platinerie. — MoUevaux, maisons forestières.
Le Calvaire d'Illy. — « Par un chemin délicieux bordé d'arbres, croisant sur
nos têtes leur vert feuillage que l'automne a piqué çà et là de taches jaunes,
nous grimpons au « vieux camp » ; plateau entouré d'anciennes redoutes,
construites par les soldats de la première République, où campaient, le matin
de la bataille, les débris du V« corps, écrasé le 30 août à Beaumont. Nous
sommes au pied d'une vaste élévation de terrain à pente douce, dont le point
culminant, vers le nord, est le célèbre calvaire d'Illy, et dont le flanc gauche,
qui descend vers la Meuse, n'est autre que le fameux plateau de Floing. Sur
la droite, au loin, le terrain est coupé par la Givonne, gentil cours d'eau qui
prend naissance à la frontière belge et coule dans une vallée ravissante, après
avoir chanté sous l'ombrage de la magnifique forêt d'Ardenne.
« Bientôt, nous pénétrons dans le bois de la Garenne, morceau de l'antique
forêt échappé par miracle à la hache du bûcheron.
« Ce bois borde, à droite et à gauche, le chemin d'Illy; nos troupes, qui
défendirent avec acharnement le Calvaire, clef de la position, durent le tra-
verser pendant la retraite sur Sedan. Cette retraite fut terrible ; toutes les
pièces prussiennes concentrèrent leur feu sur la masse sombre du bois de la
Garenne dont le feuillage abritait un formidable grouillement d'hommes, de
chevaux, de canons, de voitures. Les obus pleuvaient, hachant les arbres,
hachant les hommes; partout des cadavres mutilés, des blessés achevant de
mourir, des canons brisés, des mitrailleuses démontées, des caissons éventrés.
Dans ce bois fut tué le général Tillard. La jolie ferme de Querimont, dont les
murs blancs mettent dans la verdure une tache gaie, n'était plus qu'un brasier
autour duquel, tels des démons, des hommes luttaient en désespérés. Combien
d'hommes tombèrent, en ce bois maudit? Nul ne le saura jamais — le sol dis-
paraissait sous les cadavres.
« Vers six heures, le bois était complètement cerné; pourtant, quelques
bataillons, quelques fractions isolées, s'y défendaient encore avec la rage du
désespoir — héroïsme inutile, puisque là-bas, sur la citadelle de Sedan, le
drapeau blanc découpait dans l'or pâle du couchant sa silhouette, pareil à un
oiseau sinistre. Tout à coup, nos soldats, étonnés, entendirent les sonneries de
« cessez le feu » et de « rassemblement »; dociles, ils sortirent des fourrés et se
virent aussitôt entourés d'ennemis — c'était un stratagème du général alle-
mand von Pape.
« Nous avons dépassé le bois de la Garenne, et voici, devant nous, le Calvaire
d^Illy : sur une éminence gazonnée, une croix rustique en pierre au-dessus de
laquelle deux arbres croisent leur feuillage, tel est ce calvaire où périrent des
centaines de braves et dont le nom sonne comme un glas funèbre.
« Du Calvaire on jouit d'une vue splendide : à nos pieds, le village d'Illy,
noyé dans la verdure; en face, le sombre rideau de la majestueuse forêt
d'Ardenne; à droite, la vallée de la Givonne; à gauche, le plateau de Floing
dont les champs forment comme une gigantesque mosaïque; puis au loin.
— 542 —
au (l<'lii (lo la Nfeiise, les coteaux bois(^s de la Nfarfée où se tenait, pendant la
bataille, le roi (îulUauine; et la hauteur de la Croix-Piot, poste d'observatiOD
du print-e royal.
u Je ue puis détacher nu^s regards de la modeste croix du Calvaire, écornée
par le> obus et par les balles; il me semble que cette pierre, autour de laquelle
>'esl dérouh'; le plus terrible drame qu'ait enrefîislré l'histoire, va parler. —
(le coin de terre a bu le san;: de nos soldats; là furent fauchés par la mitraille,
sans même pouvoir combattre, des ré^Muients entiers. Puis, nous descendons
vers la Meuse par le plateau de Kloinu, où tomba mortellement blessé le
p'^néral Mar^ueritte, où eurent lieu les fameuses charges qui provoquèrent
l'entliriusiasme de (luillaume lui-même. Quelques tombes dissimulées par
les haies, quelques monuments élevés par les Français et par les Allemands,
rappellent 1 eflroyable carnage. Hn pleins champs, non loin d*un petit bois,
une sorte de jardinet entouré d'une ^'rille appelle mon attention; j'approche:
le janlinet est un cinn'tière. Sur le socle d'une faraude croix se détache, en
lettres d'or, cette inscription : « Ici repose, au milieu de ses compagnons
d'armes, le lieutenant-colonel de Liniers, tué le 1" septembre 1870, en char-
fieant à la tète de ses escadrons. » Le lieutenant-colonel de Liniers fut blessé
dans la dernière des f;randes charges, aux côtés «lu général de (lalliffét; trans-
porté à l'ambulance, il y expirait quelques minutes plus tard, frappé de nouveau
par un érlat d'tihus. >» (Jules Ma/.é, dans la Hkvuk m: France.)
SAINT-MENGES. — II., 1,090. — E., o27. — D. C, ,i. — I). A., 5.-
1). I)., 10. — Ilect., 1,221. — i;. P., Saint-Menges. — F., le quatrième lundi de
mai et le troisième lundi d'(»ctobre. — F. L., le dernier dimanche d'août. —
<■/• I*. — H. H. — S. T. ta Prrvnj/ttnte. — llarin. — S. d'escrime la SenlinelU.—
tlh. S. uuvriers et ouvrièn's en tissus. — S. C C, Union des Travailleurs. --
S. lilue lu Prrcoyantc, — Deuxiênie étag(î du tttrrain nnitmicr : carrières de
pierres i{uart7.euses dures; minerai de fer, non exploité; fouilles abandonnées
pour la n'cherche de l'ardoistî. Premier étage du terrain liassitjue : carrières
de calcaire, chaux, marne. Saint-Menges s'étage sur le versant d'une colline
à pente (|«»uce: deux ruisseaux arrosent le territoire. Il nous sufQra de dire
que Saint- Menges, où ^e trouvait un temple protestant détruit en 1683, fut
réuni à la France en 104i. — C. de Paris.
Eglise. — Heconstruite en i7.'»0 : la partie la plus ancienne est le sanctuaire
(|ui semble remonter au douzième siècle. L'église offre un assez bel aspect: de
chaque ciMé, à l'intérieur, cinq piliers surmontés d'arceaux à plein cintre. Le
chirur et les chapelles latérales sont séparés du reste de Féglise par de sem-
blables arceaux. Fut, le 0 ventclse, an H, transformée en « Temple de la Raison».
Ecarts. — Le Moulin du Saint-IiarnK N. C. — L(î Moulin iVEn Haut. N. C. —
Le Moulin Saint-AllH'rt, N. C. — Le Moulin à Vent Pouasart. N. C. — La Moulin
il bran dt' Poirisseau. N. C. — Le Moulin *) Ynd des Rochcttesf. N.C. Aucun de ces
moulins n'existe aujourd'hui. — Le Cfinnin des Hmiains; rappelait une ancienne
voie romaine, proche de laquelle une pierre que la légende dit être drui-
dique !??!. — Suint'Albt'i't, 'SA hab., on bivouaquèrent en 1815 les armées
alliées. A Saint-Albert, en 1870, cnmbat héroïque entre nos 3', 12" cuiras-
siers et le 2« hussards prussien que renforçait une infanterie allemande. —
Saint-Alherl, filature. — Le Charme, filature.
'VHIGNE-AUX-BOIS. — IL, 2,889. — E., 757. — D. C, 10. — D. A., 10.
- - D. IL, 10. — Ilect., 80i. — H. P., Vrigne-aux-Bois. — F. L., le premier
dimanche d'août. — C*« P. — IL R. — S. M. — Harm. les Enfants de Vrigne,—
Fanf. Sainte-Ccrile. — G. — T. — Deuxième étage du tetrain ardoisier. Premier
étage du terrain liassviue : calcaire hydraulique. Deuxième étage du Urraùi
— 543 —
liassique : calcaire sableux exploitable pour moellons et sable. Le village s'étend
sur le ruisseau la Vrigne, au pied de la colline de Briancourl.
Histoire. — C. de Reims. L'histoire de Vrigne peut se résumer ainsi : village
d'origine relativement récente. Ses destinées furent en grande partie liées à
celles de Donchery. La tradition veut que Henri IV ait couché à Vrigne; en
tout cas, Louis XIV y passa la nuit, en 1680, lorsque, revenant de Sedan, il ren-
trait à Paris. A Vrigne s'opéra la jonction des troupes allemandes dans leur
mouvement tournant combiné pour cerner Sedan. Eglise et château modernes.
C. de Reims.
Ecarte. — Maraucourt, 40 hab., où se trouvait, jadis, un important mouhn. —
Tendrécourt, 70 hab. — Saint-Bdle, autrefois village très important; aujourd'hui
écart modeste. L'industrie du fer y fut très active, si l'on en juge par les nom-
breuses scories trouvées, lorsque fut creusé l'étang, appelé, à cause de cela,
Crahier ou Crassier. Saint-Bdle appartint longtemps aux Minimes de Rethel.
Fut faite à Saint-Bàle l'horloge communale de Poix-Terron, toute en fer forgée.
— Le Suynon. Sur le chemin de Vrigne à Saint-Menges. Au lieu dit le Sugnon,
se voyait, jadis, ou au bord du petit ruisseau, la statue de sainte Apolline;
on l'invoquait pour la guérison des maux de dents, et l'on se gargarisait
ensuite la bouche avec l'eau du ruisselet. C'est au Sugnonque les habitants de
Vrigne s'unirent, en 1561, aux habitants de Floing pour arrêter les Impériaux,
tandis que le comte de Nevers assiégeait le château de Lûmes.
II. CANTON DE SEDAN-SUD.
Ce canton comprend dix-neuf communes : Balan, Bazeilles, Chéhéry, Che-
vouges, Daigny, Donchery, Escombres, Francheval, Frénois, la Moncelle, Noyers-
Pont-Maugis, Pouru-aux-Bois, Pouru-Saint-Remy, Rubécourt, Saint-Aignan,
Thelonne, Villers-Cernay, Villers-sur-Bar, Wadelincourt.
11 est borné : au nord, par le canton de Sedan-Nord et la Belgique; au sud,
par les cantons de Raucourt et de Mouzon ; à l'ouest, par l'arrondissement de
Mézières et par quelques communes appartenant à Sedan-Nord; à l'est, par la
Belgique et le canton de Carignan.
23,779 hab.; 5,781 élect. ; 17,866 hect.
Les deux cantons Sedan-Nord et Sedan-Sud sont bizarrement découpés : le
territoire de Donchery, appartenant à Sedan-Sud, projette vers le nord une
bande longue et étroite d'abord, très élargie ensuite sur la frontière belge,
qui coupe le canton de Sedan-Nord en deux tronçons et isole de sa partie
principale les deux communes de Bosséval et de Vrigne-aux-Bois. Réunis,
ils occupent toute la partie du département qui avoisine la frontière belge,
entre les cantons de Charleville et Mézières à l'ouest, et celui de Carignan à l'est.
M Quoique l'agriculture n'y soit pas négligée — dit Carré : PetitkGéographik
DES Ardennes, — c'est l'industrie qui occupe la plus grande partie de leurs
habitants et qui en fait la plus grande richesse : l'industrie drapière d'abord,
la ferronnerie ensuite. On y trouve non-seulement le tissage de la laine à l'aide
de métiers mécaniques et de métiers à bras, mais encore des filatures, des
fouleries, des teintureries, des apprêts, toutes les usines, en un mot, qui con-
courent à la fabrication du drap. — L'industrie du fer, beaucoup moins déve-
loppée, n'est pas toutefois sans importance. D'abord, dans un pays où les
métiers jouent un si grand rôle, il était naturel qu'il s'établît un grand
nombre d'ateliers de mécaniciens; mais encore on y a utilisé, pour le fonc-
tionnement d'usines métallurgiques, tous les petits cours d'eau qui descendent
de la forêt des Ardennes et se rendent à la Meuse. Aussi presque tous les
villages y ont-ils leurs usines, d'un genre ou d'un autre. »
— 544 —
BALAN. — II., 1,490. — E., 357. — D. C, 3. — D. A., 3. — D. D., 23.—
Hoct., iO;>. — B. P., Sedan. — F. L.. le premier dimanche d'août. — O* P.—
B. B. — S. M. — Fanf. — Cercle le ViuilnnL — S. C. C. — Deuxième étage
du terrain liaasiqrie : calcaire sableux. Terrain diluvien : exploitation de terre
à briques. La comniuno possMe un bois de 27 hectares environ qui lui fat
conc«*dé, d'après procès-verbal datant de 1573, par Robert de La Marck. La
Meusr passe au sud du territoire.
Histoire. — C. du Sedan. L'histoire de Sedan et celle de Balan se confondent
parfois, ce village avant éprouvé les m<}mes vicissitudes que sa grande voisine.
A Halan, d'origine fort ancienne, s'élevait, dit la tradition, un tenapie où les
(jaulois adoraient le dieu Belenus — TApollon des Romains — dont le culte
était on honneur sur toute la rive droite de la Meuse. Appartenait, lors de la
conquête romaine, au pays des Rèmes (les Rémois), dans la Belgique seconde.
La voie romaine d'Attigny à Douzy traversait la prairie de Balan ; d'où quelques
lieux dits : Pn^a ik la Chnusu^e,
Lorsque fut remanié le territoire après l'établissement des Francs en Gaule,
Balan fit partie du royaume d'Austrasie et de l'abbaye de Mouzon. Sous les
successeurs de Charlemapie, et jusifuau milieu du treizième siècle, Balan fat
alternativement réuni, selon l(> sort des armes, à la France ou à rAllemagne.
ou au duché de Lorraine, jusqu à la bataille de Villers-Cernay (1248) et le
traité île Francheval (octave de la Pentecôte 1259). A partir de cette dernière
date, Halan resta indivis entre les archevêques de Reims et les évéques de
Liège, et fut administré, sous la suzeraineté de ces prélats, par des seigneurs*
avoués, parmi les(iuels nous relevons les noms de Gérard de Josse (1^9), de
Tiuillaunie de Josse (1328), de Marie de Josse (1360), de Guillaume de Braqae-
mont (1414), et de Louis de Bniquemont qui vendit Balan (en 1424) à son
heau-fn>re Kvrard III de La Marck. Ce dernier avait épousé Marie de Braque-
mont, en 1410. C'est ainsi que Halan devint la propriété des seigneurs et
princes de Sedan, et passa des La Marck aux La Tour d'Auvergne, puis à la
France.
Halan fut très éprouvé par les guerres entre François I*' et Gharles-Quinl.
En 1521, Siekinfzen et Evrard de La M.irck concluaient dans la prairie ane
trèv(> dt; six semaines, dite de Balan, Alors que fut livrée la bataille de la
Marfée, 0 juillet 1G41, Halan eut beaucoup à souffrir de la présence des
troupes : les habitants, réduits <l la plus grande misère parce que les soldats
du général L'unboy, bivouaquant au nombre de 7,000 sur le coteau entre
Halan et Fiazeilles, durent s'enfuir avec ce qu'ils purent emporter. Mais qu*étaieot
ces désastres lorsque nous les comparons à ceux qui désolèrent et ensanglan-
tèrent ce village — t»t Hazeilles encore davantage — avant, pendant et après,
en 1870, la tristement célèbre journée de Sedan!
Eglise. — Reconstruite en 1866 sur l'emplacement de l'ancienne église
déjà bien lézardée en 1644. Devant son portail, se dressait une croix de bois
autour de laquelle chaque dimanche, à l'issue des vêpres, se réunissaient les
habitants pour discuter et débattre leurs intérêts communaux. C^était une
manière de forum public. Cette croix fut abattue pendant la Révolution
parce qu'elle « nippelait la Féodalité et les régimes déchus » I S^ensuivit une
émeute de femmes, assez vite réprimée d'ailleurs. (Voir Hannedouche, ouvrage
cité.)
Ch&teau. — Souvent appelé « le château russe ». Se trouve au S.-E. du
village sur le versant d'une vallée étroite qui s'étendjusqu'àla Meuse. Agréable
rési(lenc(^ qu'entourent de faihlr>s murailles et qu'embellit une allée d'ormes
plusieurs fois séculaires. (Voir la IJucnde du Chdteau de Balan dans Meyrac :
ViLLKS KT ViLLAiîKS DKS AhDENNKS.)
Ldeuxdits. — La Fosse n Diane, oîï Ton aurait trouvé quelques débris de
— 545 —
statues romaines (peut-être de la fameuse Arduinna dea) et un autel (?) à
Belenus, duquel, s*empresse d'ajouter la tradition, Balan tirerait son nom. —
Prés de la Chaussée, que traversait une voie romaine. — Fosse des Lombards ;
rappelle, peut-être, les célèbres banquiers appelés, au moyen âge, « les Lom-
bards » (voir Haraucourt). La légende nous dit qu'à la Fosse des Lombards les
quatre fils Aymon combattirent des géants. Sur le même endroit, en 1870,
nos troupes luttèrent héroïquement contre le V corps bavarois. — Les
BasseS'Warennes, où, en 1521, se rencontrèrent Sickingen, au nom de Charles-
Quint, et Evrard de La Marck, pour conclure cette trêve de Balan dont nous
venons de parler. — Le Coutonois, entre Balan et le chemin de la Moncelle, où
campèrent, après la bataille de la Marfée, 1641, les soldats du général Lamboy.
— La Suifferie, occupée, le 21 août 1870, par une batterie française que ne tar-
dait pas à démasquer l'artillerie allemande placée sur le Liry. — Le Cerisier,
ainsi nommé d'un fief que possédait, en 1546, Guichard de Serizier, seigneur
de Balan. Au Cerisier, Napoléon 111 s'arrêtait pensif quelques minutes, tandis
que combattaient nos troupes. — La Villa Delot*me, En ce lieu, prirent position
les mitrailleuses ayant pour mission de s'opposer h ce que l'infanterie bavaroise,
i* et 9« chasseurs, passât le pont de Bazeilles. Mais vaincus par le nombre,
nos braves soldats ne purent empêcher von der Thann de faire entrer ses
troupes dans le mnllipureux village, qu'ils devaient si sauvagement incendier
et piller. — Les Broux, D^ux monuments commémoratifs allemands rappellent
une lutte entre dix « marsouins » et trente officiers bavarois surpris ivres dans
la maison qu'occupait aloi-s M. Simon-Lafond. — La Rosière. — Lai Enquêter ie.
— Les Vignes, — CazaL — Le Bout du Ban, — La Glacière, les Dames Rinseaux-
Montourné : lieuxdils qui furent, en 1870, le théâtre d'héroïques combats (en
voir les détails dans Meyrac : Villks et Villages des Ardennes). — La Rapaille,
où fut blessé le général de Mac-Mahon le matin même de la journée de Sedan;
il dut alors abandonner le commandement en chef du corps d'armée. Il
s'appuya contre un peuplier, que l'on voit encore, pendant qu'était fait un
premier pansement. Quelques heures après, Napoléon III arrivait à la Rapaille :
le général Pajol et l'officier d'ordonnance Le Sergeant d'Hendecourt l'accom-
pagnaient. De tous côtés, pleuvait la mitraille. Le Sergeant d'Hendecourt
tombe foudroyé proche de l'empereur. A l'endroit même se dresse une croix,
en souvenir de ce triste épisode. — Le Vieux Camp, où se voyaient quelques
restes de fortifications en terre adossées à l'ancienne forteresse de Sedan.
C'est au Vieux Camp que le général de Wimpffen rencontra le général Lebrun.
« Pouvons-nous, demanda celui-ci, tenter une trouée à travers l'ennemi en
marchant sur Bazeilles? — Assurément oui, répondit Wimpfi'en, mais il n'est
pas possible d'espérer que nous réussirons! n'importe, marchons! » S'adres-
sant alors aux officiers qui l'entouraient : « Ramenez vivement vos soldats sur
la route et. . . en avant ! »
BAZEILLES. — IL, 1,413. — E., 367. — D. C, 4. — D. A., 4. — D. D.,
24. — Hect., 938. — B. P., Bazeilles. — F., le troisième lundi de Carême, le
premier juin, le premier lundi d'octobre. — F. L., le deuxième dimanche de
juillet. — C. — T. — O*' P. — B. B. — S. M. — Soc. des combattants de
1870-71 et anciens militaires de Bazeilles. — Deuxième étage du terrain
liassique que recouvrent les terraina diluviens et aliuviens. La Meuse arrose
une magnifique prairie de 288 hectares. Le territoire est, en outre, traversé à
l'est par la petite Hvière de Givonne et par le ruisseau de la Pale, venant de
Villers-Cernay. Au lieu dit les îlliaux, se trouvait, jadis, la fontaine Saint-
Martin, dont les fiévreux buvaient l'eau ; près de cette fontaine étaient un
cimetière et une église disparus depuis trois cents années environ.
Histoire. — C. de Sedan. Village d'origine assez reculée; mais n'entrant
35
— :;iG —
diiiis l'Hislniri' quavoc rJiarlomagno, alors que le puissant empereur d'Occi-
dt'iit passait par Hazcillos sur la via rryiti i\m nîliait Attignyà Douzy. En 1023,
entrevue, à Bazcilles, du roi Hobt>rt ot de IVnipereur Henri II d'Allemagne;
Irquel, ** ayant son camp près d'Yvois — lisons-nous dans le P. Norbert, —
et mettant de cCtW" tout cérémonial, allait avec Cuné^onde sa femme, et
quelques seigneurs de sa cour, surprendre amicalement le roi de France qui
était à Bazeilles. Havi de tant de Inincliise (^t de cordialité, le mi tint long-
temps embrassé Tempercur d'Allemagne et le reçut niagniflquement. Il voulut
lui offrir de riches présents et cent chevaux superbement harnachés avec
l'armure complète, l/empereur n'accepta (ju'un livre d'évangile de grand
prix. Les deux princes se séparèrent, et Henri retourna à Yvois. Le lendemain,
Robert rendit sa visite à l'empereur (jui le reçut avec magniflcence; les deux
princes se retirèrent plus amis que jamais. »
En 1587, pillé, mis à rançon par le duc de (lUise et ses ligueurs, venus
assié^'er Sedan dont les sei^'neurs avaient pris parti i)Our Henri de Bourbon. —
En lOil, ravaj^é par les troup(^s du général L'imboy avant et après la bataille
de la Marl'ée. — linéiques années après, Hazeilles fut entouré de murs et de
fossés afin de résister plus facilement aux incursions de l'empereur d'Alle-
magne : ne reste plus trace aujourd'hui de ces fossés et de ces murs. — En
1792, le jjiénéral Ui Fayette campait avec son armée à l'endroit même où se
trouve aujourd'hui la ^are ; c'est de là qu'apprenant l'arrivée à Sedan de
trois commissaires de la Convention il partit pour Bouillon avec plusieurs
ot'liciers de son état-major et deux de ses aides de camp. Uumouriez, qui
lui succéda, transportait à Bazeilh^s son camp qui était établi entre la Meuse
«>t la Chiers, sur les hauteurs de Vaux. Bivouaquant au lieu dit la Grèce, il
plaçait son avant-^arde à Mou/.on, sur la live gauche de la Meuse, et envoyait
Miaczinski à Steiiay avec l.(HX) hommes. (î'est sur cet emplacement qu*est
construite la ^are où les Bavarois « exécutèrent sommairement » trente-neuf
Ba/eillais, dont la tombe commune resta, jusqu'en 1880. insoupçonnée; Tétat-
niaj(»r allemand ayant pris toutes ses précautions pour que l'on ignordt tou-
jours ce li(>u de sépulture. .Mais lorsqu'en 1880 on voulut assainir une fosse qui
contenait des (»ssements de chevaux, les ouvriers, en fouillant, rencontrèrent
des squelt^tes. Aux marques encore intactes du linge, ils reconnurent certains
de leurs infortunés compatriotes.
Maison de la Dernière Cartouche. — La défense de la maison Bourgerie,
dite de In D*n'nU'rn Cartnuche, n'est qu'un incident parmi les nombreux et san-
glants combats livrés sur tous les ])oints du bourg et dans presque toutes les
maisons. Mais ce combat eut l'honneur de les glorifier, parce qu*il fut le der-
nier et •ju'y participèrent des officiers vX des .soldats de plusieurs compagnies
— tous marsouins, sauf un li^nard — entrfilnés sur ce point par la marche
oscilhmte des troupes, et qui, battant en i*etraite, y tentèrent un suprême
effort de résistance.
Le colonel Allevron donnait l'ordre au capitaine Bourgey d'occuper la maison,
et de la tit^fvndir jus'iu'ii la dernièrr ejrtrnnittK 11 faisait division avec le capi-
taine helaury. Il ne restait plus ({ue 140 hommes sur 200 pour ces deux
compa::nies, les \'M et .'>« du 2'' régiment!... C'est le capitaine Bourgey qui
commençait à mettre la maison en état de résistance et à la défendre arec
éner^jf. Arrivèrent alors des officiers et des soldats séparés des leurs et
poussés en retraite par les masses bavaroises victorieuses, notamment le
capitaine Aubeit, accompagné du commandant Lambert.
I.a mise en état de défense fut poussée avec une nouvelle activité vertigi-
neuse: nfticiets ef soldats, confondus et pressés dans de petites chambres, se
disputaient à l'envi l'honneur de paraître aux fenêtres et aux meurtrières
pour tirer. C'est là qu'était réellement le danger direct, les postes d*honn6ur.
— 541 —
Les oRiciers el les sous-officiers qui se Irouvaient dans la raaison Bourgerie
furent : le eommandiint Lamberl; les capitaines Aubert, Bourgey, Delaury et
Picard; les sous-lieutenants Kscoubet et de Sainl-Félix; les sous-officiers de
Brizay, Crosnier, Merson, Poittevin, Henri Wyn à qui les Bavarois " consi-
gnèrent i>, sous peine de mort, la garde des prisonniers; le cajtot'nJ Laledouche ;
les fusiliers — nous en rappelons seulement quelques-uns — Despayrous,
Rocher, Jullien, Tapfkeit qui, celui-ci. venant de tuer deui Bavarois, se fit,
du dernier coup de son revolver, sauter la cervelle et tomba mort en criant :
" A bas les Prussiens ! Vivent les marsouins 1 Vive l'armée I »
Le XV' bavarois cernait la demeure, fusillait les fenêtres, mais n'osait,
cependant, tenter un assaut. Les défenseurs avaient transformé les ouvertures
de la maison en meurtrières par lesquelles ils décimaient les assaillants.
Vainement ceux-ci en lassaient-ils renforts sur renforts ; vainement leurs pro-
jectiles réduisaient- ils en loques les matelas dont étaient barricadées Iles
fenêtres, labouraient-ils les boiseries et, au premier étage, les portes des
deux chambres où s'abritaient les intrépides soldats qui ne cessaient point
leur feu de mousquelerie continu dont les résultats ëlaienl sanglants pour
l'ennemi.
Bientôt, cependant, la petite troupe diminue; les blessés gisent pële-mële
avec les morts sur le lit; le plancher se tache de larges plaques rouges. Les
chambres sont remplies d'une fumée Acre, épaisse, asphyxiante ; les plafonds
se trouent, les murs s'évuntrent, jetant des débris qui sont autant de pro-
jectiles.
Le général bavarois, qu'impatiente cette résistance sublime, veut la ter-
miner par le canon. Mais voici que, dans la maison Bour^'erie, les munitions
s'épuisent. On vide les cartouchières des blessés et des morts. Encore trois coups
à tirer! Kncore deux I Kncore un! Celui-là, le dernier, c'est le capitaine Aubert
qui le tire.
enveloppée d un me
près de la fenêtre, e
dent, la ra^'e au cie
Enlin était arriva-
résistance n'était pli
tandis que le commandant Lamberl, la cuisse blessée,
udioir, regarde, appuyé sur l'entablement du bahut placé
que les soldais, poings crispés, figures contractées, alten-
ir de leur impuissance, que la mort vienne les délivrer.
le terme de cette lutte héroïque. Il fut reconnu que la
is possible. Alors, comme il y avait danger à se livrer au
— r.48 —
troupeau sanguinaire des assaillants, le commandant Lambert revendiqua
riionneur de sortir le premier, disant à ses braves :
— Si Ton me tue, vous ne devez plus rien espérer; mais il sera temps,
encore, de vendre chèrement votre vie.
Kl il sortit, en lête, les bras croisés, suivi de ses hommes, de ses officiers,
allant au devant des baïonnettes qui, de toutes parts, se croisaient, les Bava-
rois n'osant tirer parce qu'ils craipiaient de se massacrer entre eux. Le com-
mandant Lambert serait-il tué? Un capitaine bavarois se précipite entre ses
soldats et lui. Il le couvre de son corps. C'est le capitaine Lissignolo — an
nom tyrolien plutôt qu'allemand, — ancien s(ddat de notre lésion étrangère.
— Le malheur vous frappe aujourd'hui, dit-il ; i>eut-étre demain sera-ce
notre tour? J'ai servi huit finnées dans votre légion étrangère d'Afrique et
j'ai îipprécié le caractère chevaleresque de votre nation. Vous êtes prisonnier
de fîuerre, vous avez tlroit à la protection du vainqueur.
Mais, dès qu'il eut tourné le dos, nos oftlciers sont entièrement dévalisés
par les Bavarois, qui les fouillent, l»'s volent, veulent leur arracher leurs épées.
Le capitaine Aubert court au capitaine bavarois.
— On nous enlève nos épées, lui crie-t-il; le capitaine Bourgey est déjà
désarmé.
— Oh ! fit LissijLHiolo, indigné.
Et tirant son épée, il la glissa lui-même dans le fourreau de M. Bourgey;
puis, ayant fait rechercher celle du capitaine français, il l'échange et retourne
au combat.
Les survivants de cette glorieuse défaite étaient quarante à peine, presque
tous blessés. Ils furent prisonniers. Lt> soir, on les conduisait au prince royal
de Prusse qui leur dit :
— Messieurs, je n'admets pas qu'on désarme d'aussi braves soldats; gardez
vos épées.
Depuis 1871, la Maiaon de la Dernière Cartnuche — que la générosité privée
permit d'olTrir patriotiquement à la h'rance — est un musée où sont conservés
pieusement les reliques de cette admirable défense et aussi les témoignages
douloureux, laissés sur le champ de bataille, de la journée héroïque. L'ar-
moire mouchetée de balles, l'alcove maculée et hachée, le plafond crevé,
resliMit ce ({u'ils furent après le siè^e. Dans un coin, une vieille horloge,
frappée par un projectile et arrêtée au niilitm de la lutte, marque Theore
ilu glorieux fait d'armes : onze heures trente-cinq minutes. Le voyageur qui
visite Hazeilles et arrive â la maison célèbre, gravit l'escalier qui conduit à la
chambre, se découvœ respectueusement devant les lieux où le courage fat
sublime, puis envoi(t un souvenir ému aux braves, morts ou encore vivants,
4|ui soutuirent avec un si merveilleux courage l'honneur du nom français.
Car n'est-il point juste de priurlamer hautement, sans vouloir réveiller une
polémique récente, qu'à Dazeilles, et ({ue dans la maison Bourgerie, le cou-
ra^'e de nos soldats i»t de leurs chefs s'éleva jusqu'au 'comble de la bravoure.
Le tableau de de .Neuville n'est-il que fantaisie? La » commission » eut-elle
raison «le demander iiue le bas-relief du sculpteur Thomsen et de l'architecte
Koileau fut recommencé, parce qu'il ne n'aurait pas été historiquement exact?
La dernière cartouche fut-(?lle tirée par le capitaine Aubert? Qu'importe!
puisqui* la France associe dans une même pensée ces héros « de la dernière
cartouche ».
VA maintenant, faut-il rappeler le nom de toutes les victimes? Faut-il
montrer le malheureux village brûlé, ruiné — sur 423 maisons dont se com-
[ïosait le bourg, 37 furent détruites par les obus et 363 furent incendiées, —
se reconstruisant mais(»n par maison, gnïce aux initiatives privées, grâce à la
souscription nationale du son dea chaumicrcs ?
Il nous subira de reproduire ce lémoignage indigné que le duc Fitz-James,
un étranger, écrivait au Tânes : <• Les Bavarois et les Prussiens, pour punir
les habitants de s'être défendus, incendièrent le village. La plupart des gardes
nationaux étaient morts ; la population s'était réfugiée dans les caves : femmes,
enfants, tous furent brûlés. On a vu les Bavarois repousser des familles entières
dans les flammes et fusiller des femmes qui avaient voulu s'enfuir. J'ai vu. de
mes feux vu, les ruines fumantes de ce malheureux village; il n'en reste pas
une maison debout. Une odeur de chair humaine brûlée vous prenait fk la
gorge. J'ai vu les corps des habitants calcinés sur leur porte. Bavarois ou Prus-
siens qui étiei à Baîeilles, vous avei violé les lois de l'honneur et de l'huma-
nité ; vous ave/ (lètri votre victoire. J'en appelle au Monde, à l'Histoire qui
vous jugerai Vous avez tué pour tuer; vous vous êtes conduits comme des
sauvages et non comme des soldats! "
Eglise. — L'ancienne église disparut avec le cimetière qui l'entourait, à la
suite de l'incendie qu'allumèrent les Bavarois. L'emplacement qu'elle occupait
est :
ivelé.
Ch&teaux. — Chlteau Dorival. construit en 1730. Au temps de l'ii
par les armées alliées, il abritait, quelques jours, un bien jeune aide de camp
qui, plus tard, s'appela... Guillaume 1" et fut couronné, à Versailles, roi de
Prusse et empereur d'Allemagne! Au chftteau Dorival, fut, en 1870, établie
l'ambulance bavaroise, tandis que von der Thann avait pris position dans le
parc, avec le 2' et le 4' bataillons bavarois, — La villa Beurmarm. Fut criblée de
balles et de boulets.— Le château de hiontvillen, construit en 1770 par le baron
Poupart de Neuflize; fut, sous la Restauration, habité par U. Schneider, le
grand industriel
du Creusol, pré-
sident du Corps
législatif. Servit
d'ambulance pen-
dant la terrible
journée de Ba-
îeilles. Le parc
tint lieu de ci-
metière aux Ba-
varois; l'infection
répandue par les
cadavres devint si
forte qu'il fallut
fair
r les 01
CUtMin ds 100111110», 1 Buolllw
vriera d'une Com-
pagnie anglaise
pour déterrer les
morts. On fouilla
les terres, et sur
le seul territoire
de Bazeilles on exhuma plus de cinq mille cadavres bavarois. Douze cents de
ces cadavres furent retrouvés dans le parc du château. Ils étaient ensevelis
dans une fosse gigantesque, à l'ouest du mur de déluré, proche la maison
du jardinier. En 1872, les Allemands élevèrent, en cet endroit, un monument
quadrangulaire, 3 mètres de hauteur; sur une de ses faces, on lisait : Hier
ftuAen in Goth SOO lapfei- Bai/em = Ici reposent 300 enfants de la Bavière.
En 1876, ce monument fut transféré à l'Ossuaire. Dans ce même parc, s'éle-
vait une croix avec cette inscription en langue allemande : Ici repose un officier
bavarois. Aussitôt après le départ des Prussiens, le propriétaire du château
vnutiil f!iiri>
seul ciirps iji
rciritii''S liiillc fi tiiitli'. >(i[i kiiii, ij
St. Kobyrt. brjiMfur à Hii:trillfs. ar
rfti)("((( rliom'ts-fri'fiiri, coiislniU,
— :.iio —
u tVissi', «Ifirs, fut creusée : cf n'esl pas un
s ca<l:ivi(>s ilP vin-ft-ciiiq onii'iers bavarou,
liiii-rit Ml- fusilli'i M. Kortier, de Yoncq, et
■i]si''s d'.-ivnir tiii^ sur un soldat bavarois. —
m coiiiiii^ni-eiiKïLil du siècle, par M. DeTîUei'
Bodsou, nialliv <ti' t'iip'». Ce chnK'iiii lui, lui au»'»!, uue ambulance avec croix
rou»»- (le lieiiévf tlottaut au-d<'ssiis de son helvMère; ce (fui u'empécha pas
les sauvafii-s Ilavamis de riut-euduT. d<! le piller et, i-bose afTreuse, de livrer
aux flaniuies les iiiniibreux blessi^si qu'il iibiitiiil. M*" Thomas, morte aujour-
d'bui. lia jamais voulu que le cliâleau fût relevé de ses ruines, qui appar-
lirniieiil niainteiKiut à M" Pbilippe, Mlle unique de M. Tliouiag-Kriquet : elle
dt^sJri! les ronservi'r ainsi, e1, rlia>]ue année, len louristca les saluent avec un
patriotique rei-
~ pect, — GMteav
ileTurenne.O&M
allaité et élevé cet
illustre hommede
guerre, qui na-
quit à Sedan. De
re ch&teau, coa-
struit ou quin-
zième siècle et
iiici'ndié en 1870,
restent seulement
.-tujourU 'huila pe-
tite porteque pré-
cédait le pont-
levjs, une autre
porte plus f;rande
ilanquée de sa
leur, les fossés
comblés mais en-
core visibles, et le
mur créiii-lé qui contmirne le janliii. I.a M^use. aux temps des grandes inon-
dations, baigiif^ ci-s i-uirii'x. Subsistiml eticoi-e quelques tilleuls de la famenM
allée qut! la léci;nd>' iifflrme nvoir été plantée par Tiirenne. Ce cb&teau est
aujourd'hui maison de fenuc dirvnnt laquelle s'étend le Pr^ Turenne, théâtre
d'uui! lutte liiandiose entre bs soldats de von der Tbann et les divisions ftwi-
çaÎM-s lirandchuiup et de Yassiu^rLe. — D'ailleurs, quel écart, quel lieudit de
Kazi'illes ne vil point son ccimbat? Citerons-nous : le RuUe; Con«f»n( Jne ; U
Itodên-; le Port; Cliiimiiîmiy : la Hri'nulnif ; Moutiiuhan; le Uotilin BiHy; U
H-iitt'u-ii- : la Ci'yj.r Blon'hc: le Fosn'^ Vrimont, où, par une manœuvre habile,
les Alb'mands ■• tnuriit-rent >■ notre inl'aiiti'rie de marine.
La Crypta. — L'Ossuaire. — " M>- void, dit Jules Mazé : Le Chanqi de
hnliiilli- •ta .Sc'fciii, dans la Hkvl:k hf. Kiiancv, nie voici devant le cimetière.
Au-dessus de la jurLe d'une maisonnette, un écHleau attire mon attention;
je lis : Ij- li'iMee, Knrdieii de la rrvpte. Le f^rdien, un ancien soldat médaillé,
m'a deviné. Il s'avaui-e, san(;lé dans son uiiironue, une lampe h la main. Nous
pént'trons dans le champ des ninils. .-ulmirableincnt entretenu. A l'extrémité
de rallée centrale, on aperçoit la j!rille d'eutr^-e de la crj-pte en partie cachéfl
{lar une pyramide; puis, au-dessus, un iiionunionl Tort simple composé d'une
pvraniide surmontant un sarcopbaae et entour<'-e, à la base, de sarcophages
plus petits. La pyramide [ilafée devant l'entrée avait été élevée par les Alle-
mands derrière le chAtcau de Monlvillcra, sur une fosse renrermant les restes
— .)Ol —
de cinq ceiils Baviirois. Les Bavarois ont pris place dans l'ossuaire et le monu-
ment les a suivis, mais il n'a pu, étant donné ses dimensions, recevoir l'hospi-
talité intra niuros,
« La crypte ou « ossuaire » — il appartient k l'Etat — se compose de deux
séries de galeries parallèles se faisant face, séparées par un couloir central ;
chaque galerie est formée de deux trottoirs parallèles distants de un mètre
environ. Sur les trottoirs, en bordure, des crânes; derrière les crânes, des
ossements. Les galeries de droite sont occupées par les Français, celles de
gauche par les Allemands. J'ai visilé ces lieux quelques années seulement
après la guerre ; l'aspect en était terrifiant — la crypte, alors, était un char-
nier. Mais le temps et la chaux vive ont accompli leur œuvre de destruction :
le charnier est devenu un ossuaire.
« Du côté français, pourtani, on remarque le corps presqu'entier d'un com-
mandant de cuirassier, la tète est percée d'une balle ; le buste d'un capitaine
d'infanterie de marine auquel adhère le dolman ; un bras et une main avec, à
l'un des doigts, deux bagues ; une botte de cuirassier renfermant une jambe ;
une tête de turco admirablement conservée ; les corps de deux bourgeois
ramassés dans les rues de Bazeilles après l'incendie, et dont l'identité ne put
Hre éUiblie; dans Tune des galeries, un cercueil d'ambulance plein de débris
humains, mis au jour, en 1892, par le soc de la charrue.
« Du côté allemand, quelques tiHes surmontées du casque à pointe — le
reste nest plus que débris informes... »
Depuis ces « souvenirs » de notre confrère Mazé, Kené Le Boedec est mort
le 1 1 mai 1899. Son remplaçant comme gardien de la crypte, depuis le 10 juillet
de la même année, est un douanier retraité, Jean-Baptiste Jaminet.
Chaque année, un pèlerinage comniémoratif à cet ossuaire, a la Dernière
Cartouche» au « monument » élevé sur la place de la mairie à la mémoire de*
soldats français et de Bazeilles, nous rappelle les douloureuses journées. 11
semble qu'ayant dans ce souvenir retrempé nos courages et avivé nos forces,
il nous est permis d'attendre, avec une confiance plus certaine, l'heure suprême
de la revanche.
Ecarts. — Le Rulle, 26 hab., ferme importante et filature. — Montvillers,
26 hab., chilteau entouré d'un parc, sur la Givonne. — Constantine, 4 hab.,
maison isolée, auberge entre Bazeilles et le Huile. — La Roziére, 3 hab., près
de la fontaine do ce nom, à proximité du Huile. — Le Port, 4 hab., sur la
Meuse, près du bac de Remilly. — La Gare, 34 hab., ouverte en 1864. —
Le Champinay^ 12 hab., près du château de Turenne. — La lirii(ueterie, 10 hab.,
entre Balan et Bazeilles. — Montauban, 11 hab., auberge au croisement des
chemins de Balan à la Moncelle et de Bazeilles à Daigny. — Le Moulin hilly,
anciennement la Platinerie ou la FoiUerie, 11 hab., près de la Moncelle. —
La Ramorie, 4 hab., dépendance d'une filature de la Moncelle. — La Croiv
Blanche, 8 hab., auberge à l'entrée du village de Daigny.
CHÉHÉRT. — H., i:i9. — E., 46. — D. C, 10. — D. A., 10. — D. D., 23. —
Hect., 492. — B. P., Donchery. — F. L., le dimanche après le 18 octobre. —
Premier étage du terrain llasslquc : carrières; pierres de taille dans les carrières
de l'oolithe inférieure. — C. de Vermandois.
Eglise. — Date du quinzième siècle, mais sans caractère architectonique
digne d'intérêt.
Château. — Château de Hocan, construit par un sire de Coucy, chambellan
de François I*'*'. Vn donjon fianqué de deux tours percées de meurtrières. Fut
bdti, sans doute, sur l'emplacement, et avec les débris, d'un château plus
ancien. Après la bataille de la Marfée, 1641, le château de Rocan, actuelle-
ment propriété de M. Chovelon, fut attaqué et pris d*assaut par le général
I.anibny. Il y séjourna qui-liiu<^ li^mps avant d'aller assiéger Doncherjr. Asseï
]trochi- du rhiUeau. la Tornie di! Kocan, uinsi qu'une chapelle et une petite
ri)nlain(> ilrilii'e à saint Doch. >'on loin, nu lit:u dit les Boche», on découvrit un
(luits cari-é appelé : le Puila '(*.* Ffeu — pourquoi ce nom? — et dans ce puiti
un crAni? d>> i)u;uf, du diarlxm el des pierres brûlées. Puis, en labourant b
prairie oii se trouve le pnils diis If-es, on mil <i jour plusieurs restes de mon
dont ron<!ine est iniximiue.
Au din-T^eptiëme Ai*-cle, ce clidtrnu de Rocan était habité par les Uescanse-
ChlUtu d> Rouu
vellr dont liiieul eut pour onde maternel Raoul de Coucy. Dans l'église de
(:h>''ii<ry. n;pose celui que l'on croit être li; dernier représentant des Uescsnne-
velle : '< Messira Charles Oesoanttevelle, chevalier, seigneur de Rocan, de Chëhéry
et auli'es lii^ux. fils des défunte Messire Charles Descannevelle et dame Anne
Touveniii. aussi si-igneurs desdils lieux. 1739. » Kt dans le chœur de isetteméne
éfjlisu, 1 Mi^ssire Franrnj's de ll^ynier <le Vi^'neux, chevalier de l'ordre royulét
niilit'kiri! de Siiiiit-I.nuis, hri;,Mdier des nnncs du roy, cy-devant lieutenant-
colonel du i-r'alnicnl. di' Tourruine, I7li:j, m a qui Charles Descannevelle, mort
sans l'uninl», li'-^'u;i (unie ia fortune. En 1792, êtnigrait celte famille deRejnïer,
[,e |io>'l>' ronlemporuiii llt-nri ili> Hunier est un descendant de cette famille,
■v». Itupp"l'>[is qu'an li<'ii dit le Tiimiix, hi tradition placerait un camp
romain ; mai* celle iruilition e*l jilus qne contestable.
CHEVEUGES. - 11., ^13.
- llecl., S'Jii. — H. 1'.. Doni-lii
r étap- ilu /(■;
ouvertes d:ii
Clieveu^ir:
Rockf. .lu Viiin- m
manilois.
Eglise. - D'.tri
le eloi-hi-r .lu Irei.
leaU. .Au pied du !■
tradition, rei'ijuin'
-K., l«l.- D. C, 7. — U. A., 7. — D.A.,».
ï. — ¥. ].., le deuxième dimanche de mai. —
lin jnriinfiiiiii; : carrti>res de pierres de taille
ik';iii'i'^ jiiurii'Llres de l'oolithe inférieure. Le territoire ds
:'Si'- |iur lu If'ir qui uvnit les ruisneaujc de l'.heveujui, de U
di- F-iMfiifll'; du M'-uliii Co'/itvl et de tfontru. — C. de Ver-
itie uni-ieiuii^ : le portail el la net datent du dixième siècle;
i-me sii^cle; les nefs latérales ne sont pas antérieures à
iieur, uni' pii rre liimiilalre eu marbre noir qui, d'après la
i>s re^tes Je M. el de M'"" de Uouiy, seigneurs de C"
l.a moitié de celte dalle est recouverte par les degrés du sanctuaire. Dans la
parlie visible, un mètre environ, il est facile de distinguer un casque et les
Eglise de Cbeieufes
pieds d'un des deux personnages, à cùt<: iluquel on reconnaît la forme d'une
robi'. L'inscription et les écussons restent indéchiffrables.
ChAtesUi ~ Du 1res important chtlteau dit de (^hsiiequeux, vendu l'an Y et
transformé tout aussitôt en maison de culture, ne reste que la cuisine faisant
coiTis avec quelques constructions modernes. A remarquer, dans cette cuisine,
une vieille plaque uu millésime 1S54. offrant un écusson sur lequel s'appuient
deux griffons : sans doute les armoiries de l'ancienne maison seigneuriale de
Roucï.
Ecarts. — La Maison Coiilan. N. C, — Le Moulin ite Monlrue, 11) hab. —
1^ Fouterie. — CAetieiy'us. — La Baure. — Le ChitUau. — La BtUe-VoUe ou
Uamal. — La Fue Perdue. — Le Chenau. — La Carrière. — Coulan, 1* hab. —
La Marft'e, 10 hab. Occupé en 1870 par le XI" corps bavai'ois. En juillet 1641,
la balaille de la MarfH, célèbre dans nos annales ardennaises. Les troupes
royales, que commandaient le maréchal Ue Clidtilloii et Fabert, furent défaites
par le duc de Bouillon et le comte de Soissoris, révoltés contre Louis XUI ou,
plutai, contre Richelieu. Un coup de pistolet, pendant le combat, tua le comte
de Sois'ons. Battant en retraite, le maréchal de Chûtillon ne s'arrêtait qu'à
Retbel, ayant abandonné aux mains de l'entiemi ses canons, son trésor de
guerre, 1,000 soldats, 300 officiers prisonniers et iiOO morts.
DAIOHT. — H-, 446. — E., 123. — D. C. S. — D. A., 5. — D. D., 2.Ï. —
Heel., 284. — H, P., Baieilles. — F. L., le dimanche qui suit le i" septembre.
— B. B. — S. M. — Ch. S. ouvriers et ouvrières de l'industrie lainière. —
Deuxième étage du lerrui'n thissique : calcaires sableux; carrières donnant des
moellons, des imvés, des dalles; sable Jaune; pierres à chaux. Daigny est au
pied d'une colline, sur le bord de la Givonne. — C. de Sedan.
ChAteaa. — tteste, d'un «ncien château fortifié, le donjon avec ses créneaux
et les casemates. A certains endroits, les murs ont 2 m. 1/2 d'épaisseur.
Aucune trace de fossés ou de fortiacations. Sur l'emplacement qu'occupait
ift niitii[iii> luiiiioir, fui (.'unsli'iiil l*> rli(lti>;ui iiKidertie <le Daigiiy : lequel appar-
lliil sufces^ivi' nt h M. ili' tijvoiine, ù la fnuiillf <ie. [^senurs un de l.ascoun
lut pn-frt Jps Aidi'iiiH'sl, à M, Renard-Hacot, à M. Fraiini-r.
Ecarts. — !..■ liuin-n-nrim-iif. t."i bah. — l-a /'«i(* Moncelle, U hab. — La
La F-'ilerk. i;i liab. - l.-- M-iilm. 1 liab. — l,a Fnrf/e. N. C.
Lleaxdits. — !.>' It-iis-Chrralifi; où si.- i-eiiconlrèi-eiit les troupes de Guil-
laiiiu'' il-- I.a Miirck •>( du dui' de (luisi- qui laissait morts sur le champ de
l> Llaill'' I.IHM) de st-fl soldais. Lu duc de liuise faillit être fait prisonnier : mais
il |iuL fuir, ayant taissA pour Lroplit't? son manteau par lequel l'avait saisi au
' cavaliiT du sire de La Hai^k ". — Mimly: HeurtfUse. La tradition aRlrme
•|u'uux orifiines. Dniiiny aurait ncrupt- remplacement des lieux dits Monty et
Hfurli-bitû, nù l'on voit encnn> des monceaux de pierres !i l'endroit où s'élevait
l'ancienne l'filise détruite vers l'an 1729 environ, et rebAtie en 1760. L'éf;lise
aetufllr, iissi-z t'-li-uante, date de I87ii. Cet ancien Daigny ne fut jamais, rf'ail-
b'urs, ni bioti riche, ni bien prospèif. NnuK rappellcnms qu'il fut ravagé par
l'hiirrllili- pest<- i|u'<-n (ÔSD apportèrent dans notre région les Espagnols au
si-rvii-e de la Li^ue; et qu'apri'S I» n*viK-ution de l'i'dil de Nantes, soixante-dix
fabricants de fiiulx et d'usleiisiles di> nii-na^e — l'industrie locale — s'exilèrent,
pitCL'p i|u'il?i apparti-naienl à la n'Iiuinn n'-fornii^e,
*** Km IKTn. Itaitiny <'-lait imindi'' et pillé par les soldats saxons, luttant
cuntie nus h>''i'nlqi)es marsouins de l'iriranterie de marine.
DONCHERY. -IL. I.OTii. — P. 11., iÛ6. — K.. 171. — D. C, 3. — D.A..3Ô.
— n. 11., -iX. -- llivl., H,6ai. It. ]'., Doncliery. — F., le troisième mardi
d.' cariTMe. le pi-oniii-r lundi de juin, le W novuniîire. — K. L., la Pentecôte.—
Il" P. — K. It. — S. M. — Kanf. munie. — (1. — T. ~ Troisième étage da
irrrniii iii'i'iisirr. Pri'iiii<'r l'I.iye du l>-rrnii\ Huxsi'iuf : calcaires hydrauliques el
Donctaerr
marnes, lleuxi^nie êlapo du lerrniii /(Kss/'/hc ; calcaires sableux exploitables
pour niocUuiis, dalles, can-anx et pavés. Troisième éloge du (ermi'n (institue.'
ealcinr>^ femi^lix-ux et ar;:iluii!i donnant de la chaux hydraulique. Doncheiy
s'rtend sur la rive drnile de la .Wc","'. — C. de Vermandois.
Egalise. — Haisons religieusas. — Prieuré. — D'architecture gothique,
l'éfrlise dr> Unnchery i-sl la plus remarquable de la région, après celles de Houion
■ t je MéïifTCs. I.i- cbivur et le sancttiairn d.-iliml du douzième siècle; les fenê-
tres du sanctuaire, cHé sud el t:6U: est, sont du iiuatoraièmc siècle; les grandes
— 000
fenêtres des nefs, nord et sud, sont du seizième siècle. D'abord simple cha-
pelle de prieuré, et construite à la suite d'un vœu de Charles le Gros qui deman-
dait des prières pour lui et sa famille, cette chapelle fut obligée de s'aprandir
successivement à mesure que l'exigeaient les besoins d'une population tou-
jours croissante. De sorte que le chœur et le sanctuaire, quoique très anciens,
ne firent que remplacer cette primitive chapelle. Les guerres des quinzième
et dix-septième siècles ruinèrent maintes fois l'église : d'où la différence de
style indiquant les époques pendant lesquelles se firent les restaurations. La
nef droite est plus large que la nef gauche. La hauteur du clocher, à quatre
pans, mesure, à partir du sol, 33 mèlres, et 36 en comptant le coq. Une vue
ancienne de Donchery nous montre une flèche élevée, élégante, en forme
d'aiguilles à pans. En 1637, un orage brisait cette flèche. Voici le récit ultra-
naïf que dom Ganneron nous a laissé de cette catastrophe : « Le niesme jour
de S^-Jacques comme on célébroit la grande messe où il y avoit grande affluence
du peuple le tonnerre tomba par trois endroits en l'église, dont il y eut plus
de cent personnes de blessés en divers endroits du corps, ayant mesme blessé
quelq'uns, sous les habits et les pieds et jambes chaussées; bruslé la peau de
ceux qui estoient bien veslus, le tout sans rien faire aux habits, souliers ou
chausses. Cecy arriva un peu devant l'évangile. Or comme tout le monde crioit
miséricorde en ladite église et que chacun pensoit à mourir, on contraignit
les prestres qui estoient cinq ou six de quitter la messe pour aller confesser
les blessez et Dieu sçait que plusieurs se confessèrent, qui n'en avoient guères
d'envie auparavant. Entre autres il y eut une jeune fille qui n'alloit guères
souvent à confesse et un jeune autre bon compagnon qui n'estoit pas loing
d'elle, qui se fust volontiers exempté de la confesse; mais comme le mal les
pressoit tous deux et que les prestres alloient par la foule pour entendre les
plus blessez les premiers, la jeune fille commença d'altrapper un prestre par
une de ses jambes et le pauvre garçon l'attrapa par l'aullre, si serré qu'il ne
peut jamais desgager d'eux qu'il ne les eust entendus en confession. [1 y en
eut quelque huit qui furent tenus pour morts; mais un seul mourut au bout
de quelques heures. Aucuns y perdirent l'esprit. Après cecy conimes les pres-
tres furent pour achever la messe, il en vint un en Téglise qui dit que le clo-
cher estoit tout en flammes du tonneire; il fallut encore quitter la messe et
l'aller esteindre, et les prestres pareillement y furent. 11 y eut encore des per-
sonnes qui furent prodigieusement sauvez du feu, estans accablez sur des
cloches et sous des pièces de bois. Enfin tout le feu fut esleint et le clocher
cousta 400' a refaire; et Dieu sçait dès qu'il tonne à Donchery comment chacun
court à l'eaue beniste pour s'en préserver. »
C'est la métamorphose de ce clocher reconstruit que nous possédons. Cette
église, dont les contreforts et les murs offraient maintes traces de boulets, est
sous le vocable de saint Onésime. Dom Ganneron nous énumère les nom-
breuses reliques dont elle s'enorgueillissait jadis, notamment : la fameuse
huile de saint Nicolas, in quodam jocali argenteo. Cette huile *Ie saint Nicolas
est une liqueur (?) recueillie sur les parois intérieures de son tombeau creusé
dans le roc au-dessous du maitre-autel de l'église royale et collégiale de Bari,
en Italie; on conserve dans le « trésor » de cette église une assez grande quan-
tité d'ampoules et de fioles remplies de cette liqueuret dont les plus anciennes
remontent à trois siècles. Dans l'église de Saint-Nicolas, à Gand, se trouve encore
aujourd'hui une bouteille en verre vénitien contenant de cette fameuse huile.
Au Mont-Dieu, se conservait une relique non moins extraordinaire : « le saint
lait de la Vierge » (voir Le Mont-Diku). L'église de Donchery ne possède plus,
actuellement, qu'une partie du bras (?) de saint Onésime dans un bien modeste
reliquaire au-dessus de la statue du saint, à droite du maître-autel, et quel-
ques parcelles des ossements attribués à saint Sébastien.
— 556 —
Outre cette église paroissiale, nous rappellerons : une chapelle qui s'élevait
dans l'anoien cimetière au nord de la ville, démolie en 1821, et dont il ne reste
plus vestiges, surtout depuis que cet ancien cimetière fut, en 1860, remplacé
par le cimetière actuel; une Maison-Dieu, c'est-à-dire un hôpital, supprimée le
8 floréal an HI, ayant été vendue, avec ses revenus, 190,310 livres 15 sols
4 deniers ; une renfermerie, maison de charité, où l'on donnait asile et secours
aux infirmes ne recevant pas de TÂssistance publique les ressources néces-
saires, et qui fut vendue, éf^alement pendant Tépoque révolutionnaire, pour
161,245 livres en assi^'nats; un couvent des Carmes que remplacent Thospice
actuel et l'école des filles: U* prieuri^ de Saint-Médard, fondé en Tan 887, au
centrt> de la ville, proche de l'église paroissiale, son ancienne chapelle d'ail-
leurs. Les 25 et 20 avril 1791, fuient vendus « les meubles, effets, linge, livres et
ustensiles de la
maison des ci-
devant religieux
de Donchery »
pour la somme
de 798 livres
6 sols payés an
receveur du dis-
trict. En 1861,
les bâtiments
du prieuré tom-
baient en ruines:
ils furent démo-
lis, sauf un mur
très épais, pour
laisserla place li-
bre à Técole ma-
te rn elle. Treiie
années plus tard,
était abattue la (h'uwje d** la Dune — hangar au toit pointu, — sur remplace-
ment de laquelle fut construite l'école de garçons.
De ce prieuré dépendait une maladverfe qui, remontant à Tépoque des croi-
sades, cessa de recevoir des lépreux vers la fin du seizième siècle. C'est l'hos-
pice actuel.
La Maison de Henri IV. — En 1600, à la suite d'une conspiration organisée
par Henri de La Tour, duc de Bouillon, le roi Henri IV résolut de prendre Sedan
d'assaut. Le prince de Sedan jura d'abord très énergiquement de défendre sa
ville; puis il lit sa soumission très humblement, ayant appris que Henri IV était
à Donrliery avec 3.'i,(H)0 hommes et une formidable artillerie. Le l*' avril 1606,
alors, «!iit revue à Torcy entre Henri de La Tour et Villeroy. Le lendemain, le
prince (le Sedan allait à Donchery et demandait pardon au roi, en présence
de la reine Marit^ de Médicis. Henri IV s'empressa d'écrire à Gabrielled'Estrées:
•• Plus heureux que César, j'ai vaincu avant d'avoir vu. » Puis, une seconde
letti't' à Louist* de Coli^ny, veuve du prince d'Orange, et une troisième lettre à
M. de La Force. Ces lettres, dans lesquelles il raille M. de Bouillon, sont con-
seivéï's aux archives communales de Donchery. Les troupes royales prirent
possession d«' Sedan, et le roi y entra le 7 avril 1600.
On voit encore à Donchery la maison qu'occupèrent le roi et la reine au n*36
de la <îrande-Hue. Cette maison n'a maintenant rien qui la distingue des habi-
tations voisines. Après avoir eu pour propriéUiire M. Pilas, lieutenant général
au Haillia^'e et Siè^^^e présidial de Sedan, elle passait à son gendre, M. Guyot,
trésorier principal des armées françaises; elle appartient aujourd*hui à
Donchery, d'après une vieille estampe
H. Sthurler-Rouy, de Sedan. Longtemps on conserva le lit où avait couchË
Henri IV, dans une alcôve décorée de vieilles tapisseries des Gobetîns que l'on
Après Henri IV, ce fut son fils Louis XIII qui vint à Donclierj', mais pour
assiéger celte petite ville qu'avait allaqu>^e déjà Frédéric-Maurice. N'était-elle
pas, comme le répétaient alors les strair-gistes, " sur la frontière la clef du
royaume? » Aussi, nombreux furent les assauts qu'elle eut à subir, ayant été
ravagée aux temps de la Jacquerie, aux temps des f^uerres avec les Impériaux,
aux temps de la Ligue. Que de fois furent bombardés ses remparts. Uue de
fois les assiégeants essayèrent de forcer la porte de France et la porte de Bour-
gogne! La première aboutissait au pont qui sépare la ville du faubour;;; la
seconde, •< regardant l'Ardenne belge n, était abritée par une grosse tour fort
ancienne. Son frontispice donnait sur une des rues de la ville. En !'an X, ces
deux portes furent démolies ainsi que la tour et la vodte. Les matériaux en
provenant furent vendus au profit de la ville. En 1792, un pont-levis et une
bascule avaient été construits à la porte de Rourgojjne.
Ecarts. — Le Dancourt, 65 hab., où se voit une église qui date du treizième
siècle. — Monlimont, 2R hab., où s'élevait la tour de Mohimont, l'un des postes
jadis les plus importants de ia Meuse. Ledancourt et Montimont ont leur adjoint
spécial et leurs registres de l'état civil, ù part. — Le Moulin Riyas, 6 hab. —
Maison-Rouge, 4 hab. ^ Le tfanil, ferme, 8 hab. — Le Champ-Lagrange, ferme,
6 hab. — Le Faucon, 10 hab. Ce château eut pour principaux propriétaires :
Oury de Duinvllle, sieur de Lamécourt, Guignicourt et autres lieux, avant 1643.
— Jean de Buisset, 1645 à 1662. — Louis de Maugre, 1662. — famille des
Renard de Fuschemberg, de 1662 à 17.. — Famille des Moriolles, de 17., h
1790, — Claude -Joseph, comte d'Ivory, 13 mai 1790 au 2 floréal an IL —
Après avoir appartenu trois jours à J.-B. Munault, le Faucon pusse & Pierre
Colin, pour le compte de Marie- Louise- Lrsule Rault de Hainsnull, comtesse
d'Ivory, qui. après avoir été incarcérée au Mont-Dieu, élait a cMp époque
renfermée dans la prison Saint-Pierre k Libreville (Charlevillej, Le 7 août 1827,
le Faucon est vendu par la comtesse Ledemours d'Ivory, à Jean-.Mcolas Gen-
darme, propriétaire et maître de forges à Vrigne-aux-fiois. Ce dernier le laissa
par succession Ix
son petil~nis, li
baron Evain {voii
Sbdam).
Le Sautou. 6 h.
Dans le bois des
Assimonts dépen-
dant jadis de la
célèbre forêt Ma-
d'hui magnilique
propriété appar-
tenante M. Emile
Corneau , ancien
député des Ar-
dennes. Environ
587 liect. plantés
de pins et de sapins. Lu
CUlMD du s
ielet traverse. — Le Uont-Piot, 4 bab. C'est sur le
i< iiiiln: Kritz "
Sedan, iliuiiinr des i
lièrent ivs iikiiuveiii'.'
Lp leiidemuiii du c<
SI' ii-iidit nu
Miiiit-Piol que le [iiiititi (lu 31 aoill \H~U l'arniée du piiiice royal de Prusse
éDililissiiil la prciiiièie batterii! cointiiandiint lu roule el la voie ferrî-e pour
iiiti'iif-|i[er 11- iiass;iH<? vei-s Mi'iièn's. Il ne restait déjà plus à notre anii^e.
prise ciiiiinie en um^ souricière, d'uutriï issue dans cette direction que le
L-lifiuiii du iionl piir Sainl-Mi-iiws et Viifine-aux-Rois. De la Croix-Piot,
' Moltkf purent, tant que dura la bataille de
ui, nu inciven de prnjeuliles à Tusée, déteruii-
iiupos iilleuiandes.
telli- journée cruelle, ù cini] heures du matin, Napoléon III
r-ral de Donchi-ry; le roi de Prusse venait de partir
trouva que M. >lc Bismarck. Ils eurent alors
t;lt<' akkiidonnée — In maison Uu listerimd —
â quelque! cents
mètres du pont
de Donchery. Ils
parlèrent longue-
ment des prélimi-
naires de la capi-
tulation. •• Ensuite
Napoléon III —
nous dit le récit
allemand — sortit
de la maison du
tisserand et invita
M. dt Bismarck à
s'asseoir à cété
Je lui, devant la
po: te. Il demanda
au chancelier de
la Conrë dération
si l'on ne pour-
rait pas laisser
belge pour y Olre internée et désarmée,
la veille par M. de Bismarck et le
: s'appuya~t-il sur les raisons d^jâ
lie proposition. 11 ne voulut prendre
ira les malheurs de la {[uerre, Su-
ivait été contraint par la pression de
i miiKiii do tiiunnd. k
l'armri;
1 frani;aisi' pas>
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Ki-aiiic.
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ESCOHBRES-LE-CHESNOIS. — II., 618. — E., 193. — D. C, 13. —
II. A.. I.i. — n. il., 3.i. — llpct.. 823. — R. P., Pouro-Saint-Hemy. — F. L,
11" iliinaïu'lii- c]iii suit li' \H ovluluv. — C' P. — H. R. — Troisième étage du
laidiii liiissiijiie : lulcjiin^ sulili'us, liinièrcâ de moellons et de dalles dans ce
calcaire; sable avec minerai ili' fi!r. — C de Luxembourg.
Eglise. — l»i; l'iinciiMiiK- éfilise fortiliée, incendiée en 1636, on n'a conservé
que quelques parties culciiiéi-s, et la tour aux six créneaux. « Le 8 juing 1936,
l'at'niéi- friinçoise snubs lu clinrgi' du cuiiile de Soison furent attaquei, l'arroei
impériulli: Ituiilonmiisi' couduile pur Isolani de Kor^jasse Ji Sachy et poursuit
jusqs « Multoii. Ui- Sucliy, k-s Kianeois t'unmt repoussas jusqs & Poulru-Saiat
Elemy, il'oii en ftiviiul les Kranaiis brillèrent Escombres. » Deux siècles aapara-
vunt, 1 \M, « [•■ itiiM'i|iii'i'dv Vil'' jour de mars plusieurs compaignons de la^ar-
iiisoii(li> H>>viilpii' ■• viieiii I. urdoir el bri'iler lavilledc Escombres. » SurlacoUiM
de H'iuh-Ciuu, une pi-lili; cbupi'lle. lieu de pèlerinage, dédiée à saint Joseph.
— 559 —
Ecarts. — Le Chesnois, oo hab. Terres plantées de chênes, appartenant
autrefois à la famille de Bouillon, vendues le 25 août 1608. Au nord du
Chesnois, fut, en 1793, établi un camp d'observation : se voit encore rempla-
cement de la redoute.
Lieuxdits. — Le Vivier des Sarrasins, — La Forteresse, — Le Jardin de la
Forteresse, où l'on trouva des monnaies anciennes, des morceaux de fer, des
ardoises, des tuiles, des pierres provenant de constructions dont on neconnait
point l'origine, et des ossements qui semblent indiquer un cimetière. — La
Bataille, le Canon, la Citadelle, le Camp, la Voie des cavaliers : à quels combats
ces lieuxdits font-ils allusion?
FRANCHEVAL. — H., i097. — E., 312. — D. C, 10. — D. A., 10. —
D. D., 30. — Hect., 1960. — B. P., Francheval. — F., les troisièmes lundis de
février, de mai et de septembre. — F. L., le dimanche qui suit le 22 juillet. —
C»« P. — B. B. — S. M. — S. ch. la Forge, — S. C. C. les Forges de la
Jonquette, industries lainières et similaires. — Syud. mixte des forges de la
Jonquette. — Deuxième étage du teirain ardoisier. Premier étage du terrain
liassique : calcaire sableux ; carrières dans ce calcaire, fournissant de petites
pierres de taille, des moellons et des pavés ; calcaires bleus pour dalles et
éviers. Le village se trouve sur un petit talus qu'entourent d'assez hautes
collines; le territoire est arrosé par VEaubrun et le Magr^ se réunissant en un
seul ruisseau, le Magne qui se jette dans la Chiers à Douzy. Le dicton ardennais
nous apprend que : Cest ici Franchevaux, — Pays aiu: belles femmes — Et aux
laids chevaux. (Pour ce dicton — et les autres nombreux dictons ardennais, —
voir Meyrac : Traditions, Légendes et Contes des Ardennes.) — C. de Sedan.
Eglise. — Fort ancienne. Plusieurs de ses parties remontent au treizième
siècle. Fut fortifiée en 1559. Soutint plusieurs sièges, entre autres quand les
réformés, en 1571, s'en emparèrent à main armée : alors Françoise de Bourbon
les autorisait à y faire « leur prêche »; toutefois, ils eurent un temple dont
Louis XIV. en 1682 (depuis deux années, Francheval appartenait à la France),
ordonnait la démolition. Quand les Espagnols, de 1675 à 1677, ravagèrent la
région, la sacristie actuelle servait de fort à Francheval. C'est encore aujourd'hui
un bâtiment ayant la forme d'un penta;^one irrégulier ne tenant à l'église que
par le plus petit côté. Les murs sont percés de huit meurtrières parfaitement
conservées. La rue qui prend naissance au chœur de l'église et qui mène à
Pouru-aux-Bois s'appelle rue de la Corne, du nom d'un ouvrage avancé, en
termes de fortifications. Les murs de toute la construction sont d'une épaisseur
qui varie de 1 mètre à 1 m. 40 et peuvent défier les siècles. A la partie
supérieure du clocher, à gauche dans le mur, se trouve un loup en pierre dont
on voit la partie antérieure du corps. Il en existait deux : l'autre a disparu.
Ce loup rappelle une légende (la voir dans Meyrac : Traditions, Légendes
et Contes des Ardennes).
Mentionnons un épisode dont les habitants de Francheval sont fiers; car, si
jadis, en 1626, ils méritèrent le carcan, « vu, dit l'ordonnance d'Elisabeth de
Nassau, la grande quantité de larrons qu'il y a en ce village, » ils montrèreni,
en 1816, un énergique courage. Un détachement de l'armée alliée arrive à
Francheval pour le rançonner. Or, se trouvait précisément dans cette commune
le cadre complet d'un bataillon de la grande armée : commandant, capitaine,
lieutenant, sous-officiers, tambour. Ces braves, tous « enfants du pays », se
concertent, puis vont revêtir leur glorieux uniforme qu'avaient troué les
balles, noirci la poudre, et se rangent en bataille devant l'église. Cette attitude
parut aux Prussiens tellement énergique, tellement résolue, qu'ils se retirèrent
sans avoir osé faire leur réquisition. Nous ne rapportons cet épisode, qui
parait peu sérieux, qu'à titre de simple tradition locale.
— 560 —
Lieuxdits. — I.o Moulin, — [.a Jonquette. — \SAire des Oiseaux, où se
passaient dans l'ancien temps do curieuses scènes de sorcellerie. — La Ruelle
du Temple, Ce temples construit en 1G44, fut démoli par l'ordre de Louis XIV,
en i682. Il se trouvait au nord de ré|u;lise actuelle, dans une petite rue ayant
entrée rue de la Corne. Sur son emplacement, aujourd'hui, quelques maisons
et des vergers. La cloche de ce temple fut donnée aux capucins de Sedan. —
I-e Jardin de r Hôpital ou fut, peut-être, une maladrerie. Se trouvait à l'endroit
qu'occupe, actuelhMiient, la maison Lamottc; ce quartier est desservi par la
rue de VHopUal ; tout proche, un petit sentier dit : ruelle de fHépitaL
'^^k^ Rappelons la neuvaine, autrefois célèbre dans la région de Francheval,
l\ sainte File (?) (;t à sainte Défile (??). Lorsqu'un enfant malingre et souffreteux,
« ne venait pas » alors, vite, une neuvaine aux deux saintes. Si le bébé n'était
pas mort avant la neuvaine terminée, c'était signe qu'il ne tarderait pas à se
fortifîer et à devenir, un jour, l'un des )>lus beaux hommes qu'il soit possible
de voir. Osl du moins re qu'affirmait Tamour maternel à qui, tant il est
immense, tout doit être pardonné.
FRÉNOIS. — H., 2îi:i. — E., 73. — D. C, 4. — D. A., 4. — I). D., 20. —
Hect., ,'i,*)4. — H. P., Sedan. — F. L., le dimanche qui suit le 29 juin. —
C*" P. — Troisième éluj?e du terrain Ifassv/ue : marnes, calcaires ferrugineux,
marnes schisteuses et pyriteuses exploitées comme cendres pour l'agriculture.
Premier éta^e du terrain jnnissiqw : calcaires, terrain à briques, minerai de
fer. Au lieudil les CroUfrt's, une source ferrugineuse. Le territoire est presque
tout en collines. — C. de Vermandois.
Eglise. — Date de 1624. N'ofTre aucun caractère architeclonique important
à signaler.
Château. — Le château Titeux, proche le ruisseau de FnhioU. Etait jadis
entouré de fossés larfîes et profonds, dont on voit encore les traces. Pour
entrer dans ce château, il fallait passer sous deux portes li pont-levis.
Ecarts. — Bellevuf, .» hah. — Le Moulin Mapaille, 5 hab. — Les Pelita-Arbres,
4 hab. Traversé, au temps de (^harlemagne, par la voie royale reliant Attigny
h Douzv. Aux Petits-Arbres, en 1870, les Prussiens établirent une de leurs
batteries. Assez proche?, se voyait jadis une croix en pierres, dite de Maître
Paul, dont on ignora toujours l'origine ; deux kilomètres plus loin : la croix
des IVtits Arbres; elle date de 17U2. — Le Tunois, sans doute un ancien
tumulus. — Le Chemin df'$ Homains, — La Borne du roi de Prusse, où se tenait
<îuiilaume lorsque, admirant la charge de Floing, il ne put retenir ces paroles :
i< 0 les braves gens ! >i qui flamboieront éternelh^ment en lettres d'or dans
nos héroïques et ni»M*veilli*uses annales de France !
LA MONCELLE. - IL, 2(i4. — E., 74. — D. C, 4. — D. A., 4. —
D. I)., 2^. -- Ih'ct., 13;>. — IL P., Hazeilles. — F. L., le dimanche qui suit le
8 sef>tembre. — O" P. — IL H. — S. M. — Deuxième étage du terrain
liassiqni' : carrières, niainl^nant inexploitées, de moellons et de pierres à
chaux. Le villa^'e «"^t resserré dans une ;iorge étroite qu'arrose la Givùnne.
possédait, vers it'»40, un moulin a poudre. Un « règlement de sûreté », datant
de ri'tti' époque, nous ap]ireiul qu'en cas d'alarme les habitants de fiazeilles
devaient donner le signal à ceux de la Moncelle, qui à leur tour étaient tenus
de prévenir ceux de Krancheval et de Villers-Cernay. La Moncelle ne fut
réunie à la Franee qu'en i(')42. avec la principauté de Sedan. Un seigneur de
La Monc(?lle, énii;iré, aupjirtint à l'armée du prince de Gondé. — C. de Sedan.
Ecarts. — La liamaurir, 11 hab. Filature. — La Petite Moncelle, 44 hab. —
Le Bois Chevalier. C'est surtout à •< la Haniauric » et au « Rois Chevalier >»
que la lutte fut vive, en 1870, entre Français et Allemands. « Sur le plateau
— 561 —
de la Moncelle, les morts s'étendent à perte de vue; les obus ont couché,
emporté par file, les soldats des divisions Lacretelle et Grandchamps. Nés
pauvres morts gardent encore, mais glacée et muette, Tattitude de la vie :
les uns, foudroyés tandis qu'ils ébranlaient leur fusil ; les autres, tombés et
restés à genoux, semblent, par l'expression fièrement résolue de leurs visage,
protester contre la défaite de la France et le triomphe de l'étranger . . . »
(Dick de Lonlay : Français et Allemands.)
NOTERS-PONT-MAUGIS et THELONNE. — Noyers. — H., 769. —
E., 185. — D. C, 8. — D. A., 8. — D. D., 28. — Hect., 948. — B. P., Noyers.
— F. L., le dimanche après le 13 juillet et le 18 octobre. — G. — S. C. C. de
Pont-Maugis. — Deuxième étage du terrain liassique : marnes, calcaires ferru-
gineux et argileux, marnes et schisteuses sulfureuses exploitées pour l'agricul-
ture. Premier étage du terrain jurassique : carrières de pierres de taille dans
les carrières lamellaires et oolithiques de Toolithe inférieure. Terrain diluvien :
minerai de fer, cailloux de quartz. Noyers est au sommet d'un coteau assez
élevé. A rentrée du village se voit le tilleul, « un arbre de la liberté », que
plantait, en 1792, le maire Etienne Oudin. — C. de Sedan.
Thelonne. — H., 415. — E., 136. — D. C, 8. — D. A., 8. — D. D., 28. —
Hect., 363. — B. P., Noyers. — F. L., l'Ascension et le dimanche après le
17 septembre. — Avant 1828, Noyers se divisait en deux communes distinctes :
Noyers-The tonne et Chaumont-Saint-Quentin. Thelonne, d'origine romaine, érigée
en commune seulement depuis le 1"' janvier 1884, fit partie d'un canton de
chasse appartenant à Louis XV. Son ancien moulin est devenu filature. Est
également transformée en filature sa papeterie d'autrefois. La Meuse traverse
le territoire. Pendant la guerre de Cent ans, Thelonne fut totalement ruiné
par la « compagnie d'Eustache d'Amberchicourt », laquelle envahissait ensuite
le Mouzonnais. (Voir Revue d'Ardenne et d'Argonne, D' A. Lapierre : La Guerre
de Cent ans dans VArgonne et le Rethélois. — Voir aussi Finot : Recherches sur
les Incursions des Anglais et des Grandes Compagnies dans le duché et comté
DE Bourgogne a la fin du quatorzième siècle, Vesoul 1874; et de Fréville : Les
Grandes Compagniks au xiv« siècle, dans Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. m et t. v.)
Cet Eustache d'Amberchicourt (canton de Douai) fut pour la région ardennaise,
à ces lamentables époques, un des plus cruels et des plus terribles capitaines
de « routiers ».
Eglise. — L'église de Noyers remonte au treizième et au quatorzième
siècles. De ses fortifications, reste encore un mâchicoulis. Elle est sous le
vocable de saint Hiiaire qui donnait son nom à une fontaine jadis assez fré-
quentée par les pèlerins.
Ecarts. — Pont-Maugis, 476 hab. (voir Meyrac : Forèt des Ardennes, pour
Torigine légendaire de cet écart, qui mériterait d'être une commune auto-
nome), fondé par les quatre fils Aymon après un saut prodigieux de leur
cheval Bayard. Maints vieillards n'affirmaient-il pas tout récemment encore
avoir vu la pierre célèbre où s'était incrustée l'empreinte d'un sabot? Eut autre-
fois des usines métallurgiques importantes, puis des fouleries ; doit sa pros-
périté actuelle aux filatures Ronnet. — Chaumont, 75 hab., où Ton ne voit pas
plus de chiens enragés que l'on ne rencontre de couleuvres à Noyers, saint
Pierre ayant maudit ceux-ci, et saint Hiiaire ayant maudit celles-là (voir
Meyrac : Traditions, Légendes et Contes des Ardennes). A Chaumont, une
église assez ordinaire d'ailleurs, datant du treizième siècle. — Saint-Quentin,
13 hab. Ferme ayant appartenu, jadis, aux religieuses de Sept-Fontaines ; fut
vendue pendant l'époque révolutionnaire comme bien national. Saint-Quentin
eut son château fortifié, dont restent encore visibles, dans le clos d'une ferme,
deux « lignes d'enceinte ».
36
— :ii.2 —
Lieuxdits. — l-a foss** awr \nycrs, où fut découvert, on 1628, « un mo-
nument assez bien conservé sur ses quatre colonnes, et qu'entouraient de
curieuses antiquités romaines. » (Ju'est devenu ce monument? Que sont
devenues cva antiquités romaines? Dans cette « tbsse aux noyers », dont per-
sonne, aujourd'hui, ne connait i*em|>lacement, auraient été cachés les cloches
et h's trésors de l'éj^lise quand, «mi 1814, les alliés entrèrent en France. — Le
Pré devant h' Moulin, où se trouvait le moulin banal. — La BaiUerie, terre
appartenant au liailli. — Lf Ban yotre-Dame, terre jadis appartenant à la
Viergt^ (?;: aussi n'y pouvait-on rien glaner ou récolter sans » la permission de
M. le curé »». — Le Poirier du Prince, planté par *< un prince » souverain de
Sedan. — Les Minet tea, du minerai de f(^r qui s'y ramassait, mais en petite quan-
tité. — Sente du Fief, c'est-à-dire clu'niin du fief. — Le Thunois, ou tumulus,
dans le({uel on aurait trouvé de notnhnMix squelettes : ceux des soldats qui
moururent a la bataille de la Marfée. ~- La Marlidre, terres alTectées au paiement
du «( marlier •• ^har^é de tenir l'éj^'lise toujours fort propre, de sonner les clo-
ches, di' chanter au lutrin. Le marlier était autrefois, assez communément, Tins-
tituteur. — Le Carre Saint-Iluhert, tern-s alîectées jadis au fermier décimateur
des reliciuesdi' saint llubtTt. — Terre à IWnjent : tire son nom de nombreuses
monnaies romaines »[ui s'y trouvèrent. — Le Torday, ou cou tordu. Au Torday se
taisaient les exécutions capitales ordonnées, soit par la prévôté de Doncherr,
soit par les moines de Sept-Konlaines qui possédaient la ferme de Saint-Quentin.
-Fontaine Saint-lldaire. - Le liloeus, où se tenaient pendant la bataille de la
Marfée les tioupes royales de réserve, tjue commandait le marc]uis de Sourdis.
An lUocus, aux temps des fj;uerres de la Révolution, une redoute d'où Ton
transmtrltait les sif^naux.
Montant à t'Arhre. terres «linsi nommées parce qu'elles allaient en montant
jusqu'à larbre Uenaud, Varhre .Va//»/, à l'ombre duquel se reposèrent souvent,
nous assure la lé<{ende, les quatre lils Aymon. Mais voici maintenant un
souvenir plus précis. C'était le 'A\ août 1870. Le cortège impérial, arrivé sur la
|>lace Turenne, à Sedan, se dirip*ait vers le pont. A l'entrée du pont se trou-
vait le colonel Stoffel. L'empereur le recormail ; il s'arrête pour lui dire
quelques mots. A peim* ce temps d'arrêt dure-t-il une seconde. Au moment
même où Napoléon s^^iga^^eait sur la chaussée du pont, un obus, parti des
hauteurs de l'arbre de Naud, vint éclater sous le nez du cheval, comme si ou
l'eût visé. L't?m|)ereur se retourne : « Colonel, dit-il tout posément à Stoffel,
vous venez de me sauver la vie! >< Uni, en vérité; car si Napoléon ne s'était pas
arrêté une seconde, cet obus le broyait!
POURU-AUX-BOIS. IL, li'M). — K.. 180. — D. C, 14. — D. A., 14.—
1). 1)., :if. — llect., 002. — IL P., Pouru-Saint-Hemy. — F. L., le dimanche
(|ui suit le 11 novembre. -- O*" P. - H. U. - - Ch. synd. ouvriers et ouvrières
en tissus et industries similaires. — S. C. C. l'Industrie lainière, — Deuxième
étajze (lu terrain ardnisier. Premier éla^e du tei-rain lias$hjue : calcaire sableux
fournissant des moellons, sable. Le village, traversé par un ruisseau d'assez
minc(> importance, le Pouru, est dans un bas-fond qu'entourent trois collines.
— (i. (le LuxembouriJ.
Ch&teau. — Fut une des petites-filles d'Yvois. Détruit, sans doute, aux temps
des j^uerres relifïieuses. Le château moderne qui le remplace n'a de château
f]ue ie nom attaché au souvenir du premier manoir. C'est à ce château que fat
porté, blessé, le f^'énéral de Mac-Mahon. Il y fut soigné et, avec son élat-m^or,
y restait jus(]u'à la fin de novembre 1870 : alors ^uéri, il se constituait captif
en Allenia^jne.
Lieuxdits. — La Vanne, où furent trouvées de nombreuses monnaies à
Teffl^Me des einpen^urs romains, et aussi quelques armures semblant avoir
appartenu aux soldais de CharleS'Quint, qui, en 1521, assiégeaient Méziëres. —
La Fosse. — La Bataille. — La Route Ckarlemoine, évidemment <i la roule
Charlemagne i>. — La Redoute, lieu de défense établi pendant les guerres de
la Révolution pour protéger le camp de Grand-Hez, en Belgique.
POimU-SAINT-RBHT. — H., 1413. — E., 327. — D. C, 12. — U. A., 12.
— U. D.,32.— Hect,, 1,019. ~ B. 1'., Pouru-Saint-Remy. — F., le iS juin et le
25 aoill. — F. L., le dimanche <|ui suit le 12 octobre. — Fanf. l'Ouvrière. —
Assoc. tes Anciens Elèves île l'Ecole. — G. — Ch. synd, ouvriers et ouvrières en
tjssuset industries similaires. — Ch. synd. i< indépendante i> des ouvriers tisseurs.
— Deuxième étage du lerrain liassique : calcaire sableux exploité pour moellons.
Le village se trouve à l'extrémité d'un petit vallon. Deux étangs alimentés par
un ruisseau arrivant d'Escombres et qui se jette dans la Chiers. Le territoire
est aussi traversé par le Powu. — C. de Sedan.
Eglise. ^L'ne très ancienne église, lézardée, menaçant de s'écrouler, et qui se
trouvait, encore en 1821, isolée en dehors du village. Détruite parles Espagnols
au temps des guerres avec les Pays-Bas, au seizième siècle, et acquise au
domaine royal, en 1642, avec la principauté de Sedan. L'église nouvelle, des
plus ordinaires, mérite i peine qu'on la mentionne. En entrant dans le village,
se voit une chapelle sous le vocable Notre-Dame de Bon-Secours : fut cons-
truite en 18*1 pour rempbcer le calvaire. Au milieu du cimetière, une autre
petite chapelle sur l'emplacement qu'occupait celle église primitive dont noua
venons de parler.
CbAteau. — D'origine très reculée. Ne semble pas avoir élé fortifié. La
porte principale csl a fronton armorié. Il se nomme hemehan et appartient à
la famille de Tassigny.
ECATts. — Le Moulin de Crahay, N. C. — Le Moulin de Uartincourl, 6 hab.
— Le Moulin de Bouryerie, N. C. — Remehan. — L'Einoudrerie, 34 hab. — La
Foukrie Jobert, N. C. — La Platinerie, 4 hab.
RÏJBÉCOURT-ET-LAMÉCOURT. — H-, 245. — E., 76. — D. C, 7. —
D. A., 7. — D. D., 27. — Hect., 412. — B. P., Francheval. — F. L-, le deuxième
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ChUsin d« LimMourt. a RubMourt
- Deuxième étage du terrain liassique : calcaire sableux
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— 564 —
ol ar^il«*ux, moellons ».'t pi<*rros à chaux. Ilubécourt se trouve à rextréraîté
(l'un vallon dont li's coteaux courent, du nord au sud depuis Villers-Cernay
justin'à l'anfjle du bois Chevalier. I,e territoire est arrosé par le RuUe, petit
rnissoau (jui traverse le villaf<e. — C de Sedan.
ChAteau. — Jadis l.auK'TOurt se composait de la (jrande et de la petite
Mt'rnurt. Au seizième siècle, en 1588, les deux Mécourt échangèrent leur nom
contre celui de Lamécourt, alors que le chAteau de ce village tombait au
pouvoir d(^s ligueurs. A cette époque, Lamécourt était presqu^enti ère ment
peuplé d<* ]»roleslants.
Ecarts. — Laint'vnnrt, 31 hab. — La Marbrerie, où se trouvaient en 1880
des l'orjLîes et, au siècle dernier, un atelier à polir le marbre, transformé main-
tenant en filature. - Rome: une seule maison porte le poids de ce nom
fameux. — La Tour, dans le bois Chevalier, où se voit une élégante tourelle.
— La Vi'/wtfe, 14 hab., ancien lieu planté de vignes et où fut construit, en
i88;j-t88V, le cliAteau af»partenant à la famille de Montagnac.
'w^ Voir, dans Villes kt Villaoks, la dramatique histoire de deux héros
rubt'courtois : (luillaume, dit Pa-J/imne, et Rruneau ; celui-ci fusillé parles
Prussitfus, eu 1870, tlerrière la petite église de Ilubécourt.
SAINT-AIGNAN. — IL. 207. — E., 80. — D. C, 9. — D. A., 9. -
I). l)., 19. — Ilect.. 77;L — H. P., Donchcry. — F. L., la Trinité. — Troisième
l'tage du trrrain //V/ss/'/mc : marnes noires et sulfureuses. Premier étage du
terrain jurassit/ue : calcaires de l'oolithe inférieure. Le territoire est traversé
a Touest par la Bar qui le sépare d'Ilannogne-Saint-Martin. Au sud-ouest
coule le canal des Antennes : il passe, aussitôt après avoir quitté Omicourt,
sous un tunnel long de 258 mètres. A mentionner, dans le bas du village, une
fontaine dite de Saint-Aîgnan. dont les eaux, affirment les pèlerins, guériraient
l(?s affections dartreuses que l'on nomme saittettes. — C. de Vermandois.
ChAteau. — Dans la {tuene de Chereugcs, une presqu'île, formée par les
sinu«»silés de la Har, se voient les vestiges d'une ancienne forteresse incendiée,
nous ilit la tradition, un peu avant, ou un peu après la fameuse bataille delà
.Marfée. Celle forteresse remonterait jusqu'aux origines de Saint-Aignan, Tun
<le nos plus anciens villages.
Eglise. — Fortilire. Date du onzième siècle. Sur sa tour, construction
épaisse à trois étapes, se n-manfuent quatre meurtrières, et, à la porte d'entrée,
des alvéoles dans lesquelles se glissait une massive pièce de bois servant de
verrou.
Lieuxdits. — A la Guerre. — La Cave. — Le Camp, — Le Pré d'Elan. — Le
Cimrtière d'S Varhes, rappelant d'assez anciennes légendes que nous avons
racontées dans Villks kt Villagks dks Ardk.nxes. — Le Pré d'Herta, un gra-
lii'ux vallon consacré sans doute à la déesse gauloise Herta. (Voir Mejrac : La
FnliKT DKS ArDK.NNKS.)
THELONNE. — Voir Noyers-Pont-.Maugis.
VILLERS-CERNAT. — H., :>40. - E., 184. — D. C, 9. — D. A., 9. -
n. I)., 21». — Hect., 2,215. — H. P., Francheval. — F. L., le dimanche qui suit
le li mai rt \o 18 octobre. — Deuxième étage du teirain ardoisier : schistes
bleus, (]uartzites avec pyrites ; fouilles abandonnées pour la recherche de
l'aidoise. Premier étap* du terrain Uassique : calcaires sableux et carrières de
iui»elloi)s, notamment à Mohymont. Villers-Cernay s'étage sur le penchant
d'une petite cnlline, au pied de la<{uelle coule un petit ruisseau qui prend
sa source dans une t'nnH voisine. Une de nos communes les moins riches en
souvenirs historiques. 11 suffira de signaler qu*au lieu dit Saint^Refutud, des
__ 565 —
fouilles mirent à découvert quelques constructions anciennes que l'on croit
être d'origine gallo-romaine. — C. de Sedan.
VILLERS-SUR-BAR. — H., 231. — E., 80. — D. C, 8. — D. A., 8. —
D. D., 17. — Hect., 545. — B. P., Donchery. — F. L., le dimanche qui suit
le 12 octobre. — C'« P. — Troisième étage du terrain liassique : calcaire ferru-
gineux et argileux; marnes schisteuses noires; minerai de fer avec argile grise
réfractaire. Villers s'étage sur la pente ouest du Mont-Piot, rive droite de la
Bar. — C. de Vermandois.
Eglise. — Assez ancienne, mais n'offre rien de remarquable. Cloche bénite
en 1702 : nommée Marie-Anne « par Valentin Martinet nottaire royal, procureur
fiscal de la ville et prévosté de Donchery, et Dam** Marie-Anne Bressar son
espouzes. »
Ecarts. — La Voie des Iles. — Le Moulin de la Fontaine Hatty. N. — La
Ci*oix. H. — La Maladrerie. — Le Champ du Taureau. — Le Moulin, où se
trouvait le moulin banal. — Le Prô de la Roziére, une des censés « qui contenait
quatre fauchées », ayant appartenu aux ducs de Hethel-Mazarin. — Le Grand
et le Petit Condé, ferme où l'illustre capitaine qui fut Condé se serait, dit la
légende, arrêté deux jours. Quelques années auparavant, Louis XIII avait
bivouaqué tout un jour, non loin du village, et, le soir, était rentré à Mézières.
"^ADELINCOURT. — H., 523. — E., 134. — D. C, 3. — D. A., 3. —
D. D., 22. — Hect., 422. - B. P., Sedan. — F. L., le dimanche après le
8 septembre. — G'*' P. — Troisième étage du terrain liassique : marnes recou-
vertes par le terrain diluvien; calcaires ferrugineux et argileux; marnes schis-
teuses. Premier étage du teirain jurassique : calcaires oolithiques.
Histoire. — C. de Sedan. Rien de particulier dans l'histoire de Wadelincourt.
11 eut, ayant été pillé, saccagé, brûlé — de nombreuses pierres calcinées l'at-
testent, — le sort de presque tous les villages ardennais. Appartenant à la
seigneurie de Raucourt, puis au prince de Sedan, Wadelincourt devint terre
française, lorsque la principauté de Sedan fut, en 1642, annexée au royaume.
Eglise. — Une tradition absolument fausse veut qu'il y ait eu à Wadelin-
court un couvent de jésuites : une partie de l'église actuelle, dont l'aspect est
assez caractéristique, aurait été construite par eux. Ce couvent aurait — tou-
jours d'après la même inexacte tradition — occupé l'emplacement où se
trouve aujourd'hui, non loin de l'église, une petite ferme. Wadelincourt con-
serve la cloche conventuelle de la célèbre chartreuse du Mont-Dieu.
m. CANTON DE CARIONAN.
•
Ce canton comprend vingt-six communes : Carignan , Auflance, Bièvres,
Blagny, les Deux-Villes, la Ferté, Fromy, Herbeuval, Linay, Malandry, Margny,
Margut, Matton, Messincourt, Mogues, Moiry, Osnes, Puilly-Charbeaux, Pure,
Sachy, Sailly, Sapogne, Signy-Montlibert, Tremblois, Villy, Williers.
Il est borné : au nord et à lest, par la Belgique; au sud, par le département
de la Meuse; et à l'ouest, par les cantons de Mouzon et de Sedan-Sud. Arrosé
par la Chiers, la Marche et quelques ruisseaux assez considérables pour faire
mouvoir d'importantes usines.
12,959 hab.; 3,690 élect.; 20,280 hect.
« Ce canton — écrit J. Hubert : Géographie des Ardennes — a la moitié de son
étendue presque dans la vallée de la Chiers, et sur les coteaux pierreux. Il est
parsemé, dans l'une et dans l'autre partie, d'un grand nombre de petits mon-
ticules qui forment de beaux points de vue, et qui donneraient au pays un
— 5r,6 —
a5|>»M-t In"* pittoresque s'ils ♦'•taiont garnis de quelques plantations ou de quel-
ques arbres: niais ils sont dépouillés de verdure. La vallée de la Chiens est
tertile et renferma d«' i^Tandes prairies; moins bonnes toutefois que celles de
la Meuse. »)
CARIGNAN. — M., '2r22i. P. fl., .i'K — K., :»tG. — 1). A., 20. — I). D.,40.
— Ilert., I .iOI. — \\. P., Caripian. — F., le 30 janvier, le lundi de la Mi-Caréme.
le il mai, le premier jeudi de juillet, le 10 août, le 40 octobre, le 7 décembre.
— V. L., le [iremier dimancbe de septembre. — O* P. — B. B. — S. M. —
Harm. lea Enfants trYvois. — S. T. — r.lub. vélocip. yvoisien. — G. — T. —
Cari^Mian est construit sur la rive gauche de la Chicrs, au pied de la colline
dite de Mnntilh'uL Outre cette rivière, le territoire est arrosé, notamment, par
deux ruisselels, l'un venant de Matton, l'autre venant des Deux-Villes, qui se
rencontrent à Mamjn'\ écart de (Iari;zn;ui, y confondent leurs eaux, et se jettent
ensemble dans la r/i/V/s. Deuxième éta^'e (lu tt^rrain liassique : calcaires sableux
et ar;;ileux fournissant des ntnellons ^élifs, de la chaux et du sable. Troisième
élaf^e (In terrain liasav^nc : marnes, lambeaux de calcaire ferrugineux. Terrain
dilnxini : tern^ à briques, à tuiles et à j)oleries. Terrain modetTie : cailloux de
quartz ex[»loités [tour l'entretien des routes. A signaler, ici, les Grands-Moulins,
puis rex[)loitation n^ricole de M. Jeanjean-Lorin , aujourd'hui décédé. Cette
exploitation, qui lui viihit la croix de la Lésion d'honneur et la prime d'honneur,
est actuellement dirifjée, avec grande intelligence, par son fils, M. Aimé Jean-
jean. Kn<^raissem(^nt du bétail; production du lait qui trouve un écoulement
facile à la beurrerie de Carignan; culture des céréales de semence et de porte-
graines divers. A mentionner aussi la très importante graineterie de la maison
DenailTe.
Histoire. — C. de Luxembourg. Carignan qui, primitivement, s'appelait Yrois,
est d'ori;;ine très ancienne, l/itinéraire il'Antonin la mentionne quatre fois, qua-
rante-({uatre ans avnnt J.-C C'était alors, avec sa forteresse, une importante
station utilitaire romaine. Kn iSC», passe delà «lomination romaine sous la domi-
nation tranque. Hava;;é par les Normands en 880. Choisi pour lieu d'entrevue,
en 947, entre Olhon I''", empereur d'Allema;ine, et Louis IV d'Outremer; Othon
ayant été recounu roi de la Haute-Lorraine, ses états s'étendent jusqu'à la
Chiers. Fn 974, nouvelle (entrevue entre Otli<ni II et Lothaire; voulant témoigner
.(«a reconnaissance pour la magnitique réception <i lui faite, Othon accorde à
Tbéodoric, arclievé(|ue de Trêves, ainsi qu'à ses suc<:esseurs, le droit de battre
monnaie : il ne reste plus trace actuellement de « Thôlel >» où fut battue mon-
naie. Kn 1024, troisiènn' entrevue entre Robert, roi de France, qu*accompa-
gnait sii femme Constance. Kncore en lO.-iO, entrevue à Carignan entre Henri lU
d'Allemagne et Henri I'^'' de Kran<'e. Kn 1220, Y vois, qui appartenait aux comtes
de Cliiny, nprès avoir été possédé par les évéques de Trêves, passe, Louis D'
le jeune étant mort, dans la maison de Loos avec Jeanne de Chiny. En 1239,
le seigneur d'Yvois donne h sa ville la charte de Beauniont. Vers cette époque,
Yvois, plus étendu que ne l'est Carignan aujourd'hui, fut entouré de remparts,
mais il est impossible de préciser le contour de l'enceinte, laquelle fut percée
de deux portes : celle de Bourgogne, devenue la porte Saint-Georges, et celle
de Mou/on. Les murs étaient flanqués de tourelles où se pouvûcnt, en temps
de guerre, réfugier les seignenrs dont les terres et les châteaux s'appelaient:
Filles et Petiti's-Filhs tVYvn's. Les Filles étai(Mit : Messincourt, Auflance, Lom-
but, Malandry; et les Petites-Filles : Pouru-aux-Rois, Tassigny, Villy. A cette
époque, existait à Yvois une importante manufacture de drap.
Kn ltî3, une cession consentie par Elisabeth de Gorlitz, Ûlle de Tempe-
ri^ur Sigisninnd, fit passer les terres d'Yvois en mains de Philippe, duc de
Bourgogne. Ce diTuier vint, en 14o2, recevoir, de ses nouveaux sujets, le
— 56T —
ment de fidélité. Après la mort de Charles le Téméraire à Nancy. Mûrie de
Bourgo(;ne hérita de la ville d'Yvois qu'elle porta dans la maison d'Autriche par
son mariage avec Maximilien. Charles d'Amboise, envoj-é par Louis XI, reprit
Yvois t la tête d'une armée de 20,000 hommes, en U8i. La ville ne resta
que deui ans au pouvoir des Français : elle fut rendue k Maximilien en 1483.
L'année 1489 est marquée par un nouveau siège au cours duquel Robert I"de
La Marck fut tué. Encore d'autres sièges à signaler, surtout pendant les guerres
entre François I" et Charles-Quint. En 1541, Yvois capitulait devant une armée de
38,000 hommes, commandée par le duc d'Orléans, second fils dn roi de France,
Une tentative dirigée quelques années plus Lard par le duc d'Orange, échoua
devant l'énergique résistance du duc de Guise. Rendue à Charles-Quint par le
traité de Crépy-en- Valois, Yvois fut reprise en 1K52 par Henri 11, malgré la
courageuse défense du comte de Mansfeld; puis le traité de Cateau-Canibn^sis,
15S9, stipulait la cession de cette petite ville à l'Espagne; mais il fut convenu
que ses fortifications seraient abattues. (Voir Hannedouche : Dictionnaire des
ColfHUM» DE L'aRHO.NDISSEUE.VT DR SKDAN.)
Toutefois, lorsque Louis de Rourbon, comte de Soissons, ayant attaqué les
Impériaux, non loin d'Yvois, les mil rruellement en déroute, les forlitlcations
àDCJODDU lorUflciUoni dt Cu-lgnui
furent reconstruites « a la moderne >i avec bastions, courtines, boulevards,
demi-lunes et ouvraj^es à corne. C'était vers l'an 1635, environ. Deui années
plus lard, le maréchal de Chilillnn attaquait Yvois forcé de se rendre après
une vigoureuse résistance; puis, deux années après, nouveau siège par le
maréchal de Chiltillon, Louis XIII ayant résolu de détruire Yvois et de se donner
ainsi, selon le mot curieux du sire de Ponlis, i< un divertissement n. La prévôté
et seigneurie d'Yvois n'appartint à la France, définitivement, qu'en vertu du
traité des Pvrénéeii, 7 novembre I6.ï!'; et en 1661, Louis XIV la concédait k
Eugène-Maurice, comlc de Soissons, lils de François-Thomas de Savoie, prince
de Carignan — son apanage en Savoie, — d'où le nom de Carignan donné
par lettres- pâte nies à Yvois,
Alors Yvois,. devenu Caripmn , se repeupla de raçon rapide. Louis XIV,
J'uillours, favoris» \ea iiuuveuux liikbilaiits qui furent, en outre, protégés par
le comte dt: Soissons. Il litur actoidn la perniisaion d'établir un miircbé par
sciiiiiine H cinq foin-s piir nnnét'. !>uis, le roi ordonna qu'une nouvelle enceinte
<lo murailles entoureniit lu ville |iour lu mettre h « l'abri des Impériaux ■.
Vuubun fut chargé di; la construire. Il li forma de murs crénelés appuris
contre les terrasses dfs anciennes murailles et flanqués de huit bastions; plus,
deux poi1<:s surmontées d'une tour et défendues pur un pont-levis. Les reslei
de celte enceinte se voient encore aujourd'hui. Le célèbre ingénieur voulal,
en même temps, détourner la Cahiers pour lui faire contourner Carignan; mail
ce projet fut ;iussi vile ubaniionné que eoni;u.
Eglise. — L'éfjlisc actuelle fut, en ItiMI, reconstruite sur les fondations de
l'éi^lisc >'olrc-Uame, n.-nioiilant au Inizièmc- siècle, et détruite k coups de
, BlUu lia Ctrlgun
canon, nu cours du >' divertissement •■ que s'était oOfert Louis XIII. N'étaient
n'Slés debout que le cAlé (çauctie el un frontispice. Outre la cloche et ta petite
cloche protYiiant de la fonte d'une ^osse cloctie trouvée dans un puits, on J
plarait unn docile moyenne Mniti) en tOC3— elle existe toujours, — ayanteu
pour piiriTiin Maurice de Ssivoie, <-iiinti< de Savoie, duc de Carienan, et pour
marriiine Olympe Mnncini de Sav<iie. comtesse tie Soissons, ducncsse de Caci-
tman. Celtu ancienne é^ilise <■ colléftiale •• était surmontée d'une tour avec horlogs
au cadran de plumb sur lequel li|jurfiient les armoiries du roi d'Espagne. Un
dAnie surmontait, qui renfermait les cloches transportées en 1637 à Houion
où ellis listèrent jusqu'en I78ft. A rappeler l'éalise Saint-Gcoii;es, construite
pri'ï de ta F-iitliiine S'iinl'Geori/es, non loin de la porte de Itourgogne. et dont
il ne risle plus vestiKes aujourd'hui. Elle iiurait été desservie par saint WatEraj.
Cb&teaux, — D'aboril, cette forteresse romaine dont nous parlions. Ellesc
Il sud-ouest, en dehors de la ville, proche la route de Sedan. Sil'iia
eu juwe jiar la solidité, par l'épais
étii' ilirs pljs importantes. '.In v dêcnnvril
pjeiri' de taille nii se lisait cette insciiptii
indiquant le numéro de la lépon. rinscriptro
Il est prohahle que la pii'rre était la premié
doit avoir fait partie d'un mur du ctirtteau;
(.'ueiueut du seci>iid bastion.
1^ cliùlean conipivnail i
plis eiiti* le premier el !■'
de fondation, elle devait
Il ITtO, au fond d'une cave, udï
i : X [)cz RoiiA»0FiU]i. La lettre i
devait se rapporteràla <<)■ légion.
« d'un édiflce considérable et elle
a cave était, d'ailleurs, dans l'ali-
rande étendue et occupait tout le terrain com-
ième bastions : il était entouré de fossés. Ln
— 569 —
uns répondaient au canal du moulin et les autres s'étendaient au dehors dans
la partie de prairie nommée Prémonteux. Après avoir été renversée et rétablie
plusieurs fois pendant les guerres du moyen âge, cette forteresse fut définiti-
vement rasée en 1559 par suite du traité passé entre la France et l'Espagne.
Il ne reste plus aujourd'hui que quelques traces des fossés qui l'entouraient
et quelques souterrains murés près de l'ancienne porte de Bourgogne. En 1684,
quand on releva les murs de la ville, le duc de Savoie choisit ce môme empla-
cement pour construire un superbe château qui resta inachevé. Des fortifica-
tions de cette époque, on trouve encore remplacement de Tarsenal, de la salle
des munitions et d'anciens souterrains voûtés avec entrées au dedans et au
dehors de la ville pour favoriser les sorties et la retraite en temps de siège.
Voir Hannedouche, ouvrage cité, pour la nomenclature des seigneurs d'Yvois
les plus célèbres, parmi lesquels nous citerons : Philippe le Bon, duc de Bour-
gogne et de Brabant; devint seigneur d'Yvois en 1444, et mourut à Bruges le
15 juin 1467. — Charles le Hardi ou le Téméraire, ennemi de Louis XI, tué
devant Nancy le 14 janvier 1474. — Marie de Bourgogne, sa fille, qui portait
Yvois dans la maison d'Autriche par son mariage avec Maximilien. Elle mourut
d'une chute de cheval à la chasse en 1482. — Philippe I®' le Beau, son fils,
qui fit entrer Yvois dans la maison d'Espagne par son mariage avec Jeanne
la Folle, le 21 octobre 1490. Y'vois resta espagnole jusqu'à la paix des Pyrénées. —
Charles ^' d'Espagne, ou Charles-Quint, fils de Philippe-le-Beau, devint, à son
baptême, en 1500, seigneur d'Yvois, qu'il conserva jusqu'à sa mort, arrivée le
21 septembre 1558. — Philippe II, fils du précédent, avait été investi de la
seigneurie d*Y\ois en 1549. Devenu roi d'Espagne en 1555, il mourut en 1598.
— Isabelle-Claire-Eugénie, sa fille, devint dame d'Yvois, épousa l'archiduc
Albert, qui mourut le 13 juillet 1621 sans laisser d'héritier. La princesse lui
survécut jusqu'au i" décembre 1633. — Philippe IV, son neveu, fut le dernier
seigneur d'Y'vois de la maison d'Espagne. Le traité des Pyrénées (7 novembre 1659)
fit rentrer la seigneurie dans le domaine du roi de France. Philippe IV mourut
en 1665. Le château actuel de Carignan fut habité par le général baron Queunot,
mort à Sedan en 1845.
Ecarts. — Wée, 82 hab., arrosé par le ruisseau du même nom. Possède une
chapelle sous le vocable de saint Pierre et, jadis, église importante. — Brique-
terie Melin, 13 hab. — Way, 8 hab., ferme. — La Penderie, 4 hab. ; Lonchamps,
5 hab. ; des laminoirs dans ces deux écarts. — La Foulerie, ancienne fabrique
de feutre abandonnée. — La Tréfilerie, 23 hab., où se trouve une scierie
hydraulique. — Malakoff, 6 hab., auberge sur la route de Carignan à Pure. —
Maison Pierre. — Mon-Idée, 7 hab., auberge entre Wée et la Foulerie. — Bar-
rière de la Tréfilerie, 3 hab. — Barrière des Quatre Fossés, 5 hab. — Barrière
de Grizy, 4 hab., sur la voie ferrée de Carignan à Sedan. — Maugré, 15 hab.,
actuellement ferme importante sur la route de Matton; en ce lieu, nous affirme
la légende, se serait éteint le druidisme dans les Ardennes. Au commencement
du siècle se voyait encore — ou plutôt se serait vue — une pierre victimaire (??)
dont l'une des faces, un peu convexe, était divisée en quatre compartiments
égaux par des cannelures se coupant à angle droit. A Maugré, s'élevait le
château dit de Maugré, château fort ancien, dont on ne connaît pas l'origine.
En 1295, ce château de Maugré, que l'on appelait aussi Tassigny, appartenait
h Louis V, comte de Chiny : il consistait en une tour, une grange et une basse-
cour qu'entouraient de larges fossés. Quand fut-il détruit? Seule, la grange,
devenue ferme, a survécu.
Laieuxdits. — Nous ne mentionnerons ici que les lieuxdits évoquant un sou-
venir précis d'histoire ou de légende. — Les Croisiers, rappelant la maison ayant
appartenu aux chevaliers de la Croix. — La Maladrerie, au-dessus de Wée, sur
le ruisseau de TAulnois. — La Mariée, où Othon II d'Allemagne et Lothaire
— 570 —
lie Franc*? nirout leur onlrevuo. — Lîi Voir de Mounrn, où, en il87, Philippe-
Au^uslo, roi do Kranoo. et Kr«''«i<Tic Harberousse se rencontrèrent pour régler
leur lilip* »mi ce qui concernait la possession de Trêves. — I^ Cnnq^ du
Hoi : en cr Ii«'U, 1481, campèrent U's troupes envoyées par Louis XI, environ
iO,(M»0 hommes commandés par Charles d'Amboise, pour reprendre Yvois, que
Marie de Rour^'o^Mie, fille de (iharles le Téméraire, avait porté dans la maison
d'Autri«*he par suite de son mariaf^'e avec Maximilien. — I^ MuraiUe-Dagwrre,
d'ofi, en 14S0. (iratien Da^uerre essaya de bombarder Carignan. — Place de
Vliopital. De cet hl^pital ne reste plus vestige. — La Citadelle; le CMleau: Prv-
mofttrfiux: voir plus haut. — Hutte au Hnnn. — Les Quarem; rappelle le comte
de Quareni. ^'ouvi-rneur de la ville en lOil.'i. — Les Caveauœ. — La Potence. —
Le Pont-Culnt, pont construit, dit la tradition, par la princesse Alix, deuxième
femme de Loliier, duc de Carifznan. — Le Pont du Moulin, où se trouvait un
prieuré, sur la rive /gauche de la Chiers, fondé sous Tinvocation de sainte Ger-
trude. En 1039, ce prieuré fut détruit, <?l hr prieur se réfuf^ia à Huy. Il retint
en 1G81 et fit de nombrenses démarches pour se procurer les fonds néces-
saires à la réédilication du prieuré. Louis XIV lui remit une forte somme : en
reconnaissance, le prieur fit ^'raver les armes du monarque sur le frontispice
du nouvel oratoin» [lour remplacer Técusson des comtes de Chiny que Ton
voyait sur l'ancien. Depuis la Hévolulion, ce prieuré est converti en une ûla*
ture. — La Afcssc au Jour, terres louées aux moines du prieuré en échange de
messes qu'ils étaient ol)lif:és de «lire aussilùl le soleil levé.
-vw^ Pour la Maison de Saint-iienj, voir Meyrac : Traditions, Légendes et Goxtes
DKs Ani)K.NNh:s. Voir éj;alein»*nt sur saint (ierv — comme d'ailleurs sur tous les
saints ardennais, ou qui vécurent en Ardenne. rouvra)j;e de M. le chanoÎDe
Cerf : Vik dks Saints r»r Diocf>k iw. Ukims, 2 vol. Imp. coopérative. Reims, 1898.
AUFLANCE. — IL, i.iJ. K., Si. — I). C, IL — D. A., 31. — D. D.,5L —
Hect.. 61<'i. — D. P.. Carignan. — K. L.,le ilimanche ijui suit la Saint-Remy.—
n. H. — Deuxième étai:e du terrain liasait/uf : calcaires sableux et argileux
peu compacts; miteliniis. jiierres à chaux. D'assez nombreux coquillages fossiles.
Le villa'ie se trouve au conlhicnt des ruisseaux la Cof/uette et de Puilly qui se
réunissent m un endroit bas et nnréca;;eux. — C. de Luxembourg.
Eglise. - Heconsiruite en lOO'nelle a conservé l'ancienne chapelle seigneu-
riale. Sous l'arcade (}ui la fait communiquer avec le chœur et sur le côté
opposé, «les inscriptions tonibab-s : «« Messire Krançoy de Gastine, chevalier de
ce lieu... l't dame Nieolas tle Pnvilly, espouse de messire Krançoy de Gas-
tine.. . • Sur b* territoire d'Autlance. une chapelle isolée, dédiée à quatre
saintes et à huit saints, mais <|ui n'oci'upo pas l'emplacement de Pancienne,
laquelle se trouvait sur le chemin de Tassi^'ny à Sapopie, où coule la fontaine
dite de Saint-Krnel, dont le'< eaux légèrement ferrugineuses guériraient, d'après
la croyance populaire, les ulcères.
ChAteau. — Aurait été construit vers l'an 900, et devint « une des quatre
filles d'Yvois ».. Construction inassiv»», ilanquée de (juatre grosses tours carrées
dont «fuehjues vesti^'es restent encore debout. Fut assiéf^é, saccagé et brûlé
pendant les siè^^es (rYvois-t:an<|j:nan en l.'lii. 1592 et 1037. En l'année 1635,
l.ouis d(^ Hourbon, comte de Soissons, repoussait dans le Luxembourg
8,000 Croates, les atteignait enfin, et les taillait en pièces. Furieux de celle
terrible défaite. queUpies milliers de? ces Croates restants entrèrent dans celle
région (trdennaise, l't viitrent à Au fiance. Le château fut alors habité par le
^'énéral MolUaski.
Le mtmlin actuel n'est autre que l'ancien moulin banal; non loin duquel un
lieu dit la Potmir rappelle les droits de haute Justice possédés par les seigneurs
d'Aufiance.
— 571 —
BIÈVRES. — H., 267. — E., 95. — D. C, 13. — D. A., 33. — D. D., 53. —
Hect., 730. — B. P., Margut. — F. pour Saint-Walfroy, le 2 juin et le premier
mardi de septembre. — F. L., le dimanche qui suit le 18 octobre. — Premier
étage du terrain jurassique : calcaires oolithiques fournissant des pierres de
taille; pierres à chaux plus ou moins hydraulique; terre à briques, à tuiles.
Anciennes exploitations de terre à poteries. Jadis on exploitait des mines de
fer; elles ont été abandonnées, quoique non épuisées, parce que les industries
métallurgiques ont trouvé plus avantageux de s'approvisionner aux mines de
Longwy, et surtout d'employer des fers de Longwy en seconde fusion. Bièvres
s'étend dans une vallée qu'entourent d'assez hautes collines, au pied du mont
Walfroy qui le sépare de Margut. — C. de Luxembourg.
Ecarts. — Le Manderlier, 4 hab., maison a voisinant le chemin des Romains
où César aurait, affirme la légende, passé ses troupes en revue, 70,000 hommes,
avant de repartir pour l'Italie. A Manderlier habita, jadis, un célèbre charmeur
de loups dont nous avons raconté les aventures merveilleuses (voir Meyrac :
Traditions, Légendes et Contes des Ardennes). — Le Bessus, 7 hab., ferme assez
ancienne. — Le Moulin de Bièvres, 4 hab. Ce moulin appartint aux moines
d'Orval; fut, à l'époque révolutionnaire, acheté avec des assignats provenant
de la vente d'une truie. — La Petite Biévres, hameau, jadis assez important;
ne possède plus aujourd'hui qu'une seule maison. — La GobeiHe, 6 hab., ferme.
Saint-Walfroy, 10 hab. Nous avons longuement parlé, dans notre volume :
La Forêt des Ardennes, de saint Walfroy qui brisa l'idole de la « Diane arden-
naise » et vécut ensuite, en stylite, sur une colonne. Nous n'y reviendrons,
alors, que pour compléter notre premier récit par ces nouveaux détails. Lorsque
mourut saint Walfroy, le 21 octobre 600, sans doute à Yvois, son corps fut
transporté sur la montagne et inhumé dans l'église construite ou, plutôt,
relevée par lui de ses luines : car cette église et son monastère avaient été
incendiés en 588. Nouvel incendie de cette même église en 979, et la légende
nous raconte que les « reliques du saint demeurèrent intactes au milieu du
feu ; » de même que l'année suivante, quand l'archevêque de Trêves ordonna
le transfert de ces reliques à Yvois, elles furent, une pluie torrentielle ayant
surgi, préservées « à tel point que pas une seule goutte ne mouilla la châsse. »
Que devinrent les restes? Probablement qu'ils furent dispersés au cours de
l'un de ces nombreux incendies ou de ces nombreux pillages qui désolèrent
Carignan. Toujours est- il qu'en 1826, lorsque furent faites des recherches
sous le massif de l'autel, où la tradition affirme qu'elles avaient été déposées
depuis la restauration de l'église, on ne trouva qu'un informe débris de nom-
breux os calcinés et mêlés les uns aux autres. Mais cette translation des re-
liques de saint Walfroy n'avait nullement diminué l'affluence des pèlerins. Ils
continuaient à visiter les lieux où vécut le stylite; car se conservait toujours
le tombeau qui renferma le corps du saint : tombeau en pierre, élevé de trois
pieds environ au-dessus de terre, et arrondi en forme de voûte. On y entrait
d'un côté pour en ressortir par l'extrémité opposée. Ce pèlerinage était plus
spécialement fréquenté par les rhumatisants et les goutteux, et l'affluence des
pèlerins, d'ailleurs, fut telle, que l'on constate l'existence, en 1157, d'un assez
important village à Saint-Walfroy, lequel, avec la Ferté, Margut et Moiry, ne
faisaient qu'une seule paroisse. Les sépultures sans inscription, creusées dans
le roc, en cet endroit, la découverte dossements humains, de monnaies nom-
breuses, d'armes et de vases dont quelques-uns d'origine gallo-romaine — c'est
là que se serait trouvé le chAtoau, chef-lieu du Castrum Wabrensc, comté de
Voëvre, — des substructions, des vestiges, d'anciens murs confirment cette
croyance traditionnelle; la confirment également les lettres de saint Killin,
archevêque de Trêves, qui mit Saint-Walfroy nommément, au nombre des vil-
lages (il y en eut vingt-six) obligés de faire chaque année une offrande de
cif>rt;i^s .'1 l'i'-ulisc Siiint-Ha^obcrl <le Stenay, parce que la vallée de la Chien
uvail •'ti' pri'âitn l'C pur ce saint, afiirnie la légende, des si redoutables inn-
siona nnrmntule^.
Jusiiiia la H(''volution, trois moines d'Orval, préposés " au service des pèle-
rinages ', liahili-ruul la inoiiUi^ne. L'ermitage fut, en 1799, vendu comme bien
imlional t>t iici|iiis pur un carrior nommé J.-[t. Montlibert. Le pèlerinage, exploite
par li'S ht-i'iders Montlib<rrl, puis par Joaepb-Pittrre Holl qui Tarait acheté,
redevint t>crl<'f)iaslii]ni: lorsqu'on 18.13 le cardinal Gousset en fut le proprié-
(ain.-; luovcmianl la somme de D,<MH) francs. Alors commencèrent les recoa*
strurtions H les restaurations; el, di>s 1)1G3, furent recueillis, jtar souscription,
ll)U,(Nl« framrs igui pernietUiient de construire la chapelle de Saint- Wolfni;,
de style roman, .lyani la nef, l'abside l't les bras de la croix réunis par ua
(ictoptnc surnionlé d'une coupole.
•' L'un stalut> on pierre de saint Walfruv — nous dît l'abbé Harcq, — coiid>£
sur un tombeau éKnlement en pierre, se trouvait dans un enfoncement de quel-
ques l'enlimêlres; puis, après divers essais, fut faite une transformation. La
statue (lu siint est coucbée dans une châsse en pierre remarquable parla
dOlii'atesse des sculptures qui l'ornent. Kllc est due au ciseau de H. Aubry Jeune,
de Charleville. I.;i cliitsse uccupe l'em placement traditionnel BientAt on rit
s'élever ^ur le sommet de la montagne une colonne de pierre haute de 7 mètres,
supportant nue statue du stvlite. .Vprès la colonne, l'hôtellerie fut construite
jiour M'cvoir les pèlerins, et. en 1872, une nouvelle aile de bâtiment reliait la
parlie la ]itus ancienne avec l'IiAtellerie qui nmferme un parloir, un oratoire
et dilTéii-iile-: pièces appropriées pnur le logement de l'archevêque du diocèse,
l'nc piifie nionumentiile, surmontée d'une niche où l'on a placé la statue de
EgllM (K Silnl-Wilfnj
saint VJni-eiit de l'aul, rarconle l'ancien b.Uiment avec le nouveau; un cam-
|>jniile (le pien-H .surmunti- l>- portique. Dans la cour, un cadran remarquable,
(uuvre lit; M. Ita^qiiin. cur>' de Itlagny. Au fond de l'abside, une statue de
.-^aint WalIVrit. dunt la uluii'e produit un elTet saisissant quand le jour vient
l'iniindcr de .sa liimièie; sur l'autel de la Vierge, on a pratiqué une grotte da
^.-D. de Lourdes. . . ; la chaire en pierre, iruvre d'un ouvrier de HalandiT.Mt
d'un triivail r>:iniirquable: dans la chapelle revêtue de décorations en polj-
ehrôme, qitatie peijilures imient la coupole : .\.-S.; saint François d'AÛise;
saint Mariiii et saint Wall'roy. .Mais la m.;rvt>ille de Saint-WalTroy, c'est le cil-
CalTaln de S
il-Wtkltroj
— 573 —
Taire gigantesque élevé à son sommet, et le Chemin de la Croix, le long de la
montagne. Quatorze grottes rustiques abritent les stations en terre cuite. Une
grotte plus vaste est située sous le calvaire; dans leicavation, on a pratiqué
un autel. Au-dessus de la
grotte, trois chênes énormes
servent de supports aux sta-
tues du Christ et des larrons.
Ce chef-d'œuvre fui exécuté
par M. Balteau, de Eteims. »
Les foires dites de Saint-
Walfroy furent de tout temps
— et sont eue.
aussi célèbres que le pèh
nage. Au dixième siècle,
Foires étaient déjà fort
nommées; elles
perdu de leur vogue a
septième siècle , et ,
temps, elles furent s
de procès, ou tout au
de jalousies fScheus
les communes de Bîèvres, de
Margut et de la Ferté. Nous
ne nous attarderons pas à
raconter ces longues procé-
dures et ces discourtoises
disputes : il nous suffira de rappeler qu'en I
adressée par les marchands et les directeurs
lers municipaux de Margut :
" Les soussignés ont l'honneur de vous exposer que la difilculté de monter
chaque fois dans la montagne, oii se tient le champ de foire, nous fait perdre
quantité de temps et nous engage à beaucoup de dépenses, notamment de
chevaux de conduite. . ., tandis que votre village a les places les plus belles et
les plus vastes qui existent dans votre département. Considérant aussi la posi-
tion de votre village traversé par la route départementale et le chemin n" 10. . .
tous ces avantages nous font désirer que les foires qui se tiennent actuellement
sur la montagne de Saint-Walfroy se tiendront à l'avenir dans l'intérieur de
1^ Conseil de Margut approuva; la Prélecture désapprouva, ne voulant point
nuire aux intérêts de Bièvres, et les foires continuèrent à se toujours tenir sur
la montagne. La veille, les maires de Margut et de Bièvres mettent eux-mêmes
en adjudication les droits d'emplacement, et, par moitié, les deux communes
se partagent la somme.
BLAONT. — H.. SHT. — E., 145. — D. C, 2. — D. A.,22. — D. D.. +2. —
Hect., 742. — B. P., Carlgnan. — F. L., le premier dimanche d'octobre. — fi.
~ T. — Deuxième éta^e du terrain liassi'iiie : calcaires sableux et argileux
exploités pour moellons et pierres h chaux. Troisième étage du tcrraia iias~
tique : marnes. Le village s'étend sur la rive droite de la Chiers, au pied d'une
colline escarpée qui, dans la direction du nord-est. se prolonge vers Charheaux.
« Blagny, écrivent les PP. L'Ecuy et Delahaut, dans leurs Annales civiles et
religieuses d'Vvois-Carii^nan et de Mouzon, Blagny, village sur la Chiens, avec
pont et redoute, à une dcmi-lieuc de Cariguan, sur la chaussée de Montmédy,
n'est remarquable que par ses seigneurs... " parmi lesquels : Azo de Blagny,
— 57i -
iiK'ntiniuK'' dans la ronfirination dos binns d'Orval — ils furent nombreux sur
ro Irrritiniv — par l'aiclit*v<*quo de Trèvos, 1133; Valeran, sire du Ghesne,
sous 1(> roi Louis VI; Uaiilin do Villo-sur-Coiissanco; Alix de Ville, mariée à
Joaii do LandrocDurt ; lt*s Heuinont, ({ui sV'tablin>ni. dans la principauté de
Montiii<Ml\. Fut utif anciiMino baroiinio appartenant aux comtes de Relhel. —
C. do Vili}.
Eglise. — (^onstruito (mi l'aniio(î 1700. Xotïnt aucun intérêt archéologiqae.
L'ancien cimetière qui IVntoure, et interdit depuis I80O, remonte à cette même
«'•[locjne df ronstruotion.
Lieuxdits. - - Tamiay, la Cuininell*' ; fornios qui, jadis, appartinrent à Tab-
hâve d'OrvaL — Mimlillrnl, où furent trouvés d«* nombreux ossements. Est-ce
on ce lit>u ({ue le comte do Soissons, en 1030, battit les Croates? Sur le point
culminant de Montilloul, quelques restes do colonnes, sans doute vestiges, non
d'une ('^.'liso, mais d'un temple païen. En cet endroil, le terrain est jonché de
petits morceaux de marbn' multicolore, débris d'un pavé en mosaïque. (Voir
.Moyrao : Villks ct Vulacks nies Ardknnf.s.)
-vw^ A TentriMi nord-ouostdu village, une chapelle dédiée, d*abord, à la Vierge.
Vers lrt2U, la poste ayant sévi sur tous les porcs de la localité, Tabbé Thiérard,
alors curé de lUa^zny, lit remplacer cette statue [)ar celle d'un pAtre vénéré
sous le nom de saint llaimond.
LES DEUX-VILLES. — IL, WO. — E.. 14t». — D. C, 5. — D. A., 23.-
1). I)., 4:î. '-- Ilect., 814. — R. P., C^iri^nan. -- F. L., le dimanche après le
18 octobre. -- C*" 1*. — Deuxième éla/^e du tcirnin / idsjt 17 kl* : calcaire sableux,
calcaire ar;j[iloux, nmellons ; [»iorre à chaux; marne argilo-sableuse. Le village
>o compost* d«> doux a^';;lomérations — au nom pompeux de ville — que sépare
une |»rairio. Au nord, dans un vallon, coule un petit ruisselet, formé par deux
Sources sortant des 6ois dn linneL — C. dv. Luxembourg.
Eglise. — Los nioines dOrval reconstruisirent, en 1712. l'église actuelle sur
l'omplaoenitMit do rancicrmr. (jui remontait au treizième siècle. Le portail, qui
avait été n'slauré en lOOî», fut conservé. On remarque, dans le chœur de l'église,
deux ranyéj's, l'une de six et l'autre de cinq stalles en bois de chêne, oniées
de très jolies sculpturt>s. Kilos proviennent de l'abbaye d'Orval, comme, sans
doute aussi, proviennent de cotte mémo abbaye plusieurs plaques de che-
minée. >ur lostpielles s<> voient les millésimes 1001, 1092 et 16C4. Celle-ci, avec
cette in>cription sur le pourtour : Dom Ht^nnj — Doyen — Abb*} d'OrvaL Une
autre plaque, sans doute, nqtrésimte Adam et Eve dans le Paradis terrestre.
Existe, iMU'ort', la maison où les moines dé[)Osaient le produit de leurs dîmes.
Ecart. — Chili eau iht lia ne L
Lieuxdits. — La Mulfulrme. — (iirersy et Chamouilly, deux fermes très
anci(Min«>s, et mieux deux villas, autour desquelles se groupèrent les maisons
d'où ii.-Kiuit cett<> petite commune. Elle s'ap{)olait, jadis, rA(imo(ii//j^e/Gfrtfrf|f;
<;iv(Msy s'appliquait à la haute ville et Chamouilly à la basse-ville actuelles. Le
villa^'<' apiMitint à (!harb»s le Téméraire, au roi d'Espagne, et ne devint français
qu*a[>rès le traité des Pyr«Mn'iOs.
LA FERTÉ-SUR-CHIERS. - IL, 430. _ E., 111. — D. C, 9. -
1». A., 2\K IL IL, 41». - lU'i'L, 041. — IL P., Carignan. — F. L., le dernier
dimanch»' de mai. — S. C, C. 1rs Claques rrnnics. — Troisième étage du
trrrain linasi'fur : calcaire ferrugineux, couvert par le terrain diluvien et l'allu-
\inn de la vallée, marnes sulfureuses. Terrain diluvien : minerai de fer. Le
village est au pied du mnnt Suint-Walftoy, sur la Chiers, qui s'y divise en pin-
sieurs canaux.
Histoire. -- C. do Luxembourg. Sur ce mont Saint-Walfroy se serait trouTé,
— 575 —
jadis, un assez important village ; le grand nombre d'anciens murs que l'on y
rencontre, des cercueils en pierre que l'on y trouvait au siècle dernier, semblent
donner créance à celte tradition. Il y eut même, en cet endroit, un camp
romain où, plus tard, aurait bâti son humble cellule saint Mon tan — fils de
Turian, roi d'Allemagne, — dont les reliques sont conservées à la Ferté et à
Juvigny, dans la Meuse.
C'est ce village de Mont-Saint- Walfroy qui serait devenu la Ferté-sur-Chiers,
dont le nom indique une forteresse, laquelle fut, maintes fois, assaillie et prise :
d'abord par les Normands, alors que la Ferlé se nommait Ville d'Abrion ;
plus tard — et, entre temps, toutefois, que de guerres, que de ravages, —
en 1392, par Valeran, comte de Saint-Paul, qui enlevait la Ferté à Vinceslas,
duc de Luxembourg; en 1425, par Charles de Lorraine et René de Bar, qui
détruisirent les fortifications relevées, cent soixante années plus tard, par le
comte de Mansfeld; en 4552, par le roi Henri II, alors qu'il allait assiéger
Yvois ; en 1590, par le duc de Bouillon. Ne rappelons que pour mémoire les
incursions nombreuses, la peste et la famine, dont la Ferlé eut à souffrir pen-
dant la guerre de Trente ans. Enfin, en 4659, le traité des Pyrénées attri-
buait la Ferté à la France. Des anciennes fortifications détruites, puis recons-
truites et qui, en 4687, arrêtaient notamment l'armée de Châtillon, il ne reste
plus vestiges, aujourd'hui; pas plus que de l'église ancienne sur l'emplacement
de laquelle fut, en 4754, construite l'église actuelle.
Les cultivateurs trouvent assez fréquemment, dans leurs champs, des mon-
naies anciennes en or et en argent. Une de ces pièces date de Louis le Débon-
naire. On a surtout, en fouillant la terre, rencontré de nombreuses armes :
sabres, épées, pistolets, couleuvrines, espadons, etc., et de nombreux projec-
tiles : bombes, boulets, grenades. Deux boulets, d'assez fort calibre, sont con-
servés à la mairie.
FROMT. — H., 449. — E., 48. — D. C, 8. — D. A., 28. — D. D., 48. —
Hect., 370. — B. P., Margut. — P. L., le dimanche qui précède le 28 octobre.
— Deuxième étage du terrain liassique : calcaire sableux et argileux, exploité
pour moellons et pierres à chaux. Troisième étage du terrain liassique : marnes
et fragments ferrugineux; terre à briques. La Chiers traverse le territoire au
sud-ouest, et le village est arrosé par un petit ruisselet qui prend sa source
non loin de Charbeaux. La gare de Margut se trouve sur le territoire de
Fromy. — C. de Luxembourg.
Eglise. — A signaler une assez curieuse statuette en bois représentant un
évêque ; au bas, cette inscription : Saint Froumy. P. P. N.
HERBEUVAL. — H., 368. — E., 436. — D. C, 48. — D. A.. 36. —
D. D., 56. — Hect., 740. — B. P., Margut. — F. L., le dimanche qui suit le
8 septembre. — B. B. — Deuxième étage du terrain liassique : calcaire sableux,
carrière de moellons. Troisième étage du terrain /iassiVyue ; marnes et calcaires
a oolithes ferrugineuses, minerai de fer. Herbeuval est dans un vallon que
dominent d'assez hautes collines. Le territoire est traversé par le Signette, un
tout petit ruisselet qui prend sa source en plein bois, au sud du village,
saccrolt de la Marche, passe à Sapogne, à Moiry, et se jette dans la Chiers. La
voie romaine de Reims à Trêves passait par Herbeuval, où la tradition place
un camp romain sur les hauteurs qui séparent ce village de Thonne-le-Thil
et de Signy-Monllibert. — C. de Luxembourg.
LINAT. — H., 290. — E., 96. — D. C, 5. — D. A., 25. — D. D., 45. —
Hect., 738. — B. P., Carignan. — F. L., le dimanche qui suit le 44 novembre.
— Deuxième étage du terrain liassique : calcaire sableux et argileux, exploité
— 57C —
pour pi«*nv à chaux. Troisième t»tage du terrain linmf/ue : marnes kfmgmenis
fonuL'inoux, lorro «i brique. Ijnay se trouve au pied de la colline élevée, dite
«i«.» Grmnvau.v, sur lii rivi* droilcj île la Chiers, Rien dMmportant à signaler :
•'*j;lise, sans caractère architectoniquc, datant de 1760; ancienne « poudrière »
disparue vers la fin du quinzième siècle, et dont il ne reste plus trace que
dans la tradition locale. Avant la Hévolution, le village avait cinq seigneurs
appel»''s, on ne sut jamais pourquoi : « /e?.s cinq seigneurs Pilliers ». Pèleri-
najjie à la chapelle, construite en 1840, de Saint-Donat. — C. de Luxembourg.
MALANDRT. — H., lOr». — E., 59. — D. C, 8. — D. A., 28. — D. D.,48.
— Hect., 687. — H. P., Cari^'nan. — F. L., le troisième dimanche de septembre.
— Troisième «'-taj^e du terrain jurassi^pip : argile exploitable pour tuiles et
briques, marnes sulfureuses, cen«ires pour Taf^riculturc. Premier étage du
trrrniu juramsit/ne : calcaire pour pierres de taille et moellons, minerai de fer.
Le village se trouve entre deux coteaux. Lo territoire est arrosé par un ruis-
selet (jui se jette dans la Chiers, entre Linay et Blagny. — C. de Luxembooig.
ChÂteau. — Fut l'inie des (juatre filles d'Vvois. Ne reste du chdteau,
démoli vers 1849 et transformé en maison de culture, qu'une partie du donjou.
Les principaux seigneurs de Malandry, ayant droit de haute, moyenne et basse
Justices, turent les d'Allamont. Le château appartint, ensuite, à la famille
de Mérotle, puis, successivement, aux de Joyeuse, aux de Custine d*lmécoart
et de Clermout-Tonnerre, dont une descendante, La ure, comtesse de Glermont-
Tonnerre, é[»ousa M. de Hroglie-Renel, le propriétaire actuel de la ferme.
MARGNT. — H., 40o. — K., iriO. — D. C, 18. — D. A., 38. — D. D., 38.
— Hect., 668. — H. P., Margut. — F. L., le troisième dimanche après
Pô(iues. — Troisième étage du terrain juraaavjue : calcaire sableux et argileux,
autrefois exploité pour [ûerre de taille, moellons, pierre à chaux, sable. Le
territoire est séparé de la Helgi(iue par un petit ruisseau. Le village est ï
mi-ci>te d'une colline, dite le lioucfit^
ChAteau. — Sur un des points les plus élevés de cette région : de très loin
s'aperi;niv(Mit ses blanches murailles. S'appelait autrefois Fort tie Margny» Fut
souvent assié*:é et plus ou moins détruit, notamment en 1637, alors que les
troupes françaises voulurent en déloger les Impériaux. Les seigneurs de
Margny, relevant de l'abbav)' d'Orval, eurent droit de haute, moyenne et basse
Justice. On coitserve à Margny, chez M. Degoffe, une fort curieuse plaque
sans date, provenant, affirme la tradition, de ce couvent. Au milieu, un per-
sonnage avec un chapeau (jui lui couvre les yeux ; il symbolise la Foi :
«' Croire sans voir ». Sa main gauche s'appuie sur une ancre : VEspérance, et
la main droite sur un cceur enflammé : la Charité. Autour on lit ces mots:
Filles, Ardet, Ainfins, Speni.ca. A ctMé de ce personnage, on en voit quatre
autres : deux à droite et deux à gauche. Ceux de droite symbolisent la Force
et la Justice: crux de gauche, la Prudence et la Ten^tirance.
Ecarts. — Le Moulin. « Au ban de .Margny, lieudit le Ronbuisson, sur le
ruisseau dit le Huth de Limes, un moulin appartenant à Tabbaye d*Onral.
Ceux de Margny, Ilattoy, Chewes, Maudressy et de la Malvoisine y sont banaux.
obligés. ») — Le Hattinj, ferme très ancienne que l'on croit avoir été, à son
origine, un ch;\teau, dutjuel prit son nom la famille de Ilattoy.
MARGUT. 11 , 712. — K., 197. — D. C, 10. — D. A., 30. — D. D., 50.
— Ilect., 753. — IL P., Margut. — F., le samedi après Pâques, ou le surlen-
demain si la foire tombe le l.-i avril; le 4 novembre. — F. L., le dimanche
qui suit le 11 novembre. — (î. — T. — S. C. C. la Marche. — Troisième
étag»' du terrain liassique : niâmes, calcaire ferrugineux, marnes argileuses.
— 577 —
Premier étage du terrain jurassique : carrières de pierre de taille. Terrain
ililuvien. Margut, dans une plaine que bordent de hautes collines sur les rives
de la Chien, s'étend au bas de la montagne célèbre oit vécut saint Walfroy,
le stylite ardennais. Le village est longé par le ruisseau de la Marche, qui
prend sa source en Belgique, dans les forêts de Merlenvaux, sépare les deux
frontières, arrive à Orval, y reçoit deui affluents, arrose Villers-devant-Orval,
Moiry, et se jette dans la Ckiers, non loin de Margut.
H^toire. — C. de Luxembourg. D'origine fort ancienne. Margut élait un
village assez considérable lorsqu'il fut ravagé par les Normands. Plus tard, fut
très éprouvé aux temps des guerres
de Cent ans, des luttes entre Fran-
çois I" et Charles-Quint, pendant
les guerres de Religion et surtout
lorsqu'en 1590 fut assiégé la Ferté.
Incendié et pillé : en 1623, par les
troupes du comte de Mansfeld en
11)35, pur des bandes de Croates et
M Hongrois, que commandait Jean
de Werth, et si terriblement ravagé
<|ue les habitants de Margut furent
obligés de s'enfuir « après a\oir été
traqués comme des bétes fauves
Har^t qui, d'abord, appartint i la
seigneurie d'Yvois, puis aux comtes
d>' Chiny, passait ensuite aux relr
gieuses de Bouillon, k l'abbaye de
Saint-lluberi,, mais surtout a 11 ce
lébre abbaye d'Orval dont attestent
la singulière puissance les rumes
majestueuses — si souvent visi-
tées par les touristes ardennais —
à l'orée de" la forél de Chiny, sur
la frontière franco-belge. C'est de
Hai^t, devenu village français de-
puis le traité des Pyrénées', tGH9,
que partit, en 1793, le détachement
de soldats qui brûlèrent le couvent possesseur de nombreuses et immenses
propriétés dans les Ardennes. (Voir Tillière : H[stoibe de l'Abb*ïe d'Ohval.)
Eglise. — Sans grand caractère archi tectonique ; toutefois, la tour quadran-
giilaire élevée, surmontée d'un dôme octogone et coilTée d'un champignon
terminant ^e clocher, est assez curieuse. Klle fut construite en 1728 aux trais
de l'abbé Hubert Huart, ainsi que nous l'apprend l'inscription suivante sous
une niche ayant abrité une statue aujourd'hui disparue : }fanc lurrim propriis
tumplibtis — Erex'd Huart Hubert pustor — Et reetor el dominus lemporalis —
De Mouion vie = 27 mai i7î8. Sur le fronton de la tour, un calice; et au des-
sous, ces paroles ; Je prendrai le calice du salut — Ef j'im-O'/uerai le nom du
Seigneur.
La nef, assez étroite et surmontée d'une voûte en berceau pratiquée dans
les combles de la toiture, date de 1718. File fut construite par les religieux di-
Saint-Hubert. Le sanctuaire date de 1740 ; l'ancien autel, construction en bois,
remontant au dix-huitième siècle, fut remplacé en I87!i par un autel de
style Ftenaissnnce. Deux Jolies statues polychromées, sont adossées au mui-
de la nef : saint Joseph et Notre-Dame du Sacré-Cœur. Elégant confessionnal
en bois sculpté, proche duquel une Mise au tombeau, tableau qui, sans doute.
37
HttlDM d'Ontl
vient de rahltiivc il'nrv.il. Li* pn'shvh'rc. (|ui tliito de 1661, est une des plus
aiu'ifiinfs iniiisoiis de Mar^^'ut.
Ecarts. - La M'u'snn Unw/rawi. N. C. — La Maison yicolas, N. C. —
Vluuui»d. Maison de terme, au point cnlininant des terres cultivables, sur la
montagne de Saint-WaiiVov, où se trouve, probubleiiient, la partie In plus
anti(iue de Mai^^ut. Kn Kl 2, retle censé, d'abord dépendante de Uouzy, et
appartenant aux moines de Saint-Onen. tut donnée par Charlemagne à Tabbaye
Saint-Hemy de Ueinis. Klle était alors habitée ]»ar une soixantaine de serfs,
attachés à deux nit»nses ou « mesures de tern» )». — Margurium. Vers le nord,
au pied de la montagne, une aff^domération de maisons, dite Maryurium, et
dont r<)ri;.'ine date du neuvième siècle, comme nous l'atteste une charte de
killiit, arehevétpie de Trêves, et qui l'ut. Jadis, un village distinct du Margut
actuel. — La Caritr, autrefois un pré t|ue le comte de Cbiny donnait au
monastèr(> d'Orval, a condition qu'il serait inhumé dans la chapelle de ce
monastère. Kn ces tem[is. pareilles clauses n'étaient pas rares; les donateurs,
voulant s'assurer des prières a[»rès leur mort. Ils pensaient que les moines, eu
vnvant les tombeaux, n'oublieraient point les bienfaiteurs. La Cnritt^ fut une
source de procès ainsi que la prairie do .Nancy : on en pourra lire rhislo-
ri(|ue dans Tuaval'x i»k l' Académie dk IU:ims. t. '>7.
MATTON-ET-CLÉMENCY. — IL, 1,2:;0. — K., 344. — D. C, 3. -
1). A., -22. -- 1). 1)., 42. — lied., 1,82;». — IL P., Carignan. — F., le 10 juin
et le 11) septembre. — F. L., le dimanche qui suit le 10 octobre. — B. B. —
S. M. — Troisienu' /'tap' du terruiu litissi'/w : calcaire sableux, calcaire argi-
leux, carrières «le moellons et de [ïienes à chaux, marnes, calcaire, terre à
briques, terre à tuiles, tourbi* pour entrais, traces de minerai de fer. Le village
se trouve dans un très joli valh»n l'uvironné de collines. Le territoire est
traversé [)ar d'assez nombreux ruisse|et>. Les eaux de la Fontaine loi, sous
l'invocation de saint Omn, auraient la vertu, croient les pèlerins, de guérir
les maux d'oieilles. /oï ne serait-il pas, d'ailleurs, une défornialion du mot
«• ouïes »>? — (i. do Luxembourg:.
Eglise. - L'étziise de Olémency n'a de remar<{uable qu'une tour carrée,
percée de niAchicnulis et formant portail. L'église de Matton, qui date de
IHtVJ, fut construite fu style roman >ur l'emplaeement de l'ancienne, laquelle
avait é;jalement une tour carrée formant portail et, en outre, de jolis autels
en bois srulpté. L'un des ces autels fut conservé pour Téglise actuelle.
M. JeanLin, (]ui nous cite Matton au nombre des trente-cinq communautés de
la chrétienté ivodiiiine, nous rapporte un curieux et très antique usage: « Le
2:j décembre ÎM'>4, dit-il, grande alerte sur l«*s rives de la Chiers et dans le
comté. Au son de l'Angélus que se répétaient les clochers, tous les habitants
des :t.'i communautés rurales «>t h^s consit>rs d'une centaine de fermes avaient
endossé liMirs plus beaux habits. Le Wécanat en entier de la vieille chrétienté
iU^r^ Lii'tes ar«*()urait à l'éi^lise de Saint-Da^'idiert de Sathanay... Où le chapitre
de Saint-l)a;ir)|iert, précétlè tie l'ermite de la chapelle, recevait les groupes de
cit>rcs en avant du parvi>. (Chaque >acristain allait ensuite déposer son cierge
autnur du tombeau. ('j>> cit>r^es y restaient toute l'année. Ils étaient rangés par
ordre dan<^ le cliiour et placés sou> l'inscription ipii faisait connaître la com-
mune donatrice de Vtw-vnin. (hi y retrouvait h' nom de u Matthon ». Ces diverses
communautés \enaient remercier saint I)a;:obert à l'intercession de qui elles
«li'vaient d'avoir échajipé aux ravages et dévastations des Normands. Celle
cérémonie se lit traditionnellement chaque année jusqu'à l'époque du siège
et de la prise de Stenav en l(),*i4. »>
Château. — A (^b-nniicy, un chàteau-fort assez important dont il ne reste
plus trace, mais que •< les anciens " allirment s'être trouvé sur cette hauteur
— 579 —
du hameau que recouvrent actuellement des chenevières. Ils ajoutent mAnie
que « la maison Noël » fut construite avec les pierres de ce château. Comme
tant d'autres résidences seigneuriales, il eut son moulin hanal sur le ruisseau
coulant au pied de la colline, moulin aujourd'hui remplacé par une fabrique
d'enclumes et de pelles que traverse la Voie du Moulin.
Un des premiers seigneurs de Clémency, raconte la légende, avait deux fils
qui, à sa mort, se partagèrent l'héritage paternel. A l'alné, échut seul le châ-
teau ; au cadet, échut une dépendance du château que formaient de nom-
breux gros et riches pâturages. Ce partage déplut à l'ainé qui se crut lésé.
D'où, entre ces deux frères, un duel dans le vallon de la Corre, par lequel
étaient limités les deux héritages. Et véritablement l'accord s'était fait, puisque
l'ainé fut tué. « Hélas! hélas! s'écria le cadet, j*ai tué mon frère maultgré
moi. )» Depuis, s'est appelé Maugré la ferme qu'habita le fratricide.
^v^^ Signalons le lieu dit la Redoute, où furent, en 1814, pendant la « Cam-
pagne de France >», construits des « retranchements ». Le 7 prairial, an III,
le village fut presque en totalité détruit par un terrible incendie. Plus de
soixante-quinze maisons disparurent. La charité publique dut intervenir géné-
reusement : la seule ville de Carignan donna 4,735 livres.
Ecart. — Clémency, 484 hab. — La Forge d'En Bas, 16 hab. — La Forge
d*En Haut, aujourd'hui fabrique de bois de brosses. — Le Moulin du Banel. N. C.
— La Platinerie, 13 hab.
MESSINCOURT. — H., 984. — E., 282. — D. C, 6. — D. A., 18. —
D. D., 38. — Hect., 815. — B. P., Carignan. — F. L., le dimanche après la
Saint-Lambert. — C*" P. — B. B. — Fanf. la Concorde, — G. — Deuxième
étage du terrain liassique : calcaire sableux, moellons, pierre à chaux, sable.
Le village se trouve à l'entrée d'un vallon au pied d'une riante colline. Le
territoire est arrosé, notamment, par le Launois et les eaux de la Fontaine
Chevalier. — C. de Luxembourg.
Château. — La première des quatre célèbres filles d'Y vois. Ce château fut
assiégé, notamment, par le comte de Nassau, « commandant pour Charles-
Quint ». La place fit une vigoureuse résistance, mais le capitaine, trahi par quel-
ques-uns de ses soldats, fut livré avec la forteresse. Nassau fit pendre d'abord
vingt hommes de la garnison ; ensuite furent rasés le village et le château :
celui-ci rempli d'armes nombreuses et de canons, notamment un double canon
qu'en souvenir on appela Messincourt, et qui servit, en 1521, au siège de Mézières
(voir l'intéressant récit de ce siège dans les Mémoires du Comte dk Fleurange,
plus commumément appelé : le jeune adventureux). Philippe II, en 1521, accorda
que Messincourt fût reconstruit, à l'exception du château dont il ne reste
plus trace actuellement. Pour « la terre », elle demeurait suisse et ne fut
française qu'en 1659, après le traité des Pyrénées. Louis XIV la donnait, avec la
principauté de Carignan, au comte de Soissons, de la maison de Savoie; puis
elle passait ensuite dans la maison de Penthièvre qui la transmettait, vers
1751, aux Bourbon d'Orléans. Messincourt avait originairement appartenu aux
comtes de Chiny et aux princes de Sedan. (Voir, dans Hevue d'Ardenne et
d'Argonne, le CMtmu du Diable^ une légende de notre confrère J. Mazé.)
Ecarts. — La Penderie, 7 hab. — Le Moulin du hoir. N.C. — Dépendances tie lu
Forge. N. C. — Le Cricket, où les Gaulois auraient eu, dit la légende, un posU*
d'observation. — Le Trou des Fées, où se trouvait une galerie qui servit, maintes
fois, de refuge aux contrebandiers. Ce Trou des Fées était-il la sortie de quelque
souterrain arrivant soit du prieuré, annexe de l'abbaye d'Orval, soit du château ?
MOQUES. — H., 329. — E., 114. — D. C, 10. — D. A., 29. — D. D., 4'».
— Ilect., 826. — B. P., Carignan. — F. L., le dimanche qui suit le 9 octobre. —
— ri8o —
C* P. - Deuxième (Hage du terrain Unsairpie : calcaire sableux et argileux
jiour moellons et pierre à chaux. Troisième ^taj^e du terrain liassique : marnes.
Mo^'ues est hilti sur W sommet d'une montagne qui s'élève comme émergeant
(l'un entonnoir. Son rijUse, construite par les rclipeux d'Orval en 1719, est
dt^ slyh* Renaissance : à remarquer l'autel que les moines sculptèrent dans le
bois. — C de Luxembourg.
MOIRT. — H., 319. — K., S'A, — l). C !0. — D. A., 20. — D. D., 50. -
Hect., ;UH. - R. P., Cari«;nan. — F. L., le dimanche qui suit le 11 novembre.
-- heiixième <^lage du terrain jura S}iitfue : terres légères, sableuses et argileuses.
iJeuxiènu; étage du terrain ////.s.s/'/if<^.' calcaire sableux et argileux pour moellons
et pierre à chaux. Tn»isième étage du terrain liassi'fue : marnes argileuses.
.Muiry s'étage sur le penchant d'un coteau. Territoire arrosé par la Marche qui
reçoit comme îiffluents le ruisseau de ta Parèle et le Ravin de Tourlani, Eut au
treizième siècle un atelier monétaire. Les sei;;neurs de Moirv avaient droit de
liauli' Justice^ sur ce village ainsi que sur Margut, Sapogne et Auflance. —
C. de Luxembourg.
Ecart. — La Filature de Sainte-Marie.
OSNES. n., xvA, - K., un, — n. c, a. -- n. a., i9. — d. d., 39. -
Hcct., oH\). — R. P., (larignan. — K. L., le deuxième dimanche de mai. —
(i. - Deuxième étage du terrain liaasiifUf : calcaire sableux, calcaire argileux,
pierre à chaux, nux^ljons, marne sableuse. Osnes, traversé par le Launois, se
irouve sur la pente d'un coleau fort élevé. Une maison, jadis nommée le
ch'iteau. une ferme aujourd'hui, appartenait aux moines d'Orval. Eglise fort
ortlinaire, mais assez ancienne; le millésime 17K3, au-dessus de la porte d'en-
trée, marque la date d'une restauratii»n. - C. de Luxembourg.
Ecarts. La Fonje, -- Le Laminoir. — La Crnir de la Bataille : queUe
bataille? - La pièce de La.remluainj : on ignore l'origine de cette appellation.
PUILLT-ET-CHARBEAUX. - IL. Tli. — 1). C, 212. — D. A.. 9. -
I). C, 20. — I). 1)., 42, — Hect., 1,H2U. R. P., Carignan. — F. L., le troi-
sième dimanche d'octobn^ et le dimanche après le 29 avril. — B. B. — Terrai»
jnrasai'fue. Deuxième étîige du terrain tiaasiijue. On y remarque des calcaires
sableux et argileux ])eu compacts, riches en fossiles. Au-dessus de ces calcaires
qui sont exploités pour mot^llons et pierres à chaux, se rencontrent des marnes
argileuses très riches en débris organi(|ues et particulièrement en belemnites.
Puillv est dans un vallon entre deux chaînes de hautes collines, se dirigeant
de l'ouest à l'est, et longeant le petit ruisseau des Pdffuis qui se jette dans la
Marche à Tassigny, écart de Sapogne. — C. de Luxembourg.
Eglise. — A remarquer dans l'éghse, remontant a 1572, mais sans grand
caractère architectoniqu»», d'assez curieuses peintures murales, représentant
quebjues scènes de l'ancien et du nouveau Testament.
Ch&teau. — Au lieu dit la Cultr-ihitlnt, furent mises h jour d'importantes
et fort nombreuses substructinns semblant provenir d'un château : caves, sou-
terrains. Kt aussi furent trouvées des monnaies qui semblent être des pièces
allemandes. Le rhdteau Grittot fut détruit pendant les guerres autrichiennes,
satis doute lorsque, en 1030, une armée de 8,000 hommes, Polonais, Croates,
Hongrois, fut battu<\ entre Yvois et Puillv, par le comte de Soissons. Une bande
des troupes en déroute, qu(^ commandait le général Molkaski, pilla et incendia
cette région. Notre village fut alors détruit. Puillv, d'ailleurs, eut à souffrir de
maintes invasions. Il appartint Jadis à Philippe le Bon. Le mariage de Marie
de Rourgogne, fille du Téméraire, avec l'archiduc Maximilien, flt passer, dans
la maison d'Autriche cette bourgade <iui ne fut française qu'après le traité des
— 581 —
Pyrénées. Lorsque les Impériaux reprirent Yvois, en 1639, Puilly resta désert.
Ses habitants n'y revinrent qu'en 1642 — ainsi que nous le rappelle un procès
entre la communauté et le fermier du moulin banal, le moulin du Rond-Buissoti,
sur le ruisseau des PAquis. — Soixante-neuf années plus tard, pendant la guerre
de la succession d'Espagne, Puilly fut occupé militairement. A l'époque des
guerres de la Révolution, un camp où bivouaqua La Fayette : long séjour des
soldats russes en 1815.
Ecarts. — Charbeaux, 123 hab. Jadis commune distincte et réunie, en 1827,
à Puilly (pour ce village, d'origine très ancienne, voir P. Laurent : Revue
HISTORIQUE ardennaisk). Charbeaux , qui longtemps appartint à la prévôté
d'Yvois, n'a d'ailleurs point laissé d'intéressants souvenirs dans notre histoire
locale. — Chèvres, 9 hab.; c'est une ancienne ferme qui existe encore; elle
fut donnée par Louis III, comte de Chiny, en 1172, à l'abbaye d'Orval qui en
fît une infirmerie pour ses moines. On lit dans le Manuscrit d'Orval : « Nous
avons la haute, moyenne et basse Justice sur Cherves, en propriétés et en les
dépendances ladite justice indépendante de Carignan. Deux censés tenues
pour basse cour d'Orval par les souverains. ... La chapelle de Chèvres existe
encore aujourd'hui (1745), mais on a osté l'autel et on l'a tournée en magazin
de paniers, etc., et les religieux qui vont travailler à Chèvres y mangent.
A Saint-Martin on jurait anciennement dans notre chapelle en mettant la main
sur la tète de nostre statue et on y disait la messe; et maintenant on oblige
les gens de Chèvres à venir les jours de fête à Orval, depuis peu ils vont à
Puilly et paient le curé sans qu'il ait le droit d'exiger aucune dime. » —
Mandvezy, ferme ; 8 hab.
Saint-Saumont, où l'on a trouvé des os, des débris d'armes, laissant supposer
qu'il y eut une bataille en ce lieu. — La Chapelle; tire son nom d'une petite
maison qui servit de chapelle : sur l'une de ses façades, une plaque en métal
avec l'effigie de Notre-Dame d'Orval; au-dessus de la fenêtre, ces mots gravés
dans la pierre : Reyina sacratissim — Rosary Ora pro nobis, 4670. — Olvesse.
Se trouvait à Olvesse un château qu'habitait, au treizième siècle, une dame
Hanus, veuve d'un seigneur de Puilly. Quelques pierres indiquent l'emplace-
ment de ce château, construit et détruit, on ne sait à quelle époque. (Voir
Hannedouche, ouvrage cité.)
PURE. — H., 701. — E., 199. — D. C, 5. - D. A., 20. - D. D., 40. —
Hect., 650. — B. P., Carignan. — F. L., le dimanche après le 8 septembre. —
B. B. — G. — T. — S. C. C. ouvriers métallurgistes de la Ch. synd. de Pure
et des environs. — Ch. synd. ouvriers métallurgistes. — Deuxième étage du ter-
rain Uassique : calcaires sableux; moellons; pierres à chaux; sable; minerai
de fer à la surface du sol. Pure est dans une gorge étroite que masquent de
hautes collines. Deux ruisselets, dont le plus important est celui de Messin-
court; l'autre se jette dans le Launois, à Wé-Carignan. De son histoire locale,
nous ne retiendrons que l'incendie de Pure, en 1677, allumé par l'armée
impériale autrichienne que commandait le duc de Lorraine : une seule maison
restait intacte. Rappelons aussi que nous trouvons Pure au nombre des vil-
lages qui célébraient, autrefois, l'anniversaire du 23 décembre 882, pour
remercier saint Dagobert d'avoir préservé le village de l'invasion normande.
C. de Luxembourg.
Eglise. — Construite en 1830 : aucun caractère archi tectonique.
Ecart. — Messempré, 35 hab., importantes usines métallurgiques. A Mes-
sempré se rattachent les forges de Longchamp, écart de Carignan, celles
d'Osnes et de Margut.
SAILLT. — H., 388. — E., 107. — D. C, 4. — D. A., 24, — D. D., 44, —
H.-c(., f .3N'>. — [I. I'.. C;iiii;n;(ii. - F. I,., lo <ieuxi.-m<! dimanche doclobre. —
Trni-ii-iiii> l'-tayi- dii l'-rrain liiissO/iie : marni's rproiivorlea pnr les alluvions;
l'iilcniri- rorrii;:ini'iiii ot .irtiileiix: argile pour luiles et poteries; cendres pour
ra^ii'ii'Lilliii'c. t'ri'iiiii'i' tla^i* du li-rriiin juranfique : ciiiraires jaunâtres et ooli-
liqiic!^ : [-an'i^rf* il>- ]>iei'ivs ili' taille l't de moellons. — C de l.iiscmbour):.
Sglise. — Iti-roiislriiili^ en IT3I. Ne i-estc de l'i^^liiie primitive, restaurée
vi'i-s I8:ill. .|ii<>l.'i ikT seule. Non loin d.> ItlaïK-liamiia^iie, une cliapelle dédién Ji
sainte ll,'irl»> ; lien de pèleriiiafir pour les enfants atteints des clochelUs Saintc-
Hui-Ih- : •'■ruplions au visaiie.
Ch&teau. — Au lieu dit les .Y'iiVcs-Torcx. des vesli^ies que l'on suppose être
ceux d'un ancien eliAleau.
Ecarts. — I..' Mftiiliii ihi Vieu.t èW. N. C. - [,p .W.,u(in de l'itUlf. S. C. —
\ài Vii/ii'-ilf 'If Itlitiich'iiKfi'iiiii-'. y. C. — Xnineu'i;/. ferme appartenant, jadis, à
l'ahba.ve d'Orv.il. - lihn'lttiiiqui-iiii\ 10 liab. ; encore une ferme appartenant à
r.->i;.i
. t|ni avait droit de liaiilr
f'-riue s<int à peu |>i'è:i
upsjadi» (envoi, la des.
AuMNXEs), Iji aPTiMi'
moyenne et basse Justice. Les bjtli-
au«ii somptueux, aussi vastes qu'ils
'iplion dans Meyrac : Vii.lk!i kt Vil-
■1, 3 novembre 1817, entait à Blan-
rbaMip.'miie une fenHiM-eole. Klli- devait fnnner île <• lions ouvriers Qt;ricoles,
des lontreniailres niranx et d<-s diefs di- iiiUnre. n I.a durée des études était
de trois ans l't on di'vail admettre nnnnellement onze élèves après concours.
l.'efTi'ctif ne fui. jamais au l'omplel. M, Vai't|uant. directeur, ét.int mort, et les
crédits niinisli^riels avant été diminués, un arrêté du 15 juin (8^3 supprima
lÏT..!...
Le Prlil-Miirgiisstiii, l'une des prairies appartenant îi BlanchampaKne. — La
Mal-ulrei-i:: — La HmiHlri;; où la famille Berryer, celle du «rand avocat.
tenta d'assez nomluvuses mais vaines fouilles, croyant découvrir un ^sèment
ho ailler.
SACHT. — IL, VMi. - \:., til. — 1). i;., 3. — U. A., 15. — D. D., 33. —
HitI., ;i!Hi. — It. I'., i:aii[,'iian, — F. 1.., le ilernier dimanche de septembre. —
li. II. — C: — lli'uxieme i;(ap' du hrniiu /(.iMi'/iie ; calcaire sableux exploité
puui moellons. Territoire Iravi-rsé p;ir la Ckirrs : elle y feçoit un modeste
— 383 —
affluent qui prend sa source à Messincourt. Au ooniniencenient du siècle, le
village se divisait en trois parties : Sachy, au centre; MUleroy, vers Sedan;
la Besace, vers Cari;;nan.
Histoire. — C. de Luxembourg. A cause de sa position entre la France et
les Pays-Bas, Sacliy fut cruellement éprouvé par de nombreuses pierres, (hi
trouve encore en divers endroits du territoire des débris de constructions poi-
tant traces d'incendie. Après plusieurs invasions, les maisons, d'abord éparses,
durent se «grouper davanta|i^e au centre du village qui îuitrefois s'étendait
davantage du côté de Carignan, du côté de Pouru-Saint-Remy et sur le long
de la route allant à Messincourt.
Il est de tradition que Sacby fut évacué pendant plus d'un demi-siècle. Il
semblerait prouvé que les anciens habitants, craignant d'être pillés par les
troupes qui sans cesse ravageaient cette région, abandonnèrent le sol et le
village pour n'y jamais rentrer; car jusque dans ces dernières années, le terri-
toire appartenait presque en entier à des étrangers, Belges, principalement.
Depuis une cinquantaine d'années, toutes ces terres, ou à peu près, ont été
vendues et acquises par des propriétaires habitant la localité. Le territoire est
ainsi revenu à ses possesseurs naturels.
Ch&teau. — 11 y eut à Sachy un château que Robert de Hailly aurait fait
construire en 1237 : on ne sait à quelle époque il fut détruit. Au lieu dit la
Foutaine-Lencou, existait, autrefois, une fort belle propriété.
Lieudit. — Nous signalerons, seulement, le Prince-Carclle, endroit qu'avaient
choisi, pour vider leur querelle, Louis XV régnant, deux princes dont la légende
ne nous a point conservé les noms.
SAPOGNE. — H., 353. — K., 114. — I). C, 14. — I). A., 34. — D. I)., o4. —
Hect., 541. — B. P., Carignan. — F. L., le dimanche qui suit le II novembre. —
Deuxième étage du terrain liasslque : calcaire sableux ; carrières de moellons.
Troisième étage du terrain liassique : marnes et calcaires à oolithes ferrugi-
neuses; minerai de fer. Territoire arrosé au nord par le petit ruisseau de la
Marche. — C. de Vermandois.
Eglise. — Construction massive, datant de 1688, construite par les abbés
de Vaux-les-Moines, écart de Signy-Montlibert, sur l'emplacement d'une ancienne
chapelle. La tour est de 1770. D'assez intéressantes pierres tombales ont
disparu.
Ch&teau. — Nous lisons dans la Nomenclatubk des Gommu.nks : « Sapogne
est rappelé dans une ordonnance de Killin, archevêque de Trêves, en 1157. Il
y avait un chûteau renommé dans le pays à cause de l'ancienne famille dont
il fut le berceau, qui produisit des guerriers distingués, tels que Gilles de
Sapogne, au seizième siècle; Claude la Bourlotle, seigneur de Sapogne, au
dix-septième siècle. »
Au lieu dit le Chdteau, se voient les restes de l'ancien chAteau fortifié de
Tassigny. Un gros pavillon llanqué de quatre grosses tours carrées. Traces de
fossés sur les côtés et sur le devant. Une chaussée en pierres remplace le ponl-
Jevis. Ce château souvent incendié fut, parfois, occupé par une garnison fran-
çaise dont la mission était, alors, de surveiller les frontières du Luxembourg
autrichien auxquelles il touchait. Tassigny eut son moulin banal qui rempla
çait, vers 1630, le moulin banal de Sapogne. Le four banal appartint moitié
aux seigneurs de Tassigny, moitié au prieuré de Vaux-les-Moines : et ce ne fut
pas toujours avec parfaite entente commune que ceux-là et celui-ci exploi-
tèrent cette indivise propriété.
SIGNT-MONTLIBERT. — IL, 257. — E., 82. D. C, 13. — D. A., 13. —
D. D., 53. — Hect., 612. — B. P., Margut. — F. L., le dimanche après l.î
— :)8A —
10 ortobro. — Troisirine étap; du tt*rrain lia.<.ûqtie : marnes; calcaire ferrugi-
iH'ux exploité pour ciislinr de hauts-fourneaux; iiiarnes pyriteuses; terre à
hri(|uos, tuiles. Pri;nn(ïr rtap' du terrain jnnissiqwi : carrières de pierres de
tailla. Torritoire arrosé par un minuscule ruisselet. — C. de Luxembourg.
Eglise. — Construite <rii 1141. Voilte en pierre, de style ogival, portail de
stvlf roman.
Ecarts. — La Tuilviie. N. C. — MontUbert, Oo hab. Non loin de Montlibert,
<Mi 17U2, attendait le régiinent royal allemand de l'armée de Bouille, caché
dans l»'s bois pour, si besoin était, protéjjer la fuite de Louis XVL — Vaux-les-
MoiinKs, où se trouvait un ancien prieuré, appartenant à Tabbaye d'On*al et
dont il ne reste plus, aujourd'hui, que la t'iTnie. O* ])rieuré (ut, en ménie
temps que Sif^ny, pillé, incendié par les Normands; t*ncore pillé et incendié,
en 1703, par les troupes tVaneaisfs campées sur les hauteurs de Stenay : puis
les religieux furent massacrés par ({uelques pillards qui s%'*taient détachés du
ré;;iment. — Les Minières. Alors que, vn-s l'an Kill.'J, Jean de Wœrth ravageait
le pays avee ses l)andes de Croates et de llonf^rois; alors que, terrorisés, les
\illa;;eois, b's eampa^'iianls se réfugiaient dans les bois pour se cacher u de ces
Polaquos, enra^f's tyrans qui avoient rosli en broche des captifs, i» le lieu dit
brs .]///(/' /-('S fut le tiiéàtrc d'une nMieontre assez sanglante : et la tradition
racontf (|ue le curé de Thonne-le-Tliil, Nicolas Thomas, ne dut son salut qu'à
l'épaisseur de sa soutane «{ue ne put traverser la balle d'un mousquet.
TREMBLOIS. - IL. 2;J4. K.. 78. — l). C, 8. — D. A., 28. — D. D., 48. -
Hi'cl., 431. - R. P., Cari^iiian. — F. L., le dimanche qui suit la Toussaint. —
C'*^ P. — IL IL — Deuxième éta^;e du terrain liassiqne : calcaire sableux; cal-
caire argileux; ])ierri's de taille et moellons; pierres «i chaux; marnes sableuses.
C. de Luxembour;^.
Eglise. — Date de 1728. A signaler trois autels en bois sculpté, provenant
sans doute de l'abbaye d'Orval. Proche du village, un calvaire dit : la Belle
Crot.r: il nccupe remplacement d'une chapelle construite, afUrnie la tradition
hasartb*us(?, sur un temple consacré à Diane. A ce calvaire de la Belle Croix —
où Ton portait, comme a Manie, les enfants morts sans bapttîme, pour que,
posés sur l'une des marches, ils nivécussent juste le temps de les baptiser, — se
rattache une lé«;ende : celle d'une statue de Notre-Dame, cachée par une femme
de Matton, nommée Poncettc, tandis que, en 1793, «< les soldats du district de
Sedan »■ démnlissaient la chapelle. ;Voir Meyrac : Traditions, Légkndks et
Co.NTh> DKS AUDKNNKS.)
Ecarts. — Lnntfrhamp. — Le Poste; sans doute en mémoire d'un ancien
poste romain ; la voie romaine de Reims <i Trêves, passant sur le territoire
actuel du Trernblois qu'elle coupait en deux parties. — Lonchamp,
VILLY. — IL, 21M. -- i:., 03. — D. C, 6. — D. A., 26. — D. D., 46. —
llect., 773. — B. P., Cari^nan. — T. L., le dimanche qui suit le 11 novembre. —
IL IL — Trf»isième éta;;e du terrain liassiqne : marnes et calcaires ferrugineux
que recouvrent en grande partie Talluvion de la vallée et ie terrain diluvieH, —
C. de Luxembourg.
Eglise. — Klh^ fut construite par les moines de la célèbre et richissime
abbaye d'Orval (fui posséda, nous l'avons relaté souvent, de si nombreuses
propriétés dans les Ardennes. Cette éj^'lise était fortifiée : on voit encore des
meurtrières et des mâchicoulis.
Ch&teau. - Il y eut un ch;Ueau-fort construit, en 1384, par Jehel, prévôt
d'Y vois, aju-ès qu'il en eut reçu l'autorisation de Venceslas de Bohème, duc de
Lu XI > m bourg. « à coiulition que cette forteresse demeurera toujours ouverte
aux ducs de Luxembourg', et que Jehel, ni ses descendants, ne pourront jamais
s'en servir contre ces princes, légitimes souverains du pays. » Ge chàl«au lut
détruit, en 1443, par l'urmée bourguignonne que commandait Philippe le Bon.
Tllli - VeallpH nu oUiiwu
Son emplacement se nomme aujourd'hui la Forlcrrste : deux lions y Kurdèrent
longtemps les trésors de Johel. {Voir, pour celte légende, Meyrac : Tt»*orTioNs,
I.ÉGENDI'M ET COHTKS DES ArDENNIÏ^.]
Ueuxdits.— La Croix de ViUy. Une crois y Tut érigée, en 1501, en souvenir
de reconnais^anâe pour le comlé dé Villy, paccé (ju'il accorda n lé droit d'u^é «
dans st's bois A la Croix, campait, pendant l'époque révolutionnaire, un
détachement de l'armée du Nord, commandé par le général Loyson qui
reçut l'ordre d'aller détruire la célèbre abbaye d'Orval. — La Grange de la
Dtme, appartenant aux moines d'Orval; elle existe encore. — La Place du Pour.
— La Potence. — Le Moulin banal. — Wnleppe, où se voyait, la nuit, comme h.
Lincbamps, une fée flieuse. — La Croix- Moreile, où se serait trouvé, trësautre-
roi«, le village de Villy. — La Hache, un franc-alleu que possédaient Vautier,
seigneur de Dun-sur-Meuse. et Azeluze, sa femme. Ils en gratiÛèrent le prieuré
de D un, aussitôt qu'ils l'eurent fondé.— Le Camp de Bar; rappelle un combat, en
410, entre Antoine de Brabant et le duc de Bar (voir dans Meyrac : Villes kt
ViLLAGKS DES Ahdenkes, lés motlfs de ce combat). — La Bataille; en cet endroit
campèrent les troupes bourguignonnes, lorsqu'elles assiégèrent le château-fort
de Villy.
WILLIERS. - H., m.- E.. 30.- D. C, 12. - D. A., 32. — D. D., .'i2. -
Heci., 226. — B, P., Carignan. — P. L., le dimanche qui suit le 24 août. •"
Deuxième étage du terrai» liais'ufue : calcaire sableux; calcaire argileux; moel-
lons; pierres a chaux ; marne a rgilo- sableuse. Le territoire est arrosé, au nord,
par le Fond 'ie ffant;/ qui prend sa source à la Fontaine du Taureau, et reçoit,
pour affluent, le ruisseau dei Faunhettes, venant de Hogues. — C. de Luxem-
Egliae. — A signaler trois jolis autels en chêne sculpté.
Château. — En arrivant à Williers, par le chemin se reliant b, la douane de
Hogues, nvec la route de Curignan, h Floren ville, et avant de descendre dans
le riUa^je, le voyageur aperçoit, sur sa gauche, un mamelon assez élevé sur
lequel apparoissisnl encore quelques ruines. C'est la qu'était situé le cMteau
— :i8r. —
tr.\riif'unt\ forliMosso dont. Iji ronslruction romontail ù une haute antiquité. Le
piin il»' niurnilic qui siibsislo encore, i»t dont l'épaisseur est énorme, atteste
son ancienne!»^.
Co mamelon. aiiln>rois un ramp romain, domino un plateau sur lequel
s'él(»v<' \v villîi;,'^ d<* NVilIiers, l'ntoun'* do tous côtés par dos pentes rapides.
('(• platoan nVst acci'ssible (]iio par un seul point : par le cMteau. \ji grande
vni<> nxnaino do RtMins à Tivvcs passait au piod du mamelon. Sur Templa-
i'oniont dr re rft'ftctiii 'T Ar'li'nnt*, on ;i trouvé une prande quantité de pièces
(lo monnaies roinainos. On on trouve oncoro souvent. Elles sont, particulîère-
m«'nt, aux ofUj^jos dt» (iallion, do (lordien et de Posthume.
IV. CANTON DE MOUZON.
O canton comprond r|ualorze communes : Mouzon, Amblimont, Autrecourt,
Hoanmont, Hrovilly. Doiizv, Knilly-Lombut, Kétanne, Mairy, Tétaigne, Vaux,
Villomonlry, VilIors-dovanl-Mnuzon et Voncq.
Il o>t borné : au nord, par lo canton do Sedan-Sud: à Touest, par le C4inton
de liauconrt; au sud, par le canton do Buzancy; à lest, par le canton deCari-
^^nan ot h* di''parl<'nionf do la Mouso. Arrosé par la Chiers et par quelques
ruisseaux, notamment ceux de B*'anmnnt ol do la Vi'jndte. Région fort acci-
dentée, à la Uns industrielle et apricido. Fort bonnes terros d'alluvions et
oxeellentes prairies. Mou/nn est lo point lo plus avancé vers le nord où l'on
ait tenté la culture de la vi^'iie; pmduisant, d'ailleurs, un assez mauvais vin
>i Ton en croit lo jirovorbi" : htin' dp <'nulotmtiei> vt rin de Mouztni — Tue son
ho in INI'.
7,li0 hab.: i.lKV éloct. : lO.OiKJ hect.
MOUZON. — IL, l,7:i(). — P. II., 51. — K., :i2:i. — I). A., 17. — l). D., 37.—
Hect., 2. S 11). U. P., M(nizt>n. — T., le diMixièino jeudi de février et de
novombr»*: le premliT jeudi i\o maiN et de septembre. — F. L., le dimanche
après lAssomptioM. — W. \\. - S. M. — O"" P. — Fanf. la Mouzonmn^ie. —
S. T. -- ti. - T. — S. libre la FniterneUe. — Deuxième étage du terrain
lidsstffur : exploitation do marnes sulfurousos qui fournissent des cendres
pour l'a^M'iculturo. Ih'iixiemo éta^o du terra hi juniasii/ue : carrières de pierres
de taille dans les ealrain-s do looUlhe inférieure. Trrrain diluvien : minerai
de l'or: alluviuns; sable et ;;rève. Kncore presque ceinte de ses remparts, cette
coquette prtite villo. traversée par un bras do la ^fcu!n*, nommé le canal, est
adossé»» à la monlîi^'ue le T'^nne, qui séparait, autrefois, la France du domaine
appartenant au rrii d'Kspa^ne. Kn haut du Ternie, jadis, veillait une senti-
nelle, « lo braillard -, rliart:!' do donner Talarmo, en cas d'alerte.
Histoire. — C de Paris. (^MItre important déjà «{uand la <îaule était occupée
par les liomainSf et dont les ori;:inos remonteraient, tout au moins en tant
(pie forteresse, à l'année 2i.'». Limitant les provinces do Champagne et de Lor-
raine aux contins des évéebés d<' Hoims ot do Liège, .Mouzon eut, jusqu'à la fin
du dix-septième siècle, une réelle importance militaire et politique; fut sou-
vent alors le tliéî\tre des luttes sé<:ulaires entre la France et TEmpire. Donné
par (Ilovis à saint Hemy, vers 490, après sa victoire de Tolbiac : « A celle
époque, dit TKscuy, .Mouzon était non-senloment une ville, mais encore le
chef-lieu et (!omnie la capitale <run pays assez considérable qui s^élendait
au delà de la Meuse et de la CJiiers. allant juscjuaux portes de Donchery, de
Houllay ot d'Yvois. »
A la mort de Lothain» 11, en 870, ses deux oncles, Charles le Chanve et
Lonis le (îermani^iuo, sans ét^ard pour b^ir neveu, Tempereur Louis, roi d'Italie,
- 587 —
se partafîent la Lorraine. Le comlé Je Monzon, compris tians li's poys i''chus
à Charles, fait aussi partie de la France jusqu'en H79, époque a liiqiielle tout
le royaume de Lorraine retourne it Louis II de Germanie, qui l'fnleva aux
héritiers de Louis le Be^ue. Les Lorrains-Français se donnèrent plus tard a
Charles le Simple, puis à son (ils, Louis d'Oulremer, mais ils furent repris
par Othon le r.rand. — Mou/on est, en celle même année 870, pillé par Carlomaii.
fils du roi Charles; on croit que vers cette époque la ïigne lit sa première
apparition dans cette contrée. — Pillé en 875 par Louis le Gros. — Dévasié
en 882 par les Normands. — Brûlé en 880 par les Hongrois, — Concile à Mouzon
en 948; — Nouveau concile en 99.), pour se prononcer entre deun compéti-
teurs à l'archevêché de Iteims. — Troisième concile k Mouzou, en 1187, dans
Téfiilise Notre-Oame, pour la prédication d'une croisade. — Entrevue en 1187
de Philippe- Aufçuste et de Frédéric Rarberousse. — Mouzon, en 1197, fuléri^é
en évéctié, mais toutefois n'eut jamais d'évéque. — t*illé en 11159 pur les
MouOD, d'aprta an« ilelUe Htunpg
Aniflais. — lléceplion en 1397, par le duc d'Orléans, frère du roi, de Wen-
cesias, empereur d'Allema«ne. — En UI8, établissement d'un hôtel des mon-
naies. L'ne " forge de monnaies -■ existait h Mouzon, aux temps des {<allo-
romains. Les plus anciens types do médailles connus sont des <> tiers de sol
d'or ■> représentant la victoire avec celte légende : victvr avgg. dv. ir.Tvm. occ.
On ne possède, pour les temps mérovin){ieiis, aucune monnaie d'argenl frappée
à " celte forge ». Les derniers « Mouzonnais » de la période carlovingienne
sont en ar^tent, avec indication de l'atelier et le nom du roi. Cet établisse-
ment monétaire, rétobli en (418 par le dauphin Charles, fut alors dirigé par
Auberl-Leclerc. — Assiégé, pillé, brrtié en 1521 par le duc de Nassau ; à la suite,
une peste terrible : elle emporte « 8 religieuses et 2,000 habitants ". — Visile
do Fi-ançois I" en laSK; dix années plus lard, François revenait ù Mouzon et
ordonnait que les fortifications fussent réparées.
En t.i9l, Henri IV, qui se trouvait h Sedan pour assister au mariage de Henri
de La Tour avec Charlotte de La .Marck, lit sommer Mouzon, alors tout aux
ligueurs, •< de se rendre fi lui. » Les bourgeois lui demandèrent, comme grâce
singulière, de rester neutres : ce qu'il leur accorda volontiers, mojeniianl toute-
fois — nous affirme la Chhomoue sove^aire — 10,000 écus. Deux années plus
tard, Henri IV ayant abjuré le pi-otestaiitisme, la Ligue, dont le but était surtout
d'interdire le trône de France à tout " roi hérétique ». n'ayant plus aucune
raison d'être, les ligueurs se soumii'ent. h Le zèle des Mosonnais pour Dieu et
— :m —
la piiivté de l«'ur bonne i'ni, nous dit le P. Ful^^ence, les avait portés, d'abord.
h demeurer termes sur W relus de reconnaître Henri IV; mais aussitôt qu'il
eut abjuré son hérésie, 2.'i juillet i'MKi, ils furent les premiers à se soumettre à
Sa Majesté. » Empressement que récompensa le monarque en confirmant les
privile^M's de la cité mouzonnaisc par lettres-patentes données en mars 1.S94.
à P.iris.
Kn ICOO, deuxième visit(> à Mouzon de Henri IV qu'accompagnait Marie de
Médicis. Le monarque, nous raconte le 1*. Ful^'ence, « va à Donchery où, le
2 avril lOOG. s(' fait l'accomodenient du duc de Bouillon pour la cession de
Sella n au roi qui, content de sa soumission, lui rendit cette ville au bout d'un
mois. Le roi s'étant rendu à Sedan pnur en jircndre possession, il y mit gar-
nison et .Netlancoin t pour p»u\erneur et s'y contenta d'y faire quelque séjoor.
Apres cette e\[»êdiliMn. le lundi 10 avril, le roi et la reine Marie de Médicis,
son épouse, acco[uf»a;:nés de prt^sipie tous les princes et du duc de Bouillou,
vinnMit a Mou/on. <ilaiide de Joyeuse. (]ui en était ^'o u ver neur, accompagné du
lieutenant, procureur du roi, olficiers, etc., fut les recevoir dans la prairie de
Uon/.i. à l'extrémité de la villi*; en même temps, Jean Habert, procureur
p'néi'id du roi, un uenou en terre, luiran;;!ua le roi, après quoi le roi répondit:
«• J«' vt»u> remercie de bon cceur, vous m avez bien servi, continuez et je vous
•• serai bi)n prince. •> Le lendemain, W* d'avril, le roi vint de pied entendre la
messe à .Notre-Dame, où il fut salué par les religieux à qui il promit beaucoup
de bienveillanctî. » Le texte de cette harangue est conservé aux archives de
Mouzon. Klle a été publiée, février 1899, dans la Kevuë historioue arden.naise.
Kn 1018, Mouzon est mis à sac par !«' comte de Mansfeld. — Kn 1636, odieuse-
ment rançonné par les Caoates, les Hongrois et les Polonais de François de
Lorraine, évéïiue de Verilun. — En li>37, encore une peste terrible meur-
trière. — Kn 1()39, siège de Mouzon ])ar Piccolomini ; le maréchal de Ghâtillon
forets le général esj)agnol à lever le siège; la même année, Louis XIII, le
cardinal de Hiclielieu et la cour entière se trouvent à Mouzon. Le roi et sa
suite n(> partent qu'après la démolition, qu'il avait ordonnée, des remparts
d'Vviùs. — Pris(^ de Mouzon, après un siège de six semaines, par les Espagnols
dont l'armée se conifiosait de trois corps : celui des Espagnols, sous les
ordres de Kuensablaigne; celui des princes, sous les ordres de Turenne; et
celui de Lorraine, (pie c<»inmandait le comte de Lunéville.
He 10.'>1 à 10.')3, les Espagnols occupent Mouzon repris le 27 septembre 1653
par Turenne et le comte de (irandpré après un siège qui dura dix-neuf jours. —
Le L^7 juin 1054, entrée trionipbab^ de Louis \IV; il ne quitte point la ville,
tant que dure le siège de Stenay. — En lOtiO, établissement d'un grenier à seL —
En ItiOl, établissement d'un bailliage. — En 1669, établissement d'un Hôtel-
Dieu. — En 1672, Mouzon, démantelé par ordre du roi, est rattaché au gouTer-
nement de Sedan. --- En 1073, Louvois, à cause des guerres avec la Hollande,
ordonne que l'on démolisse \vi porte de France; cette porte « conduisait d a côté
op|iose à la porte (jui s'ouvrait sur le pays de France, » pour parler lelaIlg^e
d'il y a trois siècles, tandis que la porte de Bouryogne « ouvrait n le chemin de
la région d'Y vois, du Luxembourg et de la Lorraine, pays tributaires, en MS
épo({ues d'autrefois, de l'Autricbe ou de l'Espagne, et dont on désignait iH
habitants sous le nom générique de « Bourguignons ». Se voient de noOkbieox
n>stes d'anciens et massifs remparts près die cette porte qui était dite égale-
ment de Snint-Deniii. tirant cette appellation d'une chapelle située tout pradis
et détruite en lO.'i;), alors que Turenne assiégeait Mouzon. (Voir pins bu :
(JIArKAI'.l
En 10S:2, le o Conseil de police » prend cette plus qu'étrange dédaratîon :
<• 11 e>t expressément detfendues à toutes personnes de quelque qualité et con-
dition qu(^ ce soit, de jurer et de blasphémer le saint nom de Dîea à peine
d'amende arbitraire pour la première Tois; pour la seconde fois d'avoir In iéïr
percée; pour la troisième fois
"r la langue percée. " —
En 1B87. départ, pour Paris,
des Bénédictines; le couvent
de ces religieuses est trnns- ||
formé, cinq années plus tini.
en H6tel-I)ieu. — En 1700, •■pi-
' : de pourpre; est abit-
enjoint « â chaque bourgeLii.^
1 feu devant sa mai-
son, au son de la cloche », pour
puriner l'air corrompu. — En
ÏTH, " les dragons impériaiiv
pillent le pays; la flére conii
nance des Mouzonnais leur [ii< -
irite les félicitations du roi. -
En I73S, construction d'une ca-
- En 1740, une mons-
trueuse inondation; elle enva-
hît le couvent des capucins el
le feubourg. — En i7.i3, cons-
truction d'un collège. — En
1793, vente de l'église Saint-
Martin, comme bien national.
i leiS, un détachement
prussien, sous les ordres du
général Zietén, est caserne à
Itauzon : les frais d'occupa-
tion dépassent 12,000 francs: toutes les c
en prendre leur part.
BgliBea. — Elles furent nombreuses. Nous rappellerons celle de Saint-Martin,
détruite en 1703, et celle de Saint-Denis, détruite en ll}S3.
Aulrefois.un peu _,— ~- en dehors de la ville r la chapelle de
'Saiot-Haiimin, .'' el la 4:liapelle de 5t-Pierre construite
" ' on le suppose, —
nous dit le P. Ful-
gence; — l'église
Sii in te -Geneviève :
l'église des lia pu -
eins, une grange
oITrant. au-dessus
de la porte d'en-
trée, son cartou-
che de fondation,
1621 : au-dessous.
une petite niche
porte à sa hase
l'emblème des re-
ligieux de Saint-
Frani^ois ; deux
bras f:'tendus. aux
MOUIOD "
Port« d« Bourgopi (rùi
I
cotisent poui
, l'autre couvert d'ut
e croisant en forme de croix
Saiiif-Aiulrt^. — Kiifiii, l'un dr nos plus précitMix <■ monuiiicnls historiques ••,
l't'l^lisf ilo la ri'h-bre ahbayr bcurdictiiu', à l'oii^ine uxu*. maison de religieuse*.
L«'s .Normands ayant briUo r«* mnvtMit, l'arcli«»vtM|u»' Hervé le fit reconstruire,
vers Tan 010, fl aux femmes >ul)slitua <loiiz<' elianoines. C'est lui qui posa les
fondations de 1 l'^^dise actuelle qu'il dédiait à saint Virtor, le saint mouzonnais.
Puis, écrit la clirnni(]uo, le •< relâchement s'élant introduit parmi les cha-
noines^ »• l'archevêque Adalbéron tl'Ardenne. 909-988, fit venir des bénédictins
du prieuré de Thin-le-Moutier et leur donna l'abbaye qui prit, depuis cette
époque, un ilt'veloppement considérable.
« Les bAtiments étendus (jue les reli^^ieux réformés — après la réforme
de Saint-Vanne, introduite en 1034 — ajoutèrent ou substituèrent aux anciens,
— écrit l'abbé tle l'Kcuy — les riches décorations dont ils embellirent leur église,
le nombre et le choix des beaux livres dont ils enrichirent la bibliothèque du
monastère, le vaste et magnifique vaisseau destiné à renfermer les li\Tes, sont
des preuves non équivoques de l'excellente économie qui, avec la piété et
l'amour de la rv'^\(\ ré;!nait dans cette communauté où fiorissaient, en même
temps, l'élude, la culture des saintes lettres et de Thistoire. n
Voici — d'après l'abbé Tourneur, dans les Arok-nnes illustrivRs, Hachette,
M rxxc Lxviii — la description minutit^use de cette église construite au treizième
siècle, ainsi que nous l'apprend une incription difficilement lisible sur le con-
Irefoit du transept méridional : Anno d.n — m : ce : xxx — Primo ►!■< (1231).
\.t' fthin est la croix latine; l'abside, plus développée, environnée d'un déam-
bulatoire et de sept chapelles rayonnantes, accuse nettement le commence-
niiMit du treizième siècle. Comme à Saint-Hemy, de lieinis, douze colonnes
forment l'abside et lui donnent, par conséquent, onze travées. La nef n'est
fianquée d'aucune chapelle latérale, sauf celle que construisait, en 1485, labbé
Pierre llavé. Ses caract(*res modernes sont tellement marqués, qu'il n'y a pas
moyen de les méconnaître. Le portail est bien le portail gothique; étajses
parfaitenïc nt accusés; contreforts aux saillies puissantes qui s'en vont étager
les tours jusqu'à leur sommet, irt marquent, dans le sens vertical, les trois
parties corresp(»ndantes à la faraude nef et aux collatéraux.
o Le irz"lt.'-''hausfire et le firemicr rtnye de chacune des deux tours sont du
treizième siècle. La forme île l'o^rive, les colonnes, les tores remplissant les
archivoltes ne jMMinetttMit [las le moindre doute. La porte centrale, surtout,
^arde Son cachet à peu près intact. (Vest bien l'empreinte du style ogival pri-
mitif le [)lu> correct. Double porte séparée par un trumeau; tympan rempli
par trois ran;;s de sculptures, voussures profondes supportant des anges éta^s
comme à (Chartres, comme à Paris, comme à Heims, comme dans toutes les
éjilises ^n»thi«|ues.
«< L'é^'Iisf est une ytilrr-lhinh'. Aussi voilà sur le trumeau, enlre les deux portes.
la Vi('rt:e couionnéo pnrtani l'enfant Jésus et foulant aux pieds le démon sou
ennemi. Klle rè^iie au même ^^rand poilail de Ileims, à la place correspon-
dante. Dan-i le tympan, nous tri)Uvons les mystères de la sainte Vierge :
r.\nnoncialion, la Visitation, le Couronnement de Marie. Les douze apôtres
l'enviroiment : Pierre , chef du collège apostolique, parle à la mourante;
saint Je;m, h» disciplr birn aimé, lui soutient la tête. Au rang inférieur, toute
la paille droiti» est remplie par la représentation du martyre de saint Victor,
de Mou/on. L'unique raniiée de la vous^^ure contient douze anges adorants et
priante : ces sculptures sont naïvrs, pieuses de caractère et de pose, comme
toutes le< statues •!»• la nn'nie «'«poque. La tète de la Vierge est moderne : le
temps a beiiucou[) eudominaji^é ce bel ensemble en corrodant la pierre...
■< Le r(?ste du portail, quoiiiue de même date que sa base, fut, visiblement,
reniani»'* au (juinzièun' siècle. Pendant ((ue Vauthier Véride faisait bd tir à la
proue de l'éf^lise la tour (|ui e>l au septentrion, on supprimait une rosace pour
— S'JI —
la remplacer par la grande fenêtre flamiiovi
loule la partie centrale. On a orné de crosse
des, les baies des étapes supèrieui-d. On a c
d'ardoises, à huit pans et sans clochetons d
sent donc : quiniièiue siècle, dix-septième s
« Tournons à gauche, vers le nord; nous>
toire du monument. Porte latérale basse
vanle a six menî'^iux qui remplit
s, (le feuilles entablét's, de pjna-
ouronné les tours de ces i-loi'liers
angle. Toutes ces dates se réunis-
iêcle et année (827.
' lisons, tout aussi nettement, i'hi.''-
peu ornée, contreforts massifs sans
autre décoration que quelques ressauts. Point de balustrades au-dessus des
bas-côtés ni au grand comble; transept entièrement nu, corniche avant pour
ornement des modillons à peine épanelés alternant avec les têtes griniaeuiiles
du douzième siècle. Abside lourde aux fenêtres à lancettes, aux lores cvlin-
driques et volumineux. A droite, mêmes signes, même cnraclère: si ce n'est
qu'on a couronné les contreforts par un assemblage
il'arcatures, de pinacles, de crosses végétales. Quant
iiu joli clocher central, une large cicali-ice —
date de 1793 — en marque la place. Néan-
moins, ces disparates ne s'aperçoivent
pour ainsi dire pas, tant l'église de Mou-
zon a gardé, dans sa niasse, de majest<^
i-t d'imposante grandeur.
.1 L'inli'rieur esi beaucoup plus re-
marquable encore. Ce qui frappe sur-
tout, en y entrant, c'est la richesse
des détails d'architecture; la par-
faite harmonie de leur ensemble,
leur incomparable unité. Comme
à Suint-llemy de Heims, comme
à Notre-Dame, chacune des seiie
tnivées de la nef et des onze tra-
vées de l'abside repose sur des
colonnes nionocydriques heureu-
sement proportionnées, recevant
une première arcade. Au-dessus
de celle arcade, et séparée d'elle
par un cordon snillauL qui court
sans interruption même sur les
colonnes, selon le mode champe-
nois, s'étend une tribune aussi
vaste que les bas-côtés, voiUée
comme eux, tout en pierre. Vers l'intérieur de l'éghse, la tribune s'ouvre
par une double arcade aux ogives surhaussées, s'appuyant, au centre, sur une
coloime exlraordlnairemenl svelle el légère. Ces quatre étages multiplient les
lignes : ils charment l'œil et l'imagination par leur agencement. Ui tribune du
premier étage, surtout, est remarquable. I.e regard se perd au milieu des
voûtes et des faisceaux de colonnes.
" Au-dessus du rcî-de-chaussée, chaque iravi'e est si''parée de sa voisine par
un groupe de trois colonnes, partant du chapiteau inférieur et s'élan<;ant jus-
qu'au sommet de l'édifice pour y itcevoir les retombées des voùti'S et les
cordons des actes formerets. C'est bien la, dans son ensemble, l'église béné-
dictine du treizième siècle, la véritable lille de lagramti] abbatiale de Saînt-llctu; ,
de Keims. Les tuoities de Mouzun n'empruntèrent point à des i'lrau{.'ers leurs
inspirations ou leurs modèles.
« .Mais tout est d'accord avec tes données du style ogival primitif. Autour de
l'abside, voici les sept chapelles rayonnantes, les unes à cinq pans, la cliapelle
Egltu d« loiiioii
— 5^2 —
ci^ntralo avec un»^ trav<'*fi de plus qui ajoute à sa profondeur. Toutes les voûtes
sont (l'anMe; lirs tores cylindriques ou on cœurs, les fenôtres simples ou sans
nien«^aux. Toutes les l»ases sont à moulures aplaties, à scolies profondément
touillées; siiines caractéristiques du treizième siècle. Tous les chapiteaux sont à
crochels aux f»"uilles ^'alhées ou empruntées, scrupuleusement, ù la flore indi-
pMie. L(*s tailloirs sont iiuadrauiL'uiaires; les piliers majeurs du transept for-
tifiés par des colonnes accostt'res qui en dissimulent l'épaisseur. I-a plupart des
ogives sont dt' beaucoup surhaussées par la prolongation de leurs côtés en
lignes droit«*s, au-dessous ties points de centre. Les transepts aussi simples
que possible. Arcatures au rez-dc-cliaussée; trois ouvertures sans meneaux ao
pnMni<M' étaj^e; un«» fzaliM'ic correspondante au Iriforium; une rosace à huit
lobes t*i sans autres compartiments. Impossible de trouver rien qui caractérise
mieux b* trriziènn' sin-le.
« Il faut signaler aux ^îrauib^s vm'ktes dtMix particularités remarquables. Dans
l'abside, uue m-rvun* lonyihidirïak courl df* clt*f l'u clef, en suivant la partie la
plus élevé»' d»* la voi11«\ M«Mb* do rnnslruciion à peu près inconnu dans le
nord de la France et très usilé sur l«'s bords de la Loire. Portion refaite en
\'M-2 par Tabbé (îilmer; faut-il lui allribuer cette moditication ? Dans la nef.
b'S n(Mvures de la voiMe ne se croisent i>a«< à chaque travée, selon le système
ordinaire : elles ne se renccmtreiit (lu'une fois de deux en deux travées. C'est
la méïue dir^positiou qu'à Noire-Dame de Paris.
<» La chapelle, bâtie par Pierre Havé, est telle encore qu'il l'a faite : en pierres
blanches, d'une structure aduïirable, a l'entrée de l'éf^lise abbatiale, au colla-
téral qui e>t a f:auche. Malheureusement, un ancien curé de Mouzon, Tabbé
Asier, eut la malencontreuse idée d'y sculpter une Notre-Dame de l'Epine et
quelques oinements d'un ;;oiU douteux.
•« \a' seizième siècle se montre dans les baies flambovanles au haut du chevet.
Le dix-septième dans l'escalier à dtmble ramped'une des chapelles absidales;
le dix-huitième au splendide balda({uin <ie marbre, à l'élégant buffet d'orgues;
b* dix-neuvième, hélas! à l'ocre rouge des nervures, au badigeon engluant
toutes les sculptures, toutes les découpures de pierre, et aussi à une grille de
fonte environnant le clnrur et qui devra disparaître un jour. Est-ce à dire que
Notre-l)am«* de Mouzon ne mérite aucune critique? Non, .sans doute, puisque
toute œuvre humaine a ses défauts. Quelques détails d'exécution sont impar-
faits : rarement les arcades sont correctes; la pointe des ogives n'est pas tou-
jours au milieu, leur retonil)ée arrive plus ou moins juste sur le chapiteau;
l'extérieur, à part le portail, <'st d'une t^xtréme sévérité. Néanmoins IfouzoD
est la ^^rauile église îles Ardennes, la première du diocèse de Reims, après la
cathédrale Saint-Keiny. Si la France com|)te quatre-vingt-dix cathédrales, il y en
a cinquante qui, comme monument, ne valent pas notre insigne abbatiale... v
(Voir, p<mr b*s très nombreuses inscriptions qui se trouvent dans cette église,
abbé Frezet : Insc»ipth»ns mouzonnaisks.)
Ch&teau. — Quelques vestiges du chAtcan, ou plutôt de la citadelle qui
défendait Mouzon. La ville était en outre protégée : à la porte de France, par
un diMible ]»ont-levis et des ouvra;ies à cornes: ù la porte île Bourgogne, par
trois fossés sur lesi|uels éiaient jetés trois ponts-levis, et par des tours dissé-
minées sur loul le périmètre. (.)n a pu retrouver les noms qu'avaient quelques-
unes d(^ ces tours : la tour tCEstrrc.^, la tour dt* l'Atttuiye, la tour de la CouaU-
lntti\ la UroaiH' Tntir, la finir ('.iirr<'r, la tnur Sahit-Gérôme et la tour de VEpertUi.
Le château était flanqué de trois tours : celle des Gens d*armes, celle d^Orchimoni
ou d'Orcimttut, et (•i>lle du i'ovnlt'rr.
Ecarts. — La linnim'. N. C. — Le i-annn Rotnpu, N. C. — Le Moulin Lavigne,
11 hab. — Sfirt, .N. C. — Fnutioiinj S'fitite-Gt'uevitre, 243 hab., où se trouve une
curieuse é^'lise dont on remarque les fenêtres et les contreforts; le seul hU"
— 593 —
bourg subsistant de sept anciens faubourgs qui furent : celui de Saint-Pierre,
celui de Saint-Maximin, celui de Sineville, celui de Grand-Fontaine, celui de
Saint-Nicolas, celui du Petit-Faubourg, et enfln Sainte-Geneviève. — La Four-
berie, 43 hab. — Platinerie-Bar, emplacement, en 1870, d'une artillerie fran-
çaise. — Fossade; Flavier, anciens villages disparus. A Flavier, en 1870, empla-
cement de nos mitrailleuses qui, le 30 août, firent éprouver aux Allemands
des pertes considérables. — Le Moulin à la Vigne, 10 hab., où se trouvent les
laminoirs Ollivet. Nous avons dit que les premières vignes avaient été plantées
à Mouzon, vers l'an 870.' — Belair en Bourgogne, 3 hab. — Saint-Nicolas; en
1201, à la suite des croisades, fut construite, le nombre des lépreux étant con-
sidérable, une maladrerie sur la route de Sedan à Carignan, h gauche d'une
maison appelée Belair en Bourgogne. Non loin, se trouvent l'auberge et la
ruelle Saint -Nicolas, où s'élevait, jadis, la chapelle Saint- Nicolas des Bons
Malades, affectée spécialement à cette maladrerie, laquelle fut réunie, par
arrêt royal, 1696, à l'hôpital de la ville. — La Folie des Moines, 5 hab. — La
Poste, 7 hab., ancienne poste aux chevaux, sur la route de Stenay à Sedan. —
Grand-Fontaine, 9 hab., tout ce qui reste de l'ancien faubourg. — Temay, 8 hab.
— La Scierie, 5 hab. — Saint-Remy, 4 hab. — Vigneron. — Sénéval, 4 hab. —
VEcluse, 7 hab. — Warmonterme ; Belle-Fontaine, 8 hab.; fermes où se trou-
vait le camp des Espagnols, alors qu'en 1653 ils assiégeaient Mouzon.
Bayhel, 1 hab. C'est à la ferme de Baybel que Napoléon III passa la nuit du
29 au 30 août 1870. Tout proche, au Revers de Bayhel, le roi Robert, de France,
et l'empereur d'Allemagne se seraient rencontrés. Les deux souverains firent
assaut de luxe, de générosité. Puis ayant, dit la chronique, « traité des moyens
d'affermir la paix dans leurs états respectifs, et ensuite de protéger les biens
d'Eglise », ils résolurent d'aller ensemble à Pavie, où se trouvait Benoit VIII,
« lui faire signer quelques articles réglant certains droits litigieux. » Mais la
mort du pape et de l'empereur rompit ce beau projet. — Le Gué dWlma, 16 hab. ;
en cet endroit, un petit combat, 1870, entre nos troupes du génie et l'artillerie
allemande. A Aima furent trouvées d'assez nombreuses médailles romaines.
Montyrignon, où s'élève la « croix des cuirassiers » rappelant l'héroïque
charge faite le 30 août 1870, par le 5° cuirassiers. — Sart, campement, en 1870,
des troupes françaises. A Sart, s'élevait autrefois un château-fort dont le sei-
gneur avait droit de haute Justice. — Le Jard, un ancien fief, ainsi que sa voi-
sine, la Thulerie les Malades : au Jard, en 1870, brillante charge à la baïonnette.
— Le Chemin Creux : charge du 2" escadron de cuirassiers ; mort du comman-
dant Brincourt. — Les Trois Fontaines, où, le 30 août 1870, les Allemands furent
comme foudroyés par un feu terrible que lançait une batterie de mitrailleuses
françaises. — Mont-Brune, où campait, en 1677, l'armée française commandée
par le maréchal de Gréquy et luttant contre les Impériaux qui s'étaient emparés
de Mouzon. Occupé, le matin du 30 août 1870, par l'artillerie française. Le soir,
l'artillerie allemande, qui s'était emparée de Mont-Brune, canonnait nos soldats
du 88" et du 22" de ligne battant en retraite après la défaite de Beaumont.
C'est alors, en chargeant à la tête du 5" cuirassiers, que mourut le colonel de
Contenson. Une pierre tombale rappelle cette mort glorieuse : u A la mémoire
du colonel de Contenson, des officiers, sous-officiers et soldats, tués ici à
l'ennemi, le 30 août 1870. » (Pour les détails de ce combat, voirMeyrac : Villes
ET Villages des Arde.nnes.)
Lieuxdits. — Voir également le même volume pour les lieuxdits dont nous
ne pouvons que mentionner ici, très rapidement, les principaux : la Ruelle
Saint-Victor, où se voit encore la maison de ce saint, le patron de Mouzon;
nous avons raconté son martyre, d'après dom Ganneron. — La Rue des Anges^
où les sœurs-noires eurent, au dix-septième siècle, une école pour les petites
filles. — Rue de la Motte, — Rue Saint- Bernard, — Ruelle du Cul-de-Four; sans
38
— 594 —
doute du four banal. — Cul-dc-Sac Saint-Martin; l'église Saint-Martin fat
paroiss»» jusqu'en 1773. — Hue de la O mr-Souve raine ; cette Cour fut, en 1661,
lemjilatrt'M' par un bailliage. — Place du CMtcau. — Place du Marché, où se trouvait
rancifnne halle. — Rur de la Motte; autrefois la Motte fut un fief royal. —
Plact^ boud.auKiUe, en niéinoire de la r(^ception enthousiaste faite le 19 mai 1814
au duc de Doudeauville, « ronimissaire extraordinaire de Louis XVIII ». — Aue
du Collùtje: elU' conduisait à ce collège, que, de 1679 à 1037, posséda Mouzon. —
Le Prr aux Bœufs, où s'arrèlait le corps de saint Arnould (voir pour cette
h^fiendfî : Warcu- Dans le Pn» aux Bœufs, passèrent les cuirassiers envoyés par
le maréchal de Mac-Mahon contre l'artillerie allemande établie à Mont-Brane.
— La Traucht'e: à l'est des anciens remparl», une tranchée faite par le ma-
rt''(*hal de La Kerté, alors qu'en 1653 il défendait la ville qu'assiégeaient les
Espagnols. A la Ferté, en 1870, le prince royal de Saxe eut, pendant quelques
jours, son quartier général. — Le Fond de la Wiseppe, occupé par un corps
lorrain qut* commandait de Tanp', lors du siège de Mouzon en 1653. — La
Pointe de Richelieu, où fui ])rali(iuée, toujours pendant ce siège de 1633, la
première trancln'e des assiégeants. — La Cour-Souveraine, dont l'emplacement
est occu])!' par l'HiMel de ville actuel. En 1397, à la Cour-Souveraine — nous
savons que cellt> ('.our fut remplacée par un bailliafse — Louis, duc d'Orléans,
et l'emp'Teur Wencrslas eun^nt une entrevue, « au sujet des antipapes i».
En 14(H, encnr»' à la Cour Souveraine, entrevue n4)uvellc entre le même Louis
d'Orléans et le duc de (iueldre, le([ueL ayant été comblé de présents « fit ser^
ment de servir la maison royale «le France^ envers et contre tous, excepté
conin' reni[M'reur d'Allema^'ue. » — LWbhaye, Conférence entre le légat du
])ape, les envoyés de Louis Xil et ceux de Maximilien d'Autriche, « pour con-
«•Hier ces princes sur les différends qui existaient entre eux. >» Cette terre de
l'Abbayt» ap]>artenait aux bénédictins, qui ne furent pas d'ailleurs les seuls
relijzieux qu'il y eut jadis à Mouzon : nous rappellerons, entr autres, un cou-
vent de capucins, el un prieuré que fondait en 1629, sous Tinvocation de
Notriî-Dame des Prés, M"'* Henriette de La Vieu ville, veuve d*Antoine de
Joyeuse, comte de Crandpré. C'est sur l'emplacement des C<i/)ucins que furent,
en 1792, construits des hôpitaux militaires.
^^^ Ossuaires. — Dans le cimetière, et entourée dune grille, se voit une
culonne comméninrative brisée, à la mémoire des soldats morts en 1870-7L
Lne colonne semblable dans le cimetière du faubourg de Mouzon. Dans le
jardin de l'hospice, un petit monument, commémoratif, lui aussi.
AMBLIMONT. — IL, 287. E., 90. — D. C, 4. — D. A., 14. — D. D.,36.
— Hect., 7i4. — B. P., Mouzon. - - F. L., le dimanche qui suit la Saint-Georges.
— C'" P. - Troisième éta^e du terrain liassiitfuc : calcaire ferrugineux et
ar^Nleux : exploitation de marnes sulfureuses pour l'agriculture. Premier étage
du terrain jaraasi'iue : calcaires oolithiques el terreux. Du sommet de la
Trurhe — ainsi se nomme le coteau d'Amblimont, — la vue embrasse un
paysage d'une richesse et d'une variété merveilleuse. Louis XIV, traversant
Amblimonl pour aller à Montmédy, ne put retenir son enthousiasme : ce Void,
se serait-il écrié, le plus magnifique endroit de mon royaume! » DelaTruche,
a la (Toupe arrondie et cultivée, s'aperçoivent la vallée de la Meuse — évi-
demment pas la vallée célèbre qui serpente de Charleville h. Givet — et la
vallée (le j.L Cliiers, semées de bourgs pittoresques et de riants villages. Au
sud et à l'ouest, les hauteurs qui dominent Mouzon, Hemilly, Thelonne, la Tour-
à-Claire, la côle de Saint- Walfroy, le bois de Blanchampagne ; du nord i Test,
l(?s immenses foréls de Chiny qui séparent la France de la Belgique et oà,
jadis, se cachèrent ces amoureux, le sire de Chiny et la fille d'un roi (?), dont
la légende s'est conservée dans les Ardennes. (Voir Meyrac : Traditions, LÂgixds
KT Co.NTKs DES Ardknnks. — C. dc Vitry.
— 595 —
Ecarts. — Le Moulin des Ecoutes* il-pleut, qui disparut vers l'année 1738.
— La Cendriére, 8 hab., écart qui date de 1809. — V Afrique-assez, 7 hab. ;
tire son nom singulier des guerres d'Algérie.
Liieuxdits. — Le Chemin des Romains, sans doute une bifurcation de la
voie romaine qui reliait Reims h Trêves. — Le Fief du Sarlage, — La Fontaine
Saint-Georges, où se voient des vestiges d'anciennes constructions et notam-
ment d'une vieille église; la tradition rapporte que, primitivement, Ambliniont
se serait élevé sur l'emplacement qu'occupe ce lieudit. — Le Pouzay de la
Bataille. Quelle bataille ? Est-ce en 882, alors que les iNormands remontaient
la Meuse? Est-ce quand les troupes françaises, impuissantes à défendre Hocroi
que tenait Condé, assiégèrent Mouzon? Est-ce pendant la guerre de Cent ans?
(Voir, pour ces diverses hypothèses, Meyrac : Villes et Villages des Ardennes.)
'v»^ Amblimont fut le nom patronymique de deux familles illustres arden-
naises : les Renart de Fuschamberg, marquis d'Amblimont ; et les Wassinghac,
seigneurs d'Amblimont. Quelques jours avant la bataille de Nordlingen, le duc
d'Enghien campait à Ambhmont.
AUTRECOURT-ET-POURRON. — H., 641. — E., 172. — D. C, 5. —
D. A., 15. — D. D., 35. — Hect., 1,204. — B. P., Mouzon. — F. L., le dimanche
après le 10 septembre. — C*« P. — Premier étage du terrain jurassique :
moellons dans les carrières oolithiques. — C. de Paris. — Territoire arrosé par
la Meuse et le ruisseau d* Autrecourt,
Eglise. — S'élevait, jadis, proche du vieux cimetière; emplacement actuel
de la mairie. Reconstruite, en 1771, telle qu'elle existe actuellement. Dans
l'ancienne église, se voyait la tombe de Claude-Renart de Fuschamberg, mort,
le 6 octobre 1683, d'un coup de feu qu'il reçut en défendant Mouzon contre
les troupes allemandes.
Château. — Dit de Lavy, dans le haut du village, et qu'habita la famille du
Russeau. A signaler une maison d'Autrecourt dont les murailles sont épaisses
d'au moins un mètre et où l'on trouvait une pièce de monnaie ayant le millé-
sime de 1557.
Ecarts. — Pourron, 60 hab. — Rouffy, 66 hab. ; cet écart est arrosé par la
Meuse. — Le Ponçay, 7 hab., fort joli moulin qui fut, autrefois, incendié. —
Le Laveau, 34 hab., sur le ruisseau d'Autrecourt. — Brouan, 8 hab., où, jadis,
existait une ancienne filature, actuellement boulonnerie. — Chamblage, 9 hab.,
ferme importante. — La Gare, 8 hab., entre Villers-devant-Mouzon et Autrecourt.
BEAUMONT. — H., 948. — E., 297. — D. C, 9. — D. A., 25. — D. D., 45.
— Hect., 3,106. — B. P., Beaumont. — F., le lundi de Quasimodo, le 15 dé-
cembre, le 12 juin, le 8 septembre. — F. L., la Saint-Jean et le dimanche
qui suit le 18 octobre. — C'» P. — B. B. — Fanf. — G. — T. — Premier
étage du terrain jurassique : carrières de pierres de taille et de moellons dans
la grande oolithe, pierres à chaux. Deuxième étage du terrain jurassique :
marne avec gypse, argile exploitée pour tuiles, minerai de fer en grains, boules
de quartz. Terrain diluvien : cailloux de quartz roulés. « Beaumont, dans un
fond, sur un mont, entre deux côtes et trois vallons, » nous apprend le dicton
ardennais.
Histoire. — C. de Vermandois. Le village est d'origine très ancienne. Avant
d'avoir son autonomie, releva de Mouzon. C'esten 1182 que lui fut donné par Guil-
laume de Champagne, surnommé aux Blanches Mains, beau-frère de Louis VII,
sa fameuse charte, l'une des plus remarquables, des plus libérales, des plus
célèbres du moyen âge, et que, de nos jours encore, la critique historique
ne cesse d'étudier, de commenter. « Cette loi, dit l'Ecuy, fut trouvée si sage
par les seigneurs voisins et parut tellement avantageuse aux peuples qui,
— :>% —
jiiMlii'.'iInrs, n'avaitMit point ou d'autre loi que roUo d'une dure et honteuse
stTvitudr, qu«' r«'ux-ri la d»'niaiulèrt?!jt avec euipivssoment et reçurent comme
uii«' j^'iand»' l'avour d'v t>ln» soumis. »•
l)«' quoUo rpo(iu(* datent los arcades ogivales de la place qui ressemblaient
à la place I)u«ale de Cliarleville? Les remparts, que fit construire ce même
(Guillaume aux Planches Mains, furent rasés par ordre do Louis XIII. On
en voit encore quelques vestiges derrière les maisons situées entre L'école
niafernelli? et la Hufllr '/<'.s Rf'verhèn's. Os remparts se composaient d'une
encfinle presque lirculair»' avec cinq portes : p*irtc fie L*' tanne, porte du Pont,
ftoi'tv Pttcnt, fnntr lir \'nnvk, pnite de Mnnznn. Puis plusieurs tours. L'une d'elles,
la l'iiir In (iminf, n-sta di-bout jus(|u'à la (in du siècle dernier. Ces remparts,
t(jutff«»is, navaient ^'uère protéj^é cette petite ville aux temps des invasions
an;;laises, pendant la ^'U**rre de Ont ans. lorsque, en 1424, elle fut prise
d'assaut par 1rs An;!lM-Hour;:ui^nons, et, m 1428, quand elle fut assiégée par
Jean de Luxeniboui^', ce même de Luxembourg qui vendit odieusement notre
merviMlleiise Jeanne Darc. |{t>aumo[)t fut alors incendié et pillé, comme de
niénii', pins tard, en l.'»a2, il l'ut à nouveau livré aux flammes et saccagé par
une armée de (lliarles-ijiiitit. De l.'iSS à l.">02, les li teneurs occupent Beaumont;
puis eneori' de terribles ravages, lorsi{ue la guerre de Trente ans ouvrit nos
Iront ières. ti)njoui-s ouvertes d'ailb'urs, aux Autrichiens, aux Polonais, aux
i'.roati'S, aux IloiiLMois. .Ni> lisons-ntius point ce souvenir consigné sur les
ifirjstrt^s de l'état civil, à la mairie de Heaumont, où se trouvent de si curieux
docum«Mit> pour l'histoirt» di* cette région : <• L'an 1G35, le ti décembre, jour
di> saint Nicolas — [inns rajeunissons l'orthographe, — les Bourguignons qui
étaient Iroi^ ré:;iments de chevalerie venus de Puuilly, du jour précédent,
brillent le \illagt' de Létanne avec des rodomontades à Tenviron de Beaumont
avant passé au ^ué di» Pnuilly, et le j«»ur de la conception Notre-Dame sui-
vant, envoient une trompette, après avoir fait paraître quelques deux milles
chevaux, sommer Iteaumont de fournir par contribution cinq cents pistoles,
un, trois jours après >e préparer au siè;:e, sacca^ement et feu. Auquel fut
répondu par le sieur Claude de Mi>nt^uion, capitaine du lieu, que des pistoles
ne se trouveraient à Heaumont, mais biiMi des mousquets, de la poudre et des
balles... )'
As^ié^é pendant la Krotide, en 1().'i2, par le prince de Gondé, Beaumont fat
tellement appauvri, que Louis \1V Texempta do tout impôt pendant neuf
années. Mais ci»mbien souffrit «-ncore davantage cette héroïque cité, en 1870,
alors que nos adniirabb's soldats luttèrent si vaillamment contre les forces
prussiennes vitiL't t'ois supérieures en nombre et, pourquoi no pas l'avouer, beau-
coup mieux entraini'es; combats épi([ues a la Harnntene, à Beauregard, B.UX
Fnuirh»'^, à la Hlnrirltr, à l;i lirllr Tnur, à la Sarlelle, aux Minières (voir les
détails de ci's i-ombat*« datis Mevrac : Villks kt Villagks des Aroen.nbs). Quand,
après la bataille, les Allemands entrèrent dans Beaumont, commençait tout
aussi! ôl un liorribli> pilla^'e. (Iht'vaux et bestiaux tués; maisons saccagées, incen-
diées; hommes passes au lil de Tépée ; fi^mmos meurtries et violées I Les
soudard> versaient de> pr)t> de mélasse et de confiture dans leurs casques
ou leurs ca^'quettes ;:raisseust!s, y plongeaient leurs doigts qu*ils léchaient
ensuite aver (lélii-e>. Li's enfants eriaieiil : n A manger! à boire I « Les Prus-
siens écrivirent >ur tf>us les puits, sur toutes les portes des maisons : « Accès
interdit ■>, et de< sentinelles taisaient, le fusil chargé, le sabre au clair, bar-
baremerit. respecter cette hideuse «ronsi^'iie ! Ce fut ensuite l'assassinat des
vieillards et des enfants qu'en tonte nation civilisée protègent le droit des
;:ens et le> sentiments d'humanité! Le lendemain, (luillaume, roi de Prusse,
«'utrait à Iteaumont et félicitait ses soldats! Accompagnait k cheval, en
uniforme de cuirassier, le coml(> d«* Bismarck. Lorsque, quittant Beaumont,
— 597 —
il eut dépassé le portail de l'église, il se retourna, faisant face aux troupes.
Alors les Allemands, massés sur la place, coururent quelques pas en avant et
crièrent : « Hurrah ! Hurrah ! Hurrah ! » Suivit un silence de quelques minutes.
Guillaume parla. Retentit alors un second « Hurrah I » Enfin un troisième quand
il reprit sa marche. Cérémonie improvisée, ne manquant point d'une certaine
grandeur, encore qu'elle fût au prix de notre sang. C'était bien le guerrier
antique entouré de ses vassaux respectueux et soumis !
Dans l'église, sur un vitrail « consacré à nos morts », on lit : n A la bataille
de Beaumont du 30 aoiU 4870, les blessés français ont été recueillis dans cette
église, durant six semaines et plus, dans les maisons des paroissiens, qui leur ont
prodigué les soins de la charité de J,-C. » A l'endroit même où commençait la
bataille, une croix commémorative allemande : « 6 officiers, 17 sous-officiers,
i29 hommes tués en cet endroit. » Dans le cimetière, un mausolée abritant
les restes de ceux qui furent nos soldats ; un tumulus où gisent les ossements
de 387 Prussiens. Sur l'un des côtés de l'ancienne voie romaine, se voit une
pierre tombale : celle du colonel de Contenson, sur l'emplacement même où,
chargeant à la tête de son régiment, il fut tué.
Eglise. — Ofi're à l'archéologie certaines parties anciennes qui dateraient du
douzième siècle, notamment les quatre piliers de la nef; quelques carrés en
pierre de taille, style roman, qui supportent des ogives sans doute d'origine
moins vieille. En 1702, fut reconstruite l'église de Beaumont telle que nous la
voyons aujourd'hui. Le curé Jean Lechanteur, adressant, en 1694, une requête
à l'archevêque de Reims, demandait instamment qu'elle fût réédifiée, « tant
les guerres précédentes l'avaient ruinée à grands coups de canon. » On crai-
gnait si fort l'effondrement des voûtes, que la messe, alors, se disait à côté
dans une grange.
Ecarts. — Beaulieu, 6 hab., autrefois lieu planté de vignes ; d'ailleurs, elles
abondèrent, jadis, à Beaumont. — Beauséjour, 4 hab. — Belle-Tour, 5 hab. —
Belle-Volée, 3 hab. — La Harnoterie, 2 hab. — La Thibaudine, 9 hab. — La Tui-
lerie, 5 hab. — Le Moulin à Vent,
Lieuxdits. — Nous ne mentionnerons que quelques lieuxdits, renvoyant,
pour les autres, à notre volume plus haut cité. — Petite-Forét, — Beauregard,
— Désiré, — Les Clairs Bois, — Riie Saintc-Sdarguerittc, où se trouvait un cou-
vent de religieuses. — La Porte du Vont, où l'abbaye d'Orval possédait une
ferme. Cette abbaye, d'ailleurs, eut dans les Ardennes de fort nombreuses
propriétés (voir : Livrk des Pieds terriers de la Maison d'Orval, composé par
ORDONNANCE dc dom Albert de Monde, en l'an 1747; lequel livre porte cette
épigraphe : « Qui terre a, guerre a; qui n'a, pis a. » — Le Pont des Merlins et
la Fourche, où fut, en 1870, mortellement blessé le commandant de Lacvi-
vier. En 1676, les Bourguignons « se présentèrent à Beaumont sur la pointe
du jour, avec pétards et échelles, pour emporter la ville d'assaut... mais
ne purent pas longtemps séjourner au lieu, parce que les balles environ-
naient en grOle, en faisant tomber quelques uns et les autreschanceler. Donc
contraints d'abandonner la place, sauvèrent leur vie à la merci des mous-
quetades par la faveur dune honteuse fuite... pendant l'escarmouche, partie
de la cavalerie était dessus les Fourches, qui est la petite montagne devant
la ville. » L'endroit où se livrait cette petite bataille, dont le récit développé
se trouve aux archives de la mairie, s'est appelé, depuis ce jour, « le Pont
des Merlins. » — Le Canon. — La Brèche. En septembre 1592, Henri de La
Tour, duc de Bourbon, prince de Sedan, reprenait Beaumont pour le compte
de Henri IV. Le duc de Lorraine, voulant rentrer en possession de cette place,
y envoyait son général africain d'Englure d'Ainblise avec 2,000 hommes,
700 chevaux et 5 pièces d'artillerie. Ces forces imposantes furent défaites
par une poignée de Sedanais. Le prince de Sedan y fut blessé de deux
— 59S —
coups de pique et reçut en don, de Henri IV, l'artillerie qui était tombée
en son pouvoir. Les drapeaux conquis furent déposés dans Téglise Saint-
Laurent (lii ils ont été conservés pendant deux siècles comnie trophées. Deux
lieuxdits rappellent le souvenir de cet épisode guerrier : le Canon, une butte,
à cent mètres au nord du villaju'e, sur laquelle d'Amblise avait placé son
art illeri«* : et la hrrche, faite par les boulets dans la porte de Létanne, aujourd'hui
disparue, comme d'ailleurs toutes les autres « portes » de Beaumont. Quelques
annérs plus tard, non loin du Canon, se rencontrèrent ligueurs et huguenots,
ceux-ci ayant à leur tète le fils de leur gouverneur, de Mueil. Le combat fut
sanglant : plus de deux cents morts; de Mueil resta prisonnier.
BRËVIIXT. — IL, 418. — E., 146. — D. C, 9. — D. A., 12. — D. D.,3SI.
— Hect., 730. — H. P., Pouru-Saint-Remy. — K. L., le premier dimanche de
septembre. — C® 1*. — i>. — T. — Troisième étage du terrain liassique :
marnes recouvertes par le tevram diluvien et par Talluvion de la vallée;
C4ilcaire ferrugineux; minerai de fer. Le village s'étend au pied du Méry, à
l'entrée d'une plaine, sur la rive gauche et à cent mètres environ de la Chien,
— C. de Paris.
Eïglise. — Très ancienne. Fut souvent restau lée, notamment en 1793 et
en 1800. Le chœur date du treizième siècle ; est resté intact, ainsi que l'énorme
tour crénelée qui servait de forteresse en temps de guerre. A signaler aussi deux
autres tours. La première, depuis longtemps disparue, s'appelait tour CapUai-
neresse (voir la légende dans Meyrac : Villes rt Villages des ÀROKififEs] ; la
deuxième se nommait la RMonte; ses ruines furent abattues lors des cons-
tructions nouvelles faites aux forges.
Ecarts. — Les Fonjes, i\i hab. — Le lieu dit Vers les Forges avait été désigné
par le roi d'Allemagne Henri V pour son entrevue avec le pape Calixte II au
sujet de la Querelle des Investitures. La vérité est que l'empereur voulait
s'emparer du pape et le faire prisonnier. Calixte II se trouvait à Mouzon tandis
que Henri arrivait li Yvois-Carignan avec une armée de 30,000 hommes. C'était
beaucoup de soldats pour une simple entrevue ! Aussi, le pape, se méfiant,
retourna-t-il à Ueims, heureux d'y arriver sans encombre !
DOUZY. — H., 1,387. — E., 419. — D. C, 8. — D. A., 8. — D. D., 28. —
Hect., 1,324. — B. P., Douzy. — F. L.. le premier dimanche d'août. — C*« P.
— B. H. — G. — T. — Ch. svnd. ouvriers et ouvrières en tissus. — Deuxième
étage du (terrain Ifassûjuc : calcaires sableux fournissant des moellons et de
la chaux. Troisième étage du terrain liassvjue : marne recouverte par TalInTioD
de la vallée de la Chiers. Douzy se trouve au milieu d'une belle plaine, sur la
rive droite de la Chiers qui reeoit comme affluent, non loin du village, le
ruisaean de May ne.
Histoire. — C. de Sedan. Une de nos petites villes les plus importantes des
Ardennes par ses souvenir historiques : nous ne pouvons ici que les résumer
à grands traits. Douzy, de fondation romaine avec Attigny, l'un des séjours
préférés de Charlemagne, ne semble pas avoir, dès ses origines, occupé rem-
placement qu'il accupc aujourd'hui. Peut-être se trouvait-il un peu plus vers
l'est. On distingue encore, au nord, les fossés qui servirent d*enceinte à la
ville ancienne, mais il ne reste plus vestiges des tours et des fortiflcations
que fit construire Thomas de Reaumetz, archevêque de Reims, à l'époque de
ses luttes, en 12.S8, contre l'évéque de Liège. Deux lieuxdits s'appellent la
Redoute : le premier, sur la rive gauche de la Chiers où l'on distingue encore
un petit monticule qui semble indiquer une base de construction; le second,
sur la route de Franche val. 11 y a quelques années, se voyait sur le pont, à la
sortie de Douzy, une vieille tour, reste évident de fortification.
— 599 —
Le 5 août 871, un concile resté célèbre dans l'histoire ecclésiastique. Hincmar,
évéque de Laon, neveu d'flincmar, archevêque de Reiras, s'était rendu cou-
pable de rébellion et d'infidélité envers Charles le Chauve, en favorisant la
révolte et les entreprises de son fils, Carloman. A ce concile assistaient 8 arche-
vêques, 13 évêques, un chorevêque, 8 ecclésiastiques députés par des évoques
absents, et plusieurs archidiacres. Charles le Chauve, se trouvant à ce concile,
porta lui-même la parole contre le coupable, qui fut déposé. — De 881 à 891,
invasions normandes. — En 947, entrevue d'Othon !•' d'Allemagne et de Louis IV
d'Outremer : il s'agissait de terminer un conflit épiscopal. — Le 27 aoiU 1347,
lettres par lesquelles le roi Philippe VI érige en baronnie cette terre de Douzy
qu'il donne à Louis III, comte de Rethel, et qui passe dans la maison de Rour
gogne, par le mariage, 1384, de Marguerite, fille de Louis III, avec Philippe le
Hardi, quatrième fils de Jean le Bon et le premier duc de cette puissante pro-
vince. Les ducs de Bourgogne possédèrent Douzy jusqu'en 1486; alors Charles VIII
« garantissait » à Robert de La Marck le duché de Bouillon et la baronnie de
Douzy, qui releva de la principauté de Sedan tant que cette principauté ne
fut point réunie à la couronne de France; cette réunion n'eut lieu qu'en 1642.
En 1521, incursions faites par les Impériaux. — En 1585, pillage de cette
petite ville par les soldats de La Noue. — En 1688, bataille de Douzy. M. de
Mesnil mettait en déroute l'armée du duc de Guise qui, voulant marier son
fils à Charlotte de La Marck, avait trouvé tout simple d'envahir les Etats de
cette princesse. Un tableau du musée de Sedan rappelle cette bataille. — Pen-
dant la guerre entre les ligueurs et Henri IV, 1590, des « trains d'artillerie » sont
mis en réserve à Douzy, tandis que des ponts de bateaux sont construits sur
la Chiers, pour le passage des troupes. — En 1636, une peste terrible. — En
1642, Henri de La Tour et le comte de Mansfeld ont une entrevue à propos
des guerres entre calvinistes et catholiques. — En 1684, Louis XIV réunit dans
la plaine de Douzy le corps d'armée qui devait, commandé par le marquis de La
Trousse, aller assiéger Luxembourg; en 1737, dans cette même plaine, bivoua-
quait le maréchal de Belle-lsle; en 1740, encore dans cette plaine, campent
les régiments commandés par Maillebois, avant de passer en Bohême ; en
1792, pendant les trois ou quatre jours qui précédèrent Valmy, Dumouriez et
ses troupes occupèrent l'endroit où se trouve aujourd'hui la gare.
Liieuxdits. — Magne, 39 hab., en souvenir de Charlemagne que maints
autres lieuxdits évoquent encore, par exemple : le Pré du Roi; le Ruisseau
Lemaigne ; le Pont de Magne ; la Borge de Magne ; la Fontaine de Magne ; le Bois
de Charlemoine; la Rue du Roi, où se trouvait le moulin banal; le Palais du
grand empereur d'Occident, que la tradition placerait sur la rive droite de la
Chiers. — La Prairie du Sartage, ancien bois transformé en prairie où se
récoltait, jadis, le meilleur foin de la région. — Le Sentier des Huguenots. —
La Ruelle du Temple : en 1644, l'église de Douzy (qui remontait au douzième
siècle, et sur son emplacement se trouve l'église actuelle) fut retirée aux
protestants. Or, comme ils n'avaient point de temple, ils durent s'assembler
chez un de leurs coreligionnaires. D'après la tradition, cette maison, qui
servait de temple aux calvinistes, se trouvait dans la rue des Vanniers. Entre
cette voie et la grande rue, existe un passage nommé la ruelle du Temple. —
La Maladrerie, — La Prison; quelle prison? — La Censé du Chêne les Malades,
où se serait trouvé un ancien hôpital, à moins que ce ne fût un prieuré : mais
il ne reste vestige ni de l'un ni de l'autre. — Les Grèves, Le 30 août 1870, un
combat aux Grèves, entre les uhlans et les troupes que commandaient les
généraux Wolff et Lhérillier. Malgré nos prodiges de bravoure, nous fûmes
vaincus, étant écrasés par le nombre. S'étaient enfuis de Douzy, pendant la
bataille, tous les habitants épouvantés. Le long de la frontière, ils formaient
comme un immense cordon, inquiets, anxieux, tandis que les Prussiens
entraient dans le village absolument désert!
— 6U0 —
EUILLT-LOMBUT. - »., 262. - H.. 73. — I). C, !i. — D. A-, 17. —
[). U., 37. — Hect., l.im. — il. P., Muuïoii. —'F. I.., le premier dimanche
d'octoliii'. — ('." l'. — Troisii'Mie (':l;i«ft liu lii-rain liassi'iue : m urne recouverte
|jar ralliiviwi Ui^ lu Chien: oalrairr fi-rrugincux et argiluux; marnes schisteuses
et pjriteusi^s pour ruiiitiideiNent des terres. Premier étage du terrain juras-
siiliif : rnlcairc exploit!' jiour pierres Jp taille. Terrain diluvien : minerai de fer.
Histoire. ~ C. ili' Vi'rmandois. ICuilly. Ynux oX TiJtaigne s'appelaient, jadis,
les Aiiiled'-iu: piiixi' qu'ils relevaient d'une <loubk* juridiction : œlle de Houiod
et iPlii^ irYvi)is, rairlii>vi''qui! de Heini.s ayant, en 1294, cédé la moitié de ces
trois villages h l.nuis V, cntiitf de l^liiny. ij^s sonlencea rendues pur les éche-
vins >'t les tnaires de Vaux, il'liuill.v et de Têtaîijne te « portaient par appel ■
devant les Juf;i-s île .Mouznn et d'Yvois qui, alors, étaient obligib de se réunir
dans ei-liii d«s trois villaites iin'biitiiliiinnt les parties appelantes. Jusqu'à la
eesmn dYvnis à la Kranee. ils i-endirent leur « senteni'e souveraine » au
nom dos seigneurs de Mouzon et d'Yvois. I>i légende affirme qu'avant la
Dévolution existait à Kuilly, île temp.s immémorial, un refuge clans lequel
dél<it<'nrs et criminels avaient droit d'asile.
Ecarts. ~ L'unhut. ;>t> liab. Lomhiit, Villcmont el Cernay ne rormaient
:iutn:roiK ({u'iine seule cnmniune. Un incendie consuma Villemont, il 3: aun
InenliM vin).'l années, l^ernay n'est plus, aujourd'hui, qu'une Terme. A Lnmbat,
se trouvait un ch&teau célèbre qui l'ut l'une de» ■< i/nalre litles iFYvoit •>, soli-
dement fortilié. ttani|iié de quatre touivlles qn 'entouraient les eaux du GfoJIm'
et du h.iiih
do l'i.iliJfiue,
.\i[uilriiiH',
KÙIliy 'iu\
CbU«ui it« Lombnt
'; il fut assiéfié, en liiS, par les généraux de Saint- Casimir, roi
H du dur de Itrunswii-k. Pris d'assaut l'année suivante par Lubdn,
idilt larlillerit' de Philippe le lion, duc de Bourgogne; encore
71 — alnrs qu'il n'avait que deux paysans pour le défendre —
i>is el le^ MouKiinnai^. En lOtiO, furent démolis la chapelle castrale
j dont il ne rt^ste, aujourd'hui, que la cuiâine et deux tourelles
■?. — fiiiiiit-M'ij-iiiiiii. .Ncius lisons dans le P. lEcuy, A.\.-«*les
i.NAN ; ■■ En :U!), saint Maxiniiti, évéque de Trêves, étant mort en
au:' sa raiiiilli' (:[u'ii était allé visiter, ses reliques, qui étaient
Trêves par le cli'iTré H le peuple de cette ville, repassèrent t
ait le premier endnùt du diocèse de Trêves, et se reposèrent à
Ml' où i"^t hâlii^ r-''>.'lisi'. Là s'opéra un miracle. L'n homme percini
nombres, riepuis plusieurs années, s'étant fait apporter près du
— 601 —
cercueil du saint, fut guéri au même instant qu'il Teut touché. En reconnais-
sance d'un si grand bienfait, les habitants du lieu bâtirent une chapelle à
l'endroit même où le corps s'était arrêté et avait opéré le miracle. De là vient
apparemment que l'église paroissiale d'Euilly, qui a peut-être été construite
aux lieu et place de cette chapelle, est encore dédiée sous l'invocation de saint
Maximin. » La légende ajoute que le cercueil du saint fut, un instant, déposé
sur un talus pour permettre aux habitants de venir le toucher. C'est de ce
talus, EuUe, en patois du pays, que serait venu le nom d'EuiUy,
LÉTANNE. — H., 211. — E., 58. — D. C, 8. — D. A., 25. — D. D., 4o.
— Hect., 750. — B. P., Mouzon. — F. L., le dimanche qui suit le 23 avril. —
(^^® P. — B. B. — Premier étage dix terrain jurassique : carrières de pierres
de taille dans les calcaires lamellaires de la grande oolithe. Lélanne est entre
deux collines, sur la rive gauche de la Meuse qui pénètre, par ce village, dans
le département des Ardennes. Sur les bords de la Meuse, une magnifique
prairio; non loin, un des moulins les plus renommés de la région. — C. de
Paris.
Histoire. — C. de Paris. Létanne, l'une de nos plus anciennes localités
ardennaises, est riche en souvenirs archéologiques. Toutefois son histoire est
assez mal connue. Il nous suffira de rappeler, d'après une note laissée par le
curé Talot, contemporain de l'événement qu'il raconte, sur l'un des registres
de l'état-civil de Beaumont, que Létanne fut incendié en 1635. « Le 6 décembre,
en l'an 1035, jour de saint Nicolas, les Bourguignons qui était trois régiments
de cavalerie (de Glichot, Maillart et d'Auflouerj arrivés à Pouilly du jour pré-
cédent, bruslèrent le village de Lostanne avec des rodomontades, à l'environ
de Beaumont. Aîant passé au gué devant Pouilly et le jour de la conception
de Notre-Dame suivant envoièrent un trompette (après avoir fait paraître
quelque 2,000 chevaux) sommer Beaumont de fournir pour contribution cinq
cents pistoles, ou trois jours après se préparer au siège, saccagement et feu,
auquel fut répondu par le sieur Claude do Montguien, capitaine du lieu, que
des pistoles ne se trouvoient h Beaumont, mais des mousquets, de la poudre
et des balles. Deux jours après arrivèrent 600 Suisses à Mouzon. »
Létanne, commune de haute, basse et moyenne Justice, eut ses moulins et ses
fours banaux construits par Guillaume de Champagne, archevêque de lleims.
Ses habitants d'autrefois, sans doute encore ceux d'aujourd'hui, s'adonnaient
surtout à la pèche. Il nous reste sur parchemin une charte des ducs de Bar,
sans doute vers 1222, qui donne aux habitants de Létanne le privilège de
pécher avec barques, nacelles et filets sur le cours de la Meuse, depuis Pouilly
jusqu'à Inor. Cette charte est très curieuse . Elle est enjolivée de dessins à la
plume représentant les armoiries de France, de Lorraine et Barois, voire
même des canards, nom sous lequel on désigne encore quelquefois les habitants
de Létanne. Ces dessins font corps avec le texte. Au milieu du texte, une
ligne de grandes lettres majuscules entrelacées, et formant comme une suite
de monogrammes, qu'aucun paléographe n'a su déchiffrer.
Eglise. — De style Btînaissanco, construite en 1769; \vs halles, l'autel et
la chaire sculptée sont renianinables. Entourant l'église, le cimetière où s'élève
un monument aux soldats français morts, le 31 août 1870, sur le champ de
bataille.
Liieuxdits. — Monlfort. Sur une colline escarpée qui domine la Meuse.
Découvertes archéolo^'iques curieuses et d'origine gallo-romaine. — Aima. —
Vincy, — Sainte WHcne. — Le Champ des morts, où la tiadition croit qu'un»'
immense ville romaine aurait existé. (Voir, pour les détails et les hypothèse-^,
Masson : Annales ardk.n.naises ; Mialaret : Hecherches archéologiques sur le
Dkpartemem des Arden.nes; Meyrac : Villes et Villages des Arden.nes.) L'écart
— G02 —
dWlma «'st nctiitOlcincnt n*prt'.s(Mit«'' par la ft'rnio do ce nom, sur la rive droite
do la Mi'ust'. Vincy vst cctto ôtcndiif do torrain qui, à hauteur du barrage du
canal actuel, s'ôh^ud depuis la rive ^aucli«' do la Mouso et au delà du chemin
d<* for jusqu'au vorsant noid du platrau do Sainte-Hélène cote 241, Uîrriioire
do Lotanno. Los dôcouvortos fort riches et des plus précieuses faites aussi
bion à Aima ([u'à Monlfort ot à Vincy, prouvent, sans conteste, qu'aux époques
palln-roniain»' ces livrs do la Mouso furent occupées par des établissements
assoz importants. Nous «lovons rr^rottor (juo, malgré l'habileté des recherches,
aucun tfxto épif^'rapliique n'ait t'ncnio été t'xhunio. Espérons que l'avenir nous
réservera d(? ce rôté d'hi'urousos surprises (voir article Graffin dans Revue msTO-
RiOi'K ardknnaise). — A si^'iialor encore le Fond de la Bf t taille. Au sommet de \à
colline Saint -(ieor^'os s'ailnnp' une plato-fornio que contourne un large fossé.
Sur cette plato-fornu', so serait, aftirme la tradition, élevé, jadis, un chàtean-
fort. La prairie, au piod do la colline, s'appollo le Fond de la Bataille. Quelle
bataille? ptaidaiit laquelle, sans doute, fut détruit le cliAteau-fort.
MAIRT. IL, 2:13. - 1:., 92. 0. C, 0. — D. A., H. — D. D., 31. —
Hect., Ti-i. — IL P., Mouzon. — F. L., le troisième ilinianchc de mai. — C**P.
— Troisième éta^'e du terrain //css/yï^» ; calcaire? ferrugineux et argileux,
marnes noires sulfureuses pour l'af^riculluro. Premier étaf;e du terrain jun»-
siqur : lambeaux de calcaire oolithiqu(>. La Mcuac travei-se le territoire. Mairy
se trouve sur le penchant d'une colline.
Histoire. — C, de Paris. Le villap» se divise on : Moyenne-VUle, Creux-
Ville ot Prtite-Ville. Les halutants afiîrment que ce triple nom de ville atteste
rancionno ot non contost^iblo importance de leur localité. Donnons ici la part
très lar^'e à l'oxa^'éralion. Toutefois, les annales de cette petite commune ne
doivent pas nous laisser iudifTéivnIs : elle fut ravaj^ée par les iNormands, en 88S;
presque totalement détruite, on l.'i21, alors qu'était assiégé Mouzon ; est citée
dans l'acte passé entre les députés du roi de Franco et ceux du roi d*Espagne,
pour délimiter los terres do Franc«» ot les terres du comté de Ghiny, délimi-
ttition qui fut ratitléo par le traité de Cateau-Cambresis ; fut occupée, en 1636,
comme toute cette ro^M(ui, d'ailleurs, par un détachement de Croates, de Polo-
nais et <lo Hongrois, quo commandait Mansfeld.
Eglise. ~ Très ancienne. On y remarque : derrière les six colonnes en
marbre hlaiic de l'autel, utio scène sculptée représentant le biiptéme de Clovis,
statue do p'andeur natiiroUe, mais assez médiocre; le bénitier et le reliquaire
de saint Ilippolyte; ot aussi une inscription rappelant Tassassinat, en 1650,
de Jean Hochet, l'un dos seigneurs do Mairy : commune qui fut toujours très
divisée, très morcol«M'.
ChÂteau. — No reste aucun vestige d'un chi^toau oVi, notamment, aurait
comme bivoua({ué, on i.'i88, toute une compagnie d'Albanais, prête & porter
secours aux li^'ueurs. Voir dans Prégnon : Histoire de Sedan, le récit très
complot do la bataille onlro calvinistes etliguoui's : ceux-ci, battant en retraite,
no purent rejoindre les Albanais, los capitaines Doris et Paruientier occupant
avec leurs troupes le fond do Mairy.)
TÉTAIGNE. — IL, 180. E.. :iH. - I). C, 8. - D. A., 10. — D. D.. 38.
— Heit., :\1\K — IL I*., Mouzon. F. L.. le dimanche qui suit le 8 septembre.
— C* I*. - Troisième ét.:^M' du terrain liasshjue : marnes recouvertes par les
terrains diluriens : «alcairos f*»rrutrinoux ot argileux, minerai de fer peu abon-
dant ot do qualité inédiorii», terre ar^nlo-sahleuse. Tétaigne se trouve sur
la rive ^'auclio d(^ la (yticrs. Tétai jLîne, un dos trois villages ambedeux (foir
KuiLLY pour l'explication de co terme), <( eut beaucoup à souffrir, lisons-noas
dans la Nomknclature des Communes, lors des guerres de la Fronde et du
— 603 —
siège de Mouzon, à cause des troupes ennemies qui s'y trouvaient campées. »
Fut entièrement brûlé en 1676, et posséda, jadis, une maison seigneuriale.
Son église, assez vieille, n'offre rien qui mérite d'être signalé. — G. de Ver-
mandois.
VAUX-LES-MOUZON. — H., 238. — E., 91. — D. C, 4. — D. A., 20.
— D. D., 40. — Hect., 764. — B. P., Mouzon. — F. L., le dimanche qui suit
le 11 novembre. — C^« P. — Troisième étage du terrain liassique : marnes
recouvertes par les alluvions de la vallée; calcaire ferrugineux et argileux en
partie caché aussi ; argiles pour tuiles et poteries ; marnes sulfureuses four-
nissant des cendres pour l'agriculture. Premier étage du terrain jurassique :
calcaires jaunâtres oolithiques; carrières de pierres de taille et de moel-
lons dans ces calcaires dont les fentes recèlent des indices de minerai de fer.
Terrain diluvien : exploitation de minerai de fer, terre à briques. Le village se
dresse sur une colline très élevée : quelques altitudes de ce territoire atteignent
une hauteur moyenne de 350 mètres. Vaux est, avec Euilly et Tétaigne, l'un
des trois villages amhedeux. — C. de Vermandois.
Eglise. — Reconstruite en 1670 sur l'emplacement de l'ancienne. La tour
adossée contre le portail date de 1855 : elle n'a rien de remarquable.
Ecart. — Le Sart, 6 hab. Au Sart, divisé en Grande-Sart, territoire de Vaux,
et Petite-Sart, maintenant Soiry, territoire d'inor (Meuse), s'élevait, jadis, un
château avec sa chapelle castrale, dont on retrouve encore les vestiges dans le
Bois des Plantes. Du domaine de Sart, ne reste plus, actuellement, qu'une assez
vaste ferme. Les principaux seigneurs de Sart, exempts des droits de « quint »
el de « requint », furent les de Pouilly, puis les d'Hostel, dont on voit les armes
sculptées sur un fond de cheminée; et ensuite les de Béthune d'Imécourt.
Lieuxdits. — Les Horgnes, où campa La Fayette avec son armée. Quelques
bouleaux s'élèvent, aujourd'hui, à l'endroit même où le général eut sa tente.
A La Fayette, succéda Dumouriez, qui fit de ce monticule un poste d'observa-
tion. En 1870, s'arrêtèrent quelques jours aux Horgnes, un bataillon d'infan-
terie de marine, des tirailleurs algériens et des chasseurs d'Afrique. — La Thui-
lerie les Malades, fief qui dépendit de l'abbaye de Mouzon. — Les Noyons; le
Terme. Aux Noyons, extraction, depuis longtemps abandonnée, de minerais de
fer alimentant les forges de Margut. Aux Termes, quelques carrières de moel-
lons rougeàtres. — Le Fond de Vaux, où se serait trouvé, jadis, affirme la
tradition, le village de Vaux reconstruit sur hauteur après qu'il eut été incendié,
en 1652, par les Espagnols. Vaux, d'ailleurs, fut plusieurs fois ravagé et brûlé :
pendant les guerres de religion, pendant la guerre de Trente ans, par les
Croates et les Polonais qui voulurent, ainsi, se venger de la défaite sanglante
que leur avait fait subir le comte de Soissons. Vaux n'appartint à la France
qu'après le traité des Pyrénées.
VnXEMONTRT. — H., 145. — E., 42. — D. C, 3. — D. A., 20. —
D. D., 40. — Hect., 624. — B. P., Mouzon. — F. L., les dimanches qui suivent
la Saint-Laurent et le 11 novembre. — Premier étage du terrain jurassique :
calcaire oolithique et terreux. Ville mon try s'étage sur le revers d'une assez
haute colline qui s'étend du nord au sud en longeant la Meuse. — C. de Vitry.
Eglise. — D'origine éloignée, mais toutefois ne se distingue par aucun carac-
tère architectonique à signaler.
Ecarts. — Les Trois Fontaines, où les « bourgeois de Mouzon », en 1673,
livrèrent une petite bataille pour reprendre les reliques de saint Victor et de
saint Arnould que les bénédictins transportaient à Saint -Vanne, de Verdun.
Elles étaient, d'ailleurs, six années plus tard, rendues â l'église de Mouzon. —
La Sartelle, 6 hab., très ancienne ferme. — Givodeau, 10 hab. Ferme qui, jadis,
— 601 —
apparliiit à l'hospire civil de Mouzoïi. Maison-forte au moyen ùige. Elle fut
maintos fois assir^'éo, notamment en janvier lO.'îO, par le comte de Grandpré.
« Fin janvier — lisons-nous, dans le P. Fulfj;ence — le comte de Grandpré,
apr«*> avoir lonté de prendre Mouzon, vint assié<j[er le château-fort de GÎTau-
dtNin, entouiv d'un fossé rempli dVau. Cinq personnes seulement se trouvaient
dans le château. Elles soutinrent vigoureusement l'attaque jusqu'à ce que les
habitants de Mouzon arrivèrent à leur secours. Déjà les écuries étaient en fen
et le comto avait juré de raser ce divaudeau bâti par les ducs de VieavUU,
Mais la résistance fut si vive «jue les agresseurs durent se retirer. Quelques
jours après. Mazarin adr(>ssait aux habitants de Mouzon une lettre d'éloges
pour leur courageuse conduile à la défense de Givaudeau.» Un fossé d*enviroii
10 mètres de large, et toujours rempli d'eau, entourait cette forteresse. Ce fossé
existe encore, u Sur la façade du midi se trouve la porte d'entrée : elle araît
son pont-levis. Le château-furl se compose d'un seul bâtiment, à forme rec-
tangulaire, avec tourelles à chacpie angle de la façade du midi. Cour au nord.
Les é(*uries furent détruites par l'incendie. Ikins la partie est du bdtiment, on
voit encon; la chapelle qui, triste retour des choses d'ici-bas, sert aujourd'hui
de poulailler. Le pavé devait être beaucoup au-dessous du niveau actuel delà
cour. Nous avons visité en détail les restes de cet ancien clulteau-fort et nous
avons été péniblement impressionné, lorsque nous entrâmes dans Tancienne
chapelle, (pii devait être magnilique, si nous en jugeons par la voûte et les
sculptures, en voyant cette partie du clnlteau pleine de nids à poules et de
cages à lapins. i.!a et là, notamment dans la cuisine, on rencontre encore
quelques vestiges de l'ancienne splendeur : cheminées sculptées, escaliers mono-
mentaux. » llannedouclic : DiCTroNNAnd': dks Couuunks dr l'arrondissemetit de
Kn 1870, à la suite de la bataille de Beaumont, 30 août, une partie de Tannée
française, notamment le 8K<* de ligne, battit en retraite sur Mouzon et Ville-
montrv où (fuebiue temps elle s'arrêta sur le plateau de Givaudeau. La petite
commune de Villemontrv fut livrée au pillage, et les pertes s'élevèrent à
,">H,o72 francs, i Voir .Meyrac : Villks kt Villagks Dt:s .Vrdenxes, pour la belle
conduite du lieutenant-colonel Démange, qui mourut à Mouzon le 42 sep-
tembre 1S70. Plus de deux cents cadavres. Français et Allemands, furent
relevés le 31 août sur Vilh^montrv. Ils sont inhumés dans le cimetière sous
un monument de modt?ste apparence.
VILLERS-DEVANT-MOUZON. — IL, 138. — E., 40. — D. C, 5. —
I). A., 13. — D. D., 33. — Hect., 448. — IL P., Mouzon. — F. L., le deuxième
dimanche de mai. Troisième étage du terrain Uassiqiie : marnes sulfureuses
ex[»loitables pour l'agriiulture. Premier étage du terrain jurassique : carrières
dans h's talcaires de l'oolithe intérieure. Terrain diluvien : minerai de fer dans
les cavités de l'oolithe intérieure. Le village se trouve sur la rive gauche de la
Metisi^ an pied d'un coteau dont la ptMite est assez rapide. Le territoire est
aussi traversé par la Bitrh\ un ruisselet dont les eaux actionnent des poliries
et des éperonneries. — ('. dr Paris.
Eglise.-- As<ie/. cun<Mis<'. Uemontc aux premières années du quinzième
siècle. Fenétre> ogivales, lin avant, une tour carrée que surmonte un clocher
à pyramide h('\at:onale. L'ik' de nus anciennes églises fortifiées, aux murs épais
d'un inèlrc, en maints endroits. L'enceinte du cimetière qui l'entoure est encore
crénelée.
Château. - ("est au lieu dit h; Cfwtai que se trouvait le château-fort de Vil-
le rs détruit en 143(') par les Mouzonnais « dans la crainte que les Liégeois ne
s'en (împarasstMil poui" inquiéter le pays. » (Voir Meyrac : Villes et Villages
i>»:s Ardknnks.) He crttf foi teresse, ne reste aucun vestige aujourd'hui : toute-
— 605 —
fois des fouilles, lorsque fut établie la voie ferrée, mirent à découvert de vastes
caves, tandis qu'aux environs on trouvait de nombreux débris d*armures.
Ecarts. — La Bitche, 5 hab. ; fut, autrefois, un moulin. — V Etang, H. Où
se trouvait une filature qui fut, après deux incendies, transformée en éperon-
nerie. De cet étang, sans doute celui du moulin, les seigneurs de Villers, jadis,
liraient leurs poissons.
Lieuxdits. — Le Bois-Curmont ; appartint à M. de Curmont qui, en 1778,
achetait une partie du territoire de Villers. — Le Mont de Brune. — Le Terme
d* Autrecourl. — LeChesne, où les Allemands, en 1870, eurent quelques batteries
d'artillerie : elles criblèrent d'obus nos troupes battant en retraite après le
désastre de Beaumont. Puis les Allemands entrèrent dans Villers qui fut, hor-
riblement, saccagé et incendié.
YONCQ. — H., 272. — E., 81. — D. G., 7. — D. A., 20. — D. D., 40. —
Hect., i,5o0. — B. P., Mouzon. — F. L., le dimanche qui suit le 18 octobre. —
€'• P. — Premier étage du terrain jurassique : carrières de pierres de taille et
de moellons dans les calcaires oolithiques et poreux de la grande oolithe.
Deuxième étage du terrain jurassique : lambeaux de marnes; minerai de fer
dans les cavités de la grande oolithe.
Histoire. — G. de Reims. Par sa charte, en date de mai 973, Adalbéron,
archevêque de Reims, concède à l'abbaye de Mouzon l'entière propriété de
quatre villes qu'il désigne ainsi : 1° Secia; 2<* Odunt et Poirumnum, le tiers de
la forêt nommée Doelez, la pêche de la rivière d'Odunt, et ce cours d'eau jus-
qu'à la Meuse; 3° Breveleiacum ; 4° Romeliacum et Alleicurt, la pêche de la
Meuse et du lac de Sorges.
Secia est aujourd'hui Cesse (Meuse); Odunt est devenu Yoncq; Poirumnum,
indiqué dans la charte comme annexe d'Odunt, se trouve aujourd'hui Pourron
et, bien que situé à moins de quatre kilomètres d'Voncq, fait partie de la com-
mune d'Autrecourt. La forêt Doelez se retrouve dans le bois d'Yoncq, massif
boisé au nord-ouest d'Yoncq et désigné sous le nom de bois du Houé, aujour-
d'hui \Vé, qui rappelle l'ancienne dénomination ; Breveliacum est Brévilly; Rome-
liacum et Alleicurt sont devenus Remilly- et- Aillicourt. (Voir Hannedouche :
Dictionnaire des Communes de l'arrondissement de Sedan.) Y'oncq fut, notam-
ment, incendié par la « compagnie d'Eustache d'Amberchicourt » pendant la
guerre de Cent ans; et, plus tard, en 1561, quelques jours après la prise de
Stenay, dont Henri de La Tour s'était emparé la nuit même de ses noces, le
village était détruit en partie par les troupes des belligérants. L'église fut
brûlée, ainsi qu'une forge située à la source du ruisseau de Yoncq. Les débris
de cette forge sont encore visibles; des poutres et quelques autres pièces de
bois enfoncées dans le lit du ruisseau y sont bien conservées.
Le 30 août 1870, la bataille de Beaumont se développait sur une partie du
territoire de Y'oncq, notamment à l'ouest du village, à la lisière du bois le
Grand Bochet, En ce lieu, des soldats français appartenant aux 3«. 7", 24«, 47*',
58® de ligne, déployés en tirailleurs et défendant la route du Chesne à Stenay,
furent décimés par les balles prussiennes venant du bois en face, la forêt du
Grand Dieulet.
Eglise. — Autrefois fortifiée et crénelée. Détruite aux temps des guerres
religieuses, elle fut reconstruite dans les premières années du dix-septième
siècle. Restauration en 1830 et en 1845.
Ecarts. — La Bonne-Malade, 3 hab. — Grésil, 8 hab. — La Hamelle, 10 hab.
Liieuxdits. La Potence, — Le Bois du Four, — La Grange des Dames ;
ces appellations s'expliquent d'elles-mêmes. Au Bois du Four, dont les arbres
alimentaient le four banal, situé proche de l'église, furent trouvées d'assez
curieuses sculptures : notamment les Evangélistes, mutilés pendant l'époque
— 606 —
r^vohitionnain;. Au fronton de la (îrange des Dames, quelques traces d'armoi-
ries. — La Belle-Epine, un dos endroits les plus élevés de la région, qu'araient
choisi, pour lieu de promenade favorite, autrefois, les habitants de Yoncq qui
passent pour avoir rté à celte époque, — nous dit la tradition, — « trapus de
petite taille et de tête allongée. i> Pourquoi cette tradition désobligeante qoe
lien n«' justifie? — La Pi^nrhellt\ où furent trouvées de nombreuses médailles
romaines et une tombe pleine d*ossements. — Le Bochet VErmile (voir la légende
de cet erniile dans Meyrac : Traditions, Lkgkndrs i-t Contes des Arde.n.\es.)
V» CANTON DE RAUCOURT.
O canton comprend treize communes : Ilaucourt, Angecourt, Artaise-le-
Vivier, la Resace, Bulson, Chémery, Connage, llaraucourt, Maisoncelle-ct-Vil-
1ers, le Mont-Dieu, la Neuville-à-Maire, Ueniilly-et-Aillicourt, Stonne.
Il est borné : au nord, par le canton de Sedan-Sud; à l'est, par celui de
Mouzuii; au sud, par ceux de Huzancy et du Cbesne; et à Touost, par ceux
d'Omont l't de Klize. Arrosé pur la Meuse, la B<n' et VEnnemane, un important
ruisseau (pii prend sa source non loin de Kaucourt et se jette dans la Mease,
îi Keinilly, après avoir alimenté di^ nombreuses usines.
6,787 iiah.; 2,044 élecL; 14,879 hect.
Sol fertile (>t bien cultivé. Ué^Mon à la fols industrielle et agricole. Riche en
carrières il'où s'extraient de fort rent)nunées pierres de taille.
A signalt;r quelques points culminants dans la série des monticules qui bordent
la vallée d^ riùinemane : le mamelon au midi de Cogneux,332 mètres; Haimoy,
280 mètres; la Malmaison, 280 mètres; Montjoie, 301 mètres; le Ronchet,
314 mètres. I/altilude des sommets secondaires varie de 240 à 300 mètres.
Ainsi, en ({uitlant Haraucnurl pour se rendre à la Bérode, on s'est élevé de
120 mètrrs; à Beauménil, di> 140 mètres. Flaba, la Malmaison, le Coucy pré-
sentent, avec le fond de la vallée, une difTérence d'altitude de 100 à 120 mètres.
RAUCOURT. ~ IL, 1,7S4. — E., 491. — D. A., lo. — D. D., 34. —
ïlect., 1,827. — B. P., Ilaucourt. — K. L., le dimanche qui suit le 11 novembre.
— C'« P. - B. B. — S. M. — S. Phil. — S. T. — S. G. — Ci. — T. — Ch. synd.
ouvriers en métallurgie. — S. (). C. les Amis-Ri^unis, — Premier étage du ter-
rain jnrassit/ue : carrières de piern*3 de taille dans les calcaires lamellaires
Jaunâtres; pierres à chaux. Deuxième étage du terrain jurassique : rainerai de
fer en ;;rains; marnes. Terrain diluvien : minerai de fer; sable blanc. Le vil-
lage, traversé par un ruisseau, s'étend, de façon, très pittoresque, dans la vallée
de liauconrl qna dominent qu(^l<{ues montagnes boisées. — Pour rhistoire de
Raucoui t, nous renvoyons à l'ouvnige si complet de M. Sécheret-Cellier : Etudes
nisT(»Hioi Ks SUR B.\i:coL'»T, 11aral'coi:rt kt la Kégion a voisinante, ^ous ne relè-
verons alors, ici, que les écarts et les principaux licuxdits. — C. de Sedan.
Eglise. - - Temple protestant. — Quoique formée de parties disparates,
ajoutées les unes aux auties, ou plutôt juxtaposées selon les besoins et les
ressi>urt'<'s lU' la communauté, l'église, sous le vocable de saint Nicaise, offre,
dans son iMis*MnbIe, un tout régulier et symétrique. Elle fut détruite pendant
les guerres {\r la Ligue et n'Conslruit(ï en 1638 sur les fondations anciennes,
d'après le plan primitif.
L'église, ainsi détruite, remontait vraisemblablement à Torigine de la paroisse,
onzième siècle, (>t se composait de la nef, d'un transept, d*une abside arec
trois autels, sans bas-cotés. Ceux-ci, ajoutés à chacun des bras du transept,
sont de la fin du dix-septième siècle, vei*s 168D. Le sanctuaire fut revoûté à la
— 607 —
même époque, les arceaux surbaissés n'ont pas le même style que ceux des
autres parties du transept.
L'arc brisé de la partie antérieure du chœur, offrant plus de solidité que le
plein cintre, va permettre d'édifier, au-dessus de l'avant-chœur, la tour du
clocher. C'est pour prévenir la poussée des voûtes que furent construits les
six contreforts du chevet de l'église. Quatre piliers massifs et courts, reliés
deux à deux latéralement, soutiennent la partie essentielle de l'édifice : deux
autres, à arcs quadruples, sont à l'entrée du chœur et servent de base à la
tour. La sacristie date de i761. Le mur de l'abside derrière le maitre-autel est
percée d'une fenêtre, qui fut d'abord géminée et, ensuite, reconstruite plus
simplement et moins grande. Outre le portail, qui subsiste encore, se trou-
vaient aux bas-côtés deux portes latérales symétriquement placées : l'une, au
mur, côté nord; l'autre, au mur, côté sud, entre la deuxième et la troisième
travée. Ces portes étaient de plain-pied avec la rue. Le portail, avec neuf
marches, avait neuf marches extérieures. Le sol de l'église, rehaussé plu-
sieurs fois, jadis, fut, en 1792, relevé jusqu'au niveau de la marche extérieure
du porche.
Si l'on creusait à une profondeur suffisante, on retrouverait certainement la
base des piliers, on ne les voit aujourd'hui qu'en demi-hauteur, et la vieille
église retrouverait l'élancement qui lui fait actuellement défaut. Les pierres
tombales qui existaient encore au siècle dernier ont été enlevées ou recou-
vertes par le dallage actuel. Enfîn, lors des réparations qui se firent au sanc-
tuaire en 1889, par les soins de M. l'abbé Guillin, on découvrit, sous le tom-
beau en bois du maltre-autel, un autre autel fort bas, tout à fait primitif, et
qui date probablement de l'origine même de l'église.
Les autels n'offrent rien de remarquable. Celui de la chapelle Saint-Eloi fut
vendu le 10 mai 1725 par Claude Henras, marguillier de Chémery. Le taber-
nacle du maitre-autel fut acheté en 1783 à un sculpteur d'Inor, et le maitre-
autel lui-même fut restauré et remis à neuf, en l'an XII, par les soins des sieurs
Bandeville, peintres-décorateurs.
Les fonts baptismaux méritent une mention spéciale. Ils se composent d'une
cuve en pierre de Givet, d'un volume suffisant pour les baptêmes par immer-
sion, tels qu'ils se faisaient antérieurement au quatorzième siècle. Sur les
bords extérieurs de cette cuve ellipsoïdale, se trouvaient quatre figures — une
à chaque extrémité d'axe — grossièrement taillées et reliées par des rinceaux.
Ces figures surmontaient quatre chapiteaux et leur servaient d'entablement.
Cette cuve semble dater du onzième siècle. Trois cloches : deux achetées par
souscription, la troisième provenant de la fonte d'une cloche, datant de 1768;
elles furent, toutes les trois, inaugurées en 1823. L'horloge communale date
de 1778.
C'est vers l'année 1560, ce semble, que se fixèrent à Haucourt les premiers cal-
vinistes. Ils arrivaient de diverses contrées; notamment de la Beauce, du Ver-
mandois et de la Thiérache. Quelques-uns d'origine flamande ou ayant habité
le Nord. Ils s'adonnèrent aux travaux de poterie, à la fabrication des serges,
à celle des menus objets d'acier — d'où, l'industrie si prospère a Raucourt de lu
bouderie, — et par surcroît firent connaître, dans cette région, l'usage du tabac.
La douairière de Raucourt, Françoise de Brézé, catholique intransigeante, fort
inquiète des progrès croissants du calvinisme, obtint de son fils, Henri-Robert
de La Marck, en 1561, une ordonnance enjoignant aux protestants « de ne se
livrer à aucun exercice du culte réformé en la terre de Raucourt ou en tous
autres lieux de cette souveraineté. » Alors les protestants se rendirent aux
prêches de Sedan en suivant la voie qui, depuis, s'appela le Chemin des Hugue-
nots. Mais Henri-Robert et sa femme, Françoise de Bourbon, s'étaient faits
huguenots. Lorsque Françoise fut devenue régente, elle se hâta de favoriser
— ()08 —
le calvinismt^ vi IrlaMit, on droit, ;i Raucourt. KUe prit, en 1579, un édit auto-
risant I<» libro exercice <lo la H. P. H. dans r»'»glise catholique, dont les calvi-
nistes, au nombre de vinj^l-huit, s'emparèrent à main armée. Puis, les pro-
testants devenant de plus en plus nombreux dans la nVion sedanaise, on dut
li»ur constituer un budget prélevé sur « le revenu des établissements de
eharilé. »» Kl, en ce qui concerne Kaucourt, mentionnons que Françoise laissa,
pour testaincnl, cin({uante écus aux trois églises de Haucourt, de Francheval,
de (iivornie; et «[uatre cents écus au collège de Sedan.
In arrêt, en date du 14 décembre 10(»7, ordonne la " d(^molition du temple
di> Haucourt et p(>rmet à ceux df* la H. P. 11. d'en construire un autre. » Cet
arrêt, au fond, n'avait qu'un but : obliger de remettre «< les fonds du pres-
bytère » sur lequel était construit le temple, à la disposition des catholiques,
<« qui en avaient Joui de temps immémorial. » En conséquence de cet arrél
royal, <« François Barilly, lieutiMiant au bailliage de Mézières, assisté de Maître
t Mande Marchand, son greffier, et des sieurs Poterlot et l^vasseur, ce dernier
[)rofesseur de thétilogie. se rendent à Sedan le 21 février 1668, et arrivent à
Haucourt le mercredi suivant, an matin... Ils se présentent au château» font
mander Maître Salomon Péricard, pasteur, Maître Henry Langlct, curé, Jean
Honne. maire, et Jean Hambour. syndic, font part du mandat qui les charge
de venir à liaucnurt désigner une place commode pour bâtir un nouveau
temple au lieu de celui bâti sur les fonds du presbytère, tenant des trois côtés
r[. faisant face sur trois rues, à la rue de l'église et du chasteau, le dit temple
à démolir, m«'sure avec une toise de six pieds de roy, a été trouvé avoir, dans
M'uvre, une lotigurur de sept tois»'S deux pieds, une largeur de quatre toises,
un [>ied, trois pouces: hauteur deux toises et demie jusqu'au toit... lequel
dit temple à l'instant niém<> démoli. »
Alors fut construit le nouveau temple c ilans une place servant de jardin
devant la maison où était logé le pasteur Péricard. . . à l'extrémité dudit Rau-
court et appartt^nant au (Consistoire par rac({uisition qu'en a faite, le 15 sep-
tembre Itiiit, ,lean Hobin, maître sergiiT à Haucourt. Ce terrain — nous apprend
M. Sécberet-(]ellie! , ouvrage cité — avait pour propriétaire, avant l'achat qu'en
(it Jean Hobin, certain Isaac Pillon, marcb<and, qui demeurait nu faubourg du
Ménil à Sedan. Otte propriété consistait en une masure, un jardin derrière,
situés à Haucourt, en la grande rue ;du Huisseau\ tenant d'une part à Jean
Hose. et d'autn^ part à Jean Laclet, moyennant l.')7 livres 10 sols. (MinuUtdei
nnhiiri's SftisfjHin t't D'^nioulin. Etude tU' M* Fouvcnrt.) l/emplacement dont il
s'agit est, selon nous, celui où fut construite la boulangerie Herpeldinger,
maison Vauclielet, jdace du Temple. Puis est révoqué Tédit de Nantes : une
pâtre sinistre et sanglante de notre bisloire! Nous lisons alors, dans Parrét du
Conseil, :i Juillet i(>8.') : « Kst inlenlit pour toujours l'exercice de la R. P. R.
dans la ville de Sedan, a Haucourt et à (îivonne; est ordonnée la démolition
des temples de ces locîdités. . . voulant que le culte réformé cesse au jour de
la signification du présent arrêt. Lesdits de la H. P. R. jouiront de la place
sur laquelle est basti le t en! pie tli' Haucourt et des bâtiments en dépendant,
pour eu disposeï' comme de leur pro[)re chose..., la cloche du temple de
Haucourt n-ste à l'église catholique; « la maison où logeait le ministre de cette
loiralité, reMC(«iiite et précbMun* d'icelle qui demeurera en Tétat qu^elle est,
affectées, a per|>étuité, au presbytère dudit lieu de Haucourt.... continueront
les habitants de la H. P. H. de Haucourt d'enterrer leurs morts dans leur
cimetière, ainsi qu'ils ont fait jusqu'à présent; mais n'y pourra être tenue
aucune école. . . Huant au ministre (jni servait audit Raucourt, lui enjoint de
s'en retirer, sans y pruivoii- rester sous quelque prétexte que ce soit. »
Château. — La tradition at'tirme que se serait élevé, sur le lieu dit actuelle-
ment le i'hiV'Mu, et dès l(?s origines mêmes de Haucourt, une « villa », c'est^
— 609 —
à-dire une agglomération comprenant la maison « d'un homme libre », autour
de laquelle se seraient groupées les chaumières des serfs, des paysans et des
colons. Cette villa, fondée par certain Raoul, aurait été l'embryon de Rau-
court dont le nom est, étymologiquement, Radulphi curtis = ferme de Raoul,
et, par contraction : Raucurtis, Raucourl, D'ailleurs, tous les noms de com-
munes ardennaises qui se terminent en court ont une même provenance.
Le château de Raucourt — qui remonte au onzième siècle — et ses dépen-
dances couvrirent primitivement l'espace aujourd'hui borné par le chemin
du Gué-Nolet, la rue de l'Abreuvoir, l'ancienne place du Pavé, la (irande-Rue;
et au midi, par une ligne figurative qui sert de limite actuelle aux propriétés
Malaisé et Thiriet. Au delà de cette dernière ligne, çà et là, des marécages qui
disparaissaient à mesure que les alluvions successives comblaient le fond delà
vallée.
Deux voies donnaient accès à ce château; elles sont toutes deux garnies
de chaumières : la voie Belmonl (de Beaumont), dont une partie existe encore
sous le nom de chemin de la Besace; la vole Mozon (de Mouzon), partant de
la porte nord, appelée dans la suite la porte de Sedan, et venant rejoindre
en biais le chemin des Ormes, à travers des terrains qui servent actuellement
de jardins aux maisons de la rue Haute, aujourd'hui Grande-Rue. Celle-ci ne
s'ouvre qu'à la fin du seizième siècle. Ce nom de Grande-Rue existe bien dans
les titres antérieurs à cette époque, mais parait s'appliquer à la rue actuelle
du Ruisseau. La Petite-Rue, qui était parallèle à celle-ci — tronçon de la
voie d'Yoncq à Bulson, une des plus anciennes de Raucourt, — devint la rue
d'Ardenne.
En l'année 1159, lorsque mourut Adrien IV, furent élus deux papes : le car-
dinal de Saint-Marc, qui prit le nom d'Alexandre III, et Octavien, parent de
Henri le Libéral, comte de Champagne, et haut suzerain de Raucourt. Octavien,
que soutenait l'empereur Frédéric Barberousse, s'appela Victor IV. Alexandre III
était appuyé par le roi de France. Cette situation équivoque ne se pouvant
prolonger, il fut décidé qu'une conférence, en vue d'une entente, se tiendrait à
Saint-Jean-de-Losne, une ville bourguignonne. Louis le Jeune, Frédéric et les
deux papes devaient s'y trouver, et Henri le Libéral s'engageait à se livrer
personnellement comme otage à l'empereur d'Allemagne si le roi de France
n'acceptait point la décision prise par la conférence. Seul arriva Louis le Jeune,
son protégé, Alexandre III, ayant refusé de le suivre. Il demande un délai à
l'empereur qui ne croit pas devoir le lui accorder. De là, rupture définitive
entre les deux monarques. Dans ce démêlé, Henri le Libéral demande à l'em-
pereur de lui rendre sa parole pour la garantie de conciliation qu'il s'était fait
fort d'obtenir de Louis le Jeune; il offre en échange un certain nombre de
châteaux et de fiefs de son comté de Champagne. Au nombre de ces châteaux
offerts, fut celui de Raucourt.
Son enceinte première s'était, en ce temps, considérablement agrandie :
quatre tours nouvelles à chacun des angles, et chaque tour reliée par une
muraille élevée. Ces tours s'appelaient : tour de Belmont, au midi; tour Mozon,
au nord; tour des Gens-d* Armes, ù l'ouest. Une seconde enceinte extérieure,
faite de forts pieux, « ourdissait le dit château ». On la voyait encore, du moins
en partie, au commencement du siècle dernier. A la porte nord, dite jwrte de
Mouzon, et, plus tard, j^orte de Sedan, se trouvait un pont dormant que précé-
dait un pont-levis jeté sur les fossés. La porte sud, ou porte de la Besace, avait
également son pont-levis. Une grosse tour à créneaux, située à l'ouest, formait
le donjon.
Faut-il dire qu'il fut maintes et maintes fois assailli, plus ou moins incendié
et pillé; car Raucourt, aux temps des guerres avec les Anglais, aux temps de
la Ligue, aux temps des guerres avec l'Autriche et pendant la Fronde, eut, lui
39
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aussi, sa ^ran<|p pari ({'('■piTiives, de coiiihats et de misères! Pendant La lÂgae,
nolainiiifMit — nous dit M. Séclioret, - << les soldats du « guisard » dévastèrent
le cli/^teau qui fut abandonné pendant un certain temps. I^îs petites tours
fuHMit rasées; l<*s murailles vers le nord et vers l'ouest furent abattues; et,
des matériaux de démolition, on construisit la plupart des maisons de la rue
du Huisscau et de la rue de TAbreuvoir. 11 ne resUiit bientôt que les murailles
situées au midi et à l'est. Le manoir, ainsi démantelé, devint une sorte de
terme cbampélre, comprenant une aile vers Touest pour l'habitation du com-
mandant de la souveraineté de liaucourt, et une autre, vis-à-vis, composée de
bâtiments ruraux destinés aux fermiers du roi. La prison, située sous la grosse
tour, fut ronservée ainsi que le donjon qui servit de colombier. »
Puis survient l'incendie de 1041; il faut réparer le château, il faut l'entre-
tenir. Mais entretien et réparation deviennent chose tellement onéreuse, que,
petit à petit, ce chiUeau, laissé quasi-désert, se lézarde et s^cffrite pierre &
pierre. Kn 1708-09 — lisons-nous dans un procès-verbal, — et alors que le
colombier n'existait déjà plus, «< des restaurations sont faites au corps de logis,
aux ^ran^es, écuries et rennses attenantes... qui depuis longtemps ont été
abandonnées et hors d'état de jmuvoir servir à défaut de rétablissement, le
tout tombant en ruines. » l)(*v<>nu propriété nationale en 1792, il fut vendu aux
sitMirs Toussaint père et fils : ils W transformèrent en atelier de boulonnerie.
Il n<' rest<' df l'ancienne enceinte rien qui méritt^ d'être remarqué, si ce n'est
un mur épais, vers le midi, (|ui tijL'ure la limite de la clôture élevée à la fin
du seizième siècle, en deçà de la petite Porte, Les caves actuelles qui servaieut
d'entresol aux anciennes constructions offrent unt* solidité remarquable. La hau-
teur des voiltes est approximativenKMit celle des vieux remparts qui existaient
au couchant, et sur lesquels ces voûtes sont appuvées. Ces caves sont reliées
par une peiilo f;ali>rie avec arceaux à double brisure, allant du nord au midi,
et d'une maçoFuierie très soignée; cette f^alerie se prolonge, dit-on, en souter-
rain, dans la direction nordn^st. Klle aurait servi, primitivement, à relier les
diverses parties de la maison-forte. A l'emplacement de l'ancien château de
Haucourt. ont été édilîées récemment les superbes écoles de filles de la vail-
lante petite cité.
Dans unt^ salle de ce clulteau, se réunissait, à partir de JCi8, le « Conseil
d'administration de la Chambre monétaire. » Par ordonnance du 4 février 1614,
llemi de La Tour, prince de Sedan, Haucourt, .Saint-Mengcs. . . établissait à
liaucourl une chnmhre et fnhnqHe tle monnaies à ses noms, effigie et armoirie.
t'.»'t liolel des monnaies ne date que d(î cette époque, et c'est à tort, ce semble,
que l'abbé Préfznon, dans son Histoikk dk Skoan, le fait remonter aux Lallarck.
Lorsipie les ateliers de Haucourt, de Haraucourt, de Sedan, cessèrent de fonc-
tionner, le matériel de la mt)nnaie fut entièrement vendu. Ferdinand-Charles,
comte de Low(^stein-Hocht?fort, qui se prétendait seigneur de Cugnon, fit
acheter, à défaut d'une quantité suffisante de poinçons à sou effigie, la plus
L'rande [wirtie de ce matériel pour sa monnaie, où l'on fabriquait frauduleuse-
ment, comme du reste à la Tour-à-<îlaire, des monnaies de tous pays. Les
moimaies frappées à Haucourt et à Haraucourt sont rares. Cette rareté
s'explique par le texte de l'ordonnance <lu .'i décembre 1623 qui prescrivit la
refoFjte des monnaies aux coins de Haucourt.
Ecarts.— La i^ense, 4 hab. — Le Moulin, 0 iiab. La Censé du Moulin appar-
tint lonL'temps au Domaine; elle était exploitée le plus souvent par les meu-
niers. Klle s'étendait sur l'espace limité par les chemins de Haraucourt et de
Villers juMfu'aux carri(M-es de la Ct'nm'. Contenance : 37 arpents. Les bâtiments
ruraux reconstruits en 1744 et en 17 iO formaient une cour spacieuse ayant son
entréti du coté du couchant ; ils furent en partie démolis au commencement
du siècle actuel; les traces des anciennes constructions subsistent encore.
— 611 — ^
Séparée du domaine, quelques années avant la Révolution, la ferme devint la
propriété de M. Petit de Moranville, qui l'appela la Censé Olizy. La Censé
fut partagée en huit lots adjugés comme « bien d'émigré » à divers proprié-
taires. Le Moulin, propriété domaniale aliénée en 1723, appartint au sieur de
La Haye de Riom qui la lègue à sa fille. M™" de Montesson. Celle-ci la vend à
Louis-Philippe d'Orléans le 24 octobre 1769, lequel « l'engage » au sieur Rochon
Tannée même.
Cogneux, 10 hab. Fut un important tronçon, autrefois, de la forêt commu-
nale appartenant à Raucourt. La superficie totale de cette forêt est de 263 hect.
60 cent., d'un seul tenant. Le chêne, le hêtre, forment Tessence principale de
la futaie. Une première partie, de 197 hect. 98, est divisée en vingt-cinq por-
tions, correspondant à la période de rotation; chacune d'elles a une conte-
nance moyenne de 7 à 8 hect. ; l'autre partie, dite de la réserve, a une étendue
de 65 hect. 62, divisée elle-même en deux portions à peu près égales. Chacune
de ces dernières est elle-même fractionnée en cinq coupons de chacun 7 hect.
environ, exploités tous les vingt-cinq ans. C'est ainsi que la réserve comprend
des coupes qui furent exploitées en 1792, 1793, 1794, 1795 et 1796, et d'autres
en 1801, 1802, 1803, 1804, 1805, et ainsi de suite. Les bois appartenant actuel-
lement à Raucourt et à Haraucourt ne forment qu'une partie assez minime de
ceux qui couvraient jadis le territoire des deux communes. Quelques parties
de la forêt primitive, le Gi*os Bois, Gerfaux, le Bois de la Roche, le Bois de
VAgasse, le Thumois, notamment, n'ont jamais connu la pioche du défricheur.
Le Cogneux, lui, était défriché en partie vers Tannée 1855, alors qu'une ferme
y fut construite. Cette partie de for^t appartint jadis, quelque temps, aux
comtes de Rethel. Elle s'appelait « bois de Coquelieu », au-dessus de Raucourt.
Puis elle passait aux princes de Sedan. Sous la Révolution, Cogneux fut vendu
à la famille de La Tour d'Auvergne; appartient actuellement à M. Gust. Rouy.
— V Ennemane, 4 hab., à la source de la petite rivière qui porte le même nom.
La tradition veut qu'il y ait eu en cet endroit une agglomération importante,
plus ancienne que Raucourt même. Quelques historiens ont cru reconnaître
dans cet écart ï Hermannisne du diplôme d'Othon III, 997. Hermannisne eccle-
siam unam. Ennemane, ainsi qu'on le prétend d'ailleurs, aurait donc eu son
église. Quelque séduisante que paraisse cette assimilation, il faut reconnaître
qu'elle est plus que douteuse. Hermannisne serait plutôt la ferme d 'Aima, près
Mouzon. Il est cependant très raisonnable d'admettre que cette partie du ter-
ritoire de Raucourt, formant une vallée fertile et abritée, traversée par le
vieux chemin de Mouzon à Bulson, ait été habitée à l'époque la plus lointaine.
Les anciens bâtiments, desquels il reste des vestiges de pierres calcinées, de
murs secs et autres, auraient été détruits dans les guerres de la Ligue, puis
lors des invasions de Croates, enfin en 1792. Une petite maison de campagne
a été construite, il y a une trentaine d'années, par le propriétaire actuel,
M. François, à l'emplacement d'une autre, habitée jadis parla famille Crussy.
Hemoy , Haymoy , ferme champêtre d'origine relativement moderne, plus
tard simple écart, comprenant trois maisons d'habitation. Fut reconstruite en
1669 par Jacob Castry et Marguerite Rambour, tous deux calvinistes, venant
de Sedan. — Olizy. — Happeioui, — Jean Maire, 10 hab. — La Polirie Rouy.
N. C. — La Polirie Rouy-Descoutray. N. C. — La Polirie Rouineton, N. C. — La
Maison de Haplout, à la limite de Raucourt et de la Besace : elle était, jadis,
un « bureau des quatre fermes », la Besace dépendant alors du « grenier à
sel de Château-Porcien ».
Flaba, 53 hab. Commune avant 1829. Est d'une origine plus ancienne, proba-
blement, que Raucourt; au dix-huitième siècle, l'église de Flaba, sous le vocable
de saint Pierre, relevait du doyenné de Mouzon-Bar. Les religieux de Mouzon
étaient les seigneurs* de Flaba. Cette église de Flaba n'existe plus depuis la
— tU2 —
Kévt»liilii)n; iino parti»» avait r\r troFisrrviV oi s^^rvait tlo chapelle Saint-Pieriv.
Kll»* ost Itniib/'o »rii niines ii y a quolqiicîs anin'fos. Sur l*einplacemenl de Tan-
rii-imo, uno iinuvolhM'ha[>oll»' fut ronstniile n'ceiiiiin»nt; elle ne présente abso-
lu iiHMit rion d«' remaniiiahli'. Sur un plan du tcirilnire de Flaba, datant d'.-
lijiiS, ti{^'ure un rliAtiMU à di^ux tours, ayant pour bornes : le Chemin *Hevt} —
vnip rnniaino: — la (î/os.sr' linrnr iVYonc'i; Gerfaut, partie de forêt communale;
F'tiul de lu iiahrioUe; Fond '/«• Uaumurt. Le cliàtoau, dont on remarque aujour-
d'hui los ruint's. remplaçait un château plus ancien, c^lui qu'habitait, au
dix-Sf|)ti<'nie sièclr, la famille calviniste di's Honnivert. Sa position sur un
niamolrin, nr)n loin d'une source qui jadis bai^^nait de ses eaux le mur d'en-
ceinte vers l'ouest, donnait à la maison-forte une cerUiine importance. Le
terrain avrMsinant, à ;;ra(lins successifs faits d(^ mains d'hommes, révèle un
sy-iti-me de d»fcFise primitif: entin, les maisons ^Toupées non loin du château,
leur 4lisposition [»ar rapport à ce derFiior, donnent à cette petite a;;f;lomération
l'aspecl (In villa;j;e fcndal ancicFu
Les premiers seiLMieurs de Klaba furent les archevêques de Heims. L'un
d'eux, Arnould, sur les cnnscils du loi UoluM-t, doimait en 1018 le village de
Flaba à l'abbave de Mou/on. La chaite coFilirmative de ce don et des privilèges
coFU'édés aux ndij^ieux du monastère Notre-Dame, offre un véritable intérêt
historique.
Le villa::!* di* Flaba, détruit plusieuis fois par l'incendie à diverses époques.
notamment dans les journ»'*es des 'i fît 0 octobre 1702, dut subir de notables
moditications dans la ilisposition di^ ses rues. On n*trouve encore, dans les
jardins et l«*s clos avoisinants, des caves, d'ancitMines fondations, des puils
comblés ({ui indiquent l'emplacement d'habitations depuis lon^^temps anéan-
ties. ! Voir dans Mevrac : Villks ft Villacks i>fs Aiu)Knnes, la curieuse légende
«{ui nc»us iac«>nte h's ori;:ines du dîm'r d'Aiialhi^nm, fondé par l'archevêque de
lleims, AdalbéroFi d'Arileinie, lMi8-988.l — Malmnison, 0 hab. — MolUn. — Les
lluffi's, 12 hab. — Monttjunii, U) hab. Le tief de la Malmaison, d'orij^ine fort
anci»*nni', eut, a son ê[»o(|ue piimitive, un château sur l'emplacement duquel
se voyait, au seizième siècle, un manoir avec pont-levis, tourelles et donjons.
Les pussesseuis de c»* tief élaieui sei-^neurs de Mau^Gurni — lieu mal garni de
récnîtes - - cnnipreiiaiit Mauuarni-bas nu, actuellement, écart de MolUn, et Mau-
;{arFn-haut, dmit on a fait Mont-Garnf, La .Malmaison, les Huttes, Mont-Garni
subirent le même sort «pie tous les villaj^es ardennais pendant les guerres des
seizième l'i des dix-septième siècles. Li'S Huttes furent détruites en même
leFups qu«* la Hesace; b'S tFoup^s rc»yales, après la bataille de la Marfée, ayant
fait «l'atTreux r.»va;:es dan> ces petites a;;;;lomérations. « Avons visité la Mal-
maison, dit le priMM's-verbal d'enquête; la m lison seigneuriale est gi'andemenl
détéF'ii»iée, b*s Irnéin's, |)ortes, carn-aux et tatjues estans toutes emportées,
le p(int-lt>vis F'ompii et pareillement les portes d(;s ranges et estables. » Puis,
plu> loin : ' A la c«mis«' Mau^^'arni, il veut sept quaiterons enlevez et partie de
pH'z maniiez. La maison est foi-t ruinez et fleteriorez. » Une décision de l'ar-
<'lit'vèqu<' <li' Ueims. Kii.'i. attribue <« ilimes tant grosses que menues de la Mal-
maison au ciiri'> (le ILiucuurt. » liesle, dt* la maison seigneuriale, une muraille
épai>se, paraissant leFuoriter au seizième siècle, percée do meurtrières. Une
échaii;:iH'lte (pu' termin** iifi iuuf' iMppellerait, dit la légende, une prison. Au-
(li'ssns de la [nnte piiFU'ipale, les armes des familles Mecqueneim et deGentiL
Lieuxdits. - Le Chtmin </cs IVnnains, que les anciens terriers nomment le
" ('In'inin -nfrl»*vé .. : il lon:;e les bois <-oFnmunaux sur une longueur de
1,S(M) mi'tr«>< |us(jn'.i Ilaiitout; d(> l.à, sépare les bans de Flaba et de la Besace,
va Iraveiseï- l»- l'ulss^au de Yonct[ à la Ihunelle, et se dirige sur Mouzon. —
rhnntnnin:. — La f^'iifiirn'. — L«* Gur-Ptirn'er, rappelant qu'autrefois le terri-
toire de Haucourt abondait en mux poissonneuses et en marais. Nous lisons
— 613 —
dans la Charte des franchises accordées à Raucourt par Gaucher, comte de IXethel,
avril 12oo, d'après le Vidimus que donnait, à Garni, en 1374, Louis de Maëie,
conile de Flandre, et conservé dans une «custode » de cuir très ancienne, aux
archives de Raucourt, nous lisons : « Us auront le droit de pèche dans les
eaux courantes, partout le territoire, sauf dans les viviers, et dans l'eau cou-
rante, depuis le moulin dit Peronce jusqu'au gué dit : le Gué au Perler. » C'est
sur ce lieu dit Peronne, ou Pierronne = carrière, que se trouve la gare de Rau-
court. Le Gué au Perier est Vétang au carriaux, en aval du moulin. — Le Cou-
vent, — Le Poirier- Duma y, du nom de l'un des anciens possesseurs du ch<\teau.
— La Justice, — La Potence. — Le Pré du Taureau, — Le Pré des Wées. — Le
Fourneau, où s'élevaient, au seizième siècle, des hauts-fourneaux; ce lieudit
s'appela, primitivement : le Moulin du Roi, — Pissemoreau, fontaine dans un
champ : le mot pisse dérive du mot pichot := source à fleur de terre. En cet
endroit, dont un certain Moreau fut le premier propriétaire, qui appartint
ensuite aux d'Orléans, et qui rentra dans le « domaine » en 1783, des vestiges
de bâtiments, un puits comblé, une citerne défoncée. — Le Différend, ferme
qui « soulevait un différend » entre Monseigneur de La Marck, duc de Bouillon,
et Gobert de Riges, seigneur de Villeis. Aurait été incendiée, vers 1641, en
même temps, d'ailleurs, que Pissemoreau. — La Tuilerie; tire son nom d'une
ancienne tuilerie qui devint un<» ferme; laquelle fut brûlée en 1792. — Le Coucy,
fief tenu en 1260 par le seigneur de Stonne et de Ghémery, seigneur de Coucy,
marié à Mahaut de Rethel. — Pierronne, une très ancienne carrière. Les répa-
rations du château furent faites avec les matériaux tirés de Pierronne, des
carrières de la Censé et de celles du chemin de Bulson, A signaler parmi les car-
rières principales : la Côte aux Cerisiers, le Gué-Nollet, les Ormes, les Roches,
le Champ-Pointu, la Vigne, le Revers de Flaba. Puis avec les carriers s'entre-
mêlent les potiers, témoins : le chemin des Potiers et la Brûlerie, où se trouvait
une ferme aujourd'hui disparue. (Voir, pour tous ces lieuxdits, Meyrac : Villes
vj Villages dks Ardknnes.)
'w^ Le 28 août 1870, Napoléon 111, arrivant à Raucourt, logeait chez M. Guette-
Rouy, actuellement maison Thiriet. De vives préoccupations absorbaient l'em-
pereur, très pille et qui paraissait consterné. La « débdcle » commençait! De
Raucourt s'entendait le bruit de la canonnade, et bientôt des obus tombaient
dans le village. Le drapeau hissé en haut de la mairie, où les blessés arrivaient
nombreux, semblait être pour les Allemands un point de mire. Les Allemands
entrèrent, et Raucourt fut pillé, tandis que les soudards prussiens, le revolver
au poing, assuraient la sécurité du pillage!
ANGECOURT.— H., G.iO. — E., 173.— D. C.,o. — D. A., 11. — D. D., 30.
— Hect., 373. — R. P., Remilly. — F. L., le dimanche après le 8 juin. —
R. B. — G. — T. — S. C. C. les Frères, — Troisième étage du terrain liassique :
marnes sulfureuses pour l'agriculture. Premier étage du terrain jurassique :
cari'ières dans les calcaires de l'oolithe inférieure. Terrain diluvien : minerai
de fer dans les cavités de l'oolithe inférieure. Le territoire d'Angecourt est
arrosé par VEnnemane qui reçoit à droite les petits ruisselets de Fontinet,de\îi
Fontlnette, de Fontaine-la-Vienje, et, à gauche, la Chopine, — C. de Sedan.
Lieuxdits. — Bois de Roches, où furent trouvées de nombreuses médailles
romaines. — La Voie des Fours. Est-ce en souvenir du four banal : cette voie con-
duisait au chfHeau féodal d'Angecourt, qui, dès le douzième siècle, appartint
à la seigneurie de Raucourt. — Le Sentier des Huguenots. C'est par ce sentier
«|u"à l'époque des guerres religieuses les protestants se rendaient, en cachette,
au prêche de Sedan. — Le Chêne des Malades; rappelle une léprost*rie (voir
Haraucourt).
Le 31 août 1870, la 2« division du 1" corps bavarois bivouaquait à Ange-
— 614 —
court. L»' iirm'Tal von (h'i* Tliaim y avait iiistallr sou quartier j^i^ m* rai. C'est d'An-
f^et-ourt <|in; partirent N*s lioupos ^•njL;a;;»''es dans « l'affaire du pont <le Razeilles ».
ARTAISE-LE-VIVIER. - II.. :î:i2. — K.. 9î>. — D. C, 7. — D. A.. 20. —
D. IK, :U. — Ilcct., Si7. — H. P., Haïunurt. — V. L.. le dnnanche après le
23 a\ lil. — Premier (''ta^M* du tt'inu'n jurassiqu*' : calraiivs oolithiques. Deuxième
étam* du terrain juraaaitpic : niariK'^. Kntiv Artaiso ol le Vivier, coulent Les
ruis:ivau.c du Charlier ol du i\rawl Etang qui se réunissent pour former le
Terrtm, aflUient de la lior. Dans l«» lit du ruisseau de Cliarlier, se remarque la
Fossf au Savon : sorte d'i'ntonnoir dont i<> nivf>au rest(^ toujoui-s constant, même
au plus J'uF't des séiln'ress«*s de l'été. — C. de lieiius.
Eglises. — Deux églises : Tnin^ réci^nti', cunstruitt^ en 1878-1880; Tautre
anciiMjn»', où les seif:neurs «l'Artaise avaient leurs sépultures. Ces seigneurs
d'Artaisf furent très puissants; nous lappelleions : Adolphe d^AllonviUe, qui
pillait l'abbaye du Mont-Dieu en l'îOS, eoiitre laquelle l'avait envoyé le colonel
de (îenlis, antili^ueur, alors loué à Atti;^Miy. >< D'A lion ville, en bon protestant
— nous dit (ianneron, — brise et foule aux pieds les saintes reliques qui repo-
saient dans l'église; et, après avoir enlevé tout ce qui put tomber sous sa
main, il mit le feu dans Iarha[)e]le; la rbapc^lle Saint-Bernard fut entièrement
réduite en cendres >»: — la famille de .Mec«iuenem, qtû vivait souveraine, à
Arlaise, dans la douxiémi* moitié du ilix-septième siècle: — Jean-Baptiste-
Ma^'deliMiie de Kailly, cbevali(>r S(M^neur de Villemontry, d'Artaise, député de
la noblesse en 1789, aux Ktats j^énéraux.
Ecarts. — La Raitltère, 21 hab., où s'élève, au lieu dit Dorsonne, le châ-
teau. — La Ville, 23 hab., où se trouve la maison d'école. — La Haute-NeU"
vHhf, N. C. - - Le Virier, 170 hab. Incendié comme Artaise, d'ailleurs, en 1662,
par les sr)ldats de Mansfeld et de Christian de Drunswick; puis quelques aimées
après par le comte de (*unin (]ui commandait quelques troupes appartenant
à Charb^s de Lorraine. Kn c(* temps, habitait le Vivier « noble dame Elisabeth
Durbay, épouse Hubert de riIosteL écuyer seigneur de Sarre. >» La légende ra-
conte qu'elle écrivit au comte de Cunin, alors à Sarre, une fort aimable lettre
pour le prier d'épar^mt>r son château : <{utd(iues bouteilles de Champagne aocom-
pa^'naient la lettre. Et le cadeau fit si ^'rand plaisir que la « noble dame fut
invitée tout aussitôt à revenir daFis son château de Sarre, assurée de n*y trouver
que res[)ect et obligeance. »> Ce haineau ne s'appelle le Vivier que depuis 1764.
Auparavant, petite et minable a^^domération de huttes où vivaient de robustes
bûcherons et des sabotiers, qui, au retour dt; la bonne saison, regagnaient les
villages environnants pour se faint, provisoirement, laboureurs. M. de Gentil
permit à ces bûcherons et à ces sabotiers, moyennant finances et un certain
nombre de chapons, de construire des maisons où ils se fixèrent définitive-
ment; d'où la naissance du village. La première de ces maisons semble avoir
abrité un certain Jean Loison. de Savigny-sur-Aisne, qui gardait spécialement
les viviers de M. de (ientil : d'où l'écart appelé Pont des Oisons. En 18847 un
incendie détruisait cette maison qui servait, ah>rs, d'école communale.
LA BESACE. - IL, 30.;. — E., flO. — D, C, 5. — D. A., 20. — D. D., 37. —
Hect., 1,300. — IL P., Haucourt.— r. L., le dimanche après le 18 octobre. —
B. IL — Deuxième étage du terrain jurassique : marnes avec gypse; minerai
de fer; boules de quartz. Premier étage du terrain jurassique : carrières dans
les calcaires oolithiques de la grande oolithe. Letemtoire — altitude moyenne
de 244 mètres — est arrosé par les ruisseaux Godet, du Franclieu, de Terron
et de Charly. Particularité assez curieuse, tous ces ruisseaux se perdent. Le
ruisseau tiodet, qui est assez important, disparait dans un grand trou appelé
le ijouffre, au lieu dit le Faux- Ruisseau. — C. de Vitry.
— 615 —
Eglise. — Remonte au douzième siècle. Reconstruite iiu quinzième siècle.
Elle fut souvent incendiée et pillée; surtout pendant les guerres de rt^ligion.
C'est en 1633 qu'une seule cloche remplaça les trois fort curieuses cloches
primitives. En 1622, après le passage du comte de Mansfeld, il ne resta de
l'église que deux travées, dont est formé le chœur actuel.
Châteaux. — 11 y eut, sur le territoire de la Besace, quatre châteaux : celui
de Wai^iforét, complètement disparu ; le château du Petit-Pré, dont on distingue
encore la trace des fossés; le château de Lalurie, sur l'emplacement duquel
on voit des groseillers et une fontaine; le château de Franclieu, dont il ne reste
plus que la métairie, appartenant à M. Emile Gorneau, ancien député des
Ardennes. Les seigneurs de Warniforét étaient fort puissants; ils avaient droit
de haute et basse Justice; ils jugeaient tous les huit jours les différends entre
particuliers, et tous les mois les affaires criminelles. En 1789, il y avait encore
un pilori dans le jardin actuel de l'école, en face de l'église.
Ecarts. — La Maladrerie, — Le Franclieu, 6 hab. — La Bagnolle, à la jonc-
tion des routes du Chesne à Stenay et de Sommauthe à Torcy, où campa, le
30 août 1870, le VII« corps d'armée que commandait le général Douay. —
Warniforét, 23 hab., où le général de Rretteville et son 3" régiment de ligne,
que suivaient deux escadrons de lanciers, rencontrèrent une armée prussienne.
Nous fûmes vaincus, écrasés par le nombre. Le soir, nos soldats battaient en
retraite dans la direction de Raucourt, avec leurs voitures d'ambulances encom-
brées de blessés, parmi lesquels le général de Bretteville, tandis que les Prus-
siens se demandaient s'ils n'allaient pas incendier la Besace parce que, affir-
raaient-ils, un franc-tireur avait tué un uhlan.
BULSON. — H., 203. — E., 67. — D. C, 6. — D. A., 11. — D. D., 13. —
Hect., 647. — B. P., Raucourt. — F. L., le dimanche qui suit le 9 octobre. —
C*» P. — Premier étage du terrain jurassique : carrières dans les ciilcaires
oolithiques et lamellaires jaunâtres de l'oolithe inférieure; carrières renom-
mées dans les calciiires de la grande oolithe;. pierre à chaux grise et blanche.
Terrain diluvien : exploitation de minerai de fer. La pierre de BuIsofi est une
des excellentes de l'Ardenne. Celle du Fond-d'Enfer passe pour la meilleure de
toutes; c'est celle qui a servi pour les grands travaux du canal des Ardennes;
elle descend dune part sur la Meuse jusqu'au delà de Mézières, où elle ren-
contre la concurrence de la pierre dure de Givet; de l'autre côté, elle suit le
canal jusqu'au delà de Rethel, où elle fait presque oublier les carrières de
Jandun. Lorsqu'elle est bien choisie et sans mollasses, elle peut être considérée
comme inaltérable. — C. de Sedan.
Eglise. — Remonterait au douzième siècle, et fut, croit-on, dès son origine,
un château-fort. Ses murs conservent encore des traces fort visibles de cré-
neaux, de meurtrières et de mâchicoulis. Cette église eut, d'ailleurs, à soutenir
d'assez nombreux sièges, car Bulson semble avoir, à maintes reprises, été sac-
cagé et incendié, si nous en croyons les lieux dits En Bataille et le Revers de la
Bataille, où furent trouvés des boulets, d'assez nombreux débris d'armures.
Rappellerons-nous ici le faiTieux curé de Bulson, l'abbé Gilbert, mort en 177.^; ce
héros légendaire de mille aventures surprenantes ou grivoises, cet abondant
diseur de propos sptritu(»ls ou salés? Fou ou gai comme le curé de Bulson, dit le
proverbe ardennais. Il est vrai que, dans maints et maints départements, se
trouve un curé traditionnel chargé d'endosser tous les contes ou toutes les
saillies qu'invente la féconde imagination populaire. (Voir Meyrac : Traditions,
LÉGE.NDKS ET Co.NTKS UKS ArDKNNES.)
CHÉMERY-SUR-BAR. — IL, 517. — E., 186. — D. C, 7. — D. A., 15.
— I). I)., 28. — Hect., 1,303. — B. P., Chémery. — F. L., le dernier dimanche
d'août. — O' P. — n. H. — S. T. -- T. — G. — Pi*einier <^tage du (airain
jurassit/in' : «ariitTOs de piones de taill»* «^'t'-live et de nmellons dans Ici gninde
oolillie; pierre à chaux. Le territoire, que traverse Taiioienne voie romaine, est
arrosr par la Bar qui sépare C.liémerv de Malray, et par les ruisseaux du Tcrron,
de la Fosar // Dinne, du Moulin, Le village s'adosse, en amphithéâtre, sur le liane
d'un coteau qui domine la vallt^e de la Bar. La Fosse à Diane est un trou pro-
fond en forme d'entonnoir, dans lequel un carrosse attelé de plusieurs chevaux
aurait disparu :??}. A signaler aussi la Fossc '"/ 3/ffse//e, dont les eaux se jettent,
mais sans >•• mélan;:er, dans h* canal drs Ardennes; le Trou Miryalel, d'où,
parfois, s<>rt»Mit «les sons lu^'uhrt's que la superstition d'autrefois crut. Long-
teni[)s, être d«'s plaintes de sorciers; hruits pr(»duits sans doute par l'air qui
se dé^'ap' avrc rftorl d«'S canaux souterrains où les eaux le tiennent comprimé.
— C. d»' iltims.
Eglise. — Crénelée. St»s murs offrent d«'s traces de biscaïen. Daterait du
douzième siècle, mais futsnuvent remaniée. Sont du stvle roman : le chœur, le
sanctuaire, la tour du clocher, les deux chapelli>s, dites l'une de La Vierge, et
l'autre de Sainl-Svlvestre où se remarquait une pyramide — détruite en 1789
et, aujourd'hui. rem[)lacéi' par des bancs — avec inscriptions relatives à la
famille di* Coucy. Une tradition affirme ({ue cette église actuelle ne serait pas
l'église primitive; laquelle, construite dès l'origine de Chémery, Tun de nos
plus anciens viila^^es ardennais, dans le jardin qui se trouve à droite en mon-
tant la liurllc de In lirwlenne, aurait été. au douzièmi; siècle, transférée sur la
hauteur qui domine Chémery, à l'endroit où elle s'élève maintenant.
Château. — A r.hémery il y <Mit un chàteau-fort d'origine très lointaine,
puis<|u'est mentionné, à la date dt^ lit'»?, un acte de vente le concernant. Il
était tianqui' de plusieurs tours et entouré de larges fossés toujours pleins
d'eau. Pont-levis: murs é|)ais d'au moins '.\ et 4 mètres. Il appartint aux sei-
;^neurs de C.liéniery, de la famille des (^)ucy qui gouverna cette région pendant
cinq siéclts. Dans la Hkvi!-: df: Ch.wipagnk kt dk Hkie, M. Guillaume a publié
la charte - en pan-hemiFi — donnée aux bourgeois de Chéniei*y, 20 mars 1563,
par Jacques d»' C.oucy. t)n la conserve aux archives de la mairie. Ce château,
auquel étaient attachés, avec le titre de marquisat, les droits de haute, moyenne
et liasse Justice, passait, par alliance, à la maison de Joyeuse et, en dernier
lieu, à M. le marquis d'liec({uevilly, quand il épousa M"" de Joyeuse, marquise
de Chémery, imute. a[>res ITHl), la dernière de sa race.
Kn l'année Iti.'îO, pendant la guerre entre Kspagnols et Français, les Espa-
gFuds s'emparèrent de ce château - on n'en connaît point l'origine — qu'aussitôt
api'ès rtqtrirent les Français. Mais au moment où ils entraient en vainqueurs
dans la forteresse, di'ux touFies tle poudre laissées par l'ennemi firent explo-
sion et détruisirent la tour appelée 1»; Chui'fier. Dans cette tour, sou nom l'in-
dique, étaient conservé^ de précieux documents historiques. Ils furent brûlés;
perte irréparable pour l'histrure de Chénu-ry et de ses seigneurs jusqu*à cette
épo(|ue. Lorsqu'arriva la llévolution, c»» chAteau n'avait pas été relevé de ses
ruines: le '2H mai IT'Jt. h'softiciers munieipaux de Chémery vendirent les plombs
et les fers (lu'ils purent en arracher. Plus tard, ci'S ruines, elles aussi, furent
vendues et alors disparurent. I)(* ce château, ne subsiste aujourd'hui qu'une
ferme dans la ruelh! 'In CMti'uit.
Alors (|n«' IbMiri IV assie;:eait Omont, un de ses capitaines, nommé Lemblois,
se déla<:lia de larniée royale pour aller av«»c une petite troupe ravager le pays.
Il arriva ju^fu'à Chémery. captura le bétail qui justement se trouvait aux
champs, et voulut as^ié^^er le chàti-au. Mais les habitants de Chémery couru-
rent à la poursuite de Lemblois et lui ravirent son butin. L'endroit où le capi-
taine fut rejoint et vaincu se nomme le r/os-Le/?j6/o/s. II paraîtrait même qu'en
mémoire de cet événeminl, aurait été construit, tout aussitôt après la défaite
- en —
(lu capitaine, une maison dite le Terme : marquant, ainsi, le terme de toutes
les incursions désastreuses de l'aventureux soudard.
'v^ A Chémery, en 1628, Guillemette de Coucy, dame de Chémery, veuve
en deuxième noces de M. de Croy, fonda un collège qu'elle nomma la Rihjencc
et qui, lorsqu'arriva la Révolution, n'avait rien perdu de sa célébrité. Cette
Régence, que rappelle une plaque encastrée dans un mur, était occupée par la
gendarmerie, avant son transfert à Raucourt.
C'est à Chémery, le 30 août 1870, que le roi de Prusse, le général de Bliimen-
thal, chef d'état-major du prince royal, le général de Podbielski et de Moltke
discutèrent les mesures qu'il était nécessaire de prendre pour marcher sur
Sedan et consommer la ruine de notre malheureuse armée française dont nos
puissants ennemis connaissaient d'ailleurs la situation désespérée.
Ecarts. — Istoria, 4 hab. ; le Tei^me, 8 hab. ; fermes.
CONNAGE. — H., 189. — E., 50. — D. C, 11. — D. A., 13. — D. D., 29.
— Hect., 657. — B. P., Chémery. — F. L., le premier dimanche de mai. —
Premier étage du terrain jurassique : carrières de pierres de taille très esti-
mées dans les calcaires lamellaires de l'oolithe inférieure. Le territoire est tra-
versé par la Bar et par le canal des Ardennes. — C. de Reims.
Eglise. — Remonte au treizième siècle, mais souvent remaniée; c'est ainsi,
par exemple, que la deuxième nef et la chapelle de la Vierge sont de l'année
1587, que la sacristie date de 1676, que la tour de pierre qui supporte le
clocher fut construite en 1648. L'inscription baptismale de la cloche date
de 1662.
Château. — Aujourd'hui représenté par le presbytère et la mairie : une
pierre encastrée dans un mur de l'école porte le millésime 1471. Une autre
pierre appartenant à l'ancien pavillon du château offre l'inscription suivante : . . .
Le Franc. . . Atience. . . vaincra. . . tovte. . . Malice. . . 4ol8. Un cadran solaire,
disposé sur un des murs du jardin du presbytère, porte le millésime de 4164
et le nom de Jean-Antoine Deliars, propriétaire, qui était conseiller du roi,
maître des eaux et forêts des principautés de Sedan, Raucourt et dépendances,
et marié à dame Marguerite Raulin. Un Félix Deliars fit, en 1791, partie de
l'Assemblée législative.
Les murailles ont une épaisseur moyenne de un mètre; on y remarque bien
des espèces de créneaux, mais rien n'indique que l'ancien château ait été
fortifié.
Ecarts. — L' Espérance, 3 hab. — Les Minges. — La Haute-Rive, où furent
découverts des vestiges de murailles que la légende date des^guerres de religion.
— La Chapelle, Traces évidentes d'une église qui parait avoir été détruite aux
temps de la Ligue : à la Chapelle, on a trouvé des pavés encore alignés, des
débris d'encensoirs et de lampes, de nombreux ossements et mains objets du
« culte ». Non loin, s'élevait une maison appelée VHospice de Rins, construite
en 1220 et démolie depuis une vingtaine d'années. — La Cabe, où passait une
voie romaine secondaire.
'w^ Sur la place de Connage, trois superbes tilleuls plantés en 1598 pour
" fêter la paix de Vervins ». Le plus gros de ces tilleuls a 6 mètres de circon-
férence, et son ombrage couvre une surface de 100 mètres carrés.
HARAUCOUHT. — H., 1,274. — E., 376. — D. A., 2. — D. C, 13. —
D. D., 32. — Hect., 1J54. — B. P., Raucourt. — F. L., le dimanche qui suit le
!<'*' octobre. — S. M. — Harm. — G. — T. — Ch. S. ouvriers et ouvrières en
métallurgie. — S. C. C. la Fraternelle. — Premier étage du terrain jurassique :
très nombreuses carrières ouvertes dans les calcaires oolithiques et lamellaires
de l'oolithe inférieure; pierre à chaux. Terrain diluvien : minerai de fer; sable
— GIS —
réfracta il»'; ar^iilo. \.'EinH'nntnt* (iiviso le territoin* de Uaraucourt en deux par-
ti»"S assez ini*^al«"s : le pieinier Jiuart (h* la surface s'appelle Fond de Mouzon;
les trois autres «piarts s'éteiuieiil vers Bulsoii. — Ci. de Sedan.
Château. — liicn de précis sur les origines de ce cUàteau. Sou eraplace-
oient occupait un ({uadrilatèrf? a peu près régulier. La partie ouest servait
d'habitation : (lan> les bàtinitMits norti et sud. se trouvaient les écuries et les
^ra:i;:<*s. I)»'S fosst's «Mitouraient le château. Les eaux de la Louviére et de la
Coti' dr lUn'he h's renipli>sai(>nt. Fut saccadé et inct'ndié, notamment, pendant
la guerre de ('.fiit ans. Au cours de celte lonjL^ue lutte, la plupart des châteaux
de notr«' ré;;ion furent au pouvoir d'aventuriers allemands, anjsilais et français,
vériLal)les hri;:ands (]ui s'êlancairnt de ces repaires sur les malheureux paysans;
ils n'v rentraient (|U(^ char;:és de dépouilles et à la sinistre lueur des incendies.
Fut pres4]U(> ifconstruit tout au coninn^ioMnent du seizième siècle, mais les
^'uerrrs tl»' la Li'iu»' ani«*ncr«'nt sa complet.»' destruction. I^es Galopin, célèbres
maîtres de forv^es, arli»'t»'i'»Mjt ses ruines et le i« relevèrent »» en partie. De ce
château ne restent, aujourd'hui, que la porte de plein cintre et La façade.
A l'intérieur, <iueli|nes belles salles 1res hautes de plafond, avec cheminées
massives, à panneaux et tatjues épaisses, dont Tune est armoriée; des caves
imniensi's, qui furent, peut-être, d'ancieinies prisons. (Voir, pour l'histoire de
Uaraucourt, le très ciunplet oiivrap» de M. Séc h eret-Cel li er : Etudes msTORiQiTES
sun HACXML'ur, nviAiicorRi kt l\ WkGu^s woisinamk. )
Eglise. — Sur le tiano de la colline dite du Hms-Bnia, En 1868, les piliers
massifs et quadrani:ulaires, les travées à arc léf^èrement brisé, qui se trou-
vaient, au commencement du siècle, entre la partie principale de Téglise et la
chapelle, lurent harmonises avec les [larties anciennes révélant une construc-
tion du tlouziècue siècle. T(nn' carrée fort épaisse et percée. Jadis, de meur-
trières. I/é^ilise, [ilnsieur> fois incendié»», fut pendant les iîuerres l'eiijycieuses,
sans doute, a>sez souvent assaillie. La chapelle, construction évi<lemment u rap-
portée », date du dix-s»*ptiènie siècl»*: le retable du maitre-autel ne semble
pas avoir plus d»» cent cin(]uante ans. De l'éfi^lise, dépendaient trois calvaires:
celui du l*out-Lt'mnitrv, «fue la ti'adilir)n dit avoir été éri^é pendant la peste de
1010; il fut abattu pendant la liévcdution. Les deux autres se trouvaient : Tun,
sur le ch»Mnin d»* la Kor;:»»; 1»* second, sur le chemin de Ruisoii. Ces trois cal-
vaires ont «lisparu. V«iir, pour !»• pèlerina^'e à saint Meen, Meyrac : Traditioiïs,
LÉCK.NDKS CT r.nNTKS DKS AhI»K.\NKS.)
Ecarts. — L»' Foururan. y. {], — Le Moulin le Cunne. N. C. — La Polirie,
6 hab. — La F'»/-//». 23 hab. : fori-e construite en l.'»74 parles <ioffin; agrandie
successiv»'nnMit plus tard, par les (ial(»pin, et par M. Fort, en 1739. Les der-
nières constructions datent de isi.;; mais ne reste que peu de vestiges des
bAtinients anciens, aujourd'hui jolie brrme. — Le Lavoir, 5 hab. Cet écart,
au «piinzièm»' siè»*lc, était boisé, hoit son nom (autrefois Ir» Lavoy) aux opé-
rations préjia rat» lires d»* lavat^e »ju»^ d<»it subir le minerai de fer avant d'être
envoyé aux liaut>-fourneaux. Ce Lav»)y est appelé dans les actes communaux :
« terre calvinist»- •> ; et, en eflèl, cett»? I»'rre avait été cédée, par les princes
protestants »1»' S»'dan, aux pasteurs »le Sedan et de Haucourt. 1^ ferme du
I.avtH'r appartenait, il y aura c«*nt années bientôt, aux Galopin, puis aux
(lOuverneur. A gauche de la porte {irint^ipal»^, donnant sur la cour, se voient
les d»Mix l»lli»s I*. (i. l't b' niillésinn» 102M; caves fort belles, fenêtres parais-
sant dater du tlix-s»'pti»Mne <iècl»î; traces «l'incendies sur quelques murs. — Le
Sttrt (-nlln. 0 hab. — liraiimf'iiii, 21 hab. La tradition veut qu'à Beauménil ait
existé, aux te[ni)s des kùs niérovin^^'iens, un rendez-vous de chasse. Beauménil
s'a|»pelail. à l'ori^rjn,.^ [^ 'pn-rc '/c Snint-Remy» et fit partie, sans doute, des
nombreux diMnaines concédés i)ar Clovis à celui qui lui donna le baptême. Plus
tard, nous voyons (jue ».-etle terre a[>partient au monastère de Laval-Dlea. D
— G19 —
y eut à Beauménil un couvent avec son église, fondé vers l'an 1140 et dédié
à saint Nicolas : il y eut aussi une chapelle sous l'invocation de sainte (iene-
viève. Remaury, seigneur de Raucourt et d'Haraucourt, fait donation, en H62,
« à Saint-Nicolas de Beauménil de tout ce qu'il possède dans les forêts, dans
les eaux et dans les bois. » En 1194, autre donation de terre « pour la cire à
allumer en Saint-Nicolas »; en 1224, titre portant « indulgence à ceux qui visi-
tent la chapelle de Beauménil. » Monastère et chapelle furent assaillis et incen-
diés pendant la guerre de Cent ans; puis, en 1641, parles troupes royales après
la bataille de la Marfée : des ossements et de nombreux débris d'armes furent
trouvés au lieu dit le Ronchet. La commission nommée le 4 avril 1797 pour
établir la liste des « ci-devant biens nationaux », constate que le sieur de Nevers
possède la ferme de Beauménil, « laquelle comprend deux maisons, des bâti-
ments ruraux, des bois, des clos et des terres, ayant une superflcie totale de
427 arpents. » Beauménil fut adjugé « au sieur La Bruyère, de Sedan, pour la
somme de 40,500 livres. » La maison actuelle du régisseur, sorte de grosse tour
carrée, servait autrefois de colombier. — Monijoie, 6 hab. — Le Vieux-Mont-
joie, La partie la plus anciennement habitée d'Haraucourt : peut-être les Romains
y eurent-ils un poste d'observation. Au seizième siècle, Montjoie fut l'une des
fermes les plus importantes de la région. Au Vieux -Montjoie furent faites
d'importantes découvertes préhistoriques; élaient trouvées, notamment: deux
haches, l'une polie, l'autre taillée en serpentine. A côté, quelques ossements
et d'assez nombreux morceaux de bois carbonisés. Ces restes d'une époque
reculée, dans notre sol, laisseraient-ils supposer que ce territoire fut occupé
par l'homme des cavernes? Le sable de Montjoie fut, depuis une époque fort
lointaine, utilisé pour le moulage de la fonte. Notre célèbre Bernard Palissy
crut pouvoir l'employer pour ses poteries, dites d'Italie. « Ces terres, écrit-il
— celles de Montjoie, — sont humides ou longues à sécher et dangereuses à
brûler, lesquelles tiennent quelques substances de mines de plomb. J'en ai
trouvé quelquefois d'une espèce qui était foit nette, subtile et déliée, ayant
l'apparence d'être fort bonne; j'en formai quelques pièces et les mis au haut
du fourneau; mais quand je vins à chercher mes pièces, je trouvai qu'elles
étaient refondues et que la dite terre avait coulé comme du plomb fondu. »
Derrière les Granyes, où se dressait la potence seigneuriale. — Le Moulin
Manfay, transformé, vers 1850, en atelier de construction. — Le Vierzay. Ainsi
nommé de Jean Vierzay, un réfugié protestant qui s'établit en cet endroit à la
fin du seizième siècle. Au Vierzay, détruit par un incendie en 1686, alors qu'y
résidait la famille Verrnont, les Dubois de Rionzy, des calvinistes, avaient établi
une poudrerie. — Les Tï.v/u's, d'un coteau où se cultivait la vigne : était alors
une assez importante agglomération, surtout habitée par des protestants. —
Le Chéne-leS' Malades, 17 hab., où fut établi»*, dans le petit vallon très pitto-
resque arrosé par un ruisselet, affluent de l'Ennemane, la maladrerie commune
aux lépreux de Raucourt et d'Haraucourt et, plus tard, d'Angecourt. La tradi-
tion rapporte que les lépreux, lorsqu'ils allaient se baigner dans la Meuse,
devaient suivre un chemin spécial qui les y conduisait, vers Remilly, en longeant
l'Ennemane; mais défense de traverser un village. Pour s'ouvrir le passage
nécessaire, ils avaient le droit de faucher et d'enlever un andain à travers la
prairie jusqu'à la Meuse, Lors de la terrible peste qui marqua la fin du seizième
siècle, l'établissement du Chéne-les-Malades regorgea de pestiférés. Incendié,
détruit de fond en comble, en 1641, il fut assez promptenjent relevé de ses
ruines et devint une ferme ecclésiastique, alors qu'il n'y avait plus, en France,
de pestiférés et de lépreux. Déclaré propriété nationale en 1793. le Chêne-les-
Malades était vendu pour 14,600 livres au « citoyen Bruyère, de Sedan. » Le
colombier, la maison du garde furent démolis vers 1820, et le Chêne, à cette
époque, passait morcelé en mains de plusieurs propriétaires. Un terrier d'une
— 620 —
maison d'iinlûtalion avait rnooro, il y a cinquante ans, un fort beau dallage en
niarlin*. ("rst là quo so trouvait le réfectoire des capucins. Un arceau d*une
t'i^nétie «MiclavOe dans une des maisons reconstruites sur les anciennes ruines,
fst <Mirorf* visible. Quant à la Fonlfiine Saint-Roch, jadis pèlerinage très couru,
ell(^ l'sl, actuclliMnent, assez peu fréquentée. Quelques lieuxdits se rattachent
à cetlt.' iéprosi'rie, par exemple : le Chemin des VnHres; la Coulure <te la Cha-
ficlle; h' Prr lie In Malntirrric. A si;,Mialer aussi : le Jardin des Lombards; le
i'hamp (h'n Loinharda; les Lombnrds : sur remplacement de ce dernier lieudit, se
trouve la maiiie actuelle. Au moyen à^e, on appelait Lombards des marchands
italiiMis qui formaient une société de banquiers, faisant des avances de numé-
raire ou recevant des sommes en dé pots. Entre leurs mains, le commerce de
la monnaie occasionnait, à Haucourt, des abus fort regrettables. Les comtes
de Hetliel. qui ptTcevaient sur ces Irallcs un cens élevé, fermaient les yenx
sur If'S abaissements des Lombards; aussi la rapacité de ces usuriers se donnait-
elle libn* «rarrière. M. Lacaille a tn.>uvé, aux archives du palais de Monaco, un
Vidimua du 2.'i mai 1481), contenant l'énumération des privilèges accordés aax
Lombards de liauc(»urt, par Louis de Flandre, comte de Nevers et de Rethel,
au mois de janvi(>r 1378 style moderne 1379). Le texte de ce curieux document
est publié dans la Hkvuk historiquk ahdennaisk de février 1899.
MAISONCELLE-ET-VILLERS. — IL, 107. — E., 33. — D. C, 4. -
I). A., 17. ~ I). D., 29. - Hect., 1,108. - IL P., llaucourL— F. L., le deuxième
dimanche de mai. — (L — Deuxiémt' éUige du terrain jurassique : marnes;
minerai de fer m grains. Pr«'mirr éta^e du terrain jurassitjue : calcaire ooh-
thiqur t't trrreux.
Histoire. - ('. d^ Hcims. Maisoncelle, d'origine fort ancienne, ne fut jamais
un centre bien important. Son tet ritoiœ eut pour seigneurs, du douzième au
seizième siècles, les moines du Mont-Dieu. Fut, h cette époque, vendue par
ces moint's à Poncelet-(îalopin, maître de forges. Les ti'oupes royales allant
combattre ;i la Mai fée, puis les Ini[>ériaux aux temps des guerres contre TAu-
triche, U*s rSpa^inoIs, Li;;ueurs, ravagèrent et incendièrent ce village. Son
é^^lise, qui dat(> du douzièmt^ ou du treizième siècle, fut tellement reconstruite,
remaniée, qu'elle a perdu tout caractère architeclonique.
Ecart. — Vilirrs-ct-lc-Cfi'itt'au. Commune îiutrefois distincte; réunie, en 1828,
à Maisoncrlle. A son origine, fort reculée, paroisse importante dont Maison-
celle n'était qu'un secours.
Eglise. — Détruit»? en 1882; ne fut pcas reconstruite.
Château. — liemontant au quinzième siècle; détruit pendant les guerres de
la Li;:u(': n^stauré en 1741; est maintenant une jolie ferme ornée de tourelles
à chacun d»- ses angles. La chapelle castrale existe encore.
Ecart. — La Haminnisc, H hiib. : aujourd'hui ferme importante; fut jadis
une >»*igneurie.
LE MONT-DIEU. — IL, 39. — E., 12. — D. C, 13. — D. A., 25.-
D. D., M\, — Hect., 1,192. — IL P., le Chesne. — F, L., le 2o novembre.—
Deuxième ét.i^'e du trrrttin jtmissi'/uc : marnes; argile exploitée pour tuiles
ferru;:ineusis: ar^'ile avec boules siliceuses; calcaires blancs.
Le MoMl-Dittu est certaini-ment, sous le rapport de la population. Tune des
comniuiH>> l<>s moins importantes de France; mais dans notre histoire locale,
elle occupe une très grande phice à cause de sa chartreuse célèbre dont la
premièif picire fut posée sur le Monl-Hasan, en Tan 1130, le » 10* des calendes
(le juin. " Klle eut pr)ur fondateurs Odon, abbé de Saint-Remy, et Regnault,
archevè({ue Je lleims : date de 1130 la bulle du pape Innocent II approu-
vant le piojet dt^ fondation. Lelte chartreuse, souvent assiégée, notamment
— eai —
en 1390 par François de La Noue, dît Bras-de-Fer, gouverneur de Sedan, ■
surnommé le Bayard huguenot — et pour l'his- _
toire de laquelle nous renvoyons au volume de
l'abbé Gillet : La Chaatrruse du Mont-Diku au
Diocèse de ItF.ixs, — fut vendue, avec ses dépen-
dances, le 13 nori'at an IV, << t une société de
spéculateurs » qui l'acheta moyennant 330,400
livres. Kn 1793, elle avait été convertie en " pri-
son d'Etat 1) où, de tous les points du départe-
ment, étaient envoyés les suspects. Dans son Djc-
TIONNAIBE DES COUUU.NRS DE l'aBHOSDISSEMENT DE
Seda-v, m. Hannedouche nous donne la liste com-
plète — el surtout curieuse fi cause des noms
de maintes familles ardennaïses dont la plupart
encore existantes — des prisonniers qui s'y trou-
vaient, alors, enfermés; et en outre, voici la lettre,
assurément extraordinaire, du citoyen Bouché
l'alné, par qui fut or(;anisé le vandalisme et le
Prançoli dl U Noua
et -devant M ont- Dieu,
pillage : " Ciloieti, ijet pris possession de la i,
que lu me l'avet recommande; aussitôt que ijet été arrivé gel tait mettre la gar-
nison sous les armes. Get fait foule en bas les eslatues, les évéques, saint Bruno
et toute sa clique. Ces bougres la etet dans leur niches et avet lair itc se foute
de la nation. Ce soir on fera un feu de goie, on chantera la Carmagnole et nous
foulerons aux feux tous leurs livres. Puisse-t-U en aitre fait otant de tous les
aiistoerates et de tous les ennemis de la patrie — salut et fraternité. — Signé ;
BotiCHÂ l'aîné, commandant militaire de ta maison militaire du Mont-Dieu. — El
vive la République et vive la nation. Toute ma garnison porte des m'iustaches,
ces des bougres n poile. »
Dans l'église de la chartreuse était — relique singulière et digne pendant de
l'huile Saint-Nicolas [voir Oohchebï) — conservé du « lait de In Vierge « :
relique cataloguée, aux siècles derniers, dans un assez grand nombre d'inven-
taires de trésors d'églises. Elle n'était, d'après l'opinion commune, qu'une
poudre Manche recueillie sur les parois de la grotte, dite du Saint-Lait, à
Bethléem, dans laquelle, afllrme une tradition, la Vienne se retirait souvent
pour y allaiter l'enfant Jésus. A côté de ce << Saint-Lait » figuraient non
moins triomphalement une dent de saint Paul, quelques poils de la barbe de
saint Pierre, et « quelques restes ■■ de saint Ennin. « Une grande partie du
corps de saint Ermin — nous dit dom Ganneron, l'un des plus connus char-
treux du Mont-Dieu, dont il écrivit l'histoire — lut donné par l'abbé de Lobe h,
Engelbert, évesque de Chalon et prieur du Mont-Dieu vers l'an 1190, qui les
mit en lieu honnorable avec beaucoup d'autres tirez du gazophylace des saints
de ladite abbaye, mais les huguenots qui bruslèrent le Mont-Dieu les gaspillè-
rent et perdirent en partie et ne nous re.ste plus présentement de saint Ermiu
que la mandibule entière d'erabas avec deux dents dont on conjecture assez
la corpulence du soint évesque, le gros os d'une cuisse rompu par les deux
bouts, le gros focile entier d'une jambe et encore ung autre gros os court
appelle trocanter, au col de l'os fémur. Je crois que nous avons aussy son test,
mais l'escriteau en estant perdu, je ne l'ose bonnement l'asseurer. Nous avons
aussy l'os entier d'un bras de S. Théodulfe, son successeur, et encore deux
grands os entiers d'un bras et d'une jambe de S. Amuluin qui leur succéda à
Lobe, et de sainte Auielberge, veuve enterrée à Lobe, l'os entier du bras depuis
l'espaule jusques au coude, n Quelques-unes de ces retiques sont déposées à
l'église des Grandes-Armoises dans deux coffrets en chêne recouverts de damas
rouge. (Voir Paul Laurent : Antiouitës de la Cuartheuse du Mont-Dieu.)
- 62-2 —
l.(>rs<{iii' fui votkIu ce couvi-nt, ses ncliossps ^taicnl immenses. Les religieux
n'iiviiir'iil pas [iioiiis dt' i'iii(|iiaiitc à snixnnte neuves sur lesquelles ils perce-
vaicMil de fortes redi'vitiii'es, surtout en Krain, vin, fruits. La forêt seule doo-
niiit lit) n>vemi tiutniel <Ip 8,111)0 (i Ki.'HH) livres. Les étangs de Bairoa el
i|ud<{ues mitres fnuniissnii'til dinijui- iititiée de.s quantiti^s de poissons qai
i'appel;ii<-nt tes pi^ciies niirii<:tileuses île l'Kvnnfiile. D'où, sans exagération,
tÛO.dUO livr.'« cerlaiiifs df nveniK.
I)i' IV|iUs>\ des cloîtres, des lof^eineiits abbatiaux, reste à peine, aujourd'hui,
qui-tqui's vi7:ili};eï. Cette eb.irireuse si niiif^ninquo, si somptueuse qu'il fut pos-
sible de pnycr lu prix de son acquisition iivec le seul produit du plomb, du for
i
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1
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1
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.■l <les dO,:
ADClenn» cbinreiue du Koat-SIgu
l t.ra ris formel'
I fi?rnie. en parcs, en vergers donnant
Il de- l'aiNjuifine que tiai^ent toujours les célt-
sniircn de fortune pour l'abbaye. Mois Autour du
iti-efois, l'épaisse et luxueuse fortt
époques d'antan, la *égétatioD ;
lires fi'SM-s poissoniicus, jadis so
Monl-Dicu SI' dresse loujiiun:, df
■|ui fui l'orgueil des moines, el. i
est encore li'iine énergie prodigi<
Ecarta. - La Corri'i-if . i bah. — Ui Fci-'j', 'à hab. — La Grange un HmI,
S liah. — La Miiisoii ii Ikir. H. — 1a Mninon forestière, 2 hab. — Le JfmtJÎ-
lineiiii. IL — .Y"'''<V'-s. IL — Les Tuilirien,. 9 hab. (Pour l'histoire ou la tégeade
de i-i's é'-uris, Miir Meyr.ar. ; \\u.vfi ky Villaoks dbs A«de.nmîs.)
LA NEUVILLE-A-MAIRE. — IL. a03. — E., 98. — D. C, 10.— D. A., 18.
— 1). 1).. 2:1. - lle.t.. 72;i. — H. P.. ILiucrourt. — F. L., le dimanche qui sut
le tH ori.ilire. — O' V. — Pn'niier étafje du terrain juraftique : caniëret dans
les LiiIiMin-s ocililliiques de cette fonnalion. Deuxième étage du terrain jurât-
sii/iii- : minr'cn di- fiT; m.irries. L'histoire de cette commune, qui jadis s'appfr'
lait Nenfviile-lez-Maire. pnrce i|ue M.iire l'tait alors l'agglomération principal*,
eonservi-, surtout, le smiveiiir il 11 pillat;e ocRanisé par Mansfeld, en 1625; de 11
peste i]ui sévit si terrilikun-cit en HillH (voir Mevrac : Villes et Vilugr ui
Afiiiknnk-';, i-t du loniliul de OUI, nlor*. que les habitants attaquèrent les troupH
sednnaiscs ]ioursiiivMrit lainiée rovali'. Luc tradition, d'ailleurs fort cont«f-
table, afllrtiie qui- l'église de ce hourii aurait été la « mère de sept égtiMi *<
entr'aulri's celle dOuionl. — T.. de Vitrv.
— 623 —
REMILLY-AILLICOURT. — H., 985. — E., 291. — D. G., 6. — D. A., 8.
— D. D., 27. — Hect., 1,326. — B. P., Remilly. — F. L., le dimanche après le
18 octobre. — C^« P. — B. B. — S. M. — G. — T. — S. G. G. VEspérance et
Union des Coopérateurs de la vallée de l'Ennemane (boulangerie). — Troisième
étage du terrain liassique : marnes; calcaires ferrugineux et argileux très durs,
exploités pour les routes; marnes sulfureuses pour Tagriculture. Premier étage
du terrain jurassique : carrières ouvertes dans les calcaires de l'oolithe infé-
rieure. Terrain diluvien : minerai de fer; une forêt de 95 hectares. Remilly
s'étend sur la rive gauche de la Meuse, au pied d'une colline entre Sedan et
Mouzon.
Histoire. — G. de Vitry. En 973, charte de donation faite à Tabbaye de
Mouzon a du peu que possède à Remilly et à Aillicourt » l'archevêque Adal-
béron. On voit alors que cette commune et son écart principal sont d'origine
fort ancienne. En 1223, alors que Remilly faisait partie des vingt-neuf villages
« ressortissant au comté et à la justice de Mouzon », entrevue sur le Clos-Adèle
de Robert, roi de France, avec Henri II d'Allemagne; envahi pendant la guerre
de Gent ans, puis à l'époque des luttes entre Louis XI et Gharles le Témé-
raire; pris d'assaut en 1536 par les Espagnols, et en 1662 par les troupes du
duc de Mansfeld, et, cette même année, peste terrible.
En 1638, des Bourguignons unis aux Espagnols vinrent attaquer Remilly
pendant les fêtes de la Pentecôte. Les habitants, prévenus à temps, se rassem-
blèrent et purent repousser l'ennemi. Le capitaine du village trouva la mort
dans cette escarmouche. La même année, le 30 juillet, les Bourguignons, en
garnison à Yvois, sous la conduite du capitaine Josselet, allèrent à Cheveuges,
« ayant avec eux un traître de Vendresse ». Mais la garnison de Donchery et
de Mouzon, que renforçaient les bourgeois de Remilly, les allèrent attendre au
passage de la rivière, au bac de Bazeilles, où ils bataillèrent; il y en eut 114
de tués ou de noyés dans la Meuse, et aussi leurs chevaux. Josselet fut du
nombre des morts; il n'y eut pas un seul Français de tué; il n'y en eut qu'un
de blessé. D'où cette déclaration que l'on conserva fièrement dans les archives
locales :
« Le roy informé que les habitants du village de Remilly ont fait cognoistre
leur zèle à son service, en plusieurs occasions, mesme au passage dernier des
ennemis par la rivière de Meuse, proche dudit Remilly, où lesdits habitants
les ont beaucoup incommodés et ont tué sur la place plus de six vingt hommes
de pied et cinquante chevaux. Sa Majesté veut et ordonne qu'ils soyent des-
chargés de tous logemens de gens de guerre et toutes contributions pour la
substance diceux, pendant la présente guerre à la charge qu'ils continueront
à défendre le dit passage de la Meuse, proche d'eux. — 16 Janvier 1639. »
A la bataille de la Marfée, les habitants de Remilly se déclarent pour le roi;
ils firent preuve d'héroïsme, et prirent deux pièces de canon. L'une de ces
pièces, encore à la mairie, est un curieux spécimen de l'artillerie primitive.
La pièce — dit M. Hannedouche qui nous en donne la description : Dictionnaire
DES GoMMU.NES DE L'ARRONDISSEMENT DE Sedan — est cu foute et mesurc 1™12 de long
sur 0™07 de diamètre intérieur à la bouche. La culasse porte deux gouttières
et un grain de lumière ; le bouton de culasse est une lame de fonte percée d'un
trou. L'autre pièce fut requise par la Gonvention le 28 brumaire an II.
Eglise. — Date du quinzième siècle. Sa tour carrée, massive, laisse voir quel-
ques traces de créneaux et des mâchicoulis. Au rez-de-chaussée, l'entrée d'un
souterrain parfaitement conservé et qu'obstrua la construction d'une grange
contiguë à l'église. On suppose que se prolongeant assez loin vers le nord, il
permettait aux assiégés — notamment en 1536, alors que les Espagnols avaient
envahi Remilly — ou de se sauver ou de recevoir, du dehors, les secours néces-
saires. Ge souterrain s'appelle le Trou aux Puces,
— 02i —
Château. — S'rli-vait sur le lion dit la Tnir — «lans la propriété Lamourde
Lôorniir — uiif» petito forten^sse qui surv(»illait sans doute, aux temps féodaux,
un passa ff«^ ^'uôahl*^ do la Meuse. Fut (hHruite, en 153.'), par les Espagnols.
Ecarts. — Le lifir de Uazeillea, 4 hab. voir plus haut). — La Maison de
Pamtiniinj. N. C. — Le Moulin Huvelif'r, N. C. Ne serait-ce point le lieu dit : le
Moulut n Vt*ut, où fut, pondant la bataille de Heaumont, un poste d*obser\'a-
tion ? — Le Moulin Sarrazin. S. C. — Le Petit Rcmilly. N. C. — La Mnnufai'-
tuiY de drnps, N. (]. - Pulin'e de Marin-Ffmse. N. C. — AUUcourt, 59 hab. —
La (inir. — Maîaon Duhns, — Proprit}tr Fohtaine, — Maison de Bosse, — La
Maison Rou^^etui.
Lieuxdits. — Lf Piez de la Cfmua^rc, ancien camp romain. — La FontaÎM
dea Mnl'ides, où se trouvait non point un monastère, comme le voudrait la
léf^endr, mais une nialadrorie. — La (i/v're. où l'on a découvert les substmc-
lions plus ou moins calcin(''t'S d'un palais romain, et, parmi ces substructions,
des pierres sculptées, des débris d(^ tuiles, de poteries, de nombreuses médailles.
— - i'hnuin des Hinjucnots (voir H.\ur«)UHT pour ce môme lieudit). — Le Trou
ïioulfinfjer, on si? seraient noyés jadis i;?: quelques-uns de ces nombreux bou-
iauf^ers qui approvisionnaient Sedan. — L' A isanee des Chênes des BoHnjuitjnons,
où, on ir>;)S (voir plus haut), camperont les Honr^uignons. — Le Pi d^Argeni,
ancien (ief que traversa en 1870, pondant sa retraite, la division Bonncmain.
— Lii Femme Morte; en cet endroit, serait morte une femme, 1793, dit la légende
qui no donne point d'autre détail. — Le L/n/, occupé par Tune des artilleries
allemandes (pii bombardèrent Hazoillos. — La Prairie du Sartaye; appartint
lonfîtemps à l'abbaye de Mouzon.
'v«^ Lo ;)0 août 1S70, la nuit surprenait, à Uemilly, le corps d'armée du
général Douay qui dut, avec sos troupes, passer la Meuse, en pleine obscurité,
sachant qu'il était talonné par los Allemands : passage dangereux, héroïque,
au prix do mille périls se renou volant sans cesse.
STONNE. — H., 180. - E., GO. — D. C, 8. — D. A., 21. — D. D., 36. -
llect. 71S. — IL 1*., Haucourt. — F. L., le dimanche qui suit le 8 septembre.
— Di'uxionn; éta^ro du terrain jurassi'iue : calcairos marneux et marnes ; argile
do roolilho t'erruL'inouso avec boules siliceuses. Les cailloux rouges de Stonne
se ti'ouvcnt dans une terre roup> semblable à celle qui contient du minerai de
fer. i)n los oxi^loite pour l'ontretien des routes : ils sont composés de quartz
très durs, à j^Tosseur variable. — C. de Vitry.
L'altitude de Slonno ost très éb'véo : 344 mètres au-dessus du niveau de la
mer. Son torritoiro est fort accidonté. Face au chemin de fer, une longue
aroto aux lianes oscar pés, au faite rectili^ne brusquement coupé, à angle
obtus, selon lo stylo caractéristique des côtes d'Argonne. Cette fln de crête est
surmontéo d'une butlo artiiiciollo a[)polée, à cause de sa forme, le Pain de
Sucre oL dont b? sonuuft atteint 350 nièln's. « ... On peut contester aujourd'hui
la val(*ui' slralé<;iquo do co point culminant; mais on ne peut lui enlever la
ina;:inflconco, du panorama que Vtm découvre en arrivant sur son étroite
plate-toFino. C'pst, assurémoni, la plus vaste vue d'ensemble de la région. Ao
preniior plan se nionlront, blottis dans los replis du terrain, tous les villages
environnants; à l'ost, Flaba. la Hosace. Yoncq; au sud, où se creuse la vallée
de la Mièvre, la Herlièro, Oschoset Sainl-Pierremont; au nord, Artaise-ie- Vivier,
Maisoncollo, Villors-devanl-Kaucourt. C'ost du côté de l'ouest que la vue est
le plus bornée. Au-dossus dos toits de Stonne, l'horizon est fermé brusqae-
nK'ut par los soniinots l'ouillus du Mont-Dieu. Mais, dans toutes les autres
directions, r'ost, so déroulant sous nos yt'ux, comme un immense tapis bariolé
des t«*intos los plus divorses et dont bis houleuses ondulations vont se perdre
en la brunie des lointains. . .
— 635 —
11 Slonne est le village huut perché, le nid d'aigle qui domine tout le pays
d'ulentour et que l'on voit de très loin, prodtajil sur rhorizon sa silhouette
anguleuse. On l'aperçoit des hauteurs qui s'élèvent au nord de Sedan; ou la
revoit encore, t quatorze lieues de là, du haut de 1a colline de Bourcq en
l^hampagne, au sud de Vouïiers. On dit qu'autrefois ca dernier village cora-
muniquait directement avec Stonne au moyen d'un télégraphe aérien dont
les gens de la plaine voyaient les grands bras s'a(titer élrungement snr le ciel.
On parle même de signauï de feux — cens qu'auraient allumés les quatre
(Ils Aymon — qui s'allumaient certains Boirs sur ces points culminants, et
sur d'autres plus éloignés en rapport avec eus. Cela sent la tradition celtique
et nous reporte h ces temps lointains où l'histoire devient légende. Hais
Stonne a gaide d'autres preuves de son antiquité. Tous ceux qui sont passés
Ib-haut y ont vu les vestiges de la grande voie romaine de R m à T é
lies restes de subslructions, de dallages mis & jour assez loin d 1 m t d
village actuel, de nombreux puits creusés aux alentours, des d b d I
et de bas-reliefs, enlin des monnaies romaines d'or et d'argent tro é In
la campagne, tout cela témoigne suffisamment de la vétusté d p 1 1 h m u
>i Aërement cAmpé sur sa cr^te. . .
" De nombreux puits sont attribués aux Itomains; on en co pi q nt
tant dans le village que dans les environs. Ia plupart, il est n nt q
des troua profonds sans maçonnerie, des ébauches de puits I n a a
ment cherché la nappe d'eau. Hais cette circonstance même, cette recherche
opinifttre de l'eau prouve le ^rand besoin qu'on en avait et, par conséquent, le
lirand nombre d'hommes qui vécurent lâ-haut. Ce que l'on peut se demander,
r'esl si cette position était passagère ou sédentaire; si Stonne fut réellement
une ville ou simplement un poste millitaire destiné au ravitaillement des
troupes. Cette dernière hypothèse est la plus vraisserablable. si l'on considère
> Stonne n'a jamais àù présenter des conditions favorables à l'existence
d'une population urbaine, tandis qu'elle /-tait, par sa situation, un véritable
camp retranché placé en vedette au point culminant de la voie stralt'gique de
Ileims h Trêves. . . - (Donnay : Revuk b'Ahoknne bt d'Ahgon.vb.)
Sur la place, deux ormes que l'on croit être des " Sully ■-,
— 620 —
Eglise. — Une de nos plus curieuses. Monument historique que la tradi-
tion dit avoir tHt'' ronstruit par ordii? de Charlemaf^'ne (?). Des statues et des
fragments de chapiteaux sculptrs pt^rniettent de supposer que Téglise actueQe
était très ancienne ou qu'elle fut reconstruite avec les matériaux et les débris
d'une autre éf^lise remontant aux premiers temps du christianisme. Un craciÛx
en bois sculpté, provenant de l'é^'lise de Stonne, est actuellement au musée de
Sedan. Li taille ;^'rossière du ciu'ist laisse supposer qu'il remonte à Tépoqne
bien reculée de l'enfance de l'art dans notre région. L'église de Stonne porte
des traces d'incendie; souvenirs des guerres des seizième et dix-septième
siècles. A quelque distanct^ la Fnnfaine Saint-Fiacre, où les mères crédules
amènent leurs enfants pour que le saint les ^^uérisse de la colique et les
préserve des convulsions.
ChÀteau. — De l'ancit^n château, nanontant comme l'église an temps de
(^harleniajL^ne, ne reste plus trace aujourd'hui. Déjà, dès le seizième siècle, son
emplac(>nient était à peine marqué par la bruyère et quelques palissades, Tes-
ti^es des nombreuses maisons qui s'étaient groupées autour de cette forteresse.
En ces lieux, on a trouvé d'assez nombreuses pièces romaines ; mais rien n*in-
dii|ue d'une fa<;on précise à l'archéologue — n'en déplaise à la tradition —
({uand furent fondés les forts et le cinlteau de Stonne. Ce château, qui d^
avait été pris d'assaut par les Anglais pendant la guerre de Cent ans, fàt
pillé, en 13.')2, par de Itossen, alors (ju'il commandait le corps d*armée qu'en-
voya, dans nos régions ardennaises, Marie d'Autriche, gouvernante des Pays-
Bas; fui une troisième fois mis à sac, en 1G37, par le maréchal de GhàtilloD
quand il chassait les Impériaux ainsi (|ue les Espagnols de nos villages qu'ils
occupaient. Enfin, en iO.'iO, les Croates de rarniéc de Turenne incendièrent et
ce château et Stonne. Du village, alors, ne resta que l'église et deux maisons.
Ecarts. — Les Fnntaiws, lieu particulièrement ravagé par les troupes
espagntdes, en 1037. N. C. — Les Cewlrières, 17 hab. — Le Moulin t\ Vent. Ji,C.
Où l'on croit reconnaître les vestiges d'un camp romain. — Les Huttes (FOigny,
m hab. L'ancienne voie romaine descendait, par une pente raide, surlecarre^
four de la grande route et du chemin des Huttes, pour se diriger, en ligne
droite, sur Mouzon et (iarignan,
>wv Stonne, en 171^2, aux temps des guerres de la Révolution, fut, avecle
tiliesne, la Croix-aux-Hois, (irandpré. la Chalade et les Islettes, Tun des « postes
principaux de la défense nationale. » Le 28 août 1870, Tarmée de llao-Mahon
eut son quartier général à Stonne. C'est dans ce village que Tempereur et le
niarécbal décidèrent d'aller passer la Meuse à Remilly. On voit au cimetière un
monument ehrvé par le Soutenir français à la mémoire du capitaine Moreaa,
du 2H iU' ligne, qui, blessé deux fois, parvint, au plus fort de la mêlée, en
arrière de Keiscliolft>n, après des prodiges de valeur, à sauver deux fourgons
du Trés«>r, contenant chacun 000,000 francs.
tJV.*.-
Il
-. I
c> <c*s>-<î*c> <o'C> <;*s> <;*cs <c*u^^<)*3>-^^
CHAPITRE V
-3k;-
ARRONDISSEMENT DE VOUZIERS
I. Canton de Vouziers. — n. Canton d'Attigny. — m. Canton de Bozancy.
IV. Canton du Chesne. — V. Canton de Grandpré. — VI. Canton de Hachanlt.
Vn. Canton de Honthois. — Vm. Canton de Tonrteron.
L'arrondissement de Vouziers, qui est surtout agricole, occupe le sud-est du
département ; il affecte la forme d'un quadrilatère assez régulier. Il est
borné : au nord, par les arrondissements de Mézières et de Sedan ; à
l'est, par le département de la Meuse; au sud, par le département de la Marne ;
à l'ouest, par l'arrondissement de Rethel. Il comprend huit cantons : ceux de
Vouziers, d'Attigny, de Buzancy, du Chesne, de Grandpré, de Machault, de
Monthois et de Tourteron, ayant dans leur ensemble, cent trente et une com-
munes; 49,450 hab. ; 15,235 élect. ; 139,538 hect.
C'est, en superficie territoriale, l'arrondissement le plus étendu des Ardennes.
Il est arrosé, notamment, par l'Aisne et ses affluents; par l'Atrc, et, sembla-
blement, les affluents de l'Aire.
« Si Ton jette un coup-d'œil d'ensemble sur l'arrondissement de Vouziers —
écrivent MM. Meugy et Nivoit dans leur Statistique agronomique, — on remar-
quera que la constitution en est assez simple et facile à saisir au point de
vue topographique. Une première chaîne de montagnes court à peu près, du
nord-ouest au sud-est, de Vaux-Champagne à Séchault. Vers le nord-est,
cette chaîne est escarpée et sillonnée de ravins étroits, tandis qu'au sud-ouest
elle forme un grand plateau mollement ondulé et mamelonné. Ce sont les
monts (le Champagne, appelés aussi monts de craie, parce qu'ils appartiennent
entièrement au terrain de craie.
« Une seconde chaîne, parallèle, pour ainsi dire, à la première, est composée
de (jaize, roche tendre, facile à entamer par les influences atmosphériques et
donnant lieu à des escarpements prononcés. Elle est connue sous le nom de
montagnes de ^Argonne; elle s'étend de Noirval à Apremont, et elle est presque
entièrement couverte de forêts. A l'inverse de la précédente, cette chaîne
forme une sorte d'arrêt ; toutefois, les pentes sont plus douces sur le versant
sud-ouest, et plus rapides sur le versant nord-est.
« Entre les monts de craie et les montagnes de l'Argonne, se trouve une
large dépression à sol argileux, sableux ou marneux, dans laquelle coule
l'Aisne.
« Au nord-est de l'Argonne, le sol, constitué en grande partie par les roches
calcaires des terrains jurassiques, présente le relief propre à ces roches. On
piuirraif ass»*z bien le l'omparer à un vasli^ massif traversé par un ^rand
nombre de valbVs plus ou moins res-^errées. Ce massif se termine vers le
nonl par une falais<* qui va de Louverf^'ny h Tailly. Au pied s*étend une grande
plaine ar;;ileuse.
« Ainsi nous pouvons conclure, dune manière frénérale. que rarrondissemcnt
de Vouziers présente cb'ux plateaux élevés : le plateau crayeux, faiblement
ondulé; et le plateau jurassique, trés-accidenté. Tous deux se terminent vers le
nord-est ou le nonl par une falaise et s'inclinent doucement vers le sud-ouest
t)U !•» sud. Mais le second ne se raccorde pas directement avec le premier; il
en est séparé par l'arèle gaizeuse de rArf,M>nne. »
I. CANTON DE VOUZIERS.
Le canton de Vouzierscomprend dix-liu il communes; Vouziers, Ballay,Rourcq,
Biaise, Ch»»>tn's, t'.ondé-les- Vouziers, Contreuve, la Croix-aux-Bois, Falaise,
tirivy-Loizy, Lon«iwé, Mars-sous-Bourcq, Qualrn-Cliamps, Sainte-Marie, Terron-
sur-Aisnt\ Tr»;:.^s, Vandy et Vrizy. — Neuf d'entre elles sont sur la rive droite
d«* r.\<s/<<7 et f'IU^s ont toutes des bois el des vi;;nes, à l'exception de la Croix-
au\-Bois ol d«' Lon^wé qui n'ont que des bois; les neuf autres, sur la rive
gauche, sont essentifUeiucnt afiricob*s : aucune d'elles n'a de bois; Vrizy seul
a des vi^Mi»*s. Toutes, excfplé Bourci], produisent des osiers, dont le corn merre
est concentré à Vouziers. ou plutôt à Condé-les-Vouziers, son quasi-faubourg.
Le canton d«* Vouziers est borné : au nord, par les cantons du Cliesne et
d'Atli;:ny; à l'oue-it. par les cantons d'Attipiy et de MachauU ; au sud, par
les cantons de Monthois et de (irandpré; à l'est, par les cantons de Buzancv
et du Chesne.
10,4r.y bab. ; 2,:î»4 éli'ct. ; 14.790 bect.
VOUZIERS. — IL, '^M'^. — E., t)W>. — [). D., ;;2. — flect., o2:i. — B. P..
Vouziers. — F. L., le dinianclie qui suit le 13 septembre. — K., la veille du
dimanclH' trras, d<'s itanienux et d"' la Pentecôte; le samedi qui précède le
âr> .ioilt ; il* sann-di (]ui <uit le i:{ srpleuibre; le samedi qui précède la Saint-
Martin. — T. — ti. -- {y 1». — IL IL — S. M. — Caisse d'épargne centrale. —
twiisse secouis mutuels sapeurs-pompiers. — llarm. — Fanf. — S. T. — S. G.
— Le liuidmi vouztnnis, société vélocip. — La MuUnalCj société de pèchears
à la lii^ne. — La ;;aize s'étend dans la partie (). du territoire, sur la rive ganche
d<* i'.t/s/i<'. et donne des terres sableuses légères : 40 hect. de sables verts
avei' nodules pbospliatés noirâtres sur les sommets; et sur les pentes, quelques
lanibt^aux de limon. L(^s alluvions de l'Aisne — cette rivière longe la ville
dan< sa partie est, et c'est en c<*t endroit que rembranchenienl du canal des
Anb'nn«*s prend son ori^'in»* — sont ;;1aiseuses et arf^ilo- sableuses. Seule
source à signaler : celle de Saûit-MaiiiUh', ou plutôt Saint- iieni ; saint que
l'on invoque pour les convulsions des enfants.
Histoire. — (]bef-Iieu d'un poste militaire au temps d'Antonin, Vouziers
parait s'étie formé, posiérieusement. autour de trois fermes : deux s'appelant
«< les Votizit'rs »• l'I la troisième " Vo//nv/ ». La première de ces fermes se
trouvait pro<he di* l'Aisne, sur le coteau où s*(Hend la ville actuelle, et la
se<'on(le <iu lieu dil la VfmlvUe. (J»ant à l'autre, elle était construite sur rem-
placement qu'occupe la rue de l'Kfrlise : elle fut démolie pour faire place au
clifileau qu'babili'rent les Ecossais pendant la Ligue.
\:\ spiiiiieurie de Vouziers a[»parlenait au Domaine royal de Champagne.
(^<> domaine consistait vn liuit clultellenies principales : Saint-DIzier, Sainte-
— 631 "
Menehoiild, Vitry, Chaumont, Troyes, Epernay, Sézanne, Mouzon, desquelles
dépendaient « douze cents terres et seigneuries ». A elle seule, la châtellenie
de Sainte-Menehould en contenait deux cent cinquante, parmi lesquelles Vouzy.
C'était à cette époque — quatorzième siècle — un village que formaient une
centaine de maisons ayant trois cents habitants, pas davantage. Ils cultivaient le
chanvre et In vi^ne, mais, plus particulièrement, s'adonnaient au commerce des
grains. Ils furent célèbres autrefois, les marchés de Vou^iers, « (^rand entrepôt
des grains qui passaient aux frontières ou allaient dans les Flandres. >■ Com-
merce d'une importance telle que les seigneurs de Vouziers s'étaient arrogés
les droits de halage et de stellage.
La guerre de Cent ans portait un coup mortel à ces marchés; d'où, plus tard,
requête des Vouiinoisâ François I" qui leur répondit, de Saint-Maur-les- Fossés,
par une lettre patente où. notamment, on lit : " Mayant esté remontré —
nous rajeunissons l'orthographe — qu'il y avait autrefois, à Vouziers, foires et
marchés qui ont discontinué au moyen des guerres qui ont eu cours au dit
pays et pour l'exercice d'icelles une grande halle étant au milieu place de
l'église par quoi et pour plus grandement peuple et amender le dit lieu serait
besoin et chose très convenable et très profitable pour les habitants du dit
lieu et de la chose publique avoir un marché chacune semaine à jour de
samedi et comme il est coutume d'ancienneté deux foires par chacun an ; la
première au premier jeudi de Ciirème, et l'autre le lendemain de la Saint-
narthélemy... ..
Uais, écrit la chronique, •< Vouziers ayant été, en grande partie, ruiné des
gens de guerre, » les Vouzinois songèrent à s'enfermer dans leur bourg et à se
fortifier: non toutefois sans avoir demandé la permission au « roi de France et
de Pologne, Henri III, qui l'accordait en ces termes, février 1578 : « Nous
ayant été démontré que le lieu de Vouziers est prochain des frontières de France
et que c'est un lieu facile à fortifier pour la défense du pays, qu'il se tient
foires et marchés au dit lieu, enjoignons permission de faire clore au bon
plaisir et à la commodité des habitants du dit Vouziers, fermer le dit bourg de
murailles, fossés, pont-levis, barbacancs, boulevards et toutes autres sortes
de fortifications et choses requises à clôture et forteresse de ville et sûreté... »
Ne reste plus traces de ces fortifications, de ces fossés sur lesquels, au
— «:J2 —
noni, était joU> un pont do bois : aujoiirilhui quartier du Vieux-PoiU, Foriifl-
cations, d'ailleurs^ aussi peu considérables que redoutables : simplement une
ceiiilurt' de fossés qui, après avoir lon^'é toute la partie orientale, se dirigeait
vers le coucbant on deux lignes parallèles, sud et nord, entre lesquelles s'abri-
tait Vouziers. Lin» porte de pierre, rue de Reims; c'est-à-dire depuis la rue
Saii»te-Marie jusqu'à la place d»» Ville. Ce quartier du Vieux^Ponl, qui semble
avoir ^ardè sa curieuse physionomie d'autrefois, n'appartient à Vouziers que
depuis cent années. >< Nonobstant l'opposition de la commune de Condé — dit
V Arrêt du Uircrtoiredrpartrnientat, .9 ff>vrier 1792, — les habitants du Vieux-Pont
seront et <lenieureroiit par l'avenir réunis de fait et de droit à la commune de
Vouziers, ils y jouiront des mêmes droits et avantages que les citoyens du
lieu, et supporteront les mêmes charges qu'eux. » Cet arrêt ne reçut son
exécution qu'en 1794, sur l'ordre formel du représentiint Charles Lacroix, en
mission dans les Ardennes.
« Huiné par les f^ens de guerre! » C'est dire combien Vouziers eut à souffrir
— comme d'ailleurs toute la ré^iion — des troupes qui guerroyèrent en
Ardenne aux temps d>>s Anglais, de la Li^ue et de la Fronde! En 1650,
après la bataille de Hethel entre Sainl-Ktienne-à-Arnes et Sommepy, Turenne,
vaincu, passait l'Aisne a Vouziers, se dirigeant sur Buzancy.
En 1792, le général ('hazol partait de Vouziers avec 8,000 hommes environ,
pour, sur les ordres de Du mouriez, reprendre le village de la Croix-aux-
Hois, dont le prince dn IJriinswick venait de s'emparer — 13 septembre —
sans qu'on lui eiU t'ait trop ;;rande résistance. Clerfayt engagea le combat : il
ntï fut piinr nous que sfiiltMiient honorable, des forces supérieures nous ayant
obligés à rétrograder sur Vou/iers et sur Falaise. Cette retraite laissait la ville
de Vouziers ouvertt* aux troiipt'S autrichiennes qui purent, tout h leur aise, y
venir camper. Lo 18 septembre, passage de Tarmée des émigrés, commandée
par 1«* maréchal de Oistri<'s : 10,000 chevaux, toute la maison du roi telle
«lu'i'lUî avait été réorganisai' depuis 1774, la brigade à pied irlandaise, le régi-
ment d(' Vexin qui t'orinail un corps d'infanterie française où se trouvaient
le comte de Piov^Mice • ({ui fut Louis XVilI), le comte d*Artois (qui fot
Charles X , les ducs dt? lîerry et d'Angouléme. C'est de Vouziers que Louis-
Philippe marchait sur Valmy, tandis (fue le duc de Broglie et ses émigrés
allaient à Vonc(|. Nous dirons ({uelles furent bs atrocités perpétrées par eux
dans ce village (|u'il> imendierent voir Vi>.\co;. Puis, tandis que la municipa-
lité de Vouziers recevait l'orilre de prépiireraussiliM toutes les provisions néces-
saires pour une armée de 2(H),ooj) hommes, on apprit que la République venait
d'être proclainée à Paris, et (|ue les troupes du fameux duc de Brunswick, vain-
cues à Valmy, battaient en retraite.
Kn 1804, passade à Vouzïits de Napoléon, arrivant de M ayence (voir Meyrac:
ViLLKs KT Vn,L\«;Ks i»K< An[»KN.\K>). Ci'st maintenant Waterloo! 13,000 hommes
de l'année coalisé*» a>sièg»«iit S«Mlan, qui capitule. .Mézières, bloquée, est obligée
de se rendre. Voilà donc une nouvelle fois les Ardennes envahies, et nos villes
occupées par ceux ({ue les nnalistes appelaient « nos alliés ». Vouziers et ses
alentour> gardèrent pendant deux années le régiment des dragons de Cour-
lande ; environ 8,(HK) cavaliers, qui, le 8 mai 1817, reprirent le chemin de la
Ilussie après avoir été passés en revue par les généraux Aliéxen et Kabloukoff.
Pendant l'invasion de 1870, Vouziers fut, successivement, traversé par les
troupes françaises et par les troupes allemandes; mais, sauf les inévitables
petits engat;<'n)enls que nécessitèrent les rencontres des deux armées enne-
mies, aucun fait d armes important n'est à signaler.
Eglise. — Kditice ogival du quinzième et du seizième siècle, dont la partie U
plus intéressante est c(>rtainenient un portail de pur style Renaissance. II est
regrettable que l'œil ne puisse admirer les belles proportions de ses troil
- 633 —
[Ktrches sans être choqué par la conslruclion lourde et disgracieuse qui serl
de clocher à cette église. Sur un pilier, cette invocalion, en partie lisible, à
sainl Maurille, patron de la paroisse : 0 sainct Meuril — nome pasteur — de
malaiies conta — laleur lu as fa — is de miracles mil — qui xeroîenl — long
il raconter. . . 1548 — inscription qui prouve l'ancienneté du culte local dont
jouissait ce saint. Vouziers, d'ailleurs, s'appelait jadis Vouiy-Salnt-Ueurier,
pour la distinguer de Vouzy-les-Vertus appartenant au diocèse de Ch&lons.
Dans le tympan principal est sculptée l'Annonciation qu'accom paient.
abritées sous des niches, mais mutilées, les statues des quatre évangélisle.s.
L'église gothique, séparée du porUil par une cooslrution ajoutée après coup,
à la fin du dix-huitième siècle, se compose dune nef majeure avec transepts,
BeIIw dg Voniitn
de deux bas-côtés et iluu cliuîur à cinq pans. Les fenêtres des transepts, & deux
meneaux, et celles de Iubside, ont leurs tympans flamboyants. Les voQtes, à
nervures prismatiques, sont soutenues par des piliers multicolonnes avec cha-
piteaux ornés de feuillaRes et de raisins. Le portail devait, dans ta pensée de ses
fondateurs, faire partie d'une église plus vaste à construire sur l'emplacement
de l'église actuelle. Mais, pendant près de trois cents ans, le cimetière continua
de s'étendre à ciel ouvert entre ce portail et l'église ogivale. Enfin, M, Jean-
François Lévéque de Vandières, dernier seigneur de Vouziers, fut autorisé,
en 1119, à clore et à couvrir tout cet espace. L'œuvre de M. de Vaiidières,
utile mais d'un goilt fdcheux, donnait à l'église sa disposition déQnilive.
— 634 —
On ponse qiio l'é^lisr- do Vouziors <Ioit son orijiine à la coopération des
sei^nours et dos oorps do métiors: « à la comnianderie de Malle, de Boult-aux-
Rois, »> «lit lliilM^rt. Toujours ost-il que sur le premier contrefort nord, les
armes do lloiiri do Voiiziors — enlerri^ dans l'église abbatiale d*Elan (1409),
cliovalier soij^nour do Soroy, f^'ouvorvour du Rethélois (1390 à 1415) — sont
aoronipa^MJos do marteaux et d'outils manuels, et qu'a l'angle sud-ouest du
transept un ^'rand éousson nous montre les insi;^nes de la corporation des
tailleurs d'iiabits. Le lon;^; do la nef sud, un autre écu portant trois mar-
teaux, ot doux ô(|uerres adossées on pointe; autour de Técu, une courroie
av«»c sa boucle ot doux coquilles : était-ce l'insifine d'une confrérie de maçons-
pèlerins? I/ordro <le Uliodes laissa, lui aussi, son souvenir : la croix à huit
pointes. Vn antre ôcussofi nousofTie une ruche entourée d'abeilles que tiennent
un chevalier ot un ours. Entin, et pour on revenir à notre époque, un tableau
roprésonto la Viaitatinn, d'après Ilaphaèl, provenant de la manufacture des
«ioholins, ot donné, en 1830, par le roi Louis-Philippe. — Voir, pour tout
rarrondisst'ment, l'intèrossant «Mivrap' du docteur Vincent : Les Inscriptions
ANCiK.NNKs DK i.'AiiRoNDissKMKNT i)E VoL'ziKRs, avo»' préfacc par M. de Barthélémy,
de l'Institut; ouvrap» auquel rAcadéinie dos Inscriptions et Belle s- Lettres
dôcornait une médaille iconoours d«*s antiquités nationales).
La tradition anîrmo qu'il y aurait eu, dans le quartier Kromenteau — rue
des Froids-Mcintraux, — un couvant de Bénédictins.
ChÀteau. — N'a ^uèro do château que lo nom. Il a pourtant son histoire,
bien (lu'asscz imprécise. Voici, notamment, le nom des principaux seigneurs
ijui riiabilèrent : Sorbîiy, lir^S; — Ktionne de Vouziers, écuyer, sire de Forty,
I:js:;; - tloborl, sin* dô Vouziers, i38î); — (;uy de Cornay, 1392; — Henry
do Vouziors, î;«>uvornour du Holhélois, 1403; — Jacques de Sorbey, 1517; —
Dorlho, I;;î)S; - - Doublas. iOHO; - Dort, 109;i; — M"»" de Vandières, 1776,
pmbabhMuent vouvo do M. de Vandièros, « directeur général des bAtiraents dn
roi >» ot nn-nibn* do l'Académio rovale d'architecture. — Ce château fut sans
douti* viMulu, pondant rèpo<|ue révolutionnaire, comme bien national : il a^'ail
••ncon», on co t^mps, sa chajïtflle castrale réaulièrement desservie.
Ecarts. — Lo ChiUaui, 24 liai». — L'Ec///.sy, 4 liab. — Etienne, 4 hab. — La
Vnli,\ r. ha h. - - (iivardnt, 3 hab. — Rnhvrt. — Mnup*:>ix, 4 hab. — La Chambre-
an.r-hnifm, *.) hab. Vers la tin du sièclo dernier consistait, au milieu des bois,
on un«* l'ormo de 2(M) arpenls, dédiée à saint Hubert, la dite ferme, exploitée
par dos moinos aus>itot b*ur arrivée dans cotte région. Leur chapelle fut long-
temps abandonnée. Toutefois, le curé do Vouziers « y acquittait treize messes»
• liaqno annéo ot, on nMour, roci'vait de la comnianderie de Boult une rente
do viii'.'i-i'inq livres. Au début du Irei/.iènio siècle, les Templiers, nouveaux
pnssosst'urs du domaine, y voulurent construire leur maison, mais Hugues 111,
«omto do Ib'ihol, leur roprocha cette entreprise comme étant faite sursonflef
sans Sun avou. L'alTaire s'otant aiTan;iéo, l'official de Heims conflrraait aux
Templiers la paisible possession de la Cliambro-aux-Loups, y compris ses
dépondances ]»arnii losquojlos co vilhnji' ilv Thf^linea, depuis longtemps disparu.
Kn 1770, le rovonu de cotte forme, alors rattachée à la paroisse de Vouziers,
sa chapello n'existant plus, était de 1,000 livres.
-w^ Rappelons que lorsq n'était construite la gare on trouvait, en ce lieu,
de nombreuses inoimaios d'argent ot do billon, à l'effigie des rois Henri III,
Henri IV, Louis XIII ot Louis XIV.
BALLAY. — IL. 373. - P. 11.. 22. — IC., 112. — D. C, 6. — D. A., 6. -
l). n., 47. — Ilect. 1,048. — H. P., Vouziers. — F. L., le dimanche après
lo 8 septembre. - C'' P. — i\. - La gaizo constitue la plus grande partie du
sol : escarpements abrupts, >url<iut sur la rive droite de la Fountelle qui tra-
verse Hallav. — C. de Ueims.
— 635 —
Ecarts. — Bellevue, 8 hab. — Cannois, 3 hab. — Claire -Fontaine, 48 hab. ;
autrefois propriété des moines de Saint-Remy de Reims, qu'en 1215 ils cédè-
rent aux Templiers; et, nous dit dom Noël, w non seulement leur part de
Claire-Pontaine, mais encore tout ce qu'ils avaient à Condé tant en bois que
prés, sauf cependant la terre de la Comme, près la Chambre-aux-Loups. Il
fut alors stipulé que les Templiers paieraient chaque année le 2 octobre, à
Tabbé de Saint-Remy, 54 setiers de grains, mesure de Machault, moitié fro-
ment, moitié avoine, avec vingt sols rémois à percevoir sur le temple de Thé-
lines à la Saint-Jean-Baptiste, sous peine de cinq sols d'amende en cas de
retard. » — Le Gué, 4 hab. — La Noue-Adam, 48 hab.
Lieudit. — Landéves, petite paroisse — aujourd'hui détruite — remontant
au douzième siècle. C'est à Landéves qu'en 1219 Baudoin de Vandy fondait
un prieuré qui, en 1623, devint abbaye. Elle fut, en 1792, absolument rasée
avec son église, alors l'une des plus belles, des plus monumentales et des
plus riches en statues de nos Ardennes. Sur son emplacement, s'élève un châ-
teau appartenant à la famille Le Roy, de Reims.
BLAISE et SAINTE-MARIE. — Biaise. — H., 205. - E., 61. —
D. C, 4. — D. A., 4. — D. D., 51. — Hect., 764. — B. P., Vouziers. — F. L.,
le dimanche après le 23 novembre. — C" P.
Sainte-Marie. — H., 195. — E., 64. — D. C, 4. — D. A., 4. — D. D., 53.
— Hect., 514. — B. P., Vouziers.
Le territoire s'étend surtout dans la plaine que forme la marne crayeuse au
pied des monts de craie ; gaize et sable argileux, nodules et sable vert. Arrosé,
notamment, par les fontaines de la Demoiselle, du Long-Bec et de Richecourt,
Biaise et Sainte-Marie ne formaient, jadis, qu'une seule commune : de 1871,
date le sectionnement. — C. de Vitry et, autrefois, baronnie appartenant aux
comtes de Rethel.
Eglise. — Entre Biaise et Vouziers se trouvait, en 1125, Thélines, chef-lieu
d'une paroisse à laquelle se rattachaient Biaise et Vouziers. Cette église, au
centre du village, sur le sommet d'un tertre, passait, d'après la légende, pour
avoir été construite, avec celles de Montmarin et de Sainte -Vaubourg, par
Charles-Martel, à la suite d'un vœu quand, en 732, il revenait vainqueur des
Sarrasins. La vérité est qu'elle date du seizième siècle. C'est en 1787 que
fut démolie l'église de Thélines : ses matériaux servirent à construire l'église
actuelle de Biaise. (Voir dans Revub historiquk ardennaisk une forte intéres-
sante étude historique sur Thélines, par le D' Gueillot.)
Ecarts. — Bailla, 10 hab., célèbre par son château et la chapelle castrale,
encore fort bien conservés en 1776. — Charroux, 4 hab. — Richecourt, 7 hab.,
restes d'une ancienne forteresse (aujourd'hui maison de ferme) qui fut de
forme parallélogramme avec, aux quatre angles, tours et meurtrières garnies
de mâchicoulis. En 1617, le duc de Guise assiégea ce chàteau-fort et le fit
démanteler; et comme les habitants de Thélines avaient soutenu le baron de
Walbecourt, assiégé dans sa forteresse, il saccagea et brûla le village tant et
si bien que seules subsistèrent debout une maison et l'église. M. Bruge-Lemaltre
pense toutefois que Thélines disparut en 1359, lorsque les troupes du roi
d'Angleterre, Edouard III, s'emparèrent de Bourcq. Un tertre à base rectangu-
laire, sélevant en talus au-dessus de la plaine, qu'il domine de doux à trois
mètres seulement, marque aujourd'hui l'emplacement de cette paroisse, jadis
fort importante : des haies entouraient ce tertre. En 1840, elles disparurent;
mais sont toujours debout les quatre noyers plantés à chacun des quatre
angles. Dans les champs voisins, des débris de tuiles.
BOURCQ et MARS-SOUS-BOURCQ. — Bourcq. — H., 187. — E., 61.
— 6.W —
1). i:., :;. — D. A-, :i. — 1>. D., .i2. — [li
V. I.., le dimaiicho après le 11 mui. — V* P.
Hars-Bous-Bourcq. — il., lOJ. — K., 2S
II. D-, m. — Hect., 478. — B. P., Vouiîers.
Il novembrp.
- B. 1'., Vouiiers. -
- D. C, 5. — D. A-, 5. -
P. L., le dimanche aprèi le
.\tur.s et Bourci] ne formaient, avant 1871, qu'une seule et même commune.
Touti: In [larlie nord-oupst du terrain repose sur un plateau crayeux se ter-
minant à l'est par une falaise escarpée. Autour de Mars, une assez grande
étendue de sables arj^ileux arrosés par les ruisseaux de la Muelte et de Cheppei.
Histoire. ~ C. de Vitry. Ancienne chitellenie qui appartint k Baudoain
de Bourcq (.second fils de ]lu};ues I", comte de Rethel), roi de Jérusalem sou
le nom de Hugues II. <• Homme d'une beauté remarquable, écrit GuillaDine
(le Tyr, de taille avantageuse, de figure agréable, à la clievelure épaisse et
blonde, à la barbi; claire d>>scendant jusqu'à la poitrine, de couleur vive et
aussi vi-rmeil que son A^c le pouvait permettre. Il était habile au maniemeat
des ariue.i, <'\i;e]lent cuvalier ut heureux dans toutes ses entreprises. Tendre,
compatissant, religieux
^ "■' -~^ et tellement toujours an
^•■" prières qu'à force de g^
.. nullexions et de prostra-
tions ses mains et ses
^enoun étaient durs de
cillosités. » Bourcq, ran-
çonné et pillé par les An-
tillais, en I3a9, pendant
la ifuerre de Cent au;
encore dévasté, puis in-
cendié aux temps des
guerres de la Ligue, fnt
occupé par Turenne, en
I6.Ï3, quelques jonn
avant la bataille dite de
Retliel ; et, en 1870, par
les Prussiens.
EglÏM. — L' abside,
les transepts, le dochcr
et le portail remontent
au douiiëme siècle. Là
nef, moins ancienne et
moins solidement re-
construite, repose en pai^
lie sur des murailles ro-
manes. Au clocher, un
chapiteau de la fenHre
septentrionale porte un
écu chargé d'un seul rA-
teau : brisure des armes
de llethel. Le chapitean
onesl '•Kvf un liliison à la croix alésée et échancrée.
Ch&teau. — Itourci), J.mIîs cutouié de remparts, atait un ch&tean-fbct
redoulabli-, avec un imnieris<; donjon liAli tout au sommet d'un nnontîcnle
encoie i-xiïliint. Dans ci: cliiUiMu, afIIrme la légende, aurait été tracé, Godefro;
de itt)uillon pri'!>ent, l'itinériiire de la première croisade. Servit de prison a
llortens" tic Mancini qui, par ordre de son mari, le duc de Hazarin-îlellunii
Efliafi dfi Bourcq
— 637 —
y fut enfermée. Détruit « à une époque que Ton ne peut préciser, » dit Hubert,
d'après la Nomenclature des Couiiunes. Celte époque ne pourrait-elle être
placée vraisemblablement en l'année 1655, à moins que — selon le D' Vincent
— il ne faille la mettre en l'année 1743? A Mars-sous-Bourcq, autrefois, était
le château de Montplaisir qui n'existe plus depuis 1791.
'^^^ Rappelons ici les principaux « seigneurs » ardennais, et seulement les
principaux, qui prirent part aux croisades, outre Godefroy de Bouillon et Bau-
douin de Bourcq : — Baudouin, troisième comte de Grandpré, « un très beau che-
valierque les infidèles firent mourir très cruellement, » 1101 ; — Baudouin, comte
de Hainaut, dit de Jérusalem, qui, pour se croiser, vendit, le 14 juin 1096, ou
hypothéqua, son château de Cou vin; se signalait à la prise d'Antioche ; — Briard,
châtelain d'Omont, qui, pour se croiser, en 4188, vendit à Seybert, abbé He
Mouzon, ses terres d'Autrecourt et de Roussy; — Godefroy de Méziéres (?) * —
Guillaume, comte de Grandpré, 1179; — Guy de CMleau-Porcien, évéque de
Soissons en 1245, qui partit avec saint Louis, accompagné d'Ivard de Mouzon
et d'Hercelin de Grandpré. Mourut, en 1250, au combat de la Massoure. « Moult
vaillant home en l'ost, » écrivit de lui le sire de Joinville; — Henri IV, septième
comte de Grandpré, qui mourut dans un combat contre les Albigeois ; — Héri-
brand de Bouillon (?) ; — Hercelin de Grandpré; — Hugues, qui fut archevêque
d'Edesse; — Ivard de Mouzon; — Jean IX, com^erfe Re^Ae/ et seigneur d'Omont;
suivit Louis IX et, avant de partir « fit hommage pour le Rethélois » au comte de
Champagne, sauf sa souveraineté d'Arches et ChAleau-Regnault; — Jean III,
comte de Chiny et seigneur d'Yvois; mourut, en 1191, au siège de Saint-Jean-
d'Acre; — Louis III, comte de Chiny, qui partit, en 1180, avec Briard châtelain
d'Omont, et Taxierge de Margut ; — Louis de Mouzon, qui l'un des premiers,
le 15 juillet 1099, entrait dans Jérusalem; — Manassès, seigneur d'Hierges,
que Godefroy de Bouillon tenait pour un de ses amis les plus fidèles ; — Ray-
mond de Champagne Ç?) ; — RegnauU d'Ambly, seigneur de Malmy, Ambl\ , Olizy,
Kcharson, Sault, Perthes, Vendresse et Marquigny; accompagna saint Louis,
s'illustra dans un combat naval contre les Sarrasins, alors qu'une tempête
furieuse avait déchaîné la mer, d'où son nom d'Engoulevent; — Robert, béné-
dictin, prieur de Senuc. C'est dans son prieuré qu'il écrivit son histoire de la
première croisade : = Roberti monachi Historia Hierosoliiiitana libris octo
EXPLICATA.
Lieuxdits. — Le Moulin de la Muette, — Les Etangs , où se trouvaient deux
fontaines. — Le Valacon et la Fontaine d'Argent, dont les eaux font oublier, à
qui les boit, tous les chagrins d'amour.
CHESTRES. — IL, 342. — E., 88. — D. C, 3. — D. A., 3. — D. D., 51.
— Hect., 910. — B. P., Vouziers. — F. L., l'Assomption. — C**^ P. — La plus
grande partie du territoire repose sur la gaize. Un petit îlot de limon, bordé
par un liseré de sables verts, sur le chemin de Chestres à la Croix-aux-Bois.
Village sur la hauteur. Territoire traversé par V Aisne, Sources assez nom-
breuses; entre autres celle du Chamiot,
Histoire. — C. de Vitry. Chestres est bâti sur un contrefort, rive droite de
l'Aisne. Du côté nord, comme borne aux terrains cultivés, de larges fossés
que bordent de hauts talus se prolongeant par retour d'équerre à gauche sur
une assez grande étendue, avec un côté parallèle au village et dominant la
route de Ballay. Faisant face à Vouziers, la ligne de côte présente un intervalle
à pente douce et assez spacieux, nommé : la Revue. Etait-ce en cet endroit
que se trouvait une de ces larges portes de sortie, que les Romains appelaient
vomitorium? En tout cas, il est évident qu'à cet endroit se trouvait un camp
romain, long d'au moins trente hectares : le Cœsaris castrum, d'où, par con-
traction : Chestres. Le lieu était d'ailleurs, à cause de son élévation, un
— 638 —
ailiuiraliN' point straU''giiiuo. Les maisons du village, irrégulièrement bâties,
avec (I«'s matiTiaux plus inv^iuliiMs «Micore, alteslent les nombreux remanie-
ninits (]ut' Cliostrrs dut sul>ir au cours dos âges. Quant à son bagage bis-
torii|ue, nous ne lui vu ronnaissons pas «jui lui appartienne en propre. H
riM'ut les chocs et les contre-coups de tous les ('îvénements militaires dont
la région vouzinoise fut le thràtre.
Le 0 mars 1814, «< une tuerie de Cosaques » que signalait un rapport du
fiénéral Leclerc de Milforl, dit Tastan(^g\' — grand chef de guerre de la nation
(^reck, une tribu sauvage d'Amérique, — originaire de Thin-le-Moutier, à
M. le général de division commandant le département des Ardennes. Ce
rapport se terminait comme voici : '• Je tirai pendant cette action vingt-cinq
coups de fusil ({lie j*ai très bien comptés ; ayant gardé pendant celte heure de
défense tout mon sang froid et, par conséffuent, toute ma tète. D*après ma
tranquillité et l'assurance de mes coups, ne tirant qu'à coup posé, je suis
assuré, compris mes deux coups d'épée, d'avoir tué douze ou quatorze
hommes. LtMiombredi's blessés m'est inconnu. L'administration vous dira quel
a été le désastre occasionné par cet incendie (le rapport mentionne plus haut
unt> grange à laquelle li>s (^.osaques mirent le feu) et la route, ou mieux les
routes qu'ont prises ces brigands. 11 y avait beaucoup d'ofQciers que j'ai si
niililainMuent reçus. Si ce fait d'armes est digne des Français, je vous serai
obligé, mon général, tle le transmettre à Sa Majesté et de lui donner de la
publicité. M
Inceiulié, en 1870, par les Piussit-ns. « Ils arrivèrent — nous rappelle le petit
opuscule : Lks Phl^sikns dans les AimKNNKs — comme des forcenés, demandant
du pain et du vin, menaçant de mort, menaçant de tout brCiler. En vain, on
essaie de leur faire coniprt'ndn^ que les habitants n'ont rien de commun avec
les francs-tireurs qu'ils poursuivent, qu'il ne s'en trouve aucun dans le village,
qu'il n'v sont même pas entrés; ils ne veulent rien entendre. Ils incendient
une grange et une écurie près do la maison commune, brisent des fenêtres à
diverses habitations, et veulent mettre le feu à différents endroits. Toujours
v(»us les \oyez le tison à la main. On doit beaucoup à la présence d'esprit
d'une jeune personne qui, voyant les soldats disposés à mettre le feu à la
maison de son père, se Jeta épt>rdue aux pieds de l'officier qui commandait
froidement ces atrocités, en demandant grâce. Si cette maison eût pris feu,
l'église et une partie du villa^^e seraient devenues la proie des flammes. Enfin,
ceux qui conduisaient la voilure renfermant les blessés arrivent à la ferme
située au bas du village, sur la route. Là, ils se livrent à des horreurs inouïes.
Plusieurs ouvriers sont enlevés et battus; le propriétaire, ayant son petit enfant
sur ses genoux, n'a «jne le tiMups de sauter par la fenêtre qui vient d'être
brisée; sans pitié pour c(;lte pauvre petite créature, les barbares frappent le
père à coups dt^ crosse de fusil; vi sans son adresse à parer les coups avec
son bras, il îivait la tète fendue; il s'éloigna couvert de blessures... »»
Appartient à Tliistoirt» île (ihestres la dalle curieuse, dans le pavage, à
l'entrée du corridor, d'une maison de (Hiestres. Elle représente, debout, armé
de tontes pièces, la main ^iauclie posée sur le bord supérieur de son écu, et
la main droite sur le pommeau de son épée, Baud(»uin, mort en l'an « Mil :
(.C : LXXV : le : premier iovr de septembre. » Dans la même maison, une autre
dalle, mais moins intéressante, servant de foyer tlevant une cheminée : « A
rbonnenr ef gloire de Diev cy devat gist H père en Diev F Denis Le Cointre
presfre religieux, premier abbt* de ceste maison. . » (Voir Vincent : Ins-
criptions A.\CIK.\.NK< HK |/ArUoMH>*'KMK.\T UK VOUZIERS.)
Eglise. - - .N'a pas izimul caractère arcliitectonique. On lit dans les registres
paroissiaux (jue l'église de Cliestres «< aiant esté bruslée en Tan 1650, on a esté
plusieurs années sans y dire la messe, ni batiscr, ni marier. » De l'église prî-
— 639 —
mitive, restent quelques débris remontant au douzième siècle; et au transept
sud, une fenêtre à meneaux de la (in du seizième siècle. Tout proche de cette
église, il y eut, autrefois, un prieuré.
ChÀteau. — Une légende veut que le préfet de Reims — à la fois comman-
dant militaire et haut magistrat civil aux temps des Romains, — père de Jovin,
soit mort dans une forteresse s'élevant sur le camp même de César. Et la légende
ajoute que Flavius Jovinus, devenu consul, fit construire, à l'endroit même,
en mémoire de son père, un superbe mausolée.
Ecarts. — Les Arches, 19 hab.; évidemment un souvenir romain. — Boho,
13 hab. — La Ferme de Misset, 10 hab. — Misset, 10 hab. — Toupet, 7 hab. —
La Providence, 14 hab. — Chamiot, 3 hab., où se trouvaient, jadis, au bord d'une
source, une chapelle et un ermitage consacrés à saint Avoy. A Chamiot, les
Templiers avaient construit une grange pour l'exploitation des terres et des
bois que Robin, seigneur de Fontenelle, près Fossé, leur avait donnés en 1257 :
sept journées de terres arables, situées territoire de Falaise, sur les bords de
la Sorgue.
CONDÉ-LES-VOUZIERS, — H., 1,148. — P. fi., 72. — E., 113. —
D. C, 2. — D. A., 2. — D. D., o2. — Hect., 529. — B. P., Vouziers. — F. L.,
le dimanche qui suit le 1" octobre. — C" P. — B. B. — Sol en grande partie
constitué par des alluvions 235 hectares ; généralement glaiseuses, argileuses
et très favorables, alors, à la culture de l'osier : d'où fort grande industrie de
vannerie. La gaize recouvre presque tout le reste du territoire traversé par
V Aisne, A signaler la Fontaine du Sart, Condé doit son nom (voir ce que nous
disions pour Condé-les-Autry) aux confluents de la Foumelle et de la Muette,
deux petits ruisseaux qui se jettent dans V Aisne, \}xïe maison du village,
cependant, passe pour avoir été la maison des seigneurs de Condé (??). — C. de
Vitry.
Ecarts. — Le CMteau, 7 hab. — Les Marais, 4 hab. — Le Moulin, 8 hab. —
Le Quartiei\ 16 hab. — Le Tertre, sur lequel aurait été construite une abbaye (?).
— Syrienne, rappelant le nom d'un petit hameau disparu, où se trouvait un
monastère, puis, la légende d'une belle captive musulmane, originaire d'As-
syrie et cachée à Syrienne par un seigneur revenant de la croisade. — Le
Pissoy, 8 hab., où se trouvait une ferme qui appartint aux Templiers.
CONTREUVE. — H., 229. — E., 67. — D. C, 8. — D. A., 8. — D. D., 59.
— Hect., 1,102. — B. P., Vouziers. — F. L., le dimanche qui suit le 11 novembre. —
C" P. — Plateau crayeux dans toute la partie ouest du territoire. La marne
s'étend au pied de l'escarpement qui termine ce plateau à l'est, et s'avance
jusqu'à mi-côte dans de profonds ravins. Exploitation de craies pour moellons
et de pierres pour les chemins. Les ruisseaux dWidin et de Cheppes arrosent le
territoire. Culture de l'osier. A 500 mètres environ, au nord du village, la fon-
taine de Sainte-Claire : but de pèlerinage, les eaux de cette fontaine étant répu-
tées pour la guérison de toutes maladies des yeux. Mais les pèlerins doivent,
après une prière, déposer une ofl*rande au pied de la statue de sainte Claire
qui se trouve dans l'église.
Histoire. — C. de Vitry. Contreuve fut possédé, notamment, par les familles
de Sugny, de Gran*euil, de Parisot et de Savigny. Constituait, jadis, avec Semide
et Cheppes, une seule paroisse se rattachant à un groupe d'antiques chrétientés.
Cette zone était, dans le très ancien autrefois, beaucoup plus peuplée qu'elle
ne l'est actuellement.
Eglise. — Possède une chdsse qui renfermerait une parcelle du bois de
la vraie croix apportée à Contreuve, dit la légende, « par un soldat ». On
attribua longtemps à cette parcelle, exhibée publiquement le 3 mai, chaque
— fiiO —
annt^o, ht don de prc^server W village des incendies; ce qui n*e m pécha jamais
Contreuve de l:irfj;pni(M)t payer au feu son sinistre tribut. Dans cette même
église, outre la stalue de sainte Claire, dont nous parlions, on remarque,
au-dessus des fonts baptismaux, une statue de sainte Anne dont les ornements
et le cadre, sculpt/^s dans la même pierre, paraissent symboliquement rappeler
une l(''fj;ende caujourd'hui perdue pour nous; puis une statuette fort ancienne
repn^sentant saint Martin à cheval. Klle aurait été trouvée, entre Sugny et
Contn'uvo, au lieu dit Cnmiire, où auraient exist<^, affirme la tradition, une cha-
pelle et un couvent.
Ecarts. — Le Monlin-Dati/ny. N. C. — Le Champ-Bernard, N. C. — Ckeppes,
;i hab. Htait autrefois uno très importante paroisse, sous l'invocation de saint
Hrice. Les archives nationales conservent une charte octroyée par Guichard de
Maurice, i:U5, en faveur des Templiers, qui possédèrent Gheppes. I^ sceau de
ce titre porte une croix ancrée chargée de cinq besans.
LA GROIX-AUX-BOIS. — H., 3;;o. — E., 112. — D. C, 8. — D. A., 3.
— 1). I)., 'M, — Hect.. 577. — IL P., Vouziers. — F. L., le dimanche qui suit
le 14 septembre. — C'*^ P. — Territoire s*étendant en p:rande partie sur la gaiie
((Ui' recouvre parfois Tar^ile sableuse du limon. Petit liseré de sable vert. Deux
sources dont la priiicip.i'e est : la Fnuhnuo. du P'A/ui.^. A la Croix-aux-Bois, l'on
des cinq détilés célèbres île rAr;j[onne. (Vnir notre chap. m, MoimOMS n
Forêts : LWiyunnr.
Histoire. — C. de Vitry. Kn 104.'), lutte entre les Espagnols des garnisons
lie Montniédv-Virtnn et les habitants du villaf^e dont vingt-sept, surquanmte,
furent tués. A la <lroix-aux-R<iis, ])endant les i)réii minai res, en 1792, de la
i)atailIo de Valmy, un tombât entre les Français et les Prussiens : le prince de
l.'Vfiut* y trouva la mort. <• On prétend, dit Jean Hubert, que son corps fàt
enti'rré dans le cinn'tière de Hnult. »
Eglise. — V.nv ancienne église remplacée par une église d'origine relative-
ment récente, dans huiuelle sont conservées les deux pierres tombales nous
apprenant, la i»remière, que : « cygist havt etpuissanseignevrmessireQiariede
Pavant chevaillior seij^nevr de Tarzy, Puiscvx, Vavx, vicomte de TanonlACraOi
Longwé... décédé h; 15 décembre 1G34... et dame Marie De Son sa IJunnie
l'an 1627... '>; et la deuxième, que: » cygist Ma- Dame Marie DavrehontflUe de
messii-e Jacque Davrehoutchevaillieret de dame Rachelle D Sons. » Les de Pavant
et les de Sons, et les (rAverhout. comptent parmi les plus anciennes et les plus
illustres familles de la région. Le hameau des (Iranges-Pavant, près de Waieq,
doit son origine aux de Pavant. Un (luillaunie d'Averhout fut tué à la M**îH*
d'Azinrourt. Le député à la Convention nationale, 1794, colonel d'Averfaout,
assassiné à Saint -Men;;es, fut l'un des derniers survivants de cette famille.
Château. — Un château dit do Tanon - - celui dont il est parlé dans l'ins-
cription tombale - - Jadis entre le village de la Croix et la forêt, an sud de la
route n:itionale; aujourd'hui détruit.
Ecarts. — Limj, 4 hab.
FALAISE. IL, 4:)2. — H., i:J3. D. C, 4. — D. A., 4. — D. D., 5*. —
Ilftcl., O/il. — IL P., Vouziers. — F. L., le dimanche qui suit le 18 octobre. —
C* P. — Doit son nom aux escarpements abrupts que forme la gaize sur la
rive droite de WMstic, Cette roche, \UV.i hectares, est recouvertesur les hauteurs
par le sable argileux verd;\tre supérieur, et, en différents points, par des allu-
vions anciennes. Les alhivions de lAisne, de nature argilo-sableuse, sont asseï
généralement des oseraies : d'où commerce important de vannerie.
Histoire. — C. de Vitry. Les plus anciens seigneurs connus de Falaise sont
les Deschamps, de Vaux-Champagne; puis, au quinzième siècle, les Dorthe qni
— Ml —
possédèrent, pendant plus de deui cenls années, Falaise, Mont-Saint-Marlin
et FléviUe. Leur alliance avec les Sorbey leur avait donné la seigneurie de
Vouîiers. Falaise fut incendié par les Prussiens en 1870 : 34 maisons brûlées;
120 vaches, 90 moutons, 32 chevaui, S3 cochons, périrent dans les flammes.
Sans compter les approvisionnements et la récolte d'osier entièrement perdus.
Le matin même, un blessé prussien avait été recueilli dans une de ces mai-
sons que son propriétaire préféra laisser brûler plutôt que de signaler aux
ennemis la présence, en elle, de leur camarade.
Eglise. — Ce village, très ancien, avait, dès ses origines premières, une
église fort célèbre. Les reliques de sainte Hélène y séjournèrent lors de leur
translation à l'abbaye d'HaulviUers. En l'année 844 — lisons-nous dans dora
Ganneron. — •• le corps de sainte Hélène, impératrice, fut transporté de Rome en
l'abbaye d'Haut- villers et demeura quelque temps en l't^glise
i!i'li|ue liiiirilii]iii!qui venoit tout fresche-
it d'eslri' liiiiimenté fut délivré en un
instant. Un iiiihr homme du mesme lieu
qui avait ganli- I'ï lict depuis quinze ans
et avoit le cfn'ii- ?i pourry qu'il en estoit
liii^i-troisos.fut aussi guery.
lillr appelée Bave qui avait
<.[;;<' lie ses jambes y récent
11 i-i -l'en vi[it depuis à Reiras
■Ile demeura en son propos de
'ir^inité jusques à la mort. Un
<!ourd, un enfant à demy-
mort qui n'avait point
tetté depuis quinze
jours, un perclus des
frontières de Trêves
qnin'avoit point con-
_ fessé ses péchés de-
|iuis vingt ans, ung
iiutre devenu para-
lytique de peste et
une femme aveugle
lurent tous guéris
en la dite église de
Falaise, après quoy
le saint corps fut ap-
porté à Hautvillers. »
L'église actuelle
est un intéressant
édifice À trois nefs
•lu style ogival flam-
boyant, en usage du
quinzième jusqu'au
milieu du seizième siècle. Le ^'rand portail, intact, est orné de fort curieuses
sculptures : entr'autrcs une statue de saint Victor, décapité, tenant dans ses
mains sa této mitrée H niuibée. Sur le support, les armes des Dorthe, seigneurs
de Falaise : I/argenl au lion ite 'jueules, chanjé en cœur d'une éloilt d'axar.
Au-dessus de la porte septentrionale, donnant jadis accès dans le cimetière,
cette curieuse inscriplion en relief, eu caractère gras, moitié gothique, moitié
romain, et— nous dit le docteur Vincent qui la reproduit, ouvrage cité — sans
analogue dans l'arrondissement : " Notable gens qui passez par cet cimetier
41
— 642 —
priez sy vos phiit pour les aines dont lf*s rorps gisl ici en bierre nous sommes
lous d'une matière hélas nos jours sôt cours et tos passés n'oubliez pas...
spasst^z pv 1rs Ames ». — Deux points séparent chaque mot.
Puis rinscription relative à Louis Desmoulins, chevalier, marquis de Lisle,
colon**! du régiment de La Fère, seigneur de Falaise, Lazanne et Savigny, qui
prit part, entr'autres, aux combats de Niniègue, de Cassanno, de Chivas, de
Casti;;lione, d'Oudenarde, de Malplaquet; ordonna «diverses constructioDS de
redoutes sur la rivière d'Aisne depuis Retlieljusqu*à Vaux, extrémité de Gham-
pa^'ne. » compl«Hant ainsi le système de défense commencé par Daniel de Sabu-
guet; et fut tué maréchal de camp, le 29 juin 1734, à la bataille de Parme.
Ecarts. — La liriffueterie, 2 hab. — Chamiot, ;> hab. — La Hobette, 12 bab.
— Lazanne, 2 hab.
Lieuxdita. — A si^rnalor, seulement, les Ides ilt> Falaise, rappelant une censé
du prieuré de Saint-Médard de (ii^ndpré. ides était, sur les bords de TAidio,
un fort ancien villa;;e, disparu vers la fin du quatorzième siècle.
ORIVY-LOIZY. — IL, 4;i7. — E., 127. - D. C, 7. — D. A., 7. — D. D., 47.
— Hect., 1,i:iG. — H. P., Vouziers. — F. L., le 10 août. — C*« P. — Ces deux
villajj^cs faisaient, avant 1S28. deux communes distinctes. Le territoire s'étend,
de fat'on «générale, dans la plaine que forme la marne crayeuse aux pieds des
monts de craie. La j^aize borde les limites nord et est du territoire. Marnes
exploitées pour la fabrication des carreaux. Excellentes terres limoneuses et
marneuses. Cinq sources principales : le fessier, la Muette, la, Huai*ne, la source
de Monvhouvt, le niisscuu du Marais.
Eglise. — Appartient au style ogival flamboyant du quinzième siècle. Toute-
fois, écrit le docteur Vincent, au-dessus de la porte principale fut ajouté uoe
sorte d'attiiiue en pur style Henaissance, séparé en deux portions par une
colonne torse qui devait recevoir une statue. Au chevet existent encore quel-
ques constructions du prieuré. Dans cette église, une fort curieuse inscriplioii
latine en mémoire de (lom Pierre Henaudin d'Attigny, dont le cadavre, « enve-
loppé par la terre glacée, la chair consumée et les os dénudés, pareils à la
poussière, dissous par une corruption fétide, ne laissait que des restes informes.
Ainsi fait de nous la décevante gloire mondaine!. . . » L*inscription parle d'une
chapelle construite en L*>42, mais dont il ne reste aucune trace, pas plus d'ail-
leurs qu'une autre chapelle que la légende dit avoir été sous l'invocation de
saint Laurent.
Ch&teau. — Le Uarroy ; le ChtUeau; sur un de ces lieuxdits, peut-être
même sur chacun d'eux, se serait élevé un cbdteau. Lequel abrita Masarin,
lors(iue, allant au siège de Hethel avec son armée, il passait àGrivy le 1*' jan-
vier lti.')3 ?;. Triste c<»minencement d'année, parce que la rigueur de la tempéra-
ralure ayant obligé les cavaliers à descendre de cheval pour se réchauffer, une
(luaranlaine d'hommes moururent de froid.
Ecarts. — Loizij. 247 hab. — Monlchonet, A la fois ferme et manoir qui
disparut au comni('ncem<>nt du siècle. La ferme était construite sur la rive
gauche d'un ruisselet, proche la source de Montehouet, au fond d*une dépres-
sion traversant la route d'Attigny à Vouziers et qui, jadis, avait une répu-
tation détcstablf. On parlait souvent de voyageurs dépouillés ou, mt^ me, assas-
sinés dans W fond de M'mrhouet. (]ette seigneurie appartenait — seizième siècle
— à la famille de Vill^longue, puis elle passait aux Du Bois, d*Ecordal.
En 1770, la ferme fut achetée par Nicolas et Louis Viter, de Voncq. En 1781,
elle fut revend u<', en détail, à plusieurs habitants de Vrizy et de Grivy.
LONOWÉ. — IL, 414. — E., 124. — I). C, 7. — D. A., 7. — D. Di, 53.
— Hect., 1,078. — IL P., Vouziers. — F. L., le dernier dimanche d'aoAt. —
— 643 —
O* P. — La gaize, ravinée, et des lambeaux d'argile sableuse jaune, du limon,
constituent tout ce territoire fort boisé et que traverse le ruisseau de Livry. —
C. de Vitry.
Eglise. — Semble remonter au douzième siècle; n'ofTre rien de bien remar-
quable. A Longwé exista, jusque 1789, une abbaye de Prémontrés, rempla-
çant celle qu*avait fondée à l^metz, en 1150, Witer, comte de Rethel, et qu'en
1350 brûlèrent les Anglais.
Ch&teau. — Assez proche de Longwé, autrefois, un castel sans grande
importance, que fit construire Henri, épouse d'Isabelle de Luxembour;^.
Ecarts. — Le Chéne-Pdté, où se voit un chêne qu'aurait planté Ferry Pâté,
maréchal de France et seigneur de Ghallerange. — Le Moulin, 2 hab. — Les
Hermitleaux, 6 hab. — Le Manuloi» N. C. — Livry, 4 hab.; ce modeste écart
remplacerait le hameau, jadis très peuplé, de Livry, qu'aurait incendié Growes-
tein, et dont il ne reste plus, maintenant, le plus petit vestige.
MARS-SOUS-BOURCQ. — Voir Bourcq.
QUATRE-CHAMPS. — H., 361. — P. fl., 8. — E., 113. — D. C, 8. —
D. A., 8. — D. D., 44. — Hect., 1,150. — B. P., Quatre-Champs. — F. L., le
dimanche qui suit le 11 novembre. — C» P. — G. — Calcaire à astartes. Sur
chaque flanc de la vallée, le gault recouvrant les sables verts. Excellents arbres
fruitiers. Exploitation pour tuiles de la glaise du gault. Carrières qui donnent
d'excellents moellons; nodules phosphatés. Le ruisseau de la Foumelle tra-
verse Quatre-Champs. — C. de Vitry.
Ch&teau. — Ruines, ou, tout au moins, emplacement d'un ancien château
démoli pendant l'époque révolutionnaire. En 1368, un « Jehan de Quatrechamps,
escuyer », servait sous les ordres de « Jehan de Saulx, sire de Cernon, cheva-
lier » : il concourut à la défense de Reims et de Sainte-Menehould, les troupes
étant commandées par le maréchal de Châtillon.
Nous lisons dans les Affiches de Reims, 1772-1792 : « A vendre belle terre et
seigneurie de Quatre-Champs, située dans la vallée de Bourcq, à une lieue de
Vouziers... consistante en toute justice, droits de chasse et pêche, château,
deux cours, colombiers, viviers, pressoirs, moulin, tuileries, vignes, 800 arpents
de bois, 315 de terre, 100 fauchées de prés. Le seigneur de Quatre-Champs
Test aussi, en partie, de Noirval, Ballai et les Deux-Mesnil. — S'adresser â
Maître Rivart, notaire à Reims. — 16 juin 1777. »
Ecarts. — l-a Converserie, 5 hab. — Le Moulin, 4 hab. — L?l Normande, 4 hab.
La Tuilerie, 8 hab.
SAINTE-MARIE. — Voir Blaise.
TERRON-SUR-AISNE. — H., 379. — E.. 114. — D. C, 8. — D. A., 8.
— D. D., 44. — Hect., 651. — R. P., Vouziers. — F. L., le dimanche après le
28 août. — C*" P. — B. B. — La gaize et le gault constituent la plus grande
partie du territoire. Sables verts avec nodules. Un étroit liseré de calcaires à
astartes borde la rive droite du ruisseau de Terron, Dans la vallée de l'Aisne,
alluvions argilo-sableuses. Sources nombreuses. Celle des Champenois, après
avoir coulé sur un parcours de 600 mètres à ciel ouvert, disparaît dans un
gouffre du gault, au lieu dit la Brebis, coule souterrainement pendant 1,200 mè-
tres, et vient jaillir à la fontaine du Bouillon, d'où elle est amenée au village
pour alimenter un abreuvoir et un lavoir. La commune de Terron est l'une
de celles où le sol atteint la plus haute valeur dans le canton de Vouziers.
Culture de la vigne. — C. de Vitry.
Ch&teau. — Voici comment une ancienne chronique rapporte la destruction,
— 6U —
29 septembre loQl, du chAtcau, plutAt une maison-forte, que possédèrent les
(le .Noiil : » Les troupes campées dans la prairie sous Vandy étaient commandées
par Isaac de liernouville. Le sieur de (iriffon, seigneur de Terron, ayant refusé
des rat rat dusse m en ts aux troupes du sieur d'Anglure, brigadier des armées du
roi, Bernouville reçut l'ordre d'aller raser ledit château et maison-forte dudit
4irifron. de mettre tout à feu et à sang. L'action fut très cruelle pour le sieur
(iriffon; il fut le premier tué d'un coup de lance et d'un coup de fauconneau,
et ses trois filles eurent la tête coupée et furent jetées dans le puits dudit
Griffon, qui tHaii en excessif esplendeur du feu. Le roi donna à d'Anglure, parent
du sieur Griffon, le domaine de Terron-sur-Aisne. »> Au musée de Reims, les
inscriptions tombales sur plaque de marbre — provenant de l'église des Cor-
deliei's — de « noble homme Jean Colbert, en son vivant seigneur de Terron,
conseiller du n>i, contrôleur général de ses gabelles ès-provinces de Picardie
et (le Rour^o*!ne, lesquels oftices lui ont donnés par le roi Henri le Grand pour
récompense de service... >» : et encore celle-ci en latin : « très noble Jean
Colbert, stM^neur de T(Tron : il administra sa ville natale avec distinction, eut
une nombreuse postérité, fut prodi^nie de s(^s exploits et de son sang pour le
meilleur des rois. Il mourut le 17 novembre l'an du Seigneur i633. » — Ce Jean
r.olbert était l'oncle du célèbre ministre de Louis XIV.
Ecarts. — Le Mont-tVImjnnd, 10 hab. — Signalons le fief de Broutille.
TOGES. — IL, :m\. — E., 133. — D. C, 8. — D. A., 8. — 1). D.. 47. —
Hect., 344. — IL P., ^uatre-Champs. — F. L., le dimanche qui suit le 30aoàt.
— r."' P. — Territoire accidenté que sillonnent de profonds ravins. 274 hect.
dc^aize; 32 hect. de sables verts avec nodules. Culture des pommiers, qui
donnent un cissez bon cidre. Autrefois, vi^oies médiocres. Deux petits cours d*eaa
dont l'un, qui dispaniU près de la Tuilerir dans un gouffre, coule souterraioe-
nient entre le calcaire à astartes et reparaît prés du moulin de Quatre-Champs,
oCi il se jette dans la F(mrnellt\
Histoire.— C. de Vitry. Village fort ancien qui eut, vraisemblablement, une
maladrerie, et dont l'é^zlise actuelle remonterait bien au delà du seizième siècle.
Toges appartenait au comté de Hethcl, et son moulin banal devait fournir,
comme rente annuelle aux religieux de Landèves, deux septiers de seigle. Ainsi
l'avait, en 124H, ordonné Jean, seigneur de Condé-Ies-Vouziers. En 1417, date
probable, Ferry di» Grandpré «« établit une ville neuve à Toga, entre Bonlt et
la Founirllf. >) Telli* était la formule habituelle pour l'affranchissement du ril-
lage. Sur la cloche de l'éj^lise, le nom de Pierre Vermilhic, « originaire d*une
famille auvergnate établie à To^es au milieu du siècle dernier. Les registres
paroissiaux montrent, alors, l'arrivée à Toges d'une petite colonie d*Au?ergnats,
ouvriers en nuMaux. Pendant l'été, ils exe n'aient leur industrie dans les villages
environnants; puis. rhiv»'r venu, rentraient à Toges. » (Voir docteur Vincent :
iNSCHICIUrTIONS ANCIKNNKS DE l'ArRONDISSKMENT DR VOUZIKRS.
Ecarts. — L// Tnilarie.
VANDY. — IL, :ilO. — E., 156. — I). C, 6. — D. A., 6. — D. D., 47. —
Hect., IJIS. — IL P., Vouziers. — F. L., le troisième dimanche d'octobre. —
C>« p. — H. IL — <;. — T. — I.ii f^aize, les alluvions argilo- sable uses de Y Aune
occupent la plus forte partie du territoire, les autres formations géologiques
étant peu développées. H\ hectares de limon ar^ilo-sableux. Affleuremeot de
la glaise du ^ault près de la ferme Macquart : cette glaise, jadis exploitée
pour la fabrication des tuiles, cache les sables verts inférieurs qui contiennent
des nodules. Tne dizaine de sources, entre lesquelles il faut signaler : la /Im-
tainr d'Haymmu et le rninfieau de TervoN. La colline sur laquelle se trouve VandjT
est couverte de vignes et de vergers; vignes d'assez bonne qualité. Jadis, les
— 645 —
vignerons de Vandy mettaient leur vin sous la protection de saint Vincent; or,
certaine année, la récolte n'ayant pas été fameuse, lesdits vignerons pendirent
le saint, en effîgie. (Voir dans Meyrac : Traditions, Légendes et Contes des
Ardennes, la « légende de la vigne de Vandy ».)
Histoire. — C. de Vermandois. De l'histoire de Vandy, dont les Fauque de
Monciaux, les La Marck, les d'Aspremont, les Riche de la Popelinière — le frère
du fameux fermier général — furent successivement les seigneurs, nous ne
relaterons que ces deux épisodes. Dans la plaine de Vandy, Henri IV passait
les troupes en revue, 1591, avant de marcher sur Verdun : « Le dimanche 29,
jour de Saint- Michel, l'armée étrangère sous la conduite du prince d'Analt
parut aux plaines de Vandy en bataille rangée, qui fesoit nombre de 16,000 com-
batants tant reistres que lansquenets avec quatre pièces de canon et plusieurs
autres pièces. Le roy les alla recevoir... Palma Cayet : Chronologie novenaire. »
— « Du 18 septembre au 16 octobre 1650, lorsque l'armée généralle (des Espa-
gnols) passit pour aller à Vandy, il y eut en logement à AUandhuy, un corps
d'armée composé de 6,000 hommes avec l'artillerie, conduit par le seigneur
Fuensaldagna qui y auroit séjourné un jour et une nuit et y auroit tout cassé,
fourragé et battu les grains, rompu et brisé les maisons et bastiments. » Des
pluies abondantes survinrent et forcèrent Tarmée de Tarchiduc Charles, après
avoir passé l'Aisne, « d'arrester à Vandy et à Terron, n'estant pas possible de
remuer le canon ny de faire marcher le bagage. Déclaration de Henri Lactére,
du 27 octobre 1650 : Ms. » Rappelons aussi que saint Vincent de Paul vint
lui-niT^me, à Vandy, fonder un hospice.
Eglise. — Le portail de l'église appelle seul l'attention, à l'extérieur. Son
grand arc roman, encadrant une double porte à arcades trilobées, indique le
treizième siècle, époque à laquelle nous semble avoir été construite l'église qui
dut subir aux derniers siècles d'importants remaniements. A signaler aussi
quelques inscriptions, et surtout la chaire, en pierre, avec les flgures des quatre
évangélistes et, sur la rampe, de délicats bas-reliefs en bois représentant de
saints personnages. La nef, à trois travées, est accompagnée de transepts et
d*une abside. Celle-ci a son fond occupé par un rétable Louis XIV. (Voir Baudon :
Excur-io.ns dans la Vallée de l'Aisne. — Almanach Matot-Braine, année 1899.)
Ch&teau. — S'élevait, sur le plateau dominant de Vandy, le château de
l'Aubresle, construit vers 1600, et appartenant aux Roucy. Assiégé en 1591 par
le maréchal de Saint-Paul. « Le paîs ne fut si fort deschargé de larmée hugue-
notte que la catholicque la couvrit, laquel estant devancée par le seigneur de
Sainct-Paul sceut comme elle estoit sans canon. Ce qui le feit adviser denvoyer
quérir deux pièces à Rethel avec lesquelles il print Richechourt et Lobrelles,
où il meit le cappitaine Saint-Blancart lui enjoignant de fortiffler en toute dili-
gence Richechourt pour la veoir en une belle et forte assiette. Puis feit recon-
duire les pièces où elles avoient été prinses. (Voir Mémoires du maréchal de
Saint-Paul.)
Dans ses Mémoires, M"^ de Montpensier parle longuement, en d'intéressantes
pages, de son séjour au château de l'Aubresle. En 1780, un de Roucy se
prit de querelle avec Monseigneur d'Escaneville, seigneur de Ballay, à propos
de chasse : d'où, tout aussitôt, un duel au fusil dans le bois même de Vandy.
M. de Roucy, qu'atteignit une balle, tomba raide-mort. Ce château servit d*am-
bulance aux Russes pendant l'occupation, et fut détruit en 1817 après le départ
des « alliés ».
A deux kilomètres environ de l'Aubresle, un autre château appartenant aux
d'Aspremont. La tradition rapporte que Louis XIV, un jour qu'il était dans ce
château, fut tellement épris des charmes de la demoiselle-châtelaine que, pour
lui rendre hommage, il fit longuement manœuvrer ses troupes devant elle,
dans l'immense prairie qui s'étendait aux pieds de cette maison.
— 646 —
Ecarts. — Les VieUUes-Tuileries. H. — La Ferme Mocquart-Malva, 6 hab.
C'est au vallon de Mal va que s» trouve la maison dite de Jasmin, en mémoire
du voyage que fit dans cette région, en aoiU 1855, le célèbre poète agenais.
VRIZY. — H.. 708. — E., 243. — D. C, 4. — D. A., 4. — D. D., 48. —
Hect., 810. — H. P., Vouziors. — F. L., le dimanche qui suit le 18 octobre. —
O* P. — Harm. — T. — (i. — La gaizc qui forme une grande partie du sol
donne naissance à des oscarpements abrupts sur la rive gauche de L*A»ne. Au
nord et au sud du villa^'e, deux afdouroments de marne crayeuse près des-
quels s'étendent doux Ilots assez vastes de limon. Dans la vallée de Y Aisne,
alluvions argilo- sable uses cultivées en prairies et en oseraies. Bonnes terres
labourables. Vignes sur les coteaux gaizeux. Exploitation de gaize. Sources de
la Cûi'e et de Beanchart. — C, de Vilry.
Eglise. — Style ogival. Est entourée du cimetière auquel on accède par un
porche. De proportions harmonieuses, elle ofTre un charmant spécimen de nos
églises rurales à la lin du quinzième siècle. Le clocher est construit à la croisée
du chœur et des transepts. Le portail, qui s'ouvre au couchant, abonde en orne-
ments d'une réelle finesse : un élégant fenestrage et ogive principale surmontée
d*une curieuse statuette qui représente la Vierge tenant Tenfant Jésus entouré
d'une auréole à rayons flamboyants et les pieds posés sur les croissants de la
lune.
Deux entrées, l'une au nord, l'autre au sud, ont gardé leur encadrement
gothique; elles donnaient autrefois accès à l'intérieur, elles sont aujourd'hui
bouchées. Au-dessus de la porte sud, est un écusson écartelé sommé d'une
couronne duciile avec la devise : Aqilalus fery cresco. l/intérieur possède une
nef à deux travées et deux collatéraux dont les piliers ont été interrompus à
0 mètres du sol. Les transepts sont éclairés de belles fenêtres à deux meneaux;
à la clé lie voiUe du chœur, est sculpté un Aynns Dei, d'où partent de nom-
breux arceaux aux nervures prismatiques ; nous signalerons encore une piscine
gothique à droite du mailre-autel et une console sculptée dans la nef.
Ecarts. — VErlusc, H hab. — La Gare, 5 hab. — Barriére-tTEcharson, 3 hab.
— Echarson, 20 hab., où se trouvait autrefois un prieuré, non d'une grande
importance, car — nous dit dom Marlot — le prieur d'Echarson fut nommé
longtemps après celui de Sainte-Vau bourg au Concile de Senlis, 1346. « Les
biens du prieuré se composaient, outre les terres et les vignes, de deux maisons
pour le prévôt et pour le fermier, d'écuries, d'étables, de bergeries, de granges,
de clos, de Jardins, et, au milieu du hameau, d'une chapelle dédiée à Notre-
Dame. D'après un métré de 1781, le portail avait, pignon compris, 27 pieds i/2
de haut sur 18 pieds 1/2 de large. » (Voir docteur Vincent : Inscriptions anosniibs
DK L'AhROMMSSEMENT DE VOUZIKUS.)
'vw^ Au bout de Vrizy, à droite en venant de Loizy, on remarque cette ins-
cription gravée sur le linteau d'une ftmétre : Remise d'titalons 4700, attestant la
sollicitude royale ou nobiliaire pour la production et le perfectionnement de
la race chevaline ardennaise.
IL CANTON D'ATTIONY.
Ce canton se compose de douze communes : Attigny, Alland*huy-SansseDil,
Charboj^ne, Chuffilly-et-Hoche, (^oulommes-et-Marqueny, Rilly-aux-Oies, Sainte
Lambert, Sainte- Vaubourg, Saulces-Champenoises, Semuy, Vaux-Champagne,
Voncq.
Il est borné : au nord, par le canton de Tourtcron; au sud, par les cantons
de Machault et de Vouziers; à l'est, par ceux de Vouziers et du Chesne; i
— 647 —
l'ouest, par l'arrondisse nient de Rethel. Le canal des Ardennes, V Aisne et de
nombreux ruisseaux l'arrosent. Dans ce canton se trouvent en abondance des
céréales, de magnifiques prairies, quelques vignes, des oseraies. 1^ culture
maraîchère y jouit d'une faveur exceptionnelle.
5,979 hab. ; 1,797 élect. ; 12,727 hect.
ATTIONY. — Hab.„ 1,797. — E., 471. — D. A., 14. — D. D., 37. — Hect.,
1,146. — B. P., Attigny. — F., le jeudi avant le Mardi-Gras; le deuxième
jeudi après Pâques; le 14 septembre; le 8 décembre. — F. L., le dimanche
qui suit le 2 juillet. — C. P. — B. B. — S. T. — S. G. — S. véloc. — V Aurore,
société de pécheurs à la ligne. — G. — T. — L'Aisne, qui coule de l'est à
l'ouest, divise le territoire en deux parties distinctes. Cette rivière traverse
Attigny où elle reçoit le ruisseau de Saint-Lambert, A mentionner aussi la source
dite Badu. — Premier étage du terrain crétacé : craie tufau, ou gaize, exploitée
pour moellons. Deuxième étage du terrain crétacé : marne crayeuse et craie.
Terrain moderne: terres à briques, alluvions de TAisne. — Pèlerinage à Saint-
Meen pour la guérison des dartres vives. (Voir, sur Saint-Meen, Meyrac : Tra-
ditions, LÉGENDES ET CoNTES DES ArDENNES.)
Histoire. — C. de Reims. Cité d'origine très ancienne, où l'on aurait trouvé
— affirme la légende — certains vestiges du culte gaulois d'Osiris et d'Isis. Les
annales d' Attigny, qui fit partie du domaine royal depuis Clovis I*' jusqu'à
Philippe F', se rattachent surtout à l'histoire des derniers rois de la première
et des rois de la deuxième races, alors qu'Attigny était une importante ville,
célèbre par ses Conciles et ses Cours plénières. En 786, Cbarlemagne faisait
baptiser à Attigny le fameux chef saxon Witikind qu'il venait de vaincre; c'est à
Attigny, en 822, que Louis le Débonnaire fit sa retentissante pénitence publique.
Pillée, presque totalement détruite en 926 par les iNormands.
Philippe P"" donna la terre d'Attigny à sa fille Constance quand elle épousa
Hugues, comte de Champagne. Puis transformée, on ne sait trop à la suite de
quelles circonstances, en propriété particulière, elle appartint aux archevêques
de Reims qui l'érigèrent en chàtellenie, et resta chàtellenie jusqu'en 1790.
Devint alors siège du Tribunal de première instance pour le district de Vouziers.
Ravagé, incendié en 1359 par les Anglais. En 1521, à l'époque du siège de
Mézières, François 1*% ayant rassemblé dans Mouzon des approvisionnements
nombreux et 30,000 hommes que commandait le maréchal de Chàtillon, hési-
tait, pour l'établissement d'un camp, entre Senuc et Attigny. Puis il fil choix
d'Attigny, « lieu bien propre pour voir venir; » alors se livrait aux environs
une bataille dans laquelle furent mises en déroute les troupes de Charles-
Quint. Visitée plusieurs fois en 1591 par les troupes, toujours redoutables, du
maréchal de Saint-Paul. La même année, Henri IV partait d'Attigny pour se
rendre devant Omont retombé en puissance des ligueurs.
Attigny fut éprouvé pendant tout le dix -septième siècle. C'est d'abord le
régiment du colonel Silhair qui, pendant deux mois, « vécut à discrétion sur
le territoire ; » viennent ensuite : en 1649, le régiment allemand de Humming;
puis le régiment de Florestin; quelque temps après, les troupes, encore alle-
mandes, du régiment de Bonnaire. Alors excès sur excès, pillages sur pillages.
Les habitants d'Attigny sont obligés de chercher asile dans les villages d'alen-
tour. Et pendant les « brouilleries de la Fronde », quand les armées de France,
de Lorraine et d'Espagne guerroyaient en Ardenne, Attigny, épouvanté par la
terreur, était tellement vide qu'à peine les fameux « maquereaux du général
de Boufflers >» — bande de soldats indisciplinés et « chapardeurs », — accourus
pour faire bombance, purent-ils trouver stricts logement et nourriture. Arrive,
par surcroît, l'hiver de 1692, si terrible que les soldats cantonnés dans le vil-
lage trouvèrent tout naturel de faire brûler, pour se garantir du froid, maisons
— 6«8 —
<?t iiieiihlo!>. V.l ce ii'i-Iait [mis la preiiitére fois, puisijue iloiii Gaimeron écrivait
sou» la niliriiiuf : ■■ L'un IS38, smiVc ites miférex île la guerre en cepay* : Cette
aitiit'-e, aiiisy lyue li-s iJi-i-i-i'-Jeiitos, a est<.' ^ninileiiieiil dure à supporter aux
I>auviv» paliians. !i cause Aes ïoltluts qui liyvcrnoieiit en quelques endroits.
1^ boiirK du Clnsne à d<;iuy vuid d'habilans estoil niaiigr> enlièremeiit, celui
il'AttiKMv où i>stiiii-nl Id^vz Allemaiiits ii'avoit pas une maison entière qu'elle
lie l'usf di'st'oiiïi-itr- poui' l'ii avoir le lioys pour chauff>T tes soldais... •>
Attijjiiy Tut iiccupi' <-l dui-emeiil rn|uisîLioiiné, en 1870. par les armées aile-
niaii<li'squi! l'uni tuaiiiluil le gi''nér,il votiTùmpling. (Damson Histoihk d'Atticxt,
le srivi'itil M. Iti'U(.'i'-l.<'[iiallrp rarmite dr.inialiquemcnt les épisodes de cette
cici-upatioii doiiloui'i'use. -- Vdlr iiuasi M''.vriu: : Villes kt Villages res Abdeniees.)
Eglise. — Diile di's qiiiiizièiiir il sciziime sii-tles. Style ogival tlarabloyant. La
liiur ilu oluilier, siul K'sliffi' de IV({lise [inuiilive, sur le transept f^uache, remon-
leriiil 1111 <l<inziénir sii'i'le. Tnnli'rnis, l'aliln'- Tuumeur lui donnernit une origine
plus rx'ciili'-i'. ()i-ll>' tour, t''i'ril'il -- I.f> Kclisks e.n Akdkn.nr — est ^videoiinent
iiii n-sl>' iinjiot'laul <li-s ani'ii-unes i-i>n;'li'ui'ti(ins carlnviiigiennes. Elle appartient
uu dixième sièda;
ses analogies avec
la nef de St-Heioy
sont ti-ès frappan-
tes. Massifs qua-
dr.ingulntres en as-
sises de petit ap-
paivil soutenu aux
anj;;les par de sim-
ples pilastres accu-
sant les étages à
l'iiide de retraites
rnniiaiit larmiers;
la lour il trois éia-
Hfi irré^iiliers.
Les deux der-
niers sont percis
sur chaque (ace de
deux haies à pipîn
i;intre séparées
l'une de l'autre par
»<>ul cadre, é(;aleraent A pleîa
totale de contrerorta donne i
I charpente couronne, de façon
eoiislniile longtemps après la
sculptures en gargouilles exté-
id jiortail date du siËcle dernier; il est
viijjii-nicnl (liirilrr i.iiiiiiuc.
A l'iuli rient, vitraux riMuarquahlcs. Le mallre-aulcl est d'un fort gracieux
slyli' 1,'iiiis NV. Mciilii'iiiioiiK aussi : le pilastre qui supporte Tabat-voix de la
cliaiiv, c'i'St une d<'sci'iiti' de croix en ronde-bo.sse qui semble être coutem-
poraini' de I'.ImiIcs VllI; un tableau Je Nadal : Marie l'Egyptienne; un tableau
du (n'inlre allemand 4icrinain llom : le BapU'me de WUiltind, que le gourer-
neinenl de Juilliil prit din-clement aux liolielins pour en doter l'église; enfin
le bulM U'orfjue qui lègne sur toute la largeur au-dessus de In porte prtnci-
piili'. l'ne ouverture peri'^e dans le portail en éclaire le courotinement qu'il
découpe en silliouettcï : corbeilles de tleuis, groupes que forment « les attri-
liuls de la musique ■■, palmes d'une grande largeur d'exfcutioa.
EgllH d'AltlEIT
uiain<' )!(
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CCOUJ
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. I.'é^lis.
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rien.
Tr
es
■iilisle. l,e firii
Le Partage du PalaU, le Palais des Rois (7?) et le Diime entourenl l'église.
Le Dûroe est un édifice fort joli du seizième siècle, entre le chevet de l'égliae
et la firande-Place. Il s'élève sur des subsLruclions Ir&s anciennes si Ton en
iu^e par certains pans de maçonnerie au pied du mur vi>i-s le couchant.
A remarquer la (gracieuse façade occidentale de pur shle Renaissance et le
passage conduisant
au tlievel de Vé-
glisp apparteiiant
au slj'le gothique
de transition, avec
des détails Renais-
sance, ta construc-
tion de la façade
orientale coïncide-
rait avec la fouti-
deg cloches, iniiiiî
on y n fait, en I6H2,
des travaux iiiipor-
lunls. Letlâmehit,
sinon une résidence
des archevêques de
Reims, du moins U-
siège de l'admiui;^-
tnition tempdii'll.'
de leur châtellcuii'
d'Altîgny. Lt'dilir.
comprenait, ouUi'
la partie afTi-rlrc
naguère h la mai-
rie et a la jusiiri'
de paix, les mai-
sons voisines foi-
manl tout un i-<'>t<'
. pla.
'e de^ |i
.[.■-
voit e
fonds à solivi
minées monumen-
tales avec plaques
de foyer aux armes
de Lorraine. Sur la
façade du DAnie
sont gravées tes ins
727. JWort (te Chilfiii
La Mm» d' Attila T
suivantes : 647, Palais royal MU JKir Vhvii II. —
7.'l't, Coar pUnifre. — 76S-N22. AunnUfe gtnfrate
ites Franc*. — 786. liaptéme lie WHikind et d'Aihion.
Quelques- unes des maisons d'ulentour n^onl encore rien perdu de leur ori-
ginal caractère primitif; par exemple ; la « Maisim du Sabotier ••, b&tie en
encorbellements, et qui nous montre, sur une pièce de sa charpente, un
curieux petit homme en nmdit-bosse ; la maison dite •■ A la Ville de Paris >>,
ifi'i des poutres sculptées sont mordues par dex salamandres ; puis aussi celle
où se trouve gravide eu creux, sur la clef de voûte de sa porte demi-cinlrée,
Tuiscriplion : Pax hu'n: ikimuî, iSOS, paroles que prononçaient les prêtres en
l'iilrunt dans un liApital ou dans la maison d'un mourant.
Disparue la Halle eu face du Oâiue, autrefois Justice de paix et Mairie, avant
— 630 —
Ici ronstnirtion <l<> ^H(^tt>I do villo nouvoau (raprès les plans de M. Goutanl,
architoflf, aujounlhui s«Miati'iir (h*s Anl»*nnes. Cott«^ halle, autour de laquelle
les ^'oiis i\(' W'iWy w'ua'u'ui ilansrr et chanter leur fameuse ronde (voir Hilly-
Skmuy;, était sii[>portt'M> par cinquante poteaux de châtaignier. L*un des deux
poteaux de fiittaj^c se nommait le Poteau lie la Vierge: Tori^ine de cette appel-
lation remonterait aux démonstrations catholiques, les fameuses proee$$iùM
hlanrhea, dont, en J.'iSiî, à Toripne de la Li^ue, le diocèse de Reims fut le
théAtre. La toiture couvrait une vaste pièce centrale qu'entourait une galerie
de vinjit-quatre u (jspaces ».
Ch&teau. — 11 ne parait nullement i>rn«vé que les vestiges ou les substruc-
tions trouvés sur remplacement du palais d'Atti^ny doivent être attribués aux
rois des deux premières races. On admet toutefois que le palais d*Atligny,
situé près d'une ancienm^ voie romaine, était vaste et magnifique; qu'il avait
pour dépendances une forteresse, un parc, «les jardins, un vivier, des bains,
plusieurs maisons de plaisance, et que le ruisseau de Sainte -Walburge entou-
rait It's murailles et la forteresse. «« Ce palais — écrit dom Ganneron — n'estoit
pas dans le bourg d'Attigny-sur-Aixne, mais au village prochain de Dionne,
actuellement Sairite-Wauboiirg, et est probable qu'il fut aussy choisy pour la
commodité de la chasse comme estant proche et comme dans les Ardennes. 11
n'y a plus maintenant aucun vestige de l'ancien palais d'Attigny qui fut ruyné
plusieurs fois par les Normands, Hongres et Allemands; il semble que le reste
de ses matériaux ait rsté employé à hastir la belle église de Sainte- Waubourg
qui est en la campagne, non loin du chemin royal de Rrunohaut. » (Voir
Saintr-Vaubourg et, plus has, les Hol'rgs.)
Ecarts. — L'Ec/msc. l.'i hab.; Forrt, lo hab. ; écarts rappelant une scène de
sorcellfrie (voir Meyrac : ÎRAnmoNs kt Contks des Ardennes). — La Pifsoîte, 4 h.
Liieuxdits. — Les Mazinux, rappelant une léproserie. — \ai Molle, monticule
d'observation où se tenaient les chefs des armées en campagne. — Lo Caêwt,
i*endez-vous de chasse aux temps de Charlema^^ne. — La Marche de NatUré,
chemin conduisant, autrefois, d'Attigny à la maison d'Arche, par les Crêtes de
Poix. — La Vigne, ancien lieu planté d«^ vignes où, dit Froissart, « les Anglais
furent (en 1359) moult joyeulx de trouver trois mille tonneaux devin. » — La
Parle siipi^rieure, ou pnnl Thibniirel, évoque l'emplacement de la principale
porte d'Attigny.
Les Bourga, c'est-à-dire p»'tits burgs, petits bastillons rapprochés les uns des
autres et reliés par d«'s murs en terre. Ainsi se nomme le faubourg nord d'At-
tigny, qu'un i)ont. composé de trois arches demi-elliptiques, ayant chacune
sei/j* mètri's d'ouvertun', relie au faubourg sud. Kn cet endroit, les eaux lim-
pi<l«*s du ruisseau île Mazt'rny viciment se mêler aux eaux limoneuses de
l'Aisn«> : niélanp' qui ne se fait point volontiers. T)e part et d'autre naissent
des nuanci's mullicolorrs du plus gracieux effet. Aux Bourgs devait s'élever le
fameux palais carl(»vin;:ien d'Atti^^ny; la situation de ce lieu sur TAisne, an
conilueiit du ruisseau qui descend des pentes de l'Argonne, en avait dû faire,
autrefois, une de ces stations de pécheurs ((ui, dîins nos contrées, Axèrent
tant de [»opulations errantes; ses mirasses prairies, qui servaient à Télève du
cheval de hataille, n»*cessitèrent ces foires aux poulains si courues dans cette
région, aux époques de Charlerna«;ne. dont le palais fortiflé sur^'eillait, sans
doute, le passable île lAisne à l'endroit, où ce cours d'eau fait ligne de démar-
cation entr-e les Antennes et la Champagne. Aux Bourga même, d'ailleurs,
n'avons-nous pas la Crotit^re grande et petite — en vieux allemand : crofl,
si^^nifiard ce «pie U* droit féodal appelait : le vol du chapon; 7— puis la Cli"
mitHli\ c'e^t-ii-dire la promenade puhlique, le mail; et encore la Baraudelle,
ouvrage de défense, sur le passage d'unt; rivière, dont on voit encore d'im-
portants restes en am<»nt, i)endant les basses eaux.
— 651 —
Les Remparts, Le cartulaire G 289 de l'archevêché de Reims, écrit dans la
deuxième moitié du seizième siècle, renferme un assez grand nombre de docu-
ments qui concernent les Ardennes. Entre autres, une convention passée entre
Tarchevêque de Reims, possesseur de la châtellenie d'Attigny, et les habitants
de ce bourg, sur un projet de fortifications. Ceux-ci s'engagent à payer au
prélat, « pour faire fermer Attigny », cinq cents livres parisis dans l'espace
de cinq ans; les premières cent livres devant être versées avant le mois où l'on
commencera les travaux. L'archevêque prendra aussi, pendant dix ans, de cinq
sous un denier sur toutes les denrées que l'on vendra en la ville. Ces impo-
sitions doivent être affectées uniquement « à l'œuvre de la forteresse » ; et si
Tarchevêque n'y faisait point travailler, la ville serait quitte de toutes ses obli-
gations à son égard. Dans son Histoire d'Attigny, Hulot ne mentionne pas ce
traité : il semble ne l'avoir point connu.
Derriére-les-Bois, terrain aujourd'hui défriché, ancien rendez-vous de chasse.
— De même à la Culée-Roga, anciennes forêts entourées de pâturages. — Les
Qualre-Jours. — Le Vivier, où Charlemagne mettait son poisson en réserve. —
La Montée-Betmay. — Les Budes, — Le Chemin-de-Routy, ou des Relhélois. —
Chambourel.
Le Campj sur la rive droite de l'Aisne, au couchant des bourgs, occupé de
juin à fin septembre 1521 — pendant le siège de Mézières — par l'armée
royale : 36,000 hommes, que commandait le duc d'Alençon, beau-frère de
François I<". De ce camp, le poète Marot data quelques-unes de ses épîtres
« à la noble Marguerite », sœur du roi ; notamment l'épltre m « pour ceux
qui allaient en mule au camp d'Attigny. »
Les Mazures, où l'on aperçoit assez vaguement quelques traces de maisons.
Cette terre des Mazures appartint jusqu'à la Révolution aux dames de Saint-
Etienne de Reims, qui perpétuaient le monastère habité par elles, originaire-
ment, aux environs de Soissons, en même temps que les religieux du Val-des-
Ecoliers, de Reims. Une colonie de ces moines vint s'établir à Attigny où ils
eurent leur monastère qu'entouraient, notamment, au lieu dit le Val-des-
Ecollers, d'assez nombreuses prairies. Le couvent se trouvait dans les « terres
des Mazures, au-dessus d* Attigny ». Lorsque fut, il y a de cela longues années,
redressé le chemin qui sépare les Mazures de la Couture, on trouvait une
manivelle de fer en forme exacte de croix, au haut de laquelle était évidem-
ment attachée la chaîne de fer servant à mettre en branle la cloche du cou-
vent, détruit pendant les Guerres de religion et dont il ne reste plus vestiges.
En 1653, après la bataille de Rethel, les ruines des anciennes habitations qui
s'élevèrent aux Mazures étaient encore assez nombreuses et assez hautes pour
qu'un « parti d'Espagnols » aient pu s'y tenir en embuscade, sans être vus, pen-
dant tout un jour de marché.
ALLAND'HUY-ET-SAUSSEUIL. — H., 537. — E., 180. — D. C, 7. —
D. A., 21. — D. D., 38. — Hect., 871. — B. P., Attigny. — F. L., le dimanche
après le 25 novembre. — C" P. — G. — T. — Le territoire de cette commune,
un des plus fertiles de l'arrondissement, s'étend presqu'entièrement sur les
ailuvions de l'A/sne pour 332 hect., et sur le limon pour 527 hect. Près de
Sausseuil, une bande de 12 hect. formée par des marnes crayeuses. Territoire
traversé par le Poivre et le Migny.
Histoire. — C. de Reims. Si l'on en croit les commentateurs du polyptique
de Saint-Remy, Alland'huy serait la localité anciennement appelée Adlolsda;
peut-être de Al-od signifiant : terre libre. Au nord d'Alland'huy, furent décou-
vertes de très intéressantes traces d'habitations anciennes. Ne faisait avec Saus-
seuil, avant la Révolution, qu'une paroisse. Occupé par les Prussiens en 1870.
Eglise. — Vieille église avec un clocher de style romano-bizantin.
— 652 —
Ch&teau. ~ A Sausseuil, un ancien ch&teau possédant une chapelle, où
seuls pouvaient venir entendre la messe ceux des habitants qui payaient
'M) livres annuelles au sei^'neur. (Pour les de Grèvecœur, ancienne famille sei-
gneuriale, voir Villers-dkvant-le-Thouh.)
Ecarts. — Burricrt' Créve-Cœur, 5 hab. — Barrière d'AllancThuy, 7 hab. —
Les Çarrirros, 0 hab. — Crève-Orur, o hab. — Ferme de Chesnou, 16 hab. —
Saussi'uil, 89 hab. — Le Moutin; autour duquel des fouilles mirent au jour une
énorme mâchoire dichtyosaure. — Le Champ-Frappin, En cet endroit, se réuois-
saieiit les sorciers pour leur sabbat, non loin de la grosse croix dite : Croix du
Curr.
CHARBOONE. - H., 457. — K., 134. — D. C, 3. — D. A., 47. — D. D., 34.
— n»»ct., 907. — B. P., .Atli^my. — K. L., le premier dimanche d'octobre.—
C'*" P. — B. B. — S. T. — Le territoire de cette commune est le plus riche de
l'arrondissement. Deux parties distinctes : la partie méridionale, qui 9*étend
dans la vallée de l\4/s/i(.'. comprend des alluvions argilo-sableuses, glaiseuses
en qui'hjues points; la partie septentrionale est surtout constituée par Targile
sableuse Jaune du limon, mais on y trouve aussi la glaise du gault, un petit
iambpau de ^diio et quelques terrains d'ailuvions. Sables verts avec nodules
phosphatés. Arrosé par d'assez nombi-euses sources, notamment par le Faiere,
Histoire. — 0. de Vermandois. ('.e village appartenait dès 1203 au comtede
Bethel, Ilu^'utfs III, «|ui Tohtint en lief et hommage de l'église Saint-Remy de
Beims. Cliarbo^Mie n'iMi conserva pas moins son titre domanial et ses seigneurs
particuliers, parmi les({uels : « fîaiichier de Charboigne, moine de Saint-Remy
de Reims, frère de la comtesse de Rrtest, oncle du comtede Flandre etcoasin-
;:ermain au comte du (îrand-Pré, qui trépassa Tan de m ccc xxix le jour de
TAsciMision jionr Dieu, prit*/ pour lui. » Les habitants de Gharbogne, au temps
(le Louis XIII, étaient tenus «raller faire le guet ou la garde au château d*Omont,
à nir>ins qu ils ne préférassent payer animellement une indemnité de 12 livres,
r.ette nblifzalion semble avoir été créée par la ligue de défense que les popu-
lations (le la frontière septentrionale du duché de Reims avaient été obligées
d'opposé]' aux incursions incessantes des bandes armées à la solde des tont
puissants évé<|u(;s de Lié;ie. Bepris sur les Espagnols après la bataille de Rethei,
IC.'iO. Menacé en l.V.H par Henri IV, que le duc de >îe vers avait appelé dans les
Ardennes. « Le roi de .Navarre continuant tousJoui*s le chemin de la Champaigne,
disposa le lo<;ement de son armée ès-environs d'Attigny, à la teste desquels il
lo^ea ses hai'qu(*buziers à cheval en ung villaige nommé Gharbongne, faisant
mine de le voulloir assaillir. Mais le sieur de Villiers Sainct-Paul se jetta dedans;
lequel, gaillard de son naturel, entreprit denlever le logis des plus proches de
luy, par une notable charge se garantir du siège, et, pour y parvenir, donna
ilans le dict (Miarbo^Mie où il battit et chassa ceux qui lui osèrent résister, en
terrassant jusques au nombre de soixante qu'il envoya chercher sépulture et
eut Continué du reste sy les trompettes sonnantes partout & chevaine leussent
averty de sa retraite, ramenant avec luy près de six vingtz chevaulx de butin;
exploiet qui encouragea de tant ce jeune seigneur qu*il ne faisoit plus que les
incommoder tant par ses courses que par allarmes. » (Mémoires du MARiCH.%L M
Saint-Paul.)
Eglise. — Semble remonter â la fin du quinzième et au commencement du
seizième siècles. Les portes latérales datent du dix-septième siècle. Aux vous-
sures de la grande opve, portail principal, de curieuses statues; à gauche, celles
de sainte Marguerite, de saint Fiacre, de sainte Catherine; à droite, celles de
sainte Madeleine, de saint Ktieime, de saint Michel. Au pignon du transept nord,
un grand saint Christoi)he, et, à la pointe du même pignon, un saint Michel
ailé qui terrasse le dragon. « Une tradition locale erronée — dit le docteur 1^
Bntrt* du oUlMU d> Chirbogna
cent — regarde comme le portrait de Gaucher de Charbogne un buste de profil
placé dans le tympan du fronton ; mais ce busle n'est qu'un simple motif —
époque Renaissance — d'ornement banal, m Mentionnons aussi le beau bénitier
en pierre style Louis XIV.
Ch&teaa. — L'extrémité ouest de Charbogne, qui se trouve être la partie la
plus rapprochée du Foivre, parait être de fondation plus récente que la partie
centrale du village. Cette dernière se groupa, naturellement, autour du chAteau
protecteur : alors grande enceinte quadrangulaire avec tours puissantes. La
demeure féodale des
seigneurs de Cbarbo-
gne occupa-t-elle tou-
jours ce même ein-
placementî Tel qu'il
nous reste, actuelle-
ment — une vaste
maison de ferme, —
il remonterait à la
deuxième moitié du
seizième siècle. Les
fossés qui l'entou-
raient alors étaient
profonds et servirent
souvent de refuge
aux malheureux ha-
bitants de lu contrée
que tuaient, que rui-
naient les guerres de
la Ligue, de la Fronde et les incursions espagnoles. Lne description très
exacte de ce château nous est transmise par l'acte d'achat qu'en Ht, le 21 jan-
vier 1616, 1' le seigneur Daniel de Wignacourt i., et deux inscriptions se lisent
encore sur chacun des pilastres encadrant l'entrée de la cour d'honneur, l'une
faisant allusion ù la guerre dite « de la succession d'Espagne », et l'autre :
" Antoine m'a fait bastir en 1706 »; Antoine de Wignacourt, en ce temps sei-
gneur de Charbogne et fils de Daniel. La seigneurie de Charbogne semble avoir-
été scindée, jadis, en deux parties; l'une dépendante de ce château dont nous
venons de parler; l'autre dépendante d'une forteresse que l'on appelait encore,
nu seizième siècle, la Grande Maison, et dont il ne reste plus trace aujourd'hui.
Ecart. — Le Moitlin. H.
CHUFFILLT-ET-ROCHE. — H., 248. — E., 76. — D. C, S. — D. A., 1 1.
— D. D-, 43. — Hect., 762. — B. P., Attigny. — F. L., le troisième dimanche
de mai et le dimanche qui suit le 3 juin. — C" P. — Sol présentant de faibles
ondulations. Le sol arftileux jaune du limon recouvre une grande partie du
territoire. Marnes crayeuses entre ChufUlly et Cœ^ny. Quelques alluvions argi-
leuses de ruisseaux. Territoire arrosé par ta 4.oire et le ruisseau de Cœgny.
Sources nombreuses, parmi lesquelles : la fontaine Mariée, les fontaine' de
Cœgny, de Roche, de Saint- Màdarit; la fontaine Saint-Pierre, jadis lieu de pèle-
rinage. — C. de Reims.
Eglise. — Remontant au quinzième siècle, bien que certaines de ses parties
semblent plus anciennes. Portail reconstruit en 1763. Le grand autel date de
Louis Xlll. Un fort beau tabernacle, édicule circulaire avec d6me.
Ecarts. — Cirgny, 57 hab. — Mfry. 16 hab. Petite chapelle sous l'invocation
de i< saint Médard le Pîchard »; un vieux château d'origine mérovingienne,
n'ayant conservé de son caractère primitif, à la suite de restaurations nom-
— 654 —
breusos, que sa forme en quadrilatère, exacte étendue de ses dimensions et
son emplacement paludéen. La terre de Méry, était, à l'origine, un des fiefs
composant le domaine royal d'Atti^ny. Les derniers seigneurs féodaux de Méry
fuHMtt les La Tour d'Ortaize. — Mon-LPe, 2 hab. — Roche, 103 hab., où n'exis-
tent plus le chiltoau et sa chapelle dont parle Jean Hubert. Dans Téglise de
Chuflilly, une pierre tonil>aIe nous révèle l'existence, au dix-septième siècle,
d'un seigneur de Hoche. Nous avons d'ailleurs, datant de i525, un dénombre-
ment de Hoche — fief mouvant de la chdtellenie d'Attigny — fourni par « noble
home Antoine Cuvillier, seigneur de Hoche, et Jeanne de DinthevîUe, sa
femme. » Kn 1739, appartenait à « Monseigneur prince de Rohan, archevêque de
Heims, le droit de ressort, par appellation, des lieux de CbuflilLy, Méry et
Hoche, n — Wallart, ferme qui figure sur la carte de Gassini comme habita-
tion seigneuriale. Appartint, en 1734, à Geofi'roy de Vallars, écuyer, et à dame
Klisant de Maupertuis, sa femme; pendant la Révolution, à la famille Ancelet,
du Mont-de-Jeux. Au commencement du siècle, fut détruite cette ferme dont
le dernier fermier s'appelait Cuif.
COULOMMES-ET-MARQUENT. — H., 273. — E., 86. — D. C, 5. -
I). A., 14. — D. D., 42. — Heot., 1,198. — B. P., Attigny. — F. L., le dimanche
qui suit le 29 juin. — O' P. — Toute la partie est du territoire repose sur an
plateau crayeux se terminant à louest par une falaise dentelée de raTins
profonds. A mi-côte commencent les marnes crayeuses. Terres d'assez bonne
qualité, surtout les terres limoneuses, en dépit du proverbe : » Poire de Gon-
lommes — étrangle son homme. » C'est beaucoup trop accorder à la rime.
Histoire. — C. de Hfims. Coulommes fut,^ans doute, à Torigine une im-
portante agglomération romaine. Plus tard, fief du domaine royal d* Attigny.
Charte de franchise octroyée par (iuillaume aux blanches mains, i223, ardie-
véque de Heims et seigneur d'Atligny. De cette époque, date le moulin banal
de («oulommes. Village tellement ruiné pendant les guerres de la Fronde, qu'il
n'y resta plus que quatre habitants.
Eglise. — (construite au quinzième siècle; toutefois, le transept est d*origine
beaucoup plus ancienne. Autel en marbre qui, nous apprend une inscription,
fut " l'ait par les soins de M»"® Jean de Hiai, curé de ce lieu, 1770-1771. »
Ch&teau. — Dans un dénombrement qui date de 138o, il est fait allusion à
la •< Maison-forte et Justice » de Coulommes.
Ecarts. — Marqucny, 45 hab. — Moulin de Couvieux, N. C.
RILLY-AUX-OIES. — H., 279. — E., 99. — D. C, 5. — D. A., 13.—
D. D., H. — llect., 34<». — B. P.. Semuy. — F. L., le dimanche qui suit le
18 octobre. - C'« P. - G. — T. — H. Ù. - S. T. — Calcaire à astartes sur
lequel s'étendent des vignes. Terres marneuses assez bonnes. Glaise gris-TCr-
dàtre ou gault; sables verts avec nodules. Carrière d'où l'on extrait des moel-
lons. Territoire traversé par IWisne sur laquelle se trouve le moulin deSaint-
I renée.
Histoire. — C. de Heims. Village fort ancien, où passaient saint Waast et
Clovis, lorstiue ce monarque allaita Heims pour se faire baptiser. Après qulls
t'urent traversé l'Aisne sur un pont — dont on voit encore, lorsque les eaux
sont basses, cinq ou six pieus, - saint Waast, « faisant le signe de la croix (sur
un av(>ugles lui fit venir aussitôt la lumière du ciel, et ce, en présence du roj,
lequel s'estonnant d'ugne telle merveille se confirma de plus en plus en sa
créance nouv(>lle et à prester l'oreille plus volontiers à ce que saint Waast loi
[>re<clioit. Un bastit dt^puis une chapelle au mesme lieu en mémoire de ce
miracle et je crois qut' c'est l'église du village de Semuy qui est prieuré et
paruisse et est située entre Yonc et Hilly distant. . . par un pont de pierre que
— 655 —
le duc de Guise fit rompre pour empescher le passage aux reistres qui venaient
secourir les huguenots de France. » (Dom Ganneron : Centuries du Pays des
EssuENs.) — Saint Waast bénissait ensuite une fontaine dont les eaux acquirent
alors le pouvoir de guérir les coliques des enfants nouveaux-nés.
Parce qu'un jour ils reçurent somptueusement le seigneur d*Attigny, les habi-
tants de Rilly furent exempts de tous droits à condition cependant que tous les
ans « une société, composée d'une personne de chaque ménage, irait le pre-
mier jour du marché, après la fête de saint Jean-Baptiste, danser autour de la
halle d'Attigny en chantant : Nous sons de Rilly-auœ-Oies, — Nous en devenons. —
Nous y rirons encore, — Tra la! la! — Nous lisons dans un cueilleret de 1757 :
« Sont exempts du droit de vuinage les habitants de Rilly-aux-Oies, ainsi que
des autres droits détaillés aux cueillerets, suivant l'ancienne coutume, en fesant
par les fîlles et garçons du dit lieu, le jour de la Saint-Jean-Baptiste de chaque
année, trois tours de danse autour de la halle d'Attigny avant dix heures du
matin, lesquelles étant sonnées sans l'avoir fait, seraient déchuz de la dite
exemption. Et est tenu le fermier de Son Altesse de leur fournir, le dit jour,
deux douzaines d'échaudées, quatre bouteilles de vin, ou pain et cerises. »
Rilly, l'ancien mot gaulois qui signifiait « passage guéable ». Mais pourquoi
c< aux oies ». Dans quelques anciens documents, nous trouvons : « Rilly-Ose-
raies », c'est-à-dire : aux oseraies. « Rilly-aux-Oies » ne serait-il qu'une con-
traction de « Rilly-aux-Oseraies »?
Eglise. — Date du quinzième siècle. L'abside et les transepts, éclairés de
fenêtres à meneaux, portent les caractères de la seconde période ogivale. L'un
des pignons, celui du nord, est orné de crochets et d'animaux accroupis. De
ce côté, vers la nef, une tourelle, en briques, conduit à l'étage campanaire.
A l'intérieur, nous mentionnerons quelques fragments de vitraux peints dans
le tympan de la première fenêtre, à droite de l'abside; une jolie piscine du
seizième siècle; et l'épitaphe de Antoine Pelletier, « lieutenant dans le régiment
d'Heqvancourt, » décédé le 3 février 1693.
En face du portail de l'église, dans le cimetière, une croix en fer porte le
nom d'un des derniers représentants d'une ancienne famille de la noblesse
ardennaise, celui de Jean-Nicolas-Ange de La Tour d'Artaise, mort à Rilly le
4 novembre 1863, à l'âge de soixante-dix-neuf ans.
Dans cette église, près la porte principale, se voyait encore, en 1857, une
stèle romaine supportant un bénitier. Elle avait environ 1 mètre de hauteur
et 40 centimètres de côté. Sur la face antérieure la plus large, régnait une ins-
cription d'environ dix lignes. Cette unique inscription romaine de la région
disparut lors des travaux d'allongement faits à l'église. (Docteur Vincent :
Lnscriptions anciennes de l'Arrondissement de Vouziers.)
ChÀteau. — Vestiges d'une forteresse que fit construire Uccelin, sire de
Rilly-aux-Oies. (Voir Suzanne.)
SAINT-LAMBERT-ET-MONT-DE-JEUX. — H., 419. — E., 118. —
D. C, 4. — D. A., 18. — D. D., 36. — Hect.,. 1,081. — B. P., Attigny. — F. L..
le dimanche qui suit le 17 septembre. — C" P. — B. B. — S. T. — Calcaires
à astartes; sables verls; argile du gaull; limon; alluvions modernes; nodules
phosphatés. Terrain accidenté. Vignes donnant un vin assez agréable. Terri-
toire arrosé, notamment, par l'Aisne et par le ruisseau de Saint-Lambert. —
G. de Vermandois.
Eglise. — L'ancienne église de Saint-Lambert fut jadis l'une des plus
curieuses de la région. Se composait de deux parties : la première, une cha-
pelle datant, ce semble, du onzième siècle; la deuxième formant une nef et
l'abside d'origine plus récente. Un charmant portail flamboyant, restauré en
1736, fut brutalement détruit en 1879. L'église actuelle, d'assez belle propor-
— 656 —
lion, abrite la tombe d'Antoine de Joyeuse, gouverneur de Mézlères, décédé
en 1601, et dont les hydres gravées aux angles du marbre encadrent cette
inscription :
La naive bonté, la charité parfaicte
La noblesse et valeur eurent icy retraicte
En leur temple caché soubz ce triste tombeau
C'est lOlEVSE, hé comment ce qui nostre joieVSE
Et nous baiffne en ces pleurs V appelez-vous lOIEVSE?
Ouy car il est au Ciel tout j'oieux et tout beau
ChÀteau. — L'ancien chiVteau que les Joyeuse habitèrent se trouvait dans
le liaut du villajje; quant au castcl flanqué de tourelles qu'on aperçoit de la
voie ferrée, il est de construction moderne. Appartenait à M. Louis Tirman,
sénateur, après le décès duquel il est resté propriété de la famille.
Ecarts. — La Tuilerie. H. — Le Moulin-Demoulon, H. — Le Moulm-Watrin;
en ruines, existait déjà en 1322. — Mont-de-Jeiur, T6 hab. La terre de Mont-
de-Jeux, commune distincte il y a cent ans, fut érigée en comté par Louis XIV
en faveur de Jean de Schulamhert, nian'*chal de France, chevalier des ordres du
roi. Tirerait son nom d'un temple qu'en cet endroit les Romains élevèrent à
Jupiter. Il est certain qu'un édifice de construction romaine, dont un incendie,
en 1848, anéantit les derniers vestiges, couronnait la croupe occidentale delà
colline sur le dos de laquelle Mont-de-Jeux étale son unique rue. A Textrémité
opposée, celte rm*, par un brusijue détour à angle droit, se poursuit le long
des murs et des constructions d'un vaste quadiilatêre où se dressent les pavil-
lons restaurés d'un château plus moderne.
(Juehiues lieuxdits rappellent cet ancien château, que fit construire le maré-
chal de Schulambert, mort k Mont-de-Jeux, et enterré dans les dépendances
d'un prieuré aujourd'hui détruit; — par exemple : la Po/ence; les ViffnesduSd-
ynrur; le B^iis du Four, évidemment du four banal; le Chiteau, dit quelquefois
aussi le Grand Jardin — celui des anciens ducs de Joyeuse, — où tout récem-
ment, en labourant la terre, on découvrit quatre statuettes en plomb, sem-
blant avoir été jetées dans le même moule, et représentant chacune un abbé
avec son camail à grand capurhon. Dans la rue principale de Mont-de-Jenx,
une maison porte inscrit sur sa façade, dans une circonférence : La loi H le
roi, 1701, Qu'était cette maison?
Nous lisons dans les Akfichks dk Hkims, 1772-1792 : « Saint-Lambert, Vente par
>fme tViioité (1(> Gonflans, comtesse douairière de Mau'lde, dame de compagnie
de Mesdann^s de France, v« de M" Lnuis-Franeois, comte de Mauldre..., de-
nieunmt a Paris, de la terre et seigneurie de Saint-Lambert, près d*Attîgny,
movennant 2i.*»,000 livres. — S'adresser à M'' Garnier, notaire au Ghàtelet. — Le
4 août 1777. »
SAINTE- VAUBOURG. — H., 21,). — E., 64. — D. C, 3. — D. A„ 13,—
D. l)., 40. — llect., 091. — H. P., Attigny. — F. L., le premier dimanche de
mai. -- C'** P. — H. H. — Le limon forme, en grande partie, le sol de cette
commune. A Touest du village, des marnes crayeuses qui donnent d'excellentes
terres favorables à la culture des seigles. Deux sources arrosent le territoire :
la Doi'euse et la fontaine Sam le- Heine.
Histoire. — C. d(; Heims. N'était autrefois qu'une simple ferme enclarée
dans l'enceinte du palais d'Attigny, dont elle formait une dépendance appelée
Dionne. Prit le nom de Sainte-Vaubourg lorsque Charles le Simple, en 916,7
porta les reliques de sainte Walburge en l'honneur desquelles il fit élever ane
chaprlle et construire un prieuré, u avec un cloître pour quatorze moines, n Cette
sainte, écrit dom Ganneron « estoit angloise, fille de saint Richard, roy en Angle-
^«AMlJ
.f f%L 'fiM
EgllH de Mlnu-Vaubonrg
— 657 —
terre, et sœur de saint Willibaud, évesque, et rie saint Wuimbaud, abbé. Saint
Roniface, évesque de Mayence, la Ht venir en Allemagne où saint Willibaud, son
frëre, lui baslit un monastère appelé Heydenheim (dans le royniinie de Wur-
lember{{) où elle fui abbesse et y passa sainctement le reste de ses jours, estant
morte selon aucuns lan 776 le 25 febvrier, ayant faict beaucoup de miracies
durant sa vie et après sa mort. " (Voir Attignï.)
Eglise. — A l'ouest du village : coquet édifice de la (In du quinzième
siècle — sans doute 1482, — renommé pour l'élégance et la beauté de ses pro-
portions. Portail re-
marquable. Les voûtes
datent du seizième siè-
cle; le transept, cûté
nord, fut réparé, Louis
XEII réynant.
Autrefois, l'église
l^ossédait quelques
parties du corps de
sainte Vaubourg : ces
reliques ont disparu:
mais en IA41, t'évèque
de Bruges en offrit
d'autres appartenant à
cette mi^me sainte. I.a
châsse est un corft«l
de bois obloug, ouvert
sur ses faces et de style
pseudo-gotbique.ll re-
pose sur l'autel dit de sainte Walburge, lequel occupe le fond de la nef laté-
rale droite et fut érigé dans les premières années du siècle, lorsque fut détruit*^
In chapelle de sainte Vaubourg, sainte que l'on invoque pour la fjuérison de la
Ecarts. — Le Bardo, 3 hab. — Le ChiHenu, ,H bab.
Lieuxdits. — Le Pré des Diables. Au pied de la chapelle — il n'en reste plus
trace aujourd'hui — que fil construire Charles le Simple pour y déposer les
reliques de sainte Walburge, s'étendait ce pré qui fui souvent le théâtre —
affirme la légende — de singulières scènes de sorcellerie. La tradition prétend,
mais h tort, que celte chapelle aurait été construite, avec celle de Thélines
(voir Bmise) et de Montmarin (voir Gcvry], à la suite du vœu que fit Charles
Martel, "32, s'il revenait vainqueur des Sarrasins. Dom T.anneron écrit que
Charleniagne en ordonna la conslruclion " comme il travailloit en divers lieux
à y laisser des monuments de sa piété, -i (Voir Meyrac : La FohÉt des Ardknnks.)
— Vieille, où s'élevait autrefois un important village que mentionne une charte
de 916. — 1^ Bois, rendez-vous de rhasse aux temps carlovingiens. — Le Che-
min des Romains. — Le Prîeiin^ où se trouvait le prieuré fondé par Charles le
Simple. (Voir, pour l'histoire de ce prieuré et l'explicatioD détaillée de ces
lieuidits, Meyrac : Vlllrs et Villages des Ardennes.)
SAULCES-CHAHPENOISES. — H.. 450. — E., 133. — D. C, 7. —
n. A., 21. — D. D., 44. - llect.. 3,264. — R. P., Alligny. — F. L., le dimanche
qui suit le 2.Ï octobre. — 0' P. — B. R. — L'angle sud-ouest du territoire est
occupé par le plateau crayeux ; 728 heclares. A mi-côte de l'escarpement qui
le termine, commencent les marnes ; elles s'étendent sur tout le reste du ter-
ritoire. Terres d'excellente qualité. Pays, d'ailleurs, essentiellement agricole.
Nombreuses sources— entr'autres celle nommée : Chef <te la Hiviêre — qui se
43
— 638 —
réuni:<seut pour former h' ruisseau (le Suulccs. Forliiié aux temps de la Ligue.
— C. de lieims.
Eglise. -^ Comiiienct'e uu douzii>mL* siècle, fut achevée au siècle suivant.
l/ui)e ilt's plus remarquables de rArdenne. L'architecte, pour sa grosse tour
quadrilatérale, soiif^ea sans doute à réalise Suiiil-Hemy de lieims. Arintérieur,
Cfttf leur olFn', dans les chapiteaux de colonnes et sur les caissons des clefs de
voîlte^, d'inléressants échantillons de sculpture décorative. Les clefs de voûtes
s(' recommandent plus partirulièrenient par les ornements héraldiques et histo-
riques dont elles sont recouvertes. La nef principale, qu'éclaire une rangée de
fenêtres à plein cintre prenant jour au-dessus des toits des bas-côtés, est tra-
vei-sée par une énorme solive supportant un plancher en plafond. Un petit
portail, du quinzième siècle, vis-a-vis le midi, laisse admirer les fines cise-
lure> de son i)rnementation. Sur deux contreforts nu^ridionaux, deux inscrip-
tions curieuses, dont l'une nous donne le premier spécimen local de l'usage
des chiffres arab»»s : «« /V re pilr 9 et quarn- 1 brun,,, » — « Le pilier, dit
1«* docteur Vincent, est 9 = neuf, mais il n'est ni carré, ni brun : ce mot
<' t|uarré >• si^Miifle capable de supporter un propos leste, énergique. Quant
au mot brun, une racine des anciennes langues du Nord, il équivaudrait à :
dur. solide. >• Sur Tautre inscription, on lit : k Quand ceste chapelle on nsfU» —
Cnin V'ius vth^y vf I'hksktkmknt — La première pierre y as$il — Jehan Leyuay
pour commenirmenl . , . » Ce moi présentement révèle, à coup sûr, un poète
ardennais.
ChÀteau. — Sur le lit>u dit, aujourd'hui, VEtany tie Pcrthes, s'élevait une
forteresse, détruite pendant la Li^ue, et dont il ne reste plus vestiges. Toute-
fois, avec les débris de ce chàleau-fort fut construite une maison de ferme où
l'on remarque de curieux plafontls en o^Mves et d'immenses cheminées en
marbre rouf;e (voir dans Mt^vrac : Villks kt Villages des Aroe.n.nrs, la légende
du «( dernier seigneur de Saulces »i. Lorsciue le château fut détruit et que le
sac du village s'ensuivit, ses habitants, tcrritiés, coururent se réfugier à Tagnon
où six lon^s mois ils demeurèrent. Et quand ils revinrent à rendroil qui avait
été S^iulces, ils furent oblif;és de construire un villa;;e nouveau : le Saulces
actuel.
Ecarts. — Le Moulin. II. — Mosvou, 4 hab. A Moscou, le chef d*escadron
(lomniaux, qui concourut si vaillamment A la belle défense de Verdun, passa,
connue garçon de labour, ses premières années de jeunesse.
Lieuxdits. — La Hurile du Four; du four banal. — Le Chapitre, terre qui
fut propriété du chapitre de Reims. — Lo Mont-Tremblant, — Le Trmt de$
Bii'ufs, où, pendant une épidémie, furent enfouis tous les bœufs de la région; une
belle prairie s'étend sur cette fosse immense. — VEtany de Perthes, — VEtang
lie Pnuilly, en souvenir du marquis de Pouilly et du seigneur de Perthes. —
Le Mnht-Cuchereau» où, dit la tradition, s'élevait une abbaye; en ce même
endrnit, une maison >'appelant : Ferme de l'Abbaye, — Avecgue, nom d'un vil-
lage problématique, brûlé par les troupes de l'aventurier hollandais Grcu'estein.
La tradition ajoute (]ue ce viltaji^e eut une maladrerie.
SEMUY. — IL, M). — t:., 113. — D. C, 7. — D. A.. 13. — D. l)., 39. —
lied., 397. — B. P., Seniuy. — F. L., le dimanche qui suit le 9 mai. — G. —
C'*' P. — L'étafie du calcaire à astartes occupe presque tout le territoire. Près
de Seniuy, marnes crises et bleues avec lits minces de calcaire gris compacl.
Carrières de moellons. Quelques sables verts avec nodules phosphatés. Terri-
toire traversé par le canal des A r de unes. Culture de la vigne. — C. de Ver-
mandnis.
Eglise. — Hemonterait an fameux an mil. Toutefois, il est plus probaUe
qu'elle daterait, seulement, du treizième siècle. Mais, de ses origines k
— 659 —
jours, fut souvent restaurée. Naturellement, elle a perdu son caractère pri-
mitif. Dans la nef, une curieuse statue de saint Nicolas. Proche de l'église, jadis,
un prieuré : si Ton en croit la légende, Semuy devrait son nom à ce prieuré
de six moines. Dépendait de ce prieuré une léproserie située au bord de la
voie romaine, mais dont, en 1671, déjà, ne restait plus trace, « les bastiments
ayant estes ruinés et abandonnés par Tabondance des eaux. »
ChÀteau. — Aurait été construit par les Joyeuse de Saint-Lambert, qui,
tout d'abord, en firent un somptueux rendez-vous de chasse. Semuy eut, suc-
cessivement, pour seigneurs, les comtes de Grandpré, les Boham (en 1430), les
Joyeuse; en 1572; une partie de la seigneurie appartenait à Michel de Pasieu,
chevalier de Tordre du roi, baron d'Anglure, Pavant et Wartigny, dont la lille
épousait Antoine de Saint-Paul, le fameux maréchal ligueur. Dans Téglise de
Semuy, « git messire Henri Louis de Mussan, vivant seigneur de Semuy...
décédé le lo décembre 1777... M™® Elisabeth de L'Espagnol, son épouse, lui a
érigé ce monument; triste témoignage du tendre attachement qui Tunissoit à
lui, désirant qu'un jour sa cendre soit placée sous cette même tombe. »
Ecarts. — La Commodité, 4 hab. — Cochet, 3 hab. — V Ecluse n° 23; V Ecluse
n^ 25; V Ecluse h° 26; ces trois écarts distincts ayant un ensemble de 14 hab.
— Le Moulin de Varroux, 2 hab. — La Cour Renault, 12 hab., ancien fief, sur
lequel s'élevait un château féodal, et dont furent titulaires, notamment, les
familles de Bouteville, Lécuyer de Montgon et Montguyon. — La Maladrerie.
Actuellement un vignoble sur une colline longeant la rive droite de TAisne,
non loin du Vieux-Pont, à côté du chemin des Romains,
VAUX-CHAMPAGNE. — H., 238. — E., 84. — D. C, 5. — D. A., 17. —
D. D., 42. — Hect., 1,070. — B. P., Attigny. — F. L., le dimanche après le
18 octobre. — C* P. — Craie sur le plateau élevé qui domine Vaux; les marnes
constituent le reste du territoire. Environ 32 hectares d'alluvion marneuse cul-
tivée en prairie. — C. de Vitry.
ChÀteau. — Une ferme aujourd'hui. Se serait élevé sur le lieu dit le Rami-
chon. Dans ce château, naquit le fameux La Ramée, qui, voulant être roi de
France, se faisait passer pour fils légitime de Charles IX et d'Elisabeth d'Au-
triche. Fut condamné, par le Présidial de Reims, à la pendaison; jugement que
confirma le Parlement de Paris. Pendant l'époque révolutionnaire : « la fameuse
conspiration du château de Vaux »; la prétendue conspiratrice était une veuve
plus qu'octogénaire et il n'y eut, parait- il {voirie jugement rendu contre Mogue , . .
par le Tribunal civil des Ardennes), d'autre conspiration « que celle de Mogue,
assisté de Thomassin, maire d'Attigny, contre le vin et les propriétés de la
citoyenne Courtin. »
Ecarts. — Beaumont, 3 hab. — Le Moulin-à-Vent, où furent trouvés des
armes, des sépultures et des vases d'origine gallo-romaine.
VONCQ. — 11., 726. — E., 219. — D. C, 8. — D. A., 11. — D. D., 41. —
Uect., 1,987. — B. P., Semuy. — F. L., le dimanche après l'Assomption. —
C** P. — B. B. — S. M. — T. — G. — Le village est situé sur un escarpement
gaizeux qu'entoure une bande de glaise du gault et de sables verts avec nodules.
L'étage du calcaire à astartes occupe un espace assez étendu. Sol accidenté.
Terres d'assez bonne qualité. Forêts sur la gaize et le limon. Vignobles estimés
sur la glaise et le gault; prairies et oseraies d'un bon rapport sur les alluvions
de r Aisne qui traverse ce territoire. Vannerie. Moulins. Exploitation de calcaire
pour moellons.
Histoire. — C. de Vermandois. Une des étapes les plus importantes de la
voie romaine allant de Reims à Trêves. Fut, autrefois, un bourg marquant;
surtout à l'époque gauloise, si nous en croyons les substructions nombreuses,
les iiii-duillfs. \i:s poti^rips, les srpulturcH qui* les fouilles mirent à décou*ert.
l>iii»riiivnsiDiiile3lloti!imis, eu ^âii. et la nullili^ de j dernier» carlovingiensame-
nt-i-cnt lu lif cadence de Vonni; surtout lorsque les rois de Krance ayant donné
Atti;:iiy et U-s villnxfs voisin» iiux amhevi'iiiies de Heims, ceux-ci choisirent
Allif^uy pour siè^-e du diiveuui'.
Ik- riiistoire de Vonci], qui; nous ne suivrtjnspas à travers les siècles jusqu'à
nos jours, nous détacherons ces drux i^pisodes sanglants. Nous lisons dans la
flAZETTi: DKS GAxerrts. u" M.ll : " lue dépiitation de b commune de Voncq.
du (II- parle ment des Anli-iines, district de Detliel, Tait part à ta Convention des
rav»;!fs dont elle a été victime. M. de Drn^lie, général des émigrés, somma
cettr commune de lui fournir tiiiO livres de pain, i milliers de foin et 50 saci
d'avoine. I,c villaite de Vnncq refusa d'olȎir. l'ne seconde sommation fut fvte
avec ordre d'obéir, sous |ieiiie d'exiVution mililaire; elle fut suivie d'un second
refus. \a: lendemain de celte sommation, soixante émigrés se présentèrent pour
exécuter leurs menaces. Lu yardr nationale les ari'éla pendant quelque temps,
mais ils ivriireiit du renfort et furent liieutôt trois cents. Ils investirent le Til-
lage et y mireat
le feu. Deux cents
maisons, qui (bnt
les deux tiers de
l'ha bilatio n , ont été
consumées par lei
i< Les cannibales
se tenaient près du
feu pour qu'on ne
l'êtei^nll point, lli
promirent des ré-
compenses à ceux
qui leur livreraient
le maire et le curé
constitutionnel,
foi-cérent, le sabre
sur le cou, d'indi-
quer leurs maisons,
empêchèrent une
mfants qui périrent,
de leurs écuries, et
nicipaux et d'autm
ils connaissaient. Un
le corps percé de balles ; dix-huit, pi»
menés attachés à la queue des cbe-
I, pour nourriture que leurs larmes,
devoir. Les pétilionnaires demandent
'S dommages que le village a essDféi
in'-, les officiers n
mère d'entrer dims sa maii'on pour
emiM'rhénmt les lalKiureure de faire
conimirrnt mille cxc<-s auxquels le
citoyens se dérolièrent, à la faveur <l
de ces infiirluiiés, pttre de fainille.a
niallD'ureiix encore, uni été luirrotlés el e
vaux. l.e.'4 uutres n'ont plus abri que le ci
et pour consolation que d'avoir fait leur
un secours provisoire de WI.WW livres. Li
ont été évalués ù LStHLlKH) livres. .•
Soi\ante-ilix-liuit années plus tard — alors qu'un choléra terrible, qui laissait
son nom à une i-ue eu souvenir de ses ravages, séparait les deux époques —
soixante-dix-liuit années plus lard. Voncq l'-tait encore pillé, incendié, parles
Allemands qui- commandait le général Ithinbalen.
Deliraudpré, le :iOaoill t870, le i-oifluiilaume envoyait cette dépêche à Beriin:
•I Le V)lla(;e de Voni'ii, entre Vonziers et Alli^my, occupé par des troupes d'io-
fantede, suitoul des turcos, a été pris hier par deux escadrons de hussards
prussiens.
— 661 —
« Le village est sur une hauteur et la position est forte. Les troupes qui le
défendaient ont été faites prisonnières. »
Voncq fut condamné à la destruction par le feu, parce qu'un citoyen, en état
de légitime défense, avait tiré sur un hussard. Les hommes chargés de la
lugubre mission d'allumer Tincendie s'en acquittèrent odieusement. Ils mirent
le feu en cinq endroits différents, et empêchèrent de l'éteindre.
Les maisons où les incendiaires entreprirent leur œuvre appartenaient à
MM. Pinsard-Drumel, Lardenois-Daire, Gilbert-Flamanville; une autre était
occupée par M. Auguste Saingery, comme locataire, et la cinquième était la
maison commune.
Les ordres d'incendie furent rigoureusement exécutés; mais les procédés
différèrent beaucoup suivant le caractère de ces criminels.
M. Gilbert-Flamanville, par exemple, fut obligé de fournir lui-même les allu-
mettes qui servirent à mettre le feif à sa grange, après avoir été accablé et
meurtri de coups de pied, de coups^de crosse de fusil, ce dont il faillit mourir,
tandis que les soldats allemands allaient engager, d'une manière très polie,
les dames Pinsard à emporter ce qu'elles avaient de plus précieux, avant que
le feu fût mis à leurs bâtiments: nipnace qu'ils exécutèrent sur l'heure malgré
les supplications de ces pauvres femmes, après avoir toutefois lâché eux-mêmes
le bétail et aidé à sauver une partie du mobilier.
Aussitôt que l'yicendie eût pris tout son développement, les Prussiens se
partagèrent en deux colonnes, dont l'une regagna Vouziers avec quatre de leurs
blessés et sans doute leur mort, emmenant les prisonniers faits à Voncq; l'autre
partit dans la direction des Alleux, sur les traces de l'armée française, pour
rejoindre le gros de l'armée.
Toute la partie haute du village comprise entre l'ancien cimetière et la rue
des Moulins fut réduite en cendres.
Le côté droit de la rue des Anes fut préservé grdce à l'énergie de quelques
habitants qui, profitant du départ des Prussiens, coururent aux pompes et par-
vinrent h éteindre le feu qui commençait à l'entamer.
Tranquilles de ce côté, ils se portèrent immédiatement à l'église, dont la
couverture était embrasée; garantissant le clocher, ils sauvèrent ainsi du dé-
sastre la rue de l'Eglise, qui, sans celte précaution, eût été inévitablement
allumée par la chute de la charpente.
Le côté gauche de la Grand'Rue, en dessous de la remise des pompes à
incendie, fut aussi épargné ainsi que quelques autres maisons qui n'étaient
pas attenantes aux différents foyers d'incendie.
Dans l'après midi, un officier supérieur, logé chez M. Emile Flamanville,
propriétaire du château de Méry, d'où il apercevait le village de Voncq. trou-
vant l'œuvre de destruction trop incomplète à son gré, envoya un détache-
ment pour mettre le feu à ce qui avait jusqu'alors échappé au désastre. Par
bonheur, ces cavaliers, qui n'exécutaient cet ordre qu'à contre-cœur, rebrous-
sèrent chemin en toute h;\te en arrivant au pont qui avait été coupé la veille,
sans chercher un gué qui leur permit de passer la rivière.
On assure qu'un autre officier prussien, blessé le dimanche à Voncq et qui
recevait des soins dans une ambulance à Attigny, exprima, en mourant, le
regret de ne pouvoir brûler le reste du village.
Eglise. — A signaler un joli portail gothique. Crénelée, tour massive, puis-
sants contreforts; remonte au seizième siècle, sauf le clocher qui, détruit en
1792 — lors des événements que nous venons de raconter, — fut reconstruit
une vingtaine d'années plus tard.
ChÀteau. — A la Courconde (Cour-le-Comte), s'élevait un château féodal,
construit au dixième siècle, où tenaient leurs audiences les comtes de Voncq;
la Courconde faisait partie de la maison qu'habitait M. Léon Robert, député
— 662 —
des Ardeimes : c'étail un vaste jardin qu^il ouvrait aux Voncquois, en temps
dA f.H.^
Nous lisons dans les Affichrs de Rrims, 1" mai 1773 : « A vendre la terre et
la seigneurie de Voncq. . . •• ... A vendre le 9 juin 1777. . . « la terre et sei-
gneurie de Vonc près Rethel-Mazarin , sur la rivière d'Aisne, consistante en
toute justice, droits de p<>che et de chasse. . . 342 arpens de bois, 211 de terre,
62 de prés, 7 de vif^nes, 4 d'oserav. . . cette terre est dans la plus belle situa-
lion et son état est excellent. . . »>
Ecarts. — lioanfuy, 9 hab. — Le Quartier de l'Ecluse, 4 hab. — Le Quartier
lie la Gare, 11 hab. — Le Quartier du Moulin, 16 hab. — Fontenille, 10 hab. —
Monceawc, 10 liah. — Moulin d'En Baa, 10 hab. — Moulin de la Tortue, 10 hab.
Un de ces moulins date, évidemment, de l'époque gallo-romaine, si Ton en juge
par son réservoir en maçonnerie massive. Puis, au lieu dit le Moulin-à-VetU,
les restes d'une tour très ancienne, aux murs fort épais. Les fouilles pratiquées
en cet endroit mirent à jour de nombreux^ débris d'origine gallo-romaine, un
large fossé rempli d'ossements humains et, assez proche, de grands vases
funéraires. A rappeler, plutôt comme lieuxdits que comme écarts : le CAe-
min fie la Reine, conduisant à un vallon où, si Ton faisait des recherches
sérieuses, on trouverait, d'après l'opinion commune, les restes d'un amphî-
théAtre ; et la Chauasôe de Brunot, évoquant ces travaux de réfection que la reînc
Hrunehaut fit exécuter sur la plupart des voies militaires léguées par les
Romains à nos premiers rois, lesquels eussent été bien incapables d'en cons-
truire.
m. CANTON DE BUZANCY.
Ce canton est borné : au nord, par l'arrondissement de Sedan ; au sud, par
le canton de Grandpré; à l'est, par le dép«'irtement de la Meuse; à Touest, par
les cantons du Ghesne et de (îrandpré.
Ce canton de Ruzancy est le plus étendu de tout le département; mais il
est relativement un des moins peuplés. Il comprend vingt-deux communes :
Buzancy, Andevanne, Bar, Rarricourt, Rayonville« Relval-Bois-des-Dames, la
Rerlièn», Rriiiuenay, Fossé, Rarricourt, Imécourt, Landres, Nouart, Oches,
Rémonville, Saint-Pierremont, Sivry, Sommauthe, Tailly, Thénorgues, Vanx-
«*n-l)ieulet et Verpel.
Situé à la limite des bassins de la Meuse et de TAisne, il est singulièrement
accidenté, sans que ses mliines soient cependant très hautes. On n'y trouve
pas de f;randes rivières, mais il possède de nombreux ruisseaux. Puis des bois
au nord et à l'est. Il est essentiellement agricole et assez fertile. On y élève
desolievaux pour le commerce. L'exploitation de l'osier y prend chaque année
plus d'importance. Quelques communes de sa partie nord, notamment Nouari,
fournissent encore un peu de minerai pour les hauts-fourneaux d*Haraucourt
et de Stenay.
Arrosé par ({uelques ruisseaux, entre autres : le Bar, VAgron et VAnelle.
Une partie de ce canton entre dans le bassin de la Meuse, Tautre dans le
bassin de la Seine. Le plateau ({ui sépare les deux bassins est d'une éléva-
tion médiocre; d'où s'explique la direction que selon les besoins on peut
donner au Bar, tantôt vers la Meuse, tantôt vers l'Aisne.
6,474 hab.; 2,110 élect. ; 26,504 hect.
BUZANCY. — H., 70H. — E., 226. — D. A., 22. — D. D., 50. — Hect.,
I,5a6. — R. P., Buzancy. — F., le mardi qui précède la semaine sainte, le
15 juin, le 25 septembre, le l*"' décembre. — F. L., le premier dimanche
— 663 —
d'août. — C'« P. — G. — T. — B. B. — Sol accidenté, creusé de ravins pro-
fonds. L'étage du calcaire à astartes affleure sur la plus grande partie du
territoire. Lambeaux de sables verts et d'argile du gault. Dans la vallée, allu-
vions marneuses ou argileuses, et tourbeuses par places. Carrières dans le
calcaire oolithique. Marnes gris bleuâtre, avec lits minces de calcaire bleu
dur, dit cailloux de Verpel, Territoire arrosé par de nombreuses sources,
notamment : celles de la Hydeuse, de la Clef, du Pré de Saule, de Wandillon,
du Puiset, des Manils, — Fontaine de la Tarentelle,
Histoire. — C. de Vitry. Buzancy, jadis fortifié, avait le titre de baronnie.
Ce village, assis dans un vallon très agréable, était entouré de belles prome-
nades qui furent détruites pendant l'époque révolutionnaire. Un des doyennés
créés à la fîn du siècle dernier dans le diocèse de Reims : sa circonscription
fut formée aux dépens des doyennés de Dun-sur-Meuse, de Mouzon et de
Grand pré.
En 1798, siège du tribunal de première instance que, cinq années après, on
transférait à Vouziers. C'est par Buzancy, et non par Varenne, qu'avait été,
d'abord, organisée la fuite de Louis XVL
De l'histoire générale, nous rappellerons seulement le combat des 26 et
27 août 1870. Le commandant du V® corps avait reçu l'ordre de marcher sur
Buzancy, afin de s'assurer si l'ennemi rétrogradait vers Stenay ou poursuivait
sa route sur Paris. Vers quatre heures du matin, le corps de Failly s'ébranle;
la cavalerie de Brahaut éclaire la route. La tête de la colonne atteignait le
plateau de Bar, qui domine Buzancy, lorsqu'un officier de l'état-major général
survient, qui apporte l'ordre de se replier par Chdlillon et Bneulles. Mais
avant de revenir sur ses pas, de Failly lance une reconnaissance au delà de
Buzancy. Le colonel de Tucé détache de son régiment (le 12« chasseurs) deux
escadrons (le 3" et le 4«). Ils traversent le bourg, gravissent la colline d'en face.
Ils sont à mi-côte, lorsque l'ennemi, sortant du bois de la Folie, descend sur
eux. Les deux escadrons, en présence de forces supérieures, sont ramenés
jusqu'à l'entrée du village. Un autre escadron (le 5«) est détaché à leur secours.
Il s'élance, traverse Buzancy comme une trombe et se môle à l'action. Après
une demi-heure d'un combat où les coups de pointe se croisent avec les larges
épées que les dragons saxons manient à deux mains, le village reste en notre
pouvoir. Nos escadrons poursuivent l'ennemi, qui remonte les pentes de la
colline de Civry; mais au moment où les Saxons atteignent au sommet, ils
s'écartent brusquement, démasquant l'artillerie. Force est de reculer. Le com-
bat de Buzancy fut un petit succès; il témoignait encore une fois de la valeur
de notre cavalerie, toutes les fois que le courage personnel seul comptait pour
quehiue chose.
Le 28 septembre 1884, était inaugurée la statue du général Chanzy, repré-
senté debout en tenue de campagne, l'épée piquée en terre, la main droite
appuyée sur la garde et ramenée au corps dans une très-fière attitude. Sur le
socle, une plaque de bronze où, dans une couronne de lauriers, sont gravés
ces mots : « A Chanzy, ses compatriotes, » Cette statue est l'œuvre du sculpteur
ardennais Croisy.
Eglise. — Bien proportionnée dans son ensemble, peu retouchée dans ses
détails et très soigneusement entretenue, l'église remonte à la fin du treizième
siècle. Sous le chœur se trouve le caveau funéraire des d'Anglure, notamment:
4 juillet 1675, d'Angélique du Bellay, fille de Louis du Bellay, gouverneur de
Stenay, et d'Angélique d'Anglure de Bourlemont; — de Louis d'Anglure de
Bourlemont, colonel, âgé de vingt-deux ans, fils de Nicolas d'Anglure, premier
marquis de Buzancy, lieutenant-général des armées du roi et gouverneur de
Stenay, 18 novembre 167.*); — de Henri d'Anglure, marquis de Buzancy, colo-
nel du régiment de Picardie, brigadier des armées du roi, 6 janvier 1678...
- (ifi* -
l'eiulniit la n'^voluUoii, lo cuvpiiu fut violi- : di>j fouilles faites sur non emplace-
iiii'iit, il y aura bîenlùt uiii> livntainc d'aiiii<^<>s, ti'unioncrent aucune découverte.
Huiancy, qui. dans la deuxième
ttioilii- <lu seizième siècle, appar-
ti'iiail h la maison d'Aspremonl,
pa«><iit ù la maison d'AngluK
If mariage, vers 1560,
d'Antoinette d'Aspre-
uiont avec René, ba-
ron de Bourlemont.
Eri^<^ en marquisat,
anut-e 16S8. en fo-
veur di^ Nicolas d'An-
^lure. L'un des der-
niers possesseurs fut
te comte d'Augeard,
secrétaire des com-
iii!in<lenients de Ha-
rie-Anloinetle. (V«r
Vincent : iNSCaiPTIOKS
ANC1EK.\ES DK L'AaaoK-
msKRHENT DEYotRIEM.)
GhàteAux.— Deux
chdteaux. Celui de ta
Cour, le plus andn,
i|ue l'on dit avoir tté
•{uelf]ue temps habité
par saint Hemj, Lei
deux lions de pism
à lu porte d'eoMa
ornaient, auparatruit,
mai tU'iS par les Iroopw
Portail d* l'vKliu de Bunsc;
CblMn d« 1e OoDr, i
. Di'-nioli bien avant 1789, il appartint.
^nt, & la faniillc de Saint-Remy, issue ilea Héline de Slainville; puis.
i, passait aux Schoéndell d'Arinionl, ori(;iimires, croil-on, de Ual-
m^dy, et qui possédèrent des domaines nombreux dans le pays de Slavelol.
Quant au fameux Mahomet, dont nous avons raconté la lé);ende (voir notre
volume : Traditioks, I.£ggndgs et Contks dks Abdrnnes), il faul voir en lui, non
les vesti)(es d'une imaginaire mosquée construite par d'Anglure revenant de
Palestine, mais ceux d'un pavillon appartenant nu cMteau de Ut Cour.
Ecarts. — I^ Beri/erie. H. ~ Le Four à chaux.
ANDEVANHE. — II., 60. — E., 29. — D. C, H. -H.A..33. -l!.D..fil.
— H. P.. Ituiancy. — F. L., le deuxième dimanche de mai. — Cakairu k
astartes. Ravins profonds. D'assez nombreuses terres argileuses. Un petit ruis-
seau prend sa source à Aridevanne. — C. de Vilry.
Eglise. — Des dalles, avei' inscriptions commémornlives. nous rappellent
les familles de Chamisso, de Boubers et d'Allamont ; celle-d ayant possédé
le flef de Malandry, prorbe Mouzon. Eglise dans une vallée au bord d'un
ruisseau; le mur de fond date
du treizième siècle. Sous le lin- . — ^. — r: — _=— =-^— — ^-^r^
leau de la poi -te latérale nord, uiu- ' '
i-ée, est sculptA extérieurement un
écu parli. Le premier est de Vha- ,
Tnisto, le second h em<i anndela ci
*aittmr. qui, nous dit ]<- M' Vin
V.KTïiEns, peuvent ^tre les amies de
L:iiarto((ne ou plutùt dHcnnemonl.
Le mur, k gauche de l'aulol, esi
percé d'une ouverture borizonlale
munie, en dedans, d'une porte en
bois découpée de style flamboyant,
avi^u serrure et verrou du quinzième siècle; ouverture prenant jour il l'exté-
rieur par un ocului sculpté dans une seule pierre en forme de trilobé el muni
d'un grillage en fer forgé, ancien. Ainsi se trouve creusé en plein mur un
tabernacle destiné & conserver les hosties consacrées et permettant de voir
le saint sacrement sans entrer dans l'église. Les 'imti étaient asse^ nombreux
en Alsace et en Lorraine, jusqu'au quinzième siècle ; quelques églises arden-
nuises en possédaient aussi, mais ils ont ^lé murés. Seul VwaUit d'Ande-
vaane reste intact. (Voir D' Vincent : ouvrage cité.)
— «66 —
ChÀteau. — Non loin d'An«!evann<», iin petit manoir remontant au seizième
sièclo, av<^(* <]uatr(f tourfllos ('t enrorbelloments. Il sert, maintenant, de (rrange.
Du cliàleau dAinh'vanno mAmo, ne restent, aujourd'hui, que les fossés, deux
murailles f't le oh«rur de Téfilise actuelle qui fut celui de Fancienne chapelle
castra le.
Lieudit. — Etant/ de ia Cnrfnèn'. Etang desséché qui, sans doute, appar-
tint à l'un «les trois rouvents d'Andevanno. — La Monnerie, — Le Hazoy, —
Le F'iy.
BAR. — H., 174. — E.. rîO. — I). C, 1.-0. A., 21. — D. D., 49. —
Hect., 9.ï:l — H. P., liuzancy. — F. L., le dimanche après le 22 septembre.
— Territoire très accident»', 1res raviné, que forme surtout le calcaire à
astartes. Arrosé par la source <le Saint-Maurice. A signaler un petit étang : le
Punei tien yonnfs, dont nous avons raconté la légende curieuse dans notre
volume : Traditinns, Légkndks kt Co.ntfs dks Ardknnks. Irrité, un soir qu'il
voyageait sur terre, d'avoir été si mal reçu par des nonnes plus folâtres que
pieuses, Jésus-Christ avait changé leur couvent en un lac.
Histoire. — C. de Vilrv. Les comtes de Rar furent, jadis, des seigneurs
très puissants et très lenonimés. «* liegnaud, comte de Bar, écrit notre anna-
liste dom (îanneron, commen«;a son gouvernement et principauté l'an 1105,
et lit bien de la brouillerie par après en ce pays... Le dit Regnaud estoit
aussi vicomte de Verdun; mais on donna le vicomte à Guillaume, comte de
Luxembourg. De quoy, indigné, liegnaud s'en vient attaquer Verdun avec une
bonne armée; mais comme il trouva résistance, il pilla les pays virdunois
et revient derechef assiéger la ville et la prend et se retire à Bar. L'évesqne
s'alla plaindre à l'empereur HtMiri V qui lui envoya du secours, ce qui con-
traignit Hegnaud à se rendre... » (iuerre fort longue et très cruelle entre
Henri 1*' de (irandpré et ce H(>gnaud de Bar. Ils se réconcilièrent en 1124, après
une défaite du comte de (irandpré. V\\ Henry, duc de Bar, « qui avoit esponsé
la fille du roy d'Angleterre, s'associa avec lui et le comte de Flandre pour
ruyner le roy qui estoit empêché en Guyenne, et iceluy duc de Bar vint ruer
sur la Champagne o\\ il fit ung merveilleux ravage; mais le roy lui ayant mis
en ti>st(> une armée que conduisoit Gaultier de Crécy, seigneur de Chastillon,
le duc de Bar fut pris et le roy le laissa finalement sortir (année 1301) après
l'avoir tenu longtemps prisonnier. >»
Ecarts. — Le Muuliu, 8 liab. — Tyrones, 8 hab.
BARRICOURT. IL, :>i:L - E., (m. — D. C, 6. — 1). A., 29. — D. D.,57.
■ - Hect., 8114. - - IL P., .NoiiarL — K. L., le dimanche après le 10 août. —
tl'* P. — IL B. - Sol ac<-i<lenté, nombreux<:alcaii'es coralliens et aussi calcaires
à astartes ; sables v<*rts avec nodules ; terres pierreuses, d'où leur renom de
stérilité, u A litirrionirt, prétend le dicton, les poules mewent defaimpendaU
ia wofssnn. .» Excellentes pierres à carrières. Traversé par le ruisseau de Bat'
ricoiut dont la source principale se trouve h. la fontaine des Oiselets,
Histoire. — C. de Vitry. Point d'événements remarquables à signaler.
Appartenait au comté de Grandpré. Barricourt et Tailly « devaient entretenir
la HMloute (lu pont de Stenay »» et aussi les redoutes de Cesse, de Servizy et
•le Lnzy, villages meusiens. Foires d'origine fort ancienne et, jadis, très con-
sidérables: se tiennent toujours, bien que leur importance ait singulièrement
diminué : 1«' f!) février, le troisième lundi après Pâques, le 24 août et le
3 novembre.
Eglise. — h'^monte au douzième siècle, mais, à différentes époques, fat
remîiniée. Vur ^^rosse tour carrée, percée de baies géminées en plein cintre,
s'élèvf» sur la croisée du trans«'pt et sert de clocher.
Ch&t«au. — Un châleau en ruines où Voltaire, afflrme la tradition, aurait
séjourné quelque temps.
Ecarts. — Magenta, 6 hab.
BATONVILLE-ET-CHENNERT. — H., 380.- E., 123. — D. C, 5.-
D. A., 27. — D. D., 57. — Hect., 1,619. — B. P., BuMncy. — F. L., le dimanche
qui suit l'Assomption. — C" P. — B. B. — L'étage du calcaire à astartes
constitue presque tout le territoire ; sur les sommets, il est recouvert par des
Ilots de sables verts avec nodules et argile du gault, de gaize et de limon. Car-
rières dans le calcaire oolithique lerreui. Un petit ruisseau, qui passe au bas
de Chennery et de Itayonville, va se jeter à Imécourt dans un autre ruisselet.
Histoire. — C. de Vitry. Bayonville appartint, jadis, aux ducs de Nevers et
de Retliel, en même temps qu'au seigneur d'Autry; les ducs paraissent y
avoir eu droit de basse, moyenne et haute Justice.
Eglise. ~ Remonte au commencement du seizième siècle, mais a subi de
nombreuses restaurations. Sur l'un des contreforts sud, on lit : <' L'an 1517,
par Jelian Warnesson, maçon de Buzancy, cesle neufve église fut commencye. »
Ecarts. — Chennery, 40 hab. ; formait autrefois, avec l'écart de LattdeviUe,
62 hab., une commune distincte.
BELVAI^BOIS-DES-DAME8. — H., 169. — F... 39. — D. C, 10. —
D. A., 32. — D. D., 50. — Hect., 1,722. — B. P., Nouart. — F. L., le dimanche
qui suit le 1 1 novembre. — C* P. — Etangs dessi^chés. puis convertis en bonnes
prairies. Forêt de Belval sur les marnes oxfordiennes. Sur les calcaires, se
rencontrent des plateaux en terres sèches et de qualité médiocre. Le niveau
d'eau qui se trouve à la séparation des deux étages, oxfordien et corallien,
donne naissance à d'abondantes sources. — C. de Vitry.
Eglise. — Bst l'un
des bâtiments qui fu-
rent les dépendances
de l'abbaye.
Abbaye. — De celte
abbaye célèbre, fondée
par Adalbéron, évèque
de Verdun, vers l'an
1131, et dont les reli- ,
gieux venaient de St- ,
Pierreniont, reste seu- ,
lement, aujourd'hui, Ir
cloitre et l'abbatiale'
transformés en une su-
perbe maison. Fut oi'-
cupée d'abord par dej
chanoines de Saint-
Augustin, ensuite par
des religieux do Pré-
monlré. — Subit de
cruelles vicissitudes.
.^oIamment : ravagée, puis incendiée par les Bourguignons, en 1566; pillée en
1593 « par la ^'arnison d'Yvoy, qui enleva un merveilleux butin, tant de l'abbaye
que des pauvres gens qui y avoient réfugié leurs meubles et moyens. « Puis ce
furent, en 1622, les « Hansfeldiens qui entrèrent par deux fois au monastère de
Belleval et emportèrent ce qu'ils trouvèrent : ils voulurent rompre la pierre et
le sceau du grand autel ; mais ils n'en peurent venir à bout. Toutefois, ils ne
BgllM d> B«lTil-Bols.dM-Duiai
M
i
1 abb«llsl« d« B«li*l-B«ll-(la*-DuiiM
e coriinio iU le firent ailleui's, dans le LuxemboDif. ■
y eut la bassi--i'our et un portique de J'église, procba
le Jardin, qui furent
brustez par les Bour-
guignons. >' — Cette
abbaye possédaitcer-
mines reliques célfc-
bres : « On y trouTe,
écrit don Ganneron,
du sépulchre de Jios-
tre- Seigneur, de ta.
crache, et encore ung
reliquain: qui a ce
titre : Frn'jmeittumeU'
jutdam tnpilliprttieii
jiurpurei eotoris enu-
tilurliiiinmiiu digili
cumA'M' xeripto ^ du
hanap dant Uqutt
Solre Seigneur insli-
tita la eênf . . . ; an de
SCS dents (de saint
CbristO[iht>) t'iicliilssé en un vusi> il'ar^'ecit de ffrandeur excessive, plus que le
poulre de la main ordinaire d'un homme...; il a aussi quantité de leurs
ossements. . . » : les cissemi'nls ilt-s fameuses onze mille vierges martyrisées à
Culocne, en 31P4, avee «linli- Ursule.
Ecarts. — La Jtuuvri-iV. 7 hali. — IhouveiiH. 3 hab. — Le CMteau, Il hab.
— t.'Eim'che, (i hall. — La Foriji; 12 Iiah. — Le Moulin, 0 hab. — Iji Tuiierit. B.
— HnhmamoHl. II. — Pimloirnl. 11. - Le ViHat/e. B Itab. — SeUe-Vii^
4 hah. Le iH aoill 1S7II, cinri iieure;! du soir, la brifiade de Bernis (5* hns-
surds et 12' chasseiii-s), débouchant en fourrageurs, airivait à Belle-Vue. De
cette position éb>vée, elli> put su cimvaincre que les Prussiens occupaient Bms-
dcs-l>umes et y réquisitiniinaient. \.k sous-lieutenant Marescot, du 12° chasseors,
est envoyé tout aussitôt avi^c son peloton. Ne pouvant pénétrer de vive force
dans lo viljafie, nos cbasseurs mettent pied ù terre, s'embusquent derriëre des
peupliers et en^'n^'ent avec l'eum'Uii un feu des plus violents. Les Prussiens
résisléri-nt, puis finalement jugeaient prudent de céder la place lorsque, vers
buil heures, anivait rinfantcni- du général de Lespart.
Lieuxdita. — l.e Junlln des Fées, oit l'on trouva de magniflques sculptures
romaines. -~ La Vieilli- Bomerie, uû sans doute était construite l'étable de
rahlNtye. — PrAy, ml s'élevait un couvent de nonni-s >• vivant ù. ta façon des
n<iniales de l'rémoiitrés et que saint Xorlwrt avoit donné d'estre érigé prodie
diii nionastéi'cs des hommes pour estre secouru d'iceux, en la nécessité des
sai'nnnens. <> — .4 Li:Ty; oii se passait une légende que nous avons racontée
dans ni'tiv volume : TRADmons kt Cu>ti> des Asdrn.nks. — Et enfin, pour ne dter
que les pHnci|i:uix lieuxdits : Monl-OIran, jadis camp romain, où les fouilles
niin-nt îi jour de nombreux et fort intér<:ssants objets d'origine gallo-romaine.
En 124:2, le comte de llrandpn'' pnijela d'élever à Monl-Olran un ch&tsan sor
t'emplacment même qu'aurait occupé uii somptueux édifice romain.
LA BGRLIÈRE. - il.. IJti. - K., 57. — U. C, 13. — D. A., £!. —
D. 1).. :w. — lied., l.u:>4. — it. I>., [tu):iinc.v. — F. L.. le 9 mai ou le dimanche
suii.iul. — Le territoire île la Iterliére est formé principalement par l'étap
oxl'iinlien. Marnes et ealcaires marneux, roches siliceuses. Quelques ti
— 669 —
d'alluvion. Le point le plus élevé du territoire, que sillonnent d'assez nom-
breux ruisseaux, est le Mont-Damion, 325 mètres. Calcaires marneux bleuâtres,
durs, excellents pour la construction. — C. de Vitry.
liieuxdits. — Le Mont du Cygne; servit de poste d observation aux Romains,
aux Bourguignons, aux ligueurs, aux troupes espagnoles et françaises, à Du-
mouriez lorsqu'avant la bataille de Valmy il traversait la Berlière. — La Côte
des Fées; la Fonderie; le Pré-la-Canne ; passent pour avoir été, jadis, des
« lieux druidiques ». Au pied de la côte des Fées, coule la fontaine des Fées.
— Le Pied d'Argent. — La Tombe, où Ton trouvait un tombeau de druidesse (?),
affirme la tradition. — Le Chemin des Romains; le Prélion; rappelant le séjour
des Romains pendant et après la conquête des Gaules par César. — La Nor-
mandie; la Hollande; champs que possédèrent des familles d'origine normande
ou hollandaise. — La Caille Ronde. — La Fosse au Grand Homme. — La Fra-
merie, où les Francs, armées de leurs framées, soutinrent — affirme la com-
plaisante légende — un combat terrible contre les Romains.
BRIQUENAT. — H., 318. — E., 113. — D. C, 7. — D. A., 17. — D. D., 49.
— Hect., 1,450. — B. P., Buzancy. — F. L., le dimanche qui suit le 24 juin.
— Dans la vallée de TAgron, qui forme la limite E. du territoire. Alluvions
argileuses et sableuses ; calcaires à astarles ; marnes blanches et bleuâtres,
excellentes pour l'amendement des terres. Sables verts avec nodules. Pierres
bleues du calcaire à astartes pour l'empierrement des chemins. Un ruisseau
qui se jette dans VAgron traverse Briquenay. A signaler la source du Moulinet.
Histoire. — C. de Vitry. Désigné, dans un titre d'octobre 1242, sous le
nom de Brf^conna. En 1437, Briquenay, qu'occupait la grande compagnie de
Jean Le Champenois, fut racheté par le chapitre de Verdun. L'histoire a gardé
le souvenir des violences exercées contre les Briquenaytois par M. de Joppé,
coadjuteur de Reims. Un jour, l'évéque, se tenant pour insulté, fit envahir
le village. Le syndic et, comme exemple, deux habitants furent emprisonnés.
Les autres se réfugièrent dans les bois, où, pendant dix longues semaines, ils
se cachèrent par peur de l'évoque, encore que ce fut en plein temps de mois-
son. Jean-Anne-Gédéon de Joyeuse, alors comte de Grandpré, fut obligé d'in-
tervenir. Grâce à ses énergiques protestations, à ses actives démarches, prit
fin ce singulier conflit.
Eglise. — Fort délabrée. Très ancienne, d'ailleurs, car elle remonte à la
fin du douzième siècle. Possédait autrefois une chapelle dédiée àsaint Salvien,
ou Sauve, évéque d'Angoulême. « Il y a présentement — écrit dom Ganneron
— un prieuré appelé de Saint-Saulve, près Valenciennes. On apporta depuis
quelques reliques de ce saint Saulve d'Angoulesme, au village et église de
Briquenay, et depuis ce temps-là le concours du peuple y a esté si grand qui
vient en pèlerinage en la chapelle qui y est de saint Saulve, et en la fontaine
qu'on appelle de son nom, que je ne pense pas qu'il y en ait davantage à
Valenciennes. Vray est que depuis quelques temps, telle dévotion s'est un
peu allentie. »
Quelque temps après la Révolution , l'église de Briquenay, dédiée à saint
Jean-Baptiste, possédait encore, avec quelques autres reliques, plusieurs os de
saint Saulve. Mais ils furent si bien cachés dans une niche, à l'intérieur de
la muraille, et ensuite scellés, qu'il n'est plus possible de reconnaître l'endroit
exact du dépôt.
Ecarts. — La Baraque, 10 hab. — Le Moulin, 6 hab.
FOSSÉ. — H., 174. - E., 53. - D. C, 4. — D. A., 26. — D. D., 53. —
Hect., 894. — B. P., Buzancy. — F. L., le 6 décembre ou le dimanche suivant.
— C'« P. — Le territoire de Fossé forme un plateau assez élevé, sillonné de
— 670 —
ravins profonds. Sur la parlie la plus élev(^e, sables verts et argile de gault.
I^i's de Tiron(*s, un lambeau de ^'aize; plus bas, le calcaire à astartes, avec
ses sols ^Généralement marneux. Dans les ravins, se montrent les calcaires
coralliens que recouvrant des terres légères et parfois pierreuses. Quelques
affleurements de l'étaj^o oxford ien contenant (les minerais de fer. Trois
sources : la fonlaiue. du Moulin, la fontaine Ikiuryogne, la fontaine de Puisieux,
Le village est assis sur une hauteur. — C. de Vitry.
Ecarts. — Les Moulina, IL — Les FontencUea, 7 hab. — Partie des Tironet.
N. C. — Le Moulin ù Eau, N. C. — Le Moulin à Vent, N. C.
Lieudit. — Signalons seulement .4 Marne, où, dit la légende, se serait
arrêtée, vaincue par la famine, larmée de Charte magne. Heureusement qu'une
mann<> bienfaisante tomba du ciel : d'où le nom du lieudit. En mémoire de
ce miracle, Charlemagne fît construire une église de style ogival, à trois nefs,
depuis lonjztemps disparue, mais dont le plan est conservé aux archives de
Reims, l'ne modeste chapelle remplace, aujourd'hui, cette église. Aux envi-
rons d(^ Marne, on a trouvé de nombreux ossements, des armes complètes et
des sépultures d'origine gallo-romaine.
'v^^ A Fossé, une élégante maison datant du seizième siècle, appelée tantôt
le preshytrrc, tantôt la vommanderie. Le commandeur de Boult (voir la mono-
graphie de ce village) avait, «mi effet, de fort nombreux droits sur Fossé. Nous
avons, dans notre volume : Villes et Villages des Ardennes, donné la descrip-
tion de cette « Commanderie »; mot qui, dans son sens exact, signifiait un
ensemble de propriétés.
HARRICOURT. — IL, 180. — E., 72. - I). C, 2. — D. A., 22. — D. D., 48.
— Ilect., 774. — B. P., Hu/.anc,v. — V, L., le dimanche qui suit le 22 avnL —
C'** P. — i\. — Ne faisait, avant 1870, quune seule commune avec Bar. Arrosé
par le ruisseau de Saint-Georges, C'est dans Harricourt que prend sa source
la Fiar, qui se joint à la Meuse, rive gauche, entre Dom-le-Mesnil et Don-
cherv. — C. de Vitrv.
Eglise. — Le clurur de l'église date du quatorzième siècle; la nef est assez
récente. Au portail, une jolie statue, en pierre de saint Georges : elle remon-
terait au commencement du dix-septième siècle.
Ch&teau. — .Nous lisons dans la Nomenclature gé.nébale des Gommosid,
rédigée en i823 : « A quelque distance de ce village, une habitation appelée
Malmaison. Il en reste encore los biUiments destinés au logement des fermiers;
mais le château a été démoli tlepuis la Révolution. Cette maison existait dès
i282. car on remarque que Thibault, abbé de Mouzon, l'acquit h cette époque.
En i:>2i, elle fut donnée à Hobert de La Marck, et elle appartenait, lorsqu'ar-
riva la Hévolution, à M"*** d'Yvorv. » La seigneurie de Harricourt dépendait,
en partit', tle l'abbaye de Mouzon ; toutefois, une certaine portion laïque de la
seigneurie et de la Malmaison relevait de Buzancy. Avant d'appartenir aux
d'Yvorv, la Mal maison fut la propriété des Grandpré-Hans, des Joinville, des
La Clievardière.
IMËCOURT. - IL, 231. — K., 83. — T>, C, 6. — D. A., 26. — D. D., SM.
- Hcct., 8i(). — H. P., Huzancv. — F. L., le dimanche après le iO octobre. —
O*' P. — Le calcaire à astartes constitue j)resque tout le sol de cette commune,
recnuverl, notamment, près d'AUipont, d'une terre argileuse rouge&tre. Sor
les hauteurs, qiiel({U(^s lambeaux de sables verts avec minerais de fer, jadis
expIrMJés, et nodules (le cli.'iux phosphatée. Les ruisseaux de Chennery ei éd
LandrevUle traversent le village, puis se réunissent pour lormer VAgron, qui
reenit, à Alli])ont, Ui ruisseau de Sainl-Gcorf/es. Les cours d*eau sont bordés
d'alluvi«>ns argileuses ou marneuses. En outre, d'autres nombreuses sources,
I documenl
I proohe
n majesiueuz
— 611 —
parmi lesquelles : les OiseleU, la Gyprée, Houya, Duurlibn, la Pierre, Pré-Lancon.
le Gaffet, la Fontaine minérale. — C. de Vitry.
Eglise. — Date <lu quatorzième siècle; Imécourl, bien qu'auci
n'en Tasse mention, ayant une origine Tort ancienne.
Cli&teau. — Fui construit dans le style du r^gne de Henri IV, .
du Pont-iie-la-Dime : appellulion signiflcalive. Conserve toujours si
aspect. Les fenêtres sont encore munies de leurs meneaui de pierre, en
forme de croix, et fermées de vitraux maillés de plomb. A l'intérieur, le t;rand
escalier, les hautes cheminées et leurs colonnes
en manière de montant, h's iiLirumls
fi solives apparentes peintes
en rouge, aux initiales C.V..
otTrenl les parties les plus
remarquables. Appartint
et appartient aux de
Wassiiiliac, ancienne
famille originaire du
Limousin qui se lixait
dans notre région avec
les princes de Sedan,
de la maison de La
Tour. Protestante, elle
abj urait lorsque fut
révoqué l'édit de Nan-
tes. Famille de sol-
dats. Lorsqu'en 1686
Louvois présentait h
Louis XIV son " meslre
de camp » Gédeon II de W;
(Ils : l'un était le roajor c
régiment, et le dernier, tout ji
CUlsan d'ImtMDrt
inhac, ce colonel était accompagné de ses huit
son père,' quatre étaient capitaines au même
lune encore, avec un grade intérieur. Le roi fut,
intent les Mémoires contemporains, d'autant plus ravi « de voir tant de
braves gens » que sous Louis Xlll présentation semblable s'était produite.
Cinq de ces Wassinhac « furent tués sous le drapeau », et, coïncidence curieuse,
leur père avait eu le même nombre de frères qui, pareillement, trouvèrent la
mort sur le champ de bataille. (Voir dans le Couhhieh des AitDF..\.\'Es, numéros
des 30 et 31 janvier 1899, une forte complète élude de M. Bourguignat sur
les Wassinhac d'Imécourt.)
Ecarta. — AUipunt, 12 hab. — Le Moulin, 5 hab. — Sotférino, 9 hab. — La
Terriere, 4 hab. — La Huijxienolterie, où se trouvait le cimetière protestant.
LANORES-ET-SAINT-GEOROES. — H., i)07. — K., U*. — I). C, 10.—
D. A., 30. — D. D,, 60. — llect., 2,043, — B. I',, Duzancy. — F. L., les diman-
ches qui suivent le 11 novembre et le 23 avril. — C' P. — S, T. — Territoire
fort accidenté; le plus étendu de tout le canton. Traversé de t'est à l'ouest par
le rmiseau de Landres-el-Sitinl-Georges. Calcaires it aslarles. Marnes et calc.iires
kimmeridgieui. Proche de Landres, terre argileuse rouge&tre avec, par places,
fragments de calcaires gris. Terres labourables marneuses ou a n(ilo -calcaire s.
Autrefois, on exploitait à Landres le minerai de fer. Excellents matériaux pour
l'empierrement des routes. Sources nombreuses, notamment celles de l'^iÛu^,
du Fond des Chevaux, des Grundu Pris, du Puau. du Vnvy, de lu Sielle, du
Buisson.
HiatOire. ~ C. de Vitry. Rn 1389, le maréchal de Saint-Paul livrait combat
aux troupes de » messire AITrecan d'Anglure, prince d'Amblise» (voir Vtnpu.
— «72 —
ri S.viNT-JuviN;. AnibliTse roncontrail à Saint-Juvin le maréchal de Saint-
Paul, avec cinq cous cliovaux ot « à sa queue clans le village de Landres,
son infanterie. » La balnille s'engage : Saint-Paul était victorieux, puis voilà
'• quo Loppa s'en niéle et en un tournemain tous les ligueurs fuient, sont pris
ou tués sur la ))lace. On on compta cent seize morts, soixante soldats prison-
niers et dix-huit cajutaines, spiMMîilement Artegots, le chevalier Verdels, Crban
et Mandricart: cent tn^ile bon chevaux y furent gagnés sans les estropiés et
tués. Saint-Paul se sauva lui troisième, puis ensuite et à la flle environ cent
cinquante dans le village de Landres, où il lit rentrer et barricader son infan-
terie, qui conimencoit à en déloger. . . La nuit venoit quand les Royaux se
présentent et font sommer Saint-Paul de se rendre; il se moque et promet
retourner au combat le lendemain matin; mais l'un et l'autre avoient intention
contraire de ce qu'ils disoienl. Les Hoyaux mandent à Termes (Charles de
Koucy, seigneur de Termes) qu'il anïène l'infanterie pour forcer et achever de
delTaire Saint-Paul dans Landres, où ils ont résout d'entrer au fort de la nulL
Pendant que les victorieux se reposoienl et rafroicbissoient, attendant leur
infanterie, Saint-Paul lit filer toute la sienne et lui-même se coule sans brait
en Lorraine. >» (Mkuoirks dks Cih>sks lks plus .notables advrnuks ks la Provmcs
])'. Chamiwc.nk, ir»8î>-lîîy8. — Voir aussi de Thou : Méuoirks dk la Ligue.)
Ecarts. — lïEn-Drl'i. 8 liab. — Moulin de Saint-Geui'f/ex, 3 hab. — Saini-
(icorifra, 144 hab. — Laiihuff, 9 hab. Primitivement, grange dlmcresse qae
les T«'mpliers possédaient en cet en<lroit pour l'exploitiilion de leurs terres.
Ils y avaient é^'alement un(^ partie d'un moulin et d'un vivier. En juin 1200,
ils achetèrent a Henry, seij^neur de ce village, sa part de propriété, c'est-à-
dire \o quart du moulin et de l'étang' nommé la Duiz, plus le cens de blé qo'il
percevait annuelleinrnt sur la ;;i-ange et encore sa part des essarls du bms
de ('uJMille, auourd'hui appelé hnia dt* Taillr-Gueuh* — dont nous avons relaie
la sintiulière lé^^ende dans noln' volume : Tuaditions, Li^gknoes ft Co.vtbs db
Aiii»K\NKs — sur les torriloires d<» Champi^neuUes et de Grandpré: le soierain
Milon de (lerinairn» approuva la vente ({ui s'était faite au prix de 20 livres, mon-
naie de Heims, et d'une vache, ('elte ;;ran^e lit ensuite place a un manoir con-
sidérable (>t à une cha|)e|le sous le vocable de saint Jean-Baptiste, où, au siècle
dernier, 17.->7, le curé de Landres venait dire la messe chaque semaine, moyen-
nant une rétribution annuelle d'^ 47 livres. Le domaine se composait de 300
arpents de terres labourables et de prés avec 400 arpents de p&turages et de
bois, dits les Hauta et Baa Azoirs, le tout divisé en deux fermes qui rappor-
taient 1,000 livres en 1788. Vendol indique dans sa carte cantonale de Buzançy
les hniift^i'cs du Haznir, du côté de Hémonville. (Voirdom Noël, dans Alhakach
Matot-Braink, année 180;i. — Voir aussi dans Rkvlk histohi^uk dks Ardë.'vnes, 1868.
la généaio^'ie de la maison de Maillard. Les .Haillard furent seigneors de
Landres;.
NOUART. - IL. :i80. — K., 104. — D. 0., 8. — D. A., 30.— D. D.. 53.-
llect., I,77:l — H. P., Nouart. — F. L., le dimanche après le 13 août. — T. —
IL IL — rj« P. Le territoire de Nouarl, assez accidenté, repose en grande
partie sur les marnes et les calcaires de l'éta^/e oxfordien, donnant naissance à
(les côtes rapides au pied desquelles s'étendent des alluvions marneuses oa
argileuses, cultivées en prairies. Exploitation de minerai de fer et, pourl'erapier-
renient des rout(>s, de Tr^olithe ferrugineuse. Les ruisseaux de Nique et de la
Charlettt', réunis à celui de BarricouH, coulent non loin du village. A signaler
aussi le niisscau de Champfs et la fontaine au Croucq.
Eglise. — (lomplèlenient dénaturée par des restaurations fréquentes : nef
du dix-septièine siècle: quelques parties du chœur remontant au seizième
siècle; portail modern(\ Dans réfj;lise, « Gist M Pierre de TRvmelet GhLR. Sei-
gnevr. Darcry. et Mesche {1) lequel, trespassa. chez. Monsievr, de. Levignan.
son. beav. père. De. S. 1^. rontaine. av. croh. le. décembre 1658. » Les Tre-
melet jouèrent un important rAle militaire pendant la Ligue.
Ch&teau. — " Kn 1991 , pour brider les courses des Lorrains qui esloient en
(garnison à Villefranche, Dun et Stenay, le sieur d'Inteville avoil mis quelques
soldats au chaslel de Nouart; pour lesquels déloger, Marcoussy avec le régi-
ment d'Aisne (Esne?) et autres Lorrains les attaquèrent avec deux canons les-
quels ayant tiré environ vingt coups, les tenana rendoient la place le 2 février
) sortoient bague:
origines, conjointe-
d'Aulrj. ■
tard, une portion de
Baudouin de Cliar-
chirent .\ouart ii
Ecarts. —
80 hab. : les
AUamont el
l) linb. —
i.a seigneurie de Nouart appartint, dés s
ment à l'abbaye de Belvalet aux seigneurs
zei'aineté des coniies de Grandpré; plus
cette seigneurie revint au roi, En 1318,
liogne et Jeanne d'Agimont sa femme afTran-
1(1 charte de Beaumont.
Le Champy-bas, 68 bab. ; le Champy-haut,
Chanipy appartinrent, notamment, aux
La Fontaine au Croncq,
\:ik, 13 hab. — Maucarl. N. G. — U
rie. !S. C. — Le Moulin Haut; le Moulin du
PetU-Noy: le Moulin
_ du Prf-GéraTd; le
Moulin du Pré-Hure.
N. C. — En 1241,
l'abbaye de Belval
acheta les moulins
de Nouart et de Bar-
ricourt.
'v» Le IR juillet
1886, fut inaugurée,
sur la place du vil-
lage, la statue du gé-
néral Chaniy, œuvre
du sculpteur arden-
naisCroisy. L'empe-
reur de Russie était
représenté par le
général Fredericks.
Chanzy, d'une main,
tient la garde de son
épée: de l'autre il montre l'Aile marine. Au bas, ces paroles qu'il prononçait
à la Chambre des députés : » Que ceux qui veulent le bdlon de maréchal
aillent le chercher au delà du Hhin. » Sur le socle, cette simple inscription :
" A Chanzy, né à Nouart le 18 mars 1823. ..
OCHES. — H., 178. — E., 04. — D. C, 11. — D. A., 22. — D. D.. 40. —
Hect., 676. — B. P., Buiancy. — V. 1... le dimanche qui suit le 17 septembre.
— Le sol, un des moins bons du canton, est, presque en entier, constitué par
des terres marneuses, fortes, compacte s, de l'étage oifordien ; 48 hectares environ
de calcaires coralliens. Le ruitaeau de la Berlière traverse le village. Trois sources
importantes : la fontaine d'En Bos, la fontaine de la Fauvette, la fontaine Saint-
Rock.
Histoire. — C. de Vitry. On lit dans dom Ganneron : " Sur la fin du
caresme, année 1037, comme l'uaue de la Meuse commençoità descrois tre, les
Bourguignons coururent à Saint- Pi erre mont, oii ils prirent bestiaux el hommes
tl " ~ ' ' l»Tl " iii||l ni
SUCnt du giairtl Cluuui t Nauut
— 674 —
à rançon. Sur la fîn d'apvril ils vindrent à Osclics oîi ils mirent le feu et enle-
veRMiL doux femmes; Tune fut rançonnée, mais l'autre mourut entre leurs
mains. » Par Kourguifirnons, notre annaliste entend les troupes espagnoles
qu'avait jetées en France la guerre de Trente ans.
Ecart. — Le Moulin, 6 hab.
RËMONVILLE. — H., 200. — E., 02. — D. C, 8. — D. A., 30. — D. D., 58.
— Iha't,, 1,013. — B. P., Huzancy. — F. L., le dimanche après le 3 octobre. —
I/élago du calcaire à astartes domine : terres souvent humides et maréca-
geuses .Calcain's bleus de Verpel, alternant avec des marnes bleuâtres, exploités
pour l'empierrement des chemins. Sables verts. Argile du gault qui servit,
mais il y a longtemps, â fabriquer des tuiles. Un petit cours d*eau, sans impor-
tance, traverse, du nord-est au sutl-ouest, le territoire. — C. de Vitry.
Ecarts. — I-a Bcn/frie, 9 hab. — Le Moulin à Eau, N. C.
SAINT-PIERREMONT. — IL, 406. - E., 127. — D. C, 8. — D. A., 22.
— D. h., 42. — Hect., I,y7(). — B. P., Buzancy. — F. L., le 19 mai ou le dimanche
({ui suit. — C" P. — L'étage oxfnrdien et l'étage corallien se partagent presque
tout le territoire. Saint-Pierremont est sur une petite colline corallienne; donc,
point de ruisseau qui l'arrose. — C. do Vitry.
Eglise. — Voici comment Jean Hubert nous décrit cette église dans la Sta-
TisTiQiTE uoNUMR.NTALR DU Dt^PARTKMKNT DES Ardi<lnnes (Travaux dc rAcadémie de
Reims, t. xvii, année 1883) : « Une seule nef de construction moderne sansbas-
C(Hés. Le chœur, à deux travt'^es, se termine carrément. La voâte est en ogiTales,
avec nervures cylindriques, et forme la partie intérieure d*une grosse tour cré-
nelée. Une inscription commémorative rappelle l'énidit et célèbre bénédictin
Mabillon.dont la sépulture se trouve à Saint-(iermain-des-Prés. » Voici le texte
de l'inscription commémorative placée, en 1878, dans Téglise de Saint-Pierre-
mont : I). JOANNKS. M.ABILLON — IN. IIAC. AC DE — SACRO. FO.NTE. RENATUS — FIMEQ.
EDUcvTus. — Hkmis ac parisus — MoNACHUS s*« Br.nroicti — Pauprr. CASTUS.
HUMILIS — ERUDITIONK. CLARUIT — SIC. DOCET. JUVARE — PIRTATEM. SCIKlfTU —
sciK.NTiAM. piRTATR (voir, pour Cette inscription et le monument de Mabiilon :
Travaux de L^AcAnÉsiiK nationale de Reims, p. 290, et- Procès-Verbal du Conseil
GÉNÉRAL DES AuDENNKs, scssion d'avril 1878, où M. (îobron parla très éloquem-
ment au nom des souvenirs historiques de Saint-Pierremont.
Une redoute se reliait à celles de la Besace et de Létanne, comprises dans celte
défense des abords de la Meuse qu'ima^^ina Fabert et que perfectionna Daniel
de Sahu^uet.
Châteaux. — Il y eut à Saint-Pierremont plusieurs châteaux; Tan d*eax,
une ferme aujourd'hui, n'a conservé qu'une tour carrée avec mâchicoulis. Une
autre ferme, autrefois cliAleau, est encore flanquée de deux grosses tours carrées
avec créneaux et nidcliicoulis : toute la partie gauche est détruite. Dans b
partie droite, restent encore plusieurs pièces voûtées à larges cheminées. Les
vestiges de ces deux castels se trouvent au lieu dit le CMteau de la DemoisM,
celui qu'habita M. de Sempé, seigneur ayant droit de haute Justice, et &la
fontaine des Hoidea. Assez proche de cette fontaine, en effet, quelques traces de
fossés ayant entouré, raconte la tradition complaisante, « le château de Vide-
Bouteille » incendié en l.'»00. Nous lisons dans les Affiches db Reims, 1772-
1792 : '< Saint-Pierremont. Vente du chtU(Mu, avec ses dépendances, par M. Pierre-
Louis de Finfe, ancien seigneur du lieu, ofllcierau régiment de Royale-Marine,
et D*' Pliilippine-Claudine-Louise de Beaumont, son épouse, demeurant à Cbar-
leville, moyennant 8,o00 livres... par contrat, devant M* Mansart, notaire à
Sommauthe. . . le 4 juillet 1791. •>
Ecarts.— Le Moulin dc Saint-Pierremont, 7 hab.— Le Moulin de Ftmtenoy. N.G.
— 675 —
— Pontenois, 71 hab. — Iâi Polka, o hab. — La Sarrasine; vestiges probléma-
tiques d'un ancien village qu'auraient habité les Sarrasins (??).
La maison de Mabillon. — Cette maison, où, d'après une tradition fort
authentique, serait né Mabillon, garde encore son aspect assez minable d'il y
a deux siècles. Enclavée dans les habitations voisines, elle montre sa façade
étroite sur la rue qui part du chevet de l'église. On entre dans une grande
pièce remarquable par son foyer, et Ton traverse ensuite deux autres pièces
donnant accès au jardin. Un double grenier éclairé par une fenêtre, l.e foyer,
qui n'a point changé, est soutenu par deux colonnes reposant chacune sur une
pierre arrondie : elles sont hautes d'environ 1 m. 75. Une vieille taque gar-
nissant la cheminée, dont Técu paraît être celui de la famille de Ghamisso,
dont quelques membres furent seigneurs de Sivry-les-Buzancy. Un lieu dit
le Chéne-Mabillon évoque le souvenir du bénédictin.
SIVRY-LES-BUZANCY. — H., 152. ~ E., 46. — D. C, 3. — D. A., 25.
— D. D., 53. — Hect., 711. — B. P., Buzancy. — F. L., le dimanche après le
9 mai. — Territoire assez accidenté. L'étage du calcaire à astartes domine.
Terres généralement marneuses. Exploitation, pour pierres de routes, des cal-
caires oolilhiques et des calcaires bleus. Outre le petit ruisseau, affluent de
VAgron, qui traverse Sivry, il faut signaler les fontaines Erard, de Charmois,
Roize, Pournet et Guigny. — C. de Vitry.
Ecart. — Le Moulin à Eau, N. C.
SOMMAUTHE. — H., 421. — E., 136. — D. C, 9. — D. A., 25. — D. D., 44.
— Hect., 978. — B. P., Buzancy. — F. L., le dimanche qui suit le 9 octobre. —
B. B. — Village situé sur le versant profondément raviné que forment les
roches siliceuses et les calcaires marneux de l'étage oxfordien. Au pied s'éten-
dent les marnes couvertes de belles forêts. Autour de Sommauthe, on trouve
l'oolithe ferrugineuse. Exploitation de calcaires ferrugineux pour moellons et
pour l'empierrement des routes. On a cessé l'exploitation du minerai de fer.
Parmi les sources, il faut signaler : la Sainte-Pontaine, Corbonvaux, les Anges,
la Gobine.
A Test de Sommauthe, s'étend une immense forêt qui se divise, plus parti-
culièrement, en bois de Sommauthe, bois de Dieulet, bois du Four, En l'an mille,
nous raconte la légende, tandis que le Oef de Sommauthe appartenait à la
suzeraineté de Saint-Pierremont, ce bois du Four avait pour propriétaire un
« jeune orphelin » que son oncle assassina pour s'emparer de ce vaste domaine.
Puis la légende ajoute que, ne pouvant apaiser ses remords, il se pendit k la
branche d'un chêne. Et la nuit, lorsque souffle la tempête, on entend les
lamentables gémissements de l'assassin, à moins qu'on ne l'aperçoive chevau-
chant dans l'air sur un cheval noir, pour aller jusqu'aux portes du paradis
implorer son pardon.
C. de Vitry. Le prieur de Belval était seigneur Haut Justicier de Sommauthe.
L'église de ce village possède quelques reliques de sainte Gerlrude (voir Vaux-
kn-Dieulet).
Histoire. — Rappelons un épisode de l'année terrible. 11 existe dans l'Ar-
gonne certains sommets dont la vue s'étend fort loin. C'est moins leur altitude
— car l'Argonne est mollement ondulée — que leur position heureuse les
transformant en admirables observatoires d'où l'on peut suivre les mouve-
ments et les chocs de deux armées. C'est ainsi que le combat de Beaumont
avait eu deux augustes spectateurs. De la hauteur de Sommauthe — elle domine
d'une centaine de mètres la cuvette de Beaumont et en est éloignée seulement
de 7 kilomètres, — le roi Guillaume, assis dans un fauteuil qu'on lui avait apporté
de la mairie de Vaux-en-Dieulet, assistait à la lutte, ayant à ses côtés M. de
— 676 —
Bismarck et son état-major, f.orsquc los Français furent délogés de Beaumont,
iint* musique harmonieuse se fit entendre; sans doute pour étouffer les gémis-
sements et les cris des mourants. Quelques heures plus tard, sur l'autre rive
de la Meuse, Napoléon, du haut de Baybel, qui domine la plaine de Mouzon,
voyait s'achever le désastre et, n'y croyant point, ne cessait de répéter : « Mais
nos positions étaient magnifiques! » Il faut lire les Souvenirs intimes de Louis
Schneider, secrétaire de l'empereur d'Allemagne : on y trouvera d*intéres8ants
détails sur le séjour de Guillaume à Sommauthe, à Ruzancy et & Vendresse.
Ch&teau. — Huines encore assez imposantes du chàteau-fort sur le sommet
de la colline en pleines rues de Sommauthe, jadis village fortiflé. En 1793,
furent confisqués les biens qui dépendaient de ce château. Ils devinrent, pour
la plupart, propriété d'Ktat; notamment le bois du Four, appelé, dès son
origine, le bois du Jour, mais qui changeait de nom lorsque fut installé dans
une de ses clairières le four banal. De ce four, qui remplaçait celui de Saint-
Pierremont, beaucoup trop éloigné, ne reste plus, aujourd'hui, la moindre
trace.
Ecart. — Le Moulin à Vent, 12 hab.
TAILLY. — IL, 32o. — E., 1 14. — D. C, 10. — D. A., 32. — D. D., 58. —
Hect., 1,221. — B. P., Nouart. — F. L., le dimanche qui suit le 12 janvier. —
C'« P. — S. T. — L'ensemble du territoire de Taillv forme un versant creusé
(le ravins qui s'incline vers le nord-est. Marnes et calcaires marneux de Tétage
oxfordien; oolithe ferrugineuse dont les minerais furent jadis exploités poor
l'alimentation dt^s hauts-fourneaux des Forgettes et de Maucourt, dans la
Meuse; calcaires coralliens exploités pour Tempierrement des routes ; calcaires
à astartes; sables verls avec nodules, et argile du gault exploitée jadis pour la
<:onstniction des tuiles. Le ruisaeau rAniielle traverse le territoire; un petit
<:ours d'eau qui s«^ jette dans l'Annelle arrose Tailly. — C. de Vitry.
Eglise. — Le sanctuaire est du treizième siècle; la nef est moderne.
Ch&teau, — « 11 existe à Tailly un château construit sur l'emplacement et
avec une partie des murs d'un vieux chàti^au-fort, lequel est entouré de fossés.
Il y a, aussi, proche de Téglise, les restes d'un autre château très ancien, et
d'une construction aussi remarquable par la nature des matériaux que par sa
forme exlraonlinaire. » (Ndsiknclatube dks Comiiunes.)
Ecarts. — La Cour, 8 hab. — Le Fourneau, — Les Forgettes, N. C. — Le
Moulin Bas. N. C. — Les Tuileries. .\. C,
THËNOROUES. — IL, 247.— K., 71. — D. C, 3. — D. A.,21. — D.D.,33.
- - Hect., 92o. — B. P., Buzancy. — F. L., le dimanche qui suit FAssomption.
— ('.'•' P. — La plus grande partie du l(;rritoire est occupée par les afileure-
riienls du calcaire à astartes où l'on trouve les c^ilcaires bleus durs dits : caU-
lou.r (le VcrpcL Uiiisseaux nombreux, notamment ceux de la Petite Eyâeuse,
de hriiiueiiny ««t l'/tf/ron. Puis les sources de la Gravelle et de la Dame-Bomie.
Les principaux seigneurs de Thénorgues furent les Grandpré; puis les d'Ave-
routh, les Dessaulx de Houlain, et les Athenove de Romance. Kn 1371, la fille
du baron d(* Komance, mariée h Charles de Montfrabeuf, originaire de Guyenne,
hérita de Thénorgues. — il. de Vitry.
Ecarts. — L(; Moulin à Eau, G hab. — La Tour-Audry, 9 hab.
VAUX-EN-DIEULET. — IL, 275. — E., 99. — D. C, 9. — D. A., 27. -
D. !>., 4:;. — Hect., 1,103. — b. p., Buzancy. — F. L., FAscension et la Saint-
Martin. — C^*' P. — B. B. — Le village est dans un vallon encaissé dont les
calcaires marneux et siliceux de l'étage oxfordien, les roches siliceuses, consti-
tuent les parois. Au-dessus de ces roches, viennent successivement TooUthe
— 677 —
ferrugineuse, les calcaires coralliens, les marnes et les calcaires à astarles. Le
calcaire ferrugineux est exploité pour les constructions et l'entretien des che-
mins. Autrefois exploitation des minerais de fer.
Histoire. — C. de Vitry. L'histoire de ce village évoque surtout le martyr
de sainte Gertrude. Cette sainte, s'étant réfugiée dans une forêt de TArgonne,
parce qu'on voulait Tobliger à se marier avec un païen, y fut percée de flèches,
proche d'une source, en un lieu devenu et resté but de pèlerinage. Le tombeau
de sainte Gertrude se voyait encore au siècle dernier. Les os et les cendres en
avaient été tirés et placés dans une châsse et dans un reliquaire, que prirent,
en i621, les soldats de Mansfeld. La tête, qu'ils avaient jetée, fut déposée dans
un vase d'airain. En 1515, les Espagnols brûlèrent Vaux-en-Dieulet qui, plus
tard, en 1564, était encore brûlé par les huguenots. Pillé par Mansfeld en
1621. Ravagé, rançonné pendant les guerres de la Fronde; occupé et réqui-
sitionné, en 1870, par les Prussiens.
Eglise. — La primitive église s'élevait hors du village. A laissé des traces
sur l'emplacement qu'elle occupait. Avait un vitrail où se trouvaient repro-
duits tous les épisodes du martyre de sainte Gertrude. L'église actuelle date
de 1774. De même que l'ancienne, elle a toujours gardé les reliques de sainte
Gertrude : elles y avaient été déposées quelque temps après le martyre de cette
vierge, entre Vaux-en-Dieulel et Sommauthe, à l'endroit que suppose la tra-
dition et désigné, jusqu'en 1794, par un autel de pierre. Et cette même année»
le curé Lefort, des Prémontrés de Belleval, et les paroissiens de Vaux-en-
Dieulet, cachèrent la châsse de sainte Gertrude dans l'épaisseur du mur de
l'église. Elle y demeura cinq ans et, en 1799, reprit sa place traditionnelle
dans l'église. Le chef de sainte Gertrude, enfermé dans une sorte de globe de
cuivre, est séparé du reste des ossements; ceux-ci sont enfermés dans un coffre
de fer très ancien, fermé à clef, et contenu lui-même dans une châsse de
chêne ornée de peintures et de sculptures rappelant la légende de la sainte.
Ces pointures ont été renouvelées en 1671, 1783 et 1873; la dernière restaura-
tion a été faite par M. Lalouette, peintre à Juvigny. Une parcelle des reliques
de sainte Gertrude a été insérée dans la pierre d'autel de l'église de Som-
mauthe lorsque celle-ci fut consacrée, en 1649. (Voir dans Revus historique
ARDKNiNAisE, ubbé Frézet : Sacrarium remensis ecclesiœ.)
Ecarts. — La Sartelle, 9 hab. — La Chaumière, 4 hab. — Le Grand Moulin,
2 hab. — Le Neuf Moulin, 2 hab. — Wuignerie, 8 hab. — La Sarrasine, où l'on
voit d importantes ruines que la légende ultra complaisante attribue aux Sarra-
sins. En cet endroit furent trouvées d'importantes monnaies gallo-romaines.
VERPEL. — H., 383. — E., 123. — D. C, 6. — D. A., 23. — D. D., 56. —
Hect., 1,527. — B. P., Buzancy. — F. L., le premier dimanche de mai. — C'** P.
— B. B. — Le territoire de Verpel est surtout constitué par l'étage du calcaire
à astartes, marqué par des terrains diluviens sur une assez grande étendue.
C'est dans l'étage du calcaire à astartes que l'on exploite, pour les construc-
tions et l'empierrement des chemins, le calcaire bleu dur appelé caillou de
Verpel, Dans plusieurs autres carrières, exploitation de graviers. Territoire
traversé par VAyron; d'assez nombreuses sources.
Histoire. — C. de Vitry. Un des villages les plus anciens de l'arrondisse-
ment vouzinois et où l'on découvrit des poteries, des tombes, des médailles
antiques. Etait tenu des comtes de Champagne par ceux de Reims. A Verpel,
l'Université de Reims, au seizième siècle, possédait une importante papeterie.
En 1452, appartenait à la maison de Neufchàtel et, plus lard, fit retour aux
Joyeuse. Rappelons d'après Herelle : Mémoire des Choses plus notables advenues
EN Province de Champagne, 1585-1598, cet épisode des guerres de la Ligue dont
Verpel fut le théâtre : « Tourteron (Claude de Joyeuse de Tourteron, gouverneur
— 6T8 —
île Miiuzoï) M [le Iti'numonl-on-Ar^'nniip), accompagné de âeax. cens chevaux et
Hp L'inq ccnlf liomim^s île jiieJ, va lot.'er ;i Wrpelle. Le < 1 février lô89, pend&nl
(jue ses compa;.'n(ins se lo^eomnl, il s'abouclic en la campagne avec niesiîre
ÀITrecan <rAtiului't>, prince d'Amlilisi*, oncle de sa femme, lequel avoiL déjàiol-
liciti't mais inutili-rai'iil à picmlre les armes pour le service du roy. Tourteron
le prie et le oiinjurc liVmljrjsseilP parti du roy el pour le servie de Sa Majesté
(Henri IV) prendi-e li- cnniniiindenienl des troupes qui sont à Verpelle, oITiuit
lui ohi^ir et alIfM' trouver Sa Majesté quand il lui plaira pour faire accorder l'an-
tliorili^ de commander enire les rivières de Marne et Meuse, ce qu'il sassure
obtenir »ans difflcultt^ Anililise accepte le parti cl, de son châleau de BuianCf,
se laisse conduin^ à Verpelle où Tourteron lui fait promettre obéissance. Le
lendemain, (â février, Amhlise di'-lope avec sa cavalerie roynle pour aller loger
à Saint-Juviii. ^ros vill:i«e duconile delirandpri^, oi'i les chevaux n'é tans encore
desell'-s, Vinifire qui l'Uni envoiii pour di'-couvrir, rapporte que Sainl-Paulle
suit avec cinq cens clievaux pour le moins aianl â sa queue dans le village de
tendre son infanlerie. Celte nouvelle est approuvi'e par l'effet, car aussitAtle
mipl sonne l'ularmi-. Les ligueurs npprochenl, les royaux rebrideut et sortent
par l'autre cdti' du village pendant que les pnysans attendent Siiint-Paulleanz
barricades et les y arréleiil ..." (Vnir Sai.nt-Jiîvi.v et Landrhs.)
Ch&teau. — A si^nnl'-i- les lieux dits : la Forteresse, le Clos-Bourreau, la
Potenee, rappelant siins doute un cliAleau et un neiijneur Haut Justicier.
Eglise. — l.'uuc il>' nos plus intéressantes églises ardennaises. Abside do
quiitorzirmc siècle; pnrtail prineip;)! du douzième siècle; le reste de l'édiflce
Egllie de T«rp«l
remonte au quinzième siècle, remplaçant, dit la légende, un temple paleOi
devenu Icmplr rlirélii-n. Une llèclie, détruite par la foudre, fut reconstruite ao
1T26, Il dans lelte llèrhi' fut i-uiore aména(;é le petit logement que se trans-
mettait, de père en 111», une fiuuille di- cordonniers, faisant ofllce de guetteui*.
Autrefois, «i^ voyait à l'extrémité de la loilurc, côté du couchant, une statne
colossale que niiiinletiait droite une barre Je fer scellée dans le toit. Quel éUil,
en cette slalui-, le personna^ie dont la main droite semblait vouloir retotalMT
comme pour fnippiïr? Proche du portail, quelques pierres armoriées;etlaplni
curieuse de toutes, une pieri'e d;ins laquelle était sculpté un christ. L'église
est fortifiée. .MAcIiicoulis au-dessus de toutes les fenêtres de la nef, et menr-
— 679 —
trières non encore fermées au-dessous. Une meurtrière de la tour est caracté-
risée par cette inscription : Dieu est icy. Cette ouverture n'indiquerait -elle
point un oculus comme celui d'Andevanne? On lit dans dom Ganneron : « Saint
Quentin, dont le corps repose à Verpel en une fierté, estoit confesseur, natif de
Clermont-en-Lorraine, duquel on ne sçait autre chose. Son office est du com-
mun d'un simple confesseur, et est réclamé par le peuple pour les enfleures;
et y a affluence de peuple au jour de sa feste qu'est vers le 4 août. Sa châsse
qui n'est que de bois peinct, se veoid sur le maistre autel de son église. » Au
bas de la tour du clocher, une inscription semblable à celle que nous rele-
vâmes dans l'église de Falaise : La mort dit — Vous qui passez sans y — Penser
— Pensez-y n'y pensez pas — Vovs vos trovverez — Passé sans y avoir pens(K —
Pierre tumulaire de René-Louis de Joyeuse, baron de Verpel.
Ecarts. — Le Moulin, iO hab. -— Bêzile, o hab.
IV. CANTON DU CHESNE.
Ce canton comprend dix-huit communes : le Chesne, les Alleux, les Grandes-
Armoises, les Petites-Armoises, Authe, Autruche, Belleville, Roult-aux-Bois,
Brieulles, Chàtillon, Germont, Louvergny, Montgon, Noirval, Sauville, Sy,
Tannay, Verrières.
Spécialement agricole et abondant en oseraies, il est borné : au nord, par le
canton d'Oniont et celui de Haucourt; à Test, par celui de Buzancy; au sud,
par celui de Vouziers; et à l'ouest, par ceux d'Attigny et de Tourteron.
La Bar et le canal des Antennes l'arrosent. Ce canton du Chesne est celui où
le plateau séparatif des bassins de la Meuse et de l'Aisne présente le plus
grand abaissement. Dans cette région, se trouve le point de partage des eaux du
canal, entre la Meuse et l'Aisne, et est placé son grand bief de deux lieues.
6,4i2 hab.; 2,009 élect.; i7,688 hect.
LE CHESNE. — H., i,543. — P. fi., 13. — E., 437. — D. A., 17. — D. D., 34.
— Hect., 2,401. — B. P., le Chesne. — F., le premier mercredi de janvier, de
janvier, de mai, d'octobre, et le dernier mercredi de juillet. — F. L., le dimanche
qui suit l'Assomption. — C" P. — B. B. — T. — G. — Au sud du canal des
Ardennes qui traverse le territoire de l'est à l'ouest, le sol est presque entière-
ment constitué par des terrains diluviens argileux ou argilo-sableux ne lais-
sant affleurer que des lambeaux de calcaires coralliens et de calcaires à astartes.
Dans la partie nord, s'étendent les roches oxfordiennes, les calcaires coral-
liens, le calcaire à astartes et le gault recouverts çà et là de limon. Terrains
d'alluvion dans la vallée de la Bar et du ruisseau de Bairon. En sortant du
Chesne, on rencontre une ancienne carrière ouverte dans le calcaire corallien.
Sables argileux blanchAtres excellents pour la fabrication des briques réfrac-
taires. Cinq sources, dont la plus importante est celle de la Saule.
Histoire. — C. de Vermandois. L'histoire du Chesne, encore que ce soit un
de nos plus importants villages ardennais, n'offre rien de particulièrement
caractéristique. D'origine fort ancienne, d'ailleurs, si l'on en croit les nom-
breuses médailles et les urnes funéraires romaines trouvées au lieu dit VHer-
mitage. Aux temps de la Jacquerie, un certain Jacquemin le Foulon, entraînant
avec lui ses concitoyens du Chesne et les habitants de la région de Raucourt,
se fit le chef d'une conspiration contre le duc de Flandre, « en vue de déshériter
leur seigneur de ses hommes et femmes de corps taillables à volonté etaultres
plusieurs abus dont s'ensuivirent grand pourchas en la court du roy contre
nostre dit seigneur et des officiers, et depuis furent condemnez au proufit de
Monseigneur; et perdirent la plus grande partie de leurs franchises et en furent
[ipri'»! ce, phisiPiiii iriitMili coriipnséj ni corluines snmnies, chascun selon son
pouvoir ft raculli'. ■■ lUvjitît', niix époijui!* de la cuorre île Ceot aus, par les
AnijIaisqui.t'crilKroiasurt.ciniraionl" toullepaysd'envIi-onjusquesàMéiitfres-
siir-Meusf, pcjnsiiiipsii DoncheryplJLiAqueâauOliesne-l'ouilleux.. .elgiseoicnt
Gt |i>v<-i)i'-iit au pays quelque pail qu'ils vouloieiit deux nuits ou trois sans
fstrt- Hi'stourhi's ilc nul et puis s'en venoieiit loger, reposer et rafraîchir eii
li^iu- forteresse à Atliijriiv, " Kn IMM, tomhat enlri- ledui- de Nevers et le mart-
c-li;il il.- S;iiMt-P;iiil ■.\>»t \lk»iMiif.fi im iiAnÊ.:H.L nr. Sai-vt-Paul, p. 102, 106, 171,
173,. Kii r;inrii'r' i(i;i7. pillé par les Hoiirnui^iions qui, ■■ pour faire chanter leurs
piisoiiniiTs, It-ucarraehoient lesoiiKlesili's pieds Cl des mains. » A cette époque,
S'-vissuil sur le Cliesne et sur la ré^iioii une peste de» plus meurtrières. ■• Cette
anm'-e I63H — l'-cril doni lianneroii — a esté ^riindement dure à supporter
aux pauvTi-s paisuns à niuse des soldats igui livveriioieiit en quelques eudroiti,
C'cstoit une miifèn; di- demeurer dans les villa){es cl une cruauté que d'aller
en enmpa^'ne. I.e bourt; du ('liesne ù demy vuiil d'habitansesloit mangé entit^
rcnieiil . . . n Puis, li'oiâ années apn-s : » |^ garnison du Cliesne qu'estoit d'Al-
lemands du ré(;imi-nt de Ilourcli se i-etira au mesme temps après y avoir tout
maii^i^. voulrins aussy à leur sortie qu'on leur Kraissat les mains, mais comme
on les adverlil que le ptruple estoil sin* le point de se muliner et leur conrir
sus, ils di'slo|it>renl assez ni[id>'>lfiikont et furent en faire autant au bourg de
l^moy-eii-l'orlian. ••
Place du Cliesne, ï^'éUre une eroix de pierre posée sur un pîéde«Ial «D
(.'olliique llamliny.iiil et qui pnrnil reni[ilaefr une croix plus ancienne : do là-
zi>'nie sièele prnl>abl<'nii'iil. Kilt- T'a|ini'lleraLt un 4>pisode, dont le souvenir n'nt
jia:' arrivé jusqu'à imus, d<' riii^oire communale.
mis i la
"' moire
.N'oublions poiaL qui' b-s vdiaties
loi ili- lleauniont ronaaeraient la n
de leur airrani-bisïeini-nt par 1'^-
i>i-liun d'une croix. M. Itru|;e-
Lemnltr.
don
autre
monument i
l'rigiiie. " 11 semble,
iHsrit-il, se ratlacber à
l'ordonnance du car-
dinal de l.orraine, ar-
rhen^iue de Itelnis,
qui répondait ainsi
aux attaques incessan-
tes des iconoclastes.
Il tit multiplier les
images du Christ, de
la Viei'KC L-l des ï^aints
dans 11 'S endroits les
plus apimiiMits de
paro
s de s
Il diocèse. A leur pied, un tronc;
et le peuple eontrai^^iait les passants à. y déposer une offrande, si légère qu'elle
fût. ^)uic<iiique s'y reHisiiil <>tuit considéré comme huguenot, poursuivi par le
peuple t'i siiuveti) fort nuiltraité. C(da se passait vers le milieu du leiiième
siècle. Le nombri- des brèches, le nombre des fortes agrafes de fer qui »
n^niarquciil sur ee^iietit monument — si souvent remanié et refait — témoi-
gnent des temps iroublés qu'il eut à Iravereer. »
Cette croix servit liin».'leinps de calvaire oii, « les vendredy de carême, k
maiire d'école venoit cliantiT je Htiihal maler lioloTOsa et pour cela av(ritl&
jouissance d'un pré. >■
La position slratéuiqu'' du Chesue — sur l'un des plus importants dédiés d«
— 6S1 —
l'Argonne — avait tellemenl frappé Napoléon 1" qu'il ordonna, pendant les Gciil-
Jours, de relever les fortifications de la place, de manière à la rendre capable
irarréler une armée : fût-ce seulement quelques heures. Cet ordre eut un coro-
mencemenl d"eȎcotion. Le Cliesne el les bourgs avoisinants fournirent les ter-
rassiers nécessoires pour les travaux. Deuï mois après, jour pour jour, autre
ordre enjoignant aux mêmes terrassiers de démolir ce qu'ibavaienl construit.
Ainsi se terminait le rAle militaire du Chesne. Le canal des Arilennes devait,
plus lard, lui donner une certaine importance toute commerciale.
Eglise. — Vaste église, qui servit souvent de forteresse improvisée, cons-
truite en plusieurs fois, du treizième au quinzième siècle. Le chœur et le tran-
sept sont remarquables par leur étendue et leur belle disposition. Non loin,
jadis, une léproserie, sous le palrona(;e de sainte Elisabeth, et une chapelle
dédiée À saintThomas.
Ecarts. — Bttiron,
5 habit. — La Ba»-
boiine, 12 hab. ; an-
cien fief tjui, jadis,
appartenait aux abbés
clo Mouzon. — Si'iHl-
Hriee, 5 hab., rappe-
lant un petit hospice
" pour recevoir les
pauvres passants » et
importance, LouisXIV
réunit à Thôpital de
Sedan où, par com-
pensation, la com-
mune du Chi-sne avait
le droit d'envoyer un
inilif^ent. — VEvluie.
,S liiib. — L'Etang de
liuiron, 5 hab. (voir,
l'i'lanji tic ItitiroH, la des-
^
<$^
dans notre chap. ii :
cription détaillée de
ce célèbre étimp). —
La Moite, i hab. -
La Prise li-Eau. 3 h.
— Li Vallée lie Monl-
goti, 4 hab. — Les
Margoli, 13 hab.
Lieuxdits. —
L'HerniUagf. — Le
Chemin des Romiiins,
un fragment de la
grande voie romaine
de Keims à Trêves.
— Le Haut-Chemin,
où se passait l'aven-
ture de la Sainte-
Ampoule pnlevée di>
la chapelle Saint -
Remy, à Iteims, par
lesBuurgui(;nons,et
■lut <■• BtlroD
— «82 —
roiroiivéo par quolques habilanls du Chosne. C'est depuis celte époque, on
le sait, que la coiiiniuiic envoyait une délégation au sacre des rois de France
.voir, sur rdlo Ii'm'ndc, Mevrac : Villks kt Villages des Ahdennes).
LES ALLEUX. — H., WH'. — E., i24. — I). C, 5. — D. A., 12. — D. D., 39.
— Hoct., l,2()o. — h. P., le Cliesne. — F. L., le dimanche après le 8 septembre.
— C'* P. — S'tHend, pour la plus j^Tande partie, sur les terrains diluviens.
Alinionté par le ruisseau de VEtanu qui prend sa source dans les bois de la
Maison-Uoujie.
Histoire. — C^. de Verniandois. Au seizième siècle, la commune des AUeax
— rilUi de AUodiis — avait, tout au plus, cinq maisons. Fut un « flef mouvant»
de la oth'Uellenie d'Attif;ny. Son « inféodation » date du 3 mai 1519. Cette charte
d'infrodation meiilionno la concession a perpétuité par Monseigneur Tarche-
vêque de lleiins, à quinze habitants (PAtti^^ny, de 480 hectares de bois où des
habitations furent construites et devinrent un écart qui s*appela : Bo$ de Bains
=1 bois (le Monsci?ineur l'archevêque de Heinis.
Eglise. — Nombreuses traces de restaurations successives; car elle fut sou-
vent assiéf^ée. Uans l'église, une inscription cominémorative nous rappelle que:
« cy \!^>\ honorable homme NVoiry de Chamisso. . . >>, Tun des ancêtres de
TAllemand Adalbert Chamisso, Fauteur du conte célèbre : Pierre Schlevil oq
l'Hommk oui a vemm; so.n Oubrk.
Ecarts. — CarpUhn, 0 hab. — l.a Wiujnen'e, 6 hab. — Mm^celot, 105 hab.;
fut, d'abord, ])ossédé en fief par les Joyeuse; puis, en 1606, par le vicomte
de Cramaille. Semble, à Turigine, avoir été une léproserie; en tout cas formait
une agglomération de beaucoup supérieure h celle des Alleux où « les héri-
tages, à cause des f^uerres, restaient en friches et broussailles. » — La Maison
Rouyc, 42 hab. Cet écart se nommait, autrefois, A ssi : Oudart Colbert, seigneur
de Terron et d'Assi, mourut eu 1750. Assi appartint alors aux Thiret, de Reims,
'« riches bour;^'eois amis des Joyeusir de Saint-Lambert. » En 1784, propriété
de la famille Rivert de La Salle. Doit son nom à un château, jadis presque
célèbre, construit en pierres roujjjes. Il est, maintenant, remplacé par des cons-
tructions modernes. A la Maison-Kou^^e, fut mystérieusement gardée certaineriche
héritière ({ue le tils de Jasmin, le perruquier-poète agenais, poursuivait de son
amour. Venu d'Amen, il s'installait quelques heures à Attigny, demandant oâ
était le (<hateau-H(»uf{e. '< Vous vouh^z dire la Maison-Rouge, » lui fut-il répondo.
Ce mot de niaisr»n parut décevoir ses espérances; il s'empressait alors de quitter
les ArdenrKJs.
LES GRANDES-ARMOISES. — H., 200. — E., 62. — D. C, 10.-
I). A., '2t. — 1). 1)., 30. — Ilect., 448. — B. P., le Chesne. — F. L., le premier
dimanche de mai. — S. T. — Sol assez accidenté. Tout le territoire sur l'état
oxfoidien. Traversé par les Armoises, un ruisseau affluent de la Bar.
Histoire. — C. de Verniandois. Commune d'origine ancienne. Fut peut^lre
une station romaine. Defiuis la fondation du Mont-Dieu, en 1125, Thistoire des
(irandes-Armoises se mêle étroitement à l'histoire de ce monastère. Fréquentes
contestations des seigneurs et des habitants avec les moines. Village ravagé,
incendié pendant la guerre de Cent ans. Pillé en 1636, « aux temps, dit Tanna-
liste doin (ianneron, de la j^uerre déclarée contre l'Espagne et les Pays-Bas. »
Décimé, vers la même époque, par une peste terrible, « contagion qui commença
au villa^^e de Tasnay et après sur le ban du Mont-Dieu et en la censé du Mar-
binet où elle fut îipportée par un habitant de Voulzy qui s'y estoit venu réfo-
tfier chez son frère. « Du mouriez passait par les Grandes-Armoises, avant
d'arriver, le 3 septembre 1792, à Crandpré d'où il écrivait : « Les passages de
l'Argunne sont les Tliermopyles de la France; mais je serai plus heureux qoe
Léonidas. »
— 683 —
Eglise. — N'offre pas un grand intérêt archéologique. Incendiée, elle fut
reconstruite dans le style Louis XIV. Particulièrement riche en souvenirs de
Tabbaye du Mont-Dieu. Au-dessus de la porte latérale, une curieuse sculpture
sur bois représentant u Marie la mère de douleurs », avec, à chacun de ses
côtés, un ange en adoration. Dans l'intérieur, six grands tableaux de réelle
valeur, mais, malheureusement, détériorés et atrocement vernissés.
Ch&teau. — Le château s'élevait sur le penchant d'une colline dominant
le chemin de la Berlière. Il fut plusieurs fois assiégé et brûlé : en i552, par le
général hongrois de Rossen, accouru pour seconder Charles-Quint; en 1637,
par les Ecossais au service du roi de France; en 1650, par le général espagnol
de Gamarre sous les ordres de Turenne. Rasé sous Louis XIV. Pendant que
Vauban et ses élèves, utilisant les obstacles naturels ou suppléant à leur absence,
dotaient nos frontières d'une ligne de places fortes longtemps réputées impre-
nables, les vieilles forteresses s'en allaient en ruines. Il ne reste plus, aujour-
d'hui, vestige de ce château dont, il y a cent années, le donjon se voyait encore.
Les seigneurs des Armoises furent de puissants seigneurs. Même, le château
ayant été détruit, les vassaux ne manquèrent pas chaque année, pendant long-
temps, d'aller en signe d'homn^ige saluer ses ruines. Les Armoises de Lorraine
sont éteints depuis la deuxième moitié du dix-huitième siècle. La branche de
Savigny existe encore en Allemagne. Faut-il mentionner la légende d'une fausse
Jeanne Darc qui, ayant échappé au bûcher, et « trompant même les deux frères
de la Pucelle, » aurait épousé un seigneur des Armoises? Que devint cette
femme, — soit après 1440, selon qu'on arrête sa carrière à l'humiliante scène
où, devant l'Université et le Parlement de Paris, elle dut confesser sa vie peu
édifiante, — soit après 1457, si on lui assigne un « curieux document qui la
montrait vivante en Anjou, en 1457, mariée une seconde fois, emprisonnée à
Saumur pour divers méfaits, libérée par une mesure clémente de René II. »
(Voir dans la revue Lk Moyen âge, Lefèvre-Pontalis : La fausse Jeanne d'Arc,
mai-juin 1895.)
Lieuxdits. — La Vieille -Ville, où furent trouvés de nombreux objets
d'origine gallo-romaine. — Le Fief; le Pré de la Cour; rappelant le château. —
Les Huiles; la Mazure; la Ruelle de la Vieille-Eglise; évoquant quelques sou-
venirs de l'ancien village des Armoises qui n'occupait pas le terrain où se trou-
vent les Grandes-Armoises actuelles. — Le Chemin des Ivrognes; le Pré la Croi-
sette;o(i auraient existé, affirme la tradition, d'abord un camp romain et, plus
tard, un atelier monétaire. (Voir, pour l'explication détaillée de ces lieuxdits,
Meyrac : Villes et Villages des Ardennes.)
LES PETITES-ARMOISES. — H., 188. — E., 64. — D. C, 5. — D. A., 21.
— D. D., 38. — Hect., 437. — B. P., le Chesne. — F. L., le premier dimanche
d'octobre. — C* P. — G. — Situé dans la vallée de la Bar. Le ruisseau les
Armoises sépare Tannay des Petites-Armoises. En outre, une abondante source
d'eau sur un parcours d'environ 400 mètres.
Histoire. — C. de Reims. L'histoire de cette commune se confond avec
celle des Grandes-Armoises. « Le village des Petites-Armoises n'estoit rien il y
a quatre cents ans — écrivait dom Ganneron en 1636, — non plus que Stonne
qui n'estoit qu'un pèlerinage où estoit quelques maisons à Tentour de l'église. »
Toutefois, nous dit le docteur Vincent, « les Grandes et les Petites-Armoises
sont deux localités très anciennes. » Brûlé par les troupes allemandes en 1614.
Ravagé par la peste, en même temps que les Grandes-Armoises.
AUTHE. — H., 337. — E., 119. — D. C, 12. — D. A., 19. — D. D., 44. —
Hect., 947. — B. P., le Chesne. — F. L., le dimanche qui suit le 11 novembre.
— G. — Calcaires coralliens, calcaires à astartes, limon argilo-sableux, alla-
— 684 —
vioii tourbeuse et nian'ca^euse. Ti-aversé par le ruisseau de Saint-Pierremoni.
— ('.. (le Vennaiidois.
Ecart. — Ginean, ;> hab.
La tradition rapporte que les habitants de Aulhe, de Sy. de Brieulles-sur-
Bar. de Saint-Pierre-â-Arnes, avaient à fournir un garde-étang chargé de
df'ftMulre contre les oiseaux et les loutres les poissons du vivier appartenant
au comte Louis dt* Maële — première moitié du quatorzième siècle, — « finan-
ciiT émérite, écrit le docteur A. Lapierre : La Guerre de Ce.nt ans dans l'Ar-
GoNNK Frr DANS LE ItKTiiKLois, qui, s'il (H'itait de payer ses créanciers, n*en usait
pas moins les forces vives de ses vassaux en les accablant de redevances ridi-
cules, sans se soucier des chartes octroyées. »
AUTRUCHE. — IL, 200. — K.. 55. — D. C, 14. — D. A., 18. — D. D.,47.
— Hect., 824. — IL P.. le Chesne. — F. L., le dimanche qui suit le 6 décembre.
— C'" P. — (î. — Le territoire repose sur Tétage corallien, deux lambeaux de
calcaires à astart<>s, 310 hectares de terrains diluviens. Traversé parle Glageot.
— C. (le Vermandois.
Eglise. — Homoiite au quatorzième siècle; nef datant du quinzième siècle.
Mâchicoulis au-dessus de chaque fenêtre; nombreuses meurtrières.
Ch&teau. — Autrefois, à Autruche, une maison-forte et une chapelle seigneu-
riale dont il n(^ reste plus traces.
Ecarts. — La Fermes tics Aulnas, 9 hab.
BELLEVILLE. - H., 144. — E., 54. — D. C, 10. — D. A., 13. — D. D., U.
— Hoct., 700. — H. P., Quatre-Champs. — F. L., le 8 septembre ou le dimanche
qui suit. — Situé sur la li^ne de faite entre le bassin de la Meuse et le bassin
de rAi.s/ie. Tout proche la vallée de la Bar. Sur le territoire, dont la gaiie
occu|)e la partie centrale, coule la Fournellc, aflluent de V Aisne. 276 hectares
de terrain diluvien. Nodules dans les sables verts. Avait, jadis, pour annexe la
commune de Hoult-aux-Bois, et s'appelait Itarreville, à cause de sa position sur
la /i</r. — C. de Vermandois.
Eglise. — Dans Té^^lise, la pierre tombale de messire Charles-Louis de
Pavant, chevalier, sei^nitMir de Taizy, Uicroix, Longwé et Germont, mort en
1735. Epousa Madeleine de Pavant, puis, en deuxième noces, Elisabeth du Far
d'Athis, dont Tune des arrières-descendantes se mariait, en 1823, avec Gharies
Ilcsbrandt, comte de Bricy, capitaine aux chasseurs à cheval de la garde royale.
La famille de Briey appartient à la plus ancienne noblesse de Lorraine. De beau-
coup antérieure à la priMuière croisade, elle est issue, disent certains chroni-
queurs, « de la maison d'Ardenne ».
Lieudit. — La Hante-Ch(*vauchf^e, où Ton trouva les traces de deux voies
romaines : dWpremont jusqu'à Senne; Tautre voie, au sud de Belleriile, se
dirij^eaut vers Authe par la ferme Gineau.
BOULT-AUX-BOIS. - H., :W!). — E.. 130. — D. C., 12. — D. A., 13.-
I). I)., 40. — Hect., \,:i'2i}. — IL P., Uuatre-Champs. — F. L., le dimanche
<[ui suit le 11- septembre. — C" P. — Village traversé parle Barrasset, affluent
de la hur. Alluvions marneuses ou glaiseuses; en quelques endroits, terres
noires tourbeuses. Massif monlaf;neux et boisé constitué par la gaize. Calcaire
à astartes. Sables verls avec nodules. A I^oult-aux-Bois, Tun des cinq fameux
défilés lie TArf^onne, que rendit célèbres la bataille de Valmy. (Voir chap. lu:
LArgu.n.nk.)
Histoire. — C. de Vitry. Autrefois, Boult n'était qu'une annexe, sans grande
importance, de Helleville. Par sa charte de 1080, Renaud II du Bellay domia
Boult à l'abbé de Saint-Hubert en Ardenne. Les moines ardennais y constmi-
sirent une grange qui fut prieuré, défrichèrent les bois, car ce lieu n'était,
alors, que forêts. « Cent années plus tard, vers 1190, les Templiers vinrent s'éta-
blir à Belleville — lisons-nous dans Alhanacb dk Matot-Brainb, année I67S,
où le savant dom Noël nous donne ces intéressants détails, — terre qui leur
fut octroyée par un seigneur nommé Richard de Lirou, et dont le suzerain
Richard de 1^ Haye confirma la donation, juxia Baiam super aquam de B6 :
c'est l'endroit actuel de la commanderie de Boult, sur le Barasset. (Arch.
Nat. S. S032, supp. n* 27.) Les chevaliers y construisirent une maison qui prit
dès lors le nom de Temple de Baux, comme noua l'apprend une charte de l'OFflcial
de Reims de 1239, qui constate la vente à eux faite, par Henri, comte de
(Irandpré, de 526 arpents de bois situés entre Chestres et Falaise, depuis l'Aisne
jusqu'au bois de Boult, moyennant 22 sous parisis l'arpent et une somme de
100 livres. Mais cette possession fui bientôt troublée par les seigneurs des envi-
rons, notamment en 1261 par le seigneur de Bricquenay; aussi durent-ils tran-
siger pardevant l'Official de Reims, et accorder à chaque manant, au temps de
la glandée, le droit de mener chacun deux porcs dans les bois en litige : celui
du seigneur fut flxé h trente. C'est vers cette époque, 1285, qu'Hupues Le Large,
chanoine de Reims, légua par testament 12 sous parisis à la commanderie. Au
siècle suivant, les Frères de l'Hâpital qui avaient succédé aui Templiers eurent
à subir les mêmes contestations ; unarrél du Parlement de Paris, de juin 1348.
accorda à la dame de Bricquenay le droit de prendre dans les bois du Temple
de Boult des bdches et du merrain pour l'usage de sa maison, avec la faculté
de piture pour ses bétes de quatre ans et plus. Pendant la guerre de Cent ans,
la maison de la commanderie fut entièrement détruite, et il n'en restait qu'une
tour et le colombier seigneurial; mais en 1598, le commandeur Ogier d'Amour
le nt rebAtir en forme de château, et sur un plan beaucoup plus vaste. C'était
un beau et grand bûtiment, de ligure quadrangulaire, précédé d'une cour
d'honneur, avec un jardin dans le goût de l'époque et entouré de murs. Cette
maison étaitmunie
de toutes les dii-
pendances qu'elle
pouvait compor-
ter. Ogier a proba-
blement fait re-
construire en ce
temps la maison
dite la Commande-
rie à Fossé, dont
parle M. Vincent,
p. 122 de SCS 1ns-
CRiPTio.vs DK l'Ah-
HO^DISSEHENT DF.
VuuziKRs. Mannier,
qui donne ta plu-
part des détails
précédents, ajoute
que le château du commandeur était situé sur le chemin qui va de Boult à
Belleville, que la ferme s'élevait à côté avec 500 arpents de terre et 1,500 de
bois' pour dépendances : la route de Reims traversait le domaine. Au siècle
dernier. 1788, la seifineurie de Boult rapportait 3,300 livres, sans y com-
prendre les bois qu'on estimait alors valoir <20 livres l'arpent, tous les vingt-
quatre ans par coupe de 40 arpents, ce qui donnait un revenu de 4,800 livres
par an. On conserve à Mézlères {Archives, H. 469) un état des frais pour la
réformation des bois de la commanderie, avec partie du plan général de
JUelflDDa eonmuiderle t BonlI-ftiii-Boli
— 686 —
Chumiot, Vioux-Pont, ban et censive; la commanderie de Boult... « — Les
([ualrc principaux membres de la commanderie étaient Fancienne maison du
Templt? de la Chambre aux Loups, rermita^'c de Ghamiot, la terre de Claire-
fontaine, et la maison de Ladhuy. (Voir Vouziers, Ciiestres, Landres et Ballat,
et surtout Aussonce.;
Elglise. — Assez insignifiante; date d'environ deux siècles et demi, ayant
été reconstruite par Adrien de Wi^nacourt qui, de 1621 à 1665, fut comman-
deur, mourut en 1097, et dont le tombeau se trouve à Malte, dans la « chapelle
de la Laiijzue (Nation) de France. >»
Ecarts. — Le Moulin à Vent, IL — Les Plaines, 8 hab. — La Malmaison, lien
où se trouvait le Temple de Boux, (jue firent construire les chevaliers de Malte.
BRIEULLES-SUR-BAR. — H., 403. — E., 162. — D. C, 9. — D. A., 17.
— D. 1)., 40. — ILîct., 1,323. — B. P., Hrieulles. — F. L., le dimanche après
le lo aoiU. — C'-^ P. — B. B. — S. T. mixte. — G. — T. — Situé proche le
confluent de la Bt'èvrc et de la Bar : dans ces deux vallées, s'étendent des alla-
vions argileuses ou marneuses, tourlx^uses ou marécageuses, par places. Les
deux versants de la Bièvre sont recouverts par le limon; calcaires de Tétage
corallien.
Histoire. — C. de Vermandois. Brieulles, chef-lieu de Tune des sept préfôtés
ou ch.'ltellonies du duché de Bethel, à Tontine de Torganisation féodale, fut
souvent en^Mgé pour le douaire des comtesses de Rethel et finit par être cédé,
comme seigneurie particulière, aux sires de Coucy, à charge d* hommage-lige.
Incendié en in^'Z parles « Allemands hérétiques » que commandait de Rossen.
Sur la fin de janvier 1037, le colonel Gassion. «qui avoit mangé Vervins et les
environs depuis la reddition de Corbie, amena icy ses quinze cent chevaux qui
se logèrent en divers villiiges. Celui de Brieulles fut le plus foulé de tous. Le
dommage que les soldats y ont fait a esté estimé h, 60,000 livres. Ils estoient
bien 800 dedans. Le vin qu'on leur donnoit n'estoit pas assez bon pour eux; il
leur en falloit trouver ailleurs et usoient seulement de celu^' du village pour
laver les jambes àh^urs chevaux. Ils tuoient tous les bestiaux et ne bougeoient
de table tout le jour et avant leur coucher il falloit que leur hoste leur don-
nast par teste vingt sols, et tel en avoit pour 4 pistoles tous les jours, c'est-A-
dire de 30 à 40 livres; et ceux qui n(^ vouloient ou ne pou voient payer, on leur
chaulfoit les pieds et plusieurs y eurent les bras rompus. Ils descouvrirent les
maisons pour en avoir le bois et pour faire désirs aux pauvres gens qui n*aToient
(le quoy les contenter; on veid en peu de temps des rues audit village où il n*y
avoit plus d'apparence d'édifices... » Puis, encore, dom Gannerou, sous cette
rubrique : « Suite des misères de la guerre en ce pays. Tan 1638 : presque tout
le long de caresme, il n'y eut point d'habitans dans Tannay, La Neuville, Vivier,
Artaise, la Berlière. Brieulles et es villages des environs de Vendy et bourgs de
Vendresse. Chesne, Attigny. Il nV restoit plus qu'environ un tiers, et ce des
pauvres gens qui n'avoient que perdre. »
Eglise. — Fort belle église, de style flamboyant, remontant ii la fin du
quinzième siècle. Doit son exceptionnelle conservation à ses matériaux prove-
nant drs carrières d'Authe. Dans l'église, la pierre tombale de « très illustre
seigneur messire François de Saint- Vincent, gouverneur de Mont -Cornet i»,
famille originaire du pays basque et, pendant de longues années, au service des
ducs de Bethel. Deux écussons : Tun, aux armes de France, surmonté d*une
couronne murale, peut-être un souvenir de Marguerite de Bourbon, comtesse
de Uethel; l'autre a pour meubles une plume et un sabre en sautoir, en chef
une étoile, et en pointe une rose; au-dessus, on lit : Ilannone, un nom qui fut
celui de plusieurs notaires et de quelques juges seigneuriaux.
Château. — Fut souvent assiégé et incendié, notamment en i5M par les
armées bourguignonnes. Brieulles, d'ailleurs, fut jadis un bourp que tléfen-
dnient tours, tourelles et Tortinealions. Dans une » quittance >' en date du
10 oclobre 1578, nous
lisons : " ... Suivant la
bonne voulcnté eL don
gratullle que Monsei-
gneur le; duc de NevCTS
el L'omte de Rethelloîs
a faicl et accordé 'à. ses
bourgeois, manans eL
habilans du bourg de
BrieuUes-sur-Bar, pour
les ayder a fortiffier et
fermer pour la seurelé
de leurs personnes et
biens ; U quoi ilz ^onl
nirenient trnïail-
leis.
et.
ultre
:e village, à cause
il'ois, — campèrent souvent des
ramandait le dut; de .Nevers, et
in^t-cinq chesnea
i'tre employés à îai re
les combles des portes,
tourelles, ponMevys dudîct [trieulles. . .
de ses fortiUcations — peu redoutables
armées : pur exemple, celtes qu'en l.ï
celles qu'en iji91 commaniluit le roi Henri IV e
Ecarts. — La Guinguette, 9 bab. — GrimiiMart, 7 hnb. — I.e Courliochel, N. C.
— Le Forui'tiarré. N. C. ^ La Ltine, petite clairière où. jadis, les sorciers
tenaient leur sabbat. — Le Mcutin, OÙ se Iroiivait le moulin banal, des plus
curieux k cause de ses mâchicoulis: il fut démoli tout récemment.
CHATILLON-SUR-BAR. — H., 227, — P. H.. 12. — E., "4. — U. C, 7.
- n. A., U. — L). D., 41. — Hoct.. 1,441. — lï. P., le Chesne. — F. L„ b;
dimanche qui suit le 29 août. — O' V. — B. B. — G. — Nombreux terrains
diluviens qui masquent, en faraude partie, les foruintions aricieimes appartenant
& l'étage du calcaire à astartes, aux anbles verts, à la gaiie. Arrosé pur lu Bar,
la Foumetle et le ruisseau de la FulenK.
HUtoirÀ. — C. de Vermandois. Histoire obscure. Quels lurent U<s véritableo
seigneurs de Chdtillon, dont le nom, évidemment, dérive de cliAleau? Mention-
nons toutefois un certain Louis de Beauvais, i< sire de Chàtillou ••, vers 1013, el
un >i sieur Collart >', qui, lorsqu'éclala lu Itévolulion, paraissait être le " sou-
\erain <• de la commune. Il est certain que lu terre de Chillillon ëchut h la
maison de Couc.v par le mariage de Mahault. fille de Hugues III de Relliel. avec
Tbomas de Coucy — possession confirmée en 1243 pur Jeun, comte de Itelhel,
son beau-frére — et que cette terre, relevant du château de Slonne, resta dans
la famille de Coucy, avec celle de Charbogne, de la Besace et de la Berbère,
jusqu'au dix-septième siècle. •< ChAtillon-suT-itar est A une lieue proche de
nosire Mont-Dieu, écrit dom (ianneron, et a esté auliet'ois un des bous vitlu;^e:j
du pays, mais les guerres l'ont beaucoup empiré. LA demeuroil Milon, père
du pape Urbain, qui s'appelait Olhon, et on u remarqué qu'il a lousjours eu
une famille de ce nom audit lieu de Cbastillon. » Notre annaliste veut que b-
pape Urbain II soit né ù ChAlillon-sur-t!ar; mais il est plus probable qu'il naquit
l'i CbilLillon-sur-Manie, où d'ailleurs une statue lui est élevée sur un monticule.
Eglise. — Construite, quanta son ensemble, au quinzième siècle, cette église
mérite d'être remarquée, grAce aux nombreux travaux de restauration que
— 688 —
nécessitèrent les sièges, les assauts qu'elle eut à subir durant les guerres de la
Lipue et de la Fronde.
Ecarts. — Unznncourt, 20 hab. — Ui Ferme de Saint-Denis, 8 hab.
GERMONT. — H., i22. — E., 37. — D. C, 15. — D. A., io. — D. D., 48.
— - Hect., 477. — B. P., Buzanry. — F. L., le dimanche après la Saint-Nicolas. —
Village près de la Bfir au pied d'un monticule que constitue Tétage du calcaire
h astartes: dans la partie supérieure, l'argile du gault; terres marneuses,
quelques-unes pierreuses. Qutitre sources dont les plus importantes sont : la
Renardière et le ruisseau de la Cuvette, Commerce de vannerie. — C. de Ver-
mandois.
LOUVERONY. — H., 230. — E., 75. — D. C, 5. — D. A., 22. — D. D., 31.
— Hect., O.-iO. B. P., Ke Chesne. — F. L., le premier dimanche de sep-
tembre. — ('.*• P. — Dans la région nord du territoire, afOeure la partie
supérieure de Tétage oxford ien : terres marneuses ou marno-siliceuses. Cal-
caires coralliens, que recouvre, en plusieurs points, une argile glaiseuse, brune
ou rougeiUre. 72 hect. de calcaires à astartes. Territoire arrosé parle ruisseau
des Prés et de fort nombreuses sources.
Histoire. — C. de Vermandois. Louvergny semble une avalanche de mai-
sons, se bousculant pt^le-mèle le long d'une interminable pente, oà Ton eut
sans doute les plus grandes peines du monde à camper l'église et à faire la
place publique, l'ne charte de cession signée Manassès, comte de Rethel — on
contemporain du roi Lothaire, — donne à l'église de Reims, notamment, la
Villa Loeium in ftayo Castrenci supt^r fluvium Bair. Faut-il voir Louvergny dans
cette Villa Loeium? cv i\u\ donnerait au village une très haute antiquité.
Eglise. — Le sanctuaire date du douzième siècle, et du dix-septième le
rétable sculiilt* qui représente la décollation de saint Nicaise, patron de la
paroisse. Provenant de Tancien prieuré, une statue en bois de saint Guillaume,
cascfué, en costume monacal, debout sur un lézard ailé. Fut transférée de
l'église à la mairie un<^ plaque en marbre noir sur laquelle étaient gravées ces
lignes : L»'s habitajits de Louvergny — Aux mânes de — Leurs concitoyens
suivent les noms) — Ils ont combattu — Pour la liberté — Ils ont versé — Leur
sany pour — Coiiyurrir la pai.r — Le 20 yenninal an 9.
Ecarts. — Touly, 8 hab., où se trouve un petit château, résidence, autre-
fois, (les seigneurs de Louvergny. — Cour-Gillots, 8 hab. — La Hobette, —
Ikau-Srjnur, S liab. — Cmute-Soupp, 12 hab. — L' A 66a|/e, rappelant le prieuré
des (luiîb'lmines, le second en France de cet ordre — le premier était à
Montrouge, — fondé en 1249 par Jean, comte de Hethel : ce fut Notre-Dame-
Desprrs de Louvergny. Le sceau de Notre-Dame représentait la Vierge, debout,
tenant l'enfant Jésus, tons deux sans nimbe, sous un édicule qui repose de
chaqui; côtt* sur deux colonnes. En 1618, les Guillelmites de France furent
réunis aux Bénédictins. En 1738, M. de Hohan, archevêque de Reims, ordonna
la démolition de l'église conventuelle et la translation de ses fondations à
r**iilise jjaroissiale : celle du Chesne.
MONTGON. — IL, 3U. — E., 81. — D. C, 4. — D. A., 20. — D. D., 3S.
— Hect., 821. — B. P., le Chesne. — F. L., le deuxième dimanche après le
\l\ août. — O" P. — Sol assez accidenté. Calcaires coralliens. Sables verts.
Calcaires à astartes. Au pied du village, passe le canal des Ardennes. De nom-
breuses sources. A signaler le ruisseau de Longw*), — C. de Vermandois.
Eglise. — Située sur le haut d'une colline — d'où le nom de Montgon. —
Petite, à une seule nef, sans transept. Construite dans le style ogivid fleuri
des quinzième et seizième siècles. Dans le chœur, mur méridional, une tablette
— 689 —
scellée sur laquelle on lit, au dessous d'une scène représentant un personnage
à longue barbe, à genoux, les mains jointes, devant un christ : que le S'<* de
Wignacourt ayant tué — le 1" juillet 1577 — sa femme innocente, « comme
fol incensé par appressions de fauce ialousie, est icy en chemise, à genoux
devant ce cruciflx, demandant à Dieu pardon de l'oifence qu'il a faict, et si
a fondé en la dite chapelle 4 obits... » Cette chapelle, dans Téglise, n'existe
plus.
Ecarts. — La Ligne du Canal, 40 hab. — Longwâ-l* Abbaye, rappelant cette
abbaye de Longwé dont nous avons parlé (voir Longwé et Lauetz). — Mon-
thardré, 15 hab. — La Papeteiie, 56 hab. — Roger-Fontaine, 11 hab. — Giron-
délie, 13 hab.; ancien château. — La Chambemie. N. C. — Les Mares. N. C. —
La Musenterie. N. C. — Le Charme. N. C. — VOrphane. N. C. — Décharge- F awc,
21 hab. — Melimé, 13 hab.; où se trouvait un château qui, en 1717, servit de
refuge aux chanoinesses régulières de Saint-Augustin expulsées de Hollande.
Elles y restèrent jusqu'à leur départ pour Lançon, où elles s'établirent (voir
Lançon). — La Craquinette, 4 hab. ; non loin du moulin de la Craquinette, se
voit un petit monticule dit la Hottée du Diable» Satan avait parié que, du soir
au malin, il transporterait, du Chesne'à Voncq, une quantité de terre si con-
sidérable qu'elle pourrait former une montagne. Et petit à petit, la montagne
s'élevait, et le diable se réjouissait de voir son œuvre arriver à bonne fin. Mais,
un peu avant le lever du soleil, les bretelles qui retenaient la hotte, dans la-
quelle il portait la terre, se rompirent, et toute la charge se répandit h terre;
d'où cette appellation : la Hottée du Diable.
NOIRVAL. — H., 117. — E., 42. — D. C, 9. — D. A., 11. — D. D., 43.
— Hect., 500. — B. P., Quatre-Champs. — F. L., le dimanche qui suit le
27 septembre. — G. — Calcaire à astartes dans la vallée de la Foumelle, ce
ruisseau traverse le village, et glaise du gault sur les deux versants. Sur la
pente N.-E. de la côte gaizeuze, s'étendent des terrains diluviens. — C. de
Reims.
Eglise. — Dans une niche — maçonnerie extérieure au-dessus de la fenêtre
sud du sanctuaire, — la statuette, à mi-corps, d'un cordonnier devant son
établi, entouré de ses outils et travaillant à une chaussure. Autrefois, écrit
Hubert dans sa Géographie, « il sortait du canton, particulièrement des com-
munes de Barricourt et de Nouart, un grand nombre de savetiers qui se
répandaient dans les diverses contrées de la France, en criant ces mots si
connus : Souye àrr^f = souliers à refaire. » Maintenant, cette chétive industrie
est presque éteinte. Sur les murs de l'église, fortifiée et percée de meurtrières,
d'assez nombreuses traces d'incendie.
Château. — Deux lieuxdits : la Justice, la Potence, indiquent évidemment
qu'un château aurait existé, jadis, à Noirval et que les seigneurs châtelains
auraient eu droit de haute Justice. Puis un fief : le village des Mesnils, depuis
longtemps disparu.
SAUVILLE. — H., 788. — E., 243. — D. C, 6. — D. A., 22. — D. D., 28.
— Hect., 1,153. — B. P., le Chesne. — F. L., le dernier dimanche d'août. —
G. — T. — Le groupe oxfordien, le groupe corallien, les terrains diluviens,
les alluvions de la Bar et du ruisseau de Bairon, se partagent le territoire.
A signaler : la source des Pendus, la fontaine Saint-Remy, le ruisseau des Four-
ciéres.
Histoire. — C. de Vermandois. Aurait été fondé en l'an 1200 par Hugues IV
et Guy, abbé de Saint-Remy et de Reims, Dans ses Centuries des Essuens, dom
Ganneron nous dit, en parlant de Sauville : « Proche la chartreuse du Mont-
Dieu, se présente un village assez peuplé et d'assez bonne estendue, qu'on
4i
— 690 —
appelle Saulville ; qu*oii appelleroit plus proprement Saleville ; car comme le
viLlap' est nouveau et que Ws rues ne .sont ny pavées ny amendées, il est presque
toujours sale en tout temps (nous citons notre annaliste). Or comme le peuple
venoit à se multiplier, n\v ayant point <mi de ;^'uerre ny de mortalité au pays
depuis longtemps et qu'on di'sfriclioit journellement plusieurs bois et bruyères
de la forest d'Omontet des environs, Hugues, deuxième du nom, comte de Rethe-
lois, et Pierre de Hibenionl, abbé de Sainl-Hemy, avoient conclu de bâtir en la
forest de Bairon un villa^^e qu'on ap[)elleroit Neufmaison ; mais comme Tabbé
Pierre vinst à mourir, (luy qui lui succéda renouvella ce <Iessein et voulut aussy
donner une autre appellation au villa^'e futur, asçavoir Sauville.. . le nouveau
villaj^e se veid bientost peuplé d'iiabitans quand le bourg de Fontbar et le
village de Hairon furent ruinez... •• tut presque totalement dépeuplé par la
grande peste qui. Tan ICtO, ravagea les Ardeiines; brûlé, pillé par les Espa-
gnols en 161)7 et en 1638.
Ecarts. — Hayhel, 2 liab. — \sEclu.<t\ 4 hab. — Couriiscaux, 7 hab. — Les
Foui'cirn^a, G hab. — La Uravrlb*, 4 hab. — La Loirt^, 16 hab. — Le Terme,
N. C. -- Derrière le Terme, il hab. — Mmie-en-Bois. N. C — Armageat,lhBb.
•( Depuis Térection de Sauville, on tenta encore d'ériger un nouveau village
entre Tasnay et Sauville, à cm se des bois ([ui y avoient esté desfrichez et de
la belle commodité des paslures; mais il n'a p^is autrement prospéré. Ce lieu
s'appelle Arma^eart et anciennement Heinan^^eart. 11 y a un petit ruisseau qui
passe au milieu, qui fait séparation des bans de Tasnay et de Sauville, d*où
vient qu'Arma^eart n'est pas un ban spécial mais un hameau composé de deux
bans ; i>t non sans cause on Tappelloit Reinangeart, car soit que ceux de Sau-
ville ou de Tasnay eussent des soldats, Kemangeart en avotst toujours, en sorte
que ({uand ceux de Tasnay passoient à Sauville ou au contraire, Remangeart
estoit tousjours remanié de soldats... » (Dom Ganneron : Cknturiks du Pats des
EssuK.Ns.) — Biiiron, 13 hab., autn^fois village assez considérable, mais qui ne
se releva jamais de ses ruines depuis qu'il eût été incendié et pillé par les
Anglais pendant la guerre de Cent ans.
SY. — H., 17-i. — E., 71. — 1). C, 8. — 1). A., 21. — D. D., 36. — HecL, 196.
— R. P., le Ghesne. — K. L., les dimanches après le 10 août et le 20 janTÎer.
— C^' P. — (îroupe oxfordien. calcaire cortillien et limon. Le long du ruisseau
des Armnises qui traverse le village, un escarpement dans lequel on voit des
alternances de marne et de calcaire marneux gris. A signaler la source Samt-
Rnch. Le village se divise en trois parties : la ville, la petite ville et la cour. —
('.. de Verinandois.
Eglise. — Le portail date du seizième siècle; le sanctuaire du quatorzième.
La marche palière, que terminent à ses deux extrémités deux magnifiques têtes
de lions tailUS-s en plein marbre noir, provient du Mont-Dieu. Il faut aussi
rtMnariiuer le bénitier en pierre, orné d'une statuette de saint Jean-Baptiste
enfant, «'n ronde bosse style Louis XIII, et une belle chaire à prêcher avec
panneau représentant les évangélistes, surmonté d'un ange sonnant de la
trompette.
Château. — Le château priniilif daterait du treizième siècle, ayant été
construit par le sei;;neur de Pau dont la statue resta, jusqu'en 1793, dans
l'église de Sy. H fui, en l.'i.'i'i, après la chute des chAteaux de Linchaoïps et de
Lûmes, assié«ié par les Impériaux que commandait de Rossen; -^ en 1589,
retint pendant plus de douze jours, (levant ses murs, Saint-Paul qui venait de
ravager (îuignicourl. L)oin-le-MesniI, Oniont, la Cassine: mais Saint-Paul, en
partant, n'en brillait pas moins les avancées de la forteresse, et lit tant de
mal que « M*"*" de La Vieuville faillit en mourir de peur»; — en 1639, opposait
une si vigoureusi^ résistance aux Espagnols, que ceux-ci furent obligés d*aban-
donner le siège, (".e château faillit être rasé, en 1616, à suite d'un conflit très
aigre entre le Uuc de Nevers et le marquis de La Vieuville, lieutenant général en
Champagne. Le 4 octobre 1789. le dernier maniuis de Sy donnait asile, en
ce manoir, à la famille des Bourbon avec laquelle, bientôt, il s'exilait de
France, se rendant à Londres où, poète d'assez mince envergure, il écrivit :
La Chute de Ruffi.n, un poème tout plein d'allusions politiques. En 1616. ce
marquis de Sy revenait en Krance, se fixait fi Sedan et, plein de charmante
philosophie, attendit sa dernière heure en traduisant Horace. Les seigneurs
de Sy Turent hauts Justiciers : au lieu dit la Potence, se voyaient encore, en
1830, les assises qui soutenaient les fourches patibulaires. Le château de Sy
n'existe plus depuis les premières années du siècle; reste de ses dépendances
une porte où se lit cette date : 1395. Une niafinifique collection de volumes,
— recueil de gravures provenant du château de Sy — se trouve â la biblio-
thèque de Charloville.
Ecarts. — Les Moulim. N. C. — La Grandê-VUle. Celte appellation indique-
rait-elle que le village de Sy fut, autrefois, plus considérable qu'il ne l'est
aujourd'hui?
TANNAT. — H-, 440. — E., I2ti. — D. C. a. — D. A., 22. — 0. D., 36.
— Hect. 1,012. — B. P., le Chesne. — F. L., la Pentecôte et la Saint-Martin.
— C* P. — B. B. — C. — La vallée de la Bar, qui traverse le territoire du
sud au nord, offre une grande largeur dalluvions glaiseuses ou marneuses.
Sur une partie de la rive droite, affleurent les calcaires coralliens ; à la base du
groupe, ils sont exploités comme moeUons et comme pierres à chaux ; maté-
riaux 1res durs, mais gélifs. Sur l'étage oxfoidien ^ 240 hect.. — reposent des
terres marneuses, marno-sableuaes, argilo-ferrugineuses. 1. a Bar reçoit quatre
affluents dans cette commune que traverse aussi le canal des Ardennes.
Histoire. — C. de Vitry, Commune des plus anciennes, sur la grande voie
romaine de Iteims à Trêves, et dont le nom celtique slgniflcrait : « lieu planté
de chênes ". Les rois mérovingiens y eurent un atelier monétaire, et c'est a
Tannay, " étape royale •>, que les rois Louis II et Charles eurent, en 862, une
entrevue. En 1 196, les comtes de Rethel y exercent des droits féodaux, Manassës
y autorisant la construction de fours banaux, pour les moines de Saint-Bemy.
Itavagé par les Anglais
pendant la guerre de
Cent ans, les habitants
de Tannay se réfugiè-
rent au Cliesuc qui
n'était alors, dit noire
annaliste dom lîanne-
ron," qu'un piètre lieu,»
et surtout, ajoute-t-il,
•I les Petites -Armoises
qui n'avaient que quel-
ques maisons et qu'on
appela, depuis, le nou-
veau Pont-Bar. "
Eglise.— Bel édilicc
à trois nefs et double
transept. Construite au
seiiième siècle sur l'em-
placement de l'tglise pri-
niitive, dont il ne reste plus vestipe, et qu'en 977 consacrait l'archevêque
Adalbéron. Est conservée, non la pierre elle-même >< de dédicace », mais u
Eglt» d« Tuinïj
— 692 —
copie : six li^'nes encadrt^os d'une simple moulure et encastrées dans la ma-
raille extérieure, au bas du collatéral nord.
Ecarts. — Ikllt*- Fleur fi. — Mon-hb^e, 7 hab. — 1^ Moulin, 6 hab. — Le
Neuf-Moulin, 3 hab. — liemonth\ H hab. — Havaux, H. — La Baronie, 5 hab.
— Vont-Bar, \\\ hab. Les antiquités intéressantes et nombreuses, lorsque fut
construit le canal des Ardennes, démontrent l'importance, jadis, de Pont-Bar,
où s'élevait une splendide basilique dédiée à saint Remy, rincamation da
Seigneur, 977, par rarchevé(iue Adalbéron, ainsi que le rappelle, dans TégUsa
actuelle de Tannay, une inscription commémorative contemporaine. Le village,
détruit en 1359 parEustache d'Auberchicourt, un de ces chefs, dont nous avons
déjà parlé, de (irandes Compagnies pendant la f^uerre de Cent ans, ne fut
jamais relevé de ses ruines.
VERRIÈRES. — IL, l.il. — E., o2. — D. C, il. — D. A., 20. — D. D.,38.
— Hect., 63o. — B. P., le Chesne. — F. L., le 29 septembre ou le dimanche
suivant. — C. P. — Allnvions marneuses de la Biévrc; limon argileux ou
gaizeux; 104 hectares de terres marneuses, appartenant au groupe oxfordien;
271 hectares de calcaires coralliens, recouverts de terre rougeàtre. Exploitation
de calcaire pour l'empierrement des routes. Quelques petites sources. — G. de
Vermandois.
Château. — Construit en 1C17, fut démoli pendant Té poq ne révolutionnaire.
« Sur le plateau d'Omont, au milieu des ruines du château, dit le (D** Vincent: Ixs-
CRiPTio.Ns ANCIENNES DE l'Arrondisseiient dk VouziRRs, uue belle pierre brisée en
plusieurs morceaux ; la gelée, Thumidité du sol, Tenvahissement de la végé-
tation Tauront bientôt émiettée; Tinscription est déjà d'une lecture difficile:
M Ici repose en mortelles bières, messire Jacques de Villiers, seigneur dud. lieu
de Verrières, et dénie Voult, en cent milliers bien renommés chevaliers, con-
seiller. . . du noble Jean duc de Hrabant et son gouverneur du Rethélois qui,
le vingt-quatre du mois de Février pris fin Tan... mil quatre cent septonte
sept. » La très ancienne famille de Villiers était originaire du Rethélois.
Nous lisons dans Housse! : Histoire kcclksia^^tiqur de Verdun, que Louis XI
ordonnait au bailli de Vitry de proté;;er les habitants de Verdun « contre le
seigneur de Dannevoux, nommé de Villiers, ({ui usait de grandes menaces
contre eux parce qu'ils avaient fait mourir un espion qu'il avait envoyé autour
«le leur ville. >» Ce Jacques de Villiers fut nommé, par Charles le Téméraire,
«capitaine de Mézières, puis, passant au camp de Louis XI, redevenait Pallié de
iUiarles, lui amenant alors ses troupes rethéloises quand, après la défaite de
Morat, le duc de Bourgogne convoqua tous ses vassaux « sous peine de la
liart ».
Ecart. — Le Moulin, o hab.
Y. CANTON DE ORANDPRÉ.
Le canton de Craiidpré comprend dix-neuf communes : Grandpré, Apremont,
Beffu, Chanipigneulle, Chàtel-Chéhéry, Chevières, Cornay, Exermont, Fléville,
firandham, Lançon, Marcq, Mouron, Olizy, Primat, Saint-Juvin, Senuc, Som»
merance et Termes.
L'aspect de ce canton, (^ui s'étend dans les deux vallées de V Aisne et da
y Aire, est des plus pittoresques; la vallée de TAire surtout est gracieuse et
fertile. Le plateau qui les sépare est couvert de bois, notamment au nord
de (irandpré. On trouve quelques vignes a peu près dans toutes les corn*
m unes. A Grand pré, à Olizy, à Termes, à Senuc, à Mouron, à Châtel, à Apre-
mont, les petits vins paillets sont assez estimés. Olizy fait de la grosse van-
nerie. La betterave est culliïée dans la vallée de l'Aire pour ta sucrerie
de Chéhéry. On extrait cependant du minerai à fîrandpré, a Champigneulle,
h Sommerance, ii Saint-Juvin, et ?i Marcq. Les forces d'Apreraoïit sont fort
importantes. Mais une autre industrie a remplacé celle du fer : c'est l'extrac-
tion des nodules de pliospliate de cliaui qu'on y trouve en abondance, et
qu'on exporte au loin. Les étublissements nié[al1ur(>iques de Champigneulle
et de Senuc ont fait place à des moulins qui broient ces nouveaux produits.
Ce canton est borné : uu nord, par les cantons de Vou^iers et de Buzancy;
à l'est, parle département de la Meuse; uu sud, par le département delà Marne;
à l'ouest, par le canton de Monthois.
7,208 h;ib.; 2,2oS Élect.; 20,681 liect.
QRANDPRÉ. — H.. 1.0S2. - R.. :H». - H. A., 17. - D. II.. 58. —
Hecl., 2,857. — B. P.. tirandpré. — F., le premier lundi de carême, le 28 avril,
le 25 juillet, le 2B octobre.— F. L., le dimanche qui suit le 8 juin.— C<"P.—
B. B. — G. — T, — La gaiie constitue la plus gronde partie du territoire;
subies verts et argile du gault. Grandpré est construit en pnrtie sur le penchant
d'une colline, en partie sur le pied d'un plateau, que dominent au nord les
monts de l'Argonne, ramiUcution des monts Faucilles se ruttncbanteux-mâraes
à la cbaine des Vosges et par elle aux Cévennes. Au midi, une vaste prairie
qu'arrose VAire, venant du département de la Meuse et qui se jette dans l'oigne
à 6 kilomètres de Grandpré entre Termes et Mouron; d'où ce dicton célèbre :
Entre Termes et Mouron — La rivière d'Aire perd ton nom — El Aisne Fap-
pelle-t-on. Autrefois exploitation d'une mine d'or qui fut abandonnée parce que
les produits ne couvraient même pas les frais.
Blitoire. — C. de Vitry. Ville d'origine Tort ancienne, chef-lieu d'une sei-
gneurie de laquelle dépendaient le Dormois et plusieurs terres de la région
ionlaf;ne de ^'r'greinont, les vestiges d'un camp
où séjournèrent les troupes
dit H. Mirof dans sa Cxnoniouii OK la Villk
leude de Ctovis, & qui ce roi, après son bap-
donné la t«rre de Grandpré ". Co Icude fit
construire un ch&teau à l'endroit dit aujourd'liui le CMlelet, où se distingue
une éminence circnlaîrement arrondie, paraissant avoir été faite autant par la
nature que par l'art. Cet endroit, où n'existe aucun vestige de construction, fut
— 69* -
ix-ciii"' pnr le barnn de l>piii-Poiits nup lu coalition avait chargé de combattra
l>umoiirie;(. (•i-;iiitl|in'- fui, en Sai, pilli^ pur les .Normands; ravagé parles
Anglais ppjiilanl hi smore i\c Cent aiiit; dévasté aux temps de la Ligue alors
que ic iiiatvriial <ii> Sainl-Paul, Mnypiinc et Henri IV tenaient la région, ."^ous
lisons ilntH lli'ielli' : Mëhoirk iiks Choses lrs vlv* not\bliis advehues En la Pbo-
viNOE DE Cii.\Hi-AONK, ITiKi-lnOR. ■• 1^ ro)*. , . (Henri IV) avoit bissé l'armée alie-
niundf> le limfj de la tinirc' d'Aisne en la vallée de Bourcq où Sa Majesté s ache-
mina apn'-» qd'i-lle i-ut été de Sedan à la Cnssine où le duc de Kevers le retint
et traita ma^milliiiiiniienl avei- toute sa noblesne (Cayet nous décrit cette récep-
tion}. 1/armée allcniandi' lui fut présentée en bataille au pont de Grivj (il
faut liri- plutAt Vrizv) dont il eut conli/ntenieiil le lendemain : il prit 6.000 che-
vaux rt. rebroussant L-hemin, vint ln};er à t^rauHpré avec tous les princes et sei-
giir-ui'S de sa suite; ]iuis le Jour suivant, 30 si-ptembre 1591, fil montre et
parade de cette cavali'iie au dur de Mayenne qui étoil dedans Verdun avea
son armée à laquiile il y avoit il.OOC Italiens, lesquels, pour ce qu'ils éloient
envoies par le pape et i-onUuits par son neveu, Monte-Marciano, furent appe-
lées papillons... Au retour de Veiilun, le roi logea de rechef au château
de l'iiandpré où le romle de Fou- caulaiantdiRnement reçu Sa Majesté
«l touli' sa c"uv, drnieuru fort >^S. satisfait de llionneur que le roy
lui lit et des louanges qu'il
ce beau et satte viiHUard. Sa /^j^
siéger llethel où Saint-
tendre: mais la crainte
tiné pour la Norman-
de Ch;
i-ardie l'éprendre
& Itouen.... M
pré qu'est datée,
la lettre c<>lèbre d<
raconte longuement le?
succédé pendant les i\mi-
que le aO seplembr:- Jn r->
le 12, il attend devant Ver
ferme dans la ville; le 3.
s'engager : celle balailli
ionna en pn^senco de tous â
Majesté avoit l'intention d'ss-
PmuI faisnit mine de l'at-
■ perdre te lems des-
die. fit sortir le roy
il passa en Pi-
Vervin» et tirer
C'est de Grand-
3 octobre 1.191,
Hsnri IV, où le roi
évémmienls qui s'étaient
■s jours : on voit
jioursuil d'Amblise qui fuit;
duu, mais l'ennemi s'en-
11 croit qu'une bataille *b
l'est qu'une escarmouche.
CbUun di OnudpN
s guerres de la Fronde éprouvèrent encore et très cruellement Grandpré,
quand Tnrenne occupait le Itethélois; puis cette petite ville était plus lard sac-
ciip'i' par Ii-s troupes du hollandais (irowestein, celui-ci ayant appris la v'ic-
toire qu'avait, en tTII. remportée le maréchal de Villars h Denain. Si l'on en
croit la tradilion, les habitants de lïrandpré, lorsque Growestein traversa le
village, se réfugiéit-nt dans l'église où ils furent assiégés et dont la tour
carrée [uirle d'assez nombreuses traces de balles. C'est en 1792 que le roi de
l'russe, A la télé des armées coalisées, logeait à <!randpré. Après le combat de
la l'i-oix-uiix-itois, où le prince de Ligne fut tué, le roi de Prusse retournait
dans mm royaume avec les débris d'' son armée. Le camp de Grandpré est
resté célèbre ilans l'hisloirc de la Itévolution, outre qu'il a laissé d'assez curieux
souvenirs locaux. Une coméilie, fameuse Jadis, est intitulée : Le Camp di
6niH'f}ii-^. Tarbé, dans son Hiiiianckho ns Ciiampagne, en a cité la « ronde >•
princijiale: celli' i|u'.' les spectateurs manquaient rarement de a bisser b.
Gi-andpré, après la division de la France en départements, tui chef-lien de
district, puis siège d'un triliunal d" première instance, C'estle 23 septembre 1793
qu'il fui ii'-uiii an ilisiriet de Vouiîers.
Eglise. — l.'>'gllse. sms contredit la plus bulle de l'arrondissement, est celle
de l'ancien prii>uré de Saint-Médard. Depuis le treizième siècle, de nombnuz
désastres ont laissé leurs emprpiiKes pariips reslnunitions appartenant h toutes
les varioles du style ogjvul et de IrnnsiEion. <• Un chcur. écrit le ilocleur H. Vin-
cent : Lss Inscbiptions anciks.\k«i>kl'Aiibij.ndi!^skuk,\t ok VouzrsRs, Psi aujourd'hui
dépouillé d<> son revêtement en boiseries nta)(iiirj<|ui'ï du seiitièmesit'ClG prove-
nant, comme les orgues, de l'ubbaye de Belvjil. On n construit une bellf- chaire,
.iTec quelques débris de ces boiseries. Les st^lle^ du cliœiir simt de la même
provenance. Il ne reste rien des sculptures de h première race des comtes de
firandpré. Le caveau sépulcral des Joyeuse — Graridpré enti-ait dans lu maison
des Joyeuse par le mariage d'Isabeau de Hallevin. — violé pendant la Révolution,
s'étend sous le transept; la chapelle Saint-Nicolas contenait des cénotaphes
adossés aux stalles du chœur el aux murailles portant des figures couchées,
des emblèmes, des inscriptions. Le plus ancien était consacré à Louis de Joyeuse
et Isnbeau de Hallevin, sa femme. Le tombeau de Claude existe seul aujour-
d'hui. " Il est tout en marbre noir, surmonté d'un ciel soutenu par quatre fortes
colonnes. Au bas, l'inscription funèbre : ■< En mémoire de haut et puissnnt sei-
gneur Claude de Joyeuse, chevalier, comte de Gmndpré. conseiller du roi eu
ses ConsHIs d'Eslat et privé, eouverneur et lieutenant-général pour Sa Majesté,
en ses villes, terres, seigneuries et souveraineté de Mouîon et Beauroont-en-
Argnnne. " En haut, gravé sur marbre blanc incrusté dans le marbre noir du
couronnement, ou lit :
TuQt ce que la terre nourrit
KiuaUemeut elle la pourrit;
En tout ce que l'humine abonde
Il n'a que la vin en ce uouile
Et quauil il a pansé fou temps
11 n a gaÏKDé que ses de^pen)'.
Les ligures en marbre blanc de Claude et de Philiberte de Saulx, agenooil-
lé*is sur le sarcophage, ayant un chien couché à leurs pieds, en faisaient jadis
le principal ornement. Disons enfin que l'éfilise est construite sur le penchant
de la colline appelée Hontflii, contraction évidente des deux mots latins mon*
felix.
Obâteau. — L'ancien chilLeau de Grandpré, où lo(jea Charles VI lorsque pen-
dant la guerre de Cent ans il traversa les Ardennes pour aller chercher le duc de
Gu>-lilrc, Tut rcconslruit — loiiiiue au-tsi IVfil'S'^ d'ailleurs — par le comte Louis
tli' Jnvcusf!, qu'avuii-iil lùiié pour cette double (tuvn- les libi^ralités de Louis XL
Si. Miroy, ouvrafie cité, nous tlonni^ une description déUillée de ce
<'li.l[e;iu nin^^nillque et grandiose qu'en ISH
'»it lin incendie terrible. Il appar-
teniiit alors au marquis de SemoD-
villc. Le lendemain du désastre,
il Écrivit à sa femme : u Si
vous n'avei Jamais tu de
ruines, venez voir celles de
<îrandpré; i;lles sont impo-
santes et pilloreiques, c'est
duni mage qu'elles nous coû-
tent si cher. » Dans ce châ-
teau, dont l'entrée princi-
pale, style Louis XIll, sub-
siste encore, fut célébré, le
7 iiiessider an VII, le ma-
riage de H"* de Hontholon-
Senonvillea*ecJoubert,gé>
néral en chef de l'armée
d'Italie. (Voir dans Rkvuioi
tt^' Champagne ET DE BBtK, IBtO,
- -^»<^ , - A. de Barthélémy : Solkt
hitlvrii/ue sur fa maito» H
Porto d* l'uclan ctMm d» Qrudprt (g» comte» de Qran^ri.)
Ecarta. — Barban^an.
i> lia)). — hiirriére de Xet/remont, 5 liab. — Barrière ChevUre, 2 hab, — Bar-
rieir île Theii'ni. 7 liab. — Selle-Joi/euse. 12 liab. ~ Fumay, 5 hab. — La
(îffiy, Ci hab. — l^s Cr/reit, S liab. ~ Les Loges, lObab. — Uondor, i hab. —
Tatma, 8i} liali. — Thcaun, i hab. — Beaurepaire, un hameau incendié par
l,-9 Prussiens i-n 1870.
Ziieudit. — La M'iliuln-i ie ; rappelle une léproserie qui fut constniile à
lirandprt' aprùs la m'uviénie croisade; elle iHail située fi Sainte-HaTguerile, en
di'liiir!) de la ville, i>n sorUint par la rue de Montflix. Fut transformée, quand
dispanil la lèpre, m hiispicc qui périclita, pour tomber en ruines, et dont les
bi>'ns ainsi qm- \r» revoiius furent attribués â l'hospice de Mouion. A signaler,
itn l<i:ili, une pcKle violotitc. Kn ce tenipH, uxistait un couvent djt Ministrerk tk
Sainl-Jeiin. A si;;nali-r encore parmi les lieuxdits principaux : la Batte dt
DuuioHrkz. où, qu('lqu<'s jours avant Valmy, campait ce général.
APBEHONT. — 11-, ti". — K., 210.— 0. C. 14. — D. A., 31. — U. D.,m
- Hi-cL. 1.2SC. — H. 1'., Apreiwont. — F. L., le dimanche après le ti novembre.
— (■> P. — II. H. — s. T. rt i;. — G. — T. — Dans la vallée de l'Aire, sur une
li-rrass<! verilnyanti^ qui' l'ornienL U's calcaires Icimmeridgiens et recouverte en
parlii? d<' limon; à l'ouest, des cscarj^^ments de gaize. Extraction de nodules.
Terres excellentes pour les iirbit's fruitiers. Fonderies de fer.
Histoire. — C. de Yitrv. Celte commune fut le berceau de la famille d'Apremont
qui remontai) au ilouzièiue siècle : elle s'alliait avec d'autres notables et très
anciennes familles arilennaiscs, les Cliini, les Cuuci, les d'Anglure, les Zéianne,
les Jiiveiiiip-tit'iiniliin''; Ifs de Salse, originaires du Itoussillon qui, à la suite de
IleiM'i'lV, viiirenl dans les Anleiines et s'y tlxèrent; les Canelle — ou Canel —
(liiiil les desiendants existent encore dans le lletliélois. ?ious avons «u qa'ao
qiiiii/iênie siècle un t'i-aneuis d'Apremont possédait le château-fort de Lunui
— 697 —
qu'assiégea François !•'. La terre d'Apremont parait avoir été érigée en comté
vers le milieu du dix-huitième siècle.
Eglise. — Edifice construit au dix-huitième siècle pour remplacer l'église
ancienne.
BEFFU-ET-LE-MORTHOMME. — H., 174. — E., 64. — D. C, 5. —
D. A., 22. — D. D., 56. — Hect., 551. — B. P.. Grandpré. — F. L., le dimanche
qui suit le 3 septembre. — Sol que forme, pour la plus grande partie, les ter-
rains diluviens; puis gaize; sables verts et argile du gault. Excellente terre à
briques.
Histoire. — C. de Vitry. Nous rappellerons un épisode, resté légendaire à
Beffu, de l'année terrible. Un matin, les Allemands arrivaient au village et, sans
motif aucun, ou, tout au moins, sans daigner donner d'explications, ils s'empa-
rèrent de huit otages qu'ils poussèrent brutalement devant eux jusqu'à Sedan.
Parmi les otages, un nonagénaire qui mourut en route tant il avait été mar-
tyrisé. D'ailleurs, la cruauté de ces brutes allemandes avait été si terrible,
qu'aujourd'hui encore, après vingt-huit ans, un garde forestier, nommé Didier,
porte aux poignets l'empreinte des meurtrissures faites par les chaînes qui les
liaient les uns aux autres.
Ecarts. — Morlhomme, 78 hab. — Le Petit-Chinery. N. C. — La Mariette,
6 hab.
CHAMPIGNEULLE. — H., 264. — E., 100. — D. C, 6. — D. A., 23. —
D. D., 59. — Hect., 773. — B. P., Grandpré. — F. L., le dimanche après l'Ascen-
sion. — €'• P. — Constitution géologique très variée : alluvions modernes;
terrains diluviens; sables verts et gault; kimmeridgien; calcaire à astartes;
sables verts contenant du minerai de fer et des nodules. Territoire traversé du
nord au sud par VAgron, mais n'arrosant point le village assis sur une hau-
teur. — C. de Vitry.
Eglise. — Remontant au treizième siècle; de cette époque, reste le transept
sud. Reconstruite au quinzième siècle. L'autel date du dix-septième siècle.
A signaler un très curieux rétable en bois sculpté représentant divers épisodes
de la vie de Jésus-Christ.
Ecarts. — Biscara, 6 hab. — Mohin, 3 hab. — Moulin de Saint-Juvin, 4 hab.
— La Lairesse. H. — La Forge de Champigneulle. >'. C. En 1670, les forges de
Chéhéry, de Montblanville et de Champigneulle composaient la première classe
des établissements métallurgiques de l'élection de Sainte-Menehould. La seconde
classe comprenait les forges de Bièvres, près Autry; de Belval, d'Alliépont, de
Beaucler, de Vienne-la-Ville. Dans l'église de Champigneulle, reposent : « Sieur
Charles de Courteville vivant écuyer gentilhomme... » et « Dam"<^ Elisabeth
Moraine vivant f® du s' Charles Courteville, m" des forges de Champigneulle
qui decedda le vand. s^ 18 avril 1710. »
Ce Charles de Courteville mourut le 15 novembre 1728. De son testament,
nous extrayons ce passage : « J'ordonne qu'il sera livré par mes héritiers la
quantité de huit setiers de bon froment, avec les droits de marchands, tous les
ans et à perpétuité pour faire du pain aux pauvres qui sera .distribué tous les
ans le second dimanche de carême. . . »
Ce legs est toujours en vigueur; les communes touchent en nature les huit
setiers de blés fournis par la terre de Barbançon. A Grandpré, dans ce partage,
est attribué 352 litres; à Senuc, 240; à Chevières, 64; à Marcq, 144; à Saint-
Juvin, 144; à Champigneulle, 96; et à Beffu, 80.
CHATEL-CHÉHÉRY. — H., 106. — E., 193. — D. C, 11. — D. A., 28.
— D. D., 70. — Hect., 2,584. — B. P., Grandpré. — F. L., le dimanche après
1p 4.jiiillel. — C" I'. — It. H. — li. — Village très piUore3r]iicment assis a mi-
ci"! te, rive ;;iiut:ht' (k' r.liVr. ciiloriiirié par un eacarpemenl vertical que forme la
iiaiïi'. Au uivKiu i]u villu)|[f>. un a fflcii renient de sables verts et d'arple du çault,
masiiui', PU iiiii'tii', par un Inlus ^aiieux. Marnes et calcaires kimmeridgietu.
Ailuviuus ar;ïili>-sal<li-iisi'S. Tue assez (;ranJe ^uperflcie est occupée par l'art^e
salilf'usi' (lu liuiou i)ui reprise sur une couche de gravier calcaire; donne des bri-
que». >'odules phoxplinir-es. Tilaise noire ou nv'im employée pour la Tabri-
ralinn des tuiles. Ciileain-s grisâtres et durs, excellents pour empierrer les
roules et faire de la chaux. Arrosé par VAire. les ruisicnix de la Croisette, do
Boiilass'iH et d'Exrniioiil.
Cli&teau. — C de Yilrv. I,'hi!>ti)iro de Clii'ilid se confond, pour ainsi dire,
avec l'hisloiiv île llriiudpn'-. Le village semlile avoir eu, jadis, une assex grande
importance, suj'loul à. ses oiipncs, alors <|ue son ch;Ueau'fort avait pour sei-
sueurs li-s i-onites de Dm iiiois. Cf castel t>lait prolëfçê par sa position sur le
liane d'une colline i|ue iraversail un diemin militaire permettant d'exercer le
'Iriiit 'l>' chevauclx^e. Otte voie sli'aL>''ui<|ue se nomme eucore Houfe CAciMiirAA,
t.'t l'ot) ajoute inmiiiue. Il est posiiilile ([uii ce soit un tronçon de la voie romaine,
sedirigeaul. jiidis, de Heinis vers la Meuse; d'niitanl plus que celte mèmeche-
vaiicliéii s'ajipelle plus Iniii, prêiidedlevmanl-en-Argonne, lecAemin tlMRomaiiu.
Eglise. ~ llien de caractifrisLiquit i siftnaler. ?taus rappellerons seulement
que dans le cimetière, dmil est entourée l'^Klise, repose liérard de Melcy, l'on
des héi'os lia sii-^e de Sêbasiopol — le peintre Yvon a fait de cet épisode
un tableau magnifique — l't quelque temps le mari de la suave chanteuse
iulia (irisi. Quelque temps, en etTel. <-ar l'union était bientôt rompue, jadiciat
remeni, après le duel que lit-raid de Melcy eut, à cause de sa femme, avec lord
r^iïlehva^li, le neveu du célùlire homme d'Ktal aniilais.
Ecarta. — Les Grani/n, IJ linli. — 1^ Mi'nll, i3 hab. — Le Plain-Ckafi^
S hall. - La F-inj,: II. — Le Mmdiii de lu Brii/ufllf. N. 0. — Ckehfrg, 24 hab.
— WAlihiiliiil, H iiah. Haj.pelle l'iilibave de Chéhérv, de l'ordre des Citeaux,
OUbtn
mdée r'ii 1 1 y par le ch.iiiitre de Notre-Dame de Reims, et l'une des pins riches
u di'X'êse. Sis arrhivcN étant |«rdues, il est impossible de reconstituer son
isKiire louiplète. De ri't élalilissement abbatial, disparu, sans doute depuis 1C97,
L-sle maitilenaiil ujie habitation particulière.
GHEVIËRES. — Voir Mahc^.
— 699 —
CORNAT. — H., 410. — E., i23. — D. C, 9. — D. A., 26. — D. D., 66. —
Hect., 1,094. — B. P., Grandpré. — F. L., le 9 mai ou le dimanche qui suit.
— C'« P. — G. — Village situé sur la rive gauche de VAire, mi-côte, h la sépa-
ration de la gaize et du gault. Sables verts. Calcaires à astartes. Quelques
lambeaux de sable argileux jaune du limon. Terres d'assez bonne qualité.
Extraction de nodules. Ancienne fabrique de tuiles. Cailloux d'alluvion pour
l'empierrement des routes. Nombreuses sources, parmi lesquelles la fontaine
d^Harson formant un petit ruisseau, affluent de VAire. — C. de Vitry.
Eglise. — L'église primitive daterait du treizième siècle, mais elle fut souvent
rebâtie, reconstruite, et notamment en 1854. L'entrepreneur, homme de goût
— nous dit le docteur Vincent — ne voulut point suivre le plan absolument
déplorable à lui soumis; aussi préféra-t-il démolir pierre à pierre le charmant
sanctuaire ogival pour le réédifier dans sa forme primitive.
Château. — Les vestiges d'une ancienne forteresse dont on ignore l'origine
et qui se composait de plusieurs forts appelés : Champ-Crochet, le Vlewv-Chd-
teau, le Grand-Bel, le Petit-Bel, tons séparés par des tranchées profondes, mais
communiquant par des souterrains. Une croix, plantée à l'endroit même où se
trouvait le Grand-Bel, rappelait, selon la légende, « l'extirpation de l'hérésie».
Cette croix fut, d'ailleurs, pendant d'assez longues années, un but de pèleri-
nage. Les religieux de Chéhéry et les habitants des communes voisines se
réfugièrent souvent, en temps d'invasion — par exemple les invasions anglaises —
dans cette forteresse de Cornay détruite, vraisemblablement, à l'époque de la
Ligue, par les troupes du parti catholique contre lesquelles s'étaient déclarés
les seigneurs de Cornay. En 1552, les soldats wallons de Charles-Quint avaient
incendié le village; si complètement qu'on fut obligé de le reconstruire. Il occu-
pait, alors, avant ce désastre, l'emplacement qui se nomme aujourd'hui le
Champ Saint-Nicolas, où se trouvait une chapelle sous l'invocation de ce saint.
Ecarts. — Le Moulin de Cornet. — Martincourt, 8 hab. — Le Champ-Crochet,
EXERMONT. — H., 240. — E., 76. — D. C, 15. — D. A., 32. — D. D., 70.
— Hect., 1,023. — B. P., Apremont. — F. L., le dimanche qui suit le 29 juin.
— C'<5 P. — Village assis dans un ravin du groupe kimmeridgien, au confluent
de deux petits ruisseaux. Plateaux formés par les sables verts et l'argile du
gault. Quelques Ilots de gaize; alluvions modernes, marneuses. Extraction de
marne kimmeridgienne pour l'amendement des terres. Culture d'arbres frui-
tiers; excellentes terres; sources très abondantes parmi lesquelles les sources
de la Roche, de Trousol, de Saint- Pierre, de la Cœtte, des Morins, — C. de Vitry.
Eglise. — Nouvelle : remplaçant une église ancienne détruite depuis long-
temps.
Ecarts. — Ariétal, 4 hab. — La Neuve Forge. N. C. — Beauregard, 4 hab. —
Chaudron, 9 hab. — Neuville-le-Comte, 4 hab. — Sérieux, 9 hab. — Trousol,
7 hab. — La Vieille Forge, 12 hab. — Le Rond de la Danse, proche la source
dite fontaine Saint-Germain ; en cet endroit se réunissaient les sorciers pour
leur sabbat.
Château. — iNi ruines, ni vestiges de fondation; quelques petites élévations
de terrain ressemblent, mais d'assez loin, à d'anciens murs.
-v*^ A Exermont, jadis, les muletiers imploraient saint Laurent, pour que
leurs mules fussent protégées « contre la voracité des loups ». On se rendait
également dans ce même village pour prier saint Pierre « de vous enlever la
fièvre ». Les pèlerins, après avoir défilé dans l'église, devant la statue du saint,
allaient boire un peu d'eau, légèrement ferrugineuse, de la fontaine St-Pierre.
FLÉVILLE. — H., 396. — E., 117. — D. C, 11. — D. A., 28. — D. D.,66.
— Hect., 60i. — B. P., Grandpré. — F. L., le dimanche qui suit le 8 juin. —
C" 1'. — (i. — Viilijge sur lii rive di-oite de VAire dont le cours est bordé d'»l-
luvions argilo-snbleusps. de a-^iels calcaifcs. Il forme, avec atterri ssements, U
limita orientale <lu territoin.^. Versuiit et plateau pro Fondé ment ravinés. Bonnes
terres mu ri leu SCS des groupes kimiueridtiiens et ù.astartes. Sables verts exploitas
pour le moulage de lu fonte. D'assez nombreux fossiles dans cette région.
Cli&teaa. — Un joli clidLeau du seizième siècle, appartenant à la famille des
liondenhoven. — C. de Vitry.
Ecart. — I.C Moulin n Eau. N. C.
ORAHDHAH. — H.. 177. — E-, u8. — D. C, 7. — D. A., i«. — D. D.,«.
— Hect,, 60a. — B, P., «inindpré. — F. L., le dimanche après le 29 décentre.
— C" I'. — Territoire presque totalement composé par la gaiie. Sur la han-
teur, hameau de la ilravelte, selend un Ilot de limon sableux avec gmvier.
L'Aisne, qui forme les limites N. et E. du territoire, est bordée d'aUpnons
arpilo-sableuses. Terres de qualité médiocre. Plusieurs sources sans grande
imporlrmce. — C, de Vltry.
Ecarts. — La Gratetie. SU hub. — Sau-itet-Vint, 27 hab. : il 7 eut i
(irandiuim, jadis, d'iissfi mauvaises vignes. — 1^ Briqueterie, où, d'aprAs U
tradition, s'arn>tait quelques jours, aux temps de Louis VU, le célèbre arche-
vêque de Cantorbéry : Thomas Itecquet, devenu le patron de Grandham. —
Les ilonts de Sfry, où les Itotnains auraient campé. — Le Pri de* ReUgieiam,
appartenant autrefois aux religieuses de Lançon. — Butty, qui, jadis, aariit
été, affirme la léf<ende, « une ville de 12,000 habitants (??}»; si complète-
ment détruiti! avant la batiiille de Rulhel. qu'une simple maison remplace,
aujourd'hui, cette antique >^t si riche cité.
Le Buis de l'Or, 13 hab., ou Bois du Lord. La légende raconte que jadis ta
villojjie était fort riche — Grandluim ne signille-t-i! point grand hameau? —
CbtilaiD dn Bola du Loid
piiri-e <)ue l'on y [érallait le meilleur vin des Ardennesî Nous venons de dire
le rouliaire; mais ici c'est la lé^'eiide qui parle et, peut-être aussi, l'amonr-
propre des h.ibitaiits. Puis (irandham fut brûlé. Alors, à la richesse succéda
la puuvn'lé; ù la fertilité, la désohiLion du désert. C'est précisément dans M
désert que s'arréluil un riche Aii(,'lais venu en France, à la suite de Jacques IL
l.'i'iidniil lui plut : i:e même endroit — il ivgarde les déHlés de l'Argoane et
doniijii- la vullcc d" l'Aisne — qui s'appi-lle aujourd'hui le u bois du Lord ». H
y lit construire un château somptueux autour duquel se groupaient les mai-
— 701 —
sons qui formèrent le nouveau Grandham. « Celte terre aurait, auparavant, en
partie formé le douaire de Marie-Stuart lors de son mariage avec François II.
Ce château qui, pendant quatre siècles, appartint à la famille de Gruthos, puis,
pendant trois autres siècles — jusqu'à la Révolution, — à celle des Chevalier de
La Bouchage, était vendu le 9 fructidor an IV comme bien national et racheté
en i8i2 par le grand-père de son propriétaire actuel, M. Emile Druy, de
Sedan. C'est, avec sa tourelle et sa tour massive du milieu, Tune des fermes
les plus caractéristiques de cette région.
LANÇON. — H., i93. — E., 52. — D. C, i2. — D. A., 23.— D. D., 69.—
Hect., 821. — B. P., Grandpré. — F. L., le dimanche qui suit le 25 juillet. —
C** P. — La gaize forme la plus grande partie de ce territoire très raviné, tris
boisé. Limon exploité pour la fabrication des briques. Nombreuses sources,
entr'autres : celle de Balderange, affluent de V Aisne qui traverse le village;
celle de la Valteme qui se réunit au ruisseau de Biévre.
Histoire. — C. de Vitry. En i790, lors du partage de la Ft-ance en départe-
ments, Binarville — attribué à la Marne — fut séparé de Lançon et de Condé-
les-Autry, sa paroisse. Si Lançon possède un passé historique, il le doit à l'im-
portante famille des de Pouilly. Dans l'église de Mézières, au soubassement
de la grille entourant le chœur, la reproduction moderne d'une ancienne ins-
cription détruite nous rappelle que : « Cy gissent le corps de noble et puissant
seigneur messire Jean de Pouilly, chevalier, marquis de Lançon, Neufville,
Mélimé, Montgon, Binarville, etc., maréchal des camps des armées du roi,
gouverneur de ville et citadelle de Mézières, lequel décéda le 23 février de
Tan i685, âgé de 50 ans, et de noble et puissante dame Charlotte de Ligny,
son épouse, laquelle décéda le 26 août de l'an i683. » Ce Jean de Pouilly, pre-
mier marquis de Lançon, prit part, notamment, aux batailles de Senef (i614),
de Saint- Quentin (i676) où il eut le bras cassé, et débarrassa des troupes
espagnoles le Vermandois et la Thiérache. 11 avait fait ses premières armes
en i653 dans la cavalerie du maréchal de La Ferté, alors en garnison à
Attigny. Louis XIV, pour le récompenser de sa bravoure, lui permit de « lever
un régiment de cavalerie » auquel il donnerait son nom, en même temps qu'il
le nommait commandant de la frontière de Champagne, depuis Charleville
jusqu'à Verdun.
Ch&teau. — A signaler quelques restes insignifianls du castel seigneurial.
En face, quelques maisons dont les assises horizontales sont alternées de rouge
et de blanc. Semblables maisons se rencontrent assez communément sur le
territoire qui formait l'ancien comté de Dormois. Quelle est l'origine de ces
couleurs alternées et voulues?
Ecarts. — La Briqueterie, N. C. — Les Huguenots. — Les Forges de Bièvres.
N. C. — La Tuilerie, 7 hab., qu'il faut sans doute identifier avec « la Brique-
terie » signalée par la Nomenclature des Communes. — La Moinerie; rappelle le
couvent de chanoinesses régulières (ordre de Saint- Augustin) que fondait
à Lançon, en i7iO, Henriette de Pouilly, fille de Jean dont nous venons de
reproduire l'inscription tombale. D'après leurs « lettres royales d'autorisation »,
ces religieuses devaient vivre « en confectionnant les fines toiles et dentelles
de Hollande (précisément toutes les religieuses du même ordre avaient été,
en i717, expulsées de la Hollande) et instruire les jeunes filles du pays dans
ces travaux. >» La fondatrice de ce couvent, dit de Nazareth, mourut, en i754,
dans son château de Mélimé qui s'élevait sur le versant méridional de la vallée
de Montgon. Un fossé de circumvallation, alimenté par les eaux limpides du
Balderange, petit ruisseau descendant des pentes boisées de Cornay, marque
l'emplacement qu'occupait jadis ce monastère. Une partie de ses maçonneries
sert actuellement de clôture à des potagers d'un excellent rapport.
— 702 —
MARCQ-ET-CHEVIÈRES. — Marcq. — H.. 440. — E., 137. — D. C 5. —
l). A., '2-2. — 0. I)., o;K — Ilrct.. l,(Mil. — B. P., Grandpré. — F. L., le dimanche
qui suit le 18 ortobre. - C'« P. — il. — T.
Cheviôres. — IL, 177. — K., 51). — I). C, 2. — D. A., 19. — D. D., 60. —
Horl., 018. — H. P., (jrand|)n''. -- F. L., lo dimanche après le 11 novembre.—
C" P.
Avanl 1800. ne faisaient, ensemble, «{u'une m<^nie commune, fîaize. Glaise
du ^'ault. Sables verts. Minorais de fer. (Calcaires kimmeridgiens. Nombreux
arbres fruitiers. Sources abondantes, notamment : les sources de Marne, de
Puisinw, de Trou-yicollt\ le ruisseau de la Louvière. — G. de Vitry pour les
deux communes.
Château. — Kxistaient autrefois, à Chevières, un château dont il ne reste
plus traces depuis assez lon^'temps, et une abhayc... peut-être problématique.
Ecarts. — l.a Folie, 9 hab. — La youe le Cocq. N. C. — Barrière-Chemin. —
Cornay, 7 hab. ~ Le Moulin, 10 bab. — La Besogne, G hab. Jadis hameau fort
peupb', nvant une somptueuse et très ancienne chapelle supprimée en 1649
jKir rautorité diocésaine parce iju'elie tombait en ruines. Proviennent de cette
chapelle, une statue de la Vierf^e et une statue de saint Claude actuellemeut
dans 1 é;:lise de Marcq.
MOURON. — IL, 2:>8. — E., 73. — D. G., 7, — D. A., 16. — D. D., 62. -
Hect., 043. — B. P., Grandpré. — K. L., le dimanche après le 10 mai. — La
^aize et k*s alluvions de IM/^Ne occupent presque tout le territoire. Quatre
sources, dont les plus importantes, sont celles de Chamy et de Richard^FoiUaine,
— G. de Vitrv.
Eglise. — Moderne; toutefois, ciuelques intéressantes boiseries datant do
dix-septième siècle.
Ecarts. ~ Chamy, ancien villa^'e assez important jadis; aujourd'hui écart
de 2 habitants.
OLIZY et PRIMAT. — Olizy. - IL, ;i37. — P. fl., 16. — E., 155. -
D. G., H. — I). A., 10. — I). F)., :)7. — Hect. 1,004. — B. P., Grandpré. -
F. L., le premier dimanche de septembre. — G'* P. — S. M.
Primat. -- IL, 110. — K., 34. — 1). G., 10. — D. A., 8. — D. D., 56. —
Hect., 441. — IL P.. Vouziers. — P. L., le deuxième dimanche de septembre.
Erifj;ées en communias distinctes depuis 1871. La gaize constitue la plus
grande partie de ce terrain boisé. Sables verts avec nodules. Autrefois fabri-
cation dt> tuiles; on voit, d'ailleurs, les restes d'une ancienne tuilerie. Sources
nombreuses. Deux ruisseaux qui traversent Heaurepaire et Olizy : le niÛMOU
fit' Lniuffci'' et le ruisseau lie la Couture. Olizy, Jadis marquisat, devint baronnie.
iNnus lisons dans les afllches de Reims, 1772-1792 : « Vente par M"* Louis-
Alexande le Fnurner, baron d'Equancourt, seigneur d'Olizy, et son (lis, de la
leire et seigneurie d'Olizy, par contrat passé devant M"* Gobert et Sauvaige,
mWairesàParis, h: G janvier 1773, nu^yennant 115,000 livres. —Le lo février 1773. h
- C de Vitry.
Ecarts. - La Couture. N. G. — Beaurepairc, 21 hab. En 1870, des francs-
tireurs, venus des pays voisins, tenaient les bois qui entourent Beaurepaire.
Un coup de fusil tuait un capitaine prussien. Aussitôt, le maire d*01izy, fait
prisonnier, «'tait amené à Nancy, et la commune dut payer 7,000 francs d'in-
demnité. (Quelques jours après, entre les francs-tireurs et les ennemis, on
combat à la suite duquel il fut décidé qu(^ le village et son écart seraient incen-
diés, l'ne trentaine de Prussiens arrivent à Beaurepaire, entassent ses habitants
dans une masure en ruines, puis ils mettent le feu aux maisons. Les flammes
dévorèrent mobiliers, bestiaux et récoltes. Et menace, à quiconque se plain-
drait, de lui uusser la ICte d'une bulle. Betkurepaii'e, quelques heures après,
n'était [jjus qu'un amaa de cendres et de lisons. Lea Prussiens, trouvant alors
qu'ils s'élaient assez vengés, é|}:ii-gnèrent Olizy.
Bouleneoti. Ainsi s'appelait un ancien village que mentionne le polj'ptique
de Saint-Remy; appartint à Saint-Deiiia de Heiiiis quand il Taisait iiartie —
quatorzième et seizième siècles — des domaines du prieuré de Saint-Médard,
de Grandpré, dépendant luî-niérae de Saint-Denis. Avait une mal son- forte
détruile pendant le seizième siècle lorsque Ips vallées de l'Aii'e et de l'Aisne
furent ravagées pur les troupes flamandes; avait aussi une chapelle dédiéu à
saint Goryon où le prieur de Grandpié devait faire le service quand arrivait ia
fête de ce saint; et le fermier était alors « tenu île donnera diner au dit prieur,
luy deux ou troisiëiue. »
-*** A Olizy, sont nriivés sur queli|ues niuisniis — conimeaussi, notamment,
a Ballaj, à Cornay, à Hourcq — <• l^â sucréi-i'iviirs île Jésus et de la Vierge. »
Ces motifs d'ornement sont historiques : ils dalcnl du jour on celte « dévo-
tion >- fut régularisée par ujje bulle (lapaU'.
PRIMAT. — Voir Ou/ï.
SAINT-JUVIN. — II., n49. - E-, HJ. — D. C.,6. — D. A., 23. — U. D.. 62.
— Ilert., 940. — B. P., Grandpré. — G. — T. — i\ L., la Pentecôte. — O' P.
B. B. — G. — Territoii-c profondemraent raviné, que traversent l'Aire et
l'Agi-on. Calcaires à astari es; marnes et calcaires kimmeridgiens; sables verts,
argile du gault, limon. Nombreuses carrières abandonnées ou encore en exploi-
tation. Aulrefois, extraction de minerais de fer. Culture difficile b. cause des
fortes pentes, bien que de nombreuses terres soient d'excellente qualité.
Histoire. — C. de Vitry. Le 13 février I.ISB, le maréchal de Saint-Paul
rencontrait Jo|euse-Tonrteron et d'Amblise à Saint-Juvin. Il fut battu, puis
fut contraint de l'aire sa retraite sur l.andres où " il se rafraîchit ■< et se ren-
força de '< quelque cavalerie et infanterie qui batlait l'estrade ». Jojeuse-
Tourteron rejoignait Dintcville à Chàlons, puis allait occuper le faubourg de
Bisse nil-sur-.Marne. IVoir ""
Eglise. — L'une des pli
parallélogramme de
hautes et épaisses mu-
railles percées, à leur
partie supérieure, d'é-
troites fenêtres, muni
d'une tourelle ronde
en encorbellement â
chacun des quatre an-
gles. Pas (le clocher.
Semble être plutôt une
forteresse. Kut cons-
truite do leiri à 162:t,
pour remplacpr l'église
primitive détruite vers
ment est l'ncore visi-
ble, — aux temps de la
l.i^un, alors que guer-
rovaient, Inii contre
la'utre, Saint-Paul
combattant pour la Ligue, le prince
EgllH de SalnWnTln
l'Amblise et le baron de Termes pour
— 704 —
le roi, sous los ordres du sieur Dintéville. Un lieu dit le Champ de la BataiUe
rappelle ces luttes.
Dans sa curieuse et naïve petite plaquette : L\ Vis db Saint-Juvin, Tabbé Pier-
([uin nous dit : « Le curé et les habitants, pour se procurer les fonds nécessaires
à ce rétablissement — celui de l'église, — vendirent une partie de leurs com-
munes et des biens de la fabrique et engagèrent le reste avec les dixmes de la
cure pour neuf années. » Dans cette église-forteresse, se remarque la statue
de saint Juvin tenant un bâton à la main avec, h ses pieds, deux cochons.
(Voir, pour la légende de saint Juvin, Albert Meyrac : La FoRir des Abdevsibs.)
I/é^lise de Saint-Juvin possède encore quelques reliques de saint Juvin qu'elle
a choisi romme patron et qui donna son nom au village. Elles sont renfermées
dans un petit cofTret de plomb, d'environ 20 à 25 centimètres de côté, placé
lui-même au centre d'une magnifique châsse de bronze doré scellée aux armes
du cardinal (àousset qui, voilà bientôt trente ans, « reconnaissait (?) » ces
dites reliques. Les autres étaient conservées k Reims dans Téglise collégiale
de Saint-Timothéo.
Les gens du pays qui ont un porc malade vont invoquer le saint à la fon-
taine de Saint-Juvin située entre les bois de Marcq et de Cornay. Le pèle-
rinage se fait aussi par procuration, c'est-à-dire qu'un habitant du village se
charge, moyennant une faible rétribution, de l'accomplir, non seulement pour
lui, mais encore pour ceux de ses amis ou de ses connaissances qui ont des
cochons malades. Les pèlerins qui ne veulent pas aller jusqu'à la fontaine
s'arrêtent à Saint-Juvin et vont à l'église adresser une prière à la châsse qui
contient les reliques du saint : ils font toucher à cette châsse des morceaux
de pain qu'ils donnent à leur retour aux porcs malades. Cette châsse est
exposée dans l'église, pendant la fête du village, à la Pentecôte. Lor» de la
procession qui se fait pendant les vêpres, les gens pieux et dévots passent
dessous et la touchent.
SENUC. - IL, 449. - E., 159. - D. C, 5. - D. A., 16. — D. D., 63. -
Hect., I,3.*i7. - H. P., (irandprê. — F. L., le premier dimanche de mai. —
(i. — T. C*« P. — IL B. Le territoire s'étend sur le massif gaizeux, profon-
dément raviné, dans lequel sont creusées les deux vallées de r^ûneetde
VAire. Le village se trouve au ronfluent de ces deux rivières dont les al lu viens
sont, en général, argilo-sableuses. Culture de la vigne. De Senuc, jaillit la
source de Saint-itrkle, dont les eaux — aflirment les pèlerins — rendent la Toe
aux aveugles et l'ouïe aux sourds.
Histoire. — C. de Heims. <' Comme l'indique son nom latin Sindunum, Senne
est un centre gaulois ; il est à proximité de la voie antique dite la Hauie Cke-
vauchk. On y trouva fréquemment des médailles, divers objets gaulois, gallo-
romains ; et, proche du village, le plateau de Négremont présente d'anciennes
substructioiis importantes. » (Vincent : Inscriptions anciennes de l'Arbo.ndisskmcit
DE VouziEKs.) Kn 406, lors de l'irruption des Vandales, ces barbares tuèrent,
sur une montagne voisine de Senuc, sahit Oricle et ses deux sœurs. « Le tronc
(lu corps se leva aussytost sur ses pieds et prenant sa teste dans ses mains,
ainsi que saint Denys, Oricle la porte laver à une fontaine prochaine de ce
lieu là, et par après s'en alla inhumer soi-mesme au sépulchre qu'il s'estoit
préparé en l'église de Senuc. . . Les barbares s'estans retirés à Reiras pour y
faire un ;iutre plus grand carnage, les habitans de Senuc sortirent de leurs
tanières et trouvèrent saint Oricle mort et desjà ensevely, et ses deux sorars
décollées en un autre endroit. Ils les ensevelirent proche de leur frère et les
couvrirent tous trois de terre. » 'Dom Canneron : Centuries du Pats des Essnsm.)
liavagé par les Normands (mi 882, Senuc eut aussi à souffrir, comme tous les
villages de cette région, des pillages et des incendies qui signalèrent le passage
— 705 —
des troupes anglaises pendant la guerre de Cent ans, des troupes espagnoles et
françaises aux temps des guerres de la Ligue et de la Fronde.
En août 1870, les hussards français, en reconnaissance, se trouvèrent, à
rentrée de Senuc, face à face avec une cavalerie prussienne que composaient
les hussards du !!• régiment. Dolmans gris à tresse blanche et dolmans verts
à tresses jaunes se sabrèrent avec acharnement. Après une courte, mais ter-
rible lutte, nos ennemis se repliaient en désordre sur Varennes, laissant huit
hommes tués, nous abandonnant un maréchal des logis et six hussards.
Eglise. — Remonte au quinzième siècle. Remplace une église plus ancienne
« ayant esté ruinée ainsy que tant d*autres des environs qui avoient senty
les lléaux de Dieu, par les mains des Normans et Hongres. » Cette église
primitive fut, en 1070, restaurée par Manassès, seigneur d'Aulry, lequel « y
mit quelques prestres pour y faire le service divin; et entre aultres il gagea
deux prestres normands qui passoient leur chemin et les retint avec soy. Mais il
arriva un jour, comme le seigneur Manassès étoil absent, que ces deux prestres
pillèrent Téglise et s'enfuirent en Lorraine, emportans avec eux le corps de
saint Oricle ; mais comme ils eussent tournoyé tout un jour et une nuict sans
rien advancer et ne pouvoient sortir hors du pays de Dolmois, ils arrivèrent
néantmoins, après beaucoup de travail, à Clermont en Lorraine, où ils furent
arrestez par les soldats de la garnison, qui leur ostèrent le corps de saint
Oricle, une croix et une platine; et les ayans conduits vers Hubert, seigneur
de Clermont, ils furent emprisonnés... puis les saintes reliques estant rap-
portées de Clermont à Senuc, elles commencèrent de reluire en miracles. »
Ln prieuré dit de saint Oricle, qu'occupaient, en 1066 — il était de beaucoup
antérieur à cette date, — les religieux de Saint-Remy. En 1270, le comte de
(irandpré dut réparer tous les immenses dégâts faits par ses vassaux à ce
prieuré, dont ils avaient chassé les moines. Malgré ses fortifications, le prieuré
eut beaucoup à souffrir des Anglais pendant la guerre de Cent ans; plus tard,
les Ligueurs l'occupèrent comme les Froids-Fossés, château voisin, et l'éva-
cuèrent, en septembre 1591, en y mettant le feu. Le cloître et la ferme furent
détruits, l'église fut atteinte, mais tout fut promptement rétabli par dom
Mathieu -Ravineau (voir Hérelle : Mémoires des Choses notables. . .) En un lieu dit
Monle-en-Roi, s'élevait autrefois un fort somptueux édilice, que la tradition dit
avoir été une dépendance du prieuré, et duquel restent aujourd'hui ces deux
inscriptions liminaires sur la façade extérieure d'une maison de Monthois et
d'une maison de Vaux-les-Mouron : « Sois, 6 seigneur, sois en toute saison —
Seur protecteur de moy, de ma maison — Tiens moi couvert soûlez l'ombre
de ton aisle — Dieu de mes vœux ma défence éternelle. »
Ecarts. — La Briqueterie, 4 hab. — La Forge, 8 hab. — La Gare, 9 hab. —
La Jalouse, 8 hab. — Ricari, 3 hab. — Le Moulin. N. C. — La Malassise, N. C.
— Avrogne, 5 hab. Ferme disparue depuis environ une trentaine d'années.
Fut une dépendance du prieuré de saint Oricle. Vendue « nationalement »
pendant l'époque révolutionnaire.
Lieuxdits. — Agreve, rappelant une ferme disparue ; elle appartint au prieuré
et fut vendue comme bien national. — Le Camp d'Attila. Promontoire au confluent
de l'Aire et de l'Aisne; la tradition affirme qu'Attila, le célèbre roi des Huns,
campa quelques jours en cet endroit après sa défaite dans les plaines catalau-
niques. — LcGué de M'"^ Anciaux et le Cimetière: remettent en mémoire quelques
épisodes de la vie d'OricIette, de Basilique et de saint Juvin : nous les avons
racontées dans notre volume Villks kt Villages des Ardennes. — Négrepont. —
La Haute Chevauchée, où furent trouvées, le long d'une voie romaine, de très
curieuses médailles anciennes.
SOMMERANCE. — H., 181. — E., 72. — D. C, 10. — D. A., 27. —
45
— 70(î —
D. 0., o:». — Hoi'l.. ol8. — n. p., (irandpré. — F. l.., le dimanche qui suit
le 2* juin. — C'*^ P. — Sables v<»rls avec nodules; ari^ile du gault. Dans celte
coniiiiiinp, la coiiolie do minerai de fer atteint sa plus ^ande puissance et sa
plus ^'niiuie richesse. Fut, autrefois, le centre d'une exploitation très active.
Doit son nom, comme tous les villages commençant par Somme, & sa situation
prés d'une source : en latin sutuna, Sonmc-Rance, cours d'eau qui se jette
dans l'Aire. Aurait eu, jadis, une maladrerie. — C. de Vitry.
TERMES. — H., r>l8. — E., 100. — D. C, i. — D. A., 14. — D. D., 36.
— H. P., (irandpré. — (i. — F. I.., le premier dimanche d'octobre. — O* P.
— Silué au jiied d'une petite colline. La plus grande partie du territoire
repose sur la gaize. Sables verts avec nodules. Soui-ces nombreuses. Culture de
la viorne.
Histoire. — C de Vitrv. Le nom de Tenues apparaît, pour la première
fois, dans riIisTniHK dk Hkims, de Flodoard, liv. ii, chap. 18. C'est sans doute les
Termidns dont parle l'historien. Fut complètement brÂlé pendant la guerre de
Cent ans.
c Le '2\ décembre I3;»î>, les Anglais étaient devant Cernay-en-Dormois
avec le duc de Lancastre, Jean Chandos, messire James Dudiey, le sire de
Mucidant ei messire Hichard de Pontchanlon. La ville était munie d*un double
fossé, d'une haute muraille et de tours nombreuses. Elle était défendue par
de braves chevaliers : Edouard du Huis, f^ui poastHiait avec ses sœurs le village
de Termes, et qui jutiin df l'ineendie fie son villatje sa fidéUté au régent: puis
Guy de Cheppes, exactement (iuvot de Sainte-Marie-sous-Bourcq, seigneur de
Chrppes, ([ui portait : (/'or à une ernir anen^e de sahir,
M Les Français aperçurent de loin les ennemis et les accueillirent avec de
longues huées. Les Anglais mirent leurs gens à pied; ils s'emparèrent d'abord
du premier fossé, puis ils tirent l'assaut des murs. On se battit de chaque
côté avec acharnement. Mueidant fut tué au début de l'action, et ses compa-
gnons, furieux, jurèivnt de prendre le chiYleau. 11 se rendit après une très
vive résistance.
i< Les deux chevaliers furent faits prisonniers, ainsi que quelques gentils-
hommes. Heducoup de fuyards trouvèrent la mort dans les fossés et les marais
de la Dormoise; le reste de la garnisiui fut passé au fil de l'épée. Le château
et le village furent réduits en cendres (31 décembre 1359). Les Anglais se
retirèrent ensuite à Uouconville ; ils avaient perdu la fleur de leurs gens,
aussi le roi Edouard en fut-il très courroucé. » (D' Lapierre : La Gcerre dc
Cknt an-* dans i/Augonnk kt lk Hktiiklois.)
Termes avait autrefois le titre de baroimie. Se déclarait, en 1389, pour
(Iharles de Kourbon, proclamé roi de France sous le nom de Charles X. En
i,'i94, mort du baron de Termes au siège <le F/ion que commandait Henri lY.
Eglise. — Dans l'église actuelle sont cons»M*vés quelques décorations pro-
venant de l'église antérieure, et un bénitier on fonte, en forme de mortier,
remontant au ({uinzième siècle, d'une contenance d'au moins 00 litres. Sem-
blables liriiiiiers, d'ailleurs — nous dit le D' Vincent: Inscriptions a. ncign.nes OB
L*Anno.M)issKMKNT DK Vo; zrKFis, — se trouvent à Saint-Juvin, à Cornay; ils pro-
viennent d»^s forges de Champi^Mieulles ou de Cornay.
Château. — Au bas du villa^'e, quelques in?stes insignifiants d*un château
remontant, peut-être, au seizième siècle.
Ecarts. — La Be.n/en'e, 4 bab. — La Briqueterie, 41 hab. — Echaude^ 18hab.
-- L(?s Hfiuts-hnliis, 6 hab. — Moulin des Deux Rives, 2 hab. — PonfHfcl-
Liff/t.'s, 2 hab.
'^^ A signaler (juclques vestiges d'un monument dédié au dieu Terminus;
c'est une énorme pierre dite : Pierre du Diable, enfoncée profondément en
terre, avant pour hauteur, dans sa partie înrérieure, cinq pieds sur une largeur
de trois pieds environ avec deux pieds el demi d'épaisseur. C'est une de ces
anciennes pierres pour lesquelles nos ancêtres ardennais avaient un respect
profond. (Voir A. Meyrac : La Forêt des AxDeN.i'Es, chap. ir, le Paganisme el les
humains.)
VI. CANTON DE MACHAULT.
Ce canton comprend quatorze communes t Hachault, Cauroj', Cliardeiiy,
Uricourl, Ilauviné, Lcrtlncourt, Mont-Saint-Demy, Pauvres, Liry. Saint-Clément,
Saint-Etienne-à-Arnes, Saint- Pierre- à- A mes, Semide, Tourcelles-CIiaumont.
11 est borné : au nord, par te canton d'Attigny; it l'est, par ceux de Vouziers
et de Monthois; au sud, par le département de la Marne; el à l'ouesl, paj' le
canton de Juniville.
Le canton de Machault, malgré son étendue, est un des moins peuplés du
département. Il est vrai que son sol n'est pas fertile; ses habitauts sont paiv
venus, touteTois, il le rendre productif avec les engrais qu'ils vont chercber
dans hi vallée de l'Aisne. Arrosé, notamment, par l'Arne et par la Retourne.
3,706 liab.; 1,216 élect.; i!),430 hect.
HACHAULT. — H., 6^7. — P. il., 6. — E., 203. — D. A., 17. — D. D., j5.
— Hect., I.n:i8. — B. P., MachEiiilt. — F., \c 22 février, le 1" el le 30 Juin, le
I" août, le 15 octobre, le 6 décembre. — F. 1... le deuxième dimanche de
septembre. — C' P. — B. B. — T. — Panf. — S. T. — Le territoire forme un
plateau élevé et peu accidenté, f.e sol est presque entièrement crayeux : lam-
beaux (le limon sableux et argilo-subleux. Exploitaiton abandonnée de craie
blanche pour moellons. Ni source, ni cours d'eau t on doit avoir surtout recours
aux citernes et aux puits.
Histoire. — C. de Vitry. i< Machault, dit J. Hubert dans su GËOGRjtriJiR OBs
ABDBNNKji, est environné de remparts en terre comme presque tous les villages
de Champagne. >•
Nous ajouterons que
ces remparts dispa-
raissent de jour en
jour. Machault fut
cruellement, et sou-
vent, éprouvé par les
invasions anglaises,
les guerres cle la Li-
gue
et de la Frt
Semble avoir, autre-
fois, été plus impor-
tant qu'il ne l'est au-
Toulons trouver la
preuve dans ces ap-
pellations diverses :
rue des Orfèvres, cou-
vent <ks Retigieuies,
place de la Prison,
place uux Bois, place
de la Halle. Et Hubert ajoute : >< On coiistulo si
place des souterrains dans lesquels on pénètre par des cscaliei
Dépendait jadis de la chatellenic de Rethel, et le comte de Retliel e
Eglise. — A:
truiis<-pls al
puiN, Miaidlc-
Egliw d« Macliault
riiuiiii', rii septembre lûiS, If rendit Jean
iitiâ nefs (latent <lu donzième siècle; les
i;tii.'iii'i^ du seizième siècle. S'y trouvent un
tliuil terftiè, puis de vastes souterrains creu-
Deui insfriptiiins.dnns la grosir
, rappi'lnnl un orage terrible en
1697, et remontant i
I7JI> " un houillouqaia
faildu fracas à plu sieun
endroits dont a pesi db
^l'ellon pesant II onze
livres, et ce jour-là on «
eu plusieurs rualheurs.>
Pierre tombale de Piem
de Machnult (dont le 61s
Jacques fut, en 1393,
]iri<cure(ir du ltethéloî$j
et de Henriette de TaizT,
une fiimille, qui s'étei-
piit en l'6l9, de grande
noblesse rémoise.
Ecart. — l>e JVouIm
rt Venl. N. C.
CAUROY. - II., •>::■:. - i'. il., •x - i:.. t». - d. c, 2. — d. a., ifl. -
l>. t>.. :iK. — llccl.. I.7i0. — It. V., Macliault. -~ F. I.., le dimanche aprii le
•Z'i .juin, — Le ti'iTiloiri! est un |i1aleaii taiblemcnt accidenté. Craïe en abon-
dance. Livec quelque!! put-hes <i>> ^l'evi' l'rayeuseet des lambeaux assez étendus
il-' limon :<i'il>leux ou ar(;ilo-s.ilileux. M source, ui cours d'eau sur le territoire.
<Ili V ^uI>|>ll'(^ nfXcf aux ciLemes iH iiux puilsqui, d'ailleurs, tarissent rarement.
— i:. de Vitrv.
Eglise. — Date du doiizième siècle, avec un oculus extérieur [voir Axdevasxij
nu milieu du mur de »m abside cariée.
Ecarts. — l.e l^fiilin <i Wnl. II. — Le Vimelière de Waitiy. Une légère émi-
nenci- d'nr^ile sableuse, ililf Ciini-tii-rv </e Wamy, sur le plateau assez accidenté
l'ulre Ciiuruv et MiieliaulL «"eïl l'emplacement d'un village disparu (Wanij,
\Vari;:rM-, Yuarigny: dniil il e>l \y.irU- lUius certains titres datant du douzième
sièi-lc. Il fut sans itoul''. selmi l'cxiuession du v dénombrement » de 1684.
.■ linlli' a rwi;»ïioii des guerres suiviiiues en Champagne, •• peut-éire même
vecs Lt'iii |ii'nilaiil la ;;ui;i'n! de (Viil ans. Au centre de l'enclos, les babitations
des inaiiunts et IV^Iisi' qu'euluuiail le cimetière. Hors de l'a ({g lomé ration des
masures, " la maison seijtneuriiUli', coure, jardin, bochet et garenne, ainsi
l'iiiume l'> loul ï'estenil devant et U<TT'ièr<', » et les seigneurs ayant droit de
Jusiii''' liaiile, tiiiiveutie et li<i'>s>', et aussi four banal. Warigny donna son non
à la f.Linill'.' de se<, premiers sri^ui-ui'ï. Apn-s l'incendie du villafte, une partie
ili- si's lialiitanis ?'•.' riirui^luil à Itfîms. ijnant aux seigneurs, ils allèrent habiter
un |>i>tii li-'t' il'KriHilal qui, dejniis. s'i'st appelé Warigny. Est incrustée dans la
t'aiMili' il'' la iiiai'iini Siiiniiii'l, nue pierre lombiile dont l'inscription qu'entoOK
um- ei'oix paît'-'.' ra|>p>'ll.- o-tli- famille.
- K-,
- D. C, il. — D. A., *. — D. D., M.
I,., le dimanche qui suit le9noveinbn.
muent le territoire. I.es hauteurs sont
constituées par la craie à mi-cdle. Aux pieds s'étendent des marnes crayeuses.
Lambeaux de limon ar(jilo-sableux ; quelques alluvioiis; d'assez nombreuses
sources. De 1828 à 1871, ne formait, avec Tourcelles-Chauroonl et (Juilly, i[u'uiie
seule commune.
Histoire. — C, de Reims. Cliardeny. qui était, avant la séparation des trois
communes, écart de Tourcelles-Clioumont, parait avoir été un important centre
gaulois. En ce lieu se trouvèrent, et se trouvent ra^nie encore, assez ahondani-
ment, des monnaies de bronze, d'argent et d'or reconnues être anlérieures
a la conquête romaine. Existe, d'ailleurs, à l'est de Chaumont, un cimetière
galio-romnin. duquel furent nxbumés un firand nombre de squelelles trouvés
étendus les pieds vers l'orient, et, à leurs côtés, des vases ainsi que des armes.
De Chardeny est originaire la Tamille Thomas de Pontchi qui, vers t6;!0, s'ap-
pelait Tboraas de Villelongue et ensuite Thomas, tout simplement. Napoléon i"
permit au général Thomas de Joindre â son nom celui de sa petite propriété
dite de Pontchi. Alors qu'il était gonvi-rneur lie Naples, il Ht plusieurs fois,
revenant d'Italie, des entrées triomphales à Chanleny, dans une somptueuse
voiture attelée de quatre chevaux.
Ch&tesux. — Il y eut deux ch&teaux à Chanteny : l'un proche de l'égiise,
et duquel n'existe plus trace ; l'autre assez isolé et dit •• uhilteau de Charto^ne i>.
\ji famille de Cliartogne fut l'une de noi plus anciennes familles ardennaises;
quelques-uns dis ses membres furent seigneurs de Saint- Pi erre m ont. L'aïeul
du général t^hanzy habita le chiUeau, Notaire, il avait épousé une demoiselle
Richelet, De ce château, ne reste plus, comme souvenir, qu'un écart : le llouttn
de Charto'jne.
DBICOUBT.— H,. 42, — E„ iM. — D. c!, 3. — D. A,. iS, — J). I). i9, —
Ilecl., 1,658. — B. P„ Macliault, — F. L,, le
premier dimanche d'octobre, -~ Ne formait
avec Leffincourt, avant 1871, qu'une même
commune. Sol crayeux. Dricourt, sur un mon-
ticule, ne peut se procurer l'eau nécessjiire
qu'à l'aide de puils, — C. de Vitry. — C'est
ù Dricourt que naquit Corvisarl, médecin de
Napoléon ("(voir chap, x, p. 114 : Les Abden-
NAIS CEvlilBRts).
HAUVINË. — H-, 480. — E., 167, —
D. C, 10. — D. A., 36. ~ D. D,, 63. — HecL,
1,455. - B. P., Bétheniville (Marne).— F. L.,
le premier dimanche d'octobre. — C* I'. —
Sol presqu'entièremcnt composé de craie. Dans coniort
la partie N.-O., assez grande quantité de limon
argilo-sableux, .\ssei bonne terre. Territoire traversé par l'Ame et par un des
petits affluents, VXrneUe : '.\m mètre* de parcours. — C, de Vitry,
Ecarts. — Le Moulin, 5 hnb. Les Templiers possédèrent & Hauviné, dès la
première moitié du treizième siècle, uji moulin à eau qui dépendait de leur
« maison île Merlan » [voir Ausso-vct-;). Les chevaliers de Saint-Jean de Jéru-
salem, héritiers des Templiers, coiispiv^reiit le moulin d'Hauviné et acquirent
la seigneurie totale du village qui continuait à relever de Merlan, l'un des
deux chefs-lieux de l'importante comnianderie de Bonlt-et-Merlan, Au dix-
septième siècle, ce moulin fut détruit, Adrien de Wij^nacourt, treizième com-
mandeur de Roult^et' Merlan i'l631-169()i, fit reconstruire sur son emplacement
un moulin à eau avec deux meules, cheminée, grenier, étable, le tout ayant
une superficie de \i2 pieds sur Zi. (Voir dans Revue historique ardkk.naise une
i: ^Uiiliï ilii iliic-Uïiir 0<:lavi' ('■iicillot sur |fs Amikh irHauvinf.Soin
i ourjpLisi' rnjlriiirnfntinn (fi-.i dr'iiu du commandeur : elle parait
s années du Jix-liuilii-
LEFFINCOURT.
piiil
• l >l<-
iveux. Au S,-'i
Histoire. ~ ('.. it>' lti>itii<i
>'lr(r tiii-iiK-, un l>' Ut>.-l.'iir \
Hflounu'. .1 l.ps [iriiiri]iaux
, avant IBTl, qu'un.
l..-n[iuc>url, la HetL
le pi'nt Sf procurei
9. l^-nincoui-l f.ti II
mi>me commune. Sol entière-
urne prtsnd sa source. Ce village,
à l'aide de
L unn localité fort niicieniiei peut-
i pivniirrs centres chrétiens sur la
conslitiieut l'histoire de Lefflucouit
lis exlrricui-es de l'éiilise : Siiije dt
Rinniiiii IHl'i. — En ISHIi. I'hiiiu't du Imn f/niiii 'iu.r champs. — Siège de Motam
iluta.— mu. 'i'-fuile d-' .\ii'n ■;■'.. — .Mtiique liiiO houte fait par les Altfimnit
li'iL i-oUf aiii»''<-, les si>lilats irKrlacli.bicii qu'àlasoldodulsKraiice, înceadièrml
t'i';;!!^'' de [.<>rflnciiiirl: If jiurlnil sud a mnservi' les traces de cet iitccndiej. —
Siâ/f '('■ Uiuiotj IliUt. — Piixf •(!• hf^nmurt I6S0. par les egpa^n. [c'est-à-
din' quelques jours avant la lialaille diCi' de Itethol, qu'aux environs de Saiol-
Ëlit^ni»<-a-AriiMS Turi-iiu>- livrai) au man'clial de Plnssis-Praslins). — £n ISS7
liirmi'-r 'Ici snvrîs 'Iij: •biiiiiiin. — .Vriiisfij/ncur le tiuircckal de Creqvy. — Pat*
gi-u''r/ik en llillll apti-i l>< trailr dfs l'yivni^es : cette siii-disant pais générale
Tut souvnnt Irnulili'-i- par li-s ini;iirsions di>s ^'aniisous ennemies <]ui tenaient
«(narlior à lli'thel, h îitcnay, a .Minittin-dy:. — Eu l'un /b'6.9, le dftui/e du eow
le <! iii'ii. — Eii 11:11. fiicrr l''iim<'t: '(es sucrif aiue cliamps. — Paix génink
•■„ isni.
Eglise. — Dninarqnalile par sxn f;rand portail de pur style roman : dsnin
ail autri'rois un mâchicoulis datant du quiD-
a rtïinplacé une croix de pierre. Cha^
deux jolies piscines, Tenétres i
statue de uiol
Nicaisc, remontant
au quatoriième
siècle; quelqnei
restes du rétable
d'un '< aulel flam-
boyant qui n'exiile
plus aujourd'hui;
statue fort origi-
nale (quiniiéme
siëclejd'unéTtque
tenant dans ses
mains sa tête mi-
trée.
Les
!>' ci-ric ville alfférienne, en 1837, par le
il le nom d'un hameau détruit, soit pen-
au dix-st'ptiéme siècle : appartenait h la
ie de l.erilncourt et Oncourt passait ensuite,
— 741 —
successivement, dans les familles de Sugny, de Toignel, de Gruthus ot
dOigny.
MONT- SAINT -REMY et PAUVRES. — Mont- Saint -Remy. —
II., 101. — E., 31. — D. C, 4. — D. A., 17. — D. D., ol. — HecU, 754. —
B. P., Machault. — F. L., le dimanche après le 8 juin. — C* P.
Pauvres. — H., 308. — E., 104. — D. C, 7. — D. A., 9. — D. D., 49. —
Hect., 1,265. — B. P., Machault. — F. L., le dimanche après le 9 octobre. —
O^ P. — B. B. — S. T.
De 1828 à 1870, Pauvres et Mont-Saint-Remy ne formèrent qu'une seule et
môme commune. Sol presque entièrement crayeux. Dans la partie sud et à
rextn'*raité N.-O., 210 hectares de limon sableux ou argilo-sableux. Exploitation
de grève. Mont-Saint-Remy est assez proche de la Retourne, A Pauvres, une
mare considérable où prend sa source le ruisseau de Saint- Lambert, — C. de
V'itry pour les deux communes.
Ecarts. — Le Moulin de Bel-Œuvre, N. C. — Le Moulin d*Hennery, N. C. —
La Butte, où la tradition place un tumulus romain : en cet endroit, d'ailleurs,
furent trouvées des poteries et des urnes d'origine gallo-romaine.
PAUVRES. — Voir Mo.nt-Saint-Remy.
QUILLY. — IL, 140. - E., 42. — D. C, 10. — D. A., 9. — D. D., 47. —
Hect., 549. — B. P., Vouziers. — F. L., le dimanche qui suit le 9 novembre. —
Territoire traversé par les monts de Champagne. Craies et marnes crayeuses;
limon argilo-sableux; quelques alluvions; plusieurs ruisselets. Ne formait avec
Chardeny et Tourcelles-Chaumont, de 1828 à 1871, qu'une même commune. —
C. de Reims.
Châteaux. — A Quilly, deux châteaux : le château de la Motte, qu'habi-
tèrent les d'Escanevelle — encore une fort ancienne famille, — seigneurs,
quelque temps, de cette région. Une demeure villageoise, qu'entourent quelques
fossés souvent remplis d'eau, occupe l'emplacement de ce manoir. Le châ-
teau dit de la « Cour des Prés » que la tradition affirme avoir été magni-
ûque. Il aurait été détruit par les troupes d'Erlach, et la môme tradition ajoute
que dans ses ruines restait enseveli un trésor immense : une caisse remplie de
bijoux d'or et une autre caisse contenant dix-sept cent mille livres. Furent faites
des fouilles profondes et des recherches aussi multipliées qu'infructueuses,
SAINT-CLÉMENT et SAINT-PIERRE -A-ARNES. — Saint-Clé-
ment. — H., 214. — E., 88. — D. C, 9. — D. A., 2o. — D. D., 64. — HecL, 996.
— B. P., Machault. — F. L., le 23 novembre. — C» P.
Saint-Pierre. — IL, 114. — E., 35. — D. C, 7. — D. A., 24. — D. D., 63.
— Hect., 858. — B. P., Machault. — F. L., le 18 octobre et le dimanche qui
suit. — C" P.
Autrefois form^iient deux communes distinctes. Réunies depuis 1828 en une
seule commune. Sol crayeux donnant d'excellents moellons; lambeaux de limon
sableux ou argilo-sableux exploité pour la fabrication des briques. Territoire
traversé de l'est à l'ouest par VArne qui reçoit V Amélie, à la limite ouest. —
C. de Heims pour Saint-Clément. — C. de Vitry pour Saint-Pierre. — Dans cette
zone, d'assez nombreuses traces de cimetières antiques témoignent d'un impor-
tant centre de population aujourd'hui déplacé.
SAINT-ÉTIENNE-A-ARNES. — IL, 437. — E.. 145. — D. C, 5. —
D. A., 22. — D. D., 61. — IlecL, 2,956. — B. P., Machault. — F. L., le 18 oc-
tobre ou le dimanche qui suiL — C'« P. — Fanf. — Sol entièrement crayeux
— 712 —
iivor lanihoaiix dv limon sableux ou ar^ilo-sabloux. Jadis exploitation de la
crai«\ pour iiio«»Ilons. Lo limun est ulili>é pour la fabrication des briques. Ter-
riloiro arrosr^ par IMnir i\m prond sa source à environ 1 kilomètre i/2de
Saint-Eti«.*niie.
Histoire. — C. de Vitrv. Fn décembre 1273, i< Iluesl cuens de Retest, » comme
siro du lieu, ronfirni»^ les lettres de franchise données à Saint-Elienne-à-Amea
par Jacques du Han, chevalier, et Pouce, sa femme. I.e village dépendait alors
du bailliage de Machault. (Vest au fi/zj/ic-Afoiif, à distance éj<ale de Saint-Etienne
et de Somuiepy, que Turenue — combatt-îint alors avec les Espagnols contre la
France - livrait aux troupes du maréchal de Plessis-Praslins la célèbre bataUU
dite de Rt'fhcl, I.'» «lérenibre 16r;o : a parce que le nom sonnait mieux aux oreilles
de Mazarin. » Turenue, vaincu, rentrait au service de la France; en même
temps ijue ees rr;,Mous de la Cliampajine et de TArfronne se trouvaient débar-
rassées tles garnisons espajznoles. A l'occasion de cette victoire sur les Espa-
^Tiols, fut frappée une médailb' comméniorative. Légende : Victoria Retelensis.
Dans le champ, la Victoire, tenant un bouclier et un javelot, foule aux pieds
la Discorde. Sur le bouclier : Rk Hisp.vms = sur les Espagnols. Exergue : M. d.cl.
Au n?vers : la fij^ure de Louis XIV.
Eglise. — Lt's chapelles latérales portent, à leurs clefs de voûtes : Tune,
les armes de Heaumotit: l'autre, les armes des cultivateurs du lieu — un eke-
vrou arr. : t>n cfu'f 'Vnn r'Keau accostr tVuw lam** ffe fnnlx, d'un fléau, et, «
pointe, d*Hnt' tferbf. — A Saint-Etieuue, il y eut, jadis, un prieuré.
Ecarts. — Le Moulin n Eau. N. C. — Le Moulin à Vent. N. C. Asseï proche
de Sainl-Ktieuue-à-Arnes, autrefois, un villa^ze nommé Somme-Arne, incendié,
pillé, lorsque se livrait la bataille de Rethel. 11 n'en existe plus, aujourd'hoî,
que le souvenir.
SAINT-PIERRE-A-ARNES. ~ Voir Sai.nt-Clkment.
SEMIDE. — IL, iii.L - K., 127. — IL C, 7. — D. A., 13. — I). D., 54. -
Hect., :L704. - B. P., Vouzi«'rs. F. L., le dimanche après le 9 octobre. —
C'« P. — Le sol est. presciu»» totalement crayeux : 3,357 hectares. La partie est
du territoire — le plus étendu de tout le canton — est sillonnée de ravins pro-
fonds; la parti** ouest se rattache au j^Tand plateau de la Champagne. Les bois
occupent unr assez importante superficie. 1)»' Seinide, jaillit une source qui
donne naissance au ruisseau d'Aidin. — C. de Vitrv.
Ecarts. — Bainamt, W hab. — Mcdenh, — Le Moulin, 4 hab. — Le CMteau,
i bal). — Or/'euil, :»2 hab., ancien hameau fondé par un bon prêtre originaire
de Semide. Il espérait que les Semidiens abandonneraient leur vallée pour
venir habiter Orfeuil, situé sur une plaine élevée. Mais son espoir fut déçu.
Les Seuiidiens tenaient trop à leurs ver^'ers, à leur bonne vallée, aux cendres
de leurs pères ([ui reposent au milieu du village. [^ ferme d'Orfeuil était, au
dernier siècle, ex<;mpte de corvées. — Sray, 8 hab.; rappelle un hameau con-
sidérable, très ancien; c'est le Snlis que mentionne un privilège d'HonoriuslU
en favpur de l'abbaye de Sainl-Thierrv. !Jn seigneur de Scay assistait au sacre
de LiMiis \V. Dans Téfilise Saint -Maurice, de Reims, fut enterré, en 1312,
c Gilhn'tus de Saya — de Scay, — mayinler scholarum ecclesiœ Remensis, »
TOURCELLES-CHAUMONT. — IL, i:>8. — E., 48. — D. C, 10. -
I). A., î). — 1). I)., 48. — Hect.. iH2. — B. P., Vouziers. — L. L., le premier
dimanche d«* mai. — Territoire mamelonné par les monls de Champagne. Craie
et marnes crayeuses; limon ai^ilo-sableux; quelques alluvions. Plusieurs petites
sources sans grande importance. Ne formait, de 1828 à 1871, avec Chardeny
et (Juilly, qu'une seule commune. — C. de Reims.
— 713 —
ChAteaux. — Deux châteaux. L'emplacement de l'un d'eux est assez vaste.
Les anciens fossés sont encore très visibles; de même que sont fort apparents
les tracés du parc et des avenues. L'autre château se nommait « Chatio-Malo ».
Il s'élevait sur le plateau qui domine la vallée de Bourcq et fut, nous raconte
la légende, habité par un « mauvais seigneur » ne vivant que de rapines, de
pillages et meurtres. Par bonheur, c'est toujours la légende qui nous l'affirme,
qu'un jour saint Lig}^, voyageant dans cette région, eut pitié des Chaumontois.
Il fit un signe de croix et, à la seconde même, le château s'effondra; puis d'entre
ses ruines jaillissait une « source bienfaisante » — elle coule toujours — dont
les eaux passèrent longtemps pour avoir la puissance de guérir maintes mala-
dies réputées incurables. Un couvent remplaça le château. Les anciens du pays
affirment qu'en cet endroit, dit Chastillon-Malo, le sol tremble et « sonne creux »
lorsqu'on le frappe fortement du talon. Recouvre-t-il quelques excavations?
Autrefois on voulut s'en assurer. Mais à peine quelques mètres étaient-ils
creusés que l'on entendit, sortant des profondeurs, un bruit sourd. Saisis de
crainte, ceux qui creusaient s'enfuirent, et jamais plus semblable tentative
ne fut renouvelée. Récemment, pour qu'il fût possible de niveler le terrain,
disparut la croix de Saint- Ligy, seul souvenir visible rappelant cette légende
naïve que nous venons de raconter. Peut-être, en cet endroit, y eut-il un cime-
tière gallo-romain. En labourant, on mit souvent à jour des squelettes, des
monnaies, des poteries anciennes.
A mentionner une autre fontaine : celle de Saint-Amand, dont les eaux
« miraculeuses » mais surtout excellentes pour la lessive étaient plus fréquentées
jadis qu'elles ne le sont aujourd'hui, par les mères « ne sachant pas d'où souf-
fraient leurs enfants ». On plongeait un linge dans la fontaine, puis le bébé
en était enveloppé, et c'est à l'endroit du corps où s'attachait le linge qu'était
le mal.
Ecarts. — Chaumont. — Le Moulin à Vent, N. C. — Le Chauffour, I i hab. —
Mazagran. — Le Point du Jour, — La Folie.
VIL CANTON DE MONTHOIS.
Ce canton comprend dix-huit communes : Monthois. Ardeuil-Montfauxelles,
Aure, Autry, Bouconvillo, Brécy-Brières, Challerange, Condé-les-Autry, Liry,
Manre, Marvaux-Vieux, Montcheutin, Mont-Saint-Martin, Saint-Morel, Savigny,
Séchault, Sugny, Vaux-les-Mouron.
Il est borné : au nord, par le canton de Vouziers ; à l'est, par celui de
Grandpré ; au sud, par le département de la Marne ; et à l'ouest, parle canton
de Machault.
Ce canton est exclusivement agricole; le nord surtout est très productif;
le sud-ouest présente déjà l'aspect des monotones plaines de la Champagne.
Arrosé par V Aisne et quelques ruisseaux : entre autres VAlin,
o,49l hab. ; 1,787 élect. ; 19,656 hect.
MONTHOIS.— IL,o:»8. — K., 192. — D. A., 10. — I). D., 62. — HecL, IJ98.
— B. P., Monthois. — F. L., la Trinité et le dimanche après le 18 octobre. —
C* P. — G. — T. — B. B. — Fanf. sonnerie de trompes. — S. T. — Gaize
avec terres douces et légères. Dans un bas-fond, où passe le ruisseau de
Jailly, alluvions sableuses et marécageuses. Sables verts avec nodules. Marnes
crayeuses. Trois sources : la fontaine de Sauvre, la fontaine d*Agrève, le ruis-
seau dWlin. « Les Monthoisiens — dit Hubert dans sa GéocRAPHiE — sont gais,
joyeux, goguenards et très hospitaliers; les femmes sont bien faites et d'un
- 714 —
Immu salles ollc^s no manquent pas d>spril. » Vestiges d'anciens remparts et
<l'.ni('i»*nnos fortifications. — C. di» Vilrv.
Eglise. — Est, en son t'nseniblo, de style ogival du seizième siècle. Dans le
rhu'ur, d'assez jolies stalli's. Dans la chapelle du transept nord, un double dip-
Iviliio, en ronde-hossc, fort curieux, représentant des épisodes de TAncien et
du Nouveau Testament. I.a « maîtresse <^glise » de Monthois se trouvait, très
autrefois, h Corbon, écart de Saint-Morei. Elle fut détruite pendant la RéTO-
Inlion, et sur son emplacement s'élève une croix.
Ecarts. — L«i Chapvlh Sfiinl-Pierre. N. C. — \jbl Barrière enli'e deux Boi$,
:> liai). — La Fttminc, 4 liab. — La iitur, iW hiib. — Sîngly. Xjn tradition affirme
qu'il y eut jadis, a Sin^Iy, un importint prieuré de femmes. 1^ porte d'une
viiMlle maison de Monthois est surmontée d'un linteau qui parait dater da
douziènn^ siècle : c* Deux arcades (voir D^ Vincent : ouvnigecitéjen plein cintre,
géminées et surmontées d'une troisième dans laquelle figure, en haut relief, an
écu trian;:ulair(> très archaïque et satis armoiries. Elles sont toutes trois ornées
d'un ran^' de dénis de sriiî. (le curieux débris peut venir de Singly. »
Lieuxdîts. — La Fimtainr Matlnin*\ qui, dit la légende, sauva Monthois
d'un terri bh' inci-ndie. — La l\uf*Ue tics Corp:i, le Pont des Coi^n, le Pont h
Pardon (voir Me\rac : Vii.lks ft Villacjks dks Ardennes). — La Fontaine du
Ames, Ainsi se nomme un caractéristique monticule, fait de mains d'hommes,
et que l'on croit ètn* un cinicliêre romain. Autrefois, les Monthoisiens envoyaient
les nouveaux venus (piérir de l'eau à certaine prétendue source qui coulait
sur la hauteur. Etaient alors appelés « ilnes » ceux qui se laissaient prendre i
cette |»laisanlerie ; d'où ce nom : fontaine des àncs, mais, par courtoisie,
" des Ames »>.
ARDEUIL ET MONTFAUXELLES. — H., 170. — E., 33. — D. C, 6.
- 1). A., 10. — I). IL, 6«. — Hect., 420. — B. P., Monthois. — G. — F. L., le
dimanche après le S septembre. — Les deux villages, autrefois distincts, sont
séparés par le ruisst'au d'Alin, A signaler aussi la source Notre-Dame, Terrain
en ^'énéral arf^ilo-sableux et tourbeux en quelques endroits ; nombreuses
manx^s crayeuses blancluvs ou grisâtres. — C. de Vilry.
Eglise. — Dans l'é^^lise, remontant au seizième siècle, en style gothique
flamand, ^it tiès haut et tr«>s puissant sei^^neur M' François-Louis, C'*de Moy,
ancien pnst>i;;ne au ré;^^ de Sa Majesté impériale et son pensionnaire, sei-
^Mieur d'Ardeuil et autri>s lieux, lequel décéda le 27 septembre 1767, et très
haute et puissantiMlame Anne-Krançois(Mi'Ale^re, son épouse, laquelle décéda
le 27 dérembrr de la même année.
Château. - Kranenis di> Moy — d une famille Picarde, — grand-père de
Krancnis-Louis, mourut en 1()92, au château de MontfauxeUes. Les d*Alègre
étaient ori^^'inain'S ilu Péri;;nnl.
Ecarts. — litinlt-rr Un /^7//-/^»/s. :i h ib. — Mof/fi, 5 hab.
AUTRY. -- IL, WiO. — K., lolL — IL <:., 13. — D. A., 20. -- D. U., 73.—
Ile, I., |,r,:r*. - IL P., Antry. - (i. T. - K., 13 avril, 8 septembre et 6 dé-
eeinJMe. - I'. L., le dimanche après le 17 septembre. — €*• P. — B. F. —
Sol sableux e( Ié«:cr. loo ht;otares dalluvions argilo-sableuses. V Aisne, qui
reeniL la D^nnoist'. et le ntisacnu //*•.< Hivvrcs, traverse le territoire d*Autry.
Villa;.'!' a^rréablement assis dans un vallon, au pied d'une collinette qui porte
l'é^Mise.
Histoire. - C. de Vilrv. Ancienne chàtellenie relevant du comté de Grand-
pié ; deviMuie plus tard baronnie. Assié^'é et incendié parles Anglais, en 1359,
Aulrv lui racheté à Kustaehe d'Auberchicourt, qui la tenait comme de bonne
prise, moyeimant 7,0UU llorins d'or au mouton pour le principal, plus 7,000
florins, donnée en cadeau h Courageux de Masny et à Guy de Neville. Duns
Itis premières années du règne de Charles IX, Aulrv. ville enlièremenl pavée,
appurtenail à Jean de
Rouvroj* ainsi qu'à
son frère qui, pris les
armes h la main alors
iju'îl était au camp
des hu;jueiiots, subit
la " peine de félonie ■•,
à la suile de laquelle
fut conllsquée la terre
d'Autry. Mais comme
Jean n'avait point
été rebelle, le roi lui
donnait la moitié des
terres saisies. En (517,
village presque ruiné,
l'arsurcroll, eut beau-
coup à souffrir des dé'
pi-édalionstl'Erlttcliet
de Rosen pendant la A^'n
Fronde. Le 21 aoùl
IfJS, Claude-Aiiloiiie, pure de Jean-Armand itarbin, baron de Broyés, ache-
lait la sei^ieurie dAulrv à Louis-Josepli Gnujon de Tliuisy — qui la détenait
depuis 1092,— iiioyennanl 12.000 livres de rentes viagères. Autry resta jusqu'à
la Révolution dans cette l'umille. Aux archives des Ardennes est conservée
l'inli^re^sanle charte de celle commune. Le sire d'Autry élait un des quatre
cil e VII liera porle-ilaia de la .Sni ri le*Aiii poule, alors qu'à Reims était sacré le
roi. (Voir Le Citeskr.)
Eglise. — Cerlains indices laissent supposer que l'éf^lise d'Autry remon-
leruit au douzième siècle; mais les éhouleineiits de la falaise gaiieuse entraî-
nèrent le sancluaire primitif. En 1770, Tut reconstruit le ^rand portail. A signaler
deux cartouches : — H. Oudet ^ k:* 1567 — sur la plinthe des pilastres, porte
méridionale. Le nom de Oudel est 1res répandu dans la région. Un Oudet,
avocat il Saintc-Meneliould, défendit, en (7.S6, les verriers d'Argonne contre
les fermiers fiénéraui. au sujet des droits Jk percevoir sur leurs importations
en Champagne . Puis la si i:urieuse, dans sa naïveté, inscription tumulaire
d'Armand de Broyer, comli- d'Autry, el de sa femme, Louise de Mascrany,
iissassinée, en 1781, " de vin|iil-deux coups d'un instrument de fer tranchant, "
rn même temps, ajoute le proues-verlukl, que les assassins " ont percé de cinq
coups d'un pareil instrument la nommée Bertignon, sa femme de chambre, »
Louise de Mascruny apparlenait à une fii mille anoblie sous Louis XHI pour
avoir apporlé la première, h L3-011. la fabrîeulion des étoffes do soie. La
dernière descendante des Mascrany en ligne directe mourut, en ISB8, aux
environs de Lyon. Un Louis Karbin, coiiile de Bi-oyes, né en 17H6, mourut
à Jandun le 13 mai 1873. Il fui dépose provisoirement dans un caveau. eti
dit la tradition, bien récente d'ailleurs, on olTraît cinquante mille francs h qui
serait assez audacieux pour aller ftarUer ce cadavre pendant une année tout
entière. D'aucuns voulurent gagner cette forle somme : maïs ils revinrent
épouvantés de cette veillée terrible, alflnaant que le comte de Broyés était
encore asseï vivant pour châtier les léméraires rapaces que séduisait ce
sacrilège iippAt du gain.
Château. — Situé au pied Ue l'église, le chflteau porte en agrafes de fer.
sur lii façade nord, son nom et sa date : AuUry — t63S. Construit par Jean,
— llfi —
tils «lu si(?ui' (11* (iL-nicoiift, prrsidont du Karrois; on briques avec chaînes de
pirrn», f»Mn*'tros à iik'ik'Jiux rrois^^s on piorro; <'ellos du douxièiue étaue cou-
poiit la roniiiln\ sont à frontons hrisrs, ornés do vases sculpl«^s. Assez proche,
I onipIareintMit d'un cliàleau féo<lal à motte et à donjon. Sur ce même lerri-
toirc d'Aiilrv, s'rlrva, jadis, un tioisirmiMîhilteau, dit de Boncourt, aujourd'hui
di'truit, t'I «|uo pillait, on !0;î7, un détachenuMit du régiment allemand de
Kouillnn. alors ranlnnné à Sainte-Mon<;hould.
Ecarts. — Los lilcrn'a, ',') hîib. — l.a G'iri\ 9 hab.
Liieuxdits. — Los liinra, rappelant Ips f^rotlos do nos ancêtres y>réhisto-
rii|ui»s. -- Ai'jenti'lics: pa<so pour avoir ôtô r«*rnplacemont primitif du village.
— Sfiinf-lMiiihert, où s»» Irruivo h* fann'ux ormilayo de Saint-Lambert, «' rebastye
<*n Tan iôiit ». Jadis, abritait un vieillard surnonimé TFlnnîte. A la fois gar-
dion do la ohapollo «*t fossoyeur, rovrtu d'une pM<Tine ornée de coquilles, il
poroovait do menues redevances on nature sur les habitants d'Aulrv. (Voir
les curieux détails que, dans son ouvrage sr)uvent cité, le D' Vincent donne
sur cet eriuita^o. ■ - Los (ii''>s-Fiin.r. Vax l'ainiéo i iSl», «< Escelin, comte do firand-
pré, eut un jour tiuolque différen»! avec quelques soij;neurs ses voisins. Il avoit
app<isté et appresté quelques soldats pour prendre tout ce qu'ils pourroient
sur les ailversain's ;. . . ils prirent entre autres le curé du village de Chestres,
à çau>e (|u'il avoit la réputation d'avoir des e>cus, et le voulans rançonner ils
remmenèrent lié et'zarotté les bras et jambes dessous le ventre de sa jument.
Comme ils arrivèrent près le bour^' (l'Anltrey, au lieu dit le firos-Faux, le
pauvre »aptif, ontemlant soinior les cbiches de Senne, se recommanda dévote-
ment à saint Oricle, et aus<vto>t ses liens se rompirent, et se relira dans
l'église de Senuc ; et comme les soldais le tialoppôrent jusques dans icelle, ne
le penrient retrouver juscpies au matin suivant qu'ils le reprirent; mais à
leur dam, car ils devindrent insensé/ tous et le prestre évada. » Ce lieudit,*
témoin de cette axent ure qn(» nous raconte dom (îanneron, existe-t-il encore?
AURE. — II., 127. - E., :J2. — I). C, «. — I). A., 18. — D. D., 70. —
ïlecl. 1,272. — n. l»., Montliois. — F. L., le dimanche qui suit la Saint-Remy.
- C*^ l*. Le territoire se repose presque entièrement sur la craie. Aure
••st placé dans une dépression en f«»rme il'entonnoir, proche la source du
ntisscati //'.A///*, ('elle situation l'expose à élie submerj^é. Et, en effet, nous
lisons dans les Akkiciik- hk IUim-, anné»* 177«i, alors (pie le soir du il juillet,
après un ma^e afîrenx sur les Hiancs-Monls (W Sommepy, une inondation
ccuisidéra])li' subnierijea les villa^jes d'Aure et de Seniide : « M. le chevalier
(le Koutreri'S, j^arde dn loi, <ienienrant à Aure, après avoir couru les plus
trraiuls dan^'iTs, parvint à sauver denx (enfants prêts à périr. Lui et son frère
ont perdu la nieillenri' partie de leurs biens et ont partaf^é le reste avec les
niallioun'ux habitants s«»c(»nrus jjar eux an milieu dos eaux. » — C. de Vitry.
Lieudit. -- Le M f m lin, s liai».
BOUCONVILLE. - IL, 2i:L — K., Sii. — D. C, 8. — D. A., 18. —
I). I)., 70. — lïert., i,:ii7. - IL 1*.. Montliois. — F. L., le dimanche après le
II novembre. - (>■ P. — Hanibs de ^'aize, sables argileux verts, marne
crayj'use, craie; quelques oxcel|eni«»s terres sur les marnes. Terrain d'alluvion
le lon^' do la Dnrnwifio, qui borde le sud du territoire. A signaler la source de
liutz. — C. do Vilrv.
Lieuxdits. — Le Pr»'- (frs (h, le Chnmp de rEpt^*\ le Chemin des yonmmds,
la FnsiH' le Dinhlc, le Vhninjt dm Mnhiea, le P'iirier du Bon Dieu, noms qui son-
nent conmn* un clairon de bataille, où tlonre singulièrement la légende. — Les
Fraïu'.a ou hîs Froids. Fns^irs. on se trouvait un chàteau-fort, occupé, puis
inconilié^ en lîiOl, par l»;s li^'ueurs.
-la -
BRËCY-BRIÈRES. — «.. 291, - F.., 100. — D. C. S. — 0. A-, 13. —
D. U., 6a. — He<;l., 8i>9. — H. P., Monlhois. — K. L., le premier dimanche
d'oclolire. — C" P. — La ^uht^, les alluvifins de l'Aiane el de ses aflliients
oucupetil presque tout le territoii'e. Arrosé parles ruisseaux (t'A lin ^l tle Jailly.
— C. de Vilry.
Ecarts. — Crfcy, 1 1 hiib. ; Terme tellement ancienne qu'on la trouve men-
tionnée dans une uharte du septième sji^cle. Etait fort prohablemenl, des ses
orif^ines, une abbaje de femmes.
Briôres, section de lîrécy. où se Irouvi- le château ayant appartenu au
général Veilande : il y mourut le 31 murs iëi'à. Ce général et^t enterré dans
le cimetière de Bréoy-Brières. près de ^ ___^^ l'église. Sur
lapyramidequisurraonle le tombeau, ^^.^"^ "^-^ onlit(er
vingl-une lignes] : •• Ici repose le
rai baron Veilande, com-
mandeur de l'ordre de
la Légion d ' honneur,
chevalier de l'ordre de
la Couronne de ferd'Au-
trïcbe et chevalier de
l'ordre de Saint-Louis,
ancien député et ancien
membre du Cktnseil gé-
néral du déparlement
des Ardennes, mort le
n mars 1643. dans sa
terre de Briêres. Priez
pour lui. i> — Le géné-
ral Veilande eut trois
enfants : Marguerite-
Eulalie, morte le 18 février I84n, à vingl-cinq ans; Louis-t'rédéric, mort à
Paris le 2i décembre \B5H, dans sa trente-troisième année; et Charles- Michel-
Gustave, né le lË mai IStT, qui laissa, sous le nom du n Uaron Veilande i>,
le souvenir do ses exccntricilés : il mourut A Hriéres, dans une maison voisine
du chaieau, le 14 juïlleL 1S74. »
CH&LLERANaE. — H., 422. — K., 133. — D. C, 4. — D. A., H. —
D. D., 64. — Hect., 1,H3. — B. P., Monlhois. — V. L., le dimanche après le
H novembre. — C' P. — G. — T. — Vaste étendue de terrain d'alluvion formée
par le ruixneau d'Alin et le raissenu <ks Sa'jnons qui su réunissent & ('halle-
range pour former la n'ri'^re d'Aijréves. Dans le nord, autour de Joyeuse, ou
trouve lu gaize avec quelques terres sableuses d'asseï honne qualité. Ne formait
avec Brécy, au treizième siècle, qu'une même paroisse. — C. de Vilry.
« A mesure que nous marchons vers Challerange — écrit Bruge-Leraallre
dans ses Voyacrs rk zigzags, — le fond de la vallée s'élargil davanloge : en vue
de la gare elle llnil par alleimlre les proparlions d'une vaste plaine entourée
d'un cercle de gracieuses collines. Le village, qui en occupe le centre el dont
les abords se reconnaissent à ses nombreux ctiamps de pommes de terre, parait
h peine se douter des conditions exceptionnelles qui lui soûl faites. La seule
démonslration un peu marquante & laquelle il s'est livré jusqu'à ce jour s'est
manifestée par la reconslruclion, en 1883. de sa vieille église, devenue un
édifice à briques dures el & contreforls, d'un jet très élancé. i> Servit jadis de
lieu d'inhumation aux Pasté. seigneurs de Challemnge, donl l'un fut, au ti*ei-
lième siècle, un très renommé maréchal de France. " Ruines d'un beau rhd-
leau. " écrivait Jean Hubert en 18HU. Aujourd'hui ces ruines n'existent plus.
du otiai«an de Brltm
— 71K —
Ecarts. — I.a Venne tk Joyeuse, 12 hab. — Le Chemin de Fer, 44 hab. — La
liari*, 47 hab. - liitchenff. 11. Vn erniita^'e, autrefois. L*erni île avait le privilège
d'onti»rn»r dans un rliani|», sa propri»'»!*^, les morts dos environs. Il vivait sobre-
ment (le quelifues Irfzunn's. A Huclieny, sort de la gaize une source très abon-
dant»' et très pn'oieuse pour l'irrigation des prés.
CONDÉ-LES-AUTRY. - IL, 328. — E.. 96. — D. C, 15. — D. A., 23.
— h. n., Tîî. — lier!., 7î>7. h. P., Autry. — K. L., le 10 janvier ou le di-
manrlh» suivant. ('.'• P. — Ln plus grande partie du sol est constituée par
la ^Mi/.«% recouverte sur la hauteur au N. de (^-ondé et proche de la Mare-aux-
RuMifs par le liumn aver gravier. Quelques alluvions sablo-argîleuses. l'Aisne
traversin le leriitcûre; le ntissictni tU la Mttre-au.r-litrnfs arrose le village. Existe
à Onid^'-les-Autry une ^to11«» profonde ereusêe dans la gaize et encore inexplorée.
Otlt' «:rotle ser'arf-ell«' une station pirhistorique? A signaler aussi d'impor-
tantes suhstruetions d'origirr^' ineonriue. — (!. d<» Vitrv.
Ecarts. - /ro »/-/«•- /V//7, 7 liah. -- ihœhrnj, :\ hah. — Li Mare-anx-Bœuff,
71 liai). Un pouillé de \'.\U\ nous apprend qu'à cette époque Rinarville et
Cond»^ ne faisaient ipriint' même j)ari>isse ido.vennn de Cemay-en-Dormoisi.
La grande réforme administiativf d<* 171M) les disjoignit : au département de
la Marrit' fut attiilan» Hinarvillr; au département des Ardennes fut attribué
(^ornh'-N's-Autrv. Rirn plus, on coupait en deux le hameau de la Mare-aux-
Hd'ufs sons prétexte qu'il était assis sur le ruisseau de Coudé, lequel restait
ilésigné comme ligne df démarcation. Disons que ce mol deCondé ne rappelle
en ri«Mî If célébr-e homme de guerre. Il signilîe tout simplement, ici : confluent;
l'Aisne n-c^vant le i iiissean d<? Marbteuf — ou de la Mare-aux-Boeufs — non loin
th' la nir Jcs Eiiiix-li''nitrii: allusion à «leux fontaines, but de pèlerinage. — La
Foiyr tir liirt rrs, Inngée par la V'o/e ips Varfo^s, rappelant cette légende de la
vacli<> nivstéiieiise (pii, tons les mois, arrivait portant suspendue & ses cornes
un»' bonis»* on s»» tr-ouvait la rvlrihution du berger.
LIRY. - IL, 201. — i:., 01. - I). C, 4. — !). A., 14. — 1). D.. 66.—
Ilect., i,271. - IL 1»., .MonllH.is. — K. L., la Pentecôte. — O* P. -~ B. B. —
Les monts d»' r.|]am[)a;:n»^ travei'st'nt Liry dont les hauteurs sont constituées
par- la ci'ai»*. l)'»'X«M'll»'nles terres sélendent sur la marne crayeuse au pied de
(res monts. Arrosé par h' ntissciiu (k Lirij (jui a pour affluents les ruisseaux de
Chrinaini' et des Dura. Signalons, parmi les sources, celles du Grand et du PeîU
Ehiiui. ■ C. de Vilr-v.
Eglise. — Ln»* curi»nise inscription (pii semble remonter aux temps de la
Li;;uc — sur la tacad»» d'un pilier. U^ialre liâmes, divisées chacune en deux
plirasj^s distin»-t(?s : la première en fran«;ais, la deuxième en latin, et qu'alors
»)rr peut tra»luir»? : Pr-emière lign»' : Vntj Dirr. Tuisez vous, voyez, faUes silence, —
h»'uxieine liyne : Viir Iny, Pour t/ur mua soyez en paix. — Troisième ligne : Vfif
f'oy. Vruillt'z nr pnint ju(jrr Itmrruireuund, — U"atrièmc ligne : Vny roy. Soyez
muta stniillurr. — Sur* un fragment de l'ancien transept, un «''CU à trois chevrons
al»'r'es : arm«ûri»'s «pii pur-erit apparterrir aux Ih'v d»» Seraucourt ouauxBlotte-
li»'r»* d»' Pi«ardi»'. Lirv rpii, sn»'cessivement, appartint aux de Sugny, aux de
Uoncy, aux de Kou^èr»', avait pour possesseur, en 1790, niessire Gilbert de
Savi;^'ny, rnédecirr de la (irande-Kcnrie du roi.
Ecarts. — L»' Moulin n Eau. N. C. — Le Moulin à Vent, .\. C.
MANRE. — IL, 2:;4. — K., Si. — I). C, 0. — D. A., 19. — D. D., 71. —
ll»M't., l,8:;o. - - |{. p., Montliois. — F. L., le <limanche après le H novembre.
- - i'>' P. ■ <i. — Sol presiju»' totalement constitué par la craie. Marnes
craveus«*s dans le fond de la vjillée de Manre. Kaux en abondance sur le terri-
toire, notamment le ruisseau d'AUn et sps d.'ux af
ruisseaux de la Tannerie et du bois hMij. — C. de Rei
Ch&teau. — Appartint à l'une des brandies de l'ancienne famille de Itoucy;
1 juge par l'une des porte* qui reste
était fort vaste, fort sompti
de ce chflteau. Avait
sa chapelle castrale ,
dédiée à sainte Mar-
guerite et dont le pa-
tronage appartenait au
comte de (îrandpré.Ce
comte et isabeau, sa
femme, donnèrent, en
1273, une charte aux
habitants de Manre qui
fut, jadis, comlé.grue-
rie, prévôté el chàtel-
lenie. Le village est,
évidemment, d'origine
fort ancienne, car on
découvrit , il l'entrée
du tunnel — lorsque
se construisait la voie
ferrée de Chai le range
à hélheni ville, — di-
vers vases et de nombreux
Ecarts. — Le Moulin à Eau. N. C. — Vandu, 6 liab.~ La Bitanle. 3 hab. —
La Joniiuetle, 'J hab.
MARVAUX-VIEUX. — H-, 186. — K., 6J. — il. C, 4. — D. A., 13.
— D. D., CG. — Hect., 1,161. — B. 1»., Monthois. — F. L., le dimanche après
le 9 octobre. — 1!. — La partie du territoire s'étend sur le plateau crayeux.
Marnes crayeuses. Arrosé par les ruisseaux de Bouillon et d'.4/in, que bordent
des terrains d'alluvions humides et m^me marécageuses. — C. de Vitry.
Ecarts. ~ La Gnre, S hab. — Vieux. 49 liab, — Trières. 19 bab. I.a tradi-
tion veut que Trif-res ait été. Jadis, un village fort important avec château dont
le seigneur (les Chamisso) avait droit de haute, basse et moyenne Justice.
• PorU dB l'iDdiB cUUku
D. C, 10. — D. A., 18. —
].., le dimanche qui suit le
nj^taine d'hectares, entière'
z abondantes. — C. de Vitry.
< hab. — La Ferme du Chit-
I., 26:t. — K., 92. —
- B. I'., Autry, — K.
21 novembre. — i:'' P. — Terriloire, sauf une vi
ment constitué par la gaii''. Quelques sources ass
Ecarte. — La llnrriére, S bnb. — Le CMttau,
leau. ^. C.
MONT-SAIHT-MARTIN. — H., 221. - E., 89. — D. C, 8. — 0. .
— D. D., CI. ~ Hecl.. l.i'M. - B. P., Vouii.-rs. — F. L., le dimanche qu
le II novembre. ~ 8J2 liect. sur le plateau crayeux; 490 hect. sur les marnes
crayeuses. Ruisseau lie Voiia/ formé <i au lioulTre m par li^s eaux des ftintaines
Sainl-Gennain, de Grtudion el de Maussa/i. Ruisseau ilu Cerisier. — C. de Vitry.
Eglise. — lians le sanctuaire, un petit bas-relief représentant deux époux
velus comme au temps de Henri III. Ils sont agenouillés chacun sur un
Dieu. A côté de l'homme, un écusson chargé d'un lion; près de l.i fifuini
autre écusson porlant un arbre dans le cliamp. l'iulle épitaphc, nulle înscri].
Ecarts. ^ Le Moulin, y. C.
— Z2Q —
SAINT-MOREL. II.. ilT». — K., !2«.- D. C, +-— 1>. A., 8. - D. D..6!.
- - H«'it.. I,2ni. — H. !>., Vouzi»Ms.- K. L., Ii- di manche après le 22 septembre. —
i\. - - MaiiM'^ rravini^rs qui (l(>nn*>iit do tirs biUiiies terres; sables verts supé-
rieurs à I.'i ;.'i'iiz<\ Nodules di> pIiu>{diaLe dt* chaux. Les terres limoneuses sont
les iip'iliruit' s (\r 00 territoire »|u*an'Osent les niisseniw Je Jeully et de Corbon, —
C. d.- Vihv.
Eglise. — Fort reiiianiuahle; ronstruiti> dans la première moitié du seizième
sireh'i riiiiaiiiemeiit partiel en tT.'î.'». Hestes d'un beau retable en bois, repré-
>enf.int la vir et le martvie de saint Maurice, patron de la paroisse.
Ecarts. Ij» Moulin à Eau. N. C. — f.e Moulin n Vent. N. C. — Corhon,
21 liai». <'.«'l tTîirt, sur le ruisst'let de C.orbnii, se divise en Corhon la Ifeitve et
r.nrhnn l'i Vh'illt', qui dat*» du sei/.ièin<? si«'cle. Formait une paroisse (où se trou-
vait •> ré;;!lis(> mailn'sse » qur remplace maintenant une croix) avec Montbois
pour anni'X«'. Kxistait à ('orbon un audiloin* d*' liante, moyenne et basse Jus-
lice. I.«'S si'ijineurs di* Corbon comptèrent parmi les plus illustres, autrefois,
des .Vrdt'unrs.
SA VIGNY. H., m). -' i:., 19;;. - n. c, 0. — d. a., 5. — d. d.. st.-
Mecl., I.(»i2. - U. 1*., Vouziers. K. 1^., le deuxième dimanche de septembre. —
(]'« P. — (i. — T. — Territoire recouvert par la ^aize, les sables verts, le limon,
les alluvions de IM/s^ie et de \'Atdin, Savi^ny s'étage gracieusement du haut
d(> sa colline jus(]u'aux rives de l'Aïaiw. Olte commune est certainement la
plus riche de tout le canton de Monlhois. nseraiesct fabrication de paniers.—
i.. de Vitrv.
Eglise. — Date du seizième siècle, remplaçant une ancienne église dont les
chevaliers ilu Teniple turent les patrons; slvle ojîival de transition, piliers
cylindri(jues, voiUe en oj^ive surbaissée. Sur l'égout inférieur des contreforts,
sont sculptés des cadavres d'animaux : même particularité curieuse à l'église
de Sainl-Morel. Sont enterrés dans l'é/^lise de Savigny : « honorable homme
Jean Ihicot, vu son vivant notaire royale l)ime-Savijj;ny, » mort le 28 avril 1546
-le iit'u dit la (.'Mv-UricA nous rappelle celte famille); et « Honoré- Valentin de
Savi^nv, seigneur de ce lioUf » mori le 4 mai io04. Cette famille de Savigny
est célèbre : elle s'exilait de Krance, lorsque fut révoqué Tédit de Nantes. Le
célèbre jurisconsulte prussien de Savigny est ainsi, par ses aïeux, d'origine
ardennaise.
ChÀteau. — S'élevait sur la vaste plate-forme au couchant du village.
Ecarts. — /^/.7"/, 0 hab. — Baillas, 4 hab. — La Corne, 10 hab. — Le Motdm
fie la Maijanip'. N. C — tluel({ues titres remontant au treizième et au quator*
zième siècles mentionneiit un village nommé « Ide », et dont, aujourd'hui,
l'emplacement est hypothétique. Proche le ruisseau d'Aidin, son territoire aurait
eu pour frontières h.'s territoires de Vouziers, de Sainte-Marie, de la Gome et
de Kalai>i'. Me fut, en son temps, un(> paroisse; ce qui laisserait supposer un
villap* d'une certaine importance. .Mais le souvenir de ce bourg est d'autant
plus nn.i;;i'ux t|ue son nom ne lif^ure plus dans la nomenclature des écarts. La
r.ome >enihle avoir pris sa pla<'e. A si^^naler aussi une ancienne localité dis-
pai III' : Ethilaiifjt', où l'on aurait trnuvé dv nombreux fragments de tuiles d'origine
;jallo-rumaiue ; ainsi se serait appelé un villap* depuis longtemps disparu.
SÉCHAULT. - 11., 22(>. — K., 71. — f). C, 6. — D. A., 16. — D. D.. 68.
llecl.. l.nso, H. P., Monlhois. — K. L., le premier dimanche d'octobre. —
Les marnes i*rayeiiv,>s et les alluvions du ruisseau d'Alin occupent presque
tout le territoire. Hiieiques lambeaux de ^'aize. Terres marneuses excellentes
pour la eulture du hlé. exploitation de craie pour Tempierremenl des routes;
fabrication di? carreaux avec la marne crayeuse. — C. de Vitry.
— 121 —
Eglise. — Très délabrée ; epparLienl au style o(;ival flaraboyant. Jfous lianna
dans I. Et*t du DoiswnÉ de Ckbsaï-ks-Dukmois ; « ... ecete$ia ommino itexiruela
per yuerras =: l'âglise est entièrement ilélruile par les ^''^n^^- " A signaler un
" tort heau rétable en pierre représentant la Vierf^e ayant sur ses ftenoin le corps
(lu Christ détaché de la croii. Les statues, sous une arcade nolliique llara-
boyante. proviendraient du monastère des nosiens.
Ecarts. — Busty. N. C. — Avegree, 4 hah. Ancien hameau avec une église
paroissiale : était en ruines dés l'an l.'Uti et ne Tut point rétablie. — l.a Belle
Eliite, 10 hab. — Les Grands Rosiers, 8 liab. — Les l'elUg Husieys, tl hab. Aux
RosÎMS fut, à l'ori-
gine,une abbayo de
reinines, qui devint,
en 1340, prieuré
régulier de l'ordre
des Citeaui. Cette
abbaye fut souvent
pillée par les rou-
tiers, ou les troupes
plus ou moins régu-
jiëres, qui travor-
saienl cette région.
Plus tard , ce prieuré
dépendit de Clair-
vaux. L'église, brû-
lée en (OIT, ne fut
jamais complète-
ment restaurée. Le
prieuré des Hosiers
fut ?endii comme
bien nalional le 12 avril 1791. (Voir, <Iaii3 Hkvuk de C\iAiir\a\f. ei qe Bnis,
année 1880, H. Vincent : flolrc-liame des Rtakrs.}
Les Rosiers sont su milieu d'une granule plaine arrosi'e par le ruisseau
d'Alin qui se Ji^tte dans l'Aisne après avoir actionné le moulin d'Avègres,
ancienne dépendance du prieuré. Ils Torment un carré entouré de fossés lar^^s,
profonds et toujours remplis d'eau : et certainement trâs anciens, car les likbi-
tanls de Sécimult, accusés pur le prieur, en 1735, de s'introduire avec leurs
bestiaux dans sa propriété, répondirent qu'ils " ne le pouvaient i. cause des
fossés. <• Le carré, ainsi formé, contenait le hameau. Vers l'angle nord-est, ail
des fouilles révélèrent de nombreuses traces d'incendie, le prieuré, la ferme,
l'église, et un fort beau parc. L'église, de style ogival du treixième siècle,
avec une seule nef et le transept du cùlé de l'évangile, est devenue << maison
de maître i'. Les fenêtres ont été formées, les conlreforts ont été détruits, les
voûtes se sont effondrées, pendant l'incendie de <6.HI qui laissa les rouges
témoignages de ses llamroea; des piliers cylindriques cantonnés de colonnetlea
sont encore debout, mais a disparu le pori:lie très orné que l'on tut obligé de
sacrifier — il était d'ailleurs eu fort mauvais état — lorsque l'église fut trans-
formée en maison d'habitation.
SUQNT. — ïC 26a. — E., 77. — D. C, 8. — 11. A., 0. — D. D.. S8. — Uect.,
flll. — R. P.. Vouïiers, — K. L., le premier dimanche d'octobre. — C* P. —
Le territoire, bien que n'étant pus fort ëleiidu, olfre une asseï grande variété
géologique t craie, marne crayeuse, argile sableuse verte, gaiie. sable argileux
jaune du Umou; alluvionsdu ruUMauii'Aiitin qui recuit pour affluents le ruù-
$eau de Vonci/ el le ruiaeuu ik la CognelU. Culture de l'osier pour la vi
- Abbsje du Koilon
— 722 —
Eglise.— G. de Vitry. Dans l'église de Sainte-Menehould, fut inhumé « Maistre
Jflitin Toiiiiînel », seigneur de Su^ny et, en i454, lieutenant du bailli de Vitry.
Les Toignel — famille de simples bourgeois au treizième siècle — étaient origi-
naires de Sainte-Menehould.
La terre — seigneurie et vicomte — de Sugny, « dans le meilleur sol de la
vallt^e de Rourcq, consistante en droits de toute justice, château noufelEement
reconstruit et dans le meilleur goiU... prés, 4 à 5,000 peupliers, ormes...
moulin. .. fut mise en vente le 4 août 1788. »
VAUX-LES-MOURON. — 11., 139. — E.. 54. — D. C, 7. — D. A., 15. -
D. l)., 07. — Hect., 210. — B. P., Monthois. — F. L., le dimanche qui précède
le 11 novembre. — (î. — Ce territoire, le plus petit de Tarrondissement de
Vouziers, repose sur la gaize. Près du village, une carrière de marbre. Quelques
sources sans importance. On connait le dicton : « Entre Termes et Mouron, —
la rivière d'Aire perd son nom — Aisne, alors, l'appelle-t-on. » Aux temps des
invasions anglaises. Mouron fut, après pillage, complètement incendié. Cette
contrée vouzinoise ne fut alors qu'un désert : maintes églises étaient en ruines,
maints villages étaient absolument dépeuplés, tant ils avaient été rançonnés
et décimés par Eustache d'Auberchicourt. La terreur des habitants était telle,
nous dit le docteur l^ipierr-c, ouvrage cité, v qu'ils se creusaient des demeures
souterraines pour s'y réfugier avec leur bétail; des sentinelles veillaient tous
les Jours dans les clochers transformés en donjon. »
VIII. CANTON DE TOURTERON.
Ce canton, le moins étendu de tout le département, comprend dix corn*
mu nés : Tourtrron, Kcordal, (luincourt, Jonval, Lametz, Marquigny, Neuville-
Day, la Sabolterie, Saint-Loup-Terrier, Suzanne.
Il est borné : an nord, par le canton d'Omont; à Test, par celui du Chesoe;
au sud. par le canton d'Attigny; et à l'ouest, par celui de Novion. Arrosé par
l'.A/.<it^, sur une très petite partie de son territoire, et par quelques ruisseaux,
dont le plus important est celui de t^ttint- Lambert, Le canton de Tourteron est
adossé au versant sud de la ligne de partage des eaux. Ses hauteurs sont coa-
ronnées de bois; cependant, il est surtout agricole. On y récolte, en grande
quantité, d(>s cerises qui sont l'objet d'un commerce important. Beaucoup de
pommiers et de poiriers ({ui fournissent d'excellent cidre. Des vignes en fort
minime quantilé. Quelques communes exploitent les nodules de phosphates de
chaux. Neuville-l»ay a des carrièn;s de pierres de taille.
3,711 hab.; 1,201 élecl.; 7.873 hect.
TOURTERON. — IL, im. — E., 181. — 0. A., 24. — D. D., 34. — HecL,
883. — H. P., Toiirtenju. — T., le Mardi-(îras, le mardi qui précède la Pen-
tecAte: l<' mardi cpii précèile la Sainte-Anne; le 11 novembre. — F. L,, le
dimanche qui suit le 13 novt'mbre. — O^ P. — B. H. — T. — Les deux vei^
sauts d«* la vallée où coule le ruisseau de Tourteron sont constitués par le
calrair<'à astart.(>s; dans le fond, quelques alluvions; au-dessus, les sables verts
et l'argile du gault; puis, sur les plateaux, alluvions anciennes. Culture de la
vijine rt des arbres fruitiers. Tourteron est situé sur un monticule étroit entre
(b'ux valions r»?ss»*rrés dans l'un desquels coule le ruisseau de Tourteron. D'où
le <licton «onnu. A signaler : les sourrcs des Sambres, de Temeuse, des Seaux,
(!♦• ("/nniipi'nu, du Tnnt de Lniip. Le canton est encore arrosé par le Foirre, le
rui^st'tni de Lnwefz, le nn'sarau tle Marqmifnij, Important commerce de fruits
cf, surtout, (b' cerises.
— 123 -
Histoire. — C. de Verniandois. Si l'on en croit la tradilion, ce bojr^ aurait
été. Jadis, considérable, et se serait étendu plus au nord, dans le quartier des
Cembres, ait se trouvait l'ancienne église. Il faisait partie de l'intendance de
Ctaàlons, de l'élection de Relhel, de la prévôté d'Omont, du doyenné d'Atli{;ny.
L'abbaye de Longwé lui fournissait son curé. Fut occupé par les Romains,
ravaKé parles Normands, parles Anglais et les Grandes Compagnies d'Euslache
d'Auberchicourt, aux époques de la guerre de Cent ans, aux temps de la Ligue
et de la Fronde, et plus ou moins molesté par les Prussiens en 1B70. Alors
campèrent, arrivant de Relhel, les troupes du XII* corps àTourteron, d'où
l'empereur, inquiet pour son fils le •■ prince impérial », le faisait partir sous
bonne escorte pour Mézières.
Eglise. — Remonte au quinzième siècle. Style gothique flamboyant. Les
contreforts de l'abside, ornés de curieuses sculptures, sont vraiment remar-
quables. L'intérieur est à trois nefs — celle du milieu plus haute — voûtées en
pierre. Sur une pierre du premier pilier è. gaucbe, se trouve gi'avée la date
précise de l'année oii fut construite l'église : inscription en caractères du seizième
siècle illisibles pour les non initiés : » Le Vil gour du moy de mars astertei
fondé eest présent pillé lan m vc et ïiïvu, » A cette époque, Robert d'Averhoult
était seigneur de Tourteron. L'église s'élève sur un terrain qui faisait partie de
sa seigneurie, et l'on voit, en outre, les armes de cette tamille incrustées au
chapiteau d'un pilier proche l'aulel de la Vierge, aux moulures de la piscine, &
une clef de voûte. Se remarquait dans le chœur, il y a quelques années, un
marbre noir lumulaire recouvrant les cendres de plusieurs personnages qui
furent de la famille d'Averhoult. On retrouva dans le caveau dix-sept létes et
le cercueil de " Jean d'Averhoult III, seigneur de Guincourt, Livry, Chery, Pora-
mery et Tourteron, cy-devant capitaine pour le roy dans le régiment Hont-de-
Jeu, âgé de 57 ans, décédé le 27 avril (682. .. L'autel de la Vierge reposerait,
paralt-il, sur un autre caveau encore inexploré. Asignalerquatre inscriptions,
sur marbre noir, plaquées dans la muraille; mais, écrit le docteur Vincent, il
est diflicile d'avoir quelques détails sur les personnes nommées dans ces
quatre mémento. L'église conserve quelques reliques de saint Brice, patron de
la paroisse. c
Châteaux. — Les lieux dits le G iwi't- Jardin, te CMleau, le Pré du Canal, où
se trouvent des substructions considérables, rappellent l'ancien cMleau « dt Bou-
zonvîlle >' (ainsi se nommaient les seigneurs châtelains]. Quand fut-il construit?
— 724 —
Quand fut-il d<'*truit? I*uis lo chUcau d'Acre quliahilèrent les Joyeuse et, pro-
baliN^mont, aussi les d'Avorhoult. Fut nisé, pendant la Ligue, par les troupes
du comte de Saint-Paul, en haine du comte de Joyeuse qui s*était mis ù la tète
d'une arui«'e de royalistes contre la Li^ue. Il s'élevait sur les hauteurs qui
dominent acrtuellenient la route de Hethel, au lieu dit la Terre du CA^^/eau, ter-
rain aujourd'hui fort bien cultivé, où Ton voit encore une cave en ruines. Un
chemin reliait ce château à celui de Guincourt, et lon^jieait la rive droite du
ruisseau, qui s'appela Fontaiw de Maiheur de]>uis le jour où le seigneur faillit
s*v no ver.
Ecarts. — Les Aii^emmls, \'.i hab. — Bel- Air, — La Maronnerie, 12 hab. —
Le Moulin Cnnndet, 8 hab. — Les Perchets, '2'i hab. — I^ Garenne, H. — Les
Sninhirs, IL — Les yonmiiuh, lieu qui rappelle les invasions normandes.
ECORDAL. - IL, 09o. — K., 213. — D. C, -J. — D. A.. 22. — D. D., 33.
— Hed.. !,28î). — H. P., Kcordal. — G*" P. — F. L., le premier dimanche
dodobre. — H. IL — T. — Le villa|j:e est traversé par le Foivre qui coule an
milieu des calcaires et des marnes de IVtage à astarles. Sur les hauteurs,
sables verts avec nodules et glaise du gault. Calcaires bleus exploités comme
moellons et comme matériaux d'empierrement. Outre le Foivre, se trouvent
sur te territoire six sources, dont la principale est celle dite de Bonn^^-Fonfoine,
à mi-cule du Petit-lion: ses eaux très limpides sont excellentes. Nous lisons à
]>rupos de celte sourci», dans les Vh;nes d'Ëngaddi, un manuscrit de dom Gan-
neron, conservé aux archives : » Kn 10 W, il s'est descouvert une fontaine mira-
culeuse à Kscordal... Klle est «lans un petit bois, à une volée de canon du
village. Les anciens du lieu racontent qu'anciennement il y avoiten audit lien
un ermite de sainte vie qui y est aussy mort. On y al loi t seulement par pro-
menade autrefois sans autre opérance démolumens; mais comme le curé da
lieu estant malade s'allait [n'omener audit bois pour prendre l'air, ayant veo
l'eaue de cette fontaine assez agréable, il en beutet se trouva incontinent, par-
faitement guery. ('e qu'estant venu à la connaissance du monde on commença
d'y aborder de tous costez et c'est merveille comment chacun y guerissoît. On
y fut une fois à si grosse trouppe que la fontaine vint à se tarir de quoy
attristé le peuple, il se mit on prières, et on veid incontinent qu'il se fit trois
ouvertures en la fontaine seiche d'où i'eaue sortit en abondance... si cela con-
tinue, a Dieue les eaues de Spa et de Pougues. »
Histoire. — C. de Vermandois. D'origine fort ancienne. Dans ses Commbiv-
TAiHKs, César fait sans doute allusion à Kcordal, quand il parle de ces villages
gaulois ({ui fal)ri({uent une terre grossière qu'ils vont échanger dans les pays
voisins el en font commerce. La rue des Telliers rappelle aujourd'hui les fabri-
cants de ^7/cs, sorte d'assiettes en terre cuite, d'un rouge clair ou foncé. D'ail-
leurs, on a retrouvé dans des carrières, d'où l'on extrayait Targile, quantité
di» pots brisés, de couperons, de cruches, de bouteilles ventrues, tournées à la
main avec la marne du gault. Cette industrie a depuis longtemps disparu;
toutefuis, les tuiles ({ui recouvrent les maisons sont absolument locales, étant
faites avec l'argile plastique trouvée à Heur de sol, non loin du village.
La terre d'Kcordal fut donnée par Clovis à saint Remy qui, plus tard, en
gratifiait l'église de Heims. Kcordal soufTrit beaucoup des incursions normandes;
des invasions anglaises pendant la guerre de Cent ans; des troubles de la Ligue
et de la Fronde; de la présence des troupes espagnoles alors que Turenne et
(iOndé guerroyaient dans notre région. Occupé par un régiment de Cosaques,
lie 181.') à 1818. Incendié et cruellement rançonné en 1870 par les Prussiens.
Napoléon III, venant du Chesne, s'arrêtait quelques heures à Ecordal où, en
i:i8*, s'était, après le combat d'Alland'huy, reposé Henri IV avant de marcher
sur Omont; on, en 1078, le traité de Nimègue ayant été signé, Louis XIV
— 725 —
arrivait de Sodai) pour aller à Relliel, visitant, alors, ses nouvelles possessioiw
françaises.
Eglise. — Du quinzième siècle, quant au chœur et aux transepts : la nef
est beaucoup plus récente. Incendiée en 4584. Eglise fortifiée. Une dalle, ser-
vant de marche palière à l'escalier du clocher, nous rappelle Jacques d'Ivory,
en son vivant « escuier et seigneur d'Ecordal. » Dans le champ delà dalle, un
homme armé de toutes pièces, tête nue, mains jointes; à gauche, un écu timbré
d'un casque, avec lambrequins, porte deux anneaux passants mis en pal; auprès
de la jambe gauche, des gantelets déposés en sautoir. La maison d'Ivory était
originaire de la Meuse (voir dans Désiré Boizet : Histoire d'Ecordal, la « liste
des seigneurs »> de ce village). Une maison de ferme, en face de l'église, nous
ofTre, dans une niche, une statuette, en buste, de saint Uemy, patron de la
paroisse. 11 est mitre et porte la crosse.
ChÀteaux. — Le principal château d'Ecordal — il existe encore — appartint
à la maison de Goucy : il lui fut apporté par le mariage, en 1713, de Marie
Dubois d'Ecordal avec Henri de Coucy-Poilcourt. Les divers seigneurs d'Ecordal
résidèrent, tantôt au château de Coucy, tantôt au château Dubois, puis au
castel de Momby, ou au caslel de Parfondrupt, ou au château de la Pernière;
et enfin, dans la maison de Longchamps, à l'extrémité de la rue des Telliers.
Ecarts. — Les yoyettes; Ardonval; la Cour Cardin; la Grande Chaff'arderie ;
la Petite Chaffarderie; le Hameau de Momby; où se trouvaient d'importantes
fermes brûlées aux temps de la Ligue. — Rogelet, — La Belle Etoile, dont nous
avons, dans notre volume : La Forêt des ArdeniNKs, raconté la dramatique
légende. — Le Moulin de Trompe-Souris, qui n'existe plus depuis 1870. — Le
Claon, disparu depuis 1680. — La Garenne-Framont, — La Ferme du Ho et la
Maison Fleury.
Parfondrupt. Le peu que l'histoire et la tradition nous laissèrent de ce der-
nier caslel nous apprend qu'il était « défensif »> et entouré de fossés presque
toujours remplis d'eau. Sur la butte, une tour, dont on aperçoit encore quel-
ques traces, et, sous cette tour, une immense cave dans laquelle on accumu-
lait, sans doute, les approvisionnements en temps de guerre. Ce château fut sou-
vent pillé ou incendié, par exemple lors des invasions anglaises. 11 avait alors
pour seigneur Antoine Ligory de Parfondrupt, dont l'un des arrière-petits-fils
épousait Antoinette de Sausseuil. En 1574, un Ligory de Parfondrupt est «< offi-
cier escuyer »> du roi Henri HL f^orsque les troupes du roi Henri IV assiégeaient
le château d'Omont, un choc d'armée eut pour théâtre AUand'huy et Ecordal,
surtout au passage du ruisseau de Eoivre. Les troupes du duc de Nevers furent
obligées de battre en retraite, mais incendiant villages et fermes. Le sire de
Parfondrupt avait fait hausser son pont-levis et fermer toutes les portes, toutes
les fenêtres de son château. Or, l'artillerie eut vite raison de ces « défenses ».
Le château fut envahi rt complètement détruit; puis son seigneur, prisonnier,
était conduit à Omont où se trouvait Henri IV. L'^'nlèvement des châtelains
avait eu pour témoins deux servileurs : Ponce Daubenton et Jean Verdelot. Le
dernier d(*sceiulant de Verdelot mourut il y a cinciuante années, environ. U
affirma sans cesse « qu'un trésor immense se trouvait enfoui sous la butte de
Parfondrupt » : oeltf tradition s'élant léguée de père en fils.
Lieuxdits. — La Hulotterie et (iuicht^ne, (jui passent pour avoir été d«îs hauts-
lieux druidi(ïues. — Ard^juval, ancieime ferme ou ancienne chapelh'. — La
Grande-Cour, où se trouvaient des fortifications assez, importantes pour, en
4359, arrêter les Anglais: ancienne forteresse, dile le château Dubois. — Mor-
mont, où se livrait entre Anglais et Français une sanglante bataille. — La Prise
d'Amatjne, évoquant un fait de guerre (lui se passait en 1520. — VAubitjeois, où
fut pendu certain espion espagnol « d'origine albigeoise ». — Le Boury. — Les
Quatre-Cents, dont le nom remonte aux invasions normandes. — Les Amerets,
— 726 —
Ihik de lu Gaiolle.
\ji Feirint, ilont le manoir en
illuro. — La Cour de* Dimtt. — La Fout-
Le Fiiivti de Mviiiby.— La P'tture <i FAtt.
— !^ Pn'-Boulet. — Le Canivet. — La
- L.' i'rr-i<i'',,,M.
ruines i-st aujourd'
Unrijnii; en m peinent i'ussi>on 1814. -
— L'Aie itr Sninl-Harroul. — 1^' Ho
Crr»j- du Cun\. rajipi'lutit uni: ii^voll
!.• lur.' ilu villfiif. iVoir diiilleiirs, .
Ahdkknks f>l L\ K'iRKT iiKs Ahdk.nnks, lii \fiiipnde. ou l'histoire, détaillée, de cet
divers Imuxdits.:
GUINOOURT. — II.. 3:i:t. — F.., M. — IL C, 2. - I). A-, 25. — D. D., 29.-
Ht>cl.. 3:11. — K. P.. Tourti'ron. - K. L., \f iliniiinchp nprùs le 11 novembre.—
Villnp* dn:is une OtroiLe viillée où roule le ruîsteau 'Je Sainl-Loup. Calcaire»
i'or:illien«. Ciikaires à aslarles. Iierrién! l'église, calcaire blanc subconipact
rempli de fiis^ik's. Sol très ncrideiit'-. — i'.. île Vemiandois ; mais le liaineav
nnitimé le l'iain i^lait ré|ii pur la T.. de lleims.
Eglise. — D'nri^ino toute moderne : réminiscence de l'art gothique primer-
diiil ineo ro*M ravonnaiili'ï et fem^tn-s à Ninretles. Ilans la fenêtre du fond de
l'aMile, un t>;uinenu re(>ri'sente l'iiblM'- Slévenin. curé de liuincourt, « offrante
Dieu ■■ l'église itnnt, A h suite de sou 'r H plions, il dota sa paroisse.
ClUtsBn. — De
l'ancien chAteao,
subsiste seulement
la tour deboul ao
coin d'un pâté de
maisons qui sert
d'exploitation agri-
eole. Dans cette toor
serait née, nous as-
sure la léf^ende, l'une
des aïeules du prince
de Bismarck. Cette
aïeule appartenait-
elle à la famille des
d'Arerhoullqae noot
rappelle une dalle en
marbre noir repré-
t sentant deux ^poni
couchés, et entourés
de cette incription :
" Cy f(ist noble home
qni trespassn le V janner
.. ■ Le /V.(iii. (iO hab. - I^ CMleau. 3 hab. —
1.17^ 2.") liah. - .Sni'nf-.tf((r(m. H. — Les OwiTr»
lit la légende — naturelkmenl, — les quatre fils
i-forl.
1/ iiii|i(>r(ante maison d'édition qui disparut ren
l>'S]iliis]iopulaii-es qu'elle édila fut: LEsSotatra
lire quelques exemplaires.
\hi
.11 ni e
lii XV. XLI".
Ecarts. - - ItiiHi-him; :
L<- M:i,lin. i hrib. L;i .
Fih ,1;/»...». H lial>., (ii'i, I
Ay Il )iu>»''rlrri'n1 un •■
e lie Lalohlie, <le Ut;
Il y
fUt à I
I de.
JONVAL. - H., 2;i;i. -
ll.-i-t., :;;i:!. - - n. I».. Tourtei
l'cideiLté, s'éti'lnl SI
■i. ■ I). C. 5. ~ 1). A.. 26. — D. D.. 87. -
- K. L., le premier dimanche après le 8 sei»
il'alhtvions anciennes; le reste du lerritoire,
uii'es coralliens, les sables verts et l'ai^pledi
— 727 —
gault. Plateau traversé par la ligne des eaux de la Meuse et de l'Aisne et dont
le point culminant est à la cote 236. Aucun cours d*eau. A signaler deux mares
aux eaux malsaines, qu'alimentent les pluies : l'une appelée Gloye, jadis, et
aujourd'hui le Grand-Gu^, longe le bord de la route, sur la place publique ;
l'autre, appelée le Gué-Chapuis, à Fouest du village. — C. de Vermandois.
Eglise. — Une inscription — aujourd'hui disparue — sous la date de 4546,
nous apprenait qu'exista jadis à Jonval une chapelle d'origine assez ancienne;
en 1757, elle était en ruines : « plancher du sanctuaire presque pourri, murs du
chœur lézardés ; il est nécessaire de relever la toiture du chœur et de la nef;
le calice et sa patène ont besoin d'être redorés... » Aussi cette chapelle fut-
elle reconstruite en 1776, et alors devint église paroissiale; elle occupait à peu
près l'emplacement du bas-côté de l'épltre de l'église actuelle dont la construc-
tion, commencée en 1870, ne s'achevait, après maintes vicissitudes, que deux
années après. Elle est en pierres de Feuchères et de Dom-le-Mesnil. Elégant
style ogival; flèche s'élevant à 43 mètres au-dessus du sol. On a de M. Bruge-
Lemaîlre, d'Attigny, une ingénieuse poésie, dont le titre est : Je suis le clocher
de Jonval, publiée, année 1899, dans I'Annuaire Matot-Bralne.
ChÀteau. — De l'ancien château, qu'anéantissait un incendie en 1856, ne
reste plus vestige actuellement, sauf une taque en fonte avec écusson à plu-
sieurs armoiries supportées par deux lions, et que surmonte une couronne
ducale : on y lit la date de 1C03 et cette devise : Dominvs mihi adivtor. Ce châ-
teau, sur l'emplacement duquel se trouve une maison moderne, n'était à vrai
dire qu'une bâtisse inélégante aux murs épais et à toit en pente raide. Le der-
nier seigneur de Jonval qui l'habita fut Joseph-Auguste de Failly. Il avait, en
1829, vendu ses terres à certain acquéreur qui ne le paya point : aussi dut-il
se faire remettre, par jugement du tribunal de Rethel, 3 avril 1835, en posses-
sion de ses biens. Les principaux seigneurs de Jonval furent notamment : en
1274, Simon, dit « Li Robert », qui tenait Jonval en franc-alleu; en 1419, Evrard
de Montlaurent; puis les Cauchon, les d'Orjault, les Coulon — ce dernier nom
se lit sur la cloche de Cliron, — les de Feré, les d'Ayvelles, les Hermann.
Lieuxdits. — Aucun écart à Jonval ; aucune dépendance. Peut-être, d'ail-
leurs, ny en eut-il jamais, sauf, toutefois, un moulin banal datant de 1572, et
démoli depuis environ cent années. Les lieuxdits sont nombreux; nous ne pou-
vons rappeler que les principaux : Le Plan de M. des Ayvelles; nous savons que
les des Ayvelles furent seigneurs de Jonval. — Les Haies du Larron; V Aiguillon,
où se faisaient, aux temps d'autrefois, les ordalies. — VEnclos-Mazarin, —
V Endos- Monsieur, — La Hallebarde. — Le Moulin. — Le Courtil-Monsieur et le
Puits de la Justice, On trouvait, au fond de ce très ancien. puits, quand on le
vida, une petite épée; puis, à côté de ce même puits, une fosse remplie de
chaux et une immense cave. On croit que sous cette cave en existerait une
autre. La légende affirme qu'au « Courtil-Monsieur » il y eut un couvent de
religieuses, et cette légende ajoute : les moines du prieuré de Chagny convin-
rent avec ces nonnes que tel jour et à telle heure elles et eux sortiraient de
leur couvent pour aller au-devant les uns des autres. Le point où l'on se ren-
contrerait fixerait la liniit»> des deux territoires. Or, les moines coururent, tandis
que les religieuses marchèrent d'un pas grave et lent. Voilà pourquoi le terri-
toire de Jonval s'étend si peu du côté de Chagny. — La Noue-Monsieur ; la
Ruelle-Savart ; les Ha les- Françaises : sur chacun de ces lieuxdits, se dresse une
croix; la quatrième croix se trouve au « nioulin »; de temps immémorial, quatre
croix se voient à chacun des quatre points cardinaux du village. — VEpine, Il
y aura deux cents ans bientôt, on trouvait, en fouillant le sol, en celieudit, une
statue grossièrement sculptée dans la pierre, qui représentait la Vierge allai-
tant l'enfant Jésus. Souriante, assise sur un siège sans dossier, elle est vêtue
d'une robe décolletée et d'un manteau, coiffée d'un voile et d'une couronne;
— -28 -
ell'* <'oiivn\ (les plis di^ son iii.'intiMu, Jrsus tout nu qui boit au sein maternel
(vr»ir. jïour la l«'*j:f?ii(lo, Movrar : Viulk* kt Villagr-s des Aruennes). Cette statue.
iiaiih^ (IVMivirnn un nif'lrt*, o\ qui> l'on ronsrrve dans IV^lise de Jonval, était,
jadis, adruvi». A rliaqn»* voille d<* 1V*[(* solonnelie, les dévotes rivalisaient de zèle
pour rii.'ibillf'r dn v<M«*!npnts <oin])tii^ux. Dans cette même église, une antre
M >r»trr>-hanio » (*i\ ('ln*n«\ d'origine tn^s ancienne, et qui, avant la Révolution,
api»arlint à la faniillo Vassart. D^'hont, la madone porte sur le bras gauche
IVnt'aiil J«'*sns qui h('>nit d(^ la main droite et, de la main gauche, tient le globe
du inoïKii;. ; Voir l'ablM* Ab.'xandro : Mu.nograpinï^ de Jo.nval.)
LAMETZ. — 1!., 2i4. — K., 8(L — 1). C, 4. — D. A., 21. — D. D., 23. -
Hert., Oin. -- |{. P., TourttTon. — F. L., le dimanche après le 9 mai. — C'»P.
— S. T. — \j' villaj:»/ si» Ironvo dans une «Hroite vallée dont les pentes sont
lormt'Hs par \v calcaire »i astarles. Près do Lametz, les calcaires blancs alter-
nent avec les marnes blanches. Sables verts et argile du gault. Calcaires coral-
liens. Sur une hauteur, un ])etit Ilot de ^aize. Nombreux arbres fruitiers sur le
limon. Sources ]irincipales : b* Piîfpda; le lioU-la-Dame ; le ruisseau de Latn^lz,
qui naît près de la Sabotterie, au lieu dit la Cabre-ifOr, et va se jeter â Neu-
ville, dans le canal des Ardennes, après avoir reçu, proche de Day, le rul$$tau
df Wnttnn, (lont la source est aux Mares. — C. de Vermandois.
ChÀteau. — A ce chAteau qui n'offre rien en architecture de très remai^
quabb-, se rattache un intéressant épisode historique. Dans les premières années
du siècle, une dame inconnue, arrivant avec sa fillette, venait habiter ce châ-
teau qui* <;ardait, alors, un officier d'artillerie. La fillette devint une belle ÛUe:
il ne lui mnmpiait plus qu'un liiari. Or, un jour il se présenta, la démarche
assurée, sans hèsitalirtn. comme si le mariage eût été depuis longtemps chose
conclue. Cm qui semblait probable; car une semaine après, quittaient ce chi-
teau de Lametz l'époux qui s'appela, depuis, Charles IFI, prince de Monac-o, et
ré[)ouse qui fut la ]irincesse Caroline. A l'Exposition de 1878, dans le pimpant
petit palais de Monaco, on remarquait le portrait en pied il'une « grande dame»
coiffée d'un bonnet de dentelles comme, il y a quatre-vingts années, en portaient
les ricln's Ardi'nnaist^s : c'était cette princesse Caroline.
Ecarts. — Le CMtenu, 4 hab. — Le Moulin, 3 hab.: en souvenir, sansdoote,
du moulin banal. — Le pihfuia. >'. C. — La Vanniére, 6 hab. — Les Jfares. Cet
écart d<> Lametz, que composent, aujourd'hui, seulement quelques maisons,
fut, autrefois, un boui'fj d'excessive importance, « ancien chef-lieu de la com-
mune )^ La Hkviîk insToinQiK dks Ari»knnks. jw/Z/cf-no/îf fS98, nous donne Tîn-
téressante charl»* d«s Mares : 1218 (texie en latin), et aussi celle de Lametz:
422S trxt»' en français : b-s deux (»ctroyées par u llucque, comte, et Félicité,
coml«sse de hrtliel, a ses amis. t]delle>, ses mayeurs, jurez et aultres hommes
de la ville de Lametz ^ntvrist/nr huminihua tic Mari : en ce qui concerne le»
Mares, prochains i\l fulnis a j)erp«'tuitez. Pourquoy les choses qui doibvent
avoir et obtenir fermeté el perpétuelle robur affin qu'elles ne soient elTacez on
avons vru estre bon de notler à ceste escript. .. >» [Suit Iti charte qui mettaitles
Mares •*! Lametz sons « la loy constume et liberté de Reaumont. »») Aux Mares,
une abi)aye des Préinonirés, fondée en 1150 par Witter, comte de RetheL Cette
abbaye, reconstruite en l*J2s par b-s mêmes comte Hugues et Félicité de Reau-
foit, sa fenimi'. fut détruite par les An^dais, en 1350, pendant la guerre de
Cent ans, et, alors, transférée à Lon^nvé.
MARQUIGNY. - IL, 241. — K., Sti. — D. C, 6. — D. A., 24. — D. D.3L
Ib'cl., liti.'». — IL I*.. le Chesne. — F. L., le premier dimanche de mai. —
("." P. IL IL — Le sol est constitué par les calcaires coralliens, le calcaire
à asiartes, le< sables verts et les allu\ions anciennes. Carrières souterraines
dans le calcaire i astartes pour pierres de taille et moellons. Quelques petits
ruisseaui. ~ C. de Vitry.
Eglise. — L'église de Marquigny fut, dit la tradition, construite par Char-
lemagne. Il est plus certain de croire que ses parties les plus anciennes datent
de l'an mille, alors que la France, joyeuse de n'avoir point vu la fin du monde,
se couvrit d'églises.
Ch&teau. — Marquigny eut aussi son manoir Téodal ; mais, de sa longue
liste de châtelains, nous ne connaissons que le dernier, M. de Ligneroux : 1790.
NEUVILLE-ET-DAT. — H., 57B. — E., 194. — D. C. 9. — D. X., 16.
— D. D., 37. — Hect., 768. — B. P., Serauy. — F. L., le deusième dimanche
de juillet. — C* P. — Le territoire s'étend en grande partie sur le calcaire à
astarlcs. Sol profondément raviné sur le canal des Ardennes, au-dessous de
la Câte-Rarré. Les hauteurs qui couronnent ^euville et Day sont recouvertes
par les alluvions anciennes. Près de Day, sables verts avec nodules. Traversé
par le ruisseau de Lamets qui reçoit le ruisseau de Walon, et sert à l'alimen-
talion du canal des Ardennes. — C. de Vermandois.
Eglise. — Au-dessus de la porte, cette date : 1700, que figurent des guir-
landes de roses sculptées. Elle remplace une chapelle construite trois siècles
auparavant. Au portail de la chapelle de Oay se dresse, dans une niche prin-
cipale, une statue de pierre blanche qui représente un jeune homme habillé
comme au temps de Henri III.
CbAteau. — DeUK rues de Neuville se nomment rue du Chdleau. Elles
s'étendraient, affirme la tradition, sur l'emplacement d'un ch&teau-fort dont
les sires de Noirville furent les seigneurs. A peine en resle-t-il, maintenant,
quelques traces de souterrains et les fondations d'une tour.
Ecarts. — Les Vignes de la Comtesse, anciennes terres, dépendances du
château, plantées de vignes. — Bétair. 31 hab. — La Coqufe, 46 hab. — Chan-
traine, 6 hab. ~ La Ligne du Canal, 16 hab. — La Carrière. N. C. ; dans
laquelle. Jadis, on exploitait, .sous la gaize gris-pdle du gaull, une glaise noire
pyriteuse pour l'amendement des terres. — La Co(e-Barrfe. N. C. — Le MouUn
de Day. — Le Petit Moulin. — L" MmiHn Mi'iwl. N. C. ; rappelant le moulin
banal, de même que
non loin un lieu dit
la Potence évoque un
droit de Haute Jus-
tice.— Day, incendié
en 1848, et propriété
actuelle de la famille
Capitaine; 122 hab.
Du château de Day,
remontant au trei-
zième siècle, reste le
donjon, fort bien con'
serve. A signaler en-
core, toutefois, un
souterrain qui, jadis,
appartint à la Char-
treuse du Mont-Dieu.
Dans une tour du cha- "«nlon d. Dij
leaudeDay^ raconle
la légende (voir Meyrac : TBAI>lTlo^^^, Lkgbndks et Contks des ARDKN^Es). — fut
enfermée Régina, cette belle et riche héritière que le traître Fodebert laissa
croire morte afin de l'épouser, mais dont le crime fut puni d'un affreux su[h
plico. Toutes lus nuits, et niMe quelque temps avant la névolation, Fodebert
errait au pied <Ir la tour, criant d'une voix déchirante : « C'est avec joitice
que j'expie mon forfait dans les feux de l'enfer! »
Ui. SABOTTERIE. - H., 360. — E.. 80. — D. C, 3. — D. A., 83. -
D. I)., ;h. — Hect., 374. — l(. P., Tourteron. — F. L., le dimanche qui mit
Ih 13 novembre. — O' I'. — Sur \u totalité du territoire, sables verts et argile
de fiault; lout<-foia, quelques calcaires cnnilliens. Deux sources à signaler:
la Pithetulle et la snune du Pri' Gfrard. fabrique de sabots. Culture d'arbres
fruitiers. — C. de Wrmandois.
Ecarts. — M-Mpiaisir. 11. - l.e />uifï-M-fi((>!, 46 hab. — Les .Inertes, 135 hab.;
pii'sderAni'iie, un ^ouffn- J'oii sort une source et au fond duquel on aperçoit tm
cairnire oolithiqup. — \.a.Cnl're d'Or, ancien Écart, inhabité maintenant — c'eit
une belle prairie, — oii le diuble et deux sorciers gardaient un trésor immense,
profondément enfoui. (Voir Meyr.-ic:TR*DiTiuNs,LÉGR.NiiiESRTCoMEsitcsAu>cnfm.)
SAINT-LOUP-TERRIER. — II., 40U. — E., 163. — D. C, 5. —
n. A., 26. — 0. It., 26. — Hect., 1,.H30. — B. P., Tourteron. — F. L., le pre-
mier dimanclie de septembns — O' P. — H. R. — Saint-Loup et Terrier
sont ititués dans une vallée des calcaires coralliens formant toute la partie
nord-est du territoire, (ficaires à astartes. Subies verts et ai^ile du gaulL
D'assez nomtireuses ulluvions anciennes et seulement huit hectares d'allononi
modernes dans In vallée entre le village et son écart. Deux cents hectares
t>oisés. Territoire traversé par le t'uUxeau lU Saint-Lambert qui prend sa
source aux frètes de Poix; il a pour affluents les ruisseaux de MenimoHt, du
CU'/wt, de VHvnmtmji: Extraction de nodules; four à chaux; jadis, fobricaUon
de tuiles i>t [le briques. Arbres fruitiers en ^^rande quantité.
Histoire. — C. de Vermandois, quand la commune se nommait Saint-
I.oup-aux-llois. Villafïc d'orif(ine fort ancienne où Charlemagne vint souvent
l'IiussiT. Pilli- par les .Vorinands, en SSO; incendié par les AnRlaig pendant U
^ueri-e de Cent ans; eut beaucoup à soulTrir aux temps des guerres civiles
entre ArniafEuacs et [tourguignon.s; puis à l'époque des guerres religieniei
— alors que Elisabeth di' La Marche, veuve de Jacques de Briquemault, avait
converti presque
tout Saint-Loup an
calvinisme; — et
encore tandis que
Turenne et Condé
l^uerroyaient dans
les Ardennes, tanlM
pour et tantât con-
tre la France. Réqui-
sitionné, de 1816 à
1817, pour l'appro-
visionnement des
armées alliées rési-
dant fkEcordal; pillé
en 1670 parles Alle-
mands.
Egllir d« SaiDt-Lonp-Tsrrlsr
Corislruction lourde, ii
■, avec pour clocher i
du village; date do
douilËme siècle.
c espèce de petite guérite.
— 731 —
Avait, comme l'église d'Andevanne, un tabernacle mural à oculus dont l'ou-
verture fut bouchée. Le transept et le sanctuaire sont voûtés en ogive ; nef
couverte d'un plafond en bois au-dessus duquel une charpente du quinzième
siècle, en ogive, à fermes sculptées : la seule dans notre région. Autel prin-
cipal provenant du Mont-Dieu. Fonds baptismaux, remontant au treizième siècle,
en pierre ardoisée des Ardennes et ornés de sculptures d'exécution fort pri-
mitive. A la sacristie, une parcelle des os de saint Loup. Dans cette église,
pierres tombales de, notamment : Godefroy de Romance, baron de Terrier el
de la Sainte-Ampoule, décédé en 1787 ; — un sire de Coucy, seigneur de
Saint-Loup; — Alix du Planier, dame de Terrier, en grandeur naturelle, debout
et les pieds reposant sur deux petits chiens ; les morceaux de marbre incrustés
dans la dalle, qui représentaient les mains et la figure, n'existent plus aujour-
d'hui; — M™" Marguerite de Ville-Savoir (ou Ville-Savoie, dans l'Aisne), dame
de Saint-Loup; — et aussi celle des Wignacourt de Saint-Loup, posée au
dix-huitième siècle, et où seul subsiste le nom. Autour de l'église, les restes
d'une litre funèbre.
Château. — Au sud du village s'élevait, au quatorzième siècle, une maison-
forte flanquée de plusieurs tours et environnée de larges fossés, possédant
une chapelle castrale. Déclarée bien national après l'émigration, fut, le 24 avril
1794, mise en vente par l'Etat. Ce château n'est plus maintenant qu'une grange,
qu'une maison d'exploitation rurale; des maisons ont remplacé les fossés
comblés ; plus trace de pont-levis; de la porte cochère. ne reste qu'un arc; sur
les murs subsistants, ni dates, ni sculptures. L'arche d'entrée, sur le ruisseau,
va sefTondrant d'année en année.
Nous lisons dans les Affiches de Reims, 1772-1792 : « Saint- Loup -Terrier.
A vendre la terre et seigneurie de Saint-Loup-aux-Bois, relevante du duché de
Mazarin, consistante en un château, logement de fermier, moulin, deux cents
arpens de bois, vignes, terres, prés... la terre et seigneurie de Manimont...
tous ces objets produisent 7,000 livres de rente. Il y a en outre 2,000 peupliers
d'Italie. S'adresser <i M. Dubois d'Ecordal, demeurant à Charleville. 30 octobre
1780. . •> — Puis, à la date du 7 janvier 1788, est mise en vente « la terre,
seigneurie et baronie de Saint-Loup-aux-Bois, à quatre lieues de Mézières et
de Rethel, consistant en très beau chdteau, droits seigneuriaux... moitié
de la terre, seigneurie et baronie de Terrier, décorée pour la totalité du titre
des quatre baronies de France qui ont le droit de porter le dais au sacre des
rois. . »>
La chronique rapporte l'aventure singulière dont Henri de Vervins, sire de
Saint-Loup, fut le héros. C'était au siège de Troyes, pendant la guerre de
Cent ans. Capturé dans une sortie, par les Grandes Compagnies, il fut enchaîné
dans un profond cachot et condamné à payer une très lourde rançon. Quand
il fut habitué à l'obscurité, il distingua, en face de lui, un chevalier et sa
femme également enchaînés : c'étaient Jehan de Clariet (?) et sa femme Margue-
rite. Une énorme rançon leur était aussi imposée. Le chevalier Jehan obtint de
sortir pendant trois semaines pour se procurer la somme qu'on lui réclamait.
Mais il ne revint pas, et sa femme, exposée au déshonneur, à la mort peut-
otre, supplia Henri de Vervins, pour l'amour de Dieu et de la sainte Vierge,
et pour l'honneur de <« gentilesce », de se porter caution pour elle. Devenus
libres, Jehan et Marguerite oublièrent leurs promesses. Ses geôliers ayant
été baltus par les troupes royales, le sire de Saint-Loup fut délivré et, après
longues recherches, finit par découvrir les traîtres; il provoqua le mari en
combat singulier, mais celui-ci lui refusa satisfaction ; il les fit alors enlever
et enfermer dans une tour de la maison-forte de Saint-Loup, que nous avons
dit être entourée de fossés larges, profonds et toujours remplis d'eau. Le che-
valier Jehan était de]>uis deux ans enchaîné, lorsqu'un jour il put mettre à
— r.\2 —
pnifit r.'ibsiMiot' d'IItMiri <ie V»»rvins : après avoir 6U* la chaîne de ses pieds, il
sauta par la foni>tn' i*t se noya. On nîtrouva son corps tlottant sur l'eau. Le
sire d»» Saiiil-I.oup oiitint ses lettres do rémission le 6 juillet 1369. (Arch. xat.,
JJ., KM», folio 01, nnio. — Voir aussi D"" A. Lapierre : La Guerre de Ckxt a>s
DANS i/Ak<;on.\f. kt lk Ukthéluis.)
Ecarts. — liartillhmx, 19 hab. — La Bonne Rencontre, 3 hab. — Le Canivet,
3 Iiali. : passo pour avoir vie rondez-vous de chasse au temps de Gharlemagne.
— Le Moulin, 0 hal). — Los yonnanth, 40 hab.; souvenir, évidemment, des
incursions norniandos. — Le Pn^frn^ 36 hab. — Chrrfjet, 7 hab. (ou la Gherpette) ;
ancion hameau, jadis assez important ot qu'entouraient des étangs fort pois-
sonnrux, aujnunl'liui transformés on prairies. — Cliquet, 9 hab.; tire son nom
d'un ancii'ii moulin dont so voient oncoro quelques vestis^es. — yau-iVHuy,
27 liai». ; où so toiiait un mouton blanc, sorcier. — Terrier, 31 hab. Commu-
nanti* pmdant tout lo nioyn à^'o; commune de 187 hab. sous la Révolution.
Hôuni à Saint-Loup, en 1S29. Possédait un cliàteau-fort flanqué de quatre
tours, actnoUcment maison do formo. Kn 180.'), les ()Ossosseur8 de ce château
so paila^cHMit une inostimable tapisserie dos (îobelins dont ils ne soupçon-
naiont ni lo prix ni la beauté, pour en fairo : les uns, des carpettes; les autres,
des roMvt'i'turos à protéger los barriques de cidre. — La Cour des Rois, 46 hab.;
ayant uno potito orolo, ot deuxièmo section électorale de Saint-Loup. A la Cour
dos linis <(ron son a|>polIation}, Gharlemaf^ne aurait eu, altirme la légende,
uno maison do plaisance (]ui dopondait do son fameux palais d'Attigny. Tout
proclio, un liru dit If Prr des Rois.
Lieuxdits. - La (iturnnr, C'fst on cot endroit que Henri de BriquemauU,
soi<:ni>ur do Saint'Lou|^ fil conslruiro un tt>mple protestant que desservait le
pastonr Kalison, arrivé do S«'dim. En 1080, un jour de Fête-Dieu, Henri de
Hriquomaull rovonanl dr \»>yîi;^o. s»* trouvo «mi plein Saint-Loup, arrêté par
uno pi'oc<'s>ioii. Il vont passtr : (lis[)iitt?, baj^'arro, plainte du curé Jean Menes-
sicr à l'aivhovtMjui' df lioims. Proors; ot do Briqutfuiault fut condamné à
ronior lo pi-otostantismo, à h éroulor la sainte messe chaque dimanche, âge-
nouillt' dans lo chuMir. » H vendit alors sos terres à mossire Louis de Vignacourt
pour rmi^'n.r en Allcma;;no où, tout «l'abord, il fondait une Académie des
lottrt's, pui'^ installail. un peu |)artout (*n Allemagne, de nombreuses usines,
livrant a ses nouveaux conriioyons lo socrot do nos fabrications. Nommé en
lOVO, par Frodôri('-<iuillaumo, «roloiiel de cuirassiers, il devint ensuite gou-
vornour »lo Lippstadl, ot mourut on 1092 lioutonant-général.
L»* /K*/V //«'S lintilrttra, où, m 1814. alors {\\w. Uoims venait d'être pris, les
habitanU df Saint-Loup attaqueront ot mirent en fuito des cavaliers cosaques
détachés de la bri^'ade (Mimniandée par M. do Saint-Priest, émigré français. —
Lo Trrnii'. -- Le Mrnil, où furent trouvée do nombreux ossements; provenaient-
ils (l'un cimetièrf ou ib' morts tombés sur un champ de bataille? — Au-deisus
'/es Vi;/nt's, nu furent mises a j'»ur de très importantes substructions; autre-
fois li»'u il»' refuLie public ]H)iiv li's bestiaux atteints de maladie. — Le Naux
//es /*/r//rs. - - Le Janfin l^rm-f/enis : fui le principal enclos du ch&teau seigneu-
rial. — Maniinnuf, i»inplai'(Mneiil d'un villa;^'e détruit eu 1008 et dont, en 1820,
dis|»arul la «leriiière maison ; c'est dans b-s Prrfi dn Grand Etang, proche de
Munimoiit. :oii Mé>iim(uit; que |e> sorciers tenaient lour sabbat, lorsqu'ils ne le
tonaiiMil point à C.lierpit. — La Fnnfaine aux Loups, dont les eaux « portent
cliarne ••. — La Ftilif-Aihim. — \.'Hnmitie Mort, les DeiLv Croix, la Croix Pereau,
la Crni.r Stujnel, la Crol,r Tnini'tfe, la Cmix Charles, où s'élèvent des croix com-
mémnratives tlaccidents. — Le Tfnne ; on ce lieu se terminait le territoire de
Saiiit-l.(Mip avant raimoxion d»' Terrier. --- Le Grand Etang, — Le Radeau.
— Les /,fi;if/s /'//'S. où de> fonillos mirent a jour un curieux cairelage de pro-
venance in«M>niiuo. — {.'Ucnnitatje. -- Lo Courtil Vion. — Le Pré Haut, qui
— 133 -
garde le souvenir d'un drame sinistre (voir Meyrac : Villes et Villagk!! des
Àrde.vnes). — El enfin, pour ne pas davartlajjc allonger celle nomenclalurc : le
Paraiiis, où se seraient trouvés, proche l'un de l'autre, un couvent et un eliâ-
teau, si beau, si beau, celui-ci, qu'on l'avait surnommé le Paradis.
SUZANNE. — H., 2o3. — E., 87. — D. C, 4. — D. A., 20. — I). D., 38.
— Hect., 644. — B. H., Tourteron. — !.. F., le dernier dimanche de mai. —
C'* P. — B. B. — Le sol est formé par le calcaire à astartes qui constitue les
versants et le fond de la vallée étroite où coule le ruisseau tk Tourteron, les
sables verts et les alluvions anciennes. Carrière formée par un banc de calcaire
oolithique. Vignes sur les pentes de la vallée. Culture des arbres fruitiers. —
C. de Vermandois.
Ch&teau. — Suianne se divise en Suîanne -Village et en Snzanue-Chrtteau.
Suzanne-Village commence par un clocher, se poursuit par un ravin portant,
alignées sur les deux bords, les deux rangées de maisons de la rui' principale,
et se termine par un paralonnerrf. Suzanne-Chûleau est un grand quadrilatère
de constructions
différentes que la
féodalité dut céder
à la bourgeoisie. Il
occupe te fond de
la vallée et montre
encore les traces vi-
sibles de l'enceinte
continue qui for-
mait sa défense. Un
pont-levis qui ne
se lève plus le met
en communication
avec la rive opposée
du ruisseau dans les
eaux duquel plu-
sieurs tours coif-
fées de toitures co-
nique): vont asseoir
leurs fondements.
Le château de Suz;
faire remonter la construction
raient assiégé, est actuellement
CUlnu d« SuttiiilB
d'origine fort
bien qu'il soit exagéré d'en
invasion des pirates normands qui l'au-
aste maison de ferme. Aux alentours,
couche d'argile plastique dont l'industrie locale sut, pendant longues
années, tirer un excellent proDt en l'employant h la construction des tuiles
courbes qui se ri.-marquent encore sur maintes maisons de la contrée. Cette
Industrie cessa lorsque, en 1830, les ardoises arrivèrent à profusion par le
canal des Ardennes. l'armi les seigneurs de Suzanne, nous rappellerons : les
Kraquier, les d'Asprcmont, les Moy, les de Vault, les Tige et les Wignacourt.
Kxisti' encore à Suzanne un charmant petit château, datant du seizième siècle,
orné de tourelles et entouré d'eaux vives.
Ecarts. — Vitlers-Mahiil, i hab. — Le Moulin. H. — La Tuilerie. N. C. -
Le l'reshytîre. H. — Uoisvilie. II.
■v«. C'était au temps di' saint Louis. Iluccelin, sire de Hilly-aux-dies, ayant
aimé Yolande de destin, dont on célébrait, en toute la région, la «race et la
beauté, la demandait h son père, le châtelain de Suzanne. Or, le siie de llilly
était jaloux. Si bii'ii qu'après à peine une année de mariage il suspecta sa
femme de n'être point indifTérenlc au seigneur de Sai n te- Vau bourg, le plus
— 734 —
niH'ort (le tous Ins courtois clicvalicrs ■{u'il tenait au uonibre de ses amis. Il
fit alor* bàlir unp tour. Et quiind pIIi' fut achevée, Bucceliu dit à Yolande :
« Venez avec moi, luiulame. >■ Puis, ouvrant une lourde porte qai, tant elle
•'tait ^paisiip, pouvait à )ieine tourner sur ses [i^iids : u Entrez! Vous vouliei
savoir pourquoi cette tour fui construite? C'est pour y enrenner, le restant
de ses jours, une remine inndèle à la Toi conjugale I Vous vous prétendez inno-
cente, soiti Mais il a sufll que vous avez Ole soupçonnée! Le blason des Buc-
celîn ne doit pu» être terni. » La poussant alors violemment dans la tour,
comme s'il eût craint de succomber à la pitié, il referma la porte sur n
femme. Et c'est dans ce cachot, dont il ne reste plus trace aujourd'hui, que
mourut, sans jamais avoir pu fléchir l'injustiflt^e colère de son seiguenr et
maître, » chaste i;t lov.ile dame Yolande de Gestin. ■>
Comiiuniltrli d« Fout (pigr a;
APPENDICE
AUX CHAPITRES X & XI
/ S
LES ARDENNAIS CELEBRES
APPENDICE
-Ô.XJX CH[AFIa^RES X & XI
LES ARDENNAIS CÉLÈBRES (*)
DES ORIGINES A LA RÉVOLUTION
ANGECOURT (Pierre ou Périn d'), page 107. — D'une lettre que fît publier,
dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, M. Collinet, professeur à la Faculté de
droit de Lille, il paraîtrait établi que Périn d'Angecourt est originaire du Pas-
de-Calais.
ANOT (Pierre) et A.NOT (Cyprien), page 107. — C'est Anot Cyprien qui mourut
en 1882.
BAILLOT (Pierre), page 107. — 11 faut lire BAILLET.
BLANCHARD (Jean), page 110. — Au lieu de : le Poète des Mœurs ouïes Maxi-
mes de la Sagesse, il faut lire : VEcole des Mœurs,.,
BRAZY (Jean), page 111. — Eut deux fils : Etienne, professeur de philoso-
phie à l'Académie de Sedan ; Richard, principal du collège de Ch&tillon-sur-
Loing. — De Etienne, naquit Alexandre, mort à Berlin en 1714, et Pierre,
ministre protestant à Chalendos et à Vezel. — De Richard, naquit Henri, qui
fut ministre à Saint-Sévère en Berry, puis en Prusse après la Révolution. (Voir
Hknry : Notes biographiques, Sedan 1896.) — Mais il serait inexact de dire que
Brazy releva le collège de Sedan (1024) : tout au contraire, il l'aurait laissé
choir de si piteuse façon que les Sedanais, soucieux de s'instruire, durent
quitter momentanément leur ville natale pour aller continuer leurs études à
l'étranger, notamment à Groningue.
;!} En cours d'impression, des biographies nouvelles uous furent indiquées, de
niùuie que, pour les biographies meutioniif*es auxrhapitres X et XI, quelques inexac-
titudes nous furent signalées par M. Henry, de Sedan. — En ce qui concerne les
contemporains, des morts sont survenues, et «le nouveaux détails arrivèrent à notre
connaissauce. En outre, pour les peintres et les sculpteurs, il importait de raeu-
tionniT celles de leurs œuvres qui furent n-çues au Salon de 1899, Champs-Elysées.
Les numéros des pa^es meutiounés dans cet Appendice renvoient aux pages des
chapitres X et XI, indiquant aiusi les ligues et l'ordre où doiveut se placer les bio-
graphies nouvelles, ainsi que les rectifications faites aux biographies ancieunes.
47
— 7.'J8 —
CAILLE (Loris de La), pa^o IIL — Né à Humigny et non à Rocroi.
CAHl EL Nicolas dk-, pa^e 111. — Né en 162C et non on 1612. Mourut à
Mauberl-Fonlaino en 1726 et non en 1826.
CASÏHIKS DK VAUX, i»ap» 112. — Lire CASTRES dk VAUX.
CILVMPACiNE NoKL dk), pa^e 112. — Le véritable nom est : Pierre de NOËL
ait CnAMPA(;NE. 11 mourut à Rocroi le 3 juin 1682.
COMTE, prieur (lt»s Jérùniistes, page 113. — Son nom rectiûé est CONTE
(MiCHKL Lk\
CORDIER :Fhançois), page 114. — Na<iuit h .Neufmanil et non à Aiglemont
DAL'CÎER. pag<> 1 l.ï. - Né k Seilan en 1625. Fut gouverneur de Mézières et
lii'utenant-gi'néral «les armées franraises. .Mourut à la bataille de Leuze (Bel-
gique', 16'.M, alors i|ue le niarrcbal de Luxembourg restait victorieux du prince
Waldfck.
DEMAICRE Jkan , f»age Ho. — Naquit à Sedan îe 28 février 1714.
DOYRÉ Françius-Ignack , page 110. — Né à Sedan le 21 mai 1739. Général
du génie. Fui, avi.*c h" général Aubert-Dubayet, le défenseur de Mayence assiégée
en 17î)3.
DrCEIl - LiiiMs;, page 1 16. — 11 Faut lire HLCES : on ne retrouve pas à Mézières
son ai*t«' de naissance.
Dl MEIIRION (PiKRRK Jadaht, dil), page 116. — Né le 30 avril 1737 à Mont-
meillant. D'ajtord rapiUine des grenadiers sous la Révolution; général de
brigade en 1792; général d»* division Tannée suivante; général en chef de
l'armée (ritalie. Se ren«lit maître de Saor^^io, enleva les camps des Fourches
et de Haonx. où 60 eanons r\ 2,0<X) prisonniers tombèrent en son pouvoir; prit
le col de Feneste, 11 mai 179», et remporta sur les .4 ustro-Sardes une brillante
virtoire dans les plaines d»' (lasraro. De fréquents accès de goutte Tobligèrent
à prendre une retraite prématuiée. La Convention, en la lui accordant, ajouta
celte mention au décret: « Du Merbion est non-seulement un général républi-
cain, mais encore un des généraux les plus instruits de France. » Une caserne
de Mézirres porte son n«»m. Dans la flniif histori'fne aniennahe, M. Paul Lau-
RK.NT a publié une fort complète étude sur Du Merbion.
Prochainement <ioil être érigé, dans le cimetière de Montmeillant, son vil-
lage natal, un monument commémr>ratif à la mémoire du général Du Merbion.
In u trophée », ({ut* composent des attributs militaires du temps de la Réro-
lution, surmonte ce monument où vient déposer la palme du vainqueur, un
soldat de la République.
Sur la façade, cette dédicace : k Au général Du Merbion, commandant en
chef l'armée illtalie; 1737-1797. >•
Sur le côté gauche, campagnes du général : Allemagne, 1757-1761 ; sur
mer, 1702; Amérique, 170.*)-177:i. Et au-dessous, cette phrase extraite d'une
lettre du i)0 mai 170.'i de Du Merbion au général Rochon : u Si la patrie étoit
en danger, je volerois à son secours quoique malade et infirme, et je me
croirois trop heureux de fair»' les plus grands sacrifices pour elle. »
Sur le l'ôté droit : sa cauipagne d'Italie, 1702-1794; et ses victoires : Saorgio,
(iaressio, Cairo. El au-dessous, cette phrase tirée d'un rapport des représen-
tants du peuple Sali«eti, Rittf*r et Tuieau, do novembre 1794 : «c La conquête
d«» Nier n était «pie précaiie ; c'est sous ses ordres que l'armée Ta consolidée
en prenant Saorgio et en cha<sant les ennemis au delà de la chaîne des mon-
tagnes des Al|»e>. . . »•
Ce monument, œuvre du sculpteur Alphonse Colle, a été exécuté en pierre
de Lavoux par M. Etlouarii Uacine, architecte.
Dans le «Mmelière, une pierre tombale est placée à l'endroit môme où
furent, en Ifi'.Mj, inhumés les restes mortels du général Du Merbion, qui pen-
i\i\n\ plus de trente anut-es restèrent relégués au grenier du presbytère.
— 739 —
DUMOULIN (Marik), page 116. — Le nom véritable est MOULLN (Marie du).
Voir page ï'ZIk
DUNESME (Martin-François), page 116. — Naquit à Viel-Saint-Remy et non
à Vieux-les-Asfeld.
DUVIVIEH (Claude-Raphael), page 117. — Fut ingénieur en chef des ponts et
chaussées; on ne retrouve pas à Charleville son acte de baptême : il a dû y
naître en 1771.
FABERT (Loi is de), page 117. — Lire : né en 1651, au lieu de : né en 1561.
Mourut au siège de Candie en 1669. 11 était alors colonel du régiment de Lor-
raine, sous les ordres du duc de Beaufort envoyé pour délivrer les Vénitiens
que les Turcs assiégeaient dans Candie.
FETIZON (Paul), pape 117. — Naquit à Reims et non à Sedan. C'était le
petit-fils de Jean Brazy, dont la biographie se trouve page 111.
GILMON (Charles), page 118. — Lire GILMER (Charles).
GRIVE (Jean de La), page 118. — Naquit-il réellement à Donchery, où l'on ne
retrouve pas son acte de baptême? Peut-être est-il originaire de Tendrécourt
où vivent encore des La Grive.
HAGNIGOURT (H.-J. Lkcuyer), page 119. — Le véritable nom est LESCL'YER,
né à Hagnicourt. Sa biographie se retrouve page 122, sous son nom véritable.
Fut exécuté en 1793 : une faute typographique nous fait dire 1893.
HAYON (Thomas), page 119. — Né à Sedan le 14 décembre 1595. On écrit
plus fzénéralement : des HAYONS.
HERBIN-DESAUX et HERBLN-DELSALX, page 120. — Ces deux biographies
ne doivent en faire qu'une, et il faut lire alors : HERBIN-DESAUX (J.-B.), né
à Jonval le 31 décembre 1755, mort à Balan en 1832. Fut commandant mili-
taire de Sedan en 1814, et député des Ardennes pendant les Cent-Jours.
JANNON (Jean), page 121. — C'est par erreur qu'on le dit né à Sedan. Cet
habile et célèbre typographe mourut à Sedan le 20 décembre 1658, âgé de
soixaiito-dix-huit ans.
JUILLET (Nicolas-J.-B.), page 121. — Le nom véritable est NICOLAS, né à
Hémonville le 8 mai 1773. Fit la campagne d'Espagne en 1824; mourut maré-
chal de camp.
LANNOY, page 121. — Lire LAUNOIS (François-Denis), né à Mézières le
20 avril 1683, et mort à Sedan le 3 octobre 1754.
LARDENOIS (Antoine de), page 121. — Naquit, non à Grandpré, mais à
Termes, le 19 septembre 1747.
LKROY, page 122. — Ne naquit pas à Carignan, mais à Marville (Meuse).
Ses ouvrages ont été imprimés à Sedan. N'a rien publié comme théologien.
LESCLYER, page 122. — Voir la note explicative plus haut, sous la rubrique
Hagnicourt.
LIÉTAU (Jean), page 122. — Lire Somme-Ames, au lieu de Sonne-Arne.
LION (Jean), page 122. — Ses prénoms sont Jean-Dieudonné; naquit à Givet
suivant les uns, à Morialmé (près Walcourt) suivant d'autres. Son nom et sa
biographie se retrouvent page 138.
MARTIN iDaniel), page 123. — Fut professeur à Strasbourg; auteur de nom-
breux ouvrages d'instruction : né à Sedan en 1580.
MOREAUX (Jean-René), page 125. — Naquit à Rocroi et non à Regniowez.
NAVIÈRES, page 125. — Le prénom est Charles au lieu de Raoul.
PARAVEY (Ch.-Hvp.), page 126. — Lire de PARAVEY.
PITHOYS (Claude), page 126. — Naquit h Vitry-le-François et non à Sedan;
mourut à S»Mlan.
RAMBOUIKi (Abraham), page 126. — L'orthographe du nom est RAMBOUR.
RENART DE FLSCHAMBERC; (Claude), seigneur d'Amblimont, page 127. —
Né à Mouzon le 21 mars 1642. Fut chef d'escadre des armées navales.
— 740 —
SCHMIDTT, pa^p 12î>. — NV à Seilaii. Lieutenant-général du célèbre de Maiis-
îoU\, Son nom était BAHTHI^ILEMV, son prénom BARTHéLEMT, et son surnom
Schmidtt ou mieux Chemite, Fut colonri d'un régiment de dragons au service
du roi do Hoh<**mo. Il habita Ucniilly et mourut à Sedan, sa ville natale, le
28 décembre 1031.
VILLI:L0N(;L E-I.ACEUDA (IloBERT DE), page 131. — Né à Mézières le 19 juin
ir»82. Fut colonel do dra^'ons au service de Charles XÎI, roi de Suède.
WALTKU :FiiAN«;oi.s, baron dk Saint-Ange), page 131. — Né à Mézières le
7 septembre IT.'iO. (Général. Ktait aubergiste avant la Révolution.
SU
LES CONTEMPORAINS
ADAM. Nous reprenons, pour la compléter comme suit, la notice page 132.—
ADAM l'CuAiii» , nô à (Uiarlcviile le 14 décembre 1857; élève de l'école Noi^
mah* supôrioure (1877-1H80:; professeur de philosophie (1880-1885) aux lycées
de Toulon, Uar-1e-!)uc, Clcrmont, Nancy, et à la Faculté des Lettres de Dijon
. lKH:i-1897). Doyen de cette Faculté (189:)-i897). Recteur de TAcadémie de
Clormont (I897'i, dr Dijon (iS08); membre correspondant de Tlnstitut (Aca-
demi»' des Sciences morales et politiques) en 1897. — Ouvrages principaux :
Essai sur le Juifement esthrtit/n*' (thèse), 188,'i; — Etudes sur les principaux
Philosophrs, I88t5; — Etiul's sur Pascal, 1887-1888; — PhUosophie de Franroù
Baron, 1890 (prix Honlin à l'Académie des Sciences mor. et pol.); — Trait(> de
Morale prati'/ui\ 1892; — Philosnphh' en F ranre pendant la première moitié du
di.r-ni'tivinne siècle, 189V. - M. Adam prépare, en collaboration avec M. Paul
Tannrry, uno édition nouvelle dos iEuvrcs de Descartes dont les tomes i, iietui
ont défà paru (1S97-1S99).
(.(HJN ((îa^ton), né à (^.harlovillo le 12 mai 1870. Fit ses études au Ircée de
Charlovillo. Klt'vt> pondant quatre années à l'Kcole française d'Athènes, il fot
attaché spécialement aux fouillos<le Delphes et se révéla comme habile épigra-
jihisto. On lui doit : Mrntnirr, sur le mite d'Apollon Pythien à Athènes, 1896; —
/(/ Corporation ntht'nirnni' des Artistes ditmysiaques d'après les inscriptions du
tri'snr des Atht'nicns o Deljdies ; — divers articles publiés dans le Bulletin de
("orrespondaure hellrninue, nolanimr'iit : Sotes de Chronologie delphique ou Cooh
mentaires de lit insrriptions choisies (ilo 130 avant J.-C. jusqu'à la fin du pre-
mier siècl»^ (ï|)ros J.-(l.) : Etudes sur le St^natas-Consulte de l'an 142 avant J.-C.,
d'après les inscriptidus (l»''i-ouvt»rtes à Delphes. — Prépare une thèse française
sur lo Culte dWpullon Pj/thien ô Athènes, et une thèse latine sur un sujet d*his-
toiio •{rer([ue pi'iidant rorcufmtion romaine. — M. Gaston Colin, petit-fils de
M. Hubert Colin dont la notice biof!raphi(iuo se trouve page 133, est, actuelle-
ment, cliarf^é du cours dr langue et do littérature grecques à la Faculté des
Lettres de Cli*rmonl-Ferrainl.
LAINHIS, paL'o i:»:;. - Né à liethel... Lire LANNOIS.
IMKlKjl'LN Lnris , paj^e 130. — L'abbaye d'Ilartvillers se trouve près
Epeniay. Lin* : appartint à l'abbaye d'Hautvillers, près Epernay.
MAI HT iAcinixF.-L«.\KST;. pa^zo 138. — (iénéral de cavalerie. Né à Poix le
28 avril 1s:tV: niorl à Paris en aoiU 1899. Inhumé au cimetière de Humigny.
LALLRMA.NTS (,Im<ki'II;, pa^e i:{8.— L'orthof^raphe du nom est LALLEMANT.
Mr.MKIlS, pa^'o \'MK -- tiénéral de division. L'orthographe du nom est
MLNIKIL
lioiOloN tiusTAVK), pafjfo r»t. — Ne dirige plus la maison industrielle Go-
dillol iiu'il avait diri^t'O pendant dix années. M. Gobron est, actuellement,
— 741 —
administrateur des Chemins de fer de Bône-Guelma; puis, en 1898, il créait
un établissement industriel pour la construction de voitures automobiles qui
portent son nom et sa marque.
PHILIPPOTEAIJX (Auguste), page 141. — Né à Sedan en 1821 et non en
1839.
TIKMAN (Louis), page 142. — Mort dans le département de l'Yonne, où il se
trouvait chez un de ses amis, le 2 août 1899. Ses obsèques furent célébrées à
Mézières le lundi 7 août, et c'est dans le cimetière de cette ville qu'il fut
inhumé.
CllAUCHET (Charlotte), page 143. — Admise au Salon des Champs-Elysées,
année 1899, M"" Charlotte Chauchet exposa deux tableaux qui furent remar-
qués : Marée (poissons) et Intérieur breton. Ce dernier tableau, dit notre con-
frère Jules Mazé, critique d'art, « est bien éclairé, les tons sont très justes;
M"'' G. Chauchet fait preuve d'une décision, disons le mot, d'un « métier » très
rare chez une femme. H suffit d'examiner les cuivres brillants de la cuisine
bretonne, exécutés franchement, sans viser à l'efTet, et sans truquage, pour
être séduit... On peut attendre beaucoup de M"" Chauchet. »
COLLE (Alphonse), page 143. — Aux œuvres déjà mentionnées, nous ajou-
terons : Ophélie, statue plâtre; — Souvenir, groupe bronze; — la Grève, statue
plâtre; — Jeunes Lutteurs, groupe bronze; — le Buste, en bronze, d'Emile Méri-
gnac; — le Buste, en bronze, de Robert de Sorbon, dans l'église de ce village; —
le Buste, en marbre, d'Yvon de Villarceauœ, l'astronome célèbre; le Buste, en,
marbre, de M. Linard, qui figurait au Salon de 1899, section de sculpture; —
le Monument du général Du Merbion. L'inauguration de ce monument se fera
très prochainement dans le cimetière de Montmeillant, sa commune d'origine.
C'est rEnfant prodigue qui valut au parfait et très original sculpteur Alphonse
Colle une troisième médaille, Salon de 1886.
CROISY (Onésime-Aristide). Complément à sa biographie, page 144. — Est
mort le 7 novembre 1899 à Fagnon, son village natal, où il fut inhumé. Avait
commencé ses études de sculpture en 1856, dans l'atelier d'Armand Toussaint ;
puis fut, successivement, élève de Dumont et de Gumery. Admis en loge en
1804 et en 1865, époque à laquelle il disputa le grand prix avec Barrias qui
l'emporta d'une voix seulement. A ses œuvres, déjà mentionnées page 144,
nous ajouterons, entre les principales : Fondation de la Ville de Marseille (1865);
— yéréide ; — Psyché abandonnée; — l'Invasion, groupe qui figurait au Salon
de 1873 et valutàCroisy une médaille de troisième classe (c'est le « Monument
aux Morts de 1870-1871 » qui s'élève au bas du cours d'Orléans, à Charle-
ville) ; — Chanzy (1878; se trouve dans la galerie des Bustes, au Sénat); —
la Fille aux Raisins ; — le Moissonneur ; — le Nid (1882), qui valut au sculpteur
une deuxième médaille; Armand Sylvestre a dit : « L'abandon de ces petits
corps potelés, la morbidesse tiède de ces chairs roses, tout cela est rendu avec
une vérité et une justesse au-dessus de tout éloge. » — Chanzy sur son lit de
mort (se trouve dans la chapelle funéraire de Buzancy). — A propos de l'Armée
de la Loire, œuvre pour laquelle fut décernée une première médaille (1885),
Henri Fouquier, critique d'art, écrivait : « C'est le sombre et sublime poème
de la lutte à outrance pour la patrie; on rend hommage et justice au talent
de l'artiste. » — A la Bourse du Commerce de Paris (1889), la Ville de Paris
protégeant le Commerce et l'Industrie, avec les Arts et l'Agriculture dans le
tympan, à droite; à gauche, deux jolis enfants qui brandissent un caducée.
C'est une des meilleures sculptures de Croisy. — Le Calvaire (au Salon de 1894),
groupe monumental en marbre pour le chevet d'une sépulture en Russie. —
Le modèle de son groupe Paul de Malatesta et Françoise de Rimini (1876) se
trouve au musée de Charleville.
DAMAS (Eugène), page 144. — Est mort à Charleville le 4 août 1899. Fut
— 742 -
inlium*'' au cinH*ti»*re de Himo;;in\ Avait exposa» au Salon des Champs-Elysées,
i8*.M) : Aux Champignons; «« un tableau, écrit Jules Mazb que nous citions
plus haut, 011 il y avait boaucoup d'air et de lumière. . . ; et, en somme, toile
excellonle. »
[>KLOYE (J.-B.!, pa^'iî i tt. - Fut (?xposé de lui, après sa mort, au Salon de
1890 I section de srulpturc, une Minervr on plâtre.
(i(>NniŒXON iPaul:, pa^'e iV.'i. — Kxposa au Salon des Champs-Elysées, 1899,
Xathu^e de Novt^mbn: en Ardennc, k un coin de bois, où plutôt de taillis, très
bien rendu, avec, au premier plan, des arbres superbes; beaucoup d'air, une
lumière excellente, uno transparence judicieuse. .. »
HUILLARD (M»«:i, page 145. — A exposé, au Salon de 1899, Champs-Elysées,
une L'^da, « bonne étude de nu ».
MAIiTOi;(;KN (Stanisl\s!, pa^'o 146. — Naquit à Givet, en 1873. Travailla
six ans à Paris, dans Tatelier de Gustave Moreau, et fut ensuite élève de
Flamen^ et de Connon. IlébuLiit au Salon de 1899, Champs-Elysées, par le
Portrait de A/, liavaisson, membre de l'Institut. Se proposerait, notamment,
de (« traiter par la peinture » les plus belles légendes de la vallée de la Meuse
et des bords du Rhin. A fait, et continue à faire, les portraits de divers per-
sonnages ardennais.
MATOUT (Louis), page 140. — Naquit à Renwez et non à Charleville.
PLACK-CANTON \Pall), page 147. — Obtint une troisième médaille au
Salon de 1899, oii il avait ex[)osé : Le Var et Barque de Pèche, « compositions
charmantes, d'une fraîcheur remarquable, pleines de grâce et de poésie. »
SARRAZI.N (Margukritr), page 147. — Exposa, au Salon de 1899, Fleurs des
Champs, » un Joli bouquet d'une tonalité très franche. »
Rappelons enfin i.\uli ce même Salon, M°>* Glaçon-Bouvier exposait des
Prunes, « bonne nature morte d'une exactitude parfaite », et que dans la
section des pastels on voyait : La Cueillette, de M^* Adam-Manceau; des Migna'
tures très fines, de M™' (^kneviève Dkrl'r et de M'I'Tirman. A mentionner aussi,
dans la section de sculpture, un Mrdailhn en phltre de M. Evrard.
WILIJÈME (François), page 147. — L'orthographe du nom est WILLËME.
11 naquit, non au Fond-de-Givonne, mais à Sedan, le 26 mai 1830.
RERTHERANI) (Alfhonsk) , page 147. — Né à Bazeilles en 1815, mort à
Paris en 1887. Fut directeur de l'école de Médecine d'Alger. Â laissé plusieurs
importants ouvragtis, notamment : Traitt^ des Maladies idiopathiques et spécia-
lement de celles du roi (18ri2i ; — Des Pansements des plaies sous le rapport de
leur frt^'juence et de leur dunU' (18.')!) ; - Alfjer, son climat ^ sa valeur curathe
au point de vue de la phtisie (IS.'iHl; — Campagnes d'Italie (1857); — Lettres
mcdico-ehirurgicales (I8OO1. — [Jn de ses frères fut également médecin militaire;
on a do lui un fort intéressant volume : MMeeine et Hygiène des Arabes.
CHAMPENOIS (Paul-Athanask), page 148. — Naquit à Jandun le 10 octo-
bre 1822. Fut médecin militaire inspecteur ; ce qui équivaut au grade de
général.
BRAIBANT (J.-L.-N.\ page 148. — né k Balham le 13 janvier 1827. Docteur
on médecine. Exerça surtout à Reims; laissa quelques ouvrages qui furent,
en leur temps, assez estimés.
GILBERT (NicoLAs-ArunsTiN), page 148. — Né à Buzancy le 15 février 1858.
Agn'i^'é de la Faculté de méd(u:ine de Paris ; auteur de nombreuses publications
médicales ({ui font autorité.
TEILKT (J.-B.-ALKx.j, p.ige i.iO. — Né h Mézières le 29 janvier 1807. Ar-
chéologue. D'employé aux Archives nationales, il fut attaché aux travaux
historiques de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Mourut k Gham-
pigny, en 1866. Parmi ses ouvrages, nous rappellerons principalement : Corra(-
pondance de Bertrand de Saltgnac de Lamothe-Fi^nelon (1838-1841), sept volumes;
— (Eiwres eomptiHcn d'Eghinant (1840-18*3), deux volumes; — Layeim dn Tri'tor
des Chartes ; — Lellres de Marie-Sluart ; — Pièces et Doeumentu de l'Histoire
d'Bcosie {1849], deux volumes; — Relations diplomatiques de la France et 'le
(Espagne au seizième siècle, cinq rolumea.
PETTITFILS {Elysèk), page 147. — NÉ à Barby en i8n4. Architecte voyer de
Chsrieville. A publie, h la librairie Edouard Jolly : Série des Prix de la ville de
Charlrville, un vol. in-f" ; — ta Fontaine ducale et l'Eau ft Charleville, un vol.
ÎD-S" orné de gravures, avec couverture en pbototypie. Rappelons ici que le
Fantïme Inaugurée
soubassement, en granit du Puid (Vosges), de la fontaine inaugurée sur la
place Ducale & Chaileville le 22 octobre 1899, les vasques et l'aniénaKemPtit
des elTets d'eau sont de H. Petltflls, architecte ; que U. Peltier-Dapremont fut
— m —
l>iitrc]iren<'ur îles travaux; igiio les éfioiils furent consIruiU par U. Troio, et
U'.» pftHs ilVaii iii:<tallt-s par M. Villniii. Li slutue, nous l'avons dit page lU,
est l'o-uvre d't notre parfait staluaife Alphonse Colle. Faite en bronze, elle a
éU- l'onilue ilans les nlelicrni île M. llaudinot, fondeur à Charlcville. Les Jau-
phin$, t'tinlemeiit d'Alphonse Colle, sortent de l'usine du Val-d'Osnes.
Une journée nieneilleuse favorisa rinau|.'u ration de cette statue. Rarement
Cliarieville nvait vu fouI>- plus tomplêle. animation pins joyeuse. Discours
ofllciol du maire, vin d*lionneur — auquel lu .Municipalité convoqua le Préfet
lies Ardcniies. toutes los Socii^tés i-arolopolitaines. tous les Chefs de service lA
l'Armée — ne miiiii|ui>rerit jioiiit au prof^ramme. Le soir un bal, sur la place
illuminéi'. tandis que l'eau s'éctiappait des dauphins et des gueules de lions,
terminait fi^iiement rette fête en l'honneur de Conzague qui, s'il ne fut point
un prince parfait, eut du moins le mérite de fonder une cité dont la prospérité
s'acrrut tellement d'années en années qu'elle est aujourd'hui l'une des villes
les plus actives, les plus industrielles du nord-est de la France.
CbKrlei d< OoDiisiui, 1
JLF F> e: :n: D I c E
à la Géographie géBérale
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GUIDE DU TOURISTE & DU CYCLISTE
dans les Ardennes
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cC*3^ <^»3^ <<^»3= <^»3o c2*3= c2*3= =S*3= <=S*3= «^♦S^ <^^
JLFFKKDICE^
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à la Géographie générale
■D*C-
GUIDE DU TOURISTE S DU CYCLISTE DANS LES ARDENNE8
MÉZIÉRES-LUMES-NOnVION-IÉZIÉRES (Itinéraire n» 1)
21 KIL. 010
Mézières. — Altitude, 150 mètres; 7,450 habitants. Préfecture; poste; télégr. ;
téléph. Délégué du T. C. F., M. Gaubert, agent voyer, 4, rue de l'Eglise; mécani-
cien, M. Hoche, 40, rue d'Arches. Gare Charleville-Mézières. Hôtel du Palais-Royal.
Départ place de la Préfecture. Tourner à gauche; petit pont; chemin vicinal n<» 15 ;
deuxième pont sur le canal ; passer sous le pont du chemin de fer ; tournant brusque
(attention aux voitures) ; bifurcation ; prendre à droite route du Theux, chemin n^ 16;
légère montée en entrant dans le village.
Le Tbeux, 1 kil. 500; 425 hab. Rien à voir; descendre la principale rue. —
Romery, 2 kil. 500 ; écart de Saint-Laurent à 1 kilom. environ ; bifurcation; prendre
à droite ; chemin vicinal assez bon.
Lûmes, 3 kilom. ; 300 hab. Ch. de fer. A l'entrée du village, au lieu de des-
cendre à droite vers le Pont-Suspendu, continuer à gauche, passer devant l'église,
devant la gare. La route longe la voie ferrée. A 2 kilom., descente courte et rapide,
puis route légèrement ondulée. Traversée du hameau de Manicourt.
Nouvion-sur-Meuse, 4 kilom.; S'IO hab. Ch. de fer. Descente dans le village
jusqu'au passage «i niveau. Traverser, prendre k droite, passer le pont à péage,
rejoindre la route nationale no 64 de Mézières à Se<Ian. Tourner à droite et se diriger
sur Flize.
Flize, 1 kilom.. ait., I:i9 m. ; 650 hab. Chef-lieu de canton; poste et télégr. Châ-
teau du dix-septième siècle. Hôtel du T. C. F.: le Commerce. Passer devant Téirlise.
Descente; traverser la voie ferrée des usines; tourner à droite. — Elaire, 1 kil. 750;
ait., 160 m.; 110 hab. Ecart de Chalandry. — Les Petites Ayvelles, 1 kil. 170.
Ecart.
Les Ayvelles, 250 m. ; ait., 158 m. ; 451 hab. Belle route plate jusqu'à l'entrée
de Villers-Semeuse.
Villers-Semeuse, 2 kil. 050; ait., 166 m. ; 1,400 hab. Montée assez rude à l'entrée.
(1) Comme appendice, ce Guide du. Touriste et du Cycliste a été «pécialement rédigé par M. Cliarles
Puely secrétaire de la rédaction au Petit Ardennais.
— 748 —
Aucii'ii rli.itoau, artuclIomiMit di'pot (1('< 1 (« et 23« dragon!*. On n'entre pas dans la
villi-, (|u'on laisse ;\ droite: desreiito douce jiis^quVi Mohon.
Mohon, 2 kil. 150; ait.. 153 lu. ; 4.:250 hah. Eglir^e pviziôme siècle. Avant de
pénéti'er dans la villt>, passafij^e d niveau dauf;ort>ax ; passage souterrain mal entre-
tonii : tournoi* à droite. lon<;er la voie ferrie ; petit pont sur la Vence ; rampe dans
la Ineaiité. puis descente sur Mézièri's.
Mézières, 1 kil. i\^{): ait.. 150 ui. — Après avoir dépassé Tau berge du Petit-PoDU
pri'udri" ;\ tlroite vers la .Meuse, suivre le cjuai de THOpital jusqu'au pont de Pierwi
pui< rue TlûiTs. rue .Monpe et place de la l*n*fecture.
MÉZIËRES à LâUNOIS (Itinéraire n» 2)
19 KIL. 718
Mézières. — Alt.. 15n niêtri>s. Point de départ place de la Préfecture;
rue Jaubert, rue Montre: tourner A gauche; rue Thiers, pont de Pierre, quai de
rilùpital, rout«; nationale u" (>(, jus(iu'au croisement de la route u» 51 à Tauberge
du Pelil-Pont; ronte dite de Paris; la suivre, passer à Mange-à'Fait : faubourg de
Moliou (ait.. Hi5 mètres ; (le<oen1e; sur la gauche, la Forge et le Moulin Leblane.
La Francheville, i kiloni. ; ait., 158 m. ; 700 hab. Ch. de fer. A rextrémitè du
villa^^e. [)assage h niveau. Pon<'eau sur la Vence. A environ 750 mètres, la Poudrerie
df» Soint-Ponn\ Route bonne et presquif plate jusqu'à Boulzicourt.
Boulzicourt, 2 kil. 500; ait.. 16i m.; 1,070 hab. Poste; ch. de fer. Montée
lou^'Ue lit; 'jOO mètres, puis descente de 300 mètres environ (décliv. max., 0 m. 06)
entre Hi»ulzicourt et Ville-sur- Vence ; puis montée assez raide de 400 mètres aTant
d'arriver h Yvernaumont.
Yvernaumont, 2 kilom. ; ait., 188 m. ; 150 hab. Ondulatious de terrain, (hipatie
devant la l*oxttf (ait., 172 m. . la Maison Vtfnus (ait., 177 m.), le Moulin SimOKHei
(ait.. 17() ni. .
Poix-Terron, 3 kil. 300; ait., 180 m.; 770 hab. Poste; télégr. ; cb. de fer. HAt«l
Iwoeart. A environ (i50 mètres, li^ Mouiin, puis un pa^tsage à niveau.
Montigny-sur- Vence, 2 kil. O'.iO; ait.. 182 m.; 200 hab.
RaUlicourt,2kil. 258;alt.. lS4m.; 230 hab. La route passe 8uc<:essivement devant
les écarts suivants : Moulin do Vence, 1 kil. 270 m. (ait., 101 m.); la AosJ^ref, 908 m.
ail., 102 m.:; Pifirepont. 8S0 mètres (ait., 19V m.). Après avoir gravi une côte
d'enviri>n 200 mètres idédiv., 0 m. 05:, on arrive au passage à niveau de la gve
de L'iuuois ait., 20(> m. . Tourner à droite; légère montée dans le village.
L.aunoi8, 3 kil. 570 ; ait.. 206 m. ; 802 hab. Poste et télégr. FUMel du T. C. F. :1a
Pnunui'-d'Or. Kjjlise (|uin/ième siècle.
MÉZIÈRES à SEDAN par Vivier-au-Gonrt (Itinéraire n"* 8)
21 KIL. 500
Mézières. — Alt., 150 m. I>épart placo de la Préfecture; tourner à gauche; pont;
cht'iiiiii vicinal n<> 15; deuxième ptuit sur le canal; passer sons le pont du chemin
de fer; bifurcation; prendre à droite, chemin n^ 16. Belle route; légère montée 00
»^ntr.uil dans le Theux.
Le Theux, 1 kil. 500; 'i25 hab. llien de remarquable; traversée de la principale
ru<>. — Romery, 2 kil. .">oo; écart de Saint-Laurent, à environ 1 kilom.; biftirca-
tion : pr«>ndre à gauche ; montée très rude (décliv., 0 m. 10} dite Trou du Diûbk, i
gr.ivir .1 pied ^poteau du T. C. F.); série de côtes et de descentes; laisser ie htiDMn
de Tuinr'rourt à droite ;204 m. d'alt.j, et travei'ser, dans le sens de la longueur,
Vivier-au-Court.
— 749 —
Vivier-au-Court, 5 kilom.; ait, 264 m.; 2,200 hab. Poste et télégr. ; ch. de fer;
tramway qui relie Vrigne-aux-Bois et Vrigne-Meuse, station sur la grande ligne de
Sedan.
Vrigne-aux-Bois, 2 kil. 500 ; 2,850 hab. Route accidentée ; station du tramway ;
poste et télégr. Eglise, orgue et intérieur de la chaire. Pont ; rampe dans le village.
Descente rapide du Sugnon entre Vrigne et Floing.
Floing, 7 kilom. ; 2,250 hab. Eglise; cimetière de soldats morts en 1870. A la limite
du territoire de Sedan, monument commémoratif le Chêne-Brisé. Autre monument
aux Termes, à la mémoire du 94« régiment. Belle route.
Sedan, 3 kilom. Arrivée par le faubourg de la Cassine, la rue Blampaiu. Point
d*at^ivée, place Turenne.
MËZIËRES à SEDAN par Flize (Itinéraire n' 4)
21 KiL. 220
Mézières. — Alt., 150; 7,450 hab. Préfecture; poste; télégr.; téléph. Délégué du
T. C. F., M. Gaubert, agent voyor, 4, rue de l'Eglise; mécanicien, M. Hoche, 40,
rue d'Arches. Gare Charleville-Mézières. Hôtel du Palais-Royal. Point de départ
place de la Préfecture ; rue Jaubert ; rue Mouge ; prendre à gauche rue Thiers ;
pont de Pierre; pour éviter le pavé, suivre à gauche le quai de l'Hôpital; tourner
à droite jusqu'à la route nationale n» 64 ; puis, à gauche, rampe douce avant
Mohon.
Mohon, i kil. 640; ait., 153 m., 4,250 hab. Descente dans la ville; poste et
télégr. ; ch. de fer. On passe devant l'église seizième siècle ; traversée d'un ponceaa
sur la Vence, puis passage à niveau dangereux. A quelques mètres et à droite,
passage souterrain humide ; montée pas fatigante, assez longue.
Villers-Semeuse, 2 kil. 150; ait., 166 m.; 1,400 hab. Ancien château servant de
dépôt aux 14e et 23® dragons. Village à gauche; route e.xcellente jusqu'à Sedan, sans
ondulations appréciables après une descente rapide & la sortie du village.
Les Ayvelles, 2 kil. 050; ait., 158 m. ; 451 hab. — Petites-Ayvelles, 250 m.
Ecart. — Elaire, 1 k. 170; ait., 160 m. ; 110 habitant. Ecart de Chalandry.
Flize, 1 kil. 750 ; ait., 159 m., 650 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr.;
Hôtel du Commerce. Ch. de fer à Nouviou (environ 1 kilom.). Château dix-septième
siècle. Côte dans le village. Bonne route. A 600 mètres et à gauche, embranchement
sur Nouvion. Continuer tout droit su» Dom-le-Mesnil.
Dom-le-Mesnil, 2 kil. 440 ; ait., 158 m. ; 820 hab. Poste ; télégr. ; légère descente
dans le village.
Pont-à-Bar, 2 kil. 400 ; ait., 160 m. Petit écart, 40 hab. Pont sur le canal et la
Bar; à 700 mètres. YAiiherf/e de Condé (ait., 160 m.).
Donchery, 1 kil. 800. Ou laisse le village à gauche; traverser le faubourg. Dou-
chery a 2,000 hab. ; poste ; télégr. ; ch. de fer. Eglise seizième siècle. Hôtel du
T. C. F. : hôtel de la Gare. Toujours belle route. Sur la droite, la Maison du Tisse-
rand (à euviron 430 mitres) où eut lieu, le 2 septembre 1870, l'entrevue de Bismarck
•ît de Napoléon. Légère montée dite de Belle-Vue. Sur la gauche, à 1 kil. 290 m.,
le château de Belle -Vue (173 mètres d'alt.) célèbre par l'entrevue de Guillaume et
de Napoléon, capitulation lie Sedan. Desceute assez longue sur Torcy-Sedan.
Torcy-Sedan, 2 kilom. Torcy est un faubourg. Passage à niveau ; chaussée
pavée ; pont de Torcy ; avenue Thiers.
Sedan (place Turenne), 1 kil. 150; ait., 232 m.; 20,163 hab. Sous-préfecture;
poste; télé^q*. ; téléph.; ch. de fer. Délégué du T. C. F., M. Picquart, notaire, 16,
rue Gambetta ; hôtel de la Croix-d'Or, place Turenne ; mécaniciens, MM. Marolle et
Cordier-Hazard ; essence, M. Renvoy.
A visiter : le champ de bataille; beau point de vue de la Marfée ; Bazeilles ; le
— 730 —
moiiniiiiMit di^ l.'i DéfiMii^o; statue dt: Turcuuc; la citadelle; le Jardin botanique; le
ClnMie-Brisr. iiioiiumeiit ooinmi'moratif. otc. etc.
LâUNOIS à RETHEL par Saulces-Hondin (Itinéraire n^" 6)
21 KIL. 310
Launois. — Alt.. 20»î m.; 8."0 hab. Hoiito uationalu n^ 51. Départ du passage k
niviMu. PosIp o[ t»''lf^^rr. ; ch. «lo f«T. Ilntt'l du T. C. F. : la Pomme-d'Or. Presque
aussitôt roinnu'noi' la raiiipo «le la Crrto de Launois. longue de 280 mètres (décU?.,
0 ui. (H) ; la (ii'<('rnti! est dti 500 môtres euviron idérli^., 0 m. 07;; puis autre rampe
dite (iri'^te de Ni.'uvizy roninKMice à la borne 95 kii. 500 , longue de 450 mètrent
.dtM-liv.. 0 III. (18 ; di'sreuti' dangcrcus(>. Ou aperçoit le village de Seuvizy. LAÎSflant
à ^'uuchr la route du (Ihe>:ui>, ou onutiuiin eu pas^aut par la Fermede Bel^Anr, à 960
mètri>s ah.. 21S ni.). Au di^là. rampe de lîOO ini>tre!« (dt^cliv. 0 m. 08); pente équÎTa-
Ifute. Avant un passagir >uptM*ii'ur prefi«|uVi l'eut réo de Faip!*«iult. pente de 350 mètre9
i.dtTliv.. 0 lu. 0(>|.
Faissault, 5 kil. 100; ait.. 187 lu. ; it.'lU hab. La route commence h descendre.
Indiquons li.»^ principale? pentes : au delà de Faisfiault . de<iccnte longue de 389
in«'tri'< dtM'Iiv.. 0 ni. U(i ; [)ui< raiup«> du 280 nii'tre? ^môme décliv.). De la borne
1(12 kil. 'idU à 102 kil. 900. pmtt^ dérliv.. 0 m. U(î ; puii« rampe de 350 mètres avant
d'arrÏMT à Saulces-.M»)nrliu.
Saulces-Monclin, '\ kil. 800; ait., 128 ui. ; 1.000 hab. Poste et tWgr.; ch.defer.
Deset'uli; îi la sortii- du village, lon«jru«' de li.'iO mètres : décliv., 0 m. OU).
Auboncourt-Vauzelles, 1 kil. 8(iO; ait.. 98 m.; 2V0 hab. Légers accidents de
t»'rraiu sans ini|)ortanee.
Novy-Chevières, 2 kil. 9^0; ait.. US ni. max.. 100 m. min. Ch. de fer. EgiiH
dix-s<'ptiônif sii'ole. Le ('hau/^rnu-iit d'altitude s'i'ffectue en un kilomètre environ;
la rampe la plus dure <>st ei.>Ile de la H«'U»it>tt<', lon«;iie de fiOO mètres décliv., Om. (KS);
la rout«' est l)ouut^ Ou arriva |iar une descente rapide au but de Texcumon.
Rethel, 7 kil. (hO ; ait.. U8 m. : r»,750 hab. Son!«-préfccture ; poste ; télégr. ;
télr|>h. . eh. de f»'r. A voir «'f^lise Saint-Nicolas, point diî vue de l'ancien château.
[»ronn'uade dr^ I>lrs, vii-illi's Ualh's. Hôtels du T. (î. F.: du Commerce, de PEurope;
UMTauii'ii'U, M. Tourte. 21. place dr l'Ilôtel-de-Villi».
LAUNOIS à RETHEL par Novion (Itinéraire n« 6)
23 KIL. 7U0
Launois. — AU.. 20(i m. I)i>i)art du passage à niveau, routt.^ nationale n* 51.
Hôti-I (lu T. C. F. : la Poniiiie-d'Or. Rampe dite Crète de Launois, longue de 280 mètre*
>d«''('iiv.. 0 ni. (M) . Drsetriitf d«.' 500 uiùtres idreliv., 0 m. 07). Rampe dite Crdte de
Neuvizy, à 1 kil. 5iU ait.. 2V.Mu.) ; longueur, 450 mètres (décliv., 0 m. 08). Det-
r.eute ilaui:«'i'iMî-o. (hi aper(;r»il Nruvizy ; laisser iï gauche la route du Chesne; con-
linuiT «t passer par Ikl-Air, 9(10 mètres ait., 218 m.;. Rampe longue de SOOmitref
«lérliv., 0 m. 0(i|. I*«'Uti^ »''quivaleutt'.
Faissault, '\ kil. lOO: ait.. 187 m.: X\{S hab. Ici. preudre le chemin de grande
(oiiuiiiiuicatiou 11" .'{ dt* Faissault à Nciit'chàtel. As.-^ez bonne route; pente d'environ
55(1 iiittrrs «'titre li;s bornes kilom<''trii|ue> 5 kil. 250 et 5 kil. 800 (décliv., 0 m. 05).
Novion-Porcien, 7 kil. 110; ail., 121 m.; 900 hab.; chef-lieu de canton; poste;
tclrjrp. ; rh. de ft;i'. l{am|>e <b^ la rui' «le la (ilacière. 170 mètres (décliv., 0 m. 06).
IhMi'i (lu T. C. l-\ : liôti-l (Juaiitiu. (Château iiiodtTne. Pn^ndrc le chemin de grande
coiiiuiiiiiioation u'> 5 hh, de U^thel au Tremblois ; viabilité bonne. On passe A la
— 751 —
gare, 2 kil. 230; ait., 90 m. — Le Paradis, 4 kil. 350; ait., 95 m. La route devient
tW^s bouue, légèrement accidentée; descente sur 500 mètres (décliv., 0 m. 05).
Retbel, 5 kilom. ; ait., 148 m. ; 6,750 hab. Sous-préfecture ; poste ; télégr. ; téléph.;
ch. de fer. Arrivée par la route Nationale n^ 46 de Marie à Verdun. Visiter église
Saint-Nicolas, panorama de l'ancien château, promenade des Isles, vieille halle.
Hôtels du T. C. F. : du Commerce, de l'Europe; mécanicien, M. Tourte, 21, place
de l'Hôtel-de-Ville.
MÉZIËRES à SIGNY-L'ABBATE (Itinéraire n' 7)
26 Kiu 600
Mézières. — Alt., 150 m. Départ place de la République. Rue du Faubourg-
d'Arches; pont d'Arches; tourner à droite le long de la Meuse; longer le square
Bayard, l'usine Clément ; tourner à gauche ; légère montée ; puis à droite, faubourg
Saint-Julien, belle route très plate ; pont en fer sur la Meuse à l'entrée de Warcq.
'Warcq, 3 kilom. ; 821 hab. Eglise à vitraux. En entrant dans le village, descente;
tourner à gauche, puis à droite. Bifurcation ; prendre à gauche; petit pont; auberge
avec plaque indicatrice ; continuer à droite sous bois ; bonne route. Passer & la
Papeterie. Arrivée à This et à Neuville-les-This.
Neuville-les-This, 1 kil. 100; 331 hab. Rien à voir, si ce n'est, sur la place, un
tilleul mesurant 18 mètres de circonférence. Passer dans la Forge Maillard; tra-
verser la forêt de Froidmont. La route, agréable, se poursuit vers Thin-le-Moûtier.
Thin-le-Moûtier, 9 kilom. ; 968 hab. Poste et télégr. Vestiges de ruines fort
anciennes. Prendre à Thin le chemin vicinal de grande communication n» 2 jusqu'à
Signy-l' Abbaye.
Signy-r Abbaye, 7 kil. 500; 2,580 hab. Chef-lieu de canton. Ch. de fer. Hôtel du
Commerce. A voir les sources de la Vaux, appelées Gibergeon, et la Fosse-au-
Mortier, lac situr à 246 mètres d'altitude. Délégué du T. C. F., M. le docteur Boley.
MÉZIËRES-LUMES-VILLERS-MÉZ1ÉRES (Itinéraire n^ 8)
12 KIL. 590
Mézières. — Alt., 150 m. Départ place de la Préfecture; tourner à gauche; petit
pont; chemin vicinal n^ 15; deuxième pont sur le canal; passer sous le pont du
chemin de fer ; tournant brus^iue (faire attention aux voitures) ; bifurcation ; prendre
à droite la route du Thcux, chemin n^ 16 ; légère montée en entrant dans le village.
Le Theux, 1 kil. 500 ; 425 hab. Rien à voir ; descendre la principale rue. —
Romery, 2 kil. 500. Ecart de Saint-Laurent à 1 kilom. environ ; bifurcation ; prendre
à droite ; chemin vicinal assez bon.
Lûmes, 3 kilom. ; 300 hab. Ch. de fer. Ruines d'ancien château. Tourner à droite
id»'ux fois); pont à péajxe sur la Meuse, puis chemin caillouteux.
Villers, 1 kil. 800; ait., Ififj ni.; 1,400 hab. Passer sous un ponceau ; remonter
dans II' village, laissant à droite l'ancien château actuellement dépôt des 14® et
23e dra^'ons. Monté»* dans le village; reprendre la route nationale n^ 64, en tournant
à droite ; descente douce jusqu'au passage à niveau dangereux ; à gauche, passage
souterrain mal eutrelenu.
Mohon (centre), 2 kil. 150; ait., 153 m.; 4,250 hab.; poste; télégr.; ch. de fer.
Après \v passage à niveau, tourner à droite, longer la v(ûe ; ponceau sur la Vence;
côte dans la localité. Descente sur Mézières.
Mézières, l kil. 640; ait., 150 m. Pour éviter le pavé de la rue du Faubourg-de-
Pierre, tourner à droite en entrant dans la ville; descendre vers la Meuse; suivre
Ut quai de IHôpital juscju'au pont de Pierre, puis rue Thiers, rue Monge et place de
la Préfecture.
^ •• ^
— iii2 —
HÉZIÉRES-BOULZICODRT-FUZE-HÉZIËSES (Itinéraire n» 0)
21 KiL. 210
Mézières. — Alt., 130 m. Départ place de la République; rue du Paubourg-
il'An'lies; pout d'Arches; ruo d'Arcln's»; tourner à droite, rue Monge ; à ganche. me
TliitTs ; pasRiT 1«* |)ont dt> Pirrro ; prendre à gauche, longer le quai de l'Hôpital,
remonter & dniite, rejoindre la route nationale n» Gi ; puis, h Tanberge du Petit-
Pont, i»uivre la route nationale u"i»l,ditedc Paris. Traverser Afançe-â-Faiï. faubonrg
do Mdhon (ait.. IG.") m.), lais^stT ii gauche la Forr/e et le Moulin Leblanc, Belle roote.
I«a Francheville, i kiloni. ; ait., ll>8 m. ; 700 hab. Ch. de fer. A l'extréinité du
village, passage à niveau ; pont sur la Vence : à 750 mètres, la poudrerie de Sainir
l'once ; route plate jusqu'à Boulzicourt.
Boulzicourt, 2 kil. 'iOO; ait., IGi m. ; 1,070 hab. Ch. de fer. Avant d'arriver dans
le villa^'e, au lieu dit Châtillon, bifurcatiou ; prendre à gauche le chemin de grande
ronununiiation n» 7 fjîs: dans la forêt, longue mont^>e; puis bonne descente snr Fliie.
Flize, r> kil. 700; ait. loi) m. ; G:;0 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. Châ-
teau du ilix-septiënie siècle. On peut ne pas entrer dans le village. Continuer alors
à gaucho sur la route nationale n<* Ci de Mézières à Sedan. — Blaire, I kil. 750;
ait.. 160 m.; 110 hab. Ecart de Chalandry. — Les Petitet-Ayrellet, 1 kil. 170.
Kcart.
Les Ayvelles, 250 m.; ait., io8 ni. ; 4.'i0 hab. Belle route plate Jusqu*ft Tentrée.
Villera-Semeuse, 2 kil. or)0 ; ait., 16G m.; 1,400 hab. Montée assez rude. Laiuer
le villa^'c A droite; descente douce jusqu'à Mohon.
Mohon (centre), 2 kil. i:»0 ; ait., loli m. ; 4,250 hab. Eglise seizième siècle. En
arrivant, passaire i\ niveau dangen^ux ; passage souteirain humide ; tourner à droite,
longer la voiu ferrée; petit jiont sur la Venee; rampe dans la localité, puis descente
sur Mézièn-s.
Mézières, l kil. G40; ait., 150 m. Après l'auberge du Petit-Pont, prendre à droita
pour éviter le pavé, suivn^ le quai de ^II(^pital. Arrivée au Pont-de-Pierre.
CHARLEVILLE à SIGNT-L'AfiBATE (Itinéraire n» 10)
31 KU.. 155
Charl e ville. — Alt., 150 ni. Départ de la place Ducale; remonter les rues du
Palais, (le Flandre, le faubourg de b'Iamlro ; au bureau d'octroi, tourner à droite;
route uationali! u'* 51, fortement ondulée. On passe Ji la lielle-Vue-duSord (alL,
170 ni. : nouvelle côte Iou^mk^ de 100 métros idécliv. max., 0 m. 06) ; la Jfa^Canqvé?;
et presipie aussitùl. la descente du Temple, longue de 1,300 mètres environ. Le
Trmple, montée dite de Tourutîs, longut? de 150 mètres (décliv., 0 m. 06).
Tournes, 7 kil. G55 ; ait., 15K m.; 500 habitants. Eglise fortifiée dn treizième
siècle. Ch. d(! fer assez éloigné. A Jentrée du village, tourner à gauche; passage à
niveau; passer devant la station; la route continue sur Ham-les-Moines.
Ham-les-Moines, 2 kil. 700; 200 hab. Laisser & droite la route de Sormonne.
Traverser la rivière de ce nom, puis le ruisseau de Thin après Giraumont, écart de
Saint-Marci'i. (ju'on laisse i'i irauclie. Cette commune possède une église du seizième
siècli*. Ou traviTst' de belles forêts: A droite, celles de Hailly; à gauche, celles de
Kroidmont.
Clavy-Warby, G kil. 700; 550 liab. Traverser d'abord Clavy.
Thin-le-Moûtier, G kil. DOO ; !h;k hab. Poste et télégr. Vestiges de ruines fort
aucieunes. Reprendre l<.' chemin vicinal de grande communication n^ 2, sur Signy-
rAbliavo.
— 753 —
Signy-r Abbaye, 1 kil. 500; 2,580 hab. Chef-lieu de canton. Ch. de fer. Hôtel du
T. C. F. : le Commerce. On pourrait aller voir les sources de la Vaux, dites « Le
Gibergeon »> ; la Fosse-au-Mortier, lac à 246 mètres d'alt. Délégué du T. C. F., M.
le docteur Boley.
CHARLEVILLE à ROCROI (Itinéraire nMl)
28 KIL. 515
Charleville. — Alt., 150 m. Départ de la place Ducale. Remonter les rues du
Palais, de Flandre, le faubourg de Flandre ; à l'octroi, tourner à droite ; route na-
tionale n° 51 de Givet à Orléans. Alternatives de côtes et de «lescentes courtes (décliv.
moyenne, 0 m. 06). La Belle-Vue (ait., HO m.); la Mal-Campée, Presque aussitôt, la
descente du Temple, longue de 1 kil. 200. Le Temple: montée dite côte de Tournes,
longue de 150 mètres (décliv., 0 m. 06).
Tournes, 7 kil. 655 ; ait., 158 m. ; 500 hab. Eglise fortifiée du treizième siècle. Ch. de
fer assez éloigné. Le village est laissé sur la droite ; à la sortie, légère montée.
Cliron, 2 kil. 2i0 ; 220 hab. Courte montée, puis descente sur Lonny.
Lonny, 2 kil. 100; ait., 186 m.; 477 hab. Ch. de fer; poste. Longue côte (décliv.,
0 m. 06; dite d'Harcy, village qu'on laisse à droite ; descente et passage à niveau
dangereux ; côte rude, k monter à pied (environ 300 mètres), en entrant dans le
village de Riraogne.
Rimogne, 4 kil. 220; ait., 270 m.; 1.906 hab. Ch. de fer; poste et télégr. Hôtel
du Lion-d'Or. Ou passe ensuite aux lieux dits : le Bois Châtelain (ait., 275 m.); les
Minières (ait., 278 m.;; la Maison Mozet (ait., 288 m.). La route est droite et mon-
tante.
Tremblois, 2 kil. 800; ait., 288 m.; 234 hab. Gare : ligne d'Hirson, et tète de
ligne du Tremhlois à Rocroi. Ch. de fer départemental A l'entrée du village, suivre
à droite ; route nationale n*» 51 ; passage supérieur. La route devient dure et sinueuse,
traversant le bois des Potées (environ 5 kilom.), puis montée passant par le Cheval
Blanc i^alt., 370 m.) ; les Censés Corhineaux ; la Croir de Fer.
Rocroi, 9 kil. 500; ait., 387 m.; 2,190 hab. Poste et télégr.; sous-préfecture.
Délégué du T. C. F., M. Jaillou, receveur des finances; hôtel du Commerce; méca-
nicien, M. Hayot. Ch. de fer h voie étroite de Rocroi au Tremblois.
CHARLEVILLE à HONTHERMÉ ET HAUTES-RIVIÉRES (Itinéraire n<> 12)
29 KIL. 817
Charleville. — Ali., 150 m. Départ place Ducale; rue du Moulin, mauvais pavés;
tourner î\ gauche; quai de la Madeleine; place du Moulinet; suivre la .Meuse jus-
qu'au Waridon ; tourner h gauche ; côte assez dure, route assez bonne ; rejoindre à
la Maison Brondois (ait., 210 m.) en prenant à droite le chemin de grande commu-
nication no 12 ; côte Brondois, longue de 180 mètres (décliv. max., 0 m. 05) ; maison
de la ForH. (Cet itinéraire a l'avantage d'éviter les nombreuses côtes et raidillons
du .Moulinet, de la Culbute, de Belair.) Laisser à droite le chemin de Monlcy-Notre-
Dame ; d<*î«cente longue de 2 kilom. (décliv. min., 0 m. 05) dans la forêt jusqu'à
Nouzon.
Nouzon, 6 kilom; ait., 147 m.; 6,600 hab. Poste, télégr. et téléph. ; ch. de fer,
embranchement sur Gespunsart. Hôtel du T. C. F. : hôtel de la Poste. On peut ne
pas entrer dans le village; traverser alors* 1»» faubourg dit Devants ouzon : longue
côte de plus de 2 kilom. (décliv. uiax., 0 m. 06) ; ensuite desrente aussi longue et
rapide à tournants bruscjues idécliv. niax., 0 m. 07). Route accidentée.
Brauz, 5 kil. 410; ait., 140 m.; 2,778 hab. Poste, t-'légr. et téléph.; ch. de fer.
Eglise. Traverser le pont sur la Meuse; prendre la rive droite iiu fleuve.
48
Levresyi ' ^'I- '9!); r^in hiil>.
Châtettu-Refnault, l kil. KIS: â.'.is mu. Ponb-. Sitm mmarquable» à voir: le»
Uu.-itr'- KiU Ayiiiiin. rorhi's na\ tormi-t t>iE!irr<'i>. La mi^me gare desKrt Cbileau-
R<'p[iu>ilt-Uiit.'ii.v. )loiilh.Tii>.'' i-t Uviit-Diru. lltMi-l Val»), pn'-x de la gare.
LaTal-Dlsu-Montbermé, 3 kil. m: l.iriU liab. Pont nnr la Semoy qui re jetle
ilaii* In M>-uiii-. l.i-ivii1-l)Li'it vA Mtr la riv>- ilrnilc. Mniitheriué «ur la rivn gaache.
Mniith.rmi' i^i- Irniivi- Piilnun- il<- iii(inln|ni>-:t il» TMi A lUU luOtrr* d'attitude.
A viiir à l^v;il-l>ii-ii la InV aiiri'-iiiiit abluivi-, lioi^iTit^. plflrroi' tombales. Hùtcl dn
T. (;. V. : \MA il.-* Voya!^■nl■^. Mi.iilh.iiin- mI i-hct-liiiu du canton; poste, t*léjr. »t
li'lrph. l'ii Irniiiway l\ Iractinn iiiiiuiali' fait Ip i>cn'ii-i- di- la ftaliou A la localité. D'
lAVItl'l>ii>IL COHtillUIT «iir IllililV.
ThiUy, li kit. tîO: ait.. :in
n>. ; t.ri.'i'J ljiil>. y*aAf i-t t^lt>)ir. Bonue route fuiTant
ta «i pi 1 1(1 ri' -i| ne valli'-e du la Semoy. Vne» remar-
■|ii.ili]i-^ i-l <<i1i>!i gi'andioiwit. parmi IcmiucIh : le* Ri-
piili's di' l'tiadru. \v Roc la Toor (iîO m.), la Roch»
nui Curpias; li-ii petit* villa||Ci'!> de ToumaTanx.
Il.-iiili>i>'- ; li-i< poitl:< li'-Ki-iti rat la Semoy e\ le* re^te^
ilii chàli-au il<' LiiK'haïupA-, it deruirr xite e*t un itt
plii* lii-aiix du pny*. Joli c«up d'ffi) de )'aul>cr)re
ililr- I.- f'ii'/»M ilr llliuiH-Uef. — Nsnx, t kil. 9M. -
Noban, I kil. 77».
HautAs-RivUrea, i kil. 9tO; S.DOO bab. Porte et
V-U'or. IlL'iti'ls Barruîf et llotiiuet. Sur la rire drtile
di>
i..y.
Siii' tu mille, h ChAlraii-R<'gDanlt, i
(jiintiH' Fils Ayiiiiii). du Hoc la Tour, etc., le Syndicat
ileii ArdcHiiei'-Pilton'Rqiicii a Tait placer dei poteaux
ou <-rriti'niix iii<li<|iiniil le* directions â prendre.
On pi'Ul i-evi-nir A Charlavillc par le Loup «t Ami-
zon. LiniKUi' luODtil-e (ilicliv., 0 m. 06 et 0 m. ITl
jll^>ql)'à In iHai*iin du Canionnier, poMe de lecouFf.
■. iiiain^n fnri'sti<''n- ilu tinl» di-s lirandet-lhizelUi, Le Louf ert
un i1p!> Iliiiitcv-ltiviiT''*. Ih'KCi'nli: longue de pins de 5 kilom. nr
jvimii 6 kil. .'MIO. A .Nonton, ri-preudrp le cbemin de grande com-
ju*<|uà Charlcvilli-, It kiloui. La promenade alon est de 4B kilom.
CHARLEVULS-HONTCOSNET-GHARLEmLE (Itminlre n" 18)
Cbarleville. — Alt.. l-~iO m. IV'piirt [iliici' Durali' ; rue du Palais; fanboorg de
I Irv. la riiiili' nionti- jiL!>i|iiVi Tnclioi ; Iniimcr A droite ; c&te de la Belle-Vne
711 m. d'alt.) ; il>.-?<i-i-ntr iIhul'i' : pn'iidn' h ilroite le cbemin d'intérAt eomninn
ii'iinnt il liiimiiuzi/. |i»t>'iiii iiiili'Mtnir: roidr iiccii tentée. Uamouiy e*t laiist *ur la
-..it>-; d iilr ra)iidr iliiix IhniMiry.
Houldiz7, 7 kiliiiti. ; â.'i'.i Imli. Efilîi<<> l't Imir. Itudii montre, puis descente rapide
Arreux, 2 kilom. : :irj) hiih. f:hat*'aii.
Hontcornet, i kilmn. ; ilD liali. E^li-i'
iipli-udidi'!: l't ï'mii'-iTiiiniT dn fhiilfiiu a \
Renwez, i kil. IM ; l..7nil hali. l>i>!>li-
ï. C. K. : tiûlel di- V.iyai.">ni-*. A H.-iiv.-î:
i-uliiiii 11' T. (l.'Si-1'iLl.- rapirii- Icnnior !i Ui
it<^ iliiiui^me et treiiième siècles. RuinM
i<t trii^gr. ; chpf-licn de canton. H6tfll du
l>r<'udm le chemin de grande comiBuni-
t& la rente nationale n* SI.
— 755 —
Lonny, 3 kilom. ; ait., 186 m. ; 477 hab. Poste ; ch. de fer. Très belle route ; légère
descente sur Cliron (220 hab.), puis montée douce jusqu'à Tournes.
Tournes, 4 kil. 350; ait., 158 m.; 504 hab. Ch. de fer. Eglise fortiûée. Ruines
château-fort ; village à gauche ; côte du Temple, longue d'un kilomètre (décliv. la
plus forte, 0 m. 06); Belle-Vue (ail., 170 m.); montées et descentes courtes; octroi
de Charleville ; puis longue et rapide descente jusqu'au monument situé au bas du
Cours d'Orléans.
Charleville, 7 kil. 655. Tourner à gauche ; remonter les Allées, rue Thiers, Grande-
Rue et place Ducale, point d'arrivée.
CHARLEVILLE à FUMAY (Itinéraire n<> 14)
30 KIL. 840
Charleville. — Alt., 150 m. Départ place Ducale; rue du Moulin ; à gauche, quai
de la .Madeleine ; côte du Moulinet, longue de 200 mètres (décliv. max., 0. m. 09) ; à
la Villette, bifurcation; prendre à gauche le chemin de grande communication n» 39,
viabiiih* bonne ; côte de 250 mètres (décliv. 0 m. 10) ; la route, accidentée, traverse les
bois (le la llavetièrc ; auberges du Premier Chaineau, 2 kil. ; puis du Deuxième Chai-
neau, 1 kil. 500; ait., 240 m. (la moyenne des déclivités varie de 0 m. 06 à 0 m. 10);
entre ces maisons et Sécheval, plusieurs côtes; la première est d'environ 1 kilom.
(décliv., 0 m. 08). Belle route ; descente rapide sur le fond Robert. Autre côte de
1 kil. 200 m. (décliv., 0 m. 07), puis descente rapide (décliv. max., 0 m. 12).
Sécheval, 10 kil. 500; ait., 19i m.; 402 hab. Deux côtes assez dures entre ce
village et les .Mazures : celle des Wèbes, longue de 600 mètres (décliv., 0 m. 07], et
celle dite la côte du .Moulin, longue de 300 mètres (décliv., 0 m. 06).
Les Mazures, 4 kil. 180; ait., 376 m.; 1,048 hab. Hôtel Foulon. Ch. de grande
communication n^ 7. A travers le bois des Marquisades, trois descentes rapides
duue longueur d'environ 4 kilom. (décliv., 0 m. 10 et 0 m. 06). — Le Bouillon,
6 kil. 1^60. — On traverse le hameau de Jm Bouverie, 900 hab. (138 m. d'alt.) ;
laisser la gare de Revin à droite ; pont suspendu sur la Meuse. Côte longue de
200 mètres (décliv. max., 0 m. 10) en entrant dans Revin.
Revin (Biairie), 1 kilom. ; ait., 144 m. ; 4,690 hab. Délégué du T. C. F., M. Briard ;
hôtel -restaurant Willière ; hôtel Latour; mécanicien, M. Lallemend. Ch. de fer;
poste et télégr. Revin est au pied du mont Malgré -Tout (hauteur, 400 m.).
Eglise remarquable. Suivre la Grande-Rue, longue de 100 mètres environ (décliv.
max., 0 m. 11) ; traverser une deuxième fois la Meuse et longer le fleuve rive
gauche. — Devant-Revin, 330 m. ; ait., 135 m. — Saint-Joseph, 6 kil, 270 ; ait., 131 m. —
Gare de Fumay, 1 kil. 155; ait., 137 m.
Fumay, 1 kil. 045; ait., 155 m.; 5,300 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr.;
ch. de fer ; hôtel de la Poste ; mécaniciens, M.M. J. Mennessier et A. Baillot.
CHARLEVILLE à CHAUMONT-PORCIEN (Itinéraire n» 15)
32 KIL. 655
Charleville. — Alt., 150 m. Départ place Ducale; remonter les rues du Palais,
de Flaudre, faubourg de Flandre ; à l'octroi, tourner à droite ; route Nationale n° 51
de Givrt k Orléans ; côtes et descentes relativement courtes (décliv. moyenne, 0 m. 06);
la Belle-Vue ait., 170 m.); la Mal-Campée: et presqu'aussilôt, la descente du Temple,
i kil. 200 environ (décliv. 0 m. OG) ; le Temple; montée dite côte de Tournes, longue
de 150 mètres (décliv., 0 m. OG).
Tournes, 7 kil. 655 ; ait., 158 m. ; 500 hab. Eglise fortiflée du treizième siècle.
Ch. de fer éloigné. Laisser le village & droite; légère montée sur Qiron.
— 756 —
Cliron, 2 kil. 240 ; 220 hiib. Courte iiioiittVe ; desci'iite sur Lonny.
Lionny, 2 kil. lUU; ait., 18(î lu. ; 477 hab. Ch. de fer. Dan» le vlllAge, toaruer à
gaurhe; trav4Ts«M' un passade à niveau; chemin vicinal.
Sormonne, 1 kil. uUO; .'t.'îV liab. Après avoir traversé un deuxième passage à
niveau, ou rejoint, avant d'arriver à Houvroy, le chemin u» 5 bû.
Rouvroy, 0 kil. 400; 177 hab.
Aubigny» i kil. OOO ; :)80 hab. Sur le ttTritoirc de la commune, la petite rivièn^
l'Audry prend sa sourc«>. Hei*tt;*> d'un ancien château. Avant Aubigoy, prendre à
droite le chemin vicinal n° 3i et continuer sur Loguy-Bogny.
LiOgny-Bogny, 3 kiloni. ; 27.'i hab. Ou rencontre quelques c6tC8 assez dures.
Uart, 4 kil. 800; 080 hab. Ch. de fer; poste et télégr.
Le Fréty, U kiluui. ; 3.'>0 hab. Prendre à droite.
Maimbressy, 0 kil. 100; 4.VJ hab. Prendre le chemin vicinal n« 14 sor Rocquigny.
Rocquigny, 3 kil. 160; %2 hab. Poste; téiéph. Hôtel du T. C. F. : M«« veuTe
Jadart. Descente vers Chaumont (décliv. 0 m. 07).
Chaumont-Porcien. — -l kilom. ; UOO hab. CheMicu de canton. Poste et télégr.
Délépué du T. C. F., M. Macra, agent voyer; hôtel du Cheval-Blanc; gare la plus
proche, I)raizi'*la-Rouiagne ^6 kilom.. i.
CHARLEVILLE à CHIMÂY (Itinéraire n<> 16)
:iti KIL. 237
Charleville. — Alt., K'JO m. IK-jKirt rouli- de Flandre. — La Belie-Vue, ait., 170 m.
- Le Temple. — Tournes, 7 kil. (\">:\. - La Caiifomie. 1 kil. 040. — diron, 2 kil. 240.
Lonny, 2 kil. lOO ; ail., m\ m. - ■ Moulin dlUiinj, 480 m. — L Arbre-Vert, i kil. 380;
ait., 269 m. — Pan' d'Uarr;/. — /'on/ d' Avretraux, 80 m.
Rimogne, 700 m. --- Bois ChntHnin, 700 m. — Lt;s Minières, 400 m.
Pour h's d»Hails dt> la route jusqu'au Tremblois, se rapporter à Pitinéraire n<* 11,
de Charleville à Hocroi.
Le Tremblois, 1 kil. 700; 2G3 hiib. Ch. lie Ter. embrauch. sur Rocroi ; à la Motion
Mozel (ait., 28S ui. . on suit la ri>utt> nationalt> u<* 39. Presqu*& la portie du village,
descente de 4."iO nii'tn's décliv., 0 ni. Oin ; puis, à 000 uiètres la côte de la Bùme-
Saitil-Ikmy i289 m. d'alt.=. loii«jue de '»00 nirtres iMivirou (décliv., 0 m. 05); flérie de
t'(Mes et de d(;seentes d'uni' dé('!ivit«'> nioycnut' de 0 m. 05 à 0 m. 06. Signalons : la
cote dt' la Sautrn/, lon*;ui' de .100 nit*'trrs; la cote du Pont de la Censé [Bit, 280 m.),
à 2 kil. 100 plus loin. Enfin, «i 1 kil. <i00 'ait., 288 ui.:, le Paradis, avant Maubert-
Fontaluts
Bfaubert-Fontaine, 1 kil. 200: ait., 291 m.: 1,380 hab. Ch. de fer; poste et
ti''l»''':r. Hôtel du T. C. F. : hôt<'l du (irand-Turc. La route redevient légèrement
ondulée. On passe : à la lh>mi~Vi'Hft\ 1 kil. ^00 ait., 280 m.); & Mon Idée, 1 kil. 300
lalt., 201 m.); à la lirasscrie Tantnn, 3 kilom. lalt.. 29o m;. Là ou quitte la grande
route pour suivn- à droite le chemin de £:raude communicatiou n^ 20. Pasi«er à Gon-
velin, 2 kil. KOO ait., 2'>0 m.); à F(ts.fe.t-Iiousseauj\ 2 kilom. (ait., 240 m.}, avant d* ar-
river à Sifruy-h'-lVIit.
Signy-le-Petit, 2 kil. :i()U; ait.. 2i0 m.; l,93o hab. Ch. de fer; poste et télégr.
CheMit'u dr canton. Douant' frauçaist». [lourvue des pinces & plomber. Délêffué da
T. C. F., M. Ilouri;o;;n(\ né<:oci.-int en métaux; h(MeI Hobiu; mécanicien. M. Léon
HourffOf^ne. A ^'ij^iiy, preiidn» U*. clifuiin vicinal n*^ !.'>; en sortant du Tillage, côte
du Pré-IIu^on. lon;;iie di> MU) mètres (ilécliv., 0 m. OG) ; ou entre dans la forêt. —
Maison lUtslini. :t kil. 200: ait.. 300 m. - Mai.ton Co//intf/. 2 kil. 800 ; ait., 315 m. A 1&
mai-ton forrstién^ N. IIulxTt. prendre à ^'auche sur le chemin d*intérôt commun
n" 04. — La Grurrif. 2 kilom. ; ait., 330 m. A la (iruerie, prendre à droite ; entre ce
lieu vl la frrme des Riézfs. 1 kil. 200 (ait., 340 m.}, on passe la fh)utl6re. — Ferme
— 75-7 —
de Bellevue, 1 kil. 200; ail., 320 m. — Ferme la Flamande, 800 m.; ait., 315 m. — Li'
Monastère de la Trappe^ 800 m. ; ait., 323 m. La visite du coiiveut se fait eu semaine
pour les touristes hommes seulement.
Poteaupré, 1 kil. 500; ait., 315 m. La côte dite du Village, longue d'un kilomètre,
est assez rude (décliv., 0 m. 06). — Boorlen, 3 kil. 600 ; ait., 256 m.
Chimay, 3 kil. 100. Joli et curieux château à visiter. Petite ville d'aspect agréable.
CHARLEVILLE-HONTHERMÉ (Itinéraire n» 17)
14 KIL. 900
Cbarleville. — Alt., 150 m. Départ place Ducale; rue du Moulin, quai de la
Madeleine; côte du Moulinet, environ 200 mètres (décliv., Om. 09). A la patte d'oie,
prendre la route de Monthermé; chemin de grande communication n<> 39, état de
viabilité bon; côte longue et dure (décliv. variant de 0 m. 09 à 0 m. 10). — Premier
Chaineau, 2 kilom. ; ait., 240 m. Auberge, but de promenade ; suite de raidillons
(décliv. moyenne, 0 m. 06). — Deuxième Chaineau^ 1 kil. 550. Auberge. La route,
bonne, se poursuit sous bois. Nombreuses côtes dont les déclivités varient entre
0 m. 06 et 0 m. 10. On laisse la route de Sécheval & gauche. Plus loin, nouvelle
bifurcation; chaussée de Nouzon-Potcau ; prendre & gauche, puis route de Chàteau-
Regnault à droite; à gauche, descente rapide et longue. Point de vue charmant;
très jolie vallée. Prendre des précautions pendant la descente sur Monthermé.
Monthermé, 11 kil. 400; 4.150 hab. Chef-lieu de canton. Poste, télégr. et téléph.
Hôtel <lu T. C. F. : hôtel des Voyageurs. A visiter église de Laval-Dieu. Route acci-
dentée ; descente rapide dans la deuxième partie ; sites superbes. On peut, par cet
itinéraire, rejoimlre Chàteau-Regnault. Au croisement des routes de Monthermé et
de Chàteau-Regnault, poteau indicateur; descente rapide à tournants brusques.
SEDAN à HOUZON (Itinéraire n<> 18)
16 KIL. 250
Sedan. — Alt., 292 m. Départ place Turenne. Jusqu'à Douzy, voir itinéraire n» 20
de Sedan à Carignan. — Balan, 1 kil. 350; ait., 164 m. — Bazeilles, 2 kil. 550;
ait., 164 m.
Douzy, 4 kil. 350; ait., 168 m. Dans le village, la route bifurque. Continuer à
droite la route nationale n» 64. Passage à niveau. Traversée de laChiers, belle route
sur Mairy.
Mairy, 2 kilom. ; 250 hab. Eglise qui parait très ancienne; voir bénitier en
métal. Mairy est laissé à gauche. Entre ce village et Amblimont, également laissé
sur la gauche, descente assez rapide dite de la Fricassée,
Mouzon, 6 kilom.; ait., 161 m.; 1,800 hab. On entre dans Mouzon par Tavenuc
du Moulin. Jolie petite ville très ancienne. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. ; ch.
de fer. Délégué du T. C. F., M. Cunin, agent voyer principal; hôtel du Commerce;
mécanicien, Drien-Breuse, au Moulin du Roi. Très belle église du treizième siècle,
monument historique. Voir : porte de Bourgogne ; à l'extrémité de la rue portant
le même nom, la port»» de l'Hospice. En ville, quelques autres antiquités sont à
.voir.
SEDAN à LE CHESNE (Itinéraire n<> 19)
29 KILOM.
Sedan. — Alt., 292 m. Départ place Turenne ; traverser la Meuse ; rue Thiers ;
traverser le canal ; rue de Paris dans Torcy ; passage & niveau ; route nationale
— 758 —
n'> 04; loii^rii(> uionl^o facilo ; nu ha:: «le ta d(>$*couto d*^ Bellevuf, bifurcation ; prendre
ù ^aurhi> la rnuto Nationah' ii'* 77. qui tli'vicnt irèi< accidentée ; piusienr» détentes
(ian«;itrciisits mAuio, iiotauiiiirnt aux i*iivirons de Chrmery.
Fresnois, ( kiioiii. : 200 hah. E^lis^c datant de 1624 ; rien de remarquable. On
p<Mit sf rt'iidre à pi«?d. lai^^sant la martiinn dant* uni* auberge, jusqu'à la cime de la
Marfé*\ d'où on aperçoit tout lo panorama de la bataille de Sedan.
Chéhéry, 0 kiloui. : ait.. I.'IK m. ; 100 hab. A un kilomètre au sud, le château de
Horau,, construit eu l.*io.*i. A Vauftergr PingaM. ou peut voir une plaque curieuse de
ch('miutM> avec annoirie do Coucv, dcitant de l.*>54.
Chémery, .-'» kiloni.; ait., l.*)7 m.; 520 hatj. Poste et trlé^r. ; ch. de fer de Raa-
court h Chàtillon td VouziiTs. Ch>'>mery e<t sur une hauteur. Eglise curieut^î & cauM
d'anriennes srpultun»!*. han:: li> village, croim>inent de routes^; laisser A droite et à
^^auche le chiuniu vieinal de Vendrestte à Rancourt ; continuer route nationale n^7;
i.'u Sortant d«' (lh»'niery. traverser h» prtit ruisseau de Dionne, gravir une côte dura
lalt., 214 m.;; pont sur lo ri'lsseau de Terron : traversée du bois du Mont-Dieu: à
la sortie, deux Ternies : la Tuilcrte ni Mon Idf^ (ait., 108 m.) ; passage d'un petit
ruiiaseau.
Tannay, \^ kiloui.; ait., 202 m.; 440 hab. Ch. de fer d«'*partemental. Eglise du
seizième sircli* ; quelques parties sont intéressantes & voir. A environ un kilomètre
de Tannay, enihraneheniout à gauche du chemin de grande communication n« 4 bis:
suivre la route nationale n'^ 77 ; traverser la Bar, rivière, et le canal des Ardennes.
Le Cbesne, 5 kiloni. ; ait.. 108 m. ; 1.550 hab. Chef-lieu de canton. Poste et
tèlègr. ; ch. de fer dèpart«'mental. Dt'léguè du T. C. F., M. J. Cretou, agent voyer;
h(Mel de la Croix-d'Or; mécanicien, M. Dupas.
SEDAN à CâRIGNâN (Itinéraire n» 20)
19 KU.. 850
Sedan. — Alt., 2U2 ni. Départ place Turenne; rue Ganibetta; tourner k droite;
rue CruRsy; place d'Alsace-I.orralne ; rue du .Ménil; route nationale n^ 64, dite de
NcufchAteau «'i Méziéri's. Etat <le viabilité très bon.
Balan, 1 kil. 350 .- ait.. 104 ui. ; 1.500 hab. Rien de remarquable.
Bazeilles, 2 kil. 550; ait.. lOi m.: 1.400 hab. Poste et télégr. ; ch. de fer. Hôtel
du T. C. K. : le Lion-<r(>r; ni*'canicien. M. Ilulot. A visiter le champ de bataille de
1870. Avant d'entrer dans W village, h gauche, la Maiwn Bourgerie. dite do la
Dernière Cartouche. A quelques mètres do la maison, sur la droite, la route qui
conduit au cimetière, dans lequel se trouve rOj»suairc dont la crypte est divisée en
quatorze compartiments: sept réservés aux Français, sept aux Allemands. Par la rue
du Cinif'tière, on arrive place de la Mairie, puis place de l'Infanterie de Marine,
monument comniénioratif. A voir encore les châteaux de MontviUers et de Turenne,
Reprendre la route nationale n'> Oi. A peu de distance de Bazeilles, courte montée
dite di' Ihuiarourt, de 160 niélr«'s de long environ, avec déclivité de 0 m. 07; con-
tinuer sur Douzy.
Douzy, 4 kil. :{50 ; ait. 108 m.; 1.400 hab. Poste et télégr.; ch. de fer. Hôtel du
T. C. K. : au Cœur-d'Or. Village très ancien. Quitter à droite la route Nationale
no Oi, se c^intinuant ?ur .Mouzon, et suivre le chemin de grande communication
n'' 2 fjts, de Sedan à Montmédy. Rampe dite du Gros Terme, 200 mètres de longueur
(décliv., 0 ni. Oti), entre Douzy et Pouru-Saint-Remy.
Pouru-Saint-Remy, :i kil. lOn.- ait., 104 m. ; 1,400 hab. Poste; ch. de fer. Hôtel
du T. C. F. : hôtel de France. Entre Pouru et Sachy, quelques petits raidillons sans
importance, très court?. La route continue ft être bonne.
Sachy, W kil. OUO ; ait., 180 ni.; 200 hab. Ch. de fer; voiture pour FlorenTille
'Bel^'iquei, matin et soir. Travei'ser le bourg.
— 759 —
Wé, 3 kil. 200; ait., 185 m. ; 125 hab. Ecart de Carigiiau. Chapelle datant de 1630.
On traverse le Launoy, petit ruit^seau, puis passage à niveau du chemin de fer de
Carignau à Messcmpr<^ avant d'entrer dans Cariguau.
Carignan, 1 kil. 700; ait.. 165 m.; 2,250 hab. Chef-lieu de canton ; poste et télégr. ;
téléph. ; ch. de fer. Bifurcation sur Osnes, Pure, Messeinpré. Délégué du T. C. F.,
M. L. Federspiel, industriel; hôtel du Commerce; mécanicien à l'hôtel. Jolie petite
ville industrielle fort ancienne; vestiges de fortiûcations . Eglise du quatorzième
siècle.
SEDAN à BOUILLON (Itinéraire n^ 21)
18 KIL. 680
Sedan. — Alt., 292 m. Départ place Turenne ; place du Rivage; rue Gam-
betta. rue Carnot, rue du Mcsnil, place et rue «le Nassau ; route nationale n® 77, dite
de Mézicres à Sedan et Bouillon. .Montée douce pour aiTiver au Fond-de-Givonne.
Fond-de-Givonne, 400 m. Faubourg de Sedan. Route excellente ; descente sur
Givonne.
Givonne, 3 kil. 700; ait., 321 m.; 1,314 hab. Poste et télégr. On traverse la
Givonne; côte du Lavoir, longue de 350 mètres (décliv. max., 0 m. 07).
La Chapelle, 3 kil. 300 ; ait. 318 m. ; 265 hab. Bureau de douanes, muni de pinces
à plomber. A l'entrée <lu village, laisser à droite le chemin de Villers-Cemay.
Frontière, 4 kil. 730. A la frontière belge, commence la route provinciale n® 9;
état de viabilité moins bon qu'en France ; longue côte de 2 kilomètres (décliv. max.,
0 m. 08), dangereuse à la descente. Dans W bois du Loup, bifurcation ; suivre grande
route à droite : arrivée îi Beau Hru (haut et bas) ; à 2 kil. 400, poste de douanes
belges. La route rejoint cell<' de Bouillon k Flori'nville. Prendre à gauche ; passer à
la Plalinerie, au Point du Jour, 2 kil. 300; arrivée à Bouillon.
Bouillon, i kil. 200; ait., 401 m.; 2,500 hab. Château célèbre et curieux pano-
rama; école militaire • église; quelques vieilles maisons; esplanade; hôtels de la Poste,
de France.
SEDAN à ÂLLE-SUR-SEMOY (Itinéraire n» 22)
19 Ku.. 500
Sedan. — AU., 292 m. Départ de la place Turenne ; contourner la mairie ; prendre
la rue Blampain. le faubourg de la Casî^ine, le chemin vicinal n» 16.
Floing, 3 kilom. ; 2,250 hab. Eglise. Cimetière militaire où, eu une fosse com-
mune, reposent plus de 3,000 soldats morts en 1870. Monument commémoratif le
Chène-Brisé, sur la limite de Srdan et de Floing. Un deuxième monument, au lieu
dit le Tei-me, a été élevé à la mémoire du 94<> de ligne. Une fontaine, Aux Hautes,
produit des incrustations. Laisser à gauche la route de Vrigne-aux-Bois ; continuer
sur Saiut-Meuges.
Saint-Menges, 2 kilom.; 1,700 hab. Poste et télégr. Eglise reconstruite en 1759;
est à visiter. Belles écoles et mairii'. Sur W chemin allant à Bosséval, on peut voir
une large pierre A larpielle une origine druidique est donnée par la légende. Après
une forte montée dans les bois, on arriv»* à la frontière.
Frontière, 6 kil. 500. Le bureau des douanes pour 1«î plombage des machines est
à Saint-Menges. Bientôt après, croisement des routes de Sugny à Corbiou (Belgique) ;
continuer tout droit sur la route nationale; descente rapide sur la Semoy ; route
macadamisée.
Alle-sur-Semoy (Belgique), 8 kilom. Village important, dans un des plus beaux
sites de la Semoy. Du haut des collines, belle vue, alentours pittoresques. Hôtel
Hoffmann.
— 760 —
MONTMÉDT à GARI6NÂN (Itinéraire n» 23)
22 KiL. 050
Montmédy. — i.720 hah. Soiis-pivfcctare de la Mcn:se. Ch. de fer ; poftt«^ et télégr.
]>LM«''»;u6!a du T. C. F. : MM. Viliard. avoii^', e.{ ?'iorroi, du Journal de Montmédy ; h6tt\
dt' la (Iroix d'Or; iiuVaiiicicu, M. Arthur Neveux. Départ de Moiilmédy-Ba» place
de la soiis-pr^focturc ; on pai^ï^aiit ilcrrirre les rasenie», remonter à Monlmédy-
Ilaut; pr«>iidre à droite; moiitôc très rude h fairi> à pied; au pominet, bifurcatioD,
poteau indicateur; prt>ndri^ îi tlroite la routi' flrpartementale n^ 5. Panorama eplen-
didr. Lr|;crc ctMe, puiî» Ih-Ile ili»s»ciMit«» sur Thoiinelloi».
Thonnelles, 3 kii. :)()0. A Tontréo du village, un sotie de croix à un croisement
do routif à droite. Continuer tout droit ; trarerser la localité. A la sortie, se trouve
& droite lo chemin d'.Vvioth, ({ui est di^«tant de 4 kilomètres environ. Avioth — si
on a le temps de faire ce détour — possède une église remarquable. Si on ne va
pas à .\vioth. continuer route départementale u" 5; pouceau sur la Thonne; longue
mont»'»' de plus de 'A kilomètres sur Thonne-le-Thil.
Thonne-le-Thil, 'A kil. iOO. TraversrT l<> village; à 1 kilom., bifurcation, croix
et poteau indicviteur. Laisser à droite le chemin d'Herbcuval, suivrn tout droit ; fortes
ondulations.
Signy-Montlibert, :t kiloni. : 2î»7 hah. Avant d'arriver à .MontIib«irt. bifurcation;
suivre la •grande route, laissant à gauche le chemin de Saint- Walfroy, Lamouilly;
poteau indicateur. Sur le territoire tli^ Signy-.Moutlibt>rt, on entre dans leâ Ardenues;
traverser Ir hameau. Signy est laissé tians le fond à gauche ; on pourrait y voir
l'églisif datant de \\\\. La route continue A être belle, trî^s légèrement accidentée.
Margut, A kiloin. ; ait., \1\ m.; 712 hab. Ch. de fer; poste et télégr. Dans le
villa^'e, croisomtMit de routes: poteau; laissera gauche celle de Steuay, adroite celle
d'Orval; continuer tout droit le chemin de grande communication u** 2 4f>; passer
devant la gare. Hien ile particulier à voir: poursuivre sa route sur Fromy.
Fromy, 1 kil. 700; l.'iu liah. — Linay, 2 kil. 900; 3i5 hab.
Blagny, 2 kil. vm ; ait., 1(i(> m. : "i77 hab. Ch. de fer; télégr.
Carignan, 2 kil. l.'iO ; ait.. Km m. : 2.221 hali. Chef>lieu de canton ; poste et télégr.;
léléph. ; ch. de fer avec hifurcaticui sur Osnes. Pure, Messempré. Voiture pour
Flori'iiville Belgi(pie . Rglise fort ancienne, llotel du T. C. F.: hiMel du Commerce,
avec mécanicien il l'hôtel ; délégué. .M. Kederspiel.
SEDAN à ORVAL (Itinéraire n» 24)
:i8 KU.. 200
Sedan. - Alt.. 292 m. De Seilan à (wirignan, voir pour les détails de roate l'iti-
néraire n» 2(1. Balan. 1 kil. :i:>0 ; Hazeilles. 2 kil. 250 ; Douzy, 4 kil. 350; Poum-Saint-
Ueuiv, .{ kil. 100; Sachv. :i kil. »i00 ; \Vé. 3 kil. 200i.
Carignan, 19 kil. 8.'i0. Honne route chemin de grande communication n* 2 bis. —
Blagny, 2 kil. 150 ; ait.. !(>(> m. ; ."i77 hab. Ch. de fer. — Linay, 2 kiL 600 ; 290bab.
— Fromy, 2 kil. 900; i:;« liai».
Margut, 1 kil. 700; ait.. 17i m.; 712 hah. Ch. de fer: poste et télégr. Passer
(levant la gare; continuer jusifu'au carrefour des routes d'Orval, de Steuay et de
.Montuiédy; |)oteaii indicateur; prendre à gauche le chemin de grande commanioir
tioii u" tu. La route passe iMitre les villages de Moiry & gauche et SapoglkS à
dr(»ili-. Margny ^87 hah.; serait laissé sur la droite s'il ne fallait passer à la douane,
') kil. S.-ii) ^alt.. 192 m. ; ce bureau est nnini d'une pince k plomber. Apre» avoir
traversé la petite rivière de la Marche, on arrivt; à Villers-dcvant-Orval.
— 761 —
Villers-devant-Orral (Belgique), 800 m. ; 800 hab. Vieux château. Maison avec
peintures d'Ântonelli, au premier étage. But de promenade : la visite des ruines
très curieuses de Tancieune abbaye d'Orval (2 kil. 350), fondée au dixième siècle,
par des Bén(''dictins calabrais, auxquels succédèrent des Augustins, des Cistériëns.
Plusieurs fois détruite en partie ; brûlée, en juin 1793, par un détachement de soldats
parti de Margut. Pour visiter les ruines et les souterrains, s'adresser à l'auberge
des Ruines, dont le propriétaire a la garde. Le coup d'œil d'ensemble doit être pris
de la chapelle de Montaigu.
SEDAN à VERDUN (Itinéraire n» 25)
77 KIL. 250
Sedan. — Alt., 292 m. De Sedan à Mouzon, voir itinéraires n<>> 20 et 18, pour les
détails de route. (Balan, 1 kil. 350 ; Bazeilles, 2 kil. 550 ; Douzy» 4 kil. 350 ; Mairy,
2 kilom.).
Mouzon, 16 kil. 250; ait., 161 m. Route nationale n» 64 jusqu'à Stenay.
Moulins, 5 kilom. On pénètre dans le département de la Meuse. — Inor, 5 kilom. ;
ait., 164 m. — Martincourt, 2 kilom. — Serrizy, 3 kilom.
Stenay, 2 kilom. ; 2,550 hab. Chef-lieu de canton. Ch. de fer ; service d'automo-
biles entre Stenay et Montmédy ; poste et télégr. Délégué du T. C. F., M. Guy,
contrôleur des contributions; hôtel du Commerce; mécanicien, M. Titeux. Continuer
route nationale de Montmédy; prendre ensuite & droite route départementale;
traverser le petit village de Baàlons, puis Loupy-sur-IjOison, 7 kilom. ; — Remoi-
"ville, 1 kilom. ; — Jametz, 2 kilom. ; — Penvillers, 7 kilom.
Damvillers, 3 kilom. ; 800 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. Hôtel du
T. C. F. : hôtel Bernard. — Wavrille, 2 kilom. — Moirey, 3 kilom. — Flabas,
2 kilom.; ait., 253 m. — Vacherainville, 9 kilom. — Bras, 2 kilom. — Bille-
ville, 4 kilom.
Verdun, 2 kilom.; 12,780 hab. Sous-préfecture. Ch. de fer; poste et télégr. Pro-
menade de la Roche, point de vue. Délégués du T. C. F. : M.M. Belot, brasseur;
G . Gérard, rue du Pont-Neuf ; hôtel du Pctit-St-Martin ; mécaniciens, MM. Gueuser,
E. Patron, rue des Rouyers.
SEDAN à VERDUN (Itinéraire n» 26)
79 KIL. 250
Sedan. — Alt., 292 m. De Sedan à Stenay, comme le précédent itinéraire.
Stenay, 33 kil. 250. A Stenay, prendre la route nationale dite de Mézières À
Verdun, en passant par Mouzay. Entre Mouzay et Dun-sur-Meuse, 13 kilom., on
longe le canal ; passer ensuite à Liny-devant-Dun, Sivry-sur^Meuse, Ck>nsen-
voye et Verdun.
Verdun, 33 kilom.
MOnZON à BnZÂNCY (Itinéraire n» 27)
26 KIL. 050
Mouzon. — Alt., 161 m.; 1,800 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr.; ch. de
fer. Jolie ville fort ancienne. Délégué du T. C. V., M. Cuuin; hôtel du T. C. F. : le
Commerce ; mécanicien, .M. Drien-Brcusse. Eglise très belle, monument historique.
Quitter la ville par le faubourg de Mouzon et le chemin de grande communication
no 6. La route s'élève sous bois [bois du fond de Limon)
Beaumont, 8 kil. 100; ait., 181 m.; 950 hab. Poste et télégr.; ch. de fer. La route
monte à travers les bois de Murets et du Petit Dieulet.
— 762 —
Sommauthe, 8 kil. i:;U; ait., 204 m. ; 421 hab.
Bar et Harricourt, 8 kil. 300; ait., 2i2 m.; 180 bah. Le chemiu vicinal n« €,
ngoiiit îi Ilarricourt la route natiouale u^ 47.
Buzancy, 1 kil. 500; ait., 172 m.; 765 bab. Mouument de Chanzy; Mo:»qaée de
.Mahniiit't; ruines iruii couvi^ut. CbirMieu de canton. Pof^te et télégr. ; ch. de fer.
ilôtt'l du Commcrrc.
SEDAN à RAnCODRT (Itinéraire n» 28)
i\ KILOM.
Sedan. — Alt.. 292 m. I)i'*part place du la fj^are; prendre à la sortie de la ville le
chrujin àv. grande rommuuication n^ t, d<' Torry à Somniauthe.
Wadelinoourt, i kil. 170; ait., 191 m.; 550 bali. Uien d'intéressant.
Pont-Maugis, 2 kil. 240; ait.. 150 m. Fait partie de la commune Noyer»-Ponl-
.Maugis (750 hab.. Ne date que de 1832. Bonne route; continuer sur Remilly, en
passant par le? lieuxdits, r^rnies ou auberj?es. suivanti^ : Maison Pamùourg, 3 kil. 140;
ait., 150 m. ; — Maison Uoulard, 150 m. ; — Mai.ton Deponthieu, 130 m. ; — Auberge
Remy, 220 m.
Remilly, 450 ni.; ait., 155 ni.; 1,000 bab. Poi^te et tùlôgr. ; ch. de fer. Eglise dn
quiuzit'iiK* sii>rle : a dû Hre fortifié»'.
Angecourt, 2 kiloin. ; 650 bab. Télêf^r. ; gare dans le village.
Haraucourt, 2 kiloin. ; 1.274 hab. Bureau auxiliaire des postes et t*''légr. ; ch. de
fer. Village très industriel.
Raucourt, 2 kil. 500; 1,800 hab. Chef-lion do canton, d'origine très ancienne.
Poste ot télégr. ; <-h. de fer. IlAtel du T. C. F. : hôtel du Commerce. Voir THôtel de
ville. L'église n'a rien tlo reinarquabh^ ; d'aspect assez lourd.
ROGROI à AUBENTON (Itinéraire n» 20)
25 KIL. (iOO
Rocroi. — Alt., 385 m. 2,200 bab. Sous-préferture. Cb. de fer; poste el tèlégr.
llùtol du Conuuerce ; luéranieieii, M. Ilayot. Prendre le chemin vicinal u<* 1, jasqu*aux
Censfis iiottron : bifuiration ; pn^ndre h gauche ; longer les bois des Potées.
Haubert-Fontaine, 10 kil. 700; ait., 291 m.; 1,380 hab. Ch. de fer; poste et
télégr. Hntel du (iraiid Turc. l*roudre route nationale ii» 39. — Mon-ldée, 3 kil. 600;
ait.. 261 ni.; écart d'Auvillers. Belle mute.
Auge, 8 kil. 400 ; ait.. 253 m. ; 169 bab. ; est laissé un peu sur la ganche. A quelque
distance tic ee village, ou entre dans le département de l'Aisne. On passe au lien
(lit : ÏU'lle Epinr, 1 kil. iOO ; poste de douane: limite du département; bifurcation
à gauche sur Aubeiiton.
Aubenton (Aisne), 0 kil. 500; 1.500 hab. ChcMit^u de canton. Poste et télégr. ;
ch. de fer. Délégué du T. C. K., M. U*roy, notaire; hôtel du Lion d*Or. Descente
rapide et dangereuse en arrivant dans la ville.
GIVET à FOMAY (Itinéraire n^ 80)
22 KiL. 496
Givet (ville). — Alt., 112 m.; 7,000 hab. Chef-lieu de canton. Ch. de fer; poste
et télégr. ; douane : doux bureaux peuvt.'ut plomber, celui de la route de Beanraing
et celui de la route «le Philippeville. Départ de la mairie. La route est pittoresque,
assez bonu>>; mauvais pavé dans la ville, rues tortueuses. Point de vue : citadelle;
église Saiut-Ililairo; grottes de Nichet à proximité, ainsi que les ruines d'Hierges.
— 763 —
Délégué du T. C. F. : M. Orner Briquelet; hôteU d'Angleterre et du Mont «l'IIaur;
mécanicien, M. Choquier ; réparations, accessoire?, M. Ch. Lefèvre, place de la
Mairie.
Givet (sortie), 1 kil. 411, prendre la route nationale n^ 51, passer aux liouxdits
suivants : Les Trois Fontaines, 1 kil. 046; ait, 111 m. ; — Maison Portier, 2 kil. 589;
ait., 172 m. ; — Maison Campon, 2 kil. 054; ait., 128 m. ; — Le Chatnet, 1 kil. 106;
ait., 121 m.; dans le bois des Chainets, la route coupe la voie ferrée. Croisement d»*
routes : celle de gauche va à Aubrives, celle de droite à Hierges.
Vireux-Molhainy 1 kil. 675; ait., 128 m.; 1,380 hab. Poste et télégr. ; ch. de fer.
embranchement vers la Belgique. Hôtel du Commerce. — Passage à niveau, Ikil. 392;
ait., 115 m.; — Carrières de Montigny, 1 kil. 311; ait., lU m.; sol ondulé, sans
déclivités dangereuses.
Montigny-sur-Meusey 1 kil. 376 ; ait., 117 m. ; 160 hab. — Maison Mingas,
1 kil. 370. — Moulin Fétrogue, 572 m.; ait., 113 m.; descente de près de 6U0 mètres
^décliv., 0 m. 05).
Pépin, 1 kil. 486; ait., 140 m. ; 405 hab. — La Providence, 1 kil. 083; ait.. 118 m.
— Gare d'Haybes, 1 kil. 031 ; ait., 117 m. — Passage à niveau de Fumay, 2 kil. 259.
Fumay, 675 m. ; ait., 155 m.; 5,280 hab. Chef-lieu de canton. Ch. de fer; poste
et télégr. ; hôtel de la Poste; mécaniciens, MM. J. Mennessier et A. Baillot, rue du
Château. Petite ville pittoresque; église moderne. Rues étroites mal pavées.
MâUBERT-FONTAINE à ROCROI (Itinéraire n» 31)
16 Kiu 500
Maubert. — Alt., 292 m.; 1,380 hab. Ch. de fer; poste et télégr. Hôtel du Grand-
Turc. Prendre la route d'Hirson. — Mon Idée, 4 kilom. ; ait., 261 m. ; écart d'Auvillers.
A la gare d'Auvillers, assez éloignée du village, prendre à droite.
Eteignières, 2 kilom. ; ait., 345 m.; 630 hab. On traverse les rièzes.
Rocroi, 10 kil. 500; ait., 387 m.; 2,190 hab. Sous-préfecture. Ch. de fer; poste et
t''légr. Hôtel du Commerce; mécanicien, M. Hayot; délégué du T. C. F., M. Jaillon.
On trouve des pentes et des rampes généralement assez dures. Douane française
pourvue de la machine à plomber.
GHIMAY à ROCROI (Itinéraire n<> 32)
26 KIL. 200
Chimay. — Ville belge. Situation délicieuse. Curiosité : le château, l'église. Hôtel
de rtuivers. La route est légèrement ondulée; bifurcation. — houte de Couvin.
3 kil. 800.
Balleux, 1 kilom. ; descente rapide. — Etang de Nimellet, 8 kil. 400 ; ondulations.
Reg^iowez, *> kil. 500; 635 hab. Bifurcation; prendre à gauche.
Rocroi, 7 kil. 500 ; ait.. 387 m. ; 2,190 hab. On traverse des rièzes. Sous-préfecture.
Ch. de fer; poste et télégr. Hôtel du Commerce; mécanicien, M. Hayot; délégué
du T. C. F., .laillon. Douane française pourvue des pinces à plomber.
ROCROI à CODVm (Itinéraire n° 33)
16 KIL. 600
Rocroi. — Alt., 387 m.; 2,190 hab. Poste et télégr.; ch. de fer. Sous-préfecture.
Délégué (lu T. C. F., M. Jaillon; mécanicien, M. Hayot; hôtel du Commerce. Douane
française. Quitter la ville par la route de Fumay ; à 1 kilom. environ, bifurcation ;
— 764 —
au lit'ii <lit Maison Rouq*\ pririidro à gauchie la route de Mariembourg ; descente
rapiile, puis forte lllonté(^
Gué-d'Ho88U8y 4 kilom. ; 800 hab. I\'is.4agtî de la froutière belge, au lieu dit le
Bout (VEn-Ras.
Le Bruly, 2 kilom. Village belge sur la frontière; descente rapide entre leBruIy
et Cniiviu.
Couvin, 10 kil. GOO. Anrioune ville ai^sez pittorefique. Eglise d'un gothique panaché.
H^>tfl du Commerce.
Cidte promouade est iiitt'*rossanto, an poiut de vue des sites et des grands boi»
traviTsAs; le sol est accidenté.
ROGBOI à HISSON (Itinéraire n" 34)
37 KILOM.
RooroL — Alt., :187 m.; 2.190 hab. Poste et télégr. Soua-préfecture. Délégué du
T. (1. F.. .M. Jaillou ; mêcuiiicieu , M. liayot: luMel du Commerce. Douane pourroe
des pinces c^ plomber. La routt; traverse les riêzes de Regniowex, de Maubert, laissant
à gauche les bois des Potôes. i'asser aux Censés Point, Censés de l'Ours, Censés (voéron.
avant d'arrivi-r A Eteignii'rtfs.
EteignièreSy 10 kil. ;jOO; ait., 34.j m. ; C30 hab. D'Eteigniëres on rejoint la route
uationali; n" 39 ; tourner à tlroite; passera Bet-Aii\ puis à la Neuvîlle-aux-Toumeuri.
La Neuville-aux-Toumeurs, 5 kilom. ; ait., 262 m. ; 500 hab. Le village est
laissr à gauche ; croisement de chemin au Chien-Fidêle ; suivre la grande route;
laisser Tarzy à droite.
Auge, 4 kil. "lOO ; ait., 2."»3 m. ; 169 habitants. Sur la gauche, à quelque distance du
village, on outre tlaus le dt^partement de T Aisne. A Belle Epine, poste de douane,
limite du dt^partement ; bifurcation; continuer toujours tout droit route nationale
II» 39; passer à Betlevw, cruisemont; laisser & gaucho la route de Rosoy.
Hirson (Aisne), 17 kilom.; 6,410 hab.; chef>lieu do canton; ch. de fer; poste;
télt^gr. it téli'ph. Délégua du T. C. F., M. Rousseaux, 3, place d'Armes; hfttel de la
Poste; mécanicien. .M. Tellier, 135. rue de Charlevillo.
BOGROI à 6IVET (Itinéraire n» 35)
39 KU.. 128
Rocroi. — Alt.. 387 m.; 2,190 hab. Poste ut tidégr. ; sous-préfecturu. Délégué du
T. C. F.. .M. Jaillon ; mécanirieu, M. liayot; hùtel du Commerce. Douane pourvue
des pinces ^ plomber. Eu sortant de la ville, prendre la route nationale n* 51, à la
Maison-Hnuqe, 1 kil. 300 ; ait., 3% ni. La route se poursuit à travers bois. Le touriste
rencontrt' plusieurs .maison** dites : Maisons Forestières ^ Maisons des CanUmniers,
Casprufs (if s Douaniers^ etc. Descente tri'-s rapide en arrivaut à Fumay.
Fumay, 15 kil. 900; ait., l.'iu m.; o,280 hab. CheMieu de canton. Ch. de fér ; poste
et trl>><;r. : hiMel de la Poste; mécaniciens, M.M. .Mennessier et A. Baillot, me du
Château. Rues <}troites et mal pavres; petite ville pittoresque. Là route longe la rive
ganrh«> il«> la Meuse; ou franchit un passage à nivei^u à la sortie de Fumay ; onaniTS
à la jiare d'IIavbes.
Fépin, :j kiloui. ; ait.. 1 lU m. ; iOO hab. En quittant le village, côte longue de 600 m.
environ dnliv. niax.. 0 m. O-'ii ; puis la route descend jusqu'au Moulin de Fétroquet
à la Maison Minr/as M 13 m. d'alt.j.
Montigny, 9 kil. '^28; ait.. lU m.; 135 hab. Passage À niveau dit de Virenx.
Vireux-Molhain, 4 kilom.; ait., 128 m.; 1,380 hab. Ch. de fer, embranchement
sur la Htrlgique ; poste et trlégr. Hôtel du T. C. F. : hôtel du Commerce. La routa
— 765 —
longe presque la voie ferrée et la Meuse. La vue s'éteud sur d'immeuses bois ; après
avoir traversé un passage à niveau, puis un ruisseau, on trouve un croisement de
routes ; continuer tout droit. A gauche, le chemin mène à Hierges, ruines fort
pittoresques d'un château ; à droite, à Aubrives, village ; ch. de fer. Les passages
& niveau se succèdent. Après avoir passé à Trois-Foîitaines, ne pas prendre à droite ;
ce chemin conduit à Chooz, petit village. Bonne route.
Givet {arrivée place Camot), 10 kil. 500; ait., 112 m.; 7,000 hab. Vieille ville aux
rues tortueuses et mal pavées. Points de vue : citadelle, grottes de Nichet, église
Saint- Hilaire. Délégué du T. C. F. : Orner Briquelet ; hôtels du Mont-d'Haur et d'An-
gleterre; mécanicien, M. Choquier; réparations et accessoires, M. Lefèvrc, place de
la Mairie.
RETHEL à ROGROI (Itinéraire ii<> 36)
51 KILOM.
Rethel. — Alt., 148 m. ; 6,750 hab. Sous-préfecture. Poste, télégr. et téléph. ; ch.
de fer. Délégué du T. C. F., M. Grosclaude ; hôtels du Commerce et de l'Europe;
mécanicien, M. Tourte, 21, place de l'Hôtel-de-'Ville. A voir église Saint-Nicolas.
Point de vue : l'ancien château, promenade des Isles, la vieille halle. Chemin de
grande communication n» 5 biSy roulant, mais accidenté. Passage à niveau à la gare
de Novion. — Provizy, 9 kilom. ; ait., 106 m. ; est un écart important de Novion-
Porcien.
Novion-Porcien, 2 kilom.; ait., 121 m.; 900 hab. Chef-lieu de canton. Poste et
télégr. ; ch. de fer. Hôtel du T. C. F. : hôtel Quentin. Château moderne. Suivre
toujours le chemin n» 5 bis.
Sig^y-l' Abbaye, 11 kilom.; ait., 130 m.; 2,580 hab. Chef-lieu de canton. Ch. de
fer. Hôtel du Commerce. Si l'on s'arrête, voir : le Gibergeon: la Fosse au Mortier,
lac à 2V6 mètres d'altitude.
Liépron-le s- Vallées, 8 kilom. ; IGO hab. — Rouvroy-sur-Audry, 5 kilom. ;
ait., 195 m. ; 177 hab.
Laval-Morency, 5 kilom. On traverse la Sornionne et un passage inférieur de
chemin de fer.
Le Tremblois, 3 kilom. ; ait., 288 m. ; 234 hab. Gare, ligne d'Hirson et tète de
ligne du ch. de fer départemeutal de Rocroi. Traverser le passage supérieur ; suivre la
route nationale n^ 51, sinueuse et dure; longue route traversant le Rois des Potées
(environ 5 kilom.), passant par le Cheval Blanc (ait., 370 m.), les Censés Corbineaux,
la Croix de Fer.
Rocroi, 9 kilom. ; ait., 387 m. ; 2,190 hab. Sous-préfecture. Poste et télégr. ; ch. de
fer. Délégué du T. C. F., .M. Jaillon ; hôtel du Commerce; mécanicien, .M. Hayot.
CHAUMONT-PORCIEN à RETHEL (Itinéraire n<» 37)
21 KU.. 400
Chaumont-Porcien. — 900 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. Délégué
du T. C. F.. M. .Macra, agent voyer; hôtel du Cheval-Blanc. Prendre le chemin
vicinal u© 14 ; traverser les bois de Chaumont jusqu'à Kemaucourt.
Remaucourt, 6 kil. 600 ; 315 hab. Rejoindre alors et suivre la route nationale
no 46 ; laisser sur la gauche le village de Son ; passer à Ecly.
Ecly, 6 kil. 500; 485 hab. Au croisement des routes, laisser à droite et à gauche
le chemin vicinal n<» 3; continuer la roule nationale.
Rethel, 8 kil. 300; ait., 148 m.; 6,750 hab. Sous-préfecture. Poste et télégr.;
téléph.; ch. de fer. Hôtels du T. C. F.: le Commerce et l'Europe; mécanicien,
M. Tourte. A voir : église Saint-Nicolas, les Isles, la vieille halle.
— 766 —
RETHEL à SEDAN (Itinéraire n» 38)
49 KiL. 388
Rethel. — Alt., liK m.; ti.T.'iO h.ib. Sous-préfecture. Poste et télègr. ; téléph.; ch.
di' f«>r. Ilùtd:* ilu T. C. F.: le CoiiiiutTCP et l'Kuropc; mécanicien, M. Tourte, 21,
pl.'ico de llIôtel-dc-Ville; dél»**nruê du ï. C. F.. M. Gropclaudc, f>oui>>préfet. Quitter
Kethi'l par la route nationale n" ol : rampe et dei^cente de la llufipette, longue de
600 mètres (décliv., 0 m. 05:. A voir: rglise Saint-Nicolas. Point de vue: TancieD
eliàteau. promenade dej« lslei«, vieille halle.
Novy-Chevrières, 7 kiloni. ; ait., 148 m. ; 750 liali. Ch. de fer. Belle église. Des-
cente sur Vauzelles, W kilnni. ; ait., 98 m. ; petit hameau. Montée à l'entrée, longue
d»* O.'io nn'treî» i.déeliv., 0 m. 09).
Saulces-Monclixiy 1 kiloni. ; ait.. 128 m.; 890 ha b. En sortant du village, descente
de 400 mètres déoliv., 0 m. 06 <; rampes et pentes successives.
Faissaulty 4 kilnm. ; ait., 187 m. ; .')60 hab. Série do côtes et de descentes variant
de :{.'iO à 500 mètres de lon^ décliv.. 0 m. 06).
Launois, 5 kil. 100; ait., 206 m. : 850 hab. Poste et télegr. Hôtel du T. C. F. : la
Pomme d'Or. Mglise du tiuinzième .<iècle. Le village est laissé sur la gauche ; passage
îi niveau : descente douce de 200 mètres décliv., 0 m. 05). On passe à Pierrepont
(ail., 19i m. , i\ la Hoziêre (ait., 192 m.-, au Moulin de la Venee (ait., 191 m.): b
route tlescend. — Raillicourt, 2 kil. 258; ait., 18( m.; 230 hab. — Montigny-nu^
Vence, 2 kil. 090; ait., 182 m. ; 260 hab.
Poix-Terron, 2 kil. 300; ait., 189 m.; 770 hab. Poste et télégr.; ch. de fer. H6tel
Locart. Pa<«sa^'e li niveau. (Mi passe an Moulin Simonnet (ait., 176 m.)» à la Potte
(ait., 172 m.\
Tvernaumont, 2 kilom. ; ait.. 1S8 m. ; 150 hal>. Légères ondulations.
Boulzicourt, 2 kil. 500; ait., 164 m. : 1.070 hab. Ch. de fer; poste. A la sortie do
village, au lieu dit Chdtillon, tourner à droite; chemin do grande communication
n" 7 ; hmgue montée dans la furet, puis descente sur Fliie.
Flize, 6 kilom. ; ait.. 159 m. ; 650 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. Hôtels
de France, du Conmierce. En entrant dans la localité, descente rapide; prendre la
route nationale u° 64 ; eute dans le villaire. '
Dom-le-Ménil, 2 kil. 240; ait., 158 m. ; 820 hab. Poste et télégr. Descente légère
dans le village. — Pont-à-Bar, 2 kil. 400; ait., 160 m.; écart. Traverser le canal
et la Bar.
Donchery, 2 kil. 500. La localité est sur la gauche. Traversée du faubourg,
2,000 hab. Poste et télégr. ; ch. de fer; église; la Maison du Tisserand, sur la droite.
Moulée jusqu'au château de Ucile-Vuc: descente et arrivée dans Sedan par le fou-
bourg de Torcy.
Sedan-Torcy. 5 kilom.; ait.. 2:i2 m.; 20,163 hab. Sous-préfecture. Poste; télégr.
et tèléph. Passage (\ niveau; chaussée pavée, avenues Thiers. Hôtel de la Croix d'Or;
méc.inieieii, M.M. Marollrs, Cordier et llazard ; essence, M. Renvoyé. A visiter: le
champ de bataille, le monument, le jardin boUinique, le musée, la citadelle, la statue
de Turenne ; dans les euviruus, Hazeillus, la presqu'île d'iges, etc.
RETHEL à VERVINS (Itinéraire n' 30)
56 KIL. 300
Rethel. — Alt., lis ui. : 6,750 h.ib. Sous-préfecture. Poste et télégr.; télép. ; ch.
• I<> fer. Hôtels du Connui'rce et di* IP^urope; mécanicien, 31. Tourte; délégué du
T. C. F.. .M. (iroselaude, sous-pré l'i;t. Sortir de Ucthel par la route nationale n» 46,
— 767 —
de Marie à Verdun. A voir : église Saint -Nicolas, promenade des Isles, vieille
halle.
Ecly, 8 kil. 300; 485 hab. La route monte légèrement.
Serainoourty 10 kilom. ; ait., 160 m. ; 700 hab. Terrains montueux et boisés.
Fraillioourt, 7 kilom. ; ait., 177 m. ; 510 hab. A peu de distance de Frailliconrt,
on entre dans le département de l'Aisne.
Rozoy-sur-Serre, 5 kilom. ; 1,400 hab. Chef-lieu de canton; ch. de fer; poste et
télégr. Ilfttel du Soleil-d'Or. A Rozoy, on quitte la route nationale n*» 46. — Cléry-
les-Rozoy, 3 kilom. — Dolignon, 2 kilom. — Renneval, 3 kilom. — Vigreux,
4 kilom. — Val-Saint-Pierre, 4 kilom. — Chaussé-de-Hary, 7 kilom.
Vervins, 3 kilom. ; 3,000 hab. Sous-préfecture. Poste et télégr. ; téléph. ; ch. de
fer. Délégué du T. C. F., M. Aagé, avoué; hôtels du Cheval-Noir, de la Gare; méca-
nicien, M. Belleville, avenue de la Gare.
ATTIGNY à RETHEL (Itinéraire n» 40)
19 KU.. 890
Attigny. — Alt., 84 m. ; 1,790 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr.; ch. de
fer; mécanicien, M. Coche, place Charlemagne. Sortir de la ville par le chemin de
grande communication n» 1 8, qui se continue jusqu'à Biermes. A voir : Hôtel de
ville, vieux portail, église. Coquette petite ville.
Givry, 3 kil. 470 ; ait., 99 m. ; 490 hab. Eglise seizième siècle. — Ambly-Fleury,
3 kil. 190; ait.. 97 m.; 404 hab. — Seuil, 3 kil. 210; ait., 80 m.; 490 hab. Ondula-
tions assez prononcées.
Thugny-Trugny, — 2 kil. 100; ait., 114 m.; 550 hab. Avant d'arriver à Biermes,
descente longue de 200 mètres (décliv., 0 m. 05). Beau château appartenant au comte
de Chabrillant.
Biermes, 2 kil. 890; ait.. 110 m. ; 280 hab. A Biermes, prendre la route nationale
no 46.
Sault-les-Rethel, 3 kil. 130; ait., 110 m.; 453 hab. Passage inférieur; ponts sur
If cauiil et sur l'Aisne.
Rethely 1 kil. 900; ait., 130 m.; 6.750 hab. Sous-préfecture. Poste; télégr.; téléph.;
ch. de fer. Hôtels du T. C. F. : le Commerce et l'Europe; mécanicien, M. Tourte.
A voir : église Saint-Nicolas, les Isles, etc.
RETHEL à ASFELD (Itinéraire n» 41)
23 KIL. 900
Rethel. — Alt., 130 m.; 6,750 hab. Sous-préfecture. Poste et télégr.; téléph.; ch.
de fer. Hôtels du T. C. F. : le Commerce et l'Europe; mécanicien, M. Tourte. Quitter
Rethel par le chemin vicinal n» 30. Entre Rethel et Barby, rampe de 250 mètres
(décliv., 0 m. 06); puis descente de 200 mètres (même déclivité). A voir église Saint-
Nicolas, les Islcs, etc.
Barby, 4 kilom. ; ait., 84 m. ; 320 hab. Très bonne route.
Chàteau-Porcien, 5 kil. 700: ait., 78 m.; 1,250 hab. Chef-lieu de canton. Poste
et télégr. Délégué du T. C. F. .M., Leblanc; hôtel Ducreux. Abandonner le chemin
vicinal n" 30, pour reprendre celui de grande communication n® 3.
Condé-les-Herpy, 1 kil. 500; ait.. 85 m.; 225 hab. En sortant de Condé, montée
de 400 mètres (décliv., 0 m. 00), puis descente de 300 mètres avant d'arriver à
Herpy.
Herpy, l kil. 300; ait., 94 m.; 315 hab. Eglise quinzième siècle. Entre Herpy et
Gomout, trois côtes et descentes décliv., 0 m. 07 et 0 m. 06). — Gomont, 4 kil. 900 ;
— 768 —
ait., i:U m.; i80 hab. Doï^cciite <1h 300 mètres (drcliv., 0 m. 06); passer FAi^ne. —
Balhamy 1 kil. oOO; ait., 78 m.; 2i0 hab. Balham ot^l dans une lie. Traverser de
nouveau rAi^nc, puiï> le caual. Egli^^e du quatorzième siècle, délabrée.
Aire, 1 kil. 300 ; ait., iOC m. ; 278 hab. Poste et télégr. Très joli paysage JaMpi'à
Asfeld; disccnto do.4 Martois, loD^'uu de 500 mètres (dècliv., 0 m. 06), en entrant à
Asfeld.
Asfeld, 3 kil. 700; ait.. lOG m. ; 1,000 hab. Chef-lieu de canton, aux rues larges,
aux beaux jardius ; jolie promenade. Eglise à extérieur bizarre : l'intérieur serait
plus curieux. A.<feld est sur la rive gauche de l'Aisue. Hôtel du T. C. F. : hôtel
Barat-IIenriet.
LE GHESNE à RAnCOURT (Itinéraire n» 42)
21 K1LO.M.
Le Chesne. — L'î^O hab. Chef-liiru de caiitou. Poste et télégr. ; ch. de fer. Délégué
du T. C. F.. M. Creton; hùtel de la Croix^l'Or ; mécauicien, M. Dupas. Kn quittant
le Chesne. prendre la route uationalo n^ 77. Avant d'arriver & Tanuay, bifurcation;
laisstT à ^Muohe la route départemeutale n» -4, et continuer à dnùte.
Tannay, 5 kil. 500 ; 4(0 hab. Ch. de Ut. Eglise seizième siècle. Traverser ensuite
le bois ilu Mont-Dieu. La Ferme de Mon-ldée est i\ 168 mètres d'altitude.
Chémery» K kil. 500; 520 hab. Poste et télégr.; ch. de fer. Eglise assez curiense.
Raucourt, 7 kilom. ; 1.800 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. Hôtel du
Commerce. A voir la mairie ; l'église est il'aspect assez lourd.
VOUZŒRS à ATTI6NY (Itinéraire n^ 43)
1 % KIL. 050
Vouziers. - Al., 12î) m.; 3,700 hab. Sous-préfccturc. Ch. de fer; poste et télégr.
Sites agréables. Eglise. (Jnitti'r la ville par h* chemin de grande commamcationno 18»
de Vouziers ii Hienues. Ktat de viabilité bon. Délégué du T. C. P., M. Portier; hôtel
du Linn-d'Or; mécanicien, .M. .Mary. 10. rue du Désert.
Condé-lea- Vouziers, 1 kil. 700; ait., 102 m. Population agglomérée, 1,145 hab.;
la route d«îvicnt accidenti'e à Vri/y.
Vrizy, 2 kil. iOO; ait.. IP.) m.; 700 hab. Ch. de fer. Plusieurs côtes: celle de la
Tresse, longue de 180 mètres décliv., 0 m. OH; de Chestres, lougue de 200 mètres
décliv., 0 ni. 05 ; de Vrîzi/, longue de 200 mètres i décliv.. 0 m. 07) ; celle du JfoMiùii
longue, de 300 mètres (décliv.. 0 m. 06). — Hfjche (hameau). 5 kil. 650; ait., 155 m.;
la route traverse deux petits ruisse«iux, puis la côte de Montchouet, de près d*iiii
kilomètre décliv., 0 m. 07;. Avant Attigny, crNte de VEclu.te, lougue de 200 mètres
(décliv., 0 m. OGi.
Attigny, V kil. 300; ait., 84 m.; 1,71)0 hab. Chef-lieu de cauton. Poste et télégr.;
ch. lie fir; niéianieit-n. M. Coche, place Charleinagne. A voir : Hôtel de Ville, Tieoi
portail, un porche curieux, l'église. J»»lie petite ville .sur l'Aisue.
BUZANGY à 6RANDPRË et à VOUZIERS (Itinéraire n<> 44)
29 Kii.. 849
Buzancy. — Alt., Ml m. ; VMi hab. Chef-lieu de cauton. Poste et télégr. ; ch. de fer.
Hôtel (lu Coiiiuierce. A voir : chAteau. inonument Chanzy, la mosquée de Mahomet,
ruiutis. Preiiilie à la sortie du village le chemin de grande communication n^ 6, de
Florenvillf j"! Soniinepy ; côtj.' de la CroU. longue de 200 mètres (décliv., 0 m. 06).
- Thenorgues, 3 kil. 300; ait., 187 m.; 2:i0 hab. — Ferme Rézile. 2 kil. 300;
— 769 —
ait., 165 lu. ; côte de Lupion, longue de 350 mètres (décliv., 0 m. 06). — Le Mor-
thommey 2 kil. 890; ait., i85 m.; hameau. Descente de la Chéneray, de plus d'un
kilomètre (décliv., 0 m. 07) ; au lieu dit Belle-Joyeuse, croisement de routes ; prendre à
droite route nationale n° 46.
Grandpré, 4 kil. 359 ; ait., 135 m. ; 1,100 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télé-^r. ;
ch. de fer. Hôtel des Voyageurs; mécanicien, M. Bitsch. Jolie petite ville; château ;
église ; tombeau de Joyeuse, comte de Grandpré. Par la route nationale n*» 46, se
dirigeant sur Beaurepaire, écart d'Olizy, ou rentre, en traversant les bois, par une
belle route, à Vouiiers.
Vouziers, 17 kilom. ; ait., 129 m. ; 3,700 hab. Sous-préfecture. Ch. de fer; poste et
télégr. Sites agréables. Eglise à voir. Délégué du T. C. F., M. Fortier; hôtel du
Lion-d'Or ; mécanicien, M. Mai^, 10, rue du Désert.
VOnZŒRS à REIMS (Itinéraire n» 45)
53 KlLOM.
Vouziers. — Alt., 129 m.; 3,700 hab. Sous-préfecture. Ch. de fer; poste ettélégr.
Sites agréables ; église des quinzième et seizièmes siècles. Prendre la route nationale
no 46. Passera Biaise, 4 kilom.; 200 hab. — Bourcq, 1 kilom; 187 hab. Suivre
la route nationale n® 46 jusqu'au lieu dit Mazagran ; prendre à gauche chemin de
grande communication n*» 19. Forte montée.
Leffîncourty 7 kilom. ; 350 hab. Continuer sur Machault.
Machault, 5 kilom.; 637 hab. Chef-lieu de canton. Poste et télégr. Délégué du
T. C. F., M. Bousson; hôtel du Lion-d'Or.
Cauroy, 2 kilom. ; 250 hab. Continuer sur Ilauviné.
Hauviné, 6 kilom. ; 480 hab. Presqu'à la sortie d'Hauviné. on quitte le départe-
ment des Ardennes pour entrer dans la Marne par : Bétheniville, 3 kilom. ; Pont-
Faverger, 4 kilom.; Epoye, 6 kilom. ; Berru, 6 kilom. ; Cemey- les -Reims,
4 kilom. ; Reims, 5 kilom.
VOUZIERS à SAINTE-MENEHOULD (Itinéraire n» 46)
40 Kn.o.M.
Vouziers. — Alt., 129 m. ; 3,700 hab. Sous-préfecture. Ch. de fer; poste et télégr.
Sit«'s agréables ; église des quinzième et seizième siècles. Prendre le chemin de
grande communication no 8 bis, puis passage à niveau. Délégué du T. C. F., M. For-
tier; hôtel du Lion-d'Or; mécanicien, M. Mary, 10, rue du Désert.
Monthois, 10 kil. ; ait., 145 m. ; 560 hab. Chef-lieu de canton ; ch. de fer; poste et
télégr. Délégué du T. C. F., M. Ballot; hôtel Vasset. Passage h. niveau à la gare de
Monthois.
Séchault, 6 kiloni. ; 230 hab. A 2 kil. 1.2 environ de Séchault, on entre dans le
département de la Marne par : Cernay-en-Dormois, 5 kilom. ; Ville-sur-Tourbe,
4 kilom.; Berzieux, 3 kilom.; La Neuville-au-Pont, 6 kilom.; Chaude-Fon-
taine, 3 kilom. ; Sainte-Menehould, 3 kilom.
VODZIERS au CHESNE fltinéraire r 47)
20 KlLOM.
Vouziers. — AU., 129 m.; 3,700 hab. Sous-préfecture. Ch. d»* fer; poste et télégr.
Sites agréables ; é«;Iise «les quinzième et seizième siècles. Au lieu dit la Providence,
abandonner la roule de Paris à .Montmédy et prendre la route nationale dite de
49
— ^^o —
MiiiiT.-*. OMgiii- du T. CF., M.Forlior; h.M.-l du Liou-.iOri mécanicien. H. Miry,
10, niu (lu ilési-rt.
Ch«ltres, 3 kiloiii. ; :u:i Imb. Dr la mute, ou aperçoit île grande* torètt. Le«paj«
IraviT-^i'^ *••»{ Uiiif pays <!<■ niltiiif.
Ballay, ;< kiloui. : ait., ll^iiu. : ;no hah. Ch. deter. - Qiutre-Champa,5kU. 3M;
ill.. iL'K m.; :m hiili. (;h, .1.^ f.T,
Le Chesne, K kil. :>iiO: l.:i:iu hab. ChcMien de canton; pC!>te et ttUgr.; eh. dt
rtr. IK^l'-uiii'' du T. ('.. K., -M. Cretoii; liOtel dp la r.roiï-d'Or; niécanleirn, M.jDupaa.
P12
LISTE DES SOUSCRIPTEURS
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LISTE DES SOUSCRIPTEURS
-3*C-
1 à 25
MM.
Andrk, préposé en chef de l'octroi de
Charleville.
Pktitfils, archilecte-voyer, Charleville.
PiEKQuiN Louis, nr^gociant, Charleville.
CoRNK-TiLLKT, négociaiit, Charleville.
Mrrmkk Léou, industriel, Braux.
Vaillant, instituteur, Tagnou.
Benoist, directeur d'école, Mouzod.
IloipiLLART E., secrétaire de la mairie,
Ltn-rezy.
Evrard A., comptable, Charleville.
Dekfai'x Léon, sous-brigad' des douanes,
.Maison-Brûlée, par Fumay.
lli sso.N Marc, Sedan.
pROTCiiE. notaire, Chàteau-Regnault.
Fay-Pahe.nt, rentier, Germaine, par Ay
(Marne).
Normand A., fondé de pouvoirs de la
uiaison Latunc et C'c, 5 hiSj rue de
la Tachcrie, Paris.
Prioux Gustave, Paris.
CnorDKY, professeur d'escrime, Char-
leville.
Le Conte Juh's, conseiller référendaire
à la Cour des comptes, Paris.
Hênon-Péroche, ingénieur en retraite
dt's Chemins de fer de l'Est.
Gailly de Taurines Charles, au château
d'Ilardoncello.
Mksmin Charles, Charleville.
SiK<iÉ Charles, Charleville.
Jean d'Yvois, (^arignan.
LEMAUtE. noUiire, Charleville.
Dromart, Haybes-sur-Meuse.
Laiioussay Charles, ingénieur, Mézières.
26 à 50
Grenier, dessinateur aux Chemins de
fer de l'Est, Charleville.
LY-CnAr)-PÉE, mandarin et lettré, secré-
taire interprète delà mission chinoise,
Paris.
MM.
FiÉVET, profess' départemental d'agri-
culture, Charleville.
Maroottet, recteur de l'Académie de
Lille.
Pkckbls, avoué, Charleville.
Hubert Tony, agent de change, Reims.
Joly Paul, préfet des Ardenues.
Martln al, inspecteur d'Académie des
Ardennes.
Minet Emile, répétit' au lycée Chanzy.
LoNOiET C, professeur, Charleville.
Demaret, inspecteur des Eaux et Forêts,
Senonches.
Richelet, docteur, Charleville.
Plon E. et C'o, éditeurs, Paris.
Letellier Gustave, ancien libraire,
Charleville,
Rolveyre Edouard, éditeur, Paris.
Wérion Emile, Charleville.
pETrr, premier commis à la direction
des douanes, Charleville.
CoRNRAi: André, publiciste, Paris.
Chatklin, docteur, Charleville.
Bruge-Lemaitrr, Attiguy.
Brunbt Valentine (M""), Gurgy (Yonne).
Vigneron, commissaire général de la
Société des Artistes français, Paris.
Joly Gaston, attaché au cabinet du
président du Conseil, ministre de
l'Intérieur.
Mazé Jules, publiciste, Paris.
BouRQL'ELOT Emile, pharmacien en chef
de l'hôpital Laênuec, Paris.
51 à 75
Crédit lyonnais.
Bai'don, collaborateur & la Hevue histo-
rùfue ardennaise et à la Revue d'Ar-
derme et d'Argonrie, 11, rue Libergier,
hôtel Jeanne-d'Arc, Reims.
BuoNET Jules, Paris.
PiERQuiN Léon, fondé de pouvoirs au
Comptoir des Ardennes, Charleville.
— 174 —
MM.
PKCiiK.NAnr L.. curé-tlovon (l*Attij:uv.
Laiukm, jugiî <ie paix, Rothol.
Desoiiah.mrs lloiiri, avocat, adjoint au
maire de Charie ville.
Aknoi X, inspecteur priniains M«''ziùreîi.
ilAMAHiK. (ioctenr, Fiiniay.
pAri., chef du district aux Chemin? de
IKpt. (aiarleville.
Lkkkhvrk, employé aux Chemins de fer
df lEst, Charlfville.
r.AP^:. suus-chef de. peclion à la Compa-
$;uii* de TKst.
Ba/.i.n, ch»*f d'institution, Charleville.
(ii)RKiiT. instituteur, Tourteron.
\ViT«Y Paul, instituteur. Altaud'huy.
TriiQïiN, diriîcteur d'école. M»'*zières.
Bi.AMpAiN Auffuste (fil? Hubert . batelier,
Thuin (Belfçique).
CoLMNKT, professeur à la Faculté de
droit. Lilh^
Horitr.rKiNON Jean, licenci»'^ ès-Ifttres,
pul>Iiciste, Paris».
Lh'riNois. s»'cr»''t*'« «le la inairii?, Nouzon.
Mâcha. ai?ent voyer cantonal. Chau-
niont-Porcien.
Naïtiik Ib'ury, 31, boulevard <iambetta,
Charli'ville.
IIcLoT E.. instituteur. Flize.
(ÎHArx Eugène, Montcornct (Ardennes .
Ili i.oT E., forge.s de Doucher y.
76 à 100
MoHANvuj.K Léon, industriel, Vivier-
au-()()urt.
QLmxATiiK. instituteur aux Grandes-
Armoises.
Hkciay, aucitMi ju;r«* dr paix. Charleville.
Gam.icf, comptable aux Chemins de fer
de l'Est, Charleville.
PoNc.Ki.KT, liirecti'ur d'<'*cole. R<jvin.
Kknaii.t. instituteur, nMlact^ur m chef
de WiujL'iUairc du Maître. !)«?ville.
DoCQiiN, secrétaire de mairie. Vivier-
au-Cnurt.
Lknou< Narcissf. liquidateur, Charleville.
MissKT Léon, Charli'villr.
Bkhimks. docteur. Civet.
Wkiick Martin. pr(»fiïSH«'ur de musique.
Carii^Mian.
GnKKArx Ili'uri, pharmacien. (îharle-
vill.'.
Sai.vi:, aj^ent d'a«surances, Cliarh'ville.
CLAnr.Ai', ancien notairi'. Uumi<:uy.
Laium VKMiK. pharni «cien. Charirville.
IIamvm abbi''). piofi'S'jeur, Metz.
Tkmi»i>i X, commis des pn«t«*s.
A.M lAix, imprinirur. Charlevill»».
Bi >Mi » T. instiltitcur. Etl(ui.
Cuii.N. lré<orier-[)ayeur général, Evreux.
MM.
Piin.ippoTBAL'x AugOiite, avocat, S«dao.
Haulay, phariuacieu, CharleyîUe.
Vetzel» notaire, Renwex.
BizoN, secrétaire de la mairie, Vouziers.
SEUArD, pharmacien, Chàtean-Regnault.
101 à 126
CoiTAM Ch.. sénateur des Ardenue^.
EvAix baron-, Vrigne-aux-Boi» (t ex.)
Daiibol-r Ed., pépiniériste, Sedan.
Lamrkhtyk (marquis de), Cons-Ia-Orand-
ville (Meurthe-et-Moselle).
LrnoT. enqdoyé. 13, rue du Quatre-Sep-
tembrc, Paris.
Dkuaiialt, pharmacien, Charleville.
Léta-Lebrai'. représentant, CharlevilUe.
Gn.NDREXON P.. industriel. Charleville.
NiCAiSE Ed., chapelier, Charleville.
Toi^KR. ingénieur, directeur des ate-
liers de Mohon.
Jea.njkan Edouard, .Montcy-Saint-Pîerre.
GiKLuoT 0., docteur, 9, rue du Marc,
Reims.
GrKHLN, directeur d'école, Famay.
FAO(tT, agriculteur, conseiller général.
Mazerny.
Lahdknnuis Antoine, vigneron, Voncq.
Corda G., cultivateur anx Loges, près
Gràudpré.
I Ikuisson Jean - Baptiste , instituteur ,
Murtin.
WriLUKMK Jules, directenr d*usine à gax,
(^reil . Oise) .
Lkmairk Jules, directeur du gaz de Calais
, Pas-de-Calais:.
Patat Ailonis. instituteur, Bay.
Damas Eu<;ène. artiste peintre, Char-
leville.
Davu) Adolphe, adjoint au maire de
Charleville.
BoiRc.rioNoN. ju^e de paix, Sedan.
DoMBRKr - Peltriaux , Montcy - Saint -
Pierre.
126 à 160
Favkaitx :M"e). Bolair.
Lfjay André, Charleville.
PiERQiTET Alcide, instituteur à Brognon.
Bertram» Jules, iustitutear a4joint,
Harfîuies.
GKORaK Edmond, quincaillier, Sedan.
MoYER, instituteur, Goniont.
Delmont Alfred, employé de commerce,
Charleville.
Baro.n Alfred, adjoint principal du génie
en retraite, Givet.
ARMixr)T Charles, capitaine en retraite,
Bressuirc (Deux-Sévres).
AiTiER-GotTAux, Charleville.
— 775 —
MM.
BiARD Emile, hôtelier, Ueviu.
Vany André, Charleville.
JoLLY Eugène, propriétaire, Charleville.
.MiLHAC. conservateur des hypothèques,
Sedan.
Mknaoer Paul, négociant, Charleville.
Fairk Henri, manufacturier, Revin.
DELAHAri Jule.s, professeur au lycée
Chanzy.
RlKLIOTIlÈQUB SCOLAIRE d'IméCOUrt.
AsHER A. et C'«, libraires, Berlin.
PoTROM E., clerc de notaire, Rocquigny.
BoiLBAu, juge de paix, Vouziers.
HossoN Corneille, cultivateur et maire,
Wadimont.
AuBERT Charles, avocat, Reims.
Philippot J., notaire, Bouizicourt.
(jiRRÈs Edmond, négociant, Charleville.
151 à 175
<jmRRs J.-B., adjoint au maire de Sedan.
Ai'BERT Maurice, avoué, Pontoise (Seine-
et-Oise).
Catoir h., au château de Moraypré,
llaybos.
Roland, docteur, Charleville.
Fra.nçois (.M^e), buffet-hôtel, Charle-
ville.
Sandras , directeur de l'école annexe
de l'école normale d'instituteurs,
Charleville.
Bonkils-Lapoczade, procureur de la Ré-
publique, Charleville.
DiKZ G., avoué, Charleville.
Surer Charles, greffier de paix, Char-
leville.
RiGArx, ingénieur en chef des ponts et
chaussées, Charleville.
VrrBRi I de , commis principe desdouan",
Charleville.
Thierrard Alfred, comptable, Charle-
ville.
BiTAiLLE, président de VVnion (/es Com-
merçants, Charleville.
Flocari), ganlicn-chef de la maison
d'arrêt, f^harleville.
Lamblin, commandant en retraite, Char-
leville.
Jonval Amédéo, négociant, Charleville.
Pâté Paul, négociant, Charleville.
.Manten Edouard, architecte, Charleville.
Dacremo.nt h., avoué, Charleville.
Hémery, secrétaire de la mairie, Char-
leville.
Mri.LER Ch., fabricant de courroies,
Charleville.
Pailliette Henri, industriel, Charleville.
Deville Albert, président de la Chambre
de commerce de Charleville.
MM.
Pillière, horloger, Charleville.
Lai;o^.e, propriétaire, rue de Montjoly,
Charleville.
176 à 200
TiRMAN Louis, sénateur des Ardennes.
MoRLN Paul, négociant, Charleville.
BoNDOT, inspecteur d'assurances, Char-
leville.
Dagy-Gérard, facteur, Charleville.
Lallkment Jules, syndic de faillites,
Charleville.
Fuzellier Léon, Nouzon.
Lbjay Albert , chef de fabrication , la
Forge- Nouzon.
.Marcotte, pharmacien. Rethel (% ex.)
Boi'nxARD- Tourte, correspondant du
Petit Ardennais, Rethel.
BoLRGouiN, secrétaire de la sous-préfec-
ture de Rethel.
CoLiQL'ET, cordonnier, Rethel.
VViLMET, successeur «le Milhès, photo-
graphe, Rethel.
Compas-Théro.n, épicier, Rethel.
CoL'TTE, directeur de l'Ecole d'agricul-
ture, Rethel.
PôTRE, huissier, Rethel.
Fenacx a., maire de Givet, conseiller
général.
llRigiELET Omer, secrétaire du Givet-
Pittoresfjue.
(iAUBERT Henri, agent voyer, cantonal,
•Mézières.
ToN.NELiER René, vice-président du Con-
seil de préfecture, Mézières.
Chevro.n, directeur des postes et télé-
graphes des Ardennes, Mézières.
Boisseaux Vital, professeur. Cambrai.
LiGiER Hermann, trésorier-pay général
de l'Orne, Alencon.
Bau.ly, juge de paix du Xl« arrondis-
sement de Paris.
201 à 225
André, inspecteur primaire, Reims.
Stacklrr, maire de Sedan.
Lapierre a., docteur, Sedan.
Drly, entrepreneur de travaux publics,
Sedan.
Allaire Eugène, courtier en laines,
Sedan.
Many H'«, ancien fabricant de draps,
Sedan.
.Martin Jules», employé, Sedan.
Février, commis principal dt^s postes
et télégraphes, Sedan.
Clionet, notaire, Vouziers.
Etieisne. banquier, Vouziers.
Commune d'Harcy.
— "70 —
MM.
AïKitY, instituteur» Haivy.
GopFi.N. euiplciy^? à l'ootmi do Paris.
CIoiPAT. (*apiUiin«' au 1»'' réiriuicut «l'in-
faut«*rh\ !U)uctiuiu (Nonli.
Dkmay, [»orcepteur, Flixe.
Vas^kt, uiairo, Donclu*i*y.
(i(ii.Mi> IK'sirê , i)ra<*si>ui\ Viroux-
Mtilhaia.
Dko.maht. fabricant «li^ produits rliimi-
«|u»'S, llaylw»s-sur->hMïse.
Uni SSKAl Ii'IllKAIMONT, pcrcrptiMIT dp^
runtriliutinn?* din'ctes, Auvill»'rs-lcs-
Fni*«;««s (i r.rrttipl.)
(aii.as J«.'an-li;iptisti>, faliriraut di' clous,
Sm-i'iidal.
HK.NAitr» aldi»'' , curr à IJournf.
I)n:i,urx. instituteur, Sivry-irs-Huîïancy.
LKiiKAMi. instituteur à Mesniont.
Maiu: dk la I^KiuiKi.i.K. propriétaire à
(Mi/y, niairr et rûnseiller «réuéral.
226 à 250
Baiihikh, dir(>ct('ur dfts douâmes, Clinr-
levillo.
I.A.MHKHT, aiTiMit ^'éuéral «ra«îsin'anr(*s,
Sii;iiv-le-l*elit.
Nkvki . in^'énitMu* «'ivii aux forces de
MP'villv. INiurn-Saint-Keinv.
Mk>sukt Nnéniic iM"c , institutrice.
Messenipré.
jADAitr. ,-Micien nnt.iire. Rric(pii;;ny.
Nivinx. institiiti'ur, Mairv.
a
Hamaiiik, ontreprenenr, Lille.
Joi Aiu , capitaino en r»*traite. Etoi-
^nièn*s.
Toii'KT. notaire», Poix-Tcmm.
hi lu.i Adolplie. janlinier au Clhesnois-
Auhnucnurt.
DlliiiKK (i., dnrtenr. Poix-Terron.
LiM.rTK J.-B., industriel. Hulson.
I^A.N.Nnis. propiii'taire. Hiernies.
Tiii u.i.or !.., Douzv.
.MoitKvi- Dkcukky , instituteur, (Ihàtel-
(iliéhéry.
«îKi'.Y <;ii-tave, brasseur. Balan.
CtiMMi .\K de .Ménil-Anuelles,
lliM>.\ (lliarle?. fondeni' en cuivre aux
Neuves-Kor^'es. par Renwez.
Poi s^Ki II Adiit'U à Aubrive>.
Som r. hiiLMilierde> douanes aux IlautP-
Hnllés.
.AIahuit. uiaii»' et conseiller ilarrcindis-
sriui'ut. Ciliêniei*v-"îur-hai*.
Do.N.NKT Jiilt'S, employé, Monlhi'ruié.
l!o(Hiii .i»K, . ilirecteur de carrières,
\ireux-.Mi»!!iaiu.
lti>u«;NY DK . apreut voyer principal en
retraite. Funiav.
BiBi.iimiK'^iK sr.OLAUiK du C!ie«ne.
251 à 275
MM.
NoKL Albert (doin), abltayc Saiut-Maur
de Glanfeuil.
.MiciiKL, iuspci'tcur dcï* douauei>. (iiTet.
FiiANÇois Eugèuc, ffreflier de paix,
Carif?uau.
Mkhgny Paul, négociant, Rumiguy.
VA.NDRniiRoafCR Gus^tave. pt^iulre aux
llaules-Rivières.
BfJSQi.'KT, receveur det» donaue^, Siguy-
le-Petit.
PiRHitET Lurieu, uégociaut
ScHKU. Louii», iiégnciaiit. Charleville.
Laciiowski. docteur, Chàleau-Porcieu.
MiaïAi n, libraire. Reims (i exempl.)
Riruoth^.qi:r de Reim».
(îAVKT, négociant, Cliaricville.
DRi.orviUKR, directeur du Crédit lyon-
naify Charleville.
PRKVOTKArx E., couductear de? ponts
et chausïiée?, Rethel.
Bazklairk, agent voyer eu retraite,
Attigny.
BuMiiniKR Gustave, percepteur, Vou-
ziers.
GrRHCHowiTCii , Au Gaspillage, Charle-
ville.
SïKF-LiKS, pàtisMCP-confiMîur, Charle-
ville.
NoKL Paul, artiste - peintre , Belair-
Charleville.
Marchai. Alcide, BrieuHes»-^ur-Bar.
SAizKLET-LKxigiK, Magenta, par Epemay
• Cbani|)agnei.
CiiA( cuRT Léon, bras^seur, Charleville.
.M \utiR de Lûmes.
Rkn.nksson Paul, employé à la Compa-
gnie de l'Est, Semeuse.
276 à 300
Mai.aisr Paul, imprimeur, Charleville.
Lkhiklt. pharmacien, Rethel.
BiRi.ioTHKQiR ML'MCiPALB dc Charleville.
(iRAMuiY Jules, agent-voyer, Fontenay-
soiis-Bois (Seine).
RArrutiLi.ART, instituteur, Monfmcillant.
V'i n.i.KT Joseph, inspecteur des douanes
llirson.
Rk.nari) Eugène, préposé des douanes.
secrétaire de M. Tinspectcur, UirsOD.
(ioRKRT. instituteur, Bignicourt.
RiiohR.'s, percepteur. Louny.
Drnos, greflier en chef du tribunal ciriL
Seilan.
Koi/.ARD, instituteur, Bonvellemont.
Lrlai'rin-P^.ri^s, Boulzicourt.
FossiKR Félicien, facteur, Mohon.
DiKL'is, huissier, Chàteau-Porcien.
— 777 —
MM.
PioT. (lirocteur de l'école primaire,
Roth.'l.
Thi^:hikt, receveur principal tle? postes,
Alézièn??.
(iiiu.KT, instituteur, Issaucourt-Rumel.
Dkkfai X (M"«*), professeur à l'Ecole
normale li'institutrices, Charleville.
Maissr.net Emile, serrétaire de l'Œuvre
d»?s voyages scolaires. Cheuay (Marne).
OiU.E Alphonse, sculpteur, Paris.
E.\r.Ei. Albert, Charleville.
(JiAHi.iKK. appariteur, Charleville.
Laukk.nt Adolphe, industriel, (iharleville.
Oii.ixN Albert, fabric' de couleurs. Prix.
CoLso.N, receveur des contributions indi-
rectes, Epernay.
301 à 325
IIoni.N Gaston, inspecteur d'Académie.
Vesoui.
Mahciial Paul, professeur au lycée
(îhanzy, Charleville.
DiBois Albert, professeur au lycée
Chauzv, Charleville.
OiHY Charles, profess' au lycée Chanzy,
Charleville.
Boi noEois-LALLKMEM Prospcr, commis
des ponts et chaussées, Laon.
HoBiNET, instituteur, Saiut-Etienne-à-
Aruj's.
Jaii.ijot Jules, docteur en médecine.
Sedan.
Laiué Ch., curé, Blanchefosse.
Cri.A.x, sous-directeur «les contributions
indirectes, Rethel.
JiLiu.Ai ME Léon, inspect' de l'Assistance
publi(|ue, Saint-Cyr iSeiue-et-Oise).
Boisseau J., représentant, Charleville.
CiiARDAiNE, mstituteur. Harauc()urt.
DoiiMjj X Jeanne (.M"*"', Levrezy.
.'^ciiMiT, conducteur principal des ponts
et chaussées, Nancy.
Fiun ssART Ernest, Charleville.
Hoi Hi.iER, clerc de notaire, Chàteau-
Rpf^nault.
LoHQci.N, brigadier-forestier. Kevin.
.Maoiin Paul, instituteur, Ain*.
BiLi.AiDELLR, sous-diiect»" d'assurances,
Wasigny.
CoLso.N Ernest, Termes.
Foi Qi ET, instituteui", Uoiitaucourt.
Lekekt IJernanl, marchand d»' chaux,
EscfMubres.
Despas, aijent voyer <l«' circonscription,
Eumav.
LÉCAU.i.ft.N, instituteur, Villcrs-devant-
.Mouzon.
HnAïuv. «funmis di*s postes et télégra-
phes, Mézières.
MM.
326 à 350
Zébakovisse, lieutenant des douanes,
Givet.
Despayrous, droguiste, Paris.
Mahti.n, docteur eu médecine, conseiller
général et maire du Chesne.
BouRouiONAT Henri, impriuieur-éditeur,
Sedan.
Matot Henri, officier d'Acailémie, iui-
primeur-libraire-éditeur, Reims.
Menu Henri, employé à la IJibliothéque
municipale de Reims.
Périn Lucien, directeur d'assurances,
Charleville.
Jaminet, instituteur, la Cerleau.
Vernbau, épicier, Cons-la-Grandville.
Hanonnet de la Gra.ngb Cécile (M™^),
Vendresse (i exenipl.)
Pi.NARO Arthur (.M™« veuve), Charleville.
Bauma.nm, ancien magistrat, Vanves.
Gau^ly Charles, Belair-Charleville.
Marcotte, percepteur, Renwez.
Rbnaulii, professeur au lycée Chanzy,
Charleville.
Juppi.N, négociant, rue du Palais, Char-
leville.
Pérot, inspecteur principal aux Che-
mins de fer de l'Est, Mézières.
Peltier Auguste, Mézières.
Malai/é, notaire, Mézières.
Mi.NOi'iN iM"<*), directrice de l'école pri-
maire supérieure des filles, .Mézières.
lluLOT frères, marchands de vins, .Mé-
zières.
Bo.n.net, docteur, .Mézières.
Ranoeard, placier, Beaumout.
RoYER, juge d'instruction, Sedan.
351 à 375
Denaiffe Henri, négociant, Carignan.
CopintîNON Louis , employé, Carignan
(i €.rempl.)
Crussy, instituteur adjoint, Carignan.
Fréiikricq Eugène, menuisier, id.
BorTiLi.r)T, cafetier, itl.
Lau.nois, véK'rinairr, id.
CoLLix frères, rentiers, id.
.Mary .Moileste, employé, id.
Fkiierspiei.. négociant. id.
(iÉRARi) V., inspecteur principal aux
Chemins de fer d«' l'Est, Paris.
Ijiote, pharmacien, Carignan.
.Mau^ei. Emile, chef dn publicité aux
magasins du Louvre, Paris.
Bach art, instituteur, Villy.
Belle Jules, clerc de notairr, Carignan.
Jeanjea.n Aimé, cultivateur. id.
Gairal, doct', conseil' général, id.
— 178 —
MM.
ViNCKNT Luf'irii, iiiistiiuttuir, Clciriîznun.
HiCADAT, rrntior. iil.
<iii.KiN, uiallrc (l'IuMol. id.
Van.mkrk, «•igf'iit voyiT, u\.
MoMKAUX, inspi'cU <i«'parleun*ntal iÏM-
surani'Oî» Mutual Li/'f. Liunois.
Lkhoy-Mailkait, librain.', Charlt^vilU*.
Mailkait Paul, pharmari«>ii. Charlevillo.
EcnLK NOHMALK D'i.XSTITI'TKI'IC^, hl.
376 à 400
Roi'ciik/.-Lkhki;thk, maire iïo. la ville do
Charlevillo.
A.NT»M.>E Kiiiilo, Oharleville.
IIaimont, Charlevillo.
BiLPA Vital, coupeur, Charleville.
F«»i.MF.H. direrteur de la Compagnie d'as-
.«urauces i'Ardfnnaise, Cliarleville.
(iAK.MKH, jufjre d'instruction. (Uiarleville.
Lk.>oik. oomniissaire-priseur. id.
Lkuay Arthur, voyajreur de, conunercc.
Cliarleville.
Lkjay Victor. cln»f de bureau au Conqh
ioir des Anle/ni's, Charlevilh*.
.Maissk, cuuimandant id.
.MoYSKS i.M™p veuve \ hùlel du Lion-
d'Ar^'ont, Charicville.
NiMN, entrepreneur, C.harleville.
P£ti\k Maurice, coniiuissionnairc do
transports, Cliarleville.
Pn.LuT L., représentant de couunerce.
Cliarleville.
Phkvost Kdouard, banquier, Charlevillo.
SiMKo.M. cumniandant, Charleville.
.Mkcqi'k.nkm ii>k), au château de (îruyèros.
IjOns, iustituteur, Warnécourt.
LER^.iii'K L/'on, Mt'-zièrtîs.
Rossio.Noi., pharmacien. M«''zières.
Dksphk/. vriérinairo, Mézirr«*s.
Lakiioyk L6on, employé chez .M. (Joutant,
MéziiTCi».
CiiAMPK.NTiKii . auront voyer en chef des
Ardennes. .M«'zi«'Tep.
GiiKuontK, sous-chef de division à la pr«'-
fecture des Anlennes. Mêzièn'S.
Grn.MAHT, conduct' principal des ponts
et chaussées, Mézièn's.
401 à 425
Hk.nk Charles, libraire, .M«'zières.
Ahcuivks nKPAHTKMKMTALKs «los Ardeuucs.
L.Miu.NT. archiviste du déparlement des
Ardennes, Mézières.
IIkc.iikmann. chef d»» division à la pré-
fecture d«.'S Arileunes, .Mézières.
Photi.n, directeur honoraire d'Kcole
su périeure. Mézières.
UorssKL Auguste, Charleville.
MM
Lahbikrr, percepteur de» contributions
directes. Chnumout-Porcieu.
Ckhar E.. iof^pectenr dn travail dautt
l'industrie, Mésièrc».
Fescui'rt Au^mi^to. ancien maire de Bou-
tancourt.
Grfdk (DE), Unrdoaux.
Miller, capitaine des douanes, Cari-
giian.
CoLA!^ J.-B.. instituteur. Alincourt.
.MoiTON. instituteur, LefBncourt.
Mulot dk Colla ht (baron), propriétaire.
Cou rJ>e voie.
ItEf/K Olivier, gérant, Paris.
Crkpi.kt Emile, négoce eu laines. Seilan.
.Mamtinkt Léon, négociant, Charleville.
.Marbiam Victor, prote de l'imprimerie
Anciaux. Charleville.
(iriTTARi» Victor, avoué, Rethel.
CiiARPE.xTiEn-RicH.^RD , libraire-imprim',
Mézit:ri.'s.
Choqi:rnrt frères, cultivateurs, Liart.
Lklm'rain. institut' eu congé. Lûmes.
Dk!4siarets L.. négociant, Bordeaux.
PiiiLU'pOTEAr-PrisErx, Paris.
Ur( .NKT Paul, architecte, Vouzîers.
426 à 460
IIahtiiflkmy Anatole ide), membre de
rinstitut (Acidémie des Inscriptions
et Belles-Lettres^ Paris.
CoïKT E., notaire honoraire, prèsid'du
Conseil gén^ des Ardennes. Vouziers.
Bk.noist, notaire honoraire, Sedan.
Behti.n, notaire, Amagne.
Hrassod, négociant, Sedan.
Bienfait, agent voyer. Sedan.
Pons ART. iustituteur, Bertouconrt.
Brixelle, adjoint au maire, Mézières.
TiAiLLY Paul, industriel , Charleville.
PniLBERT, lielte Jardinière, id.
llcNUERT. mécanicien, id.
BoivY, rentier, id.
Charfk, prof^ Â Técole uorm. id.
DrPAs, brasseur, id.
Tanton, employé chez MM. Jubert fils.
Charleville.
Vkroé, coupeur, Charleville.
Bauer, Aux Deux Séffres, Charleville.
FRASKAnT, cafetier, id.
Poirier, fondé de pouvoirs de banque.
Charleville.
Hasqi'ln, Charicville.
Facquer, commis-greffier dn tribunal
civil de Sedan.
Zknore François, avoué, Sedan.
Camaln, dessinateur, id.
Dhaleine, instituteur, id.
WiLLEMLN, receveur de Thospice, Sedan.
— 779 —
451 à 475
MM.
Charpentier , pharmacieu , coDseilIer
général, Sedau.
Depambour Georgep, Sedan.
Delhotel Paul, industriel, Gaulier.
ViTRY, notaire, le Chesne.
BoQuiLLo.N, instituteur, Bouconville.
BouRDiER, juge de paix, Signy-l'Abbaye.
(îiLLES Jesson, chef surveillant des télé-
graphes des Ardennes, Mézières.
Sarrus Charles, journaliste, Paris (2 ex.).
Cormier Martial, receveur des contribu-
tions indirectes, Clermont-les-Fermes
(Aisne).
CiiAHDROM Eugène, brossier, Charleville.
AvRn. Paul, instituteur, Fagnon.
Coi.i.N, conducteur principal des ponts
et chaussées, Charleville.
Dupo.m-Darche h., représentant de com-
luerco, Poix-Terron.
NicoLLK Théodore, charcutier, le Chesne.
Tau.la.ndier Alfred, charcut^ Mézières.
Cassard, horloger, Charleville.
Alexandre, instituteur, Puilly.
Anol'ru, commis-encaisseur à la banque
Herbulot, Charleville.
DuciiÊNE, cultivateur, Ambly-Fleury.
Germain, notaire, Vaux-Montreuil.
BAihiîi.N-LATOUR, marchand de beurre,
Bevin.
Jacqcemart Edmé, gérant des Classes
Ouvrières, Charleville.
Waij.ne, pharmacien, Epernay.
HuLOT, avoué, Charleville.
476 à 500
Le comte de Flandre, Bruxelles.
DoNOP, général, Beims.
Mair Paul, percepteur, Charleville.
CoRNEAi: Emile. id.
PoiRRE, capitaine des douanes, Matton.
Bi'R Eiig., industriel, Charleville.
Dhapikr Paul, docteur. Bethel.
Maget, instituteur, Brieulles-sur-Bar.
SwARTE V. (de), trésorier-général, Lille.
Jacqiemin, charpent"", Prix-les-Mézières.
Hardy-Belle, facteur de bois, Carignan.
Watelet, entrepreneur, id.
Herbulot, juge de paix, id.
Dkjardin, marchand-tailleur, id.
Gaudlnot, fondeur, Charleville.
Troln. entrepreneur, Charleville.
Bartiiklkmy, répétiteur général au lycée
Chanzy, Charleville.
LuzoïR, surveillant général au lycé»*
Lakanal, Sceaux.
Bibliothèque scolaire de Sévigny-Wa-
leppe.
CociiAHT Emmanuel, négoce Charleville.
MM.
Villette, concierge au lycée Chanzy,
Charleville.
Gaillard, propriétaire à Saint-Ouen de
Thouberville.
Potoine-David, industriel, Charleville.
Bkrmyn C.-H., peintre, id.
Lebrl'n-Fournier, propriét'o, id.
501 à 525
DulauetCo, libraires-éditeurs, Londres.
Neveux Onésime, président honoraire
du tribunal, Charhîville.
Lion Al., notaire, Laon.
Clément Eléonore (M™*?;, rentière, Phi-
ladelphie.
Sécheret, directeur d'école communale,
Charleville.
Hennocque, direct' de la Compagnie des
chemins de fer départementaux des
Ardennes, Charleville.
Tausserat-Radel, sous-chef du bureau
historique aux Affaires étrangère»,
Paris.
Lobet Jules, typographe, Charleville.
Pierrot, instituteur, Dom-le-Mesnil.
Jeanjeot J., instit', Chalandry - Elaire.
Radeau E., in8tit^ VilliTs-sur-le-Mont.
Simon, instituteur, Aubigny.
Compagnon, instituteur, Sapogne.
Vaillant P., instituteur, Tagnon.
MiGBOT-DiDRiciiE, instituteur, Tétaigne.
CoucHOT Paul, employé au buffet-hôtel,
Charleville.
Guilloteaux, artiste-peintre, Charleville.
Lepage Paul, tapissier, id.
Pons, contrôleur à la Compagnie d'Or-
léans, Charleville.
NivLET, commis des ponts et chaussées,
Charleville.
Chauvancy E., Mouzon.
Paillette-Lkorand, rentier, Charleville.
Ardouin-Di'mazet, rédacteur militaire du
Fif/aro, Paris.
Bibliothèque du lycée Chanzy, Charle-
ville (i exempt.)
526 à 550
Ville de Rethel.
ViLLAiN Isaac, ancien député, Sedan.
Zieleman Julien, relieur, Charleville.
Saoebin g.. Messageries de l'Univers,
Paris.
CuNiN Emile, agent voyer principal,
Mouzon.
Mauean, percepteur, Beaumont.
Raguet (Charles, propriétaire, Ballay.
Ueck, notaire, le Chesne.
Folliart, hôtelier, Rethel.
- 780 —
MM.
Ar>NRT-.MumNn, inilnstrici, Charlovillo.
Lamoiik M"»* . institutrice, Siipogiie-
FtMirhi»r«'«ï.
C\iu.KT AlluTt, rt'iitior, S(Ml;m.
FtintiiiKH VA.. i)t'^r,i,>iant, Charlovillr.
liAitCA Vi«"ti»r. «Mitrc|)r«'inMir de fuinij»-
tt'i'ii*. rUiarl(;vil|(>.
Vn)L\ (1a^ip.-|^li. rafi'-nstaiir;inl. <iivft.
Batauhy Lniii»!. piibliri<t«'. (tiv«?t.
Lai'mhtk m II"). iliriM'trifM* «!«' l"Kri»lo j)ri-
iiiairc supi'rii'iiri', (îliarii'villi'.
4îAi.i.nrI)aviil.jii>;t> lie paix. (iiii<>i> Aisne
(i f.rfJHpl.)
1)1 VAL, ni>tairf. Tliiii-ii'-.Mniitirr.
pKi.Tim. main» il«' l*nix-TtMToii.
Ci.\iKi»K.>T-L\i RKNT. imiuslrii*!, Moj^uy.
I)KCitRS4Ai>. liiMt'lirr, <iiv»*t.
hAi.i.\Mt, iiiipriiiKMir. i«l.
liAiDKMANT AihIiv. C.hàtiîau-Pun'ieu.
551 à 575
«iAii.i.v «iiislave. sriialeur lie? Anli'iiije:»,
Chai'li'villi'.
NiVMiT Kiiiiiniiil. iiis|»iTli>iir ^riit'ral ili>s
iniiii'^. I*aii-.
Ji>QrKT. [H'intn*. Paris.
Dul/.Y. iini't»'lir. Plizi'.
Chimkt, iiislitiili'iir, (loiiry.
.MfHiFDr. jii;;(' (II* paix, .Machaiilt.
CiirriKii. a^'^ vnyer eantonal. Uramlpiv.
«iimmiiY.!. iM'"«viMiv»'\ lihrairi>. Mohou.
Tjimi'vs Vii'.tnr, (Miiplovr. Aloiilfv-Saiiit-
Piern'.
Omi'akî.nyk hk* Fha.ncs-<;\i.oi?!.
Laii.i.ait AiiiTusl»'. Fniiiay.
IJFNHAr-VAiu.KT A.. falMiraiit «li* ferniu-
iHTif. Hraiix.
(^iiAiiDitoN .Maiii* .M'*'' . [irdfrsscur i\v
chant. Oharli'villc.
Km iiMKit Kdniianl. iiolain*. n«>viii.
LKhnv. proffssi'ur d'histoin-. «îray.
MANni iij.Kr. iiislilntnir. MaiiluTt-FoD-
taiiii'.
Hoi ciiKK Maiicirc. jni^n'-suiipicaiit au
tcilMiiial fl(> (^liarlfvilh'.
('.Kitr.i.K Lu ii-itAiiiK ilr riliarh'villc.
|{ini.inTiii:oi i: uks Smi *i-nKKii:iKHs i»r îMi*.
LxMiiKi'.r L«'nn, iii-:;oriaiil. (iliarU-vilIr.
Lk<Ii». S<ii<Sn||'i.
('|N<:» M .iiili's. Cliaili'villc.
«iiMi.K. Iriiitnrii-r. (iliarlrvillt*.
Mn.NM'.i». n-^laiirati-iir, (lliarlfvillr.
r.iivMc^Ai n. an rhàti-an (ii'.» Armoises.
576 à 600
Dki isf in.MMniiK, paslrur. Charirvillr.
HMii.iiniihni i: i>Ksni KiciKiis lie la fjarnison
ili' M»v.i«'ri's.
MM.
Claui^sval Henri, profeït^ur demaMqiie,
SiMlau.
Ghaftikaux. pharmacien, Charleville.
Lkhi-r, fabricant de ^ucre, Rethel.
Baicmkt, flirecteur d'usine, Rethel.
pKTiT, agent général d'aït^urance» .
Hothel.
BnioN, afmnt général d'arsurancci».
Hethel.
nKiiBLx, premier commis des hypothè-
ques, Kethel.
Hkaiv.ahlkt, imprimeur, Rethel.
lli'irr, directeur d'école primaire supé-
rii'ure. Méziêres.
Tid-RKiiT, facteur rural, le Chesne.
(ioniio.N. conseiller général des Ardennes,
Paris.
llAMAirtK Louis, artiste dessinateur.
Hruxflles.
r.HFPi.KT Ernest, Seilau.
DuuKit Paul, professeur de musique,
<av.*t.
Drcos, épicerie en gros, Givet.
Jansux. cuniniis des postes, Paris.
JACtjn.N A.. Nancy.
IIamuo.n Paul, .Méziércs.
SiiVAUK F., Charleville.
A.NTni.NK, restaurateur, A la Renommée
dvs huîtres rt escargots, 5, avenue de
la (iari*, Charleville.
(iniiu:s-A.>CRi.. UetheL
KT1K.N.NK (î., agent d'assurances, Rethel.
Qri.wiiT, anci(>u huissier, Âubiguy-le»-
Puthées.
601 à 625
Jaciih. archiviste dé|)artcmcutal. Bar-
le-l)uc.
IIhkttk, receveur de l'enregistrement,
Charleville.
LKTKiJ.iKn, ofliciur de cavalerie démis-
sionnaire, Sjiiut-1..anibert.
DrniQroY, greffier en chef du tribunal,
Hncmi.
Mavmi>.. imprimeur, Rocroi.
Maii.ly Fernand, ox-athlèteaux.Mazurcs.
Coij.Aiin, in.>*titutouren retraite, maison
di; retraite, Reims.
AcKKR (teorges, ni^dacteur à la Lanterne.
Paris.
Bkiickt (iaston, membre de plusieurs
sociétés savantes, SoIre-le-Ghâteau .
AsiKUK Alfred, Lille.
Lkfra.^c Edouard, Carignan.
MorciiKTTE Eugi-ne, représentant. Char-
h'ville.
Coii.\Kn.i.K Albert, Wadimont.
NicAisK, libraire, Signy-l' Abbaye.
iioi.RY, docteur en médecine, Signy-
l'Abbaye.
— 781 —
MM.
MonBAux, instituteur, Librecy, com-
uiuue de Siguy-f Abbaye.
Fkançois, uégociant, Corny-Machéro-
niéuil.
Cornet, boucher-hôtelier, Novion-Por-
cien.
Magot, instituteur, Viller»-le-Toumeur.
BocAHUT, instituteur, Neuvizy.
Croison, instituteur, Thin-le-Moutier.
MuRioT E., instituteur, Puiseux.
Franqlet Paul, instituteur, Neufmaison.
VissKAux Jules, statuaire, Paris.
V'AiLET, percepteur des contributions
directes, Sedan.
626 à 650
Fèvre Lucien , ingénieur des mines ,
Arras.
Grulet Eugène, Salon des Familles,
Charicville.
Prkcastel, entrepreneur de peinture,
Uothel.
Louise Paul, avoué, Sedan.
Henry Ernest, Sedan..
l^iKOEOis. industriel, Guignicourt.
BADRÉLéon, maire, Remilly-les-Pothées.
D'Hôtel Henri, docteur, Charleville.
Viu.ETTE Jules, juge au tribunal civil,
Lille.
MASsiArx, Mohon.
Thellier, connnis principal des postes
et télégraphes, Paris.
HoN.NKL, receveur-entreposeur des con-
tributions indirectes, Vouziers.
Doyen, marchaml de nouveautés, Vou-
ziers.
(iuKi.LioT Désiré, pharmacien, Vouziers.
Hardy, huissier, Vouziers.
DP.A, ancieu notaire, Vouziers.
GiLi.ET DE Watrkîant, ageut général du
Phf^jux, Vouziers.
.Melcy E. (dei, propriétaire, château de
Chéhéry.
D(îi»iis, iustituteur, Grivv-Loisv.
Gi:klliot Charles, docteur en mf'decine,
Vouziers.
CoLKAS (M"'^), professeur de piano,
AttijîHV.
Lkflon, librain». Vouziers (3 exempl.).
Ad.net, dentiste, Charleville.
651 à 675
Charles Elysée, conseiller d'arrondis-
srnienl, Euilly-Lombut (i exempl.),
Maijikrre. instituteur, le Chesnois.
Gn.LES Joseph, brossier, Charleville.
Mariai , -Marseille.
J«)NET-CoiTY Henri, négociant, Carignan.
MM.
Collard, chaussures, Mézières.
Henri, agriculteur, Grandham.
Grandjban Paul, Paris.
Loison-Tarpin, chef de station, AUan-
d'huy.
Jadot Octave, Alland'huy.
Frbnnbaux, Mondigny.
Pruîux Charles, brasseur, Aubigny.
Mioeon-Vanneste, boulanger, Mohon.
Caillot Fernand, pharmacien, Chàtt;au-
Porcien.
Bibliothèque de Montcheutin.
Mahesciial e., propriétaire, Fumay.
Fonte Albert, Vouziers.
Grandin Edmond, Vouziers.
Millet Pierre, instituteur, Germont.
PiERQUET, directeur d*école à la Forge-
Nouzon.
Marlier Eugène, employé de banque,
Charleville.
PiERLOT Pol, employé de banque, Mé-
zières.
Harzé Henri, comptable, Charleville.
Madon, coupeur, Charleville.
676 à 700
CocHAux Alix (M"*), institutrice, Revin.
MAiziÈREsAngéle (M "el, institut., Thilay.
Ballot-Cercelet (M™*), id.
Ciioplet-Badré, cordonnier, id.
Renault-Doudoux, industriel, id.
Garnier, entrepreneur, id.
Laure.nt Eugène, boulonnier, id.
Hérisson-Ciioplet, cordonnier, id.
MoRRLLE .Marie (M"«), institut., id.
Hubert Jules, débitant, id.
St^:venin Emile, boucher, id.
Davrëux-Doudoux, boulonnier, id.
GuiLLET-AvRiL, ajustcur. id.
Roger Jean-Baptiste, employé, id.
Baudoin Julien, instituteur, id.
Grégoire Joseph, chauffeur, id.
Jadot Paul, outilleur, id.
Jadot Paulin, boulonnier, id.
Prèvot Eugénie (M"»), tourneuse, Wa-
chelot-Thilay.
Rousseaux-Maizières. outilleur, Thilay.
Doudoux-Jadot, rentier, id.
PiLARD Jules, tourneur, id.
Roger Auguste, employé, id.
AuTiER Arthur, id.
Alexandre Emile, brasseur, id.
701 à 725
Petit - Cercelbt , plafonneur , Thilay .
Thomè Gustave, boulanger, id.
Langlois B. (M»«}, receveuse des postes,
Thilay.
— 782 —
MM.
DoL-norx Alphoii!»o. forronnier, Thilay.
IIk.nhy Kim^nt'. bmiloniiior, id.
GoDAiiT Jean-Baptisti;, chauffeur. i<i.
(k)MNKiiorTF., (t«>bitnnt, id.
CANrr^-KuOKR. for^iTou, id.
iiAiiit^. Kuiii<*. t'inployr, id.
I)03iiNK-Dori)nrx Alexandre, proprié-
lai rr. Thilav.
PioKOT Armand, boulonnier, Thilay.
Hk.nwkz Jules. id.
BouKonoNAiD Lt''on. tourna l'u for, id.
Uaduk Julie i.M"'* , id.
Ka.nvk Ainu\ ajusti'ur, id.
PiKBQiKT Marins, id.
BoziKU-Piyi'Anx. fi'rronuier. id.
Cu.MN Joseph, houlonuier, id.
PiQi'AHT L'ranir ■.M"»' . iuoili.<t(\ id.
CrvKi.LiKii Kniilo, boulonnier, i<l.
Gn.BKKT. in^^tituteur. id.
Jai'mai.\-(Ii>i.i.kt. boucher id.
KorssKAr, dorb'ur, id.
Bayonkt Aimé, bnulonu', Nau.x Thilav^.
Domink-Kknaii.t. fi'rronn*', id.
726 à 750
Badhk Alfred, macnn, Naux Thilav .
• • • •
VoïKAi.N l*aul, «•inilrem'f'". Naux ! Thilav .
Doilioi X Auj^uste. eli)Ulf, id.
llritKitr .VIfrrd. bnulnnn''. id.
l)o.Mi.\L Hubert, rentier, id.
(ioDAïui-.M uiTiN. boulonn''. id.
.\.>CKLi;r [sidon*. pâtre, id.
Cn«;HArx Blanrht^ (.M"*' . institutrice.
Naux Thil.iv .
l)oMiM,J.-B., bouloiiiir, Nnhan Thilav'.
Stkvkmn-Baiuik. brass*". iil.
Stkvkm.n-.Mahtin. u«'i;<M't. id.
llKXAn.T J.-B., voiliMMi'r, id.
iiouAur J.-B.. m.M'érh* ferr'. i«l.
llK.NAn.T Jean-Nii-nlas. bras', id.
PiKiu\AiU) Jules, t.iilleiir, id.
(înLAs Kniile, instituteur, id.
Dai'nk Aimé, boidoiniier, id.
Pahi/kl Hubert. iMiulDuiiiep. id.
(frn.i.Ki-PAPU'n J.-B., voiturii-r. .Navanx.
Bo/iKit Pauliu, ajusteur, id.
TuKVK.M.N I*au|. id.
«irn.i.KF Auiruste,. <*nnseiller nuiuieipal.
Navaux.
WiLMor S. .M"!"' . iiislitutrire, Navaux.
Jka.njk.ot-Bmui.lot, Léon, tourn' en fer.
Hautes-nivirres.
llK.\.\rx Kmile, loiirn»" en r«.»r, Sorendal.
751 à 775
K.M.MH Kilnmnd. Lille.
ll.M.M»! Jiile-, id.
IIk.\k.\i \ Aii::us|e, Lille.
MM.
Gni.LOT Louir, cultivateur, aux VaHéen
;Siffny-r Abbaye).
Leoayb, cafetier et marchaDd de four-
rajve?. Liart.
Pkrin, instituteur, Marlemont.
.Maheschak, ÏDfttituteur, Mainbressy.
CHAKPR^iTieR (M'io), iustitul., id.
Piin.RKRT. instituteur, Rocquigny.
Mai'roy (M»e;, institut., Sous-les-Paaz.
Lefha.nc (.M"«}, iastitulrice, la Rue-
Gibourdelle.
lU'LOT, instituteur, la Romagne.
BiHLioTHKQrK POPULAIRE de Signy-F Ab-
baye.
V'n.M^.HE Théophile, Méztères.
SiMo.N.NARD, brasseur, Méiière».
Boi'iioKniK, employé, Lonchamp», par
Cari^nau.
PiKRROT Auguste, cafetier, Vourierp.
(iARAlOEAL', dOCtCUF, id.
LossK Arthur, huissier, id.
Gn.LKT, tlirecteur d'école,- id.
BoyrKT. restaurateur, Charlevillc.
Soi'DANT Ktiennc, propriétaire, lauréat
du (rf^rcle afçricole dû Rethel et pa-
bliri.4te. Adon.
Ghussin-.Magloire, brasseur, Savigay.
Uoi.KT. instituteur, Aijs^lemont.
LiKs (.M >!<''), directrice d*écolc, Rethel.
776 à 800
Tavf.rmrr E.. prrjfcsi*' au lycée JanïtOD-
de-Sailly, Paris.
.Mahtz Keué, conseiller à la Cour. Nancy.
Lahl'rk-Dktiion, brasseur. Gué-d*Ilossu^.
Lki'kuvhk iM'"'" veuve), Dommery.
•Martin Paul, Tournes.
SAiM-AM.\.Nu,aj?i;nt généH d'a!«sarauce9.
Hi'thel.
Boi'Tt . |>ercepteur des contributions
directes, Sauloes-Monclin.
Baron, maire. Ville-su r-Lumes.
1)a(.;xi.\, industriel, Nouzou.
Paruttk Arthur, instituteur, Villcr»-
devant-le-Thour.
Kaili.ikt (jeorj^cs. étudiant en méde-
cine à l'école d'Alfort.
Brauiy. a;r<>nt général d'asisurances.
.Méziéres.
BiuNCiiniT J.-B.. Sedan.
KiiA.Nc.K-FiiA.NCK. chapellerie, CSiarleviBe.
Lai (.KK Henri, (iraude-Uuc, id.
HAz.\iut Osc^r, propriétaire, Mouthenné.
Caillai'I), docteur en médecine. Saint-
(iermainmout.
Lkfkvrk. docteur, Fumay.
(il sTi^s hU aîné, fondeur. De ville.
.\cHART, docteur ou médecine, Saulces^
.Moncliu.
— 783 —
MM.
jAitOT, instituteur, Chestres.
RoussiA Paul, Vireux.
ScHERKR, pharmacieu, Chauniont-Por-
cien.
PiETTK Edouard, juge hou", Rumigny.
Troyo.n, docteur, Rethel.
801 à 825
BiLLAUDEL, inspecta général honoraire
des ponts et chaussées, Paris.
MiCHAUD, libraire, Reims (deuxième
souscription), 3 exempt.*
Lekort Louis, employé de commerce,
Charleville.
Périllkix, Auvillers-les-Forges.
DEciAUdiE , directeur -gérant d'ardoi-
sières, Fuuiay.
SiRAix Charles, ingénieur, Binche (Bel-
gique).
Lefebvrf.-Lionne, brasseur, Charleville.
Boiili.ard-Lambert, agent d'assurances,
Mézièrcs.
Leroy Louis, professa au lycée Janson-
de-Sailly.
ToLi'KT, docteur eu niédefine, Paris.
Lo.NOis .Marins, élève au lycée de Bar-
le-Duc.
iL\MAU>K Henri, Paris.
PiLLKT (M"c), libraire à Sedan (pour la
bibliothèque de la ville).
Petit - Barbette , conseiller général ,
Vriffue-aux-Boi?.
Devki X. professeur au collège, Sedan.
Béai CAMP (Mn»^,, libraire. Sedan.
Laroche Emile, imprimeur, Sedan.
Dévie Henri, industriel, Bourg-Kidèle.
Goiuto.N.MER, capitaine au 129« de ligue.
Aiirillac.
No.N.NnN Eugène, fondeur, Keuwez.
Lai RE.Nr-AiBERT, percepteur. Aubigny.
RKMY-SAi.MiERY. cultivaU'Ur, Aiglemout.
.h i.i.io.n-.Martin, brasseur, id.
826 à 850
llEt.NERY. colonel, commandant b? 3» ré-
fiiuit'ut d'infanterie, .Nice.
Tem.ier Geoiges, (!onseiIler à la Cour
d"api)el de Douai.
MoRA.M» Henri, Koxbury-Boston, .Mas?
iKlatc-Unis .
Mari. 1ER, iustit*•-adj^ Slgny-l'Abbaye.
Martkai X, in^tilutour, Wasiguy.
.lo.NVAL .M"^'). institutrice, Herbiguy.
(Iari.ikr, instituteur. Justine.
.Mara.ndellk. iustituteur. Hautevilb'.
Pantiiikr. instituteur, Sery.
Doi noix .M"»" , institutrice, Beaumont-
8»'rv.
MM.
Davr-N-ne (.M*'e), institutrice, Saulces-
Monclin.
MiQUEL (M°»c], institut., Noviou-Porcien.
LoNGiN, iustituteur, Corny-Machérn-
ménil.
MoNJOT Léon, filateur, Signy-l' Abbaye.
GuÉRo Etienne, docteur en médecine,
le Chesne.
Groud Ch., le Chesne.
Hadot Léon, greffier de paix, le Chesne.
Leblo.nd-Bbaujet (M™e veuve), rentière,
Tannay.
Héraux Gustave, pharmacien, le Chesne.
Créton, agent voyer, id.
Vuibkrt Paul, libraire. id.
Prioux, juge. Cambrai.
FouQUET, instituteur, Challerange.
Parpaite-Déa, brigadier au 31« dragons,
Epcrnay.
Paily. entrepreneur de pointure, Char-
leville.
851 à 875
Do.nnay André, professeur au lycée
de Pau.
François Jeanne (>!'••), professeur au
lycée Sévigué, Charleville.
Gi:illemi>-Remy, Aiglemont.
Leclère, instituteur, Sauville.
Desselle-Moreai'X, épicier, Charleville.
Driy, entrepreneur de travaux publics,
Sedan (2 exempt.), 2* souscription.
JouRDAi.x, notaire, Mouzon.
Thiérot Eugène, cultivateur et maire,
Prix-les-Mézières.
Renault Pol, Signy-le-Petit.
Capveller L., dépositaire, Charleville.
NoHiET, id.
Toiso.N Henri , serrurier - électricien ,
Charleville.
Droii.n Elisée, cultivateur, Isly.
Parent, industriel, Charleville.
Ca-mis Léon, iustituteur, Joigny-sur-
Meuse.
Roy .Marie (.M*'«), institutrice, Mohon.
Drimei. Hubert-Félix, Tagnou.
Datmal Adolphe, Poix-Terron.
Sarasin Edmond (.M°>« veuv^e), libraire,
Sedan (6 exempt.).
876 à 900
Déroche, libraire, Attigny (4i exempt.)
H ION Tristan, Au Canon pacifUjue,
Attigny.
Letelijer, Saint-Lambert.
.NivoiT, Attigny.
Ciioay Eugène, Paris.
(lOBERT, Seuil.
Massé, Attigny.
— 784 —
MM.
PioT. Kconlal.
pF.nsn>\ Marhaiilt.
Korx, i<L
(iAQifc D«'?sirr, MachauK.
CnsiMi'.NK (1«* BlaIl^llf>fo^s(^
Mkkmant Victor, Funiay.
MiM.oT Jules, taimeur, Ciiarleville.
901 à 925
Maihik (le Moiiznii.
Ollivkt. maire de Moiiznn.
Dkneaix KiIiiioihI, nlltivat^ la Cerlean.
PAsyrAL, chef de bureau à la petite
vilcsse. Charli'vilh*.
DiBMoTiiKQi'E «It» Moutev-Notre-Dauie.
LAri»K.N>ii'i.LKK. «lireeleur de la Société
gruriale. Sedan.
Mauckt Emile, comptable à l'asine
(jcnot, Nouzoïi.
Rmcimi, «lin'cli'ur décolc, Noiizoïi.
Lkfkbvkk Camille, iiistitutiMir, llaybct^.
Saua/in Paul, iir^dciaDt, Hlombay.
Ni/.KT lli'uri. iiistitutfur. Biaise.
(i^.iiY (lustavt>, brasseur, Halan.
Payfk, directeur d'usines, Toulouse.
<ioi»AHT (iermain, propriétaire, Qiam-
|)i<;neulle.
Bori.AY. percepteur, Monthermé.
Jnuo.N-Nio.N. jrrainetier, Char!t;ville.
Thomassix K.. brasseur, Balan.
Cu.NSTANT 'M™'' veuve). Juniville.
Dksailx Oharb's, épicier, Clielles (Seiue-
et-Mariie .
(>noiM'i.KT K., instituteur, Sorbon.
WAiriuKii, boucher. .MontheriMé.
ïiiiAix Kii^ène, professeur. Montcoruet.
LKsr.oïKT Eugène. Donchery.
Baltkai', receveur des douanes, Pouru-
aux-Bois.
<jaiu:y Alexandre . comptable , Char-
b'ville.
926 à 950
Ballik Abel, présid('nt du Touriup-
Cilub lie France, Paris (pour la biblio-
IhèipHî du ïonriuLÇ .
TiURiKT, docteur, Balan.
Laixk.vam). boulan^i'r. Termes.
Pkhkt Louis, repri'sentant de commerce,
Ciiarleville.
Bi'.uoi hiAix-PuiKT A., fondeur, Kevin.
ArTiKn-Pn:iiKNAHT, propri«''taif'', Chàleau-
He^riiaiiJt.
«iRHiNviu» Paul. inslituP" adjoint, Vriffoe-
anx-Bni«<.
lioHiiti, juixe di? paix du canton de
T(iiirt«'ron. Saint-Li^n|)-Terrier.
.MA/.iKi'.K-i. nn-nuisii'r. Charb-ville.
TiioMi. Stanislas, instituteur, le Thour.
MM.
CoKLKT. notaire, Mézièivp.
NoisKT Etienne, vétérinaire, Anbigny-
leï»-Polhée?.
Tha.nchabt Théodore, propriét'*, la Xeu-
ville-le»-Wa»iguy.
Vai.kt-Mki.i.x, Monthermé -La val-Diea.
Lf.vr I«ucieu, ingénieur. Pari?.
Bahkois Pierre, chef de comptabilité,
Kibécourt (Oise).
Me.nkcikkk, inBtituteiir, Annelle».
Carlikh Louis, aux MazurcB.
VuuoT Charles, Monthermé (Longue-
Haie).
GK.^o^cKAr Aug.. débitant anx Mazurei.
Pktit-MaȔ*on. Kevin.
Javklot E.. commerce de 1ioi!«, Ballay.
MAiLLAni>-Bi.iN, boulanger, Braux.
Brassei'r J.. instituteur, Mézière^t.
Lacau.lr a., instituteur, Linchamps.
951 à 976
Lefoiit Louis, ingénieur eu chef des
ponts et chaussées, directeur des tra-
vaux hyilrauliques, Toulon.
(lAniiKT A., censeur du lycée Chanzy,
Charleville.
BoiRcuEii. Edgard, procureur de la Ré-
publique. Perpignan.
CoHTEssK. instituteur adjoint, Revin.
Be.noit, id. id.
(ioBRo.N-PAREXT, Torcj-Sedau.
BorvnxE A. (dk). Neuviiy.
Bk.naii» Armand, Vireux-Wallerand.
I*oTEi.i.ET Alexis, notaire. Juniville.
CoLTTY-SiHPLY. assurances, Rethel.
FisciiwEM.EH IL, iuip'-papetier, Sedan.
SuzAi.NE, libraire, Sedan.
Berthklkmy. représentant de commerce,
Poix-Terron.
ItAiso.N-KoRKRT, serrurier, Vouziers.
LAniKNT. boulanger, id.
JoN.xAHT p., pharmacien, Signy-le-Petit.
Cul Qi ET Prusper, docteur eu médecine,
Signy-le-Petit.
Petit Emile, industriel, Signy-le-Petit
Bkauchot Charles, marchand de bes-
tiaux, la Neuville-aux-Tonmeurs.
OoET Henri, horloger. 8iguy-le-Petit.
CoLLÈoE Ti'REN^sR. Sedan.
RicHo.N, comptable, Sedan.
D'UoTKL, Saulces-Monclin.
Mahtin, instituteur, Cons-la-GrandviUe.
Féthu, machines agric, Leuze (Aisne).
97« à 1000
Uavoux, juge de paix, Charleyille.
Pn.i.oT, professeur au lycée Ghanij,
Charleville.
_<«
— 785 —
MM.
Dounoi'x P. -Camille, outilleur, Naux-
Thilay.
Hayo.n.net EuiJks boulouuier, Nohan.
Thilay.
Dérué, conservateur des eaux et forêts,
Charleville.
Paris (Md»"), institutrice, Flize.
(iRA.NOMONTAONE Aug., étudiant, Kumay.
Me.nrot-Hamaidk, brasseur, Haybes-sur-
Mouse.
PiRK Kuiile, charpentier, Kumay.
Carky, juge de paix, Florenville (Bel-
gi(|ue).
Paris Victor, comptable aux Mazures.
Attk.ncolrt Henri, contremaître de car-
derio à la Kamauric, par Bazeilles.
HoMioMMK (M™c), Liry.
DiTciih^.NE-pAYKR, Vouziors.
Kdrtikk a., ronducteur des ponts et
oh.uissr'i's, Vouziers.
«ïoiT. instituteur, Betfu.
Jexot MaxiuKs élève au lycée Chanzy,
Viroux-Molhain.
Lamiablk K., sou«-insp»'cteur de l'enrc-
«ifistn inrnt rtdesilomaines. Péronnt».
Lrdoi X, instituteur, Launois.
Am)UY, instituteur, TEchulle.
CoMMiNK dv Ilaraucourt.
ARXiix Achille, Gespunsart.
Adam Al., il, quai de la Madeleine.
Hi:bkrt André, ingénieur aux forges et
chautiers de, la Méditerranée, à la
Seynf.
Carrk (M»"®), chirurgien-ilentiste, Char-
leville.
1001 à 1025
TmuY, lieutenant au Gl» régiment d'in-
fant»îri«'. Soissons.
Dlîfkik Georges, lieutenant au 07".
L\M»(>Y Hippolyte, typographe, Ghar-
liîville.
l.AFKO.NT, représentant en vins, Voncq.
IJAsri.N Kinile, Lafrancheville.
Kk.naix Jules, Givet.
Fricotthat, rt4>résentant «le connuerce,
Ilevin.
Thomas l)é>iré fils aine. soutll»'ti, forges,
ventilateurs, crics, à Liège, 17, rue
LatiMir.
PoriKR K., maire de Launois.
Lavd.nuks P.ud, commis principal des
pi listes et télégraph»!s, Charleville.
Ho.NNA M. (.M"^), institutrice. Ilarcy.
GiiAiti.Ks Albert, ingénieur cbîs arts et
manufactures, Ilive-de-riier (Loire).
Vh.kt-Vari.kt, maison Marcadet, GhÂ-
teau-H«'gnault.
Hk.nvk/ .Xuu'Msti*, Thilay.
.Mon roim \>r A., charcutier, Charleville.
MM.
LoiSKAUX E., cantonnier, Rocquigny.
Dévie, agent voyer cantonal, .Monthois.
Nicolas Jean, instituteur adjoint à la
Forge-Nouzon.
Grisard-Piraux, maire de Nouzon.
Wacke.mieim, professeur honoraire dn
lycée Chanzy, Charleville.
Leclère Constant, Bouconville.
TiLMA.NT, Sauville.
MiQUET Louis, industriel, la Forge-
Nouzon.
Colas Jules, instituteur, .Margny.
Renart Ernest, expert en librairie,
Paris.
1026 à 1050
Billaudelle Camille, brasseur, Clavy-
Warby.
Ber.nard-Piette (M™«), propriétaire au
château de Rumigny.
Husso.N, pharmacien, Dunkerque.
GoFFART Nicolas, professeur, Paris.
GoDART Edouard , maire «l'Ermont
(Seine-et-Oise).
Mary Onésime, Reuwez.
Fra.ncois Eilmond. officier d'adminis-
«
tration des subsistances militaires eu
retraite, Nantes.
Wathln N., contrôleur principal des
mines, .Méziéres.
Bestel, professeur à l'école Normale.
Charleville.
Tra-miset-Mathy, receveur buraliste.
Fuma y.
Pierrot Victor, instituteur en congé,
Escombres.
Menu-Me.nu, Renneviile.
Leroy, libraire, Charleville (// exempl.)^
2» souscription.
Colin Edèze, directeur d'ardoisières,
Fumay.
Richard L., pharmacien, Charleville.
1051 à 1075
La Ville de Vouziers.
.MiCHAi'i), libraire, Reims (troisième
souscription), aï t.xempl.
Cakkaret Louis, caissier, Carignan.
Van Prakt, libraire, (charleville fJîO e-t.^.
Cassel Armand. négocS Brunehamel.
1076 à 1100
Adam Charles, recteur «le r.Vcadémie de
Dijon, corresponilant »le Tlnstitiit.
CoLLiiiNox Ulysse, docteur, .Maubert-
Fontaine.
AnA.M Henri, professeur de mathémati-
ques au lycée Janson de Sailly, Paris.
30
- "/Ht; —
MM.
Amoim. Cliarlcs. niltivatf, Charifvilli'.
KiiKiKii. hlli^i^ie^. Dricv.
\\\i\u\ r.. iiit'iivhaii«l «le cliarbous .
CliMiirvilli'.
Hkmn \>'.I) .l«'aii-Ha|itistt'. facti'ur. (Château-
1)(M M.i.i. Jiilts. Aullic.
l.m.VHF. Kinil»", piv>i«i»Mit «!«• la Soriôté
«rA[iiriiltiirf «l»- la Mann- fl «l«'< Ar-
«ii'IIIIt's. Ilrilli''.
i't.u iiKis. Iiiïirilnti'iir. S»Mlaii-f>ntn'.
lii ^^mn A..rnMivat«'nr. Vii-I-Saiiit-Kfiiiy.
IJ«uiuin.\ llniri. vnyajr»'ur. lioiiMnns rt
arti«'lr- lie l^ra•<^î^•rit^ MDiitaiirnurt.
.lAiîi.or A., bi'if^'ailirr «li'> «liMiaiirs. (^har-
ItMiiont.
Mkiiiii.n .!.. Saint-.Marri'l.
i)n.\iii>. .M»'zi< Ti's.
(Il \i\. hi'villi*.
finN-ii \N-i. Lafranclii'villi'.
Iti liiN. lilirairo. Oharli-ville i r.rftnfJ. .
Fi>KLiKM IhmuP*, principal «lu ooll»*î:r,
Har-^iir-Aub»'.
CnMMi Nf. ili' Laifoiir.
Mai i»Ki.in-.Mi»îKu.\, llaraiirourt.
KnYKij. impriiiH'iir. >aiii'y.
Lalmh» A.-C rrnirriiT «!«•?» piist«'<,
S»»l.in.
1101 à 1125
Auxxmhjk Jiilrs. «^ccivtaire j,'éiu'ral «Ir
la Cùti'-iror, Dijon.
Vas-^ai. liaspanl. «loot«Mir. Charltfvilli'.
pAUl'AirK-Hiu/.KT, ooutn/ui^''* aux forgos
«Ir I.,ival-ni»Mi.
Mkimkh l.ydit' (.M"'), institut.. M«»ntry-
Saint-l'irTi'i*.
Jisri.Nh .hilifu. iiiistitiitriir, Cliarlt'vilk*.
Li.unY. lilirairr, (^haricvillr {/O v.n*mpl.\.
'M s«iti^< riiiticm.
Hivn Fi lix, lna^sf'ur. Ht'nwi'Z.
V(»ihain-IJmi m;iii,.NO,\,iii'l)it.,auxllaut»'s-
Uivicii's.
IIinhiii Ju1i«s, iuslitntrur. Nonvion-
sni-.M«'iisr.
Ih.NAi ciiKi.i.K K.. [îivpns»'» <1ps <louan>'s,
Charli'UKint.
Ti.Mn.iMt Jean - Ua|>listr. institution',
Dliiiubav.
Dknin, Saiul-.Mi'Uiri'S.
«iniuiir i.r C''". uianuiaolurc ih* cravons.
<ii\r|.
lliiuhiMî C.liarli's, i«'('iv»-ur «Irs ilouancs,
\ illi'lï.iurlic - sur - .Mrr (Alprs - .Mari-
tinn-s).
Mai.!. ri I. pliaiiuaricii, Vmizifrs.
|{i.\irii<r lli'uri et Lroii, nt^gociant*'..
Mi'zi'-i'i's.
MM.
1126 à 1160
Lks Klèvks <1o rcn^ciguomcnt moderuo
du lyrtM' Chanzy, Charleyillc.
PiKUKKT Cvrill»', industriol, Levn*iv.
IIa.nnkql'in Louii>, anc. iioti**, Tourterou.
tîrn.i.KT Alb«Tt. ancien receveur d'en-
ri'ifi.^tmnciit, Henwez.
AcBitv-LAMBXHT, sculpteur. Gespuui^art.
Lkskinpkke Victor, instituteur k l'école
lit» Se<lan-cenlre.
SFiivn.i.K Lncit'D. «rniployé aux ueiucfi
de Klohiuionl.
Fmiikt Hainille. intitituteur, Ainaguo.
VViMJXii, libraire, Charicville (7 exempl. •
(iu.MAiHK. mécanicien^ Warcq. .
Fno.\iA«iK-l)ovK.N, entrepreueur de ma-
çonnerie. Si ^'n y- l'Abbaye.
MAiii IX Juf^cph, iu:itituteur en retraite.
Saint-GiTuiainiuont.
DKsriiKMnxT - iiKnTHKi.RMY , (îerzicoiirl .
connnunt' de ii> Thour.
CA.NXKArx-Cnr , Saiut-fjeriuainiiiont.
I.<)n.lKR-IK'IHKTTR, îd.
Honu.iKR Placide, hùtel de la Croix-<rOr.
Saint-(ierinaiuuioiit.
Hi.nxiiKT Jules», maire, expert d'assa-
rances. Saiut-tiermaiuinont.
Phitsox JeaUf instituteur, Ilerpy.
(iiiossKLi.N L., Paris.
1151 à 1175
CiiLi.KT Emile, président de chambre à
la Cour d'appel de Paris.
Jacqi'kmix Louis, Paris.
Pahlittk E.t Charlevillc.
(iKKCioïKK Lucien, Tbilay.
Ukalcami* (Mib(^}, libraire, Sedan {2p sous-
cription).
Demoi'lix Jules, rentier, la Francheville.
Simon, batteur mécanique. SeuiL
Wi.Nuxci, libraire, Charleville (S* soub-
criptioii', /i exempl.
Hacot Auvruste. courtier en vins, &
Vouziers.
ToTi.x Henri, pharmacien de 1^' classe.
Mouzon.
BEircKKX (M™»"), Charleville.
Dehlkt-Watrlet, maître tonnelier, rue
«le Flandre, Charleville.
Lamuixkt. proie au Petil Ardennais.
HKTTKM>()RF-DfiiiL'T, uégociaut, Mêziôres.
1176 à 1200
TiiiitiKT (îustave, industriel, conseiller
général, Raucourt (souscription per-
sniinrlle et pour les écoles de son
canton ;, /7 exempl.
— 787 —
MM.
BoLCHKR Fordiuaud, docteur eu droit,
avocat à la Cour d'appel de Paris.
JosFPH Lêou, receveur d'curegistre-
uieiit, Moutfaucon-d'Argonne.
Henrot-To( PET, industrie!, Nouzou.
Henmv, industriel, conseiller d'arroD-
dissemout, Boutaucourt (^ exempt.),
Bi FFKT Paul, élève en pharmacie, Char-
leville.
Ci.oos. conducteur au Petit Ardennais,
iiiu.vj. couimis-greflBer du Tribunal
civil, Rottiel.
1201 à 1225
Coi KT E.. notaire honoraire, président
du Conseil général des Ardennes,
Vouziers ^2*" s^oupcription), 2 exempt,
MoiuN Edmond, propriéf^o, Charleville.
TiHQLLN Jules, instituteur, Fléville.
Hi-kkaix-Maiuk, brasseur, Gespunsart.
Heksh.ny Louis-Alcide, fondeur, Rocroi.
Sonnet Alexandrine (>n'e), rentière,
Charleville.
JoLLY A. (M™'^), Paris, rue Léopold-
Robert, 11.
Braconnier Alf., typographe, Charleville.
Joseph Charles, vérificateur au Phénix
espaf/nol, Paris.
PiLLET Angèle (M"c), institut., Montcy-
Nolre-Dame.
Leroy Camille, employé, Arreux.
Beaiuls, instituteur. Rilly-Semuy.
Michel Léon, cultivateur, Aiglemont.
Barteai'x. apiculteur, Joigny.
Desmo.nt L., Saint-Lambert.
CiRioT. propriétaire, Brieulles-sur-Bar.
PoNCELEr, maire, Renwez.
Grison Paul, percepteur surnuméraire
à la Trt'sorerie générale.
Prévoieaix a., fondeur, Bois-cn-Val.
Am Stei.n, doct' en médecine, .Mézières.
Marée Ovid»', commis-i^refBer, Sceaux.
BoimiKois Joseph, fabricant de cierges,
Fumav.
SixiERY Marie (M''«), employée de com-
merce, Chauny.
Hertiiklk.my André, filateur, conseiller
général, Siguy-l' Abbaye.
1226 à 1250
.Mare Alexandre, industriel, conseiller
j^i'iiéral, Bogiiy-sur-Meuse.
Prénom Kn«^éne, Charleville.
LiiiuT, boulangrr, Saiut-Germainmont.
BoR<i.NET-(^>c:iioN, marchand boucher.
Sain t-(it'rniain mont.
Dave.nnk-Lacroix, marchand tailleur,
Le Tliour.
MM.
Derlay, peintre, Balham.
Martin Odile (.M™»'), Charleville.
SuzALNK-PiKRSON, Hl)", Scdau [2^ sous-
cription), 6 exempt.
RoussELET Alfred, professeur au Lycée,
Charleville.
.Martin, E., Torcy-S(Hlan.
d'Hôtel de Salnt-Gilles (.M™o), Ven-
dresse.
BoLoo.N, avocat, Charleville.
Latour Raymon«l, Grande Taverne,
Charleville.
Laborde, directeur de la sucrerie, Saint-
Germainmont.
Saguet, comptable à la sucrerie, Saiut-
Germainmont.
Péchknart Louis, industriel, Bourg-
Fidèle.
Lambert-Norl, comptable, Bourg-Fidèle.
SiNBT C, Sedan.
.Maois Louis, Carignan.
Devolo.n Lucie (.M*i«), Paris.
1251 à 1275
Lassalle Elysée, député des Ardennes,
Sedan.
Mathieu Albert, docteur, médecin des
hôpitaux, Paris.
Falk fils, libraire, Bruxelles (i exempt.).
JoNVAL E., instituteur, Charleville.
.Marti?( Victor, entrepren''. Le Chesne.
Payon -Varlbt, contremaître, Nouzon
(La Cachette).
Chèze Victor, architecte, Charleville.
PiLLiÈRE Emile, docteur en médecine,
Charleville.
Maligkt Léon, Paris (i exempt.).
Mathieu Alfred, receveur des postes et
télégraphes, Charh.'ville.
DoMiNÉ-DouDOUx Adonis, fabricant de
rivets, Levrezy.
Moreaux, docteur, Douchery.
Paquot-Cordikr, industriel, Nouzon.
Leblond Adonis, instituteur, MattOD
{i exempt.).
JoiJART, bourrelier, Renwez.
Laure.m Paulin, industriel, Liuchamps.
Gemn, libraire, Sedan .'/ exempt.).
Cl'.msse Georges, manufacturier, Rau-
court.
Tayot Angèle (.M"<" . institutrice, Vi-
reux-Walleraiid.
RouTHiKR Louis, architecte, Reims.
1276 à 1300
Vais Prakt, libraire, Charleville (2« sous-
cription), i5 exempt.
— 788 —
1301 à 1325
MM.
Mornuir Friix. iii«iM'rli>ur il'Acaili'*Qjit?.
Hk:ii(y Liinis-Kilniianl, in!*titiitoiir.
I)rnizr.
Bi^.riHNF (-harks. hni!>î*'uT. Haiioourt.
Jachr |>iiii, rais^uT à la liaiiqiie di*s
Anit'iiiie?, (Iharh'villt^
M ASSAUT. Sauli't's-lîhampeiioisoî».
Dkh'm.iik. librain*, Attii^'iiy (2" soiisfrip-
(ioii . /.î t\rt'tn}d.
PiKiutor .M*"*-' V»"). niaiThaiidc «!»• para-
pluii'<. rii«* lin Moulin, Chariovillo.
Bgaijkt KuW'iiii' M*'*" . n'r«'VOUï»i' de?
posd'î* »'l t»'l«'«:raplio:», C'liàt«*au-llt,'-
^iiaiilt-Ho;;iiy.
CLKiir.-Li-.i'KiiK M™'" , >a;ro-fi'miiir do pn*-
iiiii''!"!* rlasisr. Noiizitii.
Dkwk Kiiiilr. iiidiistrii'l,Vill»Ts-S«'iiieude.
tiKUAUhiN, Siirv.
1326 à 1350
PiirhiioMMK-DnYK.N.i'uliivatt'ur. Aiiiai:iie.
LAMiiiA<>i> Paul. m'-LTiiriaiit, Wasi^'iiy.
Hkai lit r, pliariiiat'itMi. lirait x.
TiiMi Y-('.ni:n AU r, ralVtiiT. Kroiiviez
Camin Juli'Mi. ai:»'iit p'iii'Tal d»* Vl'niun.
H(>tlii'l.
(>iMM\s Kiiiilc. Lavai-Dicu-.Moiithcniii''.
I)AMi/,i-Aix-FniM Mv, roiistnirhMir. Si-dau
■ Ki»iiil-d»'-(iivtimii»).
(}r\>TiNKi-li«nriKii. iiiarrhaiid do pori'»'-
lain«><. lif'tlifl.
SdiiK.r. iiiiliistri»'!. rniisiMll«.T L'«''ii«''ra!.
la ('a«'lh"tt«'-Nniiziin.
Mathih (ïrlavi'. iiu'unirr, la Hav»M'-
d'K.lv.
Fniscii. ill'ititiitiMir-aiIjoilil. Srdaii.
Lkhj>n, librain*. Vt)ii/i('iN (J- <«»iisrrip-
tinil , A' r.rrinpL
IIam". I»' r;inîsn«>.
Pnns (îiHtavi'.. fiitrcpriMiiMii' d«> travaux
piihlirs. illiarji'vilit'.
hl NAIMh lli'Iili. d«'pUt«'' di"* Ai'dciiiiis.
Hi'viii ( i f.rrtfipl. .
1351 à 1375
H^NMi.r .Mauiln-, arrliivisli'. Vahîii-
riiMiiii'-».
LEFhvnK (!liarli"î, dorh-nr, 107. nu.! dr
ili'iiinis. P.iri-.
MAitii.N'tr Adolphe, ilii.irli'viili'.
\\'\ I II. I. M \ N F,., p'-iliiMirr - iii.iS'iriir.
('.Ii.iil»'\ iili".
Tiii I. L«MH. tniinii* fil imi-.. Cjiarlovillf.
l)i:vY «fiirit.'iv»'. riiiiipt.iitjr. illi.'irli'viili'.
nK.M,iKT-l*ii.\>i>. pinprji'l.iiri*. Jîaiirourt.
MM.
l)KRn\iK-C:<»i.i?î, iié;?S Hautes-Rivières.
(iKiuiui Paul, eut repreneur. Cliarie\'iUe.
Ci.AisK, iiip'iiieur des poutt» et cbau»-
péCî», Charlovillp.
IIardy Kiiiile, ineuuîer, la Grange-aux-
Boîp.
ViuKT Th»M»dore, cautouuier, Gauroy.
Valtik!» licrtoi'f brasseur, Wa^^iguy.
FK\.N<;'>m U>ui:(, garde des eaux et
for»*'t!». Fuma y.
Cr.iN Lucien, iiistit'. Hautes-Rivières.
Biu<M.\Mi, meunier. Clavy-Warby.
CuKvniAi X Charles, brasseur, Baieilles.
HorrKLKT Cil., iustitutr, Dom-le-Mcsnil.
BuMii.MKT employé, Charle ville.
Peiicbois Louis, cultivateur. Chape-
laini* I. Marne..
PiuiKx L.. facteur des postes, Lauuois-
sur-Vcnce.
Bkiuminmkm, chef de train, Mésières.
Abu A II A M Auguste, marchand rpicier,
<iivrv.
HKM<u.r-PiE«RARii, brasseur, Rethel.
<iiii)K.»K fiU. oiitn;preneur de travaux
publics. Nouzou.
1376 à 1400
l(ii:iiF.R. architecte-paysagiste de la ville
de Sedan.
C-iUTKAi' Kiitr«Mie, employé, ThHay.
FdssiKR P., instituteur, la Ferté.
CoMMi >K de Bulsoii.
pFr.iiKix Charles, notaire, Raucourt.
.Mmhkl Henri, maître de forges, ReTin.
<inFK\Ri» Lucien, serrurier, RetheL
Hi-NAi i.T. brasseur, Nohau.
Pkhnki.i.v Lucien. Uilleur, GharleTille.
Tam.amiifii. libraire (.Morand, gérant),
Lille (6* e.rttnpl. .
Jiu-vK-l)n:uito, boulauger, Givet.
P A s 0 r I s - Il A I x o .N b , Pont-de-I* Arche
iKiire'i.
Sainm(»\t. instituteur, la Fère (Aisne).
.MAi.f.iiKR Jules, représentant de com-
merce. Pied-Selle (Fumay).
(îvLr.iiF. lieutenaut-colouel. Le Chenue.
LAiiHi>-P\iiis. propriétaire, Villen-le-
Tilleul.
Dkstk Edmond, inspiïcteur d'assurances
sur la vie, Naucy.
Mau.i.aui» Kmilo, Rcuwez.
Sr.iiMiDi-tirn.LSMAi.N, Brasserie de Char-
irtuflf,
LhHKiii K et O'f, libraires, Braxelles.
1401 à 1426
Maiiy nvi<ie. cultivateur, Suzanne.
Caiumit J., Steuay.
AI.l-*Ilnl^-Clll
Martdiiosn Stauisla!!, artUte-pcinlre,
Paris.
PiDAHr.BT Charles, ilocteor eu loéilecine,
Vendrossc.
CoKHL-NE de Blombay.
Cholet Roilolphn, propriétaire. Sainl*
EmilioD (GiroQdej.
PiEnRARD-MiLLET, DégociaDt. Aubentoil.
Clavehik Auguxte, 234, faubourg Saint-
MartiD. Pam.
Bluirt Jules. DOIe (Jurai.
Tunat ^Imile, comptable. Charlcvîlle.
RoBrn. .Marftut.
Hisisen Heuri. iuspccteur à la C'> des
chumina de fer de l'Est. Charleville.
CiHiiMï (M"" V'i. PagnoQ.
I(a[,i.kt a., jardinier. 9. r. Berryer, Paris.
LOMPAHn Picrrr, èllidiaut. 36, avenue
de la Motte-Piquet. Paris.
N<iK].J.-ft.-l^uis (abbé j, curé â Seiiniie.
MM.
DEHKOnOKS Eugène. in);^nieur de In <^in-
pagnii! gi'ii'" de trnclion (tramways
de Cliarlpville-lK-zières).
Harte.'ibtei», vêt<<rinairi', Chartoville.
Parent l.èou. pinpinyé de commerce,
Charleville.
Mal'comblï Emile, avoué liou'". Paris.
Blik Chartes. Garignan.
Lasne Emile, Charleville.
AwciAiix Virginie (M"*), brasseur, Revin.
VAtLBT Heuri, iudustriel. Bevin.
1426 à 1433
Ladame, à Vienue-le-Chàteau (.Manie).
NiiBLET, iostituleur, Wagnon.
RosKHBLr f lus lave, etuployi, CarigDon.
Malicct, présiii< de la Citoyenne, Nouton-
Cakillk Jules, uotaire, Givet.
Lhpaoe, architecte, lleims.
Kaoueite Emilie (M»<), Qiarleville.
Dahccnt. photographe, M^zi^re)>.
0 trunwir 1 CluirltTlUe [i
^C<^ §2^i^!^;^>S>;<:t^-^!S^:^5!:^^^^^^
TABLE DES COMMUNES
PAftKX
Acv 335
Adon 383
AijjjlemoriL 223
Aire 3o2
Alincourt 393
Alland'huy-et-Sausseuil 6.*il
Alleux (Les) 682
Aiiiagne 337
Aniblimont 594
Ambly-Fleury 336
Anchainps 451
Andevanne 665
AngecourI 613
Annelles 394
Anthony 486
Aoiiste 487
Apremonl 696
Ardeuil-et-Montfauxelles 714
Armoises (Les Grandes) 682
Armoises (Les Petites i 683
Arnicoiirt 337
Arreux 292
Artaise-ie-Vivier 614
Asfeld 349
Atti^Miy 647
Aubi|j;ny-les-Pothées 487
Aubontourt-Vauzelles 405
Anbrives 470
Auflanee 570
Au;î(' 503
Aure 716
Aussonce 395
Anthe 683
Autrecourt-et-Pourron 595
Autriirlie 684
Autrv 714
Anviileis-les-For;;es 504-
Avaneon 37 1
Avaux 353
Ayvelles (Les) 235
PAOEl*
Baàlons 281
Balaives-et-Butz 236
Balan 544
Balham 354
Ballay 634
Bannogne-Recouvrance 371
Bar 666
Rarbaise 310
Barb V 337
Barricourt 666
Bay 490
Bayonville-et-Chennery 667
Bazeilles 545
Beaulieu 505
Beaumont 595
Beffu-et-le-Morthomme 697
Belleville 684
Belval 193
Belval-Bois-des-Dames 667
Ber^nicourt 355
Berlière (La) 668
Bertoncourt 339
Besace (I^a) 014
Biermes 340
Bièvres 571
Bignicourt 399
Blagny 573
Biaise 635
Blanchefosse 490
Blanzy 355
Blombay 430
Bossévai 532
Bossus-les-Rumigny 492
Bouconville 716
Boult-aiix-Bois 6S4
Boulzicourt 237
Bourcq 635
Bourg-Fidèle 430
Boutancourt 237
Bouvelleraont 283
— 792 -
PAOE^
iraux 2.*iy
^récv-liriiTos 717
«rrvillv :iim
trii'iiiii* 3.*i5
irieiill«»s-siii'-Har 080
hiquenav 000
{ro^'non .'iOC
Ellison Ot.'i
)uzancv 002
ian^'iian . .
^aasiiio «La
[À
>rleaii
>rnioi)
Cliaj^iiy
Chaland rv-Klain»
]|liall<M'an^'i>
^haiii|»i::iii*ul-sur-V(;nro
ihainpi^iH'ull**
^ihaiHplin
'.hapellt* La
'.hap[>«'S
iliarlMi^jiic
Ilianlcnv
]harl»*vill»*
'Ji.'ii nuis
-lintiMU-PurriiMi
^liàli.Mti-ho;;naiill-l<:);;n\
lliàlfl-Oln'lir-rv
'.liàlcIt'I-siJi-SorinoniH' i L»*. ..
Miàtflrl-Mn-Ilol«mnn'
lliàtilloii-sur-I^ar
'liaiiiiiMfif-Pon'ii'fi
IU'Ili'l'V
lhi'*iii»'r\-sui-har
'.Ih'SIIOJs -.VulnHH'MUIl
'.IH"i||»' I.i-
]!n.*slr. s
'.lu'V<MI-f>
|it^vii*ri'<
'.hill.v
Ihooz
ilmt'tilly-fl-Hdolie
'ilavv-\Var!»\
'Jirnii
'niulr-lt's-Aiihv
^)iul«'*-!»*s-H«»rpv
l>)ndO-li'S-V(iuzi<TS
Coiinaji»*
Coiis-l:i-(iraiulvilU*
Contn'uvi»
Coriiay
Corny-MarluTomfMiil
Cnury
r.nijlninnn»s-«'t-.Man|ii<Miy
r.mix-aux-h»is L.i .. .
• • • •
:ioo
283
708
493
493
284
238
7!7
239
097
795
;;33
383
o:;2
708
211
471
300
203
097
'f31
399
087
379
0 1 :;
4o:s
079
r.37
:i:;2
09S
'f32
471
033
310
292
718
372
039
017
194
039
099
400
340
o:i4
040
I)ai;;!iy .mS
Damniizv 224
Deux- Villes (Les-
Deville
Dom-lc-Mcsnil.. .
Domniery
Doiicliery
Douiiiely-Hé|?ny..
Doux. '. . .
Douzy
Draize
Dricourt
Kiaillo (L') ,
Echelle (1/)
Ecly
Kcordal
Klan
Kscombres-et-le-Chesnois .
Estrehav
EUiIles.'
Elei^'iiières
Etion
Elrépifîiiy
Euilly-el-Lombul
Evigny
Exerinont
Fafznun . .
Faissault
Kalaise..
Faux
M * iPlll* ••••«•••■••■■■••■
■ t I t t I Ijtl •■••••••••■■••
Flai«iies-les-Oliviers
Flai«rnMix
l-li^uy
Mfze
Floiii;:
Foisoht'S
Fossé
Foulzy
Fraillionurt
Franrh«n-al
Francheville (La)
Fréiiois
Frélv Le
Froinelennes
Froiuy
Fumav
(îerraont . . .
(iernelle . . .
(îospunsart.
(liroiulelie .
<iivonne
(iivroii
<iivTy
(ilaire-et -Villelte
574
267
339
311
5o4
384
340
598
384
709
356
493
372
724
24t
494
433
507
235
243
600
195
699
196
406
640
407
452
494
o74
494
o34
699
508
234
534
474
669
495
385
559
197
560
495
474
446
688
198
225
496
464
537
386
340
538
-=.:t.'
— 793 —
PAOEI
(iomont 356
Grandchamp 407
Graiidhani 700
Grandpn^ 693
Grivv-Loizv 642
Gruvères 312
Gué-d'Hossus 433
Guignicourl-sur-Vence 244
Guincourt 726
Hagnicourt 407
Ham-sur-Meuse 474
Ham-les-Moines 293
Hannappes 496
Hannogne-Saint-Marlin 245
Hannogne-Saint-Hemy 373
Haraucourt 617
Harcv 294
Hardoye (La) 386
Hargnîes 453
Harricourt 670
Haudrecv 294
Haulmé.\. 268
Hautes-Rivières 269
Hauteville 373
Hauviné 709
Havvs 497
Haybos 4oo
Herheu val 575
Herbigny 408
Herpy 374
Hicrj^os 475
Hocniont 314
lloi^Mi»* (La) 285
Hniidilcourt 357
llouldizy 227
Ifi.'s 539
llly 540
IiiUM'ourl 670
Inauiuoiit 374
Issiincourl-el-Uumel 198
Jandiin 314
.|(»ii:ny 228
Jonval 726
Junivillc 392
Justine 408
Juzancourl 357
Laifour 271
Lalobl»e 408
Laïuetz 728
Lain'ori 701
Landi'«»s-et-Saint-(ieorf?es 671
Latidrichîiiiips 477
Lauiiois 315
Laval-Morencv 434
Lefiîncourl 710
Lépron-les- Vallées 497
PAGES
Létanne 601
Levrezv 272
Liart/. 498
Linav 575
Liry": 718
Logny-Bogny 499
Logny-les-Ghaumont 386
Longwé 642
Lonny 295
Louvergny 688
Lucquy 409
Lûmes 199
Machault 707
Mainbresson 387
Mainbressv 387
Mairy.../. 602
Maisoncelle-et- Villers 620
Malandrv 576
Malniy.; 285
Manre 718
Maranwez 315
Marby 500
Marcq 702
Margny 576
Margut 576
Marlemont 500
Marquigny 728
Mars-sous-Bourcq 643
Marvaux-Vieiix 719
Matton- et-Clémency 578
Maubert-Fonlaine 434
Maz«»rny 285
Mazures (Les) 295
Meillier-Fontaine 273
Ménil-Annelles 400
Ménil-Lépinois 401
Mesmont 409
Messincourt 579
Mézières 183
Mogues 579
Mohon 200
Moirv 580
Moncelle (La) 560
Mondigny 245
Montcheutin 719
Monicornet 297
Montcy-Nolre-Dame 228
Monlcv-Saint-Pierre 230
Mont-Dieu (Le) 620
Montgon 688
Monthernié 255
Monthois 713
Montigiiy-sur-Meuse 457
Monligny-sur-Vence 286
Montlaurent 342
Montmeillant 387
Mont-SaiiiUMartin 719
Mont-Saint-Remy 711
Mouron 702
Mouï'iii
Miirtiii-lli)fîNV
Nimti'uil
.\.'iitliï.'
.\ciilMi;iis.iii
Nt-iilriimii!
.\.'uvill.'-riii\.i5ill.-s (La
.Vi
vitlr--ii-M;ii.
il. Il
N.'iivi
3i2
.'ilKI
Noirv-al
Siiuarl «72
Nciijvioli-sur-M-'us.- aW
Noiizoïi 2^2
N«iïmii-l'i.m,-n Mi4
.\'i>ïv-(:iicvri.T.-s :tW
NOUTS-I'.illt-Millilîi:» rjiil
iHi/y 7112
«lliiiroiirl 2i7
Dlllollt 27H
OsiK-s :iKll
l'arf:iiv-It.-s,-=i-(i :ti:i
l';iiivivs 711
l'i-rihi-: ma
l'oilmiiit ItiiH
l'oix-Ti-rniii 2Kli
l*oiirii-juix-ll<iis ;ic:i
INïuni-Saiiit-lti-iin :iti:t
l'r.-z :iiMt
l'riiiuil 7i):t
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l'iiilIv-t'I-Clinrlii-aux :im
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ilriilliooiirt :tir.
Il ill V-
ItJlil..
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423
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HubiKiiv :tM
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SahollcrJ
730
Siiillv
S-iint-AJtiriun
Saiiil-llli'ini'iil
Sniiil-Kli>-niip-ii-Arneâ
Saint-I''i'r(,'imx
Saint-Oriuainmnn
Saiiit-Jeuii-aux-ltoi^
Sainl-Juviti
i>n!nt-LBiid>erL-el-UoRt-de-J«ux
Sii il it-1 «lurent
Suiiil-Loup-Cliumpagne
Saiiit-I.fiiip-Terrier.'
Sainl-Marceau
Sainl-Marcfl
Sailli «-Ma ri.'
Saiiit-Meiifif»
Saiiil-Moi-el
Sainl-l'iiTre-o-Arnes
Saiiil-l'ii>rre-âUr--Veni'e
Saiiit-PiiTremont
Saint-Ouenlm-le-felit
Saint-lleniy-le-Peli
Sainlc-VnubourB
Sapofdip
Sa|Hij.'ii>--pt-l''euc1iePfs
Saulcra-Moiidii
Sault'i's-C.harupeiioise*
SaiiU-les-»i'll»!l
S,uilt-Sainl-H.-mv
Saiivillf
Savifi
■diaiilt..
ïif:ii.v-
li-ppe.
376
i-l'on'^l..
SL'iiï-i'Abbayfl 3l»
Siwiiv-1<'-Petit 508
Sif;tiv-M<intlihert SSÏ
Siddy 2M
Sivry-h's-Buïaiiry 673
Souiinaulho 67.^
— 795 —
PASBS
Sommerance 705
Son 378
Sorbon 346
Sorcy-Bauthémont 414
Sormonne 304
Sloiine 624
Su^ny 721
Sury 204
Suzanne 733
Sy 690
Tagnon 403
La Taillette 444
Taillv 676
Taizv 378
Tanhav 691
Tarzv o 11
Tenues 706
Terron-Ies-Vendresse 289
Terron-sur-Aisne 643
Thelonne 564
Tétaigne 602
Thénor^'ues 676
Theux (Lel 204
Thilav 273
Thin-le-Moutior 316
This 204
Thour (Le) 361
Thugnv-Trugnv 348
To^'os.* :/. 644
Touligny 289
Tourcelles-Chauraont 712
Tourna vaux 277
Tournes 305
Tourteron 722
Tremblois 584
Tremblois-Iès-Rocroi 445
Vandy 644
Vaux-lès-Mouzon 603
Vaux-Champa;,'ne 659
Vaux-en-Dieulet 676
l>AOB!<
Vaux-les-Mouron 722
Vaux-les-Rubig;ny 390
Vaux-Montreuil 415
Vaux-Villaine 501
Vendresse 289
Verpel 677
Verrières 692
Viel-Saint-Heray 415
Vieux-lès-Asfeld 364
Villemontry 603
Ville-sur-Lumes 204
Ville-sur-Uelourne 404
Villers-Cernay 564
Villers-devani-le-Thour 364
Viliers-devant-Mouzon 604
Villers-le-Tilleul 249
Villers-le-Tourneur 416
Villers-Semeuse 205
Villers-sur-Bar 565
Villers-sur-le-Mont 249
Villy 584
Vireux-Molhain 477
Vireux-Wallerand 479
Vivier-au-Court 206
Voncq 659
Vouziers 630
Vrigne-aux-Bois 542
Vrigne-Meuse 250
Vrizy 646
Wadelincourt, 565
Wadimont 391
Wagnon 417
Warca 207
Warnécourt 210
Wasigny 41 7
Wignicourt 419
VVilliers 585
Yoncq 605
Yvernauraont 250
Rumigny, page 483. — On lit : «< La tour nord date de la fondation de la
Cour dos Prés: celle du midi fut construite il v a dix ans. H faut lire : « Celle
du midi fut construite il y a cent dix ans. »
Villy, page 585. — La gravure qui donne les vestiges de l'ancien château
s'a[»plique non à la commune de Villy, mais à celle de Williers.
Louvergny, page 688. — La description de l'église s'applique à l'église
ancienne.
CHAMPLIN. — Ce village, appartenant au canton de Rumi{/ny, se trouve
dans une plaine. — H., 128. -- E., 32. — D. C, 6. — D. A., 18. — D. D., 35.
— Ili'ct., :iK9. — B. 1'., ItiiTtiifitiv. ~ V. L., le dimanche qui suit le 20 juillel. —
Frrinier t'-tnge du U'i-riiin jurniisi'iuc : oolithe ferrugineux; pierre à cliuux;
cul'Mirc MuDC tii'lir, dit : '■iisline. Deuxième éloge du terrain erélaci : grts
verl ; roche siliceuse et poreuse ; sables. — G, de Vilry.
iitins les notes manuscrites Inissûes par Feuillet de Fontenelle, et que nom
communique Paul l^urent, archiviste, noua lisons :
'< Olianiplin Tut bi\ti au milieu du quatorzième siècle, arec les débris de
divers pelits i^tubliist'ments placés sur son terroir, et dont on retrouve quel-
qiierois des Irnces; des puits carias, notamment un du côté de Foalij', des
cjives. Il y avait encore, au niomi-nL de la Hévolution, des allées d'arbres qui
utlnslaienl qu'il avait Hé habile par des seigneurs curieux pour ce genre
d'embellissem'iils; ils étaient de la maison de Conflans, branche des comtes
de Hrieux. t'.hampliii l'ut pillé et brillé en 16J8 par les Espagnols. >i
TABLE DES MATIÈRES
;*
é^Mm^mimMmiS^6^:&:c^:c^:&!é^^
TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES
■otc-
PA6BS
Uemkhciemknts V
Préfack IX
LIVRE PREMIER
(jiéog^raphie physique, administrative, descriptive
CHAPITRE PREMIER
Le territoire
I. Les ori^'ines du territoire...
II. Provinces qui formèrent le
département; ses bornes; su-
perficie; points culminants
III. fiéologie des Ardennes.
IV. La flore des Ardennes .
V. La grotte de Nichet
VI. Les trois zones
VIL Le caractère ardennais
PACE8
5
6
il
14
17
19
CHAPITRE II
L(f Meuse et les rivières
I. Ligne de partage des eaux. 21
IL La Meuse 22
III. Affluents de la Meuse 23
IV. La Meuse navigable; bar-
rages; écluses; débits; crues;
fortilicalions 2.')
V. LAisne 20
VI. Affluents de l'Aisne 27
VIL ('.anal des Ardennes 28
VIII. Droits dépêche 30
IX. L'étang de Rairon 30
X. Vallée de la Seniov 32
XL Vallée de la Meuse 37
CHAPITRE III
Les montaynes et les forêts
PAOKS
I. Montagnes et collines 42
IL L'Argonne 43
III. Bois et forêts 44
IV. Administration forestière . 50
CHAPITRE IV
Armée et douane
I. Organisation militaire 52
IL (Gendarmerie 53
III. Armée territoriale 53
IV. Sapeurs-pompiers 54
V. Douane 54
CHAPITRE V
Les routes et les voies ferrées
I. Routes nationales 58
H. Chemins vicinaux 59
HI. Voirie rurale 59
IV. Chemins de fer 60
V. Lignes secondaires 60
VI. Ensemble kilométrique ; sta-
tions; nombre de trains; voya-
geurs et marchandises 61
— 800 —
VII. luiportanco dans la ligne
îirnéraled(»sprincipalesgares
(les Ardennes
VIII. Uéseau départemental à
voie étroite
IX. Projets de voies départe-
mentales nouvelles
PAfiCt
61
02
02
CHAPITKE VI
Oryunisation judiciaire et religieuse
I. Organisation judieiaire
II. Tribunaux de coininenM». . .
III. Conseils de prud'h<»mnies..
IV. La criminalité
V. Assistance publi(jue
VI. Urj^anisation roh;ri«*usi*. . . .
Vil. Clerp» paroissial
VIII. Ktablissements d'assis-
tance ou de charité
IX. (Nulles proteslantetisraélile.
CHAPITIIE Vil
Inslruiiion puhli'/to*
I. Instruction secondaire; ins-
truction primaire
II. Cours spéciaux d'adultes. . .
III. (Conseil départi>mi>ntal: dé-
iéjj;ués cantonaux; commis-
sion scolaire
CHAPITHK VIII
Aî/ricuUun'
I. Les zones aj^ricoles .
II. Li*s cultures
III. Les animaux
IV. Imlustries annexes
o:i
04
o:i
(>0
OS
os
09
70
7n
71
72
'H
/.>
i l
1\)
r«an
V. Or<4!anisation agricole 8D
VI. Statistique af^icole des Ar-
dennes 83
VII. Division de la propriété . . 85
CHAPITRE IX
Vindmtrie dans les Ardennes
I. Les orijyçines historiques 86
II. Industrie métallurgique... 87
III. Usine i\ cuivre de Flohi-
niont 89
IV. Appareils à vapeur 9U
V. Ardoisières; carrières; in-
dustries minérales 91
VI. Draperies 93
VIL Inspect°du travail; cham-
bres de commerce; arts et
manufactures 96
VIII. Les industries par arron-
dissement 97
■
CHAPITRE X
Les Artiennais ct^lébi'et
Des origines à la Révolution . . 106
CHAPITRE XI
Les Contemporains
I. Historiens; publicistes et
techniciens 132
IL Hommes de guerre 137
m. Jurisconsultes 140
IV. Hommes politiques 140
V. Poètes, artistes et musiciens. 142
VI. peintres et sculpteurs .... 143
VIL Scientillques et littéraires. 147
LIVRE II
Le» oritj^iiies liistoriqiics du département
CHAPITHK PHEMIEK
Le dr part unie ni ; origines et divisions
adminiatratirrs
PAGK"
I. Les discussions à l'Assenibb-e l.")3
II. La division en dép;irtements L'i*
III. MtJziêres cai)itale des Ar-
dennes lî)4
IV. Le premier évoque consti-
tutionnel des Ardennes 135
V. Des orif^ines aux traités de
1814 158
VI. Sénateurs; députés; con-
seils ;;énérauz; conseils d'ar-
rondissement; conseils mu-
nicipaux 160
— SOI —
PAOKS
VII. Préfets ; nos représentants
de 1789 à 1900 166
VIII. Les Conventionnels arden-
nais 168
IX. Division administrative; po-
pulation 170
HAQH»
X. Budgets départemental et
communaux; part contribu-
tive dans le budget de la
FYance 17;i
XI. Arrondissements et can-
tons 17.»
LIVRE III
filéod^raphie historique des <M>iiiiiiunes
CHAPITRE PRKMIEli
Ammdiss^emeul de i\h^.zin't\s
l'AOK>
I. Canton de Mézières 182
II. Canton de Charleville 211
III. Canton de Flize 233
IV. Canton de Monthernié. ... 251
V. Canton d'Oniont 277
VI. Canton de Henwez 290
VII. Canlon de Signy-l'Abbaye. 306
CHAPITKK II
Arrondissement de Rethet
1. Canton de llethel 323
II. Canlon d'Asfeld 349
III. Canton de ChAteau-Porcien 366
IV. Canton de (iliaumont-Por-
cien 379
V. (>anton de Juniville 391
VI. Canton d«» Novion-Porcion. V04
ciiAiMTHt: m
Arrnwlisst'nient de Hnrmi
I. CîHiton d«' Horroi f24
PAlilCJl
II. Canton de Kumav 44.')
III. Canton de Civet! 462
IV. Canton de Rumigny 479
V. Canton de Signy-le-Petil.. . 501
CHAPITRE IV
Arrondissement de Sedan
I. Canton de Sedan-Nord 515
II. Canton de Sedan-Sud 543
III. Canton de Carignan 565
IV. Canton de Mouzon. . 586
V. (ianton de Raucourt 606
CHAPITRE V
Arrondissement de Vouzters
I. Canton de Vouziers
II. Canton d'Attigny
III. (Canton de Ruzancy. . .
IV. Canton du Chesne. ...
V. Canton de (irandpré.. .
VI. Canton de .Machault . .
VII. Cantcni de .Motitliois..
VIII. Canton d<» Tourt^ron
630
64()
()62
679
692
707
713
722
Ai'FK.NDicK Aix CiiAPiThKs X KT XI : Le S Ardenndis o' lettres
AlM»K.M)!CE A LA (ihiOGRAPHIK (iK.NÉRALK : (iuide du Tnurtstr et du CyclistC
ddns tes A rdennes
listk dks souschiitkurs
Tahlk dks Communks par ORDRK alphabétiquk
737
747
773
791
^^^"SS
51
OUVRAGES
RELATIFS AU DÉPARTEMENT DES ARDENNES
m
Publiés par la Librairie Edouard JOLLT
EXTRAIT DU CATALOGUE
Les Ardoisières des Ardeunes, p.n- N. WxiitiN. - 1 vol. iu-S" cuutcuaiit ^
;i.l liL'ur<"4 ih\\\< !•■ fj'xlf, niio photnirravnro linr? toxte ot iinn carte 8.»»
Usages locaux du département des Ardennes, par Boi-hourii..
I vol. iii-8'^ 6.»»
Mémoires sur Pache, niinistn- il<' la >^'i]i'rr(! on lli^iî ot maire «ic Paris
tiniis la TiMi-j'ur; sa rotrait»* à Thin-l»*-M()utioi* ; par l.nuis PiER^nx. —
1 vul. iii-S" nt nr ilo «|ualri' planrlh's Imrs loxto on pliototypio 6,»»
Douze Légendes merveilleuses du pays d*Ardenne, par Juleï^ Makk.
I viil. i*nnt<-naiit 2i'* ilhi>halioiis 3.»»
La Fontaine ducale et l'Eau à Charle ville, par K. Pftitkii.s. — 1 vol.
iii-S" nnn'" <li' \'i iii.i\\\Vi'<. avi'o i-mivortnrf on phohilypio 2.»»
Catalogue raisonné et descriptif des Plantes vasculaires du dépar-
tement des Ardennes, par A. Cvr l\y. I vol. in-K" 6.»»
Rapport présenté à la Société des Agriculteurs de France, à la
snil»' (lu r.oMonnrs iv>rinrial dr .M»''zi'rr>-('.liarl»'villi' on 18î>8, par Reiiô
TiMF.untN i»r MnNj-.i.i.N. - 1 vii| in s ■ 3.3»»
Série des Prix de la ville de Charleville, par K. pKTiiKn.s :
l*mni»^rr ptufii'. Maoninu'rii'. plàlm'lr. inarin'orio 3.»»
Ih'ii.ririw pnilir. Charpi'nlr. onnvj-rluro, si-rnirorie 3.»»
Trnisii^nn' )Hirtir. Zin^a^io, plonihoiio. fnniifîtorio 3.»»
nutifrn^fur parf/é-. Mmni^iTif. printun- 3.»»
Los (|naln> pailifs ivunirs on nii volnnio oartonnô 12. »w
De Charleville à Givet et à travers la Semoy, par IMorre df. MKrsK.
illnstiv «Ir IS LM*avui-o< 0.50
La Légende des quatre fils Aymon et leur cheval Bayard, par
A. .Mkym.m: 0.20
La Grotte de Nichet, .ivir ini plan imi phototypio 0.60
Carte routière des Ardennes, pnhliri^ par Va\. Jou.y 2. w»
Tableau des Officiers-généraux ardennais, par IIkn-nkimhciif. v{ Henry.
Tableau des Illustrations ardonnaises, i<l. i<l.
Lo^ «It'Mx t.ihlt'aiix 1.25
Villes et Villages des Ardennes, par A. AIkyuac. — l vol. in-S" 6.»»
Il no n'sli' ilr rr\ jiiivr.iL'"" «ju»' «(uolipu's l'xnnjilairos. ;
Traditions, Contes et Légendes des Ardennes, pur A. .Mryhac ^pnisé
La Forêt des Ardennes, par A. .Mkyk\o. épuiiié
1
]
. . .• . ;:<!,
3 2044 025 018 094