Skip to main content

Full text of "Géographie illustrée des Ardennes .."

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


■»■ 


»  * 


GÉOGRAPHIE 


ILLUSTREE 


DES  ARDENNES 


o 


ILLUSTRÉE 

DES  ARDENNES 


PAR 


ALBERT   MEYRAC 

Rédacte-ar    en    Cîief    d-a     FKXIX    AI5.DBKKAIS 

Officier  de  l* Instruction  puhliqui' 


PRÉFACE    DE   A.   OMUQUET 

Professeur  au  Collège  de  France 

CHBVALIKK       DK      LA      LEGION      d'HONNKUK 


02?rLé    cie    230   Qrx'a''V"Li.2?es,    dozxt    6   li02?s    teinte 

ET 

SQiYi  d'an  GUIDE  DU  TOURISTE  &  DU  CYCLISTE  dans  les  Antennes 


-••«  O'fSSl^SV*}  »••- 


CIIAULEVILLE 

ÉDOUAHD   JOLLY    A  Q),    LIBIIAIIIE-ÉDITKLR 

Place   Ducale  et  Rue   du    Moulin 

leoo 


Î4.    bôll.l;^'.^ 


MAY 28  1920 


€ 


'■'         J 


^^xsLj 


/ 


c^AAc^c%é^&é^c^^ 


50^  <ïf  5(?  V  *îï^^  *t?^*ï?  *G^  ^ï?  V  *t?  «t^^ 


^REMERCIEMENTS 


s*c~ 


Hu  seuil  de  cette  Géographie  illustrée  des  Ardennes  que  veut 
bien  présenter  aux  lecteurs  notre  éminent  compatriote  Arthur 
Chuquet,  professeur  au  Collège  de  France,  mon  très  agréable 
devoir  est  de  remercier,  d'abord  les  nombreux  souscripteurs, 
dont  l'adhésion  me  fut  précieuse  ;  puis  ceux  qui,  pour  le  Livre  Premier  : 
Géographie  physique  et  descriptive^  furent  en  quelque  sorte  mes  collabo- 
leurs,  soit  qu'ils  aient  bien  voulu  revoir  les  épreuves  des  chapitres 
composant  ce  Livre,  soit  que,  pour  les  indications  géologiques,  hydro- 
graphiques, douanières,  vicinales,  scolaires,  agricoles,  industrielles  et 
biographiques  (i),  ils  m  aient  aidé,  par  leurs  renseignements  si  précis, 
à  faire  de  ces  chapitres  un  ensemble  aussi  complet,  aussi  exact  que 
possible. 

Mes  remerciements  vont,  alors,  tout  droit,  à  MM.  Bestel,  professeur  de 
sciences  à  l'école  Normale  de  garçons;  Rigaux,  ingénieur  en  chef  des 
ponts  et  chaussées,  et  Schmit,  conducteur  principal;  Barbier,  directeur 
des  douanes,  et  Petit,  premier  commis  à  la  direction;  Charpentier,  agent 
voyer  en  chef;  Pérot,  inspecteur  principal  des  chemins  de  fer  de  l'Est; 
Hennocque,  directeur  de  l'exploitation  des  chemins  de  fer  départemen- 
taux; Martin,  inspecteur  d'Académie,  et  Arnoux,  inspecteur  de  l'ensei- 
gnement primaire;  Fiévet,  professeur  départemental  d'agriculture  des 
Ardennes;  Watrin,  contrôleur  principal  des  mines;  César,  inspecteur  du 
travail  dans  les  manufactures;  et  Ernest  Henry,  de  Sedan. 

Quelquefois  aussi,  dans  la  partie  technique  du  Livre  II  :  Les  Origines 
administratives  du  Département  y  j'eus  pour  guide  l'utile  Annuaire  que 
publie,  et  met  au  courant  chaque  année,  M.  Grégoire,  sous-chef  de  divi- 
sion à  la  préfecture  des  Ardennes.  De  même  on  rencontrera  quelques 

(Il  Les  chapitres  X  et  XI  relatifs  aux  Ardeunais  c^-lèbres  d'avant  la  Révolution  et 
aux  Contemporains  sont  continués  et  complétés  par  un  Appendice  (les  lecteurs  le  trou- 
veront après  le  Livre  111)  où  nous  avons  précisé  l'orthographe  de  quelques  noms 
anciens,  rectifié  auelqucs  dates,  allongé  certaines  bio^aphies  et  ajoute  un  assez 
grand  nombre  de  niographies  nouvelles. 


—  VI 


citations  extraites  de  Jean  Hubert  dont  la  Géographie  fut  excellente,  à 
son  époque. 


* 


Je  suis  encore  heureux  de  mentionner  les  photographes  —  profes- 
sionnels et  amateurs  —  qui  me  permirent,  grâce  à  leurs  collections,  de 
donner  au  Livre  III  :  Géographie  historique  des  Communes,  un  intérêt 
tout  spécial  par  la  gravure;  faisant  défiler  sous  les  yeux  du  lecteur  les 
sites  principaux  que  j  ai  décrits,  les  anciens  châteaux,  les  vieilles  églises 
et  les  monastères  disparus  dont  j*ai  rappelé  Thistoire  ou  la  légende. 

Je  citerai  particulièrement  pour  les  «  professionnels  »  :  MM.  Wilmet, 
photographe  à  Rethel,  qui  donna,  entr 'autres  :  ancienne  vue  de  Rethel, 
la  halle,  deux  vieilles  maisons  de  Rethel,  Técole  d'Agriculture,  la  ferme 
de  la  Charité  à  Ambly,  les  églises  d'Asfeld  et  de  Vouziers;  —  Collinet, 
photographe  à  Charleville;  nous  lui  devons  un  attelage  aux  environs  de 
Charleville,  la  rue  Tliiers  et  la  Grande-Rue,  une  vue  de  Mézières,  les 
casernes,  types  ardennais,  un  motocycliste  sur  route. 

Pour  les  amateurs  :  MM.  Benoit,  directeur  du  cours  complémen- 
taire de  Mouzon;  —  Chardaine,  directeur  de  l'école  communale  de 
Haraucourt;  —  Cophignon,  employé  à  la  graineterie  Denaiffe,  à  Cari- 
gnan;  —  Henri  Descharmes,  avocat,  adjoint  au  maire  de  Charleville;  — 
docteur  Desplous,  maire  de  Rimogne;  —  Henri  et  Alexandre  Fournier, 
de  Revin  ;  —  Henri  Goffaux,  pharmacien  à  Charleville  ;  —  Louis  Hamaide, 
artiste-dessinateur  à  Bruxelles;  —  André  Jolly,  de  Charleville;  —  Louis 
Lahoussay,  de  Mézières;  —  Leblond,  professeur  de  philosophie  au  lycée 
Chanzy;  —  Georges  Lefebvre,  de  Charleville;  —  Gustave  Letellier, 
ancien  libraire  à  Charleville:  —  Longuet,  professeur  à  Charleville;  — 
Emile  Minet,  répétiteur  au  lycée  Chanzy;  —  docteur  Moreaux,  à  Don- 
chery;  —  Emile  Paruit,  médecin-vétérinaire  à  Paris;  —  Peckels,  avoué 
à  Charleville;  —  docteur  Richelet,  à  Charleville;  —  Tonnelier,  vice- 
président  du  Conseil  de  préfecture  des  Ardennes  ; — Wérion,  à  Charleville. 

M.  Demaret,  inspecteur  des  eaux  et  fcrêls,  actuellement  à  Senonches 
(Eure-et-Loire),  nous  a  fourni  les  intéressantes  gravures  de  la  planche 
hors  texte  en  phototypie,  indiquant  les  diverses  phases  de  Técorçage  dans 
les  Ardennes,  et  réservée  aux  seuls  souscripteurs.  Nous  devons  encore 
à  l'obligeance  de  M.  Demaret  la  planche  hors  texte  qui  précède  Tarron- 
dissement  de  Sedan;  à  la  gracieuseté  de  MM.  Pion,  Nourrit  et  C'*,  impri- 
meurs-éditeurs à  Paris,  trois  magnifiques  clichés,  également  hors  texte  : 
Gardes  forestiers,  —  Au  Bois,  —  En  Forêt;  —  et  à  M.  Petitfils,  archi- 
tecte de  la  ville,  le  plan  de  Charleville  qui  précède  l'arrondissement  de 
Mézières.  Enfin,  la  Direction  des  Tramways  de  Charleville-Mézières 
autorisait,  avec  bienveillance,  la  reproduction  de  la  gravure  qui  repré- 
sente, à  la  fin  de  la  liste  des  souscripteurs  —  d'après  la  photographie 
Dargent,  —  la  première  sortie  d'essai  du  tramway  à  Charleville. 

Mais  ma  reconnaissance  plus  spéciale  doit  s'adresser  à  M.  Grenier, 
dessinateur  aux  Chemins  de  fer  de  l'Est.  Employant  tous  ses  rares 
moments  de  loisirs  à  se  trouver  sur  chaque  point  des  Ardennes  où  le 
sollicite  un  monument  à  relever  —  qu'il  soit  ancien,  qu'il  soit  moderne,  — 


un  paysage  agresle  h  lixer  par  la  photographie,  M.  Grenier  a  su  réunir 
une  des  collections  de  vues  ardennaises  les  plus  complètes  et  les  plus 
remarquables,  principalement  en  ce  qui  concerne  les  châteaux  d'autre- 
fois et  les  églises  curieuses  par  leur  archilecture  ou  leurs  restes  de  for- 
tifications. Sur  230  gravures  réparties  dans  nos  830  pages,  133  pro- 
viennent  de  cette  collection  unique  où  si  gracieusement  M.  Grenier  nous 
permit  de  puiser  à  mains  ouvertes. 


Enlîn  Je  ne  dois  pas  oublier  l'imprimerie  du  Petit  Ardennais  dunt  les 
soins  vigilants  ne  se  sont  Jamais  démentis  pour  que  cet  ouvrage  eût  son 
exécution  matérielle  la  plus  parfaite  possible.  On  se  convaincra  que  le 
but  ardemmeut  désiré  fut  atteint.  Il  me  faut,  alors,  également  remercier, 
et  c'est  pour  moi  réel  plaisir,  mon  éditeur  carolopolitain,  Edouard  Jolly. 
Epris  d'éditions  somptueuses  et  de  hardies  tentatives  de  «  décentrali- 
sation éditoriale  '>,  Edouard  Jolly  a  multiplié  les  illustrations,  a  fait 
Spécialement  glacer  le  beau  papier  qui  pouvait  le  plus  magniliquement 
les  mettre  en  relief.  Car  tous  deux,  lui  éditeur,  et  moi  auteur,  nous 
eûmes  cette  ambition  et  cette  pensée  communes  :  faire  que  cette  Géogra- 
phie —  à  la  portée  de  tous  par  son  prix  singulièrement  modique,  étanl 
donné  le  luxe  coiHeux  du  volume  —  fût  un  fdial  Lémoigna^te  d'ardenl 
amour  élevé  aux  Ardennes! 


Albert  MEYRAC. 


Charleville,  20  novembre  18 


c^c^Ac^c^^é^c^cy^^^^^ 


50^  <ïf  5(?  V  *i;^  V  *U^*ï?  *G^  V  V  *t?  «0^^ 


FR-KFJLCE^ 


■yKi- 


LA  mode  a,  ce  semble,  fini  par  sourire  au  pays  d'Ardenne,  et 
nombre  de  touristes  ont  cette  année,  nous  dît -on,  par- 
J  couru  la  vallée  de  la  Meuse.  Aussi  bien,  cette  même  année, 
un  des  points  les  plus  remarquables  de  la  vallée,  la  montagne 
des  Quatre  Fils  Aymon,  qui  se  dresse  au-dessus  du  village  de 
Château-Regnault,  a  fait  longuement  parler  de  lui. 

Ces  quatre  rochers,  juchés  sur  la  crête  de  la  montagne,  ressem- 
blent de  loin  à  quatre  cavaliers  qui  se  suivent  à  la  file,  également 
inclinés  sur  le  col  de  leur  bête,  également  emportés  par  une 
course  rapide,  et  l'on  comprend  que  Timagination  populaire 
leur  ait  donné  jadis  le  nom  de  ces  quatre  héros,  Renaud,  AUard, 
Guichard,  Richard,  fils  d'Aymon,  qui  montaient  à  la  queue  leu 
leu  sur  le  bon  cheval  Bayard.  '  '    '         •.    Cr/-,     i^J\a\    ^u 

Cette  montagne  grandiose  est  entamée.  Elle  a  déjà  souffert 
il  y  a  quelque  quarante  ans.  Au  sommet  d'un  des  cavaliers, 
s'élevait  alors  la  table  de  Maugis,  du  magicien  Maugis,  le  méchant 
cousin  des  quatre  fils  Aymon.  C'était  une  grosse  pierre  large  de 
deux  mètres  et  longue  de  six.  Un  carrier,  croyant  qu'elle  cachait 
un  trésor,  la  souleva  à  l'aide  d'un  cric  et  la  précipita  sur  la  pente. 
Brisée  depuis  en  plusieurs  morceaux,  la  pierre  de  Maugis  servit 
à  la  construction  d'une  des  culées  du  pont  de  Château-Regnault. 

Mais  voici  qu'après  la  cime,  la  croupe  de  la  montagne  est 
assaillie.  La  pioche  attaque  un  des  quatre  rochers.  De  jour  en 


\ 


'^\SL^ 


—  X  — 

jour,  la  blessure  se  fait  profonde.  Comme  Ronsard,  voyant  abattre 
la  forêt  de  Gastine,  on  se  prend  à  dire  que  de  pareilles  choses 
ne  doivent  ni  périr  ni  changer  de  forme,  et  Ton  crie  avec  douleur  : 

. . .  Arrête  un  peu  le  bras, 
Meurtrier  sacrilège . . . 

Heureusement,  les  journalistes  de  la  région  se  sont  émus.  La 
Société  du  Givet-Pittoresque  a  protesté  hautement  par  la  voix 
de  son  président,  l'alerte  et  disert  docteur  Beugnies,  contre 
l'œuvre  de  destruction.  Un  jeune  député,  en  un  discours  plein 
d'esprit  et  d'humour,  a  su  persuader  la  Chambre  que  la  quadruple 
roche  de  Chàteau-Regnault  était  un  monument  historique.  Le 
Préfet,  homme  actif  et  éclairé,  s'est  hâté  de  nommer  une  com- 
mission chargée  d'étudier  sérieusement  la  question,  et  déjà  des 
pourparlers,  qui  ne  manqueront  pas  d'aboutir,  s'engagent  entre 
le  département  et  la  commune  de  Château-Regnault. 

Il  serait,  en  effet,  dommage  que  la  superbe  montagne  des 
Quatre  Fils  Aymon  fût  livrée  à  l'exploitation  des  carriers,  qu'elle 
fût  si  cruellement  profanée  et  dévastée.  La  vallée  de  la  Meuse 
y  perdrait  un  de  ses  plus  magnifiques  joyaux  et  le  fleuron  le  plus 
beau  peut-être  de  sa  couronne. 

En  dehors  des  Ardennes,  cette  vallée  n'est  guère  connue  que 
des  Champenois,  des  gens  de  Reims  et  d'Epernay.  Elle  offre 
pourtant  aux  regards  du  touriste  des  sites  incomparables,  tantôt 
verts  et  riants,  tantôt  sombres  et  sauvages  :  les  gigantesques 
rochers  qu'on  nomme  les  Dames  de  Meuse  ;  la  route  qui  longe 
le  ruisseau  de  Faux  et  la  vallée  de  Misère;  Fumay,  la  ville 
d'ardoise,  la  ville  la  plus  originale  du  département  et  qui,  par 
ses  rues  tortueuses  et  ses  maisons  irrégulièrement  plantées,  rap- 
pelle les  vieilles  cités  espagnoles  ;  l'imposant  fort  de  Charlemont  ; 
la  curieuse  grotte  de  Nichet  ;  le  val  de  la  Houille.  Un  dragon 
de  1792,  dont  les  naïfs  Mémoires  viennent  de  paraître,  décrit 
ainsi  son  impression  lorsq.u'il  arrive  dans  cette  partie  des  Ardennes  : 
((  La  scène  change  :  ce  ne  sont  plus  que  précipices,  rochers,  monts 
escarpés.  »  (i) 

(i)  G.  Vallée  et  G.  Pariset,  Carnet  d'étapes  du  dragon  Marquant.  Paris, 
Berger- Le vrault,  1898;  p.  7. 


—   XI   — 

Seulement,  les  habitants  n'entendent  pas  la  réclame  et  n'ont 
pas  le  sens  pratique  de  leurs  voisins.  Les  Belges,  qui  possèdent 
la  moitié  du  massif  ardennais,  savent  bien  mieux  qu'eux  attirer 
le  monde  et,  comme  on  dit,  faire  mousser  leur  marchandise.  Il 
faut  donc  applaudir  à  la  propagande  patriotique  de  la  Société 
du  Givet-Pittoresque  et  au  zèle  de  ceux  qui,  sur  les  bords  de  la 
Meuse  française,  s'efforcent  pieusement  de  conserver  intacts  les 
sites  et  les  monuments  du  pays.  Mais  il  faut  aussi  que  les  rive- 
rains se  remuent,  se  trémoussent,  qu'ils  sortent  de  leur  indiffé- 
rence, qu'ils  éprouvent,  et,  au  besoin,  qu'ils  affectent  et  affichent 
de  l'enthousiasme  pour  leur  région  si  attrayante,  si  poétique. 
Qu'ils  animent  par  des  fêtes  cette  Suisse  ardennaise  un  peu  morne 
et  rendent  ses  charmes  plus  piquants:  qu'ils  aient  des  hôtels 
propres,  confortables,  pourvus  de  tout  :  le  voyageur  s'arrêtera 
quelques  jours  dans  la  vallée  de  la  Meuse  et  ne  passera  plus 
devant  ses  paysages  en  se  contentant  de  leur  jeter  par  la  fenêtre 
du  wagon  un  fugitif  coup  d'œil  d'admiration. 

Qu'on  lise  d'ailleurs  le  livre  de  M.  Meyrac.  Qu'on  lise  les  pages 
si  animées,  si  brillantes  qui,  dans  sa  Géographie  illustrée, 
traitent  de  la  vallée  de  la  Meuse.  Il  regrette  que  l'industrie,  qui 
ne  compte  pas  avec  la  poésie,  veuille  morceler  les  roches  des 
Quatre  Fils  Aymon  et  les  transformer  en  pierres  de  grandes 
routes.  Il  déroule  devant  nos  yeux  les  spectacles  tour  à  tour  gra- 
cieux ou  terribles  qu'offrent  les  rives  du  fleuve.  Il  nous  mène, 
nous  entraîne  à  travers  ces  «  défilés  de  rocs  et  de  montagnes.   » 

La  Géographie  illustrée,  œuvre  d'un  homme  qui  depuis 
longtemps  s'est  épris  des  Ardennes  et  fouille  studieusement  leur 
passé,  contient  sous  une  forme  commode,  à  la  fois  rapide  et 
dense,  tout  ou  à  peu  près  tout  ce  qu'il  est  possible  de  savoir  sur 
le  pays.  M.  Meyrac  la  divise  en  trois  parties. 

Dans  la  première  partie,  il  décrit  le  département,  les  provinces 
qui  l'ont  formé,  son  terrain,  sa  flore  et  son  climat,  ses  rivières, 
ses  montagnes  et  ses  forêts,  ses  routes  et  ses  voies  ferrées,  son 
organisation  judiciaire  et  religieuse,  ses  établissements  d'instruc- 
tion publique  ;  il  donne  une  vue  d'ensemble  de  son  agriculture 
et  de  son  industrie  ;  il  énumère,  en  une  suite  de  notices  brèves 
mais  suffisantes,  les  Ardennais  qui  se  sont  distingués  dans  tous 


—   XII  — 

les  genres  —  et  il  n'a  oublié  personne,  même  parmi  les  contem- 
porains, parmi  les  simples  dilettantes  et  amateurs  de  notre 
époque  :  «  Tout  travail,  dit-il  spirituellement,  atteste  un  effort 
dont  il  est  juste  de  tenir  compte;  à  la  postérité  de  choisir  et 
de  classer.   » 

La  deuxième  partie  de  la  Géographie  retrace  la  formation  du 
département,  son  mode  actuel  d'administration,  sa  gestion,  ses 
ressources  financières  ;  chemin  faisant,  l'auteur  nous  présente 
dans  deux  pages  intéressantes  les  conventionnels  ardennais. 

La  troisième  partie  est  la  plus  importante  et  la  plus  précieuse. 
M.  Meyrac  l'intitule  Géographie  historique  des  communes. 
C'est  un  dictionnaire  des  cinq  cent  trois  communes  du  départe- 
ment, selon  l'ordre  des  arrondissements  et  des  cantons.  Chaque 
commune  a  sa  notice  ou,  comme  on  dit  aujourd'hui,  sa  mono- 
graphie aussi  détaillée,  aussi  fouillée,  aussi  fournie  que  possible. 
M.  Meyrac 'n'omet  rien  :  les  origines  de  l'endroit  et  sa  situation, 
les  événements  dont  il  fut  le  théâtre,  les  légendes  où  il  figure, 
son  église,  son  château,  ses  vieilles  maisons,  ses  écarts,  même 
ceux  qui  n'existent  plus  aujourd'hui,  ses  lieuxdits.  De  copieuses 
citations,  faites  avec  goût  et  tirées  des  meilleures  sources,  égayent 
souvent  ces  notices  et  leur  ôtent  de  leur  aridité.  M.  Meyrçic  s'est 
souvenu  du  mot  de  Voltaire  qu'un  dictionnaire  sans  citations 
est  un  squelette. 

C'est  une  encyclopédie  ardennaise  que  nous  apporte  l'auteur. 
Pour  connaître  à  fond  leur  pays,  les  Ardennais  n'ont  qu'à  feuil- 
leter le  volume;  ils  y  trouveront  ce  qu'ils  cherchent,  et  plus 
encore,  et,  comme  cet  ouvrage,  intéressant  et  instructif  tout 
ensemble,  est  autant  un  livre  de  lecture  qu'un  répertoire  de  faits, 
comme  il  pique  la  curiosité,  ils  ne  se  borneront  pas  à  lire  ce  qui 
concerne  leur  lieu  natal  ou  le  village  qu'ils  habitent  ;  ils  liront 
tout  le  reste,  non  d'une  traite,  mais  de  ci  de  là,  comme  ce  diction- 
naire de  physique  que  Gœthe  lisait  dans  la  retraite  de  TArgonne, 
en  face  de  Grandpré.  Un  dictionnaire,  dit  à  peu  près  le  poète 
allemand,  est  un  bon  compagnon  :  il  offre  à  tout  moment  une 
interruption  et  nous  procure  la  meilleure  distraction  en  nous 
menant  d'un  objet  à  un  autre. 

Aussi  ne  puis-je  terminer  cette  trop  courte  préface  sans  recom- 


—   XIII   — 

mander  à  tous  mes  compatriotes  ce  dernier  ouvrage  du  cons- 
ciencieux et  infatigable  écrivain.  Je  dis  dernier  à  bon  escient  et 
ne  crois  pas  me  tromper.  Après  avoir  consacré  trois  volumes 
à  TArdenne,  à  ses  contes  et  traditions,  à  sa  forêt,  à  ses  villes  et 
villages,  M.  Meyrac  a  voulu  évidemment  réunir,  ramasser  dans 
sa  Géographie  illustrée  tout  ce  qu'il  avait  recueilli  de  longue 
date  à  force  de  labeur,  à  force  de  soins  persévérants  ;  et  il  peut 
dire  aujourd'hui,  en  terminant  ce  travail  considérable  qui  cou- 
ronne vraiment  l'édifice  :  exegi  monumentum.  Je  ne  pense  pas 
qu'il  y  ait  en  France  un  département  qui  possède  une  Géographie 
plus  complète,  (i) 

Arthur  CHUQUET. 


(i)  Je  n'ai  loué  que  M.  Meyrac.  Mais  il  faudrait  louer  aussi  M.  Edouard 
Jolly.  Le  livre,  par  les  soins  que  M.  Edouard  Jolly  lui  a  donnés,  par  l'élégance 
de  l'impression,  par  le  choix  et  la  beauté  des  illustrations,  par  le  bon  goût  qui, 
d'un  bout  à  l'autre,  préside  à  l'exécution  du  volume,  est  un  des  plus  remar- 
quables essais  de  décentralisation  éditoriale  qui  aient  été  tentés  de  nos  jours. 


LIVRE    PREMIER 


GÉOGRAPHIE 


Pl)ysique,  Administratii)e,  DescriptiOe 


CHAPITRE    PREMIER 


LE  TERRITOIRE 

I.  Les  ori^nes  dn  territoire.  —  H.  Provinces  qui  formèrent  le  département;  ses 
bornes;  superficie;  points  culminants.  —  m.  Gâologie  des  Ardennes;  terrains 
primaires;  terrains  secondaires;  terrains  tertiaires;  terrains  quaternaires.  — 
IV.  La  flore  des  Ardennes.  —  V.  La  grotte  de  Nichet.  —  VL  Les  trois  zones.  — 
VII.  Le  caractère  ardennais. 


I.    LES  ORIGINES  DU   TERRITOIRE.  v 

LA  partie  de  territoire  français  (jui  forme  aujourd'hui  le  département  des 
Ardennes  appartenait,  lorsqu'au  cin([U!ème  siècle  la  Cîaule  romaine  fut 
divisf^e  en  dix-sept  provinces,  à  la  Belgique  seconde  dont  Reims  était  la 
capitale. 

Le  premier  auteur  (jui  mentionne  le  «  pfïvs  d'Ardenne  »  est  César,  dans  ses 
commentaires  de  Bello  Gallico.  Strabon  et  Tacite  en  parlent  après  César,  alors 
qu'avait  été  latinisé  en  Ardaennetifis  le  nom  primitif  de  cette  région.  En  effet, 
le  phonem  ardiiem  vient  des  Celles.  Ils  appelaient  ainsi  l'immense  forêt  cou- 
vrant, à  ces  époques  reculées,  tout  le  nord  <le  la  Gaule,  des  bords  du  Rhin  à 
rOcéan.  César  donne  h  ce  pays  une  longueur  de  cinq  cent  milles  et  raconte 
qu'il  fallait  trente  jours  de  marche  pour  traverser,  d'une  extrémité  à  l'autre, 
celte  forêt  mystérieuse  et  que  les  romans  de  chevalerie  devaient  rendre  célèbre. 

A  l'adjectif  Ardtiennensh,  les  Romains  ajoutèrent  les  motsp«(/MS,  sylva;  d*o(i 
nous  avons  tiré  :  pays  ardennak,  forêt  urdennaise. 

y^id  j)(itji,  ou  î»ays,  se  partageaient  la  «  région  ardeimaise  »  autrelois,  quand 
nos  provinces  n'étaient  encore  ni  désignées,  ni  formées.  Adnen  de  Valois  nous 
les  dénombre  dans  sa  Notitia  (^alliarum.  Ce  sont,  en  totalité  ou  pour  parties  : 
l*  le  Rémois  ;  2*  le  pagus  Castricensis  ;  3*>  le  Porcieri  ;  4'  le  Dormois  ;  .H**  le  pays 
de  Voncq  ;  6*»  le  pîiysde  M(»uzon  ;  7''  le  Rethélois  ;  S*»  la  Thiérache  ;  9*»  et  l'Ardenne. 

I"  Le  pagiis  RemensU  appartint  surtout  au  département  actuel  de  la  Marne. 
Cependant,  il  se  serait  prolongé  (d'a[»rês  le  Polvptiquk  dk  saint  Rémi,  neuvième 
siècle)  jusques  à  la  rivière  d'Aisne.  Les  villages  de  Cauroy,  de  Contreuve,  de 
Lcffincourl,  de  Machault,  de  Mont-Saint-Martin,  de  Pauvres,  de  Seraide  auraient 
appartenu,  nous  affirme  un  «  Pouillv:  »  du  quatorzième  siècle,  à  ce  «  pagus 
Remensis  ». 


—  4  — 

2°  Le  pagus  Caslricensis  (ainsi  nommé  du  château  =  castrum,  où  résidait 
Tadministrateur  de  ce  pagus)  correspondait  presque  à  l'arrondissement  actuel 
de  Mézières,  avec,  cependant,  une  portion  du  Rethélois  et  du  pays  de  Rocroi. 
Mézières,  Donchery,  Uumigny  furent  les  villes  les  plus  importantes  du  «  pagus 
Castricensis  ». 

3°  Le  pagus  Porcensis  était  fort  étendu,  jadis.  Il  comprenait  une  partie  du 
diocèse  de  Laon.  Saint  Rémi  mentioime  le  «  Porcien  »  dans  son  testament,  et 
c'est  sans  doute  la  première  mention  historique  que  l'on  en  connaisse.  Ce 
Porcien,  qui  renfermait  la  Terre  des  Pothêes,  «  dotation  rémigienne  »  de  TEglise 
de  Reims,  est  le  seul  pagus  dont  le  nom  soit,  après  l'an  mille,  parvenu  jusqu'à 
nous  avec  sa  dénomination  de  comté.  Après  des  foitunes  diverses,  il  passait 
de  la  maison  de  Croy  dans  les  maisons  de  (ionzague  et  de  Mazarin.  Aujourd'hui, 
cette  appellation  de  Porcien  nous  est  rappelée  par  Novion,  par  Ghaumont  et 
par  Château.  Pourquoi  «  Porcien  »?  Une  étymologie  fantaisiste  veut  que  les 
nombreux  troupeaux  de  porcs  nourris  autrefois  dans  nos  forêts  ardennaises 
aient  donné,  comme  souvenir,  leur  nom  à  ce  comté. 

4°  Le  pagus  Dulcomensis  =  le  Dormois.  Ainsi  appelé,  nous  dit  dom  Noél,  d(* 
la  rivière  qui  le  traverse.  Ce  pagus  ne  nous  appartint  que  dans  sa  paitie  septen- 
trionale où  fut  incorporé  l'arrondissc^nuînt  vouzinois.  N'exista  que  de  802  à  1020 
en  tant  que  division  territoriale.  II  eut  pour  capitale  le  village  de  Doulcon,  dans 
la  Meuse.  D'où  sa  désignation  :  Dulcomensis,  écrit  M.  A.  de  Barthélémy  dans 
r«  étude  »  qui  devait  précéder  son  Histoire  dks  Comtes  dk  Grandpré.  Quatre- 
Champs,  Senuc  et  Chevrières  furent,  après  Doulcon,  les  trois  centres  les  plus 
importants  de  ce  pagus. 

5^  Le  pagus  Vongensts.  sans  doute  le  Vicus-Vongus,  station  de  la  voit-  romaine 
de  Reims  à  Trêves.  Dans  la  Vik  de  saint  Waast,  écrite  avant  l'année  667,  esl 
pour  la  première  fois  mentionné  le  «  pagus  Vongensis  »,  lorsque  Clovis,  allant 
à  Reims  où  l'attendait  h*  baptême,  passa  l'Aisne  sur  le  pont  de  Rilly-aux-Oies 
in  pago  Vongensi,  Ce  pagus  représtîiiterait  rarrondissement  actuel  de  Vouziers, 
sans,  toutefois,  que  le  mot  Vongus  puisse  être  assimilé  à  Vouziers,  ville  de 
formation  relativement  récente. 

6**  Le  j)agus  Aiosomensis  tirait  son  nom  de  Mouzon,  sa  capitale,  où  séjournait 
un  corps  de  ces  troupes  romaines  dites  Musmageuses,  L'étendue  de  ce  pagus 
couvrait  presque  tout  l'arrondissement  de  Sedan,  moins  le  canton  de  Carignan  ; 
mais,  par  compensation,  il  englobait  en  lui  quelques  villages  des  cantons  de 
Flize,  du  Chesne,  de  Stenay  et  de  Bouillon. 

7*»  Le  pagus  Regilestensis  =  le  Rethélois.  D'origine  moderne,  il  succédait, 
vers  l'an  mille?  environ,  aux  deux  pagi  mérovingiens  :  le  Porcien  et  le  Castrice. 
Eut  pour  capitale  Rethel,  humble  bourgade  aux  temps  de  saint  Rémi.  Fut  l'un 
de  sept  importants  comtés-pairies  de  Champagne,  ayant  pour  armes  :  de 
gueules  à  deux  làteaux  démanchés  d'or.  Appartint  successivement  aux  maisons 
de  Bourgogne,  de  Clèves,  de  Ne  vers.  Ensuite  acheté  par  Mazarin  qui,  le 
1,H  décembre  1663,  le  fit  convertir  en  duché  par  Louis  XIV. 

8"  Le  pagus  Teorasccnsis  =  la  ïhiérache,  qui  fait  maintenant  partie  inté- 
grante de  l'Aisne,  mais  de  laquelle,  autrefois,  relevaient  l'abbaye  de  Sept- 
Fontaines,  Rocroi,  R(?nwez,  Montcornet  (indifféremment  appelé,  jadis,  Mont- 
cornet  en  Ardenne  ou  en  Rethélois),  Signy-Ie-Petit  ;  puis,  pour  moitié,  les 
cantons  de  Mézières  et  de  Rumigny. 

9**  Le  pagus  Arduenncnsis  n'appartint  à  notre  département  que  par  sa  lisière 
sud  occidentale  :  la  rive  droite  de  la  Meuse  depuis  Charleville  jusques  à  Civet, 
et  de  Charleville,  en  droite  ligne,  jusques  à  Pussemange.  Voilà  seulement  ce 
que  nous  empruntâmes  à  ce  pagus  arduennensis.  (Voir  dom  Noël,  dans  la 
lievw  ardennaise,  année  1894,  pages  1  à  23  :  Originks  du  dkpartkmknt  des 
Ardennks.) 


—  5  — 

II.    PROVINCES    QUI    FORMÈRENT    LE    DÉPARTEMENT;    SES    BORNES; 

SUPERFICIE;    POINTS    CULMINANTS. 

Lorsqu'en  1790  l'Assemblée  constituante  divisa  les  provinces  françaises  en 
départements  (voir  dans  la  pn^sente  Géographie,  livre  ii,  chap.  i  :  lks  Dépar- 
TKMENTs  français),  Ics  Ardcnncs  furent  formées  :  de  la  Champagne,  pour 
426,691  hectares;  de  la  Principauté  de  Sedan,  pour  24,618  hect.  ;  de  la  Picardie, 
pour  35,945  hect.;  du  Hainaat,  pour  19,581  hect. 

Depuis  la  fatale  guerre  de  1870-1871,  qui  fit  perdre  à  la  France  l'Alsace  et 
une  partie  de  la  Lorraine,  le  département  des  Ardennes  est  séparé  de  l'Alle- 
mafîne  par  la  Meuse  et  par  la  Meurthe-et-Moselle.  Deux  départements,  l'Aisne 
et  la  Somme,  le  séparent  de  la  Manche;  trois  :  Marne,  Seine-et-Marne  et 
Loiret,  le  séparent  du  Cher,  département  ([ui  occupe  assez  exactement  le  centre 
de  la  France;  sept  le  séparent  de  l'océan  Atlantique  :  Marne,  Seine-et-Marne, 
Seine-et-Oise,  Eure-et-Loir,  Sarthe,  Maine-et-Loire  et  Loire-Inférieure;  sept 
également  le  séparent  de  la  Méditerranée  :  Marne,  Aube,  Côle-d'Or,  Saône-et- 
Loire,  Rhône,  Ardèche  et  Gard.  Son  chef-lieu,  Mézières,  est  à  248  kilomètres 
au  nord-est  de  Paris  par  le  chemin  de  fer,  et  à  196  en  ligne  droite,  à  travers 
trois  départements,  Marne,  Seine-et-Marne  et  Seine-et-Oise. 

Le  département  des  Ardennes  est  traversé,  du  nord  au  sud,  un  peu  à  l'ouest 
de  Rethel,  par  le  2*  degré  est  du  méridien  de  Paris;  dans  le  sens  contraire, 
c'est-à-dire  de  l'ouest  à  l'est,  il  est  coupé,  dans  sa  partie  septentrionale,  près 
du  chef-lieu  de  canton  Fumay,  par  le  50"  degré  de  latitude  nord  :  il  est  donc 
un  peu  plus  près  du  Pôle  que  de  l'Equateur,  que  séparent  90  degrés  ou  un 
quart  de  cercle. 

Il  est  borné  :  au  nord-ouest  et  au  nord-est,  par  la  Belgique  ;  à  lest  et  au 
sud-est,  par  le  département  de  la  Meuse  ;  au  sud,  par  celui  de  la  Marne  ;  enfin, 
à  l'ouest,  par  celui  de  l'Aisne. 

Sa  superficie,  de  523,289  hectares,  est  inférieure  de  100,000  hectares  environ 
à  la  moyenne  des  départements  français:  sous  ce  rapport,  c'est  le  68°  dépar- 
tement de  la  France;  en  d'autres  termes,  67  sont  plus  étendus. 

Sa  forme  est  assez  irrégulière.  Cependant  il  présenterait  presque  celle  d'un 
quadrilatère  à  peu  près  régulier,  incliné  du  nord-ouest  au  sud-est,  si  l'on  en 
retranchait  les  cantons  de  Givet,  au  nord,  et  de  Carignan,  à  l'est.  Sa  plus  grande 
longueur,  du  nord  au  sud,  de  l'extrémité  septentrionale  du  canton  de  Givet, 
frontière  de  la  Belgique,  à  l'extrémité  sud  de  la  commune  de  Maure,  canton 
de  Monthois,  est  de  105  kilomètres.  Sa  plus  grande  largeur,  de  l'est  à  l'ouest, 
pointe  de  Margny  à  celle  de  Sévigny-Waleppe,  est  de  97  kilomètres.  Son  pour- 
tour  doit  être  évalué  à  415  kilomètres. 

Le  massif  ardoisier  forme  le  plateau  le  plus  élevé  des  Ardennes.  Les  points 
culminants  se  rencontrent  à  l'est  de  la  vallée  de  la  Meuse  et  au  nord  de  la 
vallée  de  la  Semov.  Ce  sont  :  la  Croix-Scaille,  sur  le  territoire  de  Thilav,  504  mè- 
très  au-dessus  de  la  mer;  la  Grande-Croix,  proche  des  Hauts-Buttés,  490  mè- 
tres ;  la  Haute- Butte,  à  Hargnies,  491  mètres;  la //rtw/e-iWa/î /se,  469  mètres; 
le  Mont-Tranet,  dans  les  bois  de  Hevin,  454  mètres.  Les  montagnes  encaissant 
la  vallée  s'élèvent  sur  la  rive  droite,  à  370  et  à  380  mètres,  de  Fépin  à  l'est  de 
Furaay;  à  400,  420  et  430  mètres,  entre  Fumay  et  Laifour;  à  380  mètres,  entre 
Laifour  et  Monthermé.  Les  niveaux  décroissent  quand  on  s'avance  au  sud  vers 
Charleville.  et  alors  les  hauteurs  par  lesquelles  Nouzon  est  dominé  ne  dépas- 
sent guère  332  mètres.  Le  point  le  plus  élevé  de  la  rive  gauche,  entre  Fumay 
et  Nouzon,  atteint  404  mètres  dans  le  bois  de  Fumay.  On  peut  évaluer  à  280  mè- 
tres le  niveau  moyen,  bien  (|ue  la  cote  387  S(;  trouve  au  nord  de  Nouzon.  Puis 
le  sol  s'incline  vers  les  terrains  secondaires. 


—  6  — 

Los  hords  do  la  Sonioy  sont  à  peu  prôs  aussi  liauts  que  ceux  île  la  Meuse. 
Les  inontagnes  à  l'est  de  iNavaiix  atteignent  364  mètres;  celles  qui  surplom- 
bent W  village  de  Naux  sont  à  409  mètres.  La  Meuse  coule,  d'ailleurs,  à  130  mè- 
tres au-dessus  du  niveau  de  l'Ocran.  A  partir  des  crêtes  qui  dominent  la  rive 
gauche  de  la  Meuse,  le  sol  s'abat  en  j^ente  douce  vers  le  département  de  l'Aisne. 
Au  delà  de  Hocroi,  il  n'est  que  très  faiblement  accidenté  et  les  ravins  sont  peu 
profonds.  Au  sud  de  cette  ville,  on  rencontre  le  moulin  fiallois  à  389  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer;  puis  on  ne  trouve  plus  que  les  cotes  370,  360, 
340  et  307  mètres. 

Le  point  culminant  de  la  partie  orientale  entre  la  vallée  de  la  Meuse  et 
Bouillon  est  à  403  mètres  dans  les  Ms  de  SetUtn.  11  faut  signaler  pour  cette 
région  centrale,  sud  et  sud-est  :  le  sommet  entre  Ville rs-le-Tourneur  et  Monligny 
â  la  cote  278  mètres;  la  Cirle  de  Poix,  303  m.;  la  Crête  Mouton,  290  m.;  les 
moullnn  de  Bouvellemont,  263  m.;  le  $ignal  de  Fosse,  300  m.;  ïarbre  de  liemon- 
ville,  291  m.  (en  quelques  points  de  la  ligne  de  partage,  les  eaux  sourdent  si 
proche  de  la  limite  des  deux  bassins,  celui  de  la  Meustî  et  celui  de  l'Aisne, 
qu'elles  peuvent  être  dirigées  à  volonté  sur  l'un  ou  l'autre  versant);  le  bois  de 
Froidmont,  commune  de  .Neuville-et-Tbis,  322  m.;  la  croûîd^Gn/yére.s,  315  m.  ; 
le  sommet  d'Enelle,  332  m.;  le  s^manet  entre  Bulz  et  Singly,  311  m.;  la  t'roix 
Plot  à  Doncherv,  320  m.;  le  sommet  entre  Cheveuges  et  Noyers,  346  m.;  le 
sommet  entre  Haucourt  et  PouiTon,  328  m.;  le  sommet  près  de  Stonne,  328  m. 

Les  cols  qui,  à  l'ouest  de  Beaumont,  séparent  la  Meuse  du  bassin  de  l'Aisne, 
ne  s'élèvent  qu'à  220  mètres  environ  au-dessus  de  la  mer.  Entre  Beaumont  et 
le  Mont'Damion,  le  sol  est  encore  moins  élevé,  et  l'on  entre  immédiatement 
dans  la  vallée  de  Brieulles  et  d'Oches.  A  Brieulles,  la  Bar  ne  dépasse  point  la 
cote  1(38  et  n  est  sé[)arée  de  la  vallée  de  Noirval,  conduisant  à  l'Aisne,  près  de 
Vouziers,  (jue  par  un  col  peu  étendu  dont  le  sommet  ne  dépasse  pas  174  mè- 
tres, et  qui,  par  conséquent,  n'est  supérieur  que  de  16  mètres  au  plan  du 
bassin  de  la  Bar. 

IIL    GÉOLOGIE    DES    ARDENNES. 

Le  département  des  Antennes  présente,  au  point  de  vue  géologique,  un  réel 
intérêt,  a  cause  du  caractéristique  développement  que  nous  otlrent  quelques-uns 
de  ses  terrains.  Maintes  de  nos  localités  sont  classiques,  et  les  géologues  vien- 
nent toujours  visiter  fructueusement  les  remarquables  coupes  de  la  vallée  de 
la  .Meuse  :  les  exploitations  de  quartzites  et  «l'ardoises  de  Monthermé,  de  Fumay, 
de  Bimogne;  les  carrières  darkose  de  Képin,  de  poudingue  de  la  Boche  aux 
Corpias,  de  marbre  de  (livet;  les  carrières  à  pavés  de  Saint-Laurent  et  de 
Bom«'iy;  les  minières  de  Neuvizy;  les  gîtes  de  phosphates  à  Saulces  et  à 
(irandpré. 

Tous  les  terrains  des  Aniennes  appartiennent  aux  formations  sédimentaires. 
Ils  rentrent  dans  les  groupes  primaires  et  secondaires.  Quelques  Qlons  de 
roches  cristallines,  rencontrés  en  la  vallée  de  la  Meuse,  peuvent  à  peine  être 
mentionnés  dans  une  étude  générale;  de  même  pour  quelques  lambeaux  de 
sables  tertiaires  qui  se  laissent  voir  sur  certains  points  a  l'ouest  et  au  nord  de 
notre  département. 

I.  Terrains  primaires.  —  Les  terrains  primaires  sont  les  plus  anciens.  Jls 
se  présentent  en  couches  fortement  disloquées,  et  leurs  roches  sont  générale- 
ment siliceuses.  Les  unes  sont  des  grès  très  durs;  les  autres  forment  une  sorte 
d'argile  feuilletée  et  durcie,  pouvant  |)arfois  se  diviser  en  minces  lames  :  ce 
sont  les  ardoises.  On  trouve  à  la  partie  supérieure  de  puissants  bancs  de  cal- 
cainî  cristallisé  en  marbre. 

Les  gi'ologues  divisent  h's  terrains  primaires  en  quatre  groupes  :  cambiien. 


sUurienj  lievonien,  pe)Tno-carbomfère.  Deux  seulement  de  ces  terrains  sont  repré- 
sentés dans  notre  département  :  le  Gambrien  et  le  Devonien.  Ils  occupent 
toute  la  partie  nord  de  la  ligne  passant  par  Signy-le-Petit,  Charle ville  el 
Givonne.  (Voir  Sauvage,  et  aussi  Gosselet  :  L'Arden.ne.) 

Cambrien.  —  C'est  le  terrain  le  plus  ancien  de  la  région.  Il  forme  un  massif 
s'étendant  ti  peu  près  d'Hirson  à  Hautes- Rivières  et  de  Fépin  à  Braux.  La 
partie  à  l'est  de  Rocroi  atteint  l'altitude  moyenne  de  400  à  500  mètres;  celle 
à  louest  forme  un  plateau  ne  dépassant  point  400  mètres.  Toutes  les  couches 
cambriennes  sont  fortement  redressées;  elles  plongent  de  40  à  50  degrés  au  sud. 

\jà,  zone  des  ardoises  de  Fumay  est  composée  de  quartzites  verdàtres  ou 
blancs,  et  de  schistes  violets  ou  verts.  Les  tranchées  de  la  route  de  Fumay  a 
liaybes  et  les  exploitations  d'ardoises  montrent  l'iilternance  de  ces  couches, 
leur  redressement,  leui's  replis. 

La  zone  schisteuse  de  Revin  est  formée  de  schistes  noirs  et  de  quartzites 
noirs  ou  gris  souv(int  pyTitifères.  C'est  dans  cette  zone  que  sont  les  filons  de 
roches  cristallines  :  porphyroïdes  de  Mairu;  diorife  de  la  Grande-Commune  et 
de  Laifour.  On  ny  exploite  pas  d'ardoise,  mais  les  carrières  de  quarlzite  y 
sont  nombreuses  et  fournissent  d'excellente  pierre  pour  les  routes.  Les  roches 
s'y  recouvrent  fréquemment  d'un  enduit  ocreux,  les  eaux  y  sont  ferrugineuses  ; 
notamment  la  source  bien  connue  de  Laifour. 

La  zone  des  ardoises  de  Deville  est  formée  de  schistes  verdiUres  ou  bleuâ- 
tres alternant  avec  des  quartzites  de  couleur  claire.  Plusieurs  bandes  de  schistes 
sont  toutes  remplies  de  petits  cristaux  d'oxyde  de  fer  magnétique.  Elles  four- 
nissent de  l'ardoise  dure  à  Deville,  à  Monthermé  et  à  Rimogne. 

L'érosion,  aux  temps  d'autrefois,  creusa  dans  le  massif  cambrien  les  ravins 
profonds  et  abrupts  qui  le  sillonnent  et  aboutissent  à  notre  célèbre  vallée  de 
la  Meuse.  La  vallée  elle-même  s'est  formée  par  suite  d'une  action  analogue 
dans  laquelle  l'inégale  résistance  des  roches  aux  causes  (l'altération  joua  jadis 
UD  rôle  important.  De  nombreux  rochers  très  pittoresques  furent  ainsi  comme 
découpés  dans  le  plateau,  par  exemple  :  les  Quatre  Fils  Aymon,  les  rochers  du 
bois  des  Manises,  et  ceux  de  la  vallée  de  Misère. 

Silurien.  —  11  se  développe  d'une  façon  remarquable  dans  la  Normandie  el 
la  Bretagne,  mais  il  manque  dans  nôtres  région;  ce  qui  nous  indique  une  émer- 
sion  du  continent  ardennais  après  le  dépôt  du  cambrien. 

Devonien.  —  Le  devonien  renferme  des  fossiles.  Sa  faune  est  riche.  Elle 
comprend  des  trilobites  (crustacés),  des  spirifers  (mollusques),  des  poissons, 
et  de  nombreuses  espèces  de  polypiers  coralliaires.  11  faut  remarquer  surtout 
que,  dans  les  Ardennes,  les  étages  inférieurs  sont  très  pauvres  en  fossiles  et 
que  les  schistes  rouges  n'en  fournirent  aucun. 

Les  premiers  sédiments  de  l'époque  devonienne  sont  formés  de  cailloux 
roulés  disposés  en  stratilication  discordante  sur  la  tranche  des  couches  rele- 
vées du  cambrien.  Les  bancs  de  poudingue  de  la  Roche  aux  Corpias  et  de  la 
Roche  à  Fépin  sont  n^marquables. 

Devonien.  —  On  distingue  dans  le  Devonien  trois  séries  de  couches  : 

1«  Devonien  inférieur  qui  est  surtout  arénacé  et  schisteux; 

2®  Devonien  moyen,  où  le  calcaire  devient  prédominant; 

3**  Devonien  supérieur  formé  de  schisl<'s  avec  quelques  bancs  de  grès. 

Le  Devonien  inférieur  forme  au  nord  et  au  sud  du  Gambrien  deux  affleure- 
ments disposés  symétriquement,  de  Fépin  à  Vireux  d'une  part,  et,  d'autre  part, 
de  Braux  à  Charleville. 

Au  premier  étage  de  ce  terrain  appartiennent  les  poudingues,  les  schistes  de 
Levrezy  avec  les  bancs  de  quarlzophyllades  de  Braux;  les  schistes  satinés  de 
Joigoy  et  les  schistes  lie  de  vin  du  Mont-Olympe;  les  schistes  de  Saint-Hubert 
bien  développés  à  Nouzon  et  à  Laforesl-sur-Semoy. 


—  8  — 

Au  second  étage  appartiennent  les  puissantes  assises  de  grès  dont  quelques 
parties  sont  exploitées  dans  les  carrières,  sur  la  route  d'Aiglemont  à  Nouzon. 

Au  nord  du  massif  de  Fumay,  les  couches  correspondantes  sont  :  le  pou- 
dingue et  l'arkose  de  Fépin;  les  schistes  de  Mondrepuits;  les  schistes  bigarrés 
d'Oignies;  les  grès  de  Montigny  et  de  Vireux. 

Le  Devonien  moyen  et  le  Devonien  supérieur  n'affleurent  pas  au  sud  du 
massif  cambrien.  Ils  forment  les  schistes  fossilifères  de  Vireux;  les  marbres 
de  Givet  sur  lesquels  reposent  au  delà  de  la  frontière  les  schistes  et  les  psam- 
mites  de  la  région  de  Famenne.  Le  marbre  noir  de  Sainte-Anne  est  exploité 
dans  de  nombreuses  carrières  aux  environs  do  Givet.  On  extrait  du  marbre 
rouge  à  Fromelennes. 

Penno-Car boni f ère.  —  Ce  terrain  est  caractérisé,  au  point  de  vue  paléonto- 
logique,  par  les  productus  (mollusques)  et  par  le  développement  considérable 
de  la  flore  cryptogamique  (fougères).  Au  point  de  vue  minéralogique,  le  phéno- 
mène le  plus  caractéristique  est  la  présence  des  bancs  de  houille  intercalés 
dans  les  schistes  et  les  grès. 

Pour  rencontrer  le  terrain  carbonifère,  il  faut  aller  :  dans  le  département  du 
Nord,  à  Valenciennes;  et  en  Belgique,  à  Charleroi,  à  Namur  et  à  Liège. 

IL  Terrains  secondaires.  —  Les  terrains  secondaires  comprennent,  sur- 
tout, des  formations  calcaires.  En  certains  points,  les  dépôts  argileux  ont  une 
grande  importance;  en  d'autres,  ce  sont  les  dépôts  sableux.  Les  ammonites  en 
sont  les  fossiles  caractéristiques.  On  trouve  partout  beaucoup  de  mollusques. 
Dans  certaines  couches,  les  polypiers  dominent. 

Les  terrains  secondaires  reposent  dans  les  Ardennes  en  stratification  dis- 
cordante sur  les  terrains  primaires  dont  les  couches  ont  été  fortement  re- 
dressées. 

Le  contact  est  bien  visible  sur  la  route  de  Gharleville  à  Aiglemont  (moulin 
(iodart).  La  ligne  de  contact  des  affleurements  primaires  et  secondaires  est 
orientée  sensiblement  de  l'ouest  à  Test,  suivant  la  direction  générale  de  la 
vallée  de  la  Sormonne  et  de  celle  de  la  Meuse,  de  Gharleville  à  Sedan. 

On  établit  dans  les  formations  secondaires  trois  séries  : 

1°  Série  inférieure,  triasique; 

2®  Série  moyenne,  jurassique; 

3°  Série  supérieure,  crétacée. 

Les  deux  dernières  seules  se  rencontrent  dans  notre  région  où  elles  sont 
d'ailleurs  très  bien  développées.  (Voir  Gosselet  :  Esquisse  géologique  du  Nord 
DE  LA  France). 

Triasique.  —  Ge  terrain  est  bien  développé  dans  la  Lorraine,  au  pied  des 
Vosges,  où  il  se  compose  particulièrement  de  grès  rouges  et  blancs,  de  calcaires 
coquilliers,  de  marnes  multicolores  qui  renferment  du  gypse  et  du  sel  gemme. 
Les  affleurements  les  plus  rapprochés  des  Ardennes  se  trouvent  dans  la  haute 
vallée  de  la  Semoy. 

Juraaaiqui'.  —  Les  roches  de  ce  terrain  sont  surtout  calcaires.  Elles  présen- 
tent toutes  les  variétés,  depuis  le  calcaire  compact  marneux  ou  sableux  jus- 
qu'au calcaire  terreux  et  à  l'oolithe  friable.  Les  unes  fournissent  de  bonne 
pierre  de  taille;  avec  certaines  on  fait  de  la  chaux  grasse;  avec  d'autres, 
d'excellente  chaux  hydraulique. 

Les  sables  et  les  grès  se  rencontrent  dans  les  étages  inférieurs.  L'argile  se 
montre  à  différents  niveaux.  Elle  est  parfois  feuilletée.  Le  minerai  de  fer  est 
abondant  dans  quelques  couches,  soit  argileuses,  soit  marneuses  :  c'est  de  la 
limonite  oolithique. 

Le  terrain  jurassique  affleure  dans  les  Ardennes  sur  toute  la  partie  comprise 
entre  doux  lignes  partant  d'Hirson  et  passant  :  l'une  par  Gharleville  et  Givonne, 
et  l'autre  par  Wasigny  et  Buzancy. 


—  9  — 

Les  couches  inférieures  du  jurassique  forment  l'ensemble  appelé  Liaa;  les 
dépôts  arénacés  y  dominent.  Les  autres,  où  domine  le  calcaire  oolithique,  for- 
ment le  jurassique  supérieur  ou  oolithe.  Chacun  de  ces  systèmes  a  été  divisé 
en  plusieurs  étages,  et  chaque  étage  en  zones  caractérisées  par  leurs  fossiles. 
Des  travaux  importants  sur  les  terrains  jurassiques  ont  été  faits  par  MM.  Sau- 
vage et  Buvignier  :  Statistique  minéralogiqur  et  géologiquk  des  Ardkn.nks  ; 
MM.  Piette  et  Terquem;  M.  Thiriet  :  Le  Lias  des  Ardennfs. 

Lias.  —  Les  dépôts  liassiques  sont  arénacés,  puis  marneux;  à  la  partie  su- 
périeure, l'argile  domine.  Certaines  assises  sont  très  fossilifères.  La  gryphée 
arquée  est  caractéristique  des  couches  à  chaux  hydraulique.  Les  ammonites 
et  les  bélemnites  sont  nombreuses.  L'affleurement  est  limité  :  au  nord  par  une 
ligne  passant  par  Signy-Ie-Petit,  Charleville,  (iivonne;  et  au  sud  par  une  autre 
passant  par  Auvillers,  Saint-Marcel,  I)om-le-MesniI,  Angecourt,  Malandry. 

Les  étages  les  mieux  représentés  sont  :  le  fn'ni^murien  qui  fournit  les  marnes 
t'i  chaux  hydraulique  de  Charleville;  le  liasien  composé  surtout  de  calcaire 
sableux  exploité  pour  pavés  à  Romery  et  Saint-Laurent;  le  (oarcien  qui  com- 
prend les  marnes  pyriteuses  de  Flize,  avec  une  couche  à  limonite  exploitée  à 
Longwy. 

Toute  la  région  du  calcaire  sableux  est  coupée  par  de  nombreuses  failles  et 
le  niveau  des  couches  est  relevé  du  côté  du  nord. 

Oolithe.  —  Ce  terrain  est  formé  surtout  de  calcaire  oolithique;  l'argile  do- 
mine dans  la  partie  moyenne.  L'oolithe  s'appuie  au  nord  sur  le  lias;  elle  est 
recouverte  au  sud  par  l'infra-crétacé.  La  limite  nord  est  assez  régulière, 
d'Auvillers  à  Malandry.  La  limite  sud  est  une  ligne  très  sinueuse  passant  par 
Rumigny,  Liart,  Wasigny,  Puiseux,  Semuy,  Briquenay,  Landres.  Les  empiéte- 
ments de  l'infra-crétacé  sur  l'oolithe  à  Marlemont,  à  Lametz,  indiquent  un 
retour  de  la  mer  sur  le  continent  à  la  fin  de  l'époque  secondaire. 

L'étage  inférieur,  bajov.ien,  est  composé  en  grande  partie  de  calcaire  ooli- 
thique jaune  tendre  dont  le  centre  d'exploitation  le  plus  important  se  trouvr 
à  Dora-le-Mesnil. 

Le  deuxième  étage,  bathonien,  comprend,  de  bas  en  haut  :  un  calcaire  jaune 
un  peu  sableux,  une  marne,  du  calcaire  blanc  à  oolithes  de  dimensions  variables 
et  plus  ou  moins  intimement  soudées,  et,  enfin,  un  calcaire  en  plaquettes  ren- 
fermant de  grandes  huîtres. 

Beaucoup  de  carrières  sont  ouvertes  dans  les  calcaires  oolithiques.  11  faut 
citer  celles  de  Chémery,  de  Vendresse,  de  Raucourt,  de  Bulson,  qui  fournissent 
d'excellente  pierre  de  taille. 

Quelques  collines  du  bathonien  sont  dénudées  et  stériles.  D'autres  sont  cou- 
vertes de  belles  forêts;  par  exemple  colles  du  Hailly  et  de  Froidmont,  à  Thin-le- 
Moutier;  et  aussi  les  bois  d'Elan,  de  Sapogne. 

Les  couches  bathoniennes  sont  toutes  fissurées  et  présentent  fréquemment, 
surtout  aux  environs  de  Poix  et  de  Signy-l'Abbaye  des  entonnoirs,  dans  les- 
quels disparaissent  les  eaux  superficielles.  Ces  eaux  circulent  sous  terre,  puis 
se  réunissent  pour  former  des  sources  très  puissantes  :  telles  que  le  Gibergeon 
à  Signy,  qui  donne  au  moins  400  litres  d'eau  par  seconde,  la  Fosse-aux-Prê- 
cheurs  à  Poix,  la  fontaine  Saint-Roger  h  Elan.  Certains  de  ces  entonnoirs  ont 
leurs  parois  revêtues  dune  couche  d'argile  qui  les  rend  imperméables.  Ils 
conservent  l'eau,  comme  la  Fosse-au-Mortier  dont  le  niveau  se  maintient 
presque  constant,  à  8  mètres  au-dessus  du  fond. 

Le  troisième  étag<',  oxfordien,  est  surtout  siliceux.  Pour  base  une  argile 
très  fossilifère  à  minerai  autrefois  exploitée  à  Poix,  à  Singly  et  dans  quelques 
autres  communes  ardennaises.  Au-dessus,  la  puissante  assise  de  gaize  qui  forme 
l'escarpement  des  Crêtes  entre  Poix  et  Neuvizy;  et  à  la  partie  supérieure,  uno 
marne  calcaire  à  oolithes  ferrugineuses  très  fossilifère.  Cette  marne  forme  un 


—  10  — 

horizon  p^^ologique  1res  net  ;ï  Draize,  a  Viel-Saint-Hemy,  à  ISeiivizy,  à  Cha^ny, 
à  Tannay,  à  Verrières,  à  Nouart.  Elle  tournissailaiitrelois  beaucoup  de  minerai 
de  fer.  Elle  est  encore  exi>loitée  à  >iouvizy.  Gest  sur  l'anieu renient  de  gaiie 
que  reposent  certaines  de  nos  plus  belles  lorèts,  nolamnient  :  Forôt  de  Signy, 
bois  (^harlemagne,  le  Mont-Dieu,  lorét  de  Bel  val. 

Le  terrain  oolilhique  se  termine  dans  la  réj^ion  par  les  assises  de  calcaire 
caverneux  h  polypiers  de  l'étage  ojraiiien,  auxquelles  sont  associés  îles  cal- 
caires oolithiques  exploités  dans  la  vallée  de  Monlgon,  et  des  calcaires  bleus 
exploités  à  V'erpel. 

Crélnct*.  —  A  la  partie  inférieure  du  système  crétacé,  dominent  les  formations 
argileuses;  la  partie  supérieure  est  caractérisée  par  la  craie.  (Voir  Barrois  : 

Le  GRhTACÉ  DANS  LES  ArDENNES  ET  LBS  RÉGIONS  VOISINES.) 

Les  couches  infracrétacées  se  composent  d'argile,  de  sable  à  glauconie  et 
de  gaize.  Elles  renferment,  a  différents  niveaux,  du  phosphate  de  chaux.  Le 
gisement  le  plus  important  de  cette  matière  fort  utile  à  l'agriculture  se  ren- 
contre dans  l'étage  alhien  ou  gauU.  Les  nodules,  vulgairement  coquins,  résul- 
tent de  la  concentration  de  phosphate  de  chaux  autour  de  corps  organiques 
en  décomposition  :  sponj^Mairos,  bois  fossile,  lest  calcaire  d(î  coquilles.  La 
couche  la  plus  riche  dans  les  Ardennes  est  épaisse  d'au  moins  vingt  centimè- 
tres et  se  trouve  à  une  profondeur  variable.  On  l'exploite  par  tranchées  à  ciel 
ouvert  ou  par  souten^ains.  Les  nodules  extraits  sont  débarriissés  de  l'argile  par 
lavage  ou  par  fanage,  puis  moulus.  I^es  centres  principaux  d'exploitation  sont 
Saulces-Monclin  et  Grandpré.  La  consommation  croissante  de  ce  produit  a  fait 
rechercher  l'étendue  des  gisements.  On  a  reconnu  environ  200  hectares  pou- 
vant fournir  150,000  tonnes  dans  les  Ardennes,  et  20,000  hectares  pouvaDt 
donner  plus  de  24-  millions  de  tonnes  dans  la  Meuse.  La  quantité  extraite  chaque 
annéo  dans  les  deux  départements  dépasse  75,000  tonnes  de  poudre  contenaiiL 
de  30  à  50  pour  cent  de  phosphate. 

La  roche  dominante  du  criHacè  proprement  dit  est  la  craie  tendre.  A  certains 
niveaux  elle  contient  d«îs  bancs  d(;  silex  et  des  concrétions  pyriteuses;  à  d'au- 
tres niveaux,  les  grains  de  phosphate  sont  abondants. 

Le  premier  étage  du  crétacé,  cénomanien,  est  formé  par  les  marnes  de  Givron 
et  les  sables  de  la  Hardoye.  Le  second,  turonien,  se  compose  de  ciaie  mar- 
neuse dont  les  affleurements  importants  s'observent  à  Saint-Fergeux,  Gbau- 
monl,  Ghappes,  Sery,  Hethel,  Vouziers.  Le  troisième  étage,  senonien,  est  formé 
par  la  craie  blanche,  tendre  ou  dure,  appelée  craie  du  camp  de  Ghàlons.  Ses 
affleurements  couvrent  tout  le  sud-ouest  du  département. 

Toute  la  partie  du  crétacé  qui  est  au  nord  de  l'Aisne  est  recouverte  de  limon 
des  plateaux;  dans  celle  qui  est  au  sud,  c(»s  limons  se  rencontrent  rarement, 
et  le  sol,  formé  de  débris  de  craie,  présente  les  conditions  défavorables  à  la 
végétation  qui  caiactérisent  la  Ghampagne  pouilleuse,  plateau  stérde  et  dé- 
nudé, qu'on  a  essayé  de  transformer  par  des  plantations  de  pins. 

III.  Terrain  tertiaire.  —  Le  terrain  tertiaire  occupe  le  centre  du  bassin  de 
Paris.  Ses  affleurements  réguliers  ne  s'étendent  guère  vers  l'est  au  delà  de 
Heims  et  d'Epernay.  Dans  la  Thiérache,  il  a  été  profondément  raviné;  quelques 
lamlMMux  seulement  restent  sur  les  hauteurs. 

Dans  les  Ardennes,  on  peut  rapporter  à  cette  époque  los  sables  du  plateau  de 
Boci*oi,  les  ar^^iles  d(;  Krognon,  de  Gué-dHossus,  de  Barbancroc,  d'Eva,  de 
Moi>(joie  pi'ès  de  Haiicourt.  La  plupart  de  ces  gisements  fournissent  d'excel- 
lente terre  à  poterie. 

IV.  Terrain  quaternaire*  —  G  est  pendant  l'époque  quaternaire  que  les 
continents  ont  pris  leur  relie!  actu(d;  effet  des  soulèvements  et  de  l'érosion.  La 
désagrégation  des  couches  superficielles  a  fourni  le  limon  des  plateaux  dans 
les  faibles  dépressions  d'un  sol  de  relief  peu  accusé.  Les  cours  d'eau,  creusant 


—  n  — 

leur  lit,  déposèrent  sur  les  flancs  et  le  fond  de  leurs  vallées  lWs  nappes  de 
limon  dites  alUivions  anciennes. 

Les  alluvions  des  plateaux  consistent  ordinairement  en  une  argile  brune  ou 
jaunAtre,  plus  ou  moins  mélangée  de  sable  lin.  LorsquVdles  retiennent  une 
certaine  proportion  de  calcaire,  elles  constituent  une  excellente  terre  vép'*tale 
propre  à  toutes  les  cultures.  Les  alluvions  des  vallées  consislent  en  sable  argi- 
leux ou  argilo-calcaire  qui  repose  fréquemment  sur  un  lit  de  gravier.  En  général 
elles  forment  des  terres  d'une  grande  fertilité. 

Lorsque  le  sol  retient  un  excès  d'humidité,  aussi  bien  sur  les  plateaux  à 
sous-sol  imperméable  que  dans  les  vallées  où  la  pente  est  très  faible,  il  se 
développe  une  abondante  végétation  de  mousses,  de  sphaignes,  de  carex,  qui, 
se  décomposant  lentement  sur  place  à  l'abri  de  l'air,  produit  la  tourbe.  Sur 
le  plateau  primaire,  on  en  trouve  à  l'origine  de  tous  les  ruisseaux.  Les  gise- 
ments les  plus  importants  sont  :  Regniowez,  Ciué-d'Hossus,  Sécheval,  Hauts- 
Rut  tés. 

Sur  les  terrains  secondaires,  les  tourbières  les  plus  comptètes  sont  celles  de 
la  vallée  de  la  Bar  occupant  une  vaste  dépression  entre  Germont,  Autruche, 
Huzancy,  et  quelques  points  isolés  à  Chàtillon,  à  Brieulles  et  aTannay.  L'exploi- 
tation de  la  tourbe,  dans  les  Ardennes,  est  sans  importance,  bien  que  certains 
gisements  aient  de  deux  à  trois  mètres  d'épaisseur. 


IV.    LA    FLORE    DES    ARDENNES. 

Nous  ne  ferons  allusion,  ici,  qu'à  la  flore  de  la  zone  septentrionale;  la  flore 
des  zones  sud  et  centi'ale  ne  se  distinguant  point  —  sauf  quelques  rares  excep- 
tions —  de  la  flore  générale  française. 

Le  chemin  de  fer  d'Hirson  à  AMézières  et  à  Sedan  divise  le  département  des 
Ardennes  en  deux  parties  très  inégales.  Au  sud  de  cette  ligue  sont  les  terrains 
jurassiques  et  crétacés.  Au  nord,  sauf  une  bande  étroite  bordant  parfois  h; 
chemin  de  fer,  sont  hîs  terrains  de  transition. 

La  vallée  de  la  Meuse,  de  Charleville  à  Ciivet,  traverse  ces  derniers  terrains, 
consistant  surtout  en  quartzites  et  en  schistes  ardoisiers.  Sur  divers  points  se 
montrent  des  couches  plus  ou  moins  calcaires  qui  se  trahissent  pour  les  bota- 
nistes par  (juelques  plantes  calcicoles.  Ce  massif  ardoisier,  coupé,  raviné  en 
tous  sens,  formerait  un  chaos  boisé  inextricable  si  le  bassin  de  la  Meuse  n'en 
constituait  le  (il  conducteur  et  limité.  Les  géologues  paraissent  s'accorder  à 
reconnaître  que  la  Meuse  hî  traverse  par  une  suite  de  fractures  antérieures 
au  cours  d'eau.  Nulle  part,  en  effet,  on  ne  rencontre  dans  cette  trouée  les  cou- 
ches puissantes  d'alluvions  et  h»s  élargissements  de  la  vallée  si  prononcés  en 
amont  de  Charleville  et  <le  Sedan,  tandis  qu'il  plusieui-s  endroits,  à  ChAteau- 
Uegiiault,  Monthermé,  Laifour,  Hevin,  Haybes,  on  constate  des  ruptures 
nettes  et  abruptes  des  rochers,  (|ue  la  Meuse  n'a  pu  évidemment  former 
par  voie  d'érosion,  et  où  elle  a  passé  sans  la  moindre  trace  d'hésitation  ou 
d'arrêt. 

Le  climat,  dans  cette  région  septentrionale,  est  excessif;  les  Jcuines  chênes 
gèlent  quelquefois  à  la  fin  de  mai.  Le  pays  est  âpre,  rebelle  à  l'exploitation. 
Certaines  industries  demandent  généralemiîul  un  travail  pénible  :  exploita- 
tion de  carrières  d'ardoise,  de  giès  jiour  pavés,  de  quarizites  pour  l'empier- 
rement des  routes,  l'une  de  nos  grandes  industries  locales  ;  puis  coupe  de 
bois  sur  des  pentes  escarpées,  j)resque  inaboi dables  ;  écoiçage  des  chênes. 

Ces  industries  primitives  et   indigènes  ne  suffisaient  f)as. 

La  fonte  et  la  transformation  du  fer,  favorisées  par  la  Meuse,  h;  voisinage  des 
houilles  de  la  Belgique  et  des  minerais  de  la  Moselle;  l'industrie  du  cuivre,  qui 


—  12  — 

demande  ses  minerais  au  Pérou  ;  des  fabriques  de  brosses,  de  crayons,  ont 
centupl*^  le  travail  produit.  De  ce  pays  pauvre,  ne  produisant  qu'une  minime 
partie  des  matières  premières  qui  y  sont  exploitées,  des  initiatives  intelli- 
gentes, le  travail  et  la  sagesse  des  populations,  ont  fait  un  des  plus  riches  de 
la  France,  dont  les  produits  s'exportent  dans  toutes  les  contrées  de  l'Europe, 
même  dans  les  cinq  parties  du  monde. 

Les  belles  sources  profondes  et  abondantes  qui  s'observent  souvent  dans  les 
terrains  calcaires  manquent  à  celte  partie  du  déparlement  des  Ardennes.  En 
revanche  et  comme  conséquence,  l'eau  abonde  à  la  surface  du  sol.  Elle  pro- 
vient de  marais  qui  occupent  souvent  de  jurandes  surfaces  sur  les  plateaux  et 
qui  existent  généralement  dans  les  dépressions  de  ces  plat-iaux  et  à  l'origine 
supérieuie  des  vallées.  Celte  eau  commence  par  des  égouttements.  Ils  finis- 
sent assez  vite  par  former  des  ruisseaux  et  des  rivières  qui  ont  un  débit  néces- 
sairement inégal,  et  qui,  par  suite  de  la  pente  rapide  des  vallées,  affectent 
souvent  des  allures  de  torrents  :  tels  sont  les  cours  d'eau  qui  descendent  des 
Mazures,  de  Hocroi  à  Uevin;  des  Butteaux  à  Linchamps  et  à  la  Meuse.  Cette 
diffusion  de  l'eau  est  éminemment  favorable  à  une  certaine  végétation,  et  le 
pays  olFre  des  stations  botanicpies  variées. 

Les  plus  intéressantes  sont  celles  des  hauts  plateaux.  Leur  altitude  n'est  pas 
telle  qu'elle  puisse  nous  otfrir  des  plantes  spéciales,  mais  cette  altitude  com- 
binée avec  la  latitude  vaut  à  ces  endroits  quelques  plantes  du  nord  de  l'Eu- 
rope. De  plus,  ils  sont  en  large  communication  avec  la  Belgique,  la  Hollande, 
et  il  y  a  lieu  de  croire  que  quelques  plantes  occidentales  de  la  France  leur 
arrivent  par  cette  voie  détournée  plus  que  par  l'Ile  de  France  et  le  départe- 
ment du  Nord. 

Ces  plateaux  froids  et  humides  sont  souvent  dégarnis  de  bois.  On  y  trouve 
de  fréquentes  tourbières,  dont  la  végétation  étrange  et  primitive  intéresse  tou- 
jours, malgré  sa  monotonie,  le  botaniste,  généralement  plus  habitué  à  la  végé- 
tation des  terrains  secs  et  calcaires. 

Leur  aspect  et  leur  végétation  sont  sensiblement  différentes  sur  les  deux 
rives  de  la  Meuse.  Sur  la  rive  droite,  aux  Butteaux,  les  marécages  tourbeux, 
avec  s^phagnum  et  oxycoccos,  dominent.  Sur  la  rive  gauche,  le  plateau  de  Rocroi 
est,  en  plusieurs  points,  moins  mouillé,  plus  argileux.  La  partie  non  encore 
transformée  en  prés  (rièzes  de  Hocroi)  est  couverte  d'Erica  Tetralix  dont,  à  la 
fin  de  juillet,  les  fleurs  teignent  d'un  rose  tendre  la  vaste  plaine  et  lui  don- 
nent un  aspect  caractéristique  et  inoubliable,  rappelant  celui  des  Hautes 
fanges  de  Spa. 

Si  nous  descendons  de  ces  plateaux,  nous  marchons  dans  les  bois  de  chênes 
exploités  principalement  pour  leur  écorce,  et  que  par  conséquent  ou  laisse  peu 
vieillir.  D'autres  arbres,  des  bouleaux  surtout,  ça  et  là  rompent  la  monotonie. 
Le  tapis  sous  bois  est  souvent  fermé,  sur  de  grands  espaces,  par  des  myrtilles 
(Yaccinium  Myriillm),  dont  les  fruits  se  vendent  au  marché  de  Charleville  sous 
le  nom  de  Framboises,  tandis  que  ceux  du  framboisier,  dont  le  nom  est  ainsi 
usurpé,  prennent  celui  (ÏÀmbres. 

Les  bois  ne  s'interrompent  que  lorsque  la  déclivité  du  sol  s'adoucit,  pour 
donner  place  à  quelques  prés,  humides  et  tourbeux  souvent,  irrigués  par  les 
ruisseaux  que  les  sentiers  côtoient.  Aux  plantes  de  ces  prés  se  joignent  des 
espec(îs  communes  descendues  des  tourbières  supérieures  et  qui  se  trouvent 
encore  abondamment  au  débouché  des  vallées  et  de  leurs  ruisseaux  dans  la 
vallée  principale,  sur  de  petits  deltas,  quelquefois  fangeux,  formés  par  leurs 
alluvions,  et  aussi  aux  bords  d(.'  petits  étangs  qui  retiennent  l'eau  destinée  à 
mettre  en  mouvement  l'usine  voisine. 

Au  pied  des  rochers  escarpés  qui,  presque  toujours,  commandent  le  confluent 
des  vallons  latéraux  et  de  la  vallée  principale,  le  long  des  cours  d'eau,  sont  des 


—   13  — 

réduits  pleins  d'ombre  et  de  fraîcheur,  stations  privilégiées  des  fougères.  Les 
éboulis,  les  débris  mouvants,  moins  frais,  parfois  même  brûlés  par  le  soleil, 
ont  aussi  leur  flore  spéciale. 

Les  cultures  sont  peu  variées.  A  part  les  rares  meilleures  terres  consacrées 
au  froment,  on  ne  rencontre  surtout  que  des  champs  de  seigle  et  d'avoine; 
on  est  surpris  de  voir  le  sarrasin  si  peu  cultivé  sur  ce  sol.  Les  plantes  des 
champs  sont  celles  des  terrains  siliceux.  Ici  le  seigle  n'est  pas  semé  seulement 
en  pleine  campagne.  Dans  Tannée  des  coupes  des  bois  ou  dans  Tannée  qui  suit, 
on  le  sème  sur  les  endroits  les  plus  riches  et  les  mieux  exposés.  Ces  champs 
improvisés  sur  des  hauteurs  escarpées  font  un  magique  effet,  au  milieu  des 
bois  d'un  vert  foncé  qui  les  entourent,  avec  leur  verdure  pâle  et  glauque  et 
les  molles  ondulations  qu'y  produisent  les  courants  d'air  presque  incessants 
dans  ces  lieux,  où  la  température  du  jour  est  si  inégale  entre  les  fonds  des 
vallées  et  les  sommets  nus  des  hauteurs. 

Quant  à  la  plate-forme  de  la  vallée  de  la  Meuse,  aux  bords  de  la  rivière,  des 
routes  et  du  chemin  de  fer,  outre  les  plantes  les  plus  communes  du  massif, 
on  y  trouve  la  population  végétale  cosmopolite  qui  se  rencontre  sur  toutes  les 
grandes  voies  que  suivent  les  eaux,  les  hommes,  les  produits  de  la  culture  et 
de  l'industrie. 

Sur  les  terrains  calcaires  avoisinant  au  sud  la  ligne  de  Charleville  à  Sedan, 
la  végétation  contraste  étrangement  avec  celle  des  terrains  ardoisiers.  Dans 
ces  deux  pays  si  voisins  et  si  différents  par  leurs  flores,  la  loi  de  l'influence  de 
la  composition  chimique  du  sol  sur  la  végétation  est  l'évidence  même.  Sur  les 
terrains  de  transition,  pour  ne  parler  que  des  plantes  les  plus  répandues, 
abondent  le  genêt  à  balai,  les  bruyères,  les  vaccinium,  certains  carex,  des 
graminées,  des  fougères  spéciales,  les  sphagnum  avec  leurs  oxycoccos,  leurs 
drosera:  rien  de  tel  sur  les  calcaires.  En  revanche,  ils  brillent  par  leurs  lins, 
de  nombreuses  espèces  de  papilionacées,  ombellifères,  labiées,  liliacées,  or- 
chidées, que  Ton  chercherait  en  vain  en  dehors  d'eux. 

La  végétation  des  terrains  de  transition  des  Ardennes,  en  particulier  de  la 
presqu'île  française  de  Charleville  à  Givet,  établit-elle  une  transition  entre  la 
flore  du  nord-est  de  la  France  et  celle  de  la  Belgique?  La  réponse  négative  ne 
semble  pas  douteuse,  en  présence  de  cette  simple  observation.  Cette  pénin- 
sule et  ces  terrains  sont  presque  exclusivement  siliceux  et  ne  se  rattachent  à 
la  France  que  par  de  vastes  étendues  de  terrains  calcaires.  Elle  offre  donc  un 
obstacle  aux  plantes  silicicoles  particulières,  et  les  plantes  du  nord-est  de  la 
France  sont  en  communication  largement  ouverte  avec  la  Belgique  par  le  nord 
et  le  littoral  de  la  France,  et  à  Test  par  l'Allemagne.  Une  remarque  à  l'appui, 
c'est  que  les  plantes  de  cette  partie  delà  France  qui  sont  dans  le  département 
des  Ardennes  ont  une  aire  d'expansion  empiétant  beaucoup  sur  la  Belgique  a 
Test  et  au  nord,  même  à  l'ouest.  Une  seule  plante  des  Ardennes  fait  excep- 
tion :  c'est  VHf/perkiim  LinearifoUum  ;  probablement  la  seule  plante  des  Ardennes 
septentrionales,  dont  Taire  d'expansion  ne  dépasse  pas  la  Belgique  à  Test. 

La  flore  des  terrains  de  transition  des  Ardennes  françaises  est  celle  des  ter- 
rains siliceux,  et  fait  partie  de  la  flore  des  Ardennes  belges;  ct*Ile-ci  étant  plus 
riche  de  quelques  espèces  septentrionales  dues  à  la  latitude  plus  élevée  et  à  ce 
que,  pour  ces  terrains  de  transition,  la  voie  d'expansion  des  plantes  est  plutôt 
dirigée  de  Test  à  Touest  et  du  nord  au  sud  que  du  sud  au  nord.  Les  plantes 
calcicoles  des  deux  pays  ne  peuvent  être  en  communication  par  les  terrains 
de  transition  ardennais.  La  connnunicaMon  entn*  les  plantes  de  la  France  et 
de  la  Belgique  s'est  établie  par  le  nord  de  la  France  et  par  l'Allemagne  h  Test. 
(D'après  Bazot  :  Bullfhi.n  dk  l\  Socikvk  botamquk  de  Franck,  fasc.  xxxii.j 


—  14  — 


V.    LA    OROTTE    DE    NICHET. 


La  plus  merveilleuse  curiosité  géologique  des  Ardennes  est  sans  cooti'edit 
la  Grotte  ik  Niehet,  creusée  dans  le  calcaire  de  Givet  qui,  larçe  de  3  kilomè- 
tres environ,  traverse  le  territoire  français  à  la  pointe  nord  du  département 
se  continue  en  Belfnque  sur  une  longueur  d  au  moins  douze  lieues. 

Ces  bancs  de  calcaire,  dont  la  direction  est  presque  parallèle  h  la  ligne  du 
chemin  de  fer,  sur  une  longueur  de  300  mètres,  font,  avec  l'aiguille  de  lu 
boussole,  un  angle  de  110  degrés,  tandis  que,  dans  le  tunnel  de  Cbarlemoiit, 
les  bancs  font  avec  cette  aiguille  un  angle  de  25  degrés  et  sont  presque  per- 
pendiculaires à  la  voie  ferrée.  Une  disposition  analogue  des  bancs  calcaires, 
mais  en  sens  contraire,  se  retrouve  au  sud  du  village  de  Fromelenues,  et  la 
rencontre  dos  bancs  j)aralt  se  faire  à  la  grotte  de  Nichet.  Du  sommet  du  coteau, 
où  se  trouve  l'entrée  de  la  grotte,  on  remarque,  en  effet,  les  bancs  de  cal- 
caire venant  de  la  direction  de  Flohim<»nt  et  de  Rancennes  qui  plongent  vers 
le  sud,  tandis  que  ceux  arrivant  de  Fromelennes  et  qui  sont  parfaitement 
visibles  au  lieu  dit  la  Cote,  en  face  de  la  scierie  de  marbre  Donau,  plongent 
vers  l'est  sous  une  inclinaison  beaucoup  moins  forte. 

Il  nous  parait  donc  probable  que  la  grotte  de  Nichet  aurait  pour  origine  un 
vide  qui  s'est  formé  par  suite  d'une  différence  d'inclinaison  des  bancs  à  leur 
point  de  rencontre  après  ruptui*e  et  soulèvement.  Dans  ce  vide,  il  s'est  produit  des 
éboulenients  de  blocs  qui,  prenant  des  positions  diflférentes,  se  sont  enchevêtrés 
et  ont  ainsi  subdivisé  l'intervalle  des  bancs  en  chambres,  galeries  et  couloirs, 
dont  les  parois  furent  recouvertes  par  les  dépôts  calcaires  entraînés  par  les 
eaux  de  pluie  qui,  à  ce  moment,  devaient  tomber  en  abondance  arec  une  tem- 
|)éralure  assez  élevée,  propre  à  dissoudre  facilement  les  calcaires  situés  près 
de  la  surface  extérieure.  La  superficie  occupée  par  les  galeries  actuellement 
conflues  est  de  100  mètres  de  longueur  sur  70  mètres  de  largeur.  La  profon- 
deur ne  dépasse  guère  25  mètres;  mais  comme  on  ne  trouve  pas  de  dépôt 
d'eau  dans  les  parties  les  plus  basses  de  la  grotte,  on  doit  en  conclure  que 
l'eau  provenant  des  infiltrations  5'é<;oiile  })ar  des  galeries  que  Ton  n'a  pas  encore 
reconnues  et  qui  sont  à  une  grande  profondeur.  Les  eaux  de  pluie,  en  péné- 
trant à  travers  les  interstices,  se  chargent  de  calcaire.  Elles  tombent  ensuite, 
goutte  à  goutte,  sur  les  blocs  éboulés,  y  forment  des  stalagmites  ou  bien  sou- 
dent ces  blocs  dont  elles  ont,  pour  un  certain  nombre,  fait  disparaître  la  forme 
primitive.  (Voir  Watrin  dans  le  RuLLhm.v  dk  la  SociÉré  o'HisroiaE  matobelle  dbs 
Abdfjv'nks  :  La  Grotte  de  Nichet,) 

La  grotte,  jusques  en  1894,  i-esta  pour  ainsi  dire  aban<loii:iée.  Toutefois,  ren- 
trée restant  libre,  quelques  visiteurs,  bougies  ou  flambeaux  à  la  main,  se  hasar- 
daient dans  les  galeries  les  plus  rappnichées  et,  afin  de  retrouver  facilement 
leur  chemin,  ils  liaient,  près  de  l'entrée,  l'extrémité  d'une  corde  qu*ils  dérou- 
laient à  mesure  qu'ils  avançaient  dans  les  galf*ries.  La  visite  était  assez  pénible. 
Les  chemins,  presque  impraticables,  étaient  rendus  très  glissants  par  les  eaux 
cèiargées  de  matières  calcaires,  qui  tombaient,  goutte  à  goutte,  du  ciel  des 
galeries,  et  formaient,  en  certains  endroits,  des  stalactit^'s  et  des  stalagmites, 
dont  quelques-unes  finissaient  par  se  ivj oindre.  On  passait  sur  des  blocs  forte- 
ment inclinés  où  il  n'y  avait  rien  pour  se  retenir.  Les  renards  se  réfugiaient 
dans  quelques  galeries  où,  comme  preuve  de  leur  habituel  séjour,  ils  ont  laissé 
leurs  ossements.  Dans  la  première  salle  sétaient  groupées  les  chauves-souris. 
Lorsque  la  grotte  fut  oflicieilement  inaugurée,  on  les  trouva  collées  au  pla- 
fond. 

C(;st  presquau  sommet  d'une  colline  abrupte  que  la  giotte  offre  son  ouver- 
ture entre  deux  montagnes  de  rochers  formant  un  étroit  couloir.  Les  guides 


—  15  — 

allument  leurs  flambeaux,  précèdent  les  visiteurs  qui  s'enfoncent  dans  l'onibre, 
et  la  première  pièce  que  l'on  rencontre  ouverte  dans  le  roc  est  la  salle  des 
NiUons,  petits  sorciers,  gnomes  qui  travaillaient  la  nuit  :  ciselant  l'or  et  les 
diamants,  forgeant  l'airain,  ou  m(hne  raccommodant  les  vêtements,  rapiéçant 
les  souliers  qu'on  leur  mettait  le  soir  à  l'entrée  de  la  grotte  et  que  le  lende- 
main on  retrouvait  remis  à  neuf.  Du  coucher  au  lever  du  soleil  on  entendait 
un  infernal  tapage  souterrain  ;  c'était  le  l)ruit  des  enclumes  sur  lesquelles  frap- 
paient les  Nulons  laborieux.  Le  cultivateur  qui  voulait  une  charrue,  la  jeune 
ûlle  qui  désirait  une  parure  d'or  ou  d'argent,  la  ménagère  qui  convoiUiit  une 
chemise  ou  un  jupon,  n'avait  qu'à  demander  aux  Nutons  tous  ces  objets  en 
leur  promettant  du  pain  de  pur  froment  pour  salaire,  et,  dès  le  lendemain 
matin,  aussitôt  Taurore  parue,  chacun  voyait  son  souhait  réalisé. 

Or,  il  advint  qu'une  femme,  ayant  vivement  désiré  une  robe,  alla  poiler 
à  l'entrée  de  la  grotte  la  nourriture  convenue.  Mais  la  vieille  avare,  au  lieu 
de  pur  froment,  avait  enfermé  de  la  cendre  dans  la  croule  du  pain.  Les 
Nutons,  froissés,  s'en  allèrent  travailler  dans  d'autres  contrées  et  disparurent 
du  pays  pour  toujours,  au  grand  détriment  et  à  la  grande  désolation  des  habi- 
tants. 

«  Telle  est,  dit  M.  Georges  Chevillet  dans  l'intéressant  récit  qu'il  nous  fait 
de  son  excursion,  la  légende  curieuse  qui,  depuis  longtemps  racontée  dans 
le  pays,  fit  donner  k  la  pi-emière  grande  cavité  de  la  grotte  de  Nichet  le  nom 
de  salle  des  Nutons.  On  y  voit  plusieurs  belles  colonnes  de  stalactites  qui  sem- 
blent ciselées  avec  des  larmes  tombées  goutte  à  goutte  du  roc  depuis  des 
siècles.  Il  faut,  en  effet,  qu'elles  aient  été  pleurées  là  depuis  bien  longtemps 
pour  arriver  à  former  ces  énormes  piliers  qui  semblent  verser  sans  cesse 
encore  des  larmes  de  pierres,  sous  leurs  efforts  éternels,  pour  soutenir  la  for- 
midable masse  des  voiUes  rocheuses. 

«  Sur  l'une  de  ces  colonnes,  au  milieu  de  toutes  les  blanches  coulures  qui 
prennent  les  formes  les  plus  fantaisistes,  se  remarque  l'image  d'une  femme 
habillée  dans  toute  la  blancheur  de  ses  draperies  et  taillée  en  bas-relief  par  la 
nature  qui  lui  a  donné  la  ressemblance  des  cariatides  de  la  Renaissance. 

«  De  là,  on  passe  dans  la  salte  du  Lion,  ainsi  nommée  à  cause  d'un  rocher 
rappelant  la  forme  do  l'animal  à  l'énorme  crinière. 

«  Vient  ensuite  la  salle  des  B'^niliera  où  plusieurs  rochers  se  creusent  eii 
forme  de  coquilles;  puis  la  Grande  Cascade  dont  la  masse  s'étend  en  ondula- 
tions de  rocs  unis  et  lisses  comme  un  éboulenient  d'ondes  pétrifiées  tout  à  coup 
sous  la  baguette  magique  du  (iénie  de  ces  grottes. 

«  Dans  les  profondeurs  les  plus  secrètes  de  cet  enchevêtrement  de  pièces  et 
de  corridoi^,  se  trouve  la  salle  du  S'iurlette. 

**  Au  dix-septième  siècle,  nous  raconte  l'Histoire  autant  que  la  Tradition,  un 
criminel  ayant  été  condamné  à  mort  se  réfugia  dans  la  grotte  de  Nichet.  Pen- 
dant plusieurs  jours,  son  frère  lui  porta  la  nourriture.  Mais  souvent,  le  dévoue- 
ment, même  fi*aternel,  finit  par  se  lasser.  C'est  ce  qui  arriva.  Craignant  enfin 
d'être  découvert  et,  alors,  puni  de  sa  bonne  action,  le  frère  tua  son  frère;  puis 
il  cacha  le  corps  au  fond  le  plus  retiré  de  ces  abîmes. 

«  En  ce  même  temps,  Louis  XIV  pissait  pour  visiter  la  forteresse  de  Charle- 
mont  que  Vaub  m  venait  de  rendre  si  formidable.  Le  roi,  apprenant  le  meurtre 
fratricide,  ordonna  de  murer  la  grotte  fatale. 

«  Cette  aventure  étiiit  très  bien  connue  dans  le  pays,  mais  passée  à  I  état  de 
légende.  La  découverte  du  squelette  la  lit  rentrer  dans  la  réalité. 

«  La  salle  des  Amoureux,  à  cause  d'un  curieux  groupe  qu'a  dessiné  l'eau 
sur  le  flanc  d'un  roc  et  qui, éclairé  par  les  lampes  et  vu  à  distance,  représente 
un  homme  au  plastron  blanc,  en  chapeau  haut-de-forino,  se  promenant  avec 
ane  dame  dont  la  robe  est  parfaitement  drapée. 


—  16  — 

«  La  nature  est  parfois  bizarre.  Ce  groupe,  ainsi  dessiné  par  l'onde  depuis 
longtemps  sur  un  pan  de  voûte  hors  de  toute  atteinte,  montre  de  façon  très 
originale  que  le  hasard  est  artiste  à  ses  heures  et  qu'en  la  circonstance  il 
devina  l'image  de  notre  costume  moderne. 

«  De  cette  pièce,  on  monte  par  un  escarpement  de  roc  à  la  salle  du  Clair  de 
lune,  la  plus  belle  de  toute  la  grotte.  Tandis  que  l'on  s'arrête  sur  une  pente 
élevée,  un  des  guides  descend  cacher  sa  lampe  derrière  une  pyramide  de  sta- 
lactites; alors  les  rayons  se  reflètent  de  l'autre  côté,  et  la  lumière  répand  une 
clarté  toute  mystérieuse  sur  les  parois  profondes  de  cette  salle.  L'on  voit, 
comme  en  un  songe  des  Mille  et  une  Nuits,  apparaître  de  vaporeux  amoncel- 
lements de  tours,  de  clochetons,  de  ponts,  de  dentelles  ;  un  éléphant  semble 
soutenir  sur  son  dos  puissant  ce  monde  de  rocs;  tout  cela  vibre  devant  Tima- 
ginalion  qui  s'exalte,  et  l'ensemble  se  dessine  au  milieu  de  la  câline  et  indé- 
cise lumière  d'un  superbe  clair  de  lune.  Vision  radieuse,  éblouissante,  qui 
vous  transporte  dans  le  monde  étrange  de  la  féerie!  » 

En  relatant  le  récit  de  M.  Chevillet,  nous  avions  maintenu  «  sa  légende 
du  squelette  »;  mais  à  cette  légende,  il  convient  d'opposer  l'Histoire.  Un  frère, 
dit  la  tradition,  aurait  tué  son  frère,  et  Louis  XIV,  saisi  d'horreur  en  appre- 
nant ce  crime,  aurait  fait  murer  «  la  grotte  fatale  ».  Or,  nous  dit  M.  Paul 
Laurent,  le  savant  archiviste  des  Ardennes,  nous  eûmes  en  mains  tous  les  dos- 
siers de  procédure  criminelle  antérieurs  et  postérieurs  aux  visites  de  Louis  XIV 
à  Givet,  aucun  ne  relate  ce  fratricide.  Le  roi  ne  put  alors  ordonner  la  ferme- 
ture de  la  grotte  par  un  mur  dont  les  habitants  de  la  région  ne  connurent 
jamais  l'existence.  D'ailleurs,  ce  procès-verbal  otficiel  que  voici  semble  clore 
définitivement  toute  discussion  : 

«  6  avril  1772. —  Proces-verbal  d'un  cadavre  trouvé  au  Trou-Nichet,  au  village 
de  Fromelennes.  —  L'an  mil  sept  cent  soixante-douze,  le  sixième  jour  du  mois 
d'avril,  neuf  heures  du  matin,  nous  Gérard  Contamine,  conseiller  du  Roy, 
prévôt,  juge  royal,  civil  et  criminel  des  villes  de  Charlemont,  les  deux  Givet, 
comté  d'Agimont  et  dépendances;  sur  ce  que  nous  aurions  été  informé  qu'il 
avoit  été  trouvé,  le  jour  précédent,  un  cadavre  dans  la  caverne  dite  vulgaire- 
ment le  Trou-Nichet,  située  dans  le  territoire  du  village  de  Fromelenne  dépen- 
dant de  notre  jurisdiction,  nous  sommes  transporté  avec  le  procureur  du  Uoy 
et  à  sa  requête,  accompagné  de  Joseph  Dominique  Delattre,  greffier  substitut, 
et  François  Huet,  chirurgien  juré  et  commis  aux  raports  de  ce  siège,  audit 
village  de  Fromelenne;  et  de  cet  endroit,  avec  les  nommés  Toussaint  Bribosia, 
mayeur;  Joseph  Dejembe,  élu;  et  Jean  Joseph  Belot,  habitans  dudit  lieu,  à 
l'entrée  de  la  dite  caverne  distante  d'une  demie  lieue  de  Givet,  où  étant,  et 
aiant  reconnu  que  nous  ne  pouvions  y  descendre,  non  plus  que  le  procu- 
reur du  Roy,  lesdits  greffier  et  chirurgien,  nous  en  aurions  fait  faire  la  visite 
par  les  dits  Dejembe,  Bellot  et  les  nommés  Lambert  Etienne  et  Jacques  Gonce, 
aussi  habitans  du  dit  Fromelenne,  qui,  depuis  le  jour  précédent,  gardoient  la 
dite  caverne,  suivant  l'ordre  qui  leur  en  avoit  été  donné,  lesquels,  après  la 
visite  en  faite,  seroient  venus  nous  faire  raport  qu'ils  avoient  effectivement 
trouvé  dans  un  recoin  de  la  dite  caverne,  un  corps  mort,  totalement  corrompu, 
infecte  et  défiguré  au  point  à  ne  pouvoir  être  reconnu,  le  dit  cadavre  couvert 
d'un  habit  d'étoffe  de  laine  bleue  dite  Bergue-opsom,  et  d'une  veste  et  culotte 
de  toile  de  coton  consommés,  dont  ils  nous  auroient  apporté  des  lambeaux; 
«|u'à  en  juger  par  cet  habillement,  ils  croioient ,  ce  qui  nous  a  aussi  été 
déclaré  par  le  dit  Bribosia,  que  ce  cadavre  pouvoit  être  celui  du  nommé... 
—  intentionnellement,  nous  ne  mettons  point  le  nom  —  habitant  de  Givet 
ISotre  Dame,  qui,  selon  iv.  bruit  qui  s'en  étoit  répandu  dans  le  tems  à  Frome- 
lenne, avoit  esté  veu  rodant  dans  les  environs  de  ladite  caverne,  dans  laquelle 
on  disoit  vers  la  S*  Martin  de  l'année  dernière  qu'il  s'étoit  retiré  pour  se  sous- 


—  17  - 

traire  aux  poursuites  qui  dévoient  être  faites  contre  lui,  et  que  vraisembLa- 
blement  il  y  sc^roit  mort  de  froid  et  de  misère. 

tf  De  tout  quoy  nous,  prévôt,  juge  royal  susdit,  avons  dressé  le  présent 
procès  verbal,  et  sur  ce  qu'il  nous  a  été  certifié  pjir  les  personnes  ci-dessus 
dénommées,  qu'il  étoit  impossible  de  transporter  ce  cadavre  hors  de  la  caverne, 
nous  nous  sommes  retiré,  ce  n'empêchant  le  procureur  du  Roy,  auquel  le 
présent  sera  communiqué  pour  être  par  lui  requis  et  par  nous  ordonné  ce 
qu'au  cas  appartiendra.  Fait  les  dits  jour,  mois  et  an  et  ont  signé  avec  nous  : 
J.  T.  Bribosia;  Ji>Dejembe;  Lambert  Etienne;  }^  Bellot;  J.  Gonce  ;  Duchesne; 
J.  Delattre;  Contamine.  » 

VI.    LES    TROIS    ZONES. 

Certains  géographes  ont  divisé  le  département  des  Ardennes  en  quatre  zones  : 
l*»  zone  champenoise  ;  2°  zone  aœonienne  ou  de  la  rivière  d'Aisne  dont  la  section 
dite  du  pied  des  monts  formerait  la  lisière  de  l'Axone  du  côté  de  la  Champagne 
et  serait  caractérisée  par  un  terrain  tenant  tout  à  la  fois  du  terroir  champenois 
et  du  terroir  axonien  ;  3**  zone  centrale  ;  4°  zone  ardennaise  ou  partie  septen- 
trionale qui  s'étend  de  Mézières-Charleville  à  Givet. 

Il  semble,  toutefois,  plus  rationnel  de  ne  diviser  notre  département  qu'en  trois 
régions  nettement  caractérisées  par  la  constitution  géologique  du  terrain  : 

1**  I^a  zone  ardennaise.  Elle  comprend  la  presque  totalité  de  l'arrondissement 
de  Rocroi,  la  plus  grande  partie  des  régions  de  Mézières  et  de  Sedan.  C'est, 
approxiiuativenient,  la  «  zono  ardonnaise  »  de  J.  Hubert; 

2®  La  zone  centrale.  Elle  s'étend  de  la  Sormonne,  <ie  la  Meuse  et  de  la  Chiers 
aux  rives  de  l'Aisne.  C'est  la  «  zone  axonienne  »  de  J.  Hubert; 

3°  La  zone  méridionale.  Elle  comprend  la  partie  principale  des  arrondisse- 
ments de  Vouziers  et  de  Rethel.  C'est  la  «  zone  champenoise  »  de  J.  Hubert. 

Dans  sa  Géographie  des  Aude^nes,  éditée  en  1856  par  Eugène  Jolly,  J.  Hubert 
nous  a  décrit  ces  diverses  zones  d  une  façon  assez  précise  pour  qu'après  qua- 
rante années  elle  reste  encore  relativement  exacte. 

«  La  zone  champenoise,  —  Sous  ce  nom,  écrit-il,  nous  devons  comprendre  la 
portion  du  département  dont  la  roche  fondamentale  est  de  craie  pure,  sans 
association  d'autre  minéral,  et  dans  laquelle  le  sol  végétal  est  presque  nul. 
Cette  zone  s'étend  pour  nous  du  canton  de  Monlhois  à  celui  d'Asfeld  inclusi- 
vement, et  embrasse  par  conséquent,  outre  ces  deux  cantons,  la  totalité  des 
cantons  de  Machault  et  de  J  uni  ville,  une  grande  partie  de  celui  de  Rethel  et 
une  portion  de  celui  de  Chàleuu-Porcien. 

«  Celte  partie  de  territoire  peut  se  diviser  ainsi  quant  à  la  nature  des  terres: 

«  i^  Sur  les  rivières,  terres  excellentes  et  d'un  bon  rapport; 

«  2<*  Près  des  villages  et  dans  les  vallées,  terres  assez  bonnes  ; 

M  3**  Sur  les  monts,  terres  peu  fertiles  ; 

u  4**  Trus  ou  triots;  landes  de  terrains  stériles,  incnltivés,  ou  cultivés  seule- 
ment tous  les  quatre  ou  cinq  ans  pour  recevoir  de  l'avoine,  ne  donnant,  dans 
les  jachères,  qu  un  gazon  rabougri  et  sec  dont  cependant  les  moutons  sont 
très  friands,  sans  doute  à  cause  du  serpolet,  l'hymuA  Serpillum,  qui  s'y  trouve 
répandu  avec  abondance.  La  Champagne  dut  être  longtemps  couverte  de  ces 
triots  que  les  progrès  de  l'agriculture  feront  disparaître  un  jour  entièrenienl. 

«  Zone  axonienne,  —  L'Axone  n'est,  à  proprement  parler,  qu'une  grande 
portion  du  bassin  de  l'Aisne.  C'est  (;ncore  la  Champagne,  car  le  terrain  cham- 
penois s'y  retrouve  en  beaucoup  d'endroits,  comme  a  Rethel.  La  fusion  des 
terrains  ne  s'opère  qu'insensiblement.  Celui  de  l'Axone  est  un  terrain  d  allu- 
vion,  de  sédiment,  de  dépôt;  il  est  dû  aux  débordements  de  l'Aisne  et  aux 
déplacements  successifs  de  plusieurs  points  de  cette  rivière.  L'Aisne  franchit 

2 


—  18  — 

volontiers  ses  bords,  les  ronj^e,  et  en  reporte  alternativement  les  débris  tantôt 
sur  une  rive,  tantôt  sur  l'autre,  avec  un  caprice  qui  désole  les  propriétaires. 
C'est  ce  qui  faisait  dire  par  le  général  Veilande  à  des  officiers  russes  pendant 
qu'ils  levaient  les  plans  des  gués  de  l'Aisne  :  «  Vous  faites  là  un  travail  fort 
inutile;  car,  dans  six  ans,  tous  les  gués  que  vous  notez  seront  devenus  des 
trous,  et  les  trous  seront  devenus  des  gués.  »  L'Aisne  a  la  réputation  de  fé- 
conder les  terrains  qu'elle  favorise  de  ses  débordements;  aussi  l'appelle-t-on 
\e  petit  Nil.  Elle  les  couvre  d'une  terre  végétale  grasse,  profonde,  qui  rend  le 
fumier  inutile,  et  les  terres  situées  immédiatement  sur  ses  rives  sont  parfois 
douze  et  quinze  ans  sans  voir  la  voiture,  c'est-à-dire  sans  être  fumées.  Sur  ce 
sol  favorisé,  les  arbres  sont  heureux,  les  froments  admirables,  les  prairies 
artificielles  à  pleines  faucilles,  les  plantes  à  grosses  racines  remarquables  par 
leur  vigueur.  Mais  ce  sont  surtout  les  prairies  naturelles  qui  se  distinguent 
par  leur  riche  verdure,  indice  d'abondance  et  de  saveur:  aussi  le  beurre  et  les 
fromages  de  l'Axone  sont-ils  grandement  et  justement  estimés. 

«  Quel  contraste  pour  celui  qui  arrive  de  la  zone  champenoise  aux  confins 
de  la  zone  axonienne!  Dans  ces  grandes  plaines  crayeuses  et  nues,  il  n'y  a  pas 
de  sol;  tout  est  factice,  tout  est  fait  de  la  main  de  l'homme.  Relirez  cette 
main,  et  la  contrée  rentrera  dans  la  stérilité,  dans  la  mort.  Dans  la  vallée 
axonienne,  au  contraire,  la  terre  produit  sans  l'homme,  l'homme  n'a  qu'à  lui 
demander;  ses  moindres  elForts  lui  sont  payés  au  centuple.  Comme  ces  paysages 
sont  frais,  agréables,  riches!  Quelle  puissante  végétation!  On  dirait  un  immense 
jardin  anglais.  Et  ce  panorama  est  d'autant  plus  délicieux  qu'il  se  produit 
inopinément.  La  transition  est  soudaine. 

«  Zone  centrale.  —  Nous  ne  formons  de  toute  la  partie  centrale  du  départe- 
ment —  continue  Hubert  —  qu'une  seule  zone  à  cause  :  1°  de  la  ressemblance 
topographique  et  de  la  nature  du  sol;  2°  de  la  similitude  des  coutumes  agri- 
coles; 3°  enfin  des  mœurs  et  des  usages.  Notre  zone  centrale  comprend  donc 
la  partie  orientale  des  cantons  de  Monthois  et  de  Vouziers;  les  cantons  de 
Buzancy,  de  Grandpré,  de  Mouzon,  de  Carignan,  de  Sedan,  de  Raucourt,  de 
Flize,  du  Chesne,  de  Tourteron,  d'Omont,  de  Mézières,  de  Novion,  de  Chau- 
mont,  et  partie  du  canton  de  Signy-l'Abbaye.  On  trouve  dans  cette  zone  l'ar- 
gile, le  calcaire  coquillier  dit  pierre  de  taille;  mais  le  caractère  spécial  de  cette 
région,  c'est  de  fournir  le  minerai  en  abondance.  Evidemment  la  nature,  alors 
qu'elle  dotait  cette  région  d'une  aussi  grande  quantité  de  fer,  connaissait 
l'esprit  guerrier  et  industriel  de  notre  département  d'Ardenne.  Ne  fallait-il  pas 
donner  la  matière  des  armes  et  des  machines  à  ceux  qui  savent  en  tirer  un 
si  bon  parti  ;  un  autre  caractère  distinctif  de  la  zone  centrale  est  la  présence 
des  forêts.  Ces  forêts  sont  belles,  vigoureuses  et  vastes.  On  y  trouve  le  chêne, 
le  hêtre,  le  charme,  le  tremble,  le  bouleau.  Quatre  grands  cours  d'eau  arro- 
sent cette  zone  :  l'Aire,  la  Meuse,  la  Chiers  et  la  Bar;  puis  des  ruisseaux  et 
des  fontaines  sans  nombre  caractérisent  ce  pays  d'un  dernier  trait  non  moins 
particulier  :  je  veux  parler  de  l'inconstance  atmosphérique.  Les  transitions 
du  froid  au  chaud  y  sont  tellement  subites,  qu'elles  ont  de  quoi  étonner  ceux 
qui  les  ressentent  pour  la  première  fois.  Les  brouillards  sont  aussi  très  fré- 
quents en  automne  et  au  printemps;  on  les  voit,  le  matin,  s'élever  au  haut  des 
monts  en  colonnes  gigantesqiies  plus  larges  au  sommet  qu'à  la  base.  Le  soleil, 
dont  les  rayons  passent  à  travers  les  interstices  de  ces  masses  brumeuses, 
produit  quelquefois  des  accidents  de  lumière  vraiment  admirables.  Cette  con- 
trée est  la  région  des  beaux  sites;  on  en  trouve  sur  tous  les  points.  Il  n'en 
saurait  être  autrement;  les  montagnes  et  les  forêts  offrent  nécessairement  des 
accidents  pittoresques,  des  alternatives  de  beautés  et  d'horreurs  dont  le  con- 
traste est  loin  de  déplaire. 

«  Zone  ariiennaise.  —  Elle  est  formée  dune  faible  partie  de  l'arrondissement 


—  19  - 

«le  Mézières  et  de  la  plus  grande  partie  de  celui  <le  Hocroi.  Sa  limite,  au  nord, 
à  Test  et  à  l'ouest  —  ajoute  ce  géo^Taphe,  — est  la  Belgique;  sa  limite,  au  sud, 
pourrait  être  déterminée  par  une  ligne  qui  passerait  à  Pouru-aux-Bois,  Saint- 
Menges,  Bosséval,  Gernelle,  Aiglemont,  Charleville,  Montcornet,  Uenwez, 
Uimogne,  Maubert-Fontaine,  Signy-le-Petit.  L'Ardenne  présente  tous  les  carac- 
tères des  contrées  montueuses.  Sa  surface  est  inégale  et  irréguli^re.  Au  nord 
et  à  l'ouest,  se  trouvent  les  deux  plateaux  des  Hauts-Bultés  et  de  Rocroi, 
élevés  de  plus  de  400  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  et  ne  pré- 
sentant que  de  légères  ondulations.  Mais  à  Test  et  au  sud,  et  entre  ces  deux 
plateaux,  la  contrée  est  déchirée  par  des  enfoncements  profonds.  Les  mon- 
tagnes y  sont  souvent  taillées  à  pic,  et  alors  elles  montrent  sur  leurs  lianes 
dégarnis  leur  tissu  feuilleté,  ou  bien  elles  présentent  en  avant  une  de  leurs 
lames,  unie  comme  de  la  maçonnerie.  De  distances  en  distances,  proéminent 
des  crêtes  décharnées,  des  pointes  aiguës  et  saillantes,  des  blocs  informes, 
qui,  suspendus  dans  les  airs,  menacent  à  chaque  instant  de  s'écrouler  avec 
fracas.  Une  multitude  de  ravins  profonds,  de  défilés  étroits,  de  gorges  resser- 
rées et  tortueuses  silloiment  le  sol  dans  tous  les  sens,  se  réunissent  entre  eux 
et  aboutissent  enfin  à  deux  vallons  principaux,  d'autant  plus  importants  qu'ils 
renferment  la  plus  grande  partie  de  la  population  ardennaise.  Ces  deux  vallées 
qui  s'évasent  ça  et  là,  mais  de  manière  à  ne  donner  aux  villages  qu'un  empla- 
cement trop  limité  parfois,  forment  le  canal  tantôt  élargi,  tantôt  étranglé  de  la 
Meuse  et  de  la  Semoy. 

«'  L'atmosphère  de  la  zone  ardennaise  est  habituellement  humide  et  bru- 
meuse. Les  brouillards  s'y  remarquent  dans  toutes  les  saisons  de  l'année, 
mais  ils  sont  plus  persistants  en  automne.  Les  vents  qui  soufflent  en  tout 
temps  sont  toujours  forts  et  impétueux.  Les  saisons  ne  sont,  à  proprement 
parler,  qu'au  nombre  de  deux,  l'hiver  et  l'été.  Le  froid  commence  en  septembre 
et  se  fait  sentir,  sans  interruption,  jusqu'au  mois  d'avril.  (J.  Hubert  écrirait 
aujourd'hui  jusques  à  juin,  car  vraiment  les  conditions  climatériques  semblent, 
depuis  cinquante  ans,  avoir  changé.)  L'été  n'est  presque  jamais  accom- 
pagné de  vraiment  et  persistantes  grandes  chaleurs;  mais  souvent,  dans  une 
même  journée,  la  température  change  plusieurs  fois  et  d'une  manière  brus({ue 
et  instantanée.  » 

Toutefois,  malgré  cette  classification  de  Jean  Hubert,  dont  nous  venons  de 
reproduire  les  intéressantes  pages,  malgré  la  grande  autorité  du  géographe, 
nous  n'en  persistons  pas  moins  à  ne  voir  dans  le  département  des  Ardennes 
que,  seulement,  les  trois  zones  formées  de  façon  toute  naturelle  par  la  cons- 
titution géologique  du  terrain  :  1°  zone  ardennaise;  2°  zone  centrale;  3°  zonf 
méridionale. 

VII.    LE    CARACTÈRE    ARDENNAIS. 

En  ce  pays  d'Ardenne,  les  fameuses  «<  théories  des  milieux  •>  —  dont  on  a 
beaucoup  trop  abusé,  ce  nous  semble,  et  qui  ne  sont  pas  toujours  fort  exactes  — 
se  justifieraient  et  s'appliqueraient  à  souhait.  La  région,  le  climat  expliquent 
les  habitants,  leur  «  état  d'àme  »,  comme  l'on  dit  de  nos  jours,  e4  leur  corps. 
Dans  la  partie  qui  borde  la  Champagne,  Thomme  est  solidement  biUi,  souvent 
de  structure  au-dessus  de  la  moyenne,  de  sang  généreux,  de  figure  colorée; 
dans  le  centre,  la  taille  s'est  abaissée  quelque  peu,  mais  le  sang  est  encore 
abondant,  riche  ;  dans  la  vallée  de  la  Meuse,  l'homme,  sous  une  trompeuse 
apparence  de  faiblesse,  cache  une  énorme  force  de  résistance  au  kavail;  ce 
qui,  d'ailleurs,  semble  être  la  caractéristique  de  l'Ardennais,  quelle  que  soit  la 
zone  de  résidence.  Effet  d'atavisme  sans  doute,  les  aïeux  ayant  lutté  pour 
conquérir  le  sol,  pour  le  fertiliser  lambeaux  à  lambeaux,  arrachant  les  terres 


—  2«  — 

aux  rudes  forêts  d'autrefois,  ayant  à  lutter  contre  les  invasions  de  hordes 
étrangères  ou  de  tronpes  régulièrement  enrégimentées.  La  femme,  elle,  est, 
à  part  quelques  exceptions  heureuses,  de  celles  dont  on  ne  dit  rien  :  elle  n'a 
point  la  forme  sculpturale  des  belles  flUes  d'Arles  et  de  Provence;  Tœil  mali- 
cieux, le  frais  sourire  des  filles  du  Bordelais,  des  Landes  et  du  Béam.  Les 
plus  parfaits  modèles  du  type  se  rencontreraient  dans  la  vallée  de  la  Meuse  : 
à  Monlhernié,  à  Revin  et  à  Fumay,  surtout  à  Givet  —  suite  de  loccupation 
espagnole  —  et  dans  le  Uethélois. 

L*Ardennais  est  réfléchi,  méthodique,  opiniâtre  dans  ses  résolutions  une  fois 
décidées;  souvent  fermé,  en  ce  sens  qu'il  ne  s'éprend  pas  inconsciemment  du 
premier  venu,  mais  susceptible  de  s'attacher  en  de  solides  amitiés  à  celui  qo'il 
aime  ou  qu'il  estime;  d'esprit  ouvert,  et  suffisamment  affiné  par  une  solide 
instruction  primaire  excellente  dans  les  Ardennes  et  qui  suffit  à  des  travaux 
d'industrie  et  de  culture;  épris  de  liberté,  plein  de  probité.  Encore  au  com- 
mencement du  siècle.  Ton  disait  en  France,  d'après  une  tradition  commune  : 
«  Vous  êtes  Ardennais  1  Vous  n'avez  pas  alors  à  me  donner  reçu  de  la  sonune 
que  je  vous  prête  ;  votre  parole  me  suffit.  »  Cette  ténacité,  cette  austérité  d'es- 
prit s'harmonisent  avec  l'ensemble  sévère  du  pays.  Elles  tiennent  aussi  du 
climat  dur  et  inhospitalier  en  hiver  —  surtout  h  partir  de  Rethel  par  où  Ton 
pénètre  dans  la  véritable  Ardenne,  —  capricieux  en  été  avec  ses  sautes  de  vent 
et  ses  levées  de  brouillard  qui  font,  en  moins  d'une  minute,  succéder  le  froid 
vif  ou  rhumidité  pernicieuse  à  daccablanles  chaleurs.  Climat  qui  fortifie  le 
robuste  et  brise  le  faible. 

Une  sais4^>n  vraiment  merveilleuse  :  la  fin  d'automne  sous  bois,  surtout 
quand  les  feuilles  devenues  rousses  reflètent  sur  la  terre,  qui  semble  s'en 
imprégner,  leurs  teintes  enivre  pî\li.  Les  avant-tombées  de  nuit  sont  alors  d'an 
charme  inexprimable,  avec  leur  ciel  d'un  bleu  mou  et  comme  s'enfonçant  sons 
le  regard;  d'un  bleu  laiteux,  car  il  semble  qu'une  immense  gaze  voile  l'atmos- 
phère. Dans  la  Kevur  D'ARnss^s  et  d'Argo.nnk,  M.  Henri  Dacremont  caractérise 
très  poétiquement  ces  quasi-mystiquos  soirées  de  l'Ardenne  : 

Voici  les  Foirs^  «l'automne  et  les  froids  revenus, 
Les»  feuilles  qui  s'en  vont  où  la  brise  les  m^ne. 
Le  haut  genêt  qui  meurt  sur  les  gramis  rochers  nus. 
Novembre  couvre  tout  «le  son  jaune  8uaire; 
C'est  Taulomae  mouraut,  l'heure  crépusculaire, 
La  fîu  des  chauds  ^-tès  et  la  fin  d'un  neau  jour: 
Le  temps  des  souvenirs,  des  tristesses  d'amour. 
Du  jour  qui  va  mourir,  la  douce  lueur  tremble. 
Tristes  »ont  les  graud»  bois,  tristes  l'ombre  <lu  soir 
El  les  pâleurs  du  ciel.  La  campagne  nous  semble 
Vouloir  sourire  encore  et  ne  le  plus  pouvoir. 

L'austérité  de  l'Ardennais  s'explique  encore  par  le  voisinage  de  la  frontière. 
L'Aidennais  sait  qu'il  est  au  p<»sl(»  d'honneur,  prêt  à  recevoir  le  premier  —  et 
d'autant  plus  terrible  —  assaut.  Il  met  un  patriotique  orgueil  à  s'y  |>réparer. 
Michelet  a  écrit  :  «  Ils  sont  ainsi,  ces  enfants  de  l'Ardenne,  à  deux  pas  de  la 
frontière  et  de  l'ennemi.  La  race  y  fut  continuellement  guerrière.  1^  France 
n'a  pas  de  meilleurs  Français  ». 


^ue 


CHAPITRE  II 


'Z/HO- 


LA  MEUSE  ET  LES  RIVIÈRES 

I.  Ligne  de  partage  des  eaux.  —  II.  La  Meuse.  —  El.  AfQuents  de  la  Meuse.  — 

IV.  La  Meuse  navigable;  barrages;  écluses;  débits;  crues;  fortifications.  — 

V.  L'Aisne.  —  VI.  AfQuents  de  l'Aisne.  —  VU.  Canal  des  Ardennes.  —  VIII.  Droits 
de  pèche.  —  II.  L'étang  de  Bairon.  —  X.  Vallée  de  la  Semoy.  —  XI.  Vallée  de 
la  Meuse. 


I.    LI6ME    DE    PARTAGE    DES    EAUX. 

LE  département  des  Ardennes  est  incliné  du  N.-E.  au  S.-O.,  depuis  les  pla- 
teaux qui  dominent  la  Meuse  au  delà  de  Mézières  et  qui  s'élèvent  à 
oOO  mètres,  jusqu'au  cours  inférieur  de  l'Aisne  à  sa  sortie  du  départe- 
ment. Une  singularité  curieuse  à  noter,  c'est  que  les  eaux  qui  l'anosent  ne 
coulent  nullement  dans  le  sens  de  cette  pente  générale.  Ainsi  le  cours  de  la 
Meuse  jusqu'à  Mézières  lui  est  perpendiculaire,  et,  au  delà,  de  Méziènis,  il  lui 
est  directement  contraire.  Semblablement  pour  quelques-uns  de  ses  afUuents  : 
parmi  lesquels  la  Bar  et  la  Vence. 

La  zone  ardennaise  écoule  toutes  ses  eaux  dans  la  Meuse;  la  zone  cham- 
penoise écoule  toutes  les  siennes  dans  l'Aisne.  Quant  à  la  zone  centrale,  elle 
écoule  toutes  celles  de  son  versant  nord  dans  la  Meuse,  soit  direct^Muent,  soit 
par  l'intermédiaire  <le  la  Sormonne,  et  toutes  celles  de  son  versant  sud  dans 
TAisne.  A  part  quelques  cours  d'eau  peu  importants  de  sa  frontière  la  plus 
occidentale  qui  se  déversent  dans  l'Oise,  on  p<3ut  dire  que  toutes  les  eaux  du 
département  des  Ardennes  vont  se  jeter  dans  les  deux  rivières  de  la  Meuse  ou 
de  l'Aisne.  Le  département  tout  entier  se  partage  donc  enti*e  les  deux  bassins 
de  la  mer  du  Nord  et  de  la  Manche,  ou,  si  l'on  préfère,  de  la  Meuse  et  de 
l'Aisne. 

Ces  deux  versants  de  la  Meus<?  et  de  l'Aisne  sont  séparés  par  une  suite  de 
crêtes  ou  chaînes  d'élévations,  qui  coupent  en  deux,  dans  le  sens  de  sa  longueur, 
à  peu  près  toute  la  zone  centi^le,  «t  qu'on  appelle  la  lUjnr  de  parta<je  des 
eaux.  Prenant  son  point  de  départ  à  la  butter  de  Marleniont,  d'où  se  détachent 
vers  l'ouest  les  pentes  qui  aboutissent  à  l'Oise,  cette  li^ne  passe  entre  ïhin-le- 
Moutier  et  Signy-l'Abbaye,  à  Donimerv,  aux  (>ét<?s  de  Liunois  et  de  Poix; 
à  Bouvellemont,  entre  Chagny  et  Jonval,  entre  Louvergny  et  Marquigny;  enfin, 
au  Chesac.  A  partir  du  Chesne,  elle  est  plus  difficile  à  suivre.  Elle  existe?  pour- 
tant encore,  mais  assez  irrégulière,  aux  AUeux,  à  Clu^tillon,  à  Belleville  et  à 
la  Croix-aux-Bois,  où  elle  tourne  vers  le  nord-est,  et  va  passer  enti^  Bar  et 


—  22  — 

Harricourt  pour  gagner  les  hauteurs  de  Somraaulhe.  Là,  tandis  qu'elle  se  dirige 
à  l'est  sur  Fossé,  passant  entre  Bayonville,  Rémonville  et  Andevanne,  dun 
côté;  Barricourt  et  Tailly,  de  l'autre,  —  elle  projette  un  tronçon  secondaire 
qui  court  vers  le  nord,  par  Stonne,  Maisoncelle,  Bulson  et  Cliauniont  (Noyers- 
Thelonne),  séparant  les  deux  bassins  de  la  Meuse  et  de  la  Bar,  son  afiluent. 
Vers  1  extrémité  N.-O.  du  département,  il  y  aurait  lieu  de  mener  une  ligne  presque 
perpendiculaire  à  la  précédente  qui,  partant  de  Marlemont,  passerait,  en  se 
dirigeant  vers  le  nord,  par  Flaignes-les-Oliviers,  Marby,  Auvillers-les-Forges 
et  Beaulieu,  où  elle  tournerait  presque  à  angle  droit  vers  l'est  pour  aller  se 
souder  au  plateau  de  Rocroi  et  rejoindre  les  monts  d'Ardenne,  tandis  que 
vers  le  sud  elle  passerait  entre  Maranwez  et  Signy-l'Abbaye  pour  suivre  ensuite 
jusqu'à  la  limite  du  département  de  l'Aisne,  et  même  plus  loin,  la  série  des 
hauteurs  qui  limitent  sur  sa  rive  gauche  le  cours  du  Hurtaut  ou  Malacquise. 


II.    LA    MEUSE. 

La  Meuse,  qui  prend  sa  source  au  village  de  Meuse  (Haute-Marnej,  à  27  kilo- 
mètres environ  de  Langres,  entre  en  Ardenne  par  Létanne,  à  la  cote  160  mètres. 
(?t  la  quitte  à  (iivet,  cote  98,  ayant  arrosé  dans  le  département,  entre  autres 
localités  principales  :  Mouzon,  Villers,  Remilly,  Wadelincourt,  Sedan,  (îlaire, 
Iges,  Donchery,  Vrigne-Meuse,  Flize,  Mézières,  Prix,  Warcq,  Charleville,  Montcy, 
>ouzon,  Joigny,  Braux,  (ihiîteau-UegnauU,  Monthermé,  D.eville,  Laifour,  Revin, 
Fumay,  Haybes,  Fépin,  Monligny,  Vireux,  Ham  et  Chooz. 
L  De  Stenay  à  Sedan,  la  Meuse  coule  sur  des  masses  calcaires  très  épaisses  et, 
souvent,  sur  des  couches  d'argile  ferrugineuse.  Les  rochers  de  cette  zone  seda- 
naise  sont  des  masses  calcaires  que  colore  l'oxyde  de  fer  des  couches  coquil- 
lières  alternant  entre  elles,  par  la  plus  ou  moins  grande  quantité  de  coquilles 
quelles  renferment,  ou  par  leur  teinte  grise,  jaime  et  rougeàtre. 

Depuis  Sedan  jusqu'auprès  de  Mézières,  le  lit  de  la  Meuse  s'étend  dans  une 
belle  vallée  dont  les  deux  rives  sont  douces  et  fertiles.  La  surface  du  terrain 
est  couverte  de  fragments  de  quartz  blanc  et  d'ardoises,  avec  quelques  coquilles 
pétrifiées  et  des  morceaux  de  pierre  calcaire.  Le  même  terrain  se  montre 
au-dessus  de  Charleville;  mais  ici  la  Meuse  quitte  le  terrain  tertiaire  et  sa 
belle  vallée  si  évasée,  pour  couler  dans  une  gorge  profonde  jusqu'à  (iivet,  entre 
deux  eûtes  fort  élevées  de  rochers  schisteux  et  d'ardoises  dont  la  couleur 
varie  :  elles  sont  rouges,  vertes  ou  bleues,  entremêlées  de  grès  quartzeux  très 
durs.  Les  deux  côtés  de  cette  gorge  sont  souvent  à  pic;  ils  otTrent  un  aspect 
nu,  dépouillé  de  terre  végétale,  un  site  des  plus  sauvages. 

De  Revin  à  Fumay,  on  trouve  encore  du  quartz  et  des  schistes  alternant 
rntre  eux,  et,  en  quelques  endroits,  on  observe  des  coupes  de  terrain  dans 
lesquelles  ces  bancs  sont  devenus  perpendiculaires. 

De  Fumay  à  Givet,  la  Meuse  coule  toujours  sur  des  schistes  à  ardoises,  entre- 
mêlés de  quartz  parfois  très  abondant.  Les  couches  des  terrains  voisins  sont 
plus  ou  moins  inclinées  à  l'horizon,  et  quelquefois  elles  lui  sont  perpendicu- 
laires. On  trouve,  au-dessus  de  (iivet,  des  schistes  qui  n'ont  point  de  dispo- 
sition fissile,  et  qui  n'affectent  aucune  règle  déterminée  dans  leur  cassure; 
plus  loin,  on  voit  des  schistes  tendres  qui,  ayant  pris  des  retraits,  ont  reçu 
dans  leurs  fissures  une  eau  surchargée  dun  suc  la[)idifique  quartzeux,  qui  s'y 
est  consolidé.  Le  schiste  s'est  détruit,  et  ces  infiltrations  ((uartzeuses  étant 
r.^.stées,  elles  offrent  des  assemblages  de  prismes  creux  ou  cellules. 

Les  géologues  ont  vérifié  sur  la  Meuse  ce  fait  vraiment  remarquable,  qui 
onsiste  en  ce  qu'une  rivière,  tant  qu'elle  coule  dans  les  ardoises  et  les  schistes, 
ou  en  général  dans  les  terrains  secondaires,  est  bordée  de  côtes  escarpées, 


-  23  — 

fort  hautes  et  fort  resserrées,  tandis  que  dans  les  pays  calcaires  les  bassins  et 
les  vallées  sont  au  contraire  très  évasés,  et  ne  présentent  sur  l'une  et  l'autre 
rive  que  des  pentes  douces  ou  peu  escarpées. 

Au-dessous  de  Givet,  les  ardoises  et  les  schistes  disparaissent.  La  Meuse 
commence  alors  à  couler  sur  les  marbres,  chanj^ement  qui  devient  surtout 
très  sensible  au  pied  d'une  petite  colline  d'ardoises  et  de  schistes  rougedtres 
située  près  de  la  frontière.  A  Dinant,  le  lit  de  la  Meuse  est  creusé  dans  des 
marbres  blancs  et  noirs,  connus  par  l'intensité  de  leur  couleur  et  la  beauté  de 
leur  poli. 

III.    AFFLUENTS    DE    LA    MEUSE. 

La  Meuse,  qui  se  jette  dans  la  mer  du  Nord  par  l'une  des  branches  du  lihin  — 
d'où  sa  qualification  géographie  de  rivière,  bien  que  souvent  elle  soit  appelée 
fleuve,  —  la  Meuse  a  pour  affluents  principaux  en  Ardenne  : 

La  Wiseppe,  la  Wamme,  la  Ghiers,  la  Givonne,  la  Vrigne,  la  Bar,  la  Vence, 
la  Sormonne,  la  Goutelle,  la  Semoy,  le  ruisseau  de  Faux,  la  Manise,  l'Alise,  le 
Viroin  et  la  Houille. 

La  Wiaeppe  (rive  gauche;  ^6  kilomètres,  dont  7  seulement  dans  le  dépar- 
tement) naît  dans  le  bois  de  Barricourt,  à  l'est  de  Buzancy,  baigne  Nouart, 
quitte  les  Ardennes  aux  forges  de  Meaucourt,  arrose  Wiseppe,  et  se  jette  dans 
la  Meuse  en  face  de  Stenav. 

La  Wamme  (rive  gauche;  M  kilomètres)  prend  sa  source  au  sud  de  Vaux- 
en-Dieulet,  limite  le  département,  a>vec  le  ruisseau  le  Torlu,  son  affluent,  sur 
un  parcours  de  7  kilomètres,  et  rejoint  la  Meuse  au  sud  de  Létanne. 

La  Cbiers  (rive  droite;  li2  kilomètres,  dont  36  dans  le  département)  prend 
sa  source  proche  d'Arlon,en  Belgique,  arrose  Longwy  dans  le  département  de 
Meurthe-et-Moselle,  Montmédy  dans  la  Meuse,  entre  en  Ardenne  à  La  Ferté 
(cote  473),  traverse  notamment  :  Blagny,  Carignan,  Brévilly,  Douzy,  et  se  jette 
dans  la  Meuse  en  face  de  Uemilly  (cote  i60). 

La  Ghiers  est  classée  comme  navigable  sur  tout  son  parcours  dans  les 
Ardennes;  mais  seulement  quelques  légers  bateaux  peuvent  la  remonter  ou  la 
descendre.  L'insuffisance  du  «  tirant  d'eau  »,  les  nombreux  obstacles  résul- 
tant des  barrages  usiniers  et  des  ponts  s'opposent  à  toute  navigation  effective 
sérieuse.  Dans  les  derniers  40  kilomètres  de  son  cours,  on  trouverait  un  tirant 
d'eau  minimum  de  0,40  à  0,50;  la  largeur  de  la  rivière  est  de  25  à  30  mètres  ; 
sa  pente  moyenne  de  0,43  par  kilomètre.  Ses  eaux,  dans  les  grandes  crues, 
s'élèvent  jusques  à  3  m.  10  au-dessus  de  l'étiage. 

Une  loi  du  26  juillet  4886  a  déclaré  d'utilité  publique  un  canal  latéral  à  la 
Cbiers  pour  desservir  le  bassin  métallurgique  de  Longwy.  Ge  canal  devait 
avoir  une  longueur  de  85  kilomètres,  entre  Mont-Saint-Martin,  près  Longwy,  et 
la  branche  nord  du  canal  de  l'Est.  Mais  cette  loi  jusqu'à  ce  jour  est  restée 
lettre  morte,  l'exécution  de  cet  important  et  fort  utile  canal  de  la  Ghiers  ayant 
été  ajournée. 

La  Vrigne  prend  sa  source  dans  les  bois  de  Gespunsart,  au  nord  de  la  réserve 
des  Effonds,  à  quelques  mètres  d'une  autre  source  qui  verse  ses  eaux  dans  le 
ruisseau  de  Nouzon.  Si  peu  de  pente  entre  ces  deux  sources  que,  dans  les  sai- 
sons humides,  leurs  eaux  se  réunissent.  La  source  de  la  Vrigne  coule  vers  le 
raidi  et  l'autre  vers  le  couchant.  La  Vrigne  passe  à  Vrigne-aux-Bois  et  à  Vrigne- 
Meuse,  où  elle  se  jette  dans  la  Meuse,  vis-à-vis  du  confluent  de  la  Bar. 

La  Bar.  —  Gette  rivière  arrose  (iermont,  Ghàtillon,  Brieulles,  les  Petites- 
Armoises,  Tannay,  Sauville,  Malmy,  Gonnage,  Omicourt,  Gheveuges,  Saint- 
Aîgnan,  Villers,  et  se  jette  dans  la  Meuse,  rive  gauche,  entre  Donchery  et 
Doni-le-Mesnil  (cote  453),  après  un  parcours  de  59  kilomètres.  Les  sources  de 


—  24  — 

la  Bar  sont  voisines  des  villages  de  Bar  et  de  Harricourt  ;  les  premières  furent 
détournées,  jadis,  au  profit  des  établissements  industriels  qui  peuplaient  la 
vallée  de  l'Agron.  Affiiienls  principaux  :  le  Baroiset,  le  Giageot,  la  Cuvette,  la 
Faleuae,  la  àièvre  ou  ruisseau  (fEsiconi&ies,  les  ruisseaux  de  la  Pemlaine  Samt- 
Remy,  du  Moulineau,  de  Pcmrciéres,  de  Tarmay,  de  la  Fontame  den  PetUes- 
Armoises,  du  Ntuf-MouUr,,  de  Saint -Pierremcnt  et  de  Bairon,  Ce  ruisseau  de 
Bairon,  le  principal  affluent  de  la  Bar,  prend  sa  source  sur  le  territoire  de 
Singly.  n  traverse  Chagny,  Loiivergny,  alimente  l'étang  de  Bairon  et  se  jette 
dans  le  canal  des  Ardennes,  rive  gaucho,  après  un  parcours  de  22  kilomètres. 

La  Vence  (rive  gauche;  32  kilomètres)  naît  à  la  ferme  de  Pérouzelle,  au 
nord  de  Launois,  à  la  cote  220:  après  avoir  baigné  ce  village,  elle  prête,  jusqu'à 
son  embouchure,  sa  vallée  au  chemin  de  fer  de  Heims  à  Mézières,  passe  à  Poix, 
à  Boulzicourt,  et  rejoint  la  Meuse  à  Mohon,  après  avoir  mis  en  mouvement  les 
forges  de  Guignicourt,  les  filatures  de  Boulziconrt,  et  les  forges  de  liohon. 
Affluenis  :  les  iMissemtx  de  Villers  et  de  la  Crète, 

La  Sormoniie  (rive  gauche;  40kilomètres)  prend  sa  source  dans  la  commune 
de  Regiiiowez,  au  lieu  dit  les  Censés  iVic  Meunier,  à  la  cote  361  ;  elle  reçoit  :  le 
ruisseau  de  la  Verge,  en  amont  d'Etalle;  la  Sauldry,  à  Chilly;  la  Richolle,  au 
Châtelet;  VAudry,  après  avoir  baigné  Sorraonne  ;  ÏOrmeau,  à  Ham-ies-Moioes  ; 
le  Thin,  à  Haudrecy;  et  enfin  le  ruisseati  de  Neuville,  à  Warcq,  oCi  elle  tombe 
dans  la  Meuse,  à  la  cote  144. 

La  Goutelle  (rive  droite;  H  kilomètres,  dont  10  dans  le  département)  uait 
entre  Sugny  et  Bagimont  (Belgique),  sert  de  limite  au  département  des  Ardennes, 
baigne  Gespunsart,  Neufnianil,  et  rejoint  la  Meuse  à  Nouzon,  ayant  changé  de 
nom  dans  diacun  de  ces  villages. 

l^  Semoj  (rive  droite;  165  kilomètres,  dont  23  dans  le  département),  rivière 
aux  eaux  limpides  et  au  cours  extrêmement  sinueux,  naît  au  pied  des  monts 
d*Arlofi  (Luxembourg  belge).  Elle  arrose  Chiny,  Bouillon,  serpente  dans  une 
vallt*e  qui  offre  des  rochers  pittoresques,  entre  en  France,  dans  le  département 
des  Ardennes,  après  l'avoir  limité  sur  un  parcours  de  3  kilomètres,  y  baigne 
les  Hautes-Bivières,  Tliilay,  Haiilmé  et  Toumavaux,  coule  ensuite  dans  la 
gorge  la  plus  étrange  des  Ardennes,  formée  par  des  rochers  à  pic  hauts  de 
280  mètres  au-dessus  du  lit  de  la  rivière,  et  se  jette  dans  la  Meuse  en  amont 
de  Monthermé,  à  la  cote  138.  La  Semov  est  classée  comme  flottable  delafron- 
tière  aux  Bautes-Rivières  et  navigable  au  delà  ;  toutefois  elle  n'est  pas  utilisée 
parla  navigation  qui  serait  souvent  impossible  et  périlleuse.  La  largeur  moyenne 
du  lit  est  de  40  mètres;  le  débit  à  l'étiage  de  3  m.  c.  ;  les  plus  hautes  eaux  s'élè- 
vent à  4  mètres  au-dessus  de  Tétiage,  avec  un  débit  de  400  à  500  mètres.  Les 
crues  et  les  débâcles  de  la  Semov  sont  redoutables. 

Le  rmasean  de  Faux  (rive  gauche  ;  iO  kilomètres)  descend  des  pentes  sud- 
est  de  Bocpoi,  par  la  pittoresque  vallée  de  Misère,  et  se  perd  dans  la  Meuse  à 
l'ouest  de  Revin. 

La  Manise  [rive  droite;  9  kilomètres]  descend  du  haut  sommet  de  la  ber- 
gerie des  Haies-d'Hargnies,  coupe  le  chemin  de  fer  de  Mézières  à  Givet  et  tombe 
immédiatement  dans  la  Meuse,  au-dessous  de  Revin. 

VAÏise  (rive  gauche)  prend  sa  source  en  Belgique,  qu'elle  sépare  des  Ardennes 
snr  un  parcours  de  8  kilomètres,  et  rejoint  la  Meuse  à  Pumay, 

Le  Vîroin  (rive  gauche  ;  48  kilomètres)  prend  sa  source,  sous  le  nom  d'Eau 
noire,  au  Gué-d'Hossus,  sert  d'abord  de  limite  au  département,  passe  en  Bel- 
gique, rentre  dans  les  Ardennes  où  il  se  grossit  de  la  Dltwe,  et  se  jette  dans  la 
Meuse  à  Vireux. 

La  Hocrille  (rive  droite  ;  25  kilomètres)  prend  sa  source  aux  Haies-d'Hargnies, 
à  la  cote  400,  sert,  sur  presque  toute  la  longueur  de  son  cours,  de  limite  entre 
les  Ardennes  et  la  Belgique,  reçoit  un  ruisseau  belge  qui  se  nomme  aussi  la 


—  25  — 

HauiUe,  arrose,  entre  autres  points,  ï^mlrichamps,  Froinelennes,  et  se  jette 
dans  la  Meuse  à  Givet. 

IV.    LA   MEUSE   NAVIOABLE;   BARRAGES;   ÉCLUSES;   DÉBIT;  CRUES; 

FORTIFICATIONS. 

Le  développement  de  la  Meuse,  dans  le  département,  est  de  106  kilomètres; 
sa  cote  à  Létanne  est  à  160  ni.  43,  et  sa  largeur  est  de  40  ni.  ;  de  55  m.  à 
Sedan;  de  HO  m.  à  Givet,  à  la  cote  97  m.  54.  Sa  profondeur  est  très  variable, 
très  irrégulière.  Des  travaux  de  dragage  et  d'amélioration  furent  souvent, 
surtout  de  1837  à  1845,  exécutés  entre  (îivet  et  Sedan  pour  assurer  un  mouil- 
lage d'environ  un  mètre  dans  les  basses  eaux  ordinaires;  mouillage  qui,  à 
Tétiage,  n'atteignit  que  0  m.  80,  ou  même  0  m.  60  en  certains  points. 

En  1874,  la  Meuse  fut  englobée  dans  le  canal  de  TEst,  grande  voie  navi- 
gable destinée  principalement  à  relier  entre  eux  les  bassins  de  la  Meuse,  de  la 
Moselle  et  de  la  Saône.  La  branche  nord  du  canal  de  TEst  comprend  la  Meuse 
canalisée  entre  la  frontière  belge,  près  Givet,  et  le  canal  de  la  Marne  au  Rhin, 
àTroussey.  Elle  est  reliée,  d'autre  part,aveclecanaldes  Ardennes,àPont-à-Bar. 
Les  travaux  de  canalisation,  terminés  en  1881,  consistèrent  surtout  dans  l'éta- 
biissemeiit  de  barrages  mobiles,  dits  «  à  aiguilles  >»  (système  Poirée),  et  de  «  déri- 
vations éclusées  »,  pour  tâcher  d'obtenir  sur  toute  la  longueur  un  mouillage 
minimum  de  2  m.  20.  Cette  profondeur,  toutefois  —  obtenue  par  le  relèvement 
du  plan  d'eau,  grâce  à  des  barrages  et  aussi  par  des  dragages  et  des  déroche- 
ments  dans  le  fond  du  lit,  —  cette  profondeur  n'existe  ordinairement  que  sur 
'30  h  AO  mètres  de  largeur,  en  longeant  le  chemin  de  halage  ;  elle  n'est  même 
parfois  que  de  15  mètres  en  certains  passages  difliciles. 

Les  dérivations  ont  11  m.  40  de  largeur  au  plafond  et  sont  presque  toutes  de 
faible  longueur,  n'offrant  ensemble  qu'un  développement  total  de  30  kilomètres. 
Cinq  d'entre  elles,  notamment,  raccourcissent  beaucoup  le  trajet  en  coupant 
des  boucles  allongées  :  à  Claire-Villette  (pi^esqulle  (Vlges);  à  Mézières  (boucle 
de  Warcq)  ;  à  Montcy  (Belair)  ;  à  Kevin  (Saint- Nicoiafi)  ;  à  Ham  (presqu'île  ite 
Chooz).  Aussi  la  longueur  totale  de  la  voie  navigable  proprement  dite  n'est-elle 
réellement  que  de  135  kilomètres  dans  les  Ardennes.  Néanmoins,  on  a  rendu 
possible  la  navigation  sur  une  longueur  d'environ  18  kilomètres,  dans  certaines 
parties  de  ces  boucles  laissées  en  dehois  de  la  voie  directe  :  embranchements 
de  Chooz,  de  Montigny,  de  Saint -Nicolas,  des  Oames-de-Meuse,  de  Deville,  de 
la  Verrerie  et  de  la  Sucrerie  de  Cliarleville,  de  Mézières,  de  Saint-Menges  et  de 
Bazeilles. 

Deux  de  ces  dérivations  sont  souterraines  :  1*»  celle  de  Ham,  565  mètres  de 
longueur  et  6  m.  40  de  largeur;  la  traction  s'y  fait  à  l'aide  d'un  toueur  à 
vapeur  appartenant  à  l'Etat;  —  2**  celle  de  Hevin,  220  mètres  de  longueur  et 
7  mètres  de  largeur;  un  chemin  de  haiage  y  est  établi. 

L'altitude  de  la  Meuse  étant  de  160  m.  43  à  Létanne,  et  de  97  m.  54  à  la  fron- 
tière belge,  cette  différence  de  niveau  est  rachetée  par  26*  éc/use«  dont  la  chute 
varie  de  1  m.  07  à  4  m.  30.  Ces  écluses  ont  5  ni.  70  de  largeur  et  45  m.  30  de 
longueur  utile,  ii'écluse  la  plus  voisine  de  la  frontière  belge  a  seule  les  dimen- 
sion» exceptionnelles  :  12  mètres  de  largeur  sur  100  mètres  de  longueur  ;  dimen- 
sions qui  permettent  d'écluser,  en  une  seule  opération,  un  Irain  de  trois  bateaux 
et  son  remorqueur. 

Les  6arraj;es  mobiles  sont  au  nombre  de  21,  la  retenue;  des  autres  biefs 
étant  constituée  par  d'anciens  barniges  fixes. 

A  chaque  écluse,  un  agent  spécial.  Pour  les  écluses  très  rapprochées,  sur  le 
canal  des  Ardennes,  dans  la  vallée  de  Montgon,  où  la  circulation  n'est  pas 
active,  il  est  possible  de  confier  à  deux  éclusiers  le  service  de  trois  écluses. 


-  26  — 

Le  chemin  de  halage  est  empierré  sur  toute  la  longueur  de  la  voie  navigable. 
Les  bateaux  fréquentant  le  canal  appartiennent  principalement  aux  types  meu- 
sien  (en  bois  et  en  fer)  et  flamand  (péniches);  leur  tonnage  varie  entre  400  et 
300  tonnes.  La  traction  se  fait  à  l'aide  de  chevaux  et  de  remorqueurs.  Le 
remorquage  ne  s'exerce  guère  qu'entre  Givet  et  Sedan.  Sur  le  parcours,  une 
ligne  télégraphique. 

Le  d'^blt  à  l'étiage  varie  entre  5  m.  c,  à  Létanne,  et  \o  m.c.  à  la  frontière 
belge.  Le  débit  des  cruefi  peut  atteindre  500  m.  c,  600  m.  c.  en  amont  de 
la  Seinoy,  et  souvent  plus  de  1,000  m.  c.  en  aval.  La  plus  grande  hauteur  de 
crue  constatée  fut,  jusqu'à  ce  jour,  4  m.  60  au-dessus  de  l'étiage,  en  amont  de 
Mézières,  et,  en  aval,  6  mètres. 

La  vitesse  de  pr(»rogation  des  crues  n'est  pas  relativement  très  forte  entre 
Létanne  et  Mézières  grâce  aux  vastes  «  champs  de  débordement  »  qui  s'éten- 
dent sur  ce  trajet  le  long  des  deux  rives  :  environ  59  kilomètres.  Les  crues 
mettent  alors,  pour  se  propager,  de  trente  à  trente-six  heures.  En  aval,  au 
contraire,  le  lit  de  la  rivière  étant  fort  resserré,  les  crues  franchissent  en  dix- 
sept  ou  dix-huit  heures  les  103  kilomètres  qui  séparent  Mézières  de  Givet.  En 
temps  de  calme,  la  vitesse  des  eaux  est  de  0  m.  30  à  0  m.  35  par  seconde. 

Ford  final  ions  de  la  Meuse.  —  Vers  l'année  1650,  d'après  l'avis  que  donna 
Daniel  de  Sahuguet,  qui,  outre  les  troupes  du  roi,  commanda  le  régiment  levé 
par  Fabert  dans  la  principauté  de  Sedan,  on  construisit  sur  la  rive  gauche  de 
la  Meuse,  de  Saint-Mihiel  à  Revin,  à  tous  les  points,  gués  et  passages,  tantôt 
des  tours  en  maçonnerie,  tantôt  des  redoutes  en  terre  avec  corps  de  garde. 
Les  villages  voisins,  dans  un  rayon  déterminé,  durent  pourvoir  à  leur  entre- 
tien, fournir  les  hommes  d'armes  chargés  d'y  faire  le  guet  tour  à  tour.  Un 
nombre  plus  considérable  de  villageois,  lorsqu'ils  entendaient  l'appel  du  toscin, 
devaient  venir  prêter  raain-forle  aux  premiers  aussitôt  la  moindre  alerte.  Vers 
1725,  les  défenses  de  la  frontière,  entre  la  Meuse  et  l'Aisne,  furent  complétées, 
d'après  le  même  système,  par  le  marquis  de  l'Isle  au  moyen  dune  ligne  d'ou- 
vrages allant  de  Mézières  à  Signy-le-Petit.  (Voir  dans  la  Rkvuk  historiooe 
ARDKiNNAisE,  auuée  1894,  pages  257-258,  une  intéressante  étude  de  M.  Pélicier  : 
Les  lignes  de  défense  de  la  Champagne  sur  la  Meuse  et  la  Chiers  en  1744;  et 
pour  la  ligne  de  défense  de  la  Semoy  :  Hrvue  historique  ardkiNnaise,  pages  170-174, 
année  1895.) 

V.    L'AISNE. 

L'Aisne  prend  sa  source  dans  le  département  de  la  Meuse,  à  Sommaine, 
250  mètres  d'altitude.  Son  cours  est  de  278  kilomètres,  dont  environ  138  dans 
les  Ardennes.  Elle  y  pénètre  par  Condé-les  Aulry,  à  la  cote  120,  baigne  un 
certain  nombre  de  communes,  notamment  :  Vouziers,  30  mètres  de  largeur; 
(iivry,  Attigny,  Hethel,  35  mètres;  ChAteau-Porcien ,  Asfeld,  40  mètres;  et 
entre,  à  I  kilomètre  de  Brienne,  à  la  cote  59,  dans  le  département  qui  porte 
son  nom,  pour  aller  se  joindre  à  l'Oise. 

L'Aisne  est  classée  comme  flottable  de  Mouron  h  Chàteau-Porcien,  sur  un 
parcours  d'environ  67  kilomètres;  et.  comme  navigable,  de  Chàteau-Porcien 
jusques  à  son  confluent  avec  l'Oise  :  soit  sur  un  parcours  de  146  kilomètres, 
dont  25  dans  les  Ardennes,  toutefois  sans  véritable  navigation  effective. 

La  profondeur  de  l'Aisne  ne  dépasse  pas  un  maximum  de  3  mètres.  Dans 
les  grandes  crues,  lorsqu'elle  déborde  sur  les  larges  prairies  de  Rethel  et  de 
Vouziers,  cette  rivière  peut  monter  à  1  m.  50  de  hauteur  :  même  à  Asfeld,  en 
1874  et  en  1882,  elle  dépassa  2  m.  40  au-dessus  de  l'étiage.  La  vitesse  de  ses 
eaux  est  très  variable  :  en  temps  ordinaire,  0  m.  75  par  seconde;  en  temps 
d'inondation,  4  mètres  lorsque  le  débit  varie  de  250  à  300  mètres  cubes. 


-  27    - 

VI.    AFFLUENTS    DE    L'AISNE. 

Les  principaux  affluents  de  l'Aisne,  dans  le  département  des  Ardenncs,  sont  : 
la  Dormoise,  l'Avègre,  l'Indre,  la  Fournelle,  la  Loire,  la  Vaux,  la  Retourne, 
rOrne  et  l'Aire;  les  ruisseaux  de  Saint-Lambert,  de  Foivre,  de  Saulces,  de 
Saulces-Champenoises,  de  Saint-Fergeux  et  des  Barres. 

La  Dormoise  (17  kilomètres,  dont  0  environ  arrosent  les  Ardennes)  prend 
sa  source  à  Tahure  (Marne)  et  se  jette  dans  l'Aisne,  rive  gauche,  entre  Gondé- 
les-Autrv  et  Autrv. 

L'AFègre  (22  kilomètres,  dont  9  environ  arrosent  les  Ardennes)  prend 
sa  source  dans  le  vallon  d'Aure,  près  le  signal  de  Sommepy  (Marne),  passe  à 
Manre,  à  Aure,  à  Ardeuil,  à  Challerange,  et  se  jette  dans  l'Aisne,  rive  gauche, 
à  Brécy.  Affluents  :  les  ruisseaux  des  Rosiers,  do  Mainjaux,  d'Yvrogne  et  de 
Vieux. 

L'Indre  prend  sa  source  à  Contreuve,  passe  à  Sugny,  au-dessus  de  Sainte- 
Marie,  à  Bailla,  et  se  jette  dans  l'Aisne,  en  face  de  Falaise,  rive  gauche. 
Parcours,  12  kilomètres.  Affluents  :  les  ruisseaux  de  Sainte-Marie,  de  Sugny  et 
d'Aiiiin. 

La  Fournelle  prend  sa  source  dans  les  bois  de  Belleville,  passe  h  Noirval, 
à  Quatre -Champs,  à  Ballay,  et  se  jette  dans  l'Aisne  au  moulin  Toupet,  rive 
droite,  en  face  de  Condé-les-Vouziers,  après  un  parcours  de  lo  kilomètres. 
Affluents  principaux  :  les  ruisseaux  du  bois  Naumaillard,  de  Toges,  de  la  ^oue- 
Adam  et  de  Landèves. 

La  Loire  prend  sa  source  dans  les  monts  de  craie,  au  sud  de  Coulommes, 
passe  à  Chuffilly,  à  Mery  et,  après  un  parcours  d'environ  9  kilomètres,  se  jette 
dans  l'Aisne,  en  face  de  Voncq. 

Le  ruisseau  de  Saint -Lambert  prend  sa  source  sur  le  territoire  de 
Saint-Loup,  passe  à  Guincourt,  à  Tourteron,  à  Suzanne,  à  Saint-Lambert,  et 
se  jette  dans  l'Aisne,  à  Attigny,  rive  droite,  après  un  parcours  d'environ 
21  kilomètres.  Affluent  :  le  iniisseau  de  Suzanne,  qui  prend  sa  source  à  Mazerny 
f't  arrose  Saint-Loup. 

Le  ruisseau  de  Foivre  prend  sa  source  à  Hagnicourt,  arrondissement  de 
Itethel,  passe  à  Wignicourt,  à  Auboncourt,  au  Chesnois,  à  Ecordal,  et  se  jette 
dans  l'Aisne,  rive  dnùle,  en  amont  de  Givry,  à  la  limite  de  l'arrondissement 
de  Vouziers,  après  un  parcours  de  20  kilomètres.  Affluents  :  la  Ch'Uelaine,  qui 
prend  sa  source  à  Puiseux,  arrose  Vaux-Montreuil  et  Auboncourt;  les  ruisseaux 
de  Wignicourt,  de  Neuvizy  et  de  Villers-le-Tourneur. 

Le  ruisseau  de  Saulces  prend  sa  source  à  Saulces-Monclin,  arrose  Aubon- 
court, Sausseuil,  Amagne,  Goucy,  Doux,  Uesson,  Pargny,  et  se  jette  dans  l'Aisne, 
rive  droite,  en  face  de  Biermes,  après  un  parcours  de  20  kilomètres.  Affluents  : 
les  ruisseaux  de  Vienne,  de  Cheresse,  de  Parfomkval. 

Le  ruisseau  de  Saulces-Champenoises  prend  sa  source  dans  la  commune 
de  ce  nom,  et  se  jette  dans  l'Aisne,  à  Ambly,  après  un  parcours  de  8  kilo- 
mètres. 

Le  ruisseau  de  Saint-Ferg-eux,  dont  les  souices  se  trouvent  sur  le  terri- 
toire de  Chaumont-Porcien,  passe  à  Logny-les-Ghaumont,  Seraincourt,  Ghau- 
dion,  Saint-Fergeux,  et  se  jette  dans  l'Aisne,  rive  droite,  à  Gondé-les-Herpy. 

Le  ruisseau  des  Barres,  qui  prend  sa  source  à  la  partie  supérieure  de  la 
craie  marneuse,  près  de  Waleppe,  passe  à  Sévigny,  Saint-Quentin,  Le  Thour, 
Saint-Germainmont,  et  se  jette  dans  l'Aisne,  rive  droite,  entre  Balham  et 
Asfeld,  après  un  parcours  de  18  kilomètres.  Affluent  :  le  ruisseau  de  Nizy,  qui 
prend  sa  source  à  Nizy-le-Gomte,  dans  l'Aisne. 

La  Faux.  —  Gelte  rivière,  l'un  des  affluents  le  plus  considérable  de  l'Aisne 


—  28  - 

dans  l'arrondissement  de  Retliel,  prend  sa  source  à  la  Kontaine-Bleue,  à  environ 
4  kilomètre  de  Librecy,  écart  de  Signy-l 'Abbaye,  passe  notamment  :  à  Lalobbe, 
au  Laid-Trou,  à  Neuville-les-\Vasigny,  à  Wasigny,  à  Hauteville,  à  Ecly,  et  se 
jette  dans  l'Aisne,  rive  droite,  entre  Nanteuil  et  Taizy,  à  la  cote  70  ;  sa  longueur 
développée  est  de  45  kilomètres.  Affluents  principaux  :  le  Plumion,  la  Draize 
(dont  l'affluent  est  le  Maimby),  les  rux$$eaux  de  la  Botirinerie,  du  PuUs,  du 
Pond  du  Gouffre,  de  Mahêri,  de  la  Rosière,  de  Lauzy^  de  Givron,  des  Neuf- 
Fontaines, 

La  Retourne  prend  sa  source  h  Dricourt,  paisse  à  Mont-Saint-Remy,  cote  ill, 
arrose  Ville-sur-Retourne,  Juniville,  Bignicourt,  Alincourt,  Neuflize,  le  Chà- 
telet,  Bergnicourt,  Saint-Remy-le-Petit,  TEcaille,  Hoizy,  Saait-Saint-Rezny, 
Houdiloouii,  Poilcourt  et  Brienne,  et,  après  un  parcours  d'environ  48  kilo- 
mètres dans  le  département,  se  jette  dans  l'Aisne,  rive  gauche,  cote  59,  à  Neuf- 
châtel. 

L'Ame,  qui  naît  au-dessus  de  Saint-Etienne-â-Arnes,  n'est  pas  un  tributaire 
direct  de  l'Aisne  ;  il  s'y  jette  avec  la  Suippe  qui  le  i-eçoit  à  Bétheniville  (Marne), 
après  un  paicours  de  14  kilomètres  dont  9  environ  dans  le  département. 

L'Aire  prend  sa  source  à  Saint-Aubin  (Meuse),  pénètre  dans  le  département 
auprès  d'Apremont,  à  la  cote  139,  et  se  jette  dans  l'Aisne  sur  la  rive  droite 
au-dessous  de  Senuc,  à  la  cote  4  42.  Son  cours  total  est  d'environ  80  kilomètres. 
Les  crues  de  cette  rivière  ont  lieu  habituellement  avant  cellas  de  l'Aisne. 
Affluents  principaux  :  les  ruis$eaux  de  la  Bergerie,  de  Taiinats,  de  Belle-Joyeuse, 
de  la  Noue-Lecoq,  de  la  Besogne,  de  la  Louviére,  de  Louvet,  de  Saini-Juvin,  de 
Sowmf'iance,  iVHarson,  de  Monlhaillon,  de  Flimlk,  de  Bouiasson,  d'Exermont, 
de  ChateL  de  la  CroiseUe,  et  enfin  lÀgron.  Otte  très  importante  rivière  prend 
sa  source  à  la  Fonimne  qui  bruU,  sur  le  territoire  de  Bar  et  d'Harrîcourt,  arrose 
Verpel,  Champigneulle,  et  se  jette  dans  l'Aire,  rive  droite,  au-dessous  de  Saint- 
Juvin. 

11  faut  mentionner  ici  la  Jfalâcqaise,  ou  HuriavU,  un  afïïuent  de  la  Serre  qui 
ne  traverse  pas  notre  département,  et  se  jette  dans  l'Oise,  près  de  Montcornet 
(Aisne).  La  Malriequise  prend  sa  source  à  Maranwez,  arrose  Roaiuigny,  La  Har- 
doye,  Wadimont,  Rubi^niy,  Fraillicourt  et  Renneville.  Affluents  principaux': 
les  ruisseaux  de  Vaux,  da  Wadimont,  de  Morny,  du  Radeau,  de  Chânlraine^  des 
Hauts-Prés,  de  Saint- Jean-aux-Bois,  et  le  Hurtaut. 


VII.    CANAL    DES    ARDENNES. 

Le  canal  des  Ardennes  réunit  les  vallées  de  l'Aisne  et  de  la  Meuse,  en  même 
temps  qu'il  ouvre  coraraunicxition  navigable  entre  Paris  et  le  nord-est  de  la 
France.  Il  se  compose  de  deux  parties  :  l'une  prend  son  origine  à  Dom-le- 
Mesnil,  sur  la  Meuse,  remonte  la  vallée  de  la  Bar,  franchit,  au  Cliesne,  le  faite 
qui  sépare  les  deux  bassins  et  aboutit,  à  Semuy,  à  la  rivière  d'Aisne;  l'autre, 
partant  de  Semuy,  se  prolonge,  d'un  côté,  dans  la  vallée  de  l'Aisne  jusfiu'à 
Neufchàtel,  et,  d'un  autre  côté,  remonte  l'Aisne  supérieure  depuis  Semuy  jus- 
qu'à Vouziers.  —  Li  longueur  totale  du  canal  est  de  405,407  mètres,  savoir  : 
4®  pour  le  canal  de  jonction  de  la  Meuse  à  l'Aisne,  38,469  mètres  ;  2**  dans  la 
vallée  <le  l'Aisne  inférieure,  o4,;iio  mètres  ;  3°  pour  le  canal  d'embranchement 
de  Semuy  à  Vouziers,  42,413  mètres. 

Ce  canal  est  à  «  point  de  partage  )>;  44  écluses  rachètent  une  pente  de  47  m.  45 
sur  le  versant  de  la  Meuse;  de  406  m.  23  sur  le  versant  de  l'Aisne  ;  de  9  m.  70 
sur  la  branche  de  Vouziers-Semuy. 

Les  dimensions  des  écluses  sont  :  longueur  utile,  38  m.  .HO:  largeur,  5  m.  20. 
Le  mouillage  normal  du  canal,  qui  était  de  1  m.  80,  vient  d'élre  porté  récem- 


—  29  — 

ment  à  2  m.  20,  On  rencontre  dans  le  4'  bief  du  versant  de  la  Mnise  le  sou- 
terrain de  Saint-Aignan  qui  a  258  mètres  de  lonf^ueur  et  6  mètres  de  largeur. 
Dans  le  coteau  d'Amblv,  une  tranchée  à  ciel  ouvert. 

Les  bateaux  qui  fréquentent  le  canal  sont  les  bateaux  ardennais  et  les  péni- 
ches du  Nord.  La  canalisation  de  la  Meuse  et  les  travaux  de  surélévation  du 
mouillage  ont  eu  pour  effet  de  procurer  une  très  sensible  augmentation  de 
tonnage,  aujourd'hui  trois  fois  plus  forte  qu'il  y  a  trente  ans.  1^  nombre  des 
bateaux  n*a  pas  de  beaucoup  augmenté;  mais  leur  chargement  a  doublé.» 

Les  principales  marchandises  transportées  sont  :  les  houilles  de  Belgique 
(110,000);  les  houilles  du  Nord  (7o,0(K));  les  matériaux  de  construction  et  d'em- 
pierrement (150,000);  les  fers,  fontes,  minerais  (90,000  tonnes). 

L'idée  de  faire  communiquer  la  Meuse  et  l'Aisne  par  un  canal  date  du  dix- 
septième  siècle  (voir  Paul  Laurent  dans  RrvuivHistobiqukardk.xnaisk  :  Un  projet 
de  canal  de  la  Meuse  à  l' Aisne).  Le  premier  canal  projeté  fut  celui  de  la  Bar. 
Mais  les  études  entreprises  en  1634,  en  1664,  et  de  1746  à  1767,  no  purent 
aboutir.  Le  projet  fut  abandonné.  (Voir  Lîicaille,  Hevuk  historiouk  arden.naise  : 
OrUjine  historique  du  canal  des  Ardennea.) 

En  1786,  un  autre  essai  fut  tenté.  Un  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaus- 
sées de  la  province  de  Champagne,  nommé  (^  Jolivet,  proposait  à  l'adminis- 
tration de  l'intendance  de  réunir  l'Aisne  à  la  Meuse  par  les  vallées  de  la  Vaux, 
du  Thin  et  de  la  Sormonne. 

Le  plan  dressé  à  cette  occasion  est  conservé  aux  Archives  dépar1ernent<des 
de  la  .Marne  (C.  1742).  11  est  intitulé  :  «  Wunion  de  la  ïivière  d'Anne  à  la  Meuse 
par  les  rwières  de  Vaux,  de  Thin  et  celle  de  la  Sonnonne.  A  l'échelle  de  cinq  mille 
taises.  Première  expédition.  Figure  o*.  «  Il  mesure  1  m.  08  de  longueur  sur  0  m.  24 
de  largeur  au  milieu,  et  0  m.  37  et  0  m.  42  à  ses  extrémités  ;  sous  le  n"  a,  il 
fait  partie  d'un  ensemble  de  plans,  tous  de  la  même  époque  et  de  la  même 
main,  qui  S(uil  sortis  des  bureaux  de  l'ingénieur  Le  Jolivet. 

Au  côté  sud-ouest  de  ce  plan,  est  figurée  la  rivière  d'Aisne,  avec  les  villes 
de  Relhel  et  de  Chàteau-Porcien.  Sur  la  rive  droite  de  l'Aisne,  deux  aflluents  :  le 
ruisseau  du  Moulinet  et  la  Vaux. 

La  Vaux  y  est  représentée  depuis  l'endroit  où  elle  se  jette  dans  l'Aisne,  jus- 
qu'à Signy-l'Abbaye.  Onze  affluents  de  la  Vaux  sont  indiqués;  mais  trois 
seulement  sont  dénommés  :  le  ruisseau  des  Neuf-Fontaines  [t\s\*  droite)  el 
ceux  du  Plumion  et  delArquebuserie  (rive  gauche). 

Déjà,  antérieurement,  on  avait  essaye,  pour  des  besoins  temporaires,  de 
rendre  la  Vaux  navigable  :  en  1484,  afm  de  transporter  plus  facilement  à 
ChAteau-Porcien  les  bois  et  matériaux  nécessaires  à  la  réédificalion  du  château 
de  Philippe  de  Croy,  comte  de  Porcien;  —  sous  Louis  XIV,  pour  conduire  de 
la  forge  du  Hnrtault  à  Marly  les  tuyaux  qui  devaient  amener  les  eaux  de  la 
Seine  h  Versailles;  —  enfin,  en  1731,  le  sieur  Gabriel,  adjudicaUiire  du  quart 
(le  réserve  des  forêts  de  Si;4iiy,  fournisseur  des  hnis  de  construction  pour  les 
vaisseaux  du  Hoi  et  des  bois  de  chautrii^e  pour  l'approvisionnement  de  la  ville 
de  Paris,  avait  «  rendu  la  rivière  d'Aveaux  flottable  en  établissant  à  ses  frais 
un  canal  de  cinq  lieues  de  lon^'ueur,  sur  lequel  il  a  fait  construire  huit  écluses 
qui  luj  ont  coûté  plus  de  100,000  livres,  pour  la  vuide  et  la  facilité  du  floLige 
des  bois  qu'il  étoit  tenu,  par  srm  traité,  de  rendre  au  port  de  Herpy  ou  de 
(^ndé.  n 

Il  faut  encore  signaler  : 

!•  De  la  Meuse  à  iOise  :  par  la  Sormonne  et  l'Aube  ^projet  de  l'abbé  La  Caille)  ; 
par  l'Audry,  l'Aube  et  le  Thon  (projet  De  Hangesl;  ;  par  la  Sormonne  et  r.\r- 
toise  f projet  Feuillet  de  Fontenelle  . 

^  lie  la  Meuse  à  l'Aisne  :  par  la  Vence  et  le  Foivre  fprojel  dr  Villelonjiue); 
par  la  Bar  (projet  Deschanips;. 


—  30  — 

Dans  sa  Topographie  du  canton  d'Auvillers,  Feuillet  de  Fontenelle  écrivait  : 
«  11  existe  aussi  un  projet  de  canal  de  la  Meuse  à  l'Aisne  par  le  Vallier, 
dont  la  source  assez  conséquente  pour  faire  tourner  deux  moulins,  prend  à 
Signy  le  Grand;  et  par  le  ruisseau  de  Thin  le  Moustier  qui  tombe  dans  la  Sor- 
munne,  en  le  creusant  depuis  Warc  jusqu'à  l'Aisne;  mais  le  defTautde  pouvoir 
se  procurer  un  réservoir  d'eau  suffisante  auprès  de  Doumely  (lire  Dommery) 
pour  alimenter  ce  canal,  et  les  travaux  immenses,  souvent  périlleux,  de  percer 
la  montagne  d'entre  Signy  le  Grand  et  Thin  le  Moustier,  sur  laquelle  est  la 
fosse  au  Mortier  de  laquelle  on  a  débité  bien  des  fables,  ont  porté  à  ne  point 
s'occuper  de  ce  projet.  »> 

Finalement,  en  1823,  le  plus  ancien  projet  par  la  vallée  prévalut.  La  navi- 
gation fut  établie  en  1831  jusqu'à  l'Aisne;  en  1832,  elle  fut  ouverte  jusqu'à 
Rethel  ;  en  1833,  elle  était  complète  sur  toute  la  ligne.  Fut  terminé  seule- 
ment en  1836  l'embranchement  sur  Vouziers. 


VIII.  DROITS    DE    PÊCHE. 

Toutes  les  eaux  courantes  (rivières,  ruisseaux)  sont  soumises  à  la  législation 
sur  la  pèche  :  lois  des  io  avril  1829,  34  mai  1865;  décrets  des  7  novembre  1896 
et  o  septembre  1897.  Pour  les  eaux  privées  (étangs,  pièces  d'eau),  le  principe 
est  que  «  pécher  dans  ces  eaux  réservées,  c'est  commettre  un  vol  et  non  un 
délit  de  pèche  ». 

Tous  les  ans,  est  pris  dans  chaque  département  un  arrêté  préfectoral  régle- 
mentaire qui  fixe  pour  la  pèche  les  époques  d'ouverture  et  de  fermeture,  dé- 
signe les  parties  de  rivière  où  il  est  permis  d'utiliser  certains  engins,- édicté 
les  diverses  prescriptions  d'intérêt  local  qui  paraissent  utiles  au  repeuplement 
et  à  la  surveillance. 

Le  droit  de  pèche  est  exercé  au  profit  de  l'Etat  dans  les  fleuves,  dans  les 
rivières  navigables  et  flottables,  dans  les  canaux  et  leurs  dépendances,  dont 
l'entretien  est  exclusivement  à  sa  charge.  Néanmoins,  permission  est  donnée 
de  pêcher  dans  ces  cours  d'eau  à  la  ligne  flottante  que  tient  la  main,  le  temps 
du  frai  excepté. 

Dans  les  autres  cours  d'eau,  les  propriétaires  riverains  ont,  chacun  de  son 
côté,  le  droit  de  pèche  jusqu'au  milieu  de  ce  cours.  La  pèche  dans  les  eaux 
appartenant  à  l'Etat  est  habituellement  affermée,  en  même  temps  que  la  chasse, 
par  baux  d'une  durée  de  neuf  années.  Un  cahier  des  charges  autorise  les  adju- 
dicataires à  s'adjoindre  des  co-fermiers,  et  à  délivrer  des  permissions  en 
nombre  déterminé  par  kilomètre  de  leur  cantonnement.  —  Depuis  quelques 
années,  se  présentent,  aux  adjudications,  des  sociétés  de  pêcheurs  à  la  ligne,  qui 
déclarent  ne  plus  vouloir  se  servir  de  filets,  à  condition  qu'il  leur  sera  permis 
de  pêcher  avec  trois  lignes. 

IX.  L'ÉTANG    DE    BAIRON. 

Cet  étang  se  divise  en  Etang-Neuf  et  en  Etang-Vieux,  entourés  par  les  com- 
munes de  Louvergny,  de  Sauville,  du  Ghesne,  et  que  sépare  une  ancienne 
chaussée  romaine  au  bord  de  laquelle  s'élevaient,  il  y  aura  bientôt  cent  ans. 
des  usines  célèbres.  L'Etang- Vieux—  que  posséda  jadis  l'abbaye  du  Mont-Dieu  — 
prend  naissance  un  peu  au-dessus  du  chilteau  de  Touly,  où  résidèrent  autrefois 
les  seigneurs  de  Louvergny.  Il  appartient  aujourd'hui  à  la  famille  de  Beaufort. 

Dans  les  Voyages  en  zigzags  de  l'Aisne  a  la  Meuse,  par  M.  Bruge-Lemaltre, 
d'Attigny,  qui  connaît  de  façon  si  complète  et  si  pleine  d'intérêt  notre  histoire 
locale,  nous  lisons  : 


—  31  — 

«  Les  déinenibrements  successifs,  les  démantèlonients  forcés  que  dut  suhir  le 
château  de  Touly  en  ont  diminué  les  proportions.  Mais  il  est  facile  de  se  con- 
vaincre, par  la  position  stratégique  qu'il  occupe  au  débouché  du  col  de  Sau- 
ville,  qu'il  avait  sa  raison  d'être  dans  un  temps  où  la  défectuosité  et  l'insuffi- 
s:ince  des  armements  en  faisaient  une  place  capable  d'une  résistance  souvent 
suffisante.  Sans  compter  aussi  qu'il  pouvait  merveilleusement,  en  temps  présumé 
de  paix,  faciliter  à  ses  seigneurs  l'exercice  de  leurs  droits  seigneuriaux,  no- 
tamment :  droit  de  passage  sur  le  ruisseau  et  de  circulation  sur  le  chemin 
d'escorte,  en  prévision  d'attaque  dans  le  défilé... 

«  ...  A  partir  de  Touly,  le  fil  du  ruisseau  devient  notre  guide  fidèle.  Malgré 
l'accélération  toujours  plus  intense  que  le  désir  de  voir  plus  tôt  imprime  à 
notre  allure,  nous  trouvons  que  le  chemin  ne  se  dérobe  pas  assez  vite  sous  nos 
pas.  Voici  bien  un  ralentissement,  même  très  sensible,  du  courant,  un  élar- 
gissement de  plus  en  plus  grand  à  sa  surface;  voici  bien  quelques  (laques 
d'eau  entrevues  sous  les  hautes  herbes,  en  dehors  de  l'endroit  présumé 
du  lit  naturel  ;  voici  bien  les  grands  arbres  d'essence  aquatique  qui  l'om- 
bragent de  leurs  gigantesques  branchages;  voici  bien,  parmi  les  chants  d'oi- 
seaux qui  se  font  entendre,  les  cris  mélancoliques,  les  clameurs  nazillardes  des 
oiseaux  de  marais;  enfin,  voici  bien,  comme  nous  l'apprend  un  garde  en 
tournée  de  ronde,  voici  bien  l'endroit  où  commence  l'Etang-Vieux,  c'est-à-dire 
un  des  vingt-quatre  étangs  que  possédèrent  les  vingt-quatre  moines  du  Mont- 
Dieu. 

«  Mais  quant  à  l'étang  véritable,  il  ne  se  révèle  encore  à  nos  investigations 
que  sous  la  forme  de  nombreux  sillons  creusés  transversalement  dans  une 
sorte  de  terrain  qu'a  formé  la  décomposition  de  végétaux  amassés  en  cet  en- 
droit depuis  une  longue  série  de  siècles.  Ces  sillons,  tracés  de  main  d'homme, 
furent  imaginés  pour  faciliter  le  retrait  des  eaux  au  lendemain  des  crues  du 
réservoir  commun.  Alors,  rien  que  de  bien  ordinaire  encore.  Mais  l'étang!  le 
vrai!  la  nappe  d'eau  immense  où  pullulent  les  tanches,  les  carpes,  les  bro- 
chets et  tant  d'autres  bêtes  à  écailles? 

«  Il  est  plus  loin,  un  peu  plus  loin  encore. . .  Non  pas  le  lac  minuscule  aux  eaux 
transparentes  à  travers  lesquelles  les  regards  plongent  à  loisir;  non  pas  la  vasque 
géante  aux  bas-fonds  de  roche  pure  où  l'eau,  sortie  de  ses  réservoirs  cora- 
liens,  ne  doit  plus  craindre  pour  sa  limpidité  native...  L'échantillon  que  nous 
avons  sous  les  yeux  répond  assez  médiocrement  à  l'idée  que  je  m'en  étais  faite 
d'avance.  Le  hasard,  peut-être  bien,  entre-t-il  pour  beaucoup  dans  cette  sorte 
de  désenchantement,  en  ayant  voulu  que  nous  procédassions  à  rebours  dans 
notre  excursion  paludéenne.  Kn  effet,  malgré  les  prairies  entières  de  roseaux 
à  panaches,  de  roseaux  ecce  homo,  de  glaïeuls,  de  presles,  d'oseille  pourpre, 
et  dune  immense  quantité  d'autres  herbes  géantes  qui  en  garnissent  les  ri- 
vages sur  une  grande  largeur  ou  qui  surgissent  abondantes  en  beaucoup  d'en- 
droits de  sa  surface,  le  Bairon  prend  bientôt  des  proportions  qui  font  ouvrir 
les  yeux.  Et  toujours  ainsi,  en  augmentant  sur  la  première  digue  :  celle  qui 
sert  de  ligne  séparative  entre  le  Vieux-Etang  et  l'Etang-Neuf;  celle  des  Romains 
pour  la  chaussée  qu'ils  auraient  établie  en  cet  endroit  où  ils  avaient  à  traverser 
la  vallée;  plutôt  même  celle  des  religieux  du  Mont-Dieu  pour  y  cultiver  davan- 
tage de  poissons,  ou  plus  tard,  encore,  pour  ces  importantes  forges  de  Bairon, 
aussi  difficiles  d'accès  que  recherchées  pour  la  quantité  de  leurs  produits. 

«  La  construction  du  canal  des  Ardennes  lui  fit  alors  subir  une  autre  desti- 
nation :  celle  d'être  réservoir  d'alimentation  pour  le  biais  de  partage  du  Ghesne. 
C'est  alors  que  les  forges  disparurent  en  même  temps  que  trois  ou  quatre  éta- 
blissements agricoles  de  première  importance,  pour  faire  place  à  un  bassin 
autrement  colossal  que  le  premier;  chose  que  l'avant-projet  de  1767  n'avait 
aucunement  prévue Comme  je  jetais  un  dernier  coup  d'œil  sur  le  reste 


—  32  — 

des  forges  —  partie  orientale  de  la  digue,  —  on  garde  du  magasin  aux  appa- 
reils et  aux  engins  de  pèche  s'approcha  poliment  de  moi  poar  m'offrir  an 
souvenir  de  ma  visite  à  l'étang  :  une  branche  de  faux  ébénier  garnie  d*épioes 
longues  d'au  moins  25  centimètres,  et  m'en  expliqua  la  provenance.  G*est  une 
bouture  rapportée  de  Jérusalem  par  un  religieux  du  Mont-Dieu,  cueillie  sur 
l'arbre  même  qui  avait  fourni  les  brins  nécessaires  pour  entrelacer  la  couronne 
de  Jésus-Christ.  Plantée  en  cet  endroit,  depuis  je  ne  sais  combien  d'années, 
elle  y  devint  Tarbre  d'où  l'on  avait  cassé  cette  branche.  Quelque  embarrassant 
que  fut  ce  cadeau  inattendu,  il  m'était  offert  avec  une  telle  candeur  que  je  ne 
pus,  de  la  meilleure  grâce  du  monde,  m'empécher  de  l'accepter.  Il  en  fut 
ainsi  de  l'offre  qu'il  fit  de  me  montrer  la  fontaine  dite  du  Brochet  :  nom  que 
rappelle  l'extraordinaire  capture,  jadis,  dans  les  profondeurs  de  cette  belle 
source,  d'un  brochet  de  taille  si  colossale  qu'on  en  parle  encore...  Puis  un 
chemin  de  traverse  coupant  au  court  me  donna  le  loisir,  en  nie  retournant, 
d'embrasser  d'un  même  regard  les  deux  étangs  que  je  venais  de  voir  en  détail.  » 


X.    VALLÉE    DE    LA    SEMOY. 

Une  excursion  dans  la  vallée,  —  «  [1  me  souvient  d'une  excursion  faite  en 
1891  dans  ce  coin  de  l'Ardenne,  par  une  belle  journée  d'automne,  en  cette 
saison  propice  qui  donne  à  notre  pays  un  charme  spécial  de  mélancolie  et  de 
grâce  sévère.  1^  ciel  était  d'un  bleu  tendre.  Un  doux  soleil  d'octobre  tamisait 
ses  rayons  à  travers  des  nuages  aux  légers  flocons  blancs...  Nous  prîmes  la 
roule  d'Haulmé  qui  monte  aux  flancs  d'un  ravin,  puis,  laissant  la  route  et  ses 
lacets,  nous  continuâmes  à  grimper  par  un  sentier  qui  nous  mena  au  sommet 
de  l'étroit  plateau  ou  plutùt  de  la  simple  crête  qui  sépare  la  Meuse  de  la  Semoy. 
La  boucle  d'Haulmé  se  rapproche  si  fort  de  la  Meuse  que  seul  un  isthme  de 
2  kilomètres  de  large  se  projette  entre  les  deux  rivières. 

«  Du  li.uit  de  l'arèle,  le  mt'Mne  regard  voit  miroiter  l'imposante  coulée  de  la 
Meuse  et  scintiller  les  flots  clairs  de  la  Semoy.  Pendant  toute  la  montée,  d'ail- 
leurs, nous  avions  eu  en  arrière  le  magnifique  panorama  de  la  vallée  meu- 
sienne.  La  montagne;  des  Quatre  Kils  Aymon,  lambrequinant  l'horizon,  faisait 
dégringoItT  son  échine  aux  vertèbres  saillantes  jusqu'aux  bords  du  fleuve,  lui 
barrait  le  passage,  le  forçait  à  ruser  avec  elle.  ChiUeau-Regnault,  élreint  entre 
le  rocher  et  le  fleuve,  s'arrondissait  dans  sa  boucle  ;  en  face,  Bo^^ny  s'enfon- 
çait dans  la  gorge  du  ru  de  Howa,  pleine  d'ombres  bleues.  Plus  en  avant, 
Hraux  s'étalait  au  bas  de  sa  montagne  boisée,  mirant  ses  usines  dans  les  eaux. 
Octobre  prétait  à  ce  tableau  ses  teintes  discrètes  :  l'or  pAle  aux  parties  éclai- 
r/'cs,  lor  roux  aux  bois  voisins,  les  tons  éteints  aux  forêts  lointaines,  le  gris 
perle  de  ses  vapeurs  aux  plateaux  horizonnants.  Le  sommet  de  la  crête  était 
l>ossué  de  sarts,  tout  vert  de  genêts.  Et  celte  viridité  intense  contrastait  avec 
la  rouille  des  humbles  chênes  qui  pointaient  ça  et  là,  avec  le  violet  passé 
des  bruyères  sèches  tapissant  la  brande.  Des  blocs  de  quartz  perçaient  le  sol 
par  places. 

«  Quelques  pas  plus  loin,  nous  arrivons  au  rebord  des  falaises  abruptes  qui 
plongent  dans  le  val  de  Semoy,  et  qu'on  appelle  le  Liry.  Le  tableau  modifiait 
ses  lignes,  ses  nuances,  ses  effets  de  lumière  ;  mais  c'était  bien  le  paysage 
automnal  spécial  à  la  Semoy.  Le  Liry  forme  une  espèce  de  pointes  escarpées 
qui  vont  du  bois  des  HazeAles  jusqu'au  sommet  arrondi  du  Pay  ;  ses  flancs 
sont  plaqut's  de  sarts,  et  ses  parois  sont  parfois  si  verticales  que  seules  des 
mousses  grisiUres  s'y  accrochent.  Le  Lirv  fournit  au  Folk-Lore  de  l'Ardenne 
son  contingent  de  légendes  diaboliques,  et  tout  près  d'Haulmé  l'on  remarque 
une  caverne  qui  abrita  des  «  Nutons  >».   Une  forte  brise  îious  fouettait  au 


—  33  — 

visage,  nous  apportait  de  pénétrantes  odeurs  sylvestres,  gonflait  nos  poumons 
de  l'air  vif  des  hauts  plateaux;  et  cette  indéfinissable  sensation  d'allégement, 
presque  d'enivrance,  que  procurent  les  lieux  élevés,  nous  faisait  mieux  goûter 
le  spectacle  singulièrement  émouvant  dont  nous  jouissions  de  la  plate-forme 
naturelle  du  Liry. 

«  Devant  nous  se  creusait,  tel  un  abime,  un  immen,se  cirque  profond  de 
1,800  mètres,  large  de  1,000  mètres,  long  de  2,500  mètres,  où  la  Semoy  lan- 
guissamment  serpentait  entre  les  gorges  de  Navaux  et  les  rapides  de  Phade. 
Après  les  âpres  défilés,  la  rivière  charmeresse  prenait  plaisir  à  s'attarder,  à 
s'oublier  au  milieu  des  prés  verts  et  des  Ilots  herbus  ;  elle  s'y  épandait  à  sa 
guise  et  jouait  dans  ce  trou  de  verdure  ensoleillée,  s'élirant  en  un  grand  S 
avec  un  très  léger  murmure  avant  de  se  dérober  dans  les  gorges  de  Phade.  Ce 
cirque  de  Tournavaux  semblait  pour  elle  une  halte  dans  son  cours  tourmenté, 
une  halte  qui  lui  permît  de  franchir  plus  sûn^meiit  les  nombreux  obstacles 
qui  Tempèchaient  de  rejoindre  sa  grande  compagne,  la  Meuse.  Les  hommes 
ont,  eux  aussi,  mis  à  profit  cet  élargissement  de  la  vallée.  Ce  coin  de  terre 
privilégié  se  découpait  sous  nos  yeux  comme  un  damier  noir  et  vert;  rectan- 
gles de  mottes  grasses  et  brunes,  rectangles  vert  tendre  où  pointaient  des 
pousses  nouvelles;  près  de  la  rivière,  les  prairies  virides.  Deux  villages  se  sont 
établis  au  fond  de  cet  amphithéâtre,  vrais  villaj^es  de  féerie,  ainsi  vus  de  haut. 
A  notre  droite,  en  amont,  Haulmé  garde  l'issue  des  défilés  de  Navaux;  la 
flèche  de  son  église,  piquant  le  ciel,  nous  menace  d'en  bas.  A  notre  gauche, 
en  aval,  Tournavaux  semble  posté  en  sentinelle  à  l'entrée  des  gorges  de  Phade. 
Comme  cadre  à  ce  tableau,  les  sarts  et  les  pàtisqui  entourent  la  maison  isolée 
du  Pihjuis-Blossette ;  plus  loin  l'inextricable  emmêlement  des  presqu'îles  boisées 
et  des  failles  vaporeuses  où  se  tortillent  et  se  cachent  la  Semoy  et  ses  affluents; 
l'arête  de  Linchamps  se  détachait  netteuKînt  avec  ses  roches  déchiquetées 
qui  dégringolent;  aux  derniers  plans,  le  moutonnement  de  forêts  qui  mon- 
tent vers  la  Croix-Scaille  jusqu'aux  plateaux  les  plus  élevés  de  la  région, 
limitant  l'horizon  d'une  ligne  droile  sévère,  sans  échancrure.  Plus  à  notre 
gauche,  au  nord,  le  hameau  des  Voieries  faisait  une  tache  blanchâtre  dans 
les  vagues  rousseurs  lointaines;  plus  près,  le  Hoc  de  la  Tour,  bul  principal 
de  lexcursion,  était  également  très  visible,  mais  ne  donnait  aucune  idée  de 
ce  qu'il  devait  être;  plus  bas,  à  l'entrée  des  gorges  de  Phade,  la  Hoche  aux 
Corpius,  Avant  de  descendre  à  Tournavaux,  nous  suivîmes  le  plateau  jusfju'au 
gros  chêne,  au  croisement  des  sentiers  et  dcîs  chemins  forestiers  (|ui  viennent 
de  Levrezy,  de  Chàteau-Regnault  et  de  Laval-Dieu  pour  aller  à  Tournavaux 
et  à  Haulmé.  Un  agréable  sentier  (|ui  se  faufile  sous  bois  à  travers  les  blocs 
éboulés  sur  les  pentes,  nous  mena  jusqu'aux  maisons  appelées  la  Malavisth',  vn 
face  du  pont  de  fer  de  Tournavaux,  près  du  promontoire  que  lèche  la  Semoy 
avant  de  s'engager  dans  les  défilés  de  Phade. 

«  Nous  quitlAmes  Tournavaux...  De  loin  se  montraient  les  déchirures  gri- 
sâtres de  la  Hoche  aux  ^ory>«^s'  (la  Hoche  aux  Corbeaux)  et,  au  milieu  de  la 
Semoy  qui  commence  à  écumer  dans  h?s  rapides  d«'  Phade,  la  Pierre  du  Tom- 
beau ou  Hficher  du  Diable.  W.  Meyrac,  dans  son  volume  :  Traditions,  Lkgknoks  et 
CoNTKs  DKs  .Vrdk.n.nks,  raconte  la  légende  de  deux  anianls,  le  jeune  garde  André 
et  la  jeune  Odette,  (ille  du  seigneur  de  Tliilay,  ensevelis  sous  la  Hoeh'  du  Tom- 
beau ;  le  diable,  dans  tout  cela,  joua  un  fort  vilain  rôle.  M.  Piern'  de  Préniorel, 
dans  son  :  Un  i»f.u  dk  tout  a  pkopos  dk  la  Skmoy,  «H  la  baronne  de  Staffe  (Soi. km.  du 
DiMANCHK,  numéro  du  l*»"  septembre  1871  ),  délayenl  des  histoires  analogues  agré- 
mentées de  détails  fastidieux.  Le  diabh»  n'y  montre  pas  son  pied  fourchu.  Chez 
M.  de  Prémorel,  c'est  un  comte  qui  fait  le  malheur  de  sa  fille  et  du  fils  de  son 
fermier.  La  baronne  de  StalTe  attribue  au  léroce  seigneur  de  Haulmé  l'infor- 
tune des  deux  amants  quelle  appelle  Marie  d'Haulmé  et  Hobert  de  Linchamps. 

3 


—  u  — 

m  Conlinuaiii  notre  roote,  noos  passâmes  devanl  le  Ptlquis-BUf^seite,  et  noos 
suivîmes  soas  bois  one  saooessioo  de  senliers  qui  nous  conduisirent  en  trente- 
cinq  minutes  ao  Roc  de  la  Tour,  {jes  feuilles  bmissaienl  sons  nos  pas  dans  les 
sentes;  des  blocs  d*arkose  et  des  poodingues  jonchaient  le  sol;  un  doux  soleil 
d'octobre  avivait  parfois  les  tons  rouilles  des  feuilles  mortes,  allomait  le  vert 
en  des  boissons  de  houx.  Bientôt  les  blocs  se  poussèrent  plus  nombreux  et 
plus  gros;  nous  arrÎTons  par  derrière  au  floe  de  ùt  Tour. 

«  Quelques  mètres  plus  loin*  ^^  gi^ntesque  hémicycle  se  révélait  à  noos. 
Ce  sont  d'énormes  ébouiis  jetés  sur  les  pentes,  en  amoncellenient  de  masses 
cvlûques,  tubulaires,  fendillées  de  haut  en  bas,  des  plate-formes  borixon- 
laies  fissurées,  des  murailles  croulantes  équilibrées  par  miracle»  composées 
d*arkoses  et  de  quartxites  reTÎniens  redressés  verticalement  dans  quelque  lita- 
nique  effort.  La  forme  semi- circulaire  est  nettement  accusée  par  les  parois 
rocheuses  restées  debout;  ou  dirait  des  ruines  d*un  coljsée  naturel. Parmi  ces 
roches  cutadysmiqoes,  la  Hoche  fendue  est  particulièrement  curieuse  ;  elle  est 
trancliée  dans  toute  sa  hauteur  d*une  lon|?ue  ouverture  en  arc  brisé,  sorte  de 
fenêtre  naturelle  à  travers  laquelle  se  dévoile  un  large  coin  de  paysa^  Tous 
ces  blocs,  toutes  ces  murailles  sont  d*aspect  blanchâtre  avec  des  plaques  de 
mousses  ^sâtr<îs.  Jusqu'à  ces  derniers  temps,  uiie  folle  véj^étation  de  brous- 
sailles et  de  nombreux  arbres  cachaient  en  partie  les  ruines;  mais  depun 
quelques  mois  on  j  a  établi  une  coupe.  Seuls  quelques  baliveaux  çà  et  Là 
sortaient  encore  d*entre  les  rocs.  Pendant  notre  visite,  bdcherons  et  charbon- 
mers  étaient  en  plein  travail. 

•  Après  une  aventureuse  promenade  à  travers  les  blocs  éboidés,  noos  re- 
vînmes sur  une  plate>forme  naturelle  admirer  le  panorama  changeant  qui  se 
déroulait  sous  un  ciel  nuageux  éclairé  par  un  soleil  iiitemiitteuL  Au  premier 
plan*  rautom lie  jetait  toute  la  magie  de  ses  teintes  sur  les  bois  d'alentour.  On 
eàt  dit  une  tapisserie  polychrome  aux  tons  fanés,  légèrement  agitée  par  rair, 
iMitèt  doucement  éclairée,  tantôt  s'enfonçant  dans  les  ombres  ghses.  Le  soleil, 
caché  derrière  les  nuages,  envc^vait  par  instant  des  rais  lumineux  qoi  ver- 
saient one  hne  pluie  d'or  sur  certains  coins  du  pavsage.  Â  notre  gauche^  le 
cirque  d'Hauliué  verdoyait  et  l>ruuissait  dans  une  brume  légère  avec  le  ruban 
sinueux  de  la  Semov.  En  face  de  nous,  les  gorges  et  les  forges  de  Phade  se 
dérobaient  tout  au  bas  des  escarpements  boisés  qui,  de  Tautre  côté,  remon- 
taient jusqu  au  sommet  arrondi  du  Fay  (100  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer;.  De  notre  pkate^forme  (490  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  nos 
regards  plongeaient  dans  un  ab)me  profond.  A  notre  droite,  l'éperon  vert  de 
la  presqu'île  de  Monthernié  s'avançait,  parfois  doré  d*an  poudroieoient  Inml- 
■eux  ;  un  coin  de  Meuse  miroitait  là-bas  dans  les  fonds.  Aux  derniers  plans, 
les  plateaux  gris  et  bleus  s'étalaient  à  l'est  de  la  Semoy,à  Touest  de  la  Meuse; 
au  nord,  la  vue  était  lualheureusement  perdue  par  les  taillis  et  l'altitode  inseo- 
sable  ment  croissante  des  plateaux.  Nous  avions  en  rarement  l'occasion  de  con- 
templer un  i)avsage  d'automne  aussi  étendu  et  de  lignes  aussi  harmonieuses. 

«k  ...  Le  Roc  de  la  Tour  n'était  guère  connu,  jusque  dans  ces  derniers  temps^ 
que  des  habitants  des  villages  d'alentour.  Les  paysans,  frappés  par  ces  éboolis 
extraordinaires  et  sans  doute  par  ki  disposition  iïf^  blocs  en  un  demi-cevde 
fégiilier,  désignent  l'ensemble  sons  le  nom  de  CMtettu  de  la  Jour  ou  de  CA4- 
igmm  du  Diiéle .  Ils  racontent,  na  lu  relie  ment,  des  léfiendes  pour  en  expliqi 
Torigine.  M.  A.  Meyrac  (volume  cité)  en  a  recueilli  une  qu  il  intitule  le  ^7k/Ui 
du  DiMe.  Les  gens  d'Haidnx';  et  Je  Tourna  vaux  la  content  d'une  façon  cm  peu 
dÊSSèrente. 

»  IVaprès  une  version,  un  seigneur  avait  une  l^mme  jeune  et  belle,  fière  et 
ambitleifse,  mais  sans  casiel  digne  (te  l'abriter.  Il  vit  un  jour  venir  à  lai  un 
personnage  qui  le  fit  rougir  de  sa  bicoque  et  lui  proposa,  en  échange  de 


—  35  — 

àmty  de  bàtir  un  magnifiqoe  château  où  sa  femme  aoratf  enfin  une  demeare 
digne  d'elle.  Le  seigneur  reconnut  le  diable  et  conclut  le  marché.  Selon  son 
habitude,  messire  Satanas  derait  construire  Tédiflce  en  une  nuit,  avant  le  pre- 
mier chant  du  coq.  H  se  mit  au  travail  avec  son  équipe  de  lutins  et  de  dia- 
blotins.  Le  château  était  terminé  :  seule  la  dernière  pierre  allait  être  posée, 
quand  un  coq  chanta  au  fond  de  la  vallée.  IjC  diable  était  pris.  Dans  sa  colère, 
il  jeta  sa  toque  contre  les  murailles,  et  tout  s'écroula;  ces  débris  forment, 
aujourd'hui,  le  Château  de  la  Tour. 

a  D'après  une  autre  version,  le  diable  dominait  aux  temps  jadis  snr  toute  la 
basse  Semoj.  11  avait  des  forteresses  sur  le  IJrj,  le  Fay,  le  Hoc  de  la  Tour,  et 
terrorisait  le  pays  :  ce  diable  désigne  sans  doute  quelque  méchant  sire  d'Uanlmé. 
Un  jour,  vint  un  pèlerin  qui  lui  demanda  le  g!te  et  la  nourriture  : 

«  —  Audacieux  f  lui  crie  le  diable,  que  viens-tu  faire  sur  mes  terres  ?  ïgnores-tn 
qui  je  suis? 

«  —  Ta  colère  est  vaino,  répondit  le  pèlerin,  je  ne  te  crains  pas;  et  pour  te 
prouver  ma  supériorité,  faisons  un  pari.  Tu  vas  dresser  des  quilles  sur  cette 
montagne  —  le  pèlerin  désignait  le  Roc  de  la  Tour,  —  et  nous  verrons  qui 
sera  vainqueur  de  la  partie. 

«4  Le  diable  consentit,  de  mauvaise  grâce  :  les  quilles  furent  placées  sur  le 
Roc  de  la  Tour,  et  les  deux  joueurs  se  postèrent  sur  le  Fay,  juste  en  face. 
Beizébuth  saisit  sa  boule,  une  énorme  boule  de  quartz,  ajusta  et  lanra;  mais 
la  boule  alla  piteusement  rouler  dans  la  Semov .  Cest  aujourd'hui  la  H'>ehe  du 
Diable,  appelée  aussi  la  Roche  du  Tmnbeau.  Le  pèlerin  abattit,  Ini,  iïitne  main 
sâre  tontt^  les  quilles  et  mit  en  miettes  le  Château  du  Diable  édi/ié  sur  le  Roc 
de  la  Tour.  Satanas  n^con nui  Jésus-Christ  et  détala  piestement,  en  laissant  une 
odenr  de  soufre. 

«c  1^  cours  inférieur  de  la  Seinoy  est  peuplé  de  légendes.  f>a  rivière  enchan- 
teresse semble  s'enliinrer  davantage  de  fantastique,  comme  pour  se  mieux 
faire  re^^retter  au  moment  de  se  fondi*e  d'ins  la  Meuse. 

«  Après  les  paysans,  les  savants  ont  voulu  donner  leurs  explications  au  sujet 
du  Hoc  de  la  Tour.  Ils  y  ont  vu,  soit  des  nionumenls  mégalithiqutf,  soit  plus 
modestement  un  observatoire  préhistorique.  Inutile  d'insister  sur  ces  hypo- 
thèses. Y  eut-il  jamais  un  château  bâti  de  main  d*honime  sur  ces  rocs  dont 
la  situation  est  si  dominante?  La  chose  est  peu  probable.  Les  archéologues 
n'y  trouveraient  aucun  vestige,  et  If'S  gens  dn  pays  n'ont  conservé  aucun  sou- 
veoir  d'un  château-fort  en  cet  endroit.  Que  viendraient  faire,  d'ailleurs,  des 
mines  humaines  sur  ces  ruines  natureUes? 

«  î^ons  nous  décidâmes  fort  tard,  non  sans  n^gret,  à  quitter  le  Château  du 
Diable,  lue  dé*j:rin*zolade  précipitée  de  quarante  minutes  nous  conduisit,  tantôt 
pcr  des  venelles  caillouteuses,  tantôt  par  des  sentes  herbo(»s  et  moelleuses,  sur 
le  ruisseau  de  la  Ure  et,  de  là,  à  Laval-Dieu  où  le  tramway  et  le  train  nous 
ramenèrent  h  notre  point  de  «îépart,  »  (Ch.  Houin,  dans  Rkvue  o'Audk.vwb  et 
d'Argo^.xk,  année  1893.) 

Cette  vallée  de  la  Semoy  est,  sans  contredit,  Tiin  des  joyaux  précieux  de 
TArdcnne.  Nous  arrivant  (VArinn,  la  Semoy  entre  en  terre  dt^  France  parles 
Hautes-Rivières  aux  sitt-s  affiostes,  r>û  se  trouve  la  ferme  de  la  Roira,  Ihé.Ure 
d'un  crime  fameux,  et  se  jette  dans  la  Meuse  à  Mmithertné,  ce  grand  village  — 
cette  petite  ville  plutôt,  si  pleine  d'originalité,  qui  repose  toute  contournée  dans 
sa  longue  presqu'île  —  après  avoir  arrosé  Toomnvaux,  entouré  de  son  oasis 
de  prairies  avec  sa  passerelle  de  claies,  .^ohan,  Nau^r,  Thilav.  Hawlmé,  Phade 
et  ses  forcées,  la  Lon^MK^-llai»',  Liival-Dieii,  célèbre  ]»ar  s^n  abbaye  dont  l'église, 
recoostruile  il  y  aura  bientôt  deux  cent  cinquante  années,  nous  resu»  comme  le 
seul  souvenir  risible. 

La  Seraoy,  sur  laquelle  no5  pères  naviguaient  encore  nn  siècle  dernier  «fans 


\ 


—  aè- 
des pirofzues  faites  d'un  tronc  d'arbre  creusé  à  la  manière  des  peuplades  pri- 
niilives  et  sauvages,  témoin  cette  phrase  d'une  requête  adressée  par  les  habi- 
tants de  Nohan  à  l'archevêque  de  Reims,  17  juin  i7Ï6  :  «  A  raison  que  sur  cette 
rivière»  on  ne  se  serve  que  de  barques  composées  d'un  seul  arbre  creusé  avec 
la  hache  »,  la  Semoy  exagère  ses  détours  et  ses  contours,  parcourant  ainsi 
]200  kilomètres  de  sa  source  à  son  embouchure,  alors  qu'à  vol  d'oiseau  elle 
n'en  pourrait  compter  que  75  au  plus.  D'abord  tout  petit  Olet  à  peine  visible 
'  et  que  d'une  seule  haleine  boirait  un  géant  altéré,  elle  court  à  travers  champs 
dans  une  vallée  découverte,  fait  à  Bouillon  un  circuit  juste  assez  étendu  pour 
enserrer  la  montagne  au  sommet  de  huiuelle  se  dressent  les  ruines  majes- 
tueuses du  château  célèbre  —  celui  de  Godefroy  de  Bouillon,  chef  de  la  pre- 
mière croisade  et  roi  de  Jérusalem,  —  si  souvent  visitées  par  les  Ardennais 
et  les  nombreux  touristes  qui  sillonnent  nos  régions,  puis  s'encaisse  dans  les 
défilés  des  Ardeniies  françaises  pour  y  couler  libre,  comme  la  nature  l'a  faite  ; 
tantôt  rapide  el  bruyante,  tantôt  étalée  en  nappes  tranquilles,  ou  formant, 
aux  pieds  des  rochers  qu'elle  contourne,  des  goulTres  profonds  à  la  surface 
écumante  et  tumultueuse.  Elle  est  surtout  terrible  en  temps  de  débâcle,  alors 
que  ses  monstrueux  blocs  de  glace  pourraient  broy(?r  le  village  qu'arrosent 
ses  eaux  dune  limpidité  cristalline  el  d'une  iVpreté  singulière.  Rappellerons- 
nous  la  débâcle  de  1891  qui  faillit  enlever  le  village  des  Hautes-Rivières;  celle 
de  1871  qui  fondit  sur  Bohan  de  façon  si  soudaine  que  les  glaçons  avaient 
envahi  le  clocher,  bien  avant  qu'arrivât  le  sonneur  accouru  pour  donner 
l'alarme!  Et  la  débâcle  de  1770,  la  plus  ancienne  dont  notre  histoire  locale 
ait  gardé  le  souvenir  précis!  En  cette  année,  le  6  février,  tout  à  coup  les  glaces 
s'entassent  et  deviennent  un  monstrueux  barrage.  H  est  neuf  heures  du  soir. 
Aussitôt  la  rivière  de  refluer.  A  dix  heures,  2  mètres  d'eau  couvrent  Sorendal, 
Failloué,  les  Hautes-Rivières.  Meubles,  literie,  provisions,  tout  est  perdu.  Les 
maisons  s'effondrent;  le  bétail  (200  tètes)  noyé;  aucun  asile,  et  par  ce  froid 
inttMise!  D'ailleurs  on  n'échapperait  à  la  mort  que  pour  tomber  à  la  misère. 
Les  empouilles  furent  détruites,  et  les  blocs  glacés  ra.«>èrent,  jusques  au  gravier, 
la  terre  des  prés  et  des  champs. 

En  ce  temps  d'autrefois,  et  môme  encore  il  y  a  cinquante  années,  la  batel- 
lerie fut  très  active  sur  la  Semoy,  davantage  quelle  ne  l'est  de  nos  jours.  Puis 
c'étaient  les  boulées  et  les  givres.  Voici  ce  qu'était  la  boulée  :  on^ronduisait 
juscju'aux  bords  de  la  rivière  tout  le  bois  découpé  d'une  coupe,  ^fforsqu'en 
hiver  les  pluies  amenaient  une  crue  convenable,  on  jetait  tout  ce  bois  à  l'eau. 
Puis  des  hommes  avec  des  baniues  le  repêchaient  aux  endroits  convenus,  tandis 
que  d'autres  suivaient  le  convoi  pour  remettre  à  flot  ce  qui  s'arrêtait  en 
chemin.  Ces  ouvriers  s'appelaient  vulgairement  houleux. 

Pour  le  transport  des  bois  en  grume,  on  construisait,  avec  les  gros  arbres, 
des  espèces  de  grands  radeaux  appelés  givées  :  asstunblage  de  ces  arbres  rangés 
à  côté  l'un  de  l'autre  en  bout  sur  une  largeur  d'environ  10  mètres  et  une  lon- 
gueur de  .-)0  à  80  mètres.  Ils  étaient  maintenus  au  moyen  de  harts.  A  l'arrière 
du  radeau,  un  gouvernail;  à  l'avant,  d»»  gros  pieux  pour  donner  la  direction 
nécessaii'e.  Les  mariniers  se  nommaitMit  rorheleux.  Ce  moyen  n'était  utilisé 
(|ue  pour  hî  bois  seulement  et  à  la  descente. 

Les  autres  transpor.s  se  faisaient  par  bateaux  lorsfjue  le  niveau  des  eaux 
était  assez  élevé.  Ces  bateaux  approvisionnaient  de  houille  les  nombreux  clou- 
tiers  de  ïhilay,  des  Hautes-Rivières  et  de  Sorendal;  déposaient  à  Hautes- 
Rivières  pour  les  forges  de  Linchamps,  construites  vers  16o9,  tout(îs  les  matières 
qu'exigeait  la  fabrication  de  la  fonte  et  du  fer. 

En  raison  des  sinuosités  que  décrit  la  Semoy  et  de  ses  courants  rapides,  le 
batelage  exigeait  une  grande  expérience  avec  beaucoup  d'adresse.  Le  passage 
de  Pliade  était  particulièrement  dangereux,  car  il  suffisait  de  quelques  minutes 


-  37  — 

à  un  bateau  pour  franchir  ses  2  kilomètres,  et  cette  vitesse  n'<^tait  point  sans 
péril.  C'est  seulement  en  1855,  environ,  que  disparuient  les  boulées  et  les  givées, 
dont  les  deux  derniers  bateliers  furent  les  frères  Jean-Baptiste  et  Jean-Laurent 
Dominé,  de  Naux. 

Faul-il  dire  maintenant  quelles  étaient,  par  sentiers  ou  chemins,  les  voies 
de  communication  dans  cette  vallée?  Les  clous,  ces  spécialités  locales,  étaient 
portés  à  dos  d'Anes.  De  Thilay  a  Monthermé,  il  n'y  avait  qu'un  petit  sen- 
tier rocailleux  pour  les  fîens  de  pied.  0'i*iii<l  en  1835  fut  construite  l'usine 
de  Phade,  les  femmes  de  Thilay  et  de  Nohan  s'tMi  allaient,  la  hotte  derrière 
les  épaules,  chercher  un  sac  d'escarbilles.  Elles  mettaient  une  demi-journée 
pour  accomplir  ce  fatif;ant  voyaf^e.  Enfin,  vers  1850,  le  pic  et  la  poudre  du 
carrier  firent  une  brèche  dans  le  Corpia;  ce  qui  permit  d'établir  la  route  de 
Thilay  à  Monthermé.  Aussitôt,  la  vallée»  débloquée  put  communiquer  avec  le 
port  de  Monthermé  et,  plus  tard,  vers  1862,  avec  le  chemin  de  fer.  Alors  l'in- 
dustrie changea  :  la  clouterie  fit  place  à  la  boulonnerie  et  à  la  ferronnerie. 
Aujourd'hui  de  lourds  chariots  transportent  des  Hautes-Hivieres  et  de  Thilay  à 
la  gare  les  produits  industriels  de  ces  communes. 

Elle  a  ses  brouillards  spéciaux,  la  Semoy.  En  automne,  les  méandres  de  la 
vallée  s'emplissent  de  brumes  épaisses  d'où  l'on  voit  s'émerger,  à  l'aube,  les 
cimes  dorées  par  la  clarté  première.  Des  hauteurs  vous  avez  l'impression  d'un 
monde  inférieur  dont  les  nuages  vous  sépareraient.  Puis  le  soleil  envoyant 
ses  rayons  dans  cette  mer  de  vapeurs  opaques,  les  buées  s'illuminent,  se  fon- 
dent peu  à  peu,  s'échappent  en  longues  traînées  blanches.  La  vue  perçoit  et 
l'illusion  s'évanouit! 

XI.    VALLÉE    DE    LA    MEUSE. 

Les  bords  de  la  Semoy  sont  fertiles  en  légendes  —  nous  les  avons  racontées  l 
dans  notre  volume  déjà  cité,  —  de  même  qu'on  les  rencontre  aborulantes,  origi-  » 
nales,  à  chaque  pas,  à  chaque  détour,  à  chaque  colline,  à  chaque  bois  de  la 
vallée  de  la  Meuse  où  les  Ardennes  se  révèlent  dans  toute  leur  beauté  mysté- 
rieuse, sauvage.  Ce  zigzag  de  pays  sillonné  par  le  lleuve,  bossue  par  les  éléva- 
tions et  que  l'on  appelle  la  «  Vallée  de  la  Meuse  >»,  long  de  45  kilomètres  à  vol 
d'oiseau,  est  l'un  des  plus  caractéristiques,  des  plus  extraordinaires  de  France. 
Qu'en  bateau  l'on  descende  la  Meuse,  de  Charleville  à  Civet  (100  kilomètres,  à 
cause  des  multiples  sinuosités),  ou  (jue  l'on  suive  la  voie  ferrée,  le  spectacle  est 
inoubliable,  tant  il  frappe  l'œil,  tant  il  éveille  la  pensée.  Nous  sommes  en 
pleine  «  Suisse  française  »>.  Dès  que  la  Meuse,  après  Charleville,  a  franchi  les 
«  portes  de  l'Ardenne  »>  pour  entrer  «lans  Montcy-Notre-Dame,  h?  pays  des 
blanchisseuses,  et  longer  Aiglemont  où  furent  plantées  les  aigles  romaines, 
assure  la  tradition,  elle  ne  se  déroule  plus  entre  ses  rives  basses  qui  la  conte- 
naient, majestueuse,  depuis  sa  source;  elle  ne  côtoie  plus  les  plaines  en  prai- 
ries immenses,  en  champs  fertiles.  Elle  s'encaisse  dans  les  [)aFois  abruptes  de 
hauts  monticules  boisés  au  sommet,  étalant  à  leurs  bases  éventrées  des  blocs 
gris  et  rougeàtres;  elle  mugit,  impétueuse,  profonde,  rebondissant  écumeuse  de 
rocs  en  rocs,  car  il  semble,  à  chaque  détour,  que  tout  passag»»  lui  soit  fermé. 

-\près  Nouzon  qui  s'allonge  au  pied  de  ses  collines,  Nouzon,  jadis  hameau 
perdu,  devenu  petite  viljr  en  moins  d'un  siècle,  et  d'où  partout  l'on  entend 
des  bruits  de  forges  dont  les  hautes  cheminées  enténèbrent  l'air  de  leurs 
fumées,  après  Nouzon,  voici  Joigny  s'enfouissant  toute  verdoyante  dans  sa 
roche  schisteuse  que  les  méandres  d«*  la  Meuse  divisant  en  deux  îlots,  dont 
l'un  semble  un  gigantes([ue  poisson;  puis  c'est  Braux,  où  fut  construite  la 
première  collégiale  d'Aidenne;  puis  c'est  Levrezy,  ce  modeste  village  que  la 
tradition  dit  avoir  été  consacré  ta  Vénus. 


—  38  - 

A  force  de  travaux  d'art,  le  chemin  de  fer  s'est  frayé  sa  route  dans  l'enche- 
vêtrement de  ces  gorges  étroites,  tortueuses,  en  contre-bas  ou  élevées,  laissant 
comme  à  regret  la  place  nécessaire  pour  que  les  villages  y  puissent  étendre 
leurs  maisons  à  toits  d'ardoises.  La  voie  serpente  entre  les  monts  et  le  fleave 
que  descendent  et  remontent  les  hateaux  effilés,  chargés  de  perches  à  houblon, 
de  houilie,  de  gravier  ou  d'écorces  pour  rapprovisionnement  des  tanneries. 
1)68  courhes  nombreuses  inlei-disent  les  grandes  vitesses.  Les  trains,  alors, 
paraissent  ralentir  leur  course  pour  mieux  permettre  aux  voyageurs  d'admirer 
les  sites  gracieux  ou  terribles  qu'ils  travei^sent.  Puis  çà  et  là,  dans  de  petites 
niches  grillées,  une  vierge,  un  sainl-Hubert,  grossièrement  enluminés  et  taillés; 
un  saint-Roch,  un  saint-Nicolas,  dont  autrefois  les  enfants  de  chœur  de  Branx, 
de  Montliermé,  de  Kevin,  de  Funiay,  quêtant  de  porte  en  porte,  psalmodiaient 
la  complainte  (celle  que  nous  avons  recueillie  dans  notre  volume  :  TiunrnoNs, 
LicETfoes  ET  Go.vTEs  OBs  Abukn.nks).  Blotties  dans  des  anfractuosités  de  roches  ou 
cachées  dans  les  bois,  c'est  tantôt  une  forge,  et  tantôt  une  usine.  De  loin  en 
loin,  de  floconneux  brouillards  ou  de  grisâtres  fumées  qui  lèchent  le  flaric  de 
la  montagne,  s'élevant  des  herbes  et  des  bruyères  que  Ton  brûle  pour  fertiliser 
la  terre  aux  places  où  l'on  a  coupé  le  taillis  :  seule  manière  d'engraisser  les 
pentes  stériles  qui  pourront,  alors,  donner  une  maigre  récolte  jusqu*aa  jour 
où  les  souches  seront  redevenues  arbustes  (voir  chap.  m  :  Lss  Opéaatiojvs  du 
Sartagbj.  Et  la  vallée  va  toujours  s'encaissant.  Et  Taustérité  des  sites  va  tou- 
jours croissant.  Le  mystère  vous  envahit.  Voici,  à  Chàteau-Regnault,  les  Quatre 
Fils  Aymoii,  ces  rocs  surmontés  de  quatre  gibbosités  schisteuses  semblant  de 
loin,  lors(]i]e  la  lune  les  éclaire  et  l'imagination  aidant,  quatre  gigantesques 
cavaliers  chevauchant  un  coursier  monstrueux  :  pauvres  roches  qui  hienttM  peut- 
^tre  ne  siéront  plus(|u'un  souvenir,  rindustrie,qui  ne  doit  pas  compter  avec  la 
poésie,  visant  à  les  morceler  pour  les  transformer  en  pierres  de  grandes  routes  ! 
Voici,  àl^iifour,  les  Dames  de  Meuse,  témoignage  grandiose  de  l'adultère  puni, 
car  les  »  anciens  »  vous  raconteront  encore  comment  les  trois  fils  du  seigneur 
de  Hierges,  après  avoir  épousé  Berthe,  Hodienie  et  Ige»  les  tix)is  filles  du  sei- 
gneur de  Uetbel,  paiiirent  pour  la  croisade,  laissant  leurs  épouses  qui  furent 
infidèles,  et  cx^tmment  Dieu,  pour  les  punir  de  n'avoir  pas  su  loyalement  garder 
le  pacte  conjugal,  les  changeait  en  trois  énormes  rochers  à  l'heure  même  exac- 
tement précise  où  Jérusalem  était  prise  d  assaut  :  légende  versifiée  par  M.  Dacre- 
mont  en  ce  gentil  petit  poème  : 

Un  beau  matin  d'amour.  Je  comte  de  Rethel 
En  son  mauoir  reçut  trois  pn^ux.  let^  flif^  de  Hierges  ; 
Les  trois  fillef  du  comte  étaient  troi^  blondes  vierge», 
(Jui  promirent  aux  pirux  nu  araonr  immortel. 

Avant  leur  pauvre  amour,  le<<  trob  preux  sur  Vautel 
Avaient  jun*  d'aller  combattre  en  Palestine. 
\[9  partirent  un  »oir  la  croix  iuir  la  poitrine, 
A  learf  dames  laissant  la  garde  du  casteL 

L'amour  cha?5e  l'amour,  quand  l'oubli  se  prolong*», 
L'amour,  l'amour  félon,  chaiipa  l'amour  juré  ; 
Mais  voilà  qu'une  nuit,  daus  le  cartel  muré, 
tue  terreur  i^assa,  comme  uu  horrible  songe. 

Dan»  le  ciel  noir  immense,  il  planait  des  lueurs; 
De  la  terre  profonde  il  montait  de»  clameurs. 
Dans  reaf»'r  où  pleurait  uue  lugubre  plainte. 
Les  croist's  avaient  pris  Jérusalem,  la  mainte. 

Tandis  que  dans  les  bras  de  leurs  auiaut<  peureux 
Les  dames  du  caste!  ont  trahi  les  trois  preux, 
Autour  du  Saint- Sépulcre,  à  la  lueur  de«  ciergei». 
Sont  ensemble  iï  genoux  le»  trois  preux,  fUs  Je  Hierges. 


—  39  — 

Mai»  de  dore  façon  le  Seigneur  \e»  vengea: 

Sans  pitié,  pour  toQJoar.«,  la  nuit  même  il  changea 

Les  daimes  du  castel  eu  ti-ois  roche  «  énormes 

Qui  drep?ent  k  jamais  leurs  trois  spectrales  formes. 

Sur  la  Mease,  depuis,  tristement  nuit  et  jour, 
Que  renaissent  les  fleurs,  qu'elles  s'ouvrent  ou  meureut, 
Les  danie9  dn  ca^eL  les  traîtresses  d'amour, 
Immobiles  rochersi,  éternellement  pleurent. 

Les  bateliers  ne  passaient  jadis  qu'en  tremblant  sous  les  Dames  de  Meuse. 
L'endroit  était  désert  alors,  il  était  maudit,  et  la  naïve  croyance  voulait  que  le 
diable  y  tint  ses  réunions,  entouré,  la  nuit,  de  toutes  les  sorcières  de  la  vallée; 
et  comme  ils  étaient  nombreux,  en  ces  temps  d  autrefois,  sorciers  et  sorcières! 

La  vérité  est  qu'une  bande  de  voleurs  hardis  avait  trouvé  un  repaire  fort 
confortable  non  loin  des  Dames  de  Meuse,  dans  une  anfractuosité  de  la  mon- 
tai^ne  alors  nommée  la  grotte;  une  grotte  naturelle  que  l'incessant  travail  de 
la  terre  a  lini  par  combler.  Ces  bandits,  sûrs  de  l'impunité,  écumaient  la  Meuse 
et  rançonnaient  cruellement  les  p  luvres  bateiiei-s,  allant  souvent  jusqu'au 
crime  pour  cacher  leurs  méfaits.  La  Meuse,  a  l^aifour,  a  roulé  plus  d'un 
cadavre. 

Un  jour,  les  bandits  arrêtèrent  un  bateau  belge,  et,  outre  la  cargaison,  ils 
prirent  la  fille  du  batelier  après  avoir  envoyé  le  père  au  fond  du  fleuve.  La 
malheureuse  fut  entraînée  dans  la  grotte,  et,  pour  lui  enlever  tout  désir  de 
faite,  on  l'enchaîna  au  roc.  Pendant  quinze  années,  elle  vécut  dans  ce  repaire^ 
assistant  à  tous  les  drames  de  la  Meuse,  condamnée  à  servir  les  assassins  de 
son  père. 

La  malheureuse  devint  folle. 

Les  prises  se  faisant  de  plus  en  plus  rares  et  de  plus  en  plus  difficiles,  les 
écumeurs  de  la  Meuse  mirent  le  cap  sur  d'autres  rives,  abandonnant  la  pauvre 
folle  toujours  enchaînée.  Longtemps  après,  un  découvrit  la  grotte,  et  dans  la 
grotte  un  squelette. 

C'est  à  Revin  que  le  paysage  semble  atteindre  sa  plus  puisssmte  beauté.  Ici 
la  vallée  s'arrondit  en  un  cirque  admirable.  La  Meuse,  qui  longe  le  Malgré- 
Tout  —  la  montagne  chère  à  (ieorge  Sand,  —  coule  dans  sa  limpidité  fraîche 
avec  une  paresse  lente  qui  berce  le  regard  et  endort  la  pensée.  Continuant  sa 
route  après  avoir  presque  battu  de  ses  flots  clairs  les  restes  du  fameux  cou- 
vent de  dominicains  où  Billuart  écrivit  ses  rudes  controverses,  elle  s'annexe, 
devant  les  forges  Saint-Nicolas,  le  ruisseau  de  Faux  et  s'accroît,  plus  loin,  du 
ru  de  Kalières  où  l'on  aperçoit  un  pittoresque  moulin  en  ruines.  C'est  le  moulin 
Quewet,  célèbre  par  les  trois  miracles  qu'y  fit  «  le  grand  saint  Agrapaud  » 
changeant  un  os  de  jambon  en  une  grosse  pierre  noire  :  la  Roche-au-Cé,  autour 
de  laquelle  évitent  de  se  baigner  les  gentes  Revinoises,  persuadées  qu'une  telle 
imprudence  les  laisserait  toujours  vieilles  filles,  alors  qu'au  contraire,  pour 
peu  qu'elles  désirent  un  mari  jeune,  beau  et  même  riche,  elles  se  baignent 
dans  le  ru  de  Falières,  devenu  le  confident  discret  de  leurs  joies  ou  de  leurs 
chagrins  d'amour.  (Voir  dans  Meyrac,  Traditions,  Légendes  bt  Contes  des 
Abdknnes  :  Les  Trois  Miracles  de  saint  Agrapaud,) 

De  Revin,  où  se  sont  le  plus  longuement,  le  plus  fidèlement  conservées  les 
traditions  locales  :  le  tir  au  mousquet  (les  mousquets  laissés  sur  le  champ  de 
bataille  de  Rocroi),  le  fouettage  des  jeunes  filles,  la  promenade  que  faisait  sur  l'àne 
le  mari  cornu,  le  branle  de  Revin  pcmdant  lequel  chacun  des  danseurs  devait 
sauter  sept  fois  aussi  haut  que  possible  en  poussant  chaque  fois  un  cri  reten- 
tissant; de  Revin  part  cette  fameuse  «  vallée  de  Misère  »  qui  aboutit  à  Rocroi  : 
vallée  bien  nommée,  car  sur  la  route,  rien  I  rien  !  si  ce  n'est  quelques  doua- 
niers et  leurs  chiens;  quelques  rocs,  entre  autres  la  Roche  de  la  Dame  blanche, 


—  U)  — 

au  pied  de  laquelle,  nous  raconte  la  l«^gende,  s'adossait  un  repaire  de  brigands. 
Le  chrf  (jui,  chaque  matin,  les  conduisait  à  la  maraude  et  au  meurtre,  était 
un  homme  de  stature  gigantesque.  11  avait  pour  compagne  une  femme  éner- 
gicpie,  audacieuse  et  d'une  remarquable  beauté.  Lorsqu'elle  mourut,  il  l'enterra 
sous  cette  roche  même  et,  avec  ses  compagnons  de  crime,  abandonna  le  pays 
d'Ardenne.  Mais,  pendant  maintes  et  maintes  années,  on  raconta  que  c^lte 
roche,  sous  rinspiration  dune  sorcière  qui  l'habitait  invisible,  avciit  le  pouvoir 
de  prédire  l'avenu'.  Il  ne  fallait,  toutefois,  l'interroger  qu'en  temps  de  pluie,  les 
réponses  étant  données  par  le  son  que  rendaient  les  gouttes  d'eau  quand  elles 
tombaient  dans  les  cavités  de  cette  roche,  ou  qu'elles  coulaient  dans  ses  anfrac- 
tuosilés.  Puis  encore  la  Hoche  Raulin,  à  pic,  l'une  des  plus  hautes  de  la 
région,  avec,  à  l'intérieur,  une  cavité  pouvant  abriter,  au  moins,  vingt  per- 
sonnes. La  tradition  affirme  que  cette  roche  aurait  été  l'habitation  d'un  faux 
monnaveur,  nommé  Uaulin,  qui,  pour  n'être  point  surpris  dans  son  travail  de 
faussaire,  se  laissait  passer  pour  possédé  du  diable.  La  nuit,  de  sinistres  lueurs 
éclairaient  les  bois.  Uaulin  faisait  fondre  ses  métaux  dans  d'immenses  brasiers 
où  —  continue  toujours  la  tradition  —  il  jetait,  après  les  avoir  égorgés,  les 
fennnes,  les  enfants,  même  les  hommes  rencontrés  dans  ces  parages,  et  dont 
il  pouvait  redouter  les  indiscrétions.  Mais,  une  belle  nuit,  Haulin,  ayant  été 
capturé,  fut  pendu  haut  et  court  par  ordre  du  seigneur  de  Montcornet. 

-Nul  bruit  dans  cette  vallée  de  Misère,  si  ce  n'est  le  bruit  du  torrent  qui  sonne 
sous  le  feuillage  des  schistes.  Aux  deux  côtés  du  ravin,  le  taillis  sombre  des 
chênes  que  le  bouleau  raye  de  ses  lignes  argentées,  et,  dans  le  fond,  des  chutes 
de  croupes  barrant  l'horizon  que  bleuit  Téloignement. 
\  Plus  encore  que  Uevin,  Fumay,  (ju'enserre  sa  boucle,  nous  paraît  être  la 
ville  originale  —  ville  espagnole  —  des  Ardennes,  avec  Mouzon,  la  ville  romane, 
mais  alors  à  l'autre  extrémité  de  la  Meuse,  quand  elle  vient  d'entrer  dans  le 
département.  On  s'attarde  facilement  à  Fumay  devant  ces  maisons  taillées  dans 
le  roc  et  l'ardoise,  plantées  par  ci,  plantées  par  là,  sans  souci  de  l'alignement  et 
tout  au  hasard  de  la  rencontre,  eu  saillies  de  ce  côté,  eu  renfoncement  de  cet 
autre,  avec  leurs  portes  au  ras  des  ru(îs  tortueuses,  raontanles  ou  descendantes 
en  escaliers.  On  se  rappelle  alors  les  vieilles  cités  espagnoles  :  Fontarabie, 
Oviedo,  Tolosa,  Saragosse,  ou  encore  nos  villes,  aux  temps  jadis  des  Flandres 
françaises  et  belges  —  (îand  par  exemple,  —  frappées  de  cette  empreinte  inou- 
bliable que  burina  sur  elles  la  pesante  domination  de  Charles-Quint  et  de  Phi- 
lippe IL  Même  de  nos  jours,  Fumay  semble  une  ville  à  part,  ayant  conservé  son 
patois  local,  ayant  gardé  —  comme  Revin  —  ses  mœurs  singulières,  dont  elle 
respecte  la  tradition,  et  sa  défiance  de  l'étranger.  Fumay  a  su  rester  Fumay  au 
dix-neuvième  siècle,  s'appartenant  presque,  en  pleine  France,  comme  autre- 
fois elle  s'appartint  alors  qu'elle  relevait  —  mais  pour  la  forme  seulement  — 
de  la  célèbre  abbaye  de  Prilm;  puis  de  la  principauté  de  Trêves;  puis  de  la 
Belgique  et  aussi  de  l'Autriche;  puis  enfin  de  Louis  XIV,  juste  quelques  mois 
avant  que  mourût  le  roi  Soleil.  A  Fumay,  aussi,  tout  est  légende,  depuis  Notre- 
Dame  de  Diversmonts,  au  bout  de  cette  grandiose  allée  plantée  par  les  Jérô- 
mistes,  jusqu'au  clou  de  la  chapelle  Saint-Roch,  sur  rincomparable  place  du 
Baty  —  l'une  des  merveilleuses  choses  de  l'Ardeune,  —  que  les  jeunes  filles 
doivent  embrasser  lorsqu'elles  sont  impatientes  de  se  marier;  obligées  cepen- 
dant de  faircî  patienter  leurs  amours  pendant  sept  aimées  si  le  saint  ne  leur  a 
pas  été  favorable  en  l'an  même  où  leui*  bouche,  avide  de  baisers,  embrasse 
le  clou  en  murmurant  bien  bas  le  nom  de  l'heureux  élu  qu'a  choisi  leur  cœur. 

Nous  passons  maintenant  devant  Haybes  —  non  loin  de  Fépin,  l'un  des  sites 
ardennais  les  plus  originaux,  —  devant  Vireux,  pour  arriver  à  Hierges,  qui 
porte  majestueusement,  sur  l'un  de  ses  coteaux,  les  nîstes  du  fameux  châ- 
teau —  deux  tours,  quelques  fenêtres  avec  meneaux  et  traverses  —  d'où  partit 


—  47  — 

Lerreiy,  MeUier-Fontaine,  Montcy-Noire-Dame,  Mon  Icj- Saint-Pi  erre,  Noozod, 
Tbilaj,  ToornaTaiix^  MootbeiTaé. 

Cent  cinquaDie-neuf  «  forêts  communales  » ,  avec  ti^eize  forêts  propriétés 
d'établissements  publics,  ont  une  contenance  de  32,262  hectares;  iiidÎTises, 
sonvent,  elles  s'appellent  «  triages  ».  Les  établissements  publics  propriétaires 
sont  :  les  fabriqaes  d'Aiglemont^  de  Cons-la-Grandrille,  de  Gesponsart,  de 
BcaulieCy  de  Neofmanil;  les  hospices  de  Charleville,  de  Mézières,  de  Hethel  et 
de  Reims.  Eii  outre,  douze  communes  de  rarrondissemeni  de  Sedan  jouis- 
sent par  moitié^  arec  cinq  communes  de  la  Meuse^  d'une  forêt  de  257  hectares 
7  ares  y  située  en  Belgique.  Par  contre^  l'hospice  de  ^amnr  possède  en  toute 
pro|Miété  une  forêt  de  683  hectares,  qui  se  trouve  dans  le  cîînton  de  Fumaj. 

Les  forêts  appartenant  aux  particuliers  ont  une  contenance  de  71,386  hect. 
^  Le  imriOQe.  —  Le  traitement  des  forêts  domaniales  consiste  généralement 
dans  l'exploitation  des  taillis  sous  futaies  «  à  la  réfolution  i»  d'environ  ringt- 
cinq  ou  trente  ans.  Les  forêts  gruriales  et  quatorze  forêts  commuikales  sont 
traitées  en  taillis  simples,  sartées  à  une  révolution   moyenne  de  ringt  années. 

Le  sartage  est  un  mode  d'exploitation  absolument  spécial  à  nos  bois  de 
rArdenne  française  et  belge.  Cest  un  procédé  de  culture  agricole  par  le  feu, 
usité  dans  les  terrains  dont  on  veut  tirer  une  récolte  —  principalement  de 
seigle  —  sans  mettre  d'engrais.  Lne  charte  de  Uaybes,  datant  de  1311,  nous 
apprend  qu'à  cette  époque  on  sartait  eu  Ardenne^  déjà  depuis  fort  longtemps. 
U  le  fallait  forcément  dans  cette  région  montagneuse  pour  lui  faire  produire 
—  et  avec  quelles  difficultés!  —  des  bois  de  chauffage,  des  bois  de  construction, 
des  pûturages  .'i  bestiaux,  du  seifjle  et  du  sarrazin. 

Le  sartage  est  dit  «  à  feu  courant  >»  ou  «  à  feu  courert  ». 

A  fen  courant,  on  exploite  une  partie  de  forêt  «  à  blanc-étoc  »,  puisqu'on 
enlève  tous  les  produits,  sauf  les  menues  brindilles  dont  la  valeur  est  insi- 
gnifiante. Ces  brinddlessont  disséminées,  aussi  réffulièrement  que  possible,  sur 
la  surface  à  sarter;  les  mousses,  les  herbes^  les  feuilles  mortes  sont  détachées 
do  sol  et  retournées  pour  qu'elles  puissent  sécher.  Alors^  quand  le  temps  est 
beau,  propice,  on  y  met  le  feu.  La  flamme,  habilement  dirigée  pour  qu'elle 
n'incendie  pas  l.i  forêt,  parcourt,  lèche  le  sol  qu'elle  laisse  courert  d'une  c<^^>uche 
de  cendres.  Ensuite,  est  fouillée  cette  terre,  à  la  houe  —  â  ou  3  centimètres 
de  profondeur.  —  et  dans  ces  sillons  est  semé  le  seigle,  <«  à  la  volée  <>. 

A  feu  couvert,  on  remue  la  terre,  encore  à  la  houe,  pour  en  détacher  des 
moiles  avant  de  8  à  iO  centimètres  d'épaisseur,  qu'on  laisse  sécher  au  soletL 
On  en  forme,  ensuite,  des  fourneaux  coniques  diins  lesquels  sont  entassées  les 
mousses,  les  herbes,  les  brindilles,  ou  semblables  matières  inilammabbs. Puis 
on  y  met  le  feu,  qui  doit  pénétrer  toute  la  niasse.  Alors  s'affaissent  gniduelie- 
ment  les  fourneaux  qui,  peu  à  peu,  se  transforment  en  un  amas  de  cendres 
pulv^itlentes.  Ces  cendres  sont  répandues  sur  le  sol  où  l'on  sème  le  seigle,  de 
même  façon  qu'après  le  sartage  à  feu  courant. 

|je  sartage  se  complète  par  le  cherin^iage  qui  consiste  à  ramasser  les  débris 
de  végétaux  non  atteints  |>ar  la  flamme  ou  trop  complètement  incinérés.  Kéunis 
en  bloc,  ces  débris  sout  brûlés.  Disons,  pour  préciser,  que  le  sartage  à  fen 
courant  n'est  possible  que  dans  les  terrains  dépoun-os  de  végétition  forestière. 
Le  sartage  à  feu  couvert  était  surtout  pratiqué  dans  les  u  coupes  où  l'on  gar- 
dait les  réserves  *».  Mais  parce  que  les  cendres  emportées  par  le  vent,  ou  très 
imprudemment  disséminées,  allumaient  de  nombreux  incendies,  ce  «  mode 
de  culture  »  fut  interdit,  il  y  aura  de  cela  bienUU  deux  siècles.  Les  popula- 
tions ardennaises  avant  fort  vivement  protesté,  l'Administration  foi^estière  dut 
fermer  les  yeux,  comme  d'ailleurs,  en  maintes  circonstances,  elle  doit  faire 
semblant  de  ne  point  voir.  L'article  148  du  Code  forestier  ne  dît-il  pas,  en 
effet  :  »  11  est  défendu  de  porter,  d'allumer  dn  feu,  daiks  l'intérieur  et  à  la  dis- 


^^^^^  ^%*^?^^  V  ^^  ^  v^^^^^^  ^^  ^ 


CHAPITRE  m 


LES  MONTAGNES  ET  LES  FORÊTS 

I.  ]IûBtagii66  Bi  CttUiaes.  —  n.  L'Argonne.  —  m.  Bois  et  forêts  de  TArdame. 

IV.  Adiimislratioii  forestiért. 


I.    MONTAGNES    ET    COLUNES. 


TAOïs  chaînes  de  collines   :  les  motUagnes  da  Ardenmet  au  nord  de  la 
Mease.  —  Elles  forment  an  immense  plateau  courert  de  forêts,  de 
marais  et  de  bruyères.  Ces  collines  sont  séparées  par  de  profondes 
vallées  où  coulent  la  Semoy,  la  Meuse  et  leurs  affluents. 

Les  ooUmes  de  Champagne  au  sud-ouest  du  département.  —  Elles  forment 
une  série  de  plateaux  n*ayant  que  très  peu  d'élévation,  leur  hauteur  moyenne 
se  tenant  entre  1^  et  1^  mètres. 

Les  collines  de  rArgonne  et  l«nirs  cinq  défilés  au  sud-ouest  qu'a  rendu  cé- 
lèbres la  bataille  de  Valniy  :  ceux  de  la  Chalade  et  des  Islettes,  dans  la  Marne; 
ceux  du  Chesne,  de  la  Groix-aux-Bois  et  de  Grandpré,  dans  les  Ardennes,  les 
seuls  alors  que  nous  ayons  à  délimiter  géographiquement. 

Le  df}filé  de  Grandprù  est  formé  par  l'Aire  qui  se  jette  dans  l'Aisne,  à  une  lieue 
au  sud-ouest  de  Grandpré.  La  route  suit  la  rivière  de  l'Aire,  s'inclinant,  comme 
elle,  de  lest  à  l'ouest,  traverse  successivement  les  villages  de  Baulray,  de  Fié- 
ville,  <le  Saint-Juvin,  franchit  l'Agron,  un  aflluent  de  l'Aire,  décrit  une  grande 
courbe  proche  la  ferme  de  Belle-Joyeuse  où  aboutissent,  par  le  Morthomme, 
les  chemins  de  Briquenay  et  de  Buzancy,  puis  se  dirige  par  Grandpré  sur 
Vouziers. 

Le  dt'filt^  de  la  Croix-aux-Boh,  jadis  simple  chemin  de  charrettes  qui  com- 
mençait à  Briquenay.  Aujourd'hui  forme  une  partie  de  la  route  nationale 
Stenay-Vouziers  par  Nouart  et  Buzancy.  11  monte  du  village  de  Boult-au.x-Bois, 
situé  sifr  le  ruisseau  du  Barasset  —  aflluent  de  la  B  ir,  —  traverse  la  forêt  de 
Boult,  au  milieu  de  laquelle  il  atteint  224  mètres  d'altitude,  les  bois  et  le  village 
de  la  Croix-aux-Bois,  puis  se?  termine  à  5  kilomètres  de  Vouziers,  près  du  car- 
refour où  se  détache,  en  décade  Longwé,  la  route  de  Grandpré. 

Le  d>''1il6  du  ChesneAe-Popnletix,  tout  à  l'extrémité  nord-ouest  de  l'Argonne,  com- 
prend, en  réalité,  deux  passages  :  l**  route  du  Chesne  à  Quatre-Champs  entre 
les  bois  de  Voncq,  le  village  des  Alleux,  et  les  bois  de  Vandy  à  droite;  les  bois 
du  Chesne,  de  la  Maison-Bouge,  de  Vaiimillard  à  gauche;  2°  le  chemin  de 
Noirval  dans  lequel  la  route  du  Chesne  vient  tomber  à  angle  droit  du  bourg 


—  43  — 

de  Quatre-CJiamps,  chemia  loogeant  sur  toute  son  é(endae  la  Fournelle  qai 
prend  sa  source  ooo  loin  de  Noirval  et  se  jette  dans  l'Aisne,  à  Gondé.  Ces  deoz 
défilés  se  confondent  sons  ce  même  nom  :  Délilé  du  Chesne-le-Populeux,  que 
Domouhez  appelait  plus  stratégiquement  :  la  trouée  de  Noértai, 

JJ.    L'ARGONNE. 

Le  bassin  de  la  Meuse,  séparé  de  la  vallée  de  l'Aisne  par  TArgonne  qui  s'élèTe 
comme  une  barrière  de  forêts,  s'étend  entre  les  collines  do  Tairondissement  de 
Bar,  au  sud,  et  la  forêt  des  Ardennes,  au  nord  ;  des  sources  de  l'Aisne  et  delà 
tête  de  Bréraont  aux  environs  de  Sedan,  des  bois  d'Oniont  et  de  Mazarin.  Sa 
limite  est  marquée  au  sud-est  par  les  villages  de  Villers,  de  Passavant  et  de  Beau- 
lieu;  au  nord-ouest  par  le  Chesne-le-Populeux.  Deux  rivières  dans  la  vallée  : 
à  louest,  l'Aisne;  au  sud-est,  l'Aire.  L'Aisne,  qui  prend  sa  source  à  l'extré-  i/, 
mité  méridionale  de  la  forêt,  traverse  Sainte -Menehonld  et  se  dirige  Ters  le  II  »  P/yWX 
nord  par  la  Neuville -au -Pont,  flwiM^la -Ville,  Serran,  Antry,  Grandham  et 
Senuc  où  elle  reçoit  l'Aire.  Elle  borde  ainsi  la  lisière  occidentale  de  TArgoane 
et  coule  sur  ses  derrières.  Si  1  ennemi  venant  de  l'est  franchit  l'Argonue,  l'Aisne 
oppose  encore  un  dernier  obstacle  à  sa  marche.  L*Aire  côtoie  la  forêt  sur  une 
longueur  de  38  kilomètres;  elle  arrose,  d*al)ord,  NeuTilly,  Varenne.  Apreraont 
et  FléTiUe;  puis  elle  fait  un  détour  vers  Touest,  coule  entre  Saint -JuWn  et 
Marcq,  traverse  Grand  pré  et  se  jette,  près  de  Senuc,  dans  l'Aisne  dont  elle  est 
Taffluent  le  plus  considérable. 

L'Argonne  est  plutôt  une  suite  de  plateaux  boisés  qu'une  véritable  chaîne  de 
montagnes;  aussi  dit-on,  à  la  fois  :  ÏArgonne  et  la  forêt  d'Argonne.  Les  hau- 
teurs qui  la  composent,  sur  une  longueur  de  quinze  lieues,  n'ont  guèn'  que 
100  mètres  d'élévation  au-dessus  des  thalwegs  voisins.  Mais  en  certains  endroits 
la  forêt  a  plus  de  trois  lieues  de  largeur.  Elle  renferme  des  l>ois  épais  de  hêtres, 
de  bouleaux  et  de  coudriers,  de  vastes  claiiières,  des  gorges  escarpées,  des 
vallées  étroites  et  profondes  qui  charment  les  yeux  du  voyageur  et  de  l'artiste. 
Plus  de  routes,  à  l'exception  de  l'ancienne  voie  romaine  qui  porte  le  nom  expres- 
sif de  Haute  Chevauchée,  et  mène  de  Bnzéaux  à  Vienne- le-^hàteau  en  suivant  la 
vallée  de  Biefines;  des  chemins  pittoresques  qui  s'enfoncent  sous  la  feuilléeet 
parmi  la  fougère;  des  maisons  forestières,  ou  de  petits  villages  qui  se  cachent 
au  milieu  des  taillis;  des  scieries  établies  au  bord  des  ruisseaux. 

L*Argonnen'aplusaujouid*liui  la  même  importance  militairequ'en  1792.  EUen'a 
plus  arrêté  l'invasion.  Blûchcr  l'a  tournée  en  1814;  la  troisième  armée  prus- 
sienne,  ou  armée  de  la  Meuse,  l'a  traversée  sans  obstacle  en  1870.  Mais  dans 
l'automne  de  1792,  à  une  époque  où  les  routes  nVlaient  pas  entretenues  avec 
le  même  soin  qu'aujourd'hui,  où  pœsque  toutes  les  voies  de  communication 
qui  figurent  actuellement  sur  la  carte  n'étaient  pas  encore  pratiquées,  où  le 
pays  présentait  mille  obstacles  que  les  défrichements  et  les  déboisements  ont 
lait  depuis  disparaître,  i'Argonne  offrait  des  ressources  de  défense  très  sérieuses 
par  ses  étangs,  par  ses  pentes  rapides  et  abruptes  —  surtout  celles  du  versant 
oriental  qui  regardaient  l'invasion,  —  par  ses  gorges  ou  èchavées,  par  ses  che- 
mins encaissés  qui  formaient  de  véritables  ravins.  D'ailleurs,  la  pluie,  qui  ne 
cessa  de  tomber  pendant  le  mois  de  septembre,  détrempa  le  sol  argileux  et 
mêlé  de  calcaire;  elle  rendit  les  routes  de  la  forêt  presque  impraticables  pour 
les  voitures;  elle  fit  déborder  les  ruisseaux  dont  les  eaux  coulent,  ordinaire- 
ment, à  fleur  de  ten*e.  Enfin  ces  coUines,  qu  on  emporterait  aujourd'hui  en 
poussant  un  simple  hourrah!  selon  le  mot  d'un  historien  allemand,  inspiraient, 
alors,  un  grand  respect  aux  hommes  de  guerre  et  passaient  pour  d'imprenables 
positions,  il  faut  se  souvenir  que  l'emploi  des  tirailleurs  en  grande  bande,  ce 


—  4i  — 

• 

que  l'on  nomme  l'ordre  dispersé,  était  alors  ineomiu.  Ce  ne  fut  que  dans  les 
campagnes  suivantes,  sous  l'impulsion  de  Custine,  de  Dumouriez  et  de  Du- 
gonunier,  i}ue  les  ^t'*néraux  éparpillant  un  bataillon,  un  réf^'iment,  parfois  une 
brij^ade  entière,  enlevèrent  des  hauteurs  qu'on  regardait  comme  inexpugnables. 
Brunswirk  et  ses  lieutenants  ne  faisaient  pas  la  guerre  d'une  façon  aussi  lâchée; 
ils  ne  comprenaient  pas  qu'une  armée  put  s'avancer  autrement  qu'en  niasses 
épaisses  et  dans  le  meilleur  ord^^e.  Charles-Ferdinand  n'osa  lancer  ses  colonnes 
d'attaque,  ni  sur  les  Islettes,  ni  sur  le  tertre  de  Valmy;  comme  tous  les  tacti- 
ciens du  dix-huitiéme  siècle,  Frédéric  II  excepté,  il  ne  pensait  qu'à  tourner 
l'adversaire  et  à  le  débusquer  par  de  subtiles  manœuvres.  (Voir  Chuquet  : 
Valmy,  p.  45-47.) 

III.    BOIS    ET    FORÊTS. 

Crénéralités.  —  La  forêt  des  Ardennes  fut  autrefois  célèbre,  surtout  aux  temps 
dv  Chevalerie,  aloi^  que  les  quatre  fils  Aymon  y  guerroyaient  contre  Charle- 
magne  sur  leur  cheval  Bayard.  Elle  trouvait,  d'après  le  savant  Alfred  Maury, 
ses  limites  probables  :  à  l'ouest,  dans  les  forêts  de  Hehrtnrst-Tn'est  au  district 
de  Loo  en  Belgique;  de  Skcldchot  sur  les  bords  de  l'Escaut;  de  Wfisda  ou  Vaès, 
dans  l'ancien  comté  de  (iand  ;  de  Llayanotr  sur  les  bords  de  la  Lys;  de  Thoraldi 
aux  environs  de  Turnhout  et  de  Tourhoute;  de  BeverhoU  dans  le  canton  de 
Bruges;  de  Saint- Amnnd  ou  de  Vivogne  (mtre  l'Escaut  et  la  Scarpe  ;  de  Fagne 
et  de  iVorwa/dans  le  llainaut;  de  BoUint  et  de  Briant  dans  le  Limbourg;  de 
Vilh'i'fi  ou  de  Mnrhaye  près  de  Namur;  de  Soignes,  proche  Bruxelles;  de  Tht}0' 
rascin  et  d' Avohia  dont  le  défrichement  donnait  naissance  à  la  Thiérache  et  à 
l'Arouaisc;,  qui  servaient  de  trait  d'union  entre  la  région  sylvestre  <ie  l'Ardenne 
et  le  Sylvaaan  ou  district  foi-estier  du  Luonnois  et  du  Parisis,  affirmant  ses  ves- 
tiges par  les  bois  tle  Sentis,  de  Laigues  et  de  Compiègne. 

D'autre  part,  une  ligne  de  forêts  s'étendant  entre  Trêves  et  Besançon,  cons- 
tituant une  H  seconde  Ardenne  ».  Le  Sonnernald  nous  représente  les  vestiges 
de  cette  ancienne  zone  boisée  dont  Ausone  parle  au  début  de  son  poème  sur 
la  Moselle  :  Ingrediens  nemorosn  per  uvia. 

Puis  après  avoir  ainsi  reconstitué  l'antique  forêt  «  tl'Ardueima  »  autour  de  ce 
qui  en  était,  autrefois,  comme  le  cœur;  après  en  avoir  tracé  le  périmètre  ou 
du  moins  les  ramifications  extrêmes,  Maury  nous  rappelle  qu'André  Chevet, 
dans  sa  Cosmogr.mmuk  î:mvkhskllk,  lui  donne  encore  plus  de  cent  lieues  <le  lon- 
gueur et  affirme  qu'elle  embrassait  les  pays  de  llainaut,  de  Luxembourg,  de 
Houillon,  de  Bar,  de  Lerraux,  de  Limbourg,  de  Metz,  de  Namur,  de  Mayence, 
de  Coblentz,  de  Cologne,  et  la  plus  grande  partie  du  pays  «le  Liège;  mais  en 
lui  assignant  toutefois  pour  limites  la  Meuse  et  1  Escaut.  Notre  Paris  —  LiUetia 
Parisiorinn  —  se  trouvait  alors  entouré  par  les  dernières  limites  de  l'Ardenne 
au  nord;  à  l'est  par  les  bois  des  Meldi  —  Meaux  —  dont  les  forêts  de  Fontaine- 
bleau et  de  Sénart  représentent  les  maigres  débris;  au  sud  et  à  l'ouest  par 
ceux  des  Senones  et  des  Carnutes.  (Voir  Desjardins  :  (iÉncRAPHiE  dk  la  Caule, 
t.fi,  p.  435-438.  -  -  Hachette,  édit.) 

César,  le  i)remier,  nous  signale  cette  fameuse  «  Arduenna  sylva  >»  si  pleine 
de  terreur,  d'immensité,  et  que  l'on  ne  pouvait  franchir  qu'après  dix  jours 
fie  marche;  puis  Tacite,  h  propos  de  la  Germanie;  et  ensuite,  parmi  les  an- 
ciens, le  géographe  Strabon.  Nous  en  avons  raconté  l'histoire  et  la  légende 
dans  notre  volume  :  La  Fokèt  oes  Akden.nes. 

Nombreuses,  d'ailleurs,  sont  les  localités  -  communes  ou  écarts  —  qui 
la  rappellent.  Forest,  près  d'Altigny;  Fon»sl,  près  de  Seraincourt;  la  Forêt, 
Sévigny-la-Forct,  près  Rocroi;  puis,  dérivant  du  mot  latin  sylva  =  forêt  : 
Sauville,  Sévigny-Waleppe,  Savigny;  —  peut-être  encore  du   mot  armoricain 


—  45  — 

«  cail  »,  signifiant  bois  :  Caillauniont  et  Gaill y  ;  —  la  darenne,  près  Hethel  ;  la 
Garenne,  près  Sedan;  et  aussi  Varenne  (Meuse),  qui  trouvent  leur  étymologie 
dans  le  bas  latin  garenne  =  petite  forêt.  Faut-il  insister  sur  les  souvenirs 
qu'évoquent  :  Bois-de-Château,  Bois-de-l'Or,  Bois-en-Val,  Bois-de-Seul,  Bois- 
des-Anes,  Bois-Diot,  Bois-du-Fays,  Bois-Fortant,  Bois-Livoir,  Bois-Martin, 
Boult-aux-Bois ,  Belval-Bois-des-Danies,  Bosséval,  Bossus-les-Rumigny,  la 
Croix-aux-Bois,  Saint-Jean-aux-Bois,  Vrigne-aux-Bois? 

Quant  à  la  dérivence  «  sart  »,  elle  s'applique  aux  villages  où  se  pratiquait 
Tessartage,  c'est-à-dire  le  défrichement  des  terrains  boisés  :  le  Sart,  les  Sarts, 
les  Hauts-Sarts,  Gespunsart,  Rogissart.  Puis  voici  des  noms  d'arbres  ou  d'ar- 
bustes donnés  à  quelques  localités  :  le  Chesne;  Chesnois,  près  Novion;  Ches- 
nois,  près  Escombres;  l'Epinette,  les  Aulnes,  Rozières,  Ronces,  Ronceaux. 

Ne  pouvons-nous  voir  aussi  des  souvenirs  de  montagnes,  de  monts,  de  mon- 
ticules, dans  :  Aigleraont,  Amblimont,  Apremont,  Beau  mont,  Bouvellemont, 
Chaumont-Porcien,  Exermont,  Germont,  Goniont,  Omont,  Hocmont,  Inaumont, 
Logny-les-Chaumont,  Marlemont,  Mesmont,  Saint-Germainmont,  Tourcelles- 
Chaumont,  Wadimont,  Yvernaumont;  sans  compter  les  communes  que  com- 
mence un  «  mont  »  ;  par  exemple,  pour  en  mentionner  seulement  quelques- 
unes  :  Montcornet,  Monllaurent,  Monthermé,  le  Mont-Dieu,  Mont-Saint-Martin, 
Montcy,  Mont-Saint-Remy,  Montmeillant. 

C'est  enfin,  dans  toute  la  partie  septentrionale  du  département,  comme  en- 
tourée d'une  épaisse  et  ininterrompue  ceinture  d'arbres,  débris  de  l'antique 
forêt  des  Ardennes  :  bois  de  Fromelennes,  de  Rancennes,  du  Chamois,  du  Roy, 
de  Landrichamps,  de  Chooz,  «le  la  Manise,  de  Revin,  de  Hargnies,  des  Haies,  de 
Franc-Bois,  de  Hazelles,  des  Marquisades,  de  Fumay,  de  l'Hospice  dans  la  vallée 
de  la  Meuse;  se  continuant  de  Mézières  à  Orval,  toujours  côtoyant  la  frontière 
belge  :  les  bois  de  la  Dame,  de  Fauzay,  de  Pussemange,  du  Grand-Canton,  de 
Floing,  de  Daigny,  de  Sedan,  du  Dos-de-Loup,  de  Francheval,  deMessincourt,  de 
Pure,  de  Banel,  de  Pouilly,  d'Auflance  ;  sur  la  lisière  de  l'Aisne,  la  grande  forêt  de 
Signy-le-Petit  et  les  bois  de  la  région  rocroienne;  sur  les  confins  de  la  Marne, 
les  monts  d'Argonne. 

Et  encore  n'avons-nous  voulu  nommer  ici  que  les  bois  les  plus  marquants, 
débris,  nous  le  disions,  de  la  mystérieuse  forêt  des  Ardeimes  où  l'on  adora  la 
t<  déesse  Arduenna  »  dont  saint  Walfroy  brisa  la  statue  colossale,  et  qui  servait 
aux  chasses  de  saint  Hubert.  Les  moines  défricheurs,  les  industries  forestières, 
les  bûcherons,  les  écorceurs,  le  sartage  et  les  guerres  ont  eu  raison  de  ces 
bois  épais,  formidables,  que  l'imagination  de  nos  trouvères  peuplait  de  bêtes 
monstrueuses  et  où  vivent  aujourd'hui  de  paisibles  chevreuils,  des  sangliers  et 
quelques  loups.  Trouée,  éclaircie  en  tous  sens,  la  forêt  a  perdu  son  effrayante 
horreur  et  sa  réputation  d'asile  inviolable  alors  que  s'y  réfugiaient  Doon  de 
Mayence,  Parthénope  de  Blois,  Ogier  l'Ardennois,  le  sire  d'Oridon,  (iérard  de 
Roussillon,  dont  nos  arrière-aïeux  se  racontaient  les  aventures  prodigieuses  et 
féeriques. 

Arbres  et  ierrains.  —  Les  démembrements,  les  sectionnements,  les  frac- 
lions  plus  ou  moins  étendues  provenant  de  cette  <(  Arduenna  sylva  »  couvrent 
131,879  hectares  dans  noire  département  des  Ardennes  qui,  suivant  la  proportion 
des  forêts  par  rapport  a  la  superficie  totale,  occupe  en  France  le  seizième  rang 
avec  une  quantité  supérieure,  en  bois,  de  8  pour  cent  et  une  augmentation  rjui 
semble  s'affirmer  de  jour  en  jour  puisqu'on  reboise  beaucoup  plus  qu<'  l'on  ne 
défriche.  Dans  le  sud  île  l'arrondissenn'nt  de  Rrlhrl,  dans  les  bois  du  Sautou. 
notamment,  ont  été  plantés  depuis  des  pins  en  grand  nombre  :  six  millions. 
Ces  nouvelles  forêts,  provenant  de  reboisements,  sont  dans  la  proportion  de 
286  pour  cent  sur  l'ensemble  de  la  forêt,  et  de  531  pour  cent  par  rapport  aux 
forêts  particulières. 


\ 


—  46  — 

Dans  la  partie  siiaée  au  nord  d'une  ligne  brisée,  allant  de  Manbert  k  Aigle- 
mont,  et  d'Aigle  mont  à  Sedan,  région  des  terrains  de  transition,  le  sol  est 
presqo>xclasiTeroent  couvert  d*arbres  parmi  lesquels  dominent  les  chênes 
(ronvres  et  pédoncules)  et  le  bouleau  :  Ûore  pauTre,  uniforme;  Tégétation 
arbustife  peu  déreloppée,  sauf  en  ce  qui  concerne  les  «  espèces  enrabissantes  », 
la  bruyère  et  les  aiselles.  Cest  aussi  la  station  privilégiée  du  «  sorbier  des 
oiseleurs  )>,  dont  les  baies  attirent  les  grives  en  automne.  Dans  cette  région, 
les  forêts  ont  une  superficie  de  87,202  bectares,  ce  qui  revient  à  70  pour  cent 
de  leur  ensemble  dans  le  département,  et  forment  un  massif  continu  se  pro- 
longeant jusques  à  l'Ardenne  belge. 

Sur  les  sols  calcaires,  la  flore  est  ricbe,  variée,  la  végétation  arbustive  est 
robuste  et  non  embarrassée  «  d'espèces  envabissantes  »  :  terrains  générale- 
ment agricoles  où  les  forêts  occupent  44,667  bectares,  soit  34  pour  cent  de  leur 
superficie  totale.  En  ce  point  des  Ardennes,  les  bois  sont  assez  uniformément 
répartis  :  entre  la  lieuse,  de  Beaumontà  lÉézières;  entre  TAisne,  de  Comaj  à 
Rethel,  et  le  prolongement  de  ces  deux  lignes.  Les  forêts  résineuses,  d'exploi- 
tation récente,  se  rencontrent  principalement  dans  la  partie  sud  de  Rethel  et 
au  sud-ouest  de  Tarrondissement  de  Vouziers. 

Suivant  les  «  étages  géologiques  »,  les  forêts  sont  ainsi  réparties  :  87,202  bec- 
tares  sur  les  terrains  de  transition;  4,466  sur  le  lias;  9,826  sur  Toolithe  infé- 
rieure; 17,869  sur  Toolitbe  moyenne;  4,020  sur  foolitbe  supérieure;  8,040  sur 
le  crétacé  ;  446  sur  les  terrains  modernes.  Les  arbres  sont  :  le  chêne  (rouvre 
et  pédoncule),  dans  la  proportion  de  43  pour  cent;  le  charme,  17  pour  cent;  le 
hêtre,  4;  le  frêne,  3;  le  tremble,  6;  l'orme,  2;  Térable,  3;  Faulne  commun,  2; 
le  bouleau,  15;  le  saule,  1  ;  le  coudrier,  1;  les  m  morts-bois  »,  {;  enfin,  les 
pins  (sylvestre  et  larico),  2  pour  cent. 

VElat,  le  département,  les  communes,  les  patikulkers.  —  Dans  le  département, 
TEtat  possède  22,306  bectares  répartis  entre  douze  forêts,  provenant  :  1 1,966  hec- 
tares, des  domaines  de  la  couronne  ;  et  10,340  bectares,  des  bois  appartenant 
aux  établissements  i-eligieux  et  confisqués  à  Tépoque  Tt^volutionnaire.  Sont 
oriminaires  de  l'ancien  domaine  royal  :  les  forets  de  Chàteau-Regnanlt,  dites 
«  gruriales  »;  do  Franc- Bois  et  de  la  Manise;  une  partie  des  forêts  d'Har- 
gnies-Laurier  et  des  Pothées;  les  «  cantons  »  du  Grand  et  du  Petit-Dieulet 
dans  les  bois  de  Belval.  En  Tannée  1790  furent  réunis  au  Domaine  National  : 
la  forêt  du  Mont-Dieu,  d<'>pendante  de  la  célèbre  abbaye;  la  forêt  de  Boult, 
que  possédait  Tordre  de  Malte;  la  t'orèt  de  Signy,  appartenant  à  fabbaye  cis- 
tercienne. 

Dans  cette  forêt,  le  couvent  de  Notre-Dame  de  Yilleroy  possédait  le  «  canton 
de  Mortier  »;  Tabbaye  de  Belval,  celui  de  «  Belval-Bois-des-Dames  0.  Elan 
dépendait  de  Tabbaye  d'Elan  ;  une  partie  de  la  forêt  des  Pothées  appartenait 
à  Téglise  Saint-Hemy,  de  Reims.  Les  forêts  de  Sedan,  de  Signy-T Abbaye  et  des 
Pothées  furent,  il  y  a  trente  ans,  quelque  peu  réduites  par  le  cantonnement 
des  conininnes  usa^^ères  aux  bois. 

En  1892,  le  «  canton  de  Bois-Bricot  »  fut  attribué  à  TEtatdans  le  partage  de 
la  forêt  lui  appartenant  par  indiris  avec  la  commune  de  Hargnies.  L'Etat  pos- 
sède encore,  avec  Fi"onielemies,  une  forêt  indivise  et  126  bectares  18  ai^es  de 
terrains  vagues  dits  «  les  haies  d'Hargnies  ».  D'après  une  charte  consentie  par 
Philippe  IV  d'Espagne,  en  16^2,  la  commune  a  droit  aux  onze  douzièmes  des 
produits  de  la  forêt;  le  dernier  douzième  appartient  à  TEtat,  héritier  do  comte 
d'Agimont. 

t^uaLorze  communes  possèdent  des  forêts  d'une  étendue  totale  de  5,925  hec- 
tares, sur  lesquelles  TÊtat  prélève  le  produit  de  la  moitié  des  écorccs.  Elles 
faisaient  partie  de  l'ancienne  principauté  de  Chtiteau-Regnault,  soit  :  Aigle- 
mont,  Braux,  Chàteau-Regnaull-Bogny,  Gespunsart,  Hautes-Rivières,  Joigny, 


-  48  — 

tance  de  200  mètres  des  bois  et  forêts,  sous  peine  d'une  amende  de  20  à 
100  francs,  sans  préjudice,  en  cas  d'incendie,  des  peines  édictées  par  le  Code 
pénal  et,  s'il  y  a  lieu,  de  tous  dommages-intérêts.  »  Et  l'on  n'en  continue  pas 
moins  à  sarter. 

Médiocre,  d'ailleurs,  parait  être  le  résultat  du  sartage  que  l'Administration 
forestière  supporte  assez  impatiemment.  Mais  si  les  communes  tiennent  beau- 
coup au  sartage,  c'est  que  le  sol  sarté  —  tous  les  vingt  ans  environ  —  se  couvre 
d'herbes  que  mangent  les  bestiaux.  C'est  donc  un  pacage  trouvé  fort  à  point. 
Et  aussi  parce  qu'en  ces  endroits  poussent  les  genêts,  dont  le  fagot  se  vend 
10  francs  sur  pied.  Toutefois,  la  culture  du  genêt,  qui  fournit  une  litière  assez 
médiocre,  fait  tort  aux  semis  par  lesquels  pourraient  être  reboisés  les  endroits 
laissés  à  découvert.  La  contenance  moyenne  des  coupes  sartées  est  de  500  hec- 
tares, produisant  7,800  hectolitres  de  seigle  et  14,000  quintaux  de  paille.  29  com- 
munes de  l'Ardenne,  sur  503,  profitent  du  sartage. 

Ecorces,  coupes,  produits  accessoires.  —  Dans  les  forêts  «  gruriales  »,  le  pro- 
duit de  l'écorce  appartient  moitié  au  Trésor,  moitié  à  la  Commune;  celle-ci 
vendant  par  surcroit  le  bois  qui  reste  après  Técorcage,  à  moins  qu'elle  ne  le 
délivre  en  nature  aux  habitants.  Un  lot  d'écorces  ne  trouve-t-il  pas  acqué- 
reur? tout  aussitôt  est  retiré  de  l'adjudication  le  lot  de  bois  correspondant. 
Les  écorces  se  sont-elles  vendues  et  le  bois  n*a-t-il  pas  rencontré  acheteur? 
l'adjudication  des  écorces  est  annulée.  Par  ce  moyen  sont  conciliés  les  deux 
intérêts  en  présence.  Dans  les  bois  soumis  au  régime  forestier,  les  ventes  des 
produits  ligneux  se  font  par  adjudication  publique  :  soit  sur  pied,  par  unité 
de  produits;  soit  par  façonnage. 

Dans  les  forêts  comnmnales,  les  coupes  sont  vendues,  ou  délivrées,  en  nature 
aux  habitants.  Les  «  coupes  délivrées  »  sont  exploitées  par  un  entrepreneur 
responsable,  et  les  produits  partagés  entre  les  cliefs  de  ménage  domiciliés  en  la 
commune.  L'écorce  que  l'on  exploite  au  nord  du  département  est  fort  abon- 
dante, fort  estimée.  Toutefois,  à  cause  des  procédés  nouveaux  pour  l'extraction 
du  tanin  et  de  la  cherté  toujours  croissante  de  la  main-d'œuvre,  cette  exploi- 
tation va,  de  jour  en  jour,  diminuant. 

En  Ardenne,  sauf  dans  les  familles  véritablement  riches  ou  très  aisées,  on 
n'use  que  fort  peu  de  bois  de  chauffage;  soit  rondins,  soit  «<  pelereaux  »  ou  bois 
de  chêne  écorcé.  Aussi  préfère-t-on  convertir  les  bois  taillis  d'une  belle  venue 
en  perches  ou  «  étais  de  mines  »  pour  le  Nord  et  pour  la  Belgique.  C'est  cer- 
tainement la  plus  productive  exploitation  qui  puisse  être  faite  des  taillis.  Les 
gros  bois,  dits  «  bois  d'œuvre  »,  sont  convertis  en  traverses  pour  les  voies  fer- 
rées et  expédiés  au  dépôt  d'A magne  où  la  Compagnie  de  l'Est  va  les  prendre 
suivant  ses  besoins.  La  marine  «le  l'Etat  ne  s'approvisionne  plus,  comme  jadis, 
dans  la  forêt  d 'Ardenne  depuis  que  le  teck  a  remplacé  le  chêne  pour  les 
constructions  navales.  L'artillerie  lui  prend  toujours  le  «  bois  de  façonnage  » 
nécessaire  à  la  défense  des  forts;  mais  le  service  des  poudres  dédaigne,  depuis 
une  quarantaine  d'années,  la  bourdaine,  si  fort  en  vof<ue  au  temps  de  Louis- 
Philippe  et  qui  fit  merveille  pendant  le  siège  d  Anvers.  La  «  bourdaine  »  désigne 
tout  bois  de  couleur  noire,  mais  partiiuilièreinent  une  espèce  d'aulne  assez  com- 
mune autrefois  dans  les  forêts  qui  s'étendaient  de  Mézières  a  Sedan  et  surtout 
à  l'endroit  où  se  trouve  la  poudrerie  de  Saint-Ponce.  Des  équipes  furent  orga- 
nisées qui  se  livrèrent  à  labatage  de  ces  aulnes.  Les  branches  défeuillées, 
servant  a  la  fabrication,  ne  devaient  jamais  dépasser  la  f?rosseur  d'un  pouce. 
Elles  étaient  mises  au  four  où  se  faisait  leur  dissécation  complète,  après 
larjuelle,  et  seulement  alors,  la  poudrerie  en  prenait  livraison  pour  les  con- 
vertir en  charbon,  réduit  ensuite  en  poussière  d'où  provenait  une  poudre  telle- 
ment meurtrière,  afiirme  la  tradition,  que  «  s'il  en  eût  été  besoin  elle  aurait 
détruit  rUunianité  tout  entière  »>. 


—  49  — 

Puis  viennent  les  produits  accessoires  :  locations  de  cliassos,  qui  produisent 
22,650  francs  en  moyenne,  dans  les  forets  domaniales,  et  50,000  francs,  tou- 
jours en  moyenne,  dans  les  forêts  communales;  carrières,  ardoisières,  conces- 
sions de  prises  d'eaux,  délivrance  de  parts  de  mousses  et  d'herbes;  produits 
qui,  dans  les  forêts  soumises  au  régime  forestier,  rapportent  annuellement 
60,000  francs.  Mais  le  principal  do  ces  produits  secondaires  est,  évidemment, 
le  quartzite  à  macadam  qui  se  trouve  par  veines  disséminées  dans  les  ter- 
rains schisteux  :  65,000  à  75,000  m.  cubes  de  pierres  pour  l'entretien  des  routes. 

Moyennant  une  légère  redevance,  on  abandonne  les  herbes  qui  poussent  dans 
les  forêts  domaniales  et  communales,  mais  à  condition  qu'elles  soient  arrachées 
à  la  main  ou  tranchées  à  la  faucille  :  seul  moyen  de  sauvegarder  les  jeunes 
semis.  En  outre,  le  bois  mort,  s'il  n'a  pas  d'usage  particulier,  est  abandonné 
aux  indigents  des  communes  riveraines,  lesquels  indigents  sont  inscrits,  chaque 
année,  sur  une  liste  que  dressent  ensemble  le  maire  et  le  percepteur,  puis  que 
vise,  ensuite,  l'Administration  forestière.  Dans  les  forêts  communales,  le  bois 
mort  est  concédé  gratuitement,  sur  la  demande  des  conseillers  municipaux; 
mais  il  n'est  permis  que  de  ramasser  «  le  bois  gisant  »;  défense  formelle  de 
prendre  le  »<  bois  mort  sur  pied  »,  ou  de  casser  aux  arbres  les  branches  mortes. 
Dans  les  vallées  de  la  Meuse  et  de  la  Seniov,  s'obtiennent  des  concessions  de 
feuilles  sèches,  à  condition  qu'elles  ne  servent  pas  de  litière  ou  de  nourriture 
pour  les  bestiaux.  En  outre,  tous  les  ans,  les  pauvres  peuvent  aller  trois  jours 
de  suite  ramasser  les  feuilles  morlos  nécessaires  au  renouvellement  de  leur 
couchage. 

PfHurages,  df^gnis,  dûlih.  —  Dans  le  nord  du  département,  existe  ce  qui  s'ap- 
pelle le  «  pâturage  des  forêts  >»,  malgré  les  nombreuses  doléances  de  l'Admi- 
nistration forestière;  soit  que  ce  droit  résulte  de  titres  anciens  pour  les  forêts 
domaniales,  ou  d'une  demande  formulée  par  le  Conseil  municipal  pour  les 
forêts  communales.  Sur  les  douze  forêts  domaniales  de  l'Ardenne,  huit  (Belval, 
Boult,  Ghàteau-Regiiault,  Franc-Bois,  Fronieleniies,  Sedan,  Mont-Dieu,  Signv- 
TAbbaye)  sont  grevées  d'un  droit  de  pâturage  au  profit  de  quarante  com- 
munes et  d'un  «  particulier  »,  le  fermier  de  la  ferme  de  Bar.  11  jouit  seul,  en 
eflVt,  du  pâturage  dans  la  forêt  du  Mont-Dieu,  i\\\  vertu  d'un  titre  des  plus 
authentiques  antérieur  à  la  Révolution.  Les  forêts  d'Elan,  de  la  Manise,  de 
Landève,  ne  sont  soumises  à  aucun  autre  droit  d'usage.  Soixante-treize  com- 
munes envoient  les  bestiaux  des  habitants  dans  leurs  forets  où  pâturent,  alors, 
environ  10,000  bêtes  à  cornes  et  2,800  chevaux.  Les  quatre-vingt-une'  foiVMs 
abandonnées  au  pAturage  ont,  en  leur  ensemble,  une  contenance  de  33,737  hec- 
tares. Deux  forêts  domaniales  sont  grevées  «  d'usages  aux  bois  »  :  celle  de 
Bel  val  et  celle  de  Boult;  pour  Boult,  le  droit  s'exerce  sur  le  bois  mort  et  le 
«  chablis  »;  pour  Belval,  sur  le  bois  mort  seulement.  (Voir  Bourgueil  :  L'sagks 

LOCAUX   ET  RÈGLKMKiNTS,  CtC.  —  Ed.  JoHv,   étlit.) 

Les  dégâts  en  f(>rêts  sont  orcasionnés  par  «  le  gros  gihior  »  :  sangliers,  re- 
nards, chevreuils,  et  aussi  lièvres  et  lapins;  parles  chenilles  et  les  hannetons; 
les  inc«Midies,  le  vcînt,  la  gelée,  la  neige,  le  verglas.  Les  grandes  variations  de 
température  engendrent  ce  que  l'on  nomme  «  gélivures  des  arbres  >»  —  surtout 
dans  le  Nord;  —  puis  «  la  roulure  »  ou  défaut  d'adhérence  entre  deux  couches 
annuelles  successives.  La  neige,  la  glace,  sont  red(Mitables,  parce  qu'elles  cour- 
bent les  arbres  sous  loui*  poids  on  leur  cassant  les  branches,  a  cm  point  qu'il 
est  nécessaire  de  les  abattre.  L«'s  incendies  sont  fréquents  aux  époques  de 
printemps  et  d'automn<'  et  sont  produits  assez  communément  par  les  fumeurs 
ou  les  étincelles  qui  s'éch;ipi»fnl  <les  locomotives  :  environ  une  trentaine  d'in- 
cendies par  an.  Quelquefois  aussi,  le  croirait-on,  ils  sont  allumés  par  les  con- 
lrebandiei*s  qui,  de  cette  façon,  attirant  les  douaniers  sur  les  lieux  du  sinistre, 
peuvent  alors  passer  leurs  ballots  en  toute  sécurité. 


—  oO  — 


Pou  nombreux  sont  les  délits  dans  les  bois  soumis  au  régime  forestier  : 
trois  cents,  tout  au  plus,  annuellement;  ce  qui  ne  fait  pas  trois  délits  par 
1,000  hectares,  alors  qu'en  France,  pour  la  même  superficie,  la  moyenne  dé- 
passe neuf.  L'Ardennais  aime  ses  forêts.  Environ  12  pour  cent  des  délin- 
quants sont  poursuivis  et  jugés  par  les  tribunaux;  les  autres  sont  admis  à 


transiger. 


IV.    ADMINISTRATION   FORESTIÈRE. 


Formant  avec  la  Marne  la  «  sixième  Conservation  »  dont  Charleville  est  le  chef- 
lieu,  le  département  des  Ardennes  est  divisé  en  quatre  inspections  forestières  : 

V Inspection  de  Charleville  a  pour  circonscription  les  cantons  de  Charleville, 
de  Monthermé,  de  Henwez;  et  dans  le  canton  de  Mézières,  les  communes  de 
Cons-la-firandville,  de  Gernelle,  d'Issancourt,  de  Lûmes,  de  Saint-Laurent,  de 
Ville-sur-Lumes,  de  Vivier-au-Court  et  de  Warcq. 

Vlnspeclion  de  Mézières  comprend,  dans  l'arrondissement  de  Mézières,  le 
reste  du  canton  de  Mézières,  les  cantons  de  Flize,  d'Omont  et  de  Signy- 
l'Abbaye;  l'arrondissement  de  Kethel;  l'arrondissement  de  Vouziers,  sauf  les 
communes  do  la  Borlière,  de  Belval-Bois-des-Dames,  de  Saint-Pierremont,  de 
Sommaulhe,  de  Vau\-en-Dieulet;  dans  l'arrondissement  de  Rocroi,  la  com- 
mune de  Vaux-Vilaine;  dans  l'arrondissement  de  Sedan,  les  communes  de 
Artaise-le-Vivier,  du  Mont-Dieu,  de  la  Neuville-à-Maire,  de  Raucourt  et  d'Ha- 
rau  court. 

\j  Inspection  de  Rocroi  est  formée  par  l'arrondissement  de  Rocroi,  moins  la 
commune  de  Vaux- Vilaine. 

{/Inspection  de  Sedan  comprend  l'arrondissement  de  Sedan,  moins  les  com- 
munes d'Artaise-lo -Vivier,  du  Mont-Diou,  de  la  Neuville-à-Maire,  de  Raucourt  et 
d'ilaraucourt  ;  et  dans  rarrondissoment  de  Vouziers,  les  communes  de  La  Ber- 
lière,  de  Bolval-Bois-des-Dames,  de  Saint-Pierremont,  de  Sommauthe  et  de 
Vaux-en-Dieulet. 

Inspection  de  Charleville.  -  Un  constîrvateur  des  forèls;  un  garde  spécial 
stagiaire  sédentaire;  un  brigadier  des  forêts;  un  inspecteur;  un  brigadier 
sédentaire. 

Cantonnement  de  Charleville.  —  lîn  inspecteur  adjoint;  brigade  n°  1  mixte  de 
(iespnnsart;  brigade  n*»  2  mixte  de  Mellier-Fontaine;  brigade  n®  3  communale 
des  Mazures. 

Cantonnement  de  MonthermfK  —  Un  garde  général  à  Monthermé  ;  brigade  n®  4 
mixte  de  Tliilay,  chef  fi  la  Neuville-aux-llayes  ;  brigade  n°  3  mixte  de  Mon- 
thermé, chef  à  la  Chitte-Collot,  territoire  de  Monthermé. 

Inspection  de  Mézières.  —  Vu  inspecteur;  un  brigadier  sédentaire. 

Cantonnement  de  Vouziers.  —  Un  inspecteur  adjoint;  brigade  n*»  i  domaniale 
ilu  Mont-Dieu;  brigade  n"  2  mixte  de  Boult-aux-Bois;  brigade  n°  3  de  Châtel- 
Chéhérv. 

Cantonnement  de  S igny-l* Abbaye.  —  Un  garde  général  à  Signy;  brigade  n°  4 
mixte  de  Signy-l'Abbaye,  chef  à  Tivoly;  brigade  n**  5  mixte  d'Elan. 

Inspection  de  Rocroi.  —  Un  inspecteur;  un  garde  sédentaire. 

Cantonnement  do  Rocroi.  —  Un  inspecteur  adjoint;  brigade  n°  i  mixte  de 
Sévigny-la-Forét;  brigade  n**  2  communale  de  Revin;  brigade  n°  3  communale 
de  Rocroi. 

Cantonnement  de  Fumay.  —  Un  garde  général,  à  Haybes;  brigade  n®  4  de 
llargnies;  brigade  n"  5  de  Fromelennes  ;  brigade  n**  6  mixte  de  Fumay;  bri- 
gade n"  7  communale  de  Vireux-Wallerand. 

Inspection  de  Sedan.  —  Un  inspecteur;  un  brigadier  sédentaire. 

Cantonnement  de  Sodan. —  Un  garde  général  ;  brigade  n°  i  mixte  de  Flei- 
gnoux;  brigade  n®  2  mixte  de  la  Chapelle. 


—  51  — 

Cantonnement  de  Mouzon.  —  Un  garde  général  ;  brigade  n°  3  mixte  de  Beau- 
mont;  brigade  n°  4  mixte  de  Puilly. 

LouFeterîe.  —  Le  but  de  la  louveterie  est  de  pourvoir  à  la  destruction  des 
loups  ou  de  tous  autres  animaux  dangereux.  Les  fonctions  de  lieutenants 
de  louveterie  sont  déterminées  par  les  ordonnances  des  20  août  1814  et 
20  juin  1845. 

Les  résidences  des  lieutenants  de  louveterie  sont  :  , 

1°  A  Charleville,  pour  les  cantons  de  Novion-Porcien,  de  Signy-l'Abbaye,  de 
Flize,  d'Omont,  et  pour  celui  de  Mézières,  moins  les  communes  de  Gons-la- 
Grandville,  de  Gernelle,  d'Issancourt-Rumel,  de  Lûmes  et  de  Saint-Laurent. 

2®  A  Monthermé,  pour  le  canton  de  Monthermé,  les  communes  de  Deville  et 
de  Laifour  exceptées;  pour  le  canton  de  Charleville;  et  les  communes  de  Gons- 
la-Grandville,  de  Gernelle,  d'Issancourt-Rumel,  de  Lûmes  et  de  Saint- Laurent, 
du  canton  de  Mézières. 

3°  A  Sedan,  pour  les  cantons  de  Sedan-Sud  et  de  Carignan. 

4<*  A  Sedan,  pour  les  cantons  de  Raucourt,  de  Mouzon  et  de  Sedan-Nord. 

î»<*  A  Buzancy,  pour  le  canton  de  Buzancy. 

%^  A  Grandpré,  pour  les  cantons  de  Grandpré,  de  Vouziers,  du  Chesne  et  de 
Monthois. 

7«  A  Rocroi,  pour  les  cantons  de  Rocroi,  de  Fumay,  à  l'exception  d(;s  com- 
munes de  Fépin  et  de  Montigny-sur-Meuse,  et  du  canton  forestier  d'Hargnies, 
dit  Bois-dU'Roi;  pour  le  canton  de  Renwez;  et  pour  les  communes  de  Deville 
et  de  Laifour  du  canton  de  Monthermé. 

8*»  A  Montigny-sw'-Meuse,  pour  le  canton  de  Givet  et  pour  les  communes  de 
Fépin  et  de  Montigny-sur-Meuse,  et  le  canton  forestier  d'Hargnies,  dit  Bois- 
du-Roi,  dans  le  canton  de  Fumav. 

9*  A  Signy-le-Petit,  pour  le  canton  de  Signy  et  celui  de  Rumigny. 

10*  A  Attigny,  pour  les  cantons  de  Tourteron,  d'Attigny  et  de  Machault. 

Une  loi  du  3  août  1882  fixe,  ainsi  qu'il  suit,  le  taux  des  primes  accordées' 
aux  destructeurs  de  fauves  : 

100  francs  par  tête  de  loup  ou  de  louve  non  pleine; 

150  francs  par  tète  de  louve  pleine; 

40  francs  par  tête  de  louveteau  ne  pesant  pas  8  kilogrammes. 

Lorsqu'il  est  prouvé  qu'un  loup  s'est  jeté  sur  des  «  êtres  humains  »,  celui  qui 
le  tue  gagne  une  prime  de  200  francs  payée  par  l'Etat. 


*J'^ 


(^  ^:^-A>:^A>j^^:<^A>:^  ^.^  ^.t^  A>:^  ^-.t^  ^<^  <i>:<^  4.. 


CHAPITRE   IV 


ARMÉS  ET  DOUANE 

I.  Organisation  militaire.  —  II.  Gendarmerie.  —  Œ.  Armée  territoriale;  poudres 
et  salpêtres.  —  IV.  Sapeurs-Pompiers.  —  V.  Douane. 


I.    OROANISATION    MILITAIRE. 


LA  ré»;ion  ijui  comprend  les  départeiiit^nts  des  Ainiennes,  de  TAube,  de  la 
Marne,  de  la  Meurthe-et-Moselle,  de  la  Meuse  et  des  Vosges,  forme  le 
0<^  corps  d'armée  dont  Le  quarliei*  général  est  à  Cbàlons,  où  réside  le 
commandant  du  corps  d'armé(?. 

A  Heiiiis,  la  12®  division  d'infanterie  comprenant  la  23*  et  la  24*  brigade. 
A  la  23<'  brigade  appartient  le  94*  rtyimeiU  d' infanterie  deUgtui^  qui  tient  gar- 
nison à  Mézières-Cliarlevilliî  et  dont  le  4"  bataillon  est  à  Verdun.  Le  général 
de  brigad(;  réside  à  Mézières,  et  Le  général  de  division  réside  à  Reims. 

Le  iil*  et  le  iiS'^  d'infaniet^ée  ik  ligtie  forment  la  24*  brigade.  La  partie 
principale  et  centrale  du  147®,  dont  le  4"  bataillon  est  à  Verdun,  tient  garnison 
à  (iivet;  la  portion  principale  du  itH'^  —  <lont  le  4*  bataillon  est  à  Verdun  et  la 
portion  centrale  à  Hocroi  —  tient  garnison  à  Se<lan. 

De  la  4*  division  de  cavalerie  —  général  de  division  en  résidence  à  Sedan  — 
dépend  la  4*"  brigade  de  dragons,  foiinant  le  /i"  et  le  2S^  dragons  en  garnison 
h  Sedan,  où  réside  aussi  \r  général  de  brigade. 

Le  ,'jf®  ràjimt'ut  de  cnirnsaicrs  est  à  Vouziers. 

Voici,  d'ailleurs,  la  rue  d'ensemble  des  régiments  ou  détacbenients  en  gar- 
nison dans  les  Ardennes  : 

A  Mêzidres  :  0I«  régiment  d'infanterie;  détachements  du  l'iO"  de  ligne,  de  la 
6«  section  de  commis  et  d'ouvriers  militaires  dadminislration,  de  la  0«  section 
de  secrétaires  détat-major  <'t  de  rccrulement;  .-J"  batterie  du  A^  bataillon  d'ar- 
tillerie à  pied,  au  fort  d«^s  Ayvclles,  cl  une  compagnie?  du  148*  d'infanterie; 
détachement  de  la  3"  compagnie  d'ouvriers  d'artillerie. 

A  (Jharleville  :  deux  compagnies  du  1M«  de  ligne. 

A  Villers-Semeuse  :  détaclu-menls  des  14®  et  23*  régiments  de  dragons. 

A  Sedmi  :  148"  régiment  dinfanlerie;  14®  et  23®  régiments  de  dragons;  déta- 
chement de  la  6®  section  de  commis  et  d'ouvriers  militaires,  de  la  6*^  section 
de  secrétaires  d'état-majnr  et  d»'  recrutement,  de  la  6®  section  d'infirmiers 
militaires. 


-  53  — 

A  Donchery  :  un  escadron  du  23*  ré'^imenl  de  drapons  de  Sedan. 

A  Givet  :  147»  régiment  d'infanterie;  i'«  batterie  du  3«  bataillon  d'artillerie 
à  pied;  détachements  de  la  6®  section  de  commis  et  ouvriers  militaires  d'ad- 
ministration, de  la  6*  section  d'infirmiers  militaires. 

A  Rocroi  :  un  détachement  du  i47*  d'infanterie  et  un  détachement  du  148*  d'in- 
fanterie. 

A  Vouziers  :  5«  régiment  de  cuirassiers. 


II.    GENDARMERIE. 

Vingt-six  légions  et  quatre-vingl-huit  compagnies  forment  en  France  la  gen- 
darmerie départementale.  Chaque  légion  est  commandée  par  un  colonel  ou  un 
lieutenant-colonel.  Elle  corapremi  autant  de  compagnies  qu'il  y  a  de  départe- 
ments dans  sa  circonscription.  La  Corse  est  divisée  en  deux  compagnies.  Donc, 
dans  chaque  département,  une  compagnie  que  commande  un  chef  d'escadron. 

La  compagnie  des  Ardennea  dépend  de  la  Vl«  légion;  son  chef  d'esca<lron 
réside  à  Mézières.  Elle  se  divise  en  trois  capitaineries,  deux  lieutenances  et 
tpMrante-quatre  biigades,  dont  vingt  et  une  à  pied  : 

Capitainerie  de  M(^ziéres,  comprenant  onze  brigades  :  deux  h  Mézières,  deux  à 
Charieville  (à  pied),  une  à  Flize,  une  à  Signy-l'Abbaye,  une  à  Gespuusart  (à  pied), 
une  à  Renwez  (à  pied),  une  à  Poix,  une  à  Monthermé  (à  pied),  une  îi  Nouzon 
(à  pied). 

Capitainerie  de  Rethel,  comprenant  huit  brigades  :  deux  à  Uethel  (dont  une  à 
pied),  une  à  Asfeld,  une  à  Château,  une  à  Chaumont,  une  à  Juniville  (à  pied), 
une  à  Novion-Porcien,  une  à  Amagne-Lucquy  (à  pied). 

Lieutenance  de  Rocroi,  comprenant  neuf  brigades  :  uno  à  Hocroi,  une  k  Fumay 
(à  pied),  une  à  Maubert-Fontaine,  une  à  liumigny,  une  à  Givet,  une  à  Signy- 
le-Petit,  une  à  Vireux-Molhain,  une  à  Hirnogne,  une  à  lievin  (ces  cinq  dernières 
à  pied). 

Capitainerie  de  Sedan,  comprenant  sept  brigades  :  deux  à  Sedan  dont  une  à 
pied),  une  à  Carignan,  une  à  Kaucourt,  une  à  Moiizon,  une  à  Margut,  une  à 
Vrigne-aux-Bois  (ces  deux  dernières  à  pied). 

Lieutenance  de  Vouziers,  comprenant  neuf  brigades  :  deux  h  Vouziers  (dont 
une  à  pied),  une  à  Buzancy,  une  à  le  (ihesne,  une  à  (irandpré,  une  à  Monthois, 
une  à  Machault,  une  à  Attigny,  une  à  Tourterou  (ces  deux  dernières  à  pied). 

III.    ARMÉE    TERRITORIALE. 

Les  arrondissements  de  Mézières,  de  Sedan,  de  Rocroi,  de  Montmédy,  et 
trois  cantons  de  l'arrondissement  de  Hriey  —  Longwy,  Longuyon,  Audun-le- 
Roman  —  font  partie  de  la  subdivision  de  ràjion  de  Mézières. 

Les  arrondissements  de  Hethel,  de  Vouziers  et  de  Reims  appartiennent  à  la 
subdivision  de  Reims. 

Ces  deux  subdivisions  sont  placées  sous  le  commandement  d'un  général  de 
brigade,  commandant  supérieur  de  la  défense  des  places  du  groupe  de  Reims 
et  gouverneur  de  Reims. 

Le  recrutement  vl  la  mobilisation  de  l'armée  territoriale  -  45®  régiment, 
lieutenant-colonel,  commandant  à  Montmédy  —  sont  assurés  par  les  soins  des 
bureaux  de  recrutement. 

Le  monopole  de  l'Etat  est  exercé,  en  ce  qui  concerne  la  fabrication  des  pou- 
dres, par  le  Ministère  de  la  guerre.  Les  opérations  relatives  (i  la  vente  sont 
placées  dans  les  attributions  du  Ministère  des  finances. 


—  ;>i  — 

Le  service  de  la  vente  des  poudres  est  réuni  à  celui  des  contributions  indi- 
rectes. Les  poudres  sont  expédiées  à  des  entreposeurs  qui  les  livrent  aux  débi- 
tants de  leur  arrondissement. 

Les  débitants  de  poudre  à  feu  sont  nommés  par  le  Préfet  ^décret  du 
25  mars  1852).  Un  tableau  indiquant  les  prix  de  vente  doit  être  affiché  dans 
chatjue  débit.  La  poudre  de  mine  n'est  délivrée  aux  mineurs,  aux  carriers,  etc., 
que  sur  le  vu  d'un  certificat  du  maire  et  de  l'ingénieur  des  travaux  en  cours 
d'exécution.  La  poudrerie  des  Ardennes  est  établie  sur  le  territoire  de  Lafran- 
cheville,  à  Saint-Ponce. 

IV.    SAPEURS-POMPIERS. 

Le  décret  du  29  décembre  1875  refile  l'organisation  dt's  corps  de  sapeurs- 
pompiers.  Le  Président  delà  République  nomme  les  officiers;  la  ilurée  de  leur 
mandat  est  de  cinq  ans.  Dans  deux  c(»nt  quatre-vingt-seize  communes  des 
Ardennes,  une  compagnie  de  sapeurs-pompiers,  formant,  toutes  ces  compagnies 
ensemble,  un  effectif  d'environ  8,00()  hommes. 

In  capitaine  et  un  lieutenant  de  pompiers  :  à  Charleville,  à  Mézières,  à  Nouzon, 
à  Signy-l'Abbaye,  à  Vendresse,  à  Asfeld,  à  Rannogne,  à  Juniville,  à  Neuville- 
en-Tourne-à-Fuy,  à  Hethel,  à  Saint-Geimainmonl,  à  Saulces-Mondin,  a  (iivct, 
à  Tagnon,  à  Signy-le-Petit,  à  Beauniont,  à  Hemilly-Aillicourt,  à  Sedan,  à 
Vrigne-aux-Bois.  à  Alland'huy,  à  Attigny,  à  Voncq,  à  Vouziers,  à  Kcordal. 

In  lieutenant  seulement  :  à  Launois,  à  Thin-le-Moutier,  à  Vivier-au-Court,  à 
Aniagne,  a  Avaux,  à  ChiUeau-Porcien,  a  Chesnois-Auboncourt,  à  Doumely,  à 
(iiviy,  à  .Neuflize,  a  Novion,  à  Novy-Chevriéres,  à  Perthes,  à  Sery,  à  Vi(d-Sainl- 
Hemy,  à  llimogne,  à  Donchery,  à  Floing,  à  Haucourt,  à  Buzancy,  aCharbogne, 
à  Le  (îliesnr,  a  Nouait,  à  Saint-Ktienne-à-Arnes,  à  Tourteron,  à  Vrizy. 

Dans  toutes  les  autres  communes,  seulement  des  anus-lieutenants. 


V.    LA     DOUANE. 

Généralité.  —  La  Direction  des  douanes  se  divise  en  deux  branches  abso- 
lument distinctes,  mais  cependant  s(ïlidaires  l'une  de  l'autre  : 

1"  L«*  seivice  sMentuire,  ou  des  bureaux; 

2^*  Le  service  actif,  ou  des  brigades. 

L«»  service  sédentaiie  vérilio  l»*s  marchandises  et  contrôle  la  perception  des 
dnuts;  délivre  toutes  les  expéditions,  tous  les  «  titres  de  mouvement  »  propres 
â  gar;mtir  le  recouvrement  des  droits. 

Le  service  actif  s*opp()se,  par  une  surveillance  permanente  des  côtes  et  des 
frontières,  aux  importations,  aux  exportations  (jue  Ion  tenterait  d'effectuer  en 
l'rautle  ou  au  mépris  «les  prohibitions.  Il  concourt  aussi,  dans  une  certaine 
niesiin*,  à  la  police  générale.  En  cas  de  guerre,  les  douaniers  seraient  enrégi- 
mentés dans  l'armée  active. 

Administration.  —  L'Administration  douanière,  sous  l'autorité  immédiate 
du  Ministre  des  finances,  est  dirigée  parmi  Directeur  général,  assisté  de  deux 
administrateurs,  résidant  à  Paris. 

La  Direction  de  Charleville  compiend,  dans  le  département  des  Ardennes  : 

y  directeur,  en  résidence  à  Charleville; 

ô"  Commis  de  direction  ; 

2  in^pecienrs,  dont  l'un  habite  Givef,  et  le  second  Sedan.  Un  troisième  ins- 
pecliMir  réside  à  Hirson,  dans  l'Aisne.  Sa  sphère  d'action  s'étend  jusqu'à  Gros- 
Caillou  en  première  ligne  et  juscju'à  Maubert-Kontaine  en  deuxième  ligne; 

2  rrrereurs  principaux,  résidant  à  (iivet  et  à  Charleville  —  certains  bureaux 


•  ).> 


situés  dans  les  Ardennes  sont  rattachés  à  la  recette'  principale  dAnor  {.Noril;  — 
appartenant  à  la  direction  de  Chaiieville  ; 

7  vérificateurs  ou  vérificateurs -adjoint s ,  4  4  commis  principaux  ou  commis, 
36  receveurs  subordonnés  ou  receveurs  buralistes,  40  capitaines.  19  lieutenants 
ou  SOUS' lieutenant  s,  4  garde-magasin,  7  i  brigadiers,  80  sous-brigadiers,  67  o  pré- 
posés ou  préposés  visiteurs,  7  femmes  visiteuses.  Le  personnel  douanier  atteint, 
aloi^,  le  chiffre  de  930  dans  le  département  des  Ardennes. 

Bureaux  et  brigades.  —  Trente-sept  bureaux  :  Auvillers,  Bosséval,  Braux, 
Carignan,  La  Chapelle,  Gharleville,  Flohimont,  Funiay,  (iespunsart,  Givet-gare, 
(iivet  (route  de  Beauraing),  Givel  (route  de  iNaniur),  Givet  (route  de  Philippe- 
ville),  Gué-d'Hossus,  Hargnies,  Hauts-Buttés,  Hautes-Hivières,  Hierges,  îlly, 
Margny,  Matton,  Messempré,  Mogues,  Monthernié,  La  Neuville-aux-Joûtes, 
Nouzon,  Pouru-aux-Bois,  Regniowez,  llenwez,  Hevin,  Rocroi,  Saint-Menges, 
Sedan,  Signy-le-Petit,  Le  Theux,  Vireux,  Vrigne-aux-Bois. 

Soixante-quatorze  brigades.  —  Arreux,  Auge,  Auvillers,  Bazeilles,  Beaulieu, 
Bosséval,  Bourg-Fidèle,  Braux,  Carignan,  Maubert-Fontaine  (aux  Censes-Gal- 
iois),  La  Chapelle,  Charleniont-Ciivet,  Charleville,  Chilly,  Cons-la-(irandville, 
Damouzy,  Donchery,  Douzy,  Eteignières,  Signy-le-Petit  (aux  Fosses-Rousseaux), 
Funiay,  Fromelennes,  Gernelle,  Gespunsart,  Givet-ambulante,  Givet-gare,  Givet- 
iigne,  Regniowez  (aux  Gros-Cailloux),  Gué-d'Hossus,  Harcy,  Hargnies,  Rauts- 
Buttés,  Hautes-Rivières,  Haybes,  Herbeuval,  Hierges,  Illy,  Landrichamps, 
Linay,  Linchamps,  Lûmes,  Rucroi  (à  la  Maison-Brûlée),  Margut,  Matton-ambu- 
lante,  Matton-ligne,  Maubert-Fontaine,  les  Mazures,  Messincourt,  Auvillers  (à 
Mon-Idée),  Monthermé,  Neuville-aux-Jofttes,  Neuville-aux-Tourneurs,  Nouvion, 
Nouzon,  Pouru-aux-Bois,  Puilly,  Regniowez,  Renwez,  Revin,  Signy-le-Petit- 
iigne,  Signy-le- Petit-ambulante,  La  Taillette,  Rocroi,  Vireux -ligne,  Vireux- 
station,  Le  Tremblois,  Vrigne-aux-Bois,  Saint-Menges,  Villers-Cernay,  Treni- 
blois,  Sapogne,  Le  Theux,  Sedan,  Sachy. 

Mouvement  des  bateaux,  marchandises,  visites,  droits.  —  Pendant  l'année  4897 
(nous  prenons  cette  année  comme  moyenne),  2,5o8  bateaux  sont  entrés  dans 
les  Ardennes  par  Givet.  Il  en  est  sorti,  toujours  par  Givet,  2,446.  Les  produits- 
importés  par  la  voie  fluviale,  à  Givet,  consistent  surtout  en  houille  et  en  blé. 
Le  service  des  douanes  s'assure,  par  des  sondages  nombreux  et  de  fréquentes 
«  tranchées  >»,  que  les  cargaisons  ne  cachent  point  des  marchandises  dites 
de  contrebande.  Ce  service  procède,  également,  à  des  investigations  dans 
les  cabines  et  sous  l'embarcation.  Le  poids  de  la  cargaison  —  dont  la  mise  à 
terre  n'est  réclamée  que  dans  des  circonstances  tout  exceptionnelles  —  est 
déterminé  au  moyen  des  procès-verbaux  de  jauge  et  d'une  écjuerre  spéciale, 
appliquée  à  des  endroits  différents  de  la  bélandre,  pour  constater  renfonce- 
ment exact  de  celle-ci. 

Le  poids  des  marchandises  entrées  par  la  Meuse,  pendant  Tiinnée  1897,  s'est 

élevé  a 598,268  tonnes 

et  celui  des  marchandises  exportées  par  le  même  pohit  fut  de. .     330,642  tonnes 

Total 928,910  tonnes 


/ 


Le  montant  des  droits  de  douane  perçus  pendant  cette  même  année  189 
sur  les  produits  acquittés  au  port  de  Givet,  fut  de fr.        654,400 

Les  droits  recouvrés  dans  les  autres   bureaux  du  département 
des  Ardennes  s'élevèrent,  pour  la  même  période,  à 2,467,800 

Au  total 3,122,200 

Et  pour  la  France  entière,  à  477,216,000  francs. 

Les  douaniei^s  de  service  au   port  de  Givet  ont  pour  mission  d'empêcher 
tout  débarquement  clandestin  et  de  veiller  à  ce  que  les  bateliers  remplissent 


—  56  — 

exactement  les  diverses  formalités  de  douane.  Ils  procèdent  en  outre,  sous  la 
direction  du  vérificateur,  à  la  visite  îles  embarcations;  ils  font  aussi,  parfois, 
la  «  visite  à  corps  «  des  mariniers. 

Service  des  fiouaniers  dans  les  bureaux  et  dans  les  gares  frontières.  —  Le  ser- 
vice d'un  assez  f^rand  nombre  de  bureaux  exi^^e  l'adjonction  d'un  employé  de 
brigade,  lequel  est  appelé  :  pr&posi^-planion.  Il  surveille  surtout  «  les  mouve 
raenis  »  qui  ont  lieu  devant  le  bureau;  exécute,  sous  les  yeux  du  receveur,  le 
travail  manuel  se  rattachant  aux  opérations  de  la  visite;  s'oppose  par  la  force, 
le  cas  échéant,  au  passage  des  véhicules  qui  refuseraient  de  s'arrêter  devant 
le  bureau.  Aussi  a-t-il  fusil,  baïonnette  au  fusil  et  cartouches. 

Dans  les  j^ares,  les  agents  de  brigades  sont  chargés  de  veiller  à  la  garde  des 
marchandises,  d'assurer,  par  des  escortes,  l'arrivée  de  ceilains  produits  à  leur 
destination,  enfin  de  seconder  les  employés  du  service  sédentaire  dans  toutes 
les  opérations  malérielles  de  la  visite,  telles  que,  par  exemple  :  sondages  des 
wagcms,  «  visite  »  des  voyageurs  et  de  leurs  bagages. 

Douaniers  en  forêts.  —  Les  postes  des  douanes  échelonnés  le  long  de  la  fron- 
tière doivent  garder,  chacun,  une  certaine  étendue  de  terrain  —  en  termes 
administratifs,  nommée  «  penthière  >»  —  contre  les  tentatives  des  fraudeurs 
qui,  on  le  sait,  recourent  à  toutes  les  ruses  pour  tromper  la  vigilance  des 
douaniers.  Sans  relâche,  de  jour  et  de  nuit,  les  agents  exercent  par  escouades, 
généralement  de  deux  hommes,  au  moyen  de  marches  et  de  contre- marches, 
d'observations,  de  factions,  d'embuscades,  de  patrouilles,  une  surveillance 
armée  permanente  qui  s'effectue  aussi  bien  sur  les  routes  que  dans  les  bois 
ou  en  rase  campagne. 

Dans  tous  leurs  services,  les  douaniers  sont  armés  du  fusil  ou  du  revolver. 
Lorsqu'ils  doivent  tenir  embusc<ide,  la  nuit,  ils  se  munissent  d'un  sac  à  pieds, 
en  peau  de  chèvre  ou  de  mouton,  qu'ils  transportent  sur  le  dos  dans  un  cadre 
ou  pliant.  Parvenus  à  destination,  ils  développent  le  tout  et  s'introduisent  dans 
le  sac  pour  se  préserver  du  froid  et  de  Ihumidité.  L'un  veille  pendant  que  sou 
camarade  se  livre  au  repos.  La  surveillance  nocturne  se  répartit  de  deux  heures 
en  deux  heures.  En  temps  de  service,  il  ne  doit  point  manger.  A  hii  de  régler 
ses  repas,  sachant  qu'il  pourra  rester  absent  de  son  domicile  quelquefois  dix 
ou  douze  longues  heures.  Service  parfois  dangereux,  lorsque  le  douanier  se 
trouve  aux  prises  avec  des  contrebandiers,  que  n'effraie  point  le  meurtre. 
Mais,  homme  de  devoir,  homme  de  dévouement,  le  douanier—  nous  en  avons 
et  nous  en  aurons  encore  sans  doute  d'éclatants  exemples  dans  les  Ardennes  — 
se  montre  toujours  digne,  pîir  son  énergie,  par  son  courage,  de  la  déficate  et 
périlleuse  mission  qui  lui  est  confiée. 

Droits  de  prises.  —  Les  douaniers  ont  droit  à  une  part  de  saisie  dans  toutes 
les  captures  qu'ils  opèrent.  Cette  part  est  prélevée  sur  le  produit  de  la  vente 
des  marchandises  et  sur  le  montant  des  sommes  réalisées  à  titre  de  transac- 
tion ;  elle  est  égale  aux  quatre  dixièmes  du  produit  total.  Il  leur  est  aussi 
alloué  une  prime  pour  chaque  arrestxition  de  délinquant  ;  celle-ci  est  fixée, 
suivant  le  cas,  à  5,  10,  15  ou  30  fia  nos. 

Chiens  de  douaniers  cl  chiens  de  contrebandiers.  —  Les  douaniers  trouvent, 
dans  les  chiens,  d'utiles  auxiliaires  pour  réprimer  la  fraude.  Doués  d'un  flair 
subtil,  ces  animaux,  lorsqu'ils  sont  bien  dressés,  éventent  les  contrebandiers 
h  de  grandes  distances,  et,  par  de  sourds  grognements  ou  d'autres  démons- 
trations particulières,  ils  éveillent  l'attention  de  leurs  maîtres;  puis  ils  les 
entraînent  rapidement  du  côté  où  se  trouvent  les  délinquants,  qui  n'ont  plus 
alors  que  la  ressource  —  lorsqu'elle  leur  reste  —  de  s'(;nfuir  en  toute  hâte, 
en  abandonnant  leur  chargement.  D'autres  fois,  ils  découvrent,  en  pleine  forêt, 
des  caches  habilement  masquées  par  des  feuilles  ou  de  la  terre,  et  i*enfermant 
des  «  charges  »  complètes  de  fraudeurs. 


—  57  — 

Dans  les  pays  où  les  chiens  de  contrebandiers  activent  la  fraude,  on  recourt 
aux  chiens  de  service  pour  la  combattre.  Chaque  chi(;n  fraudeur  abattu  — 
plus  de  1,200  en  l'année  1897  —  rapporte  une  prime  de  3  francs. 

Procès  de  contrebande.  —  Le  nombre  des  infractions  constatées  par  procès- 
verbaux  dans  les  Ardennes  est  do  500,  en  moyenne,  chaque  année. 

Ces  infractions  produisirent,  pendant  l'année  1897,  environ  100,000  francs. 
Mais  ce  chiffre  serait  de  beaucoup  supérieur  :  1**  si  l'on  attribuait  au  tabac  sa 
valeur  réelle,  12  fr.  50  le  kilog.  au  lieu  de  lui  donner  le  prix  que  fixe  la  régie 
pour  ses  achats,  soit  2  francs  le  kilog.,  tabac  haché,  et  0  fr.  50,  tabac  en 
poudre  ;  2°  si  l'on  ne  détruisait  pas  les  allumettes  et  si  l'on  ne  répandait  point  le 
pétrole,  qui  deviennent  alors  des  marchandises  perdues;  3°  enfin,  si  l'on  ne 
déduisait  pas  du  produit  à  répartir  les  droits  d'entrée  des  marchandises  sai- 
sies, lesquels,  pour  le  café,  par  exemple,  sont  de  156  francs  par  100  kilo- 
grammes. 


^îJl»^ 


CHAPITRE  V 


■3»C- 


LES  ROUTES  ET  LES  VOIES  FERREES 

I.  Routes  nationales.  —  n.  Chemins  vicinaux.  —  m.  Voiries  rurales.  —  IV.  Chemins  de 
fer.  —  V.  Lignes  secondaires.  —  VI.  Ensemble  kilométrique  ;  stations  ;  voyageurs 
et  marchandises.  —  Vn.  Importance  dans  la  ligne  générale  des  principales  gares 
des  Ardennes.  —  Vm.  Réseau  départemental  à  voies  étroites.  —  IX.  Projets  de 
voies  départementales  nouvelles. 


I.    ROUTES    NATIONALES. 

LES  roules  sont  dites  :  1**  routes  naiwnales  construites,  (Mitreteniies  aux 
frais  dtî  l'Etat;  2"  chemins  vicinaux  construits  et  entretenus  aux  frais 
des  communes,  avec  ou  sans  subvention  de  l'Etat  ou  du  département. 

Les  routes  ntttionales  qui  traversent  le  département  des  Ardennes  sont  : 

Route  «o  39,  de  Monlreuil-sur-M(îr  à  Mézières.  —  Longueur  dans  le  dépar- 
tement :  19  k.  9  h.  —  Auge,  Auvillers-les-Forges,  Maubert-Kontaine,  et  le 
Tremblois-les-Hocroi. 

Route  n°  46,  de  Marie  à  Verdun.  —  Longueur  :  9i  k.  1  h.  —  Kraillicourt, 
Seraincourt,  Hemaucourt,  Ecly,  Rethel,  Sault-les-Hethel,  Biermes,  Ménil- 
Annelles,  Pauvres,  Bourcq,  Biaise,  Vouziers,  Longwé,  (îrandpré,  Saint-Juvin, 
Fléville,  Apremont. 

Roule  n**  47.  de  Vouziers  à  Longuyon.  —  Longueur  :  28  k.  8  h.  —  Longwé, 
La  Croix-aux-Bois,  Boull-aux-Bois,  (iermonl,  Harricourt,  Bar,  Buzancy,  N(»uart. 

Route  n"  49,  de  Valenciennes  à  Luxembourg.  —  Longueur  :  0  kilom.  —  Givet. 

Route  /i"  ô'/,  de  Givet  à  Orléans.  —  Longueur:  133  kilom.  —  Givet,  Vireux- 
Molliain,  Montigny-sur-Meuse,  Képin,  Haybes,  Funiay,  llyraumont  (Hocroi), 
Le  Tremblois,  Uimogne,  Harcy,  Lonny,  Cliron,  Tournes,  Charleville,  Mézières, 
Mohon,  Lafrancheville,  Boulzicourt,  Yvernaumont,  Poix,  Montigny-sur-Vence, 
Raillicourt,  Launois,  Faissault,  Neuvizy,  vSaulces-Monclin,  Vauzelles  (Aubon- 
court),  Novy,  Helliel,  Sault  et  Tagnon. 

Route  ?i"  6*4.  de  Mézières  à  Belfort.  —  Longueur  :  41  k.  8  h.  —  Mohon, 
Villers-Semeuse,  Les  Ayvelles,  Elaire  ((ilhalandry),  Flize,  l)om-le-Mesnil,  Don- 
chery,  Stîdan,  Balan,  Bazeilles,  Douzy,  Mairy,  Mouzon. 

Route  yi"  77,  de  Nevers  à  Sedan  et  à  Bouillon.  —  Longueur  :  66  k.  3  h.  — 
Vouziers,  Cheslres,  Ballay,  Quatre-Champs,  Les  Alleux,  Le  (^hesne,  Tannay, 
Chémery,  (ihéhéry,  Cheveuges,  Fréiiois,  Sedan,  Givonne  et  La  Chapelle. 

Longueur  totale,  dans  le  déparlement,  de  ces  sept  roules  placées  sous  la 
surveillance  des  ponts  et  chaussées  :  386  k.  9  h. 


—  59  ~ 


II.    CHEMINS    VICINAUX. 


Les  chemins  vicinaux  du  «léparteiiKMit  sont  divisés,  suivant  leur  impor- 
ta nco,  en  trois  catégories  : 

1°  Chemins  de  grande  communication  conipnMiant  les  anciennes  routes  dépar- 
tementales; 2*^  Chemins  d'inUrèi  commun;  3"  Chemins  vicinaux  ordinaires. 

Le  développement  de  ces  différentes  voies  est  : 


CATÉGORIES 

c  " 

a 

conslruiU'ii 

ou  en 
ronstruction 

LONGUEURS 
en  lacune 

toUleii 

Chemin$>  île  grande  couununicatiou. . . 
(Chemins  d'intérêt  coiuuiun 

55 
99 

k.         m. 
1.299  300 
1.354  500 

1.953  100 

k.        m. 

4  000 

21  800 

1.264  200 

k.         m. 

1.303  300 
1.376  300 

3.217  300 

Chemin?  vicinaux  de  petite  commuui- 
CtitioQ  ou  commuuaux 

ToTAirx 

» 

4.606  900 

1.290  000 

0.896  900 

Un  grand  nombre  de  communes  sont  reliées  entn*  elles  par  des  voies  via- 
bles. En  dehors  des  chemins  frappés  d'intenlit  par  l'autorité  militaire,  il  n'y 
a  d'exception  que  pour  les  communes  dont  les  charges  actuelles  sont  trop 
considérables  ou  dont  les  ressources  ne  suffisent  pas  pour  entreprendre  des 
travaux  coûteux. 

Entretien  des  chemins  vicinaux.  —  Les  chemins  de  grande  communication  et 
d'intérêt  commun  sont  entretenus  par  44  agents  du  service  vicinal,  o40  canton- 
niers et  chefs  cantonniers,  au  moyen  iU'>  prestations  et  des  centimes  spéciaux 
fournis  par  les  communes  intéressées,  qui  sont  subventionnées,  au  besoin,  par 
le  département.  Leurs  représentants  au  (Conseil  général  fixent  les  contingents 
des  communes  en  prestations  et  centimes. 

L'entretien  des  chemins  vicinaux  ordinaires  est  entièrement  à  la  charge  des 
communes. 

Toutes  les  dépenses  d'entretien  sont  faites  sans  la  pîirticipation  de  l'Etat 
qui  ne  subventionne  que  les  travaux  neufs. 

Matériaux  employés.  —  Les  chaussées  de  presque  tous  les  chemins  de  grande 
communication  et  d'intérêt  commun,  très  fréquentés,  sont  entretenues  au  moyen 
de  matériaux  durs  provenant,  notamment,  des  carrières  françaises  situées  le 
long  de  la  frontière  belge. 

Les  chemins  de  petite  communications  S(uit,  à  de  rares  exceptions  près,  entre- 
tenus au  moyen  de  matériaux  du  pays,  bons  ou  médiocres,  ne  nécessitant  (jue 
peu  de  frais  d'acquisition  ou  de  transport. 

III.    VOIRIE    RURALE. 


Le  système  des  v(»ies  de  communication  du  département  est  complété  par 
un  réseau  de  chemins  ruraux  ou  d'exploitation  qui  présentent,  au  point  de 
vue  agricole,  une  importance  considérable. 


—  60  — 

Jnsqii'on  1881,  It's  comnninos  ne  pouvaii'iit  lé^^alemont  s'imposer  des  sacri- 
ficos  oxlraoniinaircs  vu  faveur  des  chemins  ruraux. 

lis  jouissaient  bien,  depuis  1870,  dans  quelques  rares  eommunes,  des  pres- 
tations excédant  les  besoins  des  chemins  vicinaux;  mais  leur  viabilité  ne  put 
être  améliorée  sérieusement  que  sur  une  faible  étendue. 


IV.    CHEMINS    DE    FER. 

Les  grandes  lignes.  —  Quatre  grandes  lignes  partent  de  Charleville, 
savoir  : 

1"  De  Charleville  à  Paris.  —  (îares  à  Mohon,  Lafranclieville  (halte),  Boulzi- 
coui't,  (iuignicourt  (halte),  Poix,  Launois,  Saulcrs-Monclin,  Amagne-Lucquy, 
Rethel.  Tagnon,  le  Chàtelet. ..  Reims...  Paris.  —  06  kilomètres  dans  les 
Ardennes. 

2°  De  Charleville  à  Givel  et  Bnucelka.  —  (iares  à  iNouzon,  Joigny  (halte), 
Braux-Levrezy,  Montliermé-Château-Re^nault-Bogny,  Devilh*,  Laifour  (halte;, 
Revin,  Fumay,  Haybes,  Vireux  (tète  de  ligne  pour  la  Belgique  par  Charleroi), 
Aubrives  (halte),  Givel. . .  et  Brux<dles.  —  66  k.  8  dans  les  Ardennes. 

3*  De  Charleville  à  Hirson,  avec  déviation  entre  Tournes  et  Auvillers-les- 
Forges.  —  Gares  h  Belval-Sury  (halte),  Tournes,  Lonnv-Renwez,  Rimogne,  le 
Tremblois  (halte),  Mauh(»rt-Fontaine,  Auvilh»rs,  Signy-le-Pelit.. .  Hirson  et  le 
Nord.  —  41  kilomètres  dans  les  Ardennes. 

Sur  la  déviation,  outre  les  gares  aux  points  d'al tache,  gares  à  Laval-Morency, 
BIonibav-Etalle  (halte\ 

4°  De  Charleville  à  Auilim-le-Homan,  Thionville  et  Metz.  —  Gares  à  Mohon, 
Lûmes  (halte),  Nouvion,  Vrigne-Meuse,  Donchery,  Sedan,  Pont-Maugis,  Ba- 
zeilles,  Douzy,  Pouru-Brévilly,  Sachy  (halte),  Carignan,  Blagny  (halte),  Margut... 
Montmédy,  Audun-le-Roman  et  Thionville.  —  51  k.  5  dans  les  Ardennes. 


V.    LIGNES    SECONDAIRES. 

1°  De  Sedan  ^  Verdun  et  Lhouville.  —  Gares  à  Pont-Maugis,  Rerailly-Ailli- 
court,  Autrecourt,  Villers,  Mouzon,  Létanne-Beaumont...  Pouilly,  Stenay, 
Verdun,  Lérouville.  —  23  k.  6  dans  les  Ardennes. 

2«  D' Amagne-Lncqny  à  IV^igny.  —  Gares  à  Amagne  (village),  Alland'huy, 
Attigny,  Rilly-Semuy,  Voncq,  Vrizy-Vandy,  Vouziers,  Savigny,  Saint-Morel. 
Monlhois,  Challerange,  Aulry. ..  Sainte-Menehould. ..  Révigny. —  49  k.  2  dans 
les  Ardennes. 

3"  \y Amagne  à  Hirson.  —  Gares  à  Novy  (halte),  Novion-Porcien,  Wasigny, 
Draize-la-Romagne ,  Montmeillant-Saint-Jean ,  Liart,  Rumigny,  Aubenton... 
Hirson.  —  44  k.  7  dans  les  Ardennes. 

4°  De  Challerange  a  Apremont.  -  (ijirrs  à  Vaux-les-Mouron  (halte),  Senuc- 
Termes,  Grandpré,  Marcq-Saint-Juvin,  Cornay-Fléville,  ChiUel-Chéhéry,  Apre- 
mont.  —  25  kilomètres  dans  les  Ardennes. 

0°  D(î  Laon  à  Liart.  —  9  k.  2  d;ins  les  Ardennes. 

6**  De  BazancQurt  à  Challerange.  —  13  k.  8  dans  les  Ardennes. 

7"  Do  Givet  n  Mariembourg,  Chimag  et  Hirson.  —  1  k.  9  dans  les  Ardennes. 

S°  De  VireH.v  n  Mariembourg  et  à  Charleroi.  -■■  2  k.  4  dans  les  Ardennes. 

9°  De  Remilhj  à  liaueourt.  -  (lares  à  Angecourt,  Ilaraucourt,  Raucourt.  — 
6  k.  3. 

40^  De  Carignan  à  Messempré,  —  Gares  à  Osnes-Pure,  Messerapré.  — 
6  k.  4. 


-  6«  — 

11°  De  Vrigne-Meuse  à  Vrigne-aux-Bols  (tramway),  avec  gare  intermédiaire 
à  Vivier-au-Court.  —  4  k.  7. 

120  [)e  la  gare  de  Monthermô  à  Monlhennt^  et  Phade  (tramway).  —  4  kilom. 

Ces  quatre  dernières  petites  lignes,  construites  comme  chemins  do  fer  dépar- 
tementaux et  exploitées  par  la  Compagnie  de  TEst  pour  le  compte  du  dépar- 
tement. 

VI.    ENSEMBLE    KILOMÉTRIQUE;    STATIONS;    NOMBRE   DE   TRAINS; 

VOYAGEURS   *    MARCHANDISES. 

Vensemble  kilométrique  du  réseau  de  l'Est  dans  les  Ardennes  est  do  411  kilo- 
mètres. 

Siaiums,  72;  haiUB,  44;  points  d'arrêts  en  pleine  voie,  4.  Ensemble,  90. 

Passages  a  niveau  gardés,  279;  passages  à  niveau  non  gardés,  120;  sans  bar- 
rièreSp  54;  pour  piétons,  37.  En  total,  496  passages  à  niveau. 

Trains  de  voyageurs  circulant,  par  vingt-quatre  heures,  sur  les  voies  ferrées 
des  Ardennes,  87;  plus  18  trains  de  marchandises  prenant  des  voyageurs.  — 
Trains  de  marchandises,  92.  —  Tramways  par  traction  de  chevaux,  26. 

Nombre  de  voyageurs  annuels  expédiés  par  les  différentes  gares  ou  stations 
intermédiaires,  2,719,528.  Nous  avons  pris  comnKî  exemple  l'année  1897. 

Tonnage  des  marciiandises  expédiées  pendant  cette  même  année  1897  :  en 
grande  vitesse,  20,188  tonnes;  en  petite  vitesse,  1.600,348  tonnes.  Total, 
4,620,536  tonnes. 

VIL    IMPORTANCE   DANS   LA   LIGNE  GÉNÉRALE   DES    PRINCIPALES 

GARES    ARDENNAISES. 


NOMS 
de:» 

•  T  A  T  I  O  n  9 


Charleville 

Sedan  

Rethel 

Vouziers» 

Givct  

Vireux-Molhain 
Amagne-Lucquy 


Z        c 

W      5 
S  -  o 

<  o'Z 

H  »  2 
O  m  • 

o  — 

û     S 

?      > 

Z      2 


28 
35 
95 
84 
14 
13 
130 


L 


NOMBRES 


des 
Toyagf!ors 

exp«'dié7' 


474.228 
296.357 
105.248 
68.974 
73.144 
43.328 
38.576 


des  lonnf'9  expi-dièe:» 


grande 

VitOi'SO 


Tonnes 

3.869 
2.559 
1.031 
892 
867 
167 
401 


petite 

vitesse 


Tonnes 

61.677 
37.955 
24.055 
30.892 
272.079 
396.426 
27.507 


des 
vorageors 


fr.  e. 

016. •;32  58 
424.743  26 
163.611  96 
H8.05:')  36 
149.610  55 
44.511  90 
46.765  20 


PRODUITS 


des  hegnjres, 

messa^rie». 

ToitureB, 

etc.,  etc. 

srande  vitesj'e 


fr.        c. 

85.870  97 
82.-588  60 
20.740  55 
14.9:U  15 
.57.623  19 
2.946  94 
10.829  35 


de  la 
petite  TÏtesse 


fr. 

487.706  96 
386.029  74 
103.279  01 
192.034  20 
1.828.897  29 
1.990.517  73 
140.111   10 


Totaux 


fr,  c. 

1.190.110  51 

893.361  60 
288.081  52 
325.023  71 
2.036.131  03 
2.037.976  57 
197.705  65 


Réseau  de  VEsU  —  Voici  maintenant  les  chitTres  pour  le  réseau  tout  entier 
de  1  Est,  pendant  cette  même  annéf  1897  prise  comme  moyenne  : 

Gares,  stations  et  haltes,  869;  voyageurs,  i>7, 105,733;  tonnes  par  grandt.'  vitesse, 
331,271  ;  tonnes  par  petite  vitrssc,  l."),7.-)8,7l);)  ;  produits  fournis  par  tes  voya- 
geurs, 59,042,316  fr.  .'>0  ;  prc></w/7.s  en  grande  vitesse  (bagages,  messageries,  etr.J, 
15,3o3,079  fr.  88  ;  produits  du  tonnage  en  petite  vitesse,  02,570,977  fr.  05.  lieeettcs 
générales,  167,560,973  fr.  49. 


—  62  — 

VIII.   RÉSEAU    DÉPARTEMENTAL   A  VOIE  ÉTROITE. 

Concédé  pour  cinquante  ans  à  la  «  Société  anonyme  des  chemins  de  fer 
départementaux  à  voie  étroite  des  Ardennes  ».  L'écartement  entre  les  rails 
est  de  0  m.  80. 

\^  Ligne  tle  Le  Tremblais  à  Rocroi,  12  kilomètres  en  exploitation.  —  Gares  : 
Le  Tremblois  (ligne  de  Charleville  à  Hirson),  gare  commune  à  la  Compagnie 
de  l'Est  et  h  la  Compagnie  départementale;  Bourg-Fidèle,  avec  deux  embran- 
chements reliant  la  voie  aux  usines  Dévie  et  Péchenard  ;  Sainte-Philomène 
(halte);  Hocroi. 

Différents  projets  sont  à  l'étude  en  vue  de  faire  aboutir  cette  voie  à  Revin 
ou  à  Fumay.  Il  est  ausi  fortement  question  de  la  prolonger  sur  Couvin,  en 
Belgique. 

2*>  Ligne  lie  ?fouzon  à  Gespunsart,  8  kilomètres  en  exploitation.  —  Gares  : 
Nouzon  (ligne  de  Charleville  à  Givet),  gare  commune;  La  Forge  (halte);  La  Ca- 
chette, avec  raccordement  à  l'usine  Soret;  Froide-Fontaine  (halte),  avec  rac- 
cordement à  l'usine  Jacquemart;  Neufmanil;  Gespunsart. 

Des  études  sont  faites  en  vue  de  relier  cette  ligne  aux  chemins  de  fer  vici- 
naux belges. 

3°  Ligne  de  Vonzievs  à  Raticourt,  58  kilomètres,  —  Gares  :  Vouziers  (ligne 
d'Amagne  à  Hevigny),  gare  commune;  Landèves  (halte);  Ballay;  Quatre- 
Champs;  Noirval  (halte);  Chàtillon,  gare  de  jonction  d'où  la  voie  se  dirige 
sur  Brieulles,  Authe,  Autruche,  Harricourt  (halle),  jusqu'à  Buzancy-Bar;  puis 
de  Chàtillon  si  l'on  continue  :  Les  Petites-Armoises  (halte),  Le  Chesne,  Sau- 
ville,  La  Cassine,  Vendresse,  Malmy  (halte),  Chémery,  Maisoncelle  (halte), 
llaucourt. 

Deux  embranchements  projetés  :  i°  de  Vendresse  à  Poix;  2°  d'Attigny  à 
Baàlons. 

4'*  Ligne  de  Wasigng  à  Signy,  12  kilomètres  en  exploitation.  —  (îares  :  Wasi- 
gny  (ligne  d'Amagne  à  Hirson),  gare  commune;  Wasigny  (halte);  La  Neuville; 
Lalobbe,  Signy-l'Abbaye. 

Des  études  sont  faites  pour  prolonger  la  voie  jusques  à  Mézières. 

Total,  pour  les  quatre  lignes  du  réseau  départemental  :  90  kilomètres. 

IX.    PROJETS    DE    VOIES    DÉPARTEMENTALES    NOUVELLES. 

1°  Ligne  de  la  valUe  de  la  Semoy  (ligne  de  Monthermé-Laval-Dieu  aux  Hautes- 
Rivières),  environ  16  kilomètres.  Le  Ministre  de  la  guerre  a  décidé  qu'aucun 
des  ponts,  se  trouvant  sur  cette  ligne,  n'aurait  des  «  dispositifs  de  mines  », 
d'où,  pour  le  département,  économie  fort  notable.  (Ligne  en  construction.) 

2"  Ligne  du  CMtelet  à  Juniville,  9  kilomètres.  (Ligne  en  construction.) 

3**  Ligne  de  Rethel  à  Guignicouii-sur-Aisne,  à  voie  d'un  mètre,  avec  prolon- 
gement ultérieur  jusqu'à  Soissons. 

4°  Lignes  de  Vendresse  à  Poix;  li"^  dWttigny  à  Banians  ;  6°  de  Sedan  à  Bouillon; 
7°  de  Juniville  à  Vouziers:  8°  de  Si gny-V Abbaye  à  Tournes  ou  à  Mt^zieres;  9°  de 
Beauraing  à  Givel;  10^  de  Vendresse  à  ?^ouvion;  11  <»  ligne  reliant  Hargnies  à  la 
voie  de  Paris-Givet;  12°  ligne  de  Rocroi  à  Revin  ou  à  Fumay;  i'S°  prolongement 
vers  la  Belgique  de  la  ligne  Le  Tremblois-Rocroi;  14°  d'Asfeld  à  Reims, 


-^<t^ 


ô;<&:&<S>;c?>:c9):ô:c?i;(ai&:^:<S:t9)^:i&^:i&^ 


CHAPITRE   VI 


-ok:- 


ORGANISATION  JUDICIAIRE  &  RELIGIEUSE 

I.  Organisation  judiciaire.  —  II.  Tribunaux  de  commerce.  —  m.  Conseils  des 
prud'hommes.  —  IV.  La  criminalité.  —  V.  Assistance  publique.  —  VI.  Orga- 
nisation religieuse.  —  Vn.  Le  clergé  paroissial.  —  Vm.  Etablissements  d'assis- 
tance ou  de  charité.  —  IX.  Cultes  protestant  et  israélite. 


I.    ORGANISATION    JUDICIAIRE. 


LE  département  des  Ardennes  forme,  avec  les  départements  de  la  Meurthe- 
et-Moselle,  de  la  Meuse  et  des  Vosges,  la  circonscription  de  la  Cour 
d'appel  dont  le  siège  est  à  Nancy.  Dans  chaque  chef-lieu  d'arrondisse- 
ment, un  tribunal  de  première  instance  —  toutefois,  pour  l'arrondissement  de 
Mézières,  le  tribunal  réside  à  Charleville;  —  dans  chaque  chef-lieu  de  canton, 
une  justice  de  paix.  La  Cour  d'assises  du  département  des  Ardennes  siège  à 
Mézières  tous  les  trois  mois.  Elle  est  présidée  par  un  conseiller  de  la  Cour 
d'appel  de  Nancy,  qu'assistent  le  président  et  l'un  des  juges  du  Tribunal  de 
Charleville. 

Le  Tribunal  civil  de  Mf^zières-Charleville  comprend  :  un  président,  un  juge 
d'instruction,  deux  juges,  un  juge  suppléant,  un  procureur  de  la  République, 
un  substitut,  un  greffier  en  chef,  un  commis-greffier  faisant  fonctions  de  gref- 
fier d'assises,  deux  commis-greffiers,  cinq  avoués,  sept  huissiers,  dont  deux 
résidant  à  Mézières,  et,  en  1899,  huit  avocats  :  le  nombre  des  avocats  est  illi- 
mité, tandis  que  le  nombre  des  huissiers,  des  avoués  et  des  notaires,  est  déter- 
miné par  la  loi,  selon  les  nécessités  du  service  judiciaire. 

Affaires  civiles  :  les  jeudi,  vendredi  et  samedi  de  chaque  semaine,  à 
huit  heures  et  demit^  du  malin.  —  Affaires  correctionnelles  et  forestières  :  le 
mercredi,  à  la  même  heure.  —  Affaires  sur  référés  :  le  lundi,  à  onze  heures.  — 
Audience  des  criées  :  le  jeudi,  <\  huit  heures  et  demie  du  matin. 

Le  Tribunal  civil  de  Rethel  comprend  :  un  président,  deux  juges,  un  juge 
suppléant,  un  procureur  de  la  Hépublique  sans  substitut,  un  greffier  en  chef 
et  deux  commis-greffiers,  cinq  avoués  ayant  droit  de  plaidoirie  (un  barreau 
n'existant  pas  à  Hethel),  un  avocat  et  quatre  huissiers. 

AlTaires  civiles  :  les  mercredi  et  jeudi,  de  neuf  heures  du  matin  à  midi.  — 
.\ffaires  commerciales  :  le  mercredi,  de  neuf  heures  du  matin  à  midi.  — 
Criées  :  fin  de  l'audience  du  mercredi.  —  Affaires  correctionnelles  et  fores- 
tières :  le  mardi,  à  neuf  heures  du  matin. 


—  6i  - 

Le  Tribunal  civil  de  Rocroi  comprend  un  président,  deux  juges,  un  juge  sap- 
pléaiit,  un  procureur  de  la  République  sans  substitut,  un  greffier  en  chef,  un 
commis-greffier,  trois  avoués  ayant  droit  diî  plaidoirie,  deux  huissiers. 

Affaires  civiles  et  commerciales  ;  les  jeudi  et  vendredi,  à  onze  heures  et  demie 
en  hiver,  et  à  huit  heures  et  demie  en  été.  —  Affaires  correctionnelles  et 
forestières  :  le  mercredi  de  chaque  semaine. 

Le  Tribunal  civil  de  Sedan  comprend  :  un  président,  deux  juges,  deux  juges 
suppléants,  un  procureur  de  la  République,  un  substitut,  un  greffier,  un 
commis-greffier,  sept  avocats,  cinq  avoués,  cinq  huissiers. 

Affaires  civiles  :  le  mardi  et  le  jeudi,  à  neuf  heures  du  matin.  —  Affaires 
correctionnelles  et  forestières  :  le  mercredi,  k  neuf-lieures  du  matin.  —  Référés  : 
le  samedi,  à  onze  heures. 

L(i  Tribunal  civil  de  Vouziers  comprend  :  un  président,  deux  juges,  un  juge 
suppléant,  un  procureur  de  la  République  sans  substitut,  un  greffier,  un  commis- 
greffier,  deux  avocats,  quatre  avoués  ayant  droit  de  plaidoirie,  trois  huis- 
siers. 

Affaires  civiles  :  le  jeudi  et  le  vendredi,  à  neuf  heures  du  matin.  —  Com- 
merciales :  le  mercredi.  —  Affaires  correctionnelles  et  forestières  :  le  mardi,  à 
neuf  heures. 

JuUicca  de  paix.  —  Dans  chaque  chef-lieu  de  canton  :  un  juge  de  paix,  un 
suppléant  et  un  greffier  de  paix,  un  ou  plusieurs  huissiers,  un  ou  plusieurs 
notaires. 

11  y  a,  dans  le  département  des  Ardennes,  (piatre-vingt-treize  notaires,  dont 
quatre  à  Charleville,  trois  à  Mézières,  trois  à  Rethel,  deux  h  Rocroi,  quatre  à 
Sedan;  cinquante-trois  huissiers  et  cinq  commissaires-priseurs.  Les  huissiers 
et  les  notaires  ne  sont  pas  obligés,  d'ailleurs,  de  résider  au  chef-lieu  même  du 
canton  dans  lequel  ils  exercent. 

Ai^sistance  judiciaire,  —  Le  but  de  cette  institution  est  de  permettre  à  toute 
personne  indigente  de  se  faire  rendre  justice  gratuitement.  11  n*est  point  néces- 
saire d'être  complètement  indigent  pour  obtenir  l'assistance  judiciaire.  Il  suffit 
que  Ton  prouve  son  impossibilité  de  supporter  les  frais  d'un  procès.  Aussi  la 
déclaration  d'indigence  délivrée  par  le  maire  et  l'extrait  du  r61e  des  contri- 
butions sont-ils  pièces  indispensables  à  qui  demande  l'assistance  judiciaire. 
Dans  chaque  tribunal  d'arrondissement,  un  bureau  d'assistance  judiciaire. 

Servkn  des  prisona.  —  Dans  le  département  :  une  maison  de  justice,  à 
Mézières  ;  une  maison  d'arrêt  dans  chacune  des  villes  de  Charleville,  de  Rocroi, 
de  Sedan  et  de  Vouziers;  et  une  maison  d'emprisonnement  à  Rethel,  dans  la- 
quelle sont  détenus  les  condamnés  du  département,  dont  la  peine  n'excède  pas 
un  an  et  un  jour,  et  qui  serts  en  même  temps,  de  maison  d'arrêt. 

Les  Tribunaux  de  comtnerce  jugent  les  contestations  relatives  aux  engage- 
ments et  transactions  entre  négociants,  marchands  et  banquiers;  les  contesta- 
tions entre  associés  pour  raison  d'une  Société  de  commerce;  celles  relatives 
aux  actes  de  commerce  entre  toutes  personnes. 


IL    TRIBUNAUX    DE    COMMERCE. 

Les  tribunaux  de  commerce  ont  comme  ressort  celui  du  tribunal  de  pre- 
mière instance  de  l'arrondissement  où  ils  sont  établis.  Dans  les  arrondisse- 
ments où  il  n'y  a  pas  de  tribunal  de  commerce,  les  juges  du  tribunal  civil 
exercent  les  fonctions  attribuées  aux  juges  de  commerce.  Chaque  tribunal  se 
cmnpose  d'un  président,  déjuges  et  déjuges  suppléants;  tous  électifs. 

1/élection  des  membres  des  tribunaux  de  commerce  est  régie  par  la  loi  du 
8  décembre  1883.  La  liste  électorale  est  dressée,  pour  chaque  commune,  par 


—  65  — 

le  maire,  assisté  de  deux  conseillers  municipaux,  désign<''s  par  le  Conseil,  dans 
la  première  quinzaine  de  septembre;  elle  comprend  les  électeurs  qui  rempli- 
ront, au  !«'  septembre,  les  conditions  exigées. 

Sont  électeurs,  sauf  les  cas  d'exclusion  mentionnés  en  l'arlicle  2  de  la  loi  : 
les  citoyens  français  âgés  de  vingt-un  ans,  commerçants,  patentés  ou  associés 
en  nom  collectif  depuis  cinq  ans  au  moins,  capitaines  au  long  cours,  et  maîtres 
de  cabotage  ayant  commandé  des  bâtiments  pendant  cinq  ans,  directeurs  des 
Compagnies  françaises  anonymes  de  finances,  de  commerce  et  d'industrie, 
agents  de  change  et  courtiei's  d'assurances  maiitimes,  courtiers  de  marchan- 
dises, courtiers  interprètes  et  conducteurs  de  navires  institués  en  vertu  des 
articles  77,  79  et  80  du  Code  de  commerce,  les  uns  et  les  autres,  après  cinq 
années  d'exercice,  et  tous,  sans  exception,  devant  être  domiciUés  depuis  cinq  ans 
au  moins  dans  le  ressort  du  tribunal. 

Une  loi  du  23  janvier  1898  a  décidé  que  les  femmes  qui  remplissent  les  con- 
ditions indiquées  dans  l'article  l*"*  de  la  loi  du  8  décembre  1883,  seront  inscrites 
sur  la  liste  électorale;  toutefois  elles  ne  seront  pas  éligibles. 

Le  vote  pour  l'élection  des  juges  de  commerce  a  lieu,  par  cantons,  à  la  mairie 
du  chef-lieu;  le  bureau  est  désigné  parle  maire,  l'adjoint  ou  un  conseiller 
municipal  délégué,  assisté  de  quatre  électeurs.  La  durée  du  scrutin  est  de 
six  heures. 

Le  procès-verbal  des  opérations  est  transmis  au  préfet,  pour  être  soumis  à 
une  Commission  siégeant  à  la  préfecture  et  qui  constate  les  résultats  de 
Télection. 

Aucune  élection  n'est  valable  au  premier  tour  de  scrutin  si  les  candidats 
n'ont  pas  obtenu  la  majorité  des  suffrages  exprimés,  et  si  cette  majorité  n'est 
pas  égale  au  quart  des  électeurs  inscrits. 

Le  second  tour,  lorsqu'il  est  nécessaire,  a  lieu  quinze  jours  après,  et  la 
majorité  relative  suffit,  quel  que  soit  le  nombre  des  suffrages. 

On  compte  deux  tribunaux  de  commerce  dans  les  Ardennes  :  l'un  à  Gharle- 
vilie,  l'autre  à  Sedan. 

Ils  ont  été  institués  par  décret  du  6  octobre  1809. 

Le  Tribunal  consulaire  de  Charleville  comprend  :  un  président,  quatre  juges 
titulaires,  quatre  juges  suppléants,  un  greffier.  Même  nombre  de  président, 
de  juges  titulaires  et  suppléants,  de  greffier,  pour  le  tribunal  de  Sedan. 

IN.    CONSEILS    DE    PRUD'HOMMES. 

Les  Conseils  de  prud'kommes  sont  principalement  chargés  de  concilier  les 
différends  qui  s'élèvent  entre  les  fabricants  et  les  chefs  d'ateliers,  contremaî- 
tres et  apprentis,  relativement  à  l'exercice  de  leur  industrie,  et  de  prononcer 
sur  ces  ditférends,  en  cas  de  non  conciliation. 

Ils  jugent  en  dernier  ressort  jusqu'à  200  francs,  et  en  premier  ressort 
au-dessus  de  cette  somme. 

Les  membres  des  Conseils  de  prud'hommes  sont  nommés  pour  six  ans  et 
renouvelables,  par  moitié,  tous  les  trois  ans.  (Loi  du  1*""  juin  18,*)3.j 

11  est  dressé  deux  listes  électorales,  comprenjint  :  l'une  les  électeurs  patrons, 
l'autre  les  électeurs  ouvriers.  Klles  sont  établies  par  le  maire,  assisté  de  dmix 
assesseurs  qu'il  choisit,  l'un  parmi  les  électeurs  patrons,  l'autre  parmi  les 
électeurs  ouvriers. 

Sont  électeurs  :  les  patrons  âgés  de  vingt-cinq  ans  accomplis,  patentés  de- 
puis cinq  ans  au  moins  et  depuis  trois  ans  dans  la  circonscription  du  Conseil; 
les  associés  en  nom  collectif,  patentés  ou  non,  âgés  de  vingt-cinq  ans  accom- 
plis, exerçant  ilepuis  cinq  ans  une  profession  assujettie  à  la  contribution  des 

5 


—  «6  — 

patentes,  et  domiciliés  depuis  trois  ans  dans  la  circonscription  du  Conseil;  les 
chefs  d'ateliers,  contremaîtres  et  ouvriers  d^'és  de  vin;»t-cinq  ans  accomplis 
exerrant  leur  industrie  depuis  cinq  ans  au  moins,  domiciliés  depuis  trois  ans, 
dans  la  circonscription  du  Conseil.  .Ne  doivent  pas  «Hre  portés  sur  les  listes, 
les  étrangers  et  les  personnes  désignées  dans  les  articles  lo  et  10  du  décret 
or;zanique  du  2  février  1852. 

Sont  élij^ibles  les  électeurs  àjzés  de  trente  ans,  sachant  lire  et  écrire.  Nul 
n'est  élu  au  pr(;mier  tour  de  scrulin  s'il  n'a  pas  réuni  la  majorité  absolue, 
c'est-à-dire  un  nombre  d<»  voix  supérieur  à  la  moitié  des  suffrages  exprimés. 

Le  second  tour  de  scrutin  a  lieu  huit  jours  après.  L'élection  se  fait  alors  à 
la  majorité  relative. 

Le  procès-verbal  des  opérati^ms  éleclorales  est  transmis  au  préfet.  11  est 
slalué  sur  les  réclamations  contre  les  <»péralions  électorales  dans  les  mêmes 
formes  et  délais  ([n'en  matière  d'élections  municipales. 

Les  membres  des  Conseils  de  ]»rud'liommes  élisent  parmi  eux  un  président 
et  un  vice-président,  choisis  l'un  parmi  les  patrons,  l'antre  parmi  les  ouvriers. 
La  durée  de  leurs  fonctions  est  il'une  année  à  partir  du  jour  où  ils  sont 
nommés;  ils  sont  indéfiniment  rééli^nbles. 

Des  (^.onseils  d(i  prud'hommes  sièk'ent  à  Charleville,  à  Sedan  et  à  llethel. 

Ils  sont  divisés  i>ar  caté«;ories  : 

CAtnat'U  de  pnid* hommes  de  Sedan.  —  Décret  du  2:^  août  1808,  complété  par 
le  décret  du  10  novembre,  portant  de  huit  ti  seize  les  membres  de  cette 
assemblée  dont  la  juridiction  fut  éteinlue  à  la  métallur;|jfie  et  aux  industries 
diverses. 

Prt'mu're  catfUjorie,  fabrication  des  tissus  de  laine  :  quatre  membres  patrons, 
quatre  membres  ouvriers.  -  Ih'tiwirme  catt^f/orle,  chaudronniers,  ferblantiers, 
poèliers,  fondeurs,  lamineurs,  forcerons,  taillandiers,  maréchaux -ferrants, 
ciiiistrucleur.s-mécaniciens,  navetiers,  serruriers  :  deux  membres  patrons,  deux 
membres  ouvriers.  —  Troiaifwe  cntf^(jorle.  carrossiers,  charpentiers,  charrons, 
maçons,  marbriers-s«'ulpteurs,  menuisiers,  peintres  en  bâtiment,  plafonneurs, 
pUltriers,  tanneurs,  mégis-iers,  corroyeurs  :  deux  membres  patrons,  deux 
membres  ouvriers. 

Conseil  de  prud'hommes  de  Charleville.  —  Décret  du  8  mai  1888.  —  Première 
e(itr(jorie,  métallurgie  :  quatre  membres  patrons,  quatre  membres  ouvriers. — 
Deuxième  rMéyovie.  industrie  du  bàtimi*nt  :  deux  membres  patrons,  deux  mem- 
bres ouvriers.  —  Tvomème  aitrgork',  industries  diverses  :  deux  membres  pa- 
trons, deux  membres  ouvriers. 

Cnusfil  de  prud'honuut's  de  Rethel.  —  Décret  du  3  novembre  1854.  Cessa  de 
fonctionner.  Rétabli  par  décrets  des  7  et  14  février  1892.  —  Première  cuti^gorie^ 
rndustrie  lainière  :  (juatre  membres  patrons,  quatre  membres  ouvriers.  — 
Deuxième  catégorie,  intlustrie  des  métaux  :  un  membre  patron,  un  membre 
ouvrier.  —  Troisième  enlègorie,  iiulustrie  du  bâtiment  :  un  membre  patron,  un 
membre  ouvrier.  —  Quatrième  ratègorie,  industries  diverses  :  un  membre  pa- 
tron, un  membre  ouvrier. 

Plus,  pour  chaque  tribunal  de  prud'hommes,  un  secrétaire  du  Conseil. 


IV.    LA    CRIMINALITÉ. 

Voici,  relevé  depuis  18.')0,  c'est-à-dire  pour  la  dernière  moitié  du  siècle, 
sauf  les  années  1898  et  1899,  le  tableau  de  la  criminalité  dans  le  département 
des  .Vrdennes  : 


■  I  i 


,  \ 


::■::":::;::::;::: 

■    ::^:=:=ï;::i::;'': 
3»'    l  ^     :    "  '■%   '"^   i   t  §  °  è   a  .2    \   a   " 


-  68  - 

V.    ASSISTANCE    PUBLIQUE. 

Enfants  assistés.  —  On  nomme  ainsi  : 

i°  Les  enfants  trouvés,  abandonnés,  et  les  orphelins  pauvres  dont  le  décret 
du  19  janvier  181i  et  la  loi  du  5  mai  1869  confient  l'éducation  à  l'Assistance 
publique,  qui  les  recueille  et  s*en  occupe  jusqu'à  l'âge  de  vingt-un  ans. 

2"  Les  enfants  maltraités  ou  moralement  abandonnés  que  la  loi  du  24  juil- 
let 1889  place  également  sous  la  surveillance  de  l'Assistance  publique. 

3°  Les  enfants  secourus  temporairem(»nt  (enfants  naturels,  orphelins  de  veufs 
et  de  veuves,  de  familles  indigentes). 

Au  service  des  Enfants  assistés  se  rattache,  en  exécution  de  la  loi  du  23  dé- 
cembre 1874  et  du  décret  du  17  février  1877,  la  protection  des  enfants  du 
premit»!*  âge. 

La  surveillance  des  Enfants  assistés  est  spécialement  confiée  à  des  inspec- 
teurs, nommés  par  le  Ministre  de  l'intérieur  et  dont  le  traitement  est  à  la 
charge  de  l'Etat.  Les  bureaux  de  l'Assistance  se  trouvent  à  la  préfecture. 

En  résidence  :  à  CharleviUe,  un  inspecteur  des  établissements  de  bienfaisance 
et  des  Enfants  assistés  ;  à  Mèzières,  un  sous-inspecteur. 

Hôpitaux  et  Hospices,  —  Dans  le  département,  onze  communes  qui  possèdent 
un  hôpital  ou  un  hospice  ;  ce  sont  :  Asfeld,  Bazeilles,  Charleville,  Château- 
Porcien,  Donchery,  Fumay,  Mézières,  Mouzon,  Rethel,  Sedan  et  Vouziers.  — 
En  outre,  à  Saint-Ciermainmont,  un  hospice  particulier  fondé  par  M.  Linard. 

L'hôpital  de  Mézières  est,  à  la  fois,  civil  et  militaire;  Givet  et  Sedan  ont  un 
hôpital  militaire. 

Les  Bareaux  de  bienfaisance  ont  pour  mission  de  faire  distribuer  à  domicile 
et  en  nature,  autant  que  possible,  des  secours  aux  personnes  nécessiteuses  et 
de  faire  soigner  au  sein  de  leurs  familles  les  indigents  malades  ou  infirmes, 
qui,  sans  ce  secours,  seraient  obligés  d'entrer  dans  les  hôpitaux. 

A  défaut  d'hospice  ou  de  bureau  do  bienfaisance,  fonctionne  un  bureau 
d'assistance,  régi  par  la  loi  du  21  août  1873  (articles  1  à  5),  modifiée  par  la 
loi  du  5  août  1879,  et  possédant,  outre  les  attributions  qui  lui  sont  dévolues 
par  la  loi  du  15  juillet  1893,  tous  les  droits  et  attributions  qui  appartiennent 
au  bureau  de  bienfaisance. 

Cent  quatre-vingt-six  communes  des  Ardennes  possèdent  des  bureaux  de 
bienfaisance  régulièrement  organisés,  dont  la  comptabilité  est  tenue  par  les 
receveurs  municipaux. 

VL    ORGANISATION    RELIGIEUSE. 

Province  de  Reims,  —  La  province  de  Heims  comprend  les  diocèses  de  Reims, 
de  Soissons,  de  ChAlons,  de  Beauvais  et  d'Amiens.  L'arrondissement  de  Reims 
et  le  département  des  Ardennes  forment  la  circonscription  de  ce  «liocèse  dont 
la  population  est  de  .*i2.*),983  habitants. 

A  Reims,  un  cardinal-archet  étjiie.  —  «  Dès  le  milieu  du  troisième  siècle,  dit 
J.  Hubert  :  (Ikocraphik  dks  Ardknnks,  p.  17-19,  Reims  possédait  un  siège  épis- 
copal.  A  ré])oque  où  fut  rédigée  la  Sotirc  des  ])rovlnces  de  la  Gaule  (de  395  à 
423),  les  onze  cités  qui  suivent  dépendaient  tie  la  métropole  de  Reims  :  Sois- 
sons,  ChAIons,  Vermand  —  ville  détruite  au  cinquième  siècle  par  les  barbares, 
aujourd'hui  tout  petit  village  près  de  Saint-QucMitin,  —  Arras,  Cambrai,  Sentis, 
Tournai,  Reauvais,  Amiens,  Térouanc  l't  Boulogne  ;  et  il  est  vraisemblable 
que  chacune  de  ces  villes  avait  alors  son  évèque  particulier.  A  la  fin  du  cin- 
quième siècle,  saint  Rémi  ajoutait  une  douzième  cité  aux  on/e  précédentes, 
en  érigeant  un  siège  épiscopal  à  Laon,  dont  il  forma  le  diocèse  au  moyen  d'un 


—  69  — 

démembrement  de  son  diocèse  métropolitain.  Mais,  dans  le  cours  des  deux 
siècles  qui  suivirent,  le  nombre  des  sufTragants  de  la  métropole  de  Heims 
diminua,  par  la  réunion  successive  de  l'évèché  d'Arras  à  celui  de  Cambrai,  de 
l'évéché  de  Tournai  à  celui  de  Noyon,  enfin  de  l'évèché  de  Boulogne  à  celui 
de  Térouane.  Les  deux  sièges  d'Arras  et  de  Tournai  ayant  été  rétablis,  le  pre- 
mier en  1094,  le  second  en  H46,  la  province  ecclésiastique  de  Reims  se  com- 
posa, pendant  toute  la  seconde  moitié  du  moyen  âge,  des  évéchés  de  Soissons, 
Laon,  (^hàlons-sur-Marne,  Beauvais,  Xoyon,  Amiens,  Senlis,  Cambi-ai,  Arras, 
Térouane  et  Tournai. 

«  En  1559,  l'érection  de  l'évèché  de  Cambrai  en  siège  archiépiscopal  détacha 
de  la  métropole  de  Reims  les  évèchés  de  Cambrai,  d'Arras  et  de  Tournai.  En 
même  temps,  l'ancien  siège  épiscopal  de  Térouane  fut  supprimé,  et  de  ses  dé- 
bris furent  formés  trois  nouveaux  diocèses,  dont  l'un,  celui  de  Boulogne, 
demeura  soumis  à  la  métropole  primitive,  tandis  que  les  deux  autres,  ceux 
de  Saint-Omer  et  d'Ypres,  furent  soumis,  le  premier  à  la  métropole  de  Cam- 
brai, le  second  à  la  métropole  de  Malines.  A  partir  de  loo9,  la  province  ecclé- 
siastique de  Reims  se  composa  des  évéchés  de  Laon,  Soissons,  Beauvais, 
Chàlons-sur-Marne,  Noyon,  Amiens,  Senlis  et  Boulogne. 

«  La  Constitution  de  1790  donnait  à  l'église  de  Reims  le  titre  de  métropole 
de  l'arrondissement  du  nord-est,  et  lui  assignait  pour  suflVagants  les  sièges  de 
Soissons,  Verdun,  Metz,  Nancy  et  (iambrai,  auxquels  on  ajouta  l'évèché  de 
Sedan,  créé  pour  le  nouveau  département  des  Ardennes,  et  détaché  du  dio- 
cèse métropolitain.  Au  rétablissement  du  culte,  en  1802,  le  siège  de  Sedan  fut 
supprimé,  et  le  département  des  Ardennes,  qui  formait  sa  circonscription,  fut 
réuni  au  diocèse  de  Metz,  auquel  il  appartint  jusqu'en  1822,  époque  à  laquelle 
il  fut  restitué  au  diocèse  de  Reims.  Quant  au  siège  archiépiscopal  de  Reims, 
le  concordat  de  1802  le  supprima  entièrement,  et  comme  métropole,  et  même 
comme  simple  évéché,  puis  l'incorporait  au  diocèse  de  Meaux.  Il  a  été  rétabli  dans 
son  ancienne  dignité  par  le  concordat  de  1821,  et,  depuis  lors,  il  comprend, 
dans  sa  juridiction  métropolitaine,  les  quatre  évèchés  de  Soissons,  Chdlons, 
Beauvais  et  Amiens. 

«  Les  archevêques  de  Reims  furent  revêlus,  dès  les  lemps  les  plus  reculés, 
du  double  titre  de  légats  nés  du  Saint-Siège  et  de  primats  de  la  Gaule-Bel- 
gique, qu'ils  portent  encore  aujourd'hui.  Gratifiés,  en  940,  du  comté  de  Reims 
par  le  roi  Louis  d'Outre-Mer,  ils  échangèrent,  vers  le  milieu  du  dix-septième 
siècle,  leur  titre  de  comtes  pour  celui  de  ducs  et  de  premiers  pairs  de  France, 
qu'ils  conservèrent  jusqu'à  la  Révolution  française.  C'est  en  leur  qualité  de 
premiers  pairs  ecclésiastiques  qu'ils  jouissaient  du  privilège  exclusif  de  sacrer 
les  rois  dans  leur  église  métropolitaine.  » 

Le  cardinal -archevêque  est  assisté  d'une  officialiU)  dlocrsaine  et  de  trois 
vicaires  généraux,  chargés  spécialement,  (*n  ce  qui  concerne  les  Ardennes  : 
l'un,  des  archiprêtrés  de  Reims  et  de  Hethel;  l'autre,  des  archiprêtrés  de  Char- 
lerille,  de  Mézières  et  de  Rocml:  h»  troisième,  des  archiprêtrés  de  Sedan  et  de 
Vouziers.  • 

VII.    CLERGÉ    PAROISSIAL. 

ArchhUncon*^  de  Notir-Daine,  foi  niant  Varchipreln^  de  hethel  dont  dépendent 
Saint-Nicolas  de  Rethel,  Retliel-Saint-Reniy,  Asl'eld,  CliAteau-Porcien,  Chau- 
mont-Porcien,  Juniville,  Novion. 

Ai'chûiuwonti  de  Saint-Remy,  formant  :  V urchiprètré  de  Chnrtevitle  dont  dé- 
pendent Monthermé  et  Renwez;  Vurchiprctrê  de  Mi'zièresi  dont  dépendent  Roul- 
zicourl,  Signy-l'Abbaye,  Vendresse  ;  Varchiprêln^  de  Rocroi  dont  dépendent 
Fumay,  Givet,  Rocroi,  Rumigny,  Signy-le-Pelit. 


—  70  — 

Arrh'nlincnnt^  de  Saint-Sixte,  formant  :  Ydrehiprêtré  de  Sedan  dont  dépendent 
(^ariffnan,  Donchery,  Mouzon,  Haucourt,  Torcv-Sedan;  Varchiprétré  de  Vouziers 
dont  «li^pondent  Attigny,  fiuzancy,  Le  Cliesne,  Grandpré,  Machault,  Monthois, 
TourtHron. 

Tous  les  curés  des  cliefs-lieux  de  cantons  sont  doyens,  sauf  les  curés  de 
Flize  et  d'Omont.  iVeM/"  communes  n'ont  pas  d'églises  :  Sault-lesHethel,  Wadi- 
mont,  Le  Theux,  Tournavaux,  Yvernaumont,  Hocmont,  Terron-les-Vendresse, 
le  Mont-Dieu,  Puilly. 

VIN.     ÉTABLISSEMENTS    D'ASSISTANCE    OU     DE    CHARITÉ. 

Hospices.  —  Chavievflle,  congrégation  de  Saint- Vincent-de-PauL  —  Château- 
Porcien,  crmj^régation  di»  Saint-(^liarles,  de  iNancy.  —  Ihmchery,  congrégation 
de  Suinte-Cihrétienne. —  F// w^y,  congrégation  de  Sainte-i^hrétienne. —  Mf^zières, 
congrégation  de  Saint-(iliarles,  de  .Nancy.  —  Mouzon,  congrégation  de  Saint- 
Vincent-de-PauL  —  Rethcl,  congrégation  <le  Saint-Vincent-de-PauL  —  Saint- 
Germainmont,  religi<Hises  de  Sainte -(chrétienne.  —  Sedan,  congrégation  de 
Saint-Vinc«Mi(-de-PaiiL  —  Vous/Vrs,  congrégation  de  la  Divine  Providence. 

Crèches.  —  Relhel.  crèche  Ilippolyte  Noiret.  —  Bogny,  crèche  Alexandi-e 
Joseph. 

Hôtellerie.  —  Les  Hauts-Butlrs  (Monthermé),  religieuses  franciscaines. 

Noviciat.  —  Torcy-Sedan.  rrligionses  de  Sainte-C^.hrétienne. 

Orphelinats.  —  Pont-Maugis  (Noyers),  rdigieufies  de  Sain  t-( '.ha  ri  es,  de  Nancy. 
—  Signy-t' Ahbaye,  religieus«»s  de  Sainte-r.hrétienne. 

IX.    CULTE    PROTESTANT;    CULTE    ISRAÉLITE. 

Culte  protestant.  —  Les  départenienls  des  Ardenn«'s  ot  <le  la  Marne  for- 
ment la  circonscription  du  Consistoire  de  Sedan,  qui  cf)niple  quatre  paroisses: 
Sedan,  Charlevillr,  Kciins  «'t  (iliAlons,  administrées  chacune  par  un  Conseil 
preshytéral. 

Paroisse  tie  Sedan.  —  Un  pasteur,  président  du  Onsistoire;  un  pasteur 
auxiliaire;  un  pasteur  suffragant;  un  Conseil  preshytéral;  un  orphelinat  pro- 
testant. 

Paroiase  de  CharleviUe.  —  Un  pasteur. 

Culte  israélite.  —  Le  ressoit  du  Cnnsistnire  de  Lille  comprend  les  départe- 
ments du  Nord,  du  Pas-<le-(ialais,  de  la  Somme,  de  l'Aisne,  des  Ardennes  et 
de  la  Maine.  D«'  ce  Consistoire  de  Lille,  dépendent  donc  les  rabbinats  de  Lille, 
de  Valenciennes,  de  CihAlons,  de  Heims  et  de  Sedan.  Le  rabbin  de  Sedan  est 
assisté  d'une  «  Commission  administrative  ».  Le  ministre  officiant  n'est  pas 
fonctionnaire  de  TKtat.  Il  est  nommé,  salarié  par  la  commune,  et  doit  être 
reconnu  par  le  (Consistoire. 


iil 


f 


CHAPITRE    Vil 


-^♦c- 


INSTRUCTION  PUBLIQUE 

I.  Instruction  secondaire;  instruction  primaire.  —  II.  Cours  spéciaux  d'adultes, 
ni.  Conseil  départemental;  délégués  cantonaux;  commissions  scolaires. 


I.    INSTRUCTION    SECONDAIRE;    INSTRUCTION    PRIMAIRE. 

LE  département  des  Ardennes  forme,  avec  c(mix  de  l'Aisne,  du  Nord,  du 
Pas-de-Calais  et  de  la  Somme,  une  circonscription  appartenant  à  TAca- 
démie  de  Lille. 

Le  siège  de  l'Académie  fut  transtéré  de  Douai  à  Lille,  en  vertu  d'une  loi  du 
17  décembre  i888. 

A  Mézières,  un  inspecteur  d'Académie.  Dans  chaque  chef-lieu  d'arrondisse- 
ment, y  compris  aussi  le  chef-lieu  du  département,  un  inspecteur  de  l'ensei- 
gnement primaire. 

L'instruction  secondaire  est  donnée  :  à  Charleville,  au  lycée  Chanzy  pour  les 
garçons,  et  au  ///c'e  S''rt'(jni}  pour  les  filles;  à  Sedan,  au  collège  Turenne  pour 
les  garçons,  et  au  colU:ge  communal  de  jeunes  (illes. 

L'instruction  primaire  comprend  (année  i8î*8  prise  comme  moyenne),  pour 
les  établissements  laïques  : 

5  écoles  primaires  supérieures  de  f^arçons,  recevant  473  garçons. 

2  écoles  supérieures  de  filles,  recevant  i49  (illes. 

.9  cours  complémentaires  de  garçons  annexés  à  des  écoles  primaires  élémen- 
taires et  recevant  262  garçons. 

2  cours  complémentaires  de  filles  annexés  à  des  écoles  primaires  élémen- 
taires et  recevant  50  filles. 

213  écoles  spéciales  laïques  de  garçons  et  classes  enfantines,  recevant 
13,986  garçons  et  26  filles. 

475  écoles  spéciales  laïques  de  filles  et  classes  enfantines  annexes,  recevant 
1,323  garçons  et  10,903  filles. 

.*y47  écoles  mixtes  laïques,  recevant  5,711  f^arçons  et  5,266  filles. 

20  écoles  maternelles  laïqutîs,  recevant  1,505  garçons  et  et  1,437  filles. 

Totaux  pour  les  écoles  laïques  :  762  établissements,  recevant  23,260  garçons 
et  17,831  filles. 

Ecoles  spéciales  congréganistes  de  ûUea  : 

4/  classes  enfantines  annexes,  recevant  337  garçons  et  3,130  filles. 


—  72  — 

18  écoles  maternelles  congréganisles  recevant  943  garçons  et  1,036  filles. 

Totaux  pour  les  écoles  congréganistes  :  59  établissements  qui  reçoivent 
1,280  garçons  et  4,166  filles. 

Total  ^néral  ;821  établissements,  recevant  24,540  garçons  et  21,997  filles. 

Statistif/ue  du  personnel  des  écoles  publiques.  —  607  instituteurs  (directeurs 
ou  adjoints)  titulaires  laïques;  69  instituteurs  adjoints  stagiaires /«îgiie.^,  =676. 

316  institutrices  (directrices  ou  adjointes)  titulaires  laïques;  92  adjointes 
stagiaires  laïques,  =:  408. 

Statistique  du  personnel  congre ganiste.  —  65  institutrices  (directrices  ou 
adjointes)  titulaires  congréganistes;  44  institutrices  adjointes  stagiaires  congré- 
ganistes. =  109. 

Total  général  :  1,193. 

A  Charleville,  une  école  Normale  d'instituteurs  et  une  école  Normale  d'ins- 
titutrices. Depuis  l'arrêté  du  22  mai  1890,  l'école  Primaire  supérieure  de  gar- 
çons de  Monlhermé  est  assimilée  aux  écoles  manuelles  d'apprentissage  et  placée 
sous  b*  régime  établi  par  la  loi  du  11  décembre  1880  que  complète  le  décret 
réglenuîntaire  du  17  mars  1888.  Les  écoles  primaires  supérieures  comprennent 
des  «  sections  pour  travaux  manuels  >>. 


II.    COURS    SPÉCIAUX    D'ADULTES. 

Il  a  été  créé,  à  Cbarleville  et  à  Sedan,  un  cours  municipal  de  dessin,  spécia- 
lement subventionné  par  l'Ktat. 

Des  récompenses  sont  accordées,  à  la  fin  de  chaque  année,  aux  élèves  les 
plus  méritants. 

A  ChSLTleville,  le  cours  fonctionne,  à  l'école  Primaire  supérieure  des  gar- 
çons, rue  des  Kcoles,  du  mois  de  novembre  à  PAijues,  de  huit  heures  à 
neuf  heures  et  demie  du  soir,  savoir  : 

Dessin  industriel,  1"  section  (débutants)  :  les  mardis  et  vendredis;  2*  sec- 
tion :  les  mercredis  et  samedis. 

Dessin  d'imitation  et  modelage  :  les  lundis  et  jeudis. 

Des  leçons  de  technologie  sont  données  aux  élèves  du  cours  de  dessin  indus- 
triel par  plusieurs  membres  de  la  Société  des  Anciens  Elèves  des  Arts  et 
Métiers;  elles  se  confondent  avec  celles  de  dessin. 

En  outre,  des  conférences  publiques  sur  le  Droit  usuel  et  l'économie  poli- 
tique  furent  faites  par  M.  Bourgueil ,  procureur  de  la  République,  le  mardi, 
de  huit  heures  à  neuf  heures  du  soir. 

Le  lundi,  de  huit  heures  à  neuf  heures  du  soir,  comptabilité  ;  le  dimanche, 
de  huit  heures  et  demie  à  dix  heures  du  matin,  chimie  industrielle;  le  vendredi, 
de  huit  heures  à  neuf  heures  du  soir,  cours  <le  français  et  lettres  d'affaires. 

A  part  les  conférences  de  droit,  ces  cours  s'adressent  spécialement  aux 
jeunes  gens  de  treize  à  dix-huit  ans;  ils  conservent  le  caractère  de  classes. 

A  Sedan,  les  cours  ont  lieu  du  mois  d'octobre  à  Pâques  :  de  huit  heures  à 
neuf  heures  et  demie  du  soir,  au  collège  Turenne,  pour  les  élèves  de  première 
année;  et  de  huit  heures  à  dix  heures  du  soir,  pour  ceux  de  seconde  année. 

Le  cours  de  dessin  géométriciue  a  lieu  les  mardis  et  mercredis,  en  ce  qui 
concerne  le  travail  du  fer;  les  lundis  et  samedis,  pour  le  bois;  les  vendredis, 
pour  la  pi(»rre. 

Le  dessin  d'imitation  est  enseigné  les  mardis,  jeudis  et  samedis. 

Ecole  municipale  de  thsage  de  Sedan.  —  Cette  école,  fondée  en  1881,  et  qui 
a  obtenu  une  médaille  d'or  à  l'Exposition  universelle  de  1889,  est  subven- 
tionnée par  l'Etat  et  très  fréquentée. 

Elle  reçoit  les  jeunes  gens  de  seize  ans  et  au-dessus,  qui  peuvent  y  acquérir 


—  Ta- 
ies connaissances  théoriques  et  pratiques  les  plus  variées  et  les  plus  complètes 
sur  l'industrie  du  tissage. 

Les  cours  commencent  à  huit  heures  du  soir.  Ils  ont  lieu  :  pour  les  élèves 
de  première  année,  les  lundis  et  vendredis;  pour  les  élèves  de  deuxième 
année,  les  mardis  et  jeudis;  pour  les  élèves  de  troisième  année,  les  mercredis 
et  samedis. 

Les  élèves  peuvent,  en  outre,  suivre  des  cours  d'anglais  et  d'allemand. 

IN.    CONSEIL    DÉPARTEMENTAL;    DÉLÉGUÉS    CANTONAUX; 

COMMISSION    SCOLAIRE. 

Un  Conseil  fl^)arlemental  de  l'Enseignement  primaire  est  institué  dans  chaque 
département.  Il  est  composé  ainsi  qu'il  suit  (loi  du  3U  octohre  i886,  art.  44)  : 

Le  Préfet,  président;  l'Inspecteur  d'Académie,  vice-président;  quatre  Con- 
seillers généraux  élus  par  leurs  collègues;  le  Directeur  de  l'école  Normale 
d'instituteurs  et  la  Directrice  de  l'école  Normale  d'institulric<^s;  deux  institu- 
teurs et  deux  institutrices  élus  respectivement  par  les  instituteurs  et  institu- 
trices publics  titulaires  du  département  et  éligibles,  soit  parmi  les  directeurs 
et  directrices  d'écoles  à  plusieurs  classes  ou  d'écoles  annexes  à  l'école  Nor- 
male, soit  parmi  les  instituteurs  et  institutrices  en  retraite;  deux  inspecteurs 
de  l'enseignement  primaire,  désignés  par  le  ministre. 

Pour  les  affaires  contentieuses  et  disciplinaires,  intéressant  les  membres  de 
renseignement  primaire,  deux  membres  de  l'enseignement  privé,  l'un  laïque, 
Tautrecongréganiste,  élus  par  leuis  collègues  respectifs,  sont  adjoints  au  Conseil 
départemental. 

Le  Conseil  départemental  donne  son  avis  :  sur  la  dispense  de  l'âge  pour  la 
titularisation  des  instituteurs;  sur  les  demandes  d'autoiisation  d'ensoigner 
faites  par  des  étrangers;  sur  l'application  de  la  censure  et  de  la  révocation 
des  directeurs  et  professeurs  d'écoles  primaires  supérieures,  et  des  directeurs 
d'écoles  manuelles  d'apprentissage;  sur  le  nombre  des  élèves  à  admettre  dans 
les  écoles  normales;  sur  la  part  contributive  des  communes  réunies  pour  la 
construction  et  l'entretien  des  maisons  d'école. 

Il  autorise  :  un  instituteur  à  exercer  les  fonctions  de  secrétaire  de  mairie; 
un  instituteur  à  diriger  une  école  mixte;  une  personne,  non  parente  en  ligne 
directe  d'un  instituteur,  à  exercer  la  qualité  d'adjointe;  la  réunion  de  plusieurs 
communes  pour  l'entretien  d'une  école;  le  remplacement  d'une  école  de  filles 
par  une  école  mixte;  l'ouverture  ou  la  fermeture  d'un  internat  primaire  dans 
une  école  publique; 

Désigne  les  délégués  cantonaux  ;  désigne  les  membres  du  Conseil  départe- 
mental délégués  à  l'inspection;  dresse  la  liste  des  stagiaires  à  proposer  pour 
le  titulariat;  la  liste  des  instituteurs  et  des  institutrices  à  proposer  pour  une 
promotion  au  choix;  les  tableaux  pour  les  indemnités  de  résidence  des  insti- 
tuteurs ; 

Arrête  l'organisation  pédagogique  des  écoles  d'après  un   règlement  modèle  ; 

Détermine  le  nombre,  la  nature  et  le  siège  des  écoles  primaires  publiques; 

Applique  la  censure  aux  instituteurs  privés;  prononce  l'interdiction  à  temps 
ou  absolue  d'un  instituteur  public  ou  privé  ;  se  prononce  sur  les  motifs  do  la  sus- 
pension d'un  instituteur;  juge  l'appel  des  décisions  des  commissions  scolaires; 

Donne  son  avis  sur  la  répartition  des  bourses  niitionales  d'enseignemoni  pri- 
maire supérieur;  connaît  des  frau(l(»s  commises  dans  les  examens  primaires 
et  prononce  des  peines;  juge  les  oppositions  faites  à  l'ouverture  des  écoles 
privées  ; 

Donne  son  avis  sur  les  récompenses  honorifiques  à  accorderaux  instituteurs 


-  l'S  — 

et  aux  institutrices;  peut  déclarer  démissionnaire  un  membre  d'une  commis- 
sion scolaire  «jui  aura  manqué  à  trois  séanci^s  consécutives. 

Drli^guéii  cantonaiLv,  —  Le  Conseil  départemental  désigne  un  ou  plusieurs 
délé^'ués  pour  surveiller  les  écoles  publiques  et  privées  des  communes  qui 
leur  sont  attribuées.  Nommés  pour  trois  ans,  ils  sont  rééligibles  et  toujours 
révocables.  Chaque  déléfjué  correspond  tant  avec  le  Conseil  départemental 
auquel  il  doit  adresser  ses  rapports  qu'avec  l«?s  autorités  locales  pour  tout  ce  qui 
re«iarde  l'état  et  b's  besoins  d(î  rensi'i{in»'nient  primain»  dans  sa  circonscrip- 
tion. Les  délégués  se  réunissant  une  t'ois  au  nmins  tous  b'S  tiois  mois  au  chef- 
lieu  iW  amlon,  sous  la  présidence  de  celui  qu'ils  désignent,  pour  convenir  des 
avis  (pril  convient  de  transmettre  au  (Conseil  départenuMilal. 

L<'s  délégués  cantonaux  n'ont  entrer  (jui'  dans  les  écoles  souniisiîs  spéciale- 
ment par  le  Conseil  départemental  à  la  surveillance  de  chacun  deux.  Ils  com- 
muniquent aux  inspecteurs  de  Tinslruction  primaire  tous  les  renseignements 
utiles  (ju'ils  ont  pu  recueillir. 

Ils  sont  consultés  :  sur  la  conv<'nance  (b's  locaux  que  les  communes  doivent 
fournir  pour  la  tenue,  des  écoles  publiqut's;  >ur  la  tixation  du  nombre  des 
écoles  à  établir  dans  les  communes,  et  sur  l  opportunité  dt?  la  création  d'écoles 
de  hameau;  sur  les  demandes  de  création  demploi  d'instituteur  adjoint  et 
d'institutrice  adjointe. 

L'inspection  des  délégués  cantonaux  et  des  membres  du  Conseil  départe- 
mental (lési^M)és  à  cet  effet,  s'exerce  dans  les  écoles  publiques,  sur  l'état  des 
locaux  et  du  matériel,  sur  l'hygiène  et  la  tenue  des  élevés.  Elle  ne  peut 
jamais  porter  sur  l'appréciation  des  méthodes  employées  dans  l'école,  mais  le 
délé;:ué  a  le  droit  d'examinei'  les  cahiers,  et  d  interroger  les  élèves. 

l  ne  Cntiunisalon  scolairr,  cjue  c«unposent  h»  maire  ou  le  second  adjoint,  des 
délégués  du  cantrni  et,  dans  les  communes  comprenant  plusieurs  cantons  — 
par  exemple  Sedan,  —  autant  de  délégués  qu'il  y  a  de  cantons  désignés  parle 
Conseil  municipal,  veille  a  ce  que  les  pan;nts  envoient  de  façon  régulière  leurs 
enfants  aux  écoles.  La  Commission  peut  faire  comparaître  devant  elle  le  père 
négligent,  s'il  persiste  dans  sa  négligence,  et  faire  afiicher  son  nom  à  la  mairie. 
En  cas  de  troisième  récidive,  le  juge  de  paix  peut  condamner  à  la  prison; 
peines  d'ailleurs  absfdumeni  théoriques,  car  nous  n'avons  pas  entendu  dire 
qu'elles  ai«^nt  été  appliquées  dans  les  Ardennes.  D'ailleurs  les  commissions 
scolaires  semblent  tomber —  et  c'est  chose  fâcheuse^ —  en  désuétude  d'années 
en  années.  Alors  qu'elles  devraient  se  réunir  une  fois  par  trimestre,  elles  ne 
se  réunissent  presque  jamais,  en  bien  des  endroits,  ou,  pour  être  plus  précis, 
jamais. 

Enfin,  v.n  exécution  d'une  circulaire  de  M.  \o  Ministre  de  l'instruction  pu- 
blique, des  beaux-arts  et  i[e>  cult<»s  (23  juin  1896),  l'examen  fies  projets  de 
constructions  scolaires  est  cc^nlîé  à  un  Comité  mixte,  composé  d'une  délégation 
de  membres  pris  dans  la  Commission  d'architecture  et  dans  le  Conseil  dépar- 
temental d'hygiène. 


■^*~r. 


CHAPITRE  VIII 


-D«C- 


AGRICULTURE 

I.  Les  zones  agricoles.  —  H.  Les  cultures.  —  IIL  Les  animaux.  —  IV.  Industries 
annexes.  —  V.  Organisation  agricole.  —  VI.  Statistique  agricole  des  Ardennes.  — 
VI[.  Division  de  la  propriété. 


J.    LES    ZONES    AGRICOLES. 

TROIS  zones  agricoles,  absolument  les  mêmes  (jue  les  trois  zones  ^'éolo- 
giques  (voir  Chap.  I  :  Cnnstlttition  (jrolo(jit/i(('  du  fif^nrtemenf,  ^  m,  et  les 
tr^ois  zotim,  ^  \)  :  l**  zone  arclennaise,  qui  comprend  la  presque  totalité 
de  l'arrondissemcMît  de  Hocroi,  la  plus  grande  partie  des  régions  de  Mézières 
et  de  Sedan  ;  2"  zone  centrale,  qui  s'étend  de  la  Sormonne,  de  la  Meuse  el  de 
la  Chiers  aux  rives  de  l'Aisne;  3°  zone  méridionale,  ou  partie  principale  des 
arrondissements  de  Vouziers  et  de  Hethel. 

Lu  première'  zone  est  essentiellement  forestière.  Son  climat  froid,  rigoureux, 
et  surtout  la  natnre  du  sol,  ne  permettent  point  la  culture  du  froment.  Quel- 
ques landes  défrichées  sont  devenues  pâturages  assez  maigres.  Lf  terrain, 
schisteux,  acide,  souvent  humide,  est  rebelle  à  toute  culture  vraiment  pro- 
ductive. L'épaisseur  de  la  couche  arable  est,  en  maints  endroits,  nulle;  par 
exemple  sur  les  pentes  qui  bordent  la  si  pittoresque  vallée  de  la  Meuse,  de 
Charleville  à  Givet.  L'élevage  d«^s  chevaux,  et  plus  particulièrement  des  bétes 
à  cornes,  caractérise  l'industrie  principale  de  celte  zone  où,  souvent,  la  pénurie 
de  litière  est  telle  que  le  cultivateur  doit  recourir  à  la  feuillée,  aux  mousses,  aux 
fougères,  aux  tourbes  de  Hollande.  Hécolte  de  pommes  de  terre,  d'épeautre, 
de  seigle.  L'analyse  du  sol,  faite  dans  la  région  de  Maubert-Fontaine  par 
M.  Joulie,  sous  les  auspices  du  syndicat,  a  donné  : 

Eléments  utiles  Dans  1 ,000  kil.       A  lliectare 

dans  0"2U  d*épaisB«ar 

Acide  phosphorique 1,47  .S, 880 

Potasse 6,33  25,320 

Chaux 4,04  i6,160 

Magnésie 4,42  17,680 

Oxyde  de  fer 76,14  304,560 

Azote 2,24  8,960 


s  1,000  klL 

A  llieotare 

ilans  0*20  d'èpaitMor 

2.17 

9,480 

1,80 

7,200 

40,01 

40,040 

3,12 

12,480 

83,37 

733,320 

1,43 

5,720 

—  76  — 

Deuxième  zone,  —  Sol  de  nature  très  variable  que  découpent,  en  tous  sens, 
de  petites  vallées  tributaires  :  les  unes,  de  la  Meuse;  les  autres,  de  TAisne. 
Elle  sépare  nettement  les  plaines  crayeuses  de  la  Champagne  des  schistes  de 
la  région  rocroienne.  Ces  terrains  argilo-siliceux  ou,  suivant  leur  situation, 
argilo-calcaire,  possèdent  tous  les  éléments  que  réclame  une  bonne  végétation  ; 
cependant  l'acide  phosphorique,  l'azote  et  la  chaux  ne  sont  pas  toujours  en 
quantité  suffisante.  Zone  riche  en  cultures  variées,  parmi  lesquelles  les  bette- 
raves à  sucre,  les  arbres  fruitiers,  et  de  laquelle  le  mouton  a  complètement 
disparu,  conséquence  de  l'extension  prise  par  les  herbages  pour  bétes  à  cornes 
et  par  la  diminution  de  la  jachère.  L'analyse  du  sol  a  donné  : 

Eléments  utiles  I 

Acide  phosphorique 

Potasse 

Chaux 

Magnésie 

Oxvde  de  fer 

Azote 

Troisième  zoiif.  —  Presque  tout  entière  composée  de  terrains  crétacés.  Elle 
va  rejoindre  au  sud  les  plaines  champenoises  souvent  stériles.  Sol  sec,  brûlant, 
ayant  vile  raison  de  la  matière  organique  à  lui  fournie  par  les  fumiers  et  les 
engrais  verts  de  sidération;  parfois  d'une  excessive  pauvreté  en  humus.  C'est 
la  région  du  mouton  mérinos,  inférieur  à  celui  du  Soissonnais  et  du  Chàtil- 
lonnais.  L'analyse  du  sol  faite  à  La  Neuville-en-Tourne-à-Fuy  donne  : 

Eléments  utiles  Dans  1,000  kil.       A  l'hectare 

(laiu  W'IO  d'épaiuenr 

Acide  phosphorique 

Potasse 

Chaux 

Magnésie 

Oxyde  de  fer 

Azole 1,10  4,'iOO 

On  peut  synthétiser,  en  ce  tableau  récapitulatif  —  ayant  éliminé  l'azote 
que  maintes  causes  accidentelles  peuvent  faire  varier,  —  les  trois  éléments 
minéraux  qui  sont  d'un  intérêt  direct,  indispensable,  primordial  pour  la  végé- 
tation : 

Première  zone    Deuxième  zone    Troisième  zone 

(nord)  (niédiane)  (sud) 

Potasse 2;i,320  kiL  9,480  9,960 

Chaux 26,160  40,040  1,753,420 

Acide  phosphorique ....  5,880  9,480  9,960 

Dans  les  trois  zones,  de  nombreuses  friches  :  tvha,  ri^zes.  Au  nord,  les  landes 
schisteuses,  où  l'on  récolte  de  médiocres  litières  :  fougères,  graminées  gros- 
sières, genêts;  —  au  centre,  les  «  friches  »  sont  de  maigres  piUurages  à  mou- 
tons sur  le  flanc  et  au  sommet  de  coteaux  pierreux,  puis,  en  maints  endroits, 
des  marécages  inaccessibles  aux  bestiaux;  —  dans  la  partie  sud,  les  friches 
sont  représentées  par  les  mauvaises  terres  crayeuses  de  la  Champagne. 


2,49 

9,960 

1,50 

6,000 

438,37 

i,7:)3,480 

0,88 

3,520 

21,60 

86,400 

—  77  — 


II.    LES    CULTURES. 


Distribution  des  cultures.  —  Les  arrondissements  de  Mézières  et  de  Rocroi 
n'ont  point  de  culture  industrielle;  la  culture  de  la  chicorée  à  café  ayant  dis- 
paru presque  entièrement  parce  que  la  main-d'œuvre  était  trop  chère,  et  la 
sucrerie  de  Charleville  ayant  été  transférée  dans  l'Aisne.  On  n'y  rencontre 
alors,  en  dehors  des  forêts,  que  des  prairies  à  faucher  ou  à  pâturer,  des  céréales 
et  des  fourrages.  Dans  les  trois  autres  arrondissements,  se  trouvent,  outre  les 
cultures  que  nous  venons  de  dire  :  la  betterave  à  sucre,  l'osier  —  sauf  en  Cham- 
pagne —  et  quelques  vignes. 

L'assolement  triennal  est  le  plus  en  usage  dans  la  petite  culture  :  c'est  une 
conséquence  du  morcellement  de  la  propriété  et  de  l'insuffisance  des  chemins 
d'accès;  1"  année,  jachère;  2«  année,  blé;  3*  année,  avoine.  La  jachère  est 
utilisée  par  des  fourrages  temporaires,  des  prairies  artificielles,  des  plantes 
sarclées  :  betteraves,  carottes,  pommes  de  terre.  Dans  la  grande  culture, 
d'autres  assolements  plus  intensifs  sont  en  vigueur;  par  exemple,  rayon  des 
sucreries,  assolement  biennal  :  i"  année,  betterave  à  sucre;  2«  année,  blé. 
Puis,  enfin,  mais  plus  rare,  un  assolement  quadriennal  :  1"  année,  bette- 
raves ou  plantes  sarclées;  2*  année,  avoine  et  trèfle;  3®  année,  trèfle,  dont 
partie  pour  sidération  ;  4«  année,  blé. 

Naguère,  nos  cultivateurs  voulurent  semer  des  céréales  améliorées  et  de 
grand  rendement  :  blés  Sherifî,  Halett,  Victoria,  de  Bordeaux;  mais  l'hiver 
1890-91  portait  un  coup  terrible  à  ces  essais.  Tous  les  blés  étrangers,  sans 
exception,  furent  gelés,  et  l'on  ne  récolta  en  1891  que  des  blés  de  pays.  Quant 
aux  «  avoines  de  mars  »  —  la  rigueur  du  climat  ne  permettant  point  la  culture 
des  avoines  d'hiver,  —  les  bonnes  variétés  :  noire  de  Brie,  jaune  de  Flandre, 
prolifique  de  Californie,  jaune  géante  à  grappes,  se  répandent  de  plus  en  plus, 
grâce  au  Syndicat  —  dont  nous  parlerons  bientôt  —  qui  les  propage. 

De  même  pour  les  betteraves  à  sucre  et  les  betteraves  fourragères,  surtout 
pour  les  pommes  de  terre  dont  la  variété  «  Richters-Imperator  »  est  cultivée 
sur  un  grand  nombre  de  points,  à  cause  de  son  rendement  fort  appréciable  en 
poids  et  en  fécule.  On  peut  lui  reprocher  cependant  sa  tardivité  qui,  dans  les 
Ardennes,  où  le  blé  doit  être  semé  d'assez  bonne  heure,  s'oppose  parfois  à  ce 
que  ce  blé  donne  tout  son  rendement  désirable  et  normal. 

III.    LES    ANIMAUX. 

Espèce  bovine.  —  Pas  de  race  particulière.  La  population  bovine  est  formée 
d'un  tel  amalgame  hétérogène  d'animaux  qu'il  n'est  pas  possible  de  la  carac- 
tériser scientifiquement.  La  cause  en  est  au  voisinage  de  la  frontière  et  aux 
importations  si  diverses  dans  notre  département.  C'est  donc  un  bétail  mal 
défini,  nommé  «  Meusien  »  :  Durham,  Hollan<lais,  Normand,  Flamand,  puis 
des  croisements  d'animaux  de  pays  avec,  de  préférence,  le  Durham.  Proche 
des  villes  où  l'on  vend  le  lait  en  nature,  le  Hollandais  pur,  et  ses  croisements, 
domine. 

Dans  les  bonnes  vacheries,  se  trouve  presque  toujours  un  taureau  Durham 
pour  le  croisement  avec  les  vaches  hollandaises;  d'où  des  veaux  plus  aptes  à 
l'engraissement  et  mieux  conformés.  Loin  des  villes,  prévalent  l'élevage,  ou 
l'engraissement  en  pâture,  ou  la  fabrication  du  beurre,  ou  la  production  du 
lait  pour  les  beurreries  et  les  fromageries  qui  s'^  multiplient  de  Jour  en  jour. 
Dans  la  région  sud-champenoise,  une  s])éculation  toute  particulière  :  celle  des 
veaux  gras  dits  «  veaux  de  lait  >».  Comme  les  éleveurs  ne  trouvent  point  tou- 
jours un  débouché  fructueux  pour  le  lait,  ils  laissent  téter  le  veau  jusqu'à  trois 


—  78  — 

mois  et  le  vendent  al(H\s,  quand  il  atlein!  le  poids  vif  de  150  kil.  environ.  Les 
<(  veaux  {irîis  de  Cdianipa^Mie  »  sont  très  renoninit^s. 

Dans  la  réjL(ion  nonl  <'t  dans  la  rt^^itm  centrale,  la  slabulation  commence  en 
novembre  et  se  termine  aux  premiers  jours  d'avril.  Alors  les  animaux  vivent 
en  plein  pAlura^^e  sans  discontinuer,  jusqu'au  retour  du  froid.  Des  piquets 
reliés  entre  «'ux  par  des  lîls  de  fer,  ou  des  «  (ils  ronces  »,  clôturent  ces  pâtu- 
rages, dans  lesquels  un  abreuvoir;  mais  point  d'abri,  sauf  l'abri  naturel  que 
peuvent  offrir  quelqnes  arbres.  Dans  la  zone  sud,  absence  absolue  de  pàtu- 
ra^«»s,  le  sol  sec  et  crayeux  ne  les  favorisant  point;  d'où  strabulation  perma- 
nente. Maints  propriétaires  ne  sont  que  tout  simplement  berba^'ers,  c'est-à- 
dire  qu'ils  ne  possèdent  ni  ferme,  ni  culture.  I.e  domaine  tout  entier  est  un 
pàturajze  clos.  î/berbaj^er  achète,  soit  dans  bîs  Ardennes,  soit  dans  Id  Meuse, 
soit  dans  la  Hretai^ne,  des  animaux  plus  ou  moins  maigies  qui  deviennent 
animaux  de  boucherie  lorsqu'ils  sont  en^raiss*^  a  point.  Selon  la  qualité  de 
rberba^'»»  et  la  répartition  des  pluies,  on  peut  nourrir  pendant  l'été,  et  par 
hectare,  de  300  à  1,100  kilo^i^rammes,  poids  vif  d'animaux.  Depuis  une  vingtaine 
d'années,  l'étendue  des  pâturages  augmente  sensiblement.  Le  bœuf,  en  Ardenne, 
n'est  utilisé  comme  bêle  de  trait  que  dans  les  sucreries  :  bœufs  uivernais  qui 
servent  à  transporter  les  betteraves,  à  faire  les  labours,  et  que  l'on  engraisse 
ensuite  avec  pulpes,  et  tourteaux. 

Esjfcrt'  cht'ralbu'.  —  De  mènn?  (jue  pour  l'espèce  bovine,  pas  de  race  cheva- 
line particulière.  Toutefois,  jadis,  il  en  existait  une  spéciale  dont  l'arrondisse- 
ment de  Hocroi  et  aussi  le  nord  de  l'arrondissement  de  Mézières  étaient  le 
berceau.  Cette  race  ardennaise  possédait  toutes  les  qualités  de  la  race  bre- 
tonne dont  elle  était  proche  voisine  ;  petitesse  de  Uiille,  endurance,  sobriété, 
content(?  de  son  pjUurage  sous  bois  :  il  en  reste  encore  ((uelques  types  aujour- 
d'hui, (le  cheval,  d'ailleurs,  s'appelait  le  «  cheval  de  bois  ».  C'est  pour — autant 
que  possible  —  reconstituer  cette  race,  toutefois  avec  plus  d'étoffe  et  meil- 
leure nourriture,  qu'a  été  créé  le  Stiid-Book,  C'est  dans  la  partie  nord  des 
Ardennes  que  se  fait  plus  particulièrement  l'élevage  du  cheval;  non  celui  des 
«  ractîs  fines  »,  mais  du  cheval  à  deux  fins  :  le  cheval  de  trait  moven  et  le 
«  carrossier  ».  Quant  aux  étalons,  ils  sont  ou  boulonnais,  ou  percherons,  ou 
d'origine  belge. 

Espèce  ovUie.  —  Oc4upait,  autrefois,  tout  l'ensemble  du  département.  Elle  a 
disparu  des  zones  nord  et  centre,  et  s'est  localisée  dans  la  zone  sud.  En  outre, 
la  <'  population  ovine  >.  fendrait  à  décrcTitre.  Il  en  faut  trouver  les  causes  dans 
le  prix  moins  rémunérateur  des  laines  et  dans  la  transformation  des  systèmes 
de  culture;  la  réduction  des  jachères  ayant  diminué  les  parcours  à  moutons. 
Ce  n'est  plus  guère  que  dans  la  zone  champenoise,  où  le  sol  très  sec  est  favorable 
aux  animaux  de  l'espèce  ovine,  que  l'on  entretient  des  troupeaux,  presque 
tous  de  race  mérinos.  Les  agneaux  naissent  en  novembre  et  en  décembre.  Les 
béliers  loués  appartiennent  aux  bons  éleveurs  de  la  Marne  et  de  l'Aisne  (Sois- 
sonnais)  :  location  variant  de  150  à  200  francs,  selon  les  bergeries.  Les  ani- 
maux restent  pendant  tout  l'hiver  en  stabulation  permanente.  Kn  été,  les  trou- 
peaux sont  gardés  à  vue,  ou  parqués.  Un  bon  berger  gagne  de  600  à  700  francs 
pai'  an.  Mais  les  beigers  deviennent  de  |>lus  en  plus  rares;  le  métier  étant  dur, 
contemplatif,  sans  trêve  de  fêtes,  de  jeudis  ou  de  dimanch«»s. 

Eapccr  porciru*.  —  L'élevage  et  l'engraissage  du  porc  tiennent  une  place 
énorme  dans  les  Ardennes.  Le  porc,  dans  tout  petit  ménage,  est  l'animal  indis- 
pensable. Comme  ra<es,  les  Lorrains,  les  Craonnais,  les  Roulonnais,  plus  ou 
moins  croisés  avec  les  races  anglaises.  Ce  que  nos  populations  ardennaises 
recherchent  dans  le  porc,  c'est  surtout  le  lard  et  la  viande,  et  beaucoup  moins 
la  graisse;  la  cuisine,  en  nos  régions,  se  faisant  plutôt  an  beurre  qu'au  saindoux. 


—  79 


IV.    INDUSTRIES    ANNEXES. 


A  si;j;naler,  parmi  les  indiistrios  annexes  :  une  frnilprieh  Olizy;  qnelqiK's '/?*s- 
tiUen'f*fi,  quelques  houilleuni  de  cnl,  plusieurs  huUcrlfn  dans  le  voisinak'e  des 
fon'^ls  où  Ton  técolle  la  faîne  et  dans  cirlains  villages  où  l'on  cultive  TceillcMe. 

Sucrenea.  —  Sept  sucreries  :  a  Acv-lîonianee,  à  Aniagne,  à  AMi^niy,  à 
Douzy,  à  Ecly,  à  Sainl-Germainniont,  à  Vonzicrs.  Pendant  «  la  cani]>ajzne  »> 
de  i896-1807  —  ])rise  oonmie  moyenne,  —  elles  ont  «  mis  en  u*uvre  >» 
^29,898,270  kilo'ïrammes  de  b«'tt«'raves  ayant  produit  une  (juantiié  total»»  de 
13, 141,754  kil.  de  n  sucre  en  raffiné  »,  ainsi  réparti  :  08;'), 38.")  kil.  sont  «  all<''S 
h  la  consommation  >»  ;  174,131  kil.  servirent  au  sucrage  des  vendanges; 
10,687,206  kil.  ont  été  dirigés  sur  les  entrepôts;  800,S70  kil.  ont  été  exportés; 
133,169  kil.  ont  été  envoyés  dans  les  laluiques;  cnlin  !♦'  reste,  soit  ('>60,'.iS7  kil. 
contenus  dans  les  mélasses,  servit  à  riîjdu>trie. 

A  Sery  et  à  Villers-devant-le-Thour,  deux  rilpcrtr!;  annexes  à  la  fabrique  de 
Saint-Germainmont.  Le  nombre  de  jours  de  nipages  pour  les  sept  fabiiipies 
du  déparlement  fut,  pendant  cette  campagne  de  181)6-1897,  de  oSO,  pendant 
lesquels  on  employa  929  hommes,  72  femmes  et  33  <Mifants,  avec  un  salaire 
moyen  de  :  3  fr.  90  pour  les  hommes;  /  fr.  93  pour  les  femmes;  et  1  fr.  83 
pour  les  enfants. 

Lailf'i'irs.  fronifKjt'rii'n.  hetirirrifu.  —  Vne  fromagerie  spéciale  à  Asfeld;  et 
dans  le  département,  de  nombreuses  hiiteries  indus! ri(41es;  les  unes  sont  la 
propriété  d'un  seul  cultivateur,  les  autres  appartiennent  à  des  associations. 
Ces  laiteries,  ces  fromageri<'s  sont  parfaitement  outillées  :  moteurs  à  vap«Mir  ou 
hydrauliques,  écrémeuses  centrifuges,  barattes  montées  sur  pivot,  malaxeurs, 
moules  à  beurre. 

ApiruKiirp,  avlniUure,  pisciailhm*.  —  Dans  maints  villages,  des  ruches 
d'abeilles.  Toutefois,  à  part  quelques  rares  exceptions,  ne  sont  pas  employés 
les  moyens  perfectionnés  qui  permettraient  de  faire*  rendre  à  l'apiculture  son 
entier  produit  normal  et  possible.  Tons  les  cultivateurs  ont  dans  leurs  basses- 
cours  des  poules,  des  pigeons,  des  oies,  des  canards,  des  dindons,  quelques 
pintades,  qu'ils  vendent  aux  marchés;  mais  ils  ne  cherchent  point  Tamélio- 
ralion  des  races;  ils  se  contentent  des  races  du  pays.  En  ce  qui  concerne  la 
pisciculture,  elle  est  nulle  en  dehors  de  ce  que  fait  lAdministration  des  Ponts 
et  (Chaussées  pour  le  repeujdenienl  des  cours  d'eau. 

Plantation  d'avhve!^.  —  Chaque  année,  ptirticulièrement  dans  la  zone  moyenne 
et  centrale,  sont  plantés  i\o  nombreux  arbres  à  fruits  :  cerisiers,  poiriers,  mais 
surtout  pommiers,  parce  que  le  cidre  est  «l'un  écoulement  facile  et  rémunéra- 
teur. Plantations  soit  en  bordure  dans  les  champs,  soit  en  lignes  distantes  de  !,*>  à 
20  mètres  dans  les  herbages.  Elles  sont  beaucouf»  plus  soignées  qu'autrefois. 
Le  long  des  chemins  dits  de  «  grande  communication  »>,  les  arbres  fruitiers 
tendent  a  remplacer  les  arbres  foiestif»rs.  Dans  la  partie  sud  des  Ardennes, 
quelques  vignes  —  toutefois  aucun  effort  pour  reconstituer  les  vignobles  —  non 
encore  atteintes  par  le  phylloxéra,  mais  qui  souffrent  aimuellement  du  mildew; 
sur  les  terrains  incultes,  sur  les  landes,  dans  les  terrains  crayeux,  (pielques 
essais  de  reboisements.  Surd<*  petites  étendues  où  l'on  essaie  diverses  essences 
résineuses,  se  rencontrent  le  pin  noir  <rAutiiclie,  le  pin  sylvestre,  le  bouleau, 
l'aulne,  (^est  certainement  le  meilleur  emploi  que  r<»n  puisse  faire  des  ter- 
rains incultes  à  couche  arable  ayant  [)eu  dépaisseur  H  s'étageant  sui*  des 
pentes  assez  rai  des. 

Champs  de  dnnonMratinnii.  —  11  y  eut,  autrefois,  environ  soixante-dix  champs 
de  démonstraticuis  placés  le  long  des  routes,  souvent  même  à  l'intersection  de 


—  80  — 

deux  chemins.  Un  poteau  indicateur,  portant  cet  avis  :  «  Champ  de  démons- 
trations »,  le  signalait  à  l'attention  publique.  Une  boîte  vitrée  et  {grillagée  con- 
tenait le  plan  du  champ,  un  tableau  indiquant  la  formule  d'engrais  employés, 
la  dépense  faite,  en  un  mot  toutes  les  indications  nécessaires  pour  que  la 
«  démonstration  »  fut  pratique  et  fructueuse. 

Ces  champs  étaient  divisés  en  deux  parcelles;  Tune,  exactement  de  iO  ares, 
recevait  la  fumure  complémentaire  en  engrais  chimiques;  l'autre,  d'une  con- 
tenance quelconque,  mais  toutefois  non  inférieure  à  10  ares,  ne  recevait  que 
la  fumure  usitée  dans  le  pays  et  servait  de  témoin.  Ces  champs  de  démons- 
tration n'existent  plus  :  on  a  jugé  que  l'impulsion,  que  l'élan  vers  l'emploi  des 
engrais  chimiques  suffisaient. 

Exploitation.  —  Dans  les  Ardennes,  le  métayage  est  inconnu.  En  certaines 
localités,  où  l'on  cultive  surtout  l'oignon  et  la  carotte  rouge  (Ecordal,  Allan- 
d'huy,  Charbogne,  Saint-Lambert),  une  coutume  se  rapproche  assez  du  métayage. 
C'est,  pour  ainsi  parler,  une  «  culture  à  moitié  produit  ».  Le  propriétaire  remet 
son  sol  fumé  et  préparé,  le  preneur  sème,  donne  tous  les  soins  nécessaires  pour 
obtenir  une  bonne  récolte,  et  le  partage  se  fait.  Mais  en  dehors  de  celte  cou- 
tume, d'ailleurs  limitée  spécialement  à  cette  région,  deux  modes  seulement 
d'exploitation  agricole  :  «  le  faire-valoir  direct  »,  pour  la  moyenne  et  la  petite 
culture;  le  «  fermage  »,  pour  la  grande  culture.  A  signaler  encore  un  autre 
mode  que  l'on  pourrait  appeler  un  «  mode  mixte  ».  Le  propriétaire  loue 
quelques-unes  de  ses  terres  :  il  devient  alors  propriétaire  pour  partie  de  son 
exploitation,  et  fermier  pour  le  surplus. 


V.    ORGANISATION    AGRICOLE. 

A  Charte  ville,  un  professeur  d'^partementul  iVagricuUure  dont  le  décret  du 
9  juin  4880  détermine  les  attributions  :  1°  enseignement  agricole  à  l'école  Normale 
primaire,  et,  si  les  nécessités  l'exigent,  dans  les  autres  établissements  d'instruc- 
tion publique;  2°  conférences  agricoles  dans  les  campagnes;  3°  travaux  ou 
missions,  à  la  demande  du  Préfet  ou  du  Ministre  de  l'agriculture. 

A  Vouziers,  une  chaire  d*  arrondisse  ment  instituée  le  26  juin  4891,  par  arrêté 
ministériel.  L'enseignement  comprend  :  1°  un  cours  d'adultes  à  Vouziers  et 
dans  une  commune  rurale  de  l'arrondissement;  2°  cours  réguliers  des  travaux 
intérieurs  de  la  ferme,  de  jardinage  et  d'arboriculture;  ils  se  font  à  l'école 
primaire  publique  des  lilles  à  Vouziers. 

V>\\  arrêté  ministériel  créait  (h?  7  mars  4890)  dans  les  Ardennes,  à  Rethel,  une 
école  pratique  d'Agriculture  pour  former  des  «  chefs  de  culture  »  et  donner 
une  bonne  instruction  professionnelle  aux  fils  do  cultivateurs,  de  propriétaires 
et  de  fermiers,  comme  aussi,  d'ailleurs,  à  tous  les  jeunes  gens  que  séduit  la  car- 
rière agricole.  Des  bourses  d'examen  ont  été  fondées  par  l'Etat,  par  le  Dépar- 
tement, par  le  Cercle  agricole,  par  la  Ville  de  Hethel.  C'est  l'école  que  créait 
M.  Litianl. 

Les  boursesdéparlemeiital<*s  sont  exelusivemeiit  réservées  à  des  jeunes  gens 
domiciliés  dans  le  département  des  Ardennes.  Les  élèves  sont  reçus  après  un 
examen  qui  a  lieu  tous  les  ans  au  siège  de  l'école,  U*  deuxième  lundi  d'aotït. 
Les  cours  commencent  le  deuxième  lundi  d'octobre  et  se  terminent  le  6  sep- 
tembre. Les  candidats  doiv(;nt  avoii'  Ireizt;  ans,  au  moins,  et  dix-huit  ans,  au 
plus,  dans  l'année  de  leur  admission. 

En  outre,  un  arrêté  ministériel,  en  date  du  27  novembre  4893,  instituait, 
comme  annexe  à  cette  école  prati(|ue  d'Agriculture  de  Hethel,  une  station  agro- 
nomiqiu*,  ou  lahoraloire  de  recherches  et  d'analyses,  qui  fonctionne  depuis  le 
l**"  février  4894.  Les  agiiculleuis  peuvent  alors  connaître  la  composition  du 


—  81  — 

sol  qu'ils  cultivent,  être  fixés  sur  la  valeur  et  la  destination  des  engrais  que 
leur  offœ  le  commerce. 

SyndirMt  ties  agnciiUeiirs  ardennnis.  —  Cette  institution,  fondée  le  4  février  1884 
entre  les  agriculteurs  des  Ardennes,  sur  l'initiative  du  professeur  départe- 
mental d'agriculture,  a  pour  but  l'achat  en  commun  de  toutes  les  matières, 
engrais,  plâtre,  sels,  tourteaux,  graines  utiles  à  Tagriculture,  et  aussi  l  acqui- 
sition des  machines  agricoles  nécessaires.  Le  Syndicat,  servant  d'intermédiaire 
entre  les  vendeurs  et  les  acheteurs,  défend  ainsi  les  intérêts  de  ses  associés, 
en  même  temps  quil  contrôle,  à  l'aide  d'une  rigoureuse  analyse,  l'authenlicité 
et  l'excellence  des  matières  achetées.  C'est  à  Poix-Terron  que  sont  centralisés 
tous  les  engrais  achetés  par  le  Syndicat,  dont  le  tableau  que  voici  nous  montre 
la  marche  ascendante  depuis  ses  origines  jusqu'à  l'année  4898  : 


Années 

Adhérents 

Tonnage 

Valeur 

des  matii'resi  achflées 

des  matières  arbetéei 

4« 

annétî 

•  fl884)... 

730 

512.000  kil. 

52.000  fr. 

2= 

(4883;... 

1.144 

1.426.000 

448.000 

3«^ 

(1886)... 

1.845 

2 . 309 . 000 

205 . 700 

4« 

(4887;... 

2.250 

3.664.000 

295.670 

5« 

(4888)... 

3 .  000 

5.986.400 

430.900 

6« 

(4880)... 

3 .  600 

6.503.000 

445.400 

7« 

(1890)... 

3.800 

4.781.900 

452 . 390 

8* 

(4894)... 

4.066 

4.409.100 

458.490 

9-* 

— 

(4892)... 

4.502 

5 . 20C . 900 

545 . 430 

40* 

(4893)... 

4.724 

5 . 609 . 500 

584.140 

44* 

(4894)... 

4.734 

6 . 387 . 400 

747 . 580 

42* 

(489oj... 

4.747 

5.306.200 

524.260 

13'' 

(4896V.. 

4.682 

6.320.500 

545 . 570 

44* 

(4897J... 

4.785 

8 . 730 . 000 

673.540 

4:î« 

(4898)... 

5.029 
Totaux 

8.572.300 

706.620 

75.544.200  kU. 

6.782.390  fr. 

Concours  régionaux  agricoles.  —  Aux  termes  d'un  arrêté  de  M.  le  Ministre  de 
l'agriculture  du  6  juillet  4892,  le  nombre  des  concours  régionaux  a  été  réduit 
de  huit  à  cinq,  par  an,  à  partir  de  4893. 

Le  concours  de  la  région  dont  fait  partie  le  département  des  Ardennes  eut 
lieu  à  Charleville-Mézières  —  dans  la  prairie  qui  sépare,  le  long  de  la  Meuse, 
les  deux  cités  —  en  juin  4898.  Il  fut  très  réussi,  très  animé,  très  brillant,  lais- 
sant chez  tous,  exposants  et  visiteurs,  le  plus  agréable  souvenir.  Pareil  concours 
se  fera  en  1899  dans  la  Somme,  et  en  4900  dans  les  Vosges. 

Les  Comices  et  les  Cei'cles  agricoles  sont  des  associations  libres,  formées 
par  des  cultivateurs  et  des  propriétaires  qui  se  réunissent  pour  seconder  le 
développement  des  progrès  de  l'agriculture  dans  la  circonscription  qu'elles 
embrassent. 

Un  Comice  existe  dans  chacun  dos  arrondissements  du  département  des 
Ardennes.  Un  Cercle  a,  en  outre,  été  créé  dans  les  arrondissements  de  Rethel 
et  de  Vouziers. 

Les  ressources  de  ces  associations  se  composent  des  cotisations  des  socié- 
taires, des  allocations  de  l'Etat  et  du  Déparlement,  et  des  subventions  des 
communes. 

La  subvention  de  l'Etat  est  de  6,000  francs,  répartie  à  raison  de  1,200  francs 
par  arrondissement;  le  Département  inscrit  à  son  budget  un  crédit  de 
44,500  francs,  sur  lequel  2,300  francs  sont  attribués  à  chaque  arrondissement. 


-  82  — 

D.ins  colui  de  Relhel,  deux  tiers  des  subventions  sont  alloués  au  Cercle  et  un 
tiers  au  Comice.  Dans  l'arrondissement  de  Vouziers,  le  Cercle  reçoit  la  totalité 
des  subventions. 

Comice  agricole  de  Mt^zières  fondé  le  21  décembre  1872;  membres  :  201.  — 
Cercle  agricole  de  Relhel  fondé  le  2  juin  1888;  membres  :  580. —  Comice  agricole 
de  liefhel  fondé  le  19  janvier  1835;  membres  :  201.  —  Ctmtice  agricole  de  Rocroi 
fondé  en  1834;  membres  :  117.  —  Comice  agricole  de  Sedan  fondé  le  20  juin  1835  ; 
m*»nibres  :  391.  —  Cercle  agricole  de  Vouziers  fondé  le  1"'  avril  1873  (il  célé- 
brait en  1898  ses  noces  d'argent  au  concours  de  Monthois);  membres  :  235. — 
Comice  agricole  de  Vouziers  fondé  en  1835;  membres  :  207;  ayant  comme  annexe 
le  Syndicat  du  Sud, 

Des  Chambres  consultatives  d*agriculture,  instituées  par  décret  du  25  mars  1852, 
onl  pour  objet  spécial  la  protection  des  intérêts  ajj;ricoles. 

Klles  donnent  leur  avis  sur  les  demandes  de  concession  d'eau  pour  les 
usines,  moulins,  irrigations;  sur  les  créations  de  foires  et  marchés;  sur  les 
(juestions  relatives  aux  douanes  et  aux  contributions  indirectes. 

11  y  a,  dans  chaque  arrondissement,  une  Chambre  consultative  d'agricul- 
ture, composée  d'autant  de  membres  que  l'arrondissement  renferme  de  can- 
tons; sans  que  toutefois  le  nombre  de  ses  membres  puisse  être  inférieur  à  six. 

Les  membres  en  sont  désignés  par  le  Préfet,  qui  les  choisit  parmi  les  agri- 
culteurs et  i)armi  les  propriétaires  de  chaque  canton;  ils  sont  nommés  pour 
trois  ans. 

Des  Commissions  cantonajes  de  statistique  ont  été  créées  par  décret  du 
1"  juillet  1852. 

Ces  Commissions  sont  chargées  de  remplir  les  divers  tableaux  que  M.  le 
Ministre  de  l'agriculture  leur  adresse,  soit  périodiquement,  soit  accidentelle- 
ment, en  vue  de  recueillir  les  renseignements  dont  il  a  besoin  pour  apprécier 
notamment  l'importance  de  la  production  agricole. 

Dans  les  chefs-lieux  de  département  ou  d'arrondissement,  la  Commission 
de  statistique  est  présidée  parle  Préfet  ou  le  Sous-Préfet,  ou  parles  personnes 
que  désignent  ces  fonctionnaires  pour  les  représenter.  Dans  les  chefs-lieux  de 
cantons,  c'est  le  Préfet  qui  nomme  le  président.  Chaque  Commission  élit,  à  la 
simple  majorité,  un  ou  plusieurs  secrétaires-archivistes. 

Dans  les  villes  chefs-lieux  comprenant  plusieurs  cantons,  il  ne  doit  y  avoir 
qu'une  seule  Commission. 

Mentionnons  enfin  la  Socif'tf}  hippique  des  Ardennes,  constituée  en  1888  pour 
l'organisation  de  courses  au  trot,  dans  le  but  d'encourager  l'amélioration  cheva- 
line, et  pour  la  création  d'un  livre  généalogique,  ou  Stud-Book,  dont  l'objectif 
est  de  reconstituer  la  race  ardennaise. 

Le  seirice  des  Haras  est  réparti  en  six  arrondissements  d'inspection. 

Le  département  des  Ardennes  dépend  du  dépôt  de  Montier-en-Der  (Haute- 
Marne),  lequel  fait  partie  du  sixième  arrondissement.  Le  dépôt  de  Montier- 
en-Der  comprend  dans  sa  circonscription  les  départements  de  la  Haute-Marne, 
de  la  Marne,  de  l'Aube,  des  Ardennes  et  de  l'Yonne. 

Des  stations  d'f^talons  de  l'Etat  sont  établies  à  Kenwez,  à  Mouzon,  à  Sedan,  à 
Humigny,  h  Rethel,  à  Vouziers. 

Etalons  approun^s.  —  Indépendamment  des  étalons  de  l'Etat  affectés  au 
service  de  la  monte,  l'Administration  des  Haras  accorde  des  primes  dites 
«  d'approbation  »  à  des  étalons  reconnus  susceptibles  de  concourir  à  l'amé- 
lioration de  l'espèce  ch«»valine.  Ces  étalons  sont  choisis,  chaque  année,  par  le 
directeur  du  dépôt  de  Montier-en-Der,  à  l'issue  des  opérations  de  la  Com- 
mission chargée,  en  exécution  de  la  loi  du  14  aoiH  1887  sur  la  surveillance 
des  étalons,  de  constater  l'état  sanitaire  au  point  de  vue  du  cornage  et  de  la 
fluxion  périodique. 


—  83  — 

Etalons  aiUorisf^s,  —  Lne  autre  catégorie  d'étalons,  dite  «  étalons  autorisés  », 
est  également  admise  par  l'Administration  des  Haras  à  faire  la  monte;  mais 
les  propriétaires  de  ces  étalons  ne  reçoivent  pas  de  primes  de  TKtat.  Tel  est, 
par  exemple,  le  haras  d'Ecordal. 

Subventions  pour  VamHlovation  de  Pespëir  chn'aline.  —  Une  somme  de 
9,500  francs  (dont  5,000  francs  alloués  par  le  Département  et  4,500  francs  par 
TEtat)  permet,  pour  encourager  l'amélioration  de  l'espèce  chevaline,  d'accorder 
des  primes  aux  propriétaires  de  juments  poulinières  et  de  pouliches. 

L'attribution  des  primes  est  faite  par  une  Commission  que  préside  l'Inspec- 
teur général  des  Haras,  ou  son  délégué.  Elle  est  composée  de  quatre  membres 
civils  et  d'un  membre  militaire,  que  désigne,  chaque  année,  M.  le  Ministre  de 
l'agriculture. 

VI.    STATISTIQUE    AGRICOLE     DES    ARDENNES. 

Nous  baserons  cette  statistique  agricole  sur  l'ensemble  moyen  des  cinq  der- 
nières années  :  1894-1898. 

Céréales.  —  Proment.  —  66,582  h.  ensemencés  ont  produit  1,398,222  hectol., 
soit  1,048,666  quintaux.  L'hectare  a  rapporté  21  hectolitres  de  blé  en  moyenne, 
vendu  13  fr.  85  l'hectolitre;  le  total  s'élevant  à  19,365,374  francs. 

Méteil.  —  Ensemencé  sur  937  hectares,  a  rapporté  17,803  hectolitres  (19  hec- 
tolitres par  hectare)  pesant  13,174  quintaux.  La  valeur  totale  de  cette  récolte 
donne  le  chiffre  de  181,946  francs  (10  fr.  22  l'hectolitre). 

Seigle,  —  12,970  hectares  ont  produit  une  récolte  de  246,430  hectolitres 
(177,430  quintaux).  Vendue  à  raison  de  7  fr.  94  l'hectolitre,  la  récolte  de  seigle 
a  produit  la  somme  totale  de  1,956,654  francs. 

Orge.  —  178,578  hectolitres  (114,248  quintaux)  produits  par  une  surface  de 
9,221  hectares.  Le  prix  moyen  de  l'hectolitre  a  été  de  10  fr.  47,  ce  qui  donne 
un  prix  total  de  vente  de  1,869,711  francs. 

Sarrusin,  —  Très  peu  cultivé  dans  les  Ardennes,  le  sarrasin  n'occupe  qu'une 
surface  de  109  hectares  ayant  donné  1,417  hectolitres  (822  quintaux).  La  pro- 
duction moyenne  par  hectare  est  de  13  hectolitres.  La  valeur  totale  du  rende- 
ment est  de  14,269  francs,  à  raison  de  10  fr.  07  l'hectolitre. 

Avoine,  —  Culture  très  développée;  61,835  hectares  ensemencés.  La  récolte 
a  été  vendue  au  prix  de  8  fr.  11  l'hectolitre,  soit  11,032^600  francs  pour  la 
vente  totale  de  1,360,370  hectolitres  (598,563  quintaux). 

Mais,  néant.  —  Millet,  néant. 

Pommes  de  terre  et  betteraves,  —  Pommes  de  terre,  —  12,819  hectares 
plantés  en  pommes  de  terre  ont  donné  un  rapport  de  1,435,728  quintaux 
(112  quintaux  par  hectare),  qui  ont  été  vendus  à  raison  de  4  fr.  84  le  quintal; 
ce  qui  forme  un  produit  total  de  6,948,923  francs. 

Betteraves  fourragères.  —  Le  rendement  total  fut  de  1,244,650  quintaux  pro- 
duits par  4,015  hectares;  l'hectare  produisant  310  quintaux  en  moyenne. 

Le  prix  du  quintal  était  de  1  fr.  07. 

Betteraves  à  sucre.  —  Cette  culture  s'est  accrue  de  plus  d'un  millier  d'hec- 
tares; 4,781  hectares  (au  lieu  de  3,429  en  1895)  ont  donné  comme  production 
totale  1,281,308  quintaux.  La  production  moyenne  de  l'hectare  a  été  de 
268  quintaux.  La  valeur  totale  de  la  récolte  a  atteint  le  chiffre  de  2,856,316  fr. 
(2  fr.  23  le  quintal). 

Fourrages.  —  Trèfle.  —  Le  nombre  d'hectares  cultivés  a  été  de  7,832;  la 
production  totale,  de  250,456  quintaux  (33  par  hectare).  La  valeur  totale  s'est 
élevée  à  1,305,202  francs.  (5  fr.  05  le  quintal). 

Luzerne,  —  La  surface  du  teirain  produisant  la  luzerne  fut,  en  1896,  de 
14,800  hectares  ayant  produit  547,600  quintaux  (67  par  hectare).  Cette  luzerne, 


—  84  — 

vendue  à  raison  de  de  5  fr.  31  en  moyenne  le  quintal,  a  produit  une  somme 
totale  de  2,907,756  francs. 

Snhifo'ni.  —  La  production  du  sainfoin  fut  de  195,660  quintaux  produits  par 
7,247  hootaros.  La  valeur  de  la  vente  a  été  de  1,084,000  francs  (en  moyenne 
5  fr.  54  le  quintiil). 

Préa  naturels.  —  Les  prés  natwebt,  56,939  h.  ayant  pi*oduit  1,423,475  quin- 
taux qui  donnent  6,678,705  francs,  soit  5  fr.  34  le  quintal. 

Prairii's  artificielies.  —  33,762  hectares  ayant  produit  1,293,517  quintaux. 
Valeur  du  quintal,  3  fr.  59. 

Herbagt'8,  —  Superficie  peu  étendue,  7,225  hectares  seulement  qui  ont  pro- 
duit 142,975  quintaux  à  raison  d'une  valeur  moyenne  de  4  fr.  83  le  quintal, 
soi!  (HHJ09  francs  pour  le  tout. 

Cultures  industrielles.  —  Lin.  —  Seulement  6  hectares  sont  cultivés  dans 
les  Ar(i<Mincs.  1^  pnxluction  du  lin  en  filasse  n'est  que  de  39  quintaux  (6  quint.  50 
par  hectare).  Valeur  totale  de  la  récolte  :  graines,  1,025  fr.;  filasse,  5,070  fr. 

Colza.  —  Très  peu  cultivé.  On  ne  compte  en  effet  que  2  hectares  ayant  rendu 
27  quintaux  qui  ont  fourni  42  hectolitres  dhuile  vendus  882  francs. 

Navette,  néant.  —  (EUlclte,  néant.  —  Cameliw:,  néant. 

Chanvre.  —  Le  chanvre  a  été  cultivé  sur  une  surface  de  7  hectares  qui  ont 
produit  en  filasse  39  quintaux  (production  moyenne  par  hectare,  5  quintaux  59.) 
Valeur  totale  de  la  filasse,  5,500  francs. 

Tabac,  néant.  —  Houblon,  néant. 

Viynes.  —  Les  Ardennes  occupent  un  rang  inférieur  pour  la  production  do 
vin;  414  hectares  seulement  sont  en  vignes  productives;  on  plante  à  raison  de 
10,00<»  pieds  à  l'hectare.  La  production  totale  est  de  13,450  hectolitres  de  vin, 
l'hectare  produisant  une  moyenne  de  32  hectol.  49.  La  vente  totale  de  la  récolte 
à  raison  de  39  fr.  72  Thectolitre,  valeur  moyenne,  a  produit  536,340  francs. 

Noii'.  —  747  quintaux  ayant  rapporté  23,157  francs.  Valeur  moyenne  do 
quintal,  31  francs. 

Culture  ÊruiUère*  —  Pofnmes  à  cidre.  —  40,297  quintaux  de  pommes  à  cidre 
ont  été  récoltés.  La  valeur  totale  de  ce  produit  fut  de  370,732  francs,  à  raison 
de  9  fr.  20  en  moyenne  le  quintal. 

Prunes.  —  Le  nombre  de  quintaux  de  prunes  cueilUes  s^élève  à  3,032,  d'une 
valeur  totale  de  35,322  francs  (11  fr.  65  le  quintal). 

MûrUrs,  néant.  —  Olives,  néant.  —  CMtaignes,  néant.  —  Production  sérici- 
rôle,  néant. 

Prniiw'tion  du  cidre,  —  lia  été  fabriqué  53,729  hectolitres  de  cidre. 

Animaux  de  ferme.  —  Espèce  rheraline.  —  Environ  47,094  chevaux. 

Espèce  bovine.—  Taureaux,  1 ,541  ;  bœufs  de  travail,  61 6  ;  bœufs  à  l'engrais,  4,258. 

Vaches,  55,834.  —  Bouvillons,  7,851.  —  ih'misses,  16,111;  élevées  de  six  mois 
à  un  an,  12,4M1).  —  Vcaud'  au-dessous  de  six  mois,  7,362. 

Mulets,  21.  —  Anes,  882. 

li' tiers  au-dessus  de  deux  ans,  849.  —  Moutons  au-dessus  de  deux  ans, 
21>,1G(K  —  Brebis  au-dessus  de  deux  ans,  98,272. 

Aijneaiw  et  agnelles  :  de  un  an  à  deux  ans,  49,675  ;  de  moins  d'un  an,  75.480. 

Porcs,  adultes  et  jeunes,  54,486.  —  Espèce  caprine,  9,699. 

Produits  divers.  —  Lait.  —  927,652  hectolitres,  représentant  une  voleur 
totale  de  13,636,484  francs  (14  fr.  70  Ihectolitre),  ont  été  utilisés. 

Laine.  —  La  laine  des  1*12,300  moutons  tondus  a  donné  4,824  quintaux  d'une 
valeur  totale  de  887,616  francs.  (Valeur  moj-enne  du  quintal,  184  francs.) 

Miel  et  cire,  —  Nombre  de  ruches  d'abeilles  en  activité,  17,846. 

Production  totale  du  nii<*l,  97,592  kilogrammes  représentant  la  somme  de 
158,099  francs.  (1  fr.  62  le  kil.)  —  Production  totale  de  la  cire  :  16,297  kil. 
valant  47,587  francs.  (2  fr.  92  le  kil.) 


—  85  — 

Importation  du  bétail,  —  Il  a  été  importé  en  1896,  par  le  bureau  des  douanes 
de  Givet  :  122  bœufs,  12  taureaux,  526  vaches,  728  génisses  et  bouvillons, 
51  veaux,  173  moutons,  7,905  porcs,  1,836  chevaux,  22  Anes.  Le  montîint  du 
droit  de  visite  s'est  élevé  à  la  somme  de  3,546  fr.  55.  Les  bureaux  de  :  Mes- 
sempré,  18  porcs,  3  chevaux;  Mogues,  23  chevaux,  20  porcs;  Margny,  4  porcs, 
13  chevaux;  Signy-le-Petit,  9  chevaux;  Gué-d'Hossus,  19  chevaux;  Vireux- 
Molhain,  18  chevaux. 

L'importation  des  viandes  fraîches  en  1896,  par  bureaux  dp  douanes,  se 
répartit  de  la  manière  suivante  :  bœufs,  8,664  kiL;  voaux,  58,256  klL;  mou- 
tons, 4,037  kil.;  chèvres,  981  kil.  ;  porcs,  418,10t  kiL 

Parmi  les  bureaux  de  douanes  qui  tiennent  la  t«He,  nous  citerons  :  Givet, 
27,450  kil.  de  veau,  114,662  kil.  de  porc;  Hargnios,  105,231  kil.  do  porc;  Ges- 
punsart,  61,095  kil.  de  porc;  Saint-Menges,  18,632  kil.  de  porc;  La  Chapelle, 
80,112  kil.  de  porc. 

La  viande  de  b(ruf  et  la  viande  de  veau  furent  surtout  importées  par  les 
bureaux  de  Messempré  et  de  Margut  :  4,048  kil.  de  bœuf  et  2,796  kil.  do  veau 
pour  le  premier;  4,195  kil.  de  bœuf  pour  le  second. 

Les  éleveurs  ardennais  ont  fourni  directement  à  Paris,  pour  le  marché  de  la 
Villette  :  141  bœufs,  21  vaches,  14  taureaux,  1,840  moutons.  Le  poids  de  la 
viande  donnée  par  ces  animaux,  et  vendue  aux  Halles  de  Paris,  s'est  élevé  à 
36,961  kil.  pour  les  bceufs  et  les  vaches,  et  à  48,183  kil.  pour  le^  moutons. 

Lepr/>  moyen  de  la  viande  est  de  :  bœuf,  1  fr.  60;  vache,  1  fr.  40;  veau,  2  fr.  10; 
mouton,  2  fr.  15;  porc,  1  fr.  80  le  kilogramme. 

Sur  toute  la  ligne  de  frontière  ardennaise  belge,  est  organisé  un  service 
d'inspection  VfHf^'inaire  :  à  Fumay;  à  Vireux;  à  Givet.  route  de  Philippeville, 
route  de  Namur,  route  de  Beauraing;  à  Hargnies;  à  Gespunsart;  à  Saint- 
Menges;  à  la  Chapelle;  à  Messempré:  à  Mogu(;s;  à  Margny. 

Aux  termes  des  décrets  des  14  mars  et  9  avril  1896,  les  animaux  de  l'espèce 
bovine  (autres  que  les  veaux  âgés  de  moins  de  six  mois),  qui  ne  sont  pas  des- 
tinés à  être  immédiatement  sacrifiés  pour  la  boucherie  (animaux  délevage, 
de  reproduction  de  laiterie),  ne  sont  admis  à  l'importation  qu'après  avoir  été 
soumis  à  l'épreuve  delà  tuberculine  au  moment  de  leur  passage  à  la  frontière. 
Ils  ne  peuvent,  d'ailleurs,  pénétrer  en  France  que  par  les  bureaux  de  Givet  et 
de  Mogues. 

VIL    DIVISION    DE    LA    PROPRIÉTÉ. 

Voici  les  chiffres  les  plus  récents  qu'il  nous  est  permis  de  relever  d'après  la 
cote  foncière  : 

155,100  propriétés  imposables;  139,874  appartenant  à  la  petite  propriété 
au-dessous  de  6  hectares;  14,095  à  la  moyenne  propriété  au-dessous  de 
50  hectares;  1,131  à  la  grande  propriété.  —  Les  biens  qui  dominent  dans  la 
petite  propriété  sont  de  1  hectare  à  2  hectares  :  22,796;  puis  viennent  ceux  de 
50  ares  à  1  hectare  :  21,044.  —  Dans  la  propriété  moyenne,  les  biens  de  10  à 
20  hectares  sont,  de  beaucoup,  plus  nombreux  :  5,157.  —  La  grande  propriété 
comprend  :  495  domaines  de  50  à  75  hectares;  225  domaines  de  75  à  HK)  hec- 
tares; 250  domaines  de  100  à  200  hectares;  165  domaines  au-dessus  de 
200  hectares.  —  En  ce  qui  concerne  la  superficie,  la  petite  propriété  recouvre 
132,553  hectares;  la  moyenne  propriété,  199,073  hectares:  la  grande  propriété, 
155,218  hectares.  —  I^  grande  propriété,  au-dessus  de  200  hectares,  occupe 
une  superficie  de  71,860  hectares. 


%r^y^y^%,^'^^y^<^^<^^<^^'^^<^^<^ç^ 


CHAPITRE  IX 


L'INDUSTRIE  BANS  LES  ABDENNES 

I.  Les  origines  historiques.  —  II.  Industrie  métallurgique.  —  m.  Usines  à  cuivre  de 
Flohimont.  —  IV.  Appareils  à  vapeur.  —  V.  Ardoisières  ;  carrières  ;  industries 
minérales.  —  VI.  Draperies.  —  VU.  Inspection  du  travail;  Chambres  de  com- 
merce ;  arts  et  manufactures.  —  Vin.  Les  industries  par  arrondissement. 


I.    LES    ORIGINES    HISTORIQUES. 

LA  fahric.ilinn  do  la  fonte  et  du  Ter  dans  noire  département,  dit  J.  Hubert: 
(iKor.RAPHiK  uKs  Ardfnnes,  ost  foit  ancienue.  Les  hauts-fourneaux  datent 
;i  pou  près  de  l'an  1,'iOO.  Avant  cette  époque,  on  fabriquait  de  la  foule  et 
du  fer  dans  certaines  parties  de  la  contrée,  mais  on  n'a  conservé  aucune  trace 
du  mode  pratique.  On  ne  sait  rien  quant  à  l'époque  de  cette  fabrication.  Elle 
est  seulenienl  attesté*?  par  des  scories  que  l'on  rencontre  dans  les  environs 
des  minières  et  par  des  fouilles  anciennes  dans  les  gîtes  de  minerai.  Il  est 
probable  que  celui-ci  était  fondu  sur  place  dans  de  petits  fourneaux.  On  a 
retrouvé  aussi,  en  quelques  points  des  Ardonnes  et  près  des  cours  d'eau, 
d'anciens  fonds  de  creusets  (fui  ont  appartenu,  sans  contredit,  à  des  appareils 
anal(»«iues  à  ceux  d'aujourd'hui.  Les  plus  anciens  hauts-fourneaux  qui  subsis- 
tent encore  datent  de  1.">40-I.*).*i0.  Il  y  en  a  quatre  de  cette  époque.  Six  ont  été 
établis  de  Mm)  à  lOoO  et  1680,  et  sept  autres  de  1700  à  Mlii).  La  période  de 
IT.'iO  à  1821  s'est  écoulée  siins  qu'aucun  fourneau  ait  été  élevé.  De  1821  à  1830, 
huit  fourneaux  furent  construits;  enlin  les  années  183.*>,  1836  et  suivantes  ont 
vu  naître  plusieurs  nouvelles  usines.  La  plupart  des  anciens  fourneaux  avaient 
des  dimensions  plus  petites  que  ceux  d'aujourd'hui;  quelques-uns  n'ont  point 
été  agrandis,  le  f)lus  grand  nombre  a  été  reb<\ti  sur  de  nouveaux  modèles. 

En  considérant  la  fabrication  du  fer  dans  les  feux  d'affinerie  au  charbon  de 
bois,  on  voit  que  les  premières  forges,  au  nombre  de  deux,  ont  été  construites 
en  i:>:iO;  —  dix  ou  douze  l'ont  été  de  1640  à  Ui.'iO;  —  deux  en  1680  et  UWO; 
puis  un  siècle  sest  écoulé  pendant  lequel  cett»»  fabrication  n'a  pris  aucun  déve- 
loppement; —  en  ITîM),  douze  nouveaux  foyers  sont  mis  à  feu;  —  huit  autres 
forges  s'élèvent  de  1811  à  1818:  —onze  de  1823  à  1828.  Enfin,  huit  aflineries 
sont  établies  pendant  les  années  1834,  1836,  1837,  1838  et  1830.  L'extension 
qu'a  prise  l'affinage  de  la  lonte  en  1814  et  1813  a  pour  cause  le  rapproche- 
ment de  la  frontière  belge.  Avant  cette  époque,  ime  grande  partie  du  fer  de 
platinerie  provenait  du  Luxembourg. 

La  fabrication  du  fer  au  moyen  de  la  houille  a  été  introduite  dans  notre 


—  87  — 

département,  en  1824,  par  un  Anglais  qui  venait  de  monter  dos  fours  à  puddior 
à  Gouvin  (Belgique).  Cette  fabrication  n'a  oommenc»^  réellement  à  se  développer 
qu'en  1825,  1827  et  1828.  Elle  a  pris  un  nouvel  accroissement,  bien  faible,  en 
1835;  l'introduction  de  la  méthode  anglaise  n'amena  la  suppression  que  d'un 
petit  nombre  de  foyers  d'aflinage  au  charbon  de  bois,  et  tandis  que  dans  le 
département  de  la  Meuse,  par  exemple,  ce  mode  d'affinage  s'éteint  tous  les 
jours,  dans  les  Ardennes  il  est  resté  en  pleine  activité. 

La  fabrication  du  petit  fer  au  martinet  ne  s'est  guère  développée  que  vei^ 
1790.  Cependant  il  parait  que  le  martinet  d'Haraucourt  existait  déjà  en  1700. 
Ce  n'est  qu'en  1827  que  des  cylindres  ont  été  substitués  aux  martinets. 

Avant  1812,  il  n'existait  que  deux  fonderies  dans  les  Ardennes  :  celle 
d'Haraucourt  et  celle  de  Linchamps,  qui  datent  de  1700  et  de  1750.  Celh^  de 
Saint-Nicolas  fut  montée  en  1812.  La  fabrication  des  clous  ayant  pris  une 
grande  extension  dans  les  environs  de  Charleville,  plusieurs  fabriques  nou- 
velles furent  établies  en  1821,  1824,  1825  et  1827. 

Le  premier  laminoir  à  tôles  des  Ardennes,  et,  dit-on,  le  premier  de  la  France, 
fut  construit  à  Givonne  en  1790.  Les  trois  suivants  datent  de  1795,  un  autre 
de  1812.  —  Il  y  eut  dans  la  fabrication  de  la  tôle  une  extension  considérabbî 
vers  l'année  1823;  et,  de  1823  h  1828,  six  nouveaux  laminoirs  furent  éb^vé». 
Enfin  dix  autres  marchent  depuis  1834;  puis,  à  partir  de  cette  époque,  la  pro- 
duction de  la  tôle  s'est  beaucoup  accrue. 

La  fabrication  du  fer  de  platinerie.  qui  est  une  spécialité  du  département 
des  Ardennes,  fut  importée  vers  1790  du  pays  de  Liège. 

M.  E.  Nivoit,  aujourd'hui  inspecteur  général  des  mines,  publiait  en  1869,  à  la 
librairie  Eugène  Jolly,  ses  Notions  ÊLÉMKNTAinEs  sur  l'Lndustrik  dans  lk  dApar- 
UEST  DKs  Ardennes,  un  volume  de  350  pages  fort  intéressant  et  très  au  point 
pour  l'époque.  Mais  il  aurait  besoin,  aujourd'hui,  d'être  remanié;  comme 
d'ailleurs,  après  trente  années,  tous  les  ouvrages  relatifs  aux  industries  qui 
progressent,  périclitent  ou  disparaissent  avec  le  temps,  selon  les  conquêtes  de 
la  science,  selon  aussi  les  besoins  nouveaux  de  la  civilisation  ou  les  exig<;nce» 
nouvelles  des  problèmes  sociaux.  Nous  n'avons  pas  toutefois  la  prétention  de 
refondre  Tœavre  de  M.  Nivoit;  nous  ne  pouvons  ici  que  donner  en  quelques 
pages  une  vue  d'ensemble  sommaire  de  nos  principales  industries,  parmi 
lesquelles,  en  première  ligne,  celle  du  fer. 

II.    INDUSTRIE    MÉTALLURGIQUE. 

L'importance  de  notre  déparlement  pour  la  mise  en  œuvre  du  fer  et  de  la 
fonte  est  énorme  en  France.  C'est  notamment  dans  la  vallée  de  la  Meuse  —  partie 
comprise  entre  Sedan  et  Givet  —  et  dans  la  vallée  de  la  Chiers  que  cette 
indastrie  s'est  développée  :  surtout  celle  de  la  fonderie  en  deuxième  fusion 
qui,  actoellement,  occupe  5,400  ouvriers  et  prfAuii  72,000  tonnex  de  fonte 
moulée  rcprcsentant  ane  valexir  de  18  millions  environ.  Dans  le  départe- 
ment, n'existent  plus  de  haut^foumeaux  en  activité  :  c'est  en  1894  que  le 
dernier,  celui  de  Vireox-Molhain,  fut  mis  u  hors  de  feu  », 

La  fomie  dite  de  deuxième  fusion  est  fondue  dans  un  cubilot,  «orte  de  four  h 
réverbère  intérieurement  garni  d'une  chemise  en  briques  réfraclaires  et  duquel 
le  métal  fondo  est  extrait  au  moy^n  de  "  poches  »  en  métal  qui  servent  à  le 
transporter,  a  le  vider  dans  des  moules  ^n  sable  maintenus  par  des  chAssis  de 
fer.  Le  nombre  des  cobilots  qu'emploient  nos  usines  ard^nnais^s  e^t  de  130  : 
ce  qui  donne  à  notre  département  le  premier  rantf  entre  tous  les  autres  dépar- 
tements de  France.  Depuis  quelques  années,  sont  employé^-s  df^  machines  k 
mouler  dont  Tasa^^e  parait  tendre  à  se  généraliser.  Pour  qaelques-»ne^.  la 
pression  nécessaire'  ao  serraire  du  sable  est  obtenue  jiar  l'air  comprimé  ou  par 
presse  h jdnuiliqve. 


—  88  — 

Les  principales  fonderies  des  Ardennes  qui  occupent  de  100  à  \  ,000  ouvriers 
sont  :  Société  métallurgique  d'Aubrives  et  de  Villerupt,  à  Aubrives  ;  —  fonderies  : 
Péchenart,  à  Bourg-Fidèle;  —  Deville,  Pailliette,  Forest,  h  Charleville;  — 
Gustin  fils  aîné,  à  Deville;  —  Guillet  et  O^,  à  Haraucourt;  —  Boutmy  et  C^% 
à  Margut;  —  Veuve  Jacquemart,  à  Neufmanil;  —  Henrot-Toupet,  à  Nouzon;  — 
Hardy-Capitaine  et  C'%  à  Nouzon;  —  Henri  Faure,  à  Revin;  —  Arthur  Martin,  à 
Reviii;  —  Henri  Morel,  à  Revin;  —  Moranvillé  et  Huet,  à  Vivier-au-Court;  — 
Société  des  usines  du  Pied-Selle,  à  Fumay;  —  Société  anonjrme  des  Fonderies 
de  Monthermé  et  Laval-Dieu. 

Fo7i/('  malléable,  fonte  d*acier.  —  Depuis  quelques  années,  s'est  développée 
dans  notre  département  la  production  de  la  fonte  malléable.  A  cet  effet,  on 
emploie  des  fontes  anglaises  et  suédoises  cassées  en  petits  morceaux,  pour 
qu'il  soit  possible  de  les  mettre  dans  des  creusets  en  matière  réfractaire.  Ces 
creusets  vont  ensuite  aux  fours  sans  cesse  maintenus  à  très  haute  tempé- 
rature. Même  procédé  d(î  moulage  et  de  coulée  que  pour  les  fontes  ordinaires. 
Toutefois,  les  fontes  moulées  sont  encore  recuites  avec  addition  de  «  minerai 
riche  »  dans  des  fours  où  souvent  elles  demeurent  plusieurs  jours.  Le  «  recuit  » 
donne  à  ces  fontes  une  certaine  malléabilité  qui  permet  de  les  plier,  de  les 
tourner,  de  les  polir  plus  facilement.  On  ajoute  quelquefois  au  mélange  dans 
les  creusets  uue  certaine  quantité  d'acier.  Le  produit  obtenu  se  nomme  : 
fonte  d'acier. 

Dans  le  département,  i8  fonderies  de  fonte  mallMble.  —  Production  :  environ 
3,i00  tonnes  représentant  une  valeur  de  25  millions.  Nombre  d'ouvriers 
employés  :  huit  cents. 

Usines  en  fer  et  tôleries,  —  Le  fer  est  fabriqué  dans  les  Ardennes  au  moyen 
de  fours  à  puddler  dans  lesquels  on  emploie  la  fonte  provenant  des  hauts- 
fourneaux  de  la  Meurthe-et-Moselle,  de  la  Haute-Manie  et  du  Luxembourg.  La 
fonte,  portée  à  haute  température,  est  transformée  en  loupes  soumises  à  Faction 
d'un  mar; eau-pilon  et  ensuite  d'un  laminoir.  On  obtient  alors  des  barres  qui 
sont  découpées  en  morceaux  et  réunies  en  paquets  avec  un  mélange  de  fer- 
railles; puis  le  tout  est  chauffé  dans  un  four  k  souder  afin  de  pouvoir  être 
passé  ensuite  au  laminoir.  On  fabrique,  notamment,  des  fils  d'acier  avec  des 
lingots  réchauffés  une  seule  fois. 

Les  usines  de  Blagny  et  d'Osnes  ont,  chacune,  un  four-Martin  pour  la  fabri- 
cation des  lingots  d'acier  que  Ton  transforme  en  tôles  minces,  dans  des  lami- 
noirs très  résistants.  La  tôle  ainsi  obtenue  est  fort  supérieure  à  celle  que  don- 
nent les  lingots  provenant  des  convertisseurs. 

Les  principales  usines  métallurgiques  sont  :  usines  Saglioet  C**,  à  Blagny;  — 
Raty  et  C'«,  h  Flize  ;  — Boutmy  et  C*%  à  Messempré;  —  Lefort  et  C^«,  à  Mohon; 
—  Société  des  Forges  de  Brévilly  ;  —  les  usines  d'Osnes  ;  —  Ollivet,  à  Mouzon;  — 
Henri  Morel,  à  Saint-Nicolas  (Revin);  —  Société  des  Forges  et  Clouteries  des 
Ardennes,  k  Mohon;  —  Société  des  Forges  et  Hauts- Fourneaux  de  Villerupt  et 
Laval-Dieu,  à  Monthermé;  —  Société  des  Forges  de  Vireux-Molhain. 

La  production  de  ces  usines  est  de  : 

o4,<)00  tonnes  de  fers  puddlés,  représentant  une  valeur  de. . .  fr.      8.200.000 

44,000  tonnes  de  tôle  de  ferpuddlé,  représentant  une  valeur  de.      2.200.000 

24,000  tonnes  de  fer  provenant  du  réchauffage  des  vieux  fers  et 
représentant  une  valeur  de 3 .  800.000 

4,000  tonnes  de  tôle  provenant  du  réchauffage  des  vieux  fers 
et  représentant  une  valeur  de 760.000 

24,000  tonnes  d'acier  en  barres  ou  en  fils,  représentant  une 
valeur  de 3.900.000 

12,000  tonnes  de  tôle  d'acier,  représentant  une  valeur  de 2.700.000 

Total fr.    21.560.000 


-  89  - 

Boulonneriez,  —  C'est  surtout  dans  la  vallée  de  la  Meuse  et  de  la  Semoy  que 
se  trouvent  les  principales  boulonneries,  auxquelles  s'adjoint  souvent  la  fabri- 
cation des  pièces  filetées.  Certaines  machines  —  une  centaine  dans  le  dépar- 
tement —  peuvent  donner  cinq  mille  boulons  par  jour.  Au  nombre  des  boulon- 
neries les  plus  importantes,  nous  citerons  celles,  à  Chàteau-Regnault-Bogny, 
de  MM.  Mare,  Gérard  et  Mialaret;  à  Braux,  de  MM.  Memier  frères;  et  aussi  à 
Braux,  la  Manufacture  ardennaise  que  dirige  M.  E.  Despas. 

Ferronneries,  bouderies,  quincaillenes.  —  Dans  les  Ardennes,  de  nombreuses 
usines  pour  le  forgeage  des  pièces  destinées  à  la  construction  des  locomotives 
et  des  wagons.  Ces  pièces  sont  ensuite  travaillées  à  l'aide  de  machines-outils 
qui  s'appellent  raboteuses,  fraiseuses,  tours,  poinçonneuses.  La  fabrication  des 
boucles  et  des  ferrures  de  harnais  est  très  importante  à  Raucourt,  notamment 
dans  les  ateliers  de  M.  (iustave  Thiriet  qui  vient  d'ajouter  à  cette  industrie  la 
fabrique  des  chaînes  par  une  soudure  autogène  au  moyen  de  machines  élec- 
triques. 

Les  paumelles  pour  croisées  et  portes  sont  fabriquées  à  Nouzon,  à  (iuigni- 
court,  à  Charleville.  Les  communes  de  Vrigne-aux-Bois,  de  Vivier-au-Court, 
de  Ville-sur-Lumes,  ont  la  spécialité  des  crémones  ou  de  toutes  autres  petites 
pièces  dans  lesquelles  entre  une  certaine  partie  de  fonte. 

La  fabrication  des  clous  forgés  fut  introduite  dans  les  Ardennes  en  1468  par 
les  Liégeois  qui,  après  le  pillage  de  leur  ville  par  Charles  le  Téméraire,  vinrent 
s'établir  aux  environs  de  Mézières.  Pendant  de  longues  années,  cette  industrie 
ne  cessa  de  grandir  et  de  prospérer;  mais  en  1827,  la  clouterie  mécanique 
importée  d'Angleterre  vint  lui  faire  une  redoutable  et,  même,  mortelle  concur- 
rence. Les  clous  à  la  main  se  fabriquent  plus  particulièrement  à  Gespunsart 
et  à  Cons-la-Grandville.  Les  principales  clouteries  mécaniques  sont  celles  de 
MM.  (iailly  frères,  Husson,  à  Charleville;  de  la  Société  Lefort  et  C'«,  à  la  Forge, 
à  Mohon  et  à  Saint-Marceau. 

IIL    USINES    A    CUIVRE    DE    FLOHIMONT. 

L'usine  à  cuivre  assise  sur  la  Houille,  au  lieudit  la  Batterie,  comnuirie  de 
Fromelennes,  près  de  Givet,  fut  construite  en  1806  pour  la  fabrication  du 
laiton  :  alliage  de  cuivre  et  de  zinc.  Les  usines  de  Flohimont,  de  Fliment,  de 
Flohival,  situées  sur  ce  même  territoire,  sont  d'installation  plus  récente.  Ce  ne 
fut  qu'en  1842  que  l'on  commençait  à  traiter  les  minerais  de  cuivre  dans 
l'usine  de  Flohimont. 

Les  usines  à  cuivre  dites  de  Givet  sont  exploitées  parla  Compagnie  française 
des  mét<Lux  dont  le  siège  social  est  h  Paris,  10,  rue  Volney.  Elles  ont  pris  en 
1895-1896  un  certain  développement  par  suite  du  traitement  des  mattes  de 
Boléa  et  du  minerai  de  Coricoro  que  Ion  transforme  dans  huit  fours  BichiToux 
en  un  produit  assez  pur  nommé  blistered.  Ce  produit  mélangé  à  des  barres  de 
cuivre  de  diverses  provenances,  est  épuré  a  l'usine  au  moyen  de  six  fours 
d'atfinage.  La  quantité  tle  cuivn'  ainsi  affiné  dépasse,  par  an,  6,000  tonnes, 
représentant  une  valeur  de  7,600,000  francs.  Les  produits  sont  expédiés 
sous  forme  de  plaques  ou  de  tubes  ayant  des  dimensions  dilTérentes. 

Le  laiton  et  le  cuivre  sont  transformés  <mi  tubes  sans  soudure  par  un  procédé 
de  moulage  et  d'étirage  qui  consiste  a  couler  dans  un  moule,  muni  au  centre 
d'un  noyau  en  sable,  un  cylindre  de  cuivre  dont  l'épaisseur  varie  avec  la  lon- 
gueur du  tube  à  obtenir.  Ce  tube,  placé  sur  un  mandrin  qui  pénètre  à  l'inté- 
rieur, est  ensuite  soumis  à  un  battage  énergique  sous  une  étampe  de  forme 
cylindrique.  Le  métal  s'allonge  ainsi  aux  dépens  du  diamètre  extérieur.  Le 
tube  est  ensuite  soumis  au  «  banc  à  tirer  »  qui  le  fait  passer  dans  une  sorte 
de  filière;  il  y  prend  alors  les  dimensions  déterminées. 


—  90  — 

On  fabrique,  par  rélectrolyse,  des  plaques  de  cuivre  presque  pur,  utilisées 
pour  diverses  fabrications. 

A  la  fabrique  de  tubes  en  laiton,  s'est  adjointe  récemment  une  fabrique  de 
tubes  en  acier  sans  soudure  qui  servent  h  la  construction  des  chaudières 
tubulaires  et  des  vélocipèdes.  On  emploie  des  disques  en  acier  d'une  quantité 
spéciale  qui,  après  réchauffage  dans  un  four  spécial,  sont  emboutis  à  l'aide 
d'une  forte  presse.  Les  tubes  ainsi  emboutis  sont  martelés  comme  les  tubes 
en  cuivre,  puis  étirés  h  chaud  au  moyen  de  «  bancs  à  tirer  »  qui  leur  donnent 
des  dimensions  voulues.  Ces  tubes  sont  beaucoup  plus  résistants  que  les  tubes 
soudés  longitudinalement  à  recouvrement.  Ils  conviennent  surtout  pour  la 
construction  des  chaudières  de  torpilleurs;  mais  leur  prix  assez  élevé  n'a  pas 
encore  permis  d'en  généraliser  l'emploi. 

Mentionnons  encore  que  dans  le  déparlement  existent  quatre  fonderies  de 
ruivre,  une  fondera*  d'aUnnlniiun,  sept  rmaUkrie^,  une  fabrique  d'iHnaux. 


lY.    APPAREILS    A    VAPEUR. 

L(»  nombre  d'appareils  à  vapeur  employés  sur  terre  en  dehors  de  l'enceinte 
du  chemin  de  fer,  c'est-à-dire  dans  les  établissements  industriels  et  agricoles, 
est  très  élevé  :  il  augmente  en  outre,  constani nient  avec  la  multiplication  des 
besoins  industriels. 

Au  point  de  \ue  de  la  distribution  des  appareils  à  vapeur  et  de  la  puissance 
motrice  par  département,  celui  des  Ardennes  occupe  le  vingt-unième  rang 
par  ordre  d'importance,  et  le  quatorzième  rang  comme  puissance  motrice. 
Voici  d'ailleurs,  résumé  en  huit  branches  d'industries,  le  tableau  des  appareils 
a  vapeur  par  nature  d'établissements  : 


BKANCHES    D'INDUSTRIE 

NOMBRE 
des 

■^.TABLIP^EMENTS 

NOMBRE 
de* 

CHADDliRK^ 

NOMBRE 

des 

rAcipirnts 

PUISSANCE 

de» 

MACHIHKI 

en  chevaux 

Mines,  carrières  et  annexes 

Usines  métallurgiques 

Afirriculture 

42 
253 

50 
165 

32 

99 

40 
80 

53 
420 

51 
204 

41 
148 

43 
86 

7 

l> 

38 

6 

66 

6 
2 

978 
11.510 

260 
2.090 

245 
4.083 

216 
912 

Industries  alimentaires 

ludustrieschimiques  et  tanneries. 

Tissus  et  vêtements 

Papeteries,   imprimeries,   ol»jots 
mobiliers  et  <rhabilatit>n,  ins- 
truments  

Bâtiments,    entreprises   de    tra- 
vaux et  divers 

i 

TOTACX 

761 

1.046 

125 

20.294 

La  Compafînie  de  l'Kst  possède  dans  le  département  des  Ardennes  deux 
dépôts  de  locomotives  :  celui  de  .Mohon,  ayant  quatre-vingts  locomotives;  celui 


—  91  — 

d'Amagne,  en  ayant  trente.  En  outre,  une  réserve  de  locomotives  à  Givet.  Les 
usines  de  Bocnv  et  de  Brévillv  ont  chacune  deux  locomotives  d'une  force  de 
60  et  de  20  chevaux,  pour  exploiter  leurs  embranchements  particuliers. 

La  Société  Beldant  frères  et  Baer,  des  chemins  de  fer  départementaux  à 
voie  étroite,  entretient  huit  locomotives  du  poids  de  18  tonnes. 

Le  chemin  de  fer  à  voie  d'un  mètre,  des  usines  de  Flohimont  au  port  de 
Givet,  est  desservi  par  une  locomotive  de  20  tonnes. 

Y.    ARDOISES;    CARRIÈRES;    INDUSTRIES    MINÉRALES. 

Le  se nice m Iw'ra logique  des  Ardennes comprend  la  surveillance  des  carrières 
souterraines,  des  carrières  à  ciel  ouvert  et  des  appareils  à  vapeur.  Entre  aussi 
dans  ses  attributions,  la  statistique  de  l'industrie  minérale.  Le  département 
des  Ardennes.  larrondissement  de  Montmédy,  une  partie  de  la  Meurthe-et- 
Moselle,  forment  le  sous-arrondissement  minéralogique  de  Nancy-Nord,  lequel 
dépend  de  l'arrondissement  minéralogique  de  Nancy.  —  Personnel  :  un  ingé- 
nieur en  chef  et  un  ingénieur  ordinaires  Nancy;  deux  contrôleurs  principaux, 
l'un  à  Charleville,  l'autre  à  Mézières. 

Les  caniéres  souterraines,  dans  lesquelles  se  trouvent  classées  les  ardoisières, 
ont  une  importance  énorme  dans  les  Ardennes  où,  pour  quelques-unes,  \a  pro- 
fondeur di^)asse  300  mètres;  et  cette  profondcMir  va  toujours  croissant.  Les  tra- 
vaux que  l'on  fait  dans  ces  ardoisières  peuvent  èlie  égaux  aux  travaux  entre- 
pris dans  les  mines  les  plus  importantes  de  France. 

La  production  ardoisière  fut  en  1897,  pour  les  Ardennes,  de  145,000,000 
d*artUtises,  pesant  54.000  tonnes  et  représentant  une  valeur  sur  place  de 
4,100,000  francs.  Le  nombre  des  ouvriers  employi's  dans  les  ardoisières 
est  de  i,950,  dont  940  pour  les  travaux  souterrains. 

Nos  ardoisières  aciuellement  en  activité  sont  : 

1°  Sur  le  territoire  de  Fiunay  :  ardoisières  du  Moulin -Sainte- Anne,  de 
Saint-Gilbert,  du  Pied-Selle,  de  Bacara,  de  Sainte-Désirée,  de  Saint-Joseph. 
(Travaux  de  recherche  de  Sainl-Pierre  des  Lions  et  de  Belle-Montagne.) 

2°  Sur  le  territoire  d*Hayhes  :  ardoisières  de  Saint-Lambert,  de  Bellerose,  de 
l'Espérance,  de  la  Providence,  de  Saint-Roch,  de  Sainte-Barbe.  (Tnivaux  de 
recherche  de  Saint-Antoine,  Blanche  de  Landenelle  et  liellevue.) 

3°  Sur  le  territoire  de  Rimotjnc  :  ardoisières  de  la  («rande-Fosse,  de  Saint- 
Quentin  et  de  Truffy. 

4°  Sur  le  ten'itoire  d'Harcy  :  ardoisière  de  la  Hichole. 

5°  Sur  le  territoire  de  Monthenjit^  :  ardoisières  de  l'Echina  et  de  Sainte-Barbe. 

6®  Sur  le  territoire  de  Deville  :  ardoisière  de  Saint-Barnabe  ou  du  Canal. 

Les  ardoisières  de  Rimogne,  d'Harcy  et  de  Monthermé  sont  exploitées  par  la 
Compagnie  anonyme  des  Ardoisières  de  Rimogne.  (Voir  le  très  intéressant  et 
très  complet  ouvrage  :  Lks  Ardoisièrks  des  Arwknnks,  par  N.  Watrin,  contrôleur 
principal  des  mines,  édité  en  1897  par  Ed.  Jolly.) 

A  signaler  deux  carrières  souterraines  de  pierre  de  taille  :  l'une  à  I)om-le- 
Mesnil  et  l'autre  à  Chénierv. 

On  trouve  quelques  exploitations  de  phosphates  par  puits  et  galeries  sur  les 
territoires  de  Novion-Porcien,  du  Chesnois- Auboncourt  et  de  Saint-Loup- 
Terrier;  mais  à  cause  de  l'importation  très  active  des  phosphates  d'Algérie,  le 
nombre  des  exploitations  dans  les  Ardennes  va  chaque  année  en  diminuant. 

CBirières  à  ciel  ouvert.  —  Le  nombre  des  carrières  exploitées  à  ciel 
ouvert  est  de  410,  dont  90  exploitations  continues  occupant  o80  ouvriers,  et 
320  exploitations  temporaires  occupant  ;)2o  ouvriers. 

Les  carrières  du  département,  dont  les  plus  importantes  sont  situées  dans 


—  92  — 

la  vallée  de  la  Meuse,  fournissent  des  matériaux  très  estimés.  On  exploite  dans 
les  carrUnrs  de  Givet,  des  T rois-Fontaines  (commune  de  Ghooz)  et  &Aubriv€S, 
des  bancs  très  inclinés  d'un  calcaire  bleuâtre  d'où  l'on  tire  d'excellentes  pierres 
de  taille  servant  à  la  construction  des  ouvrages  d'art,  des  soubassements  et 
des  «  enln'^es  de  maisons  d'habitation  ».  Elles  servent  aussi  à  fabriquer  des 
bordures  de  trottoirs,  des  bornes,  des  éviers,  des  abreuvoirs. 

On  rencontre,  parmi  les  bancs  inclinés,  deux  bancs  de  marbre  noir,  nommés 
Charlemagne  et  Sainte-Anne.  Leur  fond  noir  est  parsemé  de  petites  veines 
blanches.  Les  bancs  de  marbre,  susceptibles" de  prendre  un  poli  très  luisant, 
servent  à  la  fabrication  des  monuments  funèbres  et  des  tablettes  de  che- 
minées. 

A  Fromelennes,  on  exploitait  jadis  une  carrière  de  marbre  rouge  tacheté 
de  blanc  et  qui  pouvait  se  u  débiter  à  la  scie  »,  en  lames  assez  minces  pour 
devenir  aussitôt  des  tablettes  de  cheminées,  des  appuis  de  croisées.  Mais  cette 
carrière  est  abandonnée  depuis  que  les  eaux  l'ont  envahie. 

Les  ranithrs  de  Mont igny-sur- Meuse  appartiennent  à  la  «  Société  des  Carrières 
du  Nord  des  Ardennes  françaises  et  de  Vireux-Molhain  ».  Exploitées  par  la 
Société  du  Mont-Vireux,  elles  fournissent  d'excellents  pavés  en  grès  bleu  ou  * 
gris  d'un  grain  très  fin,  qui  noircissent  après  fabrication.  Ces  pavés  sont  expé- 
diés dans  les  départements  voisins,  mais  surtout  à  Paris.  La  carrière  de 
Montigny  est  exploitée  par  gradins  dans  une  montagne  qui  domine  la  route 
Nationale  n°  51,  la  voie  fériée  et  la  Meuse.  S'y  trouvent  installés  des  chemins 
de  fer  en  palier,  à  voie  de  50  centimètres  de  largeur,  sur  laquelle  circulent 
des  wagonnets  en  tôle  mus  par  une  chaîne  sans  lin  qu'actionne  un  moteur  à 
vapeur.  Les  gradins  sont  reliés  entre  eux  par  des  plans  inclinés,  sur  lesquels 
est  également  installée  une  voie  ferrée  pour  la  circulation  des  wagonnets;  le 
wagonnet  chargé  remontant  le  wagonnet  vide.  Ln  concasseur  à  vapeur  broie 
les  débris  d<*  pavés  qui  servent,  alors,  à  l'empierrement  des  chaussées. 

Les  quartzites  de  Monthirmi'  et  de  Fumay  sont  très  estimés  pour  l'entretien 
des  routes,  et,  par  suite,  d'un  excellent  emploi,  surtout  après  leur  «  agrégation  » 
par  un  rouleau  compresseur  à  traction  mécanique.  L'extraction  s'obtient  par 
chambres  de  mines  chargées  à  la  dynamite-gomme  dont  la  consommation 
annuelle,  pour  ces  exploitations,  dépasse  10,000  kilogrammes.  Depuis  quelques 
années,  sont  installés  des  transporteurs  par  câble  aérien  qui,  de  la  carrière, 
conduisent  la  pierre  jusqu'au  chemin  de  halage,  où  elle  est  reprise  en  brouettes, 
puis  chargée  sur  bateau. 

Le  nombre  d»*s  fonderies  dans  lequel  on  emploie  le  sable  de  moulage  est  très 
grand.  On  extrait  ce  sable  des  carrières  d'Aiglemont,  de  Renwez  et  de  l'Echelle. 
Cette  dernière  localité  donne  un  sable  plus  fin  et  qui  convient  surtout  à  la 
fabrication  des  fontes  mécaniques. 

La  chauœ  hydraulUpte  que  l'on  fabrique  avec  la  pierre  calc^ùre  extraite  des 
carrières  de  Bertaucourt,  commune  de  Mézières  et  d«^  Warcq,  est  fort  estimée. 
Elle  sert  spécialement  pour  les  ouvrages  d'art  et  pour  les  fondations  sous  l'eau; 
elle  s'emploie,  en  outre,  à  la  fabrication  des  tuyaux  en  béton  comprimé. 

Les  carrières  de  Dom-le-Mt'snH,  exploitées  dans  le  calc<iire  sableux,  fournissent 
de  la  pierre  de  taille  et  des  moellons  dune  couleur  jaunâtre  employés  pour 
la  construction  des  maisons  d'habitation. 

[je  département  des  Ardennes  est  certainement  l'un  de  nos  départements 
de  Fran«e  le  plus  riche  en  carrières  souterraines  ou  à  ciel  ouvert.  Ouant  aux 
procédés  d'extraction,  ils  se  modifient  avec  les  progrès  de  la  science  :  aussi 
l'exploitation  des  carrières  a-t-elle  subi,  et  subira-t-elle  toujours,  le  contre- 
coup des  lois  .économiques  inhérentes  à  chaque  époque. 


—  93  — 


Voici  maintenant,  dans  ce  tableau,  le  relevé  de  la  production  des  principaux 
groupes  de  carrières  : 


1 

DÉNOMINATION 

des 

OROOm     M     CARRlâRn 

• 

" 

SITUATION 

NATUKE 

des 

iiCBSTAncnni   extraitc!! 

Prodarlien 
en  18î)7 

Trois-Fontaines 

Saiut-Laureut 

Givet-RancenueH,  Chooz, 
Aubrives 

l    Totmet 

Pierres  de  taille  dure  et! 
moellonp 14.200 

Pieires  de  taille  ei  moellons    1 1 .  000 
SaWe  Dour  fonderie?....     linoft 

Saiut-Laiirent.  Romery, 
Le  Theux 

Aiifleiiiont 

Aiglemont 

Rertaucourt 

Doui-le-Mesnil 

Mèzières  -Warcq 

Dom-le-Mesuil,  Sapogno, 
Saint-Martin 

Chaux  hydraulique 

Pierres  de  taille  el  moellons 
Moellons 

12.000 
7.800 

ii.ir>o 

4.800 
15.000 

16.400 
5.600 

80.000 

Sedan,  Iifcs,  Floinij. 

Sedan,  lises.  Floiw*? 

Poum-Saint-Remv. .    Pouru-Saint-Rfimv 

Sable 

Sault-les-Rethel 

Vireux 

Sault-les-Uethel . ." 

Terre  à  briaues 

Montigny-sur-Meuse  et 
Vireux 

Pavés 

Iffe» 

Sedan,  Iges,  Douchery . . 

Monthermé,  Chàteau- 
Reff^  Levrezy,  Deville 
et  Laifour 

Pavés  et  dalles 

•QWC-* 

Montherm/i 

Quartzites  pour  routes. . 

La  plus  grande  partie  de  ces  extractions  est  transportée  par  chemin  de  fer  ou 
par  bateau  dans  les  départements  voisins.  On  peut  évaluer  à  5,800, 000  francs 
la  valeur  des  produits  extraits. 

VI.    DRAPERIES. 


C'est  vers  le  milieu  du  seizième  siècle  que  la  draperie  parait  avoir  réelle- 
ment pris  naissance  dans  Tancienne  principauté  de  Sedan.  Cette  industrie  fut 
constamment  encouragée  et  protégée  «  pur  les  princes  »,  mais  elle  acquit  sur- 
tout une  énorme  importance  à  dater  de  1642,  alors  que  Sedan  fit  définitive- 
ment partie  de  la  France.  L'irrévocable  traité  par  lequel  étaient,  après  la  mort 
du  duc  de  Bouillon,  rattachées  les  Terres  souveraines  à  la  monarchie  française, 
enlevait  pour  toujours  aux  Sedanais  l'espoir  de  ressaisir  cette  antique  indé- 
pendance dont  ils  étaient  si  fiers.  Ils  s'en  consolèrent  en  appréciant  bien  vite 
les  avantages  de  leur  annexion.  N'étaient-ils  pas  protégés  contre  les  invasions 
de  l'étranger,  en  même  temps  (|ue  leur  industrie,  fortement  encouragée,  forte- 
ment soutenue  parle  Rémois  Colbert,  subissait  les  plus  heureux  changements? 

Les  fabriques  sedanaises  devinrent  alors  tellement  considérables  —  elles 
qui  n'avaient  connu  jusqu'à  ce  jour  que  les  serges  et  les  draps  communs  — 
qu'elles  excitèrent  la  jalousie  de  leurs  rivales.  Leyde,  par  exemple,  essayait 
d'attirer  plusieurs  ouvriers  sedanais  par  l'appAt  des  privilèges,  et  cet  artifice 
lui  réussissait.  Il  fallut,  pour  enip/^cher  les  émigrations,  se  servir  des  mêmes 
moyens  qu'employaient  les  Hollandais  pour  les  favoriser.  Le  Conseil  municipal, 
autorisé  par  le  Roi,  céda  contre  une  somme  <le  1,800  livres  à  .Nicolas  Cadeau, 
négociant  des  Pays-Bas,  tout  le  terrain  occupé  aujourd'hui  par  le  Dijonval, 
avec  la  Maladrerie  et  d'autres  bâtiments.  Cadeau  et  ses  associés,  Rinet  et  Jac- 
ques, de  Marseille,  furent  les  premiers  qui  satinèrent  les  draps.  En  1056,  ils 


—  94  — 

obtinrent  pour  cette  innovation  une  prérogative  exclusive.  1^  commune  fournit 
à  l'habile  industriel  les  pierres  et  tous  les  matériaux  nécessaires  à  la  cons- 
truc! ion  de  ses  ateliers  et  d'une  foulerie  qu'il  établit  sur  la  Meuse. 

Mais  le  véritable  importateur  de  notre  industrie  drapière  fut  un  Sedanais 
plein  de  dévouement  et  d'intelligence,  préparé  par  des  connaissances  pratiques 
à  la  grande  tâche  qu'il  allait  entreprendre.  Abraham  (^hardron,  envoyé  dans 
les  Pays-Bas,  explora  les  manufactures,  acheta  les  machines  les  plus  perfec- 
tioni»ées,  enrôla  de  bons  ouvriers  et  ramena  toute  une  colonie  industrielle  à 
Sedan.  î.e  succès  fut  complet;  alors  le  Dijonval  prospéra.  Pour  récompenser 
Nicolas  Cadeau  et  ses  associés,  le  gouverneur  leur  accorda  le  privilège  de 
fabri(|uer  des  draps  fins,  à  Timitation  de  la  Hollande;  cette  maison  y  fit  parti- 
ciper d'autres  fabricants  qui  lui  payaient  une  redevance  annuelle,  et  l'on  sait 
les  résultats  de  ces  faveurs  et  de  cette  protection  de  TEtat. 

Par  la  beauté,  la  finesse,  la  solidité  de  ses  produits,  la  draperie  sedanaise 
acquit  une  immense  renommée  en  France  et  dans  le  monde  entier.  Les  per- 
fectionnements apportés  à  la  teinture  contribuèrent  aussi  beaucoup  à  fonder 
cette  réputation  méritée.  Toutefois,  périclitèrent  et  disparurent  complètement 
des  manufactures  d'étoffes  de  soie,  de  rubans^  de  galons,  de  points  coupés  et 
de  dentelles  d'or  et  d'argent.  En  1666,  le  roi,  pour  faciliter  encore  le  dévelop- 
pement de  l'industrie,  rachetait  le  privilège  exclusif  délivré  vingt  ans  aupara- 
vant et  accordait  à  tous  le  droit  de  fabriquer  des  draps  fai:on  d'Espagne  et  de 
Hollande, 

A  la  suite  de  cette  mesure  libérale,  la  manufacture  sedanaise  se  transforma 
complètement;  la  confection  des  draps  communs  fit  place  peu  à  peu  à  celle 
des  draps  fins,  et  en  1762  la  sergerie  avait  disparu. 

Jusqu'en  1784,  la  production  ne  cessa  de  suivre  à  Sedan  une  progression 
croissante;  les  étoffes  ne  s'écoulaient  pas  seulement  en  France,  elles  étaient 
recherchées  par  l'Espagne,  l'Italie,  l'Allemagne,  et  même  par  des  contrées  plus 
lointaines  :  la  Hussie  et  l'Amérique.  La  période  qui  s'écoula  de  1770  à  1784  fut 
surtout  la  plus  brillante  pour  l'industrie  sedanaise,  qui  atteignit  alors  un  degré 
de  prospérité  inouïe.  Ainsi,  tandis  qu'au  commencement  du  dix-huitième  siècle 
6,000  ouvriers  produisaient  environ  5,400  pièces  de  36  à  38  aunes  de  longueur, 
on  peut  évaluer  à  17,200  le  nombre  de  pièces  fabriquées  annuellement  dans 
cette  période,  et  à  15,000  le  nombre  d'ouvriers  employés.  Le  prix  des  draps 
noirs  variait  de  15  livres  10  sous  à  25  livres;  celui  des  draps  de  couleur,  de 
18  à  30  livres. 

Le  traité  de  navigation  et  de  commerce,  conclu  à  Versailles  le  26  septembre  1786 
entre  la  France  et  l'Angleterre,  eut  une  influence  funeste  sur  la  manufacture 
de  Sedan,  coniim^  d'ailleurs  sur  l'industrie  française;  l'Angleterre  nous  inonda 
de  ses  produits  à  bon  marché  et  il  en  résulta,  à  Sedan,  une  stagnation  presque 
complète  dans  les  afl^aires.  En  1789,  la  manufacture  se  trouvait  réduite  presque 
subitement  au  tiers  de  ses  métiers,  lorsqu'arriva  la  Révolution,  qui  lui  porta 
le  dernier  coup. 

Sous  le  Consulat  et  sous  l'Empire,  notre  fabrique  se  ranima,  sans  toutefois 
reprendre  son  ancienne  activité.  Les  désastres  de  1814  vinrent  de  nouveau 
l'abattre;  mais  elle  sortit  encore  victorieuse  de  cette  épniuve  et  se  releva  pen- 
dant le  règne  de  Louis  XVIII.  A  partir  de  cette  époque,  elle  prospéra  constam- 
ment, et,  jusqu'en  1870,  son  importance  alla  croissant.  (Voir  Henry  Rouy  : 
Abrégé  dk  l'Histoire  de  Seiian.  —  Imprimerie  Jules  Laroche,  1893.) 

Après  un  moment  d'accalmie  relative  qu'avaient  pour  ainsi  dire  imposée  les 
événements  de  l'année  terrible  et  aussi  l'orientation  nouvelle  de  l'économie 
sociale,  l'industrie  drapière  de  Sedan  semble  vouloir  reprendre  sa  prospérité 
d'autrefois.  On  compte  actuellement  (année  1898)  cinquante  fabricants  de 
draps  à  Sedan. 


-  95  — 

Fabriques  :  Ch.  Antoine,  Auscher,  Béchet,  Bertèche  et  C'*,  Blanchard  et  G'«, 
Bogny,  Bouteille,  Brégy  frères,  Bruno,  Gordier,  Créplet  et  Jaloux,  Dekantei', 
Denis  frères,  Douret,  G.  Franck,  Alph.  Gibert,  George  Gibert,  Gochart,  J.  Godet, 
Gœdert  et  Godet,  Grenier  et  Chenelle,  Gh.  Giselle,  Griselle,  Grosieux  frères, 
Hanrion,  J.  Hugo,  L.  Jœglé,  A.  Kablé,  Klein  fils  aîné,  Alf.  Lecomte,  Alf.  Lepage, 
Loupot,  Marciilet,  E.  Meyer,  de  Montagnac,  Mousset  et  Pilart,  Mousty  frères, 
Oudart  frères,  Patez,  Pilard  frères,  Prévost,  Heitter,  Renanlt-Many,  Aug.  Robert, 
Bonsin  et  Rousseaux,  L.  Rouv,  J.  llousseaux,  Auguste  Royer,  J.  Stackler, 
E.  Vaillant,  H.  Villain. 

La  population  ouvrière  employée  dans  les  fabriques,  y  comprise  celle  occupée 
dans  les  filatures  qui  se  trouvent,  en  partie,  en  dehors  de  la  ville,  est  d'environ 
6,000  ourriera. 

La  moyenne  annuelle,  et  actuelle,  des  expkiUions  —  articles  en  noir  et  en 
couleur  pour  hommes  et  pour  femmes,  draps  noirs  fins  renommés  —  est 
d'environ  2,500,000  kilogrammes.  Prix  moyen,  6  francs.  En  outre,  les 
feutres,  dont  la  fabrication,  depuis  quelques  années,  s'est  considérablement 
augmentée. 

Le  chiffre  total  de  la  production  annuelle  atteint  de  i5  à  16  millions.  Sans 
doute,  il  n'y  a  pas  bien  longtemps  encore,  ce  chiffre  était  supérieur;  mais  il 
importe  de  faire  observer  que  d'années  en  années  le  prix  moyen  du  mètre  de 
drap  diminue,  si  bien  que,  malgré  le  chiffre  officiel  et  moindre  d'affaires,  la 
quantité  de  mètres  produits  n'en  reste  pas  moins  plus  grande. 

L'industrie  drapière  de  Rethel,  lisons-nous  dans  l'ouvrage  cité  de  Nivoit, 
«  est  loin  d'avoir  un  aussi  brillant  passé  que  celle  de  Sedan.  Déjà,  paraît-il, 
on  fabriquait  dès  le  dix-septième  siècle,  à  Rethel,  une  draperie  grossière  qui 
se  vendait  dans  les  environs  et  constituait,  d'ailleurs,  le  seul  commerce  de  la 
région  rethéloise.  Les  sièges  nombreux,  les  guerres  civiles  qui  désolèrent 
Rethel,  s'opposèrent  à  tout  développement  industriel  et  y  maintinrent  cons- 
tamment en  grande  infériorité  la  fabrication  des  lainages.  Colbert,  qu'atta- 
chaient à  Rethel  des  liens  de  parenté,  voulut  tenter  pour  cette  ville  ce  qu'il 
avait  fait  pour  Sedan;  mais  il  ne  réussit  à  transformer  Rethel,  au  point  de  vue 
industriel,  qu'en  une  annexe  de  Reims.  Telle  est  encore,  aujourd'hui,  la  con- 
dition de  Rethel  :  on  peut  dire  alors  que  le  but  principal  de  son  industrie  est 
de  fournir  la  matière  première  aux  manufactures  rémoises;  subissant  leurs 
crises  et  leurs  prospérités.  Dans  le  siècle  dernier  et  au  commencement  du 
nôtre,  on  fabriquait  à  Rethel  des  bas  au  métier,  des  draperies,  des  flanelles. 
Les  seuls  tissus  que  l'on  y  confectionna  depuis  furent  des  riiérinos  écrus 
obligés  de  passer  à  la  teinture  pour  devenir  produits  commerciaux.  » 

Voici,  d'ailleurs,  quelques  dates  marquant  les  étapes  les  plus  intéressantes 
de  rindustrie  drapière  rethéloise  : 

1292.  A  cette  époque,  Reims  tirait  ses  meilleurs  ouvriers  de  Rethel,  déjà 
fort  célèbre  pour  ses  «  confections  d'étoffe  ».  —  1495.  Ln  règlement  défend 
«  de  vendre  des  draps  de  bourre  ou  aultres  avant  qu'ils  ne  soient  escardés. .. 
Qui  sera  trouvé  vendant  à  faulces  aulnes  ou  faulces  mesures,  ou  à  faulx  poids, 
paiera  l'amende  pour  chacune  fois,  soixante  sols.  »  —  1600.  On  commence  la 
fabrication  de  la  serge  et  de  la  tiretaine.  —  Vers  1669,  condamnation  de  Nicolas 
Day,  coupable  d'avoir  «  vendu  une  chaîne  pourétamine  de  onze  aulnes  trois  quarts 
au  lieu  de  douze  aulnes  fixées  parle  règlement  «;  diverses  admissions  dans  les 
coii)orations;  arrêt  condamnant  un  «  sieur  Lescuyer  à  brûler  publiquement 
les  laines  morilles  qu'il  a  exposées  en  vente.  »  Plusieurs  plaintes  contre  la 
trop  grande  quantité  de  laines  grasses  employées  dans  la  fabrication.  — 
1720.  Installation  des  premiers  métiers  à  faire  des  bas.  —  1749.  Ordonnance 
obligeant  les  drapiers  Rethélois  «  à  vouloir  se  conformer  au  règlement  des  ma- 
nufactures rémoises  en  ce  qui  concerne  les  comptes  des  fils  et  les  qualités  de 


—  96  — 

laine.  »  —  1756.  Mesures  prises  en  vue  d'empêcher  les  ouvriers  de  traTailler  pour 
leur  compte  personnel,  et  d<^fense  faite  à  ceux  qui  ne  sont  pas  encore  en  maî- 
trise (le  prendre  des  apprentis;  «  le  tout  à  peine  de  confiscation  des  marchan- 
dises fabriquées  sans  autorisation.  »  —  1770.  lettre  de  Tlntendant  prescrivant 
la  réunion  des  maltres-jurês  des  diverses  corporations  «  en  présence  de  plu- 
sieurs notables  »  pour  rendre  compte  de  leur  mission  et  aviser  aux  moyens 
de  perf(;ctionner  les  manufactures.  —  1781.  Hèglenient  pour  les  ouvriers  «  qui 
voudront  travailler  dans  les  endroits  où  se  montent  des  fabriques.  »  —  1807. 
Jusqu'à  cette  époque,  le  prignag**  et  le  tissage  des  laines  pour  la  fabrication 
des  étoffes  se  faisaient  à  la  main;  en  1807,  M.  Ponsardin  introduisait  à  Reims 
la  première  machine  à  filer  la  laine.  —  1811.  M.  I^ndragin-Taine,  maire  de 
Hethel,  établit  uih*  filature,  actionnée  par  un  manèf^e  à  cheval,  dans  la  Char- 
penterie  proche  du  canal.  —  1812.  M.  Bonnevie  installe  rue  du  Quai  une  fila- 
ture mue  par  lavapcîur;  c'est  aujourd'hui  la  filatun*  Poulet  qui,  en  1828,  substitue 
au  «  manège  »  dans  sa  filature,  une  machine  à  vapeur.  —  1835.  M.  Desmont- 
Faille  achète  toutes  dépendances  des  anciens  moulins  appartenant  aux  reli- 
gieux de  Novy,  et  les  convt^rtit  en  filatures  niéoani(|u<*s.  —  1842.  Les  premiers 
métiers  à  peigner  la  laine  sont  insUillés  chez  M.  Fournival.  —  1853.  Les  pre- 
miers métiers  à  tisser  sont  installés  chez  M.  Jesson,  rue  du  Quai,  et  à  rétablis- 
sement Maquet.  —  1855.  M.  Noiret,  propriétaire  des  moulins  exploités  comme 
filatures  par  M.  Billette,  y  établit  Tindustrie  du  retordage,  du  grdiage  et  da 
mélange  de  la  soie  avec  la  laine,  afin  de  créer  des  fils  spéciaux  recherchés  par 
les  fabricants  de  «  tissus  hautes  nouveautés  ».  —  1863.  M.  Givelet  achète 
l'établissement  Maquet;  il  l'augmente  d'une  teinturerie,  «  de  sorte  qu'aujour- 
d'hui (écrit  J.-R.  Caruel  :  Kssai  sur  Rrthel)  les  produits  des  manufactures  de 
Kelhel  rivalisent  avec  ceux  de  Heims  et  sont  exportés  directement  dans  toutes 
les  parties  du  globe.  »  Pour  bien  comprendre  l'extension  et  les  heureuses 
modific^ilions  de  l'industrie  rethéloise,  il  importe  de  rapprocher  cette  phrase 
du  passage,  par  nous  cité  plus  haut,  de  M.  Nivoit.  Il  écrivait  en  1850,  et 
l'ouvrage  de  M.  Caruel  date  de  1891  :  entre  ces  deux  dates,  il  semble  y  avoir 
toute  une  révolution  industrielle! 


Vil.    INSPECTION    DU    TRAVAIL;    CHAMBRES    DE    COMMERCE; 

ARTS    *    MANUFACTURES. 

Des  inspecteurs  du  travail  dans  l'industrie  sont  chargés  d'assurer  l'exécution 
des  lois  du  9  septembre  1848,  du  2  novembre  1892  et  du  12  juin  1893,  ainsi 
que  des  règlements  d'administration  publique  qui  les  complètent. 

Toutefois,  en  ce  qui  conc<îrne  les  exploitations  des  mines,  minières  et  car- 
rières, l'exécution  de  la  loi  est  exclusivement  confiée  au  service  des  Mines. 

Les  inspecteurs  du  travail  sont  chargés,  en  outre,  concurremment  avec  les 
commissaires  de  police,  d<'  faii-e  exécuter  la  loi  du  7  décembre  1874  relative 
à  la  protection  des  enfants  employés  dans  les  professions  ambulantes. 

Au  point  de  vue  du  service  de  l'Inspection  du  travail  dans  l'industrie,  la 
France  est  divisée  en  onze  circonscriptions,  ayant  à  leur  tète  chacune  un  ins- 
pecteur divisionnaire,  sous  les  ordres  de  qui  sont  placés  les  inspecteurs  dépar- 
tementiiux. 

Le  département  des  Ardeiuies.  avec  ceux  de  l'Aisne,  de  la  Meuse,  de  la  Marne, 
de  Meurthe-et-Moselle  et  des  Vosges,  forme  la  4«  circonscription  divisionnaire, 
dont  le  siège  est  h  Nancy. 

La  loi  (lu  9  septembre  1848  ûxe  à  douze  heures  la  durée  journalière  maxima 
du  travail  efl*ectif  de  l'ouvrier  dans  les  manufactures  et  usines.  Des  règlements 


—  97  — 

d'administration  publique  des  17  mai  1851,  31  janvier  1866  et  3  avril  188U,  ont 
apporté  des  exceptions  à  cette  loi  en  faveur  d'un  certain  nombre  d'industries. 

La  loi  du  2  novembre  1892  ne  permet  d'employer  les  enfants,  les  filles 
mineures  et  les  femmes,  à  un  travail  industriel  dans  les  usines,  manufactmes, 
mines,  minières,  carrières,  chantiers,  ateliers  et  leurs  dépendances,  de  quelque 
nature  que  ce  soit,  publics  ou  privés,  laïques  ou  religieux,  même  lorsque  ces 
établissements  ont  un  caractère  d'enseignement  professionnel  ou  de  bienfai- 
sance, que  sous  certaines  conditions  d'âge,  de  durée  de  travail,  d'hygiène  et 
de  sécurité. 

Enfin  une  loi  du  12  juin  1893  et  divers  décrets  ou  règlements  d'adminis- 
tration publique,  notamment  ceux  des  3  et  13  mai  1893,  lo  juillet  1893, 
10  mars  1894  et  26  juillet  1895,  complètent  les  dispositions  de  la  loi  du 
2  novembre  1892. 

Il  y  a,  dans  le  département,  deux  Chambres  de  commerce  .'Tune  à  Char- 
leville,  l'autre  à  Sedan. 

Les  membres  des  Chambres  de  commerce  sont  nommés  pour  six  ans.  Le 
renouvellement  a  lieu  par  tiers  tous  les  deux  ans. 

La  Chamhre  de  Charleville  a  pour  circonscriptions  les  arrondissements  de 
Mézières  et  de  Rocroi.  La  Chambre  de  Sedan,  les  arrondissements  de  Sedan, 
de  Rethel  et  de  Vouziers. 

Les  Chambres  de  commerce  ont  pour  mission  de  renseigner  et  d'appeler 
l'attention  du  Gouvernement  sur  tout  ce  qui  intéresse  la  prospérité  et  l'accrois- 
sement de  l'industrie  et  du  commerce.  Leurs  attributions  sont  spécialement 
définies  par  l'ordonnance  du  16  juin  1832  et  le  décret  du  3  septembre  1851. 

Les  membres  des  Chambres  de  commerce  sont  nommés  dans  une  assemblée 
d'électeursàgésde  vingt-un  ans  au  moins,  pris  parmi  les  commerçants  ureconi- 
mandables  parleur  probité,  leur  esprit  d'ordre  et  d'économie.  »  Peuvent  aussi 
être  appelés  à  cette  réunion  les  directeurs  des  Compagnies  anonymes  de  com- 
merce, de  finances  et  d'industrie;  les  agents  de  change;  les  capitaines  au  long 
cours  et  les  maîtres  au  cabotage,  ayant  commandé  des  bâtiments  pendant 
cinq  ans  et  domiciliés  depuis  deux  ans  dans  le  ressort  de  la  Chambre.  Le 
nombre  des  électeurs  doit  être  égal  au  dixième  des  commerçants  inscrits  à  la 
patente;  il  ne  peut  dépasser  mille,  ni  être  inférieur  à  cinquante.  (Loi  du  21  dé- 
cembre 1871.) 

Mentionnons  enfin  les  Chambres  consultatives  des  Arts  et  des  Manu- 
factures —  l'une  à  Rethel,  l'autre  à  Givet  —  dont  la  mission  est  de  faire  con- 
naître les  besoins  des  manufactures,  des  fabriques  industrielles,  des  arts  et 
des  métiers,  de  provoquer  et  d'étudier,  en  ce  qui  les  concerne,  toutes  les 
améliorations  possibles. 


VIN.    LES    INDUSTRIES    PAR    ARRONDISSEMENTS. 

Voici  maintenant,  pour  nos  cinq  arrondissements,  la  nomenclature  des  prin- 
cipales industries  —  et  seulement  les  principales  —  dans  chaque  commune  : 

ARRONDISSEMENT    DE    MÉZIÈRES 

Canton  de  Charleville 

Aujlenuml  :  deux  ferronneries  ;  brasserie  ;  exploitation  de  carrières.  — 
Charleville  :  neuf  fabriques  de  brosses;  douze  brasseries;  douze  imprimeries; 
trois  fonderies  de  cuivre;  trois  ferronneries;  ferronnerie -crics;  ferronnerie- 


—  98  — 

hoiilonnerie  ;  deux  ferronneries  de  paumelles  ;  atelier  de  ferronnerie  ;  trois  clou- 
teries mécaniques;  carrosserie;  fabricjue  de  pipes;  deux  briqueteries;  cinq 
fonderies  de  deuxième  fusion,  dont  une  articles  de  chauffage,  ornements, 
nickelage,  émaillerie  et  fabrique  déniaux;  trois  fonderies  de  fonte  malléable; 
fonderie  de  bronze;  fonderie  de  fonte  et  de  cuivre;  tannerie;  deux  tanneries- 
corroieries  :  fumisterie  ;  atelier  de  serrurerie  d'art  ;  deux  ateliers  de  construction 
d'appareils  électriques;  atelier  de  nickelage;  usine  à  ^az;  fabrique  d'émaux- 
émaillerie;  fabrique  de  limes;  fabri(}ue  de  machines  af^ricoles;  verrerie;  scierie 
mécani(|ue;  atelier  de  mécanicien;  béton  comprimé;  carreaux  en  ciment;  trois 
marbreries- sculpture;  fabrique  de  chapeaux;  deux  fonderies  de  suif  ;  moulin  à 
écorces;  construction  d'appareils  de  chauffage  et  de  cuisine;  corderies.  —  Etion: 
neuf  ferronneries.  —  Gespunsart  :  trois  ferronneries;  cinq  brasseries;  ferron- 
nerie-boulonnerie;  boulonnerie  fine;  tourneur  sur  bois;  fonderie  de  fonte  et  de 
cuivre;  clouterie  à  la  main.  —  Joii/ny-sur-Meu^e  :  ferronnerie  fers  à  friser;  fer- 
ronnerie; cxi»loilation  de  dalles  schisteuses.  —  Montcy-yntre-Damc  :  hrasserie; 
moulin  à  écorces  ;  tréfilerie.  —  MotUry-Saint-Pien'e  :  fabriijue  de  bois  de  brosses: 
trois  ferronneries.  —  Menfînanil  :  brasserie;  minoterie;  fonderie  de  fonte  ordi- 
naire et  de  fonte  malléable;  chmteries  à  la  main;  exploitation  de  carrières.  — 
Noitzon  :  cinq  brasseries;  fabrique  de  casse-noisettes;  fabrique  de  pièces  de  vélo- 
cipèdes; mécanique  de  précision  ;  sept  ferronneries  ;  ferronnerie  de  ferrures  de 
wagons;  ferronnerie-articles  de  bAtiments,  pelles  et  pioches;  (Quatre  ateliers  de 
ferronnerie  ;  ferronnerie-carrosserie  et  scierie  mécanique  ;  ferronnerie-enclumes; 
fabrique  de  pelles,  pincettes  et  chenets;  fonderie  de  cuivre;  scierie  méca- 
nique: usine  à  gaz;  fonderie  de  fonte  ordinaire  et  de  fonte  malléable;  fon- 
derie de  fonte  malléable  et  d'acier  coulé;  fonderie  de  fonte  malléable  et  fonderie 
de  fonte  de  cuivre  et  d'acier:  machines  agricoles  et  fonderie;  quatre  cloute- 
ries mécaniques;  atelier  de  galvanisation;  briqueterie;  atelier  de  mécanicien; 
fabrique  de  paumelles;  deux  ateliers  de  polissage  et  nickelage  des  métaux. 

Canton  de  Flize 

Les  Ayvelles  :  brasserie.  —  Balnives-et-Butz  :  fabrique  de  tuiles,  briques  et 
tuyaux;  exploitation  de  carrières.  —  Bnulziconrt  :  deux  brasseries;  deux  fer- 
ronneries; tilature  de  laine  cardée.  —  Routftncnurt  :  scierie  mécanique,  taillan- 
derie-aciérie; taillanderie-quincaillerie;  ferronnerie;  exploitation  de  carrières. 

—  i>'jm-/«?-iVe.s?u7  :  six  brasseries  ;  tilalure  de  laine;  exploitation  de  carrières. — 
Elan  :  trois  tonnelleries;  fabrique  de  couleurs.  —  Flizt*  ;  brasserie;  ferron- 
nerie; usine  à  fer.  —  Giiif/nicourt  :  fabrique  de  manches  tournés;  scierie  mé- 
canique; fabricjue  de  paumelles;  ferronnerie-articles  de  voitures.  — Htinnogne- 
Siiint-Marlfu  :  deux  lilatures  de  laine;  brosserie;  moulin.  —  Mo)niif/)iy  : 
fabrique  de  poterie,  briques  réfraclaires.  —  yonvum-aw-Meme  :  fonderie  de 
fonte  et  de  cuivre.  —  Saint- Marcrnu  :  clouterie.  —  Sapogne-Ffucheres  :  fabrique 
de  bois  d''  brosses;  deux  brasseries;  deux  fabricfues  de  chaises  et  bois  de 
brosses;  fabrique  de  manches  tournés.  —  Vriyne-Meiifie  :  fabrique  de  manches 
d'outils  tournés. 

Canton  de  Mézières 

('ons-la-Gntnflrille  :  brasserie:  scierie  mécanique:  deux  ferronneries.  — 
Fayuon  :  <leux  ferronneiies.  —  hsanroiirt  :  trois  ateliers  de  ferronnerie.  — 
Le  Thuw  :  exploitation  d(;  carrières.  —  Mrzicrcs  :  deux  imprimeries;  cinq  bras- 
serions; deux  fours  a  chaux  et  moulins  à  chaux;  scierie  à  brouettes:  atelier 
de  maréchaleiie-charronnage  :  fonderie;  atelier  de  chîiudronnerie;  ferron- 
nerie, fondeiie:  carrosseri»»;  fabrique  di*  vélocipfMles  et  articles  de  vélocipèdes. 

—  Mohon  :  trois  briqueteries;  atelier  de  la  Compagnie  de  l'Est  pour  répara- 


—  99  — 

lions  de  wagons  ;  atelier  de  la  Compagnie  de  l'Est  pour  réparations  de  ma- 
chines; scierie  mécanique;  fabrication  de  bois  tournés  et  cintrés;  trois  clouteries 
mécaniques;  deux  laminoirs  à  tôle;  deux  brasseries;  chaudronnerie;  mino- 
terie; exploitation  de  carrières.  —  NenvHle-les-This  :  scierie  mécanique.  — 
Prtlr  :  fabrique  de  couleurs;  trois  ferronneiies;  brosserie;  scierie  mécanicfue. 

—  Sdint-Lawent  :  exploitation  de  carrières.  —  Thia  :  papeterie.  —  VUlc-siir- 
Lumes  :  fonderie,  quincaillerie;  atelier  de  charronnage;  fonderie  de  bronze.  — 
Veillera ~ Semeuse  :  usine  à  gaz;  scierie  et  bois  cintrés;  ferronnerie:  fondeiie 

<le  fonte  de  cuivre.  —  Vit ler-au- Court  :  quincaillerie:  trois  fonderies-quin- 
4!ailleries;  ferronnerie-quincaillerie;  atelier  de  ferronnerie-grosses  vis;  deux 
ferronneries-quincailleries-fonderies;  deux  fabriques  de  cuivre;  trois  ferron- 
neries; fonderie  en  deuxième  fusion.  —  WV/rer/ :  deux  tourneurs  en  fer;  scierie 
mécanique;  grosse  chaudronnerie;  four  à  chaux;  atelier  de  mécanicien;  mino- 
terie; onze  ateliers  de  ferronnerie;  exploitation  de  carrières.  —  Wanu'court  : 
atelier  de  ferronnerie;  clouterie  mécanique;  brasserie. 

Canton  de  Monthermé 

BraiLv  :  quatorze  ferronneries;  fabrique  de  boulons;  deux  boulonneries  et 
ferrures;  cinq  brasseries.  —  VhfUe(ni-]{efjnoult  :  cinq  boulonneries;  quatre  fer- 
ronneries; scierie  mécanique;  fabrique  d'acide  pyroligneux;  usine  à  gaz; 
carrières  de  pierres  et  de  grauwachs  à  tache  rouge.  —  Deville  :  trois  ferron- 
neries; fonderie-émaillerie;  fonderie-construction;  fonderie;  fabrique  de  ma- 
chines agricoles;  brasserie:  ardoisière  de  Saint-Barnabe  ou  du  Canal;  exploi- 
tation de  carrières  (roche  de  porphyre  très  rare,  près  de  Mairupt,  chemin  de 
Deville  à  Laifour). —  //(/M/w?^';fabri(]ue  de  boulons.  —  llfiutea-IUvières,  Linchatnps 
et  Sorendal  :  deux  ferronneries-bouloiineries  ;  sept  fabriques  de  boulons;  fer- 
ronnerie; brasserie;  tréfilerie.  —  Lalf'unr  :  fonderie.  -  Lecrezij  :  neuf  fabriques 
de  ferronnerie;  deux  scieries  mécaniques;  chaudronnerie-maréchalerie;  atelier 
<le  charronnage;  boulonnerie.  —  Monthenru^  :  (juatre  brasseries:  usine  à  fer, 
<les  sociétés  «  hauts-fourneaux  et  forges  de  Villerupt-Laval-Dieu  )>:  fonderie  en 
ileuxième  fusion;  fonderie  de  fonte-cuivre-émaillage-étamage  :  usine  Saint- 
Joseph  au  Champ-du-Trou:  fonderie  et  atelier  de  construction,  à  la  I^ongue- 
ilaie;  clouterie  et  tréfilerie;  charronnerie:  atelier  de  ferronnerie:  atelier  de 
mécanicien  et  ferronnerie;  minoterie  à  Malhanté  ;  usine  à  gaz;  deux  ardoi- 
sières :  l'Echina  et  Sainte-Barbe:  exploitation  de  carrières.  —  Thilay  :  ferron- 
nerie-boulonnerie;  qualre  boulonneries;  boulonnerie- tréfilerie,  à  Navaux  ; 
trois  brasseries  à  Nohau. 

Canton  d'Omont 

La  Hortjne  :  vannerie.  —  Monll(jn}/-!iiir-Vence  :  fabrique  de  couleurs,  ocre. — 
Poil'  :  deux  fabriques  de  couleurs:  brasserie:  fabri<iue  de  machines  agricoles. 

—  Vendresse  :  brasserie  :  fonderie  et  atelier  de  mécanicien  ;  fonderie  en  deuxième 
fusion.  —  ToiUifjny  :  exploitation  de  cariières. 

Canton  de  Rénovez 

An'eiLr  :  boulonneries;  trois  ferronneries. —  Cliron  :  brasserie;  trois  ferron- 
neries; moulin,  à  Charroué.  —  Ham-les-Moines  :  trois  ferronneries.  —  Havcy  : 
fonderie  en  deuxième  fusion -émaillerie:  fabrique  d'émaux:  produits  cliimi- 
<|ues:  ardoisière  de  La  Bichole.  —  Hitiulrevij  :  minoterie:  fabrique  de  brosses; 
fabrique  de  couleurs.  —  Lonnij  :  fabrique  de  couleurs:  fabrique  de  chico- 
rée; brosserie;  minoterie.  —  L^'.s  Mazitrcs  :  fonderie  en  deuxiènn^  fusion,  aux 
Vieilles- Forges;  fonderie  de  cuivre,  aux  Neuves-Forges  :   laminoir,  à  Saint- 


—  100  — 

Nicolas;  brasserie.  —  Martin-Boî/nif  :  papeterie.  —  RemUly-leS'Poih'tea  :  mino- 
terie. —  lieuwez  :  deux  brassttries;  fabrique  cb»  chicorée;  quatre  fabriques  de 
brossfs;  fonderie;  fonderie -éniaiilerie;  tissage  mécanique:  usine  à  gaz;  bri- 
queterie; briqueterie,  four  à  cbaux.  —  Saint-Marcel  :  brasserie;  clouterie 
mécanicpie.  —  Sormonne  :  clouterie  mécanique;  quatre  ferronneries. —  Toui^nes  : 
malterie;  moulin;  clouterie;  deux  l)rasseries. 

Canton  de  Signy-PAbbaye 

Barhaise  :  exploitation  de  carrières.  —  Clavff-Warhy  :  brasserie;  filature  de 
laine:  minoterie.  —  Jawiun  :  deux  brasseries;  moulin;  deux  fabriques  de 
poterie.  —  Launois  :  brasserie;  moulin;  scierie  mécanique;  fonderie  de  fonte 
malléable  et  d'acier.  —  Marauwcz  :  moulin.  —  Railhcourt  :  briqueterie;  deux  fabri- 
ques. —  Si(jny-l\\bhaye  :  quatre  filatures  de  laine;  filature  et  tissage;  deux 
minoteries:  brasserie;  briqueterie;  deux  scieries  mécaniques:  éclairage  élec- 
trique. —  Thin-le-Moulier  :  scierie  mécanique;  fabrique  de  bois  de  brosses; 
moulin  et  scierie  mécanique. 

ARRONDISSEMENT    DE    HETHEL 

Canton  d'Asfeld 

Aire  :  briqueterie.  —  Asfeld  :  fromagerie,  beurrerie. —  Balham  .-minoterie; 
deux  briqueteries.  —  Bertjnicourt  :  brasserie.  —  Houdilcourt  :  minoterie.  — 
Poilcoiirt  :  filature  de  laine.  —  Roizy  :  minoterie.  —  Saint-Germainmont  :  su- 
crerie. —  Vitters-devant-le-Thour  :  râpe  rie. 

Canton  de  Ch&teau-Porcien 

CMleau-Porcien  :  brasserie;  minoterie;  deux  briqueteries.  —  Edy  :  sucrerie. 

Canton  de  Chaumont-Porcien 

Chaumont-Porcien  :  bri(|ues,  tuyaux;  beurrerie.  —  Draize  :  minoterie.  — 
FrailUcourt  :  scierie  mécanuiuc  ambulante.  —  Givron  :  scierie  mécanique.  — 
La  Ilardoye  :  scierie  mécanique.  —  Moutmeillant  :  scierie  mécanique  ambu- 
lante. —  Rennevilte  :  minoterie.  —  Rocquiijny  :  minoterie;  briqueterie.  — 
Rubiyny  :  minoterie.  —  Vanx-les-Rubifjny  :  briqueterie. 

Canton  de  Juniville 

Alhtcourt  :  minoterie.  —  Jutu'ville  :  deux  minoteries  ;  deux  brasseries.  — 
MiUifl-Ainu'Ucs  :  brasserie.  —  yenflizc  :  filature  ;  lissage;  papeterie.  —  Tatjnon: 
brasserie. 

Canton  de  Novion-Porcien 

Auhonrourl-VaHzcllea  :  fabrique  de  limes.  —  Chesnols-Auhoncourt  :  moulin  à 
pbospbati».  —  Ha(juiC'jW't  :  briqueterie.  —  Justine  :  deux  minoteries;  bras- 
serie.—  Lalohht'  :  iïi'dlur*}  de  laines;  cidrerie;  fabrique  de  couleurs.  —  Lucquy  r 
ateli(;rpourcréos()lage  de  traverses;  briqueterie:  scrierie  mécanique.  — MesmorU: 
minoterie.  — yovion-Porch^n  :  minoterie;  deux  moulins  à  phosphate;  brique- 
terie. —  Saulccs-Monrlin  :  minoterie;  brasserie.  —  Sery  :  minoterie:  ràperie 
de  l)etteraves.  —  W'ay non  :  minoterie.  —  Wasiyny  :  deux  briqueteries;  bras- 
serie; minoterie;  cidrerie. 


—  101  — 


Canton  de  Rethel 


Aoy-Romance  :  sucrerie.  —  Àmai/negaïc  :  dépôt  de  machines  appartenant  à 
la  Compagnie  de  l'Est.  —  Ambly-Fleunj  :  minoterie.  —  Biermea  :  atelier  de  mé- 
canicien. —  Coiicy  :  distillerie  de  betteraves;  sucrerie;  éclairage  électrique.  — 
Pargny-Resson  :  distillerie  de  betteraves.  —  Rethel  :  deux  scieries  mécaniques; 
iieux  fabriques  de  machines  agricoles;  atelier  de  mécanicien  pour  machines 
;igricoles;  deux  ateliers  de  mécanicien;  carrosserie;  fromagerie:  atelier  de  me- 
nuiserie; ébénisterie;  usine  à  gaz;  imprimeries;  atelier  d'enveloppes  de  paille 
pour  bouteilles;  «itelier  fibres  de  bois;  briqueterie;  quatre  brasseries;  fabrique 
de  couleurs;  trois  tissages;  trois  filatures;  filature  retordage;  minoteries. — 
SauU-les-Rethel  :  briqueterie;  fonderie;  atelier  de  machines  agricoles;  élec- 
tricité; enveloppes  de  paille  pour  bouteilles.  —  Seuil  :  cidrerie. 


AUaONDlSSEMENT    DE    UOCROI 

Canton  de  Fumay 

Fnmay  :  deux  scieries  mécaniques;  quatre  brasseries;  deux  fonderies  en 
4leuxième  fusion;  deux  imprimeries;  fonderie -fabrique  d'émaux- poterie  de 
fer  émaillé,  à  la  société  du  Pied-Selle;  usine  à  gaz;  atelier  de  mécanicien;  six 
ardoisières  :  Moulin  Sainte-Anne,  Saint-Gilbert,  le  Pied-Selle,  Bacara,  Sainte- 
Désirée,  Saint-Joseph;  carrières.  —  Hargnles  :  fabrique  de  torches  en  paille; 
brasserie;  deux  minoteries;  clouteries;  exploitation  d'écorces.  —  Hnyhes  : 
exploitation  de  carrières;  fabrique  de  produits  chimiques  dérivés  du  bois; 
Irois  brasseries;  briqueterie;  deux  fabriques  de  pavés  en  ardoises;  six  ardoi- 
sières :  Saint-Lambert-Bellerose,  l'Espéiance,  la  Providence,  Sainl-Roch,  Sainte- 
Barbe;  la  sixième  est  récemment  ouverte.  —  Monlitjny-aur-Meuse  :  minoterie; 
exploitation  de  cariières.  —  Revin  :  usine  à  gaz;  briqueterie;  atelier  de 
cliarronnage;  trois  ateliers  de  modelages;  deux  ateliers  de  ferronnerie;  six 
brasseries;  huit  fonderies  en  deuxième  fusion;  fonderie-construction;  fon- 
derie-émailleric-nickelage  et  cuivrage:  deux  fonderies-émaillerie  et  fabrique 
«l'émaux  ;  fabrique  d'objets  en  tôle-émaillerie;  fabrique  d'objets  en  tôle;  fon- 
derie de  cuivre;  at/;lier  de  montage-ajustage  et  tôlerie;  exploitation  d'écorces. 

Canton  de  Givet 

Aitbn'vea  :  atelier  de  produits  réfractaires:  fonderie-construction,  des  Sociétés 
iFAubrives;  brasserie;  fahrirjue  de  tuyaux  pour  conduites  d'eau;  carrières.  — 
Chooz  :  brasserie:  briqueterie;  four  à  chaux:  exploitation  de  carrières.  — 
Potiches  :  exploitation  de  carrières.  —  Fromelenne^  :  fabrique  de  colle  forte; 
moulin  à  tan;  usine  à  cuivre -tubes  d'acier.  —  Glvet  :  usine  à  gaz;  trois  bras- 
series: tannerie-corroierie  ;  fa!)rique  de  courroies;  six  tanneries:  trois  fabri- 
ques de  colle  forte:  deux  moulins  à  tan;  tannerie  et  lissage;  fabricjue  de  guê- 
tres; fabrique  de  pneumatiques:  briqueterie;  fabrique  de  pipes;  fabriciue  de 
produits  céramiques;  deux  imprimeries;  fabrique  de  crayons:  minoterie;  four 
à  chaux;  scierie  de  pierres:  cairières  de  pierre  calcaire  d'un  beau  gris-bleuté, 
dit  marbre  de  Givet,  qui  forment  en  couches  épaisses  et  inclinées  à  peu  près 
toute  la  masse  des  montagnes  voisines  de  (iivet.  —  Landrlchtimpa  :  minoterie. 
—  Vireiw-Molhain  :  trois  brasseries:  scierie  mécanique  et  menuiserie;  atelier 
de  charronnage;  usine  à  fer;  fabrique  de  produits  réfractaires;  briqueterie.  — 
Vireuj'-Wallerand  :  trois  brasseries;  minoterie;  filature  de  laine. 


—  102 


Canton  de  Rocroi 

Bour(/-Fidèle  :  fonderie  eu  ileuxièine  fusion;  fonderie,  émaillerie,  tôlerie; 
scierie  mécanique  et  charpente;  niaréchîilerie.  —  ChrUeletsuv-Sormonne  : 
exploitation  de  carrières.  —  ("hilly  :  minoterie,  beurreric,  fromagerie.  —  Etoile  z 
atelier  de  mécanicien.  —  Giu^-d'Hossua  :  brasserie.  —  Laral-Morency  :  deux 
ateliers  de  ferronnerie.  —  Mfinbfrt- Fontaine  :  deux  brasseries;  fonderie  eu 
deuxième  fusion  ;  minoterie;  fabrique  de  chicorée;  scierie  mécanique  et  char- 
pente; beurrerie;  spécialité  de  pain  d'épictîs. —  llefjnioivez  :  beurrerie;  moulhi 
à  blé;  laiterie.  —  linnut/nr  :  trois  Inasseries;  émaillerie;  exploitation  de  car- 
rières; trois  ardoisières  :  la  Grande-Fosse,  Saint-Quentin,  TrufTy. —  Rocroi  r 
cinq  brasseries,  à  la  Maison-Houge,  a  Hyraumont,au  (àrand-lion^réaux;  niuuliii 
à  tan;  bri(|ueterie,  à  Ilyraumont;  usine  à  gaz  dans  la  vallée  de  Misère;  fon- 
derie en  deuxième  fusion,  à  Ilyraumont;  fonderie-émaillerie,  à  Saint-Nicolas; 
imprimerie.  —  La  Toillelle  :  hv'iqueiev'ur,  beurreries  et  fromageries.  Le  fromage 
de  Hocroi  est  renommé  dans  les  Ardennes. 

Canton  de  Rumigny 

Aomte  :  deux  brasseries;  minoterie.  —  Auhlgny  :  deux  brasseries;  minoterie. 

—  Bay  :  minoterie.  —  Btanchefosse  :  briqueterie.  —  Bossus-h's-Iiumif/ny  :  pape- 
terie. —  La  Cerleatt  :  minoterie.  —  L'Échelle  :  fabrique  de  briques,  tuyaux.  — 
La  Frrn'  :  scierii*  à  caisses  d'emballages.  —  Girontielle  :  scierie  mécanique.  — 
Hannappes  :  minoterie.  —  Liart  :  brasserie;  maréchalerie- carrosserie;  brique- 
terie: scierie  mécani(|ue. —  Lofjuy-Boyny  :  minoterie.  —  M  a  rlemonl  :  hrùssmQ. 

—  lioavroy  :  fabrique  de  briques,  à  la  petilt*  Patte-d'Oie;  briqueterie,  aux 
Pt\(juis;  brasserie.  —  7i«yw?V//i// ;  trois  brasseries;  minoterie;  scierie  mécanique; 
bri((uelerie;  deux  beurreries,  au  bois  de  Soissons.  —  Vaiw-Villaine  :  deux 
minoteries;  scierie  de  bois  tournés  vl  bois  de  brosses. 

Canton  de  Signy-le-Petit 

AuviUen-les-Fnri/t'n  :  trois  brasseries;  beurrerii»;  laiterie;  atelier  de  cons- 
truction de  modelîige;  fonderie  en  deuxième  fusion;  briqueterie.  —  Broijnon  r 
scierie  mécanique,  —  Et'^i'i/nteres  :  scierie  mécanique;  briqueterie;  fonderie  eu 
deuxième  fusion;  fabrique  de  chicorée.  —  Fliyny  :  laiterie,  beurrerie;  brique- 
terie. —  La  Neuvilh'-au.r-JtaitrH  :  deux  ateliers  de  retaillage  de  limes;  mino- 
terie; bi'i(|ueterie;  travaux  de  vannerie.  —  La  yetivUle'au.i'-Tnurneurs  :  fon- 
derie en  deuxième  fusion.  —  Si{/ny-le-PelU  :  quatre  brasseries;  fabrique  de 
chicorée;  trois  brifjueterit's,  tuyaux;  fabrique  de  tuyaux  réfiactaires;  laiterie; 
deux  fonderies  en  deuxième  fusion.  —  Tavzy  :  brasserie. 

AHIIONDISSEMENT    DE    SEDAN 

Canton  de  Carignan 

Auflance  :  minoterie;  moulin  et  scierie.  —  Bla(/ny  :  usine  à  fer,  tôle  d'acier. 

—  Cariynan  :  filature,  tbulerie;  (ilature  ih;  liine;  trois  laminoirs  à  tôle  tiont 
l'un  à  la  Fenderie  et  l'autre  à  Linchamps;  atelier  de  ferronnerie;  taunerie- 
corroierie;  njoulin  à  tan;  bri((u«Herie;  atelier  d'électricité  ;  ((uatre  brasseiies; 
deux  scieries  mécaniques;  minoteries;  graineterie. —  La  FcW^' :  filature  de  laine 
cardée.  —  Malamlry  :  moulin  et  scierie;  bri<|ueterie.  —  ManjiU  :  brasserie; 
fonderie  en  deuxième  fusion.  —  Matton  :  scierie  mécanique;  fabrique  de  pau- 


—  103  — 

nielles,  à  Bologne,  aux  Maltiiiets;  fabrique  de  bois  de  brosses;  filature  de 
laine;  atelier  d'enclumes,  taillanderie.  —  Messincourl  :  niinoteiie;  scierie  mé- 
canique. —  Mob'y  :  deux  filatures  de  laine.  —  Osnes  :  minoterie;  usine  à  fer, 
laminoir  à  tôle.  —  Puilly  et  Charbeaux  :  minoterie.  —  Pure  et  Messnnpré  : 
aciérie;  usine  à  fer;  laminoir  à  tôle;  tréfilerie,  pointerie;  clouterie.  —  Suchy  : 
briqueterie;  minoterie.  —  Sailly  :  minoterie.  —  Sapo(jne-Tasslf/ny  :  moulin  et 
scierie. 

Canton  de  Mouzon 

Autreconrl  :  fabrique  de  feutres  et  chapeaux;  filature  de  laine;  atelier  de 
polissage  d'éperons;  fabrique  d'éperons.  —  Beaumunt  :  deux  brasseries;  serru- 
rerie; briqueterie.  —  Br&viUy  :  usine  à  fer,  de  la  Société  des  Forges  de  Brévilly; 
pointerie  et  tréfilerie.  —  Doiizy  :  sucrerie;  deux  fabriques  de  chicorée  ;  fabrique 
de  socs  et  versoirs  de  charrues;  trois  brasseries;  briqueterie;  minoterie; 
deux  ateliers  de  ferronnerie,  pelles  et  pioches.  —  Euilly  :  filature  de  laine.  — 
Mouzon  :  forges  et  laminoirs;  trois  brasseries;  deux  scieries  mécaniques; 
fabrique  de  feutre;  taillanderie;  corroierie;  tannerie-corroierie.  —  TfHdiyne  : 
brasserie.  —  Viller.<'deiant- Mouzon  :  deux  fabriques  d'éperons;  atelier  de 
polissage  d'éperons.  —  Yonerj  ;  deux  minoteries;  scierie  mécanique;  tourneur 
sur  bois. 

Canton  de  Raucourt 

Angecout't  :  deux  fonderies  en  deuxième  fusion;  quatre  fabriques  d'éperons; 
scierie  mécanique;  filature  de  laine;  atelier  de  tissage  mécanique.  —  Bubon  : 
fabrique  de  molettes  d'éperons;  atelier  de  charronnage;  exploitation  de  car- 
rières. —  Connugc  :  exploitation  de  carrières.  —  Haraucourt  :  brasserie;  filature 
de  laine;  deux  ateliers  de  polissage  d'éperons;  fonderie -construction  méca- 
nique; trois  fonderies  en  deuxième  fusion;  fonderie-quincaillerie;  deux  fabri- 
ques de  vélocipèdes  et  ferronnerie;  scierie -menuiserie;  scierie  mécanique  et 
menuiserie;  atelier  de  mécanicien.  —  liaucourl  :  fabriques  de  boucles;  fa- 
brique de  boucles  et  éperons;  fonderies  en  deuxième  fusion;  trois  brasseries; 
atelier  de  construction;  briqueterie.  —  RemUly-AiUkourt  :  trois  brasseries; 
deux  filatures  de  laine. 

Ville  de  Sedan 

Cinquante  fabricants  de  draps;  filature  de  laine;  deux  tissages  mécani- 
ques; cinq  ateliers  de  tissage  mécanique;  deux  ateliers  de  tissage  et  apprêts; 
trois  fabriques  d'apprêts  de  draps;  deux  ateliers  de  décatissage  de  draps; 
atelier  de  teinture  et  d'épaillage  de  draps;  quatre  teintureries  pour  draps; 
atelier  de  dégraissage  de  laines;  atelier  de  foulerie  de  draps;  atelier  de  travail 
des  déchets;  atelier  de  pressage  de  draps;  fabrique  d'astrakan;  fabrique  de 
tapis;  trois  ateliers  de  construction  mécanique;  atelier  de  constructeur-méca- 
nicien et  chaudronnerie;  deux  ateliers  de  mécaniciens;  fonderie  et  chaudron- 
nerie en  cuivre;  atelier  de  carrosserie;  deux  ateliers  encollage  des  chaînes 
pour  tissage;  deux  ateliers  de  location  de  force  motrice;  deux  scieries  méca- 
niques; menuiserie  et  scierie  mécanique;  fabrique  de  maillons  pour  tissage; 
deux  fabriques  de  lames  pour  tissage;  usine  à  fer,  Société  des  Korges  de  Sedan; 
cinq  imprimeries;  usine  âgaz;  cinq  brasseries;  tannerie-corroierie;  minoterie; 
moulin  à  tan;  fabrique  de  limes. 

Canton  de  Sedan-Nord 

B^jssêval  :  foulerie  de  draps.  —  Floiwj  :  quatre  brasseries;  minoterie;  deux 
ateliers  de  sculpture  et   marbrerie;   scierie  mécanique;   fabrique  de  grosse 


—  104  — 

chaudronnerie:  fabrique  de  lissajîe  de  draps;  teinturerie;  teinture  et  apprêts 
de  draps.  —  Gironne  :  deux  filatures  de  laine;  fonderie  en  deuxième  fusion; 
deux  brasseries:  deux  ferronneries- taillanderies;  laminoir -ferronnerie;  fer- 
ronnerie-pelles; ferronnerie  -  pioches  :  deux  ferronneries -pelles  et  pioches; 
deux  scieries  mécaniques.  —  (Uaire-ef-Villeffe  :  trois  brasseries;  filature  de 
laine;  carrières.  —  lÛy  :  atelier  deflîlochage  de  chiffons;  deux  filatures  de 
laine,  l'une  à  Olly,  l'autre  h.  Varcamp:  quatre  platineries.  —  Saint-Menges  : 
brasserie;  deux  filatures  de  laine.  —  Vriijne-aiLv-Boh  :  deux  brasseries;  usine 
à  gaz;  scierie  mécanique-menuiserie;  fonderie  de  fonte  malléable  et  ordinaire, 
quincaillerie  :  fonderie  de  cuivre;  deux  fonderies  de  ferronnerie  et  quincaillerie; 
fonderie  en  deuxième  fusion;  fonderie  et  crémones:  fonderie  et  nickelage; 
cinq  ateliers  de  ferronnerie  et  charnières;  huit  ateliers  de  ferronnerie;  fer- 
ronnerie et  articles  de  billiment;  ferronnerie  et  tôlerie;  atelier  de  polissage 
des  métaux;  atelier  de  mécanicien;  fabrique  d'objets  en  tôle;  tôlerie  et  fer- 
blanterie. 

Canton  de  Sedan-Sud 

Bnbin  :  imprimerie;  briqueterie;  fabrique  de  savon;  deux  ateliers  de  cons- 
truction de  machines:  fonderie  en  deuxième  fusion;  atelier  d'épaillage  de  laine; 
fabrique  de -cardes;  fabrique  de  maillons  et  d'arlicles  en  tôle  découpée; 
deux  ateliers  de  carrosserie:  cinq  brasseries:  filature  de  laine.  —  Bazeilles  : 
quatre  brasseries;  atelier  d'ébénisterie;  ab'lier  d'effilochage  de  chiffons;  bri- 
queterie: deux  filatures  de  laine.  —  Cherew/e$  :  deux  brasseries;  trois  mino- 
teries; scierie  mécanique.  —  Ddiyny  :  trois  filatures  de  laine;  atelier  d'épaillage 
de  laine:  moulin  à  écorces;  scic?rie  mécanique.  —  Donchery  :  tannerie;  moulin 
à  tan;  deux  brasseries;  minoterie;  fabrique  d'enclumes:  fonderie  en  deuxième 
fusion;  deux  ateliers  de  tissage  mécanique;  filature  de  laine;  atelier  de  foulerie 
de  draps;  atelier  d'apprêts  de  draps;  atelier  d'effilochage;  fabrique  de  feutre. — 
Fidnrhrrnl  :  scierie  mécanique;  atelier  de  tissage  mécanique;  fabrique  de 
feutre;  ferronnerie -pelles  et  pioches:  carrières.  —  Ldinoiirelh'  ;  filature  de 
laine.  —  Noynvfi-Pont-Mainjh  :  filature  de  laine;  atelier  d'épaillage  de  laine 
et  de  chiffons;  fabrique  de  feutre.  —  PoHnt'(iu,r-Bois  :  scierie  mécanique; 
minoterie.  —  Pouni-Sfiint-Rcmy  :  brasserie:  filature  de  laine:  atelier  de  tissage 
d»'  couverture:  scierie  mécanique.  —  Hubi^courl  :  deux  filatures  de  laine.  — 
Saint- Aujnan  :  scierie  mécani(|ue  et  manches  en  bois  tournés. 


ARRONDISSEMENT  DE  VOIZIERS 

Canton  d'Attigny 

Alhuvl'huy  :  moulin  à  phosphate;  exploitation  de  carrières.  —  Attitjny  : 
deux  briqueteries;  tuileries;  sucrerie:  njinoterie  :  atelier  d'éclairage  électrique; 
alelit'r  de  mécaniciens:  deux  brasseries;  atelier  de  carrosserie;  atelier  de 
tissa;îe  mécanique;  atelier  de  maréchalerie  :  fabrique  d'instruments  aratoires. 

—  Chnrhofjne  :  ferronnerie,  paumelles.  —  liitly-nux-Oioa  :  minoterie.  —  Saint- 
Lamhert  :  moulin  à  phosphate.  —  Sainte-Vfnihow'i/  :  beurrerie,  fromagerie.  — 
Semny  :  moulin  à  phosphate.  —  Voncy  :  trois  minoteries. 

Canton  de  Buzancy 

Brirjuenay  :  minoterie.  —  Buzancy  :  minoterie:  brasserie;  tannerie.  —  Imé^ 
court  :  moulin  à  phosphate;  scieri(î  mécanique.  —  Oches  :  scierie  mécanique. 

—  Snmtnanthc.  :  brasserie.  —  Lamlres-et-Salnt-Georfjes  :  minoterie.  —  Tailly  : 


—  105  — 

carrières.  —  Thônorqxies  :  minoterie.  —  Vaux-en-Dieulet  :  minoterie.  —  Verpel  : 
moulin  et  scierie. 

Canton  du  Chesne 

Authe  :  carrières.  —  BonU-aud-Bois  :  minoterie.  —  Brieulles-sw-Bar  :  deux 
brasseries.  —  Le  Chesne  :  deux  brasseries;  deux  briqueteries;  minoterie; 
scierie  mécanique.  —  Monlyon  :  papeterie;  scierie  mécanique.  —  Sauville  : 
scierie  mécanique.  —  Verrières  :  minoterie. 

Canton  de  Grandpré 

Apremont  :  fonderie,  ferronnerie,  essieux.  —  Chnmpujneulle  :  moulin  à 
phosphate;  minoterie.  —  Ch'Uel-Chéh'''ry  :  bri(jueterie;  minoterie.  —  Crn'nay  : 
fonderie  en  deuxième  fusion;  moulin  à  phosphate.  —  E^rermont  :  moulin  à 
phosphate.  —  Grandpré  :  moulin  à  phosphate;  atelier  de  mécanicien;  ma- 
chines agricoles;  brosserie;  scierie  mécanique;  tuiles,  tuyaux;  briqueterie. — 
Lançon  :  tuiles,  tuyaux;  scierie  mécanique.  —  OUzj/  :  laiterie,  beurrerie.  — 
Senne  :  minoterie;  moulin  à  phosphate.  —  Sommerancc  :  exploitation  de  car- 
rières. —  Tei^mes  :  minoterie;  tuilerie,  briqueterie. 

Canton  de  Machault 

Haiivint  :  minoterie;  tissage  mécanique.  —  MaehauU  :  brasserie.  -^  Saint- 
Clêment'à-Arnes  :  minoterie.  —  Saint-Elienne-à-Arnes  :  brasserie;  minoterie.  — 
Semide  :  minoterie. 

Canton  de  Monthois 

Anleuil  et  Montfawrelles  :  minoterie.  —  Chnlleranye  :  beurrerie.  fromagerie.  — 
Manre  :  minoterie.  —  Saint-Morel  :  fromagerie,  beurrerie;  briqueterie.  -- 
Savigny  :  brasserie. 

Canton  de  Tourteron 

Ecordal  :  fabrique  de  couleurs;  deux  minoteries.  —  Jonval  :  cidrerie.  — 
Neuville-et-Day  :  minoterie;  exploitation  de  carrières.  —  Tourteron  :  deux 
minoteries;  scierie  mécanique;  atelier  de  tourneur  sur  bois. —  Suzanne  : 
cidrerie. 

Canton  de  Vouziers 

Ballay  :  deux  scieries  mécaniques;  minoterie.  — Biaise  :  briqueterie.  —  Con- 
Ireuve  :  minoterie.  —  Falahe  :  bri((ueterie;  minoterie.  —  Sainte-Marie  .'bros- 
serie. —  Vouziers  :  briqueterie  ;  construction  de  machines  agricoles  ;  deux 
imprimeries;  deux  scieries  mécanicjues;  atelier  de  carrosserie;  atelier  de  mé- 
canicien; atelier  de  vannerie:  deux  hrasseries;  usine  à  gaz;  deux  minoteries; 
sucrerie;  beurrerie;  extractirm  de  nodules. 

A  signaler,  en  outre,  \  industrie  vannière,  notamment  à  :  Condé-les-Vouziers, 
Les  Alleux,  Savigny,  Vouziers,  Olizy,  Voncq,  La  Sahotterie,  Le  Chesne,  Attigny. 


-^ 


PA>^A,^  *^:<^  4.;<P»  4.:<P»  ^:<^A>:,^  «^;<P»  ^<^  <t.;<^  ♦V<P»  *% 


CHAPITRE  X 


■otcy- 


LES  A  RD  EN  NAIS  CÉLÈBRES 


DES    0RI0INE8    A    LA    RÉVOLUTION 


LFs  hommes  ct^rbres  ou  marquants  des  Ardennes  fnronl,  aux  temps  jadis 
—  il  sera  facile  de  s'<mi  convaincre,  —  plus  particulièrement  des  théolo- 
giens et  des  hommes  de  guerre  :  les  théologiens,  surtout  depuis  la 
Réforme,  à  cause  de  Sedan,  «  la  i)etite  (ienève  du  Nord  »  et  de  la  région  seda- 
naise,  peuplés  de  calvinistes  que  le  catholicisme  s'efforçait  de  combattre  :  le» 
hommes  de  guerre,  à  cause  du  pays  toujours  ouvert,  à  cause  des  frontières 
toujours  nienacées.  Autrefois  d'ailleurs,  comme  maintenant,  FArdennais  était 
et  reste  encore  au  poste  d'honneur.  Il  attend,  soit  qu'il  le  donne,  soit  qu'il  le 
reçoive,  le  premier  et  d'autant  plus  terrible  assaut.  Il  met  et  mettra  toujours 
un  patriotique  orgueil  à  s'y  préparer. 

Kn  dehors  de  la  Théologie  et  de  l'Histoire,  peu  d'écrivains.  Poètes  moins 
nombreux  encore  —  nous  ne  parlons  pas  des  poètes  latins  qui  foisoiment;  — 
quelques  peintres,  quelques  musiciens.  Nous  sommes  aux  siècles  d'autrefois, 
il  importe  de  ne  pas  l'oublier;  car,  pour  la  période  contemporaine,  nos  lettrés» 
nos  savants,  nos  peintres,  nos  musiciens,  nos  artistes  et  nos  critiques  d'art 
abondent;  et  ce  ne  sont  point,  dans  l'ensemble  du  mouvement  intellectuel 
français,  h's  moins  réputés  et  les  moins  en  vue.  (-oinme  aussi,  de  mémo 
(ju 'autrefois,  sont  nombreux  nos  hoînnies  de  guerre  (]ui  tiennent  le  premier 
rang  parmi  les  plus  instruits  et  les  plus  braves. 

Ce  changement  si  ladical  «  d'état  d'àme  »  parce  que  l'électricité,  la  vapeur, 
les  admirables  et  nombreuses  découvertes  de  la  science  moderne  —  plus  encore 
que  la  division  d<?s  provinces  en  déparlements  —  ont  rapproché,  ont  mélangé 
les  diverses  races  françaises.  Les  barrières  sont  tombées.  Alors  notre  pays 
d'Ardenne  ne  conserve  [dus  cette  caractéristique  d'autan  qui  nous  explique 
nos  lourds  penseurs,  nos  batailleurs  controversistt^s  d'autrefois.  Cette  vue  des 
montagnes  ou  des  collines,  alors  qu'elle  ébranle  si  fortement  parfois  Timagi- 
lion  de  l'homme  vivant  dans  les  plaines,  laisse  l'esprit  des  montagnards  pro- 
saïcjue  et  froid.  Aux  en«lroits  où  la  vi<^  est  diflicile,  tout  le  travail  de  la  tète  et 
(b's  bras  ne  semble  avoir  (ju'un  objectif  :  les  impérii'uses  nécessités  de  l'exis- 
tenie.  Nos  déparlenjJMils  granitiques,  ipii  sont  les  j)lus  pauvres,  restent,  dans 
l'ensemble,  les  plus  slériles  en  hommes  vraiment  célèbres  :  célèbres  dans  le 
sens  éclalant  du  nioL  In  ciel  souvent  gris  et  lourd  arréle  l'imagination  dans 
S!*s  ('lans  vers  l'idéal.  Al<n*s  peu  de  poésie  dans  les  arts  ou  les  lettres,  puisque 
la  «<  fulle  du  logis  »  calcuh;  ou   raisonne.   Les  imaginations  ne  naissent  aux 


—  107  — 

frontières  que  par  exception.  Souvent  Tinduslrie  étoulTe  sous  le  bruit  des 
lourds  marteaux  le  chant  du  poète,  de  même  qu'elle  encliaine  la  main  de 
l'artiste. 

ADAM  (Pierre),  savant  helléniste,  né  à  Wasigny  au  seizième  siècle;  étudia 
surtout  les  œuvres  du  rhéteur  grec  Isocrate. 

ALYADON,  né  à  Rethel  le  19  avril  1671  ;  inhumé  dans  l'église  de  Saint-Ger- 
raain-des-Prés,  à  Paris;  théologien. 

AMRLY  (Reg.nault  d'),  né  dans  le  Helhélois  vers  l'an  1220;  connétable  do 
Bourgogne;  s'illustra  dans  un  combat  naval  contre  les  Sarrasins  à  la  première 
des  tieux  croisades  que  commanda  saint  Louis.  La  famille  d'Ambly  fut  Jadis 
célèbre  en  Ardenne.  Elle  tirait  son  nom  du  droit  d'usage  que  Louis  IX  concé- 
dait à  son  premier  ancêtre  dans  la  forêt  d'Omont,  près  d'Ambly.  Fit  des 
alliances  avec  les  plus  illustres  maisons  de  France.  Fut  surtout  une  «  famille 
d'épée  ». 

ANCELIN  (Miciikl),  né  à  Hethel  en  1356;  théologien. 

ANCiECOl'RT  (PiKRRE  ou  Pkrin  d  ),  serait  né,  d'après  une  fausse  tradition 
ardennaise,  à  Angecourt  en  l'année  1172.  Un  des  «  trouvères  »  les  plus  célèbres 
de  notre  ancienne  ^littérature.  Ses  chansons  d'amour  n'ont  pas  trop  perdu  d»* 
leur  gnlce  un  peu  vieillotte. 

AMOT  (PiKRRE-NicoLAs),  né  à  Saint-Germainmont  en  1762;  théologien,  litté- 
rateur, voyageur.  Ses  trois  ouvrages  principaux  sont  :  LeUrea  >u<r  la  Belrjiqup, 
la  Hollande,  C  Aile  mua  ne,  la  Pologne,  la  Prusse,  r  Italie,  la  Sicile  et  Malte,  selon 
l'ordre  des  temps;  —  Annales  du  Monde;  —  Tableau  de  l* Histoire  universelle. 
Mourut  en  1882,  le  23  octobre. 

ANOT  (Cyprie.n),  né  à  Saint-Germainmont  le  27  avril  1792;  professa  la  rhéto- 
rique et  l'histoire  aux  lycées  de  Reims  et  de  Versailles.  On  a  de  lui,  notamment  : 
Elét/ies  n^moises  suivies  de  Fragments  dramatiques  et  d'an  Essai  sur  les  thi'ories 
lilt&r  aires, 

ARGENT  (Abkl  d'),  poète  français,  naquit  peut-être  à  La  Cerleau,  dans  la 
première  moitié  du  dix-septième  siècle.  Habita  Sedan  où  il  publia  :  la  Semainr 
dWrqent  contenant  l'histoire  de  la  seconde  criatinn  ou  restauration  du  f/eure 
humain.  Un  d'Argent  fut,  en  1787,  seigneur  de  La  Orleau. 

ARGY  (Jkan-Louis-Joseph),  né  au  Chàtelet  en  1703;  théologien.  Fit,  «  après 
de  longues  et  fastidieuses  recherches  »,  écrit  son  biographe,  une  histoire  restée 
inédite  de  Mézières.  Le  manuscrit  s'égara,  ou  fut  brûlé  pendant  la  Révolution. 

ARNOUL  (Saint),  nacjuit  à  Rethel  vers  l'an  494;  il  épousa,  <lit  la  tradition, 
Scariberge,  nièce  du  roi  Clovis  :  union  qui,  d'ailleurs,  serait  <«  toujours  restée 
spirituelle  ».  Fut  assassfhé  par  ses  domestiques,  alors  qu'il  priait  devant  le 
tombeau  de  saint  Remv. 

ASPREMO.NT  (François  d'),  seigneur  de  Ruzancy;  fut  assiégé  par  François  V^ 
et  par  Henri  II  dans  son  château  de  Lûmes,  dont  il  avait  fait  un  «  repaire  d  ' 
bandits  »  ;  petite  place  forte  que  rasa  François  de  Clèves. 

BAILLOT  (Pierre),  né  à  Sedan  en  1()23;  théologien.  A  laissé  quelques  œuvres 
d'histoire  locale  :  Chronique  manuscrite  du  prieur''  tie  Movi  et  Antiquatatcs 
Mnsomenses,  cesl-à-dire  les  antiquités  de  Mouzoïi  :  trois  volumes  in-4\  Mort  à 
Saint-Arnoult  île  Metz  en  1752. 

RAILLY  (Pikrre),  naquit  à  Launois  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  A  écrit  :  Questions  naturelles  et  curieuses  touchant  le  r-'ninv  il'  la 
sant*';  —  les  Sonqcs  de  Phestlon.  Ces  songes  sont  des  «  paradoxes  physiolo- 
giques ». 

BAILLY  (Nicolas),  né  à  Launois  en  1740;  jurisconsulte  distingué. 

B.\LLAY  (Jean  de).  La  maison  de  Hallay,  lune  des  plus  illustres  de  l'ancien 


—  108  — 

duclu''  (lo  Bour^'ojjno,  tiro  son  origine  clos  «  hauts  seigneurs  »  du  village  et  du 
cluUj'au  de  Ballav,  près  Vouziors.  Dans  l'église  do  Ballay,  quelques  inscriptions 
lumulairos  rappollont  cetio  famille. 

BAHDOl  (Jkan),  romancier,  théologien  ot  historien;  né  à  Torcy  en  1729. 
Parmi  s<*s  œuvres  :  Laurent  Manel  on  rOh^crvnîeur  sana  prt'jmjf^s;  —  Esprit  des 
AfKilof/istes  (le  lu  reUyion  rhvi'th'nw:  —  Amuaemcnt  d'un  Philosophe  solitaire  ou 
rh'iix  d'dnrrdotes.  A  laissé  de  nombreuses  œuvres  manuscrites. 

BATTHl  \  (CiiAnLKs,  dit  //'  Batteux),  littérateur  qui,  de  son  temps,  eut  une 
roton lissante  vogue.  Ses  ouvrages  furent  «  classiques  »  dans  tous  les  collèges; 
entre  autres  :  les  Beaux-Arts  n'duits  ù  un  ninne  principe;  —  Cours  de  Belles 
Lettres;  —  d^'  la  Constitution  oratoire;  — les  Pm-sies  d'Horaep  en  français,  —  la 
Mnvale  d'Epieure;  —  les  Quatre  Portiques;  —  Histoire  des  Causes  premières;  — 
Cours  d'études  à  l'usat/e  des  Elcres  de  l'èrnle  Militaire  :  quarante-sept  volumes. 
Naquit  à  Allaiid  huy  le  0  mai  1713  ot  mourut  le  17  juillet  1780,  «<  s'applaudis- 
sanl  do  n'avoir  jamais  écrit  contre  qui  (juo  ce  fill.  »  Inhumé  dans  l'église 
lie  Saint-André-des-Arts,  où  lo  ministre  Berlin  lui  fil  ériger  un  buste  sur  un 
fiilier. 

BAI  DIN  (Louis),  naquit  à  Sedan  lo  18  septembre  1748;  avocat  au  Parlement 
di}  Paris;  puis  directeur  dos  ])ostes  dans  sa  ville  natale  dont,  on  1790,  il  fut 
nommé  maire.  Fit  partie  de  la  Législative,  de  la  Convention  où,  lors  du  procès 
do  Louis  XVI,  il  vota  pour  l'appel  au  pi^uple,  puis  pour  la  réclusion  jusqu'à  la 
paix.  Avait  élé  chargé  de  porter  dans  les  Ardennos,  pour  ly  notifier,  le  décret 
qui  suspendait  le  roi.  Appartint  ensuite  au  Conseil  des  Cin((-Cents.  H  avait  été, 
en  1791,  désigné  pour  être  lo  préco[)tour  du  Dauphin  —  le  Louis  XVIL  sur 
ItMjuoI,  do  nos  jours  encore,  discutent  les  érudils,  les  uns  disant  qu'il  mourut 
au  Temple,  les  autres  affirmant  qu'il  s'évada  de  sa  prison.  —  l  ne  mort  subite, 
l'f  octobre  1799,  eideva  Baudin.  Il  laissait  vacantes  sa  place  a  l'institut  et  sa 
cliaire  de  législation.  Ses  ouvrages  sont  assez  nombreux,  mais  principalement 
s"s  discours  qui.  înus,  ont  un  caractère  polititiuo  plutôt  modéré. 

BAI  DOI.N,  de  Bourrq,  pivs  Vouziers;  cousin-germain  do  (««Mlefroy  do  Bouillon. 
C'e>l  dtins  lo  château  ih^  Bourcq,  dit  la  légende,  que  Codefroy  aurait  arrêté 
1  ilinéiairo  do  la  première  croisade.  Kul,  lo  jour  iU^  Pà(|uos,  année  1118,  cou- 
ivniné  roi  do  Jérusalem. 

BAINV  (EriK.wE),  né  à  Mouzon  on  l.nG4;  jésuite  quonl  flélii  les  Provinciales 
d.^  Pascal,  lui  donnant,  do  cotte  manière,  une  odieuse  inunortalité. 

BKAÏHIX,  reine  do  Sicile,  née  a  Bolhol  au  douzième  siècle. 

BIÎAIJDUILLABT  (J.-J.),  né  à  Civron  le  20  mai  1774.  Appartenait  à  l'Adrai- 
nislration  générale  dos  forêts.  Ecrivit  do  volumineux  ouvrages  relatifs  à  sa 
profession. 

BKCllKT  (Aliikrt,  baron  m:  LK0C01TIT\  né  à  Sedan  lo  (>  novembre  1771. 
Prit  fiarl  aux  guerres  do  la  Kévolution  ot  do  l'Empire.  Fait  général  de  brigade 
le  lî)  février  1814.  Fut  nommé  commandant  dos  Ardoimes  h»  20  avril  1814.  Le 
2:i  juin  suivant,  prenait  locommandoinont  de  la  C(Me-d'Or  et,  lo  .'i  août,  revenait 
dans  h^s  Ardennos.  Napoléon,  «i  son  retoin-  de  Tile  d'Elbe,  lui  ordonna  de  prendre 
lo  commandomont  supérioiii-  do  la  place  de  Sedan,  en  ménn;  temps  qu'il  con- 
servait celui  du  département  tout  entier.  Enfermé  dans  Mézières,  il  défendit 
opiniâtrement  colto  place  (181."))  et  put  sortir  avec  les  h«>nneurs  do  la  guerre. 
Fut  admis  à  la  rolraih»  en  182.').  Habita  succossivomont  Sedan  et  Hemillv;  avant, 
comme  Cincinnalus,  retrouvé  sa  charrue. 

BÉNOMONT  (Pikrhk:  ,  né  à  Machaull  lo  4  mars  1079;  fut  membre  de 
l'Académie  royale  de  chirurgie.  A  son  époque,  un  des  médecins  les  plus  en 
renom. 

BEHNABDLX  (TnKOPinLK),  né  à  Sedan  en  l.-)r)9;  jésuite.  Ecrivit  ;  le  Chemin  de 
ht  Vertu  tract.^  aux  divers  Etats;  —  Ci/nosure,  ou  Eto'de  des  Chr^^tiens  ]tour  tirer 


—  109  — 

vers  U  port  d'heureuse  clernUr; —  la  Pvutiqw  dfs  bonnes  Œuvres:  —  de  lieUginsiv 
perseveranliœ  prœsidiis.  Mourut  le  13  aoùl  102.'>,  à  Anus. 

BEHTALX  (J.\coue?-Ei;gê.nf-j,  né  ù  Hocroi  le  17  janvier  1783;  fils  de  Jacques 
Bertaux,  chevalier  de  Saint-Louis,  major  de  la  place,  f<énéral  de  brigade. 
Eujiène  Bertaux  fit  les  campagnes  de  Hollande,  de  Prusse,  d'Allemagne  et  de 
Bavière.  Mourut  colonel  à  -Nantes,  en  février  1840.  A  ses  obsèques,  le  général 
Bréa  prononçait  une  vibrante  allocution. 

BEHTKCIIÉ  (Louis,  dit  la  Bretèehe),  naquit  à  Sedan  le  14  octobre  1704. 
(iuerroya  pour  l'Indépendance  américaine;  se  battait  comme  un  lion  à  Jem- 
mapes,  tuant,  lui  seul,  douze  dragons,  sauvant  d'une  mort  certaine  le  général 
de  Beurnonville  qui,  tout  aussitôt,  le  nommait  capitaine;  recevait  un  coup  de 
feu  et  quarante-un  coups  de  sabre.  Devenu  ministre  de  la  guerre,  Beurnonville 
présentait  Bertèche  à  la  Convention.  Les  Conventionnels  ceignirent  son  front 
d'une  couronne  de  chêne  et  lui  donnèrent  un  sabre  d'honneur  oii,  sur  le  [dal, 
cette  devise  était  gravée  :  «<  La  H 'publique  française  à  Bertéehe.  »  Colonel  en 
1793.  Napoléon,  en  1815,  lui  donnait  mission  de  défendre  le  chAteau  de  Sedan, 
mais  sous  les  ordres  du  baron  de  Choisy.  «  S'il  avait  été  le  maître,  dit  un  de 
*ie  ses  camarades,  il  se  serait  canonné  avec  les  Prussiens,  aurait  brûlé  la  ville 
et  fait  tuer  les  défenseurs  du  chiUeau.  »  Le  29  décembre  1841,  mourut  à  Jges, 
où  ses  concitoyens  l'avaient  élu  maire. 

BERTON  (J.-B.  Brkton,  dit),  né  à  Euilly-Lombut  le  lii  juin  1767.  Lieutenant 
dans  la  légion  des  Ardennes,  en  1792.  11  fait  alors,  sous  les  ordres  de  Moreau, 
les  campagnes  des  armées  du  Nord  et  de  Sambre-et-Meuse.  Attaché  comme 
capitaine  à  l'état-major  de  Bernadotte;  conquiert  l'amitié  du  futur  roi  de 
Suède.  Se  distingua  en  Espagne;  y  est  nommé  maréchal  de  camp.  Se  couvre 
de  gloire  aux  batailles  de  Tcmlouse  et  de  Waterloo.  Gomme  il  appartenait  à  la 
«  Société  des  Amis  de  la  Liberté  »,  la  Hestauration  —  contre  laquelle,  d'ail- 
leurs, il  publia  des  pamphlets  violents  —  le  tint  pour  suspect.  Fut  rayé  <les 
cadres  de  l'armée,  puis  emprisonné.  Hedevenu  libre,  s'afllliait  aux  «  Carbonari  » 
et  se  mettait  à  la  tète  de  la  «  conspiration  »  dite  de  «  Saunjur  >».  Le  24  février  1822, 
il  proclamait,  sur  la  place  de  Thouars,  l'avènement  du  gouvernement  provi- 
soire, marchait  sur  Saumur  avec  une  petite  troupe,  échouait  devant  la  ville  et 
n'avait  que  juste  le  temps  de  s'enfuir.  A  la  Rochelle,  il  faillit  se  compromettre 
dans  Talfaire  célèbre  des  quatre  sergents.  Le  gouvernement  royal  le  poursuivit, 
le  traqua;  peut-être  eut-il  échappé  s'il  n'avait  été  livré  parle  traître  Woëlfeld. 
1^  Cour  d'assises  de  Poitiers  le  condamnait  à  mort  :  il  lit  appel.  La  sentence 
des  premiers  juges  ayant  été  confirmée,  Berton  monta  courageusement  à  l'écha- 
faud.  Ses  dernières  paroles  furent  :  «  Vive  la  Franct*!  vive  la  Liberté!  »  Ses 
deux  fils,  officiers  de  cavalerie,  démissionnèrent  après  celte  mort  tragique. 

BERTON  (Pikrre),  né  à  Maubert-Fontaine  en  1727;  acteur  qu'aimait  beau- 
coup Louis  XV;  chanteur,  et  même  compositeur.  Ajouta  plusieurs  airs  au  (Atstnr 
et  Polluj',  de  Rameau,  et  int«'rcala  dans  le  Dardanus,  encore  d»'  Rameau,  la 
Chaome  de  B'rton.  Gliick  lui  laissa  le  soin  de  composer  tous  «  les  airs  de  diver- 
tissements »  de  sa  Cijthère  assi''(jrt',  et  enc(>re  de  refaire  le  dénouement  de  son 
IphUjrnie  en  AuUde;  c  est  celui  que  l'on  a  souvent  joué.  Son  lils,  Hknih  BERTON, 
est  l'auteur  de  :  Montana  et  Stt^phanU';  —  les  R'ujui'urs  tin  Cloître.  Fut  le  père 
de  Fka.nçois  BERTON  (dont  on  a  h'S  Caqwts,  ■S'ineltH  à  la  Cour)  et  l'aïeul  de 
PiKRnK-FR.\>çois  BERTON,  né  à  Paris  en  1842;  l'excellent  acteur  du  Vaudeville. 

BIDOIT  (J.\couFs),  né  à  Maub<;rl-Fonlaine  le  2  décembre  1734;  mort  à  Mau- 
bert  en  1808.  Commamla,  comme  li«'utenanl-colon«*l  en  second,  le  l'^'"  bataillon 
des  Ardennes.  Fut  général  de  brigade  à  l'armée  de  la  Moselle  en  1793.  (Voir 
dans  :  Revuk  historiquk  Ardkn.naisk,  année  1897,  sa  biographie  faite  par  Arthur 
Chuquet.j 

B1ENA1SE  (Jean),  chirurgien  célèbre,  né  en  1601  à  Mazères,  près  Pamiers;  à 


—  liO  — 

Méz'uTes,  en  Ardenne,  aflirment  d'autres  biographes.  Fut  en  son  temps  un 
rliirurpien  dont  on  admira  l'audace,  ayant  tenté  certaines  opérations  devant 
lesquelles  reculèrent  souvent  ses  confrères  en  chirurgie. 

HILLATTK  (Nicol\s),  né  à  Hethel  le  12  août  1695.  Prit  une  part  active  au 
célèbre  ouvrage  GnUia-Christiiuni. 

BILIA  AUT  i^Ch.-Ukxé),  né  à  Revin  le  8  janvier  408.>;  travailleur  acharné,  un 
rude  jouteur;  théologien  subtil,  érudit;  un  des  plus  habiles  controversistes 
qu'ait  eu  l'Eglise.  On  montrait,  jadis,  à  Hevin ,  la  cellule  où  Billuart  écrivit 
SOS  nombreux  volumes  de  polémique  religieuse  dont  les  manuscrits  se  trou- 
vent, pour  la  plupart,  à  la  bibliothèque  de  Charleville. 

BLANC  (Ktiknnk  Lkj.  Fut  le  «  secrétaire  de  Louis  \lï  »;  ensuite  «  secrétaire 
(les  commandements  de  la  duchesse  de  Savoie,  mère  de  François  !«'  »  ;  puis 
lîouverneur  du  chiUeau  de  Saint-(iermain-en-Laye.  Naquit,  vers  l'an  i485,  à 
Sedan. 

BL.\NCn.\Hn  fJKVN),  naquit  à  Tourteron  le  12  octobre  1731  ;  jésuite.  Ecrivit  ou 
compila  pour  la  jeunesse  des  petits  volumes  qui,  de  son  temps,  furent  assez 
goûtés:  par  exemple  :  h  Temple  dea  Mn^es  nn  Choix  des  plus  belles  Fables  <ie$ 
meilleurs  fabulistes  franruis:  —  le  Poète  des  Mœurs  ou  les  Maximes  fie  la  Sagesse. 

BONNE  (Bigobert),  né  à  Baucourt  le  6  octobre  4727;  ingénieur-hydrographe 
de  la  marine.  Publia  de  nombreuses  cartes  et  de  nombreux  atlas  assez  recher- 
chés, aujourd'hui:  non  j)our  leur  exactitude  mais  mieux  pour  la  façon  très  fine 
dcmt  ils  sont  gravés. 

BONNEVIE  (Pif.rrk),  né  à  Bethel  le  12  janvier  1761  ;  prêtre,  légitimiste  ardent. 
Etait  chanoine  à  Lyon  quand  Napoléon,  recevant  le  clergé  métropolitain,  de- 
manda, en  riant,  si  l'abbé  Bonnevie  prêchait  toujours  contre  le  tyran.  Ses 
s./mon.s',  pait(Ujyriijues  et  discours  divers  furent  édités  en  1823  chez  le  libraire 
Audun. 

BOQIILLET  (Jea.\\  na(|uitvi  Aubigny-les-Pothées;  prêtre  et  poète.  «  Traduisit 
en  vieux  français,  écrit  son  biographe  La  Croix  du  Maine,  les  hymnes  sur  le 
chant  de  l'église,  avec  un  cantique  sur  le  livre  de  la  genèse,  imprimé  à  Keims, 
en  l'année  l.')o8,  par  Nicole  Baquenois.  » 

BOQl'lLLON  (Nicolas),  né  à  Bethel  en  179,*»;  publiciste  et  savant.  Laissa  de 
nombreux  traités  sur  diverses  questions  de  physique. 

BOL'CHEB  DK  PEBTBES,  né  a  Bethel  le  lo"  septembre  1788.  Son  père  eut 
pour  arrière-aïenl  Jean  Bornée,  frère  d'Isabelle  Bomée,  mère  de  Jeanne  Darc. 
Fut  l'un  des  promoteurs  les  plus  ardents  et  les  plus  éclairés  des  sciences 
anthropologiques,  alors  presque  à  leurs  débuts.  Son  ouvrage  capital  —  il  laissa 
soixante-neuf  volumes  —  est  intitulé  :  Ant'npiit>''s  celtiques  et  antédiluviennes  ; 
puis  d'autres  volumes  ayant  un  caractère  social;  par  exemple  :  Discours  aux 
(hirrif'rs:  —  l' Education  sodfde:  —  la  Femme  dans  Vital  social.  Consacrait 
21)0,001)  francs  pour  fonder  des  prix  de  .'iOO  francs  en  faveur  des  classes  ouvrières. 
('/est  lui  qui  trouva  la  fameuse  mâchoire  dite  «  du  moulin  Quignon»,  qui  révé- 
ItUt  l'existence  de  l'homme  préhistori(jue. 

Bol  ILLON,  né  â  Bouilly,  écart  de  la  Taillette,  le  2  lévrier  1764.  «Passa  son 
enfance,  dit  son  biogiaphe,  dans  les  occupations  rurales,  ne  reçut  d'autre 
instruction  que  celle  alors  donnée  aux  plus  simples  villageois,  puis  se  révéla 
poète,  ayant  appris  lui-même,  à  l'aide  d'une  gramm;iire  de  Bestaud,  les 
règles  i\v  sa  langue.  »  Mourut  le  24  avril  1795.  Laissa  :  Ode  sur  la  Naissance 
du  Dauphin:  des  odes  et  des  rpîtres;  un  poème  en  douze  chants  :  Saint  Louis 
ou  les  Croisftdes.  Mais  est  surtout  connu  par  son  chant  sur  la  Bataille  di 
Ilocro',  plaquette  plus  que  rarissime  tl'iuie  (euvre  ultra-médiocre,  dont  la  copie 
se  trouve  aux  archives  des  Ardennes. 

BOL'Btil  IN,  né  à  Charleville  le  8  mai  ISOi).  A  composé  pour  les  écoliers  un 
gentil  petit  Recueil  d'^  fables,  puis  :  Entretiens  d'un  Instituteur  avec  ses  Elèves 


—  m  — 

sur  l'hygiène  H  les  animaux,  vingt-sept  éditions.  Son  ouvrage  le  plus  important 
est  :  les  Grands  Naturalistes  français  au  commencement  du  dU-neuvk'me  sîècU'. 

BRAZY  (Jean),  d'origine  lorraine,  mais  vint,  très  jeune,  se  fixer  à  Sedan  où 
il  fit  souche  d'Ardennais.  Fut  une  des  gloires  de  l'église  réformée  sedanaise. 
Le  «  registre  des  ordonnateurs  »  nous  apprend  que  le  «  Conseil  ordonna  de  rem- 
bourser le  sieur  Hambour  des  frais  qu'il  avait  exposés  pour  faire  venir  à  Sedan 
le  sieur  Brazy.  »  Nommé  régent  etprofesseur  de  rhétorique  au  «collège  acadé- 
mique »,  alors  bien  déchu  de  son  ancienne  splendeur  (c'était  en  1024)  et  qu'il 
contribuait  à  relever.  Eut  deux  petits-fils,  Alkx\.\dre  et  Hk.nry,  nés  à  Sedan  et 
obligés  de  s'exiler  lorsque  fut  révoqué  ledit  de  Nantes.  Alexandre  était  mé- 
decin et  Henry  était  pasteur. 

BREL'X,  né  h  Mézières  vers  1600.  «  Second  général  de  la  Congrégation  des 
prêtres  de  la  Doctrine  chrétienne.  »  Publia  des  Instructions  fumilU'res  sur  le 
catéchisme  romain,  La  famille  de  Breux  subsista  longtemps  à  Foulzy. 

BHIQUEMAl  LT  (IIknri  dk),  seigneur  de  Saint-Loup-Terrier;  calviniste.  Fut 
«  lieutenant-général  de  la  Sérénité  électorale  de  Brandebourg  »  et  devint  le 
bienfaiteur  des  protestants  qui  se  fixèrent  dans  ce  pays  après  ledit  de  Nantes 
révoqué.  Cette  famille  de  Briquemault  était  d'origine  très  ancienne. 

BHISBARD  (Jkan  dk),  né  à  Sedan  :  les  Trophées  de  la  Mort,  parus  à  Leyde 
en  1689. 

BRIZAHD  (Nicolas),  naquit  à  Attigny  vers  Tan  1520;  poète  célèbre,  en  son 
temps;  mais  écrivit  ses  poésies,  quelquefois  un  peu  galantes,  en  langue  latine. 

BKOUET  (Jean),  né  à  Chàteau-Regnault  vers  l'an  1550.  Encore  un  autre  poète 
plutôt  latin  que  français. 

CABRISSEAU  (Nicolas),  né  à  Rethel  le  15  janvier  1680;  prêtre.  Laissa  d'in- 
nombrables volumes;  entre  autres  :  Instruction  chrétienne  sur  les  Huit  Fi'ati- 
Imies;  —  D'iscours  sur  la  Vie  des  Saints, 

CADEAU  (Nicolas),  naquit  à  Leyde  vers  1615.  Se  trouvait  à  Paris,  quand  les 
Sedanais,  pour  lutter  avec  la  Hollande  et  l'Espagne,  voulurent  renouveler  com- 
plètement leur  industrie  drapière.  Arrivèrent  alors  de  ]\'iris  à  Sedan,  envoyés 
par  Louis  XIV,  Nicolas  Cadeau,  Jean  Binet,  Jacques  de  Marseille,  qui  fondè- 
rent le  Dijonval,  Ces  trois  associés  obtinrent  le  privilège  de  «  fabriquer  exclu- 
sivement »  des  draps  fins  de  Hollande;  privilège  qu'un  édit  de  ('olbert  en  1668 
étendit  à  tous  les  autres  drapiers.  Après  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes, 
•Cadeau  revint  à  Leyde. 

CAILLE  (Louis  dk  La),  un  de  nos  plus  illustres  astronomes  français.  Né  à 
Rocroi  le  17  mars  1713.  Bien  que,  depuis  sa  mort  (21  mai  1762),  les  sciences 
■astronomiques  aient  singulièrement  progressé,  les  ouvrages  de  La  Caille  sont 
toujours  consultés  avec  profit  et,  en  bien  des  points,  ne  sont  pas  à  modifier. 
Nous  citerons,  plus  particulièrement  :  Levais  iHrmentalrt's  de  Mathrmatitptes;  — 
Leçons  de  Mecaniyu'':  —  Lerons  dWslronomie  :  livre  qui  fut,  en  son  temps,  la  loi 
■et  les  prophètes;  —  Epht'mrrvlf's  des  Mouvements  célestes;  —  Journal  d'un  Voyarjc 
fait  au  cap  de  Bonne- Espérance, 

CAMART,  né  à  Rethel  en  l'année  1500  environ.  Ecrivit:  Mémoires  sur  rAnti- 
^/uilé  de  la  ville  de  liethcl.  Trois  autres  CAMART,  de  la  même  famille,  nés  aussi 
à  Rethel,  se  distinguèrent  soit  comme  jurisconsulte,  soit  comme  poète,  soit 
H^omnie  théologien. 

CAQCÉ  (J.-B.),  né  à  Machaulten  1720;  médecin.  Eut,  de  son  temps,  une  répu- 
tation méritée. 

C.ARPENTIER,  né  à  Cliarleville  le  2  lévrier  1097;  philologue.  Donnait  une 
•érudite  édition  du  fameux  dictionnaire  de  Ducange  :  Glossarium  ad  scrijUnres 
mediœ  et  infimœ  lalinitatis, 

CARUEL  (Nicolas  dk),   né  à  Maubert- Fontaine   en    1612.   Issu  d'une   très 


—  112  — 

ancienne  famille  («cossaise  qui  vint  se  fixer  dans  les  Ardennes  peut-être  au 
temps  de  Louis  XI.  Partit  comme  servent  dans  l'armée  que  Louis  XIÏl  en- 
voyait au  secours  de  Charles  de  (jonza^Mie,  fondateur  de  Charleville,  auquel 
les  Espaj^nols  avaient  enlevé  le  duché  de  Mantoue.  Prit  part  à  toutes  les  j^uerres 
que  Louis  XIII  soutint  contre  l'empereur  d'Allemagne  et  contre  l'Rspof^ne.  Eu 
1712,  Louis  XIV,  appréciant  son  couraj^e  et  sa  haute  vîileur,  lui  confiait  le  com- 
mandement des  milices  champenoises  préposées  à  la  garde  des  frontières. 
Louis  XV  le  nommait  chevalier  de  Saint-Louis.  11  mourut  à  Maubert-Fonlaine 
le  0  février  1820,  ûgé  de  cent  (juinze  ans.  D'autres  CARIJEL  sont  à  signaler, 
qui  se  distinguertMit  aux  trois  sièges  de  llirsun  en  l.-i93,  en  1()3;>  et  en  lOoO.  Un 
HoLAND  CAUUEL  fut  gouverneur  du  chàteîiu  de  Humigny  pendant  les  guerres 
<le  la  Ligue;  un  Pikrrk  CARI  KL,  né  à  Maubert-Konlaine  le  lii  avril  1764,  fit 
toutes  les  campagnes  de  la  République,  de  l'Empire;  se  signala,  notamment,  à 
Wagram,  à  Lulzen.  Mourut  à  Rocroi  en  1831.  Son  petit-neveu,  Auguste  CAR U EL, 
né  à  Rocroi,  suivit  dignement  la  trace  de  ses  aïeux. 

C  A  STRIES  UK  VAUX  (Alexandhk-Lkopold  dk),  né  à  Vaux-les-Rubigny  le 
10  avril  1771.  Emigrait  aussitôt  sorti  de  l'école  du  Génie  alors  à  Mézières 
(l.'i  juillet  1793)  et  allait  à  Coblenlz.  Fit  la  campagne  d'émigration  en  Flandre 
avec  Tarmée  du  duc  de  Bourbon.  Rentrait  en  France  en  1802.  Fit,  dès  cette 
époque,  un  chemin  rapide.  Aide  de  camp  de  Davoust.  Nommé  maréchal  de  camp 
le  13  août  1823.  Mort  à  Rennt»s  le  12  octobre  1832.  (Voir  dans  :  Revur  historique 
ARDENXAisE,  sa  biographie  par  Arthur  Chuquet.) 

CAZIN  (HoRTENSKj,  née  à  Rocroi  le  24  janvier  1787;  femme  de  lettres  et  poète. 
A  hiissé  :  Dom  Fernand  ou  rE-rili-  d'Esjmi/nt',  roman  en  «luatre  volumes;  —  Pen- 
Sfk's  i'.l  Miwime^  suivies  d*"  la  Supplique  d'une  Souris  prisonnière;  —  Coup  d*œil 
sur  le  Mouvement  europôrn  tle  1790  à  /^/4;  titre  assez  prétentieux.  Avait 
épousé,  en  1806,  Louis-Thierry-Auguste-Guillaume  Dufay  qui  fut  un  modeste 
avocat-avoué. 

CHAMPAGNE  (Noël  de),  né  à  Chàteau-Regnault  vers  1600.  L'un  de  nos  Arden- 
nais  d'autrefois  les  plus  célèbres.  «  11  appartient  surtout,  dit  Lépine,  son 
biographe,  à  Rocroi  par  le  dévouement  avec  lequel  pendant  deux  sièges  il 
«léfendit  cette  place,  et  par  sa  famille  qui,  plus  de  cent  cinquante  années, 
habita  cette  ville.  Anobli  par  lettres  patentes  de  Louis  XIV,  ainsi  que  sa  pos- 
térité mdle  et  femelle.  » 

CllARDRON,  né  à  Carignan  le  22  septembn»  169.'i;  bénédictin.  Fut  ce  que  Ton 
appelle  <«  un  bourreau  de  travail  »  jusqu'à  en  oublier  le  «  boire  et  le  manger  ». 
Cellérier  de  l'abbayt?  de  Mouzon.  Laissa,  notamment  :  Histoire  des  Sacrements, 
nu  la  nianirrr  dont  ils  ont  Hi''  cèléhri's  et  adntinistrrs  dans  l'Ef/Use, 

CHARLIER,  né  à  Hannappes  le  10  mars  176o;  théologien.  A  laissé  :  Office  et 
jn'oecssinn  du  Saint-Sarremrnt;  —  Of'fiee  ri  processiun  du  Sacré-Ctmr;  —  wie 
Jtiurnrr  ehrrtimw  (ces  trois  volumes  imprimés  à  Givel);  —  un  Catéchisme,  en 
deux  volumes. 

CHATILLON  ((iAUCiiKn  dk),  comte  de  Porcien,  né  en  I2i0.  Fut  fait  connétable 
par  Philippe  le  Hel  à  la  bataille  de  Courtrai,  1302.  Fondait  en  1300  l'Hôlel-Dieu 
de  Chàleau-Porcien  et  «  aumônait  »  l'abbaye  de  Ronne-Fontaine,  en  lui  don- 
nant «  cinq  muids  <le  blé,  à  prendre  annuellement  sur  les  assises  de  Chàleau- 
Porcien  »,  usage  (|ui  durait  encon?  en  l'an  t.soo. 

CdIESNE  iJ.-IL  Pini.irroTKAU  du),  né  à  Sy  «mi  1082;  théologien  :  le  Prfjdt'stina- 
lianisnif  nu  hs  7/.''/*/'S/V's  sur  la  prMf'stinathni  H  la  r'''prob((tinn;  — Ahrèifê  de 
l'HisInire  aneifun»'  drs  rinq  i/rands  l'uipircs  qui  prrr'ulrycnl  la  naissance  de  J.-C, 
(mvrage  des  plus  médiocres. 

CIIESNEAU  (^iNicoLAs).  né  à  Tourteron  en  l.")21;  théologien,  médiocre  poète  latin. 

CHEVALIER  (JosKiMii,  né  à  Givel  en  17i0;  violoniste  d'assez  grand  talent; 
«  musicien  de  la  chapelle  du  roi  ». 


—  113  — 

GLKVES  (Hknriettk  df),  née  à  llethel  le  31  octobie  l.'i40.  Femme  d'un  esprit 
supérieur  et  d'une  rare  instruction.  Hérita,  lorsque  mourut  son  frère  cadet, 
Jacques,  d'immenses  biens  qu'elle  porta  dans  la  maison  de  Gonzaj^ue  par  son 
mariage,  4  mars  loGo,  avec  Louis,  duc  de  Manloue.  Avant  son  niaria;Lie,  enleva, 
pendant  la  nuit,  la  tète  de  son  ami  Coconas  décapité  sur  la  place  de  Grève,  et, 
l'ayant  embaumée,  la  conserva  longtemps  dans  une  armoire  derrière  son  lit, 
en  son  hôtel  de  Nesle.  Très  charitable,  elle  fondait  «<  sui'  le  duché  de  Helliel  »» 
une  rente  annuelle  de  ««  trois  mille  six  cents  livres  »  pour  marier  soixante  filles 
pauvres.  Un  mausolée  magnifique,  dans  la  cathédrale  de  Nevers,  renferme  les 
cendres  de  Louis  de  (lonzague  et  d'Henriette  de  (élèves. 

CLOIÎET,  chimiste  célèbre,  né  à  Singly  en  i7oL  Fut  à  Mézières  un  des  meil- 
leurs élèves  de  Monge.  Avait  établi  à  Singly  une  faïencerie  qui  ne  prospéra 
point.  Professeur  de  chimie  à  l'école  du  (jénie  de  Mézières.  Fondait  à  Daigny 
une  fabrique  de  fer  forgé  qui,  largement,  approvisionna  les  arsenaux  de  Metz 
et  de  Douai. 

COCHfcLFT,  né  à  Mézières  en  ilïSi,  Eut  unt»  grande  réputation  de  controver- 
siste,  de  théologien  et  «le  prédicateur  assez  audacieux.  Le  duc  de  Mfiyenne, 
régent,  lui  lit  du'e  «  de  prêcher  plus  modérément,  sinon  qu'il  l'enverrait,  cousu 
dans  son  froc,  prêcher  dans  la  rivière.  » 

COCHELET  (Charles),  né  à  Chaileville  en  1780;  explorateur.  Eut  de  singu- 
lières aventures  dans  «  les  peuplades  de  sauvages  mahométans  ».  On  lui  doit: 
le  Nau/'raoe  du  brick  français  «  la  Sophie  »,  perdu  le  30  mai  48i9  sur  la  côte 
occidentale  dWfrvfue,  et  captivité  d'une  partie  des  nauf'ratjés  dans  le  disert  du 
Sahara,  avec  de  nouveaux  renseujneinents  sur  la  ville  de  Timectou;  àeux  volumes 
avec  cartes  et  planches.  Son  père,  Barthélkmv  COCHELET,  lieutenant-général 
civil  et  criminel  du  bailliage  de  la  principauté  d'Arches  et  de  Charleville,  fut 
député  des  Ardennes  à  la  Constituante. 

COFFLN,  né  à  Buzancy  le  1*^  octobre  1676.  Etait  «  régent  de  seconde  »  au 
collège  de  Dormans  en  1701;  recteur  de  l'Université  en  1719.  Illustra  son  rec- 
torat «  par  rétablissement  de  l'instruction  gratuite  ».  Poète  gracieux,  Coffin 
chanta  souvent  le  vin  de  Champagne,  lui  donnant  la  préférence  sur  le  vin  de 
Bourgogne  célébré  par  un  autre  poète,  (irenan,  professeur  au  collège  d'Harcourt. 
Ce  tournoi  fit  quelque  bruit  en  son  temps. Toutes  ces  poésic^s  en  vers  latins. 

COLLOT  (Hrnri),  né  à  Charleville  en  1716.  Laissa  quelques  comédies.  Son 
frère,  André  COLLOT,  né  à  Charleville,  lui  aussi,  fut  «  garde-marteau  des  eaux 
et  forêts».  Ecrivit  :  Entretitm  d'un  Seigneur  avec  son  fermier,  traité  d'économie 
rurale. 

COLOMBIER  (Jean),  né  à  Hethel  en  1736.  Fut  médecin  des  académies 
d'Angers,  de  Montpellier  et  de  (^hàlons-sur-Marne.  S'était  fait  une  spécialité 
des  maladies  nerveuses,  parce  que,  dit  l'indiscrète  chronique;,  «  il  eut  toutes  les 
qualités  brillantes  qui  charment  d'ordinaire  les  femmes.   » 

COMTE,  pri(;ur  des  Jérùmistes  d«'  Fumay  ;  àme  mystique,  exaltée.  Arriva 
d'Avranches  dans  les  Ardennes.  Très  énergiquement  donnait  une  impulsion 
nouvelle  au  monastère  de  Diversmonts,  à  Fumay,  •<  parce  qu'il  regardait  les 
Ardennes  comnn^  sa  terre  natale.  »  Fut  ensuite  prieur  du  monastère  (jue  fit 
construire  Charles  P'*"  de  (ionzague,  duc  de  Nevers  :  le  Calvain',  «  paice  qu'il 
était  à  même  dislance  de  la  ville  (jue  le  calvaire  l'est  de  Jérusalem.  )>  Laissa 
de  nombreux  ouvrages  <lont  les  titres  scmt  assez  singulierr^  :  Apostrophe  de 
l'Ame  dévote  sur  le  Miserere:  —  Apostrophe  de  IWme  d'-rnle  anr  le  d''  Profundis; 
—  /^  Calvaire  de  la  Vierge'  contentint  /<'s  pHiij/ahles  éléf/ies  de  sa  douleur  sur  la 
mort  de  son  fils:  —  les  Trophées  d"  r Amour  divhi:  —  les  Portraits  dr'S  Ames 
chérutnnes  où  se  voient  leurs  fores  et  leurs  ail  s  dont  elles  sétéveid  au.r  rirhes 
couronnes  et  aux  plus  belles  séances  du  Paradis.  Ces  deux  derniers  ouvrages 
imprimés  à  Charleville. 

8 


—  114  — 

CONTAMINE  (r.ÉRARD  dk),  né  à  f.ivet  en  4720;  jujie  royal  et  criminel  en  la 
province  de  Uainaut.  Louis  XVI,  «  connaissant  son  inléfçrilé,  zèle  et  fidélité  », 
le  nomma  son  «  commissaire  pour  le  représenter  dans  l'exécution  du  traité 
des  frontières,  24  mai  1772  et  9  octobre  1773,  conclu  avec  le  prince  évéque  de 
Liè^e,  concernant  les  limites  des  deux  Etats  respectifs.  » 

CONTAMINE  (Cédéon,  baron  dk),  né  à  Givet  en  1764.  Revenant  d'Angleterre, 
fondait  à  (iivet  la  première  fabrique  de  laiton  qui  ait  existé  en  France,  en  môme 
temps  qu'il  faisait  à  Fromelennes,  dans  une  autre  usine  encore  fondée  par  lui, 
«  les  premiers  essais  en  grand  sur  le  zinc  ».  Son  frère,  Théodore  CONTAMINE, 
né  a  (iivet  en  1773,  fut  maréchal  de  camp. 

COPETTE,  né  à  Rethel  en  1711;  théologien.  Sa  collection  de  tableaux,  d'es- 
quisses, de  gravures  et  de  vases  antiques,  fut  célèbre.  Son  Joiwnal  de  Voyage, 
en  collaboration  avec  son  ami  Watelet,  qui  l'accompagnait  en  Italie,  est  fort 
curieux. 

CORDIER  (François),  né  à  Aiglemont  en  1755;  théologien;  chanoine  au  cou- 
vent de  Laval-Dieu;  helléniste.  Traduisit  du  grec  les  meilleures  œuvres  de 
saint  Jean  Chrysostome  en  même  temps  qu'il  collaborait  au  Journal  île  Parl^, 
On  montre  encore  à  Neufmanil  la  maison  qu'il  habita  longtemps. 

CORVISART,  né  à  Dricourt  en  1755.  L'un  des  plus  connus  et  des  plus  célè- 
bres médecins  de  Napoléon,  qui  disait  de  lui  :  ««  Honn»>te  et  habile  homme, 
mais  un  peu  brusque  »,  et  l'appelait,  dans  ses  moments  de  bonne  humeur, 
«  grand  charlatan  »;  car  Napoléon  n'eut  en  la  médecine  qu'une  médiocre 
conllance.  Mourut  le  18  septembre  1821  à  Paris.  Ses  deux  ouvrages  principaux 
sont  :  Essai  sur  tes  Maladies  et  tes  tt^sions  organiques  du  rœur  et  des  gros  vais- 
seauœ:  —  Nouvelle  MHhode  pour  connaître  tes  Maladies  internes  de  ta  poitrine 
par  ta  percussion  de  cette  caviti^,  traduit  du  latin  d'Avenbrugger  et  commenté 
par  le  traducteur. 

COSSON  (Charles),  né  à  Mézières  en  1731  ;  littérateur.  Laissa  quelques  poé- 
sies, plusieurs  discours,  et  d'assez  nombreux  éloges;  notamment  :  Eloge  de 
Pierre  du  Terrait,  dit  te  chevalier  hagard.  Sa  sieur,  Catherine  COSSON,  née  à 
Mézières  en  1740,  fut  poète  elle  aussi;  mais  plutôt  par  besoin  que  par  goût. 
Misén'use  après  la  mort  de  son  frère,  elle  rima  médiocrement,  pour  battre 
monnaie,  sur  presque  tous  les  événements  publics. 

COURTOIS,  né  ii  Charleville  en  1712;  jésuite.  C'est  souvent  à  cause  de  cet 
ecclésiastique  qu'on  répétait  le  célèbre  :  «  Convenez  que  les  jésuites  ont  toujours 
eu  des  dessous  de  cartos.  »  Mourut  à  Saint-Laurent  en  sortant  de  son  cabinet 
qui  fut  «  pour  lui  plus  que  le  palais  des  rois,  parce  qu'il  y  était  avec  les  muses, 
avec  la  liberté  et  la  paix.  »  A  laissé  de  nombreux  Discours  et  un  Poème  sur  l'Eau 
de  t/oudron,  six  cent  soixante  vers  latins! 

(ioiIRTOIS-DEVERTEMONT,  né  à  Charleville  en  1705;  jésuite.  Ecrivit  un 
poème  :  de  Urbanitate,  dont  le  but  est,  parait-il,  «  de  faire  sentir  la  sympathie  de 
la  politesse  avec  la  religion  chrétienne.  » 

COUVELET  (J.-B.),  né  à  Charleville  eu  1772;  peintre.  Fit  le  portrait  en  pied 
de  Hayard  qui  se  trouve  à  la  mairie  de  Mézières. 

CROI  (Antoine  de),  [>rince  de  Porlien,  né  en  1541  ;  épousa  Catherine  de 
Clèves,  s(eur  cadette  de  Henrielte,  comtesse  de  Rethel.  En  1561,  Charles  IX 
érigeait  en  principauté  le  comté  de  !*orcien.  Calviniste,  persécuta  les  catho- 
licpies.  Fut  enterré  à  Ch.lteau-Porcien,  en  1587,  dans  un  cercueil  de  plomb, 
(|ue  l'on  chang»*ait  en  balh's  de  mousquet  pendant  le  siège  de  1017.  Fut  tou- 
jours l'ennemi  déclaré  de  la  maison  de  Guise.  On  a  publié  :  le  Trophée  d'An- 
thoine  de  Crog,  prince  de  Porcéan,  souverain  des  terres  d*ontre  et  deçà  la  Meuse, 
ttamn  de  Montcninet-tes-Ardennes.  Il  disait  à  sa  femme  :  <(  Quand  vous  serez  veuve, 
ne  vous  mariez  jamais  avec  le  duc  de  Cuise.  »  Il  mourut,  et  c'est  justement 
Henri  le  Balafré  qui  épousa  Catherine  de  Clèves. 


—  Ho  — 

DANCEY,  quinzième  siècle,  né  ù  (ierson;  érudit,  Ihéolomien  et  prédicateur. 

DAUSSOIGS'E  (Joseph),  né  à  Givet  en  1700;  neveu  de  Méhul.  Lui  était  décerné 
par  le  Conservatoire,  en  48i8,  le  «  grand  prix  de  composition  en  musique  ». 
A  composé  :  Pcriclès;  —  le  Fawv  Infiiiisitcur:  —  le  Testament;  —  Aspasie;  —  les 
Detw  Sdlem,  Ecrivit  une  magnifique  Cantate  en  l'honneur  de  (îrétry,  exécutée  aux 
fêtes  de  Liège,  lorsque  le  cœur  de  l'illustre  musicien  revint  dans  sa  ville  natale. 
Termina  la  Stralonice  et  la  Valentine  de  Milan  quo  Méhul  laissait  inachevées. 

DECK,  né  à  Sedan  en  i74o;  ingénieur,  mathématicien  :  Catrchisme  rlnnen- 
fnire  dWrlthmêlique ;  —  Description  gcof/raphûiuc  et  hydraulique  de  la  France, 
sa  division  en  déparlements,  il9i, 

DEHAYE,  né  à  Rethel  en  i740;  prêtre  et  prédicateur.  Maire  de  Hethel  en 
i790,  lorsqu'il  se  fut  déclaré  le  chaud  partisan  de  la  Révolution.  Mourut  en 
i818.  Laissait  quelques  drames,  de  nombreux  Discours,  puis  :  Odepour  la  Fête 
de  la  Fédération,  imprimée  à  Charleville;  —  Discours  sur  le  Serment  des  Prêtres, 
imprimé  à  Charleville;  —  Ode  sur  le  Mariage  des  Prêtres;  —  Ode  sur  la  Pair, 
imprimées  à  Hethel;  et  encore  une  importante  Histoire  des  Trois  Dynasties  fran- 
çaises, en  manuscrit.  Son  frère,  Etiknne  DEHAYE,  procureur  général  syndic  de 
l'administration  départementale  des  Ardennes,  faisait  une  protestation  publique 
lorsque,  le  iO  août  4792,  la  royauté  fut  suspendue;  protestation  que  signèrent 
«louze  de  ses  concitoyens.  Ils  furent  tous  les  douze  condamnés  à  mort  le 
7  mai  4794  et  exécutés. 

DELAHAUT  (Joseph),  né  en  1702  àCarignan.  Auteur  de  notre  très  important, 
et  souvent  cité,  ouvrage  local  :  Annales  civiles  et  religieuses  d'Yvois-Carignan  et 
'te  Mouzon,  qu'il  laissait  en  manuscrit  et  qu'en  1822  publia  L'Ecuy,  abbé  général 
de  Prémontré,  «  avec  des  augmentations  et  corrections.  >» 

DELICMEH  (Pierre),  né  à  Mézières  en  1773  ;  poète,  bien  inconnu  de  nos 
jours.  Rappelons  son  axiome  assez  juste  :  «  Un  Français  qui  n'est  pas  gai  est 
un  homme  hors  de  son  élément.  » 

DELO  (Henri),  érudit,  alchimiste,  polyglotte;  né  à  Sedan  en  172.*).  Toute  sa 
vie,  rechercha  la  pierrr  philosophale.  Mourut  en  178,-),  laissant  :  le  Diadème 
des  Songes  ou  démonstration  de  la  nature  inférieure;  —  Flamel  vengé.  On  sait 
que  Flamel  fut  le  grand  alchimiste  du  moyen  âge. 

DELOCHE  (André),  né  à  Novion-Porcien  en  1732;  philosophe,  poète,  auteur 
dramatique. 

DELVINCOURT  (H. -A. -Augustin),  né  à  Mainbressy  en  1707;  chapelain  des 
chanoinesses  de  Charleville  où  son  père  avait  un  pensionnat.  Revenu  d'exil  où 
volontairement  il  était  allé  le  lo  septembre  1792,  il  fonda  le  petit  séminaire 
de  Charleville.  Curé  de  Mézières  en  1813;  curé  de  Charleville  en  1817.  Une  rue 
de  la  cité  carolopolitaine  porte  son  nom.  Fonda  des  écoles  primaires  et  un 
noviciat,  attribuant  à  cette  dernière  œuvre,  pour  la  mieux  soutenir,  une  rente 
perpétuelle  de  1,200  francs;  et  encore  une  autre  rente  pour  l'hospice  de  Char- 
leville où  furent,  d'après  ses  volontés  testamentaires,  construites  deux  nouvelles 
salles.  Mourut  le  24  février  182(5.  *<  Le  Conseil  municipal,  dit  son  biographe, 
élevait  à  sa  mémoire,  dans  le  cimetière  de  Charleville,  un  monument  pour 
perpétuer  le  souvenir  de  ses  bienfaits.  » 

DEMAUGIiE  (Jean),  jésuite,  poète,  prédicateur.  On  conserve  de  lui  :  le  Mili- 
taire  chrétien  ou  entrait  de  sermons;  ses  sermons  prêches  à  Givet  où,  d'ordinaire, 
il  y  avait  une  garnison  fort  importante. 

DESBANS,  né  à  Mouzon  en  1.S93;  jésuite.  Fut  appelé  à  Madrid  par  Philippe  IV 
pour  être  professeur  de  grec  à  l'institut  Suint-Ignace  qu'avait  fondé  ce  roi. 

DESMONTS  (Rémi),  né  à  Novy  en  1703;  théologien.  A  laissé  une  énoriiKî 
compilation  en  quatre  volumes  :  le  Lihertinage  combattu  par  le  témoignage  des 
auteurs  profanes  ;  le  libertinage  est  pris  ici  dans  le  sens  qu'avait  ce  mot  aux 
siècles  derniers,  c'est-à-dire  «  la  libre-pensée.  » 


—  ll(î  — 

1)ESP(M\TKS,  un  des  [leinlres  les  plus  renouiiiK^s  de  l'école  franeaise.  Naquit 
à  Chiinipignoiille  on  IGOl. 

DESUOlSSKALX,  né  à  Stîdan  en  I7.'i2;  fabrirant  de  draps.  Etait  maire  le 
10  aoiU  1792:  protesta  contri»  le  décret  qui  suspendait  la  royauté.  Trente  Seda- 
nais  signèrent  la  [»roteslati<»n.  Ils  furent  condamnés  à  mort  [)ar  le  Tribunal 
révolutionnaire,  puis  exécutés. 

DUHl/Y  (Jkv.n),  né  à  Mouzon  en  I,i8,ï;  jésuite,  théologien,  savant,  laissait 
un  ouvra«i(î  remaniuable  pour  son  temps  :  Curinsx  qiavstionea  de  veniomut 
origine,  dissertations  curieust^s  sur  l'origine  des  vents. 

DUKLINC.Ol'HT,  né  a  Sedan  le  10  juillet  \,\%'i\  célèbre  ministre  de  l'église  cal- 
vinistes de  Paris.  Laissa  de  nombreux  ouvrages  de  controverse  et  de  théologie. 

DROIAHT  (J.-H.),  né  en  1738  à  Liait.  Fut,  en  son  temps,  un  célèbre  sculp- 
teur sur  bois.  Sculpta  la  chaire  de  la  cathédrahî  de  Heims  —  précédemment 
dans  «  l'église  Saint-Pierre-le-Vieil  »>  ;  —  restaura  le  tombeau  de  Jovin.  Fit  quan- 
tité de  trophées  de  sculptures  décoratives  dans  maints  hôtels  et  dans  nom- 
breuses maisons  de  Heims,  où,  le  30  décembre  181G,  il  niourul. 

l)l'IU)lS-(iHA.\CÉ,  né  à  Charleville  le  17  octobre  1747.  Etait,  dès  quatorze  an» 
et  demi,  mousquetaire;  député  en  1780  du  Tiers-Etat  p^mr  le  baUliage  de  VitiT- 
le-François;  se  déclara  hautement  pour  la  dévolution  et  s'occupa  spécialement, 
dans  les  diverses  Assemblées  dont  il  lit  partie,  de  (luestions  militaires.  Député 
des  Ardennes,  du  Var,  de  l'Isèn;  et  des  Houches-du-IUiône  à  la  Convention 
nationale,  21  septembre  1792:  il  était  alors  ad  judant-généralcolonel.Vota  la  mort 
lie  Louis  XVT  sans  sursis  ni  appel.  En  mission  à  l'armée  du  Midi;  en  mission 
a  l'armée  de  Dumouriez.  Président  de  la  Convention  nationale  le  21  février  1793; 
général  de  brigade  le  8  niars  1793;  membre  du  Comité  de  Salut  public.  Député 
par  la  Convention  près  l'armée  ties  Alpes:  décrété  d'arrestation  le  l.'i  octobre  1793, 
mais  relaxé  et  fait|général  de  division.  Ministre  de  la  guerre  du  14  septembre  1796 
au  10  novembie  de  la  même  année.  Admis  à  la  retraite  en  avril  1801,  parce 
qu'il  s'était  énergiquement  opposé  au  coup  d'Etat  de  Bonaparte.  Se  retirait  à 
Ualham,  y  vivait  en  «igriculteur  et  en  sage.  Mourut  le  29  juin  1814  a  Hethel, 
où  il  est  enterré,  et  où  les  Ardennes  veulent  élever  sa  statue. 

DCCEH  (Louisj,  né  à  Mézières  en  1797.  Médecin  qui,  de  son  temps,  eut  la 
réputation  d'être  un  professeur  éminent,  un  ])raticien  de  premier  ordre.  Son 
ouvrage  capital  est  :  Tniilr  df  P/ii/sinlof/ir.  comptirr  de  l'homme  et  des  animaux. 
Ce  livre  abondt^  en  aperçus  ingénieux  et  nouveaux  pour  l'époque. 

DUMOULIN  (Mahik;,  née  à  Sedan  en  1020;  lille  d'un  célèbre  pasteur  proles- 
tant sedanais;  phdosophe,  hébraïsante,  érudite.  Laissa  d'intéressants  mé- 
moires. 

DLNESME  (Mautin-Fhançuis),  né  le  17  mars  17G7  à  Vieux-les-Asfeld.  Entré 
au  service  comme  sergent -major  le  22  septenïbre  1791  dans  le  12*  bataillon 
des  Ardennes  avec  lequel  il  lit  la  campagne  du  Nord.  A  l'alfaire  d'Hesnin  et 
aux  environs  de  Tirlemont,  se  lit  remanjuer  [»ar  son  intrépidité  contre  les 
Autrichiens,  fiuçant  leurs  [K)sles  à  bal  In*  en  retraite.  Prit  part  aux  guerres  de 
la  Uépublique  et  du  premier  Empire.  Se  distinguait  au  combat  de  Montefaccio, 
près  (iénes,  0  avril  1880;  à  Voltri,  où,  sur  le  point  d'être  tué,  il  saisissait  un 
oflicier  ennemi  pour  s'en  faire  un  bouclier.  Assistait  au  siè^'e  de  Gènes.  Obtint 
par  décret  du  17  mars  1808  le  titre  de  baron  d'Empire  et  une  dotation  de 
4,000  francs  de  rente.  Après  les  campagnes  de  llussie  et  de  Saxe,  promu 
général  de  brigade  le  13  juillet  1813.  .Mourut  tué  d'un  coup  de  feu  à  la  bataille 
de  Kulni. 

Dl'IlAND  (Etiknnkj,  né  à  Uelhel  en  16G9:  avocat  au  Parlement.  Iléraldiste. 
Son  ouvragiî  principal  est  :  In  Coutume  du  Bofllifitje  d,'.  Vitry,  en  Perlfiois,  avec 
un  commndaive  et  lu  desviiidion  at)rèijèe  de  la  nohlesse  de  Fianre.  —  In-folio  de 
7.'i0  pages. 


—  117  — 

Dl'îlAND  (Pif.urk),  né  à  firaiulpiv  en  1763;  ériidit;  bibliolliécaire  à  C.harlo- 
ville;  professeur  à  Térole  Onlrale  «les  Ardennes.  Laissa  :  S7^/;«r  s  tiu.r  O'/isr/'Z/s* 
/////'  Ifi  Patrir  uppdl»'  à  sa  tl'fi'tisr: —  Pm'wc  snr  rAssaf^ahKtt  (l"S  pjinipoirntitih'fii 
français  n  Bfistad  (ces  deux  opuscules  imprimés  à  Mézières)  ;  —  yniivcllr  Tra'luc- 
i'um  de  la  satire  de  Pidrone;  —  l'Enc'de  dr  Virr/Ur  :  en  vinf^l  mille  phrases,  de 
4!ouze  syllabes  chacune,  coupées  en  deux  liémisLiches  éi^aux,  comme  d<'s  vers, 
mais  ne  rimant  pas,  et  se  suivant  comme  de  la  prose. 

Dl' VIVIER  (Claude-Raphakl),  liomme  de  guerre.  Kut  ingénieur  en  ch«'f  du 
<lépartement  de  la  Vendée. 

ECUY  (J.-B.  I/),  né  à  ('arignan  en  1740;  théologien,  historien.  Kst  surtout 
oonnu  pour  avoir  publié,  en  le  revivant  et  en  l'augmentant  :  /'\s  Ait)vdes  ciriles 
H  relif/ieiises  d'Yvois-i'/nit/nan,  ([n'écrivit  le  P.  Delahaut;  mais  a  laissé,  cepen- 
dant, de  fort  nombreux  ouvrages. 

KSTREBAY  (Loi'is  n'^  né  à  Estrebav.  Prit  le  nom  de  son  village  qu'il  latini- 
sait en  Strt'iKL'us.  Pliilosophe,  un  dos  hommes  les  plus  renonnnés  et  les  plus 
érudils  de  son  éporjue.  Laissi  de  nombreux  ouvrages  écrits  en  latin.  Fut 
rhéleur  au  collège  de  Reims,  c'est  pour  cela  sans  doute  qu'il  est  appelé  Hhetor 
4'ximius,  par  l'historien  .Marlot. 

FABERT  (Louis),  né  à  Sedan  vers  l.'iOl.  Eils  du  célèbre  maréclial  Abraliam 
fie  Fabert,  qui  naquit  à  Metz  et  fut  gouverneur  de  Sedan.  Kut  colonel  du  régi- 
ment de  Lorraine  et,  comme  son  père,  gouverneur,  lui  aussi,  de  Sedan.  «  Jeune 
seigneur  aimable,  d'une  bravoure  an-dessus  de  son  âge,  »  disent  de  lui  les 
M(''Woh'rs  contemporains.  Tué  en  avril  H'yiV.)  à  Candie  qu'assiégeaient  les  Turcs. 

FALBERT  (Iran),  né  à  Château -Porcien  en  lO.'iO;  théologien.  L'n  des  plus 
habiles  controversist^s  de  snn  temps. 

FERRY-PASTE,  seigneur  de  (ihnllerange:  naquit  dans  la  première  moitié 
♦lu  treizième  siècle.  In  des  trois  m.iréchaux  de  France  (|u"il  y  eut  à  cette 
<ipoque. 

FETIZON  (Paul),  né  à  Sedan  en  Kj.SO;  théologi^^n. 

FLEFRY  (Jka.n),  nt*  à  Snrlion  en  1731,  d'une  famille  qui  se  fixait  au  sei- 
zième siècle  dans  le  Rethélois;  théologien,  curé  d'Iges,  de  Claire-et-V'illette  ; 
député  à  l'Assemblée  nationale  de  17S9. 

FOREST  DU  EllESNE  (.Nicolas),  jésuile.  Enseigna  «  les  humanités  »,  la  rhé- 
torique et  la  philosophie.  Entre  autres  ouvragj'S  qu'il  l.iissa,  c(;lui-ci  dont  le 
titre  est  singulier  :  les  Fleurs  des  pratitpies  du  Conif^as  de  proportion  où  sont 
facUUres  les  plus  helles  dèmonstrrdions  d^'s  math'^ttiati'pirs.  Puis  de  nombreux 
sermons,  et  encore  de  plus  nombreuses  «  lettres  à  des  tlu'ologiens  ». 

FOCAN  (Michel),  né  à  Signy-lc-Petit  vers  167o,  de  l'une  d(»s  plus  anciennes 
familles  ardennaises,  A  laissé  qur'l(|ues  traités  d'histoire  ecclésiastique  et  de 
théologie  qui  ne  furent  jamais  publiés.  Mourut  à  l'ahbaye  Saint-Vanne,  de 
Verdun,  qu'il  avait  longtemps  gouvernée.  Enterré  dans  le  choMir  de  l'église. 
Sur  le  marbr.î  de  sa  tombe,  une  longue  et  belle  épitaphe  à  sa  louange. 

FRA.NQLET,  né  à  Tarzy  vers  la  tin  du  dix-septième  siècle;  ingénieur.  Allait 
€^i\  Amérique,  et  s'illustrait  en  fortttiant  Louisbourg,  ville,  aujourd'hui,  de  la 
Nouvelle-Ecosse,  mais  (jui,  à  cett»'  épo(jue,  était  vilh»  français»».  En  17.'i8,  elle 
fut  prise  par  les  Anglais,  oi  Franquet  fut  un  de  ceux  qui,  pendant  le  combat, 
montrèrent  le  plus  d'héroïsme. 

FRIZO.N  (PiF.iuu:),  né  à  S.uilt-Saint-Remy  en  i53V;  e«'clésiastique.  Laissa  : 
In  Doctrine  de  hô'n  mourir,  contenue  en  trois  chapitres.  Son  neveu,  P.kuiik  FRIZON, 
fut  un  érudit. 

FI  EILLE  (J.-B. -Louis  de  La),  né  à  Ruzancyen  4691  ;  receveur  des  finances  et 
poète  :  Tenue  des  Etats  du  Parnasse;  —  Ode  anacrfkmtitpie;  —  Dissert fd ion  sur 


-   1Î8  — 

l'anth/uitr  de  Chnilhi,  dont  le  but  était  do  «  ridiculiser  la  science  des  niinulics 
lnstoriqu»*s.  » 

<ÎARREZ  i)K  MK/IKItE,  né  à  Bourcq  en  47o9.  Eut  une  vie  très  mouvementée. 
En  iT.'il),  garde  du  corps  du  roi  d'Espagne.  Arrêté,  emprisonné  à  la  suite  de 
missions  qu'en  1702  lui  confia  «  l'agence  royale  >>  auprès  des  princes  émigrés 
habitant  alors  Blankcnbourg  et  Edirabourg.  Déporté  à  Batavia.  Pensionné  i>ar 
le  gouvernement  de  la  Heslauration.  A  laissé  des  Mémoires  que  l'on  dit  être 
fort  curieux. 

(iELÊ  (Jkan),  né  au  Cbesne  en  1045;  théologien,  érudit,  historien.  Ecrivit  : 
Dk'linunaire  kistorh/iie  el  (/éof/rnphlque,  par  Bmulvnnd;  ayant  fait  à  cette  enclyclo- 
pédie  de  nombreuses  corrections  et  de  fort  érudites  annotations. 

(iELL  (Jkan),  né  à  Carignan  en  1370;  mailrc  des  recjuéles  de  Louis,  duc 
d'Orléans,  frère  de  Charles  VI;  président  du  Parlement  de  Dauphiné;  évéque 
de  Tours.  Faillit  être  tué  en  1418.  à  Paris,  par  les  amis  do  Jean  sans  Peur; 
c'est  dire  qu'il  jouait  un  rôle  des  plus  actifs  diins  la  politique  de  son  temps. 
A  laissé  quelques  ouvrages  historiques  et  philosophiques. 

fiEBSON  (jKAN-CiiAnLiKu  DK),  naquit  à  Gerson  le  14  déconibre  1363.  Un  des 
hommes  les  plus  Justement  illustres  de  nos  glorieuses  annales  françaises. 
I.aissa  :  Cmisnladotis  de  la  Théitlmjle,  écrites  en  Bavière  où  volontairement  il 
s'était  exilé,  craignant  d'être  tué  par  les  séides  de  Jean  sans  Peur,  parce  que 
courageusement  il  avait  prolesté  contre  l'assassinat  du  duc  dOrléans.  Cet 
irudit  chancelier  de  l'iniversité  se  lit  maître  d'école,  n'ayant  pas  dédaigné  de 
composer  pour  linstruclion  du  peuple  de  «<  petits  traittiez  >»,  parmi  lesquels 
un  alphabet.  Vlnntul'um  de  Ji'aua-Cfin'at  lui  est,  non  toutefois  sans  ({uclque 
vraisemblance,  attribuée.  Enterré  à  Lyon  dans  l'église  de  Saint-Laurent,  con- 
vertie pendant  la  Révolution  en  magasin  à  fourrage,  puis  incendiée.  Sur  sa 
pierre  tonibale  avaient  été  gravés  ces  mots  qu'il  répétait  souvent  :  «  Levez-vous 
en  haut,  faites  pénitence  et  croyez  à  l'Evangile.  »  Ce  fut  en  outre  un  des 
écrivains  féconds  de  son  siècle. 

(iEBY  (Saint),  né  à  Carignan  vers  l'année  .*)40. 

(illENART,  né  à  (iivet  en  l.')22;  lhéologi(?n,  professeur  de  philosophie  à 
l'Université  de  Louvain.  ReprésiMitant  au  Concile  de  Trente  avec  (îuillaume  de 
Poitiers,  l'évéque  (ieorges  d'Autriche;  «  vice-doyen  (ît inquisiteur  de  la  foi.  »  Mort 
en  lii9o.  Enterré  à  Notre-I)ame-de-Liesse. 

(ilLMON  (CuABLKs),  recleur  de  l'Université  de  Paris.  Naquit  à  Boulzicourl 
vers  lu30;  poète  et  philosophe;  harangua  la  reine  de  France,  femme  de 
Charles  IX,  lors([ue,  pour  la  première  fois,  elle  lit  son  entrée  dans  Paris. 
«  Homme  signalé  en  science  et  en  méiile,  »  disaient  ses  contemporains. 

(iIVRY  (EiiKN.xK  DK),  né  à  (iivry  en  1335;  jurisconsulte  et  théologien.  Fut 
évé(|ue  de  Troyes. 

(iOBERT  (IIliikht),  né  à  Mont  hernie  en  1420;  général  de  l'Ordn^  de  Prémonlré. 
Fut  un  des  conseillers  (|uécoul.'»it  le  plus  favorablement  Louis  XL 

iîOFriN  (Damkl).  un  de  n«»s  plus  habiles  anciens  fondeurs  ardennais.  Naqu't 
à  (iivonne  en  1()14.  (irava,  notamment,  soixante  paires  de  coins  pour  les  mon- 
naies sorties  des  ateliers  monétaires  de  Sedan,  de  Raucouit,  ile  la  Tour-a- 
(ilaire  et  ch'  CliîUeau-Regnauit. 

(iRAM)Pni']  ((j'^Aii  I)k).  né  à  (irandpié  au  dix-septième  siècle;  généalogiste. 
Laissa  :  /'•  ('rufir-.Xntion'til  on  lifeneil  <//•>•  tirmeti  ri  de^  hlnaonH  de  ioiUes  lefi  illns- 
trt's.  }n'inripidi'f>  ft  jtnfdes  maisima  de  Fnmre,  l)iu\$  cet  ouvrage,  l'auteur  s'arrête 
a  l'article  :  «  (irandpié  >». 

CRIVE  (Jkan  de  La),  né  à  Diuichery  en  1087;  un  de  nos  meilleurs  anciens 
géographes.  Déternn'nait,  avec  Cassini,  la  méridienne  de  l'Observatoire. 

GUY   DK  Cil  ATEAl-POHCHCN,   théologien;   évéque    de    Soissons,  en  i233. 


—  119  — 

Accompaf<na  saint  Louis  à  la  croisade.  Mourut  près  de  Mansoure  en  1250.  Ce 
fut,  dit  le  chroniqueur  Joinville,  «  un  moult  vaillant  homme  en  l'ost.  » 

HABENECK  (J.-Fr.),  né  à  Mézières  le  22  janvier  1781  ;  musicien  et  violoniste 
distingué.  L'impératrice  Joséphine,  l'ayant  entendu  dans  un  concert,  lui  fit  une 
pension  de  douze  cents  livres  sur  sa  cassette  privée.  Directeur  de  l'Opéra,  de 
1821  à  1824.  Inspecteur  général  du  Conservatoire;  fut  un  chef  d'orchestre  de 
première  valeur.  A  suitout  laissé  «  des  duos,  des  nocturnes,  des  caprices 
pour  violon  »;  en  un  mot  des  morceaux  détachés. 

HACHETTE.  (Jkan-Pikhrk),  né  à  Mézières,  le  6  mai  1769,  d'un  père  libraire. 
Attaché  à  l'école  de  Mézières  comme  dessinateur  adjoint  aux  professeurs  de 
physique  et  de  chimie;  mathématicien;  professeur  d'hydrographie.  Monge  lui 
confia  la  chaire  de  géométrie  descriptive  à  l'école  Polytechnique  lorsque  cette 
école  fut  ouverte,  sur  la  proposition  de  Barrère  :  10  frimaire  an  H.  Kit  partie 
des  savants  qui  suivirent  Bonaparte  en  Egypte.  Professeur  à  l'école  Normale  supé- 
rieure et  à  la  Faculté  des  Sciences.  Membre  de  l'Académie.  Louis  XVllI  n'avait 
pas  voulu  sanctionner  cette  élection,  en  1823;  mais  en  1831,  Hachette  ayant  été 
pour  la  deuxième  fois  réélu  à  l'unanimité,  Louis-Philippe  répara  l'injustice 
«lu  roi  bourbonnien. 

HAGMCOL'liT  (T.-J.  Lkcuvkr  d),  né  à  Hagnicourt;  général  de  brigade.  Fut 
employé  par  Dumouriez  comme  major-général  de  cavalerie  et,  en  1792,  com- 
mandait la  gendarmerie  nationale  à  Bruxelles.  Dumouriez,  après  sa  trahison, 
lui  donnait  l'ordre  de  marcher  sur  Valenciennes  et  de  s'en  assurer.  Les  repré- 
sentants en  mission  déjouèrent  ce  projet  en  arrêtant  Lécuyer  d'Hagnicourtqui 
fut,  le  14  juin  1793,  condamné  à  mort  par  le  Tribunal  révolutionnaire. 

HALMA,  né  à  Sedan  en  17o,*>;  érudit,  polyglotte,  hébraïsant;  professeur  de 
mathématiques  et  de  géographie  au  collège  de  Sedan.  Laissa  de  nombreux  et, 
en  leur  temps,  fort  appréciés  traités  de  mathématiques. 

HAN  (François  du),  naquit  à  Jandun  vers  1630;  «  écuyer  et  secrétaire  du 
maréchal  de  Turenne.  »  Homme,  en  sa  jeunesse,  de  mœurs  souvent  trop  faciles. 
Calviniste;  puis  ayant  abjuré  le  calvinisme,  il  se  Ut  cordelier  et  prédicateur. 
Les  principales  villes  de  France  furent  le  théâtre  de  ses  prédications,  de  son 
zèle  intransigeant.  Il  répétait  partout  «<  qu'il  se  faisait  fort  de  détruire,  dans 
tout  le  royaume,  en  vingt-quatre  heures,  le  protestantisme,  »  son  ancienne 
croyance.  Laissa  de  nombreux  traités  de  théologie,  entre  autres  :  Trailc  où  il 
est  pmuvr  que  les  (unjes  conntiissenl  nos  nrcessitês; —  Trailê  des  Droits  de  la  reine 
très  chrétienne;  ouvrages  pleins  de  recherches  sur  «  le  droit  public  en  Europe  ». 

HAN  (Egide  du),  naquit  à  Jandun  en  1685.  Fut  le  précepteur  et  le  consedler 
privé  de  Frédéric  H,  roi  de  Prusse. 

HANNAPPES  (Jean  de),  né  à  Hannappos  en  122i;  théologien.  Fut  évêque  de 
Ptolémaïde  et  de  Jérusalem. 

HAHDOUIN,  né  à  Crandpré  vers  l'an  1700;  prêtre,  maître  de  musique  à  la 
cathédrale  de  Reims.  Composa  la  messe  solennelle  qui  fut  jouée  lorsque 
Louis  XVI  reçut  le  sacre  en  cette  ville.  Hevisa  le  plain-chant  des  livres  litur- 
giques diocésains. 

HAHDY  (Jean),  né  à  Mouzon  le  10  mai  1763.  S'enrôla  comme  simple  soldat 
et  parvint  au  grade  de  général  de  division  :  30  juillet  1799.  Mourut  à  Saint- 
Domingue,  où  Bonaparte  l'avait  envoyé  pour  reconquérir  celte  lie. 

HAYON  (Thomas  de),  né  à  Sedan;  historien,  poète,  érudit. 

HÉNON  (Jean),  né  à  Blombay  en  1636;  jésuittî.  Fiit  professeur  très  distingué 
au  collège  de  Charleville.  Poussa  l'amour  de  la  vérité  juscfuii  la  niaiserie.  On 
lui  disait,  un  jour  qu'il  était  assis  :  «  Hénon,  votre  bas  est  déchiré,  ne  le  laissez 
point  voir.  »  El  lui  de  répondre  :  «  Pounjuoi  ne  pas  le  laisser  voir,  ce  serait 
cacher  la  vérité.  » 


—  120  — 

HKHAl'Ll)  (LoL'is),  iiô  on  1004  à  Sedan  où  son  père,  dil  la  chronique,  «  pro- 
fessiiit  avec  ^ulat  le  ^rec  à  l'Acadéniiiî  de  celle  ville.  »  Louis  était  pasteur  à 
Alençon  lorsque  le  roi  Charles  V'^  le  lit  mander  en  Angleterre  «<  pour  l'église 
wallonne  de  Londres  ».  Trop  royaliste  au  moment  où  Cliarles  P'  allait  <Hre 
décapiti',  il  ju^ea  prudent  de  rentrer  en  France  et  ne  revint  en  Anj^leterre 
qu'après  que  les  Stuart  eurent  été  remis  sur  le  trône,  en  la  personne  de 
Charles  IL  A  laissé  d'assez  iiomhreux  sermons  et  plusieurs  discours  dans  les- 
quels il  llétrit  énerf^Mquement  la  décapitation  de  Charles  I'^'". 

HKHRKLLN  (Matiiikih,  né  à  Reth«'l  vers  Wt'M):  héraldiste,  historien.  Laissa 
notamment  :  Uiiit(tirr  {Ira  ro/«^'.s  de  Drcfcc  et  tir  Bniinr,  el  celte  même  hisloire 
sous  ce  titre:  «  Les  anciennes  et  modernes  ^'énéalojries  des  comtes  et  conitesses 
de  Dreux  et  de  Hraine  »;  c'«'st  un  d<*s  manuscrits  du  seizième  siècle,  le  plus 
joli,  le  plus  rempli  de  capitales  peintes  en  camaïeu  ou  rehaussées  en  or. 

HKHBLN-DKSAL  X.  né  à  Jonval;  commandant  militaire  à  Sedan  en  1814; 
lieuleuant-^'énéral  pendant  les  Cent-Jours. 

IIEHBLX-DKLSAIX  (J.-B.),  né  à  Jonval  le  H  décemhre  1803;  maréchal  de 
camp.  En  181 4,  était  gouverneur  de  Sedan.  Bonajuirte  l'avait  nommé  lieutenant- 
fçénéral. 

m  HKKT  (Nicolas  ,  fut  en  loT*»  prieur  de  l'abhaye  de  Mouzon,  où  il  naquit. 
Poète,  historien,  anti«|uaire.  Appelé  «  le  moine  à  la  joue  rouge  »,  à  cause  d'une 
large  tarfif^  de  rln  qui  s'étendait  disgracieusement  sur  sa  ligure. 

HlJiiOT  ;A.nt()I.\k;,  né  à  Sedan  en  17t»0.  Flûtiste  à  rO[»éra-(^omique,  et  Tun 
des  renommés  musiciens  de  cette  époque. 

HILOT,  né  à  Mazernv  le  lo  février  1774;  oflicier  d'ordonnance  du  général 
Soult.  Fait  prisonnier  au  comhat  de  Montecreto.  ayant  été  pris  avec  une  poignée 
de  braves  qui  voulaient  arraclnT  aux  ennemis  le  général  Soult  qu'un  coup  de 
feu  avait  reiivei-sé.  Nommé  capitaine:  échangé  après  Marengo;  chef  de  bataillon 
après  l  Im  ;  s<;  distingue  à  la  bîitaille  d'Ausl.erlitz  ;  ccdonel  en  1808;  fait  avec 
Soult  1rs  guerres  dKspagne;  général  de  briga<ie  en  1812.  Se  fit  remarquer  par 
son  courage  à  [»res(|ue  toutes  les  grandes  batailles  (|ue  livrèrent  les  armées 
de  Napoléon;  commanda  le  défwirtement  de  la  Meuse  jusqu'au  l*^""  avril  1821; 
inspecteur  darnu'e  en  1827.  Habita  Donchery  lorsqu'il  prit  sa  retraite. 

Hl  LOT  (J.-Loi:isi,  na^iuit  à  Charleville  en  1773.  Campagne  d'Austerlitz;  siège 
de  Sarragosse.  Commandait,  janvier  ISIV,  l'artillerie  à  Anvers,  et,  en  1815, 
l'artillerie  ii  Lilh*.  Le  duc  de  Berry,  plus  tard,  lui  donnait  une  épée  d'honneur. 
Maréchal  de  camp  en  1814.  Avait,  un  p(îu  partout,  combattu  en  Kurope  :  Por- 
tugal, Espagne,  l)aliualic%  Hollande,  les  bords  du  Bhin.  —  HILOT  (J.-Caspard), 
son  frère,  né  à  (Charleville  en  1780;  chef  de  bataillon  d'artillerie.  Combattit  en 
1824  au  passage  du  Trocadi'ro.  Envoyé  comme  dii*ecteur  de  l'artillerie  à  la 
Martinique. 

HILOT  (Matihkuj,  né  à  Saint-Marcel:  vicaire  de  Charleville,  puis  curé  de 
Carignan.  Laissait  :  InstrfO'dnn  sur  l«i  Danse,  r.rfniitr  dm  Sfilntcs-Ecriturcs  et 
des  S'ittifs-Pcrcs;  imprimé  à  (iharhîville.  —  A  signaler  seulement  —  parce 
qu'il  n'est  i>as  Ardennais,  puisqu'il  nacpiit  en  17*i4  à  Avenay,  dans  la  Marne  — 
l'abbé  HILOT,  auteur  d'une  assez  estimée  :  llistnin'  d\\ttiijn\i. 

HISSON  (Nicolas),  né  à  Sedan  en  1714;  botaniste,  chimiste.  Composait  une 
eau  inrdlciunlf  qu'il  prétendait  être  un  remède  infaillible  pour  toutes  les  mala- 
dies. Les  médecins  signalèrent  cette  eau  comme  un  purgatif  violent,  dange- 
reux. Iluss(»n  leur  «qiposa  son  :  HcrncH  d'rxjy'rh'ntr  aur  le  Sp'^cifiquc  et  les  Effets 
de  rean  m'didnnle.  Il  mourut  à  Sedan  en  1813,  et  de  son  remède,  écrit  Bouillot, 
on  peut  dire  <«  (pi'il  occit  plus  «le  monde  que  son  épée.  »  Husson,  en  effet, 
s'était  destiné  tout  d'abord  à  la  carrière  militaire  el  avait  été  officier. 

JACOLEMAHT  (Nicolas),  ne  à  Sedan  en  1730.   «  N'étant  propre  qu'à  figurer 


—  121  — 

sur  des  tréteaux,  se  casa  fort  indiscrèlt'meul  «lans  la  clt'Tioafure  «,  nous  dit 
son  bioj^raphe.  Laissa  quelques  poésies,  dont  certaines  assez  irraveleuses.  Son 
frère,  François,  né  à  Sedan,  fut  libraire  et  mourut  i>auvre  à  l'hospice.  On  a  de 
lui  quelques  élucubrations  sans  valeur. 

JACQL'EMIN  (Nicolas^  né  à  Osnes  en  1736:  théologien.  Fut  niissionnain» 
dans  la  Guyane  et  s'attacha  si  bien  les  Indiens  que  ceux-ci,  lui  dinMit  en  leur 
langage  :  «  Mon  ami,  toi  pas  t'en  aller.  »  Revenu  en  France,  fut  nomuié,  par 
le  «  Concile  des  Constitutionnels  >»,  cvèque  de  Ca venue.  A  laiss»*,  notamment  : 
Rapport  concernant  Vrtat  de  la  Relit/ion  (hrns  le^  *v,//,/è »'<•.<  du  linur.'nn  innudc,  /7.9,S': 
—  Mnnoirc  sur  la  Guyane  fian-ai^e,  {798:  -  Mrianires  aur  la  Lon-siatt*'.  cnn- 
ienant  la  deacnption  du  aol  et  lea  produrtfou^i  de  re(te  île. 

JANDIN  'Jkan  m:\  naquit  à  Jandun  v<m>  l'an  1290:  érudit;  professeur  de 
théologie  et  de  philosophie:  docteur  en  dn/it;  recteur  de  il  iiiversité  de  Paris 
en  t32l-.  A  laissé  (pielques  volumes  de  controverse:  mais,  surtout,  des  gros 
ouvrages  sur  Aristote.  son  philosophe  préféré. 

JANNON  (Jfa.n  ,  u'  à  Sedan  en  lOOl:  habile  tvpo;;raphe.  Fabriqua  des  poin- 
çons pour  former  des  caractères  hébreux,  chahlaïques,  syriaques,  arabes, 
allemands  et  grecs,  également  pour  b'S  lettres  fleuries,  les  notes  de  nmsique, 
ies  vignettes  et  les  fleurons.  Composa  les  œu-vres  de  Virgile  en  «  petite  seda- 
naise  »,  un  caractère  minuscule  qu'il  avait  fondu;  moins  minuscule  cependant 
que  «  la  perle  ».  Les  éditions,  faites  à  Se«lan  par  Jean  Jannon,  sont  fort  recher- 
chées. 

JUILLET  (François),  chirurgien  de  quehjue  renom  autrefois.  -\é  à  ImécourI, 
mort  en  4708. 

Jl'lLLFT  (NicoLAS-J.-H.\  w-  à  Hcmonville  en  1771.  Fit  la  campagne  d'Ks- 
pagne  en  1824;  mourut  maréchal  de  camp. 

LABHL'YKRE  (Josei'h,  baron  di:\  n<'*  à  Donchery  en  1078;  gén«*Tal  de  brigade: 
mourut  en  1808  au  siège  de  Madrid,  une  balle  lui  ayant  traversé  la  gorge. 

I^ABYE  (Diki:don.\éi,  né  à  Hevin  en  1712:  physicien,  philosophe,  théologien. 

LALLEMENT  (Nicolas),  né  à  Henwez  en  17.'V.>:  mathématicien. 

LAMBERT  (Simon;,  né  à  Sainte-Vaubourg:  jurisconsulte.  Fut  administrateur 
du  département  des  Ardennes.  Laissa  d'assez  nombreux  ouvrages  de  droit. 

LAMBINET  (Pikrhf;,  né  à  Tournes  en  1742;  jésuite,  érudit,  imprimeur, 
bibliographe  distingué. 

LA.NNOY,  né  à  Sedan  vers  1700.  Laissait  :  Mrinoires  très  curieiLr  concernant  la 
ville  de  Sedan  avec  tout  ce  qui  s'ij  es,t  jm.'^sr  d^'puiii  son  étafdissenientf  ouvrage 
plein  de  recherches  savantes. 

LAPIE  (J.-Phil.),  né  à  Charleville  en  i7.*>2;  directeur  d'un  grenier  à  sel  en 
Bourgogne  :  l'Apprf'cifdeur  de  la  Terre:  —  Des  Moi/ens  de  s'cnrklnr  jun-  IWi/ri- 
cullure. 

LAPIE  (Pikrrk),  né  à  Mézières  en  1777;  géographe  éminent;  nommé,  le 
13  mars  1814,  directeur  du  cabinet  topographique  du  roi.  Avait  pris  part  aux 
campagnes  de  .Marengo,  duTyrol,  d'Austeriilz,  Etait  lieutenant-colonel,  attaché 
au  dépôt  de  la  guerre,  lorsqu'il  mourut  en  IH.'iO. 

LAPLSSE  (Nicolas  DK),  né  à  Rocroi  en  177li;  ingénieur  militaire. 

LARDENOIS  (Amoi.nk  uk,  né  à  (irandprv*  en  17'fO:  lieutenant-colonel  au 
régiment  de  la  reine  que  commandait  le  comte  de  Roucy,  né  à  Manre.  Tous 
4leux  ils  émigrèrent.  Fut  gouverneur  de.  la  Cuadeloupe  et,  quebjues  années 
après,  gouverneur  du  château  des  Tuileries. 

LEFEBVRE(Loui-),  né  à  Gineaii.  près  Aullie.  en  17.ïl  :  il  se  fit  toujours  appeb'r 
Lefebvre-Cincau.  Phvsicien  tie  haute  valeur:  menibn*  de  l'Académir  des 
Sciences;  député  des  Ardennes  au  Corps  législatif  en  1S04,  1811],  ISLi,  1822  et 
1827.  Mourut  des  suites  d'une  attaque  d'apoplexie  qui  le  frappa  pendant  «|u'ii 


122  

pivsidait  couinie  doyen  d'<\ge.  C'est  Lefohvn*-(iineau  qui  détermina  le  kilo- 
{/ramme  lorsque  fut  «Habli  le  système  décimal. 

LKFKBVHK.  né  en  1500  à  Sedan,  fut  brûlé  sur  l'écliafand  parce  qu'il  avait 
lire  sur  un  Christ.  Presquà  la  même  époque,  était  également  brûlé  à  MeU, 
comme  «  blasphémateur  »,  Noël  Journel,  (|ui  naquit  dans  le  Hethélois. 

I.KLAHGK  «Nicolas),  né»  à  (iluiflilly  vers  1080;  homme  de  {guerre.  Prit 
part  à  presque  toutes  les  j^uerres  de  Louis  XIV  qui  Tanoblit,  à  cause  de  sa 
bravoure.  In  jour  qu'il  tremblait  (h»vant  le  roi,  celui-ci  le  lui  fit  remarquer  : 
«  Sans  doute,  reprit-il,  mais  vous  ne  m'avez  jamais  vu  trembler  devant  l'en- 
nemi.  » 

LKHOY,  né  à  Caripian  en  17'^0;  théologien  :  la  Tobidde,  ouTohie  secouru  jtar 
l\\ti(/e,  poème  en  dix  chants. 

LKKOY  (Nicolas  I,  né  à  Saulces-Champenoises  en  1700;  député  de  la  Marne 
en  1799.  Antiquaire;  avait  amassé  de  nombreuses  médailles  et  d*imporlants 
matériaux  pour  une  histoire  de  Heims.  L'incendie  dévora  ses  collections  et  ses 
documents. 

LKSCl  YKll.  fiénéral,  né  à  llamiicourt,  exécuté  en  1893  pour  avoir,  sur 
l'ordre  de  Duniouriez.  <«  fait  arrêter  un  représentant  du  peuple  ». 

LKSKIH  (Thomas),  né  à  Hethel  en  l70iJ:  théolo/ien,  mathématicien.  Laissa  : 
Mrmoires  sur  le  Vahul  intrf/rul;  —  Pfnlnanphkv  natnralis  princifàn  mathéma- 
lic(L  finctore  Isnarn  ycirUni,  en  quatre  volumes. 

LIKTAl  (Jka.n),  de  l'Ordre  des  Prémonlrés,  né  vers  1000  à  Sonne-Arne,  village 
au  N.-E.  de  Saint-Klienne-à-Arnes  et  détruit  en  1050,  lorsque  fut  livrée  la 
bataille  de  Hethel.  Théolof^ien  distingué.  I  ut  grand  prieur  de  la  maison  de 
(Miaumont. 

LION  (Jka.n),  né  à  (iivet  en  1771.  Fit  les  campagnes  de  la  République  et  de 
ILinpire.  (Commandait  en  1823  la  2*^  division  militaire  de  (^hAlons. 

LOISON  i^Etiknnk),  né  à  Bourg-Fidèle  le  21  janvier  1794;  humaniste  et  poète. 
A  laissé  deux  vastes  poèmes  assez  médiocres  :  la  Louisiade  et  la  Franriade. 

LOISSON  fllKNHi-MAUuicK),  né  à  Vrizy  en  1711  ;  préire.  Laissa:  H'}futalion  des 
Erreurs  de  Voltaire.  Fut  peiulant  l renie-huit  ans,  de  174.*>  à  sa  mort,  curé  de  Vrizy. 

LONtilElL  (JosKPii).  né  a  Civet  en  1730;  graveur  excellent.  «  Son  mérite  est 
d'avoir  fini  si  précieusement  la  vignette,  où  l'on  admire  surtout  le  brillant  du 
burin  et  la  belle  ordonnance  des  tailles.  >» 

LONia  KlUE  (Louis  DllFOUIl  dk),  né  à  Charleville  en  16;»2;  théologien,  histo- 
rien, érudit.  Il  avait  toutes  les  dates  si  précieusement  gravées  dans  sa  mémoire, 
(jue  le  cardinal  d'Eslrées  avait  surnommé  Longuerue  :  les  dates  fulminantes!  » 
Louis  XIV,  passant  à  Charleville,  voulut  voir  Longuerue  alors  tout  enfant  —  à 
peiin»  avait-il  quatorze  ans,  —  et  ajoute  la  chronique,  fut  «  émerveillé  de  ses 
réponses.  »  Nombreux  sont  les  ouvrages  qu'il  a  laissés  et  parmi  lesquels  : 
Ih'srriptioii  hislori'pie  et  t/rfnjraphitfue  de  la  Franre  anclenue  et  moderne.  Sous  ce 
titre  :  Louf/tierana,  fut  publié  un  recueil  d»*  ses  prétendues  pensées  et  de  ses 
soi-disant  bons  mots. 

MAHILLON  (Jkv.n).  l'ii  des  plus  érudits  bénédictins  qu'ait  connus  le  siècle 
de  Louis  XIV.  Nacjuit  à  Saint-Pierremont  le  23  novembre  1632.  Fut  envoyé 
par  le  roi  en  Allemagne,  en  Italie,  pour  rechercher  dans  les  archives  de  ces 
nations  l(^s  documents  |)ouvant  intéresser  la  France.  Ses  moissons  furent  tou- 
jours aussi  riches  qu'abondantes.  Sa  renommée  de  savant  fut  européenne. 
Les  Allemamls  ne  l'appelaient  autremtmt  que  3f</(/;iMS  }tabillonnus.  Les  ouvrages 
(|u*il  a  laissés  sont  considérables.  Citons,  entre  autres  :  Arta  sanctorum  oïdinU* 
satirli  bcnedirti^  neuf  volumes  in-folio;  —  De  re  Diplomatica  lihri  VI,  in-folio;  — 
Trait»'  di's  Etudts  wonastiijiirs.  Sa  correspondance  est,  de  nos  jours  encore,  des 
plus  intéressantes. 


—  123  — 

MA(iDONALD,  né  à  Sedan  le  17  novembre  1705.  L'un  des  maréchaux  les 
plus  connus  de  Napoléon  I*"".  A  laissé  des  Mémoin^s  qui  furent  publiés  par  la 
librairie  Pion,  loul  aussitôt  après  ceux  du  général  Marbot. 

MACQUAHT  (Jkan-Nicolas),  né  aux  Mazures  en  1752,  vécut  surtout  à  Sainl- 
Pélersbourg  où  il  fut  «  chef  de  l'Institut  des  jeunes  nobles  ».  En  1814,  le  prince 
Volkonski,  un  de  ses  élèves,  s'était  emparé  de  Heims:  en  souvenir  de  so:i 
ancien,  il  traita  la  ville  fort  humainement.  Il  sauvait  même  la  vie  a  certain 
inaire  accusé  d'avoir  donné  l'ordre  de  faire  feu  sur  les  Cosaques.  Kut  paimi 
les  sept  députés  qui,  au  nom  de  Heims,  allèrent  complimenter  Louis  XVIIL 

MAGIN  (A.ntoink),  né  à  Wasign  y  en  1770;  grammairien.  Son  volume:  Histoin' 
lie  la  Langue  française,  fut  imprimé  à  (Uiarle ville  en  1803. 

MAIZIÉHKS  (Félix),  né  à  La  Neuville  en  1743;  théologien;  savant  helléniste; 
poète,  écrivit  les  paroles  de  la  cantate  :  la  lymphe  de  Vesle,  chantée  lorsque 
Marie-Antoinelte  traversa  Heims,  se  rendant  à  Paris  pour  épouser  le  Dauphin. 

MAHCK  (La).  (k4tc  famille  des  La  Marck  joue  dans  Ihistoire  des  Ardennes, 
notamment  celle  de  Sedan  et  de  Bouillon,  un  rôle  considérable.  Lnïeul  hil 
Adolphe  IV,  comte  d'Altena,  qui  vécut  au  treizième  siècle;  et  l'un  des  derniers 
descendants  —  le  non  moins  illustre,  certes!  —  le  grand  Turenne,  né  d'Hein-i 
de  La  Tour  d'Auvergne  et  de  Klisabeth  de  Nassau.  M.  Hannedouche,  dans 
ses  [lluslradons,  a  dressé  l'arbre  généalogique  de  cette  famille;  nous  ne 
pouvons  qu'y  renvoyer  le  lecteur.  Nous  nous  contenterons  de  rappeler  ici 
Hobert  111  de  La  Marck,  né  à  Sedan  en  1492,  ]j1us  connu  sous  le  nom  de  Fleii- 
ranges  le  jeune  adventureux,  qui  nous  a  laissé  :  Iliaffare  des  Choses  rnèmorables 
advenues  du  reigne de  Louis  XII  et  de  François  /•''...  charmants  mémoires  pleins 
(rheureusc  naïveté,  abondanis  en  anecdoles  curieuses.  —  La  MAHCK  (Glil- 
LAiJxiK  de),  né  à  Liège  en  1440  et  qui  fut  le  Sanglier  des  Ardennes,  —  La  MAHCK 
(Uenri-Hobkkt  ;)k),  qui  le  premier  se  fit  appeler  Prince  de  Sedan,  Leur  devise 
était  :  A'V/  gui  veut  La  Marck. 

MAHÉ(]HAL  (Rkrnard),  né  à  Hethel  en  1705;  théologien.  Œuvre  principale  : 
Concordance  de.<  SS.  PP.  de  l'Eglise,  grecs  et  latins,  deux  volumes  in-folio. 

MAHÏIN  (Daniel),  né  à  Sedan.  Nombreux  sont  dailleurs  les  «  Martin  >»  plus 
ou  moins  célèbres  qui  naquirent  à  Sedan. 

MAHTIN  (Jea.x),  qui,  au  siège  de  Berg-op-Zoom,  écrivait  son  :  B'tume  pour 
les  .Malades,  imprimé  chez  Pierre  Jannon  en  U).)8. 

MAHTIN  (Dksirk),  financier  et  ilramaturge.  Laissait  :  Discours  et  Matières  sur 
les  Spectacles;  —  Etreunes  financières^  deux  volumes  contenant  ensemble 
684  pages;  —  la  Princesse  df  D'thylone,  opéra  en  quatre  actes;  —  les  Deux  Pri- 
sonniers, drame  en  trois  actes;  —  Fabius,  opéra  en  un  acte,  imprimé  à  Char- 
leville  en  1803. 

m 

M.4SSLKT  (Pierre),  né  à  Mouzon  en  IfiDO;  lillérateur,  mathématicien,  histo- 
rien, et  même,  car  il  avait  débuté  par  la  prêtrise,  quelque  peu  théologien. 
Laissait  un  nombre  considérable  d'ouvrages,  parmi  lesquels  nous  rappelle- 
rons :  Histoire  des  Hois  de  Pologne:  —  Histoire  de  la  Guerre  présente.  Il  Si:  — 
Histoire  de  la  Dernière  Guerre,  IlSo:  —  Continuation  de  l'Histoire  universelle  de 
B'}ssuet;  —  Annales  d'Espagne  et  de  Portugal;  —  Histoire  de  C Empereur  Charles  17 
et  des  Révolutions  sous  la  maison  d'Aulrirhe;  —  Eléments  de  phy signe  moderne  : 
et  encore  maints  et  maints  autres  ouvrages  de  science  et  de  littérature. 

MATHYS  (Henri-Maximilik.n),  né  à  Fumay  le  7  novembre  1767.  Fit  toutes  les 
campagnes  de  la  Hévolution.  s'eiirôlant  dabord  dans  le  1*='' bataillon  des  volon- 
taires ardennais;  élu  capitaine;  assiste  au  siège  de  Thionville;  se  distingue  à 
l'affaire  de  Vigneau-Lagneau  ;  aide  de  camp  du  général  Bidoil,  de  Mauberl- 
Fontaine;  se  signale  à  larmée  do  Sambre-et-Meuse;  promu  par  lhc:!ic  chet 
de  bataillon  le  11  aoiU  1797;  combat  avec  les  généraux  Augereau,  Jouberl, 
Lefebvre,  Jourdan,  Masséna  qui,  bur  le  champ  de  bataille  de  Zurich,  le  nomme 


—  124  — 

adjihlant  ^tMiôral,  ITDO  ;  se  tmuvo  au  si^j^f  i\o  fiènos  ;  nomme';  chef  do  la  7«  brigade 
de  pMKiarinorie  à  K(»r(leaux.  Soiilt  !«•  propose  pour  êlre  général  de  brigade;  la 
proposilion  n'a  vaut  pas  abouti,  Mathys  était  colonel  (juand  il  prit  sa  retraite. 

MAUCOMHLi:  i.NicoLAS-JosKNi  ,  né  à  Cliarleville  le  2  juillet  1770.  Au  sortir  de 
réc<de  du  (iénie,  nonuïié  lieutenant;  puis  capitaine  a[>rès  avoir  séjourné  à 
Vpres,  et  chef  du  génie  à  Méziéres  le  iî>  juilli't  1791).  Kn  17î>0,  se  rendit  h 
larniée  d'Italie  aupivs  du  général  (lhas>el<>u[).  U<Mnar<|ué  par  le  général  Hiche- 
panse,  il  le  suit  à  la  iiuadeloupe  et  s'y  distingue  par  son  intelligence  et  sa 
hravoure.  Uevi^Mit  en  France,  non  sans  diniculfés,  prrnd  le  commandement  du 
12"  régiment  de  rhass»*urs  avec  lecpiel  il  fait  les  campagnes  <rAulriche  et 
«ri'Nprigiie  :  1H0S-I«()î>).  Promu  généial  de  brigade  le  2S  juin  1813;  commanda 
(le  isl.")  à  18:J7  plusieurs  subdivisions  militîiires  Mourut  à  Paris  le  20  mai  1850. 
Son  nom  figure  sur  lare  de  triomphe  de  ri\l»iile. 

MKIH'L  fKriKN.xK-NicoLxs  ,  né  à  (iivel,  où  il  a  sa  statue,  le  22  juin  1763.  Eut 
pour  premitM"  professeur  «le  musique  le  chanoine  Hausser,  organiste  à  l'abbaye 
«le  Laval-Dieu.  Méliul  est  pn-sque  noire  c<>nh»mporain  :  aussi  sa  biographie 
est  Irop  pn'senle  dans  loules  les  mémoires  pour  ipi'il  soit  ici  besoin  de  longs 
détails.  Disciple  de  (iluck,  maître  dllérohl,  cest  un  de  nos  plus  justement 
célèbres,  «'t  de  nos  {dus  parfaits  musiciiMis.  .Nous  rappellerons  les  partitions 
de  :  Phs!/cfi'\-  — •  Anfirrrnu :  -■-  Lninmv  ri  Ljfdic :  -  Ahinzn  et  Cora ;  —  Enithru- 
sinf  et  Conifl-'u:  —  /V/n/sT/ic  et  Mrliilrm  :  --  h'  Jenur  Henri;  —  Joaefih,  son 
clief-d'ipuvre,  joué  pour  la  prenïière  fois,  en  1807,  à  l'Upéra-flomique;  et  enlin 
d'admirables  hymnes  patriotiques,  par  exemple  le  ("hnnt  tin  D'pdrt,  sur  les 
paroles  de  Jos«'ph  C.hénier  :  •<  La  vict«)ire,  en  chantant,  nous  ouvre  la  barrière:  — 
la  liberté  jzuide  nos  [):is.  >» 

MK.\.NLSS(LN  iJ.-H.!,  nv  à  (iliAteau-Porcien  en  I7t')l  :  député  des  Ardennes  à 
la  Convention  nationale,  vola  la  nnu't  du  roi,  tout  en  S(*  prononçant  pour  l'appel 
au  p»'upl«'  et  le  sursis.  Laissa  «pielques  opuscules  politi(|ues. 

.MKSLÏKK  (Jka.m,  né  à  .Mazerny  en  Itiii*:  cuié  «l'KLrépigny.  Libre-penseur 
ard«*nt.  Oui  ne  (tonnait  le  fameux  Testament  lie  Jfon  MesUer? 

MltJKOT  f.X.NToiNK  ,  né  au  (lliesne  en  is30;  philosophe:  théologien;  mathé- 
maticien et  poète.  Ses  Ph'lnsnfih'tr  elcnienta  (/uin'/HC  (Ustinrdi  )ifirtifni!i,  furent 
imprimées  à  (!liarle\  ille.  (l'est  une  encyclopédit?  dialoguée  traitant  de  la  logique, 
(l«'  la  métaphysi(iue,  de  la  morab»:  la  deuxième  partie  de  cet  ouvrage,  expli- 
(piaîït  h's  principes  généraux  de  la  géométrie  el  de  l'algèbre,  est  en  français. 

.MKiKOTTL  Jkw;,  né  à  Kumigny,  serait  mort  en  1703;  historien,  s'occupa 
surtout  d«»  la  Bnnmnie  de  Ilnmign;/. 

.M(Mll  KS,  né  à  Ville-sur-Lumes  le  !(>  dérembre  1770.  Se  desthia  tout  d'abord 
à  la  [»rétri>e  et  fut  même  lonsuié.  Déma^ioî^iH'  et^  terroriste.  Fut  emprisonné 
dans  la  piison  de  S«'dan,  puis  dans  celle  de  Méziéres.  Condamné  à  mort,  fut 
rxécuté  sur  la  place,  aujourdhui,  de  la  Préfecture,  et,  en  ce  temps,  de  la 
Uévoluti«»n.  Ses  écrits  sont  conservés  aux  ar<*liives  di'partementales. 

Mt)l  (('.LAinr.  DKi,  na«juit  ;i  Thuguy  en  17.')2.  Célèbre  par  sa  beauté,  épousa 
(ieorges  de  Joyeus»*,  âgé  de  dix-se|>t  ans  ri  «jui  mourut  d'apoplexie  quelques 
jours  avant  la  «  consommation  »•  (lu  mariaue.  Mariée  en  s(;coiides  noces  à  Henri 
de  Lorraine,  dont  elle  eut  quatre  enfjints;  puis,  en  troisième  noces,  au  sei- 
>MH'ur  de  (ionceville.  Veuve  «'  et  désirant  enlin,  écrit  son  biographe,  renoncer  à 
toutes  les  vanités  du  siècle,  «dli'  résolut  d'aller  s'ensevelir  dans  un  chdtre;  et 
«omnie  il  uy  avait  point  er)  Fran<'e  de  numaslère  appartenant  à  l'Ordre  du 
Saint-Sé|)id«'hre,  elle  en  fondait  un  à  Cliaiieville  où,  sous  le  nom  de  sœur  Marie 
d(î  Saint-Franeois,  elle  prit  le  voile.  » 

MONFKAHKIF  L«M  i<  i>k),  né  à  Thenorgues  on  172k  Assistait,  en  4745,  à  la 
bataille  de  Fontt'noy.  Puis,  «<  voulant  devenir  auteur,  et  tourmenté  du  désir 
d'ac«|uérir  la  célébrité,  encore  —  dit  son  biographe  —  «lu'il  n'eut  ni  génie,  ni 


—  125  — 

instruction,  il  s'essaya  dans  tous  les  genres  :  porsie,  Iiisloiie,  pliilosopliie;  et. 
dans  tous  les  genres,  fut  médiocre.  Il  iHait  en  1781)  seigneur  des  Petites- 
Armoises.  Puis,  quand  les  titres  et  les  privilèges  seigneuriaux  fuivnt  abolis,  il 
prit  ce  titre  singulier  de  «  représentant  du  roi  des  Juifs  »,  ajoutant  cjue,  lorï>- 
qu'il  parlait,  c'était  Dieu  qui  parlait  par  sa  houclie.  Laissa  quelquc's  ouvrag^'s. 
parmi  lesquels  :  les  Lois  du  Sage  par  celai  qui  n'ttdore  t/ae  Un'  :  —  rUonnne  réin- 
téijri'  dans  son  bon  esprit;  —  D'ifdogw  entre  Pierre  Lewdr  et  Marie  Lehlane ;  — 
le  Chemin  du  ciel  par  la  fortune:  —  Coup  dUril  de  mes  oui  rat/es  bien  clairs,  les- 
quels dits  ouvrages,  d'ailleurs,  sont  insipides  au  possible. 

MOKKAUX  (Jean-Hknk),  né  à  llegniowez  en  l7o8.  I*rit  part,  comme  gienailier, 
à  la  guerre  d'Amérique,  llevenu  à  Uegniowez  en  1782,  il  s'y  maria  et  ««  devint 
entrepreneur  de  travaux  du  génie  militaiie.  »  l']n  17'Ji,  la  IVontière  étant 
menacée,  le  soldat  se  réveillait  en  Moreaux.  Kst  nommé  lieutcuiant-colonel  du 
l*^""  bataillon  des  volontaires  ardeimais  avec,  pour  lieutenant-colonel  en  secontl, 
Jacques  Bidoit,  de  Maubert-Kontaine.  Est  fait  général  de  brigade  après  le  sièg»^ 
de  Thionville  où  sa  bravoure  fut  remarquée;  puis  général  de  division  après  sa 
victoire  à  Leyman  (1703)  sur  les  armées  considérables  du  duc  de  Brunswick. 
(Commandant  en  cbef  de  l'armée  des  Vosges;  commandant  en  clief  de  l'armée 
de  la  Moselle;  battait  les  Autricbiens  et,  avec  ses  troupes,  faisait  son  entrée 
triomphale  dans  Trêves  (171)4).  La  Convention  envoyait  alors  an  général  un 
drapeau  où  se  lisait  cette  inscription  :  «  A  l'amure  de  la  Moselle,  la  patrie  recon- 
naissante, »  Il  dirigeait  le  siège  de  Luxembourg,  lorsqu'il  mourut,  Agé  de 
trente-sept  ans,  dune  fièvre  maligne  (ju'avaient  occasionnée  les  fatigues,  le 
surmenage  de  son  service  militaire,  il  fut  enterré  à  Thionville.  Les  cendres  de 
ce  général  sont  dans  cette  terre  lorraine  foulée  —  en  attendant  l'heure  !  —  pun- 
ies descendants  de  ceux  qu'il  avait  si  souvent  vaincus. 

MOHHL  (Jkan),  né  à  Aubigny  vers  1300;  théologien  et  Cirand  pénitencier. 

MOUKL  (Jean),  naquit  au  hameau  dAgrève  —  un  petit  lieudit  maintenant,  — 
commune  de  Sécliault;  érudit;  examinateur  des  maîtres  ès-arls  de  l'Univer- 
sité; poète  latin.  Laissait  un  nombre  considérable  de  volumineux  ouvrages;  et, 
en  outre,  non  encore  édités  quand  il  mourut,  dix-huit  gros  volumes  in-folio. 

MOULLN  (Marie  Di),  née  à  Sedan  vers  1020;  philosophe,  hébraisante,  physicienne. 

ML'MHIl  (Jean),  évè([ue  et  comte  de  Noyon;  duc  et  pair  dv  Fiance;  né  a 
Hoisy,  en  1552,  de  parents  fort  pauvres  qui  gagnaient  à  peine  leur  vie  en  tis- 
sant; théologien,  savant. 

NAVIKBES  (IIaoll  de),  né  à  Sedan  en  lo44;  «  capitaine  de  la  Jeunesse  ». 
En  1600,  partait  pour  Paris  où  il  otTrait  à  Henri  IV  son  poème,  en  30,000  vers, 
intitulé  ;  la  llenriade.  Lorsque  mourut  le  roi,  Navières  se  trouva  dans  la  plus 
extrême  misère.  Eut  recueilli  au  collège  de  Ueims  par  Jean  Morel,  dAgreve, 
qui  lui  donnait,  en  ce  lieu,  le  vivre,lecoucher,  et  h;  gratifiait,  |)ar  suicrolt,  tlune 
petite  pension.  En  attendant  la  mnrt,  il  lit  les  Caidifpo's  saints  en  vers  fran- 
çais. En  outre,  la  lienomime  :  ponnc  historial  divisé  en  cinq  chants  sur  les  r>''cep- 
iions  de  Sedun,  mariaije  à  Mèzicres,  couronnement  à  Saint-Denis  et  entrée  du  roi 
Charles  IX.  Poète  plein  d'imagination;  luais  poésie  rude,  laborieuse,  bizarre. 
"  Il  se  tue  à  rimer,  que  nécrit-il  en  prose,  »  aurait  dit  Boileau. 

MNMN  (Hk.nhi),  né  à  Poix  en  1722;  médecin.  Fit  de  17.*»8  à  1700  les  campa- 
gnes d'Allemagne,  comme  médecin  ordinaire  du  fameux  comte  abbé  de  (lier- 
mont;  puis  aussi  celles  d'Espagne  et  de  Portugal.  Tniduisit  bîs  ouvrages  de 
Oise  :  le  seul  traité  sur  l'art  île  gnérii"  que  nous  léguèrent  les  llomains. 

NOI/ET  (Pieure),  na(iuit  en  Thiérache,  disent  (|uelques  biographes;  plus 
probablement,  affirment  cerlains  autres,  dans  les  Antennes,  où  ce  nom  est 
1res  répandu.  Théologien;  recteur  de  ILiiiversilé  de  Ueims. 

NOLVION  (Jacques  de),  né  à  Nouvion  en  1375;  théologien. 


—  126  — 

(U  DIN  ((AsiMin),  ni^  à  Mézières  en  1038;  historien;  professeur  de  théologie. 
Kiivovf»  on  <lisp*i\ce  au  monastère  de  liessous,  parce  (ju'il  s'était  lié  d'amitié 
avec  le  ministre  calviniste  Jurieu.  Irrité,  dé^oiUé  de  la  vie  monastique,  Oudin 
jota  le  froc  aux  orties.  Se  fil  proleslant  et  fut  nommé  sous-bibliothécaire  de 
ri  niversité  de  Levde.  A  laissé  de  savants  ouvraj^'es  écrits  en  latin. 

PAliAVEV  ((Iii.-Hyi».),  né  à  Kumay  en  1787;  savant,  mathématicien.  Nommé 
on  1810  sous-inspecteur  de  l'école  Polytechnique,  (chargé  de  missions  diverses 
à  Mons,  à  Hruxelles,  à  (iand.  Son  pelit-lils  fut  pendant  quelques  années,  à 
notre  époque  contemporaine,  directeur  de  l'Opéra-Gomique. 

PKHAIID  fANNK  ,  née  à  Charleville  en  1743.  Kcrivit  sous  le  nom  de  «  M»»»deChà- 
toaurejj;nault  »  un  Elogt*  hialnrh/ue  f/'Aitu^  de  Montmorency,  «  un  des  morceaux 
les  plus  intéressants  et  hîs  mieux  écrits  de  notre  histoire,  »  dit  son  biographe, 
avec  excessive  exagération. 

PKHLN  (Jacquks-I.ouis),  né  à  Thugny  en  1714;  célèbre  peintre  de  portraits. 
De  son  mariage  avec  Marguerite  Devel,  de  (".liarleville,  naquirent  une  fille  et 
cinq  fils  dont  le  dernier,  Lik-Louis  PKUIN  (17:»3-1817).  l'ut  a  artiste  et  manu- 
fa^^turior  de  grand  talent  >•.  Kut  pour  fils  Alphonsk  (1798-1874),  peintre  fort 
estimé,  lequel  eut  un  fils,  Fklix,  architecte,  mort  assez  récemment  à  Paris, 
léguant  au  musée  de  Heims  une  série  de  portraits  de  famille  parmi  lesquels 
celui  de  l'ancêtre  :  Jacquks-I.uuis,  dont  le  père  était  simple  ouvrier  en  laine. 

PIC.AIIT  (Jean;,  théologien,  un  des  religieux  de  l'abbaye  d'Elan,  naquit  à 
Launois  en  1380.  Prononçait  au  (loncile  de  r.onslance  une  harangue  qui  fut 
très  remarquée,  et  prit  part  ensuite  avec  les  cardinaux  à  l'élection  du  pape 
Martin  V,  le  11  novembre  1417.  Fit  en  1433  le  discours  d'ouverture  au  (Concile 
de  Bàle. 

PlEliQlIN  (Jean),  né  à  Charleville  en  1672;  théologien,  savant.  A  laissé 
quelques  rq^uscules  scientifiijuos  et  une  Vie  de  maint  Juvin»  ermite;  biographie 
naïve,  écrite  par  im  crédule.  En  outre  :  Diasertatlons  physim-th^olofjiques  sur 
la  conception  de  Jt^sns-Chrlst  dans  le  sein  de  la  Vienje  Marie,  sa  mère,  disserta- 
tions assez  singulières. 

PITHOYS  ^Claude),  né  à  Sedan  en  1587.  D'abord  prédicateur  catholique  assez 
renommé,  puis,  s'étant  converti  au  protestantisme,  se  fit  avocat  et  fut,  en 
oulre,  nommé  professeur  de  philosophie  au  collège  de  Sedan.  Au  nombre  de 
ses  ouvragt'S  principaux,  nous  citerons  :  la  D'comerte  des  Faux  Possédi^s,  très 
utiles  pour  reconnaUre  et  discerner  les  dissimulations  et  fcintises  et  illusions  d*avec 
les  vraies  et  nUdles  possessions  diahoH<iues  ;  —  Horoscope  de  lionne  Aventure  des 
pr 'destinés  :  —  r Amorce  des  Ames  dévotes  et  religieuses, 

PirriiE  I Simon),  né  à  Kumay  vers  1020;  poète,  théologien. 

PLANCHETTE  (UEhNAKDi,  théf>logien,  érudit,  né  en  1080  à  Aubigny-les- 
Potliées.  Ses  sermons,  à  la  lecture,  sentent  un  peu  leur  vieil  Age. 

POUILLY  (Jean  de),  naquit  à  Lançon  vers  1013.  Prit  part  à  toutes  les  guerres 
de  Louis  XIV,  s'y  fit  remarquer  par  son  courage;  y  conquit  successivement,  à 
la  pointe  de  son  épée,  tous  ses  grades.  Nommé  gouverneur  de  Mézières  en  1677 
où  il  mourut  en  108*).  Ses  restes  et  ceux  de  sa  femme  furent  déposés  dans 
l'église,  au  piod  du  mailre-autel. 

PITSEIX  (J.-B.  de),  né  à  Alland'liuy  en  1079;  «  architecte  expert  et  juré  du 
roi  .).  Avait  présenté  le  plan  d'un  «*  temple  que  l'on  avait  projeté  d'élever  à  la 
patronne  de  Paris  ».  Mais  le  plan  de  Souftlot,  le  Panthéon,  lui  fut  préféré.  Ce 
<|ui  n'empéclui  point  Puiseux  et  Souffi(>t  de  toujours  vivre  en  parfaite  intimité. 

HAMBOLllG  (Abraham  1,  né  à  Sedan  en  1500;  théologien,  hébrîusant;  prédi- 
cateur célèbre,  en  son  temps;  érudit.  A  laissé  notamment  :  Traité  de  l' Adora- 
tion des  Mayes  et  soixante  longues  Dissertations  thcologiques. 


—  127  — 

RAMÉE  (François  La),  né  h  Vaiix-(llianipagne  en  1572.  Se  prélendit  fils  do 
Charles  IX  et  d'Klisabeth  d'Autriche,  puis  se  fit  appeler  Kraneois  de  Valois.  II 
alla  même  h  Reims  réclamer  l'onction  royale,  et  se  faire  proclamer  roi.  Il  fut 
arrêté,  jugé  et  pendu  sur  la  place  de  Grève,  le  8  mai  loOO.  Il  avait  alors 
vingt-quatre  ans. 

RAMÉE  (La).  Ce  nom  rappelle  Tune  des  plus  ancitinnes  illustres  familles 
de  Rocroi.  Vn  La  RAMÉE,  Louis  Xll  régnant,  fut  gouverneur  de  Reims.  — 
Pif:rrr  La  RAMEE  (Pifrre-Ramus,  né  en  Vermandois),  fut,  au  seizième  siècle, 
un  savant  illustre.  Nous  trouvons  à  Rocroi,  vers  1690,  Nicolas  La  RAMÉE, 
conseiller  du  roi  et  receveur  de  ses  fermes  en  cette  ville.  In  de  ses  fils  en  fut 
prévôt-royal  devant  lequel  se  devait  faire  l'élection  du  maire,  des  échevins  et 
du  syndic;  un  autre  La  RAMÉE  fut  «  trésorier  de  l'extraordinaire  des  guerres  »  ; 
deux  de  leurs  descendants  furent  notaires  à  Rocroi;  un  autre,  ingénieur  en 
chef  des  ponts  et  chaussées  en  Corse. 

RAMÉE  (JosRPu),  né  à  Charlemont  en  1764;  architecte  qui  eut,  de  son  temps, 
certaine  réputation.  Obligé  de  se  réfugier  en  Belgique  parce  qu'étant  «  capi- 
taine des  grenadiers  dans  son  quartier,  il  avait  trop  ouvert ement  blîlmé  la 
journée  de  juin  1792.  »  Traçait  en  Allemagne  le  plan  de  nombreux  jardins. 
Allait  en  Amérique  où,  de  façon  très  savante,  il  fortifia  plusieurs  villes;  puis 
revint  à  Givet  où,  dans  le  repos,  il  écrivit  son  ouvrage  :  Jardins  im^guliers. 
Maisons  de  campai/ne  de  tous  t/enves  et  de  toutes  dimensions,  e.réeutt'S  dnjts  diffé- 
rentes contn^es  de  l'Europe  et  de  IWnv'rique  septentrionale.  Il  avait,  écrit  son 
biographe,  «  embelli  la  place  Verte  de  Givet.  » 

RAl'LIN  (Hippolyte),  né  à  Rethel  en  1560;  théologien.  Son  ouvrage  principal  : 
Panégyre  orthodoxe,  mystérieux  et  profane,  sur  rantiquitr,  dignité,  noblesse  et 
splendeur  des  Fleurs  de  lys,  est,  dit  son  biographe,  <f  d'une  érudition  indigeste,  un 
tissu  de  merveilles  aussi  ridicules  qu'absurdes,  des  provocations  à  une  nou- 
velle croisade,  de  vives  sorties  contre  les  astrologues,  les  mahométans  et  les 
huguenots.  » 

REN.VULDIN  (Pierre),  né  à  Attigny  en  1480;  chanoine.  A  laissé  de  nombreux 
ouvrages  écrits  en  latin,  froids,  languissants,  pleins  de  termes  barbares,  sans 
vie,  sans  enthousiasme,  et  «  à  juste  raison  recouverts  dans  les  bibliothèques 
de  cette  poussière  qui  marque  l'inutilité  de  leur  existence  pour  l'instruction  et 
Tamusement  des  hommes.  » 

RIBERT  (Jean-Isaïe),  né  à  Sedan  en  1735;  homme  de  guerre  :  Nos  Sottises 
et  les  moyens  d'y  remédier  quoique  un  peu  tard,  mais  il  vaut  mieiw  tard  que 
jamais,  imprimé  à  Nancy  en  1793;  apologie  de  la  Révolution. 

RICHER  (J.),  dit  le  P.  Fulgence,  naquit  en  1712  à  Mouzon,  dont  il  écrivit 
rhistoire  intéressante,  souvent  consultée,  sous  ce  titre  :  Abréqé  chronologique 
de  l'Histoire  de  la  ville  de  Mouzon  avec  ses  dépendances  et  pays  clrconvoisins, 

ROBERT  (Paul-Antoine),  né  à  Sery  au  dix-septième  siècle;  peintre  d'histoire 
et  graveur. 

ROLENDEAU  (Louise),  née  à  Charlemont-Givet  en  1774;  actrice  distinguée. 
«  Sa  vie  de  comédienne  fut  une  suite  non  interrompue  de  succès  et  d'agré- 
ments. » 

RONDEL  (Jacques  du),  philosophe  célèbre  du  dix-septième  siècle,  naquit 
sans  doute  à  Sedan.  Compte,  d'ailleurs,  au  nombre  des  savants  par  lesquels 
fut  illustrée  l'école  de  cette  ville.  Au  nombnî  de  ses  ouvrages  :  la  Vie  d'Epicure ; 
—  Histoire  du  Fœtus  humain  :  «  contenant,  d'après  les  théories  scientifiques  de 
l'époque,  l'histoire  complète  de  la  conception  et  de  la  naissance  de  l'homme.  » 

ROSE  (Nicolas),  né  à  Neufmanil  en  1771.  Fut  un  de  ces  héroïques  volon- 
taires ardennais  que  le  décret  de  1791  organisait  en  bataillons  départemen- 
taux. Du  2«  bataillon  des  Ardennes,  il  prit  part  au  siège  de  Longwy;  fut  un  de 
ceux  qui  refusèrent  de  marcher  avec  Dumouriez  sur  Paris,  protestant  contre 


—  !28  — 

l.'i  Iraliison  do  ce  gt^néral.  Abaiiduiiiiês  près  d'Avosiics,  six  conls  volontaires 
ardcMinais  durent  soutenir  la  chargo  d'une  eavalerie  ennemie  :  ce  fut  un  massacre; 
vin^it  seulement  de  ces  lu.'roïques  volontaires  lun'enl  échappera  la  mort,  parmi 
le»squels  Nii-olas  Hose,  (Municnt*  captiT  m  Hongrie  av«'C  ses  compagnons  d'armes. 
Drvf'uu  libre,  il  se  lit  in«'oiporcr  au  48-  d'infaiderie,  où  s»»  trouvaient  les  débris 
du;2*'  bataillon  ardennais.  (lanipa'.'ne  de  Hollande  ilTîJS-lTUOi  ;  nommé  comman- 
dant après  la  bataille  cb;  /.vppy.  Tandis  qu'il  ramassait  les  blessés,  un  biscaïen 
lui  fracassa  le  bras.  Mourut  en  18(.H>  ii  la  suit»-  do  l'amputation  qui  lui  fut  faite. 

UOL'Y  (imuLKsi,  né  à  Kaurourl  en  ITTU;  physicien,  astronome,  écrivit  : 
Vtninvaiun  r/'Irstr,  on  dcsn  ipUnii  et  nsaiir  du  M^'cuhisim'  urfntnyniphiiiitf, 

UOY  (iHaKTiKN  Lk),  né  à  Wadelincourt  en  1711;  éru«lit,  professeur  de  rhéto- 
ri(|uc,  admirateur  passionné  iW'S  anoi»Mis.  l.'n  <b>  ceux  qui,  jadis,  connurent  le 
plus  piol'oudément  la  hm^'ue  f^rrcqu»*.  Laissa  de  nombreux  ouvra^'es  fort  oubliés 
aujourd'hui. 

IIOZIKUKS  ;Louis-Kkan<;j^is  ilAHLKT,  marquis  de  L\  ,  né  à  Mézières  en  1733; 
mathématicien,  pn'S(|ue  pulvfîlotte.  Voya^'ea  comme  in;;éni(îur  aux  Indes- 
Orientales  avec  le  savant  abbé  Lacaille,  un  Macérien,  lui  aussi.  Prit  part  à  la 
^'uerre  de  Sept  ans  comme  maréchal  de  camp  du  comte  de  Uevcl;  se  signalait 
par  son  courajj;»'  à  la  bataille  d«*  Hosbach.  Fait  prisonîiier  de  guerre,  on  le 
«onduisit  au  roi  Frédéric  II,  le  célèbn'  roi  d»*  Prusse,  qui  lui  dit  :  «  Je  désirerais 
vous  renvoyer  à  Tarmée  française;  mais  lorsqu'on  a  pris  un  officier  aussi 
disliu'^ué  (|uo  vous,  on  le  garde  b»  plus  longtemps  possible;  j'ai  des  raisons 
pour  (|ue  vous  ne  soyez  ])as  échangé  dans  les  circonstances  présentes.  »  Et 
Ferdinand  de  Brunswick  disait  «Micore  «le  lui  :  ««  Voilà  le  Français  qui  m'a  fait 
le  plus  pcui'  d«'  ma  vie,  et  ménn'  je  crois  la  lui  devoir.  »  Fit  la  campagne  de 
1792,  dans  le  camp  des  émigrés,  en  «|ualilé  de  niaréchal-général  des  logis  de 
lainiér  royale.  Mourut  à  Lisbonne  en  1808.  Dans  l'église  des  tiapucins  de  celte 
ville,  lui  fut  érigé  un  [>etit  mausolée.  K«*rivit  notamment  :  Si  ratafjemt's  dt'  Guerre  : 
--  Cmupdtjin's  (Ir  Lmiis,  j)rhirr  de  Cntid-\  m  Flandre; —  Cnmpai/iH's  du  Maréchal 
il.'  Vilhtrs;  ■-  Hislnin'  dfs  (inrrrcs  dr  Fruncr  s<ms  1rs  n.'giirs  de  Lonhi  XHI. 
hmis  XIV  i'I  Louis  XV.  Cet  ouvrage,  que  le  roi  lui  donnait  la  mission  d'écrii'e^ 
devait  avoir  douze  volumes;  la  publication  en  fut  enïpèchée  par  les  événements 
révolutionnairt's. 

SACKKLAIIU']  iIsAACi,  né  à  Sedan  en  1080;  médecin  •  //•  Lhre  de  Joh;  —  le» 
Vi'uvtnhes  de  Stilninijn.  Fcrivit  pour  b*  Jminnd  HHt'raue  de  La  Haye  de  nombreux 
articb^s  médicaux. 

SAINT-YVKS  (CiiAKLKs;,  né  à  Mauberl-Fontaine  en  1067;  médecin-chirurgien, 
mais  surtout  oculiste.  Lut  la  répuliition,  à  son  époque,  d'élrtî  «<  le  premier  des 
oculistes  français.  »>  Siui  Xnuvenu  TeaUi'-  des  Maladies  des  i/eux...  fut  long- 
temps classique. 

SALLLHLUUY  dk  BLNNKVILLL  Vim.k.nt  h'Iuhimhihrv  dk:,  né  à  Charleville 
en  HîOiL  Accomi)agnîi  le  chevali^'c  de  (lliaumont  dans  son  ambassade  à  Siam. 
Mourut  à  Toulon  en  17.')0,  «lix  mois  api  es  avoir  été  nommé  vice-amiral. 

SAVAUT.  Les  Savart  furent  une  famille  de  savants.  D'abord  Nicolas  S.VVAUT, 
|)hysicien,  fort  érudit.  Son  lils,  (iKHAiu)  SAVAUT.  né  à  .Mézières;  professeur  à 
lécoie  du  génie  de  cette  vilb^;  directeur  de  l'artillerie  à  Metz.  On  lui  doit» 
écrit  S(Ui  biographe,  «<  plusieurs  inventions  utiles,  entre  autres  une  machine 
très  ingénieuses  pour  diviser  les  ci'icles.  »  Son  freiv,  .Nicolas-Pieurk-Antoine, 
né  à  Mézières  en  170.*l;  aide  de  camj^  <lu  général  La  Fayette;  professeur  de  for- 
tilieations  a  l'ecob'  de  Saint-l'yr.  A  la  création  <le  r<'col(î  Polytechnique,  fut 
nommé  <f  conservateur  adjoint  des  modèles,  dessins,  cartes  et  gravures  >>.  Sou 
Cnurs  ('Iriuentaire  de  Fortifiratintts  eut,  en  son  temps,  fort  grande  et  fort  légi- 
time ri'putation.  —  Fklix,  le  plus  c<''lèbre,  iils  de  (iérard,  né  à  Mézières  ea 


—  129  — 

i791.  Se  fit,  d'abord,  chirurgien  (lu  l''' bataillon  des  mineurs;  donntî  sa  démis- 
sion en  1814,  va  à  Strasbourg  pour  y  suivre  Técole  de  Médecine.  Docteur  en 
i8i6,  puis  abandonne  la  médecine  et  sadonne  avec  passion  à  l'étude  de  la 
physique.  Ses  leçons  remarquables,  ses  recherches  et  ses  découvertes  précieuses 
le  placèrent  au  premier  rang  du  monde  savant.  Nommé  professeur  de  physique 
expérimentale  en  remplacement  d'Ampère.  Mourut  à  Paris  en  1841.  Laissa  de 
fort  nombreux  ouvrages,  parmi  lesquels  :  Mnnoircs  sur  les  Actions  declro- 
dynamiques,  en  collaboration  avec  Biot  ;  —  liecherches  sur  les  Vibrations  de 
l'Air; —  Sur  la  Communication  des  Mouvements  vibratoires  entre  les  coi^)s  solides, 

SAVARY  (Rkné),  duc  de  Hovigo,  né  à  Marcq  le  26  avril  1774.  A  seize  ans, 
s'engageait  dans  la  cavalerie;  servit  sous  Cusline,  sous  Pichegru,  sous  Moreau, 
Commandait  l'arrière-garde  lorsque  s'opérait  cette  fameuse  retraite  de  la 
Forèt-Noire  (1771).  A  cause  de  sa  belle  conduite,  nommé  chef  d'escadron; 
aide  de  camp  de  Desaix;  colonel  en  1800;  général  de  brigade  trois  ans  après. 
Avait  été  chargé,  par  Napoléon,  d'exécuter  l'inique  sentence  à  mort  contre  le 
duc  d'Enghien,  et  l'on  ajoute  qu'il  aurait  accompli  cette  lugubre  mission  avec 
une  promptitude  si  grande  qu'elle  rendit  impossible  le  recours  en  «rAce  —  ou 
même  la  grâce  arrivée  directement  —  du  condamné.  Général  de  brigade  ea 
i805,  assistait  aux  grandes  batailles  d'Austerlilz,  diéna  et  d'Eylau;  battait  les 
Russes  à  Ostrolenka.  Après  Tilsitt,  envoyé  comme  ambassadeur  en  Russie; 
puis,  sa  mission  terminée,  ambassadeur  en  Espagne  et,  alors,  créé  duc  de 
Rovigo.  En  1810,  ministre  de  la  police.  Il  avoue  dans  ses  Mémoires  que  cette 
nomination  fut  mal  accueillie,  tant  étaient  redoutables  ses  aptitudes  policières. 
Fut,  pendant  les  Cent-Jours,  nommé  inspecteur  de  cavalerie.  Après  Waterloo, 
voulut  accompagner  Napoléon  à  Sainte-Hélène  et  même  s'embarqua  sur  le 
Beilérophon,  mais  les  Anglais  l'envoyèrent  à  Malte  où,  pendant  sept  mois,  ii 
resta  prisonnier.  En  1823,  le  général  Hulin,  président  de  la  Commission  qui 
avait  condamné  le  duc  d'Enghien,  accusa  Savary  d'avoir,  trop  hâtivement,  fait 
exécuter  la  sentence.  Il  jugeait  alors  prudent  de  se  réfugier  à  Rome  et  ne  ren- 
trait en  France  qu'en  1830,  retournant  à  Marcq  où  vint  le  trouver  l'ordre  qui 
lui  confiait  le  commandement  en  chef  de  l'armée  d'Afrique.  Sa  santé  délabrée 
l'obligea  de  revenir  en  France.  Il  mourut  à  Paris  le  2  juin  1833.  Savary  fut 
l'admirateur  à  outrance  et  comme  l'esclave  de  Napoléon  1"'.  «  Si  l'empereur, 
disait-il  un  jour,  m'avait  ordonné  de  tuer  ma  femme,  je  l'aurais  tuée.  »  Son 
père,  Ponce  SAVARY,  né  à  Charleville,  fut  «  major  »  du  chiUeau  de  Sedan. 

SAVIGNY.  Les  de  Savigny  étaient  une  famille  du  Rethélois.  Nous  rappelle- 
rons seulement  Christophk,  né  en  1530,  et  l'un  des  hommes  les  plus  érudits  de 
son  époque.  Laissa  :  Tableaiw  acamiplis  de  tous  les  Arts  libéraux  contenant 
brièvement  et  clairement,  par  sintjuliere  méthode  de  doctrine,  une  tjéuérale  et 
sommaire  portion  des  dicts  arts,  amassés  et  réduicts  en  ordre  pour  le  soulagement 
et  profil  de  la  jeuîiesse,  par  M.  Cristofle  de  Saviyny,  seigneur  dudict  lieu  et  de 
Priment  en  Rethélois.  Cet  ouvrage,  dont  Louis  de  Gonzague  accepta  l'hommage, 
était  le  «  tableau  »  de  toutes  les  choses  connues  en  lettres,  en  sciences  et  en 
arts,  à  son  époque. 

SCHEVERMAN  (Gf.orgksi,  né  à  Montliermé,  de  pure  origine  suisse;  employé 
à  la  verrerie;  mort  à  Nantes  en  1827.  Reçut,  comme  Méhul,  des  leçons  du  cha- 
noine liaiiser;  musicien  distingué.  A  laissé  entre  autres  compositions  :  le  Cou- 
ronnement de  Numa  Pompilius,  opéra  en  deux  actes;  et  la  Bataille  dWuslerlilz, 
symphonie  militaire. 

SCHMIDTT,  né  à  Sedan.  Lieutenant  général  du  célèbre  de  Mansfeld. 

SCHULEMBERG  (Jean  dkj,  né  à  (iuincourt  en  1588;  maréchal  de  France. 

SINSART  (Bk.noit),  né  à  Sedan  en  1090.  F)'abord  ingénieur;  puis  se  retirait  à 
Tabbaye  de  Senones  et  devint  théologien.  Laissa  notamment  :  les  Vrais  Prin- 
cipes de  saint  Augustin  sur  la  grâce;  —  la   Vérité  de  la   Religion  catholique 


-  130  — 

di'mofitii'C  contre  les  protestanls ;  —  ('hifiiens  tinrieiifi  et  modernes;  ouvrages 
beaucoup  plus  convaincus  qu'int^ressanls. 

SOHBON  (RoBKRT  i)K!,  né  à  Sorbon  on  1201.  Ses  parents,  «  vilain  et  vilaine  «, 
furent  de  pauvres  laboureurs  qu'il  ne  connut  point.  Seul,  abandonné  de  tous, 
il  eut  le  rare  courafçe  d'aller  à  Paris  <*  se  mêler  aux  escholiers  >»,  pour  s'ins- 
truire. A  force  de  patience,  de  labeur,  d'obstination,  put  conquérir  son  titre 
de  docteur  et  fut  pourvu  dun  canonicat  à  (Cambrai.  C'était  vers  Tan  1250; 
mais  Louis  IX  le  rappelait  vile  à  Paris,  le  nommait  son  chapelain-confesseur, 
le  prenait  pour  ami  et  pour  conlident.  Uobei  t,  se  rappelant  toujours  ses  anciens 
condisciples  «  les  escholiers  »,  fondait  un  établissement  qui  s'appela  d'abord 
la  Pauvre  Maison,  tant  était  «irando  l'indi^'ence  des  premiers  élèves  qu'on  y 
reçut  :  seize  pauvres  clercs  «mi  tout;  mais  qui,  pour  professeurs,  eurent  les 
savants  les  plus  renommés  de  celle  époque  :  (iuillaume  de  Saint-Amour,  Odon 
de  Douai,  Laurent  Lanjudois.  Cette  l*aiivre  Mafsoti  fut  le  berceau  de  notre  illustre 
Sfirbonne  ;  lune  des  fdoires  les  plus  éclatantes  de  notre  France  intellectuelle. 
Robert  de  Sorbon  laissa  quelques  ouvrafios  de  théologie  qui,  disons-le,  ne  sont 
pas  de  très  larj^e  envergure.  Dans  l'église  d(»  Sorbon,  un  buste  d'Alphonse  Colle, 
avec,  sur  le  socle,  une  inscription  commémorative  qui  rappelle  la  mémoire  de 
cet  Ardennais  célèbre. 

SOl'LIKR  (Jacquks),  né  à  Ham-les-Moines  en  1763;  professeur  au  «  petit 
collège  de  Regniowez  »;  ar(!hiviste  du  département  des  Ardennes  en  1827; 
poète.  Laissait  des  poési«»s,  d'ailleurs  assez  médiocres. 

THIERRY,  maréchal  de  camp,  né  à  Ch;\teau-Regnault  en  1765. 

TIIOLMÉ  (J.-B.),  né  à  Hocroi  le  11  mars  1753;  général  de  brigade,  mort 
gouverneur  de  Bologne  le  8  septembre  1805. 

THOMAS,  né  à  Chardeny;  général.  Fut  gouverneur  de  Malte,  quelque  temps 
avant  la  royauté  de  Murât. 

TISSIER  (Bkrtra.nd),  né  à  Rumigny  en  1610;  philologue,  théologien,  grand 
prieur  de  Bonne-Fonfaine.  Marlot  le  qualifie  de  :  vir  enuiUissimus,  vir  doclrinsB 
non  vulgaris.  Son  ouvrage  ca|)ital  :  Assert ionnes  theologicx,  fut  imprimé  à  Char^ 
leville  en  1647,  chez  Cédéon  Poncelet. 

TITOL'X  (Louis),  né  à  Relhel;  théologien. 

TRIPLOT  (Nicolas),  théologien.  Nous  lisons  dans  dom  Ganneron  :  «  Non 
loing  de  Rethel,  se  trouve  le  gros  village  de  Sery,  le(|uel  devroit  estre  assez 
fameux  d'avoir  porté  et  nourry  ce  docte  archediacre;  mais  il  est  assez  digne 
de  mémoire  d'autant  qu'en  ménip  temps  on  a  compté  jusques  au  nombre  de 
douze  docteurs  en  théologie  qui  sont  sortis  dudit  village  entre  les  lesquels 
furent  ^icolas  Triplot  larchediacre  et  N.  TRIPLOT,  son  frère,  de  l'Ordre  des 
Prescheurs  à  Reims,  grand  docteur  et  bon  prédicateur,  orné  de  plusieurs 
gnlces,  duquel  on  peut  dire  proprement  7m>//er((^  ^//res  et  inclytns  scd  U*prasus, 
car  il  estoit  réellement  lépreux  de  corps.  »•  Triplot  fut,  pour  ses  adversaires,  un 
controversiste  redoutable.  Son  principal  ouvrage  a  pour  titre  :  A  Messieurs  les 
prétendus  Rt} formes  du  d'iorèse  de  Laon,  de  prendre  (jarde  '/ue  la  sentence  donnée 
par  le  Sauveur  contre  les  Juifs  ne  soit  vérifia'  contre  euj'. 

TROUILLART  (Pikrre),  né  à  Sedan  en  1620;  pasteur  calviniste  :  Douze  Argu^ 
ments  contre  la  transsuhstantiation  ;  —  Trait*'  dt*  l'Eglise;  —  De  l'Etat  des  Ames 
ties  fidèles  après  la  mort. 

Tl'RENNE  (Hk.nri  dk  La  Tour  d'Auvkhgnk,  vicomte  dk),  naquit  à  Sedan,  le 
11  septembre,  de  Henri  de  La  Tour,  né  à  Sedan  lui  aussi,  et  de  Elisabeth  de 
Nassau.  L'un  des  hommes  ih*  guerre  les  plus  illustres  de  la  France  et  même 
du  monde  entier.  Ce  nom  seul  de  Turenne  nous  <lispense  de  faire  une  biogra- 
phie, les  victoires  de  ce  grand  capitaine  appartenant  plus  encore  à  notre  his- 
toire nationale  qu'à  notre  histoire  locale. 


—  131  — 

VASSELIER  (JosKPHj,  né  à  Kocroi  en  173o,  mort  à  Lyon  en  1798.  Fut  un  des 
grands  amis  de  Voltaire  et  cultiva  les  leltres  «  on  amateur  »,  satisfait  du  seul 
suffrage  de  ses  intimes.  A  laissé  :  EpUre  sur  la  Pair  ;  —  Poi^slcs,  avec  portrait 
de  Tauleur;  — MtHanfjcs  :  contes  et  chansons. 

VASSECU  (JosL'K  Le),  né  à  Sedan  en  1620;  pasteur  de  l'église  réfornié<'  de 
Ciivonne;  professeur  d'hébreu.  Son  amitié  avec  Fabert.  gouverneur  de  Sedan, 
fut  légendaire.  Laissait,  notamment,  une  :  Grammadca  hebrœa. 

VIELA.NDE  (.Michkl),  né  à  Maure  en  1707.  Fit  de  1792  à  1796  les  campagnes 
à  l'armée  du  Rhin.  Se  distingua  dans  la  retraite  du  Palatinat,  au  siôge  de  la 
tète  du  pont  de  Manheim  et  de  Khel  où  il  fut  un  des  premiers  (jui  s'élancè- 
rent dans  les  retranchements  ennemis.  Le  29  mars  1800,  il  commandait  un 
bataillon  lorsque  furent  prises  les  hauteurs  de  Saint-Jacques,  en  Ligurie.  Alors 
blessé  grièvement,  il  est  fait  colonel;  prend  part  à  la  bataille  d'iéna,  aux 
campagnes  d'Espagne  et  de  Portugal.  Promu,  en  1810.  général  de  brigade; 
souvent  cité,  pour  ses  actions  d'éclat,  dans  les  «  ordres  du  jour  ».  Etait  fait 
prisonnit-r,  en  1812,  au  siège  de  Badajoz;  et  le  28  avril  1814,  après  deux  ans 
de  forteresse,  rentrait  en  France  où  il  prit  sa  retiaite  en  octobre  1815  «  par 
ancienneté  de  service.  »  Mourut  dans  son  chdteau  de  Brières  le  31  mars  1845. 

VILLELONGUE  (Tristan  de),  né  aux  Alleux  en  1562;  théologien. 

VOULTÉ  (Jean),  né  à  Vandy-sur-Aisne  en  1500;  élégant  poète  latin,  de  quehjue 
réputation  en  son  temps. 

VriBEHT  (Robert),  né  à  Rethel  en  1743.  Publiait  :  Opinion  sur  Louis  XVI; 
opinion  qui  le  fit  décapiter. 

WASSINGHAC.  Les  de  Wassinghac.  seigneurs  d'Imécourt,  se  fixèrent  à  Sedan 
à  la  suite  de  Henri  de  IxiTour,  vicomte  deTurenne.  Ils  prirent  leur  nom  actuel 
du  village  d'Imécourt,  canton  de  Buzancy(voir  plus  loin  la  monographie  de  ce 
village).  Ce  fut  une  famille  d'épée.  Rappelons  Jean,  né  à  Sedan  en  1655;  gou- 
verneur de  Montmédy  et  qui  comman<lait  en  1706  une  division  dans  l'armée 
du  maréchal  de  Villars.  —  César-Hector,  lieutenant-général,  mort  en  1743.  — 
Jean-Louis,  maréchal  de  camp,  tué  d'un  coup  de  canon,  en  1704,  au  siège  de 
Venue.  —  Un  de  leurs  descendants,  le  colonel  d'Imécourt,  commande  actuel- 
lement à  Vouziers  le  3«  cuirassiers.  (Consulter  :  la  Chronoloi/ie  nnlitairr,  de 
Pinard  ;  le  Dictionnaire  des  Gf'n&raïuc  fraw^ais,  et  l'Histoire  r/énMofjique  des 
Pairs  de  France,  par  de  Courcelles.) 

WILBAULT  (Nicolas),  né  h  ChcVteau-Porcien  en  1686.  —  WILBAULT  (Jacques), 
son  neveu,  né  à  Chdteau-Porcien  en  1729;  peintres,  tous  deux,  encore  fort 
estimés.  —  Voir  dans  le  volume  :  Réunion  de  la  Société  des  Beaux- Arts,  année  1886, 
un  article  de  M.  Jadart  :  «  Nicolas  et  Jacques  Wilbault,  peintres  français  du 
XVIII*  siècle.  » 

YVES,  peintre  obscur,  né  à  Maubert-Fontaine  en  1660;  membre  de  l'Aca- 
démie de  peinture,  bien  qu'aucune  de  s^s  productions  «  puisse  justifier  le  choix 
de  cette  compagnie,  >»  nous  avoue  son  biographe. 


-^k*:^ 


—  134  - 

Art  i(  ('riti'itte,  au  yafioitfiL  à  1.»  Vv'  th*iiiuU\  Fut,  pendanl  six  années,  cri- 
tiqut*  musical  du  Jour;  est  actuciicnicnt  1<'  rnti(|uc  musical  d#^  la  H^vue  hUtuche 
et  «lu  l'ri  tif"  hiria.  AultMir  d«'  plusieurs  |u**rrs  :  Hrllr-I^rfitt',  comédie,  et  .4 iJififi/iE 
rttrnch.  paiilominH'-pai'fxlie  en  lroi<  UiMeaux.  musique  d'André  Messager, 
repre^enlés  avrc  <urrès  au  Tln'àlp'-Lilue  ;  —  Coup  *U'  S^juncitt;  coniétiie  jouée 
à  la  liodiniere  :  -  ...  ICt  Cnntrtit.  coiiiédi«';  Irs  Y/filh's  Uiufs,  scène  réaliste: 
(7/4t'  '//'  ///«s.  revue  imi  iU'ii\  acles,  «mi  collahoratiriii  av«'C  Clairvilie  :  ces  trois 
pièces  repiés»Mih*es  au  c«'rcle  Vr»lne\  ;  —  t'Uvuretu-  Pt'rh*'ur,  au  cirque  Molier. 
A  un  «Iranie  Ivriquc  en  trois  aed's  el  quatre  laMeaux.  en  collaboration  arec 
Louis  <iallet,  musique  de  (ieor;:e>  Hue,  leru  a  l'Opéra-Coniiffue:  litre  :  Yamm 
l<:  IViiifur.  Possède  v\\  fjorleleuille  :  Mt'inl'uint  dWmotd-,  Imllet:  1  hyun-Turtuffe, 
pantomime;  //'  ('itwiiihil  llumnni,  vaudeville;  /#•  Ft'/s  Ksip'-on,  drame;  une  Partie 
ik  Hilhnfi,  cnniédie;  /♦■  l^nurhniii',  paulonjinie;  luronsitlahlef,  pantomime;  i*rt>- 
mrthi'r,  tiaji<'*die  lvri(|Ui*  en  tinis  aele>,  m  collaboration  avec  Jules  Mérv  ;  Wc. 

I)hO.\lAUT  Ko.,  né  à  divel  on  ix3i>.  Ingénieur  civil.  .\ut«'ur  de.  notamment  : 
TraUr  thrort'f/ur  ti  pmCu^tw  sur  l'iu/jlnihitton  (U's  Mufteivs  n'-stnrusi'fi  provenant 
du  jyiii  mnritinu':  —  Efiiiira  sur  h's  Lun>i''s  */•'  ///  (%iisn„jHt\  édité  par  le  Petit 
Ardnntiih  ;  -  -  i'Ufilistttidn  dfs  lirufffrrs  drs  Ijnuirs  ;  —  {Jai'tfpirs  Vt'n'tf'S,  «  œuvre 
po)Mjlaire  et  pliilosiqdiitfue  •>.  —  Sa  s«j'ur.  M"**  veuve  CAHl'EL,  a  écrit  quel- 
ques a^'réaldes  nouvelles  et,  entre  autres  :  Seû/rs  d'autan:  —  M'''inoires  d'une 
Souris. 

KA(i()T  Kc(;k\K  ,  né  à  Mazernv.  Ancien  élevé  de  l'Institut  national  agrono- 
mique. Auleur  d»*  plusieurs  oiivratres  af^ricfdes,  f»armi  lesquels  :  la  Penne  *.U'  la 
Hante-Maison:  —  liaidr  rl'''ntrntain'  fjonr  Cemplui  des  Ennrais  rhimlffue$;  ce 
volume  en  collal>oralio:i  aver  .M.  Kikvkt,  professeur  départemental  d'agricullure 
des  Ardennes. 

tîAILLY  DK  TAl'ltl.NKS  ((jiahli>;,  né  a  (iliarleville  en  \H"Ù.  Divers  articles 
dans  la  lO'vae  d''s  Dru-r-Moudi-s  et  dans  la  lirrue  hcbdamadaim:  —  Voyage  au 
Canada,  couronné  par  IWcadémie  française,  l'réjiaro  en  ce  moment  une  étude 
historique  dont  le  litre  serait  :  l'Ahifr  tk  ynt/nd,  le  Sirr  d*i  Comy  et  la  C«îi- 
muiw  fie  Laon  'scènes  de  la  vie  religieuse,  féodale  et  populaire  au  commence- 
ment du  dr»uzième  siècle). 

<i()KFAUT  .Nicolas),  né  à  IJulson  en  184<».  (Collaborateur  à  la  lievne  fie  Cham^ 
patjnr  rt  df  lirt'r  et  à  la  Krvue  histarif/ar  anlranaific.  A  éciit  noUimment  :  Notice 
$nr  h'  Cantnn  dv  liaamnrt  :  —  Histoire  de  la  Ville  et  du  Pays  de  Mouzon:  — 
Glossaii'e  du  Mouzonuais. 

(iUKILLOT  (OcTAVK',  né  à  Vonziers  le  ()  mars  ts:>4.  Médecin  et  historien. 
Liuréat  de  l'Instilut.  Comme  lii>torien  a  publié  :  Corvisarl  et  yapolf}on:  — 
Les  Mazeu.r,  vhirurijien  n'unois  ;  —  Mol  ire  sur  le  Prieur-'  de  (-nry:  —  Dictons  île 
Varrondisscwenl  de  Vnuziers. 

m  HKHT  iLuciK.N  .  né  au  Chesue  le  27  aoiH  18G8.  Elu  député  le  H  juin  i8l»7, 
avec  près  de  tO.nnnvoix  de  majorilé;  réélu  le  8  mai  189S.  Auteur  de  plusieurs 
ouvrages  littéraires,  notamment  :  Mes  Heures  folles:  — En  attendant  mieux;  — 
Hinu'S  d'amour  et  d'rpf'e:  --  Héhabilitation ;  —  Conte  j)Our  un  Petit  Roi;  —  la 
L^^ijendi'  du  t'hampui/ne:  —  Missel  pour  les  jolies  Païennes;  —  A  se  détordre. 
A  écrit  aussi  divers  intéressant**  Mémoires  :  ///  Question  roloniale  : —  Tomlouctùu; 
—  Au  Pays  noir;  —  la  Trirolonisation  snus  la  troisicnte  W-publi({ue. 

IIULOT  i)K  COLLAHT  (Baron  Julks),  né  à  Cliarleville,  juin  i83H.  Membre  de 
la  Société  archéologique  de  la  Loire-Inférieure.  A  beaucoup  voyagé  dans  les 
Antilles  el  prépare,  en  ce  moment,  un  Dietiommive  yt^nniloyique  et  nobiliaire 


—  135  — 

des  Famiiles  de  la  Martinique.  Auteur  de  nombreux  articles  dans  diverses  revues. 
A  édité  les  Souvenirs  militaires  du  (jf^néral  d'artillerie,  baron  Hulol,  son  oncle. 
HUPl.N  (Ebnïîst),  né  et  mort  à  Sedan.  Publiciste.  A  laissé  notamment  deux 
volumes  (Laroche,  éditeur)  :  A  Travers  le  Sedan  d'hier. 

JADART  (Henri),  né  à  Rethel,  novembre  1847.  Conservateur  du  musée  à 
Reims,  bibliothécaire  de  cette  ville.  Ecrit  surtout  des  études  d'histoire  locale  : 
Jeanne  Darc  à  Reims;  —  liobert  de  Sorbon;  —  Recherches  sur  le  Village  natal  et 
la  Fcunille  du  chancelier  Gerson;  —  la  Maison  natale  de  Mabillon.  De  nombreux 
articles  dans  les  Almanachs  Matot-Braine;  plusieurs  mémoires,  brochures  ou 
volumes  ayant  trait  à  l'Histoire  de  l'arrondissement  de  Rethel,  notamment 
dans  la  Revue  historique  ardennaise, 

JAILLOT  (Louis),  né  à  Mouzon  en  1825  :  Recherches  sur  l'Abbaye  de  Chèhèry. 

JENNEPLN  (Alfred),  né  à  Girondelle  en  1838  :  Histoire  de  Maubeuf/e. 

JOLY  (J.-B.j,  né  à  Vrigne-aux-Bois  en  1827.  Fut  conservateur  de  la  biblio- 
thèque d'Alençon.  Nombreux  articles  dans  la  Revue  de  Benoit  Malon;  —  la  Revi- 
vision  de  la  Constitution. 

» 

KERST  (Léon),  né  à  Rocroi  en  1846.  Avocat  et  journaliste,  notamment  à 
la  Presse,  au  Voltaire;  rédacteur  en  chef  du  Journal  illustré.  Critique  drama- 
tique et  musical  au  Petit  Journal. 

LAiNCEREAU  (Edouard),  né  à  Sedan,  27  juin  1819.  Orientaliste.  Auteur  de 
publications  très  appréciées  dans  le  monde  savant.  Par  exemple  :  Chrestomathie 
hindie  et  hindouie;  —  l'Hitopadesa,  dont  il  donnait  une  nouvelle  édition,  devenue 
classique,  sous  ce  titre  :  le  Pantchatantra. 

L.ARTIGUE  (Jules),  né  en  1836  d'une  famille  originaire  de  Givet.  Inspecteur 
adjoint  des  forêts.  Conseiller  général  et,  pendant  plus  de  vingt  années,  maire 
de  Givet.  Ecrivit,  en  collaboration  avec  M.  Le  Catt,  une  Histoire  de  Givet,  inté- 
ressante mais  trop  sommaire  en  ce  qui  concerne  la  période  révolutionnaire 
et  contemporaine.  Signalons  alors  la  fort  complète  Histoire  régionale  de  Givet, 
par  le  docteur  Beugnies  (Ed.  JoUy,  éditeur). 

LAU.NOIS,  né  à  Rethel  en  1840  :  Monographie  de  l'Abbaye  de  Chaumont-Por- 
eien;  —  Thugny-Trugny  et  ses  dépendances;  —  Etudes  sur  d'anciens  lieux  de 
Sépultures  romaines  et  gallo-romaines. 

LAURENT  (Paul),  né  à  Dommery  en  1866.  Archiviste  dans  le  département 
de  l'Aude,  puis,  actuellement,  dans  les  Ardennes.  Fondateur  et  directeur  de 
la  savante  Revue  historique  ardennaise,  continuant,  ainsi,  la  Revue  commencée 
par  son  prédécesseur,  M.  Sénémaud.  Nombreux  travaux  érudits  d'histoire  locale 
réunis  dans  ses  Variétés  ardennaises.  A  donné  une  excellente  édition  des  Cen- 
turies du  Pays  des  Essuens,  de  dom  Gannkron. 

LECHAT  (H.),  né  à  Auvillers-les-Forges  en  1862.  Professeur  d'archéologie 
à  rUniversité  de  Montpellier.  Fut  élevé  de  l'école  française  d'Athènes  : 
Sépultures  en  tuf  de  l'Acropole  d'Athènes;  —  Terres  cuites  de  Corcyre;  — 
Epidaure,  en  collaboration  avec  M.  Defrasse  et  couronné  par  l'Académie  des 
Beaux-Arts. 

LEROY  (Louis),  né  à  Quatre-Champs  en  octobre  1847.  Professeur  d'histoire 
au  lycée  Janson  de  Sailly  :  la  France  africaine;  —  les  Français  à  Madagascar; 

—  Géographie  générale  de  la  France  et  des  colonies. 

MARY  (Jules),  né  à  Launois  en  1851;  romancier  et  auteur  dramatique.  Fit 
jouer,  entre  autres  pièces,  le  Régiment  et  Roger  la  Honte.  Comme  romancier,  a 
donné,  notamment  :  les  yuits  rouges;  —  les  Pigeonnes;  —  la  Course  au  Bonheur; 

—  le  Roman  d'une  Figurante;  —  les  Faux  Mariages;  —  la  Belle  Ténébreuse;  — 


—  136  — 

Quawl  mcme:  —  /{/  Martjnise  Gahrielle.  Do  nombreux  feuilletons  dans,  notam- 
ment, le  Petit  Jnnnial  et  le  Petit  Pnrisiiti. 

MAZK  (Jules),  né  à  Carignan  en  1865;  publiciste  et  revuiste.  Chargé  de  la 
critique  d'art  tlans  la  (irande  EncycliqMie,  A  écrit  de  nombreuses  nouvelles 
consacrées  surtout  aux  Ardeiines.  A  publié  chez  Ed.  Jolly,  éditeur,  Douze 
Lrf/euft^s  men'eillousea  du  pays  d^Anleiine,  fort  coquet  volume  avec  illustra- 
lions  charmantes  dues  au  crayon  d'artistes  ardennais,  et  imprimé  au  Petit 
Ardennais, 

MEHCIKU  (Nicolas),  né  à  Rethel  en  1821.  Auteur  de  divers  ouvrages  sur  le 
Rethélois.  En  1864,  la  ville  de  Rethel  lui  donnait  une  médaille  d'honneur  pour 
ses  Rpcherchi'S  archi''nlo(/ifjues  locales, 

MONTAriNAC  (Baron  Eliskk  dei,  né  à  Sedan  le  2i  octobre  1834:  docteur  en 
philosophie  de  l'Université  d  léna.  A  publié  notamment  :  Souvenirs  d'un  Voyage 
il  Home;  —  /es  Chevaliers  de  Malte:  —  les  Arts  d*U'nratifs;  —  Lettres  d'un  Soldat 
—  Histoire  des  Templiers;  —  les  Ardeunes  illustrées,  en  collaboration  avec  Jules 
Janin,  l'abbé  Tourneur,  Théophile  (iautior,  Charles  Yriarte,  etc.,  etc. 

NANQIETTE  (Henri),  né  h  Hevin  en  18i->.  Dirigea  longtemps  l'école  Fores- 
tière. Auteur  d'un  Cours  de  Technolot/ie  forestière, 

NICOLE  (Henri),  né  à  Attigny  en  1850.  Curé  doyen  de  Juniville  :  Plan,  relief 
de  Jérusalem  et  des  environs;  —  Jérusalem  ii  travers  les  âges  ;  —  Atlas  géographique 
de  la  liihle, 

NOËL  (Doni  Albert),  né  à  Charleville  en  1830;  bénédictin.  Chancelier  à 
labbave  Saint-Maur  de  (ilanfeuil,  en  Maine-et-Loire.  Un  de  nos  savants  tncon- 
lestés  en  matière  d'histoire  locale  sur  laquelle  il  a  écrit,  et  écrit  encore,  de  fort 
érudites  monographies,  dans  les  journaux  locaux  ou  régionaux.  Quelques-unes 
de  ces  monographies  ont  été  n''uni<*s  en  volumes;  notamment  celles  relatives 
aux  cantons  de  Charleville,  de  Méziéres,  do  Reuuez,  de  Signy-le-Pctit, 

PAQUET  (Henrii,  né  à  Charleville  le  29  septembre  1845;  avocat,  mais  surtout 
historien  :  Sin^ples  Mutes  prises  pendant  le  siètje  de  Paris;  —  Dictionnaire  des 
Grands  et  des  l*etits  Hommes  de  mon  temps; —  Histoire  de  Woippy,  prés  Metz;  — 
Chauts  populaires  messins  ;  —  Dictionnaire  biotjraphiifue  sur  r Ancien  département 
$k  la  Moselle;  —  Ornitholof/ie  parisienne.  Collabora  longtemps  à  la  Revue  de 
Zwlogie. 

PAUEKIN  (Chéri),  né  à  Mézières  en  1801  ;  avocat.  Poète  souvent  couronné 
par  les  académies  provinciales.  P'crivit  :  Rethel  et  Gerson.  Connu  surtout  par 
les  maimscrits  si  précieux  qu'il  léguait  à  la  ville  de  Hethel. 

PÉCHENAHI)  I  Louis),  né  à  Ces|>unsart  en  1842;  recteur  de  l'Université  catho- 
lique. A  écrit,  notamment  :  Jean  Juvénal  des  Vrsins;  —  De  Reims  it  Jéru- 
salem; —  Histoire  de  la  yeurille-au.r-Tourneurs  ;  —  Histoire  de  Gespunsart, 

PÉCIIENART  (L.;,  né  à  Monthermé  vn  1854;  curé  de  Maubert-Fontaine  : 
te  Domaine  des  Pothées;  —  Histoire  de  i'hflteau-Ref/nault-Bogny.  —  Rappelons 
ici  V Histoire  de  Vireuj--Molhaiii,  par  l'abbé  Antoine;  V Histoire  de  Saint-Loup- 
Terrier,  par  labbé  Alexandre;  la  Monographie  de  Tourteron,  par  l'abbé  Haizeaux. 

PELLOT  iV\LiL',  né  le  22  mai  1854  à  Rertoncourt;  héraldiste;  s'occupe  parti- 
culiéivnient  d'histoire  locab'.  OEuvros  principales  :  Madré  Robert  de  Sorbon  et 
te  Village  de  Sorbon  ;  —  les  Droits  seigneuriau.r  des  Seigneurs  de  Sorbon  au 
seiziénte  sirrlr  ;  —  Jean  Fleur  y,  curé  d'iges;  —  Cartulaire  du  Prieuré  de  Lon- 
gueau  :  —  Inventaire  des  Chartes  de  Vidtbaye  de  Chartreure. 

PIIILIPPOTEAUX  (Augi'ste;,  né  à  Sedan  en  18^7;  avocat.  A  publié  :  Co/Zccfio» 
de  Doraments  rares  ou  inédits  eonrernant  rHistoire  de  Sedan. 

PIEHQUIN  (Louiss  né  à  Séeheval,  mort  en  1840.  Appartint  à  l'abbaye  d'Hart- 
villers,  près  Reims.  A  éciil  une  Histoire  de  Givel  en  trois  volumes. 


—  137  — 

PIERQUIN  (Louis),  né  ù  Charleville  «n  1856.  Auteur  du  recueil  de  poésies 
intilulé  :  Vieilles  Lunes,  A  écrit,  en  collaboration  avec  M.  Leblond,  professeur 
de  philosophie  au  lycée  de  Charleville,  un  volume  sur  la  retraite,  à  Thin-le- 
Moulier,  de  Pache,  ministre  de  la  guerre  en  1792  et  maire  de  Paris  sous  la 
Terreur  (Ed.  Jolly,  éditeur). 

POIRIER  (Jules),  né  à  Charleville  :  le  Siéye  de  Méziéres  en  1815; —  Investis- 
sement et  bombardement  de  Méziéres  en  1870, 

PUISIEUX  (Ernest),  né  à  Vouziers  en  1845  :  Vie  et  Lettres  de  Mn7isci(/ncur  de 
Prilly,  ihéque  tle  ChdlonSy  trois  volumes. 

RICHEBÉ  (Léon),  né  à  Vouziers  le  G  avril  1862;  avocat,  archiviste,  paléo- 
l^raphe.  Ouvrages  pricipaux  :  Essdi  sur  le  Régime  financier  de  la  Flandre;  — 
l'Art  héraldique  à  r Exposition  de  1839  ;  —  Armoiries  et  Décorations, 

ROUY  (Hknry),  né  à  Sedan  en  IS.'iO;  industriel.  A  écrit,  entie  autres  volumes  : 
Sedan  pendant  la  f/ucrre  et  Vnrvupatinn;  —  Fabrrt,  tjoaverneur  de  Sed<in;  — 
Histoire  de  Sedan  à  l'usa f/c  de  la  Jeunesse;  —  Histoire  de  la  Dentelle  à  Sedan, 

SÉCHERET  (Victor),  né  à  HaraucourI  ;  directeur  d'école  primaire  à  Char- 
ville  :  Histoire  ehronolof/ique  de  Balan;  —  Etudes  historiques  sur  Raueourt, 
Haraucourt  et  la  région  avoisinante, 

TALNE  (Hvp.j,  né  à  Vouziers  en  1820.  Un  de  nos  Ardeniiais  les  plus  illustres. 
Historien,  philosophe,  littérateur;  membre  de  l'Académie  française.  Ouvrages 
principaux  :  La  Fontaine  et  ses  Fables;  —  De  r Intelligence;  —  Essai  sur  Tite- 
Live;  —  Voyage  aux  Pyrénées;  —  Notes  sur  Paris;  —  Voyage  en  Italie; —  Nntes 
sur  r Angleterre;  —  le  Positivisme  anglais;  —  De  l'Idéal  dans  l'Art;  —  et  sur- 
tout les  Origines  de  la  France  contemporaine  (cinq  volumes),  ouvrage  qui, 
devant  la  Postérité,  restera,  avec  sa  remarquable  Histoire  de  la  Littérature 
anglaise,  comme  la  manifestation  la  plus  parfaite  de  cette  belle  intelligence. 

VLNCENT  (Docteur  Henri),  né  à  Vouziers  en  183t.  Son  principal  ouvrage, 
très  remarqué  par  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  a  pour  titre  : 
Inscriptions  anciennes  de  l'ArrondisseiNent  de  Vouziers. 

WARGMES-HULOT  (Constant),  né  h  Charleville  en  1823;  ancien  président 
du  Tribunal  de  commerce  de  Charleville.  A  publié  à  la  librairie  Ed.  JoUy, 
en  collaboration  avec  P.  Paquier,  professeur  au  lycée  de  Douai,  un  Cours  de 
ComptaHlité  très  estimé. 

WATRIN  (Alfred-Narcisse),  né  à  Haulmé  en  1848;  contrôleur  principal  des 
mines.  A  publié,  à  la  librairie  Ed.  Jolly,  un  ouvrage  in-8°  :  les  Ardoisières  des 
Ardennes,  et  une  brochure  :  la  Grotte  de  Mirhet. 


II.    HOMMES    DE    GUERRE. 

CH.\NZY  (Alfred),  né  à  Nouart  le  18  mars  1S23.  D'aboid  mousso  sur  le 
Neptune  que  commandait  le  contre-amiral  La  Lande.  Entiv  à  Saint-Cyr,  en 
sort  avec  le  n°  25  ;  est  alors,  le  l*"*octobr«*  18i3,  envoyé  comme  sous-lieutenant 
de  zouaves,  en  Afriqu(».  Fait,  en  qualité  de  capitaine,  la  campagne  d'Italie;  en 
qualité  de  lieutenanl-crdonel,  la  campagne  de  Syrie,  Revient  en  Algérie,  comme 
colonel,  on,  de  180i  à  1870,  il  guerroya,  refoulant  une  formidable  invasion 
des  Oulad-Sidi-Cheikh.  Est  appelé  en  France  par  Cambetla  pour  créer  une 
armée  :  l'armée  de  la  Loire,  dont  il  a  raconté  les  héroïsmes  dans  son  livre  : 
la  Deuxième  Armée  de  la  Loire,  Nommé  par  les  Ardennes,  en  1871,  membre  de 


—  138  — 

l'AsseinbUMî  nationale,  n'avait  échappé  pendant  la  Commune,  qu'avec  peine, 
à  la  mort  qui  frappa  los  fiénéraux  ClémtMit  Thomas  et  Lecomte.  Le  !«'  sep- 
tembre 1872,  nommé  commandant  (\u  7*  corps  d'armée  à  Tours;  le  4  juin  1873, 
nommé  f^ouvorneur  général  de  l'Algérie.  Sénateur  inamovible  après  la  Consti- 
tution de  1875.  Envoyé  [)ar  h*  président  Jules  (irévv  comme  ambassadeur  à 
Saint-Pétersbourg.  Mourut  le  o  jaiivi<'r  1883,  à  ChîUons,  où  il  comaiandait  le 
G*  corps  d'armée. 

COÛUET,  né  a  Villers-devant-le-Thoui*  en  1823.  Mort  en  1882  inspecteur 
général  des  troupes  de  la  marine. 

DÉUUÉ,  né  à  Marcq-sous-Bourpq  ;  lieulenant-colonel  en  retraite.  Fut  direc- 
teur de  l'école  de  Joinville  ;  est  l'inventeur  du  sabre  droit  dont  se  sert  la  cava- 
leiie  —  invention  que  lui  cont<'stenl,  à  tort,  les  Allemands.  A  publié  plusieurs 
volumes,  notaninn^nt  une  étude  très  remarquée  sur  le  Service  mUUaire  de 
deiLc  a  un. 

liAND,  né  il  Charleville  en  1820;  général  de  division. 

(iOSSÉ  DK  SEKLAY  (Eugène),  né  à  Méziéres.  .Nommé,  en  1847,  général  de 
brigade. 

(iUISOT  ^^Pai  l)»  "<^  ^  Auvillers-les-Forges  en  1839.  Commanda  la  19»  division 
d'iniaiiterie  à  Uome;  général  de  division. 

kUANTZ  (Emilk),  né  à  Givet  le  29  décembre  1821;  amiral.  Commanda  l'es- 
cadre d'évolution.  Pendant  le  siège  de  Paris,  commandait  le  fort  d'Ivry;  gou- 
verneur intérimaire  de  la  Cocbinchine.  Fut  trois  fois  ministre  de  la  guerre. 
A  écrit  :  Ei'^menls  île  la  Théorie  du  navire.  —  Son  cousin  KRANTZ  (J.-B.),  né  à 
Givtft  en  1817;  ingénieur  des  ponts  et  chaussées;  commissaire  de  l'Exposition 
de  Paris  en  1878;  mori  en  mars  1899. 

LALLEMAND,  né  à  Eteignières.  Fit  la  campagne  de  Kabylie.  Sa  belle  con- 
duite a  Malakotl'  lui  valut  le  grade  de  lieutenant -colonel.  Commandait  la 
division  d'Aumale  en  Algérie,  lorsqu'éclala  la  guerre  contre  la  Prusse.  11 
demandait  à  rentrer  en  France,  mais  n'obtint  pas  cette  autorisation.  «  Hélas, 
disait-il,  je  n'ai  jamais  ambitionné  (|u'une  chose,  on  me  la  refuse!  »  Pourtant, 
en  octobre,  on  lui  fit  savoir  (juil  était  nommé  chef  d'état-major  du  16*  corps 
en  formation.  II  télégraphia  :  «  J'accepte  tout  emploi  que  vous  voudrez  me  don- 
ner à  l'armée,  vous  comblez  mes  vœux.  »»  .Nommé  général  de  division  en  1871, 
après  le  combat  de  Marchenoir.  La  guerre  terminée,  il  revint  en  AfriqMe  et  se 
distingua  dans  sa  campagne  de  Kabylie.  liappelé  en  France,  commanda  succes- 
sivement les  11«,  15«  et  l«'  corps  d'armée.  .Nommé  inspecteur  de  nos  grandes 
écoles  militaires.  Admis  à  la  letraite,  revint  à  Eteignières,  son  pays  natal,  où, 
en  1893,  il  mourut.  (Voir,  dans  Hn:ue  hlsl(trii/ae  ardeiinaise,  une  fort  intéres- 
sante biographie  du  général  Lallemand,  par  .Arthur  Chuqukt.) 

LALLEM.\>'TS  (Joski'h),  né  à  Fleigneux  le  1.^  juillet  1831.  Appartint  à  l'artil- 
lerie de  marine.  S<»  signalait  à  la  laïadeloupe  l(>rs(|ue  fut  incendiée  la  caserne 
d'infanterie.  Perfectionna  les  appareils  qui  produisent  les  feux  télégraphiques 
marins  dits  :  «  feux  Coston  ». 

LAMY,  né  à  Eteignières  en  1820;  général. 

LEFOHT  (Hk.nrij,  né  à  Charleville;  général.  Commande  actuellement  le  génie 
de  la  20'  région,  à  Nancy. 

LFCUA.ND,  né  à  Vouziers  en  183.');  général. 

MON.  11  y  eut  trois  g^'néraux  Lion  :  Uik  .don.né  LION,  né  à  Morialmé  (10  kilo- 
mètres de  NValcourt),  le  28  octobre  1771,  et  qui  fut  le  père  de  Léopold  et  de 
EuGE.NE  LIO.N,  tous  deux  généraux,  nés  à  (iivet  :  le  premier  en  février  1804, 


—  139  — 

mort  à  !*ôU^ues-los-Kaiix  le  \'S  soptenihre  1871;  le  second  en  avril  180<».  mort 
le  24  iioiU  1880,  h  Paris,  dans  la  maison  de  santé  des  Frères  Saint-Jean-de- 
Dieii.  La  Revue  historique  ardennai^e,  juillet-août  1878,  a  publié  la  vie  de  ces 
trois  j^énéraux,  écrite  par  M.  Arthur  Chuqukt. 

MATHIEU  (Charles),  né  à  Vouziers,  octobre  1828.  Accompagnait  à  Tours  le 
gouvernement  de  la  Défense  nationale,  et  pendant  la  guerre  assura  tous  les 
services  de  l'artillerie  pour  les  armées  de  la  Loire  et  du  Nord.  En  1882,  com- 
mandant du  27*  régiment  d'artillerie.  En  1883,  nommé  général  de  brigade. 
S'occupa  tout  particulièrement  alors  de  renouveler  le  matériel  nécessaire  à 
l'artillerie,  dont  il  fut  nommé  le  directeur.  Inspecteur  des  manufactures 
d'armes;  vice-président  de  la  Commission  militaire  des  chemins  de  fer.  En 
novembre  1893,  admis  dans  le  cadre  de  réserve,  puis  nommé  administrateur 
des  chemins  de  fer  du  Midi. 

MECQUENEM  (de),  né  au  Chesne  en  1828;  général. 

MONTAGNAC  (Lucien  dk),  né  à  Pouru-aux-Bois  en  1803.  Mourut  lieutenant 
en  Algérie,  non  loin  du  marabout  de  Sidi-Brahim,  au  cours  d'une  expédition 
contre  Abd-el-Kader. 

MLNJEBS,  né  à  Charleville  en  1826;  général. 

NOIZET  (François-Joseph),  originaire  dune  famille  ardennaise,  né  le  17  jan- 
vier 1792  et  mort  à  Charleville  le  27  avril  1885.  Prit  part  aux  deux  dernières 
campagnes  du  premier  Empire  :  celles  de  1813  en  Poméranie,  en  Lithuanie  et 
en  Saxe,  et  enfin  la  campagne  de  France  (1814).  Le  8  octobre  182,'),  attaché  à 
l'état-major  de  l'école  d'Application  de  Metz,  ayant  été  nommé  «  professeur  de 
fortification  permanente  d'attaque  et  de  défense  de  places  >».  Le  28  juillet  1840, 
promu  colonel.  Rappelé  à  Paris,  fut  alors  directeur  adjoint  des  fortifications 
de  Paris  sur  la  rive  gauche.  Cénéral  de  brigade  le  28  décembre  1840;  général 
de  division  le  22  décembre  1851,  alors  qu'il  était  «  membre  de  la  Commission 
mixte  des  travaux  publics  et  du  Conseil  de  perfectionnement  de  l'école  Poly- 
technique ».  A  laissé,  entre  autres  ouvrages  :  Mémoires  sur  le  S(minamhulisme  et 
le  Mufjnètisme  animal;  —  Etudes  ^philosophiques  (1804);  —  Principes  de  fortifica- 
tions (1859). 

PARLIER,  né  à  Gué-d'Ilossus  en  1827;  général. 
PETIT,  né  à  Poix-Terron  en  1815;  général. 

REGNERY,  né  à  Dom-le-Mesnil  en  1842;  colonel.  Auteur  de  :  Travaux  d'In- 
vestissement extkutés  par  les  anw^es  allemandes  autour  de  Paris,  sept  volumes 
et  sept  volumes  de  planches. 

TITEL'X  (Eugène),  né  à  Aiglemont  le  11  décembre  1838;  professeur  à  l'école 
supérieure  de  Guerre;  huit  campagnes  dont  deux  en  Italieet  quatre  en  Algérie. 
Colonel,  peintre  et  historien.  Au  nombre  de  ses  tableaux,  nous  citerons  : 
Visite  au  Musée  d'artillerie;  —  Trompette  de  Cuirassiers;  —  le  (vénérai  Marguc- 
rilte  à  Floinff; —  Popote  awr  r/randes  manœuvres;  —  Forf/e  j'i  l'(^cole  Militaire, 
A  écrit,  notamment  :  Histoire  de  la  Maison  militaire  du  Roi,  couronné  par  l'Aca- 
démie française;  —  Historique  et  Uniformes  de  t'armt^c  française;  —  Histoire 
générale  fie  la  Cavalerie  ;  —  Histnire  de  /  'école  de  Saint-Cyr. 

WAUTHIER,  né  et  mort  à  Eteignières;  commandant  de  gendarmerie.  A  laissé 
divers  opuscules  concernant  l'Histoire  locale  et  une  fort  curieuse  ccdiection  de 
médailles. 


140  — 


III.    JURISCONSULTES. 


HAII.LY  i  Ai'g.-Arth.s  m*  h  Xovioii-Porcien  le  26  avril  1847;  juge  de  paix  à 
Sceaux.  Aul<'ur  de  :  Ira  Vanf/cs  locfiiw  dans  le  canton  dv  Reims, 

HRr.NKT  E.-J.\  n«>  à  M^zières  le  7  d«'*cenibro  1363.  A  écrit  :  Transmission 
du  Vidrint'dne;  —  Diffrrvntvs  formes  de  Vaidionnement  en  droit  romain. 

COLLINET  (J.-P.j,  ni'  à  Sedan  le  2  janvier  1869;  professeur  a^'régé  à  la 
Faeullé  de  droit  de  Lille  :  Etude  sur  la  Saisie  iirivée ;  —  Sedan  il  y  a  cent  ans; 
—  Molice  sur  le  Cartulaire  municipal  de  Mttuzun  ;  —  d*ini[M>rtants  articles  d'His- 
toire locale  à  la  ïlevue  d\\nlenne  et  dWnjonne  dont  il  est  le  secrétaire  général. 
Pré'pare  un  travail  sur  les  Anciennes  Chartes  des  franchises  ardennaises, 

KAYNOT  ;Lkmn\  né  à  Hetliel  le  20  décembre  1832;  conseillera  la  Cour  d*appel 
de  Paris.  Auteur  de  :  r Appel,  ses  Oriyines  et  snn  Histoire. 

(ilI.LKT  Kmilk),  né  a  Mézières  le  11  septembre  18 W):  docteur  en  droit.  Suc- 
cessiv»'ment  jiij^e  au  Tribuniil  civil  de  Rocrni,  de  Sedan  et  de  Charleville: 
cons«*iller  a  la  (lour  de  Nancy;  vice-président  du  Tribunal  civil  de  la  Seine; 
maintenant  président  de  cbandue  a  la  Cour  tlappel  de  Paris.  Un  de  nos  plus 
distingués  lé;îistes.  A  écrit,  dans  la  lieriie  pratupte  de  Droit  français,  de  très 
remarquables  éludes  juridi(|iies. 

HICIIÊ  iJtlks  1,  né  à  Cbarleville  en  181.'»;  député  à  l'Assemblée  générale  en 
1S49,  puis  au  Corps  législatif  en  1k:)2.  Commissaire  du  gouvernement  en  1866, 
piononçait  un  important  discours  sur  l'extc^nsion  de  la  propriété  littéraire. 
Jurisconsulte,  rut  président  de  la  section  de  b'gislation.  A  ï»nblié  en  1867  un 
travail  cousidi'rable  sur  la  i'<'*roi*me  du  Code  de  procédure  civile.  Henlré  dans 
la  vie  privée  après  le  4  septend>re,  consacra  ses  loisirs  à  racbèvenient  dimpor- 
tanls  travaux  de  législation. 

TCLLIEU  ((iK'»nr;Ks-Jo>KiMi  ,  né  à  Sedan  le  8  mars  18.*)0;  conseiller  à  la  Cour 
de  Douai.  Ecrivit  de  nombreux  ouvrages  relatifs  au  droit  criminel,  notamment  : 
Menieidn  ilc  la  t'tair  d'assises. 

VlKLAHIl  l'PiRiutK  ,  né  à  Hetliel  le  2l)  (b'*cembre  \H'M);  avocat  général  à 
Nancv.  A  écrit  :  l)a  Droit  de  jiUair  et  J':seph  de  Maistre;  —  /'(  H''formti  pt^nale 
au  tptatorziéme  sirrle. 

IV.    HOMMES    POLITIQUES. 

COUNEAC  (Emu.k  .  né  à  Cbarleville  en  !82().  Eondaitavec  son  frère,  COUNEAU 
(Au'HK.n  ,  n»'  à  Cbarleville  et  mort  en  cette  mémt?  ville  en  avril  1886,  l'un  de 
nos  élablissement^  nHMallnr^iques  les  plus  considérables  :  actuellement  usine 
hevilb',  Paillielie,  Eoresl.  M.  Emile  Corn«'au  fut  maire  de  Cbarleville  d'oc- 
tobre ls7*.>  à  février  ISSj  ;  (l-piilt'  des  Artlennes  de  1,SS0  falors  (ju'il  remplaçait 
M.  (iustave  Cailly,  nomm.-  sénateur;  à  18î>3.  (jvait  en  18S()  le  Petd  Ardennais, 
le  journal  le  plus  important  de  l.i  ré^Mon.  Deux  tils  .  Andrt»  Corneau  (voir 
pLBL!ni<rK>  i:t  rKciiM<;n:Ns  ,  «•'  (Jeoi;jes  Corneau  qui  s'occupe  spécialement  de 
quesliiUis  «l'assistance  mutu«'lle. 

Cl'M.N-CDIDALNE  iLvriiK.M  ,  né  à  Sedan  le  tOjuillet  1778.  Fut,  avec Ternaux, 
l'un  (b*  nos  plus  célèbres  manufacluriei's  ard«*nnais  de  draps.  Député  en  1827; 


—  in  — 

vice-président  de  la  Chambre  en  1839;  niinisUv  du  commerce,  de  1840  à  1848. 
Auteur  d'une  «  loi  sur  le  travail  des  enfants  dans  les  manufactures  ».  Ilevenu 
de  Belgique,  où  il  était  exilé,  reprit,  après  1848,  la  direction  de  sa  manufac- 
ture, où  lui  succéda  son  fds,  Charles  CUM>-(iUIDAL\E,  né  à  Sedan  le  8  no- 
vembre 1804,  qui  fut  représentant  des  Ardennes  en  1849,  et  sénateur  en  187G. 

DRI'MEL  (Ernkst),  né  à  Faissault  le  .'i  janvier  1844;  doyen  de  la  Faculté  de 
droit  de  Lille,  où  il  fut  professeur  de  droit  romain.  Fut  conseiller  j^énéral, 
député  et  sénateur  des  Ardennes.  Mort  à  Neuvizy  en  1897. 

GAÏLLY  (Gustavk),  ancien  industriel.  Fut  président  du  Tribunal  de  commerce 
de  Charleville  où  il  naquit  en  janvier  1825.  Fut  questeur  de  la  Chambre  des 
députés  etlun  des  363.  Sénateur  des  Ardennes,  élu  le  4  avril  1880,  en  rempla- 
cement de  M.  (kmin-(iridaine,  décédé. 

(iOBliON  (Clstave),  né  à  Buzancy  le  1.^  juin  1846;  conseiller  général  îles 
Ardennes,  ancien  député.  Quitta  Paris  en  ballon,  pendant  le  siège,  chargé  d'une 
mission  par  le  gouvernement  de  la  Défense  nationale.  Atterrissait  en  Hollande, 
d'où  il  rejoignit  l'armée  du  général  Chanzy.  Directeur  de  l'importante  maison 
industrielle  Godillot. 

LLNAHD  (DÉSIRÉ),  né  à  Givet  en  octobre  1839,  mort  à  Uethel  en  avril  1898; 
ancien  élève  de  l'école  de  ('hAlons,  agriculteur,  sucrier.  D'abord  député,  puis, 
ensuite,  sénateur  des  Ardennes.  Entre  autres  établissements  utiles  dus  à  sa 
générosité  dans  Tarrondissement  de  Uethel,  rappelons  l'école  d'Agriculture  et 
rhospice  de  Saint-Germainmont.  Prit  une  part  active  à  toute  l'élaboration  des 
lois  concernant  les  agriculteurs.  Remplacé  comme  sénateur,  le  19  juillet  1898, 
par  M.  Ch.  Goûtant. 

MONTAGNAC  (J.-Elisée-Andrk  dk),  né  à  Pouru-aux-Bois  en  1808;  député  au 
Corps  législatif  en  1860;  réélu  en  1863  et  en  1869.  Rentré  dans  la  vie  privée 
après  le  4  septembre  1870.  Fabricant  de  draps;  inventa  le  velours  de  laine  qui 
porte  son  nom. 

PHILIPPOTEAUX  (Auguste),  né  à  Sedan  en  1839;  avocat.  Etait  maire  de 
Sedan  en  1870.  Fut  arrêté  par  ordre  de  l'autorité  prussienne,  puis  ne  tardait 
pas  à  être  relâché.  Elu  député  par  l'arrondissement  de  Sedan,  le  8  février  1871. 
Fut  l'un  des  363.  Battu  aux  élections  du  4  octobre  188,')  (scrutin  de  liste). 
Echouait  encore  aux  élections  de  1889  contre  M.  Varlet  et  était  réélu  le 
20  août  1893.  Mourut  à  Sedan  en  189.*).  Fut  l'un  des  vice-présidents  de  la 
Chambre  et  vota  toujours  avec  le  Centre  giuche. 

ROBERT  (Eko.n),  né  à  Vonc(|  en  1813.  Son  grand-père  n^présentait  les 
Ardennes  à  la  Convention.  D'aboid  publiciste  au  Nalional  qui  combattait  vive- 
ment Louis-Philippe.  Fut  élu  représentant  du  peuple  à  l'Assemblée  Constituante 
quand,  en  1848,  la  République  fut  proclamée.  Membre  du  Comité  d'agriculture  ; 
l'un  des  secrétaires  de  l'Assemblée;  se  rangea  parmi  les  adversaires  de  la  poli- 
tique bonapartiste.  Ne  fut  point  réélu.  Maiie  deVoncq  après  le  4  septembre  1S70. 
Aux  élections  de  1872,  les  électeurs,  par  32,600  voix,  lenvoyèient  à  la  Chambre. 
H  vota  pour  la  présidence  de  M.  Tliiers;  se  prononça  contre  le  septennat.  En 
188o,  fut  candidat  du  Centre  gauche.  La  liste  de  ce  parti  —  sur  laquelle  étaient 
portés  :  M.M.  Drumel,  ll,13o  voix;  Lacaille,  7,002;  Léon  Robert,  6,836;  Liès- 
Bodart,  .■),392;  Philippoteaux ,  11,387,  —  échouait  contre  la  liste  républicaine 
radicale,  comprenant  :  MM,  Neveux, 32,114  voix;  Corneau,  31,239;  Fagot,  30,1 12; 
Gobrou,  30,274;  Jacquemart,  29,97.ï  voix. 


-  Ii2     - 

TEHNAL'X  iLouisj,  né  îi  Sodan  lo  8  oclobre  1703,  mort  à  Paris  en  1833.  Dès 
Ykiie  (le  soize  ans,  <liri;!«^ait  liinportante  inaïui facture  drapièro  de  son  père. 
Fut  tour  à  tour,  vi  toujours  à  la  haut»'ur  de  sa  tâche  :  iiiaiiufacturier,  inventeur, 
négociant,  mécanicien,  ma<(islrat.  Napoléon  [«"'  rap|>elait  «  l'inventeur  et  le 
créateur  des  mérinos  et  des  cachemires  français  >».  Khi  député  de  Paris  en  1818 
et  en  1K23.  (jvé  baron  j^ar  Louis  XVIII.  Son  nom  rsl  ^ravé  en  lettres  d'or  sur 
le  palais  de  l'Industrie.  Son  neveu.  MOHTIMKU-TKUNAL'X,  mort  en  1871,  oncle 
de  M.  TKHNAUX-C.OMPA.NS,  député  actuel  pour  l'arrondissement  de  Hethel, 
nous  a  laissé  une  excellente  Wstnin'  tin  Gouvernemmt  de  Juillet. 

TIHMAN  (Loris  ,  né  à  Mézien*s  en  1S37;  secrétaire  f^'énéral  de  la  préfecture 
des  Ardennes  et  conseiller  de  [iréfectun'.  Prélel,  successivement,  des  Ardennes, 
du  Puv-d*'-I)(\me  et  des  Bouches-du-llh(\ne.  Puis  nommé  gouverneur  général 
de  l'Algérie.  Président  de  la  Ciompaguie  divs  Docks  de  Marseille.  Président  du 
conseil  d'a<lminislintion  de  la  t'.ompagnir  de- (Chemins  de  fer  Paris-Lyon-Médi- 
terran»^.'.  Actuellement  sénateur  dos  Ardennes.  Fut,  de  1803  à  la  session  d'août 
de  1808,  président  du  Consj'il  général. 

V.    POÈTES,    ARTISTES    ET    MUSICIENS. 

AGAH  1  Marik-Lko.me  Chahvin,  dite),  née  à  Sedan  en  septembre  1832.  Certains 
dictionnaires  biographicfues  font  naître  faussement  c»'tle  célèbre  tragédienne 
à  Saint-Claude  ou  à  Valence.  Son  acte  de  naissance  porte  :  «  L'an  1832  et  le 
18  septembre,  est  née,  à  Sedan,  Marie-Léonie  Charvin,  fdle  de  Pierre  Charvin, 
maréchal  des  logis  au  8«  régiment  de  chasseurs  à  cheval  en  garnison  à  Sedan 
(âgé  de  trente-deux  ans),  et  de  Marie  Précharet  idix-sept  ans^,  son  épouse.  » 
Agar  mourut  à  Mustapha  (Algérie;,  le  i'.i  aoiM  1801. 

ANTOINK  (Kmilk),  né  à  Charieville  en  1803.  A  signaler,  parmi  ses  recueils 
de  poésies  :  Hnwfels  pour  sa  Gloire;  —  r Archet  aux  Doigts;  —  Chujisons  de 
Cœur,  mises  en  musiijue  par  Legay. 

CAHHF  (CnARLK<\  né  à  Sedan,  célèbre  violoniste.  Mort  à  Saint-Raphaël. 
COMPAS  (Victok),  né  à  Montcy-Saint-Pierre.  L'n  recueil  de  poésies  intitulé  : 
Feuilles  mortes. 

FCZKLLIKR  Lkon),  né  à  Nouzon  en  1870;  publiciste,  poète,  musicien. 
A  composé  i]uelqucs  cantates  et  de  nombreux  airs  de  danse.  Auteur  de  :  Essais 
poHviues;  —  IWrt  de  corn  poser  les  vers. 

liODAUl)  (Amki)Kk\  né  à  Montcy-.Notre-Dame  en  1840,  mort  en  1895  à  Dieppe 
où  il  dirigeait  les  écoles  municipales  de  chaut.  A  composé  des  Cnntates,  des 
Chœurs,  deux  opéras  comiques  :  IfS  lUjou.r  de  Jeannette  et  IWmonr  qui jHisse. 

(iUAMiE.NKli'VF  (Kmilkj,  né  à  Civ(»t  en  1842.  Pseudonyme  :  Emile  Morand 
de  Puech.  Triolets  il  yini;  —  le  Howieau  de  Jeanne:  —  Amrha,  drame. 

m  HKHT  iLouisi,  né  à  Cranilpré  en  1830;  sonnettiste  de  talent.  Un  de  ses 
sonnets  ligure  sur  l'album  de  rimf)ératrice  de  Russie,  au  nombre  des  douze 
sonnets  choisis  parmi  les  plus  délicats  de  notre  époque. 

LEXPKRT  (Cn.),  né  à  Sedan  en  1820  :  le  Grillon;  —  Contes  à  Suzanne;  — 
Nouvelles  Gauloises;  —  Petites  Chansons  le  lomj  de  la  vie. 

MOTTIN  (Paul),  né  à  Mézières  le  10  octobre  1860,  mort  à  Mëzières  en  1898. 
Plusieurs  cantates,  notamment  :  Gloire  it  M'hul;  —  Honneur  à  Bfiyard;  —  le 


—  143  — 

Drapeau  de  Binjni-d;  —  Pouir  la  Patrie,  rli.uïléps  clans  «iiu'l«nies-uno5  de  nos 
solennités  locales.  Laissait  un  recueil  posthume  de  poésies  :   la  Lf/re  en  mains. 

PI.ANÇON  (Pol),  né  à  Fumay.  Appartint  à  l'Académie  nalionale  de  musique. 
rOpéra,  on  il  créait  quelques  rôles  inipoiianls. 

PHIN(".IAL'X  (J.).  né  à  Auboncourt-Vau/.elles  le  j2  mais  1830.  A  composé  de 
nombreux  morceaux  de  musicjue  militaire;  surtout  «les  quadrilles  et  des  valses. 

RIMBAIT)  (Arthur),  né  à  Charleville  en  IK.'ii.  Un  des  poêles  les  plus  cuiieux 
de  notre  époque.  Voyagea  dans  presque  toute  l'Europe.  Visita  IK^çypte,  Java, 
Chypre,  et  séjourna  quelque  temps  en  .\hyssinie  où  il  liait  connaissance  avec 
le  Négus  <*t  le  ras  Makonnen.  Parmi  ses  poésies  les  plus  célèbres,  nous  cite- 
rons :  le  Jialean  irre:  —  Soleil  et  Chair:  —  (V  qui  retient  Nina:  —  les  Aeeron- 
pissemenfs:  —  les  Effarés;  —  la  Rat/e  des  Cf'sar:  —  le  Sonnet  des  Vof/elles. 
Mourut  à  C.harleville,  où  il  est  enterré,  en  novembre  I8*.)l. 

TKSSIEH  fCH.\  néàUelhel  le  27  février  18i9  :  un  Ret/ardau  hiss»':  —  Chants 
du  S^aivevir: —  Satires  et  Epii/rammes; —  Fleurs  d'Automne; —  Sonnets  ii  Flore. 

TUIDÉMY  (Armand),  né  à  Mézières  le  14  septembre  18V3;  musicien.  Fut,  au 
Conservatoire,  élève  de  Massenet.  Obtint  de  nombreux  premiers  prix  dans 
divers  concours  de  composition  musicale.  A  écrit,  notamment  :  Grand  Offer- 
toire sur  0  filil;  —  Cinq  Minutes  en  Ballon,  galop  ;  —  Mes  Anciens  Rêves,  romane»*  ; 
—  0  S^ilutaris;  —  le  Drapeau  de  la  France,  chœur;  —  Marche  pittoresque;  — 
Honneur  à  Bayard,  cantate;  —  nombreux  morceaux  de  danse  détachés;  — la 
Saint- Patrick,  opéra  comique  en  un  acte,  Joué  <à  Mézières  et  à  Charleville  en 
avril  1898.  En  manuscrit,  une  Messe  solennelle,  avec  orchestre. 

VESSERON  ^Henry),  né  à  Sedan  en  1819.  A  publié  :  Odes  d'Horace,  traduites 
en  vers;  —  Anacrf^on,  traduit  en  vers;  —  Chefs-d'œurre  de  la  Scène  ijrecque, 
traduits  en  vers  ;  —  Etudes  et  Souvenirs,  poésies. 


VI.    PEINTRES     ET    SCULPTEURS. 

BAUnOU  (Jean),  né  à  Attigny  en  1838;  sculpteur  :  l* Enfant  au  Hochet;  — 
A  bon  Chat  bon  Rai, 

BLANGARLN  (Er.),  né  à  (iivet  en  1843;  élève  de  Cabanel.  A  exposé  au  Salon 
de  i899  :  Visite  à  l'atelier  de  M.  M'auters;  —  Judith. 

BOMN  (J.-B.),  né  à  Charleville  en  1837;  sculpteur.  A  exposé  au  Salon  de 
i866  :  Bouquet  de  cire, 

BHI.NCOURT  :He.\ri),  né  à  Donchery  en  l8:io.  A  exposé  au  Salon  de  1882  : 
Portrait  de  M.  Brame,  buste  marbre. 

CATTIER  (P.-A.),  né  à  Charleville  en  1830;  sculpteur.  A  exposé  au  Salon  de 
1863  :  Après  la  Bataille,  groupe  en  plâtre  qui  lui  valut  une  mention  honorable; 
au  Salon  de  1867  :  Bogduonat,  chef  des  Sereiens  (projet  de  décoration  pour  l'une 
des  portes  des  fortifications  d'.Vnversi. 

CHAUCHET  (Charlotte),  née  à  Charleville  en  1878.  A  exposé  dans  divers 
Salons  de  fort  jolis  tableaux  ;  Scènes  iV intérieur;  —  Portraits;  —  Fleurs;  — 
Natures  mortes, 

COCHAUX  (M™*  Cl.),  née  à  Vrigne-aux-Bois.  Plus  spécialement  peintre  de 
nature  morte.  Plusieurs  fois  reçue  au  Salon. 

COLI-E  (ALiMioysE),  né  à  Charlevilb;  en  I8:i7;  sculpteur.  .V  plusieurs  fois 
exposé  au  Salon.  <JEuvres  principales  :  le  Temps  et  l* Amour;  —  l'Enfant  pro- 


—  lu  - 

dUjue.  :  —  Oi'pht'f  mourant;  —  En  Grève;  —  Cdrinm  ;  —  Combat  de  Coq^  ;  —  Job; 

—  liitsfe  d*'  Jean  Mei/rac;  —  de  nombreux  bustes  et  de  nombreux  médaillons;  — 
lu  Statur  tir  Ciiarlra  dt^  (jonzaffiir  sur  la  fontaine  de  la  place  Ducale;  les  sou- 
bassements sont  de  M.  KIvsée  Petitfils,  architecte  vover,  né  à  Fiarbv. 

('.Ol'RBOlN  i François-,  né  à  (ihaumont-Porcien  en  18G5;  graveur.  A  exposé 
au  Salon  de  1887. 

COIJVELKT  (J.-B.i,  né  à  Gliarleville  en  1772,  et  mort  à  Mézières  en  1830. 
De  nombreux  portraits. —  Son  lils,  COl'VKLKT  (  AnoLrnE),  né  à  Charleville  en  1802, 
mort  au  Havre  en  1867:  surtout,  peintre  de  marine.  (Hùivres  principales  :  un 
Dimanrhe  matin  t»n  liretayne  ;  —  Vue  da  Tn'port  ;  —  Saint-Jean  d*Ulloa  ;  — 
llaltr  prt-s  Smi/rn»';  —  le  dur  ;  —  hànte  du  S'''rail  à  Constant innple ;  —  Vne  du 
port  de  Marseille;  —  Vue  du  Port  tif  liordeau.r;  —  Halte  le  lony  du  Mil;  —  une 
lianpte  dans  h'  dHroit  îles  Dardanellrs, 

CUKPAl  X  (Kvi.),  né  à  (Miarleville  en  1828;  graveur.  A  exposé  au  Salon  «le 
1808  :  Ascanio  et  la  Heine  Maujot  ;  au  Salon  de  180Î*  et  de  1870,  de  nonibi'euses 
gravures. 

C.UOISY  (Ahistidk).  né  à  Fagnon  en  1840.  Obtint  en  1863  le  second  grand 
prix  de;  Home,  b*  sujet  imposé  était  :  yisus  et  Euryale,  Œuvres  principales  : 
la  Prière  d'Abel;  —  Franroise  de  Rimini;  —  le  Moissonneur  ;  —  le  yid,  qui  lui 
valut,  au  Salon  de  1882,  une  seconde  médaille,  (»t  se  trouve  au  musée  du  Luxem- 
bourg: —  b»s  Statues  de  Chanzy  à  Buzancy  et  à  Nouart;  —  de  Mèhul  a  Givet  ;  — 
de  liayard  a  Mézières  ;  —  le  Monumrnt  au.r  Morts  île  4810-1  i  à  CbarleviLle  ; 

—  le  Monument  à  l'Armée  de  Sedan  ;  —  b»  Monument  à  rArtnèe  de  la  Loire.  Obtint 
au  Salon  de  1884,  une  première  médailb».  M™"  Croisy  exposait  au  Salon  de  1881J 
un  buste  en  plAtre  :  Jeanne. 

DAMAS  (KrGÈ.NE),  né  à  Uimogne  en  1848;  professeur  de  dessin  à  Charleville 
et  à  Sedan;  surtout  paysagiste.  Kxposa  souvent  au  Salon  des  (ihamps-Elysées, 
notamment  :  la  Veille  du  Marchr;  —  T'en  auras  pas;  —  Intérieur  de  Vanniers; — 
Coupruse  de  Genêts;  —  Retour  des  Champs;  —  l'Appel  au  Déjeuner  :  musée  de 
Uouen;  —  Javanaise  jouant  du  habab;  —  Midi  :  Caisse  d'épargne  de  Charleville. 

—  Ttndeurs  aux  Vanneau.v ;  —  Aux  Pissenlits,  Salon  de  1898.  Médaille  aux 
expositions  de  Chaumont,  (rK[)inal. 

DFLOYK  iJ.-H.),  né  à  Sedan  en  18.18:  sculpteur,  deuxième  grand  prix  de  Rome 
en  1861.  Oluivres  principales  :  Chri/séis  rendue  à  son  2)ere  par  Ulysse;  —  Aristùe 
prrdant  ses  Abeilh's ;  —  Hero  et  Léandre ;  —  Exilée;  —  Diane;  —  Agnès  vierge 
et  martyre;  —  buste  en  niarbn»  de  iU""'  Vigée-Lebrun  ;  —  Porte  en  pierre  du  chiUeau 
d'Aggnac;  —  le  Génie  des  Arts;  —  la  liera nrhe  de  Galath'e;  —  Liltré;  —  la 
Fnrtune;  —  Turenne  enfant;  —  Cariatidrs  et  Bas-Reliefs  au  château  de  Chenon- 
reaiw.  Très  réputé  en  Autriche  et  en  Italie  où  sont  nombreuses  ses  œuvres  de 
scul[)ture.  Mort  à  Paris  (mi  février  18l>9. 

DKPAQL'IT  Kdouauih,  né  à  Sedan  en  18:U);  architecte  :  l* Ancien  Sedan,  avec 
plans  et  vues. 

DKPKUTIIES  (KnoiJAHi)),  né  à  Houdilcourt  en  \HX\;  architecte.  OKuvres  prin- 
cipales :  l'Eglise  de  Rennes;  —  reconstruction  de  la  Basilique  de  Sainte-Anne 
d'Auray;  —  Eglise  Saint-Martin  à  Hresl ;  —  reconslriiclion  de  r Hôte l-de- Ville 
fie  Paris  avec  M.  Th.  Hallu  ;  —  monniuenl  <le  l'Abbé  de  La  Salle  à  Uouen  avec 
Falgnières:  —  restauration  de  l'église  du  Prieuré  de  Saint-Urbain  et  recons- 
truction de  ce  prieuié;  —  Chapelle  de  Cllopital  Auban-Moet.  Cinq  premiers 
prix;  cinq  seconds  prix.  .Numbreuses  niéilailh^s  aux  expositions  universelles^ 
notamment  Paris  :  1807  et  1881».  Mort  à  Ueims  en  juillet  1888.  Un  de  ses  fils, 
Jl'lk-:,  obtint  le  prix  de  Home. 

DKKVALX  AnoLiMiK;,  né  à  Charleville  en  182.'»  :  Andromède,  Salon  de  1804;  — 
le  Christ  au  linceul,  Salon  de  1808  ;  —  Portrait  de  l'amiral  Chanter,  Salon  de  1870, 


—  145  — 

DEVAUCHELLE  (Jean),  né  àPuilly  :  Forêt  de  Fontainebleau;  —  Effet  du  matin; 

—  Vue  prise  dans  les  Ardennes.  Plusieurs  fois  reçu  au  Salon. 

DOYEN  (Louis),  né  à  Attigny;  professeur  diplômé  de  l'Etat  et  de  la  ville  de 
Paris.  De  nombreux  tableaux,  notamment  :  le  Mariaye  chez  les  Assyriens,  qui  se 
trouve  à  l'Hùtel  de  ville  d'Attigny. 

DUBIN  DE  GKAiNDMAlSON  (Antoinette-Marik)  ,  née  à  Mézières  en  1846.  De 
nombreux  portraits.  Plusieurs  fois  reçue  au  vSalon. 

DUPRAY  (Louis),  né  à  Sedan  en  1841.  Se  destinait  à  la  carrière  militaire. 
Une  chute  de  cheval  le  forçait  à  entrer  dans  l'atelier  de  Goignet  qu'il  quittait 
bientôt  pour  l'atelier  de  Pils.  Est  resté  soldat  dans  ses  tableaux;  car  il  a  surtout 
reproduit  des  scènes  militaires.  Sa  première  toile  :  Brigadier,  vous  avez  raison, 
date  de  1867.  A  citer  parmi  ses  œuvres  :  les  Dragons  de  l' IniptU'utrice ;  —  Bataille 
de  Waterloo  ;  —  une  Grand'Garde,  qui  lui  valut  une  médaille  du  Salon;  —  Visite 
au.F  avant-postes  ;  —  Grandes  Manœuvres  d\tutomne;  —  Hussards  escortant  un 
convoi;  —  le  D'part  du  quartier  (jfUu^rali  —  D'^part  de  V impératrice  Eugénie. 

DUHA.ND-BHUNNEH  (Charles),  né  à  Neufmanil  en  1817  :  La  Vierge.  Salon  de 
1844;  —  le  Christ,  Salon  de  18o9;  —  le  Christ  portant  la  croix.  Salon  de  1861. 

FAUDACQ  (Louis),  né  à  Givet  en  1840;  graveur  :  Tourelle-balise  ;  —  Marée 
basse,  Salon  de  1879;  —  Navire  en  perdition  près  les  Roches;  —  Douvres,  Salon 
de  1880. 

FÉAUT  (Adrien),  né  à  Sedan  le  11  avril  1813;  sculpteur.  Œuvres  principales  : 
le  Mariage  de  la  Vierge,  bas-relief  en  bronze;  —  l  Eté  ;  —  r  Hiver;  —  le  Prin- 
temps, bas-relief;  —  le  Festin,  la  Danse  et  la  Musique. 

FOHGET  (Uené),  né  à  Charleville;  peintre  de  paysages  et  de  natures  mortes. 

GONDUEXON  (Paul),  né  à  Charleville  en  1863  :  le  Père  Maurice,  qui  lui  valut 
une  médaille;  —  la  Matinée  d'Avril,  mention  honorable  à  l'exposition  de  Ver- 
sailles. De  fort  nombreux  tableaux  qui  représentent,  principalement,  des  vues 
ardennaises.  Mentions  et  médailles  aux  expositions,  notamment  :  de  Chaumont, 
de  Rodez,  de  Lille. 

GUILLOTEAUX  (Jules-Paul),  né  à  La  Neuville-aux-Joôtes  le  27  mars  1860; 
pein  tre-pay  sagi  ste . 

HAMAIDE  (Louis),  né  à  Haybes-sur-Meusc;  dessinateur. 

HERST,  né  à  Rocroi  eli  1825  :  le  Pied  de  la  Falaise,  Salon  de  1861;  --  un 
Torrent,  Salon  de  1883.  A  mentionner  aussi,  parmi  ses  œuvres  principales  : 
Soleil  couchant;  —  Dois  en  automne;  —  Entrée  de  la  Grande  Chartreuse  à  Four- 
vières;  —  la  Première  Hirondelle;  —  Sur  la  Cote  d'Afriqwr,  —  Lisière  de  bois;  — 
Environs  de  Dordrech;  —  Ferme  en  yormandie  ;  —  Environs  de  Gabas;  —  Soleil 
couchant  et  Marée  tnisse.  Salon  de  1888. 

HERTL  (Antoine),  né  à  Sedan  en  1826  :  un  Coin  de  Jardin,  Salon  de  1861;  — 
Bords  de  la  Seine,  Salon  de  186'k  —  Environs  d'Ems,  Salon  de  1S70. 

HERTL  (Marguerite;!,  née  à  Sedan  en  1832;  pastelliste.  Exposa  souvent  au 
Salon. 

HLILLARD  (M"*,  née  Girard),  née  à  Sedan  le  26  juin  IHo.*);  peintre.  Exposa 
maintes  fois  au  Salon  des  Champs-Elysées.  Œuvres  principales  :  Femme  tenant 
une  branche; —  Portrait  de  M^^"  Madeleine  L...;  —  Portrait  de  Dolly;  —  Vaincue. 

JAMAIN  (Emile),  né  à  Fuinay  en  octobre  1849;  graveur.  Œuvres  princi|)ak'S  : 
Marie  de  Médicis;  —  Milon  de  Crotune;  —  V  Accordée  de  Village  ;  —  M"*'  du  Barrij  ; 

—  Jeune  Femme;  —  Faune  antique. 

LACATTE  (J.-B.),  né  à  Marcq-sous-Bourcq  en  1818  :  Environs  de  Rouen,  Salon 

10 


—  14G  — 

de  18().');  —  Ir  Mat  ni  au  Ihis-Mewlon,  Salon  de  i870:  —  Inténeur  de  Ferme, 
Salon  <le  1879;  —  le  Soir  à  Cwilly,  Salon  de  1880. 

LASSEAl'X  iJ.-M.i,  n«'*  à  Kcordal  en  182ÎI:  sculpteur.  A  rappeler  de  lui  quel- 
ques nuMlailIons  :  Portrait  'lu  M.  IL  Petit;  —  Portrait  (le  .W<^C..; —  Washing- 
ton: —  Portrait  de  L,-(m.  Lrfèvre. 

LKHAHQl'K  (Léon-Albkkt),  né  à  Quatre-Chanips  en  1853.  A  exposé  des 
médaillons  et  des  portraits  aux  Salons  de  i88(»,  de  188o,  de  1888,  not<iniment. 

LKMAIUK  (Klgè.nK),  né  à  Sedan  le  8  mars  18U  ;  arcliéolofçue,  s(uilpteur, 
arcliileote.  Kut  le  premier  prix  d'architecture  à  la  suite  d'un  concours  public. 
Membre  de  divers  Omj^rès  internationaux.  Sa  s(rur,  M"**  Marie-Aline,  exposait 
au  Salr»n  de  1888  une  j^ravure  sur  bois  :  En  Ardrunr. 

LI'/rOHSAY-TAlNK  (M"*),  née  à  Vouziers  en  1830;  peintre.  <JEuvres  princi- 
pales :  FAwlea  d'a^nra  nature;  —  Pommes  et  IJvres ;  —  Portrait  de  M'»"  .4.  i).; 

—  les  Trois  Mendiantes  dUtrsatj. 

MANCKAU  Clkm.-Mél.',  né  à  Hocroi  en  1833.  A  signaler  le  tableau  ;  Meltm 
ft  Haisins,  exposé  au  Salon  de  1888. 

MATOl'T  fLuLis),  né  à  Charleville  «mi  1810;  mort  à  Paris  en  1888.  Panneaux 
déroiatit's  dans  la  chapelle  de  l'hôpilal  Lariboisière;  —  Ambroise  iVnv?  dans 
ramphithé.\tre  de  l'école  de  Médecine,  ceuvre  qui  lui  valut,  au  Salon  de  i8.ï3.  une 
Iroisiéme  médaille.  (Jlùivies  principales  :  le  Printrnqjs,  Salon  de  1846;  —  la 
Vie  au  Ih^srrt ,  Salon  de  I8;»0;  —  Èacchus  m  font  et  Danse  antique,  Salon  de 
^87'^;  —  Amour  et  Porsie :  —  Saint  Louis  enterrant  les  morts.  Salon  de  187,*>;  — 
Jeanne  ouvrière  parisirnne ,  Sidon  de  1882;  —  Mi/mphr  end^irmie  dans  le  hais. 

MINOT  (F\\L'L- Loris),  né  à  Méziéres  en  1831»;  sculphMir.  Bustes  reçus  aux 
Salons. 

MOLLKT  (Krnkst),  né  à  Vouziers  en  1831;  peintre.  Oh'uvres  principales: 
lutrrif'ur  d'une  Cour;  —  Inff'rirur  de  Cuisinr;  —  Fjeole  bretonne  ;  —  InlMeur  à 
la  Campaijne  :  —  le  Médaillon:  —  llrflr.rion  :  —  En  Automne;  —  liaiyneurs.  Fit 
aussi  de  nombreux  portraits. 

MOUKAl  {Kfn»i'\nn !,  né  à  Sedan  en  182*);  peinln\  Oeuvres  principales  :  Jrsus 
i'econnu  par  ses  Disriples;  —  Cnrnemuse  fWtssaisr;  —  ruiver  ;  —  Hospitalité  du 
Hoi  de  la  Fève  ;  —  Epluchvur  dr  lè(jumes;  -  -  Lapin  et  Coq;  —  Passe  d'armes  au 
quatorzième  sièrb'. 

MOHKAl'X  Khançois),  né  à  Hocroi  en  1807.  Kut  professeur  <le  dessin  au  col- 
lè^^e  de  Charleville  et  quitta  la  Fran<'e  vers  1837  pour  aller  en  Amérique  oii, 
très  rapidement,  il  acquit  une  certaine?  célébrit»'*  comme  portraitiste.  Mourut 
en  1800  à  Hio- Janeiro.  —  Son  frère,  MUHKAUX  (Lko.n),  né  à  Hocroi  le 
7  mais  18i;>.  Olùivres  principales,  oulre  de  nombreux  portraits  :  Bataille  de 
Pastrinqo:  —  le  Hetour  d'un  l^risonnifr;  —  Moissonneurs  dans  les  Pi/rinèeS' 
()rient(des;  —  Dansr  ehrz  Ips  Crrdans ;  —  la  Prise  dr  Trêves;  —  CamoéuH  dans 
la  pristoi  de  Goa,  —  L'n  troisième  frère,  MOHI'LVl  \  Louis,  né  à  Hocroi  en  1817, 
élait  îillé  rejoindre  François  à  Hio-JaiMMro,  où  il  mourut  en  1877,  laissant  la 
réputation  d'un  excellent  peintre. 

NOKL  (Paitl),  né  à  Charleville  en  18:i0.  <)p]uvres  principales  ;  Portrait  de 
M.  IL  IL.  et  Mosipièr  de  Sidi-Abderhauiam.  Salon  de  1878;  —  la  Marehande 
d'Oranqes;  —  le  Li'-jeuuer  du  Hamoneur,  Salon  de  1880;  —  une  Forye  de  Clou- 
tiers,  Salon  de  1882;  —  E/l'eti^  de  ueiqe  dans  les  Ardennes,  Salon  de  188.H;  — 
t'i)r}thelin;  —  Passaqe  intéressant  ;     -  une  Partie  de  Chasse  dans  les  Ardennes; 

-  ■  la  Sermonne  au  Clvitelet. 

PI'LKTTF  Chmu.is  ,  né  à  Sedan  le  2:;  avril  1823,  mort  à  Charleville  en  187,-); 
peintre  :  Soir  d'Automne  avant  la  Pluie;  —  Bords  de  la  Marne  il  Joinville;  — 


—  147  — 

Soirée  dWulomne  près  dWmmerie;  —  le  liiiissean  de  In  (iivonne  ù  Dait/ny  ;  — 
Route  lomjeant  les  rochers. 

PKYHE  (Jules),  né  h  Sedan  en  1810;  sculpteur.  De  nombnmx  médaillons, 
parmi  lesquels  ceux  du  Prince-Président  :  —  de  l'Empereur;  —  de  Vlmpérntrice  i 

—  du  Gniéral  Flenry. 

PLACE-CANTON  (Pacl),  né  à  Mézières  en  1802.  A  signaler  :  Vue  des  Ardennes 
mw  environs  d'Haulmé,  Salon  de  1884;  —  le  Villnije  de  Wéve,  pays  wallon. 

PRÉVOST  (Eiiii.),  né  ti  Charleville  le  2:>  aoiU  IH.'io;  peintre,  oï^uvres  princi- 
pales :  un  Conseil  d*Amie  ;  —  Première  au  Rendez-Vous  ;  —  llomniaye  à  la  Madone  ; 

—  Deiw  Portraits  ;  —  Bouquet  de  Pivoines  :  —  Cest  bon  de  se  reposer  ;  —  Leçon 
de  Piano.  —  Plusieurs  de  ses  toiles  figurèrent  au  Salon  des  Champs-Elysées. 

PHEYAT  (J.-B.),  né  à  Aubrives  en   1821;    portraitiste.  Exposa  souvent  au 
Salon  des  Champs-Elysées.  A  fait  plus  particuîièienient  le  portrait. 
PL'ECH  (Carollnk),  née  à  Mézières  en  1842;  portraitiste. 

SABATIEH  (M™*),  née  à  Mézières;  miniaturiste^.  Exposa  plusieurs  fois  aux 
CJiamps-Elysées. 

SAIÏHAZIN  (M\Hr,i:nHiTK),  née  à  Charleville  en  18r».').  Tableaux  de  Heurs,  j)rin- 
cipalement.  Exposition  aux  Salons  de  Versailles,  de  Lille,  de  Lyon,  de  Heims,  de 
Nancy,  de  Saint-Etienne.  Mention  à  Lille;  diplôme  tlMionneur  à  Saint-Etienne. 

SCHMITZ  fRiCHARo),  né  à  Sedan  en  1819,  mort  à  Heims  en  1871.  Eut  autant 
poète  que  peintre.  Ses  tableaux  et  ses  romances  eurent,  en  leur  temps,  une 
assez  grande  vogue. 

TITEUX.  (Voir  Hommes  de  guerre.) 

VICNERON  (A.),  né  à  La  Horgne  le  23  mars  1846;  publiciste;  universitaire. 
Appartint  a  la  direction  des  Beaux-Arts.  Actuellement  commissaire  général 
de  la  Sorii'té  des  Artistes  français.  Fondateur,  à  Paris,  du  limer  ardennais. 

VILLE  :Uobeut).  né  à  Mézières  le  21  novembre  1819;  peintre.  (JEuvres  prin- 
cipales :  Jeune  Fille  yrecque  ;  —  Muse  d'André  Chenier  ;  —  le  Sommeil  et  le  RtUe  ; 

—  t^aint  Fran'ois-d' Assises  ;  —  Méditation  chez  les  Trappistes:  —  Jésus  sur  la 
Croix:  —  la  Vierye  des  Alpes:  —  la  Mult'^pUcation  des  Pains:  —  Daniel  dans  la 
Fosse  «lux  Lions  ;  —  Vieryt'S  satjes  et  Vieryes  folles  ;  —  la  Lutte  pour  la  Vif\ 

VLNCENDON  (Marie-Berthkî,  néf  à  Charleville;  peintre. 

WACCH'EZ  (AnoLFiiE),  né  à  Sedan  le  TJ  décembre  1S14:  peintre.  Ol-'uvres  prin- 
cipales :  la  Vierye  et  l'Enfunt  Jésus  ; —  la  Courtisone :  —  D'nichfur  d'Aheillcs:  — 
Chasse  dans  la  Foret  dt'  Fontainehlenu :  —  Liseuse.  A  souvent  exposé  aux  Salons 
des  Champs-Elysées  où  il  obtint  une  nuMition  honorable. 

WILLIEME  lArc-pR.),  né  au  Fond-de-Civonne  en  183.'».  Nombreux  bustes; 
nombreux  tableaux.  Inventeur  de  la  photosrulpture. 


Vil.    SCIENTIFIQUES    ET    LITTÉRAIRES. 

BERNl  TZ  (Louis),  né  à  Sedan  le  21  janvier  1S19.  Fut  membre  de  TAcadémie 
<ie  médecine.  Mort  à  Sedan  en  1887.  A  écrit  notamment  :  CUniyue  médicale  sur 
Ifs  Maladi"s  des  Femmes,  et  de  nombreux  articles  dans  le  Dictionnaire  d»'  Méde- 
cine et  de  Chiruryie. 

RESTEE  Ferimnand^  né  à  Chagny  en  18'».'»,  professeur  à  l'école  Normale  des 
Ardennes.  A  publié  de  nombreux  mémoires  dans  le  liullefin  de  la  Sitr'o'fe  d'His- 
toire naturelle  des  Ardennes,  f|u'il  fondait  en  1803  avec  le  concours  de  :  MM.  Mau- 
rice Bourguignon,  Cadix-Massiaux,  négociants  ;  Dhaleine,  instituteur  a  Sedan  ; 


—   148  — 

Hcinotel,  Harl.iv,  Mailfail,  pliarnmcioiis  à  Charleville  ;  Pigeot,  professeur  à 
l'nole  dAgriruUuro  do  liothel  ;  Walrin,  contrùleiir  principal  dcâ  Mines,  etc. 
C'i'st  sous  1<'S  auspices  tie  celto  sociélé  <|u"rst  édité,  à  la  librairie  Ed.  JoUy, 
\v.  Çiitnluyw  r(iiii(tnm'  et  de^n'iptif  dea  Plantes  vasculaii'ea  du  d^^partement  des 
Ardennes,  par  A.  ('.vllay,  ancien  pharmacien  au  Cliesne  ;  cet  ouvrage  est  accom- 
pagné d'une  Description  itrofjniphique  et  (fêolot/iqiie  avec  carte  géologique  coloriée, 
et  d'une  Etitdi'  de  G'''Ofjrapfnf  ftotaniqne  faisant  ressortir  lus  rapports  des  espèces 
avec  le  sol,  par  F.  Hkstkl. 

HOL'UCirKLOT  KuK-bluiLK:,  né  à  Jamlun  en  18ol  ;  docteur  ès-ciences  natu- 
relles; professeur  a  l'école  supérieure  de  Pharmacie;  pharmacien  en  chef  de 
l'hopilal  La^'unec  :  memhre  de  l'Académie  de  Médecine;  membre  correspon- 
danl  de  nombreuses  sociétés  savantes  étrangères  et  françaises.  A  publié,  dans 
diverses  revues  médicales  et  scientifiques,  ties  mémoires  sur  :  les  travaux  rela- 
tifs il  ta  diijestinn  :  —  les  ferments  solubles  hydratants  ;  —  les  ferments  solubles 
o.njdants  ;  —  la  physitdogie  et  la  chimie  des  sucres  et  des  hi/drates  de  carbone; 
—  les  travaux  relatifs  ii  VètwU  des  fermentations  déterminées  par  les  ferments 
figurés.  —  Ouvrages  principaux  :  Des  Ft'rmcntations  et  de  leurs  produits  tUilisês 
en  pharmacie  (thèse  de  doctorat):  —  les  Fermentations  déterminées  par  les  fer^ 
ments  figurés;  —  Ferments  snlnhlcs,  diastasmes  enzgmes.  Mentionnons,  enûn^ 
des  articles  dans  le  Diction)iaire  de  Physiologie,  du  professeur  Uichet. 

I)0\K.\  ;Ei:{iK.NE-Louis),  né  h  Heims,  en  1859,  d'une  famille  ardennaise  origi- 
naire des  environs  d'Attigny  <*t  de  Saint-Lambert.  Le  docteur  Doyen  est,  en 
outre,  par  son  mariagt?  avec  M"°  Lu«'ie  Firumel,  allié  aux  Drumel  deTagnon  et 
de  Neuvizy.  Ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris;  président  d'honneur  de  la 
seclion  de  gynécologie  au  C.ongiès  inl«'rnational  de  Moscou  1897  ;  nommé  doc- 
teur de  l'Université  tl'Kdimbourg  au  Congrès  de  l'Association  médifale  britan- 
ni(iue  IS98;  vient  de  f<>n«ler  à  Paris  une  «  clinique  chirurgicale  modèle,  pour 
h^s  opérations  »,  avec  laboratoire  pour  l'enseignement  des  docteurs  étrangers- 
Ouvrages  i»rincipaux  :  l'Hystérectomie  ahdominale  et  vaginale;  —  Chirurgie  du 
Foie  et  des  Voies  hiliaires;  —  Chirurgie  de  l'Estomac;  —  Chirurgie  du  Crdne ;  — 
Traité  de  Technique  chirurgicale  ; —  Atlas  de  Bactériologie;  —  Application  du 
Cinématographe  à  renseignement  de  la  Chirurgie:  première  démonstration  faite 
en  juillet  1898,  à  Kdimbourg. 

IIAC.IILTTF.  (Loiis-Chhistoi'IIK-François;,  né  à  Hethel  le  L'i  mai  1800.  Ache- 
vait sa  tioisièini'  année  à  l'école  .Norniah?  supérieure  en  1822,  lorsque  fut 
acclamé,  pendant  la  distribution  des  piix  du  concours  général,  le  nom  de  Camille 
Jordan.  L'éi!(»le  fut  licenciée.  Quatre  anné«»s  plus  tard.  Hachette  se  rendait 
aciiuéreur  cb*  la  librairie  classicjue  Hredif,  groupant  autour  de  lui  ses  anciens 

11'  i  1  â  \        *       l  il  i'  L^  â"'A'  f* 


l'année  IK.'iO,  le  grand  éditeur  était  see()ndé  dans  la  diiection  de  sa  vaste  entre- 
prise par  ses  deux  gendres,  MM.  Rreton  et  Templier,  ainsi  <jue  par  ses  deux 
iils  :  MM.  Alfied  et  (ieorges.  L;i  famille  Hachette  est  Tune  de  nos  plus  anciennes 
familles  artieiniaises;  les  ancêtres  de  Louis-Christophe-Francois,  fils  d'un  huis- 
sier, étant  n<''s  soit  à  Herloncourt,  soit  à  Arnicourt,  soit  enfin  à  Hethel. 

JAMLN  (J.-Cklestin),  né  à  Tenues  le  '.W  mai  18IS:  professeur  de  physique  à 
l'école  Normale  et  à  la  Faculté  des  sciences  en  1847.  Organisa  le  laboratoire 
des  Hautes-Études.  M(Mnbre  de  l'Académie  des  sciences.  Mort  en  18G6.  Ouvrages 
princi[)aux  :  Traité  de  physique,  Cours  de  physique  de  l'école  Polytechnique;  —  Sur 


—   Iî9  — 

Ui  Réflexion  de  In  Ltimicre  ù  la  siwface  des  M^Haiw.  l/é;(liso  do  Termes  possède 
une  loile  de  Jaiiiiii  (|ui  ne  se  conlenla  pas  uniquement,  d'être  un  savant.  Son 
fils,  peintre  de  grand  talent,  a  remporté  le  premier  prix  de  Home. 

LANCEREAL'  (Etiknnk),  né  à  Brécy-Brières  le  27  novembre  1820;  professeur 
agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  Membre  de  l'Académie  de  médecin»*  ; 
professeur  de  presque  tous  nos  médecins  ardennais.  Œuvres  principales  : 
AffectUma  uervenses  syphilUiques  ;  —  Diatribulion  grogniphiffttrdf  la  Phtisir  pulmo- 
naire ;  —  TraiU)  historique  et  pratique  de  la  Sf/ph'Ua  ;  —  Trfiit*^  d'Anatomie  patho- 
logique ;  —  Lerons  de  VUniqne  mMcale.  Un  de  nos  médecins  les  plus  célèbi-es. 

LEDOL'BLE  (Anatole),  né  à  Hocroi  en  1848;  professeur  d'anatomie  à  l'école 
de  Médecine  de  Tours,  lauréat  de  l'Institut.  Nombreuses  médailles  pour  ses 
ouvrages  dont  voici  les  principaux  :  Avantatjes  de  r Allaitement  maternel  pour 
l'Enfant;  —  Leeons  cliniques  sur  les  Fractures  de  Jambe;  —  la  Mniecine  et  la 
Chirurgie  dans  les  temps  préhistoriques. 

LE(«t^\ND,  né  à  Bouvellemont  en  1796.  Fut  professeur  d'astronomie  à  la 
Faculté  de  Montpellier. 

MATHIEU  (Albkrt),  né  àThin-le-Moùlier  le  17  août  1855;  médecin  des  hôpi- 
taux de  Paris.  Principales  publications  :  Purpuras  h^norragiques  (thèse  188:|)  ; 

—  art.  Pui'pura  (dans  le  Dictionnaire  des  sciences  médicales);  —  art.  FMomac 
(dans le  même  ouvrage); —  Pathologie  de  VFjStomae  (dans  le  Trait''  de  Mriiccine 
Charcot-Bouchard)  ;  —  Théi apeutupie  des  Maladies  de  VEstomac  (3«édil.  1898); 

—  Thérapeutique  des  Maladies  de  r  Intestin  (2®  édil.  180G)  ;  —  Neurasthénie 
(2«  édit.,  collection  Charcot-Debone). 

MICHAUX  (Léon),  né  à  Hethel  en  juin  18^3;  professeur  à  la  Société  topogra- 
pbique  de  France,  Collaborateur  à  «  Inventaire  des  (Euvres  d'Art  de  la  ville  de 
Paris  »  et  «  luxentuire  des  Richesses  d'Art  de  la  France  ».  Son  père,  Lucikn 
MICHAUX,  né  à  Vaux-Montreuil,  chef  de  division  au  Ministère  des  beaux-arts, 
avait  écrit  de  fort  intéressantes  monographies  sur  plusieurs  des  plus  remar- 
quables monuments  civils  et  religieux  de  Paris. 

NEPVEU  (Edolard),  né  à  Sedan  en  1841;  médecin,  chef  de  laboratoire  à  la 
clinique  du  docteur  Verneuil.  Auteur  de  traités  fort  estimés  sur  la  Ractério- 
logie  et  rAnatomi^  pathologique. 

MVOIT  et  MEUGY.  —  Edmond  MVOIT,  né  à  Buzancr  le  12  août  1839  ; 
actuellement  inspecteur  général  des  Mines.  Ouvrages  principaux  :  Cours  de 
Géologie;  —  Notions  sur  l'Industrie  dans  les  Ardennes  (Eug.  Jolly,  libraire- 
édileur).  A  dressé  avec  M.  MElHiY,  né  à  Hethel,  qui  fut  inspecteur  des  Mines, 
les  Cartes  géologiques  et  agronomiques  des  cinq  arrondissements  du  départe- 
ment des  Ardennes;  puis  a  publié  à  la  même  librairie,  en  collaboration  avec 
le  même  auteur,  deux  volumes  agronomiques  sur  les  arrondissements  de  Vou- 
ziers  et  de  Hethel. 

PAYEH  (J.-B.),  né  h  Asfeld  en  1818;  mathématicien  et  botaniste.  Obtint, 
tout  jeune  encore,  après  son  doctorat  ès-sciences,  la  chaire  de  minéralogie  et 
de  géologie  à  Hermès.  Professeur  de  botanique  à  l'école  Normale  supérieure. 
Etait  en  1848  secrétaire  de  Lamartine  lorsque  les  Ardennes  le  choisirent  pour 
représentant  à  l'Assemblée  Constituante.  Jusqu'en  18.->2,  fut  chef  du  cabinet  du 
Ministère  des  affaires  étrangères.  Succédait  à  de  Saint-llilaire  dans  la  chaire 
d'organographie  végétale.  Membre  de  l'Académie  des  sciences.  Mort  en  ISiiO, 
âgé  seulement  de  quarante  ans.  Œuvres  principales  :  Organogénie  de  la  Fleur; 

—  Botanique  cryptogamique  ;  —  Traité  élémentaire  de  Rotanique,  resté  inachevé. 


—  150  — 

PKIiOCIlK  (JuLKSj,  né  à  Sornionno  en  1S20,  mort  à  IJlle  en  i888.  Ayant  fait 
sa  caiTière  dans  les  contributions  indirectes»  écrivit  sur  le  droit  administratif 
plusii'urs  ouvrages  fort  estimés.  Kludia  les  sciences.  Est  l'auteur  d'une  Tht^orie 
sur  hi  /iï'tct'saion  <lé'$  Fjfiiiuoxrs  flans  ses  rapports  avec  la  tt'rnpr  rat  tire  du  globe. 
Membre  de  plusi«»urs  sociétés  savantes,  a  surtout  étudié  «  les  Glissements 
polaires  >». 

PIKTTK  lEnouARD),  né  à  Aubi^ny  en  mars  1827,  petit-fils  de  l'astronome 
Lacaille.  Magistrat;  s'occupa  beau(!Oup  de  sciences.  Fit  dans  TAriè^çe  et  dans 
les  Landes  de  fori  intéressantes  d«''COuvertes  j^éolo^iques.  <lKuvres  principales: 
le  Lias  infn'ieur  de  la  Moselle,  du  lirand-Dueh'^  de  Luxembourg,  de  la  Meuse  et 
des  Ardennea;  —  Valèontobtgie  frawaise :  —  l'Art  pendant  Vâge  du  Henné.  En 
outre  :  VKdueation  du  Peuple,  écrit  en  i8o8  et  en  faveur  de  la  ^'ratuité  et  de  la 
laïcisation  scolaires.  Frère  de  M.  PIETTK,  né  à  Charleville.  qui  fut  président 
de  la  Cour  d'appel  de  Paris. 

HKMKU  (Léon),  né  à  (Uiarleville  le  2  mai  1809.  Collaborait,  jeune  encore,  nu 
Dictionnaire  enejidop'^diiiue  de  Li'b.is.  Membre  de  la  Sociélé  des  Antiquaires  de 
France.  Fonda  la  lievue  de  Pfn'hdng/f,  dr  Liltrrature  et  n*HfStnire  aneienne.  Envoyé 
par  le  fjonvernemenl  en  Alfjérie  pour  étudier  les  monuments  b;\tis  par  les 
Romains,  alors  qu'ils  possédaient  celte  ré^^ion  africaine.  Ecrivait,  sa  mission 
terminée  :  /fv  Inscriptions  rowainea  de  f  Algérie  (i,4l7  inscriptions);  ouvrage 
d'une  rare  éiudition  qui  le  lit  entrer  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres.  Fut  en  1862  nommé  directeur  de  l'école  pratique  des  Hautes-Etudes. 
Sij;nalnns  encore,  parmi  les  ouvra;;es  les  plus  marquants  que  nous  devons  à 
cet  érudit  épi^jrapliislc»  :  édilion  de  la  (i  'ograjfhie  tir  IHolhw'e,  en  ce  qui  c<mcerne 
la  Caule;  —  Mélan^M»  iVEpIgraphle;  —  une  tiaduclion  de  Thèorrite;  —  l'édition 
du  Corpits  inscriptio}ium  latinarum  (disolutissimum.  De  nombreux  et  savants 
articles  dans  la  lievue  arch'ologl'fue.  l)irij[?ea  la  belle  et  si  complète  édition  des 
Grands  Ecr'-rains  du  dix-sept leme  siècle,  que  continue  à  publier  la  librairie 
Hacbelle. 

SArVA(iE,  né  à  Sedan.  Fut  iujijjéniour  en  cbef  des  Mines  et  directeur  de  la 
Compagnie  de  l'Est.  Ecrivit,  en  collaboration  avec  M.  Buvigmkr  :  Géologie  lies 
Ardennes,  ou  Statistli/ue  niinrrfdogii/ue  et  gcologif/ue  du  d<''partement  des  Ardennes, 
Sa  tombo,  au  cirnelière  de  Cbarleville,  est  surmontée  de  son  buste. 

WAILLY  iJkan->'okl  dk,  dit  Natiiai.is),  né  à  Mézières  en  181)4;  érudit.  Membre 
de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Conservateur  des  manuscrits 
à  la  bibliotbèque  Nationale  Jusqu'en  1871.  Mourut  à  Passy  le  4  décembre  1886. 
Laissa,  notannnent,  outre  divers  mémoires  d'érudition  :  Eléments  de  paléogra- 
phie: —  la  Conquête  de  Conslantinople  ;  —  l\'''cHs  d'un  Ménestrel  de  lU'ims  au 
douzième  siècle:  —  Histoire  de  saint  Louis.  M.  Luce,  président  de  la  Société 
des  anciens  textes  français,  disait  de  M.  de  Wailly  :  «  Personne  n'eut,  à  plus 
baut  degré,  les  cpialités  qui  tlistinguent  les  grands  liommes  :  clarté,  exaclitude, 
précision,  labeur  infatigable  pour  recueillir  les  faits,  une  mélbode  rigoureuse 
pour  les  grouper.  » 


^^m< 


LIVRE    II 


««^^fc^>^«^>^^v^>^^^^^k^>« 


LES  ORIGINES 

Historiques 


3DXJ    I^ÉI'.A.ETHliŒElTT 


ëm^mém>:&^êmmmmmmmm!mimm^m 


CHAPITRE  PREMIER 


•D4C- 


LE  DÉPARTEMENT 
ORIGINES  &  DIVISIONS  ADMINISTRATIVES 

I.  Les  discussions  à  TAssemblée.  —  II.  La  division  en  départements.  —  III.  Mézières 
capitale  des  Ardennes.  —  IV.  Le  premier  évêque  constitutionnel  des  Ardennes.  — 
V.  Des  origines  aux  traités  de  1814.  —  VI.  Sénateurs;  députés;  conseils  géné- 
raux; conseils  d'arrondissement;  conseils  municipaux.  —  VII.  Nos  préfets  et 
nos  représentants,  de  1789  à  1900.  —  VIII.  Les  conventionnels  ardennais.  — 
IX.  Division  administrative;  population.  —  X.  Budgets  départemental  et  com- 
munaux; part  contributive  dans  le  budget  de  la  France.  —  XI.  Arrondissements 
et  cantons. 


I.     LES    DISCUSSIONS    A    L'ASSEMBLÉE. 


AVANT  1789,  la  France  était  divisée  on  quarante  provinces  ayant,  chacune, 
leurs  mœurs,  leurs  coutumes,  leur  législation  particulière,  bien  que  le 
pouvoir  central  eiU  sur  elles  droit  de  contrôle  et  d'administration  par 
ses  gouverneurs  et  par  ses  intendants,  par  ses  fermiers  généraux  et  ses  offi- 
ciers de  police  judiciaire  ou  civile.  Cette  division  en  provinces  morcelait  le 
royaume,  lui  enlevait  toute  unité.  Aussi  l'Assemblée  constituante  reconnut-elle 
l'impérieuse  obligation  de  briser  ce  cadre  administratif  monarchique  pour 
mieux  assurer  la  survivance  de  l'œuvre  révolutionnaire.  Sieyès,  le  premier, 
réclama  la  formation  d'un  comité  dont  la  mission  serait  d'étudier  un  rema- 
niement des  provinces  «  tel  que  la  France  ne  forniAt,  enfin,  qu'un  seul  tout 
ensemble,  gouverné  dans  toutes  ses  parties  par  une  législation  et  par  une 
administration  communes  ».  Depuis  longtemps,  d'ailleurs,  les  esprits  pratiques 
demandaient  une  meilleure  division  territoriale  du  royaume;  toutes  celles  exis- 
tantes alors  n'offrant  qu'inextricables  et  embarrassantes  confusions.  Le  carto- 
graphe Robert  de  Hesseln  avait  même,  en  1786,  imaginé  lout  un  plan  auquel, 
par  la  suite,  on  se  conformai!  prescjue  exactement.  L'époque  se  montrait  donc 
absolument  favorable  à  cette  répression  des  tendances  séparatistes  dans  les 
provinces;  elle  désirait  une  puissante  organisation  centrale. 

L'Assemblée  nationale  institua  son  comité;  puis  lui  confia  la  tâche  délicate 
d'arrêter  un  plan  de  division  générale.  Le  4  novembre  1789,  Thouret,  au  nom 
de  ce  comité,  lisait  son  rapport,  dont  la  conclusion  était  qu'il  fallait  parlager 
la  France  en  quatre-vingt  divisions  nouvelles  ayant  une  étendue,  chacune,  de 
trois  cent  vingt-quatre  lieues  carrées  environ.  Chaque  département  devait  se 


—  ir,$  — 

subdiviser  en  neuf  districts  de  communes  qui  se  fractionnaient  encore  en  neuf 
cantons.  Le  rapporteur  s*appli({uait,  tout  en  innovani,  à  ne  point  froisser  les 
aniours-pr()f»res  nationaux;  et  c'est  [xiurquoif  rejetant  lelle  ou  telle  division 
i\o  t«'rritoire  existante  (l«''jà,  la  coniniission  avait  cherché  une  division  de  super- 
ficie assf'Z  réduite  pour  que  l'Administration  chargée  d'en  surveiller  les  intérêts 
pilt  \o  faire  avec  promptitude  et  facilité  ;  puis  des  divisions  pas  exagérément 
multiphées.  afin  que  tiop  de  de<rrfs  entre  la  communauté  de  Villages  et  TAssem- 
bl»*e  i\o  ])ussent  embarrasser  ou  retarder  les  intérêts  communs  ou  la  marche 
des  all'aires.  Sur  ces  propositions  du  comité,  les  discussions  furent  très  ardues, 
très  approfondies;  et  .surfjinMit  de  nombreux  amendements.  Verdet  voulait  qu'on 
divisât  la  Krance,  d'après  la  po[)ulalion,  en  sept  cent  vin;?t-cinq  communes, 
chacjue  commune  eu  dix-huit  municipalilés  ;  les  provinces,  pour  le  surplus, 
gîirdaiit  hîurs  anciemies  limites  et  réunissant,  en  une  ou  plusieurs  assemblées 
administratives  supérieures,  toutes  les  communes  de  leur  ressort.  Mirabeau 
n'j<*tait  celte  division  mathématique  quasi-idéale,  proposait  cent  vingt  dépar- 
tements et  supprimait  toutes  les  autres  divisions  intermédiaires.  On  eiU  com- 
muniqué directement  des  villes  et  des  villîiî^es  au  chef-lieu  du  département 
et,  de  chaque  département,  au  Pouvoir  exécutif  et  à  l'Assemblée  nationale. 
Heu;;y  de  Prevalley  ne  voulait  que  soixante-dix  départements  inégaux  en  super- 
fuie  mais  égaux  en  population  :  cha(jue  département  devait  être  le  siège  d'une 
assemblée  provinciales  divisée  en  dix  districts,  et  chaque  district  n'aurait  d'autre 
division  que  celhî  de  ses  villes  et  de  s»'s  paroisses.  Barrère  proposait  d'établir 
deux  sortes  de  municipalités  :  les  unes  ]>rincipales  et  h»s  autres  secondaires; 
celles-ci  df'pendant  «les  principales  pour  certains  cas  stipulés  de  directions 
administratives.  Kntln,  et  pour  ne  pas  nous  attarder  à  ces  opinions  successives, 
Aubrv  du  Bochet  partagi'ait  le  territoire  en  cent  dix  départements,  dont  chacun 
foiinerait  une  assemblée  provinciale,  un  siège  épiscopal  et  une  ou  plusieurs 
c(Kns  (h' justices  équivalentes  aux  anciens  présidiaux. 


II.    LA    DIVISION    EN    DÉPARTEMENTS. 

I/Assemblée  conslituanle,  ado]>tant  en  bloc  le  projet  du  comité,  décréta, 
le  il  novembn*  i789,  (jue  le  nombre  des  <lépartemenls  français,  formés  des 
provinces,  serait  de  soixante-quinze  à  qualre-vingl-cin(j,  laissant  au  comité  le 
S(Hn  de  déterminer  le  chef-lieu  i)our  chaque  département  et  la  circonscription 
<les  territoires.  Toutefois  elle  l'engageait,  instamment,  à  respecter  autant  que 
possible  les  localités,  les  frontières  alors  existantes,  les  habitudes  morales  et 
même  les  répugnances  des  habit.nits.  Au  bout  de  trois  mois  était  terminé  ce 
travail  ardu,  méticuleux,  el,  le  20  février  1790,  un  décret  de  r.Vssemblée  divisait 
la  Tiance  en  quatre-vinj<t-trois  départements  :  «  Peu  ou  point  homogènes, 
écrit  le  géographe  Ueclus,  réunissant  des  pays  dill'érents  de  mœurs  et  d'his- 
toire, des  climats  divers,  des  bassins  divergents,  des  sols  disparates.  »  Ils 
reçurent  assez  communément  le  nom  du  lleuve  principal  qui  traversait  le  pays, 
de  la  monlagn»*  la  plu.s  élevée  ((ui  dominait  la  région  :  la  Meuse,  le  Puy-de- 
l)(>me;  ou  encore  de  leurs  forêts  :  les  Ardennes,  —  bien  que  notre  départe- 
ment se  soit,  à  l'origine  de  sa  création,  appelé  :  département  septentrional  de 
la  (Champagne;  —  ou  aussi  de  leur  situation  :  le  Nord,  le  Finistère. 

III.  MÉZIÈRES  CAPITALE  DES  ARDENNES. 

Le  12  mai  1790,  la  «  proclamation  du  roi  »  déclara  que  le  chef-lieu  de  notre 
département  serait  Mézières  : 


-  155  — 

M  Vu  par  le  roi  le  décret  de  l'Assemblée  nationale,  du  8  niay  1770,  dont  la 
teneur  suit  : 

«  I/Assemblée  nationale,  ouï  le  rapport  du  Comité  de  constitution,  conlir- 
«  mant  le  choix  par  les  électeurs  du  département  des  Ardennes,  en  vertu  du 
«  décret  du  26  février  dernier,  décrète  que  l'Assemblée  du  département  des 
«  Ardennes  se  tiendra  dans  la  ville  de  Mézières,  et  que  la  ville  de  Charleville 
«  demeurera  définitivement  le  chef-lieu  de  son  district.  » 

«  Le  roi  a  accepté  et  accepte  ledit  décret  pour  être  exécuté  suivant  sa  forme 
et  teneur;  en  conséquence.  Sa  Majesté  mande  et  ordonne  à  l'Assemblée  du 
district  de  (IharleviUe,  et  aux  municipalités  de  cette  ville  et  de  Mézières,  de 
tenir  la  main  à  son  exécution. 

«  Fait  à  Paris,  le  douze  may  1790.  Signé  :  Louis.  —  Parle  roi  :  de  S^-Prikst.  >• 

Mézières  chef-lieu  du  département,  et  Charleville  chef-lieu  de  district.  En 
effet,  il  avait  été  décidé  que  chaque  département  serait  divisé  en  districts  et 
chaque  district  en  cant(»ns  d'environ  quatre  lieues  carrées.  Au  chef-lieu  i\n 
département  était  établi  1'  «  assemblée  administrative  supérieure  >•  dite  «  admi- 
nistration du  déparlement  ».  Au  chef-lieu  du  district,  une  assemblée  adminis- 
trative inférieure  dite  «  administration  de  «listrict  »,  De  plus,  dans  chaque 
ville,  dans  chaque  villaf»(?,  dans  chaque  «  communauté  de  campa;4ne  »,  une 
municipalité.  Quant  à  l'administration  du  département,  elle  se  composait  de 
trente-six  membres  élus  par  les  électeurs  législatifs  du  second  degré;  sur  ces 
trente-six  délégués,  huit  formaient  «  le  directoire  du  ilépartement  »,  les  vingt- 
huit  autres  le  «  conseil  général  du  département.  »  L'administration  du  district 
se  composait,  elle,  de  douze  membres  dont  quatre  formaient  ««  1(î  directoire 
du  district  »  et  huit  le  «  conseil  général  de  district.  »  Le  prt'sident  du  directoire 
de  département  ou  de  district  était,  en  même  temps,  le  président  du  conseil 
général.  Les  directoires  demeuraient  en  fonctions  toute  l'année;  les  conseils 
généraux  se  réunissaient  une  fois  par  an.  Lii  «  procureur  général  syndic  »  et 
un  «<  procureur  syndic  »  étaient  attachés  l'un  au  département,  l'autre  au  dis- 
trict, avec  charge  de  requérir  l'application  àv.  la  loi,  de  provoquer  les  «  actes 
administratifs  ou  politiques  des  autorités  ».  Fonctionnaires  nommés  pour  quatre 
ans,  ils  étaient  rééligibU^s  après  un  intervalle  de  quatre  autres  années.  Les 
autres  membres  des  administrations  départementales  étaient  renouvelés  par 
moitié  tous  les  deux  an^  :  le  gouvernement  n'avait  pas  le  droit  de  les  révo- 
quer. Ces  administrations  étaient  chargées  de  l'assiette,  de  la  répartition,  de 
la  perception  de  l'impôt  et  du  paiement  des  dépenses  sous  l'autorité  du  pou- 
voir législatif,  de  l'assistance  publique,  de  l'encouragement  à  l'agriculture,  au 
commerce,  à  l'industrie  de  la  gestion  des  forêts,  de  la  viabilité  et  des  travaux 
publics,  de  l'organisation  et  <le  l'emploi  des  milices  locales.  Knlin  les  munici- 
palités étaient  administrées  :  par  un  maire  —  qu'élisaient  les  assemblées  pri- 
maires; —  un  «  corps  municipal  »  (h*  trois  à  vingt  et  un  membres  ;  un  «  conseil 
général  de  la  commune  »,  composé  du  «<  corps  municipal  »  et  des  «  notables  » 
en  nombre  double;  et,  enlin,  un  «  procureur  de  la  commune  »  qu'assistaient, 
dans  les  grands  centres,  un  «<  substitut  du  procureur,  un  secrétaire-greffier  et 
un  trésorier  ».  Ainsi  furent,  à  l'origine,  organisées  la  vie  et  l'administration 
municipales. 

IV.  LE  PREMIER  ÉVÊQUE  CONSTITUTIONNEL  DES  ARDENNES. 

Puis,  lorsque  fut  décrété —  12  juillet  1700 — la  constitution  civile  du  clergé, 
l'Assemblée  nationale  décida  qu'il  y  aurait  un  diocèse  par  cha(|ue  déparle- 
ment. 11  fallut  donc  nommer  un  évé(|ue  pour  les  Ardein\es.  Sedan,  Mézién's 
et  Mouzon  ambitionnèrent  de  devenir  cités  épiscopales.   Sedan   fut  préféré. 


-  I5(i  - 

Sans  <l(nil(î  voulail-oii  la  (h'*doimiiaîior  de  i'écht^c  subi  loi*squ*avait  élé  choisi  le 
olief-lieii  du  d»''parteinpiit.  ('/est  le  «limancho  21  novembre  1790  que  furent 
convoqués  les  électeurs;  la  réunion  se  fit  dans  l'église  de  Mézières. 

Avant  le  vote,  M.  Deliaye,  procureur  fiénéral  syndic,  prononçait  un  de  ces 
discours  à  |)brases  redondantes,  d'une  solennité  un  peu  vague,  qui  caractéri- 
s»*nt  de  si  pittoresque  façon  l'éloijuence  révolutionnais  et  dont  voici,  comine 
téruoi^map^,  quelques  extraits  : 

«<  \ai  constitution  civile  du  clergé  est  une  de  ces  opérations  sublimes  qui 
doivent  immortaliser  le  diplAme  national  et  répandre  le  plus  grand  éclat  sur 
les  travaux  de  nos  augustes  législateurs.  La  muivelle  organisation  du  clergé 
vient.  Messieurs,  de  restituer  à  la  nation  un  droit  aussi  antique  que  l'établisse- 
ment même  de  cette  religion  sainte  dont  vous  allez  nommer  le  premier  ministre 
pour  le  diocèse  des  Ardt»nnes.  Tant  que  les  citoyens  l'ont  exercé,  l'on  a  vu 
lépiscopat  décoré  des  plus  rares  vertus;  et  si  la  puissance  qui  abuse  et  la 
richesse  qui  corrompt  ôtèrent  depuis  aux  Français  cette  prérogative  précieuse, 
les  évéques  y  trouvèrent  aussi  la  (in  de  cette  éminente  considération  que  leurs 
prédécesseurs  avaient  obtenue  des  peuples,  par  la  simplicité  de  leurs  mœurs 
vraiment  apostoliques. 

«  La  loi  qui  vous  a,  Messieurs,  rappelés  h  r«»xercice  de  vos  droits  primitifs  a 
aussi  préparé  à  ces  ministres  la  conquête  de  leur  ancien  domaine,  la  conquête 
de  ces  vertus  sublimes  qui  hîs  ont  si  souvent  distingués,  et  de  la  vénération 
publique  dont  ils  furent  et  dont  ils  vont  redevenir  l'objet.  Ramenés  à  des 
fonctions  qu'ils  ne  doivent  jamais  abandonner,  ils  vont  rendre  à  cette  religion 
auguste,  dont  ils  seront  les  apôtres,  son  ancienne  splendeur  et  sa  première 
majesté;  ils  vont  trouver,  dans  leur  tendre  et  vive  sollicitu<le  pour  leur  trou- 
peau, celle  paix  de  l'Ame,  ce  calme  intérieur  de  la  conscience,  cette  félicité 
douce  et  pure  qu'on  ne  rencontre  que  dans  la  pratique  des  vertus  et  raccora- 
plissement  de  ses  devoirs. 

'<  Heureux  cent  fois.  Messieurs,  ceux  que  les  suffrages  du  peuple  vont  investir 
d(?  la  dignité  épiscopale!  Que  de  bienfaits,  que  <le  consolations  ils  pourront 
réi>andre  dans  le  sein  des  familles  indigentes  et  malheureuses!  Que  je  porte 
envie  non  pas  à  leur  opulence,  mais  aux  délices  que  leur  prépare  la  destina- 
tion précieuse  du  traitement  qui  leur  est  assigné  par  l'Etat;  aux  occasions 
heureuses  qui  naîtront  pour  eux  de  soulager  l'humanité  souffrante! 

('  . . .  Nous  n'oublions  pas  que  ces  vertus,  quelqu'intéressantes  qu'elles  soient, 
ne  sont  pas  les  seules  qui  doivent  distinguer  votre  prélat.  Souvenons-nous 
qu'elles  seraient  insuffisant»*s  si  elle?  ne  concouraient  avec  l'amour  le  plus  vrai 
pour  la  Constitution,  le  respect  le  plus  profond  pour  la  loi,  le  zèle  le  plus  sin- 
cère, le  courage  le  plus  ardent  pour  la  protéger,  la  maintenir  et  la  défendre. 
Kcarlons  av<»c  le  plus  grand  soin  de  nos  suffrages  ceux  dont  l'opinion  pourrait 
contraster  avec  les  principes  que  la  Hévolution  a  gravés  dans  le  cœur  de  tous 
les  bons  citoyens,  ceux  que  des  préjugés  d'état  continueraient  à  attacher  aux 
anciens  abus  quelle  a  détruits;  ceux  qui  îiu raient  entretenu  le  désir  et  con- 
servé l'espérance  de  voir  rétablir  entre  «nix  et  le  reste  des  Français  d'autres 
distinctions  que  celles  qui  sont  fondées  sur  les  talents  et  les  vertus.  Enfin, 
Messieurs,  n'appelons  au  poste  de  premier  pasteur  «le  ce  département  que  celui 
qui,  portant  comme  nous  dans  son  cœur  (^e  saint  amour,  cet  amour  sacré  de 
la  liberté',  de  la  patrie,  de  la  (ionstitution,  ne  balance  pas  à  mourir  pour  elles, 
et  qui  se  souvienne  toujours  qu'il  leur  doit  sa  dignité,  sa  gloire  et  l'honneur  de 
sa  promotion  à  lépiscopat.   >» 

Après  trois  tours  de  scrutin,  Nicolas  Philbert,  curé  de  Sedan,  fut  proclamé 
évéque  des  Anlennes. 

De  son  long  remerciement  plein  d'effusion  et  non  moins  pompeux  que  le 
^iiscours  du  procureur  syndic,  nous  reproduisons  ces  passages  : 


—  157  — 

M  Messieurs  les  électeurs  et  Messieurs;  dans  le  trouble  qui  agite  mon  i\me 
en  ce  moment,  je  ne  sais  si  je  dois  vous  remercier  du  témoignage  solennel  que 
vous  venez  de  me  donner  de  votre  estime  et  de  votre  confiance.  Je  n'y  suis  pas 
insensible;  mais,  Messieurs,  ce  ne  peut  être  que  par  une  erreur  qui  m'humilie 
que  vous  avez  jeté  les  yeux  sur  moi  pour  une  place  si  éminente  cl  que  tout 
autre  était  infiniment  plus  capable  de  remplir  à  votre  satisfaction. 

«  Non,  Messieurs,  je  n'en  ai  ni  les  talents  ni  les  vertus  :  j'aurais  regardé 
comme  un  crime  la  seule  pensée  d'envisager  l'épiscopat  avec  une  sorte  de 
complaisance.  Eh!  qu'avais-je  à  désirer?  De  quoi  pouvais-je  me  glorifier  avec 
plus  de  sensibilité  que  d'avoir  pour  mon  successeur  un  pontife  dont  la  dignité 
ne  pouvait  qu'ajouter  à  la  considération  d'une  ville  déjà  aussi  célebnî  par  le 
nombre,  l'honnêteté,  le  patriotisme  et  le  zèle  religieux  de  ses  habitants,  que 
par  sa  richesse  et  l'étendue  de  son  commerce. 

«  Je  ne  soupirais.  Messieurs,  qu'après  le  repos  pour  travailler  dans  ma  retraite 
à  ma  propre  sanctification » 

Etait-il  bien  sincère,  notre  év«>que,  et  n'avait-il  pas  un  brin  intrigué  pour 
arriver  à  l'épiscopat?  Mais  qu'importe,  continuons  : 

«  11  est  vrai  que  saint  Paul  écrivait  à  Timothée  que  celui  qui  désire  l'épis- 
copat désire  une  bonne  chose  ;  mais  il  entendait  une  fonction  sainte,  une  œuvre 
méritoire  et  des  plus  difficiles. 

«  Quand,  en  effet,  parlait-il  ainsi?  C'est,  dit  saint  Grégoire  le  Grand,  lorsque 
le  monde  et  l'enfer  étaient  armés  contre  l'Eglise,  au  fort  des  persécutions, 
dans  un  temps  où  les  évèques  étaient  recherchés,  poursuivis  et  traînés  au 
supplice  pour  donner  plus  de  terreur  aux  simples  fidèles  :  alors,  sans  doute, 
il  n'y  avait  rien  que  de  louable,  de  grand  et  même  d'héroïque  dans  le  désir 
de  l'épiscopat,  parce  que  c'était  recherch<»r  le  martyre  et  s'y  exposer;  mais, 
continue  ce  saint  Pape,  quand  aujourd'hui  ceux  qui  d«'*sirerai<Mit  l'épiscopat, 
uniquement  pour  se  dévouer  par  charité  au  salut  des  auties,  ne  me  paraîtraient 
pas  absolument  condanmables,  je  ne  pourrais  les  approuver;  je  leur  dirais 
toujours  avec  le  Docteur  des  nations  :  Qui  est  donc  capable  d'un  si  auguste 
ministère?  Qui  peut  s'assurer  qu'il  en  a  les  vertus  et  les  capacités  nécessaires? 
Ce  ministère  qui  effrayerait  les  anges  doit  donc  me  faire  trembler 

«...  Puisse,  Messieurs,  le  nouvel  ordre  qui  vous  enchante,  servir  à  dissiper 
les  nuages  (|ui  obscurcissent  le  règne  immortel  de  la  foi,  de  la  vérité  et  des 
vertus  chrétiennes!  Vous  éti^z  en  droil  de  l'attendre  d'un  pasteur  capable  île 
se  concilier  l'estime  et  la  vénératic)n  de  son  troupeau  et  d'en  faire  la  consola- 
tion, la  ressource  et  la  joie,  |)ar  la  candeur  de  son  àme  et  la  solidité  de  sa 
doctrine,  par  la  sag<^sse  de  son  expérience  et  l'activité  de  son  zèle,  par  sa 
modestie,  son  désintéressement  et  sa  simplicité;  en  un  mot  par  tout  ce  que  la 
science,  les  vertus  et  la  sollicitude  pastorale  impriment  de  respect  et  decontlance; 
mais  malheureusement  je  n'ai  rien  de  tout  cela  et  je  sens  vivement  que  la  bonne 
volonté  ne  suflit  pas. 

«  Je  ne  peux  quétre  elîrayé,  M«'ssieurs,  qujind  je  pense  que  je  suis  destiné 
à  remplacer  à  votre  éi<anl  les  prélats  des  deux  métropoles  dont  ce  nouveau 
diocèse  seni  un  démembrement. 

«  Vous  le  savez,  Messieurs,  formés  dès  lenfance,  «'omme  Samuel,  à  l'école 
du  sanctuaire,  ils  n'ont  dû  leur  élévation  sur  deux  des  i)lus  illustres  et  des 
plus  anciens  sièges  tles  Gaules  (ju'à  l'éclat  de  leur  mérite  et  aux  qualités  émi- 
nentes  qui  les  rendent  chers  U  leurs  di«MM''sains  dont  ils  font  les  délices.  Je 
leur  dois  ici,  Messieurs,  cet  homnia^ie  de  mon  n'spect,  et  vous  le  [)artagez,  sans 
doute,  pour  ces  dignes  su«'cesseurs  des  Uemi  (*l  des  Maximin  :  pleins  de  lesprit 
de  leur  sublime  vocation,  ils  en  chériss(;nt  les  devoirs  et  ils  en  ont  tous  les 
talents  et  les  vertus;  modestes  au  milieu  des  grandeurs,  affectueux  sans  fai- 
blesse, prudents  sans  inquiétude  et  sans  pusillanimité,  aii'ables,  indulgents  et 


~  158  — 

(lu  plus  fiioile  accès,  ils  ne  respirent  que  bonbS  ils  ne  se  communiquent  que 
j>oui'  «'*lre  utiles;  jamais  ils  n'ont  usé  avec  plus  de  plaisir  de  leur  abondance 
que  pour  secourir  les  nécessiteux  de  toutes  les  classes,  et  de  leur  autorité  que 
pour  fair»'  ré<^ner  av(»c  Jésus-(]lirist  et  par  Jésus-C.hrist  la  paix,  la  concorde, 
la  probité,  les  bonnes  mœurs  (»t  la  vraie  justice  qui  sanctifie  les  élus. 

«  Tel  est,  Messieurs,  mon  plus  sincère  désir,  mon  unique  ambition  :  mais 
(le  quelle  abondance  de  grAces  n'ai-je  pas  le  plus  ^rand  besoin  •  je  vous  con- 
jure. Messieurs,  de  m'aider  à  les  obtenir  du  ciel,  et  puisque  je  suis  votre 
ouvrafie,  j'ai  la  confiance  (jue  vous  ne  me  refuserez  pas  le  secours  de  vos 
prières;  je  vous  le  demande  avec  instance  pour  la  fsdoire  de  Dieu  et  la  satis- 
faction d'un  diocèse  à  (|ui  je  me  dois  tout  entier...  » 

(Vest  dans  le  cimetière  de  Villette  que  fut  enterré  rév(^(iue  Phiibert.  {Voir 

<iI.AniK-KT-Vn.LKTTK. 

V.    DES    ORIGINES    AUX    TRAITÉS    DE    1814. 

Les  Ardenn(^s  furent  partagées,  primitivement,  en  six  dlad'fct^  :  Cliarleville, 
Scdau,  (irandpre,  Vouziers,  Hetliel,  Kocroi,  «jui  comprenait,  alors,  les  deux 
places  fortes  de  Pliilippeville  et  d(»  Marienbour^  enclavées  dans  la  principauté 
de  |j(î«j[e.  Mézières  fut,  nous  l'avons  dit,  «lési;;née  pour  être  la  capitale  du  dépar- 
tement. L<*  tiibunal  du  district  de  Vouziers  fut  à  Attifçny;  celui  de  Grandpré 
fut  à  lluzancy.  Les  six  districts  étaient  divisés  en  60  cantona  subdivisés  eux- 
mêmes  en  ô'i/  muincipalitrs.  Dans  le  département  :  2,')8,0(H)  liabitants. 

En  l'an  vni,  un  remaniement  consacrait  la  division  actuelle  en  cinq  arron- 
dissements avec  b's  mêmes  chefs-lieux  (jue  de  nos  jours.  Ces  cinq  arrondisse- 
ments comprenaient  77  cantons,  et  ces  cantons  ;>98  communes.  Population  : 
2:)3,9()8  habitants. 

1"  Mi^zt'f'res.  —  Charb^ville,  Ktion,  Flize,  <iespunsarl,  Jandnn,  Mézières,  Mon- 
thcrmé,  Omont,  Remilly,  Henwez,  Sij^'nv-Librecy,  Thilay,  Vendresse. 

2"  ïietlv'L  --  Asfeld,  (ihàtcau-Porcien,  r.haumont-Porcien,  Juniville,  Novion- 
Porcien,  Hethel,  Hocqui^ny,  Saint-tierniainmont,  S  luIces-aux-Bois,  Sault-les- 
Urthel,  Seuil,  Sévigny,  Tai^non,  Wasifiny. 

3"  lincroi.  —  AuvillfTs- les- Forces,  (Ihooz,  (iOuvin,  Dailly,  Fumay,  (iivet, 
Léchellc,  Liart,  Mariembour^r,  Maubert-Fontaine,  Nismes,  Philippeville,  Kevin, 
Hoi'roi,  lion\erée,  Humifzny,  Senzeilles,  Signy-le-Petit,  Treignes,  Vill(»r.s-deux- 
Fglise.N,  Villers-en-Fa^ne. 

4"^  St'dftn.  -  -  Deaumont,  Rouillon,  Chémery,  Donchery,  Douzy,  Givonne,  Mar- 
}iul,  Monzon,  Sedan,  Torcy,  >  voy. 

.S"  Vnnzicr^.  -  -  Atliizny,  Autry,  Hourcq,  Drieulles-sur-Har,  Driquenay,  Buzancy, 
OliAtcl,  Le  Cln'snc,  tiiandpré,  Machault,  Monlhois,  Nouart,  Saint-Juvin,  Saint- 
Picrremont,  Tourteron,  Vandy,  Vonc(|,  Vouziers. 

Après  les  traités  de  1814,  le  départenient  des  Ardennes  fut  af(randi,  du  côté 
de  la  Hel^iipn',  de  ce  ([ui  restait  à  la  France  des  départements  de  Jemmapes 
et  de  Sambn*-el-M«'use.  A  cotte  époque,  il  eut  700  commun(îs.  En  effet,  ces 
traités  laissaient  à  la  Franci'  :  dans  le  département  de  Jemmapes,  les  cantons 
(le  Dour.  Merbes-|(»-(ih.lle;ni,  Beaumont  et  Chimay;  et  dans  celui  de  Sambre- 
et-Meuse,  les  cantons  de  Walcourl,  Florennes,  Heaurain*:  et  (iédinne.  En  1813, 
non-seulement  tous  ees  |>ays,  mais  encore  Philippevilh»  et  Couvin,  avec  la  for- 
teresse de  Marienbour^',  fiuent  repris  à  la  France  et  donnés  au  royaume  des 
Pays-Bas.  H  en  fut  ainsi  de  Bouillon.  »<  De  (Juiévrain.  porte  le  traité,  la  ligne 
(le  démarcation  suivra  les  anciennes  limites  des  provinces  bel^iques,  du  ci-devant 
évéché  de  Li<^f{e  et  du  duché  de  Bouillon,  telles  qu*(dles  étaient  en  1790.  en 
laissant  les  territoires  enclavés  de  Philippeville  et  de  Marienbourj^  avec  les 
places  de  ce  nom,  ainsi  que  tout  le  duché  de  Bouillon,  hors  des  frontières  de 


—  159  — 

France Les  dislrirts  ayant  fait  partie  des  provinces  bel^'es,  de  lévèclic 

de  Liège  et  du  duché  de  Bouillon,  ainsi  que  les  places  de  Philippeville  et 
Marjenbourg  avec  leurs  territoires,  seront  remis  à  Sa  Majesté  le  roi  des  Pays- 
Bas  pour  être  réunis  à  ses  Etats.  » 

Il  semblait  que  ce  qu'on  retranchait  au  territoire  français  fût  peu  de  chose  : 
en  réalité,  en  nous  enlevant  les  deux  places  fortes  de  Philippeville  et  de  Marien- 
bourg  avec  les  cantons  adjacents,  on  formait  sur  notre  frontière  «  un  cnlniiit 
qui  faisait  aller  tortueusement  notre  limite  do  Maubeuge  aux  sources  de  l'Oise 
à  (iivet,  c'est-à-dire  qui  laissait  Maubeuge  et  Givet  sans  communications,  qui 
isolait  et  rendait  inutiles  Avesnes  et  Hocroi;  en  un  mot,  ((ui  permettait  à  l'in- 
vasion d'arriver  sans  obstacle  dans  la  vallée  de  l'Oise,  et  de  celte  vallée  sur 
Paris. 

Kn  1820,  la  population  des  Ardennes  était  de  20(>,08.*i  habitants,  ainsi  ré- 
partis —  après  troisième  remaniement  —  dans  ses  .V/  raillons  divisés  en 
5S8  communes  : 

Arrondissement  de  Mézières,  08, 632  habitants.  —  Arrondissement  de  Hethel, 
6(K0i3  hab.  —  Arrondissement  de  Hocroi,  40,704  hab.  —  Arrondissement  de 
Sedan,  .i2,084  hab.  —  Arrondissement  de  Vouziers,  .•)o,oo2  hab. 

Nous  voyons  qu'en  1820  il  y  avait,  dans  le  département,  538  communes; 
nous  n'en  avons  plus  maintenant  que  o()3;  mais  los  35  communes  n'ont  point 
disparu  ;  elles  sont,  aujourd'hui,  sections  ou  écarts. 

1**  Aitbonrourt-en-Uicléres,  canton  de  Novion-Porcien,  avait,  en  1820,  lors- 
qu'elle était  commune  distincte,  154  habitants;  aujourd'hui  écart  du  Chesnois, 
69  hab.  —  2°  Grandes-Ayvelles,  90  hab.,  et  Petites- Aijvrlles,  451  hab.,  forment, 
à  présent,  le  village  des  Ayvelles,  451  hab.  —  3*^  Baiithénwnt,  canton  de  .Novion- 
Porcien,  216  hab.;  aujourd'hui  section  de  Sorcy,  122  hab.  —  4**  i^ègny,  canton 
de  firandpré,  137  hab.;  aujourd'hui  section  de  Doumely,  67  hab.  —  5*>  liof/ny- 
les-Murtin,  canton  de  Henwez,  122  hab.;  aujourd'hui  écart  d(î  Murtin-Bogny, 
73  hab.  —  (y'*  Biiéres,  canton  de  Monthois,  avec  Brécy,  pour  écart,  130  hab.; 
aujourd'hui  section  de  Brécy,  88  hab.  —  1^  Butz^  canton  de  Klize,  avec  Klamain- 
Vîlle  pour  écart,  117  hab.;  aujourd'hui  section  de  Balaives,  66  hab.  —  8*^  C/tar- 
beatu\  canton  de  Carignan,  136  hab.;  aujourd'hui  secli<ui  de  Puilly,  123  hab. 
—  90  Chfiumont,  canton  tle  Sedan-Sud,  avec  Sainl-Quenlin  pour  écart,  85  hab.; 
aujourd'hui  écart  de  Noyers-Ponl-Maugis,  54  hab.  —  10"  Chèhêry,  canton  de 
(irandpré,  avec  pour  écarts  :  La  Forge,  Aiiétal,  les  Granges,  le  Mesnil,  Sérieux, 
le  Plain-Champ,  85  hab.;  aujourd'hui  écart  de  Chàtel,  24  hab.  —  11°  Chennery- 
et-Lawlreville,  canton  de  Buzancy,  114  hab.;  aujourd'hui  Chennerie,  section  de 
Bayonville,  40  hab.,  et  Landieville,  écart  de  Bayon ville,  62  hab.  —  12'^  Chc- 
vrieres,  canton  de  Belliel,  124  hab.;  aujourd'hui  section  de  Novy,  154  hab.  — 
13<»  Le  Daneomt,  canton  de  Sedan-Noid,  avec,  pour  écart,  Mortimont,  82  hab.; 
aujourd'hui  écart  de  Donchery,  56  hab.  —  14**  Feuchrres,  canton  de  Flize, 
133  hab.;  aujourd'hui  section  de  Sapogne,  121  hab.  —  15"  Flahn,  canton  «le 
Haucourt,  avec  Haptout,  pour  écarl,  82  hab.;  aujourd'hui  écart  de  HaucourI, 
54  hab.  —  16**  Fleury-et-Moiitnmrin,  canton  de  Uetliel,  avec,  pour  écarts,  le 
Moulin-à-Vent  et  la  Charité,  86  hab.;  aujourd'hui,  Monlmarin  est  un  lieudit 
de  (iivry,  célèbre  par  son  église,  et  Fleury  est  une  section  d'Ambly,  76  hab.  — 
17*'  Saint-Georges,  canton  de  lîuzancy,  avec,  pour  écarts,  le  Moulin-à-Fau,  le 
Moulin-d'Andelot,  07  hab.;  aujourd'hui  écarl  de  Landres,  114  hab. —  18"  Monm- 
court,  canton  de  Sedan-.Nord,  avec,  poui*  écart,  le  Mcndin,  33  hab,;  aujourd'hui 
Maraucrmrt-Lafenderie  est  un  écîirt  de  Vrigne-aux-Bois,  8')  hab.  —  10"  Mmelin, 
canton  de  Novion-Porcien,  avec  la  Hauleite  pour  écart,  72  hab.;  aujourdluii 
section  de  Saulces,  57  bah.  —  20"  Mont-df-Jnu-,  canton  d'Attigny,  120  iiab.; 
aujourd'hui  écart  de  Saint-Lambert,  75  iiab.  —  21"  Mo}U-F(inxrUes.  avec  le 
Moulin-de-Moya  pour  écart,  115  hab.;  aujourd'hui  section  de  Ardeuil,  67  hab. 


—  160  — 

—  22**  La  Perdiint',  raiiloii  (l(;  Novioii-Porc'uMi,  avec  le  Mansiau  pour  écart, 
iofr  hal).;  aujourdliiii  fcart  dv,  Launois,  liO  liab.  —  23°  Pievrepont,  canton  de 
Sigiiy-lAbbave,  avec,  pour  écarts,  la  Oour,  la  Oissine,  le  Croissant,  ii4hab.; 
aujounl'iiui  écart  de  Launois.  —  2^"  Pourvu,  canton  de  Mouzon,  avec  le  Ponçay 
pour  écart,  82  hab.  ;  aujourd'hui  section  d'Autrocourt.  —  2o°  Resson,  canton 
de  Utthei,  104  hab.;  aujourd'hui  seclion  de  Par^^ny»  101  hab.  —  26°  Roche  et 
Mery,  canton  d'Atti^'ny,  KKi  hab.;  aujourd'hui  Uoche,  section,  103  hab.,  et 
Merv,  écart  de  (ihuffilly,  10  hab.  —  27"  Semeusi\  canton  de  Mézieres,  113  hab.; 
aujourd'hui  section  de  Viliers,  2 VI  hal).  —  28*  Terrier,  canton  de  Tourtcron, 
avec,  pour  écaris,  Barlilleux,  le  Canivet,  la  (iOur-des-Hois,  le  Préféré,  les  Nor- 
mands, 21.*»  hab.;  aujourd'hui  section  de  Saint-Loup,  31  hab. —  29°  Torcy, 
canh»n  de  Sedan-Sud,  avec  le  Petit-Torcy  pour  ét:art.  —  30°  Truyny,  canton  de 
Helhel,  avec  le  Moulin-à-ViMït  f)our  é*cart,  294  hab.;  aujourd'hui  section  de 
Thu^iny,  103  hab.  —  31"  La  Vif.'illr-Vttlc,  canton  de  Novion-Porcien,  avec 
Saulce<-aux-Toui-nelles  pour  écart,  89  hab.;  aujourd'hui  écart  de  Saulccs- 
Monclin.  —  32"  Vietu-hs-Manri\  canton  de  Montliois,  91  hab.;  aujourd'hui 
section  de  Marvaux,  49  hab.  —  33"  Vilh'rs-driuuit-haaconrl,  canton  de  Haucourt, 
48  hab.  ;  aujourd'hui  écart. —  34"  VUb'Ur,  canton  de  Sedan-Nord,  o6  hab.; 
aujourd'hui  section  de  (ilaires,  48  hab.  —  3.*)°  VauzcUr.s,  canton  de  Novion- 
Porcien,  111  hab.;  aujourd'hui  section  d'Auboncourt,  90  hab. 

VI.    SÉNATEURS;    DÉPUTÉS;    CONSEILS    GÉNÉRAUX;    CONSEILS 
D'ARRONDISSEMENT;    CONSEILS    MUNICIPAUX. 

Nous  ne  pourrions  suivre,  sans  sortir  de  notre  cadre,  les  divers  changements 
administratifs  qui»  sul)irent  les  ArdtMUies  depuis  leur  formation  jusqu'à  nos 
jours;  il  nous  suflira  d  indiquer  h'ur  mode  d'administration  actuel,  commun 
d'ailleiu's  à  tous  les  départemi'nts  de  France. 

Sénat.  —  L»'s  sénateuis  sont  élus  pour  neuf  ans,  et  renouvelables  par  tiers 
tous  les  trois  ans. 

La  loi  du  9  décembre  188 i  a  fixé  à  trois  le  nombre  des  sénateurs  du  dépar- 
tement des  Ardeniu^s. 

Nul  ne  peut  être  sénatt'ur  s'il  n'est  Franrais,  j\^é  de  quarante  ans  au  moins, 
et  s'il  n«*  jouit  de  ses  droits  civils  et  polili«|iies  ilui  du  9  décembre  188'»). 

Les  sénate'urs  sont  élus  par  un  colléj^Mî  réuni  au  chef-lieu  du  département  et 
conqiosé  :  1"  des  députés;  2"  des  cons«Mllt'r.s  «généraux?  3"  des  conseillers  d'ar- 
r(»ndi>sfment;  4"  de  délé^^ués  élus  i)armi  les  électeurs  de  la  commune,  par 
cluKpie  constMl  municipal. 

L«'  nomhn*  des  déléi^'ués  varie  d'après  le  nombre  des  conseillers  municipaux  : 
il  est  de  12  pour  27  conseilli'rs  ;  de  9  poui*  23;  tle  0  pour  21;  de  3  pour  16; 
de  2  pour  12;  de  I  poui-  10.  Aux  dernières  éli'ctions  sénatoriales,  lorsque  fut 
élu  M.  fioutant,  h;  19  juillet  1898,  h»  nombre  des  déléf^'ués  sénatoriaux  était  de 
8.*i8,  dont  78  électeurs  d«'  droit  :  les  députés,  les  sénateurs,  les  conseillers  jiÇéné- 
raiix,  b*s  cmiseillers  d'arrondissemtMit  et  780  déléfjués  des  communes.  Il  est 
pourvu  aux  varanccs  drs  sénateurs  déeédés  ou  démissionnaires,  dans  le  délai 
de  trois  mois.  (Cependant  si  la  vacan«!(î  survient  dans  les  six  mois  qui  précè- 
df*nt  le  renouvelh'iUHnt  triennal,  il  n'y  est  pourvu  qu'au  moment  de  ce  renou- 
velhMiient,  Le  (h'paitenïent  (h'S  Ardeimes  appartient  à  la  .s<^/*ie  A  qui  fut  renou- 
velée le  7  janvier  189k 

Députés.  —  Les  déjantés  sont  élus  actuellement  au  scrutin  d^irrondissement 
par  les  électeurs  inscrits  sur  les  listes  électorales  (loi  du  "y  avril  1884). 


—  161  — 

La  dun'*e  du  mandat  est  de  quatre  ans.  —  lue  loi  du  22  juillet  1803  avait 
exceptionnellement  fixé  au  31  mai  1898  le  terme  des  pouvoirs  de  la  lé«^'islature 
élue  les  20  août-3  septembre  1893.  I^a  Chambre  fut  alors  dissoute  le  l*^*"  juin, 
tandis  que  les  élections  pour  son  renouvellement  se  firent  du  8  au  22  mai 
qui  précédait. 

Tout  électeur  est  éligible,  sans  condition  de  cens,  à  l'âge  de  vingt-cinq  ans 
accomplis  (loi  du  30  novembre  187.')). 

Tout  candidat  au  siège  législatif  doit,  par  une  dé(;laration  qu'il  signe  ou  qu'il 
vise  et  dûment  légalisée,  faire  connaître  dans  quelle  circonscription  il  entend 
se  présenter.  Cette  déclaration  est  déposée,  contre  reçu  provisoire,  à  la  Préfec- 
ture du  département  intéressé,  le  cinquième  jour,  au  plus  tard,  avant  le  jour 
du  scrutin.  Il  en  est  délivré  un  récépissé  définitif  dans  les  vingt-quatre  heures 
(loi  du  17  juillet  1889). 

En  cas  de  vacance  par  décès,  démission  ou  autrement,  l'élection  doit  être 
faite  dans  le  délai  de  trois  mois,  à  partir  du  jour  où  la  vacance  se  sera  pro- 
duite. 

Le  Conseil  général,  «  corps  exclusivement  administratif  »>,  représente  et 
gère  les  intérêts  du  Département.  Au  nombre  de  ses  attributions  —  que  déli- 
mitent nettement  les  lois  des  10  et  29  aoiU  1871,  —  l'une  des  plus  importantes 
est  le  vote  du  budget  départemental  établi  par  le  préfet  qui,  dix  jours  avant  la 
session,  le  remet,  avec  toutes  pièces  probantes,  à  la  Commission  départemen- 
tale, dont  nous  parlerons  bientôt. 

Chaque  canton  élit  un  conseiller  général. 

L'élection  se  fait  au  suffrage  universel,  dans  chaque  commune,  sur  les  listes 
dressées  pour  les  élections  municipales. 

Sont  éligibles  tous  les  citoyens  inscrits  sur  une  liste  d'électeurs  ou  justifiant 
qu'ils  devaient  y  être  inscrits  avant  le  jour  de  l'élection,  âgés  de  vingt-cinq  ans 
accomplis,  qui  sont  domiciliés  dans  le  département,  et  ceux  qui,  sans  y  être 
domiciliés,  y  sont  inscrits  au  rôle  d'une  des  quatre  contributions  directes, 
au  1*'  janvier  de  l'année  dans  laquelle  se  fait  l'élection,  ou  justifient  qu'ils 
devaient  y  être  inscrits  à  ce  jour,  ou  ont  hérité,  depuis  la  même  époque,  d'une 
propriété  foncière  dans  le  département  (loi  du  10  août  1871,  art.  1,  4,  5.  6). 

I^es  conseillers  généraux  sont  nommés  pour  six  ans;  ils  sont  renouvelés  par 
moitié,  tous  les  trois  ans,  et  indéfiniment  rééligibles. 

Les  31  cantons  du  département  des  Ardennes  sont  divisés  en  deux  séries  de 
renouvellement  (délibérations  du  Conseil  général  du  3  novembre  1871  et  du 

15  avril  1874). 

La  série  A,  renouvelée  le  31  juillet  1892  et  qui,  par  conséquent,  fut  encore 
renouvelée  en  1898,  comprend  1.*»  cantons  : 

Charleville,  Flize,  Mézières,  Asfeld,  Chûteau-Porcien,  Chaumont-Porcien, 
Fumay,  (iivet,  Rocroi,  Carignan,  Mouzon,  Attigny,  Buzancy,  Le  Chesne , 
Grandpré. 

La  aérie  B,  renouvelée  le  28  juillet  189.'J  —  renouvelable  en  1901,  —  comprend 

16  cantons  : 

Monthermé,  Omont,  Henwez,  Signy-l'Abbaye,  Juniville,  Novion-Porcien, 
Rethel,  Rumigny,  Signy-le-Petit,  Haucourt,  Sedan-Nord,  Sedan-Sud,  Machault, 
Monthois,  Tourteron,  Vouziers. 

En  cas  de  vacance  par  suite  de  décès,  d'option,  de  démission,  ou  pour  toute 
autre  cause,  les  électeurs  sont  réunis  dans  le  délai  de  trois  mois.  Toutefois, 
si  le  renouvellement  légal  de  la  série  à  laquelle  appartient  le  siège  vacant  doit 
avoir  lieu  avant  la  prochaine  réunion  ordinaire  du  Conseil,  l'élection  partielle 
se  fait  à  la  même  époque. 

Ces  assemblées  se  réunissent  deux  fois  par  an,  en  session  ordinaire.  La 

11 


—  162  — 

sossion  dans  laquelle  sont  disculés,  arnHés  le?  bud^'et  et  les  comptes  départe- 
mentaux, commence  de  plein  droit  le  premier  lundi  qui  suit  le  15  laoùt  et  ne 
peut  élre  retardée  que  par  une  loi.  I/ouverture  de  l'autre  session  est  fixée, 
pai-  la  loi  du  12  août  187(i,  au  premier  lundi  qui  suit  le  lundi  de  Pâques. 

Les  C.onseils  j^énéraux  peuvent  être  réunis  extraordinairement  :  i°  par  décret 
du  chef  du  Pouvoir  exécutif;  2°  si  les  deux  tiers  des  membres  en  adressent  la 
demande  écrite  au  président.  La  durée  des  sessions  extraordinaires  ne  peut 
excéder  huit  jours. 

Voici  quels  soni,  pour  l'année  1899,  les  conseillers  généraux  en  exercice: 

ARRONDISSEMENT    DE    MÉZIÈRES 

Canton  de  Chnrleville.  —  M.  Soret,  industriel  à  Nouzon;  élu  en  1886.  Vice- 
présid«*nt  du  Conseil. 

Canton  de  Flizf,  —  M.  de  Wignacourt,  propriétaire  à  (iuignicourt-sur-Vence, 
ancien  député;  élu  en  1880. 

Canton  f^?  Mt^zûres.  —  M.  J.  (^.hevalier,  négociant  à  Mézières;  élu  en  1898. 

Canton  de  MonthernuK  —  M.  Mare,  industriel,  à  (^hàteau-Regnault-Bogny  ; 
élu  en  1883. 

Canton  d'Omont.  —  M.  Fagot,  agriculteur,  à  Mazerny;  élu  en  1895.  Vice- 
secrétaire  du  Conseil. 

Canton  de  Hniwez,  —  D(K*teur  Speckhahn,  à  Renwez;  élu  en  1871. 

Canton  de  Siyny-rAhhaye.  —  M.  A.  Bertheh^my,  filateur,  maire  de  Signy- 
TAhbave;  élu  en'l89i. 

ARRONDISSEMENT    DE    RETIIEL 

Canton  d\\$fdd.  —  Docteur  Mérieux,  à  Asfeld  :  élu  en  1886. 

Canton  de  Cfuitt'an-Poreien.  —  M.  A.  Sandrique,  agriculleur  à  Saint-Quentin- 
le-Prtit;  élu  en  1898. 

Canton  de  Chaumont-Porch'n.  —  M.  E.  Constant,  cultivateur,  maire  de  Remau- 
court:  élu  en  1898. 

Canton  de  Juniville.  —  M.  K.  Vaillant,  notaire  à  Tagnon  ;  élu  en  1896. 

Canton  dv  ^ovion-Poreien.  —  M.  Ternaux-l^ompans,  député,  propriétaire  à 
Mesniont;  élu  en  1898. 

Canton  de  HetfwL  —  M.  Noiret,  filateur  à  Rethel;  réélu  en  1898. 

ARRONDISSEMENT    DE    ROCROl 

Canton  de  Fnmay,  —  M.  Dunaime,  député,  ancien  avoué;  élu  en  1888.  Vico- 
présidiMit  du  Conseil. 

Canton  de  Gtvet. —  M.  A.  Fenaux,  négociant,  maire  de  Givet  ;  élu  en  1898. 

Canton  de  Hoeroi.  —  Docteur  Desplous,  maire  de  Rimogne;  élu  en  1893. 

Canton  de  Humi{/ny.  —  M.  A.  Cuillot,  piopriétaire,  maire  de  Liart;  élu 
en    1893. 

Canton  dr  Siyny-le-PftH.  —  M.  Rarrachin,  propriétaire  à  Signy-le-Petit;  élu 
en  1SS9. 

ARRONDISSEMENT   DE    SEDAN 

Canton  de  Cari(/nan.  —  Docteur  (iairal,  maire  de  Carignan  :  élu  en  1891. 

Canton  de  Monzon.  —  M.  (Hlivet,  industricîl,  maire  de  Mouzon  ;  élu  en  1892. 

Canton  de  Haiicourt.  —  M.  G.  Thiriet,  industriel,  maire  de  Haucourt;  élu 
en  1889. 

Canton  de  Sedan-yord.  —  M.  Pi*tit-Rarbette,  industriel  à  Vrigne-aux-Bois; 
élu  en  1889. 


—  163  — 

Canton  de  Sedan-Sud,  —  M.  Charpentier,  pharmacien  à  Torcv-Sedan  ;  élu 
en  189o. 

ARRONDISSEMENT  DE  VOLIZIERS 

Canton  d'Attigny,  —  M. Goûtant,  architecte  à  Mézières,  sénateur;  élu  en  1898. 

Canton  de  Buzancy.  —  M.  Gobron,  ancien  député,  élu  en  1874.  Secrétaire  du 
Conseil. 

Canton  du  Chesne.  —  Docteur  Martin,  maire  du  Chesne;  élu  en  1880. 

Canton  de  Grandpré,  —  M.  de  La  Perrelle,  industriel,  maire  d'Olizy  ;  élu 
en  1893. 

Canton  de  Machault.  —  Docteur  Noël,  à  Machault;  élu  en  1871. 

Canton  de  Monthois.  —  M.  Barbeaux,  notaire  à  Monthois  ;  élu  en  189o.  Vice- 
secrétaire  du  Conseil. 

Canton  de  Tourteron.  —  M.  Mabille,  notaire  à  Tourteron;  élu  en  1896. 

Canton  de  Vouziers.  —  M.  Couët,  ancien  notaire  à  Vouziers;  élu  en  1881. 
Président  du  Conseil. 

SecrtHariat  du  Conseil  (jéwh'al.  —  M.  Hechemann,  chef;  MM.  Delaite,  Lecomte 
et  Monsch,  employés. 

Le  Conseil  général  se  subdivise  en  quatre  commissions  : 

4°  Commission  des  objets  diveis  (instruction  publique,  agriculture,  conten- 
tieux), composée  de  :  M.M.  Barbeaux,  Barrachin,  Fagot,  Guillot,  Noiret,  Ollivet, 
de  La  Perrelle,  Sandrique,  de  Wignacourt. 

2°  Commission  des  routes,  composée  de  :  MM.  Berthelemy,  Charpentier,  Cons- 
tant, Fenaux,  Mabille,  Noël,  Ternaux-Compans,  Vaillant. 

3°  Commission  des  chemins  de  fer,  composée  de  :  MM.  Chevalier,  Gobron, 
Goûtant,  Mare,  Mérieux,  Petit-Barbette,  Soret,  Thiriet. 

4**  Commission  des  finances  (bâtiments  départementaux,  budgets,  contribu- 
tions), composée  de  :  MM.  Couët,  Desplous,  Dunaime,  Gairal,  Martin,  Speckhahn. 

Une  Commission  départementale  est  élue,  chaque  année,  par  le  Conseil 
général,  à  la  On  de  la  session  d'août. 

Elle  se  compose  de  quatre  membres  au  moins  et  de  sept  au  plus,  et  elle  com- 
prend un  membre  choisi,  autant  que  possible,  parmi  les  conseillers  élus  ou 
domiciliés  dans  chaque  arrondissement. 

La  Commission  départementale  est  présidée  par  le  plus  âgé  de  ses  membres; 
elle  élit  elle-même  son  secrétaire.  Elle  siège  à  la  Préfecture,  où  elle  se  réunit 
au  moins  une  fois  par  mois,  et  prend,  sous  l'approbation  du  Conseil  général 
et  avec  le  concours  du  préfet,  toutes  les  mesures  nécessaires  pour  assurer  son 
service. 

Elle  se  compose  (année  1899)  de  :  MM.  Vaillant,  président;  Ollivet,  secré- 
taire; Barbeaux,  Desplous,  Fagot,  membres;  Hechemann,  secrétaire. 

Voici,  délimitées  par  la  loi  du  10  août  1871,  les  attributions  principales  de 
cette  Commission  départementale  : 

Elle  donne  son  avis  au  préfet  sur  toutes  les  questions  qu'il  lui  soumet,  ou 
sur  lesquelles,  d'office,  elle  croit  devoir  appeler  son  attention  dans  l'intérêt  du 
département  ;  —  répartit  les  subventions  diverses  portées  au  budget  départe- 
mental et  dont  le  Conseil  général  ne  s'est  pas  réservé  la  distribution  :  fonds 
provenant  des  amendes  de  police  correctionnelle  et  ceux  provenant  du  rachat 
des  prestations  en  nature  sur  les  lignes  que  ces  prestations  concernent;  — 
détermine  l'ordre  de  priorité  des  travaux  à  la  charge  du  département  lorsque 
le  Conseil  général  n'a  pas  réglé  cet  ordre  ;  —  fixe  l'époque  et  le  mode  d'adjudi- 
cation ou  de  réalisation  des  emprunts  départementaux  lorsqu'ils  n'ont  pas  été 


—  16i  — 

fixés  par  le  Conseil  fîénéral  ;  —  assigne  h  chaque  membre  du  Conseil  général 
et  aux  membres  des  autres  conseils  électifs  le  canton  pour  lequel  ils  devfx)nt 
sié^'er  dans  le  conseil  de  révision  ;  —  vérifie  l'état  des  archives  et  du  mobilier 
déparlementiil  :  —  prononce,  sur  l'avis  des  conseils  municipaux»  la  déclaration 
de  vicinalilé,  le  classement,  l'ouverture  et  le  redressement  des  chemins  vici- 
naux ordinaires,  la  fixation  de  la  largeur  et  de  la  limite  des  dits  chemins;  — 
approuve  les  abonnements  relatifs  aux  subventions  spéciales  pour  la  dégrada- 
tion (les  chemins  vicinaux;  —  approuve  le  tarif  des  évaluations  cadastrales. 
Les  décisions  prises  par  la  Commission  départementale  sont  communiquées 
aux  préfets  en  même  temps  qu'aux  conseils  municipaux  et  aux  autres  parties 
intéressé<»«.  Elles  peuvent  être  frappées  d'appel  devant  le  Conseil  général  pour 
caus*'  d'inopportunité  ou  de  fausse  appréciation  des  faits,  soit  parle  préfet,  soit 
par  les  conseils  municipaux,  ou  par  toute  autre  partie  intéressée. 

Conseils  d'arrondissement.  —  Dans  chaque  arrondiss(;ment,  un  Conseil 
d'arrpndissenn'ut  composé  d'autant  de  membres  que  l'arrondissement  a  de 
cantons,  sans  que  le  nombre  des  conseillers  puisse  être  au-dessous  de  neuf. 

Le  nombre  des  conseillers  d'arrondissement  a  élire  dans  chaque  canton  fut 
ré^'lementé  par  l'ordonnance  royale  du  20  aoi1t  1833,  puis  modifié  par  les 
décrets  des  18  novembre  18G2  et  24  juin  1892. 

Les  cantons  des  Ardennes  qui  ont  droit  à  deux  représentants  sont  ceux  de 
Chnrleville,  Mt^zières,  Asfeld,  Nox^hn-Porcien,  hethel,  Futnay,  Givet,  Rocroi, 
hinnigny,  Cnr'ujnmi,  Mouznti,  Sedan-Swi,  Sedun-yord  et  Vouziers. 

Les  membres  des  Conseils  d'arrondissement  sont  élus  pour  six  ans.  Ils  sont 
renouvelés  par  moitié  tous  les  trois  ans. 

La  loi  du  23  juin  1892  a  décidé  que  «<  dans  les  cantons  où  le  tirage  au  sort 
opéré  en  1871  a  amené  la  coïncidence  de  l'expiration  du  mandat  du  conseiller 
géiH'ral  et  du  conseiller  d'arrondissement,  les  conseillers  d'arrondissement  de 
ces  cantons,  lors  des  renouvellements  partiels  de  1892  et  186o,  ne  seront  élus 
(jue  pour  trois  ans.  » 

Kn  cnnséquence,  les  conseillers  d'arrondissement  des  cantons  de  Charleville, 
Flize,  Mézières,  Asfeld,  ChAteau-Porcien,  Chaumont-Porcien,  Fumay,  Givet, 
Carifiuan,  Mouzon,  Atti<^ny,  Buzancy,  Le  Chesne  et  Crandpré,  n'avaient  été, 
en  1892,  élus  <|U(;  pour  trois  ans,  et  sortaient  encore  en  1893.  La  durée  du 
manilat,  dont  les  représentants  de  ces  cantons  et  celui  de  Ilocroi  ont  été 
investis  le  28  juillet  1895,  est  de  six  ans. 

De  même,  par  application  des  dispositions  <le  la  loi  précitée,  les  conseillers 
d'arrondissement  des  cantons  de  Monthermé,  Omont,  Henwez,  Signy-FAbbaye, 
Junivill(>,  Novion-Porcien,  Hethel,  Humigny,  Signy-le-Petit,  Ilaucourt,  Sedan- 
Nord,  Sedan-Sud,  Machanlt,  Monthois,  Tourteron  et  Vouziers,  dont  le  mandat 
expiiait  en  189.'»,  en  même  temps  que  ceux  des  conseillers  généraux  desdits 
cantons,  n'ont  été  élus  que  pour  trois  ans  le  28  juillet  1895.  Ils  sortirent  donc 
de  nouveau  en  1898,  et  furent  alors  nommés  pour  six  ans. 

Les  fonctions  des  conseillers  d'arrondissement  ne  sont  pas  très  importantes. 
Ils  délibèrent  sur  les  réclamations  auxquelles  donne  lieu  la  fixation  du  con- 
ting«*nt  pour  les  contributions  directes  ainsi  que  sur  les  demandes  en  réduc- 
tion formées  par  b'S  communes;  —  répartissent  entre  les  communes  les  con- 
tributions directes  mises  par  le  Conseil  g«'»néral  à  la  charge  de  l'arrondissement; 
—  donnent  l(?ur  avis  sur  la  suppression  des  marchés  et  des  foires,  le  classe- 
ment et  la  direction  des  chemins  vicinaux  de  grande  communication;  — émet- 
tent des  va'ux  spécialement  irinlérêts  locaux. 

Municipalités.  —  Dans  chaque  commune,  comme  mandataire  de  ses  inté- 
rêts, et  pour  administrer  ses  finances,  un  Conseil  municipal  dont  les  membres 


—  165  — 

sont  élus  pour  quatre  ans.  C'est  le  premier  dimanche  de  mai  1896  qu'il  fut 
procédé  au  renouvellement  de  ces  assemblées  (loi  du  5  avril  1884,  art.  41  j. 

Le  nombre  des  conseillers  municipaux  est  déterminé,  dans  chaque  commune, 
par  l'importance  de  la  population  municipale  totale  qu'a  constatée  le  dernier 
recensement  officiel  :  il  est  de  10  jusqu'à  500  habitants;  12  de  501  à  1,500; 
16  de  l,o0i  à  2,500;  21  de  2,501  à  3,500;  23  de  3,501  à  10,000;  27  de  10,001 
à  30,000,  etc. 

Le  dernier  recensement,  effectué  en  1891,  servit  de  base  pour  la  détermi- 
nation du  nombre  des  conseillers  à  élire  dans  chaque  commune  en  1892;  il 
n'y  eut  donc,  aux  élections  de  1896,  aucune  modification  à  l'effectif  légal  des 
assemblées  municipales. 

Dans  les  communes  divisées  en  sections  électorales,  un  arrêté  préfectoral 
répartit,  proportionnellement  au  chiffre  des  électeurs  inscrits  dans  chaque  section, 
le  nombre  des  conseillers  à  élire  par  chacune  d'elles. 

Les  seuls  électeurs  admis  à  voter  sont  ceux  qui  se  trouvent  inscrits  sur  les 
listes  électorales  arrêtées  le  31  mars  de  chaque  année  ;  passé  cette  date,  aucune 
inscription  ne  peut  être  faite,  si  ce  n'est  en  vertu  d'une  décision  du  juge  de 
paix  ou  de  la  Cour  de  cassation,  statuant  sur  une  réclamation  formulée  dans 
le  délai  légal,  du  15  janvier  au  4  février. 

Sont  éligibles,  sauf  les  restrictions  portées  au  paragraphe  final  de  l'article  31 
et  aux  articles  32  et  33  de  la  loi  du  5  avril  1884,  tous  les  électeurs  de  la  com- 
mune elles  citoyens  inscrits  au  rôle  des  contributions  directes  ou  justifiant 
qu'ils  devaient  y  être  inscrits  au  1"  janvier  de  l'année  de  l'élection,  dgés  de 
vingt-cinq  ans  accomplis. 

La  constitution  et  le  fonctionnement  des  bureaux  de  vote  sont  déterminés 
par  les  articles  17  et  suivants  de  la  loi  municipale.  La  durée  assignée  au  scrutin 
peut  varier  suivant  l'importance  des  communes  ;  elle  doit  être  de  six  heures 
au  moins.  En  cas  de  second  tour,  l'assemblée  électorale  est,  de  droit,  convo- 
quée pour  le  dimanche  suivant  ;  le  maire  fait  les  publications  nécessaires. 

Les  conseillers  municipaux  sont  réunis  quinze  jours  après  pour  constituer  la 
municipalité.  La  présidence  de  la  séance  est  dévolue  au  plus  âgé  des  con- 
seillers ;  la  majorité  absolue  est  nécessaire  aux  deux  premiers  tours  de  scrutin  ; 
au  troisième  tour,  l'élection  est  faite  à  la  majorité  relative,  et,  en  cas  de  par- 
tage des  voix,  la  nomination  est  acquise  au  plus  âgé.  Si  le  maire  élu  refuse 
immédiatement  le  mandat,  l'élection  à  laquelle  il  est  procédé  pour  son  rem- 
placement constitue  une  opération  nouvelle  comportant,  si  nécessaire,  trois 
tours  de  scrutin.  L'élection  de  l'adjoint  doit  se  faire  sous  la  présidence  du 
maire  nouvellement  élu.  Dans  les  communes  de  2,500  habitants  et  au-dessous, 
un  adjoint;  deux  dans  celles  de  2,500  à  35,000.  Des  adjoints  spéciaux  peuvent 
être  institués  pour  remplir  les  fonctions  d'officiers  de  l'état  civil  dans  une 
fraction  de  commune. 

Conseil  de  préfecture.  —  Enfin,  un  Conseil  de  préfecture  par  département, 
et  dont  le  préfet  est  président  de  droit.  Trois  conseiUers  de  préfecture  le  com- 
posent. Le  secrétaire  généial  remplit  les  fonctions  de  ministère  public.  Ces 
conseils  jugent,  notamment,  les  contestations  «  entre  particuliers  et  entrepre- 
neurs »  ;  les  difficultés  en  matière  de  voirie,  de  contributions  indirectes;  véri- 
rifient  les  comptes  des  receveurs  municipaux,  des  hospices,  des  bureaux  de 
bienfaisance  et  des  fabriques.  Ils  ont  en  outre,  parfois,  un  rôle  administratif, 
en  ce  sens  qu'ils  «  donnent  des  avis  »  au  préfet,  dans  certains  cas  prévus  par 
la  loi. 

Les  appels  des  jugements  que  rendent  les  Conseils  de  préfecture  sont  jugés 
par  le  Conseil  d'Etat.  11  est  au  pouvoir  administratif  ce  que  la  Cour  de  cassa- 
tion est  au  pouvoir  judiciaire. 


—  166  — 

VM.    PRÉFETS;    NOS    REPRÉSENTANTS,    DE    1789    A    1900. 

Préfets 

Baron  Krein,nonnn('*lo  \  I  vontôsc  an  vni.—  Marquis  do  Roussy,  10  juin  18i4. — 
Baron  TnMuontfCiirod  de  Vionnol'i,22  mars  181.').  —  Baron  Rofznat,  1 4 juillet  iSlo. 

—  ('omtc  de  I.a  Salle.  12  février  1816.  —  Vicomte  nanîian<l  d'Abancourt, 
10  février  1849.—  Herman,  1 1  aoilt  1823.—  Baron  de  Liscours,  13  <lécembre  i828. 

—  Henry,  1"  juillet  183:i.  —  Choppin  d'Arnouville,  22  août  1837.  —  Delon, 
1*""  août  1841.  —  Allin  Jules,  commissaire  du  Gouvernement  provisoire;  préfet 
provisoire,  28  février  1848.  -  -  Matliey  Alfred,  8  juin  1848.  —  Vicomte  Foy 
Tiburce,  12  février  1840;  décédé  le  7  septembre  1870.  —  Tirman  Louis,  secré- 
taiie  «général,  cbarf;é  de  l'administration  du  département  par  le  Gouvernement 
de  la  Défense  ntilic>nale,  le  10  septembre  1870. —  Dauzon  Eugène,  22  octobre  1870; 
conduit  en  Allemagne  cnmnK»  prisonnier  de  guerre  après  la  capitulation  de 
Mézières,  2  janvier  1871.  —  Tirman  Louis,  préfet  intérimaire,  2  janvier  1871  : 
titulaire,  6  avril  1871.  —  Bucbol,  10  décembre  1873.  —  Jolivet  de  Riencourt, 
10  avril  187?».  —  Dumarest  I>aul.  21  mars  1876.  —  Dupbénieux,  18  a^ril  1877. 

—  Comte  de  Brosses,  3  juillet  1877.  —  Payelle  Adrien,  18  décembre  1877.  — 
Blondin,  3  seplembie  1870.  —  Joucla-Pelous,  28  novembre  1885.  —  Debax, 
22  mars  1889.  —  Delpech,  22  septembre  1800.  —  Lardin  de  Musset,  26  juin  1893. 

—  Joly  Paul,  21  octobre  180.*).  Le  préfet  est  assisté  d'un  secrétaire  général  : 
actuellement,  M.  Lambert-Hettier.  \ 

Nos  Représentants,  de  1789  à  1900 

Assemblée  nationale  (1789).  —  Bailliage  d'Avesnes.  —  Clerfjt^  :  Besse, 
curé  de  Saint-Aubin.  —  yoblesae  :  le  comte  François  de  Sainte-Aldegonde, 
colonel.  —  Tiera-Eiat  :  Darches,  maître  de  forges;  Hennet,  prévôt  de  Mau- 
beuge. 

Bailllvge  de  Reims.  —  Clergt^  :  Lagoille  de  Lochefontaine,  chanoine  ;  Talleyrand- 
Périgord,  archevêque.  —  Noblei^se  :  le  maniuis  d'Ambly,  maréchal  de  camp; 
Brulart  de  Genlis,  marquis  de  Sillery.  —  Tiers-Etat  :  Baron,  avocat;  Labeste, 
propriétaire;  Baux,  maître  de  forges;  Vieillard,  docteur  et  professeur  en 
droit. 

Bailliage  dk  Sedan.  —  Clerr/t^  :  Fleury,  curé  d'iges.  —  Noblesne  :  le  comte 
d'Estagnolle.  —  Tiers-Etat  :  Dourthe,  procureur  du  roi;  Millet  de  I^  Mambre, 
lieutenant-général. 

Bailllvge  de  Vitrv.  —  Clerr/ô  :  Brouillet,  curé  d'Avisé;  Dumont,  curé  de 
Villers-devant-le-Thour.  — Noblesse  :  de  Ballidard;  le  comte  de  Failly.  —  Tiers- 
Etat  :  Barbier,  lieutenant-général  du  bailliage;  Dubois  de  Crancé,  écuyer; 
Lesure,  lieutenant-général  au  bailliage  de  Sainle-Menehould;  Poulain,  de  Bou- 
tancourt,  maître  de  forges. 

pRLNCii»AUTi«:  DE  Charleville.  —  Cochclet.  admis  le  19  janvier  1790. 

Assemblée  législative  (1791).  —  Baudin;  Bournel;  Damourette;  Daver- 
houll;  Desliard;  Golzard;  Hureaux;  Pierrot,  d'Auvillers. 

Convention  (10  octobre  1792;.  —  Baudin;  Blondel  ;  Chardron;  Dubois- 
CraiH'é;  Fery;  Haguelle;  Menesson  ;  Piette  Jean-Baptiste;  Robert;  Thierret; 
Vermond. 

Conseil  des  Cinq-Cents  (4  brumaire  an  iv,  27  octobre  1795).  —  Bara; 
Blondel;  Caillou;  Chauche!  ;  Clairon;  Dubois-Crancé ;  Golzard;  Marchoux; 
Roux. 

Conseil  des  Anciens  (même  époque).  —  Baudin  ;  Noblet;  Piette;  Thierret. 


—  161  — 

Corps  législatif  (an  viii  à  1814).  —  Béguiiiot,  général;  Clairon;  Desrous- 
seaux;  Golzard;  Lefèvre-Ciineau;  Uoni^seau  d'Etelonne. 

Chambre  des  Gent-Jours. —  Clairon;  Forest,  maire  de  Charloville;  llerbin 
d'Essault,  gént'-ral;  Lefebvre-Cineau  ;  Philippoteaux;  Regnard;  Wattellier. 

Législatures  de  18i5  à  1830  (réunies).  —  De  Caraman,  prince  de  Cbiinay; 
Clausel;  Cunin-Cridaine;  Desrousseaux;  Colzarti;  de  l.a  (irand ville;  Harnian<l 
d'Abancourt;  divory;  Latour  du  Pin;  I.efebvre-Cineau;  de  Héniond;  de  Salis; 
Veilande. 

Législature  de  1830.  —  Clausel;  Cunin-Cridaine;  Harmand  d'Abanconrt. 

De  1831  à  1848.  —  Collt'i/c  île  Mézlèrea  :  !831,  Barracbin  ;  1834,  Ogcr;  1S37, 
Oger;  1839,  Oger;  1842,  Oger;  1846,  Oger. 

CoUéue  ile  Relhel  :  1831,  Clausel;  1834,  Clausel;  1837,  Clausel;  1839,  Clausel; 
1842,  Ternaux;  1846,  Ternaux. 

Collèije  de  Sedan  :  1831  à  1846,  Cunin-Ciridaine. 

Collège  de  Vouziers  :  1831,  Robert  (do  Voncq);  1834  à  1846,  Lavocat. 

Assemblée  nationale  de  1848  (23  avril). —  Blanchard;  Drappier;  Payer; 
Léon  Robert;  Talon;  Ternaux;  Toupet  des  Vignes;  Trancbart. 

Assemblée  nationale  législative  fl3  mai  1840}.  —  (^unin-Cridaine,  Evain 
Jules-Louis-Auguste;  Payer  J.-B.;  Riché-Tirman;  Talon  Jules;  Ternaux;  Toupet 
des  Vignes. 

Elections  au  Corps  législatif. —  29  février  18ol . —  Riché-Tirman  ;  de  Ladou- 
cette. 

29  février  18o2.  —  Le  nombre  des  députés  est  réduit  à  deux  :  Riché-Tirman, 
ex-représentant  à  l'Assemblée  législative;  baron  de  Ladoucette  Eugène-Fran- 
çois-Dominique, ancien  sous-préfet. 

21  juin  1857.  —  Même  députation  au  Corps  législatif. 

22  avril  1860.  —  Pour  remplacer  M.  Riché-Tirman,  nommé'  conseiller  d'Etat 
par  décret  du  14  mars  1860,  est  élu  M.  Elysée  de  Montagnac,  fabricant  de  draps 
à  Sedan. 

31  mai  1863.  —  Le  nombre  des  députés  est,  alors,  de  trois  :  Elysée  de  Mon- 
tagnac; baron  de  Ladoucette;  baron  Sibuet  Joseph-Prosper,  de  Vireux-Wal- 
lerand. 

23-24  mai  1869.  —  Même  députation  au  Corps  législatif. 

Elections  à  l'Assemblée  nationale.  —  9  février  1871.  —  Six  représen- 
tants :  Toupet  des  Vignes;  général  Chanzy;  Gustave  Gailly  ;  Philippoteaux,  maire 
de  Sedan;  Mortimer-Ternaux;  comte  de  Béthune. 

7  janvier  1872.  —  M.  Léon  Robert,  de  Voncq,  élu  en  remplacement  de 
M.  Mortimer-Ternaux,  décédé. 

20  février  1876.  —  .MM.  Drumel;  Gustave  Gailly;  Neveux;  baron  de  Ladou- 
cette; Philippoteaux. 

22  août  1880.  —  M.  (iailly,  élu  sénateur,  est  remplacé  par  M.  Emile  Corneau. 

24  août  1881.  —  MM.  Corneau;  Drumel;  de  Ladoucette;  Neveux;  Philippo- 
teaux. 

4  octobre  188o.  —  MM.  Corneau;  Fagot;  Gobron;  Jacquemart;  Neveux. 

9  décembre  1888.  —  M.  Linard  est  élu  en  remplacement  de  M.  Neveux, 
nommé  sénateur. 

22  septembre  1889. —  MM.  Corneau;  Jacquemart;  de  Ladoucette;  Linard; 
Varlet. 

20  août  1893.  —  MM.  de  Wignacourt;  Linard;  Dunaime;  Philippoteaux; 
Bourgoin. 

41  avril  1893.  —  M.  Isaac  Villain  est  élu,  en  remplacement  de  M.  Philippo- 
teaux, décédé. 

11  avril  1897.  —  M.  Lucien  Hubert  est  élu,  en  remplacement  de  M.  Bourgoin, 
décédé. 


—  108  — 

H  el  22  mai  1808.  —  MM.  Pouhiin;  Ternaiix-Compans;  Dunaime;  Lassalle; 
LucitMi  Hubert.  —  M.  TtTiiaux-Coinpaiis  remplaçait  M.  Linard,  olu  sénateur, 
pour  oiHup«'r  le  siège  qu'avait  laissé  vacant  la  mort  de  M.  Drumel. 

Sénateurs 

(l'Iut»  on  vi»rla  do  la  loi  «les  24  fovrirr  ot  2  «oAt  1875) 

30  janviei-  1870.  —  MM.  Cunin-Gridaine  et  Toupet  des  Vignes. 

4  avril  1880.  —  M.  Tiustave  (iailly,  député,  remplace  M.  Cunin-Gridaine, 
décédé. 

i;i  août  1882.  —  M.  Péronne,  député,  remplace  M.  Toupet  des  Vignes, 
décé'd»'. 

2")  janvier  188.»  irenouvellem«'nt).  —  MM.  (iaillx  ;  Péronne. 

12  août  1888.  —  M.  Neveux  est  désigné  pour  occuper  le  troisième  siège 
allribué  au  département  des  Aidennes,  lorsque  mourut  M.  Kol h- Bernard, 
inamovible. 

18  décembre  1892.  —  M.  Tirman  remplace  M.  Péronne,  décédé. 

13  aoiU  1893.  —  M.  Drumel  remplace  M.  Neveux,  décédé. 

7  Janvier  1894  (renouvellement).  —  MM.  Drumcd;  Tirman;  Gailly. 
0  février  1898.  —  M.  Linard,  député,  est  élu  sénateur,  en  remplacement  de 
M.  Drumel,  décédé. 

19  juillet  1898.  —  M.  Charles  (ioutant,  élu  sénateur,  en  remplacement  de 
M.  Linard,  décédé  en  avril  1898. 


VMl.  LES  CONVENTIONNELS  ARDENNAIS. 

La  Convention  ayant  été  l'un  des  points  culminants  de  nos  annales  ou,  pour 
mieux  tlin*,  et  seU»n  r^'xpiession  à  la  mode,  «  l'un  des  tournants  »  les  plus 
considérables  de  l'Histoire  moderne,  il  ne  sera  pas  sans  intérêt  de  rappeler  ce 
(jue  furent  nos  conventionnels  ardennais,  et  de  quelle  fa<;on  ils  votèrent  quand 
il  leur  fjillut  juger  le  roi  Louis  XVI  : 

DUBOIS  i)K  CHANCE,  né  à  Charleville  le  21  octobre  1847. 

Elail-il  noble  ou  non?  La  question  a  été  fort  disculée;  le  registre  de  l'état 
civil  porte  :  «  Fils  de  messiie  Germain  Dubois,  se  disant  seigneur  de  Crancé, 
écuyer,  conseiller  du  roi,  commissaire  administrateur  de  guerre,  et  de  dame 
Hcniiette  Fagnier  de  Mardeuil,  ses  père  et  mère.  »>  0"oi  qu'il  en  soit,  il  appar- 
tenait à  une  famille  de  soldats  ayant  tous  loyalement  et  parfois  brillamment 
Sf'rvi  «lans  les  arm;''es  françaises. 

A  qualoize  ans,  il  fut  admis  dans  la  première  compagnie  des  mousquetaires 
du  roi. 

L«'  bailliage  de  Vilry-le-Fran<'ois  l'élut  député  aux  Etats-Généraux  comme 
r«*pr<'sentant  du  Tiers-Klat.  On  leconnalt  son  portrait  dans  le  fameux  tableau 
de  David  :  li'  St'nwut  'lu  Jfu  ilr  Pnumc;  il  est  rtîprésenté  assis  sur  une  chaise 
et  atteignant  prcs(|ue  la  t«''Le  de  Bailly  qui  lit  la  formule  du  serment,  debout 
sur  une  tabh*. 

Dubois  de  ij\incé  lit  partie  du  C<»niilé  militaire  et  fut  le  premier  à  soutenir, 
en  France,  le  servic(î  obligatoire  pour  tous. 

Après  la  session  di»  l  Asscnibléi*  nationale,  il  fut  nommé  maréchal  de  camp, 
mais  rc^fusa  de  servir  sous  La  Fayette  et  commanda  une  partie  de  la  garde 
nationale  parisicMine;  puis  on  l'envoya  comme  adjudant  gi'uéral  à  l'armée  du 
Midi.  C'esl  là  (jue  vinrenl  le  chercher  les  électeurs  ardennais  qui  l'envoyèrent 
à  la  Convention  par  101  voix  sur  288  votants,  le  premier  sur  sept. 


—  169  — 

Le  Var  et  l'Isère  l'élirent  le  même  jour;  les  Bouches-du-Rhône  le  choisiront 
comme  premier  suppléant  :  il  opta  pour  son  département. 

Votant  la  mort  de  Louis  XVI,  il  appuya  son  vote  des  paroles  que  voici  : 

«  Si  je  croyais  ne  remplir  en  ce  moment  que  les  fonctions  de  législateur,  je 
ne  monterais  pas  à  cette  tribune;  mais  l'Assemblée  a  décidé  quelle  jugerait 
df^finitivement.  D'après  ce  décret,  auquel  je  dois  obéissance,  je  ne  puis  me  con- 
sidérer que  comme  juge  dans  cette  affaire;  je  pense  même  que  l'opinion  de 
ceux  qui,  malgré  ce  décret,  refusent  de  prononcer,  ne  doit  pas  être  comptée. 
Je  vole  pour  la  mort.  » 

En  août  1793,  il  fut  chargé  de  diriger  le  siège  de  Lyon  et  ne  fut  rappelé  et 
remplacé  par  Couthon  qu'au  moment  où  la  ville  allait  se  rendre. 

Au  9  thermidor,  il  fut  un  des  ennemis  violents  de  Robespierre,  qui  l'avait 
fait  «  expulser  des  Jacobins  ».  11  entra  aux  Cinq-Cents;  prit  parti  pour  le 
Directoire,  qui  le  nomma  ministre  de  la  guerre.  Protesta  contre  le  18  bru- 
maire. Comme  il  se  présentait,  le  lendemain,  pour  prendre  les  ordres  de 
Bonaparte  : 

—  Je  croyais,  lui  dit  celui-ci,  que  vous  me  rapportiez  votre  portefeuille. 

11  n'avait  qu'à  démissionner;  c'est  ce  qu'il  fit,  se  retirant  à  Balham,  où  de 
guerrier  il  devint  agriculteur.  Mourut  àRethel  le  18  juin  1811.  (Voir  sur  Dubois- 
Crancé  les  définitifs  ouvrages  du  général  Yung.) 

FERRY.  —  Claude-Joseph  Ferry  était  né  à  Raon-lEtape  (Vosges)  le  19  no- 
vembre 1757.  Il  était  professeur  à  l'école  du  (iénie  de  Mézières  quand  il  fut 
élu  député  à  la  Convention. 

Dans  le  procès  de  Louis  XVI,  il  votd  pour  la  mort. 

Après  la  session,  il  occupa  l'emploi  d'examinateur  à  l'école  centrale  des 
travaux  publics  (école  Polytechnique).  Au  Consulat,  il  donna  sa  démission  pour 
demeurer  fidèle  à  ses  opinions  républicaines;  il  alla  en  Allemagne  et  reprit 
sa  place  en  1809.  Il  fut  révoqué  par  la  Restauration,  qui,  cependant,  ne  lui 
appliqua  pas  la  loi  d'exil  comme  à  presque  tous  1(îs  régiciiles. 

Malgré  son  origine  vosgiennc,  Claude-Joseph  Ferry  n'avait  aucun  lien  de 
parenté  avec  Jules  Ferry,  dont  le  rôle  fut  d'une  si  grande  importance  sous 
notre  troisième  République. 

H  mourut  à  Liancourt  (Oise)  le  l*""  mai  1845,  touchant  une  pension  qui  lui 
était  due  comme  ancien  professeur. 

MENNESSON.  —  Ame  patriote,  mais  esprit  timide. 

Vota  pour  la  mort,  mais  dans  le  cas  où  lennemi  envahirait  le  territoire; 
sinon,  le  bannissement  à  la  paix. 

Voici  quelle  fut  sa  déclaration  : 

«  Républicain  sévère  et  mandataire  fidèle,  je  veux  concilier  ce  qu'exigent 
les  principes  et  ce  que  m'ordonnent  les  intérêts  de  mes  commettants;  en  con- 
séquence, je  vote,  comme  mesure  de  sûreté  générale,  pour  l'expulsion  prompte 
de  la  race  conspiratrice  et  machiavélique  des  Bourbons.  Je  déclare,  dans  ma 
conscience,  que  je  redoute  plus  le  membre  de  cette  famille  qui  est  le  repré- 
sentant temporaire  de  la  nation,  que  celui  à  qui  il  ne  reste  plus  de  l'hérédité 
que  ses  crimes;  et  que  si  vous  continuez  d'admettre  un  prince  à  voter  dans  le 
Sénat,  c'en  est  fait  de  la  Républiqpe.  Je  vote  pour  la  mort  de  Louis;  mais  à  la 
condition  expresse  de  l'expulsion  actuelle  de  toule  la  famille.  Mon  opinion  est 
indivisible.  » 

Son  vote  n'entra  pas  en  ligne  de  compte  pour  la  mort. 

Craignant  d'être  compris  dans  les  mesures  (|ui  se  préparaient  contre  la 
Gironde,  il  donna  sa  démission  après  le  M  mai  et  rentra  dans  la  vie  privée; 
on  ignore  la  date  de  sa  mort. 


—  170  — 

VKKMONT.  —  Il  (Hait  lamiour  à  M«''zièrvs  et  avait  In.Mile-sept  ans  quand  i! 
fut  nniiitiir  à  la  ('.oiivtMition. 

Il  rnia  pinir  lu  mort,  main  onr  sursis  H  sHulenient  an  cas  où  le  territoire  serait 
envahi.  Sa  voix,  |)as  plus  que  oi'lh'  de  Mt'iinessoii,  no  fut  donc  pas  de  celles 
qui  <M»voy<*n*iit  Louis  \VI  à  l'rrhafaud. 

Avant  t'ait  un  nioih'str  hérilajLîe,  après  la  session,  il  revint  vivre  à  Mézières 
où  il  mourut  pelit  rentier. 

IIOHKUT  (MicHKr  ;.  -  Il  avait  cinquanle-un  ans  quand  on  l'envoya  à  la  Con- 
vention :  il  vola  la  mort  sans  sursis,  ni  restriction. 

Fut  un  polit icif'n  ni«*di(M*re,  d'expectative  et  de  second  plan. 

Sous  IKuipin*,  Sf»  ralliait  à  >*ap<déon  qui  le  nommait  sous-préfet  de  Rocroi. 

Ayant  <|uitlé  l'administration,  il  mourut  obscurément. 

ÏIIIKHHIKT.  -     Vie  effacée,  figure  de  deuxième  plan. 
Fut  nommé  m<Mnl»re  île  la  Convention  à  cinquante  ans.  Etait  chirurgien. 
Dans  h'  procès  de  Louis  XVI,  vota  pour  la  di^t nation  perpétuelle. 
Apres  la  session,  entre  aux  Cinq-(^ents,  puis  passe  aux  Anciens,  et  mourut 
presque  iji^noré. 

HLONDKL.  —  Brave  homme  d'intidli^'ence  moyenne  :  n'eut  qu'un  rôle  effacé. 

Ktait  rentier  et  célibatain;  à  Lalobbe  quand  il  fut  envoyé  à  la  Convention. 

Dans  le  procès  du  roi,  il  se  prononça ;>'>i/r  la  drlvnlion,  «  et  m^antiioins,  ajoula-t-il, 
la  mort  en  cas  d'invasion  dt's  ennemis.  » 

RIondel  siégea  toujours  dans  la  Plaine. 

Après  la  session,  il  fut  (Mivoyé  au  Conseil  des  (Vmq-Cents  pour  le  départe- 
ment des  Ardennes;  acconqdit  honnéteuïeni,  mais  silencieusement,  sa  lâche. 

Rentré  dans  la  vie  privée,  il  mourut  sans  tapage,  comme  il  avait  vécu. 

RAIDIN.  —  Naquit  à  Sedan  en  I74S. 

D'abord  professeur,  puis  maître  des  postes  dans  sa  ville  naUile  en  1783;  il 
fut  nommé  maire  <Ie  Sedan  en  1700.  Elu  membre  de  T Assemblée  législative, 
puis  de  la  Convention. 

Il  volait  contre  la  peine  de  mort,  en  ces  termes,  pour  Louis  XVI  : 

«  Jt»  n'ai  jamais  pu  me  persuader  que  mon  mandat  m'autorisât  à  exercer 
les  fonctions  de  juj^'e.  Mes  commettants  ont  nommé  des  jurés  pour  la  Haute- 
Cour  nationale;  ils  n'ont  donc  pas  cru  m'investir  du  pouvoir  de  juge.  Je  ne 
vois  p;is  de  tribunal  dans  une  assemblée  dont  les  membres  ne  sont  astreints  à 
aucune  forme.  Au  reste,  la  mort  de  Louis  me  parait  avoir  deux  grands  incon- 
vénients; l'un,  de  rendre  la  guerre  meurtrière  et  sanglante;  l'autre,  de  donner 
ouverture  à  des  dess(;ins  ambitieux  dont  je  n'ai  nul  indice,  il  est  vrai,  mais 
qui  sont  possibles.  Je  vote  pour  la  réclusion  pendant  la  guerre  et  pour  le  ban- 
nissement à  la  paix.  » 

Esprit  modéré,  mais  nature  très  humaine,  il  lit  voter  une  amnistie  générale 
pour  les  crimes  et  les  délits  révolutionnaires  dès  1705;  il  proposa  et  fit  voter 
aussi  l'abolition  dtï  la  peine  de  mort  à  dater  du  jour  où  fut  conclue  la  paix.  Et 
pourtant,  malgré  ce  vote,  la  peine  de  mort  n'a  pas  encore  disparu  de  notre  Gode. 

Haudin  fut  élu  par  les  Ard(înnes  membre  ^u  Conseil  des  Anciens.  11  mourut 
à  Palis  en  1791),  très  attaché  à  Bonaparte. 

IX.    DIVISION    ADMINISTRATIVE;    POPULATION. 

Le  département  est,  aujounlhui,  divisé  en  :  cimj  arrondissements  (Mézières, 
Rethel,  Rocroi,  Sedan,  Vouziers);  31  cantons  et  oOS  communes.  Le  recense- 


—  ni  — 

ment  opéré  le  29  mars  1896,  et  dont  les  résultats  doivent,  aux  termes  d'un 
décret  du  31  décembre  suivant,  être  considérés  comme  seuls  authentiqu«^s  à 
partir  du  1*""  janvier  1897,  accuse  une  population  de  97,ilo  ménages  divisés 
en  318,865  habitants,  sur  lesquels  88,484  électeurs. 

Celte  population  était  :  en  1868,  de  326,364  habitants;  en  1871,  de  320,717  hab.; 
en  1881,  de  333,675  hab.;  en  1886,  de  332.759  hab.;  en  1891,  de  32^,923  hab. 
Donc,  en  1881,  augmentation  de  12,958  hab.  sur  1871;  en  1897,  diminution  de 
44,810  hab.,  sur  le  recensement  de  1881;  et  diminution  de  6,058  habitants  sur 
le  recensement  de  1891. 

Sur  le  chiffre  officiel  de  1897,  le  nombre  des  étrangers  est  actuellement  de 
25,567,  dont  22,573  Belges. 

En  ce  qui  concerne  Vctat  des  personnes,  nous  prendrons  pour  base  le  recense- 
ment de  1881,  c'est-à-dire  l'un  des  plus  élevés  de  ces  trente  dernières  années. 
Nous  trouvons  alors  :  102,894  habitants  employés  aux  professions  agricoles,  se 
partageant  en  52,456  hommes  et  50,618  f(;mmes;  —  148,948  se  consacrant  à 
l'industrie,  76,306  hommes  et  72,642  femmes;  —  commerçants,  27.861  se  divi- 
sant en  12,662  hommes  et  15,199  femmes;  —  personnel  des  chemins  de  fer  et 
autres  entreprises  de  transport  par  terre,  fleuves  et  canaux,  4,161  hommes 
et  3,772  femmes;  —  force  publique,  7.674  hommes;  —  professions  libres, 
7,069  hommes  et  7,420  femmes;  —  17,467  rentiers,  dont  7,246  hommes  et 
10,221  femmes;  —  environ  7,000  habitants,  dont  2,893  femmes,  classés  sous  la 
rubrique  «  professions  inconnues  ou  sans  professions  ». 

En  ce  qui  concerne  la  nationalité  étrangère,  l'arrondissement  de  Mézières 
comptait,  à  celte  époque,  11,291  étrangers  non  naturalisés;  l'arrondissement  de 
Relhel,  2,553;  l'arrondissement  de  Hocroi,  8,460;  l'arrondissement  de  Sedan, 
10,844;  celui  de  Vouziers,  1,862  :  —  soit  35,010  étrangers;  donc,  9,443  de  plus 
qu'en  1897. 

Voici  quel  est,  pour  l'année  1897  prise  comme  moyenne,  le  mouvement  de 
la  population  : 

Arrondissement  de  Mézières,  —  2,037  naissances  fdont  153  enfants  natu- 
rels) se  répartissant  entre  982  garçons  et  1,055  filles.  Maximum  de  naissances 
en  mars  :  204;  minimum  en  octobre  :  137. 

Mariages  :  764,  dont  697  entre  garçons  et  filles,  veuves  ou  divorcées;  68  entre 

veufs,  filles,  veuves  ou  divorcées;  4  entre  divorcés,  filles  ou  veuves.  Maximum 

de  mariages  en  octobre  :  94;  maximum  en  mars  :  40. 

Décès  :  1,705;  hommes,  915;  femmes,  790. 

Mariages    Naissances        Décès 

Charleville 277  704  549 

Monthermé 138  398  263 

Mézières 147  474  361 

Signy-l'Abbaye 51  97  124 

Oniont " 33  85  108 

Fiize 61  145  142 

Renwez 57  134  158 

Totaux 764      2.037         1.705 


AzTondissement  de  Retbeh  —  1,040  naissances  (dont  83  enfants  naturels) 
se  répartissant  ainsi  :  543  garçons;  497  filles.  Maximum  de  naissances  en 
juin  :  100. 

Maiiaf/es  :  372,  dont  314  entre  garçons  et  filles;  1  entre  garçon  et  divorcée; 
9  entre  garçons  et  veuves;  30  entre  veufs  et  filles;  13  entre  veufs  et  veuves; 


—  172  — 


1  er^lre  veuf  et  divorcée;  2  entre  divorcés  et  filles;  2  entre  divorcés  et  veuves. 
Maxinunn  de  mariages  en  décembre  :  30;  divorces  :  15. 
Di'rvs  :  1,115;  liommes,  584;  femmes,  531.  Maximum  des  décès  en  août  :  139. 


Hrthel.... 

Asfeld . . . . 
CluU<>au.  . 
ChaunionI 
J  II  ni  ville. . 
Novion  .  . . 


liages 

Naissances 

Déoèi 

85 

301 

297 

49 

140 

126 

00 

lOG 

105 

54 

139 

109 

45 

103 

140 

79 

191 

212 

Totaux 372         1 .040         1.1 15 


Arrondissement  de  RocroL  —  1,145  miissancea  (dont  82  enfants  natureb) 
se  répartissant  ainsi  :  580  garçons;  559  filles.  Maximum  de  naissances  en 
octobre  :  117;  maximum  en  septcîmbre  :  79. 

Mdviaî/ea  :  420,  dont  399  entre  garçons  et  filles,  veuves  et  divorcées;  25  entre 
veufs  et  filles,  veuves  et  divorcées;  2  entre  divorcés. 

D^\'rs  :  873;  hommes,  491  ;  femmes,  382.  Maximum  de  décès  en  janvier  :  86. 
C'est  sur  les  enfants  de  un  î\  quatre  ans  qu'est  plus  forte  la  mortalité. 


Fumav 

(iivet 

Hocnû 

Uumigny 

Signv-le-Petit 


triages 

Naissances 

Décès 

131 

404 

254 

105 

251 

2(M) 

82 

219 

159 

01 

143 

lao 

47 

128 

105 

Totaux 420  1.145  873 


Arrondissement  de  Sedan.  —  1,375  naissimces  (dont  98  enfants  naturels) 
se  répartissant  ainsi  :  730  garçons;  045  filles.  Maximum  de  naissances  en 
décembres  :  131;  minimum  en  septembre  :  100. 

Man'ayes  :  520,  dont  451  entre  garçons  et  filles;  21  entre  garçons  et  veuves; 
2  entre  garçons  et  divorcées;  19  entre  veufs  et  filles;  18  entre  veufs  et  veuves; 
7  entre  divorcés  et  veuves;  2  entre  divorcés.  Maximum  de  mariages  en  mai  :  63; 
minimum  en  mars  :  24. 

Ih'crs  :  1,271;  hommes,  (i50;  femmes,  021.  Maximum  de  décès  en  avril  :  134. 
C'est  sur  les  enfants  de  un  à  quatre  ans  qu'est  plus  forte  la  mortalité. 

Mariages     Naissances        Déoès 

Sedan-Sud 

Sedan-Nord 

Carignan 

Mouzon 

Uaucourt 

Population  urbaine  : 

Vrigne-aux-Bois 

Sedan 


99 

247 

217 

140 

134 

94 

297 

245 

50 

123 

157 

48 

150 

111 

31 

82 

52 

37 

330 

356 

Totaux 520        1 .375         1 .272 


Arrondissement  de  Vouziers.  —  909  naissances  (dont  74  enfants  naturels) 


—  173  — 

se  répartissant  ainsi  :  4o9  garçons;  450  filles.  Maximum  de  naissances  on  mai 
et  en  novembre  :  102;  minimum  en  septembre  :  oi. 

Mariages  :  329,  dont  292  entre  garçons  et  filles  ou  veuves  et  divorcées;  33 
entre  veufs  et  filles  ou  veuves  ou  divorcées;  4  entre  divorcés  et  filles,  ou  entre 
divorcés.  Maximum  de  mariages  en  avril  et  en  novembre  :  37;  minimum  en 
septembre  :  19. 

D-^cès  :  998;  hommes,  I>4o;  femmes,  453.  Maximum  de  décès  en  janvier  :  118. 

Mariages  Naissances  Décès 

Vouziers 63  181  224 

Attigny 45  125  120 

Buzancy 42  118  1 34 

Le  Chesne 51  106  108 

Grandpré 47  150  137 

Machault 32  49  77 

Monthois 27  113  107 

Tourteron 22  61  85 

Totaux 329  909  998 

Pendant  cette  année  1897,  85  divorces  ont  été  prononcés. 


RECAPITULATION    GENERALE 


Mariages 

Divorcée 

Naissances 

Morts-nés 

Décès 

Excédant 

naissances 

r décès 

Excédant 

décès 

S' naissances 

Mézières . 

764 

29 

2.037 

87 

1.705 

332 

» 

Uethel... 

372 

15 

1.040 

38 

1.115 

» 

Rocroi . . 

426 

17 

1.145 

38 

873 

272 

)) 

Sedan  . . . 

520 

10 

1.375 

65 

1.272 

103 

» 

Vouziers . 

329 

14 

85 

909 

47 
275 

998 

» 
707 

89 

2.411 

6.506 

5 .  963 

164 

X.    BUDGETS    DÉPARTEMENTAL   A   COMMUNAUX;    PART    CONTRIBUTIVE 

DANS    LE    BUDGET    DE    LA    FRANCE. 

Nous  donnerons,  comme  exemple,  le  budget  annuel  des  sept  villes  arden- 
naises  dans  lesquelles  se  trouvent  des  octrois;  exception  faite  pour  Rocroi 
qui,  n  ayant  pas  d*oclroi,  figure  ici  à  titre  de  chef-lieu  d'arrondissement. 

Budgets  communaux  —  pour  Tannée  1897  choisie  comme  moyenne,  —  y 

compris,  dans  le  chiffre  global,  le  produit  des  octrois  : 

Montant  Produit 

du  budget         des  octrois 

Sedan 63H.027  378.719 

Charleville o42.792  363.779 

Mézières 164. 6oO  122.:iS8 

Vouziers 63.308  16.074 

Hethel 130.083  71  ..iiO 

Hocroi 24. 186 

(;ivet 1 18.514  81  .S.i.'i 

Nouzon i:i8.410  81 .596 

Montant,  pour  Tannée  1897,  du  budget  départemental  :  3,716,984  francs. 


—  i74  — 

Produit  des  contributions  indirectes  : 

Vins :)88.929 

„  .     ,_              ^  Cidres 24.781  I  ,   ....^   .^o 

Boisson-; »,       ,                                                      «  /.o-»  o^^  4.o.>0.433 

I  Alcools 2.682.329  i 

BiiMCS i  .260.394  , 

Droit  (h»  40  centimes  par  expédition 39.995 

Huiles 543 

Stéarines  et  bou^^ies { .249 

Vinaif^res  et  aeide  acélique 23.622 

Chemins  de  fer  dé])artenienlaux { .926 

Voitures  puhli({ues 23.559 

Licences loO.TS? 

Produits  divers 3:>2.o35 

Sucres 394.115 

Allumettes  chimiques 231 .034 

Tabacs 2.828.80B 

Poudres  à  feu 46.895 


Total  général 8.651 .501 

Produit  des  contributions  directes  : 

Uôles  généraux  :  6,068,04i  francs  qui  se  décomposent  comme  suil  : 

A  l'Etat 3.598.286 

Au  Département 4 .621 . 1 17 

Aux  Communes 1 .748.638 

Total  é-al 6.968.041 


Enregistrement,  domaines  et  timbre.  —  Produits  :  4,200,000  francs. 

Postes  et  télégraphes  : 

Produit  des  postes 3.336.000 

Télégraphes 285.600 

Téléphones 80.400 

-  ^ 

Total 3.702.501 

Douanes  ;  3,122,200  francs. 

RÉCAPITULATION 

Contributions  indirectes 8.651 .501 

Contributions  directes 3.598.286 

Enregistrement,  domaines  et  timbre 4.200.000 

Postes  et  télégraphes 3.702.000 

Douanes 3.122.200 


Total  (en  1897)  pour  la  part  contributive  des  Ardennes,  dans  le 
budget  global  de  la  France 23.273.987 

Après  cette  rapide  vue  d'ensemble  sur  les  origines  historiques  du  déparle- 
ment, ses  remaniements  administratifs  depuis  la  division  de  la  France  en 
départements  jusques  a  nos  jours,  sa  gestion  et  ses  ressources  fînancières, 
nous  terminerons  ce  chapitre  par  le  tableau  récapitulatif  que  voici  : 


—  175  — 


XI.    ARRONDISSEMENTS    ET    CANTONS. 


CANTONS 

u 
o     g 

POPULATION 

• 

C 

•2 

l  1 

Arrondissement 

\ .  Charleville 

de  Méz 

H 
22 
21 
11 
14 
15 
12 

ièresy  7  cantons. 

31.493  h.         8.086 
8.178              2.377 
21.739              5.571 
15.931              4.294 
4 . 554              1 . 455 
7.099              2.201 
6.659              2.0'i8 

9.137  h. 
13.261 
12.397 
14.097 
15.044 
15.992 
18.877 

2.  Flize 

3 .   M  ézièrep 

4 .  Monthermé 

5.  OiDont 

6 .  Reiiwez 

7.   SigUY-l'Abbaye 

Arrondissement 
1 .  Apfeld 

106 

de  Re 

19 
1(> 
20 
13 
25 
19 

95.653  h. 

thely  6  can 

7.195  h. 

6.994 

6.987 

5.687 
10.64i 
13.734 

26.032 

tons. 

2.238 
2.184 
2.129 
1.759 
3.362 
3.770 

98.735  h. 

19.558  h. 

22.597 

17.407 

21.077 

23.372 

18.229 

2 .  Chàteau-PorciPii 

3.  Chaumout-Porcieii 

4.  Ju  ni  ville 

5.  Novion-PorcltîD 

6.  Rethel. 

Arrondissement 
1 .  Fumay 

112 

de  Ro 

7 

12 
14 
28 
10 

51.241  h. 

croi,  5  cani 

14.008  h. 

13.538 

10.261 

7.992 

5 .  958 

15.442 

tons. 

3.700 
2.684 
2.886 
2.485 
1.800 

122.240  h. 

16.210  h. 

11.040 

19.498 

24.693 

13.664 

2.  Givet 

3 .  Rocroi 

4.  RQuaicriiy 

5.  Siffiiv-le-Pelit 

Arrondissement 
1 .  Carisnan 

71 

de  Se 

26 
14 
13 
11 
19 

51.757  h. 

dan,  5  cant 

12.959  h. 

7.146 

6.787 
20.093 
23.779 

13.555 

ons. 

3.690 
2.184 
2.044 
4.521 
5.781 

85.105 

20.280  h. 

16.393 

14.879 

10.072 

17.866 

2 .  MouzoD 

3 .  Raucourt 

4.  Sedau,  canton  Noni 

5 .       —      canton  Sud 

Arrondissement 
1 .  Atti&rnv 

83 

de  Voi 

12 
22 

18 
19 
14 
18 
10 
18 

131 

70.764  h. 

iziers,  8  cax 

5.979  h. 
6.n4 
6.412 
7.208 
3.706 
5.491 
3.711 
10.469 

18.220 

Ltons. 

1.797 
2.116 
2.009 
2.255 
1.216 
1.787 
1.261 
2.794 

79.490  h. 

12.727  h. 
26.504 
17.688 
20.861 
19.439 
19.656 
7.873 
14.790 

2 .  Buzancv 

3 .  Chef*ne  (Le) 

4 .  Grandor»'* 

5 .   Machaull 

6    Monthois 

7 .  Tourteron 

8 .  Vouziers 

Totaux  généraux 

49. ■450  h. 

15.235 

139.538  h. 

503 

318.865  h. 

88. '.84 

525.108  h. 

LIVRE  III 


GÉOGRAPHIE 

Historique 


3DBS   oo:M:MTJisrBS 


12 


CHARLEVILLE 

AH_'iea      ET    ue7   Rgs 


*       t1 


^ 


r  'mm^ 


ÏL  '*■ 


î'i 


'^v 


'■'■*   "■  *  -^-^ 


<:o*îp:=S»3=  =2'2=  <^*3=  <î*3=  <:S*3=  <^*3=  «^«S^  <^*8=  =S*^ 


CHAPITRE  PREMIER 


-3k:- 


ARRONDISSEMENT  DE  MÉZIÈRES  <♦) 

I.  Canton  de  Héziéres.  —  n.  Canton  de  Charleville.  —  Œ.  Canton  de  Flize. 
IV.  Canton  de  Monthermé.  —  V.  Canton  d'Omont.  —  VI.  Canton  de  Renwez. 
Vn.  Canton  de  Signy-VÂbbaye. 


L'arrondissement  de  Mézières  occupe  le  centre  du  département.  Ses  limites 
sont  :  à  l'est,  la  Belgique  et  l'arrondissement  de  Sedan  ;  à  l'ouest, 
l'airondisseraent  de  Rocroi;  au  nord,  l'arrondissement  de  Rocroi  et  la 
Belgique;  et  au  sud,  les  arrondissements  de  Rethel  et  de  Vouziers. 

Il  se  compose  de  sept  cantons  :  Mézières,  Charleville,  Flize,  Monthermé, 
Omont,  Renwez,  Si gn\ -l'Abbaye,  ayant,  dans  leur  ensemble,  106  communes. 
95,653  habitants,  26,032  électeurs,  98,735  hectares.  Cet  arrondissement  est 
arrosé  principalement  par  la  Meuse,  qui  reçoit,  à  droite  la  Semoy,  à  gauche 
la  Bar,  la  Vence  et  la  Sormonne,  —  et  par  la  Vaux,  affluent  droit  de  TAisne. 
Ses  principales  industries  sont  :  la  métallurgie,  la  clouterie,  la  ferronnerie, 
la  tannerie,  les  brasseries,  les  briqueteries,  les  fabriques  de  poteries,  de  pipes, 


(1)  Explication  des  abréviations.  —  H.  signiûe  :  habitauts.  —  P.  fl.  :  popula- 
tion flottante  (ouvriers  non  à  demeure,  armée,  voyageurfi,  élèves  dans  les  divers 
établissements  d'instruction).  —  E.  :  électeurs.  —  D.  C.  :  distance  de  la  commune 
au  canton;  D.  A.  :  au  chef-lieu  d'arrondissement;  D.  D.  :  au  chef-iieu  du  départe- 
tement.  —  Hect.  :  hectares.  —  B.  P.  :  bureau  de  poste.  —  F.  :  foires.  —  F.  L.  :  fête 
locale.  —  T.  :  télégraphe.  —  G.  :  Gare.  —  C'e  P.  :  compagnie  pompiers.  —  B.  B. 
bureau  de  bienfaisance.  —  S.  M.  :  société  de  secours  mutuels.  —  S.  C.  C. 
société  coopérative  de  rousommation.  —  S.  G.  :  société  gymnique.  —  Phil. 
philharmonique.  —  Fanf.  :  fanfare.  —  S.  T.  :  société  de  tir.  —  S.  ch.  :  société 
chorale.  —  Harm.  :  Harmonie.  —  Synd.  P.  ou  0.  :  syndicats  patronaux  ou  ou- 
vriers. —  Ch.  S.  :  chambre  syndicale.  —  La  lettre  C.  devant  un  nom  de  ville 
signifie  :  commune  autrefois  régie  par  la  coutume  de  Vitry,  la  coutume  de  Liège, 
la  coutume  de  Reims,  etc.,  etc.  —  Quelques  écarts  sont  suivis  des  lettres  H. 
ou  N.  C;  ces  lettres  signifient  :  écart  indiqué  par  J.  Hubert,  écart  indiqué  par  la 
Nomenclature  des  Communes  publiée  en  1823.  Maints  de  ces  écarts  n'existent  plus 
aujourd'hui  ;  toutefois  nous  avons  pensé  qu'il  était  curieux  de  les  mentionner.  Ne  mar- 
quent-ils pas  une  époque  dans  la  géographie  de  l'Ardeune?  d'autant  plus  que  cer- 
tains d'entre  ces  écarts  ont  leur  histoire  intéressante.  —  En  ce  qui  concerne  les 
lieuxdits  principaux,  nous  n'avons  pu  que  les  signaler  sommairement,  quelquefois 
même  par  leur  >imple  appellation.  Pour  leurs  origiues,  leur  histoire  ou  leurs  légendes 
détaillées,  se  reporter  à  iMeyrac  :  Vilke.^  et  Villages  des  AKDEiSiNKS,  uu  fort  volume 
de  600  pages  (Ed.  Jolly,  édit.,  Charleville,  1898).  Les  indications  géologiques  ont 
été  données  d'après  MM.  Nivoit  et  Meugy  :  Ouvrages  agronomiques;  et  encore  d'après 
MM.  Sauvage  et  Buvignier  :  Géologie  du  département  des  Ardbnnes. 


—  182  — 

(lo  Inyawx,  do  rhaiix,  i\o  chirorro,  les  filatures;  l'exploitation  des  carrières  de 
piorri*  ot  «los  ardoisières. 

L'arrniuliss»Min'nt  do  Mézioros  ost  à  pou  près  aujourd'hui,  comme  teiTitoire, 
ce  (|u'èl.iit  autrofois  la  anhd'l'-t/at'nm  du  mémo  nom.  Ainsi  jadis  s'appelaient  les 
cin(»n*icriptioiis  administrativos  do  \a  province  sous  l'ancien  régime.  Primili- 
vonionl,  la  suhdèlè^'afion  do  Mèzièros  èlai!  comprise  dans  Vvl*fc(ion  de  RelheK 
TuiH'  dos  tlouzo  qui  formaiont  la  f/z^/r'/v^////' do  (^IhAlons-sur-Marne  créée  par  édit 
rnyal  on  l.'iTT  :  Cliàlons,  Hothol,  Sainte-Ménoliould,  Vitrv-le-Krançois,  Join- 
villo,  C.haumont,  Lanj^ros,  Har-sur-Aubo,  Troyos,  Sézanne,  Epernay,  Reims, 
ayani  une  population  i\o  812,800  habitants.  Puis  los  divisions  anciennes  furent 
remanioos.  l/èlooiion  de  Hethol  fut  alors  divisée  on  plusieurs  subdélégations  : 
Mèzièros.  Rorroi,  ('Jiàtoau-Porcion.  Los  subdèlépués  corrospondaiont  avec  Tln- 
tondant  i\t'  Chanipa^no  cjui  résidait  à  CliAIons.  Ils  faisaient  exécuter  les  ordres 
du  ministn'  à  oux  tiansinis  par  col  Inlondant;  lours  attributions  étaient  surtout 
finaiiciè  os.  I.a  snbdélé«rali(m  dv  Mézièros  fut,  avec  colles  de  Launois  et  de 
Hraux,  l'un  dos  tiois  importants  doyennés  do  l'Ardonne  sous  l'ancien  régime. 

I.    CANTON    DE    MÉZIÈRES. 

Le  canton  do  Mézièros  ooniproiul  vin«;t  et  une  communes  :  Mézièros,  Relval, 
Cons-la-(irandvillo,  Evi«:iiy,  Ta^'non,  La  Francheville,  (iernelle,  Issancourt- 
Rumol,  Lûmes,  M(dion,  .Neuvillo-les-This,  Prix,  Saint-Laurent,  Sury,  Le  Theux, 
This,  Ville-sur-Lumos,  Villors-Semeuse,  Vivior-au-('ourt,  Wai*cq  et  >Varné- 
court. 

Quoiqu'il  touche  presque  parle  N.-K.  à  la  frontière  belge,  il  occupe  dans  le 
département  une  position  assez  centrale.  Il  s'allonge  de  l'est  à  l'ouest,  entre 
les  cantons  de  ('harleville  au  nord  et  de  Flize  au  sud,  à  l'est  de  ceux  de 
Sedan. 

l  ne  vallée  centrale  -  vallée  do  la  Meuse  —  et  deux  vallées  d'importance 
moindre  —  colle  «le  la  Sormonne  et  celle  do  la  Venco  —  forment  le  canton  de 
Mézièros.  La  .W(V/>v  y  pénètie  i>ar  ce  terriloire  qu'elle  sépare  de  celui  des 
Ayvelh's.  S'inclinant  vers  l'ouest,  elle  coulo  dans  un  vallon  assez  encaissé,  entre 
Lr  Theux  et  M<»hon,  touche  an  su<l  Mézièros  qu'elle  détache,  pour  ainsi  dire, 
de  son  faubourg  do  Pierre,  semoule  en  un  circuit  d'environ  6  kilomètres  pour 
onvelopper  la  presqu'île  «le  Saint-Julien,  s'avance  proche  de  Prix,  baigne  Warcq, 
revient  à  Mézièros  une  deuxièmo  fois,  passant  entre  la  ville  et  son  autre  fau- 
bourg, ct'Iui  «l'Arches,  et  descend  vers  Charle\ill«*,  en  longeant  le  Bois-en-Val. 
Son  f»arcours  dans  le  canton  de  Mézièros  est  d'environ  20  kilomètres.  En  face 
du  Theux,  «die  reçoit  la  Veuri'  qui,  prt'oant  sa  source  à  Launois  près  la  ferme 
de  Peroiisollo,  à  la  cote  220,  coule  «lu  noni  au  sud,  côtoyant  la  voie  Paris-Givet 
et  la  r«)ute  Nationale  n"  .'Il  porpcndiculairenient  à  la  Meuse,  arrose  La  Fran- 
cheville. actionne  le  moulin  Loblan«',  ot  hai«^ne  Mohon.  A  Warcq,  elle  s'accroît 
de  la  Sormonne  arrivant  du  plat«»au  de  Roeroi  et  «jui,  à  Relval,  tait  tourner  le 
moulin  do  la  Grange-aux-Bois,  puis  traverse  l'usine  Simonnet. 

Los  autres  affluents  de  la  Meuse  sont,  «lans  le  canton  :  le  ruinRean  lie  Marbay 
qui  prend  source  à  Evigny:  le  rnhscnn  dm  Hejeta  -  -  ou  de  Fagnon  —  grossi 
du  rntsst'du  dv  WurnrroKrf.  Séparant  le  canton  dos  communes  de  Gespnnsart 
et  de  Doncherv,  coule  la  Vnnut'  «fui  reçoit  les  ruisseaiu-  de  Gernelle,  d'/ssati- 
court-et-HumeL  et  de  Thijne,  locpiol  côtoie  Vivier-au-Court. 

L'altitude  la  plus  haut«»  du  «*ant«)n  se  trouve,  région  nord-est,  au  Rendit 
la  .W</ssm'.  toiritoin*  «l«»  Grandvillo,  'M)\  mètres;  311  mètres,  cote  opposée,  à 
(iernolle:ot  au  nord-ou«*st  dissancourt,  200  mètres.  On  relève  encore  d'autres 
cot«»s  assez  élevées,  dans  la  partie  sud-ouest  :  321  mètres  au  yoir-Trou,  signal 


li.ipo)^îiphiq«e,  liuiis  le  bois  des  \yviers,  terriloire  de  Neuville; 
au  nord  ili-  Tlii»,  proche  Siirj  ;  —  28*  mètres  au  bois  de  Melliei 
Fiitinon  ;  —  2.s;j  mëlies  â  l'entrée  du  bois  Jacquemart,  commun 
3t.739  liab.  —  5,371  éiect.  —  (2,397  becL 


-  H.,  7,453.  —  P.  fi-,  2,072.  —  E,,  (,HIO.  -  lied.,  577.  — 
H-  P.,  Méïiéres.  —  F.,  les  deuxièmes  mardis  d'avril  et  de  noTembre.  —  f.  L., 
ra»ant-dernier  dimancbe  d'août  pour  Saint-Julien;  les  dimanches  i[ui  suivent 
le  28  noùt,  Méïiéres;  h  la  Sainte-Croix,  faubourg  d'Arches;  la  Saint- Lambert, 
hubourg  de  Pierre.  —  C"  I'.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  Sjtid.  agriculteurs  des 
Ardennes.  —  Associations  :  instituteurs  et  institutriiies  du  département  ;  eanton- 
nlers  du  département;  médecins  du  département;  anciens  élèves  de  Blomba;. 
—  S.  ch.  —  Fanf.  munie.  —  S.  T.  la  Mai^i'rlenne,  —  Cercle  horticole.  —  .Société 
létérinaire  des  Ardennes.  —  G.  —  T.  —  Assise  dans  une  presqu'île  que  forme  la 
Meuse  en  se  repliant  sur  elle-même;  puis  un  canal-écluse  qui,  s'engaseanL  entre 
la  citadelle  el  le  chemin  de  halnge,  supprime  le  long  circuit  d'une  autre  pres- 
qu'île ;  car  ici  la  Meuse  forme  trois  boucles  successives  du  plus  pittoresque  elTet. 
Monli7  se  trouve  dans  la  presqu'île  d'avft.1,  Charleviile  dans  la  seconde,  et 
Héiières  occupe  l'isllime  de  la  troisième.  Premier  étage  du  lerrain  liamiiue  : 
terrains  nr^'ileux  dans  lesquels  de  très  riches  carrières  pour  chaux  hydrau- 
lique. Deuxième  élat»'  du  lerniin  limsi'jtte  .-  calcaires  sableux  pour  moellons; 
sabip  p.ji.r  niorljer.  " 


«««Ub 


Autrefois  serrée  fort  è  l'étroit  dans  ses  remparts  et  ses  ■•  portes  "  que  cons- 
truisit Vuuban.  MéziècKs  est  maintenant  dénianlelée;  d'où  :  son  extension  fort 
grande  vers  Mohon,  qu'elle  rejoindra  bîentftt;  ses  quartiers  nouveaux  qui.  d'un 
jour  A  l'uuti-e,  se  couvrent  de  maisons;  sa  belle  et  récente  place  de  la  Répu- 
btiqu*  h  la.  sortie  du  pont,  venant  de  Charleviile.  et  naguère  encore  terrain 
ntgue.  Qui  aalt  si,  dans  l'avenir  —  même  paa  trop  éloigné,  —  Méziéres  et  Mohon, 
Charleviile  et  Montcy,  qui  tendent  h  se  souder  les  unes  aux  antres,  ne  fusion- 
neiijiii  point  en  une  seule  et  grande  cité? 

BlstOir».  —  C.  de  Vitry,  Méïiéres  et  le-  l'onl-.li'-Pierri-;  —  C.  de  Iteinis, 


—  181  — 

Sainl-Julien;  —  C.  de  Paris,  Ii-  Pont- d'Arches.  —  Ville  d'originp  fort  ancienne. 
Heniunterait  au  neuvième  sièclf  et  aurait  éti^  cnnstruite,  dit  la  tradition,  sur 
remplacement  d'une  Torten-sse  bdtie,  vers  l'an  813,  par  ordre  de  Charlema^e. 
Est-ce  bien  à  cette  époiiue.  loulefois,  (luEriebnde,  comte  de  Castrice,  construisit 
le  eh'Iteau  de  Maeerix  —  il  était  en  pierres,  conlrairemenl  aux  usages  du 
temps  —  dont  nous  avons  Tait  Méiières?  Au  même  neuvième  siècle,  sans  doute, 
appartiendrait  aussi  le  chàteau-rort  il'Arches  qu'aurait  fait  élever  Bernard, 
comte  de  Porcien.û  l'endroit  qu'occupe  de  nos  jours  le  faubourg  d'Arclies;  une 
petite  lie,  en  ce  temps,  car  la  Meuse  se  parljigeait,  au-dessous  de  Tivoli,  en  deux 
bras  :  l'un  passant  sous  les  murs  de  la  ville,  l'autre  arrosant  la  prairie.  Ausu 
le  pont  qui  relie  les  deux  villes  s'appelle- 1- il  pvnt  de  la  Meuse.  Ce  chàleau-fort 
fut  détruit  en  933  par  révê<(ue  du  Liège. 

Le  nom  de  Hézières  apparaît  en  92li,  pour  la  première  fois,  dans  l'Histoire. 

La  légende  veut 


qu( 


I    897    Mé- 


ziëres  ait  été  in- 
cendié—  le  feu, 
mis  par  la  fou- 
dre pendant  un 
orage  —  et  qu'a- 
lors la  ville  au- 
rait été  recons- 
truite. —  i*  mot 
'I  ville  »  est  aùre- 
ment  exagéré, 
car  Méiiérea  n'é- 
tait aliJi-3  qu'une 
très  [letite  bour- 
gadeen  bois;  éga- 
lement en  bois 
so  n  ('  hiteau-fort, 
comme  c'était  ja- 
dis la  coutume. 
Vcrsl'anlOlO,  Hézières  reçut  un  notable  accroissement  de  population  lorsqu'arri- 
vërent  les  serfs  du  Dormois  qui  vinrenl  s'y  (lier  en  grand  nombre,  alors  que 
ce  comté  fut  absorbé  par  celui  de  Grandpré.  ]^s  habitants  de  Dorroois  furent 
attirés  A  Mézières  pur  le  comte  de  Rethel,  Manassès,  qui  leur  promît  liberté 
tout  entière.  Encore  augmentation  nouvelle  de  population  en  lâH  après  la 
bataille  de  Bouvines.  L'empereur  Otlion  IV  avait  menacé  les  Liégeois  de  l'uiner 
leur  pajs  s'il  revenait  vainqueur  :  bravades  inutiles,  car  il  fut  vaiucu  par  Phi- 
lippe-Auguste. Toutefois,  maints  habitants  de  Couvin,  de  Fumay,  de  Givet,  de 
Liège,  vinrenl  se  réfugier  à  Mézières,  où  leur  fil  réception  empressée  et  même 
intéressée  Jean  I'^',  comte  de  Hethel.  II  leur  accorda  privilèges  sur  privilèges, 
et  son  tlls  Hugues  111,  beaucoup  plus  généreux,  leur  donna  la  fameuse  charte  de 
('233,  le  plus  ancien  titre  connu  de  Mézièn^s,  reproduite  dans  la  ItuvuR  uisTOBiQtiK 


{"endait  l'égale  des 


les  plus  iropor- 


DK*  Ahdrnnes  (t.  [,  p.  IK), 
tantes  de  celte  épiique. 

Mézières,  à  cause  de  ces  libertés  municipales,  prit  un 
gros  village,  devint  une  ville  véritable.  En  I30K,  un  i 
dont  on  ne  put  jamais  coniialti'e  la  cause,  lu  réduisit  e 

le  chilteau,  sauf  deux  tourelles,  et  l'église.  Mézières  fut  bientôt  reconstruite. 
Les  guerres,  qui  désolèrent  les  Ardennes  pendant  le  quatorzième  siècle,  poas- 
sèrifnt  nonilire  de  personnes  a  se  réfugier  dans  cette  ville,  d'où  sa  croissance 
et  son  importance  assez  rapides;  tellement  qu'il  lui  fallut  étendre,  du  c6té  de 


e  et,  de 
LU  table  incendie, 
n  cendres.  Disparurent 


—  1S5  — 
Saint-Julien,  ses  forli  H  râlions.  I.i  prise  de  l.iêne  el  les  ravn(;es  que  Clurlvs  le 
Téméraire  commit  dans  le  pa>s  devinivnL  poiii-  Méziècvs  nue  soun-e  précieuse 
de  prospérité.  En  effet,  presque  tous  les  liahilanls  de  ees  malheureuses  contrées 
s'enfuirent  pour  échapper  ii  lu  Urutiilité  des  vainqueurs,  el,  attirés  pur  leurs 
anciens  compatriotes,  supplièreJil  les  Mncériens  de  les  recevoir;  ce  qu'ils  llrcnt 
à  bras  ouverts.  Louis  XI,  revenant  de  Liège,  passa  par  Mézières  pour  encourager 
et  consoler  ces  pauvres  exilés  devenus  tellement  nombreux  qu'ils  pouvaient  à 
peine  trouver  place  dans  l'enceinte  de  la  vieille  ville.  C'est  alors  que  fut  bilU 
le  faubourg  de  Berthaucourt  dont  les  maisons  s'étageaient  sur  le  monticule, 
réunies,  par  le  pont  des  fossés,  où  se  trouve  l'écluse;  et,  dans  ce  faubourg  un 
couvent  de  Cordeliers. 

Lorsqu'en  1391  le  comte  de  Saint-Paul  s'empara  de  Mézières  pour  le  compte 
de  la  Ligue,  faubourg  el  couvent  furent  rasés  et  firent  place  à  la  citadelle 
actuelle  que  construisirent  les  ligueurs  sur  l'emplacement  de  la  porte  ù  l'Image. 
Quelques  années  plus  tard,  Henri  IV  achetait  la  ville  entière  pour  80,000  écus 
à  la  veuve  du  maréchal  de  Saint-fau),  qui,  <<  friande  des  doublons  d'Espagne, 
la  voulait  céder  à  Philippe  11  ».  Aussi  Henri  IV,  félicité  de  ce  qu'on  lui  avait 
<■  rendu  son  royaume  >•,  eut-il  le  droit  de  répondre  :  «  Dites  qu'on  me  l'a  tendu.  « 
En  1521.  le  premier  siège  de  Méziëres  si  célèbre  dans  nos  annales  militaires. 
François  1"  protégeait  ouvertement  Robert  de  La  Marck.  duc  de  Bouillon. 
Celui-ci,  se  reposant  sur  cette  protection  si  puissante,  ravageait  le  Luxembourg. 
Charles -Qui  ni,  pourcbd- 
lier  ce  seigneur,  l'écrasait 


:,  la- 
après  l'avoir  bal- 
}  tourna  contre  la 
France  et  prit  Mouzon. 
Presque  tous  les  Mou- 
zonnais  de  se  réfugier 
alors  k  Héîières,  que  le 
comte  de  Nassau,  lieute- 
nant de  Charles-Quiiil, 
résolut  d'attaquer.  Mais 
François  1"  avait  eu  le 
temps  d'envoyer  dans  la 
place,  pour  la  défendre, 
Pierre  du  Terrail,  dil  le 
chevalier  Bayard.  Nassau 
campa  sur  la  rive  droite 
de  la  Meuse,  faubourg  de 
Berlhaucourt,  et  son  second,  Sickingen,  sur  la  rive  gauche  à  Mohon  ;  les  deux 
armées  assiégeantes  faisaient  3S,000  hommes  {voir  dans  Meyrac  :  Villes  et 
ViLUGES  LES  AKDK.NNES,  p.  349-360,  les  endroits  ej:aelemr.nt  prfeis  qu'occupèrent 
les  troupes  de  Sickingen  et  de  Nuasau).  Méïières  se  défendit  héroïquement, 
glorieusement;  mais  peut-èlre  eilt-e!le  suecombé.  In  famine  aidant  et  surtout 
le  nombre  des  assiégeants,  si  Bayurd,  pour  éloigner  l'cnnen: 
ingénieux  et  hardi  stratagème  qui  décidait  les  Impériaux  < 
quilles  ».  Le  27  septembre  L>21,  après  vingt-cinq  jours  de  siège,  ils  battirent 
en  retraite,  passant  la  Meuse  à  Aiglemont,  au  ijw^  'les  Romainfi,  et  se  i-epliant 
sur  la  Thiérache  qu'ils  mirent  il  sang  cl  à  feu.  L'historien  Hezeray  affirme 
qu'en  ce  siège  la  bombe  fut  employée  pour  la  première  fois. 

Mézières  garde  un  fidèle  et  reconnaissant  snuvenir  de  liayard  dont  la  statue, 
—  (fuvre  du  sculpteur  ardennais  Croizy  ^  s'élève  sur  un  des  squares  de  la 
ville.  Le  Chevalier  sans  peur  el  sans  reproche  est  représenté  debout,  couvert 


ClUd«ll«  de 


ail  usé  d'un 


île  sou  ni-murp,  la  IMe  rnip  l'iK-.Klrrp  dp  l.,ii^,  dn-vpiix.  In  llgurp  snns  Kirbe. 
I.JI  main  ^a\lcht•  est  nppimV  sur  ktip  ^p.>e;  lii  ninii)  droite,  d^ganlét;,  est  <lnns 
ralLituilc  ilucoiiiiiiniuli-niont.  Le  scuiptcuradi'iUi.  poiiv  rP  présenter  son  héros, 
ort  il  n'pond,  k  reiivoyf  des  nssiégeants  parces 
i  Dères,  gnit-i'es  sur  le  sncle  :  «  Mon  ami, 
voiif  en  rel.Mirnrrez  H  dîn'z  il  MM.  de 
l't  Krnncis  (l'rantz  de  Sickintieii} 
c)u<-  piil!"|iie  le  n>i  m'a  fiiit  l'Iion- 
iiiMir  de  me  confier  celle  ville,  je 
la  roriservenii  si  lonfiuement  qu'il 
entiuira  plus  à  vos  mnttres  d'être 
assiéf.'einitsqii'ii  moi  d'flrc  assié(ié, 
cl  que  je  ne  suis  plus  im  enfant 
qu'on  étonne  Je  parole*.  " 

A  la  mairie,  àûna  le  cabinet  du 
iiiniri',  est  un  porlrftil  de  Bavard 
Hravi-  vers  I6i8  par  Léotinnl  (iau- 
tipr,  <rjiprès  une  pi-inluit"  fi  l'Iiuile 
de  Laurent  l.év^que,  16S8:  —  dans 
la  salle  Uuyard,  un  tableau  <Ie  Cou- 
vflel,  1BI9,  ri'présenlant  Karanl 
fc  ^  ^tii.  ■  —  ■  '      r  «"^^"^      fii  pied  ;  peinture  mm  sans  valeur 

'  mais  n'ayant  aucun  inlénH  Iiistn- 

riipie;  —  aux  archives,  la  coupe 
de  Itayai'd,  richement  ciselée.  Elle 
pèse  "  trente-six  onces  six  crains  ■> 
el  porte  l'inscription  suivante  :  «  Kn 
cvfiUt  coiipjM  est  le  plan  du  sîépe  de 
Mniziéres  par  le  comte  de  Na^isav, 
lifvtenant  de  l'empercvr  Charles  V, 
idu  par  h;  capp""  Kainrd,  estant  M'  de  ville  Nicolas  (îeorpes, 
lyon,  l>i^  ('hui^  lie  Kciius,  pi>tit-lilz  dinlvct  Oorfje,  a  ordonné 
l'an  um  m'pstn;  donm-  à  lu  Chambre  de  Mess'  te.s  t-s.:lipvins  de  Maiziers  par 
les  mains  de  M<  I'.  Serval  et  M'^  I'.  Meslycrs  aiis^y  Pi^,  chanoines  dudict  lldms 
et  exécuteurs  du  testament  dud.  S'  l'ayiin.  "  Sur  b-  poiirlour,  au  bas  de  l'ins- 
cription, sont  repréM-nlés,  in  relief,  la  ville,  nés  envii-ons  el  l'armée  assiégeanl«. 
Cette  coupe  est  (sirnie  d'un  couvercle  êj/alement  ciselé  et  surmnnté  d'une 
petite  fifiure  de  la  Vicrfie.  l.ouKirrups,  les  Mai'ériens  célébrèrent  chaque  année 
i'anniversilire  de  b-ur  ville  délivrée  m'iniiantiii"  '(jt(ii('"/t(e  Uthurr,  comme  le  dit 
l'inscriplion  ctuuméninralive,  en  lettres  dorées  sur  marbre  noir,  dans  l'église. 
On  viilait  alors  la  coupe  fi  la  ronde;  puis  celle  f.'-te  disparut.  LorsquVn  1891 
fui  inaugurée  la  statue  du  défi'iiseur  héroïque  He  Mé^ieres,  la  coupe  de  Bavard 

Kn  cm,  Méïières  fol  forliliée  par  Krançois  I  %  qui  ajouta  de  nimihreuses  Uiurs 
uses  ii'uiparls.  Kn  L'iNi!.  [irisr  île  Méii-'n-s  par  li>s  lifjuenrs.  desquels  le  duc  de 
tlnise  fiit,  tout  iiatiiirllcmi-nt.  !<■  cliff.  Les  princes  de  cette  c.  maison  i>  déte- 
naienl  depuis  de  liin|:ui's  minées  !•'  ^»nveriiemi>nt  de  la  Chnmpaj^ne.  Quand 
éclata  la  l.i;me,  ratviii'véqui'  de  lleinis  élatl  Louis,  cardinal  de  linise,  i-l  l'abbaye 
d_i'  Saiul-l'ieiM'  avait  pour  tilulaiie  Henée  de  Lorraine.  De  la  ville  que  les 
lijîUi'urs  jiardèrenl  cinq  itns  et  dont  ils  ilniinèi-eiit  le  commandement  ù  Anlnîne 
di'Joyeu>'',  sei^ni-ur  lie  Sailli -Lambert,  ils  firent  une  de  leursn  places 'le  sùrelé  b. 
Nous  avons  dit  plus  haut  que  ]■'  mi  lleru'i  IV  fut  obligé  de  l'acheter. 

AussitiMqu<'  inciurul  Henri  IV,  la  iiobb'ssi- poussait  un  cri  de  délivrance.  .\lor», 
érril  Hiclie!i"ii,  "  li's  prince-  a-pirêrent  à  si  urainli's  choses,  que  l'aulorilé  royale 


—  181  - 
ne  pouvait  souffrir  qu'on  leur  donnât  lo  surcroll  de  pui^saiicp  qu'ils  ri'cla- 
maient.  "  Des  Ardennes  partil  le  signal  de  la  guerre  civile.  Coudé  Innrail  un 
manifeste  où  la  cour  se  trouvait  accusée  d'abaisser  la  noblesse  rt  d'éri'aser  le 
peuple  sous  le  poids  des  irapâla.  Le  duc  de  Bouillon  el  le  duc  de  Nerers,  s'étant 
ralliés  au  prince  de  Condé,  décidèrent  une  expédition  contre  Mézières.  Klle 
n'avait  qu'insuffisante  garnison  qui,  «  lors  qu'approchèrent  les  princes  .>,  dut 
se  renfermer  dans  la  citadelle.  Bientôt  elle  capitulait.  IG  II,  se  rendant  au  prince 
de  Condé.  Lors  du  siège  de  1321,  In  ville  élait  protéf^ée  par  de  simples  murailles 
flanquées  de  tours  et  avec  fossés.  François  l''*'  Ht  construire  la  '"iir  JâilaM,  la 
tour  du  Roi  et  plusieurs  autres  tours  depuis  lonfileinps  disparues.  Henri  II 
régnant,  ces  fortiflcalions  furent  complétées  et  réparées;  puis  nous  voyons 
qu'en  1^90  fut  construite  la  citadelle.  En  cet  état  resLn.  la  place  jusqu'à  la  fin 
du  réRoe  de  Louis  Xllf.  Alors  elle  s'accrut  de  quelques  "  ouvrngi's  »  dont 
Desnoyers  avait  donné  le  plan;  puis  en  I6T4,  pendant  la  guerre  de  Hollande, 
Lxiuis  XIV,  craifiuant  que  Mézières  filt  assiégée,  envoya  Vauban  fortilier  la  ville. 
Ces  travaux  de  fortillcnliou,  qui  commencèrent  au  faubourfi  de  Pierre  et  par  "  la 
corne  île  Champagne  i>,  ne  furent  terminés  qu'en  1720  :  on  appelle  ouvrages  h 
r.iiraet  une  construction,  sur  l'enceinte  d'une  place,  formée  de  deux  bastions 
joints  ensemble  par  une  courtine  et  que  terminent  deux  longs  côlés  appelés 
hranches  ou  aîlfi.  C'est  en  souvenir  des  ingénieurs  amenés  par  Vauban  que  fut, 
en  I7S0,  fondée  à  Mé;iièT'es  la  célèbre  école  du  Génie. 

Lorsqu'arriva  la  Révolution,  les  <■  portes  "  dont  étaient  percées  les  remparts 
contournant  la  ville  entière  étaient  dites  :  portes  d'Arcbes,  du  Port,  porte 
Neuve,  du  Port-Baudurt,  du  Pont-de-Pierre,  de  l'.Arquebuse  —  Méziêres  eut 
une  compagnie  célèbre 
d'arquebusiers  dont 
M.  Paul  l.aui'ent  nous 
en  donne  l'histoire,  — 
de  Saint-Julien.  Elles 
se  transformèrent  en  : 
portes  de  la  Héunion, 
du  E'ort-d'Abondanre, 
de  la  Kévolulion,  du 
Poil- de -Bienfaisance, 
de  la  Montagne,  de  la 
Liberté,  des  Sans-Cu- 
lottes. L'égUse  <.  Notre- 
Dame  »  devint  l«  «  Tem- 
ple de  la  Raison  et  delà 
Vérité  •■;  la  collégiale 
Saint-Pierre  [mainte- 
nant le  cIiAteau,  école 
communale),  dont  l'é- 
glise est  aujourd'hui  la  maison  Crépaus,  devint  l'asile  »  de  la  Silreté  générale  »  ; 
et  le  couvent  des  Annonciades  (le  biltiment  des  Assises)  fut  transformé  en  ••  ma- 
gasins de  subsistances  ».  Dappelons  une  It'proserie,  dite  la  Tiilili'  'ks  P'inri-e>, 
construite  environ  vers  l'an  lO(H)  à  l'endiiiil  où  se  trouve  acluellrment  l'Hos- 
pice, place  Saint-Pierre.  Ci-  teirain  apparlcnail  alors  à  la  runiruune  de  Mi<hon. 
(Voir  Meyrac  :  Villk-s  kt  Viu.,»cks  dks  AflnK>-.\Ks.) 

En  ISI.'i,  après  le  désastre  de  Walerlo'i,  Méïières  soutint  liéroïiiucmcnt  un 
siège  de  quarante-deux  joui-s  contre  2l»,m)ii  soldais  —  Prussiens,  Wurl>'uil>er- 
(.■eois  et  Hessoîs  —  de  l'armée  coalisée,  ne  consentant  à  capitnier  qu'après  la 
pacification  générale.  (Pour  ce  siège  oii  les  Macériens  se  nionlren-nl  ces  Klorieux 
petits-lils  de  leurs  ancêtres,  aux  temps  de  liayard,  nous  renvoyons  à  Tiikullé  i 


ADCtïtins  porU  de  Htittn» 


—  188  — 

LK  SiÈtiK  DK  Mkzièrks  k\  18KS,  récil  tMiiouvanl,  vivant;  Hubert  Colin  :  lk  Siège 
DE  Mk/.ièhks  i»AR  LKs  Alliks  ks  1815;  Poirier  :  lk  Siègk  de  Mi^zièhiss  en  1815;  voir 
aussi  Rîiyeur  :  Trouiîk  dks  Ahuknnks.)  Le  roi  Louis  XVIII  «  récompensa  »  Mézières 
en  donnant  pour  drapeau  à  sa  garde  nationale  l'étendard  de  Bayafd  conservé 
à  la  mairie. 

En  1870,  Mézières  fut,  à  trois  reprises,  investie  par  les  Allemands  :  d'abord 
après  le  désastre  de  Sedan;  puis  vers  la  lin  d'octf»bre;  enfin  les  20  et  21  dé- 
cembre. Les  batteries  allemandes  étaient  ainsi  placées  : 

Batterie  I,  auprès  de  Saint-Laurent,  avec  quatre  canons  de  12  centimètres. — 
Batterie  IL  au  N.-O.  de  Homery,  avec  quatre  canons  de  15  court.  —  Batterie  III, 
au  N,-0.  de  Homery,  avec  qualnî  canons  de  15  court.  —  Batterie  IV,  au  N.-O. 
du  Moulin-Leblanc,  avec  quatre  mortiers  rayés  de  21  centimètres.  —  Batterie  V, 
à  ro.  du  Moulin-Leblanc,  avec  quatre  canons  de  12  centimètres.  —  Batterie  VI, 
à  ro.  du  Moulin-Leblanc,  avec  deux  canons  de  15  court  et  deux  canons  de 
15  centimètres.  —  Batterie  VII,  à  TO.  du  Moulin -Leblanc,  avec  six  canons 
de  12  centimètres.  —  Batterie  VIII,  à  l'O.  du  Moulin-Leblanc,  avec  six  canons  de 
15  centimètres.  —  Batterie  IX,  dans  le  bois  de  la  Folie-Macé,  avec  quatre  canons 
de  15  centimètres.  —  Batterie  X,  dans  le  bois  de  la  Folie-Macé,  avec  quatre 
canons  de  12  centimètres.  —  Batterie  XI,  auprès  du  bois  de  la  Folie-Macé,  avec 
six  canons  de  12  centimètres.  —  Batterie  XII,  auprès  du  bois  de  la  Folie-Macé, 
avec  six  canons  de  15  centimètres.  —  Batterie  XllI,  sur  la  face  S.-O.  du  bois 
de  Prix,  à  Praële  —  proche  la  Uobette  et  le  PetU-Bonheur,  écarts  de  Wamécmiri  — 
avec  six  canons  de  15  centimètres.  —  Batterie  XIV,  au  S.-O.  de  Warcq,  avec 
six  canons  de  12  centimètres.  —  Les  emplacements  pour  les  pièces  de  cam- 
pagne furent  construits  :  I,  auprès  de  Saint-Laurent,  pour  six  canons  de  8  cen- 
timètres. —  IL  au  S.-O.  de  Vilîers-devanl-Mézières,  pour  six  canons  de  8  centi- 
mètres. —  III,  au  S.-O.  de  Villers- devant- Mézières,  pour  six  canons  de 
8  centimètres.  —  IV,  auprès  de  la  ferme  du  Temple,  pour  six  canons  de 
8  centimètres.  —  V,  auprès  de  la  ferme  du  Temple,  pour  six  canons  de  8  cen- 
timètres. 

Le  19  décembre,  était  arrivé  le  général  de  Kameke,  pour  diriger  le  siège  :  la 
ligne  d'investissement  fut,  alors,  complète.  Les  «  ouvrages  »  de  Mézières,  avec 
leur  tracé  compliqué,  la  mettaient  à  même  de  fournir  autrefois  une  sérieuse 
résistance.  Mais  l'emploi  des  armes  rayées  avait  singulièrement  modifié  cette 
situation.  Il  aurait  fallu,  en  tout  cas,  fortifier  les  hauteurs  voisines  d'où  l'assié- 
geant pouvait  facilement  canonner  des  remparts  dont  il  voyait  les  escarpes  à 
découvert.  L'armement  laissait  tout  autant  à  désirer.  La  place  avait  à  sa  dis- 
position vingt-cinq  mortiers  lisses,  soixante-seize  canons  lisses,  et  seulement 
trente-quatre  canons  rayés,  dont  sept  de  4  et  vingt-sept  de  24.  Les  magasins 
renfermaient  bien  quarante  mille  gargousses;  mais  beaucoup  ne  pouvaient 
entrer  dans  les  canons  auxquels  on  les  avait  destinées.  11  n'y  avait  pas  moins 
de  trois  millions  cinq  cent  mille  cartouches;  mais  la  garde  nationale  n'était 
armée  que  de  fusils  à  piston.  Les  mobilisés  ne  reçurent  même  que  des  fusils 
à  tabatière  du  poids  de  treize  livres!  L'approvisionnement  était  moins  défec- 
tueux. Au  25  juillet,  le  sous-intendant  télégraphiait  encore  au  ministère  qu'il 
n'y  avait  à  Mézières  ni  biscuits,  ni  salaisons.  Mais  depuis,  on  avait  fait  dili- 
gence. Plus  de  deux  mille  sacs  de  blé  avaient  été  déposés  dans  l'église;  les 
salaisons  étaient  arrivées  en  abondance,  et,  vers  la  lin  de  novembre,  il  y  avait 
encore  tlans  la  [>lace  plus  de  deux  cents  bêtes  à  cornes. 

Le  31  décembre  commença  le  bombardement  : 

«  P(în«lant  vingt-sept  heures,  raconte  un  témoin,  M.  Jules  Mary,  j'entendis 
passer  les  sinistres  engins  de  mort  parcourant,  au-dessus  de  moi,  leur  para- 
bole, brutalement,  avec  un  silllenient  furieux.  Peu  à  peu,  un  immense  nuage, 
fait  des  llocons  épars  de  funuMî,  s'étendit,  s'élevant  des  batteries  prussiennes; 


puis,  sur  Méïières  en  feu,  planail  un  nuage  gris,  noir  d'ubord,  ensuite  bleu  à 
reflets  rouges,  qui  se  tendait  et  s'élargissait  semblable  au  fantdine  île  la  des- 
trucUan.  Les  portes  de  la  ville  furent  abandonnées,  les  ponts-levis  baissés  par 
les  factionnaires  éperdus,  les  remparts  devenus  déserts  restaient  tristes,  désolés 
au  milieu  de  cette  averse  de  projectiles.  On  était  aux  casemates,  cL  personne 
pour  donner  un  ordre,  activer  la  défense,  pointer  les  pièces,  Taire  preuve  de 
sang-froid.  Tout  le  jour,  la  ville  brûla,  et,  quand  vint  la  nuit,  quand  on  crut 
pouvoir  espérer  du  soulagement,  les  détonations  devinrent  plus  vives,  plus 
pressées.  I>e  temps  à  autre,  une  fusée,  parlant  des  hauteui's  de  Rois-Kortaiit, 
répondait  à  une  fusée  lancée  des  hauteurs  de  Saint-Laurent.  Une  seule  batterie 
française  (it  son  devoir  :  la  batterie  du  faubourg  de  Pierre,  prenant  Doinery  en 
enfilade,  tira  trente  ou  quarante  coups,  mais  fut  démontée  vers  deux  heures 

de  l'après-midi.  Dés  cet  instant,  Méziéres  se  laissa  brûler,  inerte,  pas:<ive 

«  Au  dedans,  spectacle  horrible  du  plus  épouvantable  ciilaclysme  :  les  niai- 
sons  s'effondraient  sur  elles-mêmes;  les  murs  encore  debout,  éventrés  par 
d'énormes  projectiles,  s'affaissaient  comme  des  géants  vaincus  ;  les  rues  encom- 
brées, les  lils  du 
télégraphe  cou- 
pés et  barrant  les 
passages  laissés 
encore  libres,  les 
becs  de  gaz  bri- 
sésou  tordus  par 
refOeurement 
d'une  bombe,  le 
rebondissement 
et  rvclatemfnl 
d'un  obus  sur  !<■ 
pavé,  tout  cela 
était  horrible  et 
magnifique.  Puis 
parfois,  tout  se 
taisait  pendant 
quarante  ù  cin- 
quante secondes; 
alors  on  pouvait 


dg  IWtrat 

iécoinbres  fumants,  se  diriger 
;iir  elle-même  et  frémissante, 

nilant  de  la  place  fit  élever  le 
I  le  vciyaiit  pas,  bombardaient 


mbre  ciiern 

atTolée,  surgis- 
sant d'une  maison  en  flammes  ou  d'un  tas  d 
bien  vite  en  longeant  les  murs,  ployée  en  dei 
ver^  les  casemates  ou  derrière  les  remparts  ; 

i<  Enfin,  le  1"  janvier,  à  huit  heures,  le  comi 
drapeau  blanc  sur  la  ci(adelli>.  Ij<s  IViissiens, 

toujours.  Alors,  vers  dix  heures  et  demie,  trois  gardes  mobiles,  parmi  lesi|ui 
un  clairon  et  un  sous-olTicier,  furent  rlélachés  de  In  lunette  de  Derthaucourt 
et  allèrent  poser  le  drapeau  de  la  reddition  en  avant  iin'nie  de  lavancét* 
qu'occupaient  les  fia  nés- tireurs  de  la  première  campa^nie.  commandée  par  le 
capitaine  Thierry.  Aucun  de  ces  fratie^-tireurs  n'avait  abandonné  son  poste 
glorieux  mais  périlleux.  Les  coups  de  canon  cessèrent...  comme  il  regret. 
.Wézièrcs  brûla  jus<iu'au  soir. . .  Sur  cinq  cents  maisons,  trois  cent  quarante-S'^pt 
furent  détruites,  dans  lesquelles  moururent  plus  de  cent  personnes  éloulfées 
ou  brûlées. 

ic  Et  le  lendemain,  h  onze  heures,  les  Prussiens,  mu.iique  et  fifres  en  tiHe, 
entraient  dans  la  ville  détruite,  trébuchant  au  milieu  des  décombres.  La  vieille 


—  190  — 

{'Ait'  ih'  Havard  avait  n'ou  plus  de  six  mille  obus  et  n'avait  tiré  que  c«nt  cin- 
«juaiile  roups  de  canon.  >» 

La  défiMise  de  Mézières  a-t-elle  élr  complète,  énerfçique?  Le  «  Conseil  d'enquête 
sur  les  capitulations  >»,  présida  par  le  maréchal  Uaraguay-d'llilliers,  fut  d'avis 
que  ««  le  commandant  supérieur,  général  Hlondeau,  raérilait  le  blâme  pour 
avoir  capitulé  sans  que  les  presciiplions  de  l'article  lo,*)  du  décret  du  13  oc- 
tobre 18t>3  eussent  été  remplies;  pour  n'avoir  détruit  qu'une  partie  de  son 
malériid  et  de  son  armement,  et  avoir  abandonné  a  l'ennemi  une  énorme  quan- 
tité d'approvisionnements  de  vivres  de  toute  espèce.  »»  Le  même  Conseil  d'enquête 
ajoutait  un  blâme  pour  Cliarleville.  «<  La  garde  nationale,  dit  le  rapport,  ne  fit 
preuve  ni  de  dévouement  ni  de  l'ermeté.  >•  Le  Conseil  municipal  et  les  officiers 
de  la  garde  nationale  rédij^'èrent  aussitôt  um*  énergique  protestation,  au  sujet 
de  laquelle  le  général  Ambert  écrivait  le  14  mai  1872,  dans  le  MouUeur  uni- 
vt'vsf'l  :  u  Ce  document  lespire  une  douleur  profonde.  En  le  lisant,  on  se  sent 
ému. ..  La  sévérité  du  (Conseil  denquéle  a  été  d'autant  plus  sensible  à  la  garde 
nationale,  aux  autorités  civiles  et  aux  habitants,  que  ce  Conseil,  présidé  par 
un  maréchal  de  Krance ,  est  composé  de  généraux  éminents  entourés  de 
l'estime  universelh».  » 

Une  coûtait  aux  Ardennes  celte  guerre  terrible,  et  Toccupalion  qui  s'en 
suivit? 

Contributions  de  guerre  payées 1 .612. 141  32 

Impôts  penus  pai*  Tau-  \   Impôts  directs 1 .633. 126  86 

torité  allemamle         t    Impôts  imlirects 800.513  80 

liéquisitions  de  toute  nature 11.626.000  65 

Dégâts  et  pertes  par  suite  de  l'incendie  ou  autres  causes...     lî). 734. 283  69 
Valeur  de  titres,  meubles  ou  autres  objets  mobiliers  enlevés 
sans  réquisition ÎL  193.91.-»  98 

Total 40.600.032  10 


Eglise.  —  Klle  date  «le  1499,  mais  ne  fut  terminée  qu'en  1627.  Uemplaçait 
l'église  que  brrtla  l'incendie  de  1308.  L'église  Saint-Julien  de  Brioude  servit, 
entre  temps,  de  paroisse.  Le  chœur  et  ses  trois  pans  trop  étroits  remontent 
aux  origines;  car  le  style  n'est  plus  le  même  pour  le  reste  de  l'édifice.  Vers  1535, 
on  recommençait  les  travaux  ([n'avaient  interrompu  et  les  guerres  avec  les 
Impériaux  et  le  siège,  puis  sans  discontinuer  jusque  l'année  1586  :  ces  dates 
étaient  inscrites,  il  y  aura  de  cela  ciiKjuante  aimées,  sur  la  voiUe.  Le  portail  est 
de  t.i8r>,  «  d'un  beau  et  noble  goùl,  »'  dit  Victor  Hugo.  Par  malheur,  c'est  une 
iU)  ces  façades  tardives  <ln  seiziènie  siècle,  n'ayant  achevé  leur  croissance  que 
dans  le  dix-septièm»'.  Le  cl(»cher  date  de  I62t>.  Le  plan  général  de  l'église  offre 
une  nef  coin[»osée  «h»  quatre  travées.  flan(|néede  (juatre  collatéraux,  surmontée 
d'un  transept  dont  la  saillie  suit  la  li^'ue  des  bas  côtés  extrém<'s,  d'un  chœur, 
de  deux  travées,  et  d'un«*  abside  torniée  par-  les  trois  côtés  de  l'hexagone.  .\u 
pourtour  du  cliaMir  et  de  l'abside,  se  développent  ([uatre  chapelles,  puis  deux 
travées  reiiftM  inaiit  :  l'une,  la  vis  «jui  monte  au  comble;  l'autre,  le  passage 
poui-  aller  à  la  sacristie.  L'architecte  voulut  construire  une  église  assez  vaste 
sur-  un  plateau  i-estreiiil.  Il  y  parvint  en  bâtissant  une  nef  très  étroite  et  sans 
poussée;  en  doublant  la  laj'^'.'ur  »les  liavécs  pour  supprimer  les  piliers  et  les 
contreforts  et  en  appuyant  sa  construction,  d'une  part  au  pintail,  de  l'autre 
pari  a  l'absido.  Les  transepts  et  la  nef,  avec  la  façade  des  collatéraux,  appar- 
tiennent à  la  «seconde  é[>oqne  :  i:i;i2- t.'ir»»*).  L'exécution  matérielle  de  toute  cette 
partie  «'st  parfaite  ei.  surtout  le  poiclie  saillant  qui  précède  le  bras  de  la  croix 
nuM'idionale.  In  p.*u  recherchées  s  mis  doute,  les  sculptures,  mais  délicates  et 
puissaidesà  la  foi  >.  L'ensemble  de  1  intérieur,  trop  étri([né  pour  la  hauteur,  n'esl 


point  il'ui)  elTet  agréable,  iii[ii$  ou  3 
sept  Pl  ses  deux  «grandes  fenêtres  ; 
garnii's  de  vitraux  des  quinzième  rt 
ment.  U'f  légendes  de  suint  Eloi,  de  : 
des  litanies  de  la  ViiTgc  ; 
â  droite  de  l'iiutel,  cliapelle 
Saint-Henoit,  dans  une  niche 
en  stvli>  nambiiyant,  un  christ 
iissis.  fort  curieux,  datant  du 
seizième  siècle;  les  nt-rvurcs 
se  réunissant  dans  la  voilleeii 
pendentiTs  niinutii 


iiiU  Médiii''),  (le  s. 


i  détails  èlégiinls.  I.e  tr.ln- 
îepl  hases  llamhoyantes 


rouiii 


r  les  hus  cùU 


les  quatoiue  grandes 
turcs  ogivales  â  triple  divi- 
sion et  i-eniplies  ou  soninicl 
par  une  rosace;  telles  sont, 
avec  ses  inscriptions,  les  prin- 
cipales richesses  intérieur 
de  réglise  ISolre-Kanie  île 
Jléïiêres  où  se  trouve  la  h- 
meuse  vierge  Noire  dont  lii 
fête  se  célèhre  le  l  ~i  aoùl.  De: 
inscriptions  commémorai  ive^ 
assez  nombreuses,  nous  nt 
relietidrons  que  :  sur  ]>ia(|ut 


r  el  I 


:i  lett] 


dorées,  la  date  de  foudatii 
1499;  lëpiUiphe,  encore  . 
lettres  dorées  et  sur  plaqi 
di-  marbre  noir  fixée  à 
muraille,  croisillon  sud 
transept  —  rappelant  le 
riage  de  (Charles  IX  avec 
sabeth  d'Autriche  r  —  H'ic  in  ecelesia  itu/Uiiti-iim  soknmin  inli-r  Ciirolum  IX 
Fi'ine.  reijem  et  EUxtiliKlham  Maximilinni  Rom.  Imp.  lUiam  celebrala  fuei-e  feli- 
eiter.  Aiino  IS70  tiie  27  y-ventbrU  {voir  Jadart  :  lks  Lvscriptions  de  L'éoLiSK  de 
MÉtiÈKKs,  recueil  île  lexle  historique  du  quinzième  siècle,  jusqu'à  nos  .jours}. 
lue  cinvance  absolument  fausse,  d'ailleurs,  veut  qu'au  banquet  nuptial,  ait 
été  mangé  le  premier  diii<lon  importé  en  France.  Mentionnons  qu'iin-di'ssus 
de  lit  porte  d'ejitrée  principale,  faisant  face  à  Saint-Julien,  se  voit  peint  en 
noir,  d'après  les  ordres  du  Directoire,  le  mot  Vi'n(j''<iitri\  Apri-s  l'assassinat  île 
nos  plén i pote nliii ires  au  Ikmgrès  de  Ilusladt,  29  avril  M'M,  il  fut  décrété  que 
cet  '<  appel  au  patriotisme  »  serait  inscciL  au  fronton  de  tous  les  monuments 
s  il  est  rare  d'en  retrouver  une  trace  aussi  pi'érise. 
siège  de  I8i:i,  l'église,  poicit  lie  mire  |>our  les  assiégeants,  fut  Irès 
curé-iliiyen  de  Méziéres  écrivait,  le  UU  novembre  de  ucllc  même 
ii-niil  lien  Ai'iUinies  :  «  l.e  20  Juillet,  jour  de  Sainte-Anne,  pendant 
ment  qui  commeneait  dès  minuit  el  qui,  de  plusieurs  batteries  û 
uniquement  dirigé  sur  l'église,  au  milieu  d'une  grêle  de  bombes, 
une  enir'auli'e,  api'ès  avoir  traversé  le  loti,  est  veuue  percer  la  vortle  à  l'entrée 
de  la  chapelle  de  la  vierge  Noire  et  y  ilessiua  à  |ii'u  près  sa  circoiiférenci'  |wir 
relie  dune  ouverture  bien  arrondie  qui'lle  y  torni.i,  mais  y  esl  resiée  Mis|ieiiilue 
de  manière  à  laisser  saillir  son  globe  au-dessous  île  la  voûte.  i>  S«\i  juoius 


publics: 
l'enria 

>lle 

éprouvée.  |.e 
année,  au  Jui 
le  bomlKiidei 

la  fois,  était 

-  132  - 

t'fprouvép  iTi  1870  :  los  boinbi-s  trouèrent  les  murs,  maltraité rent  les  voûtes, 
fiiisant  voliT  en  ^cl:its  ks  pendentifs  (|ui  ilérnruii-nt  leurs  arêtes,  fendirent 
tes  pierres  tombale»  qui  pavaient  réf;lise,  brisèrent  de  nombreux  vitraux, 
notamment  celui  du  lunilre-autel,  celui  igui  rappelait  la  légende  du  Dragon. 
(Voir  Meyrao  :  Vir.LEs  kt  Villaciw  nus  Ardkn.vks;  voir  aussi  :  .■  Rapport  de 
M.  J.-H.  Couty.  archilci-te,  sur  l't'tiit  de  l'i^jdise  de  Méiières  après  le  sièiçe 
de  IH'l  »,  CouHRiKH  Dvji  Aroevnes,  3  muî  IH7I.) 

1.»  tierge  Noire  de  Mézières  attirait  jadis  un  assez  grand  nombre  de  croyants. 
RrisiV  pendant  In  p<^riode  révolutionnaire,  elle  Tut  remplacée  par  une  vierge 
blani'lie  à  la<|uelle  les  pèlerins  refusèrent  tout  homma^ie,  toute  confiance,  si 
bien  qu'il  fallut  au  plus  vite  leur  rendre  une  belle  vierge  noire.  Hentionoona 
aussi  deux  chapelles,  dont  il  ne  reste  plus  vestiges,  sous  le  vocable  de  Notre- 
Dame.  I.a  première,  k  la  porte  Sainl-iulien  :  «  rinia<je  miraculeuse  (?)  qu'elle 
renfermait  était  fort  vénérée  >■.  I.a  deuxième,  à  In  porte  du  Ponl-d" Arches,  ren- 
fcrmuit  une  imiige  non  moins  miraculeuse,  que  les  bateliers,  au  départ  et  au 
retour,  ne  nianiguaient  poinl  d'invoquer. 

Ch&teaux>  —  D'abord  te  eliilteau  détruit  en  1308  et  dont,  longtemps,  il  ne 
resta  d'autres  vestiges  qu'une  partie  des  deux  tours.  Puis  le  «  palais  des  Tour- 
nelles  »  que  firent  élever,  en  i;i6G,  Louis  de  <!onzague,  gouverneur  de  Cham- 
pagne, et  sa  femme,  Henriette  de  Glèves,  ducliesse  de  Rethélois.  On  yarrivait 
par  la  rue  des  Tournelles 
—  actuellement  rue  de  la 
Préfecture  ^  ou  se  trou- 
vaient ces  deux  curieuses 
enseignes  r  -  Au  IJon- 
d  Or  —  Au  Chef  Saint- 
Jean  "  (voir  Paul  l.au- 
l'enl  :  les  Anciennes  rues 
r>K  Mé/jèhes).  Un  incen- 
die, en  1097,  détruisit  ce 
«  palais  >i  qui  toutefois  fut 
rei'onstruit;  dans  une  de 
ses  ailes,  était,  en  1750, 
établie  l'école  du  Génie. 
r.'est  maintenant  l'hâtel 
de  la  Préfecture. 

Ecarts.  —  Le  Theux, 

irio  hnb.;  un  peu  avant 

la  commune  qui  porte  ce 

tnéme  nom.  —  l.e  Camil, 

li  liab.(voirBERTAUco[jiiT). 

I.e  Porl-ltimxy,  12  hab.  —  La  Warentui,  8  hab., 

•  Prix;  réuni  depuis  une  centaine  d'années  à  la 

n  nom  d'un  terrain  sur  lequel  était,  autrefois, 

!■  l'hassi'.  Sur  la  carte  de  Cassini.  on  lit  :  la 

ré  de  Saint-Sulpice  que  possédoicnt  en  ce  lieu 

Les  ('hanoinesses  du  Saint-Sépulcre 


Prélecture  it  Mttiins 


-  Le  PnnI  'k  W'ii 
lép''ndait  Jadis  d 
:omniuii<-  lU-  Mri 


l  s.'igni 


résiTvé   le   di-oil 

Cnriinf.   Appar 

les  Ifc-nédicliiisdeSaiiit-Huherl  irArtl. 

de  Cliarleville  y  eurent  aussi  quelques  ternis.  Aujourd'hui,  ferrai 

Siiiiil-Jtili}-ii.  Aulrefuiâ,  bourg  très  importinil  Où  se  ti-ouva  jadis  l'ancienne 
paroisse  de  Mi'zièies,  sous  ie  vocable  Saint-Julien  de  Rrioude.  En  Uo6,  Samson 
de  MauvijLsin,  ai-rlievt'que  di^  Iteinis,  donnait  Saint-Julien  à  Jorani,  abbé  de 
Mouzriri.  Il  y  eonsirnisit  un  prieuré  dont  les  revenus  dépassaient,  en  1780,  plus 
de  qu;ilre  uiille  livivs;  mais  il  apparti'uail  alors,  et  depuis  ICSO,  au  collège 
de  Cbarleville  fondé  par  les  Jésuites.  On  m;  sair  à  quelle  époque  précise  la 


pai-oisse  niacéricnne  fut,  <le  Satnt-Iutien,  transportée  ik  Véf 
AssM  maltraité  en  IStii  pendant  le 
Mêgi^    (le   Mézières  par  les  années 
alliées,  Saint-Julien  fut  quasi  tola- 
lement  brûlé  en  187t  par  une  bal- 
lerie  de  mortiers  pla- 
cée, sur  la  roule  de 
Warcq  à  Fagnon.  en 
avant   du    lois    CIr-- 


BELVAL    et 
SUEY.  —  Belval. 

-  IL.  nis.  -  I-:,,  :r;. 
-n.i:.,7.— u.A.,H. 

—  U.  D..  7.—  Hecl., 
*90.  —  B.  P.,  Cliar- 
leïiUe.  —  V.  I..,  le 
deuxième    ilimancht' 

!eplr?nilire.  ^  C' 


P.  —  G. 
Snry.  —  II.,    Ki6. 

—  E.,  40.  —  n.  r.., 

H.  —  D.  A.,   12.  — 
,  D.,   H.  —  lleit., 


-  B.  P.,  Char 


!o 


-G. 


Teiritoire  arrosé  par  le  ruisseau  île  Sury.  lu  fontaine  de  Chnppes  qtii  se 
jette  dans  le  ruistfau  île  This.  les  i-wissmFuar  de  Margnuvj  et  de  Biiii,  affluents 
de  la  Sonnonne.  dont  les  deux  bras  forntërent,  il  7  aura  bientôt  cinq  siècles, 
une  Ile  appartenant  h  Gelval.  Deuxième  étage  du  leirtiin  Itumii/ue  :  calcaire 
sableux  cacfaé  par  les  alluvions  de  la  Sornionne.  Troisième  étage  du  lorrain 
liatiUiae  :  marnes  moyennes,  calcaires  ferrugineux  et  argileux,  marnes  supé- 
rieures sulfureuses,  et  cendres  végétales,  pour  BehaL  Tmisiëme  étage  du  1er- 
nrin  liassique  :  marnes  sulfurtruses.  Premier  élaj^  du  tennin  jwatsique  : 
calcaires  oolithiques  et  argileux,  et  dans  ce  calcaire,  mi>eUnns  et  pierres  dn 
taille  pour  Siij-1/. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Furent  d'aboi^l  distinctes  l'une  de  l'autre;  réunies 
en  1828;  pois  séparées  en  1871.  Le  nom  de  Delval  apparaît  dans  nos  annales 
ardennoises,  pour  lu  première  fois,  vers  le  dernier  quart  du  onzième  siècle, 
alors  que  la  Chronique  de  Cabbnge  Sainl-Uubtrt  rapporte  que  Godefroy  de  Bouillon 
donnait  au  prieuré  qu'il  venait  d'établir  ilan  s  son  cli&tean  .1  la  lerre  de  Givonne 
prés  de  Sedan,  et  la  terre  de  Betval  avec  les  manants  et  le  four  banal  ",  Quant 
À  Sury.  son  nom  se  lit  dans  la  charte  de  lUGS,  relative  A.  la  fondation  du  prieuré 
de  Prix.  L'Histoire  ne  nous  apprend  aucune  autre  chose  sur  le  passé  de  ces 
deux  communes  d'origine  fort  loînlaine,  et  sur  le  territoire  desquelles  on  aurait 
trouvé  des  tombeaux  et  des  nrnies  de  provenance  gallo-romaine.  Rappelons 
seulement  qu'en  IS\5,  alors  qu'était  assiégée  Mfzir-res,  les  Prussiens  avaient 
groupé  toute  leur  artillerie  sur  les  hauteurs  de  Sury,  en  arrière  de  Warcq. 

Ecarta.  —  Le  Moulin,  6  hab.  —  Le  itf«u/tn  îles  Pil'imt.  M.  -~  La  Ccn*e- 
Laeour,  ancien  lieudit,  appartenant  autrefois  (quindâme  siècle)  aux  Chanoines 
de  Slézièrea.  —  La  Grituye-aux-lUiis,  73  hab.,  où  se  rencontrent,  assez  visibles 


—  194  — 

encore,  les  tracos  d'un  ancien  château,  détruit  pendant  la  Révolution,  alors 
qu'il  appartenait  au  vicomte  de  llémont  qui  fut  ofllcier  à  Tarmée  de  Gondé. 
Les  Bénédictins  de  Prix  possédèrent  un  magnifique  parc  à  La  Grange>aux- 
Bois. 

CONS-LA-aRANDVILLE.  —  IL,  710.  —  !•:.,  20H.  —  1).  C,  7.  —  D.  A.,  8. 

—  D.  D.,  7.  —  Hect.,  1,002.  —  B.  P.,  Neufmanil.  —  F.  L„  la  Trinité.  —  S.  M. 

—  Ch.  S.  métallurgiste  mixte  (patrons  et  ouvriers).  Territoire  arrosé  par  le  ruis- 
seau du  Moulin  qui  prend  sa  source  au  lieu  dit  les  Trois-Fontaines,  passe  à 
Neufmanil,  s*y  accroît  d'un  petit  cours  d*eau  arrivé  de  Pussemange  et  va  se  jeter 
dans  la  Meuse  h  Nouzon.  Quelques  autres  ruisselets;  notamment  ceux  de  la 
Fayne  et  de  la  Fontaine  (le  Heu.  Troisième  étage  du  terrain  ardoisier.  Pre- 
mier étage  du  teirain  liasnque  :  calcaires  hydrauliques  et  marnes.  Deuxième 
étage  du  terrain  liassiquc  :  calcaires  sableux,  moellons;  traces  minerai  de  fer; 
territoire  fort  boisé. 

Histoire.  —  C.  de  Luxembourg.  Semble  dater  du  onzième  siècle;  n'appar- 
tient à  la  France  que  depuis  1769,  alors  que  Marie-Thérèse  le  cédait  parle 
traité  de  Bruxelles  à  Louis  XV.  L'année  suivante,  le  Parlement  de  Metz  l'incor- 
porait à  la  principauté  de  Chàteau-Begnault.  La  tradition  veut  que  Gons-la- 
Grandville  ait  été  construit  sur  l'emplacement  qu'occupait  une  importante 
ferme  romaine  —  Grandville  —  où  fut  défrichée  une  minime  partie  de  la  forêt 
d'Ardenne,  à  Tendroit  dit  :  le  Bois  îles  Ways, 

Eglise.  —  D'origine  fort  ancienne.  Elle  aurait  été  quasi -reconstruite  en 
1780  et  agrandie  en  1830;  d*ailleui*s  sans  aucun  caractère.  Lorsqu'en  1736 
François-Etienne,  duc  de  Lorraine,  épousa  Marie-Thérèse  d'Autriche,  il  faisait, 
affirme  la  légende,  une  donation  très  importante  à  l'église  de  Cons.  Elle  servit 
à  l'érection  d'une  chapelle,  sur  le  chemin  de  (iernello,  à  600  mètres  du  village. 
Quelques  années  après,  elle  était  en  ruines.  Celle  que  l'on  voit  aujourd'hui 
date  de  1837;  de  très  pauvre  apparence,  sans  architecture,  ne  prenant  jour 
que  par  la  porte,  elle  est  sous  le  vocable  de  sainte  Apolline.  Cons  ne  devint 
paroisse  qu'en  1772  :  relevait  antérieurement  de  Wattrincourt,  aujourd'hui  Saint- 
Laurent. 

ChÀteau.  —  Au  lieu  dit  le  Rond-BoUi,  la  tradition  place  un  château  féodal 
qui  aiiniit  été  rasé  aux  temps  de  la  Jacquerie.  On  remarquait  en  cet  endroit,  jadis, 
d'assez  nombreuses  ruines  calcinées  parmi  lesquelles  un  moellon  offrant,  non 
sans  art,  hî  buste  en  relief  d'un  homme  à  la  longue  chevelure  tressée. 

Sur  les  bords  du  large  chemin  qui  traverse  le  bois,  on  voit  toujours  un  arbre 
qui  s'appelle  la  Potence,  nom  significatif  :  de  même  une  partie  du  territoire, 
entre  Cons  et  Saint-Laurent,  se  nomme  ainsi.  Dans  le  bas  de  Cons,  s'élevait 
autrefois  un  chAteau  seigneurial  construit  en  1650  probablement,  et  détruit  en 
1770  :  sur  son  emplacement,  une  maison  de  culture.  Le  château  appartenait 
aux  Chevardière  de  \aï  (irandville  dont  le  nom  apparaît  pour  la  première  fois, 
le  2.')  août  1698,  sur  le  registre  de  l'état  civil  relatant  le  mariage  de  «  messire 
de  La  Chevardière  du  Fret  y  »  avec  «  noble  dame  Françoise  de  Castignaux  ».  C'est 
seulement  en  1741  que  la  signature  porte  :  •<  de  La  Chevardière  de  La  Grand- 
ville  )'.  Les  Chevardière  habitaient  depuis  fort  longtemps  le  village  :  en  1320, 
un  Thomas  de  La  Chevardière  était  lieutenant-général  du  bailliage  du  Rethé- 
lois.  Bien  qu'inhumé  dans  l'église,  aucune  pierre  tumulaire  n'indique,  jus- 
qu'en 1791,  leur  sépulture.  Ils  émigrèrent  pendant  la  Révolution,  puis  rentrèrent 
en  France  avec  les  armées  alliées.  Toutefois,  Marie-Thérèse-Ernestine  de  La 
Mock,  veuve  de  Antoine-François,  ne  put  passer  à  l'étranger  :  elle  resta  long- 
temps détenue  à  la  prison  de  Mézières.  Sous  la  seconde  Restauration,  un  de 
La  Chevardière  fut  nommé  commandant  de  la  place,  à  Rocroi;  il  y  demeura 
jusqu'à  la  mort  de  Charles  X. 


—  195  — 

Ecarts.  —  Le  CMteau^Blanc,  —  Les  Kroitmirs.  —  Le  Congo.  —  Le  Moulin 
qui  devint  scierie  mécanique.  —  La  Brasserie.  —  La  Briqueterie,  habitation  d'un 
garde-chasse. 

Lieuxdits.  —  Le  Buisson-Sainte-Genevieve  où  jadis  les  pèlerins  suspendaient 
quelques  lambeaux  de  leurs  vêtements  avant  d'aller  à  l'église  de  Cous  faire 
sonnerrAngre/itôpourcélébrerleurguérison  soudaine  ou  prochaine. — LaCaure.— 
Moury,  où  furent  trouvées  de  nombreuses  armes,  de  nombreuses  médailles 
d'origine  romaine  et  gallo-romaine.  —  Le  Champ  de  Bataille,  Est-ce  bataille 
entre  les  légions  romaines  de  César  et  nos  ancêtres  ardennais?  Est-ce  combat 
aux  temps  du  siège  de  Mézières  (1521),  que  Bayard  défendait  contre  les  armées 
de  Charles-Quint?  (Voir  Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Ardennks.)  —  La  Houil- 
lère, rappelant  quelques  recherches  infructueuses  pour  l'extraction  de  la  houille. 
—  La  Massue,  Yun  des  points  les  plus  élevés  du  territoire  (319  mètres);  on  y 
recueillit  jadis  du  minerai  de  fer,  mais  pas  en  assez  grande  abondance  pour 
que  l'exploitation  pût  être  fructueusement  continuée.  On  y  trouve  un  banc  de 
grèves. 

EVIQNY.  —  H.,  196.  —  E.,  66.  —  I).  C,  6.  —  I).  A..  8.  —  I).  I)..  6.  — 
Hect.,  433.  —  B.  P.,  Mézières.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  \e  9  octobre.  —  Terri- 
toire assez  accidenté  qui  s'étend  sur  deux  collines  du  nord  au  sud,  et  dont  les 
sommets  se  réunissent  dans  les  forêts  communales.  Le  point  culminant  atteint 
233  mètres  à  l'entrée  du  bois  Jacquemart.  Ces  deux  massifs  forestiers  s'appel- 
lent Raucomme  et  Louvant.  Dans  la  vallée  qui  sépare  les  deux  monticules,  coule 
le  Marbay  prenant  sa  source  au  lieu  dit  :  Fontaine  du  Ricossiau,  et  se  jette, 
après  un  parcours  de  4  kilomètres,  dans  la  Meuse  à  Saint-Julien.  Evigny  s'étage 
sur  le  flanc  de  la  colline  qui  se  trouve  à  l'ouest  du  Marbay.  Troisième  étage  du 
terrain  liassique  :  marnes  argileuses  et  pyriteuses.  Premier  étage  du  terrain 
jurassique  :  calcaire  oolithique  et  terreux;  carrières  de  moellons. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Village  très  ancien  et  plus  important  autrefois  qu'il 
ne  l'est  actuellement.  Un  lieudit  :  le  Pré  sous  la  Ville,  justifierait  cette  hypo- 
thèse. Est  cité  dans  la  bulle  de  Grégoire  Vil,  donnée  à  Pise  le  15  décembre  1 187, 
par  laquelle  ce  pape  énumère,  pour  les  confirmer,  les  propriétés  du  chapitre 
de  Mézières,  lequel,  dès  sa  création,  posséda  les  dîmes  d'Evigny  qui  donnaient 
en  1717  un  revenu  de  231  livres.  Le  nom  du  village  figure  aussi  sur  le  Pouillé 
de  1306  —  nous  aurons  souvent  l'occasion  de  citer  cet  intéressant  Pouillé  — 
comme  paroisse  en  titre  avec  Champigneulles  et  Mondigny.  Puis  encore  il  est 
cité  dans  le  célèbre  «  compte  de  décimes  »,  rédigé  sur  l'ordre  de  Philippe  de 
Valois  (1346);  on  y  voit  qu'Evigny  était  taxé  «  à  vingt  sols  parisis  pour  sa  part 
contributive  d'impôts.  »  Mais  que  valaient  exactement,  à  cette  époque,  vingt 
sols  parisis  :  peut-être  une  somme  très  forte?  Furent  propriétaires  à  Evigny, 
outre  le  chapitre  de  Mézières,  l'hospice  de  cette  même  ville  et  les  Bénédictins 
de  Prix.  L'hospice  possédait  une  ferme  importante;  laquelle,  raconte  la  tradi- 
tion, aurait  été  donnée  par  deux  célibataires  sans  postérité  sous  certaines  con- 
ditions, notamment  le  droit  pour  Evigny  d'avoir  deux  lits  dans  le  dit  hospice. 
Le  titre  original  de  la  donation  s'est  perdu;  on  n'en  possède  qu'un  duplicata 
basé  sur  la  redevance  annuelle  de  six  double-décalitres  un  quart  de  blé  que  le 
fermier  de  l'hospice  devait  fournir  à  la  fabrique  d'Evigny.  Cette  redevance  fut, 
en  1888,  rachetée  moyennant  la  somme  de  400  francs.  Evigny  n'a  pas  laissé 
d'autres  traces  dans  notre  histoire  locale. 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  Un  moulin  d'origine  très  ancienne  appartint  aux  Pré- 
montrés de  l'abbaye  de  Sept-Fontaines.  Dans  le  courant  du  siècle  dernier,  ils 
l'aliénèrent  à  cens  avec  retenue  annuelle,  non  rachetable,  de  deux  chapons  et 
de  dix  sous  en  argent  payables  quand  arrivait  la  Saint-Martin.  Aliénation  con- 
sentie par  les  religieux  pour  couvrir  une  imposition  de  746  livres  10  sous 


—  196  — 

tournois  à  laquelle  leur  monastère  se  trouvait  soumis.  Ces  moines  possédaient 
éjzaloment  à  Kvigny  d'assez  nombreux  prés  et  une  belle  ferme  dont,  en  1770, 
la  propriété  leur  fut  contestée  par  M.  de  Grandpré,  seigneur  de  Warnécourt, 
et  les  habitants.  En  1792,  cette  ferme  fut  vendue  et  achetée  au  district.  Le  der- 
nier fermier  s'appelait  Noiret;  il  habitait  la  demeure  devenue  la  maison  Mont- 
jean.  La  grange  attenante,  propriété  Hénon,  s'appelle  encore  la  Grande  rfii  Ter- 
ra(/e.  Ce  droit  de  terrage  était,  au  moment  des  moissons,  prélevé  par  un  piqueur 
que  le  seigneur  désignait  chaque  année.  La  crainte  de  la  prison  ou  peut-être 
même  du  gibet  rendait  très  facile  ce  prélèvement  (un  lieudit  ne  s'appelle-t-il 
pas  la  Justice)  :  deux  sols  six  deniers  par  chaque  habitant  en  échange  de 
54  hectares  de  bois. 

Rawome-LouvaiLc.  —  La  commune  d'Evigny  paya  pendant  longtemps,  à  la 
Noël,  une  redevance  de  deux  sols  six  deniers  par  chaque  habitant,  en  échange 
de  54  hectares  de  bois  qu'avaient,  en  1258,  concédé  à  Rducome  et  à  Louvaux 
le  seigneur  de  Helhel  et  son  épouse  «  dame  de  Champigneul  ».  En  io52,  un 
jugement  rendu  par  les  «  seigneurs  de  la  cour  du  Trésor  »  au  profit  de  mes- 
sine Jean  d'Aspreniont,  seigneur  de  Buzancy,  Lûmes,  Mohon  et  Evigny,  imposait 
à  la  commune  la  continuation  de  cette  redevance.  A  quelle  époque  précise 
cessa-t-elle  de  la  payer? 

FAQNON.— H.,24().  — E.,76.  — U.C.,8.  — D.A.,9.  — D.l).,8.  — Hect.,1,027. 
—  B.  P.,  Mézières.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  18  octobre.  —  Territoire 
arrosé  par  le  ruisseau  des  Rejets.  Il  prend  sa  source  dans  le  bois  de  la  Harmelle 
et  ne  s'appelle  ruisseau  de  Fagnon  que  sur  la  commune  de  Warnécourt.  Se 
jette  dans  la  Meuse,  à  Prix,  après  un  parcours  d'environ  8  kilomètres.  Eaux 
très  légèrement  pétrifiantes.  Troisième  étage  du  terrain  Uassique  :  calcaires 
ferrugineux,  marnes  supérieures  exploitées  pour  amendements.  Premier  étage 
du  terrain  liassv^ue  :  calcaires  oolithiques  et  argileux;  carrières  de  pierres  de 
taille  et  de  moellons  dans  ce  calcaire,  marnes  argileuses  avec  boules  de  quartz 
dur,  calcaires  blancs  oolithiques  et  terreux;  calcaire  schisteux.  Terrain  dilu- 
vien :  minerai  de  fer;  sable  blanc  pour  briques  réfractaires,  argile  excellente 
pour  les  poteries  dans  les  cavités  des  calcaires  jurassiques.  Dans  le  fond 
iVErnyne,  en  amont  des  lavoirs  à  mines,  une  assez  grande  quantité  de  nodules. 
Territoire  très  boisé,  surtout  au  couchant  et  au  midi.  Cotes  270  et  284  dans  la 
forêt  de  Mellier. 

Histoire.  —  C  de  Vitry.  Très  ancien.  Remonte  au  dixième  siècle  sans 
doute,  mais  n'était  alors  qu'un  hameau  de  Prix,  ou  d'Evigny.  L'histoire  de  ce 
village  réside  surtout  dans  l'histoire  de  son  abbaye  dont  nous  allons  parler. 
En  1870,  Fagnon  fut  occupé,  du  25  octobre  au  2  novembre,  par  les  64®  et  8*  régi- 
ments de  la  landhwer;  du  13  au  29  novembre,  par  le  !•*■  bataillon  n®  41  de  la 
Prusse-Orientale.  Encore  occupé  lorsque,  le  siège  de  Mézières  étant  décidé,  les 
troupes  allemandes  durent  prendre  leurs  cantonnements.  Ce  séjour,  à  ces  trois 
diverses  reprises  des  troupes  ennemies,  coûta  65,870  francs. 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  5  hab.  Ancien  moulin  banal  sur  les  Rejets  de  Fabbaye 
au  N.-E.  Fut,  de  1830  à  1832,  atelier  pour  la  fabrication  et  le  forage  des  canons 
h  fusil;  vers  1853,  clouterie  mécanique;  en  1860,  redevenu  moulin  jusqu'en 
1884;  puis,  à  partir  de  cette  année,  usine  pour  fabrication  de  charnières  de 
j^onds,  de  paumelles,  et  pour  polissage  de  fourches  ardennaises  surtout  fabri- 
«[uées  à  Braux  et  à  Monthermé.  Au  sud  de  Fagnon,  un  autre  moulin  qui,  de 
1868  à  1880,  fut  fabrique  de  bois  cintrés,  industrie  que  Ton  transportait  à 
Villers-Semeuse;  ensuite  usine  également  pour  gonds  et  paumelles,  laquelle 
cessa  d'exister  en  1884.  —  Ecogne,  9  hab.  Aujourd'hui  ferme,  autrefois  un 
hameau  qui  parait  avoir  été  de  beaucoup  antérieur  à  Fagnon.  Aux  environs 
d'Kcogne,  un  assez  curieux  phénomène  géologique  :  de  petits  ruisseaux  dispa* 


—  197  — 

raissent  subitement  sous  terre;  par  exemple  celui  de  la  liass^.-Ecogne  (territoire 
de  Neuville-les-This),  pendant  la  saison  des  basses  eaux,  puis  il  revoit  le  jour 
à  3  kilomètres  du  point  où  il  s'engouffre. 

Sepi-Foniaines,  23  hab.  Jadis  abbaye  célèbre,  fondée  par  le  comte  Hélie  qui 
tenait  en  flef,  vers  1129,  de  Witer  VIII,  comte  de  Rethel,  le  château  de  Mézières 
avec  ses  dépendances.  Et  comme  il  possédait  sur  la  paroisse  de  Warcq  un 
domaine  appelé  Rune  ou  Runy,  il  eut,  dit  la  chronique,  «  la  dévotion  de  le 
consacrer  à  Dieu  »,  et,  pour  cela,  sa  femme  Odile  consentante,  il  le  cédait  à 
Richard,  premier  abbé  de  Floresse  — jadis  ville,  maintenant  village  de  la  pro- 
vince de  Namur,  —  à  condition  d*y  fonder  un  monastère  de  l'ordre  des  Pré- 
montrés. On  voyait  autrefois  dans  le  chœur  de  Téglise  abbatiale  le  tombeau 
du  chevalier  Hélie  et  de  son  épouse  Odile  :  ils  furent  en  1698  transportés  sur 
les  côtés  du  sanctuaire  par  le  P.  Gérard,  prieur,  qui  avait  entrepris  de  recons- 
truire l'abbaye.  Reconstruction  nécessaire,  car,  écrivait  dom  Ganneronen  1640, 
'<  ces  bâtiments,  qui  vont  en  ruine,  témoignent  que  le  lieu  est  bien  négligé  et 
aurait  bien  besoin  d'embrasser  la  réforme  des  autres  pour  se  ressusciter.  » 
A  l'origine,  des  religieuses  s'établirent  autour  du  monastère  :  c'était  assez  la 
coutume,  en  ces  temps,  contre  laquelle  d'ailleurs  protestèrent  les  Chapitres 
généraux  de  1137  et  de  1141,  déclarant  que  les  couvents  de  femmes  seraient 
éloignés  d'au  moins  une  grande  lieue  des  couvents  d'hommes.  Ces  religieuses 
allèrent  alors  à  Neuville.  L'abbaye  de  Sept-Fontaines,  qui  avait  à  sa  crosse 
sept  cures  —  This,  Neuville,  Tournes,  Sorcy,  Le  Chesnois,  Auboncourt,  Thilay 
et  Fagnon,  —  fut  mise  en  vente  à  l'époque  révolutionnaire  et  achetée  par  Pres- 
solles,  de  Charleville,  qui  s'empressa  de  faire  démolir  l'église  abbatiale,  où  fut, 
lorsque  mourut  ce  PressoUes,  établie,  par  sa  veuve,  une  école  de  filles.  En  1815, 
l'abbaye  servit  de  caserne  à  300  prussiens.  Après  la  libération  du  territoire 
occupé  par  les  armées  alliées,  on  voulut  y  fonder  une  «<  école  secondaire  ecclé- 
siastique )»,  mais  ce  projet  resta  sans  suite.  Aujourd'hui,  Sept-Fontaines,  trans- 
formé en  château,  appartient  à  M.  Forest-Corneau. 

LAFRANCHEVILLE.  — IL,  711—  P.  fl.,  12.—  E.,  191.-0.  G.,  4. — 
D.  A.,  4.  —  D.  D.,  0.  —  llect.,  O.iG.  —  H.  P.,  Mohon.  F.  L.,  le  dimanche  qui 
suit  le  18  juillet.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  G.  —  S.  0.,  ouvriers  et  ouvrières  de  la 
poudrerie  Saint-Ponce.  —  Territoire  traversé  du  sud  au  nord  par  la  Vence,  qui  le 
divise  en  deux  parties  égales,  recevant  sur  son  parcours  les  ruisselets  du  Cor- 
beau, de  la  Suette,  de  Fontaine  le  Moine,  de  Fontaine- Mirée,  Pente  rapide  qui 
lui  permet  d'actionner  d'assez  nombreuses  usines.  Troisième  étage  du  terrain 
liassique  :  marnes  et  calcaires  ferrugineux  couverts  par  les  alluvions,  marnes 
sulfureuses,  cendres  pour  l'agriculture.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
calcaire  jaune  oolithique  et  terreux.  Terrain  diluvien  :  terre  argileuse  jaune 
excellente  pour  la  fabrication  des  briques.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  Le  Moulin.  Aujourd'hui  maison  d'habitation;  était  antérieure- 
ment un  moulin  à  écorces  qui  relevait  du  Moulin-Leblanc.  —  Clôfay,  12  hab. 
Appartenait  autrefois  à  la  commune  de  Mohon;  en  1272,  Aubry,  sire  de  Mohon 
et  de  Baâlons,  cédait  à  l'abbaye  de  Laval-Dieu  «  ses  droits  et  aisances  »  sur 
Cléfay  et  La  Chattoire.  —  La  Chattoire,  6  hab.  Très  ancien  fief  appartenant  au 
chapitre  de  Mézières;  formant  alors  «  la  limite  du  ban  de  Mohon  »,  se  compo- 
sait d'une  «  maison  seigneuriale  avec  10  arpents  et  30  perches  de  prés,  11  ar- 
pents et  75  perches  de  terre;  le  reste  en  forêts.  —  Bois  des  Trois-Communes, 
La  Francheville  parait  remonter  au  douzième  siècle  et,  comme  son  nom  l'in- 
dique, fut  construit  pour  des  colons  —  qu'affranchit  de  toutes  redevances  le 
chapitre  de  Mézières  —  au  milieu  des  bois  défrichés  sur  l'antique  paroisse 
d'Evigny  :  le  Bois  de  La  Francheville,  plus  communément  appelé  Bois  des  Trois- 
Communes  :  La  Francheville,  les  Ayvelles,  Saint-Marceau. 


—  198  - 

Sa int -Ponce,  —  1.'»  hab.  Où  so  trouvait,  il  y  a  plusieurs  siècles,  une  chapelle  à 
laquelle  fait  allusion  uno  bulle  de  (în'^^oire  VU  (15  décembre  1188),  confirmaut 
au  chiipitre  de  Mézières  la  possession  de  rentes  et  de  dîmes  à  Aubigny,  ChampL- 
gneulles  et  Saint-Ponce  --  n'était-ce  pas  plutôt  un  prieuré? —  En  1696,  poudrerie 
qu'exploitelindustrieprivée;  en  1777,  poudrerie  nationale,  laquelle  futsupprimée 
par  arriHé  du  Directoire,  12  germinal  an  iv,  à  cause  de  ses  explosions.  N'était 
pourtant  alors  qu'un  établissement  d'assez  minime  importance  :  un  seul  moulin 
à  pilon  et  un  petit  grenoir  dans  une  étroite  enceinte  fortifiée.  Redevint  pou- 
drerie nationale  lorsqu'il  fallut,  sous  la  Révolution,  approvisionner  les  provinces 
belges  rattachées  à  la  France.  Fut  souvent  éprouvée  par  les  explosions  :  en 
1808,  la  plus  ancienne  dont  on  ait  gardé  le  souvenir  précis;  en  1846;  en  1848; 
en  1870;  en  1873,  l'une  des  plus  terribles.  Cette  explosion  fut  si  forte  qu'elle  s'en- 
tendit à  l'extrémité  du  départemtMit  ;  cinq  ouvriers  mouraient  affreusement  : 
deux  furent  retrouvés  carbonisés  ;  les  restes  des  trois  autres  gisaient  à  250  mètres 
de  la  poudrerie;  en  1875;  et  la  dernière  en  1877  :  un  ouvrier  fut  dangereuse- 
ment blessé. 

aERNELLE.  —  H.,  317.  —  E.,  HîK  —  I).  C,  8.  —  0.  A.,  10.  —  D.  I).,  8.  — 
Hect.,  483.  —  R.  P.,  Mézières.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre.  — 
Traversé  par  le  ruisseau  Infernal,  affluent  de  la  Vrigne,  Troisième  étage  du 
terrain  ardoisier  où  furent  faites  des  fouilles  promptement  abandonnées  :  frag- 
ments de  grès  schisteux  taché  de  rouge,  ces  tîiches  s'étendent  sur  les  faces  de 
joint  en  formant  un  dessin  foliacé.  Premier  étage  du  ietrain  liassique  :  calcaire 
hydraulique  et  marne.  Au  lieu  dit  le  Cul  du  Chaudron,  altitude  de  278  mètres. 

Histoire.  —  C.  de  Luxembourg.  Cité  en  1260,  sans  doute  pour  la  première 
fois,  comme  faisant  partie  des  terres  d'Ardenne  mouvantes  du  comte  d'Orchi- 
mont.  En  1360,  (iernelle  fut  mairie,  c'est-à-dire  petit  chef-lieu  d'une  circons- 
cription administrative  dont  relevaient,  par  exemple,  Rumel  et  Issancourt.  La 
seigneurie  de  Gernelle  appartenait  alors  à  la  maison  de  Sprontin,  une  des  plus 
anciennes  familles  naniuroises.  Le  château  des  Sprontin  fut  une  forteresse 
redoutable  souvent  assiégée.  Gernelle  n'appartient  à  la  France  que  depuis  1769, 
après  qu'eut  été  signé  le  traité  de  Rruxelles  dont  nous  avons  parlé. 

Eglise.  —  Nous  lisons  dans  notre  intéressant,  mais  souvent  trop  crédule, 
annaliste  dom  Ganneron  :  Ckntuhies  du  Pays  des  Essuens  :  «  Sainte  Barbe, 

vierge,  endura  le  martyre  à  Nicomédie je  ne  fais  point  icy  mention  d'icelle, 

à  cause  qu'il  y  a  une  partie  de  son  chef  à  Nostre-Dame  de  Reims Mais  à 

cause  qu'il  y  a  un  os  entier  do  son  bras  au  village  de  Gernel  près  Mézières, 
tirant  vers  les  Ardennes.  »  Dom  Ganneron  écrivait  ses  «  Centuries  »  en  1640. 
Depuis  cette  époque,  la  relique  du  bras  de  sainte  Barbe  n'existe  plus  à  Ger- 
nelle. mais  l'église  de  cette  paroisse  conserve  une  statue  de  bois,  du  dix-sep- 
tième siècle,  représentant  sainte  Barbe,  avec  la  tour,  son  attribut  additionneL 
Une  petite  chapelle  située  à  côté  du  cimetière,  à  l'entrée  du  village,  est  aussi 
dédiée  à  cette  sainte.  (Voir  abbé  Frezel  :  Sacrarium  ECCLEsiiK  Remensis.) 

ISSANCOURT-RUMEL.  —  IL,  457.  —  E.,  124.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  11.  — 
D.  D.,  9.  --  Hect.,  548.  —  B.  P.,  Vivier-au-Court.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche 
d'octobre  pour  Issancourt;  le  premier  dimanche  de  mai  pour  Rumel.  —  Terri- 
toire arrosé  par  le  l'uisseau  d'Issancmirt,  affluent,  rive  droite,  de  la  Vrigne^  et 
(jui  prend  sa  source  an  bois  de  Ville  de  Lûmes  :  il  se  nomme,  alors,  le  mis-- 
seau  du  Robin  des  Loups.  La  vallée  d'Issancourt  est  certainement  l'une  des  plus 
belles  du  canton;  les  versants  assez  élevés  donnent  les  altitudes  261  proche  de 
Gernelle  et  257  non  loin  de  Chausson.  Troisième  étage  du  terrain  ardoisier.  Pre- 
mier étage  du  terrain  Uussitfue  :  calcaire  hydraulique.  Deuxième  étage  du  ter- 
rain liassique  :  calcaire  sableux,  moellons,  sables,  pierres  à  chaux.  —  C.  de 
Luxembourg. 


de  l'importante 
Ruines,  Gernelte 
et  Rumel,  ainsi 
que  presque  tou- 
tes les  localités 
voisines ,  appar- 
tinrent longtemps 
uu  prieuréde  Don- 
cherj-;  et  il  est 
assez  probable 
que  ces  hameaux 
furent  construits 
parles  moines  de 
St-Médard    pour 


—  Rumd,  1 30  hab.  —  Rumes,  17hab.  —  Issancourt  ût  autrefois  partie 
i  de  Rumes,  aujourd'hui  simple  écart.  Issancourt, 


lei 


métave 


Issancourt-Ituniel 
n'appartient  à  la 
France  que  de- 
puis le  traité  de 
Bruxelles,  au  dix- 
huitième  siècle. 


LUMES.  —  H.,  292.  —  E.,  98.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  ft.  —  D.  D.,  (i.  — 
Hect.,  (il4.  —  B.  P.,  Médères.  —  F.  I..,  le  liimanche  qui  suit  le  18  octobre.  — 
G.  —  Le  niisseau  tte  la  Truie  au  nord  du  territoire)  puis  quelques  ruisselé ts  :  îles 
Fonteiteltes,  de  Vaier-à-Poni,  des  Gaillantises.  Traversé  sur  une  longueur  de 
400  mètres  par  le  canal  de  Ilomery.  Le  village  est  arrosé  par  le  ruisseau  que 
forment  les  eaux  arrivant  du  Moulin-ii-Vent  et  de  la  Fontaine  du  Marlier  :  ils 
alimentaient,  jadis,  VEtanQ  du  Seigneur.  Deuxième  étage  du  terrain  liassii/ue  : 
calcaires  sableux.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes  à  ovoïdes  fer- 
rugineux. —  i'..  de  Vitry. 

ChAteau.  —  Lûmes,  d'origine  fort  ancienne,  autrefois  «  terre  d'empire  », 
n'appartient  à  la  France  que  depuis  deux  siècles.  Ne  possède  de  souvenirs 
historiques  que  par  son  château.  Il  était  carré,  composé  d'une  enceinte  exté- 
rieure protégée  par  de  larges  fossés,  et  flanqué  de  tours  aux  quatre  angles, 
reliées  au  centre  par  d'épaisses  courtines;  au  centre  le  donjon.  Restent  in- 
tactes :  une  voûte  longue  d'environ  300  mètres  et  deux  tours  hautes  de 
8  mètres  et  auxquelles  sont  rattachées  deux  fermes.  Pendant  la  guerre  de 
Cent  ans,  Eustache  d'Auberchicourt,  capitaine  flamand  au  service  de  l'Angle- 
terre, après  sa  prise  d'Attigny,  s'y  cantonna  pour,  de  cette  forteresse,  ravager 
Le  Chesnc,  Donchery,  Warcq,  Méiières,  Sedan  et  tout  le  Rethélois.  Appartint 
en  I.SHI  au  seigneur  de  Buzancy,  de  la  maison  d'Aspremonl.  Il  s'était  déclaré 
le  partisan  de  Charles-Quint.  Il  rançonnait  les  campagnes  voisines  et  mettait 
au  pillage  les  petites  villes  de  la  région.  Il  fallut  que  François  1"  vint  mettre 
le  siège  devant  le  château.  La  place  ouvrit  ses  portes;  mais  un  peu  plus  tard, 
d'Aspremonl  ayant  recommencé  ses  brigandages,  on  dut  envoyer  contre  lui 
quelques  troupes  sous  un  chef  habile,  du  nom  de  Maillard.  L'expédition  ne 
réussit  pas.  Le  canon  du  roi  fui  impuissant  contre  les  murailles  du  ch&leau, 
comme  devait  l'être  sur  le  courage  de  sa  garnison  le  supplice  des  dî-fenseurs 
de  Linchamps.  La  mort  de  d'Aspremont  put  seule  déteriniiicr  la  forteresse  à 
se  rendre.  L'n  jour  qu'un  soldat  s'apprêtait  devant  lui  à  tirer  sur  les  assii*'- 
geants  et  s'y  prenait  maladroitement,  ce  seigneur  se  saisit  du  canon  et  le  pointa. 
Mais  la  pièce  a}'ant  éclaté,  d'Aspremont  tomba  l'épaule  broyée.  Ou  voit  aloi'S 


—  200  — 

combien  est  fausse  la  légende  reproduite  par  Lelong.  Il  n'est  pas,  en  effet, 
exact  que  le  capitaine  Villefranche  se  soit,  an  moyen  d'un  stratagème,  emparé 
de  la  forteresse  en  y  pénétrant  par  un  côté  dégarni  de  défenseurs,  tandis  que 
les  soldats  s'obstinaient  à  fusiller  ou  arquebuser  des  mannequins  déguisés  en 
soldats.  Quelques  lieuxdits  sembleraient  rappeler  certains  épisodes  du  siège  : 
le  Vivier  à  part;  le  Blocus;  la  Terre  de  MaUieur.  Peu  à  peu,  avec  les  années, 
ce  chàteau-fort  tombait  en  ruines;  il  en  restait,  toutefois,  d'assez  importantes 
parties  en  1777,  puisque  Louis-Joseph  de  Bourbon-Condé,  prince  d'Arches  et  de 
Charleville,  louait  alors,  à  cens  perpétuel  et  annuel,  aux  Carmélites  de  Gharle- 
ville,  «  le  vieux  cbAteau  de  Lûmes  avec  les  bâtiments  servant  autrefois  de  cha- 
pelle» circonstances  et  dépendances,  remparts  ou  fossés,  tant  du  dedans  que 
du  dehors,  avec  l'enceinte,  jardins,  fossés,  clos  et  terres  »,  moyennant  trente 
livres  de  l'edevances  annuelles.  (Voir  «  le  siège  et  la  destruction  du  très  fort 
chiUeau  de  Linchamps  et  du  château  de  Lûmes,  »  par  J.-L.  Micqueau,  de  Reims, 
précédé  d'une  introduction  par  l'abbé  Tourneur,  t.  xxi  et  t.  liv  :  Travaux  dr 
l'Académir  de  Ufjus.) 

Ecart.  —  l^e  Moulin,  Ancien  moulin  banal  (sur  la  route  de  Mézières  à  Yrigne), 
dont  la  banalité  exista  dès  1671  pour  Le  Theux  et  Roniery.  Fut  pendant  quel- 
ques années  une  filature  et  ensuite  devint  atelier  pour  modèles  de  fonderie. 

Lieuxdits.  —  Le  Ch^s-Snint-Brice  où  s'élevait  l'antique  église  fortifiée  de 
Lûmes  qu'un  incendie  consumait  en  1607  et  dont  subsiste,  actuellement,  un 
pan  de  mur  attenant  à  l'ancien  cimetière.  —  La  Croix-Saint-lirice,  le  Buisson- 
Su  int-lir  ire ,  le  lian-SaitU-Brice,  le  Ptiquis-Saint-liriee,  le  Chemin  du  P^lquis- 
Saint-Hrice.  entourent  l'église  actuelle.  —  Le  Couvent,  traces  de  vieilles  cons- 
tructions, sans  doute  monacales.  —  Le  Pih^uis  des  Croiœ  rappelle  une  légende 
(voir  Meyrac  :  Villks  kt  Villagks  des  Aiiden.xes).  —  liretonval  évoque  les  inci- 
dents drain.'iliques  dont  fut  suivie,  en  1322,  la  rupture,  par  les  glaces,  du 
pont  de  Donrhery  (voir  le  nu-me  volume  cité).  —  V Etanij,  où  furent  trouvées 
d'assez  nombreuses  pièces  à  Teffif^'ie  de  Charles-Uuint.  A  l'endroit  exact  où  se 
trouve  le  pont  suspendu,  il  y  avait,  anciennement,  un  bac,  pour  passer  la 
Meuse. 

MOHON.  H.,  4,260.  —  K.,  1,330.  —  D.  C,  2.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  2.  — 
llect.,  580.  —  IL  P.,  Mohon.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  22  septembre.  — 
B.  H.  —  S.  M.  rKf/alitê.  —  S.  M.  libre.  —  Fanf.  munie.  —  Fanf.  les  Ateliers- 
Rthinis.  —  (i.  —  S.  0.,  employés  et  cmvriers  des  chemins  de  fer  (section  de 
Mohon-Mézières-Charleville).  —  Ch.  S.  des  ouvriers  en  métallurgie  de  Mohon 
et  des  environs.  —  (',eirl«»  d'études  sociales  le  Combat.  —  Ateliers  considérables 
de  réparations  établis  par  la  Compagnie  de  l'Est  pour  tout  le  matériel  des 
voi<»s  ardennaises.  —  S.  (].  (î.,  dite  Consommation  de  VEst, —  S.  S.  C.  la  Maison 
du  Peuple.  —  Mohon  est  situé  au  con Huent  de  la  Meuse  et  de  la  Vence  et  à  la 
bifurcation  des  lifjnes  de  Thionville  et  de  Heims.  La  route  Nationale  de  Mézières 
à  NeufcluUeau  séj)are  en  deux  parties  ce  bourg  fort  important.  Deuxième  étage 
du  terrain  liassitfur  :  calcaires  sableux,  calcaires  de  moellons.  Troisième  étage 
du  terrain  liassique  :  marnes.  Terrain  diluvien  :  terres  à  briques. 

Histoire.  —  C.  de  Vilry.  L'une  des  plus  vieilles  paroisses  de  l'ancien  doyenné 
<le  Mézières;  il  est  probable  iju'elle  fut,  avec  Lûmes,  donnée  par  Samson  de 
Mauvoisin,  archevêque  de  Heims  (1150),  aux  moines  de  Mouzon.  De  toute  ancien- 
neté, la  Maison  de  (iuignicourt  y  posséda  deux  fiefs;  le  chapitre  de  Mézières, 
éf(alement,  y  eut  quelques  biens,  et  aussi  les  Annonciades  de  Mézières,  les 
Chanoin esses  carolopolitaines  du  Saint-Sépulcre,  les  Prémontrés  de  Belair  au 
lieu  (lit,  ceux-ci,  de  Cense-Canel.  La  paroisse  de  Mohon  figure  officiellement, 
pour  la  première  fois,  sur  le  pouillé  de  1306;  et  faisait  partie  de  son  territoire^ 
la  place  Saint-Pierre  à  Mézières,  où  se  trouvait  la  léproserie  que  nous  avons 


signalée  [voir  :  Hëzièbes).  Hobon  fui,  en  1613,  vemlu  piir  Mené  d'Anglure, 
seigneur  de  Buzancy,  h  Louise  île  Lorraine  qui  ren^lobn  liuiis  sa  principaulé 
de  Chàteau-Regnault.  Seize  années  plus  lard,  Louis  Mil,  ne  vouliint  pas  laisser 
à  la  frontière  une  porte  d'aussi  facile  acc^s,  néEOciait  l'i^chiinge  de  ces  terres 
avec  la  vpuve  de  François  de  Bourbon-Conti,  les  oblennit  par  voie  li'édianyes 
et  le  10  mars  1629  les  réunissait  à  la  couronne,  (voir  doni  Noél  :  SoTrcn  histo- 
rique SUR  LE  CA>T0N  DE  HÊziÈREs).  C'est  vers  cette  époque,  approximativement, 
qu'il  fut  question  d'établir  une  manufacture  d'armes  fi  Mohon  :  projet  assez 
vite  abandonné.  En  1813,  f'irent  placées  à  Mohnn  des  batteries  prussiennes 
pour  bombarder  Méiières  {voir  :  lifvuB  iiistobiquk  des  Abdonks,  ti'  vol).;  et 
en  1870.  lorsque  cette  ville  eut  à  subir  son  troisième  bombardement,  les  bat- 
teries —  également  prussiennes  —  furent  placées  dans  le  Bois- Portant. 

Egalisa.  —  L'une  des  plus  curieuses  du  département.  Pouiquoi  faut-il  que 
pour  i<  les  besoins  du  service  >'  on  ail  ■>  aveuglé  »  queU|itcs  fem'lres?  Ses  belles 
voûtes  à  pendentifs,  ses  trois  nefs,  son 
portail  orné  de  deux  lours,  lui  donnent 
un  pittoresque  cacliet  d'élégance  et  d'har- 
monie. L'ancienne  église  était  sous  le  vo- 
cable de  saint  (!J1les;  la  nouvelle,  terminée 
en  1611  —  la  date  se  lit  sur  le  portail.  — 
est  celle  que  nous  venons  de  décrire.  Elle 
fut  dédiée  à  saint  Lié,  un  saint  Berrichon 
du  cinquième  siècle,  depuis  longtemps  vé- 
néré dans  la  paroisse,  si  nous  en  jugeons 
par  tes  «  statuts  d'une  confrérie  de  Saint- 
Lîé  »  approuvée,  le  29  décembre  1323,  pur 
.1  l'ordinaire  ».  L'église  de  Mohon  garde 
aujourd'hui  les  reliques  qu'elle  croit  r-lie 
de  ce  saint,  i.e  ••  chef  »  est  "  renfermé  dans 
un  reliquaire  en  bois  doré  ayant  la  forme 
d'une  léte  au  sommet  île  laquelle  un  verre 
laisse  voir  la  relique,  tandis  qu'un  autrt' 
verre  placé  h  la  base  laisse  voir  une  ver- 
tèbre. Autour  du  support  de  ce  reliquaire, 
on  trouve  sculptée,  en  lettres  gothiques 
très  anciennes,  l'invocation  :  Snncle  Lœle. 
ora  pro  nobis.  Saint  Lié.  priez  pour  nous. 

Un  autie  reliquaire  renferme  une  faraude  Kguw  i»  Moimii 

partie  des  ossements  du    saint;    en   tout 

vingt-huit.  C'est  une  ch&sse  assez  élégamment  travaillée,  en  forme  de  coffre; 
elle  est  ornée  de  peintures  d'un  certain  prix  qui  représentent  les  principaux 
traits  de  la  vie  du  saint.  Pèlerinage  très  court  —  fête  plus  encore  que  péleri- 
nafie  —  le  lundi  de  Pdques  et  de  la  Pentecôte.  (Voir  Mevrac  :  Thadjtio.ns, 

LicE.\DKS  ET  CoUTUHh:»  DES  AHnE,\NE.1.) 

Chàtasu.  —  Nous  lisons  dans  le  CumE-JoA.-ssE  :  "  Un  voit  dans  l'église 
deuï  tableaux  donnés  par  .y°"  de  Sévigné  —  Flugdlation,  et  Desceule  de  CroU-  — 
qui  possédait  dans  les  environs  le  château  de  JSodeijat  ('!)  dont  restent  encore 
des  vestiges  (??)  » 

Ecarts.  —  Le  Moulin  -  Lelilaac.  24  hab..  moulin  ù  farine  mécanique.  — 
La  Fonje,  38  hab.,  quelquefois  appelée  <i  la  clouterie  mécanique  ».  —  Mamje- 
à-Pail.  —  Les  lirannes- Moulues,  23  hab.;  e»  face  Saint-Julien,  an^le  N.-O. 
du  territoire,  sur  le  Huifsekt  des  Gninnes  qu'alimente  lu  FonUiino  tles  Deiiwi- 
lelles.  I^s  Graufies-Moulues  et  le  Mou  lin- Le  blanc  possédèrent,  au  seizième  siècle, 
quelques  importantes  fermes. 


—  202  — 

NEUVILLÊ-LES-THIS  et  THIS.  —  NeuviUe-leB-Thîs.  —  H.,  331.  — 

E.,  iOt.  —  D.  C,  10.  -  I).  A.,  12.  —  \).  U.,  10.  —  Hoct.,  778.  —  B.  P.,  Mézières. 

—  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  mai. 

This.  —  H.,  109.  —  i:.,  03.  —  I).  C,  9.  —  D.  A.,  iO.  —  D.  D.,  9.  — 
Hecl.,  444.  —  B.  P.,  Mézières.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  octobre. 

—  C'^  P. 

Lo  petit  ruisselH  de  Neuville  arrose  le  territoire  où  l'on  relève  quelques  cotes 
assez  hautes  ^249  et  256  mètres),  mais  principalement  au  bois  des  Ayviers,  le 
signal  topographique  dit  le  Noir-Trou,  le  point  culminant  le  plus  élevé  du 
canton.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  calcaires  oolithiques  et  argileux, 
carrières  de  pi(»rres  de  taille  et  de  moellons,  marnes,  calcaires  oolithiques  et 
terreux,  calcaires  schisteux  et  sableux.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer,  sables 
pour  briques,  et  jadis  exploités  pour  la  verrerie  de  Monthermé,  argiles  pour 
poteries  dans  les  calcaires  jurassiques.  Autrefois  était  cultivée  la  vigne  dans 
cette  paroisse  où  les  Annonciades  de  Mézières  possédèrent  quelques  vignobles. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry  pour  les  deux  villages.  Jusqu'en  1828,  This  formait 
une  commune  autonome,  puis  on  le  réunit  à  Neuville.  Le  5  novembre  1871,  on 
les  re-séparait.  Elles  paraissent  remonter,  toutes  les  deux,  au  douzième  siècle, 
et  n'étaient,  à  Torigine  qu'un  simple  «  domaine  dans  la  forêt  de  Thiérache  », 
que  Hugues  de  Bogny  et  Hermann  de  Warcq  donnèrent  à  l'abbaye  de  Sept- 
Fontaines,  lorsqu'elle  fut  fondée.  C'est  à  Neuville,  nous  l'avons  vu,  que  le 
premier  abbé  transféra  les  Chanoinesses  venues  se  grouper  autour  de  son 
abbaye.  En  1500,  Grauen  de  Maillard  —  famille  originaire  du  comté  de  Huy, 
près  Liège,  —  s'appelait  seigneur  de  This,  Tournemont,  Neuville-sur-This, 
Guignicourt,  Saint-Marcel-les-CJavy ,  Géromont  (écart  de  Saint-Marcel)  et  la 
Forge-Maillart  (écart  de  Thin-le-Moutier).  En  1000,  la  Maison  de  Maillart  ven- 
dait à  la  Maison  de  Mazarin,  qui  la  possédait  encore  en  1790,  la  seigneurie  de 
.Neuville. 

Sur  la  place  du  village,  se  voyait,- il  n'y  a  pas  longtemps,  un  énorme  tilleul, 
18  m.  de  circonférence,  dont  le  tronc  creusé  pouvait  abriter  douze  hommes. 
S'y  logeaient,  d'ailleurs,  les  chaudronniers  ambulants.  Mais  comme  il  était 
vieux,  comme  il  menaçait  de  s'écrouler,  la  municipalité  le  fit  abattre.  Reste 
encore  debout,  sur  le  haut  de  la  place,  un  autre  tilleul  planté  en  1769,  l'année 
même  de  la  naissance  en  Corse  de  Napoléon  P',  et  auquel  dit  tilleul  —  l'Histoire 
offre  parfois  de  ces  ironies  cruelles  —  les  Prussiens  attachèrent  leurs  chevaux 
en  18L*),  lorsque  les  Ardennes  furent  occupées  parles  armées  alliées.  En  1870,  à 
Neuville-les-This,  un  épisode  terribh».  M.  l'abbé  Corps,  Agé  de  soixante-quinze  ans, 
et  M.  Guillaume,  Agé  ôv,  soixante-seize  ans,  maire  de  la  commune,  furent  liés, 
chacun  à  la  sangle  d'un  cheval,  puis  traînés,  cahotés  dans  la  boue  et  sur  les 
pierres  du  chemin.  Les  Allemands  accusaient  le  curé  d'avoir,  en  sonnant  la 
cloche,  signalé  leur  venue;  quant  à  M.  (iuillaume,  arraché,  mutilé,  mourant, 
de  la  sangle  où  l'avaient  lié  ces  brutes,  on  voulait  savoir  de  lui  qui,  la  veille, 
<c  avait  tiré  sur  la  sentinelle  ».  M.  Guillaume  ne  sut  répondre.  Il  fut  alors  couché 
sur  deux  bottes  de  paille  et  cruellement  bàloinié.  L'adjoint,  M.  Bouxin,  eut  à 
subir  ce  supplice  de  la  bastonnade;  et  ensuite  on  le  somma  d'indiquer  les 
dix  personnes  les  plus  riches  sur  les(iuelles  pourrait  être  prélevée  une  lourde 
contribution.  Ils  taxèrent  à  1.000  francs  M.  Bouxin  et  le  poussèrent  à  coups  de 
crosse  dans  une  voiture  pour  (ju'il  lui  fût  possible  d'aller  quérir  plus  prompte- 
ment  la  somme;  tandis  (|ue  le  village  était  incendié,  pillé,  les  femmes  et  les 
filles  outragées,  les  hommes  réfugiés  dans  l'église,  sur  le  point  d'y  être  rôtis! 

Ecarts.  —  Bnsse-Ecofjne,  9  hah.,  qui,  avec  Ecoijne,  l'écart  de  Fagnon,  formait 
autrefois  l'ancienne  «  paroisse  d'Ecogne  »  :  VAscouia  dont  il  est  parlé  dans  la 
charte  par  laquelle  fut  fondée  l'abbaye  de  Sept-Fontaines.  —  La  Papeterie, 
5  hab.  —  Vieille-Ville,  lieudit  où  furent  trouvés  de  nombreux  vestiges  anciens  : 


—  203  — 

tombeaux,  médailles,  poteries,  restes  de  fondations  plus  ou  moins  éprouvées 
par  le  feu.  Faut-il  mettre  Vieille- Ville  —  indiquant  une  antique  commune  dont 
l'Histoire  a  perdu  la  trace  —  en  opposition  avec  Neuve- Ville?  —  Table  des 
Fées,  lieudit  où  l'on  voyait  une  large  pierre  sous  laquelle  furent  découverts 
de  nombreux  ossements,  de  nombreux  débris  d'armes.  —  Le  Mont  de  Jules.  La 
tradition  affirme  qu'au  Mont  de  Jules  le  vainqueur  des  Gaules,  César,  eut  un 
camp  d'importance  fort  grande  (Voir  Masson  :  Annales  Arden.naises.) 

PRIX-LES-MËZIÈRES.  —  H.,  :J80.  —  E.,  lUo.  —  D.  C,  3.  —  I).  A.,  5.  — 
D.  D.,  3.  —  Hecl.,  o08.  —  B.  P.,  Mézières.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche 
d'août.  —  S.  l'Aurore  de  la  Meuse,  pêcheurs  à  la  ligne. —  S'étage,  rive  gauche  de 
la  Meuse,  sur  une  collinette  divisée  en  deux  parties  assez  distinctes  que  réunis- 
sent l'école  et  l'église.  Territoire  arrosé,  en  outre,  par  les  ruisseaux  de  Marhay, 
de  Fagnon  et  de  Vraéle.  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaires  sableux 
que  recouvrent  des  alluvions.  Troisième  étage  du  terrain  lias/^ifjue  :  marnes  et 
calcaires  ferrugineux  que  recouvre  le  terrain  diluvien  :  terre  argilo-sableuse 
jaunâtre,  terres  à  briques.  En  1825,  des  sondages  se  faisant  pour  rencontrer 
de  la  houille,  jaillit  une  source  d'eau  salée  que  I'cmi  voulut  exploiter  :  exploi- 
tation interdite  aussitôt  par  le  ministère  des  finances.  Aujourd'hui  n'existent 
même  plus  les  traces  de  ce  forage,  et  qu'est  devenue  la  source? 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Ce  village,  d'origine  reculée,  paraît  remonter  au 
dixième  siècle,  ou  plus  probablement  au  début  du  onzième  :  il  tire  son  nom 
des  poiriers  qui,  jadis,  croissaient  en  abondance  sur  son  territoire  :  villa  de 
piris  =  village  de  Prix,  à  suite  d'une  syncope  abusive  de  la  voyelle  médiane. 
En  1870,  abrita  l'une  des  batteries  qui  bombardèrent  Mézières. 

Eglise.  —  Construite  en  1806  sur  l'emplacement  qu'occupait  l'église  du 
prieuré  Saint-Sulpice  de  Prix,  l'un  des  plus  riches  de  la  région  et  relevant  de 
l'abbaye  de  Saint-Hubert.  Les  Chartreux  du  Mont-Dieu  possédèrent  à  Prix  une 
censé  de  très  minime  importance.  Egalement  y  furent  propriétaires  les  Chanoi- 
nesses  du  Saint-Sépulcre,  de  Charleville. 

Ecarts.  —  La  Poterie,  3  hab.  ~  Mellier,  4  hab.  —  La  CroLv-Husson,  4  hab.  — 
Le  Poirier,  7  hab.  —  Le  Vigneau,  —  La  Folic-Macè.  —  La  Maison- M  a  haut,  — 
La  Plate-Forme.  —  Risquetout. 

SAINT-LAURENT.  —  IL,  :îH.  —  K.,  162.  —  I).  C,  4.  —  T).  A.,  0.  — 
D.  D.,  4.  —  Hect.,  418.  —  B.  P.,  Mézières.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de 
septembre.  —  S.  M.  —  Territoire  arrosé  par  quelques  ruisselets  d'importance 
secondaire  et  traversé  par  la  Meuse.  Deuxième  étage  du  terrain  Hassû/ue  :  cal- 
caire argileux  et  calcaire  sableux;  carrières  de  pierres  de  taille  bleues,  notam- 
ment à  Homery;  carrières  de  pierres  à  chaux  hydraulique,  marnes  argileuses. 

Histoire.  —  C.  de  Paris.  Saint-Laurent,  qui  s'appelait,  autrefois,  VVatrin- 
court  —  ferme  de  Wauthier  ou  de  Gauthier,  —  semble  être  d'origine  assez 
ancienne.  C'est  dans  le  pouillé  de  1300  qu'apparaît  pour  la  première  fois  le 
nom  de  «  Watrincourl  »,  parmi  les  panûsses  du  doyenné  de  Mézières.  Nous  ne 
dirons  rien  de  son  histoire  qui  n'a  pas  laissé  grandes  traces  dans  le  passé;  il 
nous  suffira  de  mentionner  qu'en  1815  et  en  1870,  Saint-Laurent  fut  cruelle- 
ment éprouvée  par  les  troupes  prussiennes. 

Eglise.  —  L'église  ancienne  a  disparu.  La  nouvelle,  construite  en  simples 
moellons,  n'est  d'aucun  caractère  architectural.  Elle  n'est  pas  sous  le  vocable 
de  saint  l^urent,  ainsi  qu'on  pourrait  le  croire,  mais  sous  celui  de  saint  Menges. 
En  1554,  le  village  s'appelait  «  Watrincourt,  dit  saint  Laurent  ».  C'est  en  1740 
que  disparut  entièrement  le  nom  de  Watrincourt;  on  ne  sait  au  juste  quelles 
causes  amenèrent  cette  disparition.  —  Pèlerinage  à  Saint-Laurent  pourlagué- 
rison  des  maux  de  dents. 


—  âOl  — 

CbAUan  d'urittine  absolument  niodei'iie. 

Ecarts.  —  Maka.  9  liiib.  —  Beilf-Bofse.  —  i£  Vivier -Guyon.  83  hab. 
Atirii'iine  ferme  ayant  npparlenu  depuis  IH30  aux  moines  de  Ijival-Dieu.  — 
R'iinrry,  83  hab.,  sur  le  canal  de  dérivation  ii  quelques  mètres,  rive  gauche,  de 
la  Meuse  :  possédait  une  très  belle  é|;IJse,  paralt-il,  dont  on  ne  voit  plus  les 
ruines,  même  depuis  plusieurs  siècles.  Kn  ces  temps  d'autrefois,  Watrincourt 
avait  une  étendue  fort  grande,  au  moins  un  millier  d'Iieclares  qui  contenaient 
l.e  Theux  et  Ville-sur- Lu  mes,  devenues,  depuis,  communes  distinctes. 

SURT.  —  Avant  18T0,  Belval  et  Sury  ne  formaient  qu'une  seule  commune 
et  ont  l'ié  disjoints  depuis.  (Voir,  à  Bklval,  ce  que  nous  disons  de  Sury  :  ce» 
(leuï  communes  ayant  une  histoire  et  un  territoire  communs.) 

LE  THEUX.  -  H.,  im.  -  K..  129.  -  D.  C,  3.  -  D.  .V.,  i.— D.  D.,  3.— 
Hect.,  12:».  —  B.  P.,  Méïièi-es.  —  f.  I„,  le  jour  tte  l'Assomption.  Us  mai- 
sons s'alignent  parallèlement  k  la  Meuse,  sur  la  route  de  Mé/iéres  à  Sedan. 


Laiotr  du  Tliinix 

DuuxiÎ!tne  éta^i^  du  terniin  liasai-iue  :  moellons,  wtlcaires  bleus  exploités  pour 
dalles,  marches  d'escaliers,  trolloirs,  pavés  plais,  linteaux,  éviers. 

Ecart».  —  l.a  Xow^llf-Frimiv.  7  liali.  —  l.a  CHlifunm.  —  L.4i'e  ^iiria.  4  hab. 
—  l.e  Theux.  distrait  de  Saint-Laurent  en  1809  pour  iHre  rattaché  k  la  paroisse 
de  Méiières,  n'est  devenu  que  tout  récemment  commune  autonome. 

THIS.  -  Voir  Nkuvjllk-lks-Thi^. 

VILLE-SUB-LUMES.  —  IL.  201.  ~  i:..  77.  —  11.  i:..  G.  —  D.  A.,  8.  — 
11.  D.,  6.  —  lied.,  Hlii.  —  I'.  I'..  Vivier-auCnurl.  —  P.  L-,  le  dernier  dimanche 
de  sepleuibrii.  -—  S.  M.  —  Uu  Unis  de  Ville,  appelé  quelquefois  aussi  Bois  dt  la 
liarenne,  sorlejil  [iln*ieiirs  ruisselets  ariosaiit  le  territiiire,  parmi  lesquels  ceux 
lie  Robin  des  Lou/is,  <lu  iloisntvd,  du  Piirii'lîs,  tous  ntllucnts,  rive  gauche,  de 


—  205  — 

la  Vrigne,  Deuxième  et  troisième  étages  du  terrain  liassique  :  calcaires  sableux 
et  marnes. 

Histoire.  —  Erigé  en  commune  le  20  avril  1872.  Son  histoire  se  confond 
avec  celle  de  Saint-Laurent,  dont  Ville-sur-Lumes  fut  longtemps  le  hameau 
principal  et  qui,  jusqu'à  la  Révolution,  resta  dans  la  Maison  de  Condé.  Les  Car- 
mélites de  Charleville  possédaient  à  Ville  quelques  fonds  de  terre;  l'un  de  ces 
fonds  loué  à  Mogue,  le  trop  fameux  révolutionnaire  ardonnais.  Le  matin  mC*me 
du  jour  où  se  livrait  la  bataille  dite  de  Sedan,  des  francs-tireurs,  auxquels 
s'étaient  joints  des  pompiers  de  Saint-Laurent,  embusqués  dans  les  bois,  har- 
celaient, tuaient  les  uhlans  prussiens.  Lûmes  et  Ville-sur-Lumes  faillirent  avoir 
le  sort  de  Bazeilles.  L'incendie  allait  être  mis  au  village  lorsqu'arriva  cette 
sinistre  nouvelle  :  Sedan  a  capitulé,  l'empereur  est  prisonnier.  Ivres  de  joie, 
les  Prussiens  ne  songèrent  plus  h  brûler  Ville-sur-Lumes  et  Lûmes;  toutefois, 
le  soir  venu,  ils  décidèrent  de  fusiller  deux  citoyens,  des  plus  inofTensifs,  pour 
l'exemple.  L'un  mourut  foudroyé;  l'autre,  ayant  entendu  le  coup  de  fusil,  fit 
semblant  de  tomber  mort.  Les  fusilleurs,  le  croyant  passé  de  vie  à  trépas, 
l'abandonnèrent  pour  courir  après  un  «  mobile  »  fait  prisonnier  et  qui  s'en- 
fuyait vers  Dommery.  Le  faux-mort  alors  de  se  relever  bien  vite,  s'applaudis- 
sant  de  sa  ruse  ingénieusement  hardie. 

Ch&teau.  —  Très  autrefois  une  «  maison  forte  »  dont  il  ne  reste  plus  ves- 
tige. Fut  remplacée  par  un  château  que  l'on  voyait  encore,  au  siècle  dernier, 
et  sur  lequel  se  trouvent,  aux  archives  départementales,  quelques  intéressantes 
pièces. 

Ecarts.  —  La  Ferme  île  Boisenval,  ancien  écart  de  Saint-Laurent  dont  on 
gratifiait  Ville-sur-Lumes  quand  il  devint  village  autonome. 

Lieuxdits.  —  La  Croix  iie$  Hameaux  où  se  trouve  la  cote  234  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer.  —  Le  Pré  de  la  Cave  où  furent  découvertes  de  fort  nombreuses 
curiosités  archéologiques  d'origine  romaine  :  tombes,  pierres  calcinées,  armures, 
médailles.  En  ce  lieu,  la  tradition  placerait  la  cité  àWngouri,  l'une  des  plus 
importantes,  l'une  des  plus  riches  de  la  Gaule-Belge  aux  temps  de  César. 
Masson,  dans  ses  Annales  Ardennaises,  fait  sur  cette  ville  hypothétique,  qu'il  n'est 
nullement  embarrassé  pour  décrire,  une  dissertation  des  plus  longues,  mais 
surtout,  selon  sa  coutume,  des  plus  complaisantes.  Elle  est  reproduite,  pages  552- 
55.1,  dans  Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Ardennes. 

VILLERS-SEMEUSE.  —  IL,  1,444.  —  P.  11.,  92.  -  E.,  338.  —  D.  C,  4.  — 
D.  A.,  6.  —  D.  D.,  4. —  Hect.,  703.  —  B.  P.,  Mohon.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui 
suit  le  8  septembre  pour  Villers;  le  dimanche  qui  précède  le  22  juillet  pour 
Semeuse.  —  C"  P.  —  Villers  est  au  centre.  Semeuse  se  trouve  plus  au  nord 
sur  le  ruisselet  de  Laveau  et  de  la  Merture,  non  loin  de  la  Meuse  qui  traverse  le 
territoire  assez  marécageux.  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaire 
sableux  recouvert  par  les  alluvions  de  la  Meuse.  Troisième  étage  du  terrain 
liassigue  :  marnes.  C.  de  Vitry. 

ChAteau.  —  Existait  jadis  à  Villers  une  maison-forte  d'origine  très  ancienne, 
dans  laquelle  avait  été  prisonnier,  en  1427,  Jean  Oudin,  de  Verpel,  trente- 
neuvième  abbé  de  Mouzon,  l'un  des  amis  les  plus  fidèles  du  roi  Charles  VIL 
Il  s'était  aliéné  le  duc  de  Bourgogne,  quand  celui-ci,  profitant  de  la  démence  de 
Charles  VI,  détenait  le  pouvoir.  Jean,  pour  recouvrer  sa  liberté,  deux  années 
après  son  emprisonnement,  dut  payer  rançon  très  lourde. 

C'est  sur  l'emplacement  de  cette  maison-forte  que  l'on  croit  avoir  été  cons- 
truit le  château  actuel,  il  y  a  trois  siècles  environ,  par  un  général  espagnol, 
affirme  la  légende.  D'ailleurs  il  ne  l'habita  point,  ses  troupes  ayant  été  refou- 
lées au  delà  des  frontières,  au  moment  même  où  les  couvreurs  s'apprêtaient 
à  mettre  la  toiture.  En  1753,  les  régiments  de  Champagne  campaient  entre 


—  206  — 

Mohon  et  Villers,  sous  les  ordres  du  marquis  de  Brézé  qui  logeait  avec  son 
état-major  en  ce  château,  alors  superbement  aménagé  pour  le  recevoir.  Lors- 
qu'il fut,  en  1790,  confisqué  comme  «  propriété  d'émigré  »,  il  appartenait  au 
comte  Charles  de  Flavigny,  maréchal  de  camp.  Il  faillit  être  détruit.  Mais,  diaprés 
l'avis  d'H<irmois,  chargé  de  faire  un  rapport  sur  Tétat  des  forteresses  et  des 
châteaux  de  l'arrondissement  —  la  Convention  ayant  ordonné  de  détruire  ceux 
qui  pourraient  être  un  danger  pour  la  République,  —  les  administrateurs  du 
district  de  Libreville  =  Charleville,  le  conservèrent.  Un  dépôt  pour  la  cavalerie 
y  fut  établi.  Supprimé  en  1870,  ce  dépôt  fut  rétabli  en  1887. 

Ecarts.  —  Le  Charme,  148  hab.  —  Les  Roncea,  164  hab.  —  Route  Nationale, 
102  hab.  —  La  Croix,  20  hab.  -  -  Rtjute  du  Fort,  12  hab.  —  Semeuse,  241  hab.  — 
Un  chemin  qui  conduit  de  cette  section  à  la  Meuse  se  termine  par  une  vieille 
tour  maintenant  ruinée.  Peut-être  y  avait-il  en  ce  lieu,  jadis,  un  bac  pour 
communiquer  avec  Romery.  L'origine  de  Semeuse  est  fort  ancienne.  Etait 
autrefois  village  très  important;  possédait,  croit-on,  son  église,  ayant  ses  sei- 
gneurs dont  le  plus  ancien  qui  soit  connu,  l'écuyer  Jean,  fondait,  dans  la 
collégiale  de  Mézières,  en  1283,  la  chapellerie  de  Saint-Jean,  en  l'honneur  de 
son  patron.  Sur  le  ban  de  Semeuse,  la  fabrique  de  Mézières  possédait  deux 
censés;  et  les  Annonciades  de  cette  même  ville,  une  propriété  dite  :  Chalandry, 
Le  territoire  communal  de  Villers-Semeuse  était  beaucoup  plus  étendu  jadis. 
On  le  diminua  lorsque  Saint-Marceau,  ancien  écart  de  Villers,  devint  commune 
distincte;  en  outre,  on  lui  supprimait  toute  la  rive  droite  de  la  Vence  pour  en 
former  le  ban  de  I^  Franche  ville,  notamment  le  Bjis-Madame  ou,  plutôt,  le 
Bots  de  la  Dame;  enfin,  nous  apprend  dom  Noël,  on  lui  prit  encore,  ça  et  là, 
quelques  lambeaux  de  terrain  pour  arrondir  les  villages  avoisinants. 

VIVIER-AU-COURT.  —  IL,  2,199.  —  E.,  541.  —  D.  C,  9.  —  I).  A.,  11.— 
D.  D.,  9.  —  Hect.,  829.  —  H.  P.,  Vivier-au-Court.  —  F.  L.,  le  28  août  ou  le 
dimanche  suivant.  —  C*  P.  —  H.  B.  —  S.  M.  —  S.  C.  C.  i*Union.  —  Harm.  — 
T.  —  Le  village  s'étend  au  pied  d'un  coteau  faisant  face  au  midi.  Son  horizon 
est  fermé  de  tous  côtés,  sauf  à  l'est,  par  des  collines  assez  élevées  :  cote  203 
au  sud  de  Moraimont;  225  au-dessus  de  Thumécourt;  255  au  N.-E.  en  avant 
de  la  Vallée -Chausson.  Arrosé  par  trois  ruisseaux  qui  prennent  naissance 
sur  le  territoire  même  :  1°  ruisseau  de  la  GoiUelle,  ou  de  Moraimont,  et  2«  de 
WaUepré,  qui  se  réunissent  pour  former  le  Thywée,  affluent  de  la  Vriyne,  en 
face  du  château  du  Faucon,  laquelle  se  jette  dans  la  Meuse  à  Vrigne-Meuse; 
3°  le  ruisseau  de  Pourchuru  ou  de  la  Folirie  dont  les  eaux  proviennent  de  la 
Fontaine  au,v  Charmes^  de  la  Fontaiw*  des  Anyes,  et  qui  est  affluent  du  Thywée. 
Deuxième  étage  du  terrain  Uassique  :  calcaire  sableux  donnant  des  moellons, 
des  pavés,  de  la  chaux.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes  et  frag- 
ments ferrugineux. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  L'un  des  plus  anciens  villages  du  canton  : 
daterait  du  dixième  siècle.  Son  nom  apparaît  pour  la  première  fois  en  1040, 
quand  Guy  de  Cliûtillon,  quarante-troisième  archevi^que  de  Reims,  donnait  â 
Richard,  abbé  de  Saint-Vanne,  la  terre  de  Vivier  pour  clore  une  contestation 
ecclésiastique,  qu'il  serait  oiseux  de  raconter.  Vivier  était  alors  la  paroisse  la 
plus  importante  de  tout  le  doyenné.  Sa  superficie,  d'au  moins  2,500  hectares, 
englobait,  notamment,  Issancourt,  Gernelle,  presque  tout  Cons-la-Grandville. 
On  ne  sait  au  juste  en  quelle  année  Vivier  fut  réuni  au  comté  de  Rethel;  mais 
lorsqu'arriva  la  Révolution,  cette  terre  appartenait  encore  à  la  puissante  Maison 
de  Mazarin.  Aucun  fait  saillant  de  notre  histoire  locale  ne  met  cette  commune 
en  relief. 

Elle  fut  occupée  —  les  armées  alliées,  en  1815,  assiégeant  Mézières  —  par  les 
troupes  du  général  prussien  Zicktein  qui  commandait  le  camp  de  3aint-Lau- 


—  207  — 

rent.  Terrorisés,  les  habitants  s'étaient  enfuis;  on  dut  les  faire  revenir  à  son 
de  caisse,  avec  promesse  de  ne  les  point  molester  et  de  respecter  leurs  mai- 
sons. Durement  réquisitionnée  en  1870,  après  la  capitulation  de  Sedan,  mais 
pillée  plus  atrocement  encore.  Contributions,  pillage  et  réquisitions  représen- 
tèrent une  somme  d'environ  225,000  francs. 

Egalise.  —  Autrefois  fortifiée.  De  style  ogival.  Plusieurs  fois,  reconstruite  et 
remaniée.  Semble  remonter  au  seizième  siècle.  Le  chœur  est  flanqué  de  deux 
tours  circulaires  fort  anciennes,  surmontées  d'un  toit  conique  en  ardoises. 
Elles  communiquent  par  une  porte  à  l'intérieur  de  l'église;  et  sont  mêmes  d'em- 
brasures larges,  basses  et  ovales,  d'où  pouvaient  être,  en  temps  de  siège,  bra- 
quées de  petites  «  pièces  de  campagne  ».  Dans  la  massive  épaisseur  de  la 
muraille,  des  escaliers  en  pierre  conduisaient  à  des  «  fenêtres  d'observation  ». 
En  cet  endroit  se  faisait  le  guet.  A  20  mètres  en  avant  de  l'église,  deux  autres 
tours  semblables,  autrefois;  elles  furent  démolies  pendant  la  Révolution.  De 
hautes  murailles,  garnies  de  créneaux,  reliant  ces  quatre  tours,  lesquels  cré- 
neaux furent  également  abattus,  à  la  même  époque.  On  entrait  par  deux  petites 
portes  dans  cette  enceinte  qui,  jusqu'en  1865,  servit  de  cimetière. 

Ecarts.  —  Au  Court,  90  hab.,  non  loin  du  ruisseau  de  Wastepré.  Fut,  à 
rorigine,  une  métairie  dépendante  de  Vivier  et  construite  par  les  moines  ver- 
dunois,  de  Saint-Vanne.  Au  siècle  dernier,  les  Annonciades  de  Mézières  y  pos- 
sédaient une  petite  censé.  —  Thumécouri,  560  hab.  Encore,  en  partie  du  moins, 
propriété  ayant  appartenu  aux  Annonciades  de  Mézières.  —  Moraimont, 
160  hab.  Il  est  parlé  de  Moraimont  dans  un  cartulaire  de  1220  quand  Erman- 
sette,  comtesse  de  Luxembourg  et  de  la  Rasche,  mande  à  son  cousin  Hugues  II, 
comte  de  Rethel,  qu'elle  reçut  de  son  fils  Hugues  111  «  l'hommage  pour  le  fief 
de  Moraimont.  »  Il  y  eut  en  ce  lieu,  pendant  longues  années,  un  moulin  à 
farine  qui  devint  successivement  forge  et  fonderie.  —  Berlichamp,  où  furent 
trouvées,  de  môme  qu'au  Pré  des  Pdquis  et  au-dessus  des  Quinze-Cents,  de  nom- 
breuses antiquités  ayant  une  origine  gallo-romaine  ou,  pour  quelques-unes, 
plus  moderne. 

WARCQ.  —  H.,  881.  —  E.,  230.  —  D.  C,  3,  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  3.  — 
Hect.,  919.  —  B.  P.,  Charleville.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  mai.  — 
C*«  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  Harm.  —  Bâti  dans  une  sorte  de  presqu'île  que 
forment  la  Meuse,  la  Sormonne  et  le  ruisseau  de  This^  et  ne  tenant  à  la  terre 
ferme  que  par  un  isthme  d'environ  100  mètres.  Territoire  marécageux  que  la 
Meuse  sépare,  le  long  de  sa  frontière  orientale,  d'avec  Mézières.  C'est  à  Warcq 
que  la  Sormonne  se  jette  dans  la  Meuse,  Quelques  petits  ruisselets  :  ceux  de 
Fraéle,  de  Warcq,  de  làBoulisse  notamment,  sont  à  signaler.  Premier  étage  du 
terrain  tiassique  :  calcaire  hydraulique,  marne.  Deuxième  étage  du  terrain 
lia$sique  :  calcaire  sableux,  moellons.  Troisième  étage  du  terrain  tiassique  : 
marnes  et  calcaires  ferrugineux  au  sud  du  village.  Terrain  moderne  :  sable, 
gravier  et  grève  de  la  Meuse.  Les  très  anciennes  carrières  de  Warcq  sont  fort 
importantes. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Nous  lisons  dans  la  Nomenclature  des  Communes 
(Charleville,  1823)  que  «  l'origine  de  Warcq  est  fort  ancienne.  Cette  commune 
qui,  successivement  fut  ville,  comté,  chàtellenie,  prévôté,  existait  aux  temps 
de  César.  »  Notre  intéressant  annaliste  dom  Ganneron  nous  dit  :  «  La  ville  de 
Warcq-les-Mézières  recognoist  César  pour  fondateur  et  de  vérité  le  reste  qui 
se  void  de  cete  ancienne  ville  qui  est  une  de  prévostez  du  Rethélois,  mais 
réduite  à  un  piètre  village,  donne  assez  à  cognoistre  que  c'estoit  une  place  de 
conséquence  avant  que  la  proximité  de  Mézières  l'eust  despeuplée  et  que  les 
guerres  du  pays  l'eussent  terrassée.  »  Les  traces  de  cette  chaussée  romaine, 
qui  formait  l'embranchement  de  la  grande  voie  reliant  Trêves  à  Reims,  sont 


encore  visililt-s  !!ur  lu  huiitciir  qui  domine  l'raëlp  :  et  l'importance  de  celle  petite 
villp  f^Liit  telle  autrefois  qu'elle  eut  un  «  biireitu  de  talonnage  i>  où  l'on  venait 
de  ti'<-s  loin  pour  les  vins  et  le  blé.  Quoi  qu'il  en  soil,  le  nom  de  Warcq  ne  se 
lit  onii-iellement.  pour  In  première  fois,  que  dans  le  pouillé  de  1306  :  c'était, 
à  ri'ilt'  époque,  In  piiroisse  la  plus  imporlanle  des  vingl-trois  paroisses  compo- 
sant riincien  iloyemié  île  Lauiiois. 

Wiiri'q  assii^gé  en  971  par  Adalbéron.  archevêque  de  Reims  (voir,  plus  bas, 
(îriLLovj.  D'après  la  f'Ai'oni'/fir'  ik  Mouzon,  les  fortidcalions  de  Warcq  n'étaient 
que  murailles  en  bois,  revêtues  de  terre  à  l'intérieur:  tours  de  bois  fort  élevées 
et  placides  sur  les  rives  de  la  Sormonne  et  de  la  Meuse  ;  des  fascines  et  des 
liaies  d'épines  iiarnies  de  redoutes  en  terre  leur  «ervaienl.  à  l'extérieur,  de 
revêtement.  Kn  bois  aussi  les  maisons  et  le  chàleau  de  Warcq.  Il  est  facile 
d'imaginer  que  les  assié)(ennts  n'eurent  pas  grand'pi^ïne  à  s'emparer  de  ces 
défenses,  aidés  qu'ils  furent,  en  cela,  par  l'incendie. 

Wan-q  fut  uni,  vers  l'an  1091,  au  comté  de  Cbîiiy.  En  1379  —  date  proba- 
blement inexacte,  —  Louis  de  MAIe,  comte  de  Itelhel,  achetait  la  châtellenie 
dt>  Warrq  au  mcmienl  où  le  comte  de  Chiny,  diapamissant  de  la  scène  politique 

pour  s'englober 
dans  le  Luxem- 
bourg, en  faisait 
hommage  au  roi 
Charles  V  et  ob- 
tenait de  ce  mo- 
narque, par  let- 
tres-patentes do 
-23  avril  1380,  que 
ladite  chatellenie 
appartiendrait  — 
et  elle  appartint 
jusqu'à  la  Révolu- 
tion —  au  comté 
de  Rethel.  Faut- 
il  ajouter  que  la 
guerre  de  Cent 
ans,  les  comb^ 
entre  Impériaux 
et  Français,  les 
guerres  de  Reli- 
gion et  celles  de  la  Fronde  éprouvèrent  Warcq  maintes  et  maintes  fois;  sans 
compter  "  les  armées  du  roi  "  qui  vivaient  sans  ménagements  sur  le  pays.  D'où 
cette  plainte  en  107.'i  contre  les  armées  du  maréchal  do  Créquy  :  «  Les  troupes 
ont  campé  trois  jours  sur  le  territoire  de  Warcq,  ayant  enlevé  tout  ce  qu'elles 
ont  trouvé;  dévasté,  détériorié  en  partie  les  trois  quarts  des  maisons;  brûlé 
les  bois,  coupé  blés  et  prairies.  »  Rappelons  encore,  entre  autres  désastres  dont 
s<m(Trit  ce  village,  une  terrible  inondation  en  1783  :  la  crue  atteignit  2  mètres 
dans  li^s  rues  de  Warai  et  se  maintint  il  ce  niveau  pendant  quatre  grands 
jours.  Du  haut  de  leurs  greniers,  les  habitants  multipliaient  les  signaux  de 
détresse:  mais  comment  les  secourir"/  La  Meuse  charriait  d't'mormes  glaçons, 
les  comnmnications  entre  Mézières  et  CharleviUe  étaient  impossibles,  ou  tout 
au  moins  fort  dangereuses.  L'n  homme  intrépide,  Joseph  Collin,  au  mépris  de 
mille  dangers,  n''ussit  k  ravitailler  Warcq,  en  allant  de  maison  en  maison 
porter  des  vivres,  et  sauva  presque  tout  le  bétail  en  si  grand  péril  :  son 
nom  est  de  ceux  qu'il  ue  faut  pas  oublier. 
Eglise.  —  Remonte  au  quinzième  siècle;  est  d'architecture  romane  priml- 


Wftrcq 


—  209  - 

live,  mais  a  subi  de  nombreux  remaniements.  Trois  nefs  se  terminant  par  un 
mur  droit,  Tédifice  n'ayant  point  d'abside.  La  date  1537  se  Ut  sur  le  vitrail  de 
derrière  le  maitre-autel  en  marbre,  de  forme  romaine,  où  se  trouve  repré- 
sentée l'histoire  de  saint  Jean-Baptiste,  patron  de  la  paroisse.  A  droittî  et  à 
gauche,  deux  vitraux,  style  ofçival,  datant  de  1540;  on  y  voit  saint  Nicolas.  Aux 
piliers,  quelques  assez  jolis  ornements  sculptés,  surtout  des  culs-de-lampe  dans 
le  style  du  quinzième  siècle;  quelques  pierres  tumulaires.  A  l'extérieur,  un 
bas-relief  long  de  60  centimètres,  encastré  dans  la  muraille  :  la  scène  qu'il 
offrait  est  tellement  mutilée  qu'il  est  impossible  de  la  reconstituer.  Le  porche 
est  surmonté  d'une  tour  massive,  sans  style  architectural,  et  jadis  crénelée. 
Toute  cette  façade  est  de  construction  relativement  récente.  L'église  de  Warcq 
possède  quelques  ossements  «  sans  titre  »  renfermés  dans  une  châsse  en  bois, 
et  aussi  un  buste  en  bois  qui  représente  un  évèque  mitre;  sur  le  socle,  rolte 
date  :  1740.  Le  nom  de  saint  llilaire,  qui  se  lit  dans  «  la  table  »  dt?  l'aulrl, 
contre  le  premier  de  la  nef,  côté  de  l'épitre,  indi«{uerait-il  la  provenance  de 
ces  restes?  D'autant  plus  que  nous  lisons  dans  dom  (ianneron  :  «  11  y  a,  proche 
de  Mézières,  un  village  appelé  Warc,  qui  a  esté  autrefois  une  ville  comme  les 
boulevers  restez  le  donnent  assez  à  cognoistre,  où  est  une  église  de  Saint- 
Hilaire,  evesque  de  Poictiers,  fréquentée  grandement  des  pèlerins  tant  de  France 
que  des  pays  estrangers  où  se  garde  pareillement  le  chef  de  ce  grand  docteur 
saiâit  Hilaire,  evesque  de  Poictiers.  » 

Ch&teau.  —  Nous  ne  parlons  pas  ici  de  la  forteresse  en  bois  qu'incendiait, 
et  dont  s'emparait  Adalbéron,  mais  du  chîlteau  où  furent  réunies  les  milices 
de  la  région  (1643),  avant  (ju'elles  allassent  secourir  Rocroi  assiégé.  A  cette 
époque,  sept  ou  huit  tours,  que  reliait  une  épaisse  muraille,  entouraient  et  pro- 
tégeaient \Varcq  ;  et,  le  long  de  ces  murailles,  des  fossés  que  Ton  pouvait,  à 
volonté,  remplir  d'eau.  Quelques-unes  de  ces  tours  se  voient  encore. 

Ecarts.  —  V Usine,  5  hab.  —  La  Belle-Vue,  100  hab.  —  Les  Granges- Ber- 
tholet,  139  hab.  —  Les  Granges-Pavant,  71  hab.,  où  les  Hiéronymites  de  Belair, 
les  Annonciades  de  Mézières,  les  Prémontrés  de  Sept-Fontaines,  possédèrent 
autrefois  quelques  propriétés;  par  exemple  les  Fermes  des  Hermines  et  des 
Valentins.  La  censé  des  Grawjes-Beriholel,  de  l'autre  côté  de  la  Sormonne, 
appartint  longtemps  à  la  ville  de  Mézières  et  passait  ensuite  aux  Chanoinesses 
du  Saint-Sépulcre  de  Charleville.  Les  seigneurs  de  Pavant  étaient  d'origine 
champenoise. 

La  Haute-Praele  et  la  Basse-Praele,  sur  le  chemin  de  Fagnon,  ancienne  ferme 
importante  :  fut  en  cet  endroit  la  batterie  XIV,  lorsque  les  Prussiens  bom- 
bardèrent Mézières.  A  Praële,  se  livrait,  le  13  novembre,  un  combat  petit,  il 
est  vrai,  mais  glorieux  pour  nous  :  l'ennemi,  qui  perdit  cinquante-sept  hommes 
en  moins  de  quinze  minutes,  fut  obligé  de  battre  en  retraite  sur  Sept-Fon- 
taines. (Voir  tous  les  détails  de  ce  combat  dans  Meyrac  :  Villes  et  Vill\gks  des 
Arde.nnes.) 

Guilloy.  —  La  Chapelle-Sfiint-Hilaire.  —  S'appelait  Guilloy  un  village  qui  fut 
entièrement  incendié  et  détruit,  sans  doute  pendant  la  guerre  terrible  qu'en 
1033  Eudes,  comte  de  Champagne,  fit  à  Ebles  de  Roucy,  archevêque  de  Heims, 
A  Guilloy,  s'élevait  en  971,  lorsque  l'archevêque  Adalbéron  assiégea  Warcq,  la 
très  vaste  église  Saint-Hilaire;  et,  dans  une  de  ses  chapelles,  provisoirement 
gardées  les  reliques  de  saint  Arnould,  pendant  que  l'on  construisait,  dans  l'en- 
ceinte du  château  de  Warcq,  la  chapelle  Saint-Jean  où  le  comte  Othon  voulait 
les  déposer.  L'église  fut  incendiée,  mais  les  flammes  rtîspectèrent  la  chapelle 
où  se  trouvaient  ces  reliques.  Adalbéron,  qui  s'en  empara,  voulut  les  envoyer  à 
Braux,  puis  à  Prix;  or,  un  aigle,  «  qui  va  se  nicher  sur  la  pouppe  et  sons  aide 
aucun,  poussa  le  batteau  contre  mont  au  lieu  de  descendre  à  Braux.  »  Il 
remonta  jusqu'à  Nouzon  (voir  cette  curieuse  légende  dans  dom  Gaiin  «ron  : 

14 


—  210  — 

OiNTURiEs  DU  Pays  des  Essuens).  Il  ne  reste  plus  aujourd'hui  de  cet  antique  vil- 
lage et  de  son  église  que  la  petite  chapelle  Saint-Hilaire,  construite  eu  4804; 
proche  la  rive  frauche  de  la  Meuse  à  un  kilomètre  de  Warcq,  en  allant  vers  Prix. 
C'est  un  lieu  de  petit  pèlerinage. 

WARNÉCOURT.  —  H.,  192.  —  K.,  .il.  —  I).  C,  6.  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  6. 
—  Hect.,  a36.  —  B.  P.,  Mézières.  —  F.  1-..,  lavant-dernier  dimanche  de  mai.  — 
C'^  P.  —  Territoire  arrosé  par  le  ruisseau  des  Rejets,  ainsi  nommé  de  la 
fennp  des  Rejets  —  elle  n'existe  plus,  —  à  l'entrée  du  hais  de  la  Uamelle  où  se 
trouva  la  sourc(%  et  parle  ruisseau  de  Warn^court,  qui,  réunissant  leurs  eaux, 
forment  h»  ruisseau  de  Fat/mm,  affluent  de  la  Meuse,  en  face  de  Prix.  Troisième 
«'•tage  du  terrain  liassii/ue  :  marnes  sulfureuses  et  calcaires  ferrugineux.  Pre- 
mier étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  oolithiques  et  terreuses;  carrières 
ouvertes  de  pierres  de  taille  et  de  moellons.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Dans  la  chapelle,  de  fort  nombreuses  inscriptions  relatives  à  la 
famille  de  Wignacourt  :  -Anne  de  Bellestor  vivante  V<^  de  messire  Claude  de 
Wignacourt,  chevalier  seigneur  de  Warnécourt,  Guincourt,  Artau,  Mongon  et 
To!iligny,  capitaine  dune  compagnie  de  chevau-légers  pour  le  service  du  roi, 
le  susdit  Claude  décédé  le  lo  août  1597  âgé  de  5o  ans  et  est  inhumé  dans 
l'église  de  Mareville-sur-Ouque  auprès  duquel  lieu  il  a  été  tué  par  des  voleurs, 
et  la  dite  Anne  décédée  le  12  novembre  1612  Agée  de  66  ans.  —  Messire  Antoine 
de  Wignancourt  et  Marguerite  Daras  sa  femme,  i630,  1653.  —  Messire  Jean 
de  Wignancourt  «  capitaine  d'une  C^"  de  cent  hommes  de  pied  pour  le  roj, 
15  octobre  1653  et  dame  Bonne  de  Tige  son  épouse,  1682.  —  Messire  Daniel 
de  Wignacourt,  1685  et  dame  Agnès  Moet  de  Brouville  son  épouse,  1690.  — Et 
enfin,  pour  ne  seulement  que  les  mentionner,  les  noms  étant  suivis  de  tous  les 
qualificatifs  seigneuriaux  :  Robert  Antoine  comte  de  Wignacourt,  1730  (ins- 
cription fort  longue  et  ultra-élogieuse),  fils  de  Antoine,  marquis  de  Wigna- 
court seigneur  de  Warnécourt  gouverneur  de  Donchery,  1736  et  de  dame  Marie 
Hélène  Madeleine  de  Villelongue  de  Brunehamel  et  Thierache,  1736.  —  Marie 
Louise  Coujon  de  Condé  épouse  de  Robert  Antoine,  1729.  —  Charles  Antoine 
François  Marie,  marquis  de  Wignacourt,  1759  (époque  à  laquelle  appartenaient 
encore  aux  de  Wignacourt  la  seigneurie  et  le  château  de  Warnécourt). 

Ch&teau.  —  Ce  chdteau,  ou  mieux  cette  maison-forte,  fut,  à  son  ori- 
ghie,  1322,  possédé  par  le  chevalier  Bernier  de  Bernion  qui,  le  12  avril  de  cette 
même  année,  en  rendit  hommage  à  Jeanne  de  Rethel,  fille  du  comte  Hugues  IV, 
laquelle  venait  de  succéder  à  son  mari,  à  suite  de  vente  faite  par  Constauce- 
Antoinelte-Louiso  de  Wignacourt,  seule  héritière  de  la  branche  aînée.  Sous 
l'époque  révolutionnaire,  lorsque  des  de  Wignacourt  il  était  passé  dans  la  famille 
des  do  (irandpré,  ce  chàleau,  nous  apprend  le  rapport  de  l'officier  Harmois, 
«  ne  pouvait  opposer  aucune  défense,  étant  placé  au  pied  d'une  côte  très 
escarpée.  11  ne  pourrait  que  servir  de  tombeau  à  ceux  qui  auraient  la  témérité 
ou  plutôt  la  sottise  de  vouloir  s'en  servir  contre  les  intérêts  de  la  République. 
Il  existait,  il  y  a  une  vingtaine  d'années,  des  tourelles  et  un  pont-levis;  mais 
toutes  ces  choses  ont  été  détruites,  ce  qui  prouve  leur  inutilité.  »> 

!)<'  ventes  on  ventes,  de  transformations  en  transformations,  ce  château  n'est 
plus  aujourd'hui  qu'une  ferme  plus  ou  moins  somptueuse,  n'ayant  conservé  du 
château  que  le  nom.  Tout  proche,  en  faisant  des  fouilles,  on  trouvait  deux 
carcans  à  clavettes  enserrant  encore  des  ossements.  Il  faut  rappeler  que  les 
seigneurs  de  Warnécourt  furent  Hauts  Justiciers.  On  y  trouvait  aussi,  en 
mars  1899,  de  grands  bronzes  romains  des  empereurs  Marc-Aurèle,  Adrien, 
Antonin  le  Pieux,  de  Faustine  mère  et  de  Faustine  jeune;  puis,  mais  moins 
bi(!n conservés,  des  bronzes  de  Maximin  1*",  de  Cemnode,  de  Domitien,  de  Lucille, 
<le  Julia-Domna.  Les  revers  de  ces  médailles  sont  d'une  fort  intéressante  variété. 


—  211  — 


Rcarts. —  Le  Moulin,  4  hab.,  sur  le  ruisseau  des  Rejets.  —  Le  Petit-Bonheur, 
—  La  Hobette,  37  hab.,  où  les  Prussiens  —  dans  ces  deux  écarts  —  eurent  pendant 
le  siège  de  Mézières,  en  1870,  un  poste  d'observation  et  des  batteries.  (Voir 
Meyrac,  pages  582-586  :  Villes  et  Villages  des  Arde.Nines.) 


IL  CANTON  DE  CHARLEVILLE. 

Ce  canton  comprend  onze  communes  :  Charleville,  Aiglemont,  Damouzy,  Etion, 
Gespunsart,  Houldizy,  Joigny,  Montcy-Notre-Darae,  Montcy-St-Pierre,Neufmanil, 
Nouzon.  Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Monthermé;  à  l'ouest,  par 
celui  de  Renwez;  au  midi,  par  celui  de  Mézières;  à  l'est,  par  la  Belgique. 

31,493  hab.  —  8,086  élect.  —  9,137  hect. 

On  peut  regarder  les  cantons  de  Mézières  et  de  Charleville,  avec  celui  de 
Monthermé,  mais  pour  une  partie  seulement,  comme  équivalent  à  cette  division 
du  pays  qui  s'appelait,  au  temps  de  Clovis  I"*',  comté  de  Castrice  =  pagus 
Castrensis.  Il  tirait  son  nom,  nous  dit  dom  Noël,  du  château  où  résidait  Toffl- 
cier  royal  chargé  de  son  gouvernement;  car  il  n'y  avait  pas,  alors,  de  ville 
importante  en  cette  région  reculée.  Ce  pagus  Castrensis  fut  partagé  depuis, 
probablement  dès  le  septième  siècle,  en  deux  doyennés  :  celui  de  Mézières  et  celui 
de  Launois  ;  ce  dernier  ayant  subsisté  jusqu'à  la  fondation  de  Charleville. 
Lorsque,  pendant  l'époque  révolutionnaire,  la  France  fut  divisée  en  cantons, 
l'ensemble  des  communes,  composant  aujourd'hui  notre  circonscription,  se 
trouva  réparti  entre  trois  cantons  :  celui  de  Charleville,  formé  de  celte  seule 
commune;  celui  d'Etion,  avec  sept  municipalités;  et  celui  de  Gespunsart,  qui 
en  avait  dix.  Sous  le  premier  Empire,  quand  furent  réduits  à  trente-quatre 
les  soixante-dix-sept  cantons  ardennais,  celui  de  Charleville  s'accrut  terri toria- 
lement;  puis,  en  1820,  le  traité  des  limites  nous  enleva  Bagimont,  Sugny  et 
Pussemange. 

Le  territoire  est  traversé  par  la  Meuse,  qui  sépare  les  deux  Montcy,  baigne  la 
montagne  d'Aiglemont,  arrose  Nouzon  et  Joigny.  La  Sormonne  ne  fait  que  le 
côtoyer,  à  Damouzy.  Quant  à  la  Vrigne,  elle  prend  sa  source  dans  les  marais 
de  Gespunsart  pour  se  diriger  tout  aussitôt  vers  Vrigne-Meuse  et  Vrigne-aux- 
Bois.  Parmi  les  ruisseaux,  nous  signalerons  principalement  :  le  ruisseau  de 
Neufmanil,  ou  de  la  Cachette,  que  forment  la  Goutelle,  appelée  parfois  la 
Lutineric,  et  le  ruisselet  des  Blancs-Caillnua;  :  il  se  jette  dans  la  Meuse  à 
Nouzon;  —  le  ruisseau  de  Devant-Nouzon  ;  —  le  ruisseau  de  Damouzy  qui  longe 
Etion  et  se  jette  dans  la  Meuse  au  Moulinet,  à  (Charleville,  lieu  dit  la  Folie 
Roger  :  ainsi  s'appelait  une  ancienne  usine  ;  —  le  ruisseau  du  Temple,  réunion 
de  la  Bassée  et  du  rtî  Bayard  :  il  se  jette  dans  la  Sormonne.  —  Disons  enfin 
qu'un  canal  d'environ  4oO  mètres,  taillé  dans  le  schiste  ardoisi<*r,  le  long  de 
Montcy,  évite  aux  bateaux  le  f^rand  détour  do  la  boucle,  formée  parla  Meuse, 
qui  contourne  le  Mont-Olympe,  en  passant  devant  Charleville. 

Deux  parties  distinctes  dans  ce  canton.  Lune  boisée:  Gespunsart,  Neufnianil, 
Nouzon,  Joigny,  Montcy-Nolre-Dame,  où  se  développe  l'industrie  du  fer,  avec 
une  altitude  moyenne  de  200  mètres;  —  l'autre  agricole:  Aigleniont,  Etion, 
Damouzy,  Houldizy,  Monlcy-Saint-Pierre.  Les  forrts,  à  l'état  de  taillis,  abondent 
en  chênes,  dont  les  écorces  sont  précieuses  pour  les  tanneries.  Dans  la  zone 
agricole,  on  récolle,  plus  spécialement,  le  seigle,  l'avoine  et  la  pomme  de 
terre;  une  assez  grande  quantité  de  légumes  et  du  froment  dans  la  partie 
limoneuse  et  sablonneuse  du  sol. 

CHARLEVILLE.  -  IL,  17,80o.  —  P.  IL,  005.  —  E.,  4,20:3.  —  D.  D.,  2.  — 
Hect.,  1,132.  —  B.  P.,  Charleville.  —  F.,  le  dernier  lundi  de  janvier,  le  lundi 


aprè^  le  2i  juillet,  le  [ircroier  lunili  d'octobre,  le  quatrièine|lundi  de  novembre. 
Har<')i<^s  les  lundis,  jeudis  et  samedis;  lous  les  jeudis,  marché  niiz  bestiaux. 

—  V.  1..,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  C.  —  T.  —  C"  P.  —  C*  Sauve- 
teurs. —  It,  R.  —  Société  de  Prévoyance,  —  S.  M.  des  Employés.  —  La  Pré- 
voyance curotopohtaine.  —  Les  Ouvriers  de  la  Ven-erie.  —  Chambre  Con- 
sultative des  -Sociétés  dp  Prévoyance,  de  Itetrailes  et  de  Secours  mutuels. 

—  Chfiinhre  de  l^minerce-  —  Caisse  il'lipurijne  centrale.  —  Fnnf.  munie.  — 
Soc.  Pliil,  —  KKludiiinlina.  —  S.  cli.  Irn  Kiifauls  lif.  Chevf,  —  Chor,  munie.  — 


Bu»  TU<ra  »t  Onuida  Bu*  it  Cbuinilla 

Société  de  Tir.  —  S.  G.  l'Esi>''niitri:  ^-  Sociét»!*  colonib.  l'Ai'rienne,  la  Carolo- 
politiiine,  le  Rimiier.  formant  la  Kédéraliim  l'oloniliophile.  —  Lycée  de  garçons, 

—  Lycée  de  filles.  ^  Ecole  Normale  d'insliluteurs.  —  Ecole  Normale  d'insti- 
tutrices. —  Petit  Musée,  à  ses  débuts.  —  Loge  maçonnique  construite,  en  1881, 
rue  di;  Tivoli.  —  Temple  protestant.  -  Bibliothèque  [lyant  environ  40,000  vo- 
lumes et  400  manuscrits.  —  L'nioii  îles  Commerçants. 

Sociétés  diversi's  parmi  lesqnetles  :  Association  des  Percepteurs;  —  Associa- 
lion  des  Femmes  de  Charleville;  —  Comité  démocratique  d'Etudes  sociales; 

—  Siiciélé  coo[>érative  clés  Travailleurs;  —  Cercle  d'Escrime;  —  Société 
centrale  d'Horticulture;  —  Mutualité  scolaire;  ^  Médaillés  d'honneur;  — 
Uriiiin  artistique  des  Ardennes;  —  l'nion  anticléricale;  —  Union  déparle- 
iiiontale  des  Officiers  et  Sous-llfliciers  de  s<ipeurs-ponipiers;  —  Anciens  Elèvfâ 
ilu  collège  et  du  lycée  Chanzy:  —  Anciennes  Elèves  du  lycée  Sévigné  ;  — 
.anciens  Kossat;  —  les  Francs-(;jiloi> :  —  les  Enfants  de  l'Arme  blanche;  — 

—  Anciennes  Elèves  de  l'école  ^'onniL|p  d'institutrices;  —  Caisse  de  retraites 
des  Sapeurs  -  Pompiers  :  --  l'Eiuirgne  :  —  Société  d'Histoire  natun^lle  des 
Ardeniies;  —  Combattants  de  I870-18T1;  —  Lnion  des  Commerçants;  — 
Association  coloniale  ;  —  l'éclieurs  h  la  lijine  (Lu  Mulimik)  :  —  Société  Mater- 
nelle; —  Union  di"  la  Jeunesse  arilennaisi-  ;  —  (Euvn-  de  patronage  des  libérés; 

—  Société  de  Médecine-VétérJuairi^  du  dé  parle  ment  des  Ardennes;  —  Sjudicat 
professionnel  de  Pliarmaciens  jIu  département;  —  Syndicat  des  Brasseurs 
ardennais;  ^Chambre  syndicale  des  Industrii'ls  métallurgistes  ardeniiais  ;  — 
Association  syndicale  de  iMédecine  de  la  vallée  de  la   Meuse  ;  —  Chambre 


-  2ia  - 

syndicale  ardeiinaise  de  la  Bouloiiticrie  ;  ~  Syiid.  des  A^iits  généraux  d'Assu- 
rances; —  Chambre  de  Commei-ce ;  --  Cli.  S.  des  Ouvriers  Brossiers,  des  Métal- 
lorgistes,  des  Typographes  et  Industries  similaires;  des  Verriers,  Tailleurs  et 
similaires;  —  Association  des  Voyageurs  de  commei-ce;  —  Club  des  Cyclistes 
ardeiiiiais;  —  Union  Vélocipédique  ardennaise,  avec  section  du  Toui-iiig-Club 
de  France;  —  S.  C.  C.  la  Maison  (tu  Peuple;  —  Fédération  des  Travailleurs 
socialistes  des  Ardennes,  comprenant  treize  chambres  syndicales;  —  lEtmcelk, 
cercle  d'études  sociales  ;  —  Commission  des  Quatre  Fils  Aymon. 

Troisième  étage  du  terrain  ardoisier.  Pi-eniier  étage  du  terrain  liiissùiue  : 
calcaires  hydrauliques  et  carrières  dans  ces  calcaires.  Terrain  diluvien  :  terres 
à  briques  alimentant  trois  fours  de  briqueteries.    Terrain  reeeni  :  grèves  et 
alluvions  de  la  Meuse.  Tout  le   terrain  de  Belair  et  les  bois  de  la  Havetière 
reposent  sur  le  sol  ardoisier.  I,es  escarpements  de  la  Meuse,  entre  Charleville 
et  Montcy,  vis-à-vis  le  bois  Lécuyer,  sont  formés  par  une  série  de  schistes 
rouges  et  verts  et  de  quartîistes  verdàtres.  Ces  nuances  se  fondent  quelque- 
fois dans  le  même  échantillon.  Au  Warîdon,  des  masses  calcaires  assez  con- 
sidérables afleclant  la 
forme  de  grandes  len- 
tilles et  i-enfermant  de 
nombreux  fossiles.  Ces 
roches,  schistes  impar- 
faits, tendraient    à   se 
diviser  en  feuillets;  on 
voulut,   autrefois,   les 
exploiter  comme  mar- 
bre, mais  il  y  fallut  re- 
noncer. A  Montcy,  lé- 
paisseur  de  ces  roches 
se  tient  entre  huit  et 
neuf   mètres.    Le    lias 
se  trouve  du  côté  des 
allées  et  surtout  sur  le 
versant  de  la  Terre  <i 
'huile  :  le  calcaire  ar- 
gileux de  ce  groupe  est  Le   twla    Utuyer 

abondamment  exploité. 

Quant  au  terrain  diluvien,  on  le  renrontre  non  loin  de  lu  porte  de  Flandre; 
terre  argilo-sableusc,  pour  la  fabrication  des  briques,  paraissant  être  le 
résultat  de  la  trituration  des  argiles  et  des  sables  du  lias.  Ce  dépât  occupe- 
rait —  du  moins  les  géologues  le  supposent  —  le  fond  d'un  lac  qui,  aux  temps 
préhistoriques,  aurait  existé  en  amont  de  la  gorge,  h  l'endroit  où  la  Meuse 
pénètre  dans  le  terrain  de  transition.  I.e  remous  et  le  frottement  des  eaux. 
agissant  à  la  surface  des  argiles  du  sous-sol,  durent  en  détacher  les  parties 
nnes;  et  celles-ci.  se  mêlant  aux  débris  du  calcaire  sableux  en  suspension 
dans  le  liquide  qui  circulait  sur  l'affleurement  de  cette  formation,  aidèrent 
à  composer  cette  alluvion. 

Bûtoire.  —  Il  est  tout  naturel,  pour  rappeler  en  quelques  mots  nos  annales 
carolopolitaines,  de  passer  la  plume  à  Jean  Hubert,  l'intéressant  historien  de 
Charleville.  Cité  de  création  toute  moderne,  écrit-il  dans  sa  Géooraphir  des 
Abde.nnes,  ••  puisque  sa  fondation  ne  remonte  pas  au  delà  de  1606;  mais  ArcAe^, 
qui  fut  son  berceau,  appartient  à  une  époque  beaucoup  plus  reculée.  Arches 
était  une  de  ces  maisons  royales  dans  lesquelles  les  rois  mérovingiens  et 
carlovingiens  recevaient  et  consommaient  en  nature  le  produit  de  leurs 
domaines  ou  certains  impôts  qu'on  leur  payait.  Quoique  situé  dans  le  royaume 


—  214  - 

de  Lothaire,  il  appartenait,  en  859,  au  roi  Charles  le  Chauve,  qui  se  Tétait 
réservé  soit  à  cause  lie  ses  revenus,  soit  à  raison  des  belles  chasses  qu'il  lui 
procurait.  11  formait  alors  un  domaine  libre  et  indépendant. 

«  En  894,  le  domaine  d'Arches,  dont  le  château  avait  été  ruiné,  passa,  par 
la  donation  de  Charles  le  Simple,  entre  les  mains  des  évèques  de  Liège,  qui  le 
cédèrent  très  probablement  aux  comtes  de  Porcien.  L'un  de  ces  derniers, 
Jacques  de  Montchalons,  le  vendit  en  1293  h  Louis  de  Flandre,  comte  de 
Relhcl,  qui  le  transmit  à  ses  successeurs.  Les  comtes  de  Rethel  ont  toujours 
prétendu  posséder  la  terre  d'Arches  en  toute  souveraineté.  Cependant, 
Jean  sans  Terre  est  le  premier  qui  ait  pris  le  litre  de  seigneur  souverain 
d'Arches,  en  1415.  La  souveraineté  d'Arches  tomba,  en  1566,  avec  les  comtés 
de  Nevers  et  de  Rethel,  dans  la  maison  de  (ionzague;  et  peu  de  temps  après, 
en  1571,  Louis  de  Gonzaf;ue  obtint  de  Charles  IX  le  litre  de  prince  souverain 
d'Arches,  au  lieu  de  celui  de  seigneur  souverain  que  portaient  ses  prédé- 
cesseurs. Il  attachait  une  grande  importance  à  sa  terre  d'Arches,  et  il  lui 
accorda  tous  les  avantages  possibles.  Il  octroya  aux  habitants  de  grands  privi- 
lèges, et  il  obtint  pour  eux,  en  1581,  du  roi  Henri  111,  l'affranchissement  des 
droits  de  sortie  pour  le  blé  et  le  vin  qu'ils  tireraient  du  royaume  de  France. 

«  Charles  de  Conzague  succéda,  en  1601,  à  son  père,  Louis  de  Gonzague,  aux 
duchés  de  Nevers  et  de  Rethel,  et  à  la  principauté  d'Arches;  mais  trouvant 
que  sa  principauté  n'avait  pas  assez  d'éclat,  il  conçut,  pour  lui  en  donner 
davantage,  le  projet  de  biUir  une  ville  sur  son  territoire.  C'est  le  6  mai  1606 
qu(î  Charles  I*»"  de  Gonzague  Jeta  les  fondements  de  la  ville  nouvelle  à  laquelle, 
par  son  décret  souverain  du  26  avril  1608,  il  donna  le  nom  de  Gharleville. 
Il  l'entoura  de  fortifications,  lui  accorda  des  privilèges  considérables  et  la 
dota  d'institutions  propres  à  assurer  son  ac<;roissenient  et  sa  prospérité. 

«  Mais  bientôt  il  reconnut  qu'il  lui  serait  impossible  de  mener  seul  son 
œuvre  complètement  à  fin.  Il  obligea  donc  les  villes  de  ses  duchés  et  celles  de 
son  gouvernement  de  Champagne  à  faire  bâtir,  chacune,  une  maison  dans  sa 
nouvelle  ville.  C'est  ainsi  que  fut  construite,  entre  autres,  la  rue  du  Moulin; 
et  voilà  pourquoi  on  lit  encore  sur  la  principale  porte  d'entrée  de  plusieurs 
pavillons  les  noms  de  Reim^,  d'Epernay,  d\Ay  et  de  ChfllonSy  à  côté  de  ceux 
d'Atti{/ny,  de  M^ziéres,  de  Rethel  et  de  Cfulteau-Purcien.  Par  ses  privilèges  et 
par  la  sécurité  qu'il  leur  promettait,  il  attira  un  grand  nombre  d'habitants 
d<'s  villes  voisines.  En  1609,  il  démembra  du  duché  de  Rethel  la  forêt  de  la 
Havetièrc  et  les  villages  de  Lumt's  et  de  Watrincmirt  (Saint-Laurent)  avec 
leurs  dépendances,  p«)ur  les  réunir  à  sa  terre  d'Arches  et  de  Charleville. 
En  1612,  il  obtint  de  Louis  XIII  la  sortie  franche  du  rovaume  des  denrées  de 
consommation  et  la  libre  entrée  en  France  des  objets  fabriqués  à  Charleville. 
Charles  de  Gonzague  fonda  suc<*essivenient  :  en  1613,  le  collège  des  Jésuites; 
—  en  1620,  le  couvent  des  Capucins;  -  en  1623,  l'Hôpital  ou  Grand-Prieuré 
de  la  Milice  rfirtHienne ;  —  en  1627,  le  couvent  du  Mont-Calvaire  à  Belair;  puis 
il  partit  pour  l'Italie  où  il  mourut  en  1<»37.  —  Charles  11  de  Gonzague  succéda 
à  son  aïeul  Charles  I«^;  les  dettes  excessives  que  celui-ci  avait  laissées  ne 
permirent  à  son  successeur  de  contribuer  que  dans  une  proportion  fort  res- 
treinte à  l'agrandissement  et  au  développement  de  la  ville  de  Charleville. 

<«  H  fut  même  obligé,  en  1660  et  166*3,  de  vendre  une  partie  de  ses  domaines. 
Après  cette  vente,  il  ne  lui  resta  plus  en  France  que  la  principauté  souveraine 
d'Arches  et  Charleville,  qu'il  ne  conserva  pas  longtemps,  car  il  mourut  en 
1665.  —  Ferdinand-Charles  de  Gonzague,  successeur  de  Charles  II  aux  duchés 
de  Mantoue  et  de  Montferrat  et  à  la  «  principauté  souvc^raine  d'Arches  et 
Charleville  »,  Ht  son  séjour  habituel  en  Italie.  Il  était  représenté  en  France 
par  le  comte  Balliani,  italien  adroit  et  rusé  qui  savait  profiter  de  toutes  les 
occasions  pour  rançonner  les  habitants  de  Charleville,  ou  en  obtenir  des 


—  215  — 

dons  volontaires  pour  le  prince.  —  En  1667,  la  population  de  Charleville  était 
de  400  bourgeois.  —  1668,  établissement  d'une  maison  de  santé  pour  les 
maladies  contagieuses.  —  1680,  les  nommés  Titon  et  Fournier  s'associent  pour 
acquérir  la  forge  de  Nouzon,  puis  y  établissent  des  foreries  et  émouderies  :  telle 
fut  Torigine  de  la  manufacture  d'armes  qui  subsista  jusqu'en  1836.  —  En  1679,  la 
dame  Morel  fonde  la  maison  des  religieuses  de  la  Providence  pour  l'enseigne- 
ment des  jeunes  filles.  —  Ferdinand-Charles  meurt  à  Padoue  en  1708.  — 
Àrrét  du  Parlement  de  Paris  du  20  août  1708,  qui  supprime  la  Cour  sou- 
veraine de  Charleville  et  ordonne  que  les  jugements  qui  émaneront  désormais 
des  officiers  de  Charleville  ne  pourront  être  rendus  qu'à  charge  d'appel  au 
Parlement.  —  Après  la  mort  de  Ferdinand-Charles,  Henri-Jules  de  Bourbon 
se  fait  attribuer  la  propriété  de  la  terre  d'Arches  et  Charleville,  à  cause  de  sa 
femme,  Anne-Palatine  de  Bavière,  créancière  de  la  succession  du  duc  de 
Mantoue.  Cette  terre  n'est  plus  dès  lors  qu'un  simple  fief,  qui  passe  successive- 
ment dans  les  mains  de  M™*  la  princesse  de  Condé,  de  Louis -Henri  de 
Bourbon,  et  de  Louis-Joseph  de  Bourbon.  —  Création  de  l'Hôtel-Dieu,  en 
1742;  —  des  écoles  des  Frères,  en  1765;  —  d'un  bureau  de  charité,  en  1778; 

—  Charleville  siège  d'un  district,  en  1790;  —  le  Pont-d'Arches  réuni  à 
Mézières,  en  1791. . .  » 

Nous  ajouterons  ces  quelques  détails  circonstanciés  :  Charleville,  depuis 
l'an  1708,  date  de  son  incorporation  au  royaume,  formait  avec  Mézières  un 
gouvernement  particulier  qui  dépendait  du  gouvernement  militaire  de  la 
Champagne.  Fut  aussi  le  centre  de  l'une  des  trois  directions  régionales  pour 
les  gabelles.  En  1790,  siège  d'un  district;  alors  la  garde  nationale  remplace  la 
milice  bourgeoise,  la  compatjn'œ  de  la  Jeunesse  et  la  compagnie  de  V Arquebuse  ; 
quarante  de  ces  gardes  nationaux  furent  envoyés  à  Paris  pour  assister  aux 
fêtes  de  la  Fédération,  en  même  temps  que  ces  fêles  étaient  solennellement 
célébrées  sur  la  place  Ducale.  A  suite  de  la  loi  du  2  novembre  1790,  furent 
vendues  les  maisons  monastiques  des  Récollets,  des  CanwH lies ,  des  P rr mont rt's; 
les  autres  furent  données  par  l'Etat  pour  être  transformées  en  établissements 
d'utilité  publique,  par  exemple  :  les  Capucins,  aujourd'hui  le  Tribunal  ;  le 
Sépulcre,  aujourd'hui  la  Bibliothèque  et  l'école  Normale  de  garçons.  — 
Le  2  brumaire,  an  i  de  la  Hépiiblique,  le  <(  Conseil  général  de  la  commune  » 
décide  que  Charleville  s'appellera  Libreville  :  le  quartiei*  Notre-Dame  devint  le 
quartier  de  la  Montatjne;  c«*ux  de  Saint-Ignace,  de  Saint-François  et  du  Sépulcre 
furent  les  quartiers  de  YEunlité,  de  la  Fraternité  et  de  {'Union.  —  Après 
Waterloo,  alors  que  les  troupes  alliées  entraient  en  France,  la  ville  fut  violem- 
ment envahie  et  pillée  par  lavant-garde  de  l'armée  du  Nord,  que  commandait 
'le  colonel  Scheffer,  puis  frappée  de  lourdes  réquisitions.  —  Encore  plus  cruel- 
lement rançonnée  pendant  le  siège  de  Mézières,  en  1815,  période  douloureuse 
qui  recommençait  pour  Charleville  en  cette  année  1871,  si  justement  appelée 
par  le  poète  :  l'Année  terrible  I 

Egalises. —  Charles  I*"^  jeta  les  ron(l<*ments  «le  l'église  Notre-Danio  qui  devait 
être  l'église  paroissiale.  Une  vaste  place  la  séparait  de  la  rue  des  Marbriers... 
sur  le  plan;  car  cette  église,  dont  on  a  retrouvé  la  substruction,  ne  fut  jamais 
terminée,  l'argent  ayant  fait  défaut.  C'est  donc  la  chapelle  du  Grand-Prieuré, 

—  à  laquelle  on  ajouta  les  bas-côtés  et  le  chœur  —  qui  fut  érigée  on  paroisse. 
Elle  occupait,  vis-à-vis  Vhôtel  actuel  du  Commerce,  l'emplacement  où  se  trouve 
aujourd'hui  le  café  du  Petit-Iiois.  L'église  existante  maintenant,  de  style  roman, 
fut  construite  dans  l'enclos  appartenant  à  ce  Grand-Prieuré  de  l'ordre  et  reli- 
gion du  la  Milice  chrétienne;  un  titre  sonore  et  sentant  son  époque!  Architecte: 
M.  Racine  père.  Les  plans  avaient  été  soumis  en  1851.  La  première  pierre  fut 
posée  le  7  juin  1860.  Aux  angles  intérieurs  du  transept,  près  de  la  chapelle 
latérale,  entre  quelques  peintures  décoratives,  trois  toiles  démontées  de  leurs 


—  2ir.  — 

diA*sis,  iTiievéfs  Jr  leurs  coclres  :  Bnptrim-  'lu  S'iiiil-Ri^!tparrioviii:Deici'nteiie 
(■(■">;  Ri}iturrectf'jn  ik  Xnlir-Seigneiii;  nltribiK*:  à  Nieoliis  el  Jacques  Wilbiiult. 

i;n<'  deuxième  t^Klise,  dilf  de  secimis,  d'originp  toule  n'n'nte,  se  trouve  bou- 
lev;ii-(l  l>anitietu. 

bt  Temple  jirnlestanttist  entre  (li.'uxuiuisoiis,surralignettient,  route  Nationale. 

lie  Mont-Olympe.  —  Kii  dt'pit  de  ses  rempnrls,  dont  il  ne  reste  plus  trace 
niiiiiilennnt,  et  de  ses  fossi'»,  Cliarleville  ne  fut  jamais  une  place  forte  très 
redoutable  :  au^si,  Charles  de  r.onza(tue  voulut-il  compléter  sa  défense  en 
construisant  un  clidteau-forl  sur  la  MontaunK  du  Chnttelet,  oit  se  serait  élevée 
-     [liais  â  quelle  (époque?  —  une  forteresse  immense;  et  nii'me  se  serait 


(■leudui;  —  ajout'-  la  tradition  fort  i 
>•  (?)  du  cotulé  de  r.iistrice.  Er 
eut   sur  c's   luuil.'urs  un   cas 


impiaisante  —  une  ville  très  peuplée, 
tout  cas,  il  parait  ù  peu  près  certain 
i-um  (lallo-romain.  Cftte  montagne  du 
Ohastelet.   que 

ron.luleur 


nivlholiifiiiiuenh'iit,  M-Hf-Itlijmpe  --  li'S  armes  de  <Ihark-s  de  iionzaguc  avaient 
jHjur  i-imier  cetti'  nionln«ni'  i-i''lèlirp  aux  temps  antiques,  —  appartenait  alors 
il  la  |iriurip(iHlé  de  OliiUeau-ltefçnaull,  dont  la  juiuveruinn  élail,  en  ce  Icnips, 
la  piincessc  de  Conti.  Elle  se  trouvait  donc  «  hors  du  royaume  de  France  », 
Cinq  liastiiius  en  terre  et  ileux  (irosses  toui*»  cniuposérent  d'abord  cette  fa- 
meuse redoute.  Plus  lard,  elle  s'adjoignit  une  enceinte  formée  de  douze  bas- 
tions, laquelle  renfermait  une  deuxième  enceinte,  également  bastionnée,  qui 
proti^^eait  la  l'aserne,  les  magasins  de  munition,  le  logement  des  ofltcïers, 
et  sans  iloute  aussi  quelques  babilatiiins  <le  marchands.  On  songea  même  à 
l'agrémenter  d'une  chapelle...  qui  ni-  fui  jamais  achevée.  L'accès  du  fort 
n'étiiit  pus  diflicile;  saufau  midi,  toutefois,  où  la  Meuse  et  un  escarpement 
rapide  lui  servaient  de  di^fense  aussi  solide  que  naturelle.  On  y  accédait  par 
un  sentier  qui  serpi-ntait  sur  le  flanc  de  la  colline.  Or,  comme  celte  forte- 
resse avait  pour  mission  de  prot<<ger  Charleville  et  qu'il  fallait  pouvoir  com- 
nniniquer  aisément  avin;  la  cité,  Charles  de  Gonuigue  (It  jeter  sur  la  Ueuse 
un  pont  de  cinq  arches.  Il  parlait  de  l'i'udroit  ait  la  légende  afllrme  que  les 
Druides  firent  souvent  des  sncrilices  humains  (?)  —  lieu  dit  le  Do'jol.  —  pour 
aboutir  à  la  place  du  Séjiulcre. 


—  217  — 

Naturelleraent,  ce  chàteau-fort,  sur  la  frontière  française,  inquiéta  Hichelieu. 
Aussi,  lorsque  la  princesse  de  Conti  eut  échangé  sa  principauté  de  Chàteau- 
RegnauU  contre  «<  les  terres  de  Pont-sur-Seine  »,  le  cardinal  engagea-t-il 
Louis  XIII  à  se  déclarer  le  suzerain  du  Mont-Olympe.  C'était  en  1629  :  et, 
huit  années  plus  tard,  mettant  à  profit  l'absence  de  Charles  de  Gonzague,  que 
ses  intérêts  dans  le  duché  de  Mantoue  attiraient  en  Italie,  Louis  XIll  s'emparait 
de  la  forteresse,  y  plaçait  ses  troupes  et  nommait  «  gouverneur  du  Mont- 
Olympe,  pour  le  roi  »,  le  sire  de  la  Trémoille,  duc  de  Noirmoutier,  lequel,  peu 
modeste,  fit  immédiatement  à  Thôtel  des  Monnaies  de  Charleville  —  il  existait 
depuis  1625  —  une  médaille  aux  armes  de  sa  famille,  ayant  au  revers  un 
Hercule  portant  le  globe  du  monde,  avec  cette  devise  :  Pour  lui  l'Olympe  est 
un  léfjer  fardeau.  Plus  tard,  le  monarque,  voulant  accroître  son  chàteau-fort  et 
le  rendre  plus  majestueux,  plus  redoutable,  y  dépensa  de  telles  sommes  qu'à 
juste  raison  il  put  appeler  ce  Mont-Olympe  son  «  Mont  d'Or  ».  (Voir  Revue 
HISTORIQUE  ARDENNAisE.  Voir  aussi  «  l'affaire  du  comte  de  Soissons  et  la  cam- 
pagne du  maréchal  de  Chàtillon  »  dans  la  Revue  d'Ardenne  et  d*Argon.\k. 

Lorsque  Louis  XIV  —  sur  les  conseils  de  Vauban  —  ordonna  la  démolition 
des  petites  places  et  des  forts  isolés  de  son  royaume,  le  Mont-Olympe  fut 
démantelé,  et  les  matériaux  fournis  par  ce  démantèlement  allèrent  renforcer 
les  travaux  que  l'on  faisait  en  ce  temps,  1686,  pour  la  défense  de  Mézières. 
Deux  pans  de  murs  !  voilà  tout  ce  qui  reste  actuellement  de  la  forteresse. 
Quant  à  la  colline,  elle  se  transformait  —  année  1848  —  en  une  charmante 
promenade  que  M.  Lolot,  son  aimable  propriétaire,  mettait  obligeamment  à 
la  disposition  des  promeneurs  carolopolitains.  Au  sommet,  un  belvédère 
en  forme  de  tour,  assez  délabré,  bien  que  d'origine  moderne,  et  qui,  dans  ce 
paysage  qu'il  domine,  n'est  pas  sans  un  certain  cachet.  Furent  démolis,  à  la 
même  époque  (1836)  que  la  forteresse,  les  remparts  (?)  de  Charleville  :  une 
enceinte  conique,  des  fossés  peu  larges  et  peu  profonds,  quatre  portes  :  portes 
de  France,  de  Flandre,  de  Luxembourg,  de  Bourgogne  ;  —  puis  dix  bastions  : 
bastions  du  Maine,  de  Ltmgueville,  de  Gonzague,  de  Montferrat,  de  Bavière,  de 
Lorraine,  de  Cléves,  de  Saxe,  de  Bourbon  et  d'Autriche,  Disparut  en  même 
temps,  aussi,  le  pont  qui  reliait  le  Mont-Olympe  à  la  place  du  Sépulcre. 

Un  ancien  plan  de  Charleville  nous  a  conservé  la  position  exacte  de  ces 
fortifications.  —  A  droite,  porte  de  Flandre,  le  bastion  de  Longueville  et 
celui  du  Maine,  non  loin  de  Mont-Joly.  La  porte  de  France,  en  face  les  Allées, 
est  flanquée,  à  gauche,  du  bastion  de  Bourbon  et,  à  droite,  de  celui  d'Autriche. 
Le  bastion  de  Saxe  fait  face  à  la  Gare.  La  porte  de  Luxembourg,  dite  du 
Petit-Bois,  est,  à  sa  droite,  défendue  par  le  bastion  des  Clèves  et,  à  sa  gauche, 
par  celui  de  Lorraine.  A  l'autre  angle,  tout  à  côté  de  la  «  maison  Lolot  »,  le 
bastion  de  Montferrat  protégeait  la  ville,  ainsi  que,  du  côté  de  la  Meuse,  un 
rempart. 

Quelques  anciennes  maisons  historiques.  —  Les  casernes  de  Flandre  et 
VHotel-Dieu  de  Saint-Louis,  construits  par  ordre  de  Louis-Henri  de  Bourbon, 
prince  de  Condé,  qui  fut,  de  1724  à  1740,  gouverneur  de  Charleville.  La  ville, 
pour  ces  casernes,  dut  emprunter  40,000  livres,  qu'amortit  une  taxe  de  six 
deniers  par  livre  de  sel  vendue,  mais  dont  furent  exempts  les  Capucins  et 
les  Récollets.  Les  travaux  durèrent  deux  années  et  dépassèrent  80,000  livres. 
Près  de  la  porte  du  Petit-Bois,  furent,  en  même  temps,  aménagées  des  écuries  : 
il  n'en  reste  plus  vestiges  aciuellement.  Les  casernes,  ayant  pavillons  réservés 
pour  officiers,  devaient  recevoir  un  bataillon  d'infanterie  et  trois  escadrons  de 
cavalerie.  —  Quant  à  VHotel-Dieu  de  Saint-Louis,  il  remplaça  le  «  grand  Hos- 
pice »  du  Prieuré  qui  ne  fut  jamais  terminé...  toujours  faute  d'argent.  —  Le 
Tribunal,  siège  du  district  pendant  l'époque  révolutionnaire;  ancien  couvent 
des  Capucins,  fondé  le  14  octobre  1628;  donc  l'un  des  plus  anciens  et,  aussi, 


iti's  plus  impiiiliiiils  (le  la  vill>>  :  36  celiiilos,  une.  ruisinp.  un  n-fectoire,  un 
rhniilTiHi'.  urn;  hi)ilîotlii>i]uc  où  se  li-ouviiicnt,  eu  ITflU,  lorsque  fut  fait  l'inven- 
liiire  ili!!i  uiEkisous  relijiiitises,  t,l3fi  voluuics.  ilimt  lui  manusirits  et  21*  ouvra/ja 
itffeu'lii*  ["!:  ;  un  niaf{iiilii|ue  jardin  r>l  une  assez  vaste  i^<2lise.  Le  cimetière  parait 
avoir  oi't-u|ié  reiiiplni-eiiitut  où  se  trouve  la  inuiiton  Uevillez.  Des  fouilles,  en 
o't  piKlroil,  riivnt(li''<:i)uvnr  le  corps  ilun  capucin,  avant  onrore  toute  sa  barbe, 
et  [iarrail<':ni'i[l  iiiii servi'.  --  I,e  liants  impi^iial,  Iniiisfunné,  après  l'incendie  du 

Collèfie,  en  Lycée 
Ck'imij.—  I^cou- 
ren(  de»  Ciirmfli- 
te»,  fondé  le  â  oc- 
tobre 1632  par  la 
ilucliefltte  (le  Mnn- 
loue. Couvent  très 
licite,  possnlant 
une  mnison  dans 
ta  me  Saint-Bo- 
imv>;iiture,  une 
autre  *ut  le  quai 
de  la  Madeleine 
et  tin  assez  firand 
nombre  de    pro- 


\^IH 


■aies. 


Le  domaine  con- 
ventuel se  trou- 
vait sur  l'empla- 
cement qui  s'é- 
leiid  aujourd'hui 
de  IVco'le  Saint- 
Itemy  il  la  maison 
liuilly.  ^  l.e  cou- 
ifnt  'ihi  .S(-S-i>iJ- 
LycM  Cbaoïy,  à  Cliarlsiilk  ei'e.    Sépiilcrines 

vcimes  de  Lieue, 
aviinl  t-li-  ili'[iiaiid''i's  à  r.''vi''i|ii(>  id'  cvHi-  vill^  par  le  duc  de  Never».  Ce  cou-  , 
VfLil  [lussi'ila  ili-  iioiiil'R'Lisi'-i  l't  l[fs  rii^lji's  iiropriilltîs  :  iiotiimnienl  ù  Dooi' 
l'>-Mc#nil,  à  AiilMiiii-oiirr.  à  Cliroii,  à  Doni-liery,  à  Ktiiin,  à  Kresnois,  h  Ham- 
Irs-Moine-i.  ix  Molmn,  à  Monli^y-Saiiil-l'ii-ni',  à  Saint-Ai);[r)an,  «  Semeuse,  & 
Tliiii.  Il  Vill.-rs-siir-ll:ii'.  LorsiiiK'  la  lir-v»Julion  eut  aispt'rsi>  ces  relijjieuses,  le 
i-iiiivi'iii  H  ses  ili'[icnd;iiii'rs,  ijm.-lann's  ju-oiirit^ti-  municipale,  devinrent  ]» 
roi)'';.'!'  pour  iiMiiptai-i-r  l'amiiNi  i.'idtètii-  des  Ji'-suiLes,  rut!  (lu  Moulin.  — 
le  S'iiiinaire,  l'i^cole  Nurmale  et  la  Itiblinlheque  —  reionstruite  après  son 

irii lii'     -  où  se  IruuvMiit  •iivii-uii  40,[i(i(l  volumes  <!t  WO  manuscrits;  la  pins 

;;iMudi>  partie  de  ces  ouvrages  pi-oveiianL  îles  alibayes  de  tiigny,  d'Elun,  da 
lii'Ival,  du  Monl-Dieu,  d<'s  Capucins  et  >lcs  lliH^oUets  de  Charleville,  des  Mi- 
[linii's  di'  H-'l.li'-l,  rli's  IV^nrilielius  île  Moiizon  et  d'Klan,  des  collections  prt- 
rir'iis.'s  i|i'  l'avoi'al  l)an;.-er  et  du  marquis  de  Sy.  -  Le  romfiU  de  la  l'n/videAee 
i'?t.  sur  la  place  des  Ciipiuùus,  aiijouni'liui  le  couv^-nt  du  Sacré-Cœur. 

l„i  .U'f'ViV.  Sa  cousliurtiou  dair  de  iXi:t  :  eu  creusant  les  fondations,  on 
tiiiiivail  uni-  plai[U''  ilr  plmiili  sur  )ui[u.'lb'  l'-lail  éi'Hl  (nous  rajeunissons 
riiillKiyiii|ili--'  :  "  Cliarli-s.  duc  di.'  Mïf.Tuoi-!  et  de  lli-liiellois,  par  la  ^râce  de 
Dieu,  iiriun-  souverain  <rAr.'lie>  rt  r<>iidali-ui'  iIp  eelt>'  ville  de  Ciiarleville,  a 
mis  la  pivuii'-n;  pierre  de  .-•■  palais,  le  IT>  Joiti'  de  luars  l'un  I62r)  et  de  la 
foiidatum  i\r  la  ville  le  <'J°,  ce  qui  soil,  il  la  |:loire  de  Dieu  tout  puissant  et  de 


)a  Vierge  imniiiculép.  •<  A  la  Mairip,  ui 
lie  Nevers  <<  jelant  Ips  fondements  de 
l'Etat,  en  1846.  Le 
plan  de  Charleville 

—  1B06,  mais  les 
premières  construc- 
tions datent  de  1608 

—  était  des  plus 
simples  :  au  centre, 
une  grande  place 
iiuadranfjulaire  à 
laquelle  venaient 
aboutir  les  quatre 
principales  rues,  di- 
visant la  vi  Ile  en  q  u  a- 
tre  quartiers  é^mix  ; 
trois  autres  places 
réparties  dans  ces 
divers  quartiers;  des 
rues  tirées  au  cor- 
deau, (tes  construit' 
lions  régulières,  le) 
était  le  dessin  pii~ 
mitif  auquel  le  com- 
merce,  l'industrie. 


n  excellent  tableau  qui  représente  le  duc 
la  Ville  "  i  peint  par  l.eloir;  doimé  par 


wps 


et    let 


d'une   population  i-^ 

toujours   croissante 
ont  fait  subir,  sans  l'altérer  toutefois, 
des  églises,  un  moulin,  un  palais,  det 


'IHMS^M^ 

^ 

TTPM  il«  vendMKt 
taie  s'arrêtait  h  la  place  de  Nevers,  I 


place   Ducale 

l'iniporlantcs  modiBcations.  Ln  hdpital, 
aient  compléter  l'ensemble  de  la  ville. 
Le  palais  était  magni- 
fique, sur  le  plan;  car 
si  la  première  pierre  en 
fut  posée,  nous  l'avons 
vu,  le  17  mars  1625,  l'ar- 
gent manqua  toujours 
pour  l'achever.  La  fa- 
rade  principale,  se  dé- 
ployant sur  toute  la  lar- 
geur de  la  place  Ducale 
(OU  tous  les  lundis  se 
lient,    indépendammeiil 

iiLiiine,  un  mai'clié  très 
suivi),  à  l'ouest,  devait 
s'élendre  à  droite  jus- 
qu'à la  place  St-Ignace 
et  l'ancien  collège,  et  fi 
}{aui:he  jusqu'à  la  rue 
lies  Itelhéliiis ,  aujour- 
d'hui rue  des  Marbriers. 
Son  extrémité  occiden- 
tracés  à  l'Italienne,  occu- 


IW.I.-I 


lllill- 


l'TLlri-  In 


s  r('-lti>''I')is  l'I.  la  riii'  S.iiiil-I<i<'riv 
ihi  |>al.-iis.  la  rniir  ,h'  Ux  N<'iivilli>  <-l  la  |<hi<-i: 
l'é(;lis>- <hl  \\:xii!>;  O'Iti-  pl;u'-:  tiniil  son  nom 
>'l.  [irhri-,  iiviint  disp. 


lul-oni'st  i!«  la  pinte  Ducule,  de 
A|ipiirl><iiaît?iit  aux  di'peuilaiiccs 
(II-  rUriiii'  où  s't^levail,  autrefois, 
■l'on  ortiii>  qui  fut  piaulé  au  lien 
u.  fut  ri'iiipUici'  par  un  arbre  en 


?  (les  maisons  voisines,  et  <]iii,  la  plus  rap- 
proriii^e  di-  l'iirliri:  primitir,  s'appelait  lu  MnWni  'Ir  l'Onnf.  1^  cour  d'iion- 
ni-ur  ihi  palais  se  di^veloppnit  sur  les  ti'rrains  où,  depuis,  fut  construite  la 
rui!  du  Palais.  P^lle  di'ïlioucliait  sur  la  plaide  entre  deux  bAtiments  que  reliait 
uni'  ari-adi^.  On  voyait  encore,  en  ITIM,  une  caiie  de  fer  attarbée  à  la  maison 
qui  fiiisail,  cùli^  droil,  l'anfjle  de  la  rue  et  de  la  place,  d'où  son  nom  :  JVumon 
ilr  lu  m,/,'  ili-  frt.  On  y  ex|)osait  les  individus  condanini's  au  pilori. 

I.i'  Ch<lt-'<iH  ilf  fVrnCu  oeeupait  sur  le  terrain  où  se  trouve  actuellement  le 
quartier  dit  Saiiit-I)(nace,  sur  la  place  Ducale.  Le  mot  <<  festu  »,  s'applîquant 
il  une  luaison.  siniiiliait  i<  abunilunné  ».  -  HoM  fie  in  d-oir-d' Artjent,  rue 
Siiiiil-Jean  [maintenant  la  rue  Vietoire-C^ousin',  et  apiKLdenant  h  M.  Vallée.  De 
son  hôtel  il  fit  une  snlte  de  thi'-àtie  exipuf-,  sans  décors  autres  que  des  para- 
vents pi'inlurlurés,  et  ort,  pourtjuil,  sViilassaient  les  spectateurs.  Puis  afant, 
en  iî'.MI,  vendu  sa  l'r"i.r-ii'Aiyfnl.  M.  Vallée  lit  conslruii*,  pour  servir  de 
lhëiUr>>,  la  maison  qu'occupe  maintenant,  i-nlrée  de  la  lïninde  Hue,  le  Crfdit 
LydHHiiis.  .1  où,  pi-ndant  assez  lon|:leinps,  fut  rimprimerie  l'ouillard.  A  cet 
euilri>it  s(t  trouvait  la  l'ameiise  grille  construite  eu  IHOC.  vts-i'i-vis  l'emplace- 


Lï  Tiellle  grille  de  ClurleiiUe 

ment  qu'occupait  la  porte  de  France,  <-t  dont  quelques  (gravures  de  l'époque 
nous  ont  ronsi'rvc  le  tri-s  pitloresque  aspect.  En  1B02  furent  vendus  les  maté- 
riaux que  domiait  la  <l(/niolition  de  o'ite  f^rîlle.  Notre  thê&tre  actuel  date 
de   18311. 

1^  VKi-ri'rii;  i]ui  s't'-leml  le  long  de  la  Meuse,  au  Moulinet,  fut  fondée  en  I6U 
par  lin  i^enlilliomnie  nommi-  Kerimnl  DnKun,  et  eut,  en  son  temps,  la  réputation 
d'être  "  l'un  des  plus  Ixtaux  urnumenls  de  la  ville  et  de  la  souveraineté  ».  —  La 
iliiHiif'ietuiv  'i'armi:!!,  cmislruile  sous  Louis  XIV,  visitée  par  Pierre  le  Grand  et 
par  >'a|iol>'on  l'^  l.ors  de  son  iKis'^a^fe  à  Cliarleville.  le  ci'Itbre  czar  de  Russie 
eoiicbail  tluus  l'iiôlifl      pas  encore  trop  déflj^uré  cxlé  rie  uniment  —  qu'habitait 


—  221   - 

le  lieutenant  général  du  tutilliage;  cVst  la  innisiin  qui  porti;  Icîi  n°*  G  el  H.  me 
(le  Flandre,  vis-à-vis  la  Manufarlun'.  —  La  Miiison  'k  In  Syniig";,ue,  où  k'S  Juifs 
venus  d'Amsterdam  eurent  leur  temple  :  de  nos  jours,  ccinserve  encon'  ce 
nom.  —  Au  bas  de  cette  même  rue  des  Juirs,  la  ilaison-Iilanehe,  aujourd'hui 
délrtiile,  oil  résidaient  «  les  sergents  de  la  ville  »,  —  Mire/leur,  maison  de 
plaisance  qu'eut  au  Petit-Bois  Louis  de  Gonza(;ue  :  sur  son  eniplaci'ment  Tut 
construite  la  sucrerie  transportée  depuis  proche  l'usine  ii  gai,  et  qui  n'existe 
plus  actuellement.  —  Le  moulin  d'Arches,  ou  moulin  banal,  au  lieu  dit  aujour- 
d'hui le  Moulinet.  —  Les  Trois-Rois,  hôtellerie  mal  Tamée  de  la  nte  Snintt!- 
Marie,  qui  Tut  maintes  et  maintes  Tois,  jadis,  le  théâtre  de  scènes  ultra-j^alan tes. 
—  I.e  palais  il'.Arnhes  :  quel  fut  son  emplacement?  il  est  hypotliétique.  IVut- 
ëtre  occupait-il  celte  partir  de  Méziëres  appelée  fiuihour^  d'Arclit's.  t'.f  palais, 
que  longeait  une  voie  romaine  —  ou  niérovin(j;ienne,  —  parait  avoir  iHé  l'une 
des  résidences  préférées  de  nos  piemieis  rois  francs.  En  IGOI.  Charles  de 
(ioniatiue  était  prince  t't  souverain  d'Arches.  Trouvant  que  sa  principauté 
n'avait  pas  assez  d'éclat,  il  résolut  lii'  fonder  notre  cité  carolopolitaine,  parce 
que  n  son  vouloir  et  inlentiim  était  que  le  lii'ii  auparavant  appelé  Arches,  en 
sa  souveraineté  d'Arches,  idl  muinlpnant,  et  désormais,  appelé  Charleville.  « 
l^s  Chartreux  du  Mont-riieu,  qui  jiossêdaipnt  une  ferme  assez  considérable  aux 
environs  de  Monl-Jolv,  lu  cédèrent  à  Charles  di;  lionzague  en  échange  d'autres 
terres  situées  à  Homerv  et  nu  Tlieux.  Les  Moines  de  Mouzon  el  les  Chanoinessi-s 
de  Lavnl-ltieu  en  firent  autant  pour  des  propriétés  qu'ils  avaient  aux  environs 
de  la  gare  actuelle.  Le  fondateur  de  Charleville  se  Irouvait  donc  eu  posses- 
sion de  terrains  immenses.  Au  Diiyn,  déjà,  séli'vait  un  petit  hameau  ayant  sa 
chapelle  à  l'endroit  où  se  trouve  la  (ic^  '/''  l'arme,  et  sur  l'espace  corapiis 
aujourd'hui  entre  \apliice  ite  Xevers  et  le  haut  de  la  rue  Boiirhun.  —  La  Mniiufiicturc 
de  tabaai,  fin  dix-septième  siècle.  A  sifinaler  aussi  l'existence  au  l'on t-d  Arches 
d'un  fabricant  de  pipes,  nommé  .Nicolas  M.irbev  :  c'est  sans  doute  le  premier 
imlustriel  de  cette  spécialité  dont  fassent  mention  nos  annales  locales. 

Le  Moulin,  sur  la  Meuse.  Sa  construc- 
tion remonte  à  1633  :  <•  Le  plus  beau 
moulin  de  toute  l'Europe,  voire  de  tout 
le  monde,  pour  rexcellence  de  son  bos- 
liment,  »  écrit,  dans  son  enthousiasme 
exagéré,  dom  fianneron,  qui  ajoute  : 
n  n  ne  faut,  aussy,  oublier  comment  Ip 
prince  s  basty  un  pont  sur  la  Meuse, 
qui  est  l'une  des  plus  belles  pièces  de 
la  ville,  sur  lequel  il  y  a  dis  belles  fjué- 
rites  de  pierre  de  taille  couvertes  d'ar- 
doises, cinq  de  chaque  côté  qui  donnent 
un  bel  ornement  au  ponl.  ••  Le  mou- 
lin est  aujourd'hui  édifice  communal  : 
diverses  salles  y  sont  nnién;if;ées  pour 
réunions  publiques,  ou  de  st^ciétés  scien- 
tifiques, répétitions  music.iles,  ou  autres 
usages  ayant  un  intérêt  eonimun.  Sa 
faeade  se  compose  de  quatre  roliiinifs 
engagées,  à  bossage  et  chapiLt'iuix  i<iiii- 
ques,  s'élanrant  de  la  liiisc  au  fallc  <■! 
supportant  deux  à  deux  une  coniiclx' 
coupée  par  le  milieu  et  surmontée  d'un 
fronton  avec  l'écusson  de  la  ville  dans 
le  tympan;  le  tout  «  coiffé  »  d'un  c 


e  de  bonnes  proportions;  construction 


en  briques  aveo  pn-rri» 
lies  Miimeiits. 

I.n  pince  Diicnle,  — 
surQO  mètres  délurée; 
toitures  pointues,  et 
s^es  qui  ronnent  un 
(telle  est,  à  Paris,  la 

A  Cbarlevitle,  ^crit 
y  a  la  Krande  plan' 
viii^l-quntri.'  b(?3u\ 


'lits  dt>s  ren<ytres'et  aiix  angles 

126  iiièlres  de  long 
maison!)  &  hautes 
à  arrades  surhaiï' 
(immenoir  couvert 
plai-e  des  Vosges], 
dom  Ganiieron,  h  il 
Ducale  enrichie  de 
pavilliins.de  quatre 
palais  ducal;  et  an 
iiiilicu  de  ladite 
place,  il  y  a  un 
(crand  bassin  de 
marbre  pourlafan- 
tiiisie. Tous  les  loits 
_v  sont  iviuvi-rls  danioises,  le  tout  basty  avec 
tant  d'arlifice  que  toute  la  ville  semble  estre 
le  palais  d'un  i;rand  roi.  •' 

On  voit  encore,  sur  la  iiliicp  Ducale,  les 
maisons  aii-dr.'sus  desquidles  selevaii-nt  les 
quatn-  dAnii^s  dont  parle  uoti-e  annaliste  :  ce 
sont  ces  quatre  maisons  qui  np  si-  Icrniineiit  point  eu  toits  ai^us.  Ce  dôme  ét«H 
semhlalili^  à  CJ'Iui  qui  surmonte  enrore  le  couvent  du  Si^pulcre.  Au-dessous  de 
<;e-s  divines  r-tait  un  carillon  <|ui,  Iursque  sonnaii>nl  les  lieures  •'■  l'horloge,  jouait 
les  airs  qu'aimait  le  prince  de  tionzague.  Pour  l.i  Tontaine  dt-  la  place  Ducale, 
un  proji.-t  de  statue  --  celle  du  fondateur  de  Cliarleville  —  par  Alphonse  Colle, 
avec  soubassi-inent  par  M.  Petitllls,  arcliitrcte-voycr. 

Le  U"ii»menl.  Sur  le  roml-pniul,  au  Ims  des  Allées,  le  fi[roupe  de  Croiiy,  dit 
le  1.  Monument  ■■.  Deux  blessi'-s,  à  laliri  du  drapeau  français  :  lun,  debouL 
contn-  une  colonne,  appuie  sa  main  (tauclie  sur  le  cûlé:  de  l'autre  main,  il 
tient  un  tronçon  île  sabre.  I.e  deuxième  solilal,  assis,  de  son  doigt  étendu, 
montre  l'ennemi  à  son  coni]ni)jnon.  I.e  piédestal,  en  pierre  bleue,  est  une  pyra- 
mide tronquiV;  sur  le  socle  est  éiTit  :  1H70-tS7  I,  aux  ArdfnnuU  morts  pour 


.li.nt  les 


Ecarts.  —  Sous  les  H-n-h-s, 
Uunilhi::  il  hab.  —  l.a  VilH 
Mi<iillierm<).—  La  CiilliiiU:  dans  un  fort 
llavetièi-e  —  jadis  le  bois  d'AiiJii-s,  — 
foii'-ls  deTliiérache.—  Le  Moiilim'l  ou,  sel 

lin.'ls  ".  car  il  y  l'ut  jadis, et  eiidi-oit,  • 

ziènie  siècle,  un  domaine  rural  uppailei 
Helhel,  où  se  trouvait  une  maison  for 
modeste.  Ce  lieu  s'appelait  alors  E'I'iiiin: 
au  .-fluvent  de  llerlliauiourt.  l,  Mézières. 
l'habit  relitiicLix.  Lorsipn-  fut  di*'truite  la 
Rertlianrourt  furent  oIilif:<*s  de  quitter 


"/•Chiinlniil ,  —  Chemin  de  la 
s*ali;j;neiit  sur  In  route  de 

deux  vallon,  à  l'orée  du  bois  de  la 
le  des  rumirications  des  anciennes 
'orlbo{;rap)ie  d'autrefois,  h  lesmou- 
X  moulins.  —  Tiriili;  était,  au  qnin- 
l  à  Jean  de  ItourftOfjne,  comte  de 
lodeste  avec  un  jardin  non  moins 
n  de  Itour^iogne  donnait  ce  domaine 
l'un  de  ses  lils  naturels  avait  pris 
Uiilelle  de  Méïières.  les  moines  de 
faubour),'.  Ils  transportèrent  alors 
Jarilin  dont  nous  avons  parlé  et 
ni  o.vorclé  par  surcroît  une  asseï 
'  eurent  de  forts  iniportants  vigno- 
l  n  .■mcien  plan  muis  ninnlre  qii  atlenait  a  ce  couvent  un  chnelifre  dit  de 
■l.'iiiil-rrl.  —  La  l'r-ii'i-i'-iil.  oii  les  Cliarlrenx  du  Mont-Dieu  avaient  une 
I'  ilépeniliuit  il.-  leur  cio:iiaiiie  qu'ils  céilaienf  p:ir  échansie  il  Charles  de 
lUiie.   lnrs<liril   fonda  Charleville.   Le*  Piémouli-és   de  Laval-Uieu  possé- 


:>mn]erenl   ïi<-ihlh-in.  Il  leu 
,r  jadis  llézieies  el  Charlev 


-  C-li  - 
daieiit  iiussi,  chemin  actuel  île  U  Gravivre,  quelques  k'nviiii  i|u'iN  ct^dèreiil, 
pour  le  même  but.  au  fondateur  île  noLiv  cité.  —  Bi-lnir.  'iUO  liah.  envii-on; 
200  nx-lres  au-dessus  du  niveau  <Ip  lu  mer  (Hubert  dit  24i)  urelresj.  Kau- 
boui'};  qui  réclame  son  autonomie  communale.  Tire  son  nom  ik-  s.i  situai  ion  sur 
le  penciiant  d'une  colline  qui  domine  la  Meuse.  UoriKine  moiliiiie,  np  iloilson 
exislenee  qu'aux  lliéronymites  appelés  eu  ce  lieu  |)!ir  <:ii<trl>'s  ik-  (ioiiin^ue. 
L'ne  tradition  veut  que  ce  monastère,  commencé  en  IG27  et  acliev.;  en  Iiii9, 
et  qui  tout  d'abord  se  nomma  le  Ctilvuire,  ait  été  construit  â  la  jn>-NiP  dislance 
de  Charleville  que  le  Calvaire  l'esl  de  Jérusalem.  Le  36  août  1676,  les  Hiéro- 
Dvmites  furent  remplacés  par  des  Chanoines  de  Prémontré.  Le  couvent  fut  vendu 
sous  la  Révolution,  comme  bien  national.  Autour  du  monastère  s'éUiienl,  ù 
l'origine,  groupées  d'assez  nombreuses  fermes;  premier  novau  de  ce  faubours 
qui,  jadis,  eut  une  assez  considérable  fabrique  de  bouffies.  Vn  ruisselet,  ù  l'est, 
le  sépare  de  Charleville  et  de  Montcy.  —  Monljoli/.  Entre  lit  loute  de  Flandre 
et  la  voie  ferrée,  sur  le  versant  d'une  colline;  la  plupart  -les  iirairii-s  dnnl  se 
compose  cet  écart  appartinrent  jadis  aux  religieux  di'  Iktlilécm  ;  les  Chartreux  du 
Hont-Dieu  y  po.isédaienl  une  ferme.  —  Lv  Fnnd  de  S<mti.  Lorqu'en  l'année  1699 
Charleville  fut  ravagé  par  la  rougeole  infectiense,  qu'alors  on  appela  "  fièvre 
populaire  »  parce  qu'elle  atteignait  surtout  les  classes  pauvres,  c'est  à  la  <•  maison 
de  santé  »,  proche  le  ruisseau  d'Etion.  que  furent  transportés  et  soignés  un 
fort  grand  nombre  de  malades;  d'où  le  nom  de  cet  écart. 

Le  PetU-Jlois.  On  suppose  parfois,  mais  faussement,  que  le  Petit-Bois,  jadis 
propriété  des  ducs  de  Nevei-s,  aurnil  été,  surtout  à  l'endroit  où  se  trouve  la 
clouterie  Gailly,  un  écart  de  Charleville,  parce  que  la  porte  de  LuxeinhouiQ 


.'  1.1  ruo  Korest  — 
arolupoli laine.  Le 


PstlU  clontlin  dènitluit 


—  elle  s'élevait  h.  l'intersection  de  la  me  du  Petit-Hoîs  el  i 
séparait  ces  terrains,  encore  vagues  en  1840,  de  la  cilé 
Petit-Bois  Ht  toujours  piirtic  intégrante  de  Churleville. 

AIGLEHONT.  —  H-,  154.  —  E.,  206.  —  11.  C,  .i.  —  I).  A-  S.  -  J».  I>.,  6.  — 
Hect.,  885.  —  B.  P.,  Charleville.-  V.  L-,  le  deuxième  dimanche  de  juillet.  — 
B.  B.  —  S.  M,  —  Chambre  syndicale  des  ouvriers  métallurgi^les.  —  Société 


224  

coopi^rative  de  consommation  ^Epargne.  —  Territoire  arrosé  par  la  Meuse  qui 
sert  (le  collecteur  à  maints  petits  ruisselots  parmi  lesquels  le  Tanimont  et  la 
Jonfjuette,  et  le  ruisseau  de  (iranilville.  En  partie  couvert  de  bois,  surtout  au  levant 
et  au  nord,  et  parmi  lesquels  :  le  hois  R'njnolet,  291  — la  cote  du  village  est  à  260, 
et  celle  de  Varbre  Lit/neul  à  281  ;  —  les  bois  de  Grucy,  des  Hazelles,  de  Gely,  de 
Pri}-Uernard  et  surtout  du  Difft^vend  qui  borne  la  commune  du  côté  de  Saint- 
Laurent.  Egalement  est  boisé  le  versant  des  collines  qui  longent  la  Meuse  :  cette 
partie  s*appelle  Walhes  d*  A  fi/ le  mont.  Troisième  étag(î  du  terrain  ardftisier.  Pre- 
mier étage  du  terrain  liassitiue  :  calcaires  hydrauliques.  Deuxième  étage  du 
terrain  liassûjue  :  calcaires  sableux,  moellons,  sables  jaunes.  —  C.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Il  y  eut  dans  l'ancien  village  de  (ihampeaux,  le  vieil  Aiglemont  —  ou, 
pour  orthographier  comme  autrefois  :  Es-le-Mont  =  sur  le  mont  —  une  église 
célèbre  sous  le  vocabb'  d<*  saint  Quentin.  Mais  après  le  siège  de  Mézières  en 
iH2i,  disparut  ce  bourg  tani  il  fui  atrocement  incendié  et  pillé  par  les  Impé- 
riaux. Ceux  de  ses  habitants  qui  survécurent  transportèrent  alors  leurs  demeures 
sur  le  haut  de  la  montagn**  et  fondèrent  Aiglomonl,  d'où  le  nom  du  village 
qu'une  élymologie  fantaisiste  ferait  dériver  d'Aguilie-Mons  :=  la  montagne  de 
l'aigle. . .  romaine.  Ne  pas  oublier  tout<'fois  qu'au  lieu  dit  le  Champ  de  Bataille 
furent  trouvés  des  débris  d'armures,  des  ossements  humains  et  des  tombes 
que  l'on  croit  être  d'origine  gallo-romaine;.  En  outre,  au  pied  de  la  colline,  un 
gué  dit  1«'  Gué  des  Uomains  où  les  soldats  de  SickingtMi  et  de  Nassau  passèrent 
la  Meusp  lorsqu'ils  firent  n*traite  sur  la  Picardie,  lo21  ;  nous  verrons  souvent 
combien  cette  retraite  fut  cruelle  pour  maints  de  nos  villages  ardennais.  Dans 
ce  pillage  i\\u'  nous  venons  de  relater,  l'église  d(;  Champeaux  n'avait  pas  été 
détruit!';  mais  comme,  par  la  suite,  elle  tombait  en  ruines,  il  fallut  la  rem- 
placer —  vers  l'an  l.'iSO,  —  et  l'édifice  nouveau  s'éleva  sur  la  colline  au  milieu 
du  village  d'Aiglemont.  Cinquante  années  plus  tard,  fut  bâtie,  sur  remplace- 
ment qu'avait  occupé  la  ])rimitive  église  de  Cbampeaux,  une  petite  chapelle 
sous  le  vocable  de  saint  Quentin  :  devenu  lieu,  d'ailleurs  peu  fréquenté,  de 
pèlerinage.  L'église  actuelle  date  de  1830,  ayant  remplacé  celle  que  nous  avons 
dit  avoir  été  construite  en  1580.  Dans  le  cimetière,  encore  en  souvenir  sans 
doute,  une  autre  chapelle  dédiée  à  saint  Quentin. 

Château.  —  Au  lieu  dit  Bois  du  Jeune  et  du  Vieux-GHy  exista,  jadis,  un 
château  depuis  longtemps  disparu  et  dont  les  origines  ne  sont  pas  très  pré- 
cises. Il  aurait  été  pris  d'assaut  et  rasé,  en  1521,  avant  ou  après  le  siège  de 
Mé/ières. 

DAMOUZT.  —  H.,  347.  -  -  E.,  124.  —  D.  C,  W.  —  I).  A.,  o.  —  D.  D.,  6.  — 
Hect.,  880.--  H.  P.,  Charleville. —  E.  L.,  le  premier  ilimanche  d'octobre.  —  L'n  seul 
ruisselet  important  arrose  le  territoire  qu'il  délimite  d'avec  ceux  de  Tournes 
et  de  llouldizy  :  le  ruisseau  de  la  Bassre  —  du  moulin  de  la  Bassée  qu'il  active  — 
également  app(»lé  ruisseau  du  Temple  et,  à  sa  partie  supérieure,  ruisseau  de 
Honldizy.  Un  autre  petit  filet  d'eau  tellement  maigrelet  qu'il  est  souvent  à 
sec,  c'est  celui  qui,  prenant  sa  source  à  Damouzy,  traverse  Elionetva  se  jeter 
dans  la  Meuse,  rive  gauche,  au  Moulinet.  Troisième  étage  du  terrain  ardoîsier  : 
schistes  imparfaits.  Premier  étage  du  terrain  liassiipie  :  calcaires  sableux  et 
inoe  Ions.  -  -  C.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  L'îincienne  église  de  Damouzy,  détruite  en  1637  et  remplacée  par 
l'église  actuelle,  était  fortifiée.  Au  nord,  lieu  dit  Ruelle  de  Nouzon,  se  trouvait 
une  maison-forte,  appartenant  aux  ('hanoines  de  Hraux,  lesquels  Chanoines 
j)ossédai»'nt  iMicore  le  Jardin  de  la  Salle,  les  courtils  de  Noyer-Gillet  et  de  Male- 
camp.  En  outre,  trois  communautés  anciennes  eurent  des  propriétés  à  Damouzy: 
la  Maladrerie  de  Monthermé,  vulgairenurnt  dite  les  TrrpassH;  les  Carmélites 
de  Charleville;  l'Ordre  de  .Malte  qui  possédait  le  Temple. 


—  225  — 

Ecarts.  —  Fontaine-d^Orlodot ;  tire  son  nom  d'une  famille  noble  qui  aurait 
eu  sa  demeure  en  ce  lieu.  —  Le  Bois  de  la  FoHcawierief  même  origine  de  nom. 
—  La  Ferme  des  Rousseau  d*Houldizy.  Cette  désignation  caractéristique  nous 
révèle  l'origine  de  Damouzy  qui  s'appelait  primitivement  lesFeîTwes  de  Damouzy 
indiquant,  non  une  agglomération  de  maisons  formant  un  bourg,  mais  une 
réunion  de  fermes.  —  Simonelle,  ancienne  ferme  qui  appartint  à  la  fnbrique 
de  Mézières.  L'usine  Simonet,  la  maison  du  temple  Simonet,  la  prairie  Simo- 
nelle,  la  ferme  Simonelle  paraissent  être  les  démembrements  d'un  ancien 
domaine  auquel  le  propriétaire  aurait  donné  son  nom.  —  Sorel,  où  l'on  a 
compté,  nous  dit  une  ancienne  tradition,  jusqu'à  quarante-huit  «jeunes  hommes 
ayant  barbe.  »  A  l'entrée  du  bois  de  la  Havotière,  ancienne  censé,  faisant,  au 
seizième  siècle,  partie  de  la  Grange-aux-Bois  et  devint  ensuite  propriété  des 
Jésuites  qui  firent  à  Damouzy  une  courte  apparition  que  rappelle  le  Clos  des 
Jésuites,  non  loin  de  leur  chapelle  dédiée  à  saint  Etienne,  et  actuellement 
détruite.  —  Le  Teniple,  où  l'Ordre  de  Malte  possédait  la  maison  du  Temple  de 
Simonet,  qui  fut  membre  de  la  Gommanderie  de  Boncourt  (un  village  de 
TAisne,  canton  de  Sissonne).  —  Le  Moulin  du  Bourviquel,  dont  les  habitants 
de  Damouzy  étaient  banniers. 

ÉTION.  —  H.,  368.  —  E.,  106.  —  D.  G.,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  4.  — 
Hect.,  392.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  novembre.  —  Une  grande  partie 
du  territoire  est  couverte  par  le  bois  de  la  Havetière  où  l'on  relève  les  cotes 
202  et  246.  Est  à  la  cote  164  la  vallée  où  coule  le  ruisseau  du  Moulinet.  — 
Troisième  étage  du  terrain  ardoisier.  Premier  étage  du  terrain  liassique  :  cal- 
caire hydraulique  et  marnes  argileuses.  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  : 
calcaires  sableux,  moellons.  Pèlerinage  à  Sainte-Philo  mène.  —  G.  de  Vitry. 

Ecarts. —  Le  Premier  et  le  Deuxième  Chaineau.  Au  Premier  Ghaineau,  en  1898, 
était  assassiné  le  propriétaire  de  l'établissement.  Léonard,  accusé  d'avoir  com- 
mis le  crime,  et  qui  le  niait  toujours,  fut  condamné,  par  la  Cour  d'assises, 
aux  travaux  forcés  à  perpétuité.  Il  n'avouait  être  l'assassin  qu'après  cette 
condamnation.  —  La  Houilkrie,  où  l'on  crut  avoir  trouvé  de  très  riches  et  de 
très  étendues  mines  de  houille.  Alors,  c'était  en  1770,  on  résolut  d'exploiter 
M  les  mines  de  charbons  découvertes  dans  les  terres  et  pays  situés  entre  Arreux, 
Vrigne-auT-Bois,  Mondigny  et  Clavy,  avec  le  village  d'Etion  au  centre  ».  On  ne 
trouva  point  de  houille.  En  1793,  organisation  do  la  Société  Béchefer  et  C*«,  pour 
cette  même  et  tout  également  infructueuse  exploitation.  Depuis,  la  fosse  a  été 
comblée.  —  Quilloy,  où  furent  mis  à  jour  des  vestiges  assez  considérables 
d'une  antique  chaussée...  romaine  ou  mérovingienne.  —  La  Ferme  des  Osiers, 
non  loin  de  la  Bosse-d'Etion,  où  fut,  le  30  avril  1899,  commis  un  assassinat 
rappelant  celui  du  Premier  Ghaineau. 

GESPUNSART.  —  IL,  1,750.  —  E.,  oaS.  —  D.  G.,  13.  —  D.  A.,  13.  — 
D.  D.,  13.  —  Hect.,  2,102.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  21  septembre.  — 
F.,  les  13  février,  6  mai,  lo  juillet,  25  octobre.  —  G'«  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  — 
G.  —  Harra.  —  S.  G.  G.  l'Indépendante  et  l'Union.  —  Le  village  s'allonge;  dans 
une  élégante  et  vaste  clairière  que  forment  quatre  vallons  réunis  sur  la  rive 
droite  de  la  Goutelle.  Gelle-ci  prend  sa  source  à  Bagimont,  en  Belgique;  passe 
à  Pussemange  —  ces  deux  villages  furent,  jadis,  ardennais,  —  entre  en  France 
par  Gespunsart,  s'appelle  la  Lutinière,  dont  elle  accapare  les  eaux,  en  traver- 
sant Neufmanil;  puis  après  avoir  reçu  sur  sa  rive  droite  W,  Madimont,  s'appelle 
le  ruisseau  de  Nossay,  ensuite  de  la  Cachette,  et  se  jette  dans  la  Meuse  après  un 
développement  d'environ  13  kilomètres.  «  Cette  petite  rivière,  sans  être  bien 
importante  par  elle-même,  écrit  dom  Noël,  contribue  cependant  à  la  richesse 
du   pays    par  le   secours  qu'elle  apporte  aux  établissements    métallurgistes 

15 


-  226  - 

coiislniits  sur  sfs  bords.  I.a  valléo  qn'<'llf  traverse  d'est  à  ouest,  est,  à  la 
fois,  riante,  originale,  (ifTre  des  sites  ({ui  rappellent  parfois  ceux  de  la  Meuse, 
aux  environs  de  Hevin.  Ses  collines  sont  f^én^ralement  peu  élevées,  mais  leurs 
sommets  arrondis  sont  couronnés  de  forêts,  tan<Iis  que  leurs  pentes  dénudées 
ont  été  converties  en  prairies.  Le  cours  sinueux  de  la  Goutelle  ajoute  encore 
au  pittoresque  de  la  vallée,  qui  chan^'e  d'aspect  à  chaque  détour  de  la  rivière; 
toutefois  il  ne  faut  pas  se  dissimuler  que  ses  bords  sont  marécageux  :  aussi 
les  terrains  sont-ils  l'emplis  d'eau  croupissante  (les  choses  ont-elles  changé 
depuis  cette  description  de  dom  Noël,  faite  il  y  aura  bientôt  quinze  années), 
d'où  s'échappaient  des  ^az  dan^'ereux  rt  des  vapeurs  malsaines.  Le  cours 
de  11  fioulelle  —  comme  celui  de  la  Vrif^ne  —  est  souvent  couvert  de  brouil- 
lanls,  semblant  un  épais  linceul,  ce  qui,  joint  à  la  grande  humidité  du  sol, 
donne  naissance  à  de  nombreux  feux  f<dlets  :  d'où  l'origine  de  nombreux 
conles  populaires...  •»  tel,  [)ar  exemple,  VOuycit  dfs  Gros  Bois  (voir  Meyrac  : 
Traditions,  Lkgk.ndks  et  Contks  des  Arden.nes).  —  Troisième  étage  du  terrain 
ardoisier  :  schistes  et  j^rauwackes.  Terrain  tuoderue  :  minerai  de  fer.  Sol  asseï 
élevé  :  l'entrée  du  hois  des  Effonds,  notamment,  est  k  la  cote  287,  et  la  cote  340 
se  relève  du  côlé  de  Pussemange  à  la  limite  de  la  commune.  Lorsque  la  France 
fut  divisée  en  cantons  et  en  communes,  tiespunsart  appartint  au  district  rural 
de  Neufmanil;  mais  après  le  remaniement  que  nécessita  la  réunion  de  la  Bel- 
gique Il  la  France,  il  devint  le  chef- lieu  d'un  «  canton  forain  >»  qui  comprit 
dans  son  ressort  les  villa^n-s,  aujourd'hui  belges,  de  Sugny,  de  Bagimont,  de 
Pussemange,  autn;fois  dits  nipatia  -  -  du  vieux  mot  ardennais,  signifiant  repus, 
nourris  —  parce  qu'ils  avjnent  droit,  ««n  vertu  d'anciens  traités,  1593,  ^604, 
1647,  de  prendre  en  France  ions  l<*s  vivn's  h  eux  nécessaires,  (^espunsart  n'est 
réuni  que  depuis  le  pn-mier  Kmpire  au  canton  de  Charleville. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  (îrspunsart  semble  être  d'origine  fort  ancienne. 
Est  nommé  dans  la  charte  dr  Foulques,  archevêque  de  Reims,  parmi  les  vil- 
lages qui,  vers  le  neuvième  siècle,  appartenaient  à  la  Collégiale  de  Oraux.  Fit 
partie,  probablement,  du  comté  <rOrchimont  ai>rès  le  traité  de  Mersen,  870, 
dont  l'importance  hislori<iue.  pour  notre  pays  d'Ardenne,  est  des  plus  considé- 
rables. Charles  le  (Chauve  ri\  elfet,  par  «•<•  traité,  dminait  la  Meuse  pour  limite 
orientale  à  la  France  et  abandonnait  à  rKmi)ire  tout  le  pays  situé  sur  sa  rive 
droite  :  d*où  luttes  et  «uerres  incessantes  de  nos  rois  (|ui  voulurent  réunir  à  la 
couic)iine  toute  celte  région  aussi  coupablement  cédé<'.  Appartint  au  Rethélois, 
lorsque  les  seigneurs  d'Orchimout  tirent  hommage  de  leur  ftef  aux  princes  de 
Hethel;  puis  vers  la  fin  du  onzième  siècW»,  (iespunsart  fut  rendu  par  Manassès 
à  la  Collégiale  de  Braux.  Kn  L'iîKî,  à  la  suite  d'événements  politiques  et  guerriers 
dont  le  récit  nous  entraînerait  hors  de  notre  cadre,  (îespunsart  dépendait  de 
la  principauté  de  CluUeau-Hegnault,  qu'en  1029  Louis  XIII  achetait  à  la  prin- 
cesse de  Conti  pour  en  faire  une  terre  franraise.  Alors  seulement  Gespunsart 
fut  village  du  royaume  de  France. 

Une  de  nos  communes  les  plus  éprouvées  d«'  la  zone  septentrionale  arden* 
naise;  surtout  à  réj)0(|ue  du  siège  de  Mézières,  1;)21;  principalement  au  sei- 
zième siècle  lorsque  les  calvinistes  de  Sedan  vinrent  achever  l'œuvre  sanglante 
des  Impériaux.  Plus  tard,  quand  survint  la  guerre  dite  de  la  succession  d'Es- 
pagne, (jcspunsart,  à  cause  de  sa  situation  d'enclave  française  du  Pays-Bas 
autrichien,  fut  maintes  et  maintes  fois  traversé  par  les  belligérants  qui  ne 
reculèrent  ni  devant  le  pillage,  ni  devant  le  feu.  Incendié  en  1703  pendant  la 
guerre  de  la  succession  d'Kspagne,  et,  tout  aussitôt  reconstruit  en  bois,  le 
village  eut  un  aspect  des  plus  misérables:  et  même  les  habitants  furent  obligés 
de  mettre  en  branle  la  libéralité  du  roi  pour  relever  leur  église  dans  le  plus 
complet  état  de  délabrement.  ()<*cupé  en  18L'I,  pendant  le  deuxième  siège  de 
Mézières,  par  les  soldats  prussiens  qui  forçaient  les  habitants,  sous  la  bouche 


—  227  — 

même  des  canons,  à  préparer  les  affûts  d'artillerie,  à  ouvrir  les  tranchées  qui 
devaient  activer  la  ruine  de  la  capitale  ardennaise. 

Soixante-cinq  années  plus  tard,  en  1870,  les  petits-fils  de  ces  mêmes  Prus- 
siens se  montraient  non  moins  terribles,  non  moins  cruels.  Les  souvenirs  qu'ils 
laissèrent  sont  douloureux.  Pendant  quatre  longs  mois,  la  population  dut 
s'imposer  d'énormes  et  exagérés  sacrifices  :  l'occupation  en  1815  par  les  armées 
alliées,  quoique  plus  longue,  n'avait  pas  été  plus  pesante!  Le  lendemain  du 
désastre  de  Sedan,  dO,000  Français,  rejetés  sur  le  territoire  belge,  venaient  se 
réfugiera  Gespunsart;  puis  voilà  que  surviennent  les  uhlans,  les  cuirassiers 
blancs.  Mézières  est  cerné.  Gespunsart  est  transformé  par  l'armée  assiégeante 
en  centre  d'approvisionnement.  Et  les  dangers  auxquels  les  francs-tireurs 
exposèrent  le  village!  Combats  dans  les  rues  et  dans  les  bois,  contributions 
dépassant  une  centaine  de  mille  francs,  tels  furent  les  résultats  de  leurs  inter- 
ventions plus  patriotiques  que  prudentes. 

Eglise.  —  Reconstruite,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  après  le  désastre  survenu 
en  1705  et  terminée  en  1790;  mais  sans  aucun  souci  des  règles  architectoniques; 
n'ayant  donc  ni  style,  ni  caractère.  Des  murs  en  schiste  noirci  par  le  temps, 
point  de  saillies,  point  d'ornements,  d'immenses  fenêtres  cintrées,  un  toit  à 
vaste  surface  descendant  du  faite  jusqu'aux  murs  latéraux.  Le  clocher  seul 
rachète  ce  maussade  ensemble  par  sa  hauteur  et  sa  grâce  :  se  compose  de 
trois  étages  —  dont  le  premier  est  un  massif  de  pilastres  toscans  —  que  cou- 
ronnent trois  dômes  superposés  séparés  entre  eux  par  une  galerie  de  piliers. 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  6  hab.  —  La  Bellevue,  20  hab.  —  La  Scierie,  26  hab.  ; 
établie  sur  la  Goutelle,  au  siècle  dernier,  pour  que  fût  «  débité  »  dans  le  village 
même  le  bois  nécessaire  à  la  construction  de  l'église.  —  Roffissart,  128  hab.; 
écart  d'origine  fort  ancienne,  s'appelant  ainsi  parce  que  son  fondateur,  Roger, 
l'avait  édifié  dans  une  partie  défrichée,  par  essartage,  de  la  forêt. 

liieuxdits.  —  A  quelques  lieuxdits  se  rattachent  des  souvenirs  historiques  ; 
nous  les  avons  relatés  dans  notre  volume  :  Villks  rt  Villages  des  Arden.nes; 
aussi  ne  rappellerons-nous  que  sommairement  :  le  Bois  du  Saint-Lieu  où  furent 
retrouvées  des  hosties  volées  dans  l'église  de  Lûmes;  aussitôt  s'élevait  en  ce 
même  endroit  une  chapelle  (détruite  pendant  la  Révolution  et  remplacée  par 
un  calvaire)  qui  devint  lieu  de  pèlerinage.  —  La  CroLv-Reliée,  la  Loge,  rap- 
lant  les  routiers  du  soudard  Peringue  qui,  vers  1600,  mit  cette  région  de 
Gespunsart  à  feu  et  à  sang;  il  mourut  d'un  coup  d'arquebusade,  proche  une 
fontaine  qui  s'est,  depuis,  appelée  :  Fontaine- Peringue.  Cette  fontaine  fut,  pen- 
dant de  nombreuses  années,  un  rendez-vous  de  pèlerinage  pour  les  «  jeunes 
filles  nubiles  »,  qui  jetaient  une  aiguille  dans  l'eau.  Si  l'aiguille  surnageait, 
c'était  signe  qu'elles  se  marieraient  avant  la  fin  de  l'année.  —  Le  Chemin  de 
V Artillerie,  où  ce  Peringue  eut  un  de  ses  camps.  —  La  Lutinière,  qui  fut  le 
théâtre  d'un  drame  de  sorcellerie  et  d'amour  que,  dans  son  Histoire  de  Gespun- 
sart, nous  raconte  M.  l'abbé  Péchenard.  —  Les  Effonds,  où  les  habitants  catho- 
liques de  Gespunsart,  aux  temps  des  guerres  religieuses,  firent  subir  une  défaite 
sanglante  aux  troupes  protestantes  du  seigneur  de  Neufmanil,  dont  ils  incen- 
dièrent le  château.  Aux  Kffonds,  en  1870,  des  francs -tireurs  mirent  en  fuite, 
mais  non  sans  péril,  les  uhlans  porteurs  de  dépèches  échangées  entre  Sedan 
et  Mézières.  —  Le  Pilquis,  célèbre  par  ses  aventures  de  sorcellerie  et  ses  scènes 
de  sabbat  (voir  Meyrac  :  Traditions,  Légendes  et  Coutumes  des  Ardennes).  Jadis 
terrain  vague  par  lequel  M.  Bourbon,  qui  fut  maire  dans  la  première  moitié 
du  siècle,  commençait  ses  utiles  et  heureux  travaux  d'assainissement. 

HOULDIZT.  —  H.,  259.  —  E.,  80.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  7.  —  D.  D.,  7.  — 
Hect..  462.  —  B.  P.,  Charleville.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  18  octobre.  — 
Territoire  arrosé  par  :  la  Fontaine  Saint-Martin,  la  Bassée,  qui  prend  sa  source 


-  Ï2S  - 

dans  la  Fmiliiine  <ies  S-wliims,  et  après  avoir  séparé  la  commune  de  Tournes 
lie  celle  il'Hnuldizy,  sn  jclli- dans  laSornmnnn,  rive  droite  au-dessus  du  Temple. 
Troisième  l'tafte  du  ferrai'fi 'infciîstt^t' :  quelques  schistes  imparfaits,  au  nord  de  la 
commune,  partie  boisée,  où  l'on  relève  les  cotes  224,  373,  280.  Premier  étage 
du  terrain  Ifassiiiiie  :  ruicaircs  liydrauliques  et  marnes.  Troisième  étage  du 
terrnin  liiissi'iue  :  lambeaus  de  calcaires  sableus.  —  C.  de  Vitry. 

EgliM.  —  Signalons  une  tour  massive  que  l'on  prétend  avoir  élé  réunie, 
jadis,  à  règlisi>  ;  mais  l'époque  de  cette  adjonction  n'est  point  précise.  Cette  tour 
appartenait-elle  h  l'ancien  château, dont  il  ne  reste  plus  vestige  h  Houldizy? 

Ecarts.—  Mnulin  'te  la  Hiiffc.  Ce  moulin  est  détruit,  à  la  suite  d'incendie, 
depuis  une  soixantaine  d'années.  —  Les  Tri'passés.  Ce  lieu  appartint  à  la  Hola- 
dreriede  Moiitliermé.  —  l-a  lliiUiilk.  où  se  serait  livrée,  dit  la  lé^^nde  —  aux 
temps  de  la  ¥11-10111!  de  Kon-oJ,  —  une  bataille  entre  Espagnols  et  (■'rançais.  — 
1^  iiitlaiirerk,  o(i  ilt^s  lépreux  ne  Furent  pas  séquestrés  du  monde,  selon  la 
coutume,  mais  où  furent  enterrés  les  liabilants  de  Houldizy  emportés  par  la 
peste  qui  survint  après  ce  i-ombat  entre  Espagnols  et  Français  doni  nous  venons 
de  parler.  —  I^  Vense-lii-iWi;.  Le  village  était,  autrefois,  construit  au  norddes 
liabjlnlions  aituelU^s.  Kut  incendié  presque  en  totalité  :  l'cmlroit  du  désastre  se 
nomme  la  Cense-itrùlée.  Houldiiy  fut  un  des  villn(çcs  ardennais  que  détruisi- 
rent les  Impériaux  après  qu'ils  eurent  levé  le  siège  de  .Mézières.  Proche  de  cette 
Censé  aurait  existé  une  chapelle  où,  «  sans  jamais  diminuer  »,  brûlait  un  cierge. 
—  Pri'n  Beraufotsp  ;  appartinrent  à  la  Collégiale  de  Mézières. 

JOIGNY.  —  IL,  Ui.  —  K-,  209.  —  II.  C,  10.  —  1).  A.,  10.  —  0.  \i..  12.  — 
Hecl.,  ;t8(i.  —  B.  P.,  Juigny.  —  F.  I,.,  le  dimanclie  qui  suit  le  26  juillet.  — 
C  I'.  —  S.  M.  —  li.  —  Tn  de  nos  sites  les  plus  charmants  de  la  vallée 
I  demi-cirque  rocheux,  baigné  par  un  méandre  de  la 
Meuse,  Joigny  forme  deux  tlots 
dnnt  l'un,  à  écluse,  semble 
être  un  gigantesque  poisson. 
Pont  niétallique  récent,  d'où 
le  paysage  s'étend  splendide. 
—  Deuxième  étage  du  terrain 
iirdoisirr  :  schistes  bleus,  verts 
et  rouges,  grauwackes.  —  Ro- 
cbcrs  1res  escarpés,  notam- 
ment la  Roehe  aux  Corberutr. 
La  route  qui  conduit  k  Braux 
est  taillée  dans  la  montagne. 
La  partit'  nord  du  territoire 
est  couverte  parle  itoi*  Bellf- 
lliùr:  la  partie  sud,  par  le 
lloû  Chesnois.  Joigny,  que  le 
J°'î'»'  traité    de   Mersen    avait   bit 

terre  d'Empire,  n'appartint  A 
la  l''rance  que  lorsque  la  princesse  de  Conti  échangeait  en  1629  sa  souverai- 
neté de  lihilti^au-Hegnault,  avec  Louis  Mil,  contn»  la  »  terre  de  Pont-sur- 
Seine  n  dans  la  Ilaute-Cliampagne.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  Cr'<u-I<\-M<iiirh''.,  10  hali.  —  Devant-Joigny,  iH  hab.  —  I^  MmUîa 
di"   J-ilijntj.   i  liah.    —  Si.lfrrinn,  1  hab..  d'origine  récente;  non  loin  d'une 
■nse  appartenant,  jadis,  aux  moines  de  Sepl-?'ontaines. 

-D.  C.,a.  — D.  A.,». 
le  dimanche  qui  suit 


l'Assomption.  —  C*  P.  —  Le  villoi^e  s'étend  sur  le  pl.ileau  d'un  monticule 
dont  la  Meuse,  dans  une  boucle,  baigne  le  pied  :  titie  deuxième  boucle  du 
fleuve  enserre  l'autre  Montcy  —  Monlcy-Saint-l'ierre;  —  les  deux  couimunes 
reliées  par  un  chemin  à  travers  l'isthme  et  par  un  pont.  Troisième  étage  du 
terrain  ardoisier  :  carrières  de  moellons  et  grauwackes  schisteuses,  calcaire 
dans  lequel  fut  ouverte  une  carrière  de  marbre,  maintenant  abandonnée.  Sol 
assez  élevé  :  cotes  de  212  et  de  281  mètres.  Est  boisée  la  partie  nord  du  terri- 
toire où  viennent  mourir  les  derniers  restes  de  la  forOt  d'Arches  qui  couvrait 
jadis  Cfaarleville,  Etion  et  Damouiy.  —  C.  de  Vilry, 


Eglise.  —  Reconstruite 
qu'elle  se  voit  de  fort  loin. 
Se  dressant  sur  sa  hau- 
teur, elle  semble  être  U[ie 
forteresse, 

Ch&teau.  —  Montcy, 
dont  les  origines  remon- 
tent au  treizième  siècle  el 
qui  fut,  en  1629,  réuni  à  la 
t'rance,  eul-il  un  château, 
eut-il  un  palais  :  ce  fameux 
palais  dont  s'est  emparé  la 
Légende?  ••  Oui  •>,  répon- 
dent quelques  historieu.^; 
et  nous  en  avons  la  preuve 
dans  le  l'rîvitifje  de  Pas- 
cal II  à  l'abbaye  de  Saint- 
Nicaise,  où  se  trouve  con- 
tirmée  la  possession  du 
palatium  lie  Jf  imceio.  A  cola, 
dom  Noël  répond  que  la  loi 
grammaticale  ne  permet- 
tant pas  de  faire  dériver 
Munceium  de  Mosa,  ce  pa- 
lais doit  désigner  celui  de 
Hontceau  dans  l'Aisne,  où 


1  1837  :  lourde  d'aspect;  mais  attire  l'a 


parce 


Hralcy-Notrt-DMM 


s  de  Sainl-Nic 


Sans  doute,  ajoute  le  savaul  Béuédictin,  Montcy  possédait  une  forteresse;  mais 
elle  se  "  trouvait  sur  les  bords  de  la  Meuse  —  on  en  voit  encore  les  ruines,  — 
près  du  lieu  dit  la  Folk;  ot  il  est  assez  probable  qu'elle  fut  construite  après  le 
traité  de  Mersen  pour  assuri'r.  de  ce  côté,  la  défense  de  notre  frontière.  La 
paroisse  d'Arches  était  ainsi  défendue  par  les  fortins  île  Montcy,  depuis  nommé 
le  Ch'lteau  Défiiit,  et  celui  du  Vh'tletfl,  que  Charles  de  Gonzague  appela  le  Mtinl- 
Olympr..  On  ne  saurait  préciser  l'époque  de  sa  première  destruction.  Peut-être 
cet  événement  eut-il  lieu  pendant  la  guerre  de  Cent  ans  ou  dans  le  siècle 
suivant,  lorsque  François  I"  Dt  poursuivre  François  d'Aspremont,  qui  s'était 
cantonné  sur  notre  frontière,  d'où  il  rançonnait  la  contrée.  •> 

?ious  n'avons  pas  en  mains  les  documents  qui  snflisent  pour  affirmer  ou  con- 
tester ce  fameux  palais  :  palatium  lU  Mitticeio.  Nous  pouvons  rappeler  toutefois 
qu'on  lit  dans  la  charte  de  Renaud,  archevêque  de  Iteims,  en  1 133  ;  "  Le  palais 
de  Honlcy,  avec  ses  dépendances,  que  Godefroy,  comte  de  Namur,  nous  a 
anmAné  du  consentement  de  Witer,  comte  de  Itelhel,  et  de  sa  femme;  i>  puis 
dans  le  "  compte  communal  »  de  Montcy,  ITtiT  :  «  Pour  diverses  réparations 
à  la  tour  quarrée,  843  livres;  et  aussi  à  celle  île  dessus  la  place,  à  celle  de 
dessus  le  terme,  qui  sert  de  prison.  »  Il  faut  dire  ici  qu'il  y  eut  il  Montcy 
haute,  moyenne  el  basse  Justice,  et  que  le  poteau  indiquant  le  droit  de  juger 


-  230  — 

sôuvorainement  se  voyait  encore,  en  d789,  sur  la  place  publique.  Quant  aux 
tours,  elles  furent  déniolies  en  1835,  quelque  temps  avant  la  reconstruction  de 
r«^glise  actuelle. 

Ecarts.  —  Chauwont.  —  L*?  Wniiiioiiy  80  hab. 

Lieuxdits.  —  Le  Chtiienu  'ies  Frf^a,  C'est  ce  CMteau  Défait  dont  nous 
venons  de  parler.  Nous  ne  le  rappelons  ici  que  pour  signaler  quelques  légendes 
auxquelles  il  servit  il<*  prétextes  jusqu'à  pr.Hendre  que  les  débris  de  murs 
encore  apparents  étai<'nt  les  veslij^es  d'un  temple  consacré  à  Julien  l'Apostat 
ou  même  à  Vénus  :  d'où  l'étymolof^ie  fantaisiste  de  Montcy,  dérivant  de  Mons 
Cythereua  'voir,  d'ailleurs,  Meyrac  :  Traditions,  Lkgkndes  et  Contes  des  Ardennrs; 
et  aussi  Meyrac  :  L\  rouèr  des  Arde.nne"^,  au  chapitre  «  la  Chevalerie  dans  la 
VovH  »;.  —  La  (Uirt'th',  où  fut  trouvé,  découvtrrle  précieuse,  le  cachet  d'un 
oculiste  romain.  Il  faut  mentionner  que  des  fouilles,  sur  le  territoire  de  Montcy, 
mirent  à  jour  de  fort  nombreuses,  de  fort  intéressantes  sépultures  romaines; 
et  dans  ces  sépultures  :  des  monnaies,  des  poteries,  (h»s  armes,  des  vases  funé- 
raires. l*rès  de  l'une  d'elles  gisait  une  colonne,  haute  d'un  mètre  cinquante, 
surmontée  d'un  cheval.  Il  est  à  peu  près  certain  -  -  sans  qu'il  soit  absolu- 
ment nécessaire  d'accepter  les  conclusions  trop  exagérées  de  Masson,  dans 
ses  Annales  Ardennaises  —  qu'il  y  eut,  sinon  une  ville  immense,  du  moins 
un  important  centre  romain,  ou  gallo-romain,  en  cv.s  mêmes  endroits  qui  sont 
actuellement  les  (U'ux  Montcy,  h;  Mont-Olympe,  Hertaucourt  et  le  Boisenval. 
Même,  d'après  une  tradition  absolument  fausse  d'ailleurs,  Montcy-Saint-Pierre 
aurait  été,  dès  les  premiers  siècles  de  l'Kglise,  le  siège  d'un  important  évéché. 
Les  habitants  de  <'e  Montcy  ne  s'appelaient-ils  pas,  jadis,  «<  les  clou  tiers  de 
r évéché  »? 

MONTCT-SAINT-PIERRE.  —  IL,  813.  —  K.,  220.  —  0.  C,  1.  — 
D.  A.,  l.  —  I).  I).,  3.  —  IL,  3:m.  —  B.  P.,  Charleville.  —  F.  L.,  le  premier 
dimanche  d'août.  —  IL  IL  —  Cercle  d'études  sociales  la  Viui»\  —  Helié  par  un 
pont  à  Charleville,  dont  il  >emble  être  un  faubourg.  Dans  la  boucle  (jue  forme  la 
Meuse,  à  l'est,  le  canal  qui  évite  aux  bateaux  le  long  détour  de  c(Mte  boucle.  Pre- 
mier étage  du  tnruin  lifisaiifiir  ;  cah'aires  hydrauliques  et  marne.  Deuxième 
étage  du  trrruui  liaasi'ifur  :  moellons,  cah-aires  sableux,  exploités  autrefois 
comme  marbre,  mais  abandonnés  dt»puis  plus  d'un  demi-siècle.  Montcy-Saint- 
Pierre  n'appartint  a  la  France  qu'en  î(>2y.  —  C.  de  Vilry. 

Ecarts.  —  Le  Mnnt-iHympi:  (voir  (jiarleviixe  pour  ce  que  nous  avons  dit 
du  Mont-Olympe).  —  La  Mnimm  Jnuriu.'t.  N.  C  -  La  Çi'oix  du  Suisse.  N.  C. 
—  Le  Moidint't.  N.  C.  —  Les  liurt^sai.'s.  IL  —  Le  Vivier-Ginjon,  h  la  source  d'un 
ruisselet,  lequel  active  la  ferronnerir  Alc.nindn',  ancien  u  moulin  de  Cierge  >», 
et  le  mnidin  G'idard.  (iuyon  dérive  de  Cuy,  le  propriétaire  primitif.  Appartint, 
ensuite,  aux  C.hanoines  de  Sept-Fontaines,  puis  au  (Chapitre  de  Mézières,  puis 
aux  moines  de  Laval-Dieu.  Le  ruisselet  que  nous  signalons  sépare  du  terri- 
toire de  Saint-Laurent  le  Vivier-tiuyon,  qui  se  trouve,  alors,  à  cheval  sur  les 
deux  f'ommunes. 

NEUFMANIL.  -  IL.  1,483.  —  P.  il.,  14.  —  i:.,  436.  —  D.  C,  9.  — 
D.  A.,  9.  —  I).  D.,  10.  -  Ilect.,  1,012.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de 
septembre.  —  H.  IL  -  -  S.  M.  —  Société  coopérative  de  consommation 
rEronoiuff  Sôciiilr.  —  Fanf.  des  usines  de  Froide-Fontaine.  — •  Neufmanil  est 
dans  la  valh'-e  (pie  forment  les  versants  des  colliiif^s  de  (it'hj  et  de  Tiynolet  :  le 
vallon  débouche  ù  l'orient  sur  (iespunsart  et  au  couchant  sur  Nouzon.  Au 
centre  de  la  iMivette.  eoule  la  Gnuh'lle  —  appelée,  en  langage  populaire  : 
rui^iseuH  des  l7c/u-/*/r.s  —  cpii  fait  tourner  l'ancien  moulin  banal  appelé, 
depuis.  Moulin  Qundin  et,  ensuite.   Moulin  Poncelet,    à  l'ouest  du  canal  de 


ivalion.   La  Goutelle,  se  joignant  i 
ulin  Hénon  et  celui  de  la  l'ilerie,  a 
Moulin  Carolin,  et  enlln  Proiile-FonlainE 


i  le! 


we'iu  de  iii  Grandvillû,  active  le 
e  l'usine  Jacquemart,  ditct  aussi 
'Xi  Moulin  Biion.  Sont  à  rappeler 


Dn  aU«1aee  d«  bouli  t  Hsulmuiil 


Blancs -Cailloux   et 

Morle-Fonlaine.  Se  relè- 
vent les  cotes  321)  et  291 
au  quartier  des  Gro.s- 
itoj  et  a  celui  de  Ti- 
ynolet.  Troisième  étage 
du  teniUn  ardoisier  : 
schistes  et  grauwackes. 
Territoire  très  boisé.  On 
rencontre,  dans  celte 
lone,  quelques  attela- 
ges de  bœufs. 

Histoirs.  —  C.  de 
Luiembourg.  NcuTnia- 
nil  par  opposition  à 
Vieux-Hanil  dont  on  a 
retrouvé  les  ruines  s'é- 
tendant  sur  une  lon- 
gueur d'environ  deux  kilomètres,  mais  calcinées  par  le  feu  :  caves  écroulées, 
poteries  brisées,  armes.  A  suite  du  quel  assaut,  de  quelle  catastropliu  du 
guerre,  disparut  le  Vieux-Manil?  Le  village  fut  reconstruit  sans  doute  par 
les  seigneurs  d'Orchiraont,  dans  une  clairière  de  la  forél  d'Ardenne  :  cette 
reconstruction  daterait  du  douzième  siècle,  et  le  nom  de  Neufmanil  apparaît 
pour  la  première  fois  dans  noire  histoire  locale  lorsque  Gilbert  d'Orchimont, 
en  il7i,  cédait  aux  Chanoines  de  Liiv.il-Dieu  sa  quatrième  part  de  dime  sur 
ce  territoire.  Occupant  l'extrOnie  anyle  sud-ouest  do  pagus  Àrduenneanis  qui, 
par  le  traité  de  Mersen,  870,  devint  terre  d'Empire,  Neufmanil  n'appartint 
â  la  France  qu'en  1769,  en  vertu  du  traité  de  Bruxelles  entre  Louis  XV  et 
Harie-Thérèse. 

Eglise.  —  Date  de  1779.  VasLc  construction  rcctanijulaire  divisée  en  trois 
nefs  que  séparent  deux  rang/'es  de  colonnes  d'ordre  toscan,  sans  aucun 
caractère  architectoniquc. 

Le  Ch&teau.  —  Daterait  de  IT.'iO  et,  dit  la  légende,  construil,  ou  plutôt 
reconstruit,  avec  "  le  gain  que  le  seigneur  aurait  fait  pendant  une  saison 
d'eau  à  Spa  (?)  •>  Ce  mol  <■  château  ■■  semble,  aujourd'hui,  bien  exagéré.  Ni 
tours,  ni  créneaux,  ni  donjon,  ni  fossés  rappelant  un  ancien  manoir  féodal  ; 
mais  actuellement  une  vaste  niiilson,  qui  fut  brasserie,  où  l'on  admire  deux 
gigantesques  cheminées,  et  dont  les  dépendances  sont  d'assez  misérables 
demeures. 

Les  principaux  seigneurs  de  Neufmanil  furent  :  les  de  'Vellin,  d'origine 
luxembourgeoise;  les  Fverard  de  Chalandry  ;  les  de  Sart  ;  les  Despres  de 
Barchoii,  de  souche  liégeoise;  les  d'Hangest,  une  famille  picarde  que  nous 
retrouverons  à  Humigny.  Le  seigneur  de  Neufmanil,  quand  le  village  fut  réuni 
à  la  France  —  lorsque,  suivant  l'expression  locale,  "  s'opéra  le  changement  »,  — 
était  Desprès  de  Barchon.  De  magnifiques  l'éjouissances  célébrèrent  ce  jour,  et 
la  tradition  conserve  toujoui'S  le  souvenir  d'un  banquet  pantagruélique  servi 
sur  le  lieu  dit  la  Charmille,  que  traverse  actuellement  le  chemin  vicinal.  On  a 
replacé  dans  l'église  deux  pierres  toinbalf^s,  où  l'on  dislingue  encore  l'écusson 
de  cette  famille  Després  de  Barchon.  C'est  l'ancienne  chapelle  castrale  qui 
sert  de  sacristie. 


—  2J2  — 
Ecarts.  —  b'  Pr-'-AWinl.  H.  —  [,es  Blancs-Caillntiit,  II.  —  Froide-Fontaine, 
8C  liab.  —  l.n  MaUfii-Blnnche,  6  hnb.  :  en  ce  lieu  auraient  campé  les  armées 
du  <Ilic  lie  Nivernais  "  penilanl  une  guerre  de  la  France  contre  l'Empire  »  au 
seizième  siècle.  —  lidis-ilKtant-lii-Ville.  —  Moiui/,  OÙ  furent  trouvés  des  tom- 
beaux, des  uities  cinéraires,  d'ori^jine  gallo-romaine.  —  La  Chappe.  —  Le 
rArtic.  Au  Cht'ne,  lieu  dit  du  Bois  de  la  Chappe,  en  1870,  entre  francs- 
tireurs  et  priissiens,  à  la  suile  dune  sonnerie  d'église  mal  interprétée,  un 
combat  dont  nous  avons  racunté  les  détails  dans  nuire  volume  :  Villes  et 
Villages  dp^  Aroksses.  —  Le  (iros-lbis,  théâtre,  en  1767,  d'une  lutte  sanglante 
entre  >■  ccui  de  Ticspunsart  et  ceuï  de  Ncufmanit  »  qui  furent,  autrefois,  en 
perpétuelle  rivalité,  !i  propos  de  bestiaux  volés. 

NOUZON.  -  H.,  6,003.  —  R.,  i,rm.  ~  D.  C,  7.  —  D.  A-,  7.  —  D.  D.,  S. 
—  Hect ,  915.  —  B.  1'.,  Nouzon.  —  F.,  les  deuxièmes  mardis  de  janvier,  de 
mars,  de  juin  et  de  septembre;  le  troisième  mardi  de  novembre.  —  F.  L.,  le 
dimanche  apn'-s  le  SO  juillet  et  le  deuxième  dimanche  d'octobre.  —  C  P.  — 
B.  B.  —  S.  M.  —  C  —  T.  —  Fanf.  munie.  —  Hnrm,  —  S.  ch.  —  S.  T.  —  S.  G. 
la  Citoyenne..  —  Soc.  fii  Ffitemelle,  —  Suc.  des  Libres- l'enseurt  nouzonnaU.  — 
Assoc.  S.  des  ouvriers  mi';lal[urgistes.  —  Ch.  S.  des  ouvriers  mouleurs.  — 
S.  C.  C.  (boulan^^erie)  la  y<iusonniiiii\  ~  Cercle  d'études  sociales  la  Reven- 
'iic'tlion.  —  Cercle  du  Commerce  cl  Cercle  de  I 'ln<(MS/rie.  —  Dépôt  de  la 
Verrerie  ouvrière  d'.*lbi.  —  Société  libre  de  bienfaisance  In  Fraternelle.  — 
Troisième  éLi^'e  du  terniin  ariloùier  :  carrières  de  moellons  dans  les  grauwackes 
à  tache  rouge;  roches.  (|ui  se  voient  surtout  en  face  du  pont.  Massif  fores- 
tier très  important  :  bois  des  HitmltloM,  du  lioehet,  de  M'^iiére»,  du  Chenoit, 
de  Louviéri'i,  de  Virus,  cle  NMimuiil.  —  Nouzon,  traversé  par  la  Meuse,  est 
notre  ceritri'  mi'-tallurgique  ai^iennais  le  plus  considérable. 
Sur  un  mamelon,  le  Itix-het.  <ïot\  supi>rbe  est  le  point  de  vue,  les  vestige* 
d'un  ch&teau-fort;  non  loin, 
l  -  roulp  de  Braui  k  Charleville, 

la  Roche  d'Argent,  élancée,  pas 
plus  épaisse  qu'une  muraille. 
Sur  la  route  de  Nouzon  à  Neuf- 
ninnil,  faisant  face  à  l'atelier 
de  bicvclettes,  un  lavoir  public 
qui  fut,  autrefois,  la  Fontaine 
Clerrnoni,  qu'ombrageaient  des 
bouleaux.  La  tradition  raconte 
que  souvent  les  quatre  fils  Ay- 
mon,  alors  qu'ils  guerroyaient 

conire    Charlemagne    dans  la 

forêt  d'Ardenne,  s'arrêtèrent  & 
cette  fontaine  pour  se  rafraîchir  et  fairt!  boire  leur  fameux  cheval  Bajard. 
Une  autre  fontaine-lavoir,  celle  d'Halys-Paru,  nippelanl  un  dicton  gaulois  que 
l'on  applique  aux  jeunes  filles  de  mipurs  légères. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Nouzon  fut,  à  l'origine,  un  modeste  hameau 
de  la  richissime  abbaye  de  Brnux.  La  Collégiale  l'avait  bàlie  sur  l'une  des 
terres  de  son  é^ise,  ii  la  lisière  méridionale  de'<  la  forât  d'Ardenne,  ou  du  cAté 
de  la  France  elle  venait  mourir  aux  bords  de  la  Meuse.  «  Nouzon  fut  souvent 
pillé  et  incendié  :  pendant  la  guerre  de  Cent  ans;  après  la  levée  du  siège  de 
Mézières,  en  1521,  lorsque  les  troupes  de  Charles-Quint  ravageaient  le  pays 
u  bien  au  delà  de  Braux  »;  plus  tard,  en  153S,  quand  Antoine  de  Louvain, 
seigneur  de  Bognac.  ravagea  toute  la  contrée  mise  à  feu  et  à  sang.  «  Le 
village,  écrit  dom  Noël,  se  relevait  péniblement  de  ses  ruines,  lorsqu'une 


nouvelle  catastrophe  vint  l'assaillir.  En  iSii,  les  espagnols,  arrivant  du 
Namurois,  reparurent  sur  nos  frontières,  (ju'ils  saccadèrent  atrocement. 
Nouzon  fut  alors  de  nouveau  livré  aux  ftanmics,  ainsi  que  Joigny,  Braux, 
Uonlhermé.Cbâteau-Hcgnault. 

L'énergie  des  ^ouIOnnais  ne  .; 

faiblit  point  sur  l'épreuve;  ils  '" 

rebâtirent  leurs  maisons  sans  •>-  '  '' 

désemparer;  aussi  le  nom  de 
la  paroisse  put-il  figurer  encore 
dans  la  liste  des  villages  repré- 
sentés à  l'Assemblée  général*; 
d'avril  1573,  tenue  à  Chdteau- 
Regnault,  chef-lieu  de  la  prin- 
cipauté. »  NouïOn  appartint  à 
la  France  lorsqu'en  1629  la 
princesse  de  Conti  cédait  à 
Louis    XUI    sa    seigneurie   de  Vtlltt  it  la  Haïue  (Vm  piiu  d*  Jeigny  nr  Hamui) 

Ch&teaU'Regnault. 

Ecarts.  —  Devant-Nouion,  au  bas  de  la  cdte,  en  arrivant  de  Charleville,  au 
confluent  du  Meilier  et  de  la  Meuse.  —  La  Mousniére,  parallèle  h  la  route 
de  NeufmaniL  —  L'Espérance.  N.  C,  —  RemeUlimont.  sur  la  route  de  Neufmanil, 
à  la  cote  333,  —  la  Cachette,  249  hab,  —  Le  Pr'^-Allai-d.  N.  C.  —  La  Por^e, 
rappelant  une  forge  remontant  au  quinzième  siècle.  Lorsque  fui  révoqué  l'édil 
de  Nantes,  cette  forge  èlait  exploilée  par  le  protestant  Robillard.  fermier  du 
domaine  de  Cbâteau-Regnault.  Il  fut  forcé  do  s'expalrier,  et  la  forge  fut 
confisquée.  C'est  alors  qu'elle  fut  achetée  par  Fournier  et  Titon  qui  venaient 
de  transformer  en  usine  h  fer  le  Moulin-Leblanc  :  ils  y  établirent  des  foreries 
et  des  émouderies.  Les  armes  fabriquées  à  la  Forge  n'étaient  reçues  qu'après 
vérification  faite  par  des  officiers  d'arlillene  venus  de  Mézières.  A  cette 
époque,  fut  construite  la  Manufacture  de  Charleville.  L'établisse  ment  de  Nou- 
lon  était  protégé  par  une  redoute  entourée  d'un  mur  crénelé  —  il  n'en  reste 
que  de  vagues  traces,  —  flanquée  de  cinq  tours,  dont  deux  subsistent  encore. 
En  temps  de  guerre,  le  mur  crénelé  était  garni  de  canons  chargés,  pour 
empêcher  l'assaut  de  la  Forge  et  l'enlèvement  des  «rmes.  Cel  établissement 
industriel  disparut  en  183ii,  lorsque  disparut,  elle-même.  In  Manufacture  de 
Charleville. 

III.    CANTON    DE    FLIZE. 

Le  canton  de  Plize  se  compose  de  vingt-deux  communes  :  Flize,  les  Ayvelles, 
Elalaives-et-Butz,  Bouizicourt,  Boutancourt,  Chalandry- Blaire,  Cbanipigneul, 
Dom-le-Mesnil,  Elan,  Etrépigny,  Guignicourt,  llannogne-Saint-Martin,  Mondigny, 
Nouvion -sur-Meuse,  Omicourt,  Saint-Marceau,  Snint-l*ierre-sur-Vence,  Sapogne- 
Feuchères,  Villers-le-Tilleul,  Viilers-sur-le-Mont,  Vrigne-Monse,  Yveniaumont. 
—  Ses  bornes  sont  :  au  sud,  le  canton  d'Omont  ;  au  nord,  le  canton  de 
Mézières;  à  l'est,  le  canton  de  Sedan-Sud;  à  l'ouest,  le  canton  de  Signy- 
l'Abbaye. 

Plusieurs  petites  chaînes  de  collines,  parfois  assez  élevées  —  304  mètres  à  la 
cote  de  Dom-le-Mesnil  et  d'Hannogne,  —  traversent  le  canton  de  Flize,  du 
nord-est  au  sud-est.  Elles  arrivent  de  la  vallée  de  la  .Meuse,  pour  aller  se 
rattacher:  aux  monts  d'Argonne,  par  Feucbères,  Vitlers-le-Tilleul,  0 mont  et 
Chagny;  aux  Crêtes  de  Poix,  par  Rouizicourt  et  Villers-sur-le-Mont  ;  aux 
Crêtes  de  Launois,  par  Cbampigneul,  Mondigny  et  Jandun.  La  Meuse  arrose 
sa  partie  nord  :  Elaire,  Flize,  Dom-le-Mesnil,  îN'ouvion,  Vrigne-Mcuse,  isolant 


-  234  — 

sur  sa  rive  droite,  pour  ainsi  parler,  Vrigiie-Meuse  et  Nouvion,  qui  s*étagent 
sur  le  flanc  d'une  colline,  dont  l'altitude  atteint  2o\\  mètres  a  Nouvion.  Ses 
affluents  de  gauche  sont,  sur  ce  territoire  de  Flize  :  1°  la  Bar,  qui  reçoit  les 
ruisselets  de  Rouge-Cagneux  et  de  Sapogne  ;  2°  le  ruisseau  d*Elan;  3°  la  Venee, 
qui  reçoit  les  ruisselets  de  Pranlleu,  du  Rhône,  de  la  Fontaine,  du  Bourdeau,  de 
Grandchamp ;  4°  le  ruisseau  ik  Chalaudry,  Son  seul  affluent  de  droite  est  la 
Vrigne,  car  à  peine  pouvons-nous  mentionner  quelques  minces  filets  d*eau 
qu'alimentent  la  Fontaine  d'Autremont  et  la  Source  des  Trois-Fonlaines.  En 
aval  de  Dom-le-Mesnil,  le  canal  des  Ardennes,  qui  passe  à  Hannogne,  À 
Saint-Martin  et  à  Omicourt.  —  Canton  af;ricole  ayant  de  très  nombreuses 
terres  f«*rtiles.  Importantes  carrières  de  pierrtts. 
8,178  hab.  —  2,377  élect.  —  i3,i0l  hect. 

FLIZE.  —  H.,  ùot.  —  i:.,  147.  —  D.  A.,  11.  —  1).  D.,  9.  —  Hect.,  207.  — 
B.  P.,  Flize.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre.  —  C'*  P.  —  S.  M. 
—  S.  T.  la  Flizifnuu'.  —  T.  —  S.  C.  C.  lea  Ouvriers  des  Forges  de  Flize.  — 
Ch.  S.  Ouvriers  mHaUurgisten.  —  Société  libre  de  bienfaisance  dite  des  Forges 
de  Flize,  —  Au  nord,  le  territoire  s'étend  sur  deux  collines  séparées  par  le 
ruisseau  d'Elan,  dit  aussi  de  la  Forge,  qui  se  jette  dans  la  Meuse,  au  nord  de 
Flize.  Troisième  étage  du  terrain  //«ss/'/Me  :  marnes  noires,  schisteuses,  sulfu- 
reust's;  et  dans  ces  marnes,  des  cendres  qui  furent  longtemps  exploitées  pour 
l'amendement  des  terres. 

Histoire.  —  C.  de  Heinis.  Dans  un  diplôme  de  Henri  II  d'Allemagne, 
1023,  coiitirmant  les  biens  de  l'abbaye  de  Mouzon,  apparaît  pour  la  première 
fois  la  commune  de  Flize,  sous  le  nom  de  Falisia.  Encore  mentionné  en  1321, 
dans  le  traité  intervenu  entre  le  prieur  de  Donchery  et  le  comte  de  liethel. 
Le  village  eut  beaucoup  a  souffrir  pendant  la  guerre  de  Cent  ans;  fut  ravagé 
par  les  troupes  du  duc  d*;  Nassau  et  de  Sickingen,  avant  qu'elles  n'assiégeassent 
Mézières,  lo21  ;  fut,  après  la  bataille  de  la  Marfée,  1641,  pillé  par  les 
calvinistes  allemands  ({ue  commandait  Lambois;  ravagé  aux  époques  de  la 
Ligue,  lorsque  le  sire  d  Yvernaumont  en  fut  délogé,  lo9y,  par  le  maréchal  de 
Saint-Paul,  qui  l'attaquait,  ensuite,  dans  Nouvion,  où  il  s'était  réfugié.  Flize 
n'appartint  à  la  Franc*?  qu'après  le  traité  de  Bruxelles,  17  novembre  1769, 
conclu  entre  Louis  XV  et  Marie-Thérèse.  A  suite  de  ce  traité,  ainsi  que  nous 
l'avons  déjà  vu  et  que  nous  le  verrons  souvent,  furent  englobés  dans  le 
territoire  français  maints  autres  villages  sur  la  rive  droite  de  la  Meuse,  en 
pays  d'Empire  depuis  le  traité  de  Meisen,  870.  et  qui  ne  payaient  point 
d'impôts  en  vertu  de  cet  axiome  :  de  linjwrio  valor  abeat.  —  Occupé  par  les 
troupes  russes  en  1814.  Nous  lisons  dans  un  registre  conservé  à  la  Mairie  : 
«c  Du  2.'»  avril  1814,  arrivée  de  M.  Frédéric  de  GroUmann,  capitaine  de  la 
27°  division  russe,  régiment  de  Tarnopolsky,  en  qualité  de  commandant  de 
la  place  lie  la  ville  de  Flize,  et  en  vertu  d'ordre  signé  Barclay  de  Tolly, 
accompagné  du  prince  de  Maguron,  sous-lieutenant  du  dit  régiment,  et  trois 
domestiques.  --  Du  16  juin  1814,  départ  des  susdits  et  de  six  soldats  russes... 
Depuis  le  3  septembre  18 lo  jusqu'en  mai  1817,  un  poste  prussien,  d'une 
dizaine  d'hommes,  occupa  Flize.  »  En  1870,  la  veille  même  du  jour  où  se 
livrait  la  bataille  de  Sedan,  Flize  était  incendié  et  pillé  par  quelques  arrières- 
gantes  allemandes.  Les  pertes  éprouvées  dépassèrent  94,000  francs.  Ce  ne 
fut  pas  tout  :  car,  tant  en  réquisitions  qu'en  quote-part  pour  contribution 
d«*  guern?,  la  commune  eut  h  donner  12,-), 398  francs.  Et  pourtant  les  Fliziens 
implorèrent  la  clémence  !?)  du  vainqueur.  Ils  avaient  adressé  au  Préfet 
alltinand,  à  Hethel,  un  uh'ssage  où  très  humblement  ils  exposaient  leur 
lamentable  situation. 

Eglise.  —  Une  église  aurait  été  construite,  en  l'an  1600,  après  qu'eut  été 


—  235  — 

détruit  le  village  de  Riniont.  Elle  occupait  remplacement  où  so  trouve, 
aujourd'hui,  la  Mairie;  un  cimetière  l'entourait.  Plus  tard  une  autre  chapelle 
—  au  milieu  d'un  cimetière  —  que  fit  ériger  Gollart,  seigneur  de  Flize,  qui  eut 
sa  tombe  dans  l'ancienne  église.  Deux  chapelles  pour  un  village  n'ayant  que 
58  habitants,  tout  juste!  Rimont,  quand  il  disparut,  en  comptait  ioO  au  moins. 
L'église  actuelle  date  de  1865  :  elle  a  trois  nefs  avec  transept;  40  mètres 
de  longueur  sur  20  mètres  de  largeur.  Un  assez  joli  Chemin  de  Croix,  en 
relief  sur  le  mur.  Les  orgues  ont  été  données  par  M™"  Jacob.  Pour  acheter  les 
deux  cloches  nouvelles,  on  revendit  l'ancienne  cloche  portant  le  millésime 
1777,  dont  le  parrain  était  Antonio  Raulin,  seigneur  du  fief  de  Flize,  lieutenant 
de  la  grande  louveterie  de  France,  manufacturier  de  la  draperie  royale  de 
Sedan  ;  et  la  marraine,  Marguerite  Durand  de  Miremont.  Il  y  eut  en  ell'et,  à 
Flize,  une  «  foulerie  de  draps  de  Sedan  ».  Elle  se  trouvait  dans  le  vieux 
moulin  —  on  en  voit  quelques  vestiges  près  de  la  forge  —  qui,  jusqu'en  1650, 
avait  exclusivement  été  réservé  pour  la  meunerie.  Il  avait  eu  pour  premiers 
propriétaires  les  religieux  d'Elan.  La  rue  du  Moulin  constitue  avec  le  Pdquls, 
proche  de  l'église,  la  partie  la  plus  ancienne  du  village. 

Château.  —  Au  lieu  dit  le  CMleau,  confluent  de  la  Meuse  et  du  ruisseau 
d'Elan,  s'élevait  jadis  une  tour  ou  guette,  comme  il  s'en  trouvait  maintes  et 
maintes,  jadis,  le  long  de  la  Meuse.  Sur  son  emplacement  fut  construit  le 
château  qu'habita,  vers  1815,  la  famille  Clermont-Tonnerre,  et  dont  les  parcs 
auraient  été  dessinés  par  Le  Nostre.  Après  le  traité  de  Bruxelles  fut  démolie 
la  tourelle  de  ce  château  qui,  par  suite,  devint  manufacture  de  draps,  puis 
filature,  puis  ferronnerie  et,  enfin,  maison  bourgeoise.  En  draguant  la  Meuse, 
en  cet  endroit,  on  retira  de  l'eau  d'assez  nombreuses  armes  provenant  sans 
doute  des  «  soldats  royaux  »  faits  prisonniers  à  la  bataille  de  Nouvion,  1592, 
et  noyés  ensuite  par  ordre  du  maréchal  de  Saint-Paul.  En  1843,  M.  (iendarme, 
de  Vrigne-aux-Bois,  maître  de  forges  à  Boutancourt  et  à  Flize,  acquérait  ce 
château  —  ou  plutôt  cette  maison  devenue  bourgeoise  —  et  le  transformait 
complètement.  Lorsque  se  fit,  en  1868,  «  la  liquidation  des  usines  »,  ce  château 
fut  acheté  par  M™"  Jacob-Jacquemin,  aujourd'hui  décédée,  qui  lui  donna  son 
allure  seigneuriale. 

Rimont.  —  Ancien  village  assez  important  mentionné,  le  15  septembre  1 176, 
dans  la  donation  que  fait  Guillaume  de  Champagne,  archevêque  de  Reims, 
au  chapitre  de  Saint- Remy  de  Mézières.  S'appelait  aussi  Hardimont,  et  se 
serait  trouvé  à  la  limite  des  territoires  de  Dom  et  de  Flize,  au  lieu  dit  la 
Côte.  Rimont,  sa  «  maison-forte  »  et  son  église  disparurent  sans  doute  entre 
les  années  1521  et  1592  ;  les  Impériaux  ayant  commencé  la  ruine  de  ce  village 
qu'achevèrent  les  troupes  de  Saint-Paul.  Sur  son  emplacement,  on  trouva  des 
ornements  d'église,  des  vases  dils  sacrés,  et  l'on  vit  longtemps  des  pierres 
calcinées. 

LES  AYVELLES.  —  IL,  451.  —  P.  11.,  121.  —  E.,  95.  —  D.  C,  3.  — 
D.  H.,  8.  —  D.  D.,  6.  —  Hect.,  545.  —  B.  P.,  Flize.  —  F.  L.,  le  deuxième 
dimanche  d'octobre  et  le  dimanche  qui  précède  l'Ascension.  —  La  roiite 
Nationale,  sur  les  deux  côtés  de  laijuelhî  s'alignent  les  maisons  du  village, 
partage  le  territoire  en  deux  parties  :  à  l'est,  une  plaine  qui  s'étend  jusqu'à 
lai  Meuse,  comprenant  les  terres  fertiles  de  la  Warenne;  à  l'ouest,  un  vallon, 
souvent  boisé,  qu'arrose  le  ruisseau  de  Cludandry,  et  mamelonné  de  coteaux; 
les  Riipailles,  à  la  cote  218  mètres,  sur  lequel  est  construit  le  fort  :  déclassé, 
en  même  temps  que  le  fort  de  Chailemont,  a  (iivet,  depuis  le  mois  de  mars  1899. 
Troisième  étage  du  terrain  lîaasi'jue  :  marnes  que  recouvrent  les  alluvions  de 
la  vallée  et  les  sables  argileux  diluviens. 

Jusqu'en   1827,   les   Ayvelles    formèrent    deux   communes    distinctes    :  les 


(jrandef  et  les  Petites  Ayvelles.  loujours  en  procès  l'une  contre  l'autre,  à 
propos  d'i  m  position  de  liions  communaux,  de  droits  Je  pAturage,  sans  doale 
purée  que  la  limite  des  deux  communes  était  mal  déllnie.  L'n  procès  commencé 
en  Ifift:),  parce  ijuc  les  liestiaux  des  Petites-Ayvelles  étaient  venus  pâturer  sor 
le  territoire  des  (Îrandes-Ayvelles,  était  à  peine  terminé  en  178t.  Ces  conflits 
ne  se  terminèrent  que  pur  la  réonicin  des  deux  communes.  —  C.  de  Vitry. 

Ch&tean.  —  Aux  Pi-lUes-Anvellcii,  un  chûteau  démoli  pendant  la  Révolution. 
Il  avait  sa  chapelle  caslrale,  et  l'emplacement  qu'il  occupait  était  fort  étendu 
si  l'on  en  Ju^e  pur  les  restes  des  murs  et  des  fossés  que  l'on  voit  encore 
aujounl'liui.  Il  appartint  longtemps  à  la  famille  d'Ambly  des  Ayvelles.  dont 
un  des  meuibres  rmif^rail  en  IT02.  Au  seizième  siècle,  les  Grandett-At/vetUi 
appartinrent  aux  de  Villelongue. 

Ecarta.  —  Pont-l'ii/ity.  H.  ~  Le  Fort,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  fut 
conslruil  en  18*0.  Le  Fort  proprement  dit  et  la  Redoute  ou  batterie  proche  du 
vtllaf;i',  qui  défendent  les  approches  de  Hézières,  devaient  garder,  avant  le 
déclassement,  les  vallées  de  la  Meuse  et  de  laVence,  puis  surveiller  les  routes 
de  Méïières  à  Neufchilteau,  de  Givet  à  Orléans,  les  voies  ferrées  de  Charleville 
il  Reims  et  de  Charleville  ii  Sedan. 


BALAIVE8-ET-BUTZ. 

—  n.  I».,  13.  —  Hect.,  i.iUii. 
i"  aotlt.  —  C"  l*.  —  Terrai 
de  300  nièln;s.  piirce  qu'ils  s 
qui  jiartage  les  liiissiiis  de  lu 


-  H.,  307.  ~  E. 

-  B.  P.,  Fliîe.  - 

ns  boisés,  IbrL  .' 
'  lroHvi!nt  sur  le 
Meuse  et  de  l'A 


99.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  iS. 
F.  L.,  le  dimanche  après  le 
ci  dentés,  avec  des  altitudes 
contins  de  la  ligne  des  eaux 
ne.  De  nombreux  ruisselets, 
dont  l'un  traverse 
le  village,  arro- 
sent le  territoire. 
—  Carrières  de 
moellon  s,  de  pier- 
res de  taille,  ar- 
tiile  bitumineuse, 
sable    pour    bri- 
ques v^'fractaires, 
cendres  sulfureu- 
ses- —  C.  de  Vct- 
mandois. 

Eglise.  —  De 
style  roman;  date 
(le  1888.  rempla- 
('ant  l'ancienne 
église  qui  n'avait 
aucun  caractère 
architec  tonique, 
et  où  se  trouvait 
une  pierre  tom- 
bale, aujourd'hui  conservée  dans  le  jardin  du  chdteau  de  Sault  ;  celle  de 
Jean  de  La  Fuie,  seigneur  de  Ralaives.  décédé  en  1576,  et  de  damoiselte 
Claude  de  Régnier,  sa  femme,  décédée  en  1604,  tous  deux  représentés  en 
pied  ;  Jean  revêtu  de  son  armure,  sa  femme  de  ses  plus  beaux  atoun. 
A  chacun  son  écusson  personnel. 

Ch&teau.  —  De  l'ancien  eliillcau  des  Kaincourt,  ne  restent  que  deux  petite! 
tours  carrées:  il  est  aujourd'hui  remplacé  par  le  château  qu'a  fait  construire 
M.  Korderel,  d'après  les  plans  de  M.  Tliion.  De  l'iinlique  maison  seigneuriale 
de  Butz,  ou  plutôt  de  Flumainvillc,  laquelle  appartint  àiacquesde  Hontguyon, 
ne  subsiste  qu'un  corps  de  bâtiment  sans  importance. 


Vn«  géntnla  de  Bilaliu 


—  237  — 

Ecarts*  —  Le  Moulin  de  la  Foulerie,  N.  C.  —  Flamainville.  H.  —  Fontaine- 
Marion.  N.  C.  —  Eva,  12  hab.  —  Les  Cendrièvefi,  3  hab.  —  Butz,  66  hab.;  était, 
avant  4828,  commune  distincte. 

BOUIiZICOURT.  —  H.,  4,070.  —  E.,  3io.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  40.  — 
D.  D.,  9.  —  Hect.,  640.  —  B.  P.,  Boulzicourt.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche 
d'octobre.  —  C'«  P.  —  Fanf.  du  Cercle.  —  Socit'té  libre  de  Secours  mutuels. 
—  Cercle  d'études  sociales  l'Avenir.  —  G.  —  T.  —  Territoire  assez  accidenté 
qu'arrose  la  Vence,  affluent  de  la  Meuse.  De  nombreuses  collines  boisées,  avec 
sol  pierreux.  Des  coteaux  à  pente  douce  limitent  la  vallée.  Troisième  étage  du 
terrain  liassique  :  marnes  noires  sulfureuses.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
carrières  exploitées  dans  les  calcaires  de  Toolitho  inférieur,  marnes  pour 
l'amendement  des  terres,  calcaires  blancs  de  la  grande  oolithe.  Terrain  dilu- 
vien :  minerai  de  fer,  argile  bitumineuse  et  sulfureuse  pour  l'agriculture.  — 

C.  de  Reims. 

Château*  —  S'élevait  jadis,  sur  le  mont  (]hàtiIlon,  un  château  que  la 
tradition  dit  avoir  été  construit,  en  Tannée  4268,  par  Thomas  de  Goucy, 
chevalier,  seigneur  de  Vervins,  fils  de  Thomas  d«»  Goucy  et  (h;  Mahaud,  fille 
du  comte  de  Rethel.  Ge  chAteau  qui,  d'ailleurs,  n'eut  jamais  grande  importance, 
fut  incendié  et  rasé  pendant  les  guerres  de  la  Ligue.  Une  légère  excavation 
en  marque  aujourd'hui  la  place. 

Ecarts.  —  La  Barrière,  o  hab.  —  Rlsque-Toul,  24  hab.  ;  tire  son  nom  de 
son  emplacement  dans  une  «  gorge  ».  —  Ville-sur-Vence,  5  hab.;  ancien  village 
détruit  sous  la  Ligue  en  même  temps  que  le  château  de  Ghàtillon.  —  Les 
Huttes,  où  Ton  isolait  les  malades,  dans  de  petites  huttes,  construites  exprès, 
lorsque  la  peste,  en  4636,  décimait  Boulzicourt.  —  Les  Rouge-Biou,  où  l'on 
décapitait  les  serfs  que  condamnaient  à  mort  les  seigneurs  Haut-Justiciers.  — 
Furent  seigneurs  de  Boulzicourt,  au  neuvième  siècle,  les  abbés  de  Saint-Hemy 
et  de  Reims;  au  dixième  siècle,  les  abbés  de  Sairit-Médard  et  de  Soissons;  puis 
le  comte  de  Rethel;  ensuite  les  «  sires  »  de  Goucy;  et,  enfin,  aux  dix-septième 
et  dix-huitième  siècles,  les  d'Ambly  et  les  de  Provisi. 

C'est  Gilmer,  de  Boulzicourt,  régent  du  collège  de  la  Marche,  qui  haranguait 
Elisabeth  d'Autriche,  femme  de  Gharles  IX,  lorsque  cette  reine,  venant  de  se 
marier  à  Mézières,  fit  son  entrée  officielle  dans  Paris. 

BOUTANCOURT.  —  H.,  560.  —  E.,  44o.  —  D.  G.,  4.  —  D.  A.,  42.  — 

D.  D.,  44.  —  Hect.,  299.  —  B.  P.,  Flize.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'oc- 
tobre. —  G'"  P.  —  S.  T.,  pour  le  canton  de  Flize.  —  S.  (i.  —  Le  territoire, 
assez  élevé,  se  trouve  en  partie  dans  la  vallée  du  ruisseau  d'Elan;  les  points 
les  plus  élevés  sont  :  au  nord,  la  cote  269  mètres;  au  sud,  la  cote  30.J  mètres; 
à  l'est,  la  cote  267  mètres;  à  l'ouest,  la  cote  262  mètres.  Traversé  du  sud- 
ouest  au  nord,  sur  une  longueur  de  2,400  mètres,  par  le  ruisseau  d'Elan. 
Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  pierres  de  taille  et  moellons, 
ouvertes  dans  le  calcaire  oolithique. 

Histoire.  —  G.  de  Vermandois.  Le  village,  dans  un  entonnoir  que  for- 
ment deux  petites  collines,  est  d'origine  ancienne.  Son  nom  apparaît  pour 
la  première  fois,  en  997,  dans  le  diplôm»*  de  l'empereur  d'Allemagne,  Othon  III, 
confirmant  la  donation  faite,  in  Botionicastr,  au  monastère  de  Mouzon,  «  pour 
le  salut  de  son  àme».  D'où  l'origine  sécul.iiiv  d«^s droits  que  conserva,  jusqu'à  la 
Révolution,  l'abbaye  de  Mouzon  sur  Boulanrojirt.  Ravagé  et  incendié  :  en  1360 
pendant  la  guerre  de  Gent  ans,  par  les  routiers  que  conduisait  Eustache 
d'Amberchicourt  ;  en  4448,  par  les  band<*s  do  Growestein;  en  l.')21,  avant  le 
siège  de  Mézières  par  les  Impériaux;  en  L')61,  par  François  d'Aspremont, 
seigneur  de  Lûmes;  en  16 H,  par  les  troupes  allemandes  de  Lambois,  après  la 


—  238  - 

bataille  de  la  Marf(>e;  en  1043,  par  les  troupes  espagnoles,  que  Coudé  devait 
battre  à  Hocroi.  —  Bernard  Palissy,  lorsqu'il  visita  les  Ardennes,  séjourna 
quelque  temps  h  Boulancourt. 

Eglise.  —  Moderne,  de  style  ogival.  L'ancienne  église,  fort  curieuse,  de 
Boutancourt,  remontant  pour  la  première  partie  au  treizième  siècle,  et  pour 
les  deux  autres  au  quinzième  et  au  dix-seplième  siècles,  notamment  le  portail, 
fut  détruite  par  un  incendie  le  24  mars  1882.  Au  péril  de  sa  vie,  M.  Ph.  Gommas, 
maire,  voulut  enlever  les  objets  les  plus  précieux  que  contenait  Téglise; 
enfermé  dans  la  voiHe  embrasée,  il  allait  certainement  mourir  étoufTé  et 
brûlé,  lorsqu'il  fut  béroïquenienl  sauvé  par  M.  Docquin,  boucher.  La  cloche 
date  de  1789. 

Ch&teaux.  —  Au  Rntz  dWrni,  se  s(Mait  élevé,  dit  la  tradition,  un  château- 
fort  que  les  troupes  espagnoles  auraient  pillé,  puis  brûlé  et  détruit  quelques 
jours  avant  la  bataille  de  Rocroi.  Un  gros  bouquet  d'arbres  marqua  longtemps 
la  place  hypothétique  de  ce  chAleau.  Lne  deuxième  tradition  croit  qu'il  aurait 
été  rasé  en  1592  par  le  maréchal  de  Saint-Paul.  —  Un  autre  château,  appelé 
de  Soiru,  transformé  depuis  1792  en  maison  de  ferme.  Dans  l'une  des  salles 
du  rez-de-chaussée,  qui  conserve  les  traces  manifestes  «le  la  splendeur  d'antan, 
se  voit  une  plaque  de  cheminée  qui  remonte  a  l'origine  même  du  manoir.  — 
Enfin,  un  troisième  château,  fort  grandiose,  construit  en  l'an  VI  de  la 
République,  par  Joseph  Poulain,  maître  de  forges. 

Ecarts.  —  Le  Terne,  42  hab.,  appelé  aussi  lielicviie,  sur  le  versant,  à  l'est, 
du  ruisseau  d'Elan.  —  Ali/ei\  10  hab..  où  se  trouve  une  usine  fondée  aussitôt 
après  la  prise  d'Alger.  —  Soiru,  C'est  la  ferme  dont  nous  venons  de  parler.  — 
M(il-Campt%  8  hab.,  maison  assez  mal  bâtie  et  d'aspect  misérable. 

Lieuxdits.  —  SfH^if/neules,  lieu  jadis  planté  d»*  vignes  et  appartenant  aux 
moines  d'Elan.  —  La  Cote  des  Vignes,  même  origine.  —  Le  Fond  d'Elan,  terres 
qui  jadis  furent  propriété  des  moines  d'Elan.  —  Les  CoircUes  ou  les  petites 
eaux.  —  Les  Terres  du  Bois  de  Flize.  —  Le  Calvaire,  —  Les  Prôs-Ruart.  —  La 
Terre-Ruart,  —  Le  Villaye,  où  se  voyait  jadis  une  agglomération  de  maisons.  — 
Le  Terme,  —  Le  Sansonnet.  —  La  Terre-Ronde.  —  La  Terre-au-Vin,  rappelant 
les  vignes  de  l'abbaye  d'Elan.  —  La  Fo r g e-d' en-Haut.  —  Le  Chemin  de  Rimont, 
conduisant  à  ce  village  que  nous  avons  dit  avoir  disparu  (voir  Flizc). 

CHALANDRY-ËLAIRE.  —  H.,  201.  —  E.,  09.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  «0. 

—  D.  D.,  8.  —  Hect.,  ;»19.  —  B.  P.,  Boulzicourt.  —  F.  L.,  le  deuxième 
dimanche  de  mai  pour  Chalandry;  le  premier  dimanche  de  juin  pour  Elaire. 

—  Au  sud  du  village  prend  sa  source  h;  ruisseau  (le  Chalandry.  Troisième  étage 
du  terrain  liassique  :  calcaire  ferrugineux  que  recouvre  le  terrain  moderne  ; 
mamt-s  exploitées  pour  cendres  destinées  à  lagricnlture.  —  C.  de  Reims. 

Ch&teau.  —  Aurait  l'aspect  d'une  grande  maison  de  ferme,  n'était  la 
tourelle  ancienne  qui  la  surmonte.  Daterait  du  dix-septième  siècle. 

Eglise.  —  L'église  de  r.halandry  avait  un  niagnillque  autel  en  marbre  noir, 
provenant  de  l'abbaye  d'Elan.  Ot  autel,  à  droite  et  à  gauche  duquel  se  voient 
deux  portraits  peints  à  l'huile  —  celui  d'un  seigneur  et  celui  d'une  dame,  —  est 
odieusement  badigeonné  d'une  affreuse  couleur  chocolat.  A  remarquer  : 
quelques  intéressantes  pierres  tombales  et,  aussi,  le  reliquaire  très  vieux  qui 
contient  les  reliques  de  saint  Gonthier,  patron  de  la  paroisse.  Se  lit  le  millésime 
1763  sur  la  cloche,  dont  le  parrain  fut  (iaspard-Hardouin-François  d'Ambly, 
et  la  marraine  Jeanne-Charlotte  de  Viard. 

Ecarts.  —  Le  Pri>  Saint-Gonthier.  Avant  la  Révolution,  se  trouvait  dans  ce 
pré  une  fontaine  dont  l(*s  pèltTins  qui  se  ren<laient  à  Saint-Roger,  d'Elan, 
buvaient  l'eau  pour  s'attirer  les  faveurs  dt*  saint  Conthier.  —  Ferme  de  la  Grande^ 
Cour,  à  Elaire;  appartint  aux  d'Ambly,  seigneurs  des  Ayvelles.   —  Elaire, 


—  239  — 

110  hab.,  autrefois  village  très  important.  Son  église  fut  détruite  au  dix- 
septième  siècle.  Avait  une  maison-forte  construite  probablement  dans  les 
premières  années  du  onzième  siècle.  —  Le  Pdquis  de  la  Tour  où  s'élevait,  sur 
les  bords  de  la  Meuse,  la  «  Tour  du  Guet  »  dont,  en  1825,  se  voyaient  encore 
les  ruines. 

Les  de  Roucy  et  les  d'Ivory  furent  les  principaux  seigneurs  de  Ghalandry- 
Elaire. 

CHAMPIONEUL.  —  H.,  135.  —  E.,  50.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  il.  — 
D.  D.,  9.  —  Hect.,  476.  —  B.  P.,  Boulzicourt.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
H  novembre.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières,  pierres  de 
taille  et  moellons  dans  Toulithe  inférieur,  marnes,  pierres  et  chaux.  Terrain 
diluvien  :  minerai  de  fer,  argile  réfractaire  pour  la  poterie.  On  dit  Cham- 
pigneul-sur-Vence,  bien  que  la  Vence  passe  à  plus  d'un  kilomètre  au  delà  du 
territoire.  —  G.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Fort  ancienne;  traces  de  style  roman,  de  gothique  et  de  Renais- 
sance. La  tradition  dit  qu'elle  aurait  été  construite  par  les  religieux  de 
Bethléem,  de  Gharleville.  A  signaler  le  maltre-autel  et  un  tableau  :  V Adoration 
des  Mages,  La  cloche,  la  plus  ancienne  de  tout  le  canton,  porte  ce  millésime  : 
M.  V  XXXIL 

Ecarts.  —  La  Basse-Clt^fay,  7  hab.  Deux  fermes  que  sépare  un  ruisseau,  et 
dont  Tune,  ayant  conservé  ses  portes  cochères  et  sur  laquelle  se  voient  encore 
desjcréneaux,  fut  une  maison  seigneuriale.  Gléfay  est  un  domaine  d'origine  très 
ancienne  :  nous  savons,  en  effet,  que  Gislebert  III,  seigneur  d'Orchimont,  donne 
àjl'abbaye  de  Laval-Dieu,  vers  l'an  4162,  tout  ce  qu'il  possédait  sur  le  «  ban  >» 
de  Mohon,  et  le  droit  d'établir  un  four  à  Gléfay.  Aux  moines  de  Laval-Dieu, 
succédèrent  comme  seigneurs  :  le  Ghapitre  de  Saint-Pierre,  de  Mézières  ;  les 
abbés  d'Elan;  les  de  Gléfay;  les  d'Escanevelle  ;  les  de  Villelongue  ;  les  de 
Pavant.  En  1788,  M.  de  Grandpré  était  seigneur  de  Gléfay. 

Antérieurement  à  1823,  Ghampigneul,  Mondigny  et  Saint-Pierre-su r-Vonce 
ne  formaient  qu'un  seul  et  même  village.  Ils  ne  sont  communes  distinctes  que 
depuis  1869-1870. 

DOM-LE-MESNIL.  —  H.,  813.  —  E.,  229.  —  D.  G.,  3.  —  D.  A.,  t3.  — 
D.  D.,  12.  —  Hect.,  729.  —  B.  P.,  Dom.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
29  août.  —  G'«  P.  —  T.  —  Le  village,  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  au  pied 
des  collines  que  forme  une  ramification  des  montagnes  de  l'Argonne,  est 
dominé  par  la  cote  de  Dom,  304  mètres  d'altitude,  où  sont  exploitées  de  fort 
belles  pierres  de  taille.  Outre  la  Meuse,  le  territoire  est  arrosé  par  la  Bar;  et 
à  Pont-à-Bar,  non  loin  de  l'endroit  où  cette  rivière  se  jette  dans  la  Meuse, 
prend  naissance  le  canal  des  Ardennes.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  : 
marnes  exploitées  comme  cendres  pour  l'agriculture.  Premier  étage  du  terrain 
jurassique  :  calcaires  oolithiques  dans  lesquels  de  très  nombreuses  carrières, 
soit  à  ciel  ouvert,  soit  en  galeries  souterraines  ;  fort  anciennes,  d'ailleurs, 
puisqu'elles  furent  exploitées  par  les  Romains.  Les  carrières  de  Dom -le - 
Mesnil  fournissent  des  pierres  de  taille  de  couleur  jaunâtre;  tandis  que  les 
carrières  de  Romery  —  écart  de  Saint-Laurent  —  donnent  des  moellons,  des 
pierres  bleuâtres  utilisées  pour  bordures  de  trottoirs  et  pour  dallages.  Plu- 
sieurs rues  de  Reims  sont  pavées  en  pierres  de  Homery.  —  G.  de  Reims. 

Egalise.  —  Nouvelle  et  sans  grand  caractère  architectonique;  construite  en 
1840  sur  l'emplacement  d'une  ancienne  église  gothique  fortifiée,  ayant  une 
tour  carrée  massive,  aujourd'hui  disparue.  Un  beau  vitrail,  dont  gisaient  naguère 
les  débris  dans  le  jardin  presbytéral,  éclairait  le  cœur  voûté  en  ogive. 

Château.  —  L'histoire,  pas  plus  que  la  tradition,  ne  nous  a  conservé  les 


■  vliAleaii  iliint,  cepeiulant,  l'exislftii-e  ne  saurait  Être  mise  en 
nr.0TP.,  SUT  If  li^u  dit  R>-lii>uru.  les  ruines  en  1830  et, 
curieux  des  choses 
son  Cbenon,  depuis 
ff^nne  Pilard,  qu'habi- 
tait Jacques  de  Roussj  ; 
il  V  rt^di^eait,  en  (384, 
son  fameux  ■■  Démem- 
brement n.  devenu  bien- 
liU,  i>nlre  les  mains  de 
liotiereaux  tracassiera, 
une  source  de  procès 
que,  seule,  réussit  à  ta- 
rir la  HiH'nlutîon  ;  l'au- 
tri>,  où  demeura  le  sieur 
de  RL^lhune,  tristement 
ei''lèbi-e  par  son  orgueil 
et  SCS  brutalités.  On  con- 
serve, de  celle  maison, 
une  plaque  de  cbeminée 
aux  armes  de  France, 
avec  le  millésime  1374. 
Klle  éclinppait  alors, 
comme  tant  d'autres 
d'ailleurs,  au  règlement 
Carrttrei  dg  plNrn  ''"    ^   brumaire   au   II, 

ordonnant  que  fussent 
"  retournées  toutes  les  plaques  portant  les  emblèmes  de  la  royauté  ou  de  la 
tyrannie  seigneuriale.  » 

Ecarts.  —  L'Orangerk.  U  liab.  —  PuiU-à-Biir,  43  hab..  où  commence  le 
canal  des  Ardennes.  —  Le  Caïuil,  9  bab.  —  I/Bciiwc,  .ï  hab.  —  Le  l'ont,  i  hab.  — 
Sur  lu  Côle.  3  hab.,  du  nom  de  sa  situation  sur  la  monliigne.  —  Chartemagne, 
4  bab.;  ainsi  s'appelait  le  premier  propriétaire  de  l'auberf^e  qui  constitue  cet 

Lifiuxdits.  —  R^uri-mj,  un  plateau  très  étendu  sur  lequel  existait  un  petit 
dnmnine  cultive  par  le«  moiiies  du  prieuré  de  Donchery.  Cet  endroit  s'appelle 
aussi,  sans  doute  h  cause  de  sii  fertilité,  le  Jariiiii  de  l'Ourmir  ou  ik  Boukivj/. 
—  Une  jirange.  la  iiraniie-fi'iiiriiiy,  appartenant  k  M"*  la  duchesse  de  Mazarin, 
fui  détruite  pendant  répoque  révolutionnaire.  —  Le  Chemin  det  Pilquig,  ou  de 
la  Tour,  laquelle  défendait  itii  passage  iiiiéuble  de  la  Meuse.  Il  y  a  plus 
de  cent  ans  qu'un  orage  violent  emportait  le  toit,  qui  ne  fut  jamais  replacé,  de 
cette  lour.  Puis,  petit  :i  pelil,  elle  s'écroula,  et  ses  quelques  tronçons  de 
murailles,  lransfori[ii'i-s  en  poste  de  douaniers,  ont  aujourd'hui  complètement 
disparu.  -^  Miiirir-Mir/utall,  et,  par  dél'orniation  des  mots,  Marie-Micliaut.  A 
la  ilate  île  UtO.ï,  le  cartulaire  de  Itelliel  mentionne  un  contrat  d'échange  oti 
se  triiuve  la  siunalui'e  du  maveur.  Iloin-le-Mesnil  était  alors  administré  par 
tmis  maires  :  l'un  dépendant  du  prieiii<-  île  Ihnchery,  qui  relevait  de  l'abbaye 
lie  Sainl-.Méilaril,  fi  Soissmis,  "t  pour  les  «  bourgeois  de  Saint-Mard  i>  ;  le 
deuxième  nommé  pour  li's  "  bourgeois  du  V"«'  "  —  l'avoué  de  Doncbery;  — 
e1  !■■  troisième  pour  la  ..  Mnivii'-Mîclnmtt  »,  fomprenant  les  serfs  attachés 
au  lier  du  Viiué.  Un  lieu  dit  M'iiif-ilifh'iiH.  qui  rappelle  cette  organisation 
admini-^lralive,  exisie  eiie<ii-e  de  nos  Jours;  et  le  clos  du  prieur  se  nommait  le 
CI""  f^'i'iil-M'i'iril.  i_  l'oiir  les  iiiiires  lieuxiiils,  voir  Meyrac  :  VnxEs  et  Villages 


—  ail  — 

ÉLAN.  —  H.,  182.  —  E.,  46.  —  D.  C,  a.  —  D.  A.,  i;>.  —  D.  D.,  i:!.  — 
Hect.,  985.  —  B.  P.,  Klize.  —  K.  I,.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre. 
Premier  élage  du  terraia  jurassique  :  carrières  de  moellons  dans  les  calcaires 
de  cet  ëtaite.  Le  village  se  divise  en  deux  parties  :  Elan  et  les  Censés,  à  environ 
un  demi-kilomètre  du  centre  communal.  La  Nohknclatiirk  dks  Coumunes  (1823) 
signale  aussi  le  moulin  Favcnu.  Pour  la  célèbre  fofél  d'Elan,  d'une  contenance 
d'environ  872  hectares,  voir  Meyrac  :  i.\  Fobét  des  Akden.nP!:,  chap.  xi,  les 
M  Industries  de  la  Korèt  ".  —  C.  de  Reims. 

Le  ruisseau  d'Elan  prend  sa  source  au  pied  même  de  la  chapelle  dite  de 
Saint-Roger.  Il  traverse  Elan,  it  Alger  ;  y  actionne  une  scierie,  anciennement 
fabrique  de  chaises  et  de  galoches;  passe  à  Routancourt  où  il  fait  marcher  les 
usines  Henny  et  Bridoux-Raulin;  traverse  le  parc  du  château  Dailly,  entre  à 
Fiize  où  il  alimente  les  forges  Raty,  puis  traverse  le  parc  du  château  de  Klize 
et  va  se  jeter  dans  la  Meuse.  Le  ruisseau  d'Elan,  dont  l'affluent  de  droite  est  le 
ntâ'Aniy,  prend  sa  source  dans  une  sapinière  assez  proche  du  lieu  où  fut,  dit 
la  légende,  le  chùteau  —  on  n'en  voit  plus  trace  actuellement  —  «  desseitçneurs 
et  chevaliers  d'Arny  ■■  ;  rencontre  à  Routancourt  VElang  de  la  Forge-Basse,  un 


nom  qui  rappelle  ileux  forges  dîspiirues  en  1865  et  un  ancien  haut-fourneau, 
aujourd'hui  taillanderie  Bridoux-llaulin.  Li  Forge-Rasse  fut  transformée  en 
citi':  ouvrière.  Quant  à.  la  FhrijE-H'iute,  elle  est  devenue,  depuis  1878,  l'aciérie 
Joseph  Henny.  Affluent  de  rive  gauche  :  le  ru  d'Elr^pigny,  que  forme  le  trap- 
plein  de  lu  Funlaine  ISuu-'lu-I'ihjuis.  Il  traverse,  notamment,  le  grand  prè  de 
Soiru  cl  se  jette  dans  le  ruisseau  d'Ëlan,  en  face  du  crassier  des  forges. 

^lise-Abbaye.  —  L'abbaye  d'Elan  fut  l'une  des  plus  célèbres  de  l'Ar- 
denne.  Elle  fut  fondée  pur  Witer,  comte  de  Relliel.  i<  Douze  religieux,  nous 
raconU;  la  chronique  —  ou  lu  légende,  —  partirent  de  Loroy,  au  diocèse  de 
Uoui^es,  sous  la  conduite  du  bienheureux  Ro^'er,  Anglais  de  nation,  à  qui, 
raal);ré  sa  résistance,  fut  confiée  la  petite  colonne.  Iloger  et  ses  compagnons 
s'arrêtèrent  en  un  lieu  désert  et  couvert  de  bois  où  ils  s'établirent  le  1"  août 
1148.  Là,  pendant  un  as^^ez  lon^  temps,  ils  servirent  le  Seigneur,  i<  dans  la 
pauvreté,  dans  la  faim,  dans  la  soif,  dans  le  froid,  dans  la  nudité,  dans  les 


—  242  — 

veillas,  dans  les  an^'oissos...  »  Mais,  uno  fois  fondée,  Tabbaye,  grâce  aux  libé- 
ralités des  rois  et  des  seigneurs,  devint  bientôt  puissamment  riche.  Elle  eut 
des  fermes  un  peu  partout  dans  les  Anlennes,  notamment  celle  de  Forest, 
actuellement  écart  d'Attigny.  En  1399,  ses  biens  s'accrurent  de  tous  ceux  que 
possédait  l'abbaye  de  filltîs  des  Citeaux,  aux  Mazures  :  le  Couvent  fie  la  Con- 
solation Notre-Dame.  Mais  c'est  surtout  la  magnifique  forêt  d*Elan  qui  fut 
pour  elle  une  source  de  revenus  considérables.  Aussi,  excitant  les  convoitises 
des  soudards  ou  des  troupes  plus  ou  moins  régulières  qui  désolaient  si  sou- 
vent notre  région,  fut-elle  souvent  incendiée  et  saccagée  ;  notamment  par 
Lanibois,  après  la  bataille  de  la  Marfée;  et,  plus  tard,  par  les  calvinistes  de 
Sedan. 

L'église  abbatiale,  de  style  flamboyant,  sauf  le  portail,  de  style  grec,  abon- 
dante en  tableaux,  et  des  plus  somptueuses,  était  remarquable  par  le  gran- 
diose de  son  architecture,  la  beauté  de  ses  sculptures  et  de  ses  fenêtres 
«ogivales  que  l'on  voit  encore,  la  magnilicence  de  ses  arceaux  dont  restent 
quelques  ruines,  et  la  joliesse  de  ses  stalles  qui  ornèrent  Tancien  temple 
protestant  de  Sedan.  Furent  inhumés  dans  cette  église  plusieurs  comtes  de 
Uethei  : 

Hugues  II,  vers  1220  : 

Hugo  cornes  pri mu.*  Jacet  sub  marmore  limus. 

Quotl  mine  est  erimusy  licet  id  (/uod  erat  motio  simus. 

Limus  erat.  fuimim  omnes,  aditiemt/ue  redimus. 

Félicité  de  Broyés,  son  épouse,  après  1231  : 

Hi'r  coinitpm  cotnitato  ri  non 
Couti tissa  Ittcatur  feliritas, 
Proffua  tjonitas  pietast/ue  precanfur 

Hugut^s  !V,  vers  1278  : 

Iluf'sf  (fui  fut  comte  de  Retest 
Sous  ri'tte  tomhe  enf'ois  est. 
Preiidotn  fu  et  de  bonne  affaire^ 
Ji^sus  lui  veuille  pardon  faire. 
Fie,c  fut  au  comte  Menessier 
Ifont  râf/ne  Dieu  soit  parcenicr. 


Ma  nasses,   1273 


llie  Manasserus  t^uondam  cornes  est  tumulatus. 
Mille  ad  arma  ferus^  morum  virtute  prohatus, 
Simpler  af(/ue  jiius,  tormcntum  wni  patiatur. 
Sic  sfX'ius  sanctis  œterna  we  fruatur. 

Puis  aussi  de  nombreux  autres  comtes  ou  comtesses  de  Rethel,  dont  il 
serait  trop  long  de  rapporter  ici  les  épitaphes;  celles-ci  données  seulement 
pour  exenii)le.  llap[K'lons  encore,  cependant,  celle  assez  naïve  d'Isabelle  de 
(^harbogne  : 

Isahcau  la  comtesse  f/ist  sous  cette  lame 

Volontiers  oijoit  messe,  pieuse de  l'âme 

Des  rieux  de  cri/  fust  n(^e,  moult  est  oit  bonne  dame: 

Jkesu  drist  rouronîiff  la  motte  en  son  roh/aume. 

Et  enfin  cette  dernière  dont  nous  signalons  l'intérêt  historique,  «  laquelle 
se  voit  sur  ung  tombeau  de  marbre  noir,  sanz  figure  aucune,  sinon  les 
armoiries  »  : 

n  (Uj  fjil  très  hdiit,  tràfi  puissant  prince,  — De  très  noble  m'^moire,  Philippe  Cùmte 


de  Hevers,  —  Baron  de  Doazj/,  princt  et  ymnii  Cknmbi'ier  —  De  Frnnee,  /Us  de 
trts  Itault  et  très  puissant  —  Prince  Philippe.  /Ils  lia  ruy  île  Frunce,  —  Qui 
trtspaêsa  à  la  bataille  d'Agincoiirl-keSlangy,  au  service  du  roy.  —  A  l'encontre 
lies  Anglais,  le  Jour  —  SaUict  Crespin,  XXV  d'oelobre,  —  L'an  de  -jr/lre  1413.  >i 

En  iî'Jl,  doni  Movelet  étant  prieur,  les  iDoini-sabiinilonnaienl  le  monuslère 
pour  n'y  plus  reparaître;  Us  n'étaient  plus  que  qualru  i  eet  époque.  C'est 
entre  le  29  janvier  et  le  16  avril  qu'ils  s'éloignèrent  de  leur  ciiiivent,  car  le 
dernier  acte  qu'ib  signèrent  dute  du  'i'i  jiinvier,  et  on  Iruuve  le  16  avril  un 
autre  acte  portant  la  signature  do  prêtre  des  lorâ  charge  de  la  paroisse  d'Elan, 
que  dessert  aujourd'hui  le  curi>  de  Sapogne. 

L'église  abbatiale  devint  paroissiale.  .Mais  elle  fut  livrée  au  pillage  le  plus 
éhonté.  Chai^un  y  venait  prendre  ce  qu'il  y  trouvait  à  sa  conveniinue  :  statues 
qu'on  jetait  bas  à  l'aide  de  cordes,  tableaux,  marbres,  plomb,  bois;  tout  fut 
enlevé,  cyniquement  et  sans  crainte  de  poursuites,  (Voir  Meyriir  :  La  Forêt 
DES  Ardeknrs,  chap.  i,  "  les  Abbayes  ■>. 

En  1832,  la  Restauration  remettait  cette  basilique  au  dfpnrtemenl.  qui  la 
vendit  à  condition  qu'on  la  IransfornuU  en  une  autre  église,  actuellement 
celle  du  rilla^e,  où  l'on  conaei-ve  un  splendide  bénitier  en  marbre  noir.  C'est 
sur  l'emplacement  de  l'ancienne  abbaye  que  se  trouve  la  ferme,  aveu  quatre 
tourelles,  de  M.  Ëdouoi'd  Prévost,  banquier  t  Charleville.  Ilailleurs,  avec  les 
débris  de  l'abbaye  sont  construites,  à  Elan,  d'assez  nombre 

(Juant  aux  reliques  du  fondatei 
(îanneron  nous  a  raconté  les 
extra  ordinaires  miracles,  elles 
avaient  été  dispersées  pendant 
l'époque  révolutionnaire,  sauf  le 
froKinent  de  soie  violette  dans 
letlticl  i^lail  enîdoppé  le  ciriir 
du  saint.  Ce  morceau  d'étotfe 
était,  depuis  le  commencement 
du  siècle,  enfermé  en  un  >•  bras 
reliquaire  "  de  bois  qui  n'avait 
évidemment  pas  été  fuit  pour 
cette  destination.  On  l'a  replacé, 
en  ces  dernières  années,  dans 
un  petit  reliquaire  alTeclant  la 
rornie  d'un  ostensoir  qui  z^esle 
exposé  dans  l'église. 

La  Fonlaîne  Hainl-Rofjer  est 
toujoars  un  lieu  de  pèlerinage, 
fréquenté  surtout  par  les  jeunes 
Allés  qui  cherchent  à  calmer 
l«ur»  ctiagrius  d'amour.  Après 
une  prii^rr  nu  saint,  elles  n'ont 
qu'à  niari'her  sur  les  cailloux 
qui  forment  le  lit  du  ruisseau 
d'Elan,  pour  voir  apparaître  en 
fonge.  ou  même  en  nsilité,  l'élu 
de  leur  r.pur.  L»  Fontalna  Silnt-Roger 

ÉTRÉPIONT.  —  H..  228.  —  E.,  75.  -  II.  i:.,  J.  —  11,  A-,  13.  —  II.  11..  H. 
—  Hect.,  423.  —  B.  P.,  Klize.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  28  aoiU.  -  Le 
viUaj^  s'étend  au  pied  d'une  colline.  Troisième  étage  du  terrtUn  Hamique  : 
calcaires  oolilhiquee.  —  C.  de  Viiry. 


—  Stl  - 

ChAteau.  —  l/aucipii  cliStcau,  autmir  duquel  se  groupèrent  les  premières 
maisDiis  d'Etn'pifiny,  remonte  nuï  origines  mêmes  Je  la  commune;  quinzième 
sièdo.  Il  nurail  ét<'',  d'ahnrd,  habite  par  iiicssire  Antoine  de  TouH}',  chevalier, 
si'ijfiii'iir  d'Klri'pi^iny,  Cliéiy,  Saint- Martin -sur-Bar,  Beaumont  elPouilly,  qui  eut 

pour  (épouse  Jeanne- 
Claude  de  Pouilly.  Ea 
ITOâ,  il  avait  pour  châ- 
telain r.abnel-Kenanl 
(le  Fuchsamberg.  capi- 
taine au  régiment  de 
^o^raandie,  (Ils  de  Re- 
nard de  Fuschamberg, 
seifineur  de  La  Tour- 
nclle,  «  lieutenant  pour 
le  roi  des  villes  de  Chà- 
leau-Hej{niiult  et  Lin- 
l'Iiainps  ■>.  En  1789,  le 
[uarquis  de  Moriol  le 
vendait  à  M.  Lefebrre, 
alors  curé  d'Ëtrépigny; 
mais  quelques  années 
plus  tard,  il  fut  si  rom- 
pli^tement  détruit  et 
rasi^  qu'il  n'en  re^te  plus  veslige,  aujourd'hui.  Le»  tiAtiments  qui  l'avoisinaieot 
et  si'rvnienl,  »  cette  l'poqiie,  de  in'i'sbytéri',  fuiviif  recoustruila,  puis  devinrent 
le  i')iAl<-au  actuel  qu'habita,  nolaninifnt.  M™"  veuvt-  ]>;inckouke,  la  Temme  du 
ci^lèbre  êdrleur.  C'est  dans  le  ]i:iri'  de  l'uiicieu  cliàleau  que  fut  inhumé  Jean 
Ueslîer,  l'auteur  si  connu  de  Mh.n  Tk^tauknt  :  l'un  des  iiuvnk^es  de  libre-pensée 
les  plus  Tameux  du  dix-huiliÈnj(!  sièirle. 


BtréplEUT 


OUIONICOURT-SUH-VENCE. 

1».  A.,  I i.  ~  n.  1).,  13.  —  iicii.,  m.  - 

dimanche  de  uKii.  —  C'  \'.  —  il. 
c-oleiiux,  comnii'  dans  un  eutonmiir  q 
du  FfiHlii-ii,  où  mule  le  rui^selel  i|ue 
ouest,  I 


-  H.,  314.  —  I-:..  112.  —  D.  C,  11.  — 
It.  P..  Iluignicourl.  —  V.  1...  le  dentier 
T.  —  Le'villiifîe  est,  a»  pied  de  ses 

li  s'ouvre  :  à  l'i'Sl,  sur  l'.'arnite  valléiî 
iiuvent  on  appelle  li'  Rhône:  et  au  sud- 
r  l'-lap-  ilii  li-miinjuriissii/ue  :  carrihns 


dans  k-s  calcaires  bliuics  cl  oolitliiques  de  la  grande  Dolillie.  —  ('..  de  Heims. 

Ch&te&n.  —  ApiKirtenant  à  la  famille  de  Wigiiacoui'l.  Kst-ce  le  cbàtenu 
dont  parle  de  Saiul-Paul  d:ins  ses  MËuninKs.  »  Après  avoir  assiégé  l'abbaye  de 
Chauiuonl. ...  le  maréchal  trouva  bon  (fc  Taire  acheminer  ses  troupes  droict  a 
lîuigiiicourt.  fort  cliilleau,  h-quel  incommoduit  par  sa  garnison  le  Itethellois, 
eslatii  assis  eiilre  Itetfael  et  Méiiêres.  Mais  ceux  de  Sedan,  manquant  de 
résolulion  à  l'efTecI,  ayant  veu  le  canon  prél  à  jouer,  se  soumirent  &  rendre  lu 
place  es-mains  duilicl  seigneur,  laquelle  eslaut  en  mains  fait  investir  Y vernau- 
m.inl...  ■•    Voir  Vvkhnauui.st  et  Soirvuw-sua-MKrsK.) 

Ecarts.  ^  Fnmlku,  ferme  construite  avec  des  matériaux  provenant  d'une 
antique  maison  forte,  à  ftOO  mètres  du  villa^'e,  rians  les  caves  de  laquelle  on 
Iniuvji  di-  Mouil'reusca  mounaii'S  d>'  ciiivif  et  une  1res  curieuse  lampe  fort 
audeiMie.  l'ri.-  Iiabitalimi  de  cet  0.-:„\.  iiiirail.  si  l'on  en  croit  la  Wgende,  servi 
de  rel'uye  à  qui'lques  •'■[ni>;rés,  [x'iidaiit  l,i  période  révolutionnaire,  l^n  cime- 
tière bordait  autrefuis  une  |>arlie  de  la  loule  coniliiisant  de  Guignicourt  &  Pran- 
lieu.  —  La  Foutn'ii:  —  (iilI''-Viipilaiii'i.  S.  C.  —  La  youvetle-Forye.  N,  C,  Par 
opposition  sans  doute  à  la  Vieille- Ko r-;;e,  ilonl,  non  loin,  on  a  reconnu  les 
traces  :  scories  laissées  par  un  tiaut-fourtu-au  i-l  non  encore  débarrassées  du 


245  — 

fer  qu'enfermait  le  minerai.  —  Som-la-Ville.  Entre  Yvernauniont  elGiiigiiicoiirt, 
au  lieu  dit  »  Sous-la-Ville  »,  évoquant,  d'après  la  tradition,  de  nombreuses 
villas  romaines,  des  fouilles  mirent  à  jour  une  fort  grande  quantité  de  mon- 
naies antiques;  une  médaille  sur  laquelle  étaient  gravés  Romulus  et  Hemus, 
allaités  par  leur  louve;  quelques  substructions  calcinées  et  des  squcîlcttas. 

HANNOONE-SAINT-MARTIN.  -  H.,  077.  -  l-.,  201.  —  I).  C,  0.  — 
1).  A.,  16.  —  D.  D.,  io.  —  Hect.,  471.  —  B.  P.,  T)om-le-Mesnil.  —  K.  L.,  b; 
dimancbe  qui  suit  le  1 1  juillet.  —  C*°  P.  —  S'étage  pittoresquement  sur  une 
colline  dont  l'altitude  atteint  304  mètres.  Territoire  arrosé  par  la  Bar,  et, 
coulant  de  l'ouest  vers  l'est,  par  son  affluent  le  ruisseau  de  Supvune.  Troisième 
étage  du  terrain  liassvjue  :  marnes  noires,  scbisteuses  et  sulfureuses,  cen- 
drières.  Premier  étage  du  terrain  jurassi<jue  :  carrières,  pierres  de  taille,  en 
exploitation,  dans  les  calcaires  oolithiques  jaunâtres.  —  C.  de  Heims. 

Eglise.  —  Très  ancienne,  mais  souvent  reconstruite  ou  réparée.  La  tour  et  la 
voûte  du  clocher  remonteraient  au  treizième  ou,  plutôt,  au  quatorzième  siècle. 

La  date  de  1608  qui  se  lit  à  la  clef  de  voiHe  est  celle  d'une  restauration. 
Puis  se  voient  des  retouches  des  quinzième  et  seizième  siècles,  en  style  ogival 
et  flamboyant.  A  la  fin  du  di.x-septième  siècle,  on  exhaussa  le  clocher,  et  fut 
élevée  la  tour  romane  que  l'on  couronna  d'un  dôme  gracieux,  surmonté  lui- 
même  d'un  campanile.  Saint  Martin,  patron  de  l'église  et  de  la  commune, 
avait  anciennement  sa  statue  en  bois  au-dessus  du  porche;  statue  grotesque, 
maintenant  reléguée  dans  un  grenier  et  que  remplace  une  rosace  nous  offrant 
le  saint  à  cheval  et,  selon  la  lég(Mule,  coupant  en  deux  son  manteau. 

Ecarts.  —  La  Foulerie  du  Plat-Ruisseau.  N.  C.  —  La  Grande- Foulerie,  oO  hab. 

—  Le  Moulin,  4  hab. 

liieuxdits.  —  Quelques  lieuxdits  évoquent  des  souvenirs  historiques  et 
nous  laissent  entrevoir  que  Hannogne-Saiiit-Martin  fut  jadis  plus  important 
qu'il  ne  l'est  aujourd'hui.  —  Le  Chemin  du  Pièfje,  la  Mtdadrerie,  la  Henferinerie, 
la  Croix-blanche  ;  en  ces  licnix  furent  trouvés  des  médailles,  des  armures,  des 
squelettes.  —  Le  Champ  de  bataille;  mais  quelle  bataille?  Est-ce  en  1478, 
lorsque  Louis  XI,  Charles  le  Téméraire  étant  mort,  voulut  s'emparer  du  pays 
que  la  maison  de  Bourgogne  possédait  en  Belgique?  Est-ce  aux  temps  de  la 
Fronde,  alors  que  la  Champagne  était  le  théiUre  de  luttes  incess;nit(îs  et 
meurtrières?  Est-ce  en  1650,  quand  Villequier  mit  en  déroute  deux  régiments 
d'infanterie  espagnole?  —  Popelaine,  hameau  qui  disparut  on  ne  sait  à  quelle 
époque;  se  trouve  mentionné  dans  un  démembrement  de  1322  :  Chambre  des 
comptes  de  Nevers;  et,  à  la  date  de  1326,  dans  un  aveu  par  lequel  «  Jacommius 
dit  Corporeis  escuiers  »  reconnaît  tenir  en  bref  du  comte  de  Kethel,  «  en  la 
prévôté  d'Omont,  la  moitié  des  moulins  de  Safville  =  Sauville...  et  item  en  la 
prévôté  de  Donchery,  à  cause  tle  l'avouerie  dont  était  titulaire  le  dit  comte 
de  Hethel,  les  soignïes  (?)  d'Ilannogne  et  de  Popelaiiie.  »  —  Les  Huttes.  En 
l'année  1636,  une  peste  teirible  ravagea  cette  région  et  se  lit  cruellement 
sentir,  notamment  à  Saint-Marceau,  à  Saint-Martin,  à  Boutancourt,  à  Flize,  à 
Villers,  à  Sapogne.  Intermittente,  elle  disparaissait,  puis,  provoquée  par  la 
famine  et  la  puanteur  d<*s  cadavres,  horrible  suite  de  la  guerre,  elle 
réapparaissait.  Les  pestiférés,  morts  ou  vivants,  furent  relégués  ou  enfermés 
en  un  lieu  dont  le  nom  rappelle  ces  tristes  événements  :  les  Huttes,  ou  cabanes 
construites  hâtivement  pour  y  parquer  ceux  (|ue  la  peste  n'avait  pas  encore 
enlevés. 

MONDIGNY.  —  11.,  144.  —  E.,  43.  —  I).  C,  13.  —  D.  A.,  11.  —  1).  D.,  9. 

—  Hect.,  .'>81.  —  B.  P.  —  Boulzicourl.  —  E.  L.,  le  premier  dimanche  de  juin. 
Aucun  cours  d'eau  ne  traverse  le  territoire  de  Mondigny.   Terrain  jurassique  : 


—  2i«  — 

picrros  de  taille  «•(  moellons.  Tvnain  diluvien  :  argiles  pour  poteries  que  l'on 
fabnt|ue  surtout  k  Barbencroc.  —  C.  de  Vennandois. 

Eglise.  —  Sur  le  portail  se  voit  \v  millésime  1782;  date,  évidemment,  d*une 
restauration. 

Ch&teau.  —  Procln^  de  l'église,  les  vestiges  d'une  très  ancienne  maison 
seigneuriale  que  possédaient,  en  1347,  Hélis  de  Mondignv,  épouse  de  Henri  de 
Monville;  en  \\S\V1.  i){LH\v  de  Savigny.  Reconstruite  par  M.  de  Robert,  elle  fut 
détruite  en  171M  ;  ses  «  communs  >»  sont,  actuellement,  bergerie  et  grange  : 
dite  iirant/e  de  la  Fenn*'. 

Ecarts.  —  Les  Hcjets,  en  plein  bois.  —  liarhencruc,  36  bab.,  dans  la  vallée 
de  Hordenx.  D'après  une  légende.  Uordeux  et  Harbencroc  tireraient  leurs 
noms  de  deux  brigands  qui,  v«'rs  la  lin  du  neuvième  siècle,  ravagèrent,  pillèrent, 
ensanglantèrent  cette  zon»'  ardennaise.  Bordeux,  toujours  d'après  la  légende, 
était  Flamand,  et  Barbencroc,  aux  longues  moustacbes  relevées  en  cri>c,  était 
Liégeois.  Après  maints  et  maints  crimes,  entre  autres  l'assassinat  de  saint 
Arnould,  (jue  la  trailition  leur  iuïpule  plus  ou  moins  véridiquement  (voir 
(iKi'vÈHKs),  ils  furent  pendus  baut  et  court  à  Barba i se  ;  le  lieu  de  pendaison 
s'appelle  encore,  tout  naturellement,  la  Polt'iwe, 

NOUVION-SUR-MEUSE.  —  IL,  33H.  —  E.,  03.  —  1).  C,  2.  —  D.  A.,  12. 
—  1).  I).,  11.  —  Ib'cl.,  Olo.  —  B.  P.,  Flize.  —  F.  L.,  le  dimancbe  qui  suit  le 
l.'i  août.  —  ('.'«  P.  —  il.  —  T.  —  La  Meuse  coule  à  2(K)  mètres  environ  du 
villiigt*.  Terrain  liassiiine  :  marnes  à  fragments  ferrugintuix  et  lambeau  de 
calcairt'  ferrujiineux.  Nt>uvion,  terre  <rKmpire  depuis  le  traité  de  Mersen,  870, 
ne  revint  à  la  France  «luen  1701),  après  le  traité  de  Bruxelles. 

Eglise.  —  Date  «lu  quinzième  siècle.  Une  de  nos  anciennes  églises  ardennaises 
le  plus  solideuit'ut  fortifiées.  Dans  le  mur,  face  à  la  Meuse,  des  créneaux  et  des 
meurtrières:  puis,  un  escalier  très  étroit,  conduisant  à  la  loge  de  guet,  d'où 
Ion  surveillait  le  fleuve,  hevant  le  portail,  une  pierre  très  vieille,  sur  laquelle 
se  voit,  en  raraclèn»s  golbiqurs,  un<*  inscription  à  peu  près  illisible.  Dans 
l'intérieur,  les  armes  du  Retbélois;  sur  l'un  des  piliers,  un  écusson  qui  doit 
être  celui  des  Wallin;  quelques  statues  reuiontant  aux  dix  premières  années 
du  dix-se(»tième  siècb»;  sur  le  rétabl»»,  curieuse  sculpture  en  bois,  datant  d'au 
moins  quatre  ct-nts  années  et  représ<MUant  un  épisode;  de  la  vie  du  Cbrist.  Des 
trois  cloches,  n'en  restait  qu'une  après  la  Révoluli(ui,  elle  portait  le  millésime 
1(>()0;  les  deux  aulies  avaient  été  fondues  par  ordre  du  District. 

Kn  septembre  l.'>î)-2,  Sainl-Paul  lencontrait  et  battait,  à  Nnuvion-sur-Meuse, 
le  sieur  d'Yvernaumont.  qui  avait  obtenu  •<  (N)mmission  du  roy  de  Navarre 
poiir  faire  levée  d'un  n'-giment  de  gens  de  pied,  lequel  il  leva  en  peu  de  jours, 
aver  infinies  insolences  à  lendrr>ict  du  pauvre  peufïle,  duquel  on  n'entendoit 
que  les  pl;iinct<'s  au  pais  de  Retliellois;  ce  qui  occasionna  le  seigneur  de 
Saincl-Paul  de  Ciire  espier  le  tiMups  et  le  lieu  où  assurément  il  le   pourrait 

trouver Yvernauruont.   marchant  en  cani()aigne,  fut  veu  des  ciitlioliques 

«|u'il  recogneuf  :  la  furie  desquels  voulant  éviter,  se  renferma  diligemment 
dans  le  vijlagi»  de  Nouvion,  qu'il  choisit  pour  retraitte,  s'y  jettant  sauf,  malgn^ 
les  poursuiltes  catholieqiies,  dans  lequel,  toutlefois,  il  ne  trouva  salut,  d'aul- 
tant  quil  fust  aussy  fnrt  investy  et  sommé  di»  se  rendre.  Ce  quil  fut  refTusant 
faire:  ains  faisant  sentir  assez  lentement  h?  son  de  ses  barquebuzardes  aux 
plus  téméraires,  faisoil  démonstration  de  voulloir  ofnniastrer  la  detfence  de 
sa  vie,  quil  vouloit  consrrver  sous  les  murailles  de  l'église.  Mais  le  seigneur 
(le  Sainct-Paul,  ayant  diliî^emment  faict  amener  un  canon  de  Maizières,  par 
dessus  la  Meuse,  que  (fuelques  liabitans  et  soldats  amenèrent,  qui  ny  ses- 
pargnèrent  au  hasard  el.  travail,  feit  bien  tost  ouvrir  à  coups  de  canons  léglise 
où  le  dict  d'ivernaulniont  sestoit  retiré.   Leciuel  se  présentant  à  Tassault,  le 


—  247  — 

soustint,  à  cause  que  la  bresche  estoit  favorisée  d'une  maison  où  aucuns 
soldatz  sestoient  logez;  qui  donna  occasion  au  général  catliolicque  dy  faire 
dresser  quelques  voilées  de  canon,  lesquelles  estourdissant  aucuns  des  tenants 
rendirent  le  reste  tellement  estomnez  quilz  se  rendirent  à  miséricorde...  » 
(Mémoires  du  maréchal  de  Saint-Paul.) 

Ch&teau.  —  L'habitation  dite  aujourd'hui  Cour-d* en-Haut  fut  la  maison 
seigneuriale  qu'habitèrent  les  Villelongue,  les  Wallin,  les  de  Pouilly,  les 
Zweiffel  —  ou  Zuniffel  —  les  Lardenois  de  Ville  de  Hagnon,  les  de  Houcy. 
On  y  remarque  une  vaste  cheminée,  et  un  escalier  en  bois  de  chêne,  datant 
du  seizième  siècle;  et,  au  rez-de-chaussée,  la  chambre  où  coucha  le  duc  d'En- 
ghien  —  le  grand  Condé  —  quand,  avant  la  bataille  de  Nordiingen,  il  passait 
à  Nouvion,  avec  ses  six  bataillons  de  huit  cents  hommes  chacun.  Dans  cette 
chambre,  une  plaque  aux  armes  parti  de  Bourbon,  avec  la  date  de  1066,  et, 
pour  ornement  extérieur,  un  trophée  de  drapeaux. 

La  Cour-iï en-Bas,  également  ancienne  demeure  seigneuriale  —  les  premiers 
seigneurs  de  iNouvion  furent  les  seigneurs  de  Neufmanil,  —  mais  n'ayant 
laissé  aucun  souvenir  historique  précis.  Elle  nest,  d'ailleurs,  qu'une  annexe 
de  la  Cour-d' en-Haut,  A  signaler  une  maison  construite  en  1560,  où  se  trouve 
une  plaque  de  cheminée  aux  armoiries  pleines  d'Espagne  avec  cette  devise  : 
DOMiNvs  uiiii  ADivTOR.  11  importe  de  mentionner  également  deux  autres  inté- 
ressantes plaques  de  cheminée  dans  le  presbytère,  dont  l'une,  portant  le 
millésime  1570,  nous  offre  la  fameuse  légende  de  saint  Hubert,  avec  le  cerf 
traditionel  ;  et  l'autre,  engagée  dans  lo  mur,  qui,  laissant  lire  :  s.  c.  frvlo... 
ERiCLO...  c.  DE  wiTRi...,  représente  en  son  dessin  une  entrevue,  un  «  accord  »  de 
deux  seigneurs. 

Ecarts.  —  VEspérance,  ferme  dans  les  terrains  vendus  par  la  commune,  en 
1848,  pour  l'établissement  du  pont-suspendu.  —  Les  Deux  Maisons,  celles  du 
garde-barrière.  —  Manicourt,  à  800  mètres  nord -nord -ouest  du  village. 
Hameau  d'origine  fort  ancienne  et  jadis  des  plus  importants.  Appartint 
d'abord,  comme  Nouvion,  à  la  prévôté  d'Orchimont,  et  fut  tardivement  reven- 
diqué, en  1559,  par  le  roi  d'Espagne,  souverain  des  seigneurs  d'Orchimont. 
Fut  aussi,  vers  l'an  1320,  «  du  fonds  terre  et  seigneurie  de  Saint-Mard  — 
Saint-Médard  de  Soissons.  »  —  Les  bourgeois  «  de  Saint-Mard  »  relevaient 
alors  du  prieuré  de  Donchery. 

OMICOURT.  —  H.,  155.  —  E.,  40.  —  0.  C,  H.  —  D.  A.,  22.  —  I).  1).,  20. 
—  Hect.,  736.  —  B.  P.,  Vendresse.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  Omicourt  s'étage 
sur  la  pente  d'une  colline  boisée  :  au  pied  coule  le  canal  des  Ànknnes.  Le 
territoire,  que  traverse  la  Bar,  se  divise  en  deux  partiels  nettement  distinctes  : 
la  partie  forestière,  occupant  les  hauteurs  à  l'ouest;  et  la  partie  agricole, 
s'étendant  à  l'est  sur  les  pentes  et  sur  la  plaine.  De  l'ancienne  église,  assez 
curieuse,  détruite  pendant  les  guerres  du  dix -septième  siècle,  ne  reste 
aujourd'hui  que  la  tour.  Pèlerinage  d'importance  médiocre  k  Saint-Memmie, 
évêque  de  Chàlons,  pour  la  guérison  de  certaines  maladies  des  enfants.  Les 
principaux  seigneurs  d'Omicourt  furent  :  en  1136,  les  Chartreux  du  Mont- 
Dieu;  vers  1179,  les  seigneurs  de  Uaucourt;  puis,  successivement  :  le  prieur 
de  Donchery,  les  comtes  de  Uethel,  les  de  Buzancy,  les  Colesson  de  Monthierme, 
Valérian  de  Bournonville,  i428,  qui  gouverna  Heaumont  pour  les  Anglais;  en 
1470,  le  monastère  de  Saint-Vincent  de  Laon;  en  1512,  le  prieur  d'Omicourt, 
les  d'Ambly,  les  de  Lutre,  les  de  Vieu ville,  les  de  Noailles;  en  1676,  les  de 
Bournonville.  —  C.  de  Reims. 

SAINT-BiARCEAU.  —  H.,  357.  —  E.,  111.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  9.  — 
D.  D.,  7.  —  Hect.,  480.  —  B.  P.,  Boulzicourl.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 


—  248  - 

lo  18  octobre.  Lp  village  f*st  piltoresqiiement  assis  sur  le  haut  d'une  colline  à 
la  cote  326  mètres.  TtMritoire  jurosé  notamment  par  la  Verice,  qui  reçoit,  sur 
sa  rive  droite,  le  ruisseau  de  Grarul-Champ.  Troisième  élaj^e  du  terrain  Uasfitjue  : 
marnes  noires,  pyriteuses.  Premier  eHa^'e  du  terrain  jurassique  :  carrières 
€»xploitées  pour  pierres  de  taill«»:  sable  lîn,  pour  le  moulafçe  de  la  fonte.  — 
C.  de  Vitrv. 

Ch&teau.  —  Construit  au  dix-septième  siècle;  fut  presque  totalement 
d<Hruit  en  1870,  par  les  Allemands.  Kn  face  du  chAteau,  un  terti^e  assez  élevé, 
dit  Sainfoin,  sous  lequel,  en  1830,  on  «lécouvrit  une  vaste  cave  dont  les  murs 
calcinés  indiquaient  un  incendie.  Non  loin,  en  creusant  la  terre  au  pied  d'un 
chêne,  on  trouvait  un  vase  rempli  de  pièces  romaines  à  Teffigie  de  Valérien 
et  de  Gallien. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  sur  la  Vencr.  N.  C.  Ce  moulin  est  transformé,  depuis 
1854,  en  une  importante  usine.  —  Le  Moulin,  17  liab.  —  Constantine,  4  hab. — 
Montbcton,  où  le  terrible  mar»*clial  Montbeton  de  Saint-Paul,  affirme  la  tradition, 
aurait  livré  combat  sanglant.  —  Sur  les  Morts,  où  furent  enterrés  ceux  que 
frappa  «  la  peste  noire  »  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  et,  sans  doute  dussi, 
ceuxquVnlevèrent  les  pesU'S  de  1000,  de  1625  ou  de  1636,  «  alors  que  les  rou- 
tiers laissèrent  de  si  nombreux  cadavres  à  travers  le  pays  >».  Dans  le  cimetière, 
une  croix  votive  rappela  longtemps  «  la  disparition  du  fléau  ». 

SAINT-PIERRE-SUR- VENGE.  —  11.   lil.  —  K.,  aO.  —  I).  C,  8.  — 

n.  A.,  12.  —  I).  I).,  10.  —  Hect.,  139.  —  U.  P.,  Houizicourt.  —  F.  L.,  le  dimanche 
après  le  18  octobre.  —  Le  village  se  trouve  à  la  naissance  du  Mont  Toiim- 
meaux  sur  la  rive  gauche  de  la  Vnict^  Même  constitution  géologique  qu'à 
Chanifiigneul  cl  à  Nfondigny.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Date  du  quinzième  siècle.  Aurait  remplacé  une  petite  chapelle 
dite  «  de  secours  »•  dont  les  traces  restent  encore  visibles  dans  l'église.  Le 
ch(eur  actuel  remonte  à  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle;  le  porche, 
le  clocher  et  la  sacristie  datent  de  1708.  Le  millésime  1771  se  lit  sur  la 
cloche. 

Ch&teau.  —  Une  maison  seigneuriale  —  ressemblant  à  une  grosse  ferme  — 
détruite  en  1879.  Les  seigneurs  de  Saint-Pierre  n'eurent  que  le  droit  de  basse- 
justice;  c'est-a-dire,  une  quasi-justice  de  paix. 

Ecarts.  —  Le  Moulin.  N'est  plus  exploita  depuis  18o6,  s'étant  dépossédé  de 
son  cours  d'eau  pour  la  filature  de  Boulzicourt,  moyennant  19,000  francs.  —  Se 
trouve  le  lieu  dit,  en  1791,  la  Coulure  formant  la  «leuxième  section  de  Saint- 
Pierre;  la  troisième  s"ap[)elait  Damourelle  ;  la  première  /ie//f*-Vo/«îf?,  aujourd'hui 
écart  de  23  habitants,  où  s'élevaient,  jadis,  un  colombier  seigneurial  et  une 
ferme  assez  grande  qu'en  18U  son  propriétaire  vendit  en  détail  :  vente  qui 
lui  rapporta  100,000  francs. 

SAPOGNE-FEUCHÈRES.  -  IL,  7:i0.  --  K.,  iVf.  -  l>.  C,  0.  —  D.  A.,  16. 
—  D.  1).,  15.  —  Ibrt.,  I,n70.  -  IL  P.,  l)om-le-Mesnil.  —  V\  L.,  l'avant-dernier 
dimanche  de  juillet.  —  C'*^  P.  —  Le  village  s'étend  dans  un  vallon  que  surplom- 
bent de  très  hautes  collines  aux  pentes  fort  raides.  Il  est  traversé  de  l'est  à  l'ouest 
par  le  ruisseau  de  Sapôfpie  (\m  se  déverse  dans  la  B///'.  Premier  étage  du  terrain 
jurassit/ue  :  calcaires  gris  exî>loités  pour  pierres  de  taille;  calcaires  oolithiques 
schisteux  et  calcaires  blancs;  sable  pour  le  moulage  de  la  fonte.  Territoire 
assez  montueux  (?t  accidenté.  L'industrie  du  bois  est  très  florissante  à  Sapogne  : 
chaises,  fauteuils,  bois  de  brosses,  manches  coudés  pour  pelles,  manches 
tournés  pour  outils  •*!  ust«'nsili»s  de  ménage,  échelles,  nûeaux,  merrains  pour 
tonneaux,  cercles.  De  nombreuses  ouvrières  paillent  et  rejmillent,  rotinent  et 
vernissent  les  chaises;  c'est  la  spécialité  de  Sapogne.  —  C.  de  Reims. 


—  249  — 

—  Pettch^res,  12!  hab.,  sur  le  flanc  d'un  coteau  vis-à-vis  le  suil- 
oaest.  Fat  commune  séparée  de  1794à  1827.  —  Le  PowlnVElan,  \  \  bah.,  à  l'entrée 
presque  de  la  célèbre  forêt  de  Mazarin.  —  La  Scierie,  4  hab..  récemment  cons- 
truite sur  le  ruisseau  de  Sapogne.  —  Le  Pn^-Ludet,  ii  bab.,  ancien  moulin 
derenue  scierie  et  fabrique  de  bois  tournés;  elle  est  activée  par  un  mince  cours 
d*eaa  qui.  Tenant  d'Omicourt,  se  jette  dans  la  Bar. —  La  Chatteb'e  ou  Chatterie, 
sur  le  bord  du  canal  des  Ardennes;  tire  son  nom  d'un  certain  curé  Lechat, 
d*bumeur  bizarre,  qui  déserta  son  presbytère  pour  habiter  la  Chatterie.  — 
Beauregard^  22  hab.  La  maison  et  Tancien  ch.^teau  seigneurial  de  Heauregard 
sont  presque  cachés  par  les  rideaux  d'arbres  fruitiers,  les  haies  de  sureau,  de 
cornouiller  et  de  pruneliers,  que  dominent  dénormes  noyers  plusieurs  fois 
séculaires.  D'un  plateau,  à  l'altitude  assez  haute,  on  aperçoit  les  riches  fron- 
daisons de  Queue-Cheveuges,  les  bois  d'Omicourt,  les  triages  du  haut  Sapogne, 
Timmense  forêt  de  Mazarin  ;  puis  aussi  le  bois  d'Ennelle,  proche  de  Balaives.  —  Le 
Pavillon,  12  hab.  ;  jadis,  sous  l'appellation  de  Vandemaison.  le  séjour  préféré  des 
seigneurs  d'Ar^y,  dont  les  biens  furent  vendus  en  exécution  de  la  loi,  mars  4793, 
contre  les  émigrés. 

(Pour  la  légende  du  «  pain  de  Sapogne  »,  voir  Meyrac  :  Villes  kt  Villac.es 

DES  ArDKNNES.) 

VnXERS-LE-TILLEUL.  —  H.,  2:>7.  -  K.,  91.  —  D.  C,  9.  -  I).  A.,  20. 

—  D.  D.,  18.  —  Hect.,  861.  —  B.  B.,  Flize.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de 
mai.  —  O*  P.  —  Le  villaae,  qui  s'appelait  autrefois  Villiers-le-Tigneux  ou 
Villers-le-Ligneux,  occupe  le  sommet  d'une  colline,  à  la  cote  270  mètres.  Premier 
étage  du  terrain  jurassvjue  :  carrières  de  moellons,  abandonnées  aujourd'hui 
dans  les  calcaires  oolithiques.  Troisième  étage  du  terrain  jurassifjue  :  marne, 
minerai  de  fer,  engrais  qui  n'est  'plus  exploité.  —  C.  de  Reims. 

Ecarts. —  Les  Pourceaades,  7  hab.  —  Les  Quatre-Vents,  o  hab.  —  Le  Moalin, 
8  hab.,  où  se  trouvaient  le  moulin  banal  et  le  four  banal,  appartenant,  dès  leur 
origine  :  au  monastère  de  Saint-Vincent  de  Laon  et  aux  comtes  de  Hethel; 
puis  à  Tabbaye  de  Saint-Nicaise;  à  la  Sainte-Chapelle  de  Paris  et  au  prieur 
d'Omont.  Four  et  moulin  disparurent,  probablemenl,  lorsque  le  village  fut 
quasi  complètement  détruit  par  le  feu,  pendant  le  siège  du  chiUeau  d'Omont 
que  fît  Henri  IV.  La  famille  de  Mazarin  et  l'abbaye  possédèrent  Villers-le-Tilleul 
jusqu'à  la  Révolution. 

VILLERS-SUR-LE-MONT.  -  IL,  129.  —  K.,  42.  —  D.  C,  9.  -  I).  A.,  14. 

—  D.  I).,  13.  —  Hect.,  :J29.  —  B.  P.,  Guignicourt.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui 
suit  le  5  juin.  —  B.  B.  —  Aucun  cours  d'eau  n'arrose  son  territoire  assez  élevé. 
Premier  étage  du  terrain  jurassi(jue  :  calcaires  blancs  compacts  et  calcaires 
oolithiques;  carrières.  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  :  marnes  avec 
boules  de  quartz,  minerai  de  fer.  —  C.  de  Reims. 

Eglise.  —  De  Téglise  fort  ancienne  et  toujours  entourée  de  son  cimetière, 
restent  actuellement  :  un  pan  de  mur  encastré  dans  la  muraille  nouvelle,  ce 
pan  est  surmonté  d'une  sépulture  qui  semble  dater  du  quatorzième  siècle;  une 
croix  fleurdelysée  au  clocher;  à  l'extérieur,  une  inscription  rapp(?lant  qu'en 
1790  Jeanne  Gobert  laissait  à  la  Fabrique  deux  cents  livres  pour  un  obit  per- 
pétuel. 

Ecarts.  —  La  Louviêre,  où  se  trouvaient  cincj  maisons  qu'un  incendie,  en 
1861,  détruisait  complètement.  Autrefois,  à  la  Louviêre,  un  domaine  très 
important,  autour  duquel  s'étaient  groupées  les  premières  habitations  qui  for- 
mèrent le  village;  car  Villers  n'occupait  point,  alors,  l'emplacement  qu'il  occupe 
aujourd'hui.  Il  s'étendait  plus  à  l'est  sur  le  lieu  dit  la  Grande-Rue,  pré  com- 
munal où  Ton  a  découvert  quelques  substructions.  —  Le  Puits  de  la  Censé, 


—  2.*Î0  — 

Lors(Hh'  los  IiiipiM-iaux,  avant  onvalii  la  Cliampajjjne,  Fnmçois  I**"  rognant,  eurent 
lui^lr  Vil!<»rs-sur-le-Monl,  une  ferme  fut  construite  juste  à  l'endroit  où  s'élève 
artuelloinent  l'éoole  communale;  et  assez  proche  de  cette  ferme,  le  Puits  de  la 
Ccftsc  qui  servit  de  point  central  au  Villers  nouveau.  (Pour  la  Terre  des  Bois  et 
l(»  Tilleul  (le  Juslice,  voir  Meyrac  :  Villks  et  Villages  des  Ardexnes.) 

VRIGNE-MEUSE.  —  IL,  i;>8.  —  K.,  50.  —  I).  C,  6.  —  D.  A.,  16.  — 
n.  I).,  i,').  —  lle«-t.,  444.  —  R.  P..  Donclierv.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de 
mai  —  Ci.  et  tramway  pour  Vrigne-aux-IJois.  —  T.  —  Village  construit  non 
loin  de  l'rndroit  où  con Huent  la  Vn'fpie  et  la  Meuse,  et  s'adossant  à  la  colline 
du  Ternie  sur  h?  haut  de  laquelle,  en  1870,  les  Prussiens  eurent  un  poste 
d'observation  pour  surveiller  le  g»''néral  Vinoy.  Deuxième  étage  du  terrain  lias- 
sique  :  calcaire  sableux.  Troisimie  étage  du  terrain  liassique  :  marnes  et  cal- 
caires ferrugineux.  —  C.  «le  lleims. 

Eglise.  —  Assez  ancienne,  et  toutefois,  assure  la  tradition,  construite  sur 
les  ruines  d'une  église  plus  ancienne  encore.  Intérieurement,  un  autel  assez 
coquet,  d'ortire  composite,  dans  un  clurur  de  style  gothique  décoré  d'une 
croisée  à  meneaux.  Avait  un  clocher  exagérénient  penché,  sur  lequel  une  irré- 
vérencieuse légende  racontait  qu'au  temps  jadis  le  bruit  courut  àVrigne  qu'une 
jeune  épousée,  pouvîint  porter  tleur  d'oranger,  allait  faire  bénir  son  mariage. 
(irand  émoi.  Même  la  chose  parut  si  rare  au  clocher  qu'il  se  dit  :  «  Regardons, 
nous  aussi,  cet  extraordinaire  spectacle.  •>  Donc  il  se  pencha  très  fort  pour  voir 
cette  charmante  enfant  (jui,  le  jour<le  son  mariage,  méritait  encore  le  célèbre 
surnom  dr  Jeanne  Darc.  Puis  il  pensa,  l'ayant  conttMuplée  :  «  Pourquoi  n'en 
verrais-je  pas  une  autre?  je  ne  me  relèverai  «jue  lorsc^i'aura  passé  une  deuxième 
épousée  avec  son  bouquet  virginal.  >»  Or.  notre  pauvre  clocher  attendit  des 
années,  et  encore  des  années,  sans  trouver  occasion  de  se  relever.  Et,  termine 
la  légende  -  irrévérencieuse,  nous  avons  prévenu,  —  nous  le  verrions  encore 
toujours  penché  si  t(mt  récemment  les  charpentiers  ne  l'avaient  redressé,  an 
grand  dommage  du  paysîige  local. 

Lieuxdits.  —  Les  liutes,  vaste  plaine  sur  la  rive  droite  de  la  Meuse  où  l'on 
trouvait,  en  retournant  la  terre,  des  urnes,  des  armes,  des  médailles,  des  fosses 
avec  des  s<|ueletles;  le  tout  d'origine  «;allo-romaine.  La  tradition  affirme  que 
les  llomains  eurent  aux  Uutes  une  vilU?  imnu'use.  L'aventureux  Masson  n'a  pas 
manqué,  dans  ses  Annales  ahdkn.naises,  de  fiiire,  sur  cette  cité  problématique, 
une  fort  longue  dissertation  qu'il  croit  être  absolument  probante.  (Voir,  pour 
les  autres  lieuxdits,  Meyrac  :  Vhj.ks  et  Vu.lages  des  Arden.nes.)  —  L'//*)i  des 
Oyc.s.  Les  habitants  de  Vri^nie  sont  surnommés  *<  ceux  des  Oyettes  >»,  h  cause 
de  leur  grand  commeire  d'oies. 

YVERNAUMONT.  —  IL,  loi.  -  K.,  40.  —  1).  C,  10.  —  D.  A.,  14.  — 
h.  !>.,  \'2.  -  Hect.,  '2H2.  -  H.  P..  Fliz»'.  —  F.  L.,  h'  premier  dimanche  de  mai. 
—  Le  villa^'e  est  construit  sur  le  flanc  d'un  coteau  tjui  domine  la  Vence.  Pre- 
mier étage  du  frrmin  jurnssiifur  :  carrières  de  moellons.  —  C.  de  Vitry. 

Château.  -  Après  avoir  assié^'»'  le  chiUeau  de  Guignicourt,  le  maréchal  de 
Saint-Paul  vint  assiéger  le  ch;U»'au  d'Yveinaumont  <(  que  le  seigneur  du  lieu 
avoit  faict  fortili»'r.  Mais  ceiilx  du  d<;dans  voyant  tout  bransler  après  avoir  veu 
le  canon  quiéterent  la  place  avec  permission  d'emmener  armes  et  bagaiges  et 
fust  ee  «hast eau  pour  estre  de  consécjuence  (ît  sur  passaige,  desmoly  et  rendu 
inabitabh'  ])ar  le  moyen  du  feu  ({ui  l'embrasa  par  accident.  D'Ivernauniont,  les 
troupes  lirèrent  devant  Dom,  lesquels  estonnés  du  peu  de  résistance  des 
aultres  se  rendirent  ne  v<»ulaiis  avoir  plus  d'honneur  que  leurs  confrères.  » 

Ecart.  —  Maison  (UUe-Caiiituini'.  N.  r4. 

Lieudit.  -    l.'n  lieu  dit  Snus  hi  Ville,   indi(iuerait-il  qu'autrefois  Yvernau- 


mont  fut,  non  le  modeste  villa^çp  qu'il  est  tie  nos  jours,  ii' 
lance  iplative?  En  tout  cas,  hi  tradition  aftlrme  i|up  ]<". 
camp  à  Yvernaumont. 

IV.    CANTON    DE    MONTHERMÉ. 


Le  canton  de  Montliermé  comprend  onze  communes  :  Montliermé,  Itraux, 
Chàt«;au-Regnault,  Deville,  Elaulmé,  les  Hautes-Rivières,  Laifour,  Levrezv, 
Meillier-Kontaine,  ThilayetToumavauK.il est  borné  :  au  nord,  parle  canton  île 
Kumay  et  la  Belgique;  à  l'est,  encore  par  la  Belnique,  province  de  Namur; 
au  sud,  par  le  canton  de  Charleviile;  &  l'ouest,  par  le  ciinton  de  lien  wez.  Su  plus 
^'rande  largeur  est  de  1,1  kilomètres  environ,  mesurée  des  Vieux-Moulins,  écart 
deilarfjmes,àMeillit'r-Konlaine,et  16  k.  1  h.,de  nevilleàSorendal.  Ce  canton  est 
l'un  des  plus  pittoresques,  l'un  des  plus  inontajineux  et  des  pUis  boisés  de 
noire  département.  Son  plateau,  qui  s'élève  vers  le  nord,  atteint  :  à  la  Croit 
Seattle,  commune  de  Thilay,  304  mètres  —  cette  montagne  tirerait  son  nom 
d'un  certain  Scaillette,  seigneur  d'Haulmé,  qui  mourut  vers  ia  lin  du  dix-sep- 
tième siècle;  —  aux  Hauts-nnll-%  490  mètres;  a  la  Griiud-Croix,  500  mètres; 
au  Roc  la  Tnur,  420  mètres;  au  Chnwlron,  400  mètres;  à  la  Croix-Haux,  411  mè- 
tres ;  à  VEnveiofpe  de  Montheitnr,  387  mètres.  Celte  région  esi  froide  mais  dun 
climat  sain,  si  rigoureux  soit-il.  Industrie  du  fer  et  des  ardoises,  extraction 
des  pierres,  exploitation  des  bois,  surtout  en  ce  qui  concerne  l'écorcement  des 
chênes  et  pour  les  pei'ches  â  houillères.  La  culliiie  locale  donne,  chaque  année  : 
10,000  hectolitres  de  seigle;  6,u00  hectolitres  d'avoine;  20,000  bectolitrc-s  de 
pommes  de  terre,  l'alimentation  principale  des  liabitaiits,  assez  sobres,  et  ne 
mangeant  que  fort  peu  de  viande,  à  pari  celle  du  cochon. 

15,931  hab.;  4,294  élecl.;  I4.0»7  hect. 

La  forme  et  le  relief  de  ce  sol  houlevei-sé  concordent  avec  sa  constitution 
géologique.  Lesvaltées  de 
la  Meuse  et  de  la  Seiiioy  ne 
sont  d'ailleurs  que  le  ré- 
sultat de  grandes  fractu- 
res modifiées  aux  leinps 
préhistoriques  par  les 
masses  d'eau  qui  s'y  pré- 
cipitèrent :  d'où  la  forme 
si  canicléristiquc  de  ces 
rives  abruptes.  L'Eiirc- 
l(^e  de  Hi-vinesl  un  un: 
de  cercle  presque  parfait  ; 
celles  Ve  Monthermé  et 
de  l.iùfour  nous  offrant 
un  arc  d'ellipse  régulier. 
Les  surfaces  ondulées  des 
lianes  lie  montagnes  trou- 
vent leur  origine  dans  U-^ 
roches  minéralogiqurs 
■lont  elles  sont  compo- 
sées. Les  quarlzites  offri- 
rent  plus  de  résistanee 

que  les  schistes  aux  é|r'>ments  destructeuis;  les  premiers  sont  restés  înlacts, 
tandis  que  les  autres  se  sont  débilités  sous  riniluence  des  agents  almosphé- 
i-îques.  La  montagne  de  droite  an  pied  de  laquelle  coule  la  Meuse,  de  Chàteuu- 
Regnault  à  Monthermé,  en  mojilre  un  exemple  frappant;  elle  présente  une 


w-rie  «rarèti's  sailliiiitfs  t|iii  l'on «s pondent  ù  îles  couihcs  Ue  (|uurtziU;s.  Sou- 
«eiil  uiissi  «les  crMfs  cl  «les  pics  l'K-vt's  qui  se  siiiceitenl  An  proche  en  proche 
aptmrtifnnunt  aux  mêmes  cnuoliis  qui-  des  plis  iri'S  prononcés  font  affleurer 
III  [iliisiriirs  jioinls  :  pai'  ■■xpiii(jIi'  à  lUiiHeau -lle^nault.  (Voir  Saurage  et 
Biivi-iiier  :  i;éoi.mgik  nv.s  Arubn.vks,  ]i.  32.) 

La  Même  coule,  dans  vt:  i'a[iti)n,  ilii  sud-esl  «u  iiurd-est,  avec  les  dérivations 
êclu!U>es  i|ue  voici  :  n  l^vn-zv,  rive  Kauulu',  :UHI  inètivs:  ù  Monthenné,  rive 
droite,  3,(K)0  mètres;  à  Lairour,  rive  di-oite,  iW  mètres;  aux  Dames  de  Meuse, 
rive  droite,  ifiUO  luèlros.  —  1^  Sfuniy,  venant  d'Arloii  (en  Itdgiquej,  et  pas- 
sant par  Boiiillnn.  enli-e  en  Prani-e  par  .Soii-ndal  (ciite  lT;i),  arrose  Faitloué, 
les  ilautes-ltivières,  .Nnlian,  Naux,  Thilay,  Navaux,  Haulmé,  Touriiavaui, 
l'Iuule,  la  l.onfjue-llmi',  't  leiieoulre  b  MtuSf  II  l^ivaM)ieu-Montlierm«i  après 
un  piiri'oiii-s,  en  rr^^ioii  iirdennaise,  de  25  kilomètr<>s  dans  une  pittoresque  gOTgfi 
l'oniié'-,  là  et  la,  par  ilt-s  rochei-s  surplomltant  son  lit  d'au  moins  280  mètres; 
partiii  l>'Siiuels  :  !■'$  Il'i'lu-s  '/e  R'ibfifirl  voir  Thilay);  la  fameuse  Rochi-  aux 
C'irfi'is.  l'risile  des  eorlieuux  où  la  mine  ouvrit  la  roule,  au-dessus  de  la  Semoy 
1  bHs-foitdfi  J«  ïon  prûvi|»ice,  envoie  l'ëeho  île  ses  bouillon- 
1  proche,  le  Hoc  la  Tour  qui  semble 
s  f^i^antesques  de  remparts  cj'clo- 
péfina.  (Voir  chap.  n  :  la  ValUe 
lie  la  ik'inoij.) 

Les  artluents  principaux  de 
la  Si'iiiny  sont  : 

Affluents  de  la  rire  gmn- 
cùe.  —  I.i:  ruisseau  de. VabriKiy; 
il  prend  «i  snurc*  à  l'est  de  Thi- 
lav.  dans  la  gorge  de  Pisscleux 
i|iji  s'avance  dans  les  bois  des 
liiandes-llazelles.  Il  actionne 
l'usine  mOlalInrgique  Doudoux- 
U  Bac  la  Tour  Dallol,  autrefois  moulin,  et  se 

jette,  en  ce  lien,  dans  la  Se- 
iiiov.  —  Le  rnissean  île  luyeiw  :  il  arrive  de  Mirnionl  et  du  pré  des  llazelles 
et  rencontre  la  Seiuoy  un  peu  au-dessous  de  Nuvaux.  —  Le  ruisseau  de  Narma, 
sur  le  territoire  d'ilaulnir  :  il  ilescend,  en  cascades,  du  Chène-Chaudron,  et 
se  Jette  dans  la  Senioy  à  â  kilomètres  environ  d'Ilanlmt'.  ^  Le  ruisseau  de 
Suiifenjoule  :  que  les  I loches- lïhnpl et  séparent  du  Nariva.  -  Le  ruisseau  de 
la  Retuixp  :  il  prend  sn  source  a  la  fontaine  des  Horis,  sur  le  liaut  de  la  cûte 
qui  domine  la  Malavisée,  et  se  jette  dans  la  Senioy,  un  peu  en  amont  de  Tou^- 
navaiix.  Autrefois,  ce  village,  (|ui  n'aviùt  ni  cimetière  ni  église,  faisait  enterrer 
ses  niorijs  a  llaulmfi.  Mais  un  désiiccord  survint  entre  les  deux  conrtnunes. 
Alors  Tournavaux  décida  de  choisir  Leviviy  pour  lieu  de  sépulture.  Kt  comme 
les  «cercueils  étalent  jiorlês  à  bras,  les  jHirleurs  falitjuês  prirent  l'habitude  de 
fain:  halle,  pour  s<*  reposer,  non  loin  dr  la  fontaine,  d'itù  son  nom  :  Fonlaine 
•ks  Nurlu. 

Affluents  de  la  rive  droite.  —  Sur  le  territoire  des  llaules-ltivlères  :  l"  le 
ruisseau  de  (VnVits  qui  se  ji-tle  dans  lu  Si'uioy  un  [>eu  en  amont  du  village; 
actiojiiiiiit  jiidis  une  usine  acIuelliTnent  démolie;  —  2°  le  ruisseau  de  Saint- 
Jciiii  :  il  pri'nd  s;i  soinve  t'n  Itcl^ique,  prurlic  la  ferme  Saint-Jean,  au  Trou- 
.Mailli-t  el  à  Clniulrin-r:  limfîc  le  bois  i-t  enlm  en  France  à  Liiichamps  après 
avilir  reru  les  eaux  du  r:il,.;i,i  m  Viriu--F"ii rnem  et  de  VOurs,  Il  alimente 
i'éfaii«  lies  lioiil'iiineries  Laur-'iil.  Il  actionnait  auti-efiils  le  moulin  Cuilletdont 
il  ne  re>te  plus  vrsiip*  et  le  niuulin  de  la  Itayére  acinellement  en  ruines.  Le 
Saint-Jean  reçoit  :  sur  >n  rive  yauclie  au-ilessus  de  l.inclianips,  les  roiaselets 


de  la  Rieetle  el  de  la  CAeciiie.siirsa  rive  droiLp.  le  niisselet  il>'  Xoii-fjoulit;  puis 
actionnant  le  moulin  Hi^non,  des  Haules-nivii^res  (le  seul  moulin  à  farine  rjui 
se  trouve  sur  la  Semoy,)  et  l'usine  Badré-Baré,  il  se  jetle  ituns  la  Semoy,  en  face 
la  Rowa  ;  —  3°  le  ruisseau  des  Ourus  :  il  preml  sa  source  en  Belgique,  reçoit  le 
Baimont,  un  infime  ruisselet,  et  rencontre  lu  Semoy  un  Pré-la-J,nmpe,  eu  amont 
de  Soreniial  où  se  trouve  la  ligne  de  démarcation  entre  la  Belgique  et  la 
France.  —  Sur  le  territoire  de  Thilay  :  1°  le  ruisseau  de  l'Ecaillere  ([ul  ren- 
contre la  Semoy  k  600  mètres,  environ,  en  uval  de  Nohan  ;  —  3"  le  ruisseau  de 
JVonfciru  ;  il  prend  sa  source  dans  les  coupes  de  la  Ilaupliini^e,  reçoit  le  S'iiifou 
qui  vient  de  Framont  el  se  Jetle  dans  la  Semo;,  a  bOO  mètres  au-dessus  de 
Nauï;  —  3"  le  ruisseau  de  Devml-Nau.T  :  il  prend  sasoui-ce  aux  Sts-lllialnons, 
reçoit  le  Chauffotir  et  se  jette  dans  lu  Semoy  en  face  de  Nunx.  Ku  temps  de 
^Tosses  pluies  hivernales,  il  devient  torrent  tumultueux,  roule  ri'éiionues  cail- 
loux. Actionnait  jadis  deux  mouhns  i^ui  n'existent  plus  maiulenant;  —  4°  [es 
ruisseuus  du  Moulin  et  du  llérol,  qui  prennent  leur  source  dans  les  gor{<es  de 
Champré  et  de  la  Moussière.  coulent  séparés  par  le  mamelon  de  Tourbline,  se 
réunissent  à  Tliilay  el  se  jettent  ens-mble  dans  la  Semoy,  en  face  de  A'avuux. 
I.e  ruisseau  du  moulin  actiounn  le  moulin  de  Thilay  que  remplacent  mainte- 
nant les  boulonncries  MajiifOn  et  Itousseau,  dont  il  fait  tourner  la  roue  hydrau- 
lique; —  3°  un  cimiil  de  dMvaliun,  qui  traverse  le  Chauip  du  Roy,  met  en  mou- 
vement la  turbine  Avril  oii  se  trouvait  jadis  le  moulin  l^urent.^  Sur  le  territoire 
de  Mouthermé  :  1°  le  Parfoitrtt  qui  se  jelte  dans  la  Seiuoy,  un  peu  au-dessus 
des  usines  de  Pliade;  —  2°  le  ruisseau  des  C<:rceaiu:  ou  de  la  Lgre  [ainsi  s'ap- 
pelait un  ancien  fourneau)  :  il  prend  sa  source  aux  Woiries  lécart  de  Mon- 
thermé),  longe  les  ardoisières  Muyour  et  renconli'e  la  Semoy  a  la  Longue-Haie, 
autre  écart  de  Monltiermé. 

Noua  avons  ilil,  dans  noire  chapitre  ii  du  I.ivhe  ],  combien  jadis,  en  celte 
vallée  de  la  Semoy, 


communications  étaient 
primitives.  fVétroils,  et 
souvent  InipraLicables, 
chemins  traversaienl, 
pour  aller  d"un  village  a 
l'autre,  la  Semoy ,  guéable 
|H>ur  les  voitures  un  peu 
partout,  pendant  la  sai- 
son d'été.  De  petits  ponts 
rustiques   servaient 


:  des 


iétons 


ponts  de  claies  qui,  de- 
puis soixante  années,  s'en 
nllèreiit  un  à  un.  I.e  pie- 
mlerqui  disparut  fut,  en 
1842,  celui  de  Thiluy. 
remplacé  par  un  pnnt 
suspendu  auquel,  en 
180:>,  succédait  un  pont 
de  pierres.  Puis,  en  I8:ia. 
était  aux  Hautes-Hivières 
construit  un  pont  que  les 
arabesques  de  ses  arches 
métalliques  firent  sur* 
nommer  :  .'  le  pont  de 
dentelles  ».  Dix  ans  plu:^  tard,  i 


Btrraeea  t  poluom 


I  I86G,  était,  à  Montlie 


are;  pont  à  péuffe,  aux  OébuU, 
a  qu'il  avilit  coOlé.  Prit  ensuite 
i:<)  fut,  (lu  nom  de  son  proprié- 


di'  lu  Spiiiov  ",  i'i  rpnihdui'huro  de  telti-  rivii 
tant  qu'il  n'eut  pm  produit  rt-i|uivalent  île  o 
Sii  place,  un  puni  eu  hois  i''^alcnieut  ik  péa^e  : 
taire,  -  le  pDUt  tlendainie  <i. 

Kii  IIJKI,  la  i-nuimune  de  Thilay  Taisatt  construire  le  pont  de  .Nohan.  Le  pool 
de  l'iajes  de  ci'L  iiupurlanl  ■•  l'eart  >■.  qu'avait  démonté  l'hiver  I880')J1  et  dont 
les  matériaux  étaient  <lé|M)sés  en  las  sur  les  pn''S  devant  Nohan,  fut  enlevé  par 
l'inouliliable  inondulioii  du  21  di'cembre  IH81I. 

Ku  1K6T,  c'est  le  tour  de  Soretidal  et  d'Haulmé;  le  pont  de  ce  dernier  village 
mérite  une  mention  s|M^i'iale,  vnr  à  pt-ine  décintré  il  s'écroula  dans  la  Semoy 
et  dut  être  reeumiueiieé  l'année  suivante.  Celui  de  Sorendal  eut  un  meilleur 
sort:  maison  fut  oMifiê,  l'hiver  élaiil  rude,  de  Tain-  une  partie  de  la  maçon- 
nerie des  eulées  avec  du  morlii-r  que  les  ouvriers  fiilcliaient  à  l'eau  bouillante. 
Ou  craij^niiit  une  déliilrli-  île  ^laees  :  il  était  alors  indispensable  d'enlever  les 
cintres  en  bois  obstruant  la  riviei-i-.  Le  pont  de  Phade.  construit  pour  le  passage 
des  ouvriiTs.  fut  eni]ifirté  par  une  crue  de  la  Semoy,  eu  189a,  et  ne  fut  jamais 
rei'oiislruit.  Knfln.  en  IHH8.  In  petite  commune  de  Tnuriiaviiux  se  décidait  aussi 
ù  dire  adieu  ii  «on  j>oiil  de  cliiie»  et  le  i-emplui.-iiit  pnr  un  poiit  métallique. 

Seul  le  fîenlil  village  de  Naux  a  coiiservé  le  sien;  toutefois,  les  claies  ont  été 

niplaeées  par  de*  plaiiclies.  Mai?  le  peu  qu'il  perdait  en  rusticilé,  il  le  ga^cnoit 


inmoditë. 


plus  att 


,e  p..; 


.nllée,  li-i 


)  des  endroits  les 
r  les  toiles  d'un  artiste  de  ((rand 


1844,   le 


istaller  o  Naux,  et  \h,  pendant 
deux  ans,  avec  son  che- 
valet et  sa  palette,  en 
plein  air  ou  dans  Tate- 
lier  qu'il  avait  fait  cons- 
truire surla  petite  roche 
de  Devont-.Naux,  il  pei- 
gnait des  payiia^fes  dont 
plusieui-s  eurent  les  hon- 
neurs du  Sdon  et  le  con- 
.luisii-ent  a  la  célébrité. 
On  conserve  encore  dons 
le  pays  de  Semoy  quel- 
ques portraits  dus  &SOR 
crayon  et  portant  sa  si- 
fitnaturc.  Ce  qui  surtout 
n'ndait  cet  endroit  char- 
mant, c'était  le  petit  pont 
qui  traverse  le  ravin  el 
li-s  trois  moulins  di-  Devanl-Noux,  dont  l'un  était  activé  par  la  Semoy  et  les 
doux  autres  par  l>'  Itliu.  l.fn  moulins  'itit  disjiikni;  simts  In  maison  du  meunier 
l'i  le  petit  pont  siihsistijiil,  el  re  |M-tit  coin  de  vallé<!  est  délicieux. 

Alors  i[ue  refînent  les  beaux  joui-s  d'été,  maints  touristes  viennent  visiter  ce 
TLivin.  Ou  marche  pi-mlant  iWi  mètres,  el  ai-rivé  il  la  ItiuAe  nitr  Ckevaux,  la 
fralclieur  du  lieu  invite  au  i^pos.  On  installe  sur  la  mousse  les  provisions 
em]ii>i-tées  pour  le  déjeuner.  I.fs  enfants,  qui  sont  du  voyage,  mêlent  les  éclats 
de  leur  voix  aux  murmures  du  ruisseau,  taudis  que  les  grandes  personnes 
ifoOtent  le  charme  de  la  bienfaisante  nature. 

Puis,  lorsque  les  enfants  ont  terminé  leurs  yoffex  (<ui  étangs)  et  leurs  royont 
(ou  canaux],  on  se  dispose  au  retour,  sans  se  douter  qu'i'k  1  kilomètre,  tout  proche, 
<-u  suivant  le  même  chemin  rocailleux,  on  trouve  d'admirables  rochers.  Ici 


Chiuenra  d>Di  li 


iftlli«  ds  Srawr 


des  assises  ressemblent  .\  s'y  méprendre  ù  l'œiivri'  du  maçon;  là  do  beaux 
cintres  qui,  sans  leurs  dimensions  coinssales,  Inissernîent  croire  qu'ils  purenl 
pour  iirchilecles  des  géants  et  non  la  nature.  Quelques  «  anciens  >■  de  celte 
région  se  sou  viennent -il  s  encore  du  «  père  Hia  »  qui  naquit  vers  lan  1793? 
Quand  on  lui  demandait  d'où  provenaient,  &  son  avis,  ces  cintres  superbes,  il 
ne  manquait  point  de  vous  répondre  :  •<  Ce  sont  les  débris  de  l'arclie  qui  porta 
.No>^,  sa  famille  et  les  bêles  de  la  création  !  " 

HONTHERMÉ.  —  H.,  t,(30.  —  E.,  945.  —  D.  C,  15.  -  D.  I»..  17.  — 
Hecl.,  3,233.  —  B.  P.,  Monthermé.  —  K.  L-,  le  dernier  dimanclie  daoïit.  — 
C"  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  T.  —  Gare  entre  deux  tunnels  au  pied  des  Quatre 
Kils  Aymon.  —  Fanf.  —  S.  G.  la  Revanche.  —  Cnrcle  de  Monthermé,  de  l.nval- 
Dieu ,  la  Lumière.—  S.  C.  C. 
la  Ménagère  et  la  Ruche 
(boulangerie).  —  Centre 
industriel  métallurgique 
des  plus  importants;  ar- 
doisières. Traversé  par  la 
Meuse,  large  ici  de  100  m., 
qui  sépare  Monthermé, 
proprement  dit,  de  I.aval- 
Dieu  et  de  la  Haute-Rowa 
dont  les  maisons  s' et  agent 


r  le  11 


:   de  la  i 


tagne.  C'est  ù  Laval-Dieu 
que  la  Semoy  se  jette  dans 
la  Meuse,  à  regret 
ble-t-il,  après  avoir 
maintes  courbes  par  K       rm 

oseraies  et  les  pra 

Nous  signalerons  c  m 

mune,  dit  parfois  de       P  h 

nom,  ouest  des  Wo  H  B  F 

aniucnt;  celui  des  Lo  g 

s'appelle  aussi  de  la 
au-dessus  de  la  l.oi  g 

les  vestiges.  Premier  étage  du  terrain  ardoisier  :  schistes  grenus,  quarlzili'S  com- 
pacts gris  et  rosés,  schistes  bleus  micacés,  schistes  bleus  grossiers,  quarlziles 
bleus  grenus,  roches  porpliyroïdes  ;  carrières  de  niOi>llons  et  ardoisières. 

Monthermé,  dans  sa  presqu'île  qu'enserrent  les  montagnes  et  s'allonpcant 
au  sud  en  forme  de  boucle,  est  d'une  originalité  singulière  que  ne  se  lasse 
point  d'admirer  le  tourisle.  .\ous  sommes,  ici,  dans  le  cœur  de  la  véritable 
Ardenne  abrupte,  quelque  peu  sanvagc,  mais,  par  dessus  tout,  grandiose. 

Histoire,  —  C.  de  Vilry.  Monthermé  semble  remonter  à  l'époque  où  s'étei- 
gnit la  race  de  nos  premiers  rois  francs.  Put  bàli  sur  la  montagne  consacrée  à 
saint  llermel  :  alors  se  peuplait  la  vallée  de  la  Meuse.  Son  nom  apparaît  pour 
la  première  fois  dans  l'histoire  eu  106R,  quand  Arnould  II,  cinquième  comte  de 
Chiny,  fondant  le  prieuré  de  Prix-les-Mézières.  lui  donnait  tout  ce  qu'il  possé- 
dait en  prés  et  en  bois  usqux  ad  montem  Uehnrictiin.  .\ppitrtint  aux  comtes  de 
Itethel;  aux  seigneurs  de  Chdtcau-Porcien ;  entra  dans  la  Maison  de  tïuise, 
après  que  Catherine  de  Clùves,  veuve  d'Antoine  de  Croy,  eut  épousé  Henri  I" 
de  liuise;  puis  fut  à  la  princsse  de  Cojiti  en  1629.  Cette  princesse  ayant  cédé 
a  Louis  Xlll  sa  principauté  de  Cli.^teau-Uegnault,  en  1629,  Monthermé,  qu'avait 
détaché  de  la  France  le  traité  de  Mersen,  870,  redevint  ville  française.  XvaH 


éli-  en  144.;,  pendant  la  Riierre  de  Cent  ans,  ravagé  et  incendié  par  ces  sou- 
dards que  l'on  appelait  les 
—    -  l'corcheurs. 

Eglise.  —  Une  nef  princi- 

^^d    pale,  sans  bas-cfltés,  à  Todte 

I  ^^^^^^^Ê    o^çivale  avec  nervures  angu- 

Ita^^^^A^  ^^^^^^^^Ê    i<'iiïes.  est  précédée  d'un 

^^^^^^HHl^^^Bpj^^^^^^^^^^H  cticBur 

^^^^^^^^^^^^^^SMH^^^I^^^^H    cinq 

^^^^^^^^^^^^^^^^H^^^^^^^^^l  ft'iiétrfd  ogivales  tré- 

^^^^^^^^^^^H^^^^  sans  meneaux 

^^^^H^HiPiV  llainboyanls.  Quelques  restes 

^^J^^^^i^  dp  vitraux  peints  ;  les  con- 

^r^  treforts  sont  simples  et  sdhé- 

^*  jtoEUuisu  renis.  Fortifiée,  crénelée.  La 

porte  ot<ivale  de  ^tauche  est  k 
ivniarquer.  A  droite,  on  voit  In  place  de  deux  portes  ogivales,  depuis  long- 
letiips  boucliées,  mais  les  sculptures  ont  éti'  consiTv.'-es.  Ces  deux  portes  ser- 
vaient de  communication  avec  une  m.iison  particulière,  aloi-s  que  l'entrée 
publique  se  trouvait  à  la  porte  gaucbe  en  haut  d'un  raide  escalier.  Une  grosse 
tour  carrée  surmontée  d'un  comble  et  d'une  ilècbe  en  ardoise  que  l'élévation 
des  montagnes,  en  face,  semble  rapetisser.  X  rinlêrieur.  une  cuve  baptismale, 
datant  du  douiiëmc  siècle,  et  que  l'on  croit  provenir  de  l'abbaye  célèbre  de 
1^  val- Dieu. 

('.itlte  é|;lise,  en  contre-haut,  offre  un  réel  intiîrét  an  b  en  logique.  Au  portail 
gothique  latéral,  à  gauche  c\  l'entrée,  uni-  inscription  sur  marbre  noir,  en  let- 
tres niiyuscuks  romainei^,  suriniiulée  d'un  écusson  lisse  et  de  deux  roses  d'un 
dessin  irréjmliiT  sur  le  cAlé,  posée  sans  doute  nu  renouvelée  un  siècle  après; 
la  dédicact!  nous  apprend  qin'  :  L'im  'te  i/i-'lee  ISii,  te  25'  i''"'  —  D'aou$f,  fiât 
cent  ^'jUsr  —  nàiUéjMi-  mriTitHil  péiv  —  Eu  Dkii  Mvnseifiueur  —  L'iirthevetqz  car- 
ilituil  l'I  —  Dur  ite  HAeiiAK  Ifiimtl  —  Ihami  ilex  grandi  paiiiotis  —  El  ûiduli/ew 
uus  liiiuifnUntn  —  iFicrlU;  Cet  arelievèque,  qui  d'ailleurs  ne  fut  Jamais  cardinal, 
était  II'  r.inieux  Jean  Juvénal  des  llrsin.x. 

Tandis  qite  dans  h  pallie  champenoise  du  département  1<'  ciseau  du  mojen 
itgi'  l.'iissci  di'S  d'uvre»  remarquables  —  nous  le.s  signalons  à  leur  rang,  —  le 
rude  [ilnleau  d'Ardenne  en  est  enlièrouienl  dépourvu.  Les  dëlii^atesses  de  l'art 
of^ival  ti'ont-elli's  |)îis  usé  s'aventurer  dans  cette  contrée  sauva){e?  Ui  proximité 
de  la  fi'ooliere,  la  série  des  invasions  fnmques,  normandes,  hon(j;roises,  ger- 
maniques, la  l'aihli-sse  de  la  résistance  dans  un  pavs  émietlé  en  une  pous- 
sière de  souverainetés,  ont-elles  roninbné  à  l'anéantissement  des  richesses 
arti«tii|iies'?  L'uni-  el  taulre  causes  p-uvent  sans  diiule  servir  à  expliquer  la 
ran-lé  des  éiiili.t.s  n-ii^iiiix  dans  lu  région  septentrionale  uniennaîse.  Les 
i|ue|i|iies  églises  île  date  ainlenne  sont  moins  églises  que  forteresses;  presque 
partout  le  |ii)rl,iil  n;;ival  el  la  feiièlre  à  lancettes  sonl  accompagnés  de  Créneaux 
el  di'  inAiliicniilis.  Iteaui-oup  étaient  construites  sur  une  motte,  avaient  des 
reuL]iMT[s  en  h-rie  et  des  fossés.  (j'Ile  de  Moiithernié,  tout  en  étant  moins  com- 
plili'  i'i  eel  T;;ard.  iiidiqiMt  les  mêmes  prénecuimliens  de  défense. 

Nmis  ivi]ijielleroris  i'i  ijiie  Monthermé  eut  une  maladrerie  dite  des  Trfpattit 
qui.  snuniise  aux  niesiin-s  prises  par  l^uis  XIV  fédit  de  mars  1693)  pour 
Inules  les  léproseries  de  Krance,  fut  supprimée.  .4lars  ses  biens,  par  arn>t  du 
1(1  février  IUliri,  furent  .illi-ibués,  lumme  ceux  <le  la  nialadi-erie  de  Haubert,  à 
l'Ilnlel-DieiL  do  Méïièri-s. 

Ecarts.  —  SaiHti-ISarhe.  ardnisiére,  —  Sainle-Cnlheriiir,  ardoisière.  — 
Lrihiii'il.  ardoisière.  _-  Siiiiilc-Aiiin;  ardoisière.  —  Cuillaiimont,  9  hab.  —  IjB 


-m^' 


-  Î57  - 

Champ  'lu  Trou,  à  Tembouchure  Ue  la  Sernov,  100  liab.  —  I*  CMteau,  7  hab.  — 
Thio,  31  hab.  —  C/iUle-CoUel-et-Pilielle,  i9  liiib.  — La  Grande-Commune.  I4hab. 

—  La  Croix  Sainte-Anne.  10  hab.  —  MalhnnU,  17  liab,  —  La  Maison  Bliincke, 
où  se  trouvent  d'eicellcnte^  carrières  ainsi  qu'à  VEnveloppr.  —  Lôpinettt!, 
16  hnb.  —  Le  Haillon.  101  hiib.  —  Mayour.  *6  Imb.  —  l'ri'-Sninl-Remy.  81  hab. 

—  Terre-Noblesse.  6  hab.  —  Les  Longues-Haies,  spction  cIp  Monthcrmé.  — 
La  Haitte-Rowa,  section  de  Monthertné.  —  Les  Woines.  67  hab.,  section  de 
Honihermé,  ù  ta  cote  444  mètres,  dans  une  éciaircie  de  la  forêt  où  se  trouve  la 
source  d'un  affluent  du  Orand  Ruisseau  :  le  Moulin  de  la  Piltrlle.  —  Le  Cal- 
vaire de  Montkermé.  —  Phade.  94  hab.,  où  la  Semoy  reroit  le  l'arfonru.  Usines 
à  fer  importantes.  Aux  «  Rapides  de  Phade  ».  est  eiilaitlé  dans  la  ntche  un 
chemin  qui  surplombe  les  fonds  boisiïs  où  pironde  la  Semoy  et  atteint  le  IMquis- 
Blosette  à  l'endroit  nii  se  déta- 
chent les  chemins  de  Tourna-  i^-..  _■'- 

vaux  et  de  Naux.  —  La  Ver-  '  -^ 

rerie.  fondée  en  174!)  par  Cillet 
.\maur)'.  Longtemps  prospèi^?. 
Comptait,  dans  la  première  moi- 
tié du  siècle,  alors  que  M.  des 
Rousseaiix  de  Médrano  la  diri- 
)!eait,  plus  de  170  ouvriers.  Ses 
produits  exportés,  en  ce  temps, 
dépassaient  le  demi-million. 
Puis  alla  décroissant  et  fut,  en 
quelque  sorte,  tuée  par  les  nou- 
veaux établissements  métallur- 
giques. —  Les  Hauts -Buil's, 
1B4  h.,  aux  cotes  i90  et  :iOO  m. 
(ou  plutôt,  comme  on  l'écrivait  jadis,  le  Hutd-liuUeau),  si^paré  des  Ras-Bultés 
par  un  petit  ruisseau  alTluent  de  la  Meuse.  Ces  deux  hameaux  ne  sont  pas  anté- 
rieurs au  dix-septiè>me  siècle  et  furent  fondés  par  tes  bùclierans  qui  venaient, 
en  cet  endroit,  exploiter  les  arbres  des  forAts.  Possédèrent,  dès  leur  origine 
presque,  un  petit  oratoire  dédié  à  saint  .Antoine  de  Padoue.  L'éjdise  actuelle, 
sous  le  vocable  du  même  saint,  est  d'ori^'ine  relativement  récente.  Les  écarts 
des  Hauls-Butlés,  sont  :  la  Ilrasserie  oii  se  trouve  un  »  si^^nal  >■  à  la  cote  303; 
la  Cense-Parent,  la  Rue  ait.r  Juifs,  \a  Cense-d' Artois  où  s'étend  une  plaine  maré- 
cageuse riche  en  tourbes;  non  loin,  le  Grand  Ruisseau  prend  sa  source. 

Laval-Dieu,  section  de  Monthemié,  ù  la  Basse-Rowa,  où  le  coteau  domi- 
nant entre  Meuse  et  Semoy  s'est  couvert  de  villas  et  de  chalets  dont  l'ensemble 
offre  un  paysage  charmant.  Usine  à  fer,  fonderie.  A  Laval-Dieu,  la  collégiale  de 
Braux  posséda,  de  tout  temps,  un  oratoire  rustique,  dédié  à  saint  Rémi  et 
servant  d'église  à  tous  les  serfs  d'alentour.  Wither,  comte  de  Relhel,  s'étaut 
emparé  de  la  collégiale  et  de  ses  biens,  ayant  pillé  l'oratoire,  résolut  ensuite, 
pour  faire  oublier  ses  rapines,  de  fonder  une  abbaye  à  l'endroit  m^nie  où  se 
trouvait  cet  oratoire.  D'autant  plus  que  l'archevêque  Itenaud  11  avait  excom- 
munié Wither  et  qu'à  cette  époque  de  superstition  naïve  l 'excommunication 
était  chose  terrible.  Il  donnait  alors,  vers  l'année  1128,  à  Gauthier  de  Saint- 
Maurice,  premier  abbé  de  Saint-Murtin,  de  l.a.m,  le  lieu  dit  Ihiurhc  de  la  Semog 
pour  y  construire,  sous  le  vocable  di-  saint  llemy.  uni'  maismi  de  chanoines 
réguliers  de  l'ordre  de  Pnîmoiilré, 

Dès  son  origine,  les  biens  de  cette  abliaye  qui  s'appela  de  Laval-Dieu  =  Vallis 
Oei,  furent  considérables  :  bois,  terres,  qui  s'étendaient  jusqu'au  Chasielier  da 
Chàteau-Hegnault;  pêcheries  de  saumon  à  l'embouchure  de  la  Semoy  :  .c  Les 
dits  de  MoDthermé  —  lisons-nous  dans  le  cartulaire  de  Laval-Dieu  —  yrontet 

17 


Eipldei    d 


—  258  — 

pouiniiil  ulIiT  pcschor  et  ulluiiier  en  temps  dû,  comme  en  leur  aysemeot  en 
Iji  dite  (iOr(ie  dès  leiitnV  di-  Semoy  jusqu'il  trenle-cinq  pieds  ou  environ  près 
de»  <'S(iaux  do  la  basse  pesdierie  après  <■!  dessouls  les  soiries  de  la  dicte  pes- 
cherle  île  l.aval-Dieu.  >'  ICn  oiilri;,  l'iij.'iigemeiit  en  1238  par  Hugues  IV,  pour 
luirt  sesdesc-ondiints,  de  donner  tous  l<:s  ans  &  l'abbaye,  quand  arriverait  NoftI, 
un  niuiil  de  seifilo  pris  sur  "  ses  moulins  de  Mézières,  allu  de  compenser  le 
dommage  qu'il  a  pu  cjius<>i'  fi  riibhnye  et  au  monastère  en  rebâtissant  une 
porte  (Je  son  chAteati  sur  le  fonds  même  de  leur  propriété  qui  s'étendait,  alors, 
jusqu'au  Blatie-Ru,  prés  de  la  Griinde-Roche.  »  Elle  possédait  encore  les  cures 
d'Orchimont,  d'Hajb''S,  d'Hiirgnies,  des  l.oueltes  et  de  Viilerzy;  sans  oublier 
le  fameux  moulin  banal  :  ••  Kt,  —  lisons-nous  dans  l'autorisation  que  donne 
aux  moines  en  lîiâO  Jean  d'AIltn-t  —  ri,  pour  qu'ils  soient  plus  enclins  h  faire 
prière  jiour  nous  à  iceulx  avons  permis  et,  par  ces  présentes,  permettons... 
de  faire  et  ciuistniin-  à  leurs  dépens  le  dict  moulin  sur  la  dicte  rivière  de 
Meuse  au  dit  ban  de  Montliermé  à  la  choze  de  nous  lendre  et  paier  chacun 
un  an  ou  a  notre  receveur  de  la  dicte  chAtellenie  de  Itegnault  la  somme  de 
Irente-deux  sols  parisis.  " 

L'abbaye  fut  incendiée  dans  la  nuit  du  10  au  17  iioiH  1696  par  un  parti 
ennemi  de  la  garnison  de  Maestritlil  qui  dévastait  noire  frontière,  ainsi  que 
les  ïillanes  de  Thiiav  et  de  Naux  le  27  septenibie  suivant,  qui  appartenaient 
aux  moines.  .Vussi  Louis  XIV  déchargea-t-il  le  monastère  du  paiement  des 
décimes  pendant  trois  ans.  L'église,  reconstruite  en  I64t,  succomba  dans  ce 
désastre  et  fut  remplacée,  vers  la  lin  du  dix-septième  siècle,  par  celle  que 
nous  vojons  actuellement  où  se  remarquent,  ix  l'intérieur,  quelques  pierres 
tumulaires  et  surtout  de  fort  remarquables  et  célèbres  boiseries  qu'embellit  la 
patène  du  temps.  Elles  n-gnent  assez  haut  sur  toute  l'étendue  des  murailles. 
Leur  ordonnance  j(énérale  se  compose  d'un  soubassement,  que  supportent  des 
panneaux  rectangulaires  jumeaux,  cannelés,  de  style  conique,  surmontés  d'un 
enlablemeul.  La  partie  i-cctangulaire  est  de  décoration  plus  sobre.  On  a,  toute- 


fois, lîxé  de  place  en  place  des  cariatides  eni;alni 
leurs  mains,  la  corniche  de  l'entablement,  et  sont  d'i 


Egllu  de  LiLTal-Dietj 

comlili'  en  ardi>ises.  Les  volutes  il 
de  (leurs.  Des  frontons  si-mi-ciri 
au-dessus  des  deux  porles  latéra 
De  chaque  câté  subsistent  sept  sli 


iblent  retenir,  de 
i!  [acture  habile.  A  droite, 
dans  l'angle  formé  par 
la  muraille  et  la  saillie 
de  la  tour,  une  ancienne 
porte  qui  s'ouvrait  sur  les 
cloîtres  de  l'abbaye  est 
transformée  en  un  con- 
fessionnal surmonté  d'un 
écusson  épiscopal  dont 
les  armes  sont  eflkcées. 
Cet  écusson  est  placé  sur 
un  manteau  large  nient 
drapé  que  couronne  un 
paviUon  orné  de  glands. 
L'oi'neinenlation  appa- 
raît plus  .soignée  dans  la 
partie  qui  surmonte,  au- 
dessus  du  chœur,  la  tour 
massive  de  style  roman, 
coiffée  d'un  assez  lourd 

L-hapiteaux  sont  reliées  p;ir  des  guirlandes 

lires  renlemient  des  tètes  rayonnantes; 

sont  sculptés  des  attributs  de  ta  Passion. 

s  dont  les  joues  sont  couvertes  de  feuil- 


—  259  — 

lages,  d'enroulements  et  de  guirlandes  finement  ciselés,  tandis  que  le  revers 
des  sièges  est  couvert  d'ornements  variés  et  que  les  miséricordes  sont  élégam- 
ment ornées  de  feuilles  et  de  fleurs.  D'autres  stalles  disposées  en  retour  exis- 
taient autrefois  à  l'entrée  de  cette  partie  de  l'église  et  isolaient  la  nef  de 
l'enceinte  destinée  aux  religieux;  nous  en  avons  pour  témoins  les  joues  qui 
sont  restées  appliquées  de  chaque  côté  contre  la  saillie  formée  par  la  base  de 
la  tour. 

On  a  rapporté  à  droite,  au-dessus  de  l'entablement  de  la  boiserie,  une  sculp- 
ture de  forme  semi-circulaire,  complètement  dorée  :  on  y  voit,  au  milieu  des 
nuages,  une  colombe  descendant  du  ciel  et  entourée  de  têtes  d'angelots. 

C'est  pour  le  sanctuaire  que  le  huchier  a  réservé  les  ressources  les  plus  déli- 
cates de  son  ciseau.  L'ornementation  générale  diffère  peu  de  celle  du  chœur 
des  religieux.  Mais,  au-dessus  de  l'entablement,  court  une  frise  couverte  de 
feuilles  d'acanthe  d'un  excellent  style.  Plus  haut  encore,  sont  six  panneaux 
ovales,  entourés  d'encadrements  élégants.  Sur  les  deux  panneaux  du  fond  sont 
peints  en  buste  saint  Pierre  et  saint  Paul.  Sur  les  quatre  autres  ont  été  clouées, 
à  une  époque  postérieure,  de  mauvaises  peintures  sur  toile,  représentant  des 
saints  de  l'ordre  de  Prémontré. 

Ce  qui  fait  le  grand  intérêt  de  la  très  modeste  église  de  Laval-Dieu,  c'est 
l'ensemble  de  ses  boiseries  murales.  Même  après  la  déplorable  suppression  des 
stalles  qui  formaient,  au  moins  en  partie,  le  chœur  des  religieux,  elles  consti- 
tuent encore  un  ensemble  des  plus  satisfaisants.  Cette  œuvre  du  dix-septième 
siècle  est  belle  autant  par  la  perfection  de  l'exécution  que  par  l'heureux  agen- 
cement des  parties  qui  la  composent.  Les  parties  sculptées,  ornements,  dra- 
peries, chapiteaux,  figures,  feuillages  et  fleurs,  ont  été  fouillées  en  plein  bois 
par  un  ciseau  d'une  énergie  sans  préciosité,  avec  une  vigueur  sûre  d'elle-même 
et  maîtresse  de  ses  effets.  C'est  de  l'art,  mais  de  l'art  puissant  et  robuste,  dont 
les  détails,  loin  de  conspirer  à  dissimuler  les  lignes  principales,  concourent  à 
en  compléter  les  arrangements  et  à  en  accentuer  l'harmonieuse  simplicité. 
(Voir  A.  Douillet  :  «  l'église  de  Laval-Dieu  »,  dans  Revuk  dks  Sociétés  des  Beaux- 
Arts  DES  DÉPARTEMENTS,  à  Paris,  année  1878.) 

Signalons  la  petite  tourelle  où  serpente  l'escalier  conduisant  à  l'orgue.  Dans 
le  chœur,  de  naïves  statues  en  bois  peint  et  doré  :  saint  Eloi,  la  Vierge, 
sainte  Barbe,  saint  Remy,  saint  Nicolas  et  sainte  Geneviève  —  la  plus  curieuse  — 
tenant  une  houlette  et  coiffée  d'un  chapeau  de  paille.  Faut-il  ajouter  que  la 
façade  briques  et  pierres  de  cette  église,  avec  frontons  à  consoles  renversées, 
est  d'un  mauvais  goût  parfait. 

C'est  dans  cette  abbaye  de  Laval-Dieu  que  notre  célèbre  Méhul  apprit  du 
chanoine  Hausser  les  premiers  éléments  de  musique. 

BRAUX.  —  H.  2,778.  —  E.,  756.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  12.  —  D.  D..  14.  — 
Hect.,  1,444.  —  B.  P.,  Rraux.  —  F.  L.,  Ascension  et  premier  dimanche  de  sep- 
tembre. —  C*  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  G.  —  T.  —  Harm.  V Indépendante,  —  S.  ch. 
—  S.  T.  la  Préparation,  —  Ch.  S.,  ouvriers  et  ouvrières  de  l'industrie  métal- 
lurgique. —  S.  C.  C,  la  Prévoyante  et  la  Bienfaisante  (boulangerie).  —  Centre 
industrie]  très  riche,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  boulonneries  et  les  clou- 
teries. Grande  exploitation  d'écorces  de  chênes  pour  tannerie,  les  deux  tiers 
du  territoire  étant  boisés.  Troisième  étage  du  terrain  ar do isier  :  schistes  divers, 
grauwackes  à  taches  rouges  —  carrières  exploitées  dans  ces  grauwackes. — 
Braux,  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  s'étend  au  pied  d'une  haute  colline  qui 
s'élève  à  la  rote  300.  Au  milieu  du  Bois  la  Dame,  extrémité  sud,  se  rencontre 
en  face  de  Nouzon  le  Signal  de  Braux,  l'un  des  points  les  plus  importants  de  la 
topographie  ardennaise,  puisque  son  altitude  atteint  387  mètres.  En  partant 
de  la  gare,  s'admire,  sur  la  rive  gauche,  un  couloir  grandiose  de  la  vallée 


—  260  — 


nieusienne.  Apparaissent  pour  la  promière  fois  los  Quatre  Fils  Aymon  et,  au 
loin  <lans  ie  tournant,  ChAtoau-UefznauIt  souvent  on  grisaille,  par  la  fumée  de 
ses  usines,  dont  la  Mensc,  lorsque  le  soleil  arj^ente  ses  flots,  réfléchit  féeri- 
quemenl  les  maisons. 

Histoire.  —  C.  de  Heiins.  L'un  des  plus  anciens  villages,  et  que  les  tradi- 
tions locales  affirment  n^monler  au  cinquième  siècle.  Rraux  aurait  été  fondé 
par  des  prêtres  arrivés  de  la  Calabre  pour  combattns  aux  temps  de  la  Diane 
ardennaise,  les  derniers  vestiges  de  l'idolîïtrie  qui  s'abritait  dans  nos  épaisses 
et  immenses  fnrèts. 

On  ne  sait  au  juste  combien  d'années  dura  cette  prise  de  possession  par  les 
prêtres  venus  d'Italie.  H  est  certain,  toutefois,  qu'en  820  Ebbon,  trente-unième 
arcbevé(|ue  «le  Ueinis,  les  remplaçait  par  <{uatre  cliapelains  choisis  parmi  les 
clercs  de  son  éjilise,  et  auxquels  il  confia  en  dépôt  le  corps  de  saint  Vivent, 
l'un  de  ses  prédécesseurs,  pour  le  snustiaire  aux  profanations  des  Normands 
que  Ton  commençait  à  redont«*r;  car  ils  avaient  déjà  paru  sur  nos  frontières. 
La  collégiale  célèbre  de  Braux  eut  pour  créateur  llincmar,  qui  fut  le  trente- 
deuxième  archevêque  de  lleims,  84o-882.  Toute  l'Iiistoire  de  Braux,  sur  laquelle 
nous  insisler«>ns,  paire  qu'elle  se  trouve  étn^  aussi  l'histoire  des  villages  envi- 
ronnants, gravite  autour  de  cette  collégiale  fort  riche  à  ses  débuts.  Elle  possé- 
dait, au  onzième  siècle,  la  seigneurie  de  Gespunsart  avec  les  villages  de  Fail- 
loué,  (le  Naux,  à  elle  donnés  par  Manassès,  comte  de  Hethel.  Tournavaux, 
Meillier-Fontaine,  Haulmé,  une  partie  de  Linchamps.  furent  construits  sur  ses 
doniîiines. 

Au  seizième  siècle,  ce  ne  fut,  pour  Braux  et  la  collégiale,  «(u'une  longue 
série  de  catastrophes.  On  s'expliiiue  à  peine  (lue  le  village  n'ait  pas,  en  ces 
temps  si  horribles,  entièrement  disparu.  Pemlant  ces  malheureuses  années, 
la  peste  et  la  famine  désolèrent  la  frontière,  surtout  en  1506.  Le  siège  de 
Mézieres,  en  lo2i,  devint  pour  la  paroisse  la  source  de  nouveaux  désastres, 
car  les  Impériaux,  dans  leurs  courses  à  travers  la  contrée,  vinrent  piller  le 
village. 

Pour  comble  d'infortune,  un  abaissement  de  la  température,  survenu  en 
juin  1523,  fit  geler  subitement  les  blés  et  les  seigles.  Beaucoup  d'arbres  succom- 
bèrent aux  suites  de  celtt?  perturbation  de  la  saison,  et  Thiver  rigoureux  qui 
suivit  ne  fit  (|u*aggraver  le  mal,  à  tel  point  que  jusqu'en  lo40  le  prix  des  grains 
demeura  fort  élevé.  La  guerre  durait  toujours  avec  l'Empire,  et,  en  1328,  l'en- 
nemi vint  mettre  le  siège  devant  Braux  :  trente  maisons  furent  brûlées  sans 
compter  celle  des  chanoines.  Leur  église,  (ju'on  avait  transformée  en  forte- 
n*sse  où  chacun  avait  déposé  ce  qu'il  avait  «h;  plus  précieux,  eut  un  jour  à 
s<mtenir  un  assaut  depuis  trois  heures  du  matin  jusqu'à  neuf  heures  du  soir  : 
les  bandes  espagnoles  se  retirèrent  ensuite  à  Namur,  mais  laissèrent  la  conta- 
gion qui  ravagea  le  vilhige  et  fit  de  nombreuses  victimes. 

Les  chanoines  réparèrent  peu  après,  L'i31,  leur  église,  du  moins  la  tour  et 
le  portail  qui  avaient  beaucoup  souffert  pendant  le  siège;  et  comme  s'ils  s'étaient 
tous  armés  pour  la  défense  et  qu'ils  continuaient  ces  habitudes,  on  dut  leur 
enjoindre  do  n'y  point  persévérer.  Le  désordre  était  grand  sur  les  frontières; 
tous  les  tyranneaux  du  pays  cherchaient  à  s'arrondir  à  la  faveur  de  ces 
troubles.  C'est  ce  (jui  explique  comment  les  hérétiques  de  Sedan  vinrent  en 
1.137  piller  et  brûler  Braux  i»our  la  secomle  fois. 

Ce  fut  aussi  en  cette  même  année  L*)37  qu'Antoine  Louvain,  seigneur  de 
Hognac,  avec  l'appui  de  Charles-Quint,  incendiait  Levrezy,  Nouzon,  .Monthermé, 
Braux  :  et  c'est  t:omme  gage  de  paix  «jue  la  collégiale  lui  cédait,  moyennant 
cincj  cents  livres  de  rentes  annuelles,  le  domaine  de  Linchamps  alors  hors  de 
France;  non  volontairement  toutefois  (voir  Thilay).  Le  sire  de  Rognac  y  cons- 
truisit —  ou  plutôt  releva,  puis  agrandit  —  la  forteresse  dont  nous  parlerons 


—  261  - 
bienlôl  (voir  Thilayj,  Eu  1S54,  par  les  Espagnols,  qui  passèrent  la  froTilitre, 
nouveau  pillage,  incendie  nouveau  de  Cliilleau-Hcgnault,  di"  Braux,  de  Levreiy, 
de  Joigny,  de  ^^^u^on,  de  Monthermé.  Ces  inalheureux  villages  ne  furent  quaai 
que  cendres;  et  pour  mettre  le  comble  au  fléau,  une  effroj-able  inondation  de  la 
Meuse  emportait  en  ses  flots  ce  que  les  flammes  avaient  épargné. 

La  collégiale,  ne  pouvant  demeurer  ù  lîraux  qui  se  relevait  péniblement  de 
ses  ruines,  se  transportait  à  Méiières  en  1580,  et  y  demeurait  trois  années 
pendant  lesquelles  la  peste  vint  désoler  celle  malheureuse  commune.  A  la 
peste  succédèrent  les  pillerîes  des  huguenots  sedanais;  le  feu.  1587;  puis,  en 
1592,  le  prince  de  Sedan.  Henri  de  La  Tour,  résolut  d'enlever  aux  chanoines 
leurs  dinies  dllly,  de  Balan,  de  Bazeilles,  de  Glaires,  de  Kresnois,  de  Mai^n- 
celles,  pour  les  attribuer,  en  dotation,  à  l'Académie  protestante  qu'il  venait 
de  fonder  :  en  vain  ceux-ci  en  appelèrent  à  la  justice  royale,  il  leur  fallut  com- 
poser pour  sauver  les  épaves  qu'on  leur  reconnaissait  encore.  Une  misérable 
renie  annuelle  de  vingt-huit  livres  tournois,  telle  fut  la  compensation  de  ce 
qu'ils  durent  céder  à  la  Chambre  ecclésiastique  de  Sedan,  et  encon>  ne  leur 
élait-elle  payée  que  par  l'interposition  d'un  tiers,  car  les  hérétiques  se  refu- 
saient à  traiter  directement  avec  leurs  victimes  ainsi  dépouillées. 

Excités  par  un  tel  exemple,  les  officiers  de  la  principauté  de  Châleau- 
Begnault  envahirent  les  pmpriétiis  du  chapiln;  qui  étaient  à  leur  convenaiiiM?. 
Aux  réclamations  des 
chanoines,  Catherine 
de  Clèves  ne  répondait 
que  par  la  reconnais- 
sance platonique  de 
leurs  droits,  mais  sans 
empêcher,  malgré  tout, 
les  incursions  de  ses 
agents.  Il  fallut  attendre 
quelques  années  encore 
pour  espérer  un  peu  de 
justice,  et  ce  n'est  guère 
qu'en  I60.'i,  année  où 
la  Terre  Souveraine  de 
Chdteau-Ue^nault  chan- 
gea de  maître  et  entra 
danslamaisondeCondé, 
que  le  chapitre  put  espé- 
rer reconquérir  une  partie  de  ses  droits.  Le  siècle  de  fer  ayant  pris  fin,  le 
village  sembla  renaître,  surtout  quand  en  1620  la  princesse  de  Conti  cédait 
à  Louis  XllI  sa  principauté  de  Chàteau-ltcgnault  de  laquelle  dépendait  Braux 
qui,  dés  lors,  s'associait  aux  revers  et  aux  gloires  de  sa  patrie  nouvelle! 

A  la  veille  de  la  Révolution,  chaque  religieux  de  la  collégiale  possédait,  per- 
sonnellement, un  revenu  d'au  moins  douze  cents  livres,  sans  compter  de  nom- 
breux privilèges.  Ils  avaient  chacun  Leur  maison  dont  quelques-unes,  encore 
existantes,  sont  parmi  les  plus  confortables  de  Braux.  A  ces  demeures  alié- 
nait un  jardin,  clos  de  murs,  planté  d'excellents  arbres  fruitiers,  riche  en 
plantes  potagères;  et  dans  presque  tous  un  cadran  solaire,  "  parce  que,  dit  la 
chronique,  ces  moines  étaient  curieux  d'astrologie.  <•  Même,  tout  en  haut  du 
clocher  de  la  chapelle,  ils  avaient  installé  leur  observatoire.  Mentionnons  enfin 
une  bibliothèque  fort  curieuse,  dont  les  livres,  lorsque  le  gouvernement,  en 
1790,  eut  supprimé  la  collégiale,  furent  brûlés  à  la  Greviére  sur  les  bords  de 
la  Meuse.  Ces  religieux  se  récréaient,  aux  heures  de  repos,  plus  volontiers  que 
partout  ailleurs  sur  le  plateau  de  la  censé  appelée  de  nos  jours  le  Chemin  de 


—  262  — 

la  Pt'otnemvie  :  c'éUiit,  alors,  une  prairie  lonj|<ue  au  moins  de  1  kilomètre  sur 
G  mi'tres  de  large.  Elle  est,  actuellement,  traversée  par  la  route  de  Charleville 
à  Braux. 

Eglise.  —  Fort  remarquable  et  classée  comme  monument  historique.  Style 
roman  du  neuvième  siècle,  pour  ses  parties  principales,  et,  pour  les  autres, 
style  ogival  des  treizième  et  quinzième  siècles.  Hubert  la  décrit  ainsi  dans  le 
1.  ivii  des  Travaux  de  l'Académif:  de  Reius  :  «  Klle  se  compose  d*une  nef 
principale  et  des  bas-côtés;  le  chœur  est  à  cinq  pans.  Le  transept  est  percé  à 
chaque  extrémité  de  deux  fenêtres  ogivales  trilobées  à  un  meneau,  du  treizième 
siècle.  On  y  remarque  une  statue  de  saint  Jean  du  quinzième  siècle,  couverte 
d'un  badigeonnage  rouge  et  vert.  Un  pupitre  à  gauche  du  chœur,  en  pierre, 
encastré  dans  la  muraille,  sur  laquelle  est  sculptée  la  télé  de  saint  Pierre 
entoim^e  (Vune  jolie  guirlande.  Le  bas-relief  du  maltre-autel  représente  la 
dHivrance  de  saint  IHerre-ès-liens;  il  est  en  pierre  très  dure  et  paraît  être  du 
seizième  siècle.  Au  petit  autel  à  la  Vierge,  un  bas-relief  représentant  la  Vision 
de  saint  Dominique,  et  un  autre  à  celui  de  saint  Nicolas,  où  Ton  voit  le  saint 
avec  les  enfants  dans  la  cux'e,  le  tout  bien  conservé.  Les  petits  pilieis  qui  sou- 
tiennent le  transept  sont  formés  d'une  simple  colonnette  avec  chapiteau  à 
crochets.  Le  chœur  et  le  transept  sont  du  treizième  siècle,  mais  la  nef  est 
plus  r«'*cente.  Autrefois,  le  chcrur  était  percé  de  quatre  grandes  fenêtres  à 
l'étage  inférieur  et  toutes  à  plein  cintre;  à  l'étage  supérieur  se  trouvaient  dix 
petites  fenêtres  surmontant  les  précédent(?s.  Ces  petites  fenêtres  étaient  deux 
à  deux,  à  plein  cintre  et  séparées  par  un  simple  pilier  avec  un  chapiteau  dont 
il  est  impossible,  aujourd'hui,  de  reconnaître  la  forme  exacte,  &  cause  de 
l'épais  récriais  dont  on  les  a  couvertes.  Toutes  c(»s  petites  fenêtres,  et  les 
quatre  grandes,  de  style  roman,  ont  été  vandalcment  bouchées.  II  serait  pos- 
sible encore,  moyennant  quelques  précautions,  de  les  rouvrir,  et  de  rendre 
ainsi  à  un  édiÛce  important  le  caractère  qu'il  a  perdu.  » 

Nous  avons  textuellement  reproduit  cette  notice  de  Hubert,  bien  qu'elle  soit 
fautive  en  quelques  points,  ceux-ci  notamment  :  le  chœur,  orné  d'une  belle 
grille  et  pavé  de  marbre,  est  circulaire;  les  fenêtres  du  transept  sont  romanes. 
11  faut  aussi  la  compléter  en  signalant  les  fonts  baptismaux,  très  anciens, 
cuve  de  pierre  noire  fort  dure,  taillée  en  rond;  il  l'extérieur,  et  grossièrement 
sculptées,  quatre  figures  humaines  que  séparent  des  oiseaux.  Sous  le  chœur, 
une  crypte,  sans  ornementation.  En  outre,  la  toiture  a  été  renouvelée,  puis  les 
stalles  des  chanoines  ont  repris  leurs  places  do  jadis  ;  et,  dans  sa  tour,  une  de 
nos  plus  anciennes  cloches,  sur  laquelle  se  lit  le  millésime  1400.  Cette  église 
est  sous  l'invocation  de  saint  Vivent,  dont  se  voit,  proche  l'autel  Saint-Nicolas, 
bras  gauche  du  transept,  la  statue  au-dessous  de  laquelle  une  châsse,  0  m.  60  de 
longueur,  sur  0  m.  40  de  largeur  et  de  hauteur,  renfermant  quelques  reliques 
de  ce  neuvième  archevêque  de  Reims.  Pèlerinage  à  saint  Vivent  et  aussi  à  saint 
Sauve;  les  pèlerins,  pour  se  guérir  des  maladies  de  peau,  boivent  l'eaa  de  la 
fontaine  —  quelquefois  ils  s'y  lavent  —  cjui  lui  est  dédiée,  lieu  dit  la  Rue-Basse, 

Dans  la  chapelle  de  la  collégiale,  il  y  avait  quatre  autels  où  se  disaient 
quatre  messes  en  même  temps.  Sept  cloches,  donnant  la  gamme,  formaient  le 
carillon;  les  trois  plus  grosses  cloches  dans  le  clocher;  les  quatre  autres 
au-dessus  du  chœur. 

Rappelons  une  légende.  On  raconte  qu'à  l'époque  des  guerres  religieuses  un 
huguenot,  arrivant  bride  abattue,  s'arrêta  brusque  devant  le  portail  de  l'église, 
voulant  entrer  dans  le  sanctuaire  pour  faire  manger,  sur  l'autel  même,  de 
l'avoine  à  son  cheval.  Mais  le  cheval,  encore  qu'il  fut  cravaché  et  éperonné 
jusqu'au  sang,  refusa  d'avancer.  Puis,  encore  frappé  à  coups  redoublés,  il  se 
dressa  de  toute  sa  hauteur  et,  retombant,  grava  sur  le  seuil  de  l'église  l'em- 
preinte, que  l'on  aperçoit,  de  ses  deux  sabots. 


—  263  — 

Le  25  septembre  1892,  fut  inauguré,  au  cimetière  de  Braux,  un  monument 
comme moratif.  C'est  une  pyramide  sur  laquelle  est  sculpté  un  drapeau  large- 
ment déployé,  et  sur  le  drapeau  cette  inscription  :  «  Aux  Soldais  français 
morts  pour  la  Patrie,  481 0- 481 4 ,  »  Derrière,  sur  la  même  pyramide,  celte 
autre  inscription  :  «  Monument  élevé  par  souscription  publique,  et  sur  Vinitiatixe 
du  Comité  républicain  progressiste,  22  septembre  4892.  » 

Ecarts.  —  V Ecluse,  44  hab.  —  Maison-Forestière,  4  hab.  —  Le  Grand-MouUn. 
N.  C.  —  Le  Petit-Moulin,  N.  C.  —  Devant-Joiyny,  N.  C.  —  Devant-Braux.  —  Dogny, 
qui  se  partage  entre  Braux  et  Château-Regnault.  La  section  de  Braux  compte 
291  hab.;  celle  de  Château-Regnault,  1,147.  C'est  toute  une  cité  ouvrière  com- 
posée d'usines  et  d'ateliers  de  ferronnerie,  rivalisant  avec  son  chef-lieu  par 
l'importance  des  affaires  qui  s'y  traitent.  Sa  cote  est  à  208,  mais  la  vallée  au 
milieu  de  laquelle  coule  le  fleuve  nest  guère  que  de  140,  et  même  à  114  vers 
Givet.  On  sait,  d'ailleurs,  que  ces  fractures  sinueuses,  œuvre  des  bouleverse- 
ments géologiques,  qui  donnent  maintenant  passage  aux  eaux  de  la  Meuse, 
n'ont  aucun  rapport  avec  le  relief  du  sol;  ce  qui  explique  pourquoi  les  escarpe- 
ments des  bords  sont  si  abrupts  et  si  élevés.  Il  est  à  remarquer  que  la  Meuse 
ne  coule  pas  dans  le  sens  général  du  terrain  qui  s'incline  vers  le  S.-O.  et 
s'élève  à  mesure  qu'on  avance  vers  le  nord  :  ainsi,  à  partir  de  Charleville,  elle 
s'est  creusée  une  route  opposée  à  celle  qu'elle  devrait  suivre  nalurellonient, 
et  cette  anomalie  frappa  toujours  nos  géologues.  (Voir  Chateau-Ukgnault.) 

CHATEAU-REGNAULT-BOGNT.  —  H.,  2,519.  —  E.,  650.  —  D.  C,  4. 
—  D.  A.,  15.  —  D.  D.,  17.  —  Hect.,  502.  —  B.  P.,  Château-Regnault.  —  F.  L., 
le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre.  —  C'*'  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  Fanf.  — 
Société  pécheurs  à  la  ligne  (le  Soleil- Levant),  —  Ch.  synd.  des  ouvriers 
en  métallurgie.  —  S.  C.  C.  Société  de  Bogny  :  les  Quatre  Fils  Aymon; 
Boulangerie  coopérative  de  la  rive  droite;  r Union  (boulangerie).  —  T.  — 
Gare,  entre  deux  tunnels,  commune  avec  Monthernié.  —  Le  bourg  s'allonge 
dans  une  vallée  étroite  dominée  par  de  hauts  monticules  dont  laltitude 
moyenne  atteint  300  mètres.  Les  maisons  s'étagent,  tant  l'espace  est  resserré. 
Un  pont  construit  en  1884,  et  sous  lequel  coule  la  Meuse,  relie  Ch.Ueau- 
Regnault  à  Bogny,  section  montueuse.  Le  territoire  est  encore  arrosé  nolam- 
luent  par  deux  affluents  rive  gauche  de  la  Meuse  :  le  ru  de  la  Censc-homa  et 
le  ruisselet  de  Grandpré,  Grand  centre  industriel,  surtout  pour  les  boulonneries 
et  pour  l'extraction  des  pierres.  Premier  étage  du  terrain  ardoisier  :  schiste 
grenu,  quartzites.  Deuxième  et  troisième  étages  du  terrain  ardoisier  :  schistes 
exploités  comme  pierres  de  constructions. 

C'est  à  Château-Regnault  que  se  trouve,  surplombant  la  gare,  notre  célèbre 
crête  rocheuse  dite  des  Quatre  Fils  Aymon,  à  cause  des  quatre  mamelons  qui, 
serrés  l'un  contre  l'autre,  semblent  être  des  cavaliers  enfourchant  la  même 
monture.  Ce  sont  les  quatre  preux  chevauchant  à  la  file  sur  le  bon  coursier 
Bayard.  Ici  se  retrouve  la  vieille  légende  (voir  Meyrac  :  Fohèt  des  Ardennes,  où 
nous  l'avons  racontée)  qui,  des  poèmes  du  douzième  siècle,  a  passé  dans  toutes 
les  littératures  européennes.  Ces  quatre  dentelures  de  la  crête  sont  dues  h 
l'inégalité  de  la  désagrégation  des  roches  qui  la  constituent.  Les  quartzites, 
présentant  plus  de  résistance,  se  sont  maintenus  sous  forme  saillantes,  tandis 
que  les  parties  intermédiaires,  formées  d'un  schiste  plus  tendre,  ont  été  pro- 
fondément entamées  par  les  érosions.  Assez  proche,  un  bloc  de  pierre  :  la 
Roche-Aymon,  masse  qui,  de  loin,  simule  à  travers  les  arbres  une  énorme 
statue  humaine  coiffée  d'une  toque.  Les  Quatre  Fils  Aymon  furent  exploités 
comme  carrière.  Puissent  maintenant,  car  on  arrêta  le  sacrilège,  être  respectés 
les  pics  célèbres,  l'un  des  attraits  caractéristiques  de  notre  vallée  meusienne. 

La  Table  de  Maugis  sur  le  flanc,  autrefois,  de  cette  même  montagne.  Pierre 


—  itii  - 

ili'ujiliijuc,  iifllniiiiil  enciirt-  la  lé^otide,  rtviroi-cvi'  île  ceux  i|ui  croient  toujours 
,-iux  iliilmnii  i*t  itux  menhir.  Ce  u'Otiiit  lnut  sinipkmeiit  qu'une  pierre  liorizon- 
(alemi-iil  i:nuo1ii<e  sur  trùi»  appuis,  ilispiisés  eu  tmu|2le.  Des  Torces  humuiiies, 
ai  colossales  (lu'ou  U's  puisse  inmgiui!)',  n'nuraieut  jaumi»  pu  lui  donner  l'asprot 
que  iu  nature,  houleventée  iluns  su  constitution  géoloffique.  lui  laissa  par 
raprice  inainscient.  Klle  uviiit  la  forme  d'un  parallélipipède  assez  i-égulîer, 
mesuriuit  2  m.  7(1  sur  I  m.  ;i6  de  tarae  et  0  m.  fliî  d'i'jwisscur,  cubant  plus  de 
4  lu.-tres  et  pesjtul  12,0')0  kilofrraiiiuies. 

Aujoiinl'liul,  la  pierre  n'exiate  plus.  Vers  1842,  des  ouvHcrs  de  l'usine 
Gendartne-Marclial,  à  t.aval-Ilieu,  la  reiivei^i-i'enl  au  moyen  d'énormes  crics. 
crovatil  qu'elle  cacliait  un  tri^sor,  <Jueli[ue  temps,  les  débris  restèrent  sur 
place,  puis  euDu  Turent  transformée  en  macadam  pour  l'empierrement  des 

Vers  l'iinm'-e  184IK.  Marie  lieiiwê,  de  Cliilleau-lte^'nault,  alors  (illelte  de  treize 
Ires  i\<-  la  TiiliU  de  Maugii, 
non  loin  d'un  petit  [>ot  de 
,  Kilos  représentaient  une 
ari-Iiiviste  des  Ardennes, 


aiis,al1anlcueillirileslMies[le  n 
irouiiiit  une  cinciuantaiue  de  p 
ftr.'S  roujîe,  « ros s iè renient  fann 
valeur  d'eiivii-nn  HUI)  francs,  ii 

ivrtillesài[uehiuesmi 

(inéel  tout  a  fait  vide 
■SI    M.   lluviïier,  alor 

i|ui  les  acheta, 

Kn  facedehir'rWs.ir.V"«(,.,i'.- 
encore  appeléi;  ilruidii|ue  (J;.  e 

!,  niaisénier^'eautde 

t  dite  1  l'krif  i]ul  loui 

-■  lerre  d'ICinpire  dep 
ri^lebii;.  avant  atelier  n 
ci^dail  àl,ôiiis  XIII.  sur 
ii^iiv,  ^ouIr 


eoniju 


nanl  : 


Les   quatre   Fila   Afi 


I'  Irailé  de  Mersen,  tut  autrefois  une  cbillelleaie 
lire,  et  n^guaut,  lorii[ue  la  princesse  de  Conti  la 
llierinr'-l.aval-hieiL,  Itraux.  liespuiisart,  Rogissart, 
eilliei-t'onliiiiie,  Tournavaux,  les  Hautes-Rivières 


,  Soreudal  et  Kailloué;  les  I 


—  265  — 

Rivières  comprenant  :  Naux,  Nohan,  Thilay,  Navaiix,  Ai^'leniont,  Montcy- 
Sainl-Pierre,  Haulmé,  la  Tour-à-Glaire,  Maraucourt,  la  Neuville-à-Haye,  Gelly- 
dessus-Nouzon,  les  Verreries,  Bogny,  Haut  et  Petit  Buttay.  Ces  bourgs  devinrent 
alors  bourgs  français. 

Voici,  résumé,  le  contrat  d'échange  ratifié  fin  décembre  1029  :  «  A  tous  ceux 
qui  ces  présentes  lettres  verront,  Louis  Séguier,  conseiller  du  Boi,  salut.  Fai- 
sons savoir  que  devant  Pierre  Blosse  et  Charles  Bicher,  notaire,  garde-notes 
du  roy  notre  sire...  furent  présents  Michel  de  Marillac,  garde  des  sceaux. 
Antoine  Huze,  lieutenant  général  de  sa  Majesté.  Jehan  Bocart,  Jehan  Jac(|ues, 
Samuel  Spifame  et  Jehan  Aubry,  tous  conseillers,  ainsi  que  Pierre  de  Castille, 
ayant  charge  du  Boy,  notre  sire,  d'acquérir  et  d'acheter  pour  Sa  Majesté  et  les 
Boys  ses  successeurs  à  titre  d'échange,  deniers  comptnns,  ou  auUrement,  les 
terres  de  Chàteau-Begnault,  Linchanips,  Mohon,  la  Tour-à-Glaire  et  aultres 
souveraines  d'oultre  et  deçà  la  rivière  de  Meuse,  appartenant  à  Madame  la 
princesse  de  Conty,  les(|uelles  lettres  sont  insérées  à  la  fin  des  présentes,  (rune 
part. 

«  Et  très  haulte  et  puissante  princesse.  Madame  Louise-Marguerite  de 
Lorraine,  princesse  de  Coiity,  dame  desdictes  terres,  d'antre  part. 

M  Disant  les  dits  seigneurs,  conseillers,  que  Sa  Majesté,  désirant  unir  les- 
dictes  terres  à  son  royaume,  ont  été  arrêtés  lesdicls  articles  suivants  après  les 
precès  verbaux  dressés  en  l'an  1625. 

«  Sa  Majesté,  ayant  été  bien  informée  qu'on  peut  évaluer  le  revenu  des 
terres  à  43,000  livres  par  année,  a  ordonné  qu'on  passât  le  contrat. 

«  A  savoir  :  Ladite  Dame  princesse  cède,  quitte,  transporte,  délaisse  pour 
toujours,  les  conseillers  présents  acceptant  pour  Sa  Majesté  et  ses  successeurs, 
les  terres  souveraines  de  Chîtcnu-Rcgnault,  Linchamps,  Mohon  et  atdfrcs  d'oultre 
et  deçà  la  rivière  de  Meuse  appartenant  à  ladicte  Dame,  par  donation  faite  par 
Madame  la  duchesse  de  Guise,  sa  mère,  par  contrat  de  mariage  avec  M.  le 
prince  de  Conty,  et  aussi  les  places  forteresses,  fiefs,  arrière -fiefs,  mouvances. 
censives,  droicls,  même  ceux  de  patronage,  nominations,  domaines,  bois,  rivières, 
péages,  mêmes  celles  qui  ont  été  données  par  feu  Mgr  le  prince  de  C'^>iity  et 
ladicte  Dame  au  duc  de  Nivernais,  à  présent  duc  de  Mantoue,  le  30*  d'août  16  il, 
et  aussi  de  tout  ce  dont  jouit  jusqu'à  présent  Madame  la  princesse  de  Conty. 

«  L'entrée  en  possession  ne  doit  se  faire  qu'en  fin  d'année,  époijue  où  le 
fermier  Nicolas  Robillart  doit  clore  le  bail.  —  Le  revenu  était  de  4,S,000  livres. 

«  Le  tout  doit  être  cédé  pour  la  somme  de  dix-sept  cent  vingt  mille  livres, 
1,720,000  livres  à  raison  du  denier  quarante  du  revenu  annuel  desdites  terres, 
«  lesquelles  se  sont  trouvées  monter  à  43,000  livres,  toutes  charges  déduiles  ». 

«  Pour  le  4/3  de  laquelle  somme,  montant  à  57,333  livres,  6  solz,  8  deniers, 
lesdits  conseillers  promettent  de  faire  bailler  à  la  dite  Dame,  dans  les  six  mois 
qui  vont  suivre,  des  terres  et  seigneuries  appartenant  à  ladicte  Majeslr,  à  raison 
du  denier  trente,  montant  à  19,111  livres,  2  solz,  2  deniers  de  rev(MHi  aimuel, 
lesquelles  terres  sont  situées  dans  le  parlement  de  Paris  et  ont  le  titre  non 
moindre  que  celui  de  baronie. 

«  Le  reste  de  la  somme,  1,146,666  livres,  13  solz  et  4  deniers,  sor;i  couvert 
par  des  charges  de  grefi*es,  offices,  etc.,  jusqu'à  concurrence  de  la  somme  et 
sur  le  pied  du  denier  dur. 

«  Le  tout  à  titre  d'échange  sans  que  Madame  puisse  jamais  revenir  sur  sa 
parole,  ni  elle,  ni  ses  hoirs. 

«  Il  est  aussi  stipulé  à  propos  des  droits  héréditaires,  greffes,  etc.,  (jue  le 
Roy  peut,  toutes  les  fois  qu'il  lui  plaira,  les  retirer  des  mains  de  la  princesse 
ou  de  ses  hoirs,  en  lui  en  remboursant  la  somme  totale  et  cnm)itant,  imn 
aultrement,  de  1,446,666  livres,  13  solz  et  4  deniers. 

«  Quant  aux  dites  terres,  représentant  le  premier  tiers  de  la  somme,  il  est 


-  266  - 
dit  <]iie  le  Roy  m  pourra  plus  les  réunir  ù  son  Jomaine  et  qu'elles  demeurent 
pour  loujours  la  propriété  de  Mailnme  la  princesse. 

"  Une  fuis  ces  chosi^s  bien  arr<îli'es,  les  conseillers  s'engaRenl  à  les  faire 
raLifiiir  pur  le  Itny  pendiiiit  que  la  dite  Daiue  s'oblij|!e  à  les  faire  accepter  par 
Madame  la  ducliesse  douairière  de  Guise,  sa  mère,  dans  l'espace  des  trois  mois 
qui  vont  suivre.  Outre  la  somme  iix'^e  plus  haut.  Sa  Majesté  accorde  encore  à 
Madame  la  somme  de  10,000  livres  dont  elle  peut  disposer  à  son  gré,  à  la 
condition  de  faire  un  inventaire  détaillé  de  toutes  ses  possessions,  et  qu'elle 
devni  faire  avant  la  ratification  du  traite. 

i<  Bn  témoi(tna^e  de  quoi,  nous  les  susdits  avons  sif^né  l'an  mil  six  cent 
vinf;l-npuf,  le  dixième  jour  de  Mars,  » 

igiiBK.  —  Construite  au  siècle  dernier,  sur  un  plan  plus  vaste  que  l'ancienne 
chapelle,  nu  pied  même  àe  la  monta;!nu  qui  portait  le  vieux  chflteau.  Est  en 
forme  de  croix  lutine.  Une  seule  et  immense  nef. 

Ses  deux  chapelles  latérales  forment  les  deux  bras  de  la  croix.  Son  grand 
autel,  en  pierres  revt>lues  de  marbre,  est  surnionlt^  d'un  ênoime  baldaquin 
porté  jmr  quatre  colonnes.  D'ailleurs,  aucun  style  archltectonique  iiitéressaDt 

Hien  qui  puisse  évoquer  un  souvenir  d'autrefois.  De  larges  fenêtres  sans 
gnlce,  une  voitte  en  hois,  uniforme,  suns  arêtes,  ni  urceuux,  un  pavé  tout  taé 
fit  qui  doit  provenir  de  la  vieille  église,  .\  l'extérieur,  un  toit  sans  fin  que  sur- 


monte un  clocher  flamand. 
Chftteau.  —  Dorifrine  n 


■lativ 


lent  moderne  —  dou 


CUtnD-Rsgiiaiilt-Botij 


iènie  siècle,  —  Chdteau- 
Regnault  joue  dans  noi 
annales  ardennaises  un 
rôle  des  plus  impor- 
tants. A  l'origine,  l'ab- 
baye de  Laval-Dieo 
donnait  au  chapitre  de 
Braux,  des  territoire) 
assez  étendus  sur  la 
Meuse  et  sur  la  Semojr- 
Parmi  ces  territoires,» 
trouvai  t  celui  sur  lequel 
fut  édifié  le  «  chàtean 
Itegnault  »,  et  que  sa 
situation  sur  les  con- 
fins d'Allemagne  et  de 
France  exposait  aux 
entreprises  sans  cesse 
renouvelées  des  sei- 


gneurs voisins.  —  Les 
comtes  de  Castrice  n'étaient  [ws  sans  doute  les  moins  audacieux  de  ces  voleurs 
titrés.  Désirant  se  les  rendre  favorables,  la  collégiale  de  Braux  les  avait  pris 
pour  "  avoués  »,  c'est-ù-dire  pour  protecteurs. 

Mais  la  protection  se  tourna  contre  les  chanoines.  Sous  prétexte  de  défendre 
le  pays,  ces  singuliers  "  protecteurs  n  s'en  firent  les  maîtres  et  les  tyrans,  et, 
pour  assurer  leur  domination,  construisirent  des  chilteaux  et  s'y  fortiflërent. 
Ainsi  naquit  le  ch.lleau-fort  qui  donnait  son  nom  au  village.  De  quelle  époque 
sa  construrliun?  On  l'ignore.  Toutefois,  il  est  certain  qu'en  l'année  1S2$  elle 
était  remplacée  par  une  autre  forteresse  que  Hugues,  comte  de  Rethel,  fit 
élever  sur  la  montagne  dite  le  Chaslelier,  et  probablement  sur  les  ruines  de 
l'anrienne.  Huijues  semble  n'avoir  pus  eu  conAance  excessive  dans  la  légitimité 
de  sn  po:<session.  Aussi  aciieta-t-il  l'emplacement  de  son  chflteau  à  l'abbaye 
de  Laval-Dieu,  moyennant  deux  niuids  de  grains  à  prendre  sur  ses  moulins  da 


—  267  — 

Mézières.  L'enceinte  de  la  place  avait  été  appuvée  sur  «ios  escarpes  solides. 
A  rintérieur,  dans  la  cour  d'entrée,  le  Icj^enient  du  fj;ouverneur.  Los  dittVrentes 
pièces  occupées  par  les  officiers  et  par  les  soldats  donnaient  accès  sur  la  cour 
où  se  trouvaient  le  fort  et  le  puits;  pierres  de  taille  sculptées  et  oncasliées  dans 
une  maison,  sur  le  bord  de  la  route,  dont  on  verrait  encore  «niol(|ues  vestiges 
problématiques.  Plus  loin,  le  bastion  détendu  par  des  travaux  avancés.  Autour 
du  château,  des  tours  massives,  très  hautes,  solidement  bâties.  Au-dessus  de 
réglise,  on  montre  encore  un  chemin  qui  conduisait  à  la  lurLeresse.  Assez 
proche,  deux  rochers  qui  se  projettent  dans  le  vide;  on  les  appelle  la  Paieries 
ou,  plus  communément,  la  Gno/e  des  Voleurs,  Le  pauvre  diable  était  attaché  à 
Tun  des  rochers  et,  de  la  plate-forme  du  deuxième,  lancé  dans  lespace...  aftirme 
la  tradition. 

En  1534,  les  Espagnols,  ayant  franchi  la  frontière,  avaient  incendié  tous  les 
pays  riverains,  de  Nouzon  à  Monthermé.  Cette  année,  particulièrement  plu- 
vieuse, reste  tristement  célèbre  dans  notre  pays,  par  un  débonlement  de  la 
Meuse;  il  achevait  de  détruire  ce  que  l'incendie  avait  éparfi^né.  Chàteau- 
Regnault  et  son  château  furent  alors  cruellement  éprouvés.  .Mais,  quelques 
ans  plus  lard,  François  H  ordonnait  qu'il  fût  relevé  de  ses  ruines.  En  4643, 
pendant  que  le  duc  d'Enghien,  le  grand  Condé,  luttait  glorieusement  à 
Rocroi,  7,000  Impériaux  commandés  par  Beck,  et  accourus  du  Luxembourg 
pour  porter  secours  aux  Espagnols,  étaient  tenus  en  respect  par  la  garnison 
de  Château-Regnault.  Giàce  à  cette  résistance,  l'ennemi  ne  put  faire  sa  jonction 
avec  les  troupes  espagnoles  engagées  dans  Rocroi.  Ce  qui  contribuait  à  l'im- 
mortelle victoire  de  notre  armée  française. 

Louis  XIV  fit  démanteler  le  château  dont  il  ne  reste  plus  trace  aujourd'hui. 
Peut-être  que  l'une  de  ses  murailles  fut  la  fameuse  table  de  Ponl-Maugis. 
Aussi  disparues,  mais  récemment,  la  vieille  halle,  d'une  allure  si  frappante, 
et  la  grosse  chaîne  de  fer  qui  servait  à  barrer  la  Meuse,  loisq n'étaient  pré- 
levés les  droits  de  péage  sur  les  bateaux  montant  et  descendant  le  fleuve. 
Naguère  on  voyait  encore,  à  2,S0  mètres  en  avant  du  fleuve,  l'anneau  qui  la 
retenait.  De  l'ancien  Chàteau-Regnault,  subsiste  seulement,  non  loin  de  l'église, 
une  pittoresque  maison,  ayant  perron  a  double  escalier,  combles  élevés,  aux 
fenêtres  à  la  lucarne  en  œil-de-bœuf  et  entourées  de  pierres  en  bossage. 

Ecarts. —  Bogny  (section  de  ChAteau-Hegnault),  1,147  hab.  (voir  Bracx).  Ici 
la  montagne  a  subi  une  forte  dépression;  l'industrie  s'y  est  installée;  mais  la 
vallée,  où  court  en  zigzaguant  le  ru  de  la  Cen>e  Homa,  n'en  garde  pas  moins 
son  aspect  original.  Sur  ses  côtés,  elle  a  conservé  sa  mystérieuse  forêt  qui 
escalade  les  pentes  et  couronne  les  hauteurs  avoisinantes.  —  La  Grande-Maison  ; 
ainsi  s'appellent  les  corps  de  bâti  ments  appartenant  à  la  Société  des  boulonneries 
de  Bogny-Braux.  —  Roma,  le  seul  véritable  écart  de  Chàteau-Regnault.  Une 
épaisse  forêt,  en  ce  lieu,  couvre  une  partie  de  la  vallée,  au  fond  de  laquelle 
serpente  un  petit  ruisseau  qui,  grossi  des  ruisselets  de  la  Soque  cl  du  Hutin  — 
dans  le  bois  de  Hutin,  la  cote  430,  le  point  culminant  de  la  commune,  —  formait 
autrefois  le  premier  des  quatre  étangs  de  Bogny.  Ces  étangs,  presque  juxta- 
posés l'un  à  l'autre,  servaient  à  alimenter  les  trois  moulins,  installés  au  centre 
du  pays.  L'industrie  actuelle  a  fait  «lisparaltre  toutes  ces  retenues  d'eau,  pour 
y  élever  d'immenses  ateliers  de  métallurgie.  Aujourd'hui  on  ne  voit  même  plus 
de  traces  de  ces  moulins,  dont  deux  appartinrent  aux  chanoines  de  Braux. 

DEVILLE.  —  H.,  1,325.  —  E..  360.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  14.  —  D.  D.,  16. 
—  Hect.,  783.  —  B.  P.,  Deville.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  S.  T.  la  Renaissance.  — 
G.  —  T.  —  S.  C.  C.  la  Fraternelle  (boulangerie).  —  S'étend  sur  la  rive  gauche 
de  la  Meuse  entre  des  montagnes  fort  resserrées  et  assez  hautes  qui  semblent 
annoncer  les  Dames  de  Meuse.  Premier  étage  du  terrain  ardoisier  :  quartzites 


—  208  — 

conip^iol^.  si-liJsU-  bleu  iti'ossior,  ilaiiâ  loquirl  des  carrières  de  moellons;  schistes 

Krniiiis  l't  ■';iri'iéri>s  d'ardoises  dans  ces  schisles;  ardoisières  de  Saint-Itamab^ 

<'t  de  In  C'irh'iinii'iri:  Industrie  iiidlallurgique.  —  C.  an  Vermandois. 

Ecarts.  —  L<<  C'ihuI.  H  Iiat>.  —  Im  M'-itlmeau,  qui  tend  b  fusionner  avec 

Deville.  —  Sainl- 
B'irnnhé,  ardoi- 
sière, qui  primi- 
tivement appar- 
tint  aux  moines 
du   Hont-Dieu, 
puis   successive- 
ment :   à  H.  le 
duc  d'Aiguillon; 
à  MM.  Riche,  de 
Charleville;  Cas- 
telin  frères,  de  Rf 
niognc  :    Tulbou- 
rier,  de    Paris; 
et,    aujourd'hui, 
à   M.  ïiuslin.  — 
f.n  Carbonnière, 
iirdoisière    à   la- 
quelle M.Carbon, 
de    Charleville, 
qui   l'exploitait 
iihit-Doiiiini'iiie,  ancienne  ardoisière,  sur  l'em- 
)stalléi>s  les  fonderies  Gustin.  —  Saint -Jean- 
e  Saint-Maurice.  —  Li  Ten-e-Ruuf/d-SaiHf-Louii, 
I'  Saîul-Liiiiis  scriiil,  pour  la  tctidition  locale,  la 
unes,  ayani  été  ouveito  aux  lomps  du  Louis  IX. 
>iiiiplc  miiiiliii,  <Ievenu  laminoir,  puis  actuclle- 
'upL,  une  remarquable  rucht'  île  porphyre. 


en  1800.  donna  son  nom.  —  . 
jilai't'nn'nl  de  laquelle  sont  i 
l'Efif'rtiin-,:  .lù  se  trouve  l'util 
ardoisière  abandonnée;  i:>'1li'  i 
pins  antique  de  toutfs  les  Ard 
—  Mairtiiil,  ll>  liab.:  Jadis  un 
luenL  fonderie  Codiaux.  A  Ma 

HAULHË  et  TOURNA  VAUX.  —  Haulmé.  -  II..  248.  —  E.,  71.  — 
n.  C,  T.  -  II.  A-,  Hi.  —  D.  il.,  18.  —  llwt.,  386.  —  H.  P..  Rraux.  —  F.  L.,  le 

dimanrbe  qui  suit  k-  tK  octobm. 

Tournayaux.  —  H.,  219.  —  E.,r,7.  —  n.C.o.  —  !>.  A.,  17.—  D.  D.,  19.— 
Ilecl..  IW.  —  B.  I'.,  Mouthernié.  —  V.  I,.,  le  Iroisièim-  dimanrhe  de  juin. 

T'-rriiiiis  iiriiiiisieis  :  siliisti^s  lileus  et  jrruuwackes.  Le  territoire  de  ce»  deux 
c-omninni's  rsl  traversé  par  la  S'^iwy,  qui  n-roil  comme  aflluenls  :  le  Itariva, 
!!■  .\.ihffr;i..iil(,  \n  Rrloi-sr.  I.e  moulin  d'Iliiu'lmé  csl  devenu  lusine  à  boulon» 
Avril. 

De  iH-îH  a  1872,  Tournavaus  et  llaulmé  ne  liront  qu'une  même  commune; 
en  l«T2.  .'Iles  furent  séparées  •■l  devinrent  communes  ilislineles.  Toumavaux 
leposi'  dans  une  oasis  de  prairies.  H;iulmé  est  enraissé  entre  deux  collines 
parallèles  sur  la  rivo  «aiiche  de  la  Semo.y,  et  comme  dans  un  entonnoir  que 
l'orme  la  brusque  courhe  d'une  de  les  collines  vers  l'est,  au  midi  du  village. 
Le  soleil  ne  doune  qu'assez  chichement  ses  rayons  à  Haulnié.  Autrefois  un 
mauvais  puni  de  bois  sur  la  ï^eiuoy,  et  pour  les  voitures  un  gué  impraticable 
t'u  saison  d'hiver.  Lu  poul  l'ut  cojislruit  en  18S7;  à  peine  construit  il  s'écroulait. 
Un  an  après  lUi  le  reconstruisait.  Sur  la  rive  droite,  les  ruines  d'une  forge  qui 
dut  êlri-  i-o  11  sid érable.  Un  trouve  encore  dans  le  lit  do  la  rivière  des  morceaux 
de  fer,  des  scories  de  for^^e.  des  pièces  de  charpente  et  de  pompes  provenant 
d'usines  ancicntit'S  établies  sur  celle  rive  droite,  alors  que  les  ouvriers  et  lea 


—  269  — 

habitants  d'Haulmé  habitaient  la  rive  gauche.  Sur  le  haut  dun  monticule,  au 
sud  du  village,  une  espèce  de  redoute,  haute  de  2  mètres,  longue  d'environ 
45  mètres,  et  qui  se  nomme  la  Poste.  Autour  de  cette  redoute,  quelques  fossés 
d*abri.  Kn  cet  endroit,  y  eut-il  quelque  bataille  ?  Etait-ce  un  lieu  d'observation 
d'où  l'on  pouvait  surveiller  le  château  de  Linchamps?  A  1,500  mètres  plus  loin, 
une  autre  redoute  qui  longe  le  Chemin  des  Allemands.  Peut-être,  plus  simple- 
ment, ne  furent-elles,  jadis,  que  des  haltes  de  gabelous.  —  C.  de  Vitry. 

Ecart.  —  La  Malavis()e,  53  hab.,  sur  la  rive  gauche,  reliée  par  un  pont 
métallique  à  Tournavaux.  (Voir  la  légende  de  ce  nom,  dans  Meyrac  :  Tra- 
ditions, Légendes  et  Contes  des  Ardennes.) 

HAUTES-RIVIÈRES.  —  H.,  2,009.  —  E.,  637.  —  D.  C,  13.  —  D.  A.,  21. 
—  D.  D.,  23.  —  Hect.,  3,124.  —  B.  P.,  Hautes-Rivières.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  29  août.  —  S.  M.  —  T.  — Harm.  la  Jeunesse  Ardennaise.  — Industrie 
métallurgique.  —  Exploitation  d'écorces  de  chênes.  —  Se  compose  de  cinq 
sections,  autrefois  villages  distincts  :  les  Hautes- Rivières,  qui  forment  une 
longue  rue  le  long  de  la  Semoy,  Sorendal,  Failloué,  Linchamps,  La  NeuvlUe-aux- 
Haies.  Ce  nom  leur  vient  de  la  position  qu'ils  occupent  au-dessus  du  chûteau 
de  Linchamps,  par  opposition  à  Naux,  à  Thilay,  à  Navaux,  au-dessous  de  ce 
château.  Deuxième  étage  du  terrain  ardoisicr  :  schistes  et  grauwackes,  schistes 
calcaires;  lamelles  de  galène  dans  un  filon  de  quartz. 

Les  Hautes-Rivières  apparaissent  au  tournant  avec  leur  pont  métallique.  Le 
ruisseau  de  Saint-Jean  arrive  de  Belgique  et  se  jette  dans  la  Semoy,  en  face 
de  la  Rowa.  Vis-à-vis,  la  montagne,  qui  s'avance  dans  le  coude,  s'appelle  la 
Cote-d'Enfer.  La  route  qui  gravit  cette  côte  mène  à  iNouzon  par  le  bois  de 
Hazelles.  Hautes-Rivières,  sur  la  rive  droite,  touche  presque  à  Sorendal,  De 
l'autre  côté  de  l'eau,  Failloué  :  ce  sont  les  deux  dernières  localités  françaises. 
Ici  la  Semoy  fait  office  de  ligne  frontière  pendant  deux  kilomètres;  au  midi, 
cet  office  est  continué  par  le  ru  du  Bois-de-Jean ;  au  nord,  par  \e  ru  de  Cul-la- 
Dame,  autrement  le  Houru.  Ici,  on  retrouve  les  anciennes  bornes  qui  servaient 
aux  délimitations  territoriales  avant  1830  :  d'un  côté  un  F,  de  l'autre  un  N,= 
France,  Néerlande.  A  Sorendal,  on  peut  couper  la  boucle  en  grimpant  le  ravin. 
De  l'autre  côté,  avant  l'embouchure  du  Houru,  on  arrive  en  face  des  rochers 
Haubourg  et  du  trou  Lahoude;  un  gouffre  au  pied  des  rochers.  Plus  loin,  même 
rive,  la  roche  et  le  goufl're  Ranmle.  A  signaler,  enfin,  le  ruisseau  des  Chéras. 

C'est  sur  le  territoire  belge  —  où  les  habitants  des  Hautes-Rivières,  passant  la 
Semoy  en  barque,  vont  cultiver  le  tabac  —  que  s'élève,  sur  une  crête  pénétrant 
en  forme  d'enclave  dans  le  territoire  français,  la  Roche  du  Bois-la-Dame.  Puis 
voici  le  Saut -Thibault,  route  de  Linchamps,  côté  gauche,  à  200  mètres  environ 
des  boulonneries  Laurent.  Cette  roche,  haute  d'environ  25  mètres  et  qui  sur- 
plombe la  route,  offre  un  aspect  fort  caractéristique.  La  légende  raconte  qu'un 
certain  contrebandier,  nommé  Thibault,  poursuivi,  talonné  par  les  douaniers, 
sauta  du  haut  de  ce  formidable  rocher  qui,  du  côté  de  la  montagne,  est  de  plain- 
pied.  Naturellement  il  ne  se  releva  pas  de  cette  chute  terrible.  Aussi  dit-on 
encore  dans  le  pays  :  «  fou  comme  Thibault  ».  A  500  mètres  plus  loin,  du  côté 
ouest,  la  Creu-Roche,  où  se  voit  une  cavité  naturelle,  assez  grande  pour  servir 
d'habitation,  et  dans  laquelle  d'ailleurs  maintes  et  maintes  personnes  parfois 
trouvèrent  asile,  notamment  en  1814,  lorsque  les  troupes  cosaques  dévastaient 
cette  région.  Touchant  presque  la  Creu-Roche,  un  lieu  dit  le  Vi  Fournia  (le 
vieux  fourneau)  ;  en  cet  endroit,  s'élevaient  les  hauts-fournaux  de  Linchamps, 
aujourd'hui  boulonneries  Laurent.  Dans  la  vieille  église  de  Thilay,  démolie  en 
1888,  une  dalle  en  marbre  noire,  aujourd'hui  perdue,  portait  cette  inscription  : 
«  Ici  repose  le  corps  de  l'honorable  Home  Léon  Nicolas  Beaudet,  maître  de  forges  de 
Linchamp,  décédé  à  l'dge  de  4i  ans,  1665,  »  —  Enfin,  rappelons  brièvement  le 


l'rf-Mufktte,  territoire  de  Sorendal, 
marier,  un  hlncde  grés.  Jadis,  quand 


1  loin  duquel  se  rencontre  la  Pûrre  à 
faisait  un  mariage  à  Sorendal,  la  n<K« 
se  rendait  toujours  sur 
le  Pn'-Marielte.  On  y 
dansait,  on  y  foldtrait; 
puis,  lorsqu'airivait  la 
nuit,  on  traversait  la 
Semoj  et  l'on  condui- 
sait les  deux  époux  à 
Il  la  pierre  à  marier  » 
où  ils  s'asseyaient,  dos 
tourné  contre  dos.  Cette 
cérémonie  paraissait 
avoir  un  sens  asseï 
clair.  Cette  coutume  a 
disparu. 

Ecarta.  —  Sorendal, 
440  hab.  SurlaSemoy, 
à  I  kilom.  en  amont 
des  Hautes-Hivièrei, 
qui,  formées  des  vil- 
lages de  TiciV/nes  el  de  .Veslin,  donne,  nous  venons  de  le  dire,  son  nom  à 
l'a^Klomération.  —  FaUlnuf,  170  bab.  Tout  proche,  côté  ftauche  de  la  route 
qui  conduit  à  Rraux,  un  lieu  dit  AHiiiiy.  rappelant  un  ancien  village  détruit 
pendant  li's  pierres  du  seizième  siéolf.  I,cs  luis  ont  recouvert  son  emplace- 
ment que  sifinalt^nl  nnron'  qui'lqiies  ruines.  —  Linckamps,  303  hab.  Occupe 
l'escarpement  d'un  rocher  igui  s'nllnu(;e  nu  sud,  entre  Nohan  et  les  Hautes- 
Itiviêrt'g,  obligeant  la  Semoy  il  Taire,  depuis  le  coude  de  Phade,  un  troisième 
drruit.  Ces!  sur  le  territoire  de  Thiliiy  <|ue  se  trouvent  les  ruines  du  fameux 
chttteuu  de  l.inchanips  (voir  Thflav  d  l'opuscule  cité  de  l'abbé  Hicqueau).  — 
.Ufxiimlrie,  10  hab.  —  l,a  Ch'iiidk  dfn  Fori/es.  —  Les  Eckampuiu,  14  hab.  — 
U  Itfigcrf.  H  hab.  —  Les  F-ir-jes  -te  Linfhwips.  N.  C.  —  Les  Huhittfi.  N.  G, 


La  Cr«u-Et«cli«  ipri~  Lmi'Iimii 


flutcu,  10  liub.  put  le  ihéilti 
deux  coutrchaniiii.TS  ayiint 
assassiné,  pmir  Li  vuIit. 
la  fermiJ>ro  d 
l'attaclit'rent,  morte,  fi  la 
pompe  de  son  puits.  Les 
deux  nicurtrit'rs,  qui  se 
rejetèrent  le  crime  l'un 
'   l'autre,    furent    ron- 


e  célèbre  dans  les  Ardennes.  En  1883, 


dam  m 


(  Iravi 


ces   il    prrpiHuité.   —    l.i 
Rivenr,  m'i  coule,  tniili^ 


lute  actuelle  de  Koi: 


—  271  — 

Hautes-Rivières,  et  qui,  s'il  n'appartient  pas  géographiquementau  sol  de  cette 
dernière  commune,  appartient  du  moins  à  son  histoire.  Les  chanoines  de  Braux, 
dès  leur  origine,  voulant  créer  un  centre  de  population  dans  la  vallée  de  la 
Semoy,  édifièrent,  en  ce  lieu  dont  nous  parlons,  une  petite  chapelle  pour  servir 
de  paroisse  centrale.  La  région  ne  s'étant  pas  peuplée  suffisamment,  l'oratoire 
changeait  de  destination  et  la  paroisse  était  transférée  à  Failloué,  où  fut  cons- 
truite une  église  qui  subsista  jusqu'au  commencement  de  ce  siècle.  Alors  elle 
fut  détruite  et  remplacée  par  Téglise  actuelle  des  Hautes-Uivières.  A  côté  de 
cette  chapelle,  était  un  ermitage  qu'habitaient  deux  moines.  Chaque  dimanche 
ils  allaient  à  Braux  pour  y  entendre  la  messe.  Un  jour  qu'ils  s'en  retournaient. 
la  barque  dans  laquelle  ils  passaient  la  Meuse  chavira.  Nos  deux  moines 
moururent  noyés.  Depuis  ce  temps,  l'ermitage  n'abrita  plus  d'autres  solitaires; 
mais,  en  souvenir,  le  lieu  reçut  le  nom  de  Pré-VRermite. 

LAIFOUll.  —  H.,  421.  —  E.,  i02.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,  20.  — 
Hect.,  325.  —  B.  P.,  Deville.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  29  septembre.  — 
C^«  P.  —  S.  M.  —  G.  —  Sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse.  Sur  la  rive  droite,  au 
pied  des  montagnes,  et  faisant  face  au  village,  une  rangée  de  maisonnettes  où 
triompha  la  «  mère  Rousseau  »,  la  reine  de  la  matelote  et  des  fritures,  qui 
laissa  d'ailleurs,  à  qui  lui  succéda,  ses  succulentes  traditions.  Il  faut  ajouter 
que  les  matelotes  —  la  renommée  culinaire  du  pays  —  sont  non  moins  par- 
faites sur  la  rive  gauche,  à  l'auberge  tout  proche  de  l'église.  Premier  étage 
du  terrain  ardoisier  :  schistes  et  quartzites  bleus,  roches  porphyroïdes  à  cris- 
taux de  feldspath  et  de  quartz;  carrières  de  moellons  dans  ces  roches.  Terrain 
moderne  :  dépôt  ferrugineux  et  source  minérale  ferrugineuse  à  la  Grande- 
Commune,  où  se  trouve,  entre  étangs  poissonneux,  pelouses  et  bosquets,  le 
château  de  M.  Edouard  Jacob. 

Ces  eaux  ferrugineuses  s'échappent  d'une  grotte  que  forme,  à  la  base  des 
rochers  de  Laifour  —  405  mètres  d'altitude,  —  un  contournement  de  schistes. 
L'effort  de  cette  poussée  broyait,  autrefois,  une  portion  de  la  matière  schisteuse 
dont  les  débris  les  plus  ténus  furent  emportés  par  l'eau  de  la  source,  tandis 
que  les  autres  s'aggloméraient  et  se  ressoudaient,  formant  une  brèche  ferrugi- 
neuse. Maintes  fois,  certaines  «  Compagnies  «  voulurent  exploiter  les  eaux 
qui  donnent  à  l'analyse,  d'après  M.  Cailletet,  pour  un  litre  d'eau  :  acide  car- 
bonique, 01.005855;  carbonate  de  magnésie,  0  g.  003000;  carbonate  de  chaux, 
0,003000;  carbonate  de  fer,  0,014220;  sulfate  de  chaux,  0,0025160;  sulfate  de 
magnésie,  0,022200;  sulfate  de  fer,  0,022217;  silice  et  arsenic,  traces;  un  litre 
hydrotimétrique  :  8  degrés;  chlorure  de  sodium,  0,030000;  matières  organiques, 
0,013840.  L'eau  de  Laifour  abandonne,  en  Jaillissant  de  sa  montagne,  une  partie 
du  fer  qu'elle  contient;  d'où  cette  teinte  rougeàtre  que  lui  laisse,  en  cel  endroit, 
le  sous-sulfate  de  fer. 

C'est,  après  la  science,  la  légende  qui  donne  son  explication.  Une  jeune  fille 
se  cachait  dans  la  montagne  pour  échapper  aux  poursuites  d'un  jeune  seigneur 
épris  de  ses  charmes  et  qui,  l'ayant  rencontrée,  lui  traversa  le  cœur  «  d'outre 
en  outre  »  —  c'est  le  mot  ardennais  —  de  son  épée.  Et  cette  épée,  il  la  jeta, 
rouge  de  sang,  dans  la  fontaine  (jui,  devenue  ruisseau,  conserva  depuis  la  saveur 
du  fer,  et,  à  sa  source,  une  teinte  rougeàtre. 

A  Laifour,  les  fameuses  Daines  de  Meuse,  l'un  des  sites  les  plus  célèbres,  avec 
les  Quatre  Fils  Aymon,  de  la  chaîne  montagneuse  qui  forme  la  vallée  meusienne. 
De  maigres  taillis  revêtent  les  trois  lianes  mamelonnés  de  ces  trois  «  dames  »  : 
masse  sombre,  apparaissant  en  une  échappée  sur  la  droite,  après  le  pont  de 
la  voie  ferrée  qui  coupe  la  Meuse  obliquement.  Alors  qu'il  vivait,  en  l'an  1080, 
le  seigneur  de  Hierges  eut  trois  fils  :  lléribrand,  Geoff'roy  et  Waulhier,  qui 
épousèrent  les  trois  filles  d'un  seigneur  de  Rethel  :  Hodierne,  Ige  et  Berlhe. 


Mais,  tnnilis  qui'  li-urs  maiis  fiiurrojaienl  en  Terre  siiinte  contre  les  Snrraiins, 
les  trois  l'-pousi-s  furent  înliilèlt'S  le  jour  mdnie  oii  tes  croisés  entraient  dans 
Jérustiteni.  Ktieim-me  jour  aussi, en  punition  ileleuradiilicre,  elles  étaient  subite- 
ment (-hanpi'-es  en  trois  grosses  roclios  noirittrex,  broussailleuses,  surplombant 


le  fleuve  dmit  elles  semblent  l'-inerp-r.  Sur  la  rarti^  du  ilépôt  de  la  guerre,  ce 
KToupe  est  luanfué  :  yulrf-ltniiifl  ili:  Mritar.  Kvideiiimeiit  les  mariniers,  jadis, 
aux  teni|is  des  superstitions  naïves,  se  plarérent  sous  l'invocalion  de  la  Vierge, 
la  plus  i^levi'e  de  eos  mnnliitines.  Kn  ci-t  eudmil,  la  navigation  f  tait  dangereuse, 
nu  loiil  au  moins  fort  diltirite;  périls  aujourd'hui  conjurés  par  un  canal  dont 
les  niides  lifines  syim^(ri<|ufs  donnent  un  froid  prosaïsme  ù  ce  site  d'une 
beiiuli-  si  puissante  el  si  fti-aruliosi-  eu  sii  tristesse.  —  C.  de  Vitrj-. 
Ecart.  —  Les  Z"tihuf.  H  liab. 

LEVREZY.  —  H-,  0:!9.  —  E-,  t«2.  —  D.  C  li.  -  D.  A.,  13.  —  D.  D-,  in. 
—  Ili'cl.,  :i70.  —  H,  I'.,  Iti'uux.  —  F.  I..,  lu  dernier  dimanche  de  septembre.  — 
S.  SI.  —  Ci.  —  Sur  la  rivr  gauche  de  la  Meuse.  Enire  Hraux  et  I.evreij-  (ces 
deux  villages  n-lii'-s  par  un  pont  métallii[ue),  commence  ce  que  l'on  peutappeler 
•c  le  pittoresque  de  la  vallée  ».  Centre  industriel  :  bouloimeries,  ferronneries. 
Deuxième  et  troisième  étages  du  terrain  aribihifr  :  schistes  exploitables  pour 
moellons.  Dominant  l.evrezv.  une  hauteur  boisée  à  la  cote  331)  mètres. 

Ecarts.  —  l.i's  }hiulins.  II.  —  l.a  ChapirUir:  oii  jadis  existait  un  assez  impor- 
lanl  hospic-i',  dont  il  ne  rcsie  plus  trace,  qu'avait  fait  construire,  vers  l'an 
163H,  M.  de  Sjiinl-Klicnni',  gouverm-ur  deChàteaii-Re^nauIt,  ■■  parce  que,  lisons- 
nous  dans  l'acte  d'autorisation  donné  \inr  Louis  XIII,  les  iiaroissiens  de  ce  lieu 
ne  pi'uvenl,  pcnilant  l'hiver,  Iréquenli-r  l'éfdise  de  Braux,  à  cause  des  débor- 
dements de  l;i  Mi'use  et  di-s  filiicons  dont  elle  est  chargée...  Aussi,  autorisons- 
nous  le  dit  sieur  de  Saint-Etienne  à  faire  liAlir  un  hospice  pour  la  demeure 
des  hermites  de  Saiiit-llicrdme,  auquel  ils  vivront  selon  les  lois  et  statuts  de 
leur  ordre,  i'i  charge  de  prier  Dieu  pour  la  prospérité  de  nous  et  de  notre 
royaume. „  » 


—  273  — 

UEILUER-FONTAINE.  —  H-,  6i.  —  E-,  l.H.  —  I).  C,  9.  —  D.  A.,  9.  — 
D.  D.,  H.  —  Hect.,  173.  —  B.  P.,  Nouzon.  —  F,  L.,  le  ilinianche  qui  suil  le 
9  septembre.  —  Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier  :  schistes  et  quartzites. 

Ecarts  «t  Ueuxdits.  —  Les  Clieneviéres,  ou  auraient  été  trouvées  d'impor- 
tantes su  bstru  étions.  Ch&teau?  Eglise?  Forteresse?  Un  couvent,  dit  la  légende, 
exista  jadis  aux  Cheneviéres,  où  se  trouve  le  lieu  dit  le  Cloître.  La  chapelle  de 
Meil lier- Fontaine  eut  autrerois  une  petite  importance  relative.  —  Le  P'Iquis 
de  la  Croix;  tire  son  appellation  d'une  croix  dont  l'origine  est  ignorée  et  non 
loin  de  laquelle,  en  labourant,  on  trouva  quelques  biscalens  et  des  fragments 
d'armures.  —  La  Pontaine-au-Melier ;  dans  les  bois  où  se  cachèrent,  il  y  a  cent 
ans,  tes  terribles  chaulTeurs  ardennais,  une  source  qu'ombrageail  un  néflier. 
Autour  de  cette  source  se  groupèrent  tes  maisons  qui  furent  l'origine  de  Meillier- 
Fontaine.  — La  Cerferie  ;  d'un  cbêne  dont  les  cerfs,  il  y  a  de  cela  maintes  années, 
venaient  sucer  la  sève. 

THILAT.  —  H.,  1.339.  —  E.,  503.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  19.  —  0.  D.,  21. 
—  Hect.,  3.fil4.  —  B.  P.,  Tbilay.  —  F,  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  — 
B.  B.  —  S.  M.  —  S.  T.  —  T.  —  S.  C.  C.  l'HumanUaire.  —  Deusièrae  étage  du 
terrain  ardotster  quartzites  et  schistes  bleus  a\cc  pyrites  ;  carrières  dans  ces 
schistes.  Troisième  éLige  du  terrain  antoister  schistes  bleus  exploités  pour 
dalles  et  pierres  de  constructions  calcaire  de  Naux  exploitable  comme  pierre 
à  chaux.  Terrain  moderne  minerai  de  fer  Dans  son  ensemble,  le  territoire  de 
Thilay  forme  un  plateau  v  iriant  de  301)  mitres  a  9OO  mètres  d'altitude,  découpé 
de  fissures  profondes  et  irrégulières  en  un  eni,he*êtrement  assez  confus  de 
vallées,  de  montagnes  dont  le>  pentes  escarpée'  plates  aux  sommets,  sont 
couvertes  de  bois  et  ne  res>>emblent  ii  des  montitines  que  vues  du  bas  de 
leurs  escarpements  lorsqu  elles  bordi  nt  lu  Senior  ou  resserrent  les  ruisseaux, 
notamment  dans  la  gorge  du  yunlam  en  cet  endioit,  les  pentes  roclieiist's, 
tapissées  de  tiihen  semblent  être  piiduites  de  soufre.  Outre  le  Hanlaru,  la 
Semoy,  qui  traverse  le  tetnloire  re  oit  le  "V  iliiuay  le  Jni/i-uj;  VEcuillére,  le 
Devant-Natu:  —  qui  1  pour  iflluent  le  thauffour  —  le  /it'cof  et  le  Moulin, 
petits  roissetets  d  importante  plus  que  seuindiire 

Les  principales  élévations  sur  le  territoire  de  Thiluy 
sont  :  la  Roche  rï  Pin,  qui  domine  le  village,  31iO  mè- 
tres d'altitude;  le  Loup.  376  mètres;  les  Hauteurs  de 
jVaitr,  409  mètres;  te  Plnlmiu  des  V»«((J--VuuW(is.  en- 
viron .302  mètres; 
la   Croix -SeaiUe, 
504  mètres;  le  floc 
'fct«(oiii',472niè- 

avons  décrit  tou- 
({ueraent,  avec  la 
Roche  auxCorpias, 
dans  la  première 
partie  de 


lui 


r  ch.  [ 


L  Vallée  de  la 
Sevot).  Comme  la 
Meuse,  la  Semoy 
peut  montrer  ses 
dames  :  les  Roches 
de  Xtihiin,  qui,  du 
bord  de  la  rivière, 


-  27i  — 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv.  Dans  l'histoire  de  Thilay,  nous  ne  prendrons  que 
cet  «épisode  extrait  des  actes  de  riHat-civil  du  villaf^e,  année  1696:  «  Le  murdy 
2o  de  septembre  16îMî,  un  parly  Hollandais,  enneniy  de  la  France,  au  noinbi*e 
de  trois  cents  hoes  de  la  garnison  de  Mastrick  souh  la  conduite  et  commande- 
ment d<»  Philippe  Jacob,  natif  et  mayeur  peu  d'années  auparavant  du  village  de 
tiros-Fav,  à  trois  lieues  d'icv,  arriva  à  six  heures  du  matin  à  Thilav  et  à  Naux, 
et  V  brusla  cinquante  deux  maisons:  les  s»'uls  habitants  de  Thilav  se  défendirent 
valeureusement  dans  le  forl  de  Thilay  qui  n'a  pu  estre  forcé  sans  qu'il  y  eust 
pas  un  habitant  n'y  tué  ni  blessé  (fuoique  les  Hollandois  tirèrent  plus  de  mille 
coups  de  fusils  mesme  après  des  petits  enfants  et  femmes  se  sauvant  par  la 
rivière.  Ledit  party,  après  avoir  demeuré  pendant  deux  heures  faisant  toujours 
feu  sur  le  fort  de  Thilay,  ils  y  laissèrent  cinq  des  leurs  morts,  en  emportèrent 
plusieurs  autres  et  perdirent  soixante  et  treize  hoes  et  ne  prirent  pas  un  des 
paroissiens  prisonniers.  Plus  de  deux  cents  paysans  circonvoisins  qui  estoient 
accourus  au  bruit  se  contentèrent  de  regarder  les  ennerays  et  l'incendie  de 
dessus  les  hauteurs  les  plus  proches  sans  oser  venir  secourir  ceux  de  Thilay 
lesquj'ls  poursuiviieni    les  ennemys  en  leur  retraite  toujours  tiraillant  sur 

eux  jusques  vers  h's  Six-('.h(;nons Moi  prieur  curé  de  la  paroisse  jes- 

crivis  en  mesme  temps  et  le  jour  mesme  le  désastre  et  deuil  a  messire  Charles 
Maurice  Le  Thellier  pour  lors  n."^  archevesque  qui  me  fist  l'honneur  de  me 
rescrire  qu'il  emploierait  son  crédit  pour  faire  descharger  de  la  taille...  Ce 
qu'il  obtint  en  faveur  de  touts  ceulx  de  la  paroisse  qui  soufifrirent  de  cesle 
insendie ...» 

Château.  —  Hien  que  Linchamps  soit  un  écart  des  liautes-Rivières,  les 
ruines  de  son  fameux  chAteau  se  trouvent  sur  le  territoire  de  Thilav.  C*était  un 
formidable  chAteau  que  celui  de  Linchamps,  sur  une  cime  de  l'Ardenne,  au 
bord  de  la  Semoy.  Il  avait  été  bâti  vers  1530  par  un  certain  Jean  de  Louvain, 
baron  de  Ilo^nac,  sur  les  terres  de  la  collégiale  de  Braux.  Les  chanoines  n'étaient 
nullement  disposés  à  laisser  s'établir  dans  leur  voisinage  un  seigneur  connu 
pour  sa  turbulence.  Ne  pouvant  obtenir  de  la  communauté  la  cession  de  la 
montagne  qu'il  convoitait,  Louvain  eut  recours  à  d'autres  arguments.  Il  invite 
à  diner  hîs  chanoines,  mais  chacun  à  des  jours  différents,  le  fait  asseoir  à  sa 
table  id  obtient  de  lui  ce  qu'il  désire,  «  après  l'avoir  fait  relever  sous  la  table 
sur  les  bras  de  ses  valets,  comme  du  milieu  d'un  champ  de  bataille,  car  on 
avait  chez  lui  de  forts  j^rauds  v«Mres,  suivant  la  mode  du  pays.  » 

Le  marché  ainsi  conclu,  Louvain  fait  niveler  le  sommet  de  la  montagne,  y 
creuse  un  souterrain  profond  de  vingt-cinq  coudées,  et  entoure  cette  cime 
escarpée  dune  triple  enceinte.  On  ne  montait  au  chdteau  que  par  un  chemin 
fort  étroit  taillé  dans  b^  rocher.  Ainsi  installé  dans  cet  asile  inaccessible, 
Louvain  réunit  autour  de  lui  des  gens  sans  feu  ni  lieu,  et  se  met  à  piller  les 
terres  de  l'Empire.  La  nouvelle  en  fut  si  agréable  à  François  l*'  qu'il  tlt  le 
seigneur  de  Linchamps  Cidonel  d'un  régiment. 

Lorsque  peu  après,  en  t;)'f4,  la  paix  de  Crespy  eut  une  fois  de  plus  mis  fin 
aux  hostilités  entre  la  France  et  l'Hinpire,  Louvain,  ruiné  par  cette  trêve,  con- 
tinua ses  déprédations.  C<'tte  fois  il  ne  ménagea  pas  plus  les  terres  du  roi  que 
b»s  terres  de  l'emperenr.  11  exigeait  une  redevance  des  bateaux  qui  trans- 
portaient le  bois  sur  la  Semoy,  et  il  était  en  mesure  de  le  faire,  n'ayant  qu'à 
laisser  rouler  des  pierres  du  haut  de  la  montagne  pour  submerger  et  tuer  tout 
ce  qui  se  hasardait  sur  la  rivière.  Cétait  un  vrai  pirate  et  qui  étendait  ses 
brigandages  jusqu'à  la  Meuse.  A  la  cruauté,  il  joignait  l'ironie.  Comme  il  avait 
fait  main  basse  sur  un  chargement  de  harengs,  et  que  le  maître  du  bateau  — 
un  marchand  de  Mézières  —  lui  adressait  des  réclamations,  le  seigneur  de 
Linchamps  lui  répondit  (juil  avait  b«*soin  de  harengs  pour  observer  les  jours 
maigres,  et  faire  taire  ainsi  ceux  qui  parlaient  de  son  impiété.  Les  villes  de  la 


-  .^75  - 

Meuse  n'osaient  plus  commercer  entre  elles,  et  les  relations  des  marchands 
français  avec  ceux  de  Flandre  n'avaient  plus  de  sécurité. 

A  bout  de  patience,  le  comte  de  Hethel  donna  l'ordre  à  un  biave  capitaine 
du  nom  de  Lalande  de  s'adjoindre  le  gouverneur  de  Mézières,  pour  marcher 
contre  le  seigneur  de  Linchamps.  Lalande  se  présente  devant  le  château,  et 
par  un  trompette  fait  sommer  Louvain  d'avoir  à  se  rendre.  La  réponse  fut  hau- 
taine :  Linchamps  n'étant  pas  terre  du  royaume,  le  comte  de  Hethel  n'avait 
aucun  droit  sur  la  forteresse.  D'ailleurs,  la  montagne  était  escarpée,  et  la  place 
suffisamment  pourvue  pour  soutenir  un  long  siège. 

Trois  mois  se  passent  sans  résultat.  Les  assiégeants  manquaient  du  matériel 
nécessaire  pour  donner  l'assaut,  et  les  assiégés  n'étaient  pas  assez  nombreux 
pour  risquer  une  bataille.  Il  ne  fallut  rien  moins  que  l'intervenlion  du  roi  de 
France  pour  avoir  raison  du  seigneur  de  Linchamps.  Bordillon,  lieutenant- 
général  du  roi  en  Champagne,  fut  envoyé  par  Henri  II  contre  ce  repaire  de 
pirates,  avec  une  armée  et  du  canon.  A  la  nouvelle  de  son  approche,  Louvain 
réussit  à  sortir  du  château  et  s'en  alla  demander  du  secours  aux  princes 
d'Allemagne.  Pendant  son  absence,  Bordillon  poussa  activement  les  opérations 
du  siège.  II  fit  monter  ses  canons  sur  une  cime  voisine  de  Linchamps;  mais 
s'étant  aperçu  de  l'impuissance  de  son  artillerie,  il  eut  recours  à  un  autre 
moven. 

L'unique  sentier  qui  montait  au  château  était  si  étroit  qu'un  petit  nombre 
de  soldats  déterminés  pouvait  arrêter  toute  une  armée.  Bordillon  fit  cependant 
appel  au  courage  de  quelques  vétérans  et  les  lança  à  l'assaut  du  sentier.  Les 
défenseurs  du  château  les  accablèrent  sous  une  pluie  de  boulets  et  de  rochers. 
Les  assaillants  reculaient  lorsque  le  canon  retentit  tout  à  coup  derrière  le  chd- 
teau  avec  violence;  les  assiégés  prirent  peur  et  rentrèrent  dans  la  forteresse. 

Déconcerté  par  cette  attaque  imprévue,  le  lieutenant  de  Louvain  entra  en 
négociations  avec  le  chef  de  l'armée  royale.  Pendant  qu'il  discute  avec  lui  les 
conditions  auxquelles  il  rendra  Linchamps,  les  soldats  de  Bordillon  franchissent 
les  murs  et  pénètrent  dans  la  place. 

Le  maréchal  fit  prompte  et  bonne  justice.  Il  ne  se  contenta  pas  d'abattre  le 
château;  il  en  fit  briser  les  pierres  pour  empêcher  les  ruines  de  s'amonceler. 
Quant  à  la  garnison,  on  en  fit  deux  parts  :  les  hommes  de  Louvain  qui  étaient 
originaires  de  l'Empire  eurent  la  vie  sauve,  parce  qu'on  voulait  éviter  tout  pré- 
texte de  guerre  avec  Charles-Quint;  mais  les  autnîs  furent  conduits  devant  le 
château  de  Lûmes,  et  pendus  pour  servir  de  leçon  aux  défenseurs  de  cette 
forteresse  (voir  L.  Micqueau  :  Le  Siège  et  la  Description  du  très  fort  Château 
DE  Linchamps  et  de  Lûmes).  Néanmoins,  malgré  l'assertion  de  l'abbé  Micqueau, 
le  château  de  Linchamps  n'aurait  été  —  nous  dit  Hubert  —  détruit  qu'en  4673, 
sur  l'ordre  de  Louis  XIV. 

La  légende  nous  affirme  encore  que  la  dernière  châtelaine  de  Linchamps 
appaniissait,  il  n'y  a  pas  plus  de  quarante  années,  toutes  les  nuits.  Une 
anîractuosité  dans  les  ruines  s'appelait  :  Chaîne  de  la  Fileme,  Vêtue  de  blanc, 
elle  y  reposait  de  longues  heures,  faisant  tourner  son  rouet  dont  on  n'entendait 
pas  le  bruit.  Quand  elle  se  levait,  elle  poussait  du  pied  quelques  pierres  qui 
tombaient  dans  la  Semoy.  On  aurait  dit  qu'elle  voulait  faire  disparaître  tout 
vestige  de  son  ancienne  demeure.  Les  mères  disaient  souvent  â  leurs  enfants: 
«  Méfie-toi  de  la  fileuse  !  Si  tu  n'es  pas  sage,  elle  te  jettera  une  grosse  pierre 
pour  t'écraser.  » 

La  tradition  rapporte  aussi  que  «  la  fée  fileuse  »  gardait  un  immense  trésor 
profondément  enfoui  sous  les  ruines.  Quelques  personnes  des  Hautes-Rivières, 
un  jour  — il  y  aura  de  cela  bientôt  cinquante  années,  —  remarquèrent  entre  les 
fissures  des  roches  une  matière  dure,  jaunâtre,  qu'ils  crurent  être  de  l'or. 
Evidemment  ils  avaient  enfin  découvert  toutes  les  innombrables  richesses  sur 


~  27li  — 

lesqucHi-s  vejlluit  jaloiisrment  la  Uv,.  I^s  fouilks  aloi-s  de  commencer  aussi- 
tôt. Cette  matière  janiiàtre,  fort  abondiinle,  n'était  que  du  bi-sulfure  de  fer, 
vul(;ii  ire  ment  appelé  :  ■■  lli^  d'artlnist^s  >•,  dont  certaines  ramilles  des  Hautes- 
Ririert's  conservent  encore  quelijnes  ■■  types  >.,  leur  supposant  une  grande 

Rappelons  une  Itigende  que  Ion  lacouli-  à  Maubert-Fontaine  el  &  Sévigny- 
la-For<-t  :  une  jeune  lllle  trout l'e  luorle  diui!'  nu  coin  de  ce  pays,  jadis  hérissé 
de  rous  nhrupts  Iraiisrorniés  en  pierre  lorsque  Turent  construits  le  pont  Cham- 
pagne et  la  voie  ferrée,  l.onglenips  on  vit,  à  l;i  lueur  de  la  lune,  l'ombre  de 
celte  jeune  flile  errant  au  milieu  de  ces  niehers.  l'urfois  elle  s'arrêtait,  puis 
Niait,  droite  et  rigide,  sans  jamais  quitter  sa  quenouille  des  yeux. 

Ecarta.  —  iVnr'iiu',  <i>H  liali..  relié  par  un  pont  métallique  à  Thilay.  Asseï 
proche  de  ce  pont,  la  R-nhe  Tilis-D-iwl-nj!,  qui  s'avance  comme  un  promontoire 
dans  la  Semoy,  ti-i;s  profomle  eu  cet  emlroil,  où  le  remous  est  terrible  pour 
les  bai;[neurs.  C'est  la,  niconte  la  tradition,  que  se  noyait  autrefois,  bien  qu'il 
tAt  «  nageur  incomparable  ..,  un  rirtaiu  Uoiidoux,  dont  la  roche,  en  souvenir 


Tlill>! 

.  L'nni'ii'n  moulin  de  Navaux  est  aujourd'hui 
Man^on-ltiHisseau.  -~  ,Vau.r.  GO  hab.;  en  amont, 
jiin.  —  l,e  «tiH/iAiH.V,  23  hab.  —  La  AcurtUe- 
ri.r-M'iuliii.  74  hab.  —  Wachetot,  30  hab.  — 
La  R'iiii)  lit  1(1  Truie.  .\'.  C.  —  iVoAnn,  312  bab., 
n  coutre-haul  de  la  Semoy.  —  Robersart.  N.  C. 
r  la  rive  ■■auilie  de  la  Semoy,  vis-à-vis  les  ruines 
fois  incendié''  et  reconstruite.  Puis,  vers  l'année 
1H"3.  elle  cessa  d'être  haliilée,  ljuelc|iies  rares  vi'stif{es  indiquent  aujourd'hui 
1  cm  placement  qu'occupait  cette  rerme.  Sur  la  même  rive  gauche,  en  aval,  les 
Rm-hes  (te  Rùbfrsiirt  cl  de  Xv/i-in.  bien  qu'elles  soieni  à  nn  kilomètre  de  cet 
imporitint  bauieau.  Ces  mclies,  dont  la  liase  lombe  à  pic  dans  la  Semoy,  res- 
sembleraient assez  aux  Uamei  rte  Même..  Vues  de'  la  route  allant  des  Hautes* 
l(ivièr>!s  à  Nohan,  ou.  l'neoi-e.  vues  di'  la  Vini.r-li'iiin.  elles  sont  admirables  et 
d'uni-  impression  saisissante.  —  Les  Siv-Chnlnmia.  2.";  hab.  C'est  dans  la  ■■  fon- 
taine-lavoir i>  des  Six-Chalnons  que  les  ffardes-nationaui  de  Thilay.  en  1870, 


de  celte  mort,  a  gardé  le  nm 
représenté  par  les  bonlonnerii 
à  la  courbe,  avec  son  vieux  m 
mu-Uawt,  ;i7  bab.  —  Le  l\ 
ynbrninj.  —  La  Cfiistf-JI'ir;/»;.  - 
sur  In  chaussée,  formant  quiij 
La  ferme  de  Etobersarl ,  bâtie  s 
ichamps,  fut  plu: 


-  277  - 

cachèrent  leurs  armes,  lorsqu'ils  se  furent  bien  convaincus  —  la  conviction 
n'était  pas  diffîcile  —  qu'il  ne  pourraient  espérer  vaincre  quelques  détachements 
prussiens  en  éclaireurs  dans  cette  région.  —  Le  Chêne-à-C Image,  Ce  chêne, 
plusieurs  fois  séculaire,  que  mentionnent  les  anciennes  cartes  de  l'Etat-Major, 
notamment  celle  de  1877,  se  trouvait  à  2  kilomètres  est  de  Thilay,  à  l'endroit 
où  la  route  de  Gespunsart  s'embranche  sur  celle  des  Hautes-Rivières.  Les  excur- 
sionnistes le  prenaient  souvent  pour  point  de  repère.  Un  vandale  Tincendia.  Et 
avec  le  chêne  fut  brûlée  une  image  pieuse  —  d'où  ce  nom  de  Chéne-à -limage 
—  qu'une  main  crédule  avait  jadis  clouée  sur  son  tronc. 

TOURNAVAUX.  —  Voir  Haulmé. 


V.    CANTON    D'OMONT. 

Ce  canton  comprend  quatorze  communes  :  Omont,  Baûlons,  Bouvellemont, 
La  Cassine,  Chagny,  La  Ilorgne,  Mahny,  Mazemy,  Montigny-sur-Vence,  Poix, 
Singly,  Terron-les-Vendresse,  Touligny  et  Vendresse.  Il  est  borné  :  au  nord, 
par  le  canton  de  Flize;  à  l'est,  par  celui  de  Uaucourt;  au  sud,  par  ceux  du 
Chesne  et  de  Tourteron;  à  l'ouest,  par  ceux  de  Novion  et  de  Signy-l'Abbaye. 

4,554  hab.;  1,455  élect.;  15,044  hect. 

La  ligne  de  partage  des  eaux  traverse  le  canton  d'Omont.  Elle  abandonne 
au  devant  de  l'Aisne  le  territoire  de  Mazerny,  une  portion  de  ceux  appartenant 
à  Baâlons,  à  Bouvellemont,  à  Chagny,  tandis  que  les  autres  sources,  ruisselets 
ou  ruisseaux,  s'écoulent  vers  la  Meuse.  Signalons,  à  l'est  :  la  Bar  qui  arrose 
les  communes  de  Lu  Cassine,  de  Vendresse,  de  Malmy,  recevant,  sur  sa  rive 
gauche,  le  Donjon  grossi  du  Batardeau;  à  l'ouest  :  la  Vence  qui  sillonne  Mon- 
tigny,  Poix,  Touligny,  et  reçoit,  sur  sa  rive  droite,  la  Planchette.  Puis  le  Bairon 
qui  parcourt  les  territoires  de  Baûlons,  d'Omont,  de  Chagny,  et  franchit  les 
étangs  de  Bairon  pour  se  jeter,  enfin,  dans  la  Bar.  Un  des  écarts  de  Vendresse, 
Ambly-sur-Bar,  petit  port  assez  animé,  se  trouve  sur  le  canal  des  Ardennes, 
lequel  passe  non  loin  de  La  Cassine  et  de  Malmy. 

L'altitude  générale  du  canton  est  assez  élevée.  Les  points  les  plus  bas  se 
rencontrent  :  dans  les  prairies  de  la  Bar,  160  mètres  environ  au-dessus  du 
niyeau  de  la  mer  à  La  Cassine  et  à  Malmy;  dans  les  prairies  de  la  Vence, 
proche  de  180  mètres  à  Montigny  et  à  Poix;  184  au  bas  de  Chagny.  Les  points 
culminants  se  trouvent  aux  sommets  des  Crêtes  de  Poix  qui  traversent  le 
canton  depuis  le  territoire  de  Montigny  jusqu'aux  confins  de  Terron-les-Ven- 
dresse :  la  Crête  de  Poix,  307  mètres;  les  hauteurs  de  la  Horgne,  299  mètres; 
celles  d'Omont  et  du  bois  des  Hautes-Crêtes,  300  mètres. 

Dans  le  bois  d'Omont,  le  chêne  appelé  «  les  Quatre  Fils  Aymon  »,  qui  mesure 
7  mètres  de  circonférence  au  tronc  ;  un  de  nos  plus  anciens  colosses  forestiers 
—  douze  siècles  d'existence,  affirme  la  tradition  —  aussi  remarquable  par  sa 
taille  ultra-haute  que  par  la  symétrie  de  son  branchage  s'élevant  au-dessus  du 
tronc  principal  en  quatre  troncs  distincts,  dont  l'un  détruit  par  la  foudre,  for- 
mant, chacun,  un  arbre  particulier  ayant  sa  vie  personnelle. 

«  Les  Crêtes  de  Poix  donnent  à  tout  le  pays  un  aspect  pittoresque.  C'est  une 
suite  irrégulière  de  croupes  saillantes  et  abruptes  alternant  avec  des  versants 
rapides  et  des  défilés  sauvages;  elles  sont  surmontées  de  forêts  dont  les  som- 
bres arêtes  se  profilent  avec  quelque  mélancolie  sur  un  ciel  souvent  tamisé 
par  une  brume  légère.  Les  vapeurs  et  la  buée  de  l'atmosphère  donnent  aux 
lignes  ce  je  ne  sais  quoi  de  vague  et  d'indécis  qui  en  estompe  les  contours. 
Nature  un  peu  triste  aux  yeux  de  certains  touristes,  mais  éveillant  les  plus 
douces  sensations  chez  les  âmes  poétiques.  Tout  y  est  imprévu,  inachevé;  c'est 


—  278  — 

un  (lt'»soniro  qui  tient  de  l'art,  où  la  nature  s'est  livrée  à  tous  les  caprices  de 
sa  fantaisie.  Point  de  grande  plaine  à  l'extrémité  de  laquelle  on  voit  au  soir  le 
disque  du  soleil  descendre  lentement  au-dessous  de  la  ligne  précise  et  régulière 
de  l'horizon.  Notre  soleil  se  couche  toujours  derrière  quelque  coteau  aux  som- 
mets crénelés  dont  les  ombres  capricieuses  s'étendent  sur  de  frais  vallons. 
Mais  la  rudesse  de  cette  nature  est  sinj^ulièrement  tempérée  par  l'harmoDie 
des  teintes  qui  la  décorent  :  à  l'inverse  du  sol,  dont  les  reliefs  sont  souvent 
heurtés,  les  couleurs  sont  ici  d'une  douceur  infinie;  les  tons,  plus  dégradés 
que  vifs,  plutôt  éteints  qu'éclatants,  passent  du  clair  au  sombre  selon  une 
gamme  aux  notes  discrètes  et  multiples.  Ici  un  tapis  de  bruyères  roses,  agréa- 
blement jeté  sur  le  liane  d'un  coteau,  est  encadré  d'une  végétation  luxuriante, 
dont  le  vert  le  plus  franc  se  détache  lui-même  sur  hîs  tonalités  presque  bleues 
des  grands  chén(*s  qui  surmontent  les  cim(?s.  Là,  des  terres  ocre-jaune  aux 
refh'ts  cuivrés  dominent  des  prairies  émaillées  de  petites  fleurs  de  toutes  cou- 
leurs; et  toujours,  au  fond  du  paysage,  derrière  les  premiers  plans  de  coloris 
si  varié,  l'œil  se  repose  sur  des  masses  profondes  enveloppées  d'une  brume 
dont  le  voile  mystérieux  harmonise  toutes  les  parties  du  tableau. 

«<  Kn  s'éloignant  des  Crêtes,  ce  ne  sont  encore  que  mamelons,  ou  petits  pla- 
teaux ondulés,  entrecoupés  par  une  foule  de  gorges  sans  aucune  orientation; 
les  principîdes  d'<Mitre  elles  recèlent  de  jolis  ruisseaux  cachant  leurs  eaux 
rapides  sous  des  fouiUis  de  saules  et  d'aulnes.  C'est  à  se  demander  si  les  grandes 
vagues  du  déluge  n'ont  pas  laissé,  dans  ce  coin  de  terre,  leur  ineffaçable  em- 
preinte, puisque  tout  le  pays  ressemble  à  une  mer  houleuse  dont  les  lames 
gigantesques  se  seraient  instantanément  immobilisées  et  solidifiées.  Toutefois 
la  partie  est  du  canton,  qu()i(]u'aussi  accidentée,  est  moins  tourmentée  que 
l'autre  :  les  lignes  s'y  allongent  en  un  cadre  plus  vaste.  In  magnifîque  tableau 
se  déroule  aux  yeux  de  l'excursionniste  (|ui  n'a  pas  craint  d'escalader  les  hau- 
teurs d'Omont.  A  ses  pieds,  et  de  cha(iue  côté,  les  deux  parties  du  village 
cocpiettement  assisj's  sur  les  lianes  abrupts  de  la  colline;  d'une  part,  les  créles 
aux  saillies  accentuées  (rouronnées  par  h^s  hois  de  liihihma  et  de  Beauvois;  au 
pied  de  ces  monts,  d'immenses  prairies  gracieusement  inclinées,  peuplées  d'un 
nombreux  bétail;  en  face,  I»'s  villages  de  Terron  et  de  Vendresse,  au  centre  de 
la  belle  forêt  Mazan'n  qui  forme  autour  d'eux,  et  en  haut  relief,  comme  un  fer 
à  clh'val;  d'autre  part  et  presqu'au  premier  plan,  le  curieux  Dantion,  pyramide 
régulière  et  absolument  isolée  ({ui  se  détache  sur  un  sombre  rideau  aux  replis 
profonds;  ce  sont  les  />ois  îles  liaud'u-Cirtes  et  de  La  Caséine.  Cette  vue  ne  peut 
entn^r  en  parallèle  qu'avec  celle  dont  on  jouit  en  gravissant  la  longue  côte  de 
Poix.  Le  tableau  est  peut-être  plus  riant,  mais  la  nature  y  est  d'un  caractère 
moins  original.  C'est  une  belle  vallée  dans  laquelle  se  comptent  de  nombreux 
villages;  les  uns  tranquillement  assis  sur  h's  bords  des  prairies  qui  en  tapis- 
sent l(î  fond;  les  autres  bien  encadrés  par  les  bois  accrochés  aux  versants...  » 
(Jules  Le  Conte  ;  Monoguafuik  aguicolk  di:  Canton  d'Omont.) 

OMONT.—  H.,  :j01.  — K.,  Uî).  —  I).  A.,  2:5.  —  I).  ]).,  23.  —  Hect.,  1,796.— 
B.  P.,  Omont.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  juin.  —  C'«  P.  —  B.  B.  —  T. 
—  L»'  village  est  bAti  sur  le  sommet  d'une  montagne.  Premier  étage  du 
terrain  jarassitfitt;  :  carrièn^  de  moellons.  Deuxième  étage  du  ten'ain  juras- 
sique :  marnes  avec  minerai  de  fer;  marnes  avec  sulfate  de  chaux  exploitées 
pour  l'agriculture;  argile  exploitée  pour  tuiles  et  briques,  calcaire  argileux. 

Le  canton  est,  en  partie,  couvert  par  la  vaste  et  célèbre  forêt  de  Mazarin  que 
possédait  la  richissime  duchess»?  de  Mazarin,  tellement  grosse  qu'elle  ne  pouvait 
marcher  sans  que  deux  seiviteurs  la  soutinssent  sous  chaque  bras.  Tourmentée 
par  le  u  démon  des  trente-deux  cartes  »,  elle  tailla,  dans  sa  forôt,  des  enjeux 
auxquels  n'auraient  pu  faire  tête  les  plus  immenses  fortunes  de  l'époque.  Nul 


-  279  - 

ne  vouluit  crnirc  à  tunt  Je  Taslueuses  et  mineuses  prodigalités;  d'aotant  plus 
que  son  ailversaire  au  jeu  de  "  lu  triomphe  »  n'était  qu'un  simple  tout  petit 
irolporteur  de  fcrraunerie,  iiociimé  Gendarme,  qui  s'approvisionnait  hiibituelle- 
menl  dans  ses  torons.  La  forêt  de  Maitariii  tout  entière  aurait  servi  d'enjeu  — 
nous  assure  la  léj;ende  ~  au  dernier  coup  de  cartes  qui  cldtura  ces  ruineuses 
parties.  La  duchesse  perdit,  comme  d'ailleurs  elle  avait,  précédemment,  tou- 
jours penlu.  Dès  ce  jour,  la  forêt  ne  lui  appartenait  plus! 

Histoire.  —  C.  de  Yermandois.  Le  dernier  prince  rethi>lois  de  la  Maison  de 
tloniaguc,  Charles  111,  vendit  en  1039  au  cardinal  Mazarin  toutes  ses  seigneu- 
ries de  France,  alin  d'aller  terminer  ses  jours  dans  ses  duchés  de  Monfcrfat  et 
de  Manloue.  Quati'e  années  plus  tard,  il  faisait  confirmer  l'érection  du  comté 
de  Kethel  en  duché-pairie  et  l'altribuait  pour  dot  fi  sa  nièce  lorsqu'elle  épousa 
CharleS' Armand  de  La  Porte  de  La  Heilleraye.  Ce  duché,  qui  passait  ensuite. 
par  mariage,  dans  la  Maison  de  Durfort-Diiras,  laquelle  le  possédait  jusqu'à 
la  Révolution,  fut  l'un  des  sept  coin  tés -pal  ries  les  plus  importants  de  Cham- 
pagne, et  même  l'nn  des  plus  beaux,  des  plus  riches  duchés  de  France.  Il  com- 
prenait cinq  villes  :  llethel,  Méziêres,  Donchery,  chefs-lieux  de  prévôté,  Chdteau- 
Porcien  et  Bocroi,  et  cinq  autres  prévôtés  :  Chàtel.  Bouri],  lirjeulles,  Warcq 
et  Omont,  celle-ci  prévôté  célèbre,  d'oil  fe  dicton  :  «  Vin  de  Houzon,  pain  de 
Sapogne,  justice  d'OmonL  i> 

L'histoire  d'Omont  «ravite  autour  de  son  cliilteau.  "  Le  bienheureux  Foul- 
ques, archevêque 
de  Reims,  vou- 
lautavoirquelquc 
munition  pour  se 
delTendfedes.Nor- 
mons,  lisons-nous 


dan 

réprimer  pareil- 
lement les  cour- 
ses de  quelques 
malveillans   qui  omont 

endomma){eoient 

les  terres  de  l'église  de  Heinis,  fil  liastir,  vers  8ft3,  le  ch&teau-fort  d'Omont... 
C'était  une  des  places  fortes  du  pays  avant  l'usiiKe  des  canons  et  avant  sa 

Les  historiens  rémois  du  dixième  siècle  parlent  souvent  de  it  chiUoau.  En 
l'année  !I20,  il  tombe  par  snrprisi'  au  pouvoir  du  comte  Erlehabl,  le  fondateur 
de  Méïièi'os,  qui  doit  bientôt  s'enfuir  devant  les  armes  victorieuses  de  l'arche- 
vêque dérivée.  En  941,  ilst-rt  d'asile  îk  Louis  d'Outremer,  vaincu  dans  le  Porcien 
par  Hugues  le  Grand  et  Herbert  de  Vemiaudois.  Ileui  ans  plus  tard,  c'est 
Artaud,  l'archevêque  dépouillé,  qui  s'y  élablil  pendant  son  exil  de  Iteims.  Son 
riva!  heureux.  Hugues  de  Vennandois,  vient  bientôt  bloquer  la  forlei-esse;  il 
ne  lève  le  sièjïe  que  sur  l'ordi-e  du  roi  et  après  avoir  obligé  le  gouverneur 
Dodon,  frère  d'Artaud,  h  lui  livrer  sun  jeune  fils  pour  otage.  En  !t4i>,  Hugues 
profite  de  ce  que  les  Normands  retiennent  Louis  d'Outi-emer,  captif  à  llouen, 
pour  assiéger  de  nouveau  le  malheureux  cbdteau  d'Omont,  et,  après. un  siège 
de  sept  semaines,  Dodon  doit  le  rendre  sous  cimditions.  Toutefois  cette  occu- 
pation fut  de  courte  durée  ;  car  nous  vojons  qu'en  949  les  partisans  de  Hugues 
surprennent  encore  le  chiLleau,  où  ils  font  venir  leur  maître,  alors  excommunié 
et  qui  se  comportait  plutôt  en  gendarme  —  en  homme  d'arme  —  qu'en  évoque, 
pour  employer  l'expression  pittoresque  de  ilom  Ganneron.  Mais  Uodon  quitte 
la  place  et  bientôt  il  y  rentre  victorieux  â  la  suite  d'une  escalade  nocturne. 


-  280  - 

Eu  000,  Omonl  s«MiibIo  oiu-ore  menacé  par  les  partisans  de  l'ancien  archevêque; 
celle  fois,  ils  sont  saisis  irt  pendus  sur  l'ordre  de  Manassès,  neveu  d'Artaud. 

Il  est  surtout  eélt'bre  par  les  sièges  qui  l'investirent  de  lîiSO  à  1591  aux  temps 
de  la  l.igue,  alors  que,  selon  l'expression  de  Jean  ïaté,  greflier  de  l'Hôtel  de 
ville  à  CliAteau-Porcien.  «  il  y  eut  grande  division  en  France,  les  villes  contre 
les  villes,  les  villages  contre  les  villages,  »  et  que  jamais  ne  se  vit  «  de  pareille 
guerre  civile  et  plus  cruelle.  Les  uns  étoient  pour  le  roi  et  les  autres  pour  les 
princes  (les  princes  de  (îuise).  Ceux  du  parti  du  Roi  s'appeloient  Réalistes  et 
ceux  du  parti  des  princes  se  noinnuiient  Ligneux.  Ce  fut  pour  loi*s  que  Tagri- 
culture  fut  abandonnée  et  le  commerce  anéanti.  Car  les  villes  et  les  villages  se 
faisoient  la  gueire  les  uns  aux  autres,  l'un  tenant  un  parti,  et  l'autre  Fautre. 
Kt  on  n'osoit  sortir  de  son  lieu  qu'attroupés  et  en  armes;  car  on  prenoit  les 
hommes  ])risomiiers,  on  enlevoit  les  trou[)eaux  du  parti  contraire.  Les  villages 
furent  oblip'îs  de  se  fermer  de  fossés,  jusque  même  les  censés.  L'on  faisoit 
des  forts  des  églises  et  des  cimetien*s ,  où  il  n'avoit  pas  de  château  et  de 
maison-forte  pour  se  léfugier.  L'on  faisoit  garde  nuit  et  jour  et  personne  n*en 
éloit  exempt,  jeunes  et  vieux,  et  même  les  femmes. 

«  Toute  la  Champagne  étoit  poui'  la  Ligue,  excepté  ChAlons.  On  cngageoit 
les  p(?uples  à  prendre  les  partis,  sous  prétexte  de  la  religion.  Chauraont- 
Porcien  fut  surpris  [)ar  h^s  Héalistrs,  \r  28  mai  lîiSy,  qui  pillèrent  l'abbaye  et 
y  mirent  le  feu.  Le  0  juillet  de  la  même  année,  .M.  de  Saint-Paul  reprit  Chau- 
mont  sur  les  liéalistes  qui  s'étoient  rendus  moyennant  la  vie  sauve.  Mais  les 
habitants  de  Chaumont,  étant  entrés  en  leur  lieu  et  voyant  leurs  biens  tout 
di>sipés  et  tout  le  lieu  en  ruine,  entrèrent  dans  une  telle  furie  qu'ils  mirent  à 
mort  tous  les  Réalistes  qu'ils  rencontrèrent,  malgré  la  capitulation  et  sans 
qu'on  pAt  les  empêcher.  » 

Omout  et  La  Cassine  jugèrent  prudents  de  ne  point  se  défendre.  Seul  le 
château  de  Sy  résista  si  vigoureusement  qu'il  retint  Saint-Paul  douze  grands 
jours  devant  ses  murs.  Au  lendemain  de  cette  belle  expédition,  le  parti  de  la 
Ligue  dominait  en  Champagne.  Mézières,  Rethel,  (îhAteau- Porcien,  Rocroi, 
Maubert-Fontaine,  Chaumont,  s'étaient  déclarés  contre  le  roi;  beaucoup  de 
ch.Ueaux  avaient  suivi  ce  mouvement  :  Wartigny,  Saint-Marcel,  I^  F^nche- 
ville,  Warnécourt,  Fagn<»n,  Ilaudrecy.  La  cause  du  roi  se  trouvait  ainsi  très 
compromise  dans  la  province,  lors(iu'llenri  111  périt  assassiné. 

Ce  meurtre  ne  profita  pas  plus  à  la  Ligue  que  celui  du  duc  de  Guise  à  la 
royauté.  Elle  ne  tarda  même  pas  à  perdre  du  terrain.  Le  sieur  de  Grandpré 
s'empara  de  Mauberl-Foutaine  à  l'aide  de  cpielques  capitaines  brouillés  avec 
Saint-Paul.  Le  gouverneur  de  Mauberl  les  ayant  reçus  sans  détiancc,  ils  lui 
débauchèrent  ses  soldats  et,  en  juin  i.")89,  lui  prirent  la  place. 

Peu  de  temps  aj^rès  l'affaire  du  cimetière  à  Poix  (voir  Poix),  Saint-Paul  subis- 
sait un  nouvel  insuccès  devant  Omont.  Il  avait  mis  le  siège  devant  celte  forte- 
ressse  où  s'étaient  léfugiés  les  paysans  des  environs.  «Tant  de  bouches  eurent 
bientôt  mis  à  sec  un  des  |)uits,  »  et  on  en  fut  réduit  à  pétrir  le  pain  avec  du 
cidre.  Heureusement  ])our  les  défenseurs  d'Omontijuc  le  duc  de  Nevers  eut  le 
temps  d'accourir  et  lit  lever  le  siège. 

Le  duc.  (|ui  avait  reçu  de  Henri  IV  le  gouvernement  de  la  Champagne,  adres- 
sait depuis  longtemps  au  roi  de  juessantes  invitations  à  paraître  dans  la  pro- 
vince à  la  têl(?  d'une  armé»*;  mais  Henri  IV,  occupé  ailleurs,  promettait  toujours 
et  ne  venait  jamais.  Le  duc,  de  sa  nature  inconstant  et  très  indécis,  se  lasse 
parfois  d'attendre.  On  h;  voit  séjourner  deux  mois  en  Brie,  pour  «  se  purger  et 
boire  du  lait  d'Anesse.  »»  11  n'en  revient  que  piqué  au  vif,  après  que  Samt-Paal 
s'est  fait  déclarer  duc  de  Hethélois  par  donation  du  pape.  Il  renouvelle  alors 
au  roi  ses  appels  dés(îspérés;  il  lui  annonce  que  ses  ennemis  «  sont  renforcés 
autour  d'Omont,  où  ils  ont  mené  de  grosses  pièces  d'artillerie,  avec  intention 


—  281  — 

de  n'en  partir  qu'après  sa  prise,  »  et  que  de  là  «  ils  se  promettent  d'aller  sans 
opposition  à  Donchery  et  à  Mouzon.  »  Sedan  ne  tarderait  pas  en  ce  cas  à 
tomber  entre  leurs  mains  «  parce  qu'il  se  trouverait  assiégé  de  tous  côtés,  et, 
comme  on  dit,  une  gauffre  entre  deux  fers.  » 

Henri  IV  se  décidait  enOn  à  paraître  en  Champagne.  En  octobre  1591,  il  part 
d'Attigny  pour  se  rendre  devant  Omont,  retombé  aux  mains  des  ligueurs. 
Depuis  le  6,  la  «  batterie  »  avait  commencé  avec  seize  pièces  de  canon.  Aussitôt 
arrivé  dans  la  tranchée,  «  il  manda  à  la  batterie  haulte  de  la  teste  du  chasteau 
où  estoient  les  Allemans,  qu'ils  eussent  à  tirer  à  un  certain  endroit  du  portail 
qu'il  leur  envoya  montrer,  et  le  coup  fut  si  heureux  qu'il  emporta  la  jambe  du 
capitaine  Larcher  qui  commandait  dans  Omont,  et  aussi  la  cuisse  de  son  lieu- 
tenant. . .  et  tua  aussi  l'enseigne.  »  La  garnison  en  fut  tellement  décontenancée 
qu'elle  capitula;  et  le  soir  même  de  la  capitulation,  l'armée  royale,  qui  campait 
sur  le  Champ'Pavoi,  illumina. 

Henri  IV,  qui  était  allé  coucher  à  La  Cassine,  put  le  lendemain  assister  à  la 
sortie  de  la  garnison.  Elle  était  forte  de  cent  soixante  hommes,  et  comprenait 
aussi  cinquante  femmes,  «  quarante  goujats,  et  de  vingt  à  vingt-cinq  manœu- 
\Tes.  »  Gomme  le  pont  avait  été  rompu,  il  fallut  faire  sortir  par  la  brèche  la 
charrette  qui  portait  la  femme  do  Larcher.  L'équipage  versa,  et  la  femme  de 
Larcher  «  fit  le  moulin  à  vent  du  haut  en  bas  de  la  montagne  sans  se  blesser, 
au  rire  de  tous.  » 

Les  ligueurs  rémois  détruisirent  complètement  le  château  d'Oraont.  La  milice 
bourgeoise  de  Mézières,  lors  du  siège,  avait  envoyé  huit  pièces  d'artillerie,  et, 
lisons-nous  dans  un  ancien  chroniqueur,  «  l'image  de  cette  expédition  est 
peinte  sur  le  drapeau  de  la  garde  nationale  macérienne  (?)  ».  Puis,  ensuite, 
fut  fortifiée  La  Cassine  «  de  façon  qu'elle  ne  pût  se  prendre  sans  mitaine.  » 

Ce  château  s'élevait  sur  la  crête  septentrionale  du  monticule  qu'occupent 
actuellement  l'église  et  l'école.  La  bêche  heurte  encore  en  cet  endroit  de 
grandes  dalles  qui  servirent  de  parquet  et  sur  lesquelles  figurent  des  dessins. 
De  grandes  et  épaisses  murailles  ont  été  récemment  découvertes,  ainsi  qu'une 
cave  restée,  pour  ainsi  dire,  intacte.  Dans  cette  cave  furent  trouvés  une  ving- 
taine de  boulets,  les  uns  étaient  en  fer,  les  autres  en  pierre;  quelques  flèches 
et  d'assez  nombreuses  pièces  de  monnaie.  Sur  la  cime  du  monticule,  existe 
encore  une  pierre  tumulaire  sous  laquelle  repose  un  seigneur  d'Omont  ;  les  années 
effacèrent  presque  complètement  l'inscription  qui  la  recouvre.  La  voici  telle 
qu'elle  est  reconstituée  par  M.  Collinet  dans  la  Rkvue  d'Ardk>ne  et  d'Argonne, 
avril  1899  :  «  Cy  repose  en  mortelles  bières  —  Messire  Jacques  de  Villliers  — 
seigneur  dud  (ict)  lieu  de  Verrières  —  Et  Dennevoulx  en  cent  mihers  —  Lieu 
renome  de  chevaliers  —  conse  (iller)  et  chambelle  (ne)  —  Du  noble  Jehan,  duc 
de  Brabunt  —  Son  gouverneur  de  Rethelois  —  Qui,  le  xiiii  (e)  du  mois  —  De 
feurier  prit  fin  l'an  qu'on  scet  —  Mil  quatre  cent  septante  sept.  » 

BAALONS.  —  H.  415.  —  E.,  143.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  23.— 
Hect.,  1,472.  —  B.  P.,  Poix-Terron.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  1"'  octobre. 
—  Le  territoire  est  comme  à  cheval  sur  la  ligne  ardeimaise  du  partage  des 
eaux;  le  village,  bâti  sur  le  versant  nord-est  d'une  colline,  est  environné  de 
gorges  profondes  et  de  sommets  élevés.  A  signaler,  seulement,  le  ruisseau  de 
Battions.  Prenant  sa  source  au  lieu  dit  Pré-Salnte-Croix,  il  passe  entre  Baàlons 
et  Froidmonl  et  s'y  divise  en  deux  branches  qui  ne  tardent  pas  à  se  réunir 
pour  aller  se  jeter  ensemble  dans  l'étang  de  Bairon.  Deuxième  étage  du  terrain 
jurassique  :  marnes  et  calcaires  argilo-siliceux  durs  exploitables  pour  moel- 
lons. De  Baàlons  sortaient,  autrefois,  ces  colporteurs  si  connus  de  harengs 
salés  qu'ils  vendaient  pour  de  la  ferraille  et  de  vieux  chapeaux. — G.  de  Reims, 
ou  peut-être  de  Vermandois. 


Eglise.  - 


soiiIpLuri' 


cl  i-ffiM-^i-s  lp  U;ri 


-  2K2  — 

I  l'ii  iToyoïis  la  porlfl  d'entrée  principale, 
z  frustes:  on  suppose  reconnallrv 
JDP  il  ili'oile,  el  l'autre  à  ^'uuche, 
MIT  Ici  jilare  piiMiqu<\  devant  tettc^  i^glise, 
■■  i\»e  tri  tiailitiiiii  dit  atoir  été  plantés  tout 
i  ii'lli'riii;iiin  au  château  Jo  tiéraunioiit.  L'ne 
'  en  IH^i),  iivatt  onlmini- que  ues  deux  ormes 
seniienl  aliatliis  :  In-un-itsi'itii'iil  (|[li'  l'Auturité  [in'-fpclurale  les  sauvet;arda. 

Ecarts.  —  La  V'-iio-iV.  >.  C.  Il  y  i;iit,  jadi::,  dans  li<  hois  d'Omoiit,  uae 
iniporlaritc  viTicrii'.  b:  :!  jaiivit'r  11-77,  iiuali-it  i^etililsliumnifïs  voiliers  :  Jacqaes 
Doi'lndiil,  Iti.-^iiaulillii.  Jfaii  ol  Kciii'  Millnl  fxpnsèii-iil  au  i-onile  de  Rethel  que 
<t  depuis  loiiftlciups  i-xislail  eu  TniiH  d'Omoiit  ini  fnur  à  fain^  le  verre,  »  com- 
plètcnienl  dt'lniit  par  ks  ;:u<'rre3,  et  qu'uloi's  IIh  demimdaleiit  l'auturisation  de 
le  l'eifiiisiruire.  Ce  qui  leur  fut  ai^rordé  avee  ivrlatns  dmits  d'usajw  'lans  les 
fni-élti  l't  les  pi'uiiies  voisines.  «  uioyeiinaut  un  coiis  annuel  et  perpétuel  de 
soixante  sols  paiisis.  ••  —  l.e  Uoulin,  H%  liali.  —  I.c  l'ftit  el  le  Geand-Fi'fiS'hniKl; 
i-e  noiTi  pi-nvieiit  île  leur  l'roi<li'  tenipéralure.  --  tleunvvis.  IW  hab.  —  1-es  Hauls- 
Cht-minn.  iH  liab.  —  l.e  U'iut-lhiuruiii.  Ap|i>'l<'is  ainsi,  ces  tioia  écarts,  ii  cause 
de  leur  pOMlion  tMevée.  —  Les  l'iiUi-li-t*.  oii  ■■iiiilent  d'iiisi^nifinnls  petits  ruiï- 
seattx,  ri  SI'  ïnil  ceilain  puits  intiirissalile  qinr  la  légende  (ait  remonter  aux 
linips  di's  lianliiis.  —  Ui  Hniniluellf.  oii  se  trouvait  un  chiUeau-foi-t  dont  il  ne 
n-ste  plus  trace  depuis  deux  eenis  ans.  —  l.a  Folie,  autre  lieu  où  s'élevait 
i-ni-iue  iiii  autre  rliSti-au  nmstriiit  avec  les  mines  de  celUr  forteresse  de  1& 
<;rand)(ei[e.  (Voir  dans  Meyrac  :  Villkm  bt  Vjllauks  des  Abdkn.nks,  la  légende 
]i|lis  que  naïve  du  rhAteau  do  la  Folir.] 

irit  s'élaliliraui:l);l|.eaii  detiéraumont 
.'iiy.  un  lie  ces  lléamais  qui  aidèrent 
pour  le  récompenser  des 
serviecs  n^eus,  lui  avait 
donné  la  terre  de  Gé- 
ranmoiit,   »  avec  tons 
ses  privilèges,  droits  et 
di^pendanees.   "    Aussi 
Henri  IV,  lorsqu'il  assié- 
gea le  chd  teau  d'Omnnt, 
foueha-t-il  à  Gérau- 
iiionl.  Hernmnn  de  Mar- 
quigny  était  de  la  «  re- 
liilloii  réformée  »,  éga- 
lement les  serviteurs 
qu'il  logeait  au  lieu  dit 
aiMuelleinent  la  Vieitlt- 
Hrrifoltene  (pour,  sans 
doute,  la  Yieille-Hui/ue- 
ii'itterk-,  d'autant  plus 
que,  niiii  loin,  se  trouve 
ibjiira  la  religion  prolei- 
l'-claré  que  «  l'aris  valait 
1  177f<  11-  cliclteau  de  Géraumont  qui 
■el.  En  1832,  M»"  de  Vaubert,  née  de 
^iidit  à  M.  (■iiillaiiiue  Rahier;  puis, 
leveiiait  le  propriétaire.  Il  appartient 

est  du  chriteau,  par  des  ancres  en  fer. 


CUtMn  ds  OènnnioDl 


le  rWfs  ■!.: 

/•,..».'«/.(„».<i.  Iji  raniille  d 

tante  des   , 

lie    IleiM'i   IV  se  lit   catliol 

bien  une  a 

.■>se,  "  Klle  i-oiispiva  jnsq 

lui.  â  relie 

■poqiie,  ae s  par  M.  de 

ijrallio!!,  ili 

seendante  des  de  Kéret,  1 

en  1813,  M. 

l.alioussayi-,  de  Meîieres,  e 

Marqi 


—  283  — 

témoigne  que  d'importants  travaux  de  restauration  furent  faits  en  cette  année. 
La  cloche,  dont  les  tintements  appelaient  les  ouvriers  de  la  ferme,  appartint  à 
l'église  de  Saint-Loup-Terrier.  Haute  de  0  m.  27  c,  large  en  bas  de  0  m.  31  c, 
en  haut  de  0  m.  17  c,  et  pesant  36  kilogrammes,  elle  date  de  1731  et  porte 
cette  inscription  : 

«  Cette  cloche  paroi'**  de  S*  Loup  aux  Bois,  bénie  par  N.  Maucler,  maître 
es  arts,  curé  de  S'  Loup  et  nommée  Marie  Agnès  par  haut  et  puissant  seigneur, 
messire  Joseph  de  Romonce  d'Attenoue,  seigneur  de  Tairy,  cap"«  de  Dragons 
la  Reine,  fils  de  Hugue  de  Romance  et  par  Mad""  Agnès  Moch  de  Récy  —  Ollm 
inclinata  nunc  resurgo  —  il3i .  » 

BOUVELLEMONT.  —  H.,  238.  —  E„  94.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  2G.  — 
D.  D.,  24.  —  Hect.,  430.  —  B.  P.,  Poix-Terron.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  19  juillet.  —  C'*'  P.  —  Bouvellemont  se  trouve  non  loin  de  la  ligne  de  par- 
tage des  eaux  sur  un  plateau,  à  la  cote  2o0  mètres.  Le  territoire  est  arrosé 
par  un  ruisselet  sans  importance  qui  se  jette  dans  ïêtanf/  de  ïiairon  après 
avoir  traversé  Ghagny  et  Louvergny.  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  : 
marnes  et  calcaires  marneux  ;  oolithe  ferrugineux;  carrière  de  moellons.  L'hiver 
est  fort  long  dans  cette  région  froide  où  souvent  persiste  la  neige,  alors  qu'aux 
alentours  le  soleil  l'a  déjà  fondue.  —  C.  de  Reims,  d'après  le  coutumier  général; 

C.  de  Vermandois,  d'après  les  anciens  jurisconsultes. 

LA  CASSINE.  —  H.,   HO.  —  E.,  44.  —  D.   C,  8.   —  D.  A.,   27.  — 

D.  D.,  25.  —  Hect.,  1,008.  —  B.  P.,  Vendresse.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  4  octobre.  —  Un  bouquet  d'arbres  semble  cacher  le  village  reposant  dans 
une  prairie  que  domine  la  forêt  Mazarin.  Le  territoire  est  traversé  par  le 
canal  des  Ardennes  et  par  la  Bar.  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  : 
marnes.  —  C.  de  Reims. 

ChAteau.  —  «  Les  anciens  comtes  de  Rethel  —  lisons-nous  dans  doni  (ian- 
neron  :  Centuries  du  Pays  des  Essue.ns  —  avoient  bien  rarement  leur  séjour 
dans  la  capitale  de  Rethel,  mais  demeuroient  presque  tousjours  au  chasteau 
d'Omont,  à  cause  de  la  munition  du  lieu  et  spécialement  pour  la  coinmoditié 
de  la  chasse  dans  les  forests  prochaines.  Mais  comme  le  lieu  d'Omont  estoit 
meilleur  en  guerre  qu'en  paix  et  manquoit  de  l'amœnité  qui  se  retrouve  dans 
la  plate  campagne,  le  sieur  Ludovico  de  fionzague,  prince  de  Mantoue,  qui  avoit 
espousé  la  duchesse  de  Nevers  et  de  Rethel,  délibéra,  vers  l'an  1571,  de  bastir 
un  autre  lieu  de  plaisance  pour  se  retirer  quand  il  seroit  en  son  duché  de 
Rethélois.  Il  y  avoit  un  petit  chasteau  situé  dans  la  forest  d'Omont  entre  Ven- 
dresse et  Sauville,  qui  estoit  assez  gay  et  agréable,  mais  trop  petit  pour  loger 
un  tel  prince  avec  sa  cour.  11  fit  abaltre  et  édifier  au  lieu  mesme  le  beau  chas- 
teau de  La  Cassine  qu'il  acheva  avant  sa  mort  avec  touts  jardinages  et  boscages 
plantés  à  la  ligne;  bien  il  est  vray  que  son  fils  et  successeur  le  fortifia  de 
beaucoup  en  plates-formes,  ravelins  et  autres  munitions.  Et  ledit  Ludovico 
obtint  du  roy  de  France  que  tous  les  habitants  dudit  chasteau  ne  seroient 
point  obligez  à  aucune  taille,  subsides  et  inipost,  y  comprises  quelques  maisons 
circon voisines,  où  on  pourroit  aussy  tenir  hostellerie,  sans  obligation  de  qua- 
triesme  ou  autre  ferme  de  vinage.  » 

Un  incendie,  en  1697,  détruisait  complètement  ce  château  où,  deux  fois, 
coucha  Louis  XIV,  où  s'arrêta  le  marquis  de  Wittemberg  lorsqu'il  allait,  avec 
ses  troupes,  rejoindre  Turenne  à  Sedan,  et  dont  le  cardinal  Mazarin,  en  1653, 
avait  fait  abattre  les  fortifications.  Le  ch.Ueau  moderne  fut  construit  en  1850 
sur  l'emplacement  qu'occupait  le  couvent  des  Cordeliers  dont  l'antique  chapelle 
fait  office,  aujourd'hui,  de  remise  à  bois.  C'est  dans  cette  chapelle  «  qu'abju- 
raient solennellement  la  religion  réformée,  le  22  octobre  1769,  D^'°  Claude  de 


—  286  — 

ptiraclh've  l'œuvre  (Oiiimeiicéo  par  son  père.  11  obtint  au  Concours  régional 
de  18U8 —  qui  tint  ses  assises  dans  la  prairit*,  entre  Charleville  et  Mézières, — 
\ii  prime  il'honucnr.  Le  mouton  a  dis[)arn  pour  faire  place  aux  bovins  de  race 
normande;  les  principales  sp«^cnlations  de  ce  domaine  agricole  sont,  aujour- 
<riiui  :  le  beurre,  la  porcheri»*,  Tenf^raissenient.  —  La  Vréte-Mouton,  60  hab., 
dont  une  trentaine  appartiennent  administrativement  à  la  commune  de  Poix; 
l'écart  étant,  à  la  cote  290.  à  cheval  sur  les  deux  villages.  —  Les  Loches,  0  hab. 

—  Le  Moulin,  IL  —  I^e  Cfuitenu  :  ainsi  se  nomme  une  portion  de  Mazerny.  Le 
nom  rappelle  un  château  dont  il  ne  reste  plus  trace.  En  cet  endroit  de  Mazerny, 
bourg  plus  important  autrefois  qu'il  ne  l'est  aujourd'hui,  se  remarquent  cer- 
taines intéressantes  maisons  datant  du  dix-septième  siècle.  Ce  chiUeau  appar- 
tint aux  Duhan  de  Crèvecœur  et  aux  de  Failly,  dont  une  pierre  tuniulaire,  dans 
l'église,  nous  a  conservé  les  noms.  Au-dessus  de  celte  église,  se  dressait  une 
tour,  cinq  fois  séculaire,  qu'en  1866  remplaçait  un  clocher  ayant  une  certaine 
élégance. 

MONTIGNT-SUR- VENGE.  —  H.,  257.  —  E.,  90.  -  D.  C,  i5.  —  1).  A.,  20. 

—  I).  I).,  18.  —  Ilect.,  82i.  —  B.  P.,  Poix-Terron.  —  F.  L.,  le  deuxième 
<limanche  de  novembre.  —  C'«  P.  —  La  Vence,  qui  traverse  le  village,  le  divise 
en  deux  parties.  Premier  étage  du  terrain  jurassifjue  :  carrières  de  moellons. 
Deuxième  étage  du  terrain  jnrnaaitine  :  marnes  avec  gypse,  exploitation  de 
minerai  de  fer,  calcain?  argileux.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Fut  construite  avec  les  matériaux  provenant  des  ruines  de  Tabbaye 
ou  du  château,  qui  se  trouv»Mit  à  Touligny,  dans  It?  bois  de  Hure- Lanterne, 
En  outre,  quelques  pierres  tombales,  recouvertes  de  lettres  gothiques,  servent, 
pour  ainsi  dire,  de  marches  à  l'entrée  de  plusieurs  maisons. 

Château.  —  C'est  dans  l'aile  gauche  du  ch.Ueau  qu'étaient  faites  les  classes 
avant  la  construction  de  la  maison  d'écoh^  et  c'est  dans  la  tour  que  logeait 
rinstiiuteur.  Mais,  tout  à  l'origine,  c'est  dans  une  grange  disparue  qu*était 
l'école,  non  loin  d'une  aulre  grange  encore  existante  et  appelée,  souvenir  féodal, 
la  Grani/e-ii-Dmiea.  La  tradition  rapporte  qu'après  1789,  l'intendant  de  M.  de 
Montigny  se  présenta  pour  réclamer  les  r»»devances  au  nom  de  son  maître. 
Mais  les  habitants  de  Montigny.  fourches  en  mains,  le  pourchassèrent  si 
furieusement  qu'il  ikî  dut  son  salut  qu'à  la  vitesse  de  ses  jambes. 

Ecarts.  —  La  (y(Ue'\Varinet,  22  hab.  —  La  Crrte-Chlneauj-,  N.  C.  —  Au 
Del'i  lie  VEna.  N.  C.  —  Le  Camp,  où  campa  le  général  Dumouriez.  —  La  BascuU, 
sur  le  haut  des  crêtes;  se  voit  (encore  un  grand  bâtiment  aux  vastes  écuries, 
où  s'arrélaient,  autrefois,  les  routiers  et  les  diligences  qui  traversaient  le  pays 
d'Ardenne. 

POIX-TERRON.  -  IL,  770.  —  E.,  219.  —  1).  C,  13.  —  D.  A.,  18.  — 
I).  1).,  16.  —  Hect..  1,420.  —  B.  P.,  Poix.  —  F.,  les  20  janvier,  3  mars,  18  juin 
et  :m  octobre.  -  F.  L.,  la  Penlecote.  —  C'«  P.  —  IL  B.  —  C.  —  T.  —  Poix,  à 
peu  près  point  central  du  département,  se  ti'ouve  sur  la  rive  droite  de  la  Vence, 
dans  le  fond  <rune  vail(?e,  au  pied  nord  d'un  coude,  entre  deux  contre-forts 
de  lAr^'onne  occidentale.  Le  territoire  de  Poix  est,  en  outre,  arrosé  parla  Pian- 
rfirtte  et  le  raiasrau  Gnrrln  ou  des  Pris  qui,  descendant  des  Crêtes  de  Poix, 
creusent,  dans  le  versant  droit  de  la  Venre,  deux  vastes  échancrures.  Par 
l'urK?,  coule  directement  le  ruisseau  (îuérin  jus(iu*â  la  Vence,  tandis  que  la 
Planchelle,  long»»ant  les  replis  d'une  colline  qui  surplombe  Poix,  à  l'est,  se 
dirige  sur  Terron  pour  y  former  un  vaste  étang  dont  les  eaux  jadis  servirent, 
servent  même  encore,  a  laver*  du  minerai  de  fer,  et  se  jette  dans  la  Vence 
au  M'iidin-Simonet,  après  avoir  contourné  un  mamelon,  au  sommet  duquel 
furent  bàlies,  si  l'on  en  croit  la  tradition,  les  premières  maisons  du  village. 


—  287  — 

Cet  étaiif^  se  nomme  la  Fosse-aux-Précheim,  \r\rce  qup,  raconte  la  légondo, 
s'y  noyait  autrefois  avec  sa  voiture  un  ««  riche  abbô  »  qui  parcourait  somptueuse- 
ment la  région  en  évangélisateur.  Premier  élage  du  terrain  jurassûjue  :  grande 
oolithe;  carrières  dans  les  calcaires  oolithiques.  Deuxième  étage  du  terrain 
jurassique  :  marnes  avec  minerai  de  fer,  marnes  avec  sulfate  de  chaux  exploi- 
tables pour  l'agriculture,  minerai  de  fer  en  grains.  A  relever,  sur  ce  sol  mon- 
tueux  et  tourmenté,  des  altitudes  assez  hautes  :  le  Moulin-Smonet,  223  mètres  ; 
la  Ferme  des  Cornes,  258  mètres;  la  Créte-Mouton,  292  mètres;  la  CnHe-Voirlnel, 
304  mètres.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Remonterait  au  treizième  siècle.  Ne  reste,  de  cette  époque,  que  le 
portail  roman.  Dans  le  mur  du  transept,  côté  droit,  est  encastrée  une  piern^ 
sur  laquelle  se  déchiffre  ce  vestige  d'inscription  grossièrement  taillée  au  burin, 
ou  au  ciseau  :  «  an  1.S90  lk  comtk  —  s  paul  a  etk  kt  —  gorge  avec  100  — 
HOVME  dans...  »  Le  millésime  pourrait  se  lire  à  la  rigueur  1520,  le  chiffre  9 
ressemb'ant,  tant  il  est  informe,  au  chiffre  2.  Toutefois,  il  est  plus  vrai- 
semblable que  la  date  1590  est  la  bonne,  car  elle  rappelle  l'engagement  entre 
ligueurs  et  royalistes,  dit  du  cimetière  de  Poix.  Quant  à  la  formule  :  «  Saint- 
Paul  a  ete  et  —  gorge  (égorgé),  »  il  ny  faut  voirsaiis  doute  qu'une  expression 
signifiant  :  «  Saint-Paul  a  été  vamcu,  a  été  battu  de  façon  sanglante,  lui  et  sa 
troupe.  )»  On  sait,  en  efTet,  que  le  célèbre  maréchal  ligueur  fut  assassiné  eu  1594, 
à  Reims,  par  le  duc  de  (iuise,  «  lequel  avait  pris  In  résolution  de  le  faire 
ploj'er  ou  mourir.  >» 

C'est  en  l'année  1590  que  les  ducs  de  Lorraine  et  de  Nevers  fîi*ent  leur 
apparition  sur  la  scène,  à  la  fois  sollicités  par  le  roi  et  par  la  Ligue.  Le  duc 
de  Lorraine  se  décida  pour  celle-ci.  Le  duc  de  Nevers,  catholique  fervent,  était 
un  ancien  ligueur  converti  au  royalisme.  Tandis  que  le  duc  de  Lorraine  entre 
en  Champagne  pour  s'y  joindre  à  Saint-Paul  qui  saccageait  la  Thiérache, 
Nevers  rassemble  la  noblesse  de  la  province,  va  chercher  l'artillerie  de  Mau- 
ber:-Fontaine  et  s'attache  à  la  poursuite  de  Saint-Paul.  11  le  rencontre  à  Poix. 
Les  ligueurs  s'y  étant  barricadés,  Nevers  fait  investir  le  village  par  sa  cavalerie, 
pour  donner  à  son  infanterie  le  temps  d'arriver.  Klle  ne  se  présente  que  vers 
le  soir  et,  sur-le-champ,  on  la  conduit  à  l'assaut.  La  première  barricade  est 
enlevée  ;  ce  qui  oblige  l'ennemi  à  se  retirer  dans  le  cimetière. 

Le  lendemain,  un  mercredi,  l'infanterie  força  les  autres  barricades  et  attaqua 
le  cimetière,  défendu  par  600  ligueurs.  Un  premier  assaut  échoua,  et  cette 
seconde  journée  fut  employée  par  le  duc  à  mettre  des  «  canonnières  »  aux 
pignons  des  maisons  du  village.  Le  jeudi,  au  matin,  les  assiégés  se  voyant  ainsi 
cernés  demandèrent  à  capituler;  mais  le  duc  ayant  exigé  la  reddition  à  discré- 
tion, ils  continuèrent  à  se  défendre.  Ils  finirent  par  évacuer  le  cimetière  et  se 
retirèrent  dans  le  clooher  où  ils  tinrent  jusqu'au  vendredi.  Cette  affaire  coûtait 
aux  ligueurs  près  de  600  hommes,  «  ce  qui  apporte  un  grand  crève-cœur  »  à 
Saint-Paul,  «  car  c'était  la  fleur  de  ses  soldats.  »  Les  Lorrains,  jusque-là,  s'étaient 
moqués  des  «  royaux  les  invitans  d'aller  à  Troyes  quérir  des  arulouilles;  » 
mais  après  cet  échec,  ce  fut  au  tour  des  «  royaux  (voir  Omont  i  d'offrir  aux 
ligueurs  des  pois  pour  manger  leurs  andouilles.  » 

ChAteau.  —  En  1251,  Thomas  de  Coucy,  seigneur  de  Vervins,  abandonnait 
à  ses  oncles,  Gaucher  de  Rethel  et  Manassès,  son  frère,  les  droits  qu'il  pouvait 
avoir  sur  l'héritage  du  comte  Jean  de  Rethel,  moyennant  «  un  revenu  de 
100  livres  pris  au  han  de  Poyff,  »  et,  en  1255,  ce  même  Thomas  de  Coucy  donnait 
en  hommage  «<  au  dit  sieur  Gaucher,  la  terre  de;  l'oix  »;  laquelle  t(»rre,  les 
descendants  de  Manassès  cédaient  à  M.  de  Fléchelles,  le  premier  sJMgneur  de 
Poix,  qui  la  transmit  au  comte  Robert-Denis  Laroque  de  Roberval.  Kn  1550, 
M.  de  Roberval  vendait  sa  seigneurie  aux  de  Boutillard  d'Arson.  Ceux-ci  habi- 
tèrent le  chàteau-fort  qui  s'élevait  au  centre  même  de  Poix,  sur  l'emplacement 


—  288  — 

actuel  dos  maisons  Pètre  et  Templier.  Briilé  et  détruit  en  i641  par  les  Espagnols 
que  commandait  Limbois,  ce  chAteau  ne  fut  point  relevé.  Des  de  Boutillard 
«  la  terre  de  Poys  »  passait,  en  ii')68,  à  Jean  de  Cothonier;  en  1688,  à  Jacques 
de  Villelonj^ue  et  de  Homilly,  «  capitaine  aux  carabiniers  de  la  reine  »,  enterré 
dans  Tt^glise  de  Poix;  puis,  par  mariage,  aux  de  Pouilly  et  aux  Lardenoys 
de  Ville,  dont  l'un  des  descendants  vivait  encore  en  Autriche  il  y  a  dix  ans, 
peut-être  vit-il  encore,  et  se  faisait  appeler  :  baron  de  Cornay.  —  Au  Cheilois, 
sur  un  petit  monticule  d'où  l'on  domine  le  village,  s'élève  un  château  qui 
pourrait  avoir  été  construit  (juelque  temps  après  la  destruction,  par  les  troupes 
de  Lambois,  du  chAteau-fort  dont  nous  venons  de  parler. 

Ecarts.  —  Terron,  60  hab.,  une  lieue  et  demie  du  village,  route  de  Poix  à 
Vendresse,  dans  un  repli  de  la  colline  qui  domine  Poix,  côté  ouest,  avec  Talti- 
tude  224  mètres.  —  La  Créte-Mouton,  à  l'extrémité  sud  du  territoire,  au  sommet 
de  l'Argonne,  cote  290  mètres;  60  hab.,  dont  27  environ  dépendent  de  Poix, 
la  plus  grande  partie  de  cet  écart  appartenant  à  Mazerny.  —  l.es  Cornes,  10  hab.; 
ferme  sur  un  plateau  de  la  colline  qui  se  trouve,  côté  est,  à  3  kilomètres  de 
Poix,  sur  le  prolongement  de  la  ligne  qui  réunit  Terron  à  la  Crête-Mouton  : 
altitude  2.-Ja  mètres.  —  Le  MonUn-Simonet,  8  hab.;  depuis  longtemps  n'existe 
plus  le  Moulin-Simonet.  —  La  PiperU\  5  hab.,  maison  isolée,  700  mètres  da 
village,  côté  droit  du  morceau  «le  chemin  qui  met  Poix  en  communication 
avec  la  route  de  Charleville  à  Vouziers  par  Launois  et  le  Chesne.  —  La  Gare, 
quartier  relié  au  village  par  un  pont  sur  la  Vence.  —  Le  Moulin-Lù^geois  ;  à  la 
suite  d'un  accord  intervenu  jadis  entre  les  habitants  de  Poix  et  leurs  seigneurs, 
ceux-ci  concédaient,  en  l;>3o,  une  assez  grande  étendue  de  terres,  moyennant 
certaincîs  redevances  et  en  échange  :  1**  de  tous  les  bois  qui  constituent  aujour- 
d'hui les  forêts  de  Poix;  2"  du  moulin  actuell(?ment  appelé  Moidin-Liôyeois ; 
3"  du  iirawl-Vrt^-Vatelnii,  traversés  par  les  routes  de  Launois  et  du  Chesne. 
Vax  170.*i  et  en  1797,  ces  biens  furent  vendus  par  les  trois  filles  de  Charles- 
Ange  de  Lardenoys  d«»  Ville,  en  Uww  qualité  d'héritières.  Le  cluUeau  avait  été, 
depuis  l'an  II,  ach(?té  comme  propriété  nationale. 

Lieuxdits.  —  Durvovl,  sur  le  chemin  de  Poix-Terron;  singulière  appellation 
(jui  correspond  exactement  à  un  nom  latin  de  Reims.  —  Le  Pré-Wagnet,  sur 
la  rivr  gauche  de  la  Vence.  où  l'on  retrouvait  h's  traces  d'un  ancien  pont  et 
d'assez  nombreuses  substruclions  recouvertes  maintenant  parlesalluvionsque 
laisse  chaque  année  la  Vence.  Le  village,  reconstruit  sur  la  rive  droite  delà 
Vence,  occupait  les  deux  rives  lorsqu'il  fut,  en  1641,  incendié  parles  troupes 
(le  Lambois,  à  suite  d'un  combat  entre  les  ligueurs  et  les  troupes  royales.  — 
Befuipuia.  Le  30  août  1870,  un  bataillon  du  42«  de  ligne,  qu'envoyait  en  recon- 
naissance le  général  Vinoy,  rencontrait  àBeaupuis  la  cavalerie  allemande.  Trois 
jours  après  la  capitulation  de  Sedan,  les  troupes  prussiennes  allant  assiéger 
Paris  traversaient  Poix;  le  déhlé  dura  plus  de  quarante-huit  grandes  heures. 
Les  maisons  et  surtout  les  caves  furent  pillées  par  l'arrière-garde. 

SINOLY.  —  IL,  2i:;.  —  K.,  03.  —  l).  C,  8.  —  l).  A.,  16.  —  D.  I).,  14.  — 
llecl.,  992.  —  IL  P.,  Poix-Terron.  —  F.  L.,  la  Saint-Martin.  —  O»  P.  —  Surlc 
sol,  très  élevé  (on  y  renrontnî  la  cote  311  mètres),  s'étend  une  forêt  communale 
ayant  139  hectares.  Premier  étag»*  du  It'irain  juvassiuiiie  :  cavvwres  de  moelloiïi 
dans  les  ralcaires  oolilhiciues.  Deuxième  étage  du  letrain  jurassique  :  marne, 
minerai  de  l>r.  —  C  de  Vcrniandois. 

Ecart.  —  T/unw,  H  hab. 

Lieuxdits.  —  Courtn-Mollard.  —  BnUeric- Mol  lard  ;  tire  son  nom  d'une 
famille  qui  possédait  son  manoir  en  cet  endroit  et  dont  l'un  des  membres 
passa  pour  être  sorcier,  ce  (]ui  lui  valut  d'être  brûlé  vif;  d'où  cette  appellation  : 
«  la  Krùlerie-Mollard  ».  —  I.e  liomK  —  La  Croiv-Snint-Nictnse.  —  Le  PuUs  de 


—  289  — 
M'hâte  €9Jtëey.  .Voir,  pour  l'origine  de  ces  lieuxilils,  Mevrac  :  Villks  kt  Villages 

DES  ARDE.N.NCS.) 

TERRON-LES-VENDRESSE.  —  H.,  238.  —  E.,82.  —  I).  C  4.  —  l).  A..  2k 

—  D.  D.,  22.  —  Hect.,  600.  —  B.  P.,  Vendresse.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de 
juiilet.  —  Le  village  est  construit  sur  les  flancs  d'une  étroite  et  peu  profonde 
vallée,  au  fond  de  laquelle  coule  le  Baiardenu.  qui  divise  Terron-les- Vendresse 
en  deux  parties  égales  et  va  se  jeter  dans  le  Donjon,  Une  portion  du  territoire 
est  couverte  parla  forêt  Mazarin,  Deuxième  étage  du  terrain  jurasaiijiue  :  marnes 
avec  sulfate  de  chaux.  —  C.  de  Vitrv. 

Ecarts.  —  La  Verrerie  ^voir  Omo.nt),  3  hab.  —  Le  Trou.  H.  —  Les  Sarts, 
18  hab.  —  Les  Minières;  un  lieudit  au  nord  du  village,  où  Ton  extrayait  le 
minerai  de  fer  pour  le  haut-fourneau  que  la  tradition  dit  sétre  élevé  sur  le 
cours  du  Balardeau.  La  tradition  ajoute  même  qu'en  creusant  le  sol,  pour 
asseoir  les  fondations  de  ce  haut-fourneau,  on  aurait  trouvé,  fort  bien  conservé, 
le  cadavre  d'un  officier  ayant  encore  son  épée  à  sa  gauche,  et  que  l'on  suppose 
avoir  été  tué  en  1591,  lorsque  fut  assiégé  le  château  d'Omonl. 

TOUUONY.  —  IL,  118.  —  E.,  39.  —  D.  C,  16.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  15. 

—  Hect.,  323.  —  B.  P.,  Poix-Terron.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  16  juillet. 

—  Le  village,  assis  sur  une  petite  montagne,  domine,  rive  gauche,  la  vallée 
de  la  Vence.  Cette  rivière  traverse,  à  la  Biiase-Touligny  (écail  de  3  hab.),  la  partie 
est  du  territoire.  Premier  étage  du  terrain  jurasait^ue  :  carrière  de  pierres  de 
taille  et  de  moellons  gélifs.  Deuxième  étage  du  terrain  jurassitjue  :  marnes  avec 
mine  de  fer. 

C.  de  Vitry.  —  Dans  le  bois  de  Hure-Lanterne,  se  trouvent  des  ruines  que  l'on 
croit  provenir  d'un  monastère  ou  d'un  château.  L'église  de  Mondigny  fut  recons- 
truite à  la  fin  du  siècle  dernier  avec  des  pierres  provenant  de  cet  ancien  édifice. 

VENDRESSE.  —  H.,  784.  —  E.,  228.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  23.  —  D.  D.,  21. 

—  Hect.,  2,715.  —  B.  P.,  Vendresse.  —  F.,  le  10  février,  la  veille  des  Hameaux, 
les  11  juin,  19  octobre,  22  décembre.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de  juillet. 

—  C**  P.  —  B.  B.  —  S.  T.  —  <j.  —  T.  —  Vendresse  est  construit  moitié  dans 
un  bas-fond,  moitié  sur  le  versant  d'une  colline  dont  l'altitude  est  de  160  mètres. 
Au  sud  et  à  lest  du  village,  plaine  basse,  marécageuse,  souvent  inondée, 
sans  pente  sensible  et  qui  est  barréo  dans  sa  partie  inférieure  par  les  digues 
élevées  du  cnnat  (les  Antennes  :  d'où  slagruition  longue  et  malsaine  ch's  eaux. 
Cette  plaine  forme  un  fond  de  cuvette  qu'entourent  des  collines  boisées  dont 
les  hauteurs  atteignent  une  moyenne  de  260  mètres.  Le  canal  drs  Antennes, 
la  Bar,  le  Donjon  (qui  longe  également  la  ferme  des  Pourceaudes,  écart  de 
Villers-le-Tilleul),  le  Batanteau,  son  affiutMit  venant  de  Terron-les-Vendresse, 
arrosent  le  territoire.  Premier  élag»*  du  terrain  junissi^fut*  :  grande  oolilhe, 
carrières  de  pierre  de  taille  dans  les  calcaires  ^^risAlres,  durs,  de  boruie  (|nalité, 
et  dans  les  calcaires  blancs,  gélifs;  pierie  à  chaux,  jurasse.  Deuxième  étaj^'e  du 
terrain  jurassique  :  marnes  avec  gy|)se,  exploitées  pour  1  a^'riculture;  terre  à 
brique  exploitable,  minerai  de  U^v. 

Histoire.  —  C.  de  lleiins.  D'origine  fort  anci»'nrie.  Son  nom  «le  Vendresse 
apparaît  pour  la  première  fois  dans  lllisloire,  noyons-nous,  quand,  en  970, 
larchevéque  Odalric  de  Ueinis  donnait  le  viliaue  au  chapitre  de  cette  ville, 
qui  le  cédait  sept  années  a[)rès,  en  échange  d'auli'es  biens,  à  Manassès,  comt(* 
de  Hethel.  Un  peu  plus  tard  que  celle  époqiie,  Vendresse  fut  (Mitouré  de  fossés 
dont  on  peut  voir,  avec  assez  grande  bonne  volonté.  (|uelques  traces.  On  con- 
serve aux  archives  de  la  Mairitî  un«»  ancienne  copie,  sur  p.-ir<'hemin,  de  la  charte 
qu'en  1244  Jean,  comte  de  Hethel,  octroyait  aux  bourgeois  de  Vendresse.  «  Ge 

19 


—  290  — 

Ji'hans  ciiens  de  Kethest,  fac  assavoir  à  tous  ceux  qui  seul  et  qui  avenir  seront, 
qui  ces  présentes  lettres  verront,  que  j'ay  juré  la  ville  de  Vendresse  qui  sièt 
dossoubs  Oniont  mon  chaslel,  as  us  et  à  la  Iny  et  à  la  coustume  de  Vrevin 
pernienablenient,  et  à  maintenir  et  à  tenir »• 

KjU'alement  a  la  Mairie,  est  conservé  soigneusement  un  vieux  registre  où  se 
trouvent  consif,'nés  quelques  événements  relatifs  à  l'histoire  de  Vendresse,  par 
exemple  :  «  1045,  les  Rourj^uignons  ont  été  prendre  les  châteaux  de  la  Morteau 
**t  d'Ambly;  1645,  les  Allemantls  sont  venus  à  Vendresse  le  29  avril;  i650,  le 
'2'.\  octobre,  les  châteaux  d'Amblv  et  de  la  Morleau  furent  pillés  et  réduits  sans 
résistance  de  leurs  seigneurs;  le  2i  et  le  20  octobre,  les  Bourguignons  et  les 
Hiinemis  ont  été  à  Vendresse  et  ont  pillé  l'église;  1653,  au  mois  de  juin,  le 
cardinal  de  Mazarin  a  fait  démolir  les  fortilications  du  château  de  la  Cassine; 
1658,  de  mémoire  d'hommt^  de  quatre-vingts  ans  on  n'a  vu  si  grand  déluge 
deau  et  de  neige  depuis  le  20  jusqu'au  d«Tnier  de  février  de  cette  année,  qui 
ont  causé  de  grands  dangers  et  des  fimtes  de  bAtiment.  Plusieurs  personnes  et 
quantité  de  bestiaux  furent  submergés.  » 

(y»'st  à  Vendresse  que  le  roi  (luillaume  de  Prusse  apprit  la  capitulation  de 
Sedan.  Il  avait  installé  son  quartier  général  dans  la  maison  de  M.  Hanonnet 
de  l^i  (irange.  AussiUU  arrivée  cette  ^extraordinaire  nouvelle,  la  musique  des 
gardes  joua  la  Mttrsiiillaiae,  les  officiers  de  1  Ktat-Major  c  lururent  au  jardin  et 
revinrent  les  mains  phûnes  de  lierre,  «iont  ils  couronnèrent  la  tète  du  roi,  le 
sacrant  —  avant  la  cérémonie  dt»  V«»rsa  lies  —  empereur  d'Allemagne.  Lorsque 
sonna  dix  heures,  <iuillaume  alla  se  roii<*her.  Cet  homme,  dont  les  armées 
venaient,  par  leur  nombre,  do  vaincre  la  F'ranre  oi  d'assurer  à  leur  mnitre  un 
des  plus  puissants  em])ir('s  (rKnro|)i>,  s'tMidormit  en  lisant  un  roman  de  l'en- 
fantine Bibliothè(jue  rose  :  les  E^rflt^s  li*-  Sihrrit!.  Cv.  volume  restait  ouvert  dix 
années,  en  souv«Miir,  a  la  pa;:»'  même  où  l'avait  laissé  (lUillaume,  lorsque,  le 
sommeil  le  prenant,  il  soiiftla  sur  sa  bougie. 

Ecarts.  —  Ambly-sur-Iiar,  23  hab.,  petit  port  sur  le  canal  des  Ardennes.  — 
Les  Ami^riéres,  6  hab.,  maison  isolée,  proche  de  la  Cassine.  —  Terron,  4  hab. 

—  Les  Morteaux,  10  hab.,  on  les  anciens  chàhsiux  sont  aujourd'hui  devenus 
deux  fermes.  —  La  Lohhe,  6  hab.;  une  forme  qui  borde  la  route  de  Méziëres. 

—  Le  Champ-Chevalier,  frrme  au  milieu  d'une  prairie.  —  Le  Chemin  fie  la  Reine 
de  llnnyrie.  (Voir,  pour  la  curieuse  légen<le  do  ce  chemin,  Mevrac  :  Villes  et 

VlLLAliKS  des  ArDEN.NES.) 

VL    CANTON    DE    RENWEZ. 

Ce  canton  comprend  quinze  communes  :  Henwez,  Arreux,  Cliron,  Ham-Ics- 
Moines,  Harcy,  Haudrecy,  Lonny,  les  Mazurcs,  Montcornet,  Murtin-Hogny, 
Remilly-les-Pothées,  Saint-Marcel,  Sécheval,  Sermonne,  Tournes.  11  est  borné: 
au  nord,  par  le  canton  di;  Fumay;  à  l'est,  par  les  cantons  de  Charleville,  de 
•Mézières  et  de  Monthermé;  au  sud,  par  le  canton  de  Signy-l'Abbaye;  h  l'ouest, 
par  les  cantons  de  Uumigny  et  de  Hocroi.  Le  nord  du  canton  de  Renwez  est 
boisé,  tandis  que  le  sud  est  un  pays  d'excellente  culture.  Le  principal  cours 
d'eau  qui  l'arrose  est  la  Sinwonnf,  coulant  de  l'est  à  l'ouest,  à  laquelle  se  réunis- 
sent la  Richolle,  VAudry,  VOnneau  (ît  le  Thin. 

«  On  appelle,  dans  le  jiatois  du  pays,  écrit  J.  Uubert  :  Géograpuie  des  Abde.\.nes, 
les  habitants  des  communes  situées  sur  les  côtes  ou  montagnes  (telles  que 
Remilly,  Ciraumont,  Harcy),  les  Armlnaux.  Jamais  ceux  de  la  plaine  ne  reçoi- 
vent ce  nom,  qui  nous  semble  être  d'origino  celtique  :  menez,  montagne;  ar 
menez,  la  montagne;  Armimiu.r,  les  montagnards,  ceux  des  lieux  élevés,  et 
aussi  Tes  malins,  les  sorciers.  On  dit  d'un  enfant  (|u'on  élève  sur  sa  tête  ou  que 
l'on  met  surses  épaules,  qu'on  le  porte  en  arminetle.  ;Pour  cette  étymologie  plus 


—  294  — 

qu'aventurée  —  car  Arminaux  vient  évidemment  des  Armagnacs  qui,  pendant 
la  guerre  de  Cent  ans,  occupèrent  cette  région,  —  voir  Rayeur  :  Troukk  des 
Ardcnnes;  Meyrac  :  La  Forêt  des  Ardennes;  et  Martin  :  Essai  sur  Rozoy.) 
7,099. hab.;  2,201  élect.;  13,922  hect. 

RENWEZ.—  H.,  1,496.—  E.,425.--  D.  A.,  13.— D.  13.,  14.— Hect.,  1,018. 

—  B.  P.,  Henwez.  —  F.,  les  premiers  jeudis  de  février,  de  mars,  d'avril,  d'oc- 
tobre et  de  décembre.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  septembre.  — C'**  P. 

—  B.  B.  —  S.  M.  —  G.  k  Lonny.  —  T.  —  Premier  étage  du  terrain  ardoisier  : 
quartzites  et  schistes  grenus  ;  ancienne  fouille  pour  la  recherche,  actuelle- 
ment abandonnée,  des  ardoises;  cailloux  de  quartz  excellents  pour  l'empier- 
rement des  chemins.  A  signaler  ïardoisiére  du  Trou-RigauU.  Premier  étage 
du  terrain  Uassique  :  calcaire  argileux.  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  : 
calcaire  sableux  exploité  pour  moellons  et  pour  dalles;  sables  jaune  et  rouge 
pour  la  construction,  pour  le  moulage  de  la  fonte;  sable  fin  qu'emploient  les 
plafonneurs;  minerai  de  fer.  Terrain  moiiernc  :  terre  argilo-sableuse  jaune, 
servant  à  faire  des  briques.  Sol  assez  élevé  :  se  relèvent  la  cote  284,  à  Onchamps; 
la  cote  304,  à  la  Boutlllette ;  la  cote  334,  à  la  Pile;  la  cote  330  au  Pont  des  Aulnes. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  La  fondation  du  village  remonterait  au  commen- 
cement du  treizième  siècle.  11  possédait  alors  une  charte  qui,  sans  être  aussi 
célèbre  que  celle  de  Beaumont,  n'en  servit  pas  moins  de  modèle  à  d'assez 
nombreuses  chartes.  A  cette  époque.  Renwez  n'était  point  construit  sur  l'em- 
placement qu'il  occupe  aujourd'hui;  il  s'étendait  sur  les  deux  rives  du  ruis- 
seau de  Pise  et,  par  quelques  maisons  sur  le  chemin  dit  du  Grand  Butteau, 
rejoignait  le  CMteau  de  la  Motte.  Etait,  en  ce  temps,  le  chef-lieu  du  marquisat 
de  Montcornel.  Incendié  sous  le  règne  de  Louis  XIV,  «  avec  quarante  autres 
villages  des  environs  de  Mézières  »,  par  l'archiduc  Maxiniilien,  en  représailles 
des  ravages  commis  en  Hainault  par  les  Français,  l'église,  où  s'étaient  réfugiés 
les  habitants,  s'écroulait  embrasée.  Fut,  après  ce  désastre,  reconstruit  au  sud 
du  village  actuel.  Encore  incendié  en  1653  par  un  détachement  de  l'année 
espagnole  assiégeant  Rocroi  et  qui  voulait  se  jîarantir  des  troupes  de  Turenne, 
alors  devant  Mouzon  :  de  ce  malheureux  gros  bourg,  ne  resta  plus  que  trois  mai- 
sons, au-dessus  de  la  Pisselotte.  Deuxième  reconstruction  de  Renwez;  demeures 
bâties  hâtivement,  dont  quelques-unes  portant  les  millésimes  1654,  1655,  1658, 
1678.  1689,  que  des  réparations  inintelligentes  ont  effacés.  Subsiste  encore,  de 
cette  époque,  «  l'hôtel  du  sieur  de  Saint-Léger,  conseiller  du  roi  et  gouverneur 
de  Montcornet.  »  Michelet  eut  vraiment  raison  d'écrire  :  «...  Le  village  de 
Renwez  lui-même  était  un  lieu  parlant.  Placé  au  bord  de  la  frontière,  il  a 
connu  tous  les  lléaux  :  la  guerre,  le  feu,  la  peste.  Une  prairie  s'appelait  encore, 
en  1832,  la  Rue  des  Malades.  On  y  avait  logé  les  pestiférés.  Partout  où  vous 
creusiez,  vous  trouviez  des  débris  d'incendies  et  des  ossements.  On  comprend 
que  chez  l'habitant  le  sérieux  aille  parfois  jusqu'à  la  dureté.  On  a  souffert,  et 
l'ennemi  est  toujours  à  deux  pas. . .  » 

Eglise.  —  Lépine,  p.  2r)O-260  de  son  intéressant  —  mais  trop  souvent  sujet 
a  caution  —  petit  volume  sur  le  Manjuisal  de  Muntcornet,  nous  donne  de  cette 
♦»glise  une  longue  et  enthousiaste  description.  .Nous  y  renvoyons  le  lecteur,  en 
leconnaissant,  toutefois,  (|ue  cette  église,  surtout  a  l'intérieur,  est  l'une  des 
plus  remarquables  de  la  région. 

Ecarts.  —  Les  Collines  de  Parfilei  uù  picora  la  fameuse  poule  de  la  légende 
(voir  Lépine  :  ouvrage  cité).  —  Lainolle.  Jadis  une  seigneurie  ayant  droit  de 
haute,  moyenne  et  basse  Justice;  relevait  directement  du  roi  comme  phMn-fief 
de  Montcornet  et  arrière-fief  de  <'hàteau-Porcien.  Le  château  de  Lumotte, 
d  origine  fort  ancienne,  s'élevait  sur  le  penchant  d'une  colline,  à  un  demi-kilo- 
mètre N.-O.  de  Renwez.  11  eut  pour  seigneurs,  notamment,  Antoine  de  Croy  et 


—  292  — 

Pliilip|)(î  <1«;  Croy.  iliic  d'Arscliot,  priiKMî  d«*  Chiinay;  puis  les  do  C^aii^nol,  les 
d'Ksiiinois,  les  de  Salse,  les  de  (lanel.  Ktait  revendiqué  par  le  duc  d'Aiguillon, 
lorsqu»*  la  vente  en  tut  ordonnée  p«'nd;int  l'époque  révolutionnaire.  Du  château, 
ne  resli'  plus  trace  aujourd'hui.  —  L<*s  Champa  Gohert,  où  se  voient  quelques 
vestijies  d«»  chaussées  roniain«*s.  «m  «lîiuloises.  ou  UKMue  fran(]ue$.  —  La  Bouti- 
h'tte,  1 1  hab. —  Le  Berceau. —  Le  Jardin  Marhi/,  7  hab. —  L(î  Château  Fétu. —  La  IHle, 
10  hab.  —  Chantereinc,  7  hab.  —  L«'  Cavrau,  —  Le  Monb'n  (le  la  Vonlerie.  —  Le 
Moulin  <VEn  lias,  ,'>  hab.  —  Le  Chantier  yonnon,  10  hab.  —  La  GratuVCroix, 
1;>  hab.  —  La  lir'uiueterie . —  Onchampa,  35  hab.,  et  mieux  Hautchamp,  à  cause 
de  son  altitude,  '2H'k  mètres  au-dessus  du  niveau  delà  mer.  Petit  hameau  bien 
déchu  de  son  importance  d'antan.  car  autrefois  il  était  «  ville  et  seigneurie  » 
tenues  en  plein  fief  par  le  seijzneur  de  Montcornet  et  par  celui  de  Wartigny  qui, 
selon  l'usage,  y  eut  haute,  moyenne  et  basse  Justice.  Il  fut  incendié,  en  même 
temps  que  Uenwez,  par  Maximilien  et  par  les  troupes  espagnoles.  Un  lieudit 
d'Onchamps,  la  Chèrre-d'Or  —  non  loin  d'un  antique  moulin  dont  le  dernier 
possesseur  fut  le  marquis  de  Lorignon,  —  rappelle  la  légende  d'une  chèvre 
aux  cornes  d'or,  grande  protectrice  de  toutes  les  chèvres  de  la  contrée,  mais 
qui,  toutefois,  n'en  fut  pas  moins  mangée  par  le  loup  (voir  Meyrac  :  Traditions, 
Lkgkndes  et  Contes  des  Ardennes).  Dans  l'ancienne  église  d'Onchamps,  se  trou- 
vait, autrefois,  une  grossière  statue  d»»  siiint  Pierre;  puis  à  dix  mètres  environ 
de  l'église,  une  fontaine  sous  le  vocable  de  ce  même  saint  et  dont  les  eaux 
avaient  le  pouvoir  (?)  de  guérir  infaillibbMuent  les  fièvres  les  plus  malignes  et 
les  plus  rebelles. 

ARREUX.  —  IL,  :i:>0.  —  K.,  91.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  9.  —  D.  D.,  10.  — 
llect.,  423.  —  H.  P.,  Henwez.  —  F.  L.,  le  dimanche!  qui  suit  le  17  septembre. — 
Un  seul  ruisseau,  celui  du  Fond  d'Arreu.r  qui  sépare  Arreux  de  Montcornet  et 
va  s«»  jeter  dans  le  Charrouê,  affinent  de  la  Sornwnn\  Troisième  étage  du  ter- 
rain (irdoiaier.  Premi(?r  étage  du  terrain  //assi^/ut'  :  calcaires  hydrauliques  et 
marnes.  Deuxième  étage  du  terrain  /rnss/'/we  .*  calcaires  sableux  pour  moel- 
lons. Sol  assez  élevé,  avec  des  cotes  d'une  moyenne  de  2l)0  mètres;  toute  la 
partie  nord  est  boisée. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Arreux,  qui  date  du  dix-septième  siècle,  eut  succes- 
sivitment  pour  seigneurs  les  chanoines  de  Sept-Fontaines;  les  de  Villi(îrs,  d'ori- 
gine rethéloise:  les  Hymbert,  d'origine  picarde.  Ch.- François  Hymbert  de 
ChAtillon  fut  lieutenant  du  roi  à  Mézières  f*t  à  Charleville.  On  lui  doit  un  inté- 
ressant Mkmuire  HisTOHigLE  SUR  LA  Ville  de  Mézikres.  11  fit  construire  le  chilleau 
actuel  et  nK^uiiit  en  170.'»,  laissant  le  domaine  d'Arreux  à  Jacques  de  Ville- 
longue  (]ui  le  transmit  à  Louis  de  Jaubert.  Les  de  Villelongue  étaient  d'origine 
champenoise.  Un  de  Villelongue,  qui  commandait  l'école  du  (îénie  à  Mézières, 
fui  révoqué  en  171)3  pai'  le  re[)résenlant  Ibîntz,  alors  en  mission  dans  les 
Ai'dennes. 

Ecarts.  —  Los  Vintjt  Arbres,  inas>if  de  vingt  tilleuls  —  on  l'aperçoit  de  fort 
loin,  —  planté  en  17î»0  par  le  seigneur  de  Uhàtillon.  —  Jiastyny;  rappelle  un 
[»etit  villa<.;e  incendié  en  10.'»3  par  les  troupes  espagnoles  que  commandait 
Uondé,  lors  du  deuxième  siège  de  U<u*roi.  Avait  son  église  et  ressorlissait  au 
marquisat  de  Wartignv,  mouvance  du  marquisat  de  Montcornet.  La  légende 
rîiconte  les  aventures  de  la  fameu>e  hrte  de  linsitjmj ;  animal  fantastique  ayant 
le  pouvoir  de  jirendre  foules  formes  pour  elîrayer  les  voyageurs  attardés.  (Voir 
.Meyrac  :  Tr.\ihti(».\s,  Lkc.k.ndes  kt  (!o.\tks  des  Audk.v.nes.; 

CLIRON.  —  IL,  220.  —  E.,  7.;.  —  D.  C  4.  —  D.  A..  10.  —  D.  D.,  H.  — 
Hect.,  018.  —  R.  P.,  Henwez.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  Territoire  arrosé  par 
le  ruisiieau  de  Clirun  nu  de  Baaifjn!/  qui  rencontre  la  Sormonne  h  Tournes,  et 


—  293  — 

celui  d'Arveur  qui,  prenant  naissance  dans  le  hois  crArrcux,  se  grossit  «lu 
rtiùiseau  de  la  Madeleine,  s'appelle  alors  ruisseau  de  Charrouê,  puis  ruisseau  de 
la  Butte  après  avoir  traversé  Tournes,  et  se  jette  dans  la  Sonnotme  au  moulin 
de  Belval.  Deuxième  étafçe  du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux  et  sable  argi- 
leux ;  carrière  de  moellons  dans  le  calcaire.  Troisième  étage  du  terrain  lias- 
sique :  marnes  au  sud  de  Cliron,  terres  à  briques.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Reconstruite  en  i.'i47,  mais  assez  remaniée  pour  avoir  perdu  son 
caractère  architectonique  primitif.  A  conservé  toutefois  ses  curieuses  fenêtres 
de  style  ogival.  Fortifiée;  les  meurtrières  se  voient  encore  sur  les  bas-côtés. 
Dans  la  nef,  un  puits;  dans  la  tour  du  clocher,  un  escalier.  Fut  assiégée  en 
1643  et  en  1653  par  les  troupes  espagnoles  aux  temps  des  deux  batailles  de 
Rocroi.  Sur  la  cloche  se  lit  le  millésime  1358=:lan.  m  :  ccc  :  l  :  v  :  ni  :  mklf.va  : 
MARIE  :  de:  CLIRON  :  FEME  .*  GERART  :  covLON.  Daiis  lancieu  cimetière,  quelques 
tombes  de  soldats  allemands. 

Château.  —  I.épine  nous  parle  d'un  «  aveu  »  de  1509  —  sans  indication  de 
source  —  d'après  lequel  il  y  aurait  eu  à  Cliron  un  chàteau-fort  dont  il  ne  reste 
plus  trace,  au  sud  de  l'église,  avec  «  courtil  »  de  trois  arpents,  et,  plus  loin, 
dans  sa  dépendance,  une  vaste  prairie  dite  de  la  ïiouverie.  A  mentionner  encore 
un  autre  château,  également  disparu,  en  plein  bois  de  la  hoije,  et  proche  duquel 
un  chêne  énorme  s'appelait,  significativement,  V Arbre  de  la  Justice. 

Ecarts.  —  La  Claironnette,  où  se  passnit  un  drame  d'amour,  autrefois.  Un 
soldat,  à  l'aide  d'un  talisman,  se  fit  aimer  par  force  et  ensuite  tuait  sa  maî- 
tresse d'une  heure.  Le  lendemain,  il  était  pendu  à  l'endroit  même  où  la  mal- 
heureuse avait  été  retrouvée.  Longtemps,  là  me  du  soldat  vint,  chaque  nuit, 
sonner  du  clairon  à  la  Claironnelle.  —  Charrow\  76  hab.  Sur  le  penchant  d'une 
colline,  non  loin  du  Rupt  des  Vaches.  Fut  ville  et  seigneurie  mouvant  de  Mont- 
cornet,  avec  haute,  moyenne  et  basse  Justice.  Eut  pour  principaux  seigneurs 
les  de  Fougère,  d'origine  provençale. 

HAM-LES-MOINES.  —  IL,  192.  —  E.,  57.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  10.  — 
D.  D.,  11.  —  Uect.,  311.  —  R.  P.,  Renwez.  —  F.  L.,  la  Trinité.  —  Le  village 
est  assis  au  confluent  de  l'Ormeau  et  de  la  Sormonne  dans  une  petite  vallée. 
VOnneau,  qui  prend  sa  source  près  de  Renwez,  aux  Fontaines  du  Grand- liuteau 
et  de  Lamotte,  active  les  moulins  de  Renwez,  d'Ilarcy  et  de  Lonny.  Est  appelé 
parfois,  en  langage  du  pays,  «  le  ruisseau  du  Rumeau  ».  Le  Thin,  au  midi,  tra- 
verse le  territoire.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marne.  Terrain 
moderne  :  alluvions  de  la  vallée  de  la  Sormonne,  sable  argileux. 

Eglise.  —  L'église  du  prieuré  de  H?im,  qui  servit  de  paroisse,  fut  brûlée 
plusieurs  fois,  notamment  par  les  Impériaux  lorsqu'ils  eurent  levé  le  siège  de 
Mézières.  L'église  actuelle  date  de  1724.  Au-dessus  de  l'autel,  d'ordre  corin- 
thien, une  assez  jolie  Descente  de  Croix. 

Châteaux.  —  Deux  châteaux.  Le  plus  ancien,  qui  fut  fortifié,  s'appelle  le 
Chdleau  du  Seigneur  —  le  seigneur  d'Argy,  —  sur  la  rive  gauche  de  l'Ormeau. 
Une  inscription  sur  une  clef  de  voiHe,  dans  la  cuisine,  porte  le  millésime 
1400,  date  de  sa  reconstruction  ou  plus  simplement  d'une  réfection,  en  cette 
partie.  Ses  derniers  restes  disparurent  en  1837  :  alors  furent  comblés  les  fossés 
qui  devinrent  jardins.  Le  deuxième  château,  maison  de  culture  actuellement, 
s'élevait  au  nord  du  village,  sur  la  riv«»  droite  de  l'Ormeau.  Il  eut  pour  seigneurs 
les  de  Rymbert  et  les  du  Chesne  :  des  jardins,  également,  remplacent  ses 
fossés. 

Ldeuxdits.  —  Le  Bois-liavelin  qu'autrefois  hantaient  des  «  fées  bienfai- 
santes ».  —  Le  Trou  du  Diable  où  les  quatre  fils  Aymon,  dit  la  légende,  eurent 
un  clhiteau.  Non  loin  de  ce  «  Trou  du  Diable  »,  une  étroite  gorge;  la  .Meuse  est 
tellement  profonde  en  cet  endroit,  «  que  les  bateliers  n'en  sauraient  pas  trouver 


—  2ÎU  — 

le  fond  ».  —  La  Prairie  lie  VOrmenu.  Dans  celle  prairie  se  trouvait  le  prieuré 
de  H.im,  dont  on  voit,  encore,  quelques  rares  et  peu  signiûcatifs  vestiges.  Ses 
pierres  servirent  à  construire  quelques  anciennes  maisons  de  Ham  (sur  Tune 
d'elles  la  date  1000)  el  la  plus  grande  partie  de  l'église. 

HARCT.  —  H.,  7o:i.  —  E.,  222.  -  D.  C,  4.  —  D.  A.,  «4.  —  D.  D.,  l.ï.  — 
llect.,  l,îM.'i.  —  \\,  P.,  Hiniogne.  —  F.  I..,  le  dimanche  qui  suit  le  i2  Juin.  — 
l'n  cours  d'eau  m(>rile  d'iHre  signalé  :  le  Vêtit  Ru.  Prenant  sa  source  proche 
l'Etant/  du  Moulin,  aujourd'hui  dess(»ché,  il  traverse  le  bois  d'Harcy,  ceux  de 
Henwez,  devient  alors  ruiasrau  ik  Ftnu\  ai  se  jette  aux  forges  des  Mazures, 
dans  h»  Ptmt  >lrs  Aulms,  lequel  rejoint  la  Meuse,  à  Hevin.  Au  nord  d'Harcy, 
jadis,  quelques  t'tatujs  :  ceux  de  Canel,  de  Frankin,  du  Chdteau,  du  Ruisseau 
de  Dohv,  où  se  faisait  entendre  un  «  oyeu  •>,  elle  seul  d'ailleurs  qui  ne  soit  pas 
étang  desséché,  puis  devenu  pAturage.  Deuxième  étage  du  terrain  ardoi»ier  : 
signalons  alors  les  ardoisières  de  hi  Hichnlle,  de  la  Rocaille,  de  la  Fosse-awc- 
liois.  Deuxième  étage  du  trrrain  Unsnique  :  calcaires  sableux  exploités  pour 
moellons;  sable  et  minerai  de  fer.  Sol  assez  élevé  :  Montlieu  et  llarcy  sont  âla 
cote  277:  le  Pavé  à  200;  une  autre  cote  mesure  387  mètres,  c'est  la  plus  haute 
du  canlon.  —  C  de  Vitrv. 

Château.  ---  liarcy,  dont  le  nom  [wirait  pour  la  première  fois  en  1109  dans 
la  bulle  d'Alexandre  111,  »l  qui  parait  avoir  éle  fondé  par  les  moines  de  Saint- 
Nicaiso  sur  le  terrain  à  eux  donné  parles  seigneurs  de  11  uni  igny,  Ucircy  ressor- 
tissant à  la  Jusiic»'  de  Montcornet,  eut  un  cliàteau-forl  dans  une  prairie  humide, 
à  l'es!  du  villa^^'e.  Celle  l'orltMcsse,  assiégée  el  inremliée  par  les  Espagnols  en 
\{)V.\  «l  fu  ir>,'»4,  n'était  que  ruin»*s,  en  1794,  lors(|ue  la  visilait  le  lieutenant 
du  gt'iiie  Harmnis  :  «  Dans  les  prés,  à  [»eu  de  dislance  de  la  roule,  écrit-il  au 
district  d«*  Charh'ville,  lU's  v«^>liges  dun  vieux  <'hàteau  ([ui  n'est  élevé  du  sol 
que  (r»'nvirnn  cinq  à  six  piods  el  lombant  même  en  ruin<'S.  Il  faut  que  ce  sou- 
bassiMuml  soit  entièrement  rasé,  vu  qu'il  occupe  une  très  grande  place  qui 
n'est  d'aucun  rapport  et  qui  indi(|ue  encore  par  sa  fornn»,  quoique  en  vé'usté, 
les  signes  de  l'ancien  régime  féodal.  »  Le  premier  st'igneur  d'Harcy  que  men- 
tionna' l'histoire  serait,  vers  Vnn  1  UO,  Haull  de  Flandry;  puis,  successivement, 
les  de  Villiers,  les  de  Pavant,  les  de  Ooy,  les  d  Epinoy,  les  de  Salse;  ceux-ci 
au  moment  de  répn(|ue  révolutionnaire. 

Ecarts.  —  L<*  Ptnjuiseau,  9  hab.  —  Le  P(ivf\  02  hab.  —  La  Fosse-aux-Bctis, 
27  hab.  —  La  RnnnUr,  0."»  hab.  -  -  MmUliru,  2<i  hab.,  autrefois  petit  ftef  avec 
maisnn-fnrte  ayant  pour  dépendances  «  (juaranle  arpents  de  terre  sur  Harcy, 
quaranh'-rinq  faucln\s  de  pré,  au  lieu  dit  les  Ayuases,  soixante-dix  jours  de 
terre  ;ni  même  endroit,  ci'nt  cinquante  ar[)ents  do  prés  trieux  au  lieu  dit  le 
Gw  des  Mazurefi,  du  pré  Verd«*leL.  »-  -  \ai  Rirholle,  i29  hab,,  hameau  d'origine 
récent»',  «'t,  pour  ainsi  dii'e,  fondé  par  les  ardoisiers. 

HAUDRECY.  -  H.,  200.  —  E.,  01.  —  D.  C,  0.  -  D.  A.,  10.  —  D.  D.,  9. 
—  Ibîct.,  SM).  —  IL  P.,  Henwez.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  septembre.  — 
H.  B.  —  Territoire  arrosé  p.jr  la  Sormonne  et  son  affluent  le  TfUn  qui  fait  mou- 
voir un  moulin  el  une  usine.  Au  sud  du  village,  une  <•  noue  •»  :  lors  des  crues 
de  la  Sormonne,  elle  devi«'nt  une  véritable  rivière.  Deuxième  étage  du  terrain 
liuiisii/nr  :  marnes  r»'rouverles  par  les  alluvions  d(?  la  Sormonne,  calc^iire  ferru- 
gineux, marnes  supérieures  pyriteuses.  Premier  élage  «lu  terrain  jurassique  : 
calcaires  oolitliitiues.  calcaires  argileux.  Le  sol  n'a  ptûnt  d'élévation,  formé 
qu'il  est  par  les  vîiljées  de  la  Sormonne  el  du  Thhi.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Sous  le  vocabh^  de  saint  Arnould  :voir  (iuuyèrrs  kt  Warcq).  D'ori- 
gine fort  reculée,  car  en  i;i07,  tandis  qu'elle  menaçait  ruine,  on  fut  obligé  de 
la  reconstruire.  Hebàlie  en  1844,  sans  caractère,  sans  styb^  architectonique. 


—  295  — 

Ch&teau.  —  Très  ancien  château,  avec  chapelle  castrale,  où  se  cantonnèrent 
les  Armagnacs,  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  pour  incendier  et  piller  la 
région.  Un  chemin  qui  conduisait  à  cette  forteresse  s'appelle  encore,  de  nos 
jours,  le  Chemin  des  Avminaax,  et,  non  loin,  le  Chemin  de  la  Potence,  où  se  fai- 
saient les  exécutions  ordonnées  par  le  seigneur  de  Montcornet;  car  cette  terre 
d'Haudrecy  appartint  d'abord  aux  sires  de  Montcornet,  puis  aux  de  Villers, 
aux  d'Arras,  d'origine  champenoise,  et  dont  le  dernier  descendant,  capitaine 
au  régiment- de  Condé,  fut,  pendant  la  Révolution,  fusillé  comme  émigré.  Ne 
reste  plus  vestige,  aujourd'hui,  de  ce  château,  jadis  à  quatre  tours,  avec  pont- 
levis,  créneaux  et  canardières.  Une  des  tours  servit  à  construire  la  maison 
Husson,  sur  l'emplacement  même  où  se  trouvait  cette  forteresse.  (Voir  la 
légende  du  pont  d'Haudrecy  —  le  Pont  du  ChtUeau  —  dans  Meyrac  :  Villes  et 
Villages  des  Ardennks.) 

Ecarts.  —  La  Papeterie.  N.  C.  Autrefois,  à  l'ouest  du  village,  rive  gauche  dw 
Thin,  une  papeterie  vendue,  en  1689,  à  Claude  de  Uymbert,  seigneur  d'Arreux 
et  de  Neufmaison;  elle  était,  en  1848,  fabrique  d'armes,  puis  devint  une 
filature. 

LONNY.  —  H.,  477.  —  E.,  130.  —  D.  C,  3.  —  I).  A.,  12.  —  D.  1).,  13.  — 
Hecl.,  469.  —  B.  P.,  Lonny.  —  \\  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  25  septembre.— 
€'•  P.  —  G.  T.  —  Territoire  arrosé  du  N.-O.  au  S.-E.  par  \  Ormeau  qui  reçoit 
les  rulsselets  des  Ebouilleaux,  du  Moulin  de  Renwez,  de  la  Goulotle,  et  active  les 
deux  moulins  de  Lonny.  Etage  supérieur  du  terrain  ardoiaier.  Deuxième  étage 
du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux  et  sable  argileux;  carrières  de  moellons 
dans  ces  calcaires.  Troisième  étage  du  terrain  liaasique  :  marnes,  au  sud  de  la 
commune.  —  C.  de  Vilrv. 

Ch&teau.  —  Lonny,  l'un  de  nos  plus  anciens  villages  (existait  au  onzième 
siècle),  eut  un  chàleau-fort  entouré  de  fossés  où  se  trouvait,  au  lieu  dit  actuel- 
lement le  Vieux-Château,  un  quartier  du  bourg.  Les  seigneurs  de  Lonny  furent, 
notamment,  Jules -César  Hernier,  sieur  de  Saint- Vrain;  les  d'Espinoy,  les 
La  Plesnoye,  les  de  Béthune.  Ils  avaient  droit  de  haute,  moyenne  et  basse 
Justice;  mais  bien  petite  chàtellenie  que  celle  de  Lonny.  En  169a,  le  donjon  du 
château  tombait  en  ruines  ;  en  178H,  sa  chapelle  castrale  n'existait  plus.  Ses  deux 
viviers,  les  Agace  et  les  Oby,  n'avaient  plus  de  poissons.  A  signaler  aussi  une 
maison  seigneuriale  «  avec  quatre  fauchées  de  prés  y  attenant  ».  Au  commen- 
cement du  siècle,  elle  avait  pour  propriétaire  le  colonel  du  Barry  de  Colonie; 
elle  est,  aujourd'hui,  maison  dite  le  Petit-Chiiteau;  et  non  loin,  un  cultivateur 
habite  l'ancien  «  relais  de  poste  ». 

Ecarts.  —  Le  Moulin  dHarnj.  N.  C.  —  La  Ferme  de  la  Cure,  —  La  Briqueterie. 

LES  MAZURES.  --  H.,  1,048.  —  E.,  335.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  10.  — 
l>.  D.,  18.  —  Hect.,  3,615.  —  B.  P.,  Henwez.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
!•'  octobre.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  Ch.  S.  ouvriers  en  métallurgie.  —  S.  C.  C. 
Union  des  Travailleurs.  —  Territoire  arrosé  par  de  nombreux  ruisseaux.  Le 
principal  est,  avec  le  Rupt  des  Meurtriers,  celui  de  Faux,  qui  prend  sa  source  à 
Sécheval,  et  ainsi  nommé  d'une  ferme  non  loin  de  son  confluent  dans  la  Meuse, 
après  avoir  reçu  les  ruisseaux  de  la  Sabot terie,  de  Bouillon,  de  la  Fontaine- 
Abbaye,  de  la  Gravelle  et  des  Moulins.  Le  ruisseau  d'Herbion,  ou  du  Pré-Méau, 
sépare  au  midi  Sécheval  d'avec  les  Mazuies.  Premier  étage  du  terrain  ardoi- 
nier  :  schistes  et  quartzites  bh^us;  carrières  de  moellons  dans  ces  roches.  Ter- 
rain moderne  :  conglomérats  ferrugineux,  sables.  Le  sol  est  fort  élevé  :  la  Croix- 
Gernelle  est  à  la  cote  380  mètres;  le  «  signal  »  au  sud-ouest  du  village  donne 
376  mètres;  les  cotes  380,  40'f  et  408  sont  encore  à  signaler.  Les  Mazures!  Ne 
nous  laissons  point  tromper  par  ce  nom  qui  ferait  songer  à  la  misère.  Cette 


forél,  a 


BûcluraiK  «P  Cortt 


ision  d'il ^rén blés 
niilifMi  d(!  jolies 
collines  boisi-es  et  sur  le 
vRi-snnt  de  l'une  dettes, 
dont  hi  (ipnte  assez  douce 
ri'tîarili'  le  midi,  que  re- 
pose It'S  Mazures,  D'avant 
^fardi'  (le  son  luii-ien  élat 
iliD'son  nom  d'aulrerois. 
Pays  agricole  et  indus- 
lnf>l;  il  est  sillnnné  par 
mainlos  votes  aussi  belles 
([u'inti^ressantes  à  par- 

Hiatoire.  ~  C.  de  Vi- 
try.  I,e  village  se  compose 
de  quain-  sections:  l'ie 
VilhiUf:  -2°  les  Vieilte»- 
F'}rii''i  nu  forite  (iërard- 
Mahy;  3'  les  Nfuce»- 
F'irifi'  on  rorf,'L-  (lodaril,  d'oiï  di-peml  la  censé  llatlevin;  4"  Suiiil-Xirolat,  on 
Taux.  \a-  villnije,  i|iii  dute  du  doiizi<''iu'>  siècle,  se  serait  appelé,  p  ri  m  iti  ventent, 
lUmrij  SiiintP-Viilh'-riniK  II  pi-il  son  tiont  nchiel  lncsiiiie  les  j^nerres  du  seizième 
Aièele  l'eurent  pillé,  incendié  cl  ruiné.  L'histoire  des  Mazures.  un  plein  flef 
direct,  jadis,  de  Monlcornel.  nous  a  été  ruconlée  par  l'alibi^  r.enel.  Elle  se 
conTond  avec,  riiisloiri-  di-s  vlllii^'es  vnisius,  et  ne  saurait  alors,  ici,  ti-ouver 
uMc  nienliiin  plus  spécialement  détaillée.  .Nous  i^ippellemns  toutefois  qu'en 
I8ir>  les  Mazures  fun>nt  occuptVs  par  les  tiiiupes  alliées,  et  qu'à  la  suile  d'un 
conflit  survenu  dans  un  bal  entre  »  la  Jeunesse  »  et  des  artilleurs  prussiens, 
ceux-ci  demanilèivnl  au  ^énérul  en  cbef  <|ur  le  villaffe  fiU  immédiatement 
<>  rasé  ";  ce  i]ui  fut  aucurdé.  Mais,  fort  heuivusenienl ,  une  enquête  ordonnée 
par  le  Ministre  de  la  )iuern-  prouva  que  les  Prussiens  avaient  été  les  premiers 
agresseurs  :  l'oivln-  terrible  l'u(  non  avenu,  lundis  ipie  le  trop  irascible  }.'énéral 
était  révoqué.  Vm  IB7II-71,  quelques  pontonniers  alleniaiids,  cantonnés  à  Denwct, 
tii'enl  seulement  uni'  couite  apparition  dans  la  prairie  du  Pont  tlf>  Autnc*.  Ils 
ne  manquèrent  pas.  d'ailleurs,  de  si^'ualer  celle  visite  par  de  slupldes  déftALs. 
Eglise.  —  D'origine  aniienu".  mais  tellement  remaniée  qu'elle  a  perdu  sou 
cjtraetère  primitif.  Sa  reconslruclicin  ai-t«elle,  sans  style  nueiin,  date  de  1793; 
ajoutons  qu'en  IHiill  elle  fut,  à  nouveau,  restaurée.  Autrefois  pèlerinage  à  saint 
PieriT  pour  ■<  la  fiuérison  des  lièvres  ". 

Ecarts.  —  l.e  (J/ok,  qui  aurait  élé  le  berceau  primitif  des  Mazures.  —  Les 
Qiiiilrf  Jfnmnx.  —  ÏJi  fiiiîj^  Xoti.  où  les  soldats  d'.^nloine  de  Cmy.  seigneur  de 
Montcuniel,  tuèrent  un  moine  de  l'abbaye  d'Elan,  l'ue  croix  érigée  sur  le 
lieu  même  per|>elua  le  souvenii*  de  ec  drame  :  erinie  ou  accident?  —  Cerne 
tl'Hiillrrin,  dans  le  bois  lluet.  Pillée  par  les  Espafinols,  en  I4:)3,  à  l'époque  do 
second  sii-|;e  de  Kncnii,  et,  depuis,  resta  couverte  de  ruines.  Vers  1815,  un 
industriel  auftlais.  Wilaker,  qui,  en  lfii<i,  établissait  à  Cbarleville  une  clouterie 
mécanique,  la  preiuière  dans  les  Ardnnnes.  crut  pouvoir,  dans  les  scbistea  de 
cette  censé,  exploiter  fructueusement  une  ardoisiêni.  Mais  l'entreprise  fut  aussi 
vite  abandonnée  que  cummiMuve.  —  CetiM  Diielrinal,  dite  Mif^eonnet,  12  bab.  — 
Le  RuitffHii  fl>'*  Hi'iirlriri-n,  où  fut,  au  comin<ïncement  du  siècle,  tuée  la  messa- 
gère qui  faisait  le  service  entre  Hi-vin,  les  Mazures  et  Cliarleville.  —  |^  Moalin 
Cdl'iwli',  dit  aussi  -  moulin  liose  ■■.  ^-  l.i-s  Foii/ex  S'iinl-S'ii'iilai  ou  Faux,  sur 
un  liefqui  dépendait,  jadis,  de  l.nnny.  ^  Les  Yirilleg  Por;ifs  ilet  Mazuret  oo 


—  291  — 

Fray,  encore  une  terre  seigneuriale  qui  (!épen<lil  do  l.onny  ;  non  loin,  un  moulin 
banal,  «  loué  avec  tous  les  droits  seigneuriaux,  plus  deux  poules  vives  et  un 
septier  de  sarrasin  par  habitant.  »  C'est  assez  proche  de  ce  moulin  que  se  trou- 
vait la  ferme  Hallevin  qui  fut,  en  16.*»3,  ravajj^ée  par  les  Espa^mols.  —  La  Oime 
Gemelle.  —  La  Croix  Dlé.  —  Le  Moulin  de  la  Plaine  du  Bourf/.  —  Lo  Moulin  des 
Mazures,  que  la  N.  des  G.  appelle  le  Moulin  près  du  ViUaye.  —  Le  Moulin  de  la 
Pille.  A  l'extrémité  d'un  ravin  très  profond,  débouchant  au  bord  de  la  Meuse 
sur  la  limite  extrême  de  Mézières  et  de  Uevin.  Dans  la  re(|u<Ho  présenlée  par 
les  Revinois,  en  1535,  à  l'empereur  Charles-Quint,  nous  lisotis  :  «  En  repré- 
sailles, Philippe  de  Croy  arrête  les  marchandises  des  habilanls  de  Hevin  et  fait 
construire  un  moulin  sur  sa  terre.  Et  lorsque  les  fj;ens  de  Hevin  reviennent  de 
France  avec  des  grains  qu'ils  ont  achetés,  il  les  force  à  moudre  à  son  moulin 
ou  leur  confisque  les  grains.  »  —  Les  Meuves  Forges. —  La  Chapelle  de  i Abbaye.  IL 
Abbaye  des  Filles  de  l'ordre  de  Citeaux,  qui  fut  construite  à  lorée  de  la  forêt 
d'Harcy,  cinquante  années  environ  après  la  mort  de  saint  Hernard  :  s'jippela 
d'abord  Nostre-Dame  du  Confort,  puis  yolre-Dame  de  Consolation.  Mais,  dès  son 
origine,  fut  tellement  pauvre  que  le  chapitre  général  de  Citeaux,  en  1399,  sup- 
primait son  titre  abbatial,  réduisant  la  maison  à  nètie  qu'un  simple  prieuré, 
sous  la  dépendance  du  riche  monastère  d'Elan.  Tout  proche,  alors,  fut  cons- 
truite la  Maison  du  Prieur,  L'abbaye  présentait  un  quadrilatère  formé  par  les 
lignes  de  la  chapelle,  au  midi;  de  la  fontaine,  au  levant;  du  chemin,  au  nord; 
de  la  façade  au  couchant;  laquelle  façade  élait  séparée  de  l'habitation  du 
prieur  par  une  avenue  conduisant  à  la  chapelle.  Les  jardins,  qu'arrosait  une 
fontaine,  se  terminaient  par  un  vivier  dont  on  voit,  de  nos  Jours  encore,  la  digue 
en  parfaite  conservation.  La  crédulité  naïve  de  nos  pères  attribuait  aux  eaux 
de  cette  fontaine  la  vertu  de  guérir  les  enfants  malades  ou  rachitiques.  Les 
derniers  vestiges  de  cette  Notre-Dame  de  Consolation,  que  les  mères  invoquaient 
aussi  pour  la  guérison  de  «  toutes  les  maladies  «les  seins  »,  furent  vendus  comme 
propriété  nationale  en  1700.  Hachelés  peu  après  par  la  commune,  ils  dispa- 
rurent en  1827.  Existe  toujours  la  chapelle  où  repose  «  Jehenne  de  Montcornet, 
femne  de  Monseigneur  Emïourans  de  Rumigny,  qui  trépassa  l'an  de  grâce 
M  CCC  D  :  priez  pour  sàmnn».  »  Aux  alentours,  quelques  lieuxdits  dont  les 
noms  semblent  caractéristiques  :  le  Pré  de  TAbbesse,  les  Pn's  de  la  Cure,  le  Bois 
de  rAhbaye,  le  Pr*^  Père-Jean  (où  se  trouve  la  chapelle),  la  Terre  de  l'Abbaye, 
le  Marais  des  Prêtres,  la  Taille- Noblesse,  le  Pré  aa.r  Procfs,  le  Chemin  de  la 
Religieuse. 

MONTCORNET.—  H.,  210.-  E.,  72.  —  D.  C,  3.  —  1).  A.,  li.  — I).  I).,  12. 
—  Hect.,  1,151.  —  B.  P.,  Renwez.  —  E.  L.,  le  dimanche  (]ui  suit  le  22  juillet.  — 
S.  M.  —  Tire  son  nom,  mons-eormitus,  du  rocher  sur  lequel  est  bâti  le  château 
et  qui  s'avance  en  promontoire  dans  la  vallée,  à  la  source  du  Rupt  des  Vaches. 
Prenant  sa  source  à  la  Fontaine  d*i)nehamjos,  ce  ruisseau  reçoit,  d'abord,  la 
Bouiillotte  au  N.-E.  de  Renwez,  longe  les  ruines  du  chAteau,  fait  tourner  le 
moulin  de  la  Madeleine,  rejoint  le  ruisseau  d'Arreux  à  Charroué,  dont  alors 
il  porte  le  nom  jusqu'à  Tournes,  et  se  jette,  sous  l'appellation  de  ruisseau  de 
la  Butte,  dans  la  Sormonne  à  lUdval.  Deuxième  et  troisième  étages  du  terrain 
ardoisier.  Premier  étage  du  terrain  liassir/ue  :  calcaire  hydraulique  et  marnes. 
Deuxième  élage  du  terrain  lia^si(/ue  :  calcaire  sableux  et  moellons.  Sol  assez 
élevé  :  cote  330  mètres  au  Chêne  de  la  Vierge,  et,  plus  loin,  364  et  370  mètres. 
Puis  ïe  terrain  va  s'abaissant  jusqu'au  village,  où  l'altitude  ne  dépasse  point 
160  mètres  environ.  —  C.  <le  Vitrv. 

Ch&teau.  —  Toute  l'histoire  de  Montcornet  —  une  terre  détachée  sans  doute, 
à  l'origine,  de  la  baronnie  de  Rumigny  pour  un  cadet  de  famille, —  ce  célèbre 
ancien  marquisat  dont  Lépine  écrivit  la  longue  monographie  trop  souvent 


—  298  — 

imagiiiiilive,  ^'ravile  autour  de  son  cliak^au  :  un  «  colysée  féodal  »,  comme 
l'appelait  Miclielot.  Pour  la  défense  du  pays  d'Ardenne,  toujours  ouvert  aux 
invasions,  le  ré^'inie  IV*odal  avait  hérissé  le  pays  d'une  multitude  de  châteaux. 
De  la  Meuse  à  TAisne  et  d(*  TArgonne  à  l'Ardenne,  on  en  compte  plus  de 
soixante,  tant  châteaux  que  maisons-fortes;  et  ce  nombre  est  vraiment  insuffl- 
lisant.  C'était  tout  d'ahord,  en  descendant  les  pentes  du  plateau  de  Hocroi,  le 
formidable  château  de  Monloornet.  Tout  le  long  de  la  dépression  qui  souligne 
ce  plateau,  les  forten»sses  s'écheUmnaienl,  formant  une  barrière  continue  des 
bois  (le  la  Thiérache  à  la  Meuse  :  Fligny,  sur  l'emplacement  du  moulin  Sabouret; 
Tarzy,  un  peu  en  arrièn»  sur  la  hauteur;  Bosneau  et  sa  maison-forte;  Auvil- 
lers,  sur  le  seuil  niontaj^'neux  où  le  divorce  se  fait  des  eaux  de  l'Oise  avec  celles 
qui  vont  à  la  Meuse.  Puis  c'étaient,  en  descendant  le  cours  de  la  Sormonne, 
au  fiiril  des  coteaux  où  perlent  les  premières  sources,  le  château  deux  fois 
détruit  de  (iirondi'lh»;  vl  plus  bas,  émergeant  du  tond  de  la  vallée  très  encaissée 
en  cet  endroit,  h*  CIiAlilet,  dans  un  site  pittoresque.  1^  Sormonne,  faisant 
ensuitf'  son  entrée  eu  plaine,  laisi^ait  sur  les  coteaux  de  gauche  les  châteaux 
d'Ilarcy,  de  Luimy,  de  llaiu-les-Moines,  et,  après  avoir  séparé  ceux  deHaudrecy 
(»t  (!•'  Touriu's,  ron Huait  avec  la  Meust». 

(jiioiqu'ellr  tùt  bi<Mi  plutôt  uno  rut*  aux  l^relms,  la  Meuse,  de  Givet  à  Charle- 
ville,  biii^iiail  pourtant  le  pi(>(i  d'un  faraud  nombre  de  rh(\teaux.  Les  forteresses 
aitern.iieiit  aviM-  bîs  nmiiasletes.  Cr  couloir  si  resserré  offrait  trop  de  points 
facib's  à  déf^ntln'  [univ  n'avoir  pas  tenté  les  hobereaux  tle  l'Ardenne,  Les  mar- 
chands qui  rcmoiilaient  le  fleuve  ï)assaient  sous  les  murailles  d'Uierges,  petite 
cause  d'u[ie  grande  guerre  ;  c(»ntournaient  l'île  (}ui  portait  le  chAteau  de  Haybes; 
voyaient  au-<lessus  <le  h;ur  tète  les  l'ortitications  de  Revin  et  de  Fumay,  et  se 
heurtaient  enfin  à  cet  inévitable  château  Hegnault  posé  là  pour  garder  en  même 
tfMups  la  Meuse  et  la  Senioy.  Ceux  (jui,  s»'  sentant  le  cœur  assez  bien  placé,  affron- 
taient les  délités  élranj^lés  de  la  Senioy  avaient  à  compter  avec  les  violences  et 
les  rapacités  du  seigneur  de  Linchamps. 

Sur  la  lisière  méridionale  de  la  foret  des  Ardennes,  à  toutes  les  têtes  de 
sentiers,  la  féodalité  avait  multiplié  ses  défenses.  Aux  sources  de  la  Goutelle, 
le  fortir)  de  Hogissart,  et  sur  la  (Jivonne,  à  la  sortie  des  bois,  le  donjon  de 
Daigny,  surveillaiiMit  les  passages  vers  Mézières  ou  Sedan.  Plus  loin,  les  Filles 
et  les  Prdles-Fillus  d'Yvois  comuiandaient  les  issues  de  la  forêt.  Pouru-aux- 
Uois,  Messincourt,  Autlance,  Tassigny,  Margny  étaient  de  ce  côtelés  sentinelles 
avancé(is  de  Douzy,  d'Yvois  et  de  la  Ferté.  Kn  arrièrt;  et  parallèle  à  cette  ligne 
de  châteaux- forts,  s'en  dressait  une  seconde  tout  le  long  de  la  Chiers  et  de  la 
Meuse,  mais  beaue<iup  plus  puissante.  On  s'embarrassait  là  dans  un  réseau 
de  forteresses,  dont  (juclques-unes  destinées  à  devenir  fameuses  :  La  Ferté, 
MarguI,  Villy,  Malandry,  Yvois,  Douzy,  sur  la  ChitM's;  Mouzon,  Villers-devanl- 
Mouz(Ui,  Sejjan,  Doncherv,  Lûmes  et  Villers.  sur  la  Meuse. 

Et  lorsque,  après  avoir  quitté  les  plateaux  schisteux  de  l'Ardenne,  on  pous- 
sait plus  au  midi,  les  tours  des  donjons  contiiiuaient,  de  droite  et  de  gauche, 
à  trouer  de  leui'  niasse  sombn^  le  vert  d<'s  bois  ou  des  prés.  Prenait-on  par 
l'Argoinie?  C'étaient,  aux  premiers  coteaux,  le  château  d'Angecourt;  en  arrière, 
ceux  de  Stonne  et  de  IJeaumont  —  Slonm»,  sur  une  des  crêtes  les  plus  élevées 
de  la  région:  Heaumont,  au  fond  d'un  creux,  avec  sa  couronne  de  forêts;  — 
plus  loin  encore,  aux  flancs  d'une  colline,  le  château  de  Sy.  Il  va  sans  dire  que 
les  défilés  étaient  gardés.  Celui  du  Chesne-Populeux  pouvait  opposer  une 
sérieuse  résistance.  Les  chAteaux  de  Cheveuges,  de  Rocan,  de  Chémery  et  de 
la  Cassine  ]ir<)t«'geaient  le  versant  meusien  de  ce  défilé,  dont  un  autre  donjon, 
celui  de  Day,  interdisait  l'entré»'  du  côté  de  l'Aisne.  Le  bourg  fortiHé  de 
Ruzancy  gardait  le  passage  de  la  Croix-aux-Bois.  Parce  qu'ils  étaient  plus 
au  sud,  C<»rnay  et  (irandpré  protégeaient  le  défilé  auquel  le  dernier  de  ces 


chùlenux  a  donné  son  nom.  (VoirJuMviLLE  pour  lu  "  li^niMle  péiiétraliim  il.iris 
In  Champagne  ».) 

L'ancien  chdteau-forl  de  Honlcomet  semble  dater  du  onzième  siècK'  ;  pi-ul- 
Ëtre  m^tme  est-il  antérieur,  car  la  tradition  veut  qu'il  ait  opposi-  ri^slstiiric^ 
invincible  aux  Normands  qui  remontaient  la  Meuse.  Toutefois  on  ne  1>-  li'Oiivo 
gu^re  mentionné  dans  nos  annales  arilennaises  avant  le  treiziitme  sii^cle.  l.ëpiiH- 
ea  fait  une  lon^^ue  description  fanlaisisie  (voir  sa  Munoi^haphir  ok  l'aki-aks 
Marquisat  de  Ho^tcdrngt,  p.  43-59).  Mais  de  ces  ruines,  qiri  subsistent  uctui'l- 
lement  el  qui  datent  du  seizième  siècle,  on  peut  supposer  que  cette  forteresse, 


Chàlawi  de  Hontcornit 


plusieurs  fois  reconstruite,  aviiil  une  fonui'  oblon^iue,  qiiell-'  était  flunquije  ili' 
tours  reliées  les  unes  aux  Jiulies  piir  une  épaisse  iiiuniille,  el  qu'elle  élaii 
munie  de  tous  les  moyens  de  défense  que  connurt'iil  les  siècles  d'autrefois. 
Quant  h  sa  chapelle  caslrale,  elle  date  de  l'iuinée  1710,  environ. 

La  Tour  d'Àmboise,  la  premièn-  n  ilrnitc,  étiiil  la  plus  liauie  :  elle  avait  des 
ouvertures  carrées  servant  il'ub^crvnloiri-.  Un  cl'iclietcin,  dans  lequel  étaient  la 
cloche  il'ularme  et  le  belfroi,  la  surniorilnil.  La  deuxième  tour,  dominant  le 
ravin  au  sud-ouest,  moins  iinporl;inli>,  lenteriUiiil  uneSL-ulieLforuluisant  à  des 
créneaux  et  a  des  meurtrières. 

I.a  troisième  tour,  ù  l'est,  noniniée  T<'iir  du  Sfitiiietir,  contenait  des  souter- 
rains, des  places  voiltée.s  i^t  la  cli;ipelle;  elle  était  couronnée  d'une  flèche  ii 


élevée.  Chacur 
(fesekmi;/ueUe»  {ainsi  s'appelaient  le? 
reliées  enlrelles par  une  forte  mura 
A  chaque  embrasure  se  Iriiuvaii'iil 
menis  ménagés  dans  les  murs  po 
mâchicoulis,  pouvait  soulenir  un  ai 

La  quatrième  tour,  appelée  Tmi 
importante  —  elle  lire  son  noni  di 
el  l'a  habitée  jusqu'à  sa  mort.  —  ! 
servaient  â  cloîtrer  les  prisonniers 
au  moyen  de  cordes  passées  sous  U 

Au  premier  étage,  il  _v  avait  une 


il  pourvue  d'ouvertures,  de  créneaux, 
puériles  pour  les  sentinelles  I.  Ton  tes  élaienl 
lie  avant,  elle  aussi.  si;s  moiens  île  défense. 
les  sièges  en  ])ierre  placés  aux  rcnfonce- 
ir  li's  senliiielles.  Cliuqiie  porte,  avec  ses 
■saut. 

■  Iknii,  à  l'exlrémilé  sud  du  préau,  élaif 
celui  ilnn  inentliiiiit  i(ui  s'v  était  réfugii- 
es  has-es-'iissi's,  cii'usécs  dans  le  rocher. 
i[uon  desceiulail  par  uni-  sriilf  nuvcrlure, 
s  aisselles. 


—  300  — 

ot  sur  la  praiiio.  Driix  loiiju's  baïus  <le  piorro,  posés  do  chaque  côté  d'un<*  très 
larj^'o  IVMiêtiv.  si*ml»lenl  diiM*  quo  les  habitants  du  cliàteau  s'y  réunissaient  pour 
Jouir  du  beau  prnnl  de  vue  qu'admirent  les  touristes.  Kntre  celte  tour  et  le 
coips  principal  du  ehiUeau,  est  le  jnrtin  défendu  par  une  forte  niurailb?. 

La  (!our  extérieure,  aujourd'iiui  rorniue  sous  le  nom  de  ToTe  Catift,  com- 
pr«*nait  l'emplacement  où  sont  maintenant  l'éf^lise,  un  puits,  une  partie  du 
Jardin  du  presbytère  et  une  petite»  maison:  le  tout  «'tait  entour*^  d'un  mur 
denreinte  épi»r<»rmé  tb*  plu>ii'urs  tours.  Otte  avant-cour  s'appelait  ;)roai//ttim; 
c'«'sl.  là  i|u«'  le  sfi^Mieur  recevait  b's  redevances  de  ses  vassaux,  par  l'interiné- 
diaiie  de  ses  fjrn'iitii'rs.  et  qu'il  riMiilaif  la  Justice. 

AfU'ès  l'avoir-  traversée  et  pa>sé  le  pont-levis,  on  entrait  dans  une  cour  inté- 
rieure, appelée  sahiititnriiim,  cour  d(?s  salutations  et  des  adieux,  dans  laquelle 
il  y  avait  un  escalier  commnniiiuant  aux  caves  et  aux  sonterrains  extérieurs. 
Au-dessus  de  la  poite,  était  un  corps  de  «anb^  ou  se  tenaient  le  concierjje  et 
les  sentinelles.  Au  delà  du  ravin,  au  haut  des  roches,  se  trouvaient  de  forts 
jxilia  —  suite  de»  pieux  faisant  cbMure  —  et  des  eschauguettes,  dont  on  retrouve 
encr»re  des  traces  «lans  le  ^o/s  desi  Effuhtifujes. 

Vers  l'an  1700,  le  duc  d'Ai-^uillon  comnienea  la  démolition  de  la  forteresse 
])our  faire  ar^'ent  de  ses  matériaux.  Voici  quel  était  son  état  en  1794  lorsqu'elle 
fut  visité»»  par  l'adjudant  Harmois  :  «  Le  château  de  Montcornet,  situé  entre 
lioclibre  (Hocroi)  et  Mézières,  est  placé  sur  la  croupe  d'une  montagne  très 
escarpée.  Il  est  séparé  d'un  bois,  du  c(Ué  nord,  par  un  pL'tit  ruisseau.  Gomme 
il  y  a  tout  lieu  de  croire  <|U(?  l'ennemi  ne  viendni  Jamais  se  mettre  entre  deux 
places  forliliées,  ce  château  ne  jieut  étn?  utile  en  rien  :  en  ce  qu'étant  maître 
<le  Hoclibre,  il  tournerait  néc<'ssairement  ce  château,  s'il  voulait  marcher  sur 
Mézières,  et  les  frais  pour  le  mettre  en  défense  seraient  sans  effets.  Je  conclus 
à  ce  qu'il  sdit  d('»moli;  mais  ce  ne  serait  pas  sans  de  très  grosses  dépenses,  vu 
la  solidité  avec  la(|uelle  il  est  construit,  car  les  moindres  murs  sont  de  neuf  à 
dix  pieds  (?t  b(»aucou))  en  ont  dix-huit.  Les  habitants  delà  commune  île  Mont- 
cornet  l'ont  déjà  ruiné  en  i)artie  du  dessus  de  son  cordon  et  y  ont  fait  de  très 
L'ramles  brèches  pour  en  tir»»r  tant  pierre  que  briques.  Il  existe  encore  dans  ce 
<liàt<'au  de  belles  casemates  assez  saines  et,  d'aïuès  le  rapport  de  plusieurs 
babitants  de  Montcornet,  et  la  visite  que  J'en  ai  faite,  j'ai  cru  apercevoir  des 
porttfs  de  galeries  de  mine,  car  il  est  ([ueslion  des  souterrains  qui  vont  à  près 
d'un  quart  de  lieue.  •» 

Le  premier  sei^L^neur  autlu>nli(iuemenl  «rorniu  de  .Montcornet  fut  Guillaume 
de  (lhàt«'au-Porcfen,  llM5;ce  inénH*  qui,  lorsque  fut  fondée  l'abbaye  deSij^ny, 
|)ara]»ha  la  donation.  Puis  possédèrent  successiveuient  ce  marquisat  les  mai- 
sons :  de  Novers,  1020:  de  Mello.  vers  1400:  de  Oov,  vers  1488:  de  (xonzauue, 
\ov<  [{)i):\;  de  .Mazaiin,  vers  ir.T't,  ])ar  le  duc  «le  La  Meillerayt;;  d'Aij^uillon,  au 
siècle  dernier,  et  de  Cdiabrillan,  épocjue  contemporaine.  Les  seif^neurs  de  Mont- 
cornet furent.  Jadis,  [»arnii  les  plus  illustres  et  les  ]»lus  redoutés  seigneurs 
ardennais.  Ils  avfiient  droit  <le  haute  Justice,  pouvaient,  au  temps  de  leur  puis- 
sance, mettre  sur  pied  2,000  soldats,  alors  surtout  que  la  chàtellenie,  ayant 
son  gouverneur,  son  piév(M,  son  bailli,  se  composait,  vers  ir>09,  des  dix-huit  vil- 
lap'S  de  :  Anchamps,  Hassij^ny,  (Iharroué,  (Miron,  Deville,  llarcy,  llaudrecy, 
la  (irève,  Laifoui",  la  Motte,  Lonny,  les  Mazures,  Montcornet  —  chef-lieu,  — 
Montlieu,  Onchamps,  H<Miwez,  Séj*heval  et  Waiti^ny.  dont  le  seigneur  tenait  en 
lief,  pour  les  trois  dixièmes  :  le  bourj^  Fidèle,  le  bour^  d'Arschot,  comprenant 
la  Taillette,  la  Chaudière?,  Beaure^ard,  les  llonf4:réaux,  lliraum(»nt,le  Cul-Viseau, 
le  Rouilly,  et  Arcbe-lhiiyère  ou  (iué-d'Hossus.  La  chàtellenie  possédait  encore, 
vers  la  même  époque,  sept  imiMjrlants  domaines  particuliers  :  la  Loge-aux-Bois, 
la  llergerie,  la  Madeleine,  Fray,  Faux,  Verrerie  de  Vauclair,  les  Esquilettes; 
et  des  droits  divers  sur  :  Arreux,  Bogny,  leChàleb't,  Himoirne.  Ham-les-Moines, 


—  301  — 

Murtin-Bognv,  Hocroi,  le  ïremblois,  Sorraonno;  lo  tout  sur  un  territoire  de 
24,539  hectares  29  ares. 

Rappelons  enfin,  entre  cent  antres  événements  historiques,  qu'après  hi  levée 
du  sie^e  de  Mézières  en  io21,  le  duc  de  Nassau  vint  coucher  au  château  de 
Montcornet,  tandis  que  ses  troupes  se  retiraient  sur  Valenciennes  en  ravageant 
sur  la  route  les  villages  ardennais  restés  sans  défense;  et  qu'après  le  traité  ôo 
Crespy,  1544,  le  comte  de  Mansfeld,  gouverneur  de  Luxembourg  pour  Charles- 
Quint,  essaya  «  d'enlever  par  un  coup  de  main  »  le  roi  François  I®'  qu'il 
savait  être  dans  le  manoir.  Inspiration  mauvaise  d'ailleurs,  car  ses  troupes 
furent  battues  dans  le  bois  des  EJfalouages,  (Voir  quelques  légendes  sur  le  châ- 
teau de  Montcornet,  dans  Me  vrac  :  Traditions,  Légendes  et  Contes  des  Ardennes.) 

Ecarts.  —  Le  Chêne  de  la  Vierge,  —  Le  Vieux  Pré,  8  hab.  —  La  Falizotte, 
12  hab.  —  V Enclos,  —  La  Bergerie,  5  hab.  —  La  Folie,  7  hab.  —  Le  Fond 
d'Arreux,  12  hab.  —  La  Madeleine,  ferme  sur  le  ruisseau  du  même  nom,  qui 
s'appelle  aussi  le  Rupt  des  Vaches.  Tout  proche,  un  moulin  autrefois  appelé  la  Fou- 
lerie.  Industrie  drapière  très  florissante,  vers  le  quatorzième  siècle,  à  Montcornet. 
Cet  écart  tire  son  nom  d'une  petite  chapelle  que  fit  construire,  en  1303,  Jeanne 
de  Montcornet,  «  dame  de  Rumigny  »;  chapelle  qui  servit  de  paroisse  jusqu'en 
1630  environ.  Alors  fut  élevée  la  première  église  de  Montcornet,  aux  frais  des 
habitants  —  selon  un  usage  assez  commun,  —  sur  l'emplacement  où  se  trouve 
aujourd'hui  la  maison  d'école.  L'église  actuelle  date  de  1769. 

MURTIN-BOGNY.  —  H.,  230.  —  E.,  78.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  16.  — 
D.  D.,  17.— Hect.,  711. —  B.  P.,  Lonny. —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  20  juillet. — 
Murtin,  sur  le  penchant  d'une  colline  qui  domine  Bogny  encaissé  dans  une 
vallée.  La  Sotmonne  sépare  les  deux  villages  d'origine  fort  ancienne.  Deuxième 
étage  du  tetrain  liassique  :  calcaires  sableux,  carrière  de  moellons  dans  ce 
calcaire;  minerai  de  fer,  sable  de  moulage.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  : 
marnes. 

Eglise.  —  On  lit  dans  dom  Ganneron,  Centuries  du  Pays  des  Kssue.ns  : 
«  Nous  avons  un  village  proche  de  Mézières  de  deux  lieues,  en  tirant  vers 
Mauberl-Fontaine,  où  se  garde  le  chef  entier  de  sainte  Marguerite,  vierge  et 
martyre  d'Antioche,  qui  a  encore  presque  tous  ses  cheveux,  ainsi  que  m'a 
escript  le  sieur  Gollardin,  chanoine  de  Mézières,  qui  l'a  veu;  et  ce  village  s'ap- 
pelle Murtin,  du  diocèse  de  Reims,  dans  les  Ardennes.  » 

Cette  relique  dont  parle  Ganneron  se  conserve  aujourd'hui  encore  à  Murtin 
dans  un  reliquaire  d'argent  de  la  forme  d'un  ciboire  mesurant  0  m.  44  de  hauteur 
totale,  orné  d'émaux  représentant  saint  Hubert,  saint  Nicolas  et  sainte  Margue- 
rite. La  même  église  possède  en  outre  un  second  reliquaire,  lui  aussi  d'argent, 
affectant  la  forme  d'une  église  gothique  avec  toiture,  fenestrage,  statues  et 
contreforts,  et  mesurant  0  ni.  44  de  longueur  sur  0  m.  15  de  largeur  à  la  base  et 
0  m.  25  de  hauteur.  Il  renferme  <«  lez  deux  niutiaux  ou  tibias,  une  pièce  de  l'eschine 
du  dos  et  les  jointures  des  deux  espiules  et  une  partie  des  reins  >»  (??)  de 
sainte  Marguerite,  d'après  un  authentique  (??)  de  1467  conservé  aux  Archives 
de  Mézières. 

Ch&teau.  —  Semble  remonter  au  douzième  siècle.  Occupé  par  les  Arma- 
gnacs pendant  la  guerre  de  Cent  ans;  pillé  par  les  troupes  de  Nassau  qui  s'en 
emparèrent  après  leur  levée  du  siège  de  Mézières;  avait  pont-levis,  créneaux, 
canardières,  chemin  de  rond(?  ;  était  entouré  de  fossés.  Vetidu  nationalenient 
en  1790  et,  après  cette  vente,  presque  complètement  démoli.  M.  Stévenin,  subs- 
titut à  Charleville,  le  reconstruisit  complètement.  C'est  à  Bogny  que  se  trouve 
ce  ch.lteau  dont  les  principaux  selgniîurs  furent  les  de  Pavant,  puis  les  de 
Failly  —  originaires  de  Lorraine  —  qui  sans  doute,  vers  l'an  1600,  l'achetè- 
rent aux  de  Pavant.  La  famille  de  Mortagne  le  possédait  quand  arriva  l'époque 


révnlulioniulii-e.  Sous  la  lli>sliiiir;i 
riiviiis  i|ui  miiTi'iiva  eu  Tiii'i|iiie. 
!.■*  iissii'tçtts  tir.Nit  LiLii'  sorlii',  s" 
devant  son  j'iTi*  ijiiils  l'nri'i-ii'iit  i 
ce  même  vj||;ige  élaiit  piis  d'nsi. 
vir  son  (joHvernoiir  H  (Il  laruier  ; 
vii'ux,  rulM  [lans  son  cliiUi'iiii  di 
soiitri-iiit  piii'fois  lie  <:r'<ii'ls 
diHuiil  il'uite  voix  somliiv  > 
Ecarts.  —  Le  ftiis  'lu  U 


—  :ioi  — 
tioti,  il  iXiiit  hiibiti'-  par  le  niar<)iiis  <li!  Covar- 
Tciriilis  ifii'il  assiéjiiuaU  un  ppLil  vtltofie  turc, 
■inpiii-iTciit  <]f<  son  nis  el  \e.  firent  empaler 
vriir  KK  torrilili-  sppi:taclo.  Dimix  Jours  après, 
ul,  lo  marquis  de  Covarruvias  éonrcha  tout 
il  [tenu  dont  il  ipcouvril  un  niiiteuil.  Mevenu 
;ui  (If  HoH'iy  —  4"'  fut  vendu  npr«s  saisie,  — il 
r<:i's  ili'  ^oullp.  Il  s'asseyait  alors  dans  ce  fauteuil, 
.  on  Ir  comprend,  haineuse  :  «  Cela  nie  Moulage!  » 
frij,  où  lies  f'>uill<^s  mirent  ûjour  quelques  tombes 
immenses  pierres  les  fermaient  qui,  soulevées,  lais- 


CMleau   de  Wartigni 


aciielu  la  terre  île  Monlcuniet, 


(iélendr) 


es  bouilles  et  de  c 

p'ilecies.  —  Le  J/oiify. 
'SA'..  —  Wartig»^, 
36liab.,surtarive 
Baurhe  de  VAu- 
•Iri/:  Jadis  chef- 
lieu  d'un  marqui- 
sat, mouvant  de 
Moutcoi'iiet,  el 
sièKe  d'une  petite 
justice  seigneu- 

rilile.  Est  surtout 

ci^lèbre,  nujour- 
d'iiui,  pai'  son 
cliàlenu  que  fit 
construire,  vers 
l'an  IHUO,  Antoine 
tie  Ci-oy.  lorsqu'il 
le  passade  de  lAudrv, 


REHII^T-LES-FOTHÉES.  —  Il ..  31111.  —  K. ,  I U.  —  I).  0. .  lU.  —  D.  A.,  t6. 

—  11.  D.,  17.  —  Hect.,  HH2.  ~  l(.  P..  Unny  .— F.  1...  le  premier  dimanche  d'oc- 
tobre. —  C."  I'.  —  1.1'  village  s'élève  sur  l'un  des  derniers  contrefoits  de  ce 
vaste  plateau  du  Pnrcien  qui,  de  son  ci^té,  vient  s'enfléchir  sur  la  Meuse  et 
mourir  dans  i'an;;le  riirnié  par  le  coiilliienl  de  VAudri/  et  de  Thiit  dans  la 
Sonnonne.  Troisième  l'ia^ie  du  tffiiiia  liumique  :  marnes,  culc^ires  ferrugineux 
nt  arfjileux;  marnes  noirtis  sulfureuses,  l'remier  étuj^e  du  leirain  Juratiique  : 
carrières  pierre  de  taille  el  moellon  dans  les  calcaires  de  l'oolithe  inl'i'rieure. 
^Vour  la  sifiniflcatioii  du  mot  ÏMfA'-trs  et  In  «  terre  des  l'olhé(;s  ".  voir  Aubknï- 
LK3-I'0THÉKs.j  —  C.  de  Vilry. 

Eglise.  —  Itemonle  au  quatoi-ziùme  siècle.  Fortifli^e.  De  strie  ogival  et  sans 
remaniements  aucuns;  ]K[rfaitemenl  conservée,  ('.omplèlemenl  voûtée.  Elle  se 
compose  d'une  nef  principale  avec  liiis-crtiés,  transept  et  abside.  Le  millésime 


r  la  chaii 

Châteaux.  —  l'n  diAleaii-forl.  Appartenant  h  l'an, 
d'origine  picavie.  I.'adjuilant  liai-mois,  en  1TU4.  en  i 
lion.  -  l/entri'e  <lu  coip»  de  lofçis.  écrivait-il  dans  ; 
par  une  meurtiiére qu'il  faut  démolir.  A leauche  île  I. 
engafté"  clans  ran;!l<>  du  lo^is,  laqii<-lle  est  l'i 


molir.  Sur  la  t'ao',  à  l'exposilio 
celui  opposé  est  une  meurtrièn- 


ienne  famille  de  Rymbert, 
lait  demandé  la  destruc- 
m  rapport,  est  défendue 
dite  entrée,  est  une  tour 
la  loi  pour  la  démoli- 


iinrlrière  double  qu'il  faut  pareillement  dé- 
dn  sud,  est  une  li>ur,  à  l'un  îles  angles,  et  à 
u'il  faut  éfiulenient  démolir. . .  •'  Maïs  il  ne  fut 


—  303  — 

point  tenu  compte  de  ces  vœux.  Depuis  la  mort  de  M.  Leroy  de  Rymberi,  4882, 
le  château  n'est  plus  habité;  et  les  bâtiments  en  sont  loués  aux  cullivateurs 
pour  mettre  leurs  récoltes  à  l'abri.  A  signaler  encore  le  cMteau  de  Sambœuf, 
actuellement  transformé  en  maison  de  culture. 

Ecarts.  —  Le  Pont  de  Bolmont.  N.  C.  —  Bolmont,  62  hab.  Sur  la  rive  droite 
de  l'Audry;  ancien  petit  fief,  datant  du  treizième  siècle,  et  dont  les  st'igiieurs 
prirent  le  nom  :  ils  eurent  château,  moulin  banal  et  chapelle.  Les  descendants 
de  cette  famille  seraient,  aujourd'hui,  fixés  dans  le  Namurois.  En  1880,  deux 
dames,  la  mère  et  la  fille,  arrivaient  à  Reinilly,  voulant,  disaient-elles.  «  se 
renseigner  sur  M.  de  Bolmont,  leurs  papiers  d'idenlit«'»,  consumés  dans  un 
incendie,  portant  les  noms  de  M.  de  Bolmont,  de  «  Hemilly-les-Potf^es  ».  -^ 
Hardoncelle,  102  hab.  D'origine  très  reculée,  sur  le  penchant  d'une  joiiine  à 
la  cote  179  mètres.  Assez  proche,  à  la  cote  305,  le  signal  dit  :  Avhre  de  la 
Paix.  Château,  dont  il  est  souvent  question  dans  l'histoire  de  nos  guerres 
locales,  et  qui  montre  encore  de  beaux  restes.  Chapelle  castrale  détruite, 
mais  dont  on  a  conservé  le  pavé.  Lepelletier  de  (ilatigny  nous  apprend,  dans 
ses  Mémoires,  qu'étant  officier  général  d'artillerie,  à  Mézières,  aux  temps  de 
Louis  XV,  il  voulut  acheter  la  petite  terre  d'Ardoncelle-en-Thiérache,  proche 
Mézières;  mais  sa  famille  l'en  dissuada,  lui  conseillant  d'acheter  plutôt  quel- 
ques actions  de  la  Compagnie  des  Indes. 

SAINT-MARCEL.  —  H.,  372.  —  E.,  122.  —  D.  C,  il.  —  D.  A.,  14.  — 
0.  D.,  12.  —  Hect.,  1,084.  —  B.  P.,  Lonny.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  de 
mai.  —  Territoire  traversé  du  sud-ouest  au  nord-est  par  le  Thin  qui,  sur  son 
parcours,  principalement  dans  la  vallée  du  Thin,  reçoit  quelques  ruisselets 
sans  importance.  Troisième  étage  du  terrain  Uassique  :  marnes,  calcaires  ferru- 
gineux et  argdeux;  marnes  sulfureuses  pour  l'amendement;  cendres  pour 
l'agricullure.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  calcaires  argileux  et  ooli- 
thiques  avec  carrières  de  pierres  de  taille  et  moellons;  minerai  de  fer.  Quelques 
parties  boisées.  Les  parties  les  plus  hautes  de  la  commune  se  trouvent  à 
Saint-Marcel,  cote  180  mètres;  Giraumont,  226;  la  Grève,  280;  et  le  Terne, 
300  mètres.  —  C.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Date  du  seizième  siècle,  ainsi  que  le  témoigne  le  millésime  1540 
sur  son  chevet.  Portail  et  abside  à  remarquer.  Rien  qu'une  nef;  seul  le  chœur 
est  voûté.  Il  est  certain  qu'elle  fut  remaniée,  recontruite  à  diverses  époques.  Un 
portail  assez  curieux.  Aurait  été  desservie,  dès  son  origine,  par  trois  moines 
de  Mouzon  habitant,  tout  proche,  un  humble  prieuré.  Dans  la  chapelle,  se  voit 
fixée  au  mur  la  pierre  tumulaire  de  Gratien  Maillard,  seigneur  de  Saint-Marcel- 
les-Clawy,  de  This ,  Guignicourt,  Géraumont,  la  Grève,  et  gouverneur  de 
Wathephal.  Il  est  représenté  en  chevalier  armé;  sa  femme  est  à  son  côté. 

Ecarts.  —  La  Grève,  123  hab.  Sur  une  colline  à  la  source  d'un  ruisselet, 
affluent  du  Thin.  Possédait  un  chûteau-fort,  détruit  pendant  la  Flévolution  et 
qu'habitèrent,  principalement,  les  seigneurs  de  la  très  ancienne  maison  de 
Maillard,  originaire  de  Liège.  Ce  hameau  de  la  (irève,  aujourd'hui  bien  déchu 
de  sa  puissance,  est  d'origine  fort  ancienne.  Son  premier  possesseur  est  men- 
tionné, en  1322,  dans  le  cartulaire  du  comté  de  Hethel.  —  Giraumont,  158  hab. 
Appartint  également  aux  Maillard.  Un  curé  de  Saint-.Marcel,  Jean  Thomelet,  y 
fit  construire  en  1513  un  modeste  oratoire,  avec  l;i  permission  du  pape,  qu'il 
était  allé  solliciter  à  Home.  Quelques  inetres  de  long;  une  nef;  chœur  à  trois 
ponts;  fenêtre  latérale  à  deux  meneaux  avec  sculpture  du  style  flamboyant, 
était  ornée  de  vitraux,  disparus  et  maladroitement  remplacés.  Dans  l'intérieur, 
un  pèlerin  agenouillé,  sans  doute  Jean  Thomelet,  et  au-dessus  de  l'autel  les 
statues  en  bois  des  «  trois  Maries  ».  Deux  d'entre  elles  sont  coiffées  du  turban 
oriental;  l'autre,  d'après  la  mode  du  seizième  siècle.  Devant  le  portail,  un 


--  :n)\ 


lilloul,  plusH'urs  fois  séciilairo.  Fut  lonj^'lciiips  lii'ii  de  pêlennaiJie. —  Watht^hal, 
fiujoiird'hui  cloiit«?ri«»  nu'raïuqiH»  avec  i  liab.;  autrefois  chàtelïenie  fort  impor- 
tante, relevant  directenieni  «I»'  la  baronne  de  Huini^ny  et  comprenant:  Wathe- 
phal,  pour  chef- Heu;  liolnionl,  l'caH  de  Hemillv;  (liraumont,  Hardoncelles, 
Servion  ;  Soniu»*,  (ief  de  lieniilly;  Keniilly  et  Saint-Marcel.  Olte  seigneurie  fut, 
en  t.'i27,  annexée  au  duclié  d(>  (îuise.  Watliephai  eut  son  chàteau-fort,  dia^poro 
depuis  une  soixantaine  d'années.  Pourcpioi  ne  fouillerait-on  pas  la  prairie  sur 
laquelle  il  s'élevait?  Ses  matériaux  servirent,  notamment,  à  construire  une 
maison  de  (iiraumont,  sur  une  des  fenêtres  de  laquelle  se  lit  une  inscription. 
Seul  a  survécu  le  moulin,  devenu  clouteri»».  I.orsqu'édala  la  Révolution,  il 
appartenait  au  prince  de  (^ondé  pour  les  deux  cinquièmes,  et  au  séminaire  de 
Heims  pour  les  trois  autres  cinquièmes.  Il  avait  pour  meuniers  Nicolas  Waflard 
et  Pirrre  Uicada,  moyennant  la  redevance  annuelle  de  douze  cent  cinquante 
livres  dont  quatre  cent  soixante-dix  pour  les  droits  seijzneuriaux  :  clause 
qu'annulait  la  suppression  des  droits  fértdaux,  nuit  du  4  août.  D'où  vient  ce 
mot  Watliephai?  sans  doute  d'ori;j;ine  allemande.  Une  tradition  locale,  mais  fort 
contestable,  aftirme  qu'un  duc  de  Brunswick  (?),  qui  posséda  cette  terre,  l'aurait 
donnée  comnn*  récompense  à  l'un  de  ses  serviteurs  nommé  Wathephal  (?). 

SËCHEVAIi.  —  H.,  402.  —  E.,  123.  —  D.C,  :>.  —  D.  A.,  12.  —  D.  D.,  14.— 
Hect.,  1,379.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  h'  17  septembre.  —  C'*P.  —  B.  B. — 
Dans  la  vallée  où  coule  le  Pont  tit*$  Aulnes,  Le  territoire  est  couvert  de  ruisse- 
lets  nombreux.  Ne  tnuivant  pas  ttuijours  leur  écoulement  naturel,  ils  conver- 
tissent les  tiMies  en  p(?tits  étan^'s  qui  vicient  l'air  :  car  le  mot  Sécheval  n'est 
ici  qu'une  mo«|ueuse  appellation.  En  outre,  le  sol,  parfois  imperméable,  retient 
les  eaux  d»»  pluie;  d'où  b»  développement  anormal  des  marais  tourbeux.  Tou- 
tefois, de  courajL'eux  elTorts  ont  été  faits  et  se  continuent  pour  l'assainissement 
de  cette  région.  PremitM*  élaj^e  du  terrnin  anlntstfr  :  schistes,  quartzites  gris  et 
bleus.  Deuxième  étaf^je  du  terrain  ardnhirr ;  au  lieu  dit  XnFontaine  Saint-Lam-' 
herl,  on  essa\a,  vt'is  IS.'it),  mais  infructueusement,  d'exploiter  une  ardoisière; 
la  pierre  iHait  trop  doucf.  Terrain  imnh'rne  :  tourbe  en  exploitation.  Terrain 
boisé,  où  Ton  relève  la  cott*  370  à  la  source  du  ruhseau  tVllerImu,  la  cote  364 
dans  le  6o/s  Durant-Fontaine,  puis  la  cote  388  vers  le  hois  Hulin  d'où  le  sol  va 
s'inclinant  jusqu  au  Cal-Viarau,  Un  ermite  hypothétique  aurait  vécu  dans  ces 
fr>réts.  —  C  d«»  Vilrv. 

Lieuxdits.  —  L»*  Bni$  de  Lort  et  le  Cul-Viaeau  sont  les  seuls  lieuxdits  qu'il 
importe  de  si^'iialer  rapidement.  —  Le  Cul-Vi.<eau  se  rencontre  à  cent  mètres 
au-dessous  du  village;  petit  hameau  ayant  autrefois  son  chiUeau  et  sa  cha- 
pellt^  castrale,  disi)arus  l'un  et  l'autre,  et  que  Charles  de  Gonzague,  fondateur 
diî  Charb'vilh».  appelait  Charleluamj  après  l'avoir  acheté  d'Antoine  de  Croy. 
Ap|)artenait.  avec  >on  moulin,  ({uand  arriva  la  Hévolution,  h  l'avocat  Carbon, 
(lernitT  bailli  de  Mont  cornet,  qui  le  laissait  à  son  héritier,  M.  de  Villantroys- 
Carbon,  de  (Iharleville.  Depuis  vin^t  années  environ,  n'existe  plus  le  niouliD, 
«pie  rappelle  liMitefois  VEtanij  tfa  Mnnlin.  Voir  sur  le  Cul-Vi$eau  une  légende 
dans  Meyiac  :  Ti{aihtm»n<,  Lk«;km)Ks  kt  Contks  dk^  Arok.nnes.)  —  Le  Bois  de 
Lnrt.  ou  (/''  /'O/-.  ancien  lief  ipn'  tint,  vers  je  quinzième  siècle,  Gautier,  sei- 
fîiieur  de  l.nrt.  Son  tn-inoir,  dont  on  ne  voit  plus  vestiges,  fut  assiégé  par  les 
Armagnacs,  pendant  la  ^'uerii;  de  Ceiil  ans.  La  terre  de  Lort,  que  possédait 
en  17Uil  le  marquis  de  Lusigniin,  un  de  nos  émi;!rés.  fut  vendue  comme  bien 
national.  —  Le  Chunifi-dnhrrl,  où  l'on  îiurait  trouvé  les  traces  d'une  ancienne 
chaussée  j^allo-roinaine. 

SORMONNE.  —  IL.  Xit.  —  K.,  I2H.  —  D.  C,  .*>.  —  D.  A.,  13.  —  D.  D.,  14. 
—  IlecL,  474. —  H.  P.,  Lonny.    -  K.  L.,  le  premier  dimanche  de  septembre.— 


—  30:1  — 

O  P.  —  Village  sur  un  bras  de  la  Soi-monne  (dont  il  a  pris  le  nom)  <|ui  coule 
<lu  iioi-tl-ouesl  au  sud-ouesL  dans  un  lit  marécageux,  et  qui  reçoit  VAudri/, 
comme  aniuenl,  au  lieu  ilit  le  Joint  des  Eaitc.  Deuxième  étage  du  terrain  lias- 
nique  :  calcaire  sableux.  Troisième  étage  du  terniin  liassinite  :  luarnes.  Tminn 
dilutiea  :  len-ea  à  briques.  Le  calcaire  sableux  qui  recouvre  le  terrain  liiissiqui) 
s'étend  en  couches  successives  dans  toute  la  vallée  de  la  Soi'Uionne  ;  on  maints 
endroits,  la  uiarnc  est  au-dessus  de  ces  calcaires.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.—  Kortaucienue;  déjà  tombait  eu  ruines  au  seizième  siècle  lorsqu"nii 
fut  obligé  de  lu  reconalniire.  Malgré  tous  les  reniauienieuts,  qui  lui  fireul  perdre 


n  caractère  ui-cliitectuui(| 
sept,  datant  du  quinzième 
i(ui  contourne  le  cliœur. 

Ch&teau.  —  Soimoune  < 
le  moindre  vestige.  Il  se  sei 
en  amont,  du  pont  actuel  : 
accès  asseï  difllcile.  Une  pi 
monne  appartint,  d'abord, 
de  haute  Justice  ;  puis. 


iècle,  et  la  boii 

ut  son  clu\teau  dont  il  ne  reste  plus,  aiijourd  liui, 
lit  élevé,  d'après  la  traditiou,  à  cini|uante  mètres, 
m  bras  de  la  rivièie  l'entourait,  ce  qui  rendait  son 
uirie  occupe  sou  emplaceuient.  La  terre  de  Sor- 
iiux  seigneurs  do  Monlcurnet;  ils  y  avaient  droit 
le  dix-septième  siècle,  Tut  possédée  par  la  maison 
de  Rrouillyavec  les  autres  dépendances  du  domaine  de  Warligny.  Fut  vendue, 
quelques  années  avant  la  Révolution,  par  Hugues  de  Lusignau  <i  l'écuyer 
Ijkrclier  qui  se  bonibai-da  ■■  seigneur  de  Sormunne  en  Ketliélois  ».  Quanl  au 
château,  il  était  cédé,  par  ce  même  Hugues,  au  rlievalier  de  Piojjer,  sur  qui, 
en  1792,  il  Tut  saisi  comme  bien  d'émigré. 
Ecarts.  —  La  ChupellK  de  la  Vierge.  N.  C. 

TOURNES.  —  H-,  S04.  —  E.,  162.  —  D.  G-,  6.  —  D.  A.,  7.  —  [).  1).,  8.  — 
Hect.,  8-i6.  —  li.  P..  Henwei.  ~  K.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  mai.  — 
B.  B.  —  G.  —  Territoire  arrosé  :  par  la  Sormonne,  qui  reçoit  en  face  l:i  garrt 
le  ruisseau  lie  Bii.s-  siling,   dit  aussi  de  Clirun  ;    par   le    Rupt    des 

Vf^h".  ^gnlemi'iil.  r"  appelé,  suivant  les  communes  qu'il  traverse  ; 

MaUdeins,  de  Ckarrou'}  et,  à  Tournes, 
d'après  Vendol,  Les  territoires  de  Da- 
mouEV  et  d'Houldizy  sont  séparés  de 
Tournes  par  le  ruisseau  de  ta  Bnssie 
qui  prend  sa  source  à  la  Pontuine- 
Foriére.  Premier  étage  du  terrain  Uat~ 
fiiftit  :  calcaire  hydraulique  et  marne. 
Ueuxième  étage  du  terrain  liassi'/ue  : 
calcaires  sableux,  nmellojis,  terres  a 
briques.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Ln  de  nos  plus 
beaux  monuments  gothiques  à 
trois  nefs,  du  quinzième  siècle. 
J'ortiflée,  elle  servit  maintes  fois 
de  refuye  aux  habitants  du  vil- 
lage. On  voit  encore  sur  ses 
bas-côtés  les  meurtrières  et  les 
imkhicoulis  pour  la  défense  de 
l'édillce;  et,  dans  une  nef  laté- 
rale, se  trouve  un  puits  très 
bien  conservé,  dont  les  eaux  abreuvaient  les  habitants  assiégés.  La  tour,  placée 
sur  le  portail  principal,  est  massive  ;  ses  murs  ont  de  trois  ù  quatre  mètres 
d'épaisseur.  Bans  le  clocher,  une  place  pour  le  guetteur.  Au-dessus  de  la  porte 
latérale  d'entrée,  le  millésime  1570;  évidemment  une  date  de  reconstruction. 


—  306  — 

Ch&teaux.  —  IJno  maison  soi^inciiridlr,  et  un  chàt«'au-forl  construit  on  ne 
sait  oxacttMiuMît  à  quelle  éf)oque.  Ktait  flanqué  de  trois  tours  et  d'un  colom- 
bier. La  l«''«;endo  rapporte  qu'après  la  retraite  de  Mézières,  152i,  la  garnison 
il»'  Tournes,  eouimandée  par  un  sieur  d'Argy,  faisant  une  sortie  du  côté  d'Ar- 
reux,  tuait  aux  Impériaux  plus  de  :jOO  hommes.  Cette  forteresse,  détruite  en 
partie  pendant  la  Kévcdution,  est  aujourd'hui  une  maison  de  ferme  dite  la 
Cour,  Sa  dernière  porte  fortifiée  fut  démolie  il  y  aura  bientôt  soixante-dix 
ans,  mais  Von  appelle  toujours  nw  de  la  CidnU'Ue  le  chemin  par  lequel  on  y 
aL'«-édail.  Dans  l'église  de  Tournes  est  une  pierre  tumulaire,  Vwée  au  mur,  sur 
laquelle  un  ehevalier,  tète  découv«'rte  et  mains  jointes.  On  lit  :  «  Noble 
hom<'  Rej^naud  d'Argy...  qui  décéda  le  12  octobre  1638,  âgé  de  84  ans,  et 
«lenioiselle  Krançoize  d'I'^scanf'velle,  sa  femme,  laciuelle  décéda  le  8  avril  1637, 
Aj^ét»  de  83  ans.  » 

Ecarts.  —  Lîi  Mnimm  liminjuin.  —  La  Grangi'-lr-Cnmte,  14  habitants.  —  Les 
GnnttieS'Ilmjrs.  N.  C 

VIL    CANTON    DE    SIGNY-L'ABBAYE. 

Cv  ranton  comprend  douz<*  communes  :  Signy-l* Abbaye,  Barbaise,  Clavy- 
Warby,  Dommery,  (iruyères,  llocmont,  Jandun,  Launois,  Maranwez,  Neuf- 
maison.  K;ulli<'ourt,  Tbin-le-Moutier. 

Il  e.st  boiiié  :  au  nord,  i^ar  les  cantons  de  llumigny,  de  Renwez;  à  l'est,  par 
reux  «le  Mézières,  df  Klize  ri  d'thnont;  au  sud.  par  celui  de  Novion-Porcien; 
et  à  l'oueNl,  par  celui  de  Chaumont-Porcien. 

Le  j'anton  dr  Sigriv-l'Abbavi»  se  Irouv»^  sur  la  limite  d«*s  bassiiis  de  la  Meuse 
t?t  (bî  l'Aisne.  Une  des  crèti-s  boisées,  ayant  200  mètres  d'altitude  moyenne, 
fKirt  de  Marb'mont,  s'élend  de  l'ouest  à  l'est,  au  sud  de  Signy,  de  Dommery, 
(b*  Launois,  cl  va  se  n*lier  aux  collines  de  rArgonne.Ces  crêtes  sont  rejointes 
au  nord  de  Dommery  par  une  »bahn'  de  montagnes  qui  serpente  entre  Thin 
vi  Signy  :  «dl«»  forme  la  lijiiie  de  partage  dont  Ir  point  le  plus  élevé,  dans  le 
canton,  se  n'ucotilre  au  Faho'l,  écart  (b*  Signy,  303  mètres  d'altitude.  Le  lerri- 
loirtî  est  arrosé,  notannnent  :  par  la  Vaiw  qui  prend  sa  source  tiu  nord  de 
Librecy,  à  la  Fonfainr-Hlfio*,  va  se  jeter  dans  WAisne  en  amont  de  (^hAtcau- 
Porcii'U,  ayant,  à  Signy,  l'eçu  comme  affluent  juincipal  le  Gibergeon,  fort  curieuse 
«  source  jaillissante  >»;  par  b'  rnis^rnu  tir  Maranwez  qui  s'appelle  aussi  Malae- 
f/iiiae  et  va  se  jeli»r  dans  la  St'rn' ;  par  \v  Thin  qui  se  jette  dans  la  Sormonne 
à  llaudrecy;  par  bi  Vrnte  qui  ])n'nd  sa  source  sur  le  territoire  de  Launois  et 
rencontre  la  Menai'  h  .Mobon. 

OaWiO  bab.;  2,048  ébvt.  :  18,877  bect. 

SIGNT-L' ABBAYE.  —  IL,  2,:)83.  —  E.,  7:»3.  —  D.  A.,  31.  —  D.  D.,  32. 

—  Ib'ct.,  0,203.  -  -  B.  P.,  Signy-l'Abbaye.  —  F.,  b's  premiers  mardis  de  chacun 
des  mois  de  janvier,  mais,  mai,  juillet,  septenibre  et  novembre.  —  F.  L.,  le 
dernier  dimancbc*  <le  septembr»'.  —  C'«  P.  —  H.  IL  —  S.  M.  —  G.  T.  —  Fanf. 
lea  AiniS'W'unis.  —  Kanf.  des  Sapi'ur!i'Pttmj)iers.  —  S.  T.  —  S.  C.  C.  rArdeti" 
ufiise.  —  Le  ferritoin»,  très  accidenté,  qu'arrose  la  Vaux,  abonde  en  pâtures 
considérables.  Klles  forment  au  printemps  et  en  été  un  immense  tapis  vert.  Au 
sud  «'t  à  l'ouest,  de  vastes  forêts.  Pi'(?mier  élag(î  du  terrain  jurassique  :  csAcaïres 
ooliilii(jues  terr(?ux  de  la  grande  oolitbr?.  Deuxième  étage  du  terrain  juras^ 
sû/ae  :  marnes,  calcaire  marneux  et  roche  siliceuse  :  exploitation  de  ces  marnes 
pour  ramendement  des  fern\s  ;  minerai  <le  fer  en  grain  subordonné  aux  marnes. 
Histoire.  —  (..  de  Reims.  L'histoire  de  Signy  se  trouve  tout  entière  dans 
l'histoire  de  son  abbaye.  «  C'est  icy  —  lisons-nous  dans  notre  annaliste,  le  char- 
treux dom  Gannenui,  —  c'est  icy  une  des  plus  belles  abbayes  voire  la  première 


—  307  — 

en  saincteW  et  en  splendeur  du  pays  des  Essuens  que  r'>rilre  de  Cislfiiui  y  ;t 
transplantée  de  l'abbaye  d'igny.. .  Petite  fille  de  (Unirvaux,  Siftny  eiil.  par  après 
trois  filles,  a  seavoir  Bon  ne- Fontaine,  au  ni^nie  pays  et  diocèse  (voir  Buncmk- 
foksr),  et  le  val  Saint-Lambert  au  diocèse  de  Liège;  aucuns  y  ndjonstent 
Chery  —  Chéhéry  —  qui  est  aussy  en  pays  des  Essuens  el  au  diocèse  de  lleiins  ; 
mais  d'autres  l'attribuent  à  l'abbaye  de  Toisfonl  au  Chalonnois.  SiKny  fut  com- 
mencé l'an  1134  le  19*  jour  de  mars.  Les  fondateurs  fuivnt  quatre  nobles 
comtes  du  pays,  el  spécialement  Anselme,  comte  de  ltilK>monl,  el  Henry,  comte 
de  Chasleau-Porcian,  qui  donnèrent  non-seulement  la  place  et  les  éililices  du 
lieu,  mais  aussy  les  grands  bois  qui  t'environni^nt.  C'esloil,  auparavant,  un  lieu 
inculte  et  solitaire,  mais  petit  é'i  petit  il  est  devenu  bon  hmirg,  spécialement 
depuis  cenl  ans.  L'abbaye  qui  a  estt'  toujours  fort  splendide  a  esié  aussy  Imis- 
jours  fort  muguetée 
des  commendatai- 
res.  Le  dernier  abbé 
religieux  qui  désiroit 
mourir  uhbé  sans 
pouvoir  estre  sup- 
planté de  son  vivant 
se  voyant  tant  hon- 
noré  du  cardinal  de 
Bourbon  luy  passa 
ré$i(;nation  en  sa 
dite  abbaye  et  de- 
puis ce  temps-là 
elle  lia  eu  que  des 
commendalaires.  et 
pour  le  présent  — 
écrit  en  1640  —  le 
cardinal  de  Biche- 
lieu  en  est  pourven 
par  Sa  Majesté. . .  >i 

Le  dernier  abbé  commendatairc  fut,  de  1787  à  1790,  Arthur  de  Dillon,  arche- 
vêque de  Narbonne. 

I'  Saint  Bernard,  revenant  du  Concde  de  Iteinis,  nous  dit  dom  Harlol,  visitait 
en  passant,  par  devoir,  les  comtes  Anselme  de  Itibenionl.  Henry  de  ChAteau- 
Porcieii,  Clairembuult  de  Hozoy,  et  llnoul,  seigneur  de  Thour,  elles  exhortait  à 
contribuer  charitablement  à  la  fondation  d'un  monastère,  leur  promettant,  de 
la  part  de  Uieu,  qu'ils  recevraient  dans  le  ciel  autant  d'espace  'iti'îls  auraient 
autnosné  de  terre  pour  cet  effet. 

«  Les  seigneurs,  doucement  persuadés  par  l'éloquence  de  saint  Bernard,  lui 
tirent  l'offre  d'une  grande  étendue  de  pays  el  lie  quelques  métairies,  dont  il 
se  servit  pour  l'établissement  île  la  maison  de  Si^ny,  qui  est  l'itne  des  plus 
opulentes  de  ce  diocèse.  <■ 

Les  religieux  de  .Mouzon  abandonnèrent  à  leurs  confrères  de  Siyny  tout  ce 
<|u'ils  possédaient  «  hors  l'antique  forêt.  •■  Quant  k  la  forèl.  elle  demeura 
commune  entre  les  deux  abbayes,  mais  à  la  condition  que  ni  l'une  ni  l'aiilre 
ne  pourrait  la  vendre.  L'année  suivante,  les  chanoines  de  Sainte-Marie  de 
Reims  donnèrent  l'abandon  de  l'alleu  qu'ils  possédaient  h  Signy,  avec  les  bois, 
les  prés,  les  moulins  el  les  terres  adjacentes;  liodefroy  de  Dibeaumoiit  ofTrilà 
son  tour  ses  biens  de  Signy,  de  Sainl-l*ierre-sur-Vesle,  de  Librecy,  de  .Maimby, 
de  Dniize  el  d'Harleville.  Des  donations  senibliibles  furent  faites  par  Hugues, 
comte  de  NeufchiUeau;  par  Alexanilre  de  Dun;  par  Gilbert  de  Chaunionl;  par 
Oiloarl  d'Erwizy;  par  Simon  de  Thour;  par  Raoul  de  Prix;  par  Hellin  de 


Abluie  de  Signj-l'Atitiafï  (< 


—  308  — 

I.auiioy,  i»l  surtout  par  Manassès  de  Ht^lhcl,  l'un  des  plus  fiénéreux  bienfai- 
teurs d»'  l'ahbave. 

l.e  priorat  de  (iilles  I*'^,  qui  ne  dura  quv  cinq  ans,  de  1213  ti  1218,  fut  signalé 
par  d«'S  dênirles  sans  nombre  avec  le  comte  de  Clidteau-Porcien.  Celui-ci,  ne 
pouvant  ivclam«'r  la  propii^Hr  des  biens  donnés  par  son  père,  imagina  d*y 
exercer  ci'rtains  droits  seiju'in'uriaux,  t;l  entre  autres  celui  de  ebasse.  Mais  le 
prieui-  (lilles  n'était  pas  bomine  à  reconnaître  de  pareilles  prétentions.  11  résista 
<le  la  façon  la  plus  éner^'ique,  et  les  vassaux  de  l'abbaye,  menacés  dans  leur 
jouissanc»',  résistèrent  av«'c  lui.  Les  cboses  en  vinrent  au  point  qu'un  engage- 
ment sérieux  «uit  lieu  un  jour  entre  les  gens  du  comte  et  ceux  de  l'abbaye 
assistés  des  frèn-s  convers.  Plusieurs  bommes  furent  tués  et  blessés  de  part 
et  d'autri*:  l'mjlroil  où  s'était  engag»'  le  combat  prit  le  nom  de  Croix  ile$ 
Co/Mv/s.  O'Ile  croix,  monulitbe  baut  de  7  mètres,  se  voit  en  haut  de  la  rue 
du  Château. 

C'i'st  le  prieur  Henard,  promu  eii  123r),  qui  entreprit  la  construction  de 
l'église  et  crlle  du  grand  dortoir.  Aidé  parles  libéralités  du  plus  grand  nombre 
des  seigneurs  voisins,  et  notamment  par  celles  de  la  dame  de  Hozoy,  il  voulut 
donner  à  son  oMivre  un  caractèi»^  de  grîindeur  et  de  majesté.  Si  Ton  en  juge 
par  quelques  dessins  (jui  sont  restés,  et  par  ce  (|ue  rai>portent  ceux  des  habi- 
tants d<»  Signv  qui  ont  pu  voir  encore  l'édifice,  c'était  un  des  plus  beaux  mor- 
ceaux d'arcbit«?cture  que  nous  eAt  légués  le  moyen  Age.  Quant  à  son  étendue, 
elle  était  considérable,  et  il  était  facile,  il  y  a  soixante  ans,  de  s'en  rendre 
compte  par  les  fondations,  dont  la  plus  grande  partie  était  encore  visible.  Le 
style  était  l'rjgive  pure  du  treizième  siècle. 

Le  (*)  mai  179tJ,  «  en  exécution  des  droits  de  l'.Vssemblée  nationale,  était  dressé 
un  inventaire  de  l'abbaye  de  Signy  —  comprenant  tous  ses  biens  meubles  et 
immeubles,  rentes  et  revenus  —  par  Pierre-Nicolas  Demeaux,  maire;  assisté 
tle  :  J.-H.  Jodnne,  }.-\V''  Rarré,  Lambert  Henry,  Ambroise  L;imbert,  Louis 
Dogny,  officiers  municipaux,  et  J.-H^»  Pasquier,  secrétaire-greffier  ordinaire.  »» 
Puis  le  22  février,  rald»;iy(;,  vendue  en  la  salle  du  Conseil,  fut  achetée, 
moyemiant  la  somme  de  8:i,00U  livres,  par  Guillaume  Dumoulin,  notaire, 
rue  d'Orléans,  a  Paris.  Alors  fut  démolie  la  magnifique  église  gothique  du 
monastère  qui  n'était  point  encore  terminée  voir  <lans  Paul  LiLurent:  Variétés 
.\Hf>RN.NAisKs,  b»s  souvcuirs  :  tableaux,  meubb's,  i)ierres,  croix  tombales,  orne- 
ments d'église,  qui  restent  de  cette  abbay»»  cébîbre  dont  la  date  de  fonda- 
lion  et  le  plan  se  lis(>nt  gravés  dans  la  chapelle  du  clulteau  de  Mouttiuhois, 
ai)partenant  à  M.  \v  baron  Seilliere).  Assez  proche  de  l'abbaye  s'élevait,  sur  le 
lieu  dit  actuellement  le  CluHenu,  le  <»  palais  »•  de  l'abbé  commendaUiire.  Il  fut 
vendu  le  2î  juin  1701  à  :  François  Loret  père,  Herthélemy-Colle,  Lambert  Henri 
et  Couehot,  architecte  à  Charleville,  pour  la  somme  de  0,725  livres.  Il  était 
«•nsuile  ilèmoli,  puis  reeonslruit  à  Hetliel  sur  h»  même  plan,  dans  le  parc  de** 
demoiselles  Zénart.  Il  appartient  actuellement  au  docteur  Landragin.  On  y 
admire,  >urtoul,  la  chambre  à  croucher  de  l'abbé  commendataire,  époqu(* 
Louis  \V,  «'l  un  salon  Louis  \Vi,  dont  les  boiseries,  sculptées  par  l'architecte 
ardeiinais  Cury,  sont  ib*  la  plus  minutieuse  délicatesse. 

L'abbaye  fut  souvent  assiégée  et  pillée,  notamment  en  16o()  par  les  troupes 
allemaniles,  et  en  1052  par  les  troupt*s  espagnoles.  La  promesse  que  fit  le 
prieur,  au  nom  de  s«'s  religieux,  d'obéir  à  Henri  IV  est  des  plus  curieuses.  Elle 
est  datée  du  2*  ochd)re  1501.  Mw  voici  (pielques  extraits  : 

«  Nous  —  un  prieur,  un  sous-prieur,  et  vingt-deux  moines  —  recognoissans 
l'humanité  et  graciens«»té  de  laquelh»  il  a  pieu  au  roy  notre  sire  d'user  envers. 
nous  ...  et  pour  nous  avoir  pardonné  les  faultes  que  nous  avons  faictes  tant  à 
l'endroict  du  feu  roy  qu(5  Dieu  absolve  que  de  Sa  Majesté  à  présent  régnante... 
pour  ne  les  avoir  recogneus  comme  nous  debvions  et  au  contraire  reçeu  en 


—  309  — 

cette  abbaye  ^^'arnison  do  ses  ennemys...  —  les  troupes  de  Saliit-I*aul  —  nous 
estaiis  soulmis  à  sa  discrétion...  et  à  cet  efTet  aïaiit  faict  apporter  les  sainctes 
Evangiles  devant  nous,  avons  chascun  de  nous  juré  et  promis  au  roy  nostre 
sire  sur  la  part  que  nous  prétendions  en  paradis...  de  rendre  cy-apiès  à 
Sa  .Majesté  tout  le  debvoir  secours  et  obéissance  qu'avons  aux  roys,  ses  prédé- 
cesseurs et  de  païer,  nous,  habitants,  les  tailles  deues  à  Sa  Majesté  aiix  recf^p- 
veurs  pour  ce  destinés,  sur  peyne  d'estre  chastyés  comme  rebelles  et  ingrats 
<Ies  bienfaicts  présentement  reçus  de  Sa  Majesté...  — Jehan  Chevalier,  prieur; 
Michel  Pinnart,  sous-prieur.  »  (Voir  :  Travaux  dk  l'Acadkuif.  dk  Hkims,  t.  lix, 
et  aux  Archives,  le  Cartulairk  de  l'Abbavk  de  Sig.ny.  Voir  aussi  dans  Variétés 
HISTORIQUES  ARDENNAisEs  i  Paul  Laureut,  Souvenir!^  de  l'Abbaye  de  Su/ny.) 

Ecarts. —  La  Fosse-au- Mortier,  8  hab.;  un  petit  lac  d'environ  ioO  mètres  de 
diamètre  au  sommet  d'une  montagne  sur  la  limite  des  versants  de  la  Meuse 
et  de  l'Aisne,  à  la  cote  246.  Aucune  source  visible  ne  ralimento,  et  son  niveau 
reste  constant.  Sans  doute,  alors,  qu'il  est  en  communication  souterraine  avec 
un  réservoir  important.  Longtemps  la  légende  prétendit  qu'il  était  impossible 
de  rencontrer  le  fond  de  ce  lac.  La  vérité  est  que  ses  eaux  ne  dépassent  point, 
sur  un  lit  à  peu  près  uniforme,  8  mètres  de  profondeur  (voir  dans  I'Annuairi: 
Matot-Brai.ne,  année  1892,  deux  lettres  relatives  aux  curiosités  naturelles  de 
cette  fosse.  L'une,  septembre  1827,  écrite  par  «  M.  François  de  Neufchâleau, 
de  la  Société  française  d'Agriculture  et  de  l'Académie  française  »;  l'autre, 
octobre  1827,  écrite  par  «  M.  Parot,  ingénieur  des  mines  »).  Il  y  eut,  autrefois, 
à  la  '<  Ferme  de  la  Fosse  »,  une  chapelle  construite  en  16G4par  le  «  S'"  de  Bran- 
court,  gruyer  de  l'abbaye  de  Signy  ». 

Dans  la  même  région,  se  trouve  la  Fontaine -Rowje,  source  ferrugineuse 
et  pétrifiante.  A  signaler  aussi  le  Gibenjenn  (bien  qu'il  ne  soit  pas  en  ces 
parages),  bassin  de  10  mèlres  de  large  sur  12  mètres  de  fond,  qui  semble  être 
l'un  des  curieux  déversoirs  des  eaux  de  Dommery.  —  Le  HurtauH,  7  hab., 
où  s'élevait,  jadis,  un  haut-fourneau,  datant  de  l'année  1550,  au  moins;  actuel- 
lement remplacé  par  une  fonderie.  —  Le  Faluel,  27  hab.,  303  mètres  d'alti- 
tude. Fut,  en  1660,  incendié  par  les  troupes  espagnoles,  en  même  temps  que 
Signy.  Le  12  septembre  1870,  le  général  de  Wimpfen,  arrivant  de  Rethel  avec 
une  escorte  peu  nombreuse,  traversait  en  voiture  la  petite  forêt  de  Signy, 
non  loin  de  Faluel.  Des  francs-tireurs  embusqués  crièrent  :  «  Qui  vive!  »  Point 
de  réponse.  Us  font  feu  sur  la  voiture.  In  cheval  qu'atteint  la  balle  tombe 
mort.  Si  le  franc-tireur  avait  visé  riuelques  centimètres  plus  haut,  il  tuait  le 
général  qui,  par  ordre  de  l'empereur,  fit  hisser  à  Sedan  le  drapeau  de  la 
capitulation. 

La  Grande  et  la  Vetile  Charbonnière,  16  hab.  —  Fontaine- Bleue  ou  Fosse  à 
Vauœ,  à  cause  de  la  rivière  qui  prend  sa  source  en  cet  endroit.  —  Beaufay, 
3  hab.  —  La  Sabottene  et  Dominette,  76  hab.  —  Les  Gaizettes,  2  hab. —  Noirval, 
22  hab.  —  La  Censé  la  Rivière,  8  hab.  —  La  Cense-Godel,  l.H  hab.  —  La  Prise 
Savary. —  La  Fosse  aux  Lions,  io  hab.  —  Le  Petit  Courtemont.  N.  C.  —  La  Vieille 
Ccnse-Godel.  N.  C  —  LArquebuserie  et  Tivoli,  13  hab.  —  Maimby,  24  hab.  — 
Montaubois,  18  hab.  —  La  Handonnette.  N.  C.  —  Les  Vallées.  N.  C.  —  Fauri- 
(jaull,  43  hab.  —  Les  Petites  Fonjes.  >.  C.  —  Le  Bois  Martin  et  Quatre  Frères, 
6  hab.  —  La  Carolle.  IL  —  Le  Grand  Saint-Pierre.  H.  —  Le  Grand-Turc.  H.  — 
I^  Pierre  glissante,  H.  —  Le  Grand  et  le  Petit  Courmont,  17  hab.  —  La  Fosse  à 
l'Eau,  marquée  par  la  N.  C.  comme  appartenant  en  1820  à  Signy,  mais  dépend, 
aujourd'hui,  de  Thin-le-Moutier  et  de  Launois;  même  observation  pour  Mcsan- 
celle,  aujourd'hui  sur  le  territoire  de  Thin-le-Moutier.  —  Librecy,  231  hab. 
Quelques  moines  se  trouvant  trop  à  l'étroit  et  trop  surveillés  surtout,  dans 
l'abbaye  de  Signy,  s'enfuirent  —  nous  raconte  la  légende  —  à  quelques  kilo- 
mètres en  pleine  forêt  dont  ils  défrichèrent  un  coin  et  où  ils  construisirent 


—  310  — 

quolilucs  cabanes  on  disant  :  «<  Au  moins  nous  soinmos  libres  ici  (?).  »  (Voir 
pour  l'origine  du  <«  tlroit  dos  branchotlos  »,  que  possédaient  ces  moines  : 
Meuac,  THAr)iTn).\s,  Lécîkndks  kt  (iO.NTKs  des  Abdknnks.  Voir  dans  Travaux  de 
l'Aoaukmik  i»r  Hkims,  f.  xLin  :  Cntalogue  (^^s•  monnaies  romaines  dt}couverii*s 
t*n   /^6V>.  il  Sif/ny-rAtthayt',] 

BARBAISE.  —  II.,  200.  —  K.,  71.  —  D.  C,  1.».  —  I).  A.,  iO.  —  I).  D.,  17. 
—  lloct.,  ()7(>.  —  H.  P.,  Launois.  —  F.  L.,  lo  dinianoho  i\\\\  suit  le  20  juillet.— 
<?''  P.  -  -  IM"«*nii<*r  l'ia^^**  du  Inniin  jurassiipn'  :  cairioios  do  piorros  do  taille  et 
iU'  inoi'llons  ^flils.  l)ouxi»'nio  rlago  du  (rrrain  jmassit/ne  :  marnes  avec  mine 
de  \W.  —  Ci.  d(î  Vitry. 

Ecarts.  ~  La  Hntiulr  Hnlnii/ne,  13  bab.  —  La  Prtitr  Huhriqne,  4  hab.  — 
Lo  Camhnit',  N.  C.  —  La  Maison  (\mvin.  N.  C,  —  La  Girvc.  IL  Procbe  du  chemin 
dit  VirHh'-(luniss''r,  où  fuiont  trouvées  dos  niédailb's  d'ori^'ino  f^auloîso.  Au 
li«Mi  dit  los  Haii^ii  ifr  UV/n/,  non  loin  do  la  (VjtsY'  nuj^  Cnrhi'au.r  où  se  voient  les 
rostos  d'uiio  oliau^séo  l'oinaino,  était  mis  a  Jour  un  fiU  de  coloimo  qui  date  de 
la  ronqu«''l«"  tlos  liaiilos  ]iar  Osar.  —  L<'  ChHvan.  H.  Lrs  deux  tourelles  de  ce 
rb;U<»au,  dont  subsislont  oih-oim*  o.Ttainos  ruin»'s,  ont  disparu  dopuis  environ 
oonl  aniM'os;  <;l  o<'s  l'uiin's,  don!  «inolqiM'.s-urios,  ;ivoc  créneaux,  sont  épaisses 
d'au  moins  un  ni»'li«*,  s«*r\«Mil  dr  murs  à  «lUfbjuos  forin«\s.  l/emplacemont  des 
foss»''s«'sl  «Miror»'  visibir.  Vors  b»s  alentours,  ^U'  Irèsancionnos  maisons  aux  solides 
ponli'f's  sculplérs,  iiux  obominéos  iiunn-nsos.  L'une  do  ces  maisons,  oonleni- 
poraim*  «lu  <  bàloau,  allirinir  la  tradition,  passe  pour  otro  la  ]»lus  vieille  de  la 
conlnc.  Lnrs<{uo  la  lorr«s  aux  abMitoui'.-.  lut  fouillé»',  on  rencontra  de  fort  nom- 
bronsi-s  substructions  portant  traces  d'inconilif,  «los  armes,  des  vases  en  grès; 
déc«Mi\«Ml»'S  (|ui  s«*  lir»*nl  surtoiit  au  lieu  dit  la  Pimr  do  Marbre  et  à  l'endroit 
où  fut  con>lruit  lA'fnrfhic. 

A  Hai'bai>«"  <"st  un  cbAtoau  d'ori-^ino  plus  nM'«Mito,  construit  vers  la  fin  du 
(lix-s<'pti«Mn«*  siécb*,  appairmintMil,  av«r.  dit  la  lé^onde,  los  matériaux  du  clui- 
toîiu  dos  Cml'f'res,  à  haillic«uirt,  <{ui  fut  construit  v«'is  c«*tte  même  époque. 

CLAVY-WARBY.  —  IL,  :»27.  —  K..  182.  —  1).  C,  i:i.  —  D.  A.,  16.  — 
1).  1).,  17.  —  Ib'd.,  1,178.  —  li.  W,  Tbin-b-Monticr.  —  F.  L.,  le  io  aoiU  et  le 
dimancbt'  apros  lo  21  sopti'inbro.  —  C''  P.  —  Fanl".  la  Lyre  pers'vv'ante,  h 
Warby,  Fanl".  la  Fraternelh\  à  (^lavy.  —  Lo  toriitoiit',  assez  bosselé,  mais  sans 
bautos  monta;inos,  ost  arrox*  j»ar  lo  Thin,  du  sud  au  nord;  par  le  ruisseau  de 
la  Maronne  ot  j»ar  b's  ««  snmet's  dr  yiparey  >»  (|ui  fonmissont  à  Cbarleville  ses 
«•aux  [)otabb*s.  Troisièmo  «Ha;:»' du ///'/vn;* //V/ss/V/ztc  :  marnes  noiros  exploitables 
comm«'  crndros  poui*  l'a^riculluio.  Promior  ola«;o  du  terrain  jnrassi^nc  :  car- 
i"iorf>  dans  b's  cab-aii«'S  jaunàlros  dr  roolilbc  inforit-uro,  coucbes  d'ar^jiHo,  cal- 
cain'^i  blancs  ib'  la  ;^Tando  oolitbr.  —  {\.  <b»  Vitry. 

Ecarts.  Warhy,  I.'»  bîib.  -  -  Lo  Vliàtean,  2t  bab.  ('.«'  cbàteau,  actuellement 
brassoiii',  ot  qui  porti^  sur  un»'  (b;  si's  jMorros  le  niillosimo  l()4-4  (une  date  évi- 
(b'nlo  de  n'sJaur.ition.  car  il  srnibb'  rcrnontci  à  la  lin  du  (fuatorziëme  siècle), 
t'tail  ja<lis  ciilouré  dr  fossés  ol  avait  ponl-b'vis.  Aucun  souv»*nir  d'histoire  ou 
do  lé^^Mido  \\r  s'y  latlaclio.  Lo  Chemin-Vert,  où  iur»'nt  trouvées  des  tombes 
n*nf«'rmaiit  d<'s  S(jurlotl«*s  ♦*!  des  vasos  d'orij^ino  ^allo-romaine.  .Nous  lisons 
dans  la  .NtniK.Ncr.MUiiK  dks  Coximin»  :  «  Jub's  César,  lors  do  la  conquête  des 
(iaulos,  crut  qu'il  convi-nail  ilétablir  un  avant-posto  pour  la  défense  et  la  con- 
servation du  val  «lo  Tbin  «|ui,  bii'utôt,  allait  lui  dov«'nir  précieux.  Kn  consé- 
(luonco,  il  lo  fixa  sur  lo  |)oirit  où  s«'  trouve  actuollonnMit  le  village  qui  prit  le 
nom  latin  <W  Claris  :  cAvï  du  «bomin  do  la  Mt-iiso  au  Tbin.  »  l-no  autre  tradition 
aflirmo  ijui*  f^lavy  m' s«'rait(|u«*  la  «léformîilion  du  motClovis;  le  i-oi  franc  ayant 
habité  Warby  alors  «luo  saint  Ib'my  lo  proparait  au  baptême. 


—  3H  — 

DOMMERY.  —  H.,  388.  —  E.,  138.  —  D.  G.,  5.  —  1).  A.,  28.  —  I).  I).,  20. 
—  Hect.,  i,06o.  —  B.  P.,  Launois.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de  mai.  — 
C*«  P.  —  B.  B.  —  S'étage  sur  le  penchant  d'une  colline.  Sol  assez  naturelle- 
ment Immide.  Le  petit  ruisseau  de  lu  Plaie-Pierre^  après  avoir  serpenté  pen- 
dant quelques  centaines  de  mètres,  disparaît  dans  un  trou.  A  deux  cents 
mètres  plus  loin  se  rencontre,  assez  proche  de  la  ferme  Courcelles,  un  autre 
entonnoir  mesurant,  à  l'ouverture  supérieure,  plus  de  100  mètres  de  diamètre, 
avec  80  mètres  de  profondeur  pour  la  partie  conique,  laquelle  se  termine  en 
pointe.  Sur  les  parois,  une  abondante  végétation  :  arbres  et  arbustes  ;  au  l'oiid, 
des  débris  terreux  et  une  nappe  d'eau  jaunie  :  c'est  le  Trou  Musecannc.  En 
temps  de  grandes  pluies,  lorsque  ne  peuvent  se  filtrer  assez  promptement  les 
eaux  gonflées  de  la  Plate-Pierre,  le  trop-plein  s'engouffre  à  gros  bouillons  dans 
le  Trou  Musecanne  et,  plus  loin,  sur  le  territoire  de  Signy.  dans  le  Giher(jeon 
(petit  lac  ayant  iO  mètres  de  large  et  12  mètres  de  profondeur),  à  quelques 
pas  de  la  Vaux,  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  :  marnes. 

Histoire.  —  G.  de  Reims.  Dans  le  cartuiaire  de  Signy,  est  reproduite  une 
charte  de  1220  —  confirmant  une  charte  antérieure  —  qui  met  Dommery  <«  sous 
la  loi  de  Vervins  »,  et  règle  les  droits  de  ses  deux  seigneurs  :  l'abbé  de  Mouzon 
pour  moitié,  et  Roger  de  Rosoy,  «  avoué  »  de  Thin,  pour  l'autre  moitié.  Elle 
règle  également  les  conditions  des  bourgeois  vis-à-vis  des  seigneurs,  auxquels 
ils  devront  payer  annuellement,  mais  en  deux  fois,  u)j  «  setier  d'avoine  à  la 
mesure  de  ïliin  »  et  deux  poules.  Gette  charte,  entre  autres  choses  curieuses, 
fixe  la  limite  du  territoire  de  Dommery,  établit  les  règles  à  suivre  pour  la 
nomination  du  maire;  dit  que  les  pâturaijes  seront  communs,  à  perpétuité,  sur 
les  territoires  de  Thin  et  de  Dommery;  déclare  que  les  seigneurs  ne  pourront 
avoir  maison  ou  résidence  en  cette  dernière  commune,  et  n'y  auront  droit  qu'à 
des  greniers  ou  des  granges  pour  y  mettre  leur  part  de  récolte.  Et,  en  effet,  il 
y  eut  à  Dommery,  au  lieu  dit  la  Dîme,  une  Grange-aux-Dimes  démolie  depuis, 
environ,  une  vinglaint*  d'années. 

En  1247,  Roger  de  Rosoy  vendait  sa  part  de  propriété  à  l'abbaye  de  Signy. 
L*acte,  sur  parchemin,  de  cette  notification,  année  1249,  est  conservé  aux 
archives.  Nous  y  lisons,  notamment  :  «  ...  ISotutn  x^obis  faciamus  quod  nos 
medietatem  ville  de  Dommeris. . .  sine  aliqua  retentione  vendidimus,  in  per2)etuum 
hahenda  et  possidenda  abbati  et  conventui  monasterii  de  Siynaco. . . .  »> 

Eglise.  —  Semble  avoir  été,  dès  son  origine,  un  château  fortifié,  flanqué 
de  tours,  dont  l'une  existe  encore  :  c'est  la  sacristie.  L'autre,  démolie  en  1820, 
fournissait  les  matériaux  nécessaires  pour  la  construction  d'une  salle  de  classe, 
aujourd'hui  «  remise  à  pompes  ».  Les  murs  très  épais  de  cette  église  sont  garnis 
de  meurtrières.  A  l'intérieur,  une  étroite  galerie,  contournant  la  forteresse, 
permettait  aux  assiégés  de  riposter,  par  des  fenêtres  actuellement  bouchées, 
aux  assiégeants.  On  voit  aussi  l'emplacement  du  four  et  du  puits  par  lesquels 
étaient  assurés  l'eau  et  le  pain.  A  signaler  la  pierre  tumulaire  indiquant  que 
cy-gisent  :  «  Honoré  seigneur  Jean  d'Argy,  luy  vivant,  chevalier  sieur  d'Hau- 
drecy,  Villercy,  la  Neuville,  Rochefort,  Lîiunois,  Armonville,  Wagnon,  en  partie, 
et  aultres  lieux,  gruyeret  capitaine  pour  le  service  de  l'Eminentissime  cardinal, 
duc  de  Richelieu,  en  son  abbaye  de  Signy,  capitaine  d'une  compagnie  de  cent 
hommes  de  pied,  entretenue  pour  le  service  (le  Sa  Majesté  soubz  la  charge  de 
Monseigneur  le  duc  de  Guize,  bienfaiteur  à  l'église  de  céans  et  qui  rendit  son 
âme  à  Dieu  le  12  septembre  1640;  —  Glande  de  Recquet,  damoistdle  dame 
d'Harmonville,  espouse  en  premières  nopces  du  dit  seigneur,  qui  trépassa  le 
8  février  1616;  —  Adrianne  de  Murs,  damoiselle  dame  de  Rochefort,  espouse 
en  secondes  nopces  du  susdit,  qui  mourut  le  10  août  1633;  —  et  Gabrielle  de 
Launois,  damoiselle  dame  du  dit  Launois,  espouse  en  troisièmes  nnpces  du  dit 
seigneur,  qui  alla  de  vie  à  trespas  le  24  mars  1638;  —  Madeleine  du  Lion, 


—  :M2  - 

dainnisrlU'  daiii*^  do  I,,i  N»Mivilh*,  »^s]»nuso  f^n  f/iuttrifmfs  impcra,  qui  deceda  le... 
ol;iis|...  ..  ysiiit  un»'  iiisniplidii  lalim^  à  p**u  prrs  illisible).  Où  repose  celle 
qualri<'iin»  ôpouse  i\o  cet  «■  lioiion»  J^^aii  d'Arfiv  »>?  I/c''|iitaphr'  avait  été  Kravôe 
à  ravaiii»',  j't  h'S  pdils  ospaoos  laissas  t^n  blanc  ne  furent  jamais  reniflis. 

Châteaux.  —  DtMix  rliàti'aux  à  Mominerv.  l/un  où  décédait  Jacques-! ailles 
Duhan.  s»^i^'nour  d«^  Jandiin,  Vcnr»»  <d  ( j»*viHMrur.  Sa  f«*inine,  Marguerite  de  La 
Tranrliéo,  y  élail  niorto  b*  IV  juin  \1X\.  \h  furent  inbuniés  Ions  deux  dans 
IV'jilisM  «b*  I)oFninr»rv.  La  familb*  Duiian  s<*nibb>  avoir  abandonné  en  1777,  pour 
y  éln'  loinjdacéi»  par  la  famille  dr  Préniorel,  ci*  cbàtoau,  qui  fut  vendu  comme 
bien  national,  vi  ilonl.  il  ne  n-ste  plus  Iracf».  (Voir  Paul  Uiurent,  VabiétI^ 
HisroHiorKs  Aiu»K.NNAisEs  !  ««  (^orh^spondaucr  de  Frédéric  11  avec  Duhan  de 
Jeandun  ».] 

L'aulre  fut  le  «bAti-au  des  d'Arnionville  Sfifjnt'urs  d'Ar^y,  dix-septième 
sièrle.  Oéinoli  on  1SS8.  H  se  liouvait  à  un  kilonit^tre  el  demi,  environ,  du  vil- 
lage. Kn  1723,  pendant  son  abbatial,  Lonis-Abrabani  d'Ilarcouit.  neuvième 
abbé  «oninieiulalaire  de  Si;.'ny  (snn  porirail  apparti«'nt  à  M.  I^ndragin,  de 
Uc^lbel:,  avait  reçu,  de  Louis  (b'  Verrière,  le  ilénonibreinent  de  «  la  maison 
anri»'niieinent  appelée  forte  seijineuri»»  d*Arnionville-les-I)onimery  ;  b&tie  en 
piern's,  fiarnie  de  canoiniierfs  «*t  aultros  cboses  requises  pour  la  forlification 
»'t  défenst»  de  la  maison.  »>  Sa  situation  exarto  était  :  ««  d'un  costé,  le  grand 
cbemin  (|ui  conduit  à  Mai/iércs  ;  d'autre,  au  obeniin  du  pont  du  moulin  âvenl 
qui  conduit  à  l)(»mni<M'y,  d'un  bout  aux  fermes  d'Arnionville  revenant  au 
(irain-Harvaux  (pii  riMifcrme  les  ^^an-nnes  d'un  eslang  royé  le  pont  du  moulin, 
qui  va  à  honifry  d'un  bout  à  la  l»*rre  communément  appelée  la /eiTc  à /rtfi/sme, 
procbe  b'  villapî  du  dit  Domory. . .  » 

Ecarts.  —  Annonvilh*.  N.  (\.  —  L'//f  Saiutf'-llrlcnr.  N.  C.  —  Courcelles^ 
G  bab.  —  Ln  ('////>/  du  hnij),  3  bab.  —  Fort  Mnhon;  cet  écart  dépend  aujour- 
dbui  do  Launois.  l  ne  traditicui,  ne  méritant  aucune  créance,  veut  que  saint 
Hemv  ait  babité  l)omm«*rv,  dans  un  fort?:,  abus  (lu'il  catéchisait  leroiClovis. 

•  •  *  • 

GRUYÈRES.  —  IL,  00.  —  K.,  29.  —  1).  C,  19.  —  I).  A.,  L>.  —  I).  D.,  13. 

—  Ilcct.,  o4S.  -  -  B.  P.,  Launnis.  —  F.  L.,  le  18  juillet  ou  le  dimanche  suivant. 

—  Le  village  est  cnmme  enfoui  dans  un  entonnoir,  aux  parois  formées  par  de 
hautes  collines  boisées  dont  l'altitude,  pour  quebjues-unes,  atteint  315  mètres. 
Ces  collines  donnent  naissance  à  cinq  vallons  qui  se  réunissent  en  un  lieu  dit 
le  Fnnd  dt's  Valh'rs.  D'un  étantî,  au  nord  de  <îrnyères,  jaillit  un  petit  ruisseau 
qui  se  jette  dans  la  Meuse  après  avoir  traversé  Fa^Mion  et  Prix.  Premier  étage 
du  h'rrainjuy<issi(/ue  :  calcaires  ooiitbiques  jaunes,  moellons,  marnes;  carrières 
de  pierres  de  taille  dans  la  jurande  oolithe.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer 
exploitable,  sable  blanc. 

Histoire.  —  (i.  de  Vitry.  Otle  commune;  est  d'origine  fort  reculée.  On  croit 
même  qu'elle  existait  alors  que  les  Romains,  conifuérant  la  (iaule,  occupaient 
notre  ré^^ion.  On  trouva  sur  son  territoin?  des  tombes  qui  renfermaient  des  osse- 
ments et  de  nombreux  objets  d'origine  ^allo-romaine,  donnés,  en  ce  temps,  au 
musée  de  Méziéres,  par  M.  de  Landru.  Ces  sépultures,  placées  non  loin  de 
ran«;ienne  voie  reliant  Reims  à  Trêves,  laissent  supposer  que  ce  lieu  fut  un 
cinh'tière.  Toutefois,  le  mot  gruyères  est  relativement  moderne.  On  appelait 
l/rui'rie  une  juridiction  intérieure  (jui  jugeait  les  délits  forestiers  ou,  encore, 
un  droit  que  percevait  le  loi,  que  percevait  un  seigneur  (fruyer,  sur  toutes  les 
ventes  de  l)ois  provenant  «l'une  forél.  A  mentionner  que  deux  maisons,  à 
l'extrémité  tlu  village,  se  nomment  (iard  :  résidence  probable  des  juges  gruyers. 

Celle  zone  ardeiniaise  était,  jadis,  complètement  couverte  par  la  fonH  de 
Froidniont.  Or,  rest  évi<iemment  en  plusieurs  endroits  de  cette  forêt  que  des 
moines  défrichèrent,  pour  y  construire  d'abord  un  modeste  oratoire,  quelques 


—  313  — 

cabiines  autour  desquetles  se  n''oiipèrcnl  des  huttes,  des  diiiuiiiiéros,  des  mai- 
sons qui  devinrent  villages.  Maintes  de  nos  comniiines  at'deiiiiaises  n'ont  point 
d'autre  ori{{ine  :  Tliiï,  ^euviile-Il-s-Tl]is,  Mondigny, 
Clnvv,  Thin-le-Moutier,  Jandun,   (Jruyérps,  naquirent 
alors  dans  les  clairières  de  cette  împorlanle  fori'l  de 
Fi'OÎilniont,  dont  les  déini'mbrenii'nls  se  nomment  au- 
joLiid'hui  bois  de  Tliin,  des  lïis.  de  Jandun,  de  la  Toute, 
lie  lu  Hamelle,  du  Mélîer;  bois  Charbonnière,  bois  Jac- 
Hiiviuart,  hois  de  Nem-ille-les-This.  Le  grand  proprié- 
taire terrien  fut  surtout,  autrefois,  l'abbaye  de 
Signy.  Nous  lisons  en  elfet  dans  le  cartulaire 
de  ce  couvent,  sous  ta  date  1.Ï34.  rubrique  : 
Les  gens  lenans  les  re'/iies(es,  etc.  "...  disants 
les  dits  demandeurs  (les  nioini^s  de  Signy)  et 
complaignans  que  à  cause  de  la  fondation, 
dotation  et  augmentation  de  leur  dite  église 
et   monastère   de   Signy,    leur  compétent  et 


PlqnaoT 


[  et   limites  ; 


appartiennent  pli 
bois,  terres  et  sei 
toute  haute  justi 

et  situés 


ignei 


i  bi.'aulx  droits,  forests, 
■s  et,  enti-e  aultres,  leur 
,  ia  foiH  et  bois  nommé 


entre  les  territoires  de  Thyn-le-Moutier,  de 
Jeandun  et  autres  villages  ci rcon voisina.  Des- 
quels bois  et  forints  les  dis  demandeurs  et 
coniplaignans  en  sont  en  bonne  possession 

^;li8e>  —  De  construction  récente  ;  une 
cinquantaine  d'années.  Dans  l'ancienne  t'glise, 
dont  il  ne  reste  plus  trace,  avaient  été  dépo- 
sés, par  Othon,  comte  de  Caslrice,  les  osse- 
ments de  saint  Amould,  en  attendant  qu'il 
pflt  en  iloter  sa  chapelle  castrale  de  Warcq. 
(Voir  Warcq.) 

Château.  —  Acluetlement  belle  maison 
de  campagne,  datant  de  1830,  qui  rem- 
place l'ancien  château,  qu'Othon  de  Cas- 
trice  avait  —  affirme  la  légende  —  choisi 
comme  rendez-vous  de  chasse,  la  forêt 
de  Froidmont  étant,  jadis,  des  plus  gi- 
boyeuses. Deux  tourelles,  à  chaque  cûté 
de  l'entrée  du  parc,  ont  été  démolies  récemment.  Restent  alors 
••  maison-forte  «,  quelques  chambres  et  deux  tours  :  l'une  à  l'extrémité  est 
de  la  grange;  l'autre  à  l'extrémité  ouest  :  dans  cette  tour,  anciennement,  était 
la  chapelle. 

Du  quatorzième  siècle  à  nos  jours,  le  château  appartint  successivement  aux 
familles  de  Suzanne,  de  Maillard  de  l.andre,  de  Maillard  de  l.andreville,  de 
Pouilly,  de  ZunifTel  de  Suève,  et,  ii  la  suite  d'alliance,  aux  l.andro.  Il  est 
actuellement  habité  par  M.  A.  de  Me,i|iienem,  petit-llls  de  M.  I.andru,  qui  fut 
colonel  de  la  légion  ardennaise  de  fieniiarmerie. 

Saint  Amould.  —  Nous  lisons  dans  les  Ckntubiks  de  dom  Ganneron  : 
V  Saint  .\rnould,  issu  du  pays  de  Lorraine,  au  delà  de  la  Meuse...  s'estant 
acheminé  en  France  pour  visiter  les  saints  lieux,  comme  il  s'en  retournoyt  chez 
soy,  passant  par  le  pays  et  le  comté  du  Portian,  il  fut  appréhendé  de  quelques 


viili'urs  i>ii  i]hp1.]iii'  v.iIIoii  ap|ii-l<'  Uorreolum  (sans  iloiitr,  ù  pn'SMit,  l'écart  de 
Tliiii-l<'-M«Nlipr  .-i|iprl<r  lUeziinrelle),  prowlie  la  fnn't  de  Kroiilemont,  commune 
tie  Thiii-li-Minitii-r,  i|iii  lo  hlesdi'-ivnl  jitsqu  a  la  mort.  .Valmuins  prist  tant  de 
loiiray-'  qu'il  s"  iraisiia  jumiiics  nu  villapi-  proche  appeli'  Groyéms  et  se  jelta 
pi-oirhi-  d<-  t|iicic)tie  l)Lii»M>n  'lui  csloit  dans  li-  (jraiid  clicmiri  royal.  Les  habi- 
Iiint!t  tlii  vjll;](;i;  l'avanl  iip|M'i'(-ii  piinsèront  au  rommrncemont  que  ce  fast 
i{uclqiii-  pii-'s.'iiil  <]iii  s>'  rrpiisiiil  h  lii  frulchfur  de  l'ombre;  mais  i;oninie  ils 
vmn.'iit  qu'il  ne  si;  ri-muoil.  [luiiil  ils  jiiiîèrent  que  c'estoil  quplijue  espion  de 
ïiilour  it  piii-Uint  ils  lui  i-iivny.'-rcul  ikiimudiT  qin'st-ci'  qu'il  faisoit  I&.  Dès 
qu'on  Mr>ul  l'iu-ridi-nt  qui  luy  osluil  arriv.',  ce  Tust  de  l'assister  cbreslienne- 
ment  eu  s<;s  lii'soius:  mais  li'  ^aint  Hai-liant  que  Iticii  le  voiiloit  appeler  &  soy, 
il  pria  les  assiiitaus  qu'on  luy  donuast  1*-  s;irr>''  vialiqui-,  lequel  ayant  receu  et 
fait  SA  prien-  il  Dieu  îi  dit  à  la  iMuipiifoiic  ■  "  Mes  amis,  vuus  voies  que  je  suis 
«  un  [wuvie  pi-leriti  el  ennimi-  tel  je  déstn"  estre  itiliutné  ici  eu  ce  lîeu,  le 
<•  l'iieiuiiidi-  mon  pi'liTiiui^ic. ..  >i  Ln  uinnunietil  n>mmi''muralif,  en  plein  bois. 
rappelle  re  luaubn-  souvenir.  (Vnir  Tiu.\-lk-M..i:tieii.j 

HOCMONT.—  II.,  83.—  K.,  2:i.  -  U.  c;.,  17.  —  1).  A..  18.  — D.  D.,  16.— 
iiei'l..92T.  —  IS,  P.,  Lauuois.  —  t'.  L,  le  I G  juillet  ou  le  dimanche  qui  suit. — 
Pri'tniec  l'iafie  du  trrriiiii  jimifsh/ue  :  nirnvTPs  considérables  dans  les  calcaires 
blancs  et  lamellaires  de  la  (.'raridc  oolillie.  TerrniH  'tilnviai  :  minerai  de  fer  el 
sable.  —  0.  U.-  Vitry. 

Ecarts.  -  .Wir.W-',  K  bab.  —  La  S-il^-iirri-:  7  bub.  —  Fnmclieu.  18  hab.  — 
1^  Coitenlrii;  'J  bab. 


JANDUN.  —  IL.  378.  —  i:..  \^i. 
Ilecl..  1,320.  —  B.  ]'.,  ijiunuis.  —  I 
Pcniuier  Bla;.'e  du  (ecriiHi  jiinnsii/iie  ; 

cairi's  di;   la  grande  oitlillie.   Iteuxié 
minerai  île  fer,  argile,  terres  i'i  luiles 

ChAteau.  —  l.e  eliAlenu  |>arall  n-i 
jadis,   un   |«mt-li;vis,  el  des  lusses  I 


—  I).  V...  13.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D..  18. 
.  I...  le  dimaucbe  qui  suit  le  30  aortt,  — 
(.■arriéres  de  pien'<-  de  taille  dans  les  cal- 
iie  t'iiifie  du  Irrriiin  jvrassi'iue  :  marnes, 
et  à  briques  et  pour  poteries.  —  0.  de 

iiinter  à  l'unnt^e  l.'i.'io,  environ.  Il  avait, 
■nlouniii'ut.  Knii-e  In  eomniune  et  Jean 
du  ilau,  seifineur  de  Jan- 
duri,  il  y  eut  de  lonf,'ues 
contestations,  jamais  ter- 
minimes,  à  propos  de  cent 
quarante  arpents  de  bois 
qu'aurntt  pris  Jean,  pour 
louipenser  des  droits  de 
banalité  perdus.  Les  Du- 
lian  étaient  calvinistes. 
Quelques-uns  d'entre  eux 
s'expatrièrent  lorsque  fut 
révoqué  l'édit  de  Nantes. 
On  a  surtout  conservé  le 
souvenir  de  Jacques-^ide, 
nu  Gilles,  qui  fut  précep- 
teur de  Kn^déric-le-Grand, 
roi  de  Prusse.  Un  petit 
livre  rarissime  est  intitulé  : 

<KS  SUN  AVKNKJIKNT  AU  TBRO.VE,  AVEC 

iluit  dans  si-3  Vabiétr)*  a md en» aises. 
—  La  hofiiOre.  H.  —  Le  l'oint  du 


—  315  — 

Jour.  N.  C.  —  Le  Haut-Chemin.  N.  C.  —  La  Ferme  elle  Moulin  de  Vence,  lOhab. 

—  Les  Ormes,  iO  hab.  —  Les  Corbeaux,  5  hab.  —  Il  y  eut  jadis,  à  Jandun,  un 
pèlerinage  d'une  telle  importance,  pour  implorer  saint  Fiacre  —  dont  l'église 
possède  une  parcelle  de  corps  (?),  —  que  le  village  faillit,  au  dix-huilième 
siècle,  prendre  le  nom  du  saint. 

LAUNOIS.  —  H.,  867.  —  E.  225.  —  1).  C,  il.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  20. 

—  Hect.,  1,293.  —  B.  P.,  Launois.  —  F.,  la  veille  du  dimanche  de  la  Passion  ; 
le  premier  samedi  de  mai  ;  le  jeudi  qui  précède  la  fêle  patronale,  fixée  au 
dimanche  qui  précède  le  9  octobre;  les  22  juillet,  29  août,  et  le  6  décembre, 
ou  la  veille,  si  ces  dates  tombent  un  dimanche.  —  G'°P.  —  B.  B.  —  G.  —  T.  — 
Premier  étage  du  terrain  jurassv/ue  :  ai\ca\res  oolithiques  schisteux.  Deuxième 
étage  du  terrain  jurassique  :  marnes  et  calcaires  marneux.  La  Veucc  prend 
sa  source  sur  le  territoire  de  Launois,  ferme  de  Perouzelle,  à  la  cote  220  mètres. 

—  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Date  du  dix-huitième  siècle.  La  nef  principale  fut  reconstruite 
assez  récemment.  Fenêtres  en  ogive  qui  s'élevaient,  jadis,  jusqu'à  la  naissance 
de  la  voûte,  ogivale,  elle  aussi.  L'encadrement  de  ces  fenêtres  reste  encore 
visible.  Les  piliers  des  transepts  et  du  chœur  ont  des  chapiteaux  à  crochets  et 
à  personnages  accroupis.  Le  portail  n'offre  rien  de  remarquable  :  il  est  sur- 
monté d'une  grosse  tour  carrée.  Toute  la  façade,  autrefois,  était  crénelée, 
ainsi  que  le  chœur  et  les  tourelles.  De  monstrueuses  tètes,  aujourd'hui  dispa- 
rues pour  la  plupart,  formaient  le  cordon  de  l'entablement. 

Ecarts.  —  Le  Chdteau,  6  hab.  —  Les  Epinctles,  N.  C.  —  Le  Grand-Pont, 
8  hab.  —  Bellevue,  32  hab.,  à  la  cote  287  mètres.  —  Le  Breuil.  N.  C.  — 
Les  Epiceries,  7  hab.  —  Perouzelle,  10  hab.  —  Les  Aisements,  25  hab.  —  Glati- 
mont.  N.  C.  —  La  Fvsse-n-l'Eau^  96  hab.  La  deuxième  moitié  de  cet  écart  se 
trouve  sur  le  territoire  de  Thin-le-Moutier.  De  la  cavité  d'une  roche  en  couches 
friables  de  calcaire,  jaillit  la  source  principale  dont  s'alimente  le  ruisseau  de 
Signy.  Une  deuxième  source  entre  tout  aussitôt  par  la  fente  de  ce  calcaire 
et  tombe,  si  l'on  juge  par  le  son,  dans  une  grande  profondeur.  —  Fort  Mahon, 
5  hab.  —  La  Cassine.  H.  —  Le  Haut-Chemin.  H.  —  La  Cour,  H.  —  La  P.'nnise, 
116  hab.  Ancien  village  qui  eut,  en  son  temps,  fort  grande  importance.  Il  pos- 
sédait une  chapelle  des  plus  fréquentées.  Le  doyenné  de  Launois  fut,  d'ailleurs, 
sous  l'ancien  régime,  l'un  «les  trois  grands  doyennés  de  l'Ardenne.  —  La  Bou- 
zardiére.  Marqué,  par  la  Nomknclature  dks  Communes,  comme  appartenant  à 
finnois  en  1820;  dépend,  aujourd'hui,  de  Thin-le-Moutier. 

MARANWEZ.  —  H.,  192.  —  E.,  58.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  40.  —  D.  D.,  41.  — 
Hect.,  300.  -  B.  P.,  Signy.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  6  juin.  —  Deuxième 
étage  du  terrain  jurassique  :  marnes  et  roches  siliceuses.  —  G.  de  Reims. 

Ecart.  —  Le  Moulin,  4  hab. 

NEUFMAISON.  — H.,  153.  —E.,  47.  -D.  C.,  13.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,  21. 

—  Hect.,  706.  —  B.  P.,  Thiiî-le-lkl|Dutier.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
21  septembre.  —  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  calcaires  dans  les  car- 
rières de  l'oolithe  inférieure,  et  couche  d  argile  subordonnée  ;  carrières  dans  les 
calcaires  blancs  de  la  grande  oolithe;  calcaire  blanc  gélif,  employé  comme 
amt*ndement.  Premier  étage  du  terrain  créUac*'  :  grès  verts,  sables  siliceux,  grès, 
nodules  de  quartz. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv.  —  Nous  lisons  dans  la  Nomenclature  des  Gommunes  : 
•t  II  y  avait,  autrefois,  un  assez  considérable  château  à  Neufmaison  ;  on  en  voit 
f»ncore  les  fossés  qui  sont  couverts  de  bois.  Le  nom  de  ce  château  reste  ignoré. 
A  un  quart  de  lieue  du  village,  à  l'est,  se  trouve  le  château  de  Valcontent  qui 


—  :;i(»   - 

fut.  .iiiln'rnis,  rortili»'.  Ou  lo  croit  tml  .iiu'umi.  >»  (j'tle  connnuiie  appartint, 
jadis,  aux  scii;rnMir'.s  ilii  CJiàloI»»!  ;  ils  y  i»nss«''(lai«Mit  une  maison  soi^iiicnrialo 
qui  lut.  (h'iruilf  au  romnH'iuM'mf'iil  du  soizirnuî  si«*cl«f.  l'M-oe  lo  ><  eliAtonu 
«•on<iiir'rald(*  ••  dont  parlo  la  Nr«MK\ci.ATiiu:  r»Ks  ('.i»muI'.\ks  ?  IVIt^rina^e  à  «aint 
Matlii«'U  pour  la  ;:urrisoii  dos  maux  d»*  dfids. 

RAILLICOURT.  —  H.,  '2'M).  —  K.,  77.  —  I).  C,  l.i.  —  h.  A.,  S.i.  —  l>.  I).,  22. 

—  Iloit.,  087.  —  li.  P.,  I.aunois.  —  F.  I,.,  !(•  diinanch»?  qui  suit  Ut  II  novembre*. 

—  r.'-*  I*.  -  \.{'  \\]\iii:o  rst  hàti  sur  uno  petite  collincî.  Terriloirp  arrosé  par 
la  VcHcc.  Pn'uiit'i'  «'Uii^'o  du  trrratn  jfiraasli/fd'  :  carr'wve'?'  kU*  motdions.  Deuxième* 
«'•tap'  du  tcnnin  junissif/ne  :  marnes  av«'c  «vps»»,  minerai  de  fer,  calcaire  artfi- 
\ou\.  —  i).  de  Viliv. 

Eglise.  —  As<t'z  «nriruse.  Remonte  à  la  lin  du  douzième  siècle,  ou  tout  an 
conmii'nceim'nt  du  tn'i/.i«'me  siècl»*.  Tut  souvent  remanif^e.  En  iR77,  on  démo- 
lissait une  dr  si*s  tours,  au-dessus  di^  la  rliap»dle  de  la  Vierge,  et  la  voûte  du 
transept  ;:aucln',  [larce  (jui^,  h'-zardées,  rlles  nuMiaçaient  de  s'écrouler.  La 
deuxième  tour,  ilont  il  reste  les  snbstrurlions,  s'élevait  à  l'extrémité  nord- 
ouest  de  la  ii<»t'.  Ktait  fortifiée.  Avait  meurtrières  et  créneaux.  Soutint  un  siège 
contre  les  Kspi^iuds  -  les  traces  des  hisraïens  sont  visibles,  —  au  temps  des 
jLTuerres  de  la  Fronde. 

Châteaux.  —  Lr  diAtean  dtîs  Cmlicrra  n'existait  déjà  plus  au  commence- 
ment du  «lix-hnitième  si«*cle.  Ses  matériaux  servin^ut  à  construire,  nousaflirme 
la  légende,  b»  elifihvui  tie  Hnbaise.  l  ne  avenue,  la  Rmllo  du  Château,  condui- 
sait aux  r.roliére>,  <liiiit  b's  M'i^^nrurs  connus  furent  les  de  lia  Barre.  Tout  proche 
de  ce  manoir,  une  «liap-lb'  (|ue  rappelait  une  croix  aujourd'hui  tlisparue.  Tou- 
tefois, les  terres  voisim^s  Sf  nomment  encore  :  liois  (If  la  Chapclh'.  La  NonEN- 
r.LVTi.MK  DKs  ('.nMMiNKs  n«»us  (lit  :  ««  On  tniuve  «'ucore,  à  Kaillicourt,  les  vestiges 
d'un  anciiMi  château  (jui'  Ton  croit  avoir  été  crlui  de  CrèvecuMir.  Il  n'en  reste 
plus  que  les  fossés,  (jui  snni  en  part  e  comblés.  ••  t'.e  chAteau,  non  loin  duquel 
s'élevait,  sur  la  Fnsar  nii.r  SniKjsiirs,  un  ■•  pavillon  seif^neuriai  >',  dépendait  du 
territoire  de  Janduu. 

Ecarts.  —  Le  Moulin.  17  hab.  ■■  -  UnUwnil.  N.  C  —  Le  Vont,  .N.  C.  —  Le 
t\iHriU  brûl\  où  sp  serait  tnnivé  un  pi'tit  village  brûlé  pendant  les  guerres  de 
la  Krondc  et  qui  dis|)arul  alors.  Il  ne  fut  jamais  ivbÀti. 

THIN-LE-MOUTIER.  —  IL,  %S.  —  K.,  \V1\,  —  D.  C,  8.  —  I).  .\.,  23.— 
1).  I).,  2i.  -  Hect.,  .{,072.  —  IL  P.,  Thin-le-Moutier.  —  F.,  le  20  février,  le 
dernier  mardi  de  mai,  le  \\\  juillet  et  b*  2(>  (►clobre.  —  F.  L.,  le  premier 
dimanche  d<»  juin.  —  (!"'  P.  —  T.  —  Thin-le-Moutier  se  trouve  sur  le  versant 
nord  de  la  li'.'ne  de  partage  des  eîiux  des  bassins  de  la  Seine  et  de  la  Meuse, 
;\  la  cote  194  mètres.  Le  territoire,  généralement  boisé,  est  arrosé,  surtout,  par 
le  niii'Si'au  iU  Thin.  Pr<'iuii'r  éla^'e  du  O'rniin  jtirnasiffac  :  carrières  exploitées 
dans  les  calcaires  oolilliiqu»"s  et  terreux  Jaunâtres,  et  dans  les  calcaires  blancs 
de  la  ^'rande  oolithe.  Troisi<*me  étaj/e  du  tt'irain  jaiasavjue  :  marnes.  Terroin 
moderne  :  indices  de  mineriii  de  frr,  terre  ar^'ilo-sablcuse  pour  fabrication  de 
briques.  -  -  C.  de  lieinis. 

Eglise.  —  Prieuré.  —  L'éfilise,  sous  le  vocable  de  saint  Quentin,  date- 
rait du  douzième  siècle,  avant  été.  elle-même,  construite  sur  les  substructions 
il'un»^  é;;lise  plus  aneit*nne  et,  au  treizième  siècle,  décorée  de  nombreuses  pein- 
tun'<.  Kut  maintes  fuis  leslauré**  et  mnaniée,  notamment  au  seizième  siècle, 
a(>rès  les  combats  tle  la  Li^ue,  (]ui  l'avaient  fort  éprouvée.  LorsquVcIata  la 
i!ui*ire  de  lK7n,  on  soniifait  à  la  n'i'r)nstruire  ;  mais  les  événements  terribles 
lireiii  que  le  pr<»j<'t  n'sia  sîin>  suilv.  Toutefois,  b»  portail,  qui  remontait  au  dou- 
ziènn*  siècle,  fui  abattu  <»t,  en  quehjue  sorti',  remplacé  par  un  élégant  clocher. 


Celle  enlise  IIP  p  isse  1 
se  compose  ailuellcmi 
la  partie  la  plus  \i  liii 
biitie  pendiiiit  li  pti  du 
dont  restent  les  piéilio 
et  bouchtes  plus  laid 
par  elle^  noces  t\  ms  1 
Les  sept  liavées  priim 
qui  depuiïi  Turent  ^lO 
Daii<  I  église,  le  iilel 
1540  restunein^e.ii.  Il 
imi^  lierait  la  plus  oi 
ïra(.<-e,  la  plus  elepinli 
Cinq  mètre»  de  liaiMei 


—  an  - 

m  (.huur    ni  suiiduiiie    K-  «ix  liavées  iloiil  elle 

se  terminent  pnr  un  mur  druit  —  l  est  évidemment 
-  qui  11  sépiriit  judis  de  h  Inpelle  des  relijjieiiJi, 
e  moitié  du  Ireizitmc  Metle  l>i  petites  portes  busses, 
%  et  les  linteaux,  percées  anrienneiiienl  dans  ce  mur 

it  supposer  que  les  reli(,ieu\  du  prieuré,  qui  avaient 
I  se    ont  dessem  alo]-»  la  paroisse  i  litre  de  curés. 
><.<•  repos  lient  sur  douze  piles   caiiees  à  l'origine,  el 
iLii  nient  arrondies 
e     fdaule  do  sainte  RerUnde      II  p  >rt<>  le  millésime 

I  [  deli  lie  reductii  ii  1  une  Ijui  il       tlirilr.ile  iiiir  Ion 


1  peu  I 


I  A  un 


mèlre  de  dianièlrt  i  si 
base  C  est  un  pentif^oiie 
•le  SIX  étages  oi  nés  de  pi 
iiacles  et  ajourés  de  haies 
variées  de  loutes  les  Tor- 
mes  du  style  ofiiviil.  Il  est 
mouluré  et  sculpté  à  pro- 
fusion et  sans  conl'u^iou 
sur  ses  cinq  faces.  \.'<-- 
ta(!e  du  milieu  seul  est 
plein,  mais  occupé  pnt- 
cinq  petits  piédestaux 
sculptés,  aecompaftnés 
l'U.t-mémes  de  culs-de- 
lampes  sur  les  six  aii;;le3. 
Les  uns  et  les  autres  por- 
taient des  statuettes  de 
vinyl  centimètres  de  liau- 
Leur.  iDIIes  ont  disparu. 
\j^  cinquième  étage  est 
orné,  û  sa  base,  d'une 
galerie  minuscule,  vraie 
dentelle,  et  qui,  vue  de 
près,  n'est  autre  chose 
qu'une  inscription  mal- 
heureusement ébréchéi' 
et  trop  iiiulilée  pour  pou- 
voir être  lue.  Létale  s  i- 
|>éric(ir  esl  aussi  orné  a 

sa  base  d'une  galerie  du  fines  dentelles;  eette  galerie  est  ronde  au  lieu  df-lre 
à  pans  coupés  et  sert  ainsi  d'introduction  au  petit  cloeher.  sans  pans  lui- 
même,  qui  couronne  celle  merveilleuse  pyramide,  (Juelle  était  la  destination 
de  ce  charmant  petit  chef-d'œuvre?  On  l'ignore.  D'après  la  Inidilion,  il  vien- 
drait du  chieur  du  prieuré.  Il  porte  au  haut  ces  trois  lettres  :  i  11  II.  que  l'on 
peut  traduire  :  en  l'honneur  de  sainte  BerUuide.  Au  pied  du  clocher  est  penché 
un  écusson  armorié,  qui  est  h  étudier,  el  pourrait  bien  être  celui  de  Claude  de 
Villers,  devenu  prieur  de  Thin,  le  dernier  abbé  régulier  de  Mouion,  et  qui 
gouvernait  en  IStO.  Cet  édicule,  restauré  il  y  a  quelques  années,  est  placé 
contre  un  pilier  de  la  grande  nef. 


—  318  - 

Celtf  sainte  Rerlande  -  nous  raroni»*  la  légende  —  était  la  fille  du  comte 
Odclard  i{\n  vérut  à  la  cour  de  Bti^obert  I«'.  Son  père,  atteint  de  lèpre,  et 
qu'elle  avait  lilialeinent  soigné,  lui  donna  pour  toule  récompense  sa  malé- 
cliotion,  puis  la  chassa  «  de  son  palais  ».  Krrante,  prête  à  mourir  de  faim  et 
de  fatifjtue,  elle  fut  recueillie  par  les  religieux  du  couvent  de  Morbecque,  en 
Hrabant.  Elle  y  mourut.  «  Elle  fut  ensevelie  dans  un  cercueil  de  bois  sept 
ans  durant.  Ses  parens,  voyans  l(?s  miracles  quelle  opéroit,  voulurent  l'ense- 
velir plus  honorablement  ;  mais  ils  trouvèrent  que  son  cercueil  de  bois  était 
devenu  pierre. . .  Au  lieu  mesine  on  bastit  une  église  où  saint  Auberl,  évesque 
lie  Cambrai,  transféra  son  corps  soixante-dix  ans  après  sa  mort;  où  estant 
arrivé  une  fois  un  certain  chanoine  de  l'église  de  Sainct-Estienne  de  Toul,  il 
fut  advertv  divin»Mnenl  d'enlrer  de  nuict  en  l'église  Saincte-Belande  et  d'en 
»*mporter  les  relicjues,  ce  qu'il  Ilst;  car  il  chargea  sur  ses  épaules  une  partie 
de  ce  saincl  corps,  et  Dieu  lui  donna  si  bonnt*  yssue  de  son  affaire  qu*étant 
arrivé  au  comté  de  Portian,  au  village  de  Tin,  près  Mézières,  il  y  déposa  les 
saintes  reliques  où,  depuis,  fust  un  prieuré  de  Saint-llemy  de  Reims...   » 

La  tradition  locale  attribue  à  «  la  vierge  de  Morbecque  »  l'origine  des  biens 
de  la  commune  et  des  droits  que  peuvent  avoir  les  habitants  sur  ces  biens. 
Aussi  cette  locution,  pour  se  plaindre  d'une  injustice  :  «  Cela  ne  se  passait 
point  ainsi  aux  temps  de  sainte  H<'rlande,  »  est-elle  devenue  proverbe. 

C'est  en  1>.')9  que  fut  fondé  le  prieuré  «  le  Moustier  ».  Une  bulle  du  pape 
Jean  XIII,  datée  de  l'an  972,  atteste  et  confirme  cette  fondation  faite  «  par 
noble  homme  Etienne  et  son  épouse  Trewinde  ».  Ce  prieuré,  sous  le  vocable 
de  sainte  Helande,  eut  sa  chapelle  particulière  qui  s'adossait  à  l'église  parois- 
siale de  Saint-Quentin.  C'est  Leotald,  premier  prieur,  qui,  sur  l'ordre  du 
même  pape  Jean  XIIl,  allait  avec  six  religieux  fonder  l'abbaye  bénédictine 
de  Mnuzon  :  c'est  pour  cela  qu'à  l'origine  les  abbés  de  Mouzon  furent  sei- 
gneurs de  Thin. 

En  Io70,  aux  temps  des  gu«*rres  religieuses,  ce  prieuré  fut  pillé  et  brûlé,  ainsi 
que  le  village  d'ailleurs,  par  les  armées  protestantes.  De  cet  assaut,  ne  s'étant 
point  relevé,  il  végéta  si  misérablement  qu'en  1684  l'archevêque  Letellier,  de 
Reims,  le  supprima. 

Ch&teau.  —  Au  lieu  dit  la  Gramie  Fontaine,  tirant  son  nom  de  la  source  qui 
l'arros»',  se  voient  l(?s  restes,  assez  bien  conservés,  d'un  chàteau-fort  aux  murs 
crénelés,  épais  au  moins  d'un  mètre.  Ce  château,  reconstruit  au  seizième  siècle, 
remonterait,  affirme  la  légende,  à  l'époque  njérovingienne,  et  cette  même 
légende  ajoute  que  Clovis  l'aurait  habité  pendant  les  quelques  mois  qui  précé- 
dèrent son  baptême. 

Ecarts.  —  La  Forf/r  Maillard,  '21  hab.  Du  nom  des  premiers  fondateurs  de 
la  forge  ;  il  y  <*ut,  en  cet  endroit,  une  chapelle  dite  «<  de  tolérance  ».  —  l^s 
liriffurtcries,  N.  C.  —  La  houzanliére,  17  hab.  —  ('ourcelles,  10  hab.  —  Le 
Petit  Moulin,  10  hab.  —  Gcronval,  7  hab.  —  La  Van-Gravier,  3  hab.  —  La  Fosse- 
à-rEan,  30  hab.  L'autre  partie  de  cet  écart  se  trouve  sur  le  territoire  de  Lau- 
nois.  —  Mrzanct'llf,  6  hab.  Où  aurait  été  assassiné  saint  Arnould,  alors  qu'il 
sortait  de  la  forêt  d<?  Kroidmont  (voir  tiauvÈRi-^iî.  «  Il  fut  ensevely  proche  le 
chemin  royal,  écrit  dom  (ianneron,  jusqu'à  ce  (luil  plust  à  Dieu  de  le  révéler 
(par  ctTtains  miracles  que  nous  raconte  crédulement  dom  Ganneron).  Car 
comme  tous  (;eux  qui  l'avoient  mis  en  terre  estoient  morts,  on  ne  sçeusl  plus 
rien  de  sa  qualité  et  de  son  nom,  sinon  que  le  bruit  estoit  qu*on  avoit  aultre- 
fois  inhumé  (juehpn'  dévot  pèlerin  au  lieu  où  l'on  voit  quelque  fosse  eslevée 
de  terre. . .  »  L'endroit  où  mourut  saint  Arnould  est  situé  un  peu  auniessus  de 
tiruyères,  non  loin  de  la  partie  encore  existante  de  la  voie  romaine  reliant  Reims 
à  Trèv<»s.  Un  quartier  de  Thin  se  nomme  le  Prr  Arnould,  et  la  légende  nous 
rarontf  (jue  le*:  habitants  de  ce  (|uartier  furent,  jadis,  longtemps  misérables  et 


maladifs  parce  que  leur^  aïeux  n'avaient  point  voulu  secourir  le  saint  dont  ils 
entendirent  les  cris  de  dt-tresse. 

ZiienxditB.  —  Nous  ne  rappellerons  ici  que  trois  lieuiidils  parce  iiu'ils  ont 
un  caraclère  plus  spécialement  historique.  La  Censé  inu  (.V>r6eniu-,  que  traverse 
une  chaussée  romaine.  On  peut,  d'ailleurs,  suivre  jusqu'à  la  Meuse  les  vesli^s 
de  cette  voie  dont  le  tracé,  au  delà  de  Wurcq,  semble  i-tre  visible  dans  le  fit»' 
•ks  Romains  et  le  Chemin  des  Romnins.  —  Les  Tombeaux;  des  fouilles  faites  eii 
ce  lieu  ont  amené  la  découverte  d'une  grande  quantité  d'ossements  humains, 
sans  doule  d'origine  tfallo-romaine.  La  tradition  veut  que  César  ait  eu,  à  Tliin,  un 
poste  militaire  et  une  fabrique  d'armes.  —  Le  Mont  Jules;  le  nom  de  ce  tertre 
semblerait  conlirmer  cette  légende.  Dans  le  vuUon  de  Thin,  non  loin  de  ce 
Mont  Jules,  que  l'on  suppose  avoir  été  un  camp  romain,  furent  trouvés,  en 
fouillant  le  sol,  divers  objets,  parmi  lesquels  un  coq  <;n  terre  cuite,  un  renard 
ou  un  chien  également  en  terre  cuite,  de  nombreux  vases,  des  statuettes,  des 
médailles,  des  urnes  funéraires  remplies  d'ossements  humains  (voir  Meyrac  : 
Villes  et  Villages  dk»  Abdk>,nes).  —  Le  Fond  'le  Fi-'iidmont.  qui  l'ut  le  théâtre 
d'un  hoiTÎble  assassinat  passé  presque  h  l'élat  de  légende  et  que  nous  avons 
longaemenl  raconté  dans  notre  volume  ;  La  KonËr  d&i  AnoKHNt:s. 

«««■  A  Thin-le-Moutier,  vinl  linir  se^  Jours  Jean-Nicolas  Pache  (il  naquit  à 
Verdun  en  1746  et  se  mariait  à  une  Sedanaise^.  qui  fut  ministre  de  la  guerre, 
du  18  octobre  1792  au  2  février  1793.  et.  ensuite,  maire  de  Paris,  du  13  fé- 
rrier  1793  au  9  mai  1794,  Existe  encore,  à  Thin,  une  maison,  dépendance  de 


ses  propriétés,  dont  lu  partie  Haui-.ln-  SP  nomme  la  Cour  Puche.  ?ur  l'emplai; 
ment  de  celle  où  mourut  Pache,  en  fSï3,  se  In.uve  r.%:.,le  des  Jilks.  V. 
Pierquin  et  Lebinnd  :  Méboihk-:  slh  Pachk,  l  vol.  Kd.  Jolly,  éditeur., 


:==S'3^;«5*3==S»3=i=S^icSt3=i<<;*S='<^^^ 


CHAPITRE  II 


ARRONDISSEMENT   DE  RETHEL 

I.  Canton  de  Rethel.  —  II.  Canton  d'Âsfeld.  —  m.  Canton  de  Chàteau-Porcien.  — 
IV.  —  Canton  de  Chaumont-Porcien.  —  V.  Canton  de  Juniville.  —  VI.  Canton 
de  NoTion-Forcien. 


L'arrondissemfnt  de  Rethel,  situé  dans  le  bassin  de  la  Seine,  occupe  la  partie 
sud-ouest  du  département.  Il  est  borné  :  au  nord,  par  l'arrondissement 
de  Mézières  et  l'arrondissement  de  Hocroi;  au  sud.  par  le  département 
de  la  Marne;  à  l'est,  par  l'arrondissement  de  Vouziers;  et  a  l'ouest,  par  le 
département  de  l'Aisne.  Les  principales  rivières  qui  l'arrosent  sont  :  VAisne,  la 
Vaux,  la  Retourne  et  le  Plumion.  Le  canal  des  Antennes  le  traverse  de  l'ouest  à  l'est. 

Six  cantons  :  ceux  de  Retliel,  d'AsFeld,  de  Ghàleau-Porcien,  de  Chaumont- 
Porcien,  de  Juniville  et  de  Novion-Porcien,  comprenant  cent  douze  communes. 

5i,24i  hab.;  i5,442  élect.  ;  122,240  hect. 

Le  sol  de  cet  arrondissement,  très  riche  par  les  produits  de  son  agriculture, 
présente  quatre  natures  différentes  de  terres  : 

l»  Au  midi  de  l'Aisne,  les  craies  ou  terres  de  Champagne  qui  s'étendent  en 
Tastes  plaines,  fort  avantageuses  pour  les  bêtes  à  laine; 

2®  Au  centre,  les  terres  de  sédiments  formant  la  vallée  de  l'Aisne; 

3°  Au  nord,  les  terres  intermédiaires  entre  cette  vallée  et  le  sommet  de  la 
Crète  (chaîne  de  coteaux  limitant  les  bassins  de  la  Seine  et  de  la  Meuse);  terres 
mêlées  d'argile  et  de  limon,  favorables  à  la  production  des  arbres,  appelées 
terres  de  Va  liage; 

4®  A  l'ouest,  les  plateaux  élevés  appelés  terres  de  Picardie,  très  productives 
en  froment  de  première  qualité. 

On  ne  trouve  d'accidents  notables  de  terrain  qu'au  nord  de  la  vallée  de 
l'Aisne;  vallée  spacieuse  qui  coupe  à  peu  près  l'arrondissement  en  son  milieu, 
dans  la  région  qu'avoisine  l'arrondissement  de  Mézières  et  qui  s'étend  sur  le 
versant  méridional  de  la  Chaîne  des  Crêtes.  L'altilude  la  plus  élevée  est  celle 
de  249  mètres,  proche  la  ferme  de  In  CrtHe,  commune  de  S'euvizy;  l'altitude  la 
plus  basse  est  de  57  mètres,  au  point  où  l'Aisne  quitte  l'arrondissemeiit, 
au-dessous  de  Brienne. 

I.    CANTON    DE    RETHEL. 


Ce  canton  comprend  di.\-ncuf  communes  :  Relhel,  Acy-Homauce,  Amagne, 
Ambly-Fleury,  ArnicoUrt,  Barby,  Bertoncourt,  Biermes,  Coucy,  Doux,  Givry, 


Liiirciit ,  NiinU'uit,  Movy-Cln-vrièiPs,  Purf,Tij-Hess<i[i ,  SauIt-les-RetlK^I, 
Snrboii,  Thuf;tiv-Tru>tny. 

si  Ivorné  :  au  noril,  pur  \p.  caiiluii  de  .Novion-Porcion  ;  a  l'cM,  par  celui 
;.'iiy  :  au  sud,  par  celui  de  Juniville;  el.  à  l'ouest,  par  celui  de  Ch&teaU' 
'II.  Arrnsi^  jiar  l'.lf.tnf.'  «-anali.séc,  en  f{rande  partie;  par  la  Vtiux  et  par 
uos  ruisFoaux  d'imiHiilaime  sciAmidiiire.  Celtt*  r^fiion  est  surtout  afiricole. 
>rrps  .suiit  fi-rtilcs.  Kllcs  nourrissent  de  bon^  el  de  nombreux  troupeaux 
l'Iies,  de  chevaux  et  dr>  mnulons.  I.ps  prairies  sont  très  productives.  Pas 
is,  peu  d'arlires  fruitiers. 
r34  Imb.;  3,7T4  êliil.:  I8,i29  liei'l. 


RETHEL.  —  II,.  e,742.  —  P.  fl.,  4.ïi.  -  K.,  1.680.  —  D.  I).,  4a.  —  Hecl., 
\,ii>i.  —  K.,  le  preiuitT  lundi  de  Carêmi';  le  lundi  qui  suit  l'Ascension;  lu  lundi 
i|ul  piTivde  la  Saiiil-Jeuii-Ilaptigte:  le  lundi  qui  suit  ou  dans  lequel  loinbK  la 
Suitire-.Vnue;  le  lundi  qui  suit  la  Saiiit-Deniy:  le  lundi  qui  suit  la  Sainte-Cathe- 

-  V.  L..  li-s  imis  jiinrs  qui  pn''cédeiit  et  suivent  la  Saiiilc-.\nn» 


—  1(.  H.  —  S.  M.  —  Caisse  dï 
Harni.  munie.  —  S.  T.  In  ViuUnnle. 
école  Primaire  ajpérieure.  --  S.  / 
Synd.  des  piVbeurx  h  lu  litiiie.  —  S 
tfinls  IH7(I-IK71.  —  (j'iile  ri'llirliiis 

—  S,  C.  alinif-nlaiiv.  —  (i,  —  T. 


f.  les  Amis-H^unU.  — 
—  Cyilistes  retliélois.  —  S.  Anciens  Elèves 
iK'ioiis  Elèves  institution  Notre-Dame.  ~ 
coloinb.  le  Rapide.  —  S.  Anciens  Combat- 
nii.wn.  —  Cercle  ouvrier  l'Avant-Ganb. 

.  Elle  est  compacte,  et  quel- 

,  elle  est  argileuse;  46  hecl. 

binnche  qui  donne  des 

blanches  et  sèches;  le 

176  h.,  recouvre 


les  pentei 
pieds  des- 


g  moulla  des  IiIbb 


'(^xli-êmité  de  la  ville 


Tlfitinjeron  ;  et 
dans  la  vallée 
de  l'Aisne.  128 
hectares  d'al~ 
luvions  argi- 
leuses super- 
posées à  la 
grève.  L'A  une 
traverse  Itethel 
dans  sa  partie 
basse.  C'est  sur 
la  rive  droite 
iéroule,  en  une 


••^ec  a  la  ^are,  que 
piTSpeelive  délii'ieuse  el  fuili'  ;i  souhait  pour  le  charme  des  j'eui.  la 
•l'te  'Ux  hti-x.  l'un  de  uns  plus  ,ju?teuieril  répulés  paysages  des  Ardennes. 
.entrée  de  cctli:  jircuiienaileque  diii!  Olre  iVijié—  il  le  sera  sans  doute 
luru  paru  tettc;  fién^rapliie  ~  ]f  tiitsle  Liniird  :  œuvre  du  sculpteur 
eaioiopolitaiii  Alphonsi'  Colle. 

Histoire.—  C.  de  Vilry.  Une  de  nus  plus  anciennes  villes ardenn aises.  «On 
assure,  lisons-nous  dans  la  .NniiKM-.LATUME  iies  Cohhunks,  qu'elle  n'était,  lorsque 
llésar  lit  la  conquête  îles  tiuules.  i]u'un  simple  l'orl,  ou  castrum,  bdti  sur  l'Aisne 
pour  en  proli^ger  el  di^Tendre  le  passaffc;  il  reste  encore  de  ce  fort  une  grosse 


<i  ■ 


—  325  — 

tour  octogone  que  l'on  remarque  a  l'est  de  la  ville.  »  On  verra  bientôt  que 
cette  croyance  est  fausse  et  que  la  tour  n'existe  plus. 

Jean  Hubert,  dans  sa  Gkoghaphie  des  Arde.nnks,  résume  en  ces  pages,  que 
nous  reproduisons,  plutôt  l'histoire  des  divers  seigneurs  de  Retliel  que  l'his- 
toire de  Rethel  lui-même. 

«  Vers  970,  Adalbéron,  archevêque  de  Reims,  donna  l'église  de  Rethel  avec 
plusieurs  autres  domaines  à  l'abbaye  de  Saint-Remy;  les  moines  se  choisirent, 
comme  c'était  la  coutume,  des  avoués  chargés  de  défendre  le  temporel  du 
monastère.  Ces  avoués  usurpèrent  bientôt  la  propriété  des  terres  confiées  à  leur 
garde,  et  se  qualifièrent  de  comtes.  Le  plus  ancien  de  ces  titulaires  est  Ma- 
nassès  I",  frère  de  Roger,  comte  de  Chàteau-Porcien.  C'est  alors  que  fut  btltie 
la  grosse  tour  à  laquelle  on  a  voulu,  pendant  longtemps,  attribuer  une  origine 
romaine.  Près  de  cette  tour  s'élevèrent  peu  à  peu  des  constructions  qui,  dès  le 
dixième  siècle,  constituaient  un  vaste  cliAteau.  An  commencement  du  siècle 
suivant,  ce  château  était  entouré  de  fortes  murailles.  Hugues,  fils  de  Manusses  II, 
ayant  voulu  employer  aux  travaux  de  sa  forteresse  les  vassaux  du  prieuré,  eut 
à  ce  sujet  un  démêlé  très  vif  avec  les  moines  de  Saint-Remi  à  qui  ce  prieuré 
appartenait;  il  fut  excommunié  par  l'archevêque  de  Reims,  Renaud  de  Mar- 
tigné,  et  vint  enfin  solliciter  son  pardon  dans  l'église  même  de  l'abbaye,  devant 
les  reliques  du  saint  (1094). 

«  Hugues  fonda  Novy  en  1097;  il  donna  à  saint  Vincent  de  Laon  une  partie 
des  moulins  de  Rethel,  et  à  saint  Nicaise  la  seigneurie  de  Singly.  A  Hugues  I" 
succédèrent  Gervais  et  Withier,  l'un  son  fils,  l'autre  son  petit-lils.  Withier,  ou 
Witer,  souleva  contre  lui,  comme  son  gr.ind-père,  les  plaintes  des  religieux  de 
Saint-Remi,  dont  il  était  avoué;  il  encourut  aussi  l'excommunication  de  l'ar- 
chevêque, excommunication  qui  fut  confirmée  par  le  pape  Honorius  II,  l'an  1126, 
et  après  avoir  été  contraint  d'accepter  un  accommodement,  il  se  montra,  de- 
puis cette  époque,  très  libéral  envers  les  couvents  et  les  églises.  Hugues  II 
fonda,  vers  l'an  1220,  l'Hôtel-Dieu  de  Rethel,  et,  «  comme  il  estoit  grandement 
«  amateur  du  soulagement  des  peuples,  »  dit  Pierre  Camart,  «  il  osta  plusieurs 
«  servages  personnels  qui  se  levoient  sur  les  Rethelois  et  leur  commerce,  selon 
M  leurs  désirs,  en  prestation  d'argent,  grains,  volailles,  plus  tolérables.  »  Les 
villages  de  La  Neuville-à-Maire,  Corny-la-Ville,  le  Chesne,  Novy,  Barby,  Omont, 
Amagne,  Lametz,  Lucquy,  Sault,  obtinrent  de  Hugues  11  des  chartes  commu- 
nales presque  en  tout  semblables  à  la  loi  de  Vitry  et  à  celle  de  Beaumont.  Jean  I" 
prit  la  croix  avec  saint  Louis.  Le  savant  docteur  Robert  de  Sorbon  était  aussi 
de  cette  expédition  comme  confesseur  du  roi.  Jean,  avant  son  départ,  avait 
fait  hommage  au  comte  de  Champagne,  et  c'est  le  premier  acte  de  ce  genre 
dont  il  soit  fait  mention  dans  l'histoire  de  Rethel;  toutefois,  le  vassal  exceptait 
la  terre  de  Château-Regnault  dont  il  était  souverain. 

«  Jean  étant  mort  sans  enfant,  sa  veuve  eut  en  douaire  la  prévôté  d'Omont, 
et  l'archidiacre  Gaucher  prit  possession  du  comté  de  Rethel.  C'est  lui  qui,  en 
1253,  accorda  aux  habitants  de  Rethel  la  charte  de  leurs  droits,  franchises  et 
libertés.  Un  des  successeurs  de  Gaucher,  Hugues  IV,  eut  une  fille  appelée 
Jeanne,  que  Phifippe  le  Hardi,  roi  de  France,  fit  épouser  à  Louis,  fils  aîné  de 
Robert  III,  comte  de  Flandre.  Leur  fils  Louis,  dit  de  Crécy,  parce  qu'il  fut  tué 
à  la  bataille  de  ce  nom  en  1346,  succéda  aux  comtes  de  Rethel,  de  Flandre 
et  de  Nevers.  Il  laissa  Louis  de  Marie,  qui  acquit  en  1363  la  châtellenie  de 
Warcq.  Louis  de  Marie  laissa  onze  bâtards;  Marguerite,  sa  fille  légitime,  épousa 
en  1369  le  fils  du  roi  Jean,  Philippe  l*'*'  le  Hardi,  qui  hérita  des  comtés  de 
Flandre,  de  Nevers  et  de  Rethel.  Philippe  II  de  Bourgogne,  leur  fils,  succéda 
et  obtint,  en  1404,  pour  les  habitants  du  comté  de  Rethel,  exemption  de  tous 
impôts,  même  sur  le  sel,  moyennant  cinq  mille  livres  de  redevance  annuelle. 
Ce  seigneur,  tué  à  Azincourt  avec  Antoine  son  frère,  en  1415,  avait  eu  de  Bonne 


d'Artois  di'iix  lil?,  (^Imrlis  et  Jeun.  Clinrlits  lit  murer  f.n  t(4t  la  partie  sapé- 
ricun-  du  Itell»!,  obtint  du  mi  l;i  réunion  <li-  la  buronnie  de  Dom)}'  à  snn  comté 
delletlit!|,i'l  mourut  en  iWi.  Jriin,  son  frire,  lui  succéda,  et  CliarlolLe  de  Bour- 
gofoif,  sa  lillf?,  porta  le  coiiité  ii  Jmin  d'AIbret,  itci^neur  d'Orval,  lequel  mourut 
tin  l.-iâ4.  laiMnnt  Muiic  <!pouse  dn  Charles  de  Clevts.  Marie  ne  succéda  pas 
imiuédiatonieiit  il  son  p^re,  iean  d'Alliritt ,  car  Frunçoise,  sa  tante,  porta  le  comté 
de  lletlifl  avei-  les  baroiinies  de  Donzy  ut  du  ltozi\v  h  Udet  de  Poix,  seigneur 
de  Uutroc.  luort  au  siè^i'  dit  Niiples  pu  \^ÛH. 

«  L>-s  enfants  d(!  Uiuli*ec,  (iastnn,  Henri  et  Claudine,  épouse  du  conite  de 
Laval,  successivnmeiil  liéritii'rs  du  comté  de  Iletlii-I,  moururent  sans  postérité. 
Harie  d'Allin-t  n'obtint  donc  le  comté  lU:  Itelhcl  qu'en  1349.  Son  llls  François 
de  Olèves,  tné  à  lu  balaille  de  Divux  un  i'Mt-Z,  luissa  de  Marf^uerile  de  Bourbon 
trois  llls,  Fiiinçius.  Jacques  ut  Henri,  t:l  Irois  fdles,  Henriette,  Catherine,  qui 
porta  lu  princijiauté  du  ChAleau-IteKiiunlt  à  Henri  de  Lorraine,  duc  de  iîuise, 
el  Marie,  qui  épousa  llttiiri  de  tlourboii,  prince  de  Condé.  Henriette  de  ClèTei, 
après  lu  mort  de  ses  frères  qui  n'avaient  pas  laissé  de  postérité,  poria  le  comté 
de  llethel  à.  I^mi»  de  liouza^'ue,  en  faveur  cIo  qui  Henri  III  l'érigea  en  duché 
's  nssiffna  3,I}UU  livrex  de  rente  annuelle  sur  ce  duché  pour  n 


<  soixante  |taiivres  fliles,  i 
(Chartes  de  (lonzague.  fondateur  de  CharleviHe,  ï'uri 
Mantoue  en  liOT,  laissant  de  Cutheriu<-  de  Lorraine 
Mûrie,  époust^  du  i-i>i  de  l'oloiine,  et  Anne,  mariée  a 
u  Charles  de  lii>nzHt(ui'  aviiil  fait  exécnler  des  Irav: 
de  Kethei:  travaux  qui  furent  coiilinués  plus  tard 


Nesie  en  1595.  Leur  flli 
éda  en  1601  et  mourut  1 
trois  enfants,  —  Charles, 
a  comte  l'iilatîn. 
ux  impiirlanls  au  ch&teau 
t  achevés  par  le  cardinal 


Mazarin.  Il  acheta  de  I^uis  XIII  I; 


.II'  Mézi. 


.   Le  dert 


appelée  renly  liwitl'i  ilu  (> 
GonzaKue.  fut  CImrii-s  111.  pellt-tils  de  Ch; 
Hazarin  toutes  ses  seigneuries  de  France, 
duchés  di-  .Mautuue  et  de  Monlferrat. 

'I  Le  cardinal  Ht  cuiillrmei',  au  nxiis  d<: 
de  Itethel  en  dudié-palile,  en  laveur  du  i 
La  Porte  de  la  Meilleraje,  avec  celte  clau 
serait  substitué  à  celui  de  Hetliel,  et  que 
incorport'  â  la  louronne  l'i  'IrfauU  •l'hvirs 
petil-lils  de  Charles-Ainiand,  épousa  Loiii: 
eut  une  fille,  CharioUe-AnloineLte,  qui  lit 


:ssiiin  du  ||[renier  à  sel  de  cette  ville, 
iplaça  cet  impôt  par  une  redevance 
"  duc  de  itcthelois,  de  la  maison  de 
irles  11.  En  1639,  il  vendit  au  cardinal 
afin  d'aller  finir  ses  jours  dans  ses 

décembi-e  1663,  l'érectloD  du  comté 
nuri  de  sa  nièce,  Charles- Armand  de 
^e.  sliif^nliêre  que  te  nom  de  Jfamniu 
ce  domaine  ne  pourrait  jamais  être 
;  m'Itm.  (iuy-Paul-Jules  de  U  Porte, 
se-Fnmçoise  de  Roban-Soubise;  il  en 

passer,  par  mariage,  le  duché  dans 


—  327  — 

la  maison  de  Durford-Duras,  laquelle  en  a  joui  jusqu'à  hi  Révolution  de  1789. 
—  Le  duché  de  Rethel  était  un  des  sept  comtés-pairies  de  Champagne;  c'était 
an  des  plus  beaux  duchés  du  royaume.  Il  comprenait  cinq  villes  :  Rethel, 
Mézières,  Donchery,  chefs-lieux  de  prévôtés,  Chàteau-Porcien,  Rocroi;  et  cinq 
autres  prévôtés  :  Ghàtel,  Bourg,  Omont,  Brieulle  et  Warcq,  —  ensemble 
230  paroisses  dont  le  revenu  s'élevait  à  plus  de  60,000  livres.  —  L'élection  de 
Rethel  se  composait  de  296  paroisses,  presque  toutes  du  diocèse  de  Reims...  » 
(Voir  dans  Revue  historique  ardennaise,  décembre  1898,  Moranvillé  :  Le  Terrier 
du  comte  de  Rethelois  au  quinzième  siècle,  p.  266-298.) 

Il  faut  compléter  cette  citation  de  Jean  Hubert  en  mentionnant,  de  façon 
très  brève,  à  leur  date,  les  événements  principaux  —  seulement  principaux  — 
qui  marquèrent  l'histoire  de  Rethel,  sans  toutefois  remonter  plus  haut  que  la 
guerre  de  Cent  ans.  Mais  rappelons,  tout  d'abord,  qu'est  perdu  l'original  de  la 
charte  que  le  comte  Gaucher  accordait  en  1252  aux  bourgeois  de  Rethel. . .  Par 
un  vidimus  seulement,  nous  en  connaissons  le  texte.  Ce  vidimus,  conservé 
aux  Archives  du  palais  de  Monaco,  date  de  1239  :  il  est  donc  relativement  assez 
rapproché  de  la  charte  elle-même  et  parait  reproduire,  aussi  fidèlement  que 
possible,  les  termes  de  l'original  :  «  ...  Gauchiers,  cuens  de  Rethest  fais  savoir 
à  tous  ceus  qui  sont  et  avenir  sont  qui  ces  présentes  lettres  versront  et  orront 
que,  entre  moi  d'une  part  et  mes  bourjois  de  Rethest  d'autre  part  nous  sommes 
accordés  en  telle  manière  que  chascun  bourjois  qu'en  celle  ville  demeure. . .  » 
Les  comtes  de  Rethel  attendirent-ils  jusqu'au  treizième  siècle  pour  accorder 
une  charte  aux  bourgeois  de  leur  ville?  Il  faut  donc  supposer  un  document, 
bien  antérieur,  qui  ne  nous  est  pas  conservé,  et  dont  l'existence,  d'ailleurs, 
nous  est  affirmée  par  la  charte  même  où  le  comte  Gaucher  nous  parle  de  «  la 
vieil  chartre  ». 

1411.  Le  meurtre  du  duc  d'Orléans  par  Jean  sans  Peur,  duc  de  Bourgogne, 
avait  mis  aux  prises  les  Bourguignons  et  les  Armagnacs,  vengeurs  du  duc  d'Or- 
léans. Le  Rethelois  était,  en  ce  temps,  une  possession  bourguignonne,  tandis 
que  le  Porcien  appartenait  au  duc  d'Orléans.  En  1411,  un  des  plus  fidèles  ser- 
viteurs de  celui-ci,  Clignet  de  Brébant,  s'était  approché  de  Rethel  en  dissimu- 
lant sa  marche,  et  avec  l'espoir  de  prendre  la  ville  par  surprise.  Mais  Rethel 
se  trouva  bien  gardée.  Elle  avait,  d'ailleurs,  été  fortifiée  au  siècle  précédent. 
Au  pied  de  la  vieille  forteresse,  il  s'était  construit,  avec  le  temps,  des  habita- 
tions que  le  comte  Louis  III  avait  entourées  d'un  rempart  pour  les  mettre  à 
l'abri  des  Anglais.  Ce  rempart,  qui  enfermait  la  ville  basse,  datait  de  1357.  La 
ligne  de  fortification  suivait  la  rue  du  Rempart,  le  Grand-Pont,  la  rue  du  Quai, 
et  remontait  au  château  par  les  rues  Notre-Dame  et  du  Château.  La  muraille 
primitive  descendait  jusqu'au  pied  de  la  montagne,  près  du  collège.  Là  était 
la  Porte  de  Chef,  d'où  le  mur  nouveau  descendait  droit  sur  la  rivière  en  for- 
mant un  bastion  sur  l'Aisne.  Ce  mur  était  fianqué  de  la  tour  carrée  dont  nous 
avons  parlé,  et,  partant  de  ce  point  à  angle  droit,  il  s'ouvrait  au  Grand-Pont 
qu'à  cet  endroit  on  traversait  sous  une  porte.  Il  suivait  le  cours  de  la  rivière 
jusqu'au-dessous  de  la  fontaine  Pinson,  près  delà  Porte  des  Moulins;  il  remon- 
tait de  là  jusque  près  de  l'Hôtel  de  ville,  où  se  trouvait  la  Porte  à  Vlmage,  sui- 
vait une  ligne  marquée  par  les  rues  Notre-Dame  et  du  Chclteau,  et  se  rattachait 
à  la  tour  Saint-Pierre,  qui  tenait  elle-même  à  la  fortification  primitive. 

Monstrelet  nous  a  conservé  le  récit  de  la  tentative  faite  par  Clignet  de  Bré- 
bant, «  soi-disant  toujours  amiral  de  France  qui,  certain  jour,  assembla  jusqu'à 
2,000  cavaliers,  lesquels,  il  conduisit  le  plus  seurement  qu'il  put  de  leur  gar- 
nison au  pays  de  Rethelois  et  avec  plusieurs  échelles  et  aultres  objets  d'habil- 
lement de  guerre,  avec  lesquels  il  se  retira  jusqu'auprès  des  fossés  de  Rethel, 
et  environ  le  soleil  levant,  soudainement  assaillit  très  roidement  la  dite  ville 
qu'il  vouloit  prendre  et  piller  de  tout.  Mais  les  habitants  avoient  un  petit  peu 


avant  t'stii  advcslis  de  la  vunue  d'v  ceux  et  pour  eulx  défendre  s'estoient  le 
[dus  diligemment  préparés.  Néanioins  l'assaut  dura  par  très  lonfiue  espace  fort 
(lur  et  mcrveilli-ux  el  tant  que  d'une  part  que  d'autre  il  y  eut  plusieurs  hommes 
morts  et  iinvrés  entre  lesquels  le  fut  ledit  sieur  Cli|{nel,  lequel  voyant  la  défense 
d'y  ci'ulx  liabitants  et  qu'il  lui  sembloit  mal  possible  d'entrer  dedans  (1t  sonner 
ta  retraite  et  se  retira  avec  tous  les  siens  aux  champs;  entraînant  avec  euls 
les  morts  et  les  navrés  et  de  là  départir  ses  «eus  en  ileoi  compagnies,  dont  les 
uns  s'en  allèrent  ravafier  le  pays  de  l^ounois  et  l'autre  s'en  retourna  par  l'em- 
pire amenant  une  tri^s  grande  quantité  de  bi'lail  jusqu'à  Hara-sur-Somme,  en 
leur  jiarnisoii...  » 

D-Bûurguifçnons.  Toute  la  répion  retbéloise 
c  liu^ucnots  et  ratliolique.s ;  les  huguenots 
abattent  les  croix,  déchirent  et 
brisent  les  images  pieuses.  L'în- 
[ert-etitioLi  des  échevins  rétablit 
la  paix,  et  les  plus  coupables 
furent  emprisuniiés:  toutefois, 
on  ne  tardait  pus  a  leur  rendre 
la  liberté.  (Voir  dans  Jolibois  : 
HisTuiHK  OK  RnuRL,  le  récît  de 
cet  épisode  el  l'origine  histo- 
rique, se  raltairhant  à  ce  conflit, 
du  lieu  (lit  la  Croix-Mirautin.) — 
i:>9(i.  Le  comte  de  Suint-Paul, 
"  ciiuiniandant  pour  la  Ligue  an 
nom  du  roi  ",  entre  dans  Retbd 
sous  prétexte  de  •<  défendre  la 
ville  conti'e  les  hérétiques  ». 
Lne  fois  maître  du  château,  y 
installe  ..  le  sieur  Castîguan  » 
comme  gouverneur.  La  ville, 
alors,  est  pillée,  ran^'onnée; 
quatre  années  plus  tard,  «  re- 
mise de  llethol  à  la  soumission 
du  nii  Henri  IV,  moyennant 
quarante-huit  mille  livres  ».  — 
llilti.  AiTCstalion  du  prince  de 
('.onde.  Mécontents,  les  paitt- 
sans  du  prince,  parmi  lesquels 
Charles  de  (iouzague,  se  révol- 
tenl.  I.e  roi  tout  aussitiU  d'envoyer  en  Champa^fne  lâ,U(H)  hommes  d'infanterie 
et  3,0(10  chevaux.  —  ICIT.  Apres  avoir  pris  CliAteau-Porcien,  le  duc  de  Cuise, 
avec,  piiur  lieutenants,  tes  maréchaux  de  Themine  et  île  Uasso  m  pierre,  assiégea 
Hetbeî.  l>'s  assiéftés  font  deu\  surties  vigoureuses,  mais  infructueuses.  Ils  sont 
obligés  di>  capituler.—  Hi;t;t  à  IG.'iO,  l.:i  ville  est  écrasée,  ruinée  par  les  passages 
qu'y  t'ont  les  troup>'S  de  la  h'ronde  et  dn  roi. —  1630.  Les  soldats  de  l'archiduc 
Léopold  d'Autriche  brAlenl  et  pillent  la  région  en  nii^me  temps  qu'elles  met- 
tent Relbel  en  coupe  réglée.  Itien  n'égala  l'indisciphue,  la  férocité  des  Polo- 
nais que  le  roi  avait  imposés  aux  Hethélois  pour  s'assurer  de  leur  fidélité  après 
rarreslatioii  des  princes.  Toutefois,  la  «  férocité  >i  île  ces  soudards  —  le  mot 
n'est  pas  exafiéré  —  devenant  intolérable  et  vraiment  trop  cruelle,  le  roi  lui- 
mému  leur  ordonna  de  quitter  Kethet.  Le  lii'uU'nant-eolunel  Lalochnisky  refuia 
d'obéir,  à  moins  qu'on  ne  lui  versîU  une  somme  considérable.  A  la  lète  de  SM 
hnmmei<,  il  s'avança  pour  s'enipart-r  du  poste  de  la  balle-haute  sous  l&qudls 


(spignols 


—  329  — 

s'étaient  réfugiés  les  habitants  et  les  menaça  de  réduire  la  ville  en  cendres. 
L'échevin  Etienne  Durand  voulut  intervenir  :  Lalochnisky  le  blessa  mortelle- 
ment d'un  coup  de  pistolet.  Ce  que  voyant,  toute  la  population  prit  les  armes, 
et  chargea  les  Polonais  de  si  furieuse  façon,  qu'ils  furent  obligés  de  demander 
grâce.  Ils  eurent,  dans  la  bataille,  plusieurs  morts,  parmi  lesquels  Latochnisky. 
Le  lendemain,  ils  étaient,  après  une  nouvelle  tentative  de  résistance,  chassés 
de  la  ville.  Le  soir  même,  Etienne  Durand  mourait  de  sa  blessure.  Toute  la  ville 
éplorée  lui  fît  de  somptueuses  funérailles.  La  «jeunesse  »  précédait  le  cercueil, 
portant  un  cartouche  aux  armes  de  la  ville,  avec  cette  inscription  :  Didce  et 
décorum  pro  patria  mori.  Pour  rappeler  le  souvenir  de  cette  mort  civique,  on 
fît  élever  une  croix  en  bas  de  la  halle,  près  du  puits,  à  l'endroit  même  où 
Durand  avait  été  tué,  et,  le  premier  dimanche  de  chaque  mois,  pendant  de 
longues  années,  le  clergé  alla,  processionnellement,  en  faire  le  tour.  Sous  la 
Révolution,  ce  monument  commémoratif  fut  transporté  au  cimetière.  (Voir  dans 
la  Revue  historique  arden.naisk,  février  1899  :  Al.  Baudon,  les  Années  d'abon- 
dance et  de  disette  dans  le  Rethélois  aux  siècles  derniers), 

1650.  Le  10  août,  Turenne,  qui  s'était  joint  aux  Espagnols,  vint  assiéger 
Rethel.  Combat  acharné  au  faubourg  de  Liesse.  La  «  chapelle  des  pestiférés  » 
fut  prise  et  reprise  plusieurs  fois.  L'arrivée  de  l'archiduc  Charles,  avec  ses 
troupes,  força  les  Rethélois  à  capituler.  Delponti  fut  installé  comme  gouver- 
neur; ses  exigences  furent  sans  bornes.  L'archiduc  avait  d'ailleurs  exigé,  en 
entrant  dans  la  ville.  «  50  poinçons  de  vin,  4,000  paires  de  bas,  4,000  paires  de 
souliers  pour  ses  troupes,  et  le  pain  qui  leur  était  nécessaire  tant  qu'elles 
séjourneraient  dans  le  pays  »  C'est  pendant  le  combat  que  les  archives  de  la 
ville  furent  brûlées.  —  1650.  La  cour  reprochant  à  Mazarin  d'avoir  laissé  les 
Espagnols  s'emparer  de  Rethel,  le  cardinal  veut  alors,  absolument,  reprendre 
la  ville.  Il  envoie  Duplessis-Piaslins  assiéger  Rethel.  L'attaque  fut  si  soudaine 
que  Delponti  eut,  tout  juste,  le  temps  de  capiLiilor.  Il  est  toutefois  probable  qu'il 
s'était  vendu  secrètement  a  Mazarin.  Accourait  alors,  au  secours  de  la  ville, 
Turenne  qui,  ayant  appris  la  capitulation,  voulut  taire  marche  en  arrière.  Mais 
Duplessis-Praslins,  qui  désirait  le  combat,  l'atteignit  entre  Saiut-Etienne-à- 
Arnes  et  Sommepy,  où  se  livra  la  fameuse  bataille  dite  de  Rethel.  Sur  le  champ 
d'honneur,  Turenne  laissait  morts  1,200  de  ses  soldats,  et  en  abandonnait 
3,000  à  l'ennemi.  —  1652.  Le  29  octobre,  Condé,  pusse  au  camp  espagnol, 
assiégea  Rethel  avec  25,000  hommes.  La  ville  se  rend  le  12  novembre.  Condé 
lui  impose  comme  gouverneur  le  marquis  de  Person,  avec  800  hommes  de 
garnison.  Ce  gouverneur  fut  tout  aussi  exigeant  que  Delponti.  Rethel  perdit, 
par  suite  d'émigration,  plus  de  la  moitié,  sans  exagération,  de  ses  habitants. 
—  1653.  Le  5  juillet,  Turenne,  ayant  quitté  le  parti  des  Espagnols  pour  revenir 
à  la  France,  assiège  Rethel,  de  concert  avec  le  maréchal  de  La  Kerté.  Le  mar- 
quis de  Person  est  obligé  de  rendre  la  ville.  Les  seuls  dégâts  causés  aux  forti- 
fications, par  les  quatre  sièges  successifs,  coûtèrent  à  la  ville,  lorsqu'il  fallut 
réparer  ces  grands  dommages,  plus  de  vingt  mille  livres.  Mouzon  et  Sainte- 
Menehould  étaient  pris  en  même  temps.  Une  médaille  fut  frappée  en  commé- 
moration de  cette  triple  victoire  :  le  soleil  sur  son  char  dissipant  les  nuages, 
avec  cette  légende  :  securilas  et,  dans  l'exergue  :  plurima  urbi  secepta;  ce  qui 
signifiait  :  la  sécurité  rétablie  par  la  repossession  de  plusieurs  villes. 

1792.  Le  pays  du  Rethélois  jouissait,  depuis  fort  longtemps,  d'un  calme  qui 
ne  fut  troublé  qu'aux  approches  de  la  Révolution.  I^a  fuite  du  roi,  son  arresta- 
tion à  Varennes,  causèrent  une  assez  grande  efforvescence.  Les  choses,  toute- 
fois, se  passèrent  assez  tranquillement,  jusqu'à  l'arrivée,  5  octobre  1792,  du 
bataillon  des  volontaires  de  Seine-et-Oise  qui,  indisciplinés,  taxaient  et  pillaient 
les  provisions  sur  le  marché.  Ils  massacrèrent  quatre  déserteurs  sur  la  place 
publique,  dévastèrent  l'église  et  les  autres  monuments.  En  thermidor,  an  XI, 


passai^)!  ilf  Hoii;i|»aitft  ;  •■!>  IHII.  passiit!!^  tic  Niipoli^oii  ,'i  Kellid  (voir,  sur  ces 
lieux  ■■  pjis*-iK<'S  il.  Mpyrar  :  Viu.Ks  ET  Villagkîi  DK»  Abi>k.nnph,  [>.  433-*7.f.  — 
I81+.  Ap|<:ir<ill,  à  >"<n-v,  uni-  pelite  année  di?  cosaqiif*;  la  vue  île  In  garde 
nalioiiale  de  lli'lliel  li-s  mel  en  fuili".  Le  leiiiletiiain,  ils  reparurent  vers  TajKnon; 
la  (;arde_|natiiiiiiili'  rMln'-Iorsr  les  n'poussa  et  nii^nie  leur  tua  quelques  hommes. 
1^  Karde  eliatnpi^lre  de  Siiult.  quujqut;  manchot,  qui  s'élait  joint  à  la  garde 
nationale,  Ifur  (unit  un  orfnier  li'un  coup  île  pistolet.  Tout  aussitôt,  le  comte 
lie  WitroiisnlT,  qui  s--  poi-tait  sur  Ueims.  aiTivait  à  la  porte  des  Isies  avec 


MaJUD  d«  l'oDClsnDe  Poatï  à  Rttliol 

(i,nnii  jmninii'T.,  on/p  piiVi's  de  canon  i-t  di-ux  olnisiers.  Il  vimluit  mettre  la 
ville  à  feu  l't  â  :^ani:.  Iti'thel  ne  dut.  sou  salut,  qu'au  dêvouemeni  de  son  maire, 
M.  I.iniili'af.'ni-I<a<'in<-.  Toiili'rois.  la  ville  lui  mise  en  réquisition  pendant  huit 
jours  entiers,  j.c  :>!  niars.  uni'  eoUiune  russe,  commandée  par  le  comte  de 
Will,  oecup.-  lletli.'l. 

ûi  aoM-l  se|il'rnhre  l«70,  .Napoléon  arrive  Ii  llethel  avec  son  élal-major.  Il 
eouehe  à  la  sous-i.réreiaure.  el  le  inai-éelial  d<'  Mai-.Malion  chez  M,  Tranchart- 
E-'ioineiil.  Les  tiimpes  campèi-enl  aux  Isifs.  à  Snult.  i;l  surlecliemin  de  Pargny. 
Dix  Jouis  apiès,  einiion.  Itismarck,  le  pHnce  i-oyal  et  le  roi  de  Prusse  arri- 
vaient, •■ux  aussi,  .'i  llethel.  Le  roi  eoucluiil  dans  le  lit  où  .Napoléon  avait 
-omlié,  1-1  II?  priiii-i'  de  Hismaick  dans  celui  qu'avait  occupe  Hac-Hahon. 
I.iii'sque  jiassa  l'armée  française  a  llelhel,  l'fiiipereur  Napnlécin  lit  déposer,  Il 
la  mairie,  deux  unitidcs  caisses  icnferninnt  les  aivhives  du  camp  de  Chàlona ; 
elles  étaient  enouiv  dans  le  vestibule  de  la  mairie  quand  survinrent  les  Pnis- 


—  331  — 

siens,  le  2  septembre,  à  deux  heures  du  matin.  M.  Caruel,  alors  secrétaire  de  la 
mairie,  interrogé  sur  le  contenu  de  ces  caisses,  déclara,  sans  ombre  d'hésita- 
tion, qu'elles  contenaient  du  linge  et  de  la  charpie  pour  les  ambulances,  et, 
corroborant  son  patriotique  mensonge,  il  les  fit,  tout  aussitôt,  porter  à  l'am- 
bulance établie  chez  les  Frères.  C'est  ainsi  qu'il  put  sauver  ces  documents 
précieux  en  même  temps  qu'il  dérobait,  aux  investigations  de  l'ennemi,  trois 
cents  fusils  cachés  par  lui  la  veille  même  de  l'arrivée  des  Prussiens.  En  récom- 
pense de  son  dévouement,  qui  l'exposait  à  être  exécuté  sur  l'heure  même, 
M.  Caruel  reçut  une  médaille  d'honneur  de  première  classe.  —  o  octobre  1870. 
Installation  du  préfet  von  Katt  à  la  sous-préfecture.  C'est  de  Rethel  que.  le 
13  octobre,  von  Katt  apprenait  aux  Ardennais  qu'une  contribution  d'un  million 
frappait  leur  département,  avec  ordre,  «  au  nom  de  son  auguste  maître,  »  de 
verser  la  somme,  dans  le  délai  de  huit  jours,  soit  à  la  caisse  de  la  préfecture 
de  Rethel,  soit  à  celle  de  la  sous-préfeclure  de  vSedan.  —  2  août  1871.  Les 
jeunes  gens  font  célébrer  un  service  solennel  en  mémoire  des  soldats  relhélois 
morts  pendant  la  guerre.  Une  souscription,  pour  l'érection  d'un  moment  funèbre, 
produit,  le  jour  même,  1,400  francs.  —  1872.  Le  13  novembre,  le  roi  de  Saxe 
passe  la  revue  de  la  garnison.  —  19  mai  1873.  Le  général  de  Manleuffeld  fait 
exécuter  plusieurs  manœuvres  stratégiques  aux  troupes  occupant  Rethel  et 
qui,  le  16  juillet,  partent  pour  la  Prusse.  La  population  rethéloise  célèbre  sa 
délivrance  par  des  illuminations. 

Eglise.  —  L'une  des  plus  intéressantes  et  des  plus  belles  des  Ardennes.  En 
1279,  les  bénédictins  de  Saint-Remy  possédaient  le  prieuré  de  Rethel.  Ils  cons- 
truisirent une  église,  conformément  au  style  architectural  de  l'époque  :  fenê- 
tres élancées,  frêles  colonnes,  chapiteaux  au  double  crochet,  scolies  profondes. 
Telles  sont,  dans  l'église  actuelle,  les  deux  nefs  de  gauche.  Au  douzième  siècle, 
un  clergé  séculier  s'établissait  avec  les  religieux,  dans  la  même  église,  afin  de 
pourvoir  au  service  paroissial.  Des  conflits  s'élevèrent.  Pour  y  mettre  fin,  les 
habitants  remplacèrent,  en  1310,  le  collatéral  de  droite  de  l'ancienne  église 
par  une  nef  ayant  une  importance  égale  à  la  grande  nef  voisine.  En  1440,  ils 
accolèrent  un  bas-côté  nouveau,  formant  une  quatrième  nef.  En  lolO,  on 
sculpta  le  gracieux  portail  de  saint  Nicolas,  reproduisant,  en  ses  mille  décou- 
pures, la  légende  populaire  du  ><  patron  ».  Rien  n'égale  le  fini  des  détails,  le 
charme  des  figures,  la  grAce  des  ornements.  Le  saint,  adossé  au  trumeau,  est 
debout,  en  costume  complet  d'un  évéque  au  seizième  siècle;  deux  galeries  à 
jour.  Tune  au-dessous  de  la  rose,  l'autre  en  bas  du  pignon,  donnent  à  l'en- 
semble une  incroyable  légèreté.  Deux  escaliers,  enfermés  dans  deux  tourelles, 
encadrent  parfaitement  ce  portail  et  en  fixent  les  limites.  Le  dix-septième 
siècle  ajoutait  à  l'église  une  énorme  tour  dorique,  conique,  corinthienne,  coiffée 
d'un  toit  à  quatre  pans,  d'une  solidité  pouvant  défier  les  siècles,  comme,  d'ail- 
leurs, en  1650,  elle  défiait  les  boulets  espagnols.  A  l'inlérieur,  un  beau  vitrail 
moderne  dans  le  chœur;  le  nouvel  autel  de  la  Vierge;  une  crypte  ogivale  dite 
le  Sépulcre;  une  chaise  monumentale;  un  bénitier  composé  de  dauphins  sup- 
portant une  coquille;  les  confessionnaux;  une  statue  de  saint  Nicolas,  ayant  à 
ses  pieds  les  trois  enfants  dans  le  baquet,  ainsi  que  le  veut  la  légende.  Il 
importe,  toutefois,  de  h'nm  faire  remarquer  que  ces  enfants  sont  des  hommes 
que  le  saint  s'apprête  à  baptiser;  mais  des  hommes  représentés  d'une  taille 
bien  inférieure  à  celle  du  saint,  suivant  un  usage  transmis  par  le  paganisme, 
évoquant  surtout  l'idée  de  grandeur,  de  supériorité  morale  que  l'artiste  s'effor- 
çait de  rendre  sensible  aux  yeux.  Dans  celte  église.  Louis  XIV,  revenant  de 
Montmédy,  en  1657,  tint  sur  les  fonts  baptismaux  le  fils  de  «<  M.  Métayer  », 
officier  du  roi  ;  et,  en  1664,  y  fut  somptueusement  reçu  le  duc  de  Mazarin. 

A  signaler,  dans  les  trois  nets  principales  :  les  Noces  de  Canu  et  la  Pèche 
miraculeuse,  attribués   à  N.  NVilbault;  —  Descente  (le  Cro'u\   puis  Jt'sus  et  la 


Sainarilainf.  attribués  i<  J.  Vîlbault.  \a-  meillf  iir  de  ces  quatre  tableaux,  qai  jadis 
appartinrf^nt  à  l'abba>'e  de  Chaumoiit-la-I'éi-euse,  est,  sans  contredit,  la  Det- 
eentt!  de  Croix,  l'roveimnt  <lc  l'ancien  IIAtrl-lJieu,  attenant  ii  l'école  communale 
de  gai-çons  ;  l'AMOtuption  et  Sitinl  Sieoliis  protfgtnnl  tet  nautonnUrs,  attribués 
à  J.  Wilbault.  Dans  la  chapelle  Saint-Nicolas,  au  retable  :  Gufritan  du  bMaa 
par  saint  Pierre,  jolie  peinture  sifinée  :  Vifurt  Rethelînm  prin.ril,  dédit  4638, 

Nous  n'avons  parlé  qu'a  grands  traits,  on  le  comprend,  de  cette  église  (pour 
sa  noiueiK'lalure  cou)pl<-te,  voir  .MM.  Louis  Desmaison  et  Jadart,  dans  la  Rsvni 

IIISTORIQIJB    AaDKKKAlSE, 

mars-avril  1899).  Leur 
monographie  est  di- 
visée en  quatre  clia[H- 
tres  :  l"  historique  de 
réalise;  2»  description 
du  monument  (carac- 
tères généraux  de  l'édi- 
lice,  dimensions  prin- 
cipales, chœurs,  ners, 
eliapelle  des  fonts  bap- 
tismaux, crypte  du  sé- 
pulcre, portails,  faça- 
des, tour  ou  clocher); 
D"  inscriptions  et  an- 
ciennes épitaphes; 
4°  œuvres  d'art  {sta- 
tues, bénitier  des  dau- 
[jhins,  console,  mëdail- 
louj,  devants  d'autel, 
tableaux;.  En  outre, 
sept  planches  ;  plan  gé- 
néral de  l'église,  1674; 
vue  du  portail  princi- 
pal, au  sud;  pierre 
tombale  de  D.  Piene 
Itousseau,  1536;  béni- 
tier des  dauphins  ;  ar- 
mitiries  des  familles 
Uesain  et  l^ndragin; 
éeusson  de  la  corpo- 
i-ation  des  maçons, sur 
un  chapiteau  de  la  oeT 
du  prieuré. 

cnptioiis,  niius  ilil  M.  JiKhirl.  fort  iii>iiibi't'uses,  avant  la  Révolution,  sur  les 
murs  et  dans  le  pavi'  des  nefs  de  l'i^ylise  de  Hetliel,  ont  été  bouleversées  depuis 
et  bien  des  fois  détruites.  Cr|>endanl,  les  principales  de  celles  qui  survécurent 
à  tant  di-  causes  de  desiruclion  ont  été,  lors  d'un  nouveau  pavage,  en  1873, 
(liées  iiiix  murs  latéraux  et  an.v  piliers  |iar  les  soins  de  M.  l'archiprétrfi  Pietret. 
Nous  en  avons  com[ité  vintil-lrois  susceptibles  d'être  reproduites;  leur  publi- 
eaticiii  s'impose.  l'Iusieui's  per.^o images  assez  import;ints  dans  l'histoire  locale 
y  figurent,  et  les  auti-es  iitt'reiit  des  noms  de  médecins,  de  marchands  et  de 
bourgeois,  avec  des  reiiseii^iieineiits  sur  leur  fondation,  leurs  alliances  et  leurs 
descendances.  »  Suivent,  iilnis.  lu  ounieuclatiire,  la  description  et  le  texte  d* 
ces  inscriptions  <-ummémor:ilives. 


PoiUU   latcral  de  l'tgia»  d«  EUthsl 


Eglise  Saint-Remj.  —  Aux  deux  côtés  du  saticluairi^,  dans  cette  é^li^e, 
tuicientie  chapelle  des  Minimes  :  la  Couronne  d'Epines  :  —  k  Christ  fi  la  Colonne, 
attribués  â  J.  Wîlbault. 

Chapelle  de  l'Hôpital.  —  Dana  cette  chapelle  :  la  Présenlalion  de  ?(.-S.  iiu 
Tempk  ;  —  k  Cruci/kmeJU  de  N.-S.  ;  —  les  Pèlerins  d'Emmaiis  ;  —  le  Christ  servi 
par  les  Anucs,  attribués  à  J.  Wilbault.  Dans  la  salle  îles  réunions  :  le  l'ortrait 
de  M,  Tiercelet. 

La  Halle.  —  La  Orosse  Tour.  —  Pour  le  prieuré,  plus  haut  signalé,  dont 
les  bâtiments  furent  vendus  en  1793  —  ainsi  d'ailleurs  que  pour  les  monu- 
ments anciens  de  la  ville  :  maisons  caractéristiques,  notamment  celle  h  l'en- 
seigne du  Bon-Diabk,  vieilles  portes,  hôtel-dieu,  maladrcrie  à  l'endroit  ou  se 
trouve  le  pont  Saint-Lazare,  couvents,  —  voir  Caruel  :  Essais  sur  Rkthkl.  Voir 
aussi  les  articles  publiés  par  Mercier,  sur  le  «  Vieux  Hethel  »,  dans  le  Guidk 
RETHÉI.OIS.  Nous  ne  mentionnerons,  alors,  en  passant,  que  la  Vieille  Halle  et 
la  Grosse  Tour. 

En  partie  reconstruite  au  dix-huitième  siècle,  la  Halle  n'en  donne  pas  moins, 
à  son  quartier,  certaine  physionomie  d'anlan.  Sous  sa  churpcnle  en  bois  plu- 
sieurs fois  séculaire,  s'abrite  la  cloche  qui,  chaque  jour  de  marché,  dès  onze 


^^'^•}V' 


1? 


Balle  i 


RMhsl 


heures,  octroie  aux  «  rurauï  ",  aussitôt  lixé  le  cours  des  produits,  la  librfl 
vente  de  leurs  marchandises.  Celte  clochi",  "  de  dix-huit  h  vingt  livres  pesans  », 
date  de  ITC9.  Le  fondeur,  qui  s'engageait  à  la  fournir  "  nioieniiant  la  somme 
de  quarante  sols  pour  chacune  livre  >•,  élait  un  rémois,  François  l.econile,  dont 
on  ne  connaît,  d'ailleurs,  que  le  nom. 

La  Grosse  Tour  passa  longtemps  pour  dulcr  de  l'époque  roinaiue.  Mais 
Caruel  écrit  :  «  L'origine  de  cette  tour  donna  lieu  à  de  multiples  appréciations, 
sans  qu'aucune  d'elles  fut  appuyée  de  raisons  plausibles;  aussi,  cette  origine 
reste-l-elle  ignorée.  Toutefois,  les  comiiiunicalious  du  rez-de-chaussée  dans  les 
dépendances  du  château  sembleraicjjt  indiquer  une  origine  commune;  et  alors, 
malgré  certains  avis  contraires,  la  construction  de  cette  tour  ne  remonterait 
qu'à  960.  "  Ou  reste,  ce  qui  parait  confirmer  cette  supposition,  c'est  un  inven- 
taire dressé  en  16.^3  par  M.  de  Ij-slaucourt,  lieutenant  du  roi.  Il  prouve  ciiiire- 
ment  la  communication  avec  l'intérieur  de  la  Grosse  Tour.  Jolibois  nous  fait,  de 


ce  niotiiiineiit,  lu  <!<■  se riplioti  suivante  ;  •■  Cnitstnii 
iirtin<'Ji;l,  i)iiî  existe  ciicori',  la  (!russ<>  Tour  trUiil  i 
donnaient,  rue  (1<^  luiit,  la  foriiie  octogone.  On  y  avait  accès  par  une  oaTerture 
cintrée,  Ù  dix  nii-lres  du  sol  ;  mais,  duns  li^s  derniers  siècles,  on  avait  pratiqua, 
uu  pied,  une  purin  linssi'  et  étroite.  Sous  le  rez-de-chaussée,  se  trouve  un  sou- 
t<irniin  roruiant  une  seule  suite  dont  la  vofite  est  soutenue,  au  centre,  par  un 
pilier.  Une  .iiK'ii'rine  {{ravure  indique  uu  second  triage  crénelé  surmonté  d'une 
petite  fiuérile.  - 

Ce  iiiuiiuinent  fut  si  peu  entretenu  qu'une  partie  s'écrouta  en  1623;  et,  au 
lieu  de  le  rétuiiilr.  un  fil  démolir  le  reste,  de  sorte  qu'il  n'existe  plus  que  le 
monticule,  UU  soiuiiK't  duquel  on  parvient  )iur  un  sentier  construit  en  spîr&le, 
I6ST,  et  piii'tiLuL  du  cheinrii  de  In  Uucliesse,  près  In  porte  du  cbdteau.  bidé- 
peiiduninient  ilu  soutorruiii  indiqué  duns  l'invenUiirecité  plushaul.  ily  a,  sous 
reiiiplucenienl  qu'occupiiil  \:i  (irossc  Tour,  une  (flaciére  découverte  en  1846 
par  Â1.  I.e^rand-lii'épin,  qui  était  alors  propriélair<-  du  terrain,  et  que  la  ville, 
en  t8;W,  acheta  l,2(W  francs. 

Chftteau.  —  Aurait  été  i-onstruit,  en  %0,  par  Manassès.  Aucun  document 
ne  nous  renselpie  sur  su  véritrible  importance;  sauf,  pourtant,  d'anciennes 
^ravur<-s  sur  lesquelles  se  ruieiit  plusieurs  donjons  et  l'emplacement  d'une 


RethtL 


chapelli'.  Iluiis  les  dépendances  de  ce  cht\teau,  les  éolievins  créés  par  la  charte 
de  liuuclier  tinrent  leurs  séances  Jusqu'en  li9a;  à  cette  époque,  le  comte 
de  (^lèvi-s  leur  aliandonna  la  l'orlf  ît  rimiiije,  oii  ils  firent  aniéna;jer  une 
cliumlire  pour  leurs  réunions.  Des  lors,  cette  •■  Porte  à  rimante  »,  à  laquelle 
on  iijoulait  un  étage  et  un  clocher,  et  daui>  ce  doclier  une  horloge,  devint 
hôlej  de  vilU'.  Klh-  l^iit  démolie  en  174!).  et.  alors,  fut  construit  l'Hôtel  de  ville 
actuel.  Vers  Ililit).  aequJNilion  du  château  et  du  duché  ilu  ftethêlois,  par  Maïaiin. 
Il  en  Ml  [l'in  à  Armand -Charles  de  |,a  Meillerave,  lorqu'il  épousa  llortense  de 
Mani'liii.  nièce  liu  l'ui'itinal,  à  condition  que  le  duché  et  la  ville  s'appelleraient 
Hauu'in:  d'oil  le  dicton  céléhi-i'  :  «  Kethel,  petite  ville;  Mazarin,  grand  coquin». 
Aprtîs  la  dispersion  de  la  famille  .Mazarin,  W"  d'.Vuniont,  héritière  du  château, 
te  tendit  pour  I T. OIH)  francs,  en  ilix-sept  lots,  en  réservant,  toutefois,  la  Grosse 
Tour  pour  la  ville. 

Euole  d'a^culture.  —  l.e  prniés-verhal  d'inauguration  —  une  feuille  de 
parchemin  conservée  duns  un  ulhuni  —  porie  :  "  1,'an  mil  huit  cent  quatre- 
vingl-onze,  le  4  octolire,  l'école  praliqne  d'A^ricultuiv  fondée  par  la  ville  de 


Rethel,  sur  rinitialive  de  M.  Linard.  dépuléde  rarroiidiâ^einent,  et  sousI'aJni 
nistratjon  de  MM.  Qelpech,  préfeli  Gillel,  sous-préfet;  Pirot,  maire;  Tro}'0] 


Ecole  [l'*^lciillur«  de   Helbei 

premiei-  adjoint;  Gavasse,  deuxièiite  adjoint;  sur  les  plans  de  M.  Paille,  archi- 
tecte, a  été  placée  sous  le  Haut  Palroua^e  de  M.  Jules  Develle,  ministre  de 
l'agriculture,  et  inaugurée  par  lui.  <• 

Ecarts.  —  Pamplcmoufise.  8  hnb.  —  Les  Fermes  tien  Moiiliun.  —  Les  Gum- 
ifuelles.  H.  —  Cenie-ROmieourl,  7  hab.  —  Brmur.  -~  La  Ferme.  —  Les  Iles.  — 
1^  Carciintierie.  —  Le  Clos  Manniilte,  7  hab.  —  Les  Trois  M'itiUm  ii  Vent  de 
llotlin.  y.  C,  —  Les  Quatre  Moulins  li  Vent  de  la  Neuville.  D'après  la  tradition, 
les  trois  moulins  de  Hottin  auraient  été  construits  en  1749  ;  le  premier,  à  l'est, 
par  un  sieur  Millet  qui  le  transmit  à  sa  lille.  M'*  Pelit.  et  celle-ci  à  M,  Tinot- 
Kaucheui,  propriétaire  de  ses  dépendances.  11  fut  détruit,  en  1863,  par  un 
ouragan  terrible;  puis,  en  1S6.S.  il  fut  entièrement  démoli.  Le  deuxième  moulin 
fut  construit  par  les  ancêtres  de  M.  Drouet-Fequant  ;  depuis  18ËX,  il  n'existe 
plus.  Quant  au  troisième,  il  appartenait  aux  ancêtres  de  M.  Costeau-Thiéry 
qui,  en  1872,  le  fit  abattre.  C'est  dans  le  terrain  situé  entre  le  boulevard  Saint- 
Nicolas  et  les  champs  allant  vers  les  moulins  à  vent  que  le  duc  Cbarles  de 
<ionza|jue  avait  résolu  de  construire  la  Neuve~Vitle.  Remonte  à  iliSVt  le  procès- 
verbal  des  mises  en  adjudication  des  places  à  bâtir;  il  y  est  dit  que  les  mai- 
sons auront  20  pieds  de  large  et  2(1  pieds  de  hauteur,  <'  estre  construites  eit 
|iierres  ou  briques  dans  le  délai  de  cinq  ans,  à  charge  de  payer  un  sol  parisis 
(le  cens  pour  chaque  maison,  sous  peine  de  quatre  sols  d'amende.  »  Maî^ 
jamais  ne  furent  faites  ces  constructions  projetées,  et  les  matériaux  préparés 
pour  la  porte  Suint-Louis  servirent  à  la  porte  Salnl'Mciilas,  oii  l'on  i«trouva 
i'écusson  de  lu  porte  Saint-Louis.  A  la  Neuville,  quatre  moulins,  dont  deux 
remonLiient  k  13G7;  ils  ont  disparu  :  le  premier  en  1678.  le  d''uxiëme  en 
1S4.5.  Quant  aux  deux  autres,  ils  furent  démolis  :  l'un  en  1882,  et  le  quatrième 
en  1863.  II  ne  reste,  sur  les  terrains,  que  des  exploitations  agricoles,  parmi 
lesquelles  une  fort  belle  ferme,  dont  la  grange  fut  consumée  pur  1  iiu'endie,  en 
1876.  En  la  reconstruisant,  on  découvrit  des  souterrains.  Jamais  explorés,  se 
dirigeant  vers  le  chiiteau.  Des  sept  moulijis  liisloriqnes  de  Itetliel,  seul  le  sou- 

ACY-ROHANCE.  —  H.,  407.  —  i:.,  H2.  —  D.  C.  2.  -  \i.  A.,  2.  — 
D.  D.,  42.  —  lied.,  I,12i.  —  B.  P.,  Helliel.  —  K.  L.,  le  dimanche  qui  suit  If 
27  juin.  —  B.  B.  —  S.  T.  —  Le  lerriloire  s'étend  sur  la  rive  gauche  de  l'Aisne  : 
craie  marneuse,  craie  blanche,  limon,  ailuvions  de  l'Aisne.  Aucune  source. 
—  C.  de  Vitry. 


Eglise.  ~  lti>iiiaui<V  ilii  dix-liiitliént'.'  sii-eU:.  Tour  centrale  détruite.  Pierre 
loinbale  daUnt  de  l.Hlf,  nrpi?  n|jur>'  en  pied  d'iiuhert  ili-  Houlillac. 

Ecarts.  —  VE/'Iuse,  ',i  liai).  —  l.a  Gnr'-ane,  2  hah.  —  Le  l'oint  du  Jour,  â  hab. 
^  l.n  Sucrei'ÎF.  —  l.ii  Talile  Riinttc.  —  Le  Bliine-Monl.  où  jadis  tenaient  leur 
saMiiiL  les  fumeux  surciei-â  d'Acv-ltoniaiic, 

■"-.  |,p  nom  (le  vp  y\\b\iip  rappelle  la  très  îiiiclenne  fumille  de  Komance  : 
llrockmans,  de  Itui-kman:i,  du  Koinans,  de  Iloinance,  marquis  et  barons  de 
Itomnni^e,  marquis  de  Mt-smon,  vicomtes  d'Auteil  et  de  Villaumé,  barons  de 
Terrier,  seijineurs  d'AllIn'tioveii,  Elch,  Mvllen-Zutlen,  l*eef,  Nerdeeii,  pour  le 
paj's  (Ir  l.iè^e  ;  de  Mesmori,  I.éclielle,  Roiiitit^uil,  Avançon,  Millemont,  Hautoul, 
tiaraiicière,  Acy,  Beaumont,  Inaumont,  la  MalmaiADn,  Arronville,  Novion,  Pro- 
visy.  Serf,  Thenorfcue^,  pour  la  Cliampagix'  ;  et  dont  la  âoui^he  fut  :  Henry 
Drorkmans,  cbevalier,  seif^ueur  d'AItlienoven.  du  pays  de  Liè^e.  Vécut  au  dou- 
zième sittcle.  Une  iri's  complèle  p'-né.ilo>[ie  de  cette  Famille  fut  faite,  d'après 
les  titres  vi^rillés  par  la  Chambre  lii'raldiqiie  d>-  Rruxelles.  Elle  nous  conduit,  de 
la  soui-lie,  ,'iux  diTiiiers  celetniis  ;  Paul  de  Homaure  —  qui  eut  pour  enfants 
Cnston  d<-  Itouiance,  m-  ii  Paris  le  Kl  décemlin^  IR.Ï.'i.  ei  mort  en  IR81  ;  C<^]e, 
iii^t'  en  IR^iX,  morte  toute  jeune;  Henri,  lieor^e-i,  Charles.  .Madeleine,  Harie- 
Aiine,     -  en  passant  par  le  chef  de  la  secmide  branche  :  tàodefroy  11,  seifçneur 


d'Attbi' 


i>  pi-udant  bui 


Il  1604,  natnralis<';  frain'ais  par  l.oiiis  XIII, 
.  en  l'harfieaut  l'infanterii'  espajçnole;  cl  par 
li  tul  Josepb  Coilefroy,  biirou  de  Itomance,  sei- 
:'y,  lié  II-  !i  jauvier  I7.ï4,  mort  le  27  mars  1797; 
.  I.i'i  baronnir  de  Iloinance  avait  été,  sous  la 


AMBLY-FLEUBT.  -  II.,  VU.  —  K.,  li«.  ~  l>.  C.  12.  ~  D.  A.,  12.  — 
IP.  h..  Il,  —  llir(.,  jiMN.  —  l(.  P.,  AUiKiiy.  —  F.  I..,  le  deuxième  dimanche 
après  le  11  jiiill.'l.  --  C"  1'.  -  -  ]j-a  alluvioiis  de  VAisui'  B.'tcnaenl  sur  une 
iirande  pailii'  ilu  teniiohi'  ;  le  resh-  se  [>arla)ie  lutn-  la  Maine  crayeuse  et  le 
limor).  Kxploilntinn  île  briijues  près  de  la  (-coix-Choffcu.  Terres  inarueuNea 
excellentes  pour  lr>  blé  et  ji-s  fonrraties  urtideiels.  Arrosé  par  le  ruiMftu  lie 
.S(iM/c«-(7(iimjjcrii)»Vs.  I,e  vilUifte  se  divise  en  .Vmbly-haut  et  .\mbly-bas,  que 
sépare  le  i-'innl  lii-s  .\rdfiiiii-i.  Kul,  jadis,  un  chiHeau-fori  qn'înr-endia,  dans  se» 

luttes  contre 
Louis  IV  d'Ou- 
Ire-mer,  enflll, 
Hugues,  arche- 
vêque de  Reims. 

—  (-,  de  Vîlry. 
Ecarta.  — 

Fleui-y,  76  hab. 

—  La  Vharitt 
II)  hab.,  où  te 
trouve  une  mai- 
son de  ferme 
qui  fut  UD  an- 
cien monastère. 
C'est  sans  doute 
l'écarlquei.ilD- 
berl  appelle  : 
VAbbat/e.    LV- 

lune  des  ferme» 


F«nM  d*  U  Clurllt 


(.'lise  du  village,  entre  Ambly  et  Kleiiry,  se  trouve 
de  r.Abbaye.  qui  releva  de  Sainl-ltemy  de  Heims. 


—  337  — 

AMAONE.  —  H.,  762.  —  E.,  222.  —  D.  C,  40.  —  D.  A.,  10.  —  D.  1).,  37. 

—  Hect.,  932.  —  B.  P.,  Amagne.  —  F.,  le  mardi  qui  suit  le  9  janvier,  le  mardi 
qui  suit  le  12  mai.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  4  juillet.  —  C'°  P.  —  B.  B. 

—  G.  T.  —  Soc.  les  Amis  de  la  Guide.  —  Situé  sur  le  versant  droit  de  la  vallée 
de  V Aisne,  traversé  par  le  ruisseau  de  Saidces.  Sol  peu  accidenté.  Alluvions  de 
TAisne  ;  environ  400  hectares  otfrent  un  grand  développement.  Elles  sont,  en 
général,  marneuses  et  couvertes  de  prairies.  On  y  cultive  l'osier.  Sur  la  rive 
droite  du  ruisseau  de  Saulces,  le  limon  domine.  Une  seule  source  mérite  d'être 
signalée  :  la  Fontaine  du  Culot, 

Ce  village,  au  hord  de  la  fertile  prairie  qui  s'étend  jusqu'à  Attigny,  se  divise 
en  Amagne-gare  (ou  Amagne-Lucquy)  et  Amagne-vi liage.  A  pris  une  énorme 
extension  depuis  qu'il  est  tête  de  ligne,  en  ce  qui  concerne  les  embranche- 
ments, sur  le  chemin  de  fer  de  l'Est,  de  la  ligne  de  Vouziers  à  Revigny,  et  de  la 
ligne  d'Amagne  à  Hirson.  Il  y  a  trente  années,  environ,  l'emplacement  de  la 
gare,  ainsi  que  des  nombreux  ateliers  de  la  Compagnie,  n'était  qu'un  immense 
marais  où  se  donnaient  rendez-vous  tous  les  pécheurs  de  grenouilles  du  pays 
rethélois.  —  C.  de  Heims-Vitry. 

Eglise.  —  Henionte  au  seizième  siècle.  A  signaler  un  portail  flamboyant 
et  une  chapelle  Renaissance. 

Ecarts.  —  Df^ôt  et  Passage  à  niveau^  47  hab.  —  Le  Moulin  à  Vent,  H. 

ARNICOURT.  —  H.,  285.  —  E.,  85.  —  D.  G.,  6.  —  0.  A.,  6.  —  D.  D.,  38. 

—  Hect.,  833.  —  B.  P.,  Rethel.  —  F.  I..,  le  dimanche  qui  suit  le  8  juin.  —  B.  B. 

—  Le  village  se  trouve  près  du  Plumion,  sur  un  plateau  marneux  à  pente  douce. 
Craie  marneuse  sur  la  plus  grande  partie  du  territoire,  puis  le  limon  et  les 
alluvions  du  Plumion,  Deux  sources  assez  importantes,  surtout  celle  dite  : 
Fontaine  Saint- Etienne,  Au  nord  s'étendent,  sur  une  longueur  d'environ 
160  mètres,  les  vestiges  de  l'ancienne  voie  romaine  de  Reims  à  Cologne.  Sur 
ce  parcours  fut  trouvée,  en  1895,  une  sépulture  gauloise  renfermant  une  épée, 
un  couteau,  un  fer  de  lance,  des  débris  d'armure  oxydée,  des  fragments  de 
vases  en  poterie  noirâtre.  A  signaler  de  nombreux  souterrains  creusés  dans  le 
tuf,  et  qui,  aux  temps  des  invasions  normandes  ou  de  la  guerre  de  Cent  ans, 
servirent  de  refuge.  —  C.  de  Reims. 

Eglise.  —  Souvent  remaniée.  Le  portail,  seul,  conserve  son  caractère 
gothique.  L'église,  sur  le  haut  d'un  monticule,  s'aperçoit  d'assez  loin.  L'église 
primitive  fut  incendiée  en  1787,  ainsi,  d'ailleurs,  qu'une  partie  de  cette  com- 
mune. La  cloche,  qui  pesait  1,000  kilogrammes,  tombant  du  clocher,  s'abattit 
à  terre.  La  tradition  rapporte  qu'au  péril  de  sa  vie  M.  de  Remond  sauva  les 
vases  dits  sacrés  et  les  ornements  sacerdotaux. 

Un  pèlerinage  à  saint  Etienne  trouve  son  origine  dans  la  paroisse  de  ce  nom, 
existant  jadis  à  l'ouest  du  village  actuel,  et  qui  fut,  sans  doute,  le  noyau  d'Arni- 
court.  Quelques  lieuxdits  rappellent  un  prieuré  :  le  Moustier,  Sous  le  Moustier, 
la  Rue  du  Moustier. 

Château.  —  Dans  le  vallon,  un  château  construit  au  siècle  dernier;  sans 
caractère  spécial,  mais  d'aspect  pittoresque  à  cause  de  ses  dimensions  et  de 
son  entourage.  Encore  habité  par  les  descendants  des  anciens  seigneurs  :  la 
famille  Amadieu  du  Cloo. 

Ecarts.  —  Boyaux,  W  hab.  —  Le  Moulin.  H.  —  La  Saberloterie.  H.  —  Les 
Sapiniers,  H.  —  Les  Pays-Bas  et  Grimonl  où,  en  1650,  campèrent  les  troupes 
espagnoles  qui  allaient  assiéger  Rethel. 


—  H.,  318.  —  E.,  86.  —  1).  C.  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  V4.  — 
Hect.,  1,132.  —  B.  P.,  Rethel.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  août.  — 
O^  P.  —  B.  B.  —  Le  territoire  de  Barbv  s'étend  sur  la  rive  droite  de  l'Ats/ie. 


->i) 


—  338  — 

Dans  le  fond  de  la  vallée,  terrain  d'alluvion  ;  sur  le  versant  de  la  vallée,  marne 
crayeuse;  sur  le  plateau  au  nord,  craie  blanche.  Les  terres  marneuses  sont 
d'excellente  qualité;  carrière  de  craie  marneuse.  A  signaler  la  Fontaine  de 
Bourgeron  et  la  Fontaine  lies  Souris.  11.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  L'ancienne  église  de  Barby  —  dit  M.  Jadart,  dans  son  intéres- 
sante étude  :  Gerson,  —  démolie  en  1881,  se  trouvait  à  Textrémité  sud-ouest, 
complètement  en  dehors  du  village,  au  milieu  des  vergers  et  des  prairies  enca- 
drant le  cimetière  resté  seul  à  sa  place  primitive.  Cet  emplacement  se  nomme 
ï Abbaye,  en  souvenir  du  domaine  que  possédaient,  en  cet  endroit,  les  religieux 
de  Novy,  seigneurs  du  terroir  dont  ils  partageaient  les  grosses  dîmes  avec  les 
moines  de  Saint-Hemy  et  le  curé  du  lieu.  Cette  église  présentait  en  ses  diffé- 
rentes parties  comme  une  histoire  abrégée  de  la  commune,  portant  les  cica- 
trices des  blessures  occasionnées  au  pays  par  l'invasion  et  les  guerres  civiles. 
De  l'église  primitive,  remontant  au  douzième  siècle,  restaient  les  deux  travées 
gauches  de  la  nef,  seules  contemporaines  de  cet  édifice  où  fut,  en  1363,  baptisé 
Gerson.  A  la  suite  des  ruines  causées  par  la  guerre  de  Cent  ans,  on  entreprit 
de  reconstruire  le  clocher,  le  portail,  les  voûtes  et  les  fenêtres.  Survinrent, 
alors,  les  fléaux  de  la  Ligue  et  do  la  Fronde  qui  causèrent  de  nouveaux  dégâts 
et  suspendirent  les  travaux.  Le  transept  nord  y  perdit  sa  voûte  et  sa  plus  belle 
décoration.  Puis  reconstruite  en  1829  et  en  1851.  Ce  long  martyrologe  d'une 
église  nous  raconte,  avec  une  douloureuse  éloquence,  les  maux  qui  flagellèrent 
les  populations  groupées  à  ses  côtés.  11  fut  convenu,  en  1881,  entre  la  Fabrique 
et  l'autorité  diocésaine  que  le  transept  droit  recevrait  le  souvenir  de  Gerson. 
D'abord  l'épilaphe  de  sa  mère,  Elisabeth  la  Chardenière  —  c'est-à-dire  qui 
apprête  le  drap  avec  des  chardons  à  foulon,  ce  métier  ayant  été,  dès  iS64, 
introduit  à  Gerson. —  11  n'y  avait  nulle  raison  pour  conserver  cette  épitapheau 
cimetière,  puisque,  depuis  longtemps,  elle  avait  été  enlevée  de  l'endroit  pri- 
mitif qui  marquait  la  sépulture  d'Elisabeth.  Elle  se  trouve  incrustée  dans  la 
muraille;  un  encadrement  sculpté  l'entoure. 

En  tète  :  Procul  et  dk  ultimis  fimbus  i'rktium  vjus  :  Prov.  34. 

Cette  ^pitaphe  de  la  nu^rc  du  chancelier  Gerson  a  <?<<?  primitivement  placée  au 
mur  extMeur  de  la  chapelle  Saint-Micolas,  transept  sud  de  l'ancienne  église  de 
Barby  et  transférée  dans  sa  nouvelle  rt/Use,  lors  de  sa  construction. 

Puis  l'épiUiphe  en  lettres  gothiques  :  Eusabeth  la  Chardknière —  Quifinbel 

UT  KT  VIK  ENTIÈRE  —  A  Ar.NAULT  LK  ChaHLIER  ESPOUSE  —  AUZ  QHELZ  ENFFANS  OMT 
ESTÉ  DOUZE  —  DeVAiNT  CEST  HUS  FURT  ENTERRE —  M  QUATRE  CENS  I  LA.NNEB  —  EsTANT 
l>K  JUINC  LE  JOUR  HUITIEME  —  JUESUS  LUI  DOLNT  GLOIRE  SaLNTIME.  Et  aU  baS  :  DeUS 
IIABITAHE  FKCIT  LN  DOMO  MATREU  FILIORUM  L-ÏTANTESI  —  Ps,   4  4%. 

En  face,  un  marbre  conimémoratif  rappelant  la  naissance  de  Gerson.  — 
Au-dessus,  un  médaillon  ovale  offrant,  d'après  les  anciens  types  conformes  aa 
tableau  que  conserve  Barby,  le  portrait  en  buste  de  celui  qui  fut  le  chancelier 
d(î  l'Université  et  l'auteur  présumé  de  Ylmitatiou  fie  Jésus-Christ.  Ce  buste  fut 
donné  par  la  direction  des  Heaux-Arts.  Dans  la  fenêtre  du  transept  gauche,  un 
vitrail  nous  rappelant,  en  quelques  scènes  expressives,  la  vie  de  Gerson. 
Au-dessous  :  sursuu  corda,  et  l'inscription  biographique  placée  par  les  soins 
de  l'Académie  de  Heims. 

Ecarts.  Le  Moulin  à  eau  de  la  Fosse,  N.  C.  —  Le  Pont  d* Aréole,  4  hab. — 
Le  Bourgerou,  4  hab.  —  La  Chaudière.  IL 

Gerson.  —  Plutôt  lieudit  qu'écart.  Quelques  retranchements  et  plusieurs 
traces  de  fossés  marquent  l'emplacement  de  Tancien  bourg  où  naquit  Jean  Le 
Charlier,  surnommé  Gerson.  Ce  village  disparut  de  1652  à  16o3,  entre  les  deux 
sièges  de  Hethel,  alors  que  la  région  fut  si  cruellement  éprouvée  par  une  série  de 
désastres.  «  Le  procès-verbal  des  dégâts  »  occasionnés  par  rartiÛerie  au  prieuré 
de  Rethel,  constate  mille  coups  de  mousquets  ou  de  fusils,  huit  à  dix  coups  de 


—  339  — 

canon  dans  les  combles,  plus  de  vingt  coups  au  colombier.  On  s'imagine  l'état 
des  campagnes  qu'incendiaient,  que  pillaient  par  simple  caprice,  souvent,  les 
aventuriers.  Cette  cruelle  guerre,  pendant  1654,  écrit  Jean  Taté  —  dont  nous 
rigeunissons  Torthographe,  —  «  avait  tellement  ruiné  et  désolé  le  pays  qu'il 
n*y  restait  plus  de  maisons,  de  plusieurs  villages,  comme  à  Condé.  Il  n'y  en 
avait  plus  à  Herpy,  il  n*y  est  resté  que  celle-là  où  il  y  a  une  petite  maison  à 
tourelle;  à  Ecly  partie  d*une  maison  de  la  grande  cour  et  de  grand'grange, 
qui  était  comme  une  halle;  et  les  autres  villages  en  même  état  que  le  susdit.  » 

Alors  fut  ruiné  Gerson.  Il  ne  se  releva  jamais  de  ses  ruines.  Et  Ton  s'explique 
combien,  à  cette  époque,  disparaissait  facilement  une  localité  avec  ses  toitures 
de  chaume,  éléments  si  favorables  aux  incendies.  Barby  subit  le  même  sort, 
car  on  n'y  voit  plus,  sauf  l'église,  traces  d'anciennes  habitations.  Mais  la  recons- 
truction, puisque  Barby  était  chef-lieu  de  paroisse,  suivit  le  fléau.  Les  habitants 
de  Gerson,  préférant  se  grouper  au  centre  de  l'agglomération,  ne  réparèrent 
point  leurs  masures,  ne  rebâtirent  point  leurs  maisons  sur  les  fondations 
anciennes.  Dès  lors,  Gerson  ne  fit  plus  avec  Barby  qu'une  seule  commune.  Les 
remparts  grossiers  dont  était  entouré  le  village  disparu,  mats  dont  les  traces 
sont  encore  visibles,  devinrent  bientôt,  avec  les  chenevières  et  les  jardins,  les 
seuls  indices  des  habitations  primitives. 

Malgré  que  Gerson  eût  disparu,  les  abbés  conimendataires  de  Saint-Hemy, 
titulaires  de  la  seigneurie,  n'en  maintinrent  pas  moins  toutes  les  formalités  de 
leurs  droits  féodaux  jusqu'à  la  Révolution.  Le  26  mai  1791,  les  administra- 
teurs du  département  des  Ardennes  prirent  un  arrêté  aux  termes  duquel  le 
territoire  de  Gerson  fut  divisé  en  trois  parties  égales  :  Barby,  Kethel  et  Sorbon. 
Barby  s'adjoignait  la  section  de  Relranchamp  et  les  deux  tiers  d'une  autre 
section  nommée  la  Plaine;  Rethel  agrandit  ses  limites  de  tout  l'espace  compris 
entre  la  rivière  d'Aisne,  le  chemin  de  Barby  à  Novy,  dit  la  Procession,  et  le 
vieux  chemin  de  Sorbon  à  Rethel;  pour  sa  part,  Sorbon  eut  le  terrain  entre  le 
ruisseau  de  Bourgeron  et  le  terrain  de  (irimont. 

L'église  Saint-Jean- Baptiste,  dans  l'enclos  appartenant  aux  moines  de  Novy 
(voir  Novy-Chevrières),  eut  à  Gerson  une  annexe  sous  le  vocable  de  saint 
Martin.  Chapelle  des  plus  anciennes,  dont  l'origine  reste  inconnue,  et  qui  fut, 
au  commencement  du  quatorzième  siècle,  pourvue  d'une  chàtellenie,  libéralité 
faite  par  la  famille  Gerson.  La  croix  Saint-Nicaise  marque,  ainsi  que  le  veulent 
les  prescriptions  liturgiques,  l'emplacement  de  cette  antique  chapelle.  Non 
loin,  la  croix  de  Gerson,  en  bois.  En  face  de  ces  deux  croix,  resta  longtemps  la 
dernière  muraille  du  village. 

«  On  veoid  encore,  écrivait  dom  Ganneron,  de  1639  à  1640,  c'est-à-dire  avant 
la  destruction  du  village,  on  veoid  encore  la  maison  de  maistre  Jehan  Charlier 
de  Gerson  où  demeure  encore  présentement  un  laboureur  (les  gens  du  pays 
appelaient  cette  maison  :  Pignon  de  Gerson),  Elle  se  monstre  encore  je  ne  scay 
quoy  d'antiquité,  toute  maison  de  village  qu'elle  est;  en  autres  choses  on  y 
veoid  une  cheminée  assez  ancienne  percée  et  cachée  dans  la  muraille  sans 
advancer  au  dehors.  La  nasquit  le  B.  Jehan  Charlier  qui  y  passa  aussy  sa  jeu- 
nesse. Les  bonnes  gens  qui  vivent  encore  au  pays  font  gloire  de  sa  naissance 
et  racontent  plusieurs  choses  de  luy  qu'ils  ont  appris  de  leurs  ancestres,  aucuns 
mesmes,  tous  idiots  qu'ils  sont  se  plaisent  d'avoir  de  ses  escripts,  bien  qu'ils 
n'y  entendent  rien.  » 

Sur  un  mamelon  que  parsèment  des  fragments  de  tuiles  et  rempli  de  pierres 
dures,  la  tradition  —  nous  dit  M.  Jadart  —  voit  l'emplacement  de  la  grande  tour 
Gerson  où  se  trouvait  la  ruine  qui  disparut  à  la  fin  du  dix-septième  siècle  et 
que  l'on  appelait  le  Pignon  de  Gerson, 

BERTON COURT.—  H.,  229.  — E.,  77.  — D.  C,  5.  — D.  A.,  3.—  D.D.,37. 


—  Hoot.,  ()8;î.  —  H.  P.,  U<*tln'l.  —  T.  1..,  lo  (liiuanclir»  qui  suit  le  9  mai.  — 
O"  P.  —  H.  R.  —  L<*  villafît'  (?sl  sur  l«'  penchant  rapide  <l  un  coteau,  au  fond 
d'un  vallon.  La  craio  marnouse  aiïlut*  sur  presque  tout  \p  territoire  et  donne 
d'assez  bonn«^s  t<Tn»s;  au  nord-est  du  village,  04  hectares  de  limon.  Quatre 
sources  d'un  débit  assez  faiMe.  —  C  de  Vitrv. 

Ecarts.  —  La  Hohrtft\  11.  —  Le  Paradia,  2  liab.  —  La  GuhvjueUe.  N.  C. 

BIERMES.  —  IL,  271.  —  K.,  77.  —  D.  C,  '*.  —  I).  A.,  4.  —  D.  D.,  44.  — 

IL,  79.').  —  B.  P.,  Hethel.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  juin.  —  C***  P.  — 
H.  B.  —  T.  —  Le  villa{,'e,  dans  un  vallon  resserré,  est  tout  en  longueur  au 
continent  de  r.A/s/ic  e!  d'un  petit  ruisseau  qui  prend  sa  source  sur  le  territoire 
même  dans  les  marnes  crayi'uses.  A  l'ouesl  de  Biermes,  50  hectares  de  limon. 
Dans  la  vall<^e,  72  hertares  dalluvions.  —  il.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Date  <lu  nioven  «Ige  :  une  tour  carrée  déstructure  asez  grossiènî 
surmonte  le  portail. 

Ecart.  —  Le  Moulin  ii  Vcni.  IL 

COUCY.  —  IL,  SMS.  —  i:.,  i.iO.  —  IL  C,  7.  —  D.  A.,  7.  —  D.  D.,  37.  — 
Hecl.,  OIJS.—  B.  P.,  Uelhel.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  C*«  P. — 
B.  B.  —  Villaj^e  situé,  dans  la  vallée,  rive  gauche  du  ruisseau  de  Saulces, 
aniu(?nt  de  ï Aisne:  au  centre  de  plaines  fertiles.  Le  territoire  s*étend  sur  les 
alluvions  modernes  et  sur  la  marne  crayeuse,  maniué  par  180  hectares  de 
limon  aux  versiints  de  la  vallée  où  coule  le  petit  ruisseau  des  Prés  lies  Champs. 
Excellentes  alluvions,  marn«*uses  ou  argileuses,  de  l'Aisne.  C'est  diins  cette 
légion  que  la  vallée  de  l'Aisne  atteint  sa  plus  grande  largeur.  L*exploitation 
<igricole  de  M.  Namur  est  à  signaler.  M.  Namnr  père,  laurMt  de  la  prime 
•tVhonnt'ur,  cultiva,  plus  spécialement,  les  betteraves  à  sucre.  Son  fils,  M.  César 
.Naniur,  président  actuel  du  Cercle  at/rieole  de  Rethel,  organisa  récemment  une 
distillerie  agrieole  qui  lui  permet  de  Iraiti'r  lui-nnhne  la  betterîive  produite  par 
lexploitation.  L'engraissement  du  bétail  est  le  corollaire  forcé  de  cette  indus- 
trie. M.  Namur,  ou  outre,  se  livre  à  l'élevajie  du  bétail  et  possède  un  certain 
nombre  d'étalons.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  A  remarquer  la  vieille  nef  romane  et  son  chevet  carré  percé  de 
trois  baitîs  gothiques.  La  chapelle  latérale  fut  ajoutée  au  seizième  siècle. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  n  Eau.  N.  C  —  L(*  Moulin  à  Vent,  N.  C —  La  Sucrerie, 
173  hab.  A  mentionner  un  petit  eJuUeuu  ayant  appartenu  aux  fameux  sires  de 
i'oucv. 

V 

DOUX.  —  IL,  It5.  --  K.,  40.  —  I).  C,  Ti.  —  I).  A.,  :».  —  D.  D.,  39.  — 
ilect.,  053.  —  B.  P.,  B»'tliel.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de  mai.  —  C»«  P.— 
Le  territoire,  sur  la  rive  «zauche  du  ruisseau  de  Saulces-aux-liots,  est  assez  étroit 
et  allongé  du  sud  au  nord.  Dans  la  vallée,  alluvions  modernes;  sur  les  pre- 
mières pentes,  limon:  et  sur  tout  le  reste  du  territoire,  marne  crayeuse.  Quel- 
<ïues  sources  sans  grande  importance,  mais  à  débit  assez  régulier.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Date  du  seizième  siècle.  Charmant  petit  portail  Henaissance.  La 
cloche  porte  le  niillésinie  1700.  Klle  a  pour  parrain  u  Renard  de  Fuchsambergf 
conseiller  du  roy  en  ses  conseils  ...»  et  pcmr  marraine  «  Marie  de  Sauret 
André,  son  épouse. . .    » 

Ecarts.  —  La  lïeusetle.  IL  —  Pernant,  9  hab. 

GIVRY.  —  IL,  495.  —  E.,  102.  —  D.  C,  15.  —  1).  A.,  15.  —  D.  D.,  41.  — 
Ilect.,  1,193.  —  B.  P.,  Atligny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  il  novembre. 

—  C^"  P.  —  Le  territoire  ^pas  très  accidenté)  de  (iivry,  le  plus  fertile  de  Par- 
rondissement,  avec  celui  d*Ama«ne,  est  formé  par  les  alluvions  de  V Aisne,  au 


nord;  la  marne  crayeuse  sur  les  pentes;  el  le  limon  sur  les  plateaus.  De  l'Aisne 
on  e»lrait  ilu  gravier  pour  renipierrenient  des  cheiuins.  Aucune  source.  — 
C.  <te  Reiros. 

Eglise.  —  llemonte,  sauf  la  tour  romane,  au  seiiième  siècIp.  Possède  une 
très  curieuse  petite  croix  en  cuivre  doré,  où  se  lisent  lu  date  du  IB  mars  l.HSl 
et  le  nom  de  son  donateur  :  Jacques  Levasseiir,  chanoine  de  Reims,  avec  i'écu 
de  ses  urmes.  Très  joli  portail  nenaissance. 

Ch&teau.  ~  Quelques  traces  d'un  ancien  cMteau. 

Ecarts.  ~  Le  Moulin  tle  Poivre.  —  Montmarin,  où  sVIève  la  Tameuse  église 
sur  la  hauteur  donl  l'Alsiii'  ,in'iis>>  Ui  Imtïc.  La  lé)jendi'  dit  <|ue  cette  église  aurait 


f 


élé  ctinslruite  par  Charles  Martel,  en  mi^rae  temps  que  celtes  île  Sainte- Vau- 
bourg  el  de  Thelines,  fi  la  suite  du  vteu  qu'il  avait  fait  avant  d'aller  combattre 
les  Sarrazins,  qu'il  taillait  en  pièces  fi  Poîliers  (ïoir  Mevrac  :  Thabitions, 
LiaKHDGs  Kl  Contes  des  AunE»NEs,  et  la  pi'é^ente  Géographie  aux  communes 
SAUrre-VAUBOL'flO  et  Blai«e).  La  vérité  est  que  ct;tle  église  date  du  seizième  siècle. 
Le  village  de  Montmarin  —  siège,  jadis,  d'un  dovenni*  —  était,  il  y  a  trois 
c«nU  années,  au  nombre  des  villages  les  plus  riches  et  les  plus  llorïssants 
des  Ardeniies.  U  Fut  détruit  avec  son  chAteau  aux  temps  des  guerres  de  reli- 
((ion;  seulf  son  église  u  survécu  (voir  Mevrac  :  Vilubs  et  Villages  oks  Ahdsnnbï). 
Tout  proche  était  une  source  que  vénéraient  dune  façon  toute  particulière  les 
pèlerins,  et  dans  laquelle  ils  se  baignaient  |)our  "  laver  leurs  maux  ".  Aux 
brandies  des  buissons,  et  même  d'un  arbre  se  dressant  en  face  de  l'église,  ils  sus- 
peodaiL-nt,  après  les  ablutions,  leurs  vêtements  ou,  plutdt,  des  morceaux,  dé- 
chirés tout  exprès,  de  leurs  vêtements, 

Uenxdits.  ~  Le  l'iiradls.  Une  ancienne  voie  romaine  passait  sur  ce  champ 
où  au  rencontre  un  arbre  isolé  dit  t'Àrbre  du  Paradii.  —  La  Sf^pulture  maudUe; 
rappelle  un  épisode  de  l'occupation  des  alliés  en  IBlâ,  épisode  que  nous  avons 
raconté  dans  notre  volume  :  Vjllrs  ti  Villages  des  Ardbnki».  —  La  Potetwe 
(pourquoi  ce  nom  sinisli-e?),  nom  d'une  croix  sur  le  socle  de  laquelle  on  lit  : 
ûcouK  — capitaine  Maboukiutk  Haï.  —  En  commémoration  de  quel  ilvéncmentî 
A  signaler  encore  deux  autres  croix  en  pierre,  l'une  proche  le  canal,  l'autre 


—  342  — 

dans  le  cimetière  de  Montmarin,  toutes  deux  de  môme  dessin  et  sans  doute  de 
la  mAme  époque  :  commencement  du  dix-septième  siècle.  Evidemment  croix 
de  pèlerinage. 

MONTLAURENT.  —  H.,  176.  —  E.,  62.  —  D.  C,  H.  —  D.  A.,  H.  — 
D.  !>.,  43.  —  Hect..  683.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  de 
septembre.  —  C'«  P.  —  Le  village  est  au  sommet  d'une  gorge  qui  s'enfonce 
vers  les  monts  de  Champagne.  Dans  la  partie  N.-E.,  craie  marneuse,  avec  silex 
et  pyrites;  terres  généralement  fortes  et  propres  à  la  culture  du  blé.  Dans  la 
partie  S.-O.,  craie  blanche,  avec  terres  légères  et  sèches.  Cinq  sources,  parmi 
lesquelles  la  source  du  Vivier  et  la  source  Saint-Laurent  ;  celle-ci  arrosant  le 
village.  —  C.  de  Vitry. 

Château.  —  Du  château  de  Montlaurent,  ne  reste  plus  qu'une  tour  sur 
quatre,  avec  corniches  à  mordillons  et  toiture  en  poivrière.  Aucun  vestige  des 
plates-formes  construites  aux  temps  où  François  I*' guerroyait  contre  Charles- 
Quint.  Ce  château  eut  pour  maîtres,  notamment,  les  Feret,  seigneurs  de 
Montlaurent  (une  rue  de  Heims  porte  leur  nom),  qui  s'alliaient  aux  Corvisart 
de  Montmarin,  les  ancêtres  du  fameux  médecin  de  Napoléon  !•'. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N.  C.  —  V Arquebuse,  où  furent  trouvés  de 
nombreux  squelettes  et  des  armes  en  quantité.  Y  eut-il  une  bataille  en  ce  lieu, 
avant  ou  après  que  Henri  III  eut  autorisé  Montlaurent  à  se  fortifier,  «  comme 
gage  de  fidélité  »  ? 

NANTEUIL.  —  H.,  194.  —  E.,  61.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  6.  —  D.  D..  46.  — 
Hec,  792.  —  B.  P.,  Rethel.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  juillet.  — 
C'«  P.  —  Le  territoire  de  Nanteuil  s'étend  sur  le  versant  gauche  de  VAisne, 
Autrefois,  cette  rivière  coulait  au  pied  de  Nanteuil,  qui  s'étage  sur  un  replis  de 
coteau.  D'où  son  ancienne  appellation  :  Nanteuil-sur-Aisne.  Mais,  en  1832, 
quand  fut  creusé  le  canal  des  Ardennes,  on  empruntait,  pour  y  faire  couler  le 
canal,  le  lit  de  l'Aisne  à  laquelle  fut  alors  donné,  se  dirigeant  sur  Barby,  on 
autre  parcours.  Pont  construit  en  1883.  La  craie  marneuse,  la  craie  blanche, 
les  alluvions  anciennes  et  quelques  alluvions  récentes  de  l'Aisne  se  partagent 
le  sol  de  cette  commune.  Ce  village  essentiellement  agricole,  comme,  du  reste, 
tous  ceux  de  cette  région,  possède  quelques  belles  exploitations  rurales,  notam- 
ment celle  appartenant  à  M.  Thierion  de  Monclin. 

Eglise*  —  Semble  dater  du  seizième  siècle.  Est  caractérisée  par  sa  (lèche 
aiguë,  plus  récente  d'environ  cent  années.  Au  dessus  du  maltre-autel,  une 
belle  copie  faite  par  Wilbault,  «  pour  sept  louis  d'or  »,  en  4787,  delaDesomft 
de  Croix,  tableau  de  Jean  Jouvenel,  que  Ton  conserve  au  Louvre. 

Château.  —  A  l'origine,  une  forteresse  redoutable  s'élevait  sur  la  hauteur 
qui  dominait  l'ancien  cours  de  l'Aisne.  Au  bas,  se  trouvait  un  gué.  Cette  for- 
teresse surveillait  le  passage  de  la  rivière,  et  protégeait  cette  zone  contre  les 
invasions  —  suivant  les  guerres  —  des  Anglais,  des  Impériaux,  des  Bourguignoni 
ou  des  Espagnols.  Autour  de  ce  manoir  fortifié  s'étaient  groupées  d*assez  nom- 
breuses maisons,  si  l'on  en  juge  par  les  substructions  et  les  ruines  qui  forent 
mises  à  jour  et  qui  se  voyaient,  naguère  encore,  sur  l'une  des  pentes  du  mon- 
ticule. 

Nanteuil,  dont  fait  mention,  pour  la  première  fois  semble-t-il,  la  charte 
de  1243  accordée  aux  habitants  de  Taizy,  par  Guillaume,  seigneur  suzerain, 
était  incendié,  en  1650,  pendant  les  guerres  de  la  Fronde.  Le  village  se  com- 
posait, alors,  d'à  peu  près  cent  maisons.  Furent  également  incendiés  et  détroits  : 
la  forteresse  (excepté  la  tour  du  midi),  l'abside  de  l'église,  le  moulin,  une  fon- 
derie sur  l'Aisne,  le  presbytère  et  les  archives  communales.  Furent  égorgés,  ou 
passés  au  fil  de  l'épée,  les  habitants  ;  à  peine  en  resta-t-il  en  tout,  hommes  el 


—  343  — 

femmes,  une  trentaine  qui,  voulant  relever  Nanleuil  de  ses  ruines,  <  engagè- 
rent »,  d'un  commun  accord,  ce  que  le  territoire  possédait  de  moissons,  de 
champs,  de  terres  fertiles. 

Liieuxdits.  —  Le  Grand  et  le  Petit  Nepelllcr,  entre  Avançon  et  Nanteuil,  à 
égale  distance  des  deux  communes.  Rappelle  l'emplacement  d'un  ancien  vil- 
Inge  détruit  pendant  les  guerres  de  1650  et  dont  il  ne  reste,  assez  profondé- 
ment enfouies,  que  des  substructions.  Il  n'est  pas  rare  que,  fouillant  le  sol 
de  Nepellier,  on  trouve  des  monnaies  en  usage  au  seizième  et  au  dix-septième 
siècles. 

NOVT-CHEVRIÈRES.  —  H.,  749.  —  E.,  243.  —  D.  C,  7.  -  D.  A.,  7.— 
D.  D.,  33.  —-  Hect.,  1,720.  —  B.  P.,  Rethel.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de 
juin.  —  C*  P.  —  B.  B.  —  G.  —  Sol  faiblement  ondulé  et  d'une  constitution 
simple  :  marne  crayeuse,  792  hect.,  donnant  de  bonnes  terres  à  blé;  limon, 
576  hect.,  qui  recouvre  les  plateaux  et  les  rend  très  fertiles  ;  alluvions  modernes, 
352  hectares.  Quelques  sources,  qui  tarissent  à  la  moindre  sécheresse.  —  G.  de 
Vitry. 

Le  Prieuré.  —  Novy-Chevrières  s'appelait,  autrefois,  Novy-les-Moines,  en 
souvenir  du  prieuré  conventuel  fondé  en  1097  par  Hugues,  conilede  Bethel,  et 
Milesende,  sa  femme.  Ce  seigneur,  par  une  charte  datée  du  chAleau  de  Hethel, 
donnait  au  prieuré  son  alleu  de  Novy  et  le  village  de  Barby,  avec  toutes  les 
personnes  qui  voudraient  s'y  établir.  Il  ajouta  ce  qu'il  possédait  sur  les  moulins 
de  Rethel,  et  ses  successeurs  abandonnèrent  encore  d'autres  biens  à  ce  monas- 
tère. Le  malheur  des  invasions  y  ayant  introduit  le  relâchement,  il  passa,  en 
1640,  aux  bénédictins  réformés  de  la  Congrégation  de  Saint- Vannes,  qui  réta- 
blirent, en  peu  de  temps,  la  régularité  et  l'ordre.  Malgré  la  modicité  des  revenus, 
une  sage  économie  leur  fournissait  les  moyens  de  relever  les  lieux  claus- 
traux et  l'église  dédiée  à  la  sainte  Vierge.  11  n'y  avait  que  six  religieux,  lors- 
qu*en  1681  l'archevêque  de  Reims,  pour  les  favoriser,  érigeait  en  cure  le  village 
de  Novy  qui.  Jusque-là,  avait  pour  suzeraine  celle  de  Faux.  Le  nombre  de  ces 
religieux  s'élevait  alors  à  douze.  Le  prieuré  de  Novy  eut  surtout  à  souffrir  de  la 
guerre  en  1649,  1650,  1652  et  1653,  à  l'occasion  des  diverses  prises  et  reprises 
de  la  vi  le  de  Rethel,  ce  qui  obligea  plusieurs  fois  les  religieux  à  se  retirer  dans 
cette  ville  et  dans  les  villages  voisins. 

C'est  aux  bénédictins  de  Saint-Vannes  que  Novy  doit  son  église  actuelle. 
Construite  dans  la  cour  même  du  monastère,  dont  elle  occupe  un  des  angles, 
cette  église,  l'une  de  nos  plus  remarquables  en  Ardennes,  porte  l'empreinte  à 
la  fois  sévère  et  majestueuse  du  grand  siècle  de  Louis  XIV.  Sortie  de  terre, 
pour  ainsi  dire  d'un  seul  jet,  elle  n'a  d'ornements  extérieurs  que  les  dix 
immenses  contreforts  constituant,  de  chaque  côté,  ses  grandes  lignes  architec- 
turales. L'extrême  hauteur  de  ces  contreforts  en  diminue  la  saillie  comme  etfet 
d'optique  et  contribue,  par  cela  même,  à  leur  donner  une  grûce,  une  élégance, 
une  hardiesse  qu'ils  n'auraient  pu  obtenir  de  leur  niasse  normale.  Il  en  est 
ainsi  des  fenêtres  :  elles  n'ont  de  particulier  que  leur  hauteur  démesurée. 

On  pénètre  dans  l'intérieur  par  une  porte  latérale  surmontée  d'un  fronton 
fortement  échancré.  Les  sculptures  qui  en  composent  l'ornementation  sont  d'un 
fini,  d'un  travail  irréprochables.  La  nef  principale  est  grandiose;  elle  rappelle 
les  heureuses  combinaisons  architecturales  de  Sainl-Eustache  de  Paris.  Les 
piliers  sont  cantonnés  de  quatre  pilastres  doubles,  dont  deux  d'ordre  compo- 
site pour  les  nefs,  et  deux  d'ordre  corinthien  |)our  les  arciides  de  travées.  Le 
sanctuaire  —  où  le  marbre  abonde  et  où  les  pavés  sont  en  niosaî(]ue  —  est 
digne  d'une  cathédrale.  Les  sept  fenêtres  qui  l'entourent  1  inondent  d'une 
lumière  trop  crue;  mais  ces  fenêtres  avaient  été  disposées,  sans  nul  doute, 
pour  recevoir  quelque  verrière  ou,  tout  au  moins,  des  vitraux  coloriés  qui. 


—  su  ~ 

pcul-iHrf,  (i«'i'U|>è l'ont  k'ur  i^laci^  à  l'orijjiiie.  Ont-ils  élë  litHruits  pendant  les 
(fueiTcs  (lu  dix-septièmi^  siècle  rt  rpiiipluoés  |iar  les  vitres  qui  subsistent  aujour- 
d'hui? Li;  tiulTi't  d'or^uf  nit'riti'  Aussi  qucl(]UR  iiieiition.  Des  bas-reliefs,  repré- 
seiilunt  les  ilivprs  uttribuls  ilc  h  musique,  y  li^nirent  dans  des  encadrements  de 
iTki  bi>n  goilt;  deux  tt^nics  niiiis  s'éluncent  du  soiuiiiel  en  sonnant  du  clairoD. 
(Jiiant  il  l'orgue,  que  les  habitants  de  Novy  défendirent  rentre  la  commission 
des  plombs,  c'est  encore  celui  d(!s  anciens  bénvdiclins.  Entre  le  pilier  et  la 
fçrnndc  nef  :  Uninl  Hemy  reeeeani  lu  Stiinle-Ampoule  ;  —  DetLr  Moines  bénfdie- 
ihis,  toiles  attribuées  û  1.  Williault.  En  imtri;,  le  sanctuaire  de  cette  église, 
lambrissf!  de  niarbn-,  pat  orné  dit  six  tableaux  tellement  défigurés  par  de  sacri- 
lèfces  resta  H  ration  s,  qu'il  est  impossible,  aujounrhuj,  d'en  apprécier  le  mérite 
l't  d'en  connaître  l'auteur. 

L'église  de  .Novy  possède  plusieurs  dalles  funéraires.   L'une  d'elles  porte, 
^vi's  en  creux,  les  trait»  d'une  femme  :  sans  doute  Milesende  de  Hontlhéry. 


Luc  autre  rappelle  un  celléricr  du  couvent  ;  pouM|uoi  cet  hommage  ?  Le  prieur 
du  moimstèii-,  ayant  "  la  présentation  dans  la  paroisse  de  Novy  »  —  un  de 
ses  moines  y  faisait  oflluc  di'  curé.  —  avait  inia^iiné,  en  reconstruisant  l'épw 
conuiituelle,  d'y  accoler,  conmie  vestibule,  l'église  pai-oissiale  qui,  mise  en 
comiiiunic-atiun  diiri'le  aveu  In  sienne,  permettait  aux  '<  paroissiens  de  son 
obédience  ■.  ireuteiidn'  la  messe  qu'il  célébrait.  Cette  église,  vendue  en  1793, 
à  lilre  de  bien  naliunal,  fut  Iransformée  en  auberge.  Bien  que  les  arcades  de 
communication  aient  été  soigneusetHinit  comblées,  ces  travaux  d'obstruction 
n'empécbent  pas  <|ue,  de  raaberfçe,  on  entende  les  chants  liturgiques,  tout 
comme  de  l'église  mntiacalu  —  devenue  église  paroissiale  —  il  est  fitcile  d'en- 
tendre les  pnqHis  ou  les  chants  des  buveurs. 

L'établisse  met  II  conventuel  existe  encore  avec  tout  son  développement  d'autre- 
fois, ("est  un  vaste  qnadrilalén^  que  composent  des  bâtiments  de  différente) 
formes  et  de  dimensions  s[>éciale.s,  mais  dont  chacun,  jadis,  avait  ses  attribu- 
tions spéciales  :  ici.  le  pavillon  du  prieur  i  tout  pi-oche,  le  cloître  réservé  aux 
onze  moines  ;  sur  un  côté,  les  maisons  d'exploitation  rurale  de  la  nianse  abbi- 
liale  :  pre^snirs,  cellieis.  (.'renieis.  hors  d'usage  quant  ù  leur  destination  primî- 


—  345  — 

tive,  les  réformes  sociales  les  ayant  fait  passer  des  mains  du  Clergé  entre  les 
mains  du  Tiers-Etat.  De  même  pour  les  «  Granges  aux  Dîmes  »,  où  venaient 
s'entasser  les  produits  prélevés  sur  les  paroisses  d'Auboncourt.  de  Faux- 
Lucquy,  de  Corny-la- Ville,  de  Novy,  de  Sauices-Monclin,  de  Pargny,  de  Doux, 
de  Chevrières,  de  Montgon,  et  de  tant  d'autres  communes,  sur  lesquelles  les 
moines  de  Novy  prélevaient  leurs  droits.  Ce  monastère  possédait  une  très  riche 
bibliothèque  :  livres  précieux  dispersés  aux  quatre  vents,  lors  de  la  suppres- 
sion, pendant  la  période  révolutionnaire,  des  ordres  monastiques. 

Ecarts.  —  Corny  la  Cour.  —  Saint-Martin-Chevrières,  qui  fut,  autrefois,  com- 
mune distincte. 

PARONT-RESSON.  —  H.,  222.  —  E.,  80.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  3.  — 

D.  D.,  41.  —  Hect.,  636.  —  B.  P.,  Hethcl.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  qui 
suit  le  !•'  septembre.  —  B.  B.  —  Le  territoire  situé  sur  la  rive  droite  de  V Aisne 
comprend  des  marnes  crayeuses,  312  hect.  ;  du  limon,  132  hect.  ;  et  des  allu- 
vions  modernes,  492  hect.  Terres  de  bonne  qualité;  terres  marneuses  très 
favorables  au  blé.  Au  sud  de  Pargny-Resson,  coule  le  ruisseau  de  Saulces-aux- 
Bois,  affluent  de  l'Aisne. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  —  Rappelons  seulement  cet  épisode  :  «  20  aoùt- 
20  septembre  4591,  le  duc  de  Nevers  escorte  des  marchandises  qui  alloient  de 
Donchery  à  Sedan  et  à  Chdlons.  Puis  il  ramena  trois  ou  quatre  cents  pièces 
de  vin  à  la  Cassine.  En  faisant  ce  convoi,  il  a  une  escarmouche  h  Pargny,  près 
de  Rethel,  avec  les  troupes  ligueuses,  fait  six  prisonniers  des  gardes  de  Saint- 
Paul,  et  douze  de  la  compagnie  de  M.  d'Argy,  entre  autres  Vignocourt,  lieute- 
nant de  d'Argy,  et  prend  aux  ennemis  quatre-vingts  ou  cent  chariots  restés  en 
arrière.  » 

Eglise.  —  Dans  une  des  chapelles  de  l'église,  cinq  pierres  tombales,  avec 
armoiries  concernant  les  familles  de  Houtillac  —  dont  quelques  membres 
sont  chevaliers-comtes  de  Cerny,  barons  de  Signy-le-Petit  —  et  de  Fuchsani- 
berg,  les  seigneurs  du  lieu,  aux  dix-seplième  et  dix-huitième  siècles.  Ces  ins- 
criptions sont  des  plus  intéressantes.  M.  Barthélémy  en  a  relevé  le  texte  dans 
une  notice  publiée  t.  m,  p.  494,  année  4877,  par  la  Revue  de  Champagne  et  de 
Brie.  Les  Renart  de  Fuchsamberg  —  famille  originaire  de  Saxe,  qui  vint  s'éta- 
blir en  France  au  commencement  du  quinzième  siècle,  probablement  à  la  suite 
des  ducs  de  Bourgogne  —  avaient  également  leurs  sépultures  dans  la  petite 
église  de  Doux  qui  formait,  jadis,  avec  Resson  et  Pargny,  trois  seigneuries  dis- 
tinctes ayant  haute,  moyenne  et  basse  justice.  Le  marteau  révolutionnaire 
fit  disparaître  les  inscriptions  de  deux  dalles  de  marbre  noir  encore  visibles 
dans  le  chœur  de  la  modeste  église;  mais  l'ancienne  cloche  survécut,  c'est  la 
plus  vieille  du  canton  :  elle  sonne  depuis  bientôt  trois  cent  quatre-vingt-dix 
ans  dans  la  flèche  en  charpente  où,  François  I*'  régnant,  elle  fut  suspendue, 
et  que,  depuis,  on  a  maintes  et  maintes  fois  restaurée.  Elle  eut  pour  par- 
rain et  marraine,  des  plébéiens  :  Jehan  Desnions;  Marson,  sa  femme;  et  leur 
fille  Henriette,  Lisbette  ou  Liïiette.  La  famille  de  Boutillac,  originaire  de 
Bourgogne,  parait  s'être  établie  dans  notre  région  à  la  suite  des  comtes  de 
Nevers. 

Château.  —  De  l'ancien  château  qui  se  trouvait  à  Resson,  ne  subsiste  plus, 
aujourd'hui,  qu'un  pavillon  en  briques  et  en  pierres,  offrant  encore  l'aspect 
d'une  construction  Louis  XIIL 

Ecarts.  —  La  Ferme,  12  hab.  —  La  Ferme  d'Arson,  40  hab.  —  Passage  à 
ni%:eau,  b  hab.  —  Saint-Sicolas,  4  hab.  —  Resson,  101  hab.;  était,  avant  4828, 
commune  distincte.  Deux  chapelles,  autrefois,  dépendaient  dv  Resson  :  l'une 
appelée  la  Chaprllerie  ou  yotre-Dame  d'Arson;  et  l'autre,  Saint-Michel  d'Arson- 
le-Féiu, 


—  346  — 

SAULT-LES-RETHEL.  —  H.,  453.  —  E.,  94.  —  D.  C,  i.  —  D.  A.,  I.  - 
D.  I).,  41.  —  Hect.,  6C2.  —  B.  P.,  Hetliel.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'oc- 
tobre. —  C'*  P.  —  B.  B.  —  1^  teiriloire  longe  la  rive  droite  de  V Aisne.  Dans 
la  vallée  :  alluvions  argileuses,  avec  grève  au-dessous,  80  hect.  Sur  les 
pentes  douces  :  390  hect.  de  limon.  Craie  blanche,  164  hect.  Craie  marneuse, 
28  hect.  Importantes  briqueteries.  Aucune  source,  aucun  cours  d*eau.  —  C.  de 
Vitry. 

Eglise.  —  De  l'ancienne  et  tnrs  importante  église  paroissiale  de  Sault,  qui 
comprenait  dans  son  ressort  tout  le  faubourg  de  Rethel  depuis  le  cours  prin- 
cipal de  l'Aisne  et,  par  conséquent,  le  couvent  des  Minimes,  ne  reste  aucun 
souvenir.  Elle  fut  démolie  en  1808,  pour  aider  à  la  restauration  de  sa  nouvelle 
paroisse  :  celle  de  Hethel. 

Ecarts.  —  Le  Passage  à  niveau,  5  hab.  —  La  Villa  Mazarine,  6  hab.  — 
Eelair,  H.  —  Le  Blanc- Mont.  IL  —  La  Corne.  H.  —  Mogador.  H.  —  Le  Port,  H. 
—  Le  liais  du  But,  H. 

SEUIL.  —  H.,  483.  —  E.,  161.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  9.  —  D.  D.,  41.  — 
Hect.,  1,179.  —  B.  P.,  Rethel.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  15  août.  — 
C*«  P.  —  Seuil  s'étage  sur  un  coteau,  entre  une  gorge  ouverte  dans  les  monts 
de  Champagne  et  la  vallée  de  l'Aisne.  C'est  sur  ce  territoire  que  les  alluvions 
de  r.A/snt'  atteignent  la  plus  grande  largeur;  notamment  trois  kilomètres  entre 
Seuil  et  Coucy.  Elles  occupent  une  superficie  de  388  hect.  ;  sont  glaiseuses  et 
humides.  La  craie  marneuse  et  la  craie  blanche  composent  le  reste  du  sol. 
Quatre  sources,  d'un  faible  débit,  mais  assez  régulières.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  A  remarquer  la  nef,  le  portail  et  l'abside.  Les  chapelles  et  le 
chœur,  reconstruits  au  seizième  siècle,  ofTrent  un  certain  intérêt  archéologique. 

Château.  —  S'élevait,  à  l'ouest  do  Seuil,  sur  une  petite  hauteur  dite  le 
Tenne.  De  ce  château,  ne  reste  plus,  aujourd'hui,  qu'  «  une  maison  d'exploi- 
tation ».  A  quelle  époque  fut-il  construit?  A  quelle  époque  fut-il  détruit?  Il  eut 
assez  longtemps,  pour  maîtres,  les  seigneurs  de  Thugny.  La  mairie  de  ce  vil- 
lage semble  n'avoir  été  qu'une  dépendance  de  ce  château.  Une  voie  souter- 
raiïX'  la  reliait  à  l'église  de  Seuil,  affirme  la  tradition  (voir,  dans  Meyrac  : 
Traditions,  Légendrs  et  Contes  des  Ardennes  :  «  L'histoire  du  seigneur  de  Seoil 
et  de  son  paysan  >»).  —  Non  loin  :  le  Fond  de  la  Tuerie,  la  Tête  de  Chevaux,  la 
Bataille,  trois  lieuxdits  rappelant  un  épisode  de  la  retraite  faite  par  Turenne 
après  la  bataille  de  Rethel. 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  li  hab.  —  l/Ec/t«e,  4  hab.  —  La  Garenne,  3  hab. 
Lorsque  furent  défrichés  les  bois  de  la  Garenne,  on  découvrit  de  nombreuses 
tombes  renfermant,  à  côté  de  squelettes  bien  conservés,  des  monnaies  d'or, 
d'argent  et  de  bronze,  des  vases  en  terre,  des  boucles  d'oreille,  évidemment 
d'origine  gallo-romaine. 

'vw^  En  1814,  les  femmes  de  Seuil  marchèrent  en  armes  sur  Rethel,  pour 
aider  h  la  défense  de  la  ville. 

SORBON.  —  H.,  303.  —  E.,  106.  -  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  39.  — 
Hect.,  1,443.  —  B.  P.,  Rethel.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  juillet.  — 
C*«  P.  —  B.  B.  —  Marne  crayeuse,  959  hect.,  marquée  en  quelques  points  par 
180  hect.  <le  limon;  28  hect.  de  craie  blanche;  276  hect.  d'alluvions  modernes 
dans  les  valléc^s  où  coulent  le  Plumion  et  quelques  autres  petits  ruisseaux, 
parmi  lesquels  le  Bourgeron,  S'étage  sur  un  petit  coteau. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Origine  lointaine.  Existence  certaine  à  Tépoque 
gauloise  ;  mais  nous  ne  connaissons  rien  de  son  histoire  avant  le  douzième 
siècle.  Fut  surtout  éprouvé  pendant  les  guerres  de  la  Fronde.  «  Est  notoire  que 
pendant  les  siège  et  prise  de  Rethel  —  nous  modernisons  Torthographe,  — 


!  les  années  1650  et  Ifl54,  le  villa(:e  dp  Sorbun,  éloigné  dt  Bertoncourt 
'  demi-tieue,  fut  bi'dlé  et  incendie;  de  sorte  que  l'église  et  les  moulins 
.  Sorbon  furent  entièrement  ruinés,  à  l'exception  de  deux  maisons  qui 
rent  et  furent  incontinent  après,  démolies  par  la  garnison  de  Relhel  et 
pendant  le  siège  dudit  Helliel  et  longtemps  après,  les  hahitants  dudit 
>n  étaient  réfugiés  à  Itelhel  arec  leurs  bestiaux  et  allaient,  de  Retbel, 
irer  sur  le  terroir  de  Sorbon,  de  quoi  a  été  le  présent  pour  servir  h  ce  que 
'Oit.  (Rkcistre  de  la  Justice  dk  Rertokcouiit,  an  greffe  de  Rethel.)  u 
ilise.  —  Assez  bien  conservée;  mais  son  clocher  n*est  plus  celui  qui  vit 
î  Sorbon  au  douzième  siècle.  Cette  église  porte  les  traces  des  malheurs 
luccessivement,  accablèrent  les  habitants,  dévastèrent  leurs  maisons,  en 
!rriblcs  luttes  d'autrefois.  "  La  nef  et  les  basses  voiHes  sont  entièrement 
es,  l'eau  entre  dans  le  chceur,  ■• 

apprend  le  Registre  des  vjsitbs     ^^^^^BÇ^^^^^^S^?^^^^^^! 
yKN»£  DB  Rrthel.  Depuis  le  ^I^P^^âSl^^i^B^^^^^^I 

!me  siècle,  les  murailles  furent     ^^Sy^^^F     '^^^BK\^^^I 
ssivement  refaites.  —  Restent     ^K^j^^^l'         ^^^^^ftk\^^B 
le  vestiges  de  l'architecture  an-     ^^J^^^^H>^— -^J^^^^^^^V^^B 
façade  occidentale,  le  por-     ■A^^^^^^B'^^^^^^^^^^^X' V 
au-dessus,  fjyj^^^^^^k  ^    .^^^^^^^KVll 

iojant.Aucouchanl,deuxornii'S      [fl^^^^li^^^^'^^IV^^^^H  U| 

13  l'église,  l'inscription  comme-  [n^^^|^nV\^  ._^^y-   /j  ^^H>j|| 

tive  rappelant  le  fameux  Robert  U^H^^LW  ''•  '  '  '  .     !/  ^^^■/fl 

rbon,néle9octobrel30l,mort  IQl'^HbV\l^  '      '} f'^^Mllm 

le  16  août  1374.  La  voici  BB^^^KSilfc'itfr^- ' 'fM^Klfm 

^\NT   th£olog[bn  —    .Moraliste  ^DB^^^^k|u^^^^j^^^V^^| 

SDlUTEUn  CËLÈBRE  -~   CHANOINK       ^BJB^^BL^^^S^^B^Zjfl 

PUIS  DE  Paris  —  Il  kut      ^^KSw^^^^HI^^^^^^Ëh^^I 


Robert  île  Sortniu 


—  Dont  les  u 

56  a  fonder  la  sordonnk  — 

uiiblg  asilk  des  pakvhivs  uaitrf.-< 

UDIA.'dS  —  Qui  DKVINT  IISK  PÉ- 
:K  d'illustres  DOCTEURS  —  \..\ 
PAKEUSE    COMPORATIOS    SÉCUL.IIBK 

jNivKHSirfe  —  Et  reste  l'ise  des 
ts  DE  Lit  Franck  CHn^iE.tNE.  Et 
s  ;  Semmmant  duce  uraiid  homme  —  Ses  minpalriotes  lui  ont  Mi/ù  ce  momi- 

—  L'un  de  j/rJce  u  Dccc  xiivrir. 

Atesn.  —  N'existe  plus  sous  son  aspect  primitif.  Son  emplacement  en  est 
e  au  couchant  du  village.  Le  pavillon  principal  et  l'entourage  rustique 
ni  deviner  les  (races  d'une  ancienne  splendeur.  Inhabité  pendant  le  der- 
liècte.  tes  familles  de  Itemonl  et  de  Charlo^ne  préférant  leur  résidence 
icourt  et  de  la  Folie.  Eu  12SS,  lu  charte  (l'nlîrancliissement  était  donnée 
i»  seigneurs  chiltelains  Aubry,  Guillaume  et  Geoffroy  de  Sorbon.  Est  perdu 
ïnal  de  cette  charte,  fort  curieuse,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  mteurs 
tte  époque;  mais  on  en  conserve  In  copie  sincère.  MM.Jndarl  et  Pellot  ta 
duisent  dans  leur  intéressante  brochure  :  Robert  dk  Soruon  et  lk  villaoe 

urta.  —  Le  Partulh,  4  bab.  —  Tiiaumnnt.  5  hab.  —  Dyonne,  19  hab.  Jadis, 
I  très  importante,  dans  la  vallée  qui  parle  ce  même  nom.  appartenant  A 
lye  Saint-Martin,  de  Lnon.  —  Le  Camp  Hea  Rufies,  où  campèrent  les 
es  russes,  à  l'époque  de  l'invasion   Fuite  par  les  alliés.  —  Le  Hottin. 


THUGNY-TRUONT.  —  H.  uH).  —  E.,  146.  —  D.  C,  (i.  —  D,  A..  C.  — 
D.  I»..  44.  —  IlecL,  I,;t4l.  —  B.  1'.,  Rsthel.  ^  F.  L.,  1.;  premier  dimanche  de 
seplPiuhre.  —  Ci*  P.  —  H.  H.  ~  Villrif^  sur  lu  rive  pauclie  de  VAùne.  Allu- 
vions  uiodfrni-s,  4âO  hcclarfs.  1^  poule  di^  la  V(ill<';c  esL  constituée  par  la  iiiariM 
fraveuse.  IKi  iii?cl.:  i[ui;  i-oiironncnt,  dans  la  partie  méridiouale  du  territoire: 
la  craie  liluiiclie,  Itâ  liecU,  el  un  Ilot  de  limon,  24  \\e.ct.  Carrière  de  craie. 
Trois  Boui-ces,  dont  d''ux  régulières  et  ne  tarissant  jamais.  —  C,  de  Vitrj-. 

Eglise.  —  Fort  jolie,  date  du  [dciu  moyen  û^e.  Fut  nifuite  presqu'en  entier 
au  seizieuie  sir-cUi,  1533,  par  1rs  niaronj  eux-mt'-nirs  di-  Tliuguy.  Un  mallre- 
niaron  auniil  diiiiné  les  plans,  et  li's  onvriers  miraient  exécuté  le  gros-œnvre: 
ainsi  que  nous  !•'  lait  savoir  une  inscription  golliii|ue  à  la  voûte  de  la  chapelle 
latérale,  dans  le  croisillon  sud. 

Châteao.  —  Il  apparMul,  avant  ITHO,  â  la  coniti'sse  de  BclUune-l'ologDe ; 
puis  à  M.  le  nianjuis  di-  La  Tour  du  Pin  et  ensuite  à  M.  le  comte  de  Cbabril- 
lant.  C'est  au  chiileait  de  Tliugnv  ijuen  UKii  Tureiine,  après  avoir  abandonna 


CUtMu  de  TliiiEiii 

II-  parti  des  Kspaitnols,  avait  soit  quartier  général,  loi'sque  Maiarin  accourut  le 
supplier  de  reprendre  Itelliel  alurs  au  pouvoir  de  Condé,  pour  lequel  gouver- 
nait te  maivpiis  de  Pei-son.  Turenuc  et  Uazariti  y  rtîçurent,  ce  même  jour,  une 
di.'putaliun  des  habilanls  de  CMteau-l'orcien,  venue  pour  oITrir  la  soumission 
de  celle  pelile  ville.  Itéiuarelie  dont  ils  euri^nt  à  se  repentir  parce  que  Condé, 
l'avant  eonniii>.  alla  toul  aussilAt,  avec  quelques  liomnies  de  troupe,  incendier 
ce  malheureux  houi-^;. 

I.e  l'tiiileau  île  Tlm^iiy  est  au  nonihre  de  nos  monuments  historiques  ardennaù. 
Il  formi>  un  vasie  ensi^mhle  de  eunstruclions  avec  ceinture  de  fosses  et  cour 
intérieure.  |,a  façade  a  «ardé  Inspect  défensif  qu'elle  avait  au  moyen  4ge;  le 
reste  des  bàliinenU  lut  construit  dans  le  courant  des  deux  derniers  siècles. 
Les  pavillons  d'antiie  ont  conservé  leur  huute  toiture.  Ce  chAteau  avait  aatre- 
l'ois  une  Ibrl  belle  siille  de  spectacle  que  desservait  une  troupe  spéciale  de 


—  349  — 

comédiens  renommés.  On  y  peut  admirer,  aujourd'hui,  une  remarquable  col- 
lection de  tableaux,  notamment,  portraits  :  d'Antoine  Crozat,  par  Hipp.  Rigaud  ; 
de  Marie  Legendre.  femme  d'Antoine  Crozat,  attribué  à  Chardin;  de  Louis- 
Antoine  Crozat,  baron  de  Thiers,  par  Vanloo;  du  comte  d'Evreux,  en  costume 
de  guerre,  peinture  de  l'école  française;  du  comte  de  Montmorency,  peinture 
attribuée  à  Hipp.  Rigaud;  de  Louis  XIV,  portrait  en  pied,  attribué  à  Lebrun; 
du  duc  de  Choiseul,  attribué  à  Vanloo. 

Ecarts.  —  Le  CMteau,  13  hab.  —  V Ecluse,  4  hab.  —  Le  Moulin,  8  hab.  — 
Route  dWttigny,  17  hab.  —  Rue  de  l* Abreuvoir,  10  hab.  —  Rue  d'Annelles, 
8  hab.  — Rue  du  Culot,  8  hab.  —  Trugny,  163  hab.,  était  en  1828  une  commune 
distincte.  —  La  Tumelle  ou  la  Tome,  plutôt  lieudit  :  petit  tertre,  entouré  d'arbres, 
qui  passe  pour  avoir  été  la  sépulture  d'un  guerrier  romain  illustre,  au  temps 
de  la  conquête  par  Jules-César.  Non  loin,  un  vaste  champ,  jadis  cimetière 
;<allo-romain  où  furent  faites  des  fouilles  très  intéressantes.  Thugny  est  d'ail- 
leurs un  village  fort  ancien  :  «  Je  remarque  dans  le  susdit  testament  de  saint 
Reray,  écrit  dom  Ganneron,  que  le  mesme  saint  Remy  possédoit  dans  le  Por- 
tian,  les  villages  de  Thugny,  Pargny  et  Coully  et  autres  qui  sont  du  Rethelois 
et  situez  tout  contre  la  ville  capitale...  »  Coully?  peut-être  est-ce  l'endroit 
appelé  maintenant  Vely,  dans  la  commune  de  Blanzy.  En  1346,  aveu  et  dénom- 
brement fourni  à  Louis  de  Crécy,  comte  de  Flandres,  de  Nevers  et  de  Rethel, 
par  Jehan,  seigneur  de  Thuigny,  chevalier  de  sa  maison-forte  de  Thuigny  et  de 
ses  dépendances  mouvant  du  comté  de  Rethel. 


IL    CANTON    D'ASFELD. 

Ce  canton  comprend  dix-neuf  communes  :  Asfeld,  Aire,  A  vaux,  Balham, 
Bergnicourt,  Blanzy,  Brienne,  L'Ecaillé,  Gomont,  Houdilcourt,  Juzancourt, 
Poilcourt,  Roizy,  Saint-Germainmont,  Saint-Remy-le-Petit,  Sault-Saint-Remy, 
I^  Thour,  Vieux-les-Asfeld,  Villers-devant-le-Thour.  Il  occupe  la  partie  sud- 
ouest  de  l'arrondissement.  Il  touche,  côté  sud,  au  département  de  la  Marne,  et 
à  l'ouest  au  département  de  l'Aisne.  Au  nord,  il  est  borné  par  le  canton  de 
Château-Porcien,  et  à  l'est  par  les  cantons  de  Château-Porcien  et  de  Juniville. 
Arrosé  par  Y  Aisne,  la  Retourne  et  le  canal  des  Ardennes.  Industrie  peu  pro- 
ductive, sauf  la  sucrerie  de  Saint-Germainmont.  Ce  canton  est  surtout  agricole. 
Belles  fertiles  prairies;  nombreux  troupeaux.  Trois  espèces  de  sol  :  1°  au  nord, 
les  beaux  plateaux  appelés  terres  de  Picardie;  2°  au  centre,  les  terres  de  la 
vallée  de  l'Aisne;  3°  au  sud,  les  craies  ou  terres  de  Champagne.  Les  terres  de 
l'Aisne,  et  celles  dites  de  Picardie,  sont  très  productives  en  froment.  Celles  de 
Champagne  ne  donnent  que  du  seigle,  de  l'avoine  et  du  sarrasin;  elles  con- 
viennent beaucoup  au  pâturage  des  moutons. 

7,195  hab.;  2,238  élect.;  19,5o8  hect. 

ASFELD.  —  H.,  950.  —  E.,  220.  —  I).  A.,  21.  —  I).  I).,  62.  —  Hect.,  1,778. 
—  B.  P.,  Asfeld.  —  F.,  le  lundi  de  la  Semaine  sainte,  le  2o  juin,  le  17  octobre, 
le  27  décembre.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  CJ^  P.  —  B.  B.  —  T.  —  Le  territoire 
d'Asfeld  que  constituent,  pour  la  plus  grande  partie,  les  alluvions  anciennes, 
s'étend  sur  les  deux  versants  de  ï Aisne  :  442  hectares  de  craie  blanche  ; 
440  hect.  d'alluvions  argilo-sableuses. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  Ecry,  Avaux,  Asfeld,  tels  sont  les  trois 
noms  qui,  successivement,  d«!*signèrent  cette  importante  commune,  située  sur 
VAisne,  jadis  aux  confins  du  Rémois  et  du  Vermandois.  Le  dernier  de  ces 
noms,  d'une  forme  tudesque,  peut  sembler  singulier  dans  ce  pays,  au  cœur  de 
la  vieille  France.  Comme  tant  d'autres,   d'importation  étrangère,  il  prouve 


—  350  — 

l'expansion  do  nos  anciennes  familles  qui  allaient  conquérir  très  loin  l'honneur 
et  le  prestige,  pour  accroître  leur  fortune  sans  doute,  mais  pour  étendre  aussi, 
par  elle,  la  puissante  action  de  leur  patrie.  C'est  à  la  reine  Christine  de  Suède, 
anoblissant  le  fils  d'un  négociant  de  Paris,  Pierre  Bidal,  qu^Asfeld  doit  son 
nom  fictuel  (voir  dans  Uevue  de  Champagne  et  de  Brie,  année  1880,  H.  Jadart  : 
Claude  -  Fraur ois  Eûial,  marquis  dWsfeld),  Pierre  Bidal  fut,  au  dix-septième 
siècle,  Tun  de  nos  diplomates  en  relations  avec  la  reine  Christine.  Anobli  par 
elle  à  Stockolni  le  12  octobre  1633,  il  reçut  les  fiefs  de  Willenbruck  en  Pomé- 
ranie  et  de  Harsefeldt  dans  le  duché  do  Brème.  Cet  endroit,  dont  Pierre  Bidal 
se  bombarda  le  soigneur,  est  un  bourg  enrore  existant  de  l'ancien  royaume  de 
Hanovre.  Ce  mot  germanique  d'IIarsefeldt  se  transmit  dans  la  famille  Bidal 
avec  un  adoucissement  de  prononciation  :  on  récrivit  Asfcldl.  Chose  plus  sin- 
gulièro  encore,  ce  nom  d'un  bourg  allemand,  que  donnait  la  reine  suédoise  au 
diplomate  français,  devint  le  titre  d'un  marquisat  en  Castille,  conféré  par  le 
roi  d'Espagne  au  fils  de  Pierre  de  Bidal. 

«  11  est  certain,  dit  J.  Hubert  dans  sa  (iKograpuie  des  Ardennes,  il  est  certain 
qu'Kcrv  eut,  sous  la  première  race,  une  maison  royale.  Les  Normands  furent 
défaits  auprès  d'Ecry,  en  882,  par  Carloman.  Il  en  fit  un  si  grand  carnage 
que  TAisne  fut  teinte  de  sang.  On  ignore  à  quelle  époque  et  comment  prit 
naissance  la  seigneurie  d'Ecry.  En  1210,  Thibaut  IV,  comte  de  Champagne, 
se  disposant  à  partir  pour  la  guerre  sainte,  fit  annoncer  un  tournoi  en  son 
chûleau  d'Ecry.  Un  grand  nombre  de  seigneurs  se  trouvèrent  au  rendez-vous, 
et  la  croisade  y  fut  prèchée  par  Foulques,  curé  de  Neuilly. 

«  H  est  à  croire  que  la  st'ij^neurie  d'Ecry  passa  directement,  après  la  mort 
(le  Thibaut,  dans  les  mains  do  Haoul  d'Ecry,  qui  se  distingua  à  la  bataille  de 
Bouvines  (1214;.  Les  Anglais  se  rendirent  maîtres  d'Ecry  en  1359.  Vers  le  milieu 
ilu  seizième  siècle,  la  terre  d'Ecry  appartenait  à  M.  de  Bossus,  qui  en  disposa 
en  faveur  du  baron  de  Bouri.  Son  fils,  le  marquis  de  Bouri,  la  vendit  en  1670 
au  président  de  .Mesmos.  (^r,  M.  de  Mesmes  possédait  alors,  comme  lui  venant 
de  ses  aïeux,  le  comlé  d'Avaux  et  la  vicomte  de  Neufchàtel.  Lorsqu^ii  eut 
acquis  la  terre  d'Ecry,  il  résolut  de  réunir  le  tout  en  une  seule  seigneurie  dont 
le  principal  manoir  serait  à  Ecry.  ("est  ainsi  que  le  nouveau  comté  d'Avaux 
fut  constitué  en  1671.  Ecry  changea  son  nom  en  celui  <ÏAvaux-la- Ville.  Cest 
le  président  do  Mosnies  qm  lit  bâtir,  en  1683,  l'église  que  Ton  voit  encore 
aujourd'hui  à  Asfeld,  et  qui  n'a  de  remarquable  que  la  bizarrerie  de  son  archi- 
tecture. Le  seigneur  d'Avaux  voulait,  dit-on,  offrir,  en  petit,  un  fac-similé  de 
Saint-Pierre  de  Home;  mais  le  fac-similé  n'est  autre  chose  qu'une  parodie.  — 
Les  troupes  de  (irowestens  ravagèrent  le  pays  en  1712,  et  y  portèrent  Tépou- 
vante.  A  la  mort  de  M.  de  Mesmes,  fils  du  président  et  président  aussi,  sa 
succession  échut  à  doux  filles,  mariées,  l'une  au  duc  de  Lorges,  Fautre  an 
marquis  d'Ambres.  La  seigneurie  fut  <léinembrée  par  lettres-patentes  de  1726. 
La  terre  d'Avaux,  de  laquelh?  dépondaient  les  villages  d*Avaux-le-Château,  de 
Vieux  et  de  ^Ain^  échut  en  partage  à  la  marquise  d*Ambres  qui  la  vendit,  le 
20  mars  1728,  à  niessire  Claudo-hYançois  Bidal,  maréchal  de  France  et  mar- 
quis d'Asfold.  Par  lettres-patentes  de  1730,  le  maréchal  Bidal  obtint  l'érection 
de  la  terre  et  seigneurie  d'Avaux-la-Ville  en  marquisat-pairie  avec  commuta- 
tion de  son  ancien  nom  en  celui  dWsfeld,  Il  y  fit  bâtir,  à  peu  de  distance  de 
l'ancien  chiUiMu,  un  magnifique  château  beaucoup  plus  considérable  ;  il  y  ras- 
sembla uno  très  belh;  bibliothèciuo  et  des  objets  d*art  d'un  grand  prix.  Le 
maréchal  Bidal  mourut  eu  1763;  lo  marquisat  d'Asfeld  fut  recueilli  par  son 
lils.  Celui-ci  oniigra  en  1791;  ses  biens  furent  vendus,  et  son  chdteau  fut 
démoli.  Asfeld  reprit  un  instant  son  nom  primitif,  mais  celui  d'Asfeld  lui  fat 
rendu  par  un  décret  du  14  octobre  1861.  C'est  ce  même  décret  qui  désignait 
Asfeld  pour  chef-lieu  d'arrondissement.  —  Il  existait  auprès  d'Asfeld,  sur  la 


-  351  — 
rive  droite  de  l'Aisne,  une  maladrerie  dont  une  ferme  porte  encore  le  nom,  et 
un  prieuré  régulier  de  Bénédictins,  connu  sous  le  nom  de  La  Presle.  Une  croix 
de  fer  indiqua  pendant  longtemps  te  lieu  où  ce  prieuré  avait  existé.  » 

Hubert  ne  confond-il  pas  avec  le  prieuré  des  «  religieuses  de  Notre-Dame  et 
Sainte -Marguerite  de  la  Presle-le-Long  »,  plusieurs  foisniiné  pendant  les  guerres 
du  quinzième  siècle  et  dont  l'histoire  nous  est  conservée  dans  le  petit  volume 
in-4°,  relié  maroquin  rouge,  conservé,  sous  la  cote  44,  ll  1019,  aux  Archives 
nationales,  à  Paris?  Dans  deux  maisons  de  Juzancourt,  se  voient  d'anciennes 
dalles  provenant  de  ce  prieuré. 

Eglise.  —  Une  des  plus  intéressantes  du  dépari.ement  :  édifice  circulaire 
avec  campanile  et  colonnade;  le  tout  construit  en  briques.  Marquerait  un  essai 
d'importation  italienne  [en  1683),  ou  plutôt  byzantine,  dont  l'exact  similaire  ne 
semble  pas  se  rencontrer  en  France.  Le    pourtour 


eitéri 
ses    1 


ir  mesurée 

railles   i 
elles 


droite  ;  elles  sont 
presque  toutes  con- 
caves ou  convexes. 
Dans  la  longueur, 
trois  parties  :  le 
péristgte,  entouré 
d'une  colonnade  ù 
jour  supportant  une 
toiture  de  forme 
oblongue  ;  le  campa- 
nile, percé  de  baies 
cintrées,  garni  de 
pilastres  et  couvert 


d'un  dfim 


n  char 


pente  ;  la  rotonde. 
qui  compose  la  par- 
lie  principale  de  l'é- 
glise. Péristyle,cam- 
panile  et  rotonde  sont  reliés  l'un 
supportent  l'entablement.  On  entre  p> 
très  surbaissé  dont  l'aspect  général 


BgliH  d'AHeid 


l'ai; 


suite  de  colonnes  qui 

es.  A  l'intérieur,  dôme 

s  façon  assez  vague  au 

i  ionique  soutiennent  la 

;i  fait  le  tour  de 


r  trois  portes  d'ac 

ressemblerait  d'ui 
Panthéon  de  Rome.  Trente  grosses  culonnt 
voûte;  quatre-vingt-dix  petites  colonnes  décorent  la  g. 
l'église.  On  accède  à  cette  galerie  par  deux  escaliers  pris  dans  les  murs  de  la 
nef,  en  avant  de  la  rotonde;  cinq  tribunes  sont  ménagées  d'espace  en  espace 
dans  les  entrecolonnements.  Sous  la  tribune  du  fond,  le  maltre-autel  en  face 
d'une  arcade  en  pierre  qui  fait  communiquer  la  nef  avec  le  dôme.  Sous  les 
tribunes  latérales,  les  autels  latéraux,  chacun  dans  un  enfoncement  percé  de 
petites  baies  carrées.  Au  rez-de-chaussée,  sous  toute  l'étendue  des  galeries, 
règne  un  corridor.  La  rotonde  est  éclairée  par  un  abat-jour  au  sommet  et  par 
une  suite  de  baies  cintrées  ouvertes  à  la  hauteur  des  tribunes.  Toutes  ces 
baies  ont  été  récemment  garnies  de  vitraux,  et  la  devanture  des  galeries  fut 
alors  munie  d'une  grille  en  fer  forgé.  (Voir  iadart  :  Les  Cloches  du  canton 

U'ASFGLO.) 

A  l'extrémilé  du  village,  une  ancienne  chapelle,  dite  Notre-Dame  de  Pitié, 
datant  de  1604,  mais  reconstruite  en  1867  :  on  a  sauvegardé  la  belle  statue  en 
pierre  de  la  Vierge  de  Pillé,  ou  mater  itolorosa,  qui  la  décorait.  Au  bas,  sur  un 
cartouche,  une  inscription,  en  trois  lignes,  caractères  gothiques,  indiquant  et 
la  date  de  la  chapelle  détruite  et  la  date  de  la  stalue  (les  statues  datées  sont 


iissoz  raros)  :  .]/.  Jchun  Lfnn,  cur*'  'h*  fe^d'  rt'lle  d'Ecri  —  Me  fil  faire  avec  ceslc 
rhapclic,  rtni  —  mit  D  C.  H  tjuntn'.  Priez  Difii  pour  lui.  (Voir  Jad^irt  et  Des- 

inaisnn   :   InsCUIPTIONS  CnMMK\lnH\TIVKS.  .  .   I»\N^  LA   RKGION    RKMOISE   I.T  ARDKNNMSE.'j 

Château.  —  l/cinpiart'infMil  du  cliAtraii  des  marquis  d'Asfeld  se  voit  au 
luilit'u  ilu  bourj:  on  tac»'  de  r«'*^lise  :  une  v^istf  plate-tormo  enlouive  de  larges 
Tossôs  dont  sub>isltMit  oncoro  (pielquos  n*vjM(*mfnts  (mi  piorre.  A  l'angle,  so 
dressaient  aussi,  il  y  a  (juelquos  années,  deux  hauts  piliers  en  briques  sur- 
montés de  vases  et  indiquant  un«*  analogie  d'arcbileeture  entre  Téglise  et  ce 
manoir  dont  les  plans  t«'inlV*s  nous  sont  conservés  dans  le  carton  17  du  curieux 
manuscrit  :  Lk-^  Ardennks  illiîstukks,  légué  par  M.  t'.barles  Pauffin  à  la  ville  de 
Hethel. 

Le  ciiAteau  d'Asttdd,  construit  et  meublé  avfc  splendeur  par  le  maréchal 
d'Asfeld,  lors  de  Térection  de  cette  terre  en  mar((uisat,  1730,  disparut  tolale- 
m«*nt  à  la  Uévolution,  ainsi  que  son  mobilier  vendu  aux  enchères.  On  en  sauva 
cependant  quelques  épaves  :  livres  «*1  bustes  on  marbre,  à  la  Bibliothèque  de 
Cliarleville;  taqnes  armuriées  et  meubles  dans  plusieufs  maisons  d'Asfeld;  enfin 
portrait  du  dernier  marquis,  par  Wilbault,  au  nnjsée  de  Heims.  Ce  curieux 
4lép(\t  possède  aussi  un  chaiinant  jeu  d«»  société,  dit  le  Cavogniole,  qui  était 
lesté  dans  la  descondance  d'une  famille  du  pays,  la  famille  Henard-Aubert, de 
Vilb*rs-sur-le-Thour  (voir  Ukvi'k  Hi^ToniorK  aruk.n.nai^k,  année  1808,  où  se 
trouve  une  intéressante  description  de  ce  jeu).  Il  est  actuellement  au  Musée 
de  Heims.  comme  un  spécimon  assez  rare  d'un  passe-temps  des  plus  usuels  au 
dix-huitième  siècle. 

Dans  le  <«  dénombromiMit  »  fourni  au  roi  en  1714  pour  le  marquisat  d*Asfeld, 
nous  lisons  :  «  (lliâteau  foss(ïye,  auquel  cliAteau  les  habitants  sont  obligés  de 
faire  garde  pendant  la  guerre  et  île  fournir  gîtes  et  lits,  à  héberger  les  hôtes 
<lu  seigneur,  autour  duquel  ch/îleau  sont  trois  grandes  allées  d'arbres  qui  vont 
a  Vaux-Boizon,  Aires  et  Vieux,  avec  plusieurs  remises  à  gibier  et  une  très 

grande  garenne  pour  Vaux-Roizon le  seigneur  possédant  Justice  haute, 

moyenne  et  basse,  contiscation,  amendes,  grelTe,  labellionnage  et  scel,  moyenne 
et  basse  gruerie  et  fourches  patibulaires.  » 

Ecarts.  —  \s'Èrlusc,  2  hab.  —  l.'KrmiOnje  Snint'Jttrtfuea.  —  La  Maladreriei 
rappelle  l'établissement  spécial  réservé  jadis  aux  lépreux.  -Son  loin,  se  jette 
dans  l'Aisne,  arrivant  d«'S  bois  dt»  Juzancourt,  le  j»etit  ruisseau  dit  :  ¥oss(>de  la 
Petite-Hirirre,  presque  tari  maintenant.  On  a  gardé  le  souvenir  du  Moulin  Mina, 
moulin  misérable,  qui  se  serait  éb»vé  sur  son  cours,  près  du  Vivier  de  la  Presle, 
et  dofit  on  a  retrouvé  les  meubles,  ainsi  que  les  matériaux.  A  la  Maladrerie, 
existait  la  lintire,  ferme  appartenant  aux  religieux  de  Laon,  mise  en  vente  le 
2:{  mars  ITîM.  sur  la  mise  à  prix  d(;  1 1,390  livres.  Se  jette  encore  dans  TAisne, 
à  la  Maladrerie,  le  Fnnrchnu,  qui  prend  sa  source  aux  bois  des  Hollandries. 

AIRE.  -  IL,  27S.  —  K..  114.  —  D.  C,  4.  —  1).  A.,  17.  —  D.  D.,  o7.  — 
IlecL,  (*»r»U.  -  II.  P.,  Astébl,  —  V.  L.,  le  premier  dimanche  de  septembre.  — 
(!'"  P.  —  \\.  R.  —  T.  —  hafis  ee  lerriloire,  qui  s'étend  sur  la  rive  gauche  de 
IW/N/êc,  dominent  les  alluvions  anciennes  :  vietment  ensuite  la  craie  et  les  allu- 
vions  «le  l'Aisne.  A  si^'iialer  un  étan^  que  forme  un  ancien  lit  de  la  rivière. 

Histoire.  —  C.  de  heims.  Nous  lisons  dans  J.  Hubert  :  «  Le  village  souffrit 
beaucoup  de  la  fureur  des  Ligueurs  lors  <le  la  défaite  ou  tuerie  tle  Gomont  en 
mai  t;iîK),  el  de  deux  incendies  qui,  en  1770  et  en  1780,  détruisirent  la  plus 
grande  partie  de  ses  habiUitirms.  » 

Eglise.  —  lUtie  en  craie.  Hemonle  au  seizième  siècle,  avec  deux  chapelles 
latérales  qui  datent  «lu  dix-huitième  siècle.  Kst  surtout  remarquable  par  sa  «  tri- 
bune .•  qui  reposait,  naguère  encore,  sur  deux  poutres  grossièi*ement  équar- 
ries,  où  se  lisaient,  gravés,  les  nom  des  charpentiers  qui  la  construisirent  : 


—  353  — 

«  A  Van  1588  Pierre  Gatnelin  et  Jean  Noizet  Montz  Falctz,  »  Celte  tribune  se  divise 
en  treize  compartiments  qui  forment  autant  de  panneaux  offrant,  chacun,  un 
saint  ou  une  sainte,  d'attitude  et  de  physionomie  très  expressives,  debout, 
encadré  dans  une  niche  peinte  comme  la  figure  du  personnage  lui-même;  sans 
doute  peinture  à  l'encaustique  ou  à  la  cire.  Puis,  au  bas,  les  noms  :  saint  Remy,  ' 
avec  ses  attributs  ordinaires  :  la  croix  de  métropolitain  et  la  Sainte-Ampoule 
apportée  par  une  colombe;  —  saint  laque,  le  patron  de  celui  qui  fut,  au  sei- 
zième siècle,  le  généreux  bienfaiteur  de  l'église,  Jacques  le  Vasseur;  l'apôtre 
est  dans  son  costume  ordinaire  de  pèlerin;  —  saint  Eloy,  patron  des  maréchaux 
ferrants,  qui  tient  une  enclume  dans  sa  main  ;  —  saint  Estienne  ayant  sa  tunique 
relevée,  pleine  de  pierres,  et  une  palme  à  la  main  droite;  —  sainte  Marguerite, 
tenant  une  croix  et  foulant  aux  pieds  le  dragon  ;  —  saint  Sébastien,  «  dans 
l'attitude  habituelle  de  son  martyre  »;  —  sainte  Madeleine,  portant  un  vase 
de  parfums;  —  saint  Guillaume,  casqué,  en  costume  de  religieux,  avec  la  robe 
et  le  scapulaire,  tenant  a  la  main  droite  une  bannière  sur  laquelle  se  voit  un 
lion,  caractéristique  des  saints  dans  l'art  populaire.  Sans  doute  saint  Guil- 
laume de  (jcllone  —  surnommé  saint  Guillaume  au  court  nez,  ou  cornet,  et  mieux 
encore  saint  Guillaume-du-Désert,  —  disciple  de  saiïit  Benoit  d'Aniane,  qui 
fondait,  dans  la  région  de  l'Hérault,  une  maison  pénitentiaire.  A  quel  titre 
figure-t-il  sur  la  «  tribune  »  d'Aire?  Est-ce  parce  qu'il  aidait  dans  sa  victoire 
contre  les  Sarrazins  le  roi  Charles  Martel  qui  parlait  des  Ardennes  pour  aller 
combattre  ces  «  infidèles  »?  —  saint  Nicolas,  une  crosse  dans  la  main  gauche 
et  bénissant,  dans  leur  cuvette,  les  trois  enfants  de  la  légende  (qui  ne  sont 
pas  des  enfants  mais  des  hommes  quil  va  baptiser);  —  saint  Laurent,  tenant 
son  gril;  —  sainte  Barbe,  avec,  derrière  elle,  une  tour;  —  sainte  Catherine, 
une  couronne  aux  pieds,  tenant  d'une  main  un  glaive  et,  de  l'autre,  un  livre  ; 
—  sainte  Claire,  en  costume  d  abbesse,  ayant  dans  sa  main  droite  un  ostensoir 
carré.  Cette  «  tribune  »  est  d'autant  plus  curieuse  que  l'on  n'en  trouve  aucune 
autre  semblable  dans  les  églises  du  pays  rémois.  D'où  l'impossibilité  d'attri- 
buer celte  œuvre,  avec  quelque  certitude,  à  un  artiste  de  l'école  rémoise  du 
seizième  siècle. 
Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vetit.  H.  —  Bellevue.  H. 

AVAUX.  —  H.,  606.  —  E.,  179.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  64.  -^ 
Hect.,  4,320.  —  B.  P.,  Asfeld.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre.  — 
C^«  P.  —  B.  B.  —  Le  territoire  s'étend  sur  la  rive  droite  de  V Aisne.  Nombreuses 
carrières  de  craie;  exploitation  de  sable  argileux  et  de  grève  crayeuse  pour 
la  fabrication  des  carreaux  de  terre  et  du  mortier.  De  bonnes  prairies  s'éten- 
dent sur  les  alluvions  argileuses  de  l'Aisne. 

Histoire.  —  C.  de  Hoims.  Suivant  la  tradition,  ce  fut  à  Avaux  que  Garloman, 
après  avoir  défait  les  Normands  qui  ravageaient  cette  région,  les  forçait  à  passer 
si  précipitamment  l'Aisne,  qu'ils  se  noyaient  presque  tous  dans  cette  rivière. 

Avaux  appartenait  autrefois  aux  seigneurs  d'Asfeld,  et  donnait  même  son 
nom  à  la  seigneurie.  On  l'appelait  Avaux-le-Chàteau,  pour  le  distinguer  d'Avaux- 
la-Ville;  nom  que  portait  alors  Asfeld.  Il  y  avait  autrefois  à  Avaux  deux  églises 
et  deux  cimetières.  Lne  partie  d'Avaux  ressortissait  à  la  coutume  de  Reims, 
et  l'autre  à  ceîle  de  Vermandois.  Par  suite  d'une  convention  conclue  entre 
l'évêque  de  Laon  et  l'archevêque  de  Beims,  la  partie  d'Avaux  (|ui  était  du 
diocèse  de  Laon  fut  cédée  à  celui  de  Heinis,  en  échange  du  village  de  Lor. 

Eglise.  —  Cette  commune  qui  s'appela  jadis,  tantôt  Asfeld-le-CMteau,  et 
tantôt  Arrt«.r-SMr-.4w7je,  eut  anciennement  deux  églises:  l'une  dédiée  à  saint  Denis, 
appartenant  au  diocèse  de  Reims,  l'autre  à  saint  Hemy  et  faisant  partie  du 
diocèse  de  Laon.  Cette  dernière  fut  réunie  par  l'archevêque  Maurice  Le  Tellier 
au  diocèse  de  Reims  en  1678;  mais  les  deux  églises  subsistèrent  jusqu'en  1764 

23 


et  li>urs  i'imfli>'r<!S  siinl  Piicore,  aii.joiinl'luii.  ouverts  et  ilUtincts  pour  chaque 
portion  du  villii^p.  Dans  l'éftlise  actuelle,  construite  en  <704  pour  remplacer 
tes  deux  â;;li3cs  primitives  qui  tomhiiient  en  ruines,  on  remarque  deux 
runeus>'s  stiiluos  datunt  du  moyen  ilf^c  et  un  tableau  de  Wilbault  :  NatMU 
'  lie  yotie-Danu.  au-dessus  de  la  portit  latérale,  cAtê  gauflie.  (Voir  H.  Jadart 
et  P.  Laurent  :  Lf.s  Cloches  do  cinton  dAsfeld.) 

ChAteau.  —  l.e  seul  d<^l>ris  qui,  df  nos  jours,  en  subsiste  encore  est  une 
maison  diln  le.  CMteau,  sur  la  rive  dt;  l'Aisne.  Ses  murailles,  remaniéon  plu- 
sieurs fois,  nous  dit  M.  Jndart,  ofTrcnl  un  dessus  de  fenêtre  portant  cette  ins- 
cription :  Aiisoi.vi.  VKT.n.  ».  c.  anno  iX>-2,  el  au  milieu  un  ëcusson  portant  deai 
t'-pées  en  Miutoir,  la  pointe  en  bas.  J.-J.  de  Mesines  avait  fait  d'Hcrj-  [Asfeld)  le 
cheMieu  du  nouveau  nimt^  d'Avauï,  dt'mfnibré  en  1726.  Des  lettres  royales, 
mars  ItïTt,  liraient  ronstilui'-  cette  seipneurie  qui  comprenait  de  nombreuses 
dépendances  et  donnait  un  revenu  considérable.  Alors  Ecrj-Asfeld  s'appela 
Avaux-la-Ville.  et  la  romnuinr  attuelle  d'Avaux  s'appela  ATaux-le-Chiktenu. 

Lieudlt.  ~  J'-ffr-nj  •!•■  Ilt-rcii.  Ainsi  s'appelait  un  petit  village  disparu;  toal 
au  moins  un  (Id,  cnlu'  Vieux-les-Asreld,  Avaux  et  Brienne,  non  loin  de  l'Aisne. 
Sur  cette  rivière,  un  lien  dit  Ut  GW  'U'  llfi-ri/.  Une  épitaphe  conservée,  avec  la 
Dgure  du  défunt,  Jacques  de  llam,  en  son  vivant  sei^eur  de  Bercy,  dans  l'église 

de  Vi eu  x-les- Asfeld, 
nous  prouve  que 
Bercy  était  encore, 
au  seizième  siècle, 
une  seigneurie.  On 
a  trouvé  non  loin  de 
ce  gué.  dans  une  gré- 
vière,  un  fragment  de 
ramure  de  renne  qui 
remonte  h  l'époque 
quaternaire. 


Porta  d'tiiCrée  du  cinctlert  d<  Bclbtun 


surtout  le  souvenir  de  l)nl>»is-CiBi 


BALHAM.  - 

H-,  238.—  E.,  75.— 
^  l).C.,3.  — U.  A.,  17. 
>l^  — D.D..55.  — Hect., 
W  177.  —  B.  P.,  Aire. 
—  F.,  le  premier  di- 
niancbe  de  mai.  — 
K.  1..,  le  premier  di- 
mancbe  de  mai.  — 
C'P.—  Le  territoire 
de  c«ttc  commune, 
tout  entier  dans  la 
vallée  de  l'^ÙRt,  est 
le  plus  petit  de  l'ar* 
rendisse  ment.  Tems 
excellentes.  Le  vil- 
lage est  situé  dans 
une  tle. 

HIatolr«.  —  C.  de 

Vitry.  —  A  Balham, 

bourgjadiide  gronde 

importance, on  garde 

Cbarle ville,  «  mousquetaire, 


—  355  — 

constituant,  conventionnel,  général  de  division,  ministre  de  la  guerre  (1747- 
1814)  »>,  à  qui  la  ville  de  Rethel  où,  maintenant,  il  dort  son  dernier  sommeil, 
se  propose  d'élever  une  statue.  C'est  à  Balham  que  se  retirait  Dubois-Crancé, 
en  1800,  pour  y  passer  ses  derniers  jours,  alors  que  le  premier  Consul  «  Tadmit 
à  jouir  du  traitement  de  réforme  comme  général  de  division.  »  Il  avait  alors 
cinquante-deux  ans. 

Eglise.  —  Assez  curieuse,  date  du  quatorzième  siècle;  magnifique  vitrail, 
1526,  à  Tune  des  fenêtres  du  chœur,  nous  offrant  une  «  scène  »  genre  Renais- 
sance. A  signaler,  l'intéressante  «  porte  d'entrée  »  du  cimetière. 

Château.  —  En  1590,  pris  par  les  royalistes  et  repris  par  les  ligueurs. 

BERGNICOURT.  —  H.,  210.  —  E.,  71.  —  D.  C.  13.  —  D.  A.,  13.  — 
D.  D.,  53.  —  Hect.,  846.  —  B.  P.,  Tagnon.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  d'août. 

—  €*•  P.  —  Village  sur  la  rive  droite  de  la  Retourne.  La  craie  affleure  presque 
partout  :  traces  de  limon  sur  la  rive  gauche  de  la  Retourne;  faihle  étendue 
d'alluvions  tourbeuses  sur  les  bords  de  la  rivière;  grande  carrière  de  craie.  — 
C.  de  Reims. 

Eglise.  —  Remonterait  au  seizième  siècle.  Cet  édifice  se  compose  d'une  nef 
latérale  sans  collatéraux,  et  d'une  chapelle  latérale.  Le  chœur  et  les  fenêtres 
doivent  être  regardés  comme  la  partie  la  plus  importante  du  monument.  Ainsi 
qu'au  Châtelet,  le  sanctuaire  afTecte  la  forme  régulière  et  carrée.  Les  deux 
superbes  fenêtres  sont  à  meneaux  et  tympans  flamboyants.  La  chapelle  semble 
de  construction  plus  récente.  Les  bas-côtés  ont  existé,  les  fenêtres  des  combles 
et  toutes  les  arcades  de  communication  avec  les  collatéraux  ont  été  murées 
à  l'aide  de  pierres,  çà  et  là  ramassées  après  la  ruine  du  village.  Beaucoup 
de  ces  pierres  rougies  par  le  feu  indiquent  que  l'incendie  joua,  dans  le  désastre, 
un  rôle  terrible.  L'extérieur  n*a  rien  de  remarquable;  un  antiquaire  de  bonne 
volonté  pourrait  encore  apercevoir  quelques  vestiges  de  créneaux  entre  les 
contreforts  de  l'abside.  Des  restes  de  vitraux  peints  démontrent  que  l'église 
fut  ornée  de  verrières. 

Ecart.  —  Saint-Ladre,  N.  C.  Rappelant  un  refuge  de  lépreux. 

BLANZT.  —  H.,  530.  —  E.,  159.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  14.  —  D.  D.,  56.  — 
Hect.,  1,213.  —  B.  P.,  Aire.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  juin.  —  C*"  P. 

—  Territoire  sur  la  rive  gauche  de  l Aisne  qui  coule  le  long  de  sa  limite  nord. 
Craie  blanche,  limon  et  alluvions  modernes;  carrière  de  craie;  cailloux  et  gra- 
vier de  l'Aisne  pour  l'empierrement  des  chemins.  Le  canal  des  Ardennes  passe 
non  loin  de  Blanzy  qui,  jadis,  appartenait  aux  religieuses  de  Saint-Pierre-les- 
Dames,  de  Reims.  On  a  trouvé  sur  le  territoire  de  Blanzy  un  cimetière  gallo- 
romain.  —  C.  de  Vermandois. 

BRIENNE.  —  H.,  261.  —  E.,  87.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  28.  —  D.  D.,  68.  — 
Hect.,  1,223.  —  B.  P.,  Neufchàlel  (dans  l'Aisne).  —  F.  L.,  le  dimanche  qui 
suit  la  décollation  de  saint  Jean-Baptiste.  —  C'«  P.  —  B.  B.  —  La  Retourne 
passe  au  pied  du  village  et  se  jette  tout  près  dans  l'Aisne  qui  forme  la  limite 
nord  du  territoire.  La  craie  constitue  la  plus  grande  partie  du  territoire,  puis 
296  hectares  d'alluvions.  Grève  crayeuse  pour  la  fabrication  des  carreaux.  — 
C.  de  Vitry, 

L'église  avait,  avant  la  Révolution,  des  revenus  considérables  et  un  riche 
trésor  qui  conserve  encore,  notamment  :  deux  anciens  reliquaires;  un  calice 
datant  de  1655;  deux  anciennes  tuniques  brodées  de  riches  dentelles;  une 
aube...  Au  rétable  du  maltre-autel  style  Louis  XIV,  et  leur  servant  d'enca- 
drement :  Baptême  de  J,-C.  par  saint  Jean- Baptiste  et  Dieu  créant  le  monde, 
attribués  à  N.  Wilbault. 


■  Lt-  Moulin,  8  liab.  —  La  Banne  VolonU.  - 


L'ECAILLE.  —  II.,  190.  —  E.,  74.  -  D.  C,  11.—  D.  A.,  IC.  —  D.  D.,  5». 
—  Hect.,  91").  —  H.  I'.,  Taimon.—  P.  I,.,  le  dimanche  qui  suit  le  14  octobre.— 
I.a  i-raio  constitue  presque  tout  i-.c  liTriloire  de  l'Ecaillé  que  traverse  ta 
Relouine.  lixploiliUion  di-  gri'vi'.  Trois  n^'^lomérations  composent  ce  village  ; 
Betfort,  Dosnicourt  et  IKraille.  Beffnrt  eut,  jadis,  pour  sei^çneurs,  les  religieux 
de  Saint-Heiiiv  de  Reims;  le  duc  de  Itetliel-Maziirin  fut  seigneur  de  Regni- 
court,  Pt  le  moulin  de  IKi-aillo  donna  son  nom  .ï  la  commune.  —  C.  de  Vitry. 

OOHOHT.  —  If.,  iH4.  —  E-,  131.  —  D.  C,  6.  —  U.  A.,  18.  —  D.  D.,  56. — 
Hect.,  TJ3.  —  H.  P.,  Chàteau-Poi-cieii.  —  ¥.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
2  novembre.  —  H.  B.  —  C*  P.  —  Village  bàtj  sur  une  falaise  crayeuse  au  pied 
de  laquelle  coule  r.1i>ne.  Domine  l'nn  des  plus  gracieux  parsoges  de  la  vullée. 


Oomont 

l.e  ti'rt'itiiire  s'étend  sur  la  rivi>  droite  de  celte  rivii^re  bord<''e  par  des alluviong 
argileuses  assez  humides,  l.e  limon  recouvre  toutes  les  hauteurs  et  les  pentes 
douces;  la  craie  blanche  aflleure  sur  les  pentes  abruptes  de  la  valtée  —  quel- 
(|ues-niiea  en  ffirme  du  falaises  —  et  dans  le  fond  des  vallons. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv.  Une  charte  de  1313  atteste  que  des  biens  appar- 
tenant !l  la  «  seigneurie  de  Gomont  »  fui'ent  donnés  à  l'Ilôtel-Dieu  de  Reims  par 
(iaulcher  de  CliÂlilUin.  Kn  iTiHl,  lîomont  fut  surpris  par  les  ligueurs,  qui  en 
fui^ïiit  bientat  chassi's.  Ils  y  rentrèrent  le  30  mars  1590,  et  c'est  alors  qu'eat 
lieu  la  fameuse  affaire  i|u'oii  a  appelée  la  tuerie  de  (ïomont  :  affaire  dans 
laquelle  la  plupart  des  habitants  des  villaf^es  voisins  furent  massacrés.  [Ins 
croix  rappelle  le  .souvenir  di-  cet  évifnement.  On  pense  que  non  loin  du  lieu 
oi'i  s'élévr  cette  cniix  il  existidt  jadis  un  couvent  connu  dans  le  pays  sous  le 
nrim  de  Vaiilnv.  (Voir,  piiur  cette  «  tuerie  »,  la  Ciiromque  de  Jean  Tntâ,  qui 
nous  donne,  jintomment,  de  fort  inléi-essants  détails  sur  les  dtïsastres  dont 
siiiilTrit  celle  région  ardennaise  aux  temps  des  guerres  de  la  Ligue.} 

Eglise.  —  A  l'iibside.  colonnes  et  chapiteaux  sculptés,  st.yle  Renaissance. 
Un  chandelier  p<'isciil  ilolant  du  seizième  siècle.  Au  li<'u  dit  les  Sahkmi,  il  y  eut 
une  ci'nse  appartirnant  à  l'ahliave  Saint-.Nic:iise  de  Iteims  :  elle  fnt  vendue  le 


2  mai 


791. 


—  357  — 

HOUDILCOURT-POILCOURT.  —  Houdilcourt.  —  H.,  181.  —  E.,  66. 

—  D.  C,  6.  —  D.  A.,  23.  —  D.  D.,  63.  —  Hect.,  1,130.  —  B.  P.,  Asfeld.  — 
F.  L.,  le  premier  dimanche  de  juin. 

Poilcourt.  —  H.,  230.  —  E.,  71.  —  D.  G.,  o.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  6o.  — 
Hect.,  788.  —  B.  P.,  Asfeld.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  juillet. 

Ne  formaient  qu'une  seule  et  même  commune  avant  1870.  Le  territoire 
s*étend  sur  les  deux  versants  de  la  Retourne  qui  le  traverse  à  peu  près  en  son 
milieu  de  l'est  à  l'ouest.  Le  sol  est,  en  grande  partie,  constitué  par  la  craie 
blanche  et  165  hectares  d'alluvions.  Grande  carrière  de  craie  pour  l'empierre- 
ment des  chemins;  sur  le  chemin  de  Boult,  extraction  de  grève;  près  de 
Poilcourt,  fabrique  de  carreaux  avec  la  terre  blanche  crayeuse. 

Histoire.  —  G.  de  Reims.  Poilcourt  cessa  d'être  commune  en  1828  et  devint 
alors  un  écart  de  Houdilcourt  pour  redevenir  commune  distincte  après  la 
guerre  de  1870.  Turenne,  lorsqu'eut  été  pris  Château -Porcien,  établit  son 
quartier-général  à  Houdilcourt.  G'est  là  que  vinrent  le  trouver  les  députés 
de  Ghàteau,  qui  avaient  beaucoup  à  se  plaindre  de  leur  gouverneur. 

Eglise.  —  Dans  l'église  de  Poilcourt,  à  tour  romane,  pierre  tombale  de 
Jean  de  Coucy,  1622,  qui  fut  l'un  des  amis  fldèles  de  Henri  IV. 

Château.  —  Ancien  château  Louis  XIII,  ayant  appartenu  à  la  célèbre  famille 
de  Coucy.  On  y  voit  encore  quelques  curieuses  plaques  de  cheminée. 

Ecart.  —  Le  Ménil,  33  hab. 

JUZANCOURT.  —  H.,  164.  —  E.,  54.  —  D.  G.,  4.  —  D.  A.,  21.  —  D.  D.,  60. 

—  Hect.,  441.  —  B.  P.,  Saint-Germainmont.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
29  juin.  —  C®  P.  —  Ce  territoire,  qui  n'a  pas  grande  étendue,  repose  tout 
entier  sur  le  versant  droit  de  la  vallée  de  VAiane,  que  recouvrent  presque 
totalement  les  alluvions  anciennes  ;  la  craie  ne  se  montre  à  fleur  de  sol  que 
sur  une  étendue  de  8  hectares  ;  les  alluvions  modernes  occupent  76  hectares 
dans  la  vallée.  A  mentionner  le  ruiaseau  de  Villers-devant-le-Thour.  —  G.  de  Vitry. 

Eglise. —  De  la  primitive  église,  reste  un  curieux  portail  du  treizième  siècle, 
mutilé  sans  doute,  mais  encore  fort  intéressant.  Siir  le  tympan,  une  croix  pattée 
dans  un  cercle;  c'est  une  très  originale  décoration  remontant  au  moyen  âge. 
A  l'intérieur,  aucun  vestige  ancien.  Signalons  l'autel  en  marbre  noir  datant  de 
la  Restauration  ;  une  statue  en  bois  de  VEcce  homo,  non  loin  des  fonts  baptis- 
maux; une  scène  de  J.  Wilbault  :  Gu^rison  de  l'Aveugle  né.  Sous  la  chapelle 
du  sud,  maintenant  sacristie,  se  trouvait  autrefois  un  caveau  funèbre  où  furent 
ensevelis  quelques  membres  des  familles  de  Hezocques,  de  Coucy,  de  Dubois 
d'Ecordal,  de  Villiers.  Dans  la  niche  d'une  piscine,  en  cette  mt*nie  chapelle, 
quelques  noms  pouvant  indiquer  des  sépultures.  Dans  le  cimetière  entourant 
réglise.  un  cadran  solaire,  du  dix-huitième  siècle,  et  ne  portant,  selon  l'usage, 
aucune  sentence  horaire. 

Châteaux.  —  A  Juzancourt,  plusieurs  familles  nobles  coexistèrent,  et  même 
résidèrent,  à  partir  du  seizième  siècle,  dans  les  deux  châteaux;  demeures 
sans  grand  apparat,  qui  subsistent  encore,  quoique  transformées  en  maisons 
de  culture.  Le  plus  ancien  de  ces  châteaux,  le  chAleau  d'En  Haut,  est  pro- 
bablement celui  que  fit  construire,  en  1044,  «  niessiro  .Nicolas  de  La  Haye, 
chevalier,  seigneur  et  vicomte  de  La  Saulx,  La  Neuville  et  Juzancourt  ».  Il 
appartient,  maintenant,  à  M.  Manteau-Diancoiirt.  L'autre  château,  qu'entourent 
de  larges  fossés,  date  seulement  du  dix-huitième  siècle  :  c'est  le  cMteau  d'En 
Bas,  propriété  de  M.  Ernest  Thiébaux.  On  y  remarque  une  curieuse  rampe 
d'escalier  en  fer  forgé,  de  fort  délicates  boiseries,  une  très  belle  console  de 
salon.  (Voir  Jadart,  Revue  historique  ardknnaise,  année  1895,  «<  une  église 
rurale  ».) 

Ecarts.  —  La  Briqueterie,  3  hab.  —  Les  Barres,  2  hab.  —  Le  CMteau  d'En 


Haut.  —  Monte-au 
V  lil  :  «  A  la  glo 
Rir/Ua-d  —  Qui  fut 


r-Vignes,  où  so  Irnuve  une  croix  avec  sa  plaque  de  tdle  ;  on 
re  lie  Dkit  c'est  crois  est  pdszée  à  la  d^olion  de  if.-JoMpA 
curr  'k  Xampcetlf-la-Coitr,  fions  l'Aisne  —  Fils  de  feu  Rober 


Cblleau  de  Jnunconrt 


Riffiaid  et  de  ISa'j  Le  Moine.  >■  Sur  le  sommet  du  plateau,  «  au -dessus 'des 
vignes  .•,  une  croix  asspz  délabrée  que  protègent  quatre  arbres  de  belle 
venue.  —  l,e  Moulin  à  Veut.  S.  C.  Il  n'existe  plus  de  moulin  sur  le  terroirlde 
Juzancourt;  celui  qui  se  trouve  en  amont,  sur  ]e  ruisseau  îles  Barres,  se  nomme 
II!  moulin 'le  Ténor,  ou  Thenonjiies.  terroir  de  Sain t-Gerniainmout.  —  LesTonibef, 
où  l'on  découvrit,  en  187^,  de  fort  nombreuses  lombes  doripine  mérovingienne. 

POILCOURT.  —  Voir  HouMcouii. 

BOIZT.  ^  H.,  28n.  —  K.,  90.  —  II.  C,  7.  —  D.  A-,  19.  —  D.  D.,  59.  — 
Hect.,  1,115.  —  H.  P.,  Chaiimont-Porcien.  —  F.  1.,,  le  dimanche  qui  suit  le 
8  septembre.  —  C*  1>.  —  Viila|^e  au  cnntluenl  de  la  Retourne  et  du  ruisseau  de 
Saint-Loup.  La  craie,  avec  quelques  poches  dn  jçrève  crayeuse,  aRleure  sur  la 
plus  grande  jrartic  du  territoire,  991  hect.  ;  40  hect.  de  limon  argilo-sablenx 
sur  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Saint-Loup;  une  centaine  d'hectares  d'alla- 
vion  moderne,  marneuse  ou  quelque  peu  tourbeuse.  Deux  sources  assei^régu- 
lières  :  la  Fontaine  Sainl-Ji'an  et  la  Fontaine  Perrier.  La  voie  romaine  trarer- 
sait  jadis  le  village  de  Itoizy,  qui  passe  pour  avoir  ^té,  dès  son  origine,  un 
faubouru  de  Sault.  —  C.  de  Deims. 

Eglise.  —  Le  clocher  fut  reconstruit  sur  la  base  d'une  tour  datant  dn 
moïi-n  àye;  re  qui  il'iuu»'  alors,  à  celle  église,  un  brevet  d'anliquiti'. 

Château.  -  -  Vn  nnci'-n  iliiUenu.  Il  iippartlnt  à  la  vicomte  de  Suult-Saint- 
Remy. 


SAINT-GERHAINMONT.  —  Il 

—  II.  A..2I.  — I).  li.,:i;i.—  ll.'.-(..i,;iMi. .-  b. 
le  dernier  dimanche  de  mai.  —  0-- 1>.  -  II.  II. 


-  P.  FI..  8.  —  E.,28â.—  D.C.,8 

,  P.,  Saiiit-IJermainmonl.  —  F.  L. 

Kanf.  —  S.  T.  —  Hospice.  - 


T.  —  Village  situé  sur  le  revers  iriiiir  colline,  un  |iii-il  de  laquelle  coule  le 
ruisseau  des  Barres.  L'argile  snblcuse  du  lîmoji  recouvr>'  \i:-i  |)luteauXf  $72hect.; 
plus  bas,  affleure  la  craie  blanche,  G6B  hect.  ;  dans  la  vallée,  S26  iiect.  d'allu- 
rions  modernes  généra  le  m  eut  argileuses  eL,  parfois,  tourbeuses,  uutaninienl 
procbe  la  sucrerie.  Quatre  sources  aasex  l'é^^iiIiiTes  :  lu  F'aitaiiie  Bftmonl,  où 
se  trouvait  la  censé  de  liriquemonl;  la  PmUùne  du  Village;  Durriêre  tei  Boit; 
la  Poste  aux  Chevaux. 

Histoire.  —  C.  de  Vilrv.  —  Ce  village,  jadis  siège  d'un  doyenné  rural,  envi- 
ronn<^  d'un  marais  desséché  puis  devenu  priiirie,  était  enceint  de  fusses  dont 
on  voit  encore  les  vestiges.  Saint-Germainnioulful  incendié  et  pillé  pendant  les 
guerres  de  la  Fronde,  en  1652,  alors  que  les  troupes  de  l'archiduc  Léopold 
campaient  dans  la  prairie  de  Gomont. 

Eglise.  —  Sur  une  hauteur.  Style  ogival  du  quinzième  siècle.  Se  compose 
d'une  nef  principale  et  île  deux  bus-cAtés  :  ces  deux  parties  de  l'ëdiOci-  sem- 
blent être  plus  anciennement  construites.  Nf>  restent  d'ailleurs  de  l'église  pri- 
mitive, datant  du  douzième  siècle,  que  les  transepts  et  le  cbteur.  Contr<-rorts 
sans  ornements,  tourelles  tétrn^niiiilcs  percées  de  créneaux  ainsi  qu'une  prirtie 


des  murs  appartenant  au  cbteur,  et  des  transepts.  A  la  jonction  de  ces  tran- 
septs est  une  grosse  tour  carrée,  percée  sur  chaque  face  de  deux  fenêtres  plein- 
cintre  encadrant  deux  autres  fenêtres  plus  petites  séparées  par  une  colonnetle 
avec  chapiteau  simple.  Pierre  sculptée  ;  elle  représente  la  Vienje  tenant  sur  tes 
gtnwx  le  Christ  rnoi'l  :  inscription  au  millésime  1319.  Magnilique  lustre  en 
bois  sculpté.  Sur  le  mur  de  la  grande  nef,  a  droite,  une  Descente  de  Croix,  de 
J.Wilbault. 

Ch&teau.  —  Une  ancienne  maison-forte  qui  devait,  probablement,  s'élever 
sur  l'emplacement  qu'occupe  aujourd'hui  l'hospice  Liaarii.  Fut  résidence  des 
Bogier,  une  célèbre  famille  rémoise,  dont  les  biens  échurent  aux  Thiérion,  en 
dernier  lieu.  Jusqu'aux  boîe  du  Sfii/nciir  s'étendaient  les  fossés  et  les  dépen- 
dances de  cette  maison-forte. 


-  :i60  — 

SAINT-REMT-LE-PETIT.  —  [l..8:i.  —  K..  IH.  —  1).  0-,  13.  —  D.  A.,«. 
D.  [).,  :^i'..  —  llPil..  "."iO.  —  H.  i'..  TnjriiOii.  ~  K.  l,..  le  dimanche  qui  suit  la 
Toussaint.  —  Villnfi.'  sur  la  rive  (iiiiidie  ■if  la  Retourne:  l'un  des  plus  pauTrea 
dp  larrntKlissPuient,  Le  lonj:  île  la  rivine,  34  IipcI.  (i'alluvion  ;  le  reste  du  terri- 
toii'i'  ■■si  l'iitislitué  |inplniT:iirhliinc-hL'que  recouvrent  quelques  prives  crayeuse» 
un  ilis  Uaces  ]n-n  sensibles  de  sable  ardilem,  Aitciinr  siTuire.  —  C.  de  Retins. 

Ecart.  —  l.a  linililltri^.  23  tiali. 

SAUIiT-SAINl'-REHT.  -  II-,  IfiH.  -  K-,  lit.  —  1).  C,  6.  —  D.  A.,  30. 
—  H.  I).,  fiO.  ~  Ihvl.,  9(12,  —  H.  C.  Tafiii'm.  —  F.  I,.,  le  dimanche  qui  suit 
le  12  oclolire.  —  Le  1eriili)ire  de  celte  commune  s'étend  sur  les  ilciii  versants 
lie  la  Rfimirne  ipii  le  Iravcrse  par  le  milieu,  de  l'est  a  l'ouest.  Sol  presque  tota- 
lenienf  loniiiosé  pni'  la  ciuie.  907  hecl.;  sur  les  bords  de  la  Hetourne,  environ 
48  liect.  dniliivioii  iiiodenie.  |!éni^ralemcnt  marécageuse  et  mameuse  ;  sur  la 
hauteur.  8  heel.  de  limon  nr)j;ilo-snhleiix.  Aucune  source. 

Histoire.  —  (',.  de  Reims.  Saull  eut  le  titre  de  vicomte  jusqu'en  1437  ;  en 
celle  même  année,  Armand  de  Sault  léguait  à  l'abbaye  Sainl'Remy  de  Reimi 
tou:"  les  droits  iï'ndaux  dont  jouissait  cette  terre. 

Nous  lisons  duns  la  Numk.vclatl'HK  vk^  Cobbijnes  :  «  Ce  village  est  entouri^de 
fossi'-s  qui  fnnait,  autn'fois,  larpes  et  profonds.  1,'origine  de  Sanlt,  qualifié 
jadis  de  fM,  est  fort  ancienne.  Il  existait  i\  l'époque  de  la  conquête  gauloise 
par  Jules  (Visar,  et  il  fut  incendié  par  les  Romains.  Restauré  ensuite,  il  con- 
serva son  importance  jusqu'au  neuvième  siècle,  époque  à  laquelle  les  Nor- 
mand.s  le  sacciKérent  lors  de  leur  irruption  dans  les  Gaules.  La  tradition  porte 
qu'une  lanle  de  saint  Hemy  habita  ce  village;  on  montre  même  encore  sa 
maison.  Ce  saint  archevêque  la  visitait  fréquemment;  d'où,  d'après  la  tradi- 
tion populaire,  le  surnom  de  Sault.  >' 

Voioi,  d'ailleurs,  la  légende  que  nous  rapporte  ilom  fiunneron  :  ■•  La  vie  de 
saint  llcmy  fait  mention  comment  il  visita  une  fois  une  sienne  cousine  qui 
demeuroit  au  village  de  Celtus. . .  La  susdite  cousine  de  saint  Remy,  appelée 
Celsa,  qui  estoit  dame  du  village  et  nvoit  receu  le  voile  de  virginité,  invita  une 
fois  le  saint  évesquo  de  se  v  ' 
elle,  et  saint  Remy  ne  l'ayan 
duire  d'une  si  honriestcrcqu 
chez  elle  et,  après  plusieurs  i 
de  piété,  comme  il  fut  queslî 
se  mettre  à  labl. 
lit  un  beau  miracti 
un  peu  de  vin  qui  estoit  re^té 
dans  un  tonneau,  en  telle  sorte 
qu'il  ruisseloit  <iaiis  te  i^Hlier, 
Dn  quuy  l'Slonnée  et 
bonne  dame 
donna  son  vil- 
lage de  Saulx 
ù  saint  He- 
mv,  pour  son 
église.  >. 

Eglise.  — 
Tort  intéres- 
sante,Seetim- 

posed'unenef  E| 

■itroislravées 
jilein  eintre  et  de  deux  bas-côlés.  Tra 


septs  plein  cintre  reconstruits;  chœur 


—  361  — 

à  voûte  ronde  et  à  cinq  pans.  Tour  carrée,  fenêtres  romaines  avec  voussures  à 
boudins.  Entablement  de  Tabside  à  ornements  dentelés.  Le  chœur  et  la  tour, 
malgré  leurs  détériorations,  ne  sont  point  à  dédaigner. 

LE  THOUR.  —  H.,  545.  —  E.,  163.  —  D.  C,  iO.  —  D.  A.,  26.  —  D.  D.,  63. 
Hect.,  1,662.  —  B.  P.,  Saint-Germainmont.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de 
mai.  —  C*  P.  —  Village  au  confluent  des  deux  ruisseaux  Nizy-le-Comte  et  le 
Lor,  dont  la  réunion  constitue  les  Barres,  affluent  de  l'Aisne.  Les  plateaux 
sont  couverts  de  limon,  760  hect.;  la  craie  affleure  sur  les  pentes,  698  hect.  ; 
et  les  alluvions  modernes  dans  le  fond  des  deux  petites  vallées,  204  hect.  Exploita- 
tion d'un  calcaire  blanc-dur  pour  les  constructions.  Six  sources  assez  abondantes 
ne  tarissant  presque  jamais.  La  Fontaine  Blanche,  ainsi  nommée  à  cause  de 
son  fond  crayeux  ;  puis,  la  Fontaine  de  la  Couture. 

Histoire.  —  C.  de  Vitr}'.  Baronnie  Jadis  fort  importante.  Elle  comprenait  six 
villages  :  Le  Thour,  Villers-devant-le-Thour —  sans  le  domaine  du  Tremblot,  — 
Juzancourt,  Saint-Germainmont,  Bannogne  et  Hannogne.  Plus  cinq  villages  sur 
lesquels  cette  baronnie,  exerçant  une  justice  partielle,  avait,  suivant  les  circons- 
tances, des  droits  plus  ou  moins  importants  :  Amagne,  Grandchamp,  Saint- 
Fergeux,  Son,  Herpy.  «  Le  groupe  principal,  dit  Jadart  :  TAncienne  Baronnie 
DD  Thour  en  Champagne,  resta  complet,  à  peu  près,  jusqu'à  la  fin,  avec  une 
étendue  de  quatre  à  cinq  lieues  en  longueur,  trois  ou  quatre  en  largeur,  une 
superficie  de  huit  à  neuf  mille  hectares,  une  population  (en  1735)  d'environ 
375  feux.  Le  Thour  était  au  centre  de  la  baronnie,  et  neut  jamais  d'autre  préémi- 
nence que  celle  de  chef-lieu,  à  cause  de  sa  forteresse,  biltie  sur  le  bord  d'un  ruisseau 
parles  premiers  seigneurs,  puis  démantelée,  vers  le  quinzième  siècle,  sans  avoir 
été  relevée.  Ces  premiers  seigneurs  provenaient  d'une  souche  toute  locale,  sur 
laquelle  se  grefl^rent  des  alliances  avec  les  c  maisons  »  voisines.  Raoul  du  Thour 
étant  mort  en  Palestine  (1191  ),  sa  fille,  Angélique,  portait  la  terre  de  Thour  dans 
la  maison  de  Chimay;  plus  lard,  en  1230,  Marie  de  Chimay  la  portait  dans  la 
maison  de  Soissons.  Et  successivement,  furent  seigneurs  de  la  baronnie  :  les 
de  Soissons,  les  de  Chàtillon,  les  de  Chabannes,  les  Cauchon  de  Maupas  — 
ceux-ci  à  la  suite  d'un  échange,  en  1545,  avec  les  héritiers  de  Claude  Robi- 
neau,  —  les  de  Coligny.  En  1711,  Charlotte  de  Mailly  —  fille  de  Louis  de  Mailly 
qui  avait  épousé  Marie  de  Coligny  —  faisait,  par  son  mariage  avec  Emmanuel 
de  Nassau,  passer  la  baronnitî  dafis  la  famille  «le  Nassau-Siègen.  Ils  eurent  un 
flls,  Maximilien,  qui  se  mariait  à  Amincie  de  Monlchy-Senarpont.  De  ce 
mariage,  naquit  Charles  de  Nassau-Siègen,  surnommé  le  «  paladin  du  dix-hui- 
tième siècle  ».  Il  se  ruinait  en  prodigalités;  si  bien  que,  le  27  octobre  1773,  il 
fut  obligé  de  vendre  la  baronnie  du  Thour  à  Jacques  Le  Noir,  notaire  à  Paris, 
lequel  Jacques  Le  Noir  la  morcelait  en  terres  de  rapport. 

Egalise.  —  11  y  eut  deux  églises  :  l'une,  aujourd'hui  complètement  détruite, 
était  la  chapelle  du  cimetière  Saint-Simon  —  localité  disparue,  mais  dont  le 
cimetière  subsiste  toujours,  celui  du  Thour,  sur  un  tertre,  à  cinq  cents  mètres 
environ  du  village;  —  l'autre,  actuellement  paroisse,  fut  la  chapelle  castrale, 
détruite  en  partie,  puis  reconstruite  sur  son  emplacement  même  :  la  cour  de 
Tancien  château  rasé  en  1432  par  Jean  de  Luxembourg.  Elle  conserve  des  tra- 
vées, et  ses  chapelles  latérales  nous  montrent  certains  débris  d'architecture 
qui  reportent  sa  construction  au  treizième  siècle.  Au  rétable  du  maître-autel, 
dans  un  encadrement  sculpté  provenant,  comme  le  tableau  lui-même,  de 
Chauraont-la-Piscine  (voir  CnArMONT),  une  toile  attribuée  à  Wilbault  :  la  Pré- 
dication de  saint  Berthauld;  au  mur,  à  gauche  :  i Annonciation,  de  Wilbault; 
appartint,  jadis,  à  l'abbaye  de  La  Valroy  (voir  Sai.nt-Quentin-le-Petit).  A  signaler 
une  belle  grille  du  serrurier  Reneuf.  L'extérieur  de  l'église  est  sans  caractère. 

Châteaux.  —  Une  forteresse  que  nous  décrit,  comme  suit,  I'Extrait  d'une 


—  362  — 

NOTE  SUR  LA  BARONNiE  DU  Thour,  dalaiit  du  quinzième  siècle  :  »  Le  chasteau  est 
eu  grande  estoffe  et  fait  en  forme  dune  tour  à  renviron  de  laquelle  il  y  a  an 
circuit  do  haultes  murailles  et  espesscs  contenant  64  toises  de  tour,  toutes 
gurnyos  de  tours,  tourelles  et  eschauguettes,  le  tout  en  forme  de  tour  à  huit 
pans  ;  touttofois  la  couverture  et  charpentcrie  du  logis  est  bruslée  et  fut  celait 
du  temps  des  dernières  guerres  de  Haynault,  ainssy  qu^l  est  fait  mention  en 
la  cronicque  de  Monstrellet  où  ledit  chasteau  est  nommé...  Touttefoys  la 
place  du  logis  se  pourroit  rabiller  attendu  la  bonté  des  murailles  et  est  ledit 
chasteau  tout  environné  d*eaulx  vives  qui  sourdent  dedans  les  fossés  larges  et 
profonds  merveilleusement.  »  C'est  en  1342  que  cette  forteresse,  visitée  par 
Charles  le  Simple  —  nous  dit  une  tradition  sans  doute  inexacte,  —  Philippe 
le  Bel,  Louis  d'Orléans,  fut  démolie  par  Jean  de  Luxembourg.  Ses  derniers 
restes  disparurent  vers  1720,  environ  ;  en  même  temps  que  la  tour  voisine  du 
pont  fut  abattue  et  remplacée  par  un  tertre  entouré  d^ormeset  surmonté  d*an 
calvaire.  Kn  ITUO,  encore,  nous  dit  M.  Jadart,  des  pierres  considérables  pro- 
venant de  ce  fort  en  indiquaient  son  emplacement,  aujourd'hui  sans  le  moindre 
vestige  du  passé. 

Un  deuxième  cht^teau,  dit  le  Château  de  Liusaux;  incendié  et  détroit 
en  1().'>2.  L'endroit  où  il  s'élevait  s'appelle,  encore  maintenant,  Lassaux,  Rap- 
pelons que  Le  Thour  fut  souvent  ravaj^é  et  pillé,  surtout  pendant  les  guerres 
de  la  Fronde;  presque  totalement  détruit  par  Tarchiduc  Léopold,  par  les 
troupes  de  Louis  XIV  et  les  soudards  d'Krlach. 

Kn  1645,  Ërlach  amenait  au  prince  de  Condé  une  armée  de  brigands.  Le 
souvenir  de  son  passage  en  Thii''rache  est  resté  si  longtemps  vivant,  qu'encore 
aujourd'hui  c<  Ërlach  »  signifie  un  bandit.  Au  Thour,  ses  soldats  découvrent 
une  famille  cachée  dans  une  étable  à  porcs;  ils  y  mettent  le  feu.  Ils  grillent 
les  pieds  d'une  vieille  femme,  à  l'aide  d'une  pelle  rougie  au  feu,  pour  obtenir 
d'elle  l'indication  de  la  cachette  où  elle  cèle  son  argent.  Tous  les  villages  anx 
environs  d'Attigny  sont  pillés,  et  la  population  subit  les  derniers  outrages. 
Aussonce  est  brûlé;  la  plupart  des  habitants  de  la  région  champenoise  ont  été 
contraints  à  se  réfugier  dans  Heims.  En  1050,  ces  brigandages  recommencent. 
Les  nouvelles  troupes  sont  conduites  par  un  certain  Heinhold  de  Hosen.  Les 
récoltes  sont  belles;  mais  les  paysans  ne  peuvent  en  profiter.  «  Le  peuple 
mourait  de  faim  contre  son  bien,  contrainct  manger  les  chevaux  et  charognes 
mortes  et  puttrifié. . .  >» 

A  Villers-devant-le-Thour,  les  habitants,  réduits  au  tiers,  n'ont  d'autre 
demeure  que  l'église  et  des  baraques  dans  le  cimetière.  La  disette  en  grains 
est  si  complète  qu'on  ne  peut  ensemencer  en  1652.  Un  manuscrit  du  temps 
porte  que  «  cette  guerre  de  la  Fronde  avait  tellement  ruiné  et  désolé  le  pays, 
qu'il  ne  restait  plus  de  maisons  à  Condé;  llerpy  n'en  avait  plus  qu^une  seule; 
Ecly  ne  conservait  qu'une  partie  d'une  espèce  de  halle...  »  De  3,500  habi- 
tants, la  population  de  Hethel  est  descendue  à  700;  à  Château-Porcien,  de 
500  feux  il  n'en  reste  que  100.  De  68  baptêmes  que  signalent,  en  1634,  les 
registres  d'Attigny,  le  chilfre  descend  à  15  en  1050,  à  2  en  1651,  à  1  en  1653  et 
1654.  A  Coulonimes,  il  ne  reste  plus  que  3  ou  4  habitants.  Lorsqu'en  1654,  le 
jeune  Louis  XIV  traverse  Hethel,  la  ville,  endettée  de  plus  de  300,000  livres, 
ne  peut  mettre  «  pour  toute  parade,  à  sa  porte,  que  les  armes  du  roi  ».  (Voir 
dans  Jadart,  Lks  Gukrrks  dk  la  Fro.nuk  dans  la  baronnie  du  Thour  :  «  les  remon- 
trances des  fermiers  de  la  baronnie  du  Thour  sur  les  maux  causés  par  les 
guerres  de  la  Fronde,  de  lOtO  à  1050.  »  Ces  remontrances  sont  navrantes 
à  lire.) 

Il  y  (uil,  au  Thour,  jadis,  des  marchés  fort  considérables  dont  il  ne  reste, 
actuelh^nieiit,  nulle  survivance,  si  ce  n'est  une  assez  grande  place  publique. 

Ecarts.  —  Rue  de  l AUemaijne,  en  souvenir,  dit  la  légende,  des  Saxons 


—  363  — 

envoyés  au  Thour  par  Charlemagnc,  après  le  baptême  de  Witikind.  —  Dans  la 
Carrière  de  l'Allemagne,  fut  découverte  une  sépulture  d'origine  fort  ancienne; 
toutefois,  l'existence  d'une  villa  carolingienne,  au  Thour,  reste  fort  probléma- 
tique. «  Une  portion  du  village,  fait  remarquer  M.  Jadart,  comprend  le  ban 
de  l'Allemagne,  dit  ÏAlemain;  ce  dernier  nom,  très  ancien,  pourrait  venir  de 
l'existence,  en  cet  endroit,  à  l'époque  gallo-romaine,  d'une  colonie  d'Alle- 
mands, Alemani;  de  même  que  nous  trouvons,  autour  de  Reims  :  Bourgogne, 
Burgundia;  Germaine,  Germania..,  indiquant,  sans  doute,  les  localités  fon- 
dées par  les  Lètes,  ou  troupes  barbares  auxiliaires  des  Romains.  »  —  11  y  avait 
aussi  :  les  Vignes  de  l'Allemagne;  les  vignes  jadis  existaient  nombreuses  sur 
les  coteaux  du  Tliour;  on  ne  retrouve  leur  emplacement  qu'à  l'aide  des 
lieuxdits.  —  La  Grande  Rue,  138  hab.  —  Les  Deux  Moulins  à  Vent,  N.  C.  Les 
moulins  du  Thour,  soit  à  eau,  soit  à  vent,  n'existent  plus.  —  La  Briqueterie,  H. 

—  La  Malaizé,  moulin  datant  du  dix-huitième  siècle,  incendié  en  1870  et  non 
rebâti.  Se  trouvait  sur  le  ruisseau  du  Thour  à  Saint-Germainmont.  Son  nom 
vient-il  d'une  exploitation  difficultueuse  et  peu  rémunératrice  ?  —  Le  Calvaire,  H. 

—  La  Croix,  6  hab.;  ferme  jadis  très  importante  appartenant  à  l'abbaye 
Saint-Nicaise  de  Reims.  Nous  extrayons  du  Registre  contenant  les  paroisses 
DE  l'Election  de  Rueims  situées  entre  Aisne  et  Meu>e,  et  l'état  ou  Terruel  les  a 
trouvées  en  sa  visite,  aux  mois  de  janvier  et  février  1567  :  «  Le  Thour,  au  sei- 
gneur du  Thour,  y  compris  Lasseaux  et  la  Censé  de  la  Croix,  avaient  autrefois 
120  mesnages  et  46  charrues.  Aujourd'hui  37  pleins  mesnages  et  12  demy- 
mesnages  de  pauvres  femmes  el  seulement  14  charrues  pour  18  laboureurs. 
Néanmoins  les  habitants  sont  taillez  à  912  livres  et  paient  121  livres  au  Hay- 
naut  et  297  livres  à  Rocroi.  Terroirs  labourables  médiocres,  1,000  arpens 
dont  200  aux  habitants  le  reste  censés  des  seigneurs.  Frez,  50  arpens,  2  aux 
habitants,  le  reste  au  seigneur.  On  compte  106  maisons  brûlées  depuis  cinq 
ans;  il  n'en  reste  que  18  debout  après  le  CMteau  de  tasseaux  —  ou  mieux 
La  Saulx  —  bruslé  et  l'église  du  Tour.  »  Ce  château  possède  sa  chapelle  cas- 
trale  sous  le  vocable  de  saint  Patrice,  dont  l'église  du  Thour  prit  le  nom. 

La  Toumelle,  où  Ion  mit  à  découvert  d'assez  curieuses  fondations.  — 
Le  Saulx;  ancien  Oef,  vicomte  et  seigneurie  entre  Le  Thour  et  Lor,  petit  vil- 
lage de  l'Aisne,  domaine  de  la  famille  de  La  Haye  qui  fut,  en  1644,  rendu  à 
Charles  de  Maupas,  baron  du  Thour.  Le  château  disparut  au  dix-septième 
siècle;  mais  son  enceinte  de  fossés  est  encore  visible.  —  Gerzicourt,  8  hab. 
Aujourd'hui,  terre  d'exploitation  agricole;  autrefois,  domaine  appartenant  à 
l'abbaye  rémoise  de  Saint-Pierre-les-Dames,  dont  les  bâtiments  étaient,  primi- 
tivement, situés  au  lieu  dit  la  Vieille  Censé,  proche  des  bois.  Nous  lisons  dans 
ce  même  Registre  de  Terruel,  toujours  à  propos  des  ruines  qu'occasionnèrent 
les  guerres  de  la  Fronde  :  «  Hameau  :  autrefois  4  charrues,  terroir  120  arpens, 
nul  habitant  au  lieu;  ny  bastiment  depuis  8  ans;  sont  retirez  au  Thour;  font 
labour  de  2  charrues.  »  —  La  Grande  Censé,  ancienne  et  très  vaste  maison  de 
culture  appartenant,  aujourd'hui,  à  la  famille  Mouras.  —  Bethancourt,  11  hab. 
Il  y  eut,  au  treizième  siècle,  en  cet  endroit,  un  prieuré  appartenant  à  l'abbaye 
Saint-Nicaise  de  Reims  devenu,  dès  le  quatorzième  siècle,  simple  ferme.  A 
Bethancourt,  une  terre  assez  importante,  dite  Alodium  de  Hairimure  dans  une 
charte  de  1160,  appartenant  à  l'abbaye  de  Saint-Hubert  d'Evergnicourt,  et  que 
plus  tard  possédèrent  les  moines  de  Saint-Nicaise.  «  Cy-devant  29  mesnages, 
écrit  Terruel,  et  13  charrues;  il  n'y  reste  que  7  mesnages  et  5  charrues  et 
demi.  On  y  compte  20  maisons  brûlées  ou  démolies.  »  —  Saint-Simon,  Ainsi 
s'appelait  une  localité  disparue,  ayant  son  cimetière  (actuellement  celui  du 
Thour)  et  son  église,  de  laquelle  relevait  Bannogne,  érigée  en  paroisse  depuis, 
seulement,  le  dix-septième  siècle.  L'église  de  cette  commune,  d'ailleurs,  est 
sous  le  vocable  de  saint  Simon,  de  même  qu'au  quinzième  siècle  une  chapelle 


—  364  — 

(jui  se  trouvait  «lans  l'ancien  cimetière  du  Tliour.  —  Un  lieu  dit  la  Pierre  h  l'Eau 
hônitc  tire  son  nom  du  bénitier  que  l'on  y  déposait  lors  des  enterrements  à 
Saint-Simon. 

VIEUX-LES-ASFELD.  —  H.,  267.  —  E.,  93.  -  D.  C,  2.  —  D.  A..  22.— 
I).  D.,  62.  —  Hect.,  666.  —  H.  P.,  Asfeld.  —  F.  I..,  le  cinquième  dimanche 
après  Pâques.  —  C'«  P.  —  Le  territoire  s'étend  sur  la  rive  gauche  de  VAUne, 
dont  les  alluvions  argileuses,  208  hectares,  sont  assez  humides.  Le  iimoo, 
168  hect.,  et  la  craie  blanche,  20(»  hect.,  se  partajjent  le  reste  du  soi.  Près  de 
Vieux,  dans  la  vallée,  j^'ravicr  do  l'Aisne  composé  de  craie,  de  silex  noirs,  de 
fialets  de  calcaire  jurassique.  Pas  dt;  sources.  Au  sortir  du  village,  à  droite  de 
la  route  conduisant  à  FirieiuK?,  furent  trouvés  dans  une  ^révière  un  large  coa- 
teau  en  silex  blond  et  de  nombreuses  dents  de  mammouth.  Il  serait  alors 
probable  (ju'à  l'époque  glacière  cette  ré;îion  fut  habitée.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Dans  une  chapelle  de  l'église,  se  voient  la  pierre  tombale  de 
Jacques  de  Ham,  seigneur  de  Bercy,  lo8:i,  et  le  personnage  de  ce  m<^me  Jacques 
en  costume  du  temps.  (Voir  Avaux.) 

ChÀteau.  —  Jadis,  à  Vieux-les-Asfeld,  un  chîUeau  fortifié  —  avec  pressoir 
banal  —  dont  il  ne  reste  plus  trace. 

Ecarts.  —  L'£c/msc.  W  hab.  —  Maùnn  Blnnrhe,  7  hab.  —  Les  Deux  Moulins  à 
Vent.  N.  C.  —  Snint-Amand.  Au  sud  de  Vieux,  au  lieu  dit  Sciint-Amand,  on 
rencontre  une  croix  sur  l'emplacement,  affirme  la  tradition,  d'un  ancien 
monastère. 

VILLERS-DEVANT-LE-THOUR.  —  IL,  ,>73.  —  K.,  17i.  —  D.  C,  6.— 
I).  A.,  24.  —  J).  D.,  62.  —  Hect.,  1,614.  —  H.  P.,  Saint-Germainmont.  —  F.  L., 
le  troisième  dimanche  de  septembre.  —  C*''  P.  —  B.  B.  —  Le  limon  recouvre 
pres(|ue  tout  le  territoire,  l.nuri  hectares,  ne  laissant  affleurer  la  craie  blanche 
quo  sur  104  h«»ct.  Ln  outre,  32  hect.  d'alluvion  moderne  sur  le  bord  du  ruisseau 
//es  Hnrres  qui  lonf»e  la  limite  nord-est.  (^^arrières  de  craie,  souterraines  ou  à 
ciel  ouvert.  Aucune  source. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry  pour  l'histoire  de  Villers-devant-le-Thour  (voir 
Le  Thoir;.  Tcrruel,  que  nous  citions  sous  cettf^  rubrique,  écrivait  dans  son 
Hegisthk,  16.-;7  :  m  Le  village  a  esté  entièreuiout  bruslé  il  y  a  quatre  ans;  n'es- 
tant resté  que  quatre  maisons;  les  habitans  n'habitent  à  présent  encore  que 
dans  des  huttes  v.l  dans  leur  fort  autour  de  l'église.  ••  Nous  lisons,  à  propos  de 
ces  «  huttes  >»,  dans  la  "  Procuration  dks  Habitants  de  Villers-dkvant-le-Thoiiii, 
21  novembre  16.*)7  :  Par  devant  nous,  Nicolas  Bouhourdaire  et  Poncelet  Nautré, 
notaires  du  baillage  de  la  baronnie  «le  Tliour,  soussignés,  furent  présents  en 
leur  personne  les  nianans  et  habitants  du  villa^^i-  lesquels  ont  nommé,  choisi... 
la  personne  de  Arnoult  Hoger  lieutenant —  pour  faire  entendre  et  connoltre 
les  maux  «piils  ont  soufferts  depuis  le  comniencenient  de  Tannée  1649...  qui 
les  aurez  contrains  de  quitter  leur  demeure  du  dit  Villlers  et  eux  réfugier  en 
plusieurs  et  divers  lieux  avec  le  peu  qu'ils  iieuvent  sauver  pour  eux  subsister, 
le  reste  ayant  été  perdu  et  dissipé  par  l'armée  de  l'archiduc  LéopoUequi  avoit 
campé  au  dit  Villers  et  t«'rroir  d'y  celui  le  24*  août  de  l'année  16o0,  perdu  et 
dissipé  entièrement  tous  les  grains  et  même  en  ladite  année  d'auparavant,  en 
1649,  les  dits  habitants  ayant  perdu,  pillés  entièrement  de  tous  leurs  biens 
meubles  qu'ils  jivaiont  retiré  dans  des  caches  —  des  caves,  les  anciens  souter- 
rains de  refuge  dont  on  letiouve  des  galeries  sous  la  grande  rue  du  village  — 
par  l'armée  du  sieur  Durlacq  —  le  fameux  Erlach  dont  les  soldats  ne  furent 
qu'un  ramassis  de  brigands  —  qui  ont  séjourné  dix-neuf  jours  entiers  au  dit 
Villiers  et  même  bn^lé  i(îs  pressoirs  du  dit  lieu...  »  Ces  pressoirs  banaux  nous 
indiquent  que  la  vigne  était  cultivée,  jadis,  à  Villers.  Et  plus  bas,  dans  cette 


—  365  — 

même  Procuration  :  «  ...  Au  mois  d'août  de  la  même  année  1652,  notamment 
le  19  est  survenue  l'armée  des  ennemis  conduite  par  le  duc  de  Lorraine,  Vit- 
tenberq  et  autres  généraux  —  Charles  IV,  duc  de  Lorraine,  alors  allié  des 
Espagnols,  puis,  en  1654,  leur  prisonnier,  Frédéric,  duc  de  Wurtemberg  —  qui 
ont  brûlé  et  pillé  tellement  et  entièrement  le  village  de  tous  bàtimens  quel- 
conques, même  les  grains  et  toutes  choses  quelconques,  qu'il  n'y  a  resté  que 
quatre  corps  de  logis  sans  aucune  grange,  ni  étable,  ni  aucuns  grains,  le  tout 
ayant  été  entièrement  haché  et  brûlé  par  le  feu  et  même  neuf  et  dix  hommes 
tant  tués  que  blessés  en  leur  corps  défendant  du  péril  de  la  vie  et  du  vial 
général...  ce  qui  a  contraint  depuis  les  dits  habitants  dans  un  déplorable  état 
de  misère  et  se  réfugioient  dans  l'église  et  cimetière  du  dit  lieu  où  ils  sont 
encore  à  présent  sans  pouvoir  faire  aucun  labourage  à  cause  des  passes  des 
troupes  ennemies  et  celles  de  Sa  Majesté. . .  »>  La  seigneurie  de  Villers  fut, 
environ  vers  16iû,  réunie  à  celle  de  Thour. 

Eglise.  —  L'une  de  nos  plus  intéressantes,  style  ogival  du  treizième  siècle. 
La  porte  a  gardé  toutes  ses  lignes  d'architecture  remontant  à  la  fin  du  dou- 
zième siècle,  ou  au  commencement  du  treizième,  sauf  le  tympan  que  Ton  enlevait 
en  1855,  pour  y  placer  un  vitrail.  Le  porche  qui  précédait  le  portail  a  disparu, 
probablement  au  dix-huitième  siècle,  mais  la  saillie  de  l'archi-volte  et  des 
colonnes  sur  la  muraille  indique  qu'il  faisait  corps  avec  elle  et  protégeait 
rentrée  de  l'église  contre  les  intempéries.  M.  J.  Hubert  a,  dans  ses  Monuments 
HISTORIQUES,  donué  de  cette  église  une  description  où  M.  Jadart  a  relevé  quel- 
ques erreurs  (voir  Jadart  dans  Revue  historique  ardennaise  :  une  Eylise  rurale,) 
Le  maitre-autel  est  en  marbre,  style  fin  du  dix-huitième  siècle,  et,  en  marbre 
aussi,  les  gradins  fort  beaux  provenant  d'une  église  détruite  de  Reims.  Au- 
dessus  un  vaste  rétable  d'origine  plus  ancienne  :  les  bases  sont  en  pierre  avec 
plaques  de  marbre  noir,  appliquées  sur  toute  la  devanture.  Les  quatre  colonnes 
en  marbre  veiné,  2  mètres  de  haut,  sont  munies  de  chapiteaux  corinthiens  qui 
supportent  un  large  entablement  dominé  par  deux  vases  de  fleurs  sur  les  côtés. 
.\u  milieu,  un  socle  où  repose  une  statue  de  la  Vierge,  très  ancienne  et  mu- 
tilée; aux  angles  latéraux,  deux  riches  consoles  avec  tètes  de  chérubins;  au 
centre,  un  tableau  entouré  d'arabesques,  de  fruits,  de  fleurs  en  guirlandes.  De 
très  nombreux  —  et  quelques-uns  excellents  —  tableaux  :  la  Sainte  Trinité, 
d'après  la  peinture  attribuée  au  Guide  et  que  l'on  voit  dans  l'église  Saint-Jacques 
de  Reims;  remplace  une  Descente  de  Croiv  enlevée  sans  doute  pendant  la  Révo- 
lution; de  même  qu'a  disparu  une  Annonciation;  —  puis  la  Transfir/uration;  — 
Jésus  parmi  les  Docteurs;  —  Dation  des  clefs  à  saint  Pierre;  —  le  Christ  servi 
par  les  Anges;  —  le  Mariage  de  la  sainte  Vierge:  —  V Assomption,  d'après  les 
copies  des  originaux  faits  au  Louvre;  —  V Adoration  des  Bergers,  école  fla- 
mande. Dans  la  chapelle  sud,  le  rétable  nous  offre,  en  relief,  le  Mariage  de  la 
Viei-ge  et  la  Fuite  en  Egypte.  Lne  dizaine  de  statues,  trois  en  pierre,  les  autres 
en  plâtre,  sans  aucune  valeur.  Sur  la  cloche  on  lit  en  lettres  gothiques  minis- 
cules  :  "  Je  suis  la  cloche,  banale  —  De  la  ville  de  Doncheri  sur  Meuse.  »> 

Ecarts.  —  Malaize.  S.  C.  —  Le  Moulin,  6  hab.  —  La  Rdperie,  18  hah.  —  Le 
Tremblot,  15  hab.,  on  se  serait  trouvée  jadis  une  importante  ferme  appartenant 
aux  Templiers  et  qu'entouraient  des  trembles.  .Mais  la  tradition  est  fort 
inexacte,  car  les  «  dénombrements  »  que  l'on  possède  des  commanderies 
avoisinant  Merlan  et  Boncourt,  ne  font  aucune  mention  du  Tremblot.  Elle  appar- 
tint principalement  à  l'abbaye  Saint-Maitin  de  Laon.  par  suite  de  la  (lon;ilion 
faite  par  Philippe  le  Bel.  Ht  cette  même  tradition  ajoute,  pour  rester  dans  la 
vraiseMublance,  que  le  roi  aurait  «  confisqué  »  Tremblot  aux  Templiers.  On 
voit  en  ce  lieu  quelques  vestiges  d'une  ancienne  route  que  l'on  suppose  avoir 
été  chaussée  romaine.  Nous  lisons  dans  le  Registre  de  Terruel  :  «  Le  Trem- 
bleaux  maintenant  désert  et  sans  bastiment  —  en  1675,  après  les  guerres  qui 


—  366  — 

ravagèrent  cette  région  —  les  habitants  résident  à  Villiers;  9  ménages,  4  char- 
rues, terroir  labourable  :  200  arpens  environ.  »  Cette  ferme  fut  mise  en  vente, 
le  31  mars  1791,  au  bureau  du  district  de  Hethel,  sur  la  mise  à  prix  de 
58,532  livres  :  «  Appartenant,  dit  <c  l'affiche  »  ci-devant  aux  religieux  de  Saint- 
Martin  de  Laon,  consistant  en  huit  corps  de  b&timent,  environ  96  verges  de 
jardin  et  872  jours  de  terre  en  une  seule  pièce.  »  —  Les  GodailUrs,  Rappellent 
quelques  hobereaux  de  petite  noblesse  ayant,  au  siècle  dernier,  habité  Viilers. 
La  famille  Frizon,  de  Reims,  possédait  à  Viilers  un  fief  appelé  Frixon,  dont 
il  ne  reste  plus  trace  dans  les  lieuxdits.  A  signaler  aussi  le  lieu  dit  Crèveccsur, 
sans  doute  ancienne  terre  ayant  appartenu  à  la  famille  de  Suzanne,  «  seigneurs 
de  Crèvecœur  et  de  Villers-devant-le-Thour.  «  Leficf  se  trouvait  à  Alland'huy. 


IIL    CANTON    DE    CHATEAU-PORCIEN. 

Ce  canton  comprend  seize  communes  :  Château-Porcien,  Avançon,  Bannogne- 
Recouvrance,  Condé-ies-Herpy,  Ecly,  Hannogne-Saint-Rcmy,  Hauteville,  Herpy, 
Inaumont,  Saint-Fergeux,  Saint- Loup,  Saint- Quentin -le -Petit,  Seraincourt, 
Sévigny-NValeppe,  Son,  Taizy. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  les  cantons  de  Chaumont-Porcien  et  de  Novion- 
Porcien;  à  Test,  par  ceux  de  Rethelet  de  Juniviile;  au  sud,  par  celui  d'Asfeld; 
et  à  l'ouest,  par  le  département  de  l'Aisne.  Arrosé  par  \  Aisne,  la  Vaux,  le 
ruisseau  de  Saint-Fer ijeu^r.  Sol  très  fertile. 

16,994  hab.;  2,184  élect.;  22..')97  hecL 

CHATEAU-PORCIEN.  —  H.,  1,267.  —  P.  il.,  -iO.  —  E.,  378.  —  D.  A.,'lO. 
D.  I).,  48.  —  HecL.  1,731.  —  B.  P.,  Chàteau-Porcien.  —  F.,  le  dernier  samedi 
de  janvier;  le  mardi  qui  précède  le  dimanche  «le  la  Passion;  le  8  juin;  le 
24  août  et  le  28  octobre.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  juillet.  —  C*«  P.— 
B.  B.  —  S.  M.  —  S.  T.  —  T.  —  ChAteau-Porcien  s'étend  sur  les  deux  rives  de 
Y  Aisne,  Le  territoire  se  partage  entre  les  alluvions  modernes  dans  la  vallée  de 
TAisne,  les  alluvions  anciennes  sur  le  versant  de  cette  vallée,  la  craie  mar- 
neuse dans  les  dépressions  et,  au-dessus,  la  craie  blanche. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv\  Dans  les  Capitulaires  de  Charlemagne  —  écrit 
J.  Hubert.  —  le  pays  de  Porcien  est  désigné  sous  le  nom  de  Pagus  PorticensU, 
Ce  pays  s'étendait  jusqu'à  la  Meuse,  puisqu'il  est  dit  dans  l'ancienne  chronique 
de  Mouzon,  qu'Othon,  comte  de  Porcien,  fit  bfitir  sur  ses  terres  le  château  de 
Warcq.  On  voit  aussi  dans  la  même  chroni(iue  que  saint  Arnoul,  martyr,  sor- 
tant tle  la  forêt  de  Froidmont,  fut  assassiné  sur  les  confins  des  pays  de  Porcien 
et  de  Castiice,  près  du  village  de  Gruyères. 

Le  Porcien  eut,  de  tout  temps,  des  seigneurs  renommés.  Hucbald  est  défait 
en  870  par  (iarlache,  comte  de  Castrice,  et  Frédéric  son  fils  est  tué  à  Warcq 
en  900,  par  Krlebalde,  seigneur  tle  Mézières.  Roger,  Tan  940,  accompagne  le 
roi  Louis  dans  le  Porcien,  et  y  perd  une  bataille;  il  était  aussi  comte  de  Laon. 
Hugues,  l'un  de  s<*s  fils,  tenait  encore  le  Porcien  en  980.  Manassès,  comte  de 
Porcien,  et  de  Retluîl,  beau-frère  d'Eble  de  Roucy,  perd,  en  1065,  le  chàtean 
de  Sainte-Menehould,  que  lui  enlève  Tévéque  de  Verdun.  Roger,  un  de  ses 
fils,  lui  succède  pour  le  Porcien,  et  après  sa  mort,  Roger,  fils  de  son  frère 
Renaud,  le  remplace  et  fonde,  en  1087,  le  prieuré  de  saint  Thibaut.  Roger 
laisse  d'Ermengarde  Othon,  comte  de  Warcq,  et  Sybille  qui  porte  en  mariage 
le  Porcien  à  Codefrov,  comte  de  Naniur. 

Une  de  leurs  filles  épouse  Henri  de  Chiltillon,  lequel,  en  1143,  établit  le 
prieuré  de  Notre-Dame  pour  l'abbaye  de  saint  Nicaise.  Godefroy,  son  fils  et  son 
successeur,  laisse  d'une  fille  de  Raoul  du  Thour,  Raoul  qui  le  remplace.  Raoal 


—  367  — 

meart,  laissant  d'Agnès  de  Bazoche,  entr'autres  fils,  Raoul  qui  lui  succède, 
quoique  Isabelle  sa  sœur  eût  porté  une  grande  partie  du  Porcien  à  Nicolas  de 
Rumigny.  Raoul  fait,  en  1263,  avec  Thibaut,  comte  de  Champagne,  un  échange 
de  biens  du  Porcien  pour  d'autres  biens  situés  vers  Bazoche,  ce  qui  donne  à 
Thibaut  le  titre  de  comte  de  Porcien  :  cependant  les  descendants  de  Raoul 
conservèrent  ce  même  titre  qui  fut  porté  par  une  fille  à  la  maison  de  Mont- 
châlons.  Jacques  de  Montchâlons  vendit  Arches  en  1263  à  Louis  de  Flandre, 
comte  de  Rethcl  et,  quand  il  mourut  sans  enfant,  le  Porcien  retournait  en  entier 
au  comte  de  Champagne.  Philippe  le  Bel,  devenu  héritier  pour  partie  du  comté 
de  Porcien  par  sa  femme  Jeanne  de  Navarre,  le  donna,  en  1303,  à  Gaucher  de 
Ghâtillon,  connétable  de  France,  en  échange  de  Chàtillon-sur-Marne.  Jean  de 
Châtillon  le  vendit,  en  1395,  à  Louis,  duc  d'Orléans,  dont  le  fils,  Charles,  fait 
prisonnier  à  la  bataille  d'Azincourt,  le  vendit  à  son  tour  en  1435,  pour  sa 
rançon,  à  Antoine  de  Croy,  seigneur  de  Renti.  Antoine  mourut  en  1475,  après 
avoir  commencé  une  reconstruction  magnifique  du  château  de  la  ville  princi- 
pale du  Porcien. 

Son  petit-fils,  Philippe,  était  en  même  temps  prince  de  Chimay,  duc  d'Ars- 
chot,  comte  de  Porcien  et  de  Beaumont,  seigneur  d'Avesnes,  de  Chièvres,  etc. 
Il  mourut  en  1549,  après  avoir  achevé  le  château  et  réparé  les  portes  de  la 
ville.  Charles,  son  frère,  comte  de  Seninghen,  lui  succéda  et  laissa  de  Françoise 
d'Amboise  un  fils  nommé  Antoine,  qui  épousa  Catherine  de  Clèves,  et  obtint 
du  roi  Charles  IX  l'érection  du  comté  de  Porcien  en  principauté,  puis  l'adjonction 
à  ce  comté  de  la  baronnie  de  Montcornet,  Logny,  Harcy,  Rocroi,  Sainte-Mene- 
hould  et  autres,  «  pour  tenir  le  tout  à  foi  et  hommage  du  comte  de  Cham- 
pagne. »  Antoine  mourut  sans  postérité,  le  5  mai  1567;  alors  la  principauté 
passa  à  Philippe  de  Croy,  son  cousin,  mort  en  décembre  1595,  et  dont  le  fils, 
Charles  de  Croy,  vendit  le  Porcien,  en  1608,  à  Charles  de  Gonzague,  duc  de 
Mantoue. 

En  1659,  le  cardinal  Mazarin  acquit  la  principauté  de  Porcien,  en  même  temps 
que  le  Relhélois,  et  la  donna  à  son  neveu  Armand-Charles  de  La  Porte,  duc 
de  Mazarin,  dont  la  fille,  Marie-Charlotte,  épousa  Louis  de  Vignerot,  marquis 
de  Richelieu.  Leur  fils,  Armand-Louis,  duc  d'Aiguillon,  possédait  encore  la 
principauté  en  1769.  —  Chàteau-Porcien  avait  quatre  portes,  celles  de  la  Barre, 
de  la  Sonvue,  de  la  Morteau  et  de  Liesse.  Dans  l'enceinte  de  la  ville  se  trou- 
vaient le  prieuré  de  Saint-Thibaut,  dont  l'église  sert  aujourd'hui  de  paroisse, 
an  Hôtel-Dieu  fondé  en  1300  par  Gaucher  de  Châtillon,  avec  une  maladrerie  et 
une  chapelle,  dont  les  revenus  étaient  assignés  à  un  prêtre  pour  enseigner  le 
latin,  et  une  école  gratuite  de  filles,  établie  en  1721  par  Pouhier,  régent.  Elle 
fut  dirigée  par  des  Filles  de  l'Enfant-Jésus.  (Voir  J.  Hubert  :  Géographie  dks 
Ardexnbs.) 

Les  annales  de  cette  malheureuse  petite  ville  —  nous  dit  Rayeur  (voir  ses 
VARifrÉs  ARDENNAisEs)  —  ne  sont  qu'un  long  martyrologe  qui  nous  est  raconté 
par  Jean  Taté,  greffier  de  la  ville  de  Chàteau-Porcien,  dans  sa  Chronique.  Cette 
chronique  commence  à  l'année  875  et  se  termine  en  1748  :  toutefois,  le  récit 
des  événements  antérieurs  au  seizième  siècle  est  singulièrement  écourté.  Il 
n'acquiert  de  l'ampleur  qu'en  abordant  la  période  des  guerres  de  religion.  Ce 
qui  en  fait  surtout  les  frais,  ce  sont  les  fiéaux  de  tout  genre  qui  s'acharnent 
sur  la  malheureuse  ville  :  souffrances  pendant  les  sièges,  horreurs  de  l'assaut, 
pilleries  des  gens  de  guerre,  incendies,  orages,  inondations,  famines,  pestes. 
La  lugubre  séquelle  des  calamités  connues  défile  sous  nos  yeux,  nous  donnant 
en  soixante-dix-sept  pages  l'effrayant  résumé  des  douleurs  d'une  cité  pendant 
dix  siècles. 

D'abord,  le  plus  grand  des  fléaux  :  la  guerre,  à  peu  près  continue  sur  ce 
point  de  la  frontière.  C'est  le  prince  d'Orange  qui,  avec  son  armée  d'hérétiques, 


—  3(i8  - 

pill(î  le  bourgeois;  ou  bien  la  guerre  qui  éclate  enlre  «  n^alisles  et  ligueux  ». 
L'on  se  ferme  dans  les  villages  et  tlans  les  censés  ;  on  convertit  les  églises  en 
forteresses  ;  on  fait  bonne  garde  de  nuit  comme  de  jour.  Ou  bien  encore, 
c'est  «  monsieur  Grovestin  »  qui  passe  avec  ses  bandes  pillardes;  ce  terrible 
ogre  hollandais,  qui  a  laissé  sur  les  bords  de  TAisne  uiie  si  formidable  répu- 
tation. 

Mais  l'ennemi  n'a  pas  toujours  aussi  facilement  raison  de  Château- PorcieD. 
Il  arrive  que  la  cité  résiste.  Sa  population  subit  alors  les  rigueurs  du  siège.  La 
liste  en  est  longue  des  sièges  soutenus  par  la  petite  place.  On  n'en  compte  pas 
muins  de  ([uatre  ou  cinq  au  cours  du  dix-septième  siècle.  Et  ce  ne  sont  pas 
des  simulacres  de  siège  pour  sauver  l'honneur.  Celui  de  IGi  7  dura  quinze  jours, 
et  celui  de  iO;j3  s'accompagne?  de  suulTrances  que  Ton  devine  sous  la  sécheresse 
du  si  vie  de  notre  grefher  :  «  Jugez  de  là  dans  quel  estât  de  misère  étoient 
réduils  les  bourgeois  sans  maisons,  ayant  esté  surpris.  L'église  fui  ensuite  le 
refuge  des  incendiez  quy  y  faisoient  du  feu,  et  y  couchoient,  les  restes  des  mai- 
sons estant  occupé  par  les  soldats,  habitants  d'icelle,  leurs  proches  parents  et 
plusieurs  de  la  campagne;  tout  étant  rempli  de  monde,  maisons,  granges  et 
escuries  jusqu'à  douze  et  quinze  ménages  dans  des  maisons. . .   » 

Deux  siècles  durant,  ces  passîiges  de  troupes  étrangères  ou  françaises  —  les 
armées  du  roi  laissent  derrière  elles  autant  de  dévastations  que  celles  de 
l'ennemi  —  ruinent  presque  annuellement  la  population  de  Château. 

Il  est  cependatit  un  fléau  que  les  habitants  redoutent  encore  plus;  c'est  l'in- 
cendie. Kn  1019,  le  feu  se  met  au  faubourg  de  la  Morteau;  douze  maisons  sont 
brûlées;  vingt-quatre  sont  incendiées  dans  le  même  faubourg  en  iG28.  Dixans 
plus  lard,  le  feu  de  joie  p«»ur  fêter  !a  naissance  de  Louis  \1V  «  fut  changé  en 
un  feu  de  tristesse,  »  les  flammes  avant  consumé  les  maisons  bâties  sous  le 
château.  Cent  quatie-vingl  nuiisons  sont  ruinées  par  un  incendie  au  temps  de 
la  Fronde.  Kt  ces  énuméra.ious  se  continuent  au  dix-huitième  siècle.  C'est  une 
fenime  (|ui,  «  broyant  de  la  chanvre  sous  sa  cheminée,  »  met  le  feu  au  fau- 
bourg de  Liesse;  l'incendie  dure  huit  jours,  et  trente-cinq  maisons  disparais- 
sent. En  1730,  le  feu  se  déclare  au  (inind-Culot  avec  tant  d'intensité  qu'il  se 
voit  do  Rethel  :  douze  maisons  brillées.  Trois  ans  après,  le  feu  prend  «  cher 
une  vieille  femme  qui  avait  un  chaulToy  en  son  lit,  »  et  consume  les  plus  belles 
maisons  de  la  ville  dans  le  quartier  de  la  Halle.  Il  fallut  l'intervention  de  l'in- 
tendant et  la  reconstruction  de  la  ville  sur  un  plan  nouveau  pour  mettre  fin 
à  c♦^*<  sinistres  multipliés,  qu'expliquaient  d'ailleurs  l'étroitesse  des  rues  — 
quel<iues-unes  n'avaient  (|ue  douze  pieds  de  large  —  et  les  toitures  en  chaume. 

Uuelle  lugubre  histoire  celle  de  Chriteau-Pon!ien  !  La  colère  du  ciel  se 
déchîiine  sur  elle  comme  la  colère  dt;s  hommes.  Elle  se  manifeste  sous  des 
formes  terribh's  :  la  peste,  la  famine,  «-t  le  fléau  qu'en  style  ardennais  Taté 
appelle  les  •<  nuées  ».  En  l.'iOT,  nuée  si  violente  que  l'on  est  réduit  à  faucher 
les  sei;;les;  en  1580,  nuée  cjui  renverse  les  touis  des  portes,  des  remparts  et 
du  château;  en  1001,  nuée  si  épouvantable  ««  qu'il  n'y  avoit  personne  qui  ne 
trenibloit  de  peur,  »  et  qui  eniport»»  l'arbre  des  Cinq  C*irceaiu',  ainsi  nommé 
de  ce  qu'il  était  gros  comme  cinq  poinçons. 

Les  nué(>s.  on  le  voit,  lienneiil  une  grande  place  dans  la  chronique  de  Taté; 
la  plus  terrible  fut  celle  de  108S.  Les  vallons  lurent  submergés;  les  eaux  cou- 
pèrent le  cours  de  l'eau  à  l'Aisne  et  lirenl  remonter  la  rivière  vers  Chûtean- 
Porcien,  u  ce  (pii  donna  grande  allarme  au  peuple.  »  Le  moulin  de  Chdteau 
tournait  en  remontant  du  roslé  de  Taizv.  >» 

Ces  grandes  inondations  sunt  généralement  suivies  de  nitiladies  pestilen- 
tielles. Tantôt  ce  sont  ties  «  lièvres  chaudes.  »  Les  pauvres  mouraient  de  faim, 
mais  li'S  riches  <«  se  rendoicnt  ])itoyables  à  cause  de  la  mortalité  qui  enlevait 
les  riches  comme  les  pauvr«*s.   »>  Tantôt  c'e>t  la  peste  qui  éclate.  «  U'abord 


qu'une  maisoD  estoit  surprise  de  cette  maladie,  le  cliinir^ieii  ijui  estoil  ga^é 
de  la  ville  pour  cela  estoit  obligé  J'en  avertir  pour  barricader  les  portes  et 
fenestres  et  mettre  sur  la  porte  un  bouchon  de  paille  afin  de  se  donner  la  f^ai'de 
de  communiquer  avec  les  gens  de  la  maison,  et  on  leur  fournissait  l'eau  et 
les  choses  nécessaires  à  la  vie,  avec  deffense  à  ceux  des  maisons  attaquées  de 
jetter  aucune  eau  n'y  immondices  en  la  rue.  " 

Ces  épidémies  se  poursuivent  jusque  dans  le  dix-huitième  siècle.  ChiUeau- 
Porcien  se  voit  alors  successivement  atteinte  de  la  "  suette,  i>  ainsi  désignée 
parce  que  les  sueurs  étaient  le  seul  remède;  d'un  mauvais  air  qui  a  causé  un 
«  rhume  et  des  fluctions,  »  —  peut-être  notre  influenza?  —  d'un  «  grand  rhume 
qui  était  comme  une  espèce  de  clavaux.  »  La  Cuhomque  fournirait  de  prédeux 
renseignements  à  celui  qui  voudrait  écrire  l'histoire  de  nos  épidémies. 

El  à  toutes  ces  calamités  s'ajoutent  encore  bien  d'autres  horreurs  !  On  ii  vu 
les  loups  «  étrangler  les  grands  et  les  petits  et  déterrer  les  morts  des  cime- 
tières. <<  Fréquemment  les  glaces  emportent  les  ponts,  les  hivers  rigoureux  font 
périr  les  vignes,  tes  longues  pluies  ruinent  les  récolles. 

Ce  qui  achève  de  rendre  douloureuse  la  lecture  de  Taté,  c'est  que  tous  ces 
fléaux  s'y  trouvent  présentés  non  point  par  catégorii 
faire,  mais  année  par 
année  dans  un  pêle- 
mêle  effroyable.  Pre- 
nons au  hasard  une 
page  de  la  Ctmo.viQitii;  : 
1617,  assiégé  par  le 
maréchal  de  Rassom- 
pierre  et  les  troupes 
du  duc  de  Guise;  — 
1619,  12  maisons  brû- 
lées ft  la  Morteau;  si 
grande  quantité  de 
souris  que  l'eau  des 
puits  en  fut  infectée; 

—  1624,  dyssenterie; 

—  1623,  stérilité  géné- 
rale; —  1626,  famine; 

—  1628,  24  maisons 
brûlées  à  la  Morteau; 
et  la  lamentable  litanie 
se  continuel 

Eglise.  —  Très  an- 
cienne. Sur  les  murs  in- 
térieurs et  eitérieuçs, 
d'intéressantes  inscrip- 
tions qui  s'étendent  du 
quinzième  siècle  ."i  la 
Révolution.  Une  nef 
principale  et  quatre 
travées.  Les  parties 
les  plus  remarquables 
sont  ta  façade  et  la 
tour  qui  la  surmonte. 
La  flèche  est  réputée 
l'une  des  plus  belles  du  diocèse  de  Reims. 

Dans  la  chapelle  Saint-EIoi,  au  milieu  du  rétable  en  menuiserie  qui  surmonta 


a  d«  Cbtle»u-F»Tet*ii 


—  370  — 

l'aulel  :  Sainf  Eloi ,  iln  >'.  Wilbiiull.  An  mur  gauclie  <Iu  soiicluaire.  Saint 
Thihaull,  piitr-m  ik  Ch'ilemi-P">cien.  altiîbui'  &  N.  Wilhault.  Ornait  sans  doute 
le  réUble  Je  l'auLi^l  couïno ré  h  sainl  Thibault,  et  qu'niijouririiui  surmonte  une 
statue. 

Chapelle  de  l'hospice  de  ville  ;  dans  un  bel  encadrement  en  marbre  se  voit  le 
Trhmpbe  de  h  Relii/iim  après  la  Ri^olulian,  de  J,  Wilbault.  Héme  sujet,  mais 
plus  (.'i-andement  traita,  qu'à  Séïignj-Walepiie. 

A  riiàtel  de  ville,  suspendues  au  mur,  cabinet  du  maire  :  sis  vues  des  ruines 
de  l'ancien  cMtcau  qui  dominait  la  ville.  Peintures  sur  toile  collées  sur  bois 
avec  cadre  en  bois  peint  vert,  de  J.  Wilbault. 

Ch&teau.  —  BAti  sur  un  rocher  escarpi'  et  presque  perpendiculaire  du  cOté 
de  la  ville,  le  cliAleau  avait  double  enceinte  de  forlillcations,  avec  tours,  sou- 
terrains et  fnssi's.  Os  toure,  dans  l'une  desquelles  on  battait  monnaie,  étaient 
la  plupart  surmund'es  de  lléclies;  la  tour  la  plus  grosse  et  la  plus  i^levée  était 
tlêcorée  d'une  ftrande  flèche  dorée  en  partie,  et  (l'une  galerie  d'où  l'on  décou- 
vrait tout  le  pays.  Ce  chAteau  avait  une  porte  d'entrée  en  arcade,  très  hardie 
par  *!i  hauteur  et  sa  largeur;  il  conlenall  l'église  paroissiale  de  Notre-Dame. 
I,es  guerres  —  il  soutint  plusieurs  sièges,  notamment  en  1617, 1630. 1653  et  1653, 
-'  1rs  ouragans  et  l(i  défaut  d'entretien  contribuèrent  à  la  ruine  de  ce  château; 
rm  utilisa  les  débris  des  forliflcations  pour  établir  l'Hôlel-Dieu  et  les  écoles 
pul>lii|ues  incendiées  le  2  Juin  1TT6. 

Itappelons  ce  qui  subsiste,  aujour'riiui,  de  ce  clià  tenu -fort,  lïeui  tours  seu- 


lement ont  conservé  leur  base  et  un  rez-de-chaussée  voùlé;  mais  les  fossés  et 
les  mamelons  existent  enrore  ainsi  que  la  motte  féodale  où  s'élevait  le  donjoo. 
Dans  l'enceinte  du  ch&teau  (environ  :>  hectares),  pas  d'autre  b&timent  qus 
riiabitation  du  ganllen.  De  ce  sommet  (148  métrés  d'altitude],  une  fort  jolie 
vue  sur  la  vallée  de  l'Aisne  depuis  Itethel  jusqu'à  Avaux.  La  tradition  gards 
le  souvenir  des  drames  hurribles  qui  eurent  pour  théiltru  le  Trou  Maeairt, 
alfreux  cachot  sous  l'une  des  tours  du  château. 

Ecarts.  —  I.a  llri'iuf.lo-i,-.  H.  —  Le  rMle-iu.  11.  —  La  Croie.  H.  —  La Mataûe.  H. 
Saint-Paul.  H.  —  La  Feime  'le  l'ar-jnu,  12  liab.  H.,  —  Le  Moulin  Sainl-Laiart. 
Rappelle  le  moulin  de  la  Maladrerie  qui  se  trouvait  sur  le  revers  de  la  colline, 


«hapgllg  Balnl-Laura  i  CUlMu-ForcIra 


dite  de  Nauditi,  proche  la  roule  de  Condé  à  l'endroit  t 
petite   chapelle  deve- 
nue la  grange  Sainl- 
Laiare.  Une  fenêtre  de 
la  façade  nord  a  con- 
servé  sa  forme  jço- 
tbiqiie  et   ses   colon- 
nettes.    A   l'intérieur, 
cité  droit,  une  i 
lion  gravée  sur  pierre, 
mais  illisible  en  parti 
Cette    maladre  ' 
détruite  aux  temps 
des    invasions   anf;lo- 
bourguif^onnes. 

AVANÇON. — 

H-,  394. —  E.,  \\9.  — 
D.C.,  7.  —  D.  A.,  10. 

—  D.  D.,  50.  —  Hect., 

2,099.  —  B.  P.,  Château -Porcien.  —  F.  I,.,  le  dimanche  qui  suit  le  1"  octobre. 

—  C"  P.  —  Sol  d'une  composition  très  simple  :  1,032  hectares  de  craie  blanche 
recouverts,  sur  une  superficie  à  peu  près  égale,  par  le  limon  à  deux  étages 
qui,  souvent,  est  d'une  grande  épaisseur.  Sable  argilo-calcaire  jaunâtre  pou- 
vant servir  à  l'amendement  de  l'argile  sableux  rougeàtre,  sans  carbonate  de 
chaux,  qui  le  surmonte.  Cet  argile  rouge  convient  pour  la  fabrication  des 
briques,  et  le  sable  argileux  pour  le  mortier. 

Village  jadis  entouré  de  fossés,  ayant  sa  prison  publique,  et  beaucoup  plus 
considérable  qu'il  ne  l'est  aujourd'hui.  ^  C.  de  Reims. 

Eglise.  —  Remarquable  abside  du  douzième  siècle.  Epitaphes  relatives  à  la 
famille  d'Avançon. 

Ecart.  ~  Le  Moulin  à  Yent.  H, 

BANHOGHE-RECOU'VltANCE.  —  H.,  528.  —  E.,  167.  —  D.  C,  H.  — 
D.  A.,  21.  —  D.  D.,  m.  —  Hect.,  1.901.  —  B.  P.,  Bannogne.  —  F.  L.,  le 
dimanche  avant  la  Toussaint.  —  C"  P.  —  Le  sol  de  cette  commune  se  compose 
de  timon  sur  les  plateaux  (1.293  hectares)  et  de  craie  blanche  dans  les  dépres- 
sions. Le  limon  a,  parfois,  plus  de  4  mètres  d'épaisseur;  l'ar^iile  rougeàtre  qui 
en  forme,  assez  généralement,  la  partie  supérieure,  n'a  pas  plus  d'un  mètre. 
M  source,  ni  ruisseau  n'arrosent  ce  territoire.  -~  C.  de  Vilrj. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vent.  N.  C.  Depuis  longtemps  disparu,  comme, 
d'ailleurs,  les  autres  moulins  ù  vent  de  la  contrée.  —  Le  Chemin  du  CMteau, 
69  hab.  ;  le  chûteau  de  Bannogne  date  du  dix-septième  siècle.  —  Grunde-Ruelle, 
'i  hab.  —  Recouvrance,  203  liab.  ;  formait,  autrefois,  une  commune  distincte. — 
Ruissetois.  10  hab.  —  Rouy,  Ternie  assez  importunle,  dans  un  vallon  encaissé. 
Fut,  jadis  —  alors  s'appelait  Kouysseloy,  —  hameau  appartenant  à  l'abbaye  de 
■,  et  ensuite  aux  Jésuites  de  Reims  (voir  Le  Thoob).  La  Cote  U'A'iailmonl, 


où  se  trouvait  un  ancien  fief  de  I 
rocssire  André  de  Godet,  seignei 
de  Nassau,  comme  faisant  partie 
famille  Cauchon  avait  pris  le  n< 
Chapelle.  —  On  voit  encore,  au 
petite  chapelle,  restaurée  de 


baronnie  du  Thour,  appartenant,  en  1741,  ù 
de  Vadonay,  et  relevant  de  la  principauté 
u  iief  de  Neuflize,  dont  une  branche  de  la 
I.  La  Chiipelie  de  ta  Vienje..  H.  —  Cote  de.  In 
mmel  de  cette  cdte,  une  ancienni'  et  fort 
Ile  se  trouve  au  bord  du  chemin  de 


yaint-Fergeux  !x  Liesse.  De  presque  tous  les  villages,  autrefois,  partaient  des 


—  372  — 

choniins  conduisant  au  pèlerinage  de  Notre-Dame  de  Liesse,  dans  TAisne  : 
nombreux  sont  les  lieuxdits  qui  font  allusion  à  ces  voies.  De  celte  chapelle, 
indiquée  par  Cassini,  et  station  de  pèlerins,  on  découvre,  à  Touest,  la  cathé- 
drale de  Laon. 

CONDË-LES-HERPT.  —  H.,  225.  —  E.,  77.  —  D.  C,  2.  —  D.  A.,  12.  - 

D.  D.,  49.  —  Hecl.,  l,15n.  —  B.  P.,  ChAteau-Porcien.  —  F.  L.,  le  deuxième 
dimanche  de  mai.  —  C'*  P.  —  B.  B.  —  Village  au  confluent  de  VAisne  et  du 
ruûseau  île  Saint-Ferfjeux,  d'où  son  nom  :  Le  mot  Condé  rappelant  en  géogra- 
phie :  la  «  rencontre  de  deux  cours  d'eau  ».  Dansla  vallée,  alluvions  modernes 
argileuses:  sur  les  flancs  du  petit  vallon  où  coule  le  ruisseau  de  Saint -Fergeuz, 
craie  marneuse  avec  indice  de  limon;  plus  haut,  la  craie  blanche;  alluvions 
anciennes  outre  Condé  et  Herpy.  Exploitation  de  briques. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  En  1338,  Gaucher  de  Cliîttillon,  connétable  de 
France,  comte  de  Porcien,  acquit  moitié  de  la  terre  de  Condé  et  y  flt  bâtir  une 
maison  de  campfigne.  Comme  tous  les  villages  voisins  de  Château,  Condé  eat 
beaucoup  à  souflrir  des  difTérents  sièges  de  cette  ville.  Une  quinzaine  de  ses 
habitants  périrent  à  la  tuerie  de  (iomont  :  enfln  Condé  fut  entièrement 
détruit  pendant  les  guerres  de  la  minorilé  de  Louis  XIV. 

Eglise.  —  Curieuses  dalles  du  Ireizième  siècle.  Toiles  de  Wilbault  :  V As- 
somption; —  Anges  jouant  avec  des  fleurs  et  (ks  cornemuses. 

Ecarts.  —  I-es  Moulins  à  Vent,  H.  —  Le  Ciseau,  3  hab.  —  Le  Moulin  de 
Naniiin,  —  La  Chapelle  Saint -Lazare  ;  nxppelanty  sans  doute,  une  léproserie. 

ECLY.  —  H.,  485.  —  E.,  134.  —  I).  C,  4.  —  I).  A.,  8.  —  D.  D.,  45.  — 
Hect.,  936.  —  B.  P.,  Chùleau-Porcien.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de 
juillet.  —  B.  B.  —  T.  —  S.  T.  —  Territoire  accidenté  qui  s'étend  sur  la  ri?e 
droite  de  la  Vau.r.  Les  alluvions  anciennes  reposant  sur  les  marnes  crayeuses 
constituent  la  plus  grande  partie  du  sol;  les  marnes  affleurent  sur  une  surface 
de  148  hectares;  dans  la  vallée,  alluvions  modernes  partiellement  couvertes 
de  prairies.  Terres  d'excellente  qualité.  Sources  nombreuses.  Sucrerie. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Village  d'origine  ancienne,  traversé  par  une  voie 
romaine.  Les  voies  romaines  —  écrit  Hayeur  :  Troi'êk  dks  Ardennks  —  qui 
partout  ailleurs  recouvraient  le  territoire  d'un  tissu  serré  de  routes  grandes 
et  petites,  s'écartent  de  TArdenne  «M  de  l'Argonne,  elles  n'osent  s'y  aventurer. 
Une  seule  s'enfonce  dans  la  forêt  redoutable,  c'est  la  voie  romaine  qui  reliait 
Reims  à  Trêves.  Elle  entrait  dans  le  département  proche  d' A ussonce,  traversait 
la  Hetourne  à  Bignicourt,  l'Aisne  auprès  de  Voiicq  et  s'engageait  dans  la  dépres- 
sion utilisée  parle  canal  des  Ardennes;  mais,  arrivée  au  Cliesne,  au  lieu  de 
suivre  la  voie  naturelle  de  la  Bar,  marchait  sur  Stonne,  coupait  la  Meuse  à 
Mouzon,  la  Cliicrs  à  Carignan,  et  la  frontière  entre  Williers  et  Florenville. 
Naguen*  «*nc<>re,  celle  route  pouvait  être  suivie,  et  elh^  subsiste  même  en  cer- 
tains endroits  et  sert  de  chemin  agricole.  Deux  autres  routes  traversaient  le 
pays,  mais  s'arrétaii-nt  à  la  lisière  de  la  forêt  di*s  Ardennes.  L'une  se  déta- 
chail  (le  la  voie  de  Heims  à  Trêves  auprès  de  Stonne,  passait  a  Iges  et  se  ter- 
minait peut-être  auprès  d'Ai;;leniont.  L'autre  partait  de  Reims  et,  par  Roiz}', 
ChAteau-Porcien,  Ecly,  Sery,  Novion,  Viel- Saint -Remy,  Launois,  Rarbaise, 
Gruyères,  Fagnon,  Prix,  Waroq,  aboutissait  aux  environs  d'Arches  comme  la 
précédente. 

Les  guerrt»s  di;  la  Fronde  furent  si  désastreuses  pour  le  village  d*Ecly,  qu*eD 
1054  il  ne  restait  plus  qu'une  seule  maison  :  celle  qui  fut  nommée  la  Grande^ 
Cour.  Le  21  mars  1814,  un  engagement  meurtrier,  proche  d'Ecly,  entre  200  Russes 
et  la  garde  nationale  de  Rethel  :  la  ville  de  Mazarin  en  fut  châtiée  par  Tarrlvée 
de  30,000  hommes  qui  y  séjournèrent  trois  semaines. 


Ecarts.  —  Le  Hameau  de  Torin,  15  hab,  —  Boutons.  H.  —  Le  Moulin  de  la 
Rayé.  H.  —  Partie  du  Moulin  de  la  Fosse. 

HAHHOOHE-SAIHT-REHT.  —  H..  417.  —  E.,  120.  —  D.  G.,  15.  — 

D.  A.,  23.  —  D.  0.,  56.  —  Hect.,  1,808.  —  B.  P.,  Bannogne.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  29  juin  le  29  juin.  —  G''  P.  —  Les  alluvions  anciennes  constituent 
la  plus  grande  partie  du  sol  ;  1,536  hectares.  Elles  sont  utilisées  pour  la  fabri- 
cation des  briques.  Craie  blanche  et  craie  marneuse.  Une  source  abondante  ù 


de  chïvniï  i  HuiDagn»-8*lDt-B«Dii 


Bray,  au  point  de  séparation  des  marnes  et  de  la  crnie.  Au  bas  du  village,  une 
fontaine  dont  les  eaux  très  connues  des  pèlerins  sont  supposées  faire  des  cures 
merveilleuses. 

Ecarts.  —  La  Maison  du  Bois.  H.  —  Le  Moulin  à  Vent.  N.  G.  —  La  Brique- 
terie. —  SainC-Remy.  —  Bray,  43  hab.  :  vestiges  d'un  ancien  village  ayant 
appartenu  à  l'abbaye  de  Signy.  Sur  le  territoire  de  Bray,  au  lieu  dit  les  Haies, 
furent  découvertes  plusieurs  tombes  de  l'époque  mérovingienne,  et  même  quel- 
ques sépultures  de  date  plus  reculée,  dont  l'une  «  à  incinération  ».  Dans  un 
ravin,  au-dessous  de  la  ferme  de  Bray,  un  tumulus  dit  la  Fosse,  d'origine 
inconnue.  En  fouillant  le  sol  de  la  terre  dite  ji  l'Argent,  on  trouva  quantité 
d'anciennes  monnaies  romaines.  —  La  Chapelle,  où  se  rencontrèrent,  proche 
la  »  fontaine  miraculeuse  »,  lorsque  fut  reconstruite  la  chapelle,  quelques 
curieux  vestiges  de  tombes.  ~  L'Épine  Dameras,  rappelant  une  famille  d'arti- 
sans très  habiles  à  forger  les  croix.  M.  Jadart  nous  apprend  qu'un  Hubert 
Dameras  laissa  sur  les  événements  locaux,  de  la  fin  du  dix-huitième  sièle,  un 
manuscrit  assez  intéressant. 

HAUTEVILLE.  —  H..  330.  —  E.,  88.  —  D.  C,  9.  —  11.  A.,  13.  —  D.  D.,  42. 
—  Hect.,  ,;61.  —  B.  P..  ChAteau-Porcien.  ~  F.  L.,  la  Pentecôte,  -~  HauteïiUe 
est  dans  la  vulléo  de  la  Vaux  qui  reçoit  le  Son  comme  aOluenl.  Dans  le  fond 
de  la  vallée,  alluvions  argileuses;  ij  hectares  de  craie  blanche.  Le  reste  du  ter- 
ritoire se  parlaf^e  piilro  la  craie  marneuse  et  le  limon.  Qualre  sources  abon- 
dantes et  régulières.  —  C.  de  Vilry. 


—  374  — 

Ch&teau,  --  Il  v  eut  à  Haut ovi lie  un  chîUeau-fort  dont  on  voit  encore  les 
ruines  et  les  fossés.  Il  semble  avoir  été  détruit  quelques  années  avant  la  Révo- 
lution. II  occupait  remplacement  même,  affirme  la  lêgendt»,  de  la  maison  où 
naquirent  sainte  Oliverie  et  sainte  LilxTette  (voir  CiiAUnoNT-PoRaRN). 

Ecarts.  —  Le  Moulin  0  Vent,  N.  C.  —  Le  Moulin  ù  Eau,  y.  C.  —  Le  Blane- 
mont,  2  hab.  —  Ix»  ChltfUiu,  H.  —  La  Maison  de  la  Cour,  IL 

HERPT.  —  IL,  Mlu  —  E.,  100.  —  I).  C.  3.  —  D,  A.,  13.  —  I).  D.,  51.  — 

Hect.,  1,06').  —  IL  P.,  Cbàteau-Porcien.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  d*aoùL 

—  IL  B.  —  CM  P.  —  Le  territoire  s'étend  sur  la  rive  droite  de  l'Aisne:  allu- 
vions  modernes,  232  luM-tares  ;  ciaie  blanche  à  fleur  de  sol,  689  hectares, 
recouvert  par  b»  limon,  144  bectares  sur  la  hauteur  entre  Hcrpy  et  Condé.  — 

C.  de  Heims. 

Eglise.  —  Date  du  seizième  siècle,  sauf  la  tour  construite  en  1445.  La  nef 
incendiée  fut,  en  ^'rande  partie,  reconstruite  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle. 
Cette  tour  massive  et  quadranj^ulaire  bâtie  en  craie,  sur  le  portail  à  l'ouest, 
conserve  son  (îaraotère  d'autrefois.  Elle  est  percée  d'ouïes  en  plein  cintre  avec 
tympan  et  «^()Ionn«*tle  divisant  la  baie  en  deux  parties,  comme  dans  les  clo- 
chers romans.  A  Téta^^e  inférieur,  elle  forme  un  porche  décoré  de  deux  ll^çures 
et  de  deux  écussnns  dont  un  aux  armes  de  France.  Au  pilier  de  ce  porche,  à 
gauclie  en  entrant  dans  l'église,  une  inscription  gothique;  elle  rappelle  Tannée 
où  fut  posée  la  pn*mière  iM<*rre  (b?  celte  tour.  Sur  le  pilier  de  la  porte  d'une 
maison  voisine  de  l'église,  une  autre  inscription  gothique  rappelant  la  restau- 
ration, en  1614,  du  presbyli'rc.  Si»  remarquent  dans  Téglise  de  curieuses  dalles 
d'originiî  ancienne.  Les  trois  autels  sont  surmontés  d(î  rétables  avec  colonnes 
de  niaibr«',  f  ontons  cît  vases  de  style  Louis  XIV.  Dans  le  fond  de  chacun  d'eux, 
un  tableau.  Les  autels  latéraux  remontent  à  17S2.  Au  rétable  du  niaitro-autel: 
L'Assonifftinn,  attribuée  a  N.  Wilbîiult;  au  réiabb*  de  l'autel,  dans  la  chapelle 
gauclie  ;  La  Vit'njt'  dnnnr  h'  rnmn'n'  à  s//</*/  Domini'fHi',  de  N.  Wilbault;  au  retable 
de  l'autf'l,  dans  la  cbap«»lle  côté  dioit  :  Saiuti^  Clnlir  rhassant  h'H  Sarrazins,  de 
J.  Wilbault.  On  invoque  qu(îl<jn«'fois  sainle  (llaiie,  sans  douti'  à  cause  de  son 
nom,  pour  la  guérison  des  maux  d'yeux. 

Ecart.  -  Le  Mnitlin  n  Vrnt  ilr  rEpinrttc.  Herpy  fut  tellement  ruiné  aux 
temps  di'S  ^'U('rre^  de  la  Fronde  «ju'il  ne  lui  restait  plus  qu'une  seule  maison. 

INAUMONT.  --  IL,  263.  -  E.,  09.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  iO.  —  D.  D.,  42. 

—  Hect.,  47k  --■  IL  P.,  (Ib.Urau-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
9  mai.  -  C*^  P.  Villa^'e  sur  le  pencbant  d'un  coteau  entre  \:irivk'reil€  Vaux 
<»t  le  nilsacnu  ti'lnaumont.  Dans  la  vallée,  alluvions  modernes;  sur  le  versant 
^'auche  de  la  vallée,  marnes  crayeus«»s;  sur  la  hauteur  et  sur  la  pente  s'incli- 
nanl  vers  le  Plnmton,  alluvions  modernes.  Huit  sources  peu  considérables  : 
elles  laiissent  en  temps  de  grande  sécberrsse.  A  Inauniont,  prennent  naissance 
les  Monta  de  S'er//.  (Voir,  plus  loin,  leur  description  spéciale,  sous  la  rubrique: 
Skky.) 

Châteaux.  —  Deux  châteaux  à  Inauniont  :  l'un  qui  fut  détruit  depuis  la 
Hévolntion;  l'autre  plus  anci»'n,  dont  on  voit  quelques  traces  :  ilfutsaccagé  et 
ras»'  p<»ndant  les  guerres  de  la  Lijzue. 

SAINT-FERGEUX.  —  IL,  493.    -  E.,  143.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  16.  — 

D.  D.,  49.  —  llect.,  iJÛA).  —  H.  P.,  ChîUtiau-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  :;  si'ptenibre.  —  S.  T.  —  Le  sol  se  partage  entre  la  craie  marneuse, 
896  hectares;  la  crai<»  blanche,  :i04  hect.;  les  alluvions  anciennes,  1,082  hect.; 
et  les  alluvions  nKMb'rnes,  60  lie«t.  La  marne  est  exploitée  pour  l'amendement 
doii  terres  limoneuses.  Territoire  assez  raviné,  abondant  en  silex  qui  servent  À 


—  375  — 

l'empierrement  des  chemins.  Sept  sources,  dont  une  toute  petite  traversant  le 
village;  celle  du  Chaudion,  qui,  seule,  ne  tarit  point.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Date  du  seizième  siècle.  Décoration  et  sculptures  fort  belles.  Au 
mur  du  transept,  partie  droite: La  Résurrection  de  Jésus-Christ,  toile  de  J.  Wil- 
bault;  partie  gauche:  La  Vierge  donne  le  Rosaire  à  saint  Dominique,  même  sujet 
mais  moins  grand,  qu'à  Herpy.  Dans  la  nef,  deux  agréables  tableaux  de  peintre 
inconnu  :  Départ  et  Retour  de  l'Enfant  prodigue. 

Château.  —  Le  château  de  Saint-Fergeux  fut  reconstruit  —  alors  que  régnait 
Henri  IV  —  en  briques,  avec  pavillons,  hautes  toitures  et  campanile.  Il  en 
subsiste  quelques  bâtiments,  et  les  fossés  en  forment  encore  Tenceinte  dans  le 
bas  du  village.  Mais  ne  reste  aucun  vestige  de  la  maison-forte,  qu'au  moyen 
ûge  eut  Saint-Fergeux. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N.  C.  —  Juliocourt,  8  hab.  —  Chaudion,  65  hab. 
qui  fut  un  ancien  riche  domaine,  appartenant  à  l'abbaye  de  Signy. 

SAINT- LOUP- CHAMPAGNE.  —  H.,  325.  —  E.,  120.  —  D.  C,  10.  — 
D.  A.,  13.  —  D.  D.,  n3.  ■—  HocL,  1,577.  —  B.  P.,  f.hàteau-Porcien.  —  F.  L.,le 
premier  dimanche  de  septembre.  —  C"  P.  —  Village  au  fond  du  vallon  dans 
lequel  coule,  par  intermittence,  un  petit  ruisseau.  La  craie  blanche  {873hect.), 
le  limon  (680  hect.),  et  les  alluvions  modernes  (24  hect.),  se  partagent  le  terri- 
toire que  traversait  jadis  la  voie  romaine.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Offre  quelques  restes  non  dédaignables  d'architecture  gothique 
flamboyante.  Vestiges  de  gracieux  vitraux  datant  du  seizième  siècle. 

Ecarts.  —  Le  Chdleau,  9  hab.  —  La  Fosse-Saint-Loup,  Henri  III  régnant,  les 
calvinistes  ravagèrent  l'église  du  village.  Or,  ils  trouvèrent  dans  une  châsse  le 
pouce  de  saint  Loup,  le  patron  de  la  paroisse.  Us  le  prirent  pour  aller  le  jeter 
dans  un  marais  voisin.  Mais  plus  ils  marchaient,  plus  devenait  lourd  le  poids 
de  ce  pouce  ;  tellement  lourd  qu'il  ne  leur  fut  plus  possible  d'avancer.  Aussi 
l'enterrèrent-ils  à  l'endroit  même  où  ce  fardeau  avait  épuisé  leurs  forces  : 
endroit  qui  se  nomme  aujourd'hui  la  Fosse-Saint-Loup,  En  ce  lieu  fut  érigé, 
pour  rappeler  cet  événement  extraordinaire,  un  monument  —  surmonté  d'une 
croix  avec  inscription  commémorative  —  qui  renferme  cette  singulière  relique. 

SAINT- QUENTIN- LE -PETIT.  —  H.,  282.  —  E.,  91.  —  D.  C,  14.  — 

D.  A.,  24.  —  l).  D..  59.  —  ll^t:!.,  895.  —  H.  P.,  Bannogne-Recouvrance.  — 
F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  juin.  —  G'«  P.  —  Village  sur  le  ruisseau  de 
Sévigny,  —  Dans  le  fond  de  la  vallée,  une  faible  étendue  d'alluvion  moderne  ; 
craie  blanche  sur  les  flancs,  et,  sur  les  plateaux,  695  hect.  de  limon.  Au  milieu 
de  la  craie  se  trouvent  des  nodules  tuberculeux  durs,  pesants,  jaunâtres,  remar- 
quables par  leur  forme  mamelonnée  :  on  les  emploie,  sous  le  nom  de  huquands, 
pour  l'empierrement  des  routes.  A  signaler  la  source  de  Saint-Prix,  qui  tarit 
de  façon  aussi  fréquente  que  le  ruisseau  de  Sévigny,  —  C.  de  Reims. 

Eglise.  —  A  mentionner  deux  beaux  reliquaires  en  bois  sculpté  ;  puis 
quelques  toiles  des  dix-septième  et  dix-huitième  siècles,  parmi  lesquelles  une 
vierge  enguirlandée  de  fleurs. 

Ecarts.  —  La  Briqueterie,  3  hab.  —  Grand-Fosse.  —  Maison-Neuve,  \  1  hab. 
—  Le  Pieu,  4  hab.  —  Les  Deux  Moulins  à  Vent,  N.  G.  —  La  Valleroy.  H.  Où  fut 
une  abbaye  célèbre  dont  il  ne  reste  plus  que  quelques  pierres  éparses.  Cet 
antique  monastère  ne  lardait  pas  à  déchoir  de  sa  régularité  et  de  son  obser- 
vance primitives,  si  ferventes,  à  l'origine,  1148,  qu'elle  lui  valut  l'admiration 
de  la  contrée  et  les  largesses  des  seigneurs  et  du  peuple  lui-même.  Avec  le 
régime  de  la  coramende,  au  seizième  siècle,  les  revenus  cessèrent  en  partie 
d'être  affectés  à  leur  destination  charitable,  et  firent  la  fortune  de  personnages 
et  de  familles  étrangères  au  pays.  Le  relâchement  s'introduisit  en  même  temps 


—  376  — 

dans  la  vie  inon;isli(|uo;  et  on  dernier  lieu,  les  moines*  fort  peu  nombreux, 
roconstniisaienl  leur  ahbaye  plutôt  comme  un  lieu  de  plaisance  que  comme 
une  demeure  cisterricMine.  Ils  y  vivaient  dans  l'abondance  et  le  bien-être  d'une 
vie  opulente,  ce  qui  fit  scandale  autour  d'eux  et  provoqua  la  violente  et  furieuse 
envie  qui  causa  leur  perte.  Dans  leur  complaisance  pour  la  noblesse  militaire, 
les  habitants  de  Saint-Quentin-le-Pelit  reprochèrent  aux  relif^ieux  de  la  Valleroy 
M  d'avoir  plus  de  revenus  que  dos  ofliciers  g(^néraux  qui  consacrent  leur  vie  pour 
soutenir  la  couronne  sur  la  tète  de  Tauguste  maison  royale.  »  En  réalité,  ce 
fut  le  Tiers-Elat,  et  non  la  noblesse,  qui  se  fit  adjuger  les  domaines  monas- 
tiques, vendus  au  district  de  Helliol  le  il  mai  1791,  sur  la  mise  à  prix  de 
33,872  livres  12.  (Voir  Jadarl  :  Rkvuk  historiouk  ardennaise,  le  Cahier  de 
iioléances  de  Saint  Quentin -le- Petit.) 

SERAINCOURT.  -  ».,  700.  —  E.,  207.  —  D.  C,  12.  —  D.  A.,  18.- 
D.  D.,  oi.  —  llect.,  1,620.  —  B.  P.,  ChAteau-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  29  aoi'it.  —  C*'  P.  —  B.  B.  —  Fanf.  —  Le  territoire  de  celte  com- 
mune, l'un  des  meilleurs  du  canton,  est,  en  grande  partie,  occupé  par  les 
alluvions  anciennes,  1,204  hect.  ;  3*>2  hoct.  de  marne  crayeuse  sur  les  versants 
de  la  vallf^e;  64  hect.  d'alluvion  moderne  dans  le  fond  de  la  vallée.  Un  asseï 
grand  nombre  de  sources. 

Histoire.  —  C.  do  lloinis.  Le  nom  do  Seraincourt  est  inscrit  dans  les  iinnales 
de  Tordre  des  Templiers,  qui  y  possédaient  plusieurs  maisons  religieuses.  La 
seigneurie  de  Soraincourt,  après  leur  avoir  appartenu,  fut  dévolue  aux  cheva- 
liers (le  Malte,  sous  le  titre  do  commanderie.  En  1776,  le  seigneur  de  la  paroisse 
de  Seraincourt  était  le  commandeur  de  Boncourt,  qui  résidait  à  Paris.  On  a 
trouvé,  sur  le  territoire  de  collo  commune,  des  tombes  en  pierres  qui  ^enfe^ 
maiont,  outre  des  ciidavros,  dos  restes  «l'armes  et  d'insignes  qui  avaient  appar- 
tenu aux  chevaliers.  On  ponso  que  c'est  à  Sazy  et  à  Chaumontagne  que  se  trou- 
vaient les  maisons  ieligit»uses.  Le  pnuUlt)  du  diocèse  de  Reims  fait  mention 
d'une  chapelle  à  Chaumontagne.  Les  titres  anciens  et  les  papiers  historiques 
ont  été  détruits  lors  d'un  incendie  qui  consuma  une  partie  du  village,  en  1750. 

Ecarts.  —  Les  Moulins.  H.  —  Le  Snzy,  H.  —  l^e  Hameau  Porest.  H.  — 
Chaumontayne,  14  hab.  Situé  au  nord  do  Seraincourt;  dut,  avec  son  bois,  faire 
partie  du  village,  à  l'origine.  11  se  composait  de  deux  fermes  dans  Tune  des- 
quelles se  trouvait  une  chapelle  dédiée  ii  saint  Jean-Baptiste  et  où,  au  siècls 
dernier,  on  disait  la  messe  chaque  semaine.  Les  terres  qui  dépendaient  de  ces 
fermes  étaient  de  7o6  arpents  en  labour  et  de  180  arpents  en  bois,  le  tout 
Vidant,  en  1788,  un  revenu  de  0,4oO  livres. 

SÉVIGNY-WALEPPE.  —  H.,  633.  —  E.,  196.  —  D.  C,  17.  —  D.  A.,  27. 

—  D.  D.,  61.  —  Hect.,  2,411.  —  B.  P.,  Bannogne-Recouvrance.  —  F.  L.,  le 
troisième  dimancrhe  de  septembre.  —  C'*"  P.  —  B.  B.  —  Fanf.  munie.  —  S.  T. 

—  Sévigny  est  sur  un  petit  ruisseau  (jui  prend  naissance  près  de  Waleppe  : 
1,911  hect.  de  limon  sur  les  plateaux;  288  hect.  de  craie  blanche  dans  les 
vallons,  autour  de  Sévigny  ;  1S4  hoct.  de  craie  marneuse,  près  de  Waleppe. 
Exploitations  de  burjuanth,  pour  l'empierrement  des  routes.  A  la  limite  des  trois 
commîmes,  Sévigny,  llannogne  et  Saint-Quentin,  se  trouve,  sous  le  limon,  do 
s.'ible  pur,  que  MM.  Mougy  et  Nivoit  font  remonter  à  l'époque  tertiaire.  Un  assez 
grand  nombre  de  sources  arrosent  lo  territoire. 

Eglise.  —  Fort  intéressante.  La  tour  fut  refaite  au  dix-septième  siècle. 
A  signaler  un  curieux  autel  en  bois  sculpté.  Une  chapelle  conserve  la  sépul- 
ture do  la  famille  Cliabiel  do  Morière.  Au  rétable  du  maltre-autel,  dans  un 
encadrement  très  riche  on  marbre  rouge,  style  Louis  XVI,  le  Triomphe  de  la 
Religion,  tableau  attribué  à  J.  Wilbault.  La  «  Religion  »,  entourée  d'anges, 


apparaît  radieuse  :  «  Les  bons  se  réjouissenl  en  la  voyant,  tandis  <|ue  les 
méchants  restent  confondus.  "  Mêmes  personnages  et  mënae  scène  qu'au  tableau 
de  la  chapelle  dans  l'hospice  de  Chàteau-Porcien,  Tait  en  1802.  Celui-ci,  sous  le 


bas,  à  gauche,  est  signé  :  "  J.  Wilbault,  à  Chàteau-Porcien  i>.  Pour  cette  œuvre, 
sans  doute  sa  dernière,  car  elle  précéda  d'une  année  la  mort  du  peintre, 
Wilbault  reçut  96  francs.  (Voir  Jadort  :  Nicolas  et  Jacques  Wilbault.  Pion  et 
Nourrit,  18B6.) 

Ch&teau.  —  Reconstruit  au  seizième  siècle;  car  certaines  parties  sont  de 
date  évidemment  plus  reculée.  Chapelle  castrale,  célèbre  dans  la  région  et 
consacrée  à  Notre-Dame  de  Chanipfort.  Plusieurs  appartements  de  ce  castel 
furent  décorés  par  J.  Wilbault;  mais  de  ces  peintures,  ne  reste  aujourd'hui 
que  des  fragments. 

Ecarts.  —  Le  Pont  des  Aulnes,  6  hah.  —  Bois  du  Faij,  6  hab.  ;  c'nst  à  l'entrée 
dejce  bois,  affirme  la  tradition,  qu'Ebroin  fut  vainqueur  de  Pépin,  en  679.  Le 
bois  du  Fay  fut  donné,  en  K48,  à  l'abbaye  de  Valleroy  par  Hugues  de  Boucy, 
alors  seigneur  de  Sévigny.  —  Walejipe.  85  hab.;  hameau  jadis  assez  impor- 
tant qui.  en  K52,  appartint,  sous  le  nom  de  ferme,  au  monastère  de  Bonne- 
fontaine.  —  La  Montagne  des  Gens  d'Armes,  dit  aussi  :  le  Champ  des  Morts; 
monticule  à  300  mètres  environ,  au  nord  de  Waleppe,  formant  lentrémité 
d'un  plateau  étendu,  dont  la  terre  est  crayeuse,  blanchâtre.  Alors  qu'en  cet 


iiitiU'Ml' 


-  318  - 

endroit  ils  oïlrnyaiciil  du  sil.w  [i.iiir  criipiiTrer  If  rlii-r 
It'Soiiïiii'rsn'iii'imti'iTrïil  uiu'.isscîcoiisiili^riir  ' 
Les  fiiiiilli>s  fnrciil  riiilos  plu?  pprifoiidément  : 
qualn-  reiits  .si|iti-l>'lli's  {irovenniil  d'un  lieu  de  ïépulturt 
]je  M'iulhi.   l.e  [iiouliri  s'''li'vi'  sur  un  nioiiliculo,  duns 
ticulit'i'i'  H  l'oïK'st  du  villa);p.  Construit  en  t'oime 
\{v.  Ses  iHuniilli's,  en  c-ciiic,  onl  une  large  êpais- 
cumV  jiar  uii  l'citi  pHut-trc,  à  l'inlêrieur,  n'eal  ilé- 
inuulnre;  niiiis  elii-  i-st  encore   munie  de  sa  porte 
qui  l'Oninnte  pnilialde nient  au  quîniième  siècle.  Celte 
de  I  m.  T^  sur  une  l:irf;eur  de  90  centimf-trea.  Son  ar- 
ouvraKée.  est  presque  inlacle.    Elle  est  garnie 
d'une  série  de  petites  arcalures  gothiques,  de 
clous  llrui'onnés,  de  têtes  faisant  saillie  ei,  à  la 
porlr  i'<'iitrale,  d'un  petit  personnage  en  pied.  S 


illnnt  h  Itcnnerïlle, 
issemcntslmmaiiis. 
i  jour  (année  1881) 
mt^rovingienne.  — 
ne  propriété  par- 
de  tour  assez  éle- 

ui\  L'ouverture 

Jrée    d'à 

■n  fer  primitive 

porte  est  haute 
malure,    1res 


SON.  -  II.,  217.  - 
~l).  A..  i:i.  -  D.  n.. 
—  H.  I'.,  CluUeau-l'i.r- 
ei.-n.  -  V.  I..,  le  In.i- 
siénie  dimanehe  de  sep- 
leinhre.  —  l.>- villag''  est 
h  rentrée  d'une  |ielile 
vallée  où  coule 
seau  que  fornieni  plu- 
fond  U.-  la  vallée,  40  li. 
d'alluvions  modernes  : 
Nurles  lianes  et  surleplii- 
(.■aii  suiii  piir  la  uramir 
roule,  'iM  heot.  de  niann- 
c'ravi-u.îe  iloiniant  d'ex- 
.■.lleuli-s  terres;    120  li. 


K-,  83. 


de  naii-  hiani 
points    les   pli 


ialileus.  —  C.  <le  Vitrv. 

Kcarts.  —  Les  l'nmhiws,  24  hali. 
-  Le  l''ilU-L">i!iwrill.:  IL  —  LEsp,^,- 


Moulin   baisl   de   Sïitgnj-Wilippe 

—  I.e  Vifur-M'iiilin,  8  hab.  —  La  Digwe. 
anc:  IL 

-  !). 


saint  ll>'i 
plusieurs 


n.  A.,  9.  —  D.  D.,  50.— 
oreien.  —  K.  I..,  ie  dinianulie  qui  suit  le  82  sep- 
s'étend  sur  la  rive  (jauclic  de  VAUnt  et  s'adosse 
■,  9ti  heet.  Dans  le  fond  de  la  vallée,  alluTioni 
I  territoire  est  constitué  par  la  craie  blanche,  k 
idiiiiiale,  32»  liecl.,  iiu  couverte  par  des  alluvtons 
u\  lie  Cliaumont  avaient  le  droit  de  mener  paître 
■  Taiiy,  «  jusqu'à  Perthes  en  Champagne,  et  de 
'.  en  la  carrière  de  Taizy,  »  —  G.  de  Vitry. 

Vill(H':  II.  —  Yillemmce-leE-Tiihy.  lî.  —  Sni» (-Pierre.  S  hab. 

!■;  Taizy  i-sl  d"ijii(.'ine  fort  ancienne;  nous  voyons  en  effet  que 

s  son  leâlament.  donne  la  dlnie  de  Taizy,  ainsi  que  celle  de 

villaf.>es,  pour  l'enlrelien  de  quarante  veuve». 


.  1)8  liecl.  Le  rest 
rd  dans  la  ]>ariie 
,  iZl  lieet.  1..-S  n- 
I  ■'ur  le  tiTritoir 
d-  la  [. 


IV.    CANTON    DE   CHAUMONT-PORCIEN. 

Ce  canton  comprend  vingt  communes  :  Chaumont,  Adon,  Chappes,  Dou- 
raely,  Draizo,  Fraillicourt,  Gîvron,  la  Hardoye,  Loj,'n)-les-Cliaiimoiit,  Main- 
bresson ,  Mainbrcssy ,  Montmeillant ,  Hemaucourl ,  Itenneville .  Rocquigny, 
!a  Romagne.  Itubigny,  Saint-Jean-aux-Bois,  Vaux-les-I)ubiKny,  Wadinionl. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Runiigny  ;  à  l'est,  par  ceux  de 
Si«nj-r Abbaye  et  de  Novion-Porcien  ;  an  sud,  par  ie  canton  de  Cliilteau-1'or- 
cien  ;  et  à  l'ouest,  par  le  département  de  l'Aisne.  ArroSL'  pur  la  Vau.r.  le  Hur- 
taut,  la  Malacquise,  la  Ptanchelte  et  plusieurs  ruisseaux.  !?ul  argileux,  froid,  mais 
généralement  fertile  ;  d'assez  nombreuses  parties  boisées.  Commerce  de  grains 
et  de  bestiaux.  Beaucoup  de  pommiers,  donnant  de  fort  bon  cidre. 

6,987  bab.;  2,129  élect.;  17,407  hect. 

CHAUHOHT-PORCIEN.  —  H.,  904.  —  E.,  2:i9.  —  D.  A.,  33.  —  D.  R.,  46. 
~~  Hect.,  2,490.  —  B.  P.,  Chaumont.  —  F.,  le  mardi  de  la  semaine  sainte; 
le  mardi  qui  précède  le  16  juin;  le  mardi  précédant  le  dimanche  qui  »uit  le 
14  septembre  ;  te  mardi  d'avant  Noèl.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  14  sep- 
tembre. —  C'  P.  —  T.  —  S.  T.  —  Panf.  —  Ia  gaize,  les  marnes  crayeuses 
—  qui  donnent  d'excellentes  terres  pour  la  culture  du  froment.  —  les  alluvions 
anciennes,  les  alluvions  modernes,  se  partagent  le  lerriloire,  assez  acciilenté. 
Près  de  Pagan,  marne  grise  compacte,  qui  sert  h  l'amendement  du  sol.  Car- 
rière de  silex  pour  l'empierrement  des  routes,  notamment  au  moulin  Fri-al. 
.Nombreux  cours  d'eau. 


Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Chaumont  n'otFre  d'aulns  annales,  véritablement 
intéressantes,  que  celles  de  son  abbaye,  l'une  des  plus  anciennes  du  di(ic''se 
rémois,  et  dont  l'origine  remonte  au  cinijuiême  siècle.  Elle  aurait  été  fondé<- 
par  saint  Rertauld,  fils  de  Tliéodulus,  roi  d'Erosse,  et  de  sa  femme  Elerlhe. 
Voici  ce  que  nous  lisons  dans  un  ancien  carlulaire  : 


—  380  — 

«  Bertauld  était  iie'î  pour  la  vertu,  car  ayant  visité,  dans  la  dix-septième 
année  de  son  âge,  les  saints  lieux  de  Jérusalem,  il  prit,  quelque  temps  après,  la 
résolution  de  quitter  son  pays  et  de  fouler  aux  pieds  les  couronnes  et  les  scep- 
tres pour  embrasser  une  vie  pauvre  et  solitaire  :  ce  qu'il  exécuta  généreuse- 
ment. Il  sortit  donc  de  la  cour  de  son  père,  accompagné  seulement  d'un  fidèle 
ami  nommé  Amand.  Et  comme  ils  étaient  incertains  du  chemin  qu'ils  devaient 
prendre.  Dieu  leur  envoya  un  lion  pour  leur  servir  de  guide.  Ils  le  suivirent 
et,  après  un  long  et  pénible  voyage,  arrivèrent  à  la  ville  de  Chdteau-Porcien. 
Ensuite,  ayant  poursuivi  leur  chemin,  ils  arrivèrent  à  la  montagne  de  Ghaa- 
monl,  lieu  désert  et  affreux  que  Dieu  leur  avait  destiné  pour  leur  demeure.  Ce 
lieu  de  Chaumont  s'appelle  en  latin  Calvus  mons,  à  cause  qu'il  n*y  avait  pas  de 
bois  sur  le  sommet  de  cette  montagne,  tout  le  pays  en  étant  rempli.  Saint  Ber- 
tauld  vécut  très  saintement  sur  cette  montagne,  accompagné  de  son  cher 
Amand  et  de  i)lusieurs  autres  disciples  qu'il  y  avait  attirés  par  l'éclat  de  ses 
vertus  et  de  sa  vie  exemplaire. 

«  Deux  saintes  tilles  nommées  Olive  et  IJberette  furent  du  nombre.  Elles 
étaient  natives  du  village  de  Haute-Ville  à  doux  lieues  de  Chaumont.  Elles 
considéraient  saint  Berlauld  comme  leur  père  spirituel,  et  pour  être  plus  à 
portée  i\v  recevoir  ses  leçons,  elles  se  bAlirent  chacune  une  petite  cellule 
séparée,  dans  le  bois,  à  un  quart  de  lieue  de  Chaumont,  auprès  desquelles 
cellules  il  y  avait  deux  fontaines  qui  retiennent  encore  aujourd'hui  leurs  noms. 
Les  habitants  du  pays  viennent  par  dévotion  puiser  de  l'eau  de  ces  fontaines 
qui  est  salutaire  pour  les  fébricitanls. 

«  Ceftendant  les  habitants  du  pays,  tourmentés  par  les  mauvais  esprits  et 
affligés  par  une  grande  quantité  d'insect(^s  de  toute  espèce,  attribuaient  toutes 
ces  calamités  à  ces  saints  hommes,  et  ])rirent  la  résolution  de  les  chasser. 
Mais  voyant  saint  Hertauld  faire  tous  les  jours  d<'s  miracles  en  ressuscitant  des 
morts  et  guérissant  les  furieux  et  les  fous,  chassant  et  purgeant  le  pays  de 
tous  ces  insectes,  ils  commencèrent  à  rev(?nir  de  tous  leurs  préjugés  et  à  avoir 
pour  lui  et  pour  les  siens  une  grande  vénération,  et  à  les  regarder  comme 
leurs  dieux  tutélaires. 

««  En  ce  temps-là  florissait  saint  llemy,  archevêque  de  Reims.  Saint  Ber- 
tauid,  ayant  entendu  parler  de  la  sainteté  de  ce  grand  archevêque,  alla  le 
trouver.  Saint  Remy  le  reçut  avec  joie  et  le  mit  au  nombre  de  ses  enfants  spi- 
rituels, et  après  l'avoir  fait  prêtre  et  lui  avoir  permis  de  construire  un  oratoire 
pour  célébrer  les  saints  mystères,  il  le  l'envoya  dans  sa  solitude,  où  il  vécut 
saintement  avec  ses  disciples.  Enfin,  consumé  par  ses  travaux  et  ses  austérités, 
plein  de  jours  et  de  bonnes  œuvres,  ayant  vécu  soixante  et  treize  ans  dont  il 
en  passa  cinquante-trois  dans  la  vie  érémitique,  ayant  donné  le  soin  de  son 
troupeau,  du  lion  et  de  sa  sépulture,  qu'il  voulut  être  sur  cette  montagne,  à 
son  cher  et  fidèle  Amand,  il  mourut  l'an  de  J.-C.  cinq  cent  vingt-cinq,  le  16  de 
juin,  jour  auquel  on  célèbre  sa  fête  dans  le  diocèse  de  Reims  et  Fabbaye  de 
Chaumont.  » 

Un  grand  nombre  d'ermites  vinrent  grouper  leurs  cabanes  autour  du  modeste 
oratoire  et,  pendant  de  longs  siècles,  continuèrent  l'oeuvre  du  fondateur.  En 
1078,  ils  eurent  pour  success(;urs  des  chanoines  réguliers  de  Saint-Augustin, 
auxquels  Ro«:er  II,  comte  di»  Purcien,  construisit  une  église,  bénite  en  1082  par 
saint  Arnould  (voir  A.  I.annois,  curé  de  Thugny  :  Notice  sur  l'Abbaye  de 
Chaumont).  «  Cette  église,  écrit  Jean  Taté,  avait  été  bâtie  sur  la  montagne, 
au-dessus  du  chAteau  du  dit  comte,  qui  lui  servait  de  campagne;  et  a  été 
enterrée  dans  la  dite  église,  Adélide,  la  comtesse,  femme  de  Roger  II,  et  Ta 
dotée  de  gros  biens.  »  La  vie  pour  les  moines,  grâce  aux  dons,  aux  libéralités 
qui  leur  arrivaient  de  toutes  parts,  s'écoula  relativement  douce,  facile,  on  peut 
même  ajouter,  dans  l'abondance  ;  troublée  toutefois,  à  intervalles,  parles  incor- 


—  381  — 

sions  de  Tennemi,  français  ou  étrangers,  et  par  les  querelles  de  seigneur  à 
seigneur.  Ils  durent  souvent,  aussi,  se  défendre  contre  la  convoitise,  la  rapa- 
cité, la  violence  des  ducs  ou  des  comtes  qui,  de  protecteurs,  devenaient  volon- 
tiers oppresseurs.  Le  droit  d'amortissement  —  nous  dirions  aujourd'hui  le 
droit  légitime  d'accroissement,  —  impôt  levé  par  Philippe  le  Bel  sur  les  biens 
ecclésiastiques,  afin  de  compenser  les  droits  de  mutation  qui  ne  frappaient 
point  les  propriétés  des  mainmortables,  fut  très  sensible  à  Tabbaye  de  Chau- 
mont.  Force  lui  fut  de  s'endetter,  de  vendre  à  perte.  Les  religieux  de  Signy 
profitèrent  de  l'aubaine. 

Aux  temps  des  guerres  entre  Anglais  et  Français;  pendant  toute  la  crise 
de  la  Jacquerie,  l'abbaye  fut  pillée,  et  ses  moines,  ne  se  sentant  point  assez 
défendus  contre  les  bandes  armées  par  les  quatre  sergents  qu'avait,  en  1368, 
envoyés  Charles  V,  se  retirèrent  en  partie  dans  la  «  maison  de  refuge  »  qu'ils 
possédaient  à  F^eims,  rue  Saint-Pierre-le -Vieil.  Plus  tard,  vers  1523,  nous 
voyons,  par  «  la  déclaration  des  terres,  seigneuries,  prés,  maisons,  censés, 
censives,  rentes  et  redevances  appartenant  aux  religieux,  abbé  et  couvent  de 
l'église  et  monastère  monseigneur  saint  Berlauld  de  Chaumont  en  Chaumon- 
tois,  »  que  l'abbaye  est  redevenue  riche.  Elle  possède,  notamment  :  l'église  de 
Chaumont;  maints  héritages  situés  au  ban  et  finage  du  dit  Chaumont;  la 
censé  de  Chaligny  au-dessous  du  chûteau  de  Chaumont;  les  censés  de  Trion, 
de  Lutel,  de  Flay;  des  propriétés  et  des  redevances  à  Pargny,  à  Rivière- 
d'Aisne,  Remaucourt,  Logny,  Adon,  Doumely,  Bégny,  Givron,  Wasigny,  Saint- 
Fergeux,  Château-Porcien,  Son,  la  Hardoye,  Mainbressy,  Saint-Jean-aux-Bois, 
Rocquigny,  Gerigny,  Vassogne,  Herbigny,  Thorain,  Justine,  Jumigny,  Avançon, 
Gomont,  Laon,  Heppe,  Reims,  Hauteville,  etc.  et  combien  encore  d'autres  plan- 
tureuses localités! 

Eclate  la  Réforme,  que  provoqua  la  scandaleuse  et  lucrative  vente  des  indul- 
gences imaginée  par  le  sceptique  et  fastueux  pape  Léon  X.  S'ensuivent  les  si 
funestes  guerres  dites  de  religion.  Henri  de  Guise,  prince  de  la  maison  de 
Lorraine,  devient  le  chef  des  catholiques.  Dans  leur  enthousiasme,  ils  multi- 
plient les  processions,  ces  fameuses  processions  blanches,  parce  que  tout  proces- 
sionnant  devait  être  vêtu  de  blanc,  semblable  à  une  aube.  «  On  y  portait,  dit 
Claude  Leleu,  croix,  bannières  et  sonnettes  à  la  main,  et  l'on  s'en  allait  son- 
nant devant  toutes  les  églises  et  les  lieux  où  l'on  passait.  Là,  il  y  avait  station.  » 
Souvent,  des  paroisses  se  rencontraient  en  chemin  et  manifestaient  leur  dévo- 
tion par  un  tumulte  incroyable.  A  Reims,  nous  dit  Talé,  «  il  arrivait  plus  de 
10,000  personnes  par  jour,  que  les  Rémois  traitaient  avec  pain  et  vin;  et  on  a 
compté  plus  de  80,000  hommes  en  procession  en  ladite  ville,  reçus  à  table 
par  les  Rémois  et  les  grands  seigneurs  sans  distinction  populaire.  »  Est-ce 
exagéré?  Dom  Ganneron  affirme  que  «  du  :i2  juillet  au  25  octobre  1583,  arri- 
vèrent à  Reims  72,409  personnes,  venues  des  diverses  parties  de  la  France.  » 
On  pense  bien  que  les  religieux  de  Chaumont  ne  restèrent  point  indiff'é- 
rents.  Ils  entraînèrent,  chiffre  énorme  pour  l'époque,  200  personnes,  en  même 
temps  que  de  Rethel  partaient  1,460  fidèles,  912  de  Château,  500  de  Nouvion, 
364  de  Wasigny,  82  de  Sery,  400  d'Attigny. . .  ;  et  encore  ne  faisons-nous  point 
rénumération  complète.  Ce  qui  n'empêcha  point  notre  abbaye  d'être  assiégée, 
pillée  et  brûlée  par  les  calvinistes  de  Sedan;  puis,  plus  tard,  le  désastre  de 
1589  —  les  royalistes  combattant  contre  les  Ligueurs  et  se  rencontrant  à 
Chaumont  —  qui  laissa  les  lieux  claustraux  dévastés  ;  et  enfin  le  siège  de  1591 
par  lequel  ils  furent  «  entièrement  ruynés  ».  Resta,  seule,  «  la  maison  abba- 
tiale fort  incommode  et  indécente  pour  la  célébration  du  service  divin.  »  Alors, 
à  la  suite  d'un  procès  sur  lequel  s'étaient  greffés  maints  incidents,  mille  et 
mille  difficultés,  l'abbaye  —  messire  Etienne  Gallinet,  aumônier  du  roi,  étant 
abbé  commendataire  —  fut  transférée  à  environ  une  lieue  et  demie  plus  loin; 


—  382  — 

non  sans  nonil)reux  dangers,  car  Mansfold,  gouverneur  de  Luxembourg,  rava- 
geait la  ivgion  ;  et,  aussi,  au  grand  méconlenteraent  des  religieux,  qui  regrel- 
taient  leur  aride  montagne. 

En  1027,  était  terminé  le  nouveau  couvent,  qui  fut  nommé  Chaumont-lei- 
P/.sv/wr,  en  souvenir  d'une  fontaine  dont  les  eaux,  raconte  la  légende,  avaient, 
«•n  ce  nirme  endroit,  rappel»'^  saint  Bertauld  à  la  vie.  Quelques  années  plus 
lard,  en  16o0,  ce  monast«Te  était  assiégé  et  mis  à  sac  par  le  comte  de  Grandpré, 
qui  guerroyait  avec  des  troupes  espagnoles  pour  le  compte  de  Turenne.  Plu- 
sieurs religieux  furent  massacrés  sans  pitié;  les  autres  furent  liés,  rançonnés, 
frappés  <*omme  des  bètes  de  somme. 

.Nous  lisons  dans  l<*s  Affichks  dk  Hkius.  1772-1792  :  «  La  Piscine,  A  louer  les 
domaines  de  Vahhayt'  de  Chanmofit-ln-PisahiP,  pour  entrer  en  jouissance  en 
1791,  savoir  :  les  fmnt's  de  Play,  Trion,  Pargny,  du  Lutteau;  les  fertnes  de 
Logny;  les  crmios  de  la  Ooix,  Bîice-Bolle,  la  .Motte-aux-Cailloux,  Delvincourt, 
Liberette;  les  /iMs-  et  dinnes  de  Chaumont;  les  fermer  d'Adon,  Hemaucourt, 
Saint-hVrgeux  et  .Avançon  ;  les  di,vt/ies  d'Adon,  Doumely,  (livron,  Pagan,  Wadi- 
mont,  Bubigni,  Vaux,  Kemaucourt,  Begni  ;  les  bois  de  Saint-Fergeux  ;  lesmott- 
lins  du  Lutti^iu  et  de  Bogni  ;  les  vifjnca  d'Ilerpi  ;  trois  maisons  sises  à  Reims, 
rue  du  Cadran-Saint-Pi^rre.  S'adi-esser  à  M"  Sohier  de  Berlize,  à  Chàteau-Por- 
cien  ;  à  M"  Laignier,  greflier  au  grenier  à  s»»l  de  cette  ville  :  ou  à  M*  Vignon, 
notaire  et  procureur  à  Chauniont:  0  juin  1788.  »  —  Vente,  le  18  janvier  1791, 
des  fermos  appartenant  à  la  mense  abbatial»*  :  censés  de  Brice-BoHe  ou  la  Bar- 
rique ;  censé  Delvincourt  ;  censé  d(^  la  Croix,  à  Chaumont.  —  Puis,  le  2  mai  1791, 
mise  en  vi'iile,  sur  In  prix  de  23,010  livres,  de  l'église  et  des  «  batimens  com- 
posant la  mense  abbatiale  et  conventuelle  de  l'abbaye.  >>  —  Le  22  août  1791, 
VENTK  «lu  j«*u  d'orgues  «  (jui  se  trouve  dans  l'église  des  ci-devant  Prémontrés  »; 
la  dite  vente,  le  l*""  septembre,  dans  le  réfectoire  des  capucins  de  Rethel. 

Los  moin«'s  se  disséminèrent,  après  le  décret  du  12  juillet  1790,  abolissant 
les  v(i»ux  monastiques  et  supprimant  les  ordres  religieux  ;  puis,  le  17  février  1791, 
le  dirrclnin*  du  district  de  llethel  ordimna  la  v<Mite  de  l'abbaye,  ainsi  que  de 
ses  teries,  prés  et  frrme  de  Lucquy.  L'adjudicataire  fut,  pour  50,300  livres, 
M.  I)«'ssairi,  procunuir  de  la  commune,  à  Heims. 

En  partant  dt*  Hemaucourt  pour  aller  à  Saint-Fergeux,  on  rencontre  quatre 
murailles,  ruines,  sans  doute,  d'une  grange  appartenant,  jadis,  au  monastère; 
plus  loin,  une  ferme  sur  la  porte  de  la(|uelle  on  voit,  au-dessus,  cette  date  : 
17.'>S;  et  dans  l:i  cuisine,  une  plaque  de  cheminée,  datant  de  1028,  aux  armes 
de  l'abbé.  Knlre  cette  ferin<"  et  ces  restes  de  grange,  s'élevaient,  sur  ce  même 
sol  en  culture  maintenant,  l'abbaye  et  son  église. 

Eglise.  —  Mnderne.  Date  d'environ  douzi*  années.  L'ancienne  église,  dont 
les  matériaux  servirent  â  faire  l'école  de  garçons,  avait  été  construite  en  1677 
sur  la  montagne  o\\  s'adosse  le  village.  On  a  conservé  la  plaque  de  fondation, 
quebjues  tableaux  anciens,  et  les  remarquables  fonts  baptismaux  qui  datent 
«le  l'époque  romane.  La  vieille  église  possédait  d'assez  nombreuses  reliques. 
Klles  funMit  disséminées  pendant  la  llévolution.  La  tête  de  saint  Bertauld  put 
être  sauvée  et  fut,  en  1802,  transférée  derrière  le  grand  autel.  Elle  se  voit, 
aujourd'hui,  dans  une  chasse  de  cuivre  placée  sur  l'autel  latéral,  côté  droit  de 
l'église  actuelle,  entre  une  statue  de  saint  Bertault  et  une  statuette  bleue  de 
«  sainte  Olive  »>  debout,  le  buste  un  peu  courbé  et  les  mains  jointes  comme 
pour  la  prière. 

Château.  —  Jadis,  s'élevait  un  chiUeau  sur  le  sommet  de  la  montagne  qui 
domine  la  contrée.  11  appartenait  à  la  famille  de  Boisgelin  lorsqu'il  fut  détruit 
sous  la  Hévolutinn. 

Ecarts.  —  Ptnjand,  :>2  hab.  —  Le  Moulin  FnM.  —  Le  Marais,  N.  C.  —  Le 
Moulin  Tinois,  N.  C.  —  Bois-Livoir,  t  hab.  —  ChUaignier,  N.  C. —  Les  Chesniéres, 


,  6  hab.—  Hiulnd.  H. 


—  383  — 

8  liab.  —  Le  Liiteau.  5  liab.  —  ifaaroy,  31  hab,  ■ 
—  Chaligny.  H. 

Sainte- Uberette,  22  hab.  (voir  plus  haul  la  légende  de  sainte  Libereltf.)  Nous 
ajouterons  ce  détail  Iradilionnel  :  lorsque  ce  monaslëre  était  transTété  de 
Chaumont  h  la  Piscine,  les  reliques  de  sainte  Olive  —  plus  souvent  uppeléc 
sainte  Oliverie  —  furent,  en  quelque  sorte,  "  volées  «  par  un  pieux  habitant  du 
village  qui  les  cacha  dans  un  bois  voisin,  proche  d'une  fontaine...  Il  Ht,  en  ce 
même  lieu,  construire  une  chapelle  et  un  ermitage,  longtemps  en  vo;jue,  et 
détruits  pendant  ta  Révolution.  —  La  Butte  de  Sainl-Beiiauld,  sur  la  montagne 
au  pied  de  laquelle  s'étend  Chaumont.  Un  petit  édifice  (12  mètres  de  large  sur 
6  mètres  de  long),  que  fil  construire  M.  Kressancourt,  indiquerait  le  point 
précis  où  se  serait  arrêté  saint  Bertauld.  alors  que.  précédé  de  son  lion,  il 
arrivait  dans  le  Porcien,  Donjon  quadrangulaire  flanqué  de  quatre  tourelles 
armées  de  leurs  meurtrières,  de  leurs  mâchicoulis,  et  couronné  d'un  dûme 


Ecarts.  - 


surmonté  d'une  Innti 
nord-est,  le    portail;    an 
la  porte,  les  arnips  de  )' 
d'ai^ent 

pagné  de  deux  l}*s  posés 
pointe,   un   lioi 
trouvailles  assez 
qu'étaient    po- 
tions   de    la 
tamment    : 
Ion  camée  en 
sur  lequel  un 
lies  fragments 
(juelques  restes 
attribués  aux 
Rozoj. 

ADON.  —  11., 

D.C.,  2.  —  n.  A,. 

—  llecl.,  201.  — 
Porcien.  —  F.  I,., 

—  Marne  crayetiae 
toire  (le  plus  petil  de 
enclavé  dans  celui  di 
lersé  par  le 
une  faible  large i 
.Marne  crayeuse  et  li- 


'j)t  Je  la  Cl 
)(',    Au-dessus   de 
la  croix 
montant  accom- 
fascB  d'argent  et  en 
léme.    »   Quelques 
téi'essantes ,   alors 
sées  les  fonda- 
chapelle,  no- 
un  médail- 
corne  de  cerf, 
lionestgravé; 
d'inscription  ; 
de   tombeaux 
s  de 


E.,  îiO.  — 
•2:i.  —  D.  D..  48. 
D.  P.,  Clinumont- 
.1  Trinité.  —  S.  T. 
Le  terri- 
rarrondissenienl), 
rii;iuniont,  est    tra- 
ites Godaiij:  que  borde 


■  La  Polie,  S  hab.  —  La  Gi-enomllère,  6  hab. 


C.  deVitry. 


CHAPPES.  —  ll..26;i.  —  E.,  83.—  U.  C,  6.  —  D.  A..  17.  —  D.  [)..  4'J.  — 
Hect..  959.  —  B.  P.,  Chaumont-Porcien.  —  V.  L,,  le  dimanche  qui  suit  l'Ascen- 
sion. —  C'  P.  —  La  marne  crayeuse  affleure  sur  la  plus  grande  partie  du  ter- 
ritoire. Elle  est  recouverte,  sur  l'espace  de  300  hectares,  par  des  alluvîons 
anciennes,  et,  dans  le  fond  de  la  vallf'e,  par  des  alluvions  modernes  (:i2  hec- 
tares). Carrières  de  craie  marneuse.  Eiploilation  de  silex  pour  l'ejupierrement 
des  chemins.  Le  village  est  comme  dans  un  bas-fond  au  pi<>d  de  l'un  des  «  monts 
de  Chappes  'i  qui  mamelonnent  la  plaine  et  s'allongent  en  promontoire. 

Histoire.  —  G.  de  Reims.  En  133S,  dit  Jean  Hubert,  l'abbaye  de  Signy  acheta 
la  seigneurie  de  Chappes,  "  avec  ses  rentes,  bourgeoisies,  foraiges,  justice 
haute,  basse  et  moyenne,  amendes  et  l'ourfais.  »  Cette  seigneurie  était  tenue 


—  MSi  - 

en  fni  et  hoinningi;  par  "  Jchun  de  Tliiii^nj'  el  Mûrie  de  Gramaille,  m  femme, 
par  Marie  damu  de  Bateh'tH  et  de  Sueil,  feinme  jadis  de  feu  monsieur  Jofltait 
de  Baiehan,  Joiïroil  île  Balelian,  fils.  Catherine,  sa  femme,  Arnoult  de  MemoiU. 
chevalier,  sint  de  LrackieU,  et  Marj^uerite,  sa  femme.  » 
Ecarts.  —  l«i  Vi'jiie.  N.  C.  —  Viltauie.  N.  C. 

DOUMELT-BAONT.  —  ii.,  283.  —  K.,  102.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  17.  — 
D.  D„  4a.  —  llect.,  7B1.  —  H.  P.,  Chaumonl-Porcien.  —  F.  L.,  le  premier 
dimanche  d'octobre.  —  C>*  P.  —  Sol  doucement  ondulé.  Les  marnes  crayeuBM 
constituent  la  plus  grande  partie  du  territoire  :  elles  affleurent  sur  UDe  étendus 
de  334  hectares  et  disparaissent  sous  les  alluvions  en  une  étendue  &  peu  prit 
égale.  Quelques  alluvions  modernes  longent  les  ruisseaux  de  Givron  et  dn 
Bois  l'i  Duiiie.  Calcaires  corallifns  et  silex  utilisés  pour  l'empieirement  dei 
roules.  Nombreux  arbres  à  fruits.  —  C,  de  Vitry. 

Chiteau.  —  Très  ancien  :  fut  reconstruit  au  quinzième  siècle  par  les  ancA- 
tres  de  .M°"  la  comtesse  de  Houcv.  Dans  le  bois  de  la  Toumelte,  on  remarqne 
une  élévation  (|ni  semble  âtre  un  tumulus.  où  d'ailleurs  ne  fut  faite  aucune 
découverte  intéressant)!.  A  (juelquf  distiince  on  trouvait,  en  labourant,  il  y  a 
quelques  années,  un  fragment  de  mosaïque. 

Ecarts.  —  n^tffiy,  «7  Inib.  —  Le  Moulin  à  Vent.  II.  —  Le  CMleou.  H.  Fot 
plutôt  une  mai  son -forte. 


Aoelmiic  EDalwn-lDrte  i  Btgni 

DRAIZE-LA-ROHAONE.  —  II.,  iii.  -  K.,  71.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,;ie.— 
U.  D..  39.  ~  Ik'ct..  679.  —  H.  1'.,  criaumoiil-l'orcien.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  la  Sainte-Anne.  —  1','"  H,  —  ^i.  T.  —  Ce  territoire,  quoique  peu  étendu, 
offre  une  grande  variiHé  de  composition  au  point  de  vue  géologique.  Voici 
quelles  sont  les  formations  que  l'on  rencontre  successivement,  suivant  leur 
ordre  il'anciennelé,  h  mesure  qne  l'on  s'élève  sur  l'une  ou  l'autre  rive  du  petit 
ruisseau  qui  traverse  le  ïill;^L'.^  ; 

1°  Le  Ki'onpc  oifiirdien,  2(i2  liecl.,  repré.senti'  par  des  alternances  de  calcaire 
gris  ou  bleuAtn"  et  de  roclu'  siliei'use,  par  des  marnes  bleues  coquîilières  et 


—  385  — 

par  des  calcaires  à  oolithes  ferrugineuses.  Ces  derniers  calcaires,  qui  sont  assez 
friables,  sont  exploités  pour  amendement  sous  le  nom  de  castine,  I*a  nature 
de  la  terre  végétale  varie  suivant  le  sous-sol  :  elle  est  marneuse,  ferrugineuse 
ou  marno-siliceuse. 

2®  Les  calcaires  coralliens,  88  hect.,  au  sud  de  Draize;  généralement  blancs, 
assez  durs,  caractérisés  par  la  présence  des  nôrinées,  exploités  pour  l'empier- 
rement des  chemins,  notamment  au-dessous  de  Folle-Pensée.  Au  milieu  des 
calcaires  durs,  on  trouve  des  bancs  tendres,  friables,  qui  pourraient  servir 
de  marne. 

3**  L'argile  du  gault,  qui  affleure  au  sud  de  Folle-Pensée,  iO  hect.  ;  elle  n'a 
qu'un  faible  développement,  mais  elle  est  reconnaissable  à  sa  couleur  gris- 
verdàtre  et  à  la  présence  des  nodules  de  phosphate  de  chaux. 

4®  La  gaize,  160  hect.,  qui  va  en  s'amincissant  du  N.-E.  au  S.-O.,  de  telle 
sorte  que,  dans  cette  direction,  on  ne  la  rencontre  plus  au  delà  de  Draize; 
ainsi,  à  Givron,  la  marne  crayeuse  repose  directement  sur  les  calcaires  coral- 
liens. 

Cette  roche  porte  dans  le  pays  le  nom  de  croyette.  Dans  le  chemin  au  N.-E. 
de  Draize,  on  la  voit  sur  plus  de  10  mètres  de  puissance;  elle  est  recouverte 
par  une  argile  glaiseuse  noirâtre,  paraissant  remaniée,  avec  nodules  noirâtres 
de  phosphate  de  chaux,  puis  4  ou  5  mètres  de  limon.  (Voir  Meugy  et  Nivoit  : 
Carte  agronoiiiquk  de  l'Arrondissement  de  Rethel.) 

«  A  mesure  que  nous  nous  élevons  davantage  vers  la  Thiérache,  le  paysage 
devient  plus  mouvementé,  plus  accidenté.  On  devine  les  approches  du  plateau 
de  Rocroi  dont,  depuis  quelque  temps  déjà,  nous  enjambons  les  contreforts  à 
ciel  ouvert.  Mais  arrivé  à  Draize,  il  nous  faut  changer  d'allures  en  nous  frayant  à 
travers  la  colline  un  passage  souterrain  ayant  un  développement  de  160  mètres. 
A  ce  prix  il  nous  sera  permis  de  passer  d'une  vallée  à  une  autre  vallée. . .  Si 
le  paysage  est  plus  accidenté,  le  sol,  aussi,  est  plus  varié  dans  sa  composition. 
L'argile,  la  craie,  le  limon,  le  sable,  la  silice  et  le  calcaire  s'y  rencontreni  sou- 
vent dans  un  espace  très  restreint;  quelquefois  même  sur  le  terroir  d'une 
seule  commune,  quelquefois  encore  sur  l'espace  qui  occupe  le  villag  %  par 
exemple  la  Romagne,  dont  l'emplacement,  plus  que  restreint,  représente  la 
majeure  partie  des  variétés  géologiques  ardennaises.  L'immense  banc  de  craie 
blanche  qui,  partant  du  Nivernais,  traverse  une  partie  de  la  Romagne  et  presque 
toute  la  Champagne,  vient  expirer  en  cet  endroit  où  quelques  lambeaux  appa- 
raissent à  fleur  de  sol.  »  (Voir  Bruge- Le  maître  :  Voyage  en  zigzag.) 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  Draize  existait  dès  le  onzième  siècle.  Il  en  est 
parlé  dans  le  polyptique  de  l'abbaye  de  Saint-Remy  de  Reims.  La  charte  de 
Draize  date  d'octobre  1328.  Elle  lui  fut  donnée  par  les  religieux  de  Signy. 

Eglise.  —  Date  du  seizième  siècle.  Aux  deux  côtés  du  portail,  des  meur- 
trières. Nombreuses  traces  des  guerres  dont  les  populations  rurales  furent 
si  souvent  victimes  au  seizième  et  au  dix-septième  siècles,  et  des  sièges  qu'elles 
durent  soutenir  contre  tous  les  envahisseurs.  Les  églises  de  toute  la  Thiérache 
en  offrent  des  preuves  semblables.  (Jadart  :  Monuments  historiques  de  l'Ar- 
rondissement DE  Rethel.) 

Ecarts.  —  La  Barrière,  7  hab.  —  La  Gare,  5  hab.  —  Hospin,  2  hab.  —  La 
Charbonnière.  H.  —  Folle-Pensée ,  21)  hab.  —  La  Briqueterie.  H.  —  Moulin  de 
Croanne. 

FRAILLICOURT.  —  H.,  513.  —  E.,  147.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  2o.  — 
D.  D.,  52.  —  Hect.,  1,439.  —  B.  P.,  Chaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  premier 
dimanche  de  septembre.  —  C'**  P.  —  Territoire  assez  raviné,  traversé  du  N.-E. 
au  S.-O.  par  la  Malacquise,  sur  les  deux  rives  de  laquelle  est  bâti  le  village. 
Bans  le  fond  de  la  vallée,  alluvions  marneuses  assez  humides  couvertes  de 

25 


—  m)  — 

prairies;  sur  les  pentes,  ainsi  que  dans  les  vallons  et  les  ravins,  affleure  la 
marne  cniyeuse  ;  sur  les  plateaux,  la  marne  disparait  sous  le  limon,  exploité 
pour  la  fabrication  des  briques.  Fraillicourt  est  arrosé,  outre  la  Malncquiêe, 
par  le  ruisseau  dit  Fnntnlne  d'Ardenne,  —  C.  de  Heinis. 
Ecarts.  —  liertincoiirt,  Il  liab.  —  La  Briqueterie,  H  hab.  —  La  Folie,  4  hab. 

—  Au  del't  de  l'Eau.  —  Le  liadoia,  64  liîib.  —  Plomb-Pont nine;  ainsi  se  nomme 
la  portion  de  Fraillicourt,  au  delà  du  ruisseau  :  s'appelait,  autrefois,  Fontaine 
de  Plomb,  à  cause  d'une  source  dans  un  terrain  bas  et  humide.  Un  habitant  de 
Censé,  inquiété  par  trop  d'incursions  et  maintes  rapines,  lit  promesse,  s'il  en 
était  délivré,  de  donner  la  plus  grande  partie  de  ses  biens  à  la  basilique  où 
reposait  saint  Ileniy.  Son  vœu  fut  écoulé,  et  la  promesse  fut  tenue.  «  Il  arriva  — 
écrit  Flodoard  :  Histdirk  dk  l'Kglise  de  Hkims  —  que  les  troupeaux  des  oppres- 
seurs se  heurtèrent  les  uns  contre  les  autres  et  s'enfuirent  épouvantés  ainsi 
que  leurs  j?ardiens.  >»  Dans  Vf^fjlise  fortifi.*^e  de  Fraillicourt,  deux  tableaux  assez 
curi(;ux  datant  du  dix-septième  siècle  et  dont  l'un  est  outrageusement  res- 
tauré. D'un  cùté  saint  Biaise,  patron  de  la  paroisse;  en  face,  saint  Kemy  debout, 
en  chape,  tenant  sa  croix  épiscopale  de  la  main  gauche,  tandis  que  de  la  main 
droite  il  reçoit  la  Sainte-Ampoule.  Au-dessus,  une  inscription  rappelant  l'aven- 
ture singulière  t|ue  nous  venons  de  raconter. 

GIVRON.  —  H.,  2:>7.  —  E.,  80.  —  1).  C,  3.  —  D.  A.,  10.  —  D.  D.,  42.  — 
llect.,  71.*».  —  IL  P.,  ('haumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de 
mai.  —  C*  P.  —  Givnui  est  assis  dans  une  vallée  assez  encaissée  où  coule  un 
petit  ruisseau.  Sur  les  versants  de  la  vallée,  affleurent  les  calcaires  coralliens 
auxtjuels  succèdent  les  marnes  crayeuses  qui,  elles-mêmes,  ne  tardent  pas  à 
disparaître  sous  le  limon  occupant  les  plateaux.  Les  calcaires  coralliens  sont 
exploités  pour  l'empierrement  des  routes;  ils  sont  marqués  partiellement  par 
un  dépôt  irrégulier  dune  glaise  sableuse  brun-rougefUre.  Une  dizaine  de 
sou  I  ces. 

Eglise.  —  Homane,  date  du  treizième  siècle. 

ïlcarts.  —  Les  Fleunjs,  2.  hab.  —  Les  Fondys,  25  hab.  —  La  Place  n  Ly», 
23  hab.  —  Coarbrahie,  .'»  hab. 

LA  HARDOYE.—  H.,  247.—  E.,  9i.—  D.  C,  C—  D.  A.,  27.— D.D.,49. 

—  Hect.,  430.  -  B.  P.,  ('.haumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche 
de  septembre.  —  O^  P.  —  Le  territoire  s'étend  entièrement  sur  la  rive  droite 
de  la  Mainrquise.  Les  marnes  et  sables  glauconieux  intercalés  dans  les  marnes 
crayeuses  occupent  240  hectai*es;  dans  le  fond  de  la  vallée,  terrain  d*alIuvioo; 
limon  sur  le  plateau  qui  longe  la  limite  méridionale.  —  C.  de  Vitry. 

Château.  —  Le  chàteau-fort  «le  la  llardoye  —  dont  restent  à  peine  quelques 
vestiges  :  étangs  et  fossés  —  s'élevait  au  milieu  d'une  vaste  prairie  dite  les 
Ptllures.  On  y  arrivait  par  un  [)elit  pont  appelé  le  Pont  du  CMteau  —  nom  que 
porte  actuellement  le  nouveau  pont,  —  et  les  vergers  d'alentour  s'appelaient 
Plants  du  CMteau,  La  seignr-urie  de  la  llardoye  était  un  fief  relevant  en  foi 
<it  hommage  de  la  chiVtellenie  et  seigneurie  de  C.haumont.  A  200  mètres  des 
Pdtures,  se  trouve  la  chapelle  du  château.  Des  fouilles  faites  en  cet  endroit 
mirent  à  jour  des  fondations  en  pierres  et  de  nombreux  ossements  restés 
d'un  ancien  cimetière.  A  quelle  époque  fut  détruite  cette  chapelle? 

Ecarts.  —  Lt^  Moulin  n  Eau.  N.  C.  —  Le  Mont  Chltillon,  ancien  lieu  de  combat 
«  et  d'inhumation  »,  affirme  la  légende. 

LOGNT-LES-CHAUMONT.  —  IL,  100.  —  E.,  35.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  21. 

—  D.  D.,  49.  —  Hect.,  256.  —  B.  P.  Chaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche 
<iui  précède  le  9  mai.  —  C'*'  P.  —  Village  sur  un  petit  ruisseau.  La  craie  mar- 


—  387  — 

neuse,  le  limon  sur  les  plateaux,  un  peu  d'alluvion  dans  la  vallée,  constituent 
le  territoire.  —  C.  de  Reims. 

Château.  —  D'origine  tellement  ancienne,  qu'on  le  reconstruisait  au  quin- 
zième siècle.  Tour  massive  entourée  par  des  enceintes  de  défense. 

MAINBRESSON.  —  H.,  168.  —  E.,  44.  —  D.  G.,  10.  —  D.  A.,  32.  — 
D.  D.,  47.  —  Hect.,  294.  —  B.  P.,  Rocquigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  9  mai.  —  Le  territoire  de  Mainbresson  s'étend  sur  le  versant  gauche  de  la 
Serre  et,  sauf  une  faible  étendue  d'alluvions  dans  la  vallée,  est  constitué  par 
les  marnes  crayeuses  qui  se  divisent  en  sables  glauconieux  et  craie  marneuse. 

C.  de  Reims. 

Château.  —  Au  nord  du  village,  on  distingue  l'emplacement  d'un  château 
ayant  appartenu  cà  la  famille  d'Aguizy,  et  qui  fut  démoli  pendant  la  Révolution. 
Ecart.  —  Le  Moulin. 

MAINBRESST.  —  H.,  459.  —  E.,  156.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  30.  —  D.  D.,  46. 
—  Hect.,  1,026.  —  B.  P.,  Rocquigny.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  B.  B.  —  C»«  P.— 
Le  limon  masque  sur  une  grande  étendue  les  formations  anciennes  :  la  marne 
crayeuse,  grise  ou  bleuâtre,  à  laquelle  il  est  superposé,  se  montre  à  jour  sur 
les  pentes;  plus  bas  affleurent  les  marnes  et  sables  glauconieux.  10  hectares 
d'alluvion  sablo-argileuse  dans  la  vallée  de  la  Se/re.  Sources  nombreuses  et  ne 
tarissant  point,  mais  peu  considérables.  —  C.  de  Vermandois. 

Histoire.  —  Le  village  est  resté  célèbre  dans  les  annales  des  Templiers. 
Mainbressy  —  écrit  dom  Ganneron  :  L'Oudre  de  Malte  dans  le  diocèse  de  Reims, 
ET  KN  PARTICULIER  DANS  LES  Ardennes  —  appartenait  en  1629  à  un  seigneur  nommé 
Robert,  fils  de  Técuyer  Gobert.  Par  ses  lettres  de  décembre,  même  année, 
données  sous  le  sceau  de  l'official  de  Reims,  il  fit  don  au  temple  de  Serain- 
court  de  tout  ce  qu'il  possédait  à  Mainbressy  et  Mainbresson  en  terres,  cens, 
rentes,  prés,  bois,  eaux,  moulins,  justice  et  seigneurie.  Peu  après,  Ernoul, 
seigneur  de  Rocquigny,  voulut  imposer  plusieurs  charges  aux  Templiers,  sur- 
tout à  cause  du  moulin  de  Mainbresson  ;  mais  une  sentence  arbitrale  de 
juin  1277  le  déboutait  de  ses  prétentions,  et  même  le  condamnait  à  payera  ses 
adversaires  une  rente  annuelle,  en  monnaie  de  Laon,  à  cause  de  son  cluUeau. 
En  mai  1355,  la  maison  de  Mainbressy  était  louée  à  un  chevalier  nommé  frère 
Jean  de  Bon-Œil  pour  trente-quatre  livres  tournois  de  rente,  monnaie  courante, 
et,  ajoute  le  bail,  parce  qu'il  n'y  a  pas  de  vignes  appartenant  à  ladicte  maison, 
le  Commandeur  devra  délivrer  à  son  locataire  trois  muids  de  tel  vin  «  comme 
il  croistra  es  vignes  de  la  Baillie  de  Seraincourt.  »  La  maison  de  Mainbressy 
n'existait  plus  au  dix-septième  siècle  :  les  terres  et  la  seigneurie  furent  réunies 
au  domaine  de  la  commanderie.  Il  y  avait  200  arpents  en  labour  et  prairie 
affermés  1,600  livres  en  1788.  Plusieurs  de  ces  baux  existent  encore  aux  Archives 
de  Mézières. 

MONTMEILLANT.  —  H.,  329.  —  E.,  94.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  23.  — 

D.  D.,  41.  —  Hect.,  706.  —  B.  P.,  Ghaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  dernier 
dimanche  de  mai.  —  C'«  P.  —  B.  B.  —  G.  —  T.  —  S.  T.  —  Village  situé  dans 
une  vallée  encaissée  en  plein  terrain  oxfordien  :  416  hectares.  Les  pentes  sont 
rapides,  formées  par  des  alternances  de  calcaire  bleu  et  de  roche  siliceuse; 
au-dessus,  on  trouve  la  marne  grasse  bleu  foncé  avec  lits  intercalés  de  calcaire 
bleu,  notamment  sous  l'église  de  Montmeillant.  La  gaize  crétacée  repose  sur 
le  groupe  oxfordien  et  affleure  sur  112  hectares  dans  la  région  ouest  :  on 
l'appelle  dans  le  pays  la  Pierre  sotte.  Quelques  affleurements  de  sables  verts 
supérieurs  et  de  marne  grise  ou  glauconieuse  exploitée  comme  amendement. 
Nodules  phosphatés  près  de  Memphis.  —  C.  de  Vitry. 


—  388  — 

On  doit  prochainement  élever,  dans  le  cimetière  de  Montmeillant,  un  buste 
au  général  du  Merbion  :  il  sera  sans  doute  inauguré  quand  aura  paru  cette 
Géographie. 

Ecarts.  —  Bois  (le  ChfUeau,  18  hab.  —  l,e  CMteau,  2  hab.  —  Les  Fertnes, 
10  hab.  —  Derrière  le  Mont,  H.  —  Memphis.  —  Le  Carrefour.  H. 

REMAUCOURT.  —  H.,  313.  —  E.,  92.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  51. 

—  Ilect.,  1,080.  —  B.  P.,  Chaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 

8  septembre.  —  S.  T.  —  Village  dans  une  assez  étroite  vallée  où  coule  le 
ruisseau  de  la  Piscine,  et  dans  laquelle  environ  32  hectares  de  terrain  d'allu- 
vion.  Les  versants  de  cette  vallée  et  des  ravins  qui  s'y  rattachent  sont  consti- 
tués par  la  craie  marneuse,  548  hectares;  tous  les  plateaux  sont  recouverts 
par  le  limon,  416  hect.,  à  l'exception  de  celui  qui  se  développe  autour  de  Tan- 
cien  moulin  à  vent  et  oi'»  affleure  la  craie  blanche.  Sources  nombreuses.  — 
C.  de  Vitrv. 

Ecarts  et  Lieuxdits.  —  Les  Briqueteries.  H.  —  La  Piscine,  4  hab.  —  Lucquy, 

9  hab.  —  Le  Pavf\  ,*>  hab.  —  Le  Moulin  fondu,  où  se  trouvait  le  moulin  banal. — 
La  Fosse  le  Charmeur,  où  se  réunissaient  les  sorciers  pour  cueillir  les  plantes 
qui  servaient  à  composer  leurs  filtres.  —  La  Tonnelle;  de  cet  endroit  partait  un 
chemin  conduisant  à  un  tumulus  :  on  s'explique  la  déformation  du  mot.  — 
l^a  Poterie,  où  furent  découverts  de  nombreux  débris  de  vases  et  d'assez  impor- 
tantes fondations.  Une  légende  affirme  que  ce  lieu  aurait  été  occupé,  en  949, 
par  le  c<imp  d'un  certain  comte  Hugues;  des  fouilles  mettaient  au  jour  d'ail- 
leurs, en  ce  même  endroit,  des  casques,  des  armes,  des  ossements,  et  méine 
un  sarcophage.  —  La  Ferme  de  Flaye,  où  reposa  saint  Bertauld,  qui,  en  remer- 
ciement de  cette  hospitalité,  promit  aux  Hemaucourtois  que  leurs  terres  seraient 
toujours  fertiles,  en  même  temps  qu'il  maudissait  les  gens  de  Ch&teau- 
Porcien  qui  venaient  de  le  chasser.  En  quittant  Remaucourt,  le  saint  alla  bâtir 
sa  cellule  sur  la  montagne  de  Chaumont.  — -^La  Piscine.  C'est  sur  le  territoire 
de  Remaucourt,  au  lieu  dit  la  Piscine,  que  fut  transférée  l'abbaye  de  Chaumont 
(voir  Chaumo.nt-Porcien).  Ce  terrain  avait  été  donné,  au  treizième  siècle,  par 
Roger,  comte  de  Porcien,  aux  religieux  de  Chaumont.  Le  cloître,  l'église,  la 
maison  abbatiale  ont  été  détruits  ;  il  ne  reste  plus  que  quelques  parties  du 
mur  d'enceinte.  La  fontaine  qui  donna  son  nom  à  la  Piscine,  existe  encore  au 
nord  ;  mais  les  canaux  qui  conduisaient  les  eaux  disparurent,  n'ayant  pas  été 
entreteims. 

» 

RENNEVILLE.  —  IL,  406.  —  E.,  110.  —  D.  C,  12.  —  D.  A.,  27.— 
D.'D.,  .-M.  —  Hect.,  985.  —  B.  P.,  Chaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  8  septembre.  —  C'*^  P.  —  Presque  tout  le  territoire  est  constitué  par 
le  limon  (environ  829  hectares)  qui  recouvre  la  marne  crayeuse.  Dans  la  vallée 
de  la  Mnlacqnise  —  le  village  est  biUi  sur  la  rive  gauche  de  ce  ruisseau,  — 
4V  hectares  d'alluvions.  Exploitation  de  silex  pour  l'empierrement  des  chemins. 
Terroir  le  meilleur  du  canton  de  Chaumont.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Remarquable  ;  très  haute  abside  gothique.  Sculptures  intéres- 
santes. 

Ecart.  —  Sniiconrl,  entre  Renneville  et  liannogne,  où  l'on  a  trouvé  des 
tombes  et  des  vestiges  d'habitation.  Peut-tHre,  jadis,  y  eut-il  en  cet  endroit, 
dit  la  tradition,  un  village  dont  l'histoire,  toutefois,  n'a  pas  conservé  le  sou- 
venir. 

ROCQUIGNY.  -  H.,  962.  —  E.,  aoO.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  27.  —D.  D.,  46. 

—  Hect.,  1,93,-).  —  B.  P.,  Chaumont-Porcien.  —  P.,  le  premier  jeudi  de  jan- 
vier et  de  mars;  le  2  mai;  le  20  juillet;  le  premier  jeudi  de  septembre  et  de 


—  389  — 

novembre.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  d'août.  —  B.  B.  —  C'«  P.  —  S.  T.  — 
T. —  Le  territoire,  assez  accidenté,  se  partage  entre  :  la  gaize,  711  hectares;  les 
marnes  crayeuses,  680  hect.  ;  les  alluvions  anciennes,  376  hect.  ;  et  les  allu- 
vions  modernes,  168  hect.  La  gaize  se  rencontre  surtout  au  sud  de  la  Malac- 
quise qui  traverse  le  territoire.  Une  dizaine  de  sources  dont  le  débit  n'est  pas 
fort  considérable,  mais  ne  tarissant  jamais.  —  C.  de  Reims. 

Ecarts.  —  Les  Hauts  Saris,  33  hab.  —  Sous  les  Faux,  70  hab.  —  Beau- 
Regard,  9  hab.  —  Blaisollerie,  68  hab.  —  Cense-BnUée,  5  hab.  —  Gerigny,  4  hab. 

—  La  Guinguette,  4  hab.  —  Mavchotterie,  o  hab.  —  Mont-Chdtillon,  5  hab.  —  Le 
Moulin,  2  hab.  —  Le  Point  du  Jour,  5  hab.  —  Le  Prieuré,  5  hab.  —  Rit  de  Leups, 
iO  hab.  —  Rue  Gibourdelle,  105  hab.  —  La  Blanche  Gelée,  13  hab.  —  Champ 
Gaillard,  30  hab.  —  Le  Charmeau.  IL  —  La  Cour  des  Jourdans,  22  hab.  —  Les 
Duysettes,  50  hab.  —  La  Roziére,  26  hab.  —  La  Surprise.  H.  —  Malgré-Tout,  H. 

—  La  Randonnette.  H.  —  Le  Moulin  à  Eau  et  le  Moulin  à  Vent.  N.  C.  —  Les 
Bergeries.  N.  G. 

'vw^  Le  premier  maire  de  Reims  —  du  2  mars  au  3  octobre  1790  —  qui  succédait 
au  dernier  «  lieutenant  des  habitants  »,  était  né  à  Rocquigny.  Il  se  nommait 
Jean-François  Pierret,  mort  en  son  puys  natal  le  5  février  1796. 

LA  ROMAONE.  —  H.,  339.  —  K.,  111.  —  D.  C,  7.  ~  D.  A.,  21.  — 
D.  D.,  42.  —  Hect.,  990.  —  B.  P.,  Chaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  dernier 
dimanche  de  septembre.  —  C'°  P.  —  G.  —  Village  bâti  sur  un  contrefort  entre 
deux  petites  vallées  assez  encaissées,  au  fond  desquelles  environ  17  hectares 
d*alluvion  moderne.  Les  versants  de  ces  vallées  sont  constitués  par  le  terrain 
oxfordien  que  représentent  la  roche  siliceuse,  le  calcaire  marneux  bleuAtre  et 
l'oolithe  ferrugineuse;  38  hectares  de  gaize  surmontent  les  roches  oxfordiennes; 
les  terres  qu'elle  donne  sont,  généralement,  sableuses.  Au-dessus  de  la  gaize, 
proche  l'église  de  la  Romagne,  par  exemple,  terrain  argilo-sableux.  La  marne 
crayeuse  forme  plusieurs  îlots  (124  hect.)  aux  points  les  plus  élevés;  notam- 
ment entre  le  Mont-Vergogne  et  la  Blaisotterie  :  elle  contient  quelques  nodules 
de  phosphate  de  chaux.  Une  vingtaine  de  sources  disséminées  sur  le  terri- 
toire. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Avant  la  bataille  de  Rethel,  le  maréchal  de  Turenne 
tint  ses  quartiers  d'hiver  à  la  Romagne,  que  Mazarin,  malgré  la  saison  inclé- 
mente, voulut  reprendre.  Il  rassemble  15,000  hommes,  meta  leur  tète  le  maré- 
chal du  Plessis-Praslin  et,  bien  que  souffrant  alors  de  la  goutte,  se  rend  lui- 
même  à  l'armée  afin  de  mener  plus  rapidement  cette  opération.  Jusqu'à  ce 
moment,  en  effet,  les  choses  avaient  traîné  en  longueur.  Du  Plessis-Praslin  était 
arrivé  aux  bords  de  la  Suippe  le  22  septembre  1650;  le  24,  il  était  à  Bétheni- 
ville  d'où  son  intention  fut  de  se  diriger  sur  Monthois.  Mais  ses  soldats  refu- 
sèrent de  se  hâter,  préférant  «  manger  »  le  vigneron.  Le  11  octobre,  les  troupes 
du  roi  se  trouvaient  encore  dans  les  environs  de  Pontfaverger.  Tout  change 
lorsque  Mazarin  arrive  au  camp  dans  les  premiers  jours  de  novembre.  La 
marche  de  l'armée  vers  la  Meuse  devenant  inutile,  puisqu'à  cette  date  les  Espa- 
gnols sont  entrés  dans  Mouzon,  les  troupes  de  du  Plessis  prennent  alors  le 
long  de  l'Aisne  pour  tenter  d'enlever  Rethel.  Le  maréchal  s'empara  du  pont 
de  Thugny  afin  d'assurer  le  passage  de  l'Aisne,  et  la  concentration  de  son  armée 
autour  de  Rethel  se  poursuivit  jusque  dans  les  premiers  jours  de  décembre. 

Turenne  ne  bougeait  pas  encore  de  son  camp  de  la  Romagne.  La  garnison 
française  de  Donchery  venait  cependant  de  lui  enlever  Chémery.  Ce  château 
avait  un  double  fossé  et  une  petite  garnison  d'Espagnols.  Se  trouvant  sur  le 
point  de  manquer  de  vivres,  et  n'osant  pas  s'aventurer  en  rase  campagne,  cette 
troupe  avait  demandé  du  renfort  au  gouvernement  espagnol  de  Mouzon.  La 
lettre,  interceptée,  était  tombée  aux  mains  du  commandant  de  Donchery,  le 


—  390  — 

sieur  do  Saulieu.  Colui-ci,  reformant  la  lettre  avec  soin,  l'avait  laissé  arriver 
à  destination.  Il  avait  envoyé  en  même  temps  le  capitaine  I-^imîirre  s'emparer 
de  Cliémerv  à  la  faveur  de  la  nuit.  ï/entreprise  fut  si  habilement  conduite  que 
Lamarre  pénétra  dans  le  clu\teau  sans  donner  l'éveil.  La  garnison  fut  tellement 
effrayée  qu'elle  mit  bas  les  armes.  Lorsque,  vers  le  soir»  trente  cavaliers  envoyés 
par  le  j^ouverneur  de  Mouzon  se  présentèrent,  les  portes  s'ouvrirent  devant 
eux.  La  troupe  dt;  renfort,  qui  s'était  ainsi  jetée  dans  la  gueule  du  loup,  se  vil 
réduite  à  déposer  les  armes  sans  avoir  combattu. 

Cette  perte  et  aussi  la  nouvelle  du  danger  qui  menaçait  Rethel  déteimi- 
nèrenl  Turenne  à  marchcT  au  secours  d'une  plîice  dont  la  chute  devait  com- 
promettre la  situation  des  espagnols  en  Champagne.  Avec  une  petite  armée,  il 
se  porta»  en  quatre  jours,  de  la  Meuse  en  vue  de  Kethel.  Dans  la  nuit  du  i4  dé- 
cembre, il  se  mettait  en  contact  avec  l»îs  troupes  royales;  mais  déjà  il  était 
trop  tard.  (Voir  Hayeur  :  Trouék  dks  Ardennes.) 

Ecarts.  —  licluir,  4  hab.  —  Bnls-Diot,  13  liab.  —  La  Ihuloie,  4  hab.  —  La 
Cour-Arril,  10  hab.  —  Mnnt  de  Veri/ngne,  l'i  hab.  —  Le  Moulin  à  Vent.  —  Le 
Gamt.  N.  C.  —  Les  llnuls,  44  hab. 

'w^  Kn  1227,  Simon  Pied-de-Loup,  chanoine  et  officiai  de  Reims,  donnait  aux 
religieux  de  Chaumont  la  permission  de  construire  une  église  à  la  Romagncet 
d'y  avoir  un  cimetière,  <•  à  cause  de  la  longue  distance  de  Rocquigny  »  dont  la 
Romagne  dépendait. 

RUBIGNY.  —  IL,  204.  -  K.,  :>9.  —  D.  C,  t».  —  D.  A.,  28.  —  l).  D.,  49.  — 
Hect.,  :>t2.  —  IL  p.,  Chaumont-Porcien.  —  F.  L.,  le  21  septembre  ou  le  dimanche 
qui  suit.  —  Le  territoire  s'étend  sur  la  rive  droite  de  la  Malacquise,  Environ 
408  lieclares  de  craie  niariH'Uso  rerouverte  par  le  limon;  72  hoct.  d^alluvion 
argih'use  dans  la  vallée.  Six  sources  assoz  abondantes. 

Histoire.  C,  de  Kfims.  Ct»  village  tut  brrtlé  en  1674  par  les  troupes  des 
puissanc<'s  étrangères  liguées  contre  l.ouis  XÏV. 

Ecarts.  -  -  Cenae-liouilsocj,  2.)  hab.  —  Les  Etumiaux,  6  hab.  —  MtmjuetU, 
2  hab.  —  Lo  Moulfn. 

SAINT -JEAN -AUX -BOIS.  —  IL.  510.  -  K.,  io2.  —  D.  C,  il.  - 
I).  A.,  27.  —  I).  I).,  41.  —  Hect.,  890.  —  R.  P.,  Roc(iuigny.  —  F.,  le  jeudi  qui 
précède  les  Rameaux;  \o  2V  jui[i  ;  le  Nainedi  d'avant  la  Décollation  de  saint  Jean; 
le  19  octobre;  le  sametli  qui  précède  le  8  déiMMubre.  —  F.  L.,  après  la  Décol- 
lation (W  saint  Jean.  —  B.  IL  —  (i.  —  Dans  la  vallée  de  la  Malncquise  :  232  hec- 
tares d«*  gaize;  o'M)  hect.  de  marnes  et  de  sables  glauconieux;  60  hect.  de 
marne;  i8  hect.  d'alluvion  moderne.  Le  gioupe  oxfonlien,  20  hect.,  ne  forme 
(|u"un  petit  affleurement  le  long  des  ruisseaux  à  l'angle  S.-E.  du  territoire; 
il  consistt^  m  roche  siliceuse  assez  dur<;  et  en  calcaire  marneux.  Beaucoup  de 
sources  iissez  régulières.  -  -  C.  dt*  V(Tnian(lois. 

Ecarts.  —  Le  Cfmmp  de  hi  lieinr,  20  hab.  —  Les  Deux  Maisons.  N.  C.  —  I-e 
Moulin  dt'  la  Cour.  N.  C.  —  Mnulhaizy.  N.  C.  —  La  Hosée  du  Matin,  i2  hab.  — 
La  Centic  du  Pvfit-Pnns.  .N.  C.  —  La  Cour  Houon^  7.'»  hab.  —  Le  Frisson.  —  Le 
Mont  df'  Iluffrs,  2  hab.        La  Hnnub'  Picard ie.  N.  C.  —  Lu  Petite  Pimrdif*.  .N.  C. 

—  Lfî  Snuln'rtcau.r,  73  hab.  —  La  Vallre,  3  hab.  —  Vauj-Petit.  N.  C.  —  La  Bri- 
(juvfi'rit!.  IL  —  La  Limousiur.  II.  —  La  Haute  Tuerie.  H.  —  Le  Merbion,  4  hab., 
ancien  hameau  dont  furent  seigneurs  les  ancêtres  du  général  du  Merbion. 

VAUX-LES-RUBIGNY.  —  IL,  120.  —  K.,  37.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  29. 

—  D.  D.,  48.  —  Hect.,  392.  -  -  IL  P.,  Chaumont-I>orcien.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  l'Ascension.  —  Village  sur  b*  penchant  d'un  coteau  constitue  par  la 
marne  crayeuse,  aftleuraut  sur  une  étendue  de  144  hectares,  recouverte  par  le 


—  391  — 

limon  sur  la  plus  ^runde  partie  du  lerritoire,  224  liecf..  ;  dans  la  vallt'e.  24  tiect. 
d'alluvîons  modernes.  I.e  limon  est  exploité  pour  la  fabncation  des  briques. 
Le  saille  pur  de  l'époque  lerliaice  s'étend  sur  le  limon,  nu  sud-ouest  de  Vaux, 
proche  lu  limite  méridionule  du  territoire.  —  C.  de  Vcrmandois. 
Ecarts.  —  Le  Moulin.  —  La  Briiiuclerie. 

'WADIHONT.  —  H..  209.  —  E.,  B3.  —  ».  C,  ii.  —  I).  A..  27.  —  I).  D.,31. 
—  Uecl,,  647.  —  B.  P.,  Cliaumont-PorcieD.  —  F.  L.,  la  Trinité.  —  C"  P.  — 
Le  ntisse/m  (k  la  Malac/uise,  h  la  limite  septentrionale,  est  bordé  par  une  [aible 
largeur  d'alluvions,  2S  hectares.  La  marne  crayeuse  à  fleur  du  sol,  311  liect., 
et  les  alluvions  crayeuses  qui  ia  recouvrent,  308  hect..  se  partagent  le  terri- 
toire. Six  sources  assez  abondantes  et  ne  tarissant  point.  —  C.  de  Reims. 

Ecarts.  —  La  Vatiiierarii,  8  hab.  —  La  Mahon  Roui/c,  9  hiib.  La.  tradition 


dft  que  cette  maison  iimge,  autrefois  enlourée  de  Risses  ^  mumlenaDt  une 
ferme,  —  auniil  fié,  à  l'origine,  un  temple  prolestunt  construit  dès  le  com- 
I  ,lii|lloemenl  de  la  Itérorme. 

V.    CANTON    DE    JUNIVILLE. 


;iim|irend  treiif  communes  ;  Juniiille,  Aliiicouit,  Annelles,  Aus- 
,  Bi(çimourl,  le  Cbillelet-sur-llctourne,  Ménil-Annelles,  Ménil-Lépinois, 
Neiifliie,  la  NeuvilIc-en-Tourne-à-Fuy,  Perlhea,  Tagnon  et  Vil le-sur-Re tourne. 
U  est  borné  :  au  sud,  par  le  département  de  la  Marne;  au  nord,  parle  canton 
de  BeUiel;  h  l'est,  par  ceux  de  Machault  et  d'Attigny;  â  l'ouest,  par  ceux  d'As- 
feld  et  de  Clulteau-Porcien.  Il  est  arrosé  par  la  Refounie,  le  i-uisgenu  des  Prés 
et  quelques  autres  petits  ruisseaun. 

H  Ce  canton  est  un  des  plus  étendus  du  département  en  superlicie  terri- 
toriale, dit  J.  Hubert  :  Gi^'icnAPiiiK  ms  Ahuenmgs.  Son  sol  est  cruyeiu,  et  toutes 
!S  terres  sont  appelées  terres  de  Cliampagne.  ii^lles  sont  naturellement  impro- 
I    daclîves;  mois  la  facilité  de  leur  culture  —  t'Acililé  qui  permet  quelquefois 


—  3y2  — 

de  faire  fonctionner  deux  charrues  avec  un  seul  cheval,  —  rintelligence  et  la 
fçrande  activité  des  cullivateurs,  jointes  à  l'avantagée  qu'ils  ont  d'être  les  pro- 
priétaires du  sol  qu'ils  cultivent,  sont  cause  qu'elles  ont  été  fertilisées  et  qu'elles 
donnent  maintenant  de  beaux  pr()duits.  Le  canton  est  coupé  dans  son  milieu, 
comme  par  une  ceinture  verte,  par  la  belle  rivière  de  la  Retourne  aux  eaux 
bleues  et  aux  bordures  de  peupliers,  d'aulnes  et  de  saules,  à  travers  lesquels 
apparaissent  de  distance  en  distance  les  nombreux  villages  bdtis  sur  les  bords 
de  cette  rivière.  » 

r),087  bab.;  3,362  élect.;  23,372  bect. 

JUNrVlIiLE.  —  H.,  1,070.  —  E.,  330.  -  D.  A.,  14.  —  D.  D.,  54.  — 
Hect.,  2,620.  —  H.  P.,  Juniville.  —  F.,  le  lendemain  de  la  Passion;  le  lundi  de 
la  Pentecôte;  le  lemb^main  de  l'Assomption  ;  la  veille  de  la  Toussaint;  et  si  la 
v(iille  est  un  dimanche,  le  samedi  qui  précède.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  B.  B. 
—  (]'•*  P.  —  T.  —  Le  territoire  s'étend  sur  les  versants  de  la  vallée  de  la 
Hi'limnm  qui  le  traverse  en  son  milieu,  de  l'est  à  l'ouest,  et  sépare  Juniville  en 
deux  parties.  Cette  rivière  reçoit  comme  affluent  le  petit  ruisseau  du  Bois  des 
Puons,  un  peu  au-dessous  du  bourg  :  2,148  hectares  de  craie  blanche  avec  quel- 
ques poches  de  grève  disséminées  i;ii  et  hi;  ailleurs,  elle  est  masquée  par  le 
limon  sableux  ou  argilo-sableux,  ou  par  les  alluvions  modernes  marneuses  et 
tourbeuses.  En  quelques  points,  on  observe  au  milieu  de  la  grève  une  brèche 
<i  fragments  craveux  solidiliés  par  un  ciment  calcaire  :  on  rappelle,  dans  le 
pays,  barge.  Le  long  de  la  Ketourne,  plusieurs  sources;  notamment  celles  de 
Samt-AiTnand  et  des  Manufi-liaudrtj. 

Histoire.  —  C.  de  Heims.  Village  jadis  d'une  importance  considérable,  et 
qu'entouraient  des  fossés.  Dans  sa  Thoukr  dks  Ahdk.n.nes,  Rayeur  signale,  en 
cette  i)age  que  voici,  la  valeur  stratégique,  aux  temps  d'autrefois,  de  cette 
région  (voir  Montcornet)  : 

«  Pénétrait -on  en  Champagne  par  la  région  ondulée  du  Porcicn,  on  se  trou- 
vait pris  dans  les  mailles  d'un  réseau  encore  plus  serré  de  constructions  féo- 
dales. De  ce  relief  du  Porcien  descendaient  de  nombreuses  rivières,  tributaires 
de  l'Aisne,  de  la  Sormonne  et  de  l'Oise.  Par  elles,  étaient  en  communication 
aisée  la  Thiérache,  l'Ardenne  et  la  Champagne.  Aussi  de  nombreux  châteaux 
interdisaient-ils  l'accès  de  ces  difl*érentes  vallées.  Ne  remontait  pas  qui  voulait 
PAudry  et  le  Thin,  ces  deux  affluents  de  la  Sormonne.  Aubigny-les-Pothées 
surveillait  les  sources  si  abondantes  et  si  belles  de  l'Audry,  dont  Wartigny  et 
Hardoncelle  gardaient  le  cours  moyen.  Le  chAteau  de  Watephal,  sur  rempla- 
cement du  moulin  de  ce  nom,  surveillait  la  vallée  du  Thin.  Mômes  obstacles 
pour  qui  allait  de  Thiérache  en  Champagne.  Antheny  commandait  la  rivière 
du  Thon,  Rumigny  et  Aousle  celh?  de  l'Aube;  Mainbresson  et  la  Hardoje 
défendaient  le  passage  de  la  Serre  et  la  Malacquise.  Et  les  hautes  croupes  da 
Porcien  une  fois  atteintes,  il  n'était  pas  non  plus  facile  de  descendre  vei*s  les 
plaines  champenoises.  Sur  le  ruisseau  des  Barres,  on  se  heurtait  à  l'ancienne 
villa  du  Thour,  devenue  chAteau  féodal.  Chaumont,  perché  au-dessus  da 
bourg,  dominait  la  haute  vallée  du  Saint-Fergeux  dont  une  forteresse  du  même 
nom  protégeait  le  cours  inférieur;  le  chAteau  de  Dommely  barrait  le  ruisseau 
de  la  Planchette;  la  rivière  de  Vaux  était  gardée  auprès  de  ses  sources  par 
Lalobbe  et,  non  loin  de  son  confluent,  par  les  deux  châteaux  d'Inaumont. 

«  Entre  l(»s  reliefs  de  l'Argonne  et  du  Porcien,  le  passage  était  plus  facile, 
les  collines  d'entre  Aisne  et  Meuse  se  trouvant  sur  ce  point  de  largeur  très 
réduite.  La  vallée  de  la  Vence  pratiquait  d'ailleurs,  au  travers  de  ces  crêtes 
parallèles,  une  trouée  d'accès  commode.  Moins  rude  le  pays  et  moins  rudes 
aussi  les  châteaux.  Lorsque  Ton  avait  évité  Mézières,  tourné  Warcq  ou  Mohon, 
l'on  s'engageait  le  long  de  la  Vence  dans  un  sillon  que  la  voie  ferrée  suit 


—  393  — 

exactement.  La  butte  des  Ayvelles,  le  fort  du  Castillon  auprès  de  Boulzicourt, 
les  châteaux  de  Guignicourt,  de  Mazerny,  de  Raillicourt  et  de  Jandun,  pou- 
vaient ralentir  la  marche  d'un  agresseur.  La  ligne  de  faîte  franchie,  il  lui  fallait 
encore  compter  avec  la  double  enceinte  du  Puiseux  et,  plus  bas,  dans  la  direc- 
tion de  l'Aisne,  avec  les  châteaux  de  Tourteron  et  d'Ecordal.  La  résistance 
était  plus  sérieuse  si  de  la  Meuse  on  gagnait. TAisne  par  Etrépigny,  Omont  et 
Suzanne;  car,  à  la  difficulté  d'enlever  une  forteresse  bien  placée  comme  l'était 
Omont,  et  un  château  aussi  solide  que  celui  de  Suzanne,  venait  s'ajouter  l'obs- 
tacle de  crêtes  escarpées  à  franchir. 

«  Avait-on  réussi  à  se  faufiler  entre  ces  innombrables  forteresses,  restait 
à  traverser  l'Aisne  dont  le  croissant  soulignait  tout  le  relief  ardennais.  Les  gués 
étaient  changeants  et  les  ponts  gardés.  Autry  surveillait  le  défilé  par  lequel 
TAisne  entre  dans  le  département,  et  les  belles  plaines  de  l'Axone  étaient  pro- 
tégées par  les  châteaux  de  Vouziers,  Terron,  Richecourt,  l'Aubrelle,  Attigny, 
Givry  et  Thugny.  Plus  bas,  les  forteresses  de  Rethel  et  de  Château -Porcien 
exerçaient  une  protection  encore  plus  efficace.  Le  château  d'Asfeld  dominait 
la  vallée  brusquement  élargie  de  l'Aisne,  au  point  où  cette  rivière  se  prépare 
à  sortir  de  Champagne. 

«  La  plaine  champenoise  était,  tout  aussi  bien  que  l'Ardenne  ou  l'Argonne, 
hérissée  de  constructions  féodales.  Quand  on  vient  de  l'Aisne,  il  faut,  avant 
d'atteindre  la  plaine,  gravir  une  ligne  de  coteaux.  Cet  escarpement  se  trouvait 
défendu  par  les  châteaux  de  Savigny,  Challerange,  Manre,  Roche  et  Bourcq. 
Venaient  ensuite  les  grands  espaces  tristes  de  la  Champagne  Pouilleuse.  Les 
châteaux  se  faisaient  ici  plus  rares;  mais,  par  contre,  la  plupart  des  villes 
s'entouraient  de  remparts  et  se  mettaient  à  l'abri  de  fossés.  C'était  le  cas  pour 
Avançon  et  pour  Tagnon,  ainsi  que  pour  les  villes  et  bourgs  qui  se  pressaient 
le  long  de  la  Retourne  :  Machault,  Juniville,  le  Chàtelet,  Sault-Saint-Remy. 

«  La  région  frontière,  dont  nous  venons  de  donner  une  esquisse,  se  trouvait 
si  menacée  que  les  préoccupations  de  la  défense  se  rencontraient  là  même  où  on 
ne  s'attendait  guère  à  les  trouver  :  sur  cette  terre  d'invasion,  les  églises  souvent 
étaient  des  forteresses.  Beaucoup  étaient  crénelées,  avaient  des  mâchicoulis, 
avaient  été  construites  sur  une  motte,  étaient  entourées  de  remparts  en  terre  et 
de  fossés.  Quelques-unes  possédaient  des  puits,  des  fours  et  des  souterrains. . .  » 
(Nous  les  mentionnons  sous  la  rubrique  de  leurs  communes  respectives.) 

Turenne  campa  dans  les  environs  de  Juniville,  quelques  jours  avant  la 
bataille  de  Rethel. 

Eglise. —  Remontant  au  douzième  siècle  et  souvent  restaurée.  Rien  de  bien 
caractérisé  dans  son  architecture.  Son  portail  principal,  percé  d'une  rosace 
centrale  dans  le  goût  du  style  rayonnant,  est  si  resserré  par  les  maisons  avoi- 
sinantes  que  l'espace  resté  libre  de  ce  côté  mérite  à  peine  d'être  appelé  pas- 
sage. Possède  une  toile  de  Wilbault.'De  l'ancien  cimetière  contigu,  on  a  fait 
une  place  publique  en  rassemblant  en  tertre,  sur  un  seul  point,  les  détritus 
humains  qui  y  étaient  accumulés  depuis  plusieurs  siècles.  On  les  entoura  d'une 
palissade  pour  les  défendre  contre  toute  profanation. 

Ecarts.  —  Le  Bois  des  Sans,  où  se  trouvait,  si  l'on  en  croit  quelques  inté- 
ressantes découvertes,  un  camp  romain.  La  voie  romaine,  de  Reims  à  Trêves, 
passait,  d'ailleurs,  au  sud  de  Juniville.  —  Le  Moulin  à  Vent,  dit  de  la  Chut, 
3  hab.  —  La  Petite  Paroisse.  L'appellation  de  petite  paroisse,  que  conserve  la 
portion  de  Juniville  située  au  midi  de  la  rivière,  semblerait  indiquer  qu'à  cer- 
taine époque  existèrent  deux  paroisses  :  l.i  grande  aurait  été  celle  à  laquelle 
appartient  actuellement  l'église. 

ALINCOURT.  —  H.,  187.  —  E.,  00.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  13.  —  D.  D.,  53. 
—  Hect.,  887.  —  R.  P.,  Neuflize.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  d'octobre.  — 


—  39i  — 

C''  P.  —  H.  H.  —  !.o  Icrritoire  s'étend  sur  les  versants  de  la  vallée  de  la 
Retourne  qui  la  traverse,  à  peu  près,  im  son  milieu;  703  hectares  de  craie 
blanrlie  masquée  par  des  lambeaux  de  limon  sableux  ou  ar^ilo-sableux;  dans 
le  fond  de  la  valléiî,  alluvions  marneuses  ou  tourbeuses.  —  C.  de  Reims.  (Pour 
l'histoire  d'Alincourt,  consulter  l'ouvraj^e  de  l'abbé  Portagnier  :  Le  Chatelet- 
sur-Hkiouh-ne,  Bergmcouht,  Alincourt,  Mondrkgicourt  et  Efinois.) 

Eglise.  —  A  signaler,  à  droite  et  à  gauche  de  l'abside,  deux  monuments  à 
la  mémoire  des  Feret  et  des  Cugnon  d'Alincourt,  familles  qu'illustrèrent  jadis 
leurs  services  militaire.-*. 

Château.  —  Date  du  dix-huitième  siècle.  Fort  curieuses  plaques  de  che- 
minét's,  et  très  beau,  très  complet  mobilier  ancien.  Dans  ce  château  résidèrent 
les  Feret  et  les  Cugnon  d'Alincourt. 

Ecart.  —  Le  Moulin  de  Mondngicourt,  .'»  hab.  Etait  jadis  une  dépendance  du 
Ghdlelet,  comme  nous  l'indiquent  «  le  compte  de  1392  »  ainsi  qu'un  procès 
surveim  en  174V  «Mitre  le  maltnî  d'école  du  Chàtelet,  d'une  part,  et,  d'autre 
part,  le  fermier  de  Mondrégicourt.  Le  premier  acte  qui  mentionne  ce  moulin 
est  une  charte  de  1198  par  laquelle  Manassès  IV,  de  Rethel,  donne  aux  églises 
de  Hethel,  de  Novy,  de  Saint-Nicaise  de  Heims,  les  produits  de  ce  moulin  et 
de  sa  foulerie  qui  se  trouvait  sans  doute  au  lieu  dit  actuellement  la  FouUrie 
entre  le  moulin  et  la  ferme. 

ANNELLES.  —  IL,  248.  —  E.,  S.i.  —  !).  C,  5.  —  D.  A.,  10.  —  D.  D.,  50. 

—  IL'ct.,  1,270.  —  H.  P.,  Juniville.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  octobre. 

—  IL  IL  —  S.  T.  —  Sur  1,0*0  hectares  affleure  la  craie  blanche.  Commune 
complètement  dépourvue  de  sources.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  lltîinunterait  au  treizième  siècle.  Style  roman-ogival.  Construite 
en  crair  avec  piliers  en  j)ienes.  On  entre  dans  l'église  par  une  tour  occupant 
un  «'space  carié  dtî  *»  mèln-s,  qu*é<*lairent  deux  fenêtres  ogivales.  Le  grand  côté 
possède  quatre  fenêtres  romanes,  dont  une  plus  haute  avec  ébrasui^s  évasées 
très  élargies.  Au  fond,  la  n«'f  formét^  de  quatre  chapiteaux  d'ordre  corinthien; 
deux  fenêtres  de  styh;  roman  et  tjuatre  autres,  simulées  celles-ci,  tiennent 
lien  df  niche.  A  gauche,  deux  petits  autels  qu'éclairent  quatre  fenêtres  de  style 
roman.  Un  vase  étrustjue  sert  de  fonts  baptismaux.  Sur  l'un  des  murs,  cette 
inscription  intéressante,  creusée  dans  une  table  de  marbre  :  «  Cy  gissent 
M,  Jean  Carlet  P""  fiscal  d'Anelles  et  de  Mesnil  décédé  le  27  jvin  1660  aagé  de 
80  ans  et  M.  Jaccives  Carlet  avssi  P"^  fiscal  d'Anelles  et  du  Mesnil  décédé  le 
27  Janvier  1082  aagé  de  02  ans,  lesqvels  Jean  et  Jacques  ont  légvé  annvelle- 
meiil  et  perpélv(»llement  à  l'église  d'Annelles  28  septiers  3  qvartels  de  terre  a 
charge  pour  le  dit  Jean  Cartel  de  cinq  grandes  messes  avec  les  vigiles  scavoir 
une  messe  le  jt)ur  de  son  trépas  et  les  quatre  autres  au  quatre  temps  de  Tannée 
et  un  libéra  à  la  fin  des  vesprcîs  de  Pasques  flevry  et  pour  ledit  Jacques  Carlet 
une  grande»  messe  et  vigil(>s  le  jour  de  son  trépas  et  six  messes  basses  pendant 
les  mois  et  il  iiy  aura  point  de  quatre  temps  avec  une  procession  autour  de 
l'église  avec  le  très  St  Sacn^meiit  à  la  lin  des  matines  le  jour  de  Pasques.  Priez 
Dieu  pour  le  repos  ih;  leurs  ihnes.  »>  Derrièn»  le  maltre-autel,  trois  tableaux  : 
Dcscritfi'  île  Croiv,  Le  i'hrisf  eA  la  SainarUaine,  Apparilion,  attribués  à  J.  Wil- 
bault.  Dans  le  ch^cher,  à  forme  de  ])yramide  quadrangulaire,  surmontée  d'un 
coq,  il  y  eut,  jadis,  trois  clocli(»s.  Deux  d'entre  elles  furent  fondues  pendant 
l'époque  révolutionnaire,  par  ordre  tlu  directoire  de  Mézièrcs.  On  en  conser- 
vait une  .'  pour  sonner  le  toscin  et  annoncer  les  fêtes  républicaines.  >»  (Voir 
E.  Thellier  :  .Notick  insToiuoL'K  sru  lk  Villagk  d'A.nnklles.) 

Château.  —  D'origim^  moderne,  construit  sur  le  lieu  dit  la  Chaussi^e,  vis- 
à-vis  l'endroit  même  où  s'élevait  autrefois  la  grange  dimeresse.  A  sa  place, 
M.  Pommery,  de  lleim>,  fit  construire  un  pavillon  normand,  mais  conserva. 


—  395  — 
l'ayant  fait  incruster  sur  l'un  des  côtés,  la  poutre  où  se  lit  encore  :  Dîme  1762 

D'A  N.N  ELLE. 

Ecarts. —  Le  Moulin  à  Vent,  H.  —  Le  Mont  des  Craies,  où  des  fouilles  mirent 
à  jour  un  important  cimetière  gaulois.  (Voir  dans  Hevue  historique  ardennaise, 
année  1898,  un  article  détaillé  de  A.  Lannois,  sur  ce  cimetière.) 

Laeuxdits.  —  Nous  ne  rappellerons  ici  que  les  lieuxdits  principaux  pouvant 
évoquer  un  souvenir  d'histoire  ou  de  légende  :  —  Les  Créneaux.  —  Le  Moulin, 
de  l'ancien  moulin  banal.  —  Montant  de  la  Bataille.  —  Les  Granges  du  Hochet, 
ancien  fief.  —  Sous  la  Vigne,  —  Le  Petit-Cimetiére.  —  Vieux  Moulins  à  Vent.  — 
Haute  des  Bénitiers;  rappelle  le  «  ban  féodal  ».  Les  habitants  d'Annelles  devaient, 
jadis,  faire  le  service  de  garde,  pendant  quarante  jours,  au  château  de  Relhel 
où  les  hommes  désignés  se  rendaient  aussitôt  première  réquisition  du  capi- 
taine. —  Noue-le-Comte ;  le  mot  «  noue  »»  dans  le  parler  d'Annelles,  signifie 
vallée,  tandis  que  le  mot  «  haule  »  désigne  une  hauteur.  La  Haute  des  Ceri- 
siers, —  Les  Luteaux,  où  se  réunissaient  les  sorciers,  les  lutins.  —  Fond  de  la 
Grosse-Marie,  et  mieux,  de  la  Grosse-Mairie  ;  désignait,  dès  le  quinzième  siècle, 
la  mairie  des  comtes  de  Rethel  qui  furent  seigneurs  du  village.  Le  Visoy  ;  en 
ce  lieu,  nous  affirme  la  tradition,  fut  déposée  eu  1792  l'une  des  trois  cloches 
d'Annelles  :  celle  qui  fut  refondue  en  1822  sert  actuellement.  —  La  Noue- 
d'Epan,  où  la  légende  place  une  fort  ancienne  abbaye.  A  la  Noue-d'Epan  se 
voient  quelques  vestiges  de  murs  :  proviennent-ils  d'un  couvent,  d'une  chapelle 
castrale,  ou  d'un  hameau  dont  ils  seraient,  aujourd'hui,  les  seuls  restes? 

AUSSONCE.  —  H.,  298.  —  E.,  104.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  59. 
—  Hect.,  1,937.  —  B.  P.,  Juniville.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  20  octobre.  — 
B.  B.  —  S.  T.  —  Affleure  sur  presque  tout  le  territoire  la  craie  blanche  que 
recouvrent,  à  l'est  d'Aussonce,  170  hectares  de  limon.  Le  village,  au  fond  d'une 
petite  vallée,  est  traversé  par  le  rtdsseau  de  Sumt-Si/ndulphe  qui  se  jette  dans 
la  Suippe,  au-dessus  d'Heutrégiville  (Marne);  non  loin  de  la  grotte  qu'aurait 
habitée  le  saint. 

Histoire. —  C.  de  Vitry.  Aussonce,  où  passe  une  voie  romaine,  remonterait 
au  règne  de  Clovis  I"'.  Une  colonie  agricole  s'y  établissait  alors  sous  le  patro- 
nage de  saint  Syndulphe,  l'apôtre  de  cette  région  rethéloise.  Le  polyptique  de 
saint  Remy  mentionne  Aussonce  qui  aurait,  aux  temps  de  Flodoard,  existé 
comme  paroisse.  Les  documents  les  plus  anciens  qui  nous  parlent  d'Aussonce 
se  rapportent  à  saint  Syndulphe,  qui  fut,  d'après  l'opinion  la  plus  probable, 
contemporain  de  Bruneliaut;  or  cette  reine  gouverna  l'Austrasie  de  560  à  613. 
n  est  vrai  que  Lelong,  dans  son  histoire  du  diocèse  de  Laon,  fait  vivre  saint 
Syndulphe  en  631,  sous  le  règne  de  Dagobert  !«'.  «  11  mena,  écrit  cet  histo- 
rien, une  vie  angélique  et  grandement  austère,  à  la  façon  des  reclus  dont  parle 
Grégoire  de  Tours.  Il  s'adonnait  à  instruire  les  pauvres  paysans  des  villages 
voisins  et  particulièrement  ceux  d'Aussonce,  consolant  les  affligés,  guérissant 
les  maladies  de  l'àme  et  du  corps  par  une  gnlce  particulière. . .  •>  L'anachorète 
avait  choisi  pour  refuge  un  endroit  abrité  par  un  tertre  contre  les  froids  du 
nord,  et  qui  présentait  au  midi,  proche  du  ruisseau,  une  cachette  qu'un  bocage 
épais  séparait  des  habitations.  H  ne  reste  aucune  trace  de  cet  ermitage;  à 
moins  qu'on  ne  regarde  comme  son  emplacement  certain,  un  enfoncement  du 
tertre  que  seule  put  faire  la  main  de  l'hoinnio.  11  n'en  est  pas  de  même  du 
puits  que  creusa  le  saint  pour  se  prémunir  contre  les  époques  de  sécheresse; 
on  y  va,  de  nos  jours  encore,  puiser  une  eau  que  les  trop  naïfs  croyants  sup- 
posent être  miraculeuse. 

En  1276,  acquisition  d'Aussonce  —  qui  avait  sa  justice  r.ommunale  —  et  aussi 
de  la  Neuville-en-Tourne-ù-Fuy,  par  les  chanoines  de  la  cathédrale  de  Reims, 
pour  2,600  livres.  Les  redevances  féodales  se  payaient  en  céréales,  et,  comme 


—  :m\  — 

partout,  la  (]iian1i(('*  dt*  froiiiont  dépassait  toujours  la  quantité  do  seigle.  Aussi, 
en  I4HK,  AussuiuMM't  la  Neuvilh*  p.iyaitMit-ils  à  Tarrhevéqu»*  de  Reims  137  quar- 
tfls  dr  l'roiin'iit  et  s^'ulonient  i'M)  <!«•  seigle.  Villa/tre  incendié,  presque  complè- 
lenieut  ruiné  par  b's  bandes  du  soudard  Hrlacli.  C'était  aux  temps  des  guerres 
de  la  Fromle,  alors  que  Turenne  et  Coudé  occupaient  les  Ardennes.  En  i64.'i, 
Erlacli  amenait  au  prince  de  Condé,  pour  renforcer  ses  troupes,  son  ramassis 
de  brif^ands.  Le  souvenir  du  passatre  d'Erlacli  en  Thiérache  est  resté  si  long- 
teni[)s  vivant  (|u*(Micor(>  aujourd'hui  «<  Krlacli  »  signifie  un  bandit.  Au  Thour, 
ses  soldats  découvrent  une  famille  cacln'i*  dans  une  étal)le  à  porcs;  ils  y  met- 
tent le  f«'u.  Ils  ^rilb'nt  les  pieds  d'une  vieille  femme  à  l'aide  d'une  pelle  rougie 
au  feu,  pour  <d)tenir  d'elle  l'indication  de  la  cachette  où  elle  cèle  son  argent. 
Tous  les  villa^'es  aux  environs  d'Atti^'ny  sont  pillés,  et  la  population  subit  les  der- 
niers outrages.  Aussonce  est  bnllé;  la  plupart  des  habitants  de  la  région  cham- 
penoise ont  été  t!<>ntraints  à  se  réfuj^'ier  tlans  Heims.  Kn  I60O,  ces  brigandages 
recommencent.  Les  nouvelles  bandes  sont  conduites  par  un  certain  Heinbold  de 
Hosen.  Les  récoll<*s  sont  belles;  mais  b's  paysans  ne  peuvent  en  profiter.  «  Le 
peuple  mourait  de  faim  ('ontre  st)n  bi«'n.  »  A  Villers-devant-le-Thour,  les  habi- 
tants, réduits  au  tiers,  n'ont  d'autre  demeure  que  ré«:lise  et  des  baraques  dans 
le  cimetière.  La  disette  en  ^Tains  est  si  complète  qu'on  ne  peut  ensemencer 
en  i0.'i2.  Lu  manusciît  du  temps  porti*  t\\iv  «  cette  f^uerre  de  la  Fronde  avait 
tellement  ruiné  et  désolé  le  {lays,  qu'il  ne  restait  plus  de  maisons  à  Condé; 
Herpy  n'en  avait  plus  qu'une  seule:  Kcly  ne  conservait  qu'une  partie  d'une 
espèce  de  halle...  .>  De  iL'itM)  hîïbitatits.  la  population  est  descendue  à  700;  à 
Chàteau-Porcien,  «le  litM)  feux  il  n'en  reste  que  iOO.  De  08  baptêmes  que  signa- 
lent en  HV.l't  les  re^nstres  d'.VtliuMiy,  le  chiffre  descend  à  l.'ien  16.S0,  à  2  en  1651, 
à  i  en  i(K>3  et  en  iririv.  A  Coulommes,  il  ne  reste  plus  que  'J  ou  4  habitants. 
Lorsqu'en   lOîii  le  jtMin»'  Louis  \IV  travers»'  Hetliel,  la  ville,  endettée  déplus 
de  300, UOO  livres,  ne  peu!  mettre  ««  pour  toute  parade  à  sa  porte  que  les  armes 
du  roi.  >»  Os  exemples  pris  au  hasard  suflisent  à  fa  i  ni  entrevoir  quelle  terrible 
guerre  fut  cette  Fronde  qui  porte  le  nom  «l'un  jeu  d'enfant. 

Eglise.  —  Ilien  de  remarquable  que  sa  masse  même,  élevée  sur  une  butte. 
Pas  de  llèche  sur  s<mi  pesant  clnrhei'  mutilé  depuis  longtemps,  si  toutefois  il  fut 
achevé.  La  lourqnicfuiduit  aux  combles  donne  ala  façade, ciMédu  midi,  un  certain 
aspect  «iuerrier.  L'abside  «'st,  à  chacun  de  ses  atïf^les,  flanquée  de  deux  contre- 
forts assez  f^'rai'ieux;  ses  fenêtres  sont  harmonieusement  bâties.  Deux  portes 
donnent  entrée  dans  l'intérieur;  l'une  plus  petite,  au  midi,  datant  du  dix- 
septiènie  sièele,  est  voiltée  en  anse  de  panier;  l'autre  plus  grande,  en  plein 
cintre  au  c<»uchant,  est  foil  ancienne,  car  elle  remonte  à  l'époque  romane.  La 
muraille  en  pierre  brute  dîins  laquelle  cette  porte  fut  ouverte,  appartiendrait 
sans  doute  au  dixième  siècle;  reste  évident  de  l'é^ilise  primitive  dans  laquelle 
prêcha  et  fut  inhumé  saint  Syndulphe.  Kn  résumé,  la  vue  génénile  de  l'édifice 
présenle,  surtout  à  lintéiieur,  le  caractère  oj^ival  de  toutes  les  époques  :  id 
le  treizième  et  le  «juatorziènie  siècles;  plus  loin  le  quinzième  et  le  seizième 
siècles;  ailleurs  um*  époqu»»  plus  ré<*ent.e.  M.  l'abbé  Marcq,  dans  le  T.  48  :  Tra- 
vaux DK  i/AcAi)KMiK  m:  Ukims,  nous  a  fort  minutieusement  et  longuement  décrit 
cette  église;  nous  y  renvoyiMis  le  lecteur,  (^est  en  86ti  (|ue  «  le  corps  de  saint 
Syndulphe,  ayant  demeuré  ({uebiue  deux  cents  ans  en  l'église  d'Aussonce,  où 
s»»  faisaient  quantité  «le  miracles,  fut  levé  de  terre  par  l'archevêque  Hincmar,  *» 
et  soleiinelleinent  «léposé  «lans  le  chceur  de  la  cathédrale  de  Heims  pour  être 
transféré,  le  soir  même,  en  l'église  Saint-Hemy,  d'où  le  lendemain  il  partait,  pro- 
cessionnellement  accompagné,  p(mr  llautvillers. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  ô  Vent.  N.  C.  —  Merland,  7  hab.  Autrefois,  eomman- 
derie  appartenant  aux  rhrvnh'i'rs  de  Malte  :  ainsi  s'appelait  communément 
l'ordre  de  ÏUôpital  Saint-Jean  de  Ji}rusal€m  qui  succédait  a  Tordre  du  Temple 


—  397  — 

aboli  en  i3ii  par  le  Concile  général  de  Vienne.  Les  chevaliers  de  Malte  possé- 
dèrent en  Ardenne  les  commander  les  (ensemble  de  propriétés)  de  BouU  et  do 
Merlan. 

«  Boult  et  Merlan  (BouU-aux-Bois,  dans  l'arrondissement  de  Vouziers),  dit 
un  Terrier  de  1693,  ne  forment  pas  deux  commanderies  distinctes,  mais  bien 
deux  chefs-lieux  séparés  d'une  même  comraanderie,  dont  le  premier  est  dans 
la  Basse-Champagne  et  le  second  dans  la  Haute-Champagne.  On  comprend 
dans  celle-ci  tout  ce  qui  est  en  deçà  de  la  vallée  de  Bourcq,  et  dans  celle-là 
tout  ce  qui  est  resté  dans  cette  vallée  et  au  delà  de  la  Meuse.  » 

Merlan,  plus  ancien,  fut  toujours  le  siège  de  la  commanderie,  mais  on  lui 
ajouta  le  nom  de  Boult  quand  les  commandeurs  eurent  établi  leur  résidence 
dans  le  château  de  ce  village.  On  croit  qu'il  existait  dès  le  début  du  douzième 
siècle;  en  effet,  on  possède  encore  une  lettre  de  l'archevêque  Henri  de  France, 
de  iiôô,  par  laquelle  il  donne  aux  Frères  du  Temple  de  Merlan,  fratribus  Templi 
de  Mellanto,  établis  dans  son  diocèse,  la  terre  de  Grand-Mont,  (err^/nc/e  Magno 
monte,  en  compensation  de  dégâts  causés  à  leur  moulin  par  le  débordement 
des  eaux  du  vivier  de  Bétheniville,  village  situé  dans  le  voisinage  et  qui  lui 
appartenait.  Cet  acte  nous  apprend  en  outre  qu'un  seigneur  du  pays,  probable- 
ment de  la  Neuville,  nommé  Gautier  Potrel,  renonçait  en  faveur  des  Templiers 
à  tous  les  droits  qu'il  pouvait  avoir  sur  la  terre  de  la  vallée,  super  terram  vallis 
juxta  Mellantum. 

D'autre  part,  il  est  certain  que  les  Templiers  avaient  bâti  le  château  de 
Merlan,  qui  fut  habité  jusque  vers  1400,  et  une  ferme  sur  le  territoire  de  la  Neu- 
ville; dès  1130,  ils  étaient  déjà  décimateurs  à  Aussonce  et  à  la  Neuville.  Le 
temple  de  Merlan  est  situé  au  S.-E.  de  la  paroisse  d'Aussonce,  à  trois  kilomè- 
tres du  village.  Guy  de  Gérisy  et  sa  femme  Félicité,  d'après  une  lettre  confir- 
mative  d*Albéric  de  Humbert,  archevêque  de  Reims,  de  décembre  1218,  don- 
nèrent aux  Templiers  la  moitié  de  leur  village  d'Aussonce  et  leur  vendirent  le 
reste  avec  les  dépendances  pour  le  prix  de  trois  cents  livres;  mais,  en  retour, 
les  chevaliers  abandonnèrent  à  Guv  leur  métairie  de  la  Neuville,  avec  tout  le 
territoire  jusqu'à  la  grosse  borne  plantée  contre  le  chemin,  sous  rés(;rve  cepen- 
dant que  la  justice  leur  resterait.  Avant  la  consommation  de  cette  vente,  Guy 
affranchit  ses  manants  d'Aussonce,  en  leur  octroyant  une  charte  communale 
qu*il  fit  ratifier  par  l'archevêque  de  Heims,  Guillaume  aux  blanches  mains,  en 
1187,  et  que  le  prélat  munit  de  son  sceau;  toutefois,  le  cadeau  n'était  pas  gra- 
tuit, car  chaque  année,  mais  à  différentes  époques,  ils  devaient  payer  à  leur 
ancien  seigneur  vingt  livres,  monnaie  de  Heims,  cent  septiers  de  froment  et 
autant  de  seigle;  en  outre,  par  chaque  quartier  de  terre  arable  mise  en  culture, 
treize  deniers  de  cens,  et  par  arpent  de  vigne  deux  autres  deniers. 

Ces  redevances,  qui  paraissent  considérables,  ne  le  sont  pas  en  réalité,  elles 
sont  dans  la  pratique  de  l'époque;  et  même  en  temps  de  guerre  ou  de  récoltes 
insuffisantes,  les  jurés  de  la  paroisse  avaient  le  droit  de  les  diminuer.  La 
charte  communale  édicté  ensuite  les  peines  contre  les  crimes  et  délits,  fixe  les 
droits  du  seigneur  et  du  bourgeois  et  dispose  que  nul  ne  sera  arrélé  que  du 
consentement  des  jurés  et  échevins  du  lieu.  Les  Templiers  observèrent  fidèle- 
ment ces  prescriptions  tant  qu'ils  conservèrent  le  domaine  d'Aussonce. 

Un  an  auparavant,  1216,  le  seigneur  de  Saint-Pierre-â-Arne,  nommé  Baudoin, 
donnait  à  nos  Templiers  tout  ce  qu'il  possédait  dans  l'angle  formé  par  l'Arne 
et  FArnelle,  inier  Amam  et  Arninam,  sauf  les  terres  du  quartier  de  Saint-Clé- 
ment. Peu  après,  en  juillet  1239,  le  chevalier  Hobert,  seigneur  de  Sommevesle 
(Marne) ,  qui  possédait  à  .\us5once  la  Terre  des  Fermenta,  l'abandonnait  au 
TTemple  de  Merlan  avec  tous  les  droits  de  justice  et  de  seigneurie,  de  sorte 
qu'avant  la  fin  du  siècle  il  était  presque  Tunique  propriétaire  de  la  paroisse, 
et  même  dans  le  voisinage  il  possédait  certains  biens.  Ainsi  les  Templiers  avaient 


-  308  — 

«loijx  nioulins,  dont  l'un  à  Pontfavçrf!cr  sur  la  Suippe  et  l'autre  &  Iflauviné  sur 
l'Anie,  jadis  appartenant  à  la  nietise  épiscopalo  de  Reims.  Comme  ils  étaient 
sltu«*s  dans  dfs  marais  <'t  que  le  débordemeni  des  eaux  fluviales  leur  devenait 
nuisible  en  susc.itan!  des  contestations  avec  les  riverains,  larclievéque  Thomas 
dv  Beaunietz  les  abandonna  en  1254,  à  celte  condition  que  le  Temple  lui  cède- 
derait  sa  renie  annuelle  de  quarante  setiers  d'avoine  qu'il  levait  sur  les  manants 
du  IVtit-Saint-llilaire,  aux  environs  de  Bétlioniville,  et  qu'en  outre  les  gens  de 
cette  cbâtt>llenie  jouiraient  paisiblement  du  droit  de  pîUure  pour  leurs  bestiaux 
dans  r<^tendu<*  des  terrains  ainsi  concédés. 

A  la  lin  du  siècle  dernier,  le  «lomaine  de  Merlan  se  composait  d'environ 
oOO  arpents,  soit  environ  2o.*i  bectares,  qui  en  1755  étaient  affermés  I66'>  livres, 
et  en  1788  pour  la  somme  de  1800.  De  nos  jours,  la  ferme  ou  maison  de  Merian 
ne  dépasse  pas  une  superlicie  de  212  bectiires;  en  1873,  elle  était  louée 
:>,6()0  francs,  et  son  revenu  s'évaluait  alors  de  l;i,000à  20,000.  La  maison,  avec 
ses  dépendances.  oc4.*up«'  un  espace  de  177  ares,  entouré  de  vergers  h  Test  et  au 
sud.  Son  entrée,  orienlée  vers  Aussonce,  est  surmontée  du  colombier  seigneu- 
rial et  environnée  d'une  plantation  de  marronniers,  ce  qui  lui  donne  grand 
air.  A  droite  et  à^taucbe  sont  les  bAtinients  d'exploitation  qui  s'étendent  jusqu'à 
la  demeure  du  maître  et  en  font  un  véritable  manoir  champêtre.  II  s*y  trouve 
une  chapelle,  sous  le  vocable  de  saint  JérAme,  abandonnée  depuis  long- 
tenii»s.  Le  [)lus  ancien  commandeur  connu  serait  frère  Henaud  de  Vichier  qui, 
en  12oV,  fit  reconnaître  son  droit  de  nommer  le  maire  et  les  échevins  d^Aus- 
.sonce.  M.  <iuelliot  en  nomme  deux  autres,  d'après  les  Archives  nationales  de 
Paris  :  Baudoin  de  ClarcT,  mentionné  dans  une  reconnaissance  du  seigneur  de 
Souain,  sous  la  date  de  novembre  1320,  et  son  successeur,  Pierre  de  Brancourt, 
à  qui,  le  2  mai  1337,  lécuyer  Bertrand,  seigneur  de  Ballay,  vendait  un  pré. 
Dans  l'acte  de  vente,  Pierro  est  qualilié  commainUwt  lie  la  BailUe  deMelanetde 
la  Maison  de  Bon.  De  Merian  dépendaient  les  biens  sis  à  Pontfaverger,  Som- 
luepy,  Heutrégiville,  Souain,  Saint-Masme,  la  Neuville,  Seuil,  Hauviné,  Machanlt 
et  Liry,  tous  villages  situés  dans  les  environs.  (Voirdom  Noël  :  L'Ordrr  db  Maltr 
DANS  LK  hiocÈsK  DK  Hkius,  alui.  Matot-Braiue,  année  i89o.) 

Lieuxdits.  —  Sahit-Rnnif,  rappelant  une  petite  fermtî  que  possédait  à  Aus- 
sonce l'abbaye  de  Saint-Hemy.  —  Les  Ti^rres  de  Saini-yicaise ;  appartinrent  à 
l'abbaye  rémoise  dr  ce  nom,  puis  à  la  Sainte-Chapelle  de  Paris,  à  laquelle 
furent  réunis  le  titre  et  les  droits  de  l'abbé  de  Saint-Nicaise.  Cette  abbaye 
possédait  trois  ferme.s  à  Aussonce:  elles  furent,  en  1791,  vendues  comme  biens 
nationaux.  —  La  Maladrerie ;  elU^  se  trouvait  à  environ  400  mètres  du  village.— 
Le  Mont-Chauchrl,  —  La  Côte  des  Braies  ;  ainsi  se  nomment  deux  cimetières  où 
des  fouilles  mirent  à  jour  de  très  curieux  et  de  très  nombreux  objets  d'origine 
gallo-romaine.  (Voir  la  Ukvlk  d'Ahdknne  et  d'Argo.nne,  p.  109-114,  art.  Gusl. 
Logeart.) 

Mont  de  Wannèrirille,  où  fut  découvert  un  important  cimetière  d'origine 
gauloise.  —  Le  Mont-ChauvhPt  :  encore  en  ce  lieu  une  nécropole  d*où  furent 
exhumés  divtrrs  objets  fort  intéressants  :  une  torque,  une  coupe  en  fer,  des 
armes,  un  viise  de  forme;  remarquable.  Au  lieu  dit  la  Côte  de  Brives,  mêmes 
curieuses  trouvailles. 

La  Hottve  du  Diable.  Par  qui  fut  construite,  de  1229  à  1253,  Véglise  SoW- 
yicalse  de  tietnis  ?  Est-ce  par  M«  Hues  Libergier?  Est-ce  par  le  diable  qui,  lui 
aussi,  voulut,  «  comme  les  saints  du  bon  Dieu,  faire  un  miracle?  »  Donc,  à 
l'uMivre  !  Satan  prendra  le  chemin  des  Romains  pour  aller  chercher  ses  maté- 
riaux en  rivièro  d'Aisne;  sur  son  dos,  une  grande  hotte  pour  les  porter.  Déjà 
les  piliers  se  sont  dressés,  reliés  les  uns  aux  autres  par  les  nervures  d'une 
voiHe  gothique  que  protège  toute  une  forêt  de  charpente  avec  toiture  aux 
larges  écailles  de  plomb  laminé.  Encore  une  truelle  de  mortier  et  Péglise  sert 


—  399  — 

parachevée.  L'infernal  maçon  n'a  bientôt  plus  qu'un  dernier  voyage  à  faire. 
Mais  voilà  qu'à  l'horizon  blanchit  le  ciel,  le  soleil  va  paraître,  et  il  faut  qu'en 
une  seule  nuit  Satan  ait  construit  sa  cathédrale.  Il  faut  se  hâter!  Or,  il  se 
hâta  si  maladroitement  qu'il  se  tordit  sa  patte  fourchue  en  descendant  le  mont 
d'Aussonce,  et  fut  alors  contraint  de  s'asseoir  sur  le  bord  du  chemin.  Mais 
s'étant  assis  de  travers,  il  répandit  toute  son  énorme  charge  qui  s'élevait  tout 
aussitôt  en  une  butte  immense.  Et  la  légende  continue.  Le  diable,  s'étant  reposé, 
put  enfin  courir  de  toutes  ses  enjambées,  jusqu'à  Reims,  n'ayant  pas  eu  le 
temps,  toutefois,  de  ramasser  sa  charge  entière  :  d'où  une  brèche  qu'il  ne  fut 
jamais  possible  de  boucher.  Ce  qui  n'empêcha  point  les  Rémois  de  placer  celte 
église  diabolique  sous  l'invocation  de  saint  Nicaise,  un  de  leurs  saints  les  plus 
vénérés. 

BIGNICOURT.  —  VILLE  -  SUR  -  RETOURNE.  —  Bignicourt.  — 
H.,  174.  —  E.,  47.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,  58.  —  Hect.,  808.  — 
B.  P.,  Juniville.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  25  août. 

Ville-sur-Retourne.  —  H.,  219.  —  E.,  71.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  20.  — 
D.  D.,  60.  —  Hect.,  1,010.  —  B.  P.,  Juniville.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de 
septembre. 

Ne  formaient  autrefois  qu'une  seule  et  même  commune.  Craie  blanche  sur 
la  plus  grande  partie  du  territoire.  Une  faible  largeur  d'alluvions  marneuses 
ou  tourbeuses  borde  la  Retourne,  qui  coule  de  l'est  à  l'ouest,  ayant  comme 
affluent  \e  petit  ruisseau  de  Saint- Lambert.  La  voie  romaine  de  Reims  à  Trêves 
traversait  le  territoire  entre  Bignicourt  et  Ville-sur-Retourne.  —  C.  de  Vitry. 

LE  CHATELET-SUR-RETOURNE.  —  H.,  340.  —  E.,  90.  —  D.  C,  8.  — 

D.  A.,  13.  —  I).  D.,  53.  —  Hect.,  994.  —  B.  P.,  Tagnon.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  9  mai.  —  C*  P.  —  G.  —  T.  —  Territoire  traversé  de  l'est  à  l'ouest 
par  la  Retourne,  Sol  constitué  par  la  craie  blanche,  le  limon  argilo-sableux  et 
les  alluvions  modernes.  A  signaler  le  ruisseau  des  Prés,  ou  ruisseau  Pilot,  pont 
en  planches  sur  pilotis,  qui  se  jette  dans  la  Retourne,  proche  du  village. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  (Consulter  le  volume  de  l'abbé  Portagnier  :  Histoirk 
ou  Chatklkt-sur-Retourne.)  D'origine  romaine,  fut  jadis  chef-lieu  d'une  prévôté, 
ayant  halle  et  marché,  maladrerie,  et  siège  d'un  doyenné.  De  fort  nombreux 
lieuxdits  (rappelés  dans  nos  Villes  etVillagksdes  Ardennes,  p.  144-150),  évoquent 
les  événements  principaux  qui  constituent  les  annales  de  ce  village  ayant  souffert, 
tout  particulièrement,  à  l'époque  des  rivalités  entre  les  maisons  d'Orléans  et 
de  Bourgogne,  et  aux  temps  de  la  Fronde. 

Eglise.  —  Le  peu  qui  subsiste  encore  de  l'ancienne  église  du  Châtelet  — 
tour  percée  d'une  fenêtre  ogivale  qui  forme  chevet  —  semble  indiquer  une  assez 
vaste  construction  remontant  à  la  fin  du  treizième  siècle  ou,  tout  au  moins, 
au  commencement  du  siècle  suivant. 

Chftteau.  —  La  forteresse  du  Chàtelet-sur-Retourne  n'eut  jamais  une  grande 
importance.  L'ensemble  affectait  la  disposition  d'un  triangle,  dont  deux  côtés 
étaient  baignés  par  la  Retourne  et  son  affluent  le  Pilot,  un  tout  petit  ruisseau 
où  quelquefois  coule  de  l'eau,  la  base  du  triangle  étant  formée  par  un  rem- 
part garni  d'un  fossé.  La  place  ne  dut  jamais  être  très  forte,  et  les  rem- 
parts, dont  la  hauteur  atteint  encore  12  mètres,  n'étaient  qu'en  terre.  Mais 
le  voisinage  immédiat  d'étangs  et  de  terrains  marécageux  mettait  le  Châtelet 
à  l'abri  d'un  coup  de  main,  et,  l'enceinte  une  fois  forcée,  il  restait  toujours 
le  donjon.  11  s'élevait  sur  la  motte,  une  colline  près  du  confluent,  haute  de 
.ïO  mètres.  Un  fossé  large  et  profond,  qui  se  voit  toujours,  se  reliait  à  la 
Retourne  et  au  Pilot,  et  faisait  une  lie  de  la  pointe  de  terre  oïl  était  bàli  le 
doninn. 


—  400  — 

Ecarts.  —  La  GttingueUe.  N.  C.  —  La  Maison  Rouye,  N.  C. 

Lieuxdits.  —  U Ancienne-Rivière,  où  se  voit  encore  l'ancien  lit  de  la  Retourne. 
—  La  Chapelle;  en  c(;t  endroit  furent  trouvés  des  lances,  des  épées,  des  fers  à 
ferrer  les  chevaux,  des  ossements  d'hommes  et  d'animaux  calcinés  par  le  feu; 
«  débris  qui,  dit  l'abbé  Porta^ni(^r,  rappellent  la  consécration  des  c-amps  romains 
par  les  sacrifices  annuels  d'usa^^e  ou  l'incinération  des  cadavres.  »>  Aux  lieudits 
BoiS'dEnflure,  Au-Dessus  des  Marais,  les  Masures,  le  Marché  aux  Chevaux,  des 
fouilles  mirent  à  découvert  des  tombes  d'origine  i^allo-romaine.  —  La  Motte, 
élévation  de  terre  rappelant  sans  doute  la  motte  féodah^  où  veillait  la  senti- 
nelle du  château  ;  tout  proche,  d'ailleurs,  l'ancienne  rue  du  CMteau,  dite  aujour- 
d'hui du  Moulin,  el  la  rue  du  Pavé  où  Ion  découvrit  une  arche  on  pierres.  — 
Les  Fosstis  de  Bapaume.  —  Le  Mont  da  Mesnil,  —  Les  Moustiers,  —  Le  Fond' 
rEpinois:  se  serait  élevée,  non  loin  d'un  couvent  sous  Tinvociition  de  saint  Basle, 
réalise  de  l'ancien  «  Espinoy  »,  une  des  terres  vassalitiques  les  plus  impor- 
tantes du  Chàtelet,  et  dont  le  nom  signifie  «  Broussailles  ».  —  Le  Champ  de 
Bataille;  peut-être  en  mémoire  d'un  d<'  ces  combats  que  se  livraient  les  uns 
aux  autres  les  sei/^neurs  féodaux.  —  Les  Jours  à  Jallois  :  le  jallois  était  une 
ancienne  mesure  a^^raire  dont  lacofttenance  variait,  suivant  les  régions,  de  15  à 
GO  aivs.  Cett(^  mesure  fut  surtout  commune  aux  contrées  qui  formèrent  le 
département  de  l'Aisne.  Dans  les  A rdennes,  les  biens  communaux,  jadis,  se 
divisaient  en  «  terres  usa^'ères  »  et  en  «<  prés-mart^is  ».  Un  setier  de  terre 
s'appelait  alors,  indifféremment,  un  <«  jour  de  terre  »,  et  la  mesure  de  rede- 
vance, d'après  le  mode  de  culture,  »  mine  de  jallois  ».  Comme  on  donnait  un 
jallois  de  ^'rains  ])Our  chaque  setier,  ou  jour,  le  terrain  se  nommait  souvent  : 
«  Jour  à  Jallois  ».  —  La  Sauveterre.  —  Les  Masures.  —  La  Cheneviére,  —  La 
B^iiserie.  —  Le  Tomlieau,  —  La  Terre  Saint-Ladre,  —  Le  Poteau,  —  Le  Chmnik 
des  Bouchers.  (Voir  au  surplus,  pour  les  origines  et  l'histoire  détaillée  de  ces 
lieuxdits.  M(?vrac  :  Vh.lks  kt  Villages  dks  Ahde.nnks.) 

MÉNIL-ANNELLES.  —  IL,  270.  —  E.,  87.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  10.  — 
D.  I).,  oO.  —  Hect.,  91;).  —  B.  !>..  Juniville.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
î<  mai.  —  O^  P.  —  Craie  affhuirant  sur  711  hectares,  et  lambeaux  de  limon 
argileux  sur  :204  hect.  Ni  sources  ni  cours  d'eaux  sur  le  territoire.  —  C.  de 
Vitry. 

<«  De  Juniville  à  Annellcs  où  l'on  allait  prier  saint  Sébastien  de  vous  préserver 
du  choléra — lisons-nous  dans  Bruge-Le maître  :  Mks  Voyages  en  zigzag,  — paysage 
plat  et  uniforme,  sol  bien  cultivé,  vastes  horizons  qui  se  terminent  invarift- 
l)lement  par  des  gibbosités  bleuâtres  échelonnées  aux  arrière-plans.  L'aspect 
ramassé  du  petit  village  d'Annelles,  à  travers  lequel  la  chaussée  se  fraya  diffi- 
cilement passage,  fait  qu'on  se  demande  par  suite  de  quelles  circonstances 
c(*ttt>  réunion  d'habitations  agricoles  s'est  trouvée  logée  dans  une  aussi  raste 
plaine.  Si  l'on  veut  bien  se  rappeler  qu'au  (]uinzième  siècle  la  plupart  des 
villages  de  Champagne  avaient  obtenu  l'autorisation  de  se  fortifier  contrôles 
bandes  armées  qui  les  infestaient,  on  conclui-a  que  ce  n'est  qu'à  rétablisse- 
ment d'une  zone  militaire  qu'Annelles  doit  attribuer  les  restrictions  de  son 
ancien  plan.  Les  abords  de  l'église  —  remontant  au  treizième  siècle  et  où  Ton 
remarque  la  chapelle  de  saint  Boch  dont  la  voûte  est  de  style  ogival  surbaissé  — 
conservent  des  traces  profondes  d'importants  travaux  de  défense  dont  les 
pent*'s,  chose  remarquable,  sont  plantées  de  buis  forestiers  de  la  plus  belle 
venue  et  forment  autour  du  cimetière  une  couleur  d'un  très  beau  verL 

(f  D'Annelles  au  Ménil,  le  sol,  plus  mouvementé,  offre  de  nombreux  alterne- 
ments  de  terrain  diluvien  et  de  marne  blanche.  La  culture,  par  conséquent,  y 
est  un  peu  moins  champenoise  :  on  sent  déjà  les  approches  de  la  rivière 
d'Aisne.  Le  Ménil,  dont  le  nom,  en  vieux  français,  signifie  tout  simplement  on 


—  401  — 

lieu  d'habitation,  présente  Taspect  tout  particulier  d'un  moulin  à  vent  et  d'une 
église  logés  côte  à  côte  sur  un  même  monticule. 

«  Au  moment  où  nous  pénétrons  dans  les  rues  de  ce  village,  un  de  mes 
compagnons  de  route  me  fait  remarquer  qu'au  Ménil,  comme  à  Juniville  et 
comme  à  Annelles,  les  hommes  portant  barbe  étaient  une  exception.  Frappé 
moi-même  de  cette  singularité,  j'allais,  aussi,  en  témoigner  mon  étonnement 
lorsque  le  hasard  nous  fit  entrer  dans  une  auberge  où  nous  devions  trouver 
Texplication  de  cette  mode.  Bon  nombre  de  Ménillois  se  faisaient  raser  dans  la 
salie  à  boire.  Ceux  qui  attendaient  buvaient  un  verre  d'eau-de-vie  blanche 
pour  s'aider  à  prendre  patience,  tandis  que  les  autres,  qui  avaient  été  expé- 
diés, se  rinçaient  la  bouche  avec  cette  même  eau-de-vie,  pour  en  éloigner 
l'odeur  et  le  goût  du  savon.  On  nous  assura  que  cette  coutume,  fort  étendue  en 
Champagne,  tenait  lieu  à  ces  pacifiques  bourgeois  de  véritable  devoir  et  d'im- 
périeux motif  pour  se  rencontrer  rasés  chaque  dimanche.  C'est,  d'ailleurs,  une 
manière  fort  originale  de  pratiquer  la  fraternité  humaine,  et  je  suis  bien  loin 
de  les  en  blâmer.  La  situation  de  ce  village,  sur  la  route  Nationale  de  Vouziers 
à  Rethel,  fut  pour  beaucoup  dans  l'extension  qu'ont  prise  ses  travaux  agricoles 
devenus  pour  ses  habitants  une  véritable  source  de  richesses. ..  » 

Eglise.  —  Daterait  du  plein  moyen  âge.  Trois  tableaux  de  Wilbault. 

Liieudit.  —  La  Tuerie,  carrière  à  ciel  ouvert  où,  tout  proche,  un  important 
combat  aux  temps  de  la  Fronde.  En  cet  endroit,  des  fouilles  mirent  au  jour 
de  nombreuses  et  fort  intéressantes  armes. 

MÉNIL-LÉPINOIS.  —  H.,  170.  —  E.,  33.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  17.  — 
D.  D.,  57.  —  Hect.,  1,785.  —  B.  P.,  Tagnon.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de 
septembre. —  C®  P. —  La  craie  affleure  sur  la  plus  grande  partie  du  territoire, 
assez  ingrat.  Pas  de  sources.  Marnes  communales.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts  et  lieuxdits.  —  Le  Moulin  à  Vent,  H.  —  La  Noue-Chevillot,  5  hab.  — 
Le  Mont  du  Mesnil,  l'un  des  points  les  plus  élevés  du  département.  En  cet 
endroit,  jadis,  un  couvent  sous  l'invocation  de  sainte  Barbe,  autour  duquel  se 
seraient  groupées  les  premières  maisons  qui  furent  l'origine  du  village.  —  Le 
Fand-l'Espinoy,  où  l'on  trouverait,  si  l'on  creusait  le  sol,  de  nombreux  souter- 
rains, affirme  la  croyance  populaire.  —  Le  Moustier,  où  se  serait  élevée,  nous 
dit  la  tradition,  la  première  et,  alors,  la  plus  ancienne  église  de  Ménil-Lépinois. 
Au  Moutier,  des  fouilles  mettaient  au  jour  une  statue  de  saint  que  l'on  con- 
serve dans  l'église  actuelle,  des  plats  d'étain,  des  pierres  sculptées,  un  encen- 
soir et  sa  navette,  des  squelettes  laissant  supposer  un  ancien  cimetière.  Les 
pierres  de  cette  ancienne  église  servirent  à  construire,  en  1760,  le  château 
de  Neuflize. 

NEUFLIZE.  —  H.,  689.  —  E.,  208.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  13.  —  D.  D.,  53. 
—  Hect.,  1,378.  —  B.  P.,  Neuflize.  —  C'°  P.  —  B.  B.  —  Le  territoire,  faible- 
ment ondulé,  s'étend  sur  les  deux  rives  de  la  Retourne  :  il  est  constitué  par  la 
craie  blanche,  les  alluvions  anciennes  et  les  alluvions  modernes  de  la  Retourne, 
assez  marécageuses,  marneuses  ou  tourbeuses.  Exploitation  de  sable  argileux 
gris-jaunâtre  et  de  grève  pour  la  construction. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv.  Nous  lisons  dans  la  Nomknclature  dks  Communes  : 
«  Au  rapport  de  Bergier,  on  découvrit  en  1712,  sur  un  monticule  près  de  ce 
village,  des  tombes  en  marbre  et  en  terre  cuite.  Chaque  tombe  renfermait  les 
ossements  d'un  homme  et  son  épéo.  Auprès  de  l'épaule  gauche,  un  vase  de 
terre  rempli  d'une  liqueur  huileuse.  » 

Le  Château  et  FEglise  —  celh^-ci  fortifiée  et  conservant  une  abside  du 
treizième  siècle  —  étaient  enfermés  dans  une  même  enceinte  et  protégés  par 
des  fossés.  «  La  maison  de  Neuflize,  profondément  catholique  —  écrit  J.  Hubert 

26 


dans  s(i  (lÉOGDAPUtt:,  —  uv.iit  voulu,  niiiâi,  placer  ré;;lise  sous  l.i  sauvegarde  de 
la  maison  seigneuriale.  Au  seizième  sièdi.-,  celte  pri'caution  n'était  pus  inutile.  •> 


Egllw  d«   Neuaiu 

LA  HEUVILLE-EN-TOURNE-A-FUY.  —  IL.  006.  —  lî.,  207.  - 
I).  C,  0.  —  D.  A.,  HK  —  11.  I).,  m.  —  [\m:l..  2,734.  —  B.  P.,  Juniville.  - 
F.  I..,  h:  tlimanclieiiui  suit  l<-2!>  septembre.  —  F.,  le  2:i avril  el  le  9  se)itembre. 
—  It.  H.  —  O'  P.  -  -  llunii.  —  ij^  U-rritoin'  ili'  celte  coniiiiunc  forme  un  pla- 
teau nsscz  aceidi-nté  enlrr  \f/,  vnliri's  de  la  llcloiirne  el  de  la  Suippe  :  aussi  le 
villatte  M'ap)ielail-ll,  nutivfuiit,  Xfiirilte  eiiln-  Itrtourne  et  Suippe.  Le  sol  est 
presque  enlK-rciin^iil  ciuii|iii*é  A<-  i;rrii.>  juit.  i|tieli]ties  [mclies  de  prève  crayeuse 
l'I  (les  Uunlieiiux  df  liuiuii  ^alileu.t  ou  lu'Kilo-sableiix.  Celle  commune  esl  l'une 
des  innius  bien  parlafcVs  ilt>  rarroiidissemeiit  sous  le  rapport  des  eaux.  Argile 
sabli'usi'  d'un  pi-lit  llol  limiiii>-nx  à  ri-xlM'mité  .\'.-E,  du  village.—  C,  de  Vitrj. 

église.  —  I.V'rt^ction  de  la  Neuville  en  pariiisse  daterait  de  12u3.  Ce  vil- 
kkfte  aurait  ét>'!  liAti,  en  1130,  cumme  section  d'Aitssonce  —  d'où  son  nom  '■ 
Neuve-Ville,  —  en  forme  de  croix  n''{;ulièri',  aver,  au  centre,  l'é^'lise  el  le  cime- 
tii-n:.  Kl  maintenant,  pourquoi  en  Tnurue-à-Fuv^  Aux  tianps  de  la  guerre  de 
Cent  ans,  les  Anglais,  battus  h  <ienniny>  s'enfuirent  du  côté  de  la  Neuville; 
aussi,  dt's  l'annù-c  li"il,  triiuvons-n'in.s  inscrit  dans  les  Archives  :  la  Neuville- 
Toniinriive.  L'éfflise  est  dans  le  stvle  llamboyant  pur  du  quiniiéme  au  seizième 
siècle:  clocher  niai<sif,  cunlrcrorls  éiwiis,  cinij  helles  feniHres;  aux  transepts, 
li>s  piiiniins  sont  terminés  par  un  hfirisson  itniit  la  cr^te  porte  un  chou  fleuri 
uu  uni:  croix.  La  nef  date  des  prcniièi'es  années  du  dix-huitième  siècle,  à 
moins  qu'elle  ne  soit  des  dernières  années  du  dix-septième.  Un  asseï  curieux 
|iorUiil,  et,  a  l'intérieur  ilonl  l'enKciuble  esl  d'une  délicate  architecture,  de 
jolis  vitraux  historiés.  C'est  en  11)111  qui'  fut  construit  le  chevet. 

Ecarts.  —  Le  Muulln  -i  Vtiit.  3  hah.  —  Germiiiy-Peml-la-Pie;  rappelle  mi 
ancien  villupe  dont  le  nom  ajiparolt  pour  la  première  fois  dans  l'histoire.  Yen 
l'an  ti.'iO.  alors  que  saint  Iteniucle,  iiiràce  aux  libér.alités  de  Stgebert  111,  roi 
d'AusIrasie,  avait  foiulé  dans  In  vaste  foi-Ot  d'Ardenne  les  monastères  de  Sla- 
velot  el  de  Malmédy.  Lu  village  de  Cerniinv,  qui  eut  beaucoup  à  soulTrir  dea 


—  403  — 

invasions  anglaises,  disparut  à  la  fin  du  dix-septième  siècle  pendant  les  guerres 
qui  désolaient,  en  ces  époques,  notre  région  ardennaise.  Quelques  annalistes 
locaux  croient  qu'il  fut  détruit  pendant  les  premières  années  de  la  Fronde. 
Village  d'ailleurs  bien  pauvre  en  ce  temps.  H  n'avait,  nous  affirme  une  relation 
contemporaine,  que  «  deux  maisons,  cinq  communiants,  deux  méchantes  nappes 
pour  l'église,  un  ciboire  de  cuivre  point  trop  honneste  et  un  ciboire  indécent.  » 
Sur  un  monticule  planté  de  sapins,  les  vestiges  du  cimetière  de  Germiny  ;  puis 
une  croix  au  pied  de  laquelle  les  pèlerins  viennent  implorer  saint  Remacle 
pour  la  guérison  des  maladies  de  poitrine.  Le  dernier  habitant  de  Germiny 
s'appelait  Pierre  Morlet.  Il  vint  acheter  un  terrain  à  la  Neuville  pour  y  cons- 
truire une  maison,  rue  d'Oignon.  Une  clause  du  marché  fut  que  le  vendeur 
irait  chercher  les  matériaux  de  la  maison  que  l'acheteur  abandonnait  à  Ger- 
miny. On  voyait  encore,  il  y  aura  soixante  ans,  à  la  \euville,  deux  portes 
amenées  de  Germiny;  elles  provenaient  sans  doute  des  deux  dernières  maisons 
du  village.  Quant  à  l'église,  elle  tomba  de  vétusté,  ayant  été  fermée  «  pour 
erapescher  des  impiétés  honteuses  qui  s'y  commettent  par  les  pèlerins  se 
rendant  à  saint  Remacle.  »  Ce  nom  de  Pend-la-Pie  provient  sans  doute  du 
petit  ruisseau  de  la  Pie  :  même  origine  alors  que  Somme-Pie  et  Sainte-Marie- 
à-Pie. 

liieuxdits.  —  Chemin  de  Germigny.  —  Gloie  de  Germigny.  —  Houvroy  ; 
ancienne  ferme  ayant  appartenu  à  l'hôpital  de  Saint-Ladre  :  il  n'en  resta  long- 
temps d'autres  traces  que  des  caves  et  des  matériaux  enfouis.  —  Terres  de 
Saint-Nicaise,  Cette  abbaye  rémoise  posséda  trois  fermes  à  la  Neuville.  —  La 
Maladrerie.  —  La  Motelle  du  Tremblais,  Ancien  cimetière  où  l'on  a  trouvé  de 
nombreux  débris  de  poteries  gauloises  et  des  cailloux  calcinés,  qui  «  nous 
mirent,  dit  M.  G.  Logeart  dans  la  Rkvuk  d'Ardenne  et  d'Argon.ne,  sur  la  piste 
d'un  nouveau  cimetière,  situé  non  loin  de  Germiny.  »  Et  M.  Logeart  ajoute  : 
«  Une  fosse  du  Mont  de  Neiiflize,  à  la  Neuville,  contenait  :  au  pied,  un  vase  en 
morceaux,  deux  bracelets  de  bronze  ornés  de  traits  circulaires,  une  torque  <i 
tampons  avec  dessins  et  coups  de  pointe;  de  chaque  côté  de  la  tète,  à  la  hau- 
teur des  épaules,  une  fibule  arquée;  enfin,  à  droite  du  squelette,  un  fond  de 
vase,  creux  et  retourné,  ayant  dû  servir  de  coupe. 

PERTHES.  —  H.,  464.  —  E.,  139.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  7.  —  D.  D.,  49.  — 
Hect.,  2,342.  —  R.  P.,  Tagnon.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  3  septembre. 
—  B.  R.  —  C'«  P.  —  Plateau  élevé  et  peu  accidenté.  Environ  1,700  hectares  de 
craie  à  fleur  de  sol  dans  la  partie  centrale  du  territoire;  elle  disparaît  pendant 
660  hectares  sous  des  lambeaux  assez  étendus  de  limon  argilo-sableux  ou 
sablo-argileux.  Carrière  de  grève  sur  le  chemin  de  Tagnon.  Exploitation  de 
craie  qui  donne  d'excellents  moellons.  Nodules  jaunâtres  de  phosphate  de 
chaux.  Pas  de  sources  ni  de  cours  d'eau.  —  C.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Moderne,  remplaçant  un  ancien  édifice,  avec  tour  du  douzième 
siècle,  où  le  comte  de  Rethel,  Hugues  IV,  mariait,  en  1225,  sa  fille  à  Gervais 
de  Triange,  seigneur  de  Marigny. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vent.  N.  C.  —  La  Barrière,  4  hab. 

TAONON.—  H.,  946.  —  E.,  278.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  10.  —  D,  D.,  50.— 
Hect.,  2,397.  —  B.  P.,  Tagnon.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  juin.  — 
F.,  le  samedi  qui  précède  le  premier  dimanche  de  Carême;  le  mardi  après  le 
29  juin;  le  3  novembre,  jour  de  la  Saint-Hubert,  ou  le  mardi  suivant  si  cette 
fête  tombe  un  dimanche  ou  un  lundi.  — T.  —  G.  —  C'**  P.  —  B.  B.  —  La  craie, 
1,221  hectares,  et  les  alluvions  anciennes  se  partagent  le  territoire,  faiblement 
ondulé.  Environ  8  hect.  d'alluvions  modernes.  Au  pied  du  village,  quelques 
petites  sources  :  elles  alimentent  le  ruisseau  Pilot,  —  C.  de  Vitry. 


—  404  — 

Eglise.  —  Fort  intérossante.  Le  chœur  fut  incendié  à  la  fîn  du  siècle  dernier. 
Henioiitc  au  treizième  et  au  seizième  siècles.  Dans  le  transept,  fenêtres  flam- 
boyantes. Paraît  avoir  servi,  jadis,  de  maison -forte.  Tagnon,  village  jadis 
entoun»  de  fossés,  fut  cruellement  ravagé  à  diverses  reprises  pendant  les 
gut'iTPS  du  seizième  et  du  dix-septième  siècles. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vent,  —  La  Gare,  16  hab.  —  La  Cei'velle,  9  hab.  — 
Bailtivart,  6  hab.  —  La  Gem,  lieudit  où  furent  trouvées  vingt-deux  tombes 
d'origine  gallo-romaine,  avec  des  ossements  humains;  et  dans  Tune  d'elles,  un 
petit  vase  en  teire  cuite. 

VILLE-SUR-RETOURNE.  —  Voir  Bignicourt. 


VL    CANTON    DE    NOVION-PORCIEN. 

Ce  canton  comprend  vingt-cinq  communes  :  Novion-Porcien,  Auboncourt- 
Vauzelles,  Chesnois-Auboncourt,  Corny-Machéroménil,  Faissault,  Faux,  Grand- 
champ,  Hagnicourt,  llerbigny.  Justine,  Lalobbe,  Lucquy,  Mesmont,  la  Neuviile- 
les-Wasigny,  Nouvizy,  Puiseux,  Saulces-Monclin,  Sery,  Sorcy-Bauthémont, 
Vaux-Montr(»uil,  Viel-Saint-Remy,  Villers-le-Tourneur,  Wagnon,  Wasigny  et 
Wignicourl. 

Il  (^st  borné  :  au  nord,  par  les  cantons  de  Signy-l* Abbaye  ;  à  Test,  par  ceux 
d'Omont  et  do  Tourteron;  au  sud,  par  celui  de  Hethel;  et  à  Touest,  par  ceux 
de  Chàteau-Porcien  et  de  Chaumoiit-Porcien.  Arrosé  par  le  Plumion,  la  Vaux 
et  un  assez  grand  nombre  do  ruisseaux.  Ce  canton,  qui,  dans  Tarrondissement, 
est  le  plus  piîuplé  après  celui  de  Bethol  qu'il  dépasse  en  superficie  territoriale» 
prôscnte  des  hauteurs  pittorosquement  couronnées  de  bois  et  de  parties  pier- 
reuses. Les  terres  sont  limoneuses,  point  froides  et,  partout,  assez  fertiles. 
Bonne  culture,  d'où  récolte  abondante  de  céréales.  Assez  grande  culture  de 
betteraves.  Les  fruits  constituent  plus  particulièrement  la  richesse  de  ce  can- 
ton. Son  cidre,  surtout,  est  très  renommé.  De  même  sont  renommées  les 
cerises  do  Chesnoh-Auhoncourt  et  de  Viel-Saint-Remy,  qui  s'expédient  à  Reims, 
à  Paris  et  on  Angleterre.  11  faut  ajouter  encore  l'extraction  des  nodules  de 
phosphate  de  chaux,  fort  active  notamment  à  Saulces  et  dans  ses  environs. 

10,044  hab.;  3.362  oloct.;  23,372  hect. 

NOVION-PORCIEN.  —  IL,  881  ;  E.,  275.  —  D.  A.,  11.  —  D.  D.,  31.  — 
llect.,  1,721.  —  B.  P.,  Novioii-Porcien.  —  F.,  le  premier  mercredi  de  mars,  de 
juin,  de  septembre  et  de  novembre;  la  foire,  qui  se  tient  le  premier  mercredi 
do  juin,  est  fixôe  au  premier  mardi  du  même  mois  s'il  y  a  coïncidence  avec  la 
foiro  aux  moutons  de  Chdtoau-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  29  juin. 
—  O"  P.  —  IL  B.  —  G.  —  T.  —  S.  T.  —  Territoire  assez  accidenté.  Les  cal- 
cairtîs  coralliens,  233  hectares;  le  gault,  324  hect.  ;  la  marne  crayeuse,  172  hect.; 
les  alluvioiis  anciennes,  172  hect.;  les  alluvions  modernes, 232  hect.,  se  parta- 
gent le  sol  de  cotte  commun(^  Tous  les  ravins  de  la  partie  septentrionale  sont 
creusés  dans  lo  calcaire  corallion.  Exploitation  de  nodules.  Le  P/umion  traverse 
le  village  qui  possède  on  outre  deux  fontaines  :  celle  de  Naguet  et  celle  du 
ChfUiois,  —  C.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Date  de  la  Hn  du  dix-huitième  siècle.  Epitaphe  de  Simon  Godfroy 
(jui  la  fit  construire  en  178i^.  Belle  chasuble  seizième  siècle,  avec  des  figures 
brodoos. 

Châteaux.  —  Indépendamment  du  château  moderne,  Novion  en  possédait 
encore  deux  autres,  d'une  date  assez  ancienne;  Tun  appelé  château  de Geo/fVe- 


—  405  — 

ville,  qui  donnait  son  nom  aux  seigneurs  de  Novion,  et  l'autre  appelé  les 
JlleUes, 

Ecarts.  —  La  Barrière  de  Barmery,  2  hab. —  La  Bannière  de  la  Prairie,  2  hab. — 
Provisy,  251  hab.  A  la  section  de  Provisy  se  trouve  la  gare.  —  La  Gare,  1 1  hab.  — 
La  Bourinerie,  4  hab.  —  La  Gravelette,  2  hab.  —  Le  Moulin  de  l'Epine,  n  hab.  — 
Carin.  H.  —  Bagny,  H.  —  Malgré-Tout,  2  hab. 

'^^  Ville  de  Pray,  lieudit  désigné  par  la  tradition  comme  ayant  été,  jadis,  un 
bourg  considérable. 

A  Novion-Porcien,  se  fait  un  pèlerinage  pour  préserver  les  vaches  de  la 
pneumonie. 

AUBONCOURT-VAUZELLES.  —  H.,   240.  —  E.,  63.  —  D.  C,  8.  — 

D.  A.,  il.  —  D.  D.,  33.  —  Hect.,  540.  —  B.  P.,  Saulces-Monclin.  —  F.  L.,  le 
dimanche  qui  suit  le  il  novembre. —  La  marne  crayeuse  affleure  sur  environ 
368  hectares;  elle  disparaît  —  au  plateau  ouest  d'Auboncourt,  44  hect.  —  sous  le 
limon.  Argile  du  gault  sur  la  rive  fauche  du  ruisseau  de  Saulces.  Carrière  de 
marne  blanche  près  du  château  de  Vauzelles.  Marne  glauconieuse  entre  Vau- 
zelles  et  les  Tuileries.  iNodules  de  chaux  phosphatée.  Ràperie  de  betteraves. — 

C.  de  Vitrv. 

Ecarts.  —  Vauzelles,  96  hab.  —  Le  Moulin  de  Wasselin,  H.  —  Bellevue.  H.  — 
La  Maison  Legrand,  H. 

CHESNOIS-AUBONCOURT.  —  H.,  481.  —  E.,   151.  —  D.  C,  13.  — 

D.  A.,  19.  —  D.  D.,  27.  —  Hect.,  471.  —  B.  P.,  Saulces-Monclin.  —  F.,  les 
mercredis  qui  précèdent  la  Passion,  la  Sainte-Marguerite  et  la  Toussaint.  — 
F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  la  Sainte-Marguerite.  —  G'<'  P.  —  B.  B.  —  Les  deux 
villages  sont  assis  dans  une  vallée  fort  encaissée  où  coule  le  ruisseau  de  Foivre, 
et  dont  le  fond  est  occupé  par  les  alluvions  modernes.  Les  parois  sont  formées 
par  les  calcaires  coralliens.  Au-dessus,  le  calcaire  à  astartes,  puis  les  sables 
verts  avec  nodules,  et  l'argile  de  gault.  Limon  sableux  pour  la  fabrication  des 
briques.  Quelques  sources  sans  importance.  —  C.  de  Vitry. 

Nous  lisons  dans  Mes  Voyages  en  zigzag,  de  Bruge-Lemaitre  :  «  Le  chemin 
qui  longe  le  Foivre  n'eut  pas  toujours  l'état  de  tranquillité  parfaite  où  nous  le 
voyons  alors  (écrit  en  1884).  Le  23  juin  1792,  lorsque  fut  connue  l'arrestation 
de  Louis  XVI,  les  gardes  nationaux  de  Saulces-Monclin,  qui  s'étaient  adjoint 
ceux  de  Vaux-Montreuil,  s'acheminaient  vers  Sainte-Menehould,  «  où  il  y  a  sang 
et  carnage,  »  disait  la  dépèche  officielle  conservée  dans  les  Archives  d'Altigny. 
Un  pauvre  aveugle,  en  tête,  leur  servait  de  tambour  en  jouant  de  la  clarinette. 
Il  était  guidé  par  deux  compagnons  de  route  qui,  pour  lui  laisser  le  plus  com- 
plètement possible  sa  liberté  d'action,  le  conduisaient  en  laisse  à  laide  de  deux 
cordelettes.  Et  le  pauvre  homme  de  suer  sang  et  eau  pour  communiquer  à  sa 
flûte  l'enthousiasme  dont  étaient  animés  les  gardes  nationaux  qui  brandis- 
saient des  armes  extravagantes. 

«  Les  vignes  qui  s'échelonnent  sur  la  pente  des  coteaux  environnants  sont, 
sans  doute,  les  dernières  de  la  zone  viticole  ardennaise.  Il  parait  qu'en  bonne 
campagne,  les  vins  qu'elles  produisent  sont  fort  estimés;  malheureusement,  la 
quantité  récoltée  sur  une  quarantaine  d'arpents  ne  suffit  que  d'une  manière 
bien  incomplète  à  étancher  la  soif  des  producteurs. 

«  Le  Chesnois  semble  avoir  pris  son  nom  de  quelques  bouquets  de  chênes, 
situés  dans  son  voisinage.  S'il  était  en  son  pouvoir  de  se  rebaptiser,  il  décide- 
rait probablement,  aujourd'hui,  de  s'appeler  Noyer  ou  Cerisier.  Outre  qu'il 
est  le  pays  aux  noyers  par  excellence,  il  n'en  est  pas  moins  le  pays  aux  ceri- 
risiers.  Le  Chesnois  est,  en  effet,  le  centre  d'un  fort  important  marché  aux 
cerises.  La  halle  où  se  tient  ce  marché  occupe  une  grande  partie  de  la  place 


—  406  — 

pul>li<|ue,  ot  n'est  séparée  du  Foivre  que  par  un  chemin  se  dirigeant  vers  le 
nord.  Un  grand  ornio  s'élève  au  coin  du  pont  qui  sert  à  franchir  le  ruisseau. 
Cet  arhre  soinble  ôtn*  remblènie  du  commerce  fruitier  de  cette  région.  Le 
versant  oriental  de  la  vallée  nous  conduit,  par  un  excellent  chemin,  du  Ches- 
nois  à  Auboncourt-ès-Rivii*res  ;  commune  distincte  avant  1828,  maintenant 
section.  Le  vers«int  opposé  nous  montre  des  vignobles,  tandis  que  le  fond  de 
la  valb^e  déroule  à  nos  regards  un  tapis  continu  de  belle  verdure.  Les  noyers, 
au  second  plan,  paraissent  avoir  des  proportions  colossales;  ils  font  romement 
d'un  pays  qui  les  rejjarde  comme  une  source  de  richesses.  Auboucourt,  dont 
la  portion  la  plus  élevée  s'app«'lle  le  Piroli,  occupe  un  promontoire  de  calcaire 
corallien.  Les  pierres  qui  servirent  à  l'érection  de  cette  localité  furent  extraites 
du  sol  même,  et  sont  par  cola  même,  d'uin»  haute  valeur  ^'éologique.  Une  large 
entaille  pratiquée  dans  le  flanc  tie  la  colline  nous  montre  la  composition  de 
ces  roches  calcaires.  Coraux  et  madrépores  nous  apparaissent  par  fragments 
énormes  mesurant  (juelquefois  un  mètre  cube,  l'ne  grande  variété  de  testa  ces  : 
dici'rates,  moules,  tellines,  vis,  huîtres,  oursins.  La  p.Ue  calcaire  est  d'une 
blancheur  éclatante,  mais  1  in<''galité  de  son  grain,  parsemé  de  nombreux  vides, 
n'en  l'ail  qu'une  pierre  à  bdtir  tout  à  fait  s(?condaire. . .   » 

Ecarts.  —  Anfumcourt,  00  hab.  —  Le  Pilori,  2  hab.  —  nom  significatif  rappe- 
lant sans  tloute  la  puissance  odieust»  de  quelque  seigneur  haut-justicier.  —  Le 
Sault-Bnilr,  7  hab.  —  Si'rru'ourt,  21  liab.  ;  autrefois  petit  hameau  que  possé- 
dait Jean  de  la  (irèVe  —  la  Crève  est  un  écuirt  de  Saint-Marcel,  —  ainsi  qu'il 
résulte  de  son  «  aveu  >»,  132*  et  132;S,  dans  lequel  il  récapitule  tout  ce  qu'il 
««  tenait  •«  de  Jeanne,  comtesse  de  liethel,  par  le  douaire  de  sa  femme.  —  Le 
Fond  de  lu  Petite.  Vallée,  où  se  trouve  um*  font<iine  dont  les  eaux  ne  jaillissent 
qu'a  d'ass(?z  rares  intervalh^s  :  apparition  qui,  disent  les  anciens,  annonçait 
toujours  une  catastrophe,  d'où  son  nom  :  Fnntnine  de  Malheur, 

CORNY- MACHÉROMÉNIL.  -  IL,  322.  —  E.,  101.  —  1).  C.,  3. — 
I).  A.,  12.  —  1).  D.,  31.  —  Hect.,  1,():)4.  —  IL  P.,  Novitm-Porcien.  —  F.  L.,  le 
dimanche  qui  suit  la  Saint -Denis.  —  C'*'  P.  —  IL  IL  —  Territoire  travei-sé  par 
le  raisacaa  d'Urfosse.  Sables  verts  avec  nodules  de  phosphates  de  chaux;  argile 
du  gault;  assez  grande  étendue  d'alluvions  anciennes;  alluvions  modernes  qui 
lon;;ent  le  ruisseau  d'Urfosse  et  le  marais  à  l'ouest  de  Cornv- la- Ville.  Deux 
sources  assez  importantes  :  la  fontaine  Saint-Denys,  et  la  source  lie  la  Dyonm, 

—  C.  de  Vitrv. 

Ecarts.  —  Lautreppe,  3  hab.  —  Cornicelle  ou  Comy-la-Cour,  Durand,  dans 
sa  Coutume  de  Yrrav,  relate  les  deux  chartes  qui  furent  données  à  Corny- 
la-Cour  et  à  Corny-la-Ville  —  le  nom  primitif  du  village;  —  la  première,  par 
Manassès,  comte  de  Helhel,  en  H  i2,  et  la  deuxième,  en  1203,  par  l'archevêque 
(h*  H«rims.  —  Machéroinénil,  03  hab.  (voir  sur  les  Bande,  seigneurs  de  Maché- 
roménil.  la  Uevue  d'Ardkn.ne  et  dArgonne).  «  (^est  pour  nous,  lisons-nous  dans 
cette  Hkvue,  un  pieux  devoir  de  faire  revivre  les  rares  représentants  de  la 
famille  de  B.mde.  Ceux-ci.  en  etîet,  après  avoir  cimenté  l'édifice  national  au 
prix  de  leur  sang,  et  s'être  ruinés  au  service  de  la  patrie,  subirent  les  pénibles 
vicissitudes  de  l'ancienne  noblesse,  c'est-a-dire  l'écroulement  et  la  déchéance 
par  l'appauvrissemt'nt.  Les  Baude  ne  li«urent  pas  au  procès-verbal  de  la 
hecherche  de  la  Noblesse  de  Champagne,  dressé  par  l'intendant  Caumartin 
en  1007.  Il  est  probable  (|ue  ce  li^^nage  était  alors  éteint,  ou  qu'en  raison  de 
son  extrême  pauvreté  il  ne  daigna  pas  faire  la  dépense  des  actes  nécessaires  à 
sa  maintenue.  >» 

FAISSAULT.  —  IL,  341.  —  E.,  108.  —  I).  C,  7.  —  I).  A.,  17.  —  D.  D.,25. 

—  IlecL,  574.  —  B.  P.,  Launois.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  C»«  P.  —  B.  B.  — 


—  407  — 

Faissault  est  situé  en  partie  dans  une  petite  vallée  au  fond  de  laquelle  affleu^ 
rent  les  calcaires  coralliens.  Le  reste  du  territoire  est  constitué  par  les  sables 
verts  avec  nodules  phosphatés  et  l'argile  du  gault.  Les  calcaires  durs  du  groupe 
corallien  sont  exploités  pour  l'erapierrement  des  routes.  Quatre  sources;  notam- 
ment la  fontaine  Saint-Druon  qui  traverse  Faissault.  Sur  le  territoire  de  cette 
commune,  au  lieu  dit  la  Baronne,  un  poirier  —  du  moins  existe-t-il  encore  — 
qui  passe  pour  être  l'arbre  fruitier  le  plus  âgé  des  Ardennes.  Il  aurait,  dit  la 
tradition,  plus  de  trois  siècles.  Son  fût  mesure  2  mètres  sans  branches.  Sa  cir- 
conférence est  de  5  mètres,  presqu'égale  partout.  Ses  branches  couvrent  le  sol 
sur  une  circonférence  de  70  mètres.  Ses  fruits  très  petits,  donnent  une  récolte 
ordinaire  de  15  à  20  quintaux  et  font  d'excellent  poiré.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  Belair,  12  hab.  —  La  Crête.  —  Les  Bochets.  —  La  Guinguette.  H. 

FAUX-LUCQUY.  —  Faux.  —  H.,  78.  —  E.,  29.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  il. 

—  D.  D.,  36.  —  Hect.,  331.  —  B.  P.,  Novion-Porcien.  —  F.  L.,  le  dernier 
dimanche  de  septembre. 

Lucquy.  —  H.,  799.  —  E.,  233.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  10.  —  D.  D.,  34.  — 
Hect.,  504.  —  B.  P.,  Novion-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  15  sep- 
tembre. —  C'«  P.  —  G. 

Ne  formaient,  avant  1870,  qu'une  seule  et  même  commune.  La  marne  crayeuse, 
avec  ses  terres  généralement  fortes  et  imperméables,  affleure  sur  la  plus  grande 
partie  du  territoire,  l'un  des  plus  fertiles  du  canton  de  Novion.  Alluvion  argi- 
leuse le  long  du  ruisseau  de  Saulces.  Une  dizaine  de  sources  fort  abondantes.  — 
C.  de  Vitry. 

GRANDCHAMP.  —  H.,  189.—  E.,  61.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  18.  — D.  D.,33. 

—  Hect.,  728.  —  B.  P.,  Wasigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  octobre.  — 
B.  B.  —  Le  groupe  oxfordien  constitue  la  plus  grande  partie  du  territoire.  On 
le  rencontre  dans  les  deux  vallées  où  coulent  les  deux  ruisseaux  de  Wagnon  et 
de  Mesmont,  ainsi  que  dans  le  bas-fond  à  Test  de^Grandchamp.  Vient  ensuite 
la  gaize  qui,  au  nord,  repose  directement  sur  les  roches  oxfordiennes.  En  outre, 
144  hectares  d'alluvions  anciennes.  Une  dizaine  de  sources  généralement  peu 
régulières.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  La  Folie-Durant,  8  hab.  —  La  Petite  Guinguette,  N.  C.  —  Le  Moulin 
à  Eau.  N.  C.  —  V Hôpital.  N.  G.  —  Constantine.  H.  —  La  Vierge,  5  hab. 

HAGNICOURT.  —  H.,  145.  —  E.,  53.  —  D.  C.,  14.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  23. 

—  Hect.,  575.  —  B.  P.,  Launois.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de  mai  ou  le 
précédent  si  le  dernier  coïncide  avec  la  Pentecôte.  —  C'"  P.  —  Le  terrain  oxfor- 
dien affleure  sur  la  plus  grande  partie  du  territoire.  Il  est  couronné  par  les 
calcaires  coralliens  commençant  à  se  montrer  vers  mi-côte  des  hauteurs  qui 
dominent  à  l'est  et  à  l'ouest  la  vallée  dans  laquelle  est  assis  le  village.  Quelques 
rares  alluvions  modernes.  Le  territoire  d'Hagnicourt,  très  accidenté,  s'étend 
sur  le  versant  méridional  de  la  petite  chaîne  de  montagne,  nommée  les  Crêtes, 
qui  sépare  le  bassin  de  la  Seine  du  bassin  de  la  Meuse.  Sources  nombreuses  et 
abondantes.  —  C.  de  Vitry. 

Château.  —  Château  h  tourelles,  habité  par  le  comte  de  Bruce,  descendant 
des  de  Bruce  qui  furent  rois  d'Ecosse.  Les  eaux  du  Foivre,  en  baignant  les 
murailles  de  ce  manoir,  devaient  lui  donner  des  garanties  suffisantes  de 
défense  contre  les  entreprises  des  routiers  du  moyen  âge;  aujourd'hui,  il 
ne  peut  être  considéré  que  comme  une  agréable  résidence  de  campagne.  Ce 
château,  dit  d'Harzillemont,  avait  naguère,  comme  principaux  accès,  de  magni- 
fiques allées  d'ormes  séculaires  que  la  spéculation  parisienne  sut  découvrir  et 
exploiter.  Ces  vieux  témoins  de  tant  de  confidences  inspirées  par  des  idées 


.     —   lOS  — 

d'un  tout  aulrr  nrdri'  que  les  uôlri's  (ombùrejit  un  k  un  sous  la  hache  des 
hOchpi-ons  l't,  eiubarqués  au  porl  irAUi|;in-,  nllèreut  sur  les  chanlien  paii- 
eipns  pour  V  èln-  trinsformés  en  fournitures  il't'b«nisterie. 
Ecarta.    -   Hinzillein'uil.  N.  C  ■■  -  Lomjchamps.  H.  —  Les  Hitutet-Mai$on§.  U. 


EeIIh  d«   Bagutcourt 

HERBIONY.  -  [[.,  219.  --  E..  6G.  —  U.  C,  1i.  -  l).  A.,  U.  —  D.  D.,40. 
—  Hect.,  ;i2i.  ■  H.  ]'.,  Wasigiiv.  -  F.  I..,  le  ilcruW  iljuianche  de  septembre.  — 
C*  I'.  —  Les  If  très  cr.-ivi'usfs,  les  iilluïions  nni-ii-unes  et  les  alluvions  modemei 
se  pnrtnf^ent  le  lerrilwn-,  Dtaucoup  de  prtis  et  nombreux  arbres  à  fruits.  Quel- 
ques souriTS  ne  tarissant  piiint. 

Histoire.  ^-  C.  île  Vjtry.  <•  Ku  IJ.-i'.i.  lisons-ur>u.s  ilîins  la  Nouencuturk  des 
CoMHUNKS.  un  parti  tiaiarniis  <]ui  s'était  retiré  fi  IlerluL'uy  "  [iitiry  rafraîchir  » 
(ek)  y  fui  allaijuf  par  li^s  troupes  du  slix.-  de  Hoyi',  liiiroti  de  I>ic<irdie  et  dfl 
Robersart,  i-hanoiiie  d>!  I.ann.  \.i:  rlief  de  re  parti  et  tous  ceux  qui  l'accompa- 
gnaient y  furent  lin'-a  ou  faits  prisonniers.  » 

Ecart.  —  \.i:  Mmiiin,  0  liab. 

JUSTINE.  —  »..  â;io.  -  K..  ui.  —  1».  C.  m.  —  i).  a.,  i;i.—  o.  D..*a.— 

HcLl.,  ù'Si.  —  II.  P.,  Wasiffuv.  —  V.  I,.,  le  dimanibe  qui  suit  le  8  septembre. — 
C'<  I'.  --  Justiiii'  est  assis  dans  la  vallée  de  la  V<iii.v  dont  le  fond  est  occapé 
par  les  alluvions  .inrionni>s  que  bordent,  sur  la  rive  droite,  des  alluvioni 

ét;alenient  ani-ie 's,  depuis  la  limite  nuest  du  teiiitoire  jusqu'à  l'extrémité 

noi-d  de  Justine.  Los  marnes  crayeuses  affleurent  sur  tout  le  reste  du  lerri- 
toiiv.  Les  alluviiuis  mnderia's  sont  arplo-sa  bleu  ses  à  la  surface.  Six  sonrcei 
assez  alinndaiiles  qui  ne  tarissent  point,  sauf  la  snuree  île  Gfingnire.  —  C.  de 

Eglise.—  i;..lliique,  remaniée. 

Ecarts.     -  l.r;  !a»i-liii  <l:  lu  Titiwh'^i.  "S..  1',,  —  Les  iUirrex. 

LALOBBE.  —  IL.  r.iS.  -  K,,  I8(i.  -  I).  C.,  13.  —  I).  A.,  22.— D.  D.,33. 


—  409  — 

—  Hect.,  996.  —  B.  B.,  Wasifçny. —  P.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  17  septembre. 

—  C*  P.  —  B.  B.  —  G.  —  Village  situé  sur  les  bords  de  la  Vaux.  Territoire 
accidenté  qu'occupe,  pour  la  plus  grande  partie,  le  groupe  oxfordien,  recou- 
vert par  le  gault  et  la  gaize  qui  affleurent  en  liserés  étroits  et  disparaissent, 
sur  les  plateaux,  sous  les  alluvions  anciennes.  Minières  entre  Gauditot  et  le 
Laid-Trou  :  on  y  rencontre  d'assez  nombreux  fossiles.  La  marne,  exploitée 
sous  le  nom  de  castine,  convient  à  Tamendement  des  terres.  Abondante  récolte 
de  pommes  pour  le  cidre. 

Histoire*  —  C.  de  Vitry.  Village  d'origine  antique  et  qui,  s'il  faut  en  croire 
les  commentateurs  du  polyptyque  de  saint  Remy,  serait  le  Liirba  dont  il  est 
parlé  dans  ce  document.  Le  cartulaire  de  Signy-l'Abbaye  conservé  aux  Archives 
départementales  contient  le  testament  (1270)  d'Alix  de  Lalobbe,  dame  de  Sery. 
Si  nous  mentionnons  Signy  à  propos  de  Lalobbe,  c'est  pour  rappeler  ce  passage 
d'une  géographie  du  siècle  dernier  :  «  Lalobbe,  dont  les  habitants  n'ont  daulres 
ressources  pour  vivre  que  la  cognée  avec  laquelle  ils  abattent  les  bois,  et  la 
pioche  dont  ils  se  servent  pour  fouiller  les  mines  de  fer  qui  couvrent  presque 
toute  la  surface  de  son  territoire,  est  très  ancien.  Signy-l'Abbaye  ne  s'est 
augmenté  qu'aux  dépens  de  Lalobbe. . .  » 

Eglise. —  Modernisée;  sauf  le  portail  qui  date  du  douzième  siècle. 

Château. —  Appartint  à  la  famille  de  Biarmois;  puis,  au  seizième  siècle, 
passait  entre  les  mains  de  «  noble  homme  Guillaume  d'Averoult  ».  Son  tom- 
beau, autrefois  dans  l'ancienne  église  —  tombée  en  ruines  —  de  Guincourt,  se 
trouve  actuellement  sur  le  perron  de  la  nouvelle  église;  une  dalle  de  marbre 
bleu  où  sont  représentés  deux  personnages  en  has-relief  :  l'un  est  le  seigneur 
d'Averoult,  les  mains  jointes,  l'épée  au  côté,  vêtu  d'un  haubert,  son  casque 
à  ses  pieds;  Tautre  est  une  femme,  dans  la  même  attitude.  Sur  la  bordure  se 
lit,  en  caractères  du  seizième  siècle:  Cy-gist  noble  home  Gvillaume  d  Averoult, 
en  son  vivant  escuyer,  sieur  de  Lalobbe,  de  Liry,  de  Guincourt,  qui  tresj)assa 
le  V  de  l'année  XV»  XLI. 

Ecarts*  —  La  Besace,  62  hab.  —  Bois  des  Anes,  6  hab.  —  GauditoiU,  56  hab. 

—  Le  Laid-Trou,  10  hab.  —  Landa,  4  hab.  —  Rogiville,  63  hab.  —  La  Sauye- 
auX'Bois,  46  hab.  —  Norguemont.  H.  —  Le  Culot,  H.  —  La  Crettiére,  41  hab.  — 
Le  Pré  du  Seigneur,  où  se  trouve  la  fllature  Lambert.  Afin  qu'il  puisse  aug- 
menter la  chute  d'eau  des  turbines,  le  canal  de  dérivation  passe  en  tunnel  sous 
deux  collines  voisines  et  le  lit  même  de  la  Vaux  qu'il  rejoint  à  000  ou  700  mètres 
plus  loin,  en  face  du  Laid-Trou.  Ce  travail  considérable  coûta  plus  de  500,000  fr. 

—  La  Charrue,  N.  C.  —  Faurigault.  Autrefois  censé  appartenant  aux  moines  de 
Signy.  Entre  Grandchamps,  Lalobbe  et  Signy-l'Abbaye,  s'étend  une  région 
pittoresque  fort  boisée,  appelée  :  la  Petite  Forêt  et  le  Bois  du  CMleau.  Sur  la 
lisière  occidentale  de  ce  bois,  se  trouve  le  Vieux  Puits  de  Faurigault,  à  demi 
comblé,  dans  lequel,  «  aux  temps  des  alliés  »,  Nicolas  Godard  dit  Gatôt,  de 
Lalobbe,  jeta  les  cadavres  de  cinq  dragons  hessois  qu'il  avait  tués.  Nous  avons, 
en  tous  ses  détails,  raconté  ce  dramatique  épisode  dans  notre  volume  :  Villks 
ET  Villages  des  Ardennes. 

L.UCQUY.  —  Voir  Faux. 

MESMONT.  —  IL,  264.  —  E.,  81.  —  1).  C.,  3.  —  D.  A.,  14.  —  D.  D.,  35.  — 
Hect.,  1,132.  —  B.  P.,  Novion-Porcien-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  14  septembre.  —  C"  P.  —  B.  B.  —  Mesmonl  est  assis  dans  une  vallée 
encaissée  dont  les  parois  sont  formées  par  les  calcaires  coralliens;  on  trouve 
aussi  ces  calcaires  dans  la  vallée  où  coule  le  ruisseau  de  Wadimont  à  la  limite 
orientale  du  territoire.  Carrières  dans  les  calcaires  blancs  <i  nérinées,  li  l'extré- 
mité nord.  Dans  la  partie  sud-ouest,  s'étend  sur  168  hectares  la  craie  marneuse 


gris-hli>u;Ut'>>,  plus  souvcnl  eti  i 
maniue  aii-df^ssiis  du  clirUcau 
Mosiiii^iit  cl  Novion,  sous  le  linii 
ralenienL  furies,  iliffli'iles  à  oui 
aclui'llpiriont  (iériiclni,  cl  que  !'i 
—  il  V  eu  a  dix  sur  If  tfiTiloiri! 
la  Fiiiiliifif  'lu  Moulin.  Mi'SHiont 
abondant,  ne  tarit  jumals. 


Mpsmoiit  se  rpronimninli'  nu  tiniriste 


-  tlO  - 
iichftiri'  ou  (:i'istUre,  en  marne  ^lauconieuse 
larnc!  tirasse.  I^(  marne  Rlauconieuse  se  re- 
ï  lnui'sl,  ou  eiicoro  à  moiti<^  chemin  entre 
1 1  ellit  contient  de  petits  nodules.  Terres  géné> 
ver,  Kui-tout  dans  l'ancien  bois  de  Hesmont, 
I  appelle  Iktis  lies  Forti'n  Terres.  Deux  sources 
-  assez  réguliêreâ  :  la  Fontaine  de»  Prêtres  et 
si  travcrst;  par  un  ruisseau  qui,  s'il  n'est  point 
lie  Vilrv. 


ii.-ictéristique  église  dont  le 


Portail  de  l'tgllM   d« 


portail  aniiin  i>st  des  plus  reniaivjualiles:  par  smi  cuiieux  cb&teau—  datant 
du  dix-si'iiMi-iii(?  siècle  —  el  par  snii  ^tymolopie  qui  lui  assigne  une  eiisteoct 
trt-s  aucieiiui-  :  les  nmisoiis  de  la  mnrita^np.  Mesmonl  aurait  été  le  siège  d'un 
niarquisal,  depuis  un  temps  ijue  n')us  ne  pouvons  préciser  jusqu'en  1789.  On 
publicisJe  germain,  Hvaiinlli.'  di-  llnmaru-e.  in>i-lait  encore,  en  J800,  le  titre 
de  marquis  d>j  Mi'sniont.  iVest  lui  qui,  avant  émi);ré  i.  Hambourg,  y  pnbli* 
pendant  que]i|ues  nnni^iis  un  paiiiplilet  intitulé  le  Cenfar.  Ce  journal  lui  vaint 
son  arrefiaiiiin.  Il  put  lnulcl'ois  se  r^fuyier  en  Dussie  OÙ  il  devint  secrétaire 
du  uiinistn-  île  rinstruelioii  publique  giour  la  correspondance  étrangère,  JDS- 


'au  moment  où  la  Reslauralion  lui  laissa  la  permission  de  rentrer  en  France  ; 
r  termina  son  existence  dans  des  exeroices  de  piéW.  Le  chàleau  de  Mesmont 


y 

ndl'? 

W*     «1 

GUlean  de  Mumciiit 


.  acluellement  habité  par  M.  Ternam-Compans,  député  de  l'arrondissement 
Rethel,  neveu  de  M.  Mo  rti  mer- Te  maux  qu'une  inexactitude  nous  faisait  dire, 
^  142,  être  l'auteur  d'une  Histoire  du  Gouvkr^euknt  dk  Juillet.  Il  faut  lire  : 
ITOJRE  DE  LA  Trrrruh  ;  inachevée,  parfois  beaui^oup  trop  partiale,  n'ayant  de 
d  intérêt  que  par  les  seuls  documents  cités. 

Bcarts.  —  La  Briqueterie,  4  hab,  —  Mont-Sainl-Harlin.  6  hab.  —  Le  CM- 
u.  H.  —  La  Ferme.  N.  G. 

'TETJVILLE-LES-'WASIONY.  —  H-,  323.  —  E.,  117.  —  D.  C,  8.  — 

A.,  18.  —  D.  D.,  38.  —  Hect.,  .'i21.  —  B.  P.,  Novioii-l'orcien.  —  F.  L.,  le 
aanche  qui  suit  le  24  août.  —  O'  P.  —  B.  B.  —  G.  —  Le  village  s'élend  sur 
rive  droite  de  la  Vaux.  Les  lianes  île  la  vallée,  ainsi  que  ceux  d'un  petit 
Ion  secondaire  au  nord,  sont  constitués  par  les  roches  oxfordiennes  qui  con- 
.ent  en  calcaires  ferrugineux,  ou  eafline  plus  ou  moins  friable.  La  roche 
ceuse  eat  surtout  développée  du  côté  de  la  ferme  de  I  andat  Prj's  du  Mont- 
isper,  carrëre  dans  laquelle  est  ex)lo  é  le  c  I  a  bleu  Entre  Neu  lie  et 
isigny,  affleureme  t  de  alca  rcs  c  11  ens  Les  s  M  verti  et  1  ar»,  le  du 
lit  forment  tout  autour  des  côles  ur  la  r  e  dro  le  de  la  Vaux  u  I  seré 
9  étroit,  au  dessus  du  te  ra  oxfo  d  en  En  c  t  endro  t  nodules  phos 
ités.  .'i2  hectares  de  ga  ze  cr  ta  ee  sur  le  platedUï  4  b  I  ectares  d  allu  ons 
riennes.  Nombreuse    sources 

;.  de  Vitry    La  Neu    Ile  e«t  cons  dé  ée    pir  quelques  géo  nphes    comme 
nt  la  slatio      omi  ne    ppel  c  y<A}  on  j  m  d  ns  la  Table  th  odo    e  ne     à 
ins  que  ce  ne  s    t  ^ov  o    Por    c     UaUeu  s    pi      eur    tro     on    de  voie 
naine  se  d  st    «ue  te     o     «ur  le  t  rr  o  r     1      e  te    on  n  une 
Scarte.  —  La  lia  re  h  I    —  I      C  e   —  I      V    d         —  La  Ha  te 

Baste-Picelle  —  t    i    D    t  \    i     —  M     I  P     /e     S    \i\ 


«EUVIZT.  — H.,  2 


-  D.  C,  10.  —  D.  A..  20.  ~  D.  D.,  22.  - 


—   il2  _ 

HPit.,  886.  —  ».  P..  Loiitiots.  —  K.  I..,  le  iliii 
C"  I'.  -  It.  li.  —  [.p  sol  (li^  cette  cmiiiuiic  se 

(lii'ti,  OH  h'vtnn-s ;  les  uakiiirt-s  coi-allitriis 
l'.iri;ilc  Af  liiiM.  1 16  Iii'<-1.  ;  et  les  ailiivions  ti 
il'onlilhe  fernifiini-iisc.  It'as.spz  nombreuses  s 


iinclu-  apfKS  le  8  septembre.  — 
ivpni'llt  eulrt-  :  le  lerruiii  oitor- 
,  :iG  li<-ct.  :  les  sables  verts  eU 
iiMuiiiies,  100  liucl.  Exploitatioik^ 
C.  clo  Vilry. 


I,;i  Mi 


Ecarta.  —  Bi-luii;  li  liiil).  —  Lu  Cnfl^-OwM.  ii  liub.  —  JToAaray.  >'.  C  — - 
l'i'iiKi^i'S  \i-i  plus  célëhros,  les  plus  fn^quentés  de-^ 


i-R'„,„r.  N. 


Aiili'imc:^.  -Nfius  «vous,  l'ii  tous  si?s  iliHiiils,  rai'onlt:  ilans  notre  volunit!  :  Tr»di- 
Tctiss,  I.ÉUK.NUKS  CT  CoATEs  tiKs  AHt>K>NKs,  Ifs  orwni»  lie  ce  pèlerinage  à  Notre- 
DaniP  lie  Ilon-Sn-oui's  :  nmii  iii<  poiivuiis  iiuV  ii-iivovcr  lo  lecteur.  Sur  lu  place 
du  vjllap',  si*li'ï.-  la  vas^•  l'-iilisc,  de  rouslruclion  loulit  iiîcente,  où  se  réunissent 

les  p>'lfrin8. 


PUIS  EUX.  -  H. 

211.-  1 

Ilptrl.,  ;!4I.    -  It.  P., 

Saulc.-s-M 

—  S.  T.  h  mroiu-me, 

/.   -   I..-  V 

S'-'iu  <U-  l'i  t%lh-him- 

Au  f..(ul  < 

MU-jilliiNis;  tout  le  n 

le  du  ti'ii 

de  «ault  i|ui!  in<LS'|ii 

m,  suri.' 

Nombreux  fossiles  d 

ns  les  .-al, 

Hutoire.  -  l'iiisi 

u\,  plus  i 

liùpilal  l't  ik'S  foires 

issez  rciio 

t:i2i,  dit  J.  iiubcTi  , 

LUS  s:i  (it:< 

maixms.  Il  v  avait  .1 

■us  ■■llàlHM 

avail  ii.ic  double  oi 

■■■inli-  d- 

In.'  |iartii'  il'is  Uritin 

l'IllS  sulis 

miiniquait  avi'  II-  cl 

Heau  par 

Ce  passive  coin-spii 

dait  aver 

fut  iir-tiTiite  viTU  1710.  On  croit 

.  -  11.  ( 


plat,.M 


r-ralli.. 


m.  --  I),  A.,  17.—  D.  D-,  37.— 
,  le  dimaticbp  qui  suit  le  16  mai. 
dans  un  vnllon  où  coule  le  rvùi- 
ri'iii  sur  35  bectnrcG  les  calcaires 
_n'  pai'  les  sables  verls  et  l'aniile 
iU  li''ciiires  d'alluvioiis  anciennes. 


ipiirlaiil  Jadis  qu'il  ne  l'est  aujourd'hui,  eut  an 
iunii'>i's.  Klait.  alnrs,  clief-lieu  d'un  vicomte.  «  En 
uiiM'aïK.  ati  iiici'nilie  réduisit  le  villa^te  ù  deus 
ux.  dont  l'un  l'ut  brillé  avi-c  le  village;  l'&atn 
iiurs,  des  cl'l^Ul'aux  et  i|uelquea  petits  canons. 
ile  encinT,  ainsi  qu'une  cave  trfts  vaste.  On  com- 
uii  pa>snfrc  ('-truil  iippi.-lê  la  riieUt  du  Saiatiir. 
l'eiilri'c  di's  souterraiiis.  H  y  avail  une  halle  qui 
i|u'il  y  l'Ul  aussi  un  couvent.  I.e3  seignean  de 


-  413  — 

Jiiseux  avaient  pour  devise  :  nec  rétro;  cette  devise  se  lit  encore  aujourd'hui 
ir  une  des  fenêtres  de  l'église.  L'église,  quoique  petite,  est  harmonieuse;  elle 
referme  plusieurs  pierres  tumulaires  assez  bien  conservées,  qui  recouvrent 
s    sépultures  des  seigneurs  de  Puiseux.  » 

^Sglise.  —  Gothique.  Des  panneaux  et  des  vitraux  remontant  au  dix-septième 
èïcle  ornent  le  chevet. 

Ecarts.  —  Le  Chemin  de  Saulces,  5  hab.  —  Les  Epetiéres,  2  hab.  —  Les  Ployes, 
bab. 

8AULCES-M0NCLIN.  —  H.,  1,000.—  E.,  313.  —  D.  C,  6.  —  I).  A.,  13. 
^  D.  D.,  29.  —  Hect.,  2,022.  —  B.  P.,  Saulces-Monclin.  —  F.  L.,  le  deuxième 
îxnanche  de  mai.  —  C»  P.  —  B.  B.  —  G.  —  T.  —  De  profonds  ravins  sillon- 
ent  le  territoire.  Le  sol  se  compose  de  calcaires  coralliens,  108  hectares,  qui 
onstituent  les  flancs  de  tous  les  ravins,  sauf  de  ceux  qui  s'étendent  autour  de 
1  gare  et  h  Test  de  Vauboison  où  Ton  rencontre  le  calcaire  à  astartes,  52  hect. 
ambles  verts,  1,022  hect.  Marne  crayeuse,  180  hect.  Alluvions  anciennes,  o88  hect. 
•^lluvions  modernes,  72  hect.  Exploitation  de  nodules.  Les  calcaires  sont  géné- 
a.lement  blancs,  compacts,  caractérisés  par  la  présence  des  nerinées,  quelque- 
ois  oolithiques  en  bancs  minces.  Près  de  Saulces-aux-Tournelles,  ils  donnent 
les  matériaux  gélifs  que  l'on  emploie  pour  Tempierrement  des  chemins  et  pour 
a  fabrication  de  la  chaux  grasse.  Un  assez  grand  nombre  de  sources  régulières 
ît  ne  tarissant  point.  Le  petit  ruisseau  de  Saulces,  dont  l'eau  est  abondante, 
impide,  traverse  le  village.  —  C.  de  Reims. 

EScarts.  —  Maisonbonne,  4  hab.  —  Mont-Collet.  —  Saulces-aux-Tournelles, 
12  hab.  —  La  Carrière,  H.  —  Vauboison,  H.  —  Les  Tuileries,  H.  —  Maillard,  H. 
—  La  Guinguette.  H.  —  La  Raulette,  H.  —  Le  Marais,  N.  C.  —  Monclin,  75  hab., 
>û  jadis  s'élevait  une  chapelle  bâtie  par  Milon,  seigneur  d'Amagne,  en  1213,  et 
lotée  par  lui,  en  1220,  avec  approbation  de  Guillaume,  archevêque  de  Reims. — 
Vieille-Ville,  ancien  hameau  de  beaucoup  antérieur  au  village  de  Saulces,  qui 
ladis  s'appelait  Ville-Franche,  puis  Saulces-aux-Bois,  et  appartint  aux  religieux 
ie  Novy.  Dans  la  chapelle  du  cimetière  de  Saulces,  dite  la  Chapelle  de  la  Vieille- 
Ville,  un  porche  en  bois  et  une  devanture  de  tribune  du  seizième  siècle,  ornés 
par  les  armoiries  des  comtes  de  Rethel.  Au  commencement  du  siècle,  la  Vieille- 
Ville  était  une  commune  distincte,  avec,  pour  écart,  Saulces-aux-Toumelles, 

SERT.  —  H.,  853.  —  E.,  262.  —  D.  C.,  6.  —  D.  A.,  10.  —  D.  D.,  38.  — 
Hect.,  1,856.  —  B.  P.,  Novioii-Porcien.  —  F.  L.,  le  29  août  et  le  dimanche 
suivant.  —  C*  P.  —  B.  B.  —  La  marne  crayeuse  occupe  la  plus  grande  partie 
du  territoire,  l,12o  hectares;  492  hectares  d*alluvions  anciennes,  constituant 
d'excellentes  terres  à  betteravos;  240  hect.  en  alluvions  du  Plumion  donnant, 
dans  la  vallée  de  la  Vaux  et  près  du  bois  d'Avaux,  des  terres  noires,  riches  en 
matières  organiques. 

A  Inaumont  prennent  naissance  les  Monts  de  Sery  qui,  du  nord-ouest  au 
sud-ouest,  se  succèdent  sur  une  longueur  de  7  kilomètres  environ,  avec  une 
largeur  de  4  kilomètres  entre  la  VaiLr  et  le  Plumion.  En  forme  de  dômes  plus 
ou  moins  arrondis,  ils  émergent  curieusement  de  la  plaine,  et  vont  se  ter- 
miner presqu'à  pic  vers  Beauniont-en-Aviotte,  ayant  occupé  une  surface  totale 
de  16  kilomètres  carrés.  L'un  de  ces  monts  si  caractéristiques  est,  au  nord  de 
Sery,  couronné  par  une  surface  plane  très  étendue  qui,  sans  doute,  se  com- 
pose en  tout  ou  en  partie  de  matériaux  rapportés.  On  remarque,  en  effet,  dans 
les  talus  qui  bordent  ce  plateau,  et  dont  la  hauteur  est  de  .'i  à  0  mètres,  des 
débris  de  tuiles,  de  briques,  de  poteries  —  sans  doute  d'origine  gallo-romaine  — 
au  milieu  de  marnes  et  de  pierres  désagrégées.  La  partie  supérieure  de  la  craie 
marneuse  est  remplie  de  silex  gris.  On  le  rencontre  d'ailleurs  en  abondance 


au  iiiiiiiiiii.'t  lie  ei-i  iiioiits.  I.i:  villn<:e,  dont  un  iticciidie  Lerrilde,  en  1808,  déra- 
rail  |>l«s  ili-  la  très  (.'ranilc  nioilu-,  i-sl  [uiyi'  au  iiiil»;u  dn  vergers  d'une  riche 


véftCUlion.  1.1 
de»  tiiTcs  l:il> 

•'Il  \iHii.'s;  mt 

S,.pl  sotiro- 

C.  de  Vilrv. 

Eglise.- 

ChAteauz. 

[eut  eriiiore  :  1 

Ecarts.  — 

maison,  9  liuh 

Auln'fiiis,  li's 

resti-  (|u'un,  a 

iiimi  In  viill<;i 

;s  prairies,  par 
I  liir;M's  esciilioi-s.  Ils  iHiik-nl.  autrefois,  ricbes 
lis,  (II-  nris  juins,  il  n'en  n'slo  plus  li'  moindre  vesti^te. 
'S  as^i-)!  iV'ùiili<'i'*'s;  •■'lin  du  Vfiiffrr  est  lii  plus  i  m  portante. - 

Iliiti-  d<i  iniKi'ii  ilsje.  U<'sl;iiiiéf  aux  temps  de  la  Iteiiiùssance. 
"-  Il  V  <-iil  à  ^ift-y  Unis  impiii'tanls  i^liAtcaux,  dont  deux  subsi»- 
[.-  ctiilicaii  il'Hii-liaut  <>t  l<<  «'Iti^leau  d'Iiln-llas. 
Ilr„iiii,n<ii-ni-Ari..ll'\  H2  hul..  —  La  Maladrrri,;  fl  liab.—  LaJW- 
.  —  r-jm-'-ny.  7  liiib.  —  La  R'Ii>-^rw.  10  liab.  —  Les  tfoulûii.  H. 
iiionliiKiies  di;  Stv  iHuieiit  rouvni-tcs  do  moulins  à  Tent.  11  n'tll 
,  aujounltiiii.  IVii-Jié  sur  sa  haiiteui',  il  domine  fort  pittoresque- 


SORCY-BAUTHÉMONT.  — IL.itlI.  —  E.,  I2:t.  —  D.  C,  14.— D.A.,it 
—  11.  I).,  ;t:i.  —  Ih-i-t..  I.lli.  —  It.  l'...*mii(i;ne.  —  (■'.  1..,  le  deuxième  dimaoct 
lie  st-pl-tinlirr.  —  C"  V.  —  S.  T.  —  .\lluvtoiis  aiiiiennes,  .ïtIO  hectares;  ell 
ri.'posfut  sur  1m  salili's  verts  rt  l'arfiilt!  ilu  «aull  afll-'urnnt  sur  une  étendue 
aUi  h.Tt.,  .-l  siif  la  niaiiiir  <|ui  s.-  iiionliv  à  la  surface  du  soi,  sur  SU  h« 
i  de  la  petite  valli'-e  du  Foivre,  14  h 
'  oil  coule  le  ruiêteun  de  Sou/ 
E  humide.  Extraction  de  nod' 
F'  Vitrv. 
i-,;le. 

vidt  plus  aujourd'hui  qi 
is,  1772-1792  :  «  Hong.  B 
s  de  Rethel-Hatarin,  et  p- 
n  cliilteau  trts  itolide,  br 
1...  Mouvance considér 
s  dt:  ri'jilise.  S'adresser  à  M*  ' 


dans  la  r^Kinti  sud-<iui's1.  > 

m-  l.-s  llaiii's  de  1 

d<'  eakaircàaslarti-s:  dai 

-.  le  fniid,  la  valU- 

W  li.-.-t.  d-alhivioii  tnodei' 

e  nrwileusr.  asso 

Uuelqu,.*  soutvs  a-^s..,  ré^ 

u!i*T.-s.  -  <:.  de 

Eglise.  —  nllii-  un  iM'a 

portail  douiiirmi 

CbAteau.  —  l'ii  aiii'i<-n 

'Uaii-au  dont  on 

vestip's.  .Vous  lisons  daii 

les  Ai-ri<:iiKs  ur. 

rendn'.  Craiidret  1.,'IIcIit 

■.•^ilu.'eàdfuxl 

sur  l-*  hord  du  ^ivind  i-ln'ii 

u.  l-:ile  consiste  . 

ninilerne  cl  entouiv  di-  nr. 

,d>  f.issrs  |.lein  .1 

I.e  cliiteauestnouv.-ll<'tu<' 

t  iiieuNi'-.  •'(près 

—  415  — 

notaire.  Paris,  le  17  août  1772.  »  En  février  de  l'année  suivante,  étaient  vendus 
après  saisie  «  sur  les  S*"  et  D"  de  Collorgues,  seigneurs  de  Sorcy,  près  Rethel- 
Mazarin ...» 

Ecarts.  —  Le  Moulin  des  Etats.  N.  C.  —  Risque-Tout.  ~  Beauthémonts,  125  hab. 

VAUX  -  MONTREUIL  et  WIGNICOURT.  —  Vaux  -  Montreuil.  — 
H.,  267.  —  E.,  95.  —  D.  C,  12.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,  27.  -  Hect.,  841.  —  B.  P., 
Novion-Porcien.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  juin.  —  C*  P. 

Wignicourt.  —  H.,  160.  —  E.,  55.  —  D.  C,  14.  —  D.  A.,  21.  —  D.  D.,  25. 

—  Hect.,  444.  —  B.  P.,  Novion-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  Pâques. 

—  C'«  P. 

Wignicourt,  érigée  depuis  1870  en  commune  distincte,  était,  avant  cette 
époque,  une  section  de  Vaux-Montreuil.  Territoire  sillonné  de  vallées  profondes 
creusées  dans  les  calcaires  coralliens,  416  hectares,  et  au  fond  desquelles 
36  hect.  d'alluvions  modernes.  Au-dessus  des  calcaires  coralliens,  on  voit  le 
calcaire  à  astartes,  32  hect.  Ensuite  vient  le  gault;  il  alfleure  sur  une  bande 
étroite  suivant  les  sinuosités  des  vallées,  192  hect.,  pour  être  recouvert  sur  les 
plateaux  par  les  alluvions  anciennes,  588  hect.  Les  calcaires  coralliens  sont 
utilisés  pour  la  fabrication  de  la  chaux.  Vaux-Montreuil  appartient  à  la  région 
dite  des  Quatre-Vallées  que  caractérise  la  culture  des  arbres  fruitiers  :  pom- 
miers, poiriers,  pruniers,  noyers,  cerisiers.  D'anciens  re^'istres,  datant  de  1515, 
donnent  au  curé  de  Vaux-Montreuil  le  titre  de  Paslor  valle  Monstrosa.  Pourquoi 
Monstrosa?  Ce  mot  rappelle-t-il  la  profondeur  du  vallon  où  s'étend  le  village? 
Quelques  sources  :  notamment  le  ruisseau  du  Foiire  et  le  ruisseau  d'Hagni^ 
court.  —  C.  de  Vitr}. 

Ecarts.  —  Le  Pas-et-Cohaalt,  52  hab.  —  Neaf-Moulln,  4i  hab.  —  Grand- 
champ.  H. 

VIEL-SAINT-REMY.  —  IL,  857.—  E.,  276.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  21.  — 
D.  D.,  23.  —  Hect.,  2. 2^6.  —  B.  P..  Launuis.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche 
d'octobre.  —  C®  P.  —  B.  B.  —  Dans  cette  commune,  grande  importance  du 
groupe  oxfordien,  1,185  hectares,  qui  comprend  les  sous-groupes  de  la  roche 
siliceuse,  de  l'oolithe  ferrugineuse,  de  la  marne  supérieure.  L'oolithe  ferrugi- 
neuse est  caractérisée  par  la  présence  du  minerai  de  fer  en  petits  grains  dissé- 
minés dans  une  argile  rougeîUre  et  aussi  dans  des  calcaires  friables  plus  ou 
moins  marneux  et  employés,  sous  le  nom  de  castine,  pour  l'amendement  des 
terres  qui  n'ont  point  de  carbonate  de  chaux.  En  quelques  points,  cet  argile 
renferme  des  concrétions  siliceuses  semblables  aux  cailloux  de  Stonne  (arron- 
dissement de  Vouziers).  Dans  les  petites  vallées,  se  montrent  les  calcaires  coral- 
liens, 132  hectares.  Les  sables  verts  et  l'argile  du  gault  reposent  en  stratifi- 
cation discordante  sur  les  deux  groupes  précédents,  440  hect.,  et  sont  masqués 
sur  les  plateaux  par  500  hect.  d'alluvions  anciennes,  consistant  surtout  en 
argile  sableux  jaune  bigarré  de  gris  ou  de  rouge  à  piUe  fine  qu'il  est  néces- 
saire de  chauler  ou  de  marner.  Neuf  sources  sur  le  territoire,  dont  l'une  tra- 
verse le  village. 

Histoire.  —  C.  de  Beims.  Nous  lisons  dans  la  Nomenclature  des  Communes  : 
«  Le  territoire  est  traversé  par  un  chemin  que  l'on  appelle  Chaussée  des  Romains. 
Gomme  ce  chemin  ne  fait  point  partie  d«»s  grandes  communications  qui  passent 
à  travers  le  département,  on  doit  croire  que  ce  nest  qu'un  embranchement. 
On  voit,  aussi,  proche  de  l'église,  les  ruines  d'un  monastère  dont  les  religieux 
furent,  on  ne  sait  à  quelle  époque,  transférés  à  Saint-Bemy  de  Beims.  Il  y  a 
vingt  ans  (cette  nomenclature  date  de  1823),  on  découvrit  dans  la  plaine,  au 
sud  du  village,  une  quantité  considérable  d'ossements  humains  :  en  cet  endroit, 
une  bataille  dont  on  n'a  point  gardé  le  souvenir;  s'est-elle  livrée?  »  —  «  Saint- 


—  416  — 

Hemy,  dit  le  f^éo^'raphe  Jean  Hubert,  fut  longtemps  le  pays  des  vieilles  traditions 
«*t  des  vieilles  histoires.  » 

Eglise.  —  Style  ogival  du  quinzième  siècle.  Le  d(>rrière  de  l'abside  est  flanqué 
de  d«>ux  petites  tourelles  rondes  ([ui  reposent  sur  deux  contreforts.  Quelques 
vestigf»s  de  gargouilles.  A  signaler  un  groupe  en  pierre  sculptée  :  Vierge  tenant 
sur  ses  genoux  le  Christ  mort,  La  vierge  porte  la  guimpe.  Le  dessin  est  raide, 
incorrect,  mais  expressif  dans  sa  naïveté.  Ne  reste  plus  trace  de  l'ancien  monas- 
tère qui,  jadis,  entourait  l'église. 

Ecarts.  —  Martjis,  174  hab.  —  Les  Anccaux,  4  hab.  —  La  Boulonnerie,  5  hab. 

—  Le  Blanc'Triot,  14  hab.  —  La  Briqueterie,  8  hab.  —  La  Censé,  5  hab.  —  Le 
Finet,  lo  hab.  —  La  Fosse  MouilUe,  33  hab.  —  Hameuzy,  y3  hab.  —  Le  Hubert, 
4  hab.  —  Lanzy-lias,  4  hab.  —  Lanzy-Haut,  48  hab.  —  Naugerin-Basse,  40  hab.  — 
Naugerin-Haute,  18  hab.  —  Le  Parlier,  17  hab.  —  Les  Ronceaux,  43  hab.  —  La 
Routerie,  8  hab.  —  Les  Tavernes,  8  hab.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N-  C.  —  La  Boii- 
rincrie,  .N.  C.  —  La  Cressonnière.  N.  C.  —  Les  Vallées.  N.  C.  —  Le  Baufai.  N.  C 

—  Bcrif-op-Zomn,  N.  C.  —  La  Bourjottcrie.  N.  C.  —  !-es  Hâves.  N.  C.  —  Les 
Mussots.  N.  C.  —  Mahieru.  N.  C.  —  La  Ikrgeoterie,  7  hab.  ;  rappelle  ces  anciennes 
et  fort  curieuses  coutumes  ardennaises  dont  nous  avons  longuement  parlé 
dans  notre  volume  :  Traditions,  Légf^ndes  et  Contes  des  Ardknnes.  Un  berger 
du  village,  désigné  pour  organiser  une  bergeoterie,  invitait  tous  les  bergers  des 
environs,  parmi  lesquels  il  en  choisissait  deux  qui  flgu reraient, avec  lui,  les  trois 
rois  mages.  Kt  ces  trois  pasteurs,  pour  se  déguiser  en  monarques,  s'habillaient 
aussi  fantastiquement  mais  aussi  richement  qu'ils  le  pouvaient;  puis,  accom- 
pagnés d(^  leur  cortège,  allaient  processionnellement  à  la  messe  de  minait. 
l.orsqu'arrivait  l'offrande,  ces  trois  rois,  qui  s'étaient,  en  attendant,  arrêtés  à  la 
porte  de  l'église,  s'avançaient  vers  l'autel,  les  yeux  regardant  la  voûte  et  comme 
fixant  une  étoile  qui  leur  aurait  servi  de  guide.  Ils  s'arrêtaient  devant  le  ber- 
ceau de  l'enfant  Jésus,  se  prosternaient,  offraient  des  présents  à  la  poupée  qui 
simulait  le  nouveau-né.  Le  défilé,  dont  les  moindres  pas  étaient  minutieuse- 
ment r«'*glés,  se  faisait  au  chant  des  cantiques  qu'accompagnait  une  musique 
invisible.  Dès  que  les  trois  mages  avaient  terminé  leur  adoration,  hommes  et 
femmes,  déguisés  en  bergers  et  en  bergères,  passaient  devant  le  berceau,  tenant, 
tous  et  toutes,  une  houlette  enrubannée  ou  un  agneau  en  laisse.  La  messe 
terminée,  on  se  rendait  chez  celui  des  trois  rois  qui  avait  organisé  la  bergeo- 
terie.  Alors  commençait  un  réveillon  ne  se  terminant  qu'à  Faurore  et  qui,  le 
plus  souvent,  n'avait  rien  de  bien  édifiant  ni  de  bien  religieux. 

VILLERS-LE-TOURNEUR.  —  IL,  208.—  E.,  111.  —  D.  C,  13.— 
I).  A.,  22.  —  D.  n.,  22.  —  HecL,  78,;.  —  B.  P..  Launois.  —  B.  B.  —  S.  T.  — 
Lambeaux  de  sablos  verts  avec  nodules  phosphatés,  44  hectares;  alluvions 
anciennes,  OU  hect.  Près  de  Huissonwez  se  montrent  les  calcaires  coralliens.  64  h. 
Le  r«*ste  du  tcirritoire,  027  liect.,  est  occupé  par  le  terrain  oxfordien  qui  com- 
prpiid  :  dans  le  nord,  la  roche  siliceuse  alternant  avec  des  marnes  et  des  cal- 
caires marneux  hleuAtres,  plus  ou  moins  durs;  au  centre,  l'oolithe  ferrugi- 
neuse; dans  le  centre,  une  couche  pas  trop  épaisse  de  marne  grasse.  D^assez 
nombreuses  concrétions  siliceuses  semblables  aux  cailloux  de  Stonne  et  de  ces 
calcaires  friables  appelés  fastinr,  employés  pour  l'amendement  des  terres  pau- 
vres en  carbonate  de  chaux.  Deux  sources,  dont  l'une  se  jette  dans  le  Poivre, 
et  l'autre  dans  la  Vence.  —  C.  de  Heiins. 

Ecarts.  —  Le  Loni/  Anneau.  11.  —  Piémont.  H.  —  Le  Moulin  de  la  Noue.  — 
Vanjny.  II.  —  Ruissonnée,  C  hab.  —  L(î  CMteau:  rappelle  que  Villers-Ie-Toup- 
neur  fut  jadis  uiu^  commune  beaucoup  plus  importante  qu'elle  ne  l'est  atyour- 
d'iiui.  Sur  h;  territoire,  d'ailleurs,  on  rencontœ  de  nombreux  et  importants 
vestiges  d'édifices  anciens. 


—  417  — 

IVAONON.  —  H.,  397.  —  E.,  124.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  16.  —  1).  D..  29. 

—  Hect.,  1,527.  —  B.  P.,  Novion-Porcien.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
8  septembre.  —  Sol  accidenté;  village  traversé  par  le  Plumion,  La  plus  grande 
partie  du  territoire  appartient  au  terrain  oxford ien,  1,116  hectares;  les  calcaires 
coralliens  lui  sont  superposés  dans  la  vallée  de  Wagnon,  84  hect.  ;  les  sables 
verts  avec  nodules  phosphatés  et  Targile  du  gault  recouvrent  ces  deux  forma- 
tions en  stratification  discordante  sous  forme  de  petits  Ilots  ou  de  bandes 
étroites,  76  hect.  ;  gaize  crétacée  affleurant  sur  le  groupe  oxfordien,  72  hect., 
dans  la  forêt  Saint-Martin  ainsi  que  sur  la  rive  droite  de  la  vallée,  en  face  de 
la  ferme  Saint-Martin.  Enfin  les  alluvions  anciennes  masquent  le  gault  ou  la 
gaize  sur  les  plateaux  qui  dominent  cette  vallée,  180  hect.  Le  groupe  oxfordien 
présente  :  i^  la  roche  siliceuse  alternant  avec  des  marnes  schisteuses  et  du 
calcaire  marneux  bleuâtre;  2^  les  calcaires  à  oolithe  ferrugineuse,  dits  cas- 
tines  ;  3°  la  marne  grasse  supérieure.  Sources  assez  nombreuses  sans  grande 
importance,  toutefois  ne  tarissant  point. 

ChAteau.  —  N'existe  plus  depuis  la  Révolution.  Possédait  pour  seigneur,  en 
1775,  Louis-François  Carlet  de  La  Rozière,  «  brigadier  des  armées  du  roi  »,  qui 
voulut  donner  son  nom  au  village  qu'il  avait,  auparavant,  revêtu  du  titre  si 
princier  de  marquisat.  Les  habitants  de  Wagnon  n'osèrent  trop  protester,  mais 
ils  accueillirent  avec  acclamation  le  décret  du  20  juin  1790  autorisant  les  villes, 
les  bourgs  et  les  villages  »  auxquels  les  ci-devant  seigneurs  avaient  donné  leurs 
noms  de  famille  »,  à  reprendre  leur  ancienne  dénomination.  Le  régisseur  du 
marquis  de  La  Rozière  résista  :  d'où  tiraillements  et  longueurs.  Un  matin,  deux 
citoyens  de  Wagnon  entrent  dans  l'église.  Ils  y  sonnent  le  tocsin  à  toute  volée. 
Grand  émoi  !  Les  habitants  s'assemblent  et  courent  au  feu.  Arriveront-ils  assez 
vite  pour  sauver  l'église!  «  Il  ne  s'agit  point  d'incendie,  déclarèrent  les  son- 
neurs de  tocsin,  il  s'agit  de  savoir  si  nous  voulons  que  notre  village  continue 
toujours  à  s'appeler  Rozière.  Maintenant  que  nous  nous  trouvons  assemblés  — 
et  vous  voyez  que  le  moyen  imaginé  pour  vous  réunir  tous  était  bon,  —  il  faut 
à  l'instant  même  décider  que  notre  village  reprendra  son  ancien  nom  de 
Wagnon.  »  C'est  ce  qui  fut  fait;  et  bientôt  la  sanction  officielle  ratifiait  cette 
unanime  volonté  des  habitants. 

Ecarts.  —  Mortier,  16  hab.  —  Saint-Martin.  N.  C.  —  Les  Forges.  N.  G.  —  Le 
Moulinet,  4  hab.  —  Le  Tour  et,  9  hab. 

WASIONY.  —  H.,  789.  —  E.,  239.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  39.— 
Hect.,  998.  —  B.  P.,  Wasigny.  —  F.,  le  premier  jeudi  de  février;  le  lendemain 
de  l'Ascension;  le  deuxième  jeudi  de  juillet;  le  dernier  jeudi  de  septembre;  le 
premier  jeudi  de  décembre.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  B.  B, 

—  S.  M.  —  O*  P.  —  S.  T.  —  G.  —  T.  —  Le  sol  de  cette  commune  est  très 
varié.  Terrain  oxfordien,  20  hectares;  calcaires  coralliens,  74  hect.;  la  gaize, 
56  hect.;  le  gault,  26  hect.;  alluvions  anciennes,  522  hect.;  alluvions  modernes, 
180  hect.  Nodules  de  phosphate  de  chaux  dans  les  sables  verts.  Sur  le  terri- 
toire, trois  sources  assez  importantes.  L'emplacement  sur  lequel  est  bâti 
Wasigny  —  où  l'on  remarque  de  très  curieuses  anciennes  maisons  converties 
en  fermes  —  figure  un  triangle  irrégulier  déterminé  par  trois  vallées  dont  la 
base  est  arrosée  par  la  Vaux.  Un  géographe  écrivait,  il  y  aura  cent  années 
bientôt  :  «  Le  sol  est  fertile,  mais  humide.  L'agriculture  a  trouvé  le  moyen 
d'éviter  cet  inconvénient  désastreux  en  saisons  pluvieuses  en  ouvrant,  dans 
chaque  champ,  de  longs  et  profonds  sillons  qui  procurent  le  double  avantage 
d'assainir  les  terres  et  de  prévenir  les  usurpations,  souvent  si  fréquentes  de 
différends  qui  s'élèvent  dans  les  campagnes.  »  Mais  à  cette  insinuation  assez 
malveillante,  nous  pourrions  répondre  avec  J.  Hubert  :  «  Les  habitants  du  canton 
de  Novion  sont  curieux,  hospitaliers  et  généreux  de  ce  qu'ils  possèdent.  » 

27 


—  (18  - 

Histoire.  -  -  C  île  Vili'y.  Fut  un  cinrjuii'me  siW-If  l'une  des  résidence  pré- 
rém>s  ûe  Kiiiit  llibneii.  Hit[ij>r-li>tis  <]ue  le  territoire  rémois  jouissait,  dès  le 
dduzii'ine  siède,  ilii  jiriviltVc  il'iilTratii'tjir  toul  homme  de  condition  ïervtle  qui 
$'v  venait  fixer.  Dans  lu  liste  nsnez  longue  àfi  lociilité<t  <jti  cet  avanta^ce  pouvait 
èlro  mis  à  iinillt,  nous  Ironvuns  VVusi^nr.  Ce  villujie  appartenait  au  chapitre 


^^i,'^1- 

-^ 

ëL^ 

z     -^*? 

J-  -'-Ji^^J^ffl^^ 

•>^'*s;.riài*Éi 

de  Iteims.  \V;isif(nv  eul.  l'ii  onlii 
d'Iiiii.  Kn  17110,  il  i^'tait  le  etief-lir 
Ou  l'upiHtlait  "  twuiv  «  Il  caus 
iropoMiintes  foires  imiuiKlIes;  et 


reia!. 
Eglise.  —  llei 

ivpi'  1,1  l'oiislri 


.  nne  importance  iiu'îl  ne  possède  plus  aujour- 
I  d'un  canton  (|uc  formaient  ilix  mnnteipalités, 
de  ses  marchés  très  courus  et  de  ses  tieux 
i|ni  lui  donnait  une  réputation  de  c«ntre  coin- 

•de.  LU  clocher  i: 


.  Les  fi'nr-tres  et  l'abside  du  transept  si 


m  pie. 

Cliftteau.  —  Silni'  dans  nu  vallon.  O  cliiUeau  est  fort  pittoresque.  Sa  tou- 
relle drite  du  seizième  siècle.  Fut  assiégé  en  l(il7  par  le  duc  de  Ciuise,  alon 
qu'il  ;iue['royait  en  eette  région  avec  le  marérhal  de  Haïsompierre.  «  Et  aprèt 
que  II'  due  de  Guise  eut  pi't'inlè  le  funihunifi  du  costé  de  Rethel,  le  dil- 
leaii  di-  tlisih'nv,  <|ui  est  à  deux  lieues  de  ChiWean'Port.ian,  se  rendit  après  quel- 
queH  volées  île  eanon.  <•  ItassunipiiTi-e.  dans  ses  .MËuoinEs.  ne  semble  pas  donner 
une  K<''''nde  iiit|i(irtanee  ;ï  ce  fail  d'armes.  «  M.  <lc  fiuise,  dit-il,  sépara  son 
arinêi-  en  trois,  dont  il  en  prit  uni'  partie  et  vint  assiéger  et  prendre  un  chàteai 
relhélois  nommé  Voisigny.  II  baillu  l'autre  i\  H.  le  maréchal  de  Tbemines  pour 
alli-r  i[né]'ir  six  canons  à  Itucroy  [lour  halti-i-  Itetliel  et  me  laissa  avec  le  reste 
à  Cliàtenu-I'oreien  pour  venir  pur  trois  endroits  investir  Rethel,  ee  que  noui 

Kn  ltiTti.le>'h.iti>aii  uppurtenait  â  n  Kruni'ois-PliilippedeVille-Lon^e.escuyeri 
seigneur  de  lleiiiilly.  \V;i-'iuiir,  Ardonrolle  et  autres  lieux.  »  Nous  lisons  dans 
les  .ippicHE*  Hkv<h*kï*  1 1772-17025  :  ■■  H'((f!i(/«i/.  A  vendre  la  terre  et  seigneurie  ds 
Wasiiiny,  en  i:huui|iiif.'ni',  cnusislunfe  i-ii  droits  seigneuriauï. .,  terres,  prés, 
hois.  inonliii  bunul,  un  beau  fiel'  avei-  chùlean,  autre  ch&teau  seigneurie;  It 
priidiiit  i-st  de  I2.0IHJ  livivv  S'udresser  i  M'  Danthetiy,  notoire.  Rethel,  1« 


I9"raars  1787,  .>  Pendant  la  Révolution,  le  château  eut  pour  maître  Alpx.-André- 
J.-B.  ttouillé.  maréchal  des  logis  général  de  la  cavalerie,  maistre  de  camp. 


chevalier  royal  de  Saint-Louis.  Aujourd'hui,  il  appartient  à  U°"  Louis< 
Octavie  Rouillé  de  Fontaine,  veuve  du  vicomte  de  Chazel. 

Bc&rts.  —  La  Briquelerie,  4  hab.  —  La  Gare,  23  hah.  —  Lisgarde,  î 
Le  Pont  d'Aioy,  2  bab.  —  Le  Paradis.  H.  —  Belair,  4  hab.  — 
d'Avaux.  H. 

WIGNICOURT.  —  Voir  Vaux-Montbeuil. 


'  l.Vi 

I 

■  ■_■£,-■ 


.r 


Tfc 


:r" 


^>  ^%^  ^^^^^i^^^^^^^^^^^^^^^^  ^ 


CHAPITRE  111 


ARRONDISSEMENT  DE  ROCROI 

m 

I.  Canton  de  Rocroi.  —  n.  Canton  de  Fnmay.  —  Œ.  Canton  de  Givet. 
IV.  Canton  de  Rumig^ny.  —  V.  Canton  de  Sig^ny-le-Petit. 


CKT  arrondissement,  où  domine  linduslric  métallurgique  et  ardoisière, 
se  divise  en  cinq  cantons  :  Rocroi,  Fumay,  Givet,  Ruraigny,  Signy- 
le-Petit,  se  répartissant  en  soixante-onze  communes  ayant  un  ensemble 
de  51,757  hab.,  i3,55o  élect.,  8o,iOo  hect.  Il  occupe  la  partie  septentrionale  du 
département,  sur  les  deux  versants  de  la  ligne  des  Ardennes,  mais  principale- 
ment sur  le  versant  oriental,  puis  il  se  divise  en  bassin  de  la  Meuse  et  en  bassin 
de  la  Seine.  Il  est  borné  :  au  nord  et  à  l'est,  par  la  Belgique  et  Parrondisse- 
ment  de  Mézières;  à  l'ouest,  par  la  Belgique  et  le  département  de  l'Aisne;  au 
sud,  par  les  arrondissements  de  Mézières  et  «le  Rethel.  Il  est  arrosé  notam- 
ment par  la  Meuse,  la  Sormonne,  la  Houille,  le  Viro'm,  VAube,  la  Serve,  le  Gland, 
le  Thon  et  un  grand  nombre  de  ruisseaux. 

Cette  région  de  Rocroi  —  qui  vit  Tune  de  nos  plus  glorieuses  victoires  — 
eut  sa  large  et  sinistre  part  d'incendies,  de  ruines,  de  sang, 

A  Tépoque  de  la  terrible  guerre  de  Cent  ans,  c'était,  dans  les  forteresses, 
maintes  garnisons  vivant  de  rapines  et  de  proie.  A  Aubigny,  à  Antheny,  à 
Foulzy,  à  Estrebay,  à  Eleignères,  à  l'Echelle,  à  Le  Krély,  à(iirondelle,  à  Liart, 
à  Marby,  à  Fligny,  se  voient  encore  les  restes  de  ces  anciens  repaires  d'où  sor- 
taient en  armes  les  Armagnacs  —  les  arminaux  de  la  légende  ardennaise  — 
pour  guerroyer  contre  les  Bourguignons,  ou  dévaster  les  pays,  et  revenir  pliant 
sous  le  poids  de  multiples  dépouilles.  Et  plus  tard,  lorsque  les  Impériaux, 
obligés  d'abandonner  le  siè^^'e  de  Mézières,  battirent  en  retraite  sur  Valen- 
ciennes,  quelle  marche  ruineuse  pour  cette  zone  traversée!  Les  soldats  de 
Nassau,  que  leur  échec  humiliait,  mordait  au  cœur,  décimés  par  la  maladie, 
par  Tinclémence  du  temps,  et  voulant  se  v«»nger  des  populations  ardennaises, 
ravageaient  tout  ce  qu'ils  rencontraient.  Maubert-Fontaine,  Aubigny,  l'Echelle, 
Rouvroy,  Laval-Morency,  la  Cerleau,  Rumigny,  Blanchefosse,  furent  incendiés, 
saccagés,  eurent  presque  tous  leurs  habitants  passés  au  fil  de  l'épée. 

Les  atrocités  furent  encore  plus  horribles,  les  ruines  s'amoncelèrent  plus 
grandes  pendant  la  guerre  de  Trente  ans.  A  Vilaine,  où  l'on  comptait  «  qua- 
rante feux  »,  il  n'en  restait  plus  que  «  neuf  ».  Vaux  ne  conservait  que  deux 
laboureurs.  Aubigny  voit  toutes  ses  moissons  ravagées  par  les  troupes  espa- 
gnoles ;  Aouste  est  pillé  par  les  soldats  du  prince  de  Condé  ;  la  Férée  par  les 


—  424  — 

troupes  du  duc  de  lorraine,  et,  «  ne  trouvant  où  manger  »,  les  habitants  de 
cette  commune  envahissent  les  fermes  environnantes  comme  un  troupeau  de 
loups  alTamés.  Le  jour  de  l'Ascension,  année  1643,  fut,  principalement,  un  jour 
lugubre.  Il  semblerait  que  les  Kspagnols  l'eussent  tout  exprès  choisi  pour  faire 
de  plusieurs  villages,  qu'ils  incendièrent,  un  gigantesque  autodafé.  ACernion, 
quatorze  maisons,  où  sabritaient  de  pauvres  laboureurs,  sont  dévorées  par 
les  flammes;  vingt-deux  à  Etalles;  quarante-cinq  à  l'Echelle;  quarante-deux, 
sur  cinquante-deux,  à  Marby;  trente-cinq  à  Flaignes-Ies-Oliviers  ;  à  Blombay, 
dix- huit  qu'avaient  épargnées  b*s  retires  de  Picolomini  après  le  siège  de 
Mouzon.  Au  Tremblois,  il  n'en  demeura  pas  une  debout.  A  Chilly,  trois  res- 
tèrent, de  cent  qu'il  y  avait  la  veille.  A  Aubigny,  sur  cent  quinze  feux,  sub- 
sistèrent seulement  six  maisons,  le  château  et  Téglise  ;  la  halle  disparut. 
A  Mauhert-Kontaine,  une  maison  et  deux  granges.  A  Havys,  la  forge  du  mare- 
chal-ferrant.  Et  le  pillage  pendant  l'incendie  !  Les  églises  ne  furent  pas  épar- 
gnées; surtout  celles  qui  étaient  fortifiées,  où  les  habitants  s'enfermaient  avec 
leurs  grains  et  leurs  meubles,  comme  pour  y  être  enfumés  et  rôtis  :  par 
exemple  à  Blombay.  Puis  les  châteaux  avec  les  églises!  Au  château  de  Sault, 
dans  le  bois  de  la  Férée.  les  deux  vieilles  demoiselles  qui  Thabitaient  mou- 
rurent brûlées  avec  leurs  serviteurs. 

Autres  sinistres  preuves.  Nous  lisons  dans  le  procès-verbal  que  nous  a  laissé 
le  Commissaire  de  Champagne  :  «  L'armée  espagnole  (nous  rajeunissons  l'or- 
thographe) ayant  assiégé  Hocroy  le  15  mai  dernier,  quelques  compagnies  de 
ladite  armée  prirent  leur  poste  audit  lieu  de  Sévigny-la-FonH  où  ils  ont 
demeuré  jusqu'au  jour  de  la  bataille,  et  ayant  sorti  dudit  lieu  ils  ont  mis  le 
feu  et  brûlé  toutes  les  maisons  qui  étaient  bAlies,  partie  de  pierres,  partie  de 
bois,  en  telle  sorte  que  le  dit  lieu  est  entièrement  brûlé;  les  habitants  étant 
en  divers  lieux  réfugiés  et  une  partit»  ayant  pris  les  armes  dans  Hocroy  et  s'y 
a  dit  que  depuis  que  la  guerre  est  déclarée  on  n'y  a  plus  labouré  parce  qu'on 
était  proche  des  ennemis  et  poursuivis  et  courrus  par  eux  tous  les  jours;  et 
qu'en  son  particulier  le  dit  commissaire  a  comme  les  autres  abandonné  les 
lieux  parce  qu'il  n'y  avait  plus  ni  demeure  ni  couvert.  » 

Enfin,  ce  dernier  témoignage  (nous  rajeunissons  encore  l'orthographe)  : 
«<  A  Aubigny,  les  ennemis  avaient  pris  chevaux  et  bestiaux,  et  le  13  mai  1643, 
les  Espagnols  étant  à  Hocroi,  une  partie  d'iceux  seraient  venus  audit  Aubigny 
et  y  ont  mis  le  feu  qui  a  brûlé  et  consommé  entierrement  toutes  les  maisons 
et  granges  du  dit  lieu,  bâties  de  pierres  et  couvertes  d'ardoises,  à  rezception 
de  six  maisons  de  manouvriers,  ce  qui  est  cause  que  tous  les  habitants,  ayant 
abandonné  le  lieu,  n'y  sont  plus  revenus  n'ayant  moyen  de  bâtir  ni  de  se  mettre 
à  couvert.  » 

L    CANTON    DE    ROCROL 

Ce  canton  comprend  quatorze  communes  :  Hocroi,  Blombay,  Bourg-Fidèle, 
ChîUelet-sur-Sormonne,  Chilly,  Etalles,  Gué-d'llossus,  Laval-Morency,  Maubert- 
Fontaine,  Hegniowez,  Rimogne,  Sévigny-Ia-Forèt,  Tailletle,  Tremblois-les- 
Rocroi. 

11  est  borné  :  au  nord,  par  la  Belgique;  à  l'est,  par  les  cantons  de  Fumay  et 
de  Renwez  ;  au  sud,  par  le  canton  de  Humigny;  et  à  l'ouest,  par  les  cantons 
de  Humigny  et  de  Signy-le-Petit.  Arrosé,  notamment,  par  la  Soi*monne. 

10,261  hab.;  2,886  élect.;  19,498  hect. 

Trois  parties  bien  difTérentes  l'une  de  l'autre  dans  ce  canton  :  la  partie 
située  au  nord-est,  vers  Fumay  et  Hevin,  est  montagneuse  et  boisée;  au  nord- 
ouest,  ce  sont  les  plateaux  stériles  connus  sous  le  nom  de  rièzes;  an  sud,  b 
vallée  de  la  Sormonne  renferme  de  bons  pays  de  culture.  Industries  prind- 


pales  :  exploitation  de  bois  et  de  carrières;  ardoisières,  i 
à  Fumay:  élevage  de  bestiaux;  beurreries  et  fromageries. 


ROCROI.  —  H.,  2,193.  —  I'.  (\. 

—  B.  F.,  Hocroi.  —  F.,  le  dernier  i 
après  l'Assomption.  —  C"  P.  —  B. 

—  ••  Rocroj,  dit  Jean  Hubert  dans 
vaste  plaine  entourée  de  toi 


88.  -  E..  554.  —  D.  D.,  26.  —  Hect.,  5.0*8. 
iiardi  de  chaque  mois.  —  F.  L..  le  dimanche 
B.  —  S.  pliil.  —  Caisse  d'i^pargne  centrale, 
sa  (iËoc)iAi>uiG  (iKs  AnDKNMU,  est  au  milieu 

eûtes  par  la  forêt  des  Ardennes,  Le  sol  y 


est  froid  à  cause  de  son  élévation,  et  les  productions  tardives.  Le  climat  v 
beaucoup  plus  rigoureux  f^ue  dans  toute  autre  iMirlie  du  département.  Rocroi, 
où  prend  sa  source  le  ruisnenu  de  Grau,  est  enfermé  dans  un  espace  très  resserré 
et  ses  remparts 
ne  lui  permettent  ^ —^—' — ~    ••■•■— ,---~^--.-— — — 


e  dëï. 


lopper.  "Rayeur. 
A  Travehs  l'Ah- 
I«HnE  FtiANC^rsË, 
ajoute:"  Le  plan 
de  Rocroi  est 
aussi  simple  que 
possible.  Ville  ei 
place,  se  trou- 
vant être  derréa- 
tion  moderne, 
jouissent,  de  la 
régularité 


onslr 


ctio 


uut  dp  Hocroi  une  double  cou- 
pas, sur  la  place  d'Armes.  Une 
mparts.  n'est  une  miniature 


qui  llgurèretil 
tout  d'abord  sur 
Je  papier.  A  peu 
près  penlago- 

nale.  l'enceinte  à  peine  fi-ajK'hie  qui  met  au 
*onne  de  verdure,  on  débouche,  en  quelques 
'•diiaine  de  rues  en  rayons  aboutissent  aux  r 

jBité  avec  des  miniatures  de  rues.  Non  loin  de  la  ville,  lYtang  de  Rocroi. . .  •' 
•  Fut  donné,  suivant  l'usage,  un  nom  spécial  A  chaque  bastion;  le  premier, 
fcastioD  du  Roi  ou  de  la  Citadelle;  le  deuxième,  bastion  du  Dauphin;  le  troi- 
«iËme,  bastion  Duchône  ou  de  Monlmoi-eney,  couronné  d'un  cavalier;  le  qua- 
trième, bastion  Perdu  ou  de  Nevers;  le  cinquième,  bastion  de  Bouillon  ou  du 
S'etit-Pont.  Les  demi-lunes  s'appelaient  :  demi-lune  de  Clermont,  de  Mello,  des 
■ï>;08»ais,  de  Geofreville,  de  Bouillon.  Les  deux  portes  étaient  ainsi  désignées  r 
portes  de  Montcornet  et  de  Mariembourg.  devenues  plus  tard  portes  de  France 
*t  de  Bourgogne.  Au-dessus  de  celle-ci.  se  lianit  jadis  cette  inscription  :  Pietatr. 
«(  Juttkia. 

Hiatoire.  —  Rocroi  semble  n'avoir,  \\  l'origine,  âté  qu'un  château-fort  ayant 
«u  pour  possesseur  un  certain  Raul  (??),  ou  mieux  une  ferme  isolée  dite  la 
Cr'ii.r  de  Raul.  de  Baux,  ou  la  Ra>i-Croix.  La  ville  ne  daterait  que  du  quator- 
zième siècle.  Ses  fortillcations  n'étaient  même  pas  achevées,  loi-squ'en  \^Sh 
elle  eut  à  soutenir  un  siège  contre  les  Impériaux.  En  1586,  le  24  décembre,  les 
calvinistes,  commandés  par  Boucher  et  Launois,  partirent  de  Sedan,  prirent  et 
pillèrent  Rocroi,  qui  fut  bientôt  repris  sur  eux  par  le  duc  de  Guise.  Sa  situation 
militaire  eut  jadis  une  certaine  importance  quand  François  1*''  en  lit  une  place 
forte  pour  protéger  contre  les  Impériaux  notre  frontière  ouverte,  sur  ce  point, 
entre  la  Capelle  et  Méiuères.  La  position  en  parut  très  heureuse,  i<  car,  écrit 


nul.uliii.  las 

siHIi'  ^•^l  stérile  il 

1  |.lus 

Lois  <l<-  iL'IllII 
-■hi-s  ii-v  .Toi; 

<ïs  l'iitfives,  luaivsi 
st  qui'  (ifs  bnivi'fi 

■anouj 

■s,    1111 

le  L-rmii-  est 
en  Htiind  tioi 
eu  y  porlaiit 
vallt-t!s  profii: 

nr^filcux  i-l  iiiiirvc 
nhre  pour  i  assii'p 

dps  vivres.  ..  I.ii 
nili'S  i|ui  y  coiiiliiii 

T  plu 

it-nt; 

île  diMiK  lieues  nii  plus  près  estant  tous 
et  plein  de  iiiorles;  et  uux  lieux  défri- 
'i-s,  penestes  et  menus  lailliz,  k  cause  que 
Ainsi  il  est  impossible  d'y  pouvoir  camper 
df  vingt-quatre  heures  au  plus,  encore 
ommande,  il  est  vrni,  le  plateau  et  les 
mis  i!lle  est  trop  petite,  ce  qui  ne  lui  a 
janinis  |<ermis  de  faire  une  bi.iti  loii){ui-  nisistaucii.  Aussi  est-elle  prise  par  les 
ualvinîsles,  reprise  sur  i^iix  par  les  liifueurs,  assit^fiée  en  1591  par  le  marOclial 
dtr  Suint-I'iiul  ,  eidevée  au  roi  de  France  par  le  prinue  de  Condé  conduisant  c«s 
mt^nx':!  frlsjMKnoIs  dans  i-ca  inttuies  Yir.ux  'ii'i,  dix  ans  auparavant,  il  les  avait 
vaincus.  Kn  deboi's  des  Ardeiines.  Itui'riii  rappelle  surtout  la  fameuse  victoire 
de  Condt:,  duc  d'Kiiftliien,  sur  lits  Kspat^nols;  l'une  des  plus  célèbres  batailles 
qu'enregistre  notre  Histoire  niilirinulc. 

Au  sortir  du  bois  des  l'ulées.  l'Iini-iion  se  décuuvre.  ninis  coiiserve  son  air 
de  tristesse.  A  '2,0W>  mclrcs  devant  soi,  au  CL-iitre  d'une  clairière  que  les  pro- 
pres Je  l'attriciilture  font  pin-t  -jrandt'  iliaque  jour,  la  cité  de  Hocroi  barre 
la  loutc.  On  n'en  vuit  rien,  d'ailleurs,  que  les  ivniparts  vimIs  et  l'éftlise  firise. 
A  Boucbe,  qui-lqiies  maisons  :  c'est  l(oiiK'--K'iiitaine.  Il  existuil  lîi,  autrefois, 
un  bois  1  le  duc-  d'Knf-bien  _v  aviiil  n|>puyi'-  suu  aile  droite.  Son  centre  avait  pris 
pliicc  sur  un  b'jier  reutlenicnl  du  sol,  et  sa  ti'iucbe  était  adossi'^e  À  la  rièxe  de 
Tailb'lte.  [.!•  corps  de  léserve  se  lenait  sur  la  lisière  du  buis  des  Potée».  Les 
Français  se  tmuv.aient  ainsi  j)Oslês  iii  face  iluiie  arèle  qui  se  développe  en 
avant  de  lliicroi.  et  oCi  s'étail  établie  l'arruéc  espa;!iiole, 

La  vue  du  terrain  nous  iierniel  alors  de  ressus<-.ilcr  In  balaille  :  Mello  el  ses 
KspaKiiid:^  investissant  Itocroi,  Lu^liien  déboiicbant.  du  sud  par  les  défilés  des 
Priti''(>s,  les  lieux  iinnées  appuyée.-'  a  un  bi)is  •'!.  u  une  rièze,  et  séparées  par  un 
[>elil  vallon,  dans  le  l'jintain  la  place  de  Itocroi  qui  doit  être  le  prix  de  la  vic- 
toire. L'action  se 
déroule   sons  nos 
yeux.  Leduc  d'En- 
Hbieii  est  sur  pied 
dans  la  nuit  du  18 
aul9uiai,corc'e8t 
en  pleine  nuit,  et 
non  pas  le  matin 
«  à  l'heure  mar- 
quée »,  qu'il  fallut 
réveiller  cet  «  au- 
tre Alexandre  ».  Il 
rient  en  effet  d'ap- 
prendre que  les 
Espagnols  n'atten- 
dent que  tes  ren- 
forts de  Ueck  pour 
attaquer;  el  Beck 
doit  arriver  dans 
la  matinée.  Il  en- 
ga<;e    le    combat, 
■  que  Irois  Ueui'es  du  matin.  Notre  aile  droite,  com- 
.  coiuluiie  par  le  prince  lul-mfnie,  désagrège  l'aile 
piole  el  se  met  a  su  poursuite.  Mais  La  Ferté,  qui 
■,  ('■.iinpioniel  la  victoiir  jusque-là  assurée.  Sa  cara- 
I   faut  que  .SIrol,  avec  sa  réserve,  arrête  l'ennemi. 


bien  <|u'il  ne  soit 
mandée  ]iar  iiass 
{>auclie  ili>   l'armé 

ierie  csl   culbul.'i 


—  427  — 

Cependant  notre  centre,  placé  sous  les  ordres  d'Espanan,  voyant  la  gaucho  en 
fuite  et  la  droite  disparue,  recule. 

Heureusement  qu'Enghien,  du  haut  d'un  monticule,  voit  cette  hésitation.  Il 
confie  à  Gassion  le  soin  de  poursuivre  l'ennemi,  et  ramène  ses  colonnes  en 
ligne  oblique  sur  les  Espagnols  qui  lui  tournent  le  dos.  Il  écrase  tout  devant 
lui.  Seuls  restent  encore  debout  les  formidables  tercios  viejos.  Cette  infanterie 
invaincue  s'est  formée  en  carré  et  ne  s'ouvre  à  intervalles  réguliers  que  pour 
laisser  ses  dix-huit  canons  vomir  la  foudre  et  la  mort.  A  l'un  des  angles  de 
cette  tour  vivante,  élevé  dans  sa  chaise  sur  les  épaules  de  quatre  porteurs  et 
reoonnaissable  de  loin  à  sa  longue  barbe  blanche,  le  comte  de  Fuentès,  plus 
qu'octogénaire,  ne  cherche  plus  dans  sa  défaite  que  des  funérailles  glorieuses. 
U  tombe  et  avec  lui  les  tercios  viejos. 

Le  théâtre  du  combat  de  Rocroi  est  si  banalement  triste  qu'il  faut  un  effort 
d'imagination  et  un  entraînement  d'érudition  pour  recomposer  sur  place  la 
victoire  qui  fit  le  grand  Condé,  et  qui  déplaça  l'hégémonie  sur  les  champs  de 
bataille  en  consacrant,  avec  la  chute  des  bandes  espagnoles,  l'avènement  de 
l'infanterie  française.  (Voir  Rayeur  :  A  Travers  lArdenne  française,  dans  le 
Tour  du  Monde,  collection  Hachette;  et  Meyrac  :  Traditions,  Légendes  et  Contes 
DES  Ahdennes,  pour  les  légendes  locales  se  rapportant  à  cette  fameuse  «journée 
de  Rocroi  ».) 

On  peut  toutefois  se  figurer  ainsi  le  terrain  où  se  déroulait  la  bataille.  Les 
défrichements  et  le  sartage  n'avaient  pas  encore  donné  à  la  grande  rieze,  du 
côté  de  l'ouest,  cette  étendue  pour  ainsi  dire  illimitée  qu'on  lui  connaît  un 
siècle  plus  tard.  La  Censé-Gallois  n'existait  pas  encore  :  il  n'y  avait  à  sa  place 
qu'une  large  clairière  dite  le  Champ  du  Prêtre.  Vers  le  nord,  les  bois  à  demi- 
détruits  de  la  Houppe  couvrant  plus  de  700  arpents,  sétondant  d'une  part  jus- 
qu'au pont  Sainte-Anne,  et,  d'autre  part,  jusqu'aux  bois  de  Suzanne  par  lesquels 
ils  se  rattachaient  à  l'important  massif  du  pays  de  Chiinay.  Ces  taillis  de  la 
Houppe,  clairsemés  et  marécageux,  tapissés  de  bruyères  aussi  vieilles  que  le  sol, 
avaient  pour  essences  principales  le  tremble  et  le  bouleau.  Les  rièzes  étaient 
encore,  beaucoup  plus  qu'aujourd'hui,  entrecoupées  de  buissons  et  de  champs 
où  poussait  le  genêt.  Elles  couvraient  toute  la  partie  du  territoire  qui  va  de  la 
Taillette  à  Sévigny;  elles  englobaient  les  Censés  Corbineau  et  le  Rouilly,  rejoi- 
gnaient les  rièzes  du  Boury  —  elles  appartenaient  à  Rourg-P'idèle,  —  des  Caves 
et  des  Faux-Prés  et  rencontraient  le  chemin  d*Aubi(jny  à  l'est.  Des  deux  côtés 
du  chemin  de  Sévigny  à  Rocroi,  s'étendaient  les  taillis  des  Hochets  et  des  Marais- 
aux-Ambres  (voir  Sévigny-la-Korèt)  qui  se  prolongeaient  par  la  Croix  de  Fer 
jusqu'aux  portes  de  Rocroi. 

Quelques  chemins,  à  peine  praticables  pendant  la  belle  saison,  traversaient 
ces  solitudes  :  1°  chemin  dWubigny ;  2^  chemin  de  Rocroi  à  Regniowez  (du  pont 
Sainte-Anne  actuel);  3**  le  chemin  de  la  Foret  (aujourd'hui  chemin  du  Curé); 
4®  les  défilés  du  Bols  des  Fers  (sans  doute  maintenant  le  chemin  d'Anières  et  le 
chemin  de  l'Echevée;  et  débourhanl  sur  les  rièzes  :  le  premier,  au  lieu  dit 
MaraLs-Hardy-Pr*'s ;  le  deuxième,  par  le  chemin  de  la  Terre-au-Lys,  à  la  Petite 
Aubroye,  aujourd'hui  Marais  Jean-Pierre.  Cette  voie  de  l'Echevée,  étroite  et 
sombre,  encaissée  entre  de  hauts  talus,  enserrée  de  hautes  futaies,  surplombée 
d'épaisses  ramures,  avait  un  aspect  étrange,  sauvage,  qu'elle  n'oiïre  plus  de  nos 
jours.  L'entrée  de  ces  chemins  —  au  grand  moulin  de  Maubert  —  était  gardée 
pjir  un  petit  corfis  de  cinquante  cavaliers  espagnols  que  Gassion,  commandant 
I  avant-garde  des  troupes  françaises,  eut  bien  vite  dispersé. 

Une  médaille  comméniorative  fut  frappée.  Légende  :  Victoria  primagema  =: 
la  première  victoire  du  roi.  —  Exergue  :  ad  rupem  rkgiam  die  v  imper,  m.  dc. 
xuii  =:  près  de  Rocroi,  le  cinquième  jour  du  règne  de  Sa  Majesté  (1G43).  Au 
revers,  la  figure  de  Louis  XIV.  Rappelons  que  le  plus  ancien  des  drapeaux 


-  428  - 

enlevas  à  l'ennnnii  par  niiH  troupes  H  qui  décorèrent  successive  ment  lu  iierde 
Nolrc-Ilame,  puis  IV-nlise  lics  luvalidi's,  est  ccrtaineiueut  le  fumeux  drapeau 
pris  à  Itut-i-oi  par  Coiuié.  Quand  survint  la  Révolullon.  il  était  à  Chanlill;  : 
onlevé  dans  le  pilla||{e,  un  le  cnivait  parilu,  lorsqu'e»  1854  un  prêtre,  accom- 
plissant le  ïiFu  duii  moribond  —  qu'il  iil-  utimma  point,  —  resliluait  à  la  famille 
de  llondé  ce  tiiiphiV  ^loi'ieux. 

Ouiiize  ans  apri^s  i:ettu  virtoii-e.  le  prime  de  Condû,  cuiiduisanL  ces  mêmes 
E*p.n:nols  i(u'il  avail  vaincus,  enlevait  Hocroi  à  Louis  XIV  le  3  septembre  1638, 

et  cette  ville  ne 
fut  rendue  au  roi 
de  France  qu'à  la 
paix  des  Pyré- 

En  1815,  une 
poifinée  de  gardes 
nationaux  mobili- 
sés défendit  cette 
ville  contre  10,000 
Prussiens.  Elle  ne 
capitula  qu'aprts 
un  mois  de  blo- 
cus et  un  bombar- 
dement de  deax 
lieui-es.  Aux  ter- 
mes du  traité  de 
ISI.Ï.  une  armée 
l'Iran^ ère  de  cent 
cinquante  mille 
hommes  devait 
être  entretenue  aux  frais  ili:  hi  Kraiiw,  et  occuper,  dans  le  nord,  nos  placei 
fortes.  Itocroi,  Givi:l  el  CliarltMiiiiril  lurent  remis  aux  Itusse.s;  les  Prussiens 
occupèrent  Méïières  el  Sedan.  D'ailleuis.  k-s  troupes  furent  cantonnées  un  pen 
partout  dans  le  dê|iartenient.  et  c'est  ainsi,  pur  exemple,  que  Vouziers  eut  le 
régiment  de  Courlatide.  (livrt  et  lloiroi  purent  s'estimer  favnrisés  d'avoir  une 
garnison  russe.  ■<  Uncrid,  dil  l.épîne  —  IIistoihi:  i>r  Ilocnoi,  â  laquelle  nont 
renvoyons  le  lecteur,  —  eut  l)eauciiup  à  snulfrir  du  séjour  des  Prussiens.  Il 
n'en  lut  pas  dtt  même  de^  Itusses.  ih  vivaient  sympathiser  avec  les  habitants, 
donnaient  île?  fêtes  brillantes  auxquelles  ils  invitaient  toujours  les  auloriUs 
el  le>4  foiiclioiinaircs...  i-ln  général,  les  ofliciers  russes  sont  1res  distingués, 
affables,  poli^  et  sans  jactance.  « 

Quelques  jours  après  ta  chutfï  de  MéziiTe:!,  3  janvier  1870,  Kocroi  tombait 
aux  mains  des  Prussiens.  V, ^olonnc,  composée  de  cinq  bataillons,  deux  esca- 
drons fil  six  batleriiîs,  partit  de  Méziéres  sous  les  ordres  du  général  de  Woyna, 
afin  de  tenter  contic  Itocroi  un  coup  de  surprise.  La  place  n'a\-ait  pour  défen- 
seurs que  trois  cents  hommes  environ.  Son  armement  se  composait  de  cio- 
quanli-lrois  .virions,  rayés  pinir  la  plupart,  et  de  dix-neuf  mortiers.  Elle  était 
bien  pourvue  (rapprovisinniLemeiits  de  toute  sorte. 

I.e  îj  JMiivli-r.  à  liuil  h'iires  du  malin,  un  parlementaire  vint  sommer  le  com- 
mandant de  se  renilie.  .Sur  s<iu  r<!l'us,  les  batterie.s  de  CHnipaciic  ouvrirent  le 
feu.  Mais  la  |ilace  riposta  el  les  lit  taire,  .^près  un  bombardement  de  quatre 
heures,  le  général  de  Wovna  esliinail  que  son  matériel  était  iusurfisant  pour 
amener  la  ]ilace  à  se  rendre.  Il  avait  déjfi  commencé  son  mouvement  de 
retraite,  lorsqu'un  de  ses  lieutenants  parvint  à  décider  le  commandant  de 


Hocrol,  d'aprM  a 


Roci 


li  à  capituler.  La  ville  avait  reeu  deux  niille  projectiles.  l.es  pertes  de  la 


—  429  — 

colonne  prussienne  se  réduisaient  à  un  blessé.  Rocroi  et  Mézières  avaient  été 
occupées  pour  favoriser  les  opérations  des  armées  allemandes.  En  s'emparant 
de  Rocroi,  Tennemi  mettait  fln  aux  courses  des  corps  francs  qui  trouvaient 
dans  cette  petite  place  un  appui  efficace.  La  reddition  de  Mézières  lui  permet- 
tait d'emplo3'er  le  chemin  de  fer  des  Ardennes  pour  l'approvisionnement  de 
ses  armées  du  Nord,  de  Paris  et  de  la  Loire.  La  prise  de  ces  deux  villes  com- 
plétait l'occupation  du  département.  Seule,  la  sentinelle  perdue  de  Givet  restait 
intacte  à  l'extrémité  du  couloir  meusien. 

Egalise.  —  Alors  que  les  calvinistes  occupèrent  Rocroi,  ils  eurent  pour  temple 
le  bâtiment  qui  depuis  servit  de  magasin  au  Génie  militaire,  rue  de  Montmo- 
rency; rentrée  donnait  du  côté  de  la  rue  de  France  où  se  trouvait  la  maison 
du  pasteur  et,  ensuite,  la  première  maison  de  cette  rue.  Ce  temple  fut  aban- 
donné lorsque  la  ville  fut  remise  à  l'autorité  royale,  et,  en  1624,  le  prévôt,  le 
procureur  du  roi,  le  maire  et  les  échevins  de  la  ville  passèrent  un  marché 
(actes  notariés  des  22  avril  et  mai  1624)  pour  la  construction  d'une  église  neuve 
en  remplacement  d'une  petite  chapelle  dont  l'origine  remontait  au  règne  de 
Henri  IL  Les  murs  de  la  nouvelle  église  devaient  avoir  deux  pieds  d'épaisseur, 
être  faits  en  briques  et  en  pierres  de  taille.  Fut  terminée  en  1664  la  construc- 
tion immédiatement  commencée.  Cette  église  eut  une  (lèche  élégante,  élevée, 
qui,  écrit  aussi  naïvement  que  pompeusement  M.  Lépine  —  ouvrage  cité  — 
c(  semblait  unir  la  terre  avec  les  nuages,  et  le  sol  avec  le  ciel;  elle  était,  au 
physique,  l'image  de  la  foi  qui  part  de  l'âme  et  s'élève  vers  les  régions  célestes 
habitées  par  les  anges  (??).  »  Le  22  mai  1669,  réception  solennelle  du  clocher  : 
«  Il  ne  faut  pas  s'étonner  —  écrivait  à  cette  même  époque,  non  moins  naïve- 
ment et  pompeusement,  un  savant  local  —  si  la  charpente  du  clocher  de  notre 
église  paroissiale  de  Saint-Nicolas  est  si  admirablement  construite.  Dieu  ayant 
destiné  de  toute  éternité,  pour  entrepreneur,  messire  Jean  Gruze...  »  Cette 
merveilleuse  attestation  n'empêcha  point  le  clocher  d'être  si  fortement  endom- 
magé qu'en  1730  le  roi  Louis  XV  faisait  accorder  pour  sa  réparation  une  somme 
de  2,000  francs.  Sous  la  Révolution,  la  flèche  fut  abattue  et  «  convertie  en  un 
triste  dôme.  >»  Le  tout  fit  place  (1843-1844)  à  l'église  actuelle,  construite  d'après 
les  plans  de  l'architecte  Lubarre,  originaire  de  Rocroi. 

Ecarts.  —  Les  Censés  Corbineau,  ou  mieux  Corbinot;  ainsi  s'appelait  leur 
propriétaire.  Par  les  Censés  Corbineau,  rentrait  en  France  Napoléon  I"  après 
le  désastre  de  Waterloo.  (Voir,  sur  les  passages  de  Napoléon  dans  les  Ardennes, 
Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Ardennes,  p.  453-480.)  —  Les  Censés  Duprat,  N.  C. 
—  Le  Moulin.  H.  —  Les  Censés  Dlanzy.  H.  —  CoUard,  H.  Rappelant  M.  Collard, 
de  Boutancourt,  l'un  des  principaux  exploiteurs  ardoisiers  vers  l'an  1700.  — 
Les  Censés  de  l'Ourse,  ou  de  l'Ours,  102  hab.,  parce  que  ces  terres,  est-il  en 
usage  de  dire,  se  trouvent  juste  au-dessus  de  la  Grande-Ourse.  —  La  Maison 
Rouge.  N.  C.  —  La  Censé  Point,  où  tire  sa  source,  de  l'étang  Point,  le  ruisseau 
rEau  noire  qui  porte,  à  son  origine,  le  nom  de  ruisseau  Sainte-Anne  et  se  jette 
dans  la  Meuse  à  Vireux-Molhain.  —  Maison  Poncelet.  —  Maison  Flamin.  — 
Maison  Bourdon.  —  Maison  Blanche.  —  Saint- Nicolas,  168  hab.  —  Le  Grand  Hon- 
gréau,  149  hab.  —  Le  Petit  Hongréau,  62  hab.  «  Ce  nom,  dit  Lépine,  provient 
d'une  coupe  de  bois  appartenant  jadis  à  la  forêt  de  Thiérache  et  contenant 
507  arpents,  partagés  en  1553  entre  le  duc  d'Arschot,  baron  de  Montcornet, 
et  les  seigneurs  du  Châtelet.  Il  dérive  de  «  dures  eaux  »  et  prend  un  H  pour 
l'indication  de  l'élévation  des  lieux  (??'.  »»  —  La  Taillette.  N.  C.  Indiqué  par 
la  NoME>CLATURE  DES  COMMUNES  comuie  écart  de  Rocroi,  mais  érigé  en  commune 
distincte  depuis  1841.  La  Nomenclature  des  Communes  mentionne  également 
comme  écarts  de  Rocroi  :  la  Guinguette,  Beauregard,  la  Chauderie,  qui,  depuis 
1841,  sont  devenus  écarts  de  la  Taillette.  —  Hyraumont,  359  hab.  «  Tire  son 
nom,  dit  Lépine,  d'une  coupe  de  bois,  200  arpents,  vulgairement  nommé 


—  430  — 

Hyraumont,  IIiTauinont,  Hiéraunioiit,  d»?  frx  montas  =  mauvais  mont  (??). 
(le  lut,  jadis,  un  des  cim]  villages  d(;  la  baronnio  de  Monthermé  qui  prirent 
naissance  au  seizième  siècle.  » 

Lieudit.  —  La  CroU  de  Fer,  Les  troupes  prussiennes,  alors  qu'en  1815,  com- 
mandites par  Le  prince  Au^'uste,  elles  invoslissaient  Kocroi,  campaient  entre  la 
L'iille  Collardeau  t^t  le  cliemin  du  bour^'.  Un  jour  qu'un  offlcier  de  Tarniée 
ennemie  se  promenait  avec  sa  femme  à  la  Croix  de  Fer,  un  Kocroyen  pointa  si 
jusleuiMut  son  canon  qu'un  boulet  emporta  les  deux  cuisses  de  la  femme.  On 
la  ramena  morle  à  Sévi*;ny.  D'un  chariot  neuf,  on  fit  son  cercueil  dans  lequel 
on  la  clouait  avec  une  bouteille  de  vin  et  un  pain.  Puis  elle  fut  enterrée  dans  le 
cimetière  de  Sr'vijLmy.  Les  inscri plions  allemandes  gravées  sur  sa  tombe  ne  se 
voient  plus;  mais,  il  y  a  cinquante  années^  on  pouviiit  encore  déchiffrer  ces 
mots  :  ErlesUnid, . .  Heg. . .  Welrhenm. 

BLOMBAT.  —  H..  30i.  —  K.,  109.  —  D.  C,  U.  —  I).  A.,  14.  —  D.  D.,  23. 
—  Het:L,  i>47.  —  H.  P.,  Maubert-Fontaine.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'oc- 
tobn».  —  i\.  —  Girrières  de  pi(^rn*s  de  taille  et  de  moellons.  Marnes  pour 
l'agriculture. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv.  D'orifrine  très  ancienne,  puisque  saint  Remy 
mentionni'  ce  vilhif^e  dans  son  testament  :  Blandibaccius  villa  in  PortettsL  Son 
nom  fi^'ure  aussi  dans  le  pouillé  de  130G,  le  plus  ancien  pouillé  du  diocèse 
de  Heims,  et  encore  dans  celui  de  1384.  .N'a  pas  une  histoire  piirticulière.  En 
1G39,  tut  tellement  incendiée  <>  que,  d(^  soixante-quinze  ménages  qu'ils  étaient 
avant  la  dicte  incendie,  on  n'en  voit  plus  (lue  huit.  » 

Eglise.  —  «  Il  parait,  écrit  J.  Hubert,  ([u'il  exista  sur  le  territoire  de  Blombay 
une  vaste  é*,'lise  :  du  moins  on  pense  que  les  débris  trouvés  en  labourant  la 
terre  proviennent  d'une  construction  de  cette  nature.  »  L'église  ancienne  a 
disparu.  Sa  tour  était  percée  de  créneaux,  garnie  de  mâchicoulis.  En  1636, 
les  Espagnols  la  brûlèrent  avec  les  habitants  qui  s'y  trouvaient  réfugiés. 
Actuellement  unr.  église  nouvelle  dont  le  clocher  domine,  pour  ainsi  dire,  toute 
la  vallée  de  la  Sormonne. 

Ecarts.  —  yoville,  i  1  hîib.  —  Blombizeux,  47  hab.  —  Belzy,  55  hab,  ;  ancien 
hameau  succursale  —  avec  Marby,  aujourd'hui  commune  distincte  —  de  Blombay 
qui  disparut  en  1G43,  ayant  ah)rs  été  si  cruellement  mis  à  sac  que  u  toutes  les 
maisons  n'y  sont  plus  qu'une  ruine.  »  —  Le  Moidin  ii  Vent,  4  hab.  En  Tannée 
l.'i38,  le  chapitre  de  Heims  donnait  neuf  bourgeois,  54  arpents  de  savarts  et 
de  terres  en  friches,  à  la  FonH-Franrfie,  De  même  il  accordait  en  1351,  à  Jean 
C.onlier,  la  permission  de  construire  un  mouUn  à  vent,  à  la  condition  qu'après 
soixante  ans  le  moulin  fera  retour  aux  chanoines.  Ce  moulin  fut  détruit  pen- 
dant les  guerres,  reconstruit  en  169'*,  et  affermé  à  une  redevance  annuelle  de 
30  francs.  Aujourd'hui  il  a  disparu. 

BOURG-FIDÈLE.  --  IL,  1,133.  —  K.,  315.  —  1).  C,  4.  —  D.  A.,  4. — 

l>.  D.,  22.  —  Hect.,  1,479.  -  H.  P.,  Hocroi.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de 
septembre.  —  B.  H.  —  S.  M.  —  (i.  —  Ch.  synd.  ouvriei*8  métallurgistes.  —  Ter- 
ritoire arrosé  par  le  ruisseau  de  hi  Mur/^e,  qui  prend  sa  source  à  Tune  des  extré- 
mités du  village.  Sol  argileux,  froid,  humide.  Extraction  de  la  tourbe.  On  y 
trouvait,  autn^fois,  uncî  pierre  rouge  qui  servait  à  faire  d'excellente  couleur. 
Bourg-Fidèle  fut  longtemps  le  pays  des  plus  célèbres  maquignons  ardennais. 
Histoire.  —  C.  de  Vilry.  Pourquoi  cette  épithète  de  Fidèle?  «  A  cause  des 
preuv«;s  nombreuses  de  fidélité  —  dit  la  Noue.nclaturr  des  Gomiiunes  —  que 
les  habitants  de  Bourg  donnèrent  aux  rois  de  France  pendant  les  anciennes 
guerres  et,  notamment,  lors  de  la  bataille  de  Hocroi.  »  Hien  de  plus  inexact. 
Le  village,  en  effet,  qui  date  du  seizième  siècle,  fut  fondé  par  Antoine  de  Croy, 


—  431  - 
ic  prince  île  l'ortien  ».  baron  de  Montcornet  ;  et,  nous  apprend  la  cliartc  de  fonda- 
tion (19  mai  1S66):  "  Savoir  faisons  qu'ayant  reçu  la  requête  et  prière  de  plusieurs 
particuliers  nos  sujets  et  autres  en  grand  nombre  désirant  vivre  selon  la  rétor- 

raation  de  l'Evangile,  appelée  de  ce  temps  Eglise  informée il  nous  a  plu 

de  leur  désigner  et  bailler  jusqu'à  certaine  étendue  et  limite,  lieiiit  commodes 
pour  bâtirmaisons,jardins,  aisances,  écoles...  en  un  endroit  appelé  le  Divi^jeiiM, 
étant,  de  présent,  partie  en  bois,  buissons  et  broussailles  la  plupart  inutiles  et 
vagues...  lequel  endroit  nous  avons  voulu  et  vouions  être  dit  et  nommé  et 
appelé  le  Bourg  fidel.  »  Il  est  donc  avéré  que  le  nom  de  Bourg-Fidèle  fut  donné 
par  Antoine  de  Croy  à  cette  commune  naissante.  Fidélité  des  tiabilanls  aussi 
bien  à  leur  prince  qu'à  leur  nouvellle  religion.  Village  surtout  de  protestants 
qui  s'expatrièrent  en  grande  majorité,  lorsque  fut  révoqué  l'édit  de  Nantes. 

Ecarts.  —  La  Vieille-Foige.  N.  C.  —  Iji  Censé  Baudùin,  1,">3  liab.  —  la  Censé 
Belair,  114  bab.  —  Sainte- Phihmêne ;  avec  halte  sur  la  voie  départementale 
du  Tremblois  t  Rocroi.  —  La  Censé  RecollH,  •2'S2  hab.  —  Rue  de  Rocivi,  -.il  liab. 

—  Les  Forges  et  les  MouliM.  S'-i  liab.,  rappelant  le  moulin  banal  dont  les  béné- 
fices appartenaient  aux  seigneurs  de  Montcornet  pour  les  sept  dixièmes,  les 
trois  autres  revenant  aux  seigneurs  de  Wartigny. 

LE  CHATBLBT-SUR-SORMONNE.  -  H.,  1150.  —  E.,  103.  —  D.  C,  12. 

—  D.'A.,  12.  —  D.  D.,  18.  —  Hect.,98.ï.  —  B.  P..Rimogne.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  29  août.  —  C"  P.  —  Carrières  de  pierres  de  taille  et  de  moellons; 
minerai  de  fer.  Le  village  est  traversé  par  la  Sormonae.  —  C.  de  Vilry. 

ChAteaux.  —  Le  village  se  divise  en  CMIelet-haul ,  tout  au  sommet  d'un 
coteau,  et  en  ChitteUt-bas  sur  le  bord  de  la  Sormonne  qui  baigne  les  fondations 


s  tour  fort 
par  des  arbres, 
des  touffes  de  ver- 
dure, et  au  pied 
de  laquelle  fu- 
rent trouvées  àf 
nombreuses  mon- 
naies romaines. 
Ces  deux  Cliàte- 
lel  eurent  leurs 
seigneurs    parti- 


!,  appelée  bmidis  ou  Umuiéce,  mystérieusement  cachée 


culie 


dont   les 


familles  se  con- 
fondirent par  des 
alliances.  Le  Chà- 
telet-haut  s'éle- 
vait dans  le  do- 
maine de  Runii- 
gny  ;  le  Cbâtelet- 
bas  dépendait  du 
Porcien. 

Le  manoir  du 
Chàtelet-haut  fut  principalement  rendez-vous  de  cliasse  où  se  rencontraient, 
surtout,  les  comtes  de  Hrandpré  et  les  marquis  d'Aspremont.  La  tradition 
afnrme  que  la  célèbre  M°"  TleshouIiéri>s,  dont  les  poésies  ravirent  toute  la  fin 
du  dix-septième  siècle,  vint  assez  souvent,  de  Rocroi  où  son  mari  était  lieu- 
tenant-colonel au  régiment  de  Condé,  "  réchauffiT  sa  verve  Sous  les  bosquets 
charmants  dont  ce  castel  étnit  alors  environné.  >■ 

La  position  élevée  du  Ch&tclet-haut  ne  put,  toutefois,  le  proléger  contre  les 


—  432  — 

fureurs  de  rcniiemi.  Les  troupes  liégeoises  de  Guillaume,  comte*de  Hainaut, 
et  de  son  oncle  Jean,  comte  de  Beaumont,  pour  tirer  représailles  des  Français 
qui  avaient  ravagé  Chimay  et  Heaumont,  incendièrent  Aubenton,  Maubert- 
Fontaine,  le  Chàtelet-haut,  Auhiftny,  d'où  ils  revinrent  pour  assiéger  et  raser 
le  chilteau  du  Cliàtelet-bas  dont  les  portes  leur  furent  ouvertes  par  un  prison- 
nier qui  s'y  trouvait  absolument  seul.  Mais  ils  s'attaquèrent  vainement  à  la 
maison-forte  du  Chiltelet-baut,  car  n'ayant  aucune  «  machine  de  guerre  », 
force  leur  fut  de  lever  le  sièfîe.  Ils  se  portèrent  alors  sur  Montcomet  qui  résista 
non  moins  victorieusement.  Furieux,  ils  allaient  se  diriger,  en  dévastant  le 
pays,  sur  Villers-devant-Mézières,  quand  ils  apprirent  que  les  habitants  de  ce 
bourg  avaient,  eux-mêmes,  détruit  leur  fort  pour  éviter  le  sac  de  l'armée 
liégeoise. 

Après  la  prise  de  Rocroi,  un  dtHachement  du  régiment  d'Enghien  s'empara 
du  CluVtelet-haut,  le  [tilla,  l'incendia.  La  tour  gauche  du  château  fut  rasée. 
Elle  n'a  janïais  été  reconstruite.  Sur  les  murs  —  ils  ont  été  refaits  depuis,  — 
les  bnulets  avaient  laissé  leurs  sinistres  empreintes. 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  N.  C,  —  Les  Minièrca,  38  hab.  — •  l-A  Barrière,  8  hab. 

CHILLT.  —  IL,  271.  —  E.,  81.  —  1).  C,  12.  —  I).  A.,  12.  —  D.  0.,  22.  — 
Hect.,  589.  —  B.  P.,  Maubert-Fontaine.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  d'oc- 
tobre. —  (lalcaires  sableux  pour  pierres  de  taille.  Minerais  de  fer  en  couches 
assez  snpertîcielles.  Village  traversé  par  la  Somionne. 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  Semble  être  un  village  d'origine  fort  ancienne.  Ou 
a  retrouvé  —  dit  l'abbé  Péohi*nard  :  Lk  ])osi\i.nr  des  Potkks,  —  dans  l'angle  que 
forment  le  ruissmu  de  In  Stnitenf  et  la  Sormonue,  une  grande  quantité  de  pierres 
sculptées,  notamment  des  stèles  du  troisième  ou  du  quatrième  siècle.  L*une 
de  ces  stèles  est  encore  sur  le  rliemin  de  la  gare  à  Rimogne;  l'autre  est  encas- 
trée dans  la  muraille  sud  de  l'église.  Au  lieu  dit  Hamzy,  furent  découvertes 
d'assez  nombreuses  poteries  romaines  dans  les  substructions  d'une  habitation 
furt  vaste  :  cuisine  ou  salle  de  bains.  Sans  compter  les  tumuli  dont  est  semé 
le  vaste  bois  des  Potées. 

Le  nom  de  C.hilly  apparaît  pour  la  première  fois  dans  l'histoire  en  1306  sur 
le  pouillé  où  sont  consignés  les  revenus  de  son  église  :  église  de  secours  dépen- 
dant de  Neuville'aujp-Pi'rs,  village,  en  ce  temps,  très  peuplé  et  de  certaine 
importance.  Chilly  et  Laval-Morency  furent  deux  de  ses  hameaux.  LaNeuviile-aux- 
Prés  fut  détruit  presque  tout  entièrement  lorsque  les  Impériaux,  faisant  retraite 
après  le  siège  de  Mézières,  travtîrsèrent  cette  région.  En  1547,  ce  n'était  plus 
qu'un  assez  modeste  écart  appelé  VEyh'se,  Tout  proche  de  la  Neuville,  un  autre 
village  appelé  Ecle  —  aujourd'hui  écart  de  Marby,  —  si  proche  que,  d'après 
une  vieille  tradition,  «  les  chats  pouvaient  mûrir  sur  les  toits  d*Ecû  à  Neuville 
sans  s'anrter.  »  C'est  en  1043,  aux  temps  de  la  bataille  de  Rocroi,  qu'il  disparut. 
De  Neuville-aux-Prés  reste  aujourd'hui,  pour  tout  souvenir,  et  k  l'endroit  même 
«ju'il  occupa,  le  pont  de  Soville  sur  la  Sormonne. 

En  même  temps  qu'Erle,  faillit  disparaître  Ghilly,  à  trois  reprises  différentes 
saccagé  et  incentlié  par  les  Espagnols  :  de  ses  soixante-dix-sept  maisons,  trois 
si'uleiuent  échappèrent  aux  tlanimes.  Le  village  mit  un  grand  siècle  à  se  relever 
<!«'  ses  ruines. 

Eglise.  —  Fortifiée  et  très  curieuse.  Remonte  sans  doute  à  la  An  du  quin- 
zième siècle.  Chœur  et  sanctuaire  remarquables  par  leur  style  ogival  à  lan- 
cettes. Dans  sa  haute  tour,  où  sont  encore  visibles  des  traces  de  créneaux  et  de 
mâchicoulis,  s'enfermèrent  maintes  fois,  pour  s'y  défendre,  les  habitants  assiégés. 

Le  4  frimaire  de  la  deuxième  année  républicaine,  le  curé  de  Chilly  écrivit 
aux  «<  cilovens  d»'  la  (^iOnvention  »  une  lettre  assez  célèbre.  La  voici  : 

«  Je  vous  envoie  ci-joint  un  arrêté  qu'a  pris  la  commune  de  Chilly  pour  faire 


—  433  — 

à  la  République  don  de  tous  les  cuivres  et  argenterie  existant  dans  son  église. 
Les  représentants  du  peuple  souverain  verront  dans  cet  arrêté  que  cette  com- 
mune, par  cette  offrande,  a  voulu  contribuer  de  tous  ses  moyens  au  salut  de  la 
Patrie,  et  non  pas  renoncer  au  culte  catholique.  Forte  de  la  Déclaration  des 
Droits  de  l'Homme,  de  l'acte  constitutionnel,  des  décrets  de  la  (Convention 
nationale,  elle  déclare  que  sa  résolution  est  de  continuer  l'exercice  du  culte 
avec  une  entière  soumission  à  la  loi.  » 

Ecarts.  —  La  Briqueterie.  N.  C.  —  La  Barrière  de  la  Plate  Pierre,  9  hab.  — 
La  Barrière  du  Gros  Chêne,  3  hab.  —  La  Rigole,  8  hab.  —  La  Censé,  4  hab.  — 
La  Croiœ-Py,  —  La  Sauterie,  —  La  Borne  Saint-Remy,  18  hab.  —  Le  chroni- 
queur Flodoard  (écrivant  au  dixième  siècle)  nous  apprend  que  saint  Remy  avait 
entouré  son  domaine  de  bornes  pour  que  les  limites  en  fussent  connues,  «  et 
maintenant,  ajoute-t-il,  ces  bornes  existent  visibles  avec  les  noms  qu'il  leur  a 
donnés.  »  Entre  le  ruisseau  du  Tremblois  et  le  imisseau  de  la  Sauterie,  se  dressait 
encore,  au  commencement  du  siècle,  une  de  ces  bornes  qu'on  disait  avoir  été 
plantées  par  saint  Remy.  (Pour  le  domaine  de  Saint-Remy,  voir  Aubig.ny-les- 

POTHÉES.) 

ETAIiLES.  —  H.,  138.  —  E.,  46.  —  D.  G.,  13.  —  I).  A.,  13.  ~  D.  D.,  24.— 
Hect.,  444.  —  B.  P.,  Maubert-Fontaine.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de  sep- 
tembre. —  G.  —  Marnes  nombreuses.  Pierres  de  taille  et  moellons.  La  Soi^nonne 
traverse  le  territoire.  —  C.  de  Reims. 

Ecarts.  —  La  Censé,  2  hab.  —  Le  Paradis,  4  hab.  —  Rogi-Champ,  23  hab.  — 
Le  Hameau  de  Rogissart,  H.  N'est  probablement  que  l'écart  appelé  Rogichamp; 
qui  semble  avoir  été,  jadis,  un  village  d'une  certaine  importance  :  «  Item  après 
est  la  ville  de  Blombais,  Escalles,  Rogier-Champ,  GHis  (Ghilly),  Marbis,  Ecle 
(village  disparu  et  devenu  écart  de  Marby,  voir  Chilly)  et  Belzis  (Belzy,  écart 
de  Blombay),  lesquelles  villes  a  une  mairie,  comme  dessus  laquelle  mairie  est 
baillée  à  ferme,  »  lisons-nous  dans  la  déclaration  faite  par  le  chapitre  de  Reims, 
en  1384,  de  ses  revenus  dans  la  «  Terre  des  Potées.  » 

Etalles  fut  ravagé  par  les  Bourguignons  en  1472,  par  les  Impériaux  en  1521, 
après  qu'ils  eurent  levé  le  siège  de  Mézières;  fut  pillé  par  les  Espagnols  en 
1638,  alors  qu'ils  incendièrent  vingt-deux  maisons  et  firent  une  trentaine  de 
prisonniers.  Encore  brûlé  et  pillé  en  1643,  avant  et  après  la  bataille  de  Rocroi. 

OUÉ-iyHOSSUS.  —  H.,  808.  —  K.,  222.  —  D.  C.,  4.  —  D.  A.,  4.  — 
D.  D.,  30.  —  Hect.,  523.  —  B.  P.,  Rocroi.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  B.  B.  — 
Terrain  marécageux.  Extraction  de  la  tourbe.  Territoire  traversé  par  les  ruis- 
seaux de  la  Prise-Gattin  et  de  Tominerie. 

Histoire.  —  G.  de  Vitry.  Gué-d'Hossus  parait  être  le  même  village  que  cet 
Arcfie-Bruyêre  dont  parle  la  charte  qu'octroyait,  le  19  juillet  1500,  Antoine  de 
Croy,  prince  de  Porcien,  et  par  laquelle  il  concédait  une  certaine  étendue  de 
terrain  pour  y  fonder  un  village  :  «  Que  nous  voulons  être  dit  et  nommé  à  tou- 
jours Archebruyère ,  pour  eux  (ceux  qui  demandèrent  le  terrain)  y  résider, 
cultiver,  et,  généralement,  faire  tout  exercice  de  ménage  et  trafic;  et  à  cet 
effet  sont  créés  bourgeois  et  affranchis  de  toute  servitude.  »  En  retour,  Antoine 
de  Groy  imposait  aux  habitants  du  nouveau  village  «<  de  monter  la  garde  à  son 
château  de  Montcornet,  chaque  fois  qu'ils  en  seraient  requis.  »  Archebruyère 
fut  détruit  par  les  Espagnols  avant  la  bataille  de  Rocroi;  seules  restèrent  quel- 
ques habitations,  proches  du  grand  Gué-dHossus.  Le  village  renaquit  de  ses 
cendres  à  l'emlroit  où  il  se  trouve  actuellement.  Les  ruines  d'une  aneienne  tour 
laisseraient  supposer  qu'Archebruyère  eut  une  maison-forte  possédée  par  un 
seigneur  de  Villeneuve  —  dont  une  fontaine  porte  le  nom,  —  et  même  une 
verrerie.  Un  lieudit  ne  s'appelle-t-il  point  le  Four  à  Verre? 

28 


—  434  — 

Ecarts.  —  I-a  llwiucttc,  71»  liai».  —  La  Vvrto  Val  Ire.  N.  C  —  Le  liottt  d'Bn- 
Haut,  149  hab.  —  Le  Pnifuis.  .N.  C,  —  La  Mnrecoure.  IL  Sans  iloute  l't'cart 
appolt»  aujourd'hui  Marais-Col.  89  lial>.  —  Le  linut  d'En-Iias,  109  hab.  —  La 
Petitt'  Chandicir,  :<3  hab.  —  Le  P»7/7  <iw^-iil!o$sas,  49  hab.,  où  se  trouve  IVMiijy 
du  moulin  Fonder, 

LAVAL-MORENCY.  —  IL,  ii:<.  —  K.,  09.  —  I).  C,  11.  —  D.  A.,  11.  — 
IL  IL,  20.  -  -  Hect.,  38.-;.  -  IL  !>.,  MaubiMt-KontaiiiH.  —  F.  L..  la  Trinité.  — 
Oilcaires  sableux;  marnes.  Arrosé  par  la  Snnnonw*,  Minerais  de  fer. 

Histoire.  -  C.  do  Iteiins.  Ori;;ino  du  village  inconnue.  Laval-.Morency  figure 
dans  le  ponillé  de  Heims,  1300,  cnninie  une  des  paroisses  du  canton  deKuiuigny, 
el  rond<^e  en  Thunnenr  de  saint  ^tienne.  Bri'ilé  par  Mansfeld  en  iC22.  Ce  Mans- 
ield  a  laissé  dans  les  Ardennes  d'assez  cruels  souvenirs;  pendant  que  Louis  XIII 
fçuerroyait  dans  le  Midi,  le  duc  de  Bouillon,  prince  de  Sedan  et  soutien  très 
ferme  des  protestants,  avait  appelé  ce  snudard  qui,  avec  ses  25,000  soldats, 
Tavafzea  tout  le  pays. 

Eglise.  —  Style  oi^ival.  Composée  d'une  seule  nef.  .\ssez  étroite.  Ses  répara- 
lions  snrcessives  lui  tirent  perdre  son  originalité  :  ce  fut,  en  eti'el,  une  de  nos 
plus  eurietisfs  é^'Iises  fortitiées,  ayant  t(»ur  à  créneaux  et  niAchicoulis. 

Ecarts.  —  La  Maison  È[oa/ut*t,  .N.  ('.  -  La  Mai^mi  Pcrrin,  0  hab.  —  Cotes  de 
ht'rton,  4  hab.  —  Le  pout  dv  tarai  4  hab.  —  Le  Treinfdtàa,  mentionné  par 
Hubert  iiimnie  écart,  mais  devenu,  d»*piiis,  la  commune  de  Trrnildnin-Ies-Rocroi. 
On  mont  rerail  à  Lival-Moirncy  — dit  l'abbé  Péchenard  :  lkDouainkuks  Pothék  — 
M  l'endroit  où  les  troupes  romaines  pfMulirent  une  bataille  à  Jamais  mémo- 
rable I?!.  » 

MAUBERT-FONTAINE.  —  IL,  1,38(1.  —  P.  IL.  31.  —  K.,  M^.  —  D.  C,  il. 

—  l).  A.,  11.  -  -  I).  IL,  <>0.  -  Ibrt.,  1,033.  —  IL  P.,  .Maubert-FonUiine.  —  F.,le 
premier  samedi  de  chacun  (b's  mois  de  févriifr,  avril,  juin,  août,  octobre  et 
décembre;  le  13  mars  et  le  13  a\ril.     -  T.  L.,  le  troisième  dimanche  de  juillet. 

—  C'"  P.  —  H.  IL  -  Harm.  --  S.  ti.  -  T.  -  -  (i.  —  Sol  siliceux.  Minerai  de 
fer.  Belles  f:orp'S  bordét?>  de  rocs  schisteux.  Kxcellente  marne  argileuse, 
employée  pour  l'amendement  des  terre«<.  Territoire  arrosé,  notamment,  par  les 
ruissritud'  du  Marais-au.r-Lnups,  de  fV/v/è/vs  et  tle  Sans -Soupe.  D'ailleurs, 
le  villaL'e  est  environné  di*  sources  «leaux  vives  et  jaillissantes  :  d'où  son 
surnom. 

Histoire.  —  C.  de  Heims.  Le  village  primitif,  fondé  au  commencement  do 
treizième  siècle,  s'étendait  sur  les  riè/es  actuelles  qui  partent  du  bois  et  cou- 
r(>nt  à  l'ouest  vers  h^  Haut-Taillis;  s'il  faut  en  croire  d'assez  nombreux  vestiges 
d'habitations.  Détruit  en  1 190,  Maubert  Tut  reconstruit  à  une  denii-lieue,  au  sud, 
en  CA'\  endroit  qui  se  nomme  la  Vil  h'- Ha  sur.  11  s'ét(>n«lait  jusqu'il  Dorville  (hors 
la  villt>  .  aujourd'hui  petit  hameau.  La  charte  de  fondation  date  de  1208  :  elle 
est  signée  par  Milon  de  Nanteuil,  doyen  du  chapitre  de  Reims.  Cent  ans  plus 
tard,  ct>tte  charte  était  renouvelée  sur  la  demande  des  habitants,  après  l'in- 
cendie du  village,  par  Jean  de  llainaut.  .Maubert  fut  (Micore  incendié  en  1472  par 
les  Bourguignons;  le  chapitre  do  Beims  ilomia  tous  les  bois  nécessaires  pour 
sa  reconstruction,  se  réservant  «  deux  molins  à  blés  à  deux  tournants  et  un 
molin  à  escorce;  et  y  a  deux  étauf^s  au-dt>ssus.  »  Puis,  lorsque  les  Impériaux, 
aux  temps  des  guerres  de  François  V'^  et  ('harles  (juint,  envahirent  la  Cham- 
pafzne  et  la  T(Mre  des  Potées,  .Maubi>rt  était  encore  incendié,  pillé  et  saccagé. 
Presque^  tous  les  habitants  du  villa^'e,  qui  s'étaient  réfugiés  dans  l'église,  péri- 
rent elTroyablement  sous  des  déc<»mbres  quand  elle  s'écroula,  et  les  rares 
survivants  fondèrent  un  nouveau  Maubert  sur  l'emplacement  qu*il  occupe 
aujourd'hui.  Ce  nouveau  Maubert  fut  fortilié  et  même  solidement  fortiflé,  si 


-  433  ^ 

a  nous  en  rapportons  au  pmcËs-verbiil  de  IS57.  où  nous  Usons  :  n  C'était 
K  place  forte  garnie  de  troupes  qui  occupaient  le  i^liAteau.  Elle  ^tail  entourée 
(le  ro«<iès  et  d'un  mur.  "  Ituyeur  dit,  dans  sa  Thiiui^b  des  AROENNEd  :  "  L'n  rera- 
l>art  de  terre  qui  avait  douie  pieds  de  large;  la  place  du  ch&teau  était  assez 
larut'  pour  permettre  îi  un  régiment  d'y  manccuvrcr  tout  ji  son  aise.  » 

En  IÎÎ49  —  auK  temps  de  la  Ligue,  —  prise  de  MuuberUFonlaine  «■  par  le  sieur 
de  (inindpri:.  -i  En  décembre  139t,  n3siét;é  par  le  maréchal  de  Saint-Paul  qui, 
e  prt^nant  la  route  de  Maiïîères,  Tect  en  diligence  repaistre  ses  trouppes  et 
s'achemina  aussitôt  droit  a  Mnubert  en  intention  de  Icscallader  et  surprendre 
où  anivant  a  liiube  du  jour  il  fect  donner  fu  rieuieraent.  Mais  pour  estre  les 
escln'IU's  iii|i  iii'ill.-  i^t  -iclii's  ri  pfii  fortes,  elles  ne  sceurent  supporter  la 


Haubert,  d'aprea  une  tiollle  sitiiDiie 

cliar^e  qu'ils  dévoient,  ains  se  rompirent  excepté  une  en  laquelle  tes  soldats 
munLaiit  bravenienl  [lensfrenL  pur  son  moyen  y  eslre  inlivcliiiclz;  et  c'est  k 
croire  que,  sans  uuk  vaisseau  plein  de  pierres  qui  estoil  en  ce  lieu,  qu'aucun 
«te  la  garnison  versèrent  sur  les  assaillans.  qu'ils  fussent  entrez  dedans.  Mais 
1m  aasaiilans,  en  estant  estroppiei  et  rpjetteï  du  Imutl  en  bas  furenl  oontraincti 
quicler  le  fossé  lescallade  et  la  uontre-scarpe  pour  se  fiarentir  de  leurs  traicts 
et  barquebnxades  qu'ils  feirent  enfin  pluvoir  comme  gresle.  La  faulte  de  Mau- 
bert  od^renue,  le  seigneur  de  Sainct-l'aul  se  retira  et  rendit  A  Rheims,  ou  il 
Imma  lair  de  quelque  repos,  attendant  que  ses  Irouppes,  fort  incommodez  de 
tant  de  travail,  se  refeissi^nt  et  missent  en  estât  de  servir...  "  (Mèiioihe,s  du 

ItXnicHM.  DK  SAINT-P^tUL.) 

En  itH'A,  les  troupes  espaunoles  entrent  dans  le  village  :  tout  est  pillé,  tout 
«st  brOlé,  Il  en  telle  sorte  qu'il  n'y  reste  plus  qu'une  maison  et  deux  gratifies,  u 
C'est  en  1634  que  Mauberl  fut  démantelé  par  ordre  de  lllchelieu.  Toutefois, 
pendant  la  ^luerre  de  la  succession  d'Autriche,  furent  relevés  les  terrassements 
et  les  palissades  du  bourg,  lesquelles  d'ailleurs  étaient  détruites  quelques  années 
après.  On  voyait  encore,  en  ITUU,  quelques  vestiges  des  remparts,  des  fossés 
et  des  glacis. 

Maubert  est  occupé  parune  compagnie  de  Cosaques  en  1814.  Tout  d'abord  la 
4-joitcorde  régna;  mais  elle  fut  asseï  courte.  Une  partie  de  la  garnison  de  Rocroi, 
icGompu^aient  une  dizaine  de  gendarmes  et  quelques  gardes  nationaux, 
envahissait  inopinément  Maubert,  délivrant  louj  les  conserits  qu'avaient  faits 
nrisonniers  les  Cosaques.  1^  rencontre  l'ut  sanglante  et  surtout  exposait  le 
bourt;  à  de  terribles  représailles.  Toutefois,  les  habitants  ayant  eu  grand  soin 

s  blessée  russes,  le  maire  fit  implorer  «  la  nrdce  de  Maubert  par  les  bitasés 

x-mémes,  »  L'ordre  qui  avait  été  donné  d'incendier  le  villni^e  était  alors 
révoqué. 

Maubert,  rappellerons- no  us  en  terminant  ce  résumé  rapide,  fut  visité  par 


—  436  — 

nuiint>  ilhislif  s  i»»T?onna;:«^s.  D'abord,  en  14()4,  (^liarles  le  Téméraire,  le  puissant 
dur  d«*  Bourf^M'iiii',  If  terrible  rival  de  Louis  XI:  puis  François  I'';  puis,  en  1353, 
Cbarles-Uuiht  revenant  du  siège  de  Metz;  en  1091,  Louis  XIV  revenant  de  con- 
qui'rir  >'inniir;  en  181.»,  .Napoléon  I*""  après  Waterloo;  en  1817,  le  roi  de  Prusse; 
en  1818,  l'empereur  Alexandre  de  Russie,  encore  le  même  roi  de  Prusse,  et 
lord  VVellin;:ton;  ils  allaient  à  Sedan  passer,  avant  son  départ,  la  revue  de 
l'armée  prussienne,  environ  2i,000  boninies. 

Eglise.  —  De  fondation  relativement  moderne  :  en  1778,  fut  reconstruit  le 
portail.  C'est  proche  de  l'ancien  cimetière  que  se  trouvait  l'ancienne  chapelle 
dite  de  Saintt'-Kri^ide,  souvenir  de  la  Maladrerie.  Elle  fut  détruite  pendant 
l'année  lOO.'i,  prnbabb'inent. 

ChAteau.  —  l/anrien  eliàteau  était  <«  un  ouvrage  h  cornes,  percé  de  plusieurs 
souterrains.  >>  Il  renferniait  une  vaste  esplanade  qui  pouvait  contenir  plusieurs 
bataillt)ns  et  couvrait  la  place,  côté  du  nord.  «  Les  remparts  offraient  une 
promenade  aj^rréable  h  cause  tles  arbn^s  qui  les  ombrageaient,  et  les  fossés 
étaient  toujours  remplis  d'eau.  » 

Dans  les  Mkskurks  uks  Ciiosks  plus  notables  aovknues  e.\  la  province  de 
Champagne,  l.*i8.-i-l.')*JH  (édit.  Herolle).  nous  lisons  cet  épisode  :«  Saint-Paul  étoit 
pressé  des  capitiines  Hourguiller,  Garant,  Haron  et  Bonne,  de  leur  donner  a 
chacun  une  compagnie  entretenue  dans  Mézières  suivant  la  promesse  qu'il  leur 
en  avoit  faite. . .  Sur  les  remises  et  difficultés  (]u'il  leur  faisoit,  c«s  bons  compa- 
;{nons  liazardeux  se  tiennent  offensés  et  motjués  de  saint  Paul;  ainsi  dépités 
contre  lui  entreprennent  de  lui  enlever  Maubert-Fontaine  et  se  jeter  au  party 
du  roy.  Pinault,  gouverneur  de  la  place,  les  tenoit  pour  ses  amis  et  les  traitoit 
courtoisement  quand  ils  allnitMit  le  visitt*r,  ne  se  méilant  aucunement  d'eux. 
Saint-Paul  éloigné  à  cause  du  siège  de  Paris...  les  quatre  soldats  assistés  de 
chacun  un  compagnon  estans  venus  au  chAteau  de  Maubert — le  â4  juin  1590  — 
à  la  manière  accntituniée  après  avoir  reconnu  ([u'aloi's,  la  garnison  étant  sortie, 
ils  pouvoient  s'y  rendre  les  plus  forts,  «'t  après  y  avoir  fait  bonne  chère,  Per- 
nault  (ait')  leur  faisant  passer  le  tenis  à  jouf>r  aux  ([uilles,  ils  le  tuèrent  avec 
trois  de  ses  soldats,  en  tirent  sauter  quel<{ues  autres  en  bas  des  remparts  et  se 
rendirent  les  maîtres  de  la  place,  sans  toutefois  se  déclarer  encore  ouverte- 
ment. Sur  c«'t  accident  innpiné,  Tourteron,  comte  de  Grandpré,  qui,  depuis 
le  recouvrement  de  sa  liberté,  avait  mis  ensemble  1,.*>00  hommes  de  pied  et 
.'iOO  chevaux  en  la  Tliiéraclie,  court  à  Maubert,  persuade  Hourguiller  et  sescom- 
pagnttns  de  prendre  lf>  parti  du  roy,  ce  <prils  lui  promettent  de  faire  et  pour 
preuve  de  leur  aifection,  lui  prélent  deux  couleuvrines  et  de  poudres  avec  les- 
quelles il  alla  attaquer  et  prendre  la  ville  dAubenton. . .  >»  Une  lettre  arrivée 
tardivement  avertissait  Pinault  du  guet-apens  (pi'avaient  projeté  ces  quatre 
mécontents,  dont  l'un  Caranl.  ayant  été  pris,  fut  «<  uns  en  quatre  quartier  »> 
a  llocroi,  janvi»*r  1,'iîM. 

Ecarts.  —  La  t.'rnin'  Gnllnis,  40  hab.  —  La  Censé  Gobnm,  20  hab.  —  La  G«Arf- 
^'/7 '.  IL  —  La  Tc/isc  Pit/itart.  IL  —  La  Muin  ^les  Champa,  18  hab.  —  I^  TaiU», 
'.ts  hab.  —  La  dusc  hmnart.  IL  —  La  Patte  li'Oic,  o  hab.  —  Queuchol,  3  hab. — 
Ihjnfllt',  .-it)  Ii.ib.,  Mil  furent  faites,  ainsi,  d'ailleurs,  qu'à  la  Cen$e  Galiois,  de 
nombreuses  découvertes  d'origine  gailo-roniaint^  Deux  importantes  voies  gau- 
loises trnver>aieiit,  jadis,  \v.  territoire  île  Maubert  :  Tune  allant  du  camp  Mar- 
quénoise,  près  Saint-Michel,  à  Caslrice.  près  Mézières;  l'autre  se  détachant  de 
la  voie  mmaine  iHeinis  à  Mézières},  vers  Chàleau-Porcien,  et  qui  passait  & 
Aubigny,  à  Hininbay  où  ellit  se  bifuniuait  d'un  côté  pour  gagner  Hevin  et,  de 
l'autre,  siu'  Lompret,  en  côtoyant  Maubert.  —  Le  Moulin,  5  hab. 

Le  tiininl  Moulin.  \'2  hab.  .Nous  lisons  dans  le  récit  de  la  bataille  de  Rocroi, 
par  le  duc  d'Auniale  :  «  Les  bagages  restent  à  Aubenton  tandis  que  les  convois 
venant  de  la  Champagne  sont  dirigés  sur  Aubigny.  Vers  huit  heures  du  matin, 


—  437  — 

la  tête  de  la  colonne  arrive  au  pied  des  versants  bordés  du  plateau.  L'ennemi 
n'en  a  pas  gardé  les  abords.  Deux  chemins  mènent  au  sommet.  L'avant-f^'arde 
commandée  par  Gassion  enlève  un  poste  ennemi  et  peut  atteindre  un  champ 
découvert  d*où,  à  2,500  mètres,  on  découvre  le  clocher  de  Rocroi.  »  Ces  deux 
chemins  que  signale  Thistorien  des  princes  de  Condé  partent  du  Grand-Moulin, 
de  Maubert.  Le  chemin  de  droite,  VEvéchiK  coupait,  trois  kilomètres  plus  loin, 
celui  d'Aubigny  à  Rocroi.  Le  chemin  de  gauche,  aujourd'hui  presque  partout 
sans  traces  visibles,  s'appelait  le  Chemin  de  Rocroi  et  passait  tout  proche  la 
Censé  Gallois. 

REGNIOWEZ.  —  H.,  634.  —  E.,  195.  —  D.  C,  8.,  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  34. 

—  Hect.,  1,827.  —  B.  P.,  Rocroi.  —  F.  L.,  la  Trinité.  —  Extraction  de  la  tourbe. 
Le  Gland,  qui  donne  son  nom  à  la  chapelle  bâtie  sur  la  rive  droite,  prend  sa 
source  à  l'est  de  Regniowez,  dont  il  traverse  le  territoire  pour  entrer  dans  le 
canton  de  Signy  par  le  bois  des  Hingues.  A  signaler,  aussi,  le  cours  de  YAvtoise, 
rivière  d'origine  belge. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  En  1340,  le  comte  du  Hainaut  arrivait  de  Chimay 
à  travers  les  bois  de  la  Thiérache,  brûlait  Regniowez  qu'il  rencontrait  sur  son 
passage,  «  et  ardirent  —  écrit  Froissart  —  li  coureur  qui  cevauçoient  devant  à 
destre  et  à  semestre,  Segni-le-Grant,  Segni-le-Petit,  Renier-weez  (sans  doute 
Regniowez),  Maubert- Fontaine,  et  tout  le  plat  païs  de  là,  environ,  sans  nul 
départ  et  s'en  vinrent  devant  Aubenton.  »  Lorsqu'en  1635,  la  politique  de 
Richelieu  eut  fait  intervenir  la  France  dans  la  guerre  de  Trente  ans,  les  Espa- 
gnols trouèrent  la  frontière  par  Regniowez,  détruisirent  Blombay,  dont  les 
habitants  périrent  étouffés  sous  les  ruines  de  leur  église,  brûlèrent  Eteignères, 
la  Neuville-aux-Tourneurs,  Tarzy,  Fligny,  Signy-le-Petit.  C'était  pour  fortifier 
son  armée  d'Italie  que  Louis  XIII  avait  dégarni  cette  frontière,  et  la  laissait 
ainsi  exposée  aux  dévastations  de  l'ennemi. 

ChAtëan.  —  Il  y  eut  autrefois,  au  sud  de  Regniowez,  un  château-fort 
entouré  de  fossés  profonds  et  toujours  pleins  d'eau.  On  trouva,  dans  ses  ruines, 
une  batterie  à  rouet  d'ancien  fusil,  et  un  canon  ayant  cinquante  centimètres 
de  longueur. 

Bcarts.  —  La  Censé  Drouin.  N.  C.  —  La  Censé  Meunier,  33  hab.  —  Fourche- 
magne,  18  hab.  —  Songiêre,  26  hab.  —  Legros-Caillou,  119  hab.  —  La  Loge- 
Rosette,  95  hab.  —  Lille-Bonne,  N  C.  (Sans  doute  l'écart  appelé  Lisbonne, 
59  hab.) 

RIMOGNE.  —  H.,  1,906.  —  E.,  520.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  H.  —  D.  D.,  17. 

—  Hect.,  377.  —  B.  P.,  Rimogne.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  de  septembre. 

—  C*«  P.  —  B.  B.  —  Harm.  —  G.  —  T.  —  S.  C.  C.  les  Ardoisières  réunies,  — 
Se  divise  en  Riniogne-haut,  Rimogne-bas,  et  l'Enclos.  Le  ruisseau  la  Rimogneuse 
prend  sa  source  au  nord  du  village,  dans  la  forêt  d'Ambeuval,  au  lieu  dit  le 
Blanc-Marais,  forme  ViHang  de  Rosinrue  —  mentionnons  en  passant  VtHang  d*Obi, 

—  passe  au  pont  d'Arréte-Eau,  en  amont  duquel  il  a  reçu  les  eaux  de  Vétang 
(jtObi,  tourne  Rimogne  et  va  se  jeter  dans  la  Sormonne,  au  Chdtelet-bas. 
L'exploitation  des  ardoisières  constitue  la  principale  et  la  plus  riche  industrie 
de  cette  région. 

Histoire.  —  G.  de  Reims.  Rimogne  est  un  de  nos  plus  anciens  villages  arden- 
nais.  Lépine  lui  donne  une  origine  celtique  ;  mais  cette  assertion  parait  être 
contestable.  Avant  le  quatrième  siècle,  la  terre  de  Rimogne  appartenait  à  la 
châlellenie  —  plus  tard  baronnie  —  du  Ghâtelet  (dépendant,  elle-même,  de  la 
baronnie  de  Montcornet),  et  n'avait  point,  alors,  de  seigneurs  particuliers.  Dans 
la  suite,  les  cadets  de  la  maison  du  Châtelet  la  possédèrent,  y  exerçant  la  puis- 
sance souveraine  avec  droits  de  haute,  moyenne  et  basse  Justice.  Le  premier 


—  va  — 
(le  >:r-i  si^iffi l'ours  fut,  vprs  I24;i,  Nicolas,  ilil  Itaal,  troisième  fils  de  Hugues  d« 
Moiilroniot  et  <l<-  YoliiiiiIr>  i]i>  lliimipiv.  A  .\icolns.  surcnlrk  Vaucber,  dit  le 
Siirr.isiii,  t'poui  <ris;ili<^ll<-  il«  CliiUi'iiii-ruroioi),  vl  dont  la  fllli>  unicjue  se  mariait 
(1  Crninl  do  Ji'unirinl.  tniL^i'nif  si-î;;ri<riir  de  Dimoune.  Il  nous  aura  sufit  de 
mf  iitiiMiritT  ri>s  Irnis  pivniicfs  !i(>i;:iii'urs  de  ItimoKH'-  donl  l'un,  Rarllielemy  de 
Knlici'l  —  issu  d'un''  <'aniilli>  livaniaise  f.l  venu  dans  les  Ardennes  k  la  suite 
ili-  llt'iiri  IV,  —  mari<'-  à  Suiaiuif  de  lUiiîn,  fui,  en  1037,  nommi^  commandant 
du  Mont-Olyi 


s  tri-s  nlHindniit<.>s  niin<'S  iinluis 
pur  les  seiffueuivi  du  <'liàlidr>i.  furent 
de  lluime-Kuntnine,  di-  Ki>iKny->'n-.\is 
gi-rii;  se  trouvait  lu  lariii-iT,  aiiji>urd 
Runne-Kontninp.  OIN-  de  Kuifinv  ni- 


es de  Itini0)^ni'  exploitées,  à.  l'origine, 
uven)  iMinot'di-es  aux  moines  de  Signr, 
,  Kntrc  li-s  li>>ux  dits  l'Cnc/'M  et  la  Btr- 
li  cmiiM.M-,  a|i|iiirteiiaiit  !i  l'abbaje  de 
appellation.  Hais  à 


EiploitatlDn  d'un  «ainci 


eiitetit  v>:iidu  leur  dotnaiiK-  de  Itiino^jni'  puur,  dit  la  tradition,  «  se  procarer 
de»  ressources  c»nln>  les  lié['i''tii[ues,  "  les  rt-lij^icux  de  Bonne-Fontaine  occu- 
pèrent cetle  maison  et  la  conservên>nt  jusiju'cn  1760,  environ.  A  cette  époque, 
le.s  sei^'neurs  de  IlimoKiie  el  du  r.h^telet,  ayant  concédé  à  J.-B.  Collard,  prt- 
sidoHt  de  la  Cmir  souveraine  de  Charleville,  le  droit  <•  d'ouvrir  seul  et  fouiller 
la  tern-  dans  toute  retendue  de  la  sui^neni-ie,  d'en  tirer  pierres  et  d'en  ftiire 
nrdiiise.'i  tel  qu'il  Ju^iera  a  giropos,  à  eliarfie  de  rendre  la  dixième  ardwse 
taillée,  ><  li-s  reli^'ieiix  de  Itonne-Fon laine  areordèrent  au  président  Collard  les 
mêmes  droits  sur  li'iir  ardoisiéi'e. 

.Au  IW-'Ir-Siijiif/,  furent  les  anloisiiTos  appartenant  aux  moines  de  la 
félebiv  alibaye  ardi-nnaise.  I.ii  preniiC-re  di-s  concessiirns  connue»  date  de 
l'an  ll.'W  :  fertnission  donnée  pur  Pierre  de  Monle^rnel  et  ses  frères  aux  reli- 
(iietix  de  Si^iiy  ■<  de  rei-lierelier  sur  le  lerntoiiv  de  Itiinotine  la  terre^rdoise, 
et  d'en  extraire  telle  iguanlité  (ju'ils  ju;;eraieiit  convenable.  «  Nouvelles  auto- 
risations et  nouvelles  l'oneesiiions  faites,  en  IlSti  el  en  1*202.  ti  ces  mêmes  nii- 


—  439  — 

gieux  de  Signy,  par  les  seigneurs  de  Montcornet,  avec,  en  outre,  chemin  ouvert 
pour  chevaux  et  voitures.  En  1220,  concession,  à  l'abbaye  de  Foigny,  de  la 
carrière  dite  VEcailière,  «  ayant  cent  pieds  de  large  »  ;  en  plus,  une  terre  con- 
tiguë  où  gisent  «  de  nombreux  débris  d'écailles  ».  Enfin,  et  pour  ne  pas  allon- 
ger cette  nomenclature,  la  charte  de  1230,  par  laquelle  Hugues  et  son  fils 
Gilles  concèdent  à  l'abbaye  de  Signy  «  toutes  facilités  pour  faire  et  prendre 
des  écailles  partout  où  elle  en  pourra  trouver  à  Kimogne,  et  sur  nos  terres  de 
Montcornet  et  du  Ghàtelet  ».  Nous  ne  pouvons,  on  le  comprend,  suivre  la  des- 
tinée de  ces  carrières  à  travers  les  siècles;  disons,  toutefois,  que  quatre 
grandes  carrières  sont  en  pleine  exploitation,  à  Rimogne,  aujourd'hui  :  la  Grande- 
Fosse,  l'une  des  plus  anciennes  ;  Saint-Quentin,  la  plus  importante  ;  PicrkOy 
d'origine  encore  plus  reculée  que  la  Grande-Fosse;  et  Truffy,  A  mentionner, 
aussi  :  l'ardoisière  de  la  Richolle  (écart  de  Harcy)  ;  celle  de  la  Rocaille,  à 
Harcy;  Tardoisière  du  Trou-RigauU,  à  Renwez.  (Voir  le  très  complet  ouvrage 
de  M.  Watrin  :  Les  Ardoisières  des  Arden.nes.) 

Eglise.  —  Au  clos  Saint-Brice,  se  trouvait  l'ancienne  église  —  actuellement 
remise  et  cellier  —  qui  servit,  jusqu'en  1793,  de  lieu  de  sépulture  pour  les 
seigneurs  de  Rimogne  et  du  Chàtelet.  En  1697,  date  inscrite  sur  son  portail,  on 
l'augmentait  d'une  grande  nef  non  voûtée,  puis  d'une  flèche  dont  le  style  ne 
s'harmonisait  nullement  avec  l'église.  Au  pied  de  la  chaire,  le  caveau  des  sires 
de  Groizet,  seigneurs  de  l'Enclos.  L'église  actuelle  date  de  1845;  constructio» 
inélégante  et  massive. 

ChAteaux.  —  Le  château  des  de  Robert;  plutôt  belle  maison  de  campagne 
que  chÂteau  :  ni  traces  de  fossés,  ni  traces  d'enceinte.  Assis  dans  un  délicieux 
vaUon.  A  gauche,  la  Rimogneuse ;  à  droite,  une  verdoyante  colline;  à  l'est,  un 
assez  large  ravin  entrecoupé  de  bois  et  de  prairies  ;  autour,  quelques  maisons. 
La  grande  salle  a  gardé  ses  fenêtres  et  la  monumentale  cheminée  d'autrefois. 
L'un  des  derniers  châtelains  fut  J.-B. -Louis  de  Robert,  seigneur  de  Rimogne, 
maire  du  village.  Juste,  aimé,  bienfaisant,  on  n'exigea  de  lui  qu'une  seule 
chose  :  la  suppression  de  la  particule. 

Un  deuxième  château,  au  lieu  dit  VEnclos,  qui  semble  avoir  été  forteresse 
féodale.  Les  anciens  fossés  apparaissent  encore  assez  distinctement.  Ge  cMteau 
de  rSnclos,  à  l'origine  simple  métairie,  aurait  été  vendu  pour  aider  au  rachat 
de  François  I",  prisonnier  à  Madrid  après  la  bataille  de  Pavie.  Il  fut  acheté  par 
messire  d'Angers,  sieur  du  Groizet,  qui  le  surmonta  de  trois  tourelles. 

Un  troisième  château,  au  lieu  dit  Faritjny,  un  peu  au-dessus  du  ruisseau  de 
Rosinrue,  qui  prend  sa  source  dans  la  forêt  d'Ambeuval.  En  cet  endroit  s'arrê- 
taient La  Fayette  et  son  armée,  1792  ;  et,  vingt-trois  années  plus  tard,  la  division 
Vandamme  allant  à  Waterloo.  Ge  chAteau,  d'une  importance  secondaire,  fut 
détruit  par  les  Liégeois,  en  1436,  lors  de  leur  expédition  contre  Aubigny  et 
le  Ghàtelet.  La  charrue  trace  maintenant  ses  sillons  sur  ce  sol  féodal,  où  l'on 
ne  voit  plus  vestiges  de  manoir. 

SÉVIONY-LA-FORÊT.  —  H.,  258.  —  E.,  80.  —  D.  G.,  5.  —  D.  A.,  o.  — 
D.  D.,  26.  —  Hect.,  2,613.  —  B.  P.,  Rocroi.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche 
de  septembre.  —  En  cette  région,  le  sol  offre  un  vaste  plateau  s'inclinant  du 
nord  au  sud  et  coupé  dans  sa  partie  méridionale  par  quelques  profondes  vallées 
que  forment  des  collines  assez  abruptes  dites  teimes,  ou  tames.  Vers  le  sud, 
de  nombreux  rochers  hérissent  les  flancs  boisés  de  ces  collines.  Non  loin  du 
Petit-Moulin  se  trouve  la  Grande-Roche,  dont  la  hauteur  pourtant  ne  dépasse 
point  dix  mètres.  La  plus  pittoresque  de  ces  vallées  est,  sans  contredit,  le 
Fonds  d'Amesie.  Au  nord  de  Sévigny  commencent  les  riézes  :  plaines  maré- 
cageuses et  stériles;  100  hect.  environ  dans  le  bois  de  l'Echelle,  1,895  hecL 
dans  la  forêt  des  Pothées. 


-  tto  - 
Trie  trf iilaitic  île  ruifspiiiix  ou  niissRlels  arrost^nt  li>  terriloire.  Nous  filerons 
spiil<'iiicnl  :  h-  iri/.vncftti  Jf.-tii-Joly,  ilu  nom  de  son  propriélaire  qui  habita  le 
tli'uiul-Moiiliii  :  le  niisnimi  ■If.  tlou'j'^-VoHlahke  ou  ilc  la  S/irlhe  (autrefois  ru  de 
la  (imiiilivltii'zp),  qui  prend  sa  sourre  aux  trois  Tontaiiies  des  Laids-Prés,  appe- 
lées Jadis  «  les  Truis  Trous  de  [lou(ie-Fonlaine  »,  el  reroit  pour  aflluents  : 
1'  le  H'icfirt  :  -I"  \p  iiirffier.  ()iii  prend  sa  soiirtrt-  assez  proche  de  llocroi ;  3>  le 
Mtirtiit-Jeiiii-l'hTiv :  i"  le  M'inm-niix-Bus ;  .'i°  le  Miiruifi-Vutoii.  qui  se  réunit 
au  nii'seaii  ili^  t'iiii.r-l'rèti,  non  loin  du  tlrand-Moulin.  et  s'iippelle  alors  : 
Hh-iftr  du  M'iiilûi  ;  rivière  torrentoeuse 
<'■)  saison  d'Iiivei-,  roulant  alors  écu- 
inante  au  milieu  de  ses  rocs,  envoyant 
au  loin  li^  bruit  de  ses  eaux,  el  s  accrois- 
sant (lu  Liizemi.  du  rtii'iisriiti  d'Anuiie, 
des  deux  Itii/nles.  avant  de  se  jeter,  sous 
le  nom  de  niiatcau  île  lu  Siiuleiie.  dans 
la  SormoiiH,-  (cote  20:i).  h  Gliilly.  —  U 
I  (Um  Fmu-I'rif,  qui  preiiii  sa 


Tjfe  d'ArdfnnBli 

snutre  à  lii  l'ense  llaiid'iin,   territidro 

de  itourij-Fiileli',  el  ri'inTund  ses  eaux 

uvee  eelles  de  UiSiiitti,:  iipn'S avoir Ira- 

versi'-  réliint:  du  làrand-Mdulin  ;  aniueiit 

rive  ttauclie  :  le  Gniiffre,  dans  leiiuel  se 

déverseiil  la  l'iniiif.  fi'ts/wii''/  el  la  Fon- 

Ui'mF  •Si-r  Vhiiilii.iwivii,  deux    ruissetets 

sans  fjnin.le  iniporlance.  —  Le  ruissfau  Tn»  i 

ries  Miirais-mij-L'iiijis.   ou   du   liramt- 

Hoiilin  :anrienneineiit  'i  ruisseau  lie  ta  Kousse  ")  :  prend 

HaTdij-l'ri;    li'i 


ensiiile 

Ferrif 


appfl''  l-i 
■In  tk.„ffr.:. 


r.  aux  Maràt 
la  Tuilli'tto,  traverse  Mauberl-t'onlaine.  se  confond 
r,-«  f'iVn»  el  se  jetUinl  ensemble,  sous  le  nom  de  Ru  ife) 
ruinnne,  à  Cbilly.  —  Le  ruhsirau  du  TremMoia  :  prend  st 
f  Mwiiif  lie  l'ËrbeUe,  reroit  le  Mariiix  HiHfi,  quelquefois 
^e  jette  dans  In  Sormonne.  ^  A  si(^naler  aussi  la  sourec 
abondante,  niOniu  en  temps  de  sécheresse,  et  la  sourtf 
luv  l'Ont  remarquables  par  leur  pureté  et  leur  fralchear. 


—  441  — 

Des  marais  et  d'assez  nombreuses  tourbières  où  se  rencontrent,  enfouis,  des 
chênes  plusieurs  fois  séculaires.  Dans  les  tourbières  du  Laid-Pn\  on  tioiiva 
d'épaisses  couches  de  cendre  et  de  charbon,  des  pierres  arrangées  en  forme 
de  foyer  et  entre  lesquelles  des  traces  de  feu.  Nos  ancêtres  préhistoriques  se 
chauffèrent-ils  à  ces  flammes? 

Le  village  de  Sévigny-la-Forèt  offrait  autrefois  un  aspect  étrange,  de  quelque 
point  de  vue  qu'on  le  conlempldt.  Les  anciens  du  pays,  dont  l'esprit  en  avait 
gardé  une  impression  profonde,  se  plurent  souvent  à  en  évoquer  le  tableau. 

Tout  y  était  bois.  De  loin,  le  terroir  ne  semblait  être  que  la  continuation 
des  fonHs.  Quand  les  buissons,  les  arbres  dont  le  sol  se  trouvait  couvert, 
étaient  revêtus  de  leur  parure  de  feuillage,  le  village  de  Sévigny  ne  pré- 
sentait qu'un  fouillis  étage  et  moutonnant,  d'où  sortaient  çà  et  là  quelque 
tuyau  de  cheminée,  quelque  toit  pointu  de  chaumière.  Chaque  demeure  était 
abritée  d'un  bouquet  d'arbres  que  l.i  cognée  respectait,  et  dont  certains  avaient 
sûrement  abrité  bien  des  générations.  Chaque  rue  ressemblait  à  l'avenue  d'une 
vieille  forêt.  Bordées  de  haies  hautes  et  épaisses  qu'on  ne  coupait  pas  une  fois 
tous  les  dix  ans,  les  ramures  des  hêtres,  des  frênes  et  des  platanes  se  croisaient 
en  voûte  au-dessus  d'elles;  il  y  régnait  toujours  une  moiteur  malsaine,  une 
sorte  de  demi-jour  que  les  rayons  du  soleil  parvenaient  rarement  à  dissiper 
et  qui  portait  à  la  rêverie. 

Quelques  vieux  arbres  de  Sévigny  furent  et  sont  encore  célèbres.  Le  Chêne 
Bocquet,  «  qui  vit  plusieurs  générations  danser  sous  son  ombrage  )>  ;  les  frênes 
énormes  qui  se  dressaient,  jadis,  devant  le  cimetière,  de  beaucoup  antérieurs 
à  la  construction  de  l'église  et  dont  le  dernier  fut  abattu  en  1872;  devant  le 
presbytère,  un  orme  gigantesque  sous  lequel  «  allèrent  s'asseoir  tous  les  curés 
du  village  depuis  l'origine  de  la  paroisse  »;  le  Fau,i: -Warlier,  «  le  roi  des 
arbres  »  de  Sévigny  ;  le  Chêne  à  Deux  Pattes,  probablement  le  «  doyen  des 
Pothées  »,  formé  de  deux  chênes  séparés  h  leur  base  par  un  intervalle  assez 
large  pour  laisser  passer  un  enfant,  mais  qui  se  réunissent  et  se  confondent, 
à  la  hauteur  de  deux  mètres,  pour  n'avoir  plus  qu'une  ramure  et  un  tronc 
commun.  Servit  autrefois  de  rendez-vous  «  à  messires  de  la  maîtrise  des  eaux 
et  forêts,  lorsque  leurs  fonctions  les  appelaient  dans  nos  Pothées.  »» 

Eglise.  —  L'église  primitive  fut  prohablement  incendiée  par  les  Impériaux 
en  1521,  après  qu'ils  eurent  abandonné  le  siège  de  Mézières;  mais  certaine- 
ment elle  fut  détruite  en  1643  par  les  Espagnols,  avant  la  bataille  de  Hocroi. 
Cette  église  n'était  d'ailleurs,  alors,  quune  grande  bâtisse  en  bois  d'aspect 
assez  minable.  Sur  ses  ruines  fui,  de  1062  à  166,'j,  construite  une  église  en 
pierres,  par  les  forestiers.  Son  aire  englobait  le  pavé  de  l'église  actuelle  — qui 
date  de  1779  —  jusqu'à  la  hauteur  de  la  chapelle;  l'autel  se  trouvait  à  peu 
près  en  face  de  la  chaire,  et  les  tombeaux  vers  les  piliers  de  la  tribune.  La 
chapelle  date  de  1828,  et  la  sacristie  est  d'origine  récente.  Sur  la  cloche  se  lit 
le  millésime  1818;  l'ancienne  cloche  avait,  nous  assure  la  croyance  locale,  «  un 
timbre  argenté  très  sonore  et  très  doux.  »  En  1793,  elle  fut  vendue,  comme 
maintes  autres  cloches,  pour  faire  des  canons  et  de  la  monnaie  de  bronze. 

En  1780,  une  «  épidémie  »  —  la  tradition  ne  la  désigne  pas  phis  explicite- 
ment —  fît  d'effroyables  ravages  à  Sévigny-la-Forêt.  Il  arriva  que,  pour  essayer 
de  sauver  les  vivants,  on  sortit  de  leurs  maisons  les  mourants,  qm  restèrent 
pendant  toute  la  nuit  exposés  au  ri^'oureux  froid  de  l'hiver.  On  pensait  les 
retrouver  morts,  le  lendemain.  Or,  aflirme  la  légende,  le  grand  air  les  avait 
guéris.  Les  habitants  de  Sévigny  iniaginèrt'nt  alois  de  boire  en  abondance  de 
l'eau  froide,  notamment  celle  qu'ils  puisaient  à  la  fontaine  d'Aniesie.  In  instant 
le  fléau  parut  se  calmer;  puis  il  redoubla  de  violence.  A  cette  époque,  le  curé 
Hérisson  imagina  de  mettre  la  paroisse  sous  la  protection  de  saint  Hoch  ;  et 
tout  aussitôt,   nous  raconte  cette   même  légende  naïvement  crédule,   «<   les 


—  442  — 

maladies  n'vinrenl  à  la  vir»,  ot  les  bien  portants  ne  furent  plus  malades.  »»  La 
chns«'  parut  si  niiraouhMis<>  qu'un  pèlerinage  à  saint  Hoch  fut  institué.  En  ce 
temps  vivait  à  Maiiberl-Fontaine  un  mendiant  dont  on  n'a  jamais  connu  le 
nom,  mais  qui  passait  pour  être  un  fort  habile  sculpteur  sur  bois.  On  lui  don- 
riait  une  très  énorme  souche  de  chêne,  pour  qu'il  en  pût  tirer  un  beau  saint 
Hoch.  Une  cotisation  volontaire  de  tous  les  habitants  de  Sévi^ny  servit  &  rétri- 
buer l'artiste,  ainsi  que  le  peintre:  et  le  10  aoiU  i780.  la  statue  du  saint  était 
solennellement  installée  dans  ré«;lise.  Pendant  l'époque  révolutionnaire,  on  la 
cachait  dans  le  clocher  pour  la  soustraire  à  l'iconoclaste  Jacquemart,  qui  vou- 
lait <«  brûler  c»*  vieux  sinj^e-là  »>  ;  puis  elle  reçut  asile  chez  Hubert  Lubin,  dit 
Maveur,  et  fut,  lorsque  l'abbé  Legros  eut  acheté  un  autre  saint  Roch.  donné 
à  Th.  Macquart,  qui  la  lop'ait,  (^[i  face  de  sa  maison,  dans  cette  niche  où  nous 
la  voynns  aujourd'hui.  Elle  fut  d'ailleurs,  récemment,  repeinte  et  rafistolée  aui 
frais  des  habitants,  qui  ne  voulurent  pas  être  in$;rats  pour  cette  statue  dont 
les  aviMitures  appartiennent  à  l'histoire  locale.  En  i849,  à  l'époque  du  cho- 
léra, il  y  eut  recruilescence  de  piété  pour  saint  Roch,  que  Ton  avait  oublié 
quelqu»'  peu.  Le  curé  Le«:ros  ne  fut  même  point  embarrassé  pour  se  pro- 
cup'r  un  «  frafj^nx'ul  d'os  (?  •<  du  saint  —  on  promène  processionnelleraent  ce 
fra^MHMit  chaque  10  août.  —  el  le  pèli»rinaju'e  fut  rétabli  :  pèlerinage  qui  n'eut 
jamais,  d'ailleurs.  f;rand  reteiifissem»'nt  A  f^'rande  vogue,  (i'est  en  1876  que 
l'abbé  Elloy  at^hetait  la  statue  de  saint  Roch,  que  l'on  voit  aujourd'hui  dans 
ré^'lise. 

Ecarts.  —  Le  Fnu.r-Pn>,  8  hab.  On  appelait  w  faux-prés  »»,  au  seizième 
siècb',  la  u;rande  plaine  marécageuse,  en  partie  boisée,  qui  s'étendait  entre  le 
chemin  de  Mézién*s  (rue  aiHuelle  des  Kau.v-Prés)  et  celui  d'Aubigny  (chemin 
Jaunr  :  cette  plaine  restait  à  l'état  d»*  riéze  jusqu'au  commencement  de  notre 
siècle.  O'tto  rue  des  Faux-Prés,  paiticulièrement  éprouvée  lorsque  sévissait 
l'épidémie  dt^  1780,  fut  l'une  <b's  plus  peuplées  du  village.  On  y  retrouve 
maints  o\.  maints  vesti;irs  d'Iiabilalions  anciennes,  les  unes  antérieures  et  les 
autres  [postérieures  à  la  bataille  de  Rocinj.  —  Corbineaux,  8  hab.  —  La  TaiUt' 
Coturilrnii,  où  les  Prussiens,  en  181. '»,  avaient  établi  leur  camp.  Tout  paysan 
surpris  dans  ces  parag«^s  était  bàtonné.  —  \,o  lifUifi-PohU,  .'>  hab.  —  La  TrawcAe- 
(ialloia,  —  La  Voie-Fei'nr,  10  hab.  —  Le  Chemin  du  liour^i,  18  hab.  —  LePeiit- 
Monlin,  ou  Mnitlin-Warroiix.  —  Le  Onind-Moulin:  d'un  acte  passé  par  devant 
Jacques  Aubier,  notaire  à  Reims,  ^10  avril  t.'iOO,  il  résulte  que  le  a  chapitre  de 
Reims  donne  permission  a  Thomas  Krougnut,  mosnier  demeurant  à  Loagny, 
torre  des  Polez,  de  faire  ung  molin  à  eaue  en  la  forêt  franche  de  Sévigny  sur 
le  ruisseau  estant  en  la  dite  forest  joignant  les  usaiges  de  la  dite  terre  des 
Polez  lieudit  le  joiiig  des  canes...  pour  en  jouir  pendant  60  ans  moyennant 
10  livres  tournois  par  an...  n  {>  moulin  disparut  quelques  années  après  sa 
fondation;  était  reconstruit  en  1()07  par  (îuillaume  Lépinois,  toujours  avec 
autorisation  du  chapitre  de  Reims.  Il  tut  acheté,  avec  ses  dépendances,  le 
14  mars  1791,  comme  bien  national,  par  Jean  Martin,  de  Sévigny.  C'est  en  1772 
qu'aurait  été  construit  le  potit  moulin.  Ils  furent  achetés  tous  les  deux  en  1827 
par>'icolasRoussi*aux,de  Maubt^rt;  le  grand  moulin  était  tellement  délabré  qu'il 
fallut  \r  refaire,  —  tel  d'ailbMirs  qu'il  existe  aujourd'hui  —  de  fond  en  comble. 
—  Lt^  Ti'rnt'-Pitfmn.  Parmi  h*s  soldats  de  Condé  se  trouvait  un  Suisse  nommé 
Pigeon,  l«'(iuel,  s'éteint  établi  dans  ct'tte  zone  ardennaise,  fut  l'ancêtre  de  la 
fauïille  bien  «'onnue  des  Pij;«*on.  Jean-Rapliste  Pigeon,  dit  Cayette,  né  à  Sévigny 
en  lan  XIV  et  nïort  a  Rimo;;ne  en  1894,  fut  le  dernier  réel  dépositaire  des 
traditions  locales  relatives  à  la  bataille  de  Rocroi.  —  Maison  Attila.  La  veille 
de  la  bataille,  le  <luc  d'Knghien  bivouaipiait  au  centre  de  son  armée,  avec  ses 
nfticiers  du  régiment  de  Picardie.  «  C.omme  un  vigilant  capitaine,  dit  Bossuet 
dans  son  oraison  funèbre,  il  reposa  le  derni(T,  mais  jamais  il  ne  reposa  si 


—  443  — 

paisiblement.  »  L'endroit  où  Gondé  reposa  se  trouve  exactement  derrière  la 
maison  Attila,  sur  la  droite  et  non  loin  du  ruisseau  de  Rouge- Montai  ne. 

Liieuxdits.  —  La  Plaine  Gaspard,  où  fut  planté,  en  iSll,  le  chêne  du  roi  de 
Rome.  Ce  chêne  n'existe  plus  ;  mais  on  voit  encore  des  vestiges  de  fossés  qui 
marquent  l'emplacement  du  jardinet  Marte- Louise.  Lorsque  Bonaparte,  venant 
de  Bruxelles,  traversait  les  Ardennes  pour  la  première  fois  (voir  Meyrac  :  Villes 
ET  Villages  des  Ardennes),  il  s'arrêtait  et  prenait  son  repas  h  Vauberge  du  Cheval- 
Blanc;  la  servante  eut,  parait-il,  un  pourboire  plus  qu'impérial,  et  le  soir  il 
couchait  chez  M.  Tarpin  dont  la  maison,  à  langle  droit  de  la  route  de  Rocroi, 
est  démolie  depuis  quelques  années.  —  Censé  Macquart,  où  les  Prussiens, 
en  1870,  installèrent,  en  même  temps  qu'à  Rouge-Fontaine,  les  deux  batteries 
par  lesquelles,  pendant  cinq  heures,  Rocroi  fut  bombardé.  —  La  Guinguette, 
où  l'on  voit  encore  la  ligne  de  circonvallation  faite  pendant  la  bataille  de  Rocroi. 
—  Le  Marais  des  Ambres,  où  Prussiens  et  Russes,  en  1815,  avaient  établi  leur 
boucherie.  Ils  eurent  leur  camp  au  Clos-Magnette,  —  La  Roche  de  la  Fille  morte, 
où  la  légende  dit  que  vécut  longtemps  un  serpent  de  taille  colossale.  —  La  Butte 
delà  Sorcière,  où  fut  brûlée,  dit  la  tradition,  il  y  a  de  cela  sept  ou  huit  siècles, 
une  femme  qui  passait  pour  avoir  fait  un  pacte  avec  le  diable.  Celte  butte  se 
voyait  encore  il  y  a  soixante  années;  tout  proche,  le  Trou  de  la  Sorcière,  un 
marais  aujourd'hui,  d'où  l'on  avait  extrait  la  terre  pour  faire  cette  butte.  On 
raconte  que  souvent,  la  nuit,  on  vit  errer  un  blanc  fantôme  allant  de  cette 
butte  à  la  Fontaine  aux  Cerfs,  toute  peuplée  de  gnomes  qui  terrorisaient  les 
passants  attardés  ou,  lorsqu'ils  étaient  de  joyeuse  humeur,  se  contentaient  de 
les  déchausser  et  de  cacher  leurs  souliers.  —  Le  Bac  à  l'Homme,  près  la  Grande- 
Roche,  sur  la  rive  droite  de  la  Sauterie,  où  se  serait  commis,  en  1737,  un  hor- 
rible meurtre  que  fort  longtemps  une  croix  rappela.  C'est  à  la  Croix  de  l'Homme 
qu'en  1793  s'étaient  embusqués  quelques  forestiers  attendant,  pour  les  assas- 
siner, le  passage  des  «  brizeux  de  bon  Dieu  »,  parmi  lesquels  Jacquemart,  dont 
nous  parlâmes  à  propos  de  saint  Roch.  —  Bêfosses,  —  Fond-d'Amesie,  où  les 
habitants  de  Sévigny  se  réfugièrent  à  la  hâte,  en  1815,  pour  y  construire  quel- 
ques huttes,  lorsqu'ils  apprirent  l'arrivée  des  Cosaques.  —  Creux-Royaux, 
ou  fossés  profonds  qui  traversent,  du  sud  au  nord,  la  forêt  des  Pothées.  Ces 
fossés  ne  seraient-ils  pas  les  vestiges  d'une  ancienne  voie  romaine?  «  Voie  cel- 
tique »,  affirme  la  tradition  complaisante.  — Le  Marais  du  Violon,  où  se  trou- 
vaient, jadis,  quelques  fontaines  aujourd'hui  disparues.  Une  fée  les  hantait; 
mais  une  fée  courbée,  décrépite,  ne  marchant  qu'avec  peine  et  s'appuyant  sur 
un  bâton.  A  maintes  reprises,  elle  s'arrêtait,  de  dessous  son  manteau  tirait  un 
violon  dont  elle  jouait  le  plus  doucement  possible  en  disant  :  «  Tu  es  bien 
vieille,  grand'mère;  »  puis,  ayant  donné  un  coup  d'archet  plus  rude  en  chan- 
tant :  »  Zin  zin  zin,  dim  di  dinn,  zinn  zi  zim,  »  elle  semblait  prendre  une  taille 
gigantesque  et  disparaissait.  —  Fond  des  Fanettes,  où  fut,  en  1521,  violée  puis 
assassinée,  par  les  Impériaux,  une  messagère  revenant  de  Rocroi.  Ayant  le 
ventre  ouvert,  elle  eut  le  courage,  dit  la  légende,  «  de  rassembler  ses  entrailles 
dans  son  tablier  et  d'arriver  jusqu'à  la  porte  du  château  de  Montcornet  où, 
morte,  elle  tomba.  »  —  La  Pierre-Taillic  ou  taillée.  C'était  en  1551.  Nicolas  de 
Gourdes,  gouverneur  de  Maubert-Fontaine,  était  allé,  avec  quelques  hommes  de 
troupe,  en  expédition  contre  les  aventuriers  qui  ravageaient  la  contrée.  Surpris 
à  la  Pterre-Taillie,  il  y  fut  tué  au  moment  même  où  Bourdillon  arrivait,  venant 
de  Mézières,  pour  lui  prêter  main-forte.  Mais  Bourdillon  ne  put  que  ramener 
le  cadavre  de  Nicolas  de  (iourdes,  auquel  furent  faites,  à  Mézières,  de  magni- 
fiques obsèques. 

RoyaU' La  fleur.  Alors  qu'allait  se  livrer  la  bataille  de  Rocroi,  ceux  qui  n'avaient 
pu  se  réfugier  dans  la  ville  s'étaient  cachés,  en  plein  bois,  avec  leurs  bestiaux, 
aussitôt  qu'avaient  été  signalés  les  Espagnols.  Un  pâtre  de  Sévigny,  nommé 


—  4U  - 

Ldtloui.,  d»'v;iit  iloniit'r  l'iiiarint'  «mi  soiinaiit  du  cor.  Dès  qu'il  apeiçuireniiemi, 
il  av^Ttit,  fidëlo  à  la  consij^no,  s(?s  rompa^rnons.  Irrités  d'<Hro ainsi  découverts, 
les  Kspa;,'iiols  luèrrnt  rt*  ootiraffeux  ber^fr.  Co  li**u,  appelé  les  Cinq-Arpents, 
s'ap[)ela,  depuis  re  drame,  Huytut-Lnfleur  :  royau  si<j[nifiant  rigole,  rayon. 
Cluelcjues  traditionuisles  placent  cet  épisode  en  l.'»2l,  alors  qu'avant  levé  le 
siè;^e  de  Me/.ièn's,  le  conile  de  Nassau  revenait  (mi  Bel^'ique,  pillant  et  brûlant 
tous  les  villages  qu'il  traversait.  —  lioinjr-Fontnim'.  Les  premières  maisons  de 
Kou^e-Fdulaine  furent  construites  queliiue  temps  après  la  bataille  de  Rocroi, 
notamment  par  les  familles  Leroy  et  Lequeux.  Ui  dernière  des  maisons  con- 
temporaines iW  la  bataille  —  il  n'en  resUi  (|uesept.  notamment  celle  d'un  bou- 
cher, —  et  apparttMiant  à  llilain»  Lebas,  s'écrioula,  de  vétusté  on  peut  le  dire, 
en  1890.  S«*s  ruines  se  voient  encore  rue  de  la  Sari  lie.  .Vbandonné  par  ses 
habitants,  en  I54;L  Sévij^uy  ne  s'était  repeuplé  que  fort  lentement.  Des  anciennes 
familles  du  villaj^i'.  contempoi  aines  <le  la  bataille,  deux  seules  survivent  aujour- 
d'hui :  les  Soniuié  et  les  Lebas.  Orlains  lieux  dits  nous  en  rappellent  quelques- 
unes,  éteintes  aujourd'hui  :  iif'ninl,  Utmumnut,  Lelorrain,  Lancvloi,  Bitlette, 

Tandis  que  combattaient  Kspaju'nols  et  Français,  le  sang  coulait  en  si  grande 
abondance  <|ue,  dit  la  traditinn.  la  Fontitinc  ift'S  liorhfla  —  c'est-à-diro  desbos- 
qnels  —  se  tiausftniuait  en  mare  iouj;t»  ;  d'où  le  nom  qu'elle  eut  depuis  :  Honije- 
FonhiifU'.  Le  riiis<«'au  de  la  Sartln^  roulait  des  flots  empourprés,  et,  pendantde 
loncues  annéé's.  la  mnussr,  en  temp<  de  pluie,  laissait  sourdre  une  rosée  ver- 
meille qui  rendail  à  la  lluu;.'e-F(»ntain(>  sa  teinl4>  ensanglantée.  Jamais,  depuis 
ce  jour,  on  n'y  voulut  all«M'  la\ei\  rt  p«*u  à  peu  la  fontaine  se  dessécha,  puis  se 
combla.  Avant  (b*  (juitttT  la  Franc»',  80,000  hommes  tle  l'armée  d'occupation 
furent  passés  imi  revm»  par  Wellington  et  SouvarolT,  sur  une  ligne  de  front 
«(ui  s'étendait  «le  la  l.nijc-lidSi'Ut'  —  territoire  <le  Hegniowez  —  à  Hougc-Fcn- 
taiiw.  »<  On  vil  arriver  les  deux  giMiéraux,  avec  leur  état-major,  par  le  chemin 
de  houp'-Fontaine,  au  milieu  dun  tt>urbillon  de  poussière.  Wellington  montait 
un  cheval  1res  ra[>ide  et  impétueux;  il  devançait  de  beautrouples  autres.  Dans 
la  vitesse  de  la  j'oii.se,  un  ter  de  son  cheval  volait  au  loin,  l/arrivée  des  chefs 
fut  saluée,  pai-  les  tnnipes  anglo-russes,  d'acclamations  prolongés,  comme  un 
roulement  df  tonnerre.  Jamais  on  ne  vit  tant  de  nninde,  jamais  on  n'entendit  tant 
de  tapage.  .  (jnelques  années  plus  tard,  en  1839,  alors  «|ue  l'on  croyait  à  une 
guern»  pioehaine,  10,000  liomun^s  de  troupe  furent  passés  en  revue,  sur  ces 
mêmes  riezes.  par  les  <lucs  tl'Orléans  et  de  Nemours. 

A  Uonge-Fontaine  vivait,  en  178."!,  un  certain  Jacques  Lubin.  Sun  jardin 
occupait  rem[>lacemi>nt  de  l'um;  des  })lus  anciemies  maisons  du  hameau,  et, 
dans  sa  rave  (jue  l'on  voit  encon-,  il  conservait  toutes  ses  provisions;  mais 
ces  provisions  disparaissant  de  jonr  en  jour  de  façon  mystériense,  Lubin  prit 
son  fusil,  (piil  avait  fait  bénir,  le  chargea  de  balles  trempées  dans  Teau 
bénite  t>t  (lu'il  marqua  d'une  croix,  puis  attendit.  In  gros  chien  noir  passa, 
Lubin  tira,  le  fusil  lit  b)ng-feii,  et  de  même  trois  jours  de  suite.  Le  quatrième 
jour,  une  balle  atteignit  le  chien  qui,  subitement,  se  changeait  en  homme.  La 
légende  ajoute  »|ne  re  chien  noir  était  un  lieutenant  du  régiment  d'Esterliazy 
—  il  tint  garnison  à  Hocroi  de  1777  à  1790,  —  qui  avait  le  pouvoir  de  se  méta- 
morphoser en  bèle. 

LATAILLETTE.  —  IL,    WO.  —  E.,  135.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  3. — 

D.  D.,  '29.  —  Hect.,  l..*)19.  -  B.  P.,  Hocroi.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche 
d'aoïH.  —  Arrosé  par  le  ruiasimt  Sainte- Anne,  ou  ruissicau  île  r Eau-Noire,  que 
rejoint  celui  de  la  Chauditre.  Erigé  en  commune  depuis  Tannée  1841,  malgré 
l'opposition  formulée  par  Uocrrn.  :  Voir  dans  Lépine  :  Hisuhrb  de  Hocboi,  le 
curieux  récit  des  demandes  et  di*s  oppositions  faites  par  cette  ville  pour  que 
Tailletle  restât,  sous  sa  dépendance,  un  de  ses  hameaux.) 


—  445  — 

Ecarts.  —  Les  Bornes,  H.  —  Les  Guinguettes  et  les  Bernes,  24  hab.  —  La 
Grande-Chaudière,  i34  hab.  —  Le  Moulin- Bouvier^  8  hab.  —  Le  Petit-Gué- 
(THossus,  5  hab.  —  La  Petite-Chaudière,  33  hab.  —  Rouilly,  92  hab.  —  Beaure- 
gard,  12  hab.  On  y  voyait,  jadis,  quelques  traces  de  fossés  qui  laissaient  suppo- 
ser une  très  ancienne  enceinte  fortifiée. —  Vauclair,  15  hab.;  autrefois  appelée 
la  Houppe  et,  encore,  la  Verrerie  de  Vauclair,  Se  trouvait,  en  cet  endroit,  une 
verrerie  avec  pont-levis  et  entourée  de  fossés,  aujourd'hui  comblés,  toujours 
remplis  d*eau.  En  outre,  un  rempart  les  mettait  à  Tabri  de  tout  pillage. 

TREMBLOIS-LES-ROCROL  —  H.,  243.  —  P.  PL,  10.  —  E.,  81.  — 

D.  C,  10.  —  D.  A.,  10.,  —  D.  D.,  20.  —  Hect.,  210.  —  B.  P.,  Rimogne.  F.  L., 
le  deuxième  dimanche  de  septembre.  —  G.  —  T.  —  Chemin  de  fer  départe- 
mental à  voie  étroite,  inauguré  en  1896,  du  Tremblois  à  Rocroi.  Autrefois, 
fief  seigneurial  relevant  de  la  chàtellenie  —  devenue  baronnie  —  du  ChAtelet  ; 
mais  avec  ses  seigneurs  particuliers  ayant  droit  de  haute,  moyenne  et  basse 
Justice.  Le  Tremblois  eut,  aussi,  sa  chapelle  particulière,  construite  en  1666; 
son  château  et  ses  tours  dont,  au  commencement  du  siècle,  on  voyait  encore 
les  ruines. 

il.    CANTON    DE    FUMAY. 

Ce  canton  comprend  sept  communes  :  Fumay,  Anchamps,  Fépin,  Hargnies, 
Haybes,  Montigny-sur-Meuse,  Revin. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Givet  et  la  Belgique;  à  l'est,  par  la 
Belgique  et  le  canton  de  Monthermé;  au  sud,  par  les  cantons  de  Renwez  et  de 
Monl henné;  à  l'ouest,  par  la  Belgique  et  le  canton  de  Rocroi.  Arrosé,  notam- 
ment, par  la  Meuse  et  la  Houille, 

14,008  hab.;  3,700  élect.;  16,210  hect. 

La  Meuse  coupe,  dans  le  sens  de  sa  longueur,  ce  canton  en  deux  parties  fort 
inégales;  celle  qui  se  trouve  sur  sa  rive  gauche,  resserrée  entre  le  cours  du 
fleuve  et  la  Belgique,  est  beaucoup  moins  large  que  celle  qui  s'étend  à  l'est, 
sur  sa  rive  droite.  Tout  entier  compris  dans  l'Ardenne,  il  est  un  des  plus 
montueux  et  des  plus  pittoresques  du  département.  A  part  la  vallée  de  la 
Meuse,  qui  s'élargit  un  peu  en  quelques  endroits,  mais  qui  le  plus  souvent  n'a 
que  l'espace  nécessaire  pour  livrer  passage  au  fleuve  ainsi  qu'au  chemin  de 
fer  et  à  la  route  qui  le  côtoient;  à  part  aussi  quelques  éclaircies  que  présente 
le  territoire  d'Hargnies,  il  est  tout  couvert  de  bois.  On  y  trouve  des  montagnes 
dont  Taltitude  dépasse  400  mètres. 

Les  villages  de  ce  canton  restèrent  pour  le  spirituel  attachés  à  la  crosse  des 
princes  évéques  de  Liège,  jusqu'au  concordat  de  1801  qui  les  réunit  à  la  crosse 
des  évéques  de  Metz,  le  département  des  Ardennes  se  trouvant,  alors,  dans  leur 
ressort.  Quand  fut  rélabli  l'archevêché  de  Reims,  en  1823,  le  pape  Pie  Vil  les 
engloba  dans  la  nouvelle  circonscription  ecclésiastique. 

Ces  Ardennais  ne  sont  Français  que  depuis  environ  deux  siècles  et  demi. 
Louis  XIV,  dans  la  guerre  avec  l'Empire,  s'emparait  du  Namurois  en  167o;  or. 
comme  ces  villages  formaient  enclave  entre  sa  nouvelle  conquête  et  la  France, 
il  les  fit  occuper  par  la  garnison  de  Gharlemont,  et,  quatre  ans  plus  tard,  le 
traité  de  Nimègue  lui  en  confirmait  la  souveraineté.  FauUrier,  l'intendant  du 
Hainaut  français,  vint  en  conséquence  prendre  possession  du  comté  de  Beau- 
mont  avec  ses  dépendances  :  Chimay,  Fumay,  Revin,  faisant  prêter  aux  habi- 
tants le  serment  de  fidélité  au  roi.  Mais,  d'autre  part,  l'électeur  de  Trêves, 
en  raison  de  ses  droits  sur  l'abbaye  de  Prum  que  possédait  la  seigneurie 
foncière  de  ces  terres  d'Ardenne,  et  aussi  l'Espagne,  qui  n'avait  pas  accédé 
au  traité  de  1679,  protestèrent  contre  cette  prise  abusive  de  possession. 


—  446  — 

L'affaire,  dit  dorn  Noël,  fut  évo<iuéo  au  tribunal  de  Tournai,  siège  de  l'inten- 
dant du  Hainaut  français,  et  ne  paraissait  pas  devoir  finir  au  gré  des  plai- 
^'nants,  car,  disaient  les  Juj^es,  <«  ces  terres  appartiennent  à  des  sujets  du  roi 
d'Espagne,  »  quand,  sur  un  ordre  impératif  venu  de  Versailles,  Puniay  elHevin 
furent  adjugées  à  l'archevêque  de  Cambrai  au  prix  de  vingt-deux  mille  pala- 
gons,  monnaie  du  pays;  soit  un  peu  plus  de  soixante  mille  francs  au  pouvoir 
actuel  de  l'ar^^ent,  le  patagon  valant  alors  cinquante  sous  ou  à  peu  près.  L*élec- 
teur  de  Trêves,  ne  se  tenant  point  pour  battu,  mit  en  avant  de  nouvelles 
prétentions.  Il  fallait  conclure  :  la  France  et  TKmpire  insérèrent  donc  au 
Traitr  des  Limites  l'article  tG  qui  consacra  la  cession  d'une  manière  définitive, 
et  dès  lors  c«'S  terres  d'ArdtMine  restèrent  inséparablement  unies  à  la  cou- 
ronne de  France.  On  les  rattacha  à  l'intendance  du  Hainaut  français,  mais  en 
établissant  à  Fumay  une  subdélégalion  qui,  avt^c  celle  de  fiivet,  formèrent 
toutes  deux  la  nouvelle  administration  politique  du  pays. 

L'histoire  de  ces  villa^'es  n'eut  pas  de  très  étroits  rapports  avec  celle  des  loca- 
lités voisines  de  France,  tant  qu'ils  ne  furent  pas  réunis  à  la  couronne,  l-es 
titres  relatifs  à  ces  cumniun»*s  se  trouvent  principalenuînt  au  dépôt  central  de 
Bruxelles  ou  à  Lié^^e.  Les  archivi'S  du  Hainaut  français  ta  le  greli'e  du  bailliage 
d'Agimont  conservaient  les  plus  lécmls  :  ces  derniers  sont  actuellement  au 
dépôt  départemental  de  Mézièif's.  L'une  des  quatre  ^^randes  avoueries  arden- 
iiaises  eut  s<»n  sié^c  à  Funiay.  L'avoué -^/r/t-ora/z/s  élait  le  défenseur-né  des 
biens  d'une  éi;lis«';  au  besoin,  il  «levait  prendn;  les  armes  pour  la  protéger.  Il 
avait  d'abord  été  établi  sur  le  modèle  i\v<  Urfinmeurs  dt*^  rillea,  créés  par  la  loi 
de  renqiereur  Valentinien  111.  en  My.'t:  on  voit  ainsi  trois  ans  après  :368)  un  défen- 
seur de  re;^lise  romaine.  HientiM  l'invasion  des  barbares  fit  dévier  l'institution, 
et  l'Eglise  eut  alors  des  //roM*\s-  milUairvs  qui  lui  firent  payer  souvent  fort  cher 
leui'  protection,  quand  ils  ne  lui  ravissaitfut  pas  les  biens  qu'ils  avaient  mission 
de  défendre.  Le  mal  en  vint  à  un  tel  excès  (|ue  les  conciles  durent  songera 
les  abolir;  le  concile  de  Ueims  de  1147  est  celui  qui  leur  porta  les  plus  lerri- 
bb;s  coups.  Ils  persévérèrent  encore  pendant  cent  ans,  surtout  dans  le  .Nord. 
et  Unirent  par  disparaitre.  sauf  le  nom  qui  demeura  longtemps  encore.  Les 
quatre  grands  avoués  de  l'Ardenne  étaierd  :  celui  de  Rumiyny,  pour  l'église  de 
Heims;  celui  de  Dvncfit'ry,  pour  l'abbaye  de  Saint-Médard  de  Soissons;  celui  de 
Sediin,  pour  l'abbaye  de  Mouzon;  et  celui  de  lievin,  pour  l'abbaye  de  Priim.  Les 
autres,  celui  de  Thin  par  exemple,  n'avaient  qu'une  minime  importance.  Dans 
les  derniei's  temps,  toute  leur  fonction  consistait  à  rendre  la  justice  au  nomdn 
seigneur,  et  encore  souvent  était-elle  inféodée  à  un  soHa-vow}.  Nos  officiers 
ministériels  connus  sous  le  nom  d'aronra  leur  ont  emprunté  le  nom,  sans  la 
fonclir)n  :  du  moins  cettt*  dernière  n'a  qu'un  rapport  éloigné  avec  celle  des 
nvow^a  du  ({ualriènie  sièck». 

Un  seul  grand  cours  d'eau,  la  Meuse,  sillonne,  du  midi  au  nord,  de  ses  nom- 
breux méandres,  toute  la  partie  occidentale  du  canton  ;  par  ses  deux  rives  elle 
reroit  h?  tribut  (b*s  riiisselets  qui  sourdent  du  bois  :  c'est  le  grand  collecteur. 
Son  principal  aflluenl,  la  llnuiUc,  qui  jnend  sa  source  à  Louette-Saint-Denis, 
en  nelgi<|ue,  sépare  ev  pays  d'avec  la  France  et  draine,  à  l'orient,  les  ruisseaux 
du  bois  d'Harî.Mii(îs  pour  les  déverser  <lans  la  Meuse  à  tîivet.  En  quelques 
endroits,  aux  boucles  fiM  iné(?s  par  b^  fienvt»,  des  canaux  de  dérivation  pour  faci- 
liter la  navigation,  utdamment  à  llaybes,  à  Fumay,  et  trois  à  Kevin.  La  voie 
ferrée  de  Heims  à  Xaniur  travers»*  le  canton  du  sud  au  nord,  en  suivant  la 
vallée  de  la  Meuse  qu'il  côtoie,  tantôt  sur  une  rive,  tantôt  sur  l'autre,  à  l'aide 
de  trois  tunnels  successifs.  (Voir  dom  Noël  :  Lk  (^a.nto.n  dk  Fumay.) 

FUMAY.  —  IL,:;,2S0.  -  K.,  1,J8:;.  -  I).  A.,  17.-  I).  l).,3i.  — HecL,3,756. 
—  H.  P.,  Fumay.  -  -  F.,  b*  H  mai  et  le  !«'  sept(?mbre.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.— 


-  M  — 

S.  H.  —  Caisse  d'épargne  centrale.  —  B.  B.  —  G.  —  T.  —  Harm.  rUniun.  ~ 
S.  ch.  Notre-Dame.  —  S.  G.  —  Cercle  d'éluiles  sociales.  —  Cb.  synd.  ouvriers 
mineurs.  —  S.  G.  G.  usine  du  PieH-Selle.  —  S.  C.  G.  la  Maison  du  Peuple  (boii- 
lanj^erie).  —  Ileuxièiiie  étage du.iwrom  anioi'ier :  sclilsles  elquartzJtes  bleus; 
schistes  violets,  quartzites  verts;  schistes  liilqueux  verJfttres.  A  l'ouest  di*  Fu- 
may,  le  territoire  belge,  séparé  du  sol  français  par  le  ruisseau  d'Alise,  fait  une 
pointe  qui  vient  presque  toucher  la  Mrijse,  laquelle  traverse  Funiay.  La  petite 
ville  est  construite  irrégulièrement,  suivant  les  caprices  du  sol,  à  l'entrée  d'une 
presqu'île  que  contourne  le  fleuve.  Les  montagnes  boisées  de  la  rive  droite 
l'entourent  d'un  cirque  majestueux. 

<'  Les  féeries  du  Ghàtelet.  écrit  Henriet  dans  son  Gvjok,  illustré  du  la  Vallëk 
DE  LA  Heu^k,  transportent  successivement  le  spectateur  dans  le  royaume  des 
pierres  précieuses  et  autres  empires  de  fantaisie.  A  Kumay  nous  sommes  dans 
le  royaume  de  l'ardoise.  G'est  en  efTet  une  ville  bûtic  en  anloise,  avec  des  mon- 
tagnes d'ardoises  sur  la  tête,  des  carrières  d'ardoises  sous  les  pieds.  Jusque 
dans  l'air  qu'on  y  respire,  il  y  a  de  la  poussière  d'ardoise.  Quelques  maisons 
et  l'église    sont  construites 
en  moellons  de  couleur  jau- 
nâtre, tirés  aussi  des  car- 
rières du  pays;  mais  tout 
cela  se  fond  dans  une  sym- 
phonie de  lilas  tendre  d'une 
finesse    incomparable.    Ku- 
may apparaît  au  voyageur 
comme  un  décor  grandiose 
d'une  coloration  bien  parti- 
culière, d'une  étrangeté  sai- 
sissante...  " 

Quant  aux  maisons,  dans 
le  roc  et  l'ardoise,  elles  sont 
plantées  par  ci  jjar  là,  sans 
souci  de  l'alignement  et  tout 
au  hasard  de  la  rencontre, 
en  saillies  de  ce  côté,  en  ren- 
foncement de  cet  autre,  avec 
leurs  portes  au  ras  de  rues  tortueuses,  montantes  ou  descendantes  en  esca- 
liers. On  se  rappelle,  alors,  les  vieilles  cités  espagnoles  :  Fontarabie,  Oviedo, 
Tolosa,  Saragosse,  ou  encore  nos  villes  aux  temps  jadis  des  Flandres  fran- 
çaises et  belges  :  Gand,  par  exemple,  frappée  île  celle  empreinte  inoubliable 
que  burina  sur  elle  la  pesante  domination  espagnole.  A  signaler  la  promenade 
du  Baty,  l'un  des  points  les  plus  pittoresquement  sauvages  de  l'Ardenne  fran- 
çaise. Tout  au  fond  du  Baty,  la  chapelle  Saint-Hncb.  Sur  la  porte  qui  ferme 
cette  chapelle,  un  clou.  Pour  posséder  un  épouï  de  son  choix,  la  jeune  fllle 
doit  dévotement  embrasser  ce  clou  en  murmurant  bien  bas  le  nom  de  celui 
qu'elle  désire.  Saint  Roch  a-l-il  toujours  exaucé  ces  vœux  innocents? 

En  face  de  Fumay,  rive  droite  de  la  Meuse,  le  rocher  de  lu  Luve.  11  barre  le 
cours  des  eaux  et  les  force  à  se  rejeter  de  l'autre  cùté,  en  décrivant  la  courbe 
qui  forme  la  presqu'île  de  Kumav.  Ce  rocber  empiète  tellement  sur  la  Meuse 
qu'il  a  fallu  tailler  dans  su  masse  le  chemin  de  halage.  Celte  roche  énorme, 
(l'un  ton  grisiUre.  striée  de  profondes  tissures,  rouillée,  délavée  par  la  pluie, 
plaquée  de  mousses,  toute  pleine  d'anfracluosités,  est,  certainement,  l'une 
des  plus  singulières  curiosités  locales. 

HUtoirs.  —  C.  de  Liège.  Les  archives  modernes  de  Kumay  se  trouvent  au 
dépôt  à  Mézières  :  elles  se  rapportent  surtout  aux  ardoisières   locales  et  à 


l'exploiliitioii  des  bois.  I.».*s  a.u'irnnos  arrliivrs  appartiennent  aux  chartes  de 
Tabbave  de  Priini  et  sont  const*rvé«*s  au  dôpôt  de  la  régence  de  Coblentz,  en 
Pnissr.  Kxislait  (bVl«"i,  sans  doutt».  à  r«''puqu«'  intMOvin^ienne;  nous  voyons,  en 
(îlfot,  qui*  Kuniay  se  trouve  nienlionné  dans  b's  «<  terres  en  Ardeniie  >»  que  Pépin 
le  Bref  donne  a  i'altltaye  de  Pruni.  On  ne  sait  trop  ce  que  devint  le  vîJIaf^e  pen- 
dant quatn»  cents  anni'es;  sans  doute  fut-il  ravagé  par  les  Normands,  quand 
ils  remontènMit  la  Meuse.  Ce  n'est  ^uiM-e  qu'à  partir  du  douzième  siècle  qu'il 
commence  à  figurer  dans  l'histoire. 

Hubert,  dans  sa  (iKOGn.\rinK  dks  A»i»knnks,  nous  donne  —  surtout  en  ce  qai 
concerne  ses  s«'igneurs  —  uin»  excellent»;  monographie  de  Fumay.  Nous  en 
extrayons  les  qutdques  rensei^'nenienls  que  voici  : 

u  II  V  avait  a  Fumav  et  à  Bevin  des  châteaux  fortifiés  où  se  retranchèrent  les 
surcess<'ui*s  d<*  <iodefroy  de  Wintin,  en  1202  avoué  de  Fumay  et  de  Hevin  et  qui 
défendit  le  territoire  contre  l'abbavr  de  Pruni.  Ces  avoués  exerçaient  une  soa- 
veraincté  plus  ou  moins  étendue.  En  1288,  Uazze  de  Wintin  vendit  à  Jean  H 
d'Avesm's,  comte  de  Hainaut,  les  terres  de  Fumay  et  de  Revin,  et  il  signifia  aux 
échevins,  jurés  et  communautés  des  deux  bourgs,  que  désormais  ils  eussentà 
obéir  aux  comtes  de  Hainaut  comme  à  leur  seigneur  temporel.  Razzede  Wintin 
n'était  donc  pas  un  simple  avoué  ou  officier  de  justice  de  Tabbaye  de  Prûm. 
Jt>an  II  d'Avesnes  mourut  <mi  1304,  laissant  deux  fils  dont  l'aîné,  Guillaume, lui 
succéda  dans  son  comté  de  Hainaut,  et  le  second.  Jean  de  Hainaut,  eut  poar 
apanage  les  terres  de  Heaumont,  de  Ri^aufort,  de  Fumay  et  de  Revin,  sous  la 
mouvance  et  souveraineté  du  comte  de  Hainaut.  Jean  de  Hainaut  mourut  en 
13o0.  Ses  biens  passèrent  à  ses  trois  petits-tils,  enfants  do  sa  fille  unique  Jean- 
nette de  Hainaut,  qui  avait  épousé  Louis  de  CtuUillon,  comte  de  Blois  et  sei- 
gneur d'Avesnes.  Les  terres  de  Chimay,  de  Couvin,  de  Fumay  et  de  Revin 
échurent  à  Louis  de  Ch«Vtillon.  Celui-ci  éUmt  mort  sans  enfants  en  i372,  Guy, 
son  troisième  frère,  eut  les  terres  de  Fumay  et  Revin.  l^e  nouveau  seigneur 
établit,  en  1370,  un  hôtel  des  Monnaies  dans  le  chdteau  de  Fumay,  quoique  la 
mouvance  et  souveraineté  vu  appartinssent  au  comte  de  Hainaut.  Aussi  cette 
entreprise  lui  atti'a-t-elle  le  ressentiment  du  duc  Albert  de  Bavière,  qui  admi- 
nistrait alors  le  comté  de  Hainaut  au  nom  de  son  frère  (îuillaume.  Albert  envoya 
à  Fumay  le  sieur  Jean  de  Mauièges,  [U'évôt  de  Maubeuges.  Arrivé  devant  Fumay, 
le  commissaire  ordonna  au  châtelain  de  lui  ouvrir  les  portes  du  château.  Le 
châtelain  obéit  «4  le  prévôt  de  Maubenge  «  mit  la  main  du  comte  sur  toute  Lt 
K  forteresse  et  sur  tous  les  instruments  ({ui  avaient  servi  à  la  fabrication  des 
«  monnaies,  puis,  se  rendant  à  la  halle,  il  mit  encore  la  main  à  la  ville  de  Fumay 
«  comme  il  avait  fait  au  chiVttfau.  »  Guy  dt!  Hlois  étant  mort  sans  enfants  en  1397, 
ses  terres  retournèrent  à  Albert  de  Bavière  et  furent  réunies  au  coraté  de 
Hainaut.  A  la  mort  d'Albi^rt,  elles  passèrent  à  Guillaume  H  son  fils  et,  après 
celui-ci,  à  Jacqueline  de  Bavière,  (ille  unicpie  de  (îuillaume.  En  1433,  Jacque- 
line les  abandonna,  avec  le  Hainaut,  la  Hollande  et  la  Zélande,  à  son  cousin- 
germain  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  qui  fit  entièrement  rétablir  les 
fortifications  du  château  et  de  la  ville  de  Fumay.  En  14.*>3,  le  duc  Philippe, 
débiteui"  envers  Antoine  de  Cmy,  conile  de  Porcien,  d'une  somme  de  20,737  flo- 
rins, lui  céjla  les  «<  villes,  ch.Uels,  terres  et  seij^neuries  de  Beaumonl,  Fumay  el 
«'  Hevin,  sauf  et  rés«M'vé  tout«»fois  les  foi,  hommage,  ressort  et  souveraineté.  « 
(îuillaume.  sire  de  Clii«?vres,  hérita  de  Philippe  de  Croy  et  obtint,  en  ioio,  des 
lettres-patentes  de  l'archiduc  Charles,  comle  de  Hainaut,  depuis  empereur 
sous  It^  nom  de  (iliarles-Quint,  portant  confirmation  et  don  nouveau  de  la  ces- 
sion de  \'t'.i',].  A  la  mort  de  (îuillaume  de  («roy,  ses  biens  passèrent  à  son  neveu 
Philippe,  preniier  tlnc  d'Arschol.  Leduc  d'Arschot,  reconnaissant  envers  Charles- 
Ouint,  qui  avait  accordé  à  Fumay  et  à  lievin  des  lettres  de  neutralité,  permit 
aux  habitants  de  <«  metlci'  les  armes  de  l'empereur  avec  Les  siennes  â  leurs 


—  449  — 

porles  et  maisons.  »  Grûce  aux  lettres  de  neutralité,  les  deux  bourgs  jouirent 
pendant  quelque  temps  d'une  tranquillité  qui  contribua  beaucoup  à  augmenter 
la  population  et  le  commerce  de  Fumay.  Le  nombre  d'étrangers  qui  vinrent 
sV  fixer  fut  même  si  considérable  que  la  communauté  des  mineurs  escailleurs, 
craignant  d'en  être  surchargée,  jugea  nécessaire  de  renouveler  ses  anciens 
statuts  et  d'exiger  un  droit  d'entrée  de  tous  ceux  qui  ne  seraient  pas  fils  de 
maîtres.  Le  29  décembre  1584,  le  troisième  duc  d'Arschot  créa  trois  foires  à 
Revin.  Il  mourut  en  1595,  et  eut  pour  héritier  son  fils  Charles.  Par  son  testa- 
ment du  !•'  juillet  1610,  Charles  IV  d'Arschot  voulut  qu'à  sa  mort  ses  terres  de 
Fumay  et  de  Revin  fussent  vendues.  En  effet,  ses  exécuteurs  testamentaires 
les  vendirent  à  Alexandre  d'Aremberg,  prince  de  Chimay,  pour  le  prix  de 
150,000  livres.  En  1675,  Louis  XIV  s'étant  emparé  de  Dinant,  de  Huy  et  de 
Limbourg,  Fumay  et  Revin  qui  se  trouvaient  enclavés  dans  ces  conqut^tes  furent 
occupés  par  un  détachement  de  la  garnison  de  Charleroi.  En  vertu  de  l'ar- 
ticle 14  du  traité  de  Nimègue  (1679),  le  sieur  Faultrier,  intendant  du  Hainaut 
français,  retint  pour  le  roi  les  terres  de  Beaumont  et  de  Chimay,  puis  il  se 
rendit  à  Fumay  et  à  Revin,  dont  les  habitants  prêtèrent  serment  de  fidélité 
entre  ses  mains,  comme  dépendant  du  comté  de  Beaumont,  et  comme  enclaves 
incontestables,  ces  deux  bourgs  étant  situés  entre  Charlemont  et  la  Vieille- 
France.  L'électeur  de  Trêves,  d'un  côté,  à  raison  de  ses  droits  sur  l'abbaye  de 
Prum,  l'Espagne,  de  l'autre,  protestèrent  contre  l'incorporation  à  la  France  des 
terres  de  Fumay,  de  Revin  et  de  Fépin.  Cependant  le  prince  Ernest-Dominique 
d'Aremberg,  descendant  d'Alexandre  d'Aremberg,  étant  mort  sans  enfants, 
ses  biens  étaient  passés  entre  les  mains  de  son  cousin-germain  Philippe-Louis 
d'Alsace,  comte  de  Boussut,  fils  d'Anne-Caroline  d'Aremberg.  Philippe-Louis 
d'Alsace  mourut  à  Bruxelles  en  1688;  mais  déjà,  en  1682,  les  créanciers  du 
prince  de  Chimay  avaient  saisi  les  revenus  des  terres  de  Fumay  et  Revin.  Le 
principal  de  ces  créanciers  était  l'archevêque  de  Cambrai,  Jacques-Théodore  de 
Bryas.  Sa  créance  se  montait  à  45,680  florins.  En  1688,  il  lit  saisir  réellement 
Fumay  et  Revin.  Le  tribunal  de  Tournay  hésita  longtemps  avant  d'ordonner 
la  vente  de  ces  terres,  parce  que,  disait-il,  elles  appartenaient  à  des  sujets  du 
roi  d'Espagne.  Louis  XIV,  informé  par  l'archevêque  de  (ambrai  de  ces  hésita- 
tions du  parlement  de  Tournay,  lui  adressa  une  lettre  de  cachet  par  laquelle 
il  lui  mandait  expressément  de  «  procéder  à  la  vente  nonobstant  que  ces 
terres  appartinssent  à  des  sujets  de  S.  M.  C.  »  Elles  furent  donc  adjugées  à 
Tarchevêque  de  Cambrai  pour  la  somme  de  22,000  patagons.  Enfin,  pour  mettre 
un  terme  aux  prétentions  sans  cesse  renaissantes  de  la  cour  de  Trêves  et  aux 
nouvelles  difficultés  qui  surgissaient  à  chaque  instant,  l'Autriche  et  la  France 
convinrent  de  la  cession  absolue  de  la  part  de  l'Autriche  de  ses  droits  sur  Fumay 
et  Revin.  >» 

Château,  —  Un  très  ancien  château,  jadis.  Croonendael  y  fait  allusion  dans 
son  Etat  ancien  et  moderne  du  Pays  de  Namur.  Henri  H,  s'étant  avancé  jusqu'à 
Dinant,  à  la  tête  d'une  forle  armée,  fut  obligé  d'évacuer  ses  conquêtes  et  de  se 
retirer  devant  Charles-Quint,  du  côté  du  Hainaut.  L'empereur  alors  «  reprit  tous 
les  forts  que  le  dit  roy  avoit  prins  au  long  de  la  rivière  de  Meuze  jusque  Mazières, 
si  comme  le  chasteau  d'Agimont,  ville  et  chasteau  de  Fumay  et  aultres.  » 

Le  côté  occidental  du  carré  que  la  Meuse  laisse  ouvert  du  côté  de  Fumay  était 
jadis  fermé  par  une  muraille  dite  le  rempart.  Elle  commençait  au-dessous  du 
Pied-Selle  à  la  roche  qui  repousse  la  Meuse  vers  le  nord-est  et  venait,  en  des- 
cendant du  sud  au  nord,  aboutir  à  une  grosse  tour  que  Louis  XIII  fit  raseï-, 
ainsi  que  l'ancien  château,  par  un  détachement  de  ses  troupes  envoyé  tout 
exprès.  A  la  fin  du  siècle  dernier,  on  trouva  dans  une  vieille  tour,  qui  subsis- 
tait encore  sur  ce  même  emplacement,  une  grande  quantité  de  grains  parfaite- 
ment conservés.  Fumay  n'avait  qu'une  porte  à  l'endroit  d'où  Ton  commence  à 

29 


—  450  — 

descendre  vers  le  rivage  et,  de  chaque  côté  de  la  porte,  une  tourelle.  Ce  que 
Ton  appelle  aujourd*luii  le  chAteau  est  une  fort  belle  maison  de  grande  allare 
plus  que  centenaire,  flanquée  de  deux  pavillons  saillants,  couverte  de  coupoles 
en  forme  de  tulipes  renversées,  construite  à  l'endroit  même  où  s'élève  la  for- 
teresse rasée  par  ordre  de  Louis  MIT.  Actuellement  siège  de  la  société  des 
ardoisières  Sainte-Anne. 

Eglise.  —  De  construction  récente.  Date  à  peine  de  vingt-cinq  années  environ. 
Fort  élégante;  belle  (lèche  élancée.  HappoUe  le  style  Louis  XllL 

Ecarts.  —  Le  Moulhi'Lufjarni,  23  hab.  —  Route  de  R'ïcroi,  ,'i8  hab.  —  DevoiU- 
/lerm,  28  hab.  —  Les  Maisons  de  la  Cenae.  N.  C.  —  Le  Moulin  de  la  Fonse.  N.  C 
Sur  le  ruisseau  d'Alise.  —  Le  (irand-Moulin,  N.  C.  —  VEcluse  de  VlJf,  11  hab. 

—  Le  Moulinet.  N.  C.  Au  confluent  de  l'Alise  et  de  la  Meuse.  La  Maison- 
Bnilêe,  poste  douanier.  —  Ardoisii^re  Sainte- Anne,  28  hab. —  Ardoisière  SaiiU- 
Gilbert,  17  hab.  —  Saint-Josi'ph,  44  hab.  —  Les  ardoisières  d(î  Pumay  consli- 
tuent  sa  véritable  source  de  richesses.  Sont  en  exploitation  actuelle  :  le  Moulin 
Sainte- Anne;  —  le  Pied-Selle;  —  Saint-GilbeU-Bacara ;  —  Saint-Joseph;  — 
Sainte- Dt^sirt^e;  —  Belle-Montaf/ne;  —  les  Fontainca;  —  Saint-Pierre  des  Lions; 

—  Sainte-Marie,  au  centre  mt>nie  du  bourg.  Dans  l'ardoisière  de  la  Renaissance 
se  trouvf  la  Couche  des  Trrpasst^s,  au-dessus  de  laquelle  est,  en  partie,  cons- 
truit Funiay.  Les  affleurements  sont  encore  visibles  rue  de  la  Rochette,  proche 
de  la  mairie.  Certains  «  ouvrages  »  qui  sont  remplis  d'eau  s^écrouleraient  si 
on  b's  épuisait  :  comme  cela  (l'ailleurs  arriva  lorsque  l'on  voulut,  il  y  a  quel- 
ques années,  exploiliT  h  nouveau  l'ardoisière  des  Ilochettes.  Ce  terrain  ardoi- 
sier  forme  un  massif  ({ue  l'on  nomme  <«  le  massif  de  Hocroi  »,  limité  duaord 
au  sud,  le  long  de  lîi  Meuse,  do  Fépin  à  Braux-Levrezy,  et  de  l'ouest  à  l'est, 
d'IIirson  à  Louetlo-Saint-Pieire.  Les  deux  systèmes  qui  le  composent,  Revinien 
et  Dc^villien,  empruntent  leur  appellation  à  Deville  et  à  Revin.  (Voir  Watrin: 

I.KS  AliliOfSIKRKS  l)KS  AUUKN.NK^.) 

Saint-Joseph,  4  hab.;  canal,  écluse  et  barrage.  Autrefois  lieu  sauvage,  pres- 
qu'un  coin  de  foret  vierge.  On  y  voyait  une  statue  de  saint  Joseph,  encastrée 
dans  le  tronc  d'un  chêne,  à  l'end roil  où  s'élèvt^  actueflemcnt  la  maison  du  bai^ 
ragiste.  Exécution  dun  vœu,  sans  doute  fait  par  un  batelier  en  péril.  —  Pied- 
Selle.  Ce  hameau  de  Pied-Selle,  dont  le  nom  primitif  est  la  Piécelle,  fut  d'abord 
une  verrerie.  Aujourd'hui  s'y  trouve  une  imitortante  usine  où  l'on  fabrique 
surtout  des  ustensiles  en  fer  battu.  —  Uelle-Vue,  Dans  un  coude  que  forme  la 
Meuse  :  possédait  une  chapelle  •<  sous  le  vocable  de  la  Sainte-Croix  ».  — 
La  Folie,  à  l'embouchure  d'un  ruisselet  qui  sort  du  bois  de  la  Manise.  —  Le 
Moulin  de  la  Falière;  tire  sou  nom  du  ruisseau  de  Faliere  qui  délimite,  en  cet 
endroit,  le  territoire  de  Rocroi  et  de  Fumay. 

Diversmont  —  mieux  le  Vert-Mont,  —  où  se  trouvait  à  Forigine  une  chapelle 
qui.  dès  1466,  servait  de  <<  siège  »  à  la  confrérie  des  Eseailleurs  de  Fumay.  Autour 
de  cette  chapelle  se  groupèrent  des  cellules  qui  devinrent  un  couvent  de  Jéro- 
nymites  :  couvent  et  église  disparurent  pendant  la  Révolution;  puis  on  érigea, 
en  1802  une  petite  rhapelle  sur  l'emplacement  qu'occupait  l'ancienne.  Aufood 
de  l'enclos  sont  conservées  les  lombes  <les  Jéronymites.  C'est  le  P.  Buffet, 
dllargnies,  qui  transformait  le  sentier  étroit  conduisant  à.Diversmont  en  une 
belle  route  bien  large  bordée,  de  chaque  cûté,  par  d'admirables  tilleuls,  et, 
si  l'on  peut  employer  cette  expression,  consolidait  la  colline  au  moyen  de 
murs  soutenant  des  terrasses  sur  lesquelles  s'étendirent  bien  vite  de  beaux 
jardins.  La  légende  raconte  que,  jadis  —  quatre  grands  siècles  se  sont  écoulés 
depuis  cette  av(;nture,  —  la  statue  de  Notre-Dame  de  Diversmont,  qu'on  avait 
ouldiée  dans  l'église  de  Fumay,  où  chaque  année,  le  jour  de  la  Pentecôte,  on 
la  portait  pour  l'y  laisser  vingt-quatre  heures,  «  fut  prise  de  grande  tristesse  n 
parce  qu'eUe  voulait  revenir  à  son  couvent.  Elle  descendit  alors  de  son  pié- 


—  451  — 

destal,  bien  décidée  à  regagner,  toute  seule,  sa  chapelle.  Mais  il  pleuvait, 
mais  il  tonnait  :  aussi,  au  moment  d'arriver  à  sa  chère  niche,  était-elle  toute 
mouillée,  toute  souillée  de  boue.  Pour  rentrer  resplendissante  en  son  sanc- 
tuaire, elle  se  lava  dans  le  ruisseau  qui  coule  au  pied  de  Diversraont,  et, 
depuis  cette  époque,  ces  eaux  réputées  miraculeuses  auraient,  pour  les  lidèles, 
la  vertu  de  guérir  maintes  maladies  ;  surtout  les  maux  d'yeux.  —  La  Manise, 
La  tradition  affirme  qu'à  la  Manise  aurait  existé  un  «  haut-lieu  druidique  ». 
N'insistons  point.  Mais  il  y  eut  un  prieuré  célèbre,  fondé  vers  l'an  805  par 
Tancrède,  deuxième  abbé  de  l'abbaye  de  Pruni,  et  qui  paraît  avoir  été  détruit, 
rasé,  vers  898  par  les  Normands  qui  remontaient  la  Meuse.  A  la  même  époque, 
d'ailleurs,  fut  incendiée  et  pillée  l'abbaye  de  Prum.  «  Tout  ce  passé  du  vieux 
monastère,  dit  dom  Noël,  est,  aujourd'hui,  bien  effacé.  Il  ne  reste  pour  garder 
le  nom  de  Manise  qu'un  ruisseau  séparant  les  communes  de  Fumay  et  de 
Revin  et  le  bois  du  prieuré  devenu  propriété  de  l'Etat,  mais  improprement 
nommé  :  bois  des  Manises.  »  Rappelons  aussi  qu'il  y  eut,  à  Funiay,  un  cou- 
vent de  carmélites  fondé  en  1630,  sur  le  désir  qu'exprimait  Madeleine  d'Eg- 
mont,  princesse  de  Chimay.  Une  partie  de  ce  monastère  est  actuellement 
occupée  par  l'école  congréganiste  de  filles.  Mentionnons  encore  le  prieuré 
Saint-Gérard,  fondé  en  997,  disparu  en  1429,  et  qui  se  trouvait,  à  égale  dis- 
tance, entre  Revin  et  Fumav. 

Atelier  monétaire.  —  Y  eut-il  un  atelier  monétaire  ci  Fumay,  ou,  pour 
mieux  dire,  exista-t-il  un  numéraire  de  Fumay  et  un  numéraire  de  Revin?  Il 
est  probable  que  ce  «  nu  m»  rai  re  local  »  ne  fut  frappé  ni  dans  l'une  ni  dans 
l'autre  de  ces  petites  villes.  Il  paraîtrait  établi,  toutefois,  qu'une  «  forge  de 
monnaie  »  fut  édifiée  au  chdteau  de  Fumay  et  y  fonctionna  quelque  temps  : 
vers,  probablement,  1376.  Mais  quel  collpclionneur  a  pu  signaler  un  denier  du 
seigneur  de  Fumay?  En  1405  étaient  faits  des  travaux  de  maçonnerie  «  en  la 
forteresse  et  caste!  <le  Fumav,  »  notamment  la  construction  «  cialeis  le  mon- 
noyeiie  de  deux  rans  pour  nourrir  auwes;  »  puis  le  «  revestement  d'aisselin 
joins  a  le  happe  de  Talée  deficiire  le  monnoycrie,  »  Mais  à  cette  époque  ce  sei- 
gneur ne  battait  probablement  plus  monnaie  dans  cet  «  atelier  »  :  en  tout  cas, 
ce  n'aurait  été  qu'une  monnaie  absolument  locale. 

ANCHAMPS.  —  H.,  211.  —  E.,  64.—  l).  G.,  14. —  I).  A.,  15. -- D.  D.,  23. 
—  Hect.,  226.  —  B.  P.,  Revin.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  juin  ou  le 
dimanche  suivant.  —  Gh.  synd.  ouvriers  en  métallurgie.  —  Premier  étage  du 
terrain  ardoisier  :  schistes  et  quarfzites  bleus;  roches  porphyroïdes  à  cristaux 
de  feldspath  et  de  quartz.  Garrières  très  importantes  de  moellons  dans  ces 
roches.  La  pierre  d'Anchamps  est,  comme  celle  de  Laifour,  une  variété  de  roche 
porphyroïde  et  dioretique.  Exploitation,  pour  construction  en  pierre  sèche,  de 
schiste  bleu  quartzeux.  Anchamps  est  au  pied  d'une  colline  boisée,  sur  la  rive 
^'auche  de  la  Meuse. 

Histoire.  —  G.  de  Vitiy.  A  l'origine,  n'appartenait  pas  aux  villages  de  l'an- 
cien Ilainaut  français;  faisait  partie  de  la  baroimie  de  Montcornet,  devenue  plus 
lard  marquisat.  Anchamps  ne  remonterait  pas  plus  loin  que  le  seizième  siècle. 
En  1646  (voir  dom  Noël  :  Notick  «uu  lk  Ga.nton  dk  Fumav),  Glaude  de  Groy  lui 
attribue  des  triages  dans  ses  bois  à  raison  d'un  triage  par  habitant;  faveur  qu'il 
concédait  également  aux  quatre  paroisses  de  Laifour,  de  Deville,  de  Sécheval 
et  des  Mazures.  La  contrée  que  recouvraient  des  bois  et  des  forêts  était  pauvre 
en  terres  arables.  Il  est  facile  de  se  figurer  qu'il  n'existe  point  de  passé  his- 
torique pour  cette  pauvre  bourgade;  pas  plus  que  n'a  de  titres  anciens  la 
paroisse  relevant  des  Mazures  après  le  concordat  de  1801,  et  plus  lard,  le 
16  mai  1865,  de  Revin. 

Eglise.  —  Reconstruite  en  1766.  Sans  style,  sans  caractère. 


—  iT,i  — 

Ecarts.  —  l.;i  h-iwliit,;   U  luih.  —  Tr-'>^i'jny.  U  liai..  —  \.n  (>HSf  Marit- 
11.  —  l.;i  Ceiisf  Ih^niiii.  H.  A|i|i<irU'iiutit  uujoiird'liui  à  la  coiniiiune  de» 
s  (lent  Aiiehamps  fui  une  aniiPue.  —  Ihime  île  Meii»e,  —  Le  Moulin  df  h 
IHI':  il  IVxlréiuilf  suH-ouc^l  du  («rritoire;  bâti 
vers  l.'illS.ncUvé  par  le  ruit$tkt 
•lu  in-i'lhi  'te  la  Pile,  un  pfii 
iiii-il<-ssusderalibaredej 
.Maïun^s.  Ce  moulin 
fut  fréquemment 
un    aujel   de  dîi- 
^^^^^^        putos  etitre  les  sei- 

*  —  ■  ■*'*™*^^^H'^^^^  cornet  et  IfS  Re- 
ïinois  forcés  d'v 
venir  porter  leur» 
tiTiiiiis  à  moudre, 

FÉPIN.  —  H.. 

4<i;>.  —  E.,  M.  — 

I).  <:.,  i.  —  D.  A., 

21.  —   D.  D.,  36. 

~   Hei-l-  o7fl.  - 

B.  i'.,  Haybes.  - 

!■  K  si'pliinlirp.  ~  S.  M.  —  Dt^uxiéme  étape  du 

(;■■*,  i|iiiirlïiles  viTls.  Tcii-aia  milhiihiifère  :  jw+s 

ili's  dans  ces  fi''''*  iwui'  moellons  et  pavés.  Ces 

ni  vu-'iv  (|ue  dans  h  partie  moyenne 

ViM  l'st  t'oil  dur,  il  Kst  à  rassun;  concholde  cl  lui- 

li^jl^  ïi.ilit  à  mesun-  qu'on  se  rnpproi:tit>  do  Fuma;. 

l'iirliv  piur  i|uon  puisse  faii*  des  païr>s.  «  La  terre 

tiv  h  l'al'IU-un-nienl  ilu  terrain  ai-doisier  —  écrit 

■l  HiiviKuii'i-  :  SrATr-TiouK  cédlogivuk  des  Abdk«»eï— 


oi'liiste»  d'un  iv>u 
lie  irrt  l'-latre.  Le  i{Marlzili 
sanli'.  Il  nlleriii'  avrr  l>;  si 
l.e  jiri's  de  Ki-piii  rsl  li'ii)i 
fk  lii-iiiue^  i|uc  l(.n  riiKi> 
duni  .Noi'l  d'apiTs  Siiuva^f 

n'est  qur  la  t'i>n!<é<]iii-ni:i-  île  l'altcr;ilii>[i  l't  de  la  triluration  sur  place  des  schistes 
et  div  ifri'^  lenilivs.  sous  l'action  du  n^mou  et  du  IVotlenient  des  eaux  agistaot 
ù  la  surface  aux  ôpo(|uiïs  p''oIcp<jNi^s.  C'-^st  pour  ce  motif  qun  nos  auteurs 
plnct^nt  dans  le  ililuriiiw  dv.  la  M'-use  le  ^iibU'^  rnuite  argileux  des  briqueteries 
de  l'iivel  et  de  la  conln'c  enviiviniiante.  Lo.  plateau  de  l'Ardenne  s'abaisse  nn 
le  noitl  h  portii-  de  l-Vpin  et  dMIm^inies  pour  alhr  se  raltacLer  aux  terrains 
mollement  ondul<^s  de  la  Itelf^ique,  ei  le  niasi^if  anlliraxifËre  est  encore  moins 
élevé  :  ansHi,  les  mouvcinetils  du  sul  !<'alVaibliss<-nt-ils  de  pins  en  plus  et  con- 
duisent ail\  lênei-s  replis  ijni  caraitérisenl  les  len-ains  houilicrs  de  la  Belgique 
el  les  rives  pitloi-i^^queS  di-  la  Mi-u^r  entre  (livet  et  l.ièfte.  »  Képin,  un  des 
sik's  li's  plus  beaux  ib-  l'Anletini.'  «cplcntiionale,  sur  la  rive  gauche  de  la 
Meuse,  est  traversé  jiar  li-  niiaseiiii  ilt:  Frli--;iiit: 

Histoire.  —  (".  ili-  Liè^i'.  I.e  villap'  remonterait  aux  lemps  mérovingiens. 
I.i,'  nom  lie  lépin  —  éilHé  "ii  p;iriiisse  si'ulenn'iil  au  siècle  ilernier  —  appunt 
[loni-  la  preiiileri^  fois  dans  riiisloire,  en  7ij2.  alors  qin^  Pépin  donnait  la  moitié 
de  sa  ditiie  à  la  collé^iaU^  île  Mnlliain  puni'  augmenter  sa  dolalion.  Les  habi- 
tants de  Képin,  Icirsipiils  fiin-nt  ri'unis  à  la  France  (voir  plus  haut),  adressèrenl 
à  Louis  XIV  uni'  rei|uèli!  (mur  olilenir  la  eoiilli'Uiation  de  leurs  anciennes  cou- 
luin>.-s.  I.i's  villaues  acliiels  du  canton  de  Fumuv  furent,  alors,  compris  dans 
rinleinlance  du  llaiuaut  fiaiiçiis  dunl  le  sie^e  était  à  Valenciennes,  avec  une 
snlidéléjfaliuii  établii-  à  Funiay  :  celle-ci  avait,  dans  son  ressort,  les  paroisses 
de  uds  dnyennés  actuels  ili-  Fiiniay  et  liivet,  avec  nombre  d'autres  eu  Belgiqne 
situées  autour  de  notre  frontière. 


—  453  — 

Eglise* —  Remonte  à  cent  vin^t  années  environ.  Des  plus  ordinaires,  comme 
architecture.  S'élève  en  face  du  château  appartenant  aux  héritiers  de  M.  I.ad- 
vocat,  dont  le  nom  se  rencontre  sur  un  vieux  cœilleret  de  rentes  appartenant 
à  la  collégiale  de  Molhain. 

HARONIES.  —  II.,  1.241.  — E.,  461.  — D.  C,  12. —  D.  A.,  29.  —  I).  D.,  30. 
—  Hect.,  4,224.  —  B.  P.,  Hargnies.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  — 
C'^  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  T.  —  Exploitation  d'écorces.  Clouteries.  «  On  compte 
à  Hargnies,  écrivait  Hubert  dans  sa  Tii^ographik  des  Ardkn.nks,  en  1853,  plus  de 
quatre  cents  ouvriers  cloutiers.  »  A  peine  en  pourrait-on  compter,  aujourd'hui, 
cent  cinquante;  et  encore  vont-ils  travailler  dans  les  bois  aux  temps  de  la  belle 
saison,  le  village  étant  sur  un  plateau  qu'entourent  de  magnifiques  forets. 
Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier  :  schistes  violets.  Terrain  anthraxlfére  : 
grès  blancs.  Terrain  moderne  :  sable,  tourbe  en  exploitation.  Ce  schiste  violet 
domine  dans  la  contrée  de  Fumay,  il  en  fait  la  richesse.  Il  est  surtout  remar- 
quable par  son  homogénéité,  sa  dureté  et  la  propriété  qu'il  possède  de  se 
diviser  en  feuillets  extrêmement  minces.  Du  reste,  si  l'on  étudie  la  vallée  de  la 
Houille,  du  laminoir  de  Landrichamps  au  moulin  Colin,  on  observe  dans  le 
fond  et  sur  les  lianes  de  celte  vallée  les  schistes  violets  et  parfois  les  quartzites 
verts  du  terrain  de  Fumay,  en  un  mot  ceux  de  l'étage  ardoisier  moyen.  On  y 
rencontre  aussi  de  gros  blocs  isolés  de  la  roche  de  Fépin.  et  tout  le  plateau  de 
Hargnies  est  couvert  par  les  fragments  et  les  détritus  de  celte  roche  que  l'on 
ne  voit  plus  en  bancs  réguliers.  Les  schistes  violets  apparaissent  dans  la  dépres- 
sion même  où  est  situé  le  village  de  Hargnies.  Le  terrain  nnthraaifere,  qui  occupe 
une  si  grande  étendue  en  Belfriqne,  est  toit  peu  développé  chez  nous;  c'est 
dans  l'étage  quarzo-schisleux  inférieur  (juo  Ion  rencontre  le  grès  blanc  dont 
parlent  ALM.  Sauvage  et  Buvi;;nior;  ces  roclies,  très  plissées  et  très  inclinées 
du  côté  de  la  Meuse,  s*'''tendpMt  presque  horizontalement  et  avec  de  faibles 
ondulations  sur  le  plateau  nord  d  Hargnies.  Quant  au  terrain  moderne,  il  ren- 
ferme des  atterrissements  ou  amas  de  sable  et  des  dépôts  de  tourbe  qu'on 
n'exploite  plus  guère  aujourd'hui;  ce  combustible  est  formé  de  la  décomposi- 
tion des  végétaux  et  particulièrement  des  mousses.  On  trouve  surtout  la  tourbe 
à  l'affleurement  du  terrain  ardoisier,  mais  moins  riche  qu'aux  environs  de 
Rocroi.  Une  partie  du  territoire  est  limitée  par  la  lluUe  (affluent  de  la  Houille, 
un  peu  au  nord  de  Bourseigne-Neuve)  que  forment  dans  les  prairies  de  Wil- 
lerzies  plusieurs  ruisselets  où  l'on  pêche  d'excellentes  truites. 

Histoire.  —  C.  de  Luxembourg.  Une  des  anciennes  communes  de  l'Ardenne 
septentrionale.  Remonterait  au  huitième  ou  au  neuvième  siècle,  s'il  est  vrai 
qu'elle  figure  parmi  les  paroisses  obligées  à  la  procession  dite  des  Crouv 
banales,  au  tombeau  de  saint  Hubert.  (Pour  l'origine  et  le  but  de  ces  proces- 
sions, voirMeyrac:  Villes  et  Villages  des  Ardk.nnes.)  Primitivement,  la  paroisse 
d'Hargnies  appartint  au  diocèse  de  Liège;  puis,  en  1198,  fut  donnée,  avec  celle 
de  VVillerzies  et  de  Haybes,  à  ïercelin,  sixième  abbé  de  Laval-Dieu;  devint,  à 
la  suite  de  donations  ou  d'échanges  qu'il  serait  oiseux  de  préciser  dans  leurs 
détails,  propriété  des  moines  de  Florennes.  Nous  voyons  ensuite  que  la  fille 
ainée  de  Jean  III  de  Looz,  sire  d'Agimont,  se  mariant  à  Evrard  III  de  La  Marc!;, 
lui  portait  en  dot  Hargnies  avec  les  terres  voisines  dont  le  seigneur  fit,  le 
7  mars  1431,  «  relief  devant  la  Cour  féodale  de  Poilvache.  » 

Eclate  la  rivalité  entre  Cliarles-(Juint  et  Henri  II.  Les  troupes  françaises,  que 
commande  le  duc  de  Nevers,  ravagent  cette  région  de  Fumay.  Tout  aussitôt 
l'église  d'Hargnies  est  fortifiée,  en  même  temps  que  l'empereur  d'Allemagne, 
voyant  sa  frontière  ouverte,  la  couvrait  d'un  réseau  de  forteresses,  parmi  les- 
quelles Charleinont  à  Givet.  Après  une  multiple  série  d'événemeiUs  et  de  pos- 
sesseurs qui  se  succèdent,   le  traité  de  Ryswick  (septembre  1697)  attribuait 


isi-s,  l<>s  lluUiinduis  s'eiifuii'eiit  e 

liys  i^nei'gii|ui:meiit  ils  furent  repousati 

voyu,  (lu  forl  de  Cliarleniout,  le  comroan' 


—  45f  — 
Harfitiio.i  à  lu  Kraiii'o.  l'iWi-,  in<-L'iiclii>  pur  les  ll<)llan<laisi]ui  occupaient  Namur, 
aux  letnps  di^s  ciierrcs  Uc  la  siiircssioci  il'KspiieiK»  (déccuilirc  1703),  Lorsque 
di'  liivel  iiiTiïèii;iiL  des  liiiu |jes  l'rai 
tant  la  M.-usi-  jiiaiiu'ii  Chiiili-ville,  i 
par  un  ri'giincjit  ili-  (triMiadicrs  iju' 
iinnl,  M.  de  Vniic. 

Eglise.  —  L'ulicli'nrif!  é^Ute  île  Ilarf:ni<>3  <:lait  Toi-tiflt^e,  ainsi  que  nons 
venons  de  le  dir-p.  Kut  plusieurs  Tiiis  aiisié^ét;  cl  hrùli-.e,  tioUiiuuient  en  t6iO 
par  les  troupes  françaises.  Cent  ann/'es  auparavant,  loriique  fui  achetée  la 
terre  d'A^inionl  pour  le  eunipti!  de  l'enipereur  (]liarles-Quint.  sa  nièce,  Marie 
de  llonifrie,  gouveiiianle  des  Pays-ltas,  doiinail  oiilri!  à  Jean  de  Cai'ondelet, 
•<  i-apilaine  an  fiirl  de  Cliarlemont  ".  du  faii'e  ooru|>er  l'église  par  une  petite  gar- 
nison :  ordre  <iui  fut  cxi'-ciitë.  •>  On  a  conservé,  dit  doin  .Noël,  une  partie  deia 
tour  earrée,  reste  des  anciennes  forl iflualion s,  ainsi  tgue  des  créneaux  et  mear- 
triêres,  qui  ne  servent  plus  désormais  qu'à  sa  décoration.  On  sait  d'ailleun 
que  les  Espagnols  avaient  l'Iiahitudo  de  prendre  ces  pD-caulions  pour  mettre 
les  vi|]a|;ps  frontièi-eï  à  l'aLri  d'un  eoup  de  main,  el  de  là  est  venu  le  fonde- 
ment de  l'opinioi]  vulfjaire  qui  place  à  llarj^nies  un  ciiiUeau-fort  dont  il  nem- 
lerait  ucluellemeul  i]ue  des  ruines,  •■ 

Chàte&n.  —  An  sommet  d'un  i-ocher  escarpé  —  sur  le  lieu  dit  le  Che*tai  — 
s'avançaiil  en  forme  de  pronioiiLoire  jusqu'à  la  Italie ,  se  serait  élevée  um 
redoulal'lc  furlcresse.  Ouaiid  fut-elle  détruite?  Quand  fut-elle  construite? Nom 
n'avons  ici,  pour  jî.TranI,  que  In  Iraditiou, 

Ecarts.  —  La  MiiiM,ii-t'"i-r'iti''ir,  .ï  liab.  ;  du  )H>is  du  Itoi,  dans  la  forêt  doma- 
niale. —  Cli'iiimnat,  ou  le  RDsti,,,,,,!,  4  liah.  —  Les  Woihmi'*.  autrefois  noDiaif 
lu  l'iifiirtli;  ancien  petit  liamean  actuellement  ruiné. 
—  Les  tirut  ChcHti,  ^i  liai».  —  1^  Buf^trit.  H.  Oii 
l'on  extrayait  anlrernis  de  la  lonrhe  :  exploitation 


at>aiid<>nnée.  —  l.e  Mmitiii  Pniji-,  sur  la  Huile.  —  l.e  itoutrit  ilu  i*on(-Cotiii, 
4  liait.  -Non  loin  du  Ponl-Colin,  au  nonl,  le  ■•  llrouillon  de  Discruvs  i>,  formé 
|iar  un  torrent  di'  la  llulle  et  dont  s'enti-uil  le  bruit  de  ti-ts  loin.  —  Le 
M'iiiliii  -tu  lich/.  N.  <■..  —  l-i  Uiiiili-  Biillt;  S  liah.  —  Le  Moulin  Limbourg.  sur 
I.'  ruisselel  de  la  vallée  des  l'rés  :  Inné  des  plus  niagnillques  vallées  de» 
Ardeunes,  s'éieinlatil  Jusqu'à  la  Meuse,  el  dans  laquelle  le  pasteur  commu- 
nal ^arde  cliai|ur-  jour  plus  <le   l.^itiO  vaches  eL  btfufs.  --  Les  Vieux  Mon- 


—  455  — 

Uns,  57  hab.  ;  sur  un  plateau  marécageux  très  élevé,  où  se  trouve  un  lieu  dit 
la  Grande-Croix,  en  souvenir  d'un  combat  livré  avant  ou  après  la  bataille  de 
Rocroi  :  la  tradition  n'est  point  précise.  Avait  été  plantée,  en  cet  endroit, 
une  croix  aujourd'hui  disparue.  En  fouillant  le  sol,  on  trouva  de  nombreuses 
arquebuses,  des  pistolets  plus  grands  que  des  pistolets  d'arçon,  des  sabres  à 
lame  droite  et  à  lame  recourbée,  et  des  éperons  à  molettes,  —  Les  Haies 
d'Hargnies,  L'un  des  points  les  plus  élevés  de  TArdenne.  De  ces  haies,  la  vue 
se  prolonge  à  plus  d'une  quinzaine  de  lieues  vers  et  sur  la  Belgique.  Il  est 
possible,  lorsque  le  temps  est  clair,  d'apercevoir,  à  l'horizon,  Mariembourg, 
Agimont,  Gedinne,  le  fort  de  Charlemont  et  le  clocher  de  Rocroi.  —  La  Censé 
d'Orchimont,  dite  aussi  la  Censé  Jacquot,  presque  à  la  source  de  la  Huile; 
autrefois  fief  dépendant  du  comté  d'Orchimont  et,  depuis,  rattachée  adminis- 
trât! vement  à  la  commune  d'Hargnies.  Elle  avait  été  construite  au  seizième 
siècle,  vers  i560,  par  Lancelot  de  Berlaymont,  pour  l'exploitation  de  son 
domaine.  «  Il  y  at  soubz  ledit  Orchymont  et  distant  dudit  lieu  trois  lieues  du 
costée  de  France  certaine  bruyère  nommée  la  Hée  d'Orchymont  (aujourd'hui 
les  Haies  d*Hargnies,  lande  communale)  estant  destandue  de  quelque  mil 
arpans  enclavée  entre  les  terres  dudit  pays  de  France  qu'on  appelle  les  terres 
souveraines  et  ban  de  Hargny,  comté  de  Namur.  »  Toutefois,  ces  Haies  d'Har- 
gnies ne  représentent  qu'environ  les  trois  cinquièmes  de  l'ancienne  Hée  d^Or- 
ckimont  :  Haybes  et  Thilay  se  sont  partagé  le  reste.  D'ailleurs,  un  procès-verbal 
de  4600  montre,  à  n'en  pas  douter,  que  le  défrichement  de  cette  partie  de  la 
forêt  remonte  au  moins  au  milieu  du  seizième  siècle.  Cette  partie  de  l'ancien 
comté  d'Orchimont  ne  fut  définitivement  acquise  à  la  France  qu'en  i769,  année 
où  l'impératrice  Marie-Thérèse  céda,  par  le  traité  des  limites  du  i6  mai,  au  roi 
Louis  XV  les  villages  de  Cons-la-Grandville  et  de  Neufmanil,  avec  la  censé  des 
Hayes,  nommée  communément  la  Censé  domaniale  d'Orchimont.  —  Un  peu 
plus  vers  le  midi,  la  Chapelle  de  Hez,  oratoire  rustique  détruit  depuis  longues 
années,  «  qui  fut  élevé  pour  le  service  des  manants  de  ce  quartier  désert.  » 
La  Grande-Croix,  dont  nous  parlons  plus  haut,  semblerait  l'avoir  remplacée. 


ES.  --  H.,  2,021.  —  E.,  562.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  35. 
—  HecL,  2,805.  —  B.  P.,  llaybes.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  juin.  — 
S.  M.  —  B.  B.  —  Harm.  Saint-Pierre.  —  G.  —  T.  —  Gh.  synd.  ouvriers  ardoi- 
siers.  —  Sur  la  rive  droite  de  la  Meuse,  Le  sol,  à  Haybes,  commence  à  s'abaisser 
sensiblement  du  midi  au  nord,  et  s'infléchit,  également,  de  l'est  à  l'ouest  en 
s'inclinant  vers  la  vallée  de  la  Meuse.  A  l'extrémité  nord  du  territoire,  un 
petit  mamelonnage  dit  la  Roche  à  Fépin,  à  cause  de  sa  situation  en  face  de  ce 
TÎllage.  Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier;  importantes  carrières  d'ardoises 
dans  les  schistes  bleu  et  violet. 

Histoire.  —  G.  de  Namur.  Haybes,  d'origine  très  ancienne,  figurait  proba- 
blement au  nombre  des  terres  ardennaises  que  Pépin  le  Bref  concédait,  en  762, 
à  l'abbaye  de  Prum.  L'abbé  Roland,  archiviste  de  Namur,  a  donné,  dans  la 
Revue  historique  ardk.nnaise,  une  étude  fort  intéressante  sur  la  seigneurie  de 
Haybes.  En  outre,  on  trouvera,  dans  l'ouvrage  :  Maldeghem  la  Loyale,  Mémoires 
et  Archives,  publiée  par  la  comtesse  de  Lalaing,  née  de  Maldeghem,  une  notice 
sur  les  seigneurs  de  Haybes.  Maldeghem  est  une  ville  de  9,000  âmes,  arrondis- 
sement de  Gand,  et  Lalaing  est  un  bourg  sur  la  Scarpe  —  non  loin  de  Douai,  — 
ayant  conservé  son  château  féodal. 

Eglise.  —  N'eut  jamais,  au  point  de  vue  ecclésiastique,  une  grande  impor- 
liince.  Elle  figure  au  célèbre  pouillé  liégeois  de  1558;  ce  qui  lui  donne  une 
date  assez  reculée.  A  signaler  dans  l'église  la  pierre  tombale  de  Alars  de 
Cymai  —  Alard  de  Chirnay,  —  l'un  des  premiers  seigneurs  connus  de  Haybes, 
1425.  Alard  est  représenté  en  chevalier  armé  de  pied  en  cap;  coiffé  d'un 


—  456  — 

heaume  cNlindriqiit*  à  Ctilolte  plate,  orné  sur  le  devant  d'une  aigrette  à  cinq 
li>h('s.  Il  est  vrtu  d'un  hauherl  do  mailles,  à  manches  serrantes,  s'arrétant  à 
hauteur  du  ^'enou  et  fendu  par  devant.  Il  a  Tépée  haute  dans  la  main  droite; 
de  li'i  gaurlie,  il  tient  sur  sa  poitrine  une  (^pée  triangulaire,  aux  armes  des 
sires  de  Cliimay  :  trnis  (|uintefcuilies.  Le  ceinturon  qui  porte  le  fourreau  serre 
le  hauhert  à  la  hauteur  de  la  taille.  Des  chausses  de  mailles  revotent  les 
jamhes:  les  éperons,  1res  courts,  se  terminent  en  pointes  coniques.  A  droite 
et  à  ^(uiche  de  la  tête,  ce  nom  jLrrossièrement  taillé  :  ALARS  De  CIMA.  Aucune 
<iale  de  décès. 

Ch&teau.  —  Au  dix-septième  siècle,  vivait  à  Haybes  un  riche  seigneur, 
nommé  M.  de  <'(>rmnn.  Il  habitait  avec  M*"*"  de  Cormon  dans  son  chïkteau,  dont 
il  ne  reste  plus,  aujourd'hui,  que  les  murs,  et  qu'il  avait  fait  bâtir  au  sommet 
de  la  colline  sur  laquelle  va  s'éUif^eant  une  partie  du  village.  Et  flanquée  à 
l'un  des  coins  du  château,  prenant  pied  dans  une  cour,  où  Ton  n'entrait  qu>D 
passant  sous  une  lourde  portt^  cochère  assez  basse,  une  tourelle  appelée  la 
prison,  sans  doute  parce  <iue  M.  de  Cormon  était  le  geôlier  en  même  temps 
que  le  justicier  «le  ses  vassaux.  Nous  avons  Kiconté  dans  notre  volume  :  Tradi- 
tions, Lk<;km»ks  kt  Comks  dks  Ahoknnes,  les  aventures  dramatiques  de  M"*  de 
Cormon  ({ui  mourut  le  17  mars  172U,  à  IW^e  de  soixante-quinze  ans,  ainsi  qu'on 
le  peut  lire  sur  sa  pierre  tumulaire  dans  l'église  d'Ilaybes.  Elle  laissait  toutes 
ses  immenses  richesses  aux  pauvres  de  la  commune,  à  son  église;  ses  fermes, 
SCS  bois,  elle  les  donnait  aux  Jéronymiles  de  Diversmont  qui  lui  flrent  élever  une 
chapelle  en  ph'ine  forêt  où  Ton  arrivait  par  un  sentier  encore  appelé  :  sentier 
de  Cormon,  Cette  chapelle  fut  hnMée  pendant  la  ï»ériode  révolutionnaire,  si 
bien  qu'il  n'vw  reste  plus  trace.  La  légende  raconte  que,  pendant  l'incendie,  se 
grava  sur  un  rocher,  faisant  face  à  cette  chapelle,  la  figure  de  M™«  de  Cormon; 
voulut-elle  protester,  de  cette  façon  surnaturelle,  contre  un  pareil  vandalisme? 
Sur  ce  rocher,  que  ne  manquent  jamais  d'aller  voir  les  touristes,  on  distingue 
encore  assez  netti^ment  un  iin  profil  de  femme,  aquilin,  à  l'œil  très  doux, 
coiffée  à  la  mode  du  temps. 

Dans  cette  même  région  de  Haybes,  une  autre  de  ces  pierres  dites  «  à  em- 
preintes »,  sur  laquelle  saint  Martin  agenouillé,  priant  Dieu  pendant  sept  ans 
sans  se  relever,  laissa  la  marque  de  ses  genoux,  de  ses  coudes,  et  encore  une 
petite  cavité  creusée  par  ses  larmes  qui  ne  cessèrent  de  tomber. 

Ecarts.  —  Devant- Fuma  y.  —  La  Far/ne,  13  hab.  —  Les  Moulins  Warraux, 
{)  hab.  —  Malaviiif}e,  13  hab.;  de  la  mauvaise  idée  qu'eut  certain  propriétaire 
de  faire  construire  une  maison  en  cet  endroit  alors  éloigné  de  toute  commu- 
nication. —  Devant'Frpin,  10  hab.  —  La  Gare,  o  hab.  —  RUloux,  6  hab.  —  Le 
Vivier.  II.  Maintenant  place  publique;  jadis  étang  poissonneux  qu'alimentait 
un  ruisseau  qui  coule  souterrainement.  —  Belle-Rose,  i3  hab.  —  VEspêranee, 
14  hab.  —  Lit^meri/,  15  hab.  —  La  Provûienre,  o  hab.  :  ces  cinq  derniers  écarts 
sont  des  ardoisièn^s  auxquelles  il  faut  ajouter  celles  de  Saint-Lambert ,  du 
Troii'Fnwhiy,  de  Saint-Roch,  de  Saint- Antoine,  de  Saint' Wladimir,  de  Stnnte- 
liarhe.  —  Dans  le  Fond  d'Oury,  où  des  fouilles  furent  faites,  se  rencontre  un 
schiste  bleu  très  foncé.  —  Il  faut  aussi  ne  point  oublier  le  lieu  dit  Follemprise, 
c'est-à-dire  folle  entreprise,  parce  qu'en  cet  endroit  existait  jadis  une  ardoi- 
sière dont  la  ruineuse  exploitation  fut  bien  vite  abandonnée. 

Mnraiprr,  ou  mieux  Moray-Pré,  dans  l'île  de  Moray,  34  hab.  Nous  lisons 
dans  (iaillot,  Histoirk  nu  Comtk  ok  Nnmur  : 

«  Le  village  de  Haybes  (nous  modernisons  l'orthographe  du  passage  cité)  est 
situé  en  deçà  de  Kumav  sur  la  Meuse.  On  voit  au  milieu  de  cette  rivière  une  lie  sur 
huiuelle  était  anciennement  construit  un  beau  et  fort  château,  flanqué  de  plu- 
sieurs ^{rosses  et  hautes  tours.  Les  comtes  de  Namur,  considérant  cette  place 
comme  une  des  plus  importantes  de  leur  comté,  n'en  conflaient  le  commande- 


—  457  — 

ment  qu'à  des  seigneurs  d'un  mérite  reconnu,  et  y  euLrelenaioni.  nno  fi»rle 
garnison  pour  couvrir  la  frontière  de  ce  côté-là.  Ce  château  fut  sarcau*»  ut  rasé, 
en  1554,  par  les  Français.  Le  duc  de  Nevers,  qui  commandait  les  armées  du 
roi  Henri  11.  côtoyant  la  Meuse  avec  ses  troupes,  s'empara  de  toutes  les  forte- 
resses qu'il  lui  fut  possible  de  prendre,  les  incendia,  les  rasa.  Or,  comme  le 
château  de  Moray  était  réputé  imprenable,  à  cause,  dit  la  chronique,  dos  trois 
arquebuses  qui  le  défendaient,  il  fallut  ruser  pour  s'en  emparei-.  D'abord  le 
duc  de  Nevers  incendia  Haybes,  puis  feignit  de  battre  en  retraite  avec  ses 
troupes,  ou  du  moins  parut  abandonner  le  village  dont  il  n'avait  plus  à  s'oc- 
cuper, puisque  les  flammes  allaient  l'anéantir.  Voyant  la  débandade,  la  gar- 
nison qui  tenait  la  forteresse  courut  porter  secours  aux  bourgeois  incendiés  : 
c'est  ce  qu'avait  prévu  le  duc  de  Nevers.  Tout  aussitôt  il  lançait  une  partie  de 
ses  hommes  qui  se  tenaient  cachés  dans  les  bois  sur  le  chàteau-fort  resté  sans 
défense  et  qu'il  fut,  ainsi,  très  facile  de  prentire.  Il  lincendia;  ensuite  il  le  fit 
démolir,  le  feu  n'ayant  pu  complètement  anéantir  Umt  dépaisses  murailles. 
En  même  temps  brûlèrent  la  halle,  le  presbytère,  le  villa^ze,  un  autre  cliàteaii 
nommé  Fellay.  Seule  l'église  fut  épargnée.  Hommes,  femmes  et  enfants  se 
réfugièrent  dans  les  bois,  y  vécurent  une  année,  souffrant  la  faim,  endurant 
le  froid,  mais  n'osant  rentrer  à  Haybes  où,  toutefois,  ils  furent  bien  obligés  de 
revenir.  Ils  y  reconstruisirent  quelques  misérables  cabanes  qui  commencèrent 
à  former  le  Haybes  nouveau.  Les  sires  de  Haybes  tenaient  en  fief  «  du  château 
de  Poilvache,  la  maison  et  chastial  de  Hebbes,  et  le  winaige  de  Haibes,  la  ville, 
et  Justice  haulte,  moyenne  et  basse  et  toutes  les  appartenances  audit  chastial 
et  a  la  dict  ville  de  Hebbcz,  appartenantes  deviers  Ardenne. . .  »  (Voir,  sur  la 
curieuse  cérémonie  d'investiture,  Meyrac  :  Villks  et  Villages  des  Ardennes.) 

MONTIONY-SUR-MEUSE.  —  H.,  i:i9.  —  E.,  .SI.  —  l).  G.,  7.  -  D.  A.,  25. 

—  D.  D.,  39.  -—  Hect.,  810.  —  B.  I».,  Kumay.  —  K.  L.,  le  dimanche  après  la 
Saint-Luc.  —  B.  B.  —  Le  sol  de  la  commune  est  très  élevé.  Terrain  anthraxi- 
fére  :  schistes  et  grès.  Carrières  de  grès  bleus  pour  pavés.  Le  terrain  anthraxi- 
fère,  qui  forme  la  pointe  septentrionale  du  département,  se  prolonge  en  Belgique, 
formant  la  base  du  terrain  houiller  de  Liège  et  de  Charleroi.  L'élage  inférieur, 
qui  doit  seul  nous  occuper  ici,  renferme  les  poudingues,  les  grès  et  les  schistes 
irréguliers.  On  y  trouve  de  beaux  restes  organiques  bien  conservés,  surtout  en 
avançant  vers  Vireux,  et  c'est  ce  qui  rend  cette  localité  si  précieuse  aux  géo- 
logues. Les  carrières  de  Félrogne  fournissent  d'excellents  moellons  et  des 
pierres  pour  l'entretien  des  roules.  Le  village  s'étend  dans  une  gorge  que  forme 
d'assez  hautes  montagnes.  Le  ruisseau  de  la  DiUive,  qui  sort  des  bois  d'Oignies 
et  va  se  jeter  dans  le  Viroin  à  .Molhain,  sépare  Montigny  des  deux  communes 
belges  :  le  Mesnil  et  Treignes;  et  au  midi,  le  rinsselet  de  FMroijne  le  sépare  de 
Fépin. 

Histoire.  —  C.  de  Liège.  Montigny-sur-Meuse  apparaît  pour  la  première 
fois,  dans  notre  histoire  ardennaise,  vers  le  milieu  du  treizième  siècle,  une 
déclaration  des  échevins  de  Liège,  datée  du  19  décembre  Io72,  nous  apprenant 
que  «  ce  jour  ont  été  présentez  aux  dits  seigneurs  échevins  de  la  part  de  la 
commune  de  Montigny,  certaines  lettres  et  chartes  procédantes  de  Godescauls, 
alors  seigneur  du  dit  lieu,  datées  de  l'an  1253  au  mois  de  janvier  et  hors  d'icelles 
est  dict  entr'autres  résolutions  qu'aux  suscéants  en  la  dicte  ville  appartient  le 
bois  de  Montigny  en  plein  droit  et  domaine.  »  Kn  1272,  le  sire  de  Haybes 
faisait  hommage  de  la  terre  de  Montigny  au  comte  de  Hainaiit  qui  devint 
ainsi  fief  du  château  de  Mons.  Au  dix-septième  siècle,  Montigny  entra  dans 
la  maison  de  Croy  par  le  mariage  de  Claudine  de  La  Pierre  avec  Albert  de 
Croy,  marquis  de  Warnecq.  Le  :3  septeinbie  1748,  le  gentilhomme  nainurois 
Pontian  d'Harscamps,  capitaine  au  service  de  lAutriche,  dans  un  régiment 


il»  [Initions,  épousait  à  Knis^eii,  en  [loii^irie.  une  Jeune  fllle  d'une  rare  beauté, 
Isabelle  BruncI,  qu'il  uvikit  ninniie  fi  Aix-lu-CImpelle.  Au  nombre  des  acquisi- 
tions ({lie  tirent  les  jeunes  époux,  on  voit  fleurer  lu  terre  de  Honti(;nv  achetée, 
le  14  août  1761t,  à  lu  pi-incirsse  «le  Cnif. 

Egliie.  —  Très  oi-dinaire.  datant  à  peine  de  deux  siècles,  Hontigny,  autre- 
fois, n'ayant  pas  d'ë^lise,  ninis  seulenienl  un  fort  modeste  oratoire  sous  le 
vncatile  de  saint  l^mbert.  évéïjue- martyre  de  Liège,  •<  administré  »  à  titre  de 
curé  par  un  religieux  de  la  collégiale  de  Molhain  qui  percevait  à  HonUguy 
:>d8  livres  G  deniers  de  dltiufs.  F.n  face  de  l'église,  un  petit  cMteau  qui  semble 
être  plutAt  une  maison  bourgeoise. 

Ecarts.  —  Le  Itoaliti  de  Fi'Irogne,  6  liiib.,  oi'i  se  trouvait  le  hameau  que  U 
carte  de  l'éviVhi'  de  Niunur  (dix-septîcme  siècle']  appelle  hurhf-FilroH,  Une 
carlo  hollandaise,  datant  de  la  même  époque,  le  nomme  la  Roche-Ftrnm, 
figurée  par  un  mas^ir-montafiiu^.  t'rr^oii  serait  devenu,  par  corruption,  Fé- 
trogne,  nom  i^^alemput  piitli^  pai'  le  i-uisseuu  <]ui  fait  tourner  le  moulin  s'&dos- 
sant  contre  une  muntugne.  —  Le  Bnlg.  —  l^t  Meunerie,  ^  bab.  —  iîiiison-Font- 
tiire,  7  liab.  —  Dfvanl-li-Rvhur,  7  hub,,  eu  face  des  importantes  tanneriM 
établies  de  l'autre  cité  de  la  Mt^use,  sur  Vîreux-Molhaiii.  —  A  mentionner Iw 
lioi*  (fc  Vhofpice  U'HHrfcnmp,  légui-s  i-n  I80ii  à  la  paroisse  de  Montigny,  OS 
mieux  à  l'Iiospice  de  Naniur,  par  celle  Isabdle  Brunel  dont  nous  venons  d( 
parler  H,  alors,  veuve  de  l'uniiati  d'Ilarscaiiip.  ■■ 

BEVIN.  —  II-,  4,000.  —  K.,  1,187.—  1».  C,  9.  —  D.  A.,  H.—  D.  D.,  «.- 
Hect.,  3,HIII,  —  H.  P.,  Heviii.  --  K.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  septembre.— 
i(.  H.  —  ?.  M.  —  li.  —  T.  —  llarui.  l-s  Awis-Ri'Mni».  —  Harm.  munie.  —  S.  fei  Sw- 
reteur»  et  tes  Anciens  CumhitHiiHis  ih  IS70.  —  S.  C.  C.  Us  Econamet  et  l'Etpt- 
i-atire  (bouluiigerio).  —  Premier  t'Iaps  du  terrain  ardoitier  :  schistes  et  quartiita 
Mnus;  roches  porpliyi'Oîdes  avec  ciisl^iux  de  feldspath  et  de  quarti;  rocke 
anipliibolique  verte,  et  carrières  dans  ces  i-oches.  Deuxième  étage  du  Umk 
ariioisier  :  schisles  et  quarlziles  bleus  avec  pyrites.  Terrains  modtrnfi  :  poo- 
dingues.  Ilevin  est,  avec  Montliernié,  Chdteau-ltcgnault  et  Nouzon,  l'un  dM 


ceiitivs  indnstriris  —  l'industrie  du  fer—  les  plus  considérables  en  cette  région 
sepLenti'iojiaie.  Coiunn-rce  d'exploilalion  de  bois.  Sur  sa  péninsule,  tellement 
étroit''  qu'on  put  y  creuser,  comme  h  (livet.  un  canal  souterrain  d'envîiw 
•200  mètres,  Revin,  l'une  des  plus  riches  communes  du  département,  ae  groupe 


:  taqon  cliarniante.  Par  ici,  un  quai  ùf.  vidlles  nmisoiis  û.  façades  rayées  de 
ubages  noirs,  l'aticiea  rouveiiL  <■■■  niiiies  des  Doruinicains  el  l'église  sanjf' 
eat,  avec  frouloos  à  volutes,  l'.ii*  lu,  une  nK^ioiiiénilîon  île  tolLs  défçriiigo- 
i'ane  ci^le  qui  s'abaisse  i;raduellemeal.  Puis  la  Meuse  s'arrondissant  au 
de  cel  aniphilhËdLre,  et  le  cimetière  qui  surplombe  l'escarpemenl.  Un 
lin  entre  les  hauts  murs  de  souléiietnentdëva  le  vers  la  passerelle  d'amont. 
-cl  unit  Revin  au  quartier  de  Iii  Bouveric,  lievenu  le  quartier  neuf  de  la 
Lk  vteun  Revin  présente  admirablement  l'aspect  caractéristique  des  cons- 
ioiis  du  pays  ardoisier  ;  sombre,  Iriste,  portant  un  cachet  de  vétusté  plus 
rente  que  réelle.  Les  pays  volcaniques  oITrent  le  même  phénomène,  et 
Alïsses  en  luve  de  Volvic,  de  l'Auvergne,  donnent  une  impi'ession  ana- 
'.  La  vieille  Ardcnne  schisteuse  montre  beaucoup  de  ces  masures  noires 
murs  de  pierre  à  peine  recrépis,  couvertes  d'ardoi^s  épaisses.  Revin 
le  le  centre  d'un  croisetuenl  de  roules  iruporlantes  :  ù  l'ouest.  Ilocroi, 
elle  chaussée,  par  le  lourneau  Sainl-Mcolas,  ii  l'extérieur  de  la  ImucIc, 
«lions  de  Fuux  et  du  moulin,  le  hameau  de  Hiraumont,  d'où  l'on  rejoint 
ande  roule  de  Fumay  ù  Giret.  devant  Rocroi  ;  à  l'est,  le  chemin  des  Ar- 
es s'élevant  sur  la  montagne  de  Ualorc-Toul  (432  roëtres  d'altitude),  par 
aie  de  l'isthme  au-dessus  du  canal  souterrain  el  de  la  vole  ferrée;  vers 
tuteaax  Haii/nits,  la  fi-onlièrfl  luiembour^eoise:  mi  nord,  lu  roule  de  la 
e  eûtoyatil  le  fleuve;  au 
la  roule  directe  de  Cbar- 
e  par  les  Mnzures  el  5é- 
il  s'êtovant  sur  ta  rive 
lie,  en  aoiont  du  la  pres- 
!,  à  travers  le  bois  des 
uisadea.  (VoirJeau  d'Ar- 

P  :  (illIUK  UU  TOURISTK  KT 
CCUSTE.] 

milieu  de  maintes  hnbl- 
ns  enchev titrées,  et  les 
unni  toutes,  se  dresse 
maison  trouée,  lézardée, 

de  certaine  allure  griin- 
'  en  son  délabrement  (ii^r. 
grùa  du  souhassemenl, 
{lorte  cintrée  à  meneaux 
icadrent  des  piem^s  d>- 
I,  témoignent  d'une  réelle 
itRcence  passée.  «  Chft- 
dea  Hirondt-lles  ",  disent 
eus  du  pays,  pari:e  qm- 

maison  —  où  les  :iii- 
corinurent  uue  clouterie 
lAlait  ouverte  à  tous  les 
i;  «  la  maison  des  Ëspa- 
i  D,  d'après  une  ancienne 
tnce,  et  jadis  le  palais 

général  du  fameux  duc  d'Albe,  alors  que  Plii 
-e  des  Flandres;  ou  encore,  selon  dom  Nottl,  u 
ée  maintenant  en  ruines.  Rappelons  encore  qu 
tinrent,  après  la  révocation  de  l'Edil  de  imites, 
ut  devenu  possession  française  qu'upres  le  ID  ini 
'  Louis  XV  et  l'impéraliice  Marie-Thérèse.  Ils  i 


ippe  II  d'Espagne  était  le 
e  niirienne  maison-forte, 
des  proleslnnls  cbampe- 
,e  lixrr  ft  Revin  ;  ce  bourg 
.  1709.  à  lu  suite  du  traité 
instruisirent,  rue  Laveau, 


—  4«0  — 


une  maison  (»ii  so  n^inaniiienl  encoro  un  plafond  de  boisarlîstenient  Iravaillé, 
ainsi  qu'une  clicniintM'  à  vasIiMuanloau,  ornro  do  trois  blasons;  plus  loin,  entre 
li'S  rut'S  des  Doniinirains  <'t  du  Port,  ils  en  posstMlaient  é^^alemont  une  autre 
plus  vaste  aux  fcniHros  îi  nifneaux  de  pierre  sculptée,  avec  une  tour  octogone 
<'l.  que  la  tradition  supposa  avoir  été  leur  temple. 

Eglise.  —  11  faut  mentionner  d'abord  la  tn'S  ancienne  rbapelle  dont  il  est 
pîirlé  dans  la  charte  de  Pépin  It»  Href  :  rulla  t/iiat*  tlivitur  Huvinio  ^uper  flnvium 
Mosiir  iimit'  ronatrurfd  In  honon'  Minctae  Mariât*.  Jusqu'à  la  Hévolution,  le  siè^e 
do  la  paroisse  se  trouvait  sur  It;  coteau  où,  seul,  est  resté  le  cimetière.  De 
cette  chapelle  qui  tombait  en  ruines,  et  qu'alors  on  Jugeait  sa^e  de  démolir, 
subsistent  seulement,  au  milieu  de  ce  champ  du  dernier  repos,  la  sacristie  et 
un  pîivillon  carré  a  ^'rands  combles,  servant  iloraloire. 

(Test  alors,  année  ITîM,  que  ilevint  paroisse  la  splendide  et  vaste  éfîlise  des 
Dominicains —  le  couvent  v«Miait  d'être  supprimé,  —  construite  au  commence- 
ment du  dix-huitieme  siècle,  ainsi  ifue  nous  l'apprend  la  date  i706,  au-dessous 
d'une  fenêtre  de  l'abside.  V.u  1S8«),  un  incendie  terrible  dévorait  le  presbytère, 
le  clocher,  les  voûtes  de  l'église,  les  étroles  attenantes,  et  le  vieux  couvent  où 
les  Dominicains  avaient,  en  1774,  fondé  p(»ur  «  (>nsei;;ner  les  humanités,  la  philo- 
s<q)hie  et  la  théolo;;ie  »>,  un  eollèfje  qui  fut  assez  célèbre  pendant  les  quelques 
mois  qu'il  vécut.  Les  travaux  de  restauration  et  de  réparation  furent  aussitôt 
ct>mnieiicés. 

La  chaire  de  l'éi^lise  est  remarquable;  les  ^Mandes  lif^nes  en  sont  liamio- 
nieuses,  et  la  sculptures  décorative,  sajieinent  réj^lée,  les  fait  excelle nimeat 
valoir.  In  personnage  accroupi  supporte  l'éléuant  cul -de -lampe,  orné  de 
«:ons<des  et  de  têtes  d'an^'elots,  qui  sert  de  base  à  la  cuve.  Sur  les  panneaux 
de  c«*tte  dernièns  sont  représentés  en  relief  les  <|natre  Evan^élistes;  le  Bon 
Pasteur  «'st  sculpté  sur  le  fond.  Des  lambrequins  KarnissenI  le  pourtour  de 
l'abat -son,  au-dessus  duquel  de  léf^ères  c<»nsoles  renversées,  ornées  de  pots  à 
feu  et  de  vases  dt»  fleurs,  portant  un  couronnement  que  domine  TAnj^e  de  la 
Hésurrection...  Sur  la  rampe  pleine  de  l'escalier,  dont  on  remarquera  la  vipou- 
reuse  ctmsole  de  départ,  se  voient,  au  milieu  d'un  cartouche,  les  trois  abeilles 
du  P.  Hilluart,  la  plus  ;;rande  gloire  du  couvent  de  Kevin. 

Le  maitre-autel  est  surmonté  d'un  pompeux  réUible  h  colonnes  dans  le  poùt 
du  dix-huitième  siècle  :  il  est  en  bois  sculpté,  peint  et  doré.  H  encadre  un 
;<rand  tableau  qui  a  pour  sujet  le  martvre  de  saint  Pierre  de  Vérone.  Celte  toile 
porte  la  sif^natun;  de  frère  André,  de  l'ordiv  des  Frères  Prêcheurs,  et  la  date 
de  1714.  C'est  à  ce  pi'intre,  qui  tient  dans  l'école  française  un  ran^  honorable, 
ifue  si>nt  dus  un  certain  nombre  de  tableaux  conservés  encore  aujourd'hui 
dans  l'église  Saint-Thomas  dWiiuin,  â  Paris,  ancienne  chapelle  des  Jacobins 
de  la  rue  du  Hac.  Un  autre  tableau  de  réalise  de  Devin,  qui  représente  saint 
Doniinir|ue  recevant  le  rosaire  des  mains  de  li  Sainte  Vierfje,  a  été  signé  pîir 
le  même  peintre  en  172t)  -voir  abbé  Houiliet  :  1'.\k  Kscale  a  liKviiN).  A  signaler, 
dans  le  chu'ur,  la  statue  de  Hilluart,  l'intransigeant  et  subtile  théologien  :  oa 
montrait  encore,  avant  l'incendie  de  IHSO,  la  cellule  qu'occupait  ce  rude  et, 
pour  s<»s  adv(M'saires,  terrible  coniroversiste  (jui  mourut  à  Devin  en  1757,  ainsi 
(]ue  le  rappell(>  une  inscri|ition  tombale  au  pied  du  grand  autel. 

Dans  la  rAf/;>»7/c  di'  saint  <Juiri}t,  une  statue  informe,  en  bois,  de  ce  saint 
revêtu  d'un  l'ostume  de  diacre.  Ce  bienlieun*ux  guérissait  du  mal  qui  porte 
son  n(Mn  :  abcès  se  formant  dans  les  parties  tendineuses  des  mains  et  des 
pieds.  La  prière  terminée,  un  des  reli*;ieux  (pii  desservaient  la  chapelle  vous 
vendait  un  flacon  d'eau  de  Meuse,  bénite  d'ailleurs,  dans  laquelle  il  fallait 
laisser  macécifr  um*  herbe  dite,  elle  aussi,  de  saint  Quirin.  Puis  on  frottait  de 
celte  herbe  humide  les  abcès,  qui  ne  pouvaient  résister  à  la  vertu  de  cette  «  eau 
({uirinale  >». 


—  46i   — 

Mentionnons,  à  la  lisière  d'un  bois,  la  chapelle  de  Han,  lieu  de  pèlerinage, 
mais  surtout  promenade  chère  aux  amoureux.  Ils  y  trouvent  une  solitude  pro- 
pice. Il  faut  rappeler  ici  une  charte  du  l*'  octobre  1428  où  il  est  constaté  par 
Jeanne  de  Beaufbrt  que  Colson  de  Han  «  possède  un  lieu  à  bâtir  près  de  son 
hôtel  »  et  que  Jeannon  de  Han  établit,  dans  un  acte  du  8  septembre  1443,  que 
son  père  lui  légua  sa  maison.  La  chapelle  actuelle  de  Han  fut  construite  en 
1704  par  le  curé  Jean  Billuart  sur  l'emplacement  qu'occupait  la  demeure  de 
ces  anciens  bourgeois  de  Revin.  Seize  années  auparavant,  ce  même  curé  Billuart 
avait  fait  élever  sur  le  plateau  qui  domine  la  campagne  de  Han  une  statue  de 
la  Vierge  avec  une  enthousiasme  inscription  sur  l'arcade. 

Château.  —  La  légende  raconte  que  s'était  enfermé  au  chflleau  de  la  Close, 
plus  ou  moins  volontairement,  le  prince  Colimé,  bâtard  du  roi  Pépin  le  Bref; 
mais  cette  légende  est  fausse  en  ce  qui  concerne  ce  Colimé,  mettant  à  son 
compte  l'internement  réel  de  Charles  le  Chauve,  en  83a,  au  prieuré  de  la 
Manise,  en  pleine  crise  de  luttes  politiques  entre  Louis  le  Débonnaire  et 
Lolhaire.  Une  autre  tradition,  tout  aussi  contestable  d'ailleurs,  veut  que  ce 
château,  dans  lequel,  vers  l'an  1303,  le  duc  de  Hainaut  entretenait  une  petite 
troupe,  se  soit  élevé,  non  à  la  Close,  mais  sur  le  lieu  dit  la  Tourole. 

Lie  couvent  des  Dominicains.  —  A  la  Close  était  le  couvent  des  Domini- 
cains que  Billuart  rendit  célèbre.  En  1642,  quelques  religieuses  du  tiers-ordre 
de  Saint-Dominique,  venues  à  Revin  sous  les  auspices  de  Claire-Eugénie  d'Arem- 
berg,  princesse  de  Chimay,  y  fondèrent  une  maison  de  Tordre.  Or,  sœurClair^^ 
Tarte,  leur  prieure,  scandalisa  tellement  les  Revinois  que  ces  religieuses  furent 
obligées  de  s'enfuir,  laissant,  même,  leur  monastère  inachevé.  C'est  alors  que 
le  prince  d'Aremberg,  non  découragé,  et  surtout  pour  accomplir  un  vœu  fait 
pendant  la  maladie  de  son  fils  revenu  contre  toute  attente  à  la  santé,  envoya 
de  Valenciennes  des  Dominicains  qui  prirent  la  place  des  religieuses.  Voici  leur 
charte  de  fondation  : 

«  Nous,  Philippe  de  Croy,  de  Fumay  etd'Arembergh,  prince  du  Saint-Empire 
et  de  Chimay,  souverain  des  franches  terres  de  Fumay  et  Revin,  etc.  Recon- 
naissant le  bonheur  que  veut  apporter  l'Ordre  de  S.  Dominique  au  profit  des 
âmes  chrétiennes,  étant  établi  dans  quelque  lieu,  selon  que  nous  en  avons  des 
preuves  suffisantes,  et  désirant  qu'il  prenne  son  accroissement  aussi  bien  dans 
nos  terres  qu'ailleurs,  pour  l'alfection  particulière  que  nous  portons  audit 
Ordre,  et  pour  le  bien  et  l'instruction  de  nos  sujets,  nous  donnons  aux  Domi- 
nicains de  Valenciennes  une  place  située  en  notre  terre  de  Revin  appelée  la 
Close,  avec  toutes  ses  appartenances  et  dépendances,  pour  y  bâtir  un  couvent, 
afin  d'y  faire  leurs  fonctions  et  exercices  ordinaires  qu'ils  ont  accoutumé  et 
faire  selon  leur  vocation.  Fait  à  Namur,  le  l*""  mars  1649.  Signé  :  Philippe, 
prince  de  Chimay;  scellé  et  contresigné,  par  Son  Excellence,  Delhalle.  » 

Cette  terre  de  la  Close,  dont  il  est  si  souvent  parlé  dans  les  annales  revi- 
noises,  avait  exactement  pour  limites  :  au  levant,  Revin;  au  nord,  la  Meuse;  au 
couchant,  la  campagne;  et,  par  le  sentier  du  prince  Colimé,  elle  se  reliait  à 
l'église. 

Ecarts.  —  La  Petite  Commune,  200  hab.  ;  englobe  les  deux  écarts  :  la  Féchire, 
27  hab.,  et  les  Fornes  de  la  Commune,  N.  C.  Ces  forges  datent  du  dix -sep- 
tième siècle  et  furent  souvent,  avec  les  progrès  de  l'industrie,  aniélion'*es.  Les 
fourneaux  actuels  datent  de  1827.  Cet  écart  se  trouve  au  S.-E.  de  Revin,  tout 
à  l'extrémité  du  territoire,  sur  un  petit  ruisselet  affluent  de  la  Meuse.  — 
Devant 'Lai four,  19  hab.,  en  face  de  Laifour,  sur  la  rive  opposée,  au  pied  dune 
colline  dont  l'altitude  atteint  402  mètres.  —  MaUjré-Tout,  10  hab.,  en  plein 
milieu  d'une  forêt.  Ferme  construite,  malgré  ses  concitoyens,  par  un  bourgeois 
de  Revin  :  d'où  ce  nom  affirmatif  de  son  droit.  —  Le  Moulin  Lauveau.  N.  C.  — 
Le  Pied  du  Terme,  N.  C.  —  Le  Bouillon,  143  hab.  —  Dames  de  Meuse,  28  hab.  — 


DeriiHl-Aurhiimp'',  ll<  tiali.  —  "'-y.  ofi  hi  tradition  ullm  complaiannte  dit  qu'il 
y  eut,  ilnns  le  In'-s  aricicii  ^iiitrcrois,  un  temple  Jéilié  au  siileti  :  l'Osiris 
•';;ypli>-n.  A  l'etiiiinpicr.  en  ci>  lit'u.  une  fuil  pittoresque  écluse.  —  La  fiourci'û. 
lifvoiis-iKiiis  iiii>iili-)iiiiiT  comiiK-  éi;iii't  ri'ttn  section  de  Rcvîn  que  Ci^sini  et 
hVrmri  orlhoj-raphii'til  l;i  Hi^ufi'i'ù  —  k  ca.\i-M;  d'une  auberge  jailis  célèbre  —  et 
c|ui  loii(iteiii[is  (ippnrliiil  il  lu  paroisse  de  l)evill<!. 

Lieudits.  —  l.i:  Pxu'l  ili's  liiiHtjex,  d'où  sortaient  les  cris  plaintirs  de  l'oyeu, 
ildiiL  l'iltiii-,  ntr-in>'.  <le  Imite  l'i^ti-niité  entière,  ne  devait  jamais  trouver  le  plus 
miniine  iiislant  ili'  ir|i<>s.  —  Ui  Roche  "  Fmix,  oii  miens  à  l'EcAo  ;  en  cet 
l'tiilroit  s>'  n'iiiilssail,  Jiiilis,  la  Jeunes»!  <iuand  arrivait  la  fête  locale,  pour 
"  diiiis<-r  et  l'IiaiiliT  ^i  IVrlio  ».  --  l.c  RnnjfmTt  dn  Sarrasinn,  où  se  voient  quel- 
■lues  inipinliiiiis  vi->lip's  il '<' paisses  murailles.  Pourquoi  ce  souvenir  des  Sar- 
rasins? En  CI!  liiMi  fut  iriiiiviM-  une  lielle  épée  nimaine  fort  bien  conservée,  à 
lar-p^e  '.'t  riiiirt>>  l;itii>'.  Os  ri'miNirts,  ifue  la  trailition  nous  affirme  avoir  été 
précédés  d'un  fusse  |iml'iiiid,  élaietit  tniil  simplement  —  nnus  dit  dom  Noél 
dans  sa  MuMiCiHArEiiK  lik  \W.\i\  —  une  uiiiniille  crénelée  qui  défendait  l'entrve 
de  la  presqu'île  nA  <'st  klti 
llevin:  uni'  porte  i'ti  per- 
tiii-ttait  l';iri:és,  .-t  il  v  avail 

iiu-<b-ssiisunesMil.>.lênii-lir-  ^ 

dans  laqui'lle  était  n-rifer- 
[uét:  la  slatui'  de  la  Sainte 
Vienie,  palronui'  ilr  lu  pa- 

T..-ler  \m-fiMy  •{■■  Ui  l'orU: 
Dans  l'inlérii'ur  du  \i\UiH'- 
SI-  troiiviiil  nne  liiille  iiù  se 
liMiiiii'iil  tn.iis  ruiresatinui'l- 
li's  :  lif  venilredi  apivs  !i>s 
i:<'iidn>s:  le  2H  avril,  juar 
(le  la  Translation  <le  saint 

l^ainhert;  et  le  2li  seplem-  Bttin 

br<-,  fétft   de   saint    Michel. 

Klles  avaii-nl  .■(.'■  iiistiln.-.'s  .-ii  l.iNj  ]wr  le  ..  st-ipieur  enijiiuiste  •■  d'nb>i«,  Phi- 
lippe de  Ij-iv.  .lue  d.Vrsclint.  ■■  I.i'nHnmn'-  ..,  ferme  de  droit  féodal,  s'appli- 

■niait  à  ri)pHrali()n  pur  lai|iiell i  s.mveruiri  iiliétiait  |in>visoir<-nient  une  partie 

ili^  siMi  il'uuuine  idiilre  uni'  S'iriimi-  il  a  ruent.  —  Iji  Fonlaine,  oit  se  plaisait 
Inut  piii'lii'ulii-ri'rui'iit,  mius  ;ifti[ine  lu  iéiii-tide,  une  druidesse  ardenn.-iise.  — 
Le  Hii  -il-  F'illiif-s.  I.'iuciiii  ili'<  trois  siiiyulii-i-s  Minnkn  lUi  tjrami  taint  Agn- 
/«lii'l.  Viiir  i'''1ti'  |i'(;iniiU>  duiis  Mi'vr.ii'  :  TiniiirniNs.  I.égk.ndks  ct  Comrs  ma 
Attr>K\vKs,  iii'i  -i.iil  [vippclées,  en  niilii',  les  (lurienues  et  si  curieuses  coutumes 
iDCales  iiiihiitii'ii-ii-nii-jit  ■■onservées,  plus  i|iie  partout  ailleurs,  dans  cette  pilto- 
ifsque  petite  ville  lie  ]ti-vlri,  Célèbre  aussi  p;ir  si  iifiiir  de  justice  d'autrefois, 
iliie  riiiir  S-tiiil-S'iiir-'iir  pmrf.  qu'éiuit  mhh  rc  voeabln  l'ubbayo  de  Prum,  son 


CANTON    DE    OIVET. 


Fnisi- 

lies,   Kriiniel 

l'inies,   llam- 

Vireu 

j;-.M.ilhuin.  ' 

tiieux-Walle 

Il  1 

■st  b'U-ni'  r  il 

Il   siiii.  |tur  \. 

par  h 

..  Itel;ii,[ne. 

i;t, 

;i3Nbiib.;  -2. 

f,Hi  r-lect.  ;  1  ■ 

!s  :  liivet,  Aubi-ivos,  Chamois.  Chooi, 
,  [Iierfj;e9,  l.andrichamps,  Hancennei, 

I'  Kuniuy:  à  l'est,  à  l'ouest  et  au  nord, 


-  463  — 

Le  canton  de  Givet  est  traversé,  du  sud-ouest  au  nord-ouest,  par  la  Meuse, 
qui  s'allonge  en  une  assez  longue  et  fort  étroite  boucle  entre  Ham  et  Rancennes. 
Ses  deux  principaux  affluents  sont  :  {°  rive  gauche,  un  peu  au-dessus  de  Vireux- 
Molhain,  le  Viroin,  qui  nous  arrive  de  Mariembourg  où  il  se  forme  des  confluents 
de  VEau  Blanche  et  de  VEau  Noire;  et  2°  rive  droite,  au  Petit-Givet,  la  Houille, 
qui  prend  sa  source  à  Gédinne  et  entre  en  France  par  le  territoire  de  Chooz. 
Son  eau,  très  claire,  actionne  surtout  des  tanneries.  Nous  ne  mentionnerons 
point  ici  maints  et  maints  ruisselets  que  VEcho  de  Givet  dénombre  très  soigneu- 
sement dans  ses  numéros  des  8  et  15  mars  i874.  (Voir  aussi  dom  Noël  dans  le 
Courrier  (les  Ardennes  du  27  janvier  1898  :  Le  Canton  de  Givet.) 

Le  territoire  affecte  une  forme  assez  irrégulière  :  une  sorte  de  cône  qui 
pénètre  dans  la  province  de  Namur.  Sol  assez  élevé,  mais,  toutefois,  qui  va 
s*inclinant  vers  la  Belgique.  Le  point  culminant  est,  à  la  cote  344  au-dessus  de 
la  mer,  dans  le  bois  de  Chooz.  Les  escarpements  de  la  rive  droite  de  la  Meuse 
atteignent  340  près  du  Risdou.  Us  s'abaissent  progressivement  à  300,  250,  près 
de  Rancennes.  Alors  les  mouvements  du  sol  diminuent  de  plus  en  plus  en  avan- 
çant vers  le  nord,  et  conduisent  aux  molles  ondulations  des  terrains  houillers. 
«  Il  n'est  douteux  pour  personne,  écrit  le  géologue  autorisé  M.  de  Lapparent, 
qu'à  la  fin  des  temps  carbonifère  et  triasique,  l'Ardenne  formait  une  région 
montagneuse,  plissée  comme  sont  aujourd'hui  les  Alpes,  et  probablement  aussi 
élevée  que  cette  chaîne.  Mais  depuis  lors,  pendant  toute  la  durée  des  époques 
jurassique,  crétacée  et  tertiaire,  le  massif  ardennais  fut  en  butte  à  l'attaque 
des  eaux  courantes,  auxquelles  la  stabilité  générale  du  niveau  des  mers,  très 
correctement  maintenue,  malgré  quelques  vicissitudes  de  détail,  à  travers  ces 
périodes,  fournissait  un  niveau  de  base  très  constant.  Aussi,  ce  massif  a-t-il 
été  presque  entièrement  nivelé.  Non  seulement  les  montagnes  ont  disparu, 
mais  presque  partout  l'érosion  a  été  assez  profonde  pour  enlever  la  tète  des 
plis,  rendant  la  statigraphie  du  pays  très  difficile  à  débrouillpr.  Quand,  h  la  fin 
de  l'époque  tertiaire,  un  mouvement  de  bascule,  eu  inclinant  TArdenne  vers  le 
nord,  a  fortement  relevé  son  bord  sud-est,  les  eaux  qui  serpentaient  plus  ou 
moins  indécises  à  la  surface  de  cette  plaine  basse,  ont  dû  peu  a  peu  appro- 
fondir leur  lit.  Et  voilà  comment,  de  nos  jours,  les  cours  d'eau  de  la  région 
occupent  des  gorges  très  encaissées,  découpant  par  leurs  méandres  un  plateau 
dont  la  surface  générale  diffère  très  peu  d'un  plan.  » 

Communes  boisées  et  communes  de  culture.  Les  forêts  occupent  surtout  au 
sud  la  plus  que  grande  moitié  de  la  superficie  totale  :  environ  6,000  hectares; 
au  centre,  les  terres  cultivées;  au  nord,  égalité  départage.  Importante  exploi- 
tation de  bois  à  écorces,  bois  de  chauffage  et  charbon.  Tanneries  nombreuses. 
Autrefois,  en  plein  moyen  âge,  nous  dit  le  savant  bénédictin  dom  Noël,  «<  le 
plomb  s'exploitait  dans  les  environs  de  Givet,  et,  en  preuve,  on  possède  un 
diplôme  de  Louis  le  Débonnaire,  du  l'»"  novembre  816,  accordant  à  l'arche- 
vêque de  Reims  un  terrain  à  Gimnée  pour  en  extraire  le  plomb  nécessaire  à 
couvrir  sa  cathédrale,  que  l'empereur  faisait  reconstruire  à  ses  frais.  D'ailleurs, 
n'a-t-on  pas  retrouvé  de  nos  jours  des  fragments  de  galène  (mine  de  plomb) 
dans  les  ravins  qui  entourent  Givet?  » 

Cette  zone  givetoise  appartint  jadis  au  «  domaine  temporel  »  des  princes- 
évéques  de  Liège  :  puis  le  traité  de  Lille  (1699),  que  confirmait  en  1773  le 
traité  des  limites,  la  cédait  à  la  France.  Soixante  années  auparavant,  Riche- 
lieu, qui  devina  l'utilité  de  région  stratégique,  voulut  s'assurer  Charlemont 
afin  d'avoir  une  «  porte  toujours  ouverte  sur  l'Empire  ».  Lorsque  la  France  fut 
divisée  en  départements,  ce  pays  dépondait  du  Hainaui  français.  En  1794,  après 
la  conquête  de  la  Belgique,  le  canton  comprenait  vingt  communes.  Le  28  mars 
1820,  la  France  dut  en  rétrocéder  soixante  au  royaume  des  Pays-Bas;  Givet 
perdit  alors  :  Doisches,  Gimnée,  Matagne-la-Petite,  Mazée,  Niverlée,  Romerée, 


■  temps  que  Fiim 


'  nbundonnail  Oigiiifs  <>1 


QIVET.  —  II.,  7.1(1(1.  —  P.  n..  2.07(1. —  E.,  1,12."..  —  ».  A.,  30.  —  D.  n..S6. 
~Hi-ct,,  I.Nil».  —  y.,  les  il  <Ips  mois  ilo  fi^vricr,  diMimi,  il'anAI  et  de  itovenibre. 
(*Ui!  liiMiii.Tc  foire,  <lilp  ma-  oiV/h'hw.  dure  deux  jours.  —  F.  l.„  la  Trinité,  1* 
24  juin  et  II'  l.i  iioiir.—  C"  I'.  —  B.  ».  —  S.  M.  —  S.  cli.  Uf  Enfants  tk  Stiktil. 

—  Haitn.  niiinii-,  —  S.  )i.  In  tliretnim:  —  S.  T.  tex  Voluntaiivx  i/ireMs.  —  S.  T. 
mixte.  —  S.  d'irctriictioii  inilitain'.  —  S.  vêloi'ipiidique.  —  S.  tinciens  sou»- 
iitticitTS,  —  S.  f'tiiel-PilliiVfiquf.  —  S,  du  Sriii  liex  îcoifti.  —  C'iniitf'  républicain. 

—  S.  C.  C.  de  IKsI.  —  (;.  —  T.  -  Ui  villp  se  cnnipose  du  Gran-l-Oiret  ou  fiicrt- 
S'iiiil-Hil'iire.  nvei^  li'  f»rl  -Ir  ChnrleiauiU.  riv<-  gauche  de  la  Meuse,  et  du  Petit- 
ti'irri  ini  Gh'cl - ?i'ilii'-  Ihimi;  rive  di'oite,  au  l'unlluent  de  In  Houille  et  de  la 


L:i  d'-s 


l'iptioii  que  Victor  llufio  n 


1  faite  <le  Givct,  dans  son  Votagf  mi» 


LK  HlilN,  h'Sle  toujours  aussi  vivante,  aussi   précis 


■"'  ^■■''-'-■•^' 


t    d«    CtaUlfQlDDt 


il  s 


cliai'Uiiuite,  surloul  ijuaii 
i-i-Sanli-  vers  le  midi.  La  i 
(irrind  des  cae  lie -sol  lises 
voiler  le  contour  absurd>! 
cher.  lli'S  fuiiires  suinta 
des  t.-ils.  \  lua  aau.-he,  j' 
Icndjis  fiéiuir  ilaus  uue  il 
CL'Ur  iiilinii-  ces  jtrands  on 
nu'dt'.'isus  desijuels  la 


.  Ce  qui  l'émerveilla  tout 
d'ahord,  ce  fui  le  clocher 
de  l'église  Sainl-Hilaire. 
<'  Le  {{rave  architecte, 
écriUii,  a  pris  un  bonnel 
carré  de  prêtre  ou  d'avo- 
cat; sur  ce  bonnet,  il  a 
éi'liariiuilé  un  saladier 
ivnvcrsé;  sur  le  fond  dn 
salait ier,  devenu  plate- 
forme, il  a  posé  un  su- 
crier; sur  le  sucrier,  une 
lK>uteillo;  sur  la  bouteille 
un  soleil  emmanché  dan.* 
le  goulot  p.'ir  le  rayon 
vertical  inférieur;  el  en- 
fin, sur  le  soleil,  un  coq 
embroché.  En  supposant 
qu'il  ait  mis  un  jour  k 
trouver  chacune  de  cet 

l!ivet  n'en  esl  pas  moins 
milieu  du  pimt  el  qu'on 


l'Iarl 


'S]»'- 


Lie  fai 


«riillir  uue  uriisse  ti>iir  eu 
tiiye  conique,  uiî-iiartie  de  pii 
:1e  bni|iii'S.se  rétb-tanl  tinns  I 
l'Oie  l'claliiiil  l'I  luétailiijii''  que  Iraversait  le 
hr«  paysaif.'.  Tlus  li>iii.  au  pieil  de  la  redou- 


«■i^ÉMI 


Ifible 

tonfi;  di'IJIf 


'  Cliat 


I  la 


l'ili.. 


?  ligne  blanchâtre  :  ce 
entrant  était,  tout  simplement,  une 
s  des  tours,  nu-dessus  du  clocher,  snt^ 


—  465  — 

gissait  à  pic  une  immense  paroi  de  rochers  qui  se  prolongeait  à  perte  de  vue 
jusqu'aux  montagnes  de  l'horizon  et  enfermait  le  regard  comme  dans  un 
cirque.  Tout  au  fond,  dans  le  ciel  d'un  vert  clair,  le  croissant  de  la  lune  des- 
cendait lentement  vers  la  terre,  si  fln,  si  pur,  si  délié,  qu'on  eût  dit  que  Dieu 
nous  laissait  entrevoir  la  moitié  de  son  anneau  d'or.  » 

Victor  Hugo  connaissait-il  le  nom  de  cet  architecte  qui,  ayant  construit 
l'église  du  Grand-Givet,  se  reposa  le  septième  jour?  Cet  architecte  s'appelait 
Va u ban! 

La  «  grosse  tour  en  faîtage  conique  »  —faîtage  restauré  vers  l'an  1733  après 
le  terrible  incendie  dont  les  annales  givetoises  gardent  le  souvenir  —  est  la 
tour  Victoire,  rive  gauche  de  la  Meuse,  sur  le  chemin  de  halage.  Elle  est  actuel- 
lement habitée  par  «  l'agent  de  ville  ».  Intérieur  assez  curieux;  salles  du  haut 
voûtées,  escalier  dans  l'épaisseur  du  mur.  Les  travaux  de  canalisation  l'ont,  en 
quelque  sorte,  encaissée;  aussi  le  premier  étage  est-il  devenu  rez-de-chaussée. 
Rive  droite,  sur  le  Mont-d'Haurs,  la  tour  Grégoire,  propriété  de  la  ville,  et  par 
elle  cédée,  tout  récemment,  à  la  société  «  Givet- Pittoresque  »  qui  projette  de 
l'aménager  en  musée.  Victor  Hugo  raconte  ainsi  la  visite  qu'il  fit  à  cette  tour  : 

«  Le  sentier  est  âpre  et  occupe  autant  les  mains  que  les  pieds;  il  faut  un  peu 
escalader  le  rocher,  lequel  est  de  granit  fort  beau  et  fort  dur.  Arrivé  non  sans 
quelque  peine  au  pied  de  la  tour  qui  tombe  en  ruines  et  dont  les  baies  romanes 
ont  été  défoncées,  je  l'ai  trouvée  barricadée  par  une  porle  ornée  d'un  gros  cadenas. 
Il  m'a  fallu  descendre  comme  j'étais  monté.  Cependant  mon  ascension  n'a  pas 
été  tout  à  fait  perdue.  En  tournant  autour  de  la  vieille  masure,  dont  le  pare- 
ment est  presque  complètement  écorcé,  j'ai  remarqué  parmi  les  décombres, 
qui  s'écroulent  chaque  jour  en  poussière  dans  la  ravine,  une  assez  grosse  pierre 
où  l'on  pouvait  distinguer  encore  les  vestiges  d'inscription.  J'ai  regardé  atten- 
tivement :  il  ne  restait  plus  d'inscription  que  quelques  lettres  indéchiffrables. 

«  Voici  dans  quel  ordre  elles  étaient  disposées  :  —  Loqvk.  . .  sa  l  omdre  — 
PARAS...  MODi.  SL  —  AcAv.  P. . .  soTROs.  —  Ces  lettres,  profondément  creusées 
dans  la  pierre,  semblaient  avoir  été  tracées  avec  un  clou;  et  un  peu  au-dessous, 
le  même  clou  avait  gravé  cette  signature  restée  intacte  :  Iose  Gvtikrez.  1643. 
A  force  d'y  réfléchir,  voici  comment  j'ai  cru  pouvoir  reconstituer  l'ins- 
cription  :    Lo  QUK    EMPESA    KL  HOMBRE  —   PaRA    SIMISMO  DiOS  LE  —   AGAVA  PARA  LOS 

OTROs  ^  Ce  que  Vhomme  commence  pour  lui,  Dieu  l'achève  pour  les  autres.  Main- 
tenant, qu'était  ce  Gutierez?  La  pierre  était,  évidemment,  arrachée  de  l'inté- 
rieur de  la  tour?  —  1643,  c'est  la  date  de  la  bataille  de  Rocroy.  José  Gutierez 
était-il  un  des  vaincus  de  cette  bataille?  Y  avait-il  été  pris?  L'avait-on  enfermé  là? 
Lui  avait-on  laissé  le  loisir  d'écrire  dans  son  cachot  ce  mélancolique  résumé 
de  sa  vie  et  de  toute  vie  humaine?  Ces  suppositions  sont  d'autant  plus  pos- 
sibles qu'il  a  fallu,  pour  graver  une  aussi  longue  phrase  dans  le  granit  avec 
un  clou,  toute  cette  patience  de  prisonnier  qui  se  compose  de  tant  d'ennui...  m 
Terrain  anthraxifère  :  calcaires  exploités  pour  pierres  de  taille,  pour  moel- 
lons, pour  marbre,  pour  la  fabrication  de  la  chaux.  Carrières  importantes. 
Schistes  argileux  verdûlres.  Terrain  moderne  :  terres  à  briques.  C'est  à  Givet, 
où  la  Meuse  quitte  majestueusement  la  France,  que  se  produit  un  changement 
considérable  dans  la  nature  des  couches  géologiques  de  l'Ardenne  septentrio- 
nale. Le  dévonien  moyen  apparaît  sous  forme  de  schistes  gris,  avec  nodules 
calcaires  :  ce  sont  les  schistes  à  calcéoles  de  YeifiHien,  Une  grande  tranchée  les 
montre  en  plaques  verticales,  d'une  remarquable  régularité.  Puis  l'élément 
calcaire  y  devient  de  plus  en  plus  prépondérant.  On  longe  des  carrières  consi- 
dérables, où  le  marbre  de  Givet  est  exploité,  se  présentant  sous  forme  de  bancs 
noirâtres,  bien  réglés,  traversés  par  de  rares  veines  spathiques  blanches.  Les 
surfaces  planes  des  lits,  fortement  inclinés  vers  la  Meuse,  offrent,  sur  de  grands 
espaces,  une  régularité  presque  mathématique. 

30 


Il  fnui  franchir 
liU-ulPlIc  ilH  Cliailpi 
II-  l'JijsaBi:  i-ti;in-p 


l'aiii  cette  bande  calcnin-  compacte  qui  porte  la 
mille  barrer  le  cbemin  h  la  Meuse;  mais  au  delà, 
<le  nouveau,  et,  à  la  station  <le  (livet,  on  constate  qu'une 
(lii-iilc  fl  ^aui'lie,  cil  travers  île  la  vallée,  les  scliistes  tendres 
i|uïs'appiiyaii:iilsurla  liiinde  de  marbre  ayant  éli^  facilement  dispersés  parTéro- 
swn.  Seuls  quelques  (^ros  rochers  isnlt'-x,  comme  celui  qui  porte  le  petit  fort 
Condé,  font  saillie  sur  ta  pente  douce  du  schiste,  annonçant  que  des  nodules 
calcaires,  cai>ables  de  devenir  ailleurs  d'importantes  lentilles  de  marbre,  griotte 
ou  bleuillre  —  mkaireu  lU  Frosiu's  —  sont  subordonnés  à  l'assise  des  /nAitlt» 
fitmtiinienn.  Ces  derniers,  peu  fertiles  et  froids,  eiiftendrent  par  leur  affleure- 
ment le  jHiys  di-  la  Kanienue,  dont  on  voit  si-  dérouler  devant  soi,  sur  la  fron- 
tit'-rc  entre  la  France  et  la  Ri'Ipque,  les  longues  cAtes  monotones,  dénudées  et 
tristes. 

l'ne  cri'-le  se  dresse  en  face  de  lïivet,  C/esl  l'affleure  ment  des  (irès  en  pla- 
quettes ou  psammili-n  du  Vimdriii,  assise  su[iéricure  du  di'-t'onien.  On  les  entame 
à  Ajiimoiit.  puis  h  llaslîi'res,  nd  ils  sont  remarquabliMiient  nets,  formant  une 
masse  urisc  et  ,|annàtre  de  lianes  réfinliers,  les  uns  minces,  les  autres  épais,  et 
plOM^ieant  vers  lavai. 

Au  delà  des  psammiles.  iw  ri'ncontii'  la  formation  qui  succède  au  itëvonien: 
c'est  le  nilriiin-  rnrfi'inifeiv,  parfois  en  énormes  bancs  conipacis,  d'an  blunc 
fjrisiUre;  par  endniits.  on  y  vnit  des  cordons  de  silex  ou  phliiniles. 

Mais  la  plupart  des  bancs  calcaires  sont  distoqués;  la  slratilioalion  est  trH 
inouvementiM',  et,  un  moment,  on  voîl  revenir  Ifs  iiiammilmi,  lémoifinont  que 
le  mnrlire  carbonifère  formail,  en  firos,  une  masse  pincée  dans  un  pli  concave 
dn  {{•^■■•iiieii.  D'ailleurs,  ce  pointement  des  psaniniites  dure  i^eu;  un  nouveau 
pli  se  dessine  el  ramène  les  belles  masses  calcain>s.  découpées  on  aiguilles,  d( 
la  llncbe-Dayard,  qui  pn'-t^ède  Dinant,  assise  an  pied  d'un  escarpement  conii- 
dérabb-  de  calenire  carbnnifére. 

,  s'élève  la  staliir  <(c  Mi'kul,  Q'uvre  du  sculpteur 
ardennnisCrois.v.avee  socle  de  H.  Han- 
ten.  architecte  fiCliarleville.  Debout,  la 
l<>le  penchée  en  avant,  le  célèbre  muù- 
cien  français  écrit  sur  un  cahier  qu'il 
lient  de  la  main  gauche.  En  sa  pOM 
|i|ei]ii-  de  naturel  et  de  vie,  il  a  toule 
l'attitude  d'un  penseur.  M.  Croisy  nous 
iiirtuliv  Méliul  au  moment  où  il  com- 
piisr  la  musique  ^rave  et  solennelle 
qui  s'iuligni-  do  si  magistrale  façon  les 
strophes  de  Marie-Joseph  Clienier.  Lu 
physionnniiemille,éner|j[ique,  aux  traits 
expressifs,  est  éclnin^e  par  un  regaM 
profond  et  i-éfléchi.  On  devine  que  le 
'.■omposileurestsousrintlueDcedol'ins- 
]iiratton.  Il  olierche  à  faire  passer  dans 
son  tiyiniie  national  le  frisson  patrio- 
liiine  dont,  en  ces  années  d'héroïsme, 
était  secouée  la  France  entière.  Mihul 
jiorle  le  costume  du  siècle  dernier  : 
bal)it  à  la  française  aux  larges  revert, 
ulottes  courtes,  souJiiTs  il  boucles.  Sur  ses 
dont  lej  plis,  où  s'on|{Ouirre  ie  vent,  font 
d'alors,  tandis  que,  derrière,  une  vieille  souche 
isenl  de  nouvelles  et  robustes  feuilles,  symbo- 


r  ta  principale  place  de  (iivf 


boulonné  au-rlc: 
épauli's,  llotif  I 
rêver  à  fépo.in. 


—  467  — 

lise  celle  généralion  révolutionnaire  qui  donuail  à  la  Patrie  lanl  d'hommes 
héroïques. 

Histoire.  —  C.  de  Luxembourg.  MM.  Lartigue  et  Le  Galle  écrivirent  une 
Histoire  de  Givet  intéressante  malgré  ses  quelques  erreurs,  ses  lacunes,  puis 
tournant  trop  court  en  ce  qui  concerne  la  période  révolutionnaire  et  contem- 
poraine. Il  faudra  consulter  alors,  spécialement,  la  très  sûre  et  très  complète 
Histoire  de  Givet  et  de  sa  Région,  par  le  docteur  Beugnies,  qui  doit  paraître 
prochainement.  Le  lecteur  s'y  reportera  s'il  désire  compléter  les  énumérations 
1res  succinctes  qui  vont  suivre. 

Dès  son  origine,  Givet  est  un  «  domaine  foncier  »  apparlonant  au  petit-fils 
de  Charlemagne,  qui  le  transmet  à  son  fils  Valcand,  par  Tinterniédiaire  duquel, 
vers  Vannée  816,  l'abbaye  de  Saint -Hubert  le  possède  en  toute  propriété. 
Ravagé  par  les  invasions  normandes.  Devenu  fief  dAgimont;  ensuite  aban- 
donné par  Charles  le  Simple  à  la  très  haute  suzeraineté  de  l'empire  allemand; 
suzeraineté  n'ayant  pris  fin  que  sous  Louis  XIV.  En  1230,  fondation,  par  Gilles 
de  Rochefort,  du  couvent  de  FHix~Pré,  actuellement  écart  de  Givet.  Ce  monas- 
tère fut  d'abord  occupé  par  des  «  filles  de  Tordre  de  Citeaux  »,  que  rempla- 
cèrent en  14,^2  des  religieux  du  môme  ordre.  Ils  habitèrent  seulement  deux 
années  Félix-Pré;  puis  allèrent  «  relever  »,  au  monastère  de  Saint-Remy,  les 
Bernardines  de  Rochefort,  lesquelles  vinrent  prendre  possession  du  couvent 
givetois.  En  1310,  famine;  en  1348,  peste  noire;  en  1358,  les  combats  fort 
désastreux,  pour  cette  région,  de  la  guerre  de  Cent  ans.  Incursions  incessantes, 
pilleries,  incendies  par  les  princes  de  la  maison  de  Bourgogne,  par  les  La  Marck 
de  Sedan,  lorsqu'ils  traversaient  le  pays  pour  aller  à  Liège  ou  dans  la  province 
de  Gueldre,  quand  les  princes  de  cette  maison  puissante  guerroyaient  contre 
les  empereurs  d'Allemagne. 

En  1554,  les  troupes  de  Henri  II  remontent  la  Meuse,  saccageant  et  rasant 
les  châteaux  et  les  maisons-fortes  qu'ils  rencontraient  sur  ses  rives.  En  1555, 
alors  que  sévissait  une  peste  terrible  et  que  les  armées  de  François  d'Hangest, 
seigneur  de  Genlis,  mettaient  fi  feu  et  à  sang  la  contrée,  fut  construit,  d'après 
les  ordres  de  Charles-Quint,  le  fort  de  Charlemont. 

En  1640,  Charlemont  est  assiégé  cinq  semaines  durant,  et  sans  résultats, 
par  le  maréchal  de  La  Meilleraye.  En  1643,  partait  de  Charlemont  une  armée 
espagnole  pour  renforcer  «  la  redoutable  infanterie  »  que  Condé  devait  si 
glorieusement  vaincre  à  Rocroi.  En  1658,  une  inondation  terrible  qui  faillit 
emporter  les  deux  Givet.  En  1675,  pendant  les  luttes  entre  l'Espagne  et  la 
Hollande,  le  maréchal  de  Créquy  bombarde  Givet.  Traité  de  Nimègues;  les  der- 
nières ratifications  du  traité,  16  février  1679,  stipulaient  que  le  roi  d'Espagne 
remettrait  à  Louis  XIV,  pas  plus  tard  qu'après  un  an,  ou  la  ville  de  Dinant,  ou 
le  fort  de  Charlemont.  L'année  s'élant  écoulée  sans  que  l'Espagne  eût  tenu  sa 
promesse,  Louvois  donne  ordre  aux  généraux  de  Montbron  et  d'Humières 
d'envahir  le  pays.  L'Espagne  jugea  ptudent,  alors,  de  tenir  sa  promesse.  Vauban, 
aussitôt,  d'arriver  à  Givet  et  de  fortifier  plus  solidement  Charlemont. 

Voici  comment  Bussy-Rabutin  décrivait  cette  forteresse  :  «  En  approchant 
près  de  Givetz,  ceste  montagne  et  coste  va  tousjours  en  estrécissant  et  finis- 
sant sur  Givetz,  deçà  fait  une  pointe  et  quelque  peu  de  plaine  d'environ  cinq 
ou  six  cents  pas,  sur  laquelle  est  le  commencement  du  fort;  et  de  là  continue 
en  précipices,  rochers  et  rangés  détroicts,  contremont  le  cours  delà  rivière  de 
la  Meuse.  Et  pour  dresser  ce  grand  fort  qu'ils  ont  depuis  construit,  ont  fermé 
de  tranchées  un  quarré  traversant  ceste  petite  plaine  du  haut  de  la  poincte  et 
croppe  de  ceste  montagne  qui  enceint  le  vieil  petit  fort;  venant  respondre  à 
im  boulevert  qui  estoit  là  presque  hors  deschelle  à  my-chemin  de  la  descente 
sur  Givetz  deçà,  avec  une  courtine  le  long  du  pendant  qui  se  rend  à  un  autre 
boulevert  regardant  et  commandant  sur  toute  la  rivière  et  dans  tous  les  deux 


—  168  - 
<àiv(>ti;  aynns  cliucun  liouleverl.  ses  )j|iU]â  pour  <l<'reiidrc  el  tirer  au  long  tant 
de  ivâle  i-oui-tinc  que  (!>■»  Ii-aiioliOcs  haiilus  et  Ihiïsps.  I^r  à  l'ung  des  coins  de 
ee  premier  botilevprt  se  Joiiict  um:  loti^iii-  liunirlii^K  qui  enferme  tout  le  bourg 
de  <iivel2  dfi;fi,  i{ui  se  va  rendre  ù  Ijl  rivijii'e  de  Meuse,  iijaiit  pareillement  k5 
plans  de  di'iffnse»  hii-ii  à  pro[Mis.  el  ont  appi-lê  ce  fort  :  Cliarlemont.  »  Petite 
enceinte  habit '■<.>,  en  m#me  temps  que  tr-doulalile  forteresse,  car  ■■  en  1716,  Char- 
lemont  abritait  cent  dix  familles,  y  l'imipiis  l>rs  veuves,  donnant  un  elTectif  de 
soixante-dix  hommi's  environ.  Cette  po|iuliitîoii  occupait  quatre-viugt-lreiie 
maisons  peu  lit^ieablcs  ;  elle  ^Liit  pauvre,  n'iiyanl  d'auti*»  Irallc  que  les  caba- 
rets. Givet-Saint-llilaire  ctait,  h  cette  niËiiic  époque,  composée  d'environ  trois 
cent  vingl-cinq  maisons,  dont  les  li-ois  quarts  Irrs  petites  et  à  peine  habitables. 
Il  y  uvait  trois  cent  quatre-vingt-quatorze  fa  milles  plus  aisées,  en  leur  ensemble, 
que  l'elles  tli^  Charleinont,  mais  elles  ne  vivaient,  d'iiahitude,  que  d'un  com- 
inen'e  resti'einl  en  épiceries  et  en  draperies.  l;ivot-^ol^c-Dame  renfermùt 
deux  cent  trois  maisons  el  cent  viu^t-scpl  familles.  Celait  en  cet  endroit  que 
se  trouvait  le  plus  important  commerce  :  bière,  bois,  charbon,  iVorces.  Le 

pays  était  très 
boisé  :  aussi  four- 
nissait-il à  peine 
l'orge  que  néces- 
sitait la  fabrit.'a' 
tion  de  la  bière 
indispensable  aux 
Civetois.  «  Cette 
petite  popolatiMi 
existe  toujours 
dans  l'enceinte 
du  fort  —  aujour- 
d'Iiui  déclassé,— 
astreinte  aux  rè- 
glements niilitû- 

l'oblifjaliondeire 

rentrée   lorsqu'à 

couvre- 


OIM  M  ClwriMiMiit.  «"kpri*  nu*  ii«lllg  Mt*ni[M 
LUI  les  Iinstilili 


l'Edit  de  Nantes,  ItiS.H.  q 
apivs  quelques  années  de  repos,  les  guerres  dans  cel  le  réf;ion.  Le  2i  août  1689, 
le  maréchal  d'IIuniières  se  fait  liait»;  entre  «iivet  el  Wnicouit  par  le  prince 
de  Waldeck.  En  1692,  prise,  par  les  armées  françaises,  de  Namur  que,  trois 
uns  après,  reprenait  (ïuillaume  de  Nassau.  1^  marquis  de  BoufDers,  ayant 
lionorablenienl  capitulé,  rentrait  h  Charicmont  avec  ce  qui  lui  restait  de  son 
iinnéc.  K[i  ■<'■%,  Louis  XIV  entreprend  d'envaliir  les  Pays-tius.  Il  accumule  i 
liivi'l  Imupes  et  provisions  de  campagne.  Pour  conjurer  ce  péril,  le  général 
<:ii1iuni  -'  dit  le  Viiulian  hollandais  —  part  de  Namur  et  vient  Uorriblement 
lioitikinlcr  i;ivi-t.  Voulant,  autant  que  po.ssihie.  éviter  le  retour  d'une  agression 
aussi  soudaine,  l^uis  MV  décide  de  fortilier  lo  Mmil-ii'Haurs  où  les  Romains, 
jadis,  eurent  un  de  leui's  camps.  Paix  de  Dyswick,  en  lOttT,  complétée  en  l698-9( 
pur  le  traité  de  Ijlle  qui  donnait  Uirel  k  la  Krauce. 

Vers  17(12  est  élahli  sur  la  Meuse,  jusqu'alors  p:issée  en  bac,  un  pont  de 
bateaux,  aniarcé  Iant6t  à  la  hauteur  du  imut  actuel,  t.tntôt  â  l'Esplanade.  En 
1710,  on  commi'uce  à  construiiv  les  l'urlilications  de  Givel-Notre-Dame;  de 
173U  à  1722  est  bàli  le  fort  Cimdé  sur  les  ruines  de  la  tour  Maugis,  constrac- 


—  469  — 

tion  médiévale,  de  date  inconnue.  Puis  agrandissement  de  l'église  Notre-Dame, 
que  la  légende  ferait  remonler  à  l'année  102  ou  103  «  quand  vivait  saint  Ma- 
terne, dont  Jean  d'Outre-Meuse  nous  a  raconté  les  extraordinaires  miracles.  » 
En  1758,  une  grève  de  boulangers,  à  laquelle  l'intendant  de  Hainaut  coupe 
court  en  menaçant  les  grévistes  de  les  murer  dans  leurs  maisons.  Construction 
de  la  fontaine  Vauban,  Kn  1772-74,  le  «  Traité  des  Limites  »  nous  donne  Hierges, 
Aubrives,  Ham,  Foisches,  Chooz. 

29  avril  1792  :  Lafayette,  avec  12,000  hommes,  campe  sur  les  hauteurs  du 
Mont-d'Haurs;  d'autres  troupes,  française?  également,  occupent  le  lieu  dit, 
aujourd'hui,  le  Camp  dea  Brabançons,  En  1793,  municipalité  terroriste,  ayant 
pour  chef  le  fameux  Delecolle,  décapité  àMézières  en  1795,  avec  ses  complices. 
Le  26  avril  1794,  part  de  Givet,  sous  les  ordres  du  général  Jacob,  la  2«  division 
des  volontaires  ardennais,  qui,  commandée  en  chef  par  le  général  Charbon- 
nier, fera  la  campagne  de  Belgique  et  de  Hollande.  Le  7  août  1802,  Bonaparte, 
premier  consul,  et  sa  femme,  Joséphine,  revenant  de  Bruxelles,  s'arrêtent  à 
Givet  :  les  Givetois  leur  réclament  un  pont.  En  1811,  passage  de  Napoléon  !•' 
et  de  Marie-Louise.  Ici  se  place  la  légende  dramatique  de  la  Meuse  grossie, 
dangereuse  à  traverser  et  que  des  prisonniers  anglais  font  passer  en  bac  à 
l'empereur.  La  vérité  est  que  lo  pont  de  bateaux  ayant  été  depuis  longtemps 
emporté,  une  équipe  de  charpenliers  anglais  établirent  un  pont  volant  sur 
lequel  l'empereur  et  sa  femme  franchirent  la  Meuse  alors  très  calme.  Aux 
archives  de  la  guerre  est  conservé  le  document  officiel  que  voici  :  «  Ci-joint 
un  mandat  de  1,000  francs  pour  les  dix  charpentiers  de  marine  anglaise  qui 
ont  rétabli  le  pont  volant  lors  du  passage  de  l'empereur  à  (iivet  le  11  décembre.  » 
L'année  suivante,  était  construit,  sur  l'ordre  de  Napoléon,  le  pont  en  pierre 
—  pierre  de  Raucourt  —  qui  relie  actuellement  les  deux  Givet.  (Voir,  dans 
Revue  historique  ardknnaisk,  une  fort  complète  étude  de  A.  Chuquet  sur  le 
général  Charbonnier  qui,  né  à  Clamecy  le  9  octobre  1754,  mourut  le  2  juin  1833  à 
Givet  où,  ayant  acheté  une  maison,  il  avait  pris  sa  retraite.  Une  caserne  de 
Givet  porte  le  nom  de  ce  général.) 

Le  23  janvier  1814,  le  corps  d'armée  de  Macdonald,  abominablement  décimé 
et  serré  de  près  par  les  Cosaques,  traverse  Givet  en  toute  hâte.  Le  14  mai  1814, 
le  duc  de  La  Rochefoucauld-Ooudeauville  «  vient  inspecter  cette  place  fron- 
tière »  au  nom  du  roi  de  France.  Le  27  août,  de  la  même  année,  le  général 
Charbonnier  est  nommé  gouverneur  de  Givet;  il  reçoit,  en  cette  qualité,  la 
visite  du  duc  de  Berry.  Le  27  juin  1815,  après  Waterloo,  les  troupes  prus- 
siennes investissent  Givet  :  Bourke  commande  la  place.  Il  fait  acte  de  soumis- 
sion à  la  royauté,  mais  refuse,  toutefois,  de  rendre  la  ville  aux  assiégeants. 
Ceux-ci  avaient  établi  leurs  batteries  entre  Foisches  et  Agimont,  et  placé  le 
gros  de  leur  force  au-dessous  de  la  ferme  de  Masaembre.  La  résistance  des 
Givetois  et  de  Bourke  fut  héroïque,  cependant  il  fallut  capituler  :  capitulation 
des  plus  honorables,  d'ailleurs.  Bourke  obtenait  de  quitter  Charlemont — remis 
seulement  en  dépôt  jusqu'à  conclusion  de  paix  —  avec  tout  «  son  matériel  de 
guerre  et  sa  garnison  sauve.  »  Givet  lui  vota  «  pour  sa  belle  défense  »  une  épée 
d'honneur.  Le  général  russe  de  Lœwenslein,  au  nom  des  alliés,  occupe  la  ville; 
occupation  tellement  douce,  tellement  conciliante,  que  les  Givetois  offraient 
au  commandant  russe,  tout  comme  à  Bourke,  une  épée  d'honneur,  en  signe 
de  reconnaissance.  En  1870-71,  la  préfecture  des  Ardennes  est  transportée  à 
Givet,  et,  en  1892,  M.  Lartigue  étant  maire  —  on  sait  quels  unanimes  regrets 
laissait  sa  mort  prématurée,  —  la  ville  faisait  éclater  sa  ceinture  de  pierres  qui 
l'enserrait  au  nord  et,  sur  ses  terrains  nivelés,  ouvrait  un  quartier  neuf.  Givet 
perdait  en  originalité  d'ancienne  ville  forte  ce  qu'il  gagnait  en  hygiène,  en 
circulation  d'air  et  de  lumière,  en  emplacement  plus  vaste  lui  permettant  de 
s'agrandir.  La  démolition  du  front-nord  de  l'enceinte  amenait  la  destruction 


louto  ii.itur-'IlA  ik^  doux  pnrïfs  igiii,  de  ci-  efM,  iloni)ai«iil  uccés  dans  la 
|il»i-e.  I.(!S  autres  Niil>i>isti.-tit  :  la  iioile  <lv  t'niiii:-;  <lu  cUi'  opposi-  à  l'issue  des 


Ports  de  Francs  i  Gl(«t 

l'ascrufit:  au  PiMil-lïivnt,  la  ;>»t'/r  du  Ltixfinbiiuiij.  d'oii  soi'l  la  niutc  de  Beau- 
l'uini::  **'  li  iMtWr*  ilf  lliiiiceniu\x,  entre  l(;  Mout-d'llaurs  et  lit  Meuse. 

Ecarts. —  Le  ChlUniu,  sur  reiiiplari'iuunt  duiguel  fui  coiislruit  In  inafiasiQ  à 
puudru  de  CImrlemoitl,  Ce  clidtcau,  i|iie  dt'Jà  l'i'iupla^'ait,  avant  le  sciiiËme 
diècli',  •>  une  maison  de  chasse  u,  fut-il  une  de  ces  nombreuses  forlercsses  en 
terre  et  en  bois,  construite  hâtivement  [mur  mettre  cetle  région  iV  l'obri  dei 
pirute.s  normands  lors'fu'ils  renionUiiiiit  la  Meuse?  Filie-l'n',  8  bah,,  où  fui 
cette  abbaye  dont  nous  avons  parlt'-.  —  Les  Chfmiin'ei,  60  hub.  —  Les  Tni* 
FoureketUs.  y.  C.  —  Toweny.  .N.  C.  —  l,e  Fort  Coiitié.  N.  C.  —  Ia:  Fort  de* 
Yiguef.  N.  i'..  —  Tivoli.  N.  C,  —  Le  Uarivje  SiiiJil-R'Mh,  0  liali.  —  I,e9  Canard*, 
17  Uah.  —  L'Eduse  iks  {Jiiali-e  Ckemini'e!f,  6  hah.  —  Lîi  Ferme  lia  Bois,  4  hab. — 
i^is  TroM  Fontiimes,  38  tialj.  —  Le  Fort  (U-x  Viyw*.  i  hab.  —  Hubliier,  7  hab. 

—  Hiilloliiri,  14  linh,  —  Masmiihre-tkherl,  8  hnh.  —  .Viisuviuhiv-Purtmt.  10  hab,— 
.\I:t,lf.ij-„,  a  iKiti.  —  M;nliAiiiiir,  (,  hab.  —  Surmitudie.  tO  hab.  —  Le  PaciUoii 
Veaifiiis.  lî  tiali.  —  Pïtfre  île  Jiit,jii;  4  hub.  —  La  Piefles,  6  hab.  —  Hi^tUt, 
il  liali.  —  Rh-L'iiiniir/,  3  hab,  —  Sniitl-Hoek,  7  hiib,  —  Saintrentu-,  S  hab.  — 
La  V.hfiiiAle  Wiil-'-m-t.  N.  C.  —  Iian-S>i-;urii.  8  hab.  —  Le  JanHn  bupuit.  >',  C. 

—  I,.'  M'iiilin  <les  Helij/iriises.  N.  C.  —  l,<;s  Mais-ms  lUanchci'.  7i.  C.  —  Tout 
pjooli''  <\i;  la  l'orlc  lUf  Vdnu-R^lletu,  extistail  jailis  un  couvent  de  franciscains, 
dont  '  les  maisons  blanches  »  paraissent  Olre  les  débris,  Non  loin  un  courent 
di-:s  L'i-^iulînes  auxijucllos  :^ans  doute  oppartint  le  -c  moulin  des  Heli^'ieuses  ■', 
,\  peine  irailleui-s  habilèient-elles  (iivtl.  ^l'  se  cruyiinl  pas  en  sûreté  dans  cetl« 
petite  ville  alors  ouverte,  crai^n^nt  d'être  expos^-es  uux  terribles  suites  d«s 
f:uiTres  que  se  faisaient,  en  ee  teinp^,  la  Fnmctr  et  l'Iilspafjne.  elles  partirent 
priur  Nainiuel  s'installèrent  dans  une  iniiisrm  voisine  de  Sainî-Aubin.  Le  17  aoAt 
1791,  fiin'iil  vendus  el  )e  miïnastère  et  li-s  biens  en  dépendant.  Nous  rappelle- 
niiis  ici  i]iie  le  iliicleur  lleu^iiies  a  rnlevi'  el  jiublié  dans  i'Eeho  (ie  Girft.  noméros 
de:^  'J  et  lij  janvIiT,  1 J  el.  H)  lévrier  1808,  toutes  le^  inscriptions  qui  so  trouvent 
dans  les  deux  éijlisi^s  de  (iivet. 


AUBRIVES.  —  IL.  i 


-  E-,  lilt,  —  a.  C,  0,  —  D.  A,,  34. 


-  D.  D.,  S 


-  471  - 

—  Hect.,  i,073.  —  B.  P.,  Aubrives.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  septembre. 

—  C*  P.  —  B.  B.  —  G.  —  Sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse.  Terrain  anthraxifére  : 
calcaires  blancs  et  schistes  calcaires;  grès  de  diverses  nuances.  Extraction  de 
terre  pour  poteries  et  pipes;  fonderies;  carrières;  tuyaux  pour  conduites  d'eau. 
A  recluse  d'Aubrives,  on  aperçoit  en  face,  s'étageant  sur  la  colline,  le  coquet 
petit  village  de  Ham-sur-Meuse,  avec  son  pont  métallique.  Ham  et  Aubrives 
ne  formaient,  avant  la  Révolution,  qu'une  seule  commune.  —  G.  de  Liège. 

Eglise.  —  La  destruction  de  l'église  ancienne  pendant  le  siège  de  Char- 
lemont,  en  1640,  est  une  page  fort  intéressante  de  nos  Annales  ardennaises. 
Les  traditions  et  les  légendes  locales  n'ont  conservé  de  cet  épisode  terrible 
aucun  souvenir  (voir  Revue  arde.nnaise,  année  1895,  p.  242-260;  et  Lartigue  et 
Le  Gatte  :  Recherches  historiques  sur  Givet).  Gette  église  fut  reconstruite  deux 
années  plus  tard,  aux  frais  de  Jehan  d'Aubrebis,  chanoine  de  Lille,  ainsi  que 
nous  l'apprend  une  inscription  taillée  sur  une  table  de  marbre  encastrée  dans 
la  muraille  sud  de  la  nef.  Elle  ne  fut  probablement  terminée  qu'en  1707.  De 
cette  époque,  du  moins,  date  le  plafond  très  ornementé  qui  sert  de  voûte. 

Ecarts.  —  Le  Barrage,  5  hab.  —  Censé  la  Haie,  5  hab.  —  L'Usine.  —  Maison 
Squelart,  4  hab.  —  Lesecourt,  34  hab. 

A  signaler  pour  Aubrives  certaines  curiosités  archéologiques  :  sur  la  colline, 
au  midi  du  village,  vestiges  de  vieilles  bâtisses  que  recouvre  légèrement  le  sol. 
Au-dessus  du  linteau  d'une  porte,  un  médaillon  représentant  une  tête  sculptée 
en  relief;  le  docteur  Beugnies  croit  que  l'original  de  ce  médaillon  figure  dans 
le  tableau  de  Léonard  de  Vinci  :  Combat  de  Cavaliers.  Gomment  expliquer  cet 
artistique  médaillon  au  frontispice  d'une  maison  fort  ordinaire?  Puis  des 
portes  cintrées,  des  fenêtres  à  meneaux  en  croisillon,  des  rampes  saillantes 
qui  courent  le  long  d'anciens  murs  portant  les  millésimes  1581-1585;  des  cor- 
niches à  moellons;  enfin,  la  Grange  de  la  Dîme. 

CHARNOIS.  —  IL,  133.  —  E.,  35.  —  D.  G.,  4.  —  D.  A.,  44.  —  D.  D.,  47. 

—  Hect.,  561.  —  B.  P.,  Givet.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  4  juin.  —  Vil- 
lage traversé  par  un  ruisselet.  Terrain  anthraxifére  :  grès  diversement  nuancés  ; 
calcaires  bleus;  schistes  calcaires.  —  G.  de  Luxembourg. 

Ecarts.  —  La  Malavisée,  7  hab.  —  Malpensée,  2  hab. 

CHOOZ.  ~  H.,  696.  —  E.,  227.  —  D.  G.,  5.  —  D.  A.,  28.  —  D.  D.,  35.  — 
Hect.,  1,308.  —  B.  P.,  Givet.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  la  Saint-Remy.  — 
G'«  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  Fanf.  —  S.  G.  G.  —  Garrières  de  grès  blancs; 
calcaires  bleus  et  schistes  calcaires.  Briqueterie.  —  Sur  la  rive  gauche  de  la 
Meuse. 

«  De  Landrichamps  et  de  l'ancienne  batterie,  des  sentiers  et  des  chemins 
forestiers  mènent  vite  à  la  crête  de  la  Meuse  au-dessus  de  Ghooz  et  de  la 
grande  boucle.  Gette  crête  est  fort  intéressante  à  parcourir,  surtout  à  cause  de 
la  vue  :  d'une  part,  sur  les  fonds  boisés  de  la  HoMi//c  et  de  la  Huile;  de  l'autre, 
sur  le  vaste  panorama  de  la  Meuse,  au  grand  tournant  de  Ghooz.  A  la  cime  du 
plateau,  la  Maison  Picfiegru  isolée;  à  droite,  vers  Givet,  les  villages  de  Chamois 
et  de  Rancennes,  d'où  descend  le  ri  d'Avette,  à  la  ferme  du  même  nom,  voi- 
sine dune  ancienne  fabrique  de  colle-forte  transformée  en  villa,  en  face  des 
Trois  Fontaines.  G'est  à  ce  ravin  que  commence,  en  s'escarpant  sur  la  Meuse,  le 
beau  massif  des  roches  de  Chooz;  sombre  rempart  couronné  de  mornes,  incliné 
vers  Aviette  par  dégradation,  et  que  revêt  à  sa  base  une  végétation  luxuriante. 

«<  Le  Petit-Chooz,  relié  au  grand  par  un  pont  métallique  construit  en  1884- 
1885,  semblable  à  celui  de  Ham,  en  amont,  aligne  sa  rangée  de  maisonnettes 
sur  Tétroite  berge  du  fleuve,  au  pied  de  la  montagne;  et  la  base  des  roches, 
jusqu'au  ri  d'Aviette,  présente  une  série  de  clos  où  les  arbres  fruitiers  et  les 


—  472  - 

vignos  font  un  oli.irnianl  fouillis,  roniontant,  par  intervalles,  dans  les  sillons 
qui  sr^parent  les  niasses  rochouses  et  accentuent  les  contours  de  cette  impo- 
sante couronne  murale. 

«  Les  montagnes  de  la  boucle  présentent  en  amont  la  courbe  superbe  d'uu 
vaste  cirque  de  fonHs.  La  vieille  Meuse,  libre  d'entraves,  coule  entre  les  Ilots, 
dans  ces  solitudes,  où  les  barques  des  pt^cheurs,  luttant  à  coups  de  perche 
contre  les  courants,  constitu(Mit  tous  les  éléments  de  navigation. 

«  Le  Grawi-Chooz  est  situé  dans  la  presqu*lle  en  forme  de  jambon,  plateau 
nu,  cultivé,  présentant  une  pente  douce  au  nord,  à  l'est  et  au  sud,  se  relevant 
à  pic  vers  l'ouest,  du  côté  de  ilam  et  d'Aubrives.  Domaine  Licot,  au  bord  de 
Teau.  Grande  ferme  contiguë. 

«  On  se  rend  directement  de  (iivet  à  Chooz,  en  une  beure,  par  la  porte  de 
France  et  la  route  de  Vireux.  La  traverse  de  Cliooz  se  détache  tout  de  suite  à 
gauche,  le  long  du  fleuve  dont  elle  suit  la  berge,  en  franchissant  Técluse  de 
Trois-Fontaines,  à  l'issue  du  canal  souterrain. 

«  La  belle  chaîne  des  «  roches  »  se  développe  sur  la  rive  opposée.  On  longe 
le  cimetière  accosté  d'une  vieille  chapelle.  Puis  on  voit  le  cirque  des  monta- 
gnes enveloppantes  aligner  une  succession  de  «  tiennes  »  —  patois  wallon  :  côtes, 
montées;  «  tiers  »,  en  wallon  du  pays  de  Liège  —  revêtus  de  taillis  et  ourlés  de 
vert  :  Culée  </<?.<?  Roches,  Fond  de  Wcz,  la  Mairie,  Foinne,  Grand-Tienne,  Tienne 
dera-les-prés.  Tienne  de  l'Ue  it  bord,  Flixaux,  Pelémont,  et  au  fond  le  Trou  du 
Diable.  Kn  retour,  les  bois  d'Arember^,  vers  llierges  et  Vireux. 

«  Le  pont  franchi,  on  suit  à  droite  le  bord  de  l'eau,  longeant  Tunique  rangée 
d'habitations  qui  composent  le  Petit-Chooz,  maisonnettes  de  pêcheurs  et  de 
maralchei-s,  les  deux  industries  florissantes  en  ce  village,  qui  a  gardé  beau- 
coup de  Tancien  cachet  rustique.  Le  sentier  longe  une  carrière  de  pavés.  Plus 
loin  se  détachent  les  chemins  ({ui  escaladent  la  hauteur  en  raidillon;  une  route 
neuve  en  lacet  s'élève  à  gauche,  doublant  le  vieux  chemin  direct  pour  les  faci- 
lités du  charriage.  Cette  route,  construite  en  1893,  offre  de  très  beaux  points 
de  vue.  Le  vieux  chemin  de  Chamois  s'élève  à  gauche,  en  creux.  Au  sommet 
de  la  côte,  on  atteint  la  crête  boisée  entre  Meuse  et  Houille.  La  route  poursuit 
droit  au  sud  vers  llargnies;  un  embranchement  sur  la  droite  tient  les  sommets 
de  la  boucle  de  Chooz.  domine  le  Trou  du  Diable  (sapins),  d^où  un  sentier 
dégringolant  ramène  à  la  Meuse,  tandis  que  la  bifurcation  de  gauche  conduit 
à  la  maison  forestière  d«;  Thirissart,  bois  d'Aremberg,  près  du  ruisseau  du  Loc, 
affluent  de  la  Meuse  en  aval  de  Vireux,  avec  le  moulin  d'En-Haut  et  le  moulm 
d'En-Bas...  »  (Jean  d'Ardenne  :  Guidk  du  Touristk.) 

Histoire.  —  C  de  Stavelot.  Origine  fort  ancienne.  La  première  mention  de 
ce  village  se  rencontre  dans  les  deux  diplômes  que  le  roi  Lothaire  II  accordait, 
13  avril  862,  au  monastère  de  Stavelot.  L  autre  diplôme  nous  apprend  qu'à 
cette  date  le  village  —  alors  petit  hameau  —  se  composait  de  treize  maisons 
avec  exploitation  agricole,  d'une  fort  modeste  église,  et  d*une  manse  seigneuriale. 
Lorsque  les  Normands  remontèrent  la  Meuse,  Chooz  fut  Tun  des  rares  endroits 
de  la  contrée  que  ces  pirates  ne  ruinèrent  point.  C'est  à  Chooz  que  les  reli- 
gieux de  Stavelot,  en  quittant  Bogny  pour  regagner  leur  monastère,  s'arrêtaient 
quelques  jours  avec  le  corps  de  saint  Remacle.  (Voir  Logny-Bogny.  —  Pour 
rhistoire  de  Chooz,  nous  renvoyons  à  ce  qu'en  écrit  M.  Tabbé  Roland  dans  la 
Revuk  historique  aruknnaisr,  et  à  l'abbé  Antoine  :  Monographie  de  Chooz.) 

Château. —  Si,  des  hauteurs  environnantes,  on  regarde  la  cime  des  monts 
émergeant  au  milieu  de  la  courbe  faite  parla  presqu'île,  on  aperçoit,  au  centre 
de  cette  région  boisée,  un  espace  entièrement  dénudé  :  c'est  Pélémmi,  le  mont 
pelr,  qu'une  divinité  malfaisante  semble  avoir  condamné  à  la  stérilité  perpé- 
tuelle. A  mi-côte,  le  ilanc  de  la  montagne  est  troué  d*une  large  déchirure, 
sorte  de  ravin  rempli  de  broussailles  impénétrables  que  les  gens  du  pajs 


—  4';3  — 

appellent  :  li  Tro  d'D'uHe,  le  trou  du  diable;  tout  en  bas,  la  Meuse  se  fait,  en 
cet  endroit,  tourbillon  perfide  qui  entraîne  les  barques  et  les  baigneurs  dans 
un  gouffre  profond,  insondable  jusqu'à  présent,  que  l'on  nomme  Bninefose; 
Pélémont,  H  Trô  d'DifUe  et  Brunefosse,  trinité  néfaste  qui  effrayait  nos  aïeux  et 
les  éloignait  de  cette  région  redoutée  ! 

De  nos  jours,  les  pécheurs  évitent  encore  Brunefosse,  et  les  bûcherons  ne 
vont  pas  volontiers  au  Trô  d'Diàle,  mais  Pélémont  n'épouvante  plus  personne, 
et,  de  l'impression  d'horreur  qu'il  inspirait  autrefois,  il  ne  reste  plus  guère 
que  le  souvenir,  bien  effacé  déjà,  du  terrible  sire  de  Pélémont  et  de  son 
manoir  détruit. 

Pélémont,  le  mont  Chenu  actuel,  fut,  paraît-il,  l'emplacement  d'un  château 
ou,  tout  au  moins,  d'une  maison-forte.  La  légende  l'affirme,  et,  à  maintes 
reprises,  les  anciens  du  pays  ont  remarqué,  en  exploitant  la  forêt,  des  ves- 
tiges de  constructions  souterraines,  des  débris  de  briques  et  d'ardoises,  qui 
ne  laissent  aucun  doute  sur  l'existence,  à  une  date  qu*on  ne  peut  préciser, 
du  château  féodal  de  Pélémont.  Et  puis,  le  seigneur  de  ce  manoir  ne  parcourt-il 
pas  la  forêt,  de  temps  en  temps,  escorté  de  ses  compagnons  et  d'une  nom- 
breuse meute  de  chasse?  Il  avait  vendu  son  àme  au  diable,  à  condition  qu'il 
ne  mourrait  jamais  dans  une  bataille.  Mais  le  charme  ne  devait  point  durer 
plus  de  trente  années,  au  bout  desquelles,  un  jour  que  le  seigneur  de  Hierges 
assiégeait  le  château,  Satan  réclamait  rdrne  que  lui  devait  ce  sire  de  Pélé- 
mont. «  Pas  encore,  »  réplique  le  sire.  Puis  il  tire  de  son  justaucorps  un 
talisman  dérobé  dans  un  monastère  espagnol.  Le  diable  recule,  vaincu,  grin- 
çant les  dents;  et,  pour  se  venger,  s'en  prend  au  manoir;  il  renverse,  d'un 
coup  de  l'ergot  qui  lui  sert  d'éperon,  les  murs,  le  donjon  et  l'enceinte  de  Pélé- 
mont; un  vaste  souterrain  qui  mine  la  montagne  est  ouvert  dans  toute  sa 
longueur.  Les  assiégeants  ne  peuvent  en  croire  leurs  yeux  :  mais  l'odeur  de 
soufre  qui  s'échappe  des  ruines  leur  apprend  suffisamment  que  Hugues  le 
Roux  et  sa  bande  ont  été  la  proie  de  Satan.  Pélémont  réduit  en  miettes  et 
le  Trô  d'Diàle  ouvert,  tel  est  le  résultat  du  passage  de  Hugues  dans  la  con- 
trée. Comme  dernière  vengeance,  le  diable,  furieux  d'avoir  été  joué  par  le 
sire  de  Pélémont,  condamna  ce  dernier  et  ses  hommes  d'armes  à  refaire, 
de  temps  à  autre,  une  de  leurs  courses  à  travers  la  forêt.  Bien  des  «  saurteux  » 
attardés  à  brûler  les  ramilles  sur  leur  «  part  «  affouagère  ont  vu  et  entendu  la 
meute  du  seigneur  de  Pélémont,  L'un  d'eux  a  même  été  interpellé  par  lui. 
Etonné  de  voir  ces  personnages  étranges  passant  près  de  là,  notre  homme 
alimentait  le  brasier  pour  mieux  les  examiner,  quand  Hugues  le  Roux,  ou  plu- 
tôt son  fantôme,  lui  dit  d'un  ton  affectueux  :  «  Tu  travailles  avec  çntrain,  bon 
vilain.  »  Parfois,  la  vision  passe  silencieusement.  D'autre  part,  on  raconte  que 
«  des  faudreux  »,  que  des  charbonniers  assis  le  soir  devant  la  porte  de  leur 
hutte,  surveillant  la  meule  qui  se  carbonise,  ont  souvent  aperçu,  à  la  lueur 
de  la  flamme  de  leur  foyer,  une  troupe  de  guerriers  bardés  de  fer,  suivis  de 
piqueurs  menant  une  meute  nombreuse,  en  même  temps  qu'ils  entendent  des 
aboiements  et  des  bruits  étranges.  Le  sire  de  Pélémont  et  sa  suite  mènent 
la  course  nocturne  que  le  diable  leur  a  imposée.  (Voir,  pour  les  nombreuses 
légendes  dont  les  oyeux  ardennais  sont  les  héros,  Meyrac  :  Traditions,  Légendes 
ET  Contes  des  Ardennes.) 

Ecarts.  —  La  Briqueterie,  2  hab.  —  Les  Trois  Fontaines,  40  hab.  —  La  Cha- 
pelle Saint-Roch.  N.  G.  —  Dessous  la  Montafjne,  —  Le  Hayaumé.  —  Le  hdtis.  — 
A  l'ouest  de  Chooz,  les  dépôts  d'alluvions  de  la  Meuse  ont  formé  un  escarpe- 
ment quasi-circulaire  sur  le  sommet  duquel  se  perd  l'ancien  chemin  de  Fois- 
cbes.  Sur  les  différents  points  de  cet  escarpement,  furent  ouvertes  des  carrières 
«le  sable  et,  dans  l'une  d'elles,  faisant  face  \\  l'Ilon-Judas  et*  au  village  de  Ham, 
on  découvrit  une  soixantaine  de  vases,  cinq  haches  de  fer,  cinq  lances,  quelques 


—  *7i  — 

tracps  (Ift  rharbon,  rli-iiit  sqiiclrtrcs  ini:ompMs,  le  tout  iniiiquiint  un  lieu  de 
si'piilturi's  frainjui's.  Aux  lirux dits.  :i loui'sl ilu  village,  la  Chapelle,  le Haijaum*. 
If  ll'ltin.  furi'iit  siiiis  Ui)Ul<'  loiistruilfS  le*  habiliitions  primitiv.'s  de  Chooi  sur 
l'i-niphi-onmiitqui  l'st,  iiujounrhui,  prnpriélii  coimuunale.  Dans  une  sablière  de 
<:iioiiz  riiri'ril  troiivr>ri  de  iiombriMix  bijoux  on  or  rcmon tant  ù  l'époque  gauloise. 

FOISCHES.  —  H..  Jili.  —  E.,  67.  ~  D.  C,  4. -- D.  A.,  36.—  D.  D.,Bl.— 
tWi.,  Wi.—  It.  l>.,liiv<>L  —  ¥.  E..,  le  11  iiovi'uibro ou  le  dimanche  suivant.— 
It.  B.  —  Aiicieiiii<>s  iNUTii'O's  de  marbre;  minerai  de  fer;  piern-  ù  chaux;  sabli* 
lilanc.  —  <:.  il<-  l.uxemlMiur^'.  ItLinii  h  la  France  l'n  1160  par  le  traité  du 
Uruxi'lles. 

Eglise.  -^  Les  Ti>nipliers  posséiiaieut  une  maison  i.  Foisches.  L'église 
aclui.'ll'',  r(''p,in'i',  restaura;  maintes  fois,  li'ur  appartenait.  On  reconnaît  fscî- 
lemetil.  dans  nm-  terme  di'  ce  villdHi'i  les  resles  d'un  •'■dilicc  conventuel. Entre 
Koisilies  l't  Afîimodl,  les  Pvu<si''ns  avaient  l'-tabli  leurs  batteries  lorsque,  en 
IRIS,  ils  nssi.'-ùriNit  (;ivi-t. 

FROHELENNES.  —  II-,  l,2iR.  —  K.,  2.U.  —  D.  C„  3.  —  D.  A.,  *2.  - 
l).  I).,  :il.  —  ll-Tl..  71-i.  —  H.  i>..  (iivet.  —  F.  I..,  bi  premier  dimanche  de 
siptcml.iv.  —  Ci-  P.  —  U,  H.  —  S.  M.  —  Ibinn.  ntunic.  —  Fanf.  —  S.  a  C 
l'Uiiiim.  —  Fronifli'iines  est  nu  i;imllueiir  ib'  In  Houille  (c'est  le  premier  nl- 
ia{!e  de  celle  ynllri'i  r't  du  r»  tte  Chulciipe,  dnns  une  lai'gi>  cuve  que  forme  le 
vatliMi,  avant  de  s'ciiua^ii-r  sous  le  Mont-d'iiaurs.  Chimères  de  pierres  de  taille, 
de  nioidluns,  il>'  piiTres  à  l'bnux.  Ciilcnîi'es  rout^eilti-cs.  Importante  fonderie  de 
cuivre  roufO',  npiiarK'uant  ù  In  »  Soi-iHlt>  frnnçuise  des  McLiux  «.  —  C.  de  Luxen- 
bour;:.  Iléiini  n  la  Frame  en  170!).  ]iar  le  Irnilê  de  Hruielles. 

Ecarts.—  Flohiiaunt.  sur  la  llituille,  âti:)  bab.,  oU  se  li-ouve  l'ustuc  à  cuim. 
—  L-i  Cuirm-ie  dv  Fruineleuivii.  .\,  C.  —  Yieitlei-Furuei,  121  hab.  —  HubMr, 
il'upi'i's  lu  NouRNCL.iTCRK  DKs  Ciiuucv'Ks,  iiiais  aujount'hui  l-rart  de  Givet.  — 
RipiJcIle;  imliitui'-  juir  lliilieit  r-umiue  appartenaiil  II  Fromelennes,  mais  aujour- 
d'hui l'i'nrt  d>'  (iivet.  Itippellc,  ou  Ilippi'l,  est  un  petit  monlirule  qui  semble 


lïoir  éir-,  selon  toute 


ippat 


)  lui 


ilu.i  fiaulois.  J.  Hubert,  il  est  v 
—  Courrier  iten  Ardeiuut, 
^mai  IR39,  —  nfllrmeqae 
l'c!  terlre  n'est  pas  pin 
un  tumulus  romain  qn'no 
lumulus  gaulois,  mais  un 
cimeliêrechrétïi'n  remon- 
tant au  striziëme  ou  an 
dix-septième  siècle.  Uani 

SI'S  A.NNALES  AnoEKKAisn. 

mbat  ces  con- 


A  Fromelennes,  existe, 
ayant  son  entrée  sur  le 
haut  d'un  monticule,  la 
•  l'Ièbre  grotte  de  Nicbet 
que  nous  avons  longue- 
phe  :  (h'-ilo'jie  de»  Ardaaut. 


»..  i7i.  —  E.,  83.  —  D.  C.  4.  —  D.  A-,  36.  - 
-  II.  y..  (Jivet.  —  F.  I..,  le  dernier  dimanche  de 


—  475  — 

septembre.  —  C"  P.  —  B.  B.  —  Sur  la  rive  droite  de  la  Meuse,  calcaires  bleus 
ît  schistes  calcaires,  carrières  de  grès,  sable.  —  C.  de  Liège. 

Ecarts.  —  Ham-les-Malades,  où  se  voient,  rive  gauche  de  la  Meuse,  d'assez 
lombreuses  ruines.  —  Roche  au  Winage,  Sur  cette  roche  très  grosse,  émer- 
teant  du  milieu  de  la  Meuse  en  aval  de  Ham,  se  voit  une  empreinte  de  fer  à 
îheval  :  c'est  la  marque  du  passage  du  cheval  Bayard,  racontent  les  gens  du 
)ays.  Cette  pierre  indiquait  vraisemblablement  la  limite  entre  les  seigneuries 
le  Hierges  et  de  Ghooz.  Comme  Fendroit  était  peu  propre  à  la  perception  du 
vinage,  il  est  fort  probable  qu'on  le  prélevait  plus  en  avant,  auprès  du  pont 
ictuel  de  Ham,  au  pied  d'une  roche  isolée  de  la  montagne,  et  dont  le  nom  do 
Hoche  à  wagne  pourrait  bien  venir  de  Roche  au  winage. 

HIERGES.  —  H.,  308.  —  E.,  62.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  33.  —  D.  D., 
t9.  —  Hect.,  402.  —  B.  P.,  Aubrives.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  d'oc- 
obre.  —  B.  B.  —  Terrain  anthraxifère  :  calcaires  bleus  et  schistes  calcaires; 
juartzites;  carrières  de  grès  au  pied  et  sur  le  versant  d'une  petite  montagne 
jui  porte  à  son  sommet  les  ruines  d'un  château  qui  fut  célèbre.  —  C.  de 
bouillon. 

Château.  —  Domine  le  village.  La  grande  tour  est,  évidemment,  d'une  très 
mcienne  origine.  De  cette  forteresse  partit  l'étincelle  dont  toute  TEurope  fut 
imbrasée  pendant  la  guerre  de  Trente  ans  —  elle  en  dura  trente-huit,  —  guerre 
jui  coûtait  la  vie  à  deux  millions  d'hommes. 

Le  prince  de  Chimay  et  le  seigneur  d'Aymeries  s'étant  pris  de  querelle  au 
ujet  du  château  d'Hierges,  Robert  de  La  Marck,  prince  de  Sedan  et  duc  de 
(ouillon,  s'était  porté  médiateur  et  avait  adjugé  le  château  en  litige  au  prince 
le  Chimay.  Le  baron  d'Aymeries,  créancier  de  Charles-Quint  pour  une  somme 
-onsidérable  que  l'empereur  n'aurait  pu  lui  rendre  alors  sans  s'incommoder 
ixtrémement,  obtint  que  le  conseil  impérial  revît  le  procès.  Il  fut  reçu  appe- 
ant  à  la  chancellerie  de  Brabant,  qui  le  mit  en  possession  du  château  d'Hierges. 
lobert  de  La  Marck,  surnommé  le  grand  sanglier  des  Ardennes  —  dont  la 
levise  :  Si  Dieu  ne  me  veut  aider,  le  diable  ne  me  saurait  manquer,  dit  assez  la 
ierté  violente, —  blessé  de  cette  atteinte  portée  à  la  justice  de  sa  petite  souve- 
aineté,  envoya  son  héraut  d'armes  notifier  à  Charles-Quint  un  cartel  de  défi, 
n  pleine  diète  de  Worms.  Les  ravages  qu'il  exerça  sur  les  terres  de  l'empire 
urent  le  prélude  de  la  grande  guerre  que  François  P"",  son  allié  et  son  pro- 
ecteur,  inaugurait  contre  la  maison  d'Autriche. 

M.  Frédéric  Henriet  —  dans  son  Guide  illustré  dk  la  Vallék  de  la  Meuse 
Matot-Braine,  éditeur)  —  nous  décrit  ainsi  ce  château,  incendié  et  en  partie 
asé  pendant  l'époque  révolutionnaire  et  qui,  d'ailleurs,  avait  déjà  subi  de 
udes  assauts,  jadis,  aux  temps  des  guerres  religieuses,  notamment  lorsqu'eii 
544  il  fut  assiégé  par  le  duc  de  Ne  vers  : 

«  Les  appartements  se  composaient  de  deux  corps  de  bâtiments  bien  dis- 
incts,  séparés  par  la  cour  d'honneur,  mais  reliés  entre  eux,  vers  la  cour  des 
ommuns,  par  une  galerie  fermée  au  nord  avec  arcades  ouvragées,  à  l'inté- 
ieur,  vers  la  cour  d'honneur.  A  chaque  extrémité  des  bâtiments,  se  trouvait 
me  tour  assez  importante. 

«  Cette  galerie  formait  passage,  tant  au  rez-de-chaussée  qu'au  premier 
tage,  entre  les  deux  tours  que  l'on  voit  encore  aujourd'hui  en  face  de  l'habi- 
ation  du  régisseur.  Dans  l'une  de  ces  tours,  celle  de  droite,  on  trouve,  sous 
a  cave,  une  arrière-cave  voûtée  à  quatre  pans,  avec  un  soupirail  de  forme 
•riginale  et  d'une  hauteur  exceptionnelle.  Cette  enceinte,  qu'on  nomme  com- 
Qunément  les  oubliettes,  mesure  6  mètres  environ  de  long,  o  mètres  de  large 
t  6  à  7  mètres  de  hauteur;  elle  n'a  aucune  issue.  On  y  remarque  pourtant 
[uelques  marches  d'escalier  taillées  grossièrement  dans  le  roc,  et  aboutissant 


:iri'>  à  noiif.  Serail-ce  l'entrée  de  souler- 
li'  rliAteau?  On  l'itinore. 
iviviit  de  viisles  caves;  l'unedelles.  reni- 
fi-iiiiciil  l'nnlréc.  sous  la  tour  la  plus 
Ils,  sans  qu'on  y  ail  rien  découvert.  Les 
es  s<Tt  au  n^iiisseur.  l^s  caves  des  petits 


eu  ra<'>-  •l'uu  itiiirqui  a  iU(^  jaili» 

raius  qui  l'xistcul.  i->Tliiim'iii('ul  • 
'■  Sous  (liacuni'  d<;s  lriiisli>urs 

|ilj.:  lifs  di^hris   (lu   l'IiAlratt,  .ju 

ancii'UHo,  fut  i'x|i]<ii-i'>e  il  y  n  ci 

lieux  autres  siml  lilires,  et  l'unie 

apiiarti-iuents  sont  ans.si  utilisiV< 
«  Itiiiis  la  oonr  d'honm-ur.  se  trouvait  un  puits,  comblé  depuis  I81S;  les 

anciens  du  villatte  asimraienl  [|iie  la  profomli-ur  en  est  considérable  el  allait 

jusiiu'au   niveau  dn  ruisseau  du   Mouliu.   Lu  escalier  circulaire    permettait, 

parall-il,  d'y  Hesci-ndre  aisi-mimt  et  de  le  cuivr  au  besoin. 
"  La  f.ii'.'iili'  lu-incipale  du  clu'ileau.  celle  des  grande  appartemenis,  donne 
vers  le  midi,  au-dessus  dn  ti^ 
lage  de  ilierges,  tandis  que  les 
IMtiits  appartements, oii  se  trou- 
vait la  'I  Ti'ur  carrée  n,  domi- 
uenl  la  valli'-e,  vers  Vaucelles 
'lli'l^que).  1^  ligne  frontière 
■■si  à  euvtron  tOO  mètres  dn 
cirâloau,  et  à  moins  d'un  kilo- 
nn-tre  lie  Vaucelles. 

"  Une  tourelle,  appelée  l'n- 
rien  corps  de  garde,  a  été  re- 
construite en  1886-1887,  et 
aménagée  en  demeure,  tout 
en  lui  conservant,  extérieDK- 
ment  du  moins,  son  aspect 
primitiL 

»  Derrière  cette  tourelle  <l 

les  liAtiments  occupés  par  le 

'aste,  bien  planté  d'arbres  bni- 

di'èvcs  et  de  sentiers,  compit- 

it^iise,  bâtie  en  I5T9  par  Gtlbi 
lanc  de  la  montagne,  à  mi-cUe 
illaii''.  1."  stylrr  d»  l'i-glise  répond  à  celui  du  chAtean. 
marches  du  ^nirid  aulel,  un  cercueil  renfermant  du 
t  l«nKt«>mps,  on  avait  cru  être  ceux  du  comte  d'Eginont. 
i-ouviV-  sur  le  cei-cueil  el  portant  une  inscription  repro- 
e  pii-m-  lix>-e  dans  le  mur  h  l'entrée  de  l'église,  a  fait  connaître 
■\u<-  ce  corps  ''^ait  relui  du  sire  de  .Mestellart,  homme  de  confîance  du  comte 
d'Kgmoiit. 

<<  Par  sa  silualinn  l'-levée,  le  cliAteau  domine  le  village,  dont  il  n'est  sépirt 
que  d'environ  40  ra.''lres. 

"  Le  ii'i  Janvier  (Sfit,  un  ouragan  tcrrihle  a  renversé  la  façade  principale, 
<pii  Jusqii'alois  avait  ivNisI'''.  C'est  une  yHTle,  car  l'arcUitecture  en  était  depnr 
styh-  lli'iiaissance.  Il  reste  eiicnre  des  feruitres  qui,  par  leurs  meneaux  en 
liierre,  avi'C  croisillons,  indiqm-ul  bien  la  date  de  la  reconstruction.  A  chiqne 
i''poque  de  lr:insitiiin,  la  grande  et  plus  anci<-nue  tour  a  subi  les  diverses  trans- 
formations qu'ameiiaieni  les  changements  dans  l'architecture,  mais  sans  en 
niiidilier  l'aspii-l  général...  •■ 

•v»  Dans  une  des  rui's  de  llierge»,  contre  une  muraille,  une  croix  en  pient 
de  (iivet.  An  milieu,  un  furl  henu  christ  en  relief,  dont  la  tête  est  mutilée; 
aux  exlrémiti'-s,  les  attributs  des  quatre  évangélistcs.  On  lit  sur  le  socle  cette 


régisseur,  se  trou 

ve  un  jarilin  potager  ass 

liei-s.  lu  hois.  «lit 

'  Itois  du  Pair  ...  .-oiipi 

nant  :i7  hrclares. 

touche  à  l'Iialiilation. 

■■  l-^il'<' >i  !■■ 

aviTSi-  le  jardin  conduit 

de  lierhiiuiont.  s<' 

■iyin'iir  lie  llier::es.  dans 

pe  ( 


duitc 


e  plaipie  e 


—  .i78  — 

éj,'lise  desservie  par  une  société  de  chanoines  rr^uliers  ou  séculiers  que  liaient 
eiiscniblf^  d«'s  rèfrlemenls  loyalement  acceptés  et  suivis. 

Celte  collégiale,  dit  la  chronique,  fut  fondée  et  érigée  Tan  752  de  Jésus- 
Christ  par  vénérable  dame  Ada,  épouse  de  Wibert,  comte  de  Poitiers,  dans  le 
lieu  même  où  saint  Materne,  autrefois,  premier  évéque  de  Tongres,  avait  fait 
construire,  avec  les  aumônes  des  fidèles,  une  église  en  l'honneur  de  Dieu  et  de 
la  mère  de  Dieu. 

Ada  y  fit  venir  les  reliques  de  saint  Ermel.  Sainte  Hiltrude,  fille  du  comte 
Wibert  et  d'Ada,  laissa  tous  ses  biens  aux  églises  fondées  par  sa  mère  et  notam- 
ment au  chapitre  et  à  Téf^^lise  de  Molhain.  Kn  7G0,  le  roi  Pépin  augmenta  la 
dotation  des  chanoines,  et  leur  donna  la  moitié  des  dimes  de  Revin,  de  Fumaj 
et  de  Fépin.  Les  droits  pour  la  pèche  et  la  chasse  furent  réglés  en  1252  par  une 
sentence  arbitrale  entre  Kloy,  chevalier,  seigneur  de  Montcornet,  et  Nicolas 
de  Made,  chanoine  de  Saint-Jean  de  Liège,  représentant  le  chapitre.  Alard  de 
Chiiuay,  sire  de  Haybos,  leur  donna,  en  i2.-)8,  le  bois  de  Jamottines  appelé  le 
liofi-yotre-Dnme.  Les  statuts  du  chapitre  de  Molhain  furent  renouvelés  et  com- 
plétés en  1493.  Le  21  octobre  i.*»38,  l'église  paroissiale  de  Notre-Dame  et  de 
Saint-Ermel  de  Molhain  fut  réunie  au  chapitre  par  le  pape  Paul  IIL  Un  décret 
rendu  par  lévéque  de  Liège  en  1628  introduisit  quelques  réformes  sévères 
dans  la  discipline  du  chapitre  de  Molhain  et  décida,  entre  autres  choses,  que 
les  droits  payés  par  les  chanoines  lors  de  leur  réception  ne  seraient  plus  appli- 
qués h  des  festins  et  à  des  repas,  mais  a  l'achat  d'ornements  pour  l'auteL 
(Voir  J.  Hubert  :  Ckograpiuk  i»ks  Ahdennks.) 

Chftteau.  —  Au  sommet  de  Bayard-Mont  —  ainsi  s'appelait  jadis  le  MùtU- 
Vircux,  —  une  forteresse  dont  les  traces  ne  sont  pas  fort  visibles,  qu'auraient 
habitée  d'abord  les  quatre  (Ils  Aymon  (?),  puis  des  pirates  qui  forçaient  les  bate- 
liers, remontant  ou  descendant  la  Meuse,  à  payer  généreux  tribut  sous  peine 
de  confiscation  ou  de  massacre.  Ces  pirates  étaient-ils  prisonniers?  ils  s'échap- 
paient en  s'enfuyant  (tar  un  souterrain  les  conduisant  de  la  cave  du  cbàteao 
dans  un  lieu  boisé,  (^c  souterrain  se  verrait  encore,  ou  mieux,  se  laisserait 
deviner.  Nous  sommes,  évidemment,  en  pleine  légende. 

Ecarts.  —  Molhain,  182  hab.,  sur  la  Dluve;  d'origine  plus  éloignée  que  Vireux. 
S'appelait  Vireux-le-Murlin,  à  l'époque  de  sa  collégiale  que  l'on  voit  encore  — 
du  moins  en  ruines  —  dans  son  vallon.  «  11  ne  reste  des  temps  primitifs, 
encore  est-ce  beaucoup  s'avancer,  qu'une  crypte  voûtée  en  berceau,  en  partie 
comblée,  comme  l'indiquent  quelques  piliers  dont  la  partie  inférieure  plonge 
dans  le  sol,  et  défigurée  par  des  maçonneries  successives.  Cette  crypte  règne 
sous  le  sanctuaire  un  peu  surélevé  de  l'église  actuelle  dont  le  chœur  et  les 
transepts  sont  voûtés  en  ogives.  La  nef  de  construction  postérieui'e  est  pla- 
fonnée en  bois  avec  voussures  cintrées.  Le  plafond  est  divisé  en  plusieurs 
compartiments  séparés  transversalement  par  des  bandes  saillantes  décorées 
d'arabi'sques  ainsi  que  les  bandeaux  des  arcs  ogives  qui  retombent  sur  des 
culots  de  fornn'S  contournées  d'assez  mauvais  goût.  Rien  n'est  plus  discor- 
dant que  Taccouplement  monstrueux  de  ces  fioritures  rocailles  avec  la  sévérité 
de  l'ogive.  Ajoutez  à  cela  que  le  tout  est  badigeonné  en  blanc  avivé  de  cartou- 
ches à  fond  bleu  cru  où  se  détachent  les  figur(;s  de  la  Vierge,  de  saint  Ermd 
en  habits  pontificaux,  et  l'agneau  pascal,  peint  de  couleurs  violentes.  »  (Henriet: 
CuiDK  ILLUSTRÉ  DR  LA  Vallék  dk  LA  Meusk;  Matot-Braiue,  éditeur,  Reims.) 

Le  Moulin  de  Mnlhnin.  H.  Sur  le  Viroin.  Le  mot  Molhain  ne  viendrait-il  pas 
de  moulin?  de  même  que  Vireux,  d'après  une  étymologie  locale  des  plus  con- 
testables, dériverait  de  Viroin  :  ce  ruisseau  poissonneux,  source  de  richesses 
pour  les  pécheurs  vivant  de  leur  métier.  Maintes  anciennes  familles  de  la  région 
se  nomment  Pécheux.  —  La  Briqueterie,  3  hab.  —  Les  Havys,  9  hab.  —  SùUi 
la  Route,  2"}  hab. 


-  479  — 

Ijieuxdits.  —  La  Buchève,  au  point  même  où  le  Viroin  se  jette  dans  la  Meuse. 
Furent,  en  cet  endroit,  trouvées  des  médailles,  des  poteries,  des  amies,  des 
sépultures  d'origine  gallo-romaine;  d'où  son  nom  la BucAêre  =  bûcher,  terrain 
où  se  faisait  la  crémation  des  corps,  écrit  M.  Mialaret  dans  ses  Rkcherches 
ARCHÉOLOGIQUES.  Etymologie  que  combat  labbé  Antoine  dans  son  volume  : 
MoLHAiN,  le  Hameau  et  la  Collégiale,  Ce  mot,  essaie-t-il  de  prouver  à  l'aide 
de  racines  latines,  italiennes  et  allemandes,  signifierait  lieu  planté  de  buis. 
Le  sommet  de  la  Buchère  ne  se  nomme-l-il  pas  la  montagne  des  buis?  —  Le 
Prétoire,  —  Le  Chestillon.  —  Le  Larl,  —  La  Rue  des  Juifs.  —  Le  Bacchus.  — 
Le  Ru  de  Lire,  —  Le  Fond  de  Virevi,  (Sur  les  origines  et  l'histoire  de  ces 
appellations,  dont  quelques-unes  rappellent  l'occupation  romaine,  voir  Meyrac  : 
Villes  kt  Villages  des  Ardennes.) 

VIREUX-WALLERAND.  —  H.,  4,342.  —  E.,  372.  —  D.  C,  10.  — 
D.  A.,  30.  —  D.  D.,  46.  —  Hcct.,  778.  —  B.  P.,  Vireux-Molhain.  —  F.  L.,  le 
dimanche  après  le  23  avril.  —  C'*'  P.  —  B.  B.  —  Sur  la  rive  droite  âelsL  Meuse, 
Village  plus  spécialement  agricole,  en  face  d'un  village  qui  trouve  ses  richesses 
principales  dans  l'industrie  du  fer,  et  opposant  une  filature  de  laine  à  des 
forges.  Terrain  anthraxifére  :  schistes  fossilifères;  grès  bleuâtre;  grès  blanc. 

Eglise.  —  Sans  grand  intérêt.  Peut-être  pourrait-on  signaler  le  maître-autel 
et  un  dais  en  bois  sculpté. 

Château.  —  De  construction  récente.  L'un  de  ses  derniers  propriétaires,  le 
baron  Sibuef,  conseiller  d'Etat,  ne  fut  jamais  très  populaire  dans  cette  région. 
Un  lieudit  se  nomme  le  CMteau  de  la  Filature, 

Ecarts.  —  Le  Moulin  d'En-Bas,  8  hab.  —  Le  Moulin  d'En-Haut,  7  hab.  — 
Le  Risdon,  18  hab.,  où  fut  jadis  une  importante  tannerie.  —  Monplaisir, 
6  hab.  —  Barrage  de  Montigny,  5  hab.  —  Barrage  de  Mouyon,  5  hab.  —  A  la 
Campagne,  11  hab.  —  Ecluse  de  Montigny,  3  hab.  —  Ecluse  de  Mouyon,  7  hab. 
—  Les  Roches,  petit  plateau  couvert  de  landes  se  terminant  en  pente  raide  et 
formant  une  falaise  dont  la  Meuse,  aux  temps  jadis,  baignait  le  pied.  On  y 
voit  d'énormes  blocs  qui  mirent  en  éveil  l'imagination  de  nos  aïeux;  d'où  ces 
noms  :  la  Pierre  qui  tourne,  elle  tournait  dès  que  le  premier  coup  de  cloche 
annonçait  la  messe  de  minuit  ;  la  Pierre  Saint-Georges,  qui  porte  l'empreinte 
d'un  genou  et  de  deux  sabots  de  cheval.  D'un  bond  prodigieux  de  son  cour- 
sier—  tout  comme  Bayard,  —  saint  Georges,  pour  échapper  à  ses  ennemis,  avait 
franchi  la  Meuse. 

IV.    CANTON    DE    RUMIONY. 

Ce  canton  comprend  vingt-huit  communes  :  Humigny,  Antheny,  Aouste , 
Aubigny,  Bay,  Blanchefosse,  Bossus-les-Rumigny,  La  Cerleau,  Cernion,  Cham- 
plin,  L'Echelle,  Eslrebay,  La  Férée,  Flaignes-les-Oliviers,  Foulzy,  Le  FnHy, 
Girondelle,  Hannappes,  Havys,  Lépron,  Liart,  Lojjçny-Bogny,  Marby,  Marlemont, 
Prez,  Rouvroy,  Servion,  Vaux-Villaine. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Signy-le-Petit;  à  l'est,  par  les  can- 
tons de  Rocroi  et  de  Renwez;  au  sud,  par  ceux  de  Signy-l'Abbaye  et  de  Chau- 
mont-Porcien;  et  à  l'ouest,  par  le  département  de  l'Aisne.  Arrosé  par  l'Aube, 
le  Thon,  VAudry  et  d'assez  importants  ruisseaux. 

7,992  hab.;  2,485  élect.;  24,693  hect. 

«  Ce  canton  —  dit  Carré  :  Petite  Géographie  des  Ardennes  —  présente  une 
série  de  plateaux  découverts  qui  commencent  la  zone  centrale  et  se  relient  à 
ceux  de  la  Picardie.  Il  appartient  en  effet,  par  le  nord  et  l'est,  au  bassin  de  la 
Sermonne,  tandis  que  les  ruisseaux  qui  y  prennent  leur  source  et  qui  l'arro- 
sent à  l'ouest  appartiennent  au  versant  de  l'Oise.  A  la  butte  de  Marlemont, 


?e  trouve  le  nu.'Uil  des  collines  iiiii  Ur-lermi lient  les  trois  versants  à",  la  Meuse, 
de  rOise  et.  de  l'Aisne.  On  i,-oni;(iil  que  tnu»  ces  cours  d'eau,  il&at  i.  leur 
siiurue,  n'uii-nt  que  peu  d'ini]>orUuiL'e  :  aussi  le  pavs  n'a-l-il  aucune  indus- 
trie. <:e  qui  fuit  sa  richesse,  c'est  la  rullure  de  Eu  terre  et  l'expartation  des 
produits  qu'on  en  tire.  1^  fertilité  du  sol  ]iouriant  n'y  est  qu'ordinaire  :  le  ter- 
rain est  Kénôruleiiient  sec  et  i>i-u  pruduclif  sur  les  hauteurs;  touterois,  lei 
paKies  basses  sont  bien  cullivé<-s  el  douneuL  de  lionnes  récoltes.  La  culture  de 
l'usier  y  a  mt^me  pris,  surtout  dans  li's  v;dlt-es  et  tes  terres  bumides  du  sud- 
ouest,  de  (frainis  dévcloppenienls.  Le  eunlon  de  Ituroi^tiy  reste,  malgré  son 
étendue,  l'un  des  moins  peuplés  ilu  déparlemeiit.  •■ 

RUBUGNT.  -  H-,  761.  —  i;.,  213.  —  D.  A.,  ii.  —  l>.  I).,  38.  —  Hect.,  1,738. 
—  B.  P.,  Iturnifiny.  —  r.  L.,le8  seplenibr.'  ou  le  dimanche  suivant.  —  C" P.— 
B.  B,  —  ï.  —  *;.  —  Sélaw  sur  le  penchant  d'une  colline  ouprès  de  laquelle 
coule  l'Atifie.  Plumier  éta^e  du  tfrrain  jiimfuitfue  :  carrières  de  pierres  de 
taille  dans  les  calcaires  blancs  de  la  ijrnniif  •ivlHIie,  pierre  à  chaux.  Premier 
étii^e  du  IvrraÎH  cri^lwi)  ;  (irès  vitI  ;  roche  siliceusi'  jaunAtre;  subie  jaunâtre. 
Terrain  diluvien  :  terre  art!rli)-sableuT!e  Jaunâtiv. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  De  fundalion  lellement  ancienne,  dit  la  lésende, 
que  l'on  n'eu  saurait  trouver  l'origin".  .Xutn't'ois  chef-lieu  d'une  baronnie  très 


EniiM  de  Rumltiiy 

ini|ir>rlanl<-  en  cliAlelleni)'s,  fiefs  el  mouvances  qui  dépendaient,  pour  le  spiri- 
luel,  lie  l'abbaye  S<iint->'ii:aise  de  Keinis.  .AvanI  la  Révolution,  une  gnierie,  et 
un  bailliage  é1ran;:er  à  celui  de  Kuise,  dans  la  circonscription  duquel,  toute- 
fois, il  était  silué.  "  Bumi^ny,  dit  l'abbé  Péchcnard  (voir  le  Dohai.-ib  du 
PoTivEs,  p.  12),  n'aur.iit-il  pas  été  le  centre  d'un  domaine  royal  que  formèrent 
diverses  terres  délacliéi's  peu  à  peu  de  la  donation  faite  par  saint  Remy;  ne 
pounait-on  le  rattacher  nu  dom.nine  mynl  de  Thin?  «  Quoi  qu'il  en  soit,  U 
p.iroissc  Sainl-:^ulpicede  Buuiignyëlait  déj^  «'ilèbreau  huitième  siècle,  lorsque 
saint  Itiffohert  consacra  le  nialtre-antel  île  Tr-glise. 

Les  seigneurs  de  Bnniiitny  smit  anciens  et  très  illustres.  Euibert  de  Vennsn- 
dois,  duc  de  Thiérache,  épousa  en  secondes  noces,  vers  973,  la  veuve  du  sei- 
gneur lie  ltunii;;ny,  i|ui  avait  deux  lils.  (iodefroy  et  .\rnoul,  auxquels  E^wrt 
donna  Klorenne.  Godel'roy  lui  succéda,  et  eut  cI'Avoye  de  Roucy  un  fils  nomnii 


-  481  — 

comme  lui  Godefroy.  Le  petit-Ols  de  ce  dernier,  Nicolas,  seigneur  de  Rumiguy, 
fonda  Bonne-Fontaine,  construisit  le  canal  de  Signy,  et  mourut  en  1175,  lais- 
sant, d'Ide  de  Chièvres,  Godefroy,  chevalier  de  l'ordre  teutonique,  et  d'Adélaïde 
de  Pierrepont,  Nicolas  qui  lui  succéda  dans  la  seigneurie  de  Rumigny.  En  1439, 
Antoine,  comte  de  Vaudemont,  seigneur  d'Aubenton  et  de  Rumigny,  acheta  de 
Guillaume  de  Lorraine  les  terres  de  Fligny,  Tarzy  et  la  Neuville-aux-Joûtes. 
Ferry,  fils  de  cet  Antoine  de  Rumigny,  épousa  Yolande  d'Anjou,  et  en  eut 
René,  duc  de  Lorraine,  baron  de  Rumigny,  qui  mourut  en  1508,  laissant,  de 
Philippine  de  Gueldres,  Claude  de  Guise,  baron  de  Rumigny,  tige  des  princes 
de  Guise,  dont  le  duché  comprenait  la  baronnie  de  Rumigny.  Le  duché  passa, 
en  1688,  à  Henri-Jules  de  Bourbon-Gondé,  qui  avait  épousé  Anne  de  Bavière, 
petite-fille  de  Catherine  de  Lorraine.  (Voir  d'ailleurs,  sur  les  seigneurs  de 
Rumigny,  une  très  complète  étude  de  l'abbé  Roland  dans  la  Revue  historique 
ARDENNA1SE,  ct  le  même  abbé  Roland  :  Histoire  des  Seigneirs  de  RumigiNy. 

Rumigny,  tout  à  la  frontière  ouverte,  fut  souvent  incendié  et  saccagé  : 
en  1340,  par  le  comte  de  Hainaut,  après  le  pillage  d'Aubenton  ;  pendant  la 
guerre  de  Cent  ans,  par  les  Bourguignons,  alors  que  les  Pays-Bas  apparte- 
naient aux  ducs  de  Bourgogne  ;  ne  s'était  pas  encore  relevé  de  ses  désastres 
en  1491,  «  restant  toujours  au  nombre  de  ces  villages  qui  ont  esté  parles 
ennemis  tellement  destruits  et  leurs  biens  pris  et  ravagés  que  pour  le  présent 
ils  ne  portent  pas  la  trentième  partie  de  leurs  charges  ;  »  très  éprouvé  quand 
les  troupes  du  duc  de  Nassau,  après  le  siège  de  Mézières  levé,  firent  sur  la 
Thiérache  cette  retraite  si  désastreuse  pour  notre  région;  en  1635,  une  partie 
des  habitants  égorgés,  les  femmes  violées,  les  maisons  brûlées  —  alors  périrent 
toutes  les  archives  antérieures  à  cette  époque  —  par  d'indisciplinées  bandes  espa- 
gnoles que  commandait  le  maréchal  Rantzeau;  même  pillage  en  1643,  avant  la 
fameuse  bataille  par  laquelle  devait  s'illustrer  Condé. 

C'est  d'ailleurs  à  Rumigny,  le  17  mai  1643,  qu'il  tint  son  conseil  de  guerre 
au  moment  de  marcher  sur  Rocroi.  Ses  troupes  occupaient  un  espace  de 
cinq  kilomètres,  jusqu'à  Aubenton.  Assistaient  à  ce  conseil  :  le  maréchal  de 
L'Hôpital,  Espenan,  La  Ferté-Senneterre,  Gassion,  La  Vallière,  de  La  Barre, 
Sirot  et  Persan.  L'avis  de  la  majorité  fut  qu'il  fallait  jeter  un  secours  dans 
Rocroi  et  éviter  la  bataille.  Gassion,  Sirot,  Persan  et  le  prince  de  Condé  sou- 
tinrent au  contraire  qu'au  début  du  nouveau  règne  —  Louis  Xlll  était  mort 
le  14  —  il  fallait  tout  hasarder  pour  conserver  aux  armes  françaises  leur  glo- 
rieuse réputation.  Le  conseil  finit  par  se  rallier  à  l'opinion  du  duc  d'Enghien, 
et  il  fut  décidé  que  l'on  irait,  dès  le  lendemain,  à  l'ennemi. 

Puis  c'est,  à  la  tête  de  ses  bandes,  le  trop  fameux  Erlach  —  ce  renfort  de 
Condé  passé  à  l'ennemi  —  qui  ravage,  incendie,  saccage  la  région;  en  1648, 
les  habitants  sont  encore  égorgés  et  chassés  de  leurs  maisons  en  flammes. 
Deux  ans  plus  tard,  le  général  espagnol  Sfondrote  s'installe  dans  le  village 
avec  ses  troupes,  et,  comme  on  se  trouve  en  plein  cœur  d'hiver,  tout  est  bon 
à  ces  soudards  pour  se  chaufl'er  :  portes,  fenêtres,  contrevents,  granges.  Au 
commencement  de  cette  même  année  1648  «  un  parti  de  cavalerie  adverse  » 
arrivant  des  Pays-Bas,  et  fort  de  400  hommes,  était  taillé  en  pièces  par  les 
Français  au  Jardinet,  entre  Aouste  et  Rumigny.  Une  colline  boisée  resserre  en 
ce  lieu  la  vallée  de  l'Aube.  Il  était  alors  facile  de  défendre  le  passage,  même 
contre  des  forces  très  supérieures,  si  position  avait  été  prise  entre  cette  col- 
line et  la  rivière.  De  nombreux  squelettes  marquèrent  longtemps  l'endroit 
où  furent  enterrés  les  morts.  Quelques  mois  après,  les  Espagnols  eurent  leur 
revanche.  Ils  mettaient  en  déroute  complète,  proche  Hannappes,  deux  régi- 
ments de  cavalerie  française  allant  rejoindre  l'armée  de  Turenne,  aux  envi- 
rons de  Rethel. 

Rumigny,  en  1653,  est  encore  pillé;  mais  ce  fut  le  dernier  pillage,  parce  que 

31 


—  482  — 

la  paix  (les  Pyn'néos,  1650,  assurait  enfin  à  cette  zone  de  nos  frontières  une 
Iranqiiillilé  relative. 

Eglise.  —  Il  V  eut,  avant  la  R<'*voIution,  deux  églises  à  Rumigny  :  l'église 
Saint-Sulpice  et  l'i'*|zlise  du  prii»uré  Saint-Pierre,  celle-ci  en  plein  village  à  Ten- 
droit  qu'occupe  actuollenient  la  maison  taisant  Tangle  sur  la  route  et  sur  la 
place  do  la  Halle.  Le  dernier  prieur,  titulaire  de  cette  église,  qui  «  devait  avoir 
sou  Mé  franc  moulu  au  moulin  de  Kumigny,  tant  pour  son  couvent  que  pour 
ses  deux  lévriers,  »>  fut  dom  Ponce  Thomas  qui  mourut  en  1613.  Eglise  et 
prieun^  reconstruits  en  1619,  furent,  pendant  l'époque  révolutionnaire,  vendus 
comme  biens  nationaux  à  J,-B.  Pi<>tte  qui  les  fit  démolir,  pour  les  matériaux 
être  employés  aux  réparations  qu'exigeait  le  chAteau  dit  la  Cour  des  Prés. 

I/église  Saint-Sulpice  —  la  paroisse  —  s'élève,  entourée  de  grands  arbres,  au 
milieu  du  cimetière,  sur  l'un  des  coteaux  qui  domine  le  village.  Ediflce  assez 
vaste,  ayant  la  forme  d'une  croix  latine;  constniit  en  briques  et  en  pierres  de 
taille,  percé  de  plusieurs  fenêtres  o^rivales,  consolidé  par  de  hauts  et  de  puis- 
sants contreforts.  Le  portail  est  précédé  d'un  porche  sur  lequel  se  lit  celle 
simple  inscription  :  DKO.  Les  voiUes  larjies  et  à  plein  cintre  n'ont  point  de  piliers 
i|ui  les  soutiennent  :  elles  reposent  sur  les  murs  latéraux.  Le  chœur  fut  recons- 
truit en  1321,  puis  en  l.-i49,  en  même  teni[)s  que  l'on  surmontait  la  basilique 
«l'un  clorlier  très  élevé,  détruit,  il  y  aura  bientôt  cent  cinquante  années  environ, 
par  un  cyclone.  Hecoustruit*»  aussi,  en  1687,  la  nef;  si  bien  qu'il  ne  reste 
rien,  pour  ainsi  parler,  de  l'é^lisp  primitive  consacrée  au  huitième  siècle  par 
saint  Hi;<(d)ert,  ainsi  que  le  mtHilioiuie  une  inscription  trouvée  dans  le  chœur 
lorsque,  «mi  1709,  il  était  une  troisième  fois  restauré.  C'est  en  1321  que  furent 
sculptées  sur  Inn  des  pendentifs  de  la  voiUe  les  armes  de  Frédéric  de  Lorraine, 
alors  baron  <le  Humiyny. 

Ne  reste  aujourd'hui  qu'un»^  seule  cloche  des  trois  que  renfermait,  jadis,  la 
tour.  Toutes  Itîs  trois,  fondues  ensemble  le  27  aoiH  1744,  eurent  pour  parrain: 
"  Mcmseijzneur  Louis-Josi'ph  de  Hourbon.  prince  de  Condé,  prince  du  sang, 
pair  et  ^rand-maitn?  de  France,  duc  dr  Ilourbonnais,  de  Guise,  baron  de 
Kumi^iny  »,  et  pour  marraine  :  ««  M*"*  Louise-Klisabeth  de  Bourbon,  princesse 
de  (^onty  »».  Elles  furent,  en  l'absenci?  du  parrain  et  de  la  marraine,  nommées 
M  Louise-Joséphine-Henriette,  Louise-Elisabeth,  parle  sieur  Lamiraut  de  Gernj, 
♦  hevalier,  sei^'iieur  d'Etréau[>ont,  Froideslins  et  Neveuvilette,  et  notre  général 
des  eaux  et  forêts  du  duché  de  (luise  et  du  comté  de  Ribemont;  et  dame 
Elisabeth-Suzanne  de  Lancy,  son  épouse.  »  Le  coq  porte  ces  curieuses  inscrip- 
tions :  sur  la  tête,  *<  Joseph  et  Guillaume  Poury  m'a  refait  1753.  —  Posé  en 
i:i43.  —  Heposé  en  1612.  —  Charles  de  H...,  1739.  —  Clerget  pose...  1683  — 
de  M  Mayeux.  —  Sur  le  corps  :  à  droite,  Thoury,  curé,  1783;  à  gauche,  MEA, 
Daudiji^ny.  —  L.  C.  1783.  —  Loubry  m'a  repose  1783.  —  Sur  la  queue,  des 
lettres  illisibles. 

Châteaux.  —  D'abord  la  <'  maison-forte  •>  de  la  Cour  des  Prés,  appartenant 
aujourd'hui  à  ia  famille  Piett»'  (?t  construite  en  1;»49,  proche  la  rivière  d'Aube, 
à  l'extrémité  orientale  de  Humij^'uy,  par  Louis  Martin,  maître  de  forges  à  Signy- 
le-P(»tit.  Entourée  d'eau  de  tous  côtés,  cette  maison-forte  avait  un  pont-levîs, 
un  donjon  et  ime  t«uir.  On  y  pouvait  aisément  «  résister  à  un  parti  de  cava- 
lerie »;  mais  dominée  au  nord  par  un  coteau,  elle  n'aurait  pu  supporter  un 
siè^ze  ré'iulier.  Le  fondateur  de  la  Cour  des  Prés  ne  l'habita  point  longtemps. 
11  la  cédait  à  son  frère  Ili^obert  et  se  retirait  à  Signy-le-Petit  dans  un  châ- 
teau que  lui  vendit  un  certain  sieur  de  Margival.  Or,  celui-ci  ne  pouvant  se 
résoudre  à  voir  un  étrau^'er  dans  la  demeure  que  la  nécessité  Favait  forcé  de 
vendre,  voulut  tuer  Louis  Martin  en  minant  le  château  pour  le  faire  sauter. 
Martin  échappait  à  l'explosion,  mais  son  implacable  ennemi  Fassassinait  peu 
de  temps  après.  Caché  dans  le  clocher  de  l'église  de  Signy,  il  Fétendit  raide 


—  *8J  — 
mort,  pendant  la  nte^se  paroissiale,  <1  un  coup  itc  fusil  tiré  d'une  lucunie  qui 
existe  encore. 

De  Martin  Rigobert,  la  Cour  des  Prés  passait  à  Jean  Martin,  puis  à  iSicolas 
Martin.  En  ISSO,  elle  appartenait  fi  Laai*  Bouclier  qui  s'était  uni  à  la  fille  de 
Nicolas  Martin. 

Louis  Boucher  la  transmit  à  sa  sœur  Suzanne  Boucher,  qui  épousa  successi- 
vement Louis  de  Heduuville,  Roland  de  Castres  et  Nicolas  d'Hangest:  ses  trois 
maris  habitèrent  successivement  avec  elle  la  Cour  des  Prés. 

De  Castres  y  périt  de  mort  violente.  Il  ne  voulait  pas  que  les  bestiaux  de  la 
commune  allassent  pâturer  sur  ses  terres.  Le  pâtre  du  troupeau  commun 
s'obstinait  à  les  y  conduire  après  la  récolte.  Un  jour,  de  Castres,  furieux,  lui  tira 
un  coup  de  fusil  et  le  manqua.  Le  pdtre,  qui  était  armé,  le  visa  à  son  tour  et  le 
tua.  On  le  rapporta  mourant  h  la  Cour  des  Prés.  C'était  en  ISon. 

Après  la  mort  de  Suianne  Bouclier,  la  Cour  des  Prés  appartint  à  M"'  de 
Castres  qui  épousa  M.  de  Failly.  Elle  passa  ensuite  dans  les  mains  de  Dehiires 
Louis,  offlcier  de  cavalerie,  puis  dans  celles  de  Louis  de  Kailly.  Il  la  vendit 

en    1789    à  Jean-  

Baptiste  Piette  qui  ^^-"^  ~       ~~~~~— ^ 

futplustardmeni-  .--^  '   -, 

hre  de  la  Conven- 
tion nationale  et 
député  au  Conseil 

Celui'Ci  combla 
une  partie  des  fos- 
sés, démolit  le 
pont-levis,  rasa  le 
donjon,  ajouta  de 

nients  à  ceux  qui 
formaient  l'habita- 
tion, et  en  lit  une 

maison  conforta- 
ble, rectangulaire, 
flanquée  de  deux 
tours.  La  tour  do 
nord  date  de  la  fondation  de  la 

-M^  Les  seigneurs  de  ItumiKuy  n'haliitèrent  point  la  Cour  des  Prés.  Ils  rési- 
dèrent dans  la  forteresse  dont  les  vesti^^es  se  nomment,  aujourd'hui,  le  vieux 
vMteau,  qui  s'élevait  sur  un  tertre  élevé,  tout  à  l'extrémité  du  village,  au  croi- 
sement des  routes  d'Hannappes  et  de  Brunehamel.  lïodefroy  de  Rumigny,  mort 
en  l'an  S80  environ,  l'avait  entouré  de  fortillcations  solides,  que  ses  successeurs 
renforcèrent  encore.  Aussi,  vers  l'an  1216,  ce  ch&teau  était-il  l'un  des  plus 
importants  de  la  région  :  hautes  murailles  flanquées  de  tourelles,  fossés  pro- 
fonds et  larges,  un  donjon  formidable,  et,  en  outre,  un  chemin  creux  existant 
encore,  dit  des  Eckevés,  qui  permettait  de  sortir,  sans  être  aperçu,  de  la  for- 
leresse.  En  1235,  Nicolas  V  y  retint  prisonni<-r,  pendant  deux  années,  Thomas 
Beaunietz,  grand  -  prévAt  du  chapilre  di;  Reims.  Cet  ecclésiastique  quittait 
Reims  alors  que  des  troubles  y  étaient  suscités,  sous  prétexte  de  défendre  le- 
droits  de  l'église  contre  les  einpièlemenls  royaux.  Il  avait  pris  asile  dans  le  chrt- 
teau  d'Aubigny  et  s'y  croyait  en  srtrelé.  Mais  Mcolas  l'en  fit  enlever  et  l'écroua 
dans  son  caslel  de  Rumigny.  Celte  aventure  eut  grand  retentissement.  Nicolas  V 
fut  menacé  d'excoramunicalion;  ce  qui  parut  ne  pas  l'émouvoir  démesuré- 


r  dus  Prés;  celle  du  midi  fut  construite  il 


—  484  — 

ment,  car  il  no  i*pndit  qu'après  <leux  ans  do  captivité  la  liberté  à  Thomas  de 
Beaumotz,  que  le  pape  nommait  arcbevôque.  Le  sire  de  Humigny  ne  fut  point 
inquiétô;  mais  quelques  «  bourgeois  »  —  pour  pénitence  —  furent  obligés 
d'assister,  pendant  trois  dimanches  de  suite,  en  chemise  et  nu-pieds,  aux 
prières  publiques  qui  se  disaient  avant  la  Tierce  et  après  lesquelles, la  «  disci- 
pline »  leur  était  infligée  par  «  Tllebdomadior  ». 

Aux  temps  de  la  Ligue,  en  1502,  Holand  de  Caruel,  seigneur  de  Fantigny, 
ôtait  gouverneur  du  château.  Il  tenait  pour  les  Cîuise.  Les  royalistes  le  surpri- 
rent seul,  non  loin  de  la  forteresse,  et  l'entourèrent,  le  sommant  de  se  rendre; 
mais  les  gens  du  château,  voyant  l'embuscade,  lirent  si  bien  à  point  <f  jouer 
leur  artillerie  »  qu'ils  délivrèrent  le  gouverneur.  C'est  dans  ce  château,  le 
17  mai  1643,  que  le  duc  d'Knghien  tint  le  Conseil  de  guerre  où  fut  décidée  la 
bataille  de  Rocroi.  Après  la  victoire,  il  revenait  coucher  en  ce  même  château. 
Quelques  années  plus  tard,  on  1078,  à  l'époque  des  guerres  des  Flandres, 
Louis  XIV  y  couchait  aussi,  puis  en  repartait  pour  l'abbaye  de  Bucilly. 

Vers  la  fm  du  treizième  siècle,  le  château  passait,  de  la  famille  de  Rumigny. 
dans  la  famille  de  Lorraine  ;  Isabelle  do  Rumigny,  (ilie  de  Hugues,  mort  sans 
postérité  mâle,  ayant  épousé  Thiébaut  de  Lorraine.  Kn  1688,  quarante-cinq  ans 
après  la  bataille  de  Rocroi,  il  avait  pour  maîtres  les  princes  de  Condé,  à  la 
suite  du  mariage  de  Jules  de  Bourbon  avec  Anne  de  Bavière,  petite-fille  de 
Catherine  de  Lorraine.  En  1789,  il  appartenait  encore  aux  Condé.  Mais,  alors. 
combien  il  avait  perdu  de  son  importance  stratégique  et  seigneuriale,  ce  châ- 
teau I  Les  guerres  et  le  temps  avaient  démantelé  ses  murailles,  son  donjon 
s'effondrait,  (>t  seuls  résisUiient  encore  ses  remparts  dont  fit  justice  la  pioche 
des  démolisseurs,  lorstpi'après  1703  cette  forteresse,  autrefois  puissante,  des 
seigneurs  de  Rumigny.  fut  vendue  comme  bien  national.  Qu'en  l'este-t-il  main- 
tenant? Deux  ou  trois  pans  de  murailles,  les  caveaux  et  quelques  traces  de 
fossés  ! 

Ecarts.  —  Les  Autiettes,  34  hab.  —  Les  Broise^  liaules,  9  hab.  —  Les  Broises 
basses,  9  hab.  —  Grand-Champ,  3  hab.  —  Hiffaul,  0  hab.  —  Belle-Vue.  N.  G.  — 
Le  Bim  de  Soissons.  —  La  Houssaie,  30  hab.,  où  se  trouve  une  pelile  chapelle 
carrée  construite  en  bois  et  couverte  de  paille,  sur  remplacement  même  où  Ton 
trouvait  une  petite  statue  de  la  Vior-^e,  que  l'on  ne  pouvait  faire  bouger  d'un 
millimèlre  tant  elle  devenait  lourde  aussitôt  qu'on  voulait  la  prendre.  On  par- 
vint cependant  à  la  porter  dans  l'église  de  Rumigny,  mais  elle  revint  à  la  Uous- 
saie.  Cotte  chapelle,  construite  au  milieu  d'une  propriété  appartenant  aux  d'Han- 
gest,  fut  vendue  à  titre  de  bien  national;  les  acquéreurs  l'exploitèrent  comme 
lieu  de  pèlerinage.  Kilo  fut  ensuite  «  interdite  »  par  l'archevêque.  N'est  guère 
plus,  aujourd'hui,  fréquentée  que  par  les  contrebandiers  :  ils  viennent  déposer 
dans  le  tronc  une  modeste  offrande,  en  priant  la  Vierge  de  protéger  leurs 
entreprises  frauduleuses. 

La  Briqueterie,  H.  —  Saint-Laurent.  N.  C.  Où  se  trouvait  autrefois,  le  long  du 
petit  ruisseau  de  Bouiries  et  proche  le  bois  de  Bonnefontaine,  une  maladrerie 
fondée  vers  la  fin  du  douzième  siècle,  et  dont  les  revenus  ainsi  que  les  terres 
furent,  on  1013,  réunis  au  couvent  des  Minimes  de  Cuise.  En  168U  fut  détruite 
la  chapelle  de  <M;tte  maladrerie,  et  ses  matériaux  servirent  à  la  réparation  du 
pn'sbytère.  Lue  ferme  dite  do  Saint-Laurent  occupe  l'emplacement  sur  lequel, 
jadis,  s'éleva  cette  chapelle. 

l.'Hôpita,  0  hab.;  rappolb*  les  chevaliers  de  Malte.  «  La  maison  de  Atimt^^ny, 
vulgairement  appelée  \  Hôpital  —  nous  dit  dom  Noël  :  L'Ordre  dr  Maltr  dahs 
LE  DiocÈsK  DK  Rkius,  ET  i^N  l'ARTicuLiKH  DANS  LKs  Ardknnrs,  — était  située  â  queU 
quos  centaines  de  mètres  du  bourg,  à  l'est,  à  l'entrée  d'un  bois.  On  en  sait 
peu  de  chose;  elle  valait  environ  douze  muids  de  terre  au  treiiième  siècle, 
quand  Guillaume  de  Munte,  Commandeur  de  Boncourt,  l'afferma,  en  1373,  au 


—  485  — 

prix  de  32  florins  d'or  par  an.  La  guerre  de  Cent  ans  lui  causa  un  tel  préju- 
dice qu'en  1495  son  revenu  était  descendu  au  taux  dérisoire  de  six  livres.  Le 
Grand-Prieur  de  France,  Emery  d'Amboise,  dut  même  ordonner  alors  la  recon- 
struction de  la  maison  et  de  la  chapelle  qui  avaient  été  détruites.  D'après  le 
Livre-Vert,  sorte  de  cartulaire  de  l'ordre  aujourd'hui  conservé  à  Paris,  S.  5543, 
et  ainsi  appelé  à  cause  de  la  couleur  de  sa  couverture,  l'hôpital  de  Rumigny 
possédait  des  portions  de  dîmes  à  Estrebay,  à  Laval,  localité  située  dans  le 
voisinage,  sur  le  ruisselet  de  la  vallée  affluent  de  droite  de  l'Aube,  ainsi  que 
des  droits  ou  cens  seigneuriaux  à  Hannappes  et  à  Ghaulnes.  Le  revenu  de  la 
maison  de  Rumigny  était  de  700  livres  en  1788.  Les  Archives  de  la  fabrique  de 
Prez  rapportent  qu'au  siècle  dernier  le  curé  de  cette  paroisse  était  chargé 
d'acquitter  les  fondations  de  la  chapelle  de  l'hôpital;  mais  ensuite  il  n'y  allait 
plus  que  deux  fois  par  an,  aux  fêtes  de  saint  Jean-Baptiste  et  de  saint  Jean 
ï'Evangéliste ;  il  percevait  à  ce  titre  une  somme  de  300  francs.  Aujourd'hui, 
l'ancienne  chapelle  a  été  changée  en  écurie.  » 

En  i854,  au  lieu  dit  les  Esterbiers,  sur  la  colline  de  VHôpita,  limite  des  ter- 
ritoires d'Aouste  et  de  Rumigny,  le  fermier  Ravignon  heurtait,  du  fer  de  sa 
charrue,  en  labourant,  de  nombreuses  et  assez  volumineuses  pierres.  Quelques 
vigoureux  coups  de  pioche,  et  il  les  arrachait  de  terre.  Alors,  apparurent,  for- 
mant les  parois  d'un  caveau,  des  dalles  en  calcaire  blanc  à  oolithes  avelinaires, 
provenant  de  la  grande  oolithe,  étage  dont  sont  formées  la  base  et  la  partie 
moyenne  de  la  colline.  On  se  souvint  alors  qu'à  la  fin  du  siècle  dernier,  on 
enlevait  de  ce  même  endroit,  parce  qu'elles  gênaient  la  culture,  deux  larges 
pierres  plates  qui  devaient  évidemment  couvrir  le  sépulcre  :  elles  avaient,  en 
effet,  été  trouvées  au  ras  du  sol.  La  plus  grande  servait  de  gisante  à  un  tordoir 
à  huile.  Les  dalles  des  parois  ayant  été  déplacées,  furent  alors  mis  à  jour 
une  quinzaine  de  squelettes  bien  conservés  d'adultes,  d'hommes  et  de  femmes, 
ainsi  que  put  l'étabUr  le  docteur  Damideaux,  propriétaire  de  ce  terrain,  que 
Ton  était  immédiatement  allé  chercher. 

On  recueillit  dans  cette  sépulture  sept  hachettes  en  silex  poli,  à  patine 
blanche,  et  un  bouton  en  os  large  et  bombé,  qui  servait  sans  doute  à  retenir 
sur  la  poitrine  le  vêtement  ou  la  peau  dont  se  couvrait  un  chef.  Ce  bouton 
avait,  par  dessous,  au  milieu,  un  appendice  percé,  taillé  dans  l'os  lui-même, 
destiné  à  recevoir  les  fils  ou  la  lanière  qui  l'attachaient  au  vêtement.  L'une 
des  haches  était  emmanchée  dans  un  fragment  de  ramure  de  cerf,  percée  d'un 
trou  ovale  auquel  s'adaptait,  sans  doute,  un  manche  en  bois.  Ces  haches 
dataient  d'une  manière  certaine  la  sépulture  qui  était,  alors,  incontestable- 
ment de  {'(époque  néolithique  ou  dge  de  la  pierre  polie.  Les  silex  dont  elles  étaient 
formées  provenaient  des  marnes  inférieures  de  la  craie  blanche  qui  affleu- 
rent à  trois  ou  quatre  kilomètres  au  sud  de  Rumigny. 

Ces  intéressants  vestiges  d'un  passé  lointain  appartiennent  à  M.  Piette,  de 
Rumigny,  qui  d'ailleurs,  aussitôt  leur  découverte,  les  rachetait  au  fermier 
Ravignon.  D'ailleurs,  M.  Piette,  continuant  à  explorer  le  caveau,  y  trouvait,  outre 
des  mâchoires,  des  humérus,  des  tibias,  un  amas  noirroussàtre  qui  parut  être 
un  lambeau  de  vêtement  en  laine.  Ce  caveau  funéraire  n'est  pas  d'ailleurs  le 
seul  témoin  que  l'époque  néolithique  ait  laissé  sur  le  territoire  de  Rumigny. 
Le  même  M.  Piette,  en  en*et,  trouva  plusieurs  haches  polies  près  du  hameau 
de  la  Houssaie,  et  encore  une  hache  taillée,  mais  non  polie,  de  forme  franche- 
ment néolithique,  sur  le  revers  occidental  de  la  colline  de  VHôpita. 

Fantigny  —  ou  Feurtigny,  —  31  hab.  Autrefois  à  Fantigny  une  maison  seigneu- 
riale, immense  bâtiment,  construit  en  briques  sur  la  rive  gauche  de  l'Aube  entre 
Aouste  et  Rumigny.  Elle  appartenait  k  la  famille  d'Hangest  et  fut  incendiée 
quelque  temps  avant  la  Révolution.  M.  d'Hangest  alors  habita  la  maison  du 
garde  où  la  Révolution  le  surprit.  C'était  un  homme  de  bien,  aux  idées  larges. 


-   4*î  - 

P;ir  iiiiiHiriir,  il  lui  fiillut  nljpr  [liiiis  ic  ilt^pnrtuiiieiit  de  In  Somme  où  l'appe- 
liiieiil  ri>rLiiiii<s  <[iiestions  il'inli'n^l.  li  v  riii.  iirrété,  puis  emprisonné.  Il  eal 
alors  n'i'oiii's  l'i  J.-H.  l'ifiltp,  <)ui  sVinpi'i-ss.'k  d'unir  ^n  sa  faveur.  On  lui  promit 
(lf>  itii-tln-  il'll:itiï!i'sl  en  libt-rlf'  nussiliU  qu'il  pourrait  montrer  un  certificat  de 
civismn.  Piplli'  ciik'oya  Min  serr^talre  ii  la  mairie  de  llumigny,  lui  recomman- 
dant lijpii  di:  ni'  poiiil  reviMiir  siiiis  le  eertiilcat.  Or.  tous  les  oonaeillers  s'accor- 
daient à  1<'  lui  Ji^litTPr,  sauf  un  si-ul  toutefois,  le  citoyen  i.icenl  :  <<  Evidem- 
ment, dit-il,  d'Ilan^i'>l  fut  un  lion  citoyen  tant  qu'il  vécut  an  milieu  de  nous; 
mais  savons-niiuâ  si,  depuis  iju'il  a  quille  Ituniit^ny,  il  n'est  point  devenu  contre- 
rcvolntioiiMiiire.  «  A  celte  iqiinion.  li>nt  au  moins  intempestive,  se  rallièrent 

tes  conseilliTS  Ihicliesne  et  Kleurv.  Kt  cou il  fallait  l'unanimité  des  voii, 

d'Man);ei4t  ne  put  avoir  ^mi  certilieat  di-  i-ivisiiie.  Quelques  jouis  après,  il  était 
guillotiné.  Sur  l'emplii cernent  du  manoir  d<'  t-'anligny,  se  trouve  aujourd'hui  une 
ferme  dont  fait  partie  la  maison  du  ({uiile  où  le  malheureux  d'Hangest  trou- 
vait asile.  A  Fantii^ny  exi:ilait  autrefois  une  papeterie,  qu'emportait,  en  1740, 
une  crue  de  la  rivière.  —  Le  Pi'f-Sacrf,  lieudil  où,  vers  1710,  le  prince  de  Coudé 
tenta  d'exploiter  une  mine  d'or  :  mais  exploitation  si  précaire  qu'elle  fut 
abandonnée  (ironiptement. 

ANTHENT.  —  H.,  ;WI2.  —  E.,  96.  —  D.  C,  6.  —  D.  A..  18.  —  D.  D.,  35.— 
Hect..  1,013.  —  B.  P.,  Rumi^ny.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  — 
C*  P.  —  AiTiisé  par  le  Thm.  (îarriei'cs  :  pieri-us  de  taille,  moellons,  pierres  i 
ehaux.  —  C.  de  Vitrv. 

Chfltsan.  —  "  Anlheny,  tîiiEiniplin  et  .Vu^e,  lisons-nous  dans  la  Nomrscu- 
TuiŒ  iit>  (:l)lIuu^Ks,  ne  faisaient  autreroi»  qu'un  seul  village  où  l'on  voyait 
les  traces  d'nn  ancien  cli[lti;;iu-fort.  On  y  tmuva  des  pièces  de  monnaie  datant 
de  la  Liuue.  Ce  ehâteau  fut,  >-n  li>:m,  rava^'  par  les  l-]spBf:nols  et,  en  1643, 
brûlé  par  eux.  »  llulierl  ajoute  :  "  lAislent  encon-  duns  Anllutny  plusieurs 
s  du  seizième  !iièi-l>-,  avec  miU-hii-ouliset  civneaox.  " 


XdWD  du  dli-uptlMoe  tlKl<  à  Antkenj 

Ecarts.  -  -  Les  Carrifren.  —  Fonlheiiy,  :i  hab.  —  FonteneUe,  105  hab.  Le 
village  d'.Aiitheny  a  conservé  quelques  uncieimes  maisons  fort  caraclérotiquei 
à  mâchicoulis. 


AOUSTE.  —  B.,  523.  —  E.,  139.  —  D.  C,  5.  —  0.  A.,  23.  —  U.  D.,  34.  — 
Hect.,  1,283,  —  B.  P.,  Rjmigny.  —  F.  L.,  le  dirnanchequi  suit  le  17  octobre.  — 
B.  B.  —  Pierres  de  taille;  moellons  et  subie  Jaune.  Village  agréablement  sitU'? 
(lajis  un  vallon  et  que  pni'toge  en  deux  la  rivière  d'Aube.  Au  sud  d'Aouste. 
une  source  minérale  Terrugineuse,  appelée  lu  Fontaine- Roui/e,  et  recherchée 
par  les  cUorotiques.  —  C.  de  Viiry. 

Château.  —  Proche  d'Aouste,  vestiges  d'un  ancien  château  qui  Fut  sacuafjié 
par  les  Impériaux  après  le  siè^e  de  Héiières,  1S2I,  et  détruit  parles  Espagnols 
Ion  du  siège  de  Rocroi  en  1043.  C'est  non  loin  de  ce  uhAleau  que  d'Ainblise, 
lieutenant  du  duc  de  Lorraine,  en  1392,  poursuivant  une  trou[je  de  "  royaux  n 
qui  battuienlen  retraite  sur  Henwei;.  lesotlei(jnit  et  leur  tua  trois  cenis  lioniuies. 

EgUu.  —  L'une  des  plus 
curieuses  églises  crénelées  des 
Ardennes. 

Ecarta.  —  Le  Btocm,  8  hab, 
—  La  Clojiéie,  1  hab.  —  La 
Huehette.  'i  hab.  —  Lianlfnu. 
16  hab.;  appartenait  jadis  à  la 
commune  de  Prei.  —  La  Li^/m- 
du  Chemin  (k  fn:  10  hab.  —  Le 
Viltaye,  i  hub.  —  La  Reupelle. 
10  hab.  —  Le  Hameau  'te  In 
Valif'e.  H. 

La  Hfrisionnerie.  33  hnh.  Sui- 
te territoire  de  liuinigny,  de 
nombieuses  substruclions  an- 
ciennes. Les  debluis  faits  pour 
rétablissement  de  la  voie  fer- 
rée, mirent  fk  découvert,  no- 
tamment, des  tuiles  romaines, 
d'énormes  débris  de  murailles 
et,  sous  une  voûte,  un  bas- relief 
en  pierre  du  pays,  représentant 
un  personnage  romain  qui  te- 
nait dans  ses  doigts  un  papv- 
rusÀ  demi-déroulé.  A  la  Ufrit- 
lOHiierie,  fut  trouvé  un  vase 
antique  tont  plein  de  monnaies  Egiise  d'AouBie 

romaines.  Au  Tonvoy,  on  a  ra- 
massé quelques  haches  en  silex  poli,  preuve  que  l'homme  de  l'époque  nifoli- 
thiijue  habita  cette  région.  On  voyait,  il  y  a  soixante  ans,  au   sortir  de  la 
vallée  it'Aousle,  des  cercles  de  pierre  blanclie  fichées  en  terre,  indiquant  un 
lieu  di*  sépulture  remontant  sans  doute  à  l'I^e  du  brome  ou  au  premier  Age 


du  fer.  Il  est  regrettable  qu'il  n'y  ait  jamais 
IJuunt  aux  pierres,  les  travaux  de  culture  les 

AUBIONT-LES-POTHËES.  ~  H.,  :i' 

l>.  A.,  20.  —  D.  D..  22.  —  Hect.,  1.482.  —  B. 
cûte.  —  C*  P.  —  B.  B.  —  T.  —  K.,  les  11  J; 
novembre.  A  Aubigny  se  trouvent  les  belles 
biruses  qu'on  répétait  autrefois, 


de  fouilles  en  ces  endroits, 
it  fait  disparaître. 

î.  —  E.,  in.  —  D.  C,  IR.  — 
P..  Aubigny.  —  ¥.  L.,  la  Pente- 
ivier,  mars,  juin,  septembre  et 
sources  de  VAwlry,  et  si  nom- 
de  dicton  :  «  Chaque  fille  d'Au- 


lûgny  a  su  fontaine  en  mariage.  »  Carrières  de  pierres  de  taille;  sables  v 
pyriteux.  En  16(8,  une  société  liégeoise  envoyait  à  Aubigny  un  certain  nombre 
d'ouvriers  pour  y  exploiter  des  mines  d'or  et  d'argent.  On  y  construisit  alors 


—  i88  — 

de  vasl(»s  bAtim^^nts  qui  servirent  à  roxtracUion  du  soufre  dans  le  voisinage. 
Au  comnHMiceinent  du  siôclt*,  on  tentait,  à  nouveau,  de  rencontrer  ces  fameuses 
mines  d'or.  Espérances  fori  coiMeuses  et  très  promplement  déçues! 

Histoire.  —  C.  de  Heinis.  D'où  vient  ce  mot  «  Potliées  ou  Potées  »?  Est-ce 
une  corruption  de  Pnrtensis  ou  Porcenais  qui  désignait  le  Porcien?  Dans  son 
fameux  testament,  saint  Heiny  écrit  :  territorium porteuse.  Ce  terme  indique-t-il 
que  la  terre  appartenait  au  domaine  particulier  du  chapitre  :  de  potestale  capi- 
UiU?  "  La  première  njention  de  cette  formule  se  trouve  dans  la  charte  de  i:W)3 
—  écrit  M.  l'abb»'"  Péchcnard  :  Le  D(»maim:  des  Potéks,  —  par  laquelle  Nicolas  III, 
ou  IV,  de  Uumi'j^ny  -<  rend  satisfaction  »  an  chapitre  de  Heims  touchant  Tavouerie 
de  la  terre  des  Pot  liées  :  retenta  advocatione  de  Potealalibus,  Les  deux  origines 
peuvent  le  défendre;  toutefois,  nous  sommes  en  droit  de  conclure  que  le  terri- 
torium  Portena*'  de  saint  Hemy  ne  prit  !«'  nom  de  «<  Terre  des  Potées  »  qu'à 
une  époque  très  postérieure,  sous  le  régime  de  la  Féodalité  et  alors  que  les 
habitants  étaient  classés  comme  «<  hommes  de  Poëst  »  :  homines  potestatis, 
gens  potestatis.  »•  Et  dom  Noél  ajoute  :  «<  C't?st  seulement  au  moyen  âge  que  le 
nom  des  Prdées  fut  inventé  par  les  auteurs  qui,  ignorant  sa  véritable  étymo- 
logie,  ont  écrit  :  terra  de  Pntestatibus,  expression  traduite  par  :  «  terre  des 
Pots,  terre  des  Potées.  »> 

Survenant  en  cette  discussion,  M.  Jadart  nous  dit  :  «  M.  l'abbé  Péchenart 
voit  à  tr>rt,  dans  le  terrUoriwn  Porteuse  de  Flodoard,  la  terre  des  Potées;  terra 
de  Potestatihus  qui  n'apparaît  sous  ce  nom  qu'au  début  du  treizième  siècle.  Il 
faut,  à  cet  égard,  prendrt*  pour  ^uide  la  dissertation  de  M.  Longnon  :  LesPagi 
DU  DiocÈSK  DK  Hkims,  où  lexisteiicc  et  les  limites  du  Patjus  Portcusis  —  1872, 
p.  63-80  —  sont  fixé«*s,  par  des  eouclusions  historiques  et  philologiques,  de  façon 
absolument  irrécusable  et  délinitive.  » 

«  Toi,  sainte  Eglise  de  Heims,  6  mon  héritière  —  lisons-nous  dans  le  testa- 
ment de  saint  Ueniy,  —  tu  [>osséderas  les  eolons  que  j'ai  dans  la  terre  de$ 
Potf}es,  provenant  tant  de  l'héritage  piiternel  et  maternel  que  de  rechange  fait 
avec  mon  frère  de  sainte  mémoire,  Principe,  évéquc,  ou  que  j'ai  reçus  en 
don 

«  De  plus,  les  champs  vl  les  métairies  (jue  je  possède  sur  le  soi  des  Potées, 
tel  (jue  Tudlniacuni  halatonnun  ou  Pleriniaeum,  Vaux  et  tout  ce  que  j'ai  pos- 
sédé, à  quelque  titre  que  ce  snit,  sur  le  même  territoire  des  Potées,  lu  t'en 
saisiras  en  vertu  de  ce  testament;  aie  b's  champs,  les  prés,  les  pîUurages  et 
les  bois 

«  Je  laisse  ])Our  la  nourriture  de  ceux  qui  se  consacrent  au  service  de  Dieu, 
\v  village  de. . .  (une  lacune  dans  le  manuscrit). . .  provenant  de  mon patnmoine 
dfs  Poires  et  Viltaine,  a[)partenant  à  Tévéché,  dans  le  Hémois. 

«  Le  villa^'e  de  Blnnihai/,  dans  les  Potées,  que  j'ai  acheté  de  mes  cohéritiers, 
(;t  (|Ut'  j'ai  payé  d<^s  di-niers  de  l'église,  ainsi  quAabigny,  qui  dépend  de 
l'évéïhé,  seront  employés  h  la  nourriture  des  clercs  de  l'église  de  Heims...  » 

Priinilivrment,  et  au  trmj)s  où  vivait  saint  Hemy  —  nous  suivons  ici  l'hypo- 
thèse de  M.  l'abbé  Péchenart,  —  le  soluni  Portensc  ou  Port uense  désignait  sim- 
plement U'.  territoire  qui  était  limité  au  nord  et  au  sud  par  un  port  qui  servait 
d'entrer,  ou  de  sortie,  aux  diverses  denrées  destinées  à  l'alimentation  du  pays. 
(iCs  d(*ux  ports  étairnt,  d'une  part  :  Rrvin,  sur  la  Meuse;  et  de  l'autre,  surrAisnc, 
le  village  ib.»  Thiiynij  cité  tlans  N»  testament  de  saint  Hemy.  De  là  cette  expres- 
sion («  terre  de  Porlien  »  Porteuse,  Portuense,  et  non  pas  Porcien.  Quant  à  sa 
largeur  de  l'est  à  l'ouest,  nous  lu*  ])ourrions  pas  dire  ce  qu'elle  était  au  temps 
de  saint  Hemy;  plus  taid.  elle  ne  devait  pas  dépasser  celle  qui  existe  entre 
Girondelle  et  Hemilly-lès-Polées. 

Au  prix  de  mille  et  mille  vicissitudes,  le  domaine  des  Potées  traversa  des 
phases  bien  diverses.  Combien  de  fois  fut-il  morcelé  pour  donations  aux  églises 


qui  se  consIruJsaieiil,  aux  monustères  qui  se  fondikienl,  sans  i:oui]ilpi'  le^  rapines 
et  les  vols  commis  pur  les  seigneurs,  nolamiiienl  cenx  de  Huniii^'iiy.  Et  aussi 
les  "  dbandoDs  n  plus  ou  moins  volonlâires.  Par  exemple,  gji  llita.le  chupilre 
donnait  aux  religieux  de  Slijny  les  terres  qui  environnaient  leur  couvent;  en 
un,  il  cédait  Hemilly  [canton  de  Renwex)  a  la  collëMiale  du  Méïières;  et  en 
1205,  il  transigeait  avec  le  seigneur  de  Rumi^iiy  nu  suji^t  ii<-  l^irondeljp. 

Nous  voyons  au  quatoraiëme  siëde  que  lii  iirn'  '!< --  i'<'l<''~  m*  comprend 
plus  ({uère  que  les  vingt  viilaftes  dont  les  rioui-  -  :i'  '.  ''  'ii'!/.  t'frnk'ii. 
Lof/nis.   Vaux  et  le  MeinH-Lùjièron,    Vîllaine.    H'  ■-    ■  .    Ii^pr -Champ, 

ClùUy,  Marby.  EcU,  Belzy.  Maubert,  Laval,  Url,:ii.  .  (■.'.(■■/n' -,  l'c-,  ilurkiiioni. 
Par  et  i  de  Chavii/ny. 

Avant  la  Révolution,  les  trois  villages  Le  Mesnil,  Ecle  et  Neuville  avaient 
déjà  disparu. 

Depuis  ce  temps,  la  terre  des  Potées  n'a  guËre  compté  que  de  quinze  ,'i  dix- 
sept  villages.  Ces  communes  sont  encore  propriélairus,  avec  l'Etat,  du  massif 
rorestier  dit  des  Potées.  Ce  sont  :  Aubigny,  Blombay,  Harby,  Sévigny-la-Kori'l, 
Vaux-Vi Haine,  Lépron,  Maubert,  Laval-Morency,  Fiiiignes-les-Oliviers,  Chilly, 
Btalle,  Prex,  Cemion,  Logny,  Marlemont,  Justine  et  l'Ecbelle. 

Eglise.  —  La  primitive  église,  qu'en  1606  un  ouragan  terrible  renversa,  se 
trouvait  iL  l'endroit  dit  le  preshyti'rû  qu'occupe  actuellement  le  cimetière.  C'est 
en  ce  lieu  qu'on  a  rencontré  des  voûtes  en  ciment  romain,  d'une  épaisseur  peu 


Ghàtean. —  tl  y  eut  à  Aubigny,  dieMieu  de  In  bariinnre  <1es  Potlx'es.  un 
ch&teau-fort  oi'i  se  réfugiaient  en  temps  de  guerre  les  tiabllants.  Ce  chàl<>au 


CliUuu  d'iublgof 

assiégé  par  les  Armagnacs  pendant  lu  Kuerre  de  l>nt  uns;  briM^  par  les 

Liégeois  en  143G  :  "  Tous  les  soldats  qui  conipuaaienl  Ih  garnison  de  Bosneau 

voir  L\  Neuvjlle-aux-Tournkuhs  —  Turent  pendus  par  U  main  de  leur  cha- 

I    pelain,  moine  défroqué,  nous  raconte  la  chronique,  et  après  avoir  rasé  le 

,   château  à  Ûeur  de  sol,  les  troupes  liégeoises  vinrent  incendier  la  forteresse 

d'Aubigny.  »  En  l92t,  ravagé  par  les  Impériaux.  De  1632  k  1637,  pesle  terrible 

I   qui   désola,   d'ailleurs,   toute   cette  ri'giofi.  Après  la  bataille  de  ItoiToi,  il  ne 

restait  h.  Aubigny,  de  six  cents  habitants,  que  trente-i:inq  »  n'ayant  moyen  d'y 


—  490  — 

rebâtir  h^s  maisons  qui  avaient  été  brûlées.  »  Seuls  furent  épargnés  l'église 
et  le  cliAteau.  C'était  la  troisième  fois  que  le  feu  dévorait  Aubigny. 

La  tradition  veut  que  se  soit  élevé  sur  remplacement  qu'occupe  aujourd'hui 
la  place  de  la  mairie,  le  colombier  seigneurial  d'où  s*en?olaient  les  pigeons 
n  pour  aller  picorer  les  semences  et  détruire  les  récoltes  des  pauvres  manants.  » 
Puis  à  la  place  d'une  ancienne  tour  se  dresse  une  tour,  d'origine  plus  récente, 
à  trois  étages  qui,  lors  des  invasions  en  1814  et  en  iSio,  servit  de  refuge  aux 
habiUints  d' Aubigny.  Dans  le  clidteau,  ayant  constîrvé  Tune  de  ses  tourelles,  se 
trouvent,  aujourd'hui,  les  salles  d'école  et  le  bureiiu  des  postes. 

Ecarts.  —  La  Fontaine -Olive,  5  liab.  —  Iklair,  14  hab.  —  Le  Chemin  hlORC, 
o  hab.  —  La  Cendrirre,  IL  —  Les  Minières;  où  se  devaient  trouver  ces  fameuses 
mines  d'or  qui  eurent,  au  moyen  âge,  les  chevaliers  de  Malte  pour  possesseurs. 
Les  bouleversements  encore  assez  visibles  de  la  terre  attestent  ces  travaux  de 
fouille  dont  nous  avons  parlé. 

Un  souvenir  de  l'année  terrible.  En  1870,  M.  Tharel,  notaire  et  organisateur 
de  la  garde  nationale,  ayant  refusé  de  donner  les  noms  des  gardes  nationaux, 
fut  condamné  à  mort. 

Il  devait  être  exécuté  le  lendemain;  sa  femme,  soupçonnant  l'horrible  vérité, 
courut  se  jeter  aux  pieds  du  général  prussien.  Un  sursis  fut  accordé;  mais 
Tharel  fut  conduit  à  Keims,  où  chaque  jour  on  parlait  de  le  fusiller.  Après 
six  semaines  d'an^'oisses  inexprimables,  il  était  condamné  à  la  détention  perpé- 
tuelle en  Prusse.  Heureusement,  il  n'y  resta  que  deux  ans.  11  est  mort  conseiller 
général  de  son  canton,  laissant  un  souvenir  des  meilleurs  et  des  plus  respectés. 

BAY.  —  IL.  229.  —  K.,  81.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  29.  —  D.  D.,  38.- 
Hect.,  .'iW.  —  B.  P.,  Ilumigny.  —  F.  L.,  le  14  juillet.  —  IL  B.  —  Carrières  de 
pierres  c^ilcaires.  Marne  blanche  pour  amtmdement  de  terre,  sable  jaune  pour 
briqueterie.  —  C.  de  Vermandois  ou,  d'après  cert«iins  feudistes,  de  Vilry. 

Eglise.  —  Fort  ancienne.  Heconstruite  en  1481. 

Château.  —  Maison-forte,  aujourd'hui  disparue,  près  de  l'église.  A  l'entrée 
de  la  forêt  d'Estremont,  ruines  du  château  d'Apremont  détruit  en  1551  parla 
famille  d'Aubenton. 

Ecarts.  —  Bruyères  hautes,  38  hab.  —  Les  Caillaux,  40  hab.  —  Le  Moulin, 
5  hab.  —  La  Briqueterie,  N.  C.  —  La  Petite  Bomle.  H.  —  Partie  du  grand  Caû- 
taux,  N.  C.  A  signaler,  au  (irand  Caillaux,  un  lieu  dit  les  Uayuenotines,  où  les 
protestants  de  Parfondeval  allaient  enterrer  leurs  morts. 

BLANCHEFOSSE.  —  H.,  449.  —  K.,  155.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  2».  - 
D.  I).,  39.  —  Hect.,  1,506.  —  B.  P.,  Rumigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  sait 
le  29  août.  —  C^'*  P.  —  B.  B.  —  Marnes  crayeuses  et  terre  â  brique.  11  y  eut 
jadis,  à  Blanchei'osse,  une  très  importante  imprimerie;  les  six  premiers  volumes 
de  Téditioii  du  Bibliutheca  patrum  mterciensium  sont,  de  1660  à  1664,  sortis  des 
presses  de  Bonnefontaine. 

Ecarts.  —  Kay-en-Rue,  46  hab.  —  Boucherie,  11  hab.  —  MeUier,  4  hab.  — 
Faux  b'Uon,  12  hab.  —  Les  Grands  Caillaux,  34  hab.  —  Grévinerie,  15  hab.  — 
Le  Moulin,  15  hab.  —  Les  Petits  Caillaux,  31  hab.  —  Les  Petits  Saulx,  12  hab.— 
La  ValU^e  des  Petits  Saulx,  12  hab.  —  La  Chapelle.  N.  C.  —  Grand-Vallée,  23  hab. 
—  La  Plate  Fontaine,  N.  C.  —  La  Pringotierie,  6  hab.  —  La  Rue  du  Moulin, 
14  hab.  —  La  Censé  Buvquois,  2  hab.  —  La  Grande  Bonde,  N.  G.  —  Haute  Bonde, 
2  hab.  —  La  Haute  Cour,  7  hab.  —  La  Briqueterie,  N.  C.  —  Moscou,  2  hab.  — 
Petit  Blanehefosse,  23  hab. 

Btmwfnntaine,  9  hab.,  où  fut  la  célèbre  abbaye,  dont  nous  avons  raconté 
la  si  (UH'ieuse  légende,  sous  ce  titre  :  le  Damoisel  doré,  (Voir  Meyrac  :  Tbadi- 

TIONS,  LkGK.NDKS  KT  Co.NTlW   DKS  ArDENNKS.) 


-*B1  - 

Jadis,  dans  une  vallée  vrrdojante  à  la  source  d'un  ruisselet,  aflluenl  de 
l'Aube.  Fondée,  sur  le  conseil  que  lui  douiiail  l'areli évoque  Mauvoiain  de  Reims, 
par  Nicolas  de  !lumiRn>'.  Appel  fut  fait  à  l'abbuj'e  de  Signy.  I.'ablié  Bernard. 
alors,  envoya  douze  de  5es  religieux  Ji  Seri-Foiiraine  —  depuis  Monnefonlaiue  — 
et  1*1  monastère  pritaussilôL  nnissalice.  C'èlail  vers  l'an  1238  environ.  Toutefois, 
la  dolation  du  seigneur  de  Bumigny  ne  semble  pas  avoir  élé  forl  considérable, 
puisque  dom  Bernard  dut,  pour  l'augmenter,  dâtacher  de  ses  possessions  de 
Sifinv,  Irois  fermes  :  Martinsarl.  Waleppe  et  Coingt.  Le  premier abbâ  de  Bonne- 
fontaine  fut  Thierry,  décédé  en  IlS.ï,  dont  le  nom  se  lit  sur  une  bulle 
d'Alexandre  III,  et  le  dernier,  le  quarante-quatrième,  Julien  de  Hercé,  prêtre 
du  diocèse  de  Mans,  lequel  fut  pourvu  de  l'abbaye  le  31  mars  1778  par 
Louis  XVI.  Il  émîgrail  en  Angleterre.  Puis  il  revint  avec  son  frère,  évêque  de 
DdI,  lorsque  se  fil  l'expédition  de  Quiberon.  Arrêté,  il  fut,  malgré  la  capitula- 
tion, fusillé.  Le  trente-deuxième  abbé,  Jean  d'Averhout,  avait  d'abord  été  moine 
à  Saint-Nicaise  de  Reims.  Il  fut  le  dernier  abbé  régulier;  après  lui  la  maison 
tomba  en  commende,  et  XXXIII,  Jean  de  Couc;,  l'un  des  aumôniers  de  Fran- 
çois I",  fut  nommé  h  l'abbaye  en  vertu  du  récent  concordai  avec  Léon  X.  Il  lit 
rab&tir  l'éplise  et  les  lieux  réguliers,  ruinés  par  les  prolestants  de  Sedan.  Il 
s'était  foit  élever  un  mausolée,  qui  fut  détruit  avec  l'église.  La  cloche  actuelle 


i  L'>G9.  provient  du  beffroi  de  Bonnefonlai 


I  de  Blanchefosse,  fondue 
La  prospérité  de 
cette  abbaye  éveil- 
lait, aux  quator- 
zième et  qu)nziém>> 
siècles,  la  rapacitO 
des  gens  de  (juerre. 
Klle  l'ut  pillée  par 
le  comte  de  llui- 
naut  en  n40;  par 
les  Impériaux  en 
(521  ;  par  le  comte 
de  Sainl-Pol.  en 
IS.'i'J,  dont  les  sol- 
dats volèrent  le 
plomb  des  toits,  Ips 
ferrures  des  portes 
et  des  chemim^es. 
Les  calvinistes  la 
dévastèrent,  lfl86, 
Ht  elln  fut  encore 
pillée  en  163.^,  1646 

cl  IB.tO  por  les  Kspugnob.  Mais  rapidement  elle  se  releva  de  ses  ruines,  el 
devint  plus  florissnntequ'autrefois;  son  imprimerie,  organisée  par  dom  Tissier. 
de  Rumigiiy,  d'oCi  sorlit,  entre  autres  ouvrages,  la  Bibliothèque  oss  Pérès  vk 
CtTKAUX,  resta  longtemps  renommée.  Puis,  scus  l'influence  de  la  richesse  et 
de  l'oisivelê,  les  religieux  se  relAchèrent  de  leur  règle  qu'ils  estimaient  Irop 
■êvèpe. 

Celle  abbaye  n'avait  plus,  lorsqu'arrivn  l'époque  révolutionnaire,  que  huit 
religieux  gouvernés  par  un  prieur  claustral,  dom  Cagniarl,  curé  de  Blanche- 
fosse.  Il  dul  se  réfugier,  avec  plusieurs  prêtres  non  assermentés,  dans  la  fon'l 
d'Estreraoni,  quand  l'abbaye,  devenue  propriété  nationale,  fut  vendue  en 
août  1792.  Bien  qu'achetée  pour  un  prix  dérisoire,  l'acquéreur  ne  se  pouvait 
libérer.  L'abbaye  fut  alors  revendue  en  1792  à  Kocroi  el  acquise  par  Charles- 
Nicolas  Trac,  ancien  procureur  du  chapitre  de  Reims  et  avo  cal-no  lai  re.  lequel 


.bbayo  ât   BonneFoolaine 


Idul  d'iilioril  fut  sin^'ulitTPttit-til  ctiitjaiTaïs^  de  ^oii  acquisition.  C'est  ù  cette 
('lioiiiii'  <(iji>  Itonni-fonluini'  fut  pillêK  et  que  siin  i^f;lise  s'écroula,  quand  les  sol- 
dats d'Oudinol  bristri^nt  t^t  enlevèrent  1>>«  aniialures  qui  la  consolidaient.  Les 
orcui'ii  ivstèrent  luiiyiVs  sous  rette  avalanishe. 

Ce  t:harles-Mcolas  Truc,  aci'ust-  par  le  tribunal  révolutionnaire  de  n'avoir 
ai'helé  l'ahbaye  que  pour  la  reslitiier  aux  n'iigîpux,  eut  tout  juste  le  temps  de 
sVxiW.  Le  citoven  Le  Vusseur,  de  la  Sa^lll(^  ri'presentant  du  peuple,  eu  mJa- 
sinii  dans  les  Ardennes,  avait  ui'donn^  son  inrnrciSration.  Après  le  9  thermidor, 
il  ri'nirait  en  France,  et  de  lui-niénie,  pour  éviter  l'application  de  la  loi  sur 
les  ëniif;rt'-s.  allait  se  ronstituer  prisonnier  au  Mont-Dieu,  se  Justillait,  demuii- 
dail  qu'il  lui  fût  accordi^  <•  de  venir  en  bon  râpulilicain  dans  ses  terres,  i>  «t 
reprenait  possessiim  de  sun  ■•  domain''  ".  Il  en  ((ardait  une  partie,  reveodail 
rautn>,  puis  il  fit  rei-onutruire  le  cloître  et  la  maison  dont  il  ne  restait  plus  que 
la  façade.  Iflirrita;,'!'  en  liéiila^i',  l'abhaye  appartient  nctnellemcnt  à  H.  et 
M°"  Lauiotle-lti^nurd.  petits-neveux  de  Moilas  Truc 

Eglise.  —  De  1% 
firille  du  chdteau  — 
qui  fut  l'ancien  cou- 
vent —  se  voient  les 
ruines  imposantes  de 
l'abbnye  et  de  sou 
ancienne  i^f^lise.  Con- 
struite sur  les  plans 
ili'  Saint-Mcaise  de 
Ui-ims,  elle  pouvait  ri- 
viiliser  avec  les  plus 
soin p tueuses  basili- 
ques de  nos  vieilles 
l'ilês.  Maintenant  ne 
n>stctit  que  le  portail 
l'eluliveiiient  récent, 
btiit  DU  ni'uf  piliers 
lie  travée,  quelques 
rolonnes ,  le  pignon 
du  transept  droit  avec 
sa  rosace.  Un  cloître 
)t  se  souder 


M  d«  l'KDCicnpe  abhaj»  de  BoDa«fiMiUlne,  pi4«  B: 


u  monasir 


"ti  ri>rm<-  d>'  pont  omvrt  reliait  celti-  t-^W» 
à  la  riisare  qui  subsiste  ene»re. 

A  IVulise  jiaroissiale,  une  n'Iiqur  de  suint  Caprais.  ■■  martyr  d'A(ien-en- 
«Miyénie  >i,  dont  l'abiiaye  posséilait.  autrefois,  le  corps  presque  tout  entier. 

Dans  le  eloltn',  timt  priiehe  de  l'eulrt-e  latérale,  une  série  d'alcoves  pour  la 
sépullure  des  seigneurs  de  ElumiituT.  La  pierre  tuniulairede  Nicolas  —  le  fon- 
dateur —  n'a  [Hiint  disparu.  Sur  cetti-  énurme  pierre,  s'élevaiit  d'un  mètre 
an-dessus  du  sol,  étiiit  sculptée  une  stalui-  rouchiie,  longue  d'environ  six  pieds  : 
un  (lui-rrier  doni  une  cotte  de  mailles  enveloppait  le  haut  du  corps,  sauf  les 
tiras.  .Sur  la  poitrine,  un  éeu  fleunlelysé,  qu'un  baudrier  traversait  en  échurpe, 
la  téti'  rouverte  d'un  casque  h  visière  abaissée  cachant  la  fl|;ure.  Cette  tombe 
occujie  la  première  alcôve,  cn^uséc  dans  le  mur  intérieur  du  transept  gauche. 
Des  autres  sépultures,  ne  restent  que  des  débris  pieusement  conservés  dan* 
le  eh&tenu;  vêriinble  must'-e  rommêmoratif  île  celte  abbaye  dont  les  ruine* 
ailmiriiblps  nous  racontent,  avec  si  (^aiidc  éloquence,  la  splendeur  déchuel 


—  493  — 

après  le  18  octobre.  —  C'®  P.  —  Carrières  de  pierres  de  taille.  —  C.  de 
Vitry. 

Eglise.  —  Avec  tour  et  tourelles  crénelées. 

Châteaux.  —  «  Il  existe  dans  cette  commune  —  nous  dit  la  Nomenclature 
DES  GoiiMUNEs  —  dcux  châteaux  très  anciens,  mais  peu  remarquables  par  leur 
construction.  L'un  de  ces  châteaux-forts  aurait  été  assiégé  et  pris  en  974  par 
Tempereur  Othon  II  d'Allemagne. 

«  On  a  trouvé  sur  le  territoire  de  Bossus  de  nombreuses  monnaies  romaines, 
des  urnes  sépulcrales,  des  tombes,  des  squelettes  d'hommes.  On  y  a  décou- 
vert aussi  deux  lions  en  pierre  et  beaucoup  d'emblèmes  du  paganisme.  » 

Ecarts. —  Le  Carbonnet,  6  hab.  —  Les  Maisons-Lenfant,  3  hab.  —  Les  Pape- 
teries, N.  C.  —  Le  Moulin- Lacaille,  N.  C.  —  Le  Moulin-Wiart,  N.  C.  —  Un  lieu 
dit  la  Tuerie,  où  se  livrait  un  combat  sanglant  que  perdit,  en  1653,  le  sire  de 
Froidchapelle,  gouverneur  de  Fumay,  seigneur  du  château  d'Antheny. 

Evigny.  —  Nom  d'un  ancien  village  disparu,  et  dont  à  peine  restent  quel- 
ques vestiges. 

LA  CERLEAU.  —  H.,  lo3.  —  E.,  42.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,  31. 

—  Hect.,  700.  —  B.  P.,  Rumigny.  —  F.  L.,  le  quatrième  dimanche  après  Pâques. 

—  Quelques  carrières.  —  G.  de  Vitry. 

Histoire.  —  «  La  terre  de  La  Cerleau  était  dans  la  mouvance  et  relevait  en 
plein  fief,  foi  et  hommage,  du  duché  de  Guise  à  cause  de  la  baronnie,  tour  et 
donjon  de  Rumigny.  Gette  seigneurie  appartenait  en  1753  à  Nicolas-Gliarles  de 
Beaumont.  Elle  fut  vendue  en  1789  au  comte  de  Flavigny-Remausart  pour  la 
somme  de  41,700  livres.  Il  y  avait  à  l^a  Gerleau  haute,  moyenne  et  basse  Jus- 
tices. »  (J.  Hubert  :  Géographik  des  Ardennes.) 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  8  hab.  —  Les  Andigny.  —  \.' Enfer,  11  hab. 

CERNION.  —  H.,  134.  —  E.,  36.  —  D.  G.,  14.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  25.  — 
Hect.,  670.  —  B.  P.,  Maubert-Fontaine.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  précède 
TAscension.  —  Garrière  de  moellons.  —  G.  de  Reims. 

Eglise.  —  Entre  Gernion  et  Flaignes,  est  un  lieu  dit  la  Fontaine  des  Prêtres. 
La  tradition  veut  qu'un  presbytère  et  qu'une  église  ancienne  se  soient  élevés 
en  cet  endroit.  A  300  mètres,  environ,  de  l'église  actuelle,  on  a  retrouvé  des 
tours  en  pierre.  Rappelons  qu'au  temps  de  la  bataille  de  Rocroi  Gernion  était 
tellement  ravagé  que  «  les  habitants  lurent  obligés  de  mendier  pour  vivre.  » 

L'ÉCHELLE.  —  H.,  305.  —  E.,  95.  —  D.  G.,  20.  —  D.  A.,  15.  —  D.  D.,  20.  — 
Hect.,  996.  —  B.  P.,  Rimogne.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  9  octobre.  — 
M*arnes,  carrières  de  pierres  de  taille  et  de  moellons.  Gette  région  de  l'Echelle 
est,  en  cette  zone,  renommée  pour  ses  prairies. 

ÉQstoire.  —  G.  de  Vitry.  La  légende  raconte  qu'un  certain  moine,  nommé 
Scala,  vint  se  retirer  au  Vrymont,  alors  bois  désert,  et  y  construisit  une  petite 
cellule  autour  de  laquelle  se  groupèrent  des  maisons  qui  formèrent  le  village. 
La  terre  de  l'Echelle  appartint  primitivement  au  chapitre  de  Reims.  Elle  lui 
fut  ravie,  vers  le  onzième  siècle  environ,  par  l'un  des  seigneurs  de  Rumigny. 
Au  quatorzième  siècle,  elle  est  possédée  par  les  sires  de  Balham  dont  l'un,  en 
1364,  pillait  Maubert-Fontaine.  L'Echelle  appartint  successivement  à  François 
de  Suzanne,  aux  Menchi,  aux  de  Maulcourt,  à  Antoine  de  La  Marche-le-Gomte, 
calviniste  qui,  de  1597  à  1640,  gouverna  les  principautés  de  Raucourt  et  de 
Sedan.  En  1719,  le  colonel  de  Saint-Léger  revendait  la  terre  de  l'Echelle  au 
chapitre  de  Reims. 

Eglise.  —  La  tradition  affirme  que  sur  le  lieu  dit  le  Tarn  des  lïufjuenola,  se 
serait  élevée  une  église  d*origine  fort  ancienne,  disparue  aujourd'hui;  ou,  tout 


nii  rnninii.  un  iiniloire.  Cette  Inidition  njnute  i|u'en  ce  ni^nie  lieu  les  huguenots, 
venus  pour  piller  Ittomhay.  auraient  été  iirr^li's  et  mis  en  sanf^Ianle  déroute 
[Xir  tes  Blomh;iyens  :  d'où  ct'i-laiuitmeiit  les  nombreux  squelettes  rencontrés, 
jadis,  en  ret  cnilroil. 

Ch&teau.  —  Nos  nnniiles  ai-deiiu.iises  parlent  souvent  de  ce  château.  0 
se  coiiiponait  au  siècle  dernier,  mais 
bien  iivîint  1789,  d'une  façade  prin- 
cipale re)iardant  lest,  construilf 
sans  iloule,  Louis  XIY  régnant, 
sur  une  suhslruction,  ri  flan- 
quée de  deux  tours  rondes 
qui   furent,   dit   la   lé- 
gende, contempo- 
raines de  Cliai'les  V 
le  Sft(!i'.Drins  bipar- 
tie n.inlel  s..ii(i-nu.> 
parneursup]iortsde 

iiite(lii.l/.issam'.  où 
Furi'nt  trouvés  (if 
nomlir.'ui  buuIeL^. 
Il  m-  faut  pas  loii- 
t'ondre  relti'  iiuasi- 


Ibrtt-r 


clli 


pnllK-liijU'i    flulli'iii 


,s  J>.( 


*qui 


irait 


t'ait  Mlir  Dioclétien  sur  la  hanlenr  culiuiiianli'  de  (iriin'tuiont.  [Pour  lu  légende 
lie  (■*'  ehîllenu,  voir  Mi*yrac  :  \..\  KimiiT  nvi'  AariKNxKs.; 

Ecarts.  —  l.e  Chs-B-rtfaïur,  7  liait.  —  U-  Sftiulin.  II.  —  Sainl-Lfgfr.  H.  — 
Binilii/Hg,  où  aurait  existé  un  assex  iiuporlrint  village  dont  il  ne  reste  plus  sou- 
venir que  dans  la  tradition;  laquelle  aflirine  encore  que  des  princes  (?;  OD 
des  Elour^çuifnions  \t)  auraient  enfoui,  à  la  Ricke-Baitli'jny,  de  considérables 
trésors. 

ESTREBAT.  —  11.,  â.ift.  —  E..  8n.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,  3S.  - 

lle,-l„  !):I7.  —  l(.  P..  Auvillers-li-s-Forjjes.  —  F.  I,.,  le  dimanche  qui  précède 
l'Asiension.  —  Carrièi-e*  de  pierres  de  taille  et  de  moellons.  —  C.  de  Vitiy.  En 
IG^IN,  Kï'ti'ebav  fut  inn'nilié  par  les  Rourguifinons. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  "  IVnf.  N.  C.  —  Le  ifouh'n  <k  la  Uugue,  3  hab.  —  Le 
yal''VF.Mrei«iii,  01.)  hab..  ou  l'on  voyait,  il  y  aura  soixante  années  bientôt,  lin 
grimpe.  •■Il  iromleih,  de  pierres  blancbcs  :  elles  indiquaient  une  sépulture 
renionlant  an  premier  A^e  du  fer. 

LA  FËRËE,  —  IL,  402.  —  K.,  i2r..  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  38.  —  D.  D.,  33. 

—  llnct.,  t.llMi.  —  B.  P.,  Ilumigny,  —  V.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  14  sep- 
li-iubi".       <:"  1'.  —  H.  Et.  —  Marnes  lilunclies  et  terre  à  brique.  —  C.  de  Vîlry. 

Ecarta.  -  -  La  l'olle-niififr.  :>  hab.  —  La  Crûit-d'Aott/iU.  15  hab.  —  Les 
IIkiw'iu:  17  hall.  —  Le  Moni  'I.-  Fkri;:  li  hab.  —  Les  Petits  Conuaux.  10  hab. 

—  l,e:=  l\-rli.r<.  ilS  liai».  -  I.a  Vhll-:  70  hab.  —  Piis-Renwei,  3  hab.  —  Bn'idc 
In  F.n'i-.  -2  \y.ib. 

PLAIONES-LES-OLIVIERS.  —  IL,  -iW.  —  E.,  04.  —  D.  C,  13.  — 

I).  A..  IM.  —  I>.  1)„  27.  —  Ile,!..  SiG.  _  R.  P.,  Uumigny.  —  F.  L.,  ta  Trinité. 

—  C'  P.  —  Carrir-ies  île  lUDi-llons  ••l  île  pieires  de  taille. 


—  495  — 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  Le  village  semble  avoir  une  origine  très  ancienne. 
Il  est  mentionné  dès  Tannée  1203;  puis  il  est  nommé  dans  le  pouiilé  de  Reims, 
1306,  et  dans  la  Déclaration  de  1384.  Les  Bourguignons,  en  1638,  incendient 
Plaignes;  une  quarantaine  de  maisons  brûlées,  tout  le  village  réquisitionné. 
En  1643,  encore  un  incendie  qu'allument  les  Espagnols  :  Téglise  est  pillée. 
Depuis  sept  années,  les  garnisons  d'Avesnes,  de  Marierabourg  et  de  Ghimay 
rançonnaient  les  habitants. 

Eglise.  —  Remonterait,  tout  au  moins  pour  certaines  de  ses  parties,  au 
onzième  siècle.  Reconstruite  presque  en  entier  au  commencement  du  dix- 
septième  siècle,  ainsi  que  nous  le  font  supposer  certaines  différences  de  style. 
Dans  la  chapelle  de  la  Sainte-Vierge,  quelques  intéressantes  pierres  tumu- 
laires. 

Ecarts.  —  La  Rubrique,  17  hab.  —  Les  Oliviers,  37  hab. 

FOULZY.  —  H.,  172.  —  E.,  59.  —  D.  C,  H.—  D.  A.,  15.  —  D.  D.,  32.  — 
Hect.,  630.  —  R.  P.,  Auvillers.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  B.  B. 

—  Carrières  de  moellons  et  de  pierres  de  taille. 

Histoire.  —  Il  est  parlé  de  Foulzy  dans  l'acte  par  lequel  Hugues  de  Rumigny 
cède  aux  moines  de  Signy,  en  1251,  tout  ce  qu'il  possède  à  Thin,  à  Dommery 
et  dans  quelques  autres  localités,  en  échange  des  revenus  de  l'abbaye  de  Foulzy. 
Village  brrtié  par  les  Impériaux  en  1521,  après  qu'ils  eurent  levé  le  siège  de 
Mézières;  en  1557,  pillé  par  les  troupes  du  comte  de  Nassau  :  «  Foulzy  est  des- 
Iruit  et  n'y  a  qu'un  fort  où  se  retirent  les  hommes.  »  Quand  l'église  de  leur  com- 
mune n'était  pas  fortifiée,  les  habitants  se  réfugiaient  dans  des  redoutes  —  soi- 
disant  forts  de  défense  —  faites  de  terre  et  de  bois.  En  1636,  brûlé  par  les 
Espagnols. 

Ecarts.  —  Clnrondelle,  3  hab.  —  La  Forge,  2  hab.  —  Le  Moulin.  N.  G.  —  La 
Demi-Verge,  28  hab.  Hameau  fondé  en  1750  et  auquel  le  ruisseau,  affluent 
de  la  Sormonne  donna  son  nom.  Assez  proche,  les  caniiéliles  «le  Charieville 
possédaient  quelques  prés  et  quelques  arpents  de  terre.  —  Wagny.  Etait,  en  ce 
temps,  un  écart  de  Foulzy  :  nous  le  retrouverons  à  Girondelle. 

LE  FRÉTY.  —  H.,  344.  —  E.,  121.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  33.  —  D.  D.,  36. 

—  Hect.,  700.  —  B.  P.,  Rumigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  septembre.  — 
Extraction  de  marnes  crayeuses. 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  «  Il  exista  sur  le  territoire  de  celte  commune  — 
lisons-nous  dans  la  Nomenclature  des  Communes  —  une  verrerie,  deux  châteaux 
et  des  forges  maintenant  disparus.  »  On  suppose,  dit  J.  Hubert,  que  leur  destruc- 
lion  date  du  dix-septième  siècle.  Au  lieu  dit  la  Forge,  on  voyait,  jadis,  de  très 
nombreuses  scories. 

Châteaux.  —  Sur  l'emplacement  occupé  par  les  deux  châteaux,  s'étendent, 
aujourd'hui,  des  terres  cultivées.  Le  premier  de  ces  châteaux  se  trouvait  au 
Mont  de  Pierre  :  une  allée  de  tilleuls  le  reliait  au  bourg.  Un  matin  de  Tannée 
1797,  affirme  la  tradition  locale  —  cette  date  contrecarre  l'hypothèse  de 
Hubert,  —  le  berger  de  M.  de  Pause,  seigneur  du  lieu,  aperçoit  toutes  les  fenêtres 
ouvertes  et  plusieurs  portes  brisées.  Il  entre;  les  appartements  sont  déserts. 
Vite  il  court  au  village  annoncer  la  fuite  du  seigneur.  Les  habitants  alors,  en 
toute  hâte,  se  ruent  sur  le  château,  le  pillent  et  le  saccagent  à  coups  de  hache. 
Puis  ils  l'incendièrent.  Détruite,  en  même  temps  que  le  château,  une  chapelle 
attenante  servant  de  paroisse,  bien  que  le  Fréty  eut  son  église.  Sur  l'emplace- 
ment de  cette  chapelle  est,  aujourd'hui,  le  cimetière. 

Ecarts.  —  Le  Bois  iVEslrémont,  6  hab.  —  La  Dauphinée,  2  hab.  —  Le  Port- 
Mahon,  2  hab.  —  Magenta,  16  hab.  —  Mexico,  4  hab.  —  Thierry-Pré,  130  hab. 

—  Monidée.  N.  C.  —  Le  Fief  dWr lois,  3  hab.  Sur  ce  fief,  s'élevait  le  deuxième 


—   4%  — 

(^hiiUMU  dont  l'un  des  soi«;neiirs  fut  lo  siro  do  Maimbresson,  homme  cruelf 
«  faisiiiit  feu  —  nous  aftirni*'  la  lé^^endo  —  sur  tous  les  pauvres  paysans  qu'il 
surprenait  ramassant  du  liois  mort  dans  ses  for(>ts.  »  Tout  proche  du  manoir, 
un  péaju'<'  au  profit  du  sir»'.  Kn  cet  endroit,  appelé  la  Barrière,  une  chaîne  bar- 
rail  le  clieniin.  On  ne  pouvait  rniiJMuer  sa  route  qu'après  avoir  payé. 

OIRONDELLE.  —  H.,  160.  —  K.,  60.  -  D.  C,  12.  —  I).  A.,  16.  —  D.  D.,30. 
—  Ilect.,  523.  —  H.  P.,  Maubert-Konlaine.  —  F.  L,  le  dimanche  après  rAscen- 
sion.  —  C'*  P.  —  Exploitation  de  marnes  noires  et  de  moellons. 

Histoire.  —  C  de  Vitry.  Est  mentionné  pour  la  première  fois  ce  village 
dans  Tarte  de  restitution  souscrit  par  Nicolas  IV  de  Rumigny  qui  «  reconnaît 
avoir  fait  des  entreprises  sur  le  ban,  la  justice  et  le  moulin  de  Girondelle.  m 
Une  sentence  arbitrale  décide  que  le  chapitre  de  Reims  devra  posséder,  avec 
le  ban  et  le  moulin  banal  appartenant  à  ce  Nicolas  de  Rumigny,  la  moitié  de 
tous  les  revenus  de  (iirondelle.  Pillé,  brrtlé  en  loîw  «  (>irondelle  et  LescheUe, 
esquelz  lieux  l'on  n'ose  asseurément  demeurer  ni  coucher,  synon  es  forts.  » 
Encore  sacca^^é  et  incendié  en  1586  par  les  calvinistes  de  Sedan. 

Château.  —  S'il  faut  ou  croire  la  tradition,  Girondelle  avait,  dès  le  dixième 
siècle,  le  titre  de  cli;Ue|hMiie  :  toutefois  n'est-ce  qu'une  simple  hypothèse. 
En  12110  et  1  iOO,  le  chAteau  eut  pour  maîtres  les  seigneurs  de  Rumigny.  A  cette 
époque,  la  chàtellenie  existe  réellement.  Elle  englobe  :  Foulzy,  Kstrebay,  Etei- 
^nières,  Champlin,  .Vnlh(>ny,  une  partie  d*Aup'.  Vers  la  fin  du  dix-septième 
siècle,  s'ajoulai^'ut  Aouslt»,  Auvillers,  Hro^non,  le  Clwltelet,  Rimogne,  TEcheile, 
Signy-le -Petit.  C'i*sl  à  Riino^ne  qu'étaient  portés  les  appels.  Vers  la  fin  du 
quinzième  siècle,  la  sei^Mieuric  de  (iirondelle  voit  figurer  parmi  ses  châtelains 
les  d'Escanevelle.  de  (]li;\t<'au-Regnanlt. 

En  1457,  une  des  clauses  d»*  la  trêve  de  Vcrvins,  entre  Louis  XI  et  le  doc  de 
Bourgogne,  ordonnait  la  destruction  du  château  —  de  la  forteresse  plutôt  —  de 
Hirondelle,  tout  récemment  livré  aux  Anglais  par  un  d'Escanevelle,  et  qu'avait 
assiégé  le  fameux  La  Ilire.  «  II  montrait,  en  ce  temps,  trois  enceintes  de  fossés 
qui  l'alimentaient.  »  En  1521,  les  Impériaux  c  ménagèrent  »  le  château,  si  noos 
en  cntyons  Feuillet  de  Fontenelh^,  mais  n'eurent  pas  aussi  grande  humanité 
pour  le  village  qui  fut  briMé,  et  ensuite  reconstruit  sur  l'emplacement  qu'il 
occupe  à  présent.  On  retrouvait  un  pi*u  plus  à  l'est  les  décombres  de  Pancienoe 
église,  et  aussi  niaints  v<*sli«^<*s  «les  maisons  incendiées.  Après  la  prise  de 
Rocroi  par  les  Espa;,'nols,  1658,  les  chAteaux  du  Chàtelet,  d'Auvillers,  de  li 
Roche  (écart  de  Neuville-aux-ïourneurs),  de  (iirondelle.  tombèrent  au  pouvoir 
de  (^)ndé,  combattant  avec  ces  mêmes  ennemis  qu'il  avait  si  magnifiquement 
vaincus  quinze  années  auparavant.  Mais  l'année  suivante.  Turenue  s'emparaitde 
toutes  c»'s  forteresses  et  les  faisait  démolir.  En  1787,  le  vicomte  de  Flavigny, 
lieutenant-général  des  arnié<«s  <lu  roi,  achetait  pour  172,000  francs,  aux  Cler- 
mont  d'Amboise,  la  seigneurie  de  (iirondelle.  11  émigra.  Ses  biens  furent  mis 
sous  séquestre  et.  entin,  vcMidus.  <*hàteaux  et  terre,  auxR(»usseau,  de  Riniogne. 

Ecarts  :  Le  Ch'Uvau.  N.  (1.  —  IWis  de  la  CrotHr,  8  hab.  —  Wagny^haut, 
10  hab.  —  Wagny-bas,  !(>  hab.  —  Le  Pont,  2  hab. 

HANNAPPES.  —  IL,  :r;2.  —  E.,  1 19.  -  I).  C,  :L  — d.  a.,  26.  —  D.  D.,  41. 
--  Hect.,  84.').  —  B.  P.,  Rumigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  le  plus  rapproché  du 
24  juin.  —  VM  P.  —  Pierres  de  taille  et  sable  jaune.  Village  sur  VAube,  non 
loin  de  son  c<nitluent  avec  le  Thin. 

Histoire.  —  C.  de  V»?rinandois.  (hi^'ine  très  ancienne.  La  chronique  nous 
ap])rend,  en  efîet.  que  Charles  le  Chauve,  en  845,  donnait  Hannappes  à  Nithard, 
son  cousin-g<Minain,  potit-tils  (h?  (Miarlemagne.  Plus  tard,  année  1120,  Tévèque 
df  Laon  en  disposait  en  faveur  des  Prémontrés,  et,  en  1178,  Enguerrand,  abbé 


—  497  — 

de  Saint-Jean-de-Laon,  accordait  une  charte  aux  habitants  du  village.  Une  tra- 
dition veut  que  Hannappes  ait  été, à  l'origine,  EvHgny,  Plus  probablement  il  y 
eut  deux  villages  distincts  ayant  à  côté,  Tun  de  Tautre,  leur  existence  solidaire 
mais  distincte.  Toutefois  il  parait  certain  que  les  ruines  d'Evrigny,  détruit  et 
rasé  en  1559  par  les  Espagnols  de  l'armée  de  Philippe  II,  servirent  beaucoup 
à  l'agrandissement  d'Hannappes.  Des  armes,  des  ossements,  des  médailles  furent 
trouvés  sur  l'emplacement  qu'occupait  Evrigny. 

Eglise.  —  Fort  belle.  Du  style  ogival  à  lancettes.  Sa  forme  est  celle  d'une 
croix  latine  des  plus  régulières.  Un  couvent  de  religieuses  se  trouvait  au  nord- 
est  —  dit  la  tradition  —  à  l'endroit  où  le  presbytère  actuel  est  construit.  Les 
nonnes  entraient  dans  l'église  par  une  porte  ornée  qu'on  remarque  encore  au 
transept  gauche.  Les  invasions  les  forcèrent  plus  d'une  fois  à  se  réfugier  dans 
leur  «  sauvoir  »  de  Saint-Jean-de-Laon. 

Ecarts.  —  La  Fantaisie,  8  hab.  —  VEi^mitage.  N.  C.  —  La  Terre  des  Moines, 
20  hab.  —  Le  Cellier,  où  des  fouilles  mirent  à  découvert  des  médailles  romaines 
et  d'assez  nombreux  débris  de  tuiles.  Au  lieu  dit  la  Terre  à  l'Eglise,  semblables 
découvertes.—  VEcaille,  où  fut,  on  le  suppose,  un  ossuaire  romain.  —  Un  che- 
min creux,  longeant  le  cimetière,  la  Ruelle  des  Laisses  (des  sonneries  pour  les 
morts),  rappelle  un  combat  entre  Français  et  Liégeois.  (VoirMeyrac  :  Villks  et 
Villages  des  Ardennes.) 

HAVYS.  —  H.,  88.  —  E.,  34.  —  D.  C,  12.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  28.  — 
Hect.,  524.  —  B.  P.,  Maubert-Fontaine.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  TAscen- 
sion.  —  Quelques  carrières.  Minerai  de  fer.  C'est  sur  le  territoire  d'Havys  que 
l'Audry  prend  sa  source,  au  lieu  dit  la  Fontaine  du  Puits  de  l'Audry.  —  C.  de 
Reims. 

LËPRON-LES- VALLÉES.  —  VAUX-VILLAINE.  —  Lépron-les- 
Vallées.  —  H.,  160.  —  E.,  46.  —  D.  C,  18.  —  D.  A.,  21.  —  D.  D.,  21.  — 
Hect.,  640.  —  B.  P.,  Aubigny.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  mai. 

Vaux-Villaine.  —  H.,  246.  —  E.,  46.  —  D.  C,  18.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  19. 
—  Hect.,  997.  —  B.  P.,  Aubigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  !•»■  octobre.  — 
Pierres  de  taille;  sables  verts  pyritaires;  terre  à  brique. 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  Lépron-les- Vallées  est  de  formation  toute  récente. 
Avant  1870,  Vaux,  Villaine  et  Lépron,  localités  d'ailleurs  fort  anciennes,  ne 
formaient  qu'un  seul  village.  Et  même  Vaux  ne  serait-il  pas  le  Vacculiacum  dont 
parle  le  testament  de  saint  Remy  ?  Alors  qu'il  catéchisait  Clovis,  à  Thin,  le  saint 
fut  averti  qu'on  le  voulait  assassiner.  Il  envoyait  aussitôt  à  Vaux,  priant  ses 
habitants  de  venir  lui  faire  escorte  pour  le  protéger  en  cas  de  rencontre 
fâcheuse.  Tous  en  grande  hâte  ils  accoururent,  et,  en  récompense,  le  saint 
leur  donna,  par  indivis,  le  terrain  très  vaste  qui  se  nomme  les  Aisances  de 
Vaux,  Les  habitants  de  Villaine,  qui  ne  s'étaient  point  dérangés,  n'eurent 
aucune  part  à  cette  munificence.  Toutefois,  plus  tard,  il  engloba  les  deux  vil- 
lages dans  une  même  générosité  en  leur  donnant  le  bois  des  Pothées.  (Voir 
Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Ardennes,  en  ce  qui  concerne  l'aventure,  aux 
temps  de  l'émigration,  dont  ce  bois  fut  le  théâtre.) 

En  1870,  un  drame  terrible.  Les  Prussiens  envahissent  le  village,  et,  parce 
qu'un  de  leurs  sous-officiers  vient  d'être  tué  par  un  franc-tireur,  ils  enferment 
quarante  Vaux-Villainois  dans  l'église.  Ils  n'en  devront  sortir  qu'après  avoir 
désigné  les  trois  d'entre  eux  qui  devront  être  fusillés.  Le  curé  se  propose.  Son 
offre  généreuse  est  refusée.  La  discussion  se  prolonge.  Le  colonel  Kaan,  de  la 
64*  landwerh,  entre,  impatienté.  Il  ordonne  que  le  sort  choisisse  les  victimes. 
Une  voix  s'élève  qui  nomme  deux  mobiles  blessés,  agonisant  depuis  deux 
jours.  Le  colonel  refuse  :  «  Les  soldats  réguliers  ne  sont  pas  en  cause,  »  dit-il. 

32 


I.Li  tiii>mi-  ïdiïsi'ii'v.sniiiiir'';  itIIo  il'Kuyf  ne  Pi;tit.  Il  nie  tnsic  courage  lie  dési- 
;iii--['  li's  trois  virlimcs;  J.-ll.  Dtpi-ouve,  uiu-i<-ii  licr^'tr.  Agé  de  soixante-dix  ant; 
l.iiuis  l>for)ii>s,  tii'i7:i'r  L-iitmiiiinul,  et  un  Jpuiip  homme  entrant  à  peine  dans  sa 
vini^lii-um  iinniV.  l>prsonno  ne  proli'sla,  liuit  était  immense  la  terreur,  contre 
<;ctlf  di'-sitniiUion  infdiup.  Queliiufs  minuits  après,  les  infurtum-cs  victÏDKS 
tombaient  niorL<>s,  fraiipiies  par  Ii-h  IkiIK'»  prussiennes.  Lit  lieu  qui  fut  le  théâtre 
de  i-'i  drame  Inirrible  «-si  dit  :  [k-rricte  l'Ë'jUm; 

Châteaux.  —  Deux  <-h^l>'unx.  L'un  dniruit  peiiitnnl  la  Révolution  ;  ses  pierres 
et  st'.s  l'Iiai'jienles  servirent  û  constrnirH  [ilusienrs  maison»  de  Vaux.  L'autre, 
uni;  forteresse  i(ui  s'éli-vait  Inut  proclie  de  la  ririèri?,  à  l'endroit  nommé  main- 
letiant  la  Tcur.  Lt  [leut-t'lrt!  enciin;  une  >•  niaisun- forte  «  dont  resterait  an 

es.  IS  hall.  —  M.ilijn'-Toul.  11  hab.  —  Yillaine,  76  hab. 
.  IL  —  Lti  P,ilfe~.n>iK,  a  liah.  —  VawM.  ». 

LIABT.  —  IL.  G«0.  —  K..  VJA.  —  V>.  C,  8.  —  11.  A.,  2S.  —  D.  D.,  30.  - 
llccl.,  I,J>4.  -  il.  !>..  Liarl.  K.,  le  10  inai-s.  le  :tl)  mai,  le  lU  août,  te  10  oc- 
tobre. —  V.  1...  \>-  diniaiic-lit'  <iui  suit  le  8  septembre.  —  T.  —  G.  —  B.  B.  - 
C*  P.  —  Kanf.  —  Dans  le  villn;;e,  i{ui  se  trouve  sur  une  petite  hauteur,  une 
fcinlaine  J'e;iu  i|in'l()ue  pnu  sulfuri'Use  enijiloyi'e,  d'ailleurs,  conime  eau  ordi- 
naii'e.  Un  riiis.ielet  Iriiverse  lu  partie  ouesl  du  territoire  et  se  if^unit  au  Tm, 
en  avant  d'Aouste.  Sur  la  liulte  de  Marlenionl,  versant  nord,  prend  sa  Mnrce 
le  G'in'Uiqi  .—  I;i  Chambre  îiiik  Loups  [?i  —  ijiii  se  nomme  l'.lube,  auiùldt 
arrivé  â  I.iart.  -  Il  reeolt  e.innnii;  aniiiem  le  petit  ruisseau  :  les  hiyoles.  Sablei 
pvrilcux  et  manies  crayeuses. 

Histoire.  -     C.  de  Vitrv.  Villaiife  assez,  ancien.  V.n  1313,  l'archevêque  de 


lieims,  qui  ])0sséU:iit  tli'  «ramles  leicvs  dans  cette  réftion  de  l'A rdeime, donnait 
à  30n  chapitir,  enire  antres  Kénérosilés.  "  les  autels  ..  —  c'est-ï-dire  les 
revenus  en  oirrandi-s,  en  oblations  l't  en  dîmes  —  d'Ustrebay,  de  Près,  de  GiroD- 


—  499  — 

délie,  de  Bogny,  de  Cernion  et  de  Liart.  Un  pouillé  de  4346  le  range  parmi  les 
paroisses  du  doyenné  de  Rumigny,  et  nous  retrouvons  encore  Liart,  à  la  date 
de  1390,  dans  une  transaction  qui  l'attribuait  à  Antoine  de  Rumigny.  Souffrit 
énormément  aux  temps  des  incursions  espagnoles,  alors  qu'à  deux  reprises 
Condé  occupa  le  pays.  Fut,  en  1790,  chef-lieu  de  canton. 

ChAteau.  —  «  On  remarque  sur  le  territoire  de  Liart  —  lisons-nous  dans  la 
NOME.NCLATURE  DBS  COMMUNES  —  un  château-fort  détruit  à  une  époque  que  l'on 
ne  peut  préciser.  Sur  la  butte  de  Marlemont,  un  lieu  dit  la  Potence;  non  loin  do 
cette  potence,  s'élevait,  jadis,  le  Bois-Bigot  détruit  en  1590  par  les  calvinistes 
de  Sedan  et  dont  les  ruines  furent,  pendant  deux  siècles,  hantées  par  une 
Pileuse.  »  Faut-il  identifier  cette  potence  et  ce  château  de  Bois-Bigot  avec  le 
manoir  que  nous  signale  la  Nomenclature  des  Communes? 

Ecarts.  —  Le  Bois  des  Rayes,  36  hab.  —  Les  Comaux,  36  hab.  —  Les  Frê- 
mont,  4  hab.  —  Les  Roberts,  5  hab.  —  Les  Bonomet,  24  hab.  —  Hamont,  7  hab. 

—  Les  Dupin, 

'v»^  A  Liart,  récolte  de  pommes  pour  cidre.  La  contrée  ne  présente  alors 
de  ressources  que  dans  les  années  de  fruits.  D'où  ce  dicton  :  «  D'où  êtes-vous? 

—  Nous  sommes  de  Liart,  de  Liart  nous  sommes  »  quand  il  y  a  des  fruits; 
et  simplement  «  du  pauvre  Liart,  mon  bon  monsieur  »  quand  il  n'y  a  pas  eu 
de  fruits. 

LOONY-BOGNY.  —  H.,  275.  —  E.,  103.  —  D.  C,  12.  —  D.  A.,  25.  — 
D.  D.,  25.  —  llect.,  1,066.  —  B.  P.,  Aubigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
3  septembre.  —  C*  P.  —  Pierres  de  taille;  pierres  à  chaux,  sables  pyriteux. 

Histoire.  —  C'est  au  dix-septième  siècle  que  ces  deux  paroisses  distinctes 

—  simples  hameaux  de  Marlemont  —  furent  réunies  en  une  seule  et  même 
commune.  Leurs  noms  se  trouvent  relatés  :  celui  de  Bogny  dans  le  diplôme  de 
Louis  le  Germanique,  10  juin  874,  relatant  l'énumération  des  biens  possédés 
par  l'abbaye  de  Stavelot;  ceux  de  Logny  et  de  Bogny  dans  le  précieux  obituaire 
de  l'église  de  Reims  :  1075  environ.  L'obituaire  était  le  registre  sur  lequel 
étaient  inscrits  «  les  obits  »  dus  aux  fondateurs,  aux  bienfaiteurs  d'une  église 
ou  d'une  maison  religieuse.  On  rencontre  parfois,  dans  ces  obituaires,  des  ren- 
seignements précieux  pour  l'histoire  du  moyen  âge. 

Sous  le  règne  de  Charles  le  Gros,  les  Normands  s'étaient  créé  un  repaire 
dans  une  anse  de  la  Meuse,  à  Haslou  ;  de  là,  ils  remontaient  le  cours  du  fleuve 
et  de  ses  afQuents,  pillant,  incendiant,  massacrant.  En  883,  les  religieux  de 
Stavelot  quittent  leur  monastère  et  prennent  le  chemin  de  l'exil.  Entrés  dans 
le  comté  de  Porcien,  où  régnait  une  certaine  tranquillité,  ils  s'arrêtent,  avec 
le  corps  de  saint  Remacle,  leur  patron,  dans  leur  villa  de  BovmtacMm  =  Bogny, 
et  y  séjournent  jusqu'à  ce  que  la  paix  fut  rendue  à  leur  pays  par  la  victoire 
que  remporta  sur  les  hordes  barbares  l'empereur  Charles  le  Gros. 

L'orage  passé,  les  religieux  songèrent  à  revenir  dans  leur  couvent;  mais  ayant 
été  informés  que  l'abbaye  était  entièrement  dévorée  par  les  flammes,  ils  hési- 
tèrent longtemps  avant  de  prendre  un  parti.  Enfin,  ils  se  décidèrent  à  se  rendre 
dans  leur  petit  domaine  de  Chooz,  qui,  quoique  situé  sur  la  Meuse,  était  à  peu 
près  le  seul  de  ces  contrées  qui  eut  échappé  aux  ravages  des  Normands.  Ils 
y  demeurèrent  jusqu'à  ce  que  leur  monastère  eut  été  reconstruit  et  y  rame- 
nèrent le  corps  de  saint  Remacle. 

Eglise.  —  Nous  lisons  dans  le  plus  ancien  Pouillé  du  diocèse  de  Reims  : 
EccUsia  de  Bouignis  fund  :  in  hon  S.  Remacli,  L'église  était  donc  placée  sous 
l'invocation  de  saint  Remacle  :  la  seule  qui,  depuis  la  destruction  de  Germigny, 
(voir  La  Neuville-en-Tourne-a-Fuy,)  ait  été  consacrée  au  fondateur  de  l'abbaye 
célèbre  de  Stavelot.  «  Depuis  l'époque  où  la  France  fut  divisée  en  départe- 
ments, communes  et  écarts  —  lisons-nous  dans  le  Bulletin  du  diocèse  de 


—  ;)00  — 

Reims,  —  Rogny  fut  adjoint  à  Lof:ny;  v.i  ces  deux  villages  se  touchent  aujour- 
d'hui, ne  formant  qu'une  seule  commune  et  une  seule  paroisse  sous  le  vocable 
de  saini  Remacle,  l'égliso  de  saint  Aniand  de  Lofçny  ayant  été  détruite.  »  «  I! 
existe  toujours  dans  ce  villag»^  une  vieille  église  dédiée  à  saint  Remacle...  Un 
autel,  une  statut'  anticfue  et  un  vitrail,  voilà  tout  ce  qui,  de  nos  jours,  rappelle 
à  Bogny  le  souvenir  de  Terrait»*  de  Stavelot.  »  Il  y  eut  à  Logny,  jadis,  une 
chapelle,  aujourd'hui  détruite,  consacr^^e  à  saint  Waast. 

Ecart.  —  Marlinsnrf,  3  hab.  Autrefois  écart  fort  peuplé.  Maintenant  nne 
simple  ferme,  qui  parait  avoir  été,  jadis,  importiinte  puisqu'il  y  avait  :  le  petit 
et  le  grand  Martinsarl. 

MARBY.  —  H.,  20.1.  —  K.,  01.  -  D.  C,  14.  —  D.  A.,  16.  —  D.  D.,  24.  - 
llect.,  7:j.ï.  —  B.  P.,  Maubert-Kontaine.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  Marnes  et 
terre  à  bri(|ues.  —  C.  do  Reims.  Le  nom  de  Marby  apparaît  pour  la  première 
fois  en  122:j.  11  ligure  au  [touillé  de  130G  et  dans  la  déclaration  de  1384.  Ruines 
d'un  ancien  chàteau-fort. 

Ecarts.  —  La  Denrt'c,  N.  C.  —  Mnhjri^-Tout,  N.  C.  —  Le  Moulin,  N.  C — 
MarhtscnH.v,  18  hab. —  Ecle,  "y  hab.  Ancien  village  disparu  (voir  Chilly). 

MARLEMONT.  —  IL,  Mi:\.  —  E.,  105.  —  D.  C,  H.  —  D.  A.,  27.- 
I).  1).,  30.  —  Hect.,  l,tK)6.  —  R.  P.,  Liart.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  de 
mai.  —  C'«  P.  —  Marnes  et  terre  à  briques. 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  Construite  en  1215,  par  le  chapitre  de  la  cathé- 
drale de  Reiras  à  qui  cette  terre  appartenait,  après  que  la  paix  ayant  été  faite 
avec  Nicolas  de  Rumigny,  ce  chapitre  eut  entrepris  de  restaurer  les  Potées  et 
de  rebâtir  Maubert-Fontaine.  A  Marlemont  et  aussi  à  Maubert,  seraient  venns 
se  réfugier  les  Liégeois,  en  1468,  après  la  destruction  de  leur  ville  par  Giaries 
le  Téméraire.  Fut  plus  ou  moins  pillé,  incendié,  notamment  :  par  les  Impé- 
riaux à  l'époque  des  guerres  entre  Charles-Quint  et  Henri  H;  sous  la  Ligne; 
et  aux  temps  des  deux  prises  de  Rocroi. 

Eglise.  —  Fortifiée  avec  tour,  créneaux  et  mâchicoulis. 

Ecarts.  —  La  Canoîpie,  4  hab.  —  La  Ceusti-Petit.  N.  C.  N'est-ce  pas  la 
Cense-Petit  d'Eteignères?  —  Le  Pn^  ti*  Loup.  S.  C.  —  La  Guinguette,  53  hab.— 
La  Mazelk,  8  hab. 

'^^^  Au  siècle  dernier,  un  moulin,  dont  il  ne  reste  plus  vestige,  sur  une  haute 
butte  prise  comme  point  de  repère  pour  la  construction  des  triangles,  lorsque 
fut  dressée  la  nouvelle  carte  de  Tétat-maJor.  L'un  des  sites  les  plus  hauts  da 
d«''partement  :  imi  1805,  y  fut  élevée  une  statue  en  fer  de  la  Vierge.  Elle  domine 
tout<'  la  région. 

PREZ.  -  R.,  IGl.  —  E.,  4.).  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  29.  - 
Ib'ct.,  a4l.  —  R.  P.,  Rumigny.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  de  juillet.— 
R.  R.  —  Carrièr(îs  île  pierres  de  taille.  —  C.  de  Reims.  Village  fort  ancien, 
mentionné  dans  le  privilège  de  Pascal  II  qui  confirme  la  possession  des  biens 
appartenant  à  l'église  Saint-Nicaise  de  Reims. 

Eglise.  —  Crénelée:  on  y  remarque  vingt-deux  jolis  médaillons  sculptés. 

Ecarts.  —  CluHenu  des  AmUt/ny,  11.  —  Andigny  fut,  jadis,  une  paroisse.  Un 
écart  de  La  Cerleau  se  nomme  les  Audit/ny,  —  Le  Maipas,  8  hab.  —  VEquipée, 
({ue  Hubert  dit  être  un  moulin. 

ROUVROY-SUR-AUDRY.  —  IL,  177.  —  E.,  49.  —  D.  C,  20.  —  D.  A.,  17. 
—  D.  D..  20.  —  llect.,  381.  —  R.  P.,  Aubigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
l(î  8  septembre.  —  C'*'  P.  —  R.  R.  —  Pierres  de  taille,  moellons,  marnes  sulfta- 
reuses,  trrre  a  briques.  Village  sur  la  rivière  irAudry,  —  C.  de  Vitr}'. 


—  sni  - 

-  Maison  Basai,  7  liab.  —  P'Iqiik,  8  hab,  — 
La  Patte-tfOie,  8  liai).  Le  Pont  ik  t'hk.  1  hah.  —  1^  CMlenn  du  BmiU,  6  liab. 

Au  château  du  Breuit,  niors  qu'en  1S7U  les  Prussiens  avaient  envahi  les 
Axilenoes,  travaillait  un  ouvrier.  Il  apprend  que  son  village  est  pillé.  Il  se 
souvient  que  sa  femme  est  seule.  Il  court  b.  Rouvroj'.  entre  dans  sa  maison,  v 
trouve  ces  sauvages  qui  le  prennent  et  le  Jettent  du  premier  éla^e  dans  ta  rue. 
Ils  le  traînent  ensuite  sur  un  tus  de  fumier,  le  rouent  de  coups,  et,  de  leur» 
talons  de  bottes,  lui  broient  la  poitrine.  Les  intestins  sortent.  11  est  achevé  par 
Cloquante- sept  balles.  Le  lendemain,  les  Prussiens  lui  creusaient  nne  fosse, 
qu'ils  se  faisaient  une  joie  féroce  de  piétiner. 

BientAt  le  feu  était  mis  â  toutes  les  muisiins  de  Rouvroy;  quiconque  voulait 
sauver  un  meuble,  mOme  un  souvenir  qui  pouvait  être  cher,  s'entendait 
menacer  de  mort  par  les  Prussiens.  Les  pertes  dépassaient  173,000  francs. 


SERVION.  ~  II.,  142, 
Hecl. ,  SJR.  —  B.  P. , 
Aubigoy.  —  K.  L.,  le 
deuxième  dimanche  de 
mai.—  Moellons,  inai- 
Oes  et  terre  à  briques. 
Arrnsé  par  un  ruisse- 
lât qui  se  jette  dans 
ÎMurfn/.  —  C.deVitry. 

Eglise.  —  Fort  in- 
téressante Église  for- 
tilUe. 

.  BeartB.  —  Rue  du 
Hnnd-Punt.  J  hah.  — 
Sotrne,  ancien  lief  dont 
le  nom  seul  évoque  le 
(ouvenir.  Dépendait  de 
a  chdtellenie  de  Wallie- 

£hal  (écart  de  Remilly- 
is-Polhétis),  ayant  ju- 
tidiotion  sur  Bolmont 
{écart  de  Remillyj,  Uirinin 


-  K..3B. - 


D.  C,  21 


-  D.  A.,  17.- 


D.  D.,  17. 


E^llu  do  Sentcm 


inl.  Hardoncelle,  Servion,  Sonrue  et  Remilly. 


VAUX-VILLAINE. 


V.     CANTON     DE     SIONY-LE-PETIT. 


s  ;  5ign>-Ie-PeLi[,  Auye,  Aiivillers-les- 
I,  Kligny,  Lu  Neuville-uui-JoiUcs,  LaNeii- 


Ce  canton  comprend  dix  fouuui 
Ji'orges.  Beaulieu,  Brognon,  Lt>fignii^ 
,*iU&-aux-Tou meurs  et  Tnnty. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  la  Belgique;  a  Test,  par  le  canton  de  Rocroi;  au 
lad,  par  le  canton  de  Bumigny;  à  l'ouest,  par  le  département  de  l'Aisne, 
ffcrrosé  par  la  Soivionne,  et  aussi  par  un  grand  nombre  de  ruisseaux—  \e  Gland, 
Je  Bosneau,  entre  autres,  —  dont  quelques-uns  asse):  considérables,  et  qui  tous 
■e  déversent  dans  l'Oise  ou  ses  nilluents. 

S,SSB  hab.;  I,H1>0  élect.;  13,6(14  hect. 

Le  canton  actuel  de  Signy-le-Petit  occupe  l'extrémité  orientale  de  l'an- 
leieima  province  de  Thiérache;  mais  sous  les  deux  premières  races  de  nos 
BpLs»  ce  n'était  qu'une  immense  forêt  dont  il  reste  encore  de  beaux  débris.  Le 


—  r.02  — 

terriloiiT  du  ranlon  de  Sif,'nv  est  run  des  inoins  considérables  du  département. 
Il  peut  se  divisH*  en  deux  zones  presque  é;:ales  dont  l'une  renferme  les  com- 
munes bois(^es  et  à  p;\lura^es  :  Reaulieu,  Kro^non,  Eteignières,  La  Neuville- 
iiux-Joûtes,  Sif^ny,  partie  de  La  Neuville-aux-Tourneurs;  et  l'autre  les  com- 
munes agricoles  :  Auge,  Auvillers,  Fligny,  \âi  Neuville-aux-Tourneurs,  Tarzy.  Sa 
population  vit  généralement  dans  Taisance,  â  l'exception  toutefois  de  celle  qui, 
hahitant  la  frontière  belp?,  n'a  souvent  pour  ressource  que  la  charité  publique 
ou  la  contrebande.  L'exploitation  des  bois,  l'extrait  du  minerai  de  fer  et  les 
usines  métallurgiques  sont  les  principales  occupations  industrielles  du  pays. 
Aucune  rivière  importante  ne  traverse  le  canton,  mais  il  est  arrosé  par  une 
foule  de  ruisselets.  (Vttir  dom  Noël  :  Notick  histohiql'k  suh  le  Canton  de  Sigky- 
LE- Petit.  I 

SIGNY-LE-PETIT.  —  IL,  1,933.  —  E.,  :i72.  —  l).  A.,  20.  —  D.  D.,  40.- 
llect.,  3,872.  —  H.  P.,  Signy.  —  F.,  I<'S  \t  février,  mars,  avril,  mai,  septembre 
et  octobre;  la  veille  si  b'  14  est  un  dimanche  ou  un  jour  férié.  —  F.  L.,  le 
deuxième  dimanclie  de  septembre.  —  C*  P.  —  B.  IL  —  S.  colomb.  le  Cygne. 
—  (i.  —  T.  —  Deuxième  élagtî  du  (rrrain  aniomer  :  schistes  et  quartzites. 
Carrièrt»s  danbases  abandonnées  dans  b»  schiste  bb-u  :  carrières  de  moellons 
bruts.  Troisième  étaj^e  du  terrain  liassitjur  :  marnes  employées  à  l'amendement 
des  toiirs.  Terrain  mmlernr  :  minerai  de  f(T,  arjzile  blanche  et  terre  argilo- 
sableuse  ex[)lnitées  pour  les  poteries  et  les  briques.  Le  villaj^e  est  traversé  par 
le  (ihinii  qui  prend  sa  source  dans  les  bois  de  Itro^non. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Sif;riy-le-Petit  —  j)ar  opposition  à  Signy-le-Grand 
sur  b'>  hauteurs  d'Any,  pillé  et  brrtlé  en  1340  —  n'a  point  une  origine  très  ancienne 
et  n'était  en  1210  qu'une  ferme  occupée  par  les  religieux  de  Bucilly  qui  Tavaient, 
en  1102,  rerue  des  Prémontrés  de  Cuissy,  à  six  lieues  de  Laon,  où  s'élerail 
sur  le  penchant  d'une  monta^'ue  une  célèbre  abbaye  fondée  en  U22.  La  fon- 
dation de  Siffuy  par  Nicolas  de  Humigny  daterait  de  1217.  La  terre  de  Signy 
devint  ensuite  Tapana^'e  d'un  cadc^t  di>  la  maison  de  Humigny,  et  Ënguerrand 
y  réunit  le  hameau  de  Hrn;^;non  (ju'il  venait  de  b.ltir  sur  le  ruisseau  du  même 
nom,  dans  un  endroit  de  la  forêt  de  Thiérache  transformée  en  clairière  pour, 
vn  cet  endroit,  n*cevoir  le  nouveau  village. 

Si^ny  fut  cruellement  rava^'é  en  liUO,  aprt-s  le  sac  d'Aubenton,  alors  que 
(îuillaume  di*  llainaut,  Jean  de  Beaumout,  son  (ils,  et  le  sire  de  Fauquement, 
vinrent  faire  incursion  dans  la  baronnie  de  Bumigny  pour  punir  Hugues  de 
Lorrain»',  partisan  de  la  France,  d'avoir  brûlé  Beaumont  et  Ghimay.  Une 
vingtaine  df  villa^'es  furent  anéantis  (voir  dans  dom  Lelong  :  Histoibe  du 
DiociisK  HE  Laon,  tous  les  détails  de  cette  guerre  atroce).  Au  seizième  siècle, 
la  terre  de  Si^ny  n'appartient  plus  à  la  maison  de  Rumigny  :  elle  a  pour 
maîtresse  la  famille  di>  Mar^'ival  ({ui  tient  ce  domaine  de  la  maison  de  Lor- 
raine où  l'avait  fait  entrer  le  maiiage  d'Isabelle,  fille  de  Hugues  IV,  avec  Thi- 
baut, duc  de  Lorraine,  sei^Mieur  de  S'eufch&teau.  La  famille  de  Margival,  origi- 
naire du  SoissDimais.  le  revendit  au  fds  de  ce  fameux  maître  de  forges,  Louis 
Martin,  qui  avait,  eu  l.'):i7,  rebcUi  la  Clour  des  Prés  h  Rumigny  (voir  Rumioxt). 
Sifiuy  eut  beaucoup  à  souifrir  en  1012,  lors  de  la  révolte  des  princes;  mais 
surtout  en  103()  quand  les  Espagnols  ])ortèrent  en  cette  région  le  fer  et  la 
llamme.  c<  Depuis  cette  fatale  époque  —  dit  dom  Noël  :  Notice  historique  sur  lb 
<]A.vn»  DK  SiGNV,  —  on  ne  voit  plus  se  renouveb*r  d'aussi  lamentables  scènes,  et 
l'histoire  ne  meiitjnnne  jus<|u'à  la  lin  du  siècle  dernier  aucun  fait  qui  soit 
di^ne  d'attention.  On  sait  toutefois  qu'en  1790,  le  prix  du  blé  ayant  monté  par 
suite  d'une  disette  factice,  les  habitants  de  Sipiy  se  jiortèrenl  en  armes  sur 
Uozoy  pour  y  enlever  les  céréales  qui  leur  manquaient.  Grâce  à  de  sages  pré- 
cautions, tout  rentra  bieiitût  dans  l'ordre.  »  Mentionnons  qu'au  dix-septième 


t  di-feiulue  par  di-s  redoul)'! 


tour  carrée 


—  503  - 

';  Bièdp  ■•  la  ligne  de  Héiières  k  Lanilrene^ 
f  établies  à  Sigiiy-le-Petit  et  à  Montcorncl. 

Cb&teau.  —  Muison-forle  construite  pu  12)7  pnr  Nicoliis  de  Ruii 

dateur  de  Si|L|iiy.  (Voir,  pour  le  château,  la  monographie  du  Uumeo 

même  rubrique.) 
Enlisa.  —   Très   caructérislique    nvrc   sa 
'l  h  Ëchauguettes.  Signalons  Ips  agrafes  de  fer  qui 
f  su-dessus  du  portail  :  elle»  nous  donnant  le 

1680.  C'est  en  cette  année  que   fut  construite 
1,  tuelle  de  Siyny. 
[■     Ecarts.  —  l.a  Bijuiliiieri'-,  to  li. 

—  Saint-Uubcrt,  Il  hab.  —  Ceii- 

dron.  S.  C.  —  La  Champngnrric. 

Pi.  C.  —  Le  Four-Brion.  li  liab.  — 

Motitplaiiir.  lOhah.  —  Cailh-F'>u- 

Idine,    18  hab.  —  La  Cruix-Birla, 

IS8  liab.  —  La  Croix-OAas,  32  hah. 

l*  Four-Qirard,  70  hall,  —  Paille 

ée  la  Gntfii'e.  N.  C.  —  La  Gruerie, 
'ftil  hab.—  Simll-Piqud.  7  hab. — 
[ite  Vieva-Gauehfr,  37  hab.  —  Her- 
*IV.  il  hab.  —  La  Forye  Philippe, 
;«  hab.  —  1^  Fourneau.  80  bah. 
l—  La  VieiU''  Forye.  Il,  -  Sainl- 
V0ubtrl.  S  hab.  —  La  Chupelle  du 
)éland,  U  hab.  En  ce  lieu,  parfois 
_ipel^  la  Moinerie,  les  sei(^npura 

•'ic   Rainign;  fomlërenl  un    ora- 

loîre,  longtemps  avant  de  songer 
1%  Signy.  De  eptte  chapelle,  en- 
core entourt-e  d'eau,  il  ne  reste 
>^n*une    petite    raadoue  qu'abrite 

«ne  niche  creusde  dans  un  arbre.  Tout  proche,  une  fontaine  dont  Tenu  mer- 

vsillruse  aurait  —  affirment  les  croyants  —  la  vertu  de  prévenir  ou  de  guérir 

|bs  Qf^vres.  Quant  au  Gtanii,  d'où  la  chapelle  tirait  son  nom,  c'est  une  petite 

|i»îère  qui  prend  sa  source  ft  llegniowez,  pénètre  dans  le  canton  de  Signy  par 

le  bois  dos  Haigues,  arrose,  notamment,  La  Neuville-aux-Tourneurs,  Beaulieu, 
'Signy,  La  Neuville-aux-Joùtes,  et  entre  dans  l'Aisne  sur  le  territoire  de  Wat- 

liftiy.  —  Les  FoMtf-BouiSeaus^,  91  hab.;  d'importantes  »  castinières  i>,  où  se 

rencontre  une  argile  noire  alternant  avec  des  bancs  d'un  calcaire  dur.  gris, 
looquiller,  ainsi  qu'avec  d'autres  couches  &  oolitbes  ferrugineuses  et  à  pfite 

grise.  —  Le  Moulin,  qui  passe  pour  avoir  été  construit  sur  un  ancien  temple 

fvmain  (?).  —  La  Rue  des  Boarguigittim,   où    les  Bourguignons,  pendant  la 

^erre  de  Cent  ans 

resta  pas  un  seul,  » 

AUQE.  —  H.,  160.  —  E.,  49.  —  D  C  ,  6  —  D  A.. 
Bect.,  4j0.  —  B.  P.,  Signy-le-Petil.  —  F  I  ,  le  premier 
Premier  étage  du  terrain  juroisique  oolilhe  interieu 
«iploitëes  pour  moellons. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Village  d  origine  fort  leculée.  "  Dans  les 

[d'Auge  —  nous  dit  la  Nomenclature  des  Cohkonbs,  —  existent  des  puits  que  1' 
yrésume  être  très  anciens.  On  y  a  découvert  ausii,  en  fouillant  la  terre,  i 
icolonnes  d'architecture  que  l'on  suppose  être  les  restes  d'un  temple  :  t 


a   SLgni-lB 


nanche  de  mai.  — 
et  grande  oolithe 


—  :»04  — 

pierres  r*xpiatoires,  des  urnes  sépulcrales,  des  ossements  humains;  enfin  des 
pi^ces  de  monnaie  romaine.  On  pens<»  *:énéralenient,  d'après  ces  indices,  qu'une 
lésion  romaine  campa  datis  ces  lieux.  »  Toutefois,  les  recherches  faites  ulté- 
rieurement ne  confirmèn^nt  point  cette  assertion.  Auge,  d'après  dora  Noël,  ne 
daterait  que  de  deux  siècles,  si  l'on  voit  dans  Auge  le  village  nommé  Otda, 
où  les  moines  de  l'abbave  de  Wallers,  canton  de  frelon  (Nord),  se  reposèrent 
quelques  jours  de  leurs  fatigues,  alors  qu'en  cette  région  ils  faisaient  des 
quêtes  pour  reconstruire  leur  monastère  détruit  par  les  Normands.  Eut  beau- 
coup à  souffrir  de  toutes  les  «{ui'rres  qui  désolèrent  cette  zone  de  TArdenne. 
En  1o.*)7,  Claude  de  Lorraine  dét<icliait  Au^e  de  la  baronnie  de  Rumigny  pour 
le  donner  au  seigneur  de  (lorderan,  officier  de  l'armée  du  roi;  voulant  ainsi 
mettre  son  domaine  à  l'abri  <les  incursions  que  favorisaient  des  frontières  tou- 
jours ouvertes  et,  notanmient,  des  incursions  espagnoles.  Corderan  transmit 
son  domaine  à  ses  héritiers,  et  en  17S9,  une  demoiselle  de  Corderan  habitait 
le  manoir  du  village,  l'n  petit  fief,  dit  le  fief  dWwje,  à  Estrebay,  et  apparte- 
nant à  la  cliAtellenie  de  (iirondelle,  fut  vendue  le  7  décembre  1787  au  comte 
de  Flavigny,  par  le  comte  Clermont  d'Amboise. 

Ecarts.  —  1-a  Maison  Sanvzhi,  —  Le  MonUn  à  Vent.  H.  —  La  Maiim 
Acax^e,  IL 

AUVILLERS-LES-FOROES.  —  H.,  008.  —  E.,  2I:î.  —  D.  C,  9. - 
D.  A.,  14.  —  D.  D.,  M.  —  Ilecl.,  810.  —  IL  P..  Auvillers.  —  F.,  le  premier 
lundi  de  janvier,  de  mars,  de  juillet,  de  septembre  et  de  novembre.  —  F.  L,le 
dernier  dimanche  de  septembre.  —  C®  P.  —  B.  B.  —  Fanf.  —  G.  —  T.  — 
Village  situé  sur  le  sommet  d'un  petit  coteau.  Troisième  étage  du  terrain  lifli- 
sique  :  marnes,  argiles  à  tuiles  et  à  poteries.  Deuxième  étage  du  terrain  ardoir 
sier.  Premier  étage  du  f errai n  jimissique  :  carrières  de  moellons  et  de  pierres 
à  chaux  dans  les  c^ilcîiires  jaunâtres  de  l'oolithe  inférieur.  Terrain  moderne: 
minerai  «le  fer  dans  les  cavités  de  l'oolithe;  terre  argilo-sableu se  jaunâtre, 
exploitée  pour  la  fabrication  des  briques.  Le  nord  du  territoire  est  couvert  par 
le  bois  dit  d'ilautvillers,  portion  de  l'ancienne  forêt  de  Thiérache  qui  se  con- 
tinne  sur  les  paroisses  voisines.  On  en  voit  sortir  quelques  ruisselets  qui  Tonl 
se  jeter  dans  la  Sormonnr,  laquelle  sépare  et  limite,  au  levant,  les  communes 
d'Auvillers  et  d'Eteignières. 

Histoire»  —  C.  de  Vitry.  Auvillers  —  et  mieux  llautvillers  —  les  Forges 
n'est  pas  fort  ancien,  ne  remontant  point,  sans  doute,  beaucoup  au  delà  da 
douzième  siècle  ;  on  ne  saurait  d'ailleurs  assigner  une  date  certaine  à  sa  fon- 
dation. La  paroisse  se  trouve  mentionnée  pour  la  première  fois  dans  la  bulle 
du  30  avril  lii3,  par  laquelle  le  pape  Pascal  II  confirme  à  Joramie,  septième 
abbé  de  Saint-Nicaise,  les  biens  de  son  monastère.  Auvillers  n*était  d'ailleurs, 
à  cette  époque,  qu'un  simple  hameau  de  Foulzy.  Nos  annales  ne  nous  appren- 
nent point  grand'chose  sur  le  passé  d'Auvillers.  Comme  tous  les  villages  de 
cette  région,  il  prit  sa  grande  part  des  désastres  qui,  si  souvent,  ensanglantèrent 
cette  zone  du  territoin>  ardennais  :  guerre  de  Cent  ans;  mise  à  sac  du  pays 
après  le  siège  de  .Mézières  en  L'>21.  Pendant  la  guerre  de  Trente  ans,  les  Espa- 
gnols, venus  des  Flandres,  ayant  fait  irruption  dans  la  Thiérache,  livrèrent 
aux  llammes  Auvillers,  avec  les  bourgs  voisins  dont  ils  enlevèrent  les  habi- 
tants. Du  procès  -  verbal  des  archives  de  Saint -Nicaise,  de  Reims,  nous 
extra  von  s  : 

i<  lO.SM.  Nous  maire  et  échevins  de  la  justice  d'Auvillers,  certifions  que 
depuis  six  semaines  en  ça,  les  armées  de  M.  le  chevalier  de  Guise  auraient 
logé  au  dit  lieu,  au  nombre  de  cent  seize  régiments  de  cavallerie  et  deux 
d'infanterie.  Le  lendemain  de  leur  délosgement,  les  Vitembercq  —  troopet 
du  duc  de  Vitembercq  —  avons  arrivé  au  dit  lieu  avec  quatorze  régiments  de 


—  505  — 

cavallerie  et  troys  régiments  d'infanterie  et  y  ont  séjourné  sept  jours  et  sept 
nuicts  ou  estan  ont  bruslé  tous  les  bâtiments,  coupé  les  arbres  et  emporté 
tous  les  grains.  » 

Auvillers  posséda  de  temps  immémorial  un  marché  aux  grains,  dont  l'im- 
portance, aujourd'hui,  ne  semble  pas  avoir  sensiblement  diminué.  C'est  à  une 
demi-lieue,  au  nord  de  la  commune,  que  Vauban  proposa  de  creuser  dans  une 
vallée  un  canal  de  jonction  de  la  Meuse  à  l'Oise,  par  la  Sormonne  et  le  ruis- 
seau de  Bosneau  :  mais  ce  projet  ne  fut  jamais  exécuté. 

Eglise.  —  L'église  primitive,  du  moins  celle  de  la  fondation,  avait  été  placée 
«  sous  le  vocable  du  Sauveur  »  qui  fut  changé  quand  on  la  reconstruisit  au 
dix-septième  siècle,  soit  après  l'incendie  du  village,  soit,  plus  probablement,  à 
l'époque  de  son  érection  en  titre  de  paroisse  sous  la  protection  de  saint  Nicolas. 
L'église  actuelle  date  de  1824,  elle  fut  rebâtie  sur  l'emplacement  de  Tancienne. 
Elle  est  peu  riche  et  sans  style. 

Château.  —  Se  trouvait  au  lieu  dit  aujourd'hui  la  Pichelotte,  Incendié  pen- 
dant les  guerres  de  François  !•'  et  de  Charles-Quint.  Fut  reconstruit,  sans 
doute;  à  moins  que  les  flammes  ne  l'eussent  pas  complètement  détruit  puis- 
qu'en  1591  il  était  assiégé  par  le  maréchal  de  Saint-Paul.  Son  infanterie  et  sa 
cavalerie  ne  n  voulant  laisser  escouler  le  temps  inutilement,  cheminèrent  dili- 
gemment droict  à  Auvillers,  chasteau-fort,  lequel  (ayant  ja  esté  assiégé  une 
fois  par  les  trouppes  dudict  seigneur  de  Sainct-Paul  lorsque  Maubert  futprins) 
avait  enduré  près  de  cinq  cens  canonades.  Toutefois  par  le  peu  de  correspon- 
dance et  d'expérience  qu'avaient  les  chefs,  le  siège  fust  levé  et  par  ce  moyen, 
ceulx  de  dedans  fort  superbes. . .  »  En  1650,  Condé,  combattant  alors  avec  les 
Espagnols,  s'en  emparait.  «  Toutefois,  ajoute  dom  Noël,  le  château  d'Auvillers 
ne  resta  pas  longtemps  en  son  pouvoir  :  Turenne  vint  bientôt  relever  dans  le 
pays  l'honneur  du  nom  français,  et,  dès  le  mois  de  septembre  1654,  le  maré- 
chal, ayant  pris  de  vive  force  cette  forteresse,  la  fit  raser  ainsi  que  le  château 
de  Girondelle.  »  L'abbé  Hérisson,  curé  d'Aouste,  écrit  en  l'an  1654  :  «  Le  5  no- 
vembre de  cette  année,  l'armée  du  roy,  conduite  par  le  maréchal  de  Turenne, 
assiège  les  châteaux  d'Auvillers  et  de  Girondelle,  et  chasse  les  garnisons  du 
prince  de  Condé,  puis  ruine  et  brûle  les  dits  châteaux.  »  Toutefois,  le  châ- 
teau d'Auvillers  semble  avoir  été  reconstruit.  «  On  en  rencontrerait  la  preuve 

—  croit  l'abbé  Péchenart  :  Le  Domaine  des  Potées  —  dans  une  inscription  gravée 
sur  une  pierre  retrouvée  en  1872  au  milieu  des  décombres  et  que  la  malveil- 
lance d'un  habitant  brisa,  anéantit  à  tout  jamais.  Il  parait  cependant  que  ce 
château  n'était  plus  habitable  lorsqu'arriva  la  Révolution,  ayant  été  incendié 
quelques  années  auparavant.  » 

Ecarts. —  Belair,  31  hab.  —  Bois  d* Auvillers,  11  hab.  —  Les  Buttes,  18hab. 

—  Les  Dorées,  16  hab.  —  La  Gare,  53  hab.  —  Maison  Blanche,  9  hab.,  ancien 
relai  de  poste.  —  Monidée,  74  hab.  —  Monplaisir,  15  hab.  —  Rocquigny,  8  hab. 

—  La  Forge,  H.  —  Le  Château  Vert.  —  Le  Brésil.  —  La  Dickelotte.  —  La  Roche, 
où  se  trouve,  assez  proche,  une  prairie  dont  la  terre  recouvre  un  étang  :  c'est 
là  que,  jadis,  les  ouvriers  allaient  laver  le  minerai. 

BEAULIEU.  —  H.,  208.  —  E.,  62.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  15.  —  D.  D.,  34.  — 
Hect.,  995.  —  B.  P.,  Signy-le-Petit.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  sep- 
tembre. —  Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier  :  schistes  bleus  et  rouges, 
quartzites,  grès  quartzeux  rouges;  carrières  de  moellons  dans  ces  roches. 
Terrain  moderne  :  minerai  de  fer,  tourbe.  Le  territoire  communal  est  plus  d'aux 
trois  quarts  couvert  de  bois,  restes  de  l'ancienne  forêt  de  Thiérache.  Ce  massif 
forestier  donne  naissance  à  quantité  de  ruisselets,  notamment  :  le  Douaire,  ou 
«  ruisseau  des  Fraîchis  »,  qui  se  jette  dans  le  Bosneau,  sur  le  territoire  de 
Tarzy;  le  Moulin,  qui  se  déverse  dans  Yétang  du  Bosneau,  près  le  hameau  de 


l'oiil-tlAiiv.  ('■caittl.'l.a 
liitil  il«-  ce-^  L'Ours  ilVaii. 

Ecarts.  —  \.a 
ivuliinl,  7  liiib.  — 


.'iivill.--iiux-Touvni 
-  i:.  il.:  Vilry. 


infln  1<?  (ilnnd,  le  plus  impor- 


—  1).  C,  t.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  «. 

—  K.  I,.,  le  dimaiiohe  après  l'Assomp- 
)i::nnii  est  couvcrto  de  bois,  débris  de 

l'iiiicienni^  foret  de  Tliiérache,  et  dont 
li-s  deux  plus  importants  sont  le  boit 
x\e  ÏAi'./ii'tl'-ttf  el  celui  île  Sainl-Blùi 
<|ui  sans  doiili'  —  son  tium  l'indique- 
I  ,iit  —  seri';iit  iiiili-efo'rs  de  dotation  i 
l'é^lis<>  ilu  lieu.  Deuxième  i^tage  du 
h-yr'tiii  ard'iisirr  :  scliistes  bleus  et 
rciujçes  ;  quiirlzites,  grès,  quartieoz 
roii«es  :  eiirricres  de  moellons  dan» 
ees  rocln's.  I.e  territoire  est  arrosé 
par  :  le  ruisseau  dfs  Grosteg-Pterra 
qui  pi*eiid  sa  souive  au  fonr  Gérard, 
fiiiri  de  Siguy,  et  s'iippelle  au  Bro- 
liHOu  :  ruisseau  de  l'E'tu  tic  Rock  (il 
\;i  se  décharger  dans  un  vaste  étan^ 
iisseï:  priielie  et  non  loin  de  la  Heu- 
ville-;iux-Joi^les):  le  ruisseau  de  U 
lii'-iiehW  el,  celui  de  la  Pvtite  Eah. 
l'un  lies  brus  du  Gland.  Ils  se  réunii- 
sent  nu  moiilin  Poitevin  et  se  jettent 
dans  ee  nifme  étaiif;  qui  reeoit  l'Eu 
./-■  It'.,h. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrj-,  L'histoire 
ne  nous  fournit  aucun  détail  vraiment 
dij^ne  d'intérêt  sur  ce  village  dont  le 
nom  semble  appiiraltro  pour  la  pirmièiv  fois  dans  une  charte  datée  de  1318, 
piir  laqui-lJe  Mcoliis  A'  de  Ihuriiitiiy  veuil  aux  moiues  de  Laval-Roy,  abbaye  dr 
l'ordre  des  Citi-aiix,  diluée  sur  la  commune  de  Saint-Qnentin-le-Petit,  dei 
porlions  de  Imis  sur  le  rnimmii  'h-  ISnynoii,  le  long  du  diemin  qui  conduit  à 
rbiuiuy.  Mais  le  nom  ni'  s'apjiliqiie  qu'au  ruisseau  et  nullement  au  villa^ 
i[U(,  sans  dnule,  n'étail  jtas  encoiv  fondé.  Toutefois,  nous  lisons  dans  une 
eliurle  lie  l:>ii:)  ipi'KriKuerrarid  de  ltumi|fny.  sii-p  de  S i^'uy-Ir -Petit,  déclare  qu'il 
"  n  fait  une  ville  appelée  ltfigu'<x.  »  Au  centre  de  Itro^noii.  une  espèce  de  fortin 
diitit  les  fossés  existent  eticnre,  et  au-ilessus  duquel  se  trouvaient  huit  affQti 
•  le  cnniin.  "  On  ci-oil.  éi-til  J.  Iluberl  dans  sa  Géoghaphik,  que  cet  ouvrage  ftit 
etjbli  par  les  K^pa^uots  Im-s  île  la  lialallle  de  Itocroi.  "  Tel  n'est  pas  toutefois 
lavis  de  diim  .\oi'l  qui  innis  dit  (Ni)TfCK  nisToniouR  sun  le  Cantom  de  Signi)  : 
"  i;'est  pi-ohaMemeiit  loiil  le  qui  reste  dune  maison -forte  élevée  par  les  Armt- 
u'iacs  pondant  les  tiucm"^  du  quinzième  siècle.  Tous  les  villages  voisins  en 
étiiienl  munis,  ihi  ]ieut  iltir  surtout  Itay,  Liart,  Marby,  l'Echelle,  Auvillen, 
Kli^fny,  .Siiiny-le-Petit.  ilet  ouvriige  fui,  croit-on,  agrandi  et  réparé  par  les 
K'papiiils  lors  de  la  lialallle  de  Itocrui  ;  un  y  trouva  quelques  affûts  de  canon 
qui  y  avaient  élé  aliiindonnés.  i' 

Ecarts.  —  Les  KMs.  4N  liab.  ~  Le  J-ni  lii-  hulloii;  27  hab.  —  Rue  SaM- 
lllul.  Tn  liiili.  —  Rue  '(.s  Juifs.  17  liab.  —  Hur  lie  Poulhr,i,  86  hab.  —RuedeU 


—  507  — 

Rivière,  i02  hab.  —  Le  Terne  Jean  Servais,  20  hab.  —  Laville.  N.  G.  —  Les 
Maisons  de  l*Eau  de  Roch,  N.  G.  —  La  Maison  Marie-Nicole,  N.  G.  —  Le  Moulin 
Pot-de-Vin,  N.  G.  —  Les  Maisons  du  Fort,  N.  G.  —  La  Terre  Jean  le  Tercq,  N.  G. 

ETEIONIÈRES.  —  H.,  629.  —  E.,  208.  —  D.  G.,  9.  —  D.  A.,  ii.  - 
D.  D.,  30.  —  Hect.,  i,179.  —  B.  P.,  Auvillers.  —  F.  L.,  le  dimanche  après 
rAssomption.  —  Le  village  s'étend  sur  le  revers  d'une  colline.  Territoire 
couvert  de  bois  dans  la  partie  occidentale.  Des  marécages  occupent  le  reste 
des  terrains,  surtout  les  terres  le  long  des  rives  de  la  Sormonne  et  des  ruis- 
selets  qui  les  parcourent,  parmi  lesquels  le  plus  important  est  le  ruisseau  de 
rEcaillère,  sorti  d'un  bouquet  d'arbres  aux  environs  du  hameau  qui  s'appelle 
du  même  nom.  Ge  ruisseau  se  jette  dans  la  Sormonne  non  loin  de  Marbv. 
Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier  :  anciennes  carrières  d'ardoises  aban- 
données dans  les  schistes  bleus.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes 
et  calcaires  ferrugineux  exploités  pour  castine  dans  les  hauts -fourneaux. 
Terrain  moderne  :  minerai  de  fer,  sable  rouge,  terre  argilo-sableuse  jaunâtre, 
terre  à  brique,  terre  de  potier. 

Histoire.  —  G.  de  Vitrv.  On  rencontre  le  nom  d'Eteignières,  au  début  du 
quatorzième  siècle,  sur  le  rôle  officiel  des  paroisses  du  doyenné  de  Humign}'  : 
il  cette  date,  toutefois,  Eteignières  n'était  encore  qu'une  simple  annexe  —  la 
deuxième  en  importance  —  de  la  paroisse- mère  de  Foulzy,  aujourd'hui  dans 
le  canton  de  Ilumigny.  «  La  ville  d'Eteignières  n'a  point  d'histoire,  »  écrit 
dom  NoëL  L'affirmation  est  peut-être  excessive,  car  il  nous  serait  possible, 
entre  autres  souvenirs,  de  rappeler  qu'au  seizième  siècle,  Eteignières  fut  brûlé 
par  les  troupes  plus  ou  moins  régulières  qui  désolaient  nos  frontières  ;  qu'au 
siècle  suivant  le  bourg  eut  beaucoup  à  souffrir  du  passage  des  Impériaux 
et  en  particulier  pendant  le  siège  de  Rocroi.  Le  curé  d'Aouste,  dont  nous 
avons  déjà  parlé  (voir  Auvillers-les-Forges),  mentionne  sur  son  registre  : 
"  Le  4  juillet  4636,  l'armée  des  Pays-Bas  entre  en  France  par  Regnowez,  la- 
quelle brûle  Eteignières.  »  Elle  brûlait  aussi,  cette  armée,  la  Neuville-aux-Tour- 
neurs,  Tarzy,  Fligny,  semant  partout  la  désolation  et  le  ravage.  Mais  Tannée 
suivante,  survenait  une  revanche  éclatante  de  toute  cette  barbarie;  et  peu  à  peu 
le  village  se  relevait  de  ses  ruines  sous  lesquelles  il  avait  paru  d'abord  devoir 
rester  toujours  enseveli.  Mentionnons,  en  passant,  ce  détail  curieux.  G'est  vers 
4696,  d'après  le  rapport  de  M.  Feuillet  de  Fontenelle,  «  que  les  pommes  de 
terre  nous  ont  été  apportées  par  des  forgerons  de  Beauîieu  et  d'Eteignières 
qui  étaient  allés  au  Ganada  pour  y  établir  des  forges  et  des  verreries.  » 

Eglise.  —  Toute  moderne.  Achevée  seulement  en  1861.  Gertaineraent  l'une 
des  plus  belles  de  la  contrée,  bien  que  la  tour  extérieure  paraisse  un  peu 
massive  dans  son  ensemble.  Rappelle,  à  l'intérieur,  les  basiliques  romanes. 

Ecarts. —  La  Censé  Meunière,  où  la  Sormonne  prend  sa  source,  contournant 
à  l'ouest  le  territoire  de  la  commune  qu'elle  sépare  de  la  .Neuville-aux-Tour- 
neurs  et  d'Auvillers.  Ne  prend  son  nom,  qu'elle  conserve  jusqu'à  Warcq, 
qu'en  sortant  de  létang  de  Cerny,  un  peu  au-dessus  de  la  Neuville.  —  Le  Bas 
Champ,  3  hab.  —  Le  Moulin  de  Foulzy,  6  hab.  —  La  Censé  du  Doir,  4  hab.  — 
La  Cense-Petit,  3  hab.  —  Le  Bas  Taillis,  50  hab.  —  Le  Haut  Taillis.  N.  G.  — 
V  Ecailler  e  d'en  Bas,  N.  G.  —  VEcaillère  d'en  Haut,  N.  G.  —  Le  Moulin  de 
rEcaillère,  N.  G.  —  Censé  Barré,  2  hab.  —  Censé  Pasqual,  4  hab.  —  l.'Ecaillère, 
43  hab.  —  Le  territoire  d'Eteignières  —  écrit  l'abbé  Péchenard  :  Le  Domaine 
i»Es  Pothées,  —  est  sillonné  par  des  ruisselets  qui  sourdent  de  tous  côtés 
pour  se  jeter  dans  VfHang  de  rEcaillère,  l'une  des  curiosités  de  notre  pays 
iiien  de  plus  étrange,  en  effet,  de  plus  extraordinaire  que  cette  masse  d'eau 
profonde  qui  dort  au  fond  du  vallon.  On  dirait  que  tout  est  mort  dans  cette 
eau,  sur  ses  rives  et  sur  le  coteau  qui  l'avoisine  d'un  côté,  pendant  que,  de 


—  :i»8  — 

raud'c,  (le  ri.'iiitt'S  prairii^s  ivnciirissonl  sous  l'aclion  bienfaisante  de  cliaque 
soleil  prinlanicr.  Plus  bas,  un  second  étang  non  moins  large  el  profond,  ali- 
nienli^  par  le  premier.  Ses  eaux  vont  se  perdre  en  méandres  à  travers  la 
valh'^e  (iont  les  éclios  n'étaieFil,  autrefois,  troublés  que  par  le  tic  lac  d'un 
vieux  moulin  el  que  réveille  à  peine,  aujrmrd'luii,  le  bruit  d'une  scierie  ou 
d'une  petite  usitie,  toutes  deux  mises  en  mouvement  par  Teau  qui  s*échappe 
en  cascades  du  dernier  étan^'.  >•  —  Ke  Fort.  >',  C.  D'où  vient  ce  nom?  Sans 
doute  dun  éjïisode  de  guerre.  Ne  ligure  pas  sur  les  anciennes  cartes  ;  mais  les 
Mk\ioirks  de  Kent>t  et  la  (ÎAZKrrK  de  lienaudnl  mentionnent  «  le  Fort  »  comme 
endroit  que  traversait,  le  18  mai  1043,  l'armée  de  Condé  alors  qu'elle  montait 
vers  Hocroi.  lue  rue  d'Kteignières  se  nomme  la  rue  du  Fort.  Elle  conduit  à 
l'enlrée  des  riézes  de  Hocroi,  point  culminant  où  se  trouvait  <•  un  fort  de 
refug»?  ')  à  l'endroit  même  que  le  roi  François  1**"  avait,  en  l.')46,  choisi  pour 
créer  une  place  de  guerre,  estimant  que  la  forteresse  de  Rocroi  ne  couvrait 
pas  suffisamment  cette  partie  frontière  de  la  Champagne.  Mais  le  projet  resta 
sans  suit<>,  et  ce  tut  Maubert  que  l'on  fortifia.  (Pour  les  diverses  traditions 
qui  se  ratLichent  au  passage  de  Condé  à  Kteignières,  pour  Thistoire  plus  ou 
moins  véridique  de  Manceaux  qui  guida  les  armées  du  prince  à  travers  la 
forél,  voir  Mevrac  :  Villes  kv  Villvgks  »ks  Ardk.n.nks.) 

FLIGNY.  —  II.,  100.  -  K.,  18.  —  I).  C.,  3.  —  l).  A.  22.  —  D.  D.,  38.  - 
Hed.,  08.*».  —  H.  P.,  Signv-le-Pelit —  F.  L.,  le  dimanche  après  FAscension. — 
Le  bourg  s'élage  sur  la  pente  nord  d'une  colline.  Le  ruisseau  du  Bosneau 
traverse  le  territoire  d'est  à  ouest,  recevant  sur  sa  droite  divers  affluents: 
le  ruhsrau  de  ta  prairie  du  Mont'Wdin  grossi  de  VHerltay;  le  ruisseau  de  k, 
Petite  Eau,  augmenté  de  celui  du  ïiouiitotu  qui  tous  se  réunissent  au  moulin 
SalM»uret  pour  former  la  ririne  dWntf,  laquelle  se  jette  dans  le  Gland,  i 
Saint-.Michel  (Aisne.  Troisième  étage  du  terrain  liassvfuc  :  marbre  noir  et 
calcaire  f«»rrugirieux.  IMvmier  étage  du  terrain  jura$$iijue  :  carrières  dans  les 
calcaires  de  Foolithe  intérieure. 

Histoire.  —  C.  de  Vilry.  Fligny  semble  remonter  au  début  du  douzième 
siècle  vl  avait,  à  cette  épo(|ue,  une  certaine  importance  :  les  moines  de  Saint 
Nicaise  y  ))Ossédaient  alors  un  moulin  banal,  des  terres,  des  prés  et  le  quart 
des  dîmes.  En  1240,  (iautier  de  liumigny,  qui  possédait  Fligny  en  apanage,  le 
cédait  au  monastère  de  Saint-Michel,  «  abbaye  célèbre  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoit  à  l'ouest  d'Hirson.  fondée  ou  plutôt  restaurée  en  940  par  le  P.  Maca- 
l(Mi,  Irlandais,  l'un  des  compagnons  de  saint  Cadoen,  venu  avec  lui  en 
pèlerinage  an  tombeau  de  saint  Fursy.  Cette  abbaye  avoisinait  la  paroisse 
actuellf>  de  la  Neuville-aux-Joùles  sur  la  rive  droite  du  Gland;  sa  position 
était  fort  pittoresque.  Elle  fut  souvent  détruite  ;  en  1715  surtout,  elle  eut  à 
subir  un  violent  incendie  et  fut  rebâtie  telle  qu'elle  existe  encore  (voir  dom 
Noël,  ouvrage  cité).  Saccagé  et  brûlé  en  1348  |»ar  les  Bourguignons  lorsqu'ils 
envahirent  la  Thiérache;  au  lieu  dit  la  Bouguignotte,  on  trouvait  en  fouillant  le 
soL  il  y  aura  bientôt  soixante  années,  de  nombreuses  armes  et  de  nombreux 
ossements.  Encore  saccagé  et  bn^léen  ITioS  par  les  troupes  du  prince  d'Orange. 

Château.  —  Du  chàteau-fort  de  Fligny,  construit  par  les  Armagnacs,  en 
pleine  guerre  de  Ont  ans,  ne  restent  aujourd'hui  que  des  ruines.  La  Nohbn- 
CLVTUKK  DKs  CoMML'NKs  uous  apprend  «  qu'au  temps  de  la  Ligue,  il  y  avait  sur 
le  territoire  de  Flignv  un  chAteau-fort  à  l'endroit  où  se  trouve  actuellement 
le  moathi  Sahouret.  »  Faut-il  alors  confondre  ce  fortin  avec  celui  dont  parie 
la  NoMK.NCLATUHK  MKs  CoMMUNKs  et  qu'ou  y  avait  élevé  pendant  la  Ligue  sur 
la  Petite  Eau,  au  lieu  dit  le  moulin  Sabouret  ?  Ou  bien  n'aurait-on  fait  au  sei- 
zième siècle  (pie  relever  ranci<;nne  forteresse  des  Armagnacs? 

Ecarts.  —  Les  hutte;;  Warotjuet,  17  hab.  —  La  Gare,  7  hab.  —  Sabouret,  4  hab. 


—  509  — 

LA  NEUVELLE-AUX-JOUTES.  —  H.,  901.  —  E.,  297.  —  D.  C,  5.  — 
D.  A.,  24.  —  D.  D.,  45.  —  Uect.  i,3i7.  —  B.  P.,  Signy-le-Petit.  —  F.  L.,  le  der- 
nier dimanche  de  juillet.  —  Les  débris  de  la  forêt  de  Thiérache  s'étendent  sur 
la  plus  grande  partie  du  territoire  :  parmi  ces  massifs  forestiers,  le  bois  des 
Milles  Arpents,  jadis  à  Claude  de  Lorraine,  et  qui  fait  encore  aujourd'hui 
partie  des  domaines  du  duché  de  Guise.  Claude  de  Lorraine,  ayant  accordé 
aux  habitants  de  Tarzy,  d'Any  et  de  la  Neuville-aux-Joûtes,  l'usage  de  ses 
bois  et  de  ses  étangs,  s'était,  toutefois,  réservé  mille  arpents  qu'il  fit  délimiter, 
d'où  cette  appellation.  A  signaler  sur  le  territoire  :  l'Étang  d'en  Haut,  l'Ètany 
d^en  Bas,  la  Mule  où  vont  se  déverser  maints  ruisselets  :  notamment,  ceux 
de  Brognon  et  de  Blanzy.  —  Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier  :  schistes 
bleus  et  rouges,  quartzites.  Terrain  moderne  :  minerai  de  fer,  sable  rouge. 

Histoire.  —  G.  de  Vermandois.  «  Bourg  très  ancien,  dit  J.  Hubert  dans  sa 
Géographie,  où,  prétend  la  légende,  existait  un  collège  de  Druides  à  petite 
distance  d'un  temple  de  Jupiter.  »  On  trouva  sur  le  territoire  de  La  Neuville, 
lisons-nous  dans  la  Nomenclature  des  Communes,  «  de  remarquables  objets 
d'antiquité  :  puits,  tombes  en  pierre,  une  Vénus  en  plâtre  que  des  ignorants 
ont  détruite  pour  en  retirer  quelques  feuilles  d'or  qui  ornaient  la  tête,  le  sein 
et  les  jambes  de  cette  statue.  »  Mais,  contrairement  à  l'opinion  du  géographe 
Hubert,  dom  Noël  nous  assure  que  «  cette  paroisse  est  relativement  moderne,  » 
puis  ajoute  :  «  Faut-il,  avec  la  Nomenclature  des  Communes,  attribuer  aux 
Romains  les  antiquités  trouvées  sur  son  territoire  ?  En  supposant  même  que 
l'authenticité  de  ces  découvertes  fût  établie,  elles  prouveraient  tout  au  plus, 
ces  découvertes,  que  les  Romains  passèrent  par  ce  pays  —  l'histoire  nous 
l'apprend  d'ailleurs  —  et  qu'ils  laissèrent  des  traces  de  leur  passage,  sans 
que,  pour  cela,  notre  bourg  existât  à  cette  époque.  » 

C'est  seulement  à  partir  du  treizième  siècle  que  ce  nom  de  la  Neuville  — 
village  devenu  français  depuis  la  division  en  départements  —  fait  son  appa- 
rition dans  nos  annales  ;  pour  réapparaître  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  alors 
qu'Armagnacs  et  Bourguignons  parcouraient  notre  malheureux  pays  qu'ils 
incendiaient,  pillaient  et  ruinaient.  Le  duc  Jean  sans  Peur,  surtout,  y  fit  des 
réquisitions  très  lourdes.  Puis  arrive  le  fameux  Clignet  de  Brabant,  ou  Brébanl, 

—  originaire  de  Brabant-le-Roi,  près  Bar-le-Duc,  —  soudard  au  service  d'abord 
de  Charles  VI  et,  ensuite,  à  la  solde  des  Armagnacs.  Repoussé  de  Rethel 
qu'il  avait  assiégé  en  1411,  il  se  vengea  sur  le  Porcien  et  la  Thiérache  qu'il 
ensanglanta  et  brûla.  Incendies  et  pillages  !  Telle  fut  l'origine  de  l'horrible 
famine  dont,  à  cette  époque,  soufl'rit  si  cruellement  notre  pays  d'Ardenne  ; 
et  d'ailleurs  aussi  tout  notre  royaume  de  France.  Que  de  villages,  un  long 
siècle  après,  ne  s'étaient  pas  encore  relevés  de  leurs  ruines  ;  notamment  la 
Neuville  qui,  en  1549,  «  sollicitait  la  bienveillance  de  la  maison  de  Guise  pour 
obtenir  aide  et  protection  !  » 

Ecarts.  —  Le  Blanc  Moulin,  N.  C.  —  Les  Taillis.  N.  C.  —  Le  Grand  Riaux, 
215  hab.  —  Le  Pavillon,  130  hab.  —  La  Place.  N.  C.  —  La  Plaine  Incondiot, 
ou  mieux  :  la  Plaine  Jean-Diot.  N.  C.  —  La  Pichelotte,  102  hab.  —  Les  Forges 
d'en  Haut  et  d'en  Bas.  N.  C.  —  Le  Gravier  du  Bois,  69  hab.  —  Les  Logettes, 
5  hab.  —  La  Rouilletle,  36  hab.  —  Le  Pas  Bayard,  58  hab.  —  La  Rue  d'Hai- 
naut,  49  hab.  —  Rouge  Ventre,  106  hab.  Ce  nom  rappellerait-il  un  sanglant 
épisode  de  guerre?  —  Les  Colonies  ;  ainsi  se  nomme  une  partie  du  village  où 
vivaient  assez  pauvrement  —  peut-être  même  vivent  encore,  —  surtout  des 
étrangers  sans  industrie,  sans  propriété  et  comme  campés  à  la  Neuville. 

liA  NEUVILLE-AUX-TOURNEURS.  —  H.,  505.  —  E.,  153.  —  D.  C.,  8. 

—  D.  A.,  16.  —  D.  D.,  33.  —  Hect.,  2,597.  —  B.  P.,  Signy-le-Petit.  —  F.  L.,  la 
Pentecôte.  —  C'«  P. —  B.  B.  —  Le  territoire  de  la  Neuville,  sur  lequel  s'étendent 


—  olO  — 

(les  hnis,  (Ml  Kiaiulf»  partie,  est  tiaversé  par  la  Sttnnonne  qui  sert  do  collecteur 
à  inaiiiLs  niisselots  dont  le  plus  ini))ortant  se  nomme  le  RiraiuM  ;  plus  aa 
nord  (M)iile  le  Glnwi.  I)(;uxième  idiVrH'.  du  terrain  nrdoisier  que  recouvre  le  ter- 
rain moderne.  Troisième  éta^'e  du  ierrain  liassique  :  marnes,  calcaires  ferra- 
^ineiix.  Qualrit'nie  iHa;je  du  terrain  jurassû^ue  :  calcaires  de  l'oolitlie  inférieure. 
A  si;;naler  quatre  tourbières:  dans  le  bois  de  Suzanne,  aux  marais  des  KoU" 
lettca,  h  la  Taille  d'Arches,  à  la  Taillti  (ienotte. 

Histoire.  C.  de  Vilrv.  Villafre  probablement  fondé  —  comme  ceux  du  même 
canton  —  par  un  sei^rneur  de  Rnmigny;  mais  date  incertaine  de  fondation. 
Remonterait  probablement  au  treizième  siècle.  On  voit  son  nom  paraître  pour 
la  première  fois  dans  l'histoire,  en  l'année  1247,  lorsque  Jacques  de  Rumigny 
se  qualifie  seigneur  de  Neuville  et  d'Aude,  dans  l'acte  authentique  par  lequel 
il  fonde,  à  léfilise  SaiFil-Nieaise  de  Reims,  une  messe  quotidienne  dite  «  messe 
des  étranf^ers  ».  La  >euvilb*-aux-Tourneurs,  fut  brrtM  par  Franck  de  Sickingen 
après  la  levée  du  siè^^e  de  Mézières  en  1521.  Les  murs  de  Téglise,  rougis  par 
le  feu  —  dit  dom  Noël,  —  attestèrent  louf^temps  cet  affreux  vandalisme;  les 
quelques  pierres  laissées  au  midi,  après  une  restauration  récente,  en  trans- 
mettront le  souvenir  à  la  postérité.  Toutefois,  le  village  put  se  relever  assez 
prompt(*ment  de  ses  ruines,  ^ràce  à  la  protection  et  surtout  au  secours  effi- 
caces de  Charb»s  de  Lorraine  —  vers  1547,  —  devenu  seigneur  souverain  de 
la  Neuville,  après  que  François  l"  eut  éri^ié  lo  comté  de  (îuise  en  duché- 
pairie.  Pillé  et  bri\lé  une  centaine  d'années  après,  par  les  Espagnols,  lorsqa*en 
16.'J0  ils  ravagèrent  tout  le  nord  de  la  France  ;  et  môme  il  est  probable  que 
la  Neuville  avait  déjà  cruellenieni  souffert  quelques  mois  auparavant,  lors  du 
massaenî  de  Rumi^Miy  par  Rantzau. 

Château.  —  A  la  Roche  'i\  hab.),  écart  de  La  Neuville,  une  forteresse  jadis 
bAlie  sur  le  roc.  Ln  Jacques  de  Rumigny,  en  1525,  se  qualifiait  seigneur  delà 
Roche,  preuve  évidente  qu'existait  encore  à  cette  époque  le  chiUeau-fort,  rasé 
en  1650  par  Turenne,  alors  qu'il  était  au  service  des  Espagnols,  et  dont  les 
derniers  vestiges  disparurent  en  1803.  Remplacé  par  le  château  actuel,  à 
l'origine  maison-forte  que  construisit  un  ancien  capitaine  de  cavalerie  ponr 
résisl»»r  aux  incursions  espagnoles.  Sur  l'emplacement  quVivait  occupé  cette 
fort«»resse  de  la  Roche,  fut  établi,  vers  la  tin  du  dix-septième  siècle,  un  haut- 
fourneau,  en  même  trmps,  à  peu  près,  (jue  le  haut-fourneau  de  Bosneau.  L'in- 
dustrie métallurgique  était  alors  en  plein  épanouissement  dans  cette  contrée 
de  rArdeFUM\  (Vest  par  la  Roche  que  la  cavalerie  de  (îassion,  arrivant  de  Chi- 
niay,  débouchait  sur  le  plateau  de  Rocroi,  avant  la  fameuse  bataille.  Si  l'on  en 
croit  F'euilhît  »le  Fontenelle,  le  vicaire  d'Eteignières,  aurait  établi  en  1768  une 
confrérie  dont  le  but  était  de  rechercher  un  trésor  enfoui  sous  les  ruines  de  la 
Roche  (voir  Meyrac  :  Thaihtions,  Légendes  et  Contks  des  ArdEiNNRS,  où  se  trouve 
raconté»»  la  lé^^ende  de  ce  trésor).  Mais  l'autorité  diocésaine  serait  intervenue, 
et  le  vicaire  aurait  été  enfermé  pendant  que  plusieurs  de  ses  coassociés 
étaicFit  condamni's  aux  ^(alères. 

Ecarts.  -  L'£/o/7c.  4  hab.  —  Goncelin,  36  hab.  —  La  Gruerie,  4  hab.  —  Le 
Moulin  Voucet,  2  hab.  —  La  Seuvilkttc,  22  hab.  —  VOhsenHitoire,  37  hab.  — 
Le  Trou  de  Sormonne,  4  hab.  —  Le  Pont  d\Any,  147  hab.  —  La  Briqueterie.  — 
Le  Moulin  à  Vent,  5  hab.  —  Pierre  Fontaine»  —  L'Ouvrage,  9  hab.  —  I^a  Ferme 
du  Trou  de  Sormonne.  —  Bosneau,  20  hab.  Au  Rosneau  —  en  même  temps  le 
nom  d'un  ruisseau  et  le  nom  d'un  étang  —  se  serait  élevé,  jadis,  un  chdteau- 
fort  dont  la  construction  remonterait  à  la  fin  du  treizième  seicle.  On  remarque, 
dans  l'église  de  la  Neuville,  la  pierre  tumulairc  d'un  certain  Jean  de  Bosenoë, 
seigneui*  d'OtiKny-en-Thiérîiche.  Cette  forteresse  était  ce  que  Ton  appelle  une 
maison-forte  :  bàlinieut  massif,  flanqué  de  quatre  grosses  tours,  environné  de 
[letits  étangs  destinés  à  inonder  les  abords  de  la  place  pour  en  rendre  Taccès 


—  511  — 

plus  difficile.  Alors  que  pendant  la  guerre  de  Cent  ans  les  routiers  ravaf^eaient 
la  région  entre  la  Sambre  et  la  Meuse,  la  forteresse  de  Bosneau,  dont  ils 
s'étaient  emparés,  eut  à  subir  un  assaut  des  plus  rudes,  donné  par  les  troupes 
de  Liège  et  du  duc  de  Bourgogne;  tellement  rude  que  les  routiers  furent  obligés 
de  se  rendre.  On  les  pendit;  le  château-fort  fut  incendié,  puis  rasé.  La  légende 
raconte  —  ce  n'est  toutefois  qu'une  légende  —  que  personne  ne  voulant  pendre 
ces  routiers,  une  récompense  magnifique  fut  promise  à  qui  les  pendrait.  Un 
certain  frère  Robert,  de  l'ordre  des  Mineurs,  s'offrit;  mais  l'indignation  contre 
l'exécuteur  fut  telle  que,  tout  aussitôt  la  pendaison  terminée,  les  habitants  du 
bourg  l'attachèrent  à  un  arbre  et  l'y  firent  brûler  à  petit  feu.  Sur  l'emplace- 
ment de  la  forteresse  furent  construits  une  ferme  —  elle  existe  encore  —  et, 
deux  siècles  plus  tard,  tout  proche,  un  haut-fourneau. 

TARZY.  —  H.,  337.  —  E.,  91.  —  D.  C,  H.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  36.  — 
Hect.,  1,012.  —  B.  P.,  Signy-le-Petit.  —  F.  L.,  la  Trinité.  —  Tarzy  s'étage  sur 
la  pente  nord  d'une  petite  colline.  Nous  avons  dit  (voir  Auvillers-les-Forges) 
que  Vauban  avait  projeté  de  faire  un  canal  qui  réunirait  la  Meuse  à  l'Oise. 
Si  le  plan  primitif  avait  été  exécuté,  il  aurait  traversé  le  territoire  de  Tarzy, 
car  le  célèbre  maréchal-ingénieur  comptait  utiliser  le  Bosneau  pour  la  créa- 
tion de  sa  rivière  artificielle.  Troisième  étage  du  terrain  llassique  :  marnes 
exploitées  pour  amendements  ;  calcaire  ferrugineux  exploité  comme  castine 
pour  les  hauts -fourneaux.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  calcaires 
oolithiques  jaunâtres  ;  oolithe  inférieur.  Premier  étage  du  terrain  crétacé  : 
sable  vert  pyriteux  exploité  comme  cendres  pour  l'agriculture.  Terrain  mo- 
derne :  minerai  de  fer. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Ce  village  remonterait  au  début  du  douzième 
siècle  ;  il  est  en  efi'et  mentionné  dans  la  charte  par  laquelle  fut  fondée  l'ab- 
baye du  Gland.  Toutefois,  Tarzy  semble  être  d'origine  beaucoup  plus  ancienne, 
car,  à  cette  époque,  il  avait  déjà  son  château  que  possédait  un  chevalier 
nommé  Hugues.  Brûlé  par  les  Impériaux  lorsqu'après  le  siège  de  Mézières, 
1521,  ils  se  replièrent  sur  la  Flandre.  Reconstruit  en  moins  de  vingt  années, 
et  encore  brûlé  par  les  Espagnols  pendant  la  guerre  de  Trente  ans.  Encore 
brûlé  en  1636,  alors  que  «  les  bandes  ennemies  »,  entrées  en  France  par 
Regniowez,  ravageaient  les  limites  de  la  Picardie  et  du  Rémois. 

Eglise.  —  Fortifiée.  Soutint  de  nombreux  sièges.  Un  vieux  mur  qui  penche 
parait  dater  du  treizième  siècle  :  ruine,  évidemment,  de  l'église  primitive. 
Au  milieu,  deux  fenêtres  géminées  et  à  plein  cintre.  Ce  mur  curieux  est  en 
pierres  grossièrement  taillées,  placées  sans  symétrie,  et  surmonté  d'un  chapi- 
teau assez  primitif,  renversé.  Au  cimetière,  un  orme  planté  alors  que  régnait 
Henri  IV. 

Château.  —  Au  lieu  dit  le  Château,  s'élevait  naguère  un  fortin,  dont  il  ne 
reste  plus  trace,  et  que  l'on  croit  avoir  été  détruit  en  1638  par  les  Espagnols. 

Ecarts.  —  Mont-Désir,  N.  C.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N.  C.  —  La  Caserne, 
7  hab.  —  Le  Chien  Fidèle,  5  hab.  —  Le  Molhindin.  N.  C.  Qui  parait  être  le 
Grand  et  le  Petit  Mohedin  (le  Mont  Hédin  de  la  carte  de  l'état-major,  à  l'entrée 
du  bois  de  la  Ronchette).  —  Les  Hautes  et  les  Basses  Soquettes,  o7  hab.  ;  noms 
qui  rappellent  les  importants  massifs  forestiers  de  la  forêt  d'Ardenne. 


-^tKi. 


.i^Jii 


cP*  ^<^A><^  ^cî^  ^<î^  4)<^  ^<f^  ^<^  4><f^4)  A4><^  4><i^  ^ 


CHAPITRE  IV 


ARRONDISSEMENT  DE  SEDAN 

I.  Canton  de  Sedan-Nord.  —  n.  Canton  de  Sedan-Snd.  —  ni.  Canton  de  Carignan. 

IV.  Canton  de  Monzon.  —  V.  Canton  de  Eaucourt. 


CET  arrondissement  se  divise  en  cinq  cantons  :  Sedan-Nord,  Sedan-Sud, 
Carignan,  Mouzon ,  Raucourt,  se  répartissant  en  quatre-vingt-trois 
communes  ayant  ensemble  70,764  hab.,  18,220  élect.,  79,490  hect.  Occu- 
pant la  partie  orientale  du  département,  situé  tout  entier  dans  le  bassin  de  la 
Meuse,  il  est  borné  :  à  Test  et  au  nord,  par  la  Belgique  et  le  département  de 
la  Meuse;  à  l'ouest,  par  l'arrondissement  de  Mézières;  au  sud,  par  Tarrondis- 
sèment  de  Youziers  et,  encore,  le  département  de  la  Meuse.  Les  principales 
rivières  qui  Tarrosent  sont  :  la  Meuse,  la  Chiers  et  la  Bar.  Industrie  principale  : 
manufactures  de  draps,  feutreries,  teintureries,  filatures,  fouleries,  forges  et 
fonderies,  quincailleries,  bouderies  militaires,  éperons,  taillanderies;  une  cho- 
cplaterie  nouvellement  montée  à  Sedan;  carrières  de  pierres  de  taille  et  de 
pierres  à  chaux  en  exploitation;  extraction  du  minerai  de  fer.  Sol  sablonneux, 
argileux  et  pierreux.  Dans  la  région  nord  :  les  sables;  au  midi,  sur  le  versant 
des  crêtes,  et  à  leurs  pieds  :  les  argiles;  au  centre  :  les  terrains  pierreux.  Des 
communes  de  cet  arrondissement,  M.  Hannedouche,  ancien  inspecteur  pri- 
maire à  Sedan,  nous  a  donné  d'intéressantes  monographies  dans  son  volume  : 
DiCTio.NNAiRE  DES  CoMiiaNEs  DE  l'arrondissement  DE  Seda.n,  auquel,  fort  souvent, 
nous  renvoyons  le  lecteur. 


I.    CANTON    DE    SEDAN-NORD. 


Ce  canton  comprend  onze  communes  :  Sedan,  Bosséval,  la  Chapelle,  Flei- 
gneux,  I*loing,  Givonne,  Glaires-et-Villette,  Iges,  Uly,  Saint-Menges,  Vrigne- 
aux-Bois. 

Il  a  pour  bornes  :  au  nord,  la  Belgique;  au  sud  et  à  l'est,  le  canton  de  Sedan- 
Sud;  à  l'ouest,  le  canton  de  Mézières  et,  encore,  celui  de  Sedan-Sud. 

20,093  hab.;  4,521  élecl.;  10,072  hect. 

SEDAN.  —  H..  20,163.  —  P.  fl.,  3,526.  —  E.,  3,854.  —  D.  D.,  20.  — 
Hect.,  1,074.  —  B.  P.,  Sedan.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  d'août.  —  F.,  le 
dimanche  après  le  10  et  le  30  août  et  après  le  2  octobre.  —  C'«  P.  —  B.  B.  — 


—  516  — 

S,  .M.  —  i;.  —  T.  —  Gaissi!  d'Épargne  centrale.  —  Caisse  de  retraite  ouvrière.— 
C.li.  S.  ;  ouvrii^rs  <■»  tissus;  ouvriers  nii'iiillurp.sles;  ouvrit^rs  eu  bâtiments;  de 
in  Jioiilaiigmo  de  Stvlaii.  —  S.  C.  l„  ili's  ouvriers  en  lissus;  L'riion  roopéralive 
diw  ouvritTï  lui'tiillurfjislcA  rEnwmfi;  setUinnixe  .linulangiTle).  ~  Ch.  S,  méde- 
cins de  rnrroiidisseinent.  —  llarm.  st- ilaiiiiisn.  —  S.  pliil.  —  S.  G.  —  S.  colomli. 
la  S^ilanainf.  —  ti-rcle  institulcurs  df  l'arroiidissi^inent.  —  S.  nautique.  — 
S.  lioilicollure.  —  S.  anciens  i>K-vos  du  collfao.  —  S.  d'Etudes  ardenaaîiei 
lu  fini.v'ir,  (Imitla  ItcvcE  d'Ariiennket  n'AHiiiiNvcesl  l'or^tane  officiel.  —  Section 
Coniili:-  central  li-s  Anitnues  pittora'quM.  —  Cluh  v^locip.  —  .anciens  militaires 
de  la  marine.  —  Cmubaltauts  de  1870-71.  —  Club,  vélocip.  Tttrenne.  —  S.  pour 
la  reconslilutiou  dt;  la  fuinille.  —  Anciens  i^li'v.'s  écnle  de  tissujje.  —  S.  l'Uniai 
des  Coiffi-uis.  —  S.  libre  caisse  de  relraile  pour  ouvriers.  —  Anciens  é\im 
i:c(i\e  de  tissnc'.  -  Orclc  de  la  Conii^dic  —  S.  de  cbarilé  maternelle.— 
H.  I,ibri' -Pensée.  —  Temple  priitesliiiit.  —  Synafjofçue  juive.  —  Jardin  boU- 
iiique.  —  Musée.  ~  TbéAtre.  ^  Deuxième  ^la){e  du  terrain  liasxique  :  calcaire 
sableux  daii:'  leijuel  se  trouvent  des  carrières  d'où  l'on  extrait  des  moelloas,  des 
pavt'-s,  des  carreaux,  des  dalles  et  de  la  pierre  à  chuui. 

Sedan,  aux  vastis  avenues  et  aux  ^•■'«'■■''^  boulevards,  est  bàli  sur  les  deoi 
rives  de  la  Mi^itm;  à  l'.iltilude  d'environ  IGO  uièln-s,  et  s'.illon((e  dans  une  lorle 
de  cuve  diuuinéi-  par  des  r-ollines  lioiil  la  hauteur  niovcnue  atl<'intâ73  mètres. 

le  bois  de  la  Mar- 
fie,  point  culmi- 
nnnt  de  la  me 
gauche,  est  k  la 
cote  J48,  au-das- 
sus  de  Ffénoii, 
de  Wadelioconrt 
etde  Noyers.  Rin 
droite,  les  ruii- 
uaux  de  QivçMi 
et  de  Floing,  par- 
tant tous  deuxdu 
hauteurs  d'IIlT. 
se  Jettent  dans  11 
Meuse  :  le  premier 
ù  Baieilles,  en 
amont  de  Sedan; 
le  second  au-des- 
sous  de  Floinf, 
eu  aval,  fonnool 
alors,  avec  U 
iliiiil  Sedaji  occu|ie  la  base;  Givonne,  Daign.v,  la  Moncelle 
<-s(;  lllv  i-t  KloinK,  le  r^té  ouest.  Les  collines  compriies 
:  [.our  eime  li-  iMsiir  Ui  (Jcmmf.  392  mètres  d'altitude,  et 
Il  delà  des  di'ux  ruisseaux,  le  soi  se  relève.  Formant  une 
•'l>i)ipanli-s,  plus  hautes,  il  continue  à  monter  vers  le  bail 
de  la  fronlièni  l<i'lu<'  l't  la  Df^rie  île  partage  entre  Meuse  et  Semoy.  La  Cha- 
pelle est  le  di'rniiT  village  français  que  l'on  rencontre  de  ce  câté,  sur  la  roote 
lie  Sedan  â  Itduillun.  En  uval,  rive  dniite.  une  vaste  plaine  entre  la  Meuse  et 
hk  grand'roule  où  s'ê^i'i'nent  les  maisons  de  Htilan.  Vient  ensuite  Bazeilles;  pnii 
Il  ligne  de  t:ari^'nun-Monlm>^dy-Lonf.'uvon,  se  dÉtachanl  de  celle  qui  r^oint 
Verdun,  Dans  une  lar^e  asKielle  entre  Douïvet  Uemilly,  se  trouve  le  confluent 
de  la  Chiers.  Se  bifurquent  à  Douzy  :  la  roule  de  (.'.ari^^nan  ii  l'est;  la  route  de 
Mouzon  au  sud. 


FliM  du   Rli4ge 


I.- ,,(,.(. 


—  511  — 

Sedan  rejoint  Torcy,  son  principal  Taubotir;;,  por  un  viaduc  à  vingt  arches 
bnsses.  Vigliie  de  Tornj  est  —  dans  le  style  du  treiiième  siècle  —  de  con- 
struction moderne,  ISOb.  A  rinlérieur,  une  chaise  gothique  en  pierre  et,  dans  In 
i^rolsillon  de  droite,  une  bonne  copie,  par  M.  Uubnsty,  de  la  Mise  au  T-mbeau, 
du  Titien. 

A  Seilfin.  la  statue  en  bronze  de  Turenne  :  œuvre  d'Edrne  Cois,  I8i3. 
L'illustre  capitaine,  sur  In  place  qui  porte  snn  nom.  est  debout,  léfijërement 
appuyé  sur  un  socle.  Ue  la  miiin  droite  il  tient  son  bâton  de  maréchal;  sa 
main  gauche  est  ouverte.  Turenne  semMe  racnnter  ses  campagnes.  Sur  un  socle. 


une  femme,  G^ure  symbolique  et  île  bas-relief  qui  repri^spnle  la  ville  de  Sedan, 
UenI  d'une  main  une  mèche  allumée,  au-dessus  d'un  canon,  et,  de  l'autre,  un 
fuseau;  les  armes  de  Sedan  sur  l'un  des  côtés  du  socle;  et  sur  le  troisième 
cdté,  Turenne,  enliint,  qui  dort  sur  l'alTiU  d'un  canon. 

Histoire.  —  C.  de  Sedan.  Des  ori^^ines  de  Sedan,  nous  ne  savons  rien  de 
précis,  n'ayant  pas  k  mettre  en  ligne  de  compte  cette  Tantastique  légende  qui 
nous  montre  la  réjjion  sednnaise  habitée  par  les  Sicambres  et  la  ville  Tondée 
par  Sedanus,  tlls  de  Baian.  mi  de  cetld  tribu  franque.  Le  premier  texte  histo- 
rique où  Sedan  se  trouve  menliimné  date  du  onzième  siècle.  A  celle  époquo, 
la  future  ville  n'est  qu'un  tout  petit  village  assis  au  bord  du  Tossé  large  et 


-  SIS  - 

prornnd  de  In  Mpiise  qui  le  (It'fciid.  Il  s'appuif  contre  un  rocher  qui,  tout  tistii- 
rpllpiiienl,  appelle  une  fortnvsse.  Une  oeinlure  de  Toréts  lui  forme  un  abri 
contre  les  vents  froids  du  nord  et  de  l'est,  un  rempart  aussi  contre  les  homroe«. 
D'ailleurs,  position  iriîs  forte.  Elle  explique  en  partie  le  développement  du  tII- 
Iniie  en  villettt^,  pui^  en  ville.  En  partie,  toutefois,  puisque  le  premier  de  tous 
les  (éléments  qui  font  la  prospérité  ou  In  décndem-e  d'une  ville  est  rtiomme 
lui-même,  l'habitant:  et  plus  encore  que  l'habitant,  au  début,  le  conducteur 
de  la  niasse,  le  chef.  A  Sedan,  une  famille  fit  la  fortune  de  la  ville  :  celle  des 
Ia  Marck. 

1,e  premier  arriva  en  1424;  le  dernier,  une  femme,  mourut  en  1594;  c'est 
donc  cent  soiiaiite-ilix  années  que  celle  famille  a  duré  et  agi.  L'empreinte  dut 
être  forte!  Ils  venaient  des  bords  de  la  [.ippe,  nffluent  du  Rhin,  lorsqu'ils 
achetèrent  la  seigneurie  de  Sedan  et  devinrent,  par  là,  vassaux  du  roi  de 
France.  Vassaux  bien  peu  sûrs  et  bien  hésitants,  ces  comtes  de  Ia  Marck. 
Avoués,  puis  seigneurs,  enfin  princes  de  Sedan;  toutes  leurs  forces  sont  ten- 
dues à  ce  seul  but  :  conquérir,  puis  maintenir  leur  indépendance  vis-à-vis  de 
tous.  Et  c'est  merveille  qu'ils  aient  réussi. 

Oue  l'on  prenne  une  carte  coloriée  de  l'Europe  politique  au  commencement 
du  quinzième  siècle,  et  que  l'on  y  cherche  le  domaine  des  La  Marck.  Quelle 
petite  tache  imperceptible  au  milieu  des  vastes  empâtements  qui  représentent: 
l'un  les  territoires  du  duc  de  Bourtiogne,  qui  s'avancent  jusqu'à  Chimajr  et 
Carifinun  ;  l'autre  ceux  du  roi  de  France,  postés  ici  tout  près  à  Héiières.  Lia 
ou  l'autre,  incomparablement  plus  puissant,  n'aurait,  ce  semble,  qu'à  étendra 
la  main,  et  Sedan  deviendrait  Bourfîopne  ou  (l'rance. 

Et  pourtant,  il  n'en  fut  rien.  X  force  de  souplesse,  les  La  Marck  gliswat 
entri-  les  deux,  allant  de  l'un  à  l'autn-.  insaisissables,  J'autant  mieux  qu'ils  «a 
font  respecter.  Le  premier  da  h 
dynastie,  Evrard  III,  commence 
à  bftiir  le  chAteau,  et  son  loc- 
cesseur,  Jean,  donne  à  la  ville 
une  enceinte.  Ainsi  gardés,  ils 
se  sentent  forts  et  le  proclament 
sur  le  fond  noiret  blanc  de  leur 
bannière  :  «  X'a  qui  vent  \A 
Marck.  <i  dit  leur  devise.  Ceit 
précistiment  là  ce  qui  inqoiHe 
le  suzerain,  roi  de  France,  Cbu- 
les  VII,  qui  songe  un  instant  à 
faire  abattre,  avec  la  bannitre, 
murs  et  forts.  Pour  le  ramener, 
il  ne  faut  rien  moins  que  les 
services  de  ce  même  Jean  et  de 
son  (ils,  le  tkmeux  Sanglier  det 
Arfifiitifs.  vis-à-vis  la  maison 
de  Itourgogne.  Et  ils  se  battent 
tant  et  si  bien,  les  seigneurs  da 
Sedan,  qu'ils  s'accroissent  de 
Houillon. 

Le  successeur  de  Jean  Robert, 
le  premier  des  quatre  qui  se  nc- 
cèdent  à  Sedan  sans  interrup- 
tion, de  1409  à  I3n6,  cootinu 
de  flotter  entre  France  et  BodP- 
■s  il  offrait,  disait-il,  une  chandelle  à  sainte  Mar- 


OulIUniiiB  di  Li  Mtrck  le  Siigllsr 


gofine.  Dans  ses  enlrp]iri 


—  519  — 

guérite,  et  une  autre  à  Monsieur  le  Diable.  Qui,  de  Louis  XI  ou  du  Téméraire, 
était,  pour  lui,  Monsieur  le  Diable? 

Ces  hésitations,  Robert  II  les  connut  aussi.  Il  nage,  suivant  l'expression  de 
Saint-Simon,  entre  la  France  et  la  maison  d'Autriche.  Et  qui  le  croirait,  à  voir 
avec  quelle  fougue  il  soutient  la  cause  du  roi  de  France  en  Italie,  lui  et  son 
fils,  Robert  III,  plus  connu  sous  le  nom  de  Fleuranges? 

A  Novare,  à  Marignan,  à  Pavie,  les  seigneurs  de  Sedan  sont  là  au  premier 
rang.  A  Novare,  on  lire  de  dessous  les  morts  Fleuranges,  «  lequel  on  ne  recon- 
naissait plus,  nous  dit-il  en  ses  mémoires,  car  il  avait  quarante-six  plaies  bien 
grandes,  dont  la  moindre  mit  six  semaines  à  guérir.  »  Au  reste,  il  vécut  encore 
vingt-trois  ans.  De  tels  services  forcent  le  respect.  Robert  II  est  appelé  «  mon 
cousin  »  par  Louis  XII,  et  Fleuranges  est  le  compagnon  de  jeux  de  François  P^ 
Le  souverain  les  traite  presque  en  égaux.  Aussi,  Robert  IV  parle-t-il,  dans  une 
de  ses  ordonnances,  de  sa  «  volonté  souveraine  ». 

Voilà  le  grand  mot  prononcé  :  prince  souverain.  Et  de  quelles  terres  est-il 
souverain,  le  seigneur  de  Sedan?  A  son  avènement,  en  1536,  Robert  IV  pos- 
sède :  la  principauté  de  Sedan,  le  duché  de  Bouillon,  les  seigneuries  de  Fleu- 
ranges, Jametz,  Messincourt,  Raucourt  et  Florenville. 

C'est  peu  en  soi  que  l'ensemble  de  ces  Ilots  de  terrains  perdus  dans  la  masse 
des  voisins  :  à  peu  près  la  surface  d'un  département  moyen  de  la  France 
actuelle.  C'est  beaucoup,  si  Ton  songe  au  point  de  départ. 

La  ville  principale  —  faut-il  dire  la  capitale  —  de  ce  souverain  est  Sedan. 
Depuis  l'arrivée  des  La  Marck  jusqu'à  la  date  de  1556,  qui  est  celle  de  la  mort 
de  Robert  IV,  le  village  est  devenu  une  petite  ville  circonscrite  entre  les  rues 
du  Rivage,  des  Francs-Bourgeois  et  la  place  d'Armes.  Les  maisons  n'atteignent 
pas  encore  la  Meuse  dont  on  se  garde,  cur  le  lit  n'en  est  pas  fixé;  elle  s'épand 
jusqu'à  la  rue  Gambetta,  place  de  l'Isle  et  rue  des  Fours.  La  Cassine  est  un 
pré,  les  places  Turenne  et  d'Harcourt  sont  occupées  par  des  jardins. 

Et  lu  population?  Un  historien  risque  le  chiffre  de  4,000  habitants.  Ce  chiffre 
s'accrut  brusquement  à  l'époque  de  Henri-Robert  qui  hérite  de  Robert  IV  en 
1556.  Vous  en  devinez  la  cause.  En  1556,  il  n'y  a  guère  plus  de  trente  ans  que 
Luther  a  prêché,  et  déjà  sa  doctrine  s'est  répandue  en  France,  où  les  rois  se 
préparent  à  la  détruire.  Beaucoup  de  protestants  commencent  à  chercher  des 
lieux  de  refuge.  A  la  frontière,  une  ville  s'offre  :  Sedan.  Ici,  le  prince  est  passé 
au  protestantisme.  Excellent  moyen  pour  s'émanciper  tout  à  fait  du  roi  de 
France  qui  est  catholique;  excellent  moyen  pour  s'agrandir  de  façon  pacifique. 
Et,  en  effet,  à  Sedan,  la  population  devint  bientôt  si  nombreuse  que  les  mai- 
sons se  trouvèrent  insuffisantes.  Il  fallut  même  rendre  une  ordonnance  spé- 
ciale du  prince  pour  régler  la  question  des  loyers.  Par  suite  de  l'afflux  continuel 
de  population,  les  propriétaires  ne  voulaient  plus  louer  qu'au  mois,  afin  de 
pouvoir  profiter  de  la  hausse  constante  des  prix.  En  ce  temps-là,  leur  unique 
souci  était  de  garder  leurs  locataires  le  moins  longtemps  possible. 

Grâce  à  cet  accroissement  de  population,  l'industrie  prend  son  essor  :  la  fer- 
ronnerie, l'orfèvrerie  et  surtout  la  fabrication  des  draps  portent  au  loin  la  répu- 
tation de  Sedan. 

A  sa  mort,  1574,  Henri-Robert  ne  laissait  qu'un  enfant  tout  jeune  :  Guil- 
laume-Robert. Mais  son  œuvre  fut  continuée  par  celle-là  même  qui  l'avait 
inspirée,  sa  femme,  Françoise  de  Bourbon.  Calviniste  anlente,  c'est  elle  qui 
avait  amené  la  conversion  de  son  mari  ;  et  pendant  les  dix  années  de  sa  régence, 
elle  travaille  à  maintenir  et  étendre  la  nouvelle  doctrine.  C  est  pourquoi,  dès 
la  deuxième  année  de  sa  régence,  elle  s'empare  de  l'éducation  des  enfants 
par  la  création  d'un  collège,  rue  du  Ménil,  à  l'angle  de  la  rue  de  Bayle. 
Le  succès  fut  tel  que  Sedan  devient  alors  un  des  foyers  les  plus  brillants  qui 
éclairent  le  monde  protestant  :  c'est  une  autre  Genève.  Très  habile,  Françoise 


profond  i)r  In  Mnuwq 
relleiiieni,  nppello  uifrrf 
coEiIre  Im  vnntf,  rroîdiA 
D'atlkun.  potiiion  Irvsi 
lai^e  en  vilktlc,  pai»  « 
les  ÔIém#iil!*  qui  fapj 

de  la  iim»tie,  le  e|q 
La  Uarck. 

Le  premier  anffl 
donc  cent  Mixjutl 
«tra  forlel  Ils  i 
■chetùrent  Ia  « 
France.  Vuuuxj 
Avoués,  puis  stii 
ducs  a  ue  Mtul  b 
tous.  Et  aen  n 

Que:       . 
du  quiiiït^mii  « 
pplilr*  tache  iniM 
l'un  Iw  inrritfitiq 
Corigiiau  ;  l'ai 
On  l'autre,  in 
la  matii,  et  Soibi 

Et  piiiirtonl,  td 
entre  le»  daiu,  t 


mmawr^:  eUe  letird()dianilA4 
«■mmU;  die  semble  plamr  j 
■  ^mt  tine  ]K^tili>  ann<V  n 
»  h  Jaintase.  Elle  n'fltiUie  pu. 


n  éui  p«tii. 


la  la  famille 
kMV  protestante  f 
■^MlMient,  r^Jidwi  pati«nia<nit 
■  at  mdiDe  de  naag  dirpe»^, 
«  tadvmuits. 

B^dobert  mourt  en  VHft, 
âMmcne  son  ht^rili^n?,  i-mnur. 
Ml  d<  «on  frèri),  tin  caltinidc, 
{ne.  Ce  mari,  elle  le    ' 


1»  tiei^^ 


>  »  oiMiage  que  les  domaiitu] 

sTarenn?;  toutes  le»  pt-^ 

alitA  propro.  Hais  a  vii  ^ 

9  pAas  lard  l'enfant  qu'elle  a  mi* au 

mué  au  viconilo  de  Tutaunr?  |iar  te 

e  et  de  ^•^o^raphie  ;  I)isoh;rs  m 

•yitv  oantre  lu  roi  :  c'était  un  mpH 

■«ip*.  "  IHcii  HOU»  ^rde  iJes  brnuiN 

Win'.  Riron,  l«-  clief  du  comi>l(it,J 

to  t-i  Titur  lot  anfn  habile  puur  h' 

!  foiï  pour  toutes,  v 

■  ré«»liinct'  pouvait  faire  la  i 

»lratn«niit  «nloi^inruf;  Sully  i  ~~ 

»  iMil  Juiir»,  la  cite.  Une  cniitén 

t  C^al  Alnn  qui*  Henri  IV  prea«a  j 

a  le*  Sednnais,  il  fui  nuavenug 

■  rnnc-ats«  et  resteraient  quatre  ■; 

^^  /mm  tiiiili'  la  noblesiie  nn  sîgoal  de  à 

^  ^  0»rrv  civile,  après  qae  Condë  eul^2 

.  «  -mm  «I.iiI  occuït^e  d'abaisser  les  nubleit  A 

p.^  ^iM>.  Unelijues  années  plus  tard,  IdM, 

^v^HK  L.*^  tniapes  rujiilR»  que  commiuidaient 

>     ri*«pwt  dtfaite*  &  lu  Uarréc(«oirCuïVEiH>«). 

■•  StBwn*,  révuUé»  i^jintri;  l.auis  XIU,  at 

•»lii4el,  {H-ndant  le  cumtmt,  tua  le  L-omte 

Kir4f1iiil  de  Gh&litUin  nv  «'arrêtai!  qu'4 

_e  ia  leiiiiecni  se»  i-unons,  «on  trt^iior  à* 

tm  jn  olflcier»  priïunniers.   Hais,   voulant 

■•telbb,  l'embarrassait  quelque  peu.  le  duc 

t^  l.aals  MU.  Son  erreur  fut  de  ne  pùiat 

LMrieat  priiduits  dans  le  royaume  et  cuui- 

>  SfijCneun,  en  présence  d'un  roi  miaear, 

i0|iiiate  de  Sedan  avait,  justin'alors.  tir^  m 

«  Milre  la  maison  d'Autriche  et  la  maison  dp 

4  McUnlt  en  elat  de  iitLfier  entre  les  doui 


r.  en  farnur  de  la  f'n 


),  no  deienail-il 


—  521 


Sedan,  d'après  ane  fieille  estampe 


pas  ridicule  qu'une  principauté,  grande  comme  un  canton,  continuât  à  braver 
un  puissant  royaume?  Si  le  duc  de  Bouillon  conspira  vraiment  avec  Cinq- 
Mars,  ce  fut  un  aveuglement;  et  cet  aveuglement,  de  la  part  d'un  tel  prince, 
étonna.  Ce  fut,  plutôt,  faiblesse.  Le  prince,  esclave  de  ses  affections,  n'osa  pas 
désavouer  les  amis  coupables  qui  s'étaient  servis  de  son  nom.  Quoi  qu'il  en 
soit,  le  châtiment  fut  terrible.  Le  duc  renonçait  à  sa  principauté  en  échange  de 
laquelle  le  roi  lui  cédait  quelques  autres  terres  seigneuriales  «  sous  la  condi- 
tion de  foi  et  d'hommage  »,  notamment  :  le  duché-pairie  d'Albret,  en  Gascogne 
la  baron  nie  de  Durance,  Château-Thierry,  Epemay,  Chdtillon-sur-Marne  ;  les 
comtés  d'Auvergne,  d'Evreux,  de  Breteuil,  de  Beaumont-le-Royer;  labaronnie 
de  La  Tour.  Puis  les  actes  de  renonciation  et  de  cession  étant  signés,  Fabert, 
nommé  gouverneur  de  Sedan,  se  présentait,  avec  quatorze  compagnies  de  gardes, 
aux  portes  de  la 
ville.  Une  femme 
et  des  enfants  oc- 
cupaient encore 
le  vieux  château 
des  La  Marck.  La 
duchesse  de  Bouil- 
lon, Eléonore,  en 
descendit,  tenant 
les  plus  jeunes  par 
la  main,  traversa 
le  pont-levis  et  s'é- 
loigna pour  céder  la  place  aux  soldats  du  roi  de  France.  Saisi  de  respect,  en 
voyant  si  grande  infortune,  Fabert  remit  au  lendemain  l'occupation  de  Sedan. 
I^  30  septembre  1642,  le  drapeau  du  roi  flottait  sur  la  forteresse,  et  l'artillerie 
annonçait  que  «  les  Terres  Souveraines  avaient  cessé  d'exister.  »  (Voir  Rîiyeur  : 
La  Trouer  drs  ArdeiNnes.) 

L'histoire  de  Sedan  se  confond  alors  avec  l'histoire  générale  de  France.  Ne 
rappellerons-nous  donc,  seulement,  que  la  cruelle  journée  du  1"  septembre  1870, 
et  c'est  à  M.  Chuquet,  notre  compatriote  ardennais,  le  savant  et  célèbre  histo- 
rien des  guerres  de  la  Révolution,  que  nous  emprunterons  ces  pages  où  revivent 
de  façon  si  complète,  si  frappante,  les  douloureux  détails  de  cette  inoubliable 
catastrophe  : 

«  Le  31  août,  tandis  que  l'armée  de  Mac-Mahon  se  concentrait  à  Sedan,  les 
Allemands  l'environnaient  déjà.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  la  cavalerie 
du  prince  royal  de  Prusse,  hussards  et  uhians,  entrait  à  Wadelincourt,  à  Fré- 
nois,  à  Villers-sur-Bar.  Le  XI"  corps,  marchant  par  Stonne  et  Cheveuges,  arri- 
Tait  à  Donchery  et  trouvait  intact  le  pont  de  la  Meuse  :  un  offlcier  du  génie 
était  venu  de  Sedan  pour  le  détruire  ;  mais  pendant  qu'il  rangeait  ses  hommes, 
le  train  qui  l'avait  amené  repartait  avec  la  poudre  et  les  outils.  Les  Prussiens 
s'emparaient  du  pont  de  Donchery,  jetaient  un  second  pont  à  côté  du  premier 
et  faisaient  sauter  le  pont  du  chemin  de  fer.  Le  V*  corps  cheminait  derrière  le 
XI*  et  poussait  son  avant-garde  à  Chéhéry,  à  dix  kilomètres  de  Sedan.  Le 
!•'  corps  bavarois,  commandé  par  le  général  de  Thann,  se  portait  à  Remilly  et 
à  Pont-Maugis.  Ses  batteries  canonnaient  l'artillerie  de  Lebrun  établie  sur  les 
pentes  de  la  Moncelle.  Ses  pontonniers  jetaient  deux  ponts  à  Aillicourt.  Ses 
chasseurs  se  saisissaient  du  pont  de  Bazeilles  que  les  Français  se  préparaient 
à  rompre.  Déjà  les  appareils  étaient  disposés  sous  les  arches.  Mais  les  chas- 
seurs bavarois  s'élançaient,  gravissaient  le  remblai,  enlevaient  le  pont  au  p.is 
de  charge,  précipitaient  les  barils  de  poudre  dans  la  Meuse,  s'abritaient  der- 
rière les  haies  de  la  rive  droite  et,  s'cnhardissant,  pénétraient  dans  Bazeilles; 
assaillis  par  une  nombreuse  infanterie,  ils  battaient  en  retraite,  repassaient  le 


—  522  — 

fleuve,  ^'ardaient  H  harricndaient  le  pont.  Au  soir  du  31  août,  l'année  du  prince 
royal  de  Prusse,  forte  de  quatre  corps  et  de  deux  divisions  de  cavalerie, 
appuyée  au  besoin  par  la  division  wurtember^eoise  et  par  une  troisième  divi- 
sion de  cavalerie,  était  donc  prête  à  traverser  la  Meuse  et  à  tomber  sur  le  Hanc 
•les  Kranrais  s'ils  tentaient  de  sYchapper  vers  Touest. 

«  Sur  la  rive  droite,  pendant  qu'Âlvensleben  demeurait  en  réserve  à  Mouzon, 
la  ffarde  prussienne  et  le  corps  saxon  entraient  à  Sachy  et  à  Douzy,  après  avoir 
rafl^*  des  approvisionnenienls  considérables  et  capturé  tous  les  isolés  et  les 
traînards.  Les  pointes  d'avant-^arde  étaient  h  Francheval  et  à  Pouru-Saint- 
Remy.  I/armée  du  prince  royal  de  Saxe  s'étendait  ainsi  de  la  Meuse  à  la  fron- 
tière belge  et  fermait  aux  Français  les  d«^ bouchés  de  l'Est. 

«  Que  pouvait  contre  ce  déploiement  de  forces  Tarmée  de  Mac-Mahon  pelo- 
tonnée autour  de  Sedan?  Les  officiers  prévoyaient  une  catastrophe.  Flambés! 
Pris  dans  une  souricière!  Bloqués  comme  Bazaine!  Voilà  les  mots  qu'ils  échan- 
geaient. 

«  —  Nous  sommes  perdus,  disait  le  général  Doutrelaine  à  Douay. 

«  —  C'est  aussi  mon  opinion,  répondait  Douay,  il  ne  reste  qu'à  faire  de  notre 
mieux  avant  de  succomber. 

((  Ducrot  montrait  à  son  entourage  le  fer  à  cheval  que  dessinaient  les  Alle- 
mands, ou,  comme  il  s'exprimait  encore,  leur  éternel  mouvement  de  capri- 
corne, et  il  allait  reposer  au  bivouac  du  1'^  zouaves  pour  avoir  un  bonrégîmeDt 
sous  la  main  si  les  troupes  se  ilébandaient  pendant  la  nuit.  Wimpffen,  couché 
sur  le  sol,  sans  tente  ni  couverture,  ne  pouvait  dormir  et  ne  cessait  de  penser 
à  la  situation  critique  de  l'armée.  Il  voudra  le  lendemain  percer  sur  Garignao, 
comme  Ducrot  sur  Mézières.  Mais  les  issues  seront  bouchées.  De  quelque  côté 
que  se  replient  les  Français,  ils  se  heurteront  aux  .\llemands;  et  lors  même 
({u'ils  réussiraient  par  un  eifort  suprême  à  briser  le  cercle  qui  les  entoure,  non 
sans  subir  d'horribles  pertes,  ils  seraient  dispersés  et  rejetés  en  Belgique. 

•<  Le  i''*' septembre,  s'eng;igeait  la  haUille  décisive.  140,000  Allemands  s'ébran- 
laient contre  90,000  Français.  Trois  de  leurs  corps  d'armée  se  dirigeaient  vers 
la  (îivonne.  Trois  autres  gagnaient  la  route  de  Sedan  à  Mézières.  Un  septième 
faisait  face  à  Sedan,  et  son  rôle  ne  fut  pas  le  moins  important.  C'est  le  II*  corps 
bavarois;  il  giirnit  les  hauteurs  de  Wadelincourt  et  de  Frénois,  et,  pendant  que 
ses  chasseurs  traversent  le  faubourg  de  Torcy  et  s'approchent  des  ou\Tagesde 
Sedan  pour  abattre  les  servants  sur  leurs  pièces,  son  artillerie  tonne,  soit 
cnnlri?  les  remparts  de  la  place,  soit  par-dessus  la  ville  sur  les  positions  fran- 
çaises (ju'elle  prend  à  revers. 

••  Dès  quatre  heures  du  matin,  dans  le  crépuscule  et  le  brouillard,  les  Bava- 
rois du  général  de  Thann  passent  la  Meuse  et  se  glissent  vers  Bazeilles  dont  ils 
comptent  s'emparer  par  surprise.  Les  officiers  donnent  leurs  ordres  à  voix 
basse:  les  soldats  marchent  doucement,  sans  pousser  un  cri,  sans  tirer  un 
couf»  de  fusil.  Leurs  hourrahs  n'éclatent  que  lorsqu'ils  sont  dans  Bazeilles. 
Mais  rinfanterie  de  marine  veillait;  elle  occupe  les  maisons  les  plus  solides  et 
les  endroits  les  plus  propres  à  la  défense,  le  chAteau  Dorival  :  la  villa  Beur- 
niann,  le  parc  de  Montvillers.  Elle  arrête  les  assaillants  par  un  feu  meurtrier. 
La  lutte  s'(»piniAtre  et  s'acharne;  les  deux  partis  se  renforcent,  jettent  à  tout 
instant  des  tn»upos  fraîches  dans  la  mêlée;  des  habitants  de  Bazeilles  combat- 
tent à  côté  des  braves  marsouins;  sur  plusieurs  points,  le  village  est  en  flammes. 
Les  Saxons  secondent  les  Bavarois.  Ils  se  saisissent  de  la  Moncelle;  ils  se  logent 
dans  le  bois  Chevalier,  ils  repoussent  la  division  Lartigue  qui  tente  de  les  dé- 
busquer. 

'<  C'est  alors,  à  six  heures  et  demie,  que  .Mac-Mahon  reçoit  un  éclat  d*obus 
qui  lui  déchire  la  fesse  gauche.  Il  quitte  le  champ  de  bataille  en  désignant 
pour  son  successeur  le  général  Ducrot,  quoique  moins  ancien  que  Wiiupflén  et 


—  523  - 

Douay.  Ducrot  apprend  la  nouvelle  à  huit  heures,  et  sa  figure  d'ordinaire  calme 
et  froide  exprime  le  découragement  et  la  douleur.  Il  lève  les  bras  au  ciel  et 
s'écrie  : 

«  —  Grand  Dieu,  que  voulait  donc  faire  ici  le  maréchal! 

«  Mais  son  émotion  ne  dure  qu'un  instant,  et,  après  avoir  déclaré  qu'il  accepte 
la  lourde  responsabilité  du  commandement,  il  dicte  d'une  voix  ferme  des 
ordres  de  retraite.  On  s'étonne  autour  de  lui,  on  le  regarde  avec  consternation, 
on  ose  lui  dire  que  la  retraite  entraînera  la  déroute.  Ducrot  répond  que  la 
retraite  est  la  seule  chance  de  salut;  que,  pour  ne  pas  être  cernée,  l'armée  doit 
se  dégager,  se  concentrer  sur  le  plateau  dUlly,  se  replier  vers  Mézières.  Il  se 
rend  auprès  de  Lebrun,  et  inutilement  Lebrun  objecte  que  ses  troupes  ont 
l'avantage,  qu'elles  perdront  en  reculant  Ténergie  et  la  confiance,  qu'elles  ne 
traverseront  qu'avec  de  grandes  difficultés  le  bois  de  la  Garenne.  Ducrot  lui 
réplique  que  les  Allemands  manœuvrent  pour  prendre  Tarmée  sur  ses  derrières 
et  l'envelopper  complètement;  il  prescrit  à  l'infanterie  de  marine  de  protéger 
la  retraite,  et  déjà,  pendant  que  la  division  Lartigue  contient  les  Saxons  sur  la 
Givonne,  la  brigade  Gandil  et  la  brigade  Lefebvre,  qui  n'ont  pas  encore  donné, 
remontent  vers  le  bois  de  la  Garenne. 

c<  Mais  une  seconde  fois  l'armée  allait  changer  de  général.  A  neuf  heures, 
WimpfTen  faisait  savoir  à  Ducrot  qu'une  lettre  de  Palikao  lui  conférait  le  com- 
mandement au  cas  où  malheur  adviendrait  h  Mac-Mahon.  Il  avait  attendu 
quelques  instants  avant  de  revendiquer  le  droit  que  lui  donnaient  son  ancien- 
neté et  l'ordre  du  ministre.  Mais  la  retraite  prescrite  par  Ducrot  lui  paraissait 
impraticable.  Gomment  plusieurs  corps  déjà  fatigués  feraient-ils  sans  trouble, 
au  milieu  du  champ  de  bataille,  par  un  chemin  difficile,  six  kilomètres  de 
marche  pour  le  moins?  Ne  seraient-ils  pas  resserrés  par  l'assaillant  et  vive- 
ment refoulés  sur  les  troupes  nombreuses  qui  s'emparaient  de  la  route  de 
Mézières?  Pourquoi  ne  pas  lutter  encore?  Lebrun  ne  serait-il  pas  ferme  à 
Bazeilles?  Ne  saurait-on,  comme  lui,  tenir  partout  jusqu'à  la  nuit  et  se  battre 
sur  place  de  môme  qu'à  Valmy?  WimpfTen  enjoignit  donc  à  Lebrun  de  rester 
à  Bazeilles  —  «  Tu  auras,  lui  disait-il,  les  honneurs  de  la  journée,  »  —  et  à 
Ducrot  de  garder  ses  positions  : 

«  —  Il  nous  faut,  s'écriait-il  avec  exaltation,  il  nous  faut  une  victoire! 

«  —  Nous  serons  trop  heureux,  lui  répondit  Ducrot,  si  nous  avons  une 
retraite. 

«  La  bataille  continue  donc  plus  ardente.  Pour  faciliter  le  mouvement  qu'il 
projetait,  Ducrot  avait  envoyé  vers  la  Moncelle  et  le  parc  de  Montvillers  la  divi- 
sion Lacretelle.  Elle  faisait  des  pro«<rès  dans  la  vallée  de  la  Givonne.  Ses  tirail- 
leurs, qui  ne  portaient  l'uniforme  que  depuis  quelques  jours,  obligeaient  par 
une  vive  fusillade  les  batteries  saxonnes  à  rétrograder.  Pareillement  à  Bazeilles, 
la  division  Vassoigne  et  la  brigade  Carteret  gagnaient  du  terrain,  repoussaient 
les  Bavarois  sur  la  place  du  Marché.  Mais  à  onze  heures,  les  Bavarois  et  les 
Saxons,  renforcés  en  infanterie  et  surtout  en  artdlerie,  appuyés  par  le  tir 
efficace  de  leur  canon,  avaient  refoulé  l'assaillant,  soit  sur  Fond-de-Givonne, 
soit  sur  Balan  et  les  hauteurs  adjacentes.  Bazeilles  brûlait.  Epuisés  par  une 
lutte  de  plusieurs  heures,  noircis  par  la  poudre  et  la  fumée,  les  Bavarois  du 
général  de  Thann  abandonnaient  le  village  incendié  pour  se  poster  à  la  gare  et 
dans  les  jardins  du  nord-ouest.  Mais  une  brigade  du  II®  corps  bavarois,  déta- 
chée de  Frénois,  secourait  le  général  de  Thann;  elle  traversait  les  prairies  à 
gauche  de  Bazeilles,  entrait  dans  Balan,  et,  après  une  violente  mousqueterie, 
enlevait  le  parc  du  château.  A  une  heure,  Lebrun  était  rejeté  dans  le  vieux 
camp. 

«  Gomme  Bazeilles  et  Balan,  Daigny  tombait  aux  mains  des  Allemands.  La 
première  brigade  de  la  division  Lartigue,  la  brigade  Fraboulet  de  Kerléadec, 


—  524  — 

défeiid.'iit  d'abord  la  rive  do  la  (livonne  avec  vigueur;  elle  faisait  plier  Tinfan- 
ier'w  saxonne  ot,  sous  la  protection  des  mitrailleuses,  marchait  contre  le  bois 
Chevalier.  Mais  son  artillerie  fut  rapidement  démontée.  Lartigue,  Fraboulet, 
le  chef  d*état-niajor  d'Andigné  étaient  blessés.  Les  zouaves  et  les  chasseurs  à 
])ied.  lassés  et  manquant  de  confiance,  n'avaient  plus  la  même  ardeur  qu'à 
Frœr^cliwiller.  Tournée  sur  ses  ailes,  chassée  peu  à  peu  des  broussailles  et  des 
carrit;res,  puis  de  Dai^'ny  et  du  parc  de  la  Rapaille,  la  brigade  se  retirait  à 
dix  heures  derrière  la  (iivonne. 

«  La  garde  prussienne,  venue  de  Carignan  par  Pouru-aux-Bois  et  Francheval, 
se  liait  h  la  droite  des  Saxons.  Elle  prenait  Villers-Cemay,  Haybes,  GÎTonne; 
elle  prenait  la  Chapelle  où  résistait  bravement  le  i*'  bataillon  des  francs- 
tireurs  de  Paris,  dit  Lafont-Mocquart.  Quatorze  batteries,  établies  sur  la  rÎTe 
gaucht^  de  la  (iivonne,  entamaient  une  terrible  canonnade  contre  la  division 
Wolfl*  qui  tenait  les  positions  de  la  rive  droite.  Vers  midi,  des  nuées  de  tirail- 
leurs frfinçais  fondaient  sur  CLvonne;  mais  elles  se  dissipaient  bientôt  et  dis- 
paraissaient sous  un  feu  écrasant.  Dix  de  nos  pièces  entraient  hardiment  dans 
le  village  pour  riposter  de  plus  près;  avant  même  qu'elles  fussent  décrochées, 
une  compagnie  de  fusiliers  i>russiens  les  capturait  avec  toute  leur  escorte. 
Isolée  et  bientôt  débordée  sur  sa  gauche,  la  division  Wolff  recula  vers  Sedan. 

<'  Tandis  que  les  Bavarois,  les  Saxons,  la  garde  prussienne  arrivaient  par 
Test  et  se  rendaient  nialln>s  de  tous  les  passages  de  la  Givonne,  rarmée  du 
prince  royal  de  Prusse,  division  wurtembergeoise  qui  servait  de  réserve,  tra- 
versait la  Meuse  à  f)om-le-Mesnil  et  barrait  la  route  de  Mézières. 

((  Le  \I«  et  le  V'^  corps  prussiens,  commandés,  l'un  par  Gersdorff  et  l'autre 
par  Kirckbach.  passaient  la  rivière  à  Donchery,  puis  tournaient  à  droite  parle 
défilé  de  la  Palizette  entre  la  presqu'île  d'Iges  et  le  bois  du  Grand-Canton. 

«  (iei-sdorfT  occupait  les  villages  do  Saint-Menges,  de  Fleigneux,  de  Floing. 
L'infanlerie  de  Douay  —  division  Liébert  —  tenta  de  reprendre  Floing;  mais 
après  un  combat  furieux  où  (lersdortT  fut  frappé  à  mort,  elle  lâcha  pied. 
Quator/o  batteries  du  XI*"  corps  garnirent  au  sud-est  de  Saint-Menges,  entre 
Floing  et  Fleigneux,  les  crêtes  dos  hauteurs.  Un  des  plus  jeunes  et  des  plus 
brillants  généraux  de  l'armée  française,  promu  de  Tavant-veille,  le  marquis 
de  GallilTet,  essaya  d'enlever  cette  artillerie  qui  lui  semblait  en  l'air;  ses  troîi 
régiments  de  chasseurs  d'Afrique,  accueillis  par  une  pluie  d'obus  et  par  le  fer 
nourri  de  l'infanterie,  tcmrnèrent  bride. 

«  Le  commandant  du  V*"  corps  prussien,  Kirchbach,  venait  dans  le  même 
temps  se  poster  en  avant  de  Fleigneux  et  faire  sa  jonction  avec  la  garde  royale. 
11  réunissait  ses  douze  batteries  aux  ({uatorze  batteries  du  IX*  corps.  A  midi, 
cent  quarante- quatre  pièces  croisent  leurs  feux  avec  celles  de  la  garde,  se 
déployaient  contre  Illy  et  le  bois  de  la  (îarenne,  rectifiant  leur  tir  au  troisième 
coup,  envoyant  leurs  obus  comme  au  polygone  avec  la  plus  remarquable  pré- 
cision. Les  troupes  de  Douay  ne  purent  résister  à  cette  canonnade  formidable. 
Trois  batteries  françaises  furent  désorganisées  en  dix  minutes.  Infanterie, 
Cil  Valérie,  artillerie  s'abritèrent  dans  le  bois.  A  une  heure,  huit  compagnies 
prussiennes  du  XI''  corps  s'emparèrent  du  calvaire  d'Illy. 

«  Durrot,  alarmé  par  le  fracas  de  la  bataille,  avait  couru  de  toute  la  vitesse 
de  sa  monture  vers  111  v  en  se  fravant  un  chemin  à  travers  le  torrent  des 
hommes  et  des  chevaux.  11  rencontre  WiniplTen  au  sud  du  bois. 

u  —  Le  cercle,  lui  dit-il,  se  ressema  de  plus  en  plus;  Tennemi  attaque  le 
calvaire  d'Illy;  hàtez-vous  d'envoyer  des  renforts,  si  vous  voulez  conserver  cette 
position. 

u  —  Mil  bien,  répond  Wimpffen,  chargez-vous  de  cette  tâche;  rassemble!  ce 
que  vous  trouverez  de  troupes  de  toutes  armes  et  tenez  ferme  par  là,  tandis 
que  je  vais  voir  ce  que  devient  Lebrun. 


—  525  — 

«  Au  nom  du  général  en  chef,  Ducrot  ordonne  aux  brigades  Gandil  et  Lefebvre 
de  se  rendre  à  Touest  du  bois  de  la  Garenne;  au  général  Forgeot  d'amener  en 
face  de  Fleigneux  et  de  Floing  Tartiilerie  de  réserve  ;  à  la  division  de  cavalerie 
Marguerilte,  qu'il  conduit  lui-même,  de  marcher  vers  Floing,  en  longeant  la 
crête  du  plateau. 

«  Mais  h  la  Moncelle  et  à  Balan,  Wimpffen  jugea  la  situation  si  grave  qu'à 
son  tour  il  demanda  des  renforts.  La  gauche  du  XIl"  corps,  écrivait-il,  était 
fort  engagée,  et  Douay  devait  fournir  à  Lebrun  tous  les  secours  dont  il  pou- 
vait disposer.  Douay  envoya  la  brigade  Maussion  et  la  division  Dumont  qu'il 
remplaça  par  la  division  Conseil-Dumesnil  tenue  jusqu'alors  en  seconde  ligne. 
Mais  les  bataillons  de  Dumont  et  de  Maussion  se  croisèrent  au  sud  du  bois  de 
la  Garenne  avec  la  brigade  Lefebvre,  et  les  batteries  de  la  garde  prussienne 
crachèrent  la  mitraille  au  milieu  de  ces  masses  confuses.  La  brigade  Lefebvre 
s'enfonça  sous  le  couvert  du  bois  et  se  dispersa.  La  brigade  Maussion  et  la 
division  Dumont  refluèrent  sur  le  plateau. 

M  Sans  se  déconcerter,  Douay  réunit  tous  les  fantassins  de  la  division  Dumont, 
qu'il  forme  en  une  grosse  colonne,  et  s'élance  vers  le  calvaire  d'Illy  pour  le 
reconquérir.  Mais  battue  de  front  et  de  flanc  par  une  grêle  de  projectiles,  prise 
de  panique,  cette  infanterie  se  sauve  dans  une  effroyable  confusion.  Aidé  de 
Doutrelaine,  de  Renson,  de  Dumont  et  de  Liégeard,  Douay  rallie  les  fuyards, 
les  reforme  en  bataillons,  leur  donne  comme  soutien  la  brigade  Maussion,  les 
cache  aux  regards  de  l'ennemi  par  une  haie  très  épaisse  et  les  ramène  sur  le 
plateau  où  Doutrelaine,  qui  de  sa  haute  taille  dépasse  la  plupart  des  soldats, 
leur  sert  de  jalonneur  sous  les  obus.  Deux  batteries  de  la  réserve  arrivent  au 
galop  pour  couvrir  l'attaque.  Mais  que  peuvent-elles,  malgré  leur  abnégation 
et  leur  mépris  du  danger,  contre  le  feu  convergent  des  pièces  allemandes? 
A  peine  ont-elles  tiré  trois  fois  qu'elles  sont  désemparées,  pulvérisées.  D'autres 
batteries  les  remplacent  aussitôt.  Elles  prennent  de  lueilleures  dispositions; 
elles  répondent  plus  énergiquement  à  l'ennemi;  elles  détournent  sur  elles  tout 
l'effort  du  canon  prussien.  Au  bout  d'une  demi-heure,  leurs  affûts  sont  brisés, 
les  servants  et  leurs  attelages  couchés  par  terre,  leurs  caissons  broyés;  qua- 
rante coffres  sautèrent  en  cette  journée  dans  le  seul  corps  de  Douay.  Elles 
se  dérobent  en  abandonnant  leur  matériel.  Et  l'infanterie  suit  l'artillerie! 
A  deux  heures,  éperdue,  affolée,  elle  descend  et  roule  vers  Sedan. 

«  La  division  Liébert  tenait  encore  les  croupes  de  Floing  et  de  Gazai.  Mais, 
comme  disait  Douay,  elle  ne  se  battait  que  pour  l'honneur.  Déjà  réduite,  acca- 
blée d'obus ,  elle  se  voyait  pressée  et  débordée  par  des  bataillons  frais  qui 
débouchaient  du  village  de  Floing.  Ducrot  fait  appel  à  la  cavalerie  :  qu'elle 
charge  par  échelons  sur  la  gauche,  balaye  ce  qu'elle  a  devant  elle,  se  rabatte 
h  droite  et  prenne  en  flanc  toute  la  ligne  ennemie.  Chasseurs  d'Afrique,  chas- 
seurs à  cheval,  hussards,  lanciers,  cuirassiers  se  précipitent  vers  l'ouest:  Mar- 
f<ueritte  les  conduit;  il  tombe  blessé  par  une  balle  qui  lui  traverse  les  joues  et 
lui  coupe  la  langue;  mais  il  jette  des  cris  rauques  :  «  En  avant!  »  et  de  la  main 
ordonne  d'attaquer. 

«  —  Vive  Margueritte,  répondent  les  chasseurs  d'Afrique,  vengeons-le! 

«  Galliffet  prend  le  commandement. 

«  —  Nous  sommes  désignés,  dit-il  à  ses  officiers,  pour  protéger  l'armée,  et 
il  est  probable  que  nous  ne  nous  reverrons  pas;  je  vous  fais  mes  adieux. 

c<  Il  fond  sur  l'infanterie  qui  gravit  les  escarpements  et  atteint  la  crête  du 
plateau.  Plusieurs  charges  s'exécutent  coup  sur  coup,  et,  durant  une  demi- 
heure,  au  son  des  trompettes  et  au  milieu  du  crépitement  des  balles  qui 
frappent  les  sabres  et  les  fusils  ou  qui  pénètrent  dans  la  chair  des  chevaux 
avec  le  bruit  d'un  fer  rouge  plongé  dans  l'eau,  la  cavalerie  française  s'élance, 
se  replie,  se  rallie,  repart  avec  le  même  enthousiasme  et  la  même  rage,  et 
ne  cesse  de  touibillonner  sur  les  pentes  de  Floing. 


—  526  — 

"  Kll<^  assaillo  dos  artill(*urs  qui  st^  défendoiil  avec  le  sabre  ou  Técouvillon; 
cUo  enfonce  les  lignes  des  tirailleurs;  elle  renverse  et  culbute  des  pelotons, 
des  compagnies.  «  0  les  braves  gens!  »  s'écriait  le  roi  Guillaume  qui  de  Fré- 
nois  assistait  à  Taction.  Et  un  autre  témoin,  un  ofQcier  français,  assure  que  le 
spectacle  était  émouvant,  sublime,  inoubliable. 

«  Mais  partout  Tinfanterie  prussienne  profite  des  fossés,  des  haies  et  des 
moindres  accidents  du  sol  pour  s'embusquer.  Une  fusillade  continuelle  refoule 
peu  à  peu  tous  les  chocs  de  ces  beaux  régiments  qui  se  sacrifient  héroïque- 
ment à  l'armée  et  laissent  sur  le  terrain  plus  de  la  moitié  de  leur  monde. 
l/infanterie  prussienne  s'avance  en  poussant  ses  hourrahs.  La  division  Liébert 
reculait  pas  à  pas.  D(;s  ba.ides  de  chevaux  qui  galopent  sans  cavaliers  désoi^ 
ganisent  ses  rangs.  Les  vainqueurs  lui  arrachent  les  hauteurs  de  Floingetle 
hameau  de  Gazai,  menacent  de  lui  couper  toute  retraite,  et  déjà  touchent  au 
nord  de  Sedan.  Après  avoir  vainement  cherché  quelques  positions  où  paisse 
se  prolonger  la  résistance,  Douay  ramène  la  division  Liébert  en  assez  bon  ordre 
sur  le  glacis  de  la  place. 

'(  Durant  les  charges  de  Galliffet,  Ducrot  essayait  d'entraîner  la  brigade 
Gandil.  Par  trois  fois  il  tenta  un  ret(»ur  offensif,  et,  l'épée  au  poing,  se  met 
avec  les  officiers  de  son  état -major  à  la  tête  des  bataillons  ou  fractions  de 
bataillons  qui  restent  autour  de  lui.  Quelques  hommes  le  suivent;  les  autres, 
démoralisés,  s'enfuient  vers  Sedan. 

((  G'en  était  fait.  Kntre  trois  et  cinq  heures,  parle  nord,  par  l'ouest,  par  Test, 
les  Allemands,  garde  prussienne.  Saxons,  XI*  corps,  abordent  le  bois  de  la 
Garenne.  On  tiraille  et  on  se  bat  à  la  lisière,  dans  les  massifs  et  sur  une  grande 
clairière  près  de  la  ferme  de  Quérimont.  A  cinq  heures,  tous  les  défensean 
du  bois  ont  posé  les  armes  ou  gagné  Sedan,  Sedan  dont  les  faibles  remparts 
semblent  offrir  un  sûr  refuge  aux  soldats,  Sedan  qui  depuis  le  premier  coup 
de  canon  exerce,  de  môme  qu'un  aimant,  une  irrésistible  attraction  sur  des 
troupes  lasses  et  découragées,  Sedan  où  les  fuyards,  loin  d*étre  à  Tabri  do 
feu,  reçoivent,  comme  s'ils  étaient  sur  le  champ  de  bataille,  des  obus  de  tous 
les  points  de  Thorizon! 

«  Au  milieu  de  ce  désarroi,  Wimpffen  ne  désespérait  pas  ;  et  tandis  qae 
Douay  et  Ducrot  luttaient  infructueusement  sur  les  plateaux  d'il ly  et  de  Floing. 
il  avait  pris  une  résolution  suprême.  Plutôt  que  de  capituler  dans  Sedan,  ne 
valait-il  pas  mieux  se  frayer  une  issue  vers  Garignan  et  Montmédy  ?  A  une  heure, 
il  envoyait  ses  instructions;  Lebrun  se  porterait  de  rechef  sur  Bazeilles;  Ducrot 
ap])uierait  le  mouvement  de  Lebrun  et  dirigerait  ses  efforts  sur  la  Moncelle; 
Douay  ferait  l'arrière-garde  ;  l'empereur  accompagnerait  l'année.  Après  aroir 
eiTé  tristement  dans  la  matinée  sur  les  hauteurs  de  la  Moncelle,  parmi  les 
projectiles,  sans  trouver  la  mort  qui  eût  expié  ses  fautes  et  ennobli  son  dé- 
sastre, Napoléon  avait  regagné  l'hôtel  de  la  sous-préfecture. 

«  Wimpffen  le  pria  de  venir  : 

«  —  Que  Votre  Majesté  vienne  se  mettre  au  milieu  de  ses  troupes,  qui 
tiendront  à  honneur  de  lui  ouvrir  un  passage. 

«  Mais  Tordre  que  Wimpfîen  donnait  à  ses  généraux,  pouvait-il  être  exécuté? 
Douay,  qui  le  rerut  h  deux  heures,  objecta  qu'il  n'avait  plus  que  trois  brigades 
dé])ourvues  d'artillerie  et  de  munitions.  Ducrot,  qui  le  reçut  à  trois  heures, 
lorsqu'il  descendait  h  Stulan,  déclara  que  tout  était  perdu.  Quant  &  l'empe- 
reur, il  rH[>ondit  que  Wimpffen,  au  lieu  de  sacrifier  plusieurs  milliers  d'hommes 
sans  aucune  rhance  de  succès,  devait  entrer  en  pourparlers  arec  TennemL 
Il  comprenait  mieux  qu(>  personne  que  l'armée  ne  saurait  prolonger  le  combat. 

«  A  deux  heures  et  demie,  après  avoir  consulté  son  entourage,  il  fit  hisser 
le  dra])eau  blanc  sur  le  donjon.  Mais  ce  drapeau  n'arrête  pas  les  hostilités. 
Ducrot  arrive.  Napoléon  lui  déclare  qu'il  veut  éviter  désormais  toute  effusion 


-  527  - 

de  sang  et  lui  dicte  l'ordre  de  cesser  le  feu  sur  la  ligne  entière  ;  Ducrot  refuse 
de  signer  Tordre  en  alléguant  qu'il  ne  commande  que  le  I*'  corps.  Le  chef 
de  rélat-major,  général  Faure,  se  récuse  également.  Lebrun  se  présente  : 

«  —  Selon  les  lois  de  la  guerre,  dit-il,  il  faut,  pour  demander  un  armistice, 
non  pas  arborer  un  drapeau  blanc,  mais  envoyer  une  lettre  signée  par  le 
général  en  chef. 

«  Il  écrit  la  lettre  et  se  charge  de  la  porter  à  WimpfTen. 

«  Pendant  ce  temps,  Wimpffen.  après  avoir  inutilement  attendu  la  réponse 
de  ses  lieutenants  et  dé  son  souverain,  essayait  de  faire  sa  trouée.  Il  échoua. 
A  deux  heures,  la  division  Goze,  la  division  Grandchanp,  la  division  Yassoigne, 
la  brigade  Abbatucci,  des  bataillons  de  zouaves,  le  47*  de  ligne  abordaient  les 
hauteurs  qui  dominent  Haybes,  Daigny,  la  Moncelle,  Balan,  et  avançaient  à 
travers  les  bois  et  les  jardins.  Mais  le  feu  des  pièces  allemandes  réunies  en 
vingt  et  une  batteries  labourait  le  terrain  en  tous  les  sens  et  contrebattait 
l'artillerie  française  qui  tirait  en  avant  du  camp  retranché  par- dessus  son 
infanterie.  Ecrasées  par  les  projectiles  qui  les  prenaient  de  front,  d'écharpe  et 
de  revers,  menacées  d'être  tournées  sur  leur  gauche,  paralysées  par  la  retraite 
du  P'  et  du  Yll*  corps  qui  se  précipitaient  comme  une  avalanche  du  bois  de  lu 
Garenne,  arrêtées  d'ailleurs  à  chaque  instant  par  les  clôtures  et  les  parcs,  les 
troupes  se  rejetèrent,  les  unes  dans  le  fond  de  Givonne,  les  autres  autour  de 
Balan. 

«  A  quatre  heures,  près  de  la  porte  de  Balan,  WimpfTen  reçoit  la  lettre  de 
Napoléon  qui  Tinvite  à  négocier. 

«  —  Répondez  à  l'empereur,  dit-il  avec  indignation,  que  je  refuse  de  par- 
lementer et  que  je  continue  à  combattre. 

c<  Il  tient  le  même  langage  à  Lebrun.  Ce  général  est  suivi  d'un  sous-offlcier 
qui  porte,  en  guise  de  drapeau  blanc,  une  serviette  au  bout  d'une  lance. 

«  —  Pas  de  capitulation,  s'écrie  WimpfTen,  qu'on  fasse  disparaître  ce  dra- 
peau! 

«  Et  aux  applaudissements  des  soldats,  son  aide  de  camp  arrache  le  fanion. 

«  Lebrun  explique  qu'il  s'agit  d'armistice,  et  non  de  capitulation.  Mais 
WimpfTen  ne  veut  ni  signer  ni  même  lire  la  lettre  que  Lebrun  lui  remet  au 
nom  de  l'empereur  ;  il  n'a  plus  d'autre  désir,  d'autre  pensée  que  de  percer 
sur  Carignan. 

«  —  Eh  bien,  dît  Lebrun,  nous  sacrifierons  deux  ou  trois  mille  hommes 
sans  résultat  ;  mais  puisque  vous  le  voulez,  marchons  ! 

«  WimpfTen  entre  à  Sedan  et,  l'épée  à  la  main,  pousse  jusqu'à  la  place 
Turenne,  appelle  à  lui  les  troupes  qui  s'entassent  dans  la  ville,  les  anime,  les 
ébranle  : 

u  —  En  avant,  mes  amis,  en  avant,  à  la  baïonnette  ! 

c(  Son  aide  de  camp  d'Ollone  crie  que  Bazaine  arrive.  Le  général  Faure  fait 
abattre  le  drapeau  blanc.  Les  clairons  donnent  le  signal  d'un  mouvement 
offensif  ;  vingt  milles  soldats  de  tous  corps  et  de  toutes  armes,  quelques 
gardes  mobiles,  de  courageux  Sedanais  accompagnent  Wimpffen.  On  sort  de 
Sedan,  on  pénètre  dans  Balan,  on  s'empare  du  village,  on  refoule  les  Bavarois 
sur  Bazeilles.  Quatre  généraux,  Wimpffen,  Lebrun,  Gresley,  Abbatucci  entraî- 
nent l'héroïque  colonne.  Wimpffen,  hors  de  lui,  ne  cesse  de  répéter:  «  En 
avant  !  »  Mais  bientôt,  sous  le  feu  de  soixante-dix-huit  pièces  établies  sur 
les  hauteurs  au  nord-ouest  de  Bazeilles,  cette  poignée  de  combattants  recule 
et  se  disperse.  A  l'extrémité  de  Balan,  Wimpffen  jette  un  regard  en  arrière  ; 
personne  ne  le  suit  ;  il  se  résigne  à  rebrousser  chemin. 

M  A  cinq  heures  et  demie,  Wimpffen  rentrait  à  Sedan  où  se  pressaient,  s'ac- 
cumulaient les  fuyards,  en  criant  qu'ils  étaient  trahis,  se  bousculant  et  s'inju- 
riant,  piétinant  sur  les  morts  et  les  blessés.  Fantassins,  cavaliers,  voitures, 


—  528  — 

caissons,  canons,  encombraient  la  ville  et  rendaient  la  circulation  impossible. 
Pour  aller  d'une  rue  dans  une  autre,  le  payeur  de  Tarmée  dut  se  mettre  à 
quatre  pattes  et  passer  sous  le  ventre  des  chevaux.  De  toutes  parts  retentissait 
la  sonnerie  ilo  :  c«*ssez  le  feu.  Le  drapeau  blanc  flottait  de  nouveau.sur  la  cita- 
delle. Du  rempart,  des  soldats  agitaient  leur  mouchoir.  Les  braves  qui  venaient 
de  brûler  leur  dernière  cartouche  aux  abords  de  la  place,  dans  les  bouquets 
de  b(»is  et  (les  enclos,  re<,':i^'n aient  Sedan  et  occupaient  les  chemins  couverts. 
Devant  les  palissades.  Prussiens,  Bavarois,  Saxons,  sans  distinction  de  rang  et 
de  grade,  se  serraient  les  mains  avec  ^;motion  et  chantaient  le  lied  :  «  Chère 
patrie,  lu  peux  être  tramiuille.  »  Un  parlementaire,  le  colonel  Bronsart  de 
SchoUendorf,  sommait  l'armée  française  de  capituler,  et  repartait  ac^H)mpagné 
du  général  Heille  qui  portait  au  roi  Guillaume  la  célèbre  lettre  de  Napoléon: 
«  N'ayant  pas  pu  mourir  au  milieu  de  mes  troupes,  il  ne  me  reste  qu'à  rendre 
"  mon  épée  entre  les  mains  de  Votre  Majesté.  »  Le  roi  répondait  qu'il 
acceptait  l'épée  de  Napoléon  et  demandait  qu'un  officier  général,  muni  de 
pleins  pouvoirs,  vint  traiter  avec  de  Mollke. 

«  Wimpffen  avait  donné  sa  démission.  Mais  Ducrot,  Douay,  I^brun  décla- 
ré n^nt  ({u'il  exercerait  jusqu'au  bout  le  commandement  qu'il  avait  reven- 
diqué le  matin,  et  rem]>ereur  le  pria  de  faire  son  devoir.  Ulcéré,  sentant, 
comme  il  disait,  qu'il  allait  pour  toujours  briser  son  épée,  Wimpffèn  se  rendit 
à  la  sous-préfecture.  Lue  scène  violente  eut  lieu  devant  Napoléon  et  les  chefs 
de  corps.  Wimprren,  outré  de  colère,  assura  que  les  généraux  avaient  refusé 
de  lui  obéir.  Ducrot,  furieux,  accusa  Wimpffèn  d'avoir  causé  la  catastrophe 
par  une  folle  présomption. 

('  A  dix  heures  du  soir,  dans  une  maison  de  Donchery,  Wimpffeu  conférait 
avec  de  Moitkt^  Kn  paroles  brèves,  ))récises,  cassantes,  le  chef  de  Tétat-major 
prussien  exigea  quf^  l'armée  française  fi\t  prisonnière  de  guerre.  L'infortuné 
WimpfTen,  arrivé  de  l'avant- veille  et  forcé  presque  aussitôt  d'apposer  son 
nom  au  bas  d'une  capitulation  dont  il  n'était  pas  responsable,  se  récria  contre 
de  pareilles  conditions. 

«V  —  Vous  n'avez  plus  do  munitions  et  de  vivres,  lui  répliqua  Moltke,  et  je 
puis  briller  Sedan  en  quelques  heures. 

«  Six  cent  quatre-vingt-dix  canons  entouraient  la  ville  1 

«  Le  lendemain,  a|)rès  une  délibération  du  conseil  de  guerre  qui  reconnut 
la  lutte  impossible,  WimpfTen  signait  la  capitulation.  Les  Allemands  n'avaient 
que  0,(NK)  hommes  hors  de  combat. 

«  Les  Français  livraient,  avec  Sedan,  419  pièces  de  campagne  et  139  pièces 
(le  rempart;  :i,0(K)  soldats  étaient  tués  et  14,0()0  blessés;  3,000  franchirent 
la  frontière  belge,  S3,0(K>  restèrent  parcpiés  durant  dix  jours,  au  milieu  des 
)dus  grandes  soulTrances  physiques  et  morales,  dans  la  presqu*lle  d'Iges  et  ne 
quittèrent  ce  «<  camp  de  misèr<>  »  que  pour  être  menés  en  captivité. 

n  Napoléon  avait  demandé  vainement  que  l'armée  fAt  autorisée  à  passer 
sur  le  territoire  neutre.  Il  n'était  plus  qu'un  prisonnier  de  guerre;  il  rendait, 
non  l'épée  de  la  France,  mais  sa  propre  épée  ;  et  lorsque  Bismarck  lui  propo- 
sait de  négocier,  il  répondait  que  le  gouvernement  de  l'impératrice  régente 
pouvait  S(^ul  faire  la  i)aix.  »  lArt.  Chuquet  :  La  Gukrhe  1870-71,  p.  116-137; 
Pion,  édit.; 

Le  Monument,  |daoe  d'Alsace- Lorraine,  très  belle  œuvre  du  sculpteur 
Croisy,  glorifie  le  souvenir  de  nos  soldats  qui  tombèrent  sur  le  champ  de 
batailhr  et  retrace,  en  has-reljef,  deux  «  faits  d'armes  »  héroïques.  Le  groupe 
principal  représente  un  soldat  tenîint  encore  son  fusil  mais  qui  s'appuie,  chan- 
celant, blessé,  sur  un  canon.  Au-dessus,  une  jeune  femme  dont  les  ailes  sont 
déployées.  Personnidant  la  (iloire,  elle  va  couronner  le  front  de  ce  héros 
obscur.  Ce  groupe  est  placé  au  haut  de  la  stèle  qui  repose  sur  un  socle  massif  ; 


—  8Î9  — 

en  avanl  de  celle  stèle,  une  femme  drapée  à  i'anlique.  Elle  représente  la  France 
et  trace  quelques  mots  à  la  mémoire  de  ses  enfants.  Sur  le  devant,  une  cou- 
ronne traversée  par  une  palme  ;  à  droite,  un  bas-relief  reproduisanl,  de  fa^on 
grandiose,' la  charge  de  cavalerie  Tuile  parla  division  Margueritle;  à  (;auehe. 


Pour  la  PïUte  I    -    Mo<iui».mi   c^muK-'uHjniir  tir  Sed>D 

la  défense  du  pont  de  Bazeilles.  Ce  monuinenl,  lorsqu'on  le  reRurde  de  face, 
produit  en  nous  une  impression  imposanle  à  laquelle,  nous  souvenant  d'une 
journée  terrible,  se  joint  lémoLion.  (.lorifler  les  vaincus  éliiil  une  lâche  diffi- 
cile :  celte  tache,  le  sculpteur  Croisy  sut  l'accomplir  avec  un  art  des  plus 
grands,  des  plus  patriotiques. 

ChAteau.  —  Date  de  l'année  1440.  "  On  y  accède  —  dit  M.  Rouy  :  Abhégë 
DK  l'Histoibk  be  Sbdan  —  par  une  longue  voûte  d'une  pente  nsspî  rapide,  et 
l'on  t;a;;ne  une  plate-forme  oïl  se  trouve  une  fontaine  destinée  i  fournir  l'eau 
«D  temps  de  siège;  en  cet  endroit  étaient  les  ateliers,  les  fours  ii  pain,  les 
boulets,  les  bombes  et  les  canons  ;  là  se  voyait  le  pavillon  oii  naquit  Turenne, 


[in-rre  n 


Koiiii-il.- 
.[Lii  fui  fi 


An  adiissée  à  une  tour 
liMiihre  IGII.  >'  Montant 
iiulrer«is,  uiip  mugniflqiiR  ^'aterie 
nan|uait  :  cellf  ^e  Gbdorroy  de 
KoLiilloii,  premier  roi  de  Jé- 
rusiilfïiu  ;  celles  (1r  plusieurs 
iLK^mbivs  de  la  famille  des 
de  l,n  Marck,  du  comte  de 
SdIssotis.  de  Jeanne  Dari-. 
(le  Turcciue,  du  counéLable 
lie  Uonlmorency.  Ces  ar- 
mures ae  trouvent  actuel- 
hniciLt  il  Paria,  au  musée 
d  arlillerip.  Puis,  i-idln,  on 
parvient  !i  la  uiserne  qu'oc- 
cujienl.  des  conipa){iiies  de 
la  t;aniison  de  Sedan,  u 

Alors  iju'a  disparu  —  la 
ville  avant  étt^  di'-manlelée 
—  tout  un  fiirniidable  en- 
iieiiible  de  fortilicalions, 
voici  quelques  dates  pou- 
vant, croyons-nous,  oBtir 
un  certain  intériH  : 

1440    :    construction  du 

CA-Hf-iu.—  Vers  1574  :  b»- 

1  ions  ilu  Roi.  dont  l'angle  fait 

face  H  la  rue  Sainte-Barbe; 

des  Lkimr»,  qui  donne  sur 

le  quartier  du  Mënil  ;  du 

GvHVfrnear,  qui  regarde  le 

vaiiclic  en  montant  au  chdicau.  — 

ro|]è(ii>;  le  bastion  de  la  PkqvtrU, 

nmv  dt'^lonniiT  le  cours  de  la  Meuse.  —  1607  :  le 

:i>ri  de  Sillciy.  iMiti-e  Franchcval  et  la  come  de 

:.  iiiii  rail  faci-  à  la  corne  haute  du  Palatinat.  — 

,  pi'i'si-iitaul  Sun  front  au  clietnin  qui  conduit  à 

ii'l-J'inliii.  dei-ritrrc  le  Cliilteau.  Sous  cette  come 

viiirs  di's  foiilainea  de  Sedan.  —  1617  :  la  come 

a  clif'val  du  n'klé  de  la  Garenne;  le  bastion  de 

it  front  à  la  prairie  de  Sedan  et  à  la  conie  basse 

la  l'urni-  du  P'ilatinal,  enrermant  le  faubourg  du 

S'^ssmix.  qni  entourait  la  Meuse  et  le  canal  des 

II-  Fhiîn;/  on  <I>-s  Cnpucim,  qui  existait  sous  les 

t  clair  lie  Kaliert.  —  Fin  dix- septième  siëde  : 

arallilr  à  la  préci?ilenl<>  et  qui  enferme  le  faubourg 
. --  ITIMI:  iii  l'iiiLLf  di'  T-ri-y.  sur  la  rive  gauche,  qui  renferme  le  corps 
ii's  ni'uvi's.  —  ITili  r  la  coumnue  A'AsfvId,  qui  couvre  le  faubourg  de 
.  —  1702  :  II'  liii^tion  de  la  Horilli;  qui  ferme  du  cOté  de  la  MeuK  le 


U   cUiuu 


ion  It-^iirl-i 


<  .h.,k/;»,« 


li'^  >■!  le^ 


s  dont  1.'  r 

N,.  .Il'  Fl:i,.:,.  ,.a; 


I   ]<■<  dal 


.Nr>L<M:u:  du  V.  Norbert.  Elles  difl&real 

h'uuiiiK  de  I.aunois. 

1,  nous  reuvoyons  principalement  aux 


—  Ml  — 

J.  Pe}Tan  ;  IlisTOiai;  ni:  L'jk>ciENKii  PiiiM:iPAUTi  de  Skrak;  3  vol.  Sedan, 
nuj-,  1826.  —  Pri^gnon  {abbéj  :  Histoihh  de  la  Vjllr  kt  ii"  Pays  de  Seua»  ; 
Sedan,  Ponciii,  1836.  —  K.  Hupin  :  A  tua  vkkb  lr  Seoa:<  o'bikh  ;  2  vol.  —  Marc 
llusson  :  MAla^cks  el  Bliicus  r>u  i:itATKAii  de  Sruan,  nu  21  Jujn  au  2!!  Sep- 
TEHiiHE  1815.  Sedan,  Laroche,  1870.  —  H.  Uouy  :  Les  Fobtificatuws  du  Cmatkau. 
Sedan.  Laroche,  1876.  —  Collinet  :  Skdak  jl  y  a  cenT  ans.  —  Le  P.  ISorberl  ; 

HiSTÛlHB   CHRONOLOGJOUR    DK    LA    VlLLE   KT    pRINCJPAUTË    DK    SrUAM,    RaUCUUIIT    JST 

SAJRT-HRMGes.  —  H,  Yesseron  :  Le  V[kuï  Skban,  —  Cli.  Pranard  :  SKDA^  pirro- 
AEsouE.  Suhant,  1842,  —  Ch.  Pilard  :  Souvekius  d  m  Vieux  Sedanais.  —  Noies 
d'un  revenant  :  Lk  Sroan  ok  Hon  Tkups.  —  Henry  Rouy  :  Le  Skoan  d'Authekois. 
Laroche,  1881.  —  Henrj  Rouy  :  Souvenirs  seuanais.  Laroche,  188*-18i'l  ;  cinq 

Eglise.  —  Soas  le  vocable  Saint- Charles.  "  Les  ailes  du  portail  —  dit 
M.  Rouy,  ouvrage  déjà  cité  —  se  composent  de  deux  tours  smiiioiilées  d'un 
beiïnji  octogone  que  recouvre  un  dôme  d'une  coupe  asseï  étégaule.  Une 
t^rande  porte  cintrée  est  au  milieu  de  deux  autres  portes  de  j^r'andeur  moindre  : 
la  première  est  surmontée  d'un  fronton  triangulaire  dont  les  fxlr>'niités  altei- 
«nenl  les  tours  el  présentent  un  ensemble  régulier.  La  base  de  ce  portail  est 
une  plaie-forme  pavée  en  dalles  de  pierre  dure;  on  y  arrive  par  sii  marches 
qui  régnent  dans  toule  la  longueur  el  sur  les  côtés  du  temple  donl  l'enceinte 
est  un  carré  lon^; 
r*dillceeslvasr>-, 
mai»  n'a  ru'ii 
de  reroarijualil'-. 
LouisXIVyiyoïji.i 
le  cha'itr  api.  - 
la  révocatliMi  rii 
l'édit  de  Nanl.  V. 
Celle  église,  jadis 
destinée  à  la  re- 
lif^iuD  réformée, 
fut  coastruile  des 
(fiins  du  peuple 
sous  le  gouver- 
nement de  Henri 
de  La  Tour,  qui 
V  fit  aussi  prépa- 
rer, en  Ifiaa.  un 
caveau  pour  la  sé- 
pulture des  prin-  ii:;;ii3i!  m  : 
cet  et  prinresses 

de  sa  maison.  Suivant  le  P.  Norbert,  ce  caveau  éiail 
la  Vierye.  sous  l'aire  qu'occupe  la  ni-f  entre  les  deu' 

"  Tel  est  le  passage  de  sa  elironique  manuscrite  ; 

<'  Henri  de  La  Tour  meurt  le  2fi  mars  dans  sa  soixanle-fauilième  année, 
ayant  eu  d'Elisabeth  de  Nassau,  son  épouse,  deux  garçons  el  sept  Qlles.  H  a 
été  inhumé  dans  le  caveau  neuf  du  temple  ;  sur  son  lombenu  est  gravée  celte 
inscription  ; 

"  Ici  gist-.  Messire  Henri  de  La  Tour,  prince  souverain  de  Sedan, —  Vicomlo 
de  Turenne  —  Et  premier  maréchal  de  Krance,  —  Décédé  le  23  murs  1623.  >■ 

«  Il  y  avait  dans  ce  caveau,  suivant  le  même  chroniqueur,  six  autres  tom- 
beaux qui  sont  ceui  :  1"  du  prince  comte  de  Hanau;  2»  de  la  comtesse  de 
Roucy:  3"  d'Elistthelh  de  Nassau;  t"  du  prince  Palatin,  lilï  du  roi  de  Bohême; 
««  du  vidanie  de  Loon  ;  G*  de  r.uy  de  Bol»  de  Larochetoucauld.  n 


I  iK^.  Jl  fi 


côlé  de  In  chapelle 
élites  parles. 


—  532  — 

Cf>s  tonibouux,  parfaitemonl  conservés,  ainsi  que  les  dépouilles  qu*ils  ren- 
ft'rniaient,  ont  viv  retrouvés,  mais  non  à  l'endroit  qu*indique  la  chronique  : 
ils  gisaient  sous  l(*s  dalles  de  la  sacristie,  où  on  les  avait  déposés  lors  de  la 
r(»nversion  du  temple  en  éfzlise  catholique.  Ils  ont  été  transférés  solennelle- 
ment au  teni|)le  protestant,  le  dimanche  9  janvier  1842.  (Dans  ses  Souvenibs 
sKU\N.\is,  M.  Houy  raconte  lon^^uement  cette  cérémonie.) 

Autrefois,  sur  la  place  de  la  Halle,  à  l'entrée  de  la  rue  du  Ménil,  se  trouvait 
Vf't/lise  Saint-Laurent  qu'entourait  U'.  cimetière.  Klle  devint  un  temple  mixte 
en  l.'î87  <»t  fut  démolie  après  1745,  excepté  le  chœur,  qui  servit  au  culte  catho- 
lique jus(iu*<'n  1792  et  fut  détruit,  à  son  tour,  en  1799.  La  chapelle  du  Dijonval 
est  de  1644;  l'ancien  templo  protestant  avait  été  construit  en  io93;  le  nouveau 
temple,  sur  la  place  d'Alsace-Lorraine,  est  de  construction  toute  récente.  La 
synaf^ogm^  date  de  1879. 

Ecarts.  —  CazaI,  N.  C.  —  l,e  Chemin  de  Balan.  N.  C.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N.  C. 

—  L(î  P''tit  Pnnt.  y.  C.  —  Le  Fond  de  Givonne.  N.  C.  —  Pierremont,  N.  C.  — 
La  lirif/ueterit',  .">  ha  h.  —  La  Caracolt',  l,ï  hîib.  —  Le  Chemin  dea  Rffmains,  8hab. 

—  Les  Cintj  Fn'veii,   18  ha  h.  --  La  Gavennr,  22  hab.  —  La  Prayelle,  23  hab. 

—  {Jii'n'mnnt,  9  hab.  —  L«*s  Hrdmitea,  3  hab.  —  Route  de  Glaire,  14  hab.  ~ 
L'A/f/'T/V.  —  Mont-RofKiS,  où  larmée  de  La  Fayette  prit,  en  1792,  ses  canton- 
nements. Ih»  Mont-Hepos,  La  Kavetle  écrivit  sa  fameuse  lettre  qui  commençait 
par  ces  mots  :  «  Si  la  dernière  goutte  de  mon  sang  pouvait  servir  à  la  com- 
niune  de  Sedan,  elle  mérite  ce  sacrifice...  »> 

BOSSÉ  VAL.  —  IL,  470.—  E.,112.—  D.  C..9.—  D.A.,9.—  D.  D.,  13.— 
Hect.,  498.  —  B.  I*.,  Vrigne-aux-Bois.  —  F.  L.,  la  Pentecôte.  —  Harm.  (a  Lyre 
hoii<irvfdif*nni\  —  B«»sséval  s\Hîif,'e  sur  le  penchant  d'une  colline  qui  s'infléchit 
mollement,  au  midi  et  h  l'est,  vers  la  Claire,  et,  à  Touest,  vers  la  Vrigne. 
Troisième  éla^'e  du  terrain  ardoisier  :  schistes  et  quartzites.  Premier  étage  da 
terrain  liassique  :  calcaires  hydrauliques.  Deuxième  éUige  du  terrain  liassitpjn  : 
calcaire  sableux  pour  moellons.  Le  territoire  est  arrosé  par  la  Claire,  venant 
de  Sugny  (Belfiique),  et  qui  se  jette  dans  la  Vrigne  après  avoir  formé  plusieurs 
étangs,  parmi  lesquels  :  l'étang  du  moulin  de  la  Gigue,  en  Belgique;  et,  sur 
Bosséval,  les  étangs  du  moulin  de  la  Faïencerie,  de  la  Filature,  de  la  Glaire, 
de  la  Foulerie,  du  moulin  de  la  Brèche,  du  moulin  d'En-Bas.  —  C.  de  Ver- 
mandois. 

Eglise.  —  Dans  cette  église,  reconstruite  sur  la  place  de  Tancienne,  il  faut 
signaler  :  une  Descente  de  Croix  de  Jouvenot;  de  fort  jolis  bancs,  avecleur  prie- 
Dieu,  qui  proviennent  de  l'église  de  Fumay;  une  cloche,  qui  porte  le  millé- 
sime lo80.  donnée  par  la  ville  de  Sedan;  près  des  fonts  baptismaux,  une 
pla(]ue  funéraire,  où  s(-  lit  une  inscription  évoquant  une  légende  que  nous  avons 
racontée  dans  Villks  kt  Villages  dk-^  Akdhunxks. 

Ecarts.  —  La  Claire,  70  hab.  Petit  centre  industriel  très  actif  :  ferronnerie; 
foulerie  et  lilatnre  de  laine  cardée.  —  La  Faïencerie,  8  hab.  —  Le  Moulin  de  la 
Brèche.  —  Le  .Moulin  d'En-lias,  1  hab.  —  Le  Rosaignol,  9  hab.  —  Briancùwrt, 
7  hab..  Jadis  bourg  très  important,  avec  sa  chapelle  et  son  château,  disparus 
aujourd'hui.  —  La  Fnulerie,  10  hab.;  ancienne  forge.  La  voie  romaine,  qui  se 
détachait  à  Tannay,  de  la  grande  chaussée  allant  de  Heinis  à  Trêves,  passait 
par  Bosséval.  A  la  Foulerie,  furent  trouvées  de  nombreuses  médailles  à  l'efflgie 
d'Antonin.  Kn  outre,  les  troupes  de  César  eurent-elles  un  camp  à  la  Chambre 
des  Rois'}  On  y  voit  un  fossé  —  à  moins  qu'il  ne  soit  actuellement  comblé  — 
ayant  l.'iO  mètres  de  long  sur  15  mètres  de  large;  et  on  y  rencontra,  en  fai- 
sant des  fouilles,  une  grande  quantité  de  charbon  profondément  enfoui.  Cette 
Chambre  des  Uois  n'était  peut-être  qu'un  rendez-vous  de  chasse,  aux  temps 
des  Mérovingiens  ou  des  Carlovingiens. 


LA  CHAPELLE.  -  H-,  28.H.  —  E..  83.  —  D.  C.  8.  —  D.  A..  8.  — 
11.  D..  28.  —  Hect.,  7a2.  —  tt.  I'.,  Civonne.  —  F.  L.,  le  dimanche  après 
Ir  21  septembre.  —  Premier  et  deuïièmi'  étages  du  CeiTtiin  nrdfiMer  :  petite 
exploitation  de  quartiites  pour  empierrement  des  routes.  Quelques  lambeaux 
de  terrain  tûistique.  —  C.  de  Sedan. 

Lieuxdits.  —  Le  Dos  de  Loup,  où  Fabert,  en  1043,  gouverneur  de  Sednn,  et 
le  comte  de  Wagniie,  eurent  une  entrevue.  lia  se  consultèrent  sur  les  moyens  à 
prendre  pour  chasser  les  troupes  de  Henri  d«  Bourbon,  qui  di^vostaient  le  pays 
de  Liège.  —  La  Certse  Uareaii,  où  campait,  e»  1072,  un  corps  de  troupes  fran- 
çaises commandé  par  Coudé,  alors  qu'il  se  préparait  k  envahir  la  Hollande. 

—  L'Ermitage.  En  cet  endroit,  s'élevait  une  chapelle,  construite  au  dixième 
siècle,  et  autour  de  laquelle  se  groupaient  les  maisons  qui  formèrent  le  village. 

—  Le  Temple.  Lo  Chapelle  eut  un  temple  protestant  que  respecta  l'édit  de  Huel, 
et  dont  le  pasteur  habitait  la  Virée,  écart  de  Givonne.  En  1767,  ce  temple  (tout 
h  l'entrée  du  village  :  bifurcation  des  routes  de  Sedan  ti  Bouillon  et  de  Villers- 
Ceroay)  devint  église  paroissiale.  —  Le  Moulin  tle  &iinte-CMte,  où  les  francs- 
tireurs  de  Lafont  et  Mocquart  furent  chargés,  pendant  la  nuit  du  31  août  au 
I"  septembre,  de  garder  les  abords  et  les  environs  de  In  Chapelle.  Hais,  malgré 
leur  rtsislonce  héroïque,  ils  ne  purent  tenir  léle  i  sii  mille  cuirassiers  alle- 
mands, renforcés  d'une  puisante  artillerie,  qui  entrèrent  dans  le  village  horri- 
blement bombardé. 

wA.  La  Chapelle,  qui  précède  deux  bois,  celui  de  Daigny  h  gauche  et  celui 
du  <<  Dos  de  Loup  "  il  droite,  est.  sur  ce  point  de  la  frontière,  le  dernier  village 
ardennais.  Il  est  traversé  par  la  route  dite  "  de  Hézières  it  Sedan 'Souillon  », 
laquelle  rejoint,  au  village  belge  de  Beau-Brun,  la  route  provinciale  de  Floren- 
vîlïe  à  Bouillon. 
C'est  alors  qu'en 
tournanlùdroite 
pourmonterun'" 
c«te  d-ecviron 
dêux  kilomètres, 
jusqu'au  lieu  dit 
■.  les  Quatre  Che- 
mins »,  et  tour- 
nant ensuite  à 
gauche,  on  ar- 
rive au  splen- 
dide  cMleou  ite> 
Amer  ois,  appar- 
tenant au  comte 
de  Flandre,  frère 
du  roi  des  Belges. 

Pour  gagner 
BouiHon,  il  faut, 
à  Deau-Rrun,  vi- 
rer cAté  gauche, 

au  point  où  les  deux  loutes  se  confondent.  Bouillon  n'est  plus,  géographique- 
ment  —  comme  i  l'époque  révolutionnaire,  —  ville  du  pays  d'Ardenne  ;  mais, 
historiquement,  elle  appartient  k  cette  région  frontière  de  France,  et  par  son 
histoire,  et  par  ses  aflinités.  Son  château  fameux  —  que  ne  cessent  de  miter 
les  touristes,  —  véritable  repaire  d'aigle,  au  sommet  d'un  formidable  rocher 
abrupt,  semble,  de  loin,  un  vaisseau  gigantesque  échoué  dans  la  vallée  ;  un  de 
MIS  monstres  apocalyptiques  comme,  seules,  les  savent  rêver  les  imaginations 
surchauffées  des  poètes.  Qui  construisit  celte  forteresse,  l'un  dus  restée  les 


—  jltl  — 

Ti's'aiits.  |i-s  plus  irjmpli^ts,  et  aussi  W  plus 

ilritiiii'  fi'oilulc?  Ce  fui  jirob.ibU- nient  Turpin, 

,  Iti-  si's  triples  n'plis,  lii  torrantueusp  Semoy 

loiir  'iii'il  Tul.  iliiv;inliii;e  encore,  à  l'abri  d'un 

:i!>snut,  on  le  sé- 

pai'a  de  la  monla- 

;:iie  pur  une  pro- 

fonili'  tranchée,  a 


vif  et    1 


pleine  roche.  A  ce 
lieu  Siiuvaiçe,  oii 
iK'  menait  aucun 
l'ii'^nijn,  et  qu'iso- 
liiit  l'impénétrable 
fiin'l  (les  Arden- 
nes,  Turpin  voulut 
ilonn(TUnnom;et 
le  nmii  fut  Bouil- 
lon, piii-ce  que  — 
i^KTOntu  la  chru- 
iiiquB  —  u  e'éliùl, 
sur  sun  lit  de 
pierre,  un  conti- 
nuel bouillonae- 
ilemeiit.  s'appela  plus  lard  la  petite 
l'.'lli-  Turleresse  :  Kouillon,  Jadis  cité 
liui.  c bien  pleine  de  silence,  ne 


FLEIGHEUX. 


les  li>. 


■  II..  :iU*.  - 
II.  I'..  Siiii 
p.  —  ll.uxi, 

liiliips 


fi-l„.- . 


d'uni 

noua  lui'ntiiiiinei'ons  :  lelui  il< 
TuiYMiie;  celui  de  la  f-mlainf 
la  lét.'etide,  110I11'  ^l'aiid  ciipitaiue 


K..  W,.  —  I).  C,  <i.  —  D.  A..  0.  —  D.  D.,  18. 
t-Metip's.  ~  K.  1...  le  dimanche  après  le 
iii<<  et  troisième  éta^s  du  Icrniin  ardoùtkr  : 
roufli-i,  >|nariziles.  )>reini>T  éta|{e  du  terrain 
et  mnrneii.  Deuxième  élafie  du  terrain  Uat- 
r^lloiif.  Fli'it.'neux  s'étago  sur  la  pente  douce 
'Osé  pur  plusieurs  ruisseaux,  parmi  lesquds 
•rrn;  eelui  de  la  Fiinge  Sn{i(f-itf'<t-c;celuide  la 
l'itirl,  fn'()ssiede  la  ftmlaine  Tureniu —  où, dit 
dont  les  eaux,  arsnt 


actionné  le  .Viiiilin  '(<■  la  IhUMU:.  se  jette  .bins  In  liivonnc.  —  C.  de  Sedan. 

Ecarts.  —  l.i-  Sl-mlin  -U'  tn  lliilielk.  l.e  -23  Juin  l.S»l,  nobert  de  La  Marck 
iicc«ril;iil  il  snii  h  bir>ii-;ti]ué  .Nic-ulns  Mareel,  l'un  de  ses  bons  bourftenis  résidaDt 
eonstruin-,  liaslir  et  dresser  k  ites  propres 


bovs  sur  ini 
M'-y.  7  liiib, 
Le  J'<nlh.  -1, 
r<.sl..  plus.  ,■ 


—  n.  If.--  Il 

ciilcairi'   liïdi 
pi.ur  nioell'ir 


^■■^pri 


louliji  iivi-r  une  pib:  fi  ciMiivi'e  et  une  scjrrie  ili  8 
ini'Mt  ;ipp.>lé  :  tu  IliLstrelle.  •<  —  RehexMrt.  —  BrvU-lt~ 
•lu  T'iiii't-iiu,  rn'i  paissait  l'animal  reproducteur.  — 
I  li'uipii-  pfileslant  ijue  posséda  Jadis  Fleigneux,  ne 
lir,  iiue  le  nocn  du  lieu-dit. 

U.  C,  •>.  -  D.  A.,  2.  —  D.  D..  17.  — 

pri'mier  dimancbe  d'octobre.  —  C*?. 

•i-iiic\  --  Premier  élafje  du  terrain  tiatsiqtie: 

Hniic  (lu  (•■rriiiii  Uafsifue  :  calcaire  sableux 
l>ied  d'un  culeuu;  environ  deux  kilomètre! 


■  H.,  2,2:10.  —  K.,  lîl 
t.  I'..  Sed.'.n.  --  V.  1. 
m.  -  S.  cil.  rE.y.ô.( 


le  séparent  de  la  IHeuse,  qui  reçoit,  non  loin  de  la  Tour- 
par  lequel  esl  traversé  le  village.  Aus  Hautes,  unp  fonli 
le  vallon  appelé  le  Fond 
des  Noues  que  se  trouve 
la  Fontaine  île  Malheur.  Ja- 
dis, oh  s'elTrnyait  quand 
elle  coulait;  la  supersti- 
tion locale  croyant  que  ses 
eaux  précédaient  la  fa- 
mine, la  guerre  el  la  peste. 
Aujourd'hui,  celte  fonUiine 
a  perdu  tout  son  mysté- 
rieux presli^'e.  Toutefois, 
on  ne  peut  s'empêcher  de 
dire,  lorsque  serpente  son 
mince  lilet  et,  sans  doute, 
en  souvenir  des  croyances 
d'antan  :  «  La  Kontnine  de 
Malheur  coule;  quel  mal- 
heur nous  annonce-t-elle?» 
^  C.  de  Verniandois. 

Eglise.  —  Renionlernil 
poussée  d'architecture  qui 

i  l'Europe  entière  de 


Au  pa^a  d<  Flolng 


impLix  «  an  mil  »,  ayant  été  construite  en  cette 
it  tout  nussilôL  la  terreur,  alors  passée,  qu'avait 
rriïer  la  fin  du  monde.  Fut,  ensuite,  fortifiée. 
Restent  encore  des  mâchicoulis,  des  créneaux,  et,  sur  quatre,  deux  tourelles. 
.\ssié;^ée,  et  pillée  surtout  pendant  les  guerres  dont  souffrit  cette  région  au 
(]uinziéme  et  nu  seizième  siècles.  Le  chœur  et  le  clocher  nous  montrent  de 
nombreuses  traces  d'ini'cndie.  En  Vi'M,  alors  que  le  comte  de  Nevers  prenait 
d'assaut  le  chi\te<iu  de  Lûmes,  les  habitants  de  Kloinft  et  de  VrIgne-aux-Rois 
<•  furent  en  avant  occuper  !>'  défilé  de  Sugnon  et  y  battirent  les  ennemis.  » 
Toutefois,  le  villat^e  n'en  était  pas  moins  envahi,  et  les  vaincus,  pour  tirer 
veiigeanc«  de  leur  dél'aile,  mirnut  le  Icu  au  clocher  de  Kloing  et,  avec  de  la 
poudre,  firent  sauler  une  tourelh-. 

L'nc  tradition  veut  que  l'églisi-  ^  dont  il  est  impossible  de  reconnaître  le 
style  à  cause  de  ses  nombreux  remaniements  —  ait  été  construite  vers  l'an  1630. 
pour  remplacer  une  petite  villi'  lomaine  (?)  alors  détruite,  d'ailleurs,  qui  sf 
trouvait  jadis  sur  le  JV''  'te  lit  Jiai<tUk.  Primitivement,  loujoure  d'après  la  mémo 
tradition,  ce  fut  une  forteresse  ;'i  un  étage  auquel  conduisait  un  <-scalier  en 
pierre,  que  l'on  voit  encore,  partant  du  cliœur.  Sous  le  toit,  un  prejiier  ilil  : 
le  ijrenier  dmi  femmes.  Uu  mur  denceinte  llnnqué  de  tours  prolé^ieait  ce'.le  for- 
teresse. Il  formait  un  parallélo^riimme  long  de  ;>0  mètres  sur  4U  de  large.  O 
mur,  crénelé,  était  haut  de  i>  nicin'-:.  Quelques  créneaux  sont  encore  visibles 
dans  la  partie  attenante  au  jardin  du  piiisbytére.  t'ne  seule  portf,  autrefois, 
pour  entrer  dans  Kloin^'.  Déniolii:  en  léi\,  elle  lut  reniplucéo  pur  une  autre 
porte  détruite,  elle-ni<'-me,  en  ii^iH.  en  inémc  temps  que  la  ••  maison  coni- 
iiiuiie  "  crénelée  comme  l'éfîlise,  i-t  ;(irt  curieuse.  Un  escalier  d'ori;;iue  i-etali- 
venient  récente,  partaiit  île  la  rue,  a  pris  la  place  d'un  ancien  escalier  qui 
faisait  palier  et  se  divisait  en  di-u\  branches  se  réunissant,  toutes  les  deux,  au 
cim-tière.  (Voir  Haunedoiichc  :  II:cri'j.\NATnE  dks  Coumum 
B  SEmN.) 


Ecarts.  —  Les  Ihiites.  4  liab., 
romaine  et  une  statue  de  Diane,  eu 
1^  socle,  que  les  laboun^urs  ijinur 
une  inscription.  Plus  loin,  en  l'ouill; 


ort  furent  trouvés  des  débris  de  colonne 
pienv  blanche  et  de  grandeur  naturelle, 
auls  brisèrent  ù  coups  de  pioche,  portail 
mt  le  sol,  étaient  mises  au  jour  de  nom- 


—  536  — 

breuses  iiirdailles  romaines.  Aux  Hautes,  maintenant,  une  ferme  qui  fut  fort 
malmencM»,  i»n  1870,  par  les  Prussi(;ns.  —  Gaulier,  260  hab.,  où  s*agglomèrent 
d'importantes  usines,  notamment  celle  de  V Espérance.  —  Cazal,  275  hab.  — 
Fraich'an,  80  hab.,  tire  son  nom  de  ses  eaux  fraîches  et  limpides.  —  Le  Terme, 
54  hab.,  où  se  voit  un  monument  funèbre  élevé  par  les  soldats  de  Weimar 
à  leui^  camarades  du  94'  d*infantorie.  —  Williéme,  12  hab.;  ainsi  se  nommait 
celui  qui,  le  premier,  fut  le  propriétaire  de  cet  écart. —  Le  Buisson-Galloy,  12  hab. 
—  La  Croix  de  Sfiint^Mcnt/es,  9  hab.  —  Le  Moulin  de  Mal-Tourné,  10  hab.;  date 
de  l.*>7.'),  et  fut  moulin  banal  jusqu'à  la  Hévolution.  —  Flichaux,  N.  G. 

Le  /'/v*  de.  lu  Bataille.  —  La  Feuillette.  —  Chasteloi,  où  furent  découverts  des 
ossements,  dt^s  armes,  des  caveaux  en  maçonnerie,  des  tombes  avec  colliers, 
urnes  funci. lires  et  poterie,  d'origine  gallo-romaine;  des  médailles  à  l'effigie 
d'Antonin.  <io  (îallien,  de  Claude  le  Gothique,  de  Septime-Sévèi*e.  —  La  Ferme 
iie  Qnirimnnt,  nom  significatif,  rappelant  l'occupation  romaine.  —  Le  Hnttûy, 
petit  manit^on  entre  Floing  et  Saint-Menges,  où  Ton  mit  au  jour  les  ruines 
très  nettes  et  très  remarquables  d'un  aqueduc  romain.  Au  Uattoy,  en  1870, 
le  prince  royal  de  Prusse  dissimulait  une  partie  de  son  armée.  —  La  Voie 
rotnaine  :  la  Jontjafère  ;  Lacor.  Va\  ces  trois  lieuxdits,  encore  de  nombreuses 
substnictions  romaines.  —  La  Maladreric,  qui,  en  1.S80,  1585,  1588,  1597,  1631, 
1636,  1037,  notamment,  abrita  des  pestiférés.  —  Le  Poiriseau;  le  Chéne-Brùi. 
Au  Poiriseau,  où  3,000  combattants  sont  ensevelis  dans  une  fosse  commune, 
ainsi  «{ue  dans  des  tombes  françaises  et  allemandes,  s'élève  le  monument 
appeb'  :  It»  Chêne  brisf\  sculpté  par  les  frères  Duc,  de  Cazal.  —  Notre-Dame  de 
la  Conaoliidtm.  Kntre  S«Mlan  ot  Gautier,  sur  le  territoire  de  Floing,  se  voit  une 
cliapiHle  dédiée  à  Notre-Dame  de  la  Consolation,  dont  la  statue  vient  de  l'ab- 
baye célèbre  du  Mont-Dieu.  Autour  de  cotte  chapelle,  se  livrait,  le  1"  scp- 
tenibie  1S70,  n\in'  nos  cuirassiers  et  l'infantiTie  allemande,  un  combat  furieux, 
rappelé  par  l'insrription  que  voici  :  Iri  près  a  été  tué  —  Le  capitaine  d'Etal- 
major  —  Man^'on  de  La  Lande  —  Avec  plusieurs  cuirassiers  —  Dans  la 
charge  du  2^*  Kscadron  —  Du  1^''  Uégiment  —  Le  !•'  septembre  1870  —  Prie» 
pour  eux. 

'v^  C'(îst  sur  Ir  plateau  de  Floing  (jue  se  fît  l'iiéroïque  et  célèbre  charge 
coramaiulée  par  le  «général  de  Gallitfet.  W  général  Margueritte  ayant  été  mor- 
tellenitMit  blessé.  La  niasst'  compacte  des  Allemands  s'épaississait  toujours.!^ 
général  Ducrot  aperçoit  le  marquis  de  GallifTet  et  lui  crie  :  «  Encore  un  effort, 
de  GallitTet;  si  t()ut  est  perdu»  qu'au  moins  ce  soit  pour  l'honneur  désarmes!  » 
Kt  de  GallitTi^t  répond  :  »<  Tout  ce  (|ue  vous  voudrez,  mon  général,  tant 
qui!  «Ml  postera  un!  •>  Puis,  levant  son  sabre  :  '«  1"  et  2*  escadrons,  chargezl  » 
Et  ils  se  précipil<Mit  en  ligne,  au  pilop  de  leurs  chevaux,  sur  l'infanterie  pms- 
sirnne.  Mais,  liélas,  (pie  peut  toute  cette  bravoure  contre  la  terrible  fusillade 
alleniaiide  !  L«'s  li«nirs  dt's  tirailleurs,  (enfoncées  partout,  démasquent  des 
réservj's  abrit«'»es  dont  les  ail«*s  sont  formées  en  caiTés  et  qui  ouvrent  un  feu 
meurtrier.  Ce  «pii  rest»>  de  nos  sublimes  troupes  est  définitivement  dispersé. 
Au  milieu  des  monceaux  d(>  morts,  des  chevaux  éventrés,  force  est  à  nos  soldats 
de  se  rérn;^Mer  d<>rn(>re  li>s  taillis  du  bois  de  la  Garenne,  tandis  que  du  haut  de 
la  horue  du  mi  de  Prii^is^',  au  Frénois,  Guillaume,  qu'émerveille  ce  surhumain 
courage,  laissr  échapper  ces  mots  célèbres  :  «  0  les  braves  gens!  » 

Pendant  ce  temps,  le  général  Margueritte  était  conduit  à  l'ambulance  :  la 
sous-prélecture  d«'  Siulan.  L'empereur  vint  le  voir,  très  ému,  lui  serre  la  main 
très  all't'rtuenseiuf'nt,  di>ant  qu'il  espérait  la  guérison  de  son  horrible  bles- 
sure. Mar^Mierittf  ne  pouvait  parler,  sa  langue  pendait  hors  de  sa  bouche  d'où 
roulait  le  sang.  H  écrivit  alors  au  crayon,  sur  une  feuille  de  papier  :  «  Sire,  je 
vous  n'Uiercie.  Moi,  ce  n'est  rienî  Que  va  devenir  l'armée?  Que  va  devenir  la 
France?  » 


—  537  — 

OIVONNE.  —  H.,  1,314.  —  E.,  331.  —  D.  G.,  5.  —  D.  A.,  5.  —  D.  D.,  25. 

—  Hect.,  1,403.  —  B.  P.,  Givonne.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  1"  octobre.  — 
B.  B.  —  S.  M.  —  T.  —  Deuxième  étage  du  terrain  ardoisier.  Premier  étage  du 
terrain  liassique  :  calcaire  hydraulique;  calcaire  sableux;  carrière  de  moellons; 
sables.  Territoire  arrosé  par  la  Givonne,  qui  reçoit  un  ruisselet  à  son  entrée 
dans  le  village  et  que  forment  deux  ruisseaux,  ÏOudar  et  le  Claynes,  se  réunis- 
sant à  HoUy,  écart  d'IUy.  —  G.  de  Sedan. 

Dans  le  Drapeau,  numéro  du  15  août  1885,  a  paru  ce  sonnet,  signé  Ghambon  : 

Dans  son  lit  de  rochers,  creusé  dan?  les  grands  bois, 
La  Givonne  s'en  va,  rivière  humble  et  paisible. 
Que  ses  bords  ombragés  rendent  presqu'invisible, 
Et  qui  reste  inconnue  et  célèbre  à  la  fois. 

Depuis  que  le  canon  a  fait  taire  sa  voix, 
Depuis  le  triste  jour  de  la  lutte  impossible, 
Ses  Ilots  purs  ont  repris  leur  aspect  impassible 
Et  rien  ne  parait  plus  du  drame  d'autrefois. 

Mais  ce  calme  est  menteur et  le  bruit  de  Tenclume, 

Le  choc  des  lourds  pilons,  le  fourneau  qui  s'allume, 
Tout  annonce  au  rêveur  ce  qui  se  passe  ici. 

A  mouvoir  des  marteaux  les  eaux  sont  occupées, 
Et  ces  forges  fumant  sous  le  grand  ciel  noirci. 
Fournissent  au  pays  du  fer  pour  nos  tapées  ! 

Château.  —  G'est  sur  le  Pré  des  Rules  qu'était  construit  l'ancien  château  de 
Givonne  qui,  pendant  la  Révolution,  servit  de  «  maison  commune  »  et  d'hôtel- 
lerie pour  les  troupes  de  passage,  ou  la  milice  bourgeoise.  De  la  tour  avait 
été  faite  la  prison.  Il  ne  reste,  aujourd'hui,  du  château  que  quelques  ves- 
tiges :  les  fondations  de  la  tour  est  et  les  débris  de  la  tour  ouest.  Sur  son 
emplacement  ont  été  construites  les  écoles  et  la  mairie.  Assez  proche,  se  trou- 
vaient le  temple  protestant  et  le  four  banal,  disparus  eux  aussi  :  celui-ci 
devenu  ferronnerie;  celui-là  se  trouvant  à  l'angle  de  la  rue  des  Dames  et  de 
la  rue  du  Désert. 

Ecarts.  —  La  Virée.  Ancienne  ferme  où  séjournait,  en  1672,  le  prince  de 
Gondé  lorsqu'il  traversait  les  Ardennes  pour  aller  guerroyer  en  Hollande.  Elle 
appartenait  alors  à  Daniel  de  Guillon,  seigneur  de  Real.  Le  vainqueur  de 
Rocroi  eut  tout  loisir  de  savourer  quelques-unes  de  ces  excellentes  truites 
péchées  dans  la  Givonne,  «  poissons  d'une  saveur  très  délectable,  écrit  le  P.  Nor- 
bert, égaux  quasi  en  grandeur  des  saulmons,  lesquels  sont  prins  icy  aisément 
en  un  guet  qui  n'est  pas  haut,  et  où  ils  paraissent  à  demy  hors  des  eaux.  » 

—  Mohimont.  —  La  Foulerie  ou  Prés  Saint  -  Remy  ;  le  Laminoir  ;  la  Forge 
haute;  écarts  qui  nous  disent  toute  la  grande  vie  industrielle  de  Givonne,  où 
l'industrie  du  fer  est  des  plus  anciennes  et  qui  posséderait,  paraît-il,  le  plus 
ancien  laminoir  de  France.  En  1556,  François  de  Brezé  touchait  :  «  de  Guil- 
laume  Goffin  pour  avoir  tenu  les  deux  fourneaux  de  Givonne  desquels  il  paie 
en  temps  de  paix  400  et  3  milliers  de  boulets  pesants  en  façon  de  boulets  par 
an  et  en  temps  de  guerre  ne  paie  aucune  chose  parce  qu'il  ne  peut  en  jouir.  » 
Cette  redevance  énorme,  indique  l'importance  considérable  qu'avaient  les  deux 
établissements  métallurgiques  de  la  principauté.  (Voir  Hannedouche  :  Diction- 
naire DES  Communes  de  l'arrondissement  de  Sedan.) 

Bernard  Palissy,  qui  visita  Givonne,  nous  a  laissé  cette  page  :  «  Il  y  a  cer- 
taines forges  de  fer  aux  Ardennes,  aux  villages  de  Daigny  et  de  Givonne  ;  aultres 
forges  au  village  de  Haraucourt,  lesquelles  ne  sont  distantes  pour  le  plus  que 
de  deux  lieues  les  unes  des  aultres,  ce  néantmoins  aux  forges  de  Haraucourt 
ils  mettent  de  la  terre  blanche  qu'ils  prennent  assez  bas  en  terre,  laquelle  ils 
mettent  parmy  la  mine  de  fer  pour  aider  à  la  fonte  d'icelle  mine,  et  ceux  de 


—  :;:i8  — 

l)aiî:ny  <*t  riivonin*  prenniMit  pour  la  ni«**m(»  cause  de  la  pierre  de  laquelle  on 
s«*  sj'it  à  faire  do  la  chaulx  qu'ils  app«'llent  pierre  de  Castillef  laquelle  ils 
cassent  pour  aider  à  la  fonte  de  leurs  mines  comme  j'ay  dicl.  Vois-tu  pas  par 
là  une  preuve  t'-vidente.  puisque  los  sois  des  arbres  aident  à  faire  foudre  toute 
chose,  <|u'il  y  a  un»»  vertu  salsitivt*  es  pitTres  et  cons(^qucmment  es  terres  qui 
ne  sont  encore  lapitiiVs  comme  celle  de  laquelle  on  se  sert  à  Ilaraucourt,  puis- 
qu'«'Ilj'  fait  la  mesme  action  que  fnnt  les  pierres  de  Dai^ny  et  de  Givonnet  » 
Ka  t\ftt'-Phuh't,  :;  hab.  -  -  I.e  Fnnd-de-Gtvonnf*,  193  bab.,  qui  tenta,  deux  fois 
au  moins,  de  s»»  n'-unir  a  S<Mlan.  —  IlnfflH's,  20  bab.,  tire  son  nom  du  ruisseau 
lit*  Uayhtn  qui  prend  sa  sourci»  à  la  Fontninr  dn  Loup,  territoire  de  Daigny. 
Ktablisseiuf-nl  il»'  pi^jcicullure.  —  La  Trnnrfn^t*  dr  Givonne  où  fut  tué,  le  1"  sep- 
tembre 1S7(>,  II»  ;rr'rn'*ral  \V(dll' pendant  b'  cnmbat  outre  sa  division  et  la  divi- 
sinn  alleinainb*  (b*  von  Pape.  Apr^r;  un«^  siirbuniaine  résistance,  nos  troupes 
funMit  ()bli;:éi's  cb»  s«*  nMuIre.  \,o  ::i'Miéral  allemand,  pour  honorer  tant  de  cou- 
raji«'.  pninil  aux  (d'Ib-it-rs  de  garder  leur  sabn*. 

OLAIRE-ET-VILLETTE,  —  H.,  '^'^2.  —  E.,  98.  —  I).  C,  3.  —  D.  A.,  3. 
—  n.  I).,  21.  -  Hect.,  378.  —  B.  P.,  Sedan.  —  K.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
i  juilb^t.  -  t.''  P.  —  Deuxième  étaj'e  du  iorniin  juraasvfuc.  Premier  étage  du 
tmvttin  rn'iarr  ;  '^vôs  vrrts  ou  crai»'  TulTau.  Deuxième  éla^e  du  terrain  crAncé  : 
sabb's  vi-rts:  manu»  craytMise.  Li*  villa^'e  se  trouva  sur  la  rive  gauche  de  la 
yhnisr,  qui  pM-nii,  comme  afthnMif,  entrr  Pilaire  et  Torcy,  un  petit  ruisselet.  — 
C.  lie  Vermandiiis. 

Ecarts.  —  La  Tnnr-ii-Olain\  20  bab.  Entre  Donchery  et  Sedan,  autrefois, 
existait  une  petite  souveraifM'tê  ayant  pour  dépen<lances  :  Manuicourt,  écart  de 
Vrigne-aux-IJois,  la  Tour-Moulin  et  la  Tour-à-(ilaire.  Klle  appartint  aux  comtes 
de  IbMbi'l,  puis  aux  princes  de  (]ondé,  puis  au  duc  de  Bouillon:  enfin,  à  la 
principauté  de  t3iàteau-He;:nault.  Elle  avait  un  iilelier  monétaire.  Les  endroits 
des  terres  s(»uveraines  où  le  .i  fermier  »>  pouvait  frapper  monnaie,  étaient 
Ch;\teau-Be;rnault.  Monthermé,  Braux,  la  Tour-à-Glaire.  I^e  métal  employé 
provenait,  surtout,  de  hinaiit.  Trois  cents  livres  de  cuivre  suffisaient  tout  juste 
])our  alimenter  quotidienmMnent  les  six  presses  de  la  Tour  où  l'on  fabriquait 
des  pataiions;  des  pièces  de  trois  florins:  des  pièces  de  trois,  de  six,  de  douze 
et  de  vin;:t-quatre  sols  aux  armes  des  archiducs  xVlbert  et  Isabelle;  des  pièces 
de  dou/j'  et  d(»  (juatjjrze  florins  à  la  croix  de  Portugal;  des  doublons  d'Italie; 
des  pièces  de  vin^'t-cinq  sols  de  Lié^^'e:  des  pièces  de  six  sols  de  France;  et 
aussi  de  faux  duublons  tournois  semblables  à  ceux  que  François  de  Bourbon, 
princi^  de  t^.onii,  fil  frap|>er  à  (ibàteau-He^xuault  dont  il  était  le  seigneur. 
Aujourd'hui,  dans  cet  atelier  nmnétaire,  où  les  caves  sont  fort  belles,  est 
installée  une  brassi'rie.  iVoir  Uannedouche  :  Dictionnaire  des  Communes  db 
l'ahrcjndisskmknt  hK  Skdan.)  Maintenant,  pourquoi  ce  nom  :  la  Tour-ù-Glaire? 
Cet  •<  écart  «•  aurait  une  orijiine  fort  ancienne,  tellement  ancienne  qu'il  existait 
aux  temps  di>  Pépin  le  Bref,  qui.  nous  affirme  la  tradition,  venait  y  passer, 
assez  fréquemment,  les  fêtes  de  Noi-l  et  de  PAques;  alors  sans  doute  une  forte- 
resse —  il  n'en  reste,  d'ailleurs,  plus  trace  aujourd'hui  —  d'où  l'on  pouvait,  de 
la  tour,  surveiller  la  ré^'ion. 

ViUvtto.  106  bab.  Propriété  jjidis  aux  religieux  de  Saint-Médard  ;  puis,  sous 
la  protertion  d(*s  conit»;s  de  Castrice,  de  Lorraine,  au  treizième  siècle  des 
comtes  de  Flandre,  et,  ensuite,  des  princes  de  Bet bel.  Appartint  à  la  seigneurie 
de  Sedan  et,  en  LiiJT,  à  la  prévôté  de  Donchery.  Dépendit  longtemps,  «pour  le 
spirituel  »,  du  doyenné  de  .Mouzon.  (^hAteau  très  ancien,  autrefois  entouré  de 
fossés,  aujourd'hui  comblés.  Kxiste  encore  le  «  colombier  seigneurial  ».  Ce 
chAteau  fut,  en  1552,  terriblement  sacca^'é  lorsque  les  Impériaux,  pour  répondre 
au  siè^^e  de  Strasbourg,  lait  par  Henri  II,  entrèrent  brusquement  en  Cham- 


e.<l 


—  S39  - 

pagne,  conduils  par  le  (ji^néral  de  Rossen.  A  la  Villette,  le  lieu  dit  :  Guf  ikx 
Allemiinds,  où  le  général  l.amboy,  après  sétre  emparé  de  Donchery,  1641, 
qu'il  laissait  au  duc  de  Bouillon,  repassait  la  Meuse  :  retraite  pleine  de  périls. 
Les  paysans,  pour  l'embanasser,  pour  l'entraver,  abattaient,  sur  la  lisière  des 
forêts,  de  nombreux  arbres,  auxquels  ils  mettaient  le  feu.  Cet  incendie  conti- 
nuel et  continu  endommagea  fort  les  troupes  de  l.amboy  :  même,  pour  fuir 
plus  promptement,  elles  durent  abandonner  la  meilleure  partie  de  leur  butin. 
C'est  dans  le  cimetière  entourant  l'église  de  Villette  qu'est  enterré  l'abbé 
Philbert.lepremierévêque  constitutionnel  des  Ardennes  (voirLivnKlI.cliap.  i": 
Les  Origines  du  Département).  Une  pierre  en  marbre  noir  marquait  la  place  de 
sa  sépulture,  puis  elle  disparut  et,  malgré  toutes  les  recherches,  ne  fut  jamais 
retrouvée.  M.  l'abbé  Pr^(,'non,  dans  son  Histoire  iik  Srda.\,  nous  dit  que  sur 
cette  piiirre  se  lisait  une  assez  longue  épitaphe  où  la  conduite  de  l'évt^que  était 
malicieusement  comparée  h  ct-lle  des  prêtres  qui  préfèrent  l'apostasie;  il  y  était 
représenté  comme  le  bon  pasteur  qui  n'abandonne  jamais  son  troupeau,  alors 
que  les  mercenaires  s'enfuient  quand  arrive  le  danger. 

Bonus  paiior  anîi 
MercfMrius  aut.-. 

Bellevue,  6  hab.  Entre  Glaire- 
et-Villette.  C'est  au  cliùteaii  de 
Bellevue  qu'était,  en  septembre 
1870,  signée  la  capitulation  de 
Sedan  (voir,  pour  les  détails  de 
cet  épisode  si  douloureux  de 
notre  histoire  contemporaine, 
Heyrac  r  Villes  kt  Villaces  pies 
Abde-vnes).  De  Bellevue,  Napo- 
léon m,  prisonnier,  se  dirigeait 
sur  la  Belgique,  pour  se  rendre 
à  Wilhelmsoœ,  près  de  Cassel, 
qui  lui  était  assigné  comme  lieu 
d'eiil.  Les  voitures  Impériales 
étaient  escortées  par  un  esca- 
dron de  hussards  noirs.  Le  gé- 
néral prussien  de  Bayen  ai:eDm- 
pagnait  l'empereur  qui  fumait 
sa  cigarette.  A  la  frontière,  des 
chasseurs  belges  remplacèrent 
les  hussards  allemands. 


CUtMV  de  BellttD* 


lOES.  —  H.,  140.  —  E.,  32.  —  II.  C,  :i.  —  D.  A.,  S.  —  D.  D..  23.  — 
Hect.,  276.  —  B.  P.,  Sedan.  —  P.  L..  le  dimanche  après  le  11  novembre.  — 
Premier  étage  du  terrain  liassii/ue  :  marnes  et  pierres  à  chaux;  carrières  dans 
tes  calcaires.  Deuxième  étage  du  terrain  /iossi''/iie  :  calcaire  sableux  et  s.ible; 
carrières  donnant  des  moellons,  des  dalles  et  des  pavés.  Iges  se  trouve  sur  le 
talus  d'une  petite  colline,  à  la  pointe  d'une  presqu'île  formée  par  la  Meuse  qui 
l'entoure  de  trois  côtés,  par  sa  rive  gauche.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.—  Date  du  oniième  siècle;  mais  fut  restaurée  au  quinzième  et  au 
dii-huitiëme  siècles. 

Chftteao.  —  Sur  le  lieu  dit  la  Ti.Hr,  se  voient  les  ruines  d'un  chftteau-fort 
ou,  plus  simplement,  d'une  redoute  qui  défendait  le  passage  guéable  de  la 
Meuse,  en  cet  endroit. 

Lieuxdits.  —  Le  Pr^  de  ta  Bataille.  Furent  mis  &  découvert  d'antiques 


vesti{!es  dmil  l'orïfiine  ne  fut  jnninis  authonliquement  déterminée.  Iges  aunit 
W',  d';ipr<>s  In  tradition,  assez  vraisenitilablc,  une  ville  gauloise,  et  lu  Kokencu- 
TURE  iiKsCiiiiui'MK-ditqueli-flRoiiiains  y  curent  une  cohorte.  Quelques  traces  de 
jiont,  ou  di>  (:ué  itavt',  sont  cncoiT  Uvi  visibles  à  l'endroit  où  la  route  du  Cbesne 
;'l  TnuMiny  rrancliit  la  Meuse  entre  lilnires  et  lt,'cs.  En  été,  lorsque  l'eau  pea 
profondu  est  transparente,  on  aperçoit  de  grosses  pierres  taillées  barrant  le 
fleuve  sur  la  mnilié  de  sa  larfiour,  rive  (tauche.  C'est  ce  qu'on  appelle  la  ButU. 
Le  sous-sol  du  Vrè  de  la  Ralaille  ^tail,  lors  des  fouilles,  Jonché  de  poteries 
bris('-e*,  de  tuiles  romaines  à  rebords,  de  vases,  de  médailles,  de  bronies  grandi 
et  petits,  parmi  lesquels  il  fut  possible  de  rcuomiaJtrc  un  Antonin,  un  Gallien, 
un  Cluiide  le  (iothique.  Puis  furent  trouvées  quatre  tombes  en  pierre,  sorte  de 
ravcaux  maçonnés  renfermant,  i-liacun,  un  squelette  );isant  les  pieds  tourné) 
vers  le  levant;  i^t  dans  ces  tombes,  maints  et  maints  objets  curieux  :  médailles, 
colliers,  urne»  expiatoires  et  funéralivs,  armes,  fraitmcnts  de  boucliers,  épiloin, 
bagues,  fibules,  lampes,  poteries  diverses,  qui  furent  envoyés  au  musée  d« 
neims.  —  1.1"  ilois  (Je  llrlnin.  Ijîes,  du  neuvième  siècle  jusque  vers  1780,  appar- 
tint à  la  préri'itr  <le  lliincln^ry.  Kii  \(M,  celte  prévôti':  fit  saisir  le  bois  de  BetaJa 
«  &  cause  des  grands  dégiUs  qui  y  l'-taient  et  de  l'ahiindon  dans  lequel  on  le 
laissait.  ••  Los  lialiiL-inls  de  la  Villetlu  ayant  protesté,  puis  réclamé,  le  bois  leur 
fiit  rendu.  —  Le  t'iimp  >le  la  Mûrit?.  C'est  dajiu  la  presqu'île  d'iges  qu'après  h 


Pmqn'lls  d'itu 

journée  de  Sediiii,  et  avant  leur  déiwirt  pour  la  terre  deiil,  furent  parquées 
et  torturées  nos  couru^euses  troupes.  Cette  presqu'île  s'est,  depuis,  appelée 
très  si^niliiuliveiiienl  le  Vniiip  d--  la  Mk^ie.  Sur  cet  espace  étroit,  plus  de 
8(l,IX>0  liiiMimes  reslètvnt  ifulassés  comme  du  bétail.  Kt  quels  traitements  înhu- 
main:!  el  barbares  It'iir  furent  InMij^és! 

ILLY.  —  IL,  741.  —  E.,  510.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  5.  —  D.  D.,  SQ.  — 

JJect..  t.HW.  —  B,  l'„  Sairit-.Mi-nKi's,  —  V.  L.,  le  dimanche  après  le  9  juin. — 
C  P.  —  n.  IL  —  S.  H.  —  S.  T.  lu  Y'jlunhiirc.  —  llcuxième  et  troisième  étages 
du  leiriiht  iii-ilwki-  :  seliisle^t  et  quarlzites  Meus.  Premier  et  deuxième  élapi 
du  lerniin  limmi'/iu-  :  calcuiiv  hydraulique  et  calcaire  sableux  pour  moelloiu. 
niy  s'étavf  sur  Iti  tnliis  d'une  luaile  cille  entre  deux  collines.  Deux  roisseanx, 
VilutUii-  et  lu  Ct-tijin-l,  se  réunissent  ù  la  filature  'i'Hully  pour  grossir,  ou  former,  la 
Civonne.  —  C.  de  Sedan, 

Eglise.  —  Tri-s  aniMeiine,  mais  tellement  remaniée  qu'il  n'est  plus  possible 
<li-  reconmiiin'  son  style  nivliiiectoiiiiiue.  Un  temple  protestant  érigé  en  I8S4, 
par  les  soins  du  pasteur  liouldeu. 


—  541  — 

Château.  —  Du  chdteau  que  Ton  croit  avoir  été  construit  en  1574,  ne  reste 
plus,  aujourd'hui,  que  son  emplacement.  A  rappeler  le  moulin  banal  et  l'atelier 
monétaire.  En  fouillant  la  terre  à  l'endroit  où  se  trouve  l'école  enfantine,  on 
rencontra  d'assez  nombreuses  pièces  de  monnaie,  parmi  lesquelles  des  liants 
(Tllly, 

Ecarte.  —  Chataimont,  10  hab.  —  Thomas -Warcamp,  N.  C.  —  Les  Clay^ 
nées,  15  hab.,  comprenant  la  Glaynée  d'En  Haut,  la  deuxième  Claynée;  la 
Claynée  d'En  Bas.  —  Holly,  15  hab.,  où  se  trouvait  le  vieux  moulin  banal 
d'Illy.  La  très  ancienne  famille  de  Holly  y  possédait  une  scierie.  A  Holly, 
existe  maintenant  une  filature.  —  Warcant,  11  hab.,  filature.  — Etang  Jacque- 
motte,  6  hab.,  platinerie.  —  La  Hatrelle  d'En  Bas,  6  hab.,  moulin  à  farine.  — 
Beimusson,  platinerie.  —  MoUevaux,  maisons  forestières. 

Le  Calvaire  d'Illy.  —  «  Par  un  chemin  délicieux  bordé  d'arbres,  croisant  sur 
nos  têtes  leur  vert  feuillage  que  l'automne  a  piqué  çà  et  là  de  taches  jaunes, 
nous  grimpons  au  «  vieux  camp  »  ;  plateau  entouré  d'anciennes  redoutes, 
construites  par  les  soldats  de  la  première  République,  où  campaient,  le  matin 
de  la  bataille,  les  débris  du  V«  corps,  écrasé  le  30  août  à  Beaumont.  Nous 
sommes  au  pied  d'une  vaste  élévation  de  terrain  à  pente  douce,  dont  le  point 
culminant,  vers  le  nord,  est  le  célèbre  calvaire  d'Illy,  et  dont  le  flanc  gauche, 
qui  descend  vers  la  Meuse,  n'est  autre  que  le  fameux  plateau  de  Floing.  Sur 
la  droite,  au  loin,  le  terrain  est  coupé  par  la  Givonne,  gentil  cours  d'eau  qui 
prend  naissance  à  la  frontière  belge  et  coule  dans  une  vallée  ravissante,  après 
avoir  chanté  sous  l'ombrage  de  la  magnifique  forêt  d'Ardenne. 

«  Bientôt,  nous  pénétrons  dans  le  bois  de  la  Garenne,  morceau  de  l'antique 
forêt  échappé  par  miracle  à  la  hache  du  bûcheron. 

«  Ce  bois  borde,  à  droite  et  à  gauche,  le  chemin  d'Illy;  nos  troupes,  qui 
défendirent  avec  acharnement  le  Calvaire,  clef  de  la  position,  durent  le  tra- 
verser pendant  la  retraite  sur  Sedan.  Cette  retraite  fut  terrible  ;  toutes  les 
pièces  prussiennes  concentrèrent  leur  feu  sur  la  masse  sombre  du  bois  de  la 
Garenne  dont  le  feuillage  abritait  un  formidable  grouillement  d'hommes,  de 
chevaux,  de  canons,  de  voitures.  Les  obus  pleuvaient,  hachant  les  arbres, 
hachant  les  hommes;  partout  des  cadavres  mutilés,  des  blessés  achevant  de 
mourir,  des  canons  brisés,  des  mitrailleuses  démontées,  des  caissons  éventrés. 
Dans  ce  bois  fut  tué  le  général  Tillard.  La  jolie  ferme  de  Querimont,  dont  les 
murs  blancs  mettent  dans  la  verdure  une  tache  gaie,  n'était  plus  qu'un  brasier 
autour  duquel,  tels  des  démons,  des  hommes  luttaient  en  désespérés.  Combien 
d'hommes  tombèrent,  en  ce  bois  maudit?  Nul  ne  le  saura  jamais  —  le  sol  dis- 
paraissait sous  les  cadavres. 

«  Vers  six  heures,  le  bois  était  complètement  cerné;  pourtant,  quelques 
bataillons,  quelques  fractions  isolées,  s'y  défendaient  encore  avec  la  rage  du 
désespoir  —  héroïsme  inutile,  puisque  là-bas,  sur  la  citadelle  de  Sedan,  le 
drapeau  blanc  découpait  dans  l'or  pâle  du  couchant  sa  silhouette,  pareil  à  un 
oiseau  sinistre.  Tout  à  coup,  nos  soldats,  étonnés,  entendirent  les  sonneries  de 
«  cessez  le  feu  »  et  de  «  rassemblement  »;  dociles,  ils  sortirent  des  fourrés  et  se 
virent  aussitôt  entourés  d'ennemis  —  c'était  un  stratagème  du  général  alle- 
mand von  Pape. 

«  Nous  avons  dépassé  le  bois  de  la  Garenne,  et  voici,  devant  nous,  le  Calvaire 
d^Illy  :  sur  une  éminence  gazonnée,  une  croix  rustique  en  pierre  au-dessus  de 
laquelle  deux  arbres  croisent  leur  feuillage,  tel  est  ce  calvaire  où  périrent  des 
centaines  de  braves  et  dont  le  nom  sonne  comme  un  glas  funèbre. 

«  Du  Calvaire  on  jouit  d'une  vue  splendide  :  à  nos  pieds,  le  village  d'Illy, 
noyé  dans  la  verdure;  en  face,  le  sombre  rideau  de  la  majestueuse  forêt 
d'Ardenne;  à  droite,  la  vallée  de  la  Givonne;  à  gauche,  le  plateau  de  Floing 
dont  les  champs  forment  comme  une  gigantesque  mosaïque;  puis  au  loin. 


—  542  — 

au  (l<'lii  (lo  la  Nfeiise,  les  coteaux  bois(^s  de  la  Nfarfée  où  se  tenait,  pendant  la 
bataille,  le  roi  (îulUauine;  et  la  hauteur  de  la  Croix-Piot,  poste  d'observatiOD 
du  print-e  royal. 

u  Je  ue  puis  détacher  nu^s  regards  de  la  modeste  croix  du  Calvaire,  écornée 
par  le>  obus  et  par  les  balles;  il  me  semble  que  cette  pierre,  autour  de  laquelle 
>'esl  dérouh';  le  plus  terrible  drame  qu'ait  enrefîislré  l'histoire,  va  parler.  — 
(le  coin  de  terre  a  bu  le  san;:  de  nos  soldats;  là  furent  fauchés  par  la  mitraille, 
sans  même  pouvoir  combattre,  des  ré^Muients  entiers.  Puis,  nous  descendons 
vers  la  Meuse  par  le  plateau  de  Kloinu,  où  tomba  mortellement  blessé  le 
p'^néral  Mar^ueritte,  où  eurent  lieu  les  fameuses  charges  qui  provoquèrent 
l'entliriusiasme  de  (luillaume  lui-même.  Quelques  tombes  dissimulées  par 
les  haies,  quelques  monuments  élevés  par  les  Français  et  par  les  Allemands, 
rappellent  1  eflroyable  carnage.  Hn  pleins  champs,  non  loin  d*un  petit  bois, 
une  sorte  de  jardinet  entouré  d'une  ^'rille  appelle  mon  attention;  j'approche: 
le  janlinet  est  un  cinn'tière.  Sur  le  socle  d'une  faraude  croix  se  détache,  en 
lettres  d'or,  cette  inscription  :  «  Ici  repose,  au  milieu  de  ses  compagnons 
d'armes,  le  lieutenant-colonel  de  Liniers,  tué  le  1"  septembre  1870,  en  char- 
fieant  à  la  tète  de  ses  escadrons.  »  Le  lieutenant-colonel  de  Liniers  fut  blessé 
dans  la  dernière  des  f;randes  charges,  aux  côtés  «lu  général  de  (lalliffét;  trans- 
porté à  l'ambulance,  il  y  expirait  quelques  minutes  plus  tard,  frappé  de  nouveau 
par  un  érlat  d'tihus.  >»  (Jules  Ma/.é,  dans  la  Hkvuk  m:  France.) 

SAINT-MENGES.  —  II.,  1,090.  —  E.,  o27.  —  D.  C,  ,i.  —  I).  A.,  5.- 
1).  I).,  10.  —  Ilect.,  1,221.  —  i;.  P.,  Saint-Menges.  —  F.,  le  quatrième  lundi  de 
mai  et  le  troisième  lundi  d'(»ctobre.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  d'août.  — 
<■/•  I*.  —  H.  H.  —  S.  T.  ta  Prrvnj/ttnte.  —  llarin.  —  S.  d'escrime  la  SenlinelU.— 
tlh.  S.  uuvriers  et  ouvrièn's  en  tissus.  —  S.  C  C,  Union  des  Travailleurs. -- 
S.  lilue  lu  Prrcoyantc,  —  Deuxiênie  étag(î  du  tttrrain  nnitmicr  :  carrières  de 
pierres  i{uart7.euses  dures;  minerai  de  fer,  non  exploité;  fouilles  abandonnées 
pour  la  n'cherche  de  l'ardoistî.  Premier  étage  du  terrain  liassitjue  :  carrières 
de  calcaire,  chaux,  marne.  Saint-Menges  s'étage  sur  le  versant  d'une  colline 
à  pente  (|«»uce:  deux  ruisseaux  arrosent  le  territoire.  Il  nous  sufQra  de  dire 
que  Saint- Menges,  où  ^e  trouvait  un  temple  protestant  détruit  en  1683,  fut 
réuni  à  la  France  en  104i.  —  C.  de  Paris. 

Eglise.  —  Heconstruite  en  i7.'»0  :  la  partie  la  plus  ancienne  est  le  sanctuaire 
(|ui  semble  remonter  au  douzième  siècle.  L'église  offre  un  assez  bel  aspect: de 
chaque  ciMé,  à  l'intérieur,  cinq  piliers  surmontés  d'arceaux  à  plein  cintre.  Le 
chirur  et  les  chapelles  latérales  sont  séparés  du  reste  de  Féglise  par  de  sem- 
blables arceaux.  Fut,  le  0  ventclse,  an  H,  transformée  en  «  Temple  de  la  Raison». 

Ecarts.  —  Le  Moulin  du  Saint-IiarnK  N.  C.  —  L(î  Moulin  iVEn  Haut.  N.  C.  — 
Le  Moulin  Saint-AllH'rt,  N.  C.  —  Le  Moulin  à  Vent  Pouasart.  N.  C.  —  La  Moulin 
il  bran  dt'  Poirisseau.  N.  C.  —  Le  Moulin  *)  Ynd  des  Rochcttesf.  N.C.  Aucun  de  ces 
moulins  n'existe  aujourd'hui.  —  Le  Cfinnin  des  Hmiains;  rappelait  une  ancienne 
voie  romaine,  proche  de  laquelle  une  pierre  que  la  légende  dit  être  drui- 
dique !??!.  —  Suint'Albt'i't,  'SA  hab.,  on  bivouaquèrent  en  1815  les  armées 
alliées.  A  Saint-Albert,  en  1870,  cnmbat  héroïque  entre  nos  3',  12"  cuiras- 
siers et  le  2«  hussards  prussien  que  renforçait  une  infanterie  allemande.  — 
Saint-Alherl,  filature.  —  Le  Charme,  filature. 

'VHIGNE-AUX-BOIS.  —  IL,  2,889.  —  E.,  757.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  10. 

-  -  D.  IL,  10.  —  Ilect.,  80i.  —  H.  P.,  Vrigne-aux-Bois.  —  F.  L.,  le  premier 
dimanche  d'août.  —  C*«  P.  —  IL  R.  —  S.  M.  —  Harm.  les  Enfants  de  Vrigne,— 
Fanf.  Sainte-Ccrile.  —  G.  —  T.  —  Deuxième  étage  du  tetrain  ardoisier.  Premier 
étage  du  terrain  liassviue  :  calcaire  hydraulique.  Deuxième  étage  du  Urraùi 


—  543  — 

liassique  :  calcaire  sableux  exploitable  pour  moellons  et  sable.  Le  village  s'étend 
sur  le  ruisseau  la  Vrigne,  au  pied  de  la  colline  de  Briancourl. 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  L'histoire  de  Vrigne  peut  se  résumer  ainsi  :  village 
d'origine  relativement  récente.  Ses  destinées  furent  en  grande  partie  liées  à 
celles  de  Donchery.  La  tradition  veut  que  Henri  IV  ait  couché  à  Vrigne;  en 
tout  cas,  Louis  XIV  y  passa  la  nuit,  en  1680,  lorsque,  revenant  de  Sedan,  il  ren- 
trait à  Paris.  A  Vrigne  s'opéra  la  jonction  des  troupes  allemandes  dans  leur 
mouvement  tournant  combiné  pour  cerner  Sedan.  Eglise  et  château  modernes. 
C.  de  Reims. 

Ecarte.  —  Maraucourt,  40  hab.,  où  se  trouvait,  jadis,  un  important  mouhn.  — 
Tendrécourt,  70  hab.  —  Saint-Bdle,  autrefois  village  très  important;  aujourd'hui 
écart  modeste.  L'industrie  du  fer  y  fut  très  active,  si  l'on  en  juge  par  les  nom- 
breuses scories  trouvées,  lorsque  fut  creusé  l'étang,  appelé,  à  cause  de  cela, 
Crahier  ou  Crassier.  Saint-Bdle  appartint  longtemps  aux  Minimes  de  Rethel. 
Fut  faite  à  Saint-Bàle  l'horloge  communale  de  Poix-Terron,  toute  en  fer  forgée. 
—  Le  Suynon.  Sur  le  chemin  de  Vrigne  à  Saint-Menges.  Au  lieu  dit  le  Sugnon, 
se  voyait,  jadis,  ou  au  bord  du  petit  ruisseau,  la  statue  de  sainte  Apolline; 
on  l'invoquait  pour  la  guérison  des  maux  de  dents,  et  l'on  se  gargarisait 
ensuite  la  bouche  avec  l'eau  du  ruisselet.  C'est  au  Sugnonque  les  habitants  de 
Vrigne  s'unirent,  en  1561,  aux  habitants  de  Floing  pour  arrêter  les  Impériaux, 
tandis  que  le  comte  de  Nevers  assiégeait  le  château  de  Lûmes. 


II.  CANTON    DE    SEDAN-SUD. 

Ce  canton  comprend  dix-neuf  communes  :  Balan,  Bazeilles,  Chéhéry,  Che- 
vouges,  Daigny,  Donchery,  Escombres,  Francheval,  Frénois,  la  Moncelle,  Noyers- 
Pont-Maugis,  Pouru-aux-Bois,  Pouru-Saint-Remy,  Rubécourt,  Saint-Aignan, 
Thelonne,  Villers-Cernay,  Villers-sur-Bar,  Wadelincourt. 

11  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Sedan-Nord  et  la  Belgique;  au  sud, 
par  les  cantons  de  Raucourt  et  de  Mouzon  ;  à  l'ouest,  par  l'arrondissement  de 
Mézières  et  par  quelques  communes  appartenant  à  Sedan-Nord;  à  l'est,  par  la 
Belgique  et  le  canton  de  Carignan. 

23,779  hab.;  5,781  élect.  ;  17,866  hect. 

Les  deux  cantons  Sedan-Nord  et  Sedan-Sud  sont  bizarrement  découpés  :  le 
territoire  de  Donchery,  appartenant  à  Sedan-Sud,  projette  vers  le  nord  une 
bande  longue  et  étroite  d'abord,  très  élargie  ensuite  sur  la  frontière  belge, 
qui  coupe  le  canton  de  Sedan-Nord  en  deux  tronçons  et  isole  de  sa  partie 
principale  les  deux  communes  de  Bosséval  et  de  Vrigne-aux-Bois.  Réunis, 
ils  occupent  toute  la  partie  du  département  qui  avoisine  la  frontière  belge, 
entre  les  cantons  de  Charleville  et  Mézières  à  l'ouest,  et  celui  de  Carignan  à  l'est. 

M  Quoique  l'agriculture  n'y  soit  pas  négligée  —  dit  Carré  :  PetitkGéographik 
DES  Ardennes,  —  c'est  l'industrie  qui  occupe  la  plus  grande  partie  de  leurs 
habitants  et  qui  en  fait  la  plus  grande  richesse  :  l'industrie  drapière  d'abord, 
la  ferronnerie  ensuite.  On  y  trouve  non-seulement  le  tissage  de  la  laine  à  l'aide 
de  métiers  mécaniques  et  de  métiers  à  bras,  mais  encore  des  filatures,  des 
fouleries,  des  teintureries,  des  apprêts,  toutes  les  usines,  en  un  mot,  qui  con- 
courent à  la  fabrication  du  drap.  —  L'industrie  du  fer,  beaucoup  moins  déve- 
loppée, n'est  pas  toutefois  sans  importance.  D'abord,  dans  un  pays  où  les 
métiers  jouent  un  si  grand  rôle,  il  était  naturel  qu'il  s'établît  un  grand 
nombre  d'ateliers  de  mécaniciens;  mais  encore  on  y  a  utilisé,  pour  le  fonc- 
tionnement d'usines  métallurgiques,  tous  les  petits  cours  d'eau  qui  descendent 
de  la  forêt  des  Ardennes  et  se  rendent  à  la  Meuse.  Aussi  presque  tous  les 
villages  y  ont-ils  leurs  usines,  d'un  genre  ou  d'un  autre.  » 


—  544  — 

BALAN.  —  II.,  1,490.  —  E.,  357.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  3.  —  D.  D.,  23.— 
Hoct.,  iO;>.  —  B.  P.,  Sedan.  —  F.  L..  le  premier  dimanche  d'août.  —  O*  P.— 
B.  B.  —  S.  M.  —  Fanf.  —  Cercle  le  ViuilnnL  —  S.  C.  C.  —  Deuxième  étage 
du  terrain  liaasiqrie  :  calcaire  sableux.  Terrain  diluvien  :  exploitation  de  terre 
à  briques.  La  comniuno  possMe  un  bois  de  27  hectares  environ  qui  lui  fat 
conc«*dé,  d'après  procès-verbal  datant  de  1573,  par  Robert  de  La  Marck.  La 
Meusr  passe  au  sud  du  territoire. 

Histoire.  —  C.  du  Sedan.  L'histoire  de  Sedan  et  celle  de  Balan  se  confondent 
parfois,  ce  village  avant  éprouvé  les  m<}mes  vicissitudes  que  sa  grande  voisine. 
A  Halan,  d'origine  fort  ancienne,  s'élevait,  dit  la  tradition,  un  tenapie  où  les 
(jaulois  adoraient  le  dieu  Belenus  —  TApollon  des  Romains  —  dont  le  culte 
était  on  honneur  sur  toute  la  rive  droite  de  la  Meuse.  Appartenait,  lors  de  la 
conquête  romaine,  au  pays  des  Rèmes  (les  Rémois),  dans  la  Belgique  seconde. 
La  voie  romaine  d'Attigny  à  Douzy  traversait  la  prairie  de  Balan  ;  d'où  quelques 
lieux  dits  :  Pn^a  ik  la  Chnusu^e, 

Lorsque  fut  remanié  le  territoire  après  l'établissement  des  Francs  en  Gaule, 
Balan  fit  partie  du  royaume  d'Austrasie  et  de  l'abbaye  de  Mouzon.  Sous  les 
successeurs  de  Charlemapie,  et  jusifuau  milieu  du  treizième  siècle,  Balan  fat 
alternativement  réuni,  selon  l(>  sort  des  armes,  à  la  France  ou  à  rAllemagne. 
ou  au  duché  de  Lorraine,  jusqu  à  la  bataille  de  Villers-Cernay  (1248)  et  le 
traité  île  Francheval  (octave  de  la  Pentecôte  1259).  A  partir  de  cette  dernière 
date,  Halan  resta  indivis  entre  les  archevêques  de  Reims  et  les  évéques  de 
Liège,  et  fut  administré,  sous  la  suzeraineté  de  ces  prélats,  par  des  seigneurs* 
avoués,  parmi  les(iuels  nous  relevons  les  noms  de  Gérard  de  Josse  (1^9),  de 
Tiuillaunie  de  Josse  (1328),  de  Marie  de  Josse  (1360),  de  Guillaume  de  Braqae- 
mont  (1414),  et  de  Louis  de  Bniquemont  qui  vendit  Balan  (en  1424)  à  son 
heau-fn>re  Kvrard  III  de  La  Marck.  Ce  dernier  avait  épousé  Marie  de  Braque- 
mont,  en  1410.  C'est  ainsi  que  Halan  devint  la  propriété  des  seigneurs  et 
princes  de  Sedan,  et  passa  des  La  Marck  aux  La  Tour  d'Auvergne,  puis  à  la 
France. 

Halan  fut  très  éprouvé  par  les  guerres  entre  François  I*'  et  Gharles-Quinl. 
En  1521,  Siekinfzen  et  Evrard  de  La  M.irck  concluaient  dans  la  prairie  ane 
trèv(>  dt;  six  semaines,  dite  de  Balan,  Alors  que  fut  livrée  la  bataille  de  la 
Marfée,  0  juillet  1G41,  Halan  eut  beaucoup  à  souffrir  de  la  présence  des 
troupes  :  les  habitants,  réduits  <l  la  plus  grande  misère  parce  que  les  soldats 
du  général  L'unboy,  bivouaquant  au  nombre  de  7,000  sur  le  coteau  entre 
Halan  et  Fiazeilles,  durent  s'enfuir  avec  ce  qu'ils  purent  emporter.  Mais  qu*étaieot 
ces  désastres  lorsque  nous  les  comparons  à  ceux  qui  désolèrent  et  ensanglan- 
tèrent ce  village  —  t»t  Hazeilles  encore  davantage  —  avant,  pendant  et  après, 
en  1870,  la  tristement  célèbre  journée  de  Sedan! 

Eglise.  —  Reconstruite  en  1866  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  église 
déjà  bien  lézardée  en  1644.  Devant  son  portail,  se  dressait  une  croix  de  bois 
autour  de  laquelle  chaque  dimanche,  à  l'issue  des  vêpres,  se  réunissaient  les 
habitants  pour  discuter  et  débattre  leurs  intérêts  communaux.  C^était  une 
manière  de  forum  public.  Cette  croix  fut  abattue  pendant  la  Révolution 
parce  qu'elle  «  nippelait  la  Féodalité  et  les  régimes  déchus  »  I  S^ensuivit  une 
émeute  de  femmes,  assez  vite  réprimée  d'ailleurs.  (Voir  Hannedouche,  ouvrage 
cité.) 

Ch&teau.  —  Souvent  appelé  «  le  château  russe  ».  Se  trouve  au  S.-E.  du 
village  sur  le  versant  d'une  vallée  étroite  qui  s'étendjusqu'àla  Meuse.  Agréable 
rési(lenc(^  qu'entourent  de  faihlr>s  murailles  et  qu'embellit  une  allée  d'ormes 
plusieurs  fois  séculaires.  (Voir  la  IJucnde  du  Chdteau  de  Balan  dans  Meyrac  : 

ViLLKS  KT   ViLLAiîKS  DKS  AhDENNKS.) 

Ldeuxdits.  —  La  Fosse  n  Diane,  oîï  Ton  aurait  trouvé  quelques  débris  de 


—  545  — 

statues  romaines  (peut-être  de  la  fameuse  Arduinna  dea)  et  un  autel  (?)  à 
Belenus,  duquel,  s*empresse  d'ajouter  la  tradition,  Balan  tirerait  son  nom.  — 
Prés  de  la  Chaussée,  que  traversait  une  voie  romaine.  —  Fosse  des  Lombards  ; 
rappelle,  peut-être,  les  célèbres  banquiers  appelés,  au  moyen  âge,  «  les  Lom- 
bards »  (voir  Haraucourt).  La  légende  nous  dit  qu'à  la  Fosse  des  Lombards  les 
quatre  fils  Aymon  combattirent  des  géants.  Sur  le  même  endroit,  en  1870, 
nos  troupes  luttèrent  héroïquement  contre  le  V  corps  bavarois.  —  Les 
BasseS'Warennes,  où,  en  1521,  se  rencontrèrent  Sickingen,  au  nom  de  Charles- 
Quint,  et  Evrard  de  La  Marck,  pour  conclure  cette  trêve  de  Balan  dont  nous 
venons  de  parler.  —  Le  Coutonois,  entre  Balan  et  le  chemin  de  la  Moncelle,  où 
campèrent,  après  la  bataille  de  la  Marfée,  1641,  les  soldats  du  général  Lamboy. 

—  La  Suifferie,  occupée,  le  21  août  1870,  par  une  batterie  française  que  ne  tar- 
dait pas  à  démasquer  l'artillerie  allemande  placée  sur  le  Liry.  —  Le  Cerisier, 
ainsi  nommé  d'un  fief  que  possédait,  en  1546,  Guichard  de  Serizier,  seigneur 
de  Balan.  Au  Cerisier,  Napoléon  111  s'arrêtait  pensif  quelques  minutes,  tandis 
que  combattaient  nos  troupes.  —  La  Villa  Delot*me,  En  ce  lieu,  prirent  position 
les  mitrailleuses  ayant  pour  mission  de  s'opposer  h  ce  que  l'infanterie  bavaroise, 
i*  et  9«  chasseurs,  passât  le  pont  de  Bazeilles.  Mais  vaincus  par  le  nombre, 
nos  braves  soldats  ne  purent  empêcher  von  der  Thann  de  faire  entrer  ses 
troupes  dans  le  mnllipureux  village,  qu'ils  devaient  si  sauvagement  incendier 
et  piller.  —  Les  Broux,  D^ux  monuments  commémoratifs  allemands  rappellent 
une  lutte  entre  dix  «  marsouins  »  et  trente  officiers  bavarois  surpris  ivres  dans 
la  maison  qu'occupait  aloi-s  M.  Simon-Lafond.  —  La  Rosière.  —  Lai  Enquêter ie. 

—  Les  Vignes,  —  CazaL  —  Le  Bout  du  Ban,  —  La  Glacière,  les  Dames  Rinseaux- 
Montourné  :  lieuxdils  qui  furent,  en  1870,  le  théâtre  d'héroïques  combats  (en 
voir  les  détails  dans  Meyrac  :  Villks  et  Villages  des  Ardennes).  —  La  Rapaille, 
où  fut  blessé  le  général  de  Mac-Mahon  le  matin  même  de  la  journée  de  Sedan; 
il  dut  alors  abandonner  le  commandement  en  chef  du  corps  d'armée.  Il 
s'appuya  contre  un  peuplier,  que  l'on  voit  encore,  pendant  qu'était  fait  un 
premier  pansement.  Quelques  heures  après,  Napoléon  III  arrivait  à  la  Rapaille  : 
le  général  Pajol  et  l'officier  d'ordonnance  Le  Sergeant  d'Hendecourt  l'accom- 
pagnaient. De  tous  côtés,  pleuvait  la  mitraille.  Le  Sergeant  d'Hendecourt 
tombe  foudroyé  proche  de  l'empereur.  A  l'endroit  même  se  dresse  une  croix, 
en  souvenir  de  ce  triste  épisode.  —  Le  Vieux  Camp,  où  se  voyaient  quelques 
restes  de  fortifications  en  terre  adossées  à  l'ancienne  forteresse  de  Sedan. 
C'est  au  Vieux  Camp  que  le  général  de  Wimpffen  rencontra  le  général  Lebrun. 
«  Pouvons-nous,  demanda  celui-ci,  tenter  une  trouée  à  travers  l'ennemi  en 
marchant  sur  Bazeilles?  —  Assurément  oui,  répondit  Wimpfi'en,  mais  il  n'est 
pas  possible  d'espérer  que  nous  réussirons!  n'importe,  marchons!  »  S'adres- 
sant  alors  aux  officiers  qui  l'entouraient  :  «  Ramenez  vivement  vos  soldats  sur 
la  route  et. . .  en  avant  !  » 

BAZEILLES.  —  IL,  1,413.  —  E.,  367.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D., 
24.  —  Hect.,  938.  —  B.  P.,  Bazeilles.  —  F.,  le  troisième  lundi  de  Carême,  le 
premier  juin,  le  premier  lundi  d'octobre.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de 
juillet.  —  C.  —  T.  —  O*'  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  Soc.  des  combattants  de 
1870-71  et  anciens  militaires  de  Bazeilles.  —  Deuxième  étage  du  terrain 
liassique  que  recouvrent  les  terraina  diluviens  et  aliuviens.  La  Meuse  arrose 
une  magnifique  prairie  de  288  hectares.  Le  territoire  est,  en  outre,  traversé  à 
l'est  par  la  petite  Hvière  de  Givonne  et  par  le  ruisseau  de  la  Pale,  venant  de 
Villers-Cernay.  Au  lieu  dit  les  îlliaux,  se  trouvait,  jadis,  la  fontaine  Saint- 
Martin,  dont  les  fiévreux  buvaient  l'eau  ;  près  de  cette  fontaine  étaient  un 
cimetière  et  une  église  disparus  depuis  trois  cents  années  environ. 

Histoire.  —  C.  de  Sedan.  Village  d'origine  assez  reculée;  mais  n'entrant 

35 


—  :;iG  — 

diiiis  l'Hislniri'  quavoc  rJiarlomagno,  alors  que  le  puissant  empereur  d'Occi- 
dt'iit  passait  par  Hazcillos  sur  la  via  rryiti  i\m  nîliait  Attignyà  Douzy.  En  1023, 
entrevue,  à  Bazcilles,  du  roi  Hobt>rt  ot  de  IVnipereur  Henri  II  d'Allemagne; 
Irquel,  **  ayant  son  camp  près  d'Yvois  —  lisons-nous  dans  le  P.  Norbert,  — 
et  mettant  de  cCtW"  tout  cérémonial,  allait  avec  Cuné^onde  sa  femme,  et 
quelques  seigneurs  de  sa  cour,  surprendre  amicalement  le  roi  de  France  qui 
était  à  Bazeilles.  Havi  de  tant  de  Inincliise  (^t  de  cordialité,  le  mi  tint  long- 
temps embrassé  Tempercur  d'Allemagne  et  le  reçut  niagniflquement.  Il  voulut 
lui  offrir  de  riches  présents  et  cent  chevaux  superbement  harnachés  avec 
l'armure  complète,  l/empereur  n'accepta  (ju'un  livre  d'évangile  de  grand 
prix.  Les  deux  princes  se  séparèrent,  et  Henri  retourna  à  Yvois.  Le  lendemain, 
Robert  rendit  sa  visite  à  l'empereur  (jui  le  reçut  avec  magniflcence;  les  deux 
princes  se  retirèrent  plus  amis  que  jamais.  » 

En  1587,  pillé,  mis  à  rançon  par  le  duc  de  (lUise  et  ses  ligueurs,  venus 
assié^'er  Sedan  dont  les  sei^'neurs  avaient  pris  parti  i)Our  Henri  de  Bourbon. — 
En  lOil,  ravaj^é  par  les  troup(^s  du  général  L'imboy  avant  et  après  la  bataille 
de  la  Marl'ée.  —  linéiques  années  après,  Hazeilles  fut  entouré  de  murs  et  de 
fossés  afin  de  résister  plus  facilement  aux  incursions  de  l'empereur  d'Alle- 
magne :  ne  reste  plus  trace  aujourd'hui  de  ces  fossés  et  de  ces  murs.  — En 
1792,  le  jjiénéral  Ui  Fayette  campait  avec  son  armée  à  l'endroit  même  où  se 
trouve  aujourd'hui  la  ^are  ;  c'est  de  là  qu'apprenant  l'arrivée  à  Sedan  de 
trois  commissaires  de  la  Convention  il  partit  pour  Bouillon  avec  plusieurs 
ot'liciers  de  son  état-major  et  deux  de  ses  aides  de  camp.  Uumouriez,  qui 
lui  succéda,  transportait  à  Bazeilh^s  son  camp  qui  était  établi  entre  la  Meuse 
«>t  la  Chiers,  sur  les  hauteurs  de  Vaux.  Bivouaquant  au  lieu  dit  la  Grèce,  il 
plaçait  son  avant-^arde  à  Mou/.on,  sur  la  live  gauche  de  la  Meuse,  et  envoyait 
Miaczinski  à  Steiiay  avec  l.(HX)  hommes.  (î'est  sur  cet  emplacement  qu*est 
construite  la  ^are  où  les  Bavarois  «  exécutèrent  sommairement  »  trente-neuf 
Ba/eillais,  dont  la  tombe  commune  resta,  jusqu'en  1880.  insoupçonnée;  Tétat- 
niaj(»r  allemand  ayant  pris  toutes  ses  précautions  pour  que  l'on  ignordt  tou- 
jours ce  li(>u  de  sépulture.  .Mais  lorsqu'en  1880  on  voulut  assainir  une  fosse  qui 
contenait  des  (»ssements  de  chevaux,  les  ouvriers,  en  fouillant,  rencontrèrent 
des  squelt^tes.  Aux  marques  encore  intactes  du  linge,  ils  reconnurent  certains 
de  leurs  infortunés  compatriotes. 

Maison  de  la  Dernière  Cartouche.  —  La  défense  de  la  maison  Bourgerie, 
dite  de  In  D*n'nU'rn  Cartnuche,  n'est  qu'un  incident  parmi  les  nombreux  et  san- 
glants combats  livrés  sur  tous  les  ])oints  du  bourg  et  dans  presque  toutes  les 
maisons.  Mais  ce  combat  eut  l'honneur  de  les  glorifier,  parce  qu*il  fut  le  der- 
nier et  •ju'y  participèrent  des  officiers  vX  des  .soldats  de  plusieurs  compagnies 
—  tous  marsouins,  sauf  un  li^nard  —  entrfilnés  sur  ce  point  par  la  marche 
oscilhmte  des  troupes,  et  qui,  battant  en  i*etraite,  y  tentèrent  un  suprême 
effort  de  résistance. 

Le  colonel  Allevron  donnait  l'ordre  au  capitaine  Bourgey  d'occuper  la  maison, 
et  de  la  tit^fvndir  jus'iu'ii  la  dernièrr  ejrtrnnittK  11  faisait  division  avec  le  capi- 
taine helaury.  Il  ne  restait  plus  ({ue  140  hommes  sur  200  pour  ces  deux 
compa::nies,  les  \'M  et  .'>«  du  2''  régiment!...  C'est  le  capitaine  Bourgey  qui 
commençait  à  mettre  la  maison  en  état  de  résistance  et  à  la  défendre  arec 
éner^jf.  Arrivèrent  alors  des  officiers  et  des  soldats  séparés  des  leurs  et 
poussés  en  retraite  par  les  masses  bavaroises  victorieuses,  notamment  le 
capitaine  Aubeit,  accompagné  du  commandant  Lambert. 

I.a  mise  en  état  de  défense  fut  poussée  avec  une  nouvelle  activité  vertigi- 
neuse: nfticiets  ef  soldats,  confondus  et  pressés  dans  de  petites  chambres,  se 
disputaient  à  l'envi  l'honneur  de  paraître  aux  fenêtres  et  aux  meurtrières 
pour  tirer.  C'est  là  qu'était  réellement  le  danger  direct,  les  postes  d*honn6ur. 


—  541  — 

Les  oRiciers  el  les  sous-officiers  qui  se  Irouvaient  dans  la  raaison  Bourgerie 
furent  :  le  eommandiint  Lamberl;  les  capitaines  Aubert,  Bourgey,  Delaury  et 
Picard;  les  sous-lieutenants  Kscoubet  et  de  Sainl-Félix;  les  sous-officiers  de 
Brizay,  Crosnier,  Merson,  Poittevin,  Henri  Wyn  à  qui  les  Bavarois  "  consi- 
gnèrent i>,  sous  peine  de  mort,  la  garde  des  prisonniers;  le  cajtot'nJ  Laledouche  ; 
les  fusiliers  —  nous  en  rappelons  seulement  quelques-uns  —  Despayrous, 
Rocher,  Jullien,  Tapfkeit  qui,  celui-ci.  venant  de  tuer  deui  Bavarois,  se  fit, 
du  dernier  coup  de  son  revolver,  sauter  la  cervelle  et  tomba  mort  en  criant  : 
"  A  bas  les  Prussiens  !  Vivent  les  marsouins  1  Vive  l'armée  I  » 

Le  XV'  bavarois  cernait  la  demeure,  fusillait  les  fenêtres,  mais  n'osait, 
cependant,  tenter  un  assaut.  Les  défenseurs  avaient  transformé  les  ouvertures 
de  la  maison  en  meurtrières  par  lesquelles  ils  décimaient  les  assaillants. 
Vainement  ceux-ci  en  lassaient-ils  renforts  sur  renforts  ;  vainement  leurs  pro- 
jectiles réduisaient- ils  en  loques  les  matelas  dont  étaient  barricadées  Iles 


fenêtres,  labouraient-ils  les  boiseries  et,  au  premier  étage,  les  portes  des 
deux  chambres  où  s'abritaient  les  intrépides  soldats  qui  ne  cessaient  point 
leur  feu  de  mousquelerie  continu  dont  les  résultats  ëlaienl  sanglants  pour 
l'ennemi. 

Bientôt,  cependant,  la  petite  troupe  diminue;  les  blessés  gisent  pële-mële 
avec  les  morts  sur  le  lit;  le  plancher  se  tache  de  larges  plaques  rouges.  Les 
chambres  sont  remplies  d'une  fumée  Acre,  épaisse,  asphyxiante  ;  les  plafonds 
se  trouent,  les  murs  s'évuntrent,  jetant  des  débris  qui  sont  autant  de  pro- 
jectiles. 

Le  général  bavarois,  qu'impatiente  cette  résistance  sublime,  veut  la  ter- 
miner par  le  canon.  Mais  voici  que,  dans  la  maison  Bour^'erie,  les  munitions 
s'épuisent.  On  vide  les  cartouchières  des  blessés  et  des  morts.  Encore  trois  coups 
à  tirer!  Kncore  deux  I  Kncore  un!  Celui-là,  le  dernier,  c'est  le  capitaine  Aubert 


qui  le  tire. 
enveloppée  d  un  me 
près  de  la  fenêtre,  e 
dent,  la  ra^'e  au  cie 
Enlin  était  arriva- 
résistance  n'était  pli 


tandis  que  le  commandant  Lamberl,  la  cuisse  blessée, 
udioir,  regarde,  appuyé  sur  l'entablement  du  bahut  placé 

que  les  soldais,  poings  crispés,  figures  contractées,  alten- 
ir  de  leur  impuissance,  que  la  mort  vienne  les  délivrer. 

le  terme  de  cette  lutte  héroïque.  Il  fut  reconnu  que  la 
is  possible.  Alors,  comme  il  y  avait  danger  à  se  livrer  au 


—  r.48  — 

troupeau  sanguinaire  des  assaillants,  le  commandant  Lambert  revendiqua 
riionneur  de  sortir  le  premier,  disant  à  ses  braves  : 

—  Si  Ton  me  tue,  vous  ne  devez  plus  rien  espérer;  mais  il  sera  temps, 
encore,  de  vendre  chèrement  votre  vie. 

Kl  il  sortit,  en  lête,  les  bras  croisés,  suivi  de  ses  hommes,  de  ses  officiers, 
allant  au  devant  des  baïonnettes  qui,  de  toutes  parts,  se  croisaient,  les  Bava- 
rois n'osant  tirer  parce  qu'ils  craipiaient  de  se  massacrer  entre  eux.  Le  com- 
mandant Lambert  serait-il  tué?  Un  capitaine  bavarois  se  précipite  entre  ses 
soldats  et  lui.  Il  le  couvre  de  son  corps.  C'est  le  capitaine  Lissignolo  —  an 
nom  tyrolien  plutôt  qu'allemand,  —  ancien  s(ddat  de  notre  lésion  étrangère. 

—  Le  malheur  vous  frappe  aujourd'hui,  dit-il  ;  i>eut-étre  demain  sera-ce 
notre  tour?  J'ai  servi  huit  finnées  dans  votre  légion  étrangère  d'Afrique  et 
j'ai  îipprécié  le  caractère  chevaleresque  de  votre  nation.  Vous  êtes  prisonnier 
de  fîuerre,  vous  avez  tlroit  à  la  protection  du  vainqueur. 

Mais,  dès  qu'il  eut  tourné  le  dos,  nos  oftlciers  sont  entièrement  dévalisés 
par  les  Bavarois,  qui  les  fouillent,  l»'s  volent,  veulent  leur  arracher  leurs  épées. 
Le  capitaine  Aubert  court  au  capitaine  bavarois. 

—  On  nous  enlève  nos  épées,  lui  crie-t-il;  le  capitaine  Bourgey  est  déjà 
désarmé. 

—  Oh  !  fit  LissijLHiolo,  indigné. 

Et  tirant  son  épée,  il  la  glissa  lui-même  dans  le  fourreau  de  M.  Bourgey; 
puis,  ayant  fait  rechercher  celle  du  capitaine  français,  il  l'échange  et  retourne 
au  combat. 

Les  survivants  de  cette  glorieuse  défaite  étaient  quarante  à  peine,  presque 
tous  blessés.  Ils  furent  prisonniers.  Lt>  soir,  on  les  conduisait  au  prince  royal 
de  Prusse  qui  leur  dit  : 

—  Messieurs,  je  n'admets  pas  qu'on  désarme  d'aussi  braves  soldats;  gardez 
vos  épées. 

Depuis  1871,  la  Maiaon  de  la  Dernière  Cartnuche  —  que  la  générosité  privée 
permit  d'olTrir  patriotiquement  à  la  h'rance  —  est  un  musée  où  sont  conservés 
pieusement  les  reliques  de  cette  admirable  défense  et  aussi  les  témoignages 
douloureux,  laissés  sur  le  champ  de  bataille,  de  la  journée  héroïque.  L'ar- 
moire mouchetée  de  balles,  l'alcove  maculée  et  hachée,  le  plafond  crevé, 
resliMit  ce  ({u'ils  furent  après  le  siè^e.  Dans  un  coin,  une  vieille  horloge, 
frappée  par  un  projectile  et  arrêtée  au  niilitm  de  la  lutte,  marque  Theore 
ilu  glorieux  fait  d'armes  :  onze  heures  trente-cinq  minutes.  Le  voyageur  qui 
visite  Hazeilles  et  arrive  â  la  maison  célèbre,  gravit  l'escalier  qui  conduit  à  la 
chambre,  se  découvœ  respectueusement  devant  les  lieux  où  le  courage  fat 
sublime,  puis  envoi(t  un  souvenir  ému  aux  braves,  morts  ou  encore  vivants, 
4|ui  soutuirent  avec  un  si  merveilleux  courage  l'honneur  du  nom  français. 
Car  n'est-il  point  juste  de  priurlamer  hautement,  sans  vouloir  réveiller  une 
polémique  récente,  qu'à  Dazeilles,  et  ({ue  dans  la  maison  Bourgerie,  le  cou- 
ra^'e  de  nos  soldats  i»t  de  leurs  chefs  s'éleva  jusqu'au 'comble  de  la  bravoure. 
Le  tableau  de  de  .Neuville  n'est-il  que  fantaisie?  La  »  commission  »  eut-elle 
raison  «le  demander  iiue  le  bas-relief  du  sculpteur  Thomsen  et  de  l'architecte 
Koileau  fut  recommencé,  parce  qu'il  ne  n'aurait  pas  été  historiquement  exact? 
La  dernière  cartouche  fut-(?lle  tirée  par  le  capitaine  Aubert?  Qu'importe! 
puisqui*  la  France  associe  dans  une  même  pensée  ces  héros  «  de  la  dernière 
cartouche  ». 

VA  maintenant,  faut-il  rappeler  le  nom  de  toutes  les  victimes?  Faut-il 
montrer  le  malheureux  village  brûlé,  ruiné  —  sur  423  maisons  dont  se  com- 
[ïosait  le  bourg,  37  furent  détruites  par  les  obus  et  363  furent  incendiées,  — 
se  reconstruisant  mais(»n  par  maison,  gnïce  aux  initiatives  privées,  grâce  à  la 
souscription  nationale  du  son  dea  chaumicrcs  ? 


Il  nous  subira  de  reproduire  ce  lémoignage  indigné  que  le  duc  Fitz-James, 
un  étranger,  écrivait  au  Tânes  :  <•  Les  Bavarois  et  les  Prussiens,  pour  punir 
les  habitants  de  s'être  défendus,  incendièrent  le  village.  La  plupart  des  gardes 
nationaux  étaient  morts  ;  la  population  s'était  réfugiée  dans  les  caves  :  femmes, 
enfants,  tous  furent  brûlés.  On  a  vu  les  Bavarois  repousser  des  familles  entières 
dans  les  flammes  et  fusiller  des  femmes  qui  avaient  voulu  s'enfuir.  J'ai  vu.  de 
mes  feux  vu,  les  ruines  fumantes  de  ce  malheureux  village;  il  n'en  reste  pas 
une  maison  debout.  Une  odeur  de  chair  humaine  brûlée  vous  prenait  fk  la 
gorge.  J'ai  vu  les  corps  des  habitants  calcinés  sur  leur  porte.  Bavarois  ou  Prus- 
siens qui  étiei  à  Baîeilles,  vous  avei  violé  les  lois  de  l'honneur  et  de  l'huma- 
nité ;  vous  ave/  (lètri  votre  victoire.  J'en  appelle  au  Monde,  à  l'Histoire  qui 
vous  jugerai  Vous  avez  tué  pour  tuer;  vous  vous  êtes  conduits  comme  des 
sauvages  et  non  comme  des  soldats!  " 

Eglise.  —  L'ancienne  église  disparut  avec  le  cimetière  qui  l'entourait,  à  la 
suite  de  l'incendie  qu'allumèrent  les  Bavarois.  L'emplacement  qu'elle  occupait 


est  : 


ivelé. 


Ch&teaux.  —  Chlteau  Dorival.  construit  en  1730.  Au  temps  de  l'ii 
par  les  armées  alliées,  il  abritait,  quelques  jours,  un  bien  jeune  aide  de  camp 
qui,  plus  tard,  s'appela...  Guillaume  1"  et  fut  couronné,  à  Versailles,  roi  de 
Prusse  et  empereur  d'Allemagne!  Au  chftteau  Dorival,  fut,  en  1870,  établie 
l'ambulance  bavaroise,  tandis  que  von  der  Thann  avait  pris  position  dans  le 
parc,  avec  le  2'  et  le  4'  bataillons  bavarois,  —  La  villa  Beurmarm.  Fut  criblée  de 
balles  et  de  boulets.—  Le  château  de  hiontvillen,  construit  en  1770  par  le  baron 
Poupart  de  Neuflize;  fut,  sous  la  Restauration,  habité  par  U.  Schneider,  le 
grand  industriel 
du  Creusol,  pré- 
sident du  Corps 
législatif.  Servit 
d'ambulance  pen- 
dant la  terrible 
journée  de  Ba- 
îeilles. Le  parc 
tint  lieu  de  ci- 
metière aux  Ba- 
varois; l'infection 
répandue  par  les 
cadavres  devint  si 
forte  qu'il   fallut 


fair 


r  les  01 


CUtMin  ds  100111110»,  1  Buolllw 


vriera  d'une  Com- 
pagnie anglaise 
pour  déterrer  les 
morts.  On  fouilla 
les  terres,  et  sur 
le  seul  territoire 

de  Bazeilles  on  exhuma  plus  de  cinq  mille  cadavres  bavarois.  Douze  cents  de 
ces  cadavres  furent  retrouvés  dans  le  parc  du  château.  Ils  étaient  ensevelis 
dans  une  fosse  gigantesque,  à  l'ouest  du  mur  de  déluré,  proche  la  maison 
du  jardinier.  En  1872,  les  Allemands  élevèrent,  en  cet  endroit,  un  monument 
quadrangulaire,  3  mètres  de  hauteur;  sur  une  de  ses  faces,  on  lisait  :  Hier 
ftuAen  in  Goth  SOO  lapfei-  Bai/em  =  Ici  reposent  300  enfants  de  la  Bavière. 
En  1876,  ce  monument  fut  transféré  à  l'Ossuaire.  Dans  ce  même  parc,  s'éle- 
vait une  croix  avec  cette  inscription  en  langue  allemande  :  Ici  repose  un  officier 
bavarois.  Aussitôt  après  le  départ  des  Prussiens,  le  propriétaire  du  château 


vnutiil  f!iiri> 

seul  ciirps  iji 

rciritii''S  liiillc  fi  tiiitli'.  >(i[i  kiiii,  ij 

St.  Kobyrt.  brjiMfur  à  Hii:trillfs.  ar 

rfti)("(((  rliom'ts-fri'fiiri,  coiislniU, 


—  :.iio  — 

u  tVissi',  «Ifirs,  fut  creusée  :  cf  n'esl  pas  un 
s  ca<l:ivi(>s  ilP  vin-ft-ciiiq  onii'iers  bavarou, 
liiii-rit  Ml-  fusilli'i  M.  Kortier,  de  Yoncq,  et 
■i]si''s  d'.-ivnir  tiii^  sur  un  soldat  bavarois.  — 
m  coiiiiii^ni-eiiKïLil  du  siècle,  par  M.  DeTîUei' 


Bodsou,  nialliv  <ti'  t'iip'».  Ce  chnK'iiii  lui,  lui  au»'»!,  uue  ambulance  avec  croix 
rou»»-  (le  lieiiévf  tlottaut  au-d<'ssiis  de  son  helvMère;  ce  (fui  u'empécha  pas 
les  sauvafii-s  Ilavamis  de  riut-euduT.  d<!  le  piller  et,  i-bose  afTreuse,  de  livrer 
aux  flaniuies  les  iiiniibreux  blessi^si  qu'il  iibiitiiil.  M*"  Thomas,  morte  aujour- 
d'bui.  lia  jamais  voulu  que  le  cliâleau  fût  relevé  de  ses  ruines,  qui  appar- 
lirniieiil  niainteiKiut  à  M"  Pbilippe,  Mlle  unique  de  M.  Tliouiag-Kriquet  :  elle 
dt^sJri!  les  ronservi'r  ainsi,  e1,  rlia>]ue  année,  len  louristca  les  saluent  avec  un 

patriotique  rei- 
~  pect,  —  GMteav 
ileTurenne.O&M 
allaité  et  élevé  cet 
illustre  hommede 
guerre,  qui  na- 
quit à  Sedan.  De 
re  ch&teau,  coa- 
struit  ou  quin- 
zième siècle  et 
iiici'ndié  en  1870, 
restent  seulement 
.-tujourU 'huila  pe- 
tite porteque  pré- 
cédait le  pont- 
levjs,  une  autre 
porte  plus  f;rande 
ilanquée  de  sa 
leur,  les  fossés 
comblés  mais  en- 
core visibles, et  le 

mur  créiii-lé  qui  contmirne  le  janliii.  I.a  M^use.  aux  temps  des  grandes  inon- 
dations, baigiif^  ci-s  i-uirii'x.  Subsistiml  eticoi-e  quelques  tilleuls  de  la  famenM 
allée  qut!  la  léci;nd>'  iifflrme  nvoir  été  plantée  par  Tiirenne.  Ce  cb&teau  est 
aujourd'hui  maison  de  fenuc  dirvnnt  laquelle  s'étend  le  Pr^  Turenne,  théâtre 
d'uui!  lutte  liiandiose  entre  bs  soldats  de  von  der  Tbann  et  les  divisions  ftwi- 
çaÎM-s  lirandchuiup  et  de  Yassiu^rLe.  —  D'ailleurs,  quel  écart,  quel  lieudit  de 
Kazi'illes  ne  vil  point  son  ccimbat?  Citerons-nous  :  le  RuUe;  Con«f»n( Jne ;  U 
Itodên-;  le  Port;  Cliiimiiîmiy  :  la  Hri'nulnif  ;  Moutiiuhan;  le  Uotilin  BiHy;  U 
H-iitt'u-ii- :  la  Ci'yj.r  Blon'hc:  le  Fosn'^  Vrimont,  où,  par  une  manœuvre  habile, 
les  Alb'mands  ■•  tnuriit-rent  >■  notre  inl'aiiti'rie  de  marine. 

La  Crypta.  —  L'Ossuaire.  —  "  M>-  void,  dit  Jules  Mazé  :  Le  Chanqi  de 
hnliiilli-  •ta  .Sc'fciii,  dans  la  Hkvl:k  hf.  Kiiancv,  nie  voici  devant  le  cimetière. 
Au-dessus  de  la  jurLe  d'une  maisonnette,  un  écHleau  attire  mon  attention; 
je  lis  :  Ij-  li'iMee,  Knrdieii  de  la  rrvpte.  Le  f^rdien,  un  ancien  soldat  médaillé, 
m'a  deviné.  Il  s'avaui-e,  san(;lé  dans  son  uiiironue,  une  lampe  h  la  main.  Nous 
pént'trons  dans  le  champ  des  ninils.  .-ulmirableincnt  entretenu.  A  l'extrémité 
de  rallée  centrale,  on  aperçoit  la  j!rille  d'eutr^-e  de  la  crj-pte  en  partie  cachéfl 
{lar  une  pyramide;  puis,  au-dessus,  un  iiionunionl  Tort  simple  composé  d'une 
pvraniide  surmontant  un  sarcopbaae  et  entour<'-e,  à  la  base,  de  sarcophages 
plus  petits.  La  pyramide  [ilafée  devant  l'entrée  avait  été  élevée  par  les  Alle- 
mands derrière  le  chAtcau  de  Monlvillcra,  sur  une  fosse  renrermant  les  restes 


—    .)Ol    — 

de  cinq  ceiils  Baviirois.  Les  Bavarois  ont  pris  place  dans  l'ossuaire  et  le  monu- 
ment les  a  suivis,  mais  il  n'a  pu,  étant  donné  ses  dimensions,  recevoir  l'hospi- 
talité intra  niuros, 

«  La  crypte  ou  «  ossuaire  »  —  il  appartient  k  l'Etat  —  se  compose  de  deux 
séries  de  galeries  parallèles  se  faisant  face,  séparées  par  un  couloir  central  ; 
chaque  galerie  est  formée  de  deux  trottoirs  parallèles  distants  de  un  mètre 
environ.  Sur  les  trottoirs,  en  bordure,  des  crânes;  derrière  les  crânes,  des 
ossements.  Les  galeries  de  droite  sont  occupées  par  les  Français,  celles  de 
gauche  par  les  Allemands.  J'ai  visilé  ces  lieux  quelques  années  seulement 
après  la  guerre  ;  l'aspect  en  était  terrifiant  —  la  crypte,  alors,  était  un  char- 
nier. Mais  le  temps  et  la  chaux  vive  ont  accompli  leur  œuvre  de  destruction  : 
le  charnier  est  devenu  un  ossuaire. 

«  Du  côté  français,  pourtani,  on  remarque  le  corps  presqu'entier  d'un  com- 
mandant de  cuirassier,  la  tète  est  percée  d'une  balle  ;  le  buste  d'un  capitaine 
d'infanterie  de  marine  auquel  adhère  le  dolman  ;  un  bras  et  une  main  avec,  à 
l'un  des  doigts,  deux  bagues  ;  une  botte  de  cuirassier  renfermant  une  jambe  ; 
une  tête  de  turco  admirablement  conservée  ;  les  corps  de  deux  bourgeois 
ramassés  dans  les  rues  de  Bazeilles  après  l'incendie,  et  dont  l'identité  ne  put 
Hre  éUiblie;  dans  Tune  des  galeries,  un  cercueil  d'ambulance  plein  de  débris 
humains,  mis  au  jour,  en  1892,  par  le  soc  de  la  charrue. 

«  Du  côté  allemand,  quelques  tiHes  surmontées  du  casque  à  pointe  —  le 
reste  nest  plus  que  débris  informes...  » 

Depuis  ces  «  souvenirs  »  de  notre  confrère  Mazé,  Kené  Le  Boedec  est  mort 
le  1 1  mai  1899.  Son  remplaçant  comme  gardien  de  la  crypte,  depuis  le  10  juillet 
de  la  même  année,  est  un  douanier  retraité,  Jean-Baptiste  Jaminet. 

Chaque  année,  un  pèlerinage  comniémoratif  à  cet  ossuaire,  a  la  Dernière 
Cartouche»  au  «  monument  »  élevé  sur  la  place  de  la  mairie  à  la  mémoire  de* 
soldats  français  et  de  Bazeilles,  nous  rappelle  les  douloureuses  journées.  11 
semble  qu'ayant  dans  ce  souvenir  retrempé  nos  courages  et  avivé  nos  forces, 
il  nous  est  permis  d'attendre,  avec  une  confiance  plus  certaine,  l'heure  suprême 
de  la  revanche. 

Ecarts.  —  Le  Rulle,  26  hab.,  ferme  importante  et  filature.  —  Montvillers, 
26  hab.,  chilteau  entouré  d'un  parc,  sur  la  Givonne.  —  Constantine,  4  hab., 
maison  isolée,  auberge  entre  Bazeilles  et  le  Huile.  —  La  Roziére,  3  hab.,  près 
de  la  fontaine  do  ce  nom,  à  proximité  du  Huile.  —  Le  Port,  4  hab.,  sur  la 
Meuse,  près  du  bac  de  Remilly.  —  La  Gare,  34  hab.,  ouverte  en  1864.  — 
Le  Champinay^  12  hab.,  près  du  château  de  Turenne.  —  La  lirii(ueterie,  10  hab., 
entre  Balan  et  Bazeilles.  —  Montauban,  11  hab.,  auberge  au  croisement  des 
chemins  de  Balan  à  la  Moncelle  et  de  Bazeilles  à  Daigny.  —  Le  Moulin  hilly, 
anciennement  la  Platinerie  ou  la  FoiUerie,  11  hab.,  près  de  la  Moncelle.  — 
La  Ramorie,  4  hab.,  dépendance  d'une  filature  de  la  Moncelle.  —  La  Croiv 
Blanche,  8  hab.,  auberge  à  l'entrée  du  village  de  Daigny. 

CHÉHÉRT.  —  H.,  i:i9.  —  E.,  46.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  10.  —  D.  D.,  23.  — 
Hect.,  492.  —  B.  P.,  Donchery.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  18  octobre.  — 
Premier  étage  du  terrain  llasslquc  :  carrières;  pierres  de  taille  dans  les  carrières 
de  l'oolithe  inférieure.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Date  du  quinzième  siècle,  mais  sans  caractère  architectonique 
digne  d'intérêt. 

Château.  —  Château  de  Hocan,  construit  par  un  sire  de  Coucy,  chambellan 
de  François  I*'*'.  Vn  donjon  fianqué  de  deux  tours  percées  de  meurtrières.  Fut 
bdti,  sans  doute,  sur  l'emplacement,  et  avec  les  débris,  d'un  château  plus 
ancien.  Après  la  bataille  de  la  Marfée,  1641,  le  château  de  Rocan,  actuelle- 
ment propriété  de  M.  Chovelon,  fut  attaqué  et  pris  d*assaut  par  le  général 


I.anibny.  Il  y  séjourna  qui-liiu<^  li^mps  avant  d'aller  assiéger  Doncherjr.  Asseï 
]trochi-  du  rhiUeau.  la  Tornie  di!  Kocan,  uinsi  qu'une  chapelle  et  une  petite 
ri)nlain(>  ilrilii'e  à  saint  Doch.  >'on  loin,  nu  lit:u  dit  les  Boche»,  on  découvrit  un 
(luits  cari-é  appelé  :  le  Puila  '(*.*  Ffeu  —  pourquoi  ce  nom?  —  et  dans  ce  puiti 
un  crAni?  d>>  i)u;uf,  du  diarlxm  el  des  pierres  brûlées.  Puis,  en  labourant  b 
prairie  oii  se  trouve  le  pnils  diis  If-es,  on  mil  <i  jour  plusieurs  restes  de  mon 
dont  ron<!ine  est  iniximiue. 
Au  din-T^eptiëme  Ai*-cle,  ce  clidtrnu  de  Rocan  était  habité  par  les  Uescanse- 


ChlUtu  d>  Rouu 


vellr  dont  liiieul  eut  pour  onde  maternel  Raoul  de  Coucy.  Dans  l'église  de 
(:h>''ii<ry.  n;pose  celui  que  l'on  croit  être  li;  dernier  représentant  des  Uescsnne- 
velle  :  '<  Messira  Charles  Oesoanttevelle,  chevalier,  seigneur  de  Rocan,  de  Chëhéry 
et  auli'es  lii^ux.  fils  des  défunte  Messire  Charles  Descannevelle  et  dame  Anne 
Touveniii.  aussi  si-igneurs  desdils  lieux.  1739.  »  Kt  dans  le  chœur  de  isetteméne 
éfjlisu,  1  Mi^ssire  Franrnj's  de  ll^ynier  <le  Vi^'neux,  chevalier  de  l'ordre  royulét 
niilit'kiri!  de  Siiiiit-I.nuis,  hri;,Mdier  des  nnncs  du  roy,  cy-devant  lieutenant- 
colonel  du  i-r'alnicnl.  di'  Tourruine,  I7li:j,  m  a  qui  Charles  Descannevelle,  mort 
sans  l'uninl»,  li'-^'u;i  (unie  ia  fortune.  En  1792,  êtnigrait  celte  famille  deRejnïer, 
[,e  |io>'l>'  ronlemporuiii  llt-nri  ili>  Hunier  est  un  descendant  de  cette  famille, 
■v».  Itupp"l'>[is  qu'an  li<'ii  dit  le  Tiimiix,  hi  tradition  placerait  un  camp 
romain  ;  mai*  celle  iruilition  e*l  jilus  qne  contestable. 


CHEVEUGES.  -  11.,  ^13. 
-  llecl.,  S'Jii.  —  H.  1'..  Doni-lii 
r  étap-  ilu  /(■; 


ouvertes  d:ii 


Clieveu^ir: 

Rockf.  .lu  Viiin-  m 

manilois. 

Eglise.  -  D'.tri 
le  eloi-hi-r  .lu  Irei. 
leaU.  .Au  pied  du  !■ 
tradition,  rei'ijuin' 


-K.,  l«l.-  D.  C,  7.  —  U.  A.,  7.  — D.A.,». 
ï.  —  ¥.  ]..,  le  deuxième  dimanche  de  mai. — 
lin  jnriinfiiiiii;  :  carrti>res  de  pierres  de  taille 
ik';iii'i'^  jiiurii'Llres  de  l'oolithe  inférieure.  Le  territoire  ds 
:'Si'-  |iur  lu  If'ir  qui  uvnit  les  ruisneaujc  de  l'.heveujui,  de  U 
di-  F-iMfiifll';  du  M'-uliii  Co'/itvl  et  de  tfontru.  —  C.  de  Ver- 

itie  uni-ieiuii^  :  le  portail  el  la  net  datent  du  dixième  siècle; 
i-me  sii^cle;  les  nefs  latérales  ne  sont  pas  antérieures  à 
iieur,  uni'  pii  rre  liimiilalre  eu  marbre  noir  qui,  d'après  la 
i>s  re^tes  Je  M.  el  de  M'""  de  Uouiy,  seigneurs  de  C" 


l.a  moitié  de  celte  dalle  est  recouverte  par  les  degrés  du  sanctuaire.  Dans  la 
parlie  visible,  un  mètre  environ,  il  est  facile  de  distinguer  un  casque  et  les 


Eglise  de   Cbeieufes 


pieds  d'un  des  deux  personnages,  à  cùt<:  iluquel  on  reconnaît  la  forme  d'une 
robi'.  L'inscription  et  les  écussons  restent  indéchiffrables. 

ChAtesUi  ~  Du  1res  important  chtlteau  dit  de  (^hsiiequeux,  vendu  l'an  Y  et 
transformé  tout  aussitôt  en  maison  de  culture,  ne  reste  que  la  cuisine  faisant 
coiTis  avec  quelques  constructions  modernes.  A  remarquer,  dans  cette  cuisine, 
une  vieille  plaque  uu  millésime  1S54.  offrant  un  écusson  sur  lequel  s'appuient 
deux  griffons  :  sans  doute  les  armoiries  de  l'ancienne  maison  seigneuriale  de 
Roucï. 

Ecarts.  —  La  Maison  Coiilan.  N.  C,  —  Le  Moulin  ite  Monlrue,  11)  hab.  — 
1^  Fouterie.  —  CAetieiy'us.  —  La  Baure.  —  Le  ChitUau.  —  La  BtUe-VoUe  ou 
Uamal.  —  La  Fue  Perdue.  —  Le  Chenau.  —  La  Carrière.  —  Coulan,  1*  hab.  — 
La  Marft'e,  10  hab.  Occupé  en  1870  par  le  XI"  corps  bavai'ois.  En  juillet  1641, 
la  balaille  de  la  MarfH,  célèbre  dans  nos  annales  ardennaises.  Les  troupes 
royales,  que  commandaient  le  maréchal  Ue  Clidtilloii  et  Fabert,  furent  défaites 
par  le  duc  de  Bouillon  et  le  comte  de  Soissoris,  révoltés  contre  Louis  XUI  ou, 
plutai,  contre  Richelieu.  Un  coup  de  pistolet,  pendant  le  combat,  tua  le  comte 
de  Sois'ons.  Battant  en  retraite,  le  maréchal  de  Chûtillon  ne  s'arrêtait  qu'à 
Retbel,  ayant  abandonné  aux  mains  de  l'entiemi  ses  canons,  son  trésor  de 
guerre,  1,000  soldats,  300  officiers  prisonniers  et  iiOO  morts. 

DAIOHT.  —  H-,  446.  —  E.,  123.  —  D.  C.  S.  —  D.  A.,  5.  —  D.  D.,  2.Ï.  — 
Heel.,  284.  —  H,  P.,  Baieilles.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  i"  septembre. 
—  B.  B.  —  S.  M.  —  Ch.  S.  ouvriers  et  ouvrières  de  l'industrie  lainière.  — 
Deuxième  étage  du  lerrui'n  thissique  :  calcaires  sableux;  carrières  donnant  des 
moellons,  des  imvés,  des  dalles;  sable  Jaune;  pierres  à  chaux.  Daigny  est  au 
pied  d'une  colline,  sur  le  bord  de  la  Givonne.  —  C.  de  Sedan. 

ChAteaa.  —  tteste,  d'un  «ncien  château  fortifié,  le  donjon  avec  ses  créneaux 
et  les  casemates.  A  certains  endroits,  les  murs  ont  2  m.  1/2  d'épaisseur. 
Aucune  trace  de  fossés  ou  de  fortiacations.  Sur  l'emplacement  qu'occupait 


ift  niitii[iii>  luiiiioir,  fui  (.'unsli'iiil  l*>  rli(lti>;ui  iiKidertie  <le  Daigiiy  :  lequel  appar- 

lliil  sufces^ivi' nt  h  M.  ili'  tijvoiine,  ù  la  fnuiillf  <ie.  [^senurs  un  de  l.ascoun 

lut  pn-frt  Jps  Aidi'iiiH'sl,  à  M,  Renard-Hacot,  à  M.  Fraiini-r. 

Ecarts.  —  !..■  liuin-n-nrim-iif.  t."i  bah.  —  l-a  /'«i(*  Moncelle,  U  hab.  —  La 
La  F-'ilerk.  i;i  liab.  -  l.--  M-iilm.  1  liab.  —  l,a  Fnrf/e.  N.  C. 

Lleaxdits.  —  !.>'  It-iis-Chrralifi;  où  si.-  i-eiiconlrèi-eiit  les  troupes  de  Guil- 
laiiiu''  il--  I.a  Miirck  •>(  du  dui'  de  (luisi-  qui  laissait  morts  sur  le  champ  de 
l>  Llaill''  I.IHM)  de  st-fl  soldais.  Lu  duc  de  liuise  faillit  être  fait  prisonnier  :  mais 
il  |iuL  fuir,  ayant  taissA  pour  Lroplit't?  son  manteau  par  lequel  l'avait  saisi  au 
'  cavaliiT  du  sire  de  La  Hai^k  ".  —  Mimly:  HeurtfUse.  La  tradition  aRlrme 
•|u'uux  orifiines.  Dniiiny  aurait  ncrupt-  remplacement  des  lieux  dits  Monty  et 
Hfurli-bitû,  nù  l'on  voit  encnn>  des  monceaux  de  pierres  !i  l'endroit  où  s'élevait 
l'ancienne  l'filise  détruite  vers  l'an  1729  environ,  et  rebAtie  en  1760.  L'éf;lise 
aetufllr,  iissi-z  t'-li-uante,  date  de  I87ii.  Cet  ancien  Daigny  ne  fut  jamais,  rf'ail- 
b'urs,  ni  bioti  riche,  ni  bien  prospèif.  NnuK  rappellcnms  qu'il  fut  ravagé  par 
l'hiirrllili-  pest<-  i|u'<-n  (ÔSD  apportèrent  dans  notre  région  les  Espagnols  au 
si-rvii-e  de  la  Li^ue;  et  qu'apri'S  I»  n*viK-ution  de  l'i'dil  de  Nantes,  soixante-dix 
fabricants  de  fiiulx  et  d'usleiisiles  di>  nii-na^e —  l'industrie  locale  —  s'exilèrent, 
pitCL'p  i|u'il?i  apparti-naienl  à  la  n'Iiuinn  n'-fornii^e, 

***  Km  IKTn.  Itaitiny  <'-lait  imindi''  et  pillé  par  les  soldats  saxons,  luttant 
cuntie  nus  h>''i'nlqi)es  marsouins  de  l'iriranterie  de  marine. 

DONCHERY.  -IL.  I.OTii.  —  P.  11.,  iÛ6.  —  K..  171.  —  D.  C,  3.  —  D.A..3Ô. 
—  n.  11.,  -iX.  --  llivl.,  H,6ai.  It.  ]'.,  Doncliery.  —  F.,  le  troisième  mardi 
d.'  cariTMe.  le  pi-oniii-r  lundi  de  juin,  le  W  novuniîire.  —  K.  L.,  la  Pentecôte.— 
Il"  P.  —  K.  It.  —  S.  M.  —  Kanf.  munie.  —  (1.  —  T.  ~  Troisième  étage  da 

irrrniii  iii'i'iisirr.  Pri'iiii<'r  l'I.iye  du  l>-rrnii\  Huxsi'iuf  :  calcaires  hydrauliques  el 


Donctaerr 


marnes,  lleuxi^nie  êlapo  du  lerrniii  /(Kss/'/hc  ;  calcaires  sableux  exploitables 
pour  niocUuiis,  dalles,  can-anx  et  pavés.  Troisième  éloge  du (ermi'n  (institue.' 
ealcinr>^  femi^lix-ux  et  ar;:iluii!i  donnant  de  la  chaux  hydraulique.  Doncheiy 
s'rtend  sur  la  rive  drnile  de  la  .Wc","'.  —  C.  de  Vermandois. 

Egalise.  —  Haisons  religieusas.  —  Prieuré.  —  D'architecture  gothique, 
l'éfrlise  dr>  Unnchery  i-sl  la  plus  remarquable  de  la  région,  après  celles  de  Houion 
■  t  je  MéïifTCs.  I.i-  cbivur  et  le  sancttiairn  d.-iliml  du  douzième  siècle;  les  fenê- 
tres du  sanctuaire,  cHé  sud  el  t:6U:  est,  sont  du  iiuatoraièmc  siècle;  les  grandes 


—    000 


fenêtres  des  nefs,  nord  et  sud,  sont  du  seizième  siècle.  D'abord  simple  cha- 
pelle de  prieuré,  et  construite  à  la  suite  d'un  vœu  de  Charles  le  Gros  qui  deman- 
dait des  prières  pour  lui  et  sa  famille,  cette  chapelle  fut  obligée  de  s'aprandir 
successivement  à  mesure  que  l'exigeaient  les  besoins  d'une  population  tou- 
jours croissante.  De  sorte  que  le  chœur  et  le  sanctuaire,  quoique  très  anciens, 
ne  firent  que  remplacer  cette  primitive  chapelle.  Les  guerres  des  quinzième 
et  dix-septième  siècles  ruinèrent  maintes  fois  l'église  :  d'où  la  différence  de 
style  indiquant  les  époques  pendant  lesquelles  se  firent  les  restaurations.  La 
nef  droite  est  plus  large  que  la  nef  gauche.  La  hauteur  du  clocher,  à  quatre 
pans,  mesure,  à  partir  du  sol,  33  mèlres,  et  36  en  comptant  le  coq.  Une  vue 
ancienne  de  Donchery  nous  montre  une  flèche  élevée,  élégante,  en  forme 
d'aiguilles  à  pans.  En  1637,  un  orage  brisait  cette  flèche.  Voici  le  récit  ultra- 
naïf que  dom  Ganneron  nous  a  laissé  de  cette  catastrophe  :  «  Le  niesme  jour 
de  S^-Jacques  comme  on  célébroit  la  grande  messe  où  il  y  avoit  grande  affluence 
du  peuple  le  tonnerre  tomba  par  trois  endroits  en  l'église,  dont  il  y  eut  plus 
de  cent  personnes  de  blessés  en  divers  endroits  du  corps,  ayant  mesme  blessé 
quelq'uns,  sous  les  habits  et  les  pieds  et  jambes  chaussées;  bruslé  la  peau  de 
ceux  qui  estoient  bien  veslus,  le  tout  sans  rien  faire  aux  habits,  souliers  ou 
chausses.  Cecy  arriva  un  peu  devant  l'évangile.  Or  comme  tout  le  monde  crioit 
miséricorde  en  ladite  église  et  que  chacun  pensoit  à  mourir,  on  contraignit 
les  prestres  qui  estoient  cinq  ou  six  de  quitter  la  messe  pour  aller  confesser 
les  blessez  et  Dieu  sçait  que  plusieurs  se  confessèrent,  qui  n'en  avoient  guères 
d'envie  auparavant.  Entre  autres  il  y  eut  une  jeune  fille  qui  n'alloit  guères 
souvent  à  confesse  et  un  jeune  autre  bon  compagnon  qui  n'estoit  pas  loing 
d'elle,  qui  se  fust  volontiers  exempté  de  la  confesse;  mais  comme  le  mal  les 
pressoit  tous  deux  et  que  les  prestres  alloient  par  la  foule  pour  entendre  les 
plus  blessez  les  premiers,  la  jeune  fille  commença  d'altrapper  un  prestre  par 
une  de  ses  jambes  et  le  pauvre  garçon  l'attrapa  par  l'aullre,  si  serré  qu'il  ne 
peut  jamais  desgager  d'eux  qu'il  ne  les  eust  entendus  en  confession.  [1  y  en 
eut  quelque  huit  qui  furent  tenus  pour  morts;  mais  un  seul  mourut  au  bout 
de  quelques  heures.  Aucuns  y  perdirent  l'esprit.  Après  cecy  conimes  les  pres- 
tres furent  pour  achever  la  messe,  il  en  vint  un  en  Téglise  qui  dit  que  le  clo- 
cher estoit  tout  en  flammes  du  tonneire;  il  fallut  encore  quitter  la  messe  et 
l'aller  esteindre,  et  les  prestres  pareillement  y  furent.  11  y  eut  encore  des  per- 
sonnes qui  furent  prodigieusement  sauvez  du  feu,  estans  accablez  sur  des 
cloches  et  sous  des  pièces  de  bois.  Enfin  tout  le  feu  fut  esleint  et  le  clocher 
cousta  400'  a  refaire;  et  Dieu  sçait  dès  qu'il  tonne  à  Donchery  comment  chacun 
court  à  l'eaue  beniste  pour  s'en  préserver.  » 

C'est  la  métamorphose  de  ce  clocher  reconstruit  que  nous  possédons.  Cette 
église,  dont  les  contreforts  et  les  murs  offraient  maintes  traces  de  boulets,  est 
sous  le  vocable  de  saint  Onésime.  Dom  Ganneron  nous  énumère  les  nom- 
breuses reliques  dont  elle  s'enorgueillissait  jadis,  notamment  :  la  fameuse 
huile  de  saint  Nicolas,  in  quodam  jocali  argenteo.  Cette  huile  *Ie  saint  Nicolas 
est  une  liqueur  (?)  recueillie  sur  les  parois  intérieures  de  son  tombeau  creusé 
dans  le  roc  au-dessous  du  maitre-autel  de  l'église  royale  et  collégiale  de  Bari, 
en  Italie;  on  conserve  dans  le  «  trésor  »  de  cette  église  une  assez  grande  quan- 
tité d'ampoules  et  de  fioles  remplies  de  cette  liqueuret  dont  les  plus  anciennes 
remontent  à  trois  siècles.  Dans  l'église  de  Saint-Nicolas,  à  Gand,  se  trouve  encore 
aujourd'hui  une  bouteille  en  verre  vénitien  contenant  de  cette  fameuse  huile. 
Au  Mont-Dieu,  se  conservait  une  relique  non  moins  extraordinaire  :  «  le  saint 
lait  de  la  Vierge  »  (voir  Le  Mont-Diku).  L'église  de  Donchery  ne  possède  plus, 
actuellement,  qu'une  partie  du  bras  (?)  de  saint  Onésime  dans  un  bien  modeste 
reliquaire  au-dessus  de  la  statue  du  saint,  à  droite  du  maître-autel,  et  quel- 
ques parcelles  des  ossements  attribués  à  saint  Sébastien. 


—  556  — 


Outre  cette  église  paroissiale,  nous  rappellerons  :  une  chapelle  qui  s'élevait 
dans  l'anoien  cimetière  au  nord  de  la  ville,  démolie  en  1821,  et  dont  il  ne  reste 
plus  vestiges,  surtout  depuis  que  cet  ancien  cimetière  fut,  en  1860,  remplacé 
par  le  cimetière  actuel;  une  Maison-Dieu,  c'est-à-dire  un  hôpital,  supprimée  le 
8  floréal  an  HI,  ayant  été  vendue,  avec  ses  revenus,  190,310  livres  15  sols 
4  deniers  ;  une  renfermerie,  maison  de  charité,  où  l'on  donnait  asile  et  secours 
aux  infirmes  ne  recevant  pas  de  TÂssistance  publique  les  ressources  néces- 
saires, et  qui  fut  vendue,  éf^alement  pendant  Tépoque  révolutionnaire,  pour 
161,245  livres  en  assi^'nats;  un  couvent  des  Carmes  que  remplacent  Thospice 
actuel  et  l'école  des  filles:  U*  prieuri^  de  Saint-Médard,  fondé  en  Tan  887,  au 
centrt>  de  la  ville,  proche  de  l'église  paroissiale,  son  ancienne  chapelle  d'ail- 
leurs. Les  25  et  20  avril  1791,  fuient  vendus  «  les  meubles,  effets,  linge,  livres  et 

ustensiles  de  la 
maison  des  ci- 
devant  religieux 
de  Donchery  » 
pour  la  somme 
de  798  livres 
6  sols  payés  an 
receveur  du  dis- 
trict. En  1861, 
les  bâtiments 
du  prieuré  tom- 
baient en  ruines: 
ils  furent  démo- 
lis, sauf  un  mur 
très  épais,  pour 
laisserla  place  li- 
bre à  Técole  ma- 
te rn  elle.  Treiie 
années  plus  tard, 
était  abattue  la  (h'uwje  d**  la  Dune  —  hangar  au  toit  pointu,  —  sur  remplace- 
ment de  laquelle  fut  construite  l'école  de  garçons. 

De  ce  prieuré  dépendait  une  maladverfe  qui,  remontant  à  Tépoque  des  croi- 
sades, cessa  de  recevoir  des  lépreux  vers  la  fin  du  seizième  siècle.  C'est  l'hos- 
pice actuel. 

La  Maison  de  Henri  IV.  —  En  1600,  à  la  suite  d'une  conspiration  organisée 
par  Henri  de  La  Tour,  duc  de  Bouillon,  le  roi  Henri  IV  résolut  de  prendre  Sedan 
d'assaut.  Le  prince  de  Sedan  jura  d'abord  très  énergiquement  de  défendre  sa 
ville;  puis  il  lit  sa  soumission  très  humblement,  ayant  appris  que  Henri  IV  était 
à  Donrliery  avec  3.'i,(H)0  hommes  et  une  formidable  artillerie.  Le  l*' avril  1606, 
alors,  «!iit revue  à  Torcy  entre  Henri  de  La  Tour  et  Villeroy.  Le  lendemain,  le 
prince  (le  Sedan  allait  à  Donchery  et  demandait  pardon  au  roi,  en  présence 
de  la  reine  Marit^  de  Médicis.  Henri  IV  s'empressa  d'écrire  à  Gabrielled'Estrées: 
••  Plus  heureux  que  César,  j'ai  vaincu  avant  d'avoir  vu.  »  Puis,  une  seconde 
letti't'  à  Louist*  de  Coli^ny,  veuve  du  prince  d'Orange,  et  une  troisième  lettre  à 
M.  de  La  Force.  Ces  lettres,  dans  lesquelles  il  raille  M.  de  Bouillon,  sont  con- 
seivéï's  aux  archives  communales  de  Donchery.  Les  troupes  royales  prirent 
possession  d«'  Sedan,  et  le  roi  y  entra  le  7  avril  1600. 

On  voit  encore  à  Donchery  la  maison  qu'occupèrent  le  roi  et  la  reine  au  n*36 
de  la  <îrande-Hue.  Cette  maison  n'a  maintenant  rien  qui  la  distingue  des  habi- 
tations voisines.  Après  avoir  eu  pour  propriéUiire  M.  Pilas,  lieutenant  général 
au  Haillia^'e  et  Siè^^^e  présidial  de  Sedan,  elle  passait  à  son  gendre,  M.  Guyot, 
trésorier   principal   des    armées    françaises;   elle    appartient   aujourd*hui  à 


Donchery,  d'après  une  vieille  estampe 


H.  Sthurler-Rouy,  de  Sedan.  Longtemps  on  conserva  le  lit  où  avait  couchË 
Henri  IV,  dans  une  alcôve  décorée  de  vieilles  tapisseries  des  Gobetîns  que  l'on 

Après  Henri  IV,  ce  fut  son  fils  Louis  XIII  qui  vint  à  Donclierj',  mais  pour 
assiéger  celte  petite  ville  qu'avait  allaqu>^e  déjà  Frédéric-Maurice.  N'était-elle 
pas,  comme  le  répétaient  alors  les  strair-gistes,  "  sur  la  frontière  la  clef  du 
royaume?  »  Aussi,  nombreux  furent  les  assauts  qu'elle  eut  à  subir,  ayant  été 
ravagée  aux  temps  de  la  Jacquerie,  aux  temps  des  f^uerres  avec  les  Impériaux, 
aux  temps  de  la  Ligue.  Que  de  fois  furent  bombardés  ses  remparts.  Uue  de 
fois  les  assiégeants  essayèrent  de  forcer  la  porte  de  France  et  la  porte  de  Bour- 
gogne! La  première  aboutissait  au  pont  qui  sépare  la  ville  du  faubour;;;  la 
seconde,  •<  regardant  l'Ardenne  belge  n,  était  abritée  par  une  grosse  tour  fort 
ancienne.  Son  frontispice  donnait  sur  une  des  rues  de  la  ville.  En  !'an  X,  ces 
deux  portes  furent  démolies  ainsi  que  la  tour  et  la  vodte.  Les  matériaux  en 
provenant  furent  vendus  au  profit  de  la  ville.  En  1792,  un  pont-levis  et  une 
bascule  avaient  été  construits  à  la  porte  de  Rourgojjne. 

Ecarts.  —  Le  Dancourt,  65  hab.,  où  se  voit  une  église  qui  date  du  treizième 
siècle.  —  Monlimont,  2R  hab.,  où  s'élevait  la  tour  de  Mohimont,  l'un  des  postes 
jadis  les  plus  importants  de  ia  Meuse.  Ledancourt  et  Montimont  ont  leur  adjoint 
spécial  et  leurs  registres  de  l'état  civil,  ù  part.  —  Le  Moulin  Riyas,  6  hab.  — 
Maison-Rouge,  4  hab.  ^  Le  tfanil,  ferme,  8  hab.  —  Le  Champ-Lagrange,  ferme, 
6  hab.  —  Le  Faucon,  10  hab.  Ce  château  eut  pour  principaux  propriétaires  : 
Oury  de  Duinvllle,  sieur  de  Lamécourt,  Guignicourt  et  autres  lieux,  avant  1643. 
—  Jean  de  Buisset,  1645  à  1662.  —  Louis  de  Maugre,  1662.  —  famille  des 
Renard  de  Fuschemberg,  de  1662  à  17..  —  Famille  des  Moriolles,  de  17.,  h 
1790,  —  Claude -Joseph,  comte  d'Ivory,  13  mai  1790  au  2  floréal  an  IL  — 
Après  avoir  appartenu  trois  jours  à  J.-B.  Munault,  le  Faucon  pusse  &  Pierre 
Colin,  pour  le  compte  de  Marie- Louise- Lrsule  Rault  de  Hainsnull,  comtesse 
d'Ivory,  qui.  après  avoir  été  incarcérée  au  Mont-Dieu,  élait  a  cMp  époque 
renfermée  dans  la  prison  Saint-Pierre  k  Libreville  (Charlevillej,  Le  7  août  1827, 
le  Faucon  est  vendu  par  la  comtesse  Ledemours  d'Ivory,  à  Jean-.Mcolas  Gen- 
darme, propriétaire  et  maître  de  forges  à  Vrigne-aux-fiois.  Ce  dernier  le  laissa 
par  succession  Ix 
son  petil~nis,  li 
baron  Evain  {voii 


Sbdam). 

Le  Sautou.  6  h. 
Dans  le  bois  des 
Assimonts  dépen- 
dant jadis  de  la 
célèbre  forêt  Ma- 

d'hui  magnilique 
propriété  appar- 
tenante M.  Emile 
Corneau ,  ancien 
député  des  Ar- 
dennes.  Environ 
587  liect.  plantés 
de  pins  et  de  sapins.  Lu 


CUlMD  du  s 
ielet  traverse.  —  Le  Uont-Piot,  4  bab.  C'est  sur  le 


i<  iiiiln:  Kritz  " 
Sedan,  iliuiiinr  des  i 
lièrent  ivs  iikiiuveiii'.' 
Lp  leiidemuiii  du  c< 
SI'  ii-iidit  nu 


Miiiit-Piol  que  le  [iiiititi  (lu  31  aoill  \H~U  l'arniée  du  piiiice  royal  de  Prusse 
éDililissiiil  la  prciiiièie  batterii!  cointiiandiint  lu  roule  el  la  voie  ferrî-e  pour 
iiiti'iif-|i[er  11-  iiass;iH<?  vei-s  Mi'iièn's.  Il  ne  restait  déjà  plus  à  notre  anii^e. 
prise  ciiiiinie  en  um^  souricière,  d'uutriï  issue  dans  cette  direction  que  le 
L-lifiuiii  du  iionl  piir  Sainl-Mi-iiws  et  Viifine-aux-Rois.  De  la  Croix-Piot, 
'  Moltkf  purent,  tant  que  dura  la  bataille  de 
ui,  nu  inciven  de  prnjeuliles  à  Tusée,  déteruii- 
iiupos  iilleuiandes. 
telli-  journée  cruelle,  ù  cini]  heures  du  matin,  Napoléon  III 
r-ral  de  Donchi-ry;  le  roi  de  Prusse  venait  de  partir 
trouva  que  M.  >lc  Bismarck.  Ils  eurent  alors 
t;lt<'  akkiidonnée  —  In  maison  Uu  listerimd  — 
â  quelque!  cents 
mètres  du  pont 
de  Donchery.  Ils 
parlèrent  longue- 
ment des  prélimi- 
naires de  la  capi- 
tulation. ••  Ensuite 
Napoléon  III  — 
nous  dit  le  récit 
allemand  —  sortit 
de  la  maison  du 
tisserand  et  invita 
M.  dt  Bismarck  à 
s'asseoir  à  cété 
Je  lui,  devant  la 
po:  te.  Il  demanda 
au  chancelier  de 
la  Conrë dération 
si  l'on  ne  pour- 
rait pas  laisser 
belge  pour  y  Olre  internée  et  désarmée, 
la  veille  par  M.  de  Bismarck  et  le 
:  s'appuya~t-il  sur  les  raisons  d^jâ 
lie  proposition.  11  ne  voulut  prendre 
ira  les  malheurs  de  la  {[uerre,  Su- 
ivait été  contraint  par  la  pression  de 


i  miiKiii  do   tiiunnd.  k 


l'armri; 

1  frani;aisi'  pas> 

;rr-.url..- 

tOLTI 

iloire  1 

Cette  é 

venlualilii  n'a 

tnit  pus 

été 

oublié' 

Kénérul 

de  MoUke  : 

aussi  11 

:    vil, 

ano-lii 

donnée 

s  poui-  tii>  pus 

vouloii- 

dis.: 

uter  c 

initiative.  I,V 

■nip.'i'oui 

-,  lui 

i,  dépi 

tant  II 11 

l'il  w  l'avuil  1 

loiiil  voulue. 

.  qu'il 

l'opinici 

Il  publiqui-  en 

Ki-aiiic. 

■■ 

ESCOHBRES-LE-CHESNOIS.  —  II.,  618.  —  E.,  193.  —  D.  C,  13.  — 
II.  A..  I.i.  —  n.  il.,  3.i.  —  llpct..  823.  —  R.  P.,  Pouro-Saint-Hemy.  —  F.  L, 
11"  iliinaïu'lii-  c]iii  suit  li'  \H  ovluluv.  —  C'  P.  —  H.  R.  —  Troisième  étage  du 
laidiii  liiissiijiie  :  lulcjiin^  sulili'us,  liinièrcâ  de  moellons  et  de  dalles  dans  ce 
calcaire;  sable  avec  minerai  ili'  fi!r.  —  C  de  Luxembourg. 

Eglise.  —  l»i;  l'iinciiMiiK-  éfilise  fortiliée,  incendiée  en  1636,  on  n'a  conservé 
que  quelques  parties  culciiiéi-s,  et  la  tour  aux  six  créneaux.  «  Le  8  juing  1936, 
l'at'niéi-  friinçoise  snubs  lu  clinrgi'  du  cuiiile  de  Soison  furent  attaquei,  l'arroei 
impériulli:  Ituiilonmiisi'  couduile  pur  Isolani  de  Kor^jasse  Ji  Sachy  et  poursuit 
jusqs  «  Multoii.  Ui-  Sucliy,  k-s  Kianeois  t'unmt  repoussas  jusqs  &  Poulru-Saiat 
Elemy,  il'oii  en  ftiviiul  les  Kranaiis  brillèrent  Escombres.  »  Deux  siècles  aapara- 
vunt,  1  \M,  «  [•■  itiiM'i|iii'i'dv  Vil''  jour  de  mars  plusieurs  compaignons  de  la^ar- 
iiisoii(li>  H>>viilpii'  ■•  viieiii  I.  urdoir  el  bri'iler  lavilledc  Escombres.  »  SurlacoUiM 
de  H'iuh-Ciuu,  une  pi-lili;  cbupi'lle.  lieu  de  pèlerinage,  dédiée  à  saint  Joseph. 


—  559  — 

Ecarts.  —  Le  Chesnois,  oo  hab.  Terres  plantées  de  chênes,  appartenant 
autrefois  à  la  famille  de  Bouillon,  vendues  le  25  août  1608.  Au  nord  du 
Chesnois,  fut,  en  1793,  établi  un  camp  d'observation  :  se  voit  encore  rempla- 
cement de  la  redoute. 

Lieuxdits.  —  Le  Vivier  des  Sarrasins,  —  La  Forteresse,  —  Le  Jardin  de  la 
Forteresse,  où  l'on  trouva  des  monnaies  anciennes,  des  morceaux  de  fer,  des 
ardoises,  des  tuiles,  des  pierres  provenant  de  constructions  dont  on  neconnait 
point  l'origine,  et  des  ossements  qui  semblent  indiquer  un  cimetière.  —  La 
Bataille,  le  Canon,  la  Citadelle,  le  Camp,  la  Voie  des  cavaliers  :  à  quels  combats 
ces  lieuxdits  font-ils  allusion? 

FRANCHEVAL.  —  H.,  i097.  —  E.,  312.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  10.  — 
D.  D.,  30.  —  Hect.,  1960.  —  B.  P.,  Francheval.  —  F.,  les  troisièmes  lundis  de 
février,  de  mai  et  de  septembre.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  22  juillet.  — 
C»«  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  S.  ch.  la  Forge,  —  S.  C.  C.  les  Forges  de  la 
Jonquette,  industries  lainières  et  similaires.  —  Syud.  mixte  des  forges  de  la 
Jonquette.  —  Deuxième  étage  du  teirain  ardoisier.  Premier  étage  du  terrain 
liassique  :  calcaire  sableux  ;  carrières  dans  ce  calcaire,  fournissant  de  petites 
pierres  de  taille,  des  moellons  et  des  pavés  ;  calcaires  bleus  pour  dalles  et 
éviers.  Le  village  se  trouve  sur  un  petit  talus  qu'entourent  d'assez  hautes 
collines;  le  territoire  est  arrosé  par  VEaubrun  et  le  Magr^  se  réunissant  en  un 
seul  ruisseau,  le  Magne  qui  se  jette  dans  la  Chiers  à  Douzy.  Le  dicton  ardennais 
nous  apprend  que  :  Cest  ici  Franchevaux,  —  Pays  aiu:  belles  femmes  —  Et  aux 
laids  chevaux.  (Pour  ce  dicton  —  et  les  autres  nombreux  dictons  ardennais,  — 
voir  Meyrac  :  Traditions,  Légendes  et  Contes  des  Ardennes.)  —  C.  de  Sedan. 

Eglise.  —  Fort  ancienne.  Plusieurs  de  ses  parties  remontent  au  treizième 
siècle.  Fut  fortifiée  en  1559.  Soutint  plusieurs  sièges,  entre  autres  quand  les 
réformés,  en  1571,  s'en  emparèrent  à  main  armée  :  alors  Françoise  de  Bourbon 
les  autorisait  à  y  faire  «  leur  prêche  »;  toutefois,  ils  eurent  un  temple  dont 
Louis  XIV.  en  1682  (depuis  deux  années,  Francheval  appartenait  à  la  France), 
ordonnait  la  démolition.  Quand  les  Espagnols,  de  1675  à  1677,  ravagèrent  la 
région,  la  sacristie  actuelle  servait  de  fort  à  Francheval.  C'est  encore  aujourd'hui 
un  bâtiment  ayant  la  forme  d'un  penta;^one  irrégulier  ne  tenant  à  l'église  que 
par  le  plus  petit  côté.  Les  murs  sont  percés  de  huit  meurtrières  parfaitement 
conservées.  La  rue  qui  prend  naissance  au  chœur  de  l'église  et  qui  mène  à 
Pouru-aux-Bois  s'appelle  rue  de  la  Corne,  du  nom  d'un  ouvrage  avancé,  en 
termes  de  fortifications.  Les  murs  de  toute  la  construction  sont  d'une  épaisseur 
qui  varie  de  1  mètre  à  1  m.  40  et  peuvent  défier  les  siècles.  A  la  partie 
supérieure  du  clocher,  à  gauche  dans  le  mur,  se  trouve  un  loup  en  pierre  dont 
on  voit  la  partie  antérieure  du  corps.  Il  en  existait  deux  :  l'autre  a  disparu. 
Ce  loup  rappelle  une  légende  (la  voir  dans  Meyrac  :  Traditions,  Légendes 
et  Contes  des  Ardennes). 

Mentionnons  un  épisode  dont  les  habitants  de  Francheval  sont  fiers;  car,  si 
jadis,  en  1626,  ils  méritèrent  le  carcan,  «  vu,  dit  l'ordonnance  d'Elisabeth  de 
Nassau,  la  grande  quantité  de  larrons  qu'il  y  a  en  ce  village,  »  ils  montrèreni, 
en  1816,  un  énergique  courage.  Un  détachement  de  l'armée  alliée  arrive  à 
Francheval  pour  le  rançonner.  Or,  se  trouvait  précisément  dans  cette  commune 
le  cadre  complet  d'un  bataillon  de  la  grande  armée  :  commandant,  capitaine, 
lieutenant,  sous-officiers,  tambour.  Ces  braves,  tous  «  enfants  du  pays  »,  se 
concertent,  puis  vont  revêtir  leur  glorieux  uniforme  qu'avaient  troué  les 
balles,  noirci  la  poudre,  et  se  rangent  en  bataille  devant  l'église.  Cette  attitude 
parut  aux  Prussiens  tellement  énergique,  tellement  résolue,  qu'ils  se  retirèrent 
sans  avoir  osé  faire  leur  réquisition.  Nous  ne  rapportons  cet  épisode,  qui 
parait  peu  sérieux,  qu'à  titre  de  simple  tradition  locale. 


—  560  — 

Lieuxdits.  —  I.o  Moulin,  —  [.a  Jonquette.  —  \SAire  des  Oiseaux,  où  se 
passaient  dans  l'ancien  temps  do  curieuses  scènes  de  sorcellerie.  —  La  Ruelle 
du  Temple,  Ce  temples  construit  en  1G44,  fut  démoli  par  l'ordre  de  Louis  XIV, 
en  i682.  Il  se  trouvait  au  nord  de  ré|u;lise  actuelle,  dans  une  petite  rue  ayant 
entrée  rue  de  la  Corne.  Sur  son  emplacement,  aujourd'hui,  quelques  maisons 
et  des  vergers.  La  cloche  de  ce  temple  fut  donnée  aux  capucins  de  Sedan.  — 
I-e  Jardin  de  r Hôpital  ou  fut,  peut-être,  une  maladrerie.  Se  trouvait  à  l'endroit 
qu'occupe,  actuelhMiient,  la  maison  Lamottc;  ce  quartier  est  desservi  par  la 
rue  de  VHopUal  ;  tout  proche,  un  petit  sentier  dit  :  ruelle  de  fHépitaL 

'^^k^  Rappelons  la  neuvaine,  autrefois  célèbre  dans  la  région  de  Francheval, 
l\  sainte  File  (?)  (;t  à  sainte  Défile  (??).  Lorsqu'un  enfant  malingre  et  souffreteux, 
«  ne  venait  pas  »  alors,  vite,  une  neuvaine  aux  deux  saintes.  Si  le  bébé  n'était 
pas  mort  avant  la  neuvaine  terminée,  c'était  signe  qu'il  ne  tarderait  pas  à  se 
fortifîer  et  à  devenir,  un  jour,  l'un  des  )>lus  beaux  hommes  qu'il  soit  possible 
de  voir.  Osl  du  moins  re  qu'affirmait  Tamour  maternel  à  qui,  tant  il  est 
immense,  tout  doit  être  pardonné. 

FRÉNOIS.  —  H.,  2îi:i.  —  E.,  73.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  I).  D.,  20.  — 
Hect.,  ,'i,*)4.  —  H.  P.,  Sedan.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  juin.  — 
C*"  P.  —  Troisième  éluj?e  du  terrain  Ifassv/ue  :  marnes,  calcaires  ferrugineux, 
marnes  schisteuses  et  pyriteuses  exploitées  comme  cendres  pour  l'agriculture. 
Premier  éta^e  du  terrain  jnnissiqw  :  calcaires,  terrain  à  briques,  minerai  de 
fer.  Au  lieudil  les  CroUfrt's,  une  source  ferrugineuse.  Le  territoire  est  presque 
tout  en  collines.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Date  de  1624.  N'ofTre  aucun  caractère  architeclonique  important 
à  signaler. 

Château.  —  Le  château  Titeux,  proche  le  ruisseau  de  FnhioU.  Etait  jadis 
entouré  de  fossés  larfîes  et  profonds,  dont  on  voit  encore  les  traces.  Pour 
entrer  dans  ce  château,  il  fallait  passer  sous  deux  portes  li  pont-levis. 

Ecarts.  —  Bellevuf,  .»  hah.  —  Le  Moulin  Mapaille,  5  hab.  —  Les  Pelita-Arbres, 
4  hab.  Traversé,  au  temps  de  (^harlemagne,  par  la  voie  royale  reliant  Attigny 
h  Douzv.  Aux  Petits-Arbres,  en  1870,  les  Prussiens  établirent  une  de  leurs 
batteries.  Assez  proche?,  se  voyait  jadis  une  croix  en  pierres,  dite  de  Maître 
Paul,  dont  on  ignora  toujours  l'origine  ;  deux  kilomètres  plus  loin  :  la  croix 
des  IVtits  Arbres;  elle  date  de  17U2.  —  Le  Tunois,  sans  doute  un  ancien 
tumulus.  —  Le  Chemin  df'$  Homains,  —  La  Borne  du  roi  de  Prusse,  où  se  tenait 
<îuiilaume  lorsque,  admirant  la  charge  de  Floing,  il  ne  put  retenir  ces  paroles  : 
i<  0  les  braves  gens  !  >i  qui  flamboieront  éternelh^ment  en  lettres  d'or  dans 
nos  héroïques  et  ni»M*veilli*uses  annales  de  France  ! 

LA  MONCELLE.  -  IL,  2(i4.  —  E.,  74.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  — 
D.  I).,  2^.  --  Ih'ct.,  13;>.  —  IL  P.,  Hazeilles.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
8  sef>tembre.  —  O"  P.  —  IL  H.  —  S.  M.  —  Deuxième  étage  du  terrain 
liassiqni'  :  carrières,  niainl^nant  inexploitées,  de  moellons  et  de  pierres  à 
chaux.  Le  villa^'e  «"^t  resserré  dans  une  ;iorge  étroite  qu'arrose  la  Givùnne. 
possédait,  vers  it'»40,  un  moulin  a  poudre.  Un  «  règlement  de  sûreté  »,  datant 
de  ri'tti'  époque,  nous  ap]ireiul  qu'en  cas  d'alarme  les  habitants  de  fiazeilles 
devaient  donner  le  signal  à  ceux  de  la  Moncelle,  qui  à  leur  tour  étaient  tenus 
de  prévenir  ceux  de  Krancheval  et  de  Villers-Cernay.  La  Moncelle  ne  fut 
réunie  à  la  Franee  qu'en  i(')42.  avec  la  principauté  de  Sedan.  Un  seigneur  de 
La  Monc(?lle,  énii;iré,  aupjirtint  à  l'armée  du  prince  de  Gondé.  —  C.  de  Sedan. 

Ecarts.  —  La  liamaurir,  11  hab.  Filature.  —  La  Petite  Moncelle,  44  hab.  — 
Le  Bois  Chevalier.  C'est  surtout  à  •<  la  Haniauric  »  et  au  «  Rois  Chevalier  >» 
que  la  lutte  fut  vive,  en  1870,  entre  Français  et  Allemands.  «  Sur  le  plateau 


—  561  — 

de  la  Moncelle,  les  morts  s'étendent  à  perte  de  vue;  les  obus  ont  couché, 
emporté  par  file,  les  soldats  des  divisions  Lacretelle  et  Grandchamps.  Nés 
pauvres  morts  gardent  encore,  mais  glacée  et  muette,  Tattitude  de  la  vie  : 
les  uns,  foudroyés  tandis  qu'ils  ébranlaient  leur  fusil  ;  les  autres,  tombés  et 
restés  à  genoux,  semblent,  par  l'expression  fièrement  résolue  de  leurs  visage, 
protester  contre  la  défaite  de  la  France  et  le  triomphe  de  l'étranger . . .  » 
(Dick  de  Lonlay  :  Français  et  Allemands.) 

NOTERS-PONT-MAUGIS  et  THELONNE.  —  Noyers.  —  H.,  769.  — 
E.,  185.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  28.  —  Hect.,  948.  —  B.  P.,  Noyers. 
—  F.  L.,  le  dimanche  après  le  13  juillet  et  le  18  octobre.  —  G.  —  S.  C.  C.  de 
Pont-Maugis.  —  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes,  calcaires  ferru- 
gineux et  argileux,  marnes  et  schisteuses  sulfureuses  exploitées  pour  l'agricul- 
ture. Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  de  pierres  de  taille  dans 
les  carrières  lamellaires  et  oolithiques  de  Toolithe  inférieure.  Terrain  diluvien  : 
minerai  de  fer,  cailloux  de  quartz.  Noyers  est  au  sommet  d'un  coteau  assez 
élevé.  A  rentrée  du  village  se  voit  le  tilleul,  «  un  arbre  de  la  liberté  »,  que 
plantait,  en  1792,  le  maire  Etienne  Oudin.  —  C.  de  Sedan. 

Thelonne.  —  H.,  415.  —  E.,  136.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  28.  — 
Hect.,  363.  —  B.  P.,  Noyers.  —  F.  L.,  l'Ascension  et  le  dimanche  après  le 
17  septembre.  —  Avant  1828,  Noyers  se  divisait  en  deux  communes  distinctes  : 
Noyers-The tonne  et  Chaumont-Saint-Quentin.  Thelonne,  d'origine  romaine,  érigée 
en  commune  seulement  depuis  le  1"'  janvier  1884,  fit  partie  d'un  canton  de 
chasse  appartenant  à  Louis  XV.  Son  ancien  moulin  est  devenu  filature.  Est 
également  transformée  en  filature  sa  papeterie  d'autrefois.  La  Meuse  traverse 
le  territoire.  Pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  Thelonne  fut  totalement  ruiné 
par  la  «  compagnie  d'Eustache  d'Amberchicourt  »,  laquelle  envahissait  ensuite 
le  Mouzonnais.  (Voir  Revue  d'Ardenne  et  d'Argonne,  D'  A.  Lapierre  :  La  Guerre 
de  Cent  ans  dans  VArgonne  et  le  Rethélois.  —  Voir  aussi  Finot  :  Recherches  sur 
les  Incursions  des  Anglais  et  des  Grandes  Compagnies  dans  le  duché  et  comté 
DE  Bourgogne  a  la  fin  du  quatorzième  siècle,  Vesoul  1874;  et  de  Fréville  :  Les 
Grandes  Compagniks  au  xiv«  siècle,  dans  Bibl.  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  m  et  t.  v.) 
Cet  Eustache  d'Amberchicourt  (canton  de  Douai)  fut  pour  la  région  ardennaise, 
à  ces  lamentables  époques,  un  des  plus  cruels  et  des  plus  terribles  capitaines 
de  «  routiers  ». 

Eglise.  —  L'église  de  Noyers  remonte  au  treizième  et  au  quatorzième 
siècles.  De  ses  fortifications,  reste  encore  un  mâchicoulis.  Elle  est  sous  le 
vocable  de  saint  Hiiaire  qui  donnait  son  nom  à  une  fontaine  jadis  assez  fré- 
quentée par  les  pèlerins. 

Ecarts.  —  Pont-Maugis,  476  hab.  (voir  Meyrac  :  Forèt  des  Ardennes,  pour 
Torigine  légendaire  de  cet  écart,  qui  mériterait  d'être  une  commune  auto- 
nome), fondé  par  les  quatre  fils  Aymon  après  un  saut  prodigieux  de  leur 
cheval  Bayard.  Maints  vieillards  n'affirmaient-il  pas  tout  récemment  encore 
avoir  vu  la  pierre  célèbre  où  s'était  incrustée  l'empreinte  d'un  sabot?  Eut  autre- 
fois des  usines  métallurgiques  importantes,  puis  des  fouleries  ;  doit  sa  pros- 
périté actuelle  aux  filatures  Ronnet.  —  Chaumont,  75  hab.,  où  Ton  ne  voit  pas 
plus  de  chiens  enragés  que  l'on  ne  rencontre  de  couleuvres  à  Noyers,  saint 
Pierre  ayant  maudit  ceux-ci,  et  saint  Hiiaire  ayant  maudit  celles-là  (voir 
Meyrac  :  Traditions,  Légendes  et  Contes  des  Ardennes).  A  Chaumont,  une 
église  assez  ordinaire  d'ailleurs,  datant  du  treizième  siècle.  —  Saint-Quentin, 
13  hab.  Ferme  ayant  appartenu,  jadis,  aux  religieuses  de  Sept-Fontaines  ;  fut 
vendue  pendant  l'époque  révolutionnaire  comme  bien  national.  Saint-Quentin 
eut  son  château  fortifié,  dont  restent  encore  visibles,  dans  le  clos  d'une  ferme, 
deux  «  lignes  d'enceinte  ». 

36 


—  :ii.2  — 

Lieuxdits.  —  l-a  foss**  awr  \nycrs,  où  fut  découvert,  on  1628,  «  un  mo- 
nument assez  bien  conservé  sur  ses  quatre  colonnes,  et  qu'entouraient  de 
curieuses  antiquités  romaines.  »  (Ju'est  devenu  ce  monument?  Que  sont 
devenues  cva  antiquités  romaines?  Dans  cette  «  tbsse  aux  noyers  »,  dont  per- 
sonne, aujourd'hui,  ne  connait  i*em|>lacement,  auraient  été  cachés  les  cloches 
et  h's  trésors  de  l'éj^lise  quand,  «mi  1814,  les  alliés  entrèrent  en  France.  —  Le 
Pré  devant  h'  Moulin,  où  se  trouvait  le  moulin  banal.  —  La  BaiUerie,  terre 
appartenant  au  liailli.  —  Lf  Ban  yotre-Dame,  terre  jadis  appartenant  à  la 
Viergt^  (?;:  aussi  n'y  pouvait-on  rien  glaner  ou  récolter  sans  »  la  permission  de 
M.  le  curé  »».  —  Le  Poirier  du  Prince,  planté  par  *<  un  prince  »  souverain  de 
Sedan.  —  Les  Minet tea,  du  minerai  de  f(^r  qui  s'y  ramassait,  mais  en  petite  quan- 
tité. —  Sente  du  Fief,  c'est-à-dire  clu'niin  du  fief.  —  Le  Thunois,  ou  tumulus, 
dans  le({uel  on  aurait  trouvé  de  notnhnMix  squelettes  :  ceux  des  soldats  qui 
moururent  a  la  bataille  de  la  Marfée.  ~-  La  Marlidre,  terres  alTectées  au  paiement 
du  «(  marlier  ••  ^har^é  de  tenir  l'éj^'lise  toujours  fort  propre,  de  sonner  les  clo- 
ches, di'  chanter  au  lutrin.  Le  marlier  était  autrefois,  assez  communément,  Tins- 
tituteur.  —  Le  Carre  Saint-Iluhert,  tern-s  alîectées  jadis  au  fermier  décimateur 
des  reliciuesdi' saint  llubtTt.  —  Terre  à  IWnjent  :  tire  son  nom  de  nombreuses 
monnaies  romaines  »[ui  s'y  trouvèrent.  —  Le  Torday,  ou  cou  tordu.  Au  Torday  se 
taisaient  les  exécutions  capitales  ordonnées,  soit  par  la  prévôté  de  Doncherr, 
soit  par  les  moines  de  Sept-Konlaines  qui  possédaient  la  ferme  de  Saint-Quentin. 
-Fontaine  Saint-lldaire.  -  Le  liloeus,  où  se  tenaient  pendant  la  bataille  de  la 
Marfée  les  tioupes  royales  de  réserve,  tjue  commandait  le  marc]uis  de  Sourdis. 
An  lUocus,  aux  temps  des  fj;uerres  de  la  Révolution,  une  redoute  d'où  Ton 
transmtrltait  les  sif^naux. 

Montant  à  t'Arhre.  terres  «linsi  nommées  parce  qu'elles  allaient  en  montant 
jusqu'à  larbre  Uenaud,  Varhre  .Va//»/,  à  l'ombre  duquel  se  reposèrent  souvent, 
nous  assure  la  lé<{ende,  les  quatre  lils  Aymon.  Mais  voici  maintenant  un 
souvenir  plus  précis.  C'était  le  'A\  août  1870.  Le  cortège  impérial,  arrivé  sur  la 
|>lace  Turenne,  à  Sedan,  se  dirip*ait  vers  le  pont.  A  l'entrée  du  pont  se  trou- 
vait le  colonel  Stoffel.  L'empereur  le  recormail  ;  il  s'arrête  pour  lui  dire 
quelques  mots.  A  peim*  ce  temps  d'arrêt  dure-t-il  une  seconde.  Au  moment 
même  où  Napoléon  s^^iga^^eait  sur  la  chaussée  du  pont,  un  obus,  parti  des 
hauteurs  de  l'arbre  de  Naud,  vint  éclater  sous  le  nez  du  cheval,  comme  si  ou 
l'eût  visé.  L't?m|)ereur  se  retourne  :  «  Colonel,  dit-il  tout  posément  à  Stoffel, 
vous  venez  de  me  sauver  la  vie!  ><  Uni,  en  vérité;  car  si  Napoléon  ne  s'était  pas 
arrêté  une  seconde,  cet  obus  le  broyait! 

POURU-AUX-BOIS.  IL,  li'M).  —  K..  180.  —  D.  C,  14.  —  D.  A.,  14.— 
1).  1).,  :if.  —  llect.,  002.  —  IL  P.,  Pouru-Saint-Hemy.  —  F.  L.,  le  dimanche 
(|ui  suit  le  11  novembre.  --  O*"  P.  -  H.  U.  -  -  Ch.  synd.  ouvriers  et  ouvrières 
en  tissus  et  industries  similaires.  —  S.  C.  C.  l'Industrie  lainière,  —  Deuxième 
étajze  (lu  terrain  ardnisier.  Premier  éla^e  du  tei-rain  lias$hjue  :  calcaire  sableux 
fournissant  des  moellons,  sable.  Le  village,  traversé  par  un  ruisseau  d'assez 
minc(>  importance,  le  Pouru,  est  dans  un  bas-fond  qu'entourent  trois  collines. 
—  (i.  (le  LuxembouriJ. 

Ch&teau.  —  Fut  une  des  petites-filles  d'Yvois.  Détruit,  sans  doute,  aux  temps 
des  j^uerres  relifïieuses.  Le  château  moderne  qui  le  remplace  n'a  de  château 
f]ue  ie  nom  attaché  au  souvenir  du  premier  manoir.  C'est  à  ce  château  que  fat 
porté,  blessé,  le  f^'énéral  de  Mac-Mahon.  Il  y  fut  soigné  et,  avec  son  élat-m^or, 
y  restait  jus(]u'à  la  fin  de  novembre  1870  :  alors  ^uéri,  il  se  constituait  captif 
en  Allenia^jne. 

Lieuxdits.  —  La  Vanne,  où  furent  trouvées  de  nombreuses  monnaies  à 
Teffl^Me  des  einpen^urs  romains,  et  aussi  quelques  armures  semblant  avoir 


appartenu  aux  soldais  de  CharleS'Quint,  qui,  en  1521,  assiégeaient  Méziëres.  — 
La  Fosse.  —  La  Bataille.  —  La  Route  Ckarlemoine,  évidemment  <i  la  roule 
Charlemagne  i>.  —  La  Redoute,  lieu  de  défense  établi  pendant  les  guerres  de 
la  Révolution  pour  protéger  le  camp  de  Grand-Hez,  en  Belgique. 

POimU-SAINT-RBHT.  —  H.,  1413.  —  E.,  327.  —  D.  C,  12.  —  U.  A.,  12. 

—  U.  D.,32.—  Hect,,  1,019.  ~  B.  1'.,  Pouru-Saint-Remy.  —  F.,  le  iS  juin  et  le 
25  aoill.  —  F.  L.,  le  dimanche  <|ui  suit  le  12  octobre.  —  Fanf.  l'Ouvrière.  — 
Assoc.  tes  Anciens  Elèves  île  l'Ecole.  —  G.  —  Ch.  synd,  ouvriers  et  ouvrières  en 
tjssuset  industries  similaires.  — Ch.  synd.  i<  indépendante  i>  des  ouvriers  tisseurs. 

—  Deuxième  étage  du  lerrain  liassique  :  calcaire  sableux  exploité  pour  moellons. 
Le  village  se  trouve  à  l'extrémité  d'un  petit  vallon.  Deux  étangs  alimentés  par 
un  ruisseau  arrivant  d'Escombres  et  qui  se  jette  dans  la  Chiers.  Le  territoire 
est  aussi  traversé  par  le  Powu.  —  C.  de  Sedan. 

Eglise.  ^L'ne  très  ancienne  église,  lézardée,  menaçant  de  s'écrouler,  et  qui  se 
trouvait,  encore  en  1821,  isolée  en  dehors  du  village.  Détruite  parles  Espagnols 
au  temps  des  guerres  avec  les  Pays-Bas,  au  seizième  siècle,  et  acquise  au 
domaine  royal,  en  1642,  avec  la  principauté  de  Sedan.  L'église  nouvelle,  des 
plus  ordinaires,  mérite  i  peine  qu'on  la  mentionne.  En  entrant  dans  le  village, 
se  voit  une  chapelle  sous  le  vocable  Notre-Dame  de  Bon-Secours  :  fut  cons- 
truite en  18*1  pour  rempbcer  le  calvaire.  Au  milieu  du  cimetière,  une  autre 
petite  chapelle  sur  l'emplacement  qu'occupait  celle  église  primitive  dont  noua 
venons  de  parler. 

CbAteau.  —  D'origine  très  reculée.  Ne  semble  pas  avoir  élé  fortifié.  La 
porte  principale  csl  a  fronton  armorié.  Il  se  nomme  hemehan  et  appartient  à 
la  famille  de  Tassigny. 

ECATts.  —  Le  Moulin  de  Crahay,  N.  C.  —  Le  Moulin  de  Uartincourl,  6  hab. 

—  Le  Moulin  de  Bouryerie,  N.  C.  —  Remehan.  —  L'Einoudrerie,  34  hab.  —  La 
Foukrie  Jobert,  N.  C.  —  La  Platinerie,  4  hab. 

RÏJBÉCOURT-ET-LAMÉCOURT.  —  H-,  245.  —  E.,  76.  —  D.  C,  7.  — 

D.  A.,  7.  —  D.  D.,  27.  —  Hect.,  412.  —  B.  P.,  Francheval.  —  F.  L-,  le  deuxième 


Kl^-'^  ^^ 

3^9" 

-;?7Nî^B| 

vh 

jâl 

ul|p  J 

H 

'r^S 

^P\| 

ChUsin  d«  LimMourt.  a  RubMourt 
-  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux 


I 


—  564  — 

ol  ar^il«*ux,  moellons  ».'t  pi<*rros  à  chaux.  Ilubécourt  se  trouve  à  rextréraîté 
(l'un  vallon  dont  li's  coteaux  courent,  du  nord  au  sud  depuis  Villers-Cernay 
justin'à  l'anfjle  du  bois  Chevalier.  I,e  territoire  est  arrosé  par  le  RuUe,  petit 
rnissoau  (jui  traverse  le  villaf<e.  —  C  de  Sedan. 

ChAteau.  —  Jadis  l.auK'TOurt  se  composait  de  la  (jrande  et  de  la  petite 
Mt'rnurt.  Au  seizième  siècle,  en  1588,  les  deux  Mécourt  échangèrent  leur  nom 
contre  celui  de  Lamécourt,  alors  que  le  chAteau  de  ce  village  tombait  au 
pouvoir  d(^s  ligueurs.  A  cette  époque,  Lamécourt  était  presqu^enti  ère  ment 
peuplé  d<*  ]»roleslants. 

Ecarts.  —  Laint'vnnrt,  31  hab.  —  La  Marbrerie,  où  se  trouvaient  en  1880 
des  l'orjLîes  et,  au  siècle  dernier,  un  atelier  à  polir  le  marbre,  transformé  main- 
tenant en  filature.  -  Rome:  une  seule  maison  porte  le  poids  de  ce  nom 
fameux.  —  La  Tour,  dans  le  bois  Chevalier,  où  se  voit  une  élégante  tourelle. 
—  La  Vi'/wtfe,  14  hab.,  ancien  lieu  planté  de  vignes  et  où  fut  construit,  en 
i88;j-t88V,  le  cliAteau  af»partenant  à  la  famille  de  Montagnac. 

'w^  Voir,  dans  Villes  kt  Villaoks,  la  dramatique  histoire  de  deux  héros 
rubt'courtois  :  (luillaume,  dit  Pa-J/imne,  et  Rruneau  ;  celui-ci  fusillé  parles 
Prussitfus,  eu  1870,  tlerrière  la  petite  église  de  Ilubécourt. 

SAINT-AIGNAN.  —  IL.  207.  —  E.,  80.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  9.  - 
I).  l).,  19.  —  Ilect..  77;L  —  H.  P.,  Donchcry.  —  F.  L.,  la  Trinité.  —  Troisième 
l'tage  du  trrrain  //V/ss/'/mc  :  marnes  noires  et  sulfureuses.  Premier  étage  du 
terrain  jurassit/ue  :  calcaires  de  l'oolithe  inférieure.  Le  territoire  est  traversé 
a  Touest  par  la  Bar  qui  le  sépare  d'Ilannogne-Saint-Martin.  Au  sud-ouest 
coule  le  canal  des  Antennes  :  il  passe,  aussitôt  après  avoir  quitté  Omicourt, 
sous  un  tunnel  long  de  258  mètres.  A  mentionner,  dans  le  bas  du  village,  une 
fontaine  dite  de  Saint-Aîgnan.  dont  les  eaux,  affirment  les  pèlerins,  guériraient 
l(?s  affections  dartreuses  que  l'on  nomme  saittettes.  —  C.  de  Vermandois. 

ChAteau.  —  Dans  la  {tuene  de  Chereugcs,  une  presqu'île,  formée  par  les 
sinu«»silés  de  la  Har,  se  voient  les  vestiges  d'une  ancienne  forteresse  incendiée, 
nous  ilit  la  tradition,  un  peu  avant,  ou  un  peu  après  la  fameuse  bataille  delà 
.Marfée.  Celle  forteresse  remonterait  jusqu'aux  origines  de  Saint-Aignan,  Tun 
<le  nos  plus  anciens  villages. 

Eglise.  —  Fortilire.  Date  du  onzième  siècle.  Sur  sa  tour,  construction 
épaisse  à  trois  étapes,  se  n-manfuent  quatre  meurtrières,  et,  à  la  porte  d'entrée, 
des  alvéoles  dans  lesquelles  se  glissait  une  massive  pièce  de  bois  servant  de 
verrou. 

Lieuxdits.  —  A  la  Guerre.  —  La  Cave.  —  Le  Camp,  —  Le  Pré  d'Elan.  — Le 
Cimrtière  d'S  Varhes,  rappelant  d'assez  anciennes  légendes  que  nous  avons 
racontées  dans  Villks  kt  Villagks  dks  Ardk.nxes.  —  Le  Pré  d'Herta,  un  gra- 
lii'ux  vallon  consacré  sans  doute  à  la  déesse  gauloise  Herta.  (Voir  Mejrac  :  La 

FnliKT  DKS  ArDK.NNKS.) 

THELONNE.  —  Voir  Noyers-Pont-.Maugis. 

VILLERS-CERNAT.  —  H.,  :>40.  -  E.,  184.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  9.  - 
n.  I).,  21».  —  Hect.,  2,215.  —  H.  P.,  Francheval.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  li  mai  rt  \o  18  octobre.  —  Deuxième  étage  du  teirain  ardoisier  :  schistes 
bleus,  (]uartzites  avec  pyrites  ;  fouilles  abandonnées  pour  la  recherche  de 
l'aidoise.  Premier  étap*  du  terrain  Uassique  :  calcaires  sableux  et  carrières  de 
iui»elloi)s,  notamment  à  Mohymont.  Villers-Cernay  s'étage  sur  le  penchant 
d'une  petite  cnlline,  au  pied  de  la<{uelle  coule  un  petit  ruisseau  qui  prend 
sa  source  dans  une  t'nnH  voisine.  Une  de  nos  communes  les  moins  riches  en 
souvenirs  historiques.  11  suffira  de  signaler  qu*au  lieu  dit  Saint^Refutud,  des 


__  565  — 

fouilles  mirent  à  découvert  quelques  constructions  anciennes  que  l'on  croit 
être  d'origine  gallo-romaine.  —  C.  de  Sedan. 

VILLERS-SUR-BAR.  —  H.,  231.  —  E.,  80.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8.  — 
D.  D.,  17.  —  Hect.,  545.  —  B.  P.,  Donchery. —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  12  octobre.  —  C'«  P.  —  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaire  ferru- 
gineux et  argileux;  marnes  schisteuses  noires;  minerai  de  fer  avec  argile  grise 
réfractaire.  Villers  s'étage  sur  la  pente  ouest  du  Mont-Piot,  rive  droite  de  la 
Bar.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Assez  ancienne,  mais  n'offre  rien  de  remarquable.  Cloche  bénite 
en  1702  :  nommée  Marie-Anne  «  par  Valentin  Martinet  nottaire  royal,  procureur 
fiscal  de  la  ville  et  prévosté  de  Donchery,  et  Dam**  Marie-Anne  Bressar  son 
espouzes.  » 

Ecarts.  —  La  Voie  des  Iles.  —  Le  Moulin  de  la  Fontaine  Hatty.  N.  —  La 
Ci*oix.  H.  —  La  Maladrerie.  —  Le  Champ  du  Taureau.  —  Le  Moulin,  où  se 
trouvait  le  moulin  banal.  —  Le  Prô  de  la  Roziére,  une  des  censés  «  qui  contenait 
quatre  fauchées  »,  ayant  appartenu  aux  ducs  de  Hethel-Mazarin.  —  Le  Grand 
et  le  Petit  Condé,  ferme  où  l'illustre  capitaine  qui  fut  Condé  se  serait,  dit  la 
légende,  arrêté  deux  jours.  Quelques  années  auparavant,  Louis  XIII  avait 
bivouaqué  tout  un  jour,  non  loin  du  village,  et,  le  soir,  était  rentré  à  Mézières. 

"^ADELINCOURT.  —  H.,  523.  —  E.,  134.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  3.  — 
D.  D.,  22.  —  Hect.,  422.  -  B.  P.,  Sedan.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
8  septembre.  —  G'*'  P.  —  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes  recou- 
vertes par  le  terrain  diluvien;  calcaires  ferrugineux  et  argileux;  marnes  schis- 
teuses. Premier  étage  du  teirain  jurassique  :  calcaires  oolithiques. 

Histoire.  —  C.  de  Sedan.  Rien  de  particulier  dans  l'histoire  de  Wadelincourt. 
11  eut,  ayant  été  pillé,  saccagé,  brûlé  —  de  nombreuses  pierres  calcinées  l'at- 
testent, —  le  sort  de  presque  tous  les  villages  ardennais.  Appartenant  à  la 
seigneurie  de  Raucourt,  puis  au  prince  de  Sedan,  Wadelincourt  devint  terre 
française,  lorsque  la  principauté  de  Sedan  fut,  en  1642,  annexée  au  royaume. 

Eglise.  —  Une  tradition  absolument  fausse  veut  qu'il  y  ait  eu  à  Wadelin- 
court un  couvent  de  jésuites  :  une  partie  de  l'église  actuelle,  dont  l'aspect  est 
assez  caractéristique,  aurait  été  construite  par  eux.  Ce  couvent  aurait  —  tou- 
jours d'après  la  même  inexacte  tradition  —  occupé  l'emplacement  où  se 
trouve  aujourd'hui,  non  loin  de  l'église,  une  petite  ferme.  Wadelincourt  con- 
serve la  cloche  conventuelle  de  la  célèbre  chartreuse  du  Mont-Dieu. 


m.    CANTON    DE    CARIONAN. 

• 

Ce  canton  comprend  vingt-six  communes  :  Carignan ,  Auflance,  Bièvres, 
Blagny,  les  Deux-Villes,  la  Ferté,  Fromy,  Herbeuval,  Linay,  Malandry,  Margny, 
Margut,  Matton,  Messincourt,  Mogues,  Moiry,  Osnes,  Puilly-Charbeaux,  Pure, 
Sachy,  Sailly,  Sapogne,  Signy-Montlibert,  Tremblois,  Villy,  Williers. 

Il  est  borné  :  au  nord  et  à  lest,  par  la  Belgique;  au  sud,  par  le  département 
de  la  Meuse;  et  à  l'ouest,  par  les  cantons  de  Mouzon  et  de  Sedan-Sud.  Arrosé 
par  la  Chiers,  la  Marche  et  quelques  ruisseaux  assez  considérables  pour  faire 
mouvoir  d'importantes  usines. 

12,959  hab.;  3,690  élect.;  20,280  hect. 

«  Ce  canton  —  écrit  J.  Hubert  :  Géographie  des  Ardennes  —  a  la  moitié  de  son 
étendue  presque  dans  la  vallée  de  la  Chiers,  et  sur  les  coteaux  pierreux.  Il  est 
parsemé,  dans  l'une  et  dans  l'autre  partie,  d'un  grand  nombre  de  petits  mon- 
ticules qui  forment  de  beaux  points  de  vue,  et  qui  donneraient  au  pays  un 


—  5r,6  — 

a5|>»M-t  In"*  pittoresque  s'ils  ♦'•taiont  garnis  de  quelques  plantations  ou  de  quel- 
ques arbres:  niais  ils  sont  dépouillés  de  verdure.  La  vallée  de  la  Chiens  est 
tertile  et  renferma  d«'  i^Tandes  prairies;  moins  bonnes  toutefois  que  celles  de 
la  Meuse.  ») 

CARIGNAN.  —  M.,  '2r22i.       P.  fl.,  .i'K  —  K.,  :»tG.  —  1).  A.,  20.  —  I).  D.,40. 

—  Ilert.,  I  .iOI.  —  \\.  P.,  Caripian.  —  F.,  le  30  janvier,  le  lundi  de  la  Mi-Caréme. 
le  il  mai,  le  premier  jeudi  de  juillet,  le  10  août,  le  40  octobre,  le  7  décembre. 

—  V.  L.,  le  [iremier  dimancbe  de  septembre.  —  O*  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  — 
Harm.  lea  Enfants  trYvois.  —  S.  T.  —  r.lub.  vélocip.  yvoisien.  —  G.  —  T.  — 
Cari^Mian  est  construit  sur  la  rive  gauche  de  la  Chicrs,  au  pied  de  la  colline 
dite  de  Mnntilh'uL  Outre  cette  rivière,  le  territoire  est  arrosé,  notamment,  par 
deux  ruisselels,  l'un  venant  de  Matton,  l'autre  venant  des  Deux-Villes,  qui  se 
rencontrent  à  Mamjn'\  écart  de  (Iari;zn;ui,  y  confondent  leurs  eaux,  et  se  jettent 
ensemble  dans  la  r/i/V/s.  Deuxième  éta^'e  (lu  tt^rrain  liassique  :  calcaires  sableux 
et  ar;;ileux  fournissant  des  ntnellons  ^élifs,  de  la  chaux  et  du  sable.  Troisième 
élaf^e  (In  terrain  liasav^nc  :  marnes,  lambeaux  de  calcaire  ferrugineux.  Terrain 
dilnxini  :  tern^  à  briques,  à  tuiles  et  à  j)oleries.  Terrain  modetTie  :  cailloux  de 
quartz  ex[»loités  [tour  l'entretien  des  routes.  A  signaler,  ici,  les  Grands-Moulins, 
puis  rex[)loitation  n^ricole  de  M.  Jeanjean-Lorin ,  aujourd'hui  décédé.  Cette 
exploitation,  qui  lui  viihit  la  croix  de  la  Lésion  d'honneur  et  la  prime  d'honneur, 
est  actuellement  dirifjée,  avec  grande  intelligence,  par  son  fils,  M.  Aimé  Jean- 
jean.  Kn<^raissem(^nt  du  bétail;  production  du  lait  qui  trouve  un  écoulement 
facile  à  la  beurrerie  de  Carignan;  culture  des  céréales  de  semence  et  de  porte- 
graines  divers.  A  mentionner  aussi  la  très  importante  graineterie  de  la  maison 
DenailTe. 

Histoire.  —  C.  de  Luxembourg.  Carignan  qui,  primitivement, s'appelait Yrois, 
est  d'ori;;ine  très  ancienne,  l/itinéraire  il'Antonin  la  mentionne  quatre  fois,  qua- 
rante-({uatre  ans  avnnt  J.-C  C'était  alors,  avec  sa  forteresse,  une  importante 
station  utilitaire  romaine.  Kn  iSC»,  passe  delà  «lomination  romaine  sous  la  domi- 
nation tranque.  Hava;;é  par  les  Normands  en  880.  Choisi  pour  lieu  d'entrevue, 
en  947,  entre  Olhon  I''",  empereur  d'Allema;ine,  et  Louis  IV  d'Outremer;  Othon 
ayant  été  recounu  roi  de  la  Haute-Lorraine,  ses  états  s'étendent  jusqu'à  la 
Chiers.  Fn  974,  nouvelle  (entrevue  entre  Otli<ni  II  et  Lothaire;  voulant  témoigner 
.(«a  reconnaissance  pour  la  magnitique  réception  <i  lui  faite,  Othon  accorde  à 
Tbéodoric,  arclievé(|ue  de  Trêves,  ainsi  qu'à  ses  suc<:esseurs,  le  droit  de  battre 
monnaie  :  il  ne  reste  plus  trace  actuellement  de  «  Thôlel  >»  où  fut  battue  mon- 
naie. Kn  1024,  troisiènn'  entrevue  entre  Robert,  roi  de  France,  qu*accompa- 
gnait  sii  femme  Constance.  Kncore  en  lO.-iO,  entrevue  à  Carignan  entre  Henri  lU 
d'Allemagne  et  Henri  I'^'' de  Kran<'e.  Kn  1220,  Y  vois,  qui  appartenait  aux  comtes 
de  Cliiny,  nprès  avoir  été  possédé  par  les  évéques  de  Trêves,  passe,  Louis  D' 
le  jeune  étant  mort,  dans  la  maison  de  Loos  avec  Jeanne  de  Chiny.  En  1239, 
le  seigneur  d'Yvois  donne  h  sa  ville  la  charte  de  Beauniont.  Vers  cette  époque, 
Yvois,  plus  étendu  que  ne  l'est  Carignan  aujourd'hui,  fut  entouré  de  remparts, 
mais  il  est  impossible  de  préciser  le  contour  de  l'enceinte,  laquelle  fut  percée 
de  deux  portes  :  celle  de  Bourgogne,  devenue  la  porte  Saint-Georges,  et  celle 
de  Mou/on.  Les  murs  étaient  flanqués  de  tourelles  où  se  pouvûcnt,  en  temps 
de  guerre,  réfugier  les  seignenrs  dont  les  terres  et  les  châteaux  s'appelaient: 
Filles  et  Petiti's-Filhs  tVYvn's.  Les  Filles  étai(Mit  :  Messincourt,  Auflance,  Lom- 
but,  Malandry;  et  les  Petites-Filles  :  Pouru-aux-Rois,  Tassigny,  Villy.  A  cette 
époque,  existait  à  Yvois  une  importante  manufacture  de  drap. 

Kn  ltî3,  une  cession  consentie  par  Elisabeth  de  Gorlitz,  Ûlle  de  Tempe- 
ri^ur  Sigisninnd,  fit  passer  les  terres  d'Yvois  en  mains  de  Philippe,  duc  de 
Bourgogne.  Ce  diTuier  vint,  en  14o2,  recevoir,  de  ses  nouveaux  sujets,  le 


—  56T  — 

ment  de  fidélité.  Après  la  mort  de  Charles  le  Téméraire  à  Nancy.  Mûrie  de 
Bourgo(;ne  hérita  de  la  ville  d'Yvois  qu'elle  porta  dans  la  maison  d'Autriche  par 
son  mariage  avec  Maximilien.  Charles  d'Amboise,  envoj-é  par  Louis  XI,  reprit 
Yvois  t  la  tête  d'une  armée  de  20,000  hommes,  en  U8i.  La  ville  ne  resta 
que  deui  ans  au  pouvoir  des  Français  :  elle  fut  rendue  k  Maximilien  en  1483. 
L'année  1489  est  marquée  par  un  nouveau  siège  au  cours  duquel  Robert  I"de 
La  Marck  fut  tué.  Encore  d'autres  sièges  à  signaler,  surtout  pendant  les  guerres 
entre  François  I"  et  Charles-Quint.  En  1541,  Yvois  capitulait  devant  une  armée  de 
38,000  hommes,  commandée  par  le  duc  d'Orléans,  second  fils  dn  roi  de  France, 
Une  tentative  dirigée  quelques  années  plus  Lard  par  le  duc  d'Orange,  échoua 
devant  l'énergique  résistance  du  duc  de  Guise.  Rendue  à  Charles-Quint  par  le 
traité  de  Crépy-en- Valois,  Yvois  fut  reprise  en  1K52  par  Henri  11,  malgré  la 
courageuse  défense  du  comte  de  Mansfeld;  puis  le  traité  de  Cateau-Canibn^sis, 
15S9,  stipulait  la  cession  de  cette  petite  ville  à  l'Espagne;  mais  il  fut  convenu 
que  ses  fortifications  seraient  abattues.  (Voir  Hannedouche  :  Dictionnaire  des 

ColfHUM»  DE  L'aRHO.NDISSEUE.VT  DR  SKDAN.) 

Toutefois,  lorsque  Louis  de  Rourbon,  comte  de  Soissons,  ayant  attaqué  les 
Impériaux,  non  loin  d'Yvois,  les  mil  rruellement  en  déroute,  les  forlitlcations 


àDCJODDU  lorUflciUoni  dt  Cu-lgnui 

furent  reconstruites  «  a  la  moderne  >i  avec  bastions,  courtines,  boulevards, 
demi-lunes  et  ouvraj^es  à  corne.  C'était  vers  l'an  1635,  environ.  Deui  années 
plus  lard,  le  maréchal  de  Chilillnn  attaquait  Yvois  forcé  de  se  rendre  après 
une  vigoureuse  résistance;  puis,  deux  années  après,  nouveau  siège  par  le 
maréchal  de  Chiltillon,  Louis  XIII  ayant  résolu  de  détruire  Yvois  et  de  se  donner 
ainsi,  selon  le  mot  curieux  du  sire  de  Ponlis,  i<  un  divertissement  n.  La  prévôté 
et  seigneurie  d'Yvois  n'appartint  à  la  France,  définitivement,  qu'en  vertu  du 
traité  des  Pvrénéeii,  7  novembre  I6.ï!';  et  en  1661,  Louis  XIV  la  concédait  k 
Eugène-Maurice,  comlc  de  Soissons,  lils  de  François-Thomas  de  Savoie,  prince 
de  Carignan  —  son  apanage  en  Savoie,  —  d'où  le  nom  de  Carignan  donné 
par  lettres- pâte  nies  à  Yvois, 


Alors  Yvois,. devenu  Caripmn ,  se  repeupla  de  raçon  rapide.  Louis  XIV, 
J'uillours,  favoris»  \ea  iiuuveuux  liikbilaiits  qui  furent,  en  outre,  protégés  par 
le  comte  dt:  Soissons.  Il  litur  actoidn  la  perniisaion  d'établir  un  miircbé  par 
sciiiiiine  H  cinq  foin-s  piir  nnnét'.  !>uis,  le  roi  ordonna  qu'une  nouvelle  enceinte 
<lo  murailles  entoureniit  lu  ville  |iour  lu  mettre  h  «  l'abri  des  Impériaux  ■. 
Vuubun  fut  chargé  di;  la  construire.  Il  li  forma  de  murs  crénelés  appuris 
contre  les  terrasses  dfs  anciennes  murailles  et  flanqués  de  huit  bastions;  plus, 
deux  poi1<:s  surmontées  d'une  tour  et  défendues  pur  un  pont-levis.  Les  reslei 
de  celte  enceinte  se  voient  encore  aujourd'hui.  Le  célèbre  ingénieur  voulal, 
en  même  temps,  détourner  la  Cahiers  pour  lui  faire  contourner  Carignan;  mail 
ce  projet  fut  ;iussi  vile  ubaniionné  que  eoni;u. 

Eglise.  —  L'éfjlisc  actuelle  fut,  en  ItiMI,  reconstruite  sur  les  fondations  de 
l'éi^lisc  >'olrc-Uame,  n.-nioiilant  au  Inizièmc-  siècle,  et  détruite  k  coups  de 


,  BlUu  lia  Ctrlgun 


canon,  nu  cours  du  >'  divertissement  •■  que  s'était  oOfert  Louis  XIII.  N'étaient 
n'Slés  debout  que  le  cAlé  (çauctie  el  un  frontispice.  Outre  la  cloche  et  ta  petite 
cloche  protYiiant  de  la  fonte  d'une  ^osse  cloctie  trouvée  dans  un  puits,  on  J 
plarait  unn  docile  moyenne  Mniti)  en  tOC3—  elle  existe  toujours,  —  ayanteu 
pour  piiriTiin  Maurice  de  Ssivoie,  <-iiinti<  de  Savoie,  duc  de  Carienan,  et  pour 
marriiine  Olympe  Mnncini  de  Sav<iie.  comtesse  tie  Soissons,  ducncsse  de  Caci- 
tman.  Celtu  ancienne  é^ilise  <■  colléftiale  ••  était  surmontée  d'une  tour  avec  horlogs 
au  cadran  de  plumb  sur  lequel  li|jurfiient  les  armoiries  du  roi  d'Espagne.  Un 
dAnie  surmontait,  qui  renfermait  les  cloches  transportées  en  1637  à  Houion 
où  ellis  listèrent  jusqu'en  I78ft.  A  rappeler  l'éalise  Saint-Gcoii;es,  construite 
pri'ï  de  ta  F-iitliiine  S'iinl'Geori/es,  non  loin  de  la  porte  de  Itourgogne.  et  dont 
il  ne  risle  plus  vestiKes  aujourd'hui.  Elle  iiurait  été  desservie  par  saint  WatEraj. 
Cb&teaux,  —  D'aboril,  cette  forteresse  romaine  dont  nous  parlions.  Ellesc 
Il  sud-ouest,  en  dehors  de  la  ville,  proche  la  route  de  Sedan.  Sil'iia 


eu  juwe  jiar  la  solidité,  par  l'épais 
étii'  ilirs  pljs  importantes.  '.In  v  dêcnnvril 
pjeiri'  de  taille  nii  se  lisait  cette  insciiptii 
indiquant  le  numéro  de  la  lépon.  rinscriptro 
Il  est  prohahle  que  la  pii'rre  était  la  premié 
doit  avoir  fait  partie  d'un  mur  du  ctirtteau; 
(.'ueiueut  du  seci>iid  bastion. 

1^  cliùlean  conipivnail  i 
plis  eiiti*  le  premier  el  !■' 


de  fondation,  elle  devait 
Il  ITtO,  au  fond  d'une  cave,  udï 
i  :  X  [)cz  RoiiA»0FiU]i.  La  lettre  i 
devait  se  rapporteràla  <<)■  légion. 
«  d'un  édiflce  considérable  et  elle 
a  cave  était,  d'ailleurs,  dans  l'ali- 


rande  étendue  et  occupait  tout  le  terrain  com- 
ième  bastions  :  il  était  entouré  de  fossés.  Ln 


—  569  — 

uns  répondaient  au  canal  du  moulin  et  les  autres  s'étendaient  au  dehors  dans 
la  partie  de  prairie  nommée  Prémonteux.  Après  avoir  été  renversée  et  rétablie 
plusieurs  fois  pendant  les  guerres  du  moyen  âge,  cette  forteresse  fut  définiti- 
vement rasée  en  1559  par  suite  du  traité  passé  entre  la  France  et  l'Espagne. 
Il  ne  reste  plus  aujourd'hui  que  quelques  traces  des  fossés  qui  l'entouraient 
et  quelques  souterrains  murés  près  de  l'ancienne  porte  de  Bourgogne.  En  1684, 
quand  on  releva  les  murs  de  la  ville,  le  duc  de  Savoie  choisit  ce  môme  empla- 
cement pour  construire  un  superbe  château  qui  resta  inachevé.  Des  fortifica- 
tions de  cette  époque,  on  trouve  encore  remplacement  de  Tarsenal,  de  la  salle 
des  munitions  et  d'anciens  souterrains  voûtés  avec  entrées  au  dedans  et  au 
dehors  de  la  ville  pour  favoriser  les  sorties  et  la  retraite  en  temps  de  siège. 

Voir  Hannedouche,  ouvrage  cité,  pour  la  nomenclature  des  seigneurs  d'Yvois 
les  plus  célèbres,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bour- 
gogne et  de  Brabant;  devint  seigneur  d'Yvois  en  1444,  et  mourut  à  Bruges  le 
15  juin  1467.  —  Charles  le  Hardi  ou  le  Téméraire,  ennemi  de  Louis  XI,  tué 
devant  Nancy  le  14  janvier  1474.  —  Marie  de  Bourgogne,  sa  fille,  qui  portait 
Yvois  dans  la  maison  d'Autriche  par  son  mariage  avec  Maximilien.  Elle  mourut 
d'une  chute  de  cheval  à  la  chasse  en  1482.  —  Philippe  I®'  le  Beau,  son  fils, 
qui  fit  entrer  Yvois  dans  la  maison  d'Espagne  par  son  mariage  avec  Jeanne 
la  Folle,  le  21  octobre  1490.  Y'vois  resta  espagnole  jusqu'à  la  paix  des  Pyrénées.  — 
Charles  ^'  d'Espagne,  ou  Charles-Quint,  fils  de  Philippe-le-Beau,  devint,  à  son 
baptême,  en  1500,  seigneur  d'Yvois,  qu'il  conserva  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le 
21  septembre  1558.  —  Philippe  II,  fils  du  précédent,  avait  été  investi  de  la 
seigneurie  d*Y\ois  en  1549.  Devenu  roi  d'Espagne  en  1555,  il  mourut  en  1598. 
—  Isabelle-Claire-Eugénie,  sa  fille,  devint  dame  d'Yvois,  épousa  l'archiduc 
Albert,  qui  mourut  le  13  juillet  1621  sans  laisser  d'héritier.  La  princesse  lui 
survécut  jusqu'au  i"  décembre  1633.  —  Philippe  IV,  son  neveu,  fut  le  dernier 
seigneur  d'Y'vois  de  la  maison  d'Espagne.  Le  traité  des  Pyrénées  (7  novembre  1659) 
fit  rentrer  la  seigneurie  dans  le  domaine  du  roi  de  France.  Philippe  IV  mourut 
en  1665.  Le  château  actuel  de  Carignan  fut  habité  par  le  général  baron  Queunot, 
mort  à  Sedan  en  1845. 

Ecarts.  —  Wée,  82  hab.,  arrosé  par  le  ruisseau  du  même  nom.  Possède  une 
chapelle  sous  le  vocable  de  saint  Pierre  et,  jadis,  église  importante.  —  Brique- 
terie Melin,  13  hab.  —  Way,  8  hab.,  ferme.  —  La  Penderie,  4  hab.  ;  Lonchamps, 
5  hab.  ;  des  laminoirs  dans  ces  deux  écarts.  —  La  Foulerie,  ancienne  fabrique 
de  feutre  abandonnée.  —  La  Tréfilerie,  23  hab.,  où  se  trouve  une  scierie 
hydraulique.  —  Malakoff,  6  hab.,  auberge  sur  la  route  de  Carignan  à  Pure.  — 
Maison  Pierre.  —  Mon-Idée,  7  hab.,  auberge  entre  Wée  et  la  Foulerie.  —  Bar- 
rière de  la  Tréfilerie,  3  hab.  —  Barrière  des  Quatre  Fossés,  5  hab.  —  Barrière 
de  Grizy,  4  hab.,  sur  la  voie  ferrée  de  Carignan  à  Sedan.  —  Maugré,  15  hab., 
actuellement  ferme  importante  sur  la  route  de  Matton;  en  ce  lieu,  nous  affirme 
la  légende,  se  serait  éteint  le  druidisme  dans  les  Ardennes.  Au  commencement 
du  siècle  se  voyait  encore  —  ou  plutôt  se  serait  vue  —  une  pierre  victimaire  (??) 
dont  l'une  des  faces,  un  peu  convexe,  était  divisée  en  quatre  compartiments 
égaux  par  des  cannelures  se  coupant  à  angle  droit.  A  Maugré,  s'élevait  le 
château  dit  de  Maugré,  château  fort  ancien,  dont  on  ne  connaît  pas  l'origine. 
En  1295,  ce  château  de  Maugré,  que  l'on  appelait  aussi  Tassigny,  appartenait 
h  Louis  V,  comte  de  Chiny  :  il  consistait  en  une  tour,  une  grange  et  une  basse- 
cour  qu'entouraient  de  larges  fossés.  Quand  fut-il  détruit?  Seule,  la  grange, 
devenue  ferme,  a  survécu. 

Laieuxdits.  —  Nous  ne  mentionnerons  ici  que  les  lieuxdits  évoquant  un  sou- 
venir précis  d'histoire  ou  de  légende.  —  Les  Croisiers,  rappelant  la  maison  ayant 
appartenu  aux  chevaliers  de  la  Croix.  —  La  Maladrerie,  au-dessus  de  Wée,  sur 
le  ruisseau  de  TAulnois.  —  La  Mariée,  où  Othon  II  d'Allemagne  et  Lothaire 


—  570  — 

lie  Franc*?  nirout  leur  onlrevuo.  —  Lîi  Voir  de  Mounrn,  où,  en  il87,  Philippe- 
Au^uslo,  roi  do  Kranoo.  et  Kr«''«i<Tic  Harberousse  se  rencontrèrent  pour  régler 
leur  lilip*  »mi  ce  qui  concernait  la  possession  de  Trêves.  —  I^  Cnnq^  du 
Hoi  :  en  cr  Ii«'U,  1481,  campèrent  U's  troupes  envoyées  par  Louis  XI,  environ 
iO,(M»0  hommes  commandés  par  Charles  d'Amboise,  pour  reprendre  Yvois,  que 
Marie  de  Rour^'o^Mie,  fille  de  (iharles  le  Téméraire,  avait  porté  dans  la  maison 
d'Autri«*he  par  suite  de  son  mariaf^'e  avec  Maximilien.  —  I^  MuraiUe-Dagwrre, 
d'ofi,  en  14S0.  (iratien  Da^uerre  essaya  de  bombarder  Carignan.  —  Place  de 
Vliopital.  De  cet  hl^pital  ne  reste  plus  vestige.  —  La  Citadelle;  le  CMleau:  Prv- 
mofttrfiux:  voir  plus  haut.  —  Hutte  au  Hnnn.  —  Les  Quarem;  rappelle  le  comte 
de  Quareni.  ^'ouvi-rneur  de  la  ville  en  lOil.'i.  —  Les  Caveauœ.  —  La  Potence.  — 
Le  Pont-Culnt,  pont  construit,  dit  la  tradition,  par  la  princesse  Alix,  deuxième 
femme  de  Loliier,  duc  de  Carifznan.  —  Le  Pont  du  Moulin,  où  se  trouvait  un 
prieuré,  sur  la  rive  /gauche  de  la  Chiers,  fondé  sous  Tinvocation  de  sainte  Ger- 
trude.  En  1039,  ce  prieuré  fut  détruit,  <?l  hr  prieur  se  réfuf^ia  à  Huy.  Il  retint 
en  1G81  et  fit  de  nombrenses  démarches  pour  se  procurer  les  fonds  néces- 
saires à  la  réédilication  du  prieuré.  Louis  XIV  lui  remit  une  forte  somme  :  en 
reconnaissance,  le  prieur  fit  ^'raver  les  armes  du  monarque  sur  le  frontispice 
du  nouvel  oratoin»  [lour  remplacer  Técusson  des  comtes  de  Chiny  que  Ton 
voyait  sur  l'ancien.  Depuis  la  Hévolulion,  ce  prieuré  est  converti  en  une  ûla* 
ture.  —  La  Afcssc  au  Jour,  terres  louées  aux  moines  du  prieuré  en  échange  de 
messes  qu'ils  étaient  ol)lif:és  de  «lire  aussilùl  le  soleil  levé. 

-vw^  Pour  la  Maison  de  Saint-iienj,  voir  Meyrac  :  Traditions,  Légendes  et  Goxtes 
DKs  Ani)K.NNh:s.  Voir  éj;alein»*nt  sur  saint  (ierv  —  comme  d'ailleurs  sur  tous  les 
saints  ardennais,  ou  qui  vécurent  en  Ardenne.  rouvra)j;e  de  M.  le  chanoÎDe 
Cerf  :  Vik  dks  Saints  r»r  Diocf>k  iw.  Ukims,  2  vol.  Imp.  coopérative.  Reims,  1898. 

AUFLANCE.  —  IL,  i.iJ.  K.,  Si.  —  I).  C,  IL  — D.  A.,  31.  —  D.  D.,5L  — 
Hect..  61<'i.  —  D.  P..  Carignan.  —  K.  L.,le  ilimanche  ijui  suit  la  Saint-Remy.— 
n.  H.  —  Deuxième  étai:e  du  terrain  liasait/uf  :  calcaires  sableux  et  argileux 
peu  compacts;  miteliniis.  jiierres  à  chaux.  D'assez  nombreux  coquillages  fossiles. 
Le  villa'ie  se  trouve  au  conlhicnt  des  ruisseaux  la  Cof/uette  et  de  Puilly  qui  se 
réunissent  m  un  endroit  bas  et  nnréca;;eux.  —  C.  de  Luxembourg. 

Eglise.  -  Heconsiruite  en  lOO'nelle  a  conservé  l'ancienne  chapelle  seigneu- 
riale. Sous  l'arcade  (}ui  la  fait  communiquer  avec  le  chœur  et  sur  le  côté 
opposé,  «les  inscriptions  tonibab-s  :  ««  Messire  Krançoy  de  Gastine,  chevalier  de 
ce  lieu...  l't  dame  Nieolas  tle  Pnvilly,  espouse  de  messire  Krançoy  de  Gas- 
tine.. .  •  Sur  b*  territoire  d'Autlance.  une  chapelle  isolée,  dédiée  à  quatre 
saintes  et  à  huit  saints,  mais  <|ui  n'oci'upo  pas  l'emplacement  de  Pancienne, 
laquelle  se  trouvait  sur  le  chemin  de  Tassi^'ny  à  Sapopie,  où  coule  la  fontaine 
dite  de  Saint-Krnel,  dont  le'<  eaux  légèrement  ferrugineuses  guériraient,  d'après 
la  croyance  populaire,  les  ulcères. 

ChAteau.  —  Aurait  été  construit  vers  l'an  900,  et  devint  «  une  des  quatre 
filles  d'Yvois  »..  Construction  inassiv»»,  ilanquée  de  (juatre  grosses  tours  carrées 
dont  «fuehjues  vesti^'es  restent  encore  debout.  Fut  assiéf^é,  saccagé  et  brûlé 
pendant  les  siè^^es  (rYvois-t:an<|j:nan  en  l.'lii.  1592  et  1037.  En  l'année  1635, 
l.ouis  d(^  Hourbon,  comte  de  Soissons,  repoussait  dans  le  Luxembourg 
8,000  Croates,  les  atteignait  enfin,  et  les  taillait  en  pièces.  Furieux  de  celle 
terrible  défaite.  queUpies  milliers  de?  ces  Croates  restants  entrèrent  dans  celle 
région  (trdennaise,  l't  viitrent  à  Au  fiance.  Le  château  fut  alors  habité  par  le 
^'énéral  MolUaski. 

Le  mtmlin  actuel  n'est  autre  que  l'ancien  moulin  banal;  non  loin  duquel  un 
lieu  dit  la  Potmir  rappelle  les  droits  de  haute  Justice  possédés  par  les  seigneurs 
d'Aufiance. 


—  571  — 

BIÈVRES.  —  H.,  267.  —  E.,  95.  —  D.  C,  13.  —  D.  A.,  33.  —  D.  D.,  53.  — 
Hect.,  730.  —  B.  P.,  Margut.  —  F.  pour  Saint-Walfroy,  le  2  juin  et  le  premier 
mardi  de  septembre.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  18  octobre.  —  Premier 
étage  du  terrain  jurassique  :  calcaires  oolithiques  fournissant  des  pierres  de 
taille;  pierres  à  chaux  plus  ou  moins  hydraulique;  terre  à  briques,  à  tuiles. 
Anciennes  exploitations  de  terre  à  poteries.  Jadis  on  exploitait  des  mines  de 
fer;  elles  ont  été  abandonnées,  quoique  non  épuisées,  parce  que  les  industries 
métallurgiques  ont  trouvé  plus  avantageux  de  s'approvisionner  aux  mines  de 
Longwy,  et  surtout  d'employer  des  fers  de  Longwy  en  seconde  fusion.  Bièvres 
s'étend  dans  une  vallée  qu'entourent  d'assez  hautes  collines,  au  pied  du  mont 
Walfroy  qui  le  sépare  de  Margut.  —  C.  de  Luxembourg. 

Ecarts.  —  Le  Manderlier,  4  hab.,  maison  a  voisinant  le  chemin  des  Romains 
où  César  aurait,  affirme  la  légende,  passé  ses  troupes  en  revue,  70,000  hommes, 
avant  de  repartir  pour  l'Italie.  A  Manderlier  habita,  jadis,  un  célèbre  charmeur 
de  loups  dont  nous  avons  raconté  les  aventures  merveilleuses  (voir  Meyrac  : 
Traditions,  Légendes  et  Contes  des  Ardennes).  —  Le  Bessus,  7  hab.,  ferme  assez 
ancienne.  —  Le  Moulin  de  Bièvres,  4  hab.  Ce  moulin  appartint  aux  moines 
d'Orval;  fut,  à  l'époque  révolutionnaire,  acheté  avec  des  assignats  provenant 
de  la  vente  d'une  truie.  —  La  Petite  Biévres,  hameau,  jadis  assez  important; 
ne  possède  plus  aujourd'hui  qu'une  seule  maison.  —  La  GobeiHe,  6  hab.,  ferme. 

Saint-Walfroy,  10  hab.  Nous  avons  longuement  parlé,  dans  notre  volume  : 
La  Forêt  des  Ardennes,  de  saint  Walfroy  qui  brisa  l'idole  de  la  «  Diane  arden- 
naise  »  et  vécut  ensuite,  en  stylite,  sur  une  colonne.  Nous  n'y  reviendrons, 
alors,  que  pour  compléter  notre  premier  récit  par  ces  nouveaux  détails.  Lorsque 
mourut  saint  Walfroy,  le  21  octobre  600,  sans  doute  à  Yvois,  son  corps  fut 
transporté  sur  la  montagne  et  inhumé  dans  l'église  construite  ou,  plutôt, 
relevée  par  lui  de  ses  luines  :  car  cette  église  et  son  monastère  avaient  été 
incendiés  en  588.  Nouvel  incendie  de  cette  même  église  en  979,  et  la  légende 
nous  raconte  que  les  «  reliques  du  saint  demeurèrent  intactes  au  milieu  du 
feu  ;  »  de  même  que  l'année  suivante,  quand  l'archevêque  de  Trêves  ordonna 
le  transfert  de  ces  reliques  à  Yvois,  elles  furent,  une  pluie  torrentielle  ayant 
surgi,  préservées  «  à  tel  point  que  pas  une  seule  goutte  ne  mouilla  la  châsse.  » 
Que  devinrent  les  restes?  Probablement  qu'ils  furent  dispersés  au  cours  de 
l'un  de  ces  nombreux  incendies  ou  de  ces  nombreux  pillages  qui  désolèrent 
Carignan.  Toujours  est- il  qu'en  1826,  lorsque  furent  faites  des  recherches 
sous  le  massif  de  l'autel,  où  la  tradition  affirme  qu'elles  avaient  été  déposées 
depuis  la  restauration  de  l'église,  on  ne  trouva  qu'un  informe  débris  de  nom- 
breux os  calcinés  et  mêlés  les  uns  aux  autres.  Mais  cette  translation  des  re- 
liques de  saint  Walfroy  n'avait  nullement  diminué  l'affluence  des  pèlerins.  Ils 
continuaient  à  visiter  les  lieux  où  vécut  le  stylite;  car  se  conservait  toujours 
le  tombeau  qui  renferma  le  corps  du  saint  :  tombeau  en  pierre,  élevé  de  trois 
pieds  environ  au-dessus  de  terre,  et  arrondi  en  forme  de  voûte.  On  y  entrait 
d'un  côté  pour  en  ressortir  par  l'extrémité  opposée.  Ce  pèlerinage  était  plus 
spécialement  fréquenté  par  les  rhumatisants  et  les  goutteux,  et  l'affluence  des 
pèlerins,  d'ailleurs,  fut  telle,  que  l'on  constate  l'existence,  en  1157,  d'un  assez 
important  village  à  Saint-Walfroy,  lequel,  avec  la  Ferté,  Margut  et  Moiry,  ne 
faisaient  qu'une  seule  paroisse.  Les  sépultures  sans  inscription,  creusées  dans 
le  roc,  en  cet  endroit,  la  découverte  dossements  humains,  de  monnaies  nom- 
breuses, d'armes  et  de  vases  dont  quelques-uns  d'origine  gallo-romaine  —  c'est 
là  que  se  serait  trouvé  le  chAtoau,  chef-lieu  du  Castrum  Wabrensc,  comté  de 
Voëvre,  —  des  substructions,  des  vestiges,  d'anciens  murs  confirment  cette 
croyance  traditionnelle;  la  confirment  également  les  lettres  de  saint  Killin, 
archevêque  de  Trêves,  qui  mit  Saint-Walfroy  nommément,  au  nombre  des  vil- 
lages (il  y  en  eut  vingt-six)  obligés  de  faire  chaque  année  une  offrande  de 


cif>rt;i^s  .'1  l'i'-ulisc  Siiint-Ha^obcrl  <le  Stenay,  parce  que  la  vallée  de  la  Chien 
uvail  •'ti'  pri'âitn l'C  pur  ce  saint,  afiirnie  la  légende,  des  si  redoutables  inn- 
siona  nnrmntule^. 

Jusiiiia  la  H(''volution,  trois  moines  d'Orval,  préposés  "  au  service  des  pèle- 
rinages ',  liahili-ruul  la  inoiiUi^ne.  L'ermitage  fut,  en  1799,  vendu  comme  bien 
imlional  t>t  iici|iiis  pur  un  carrior  nommé  J.-[t.  Montlibert.  Le  pèlerinage,  exploite 
par  li'S  ht-i'iders  Montlib<rrl,  puis  par  Joaepb-Pittrre  Holl  qui  Tarait  acheté, 
redevint  t>crl<'f)iaslii]ni:  lorsqu'on  18.13  le  cardinal  Gousset  en  fut  le  proprié- 
(ain.-;  luovcmianl  la  somme  de  D,<MH)  francs.  Alors  commencèrent  les  recoa* 
strurtions  H  les  restaurations;  el,  di>s  1)1G3,  furent  recueillis,  jtar  souscription, 
ll)U,(Nl«  framrs  igui  pernietUiient  de  construire  la  chapelle  de  Saint- Wolfni;, 
de  style  roman,  .lyani  la  nef,  l'abside  l't  les  bras  de  la  croix  réunis  par  ua 
(ictoptnc  surnionlé  d'une  coupole. 

•'  L'un  stalut>  on  pierre  de  saint  Walfruv —  nous  dît  l'abbé  Harcq,  —  coiid>£ 
sur  un  tombeau  éKnlement  en  pierre,  se  trouvait  dans  un  enfoncement  de  quel- 
ques l'enlimêlres;  puis,  après  divers  essais,  fut  faite  une  transformation.  La 
statue  (lu  siint  est  coucbée  dans  une  châsse  en  pierre  remarquable  parla 
dOlii'atesse  des  sculptures  qui  l'ornent.  Kllc  est  due  au  ciseau  de  H.  Aubry  Jeune, 

de  Charleville.  I.;i  cliitsse  uccupe  l'em placement  traditionnel BientAt  on  rit 

s'élever  ^ur  le  sommet  de  la  montagne  une  colonne  de  pierre  haute  de  7  mètres, 
supportant  nue  statue  du  stvlite.  .Vprès  la  colonne,  l'hôtellerie  fut  construite 
jiour  M'cvoir  les  pèlerins,  et.  en  1872,  une  nouvelle  aile  de  bâtiment  reliait  la 
parlie  la  ]itus  ancienne  avec  l'IiAtellerie  qui  nmferme  un  parloir,  un  oratoire 
et  dilTéii-iile-:  pièces  appropriées  pnur  le  logement  de  l'archevêque  du  diocèse, 
l'nc  piifie  nionumentiile,  surmontée  d'une  niche  où  l'on  a  placé  la  statue  de 


EgllM  (K  Silnl-Wilfnj 


saint  VJni-eiit  de  l'aul,  rarconle  l'ancien  b.Uiment  avec  le  nouveau;  un  cam- 
|>jniile  (le  pien-H  .surmunti-  l>-  portique.  Dans  la  cour,  un  cadran  remarquable, 
(uuvre  lit;  M.  Ita^qiiin.  cur>'  de  Itlagny.  Au  fond  de  l'abside,  une  statue  de 
.-^aint  WalIVrit.  dunt  la  uluii'e  produit  un  elTet  saisissant  quand  le  jour  vient 
l'iniindcr  de  .sa  liimièie;  sur  l'autel  de  la  Vierge,  on  a  pratiqué  une  grotte  da 
^.-D.  de  Lourdes. . .  ;  la  chaire  en  pierre,  iruvre  d'un  ouvrier  de  HalandiT.Mt 
d'un  triivail  r>:iniirquable:  dans  la  chapelle  revêtue  de  décorations  en  polj- 
ehrôme,  qitatie  peijilures  imient  la  coupole  :  .\.-S.;  saint  François  d'AÛise; 
saint  Mariiii  et  saint  Wall'roy.  .Mais  la  m.;rvt>ille  de  Saint-WalTroy,  c'est  le  cil- 


CalTaln  de  S 


il-Wtkltroj 


—  573  — 

Taire  gigantesque  élevé  à  son  sommet,  et  le  Chemin  de  la  Croix,  le  long  de  la 
montagne.  Quatorze  grottes  rustiques  abritent  les  stations  en  terre  cuite.  Une 
grotte  plus  vaste  est  située  sous  le  calvaire;  dans  leicavation,  on  a  pratiqué 
un    autel.  Au-dessus    de    la 
grotte,  trois  chênes  énormes 
servent  de  supports  aux  sta- 
tues du  Christ  et  des  larrons. 
Ce  chef-d'œuvre  fui  exécuté 
par  M.  Balteau,  de  Eteims.  » 

Les  foires  dites  de  Saint- 
Walfroy  furent  de  tout  temps 
—  et  sont  eue. 
aussi  célèbres  que  le  pèh 
nage.  Au  dixième  siècle, 
Foires  étaient  déjà  fort 
nommées;    elles 
perdu  de  leur  vogue  a 
septième   siècle ,    et , 
temps,  elles  furent   s 
de  procès,  ou  tout  au 
de  jalousies  fScheus 
les  communes  de  Bîèvres,  de 
Margut  et  de  la  Ferté.  Nous 
ne   nous   attarderons    pas   à 
raconter  ces  longues  procé- 
dures   et    ces    discourtoises 
disputes  :  il  nous  suffira  de  rappeler  qu'en  I 
adressée  par  les  marchands  et  les  directeurs 
lers  municipaux  de  Margut  : 

"  Les  soussignés  ont  l'honneur  de  vous  exposer  que  la  difilculté  de  monter 
chaque  fois  dans  la  montagne,  oii  se  tient  le  champ  de  foire,  nous  fait  perdre 
quantité  de  temps  et  nous  engage  à  beaucoup  de  dépenses,  notamment  de 
chevaux  de  conduite. . .,  tandis  que  votre  village  a  les  places  les  plus  belles  et 
les  plus  vastes  qui  existent  dans  votre  département.  Considérant  aussi  la  posi- 
tion de  votre  village  traversé  par  la  route  départementale  et  le  chemin  n"  10. . . 
tous  ces  avantages  nous  font  désirer  que  les  foires  qui  se  tiennent  actuellement 
sur  la  montagne  de  Saint-Walfroy  se  tiendront  à  l'avenir  dans  l'intérieur  de 

1^  Conseil  de  Margut  approuva;  la  Prélecture  désapprouva,  ne  voulant  point 
nuire  aux  intérêts  de  Bièvres,  et  les  foires  continuèrent  à  se  toujours  tenir  sur 
la  montagne.  La  veille,  les  maires  de  Margut  et  de  Bièvres  mettent  eux-mêmes 
en  adjudication  les  droits  d'emplacement,  et,  par  moitié,  les  deux  communes 
se  partagent  la  somme. 

BLAONT.  —  H..  SHT.  —  E.,  145.  —  D.  C,  2.  —  D.  A.,22.  —  D.  D..  +2. — 
Hect.,  742.  —  B.  P.,  Carlgnan.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  fi. 
~  T.  —  Deuxième  éta^e  du  terrain  liassi'iiie  :  calcaires  sableux  et  argileux 
exploités  pour  moellons  et  pierres  h  chaux.  Troisième  étage  du  tcrraia  iias~ 
tique  :  marnes.  Le  village  s'étend  sur  la  rive  droite  de  la  Chiers,  au  pied  d'une 
colline  escarpée  qui,  dans  la  direction  du  nord-est.  se  prolonge  vers  Charheaux. 
«  Blagny,  écrivent  les  PP.  L'Ecuy  et  Delahaut,  dans  leurs  Annales  civiles  et 
religieuses  d'Vvois-Carii^nan  et  de  Mouzon,  Blagny,  village  sur  la  Chiens,  avec 
pont  et  redoute,  à  une  dcmi-lieuc  de  Cariguan,  sur  la  chaussée  de  Montmédy, 
n'est  remarquable  que  par  ses  seigneurs...  "  parmi  lesquels  :  Azo  de  Blagny, 


—  57i  - 

iiK'ntiniuK''  dans  la  ronfirination  dos  binns  d'Orval  —  ils  furent  nombreux  sur 
ro  Irrritiniv  —  par  l'aiclit*v<*quo  de  Trèvos,  1133;  Valeran,  sire  du  Ghesne, 
sous  1(>  roi  Louis  VI;  Uaiilin  do  Villo-sur-Coiissanco;  Alix  de  Ville,  mariée  à 
Joaii  do  LandrocDurt  ;  lt*s  Heuinont,  ({ui  sV'tablin>ni.  dans  la  principauté  de 
Montiii<Ml\.  Fut  utif  anciiMino  baroiinio  appartenant  aux  comtes  de  Relhel.  — 
C.  do  Vili}. 

Eglise.  —  (^onstruito  (mi  l'aniio(î  1700.  Xotïnt  aucun  intérêt  archéologiqae. 
L'ancien  cimetière  qui  IVntoure,  et  interdit  depuis  I80O,  remonte  à  cette  même 
«'•[locjne  df  ronstruotion. 

Lieuxdits.  -  -  Tamiay,  la  Cuininell*'  ;  fornios  qui,  jadis,  appartinrent  à  Tab- 
hâve  d'OrvaL  —  Mimlillrnl,  où  furent  trouvés  d«*  nombreux  ossements.  Est-ce 
on  ce  lit>u  ({ue  le  comte  do  Soissons,  en  1030,  battit  les  Croates?  Sur  le  point 
culminant  de  Montilloul,  quelques  restes  do  colonnes,  sans  doute  vestiges,  non 
d'une  ('^.'liso,  mais  d'un  temple  païen.  En  cet  endroil,  le  terrain  est  jonché  de 
petits  morceaux  de  marbn'  multicolore,  débris  d'un  pavé  en  mosaïque.  (Voir 
.Moyrao  :  Villks  ct  Vulacks  nies  Ardknnf.s.) 

-vw^  A  TentriMi  nord-ouostdu  village,  une  chapelle  dédiée,  d*abord,  à  la  Vierge. 
Vers  lrt2U,  la  poste  ayant  sévi  sur  tous  les  porcs  de  la  localité,  Tabbé  Thiérard, 
alors  curé  de  lUa^zny,  lit  remplacer  cette  statue  [)ar  celle  d'un  pAtre  vénéré 
sous  le  nom  de  saint  llaimond. 

LES  DEUX-VILLES.  —  IL,  WO.  —  E..  14t».  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  23.- 
1).  I).,  4:î.  '--  Ilect.,  814.  —  R.  P.,  C^iri^nan.  --  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
18  octobre.  --  C*"  1*.  —  Deuxième  éla/^e  du  tcirnin  / idsjt  17 kl*  :  calcaire  sableux, 
calcaire  ar;j[iloux,  nmellons  ;  [»iorre  à  chaux;  marne  argilo-sableuse.  Le  village 
>o  compost*  d«>  doux  a^';;lomérations  —  au  nom  pompeux  de  ville  —  que  sépare 
une  |»rairio.  Au  nord,  dans  un  vallon,  coule  un  petit  ruisselet,  formé  par  deux 
Sources  sortant  des  6ois  dn  linneL  —  C.  dv.  Luxembourg. 

Eglise.  —  Los  nioines  dOrval  reconstruisirent,  en  1712.  l'église  actuelle  sur 
l'omplaoenitMit  do  rancicrmr.  (jui  remontait  au  treizième  siècle.  Le  portail, qui 
avait  été  n'slauré  en  lOOî»,  fut  conservé.  On  remarque,  dans  le  chœur  de  l'église, 
deux  ranyéj's,  l'une  de  six  et  l'autre  de  cinq  stalles  en  bois  de  chêne,  oniées 
de  très  jolies  sculpturt>s.  Kilos  proviennent  de  l'abbaye  d'Orval,  comme,  sans 
doute  aussi,  proviennent  de  cotte  mémo  abbaye  plusieurs  plaques  de  che- 
minée. >ur  lostpielles  s<>  voient  les  millésimes  1001,  1092  et  16C4.  Celle-ci,  avec 
cette  in>cription  sur  le  pourtour  :  Dom  Ht^nnj  —  Doyen  —  Abb*}  d'OrvaL  Une 
autre  plaque,  sans  doute,  nqtrésimte  Adam  et  Eve  dans  le  Paradis  terrestre. 
Existe,  iMU'ort',  la  maison  où  les  moines  dé[)Osaient  le  produit  de  leurs  dîmes. 

Ecart.  —  Chili  eau  iht  lia  ne  L 

Lieuxdits.  —  La  Mulfulrme.  —  (iirersy  et  Chamouilly,  deux  fermes  très 
anci(Min«>s,  et  mieux  deux  villas,  autour  desquelles  se  groupèrent  les  maisons 
d'où  ii.-Kiuit  cett<>  petite  commune.  Elle  s'ap{)olait,  jadis,  rA(imo(ii//j^e/Gfrtfrf|f; 
<;iv(Msy  s'appliquait  à  la  haute  ville  et  Chamouilly  à  la  basse-ville  actuelles.  Le 
villa^'<'  apiMitint  à  (!harb»s  le  Téméraire,  au  roi  d'Espagne,  et  ne  devint  français 
qu*a[>rès  le  traité  des  Pyr«Mn'iOs. 

LA  FERTÉ-SUR-CHIERS.  -  IL,  430.  _  E.,  111.  —  D.  C,  9.  - 
1».  A.,  2\K  IL  IL,  41».  -  lU'i'L,  041.  —  IL  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  dernier 
dimanch»'  de  mai.  —  S.  C,  C.  1rs  Claques  rrnnics.  —  Troisième  étage  du 
trrrain  linasi'fur  :  calcaire  ferrugineux,  couvert  par  le  terrain  diluvien  et  l'allu- 
\inn  de  la  vallée,  marnes  sulfureuses.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer.  Le 
village  est  au  pied  du  mnnt  Suint-Walftoy,  sur  la  Chiers,  qui  s'y  divise  en  pin- 
sieurs  canaux. 

Histoire.  --  C.  do  Luxembourg.  Sur  ce  mont  Saint-Walfroy  se  serait  trouTé, 


—  575  — 

jadis,  un  assez  important  village  ;  le  grand  nombre  d'anciens  murs  que  l'on  y 
rencontre,  des  cercueils  en  pierre  que  l'on  y  trouvait  au  siècle  dernier,  semblent 
donner  créance  à  celte  tradition.  Il  y  eut  même,  en  cet  endroit,  un  camp 
romain  où,  plus  tard,  aurait  bâti  son  humble  cellule  saint  Mon  tan  —  fils  de 
Turian,  roi  d'Allemagne,  —  dont  les  reliques  sont  conservées  à  la  Ferté  et  à 
Juvigny,  dans  la  Meuse. 

C'est  ce  village  de  Mont-Saint- Walfroy  qui  serait  devenu  la  Ferté-sur-Chiers, 
dont  le  nom  indique  une  forteresse,  laquelle  fut,  maintes  fois,  assaillie  et  prise  : 
d'abord  par  les  Normands,  alors  que  la  Ferlé  se  nommait  Ville  d'Abrion  ; 
plus  tard  —  et,  entre  temps,  toutefois,  que  de  guerres,  que  de  ravages,  — 
en  1392,  par  Valeran,  comte  de  Saint-Paul,  qui  enlevait  la  Ferté  à  Vinceslas, 
duc  de  Luxembourg;  en  1425,  par  Charles  de  Lorraine  et  René  de  Bar,  qui 
détruisirent  les  fortifications  relevées,  cent  soixante  années  plus  tard,  par  le 
comte  de  Mansfeld;  en  4552,  par  le  roi  Henri  II,  alors  qu'il  allait  assiéger 
Yvois  ;  en  1590,  par  le  duc  de  Bouillon.  Ne  rappelons  que  pour  mémoire  les 
incursions  nombreuses,  la  peste  et  la  famine,  dont  la  Ferlé  eut  à  souffrir  pen- 
dant la  guerre  de  Trente  ans.  Enfin,  en  4659,  le  traité  des  Pyrénées  attri- 
buait la  Ferté  à  la  France.  Des  anciennes  fortifications  détruites,  puis  recons- 
truites et  qui,  en  4687,  arrêtaient  notamment  l'armée  de  Châtillon,  il  ne  reste 
plus  vestiges,  aujourd'hui;  pas  plus  que  de  l'église  ancienne  sur  l'emplacement 
de  laquelle  fut,  en  4754,  construite  l'église  actuelle. 

Les  cultivateurs  trouvent  assez  fréquemment,  dans  leurs  champs,  des  mon- 
naies anciennes  en  or  et  en  argent.  Une  de  ces  pièces  date  de  Louis  le  Débon- 
naire. On  a  surtout,  en  fouillant  la  terre,  rencontré  de  nombreuses  armes  : 
sabres,  épées,  pistolets,  couleuvrines,  espadons,  etc.,  et  de  nombreux  projec- 
tiles :  bombes,  boulets,  grenades.  Deux  boulets,  d'assez  fort  calibre,  sont  con- 
servés à  la  mairie. 

FROMT.  —  H.,  449.  —  E.,  48.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  28.  —  D.  D.,  48.  — 
Hect.,  370.  —  B.  P.,  Margut.  —  P.  L.,  le  dimanche  qui  précède  le  28  octobre. 

—  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux  et  argileux,  exploité 
pour  moellons  et  pierres  à  chaux.  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes 
et  fragments  ferrugineux;  terre  à  briques.  La  Chiers  traverse  le  territoire  au 
sud-ouest,  et  le  village  est  arrosé  par  un  petit  ruisselet  qui  prend  sa  source 
non  loin  de  Charbeaux.  La  gare  de  Margut  se  trouve  sur  le  territoire  de 
Fromy.  —  C.  de  Luxembourg. 

Eglise.  —  A  signaler  une  assez  curieuse  statuette  en  bois  représentant  un 
évêque  ;  au  bas,  cette  inscription  :  Saint  Froumy.  P.  P.  N. 

HERBEUVAL.  —  H.,  368.  —  E.,  436.  —  D.  C,  48.  —  D.  A..  36.  — 
D.  D.,  56.  —  Hect.,  740.  —  B.  P.,  Margut.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
8  septembre.  —  B.  B.  —  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux, 
carrière  de  moellons.  Troisième  étage  du  terrain  /iassiVyue  ;  marnes  et  calcaires 
a  oolithes  ferrugineuses,  minerai  de  fer.  Herbeuval  est  dans  un  vallon  que 
dominent  d'assez  hautes  collines.  Le  territoire  est  traversé  par  le  Signette,  un 
tout  petit  ruisselet  qui  prend  sa  source  en  plein  bois,  au  sud  du  village, 
saccrolt  de  la  Marche,  passe  à  Sapogne,  à  Moiry,  et  se  jette  dans  la  Chiers.  La 
voie  romaine  de  Reims  à  Trêves  passait  par  Herbeuval,  où  la  tradition  place 
un  camp  romain  sur  les  hauteurs  qui  séparent  ce  village  de  Thonne-le-Thil 
et  de  Signy-Monllibert.  —  C.  de  Luxembourg. 

LINAT.  —  H.,  290.  —  E.,  96.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  45.  — 
Hect.,  738.  —  B.  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  44  novembre. 

—  Deuxième  étage  du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux  et  argileux,  exploité 


—  57C  — 

pour  pi«*nv  à  chaux.  Troisième  t»tage  du  terrain  linmf/ue  :  marnes  kfmgmenis 
fonuL'inoux,  lorro  «i  brique.  Ijnay  se  trouve  au  pied  de  la  colline  élevée,  dite 
«i«.»  Grmnvau.v,  sur  lii  rivi*  droilcj  île  la  Chiers,  Rien  dMmportant  à  signaler  : 
•'*j;lise,  sans  caractère  architectoniquc,  datant  de  1760;  ancienne  «  poudrière  » 
disparue  vers  la  fin  du  quinzième  siècle,  et  dont  il  ne  reste  plus  trace  que 
dans  la  tradition  locale.  Avant  la  Hévolution,  le  village  avait  cinq  seigneurs 
appel»''s,  on  ne  sut  jamais  pourquoi  :  «  /e?.s  cinq  seigneurs  Pilliers  ».  Pèleri- 
najjie  à  la  chapelle,  construite  en  1840,  de  Saint-Donat.  —  C.  de  Luxembourg. 

MALANDRT.  —  H.,  lOr».  —  E.,  59.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  28.  —  D.  D.,48. 

—  Hect.,  687.  —  H.  P.,  Cari^'nan.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  de  septembre. 

—  Troisième  «'-taj^e  du  terrain  jurassi^pip  :  argile  exploitable  pour  tuiles  et 
briques,  marnes  sulfureuses,  cen«ires  pour  Taf^riculturc.  Premier  étage  du 
trrrniu  juramsit/ne  :  calcaire  pour  pierres  de  taille  et  moellons,  minerai  de  fer. 
Le  village  se  trouve  entre  deux  coteaux.  Lo  territoire  est  arrosé  par  un  ruis- 
selet  (jui  se  jette  dans  la  Chiers,  entre  Linay  et  Blagny.  —  C.  de  Luxembooig. 

ChÂteau.  —  Fut  l'inie  des  (juatre  filles  d'Vvois.  Ne  reste  du  chdteau, 
démoli  vers  1849  et  transformé  en  maison  de  culture,  qu'une  partie  du  donjou. 
Les  principaux  seigneurs  de  Malandry,  ayant  droit  de  haute,  moyenne  et  basse 
Justices,  turent  les  d'Allamont.  Le  château  appartint,  ensuite,  à  la  famille 
de  Mérotle,  puis,  successivement,  aux  de  Joyeuse,  aux  de  Custine  d*lmécoart 
et  de  Clermout-Tonnerre,  dont  une  descendante,  La ure,  comtesse  de  Glermont- 
Tonnerre,  é[»ousa  M.  de  Hroglie-Renel,  le  propriétaire  actuel  de  la  ferme. 

MARGNT.  —  H.,  40o.  —  K.,  iriO.  —  D.  C,  18.  —  D.  A.,  38.  —  D.  D.,  38. 

—  Hect.,  668.  —  H.  P.,  Margut.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  après 
Pô(iues.  —  Troisième  étage  du  terrain  juraaavjue  :  calcaire  sableux  et  argileux, 
autrefois  exploité  pour  [ûerre  de  taille,  moellons,  pierre  à  chaux,  sable.  Le 
territoire  est  séparé  de  la  Helgi(iue  par  un  petit  ruisseau.  Le  village  est  ï 
mi-ci>te  d'une  colline,  dite  le  lioucfit^ 

ChAteau.  —  Sur  un  des  points  les  plus  élevés  de  cette  région  :  de  très  loin 
s'aperi;niv(Mit  ses  blanches  murailles.  S'appelait  autrefois  Fort  tie  Margny»  Fut 
souvent  assié*:é  et  plus  ou  moins  détruit,  notamment  en  1637,  alors  que  les 
troupes  françaises  voulurent  en  déloger  les  Impériaux.  Les  seigneurs  de 
Margny,  relevant  de  l'abbav)'  d'Orval,  eurent  droit  de  haute,  moyenne  et  basse 
Justice.  On  coitserve  à  Margny,  chez  M.  Degoffe,  une  fort  curieuse  plaque 
sans  date,  provenant,  affirme  la  tradition,  de  ce  couvent.  Au  milieu,  un  per- 
sonnage avec  un  chapeau  (jui  lui  couvre  les  yeux  ;  il  symbolise  la  Foi  : 
«'  Croire  sans  voir  ».  Sa  main  gauche  s'appuie  sur  une  ancre  :  VEspérance,  et 
la  main  droite  sur  un  cceur  enflammé  :  la  Charité.  Autour  on  lit  ces  mots: 
Filles,  Ardet,  Ainfins,  Speni.ca.  A  ctMé  de  ce  personnage,  on  en  voit  quatre 
autres  :  deux  à  droite  et  deux  à  gauche.  Ceux  de  droite  symbolisent  la  Force 
et  la  Justice:  crux  de  gauche,  la  Prudence  et  la  Ten^tirance. 

Ecarts.  —  Le  Moulin.  «  Au  ban  de  .Margny,  lieudit  le  Ronbuisson,  sur  le 
ruisseau  dit  le  Huth  de  Limes,  un  moulin  appartenant  à  Tabbaye  d*Onral. 
Ceux  de  Margny,  Ilattoy,  Chewes,  Maudressy  et  de  la  Malvoisine  y  sont  banaux. 
obligés.  »)  —  Le  Hattinj,  ferme  très  ancienne  que  l'on  croit  avoir  été,  à  son 
origine,  un  ch;\teau,  dutjuel  prit  son  nom  la  famille  de  Ilattoy. 

MARGUT.       11  ,  712.  —  K.,  197.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  30.  —  D.  D.,  50. 

—  Ilect.,  753.  —  IL  P.,  Margut.  —  F.,  le  samedi  après  Pâques,  ou  le  surlen- 
demain  si  la  foire  tombe  le  l.-i  avril;  le  4  novembre.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  11  novembre.  —  (î.  —  T.  —  S.  C.  C.  la  Marche.  —  Troisième 
étag»'  du  terrain  liassique  :  niâmes,  calcaire  ferrugineux,  marnes  argileuses. 


—  577  — 

Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  de  pierre  de  taille.  Terrain 
ililuvien.  Margut,  dans  une  plaine  que  bordent  de  hautes  collines  sur  les  rives 
de  la  Chien,  s'étend  au  bas  de  la  montagne  célèbre  oit  vécut  saint  Walfroy, 
le  stylite  ardennais.  Le  village  est  longé  par  le  ruisseau  de  la  Marche,  qui 
prend  sa  source  en  Belgique,  dans  les  forêts  de  Merlenvaux,  sépare  les  deux 
frontières,  arrive  à  Orval,  y  reçoit  deui  affluents,  arrose  Villers-devant-Orval, 
Moiry,  et  se  jette  dans  la  Ckiers,  non  loin  de  Margut. 

H^toire.  —  C.  de  Luxembourg.  D'origine  fort  ancienne.  Margut  élait  un 
village  assez  considérable  lorsqu'il  fut  ravagé  par  les  Normands.  Plus  tard,  fut 
très  éprouvé  aux  temps  des  guerres 
de  Cent  ans,  des  luttes  entre  Fran- 
çois I"  et  Charles-Quint,  pendant 
les  guerres  de  Religion  et  surtout 
lorsqu'en  1590  fut  assiégé  la  Ferté. 
Incendié  et  pillé  :  en  1623,  par  les 
troupes  du  comte  de  Mansfeld  en 
11)35,  pur  des  bandes  de  Croates  et 
M  Hongrois,  que  commandait  Jean 
de  Werth,  et  si  terriblement  ravagé 
<|ue  les  habitants  de  Margut  furent 
obligés  de  s'enfuir  «  après  a\oir  été 
traqués  comme  des  bétes  fauves 
Har^t  qui,  d'abord,  appartint  i  la 
seigneurie  d'Yvois,  puis  aux  comtes 
d>'  Chiny,  passait  ensuite  aux  relr 
gieuses  de  Bouillon,  k  l'abbaye  de 
Saint-lluberi,,  mais  surtout  a  11  ce 
lébre  abbaye  d'Orval  dont  attestent 
la  singulière  puissance  les  rumes 
majestueuses  —  si  souvent  visi- 
tées par  les  touristes  ardennais  — 
à  l'orée  de"  la  forél  de  Chiny,  sur 
la  frontière  franco-belge.  C'est  de 
Hai^t,  devenu  village  français  de- 
puis le  traité  des  Pyrénées',  tGH9, 
que  partit,  en  1793,  le  détachement 

de  soldats  qui  brûlèrent  le  couvent  possesseur  de  nombreuses  et  immenses 
propriétés  dans  les  Ardennes.  (Voir  Tillière  :  H[stoibe  de  l'Abb*ïe  d'Ohval.) 

Eglise.  —  Sans  grand  caractère  archi tectonique  ;  toutefois,  la  tour  quadran- 
giilaire  élevée,  surmontée  d'un  dôme  octogone  et  coilTée  d'un  champignon 
terminant  ^e  clocher,  est  assez  curieuse.  Klle  fut  construite  en  1728  aux  trais 
de  l'abbé  Hubert  Huart,  ainsi  que  nous  l'apprend  l'inscription  suivante  sous 
une  niche  ayant  abrité  une  statue  aujourd'hui  disparue  :  }fanc  lurrim  propriis 
tumplibtis  —  Erex'd  Huart  Hubert  pustor  —  Et  reetor  el  dominus  lemporalis  — 
De  Mouion  vie  =  27  mai  i7î8.  Sur  le  fronton  de  la  tour,  un  calice;  et  au  des- 
sous, ces  paroles  ;  Je  prendrai  le  calice  du  salut  —  Ef  j'im-O'/uerai  le  nom  du 
Seigneur. 

La  nef,  assez  étroite  et  surmontée  d'une  voûte  en  berceau  pratiquée  dans 
les  combles  de  la  toiture,  date  de  1718.  File  fut  construite  par  les  religieux  di- 
Saint-Hubert.  Le  sanctuaire  date  de  1740  ;  l'ancien  autel,  construction  en  bois, 
remontant  au  dix-huitième  siècle,  fut  remplacé  en  I87!i  par  un  autel  de 
style  Ftenaissnnce.  Deux  Jolies  statues  polychromées,  sont  adossées  au  mui- 
de  la  nef  :  saint  Joseph  et  Notre-Dame  du  Sacré-Cœur.  Elégant  confessionnal 
en  bois  sculpté,  proche  duquel  une  Mise  au  tombeau,  tableau  qui,  sans  doute. 

37 


HttlDM  d'Ontl 


vient   de  rahltiivc  il'nrv.il.   Li*  pn'shvh'rc.  (|ui  tliito  de  1661,  est  une  des  plus 
aiu'ifiinfs  iniiisoiis  de  Mar^^'ut. 

Ecarts.  -  La  M'u'snn  Unw/rawi.  N.  C.  —  La  Maison  yicolas,  N.  C.  — 
Vluuui»d.  Maison  de  terme,  au  point  cnlininant  des  terres  cultivables,  sur  la 
montagne  de  Saint-WaiiVov,  où  se  trouve,  probubleiiient,  la  partie  In  plus 
anti(iue  de  Mai^^ut.  Kn  Kl 2,  retle  censé,  d'abord  dépendante  de  Uouzy,  et 
appartenant  aux  moines  de  Saint-Onen.  tut  donnée  par  Charlemagne  à  Tabbaye 
Saint-Hemy  de  Ueinis.  Klle  était  alors  habitée  ]»ar  une  soixantaine  de  serfs, 
attachés  à  deux  nit»nses  ou  «  mesures  de  tern»  )».  —  Margurium.  Vers  le  nord, 
au  pied  de  la  montagne,  une  aff^domération  de  maisons,  dite  Maryurium,  et 
dont  r<)ri;.'ine  date  du  neuvième  siècle,  comme  nous  l'atteste  une  charte  de 
killiit,  arehevétpie  de  Trêves,  et  qui  l'ut.  Jadis,  un  village  distinct  du  Margut 
actuel.  —  La  Caritr,  autrefois  un  pré  t|ue  le  comte  de  Cbiny  donnait  au 
monastèr(>  d'Orval,  a  condition  qu'il  serait  inhumé  dans  la  chapelle  de  ce 
monastère.  Kn  ces  tem[is.  pareilles  clauses  n'étaient  pas  rares;  les  donateurs, 
voulant  s'assurer  des  prières  a[»rès  leur  mort.  Ils  pensaient  que  les  moines,  eu 
vnvant  les  tombeaux,  n'oublieraient  point  les  bienfaiteurs.  La  Cnritt^  fut  une 
source  de  procès  ainsi  que  la  prairie  do  .Nancy  :  on  en  pourra  lire  rhislo- 
ri(|ue  dans  Tuaval'x  i»k  l' Académie  dk  IU:ims.  t.  '>7. 

MATTON-ET-CLÉMENCY.  —  IL,  1,2:;0.  —  K.,  344.  —  D.  C,  3.  - 
1).  A.,  -22.  --  1).  1).,  42.  —  lied.,  1,82;».  —  IL  P.,  Carignan.  —  F.,  le  10  juin 
et  le  11)  septembre.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  10  octobre.  —  B.  B.  — 
S.  M.  —  Troisienu'  /'tap'  du  terruiu  litissi'/w  :  calcaire  sableux,  calcaire  argi- 
leux, carrières  «le  moellons  et  de  [ïienes  à  chaux,  marnes,  calcaire,  terre  à 
briques,  terre  à  tuiles,  tourbi*  pour  entrais,  traces  de  minerai  de  fer.  Le  village 
se  trouve  dans  un  très  joli  valh»n  l'uvironné  de  collines.  Le  territoire  est 
traversé  [)ar  d'assez  nombreux  ruisse|et>.  Les  eaux  de  la  Fontaine  loi,  sous 
l'invocation  de  saint  Omn,  auraient  la  vertu,  croient  les  pèlerins,  de  guérir 
les  maux  d'oieilles.  /oï  ne  serait-il  pas,  d'ailleurs,  une  défornialion  du  mot 
«•  ouïes  »>?  —  (i.  do  Luxembourg:. 

Eglise.  -  L'étziise  de  Olémency  n'a  de  remar<{uable  qu'une  tour  carrée, 
percée  de  niAchicnulis  et  formant  portail.  L'église  de  Matton,  qui  date  de 
IHtVJ,  fut  construite  fu  style  roman  >ur  l'emplaeement  de  l'ancienne,  laquelle 
avait  é;jalement  une  tour  carrée  formant  portail  et,  en  outre,  de  jolis  autels 
en  bois  srulpté.  L'un  des  ces  autels  fut  conservé  pour  Téglise  actuelle. 
M.  JeanLin,  (]ui  nous  cite  Matton  au  nombre  des  trente-cinq  communautés  de 
la  chrétienté  ivodiiiine,  nous  rapporte  un  curieux  et  très  antique  usage:  «  Le 
2:j  décembre  ÎM'>4,  dit-il,  grande  alerte  sur  l«*s  rives  de  la  Chiers  et  dans  le 
comté.  Au  son  de  l'Angélus  que  se  répétaient  les  clochers,  tous  les  habitants 
des  :t.'i  communautés  rurales  «>t  h^s  consit>rs  d'une  centaine  de  fermes  avaient 
endossé  liMirs  plus  beaux  habits.  Le  Wécanat  en  entier  de  la  vieille  chrétienté 
iU^r^  Lii'tes  ar«*()urait  à  l'éi^lise  de  Saint-Da^'idiert  de  Sathanay...  Où  le  chapitre 
de  Saint-l)a;ir)|iert,  précétlè  tie  l'ermite  de  la  chapelle,  recevait  les  groupes  de 
cit>rcs  en  avant  du  parvi>.  (Chaque  >acristain  allait  ensuite  déposer  son  cierge 
autnur  du  tombeau.  ('j>>  cit>r^es  y  restaient  toute  l'année.  Ils  étaient  rangés  par 
ordre  dan<^  le  cliiour  et  placés  sou>  l'inscription  ipii  faisait  connaître  la  com- 
mune donatrice  de  Vtw-vnin.  (hi  y  retrouvait  h'  nom  de  u  Matthon  ».  Ces  diverses 
communautés  \enaient  remercier  saint  I)a;:obert  à  l'intercession  de  qui  elles 
«li'vaient  d'avoir  échajipé  aux  ravages  et  dévastations  des  Normands.  Celle 
cérémonie  se  lit  traditionnellement  chaque  année  jusqu'à  l'époque  du  siège 
et  de  la  prise  de  Stenav  en  l(),*i4.   »> 

Château.  —  A  (^b-nniicy,  un  chàteau-fort  assez  important  dont  il  ne  reste 
plus  trace,  mais  que  •<  les  anciens  "  allirment  s'être  trouvé  sur  cette  hauteur 


—  579  — 

du  hameau  que  recouvrent  actuellement  des  chenevières.  Ils  ajoutent  mAnie 
que  «  la  maison  Noël  »  fut  construite  avec  les  pierres  de  ce  château.  Comme 
tant  d'autres  résidences  seigneuriales,  il  eut  son  moulin  hanal  sur  le  ruisseau 
coulant  au  pied  de  la  colline,  moulin  aujourd'hui  remplacé  par  une  fabrique 
d'enclumes  et  de  pelles  que  traverse  la  Voie  du  Moulin. 

Un  des  premiers  seigneurs  de  Clémency,  raconte  la  légende,  avait  deux  fils 
qui,  à  sa  mort,  se  partagèrent  l'héritage  paternel.  A  l'alné,  échut  seul  le  châ- 
teau ;  au  cadet,  échut  une  dépendance  du  château  que  formaient  de  nom- 
breux gros  et  riches  pâturages.  Ce  partage  déplut  à  l'ainé  qui  se  crut  lésé. 
D'où,  entre  ces  deux  frères,  un  duel  dans  le  vallon  de  la  Corre,  par  lequel 
étaient  limités  les  deux  héritages.  Et  véritablement  l'accord  s'était  fait,  puisque 
l'ainé  fut  tué.  «  Hélas!  hélas!  s'écria  le  cadet,  j*ai  tué  mon  frère  maultgré 
moi.  )»  Depuis,  s'est  appelé  Maugré  la  ferme  qu'habita  le  fratricide. 

^v^^  Signalons  le  lieu  dit  la  Redoute,  où  furent,  en  1814,  pendant  la  «  Cam- 
pagne de  France  >»,  construits  des  «  retranchements  ».  Le  7  prairial,  an  III, 
le  village  fut  presque  en  totalité  détruit  par  un  terrible  incendie.  Plus  de 
soixante-quinze  maisons  disparurent.  La  charité  publique  dut  intervenir  géné- 
reusement :  la  seule  ville  de  Carignan  donna  4,735  livres. 

Ecart.  —  Clémency,  484  hab.  —  La  Forge  d'En  Bas,  16  hab.  —  La  Forge 
d*En  Haut,  aujourd'hui  fabrique  de  bois  de  brosses.  —  Le  Moulin  du  Banel.  N.  C. 

—  La  Platinerie,  13  hab. 

MESSINCOURT.  —  H.,  984.  —  E.,  282.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  18.  — 
D.  D.,  38.  —  Hect.,  815.  —  B.  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  la 
Saint-Lambert.  —  C*"  P.  —  B.  B.  —  Fanf.  la  Concorde,  —  G.  —  Deuxième 
étage  du  terrain  liassique  :  calcaire  sableux,  moellons,  pierre  à  chaux,  sable. 
Le  village  se  trouve  à  l'entrée  d'un  vallon  au  pied  d'une  riante  colline.  Le 
territoire  est  arrosé,  notamment,  par  le  Launois  et  les  eaux  de  la  Fontaine 
Chevalier.  —  C.  de  Luxembourg. 

Château.  —  La  première  des  quatre  célèbres  filles  d'Y  vois.  Ce  château  fut 
assiégé,  notamment,  par  le  comte  de  Nassau,  «  commandant  pour  Charles- 
Quint  ».  La  place  fit  une  vigoureuse  résistance,  mais  le  capitaine,  trahi  par  quel- 
ques-uns de  ses  soldats,  fut  livré  avec  la  forteresse.  Nassau  fit  pendre  d'abord 
vingt  hommes  de  la  garnison  ;  ensuite  furent  rasés  le  village  et  le  château  : 
celui-ci  rempli  d'armes  nombreuses  et  de  canons,  notamment  un  double  canon 
qu'en  souvenir  on  appela  Messincourt,  et  qui  servit,  en  1521,  au  siège  de  Mézières 
(voir  l'intéressant  récit  de  ce  siège  dans  les  Mémoires  du  Comte  dk  Fleurange, 
plus  commumément  appelé  :  le  jeune  adventureux).  Philippe  II,  en  1521,  accorda 
que  Messincourt  fût  reconstruit,  à  l'exception  du  château  dont  il  ne  reste 
plus  trace  actuellement.  Pour  «  la  terre  »,  elle  demeurait  suisse  et  ne  fut 
française  qu'en  1659,  après  le  traité  des  Pyrénées.  Louis  XIV  la  donnait,  avec  la 
principauté  de  Carignan,  au  comte  de  Soissons,  de  la  maison  de  Savoie;  puis 
elle  passait  ensuite  dans  la  maison  de  Penthièvre  qui  la  transmettait,  vers 
1751,  aux  Bourbon  d'Orléans.  Messincourt  avait  originairement  appartenu  aux 
comtes  de  Chiny  et  aux  princes  de  Sedan.  (Voir,  dans  Hevue  d'Ardenne  et 
d'Argonne,  le  CMtmu  du  Diable^  une  légende  de  notre  confrère  J.  Mazé.) 

Ecarts. —  La  Penderie,  7  hab. —  Le  Moulin  du  hoir.  N.C. —  Dépendances  tie  lu 
Forge.  N.  C.  —  Le  Cricket,  où  les  Gaulois  auraient  eu,  dit  la  légende,  un  posU* 
d'observation.  —  Le  Trou  des  Fées,  où  se  trouvait  une  galerie  qui  servit,  maintes 
fois,  de  refuge  aux  contrebandiers.  Ce  Trou  des  Fées  était-il  la  sortie  de  quelque 
souterrain  arrivant  soit  du  prieuré,  annexe  de  l'abbaye  d'Orval,  soit  du  château  ? 

MOQUES.  —  H.,  329.  —  E.,  114.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  29.  —  D.  D.,  4'». 

—  Ilect.,  826.  —  B.  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  octobre.  — 


—  ri8o  — 

C*  P.  -  Deuxième  (Hage  du  terrain  Unsairpie  :  calcaire  sableux  et  argileux 
jiour  moellons  et  pierre  à  chaux.  Troisième  ^taj^e  du  terrain  liassique  :  marnes. 
Mo^'ues  est  hilti  sur  W  sommet  d'une  montagne  qui  s'élève  comme  émergeant 
(l'un  entonnoir.  Son  rijUse,  construite  par  les  rclipeux  d'Orval  en  1719,  est 
dt^  slyh*  Renaissance  :  à  remarquer  l'autel  que  les  moines  sculptèrent  dans  le 
bois.  —  C  de  Luxembourg. 

MOIRT.  —  H.,  319.  —  K.,  S'A,  —  l).  C  !0.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,  50.  - 
Hect.,  ;UH.  -  R.  P.,  Cari«;nan.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  novembre. 
--  heiixième  <^lage  du  terrain  jura  S}iitfue  :  terres  légères,  sableuses  et  argileuses. 
iJeuxiènu;  étage  du  terrain  ////.s.s/'/if<^.' calcaire  sableux  et  argileux  pour  moellons 
et  pierre  à  chaux.  Tn»isième  étage  du  terrain  liassi'fue  :  marnes  argileuses. 
.Muiry  s'étage  sur  le  penchant  d'un  coteau.  Territoire  arrosé  par  la  Marche  qui 
reçoit  comme  îiffluents  le  ruisseau  de  ta  Parèle  et  le  Ravin  de  Tourlani,  Eut  au 
treizième  siècle  un  atelier  monétaire.  Les  sei;;neurs  de  Moirv  avaient  droit  de 
liauli'  Justice^  sur  ce  village  ainsi  que  sur  Margut,  Sapogne  et  Auflance.  — 
C.  de  Luxembourg. 

Ecart.  —  La  Filature  de  Sainte-Marie. 

OSNES.     n.,  xvA,  -   K.,  un,  —  n.  c,  a.  --  n.  a.,  i9.  —  d.  d.,  39.  - 

Hcct.,  oH\).  —  R.  P.,  (larignan.  —  K.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  mai.  — 
(i.  -  Deuxième  étage  du  terrain  liaasiifUf  :  calcaire  sableux,  calcaire  argileux, 
pierre  à  chaux,  nux^ljons,  marne  sableuse.  Osnes,  traversé  par  le  Launois,  se 
irouve  sur  la  pente  d'un  coleau  fort  élevé.  Une  maison,  jadis  nommée  le 
ch'iteau.  une  ferme  aujourd'hui,  appartenait  aux  moines  d'Orval.  Eglise  fort 
ortlinaire,  mais  assez  ancienne;  le  millésime  17K3,  au-dessus  de  la  porte  d'en- 
trée, marque  la  date  d'une  restauratii»n.     -  C.  de  Luxembourg. 

Ecarts.  La  Fonje,  --  Le  Laminoir.  —  La  Crnir  de  la  Bataille  :  queUe 
bataille?    -  La  pièce  de  La.remluainj  :  on  ignore  l'origine  de  cette  appellation. 

PUILLT-ET-CHARBEAUX.  -  IL.  Tli.  —  1).  C,  212.  —  D.  A..  9.  - 
I).  C,  20.  —  I).  1).,  42,  —  Hect.,  1,H2U.  R.  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  troi- 
sième dimanche  d'octobn^  et  le  dimanche  après  le  29  avril.  —  B.  B.  —  Terrai» 
jnrasai'fue.  Deuxième  étîige  du  terrain  tiaasiijue.  On  y  remarque  des  calcaires 
sableux  et  argileux  ])eu  compacts,  riches  en  fossiles.  Au-dessus  de  ces  calcaires 
qui  sont  exploités  pour  mot^llons  et  pierres  à  chaux,  se  rencontrent  des  marnes 
argileuses  très  riches  en  débris  organi(|ues  et  particulièrement  en  belemnites. 
Puillv  est  dans  un  vallon  entre  deux  chaînes  de  hautes  collines,  se  dirigeant 
de  l'ouest  à  l'est,  et  longeant  le  petit  ruisseau  des  Pdffuis  qui  se  jette  dans  la 
Marche  à  Tassigny,  écart  de  Sapogne.  —  C.  de  Luxembourg. 

Eglise.  —  A  remarquer  dans  l'éghse,  remontant  a  1572,  mais  sans  grand 
caractère  architectoniqu»»,  d'assez  curieuses  peintures  murales,  représentant 
quebjues  scènes  de  l'ancien  et  du  nouveau  Testament. 

Ch&teau.  —  Au  lieu  dit  la  Cultr-ihitlnt,  furent  mises  h  jour  d'importantes 
et  fort  nombreuses  substructinns  semblant  provenir  d'un  château  :  caves,  sou- 
terrains.  Kt  aussi  furent  trouvées  des  monnaies  qui  semblent  être  des  pièces 
allemandes.  Le  rhdteau  Grittot  fut  détruit  pendant  les  guerres  autrichiennes, 
satis  doute  lorsque,  en  1030,  une  armée  de  8,000  hommes,  Polonais,  Croates, 
Hongrois,  fut  battu<\  entre  Yvois  et  Puillv,  par  le  comte  de  Soissons.  Une  bande 
des  troupes  en  déroute,  qu(^  commandait  le  général  Molkaski,  pilla  et  incendia 
cette  région.  Notre  village  fut  alors  détruit.  Puillv,  d'ailleurs,  eut  à  souffrir  de 
maintes  invasions.  Il  appartint  Jadis  à  Philippe  le  Bon.  Le  mariage  de  Marie 
de  Rourgogne,  fille  du  Téméraire,  avec  l'archiduc  Maximilien,  flt  passer,  dans 
la  maison  d'Autriche  cette  bourgade  <iui  ne  fut  française  qu'après  le  traité  des 


—  581  — 

Pyrénées.  Lorsque  les  Impériaux  reprirent  Yvois,  en  1639,  Puilly  resta  désert. 
Ses  habitants  n'y  revinrent  qu'en  1642  —  ainsi  que  nous  le  rappelle  un  procès 
entre  la  communauté  et  le  fermier  du  moulin  banal,  le  moulin  du  Rond-Buissoti, 
sur  le  ruisseau  des  PAquis.  —  Soixante-neuf  années  plus  tard,  pendant  la  guerre 
de  la  succession  d'Espagne,  Puilly  fut  occupé  militairement.  A  l'époque  des 
guerres  de  la  Révolution,  un  camp  où  bivouaqua  La  Fayette  :  long  séjour  des 
soldats  russes  en  1815. 

Ecarts. —  Charbeaux,  123  hab.  Jadis  commune  distincte  et  réunie,  en  1827, 
à  Puilly  (pour  ce  village,  d'origine  très  ancienne,  voir  P.  Laurent  :  Revue 
HISTORIQUE  ardennaisk).  Charbeaux ,  qui  longtemps  appartint  à  la  prévôté 
d'Yvois,  n'a  d'ailleurs  point  laissé  d'intéressants  souvenirs  dans  notre  histoire 
locale.  —  Chèvres,  9  hab.;  c'est  une  ancienne  ferme  qui  existe  encore;  elle 
fut  donnée  par  Louis  III,  comte  de  Chiny,  en  1172,  à  l'abbaye  d'Orval  qui  en 
fît  une  infirmerie  pour  ses  moines.  On  lit  dans  le  Manuscrit  d'Orval  :  «  Nous 
avons  la  haute,  moyenne  et  basse  Justice  sur  Cherves,  en  propriétés  et  en  les 

dépendances ladite  justice  indépendante  de  Carignan.  Deux  censés  tenues 

pour  basse  cour  d'Orval  par  les  souverains. ...  La  chapelle  de  Chèvres  existe 
encore  aujourd'hui  (1745),  mais  on  a  osté  l'autel  et  on  l'a  tournée  en  magazin 
de  paniers,  etc.,  et  les  religieux  qui  vont  travailler  à  Chèvres  y  mangent. 
A  Saint-Martin  on  jurait  anciennement  dans  notre  chapelle  en  mettant  la  main 
sur  la  tète  de  nostre  statue  et  on  y  disait  la  messe;  et  maintenant  on  oblige 
les  gens  de  Chèvres  à  venir  les  jours  de  fête  à  Orval,  depuis  peu  ils  vont  à 
Puilly  et  paient  le  curé  sans  qu'il  ait  le  droit  d'exiger  aucune  dime.  »  — 
Mandvezy,  ferme  ;  8  hab. 

Saint-Saumont,  où  l'on  a  trouvé  des  os,  des  débris  d'armes,  laissant  supposer 
qu'il  y  eut  une  bataille  en  ce  lieu.  —  La  Chapelle;  tire  son  nom  d'une  petite 
maison  qui  servit  de  chapelle  :  sur  l'une  de  ses  façades,  une  plaque  en  métal 
avec  l'effigie  de  Notre-Dame  d'Orval;  au-dessus  de  la  fenêtre,  ces  mots  gravés 
dans  la  pierre  :  Reyina  sacratissim  —  Rosary  Ora  pro  nobis,  4670.  —  Olvesse. 
Se  trouvait  à  Olvesse  un  château  qu'habitait,  au  treizième  siècle,  une  dame 
Hanus,  veuve  d'un  seigneur  de  Puilly.  Quelques  pierres  indiquent  l'emplace- 
ment de  ce  château,  construit  et  détruit,  on  ne  sait  à  quelle  époque.  (Voir 
Hannedouche,  ouvrage  cité.) 

PURE.  —  H.,  701.  —  E.,  199.  —  D.  C,  5.  -  D.  A.,  20.  -  D.  D.,  40.  — 
Hect.,  650.  —  B.  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  8  septembre.  — 

B.  B.  —  G.  —  T.  —  S.  C.  C.  ouvriers  métallurgistes  de  la  Ch.  synd.  de  Pure 
et  des  environs.  —  Ch.  synd.  ouvriers  métallurgistes.  —  Deuxième  étage  du  ter- 
rain Uassique  :  calcaires  sableux;  moellons;  pierres  à  chaux;  sable;  minerai 
de  fer  à  la  surface  du  sol.  Pure  est  dans  une  gorge  étroite  que  masquent  de 
hautes  collines.  Deux  ruisselets,  dont  le  plus  important  est  celui  de  Messin- 
court;  l'autre  se  jette  dans  le  Launois,  à  Wé-Carignan.  De  son  histoire  locale, 
nous  ne  retiendrons  que  l'incendie  de  Pure,  en  1677,  allumé  par  l'armée 
impériale  autrichienne  que  commandait  le  duc  de  Lorraine  :  une  seule  maison 
restait  intacte.  Rappelons  aussi  que  nous  trouvons  Pure  au  nombre  des  vil- 
lages qui  célébraient,  autrefois,  l'anniversaire  du  23  décembre  882,  pour 
remercier  saint  Dagobert  d'avoir  préservé  le  village  de  l'invasion  normande. 

C.  de  Luxembourg. 

Eglise.  —  Construite  en  1830  :  aucun  caractère  archi tectonique. 

Ecart.  —  Messempré,  35  hab.,  importantes  usines  métallurgiques.  A  Mes- 
sempré  se  rattachent  les  forges  de  Longchamp,  écart  de  Carignan,  celles 
d'Osnes  et  de  Margut. 

SAILLT.  —  H.,  388.  —  E.,  107.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  24,  —  D.  D.,  44,  — 


H.-c(.,  f .3N'>.  —  [I.  I'..  C;iiii;n;(ii.  -  F.  I,.,  lo  <ieuxi.-m<!  dimanche  doclobre.  — 
Trni-ii-iiii>  l'-tayi-  dii  l'-rrain  liiissO/iie  :  marni's  rproiivorlea  pnr  les  alluvions; 
l'iilcniri-  rorrii;:ini'iiii  ot  .irtiileiix:  argile  pour  luiles  et  poteries;  cendres  pour 
ra^ii'ii'Lilliii'c.  t'ri'iiiii'i'  tla^i*  du  li-rriiin  juranfique  :  ciiiraires  jaunâtres  et  ooli- 
liqiic!^  :  [-an'i^rf*  il>-  ]>iei'ivs  ili'  taille  l't  de  moellons.  —  C  de  l.iiscmbour):. 

Sglise.  —  Iti-roiislriiili^  en  IT3I.  Ne  i-estc  de  l'i^^liiie  primitive,  restaurée 
vi'i-s  I8:ill.  .|ii<>l.'i  ikT  seule.  Non  loin  d.>  ItlaïK-liamiia^iie,  une  cliapelle  dédién  Ji 
sainte  ll,'irl»>  ;  lien  de  pèleriiiafir  pour  les  enfants  atteints  des  clochelUs  Saintc- 
Hui-Ih-  :  •'■ruplions  au  visaiie. 

Ch&teau.  —  Au  lieu  dit  les  .Y'iiVcs-Torcx.  des  vesli^ies  que  l'on  suppose  être 
ceux  d'un  ancien  eliAleau. 

Ecarts.  —  I..'  Mftiiliii  ihi  Vieu.t  èW.  N.  C.  -  [,p  .W.,u(in  de  l'itUlf.  S.  C.  — 
\ài  Vii/ii'-ilf  'If  Itlitiich'iiKfi'iiiii-'.  y.  C.  —  Xnineu'i;/.  ferme  appartenant,  jadis,  à 
l'ahba.ve  d'Orv.il.  -    lihn'lttiiiqui-iiii\  10  liab.  ;  encore  une  ferme  appartenant  à 


r.->i;.i 


.  t|ni  avait  droit  de  liaiilr 
f'-riue  s<int  à  peu  |>i'è:i 
upsjadi»  (envoi,  la  des. 
AuMNXEs),  Iji  aPTiMi' 


moyenne  et  basse  Justice.  Les  bjtli- 
au«ii  somptueux,  aussi  vastes  qu'ils 
'iplion  dans  Meyrac  :  Vii.lk!i  kt  Vil- 
■1,  3  novembre  1817,  entait  à  Blan- 


rbaMip.'miie  une  fenHiM-eole.  Klli-  devait  fnnner  île  <•  lions  ouvriers  Qt;ricoles, 
des  lontreniailres  niranx  et  d<-s  diefs  di-  iiiUnre.  n  I.a  durée  des  études  était 
de  trois  ans  l't  on  di'vail  admettre  nnnnellement  onze  élèves  après  concours. 
l.'efTi'ctif  ne  fui.  jamais  au  l'omplel.  M,  Vai't|uant.  directeur,  ét.int  mort,  et  les 
crédits  niinisli^riels  avant  été  diminués,  un  arrêté  du  15  juin  (8^3  supprima 
lÏT..!... 

Le  Prlil-Miirgiisstiii,  l'une  des  prairies  appartenant  îi  BlanchampaKne.  —  La 
Mal-ulrei-i::  —  La  HmiHlri;;  où  la  famille  Berryer,  celle  du  «rand  avocat. 
tenta  d'assez  nomluvuses  mais  vaines  fouilles,  croyant  découvrir  un  ^sèment 
ho  ailler. 

SACHT.  —  IL,  VMi.  -  \:.,  til.  —  1).  i;.,  3.  —  U.  A.,  15.  —  D.  D.,  33.  — 
HitI.,  ;i!Hi.  —  It.  I'.,  i:aii[,'iian,  —  F.  1..,  le  ilernier  dimanche  de  septembre.  — 
li.  II.  —  C:  —  lli'uxieme  i;(ap'  du  hrniiu  /(.iMi'/iie  ;  calcaire  sableux  exploité 
puui    moellons.  Territoire  Iravi-rsé  p;ir  la  Ckirrs  :  elle  y  feçoit  un  modeste 


—  383  — 

affluent  qui  prend  sa  source  à  Messincourt.  Au  ooniniencenient  du  siècle,  le 
village  se  divisait  en  trois  parties  :  Sachy,  au  centre;  MUleroy,  vers  Sedan; 
la  Besace,  vers  Cari;;nan. 

Histoire.  —  C.  de  Luxembourg.  A  cause  de  sa  position  entre  la  France  et 
les  Pays-Bas,  Sacliy  fut  cruellement  éprouvé  par  de  nombreuses  pierres,  (hi 
trouve  encore  en  divers  endroits  du  territoire  des  débris  de  constructions  poi- 
tant  traces  d'incendie.  Après  plusieurs  invasions,  les  maisons,  d'abord  éparses, 
durent  se  «grouper  davanta|i^e  au  centre  du  village  qui  îuitrefois  s'étendait 
davantage  du  côté  de  Carignan,  du  côté  de  Pouru-Saint-Remy  et  sur  le  long 
de  la  route  allant  à  Messincourt. 

Il  est  de  tradition  que  Sacby  fut  évacué  pendant  plus  d'un  demi-siècle.  Il 
semblerait  prouvé  que  les  anciens  habitants,  craignant  d'être  pillés  par  les 
troupes  qui  sans  cesse  ravageaient  cette  région,  abandonnèrent  le  sol  et  le 
village  pour  n'y  jamais  rentrer;  car  jusque  dans  ces  dernières  années,  le  terri- 
toire appartenait  presque  en  entier  à  des  étrangers,  Belges,  principalement. 
Depuis  une  cinquantaine  d'années,  toutes  ces  terres,  ou  à  peu  près,  ont  été 
vendues  et  acquises  par  des  propriétaires  habitant  la  localité.  Le  territoire  est 
ainsi  revenu  à  ses  possesseurs  naturels. 

Ch&teau.  —  11  y  eut  à  Sachy  un  château  que  Robert  de  Hailly  aurait  fait 
construire  en  1237  :  on  ne  sait  à  quelle  époque  il  fut  détruit.  Au  lieu  dit  la 
Foutaine-Lencou,  existait,  autrefois,  une  fort  belle  propriété. 

Lieudit. —  Nous  signalerons,  seulement,  le  Prince-Carclle,  endroit  qu'avaient 
choisi,  pour  vider  leur  querelle,  Louis  XV  régnant,  deux  princes  dont  la  légende 
ne  nous  a  point  conservé  les  noms. 

SAPOGNE.  —  H.,  353.  —  K.,  114.  —  I).  C,  14.  —  I).  A.,  34.  —  D.  I).,  o4.  — 
Hect.,  541.  —  B.  P.,  Carignan.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  II  novembre.  — 
Deuxième  étage  du  terrain  liasslque  :  calcaire  sableux  ;  carrières  de  moellons. 
Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes  et  calcaires  à  oolithes  ferrugi- 
neuses; minerai  de  fer.  Territoire  arrosé  au  nord  par  le  petit  ruisseau  de  la 
Marche.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Construction  massive,  datant  de  1688,  construite  par  les  abbés 
de  Vaux-les-Moines,  écart  de  Signy-Montlibert,  sur  l'emplacement  d'une  ancienne 
chapelle.  La  tour  est  de  1770.  D'assez  intéressantes  pierres  tombales  ont 
disparu. 

Ch&teau.  —  Nous  lisons  dans  la  Nomenclatubk  des  Gommu.nks  :  «  Sapogne 
est  rappelé  dans  une  ordonnance  de  Killin,  archevêque  de  Trêves,  en  1157.  Il 
y  avait  un  chûteau  renommé  dans  le  pays  à  cause  de  l'ancienne  famille  dont 
il  fut  le  berceau,  qui  produisit  des  guerriers  distingués,  tels  que  Gilles  de 
Sapogne,  au  seizième  siècle;  Claude  la  Bourlotle,  seigneur  de  Sapogne,  au 
dix-septième  siècle.  » 

Au  lieu  dit  le  Chdteau,  se  voient  les  restes  de  l'ancien  chAteau  fortifié  de 
Tassigny.  Un  gros  pavillon  llanqué  de  quatre  grosses  tours  carrées.  Traces  de 
fossés  sur  les  côtés  et  sur  le  devant.  Une  chaussée  en  pierres  remplace  le  ponl- 
Jevis.  Ce  château  souvent  incendié  fut,  parfois,  occupé  par  une  garnison  fran- 
çaise dont  la  mission  était,  alors,  de  surveiller  les  frontières  du  Luxembourg 
autrichien  auxquelles  il  touchait.  Tassigny  eut  son  moulin  banal  qui  rempla 
çait,  vers  1630,  le  moulin  banal  de  Sapogne.  Le  four  banal  appartint  moitié 
aux  seigneurs  de  Tassigny,  moitié  au  prieuré  de  Vaux-les-Moines  :  et  ce  ne  fut 
pas  toujours  avec  parfaite  entente  commune  que  ceux-là  et  celui-ci  exploi- 
tèrent cette  indivise  propriété. 

SIGNT-MONTLIBERT.  —  IL,  257.  —  E.,  82.  D.  C,  13.  —  D.  A.,  13.  — 
D.  D.,  53.  —  Hect.,  612.  —  B.  P.,  Margut.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  l.î 


—  :)8A  — 

10  ortobro.  —  Troisirine  étap;  du  tt*rrain  lia.<.ûqtie  :  marnes;  calcaire  ferrugi- 
iH'ux  exploité  pour  ciislinr  de  hauts-fourneaux;  iiiarnes  pyriteuses;  terre  à 
hri(|uos,  tuiles.  Pri;nn(ïr  rtap'  du  terrain  jnnissiqwi  :  carrières  de  pierres  de 
tailla.  Torritoire  arrosé  par  un  minuscule  ruisselet.  —  C.  de  Luxembourg. 

Eglise.  —  Construite  <rii  1141.  Voilte  en  pierre,  de  style  ogival,  portail  de 
stvlf  roman. 

Ecarts.  —  La  Tuilviie.  N.  C.  —  MontUbert,  Oo  hab.  Non  loin  de  Montlibert, 
<Mi  17U2,  attendait  le  régiinent  royal  allemand  de  l'armée  de  Bouille,  caché 
dans  l»'s  bois  pour,  si  besoin  était,  protéjjer  la  fuite  de  Louis  XVL —  Vaux-les- 
MoiinKs,  où  se  trouvait  un  ancien  prieuré,  appartenant  à  Tabbaye  d'On*al  et 
dont  il  ne  reste  plus,  aujourd'hui,  que  la  t'iTnie.  O*  ])rieuré  (ut,  en  ménie 
temps  que  Sif^ny,  pillé,  incendié  par  les  Normands;  t*ncore  pillé  et  incendié, 
en  1703,  par  les  troupes  tVaneaisfs  campées  sur  les  hauteurs  de  Stenay  :  puis 
les  religieux  furent  massacrés  par  ({uelques  pillards  qui  s%'*taient  détachés  du 
ré;;iment.  —  Les  Minières.  Alors  que,  vn-s  l'an  Kill.'J,  Jean  de  Wœrth  ravageait 
le  pays  avee  ses  l)andes  de  Croates  et  de  llonf^rois;  alors  que,  terrorisés,  les 
\illa;;eois,  b's  eampa^'iianls  se  réfugiaient  dans  les  bois  pour  se  cacher  u  de  ces 
Polaquos,  enra^f's  tyrans  qui  avoient  rosli  en  broche  des  captifs,  i»  le  lieu  dit 
brs  .]///(/' /-('S  fut  le  tiiéàtrc  d'une  nMieontre  assez  sanglante  :  et  la  tradition 
racontf  (|ue  le  curé  de  Thonne-le-Tliil,  Nicolas  Thomas,  ne  dut  son  salut  qu'à 
l'épaisseur  de  sa  soutane  «{ue  ne  put  traverser  la  balle  d'un  mousquet. 

TREMBLOIS.    -  IL.  2;J4.       K..  78.  —  l).  C,  8.  —  D.  A.,  28.  —  D.  D.,  48.  - 

Hi'cl.,  431.    -  R.  P.,  Cari^iiian.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  la  Toussaint.  — 
C'*^  P.  —  IL  IL  —  Deuxième  éta^;e  du  terrain  liassiqne  :  calcaire  sableux;  cal- 
caire argileux;  ])ierri's  de  taille  et  moellons;  pierres  «i  chaux;  marnes  sableuses. 
C.  de  Luxembour;^. 

Eglise.  —  Date  de  1728.  A  signaler  trois  autels  en  bois  sculpté,  provenant 
sans  doute  de  l'abbaye  d'Orval.  Proche  du  village,  un  calvaire  dit  :  la  Belle 
Crot.r:  il  nccupe  remplacement  d'une  chapelle  construite,  afUrnie  la  tradition 
hasartb*us(?,  sur  un  temple  consacré  à  Diane.  A  ce  calvaire  de  la  Belle  Croix  — 
où  Ton  portait,  comme  a  Manie,  les  enfants  morts  sans  bapttîme,  pour  que, 
posés  sur  l'une  des  marches,  ils  nivécussent  juste  le  temps  de  les  baptiser,  —  se 
rattache  une  lé«;ende  :  celle  d'une  statue  de  Notre-Dame,  cachée  par  une  femme 
de  Matton,  nommée  Poncettc,  tandis  que,  en  1793,  «<  les  soldats  du  district  de 
Sedan   »■   démnlissaient  la  chapelle.  ;Voir  Meyrac  :  Traditions,  Légkndks  et 

Co.NTh>  DKS  AUDKNNKS.) 

Ecarts.  —  Lnntfrhamp.  —  Le  Poste;  sans  doute  en  mémoire  d'un  ancien 
poste  romain  ;  la  voie  romaine  de  Reims  <i  Trêves,  passant  sur  le  territoire 
actuel  du  Trernblois  qu'elle  coupait  en  deux  parties.  —  Lonchamp, 

VILLY.  —  IL,  21M.  --  i:.,  03.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  26.  —  D.  D.,  46.  — 
llect.,  773.  —  B.  P.,  Cari^nan.  —  T.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  novembre.  — 
IL  IL  —  Trf»isième  éta;;e  du  terrain  liassiqne  :  marnes  et  calcaires  ferrugineux 
que  recouvrent  en  grande  partie  Talluvion  de  la  vallée  et  ie  terrain  diluvieH, — 
C.  de  Luxembourg. 

Eglise.  —  Klh^  fut  construite  par  les  moines  de  la  célèbre  et  richissime 
abbaye  d'Orval  (fui  posséda,  nous  l'avons  relaté  souvent,  de  si  nombreuses 
propriétés  dans  les  Ardennes.  Cette  éj^'lise  était  fortifiée  :  on  voit  encore  des 
meurtrières  et  des  mâchicoulis. 

Ch&teau.  -  Il  y  eut  un  ch;Ueau-fort  construit,  en  1384,  par  Jehel,  prévôt 
d'Y  vois,  aju-ès  qu'il  en  eut  reçu  l'autorisation  de  Venceslas  de  Bohème,  duc  de 
Lu  XI  >  m  bourg.  «  à  coiulition  que  cette  forteresse  demeurera  toujours  ouverte 
aux  ducs  de  Luxembourg',  et  que  Jehel,  ni  ses  descendants,  ne  pourront  jamais 


s'en  servir  contre  ces  princes,  légitimes  souverains  du  pays.  »  Ge  chàl«au  lut 
détruit,  en  1443,  par  l'urmée  bourguignonne  que  commandait  Philippe  le  Bon. 


Tllli     -   VeallpH  nu    oUiiwu 

Son  emplacement  se  nomme  aujourd'hui  la  Forlcrrste  :  deux  lions  y  Kurdèrent 
longtemps  les  trésors  de  Johel.  {Voir,  pour  celte  légende,  Meyrac  :  Tt»*orTioNs, 

I.ÉGENDI'M  ET  COHTKS   DES  ArDENNIÏ^.] 

Ueuxdits.—  La  Croix  de  ViUy.  Une  crois  y  Tut  érigée,  en  1501,  en  souvenir 
de  reconnais^anâe  pour  le  comlé  dé  Villy,  paccé  (ju'il  accorda  n  lé  droit  d'u^é  « 
dans  st's  bois  A  la  Croix,  campait,  pendant  l'époque  révolutionnaire,  un 
détachement  de  l'armée  du  Nord,  commandé  par  le  général  Loyson  qui 
reçut  l'ordre  d'aller  détruire  la  célèbre  abbaye  d'Orval.  —  La  Grange  de  la 
Dtme,  appartenant  aux  moines  d'Orval;  elle  existe  encore.  —  La  Place  du  Pour. 
—  La  Potence.  —  Le  Moulin  banal.  —  Wnleppe,  où  se  voyait,  la  nuit,  comme  h. 
Lincbamps,  une  fée  flieuse.  —  La  Croix- Moreile,  où  se  serait  trouvé,  trësautre- 
roi«,  le  village  de  Villy.  —  La  Hache,  un  franc-alleu  que  possédaient  Vautier, 
seigneur  de  Dun-sur-Meuse.  et  Azeluze,  sa  femme.  Ils  en  gratiÛèrent  le  prieuré 
de  D un,  aussitôt  qu'ils  l'eurent  fondé.—  Le  Camp  de  Bar;  rappelle  un  combat,  en 
410,  entre  Antoine  de  Brabant  et  le  duc  de  Bar  (voir  dans  Meyrac  :  Villes  kt 
ViLLAGKS  DES  Ahdenkes,  lés  motlfs  de  ce  combat).  —  La  Bataille;  en  cet  endroit 
campèrent  les  troupes  bourguignonnes,  lorsqu'elles  assiégèrent  le  château-fort 
de  Villy. 

WILLIERS.  -  H.,  m.-  E..  30.-  D.  C,  12.  -  D.  A.,  32.  —  D.  D.,  .'i2.  - 
Heci.,  226.  —  B,  P.,  Carignan.  —  P.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  24  août.  •" 
Deuxième  étage  du  terrai»  liais'ufue  :  calcaire  sableux;  calcaire  argileux;  moel- 
lons; pierres  a  chaux  ;  marne  a rgilo- sableuse.  Le  territoire  est  arrosé,  au  nord, 
par  le  Fond  'ie  ffant;/  qui  prend  sa  source  à  la  Fontaine  du  Taureau,  et  reçoit, 
pour  affluent,  le  ruisseau  dei  Faunhettes,  venant  de  Hogues.  —  C.  de  Luxem- 

Egliae.  —  A  signaler  trois  jolis  autels  en  chêne  sculpté. 

Château.  —  En  arrivant  à  Williers,  par  le  chemin  se  reliant  b,  la  douane  de 
Hogues,  nvec  la  route  de  Curignan,  h  Floren ville,  et  avant  de  descendre  dans 
le  riUa^je,  le  voyageur  aperçoit,  sur  sa  gauche,  un  mamelon  assez  élevé  sur 
lequel  apparoissisnl  encore  quelques  ruines.  C'est  la  qu'était  situé  le  cMteau 


—  :i8r.  — 

tr.\riif'unt\  forliMosso  dont.  Iji  ronslruction  romontail  ù  une  haute  antiquité.  Le 
piin  il»'  niurnilic  qui  siibsislo  encore,  i»t  dont  l'épaisseur  est  énorme,  atteste 
son  ancienne!»^. 

Co  mamelon.  aiiln>rois  un  ramp  romain,  domino  un  plateau  sur  lequel 
s'él(»v<'  \v  villîi;,'^  d<*  NVilIiers,  l'ntoun'*  do  tous  côtés  par  dos  pentes  rapides. 
('(•  platoan  nVst  acci'ssible  (]iio  par  un  seul  point  :  par  le  cMteau.  \ji  grande 
vni<>  nxnaino  do  RtMins  à  Tivvcs  passait  au  piod  du  mamelon.  Sur  Templa- 
i'oniont  dr  re  rft'ftctiii  'T Ar'li'nnt*,  on  ;i  trouvé  une  prande  quantité  de  pièces 
(lo  monnaies  roinainos.  On  on  trouve  oncoro  souvent.  Elles  sont,  particulîère- 
m«'nt,  aux  ofUj^jos  dt»  (iallion,  do  (lordien  et  de  Posthume. 


IV.    CANTON    DE    MOUZON. 

O  canton  comprond  r|ualorze  communes  :  Mouzon,  Amblimont,  Autrecourt, 
Hoanmont,  Hrovilly.  Doiizv,  Knilly-Lombut,  Kétanne,  Mairy,  Tétaigne,  Vaux, 
Villomonlry,  VilIors-dovanl-Mnuzon  et  Voncq. 

Il  o>t  borné  :  au  nord,  par  lo  canton  do  Sedan-Sud:  à  Touest,  par  le  C4inton 
de  liauconrt;  au  sud,  par  le  canton  do  Buzancy;  à  lest,  par  le  canton  deCari- 
^^nan  ot  h*  di''parl<'nionf  do  la  Mouso.  Arrosé  par  la  Chiers  et  par  quelques 
ruisseaux,  notamment  ceux  de  B*'anmnnt  ol  do  la  Vi'jndte.  Région  fort  acci- 
dentée, à  la  Uns  industrielle  et  apricido.  Fort  bonnes  terros  d'alluvions  et 
oxeellentes  prairies.  Mou/nn  est  lo  point  lo  plus  avancé  vers  le  nord  où  l'on 
ait  tenté  la  culture  de  la  vi^'iie;  pmduisant,  d'ailleurs,  un  assez  mauvais  vin 
>i  Ton  en  croit  lo  jirovorbi"  :  htin'  dp  <'nulotmtiei>  vt  rin  de  Mouztni  —  Tue  son 
ho  in  INI'. 

7,li0  hab.:  i.lKV  éloct.  :   lO.OiKJ  hect. 

MOUZON.  —  IL,  l,7:i().  —  P.  II.,  51.  —  K.,  :i2:i.  —  I).  A.,  17.  —  l).  D.,  37.— 
Hect.,  2. S  11).  U.  P.,  M(nizt>n.  —  T.,  le  diMixièino  jeudi  de  février  et  de 
novombr»*:  le  premliT  jeudi  i\o  maiN  et  de  septembre.  —  F.  L.,  le  dimanche 
après  lAssomptioM.  —  W.  \\.  -  S.  M.  —  O""  P.  —  Fanf.  la  Mouzonmn^ie.  — 
S.  T.  --  ti.  -  T.  —  S.  libre  la  FniterneUe.  —  Deuxième  étage  du  terrain 
lidsstffur  :  exploitation  do  marnes  sulfurousos  qui  fournissent  des  cendres 
pour  l'a^M'iculturo.  Ih'iixiemo  éta^o  du  terra hi  juniasii/ue  :  carrières  de  pierres 
de  taille  dans  les  ealrain-s  do  looUlhe  inférieure.  Trrrain  diluvien  :  minerai 
de  l'or:  alluviuns;  sable  et  ;;rève.  Kncore  presque  ceinte  de  ses  remparts,  cette 
coquette  prtite  villo.  traversée  par  un  bras  do  la  ^fcu!n*,  nommé  le  canal,  est 
adossé»»  à  la  monlîi^'ue  le  T'^nne,  qui  séparait,  autrefois,  la  France  du  domaine 
appartenant  au  rrii  d'Kspa^ne.  Kn  haut  du  Ternie,  jadis,  veillait  une  senti- 
nelle, «  lo  braillard  -,  rliart:!'  do  donner  Talarmo,  en  cas  d'alerte. 

Histoire. —  C  de  Paris.  (^MItre  important  déjà  «{uand  la  <îaule  était  occupée 
par  les  liomainSf  et  dont  les  ori;:inos  remonteraient,  tout  au  moins  en  tant 
(pie  forteresse,  à  l'année  2i.'».  Limitant  les  provinces  do  Champagne  et  de  Lor- 
raine aux  contins  des  évéebés  d<'  Hoims  ot  do  Liège,  .Mouzon  eut,  jusqu'à  la  fin 
du  dix-septième  siècle,  une  réelle  importance  militaire  et  politique;  fut  sou- 
vent alors  le  tliéî\tre  des  luttes  sé<:ulaires  entre  la  France  et  TEmpire.  Donné 
par  (Ilovis  à  saint  Hemy,  vers  490,  après  sa  victoire  de  Tolbiac  :  «  A  celle 
époque,  dit  TKscuy,  .Mouzon  était  non-senloment  une  ville,  mais  encore  le 
chef-lieu  et  (!omnie  la  capitale  <run  pays  assez  considérable  qui  s^élendait 
au  delà  de  la  Meuse  et  de  la  CJiiers.  allant  juscjuaux  portes  de  Donchery,  de 
Houllay  ot  d'Yvois.    » 

A  la  mort  de  Lothain»  11,  en  870,  ses  deux  oncles,  Charles  le  Chanve  et 
Lonis  le  (îermani^iuo,  sans  ét^ard  pour  b^ir  neveu,  Tempereur  Louis,  roi  d'Italie, 


-  587  — 

se  partafîent  la  Lorraine.  Le  comlé  Je  Monzon,  compris  tians  li's  poys  i''chus 
à  Charles,  fait  aussi  partie  de  la  France  jusqu'en  H79,  époque  a  liiqiielle  tout 
le  royaume  de  Lorraine  retourne  it  Louis  II  de  Germanie,  qui  l'fnleva  aux 
héritiers  de  Louis  le  Be^ue.  Les  Lorrains-Français  se  donnèrent  plus  tard  a 
Charles  le  Simple,  puis  à  son  (ils,  Louis  d'Oulremer,  mais  ils  furent  repris 
par  Othon  le  r.rand.  — Mou/on  est,  en  celle  même  année  870,  pillé  par  Carlomaii. 
fils  du  roi  Charles;  on  croit  que  vers  cette  époque  la  ïigne  lit  sa  première 
apparition  dans  cette  contrée.  —  Pillé  en  875  par  Louis  le  Gros.  —  Dévasié 
en  882  par  les  Normands.  —  Brûlé  en  880  par  les  Hongrois,  —  Concile  à  Mouzon 
en  948;  —  Nouveau  concile  en  99.),  pour  se  prononcer  entre  deun  compéti- 
teurs à  l'archevêché  de  Iteims.  —  Troisième  concile  k  Mouzou,  en  1187,  dans 
Téfiilise  Notre-Oame,  pour  la  prédication  d'une  croisade.  —  Entrevue  en  1187 
de  Philippe- Aufçuste  et  de  Frédéric  Rarberousse.  —  Mouzon,  en  1197,  fuléri^é 
en  évéctié,  mais  toutefois  n'eut  jamais  d'évéque.   —  t*illé  en   11159  pur  les 


MouOD,  d'aprta  an«  ilelUe  Htunpg 

Aniflais.  —  lléceplion  en  1397,  par  le  duc  d'Orléans,  frère  du  roi,  de  Wen- 
cesias,  empereur  d'Allema«ne.  —  En  UI8,  établissement  d'un  hôtel  des  mon- 
naies. L'ne  "  forge  de  monnaies  -■  existait  h  Mouzon,  aux  temps  des  {<allo- 
romains.  Les  plus  anciens  types  do  médailles  connus  sont  des  <>  tiers  de  sol 
d'or  ■>  représentant  la  victoire  avec  celte  légende  :  victvr  avgg.  dv.  ir.Tvm.  occ. 
On  ne  possède,  pour  les  temps  mérovin){ieiis,  aucune  monnaie  d'argenl  frappée 
à  "  celte  forge  ».  Les  derniers  «  Mouzonnais  »  de  la  période  carlovingienne 
sont  en  ar^tent,  avec  indication  de  l'atelier  et  le  nom  du  roi.  Cet  établisse- 
ment monétaire,  rétobli  en  (418  par  le  dauphin  Charles,  fut  alors  dirigé  par 
Auberl-Leclerc.  —  Assiégé,  pillé,  brrtié  en  1521  par  le  duc  de  Nassau  ;  à  la  suite, 
une  peste  terrible  :  elle  emporte  «  8  religieuses  et  2,000  habitants  ".  —  Visile 
do  Fi-ançois  I"  en  laSK;  dix  années  plus  lard,  François  revenait  ù  Mouzon  et 
ordonnait  que  les  fortifications  fussent  réparées. 

En  t.i9l,  Henri  IV,  qui  se  trouvait  h  Sedan  pour  assister  au  mariage  de  Henri 
de  La  Tour  avec  Charlotte  de  La  .Marck,  lit  sommer  Mouzon,  alors  tout  aux 
ligueurs,  •<  de  se  rendre  fi  lui.  »  Les  bourgeois  lui  demandèrent,  comme  grâce 
singulière,  de  rester  neutres  :  ce  qu'il  leur  accorda  volontiers,  mojeniianl  toute- 
fois —  nous  affirme  la  Chhomoue  sove^aire  —  10,000  écus.  Deux  années  plus 
tard,  Henri  IV  ayant  abjuré  le  pi-otestaiitisme,  la  Ligue,  dont  le  but  était  surtout 
d'interdire  le  trône  de  France  à  tout  "  roi  hérétique  ».  n'ayant  plus  aucune 
raison  d'être,  les  ligueurs  se  soumii'ent.  h  Le  zèle  des  Mosonnais  pour  Dieu  et 


—  :m  — 

la  piiivté  de  l«'ur  bonne  i'ni,  nous  dit  le  P.  Ful^^ence,  les  avait  portés,  d'abord. 
h  demeurer  termes  sur  W  relus  de  reconnaître  Henri  IV;  mais  aussitôt  qu'il 
eut  abjuré  son  hérésie,  2.'i  juillet  i'MKi,  ils  furent  les  premiers  à  se  soumettre  à 
Sa  Majesté.  »  Empressement  que  récompensa  le  monarque  en  confirmant  les 
privile^M's  de  la  cité  mouzonnaisc  par  lettres-patentes  données  en  mars  1.S94. 
à  P.iris. 

Kn  ICOO,  deuxième  visit(>  à  Mouzon  de  Henri  IV  qu'accompagnait  Marie  de 
Médicis.  Le  monarque,  nous  raconte  le  1*.  Ful^'ence,  «  va  à  Donchery  où,  le 
2  avril  lOOG.  s('  fait  l'accomodenient  du  duc  de  Bouillon  pour  la  cession  de 
Sella n  au  roi  qui,  content  de  sa  soumission,  lui  rendit  cette  ville  au  bout  d'un 
mois.  Le  roi  s'étant  rendu  à  Sedan  pnur  en  jircndre  possession,  il  y  mit  gar- 
nison et  .Netlancoin  t  pour  p»u\erneur  et  s'y  contenta  d'y  faire  quelque  séjoor. 
Apres  cette  e\[»êdiliMn.  le  lundi  10  avril,  le  roi  et  la  reine  Marie  de  Médicis, 
son  épouse,  acco[uf»a;:nés  de  prt^sipie  tous  les  princes  et  du  duc  de  Bouillou, 
vinnMit  a  Mou/on.  <ilaiide  de  Joyeuse.  (]ui  en  était  ^'o u ver neur,  accompagné  du 
lieutenant,  procureur  du  roi,  olficiers,  etc.,  fut  les  recevoir  dans  la  prairie  de 
Uon/.i.  à  l'extrémité  de  la  villi*;  en  même  temps,  Jean  Habert,  procureur 
p'néi'id  du  roi,  un  uenou  en  terre,  luiran;;!ua  le  roi,  après  quoi  le  roi  répondit: 
«•  J«'  vt»u>  remercie  de  bon  cceur,  vous  m  avez  bien  servi,  continuez  et  je  vous 
••  serai  bi)n  prince.  •>  Le  lendemain,  W*  d'avril,  le  roi  vint  de  pied  entendre  la 
messe  à  .Notre-Dame,  où  il  fut  salué  par  les  religieux  à  qui  il  promit  beaucoup 
de  bienveillanctî.  »  Le  texte  de  cette  harangue  est  conservé  aux  archives  de 
Mouzon.  Klle  a  été  publiée,  février  1899,  dans  la  Kevuë  historioue  arden.naise. 

Kn  1018,  Mouzon  est  mis  à  sac  par  !«'  comte  de  Mansfeld. —  Kn  1636,  odieuse- 
ment rançonné  par  les  Caoates,  les  Hongrois  et  les  Polonais  de  François  de 
Lorraine,  évéïiue  de  Verilun.  —  En  li>37,  encore  une  peste  terrible  meur- 
trière. —  Kn  1()39,  siège  de  Mouzon  ])ar  Piccolomini  ;  le  maréchal  de  Ghâtillon 
forets  le  général  esj)agnol  à  lever  le  siège;  la  même  année,  Louis  XIII,  le 
cardinal  de  Hiclielieu  et  la  cour  entière  se  trouvent  à  Mouzon.  Le  roi  et  sa 
suite  n(>  partent  qu'après  la  démolition,  qu'il  avait  ordonnée,  des  remparts 
d'Vviùs.  —  Pris(^  de  Mouzon,  après  un  siège  de  six  semaines,  par  les  Espagnols 
dont  l'armée  se  conifiosait  de  trois  corps  :  celui  des  Espagnols,  sous  les 
ordres  de  Kuensablaigne;  celui  des  princes,  sous  les  ordres  de  Turenne;  et 
celui  de  Lorraine,  (pie  c<»inmandait  le  comte  de  Lunéville. 

He  10.'>1  à  10.')3,  les  Espagnols  occupent  Mouzon  repris  le  27  septembre  1653 
par  Turenne  et  le  comte  de  (irandpré  après  un  siège  qui  dura  dix-neuf  jours. — 
Le  L^7  juin  1054,  entrée  trionipbab^  de  Louis  \IV;  il  ne  quitte  point  la  ville, 
tant  que  dure  le  siège  de  Stenay.  —  En  lOtiO,  établissement  d'un  grenier  à  seL  — 
En  ItiOl,  établissement  d'un  bailliage.  —  En  1669,  établissement  d'un  Hôtel- 
Dieu.  —  En  1672,  Mouzon,  démantelé  par  ordre  du  roi,  est  rattaché  au  gouTer- 
nement  de  Sedan.  ---  En  1073,  Louvois,  à  cause  des  guerres  avec  la  Hollande, 
ordonne  que  l'on  démolisse  \vi  porte  de  France;  cette  porte  «  conduisait  d a  côté 
op|iose  à  la  porte  (jui  s'ouvrait  sur  le  pays  de  France,  »  pour  parler  lelaIlg^e 
d'il  y  a  trois  siècles,  tandis  que  la  porte  de  Bouryogne  «  ouvrait  n  le  chemin  de 
la  région  d'Y  vois,  du  Luxembourg  et  de  la  Lorraine,  pays  tributaires,  en  MS 
épo({ues  d'autrefois,  de  l'Autricbe  ou  de  l'Espagne,  et  dont  on  désignait  iH 
habitants  sous  le  nom  générique  de  «  Bourguignons  ».  Se  voient  de  noOkbieox 
n>stes  d'anciens  et  massifs  remparts  près  die  cette  porte  qui  était  dite  égale- 
ment de  Snint-Deniii.  tirant  cette  appellation  d'une  chapelle  située  tout  pradis 
et  détruite  en  lO.'i;),  alors  que  Turenne  assiégeait  Mouzon.  (Voir  pins  bu  : 

(JIArKAI'.l 

En  10S:2,  le  o  Conseil  de  police  »  prend  cette  plus  qu'étrange  dédaratîon  : 
<•  11  e>t  expressément  detfendues  à  toutes  personnes  de  quelque  qualité  et  con- 
dition qu(^  ce  soit,  de  jurer  et  de  blasphémer  le  saint  nom  de  Dîea  à  peine 


d'amende  arbitraire  pour  la  première  Tois;  pour  la  seconde  fois  d'avoir  In  iéïr 
percée;  pour  la  troisième  fois 
"r  la  langue  percée.  "  — 
En  1B87.  départ,  pour  Paris, 
des  Bénédictines;  le  couvent 
de  ces  religieuses  est  trnns-  || 
formé,  cinq  années  plus  tini. 
en  H6tel-I)ieu.  —  En  1700,  •■pi- 
'  :  de  pourpre;  est  abit- 
enjoint  «  â  chaque  bourgeLii.^ 
1  feu  devant  sa  mai- 
son, au  son  de  la  cloche  »,  pour 
puriner  l'air  corrompu.  —  En 
ÏTH,  "  les  dragons  impériaiiv 
pillent  le  pays;  la  flére  conii 
nance  des  Mouzonnais  leur  [ii<  - 
irite  les  félicitations  du  roi.  - 
En  I73S,  construction  d'une  ca- 
-  En  1740,  une  mons- 
trueuse inondation;  elle  enva- 
hît le  couvent  des  capucins  el 
le  feubourg.  —  En  i7.i3,  cons- 
truction d'un  collège.  —  En 
1793,  vente  de  l'église  Saint- 
Martin,  comme  bien  national. 
i  leiS,  un  détachement 
prussien,  sous  les  ordres  du 
général  Zietén,  est  caserne  à 
Itauzon  :  les  frais  d'occupa- 
tion dépassent  12,000  francs:  toutes  les  c 
en  prendre  leur  part. 

BgliBea.  —  Elles  furent  nombreuses.  Nous  rappellerons  celle  de  Saint-Martin, 
détruite  en  1703,  et  celle  de  Saint-Denis,  détruite  en  ll}S3. 

Aulrefois.un  peu  _,— ~-  en  dehors  de  la  ville  r  la  chapelle  de 

'Saiot-Haiimin,        .''  el  la  4:liapelle  de  5t-Pierre  construite 

"     '  on  le  suppose,  — 

nous  dit  le  P.  Ful- 
gence;  —  l'église 
Sii  in  te -Geneviève  : 
l'église  des  lia  pu - 
eins,  une  grange 
oITrant.  au-dessus 
de  la  porte  d'en- 
trée, son  cartou- 
che de  fondation, 
1621  :  au-dessous. 
une  petite  niche 
porte  à  sa  hase 
l'emblème  des  re- 
ligieux de  Saint- 
Frani^ois  ;  deux 
bras  f:'tendus.  aux 


MOUIOD    " 


Port«  d«  Bourgopi  (rùi 


I 


cotisent  poui 


,  l'autre  couvert  d'ut 


e  croisant  en  forme  de  croix 


Saiiif-Aiulrt^.  —  Kiifiii,  l'un  dr  nos  plus  précitMix  <■  monuiiicnls  historiques  ••, 
l't'l^lisf  ilo  la  ri'h-bre  ahbayr  bcurdictiiu',  à  l'oii^ine  uxu*.  maison  de  religieuse*. 
L«'s  .Normands  ayant  briUo  r«*  mnvtMit,  l'arcli«»vtM|u»'  Hervé  le  fit  reconstruire, 
vers  Tan  010,  fl  aux  femmes  >ul)slitua  <loiiz<'  elianoines.  C'est  lui  qui  posa  les 
fondations  de  1  l'^^dise  actuelle  qu'il  dédiait  à  saint  Virtor,  le  saint  mouzonnais. 
Puis,  écrit  la  clirnni(]uo,  le  •<  relâchement  s'élant  introduit  parmi  les  cha- 
noines^ »•  l'archevêque  Adalbéron  tl'Ardenne.  909-988,  fit  venir  des  bénédictins 
du  prieuré  de  Thin-le-Moutier  et  leur  donna  l'abbaye  qui  prit,  depuis  cette 
époque,  un  ilt'veloppement  considérable. 

«  Les  bAtiments  étendus  (jue  les  reli^^ieux  réformés  —  après  la  réforme 
de  Saint-Vanne,  introduite  en  1034  —  ajoutèrent  ou  substituèrent  aux  anciens, 
—  écrit  l'abbé  tle  l'Kcuy  —  les  riches  décorations  dont  ils  embellirent  leur  église, 
le  nombre  et  le  choix  des  beaux  livres  dont  ils  enrichirent  la  bibliothèque  du 
monastère,  le  vaste  et  magnifique  vaisseau  destiné  à  renfermer  les  li\Tes,  sont 
des  preuves  non  équivoques  de  l'excellente  économie  qui,  avec  la  piété  et 
l'amour  de  la  rv'^\(\  ré;!nait  dans  cette  communauté  où  fiorissaient,  en  même 
temps,  l'élude,  la  culture  des  saintes  lettres  et  de  Thistoire.  n 

Voici  —  d'après  l'abbé  Tourneur,  dans  les  Arok-nnes  illustrivRs,  Hachette, 
M  rxxc  Lxviii  —  la  description  minutit^use  de  cette  église  construite  au  treizième 
siècle,  ainsi  que  nous  l'apprend  une  incription  difficilement  lisible  sur  le  con- 
Irefoit  du  transept  méridional  :  Anno  d.n  —  m  :  ce  :  xxx  —  Primo  ►!■<  (1231). 

\.t'  fthin  est  la  croix  latine;  l'abside,  plus  développée,  environnée  d'un  déam- 
bulatoire et  de  sept  chapelles  rayonnantes,  accuse  nettement  le  commence- 
niiMit  du  treizième  siècle.  Comme  à  Saint-Hemy,  de  lieinis,  douze  colonnes 
forment  l'abside  et  lui  donnent,  par  conséquent,  onze  travées.  La  nef  n'est 
fianquée  d'aucune  chapelle  latérale,  sauf  celle  que  construisait,  en  1485,  labbé 
Pierre  llavé.  Ses  caract(*res  modernes  sont  tellement  marqués,  qu'il  n'y  a  pas 
moyen  de  les  méconnaître.  Le  portail  est  bien  le  portail  gothique;  étajses 
parfaitenïc  nt  accusés;  contreforts  aux  saillies  puissantes  qui  s'en  vont  étager 
les  tours  jusqu'à  leur  sommet,  irt  marquent,  dans  le  sens  vertical,  les  trois 
parties  corresp(»ndantes  à  la  faraude  nef  et  aux  collatéraux. 

o  Le  irz"lt.'-''hausfire  et  le  firemicr  rtnye  de  chacune  des  deux  tours  sont  du 
treizième  siècle.  La  forme  île  l'o^rive,  les  colonnes,  les  tores  remplissant  les 
archivoltes  ne  jMMinetttMit  [las  le  moindre  doute.  La  porte  centrale,  surtout, 
^arde  Son  cachet  à  peu  près  intact.  (Vest  bien  l'empreinte  du  style  ogival  pri- 
mitif le  [)lu>  correct.  Double  porte  séparée  par  un  trumeau;  tympan  rempli 
par  trois  ran;;s  de  sculptures,  voussures  profondes  supportant  des  anges  éta^s 
comme  à  (Chartres,  comme  à  Paris,  comme  à  Heims,  comme  dans  toutes  les 
éjilises  ^n»thi«|ues. 

«<  L'é^'Iisf  est  une  ytilrr-lhinh'.  Aussi  voilà  sur  le  trumeau,  enlre  les  deux  portes. 
la  Vi('rt:e  couionnéo  pnrtani  l'enfant  Jésus  et  foulant  aux  pieds  le  démon  sou 
ennemi.  Klle  rè^iie  au  même  ^^rand  poilail  de  Ileims,  à  la  place  correspon- 
dante. Dan-i  le  tympan,  nous  tri)Uvons  les  mystères  de  la  sainte  Vierge  : 
r.\nnoncialion,  la  Visitation,  le  Couronnement  de  Marie.  Les  douze  apôtres 
l'enviroiment  :  Pierre  ,  chef  du  collège  apostolique,  parle  à  la  mourante; 
saint  Je;m,  h»  disciplr  birn  aimé,  lui  soutient  la  tête.  Au  rang  inférieur,  toute 
la  paille  droiti»  est  remplie  par  la  représentation  du  martyre  de  saint  Victor, 
de  Mou/on.  L'unique  raniiée  de  la  vous^^ure  contient  douze  anges  adorants  et 
priante  :  ces  sculptures  sont  naïvrs,  pieuses  de  caractère  et  de  pose,  comme 
toutes  le<  statues  •!»•  la  nn'nie  «'«poque.  La  tète  de  la  Vierge  est  moderne  :  le 
temps  a  beiiucou[)  eudominaji^é  ce  bel  ensemble  en  corrodant  la  pierre... 

■<  Le  r(?ste  du  portail,  quoiiiue  de  même  date  que  sa  base,  fut,  visiblement, 
reniani»'*  au  (juinzièun'  siècle.  Pendant  ((ue  Vauthier  Véride  faisait  bd tir  à  la 
proue  de  l'éf^lise  la  tour  (|ui  e>l  au  septentrion,  on  supprimait  une  rosace  pour 


—  S'JI   — 

la  remplacer  par  la  grande  fenêtre  flamiiovi 
loule  la  partie  centrale.  On  a  orné  de  crosse 
des,  les  baies  des  étapes  supèrieui-d.  On  a  c 
d'ardoises,  à  huit  pans  et  sans  clochetons  d 
sent  donc  :  quiniièiue  siècle,  dix-septième  s 
«  Tournons  à  gauche, vers  le  nord;  nous> 
toire  du  monument.  Porte  latérale  basse 


vanle  a  six  menî'^iux  qui  remplit 
s,  (le  feuilles  entablét's,  de  pjna- 
ouronné  les  tours  de  ces  i-loi'liers 
angle.  Toutes  ces  dates  se  réunis- 
iêcle  et  année  (827. 
'  lisons,  tout  aussi  nettement,  i'hi.''- 
peu  ornée, contreforts  massifs  sans 
autre  décoration  que  quelques  ressauts.  Point  de  balustrades  au-dessus  des 
bas-côtés  ni  au  grand  comble;  transept  entièrement  nu,  corniche  avant  pour 
ornement  des  modillons  à  peine  épanelés  alternant  avec  les  têtes  griniaeuiiles 
du  douzième  siècle.  Abside  lourde  aux  fenêtres  à  lancettes,  aux  lores  cvlin- 
driques  et  volumineux.  A  droite,  mêmes  signes,  même  cnraclère:  si  ce  n'est 
qu'on  a  couronné  les  contreforts  par  un  assemblage 
il'arcatures,  de  pinacles,  de  crosses  végétales.  Quant 
iiu  joli  clocher  central,  une  large  cicali-ice  — 
date  de  1793  —  en  marque  la  place.  Néan- 
moins,  ces  disparates    ne   s'aperçoivent 
pour  ainsi  dire  pas,  tant  l'église  de  Mou- 
zon  a  gardé,  dans  sa  niasse,  de  majest<^ 
i-t  d'imposante  grandeur. 

.1  L'inli'rieur  esi  beaucoup  plus  re- 
marquable encore.  Ce  qui  frappe  sur- 
tout, en  y  entrant,  c'est  la  richesse 
des  détails  d'architecture;  la  par- 
faite harmonie  de  leur  ensemble, 
leur  incomparable  unité.  Comme 
à  Suint-llemy  de  Heims,  comme 
à  Notre-Dame,  chacune  des  seiie 
tnivées  de  la  nef  et  des  onze  tra- 
vées de  l'abside  repose  sur  des 
colonnes  nionocydriques  heureu- 
sement proportionnées,  recevant 
une  première  arcade.  Au-dessus 
de  celle  arcade,  et  séparée  d'elle 
par  un  cordon  snillauL  qui  court 
sans  interruption  même  sur  les 
colonnes,  selon  le  mode  champe- 
nois, s'étend  une  tribune  aussi 
vaste  que  les  bas-côtés,  voiUée 
comme  eux,  tout  en  pierre.  Vers  l'intérieur  de  l'éghse,  la  tribune  s'ouvre 
par  une  double  arcade  aux  ogives  surhaussées,  s'appuyant,  au  centre,  sur  une 
coloime  exlraordlnairemenl  svelle  el  légère.  Ces  quatre  étages  multiplient  les 
lignes  :  ils  charment  l'œil  et  l'imagination  par  leur  agencement.  Ui  tribune  du 
premier  étage,  surtout,  est  remarquable.  I.e  regard  se  perd  au  milieu  des 
voûtes  et  des  faisceaux  de  colonnes. 

"  Au-dessus  du  rcî-de-chaussée,  chaque  iravi'e  est  si''parée  de  sa  voisine  par 
un  groupe  de  trois  colonnes,  partant  du  chapiteau  inférieur  et  s'élan<;ant  jus- 
qu'au sommet  de  l'édifice  pour  y  itcevoir  les  retombées  des  voùti'S  et  les 
cordons  des  actes  formerets.  C'est  bien  la,  dans  son  ensemble,  l'église  béné- 
dictine du  treizième  siècle,  la  véritable  lille  de  lagramti]  abbatiale  de  Saînt-llctu; , 
de  Keims.  Les  tuoities  de  Mouzun  n'empruntèrent  point  à  des  i'lrau{.'ers  leurs 
inspirations  ou  leurs  modèles. 

«  .Mais  tout  est  d'accord  avec  tes  données  du  style  ogival  primitif.  Autour  de 
l'abside,  voici  les  sept  chapelles  rayonnantes,  les  unes  à  cinq  pans,  la  cliapelle 


Egltu  d«  loiiioii 


—  5^2  — 

ci^ntralo  avec  un»^  trav<'*fi  de  plus  qui  ajoute  à  sa  profondeur.  Toutes  les  voûtes 
sont  (l'anMe;  lirs  tores  cylindriques  ou  on  cœurs,  les  fenôtres  simples  ou  sans 
nien«^aux.  Toutes  les  l»ases  sont  à  moulures  aplaties,  à  scolies  profondément 
touillées;  siiines  caractéristiques  du  treizième  siècle.  Tous  les  chapiteaux  sont  à 
crochels  aux  f»"uilles  ^'alhées  ou  empruntées,  scrupuleusement,  ù  la  flore  indi- 
pMie.  L(*s  tailloirs  sont  iiuadrauiL'uiaires;  les  piliers  majeurs  du  transept  for- 
tifiés par  des  colonnes  accostt'res  qui  en  dissimulent  l'épaisseur.  I-a  plupart  des 
ogives  sont  dt'  beaucoup  surhaussées  par  la  prolongation  de  leurs  côtés  en 
lignes  droit«*s,  au-dessous  ties  points  de  centre.  Les  transepts  aussi  simples 
que  possible.  Arcatures  au  rez-dc-cliaussée;  trois  ouvertures  sans  meneaux  ao 
pnMni<M'  étaj^e;  un«»  fzaliM'ic  correspondante  au  Iriforium;  une  rosace  à  huit 
lobes  t*i  sans  autres  compartiments.  Impossible  de  trouver  rien  qui  caractérise 
mieux  b*  trriziènn'  sin-le. 

«  Il  faut  signaler  aux  ^îrauib^s  vm'ktes  dtMix  particularités  remarquables.  Dans 
l'abside,  uue  m-rvun*  lonyihidirïak  courl  df*  clt*f  l'u  clef,  en  suivant  la  partie  la 
plus  élevé»'  d»*  la  voi11«\  M«Mb*  do  rnnslruciion  à  peu  près  inconnu  dans  le 
nord  de  la  France  et  très  usilé  sur  l«'s  bords  de  la  Loire.  Portion  refaite  en 
\'M-2  par  Tabbé  (îilmer;  faut-il  lui  allribuer  cette  moditication  ?  Dans  la  nef. 
b'S  n(Mvures  de  la  voiMe  ne  se  croisent  i>a«<  à  chaque  travée,  selon  le  système 
ordinaire  :  elles  ne  se  renccmtreiit  (lu'une  fois  de  deux  en  deux  travées.  C'est 
la  méïue  dir^positiou  qu'à  Noire-Dame  de  Paris. 

<»  La  chapelle,  bâtie  par  Pierre  Havé,  est  telle  encore  qu'il  l'a  faite  :  en  pierres 
blanches,  d'une  structure  aduïirable,  a  l'entrée  de  l'éf^lise  abbatiale,  au  colla- 
téral qui  e>t  a  f:auche.  Malheureusement,  un  ancien  curé  de  Mouzon,  Tabbé 
Asier,  eut  la  malencontreuse  idée  d'y  sculpter  une  Notre-Dame  de  l'Epine  et 
quelques  oinements  d'un  ;;oiU  douteux. 

•«  \a'  seizième  siècle  se  montre  dans  les  baies  flambovanles  au  haut  du  chevet. 
Le  dix-septième  dans  l'escalier  à  dtmble  ramped'une  des  chapelles  absidales; 
le  dix-huitième  au  splendide  balda({uin  <ie  marbre,  à  l'élégant  buffet  d'orgues; 
b*  dix-neuvième,  hélas!  à  l'ocre  rouge  des  nervures,  au  badigeon  engluant 
toutes  les  sculptures,  toutes  les  découpures  de  pierre,  et  aussi  à  une  grille  de 
fonte  environnant  le  clnrur  et  qui  devra  disparaître  un  jour.  Est-ce  à  dire  que 
Notre-l)am«*  de  Mouzon  ne  mérite  aucune  critique?  Non,  .sans  doute,  puisque 
toute  œuvre  humaine  a  ses  défauts.  Quelques  détails  d'exécution  sont  impar- 
faits :  rarement  les  arcades  sont  correctes;  la  pointe  des  ogives  n'est  pas  tou- 
jours au  milieu,  leur  retonil)ée  arrive  plus  ou  moins  juste  sur  le  chapiteau; 
l'extérieur,  à  part  le  portail,  <'st  d'une  t^xtréme  sévérité.  Néanmoins  IfouzoD 
est  la  ^^rauile  église  îles  Ardennes,  la  première  du  diocèse  de  Reims,  après  la 
cathédrale  Saint-Keiny.  Si  la  France  com|)te  quatre-vingt-dix  cathédrales,  il  y  en 
a  cinquante  qui,  comme  monument,  ne  valent  pas  notre  insigne  abbatiale...  v 
(Voir,  p<mr  b*s  très  nombreuses  inscriptions  qui  se  trouvent  dans  cette  église, 
abbé  Frezet  :  Insc»ipth»ns  mouzonnaisks.) 

Ch&teau.  —  Quelques  vestiges  du  chAtcan,  ou  plutôt  de  la  citadelle  qui 
défendait  Mouzon.  La  ville  était  en  outre  protégée  :  à  la  porte  de  France,  par 
un  diMible  ]»ont-levis  et  des  ouvra;ies  à  cornes:  ù  la  porte  île  Bourgogne,  par 
trois  fossés  sur  lesi|uels  éiaient  jetés  trois  ponts-levis,  et  par  des  tours  dissé- 
minées sur  loul  le  périmètre.  (.)n  a  pu  retrouver  les  noms  qu'avaient  quelques- 
unes  d(^  ces  tours  :  la  tour  tCEstrrc.^,  la  tour  dt*  l'Atttuiye,  la  tour  de  la  CouaU- 
lntti\  la  UroaiH'  Tntir,  la  finir  ('.iirr<'r,  la  tnur  Sahit-Gérôme  et  la  tour  de  VEpertUi. 
Le  château  était  flanqué  de  trois  tours  :  celle  des  Gens  d*armes,  celle  d^Orchimoni 
ou  d'Orcimttut,  et  (•i>lle  du  i'ovnlt'rr. 

Ecarts.  —  La  linnim'.  N.  C.  —  Le  i-annn  Rotnpu,  N.  C.  —  Le  Moulin  Lavigne, 
11  hab.  —  Sfirt,  .N.  C.  —  Fnutioiinj  S'fitite-Gt'uevitre,  243  hab.,  où  se  trouve  une 
curieuse  é^'lise  dont  on  remarque  les  fenêtres  et  les  contreforts;  le  seul  hU" 


—  593  — 

bourg  subsistant  de  sept  anciens  faubourgs  qui  furent  :  celui  de  Saint-Pierre, 
celui  de  Saint-Maximin,  celui  de  Sineville,  celui  de  Grand-Fontaine,  celui  de 
Saint-Nicolas,  celui  du  Petit-Faubourg,  et  enfln  Sainte-Geneviève.  —  La  Four- 
berie, 43  hab.  —  Platinerie-Bar,  emplacement,  en  1870,  d'une  artillerie  fran- 
çaise. —  Fossade;  Flavier,  anciens  villages  disparus.  A  Flavier,  en  1870,  empla- 
cement de  nos  mitrailleuses  qui,  le  30  août,  firent  éprouver  aux  Allemands 
des  pertes  considérables.  —  Le  Moulin  à  la  Vigne,  10  hab.,  où  se  trouvent  les 
laminoirs  Ollivet.  Nous  avons  dit  que  les  premières  vignes  avaient  été  plantées 
à  Mouzon,  vers  l'an  870.' —  Belair  en  Bourgogne,  3  hab.  —  Saint-Nicolas;  en 
1201,  à  la  suite  des  croisades,  fut  construite,  le  nombre  des  lépreux  étant  con- 
sidérable, une  maladrerie  sur  la  route  de  Sedan  à  Carignan,  h  gauche  d'une 
maison  appelée  Belair  en  Bourgogne.  Non  loin,  se  trouvent  l'auberge  et  la 
ruelle  Saint -Nicolas,  où  s'élevait,  jadis,  la  chapelle  Saint- Nicolas  des  Bons 
Malades,  affectée  spécialement  à  cette  maladrerie,  laquelle  fut  réunie,  par 
arrêt  royal,  1696,  à  l'hôpital  de  la  ville.  —  La  Folie  des  Moines,  5  hab.  —  La 
Poste,  7  hab.,  ancienne  poste  aux  chevaux,  sur  la  route  de  Stenay  à  Sedan.  — 
Grand-Fontaine,  9  hab.,  tout  ce  qui  reste  de  l'ancien  faubourg.  —  Temay,  8  hab. 

—  La  Scierie,  5  hab.  —  Saint-Remy,  4  hab.  —  Vigneron.  —  Sénéval,  4  hab.  — 
VEcluse,  7  hab.  —  Warmonterme ;  Belle-Fontaine,  8  hab.;  fermes  où  se  trou- 
vait le  camp  des  Espagnols,  alors  qu'en  1653  ils  assiégeaient  Mouzon. 

Bayhel,  1  hab.  C'est  à  la  ferme  de  Baybel  que  Napoléon  III  passa  la  nuit  du 
29  au  30  août  1870.  Tout  proche,  au  Revers  de  Bayhel,  le  roi  Robert,  de  France, 
et  l'empereur  d'Allemagne  se  seraient  rencontrés.  Les  deux  souverains  firent 
assaut  de  luxe,  de  générosité.  Puis  ayant,  dit  la  chronique,  «  traité  des  moyens 
d'affermir  la  paix  dans  leurs  états  respectifs,  et  ensuite  de  protéger  les  biens 
d'Eglise  »,  ils  résolurent  d'aller  ensemble  à  Pavie,  où  se  trouvait  Benoit  VIII, 
«  lui  faire  signer  quelques  articles  réglant  certains  droits  litigieux.  »  Mais  la 
mort  du  pape  et  de  l'empereur  rompit  ce  beau  projet.  —  Le  Gué  dWlma,  16  hab.  ; 
en  cet  endroit,  un  petit  combat,  1870,  entre  nos  troupes  du  génie  et  l'artillerie 
allemande.  A  Aima  furent  trouvées  d'assez  nombreuses  médailles  romaines. 

Montyrignon,  où  s'élève  la  «  croix  des  cuirassiers  »  rappelant  l'héroïque 
charge  faite  le  30  août  1870,  par  le  5°  cuirassiers.  —  Sart,  campement,  en  1870, 
des  troupes  françaises.  A  Sart,  s'élevait  autrefois  un  château-fort  dont  le  sei- 
gneur avait  droit  de  haute  Justice.  —  Le  Jard,  un  ancien  fief,  ainsi  que  sa  voi- 
sine, la  Thulerie  les  Malades  :  au  Jard,  en  1870,  brillante  charge  à  la  baïonnette. 

—  Le  Chemin  Creux  :  charge  du  2"  escadron  de  cuirassiers  ;  mort  du  comman- 
dant Brincourt.  —  Les  Trois  Fontaines,  où,  le  30  août  1870,  les  Allemands  furent 
comme  foudroyés  par  un  feu  terrible  que  lançait  une  batterie  de  mitrailleuses 
françaises.  —  Mont-Brune,  où  campait,  en  1677,  l'armée  française  commandée 
par  le  maréchal  de  Gréquy  et  luttant  contre  les  Impériaux  qui  s'étaient  emparés 
de  Mouzon.  Occupé,  le  matin  du  30  août  1870,  par  l'artillerie  française.  Le  soir, 
l'artillerie  allemande,  qui  s'était  emparée  de  Mont-Brune,  canonnait  nos  soldats 
du  88"  et  du  22"  de  ligne  battant  en  retraite  après  la  défaite  de  Beaumont. 
C'est  alors,  en  chargeant  à  la  tête  du  5"  cuirassiers,  que  mourut  le  colonel  de 
Contenson.  Une  pierre  tombale  rappelle  cette  mort  glorieuse  :  u  A  la  mémoire 
du  colonel  de  Contenson,  des  officiers,  sous-officiers  et  soldats,  tués  ici  à 
l'ennemi,  le  30  août  1870.  »  (Pour  les  détails  de  ce  combat,  voirMeyrac  :  Villes 
ET  Villages  des  Arde.nnes.) 

Lieuxdits.  —  Voir  également  le  même  volume  pour  les  lieuxdits  dont  nous 
ne  pouvons  que  mentionner  ici,  très  rapidement,  les  principaux  :  la  Ruelle 
Saint-Victor,  où  se  voit  encore  la  maison  de  ce  saint,  le  patron  de  Mouzon; 
nous  avons  raconté  son  martyre,  d'après  dom  Ganneron.  —  La  Rue  des  Anges^ 
où  les  sœurs-noires  eurent,  au  dix-septième  siècle,  une  école  pour  les  petites 
filles.  —  Rue  de  la  Motte,  — Rue  Saint- Bernard,  —  Ruelle  du  Cul-de-Four;  sans 

38 


—  594  — 

doute  du  four  banal.  —  Cul-dc-Sac  Saint-Martin;  l'église  Saint-Martin  fat 
paroiss»»  jusqu'en  1773.  —  Hue  de  la  O  mr-Souve  raine  ;  cette  Cour  fut,  en  1661, 
lemjilatrt'M'  par  un  bailliage.  —  Place  du  CMtcau.  —  Place  du  Marché,  où  se  trouvait 
rancifnne  halle.  —  Rur  de  la  Motte;  autrefois  la  Motte  fut  un  fief  royal.  — 
Plact^  boud.auKiUe,  en  niéinoire  de  la  r(^ception  enthousiaste  faite  le  19  mai  1814 
au  duc  de  Doudeauville,  «  ronimissaire  extraordinaire  de  Louis  XVIII  ».  —  Aue 
du  Collùtje:  elU'  conduisait  à  ce  collège,  que,  de  1679  à  1037,  posséda  Mouzon.  — 
Le  Prr  aux  Bœufs,  où  s'arrèlait  le  corps  de  saint  Arnould  (voir  pour  cette 
h^fiendfî  :  Warcu-  Dans  le  Pn»  aux  Bœufs,  passèrent  les  cuirassiers  envoyés  par 
le  maréchal  de  Mac-Mahon  contre  l'artillerie  allemande  établie  à  Mont-Brane. 

—  La  Traucht'e:  à  l'est  des  anciens  remparl»,  une  tranchée  faite  par  le  ma- 
rt''(*hal  de  La  Kerté,  alors  qu'en  1653  il  défendait  la  ville  qu'assiégeaient  les 
Espagnols.  A  la  Ferté,  en  1870,  le  prince  royal  de  Saxe  eut,  pendant  quelques 
jours,  son  quartier  général.  —  Le  Fond  de  la  Wiseppe,  occupé  par  un  corps 
lorrain  qut*  commandait  de  Tanp',  lors  du  siège  de  Mouzon  en  1653.  —  La 
Pointe  de  Richelieu,  où  fui  ])rali(iuée,  toujours  pendant  ce  siège  de  1633,  la 
première  trancln'e  des  assiégeants.  —  La  Cour-Souveraine,  dont  l'emplacement 
est  occu])!'  par  l'HiMel  de  ville  actuel.  En  1397,  à  la  Cour-Souveraine  —  nous 
savons  que  cellt>  ('.our  fut  remplacée  par  un  bailliafse  —  Louis,  duc  d'Orléans, 
et  l'emp'Teur  Wencrslas  eun^nt  une  entrevue,  «  au  sujet  des  antipapes  i». 
En  14(H,  encnr»'  à  la  Cour  Souveraine,  entrevue  n4)uvellc  entre  le  même  Louis 
d'Orléans  et  le  duc  de  (iueldre,  le([ueL  ayant  été  comblé  de  présents  «  fit  ser^ 
ment  de  servir  la  maison  royale  «le  France^  envers  et  contre  tous,  excepté 
conin'  reni[M'reur  d'Allema^'ue.  »  —  LWbhaye,  Conférence  entre  le  légat  du 
])ape,  les  envoyés  de  Louis  Xil  et  ceux  de  Maximilien  d'Autriche,  «  pour  con- 
«•Hier  ces  princes  sur  les  différends  qui  existaient  entre  eux.  >»  Cette  terre  de 
l'Abbayt»  ap]>artenait  aux  bénédictins,  qui  ne  furent  pas  d'ailleurs  les  seuls 
relijzieux  qu'il  y  eut  jadis  à  Mouzon  :  nous  rappellerons,  entr  autres,  un  cou- 
vent de  capucins,  el  un  prieuré  que  fondait  en  1629,  sous  Tinvocation  de 
Notriî-Dame  des  Prés,  M"'*  Henriette  de  La  Vieu ville,  veuve  d*Antoine  de 
Joyeuse,  comte  de  Crandpré.  C'est  sur  l'emplacement  des  C<i/)ucins  que  furent, 
en  1792,  construits  des  hôpitaux  militaires. 

^^^  Ossuaires.  —  Dans  le  cimetière,  et  entourée  dune  grille,  se  voit  une 
culonne  comméninrative  brisée,  à  la  mémoire  des  soldats  morts  en  1870-7L 
Lne  colonne  semblable  dans  le  cimetière  du  faubourg  de  Mouzon.  Dans  le 
jardin  de  l'hospice,  un  petit  monument,  commémoratif,  lui  aussi. 

AMBLIMONT.  —  IL,  287.       E.,  90.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  14.  —  D.  D.,36. 

—  Hect.,  7i4.  —  B.  P.,  Mouzon.  -  -  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  la  Saint-Georges. 

—  C'"  P.  -  Troisième  éta^e  du  terrain  liassiitfuc  :  calcaire  ferrugineux  et 
ar^Nleux  :  exploitation  de  marnes  sulfureuses  pour  l'agriculture.  Premier  étage 
du  terrain  jaraasi'iue  :  calcaires  oolithiques  el  terreux.  Du  sommet  de  la 
Trurhe  —  ainsi  se  nomme  le  coteau  d'Amblimont,  —  la  vue  embrasse  un 
paysage  d'une  richesse  et  d'une  variété  merveilleuse.  Louis  XIV,  traversant 
Amblimonl  pour  aller  à  Montmédy,  ne  put  retenir  son  enthousiasme  :  ce  Void, 
se  serait-il  écrié,  le  plus  magnifique  endroit  de  mon  royaume!  »  DelaTruche, 
a  la  (Toupe  arrondie  et  cultivée,  s'aperçoivent  la  vallée  de  la  Meuse  —  évi- 
demment pas  la  vallée  célèbre  qui  serpente  de  Charleville  h.  Givet  —  et  la 
vallée  (le  j.L  Cliiers,  semées  de  bourgs  pittoresques  et  de  riants  villages.  Au 
sud  et  à  l'ouest,  les  hauteurs  qui  dominent  Mouzon,  Hemilly,  Thelonne,  la  Tour- 
à-Claire,  la  côle  de  Saint- Walfroy,  le  bois  de  Blanchampagne  ;  du  nord  i  Test, 
l(?s  immenses  foréls  de  Chiny  qui  séparent  la  France  de  la  Belgique  et  oà, 
jadis,  se  cachèrent  ces  amoureux,  le  sire  de  Chiny  et  la  fille  d'un  roi  (?),  dont 
la  légende  s'est  conservée  dans  les  Ardennes.  (Voir  Meyrac  :  Traditions,  LÂgixds 
KT  Co.NTKs  DES  Ardknnks.    —  C.  dc  Vitry. 


—  595  — 

Ecarts.  —  Le  Moulin  des  Ecoutes* il-pleut,  qui  disparut  vers  l'année  1738. 

—  La  Cendriére,  8  hab.,  écart  qui  date  de  1809.  —  V Afrique-assez,  7  hab.  ; 
tire  son  nom  singulier  des  guerres  d'Algérie. 

Liieuxdits.  —  Le  Chemin  des  Romains,  sans  doute  une  bifurcation  de  la 
voie  romaine  qui  reliait  Reims  h  Trêves.  —  Le  Fief  du  Sarlage,  —  La  Fontaine 
Saint-Georges,  où  se  voient  des  vestiges  d'anciennes  constructions  et  notam- 
ment d'une  vieille  église;  la  tradition  rapporte  que,  primitivement,  Ambliniont 
se  serait  élevé  sur  l'emplacement  qu'occupe  ce  lieudit.  —  Le  Pouzay  de  la 
Bataille.  Quelle  bataille  ?  Est-ce  en  882,  alors  que  les  iNormands  remontaient 
la  Meuse?  Est-ce  quand  les  troupes  françaises,  impuissantes  à  défendre  Hocroi 
que  tenait  Condé,  assiégèrent  Mouzon?  Est-ce  pendant  la  guerre  de  Cent  ans? 
(Voir,  pour  ces  diverses  hypothèses,  Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Ardennes.) 

'v»^  Amblimont  fut  le  nom  patronymique  de  deux  familles  illustres  arden- 
naises  :  les  Renart  de  Fuschamberg,  marquis  d'Amblimont  ;  et  les  Wassinghac, 
seigneurs  d'Amblimont.  Quelques  jours  avant  la  bataille  de  Nordlingen,  le  duc 
d'Enghien  campait  à  Ambhmont. 

AUTRECOURT-ET-POURRON.  —  H.,  641.  —  E.,  172.  —  D.  C,  5.  — 
D.  A.,  15.  —  D.  D.,  35.  —  Hect.,  1,204.  —  B.  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  le  dimanche 
après  le  10  septembre.  —  C*«  P.  —  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
moellons  dans  les  carrières  oolithiques.  —  C.  de  Paris.  —  Territoire  arrosé  par 
la  Meuse  et  le  ruisseau  d* Autrecourt, 

Eglise.  —  S'élevait,  jadis,  proche  du  vieux  cimetière;  emplacement  actuel 
de  la  mairie.  Reconstruite,  en  1771,  telle  qu'elle  existe  actuellement.  Dans 
l'ancienne  église,  se  voyait  la  tombe  de  Claude-Renart  de  Fuschamberg,  mort, 
le  6  octobre  1683,  d'un  coup  de  feu  qu'il  reçut  en  défendant  Mouzon  contre 
les  troupes  allemandes. 

Château.  —  Dit  de  Lavy,  dans  le  haut  du  village,  et  qu'habita  la  famille  du 
Russeau.  A  signaler  une  maison  d'Autrecourt  dont  les  murailles  sont  épaisses 
d'au  moins  un  mètre  et  où  l'on  trouvait  une  pièce  de  monnaie  ayant  le  millé- 
sime de  1557. 

Ecarts.  —  Pourron,  60  hab.  —  Rouffy,  66  hab.  ;  cet  écart  est  arrosé  par  la 
Meuse.  —  Le  Ponçay,  7  hab.,  fort  joli  moulin  qui  fut,  autrefois,  incendié.  — 
Le  Laveau,  34  hab.,  sur  le  ruisseau  d'Autrecourt.  —  Brouan,  8  hab.,  où,  jadis, 
existait  une  ancienne  filature,  actuellement  boulonnerie.  —  Chamblage,  9  hab., 
ferme  importante.  —  La  Gare,  8  hab.,  entre  Villers-devant-Mouzon  et  Autrecourt. 

BEAUMONT.  —  H.,  948.  —  E.,  297.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  45. 

—  Hect.,  3,106.  —  B.  P.,  Beaumont.  —  F.,  le  lundi  de  Quasimodo,  le  15  dé- 
cembre, le  12  juin,  le  8  septembre.  —  F.  L.,  la  Saint-Jean  et  le  dimanche 
qui  suit  le  18  octobre.  —  C'»  P.  —  B.  B.  —  Fanf.  —  G.  —  T.  —  Premier 
étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  de  pierres  de  taille  et  de  moellons  dans 
la  grande  oolithe,  pierres  à  chaux.  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  : 
marne  avec  gypse,  argile  exploitée  pour  tuiles,  minerai  de  fer  en  grains,  boules 
de  quartz.  Terrain  diluvien  :  cailloux  de  quartz  roulés.  «  Beaumont,  dans  un 
fond,  sur  un  mont,  entre  deux  côtes  et  trois  vallons,  »  nous  apprend  le  dicton 
ardennais. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  Le  village  est  d'origine  très  ancienne.  Avant 
d'avoir  son  autonomie,  releva  de  Mouzon.  C'esten  1182  que  lui  fut  donné  par  Guil- 
laume de  Champagne,  surnommé  aux  Blanches  Mains,  beau-frère  de  Louis  VII, 
sa  fameuse  charte,  l'une  des  plus  remarquables,  des  plus  libérales,  des  plus 
célèbres  du  moyen  âge,  et  que,  de  nos  jours  encore,  la  critique  historique 
ne  cesse  d'étudier,  de  commenter.  «  Cette  loi,  dit  l'Ecuy,  fut  trouvée  si  sage 
par  les  seigneurs  voisins  et  parut  tellement  avantageuse  aux  peuples  qui, 


—  :>%  — 

jiiMlii'.'iInrs,  n'avaitMit  point  ou  d'autre  loi  que  roUo  d'une  dure  et  honteuse 
stTvitudr,  qu«'  r«'ux-ri  la  d»'niaiulèrt?!jt  avec  euipivssoment  et  reçurent  comme 
uii«'  j^'iand»'  l'avour  d'v  t>ln»  soumis.  »• 

l)«'  quoUo  rpo(iu(*  datent  los  arcades  ogivales  de  la  place  qui  ressemblaient 
à  la  place  I)u«ale  de  Cliarleville?  Les  remparts,  que  fit  construire  ce  même 
(Guillaume  aux  Planches  Mains,  furent  rasés  par  ordre  do  Louis  XIII.  On 
en  voit  encore  quelques  vestiges  derrière  les  maisons  situées  entre  L'école 
niafernelli?  et  la  Hufllr  '/<'.s  Rf'verhèn's.  Os  remparts  se  composaient  d'une 
encfinle  presque  lirculair»'  avec  cinq  portes  :  p*irtc  fie  L*' tanne,  porte  du  Pont, 
ftoi'tv  Pttcnt,  fnntr  lir  \'nnvk,  pnite  de  Mnnznn.  Puis  plusieurs  tours.  L'une  d'elles, 
la  l'iiir  In  (iminf,  n-sta  di-bout  jus(|u'à  la  (in  du  siècle  dernier.  Ces  remparts, 
t(jutff«»is,  navaient  ^'uère  protéj^é  cette  petite  ville  aux  temps  des  invasions 
an;;laises,  pendant  la  ^'U**rre  de  Ont  ans.  lorsque,  en  1424,  elle  fut  prise 
d'assaut  par  1rs  An;!lM-Hour;:ui^nons,  et,  m  1428,  quand  elle  fut  assiégée  par 
Jean  de  Luxeniboui^',  ce  même  de  Luxembourg  qui  vendit  odieusement  notre 
merviMlleiise  Jeanne  Darc.  |{t>aumo[)t  fut  alors  incendié  et  pillé,  comme  de 
niénii',  pins  tard,  en  l.'»a2,  il  l'ut  à  nouveau  livré  aux  flammes  et  saccagé  par 
une  armée  de  (lliarles-ijiiitit.  De  l.'iSS  à  l.">02,  les  li teneurs  occupent  Beaumont; 
puis  eneori'  de  terribles  ravages,  lorsi{ue  la  guerre  de  Trente  ans  ouvrit  nos 
Iront ières.  ti)njoui-s  ouvertes  d'ailb'urs,  aux  Autrichiens,  aux  Polonais,  aux 
i'.roati'S,  aux  IloiiLMois.  .Ni>  lisons-ntius  point  ce  souvenir  consigné  sur  les 
ifirjstrt^s  de  l'état  civil,  à  la  mairie  de  Heaumont,  où  se  trouvent  de  si  curieux 
docum«Mit>  pour  l'histoirt»  di*  cette  région  :  <•  L'an  1G35,  le  ti  décembre,  jour 
di>  saint  Nicolas  —  [inns  rajeunissons  l'orthographe,  —  les  Bourguignons  qui 
étaient  Iroi^  ré:;iments  de  chevalerie  venus  de  Puuilly,  du  jour  précédent, 
brillent  le  \illagt'  de  Létanne  avec  des  rodomontades  à  Tenviron  de  Beaumont 
avant  passé  au  ^ué  di»  Pnuilly,  et  le  j«»ur  de  la  conception  Notre-Dame  sui- 
vant, envoient  une  trompette,  après  avoir  fait  paraître  quelques  deux  milles 
chevaux,  sommer  Iteaumont  de  fournir  par  contribution  cinq  cents  pistoles, 
un,  trois  jours  après  >e  préparer  au  siè;:e,  sacca^ement  et  feu.  Auquel  fut 
répondu  par  le  sieur  Claude  de  Mi>nt^uion,  capitaine  du  lieu,  que  des  pistoles 
ne  se  trouveraient  à  Heaumont,  mais  biiMi  des  mousquets,  de  la  poudre  et  des 
balles...   )' 

As^ié^é  pendant  la  Krotide,  en  1().'i2,  par  le  prince  de  Gondé,  Beaumont  fat 
tellement  appauvri,  que  Louis  \1V  Texempta  do  tout  impôt  pendant  neuf 
années.  Mais  ci»mbien  souffrit  «-ncore  davantage  cette  héroïque  cité,  en  1870, 
alors  que  nos  adniirabb's  soldats  luttèrent  si  vaillamment  contre  les  forces 
prussiennes  vitiL't  t'ois  supérieures  en  nombre  et,  pourquoi  no  pas  l'avouer, beau- 
coup mieux  entraini'es;  combats  épi([ues  a  la  Harnntene,  à  Beauregard,  B.UX 
Fnuirh»'^,  à  la  Hlnrirltr,  à  l;i  lirllr  Tnur,  à  la  Sarlelle,  aux  Minières  (voir  les 
détails  de  ci's  i-ombat*«  datis  Mevrac  :  Villks  kt  Villagks  des  Aroen.nbs).  Quand, 
après  la  bataille,  les  Allemands  entrèrent  dans  Beaumont,  commençait  tout 
aussi! ôl  un  liorribli>  pilla^'e.  (Iht'vaux  et  bestiaux  tués;  maisons  saccagées,  incen- 
diées; hommes  passes  au  lil  de  Tépée  ;  fi^mmos  meurtries  et  violées  I  Les 
soudard>  versaient  de>  pr)t>  de  mélasse  et  de  confiture  dans  leurs  casques 
ou  leurs  ca^'quettes  ;:raisseust!s,  y  plongeaient  leurs  doigts  qu*ils  léchaient 
ensuite  aver  (lélii-e>.  Li's  enfants  eriaieiil  :  n  A  manger!  à  boire I  «  Les  Prus- 
siens écrivirent  >ur  tf>us  les  puits,  sur  toutes  les  portes  des  maisons  :  «  Accès 
interdit  ■>,  et  de<  sentinelles  taisaient,  le  fusil  chargé,  le  sabre  au  clair,  bar- 
baremerit.  respecter  cette  hideuse  «ronsi^'iie  !  Ce  fut  ensuite  l'assassinat  des 
vieillards  et  des  enfants  qu'en  tonte  nation  civilisée  protègent  le  droit  des 
;:ens  et  le>  sentiments  d'humanité!  Le  lendemain,  (luillaume,  roi  de  Prusse, 
«'utrait  à  Iteaumont  et  félicitait  ses  soldats!  Accompagnait  k  cheval,  en 
uniforme  de  cuirassier,  le  coml(>  d«*  Bismarck.  Lorsque,  quittant  Beaumont, 


—  597  — 

il  eut  dépassé  le  portail  de  l'église,  il  se  retourna,  faisant  face  aux  troupes. 
Alors  les  Allemands,  massés  sur  la  place,  coururent  quelques  pas  en  avant  et 
crièrent  :  «  Hurrah  !  Hurrah  !  Hurrah  !  »  Suivit  un  silence  de  quelques  minutes. 
Guillaume  parla.  Retentit  alors  un  second  «  Hurrah  I  »  Enfin  un  troisième  quand 
il  reprit  sa  marche.  Cérémonie  improvisée,  ne  manquant  point  d'une  certaine 
grandeur,  encore  qu'elle  fût  au  prix  de  notre  sang.  C'était  bien  le  guerrier 
antique  entouré  de  ses  vassaux  respectueux  et  soumis  ! 

Dans  l'église,  sur  un  vitrail  «  consacré  à  nos  morts  »,  on  lit  :  n  A  la  bataille 
de  Beaumont  du  30  aoiU  4870,  les  blessés  français  ont  été  recueillis  dans  cette 
église,  durant  six  semaines  et  plus,  dans  les  maisons  des  paroissiens,  qui  leur  ont 
prodigué  les  soins  de  la  charité  de  J,-C.  »  A  l'endroit  même  où  commençait  la 
bataille,  une  croix  commémorative  allemande  :  «  6  officiers,  17  sous-officiers, 
i29  hommes  tués  en  cet  endroit.  »  Dans  le  cimetière,  un  mausolée  abritant 
les  restes  de  ceux  qui  furent  nos  soldats  ;  un  tumulus  où  gisent  les  ossements 
de  387  Prussiens.  Sur  l'un  des  côtés  de  l'ancienne  voie  romaine,  se  voit  une 
pierre  tombale  :  celle  du  colonel  de  Contenson,  sur  l'emplacement  même  où, 
chargeant  à  la  tête  de  son  régiment,  il  fut  tué. 

Eglise.  —  Ofi're  à  l'archéologie  certaines  parties  anciennes  qui  dateraient  du 
douzième  siècle,  notamment  les  quatre  piliers  de  la  nef;  quelques  carrés  en 
pierre  de  taille,  style  roman,  qui  supportent  des  ogives  sans  doute  d'origine 
moins  vieille.  En  1702,  fut  reconstruite  l'église  de  Beaumont  telle  que  nous  la 
voyons  aujourd'hui.  Le  curé  Jean  Lechanteur,  adressant,  en  1694,  une  requête 
à  l'archevêque  de  Reims,  demandait  instamment  qu'elle  fût  réédifiée,  «  tant 
les  guerres  précédentes  l'avaient  ruinée  à  grands  coups  de  canon.  »  On  crai- 
gnait si  fort  l'effondrement  des  voûtes,  que  la  messe,  alors,  se  disait  à  côté 
dans  une  grange. 

Ecarts.  —  Beaulieu,  6  hab.,  autrefois  lieu  planté  de  vignes  ;  d'ailleurs,  elles 
abondèrent,  jadis,  à  Beaumont.  —  Beauséjour,  4  hab.  —  Belle-Tour,  5  hab.  — 
Belle-Volée,  3  hab.  —  La  Harnoterie,  2  hab.  —  La  Thibaudine,  9  hab.  —  La  Tui- 
lerie, 5  hab.  —  Le  Moulin  à  Vent, 

Lieuxdits.  —  Nous  ne  mentionnerons  que  quelques  lieuxdits,  renvoyant, 
pour  les  autres,  à  notre  volume  plus  haut  cité.  —  Petite-Forét,  —  Beauregard, 
—  Désiré,  —  Les  Clairs  Bois,  —  Riie  Saintc-Sdarguerittc,  où  se  trouvait  un  cou- 
vent de  religieuses.  —  La  Porte  du  Vont,  où  l'abbaye  d'Orval  possédait  une 
ferme.  Cette  abbaye,  d'ailleurs,  eut  dans  les  Ardennes  de  fort  nombreuses 
propriétés  (voir  :  Livrk  des  Pieds  terriers  de  la  Maison  d'Orval,  composé  par 
ORDONNANCE  dc  dom  Albert  de  Monde,  en  l'an  1747;  lequel  livre  porte  cette 
épigraphe  :  «  Qui  terre  a,  guerre  a;  qui  n'a,  pis  a.  »  —  Le  Pont  des  Merlins  et 
la  Fourche,  où  fut,  en  1870,  mortellement  blessé  le  commandant  de  Lacvi- 
vier.  En  1676,  les  Bourguignons  «  se  présentèrent  à  Beaumont  sur  la  pointe 
du  jour,  avec  pétards  et  échelles,  pour  emporter  la  ville  d'assaut...  mais 
ne  purent  pas  longtemps  séjourner  au  lieu,  parce  que  les  balles  environ- 
naient en  grOle,  en  faisant  tomber  quelques  uns  et  les  autreschanceler.  Donc 
contraints  d'abandonner  la  place,  sauvèrent  leur  vie  à  la  merci  des  mous- 
quetades  par  la  faveur  dune  honteuse  fuite...  pendant  l'escarmouche,  partie 
de  la  cavalerie  était  dessus  les  Fourches,  qui  est  la  petite  montagne  devant 
la  ville.  »  L'endroit  où  se  livrait  cette  petite  bataille,  dont  le  récit  développé 
se  trouve  aux  archives  de  la  mairie,  s'est  appelé,  depuis  ce  jour,  «  le  Pont 
des  Merlins.  »  —  Le  Canon.  —  La  Brèche.  En  septembre  1592,  Henri  de  La 
Tour,  duc  de  Bourbon,  prince  de  Sedan,  reprenait  Beaumont  pour  le  compte 
de  Henri  IV.  Le  duc  de  Lorraine,  voulant  rentrer  en  possession  de  cette  place, 
y  envoyait  son  général  africain  d'Englure  d'Ainblise  avec  2,000  hommes, 
700  chevaux  et  5  pièces  d'artillerie.  Ces  forces  imposantes  furent  défaites 
par  une  poignée  de  Sedanais.   Le  prince  de  Sedan  y  fut  blessé  de  deux 


—  59S  — 

coups  de  pique  et  reçut  en  don,  de  Henri  IV,  l'artillerie  qui  était  tombée 
en  son  pouvoir.  Les  drapeaux  conquis  furent  déposés  dans  Téglise  Saint- 
Laurent  (lii  ils  ont  été  conservés  pendant  deux  siècles  comnie  trophées.  Deux 
lieuxdits  rappellent  le  souvenir  de  cet  épisode  guerrier  :  le  Canon,  une  butte, 
à  cent  mètres  au  nord  du  villaju'e,  sur  laquelle  d'Amblise  avait  placé  son 
art  illeri«*  :  et  la  hrrche,  faite  par  les  boulets  dans  la  porte  de  Létanne,  aujourd'hui 
disparue,  comme  d'ailleurs  toutes  les  autres  «  portes  »  de  Beaumont.  Quelques 
annérs  plus  tard,  non  loin  du  Canon,  se  rencontrèrent  ligueurs  et  huguenots, 
ceux-ci  ayant  à  leur  tète  le  fils  de  leur  gouverneur,  de  Mueil.  Le  combat  fut 
sanglant  :  plus  de  deux  cents  morts;  de  Mueil  resta  prisonnier. 

BRËVIIXT.  —  IL,  418.  —  E.,  146.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  12.  —  D.  D.,3SI. 

—  Hect.,  730.  —  H.  P.,  Pouru-Saint-Remy.  —  K.  L.,  le  premier  dimanche  de 
septembre.  —  C®  1*.  —  i>.  —  T.  —  Troisième  étage  du  terrain  liassique  : 
marnes  recouvertes  par  le  tevram  diluvien  et  par  Talluvion  de  la  vallée; 
C4ilcaire  ferrugineux;  minerai  de  fer.  Le  village  s'étend  au  pied  du  Méry,  à 
l'entrée  d'une  plaine,  sur  la  rive  gauche  et  à  cent  mètres  environ  de  la  Chien, 

—  C.  de  Paris. 

Eïglise.  —  Très  ancienne.  Fut  souvent  restau lée,  notamment  en  1793  et 
en  1800.  Le  chœur  date  du  treizième  siècle  ;  est  resté  intact,  ainsi  que  l'énorme 
tour  crénelée  qui  servait  de  forteresse  en  temps  de  guerre.  A  signaler  aussi  deux 
autres  tours.  La  première,  depuis  longtemps  disparue,  s'appelait  tour  CapUai- 
neresse  (voir  la  légende  dans  Meyrac  :  Villes  rt  Villages  des  ÀROKififEs]  ;  la 
deuxième  se  nommait  la  RMonte;  ses  ruines  furent  abattues  lors  des  cons- 
tructions nouvelles  faites  aux  forges. 

Ecarts.  —  Les  Fonjes,  i\i  hab.  —  Le  lieu  dit  Vers  les  Forges  avait  été  désigné 
par  le  roi  d'Allemagne  Henri  V  pour  son  entrevue  avec  le  pape  Calixte  II  au 
sujet  de  la  Querelle  des  Investitures.  La  vérité  est  que  l'empereur  voulait 
s'emparer  du  pape  et  le  faire  prisonnier.  Calixte  II  se  trouvait  à  Mouzon  tandis 
que  Henri  arrivait  li  Yvois-Carignan  avec  une  armée  de  30,000  hommes.  C'était 
beaucoup  de  soldats  pour  une  simple  entrevue  !  Aussi,  le  pape,  se  méfiant, 
retourna-t-il  à  Ueims,  heureux  d'y  arriver  sans  encombre  ! 

DOUZY.  —  H.,  1,387.  —  E.,  419.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  28.  — 
Hect.,  1,324.  —  B.  P.,  Douzy.  —  F.  L..  le  premier  dimanche  d'août.  —  C*«  P. 

—  B.  H.  —  G.  —  T.  —  Ch.  svnd.  ouvriers  et  ouvrières  en  tissus.  —  Deuxième 
étage  du  (terrain  Ifassûjuc  :  calcaires  sableux  fournissant  des  moellons  et  de 
la  chaux.  Troisième  étage  du  terrain  liassvjue  :  marne  recouverte  par  TalInTioD 
de  la  vallée  de  la  Chiers.  Douzy  se  trouve  au  milieu  d'une  belle  plaine,  sur  la 
rive  droite  de  la  Chiers  qui  reeoit  comme  affluent,  non  loin  du  village,  le 
ruisaean  de  May  ne. 

Histoire.  —  C.  de  Sedan.  Une  de  nos  petites  villes  les  plus  importantes  des 
Ardennes  par  ses  souvenir  historiques  :  nous  ne  pouvons  ici  que  les  résumer 
à  grands  traits.  Douzy,  de  fondation  romaine  avec  Attigny,  l'un  des  séjours 
préférés  de  Charlemagne,  ne  semble  pas  avoir,  dès  ses  origines,  occupé  rem- 
placement qu'il  accupc  aujourd'hui.  Peut-être  se  trouvait-il  un  peu  plus  vers 
l'est.  On  distingue  encore,  au  nord,  les  fossés  qui  servirent  d*enceinte  à  la 
ville  ancienne,  mais  il  ne  reste  plus  vestiges  des  tours  et  des  fortiflcations 
que  fit  construire  Thomas  de  Reaumetz,  archevêque  de  Reims,  à  l'époque  de 
ses  luttes,  en  12.S8,  contre  l'évéque  de  Liège.  Deux  lieuxdits  s'appellent  la 
Redoute  :  le  premier,  sur  la  rive  gauche  de  la  Chiers  où  l'on  distingue  encore 
un  petit  monticule  qui  semble  indiquer  une  base  de  construction;  le  second, 
sur  la  route  de  Franche  val.  11  y  a  quelques  années,  se  voyait  sur  le  pont,  à  la 
sortie  de  Douzy,  une  vieille  tour,  reste  évident  de  fortification. 


—  599  — 

Le  5  août  871,  un  concile  resté  célèbre  dans  l'histoire  ecclésiastique.  Hincmar, 
évéque  de  Laon,  neveu  d'flincmar,  archevêque  de  Reiras,  s'était  rendu  cou- 
pable de  rébellion  et  d'infidélité  envers  Charles  le  Chauve,  en  favorisant  la 
révolte  et  les  entreprises  de  son  fils,  Carloman.  A  ce  concile  assistaient  8  arche- 
vêques, 13  évêques,  un  chorevêque,  8  ecclésiastiques  députés  par  des  évoques 
absents,  et  plusieurs  archidiacres.  Charles  le  Chauve,  se  trouvant  à  ce  concile, 
porta  lui-même  la  parole  contre  le  coupable,  qui  fut  déposé.  —  De  881  à  891, 
invasions  normandes.  —  En  947,  entrevue  d'Othon  !•'  d'Allemagne  et  de  Louis  IV 
d'Outremer  :  il  s'agissait  de  terminer  un  conflit  épiscopal.  —  Le  27  aoiU  1347, 
lettres  par  lesquelles  le  roi  Philippe  VI  érige  en  baronnie  cette  terre  de  Douzy 
qu'il  donne  à  Louis  III,  comte  de  Rethel,  et  qui  passe  dans  la  maison  de  Rour 
gogne,  par  le  mariage,  1384,  de  Marguerite,  fille  de  Louis  III,  avec  Philippe  le 
Hardi,  quatrième  fils  de  Jean  le  Bon  et  le  premier  duc  de  cette  puissante  pro- 
vince. Les  ducs  de  Bourgogne  possédèrent  Douzy  jusqu'en  1486;  alors  Charles  VIII 
«  garantissait  »  à  Robert  de  La  Marck  le  duché  de  Bouillon  et  la  baronnie  de 
Douzy,  qui  releva  de  la  principauté  de  Sedan  tant  que  cette  principauté  ne 
fut  point  réunie  à  la  couronne  de  France;  cette  réunion  n'eut  lieu  qu'en  1642. 

En  1521,  incursions  faites  par  les  Impériaux.  —  En  1585,  pillage  de  cette 
petite  ville  par  les  soldats  de  La  Noue.  —  En  1688,  bataille  de  Douzy.  M.  de 
Mesnil  mettait  en  déroute  l'armée  du  duc  de  Guise  qui,  voulant  marier  son 
fils  à  Charlotte  de  La  Marck,  avait  trouvé  tout  simple  d'envahir  les  Etats  de 
cette  princesse.  Un  tableau  du  musée  de  Sedan  rappelle  cette  bataille.  —  Pen- 
dant la  guerre  entre  les  ligueurs  et  Henri  IV,  1590,  des  «  trains  d'artillerie  »  sont 
mis  en  réserve  à  Douzy,  tandis  que  des  ponts  de  bateaux  sont  construits  sur 
la  Chiers,  pour  le  passage  des  troupes.  —  En  1636,  une  peste  terrible.  —  En 
1642,  Henri  de  La  Tour  et  le  comte  de  Mansfeld  ont  une  entrevue  à  propos 
des  guerres  entre  calvinistes  et  catholiques.  —  En  1684,  Louis  XIV  réunit  dans 
la  plaine  de  Douzy  le  corps  d'armée  qui  devait,  commandé  par  le  marquis  de  La 
Trousse,  aller  assiéger  Luxembourg;  en  1737,  dans  cette  même  plaine,  bivoua- 
quait le  maréchal  de  Belle-lsle;  en  1740,  encore  dans  cette  plaine,  campent 
les  régiments  commandés  par  Maillebois,  avant  de  passer  en  Bohême  ;  en 
1792,  pendant  les  trois  ou  quatre  jours  qui  précédèrent  Valmy,  Dumouriez  et 
ses  troupes  occupèrent  l'endroit  où  se  trouve  aujourd'hui  la  gare. 

Liieuxdits.  —  Magne,  39  hab.,  en  souvenir  de  Charlemagne  que  maints 
autres  lieuxdits  évoquent  encore,  par  exemple  :  le  Pré  du  Roi;  le  Ruisseau 
Lemaigne  ;  le  Pont  de  Magne  ;  la  Borge  de  Magne  ;  la  Fontaine  de  Magne  ;  le  Bois 
de  Charlemoine;  la  Rue  du  Roi,  où  se  trouvait  le  moulin  banal;  le  Palais  du 
grand  empereur  d'Occident,  que  la  tradition  placerait  sur  la  rive  droite  de  la 
Chiers.  —  La  Prairie  du  Sartage,  ancien  bois  transformé  en  prairie  où  se 
récoltait,  jadis,  le  meilleur  foin  de  la  région.  —  Le  Sentier  des  Huguenots.  — 
La  Ruelle  du  Temple  :  en  1644,  l'église  de  Douzy  (qui  remontait  au  douzième 
siècle,  et  sur  son  emplacement  se  trouve  l'église  actuelle)  fut  retirée  aux 
protestants.  Or,  comme  ils  n'avaient  point  de  temple,  ils  durent  s'assembler 
chez  un  de  leurs  coreligionnaires.  D'après  la  tradition,  cette  maison,  qui 
servait  de  temple  aux  calvinistes,  se  trouvait  dans  la  rue  des  Vanniers.  Entre 
cette  voie  et  la  grande  rue,  existe  un  passage  nommé  la  ruelle  du  Temple.  — 
La  Maladrerie,  —  La  Prison;  quelle  prison?  —  La  Censé  du  Chêne  les  Malades, 
où  se  serait  trouvé  un  ancien  hôpital,  à  moins  que  ce  ne  fût  un  prieuré  :  mais 
il  ne  reste  vestige  ni  de  l'un  ni  de  l'autre.  —  Les  Grèves,  Le  30  août  1870,  un 
combat  aux  Grèves,  entre  les  uhlans  et  les  troupes  que  commandaient  les 
généraux  Wolff  et  Lhérillier.  Malgré  nos  prodiges  de  bravoure,  nous  fûmes 
vaincus,  étant  écrasés  par  le  nombre.  S'étaient  enfuis  de  Douzy,  pendant  la 
bataille,  tous  les  habitants  épouvantés.  Le  long  de  la  frontière,  ils  formaient 
comme  un  immense  cordon,  inquiets,  anxieux,  tandis  que  les  Prussiens 
entraient  dans  le  village  absolument  désert! 


—  6U0  — 

EUILLT-LOMBUT.  -  ».,  262.  -  H..  73.  —  I).  C,  !i.  —  D.  A-,  17.  — 
[).  U.,  37.  —  Hect.,  l.im.  —  il.  P.,  Muuïoii.  —'F.  I..,  le  premier  dimanche 
d'octoliii'.  —  ('."  l'.  —  Troisii'Mie  (':l;i«ft  liu  lii-rain  liassi'iue  :  m  urne  recouverte 
|jar  ralliiviwi  Ui^  lu  Chien:  oalrairr  fi-rrugincux  et  argiluux;  marnes  schisteuses 
et  pjriteusi^s  pour  ruiiitiideiNent  des  terres.  Premier  étage  du  terrain  juras- 
siiliif  :  rnlcairc  exploit!'  jiour  pierres  Jp  taille.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer. 

Histoire.  ~  C.  ili'  Vi'rmandois.  ICuilly.  Ynux  oX  TiJtaigne  s'appelaient,  jadis, 
les  Aiiiled'-iu:  piiixi'  qu'ils  relevaient  d'une  <loubk*  juridiction  :  œlle  de  Houiod 
et  iPlii^  irYvi)is,  rairlii>vi''qui!  de  Heini.s  ayant,  en  1294,  cédé  la  moitié  de  ces 
trois  villages  h  l.nuis  V,  cntiitf  de  l^liiny.  ij^s  sonlencea  rendues  pur  les  éche- 
vins  >'t  les  tnaires  de  Vaux,  il'liuill.v  et  de  Têtaîijne  te  «  portaient  par  appel  ■ 
devant  les  Juf;i-s  île  .Mouznn  et  d'Yvois  qui,  alors,  étaient  obligib  de  se  réunir 
dans  ei-liii  d«s  trois  villaites  iin'biitiiliiinnt  les  parties  appelantes.  Jusqu'à  la 
eesmn  dYvnis  à  la  Kranee.  ils  i-endirent  leur  «  senteni'e  souveraine  »  au 
nom  dos  seigneurs  de  Mouzon  et  d'Yvois.  I>i  légende  affirme  qu'avant  la 
Dévolution  existait  à  Kuilly,  île  temp.s  immémorial,  un  refuge  clans  lequel 
dél<it<'nrs  et  criminels  avaient  droit  d'asile. 

Ecarts.  ~  L'unhut.  ;>t>  liab.  Lomhiit,  Villcmont  el  Cernay  ne  rormaient 
:iutn:roiK  ({u'iine  seule  cnmniune.  Un  incendie  consuma  Villemont,  il  3:  aun 
InenliM  vin).'l  années,  l^ernay  n'est  plus,  aujourd'hui,  qu'une  Terme.  A  Lnmbat, 
se  trouvait  un  ch&teau  célèbre  qui  l'ut  l'une  de»  ■<  i/nalre  litles  iFYvoit  •>,  soli- 
dement fortilié.  ttani|iié  de  quatre  touivlles  qn 'entouraient  les  eaux  du  GfoJIm' 


et  du  h.iiih 
do  l'i.iliJfiue, 


.\i[uilriiiH', 
KÙIliy    'iu\ 


CbU«ui  it«  Lombnt 

';  il  fut  assiéfié,  en  liiS,  par  les  généraux  de  Saint- Casimir,  roi 
H  du  dur  de  Itrunswii-k.  Pris  d'assaut  l'année  suivante  par  Lubdn, 
idilt  larlillerit'  de  Philippe  le  lion,  duc  de  Bourgogne;  encore 
71  —  alnrs  qu'il  n'avait  que  deux  paysans  pour  le  défendre  — 
i>is  el  le^  MouKiinnai^.  En  lOtiO,  furent  démolis  la  chapelle  castrale 
j  dont  il  ne  rt^ste,  aujourd'hui,  que  la  cuiâine  et  deux  tourelles 
■?.  —  fiiiiiit-M'ij-iiiiiii.  .Ncius  lisons  dans  le  P.  lEcuy,  A.\.-«*les 
i.NAN  ;  ■■  En  :U!),  saint  Maxiniiti,  évéque  de  Trêves,  étant  mort  en 
au:'  sa  raiiiilli'  (:[u'ii  était  allé  visiter,  ses  reliques,  qui  étaient 
Trêves  par  le  cli'iTré  H  le  peuple  de  cette  ville,  repassèrent  t 
ait  le  premier  endnùt  du  diocèse  de  Trêves,  et  se  reposèrent  à 
Ml'  où  i"^t  hâlii^  r-''>.'lisi'.  Là  s'opéra  un  miracle.  L'n  homme  percini 
nombres,  riepuis  plusieurs  années,  s'étant  fait  apporter  près  du 


—  601  — 

cercueil  du  saint,  fut  guéri  au  même  instant  qu'il  Teut  touché.  En  reconnais- 
sance d'un  si  grand  bienfait,  les  habitants  du  lieu  bâtirent  une  chapelle  à 
l'endroit  même  où  le  corps  s'était  arrêté  et  avait  opéré  le  miracle.  De  là  vient 
apparemment  que  l'église  paroissiale  d'Euilly,  qui  a  peut-être  été  construite 
aux  lieu  et  place  de  cette  chapelle,  est  encore  dédiée  sous  l'invocation  de  saint 
Maximin.  »  La  légende  ajoute  que  le  cercueil  du  saint  fut,  un  instant,  déposé 
sur  un  talus  pour  permettre  aux  habitants  de  venir  le  toucher.  C'est  de  ce 
talus,  EuUe,  en  patois  du  pays,  que  serait  venu  le  nom  d'EuiUy, 

LÉTANNE.  —  H.,  211.  —  E.,  58.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  4o. 
—  Hect.,  750.  —  B.  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  23  avril.  — 
(^^®  P.  —  B.  B.  —  Premier  étage  dix  terrain  jurassique  :  carrières  de  pierres 
de  taille  dans  les  calcaires  lamellaires  de  la  grande  oolithe.  Lélanne  est  entre 
deux  collines,  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse  qui  pénètre,  par  ce  village,  dans 
le  département  des  Ardennes.  Sur  les  bords  de  la  Meuse,  une  magnifique 
prairio;  non  loin,  un  des  moulins  les  plus  renommés  de  la  région.  —  C.  de 
Paris. 

Histoire.  —  C.  de  Paris.  Létanne,  l'une  de  nos  plus  anciennes  localités 
ardennaises,  est  riche  en  souvenirs  archéologiques.  Toutefois  son  histoire  est 
assez  mal  connue.  Il  nous  suffira  de  rappeler,  d'après  une  note  laissée  par  le 
curé  Talot,  contemporain  de  l'événement  qu'il  raconte,  sur  l'un  des  registres 
de  l'état-civil  de  Beaumont,  que  Létanne  fut  incendié  en  1635.  «  Le  6  décembre, 
en  l'an  1035,  jour  de  saint  Nicolas,  les  Bourguignons  qui  était  trois  régiments 
de  cavalerie  (de  Glichot,  Maillart  et  d'Auflouerj  arrivés  à  Pouilly  du  jour  pré- 
cédent, bruslèrent  le  village  de  Lostanne  avec  des  rodomontades,  à  l'environ 
de  Beaumont.  Aîant  passé  au  gué  devant  Pouilly  et  le  jour  de  la  conception 
de  Notre-Dame  suivant  envoièrent  un  trompette  (après  avoir  fait  paraître 
quelque  2,000  chevaux)  sommer  Beaumont  de  fournir  pour  contribution  cinq 
cents  pistoles,  ou  trois  jours  après  se  préparer  au  siège,  saccagement  et  feu, 
auquel  fut  répondu  par  le  sieur  Claude  do  Montguien,  capitaine  du  lieu,  que 
des  pistoles  ne  se  trouvoient  h  Beaumont,  mais  des  mousquets,  de  la  poudre 
et  des  balles.  Deux  jours  après  arrivèrent  600  Suisses  à  Mouzon.  » 

Létanne,  commune  de  haute,  basse  et  moyenne  Justice,  eut  ses  moulins  et  ses 
fours  banaux  construits  par  Guillaume  de  Champagne,  archevêque  de  lleims. 
Ses  habitants  d'autrefois,  sans  doute  encore  ceux  d'aujourd'hui,  s'adonnaient 
surtout  à  la  pèche.  Il  nous  reste  sur  parchemin  une  charte  des  ducs  de  Bar, 
sans  doute  vers  1222,  qui  donne  aux  habitants  de  Létanne  le  privilège  de 
pécher  avec  barques,  nacelles  et  filets  sur  le  cours  de  la  Meuse,  depuis  Pouilly 
jusqu'à  Inor.  Cette  charte  est  très  curieuse  .  Elle  est  enjolivée  de  dessins  à  la 
plume  représentant  les  armoiries  de  France,  de  Lorraine  et  Barois,  voire 
même  des  canards,  nom  sous  lequel  on  désigne  encore  quelquefois  les  habitants 
de  Létanne.  Ces  dessins  font  corps  avec  le  texte.  Au  milieu  du  texte,  une 
ligne  de  grandes  lettres  majuscules  entrelacées,  et  formant  comme  une  suite 
de  monogrammes,  qu'aucun  paléographe  n'a  su  déchiffrer. 

Eglise.  —  De  style  Btînaissanco,  construite  en  1769;  \vs  halles,  l'autel  et 
la  chaire  sculptée  sont  renianinables.  Entourant  l'église,  le  cimetière  où  s'élève 
un  monument  aux  soldats  français  morts,  le  31  août  1870,  sur  le  champ  de 
bataille. 

Liieuxdits.  —  Monlfort.  Sur  une  colline  escarpée  qui  domine  la  Meuse. 
Découvertes  archéolo^'iques  curieuses  et  d'origine  gallo-romaine.  —  Aima.  — 
Vincy,  —  Sainte  WHcne.  —  Le  Champ  des  morts,  où  la  tiadition  croit  qu'un»' 
immense  ville  romaine  aurait  existé.  (Voir,  pour  les  détails  et  les  hypothèse-^, 
Masson  :  Annales  ardk.n.naises  ;  Mialaret  :  Hecherches  archéologiques  sur  le 
Dkpartemem  des  Arden.nes;  Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Arden.nes.)  L'écart 


—  G02  — 

dWlma  «'st  nctiitOlcincnt  n*prt'.s(Mit«''  par  la  ft'rnio  do  ce  nom,  sur  la  rive  droite 
do  la  Mi'ust'.  Vincy  vst  cctto  ôtcndiif  do  torrain  qui,  à  hauteur  du  barrage  du 
canal  actuel,  s'ôh^ud  depuis  la  rive  ^aucli«'  do  la  Mouso  et  au  delà  du  chemin 
d<*  for  jusqu'au  vorsant  noid  du  platrau  do  Sainte-Hélène  cote  241,  Uîrriioire 
do  Lotanno.  Los  dôcouvortos  fort  riches  et  des  plus  précieuses  faites  aussi 
bion  à  Aima  ([u'à  Monlfort  ot  à  Vincy,  prouvent,  sans  conteste,  qu'aux  époques 
palln-roniain»'  ces  livrs  do  la  Mouso  furent  occupées  par  des  établissements 
assoz  importants.  Nous  «lovons  rr^rottor  (juo,  malgré  l'habileté  des  recherches, 
aucun  tfxto  épif^'rapliique  n'ait  t'ncnio  été  t'xhunio.  Espérons  que  l'avenir  nous 
réservera  d(?  ce  rôté  d'hi'urousos  surprises  (voir  article  Graffin  dans  Revue  msTO- 
RiOi'K  ardknnaise).  —  A  si^'iialor  encore  le  Fond  de  la  Bf t taille.  Au  sommet  de  \à 
colline  Saint -(ieor^'os  s'ailnnp'  une  plato-fornio  que  contourne  un  large  fossé. 
Sur  cette  plato-fornu',  so  serait,  aftirme  la  tradition,  élevé,  jadis,  un  chàtean- 
fort.  La  prairie,  au  piod  do  la  colline,  s'appollo  le  Fond  de  la  Bataille.  Quelle 
bataille?  ptaidaiit  laquelle,  sans  doute,  fut  détruit  le  cliAteau-fort. 

MAIRT.  IL,  2:13.  -  1:.,  92.  0.  C,  0.  —  D.  A.,  H.  —  D.  D.,  31.  — 
Hect.,  Ti-i.  —  IL  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  le  troisième  ilinianchc  de  mai.  —  C**P. 

—  Troisième  éta^'e  du  terrain  //css/yï^»  ;  calcaire?  ferrugineux  et  argileux, 
marnes  noires  sulfureuses  pour  l'af^riculluro.  Premier  étaf;e  du  terrain  jun»- 
siqur  :  lambeaux  de  calcaire  oolithiqu(>.  La  Mcuac  travei-se  le  territoire.  Mairy 
se  trouve  sur  le  penchant  d'une  colline. 

Histoire.  —  C,  de  Paris.  Le  villap»  se  divise  on  :  Moyenne-VUle,  Creux- 
Ville  ot  Prtite-Ville.  Les  halutants  afiîrment  que  ce  triple  nom  de  ville  atteste 
rancionno  ot  non  contost^iblo  importance  de  leur  localité.  Donnons  ici  la  part 
très  lar^'e  à  l'oxa^'éralion.  Toutefois,  les  annales  de  cette  petite  commune  ne 
doivent  pas  nous  laisser  iudifTéivnIs  :  elle  fut  ravaj^ée  par  les  iNormands,  en  88S; 
presque  totalement  détruite,  on  l.'i21,  alors  qu'était  assiégé  Mouzon  ;  est  citée 
dans  l'acte  passé  entre  les  députés  du  roi  de  Franco  et  ceux  du  roi  d*Espagne, 
pour  délimiter  los  terres  do  Franc«»  ot  les  terres  du  comté  de  Ghiny,  délimi- 
ttition  qui  fut  ratitléo  par  le  traité  de  Cateau-Cambresis  ;  fut  occupée,  en  1636, 
comme  toute  cette  ro^M(ui,  d'ailleurs,  par  un  détachement  de  Croates,  de  Polo- 
nais et  <lo  Hongrois,  quo  commandait  Mansfeld. 

Eglise.  ~  Très  ancienne.  On  y  remarque  :  derrière  les  six  colonnes  en 
marbre  hlaiic  de  l'autel,  utio  scène  sculptée  représentant  le  biiptéme  de  Clovis, 
statue  do  p'andeur  natiiroUe,  mais  assez  médiocre;  le  bénitier  et  le  reliquaire 
de  saint  Ilippolyte;  ot  aussi  une  inscription  rappelant  Tassassinat,  en  1650, 
de  Jean  Hochet,  l'un  dos  seigneurs  do  Mairy  :  commune  qui  fut  toujours  très 
divisée,  très  morcol«M'. 

ChÂteau.  —  No  reste  aucun  vestige  d'un  chi^toau  oVi,  notamment,  aurait 
comme  bivoua({ué,  on  i.'i88,  toute  une  compagnie  d'Albanais,  prête  &  porter 
secours  aux  li^'ueurs.  Voir  dans  Prégnon  :  Histoire  de  Sedan,  le  récit  très 
complot  do  la  bataille  onlro  calvinistes  etliguoui's  :  ceux-ci,  battant  en  retraite, 
no  purent  rejoindre  les  Albanais,  los  capitaines  Doris  et  Paruientier  occupant 
avec  leurs  troupes  le  fond  do  Mairy.) 

TÉTAIGNE.  —  IL,  180.       E..  :iH.     -  I).  C,  8.  -  D.  A.,  10.  —  D.  D..  38. 

—  Heit.,  :\1\K  —  IL  I*.,  Mouzon.        F.  L..  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre. 

—  C*  I*.  -  Troisième  ét.:^M'  du  terrain  liasshjue  :  marnes  recouvertes  par  les 
terrains  diluriens  :  «alcairos  f*»rrutrinoux  ot  argileux,  minerai  de  fer  peu  abon- 
dant ot  do  qualité  inédiorii»,  terre  ar^nlo-sahleuse.  Tétaigne  se  trouve  sur 
la  rive  ^'auclio  d(^  la  (yticrs.  Tétai jLîne,  un  dos  trois  villages  ambedeux  (foir 
KuiLLY  pour  l'explication  de  co  terme),  <(  eut  beaucoup  à  souffrir,  lisons-noas 
dans  la  Nomknclature  des  Communes,  lors  des  guerres  de  la  Fronde  et  du 


—  603  — 

siège  de  Mouzon,  à  cause  des  troupes  ennemies  qui  s'y  trouvaient  campées.  » 
Fut  entièrement  brûlé  en  1676,  et  posséda,  jadis,  une  maison  seigneuriale. 
Son  église,  assez  vieille,  n'offre  rien  qui  mérite  d'être  signalé.  —  G.  de  Ver- 
mandois. 

VAUX-LES-MOUZON.  —  H.,  238.  —  E.,  91.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  20. 
—  D.  D.,  40.  —  Hect.,  764.  —  B.  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  11  novembre.  —  C^«  P.  —  Troisième  étage  du  terrain  liassique  :  marnes 
recouvertes  par  les  alluvions  de  la  vallée;  calcaire  ferrugineux  et  argileux  en 
partie  caché  aussi  ;  argiles  pour  tuiles  et  poteries  ;  marnes  sulfureuses  four- 
nissant des  cendres  pour  l'agriculture.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
calcaires  jaunâtres  oolithiques;  carrières  de  pierres  de  taille  et  de  moel- 
lons dans  ces  calcaires  dont  les  fentes  recèlent  des  indices  de  minerai  de  fer. 
Terrain  diluvien  :  exploitation  de  minerai  de  fer,  terre  à  briques.  Le  village  se 
dresse  sur  une  colline  très  élevée  :  quelques  altitudes  de  ce  territoire  atteignent 
une  hauteur  moyenne  de  350  mètres.  Vaux  est,  avec  Euilly  et  Tétaigne,  l'un 
des  trois  villages  amhedeux.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Reconstruite  en  1670  sur  l'emplacement  de  l'ancienne.  La  tour 
adossée  contre  le  portail  date  de  1855  :  elle  n'a  rien  de  remarquable. 

Ecart.  —  Le  Sart,  6  hab.  Au  Sart,  divisé  en  Grande-Sart,  territoire  de  Vaux, 
et  Petite-Sart,  maintenant  Soiry,  territoire  d'inor  (Meuse),  s'élevait,  jadis,  un 
château  avec  sa  chapelle  castrale,  dont  on  retrouve  encore  les  vestiges  dans  le 
Bois  des  Plantes.  Du  domaine  de  Sart,  ne  reste  plus,  actuellement,  qu'une  assez 
vaste  ferme.  Les  principaux  seigneurs  de  Sart,  exempts  des  droits  de  «  quint  » 
el  de  «  requint  »,  furent  les  de  Pouilly,  puis  les  d'Hostel,  dont  on  voit  les  armes 
sculptées  sur  un  fond  de  cheminée;  et  ensuite  les  de  Béthune  d'Imécourt. 

Lieuxdits.  —  Les  Horgnes,  où  campa  La  Fayette  avec  son  armée.  Quelques 
bouleaux  s'élèvent,  aujourd'hui,  à  l'endroit  même  où  le  général  eut  sa  tente. 
A  La  Fayette,  succéda  Dumouriez,  qui  fit  de  ce  monticule  un  poste  d'observa- 
tion. En  1870,  s'arrêtèrent  quelques  jours  aux  Horgnes,  un  bataillon  d'infan- 
terie de  marine,  des  tirailleurs  algériens  et  des  chasseurs  d'Afrique.  —  La  Thui- 
lerie  les  Malades,  fief  qui  dépendit  de  l'abbaye  de  Mouzon.  —  Les  Noyons;  le 
Terme.  Aux  Noyons,  extraction,  depuis  longtemps  abandonnée,  de  minerais  de 
fer  alimentant  les  forges  de  Margut.  Aux  Termes,  quelques  carrières  de  moel- 
lons rougeàtres.  —  Le  Fond  de  Vaux,  où  se  serait  trouvé,  jadis,  affirme  la 
tradition,  le  village  de  Vaux  reconstruit  sur  hauteur  après  qu'il  eut  été  incendié, 
en  1652,  par  les  Espagnols.  Vaux,  d'ailleurs,  fut  plusieurs  fois  ravagé  et  brûlé  : 
pendant  les  guerres  de  religion,  pendant  la  guerre  de  Trente  ans,  par  les 
Croates  et  les  Polonais  qui  voulurent,  ainsi,  se  venger  de  la  défaite  sanglante 
que  leur  avait  fait  subir  le  comte  de  Soissons.  Vaux  n'appartint  à  la  France 
qu'après  le  traité  des  Pyrénées. 

VnXEMONTRT.  —  H.,  145.  —  E.,  42.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  20.  — 
D.  D.,  40.  —  Hect.,  624.  —  B.  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  les  dimanches  qui  suivent 
la  Saint-Laurent  et  le  11  novembre.  —  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
calcaire  oolithique  et  terreux.  Ville  mon try  s'étage  sur  le  revers  d'une  assez 
haute  colline  qui  s'étend  du  nord  au  sud  en  longeant  la  Meuse.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  D'origine  éloignée,  mais  toutefois  ne  se  distingue  par  aucun  carac- 
tère architectonique  à  signaler. 

Ecarts.  —  Les  Trois  Fontaines,  où  les  «  bourgeois  de  Mouzon  »,  en  1673, 
livrèrent  une  petite  bataille  pour  reprendre  les  reliques  de  saint  Victor  et  de 
saint  Arnould  que  les  bénédictins  transportaient  à  Saint -Vanne,  de  Verdun. 
Elles  étaient,  d'ailleurs,  six  années  plus  tard,  rendues  â  l'église  de  Mouzon.  — 
La  Sartelle,  6  hab.,  très  ancienne  ferme. —  Givodeau,  10  hab.  Ferme  qui,  jadis, 


—  601  — 

apparliiit  à  l'hospire  civil  de  Mouzoïi.  Maison-forte  au  moyen  ùige.  Elle  fut 
maintos  fois  assir^'éo,  notamment  en  janvier  lO.'îO,  par  le  comte  de  Grandpré. 
«  Fin  janvier  —  lisons-nous,  dans  le  P.  Fulfj;ence  —  le  comte  de  Grandpré, 
apr«*>  avoir  lonté  de  prendre  Mouzon,  vint  assié<j[er  le  château-fort  de  GÎTau- 
dtNin,  entouiv  d'un  fossé  rempli  dVau.  Cinq  personnes  seulement  se  trouvaient 
dans  le  château.  Elles  soutinrent  vigoureusement  l'attaque  jusqu'à  ce  que  les 
habitants  de  Mouzon  arrivèrent  à  leur  secours.  Déjà  les  écuries  étaient  en  fen 
et  le  comto  avait  juré  de  raser  ce  divaudeau  bâti  par  les  ducs  de  VieavUU, 
Mais  la  résistance  fut  si  vive  «jue  les  agresseurs  durent  se  retirer.  Quelques 
jours  après.  Mazarin  adr(>ssait  aux  habitants  de  Mouzon  une  lettre  d'éloges 
pour  leur  courageuse  conduile  à  la  défense  de  Givaudeau.»  Un  fossé  d*enviroii 
10  mètres  de  large,  et  toujours  rempli  d'eau,  entourait  cette  forteresse.  Ce  fossé 
existe  encore,  u  Sur  la  façade  du  midi  se  trouve  la  porte  d'entrée  :  elle  araît 
son  pont-levis.  Le  château-furl  se  compose  d'un  seul  bâtiment,  à  forme  rec- 
tangulaire, avec  tourelles  à  chacpie  angle  de  la  façade  du  midi.  Cour  au  nord. 
Les  é(*uries  furent  détruites  par  l'incendie.  Ikins  la  partie  est  du  bdtiment,  on 
voit  encon;  la  chapelle  qui,  triste  retour  des  choses  d'ici-bas,  sert  aujourd'hui 
de  poulailler.  Le  pavé  devait  être  beaucoup  au-dessous  du  niveau  actuel  delà 
cour.  Nous  avons  visité  en  détail  les  restes  de  cet  ancien  clulteau-fort  et  nous 
avons  été  péniblement  impressionné,  lorsque  nous  entrâmes  dans  Tancienne 
chapelle,  (pii  devait  être  magnilique,  si  nous  en  jugeons  par  la  voûte  et  les 
sculptures,  en  voyant  cette  partie  du  clnlteau  pleine  de  nids  à  poules  et  de 
cages  à  lapins.  i.!a  et  là,  notamment  dans  la  cuisine,  on  rencontre  encore 
quelques  vestiges  de  l'ancienne  splendeur  :  cheminées  sculptées,  escaliers  mono- 
mentaux.  »   llannedouclic  :  DiCTroNNAnd':  dks  Couuunks  dr  l'arrondissemetit  de 

Kn  1870,  à  la  suite  de  la  bataille  de  Beaumont,  30  août,  une  partie  de  Tannée 
française,  notamment  le  8K<*  de  ligne,  battit  en  retraite  sur  Mouzon  et  Ville- 
montrv  où  (fuebiue  temps  elle  s'arrêta  sur  le  plateau  de  Givaudeau.  La  petite 
commune  de  Villemontrv  fut  livrée  au  pillage,  et  les  pertes  s'élevèrent  à 
,">H,o72  francs,  i Voir  .Meyrac  :  Villks  kt  Villagks  Dt:s  .Vrdenxes,  pour  la  belle 
conduite  du  lieutenant-colonel  Démange,  qui  mourut  à  Mouzon  le  42  sep- 
tembre 1S70.  Plus  de  deux  cents  cadavres.  Français  et  Allemands,  furent 
relevés  le  31  août  sur  Vilh^montrv.  Ils  sont  inhumés  dans  le  cimetière  sous 
un  monument  de  modt?ste  apparence. 

VILLERS-DEVANT-MOUZON.  —  IL,  138.  —  E.,  40.  —  D.  C,  5.  — 

I).  A.,  13.  —  D.  D.,  33.  —  Hect.,  448.  —  IL  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  le  deuxième 
dimanche  de  mai.  Troisième  étage  du  terrain  Uassiqiie  :  marnes  sulfureuses 
ex[»loitables  pour  l'agriiulture.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières 
dans  h's  talcaires  de  l'oolithe  intérieure.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer  dans 
les  cavités  de  l'oolithe  intérieure.  Le  village  se  trouve  sur  la  rive  gauche  de  la 
Metisi^  an  pied  d'un  coteau  dont  la  ptMite  est  assez  rapide.  Le  territoire  est 
aussi  traversé  par  la  Bitrh\  un  ruisselet  dont  les  eaux  actionnent  des  poliries 
et  des  éperonneries.  —  ('.  dr  Paris. 

Eglise.--  As<ie/.  cun<Mis<'.  Uemontc  aux  premières  années  du  quinzième 
siècle.  Fenétre>  ogivales,  lin  avant,  une  tour  carrée  que  surmonte  un  clocher 
à  pyramide  h('\at:onale.  L'ik'  de  nus  anciennes  églises  fortifiées,  aux  murs  épais 
d'un  inèlrc,  en  maints  endroits.  L'enceinte  du  cimetière  qui  l'entoure  est  encore 
crénelée. 

Château.  -  ("est  au  lieu  dit  h;  Cfwtai  que  se  trouvait  le  château-fort  de  Vil- 
le rs  détruit  en  143(')  par  les  Mouzonnais  «  dans  la  crainte  que  les  Liégeois  ne 
s'en  (împarasstMil  poui"  inquiéter  le  pays.  »  (Voir  Meyrac  :  Villes  et  Villages 
i>»:s  Ardknnks.)  He  crttf  foi  teresse,  ne  reste  aucun  vestige  aujourd'hui  :  toute- 


—  605  — 

fois  des  fouilles,  lorsque  fut  établie  la  voie  ferrée,  mirent  à  découvert  de  vastes 
caves,  tandis  qu'aux  environs  on  trouvait  de  nombreux  débris  d*armures. 

Ecarts.  —  La  Bitche,  5  hab.  ;  fut,  autrefois,  un  moulin.  —  V Etang,  H.  Où 
se  trouvait  une  filature  qui  fut,  après  deux  incendies,  transformée  en  éperon- 
nerie.  De  cet  étang,  sans  doute  celui  du  moulin,  les  seigneurs  de  Villers,  jadis, 
liraient  leurs  poissons. 

Lieuxdits. —  Le  Bois-Curmont ;  appartint  à  M.  de  Curmont  qui,  en  1778, 
achetait  une  partie  du  territoire  de  Villers.  —  Le  Mont  de  Brune.  —  Le  Terme 
d* Autrecourl. —  LeChesne,  où  les  Allemands,  en  1870,  eurent  quelques  batteries 
d'artillerie  :  elles  criblèrent  d'obus  nos  troupes  battant  en  retraite  après  le 
désastre  de  Beaumont.  Puis  les  Allemands  entrèrent  dans  Villers  qui  fut,  hor- 
riblement, saccagé  et  incendié. 

YONCQ.  —  H.,  272.  —  E.,  81.  —  D.  G.,  7.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,  40.  — 
Hect.,  i,5o0.  —  B.  P.,  Mouzon.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  18  octobre.  — 
€'•  P.  —  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  de  pierres  de  taille  et 
de  moellons  dans  les  calcaires  oolithiques  et  poreux  de  la  grande  oolithe. 
Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  :  lambeaux  de  marnes;  minerai  de  fer 
dans  les  cavités  de  la  grande  oolithe. 

Histoire.  —  G.  de  Reims.  Par  sa  charte,  en  date  de  mai  973,  Adalbéron, 
archevêque  de  Reims,  concède  à  l'abbaye  de  Mouzon  l'entière  propriété  de 
quatre  villes  qu'il  désigne  ainsi  :  1°  Secia;  2<*  Odunt  et  Poirumnum,  le  tiers  de 
la  forêt  nommée  Doelez,  la  pêche  de  la  rivière  d'Odunt,  et  ce  cours  d'eau  jus- 
qu'à la  Meuse;  3°  Breveleiacum ;  4°  Romeliacum  et  Alleicurt,  la  pêche  de  la 
Meuse  et  du  lac  de  Sorges. 

Secia  est  aujourd'hui  Cesse  (Meuse);  Odunt  est  devenu  Yoncq;  Poirumnum, 
indiqué  dans  la  charte  comme  annexe  d'Odunt,  se  trouve  aujourd'hui  Pourron 
et,  bien  que  situé  à  moins  de  quatre  kilomètres  d'Voncq,  fait  partie  de  la  com- 
mune d'Autrecourt.  La  forêt  Doelez  se  retrouve  dans  le  bois  d'Yoncq,  massif 
boisé  au  nord-ouest  d'Yoncq  et  désigné  sous  le  nom  de  bois  du  Houé,  aujour- 
d'hui \Vé,  qui  rappelle  l'ancienne  dénomination  ;  Breveliacum  est  Brévilly;  Rome- 
liacum et  Alleicurt  sont  devenus  Remilly- et- Aillicourt.  (Voir  Hannedouche  : 
Dictionnaire  des  Communes  de  l'arrondissement  de  Sedan.)  Y'oncq  fut,  notam- 
ment, incendié  par  la  «  compagnie  d'Eustache  d'Amberchicourt  »  pendant  la 
guerre  de  Cent  ans;  et,  plus  tard,  en  1561,  quelques  jours  après  la  prise  de 
Stenay,  dont  Henri  de  La  Tour  s'était  emparé  la  nuit  même  de  ses  noces,  le 
village  était  détruit  en  partie  par  les  troupes  des  belligérants.  L'église  fut 
brûlée,  ainsi  qu'une  forge  située  à  la  source  du  ruisseau  de  Yoncq.  Les  débris 
de  cette  forge  sont  encore  visibles;  des  poutres  et  quelques  autres  pièces  de 
bois  enfoncées  dans  le  lit  du  ruisseau  y  sont  bien  conservées. 

Le  30  août  1870,  la  bataille  de  Beaumont  se  développait  sur  une  partie  du 
territoire  de  Y'oncq,  notamment  à  l'ouest  du  village,  à  la  lisière  du  bois  le 
Grand  Bochet,  En  ce  lieu,  des  soldats  français  appartenant  aux  3«.  7",  24«,  47*', 
58®  de  ligne,  déployés  en  tirailleurs  et  défendant  la  route  du  Chesne  à  Stenay, 
furent  décimés  par  les  balles  prussiennes  venant  du  bois  en  face,  la  forêt  du 
Grand  Dieulet. 

Eglise.  —  Autrefois  fortifiée  et  crénelée.  Détruite  aux  temps  des  guerres 
religieuses,  elle  fut  reconstruite  dans  les  premières  années  du  dix-septième 
siècle.  Restauration  en  1830  et  en  1845. 

Ecarts.  —  La  Bonne-Malade,  3  hab.  —  Grésil,  8  hab.  —  La  Hamelle,  10  hab. 

Liieuxdits. La  Potence,  —  Le  Bois  du  Four,  —  La  Grange  des  Dames  ; 

ces  appellations  s'expliquent  d'elles-mêmes.  Au  Bois  du  Four,  dont  les  arbres 
alimentaient  le  four  banal,  situé  proche  de  l'église,  furent  trouvées  d'assez 
curieuses  sculptures  :  notamment  les  Evangélistes,  mutilés  pendant  l'époque 


—  606  — 

r^vohitionnain;.  Au  fronton  de  la  (îrange  des  Dames,  quelques  traces  d'armoi- 
ries. —  La  Belle-Epine,  un  dos  endroits  les  plus  élevés  de  la  région,  qu'araient 
choisi,  pour  lieu  de  promenade  favorite,  autrefois,  les  habitants  de  Yoncq  qui 
passent  pour  avoir  rté  à  celte  époque,  —  nous  dit  la  tradition,  —  «  trapus  de 
petite  taille  et  de  tête  allongée.  i>  Pourquoi  cette  tradition  désobligeante  qoe 
lien  n«' justifie?  —  La  Pi^nrhellt\  où  furent  trouvées  de  nombreuses  médailles 
romaines  et  une  tombe  pleine  d*ossements.  —  Le  Bochet  VErmile  (voir  la  légende 
de  cet  erniile  dans  Meyrac  :  Traditions,  Lkgkndrs  i-t  Contes  des  Arde.n.\es.) 


V»    CANTON    DE    RAUCOURT. 

O  canton  comprend  treize  communes  :  Ilaucourt,  Angecourt,  Artaise-le- 
Vivier,  la  Resace,  Bulson,  Chémery,  Connage,  llaraucourt,  Maisoncelle-ct-Vil- 
1ers,  le  Mont-Dieu,  la  Neuville-à-Maire,  Ueniilly-et-Aillicourt,  Stonne. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Sedan-Sud;  à  l'est,  par  celui  de 
Mouzuii;  au  sud,  par  ceux  de  Huzancy  et  du  Cbesne;  et  à  Touost,  par  ceux 
d'Omont  l't  de  Klize.  Arrosé  pur  la  Meuse,  la  B<n'  et  VEnnemane,  un  important 
ruisseau  (pii  prend  sa  source  non  loin  de  Kaucourt  et  se  jette  dans  la  Mease, 
îi  Keinilly,  après  avoir  alimenté  di^  nombreuses  usines. 

6,787  iiah.;  2,044  élecL;  14,879  hect. 

Sol  fertile  (>t  bien  cultivé.  Ué^Mon  à  la  fols  industrielle  et  agricole.  Riche  en 
carrières  il'où  s'extraient  de  fort  rent)nunées  pierres  de  taille. 

A  signalt;r  quelques  points  culminants  dans  la  série  des  monticules  qui  bordent 
la  vallée  d^  riùinemane  :  le  mamelon  au  midi  de  Cogneux,332  mètres;  Haimoy, 
280  mètres;  la  Malmaison,  280  mètres;  Montjoie,  301  mètres;  le  Ronchet, 
314  mètres.  I/altilude  des  sommets  secondaires  varie  de  240  à  300  mètres. 
Ainsi,  en  ({uitlant  Haraucnurl  pour  se  rendre  à  la  Bérode,  on  s'est  élevé  de 
120  mètrrs;  à  Beauménil,  di>  140  mètres.  Flaba,  la  Malmaison,  le  Coucy  pré- 
sentent, avec  le  fond  de  la  vallée,  une  difTérence  d'altitude  de  100  à  120  mètres. 

RAUCOURT.  ~  IL,  1,7S4.  —  E.,  491.  —  D.  A.,  lo.  —  D.  D.,  34.  — 
ïlect.,  1,827.  —  B.  P.,  Ilaucourt.  —  K.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  novembre. 
—  C'«  P.  -  B.  B.  —  S.  M.  —  S.  Phil.  —  S.  T.  —  S.  G.  —  Ci.  —  T.  —  Ch.  synd. 
ouvriers  en  métallurgie.  —  S.  ().  C.  les  Amis-Ri^unis,  —  Premier  étage  du  ter- 
rain jnrassit/ue  :  carrières  de  piern*3  de  taille  dans  les  calcaires  lamellaires 
Jaunâtres;  pierres  à  chaux.  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  :  rainerai  de 
fer  en  ;;rains;  marnes.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer;  sable  blanc.  Le  vil- 
lage, traversé  par  un  ruisseau,  s'étend,  de  façon,  très  pittoresque,  dans  la  vallée 
de  liauconrl  qna  dominent  qu(^l<{ues  montagnes  boisées.  —  Pour  rhistoire  de 
Raucoui  t,  nous  renvoyons  à  l'ouvnige  si  complet  de  M.  Sécheret-Cellier  :  Etudes 
nisT(»Hioi  Ks  SUR  B.\i:coL'»T,  11aral'coi:rt  kt  la  Kégion  a  voisinante,  ^ous  ne  relè- 
verons alors,  ici,  que  les  écarts  et  les  principaux  licuxdits. —  C.  de  Sedan. 

Eglise.  -  -  Temple  protestant.  —  Quoique  formée  de  parties  disparates, 
ajoutées  les  unes  aux  auties,  ou  plutôt  juxtaposées  selon  les  besoins  et  les 
ressi>urt'<'s  lU'  la  communauté,  l'église,  sous  le  vocable  de  saint  Nicaise,  offre, 
dans  son  iMis*MnbIe,  un  tout  régulier  et  symétrique.  Elle  fut  détruite  pendant 
les  guerres  {\r  la  Ligue  et  n'Conslruit(ï  en  1638  sur  les  fondations  anciennes, 
d'après  le  plan  primitif. 

L'église,  ainsi  détruite,  remontait  vraisemblablement  à Torigine  de  la  paroisse, 
onzième  siècle,  (>t  se  composait  de  la  nef,  d'un  transept,  d*une  abside  arec 
trois  autels,  sans  bas-cotés.  Ceux-ci,  ajoutés  à  chacun  des  bras  du  transept, 
sont  de  la  fin  du  dix-septième  siècle,  vei*s  168D.  Le  sanctuaire  fut  revoûté  à  la 


—  607  — 

même  époque,  les  arceaux  surbaissés  n'ont  pas  le  même  style  que  ceux  des 
autres  parties  du  transept. 

L'arc  brisé  de  la  partie  antérieure  du  chœur,  offrant  plus  de  solidité  que  le 
plein  cintre,  va  permettre  d'édifier,  au-dessus  de  l'avant-chœur,  la  tour  du 
clocher.  C'est  pour  prévenir  la  poussée  des  voûtes  que  furent  construits  les 
six  contreforts  du  chevet  de  l'église.  Quatre  piliers  massifs  et  courts,  reliés 
deux  à  deux  latéralement,  soutiennent  la  partie  essentielle  de  l'édifice  :  deux 
autres,  à  arcs  quadruples,  sont  à  l'entrée  du  chœur  et  servent  de  base  à  la 
tour.  La  sacristie  date  de  i761.  Le  mur  de  l'abside  derrière  le  maitre-autel  est 
percée  d'une  fenêtre,  qui  fut  d'abord  géminée  et,  ensuite,  reconstruite  plus 
simplement  et  moins  grande.  Outre  le  portail,  qui  subsiste  encore,  se  trou- 
vaient aux  bas-côtés  deux  portes  latérales  symétriquement  placées  :  l'une,  au 
mur,  côté  nord;  l'autre,  au  mur,  côté  sud,  entre  la  deuxième  et  la  troisième 
travée.  Ces  portes  étaient  de  plain-pied  avec  la  rue.  Le  portail,  avec  neuf 
marches,  avait  neuf  marches  extérieures.  Le  sol  de  l'église,  rehaussé  plu- 
sieurs fois,  jadis,  fut,  en  1792,  relevé  jusqu'au  niveau  de  la  marche  extérieure 
du  porche. 

Si  l'on  creusait  à  une  profondeur  suffisante,  on  retrouverait  certainement  la 
base  des  piliers,  on  ne  les  voit  aujourd'hui  qu'en  demi-hauteur,  et  la  vieille 
église  retrouverait  l'élancement  qui  lui  fait  actuellement  défaut.  Les  pierres 
tombales  qui  existaient  encore  au  siècle  dernier  ont  été  enlevées  ou  recou- 
vertes par  le  dallage  actuel.  Enfîn,  lors  des  réparations  qui  se  firent  au  sanc- 
tuaire en  1889,  par  les  soins  de  M.  l'abbé  Guillin,  on  découvrit,  sous  le  tom- 
beau en  bois  du  maltre-autel,  un  autre  autel  fort  bas,  tout  à  fait  primitif,  et 
qui  date  probablement  de  l'origine  même  de  l'église. 

Les  autels  n'offrent  rien  de  remarquable.  Celui  de  la  chapelle  Saint-Eloi  fut 
vendu  le  10  mai  1725  par  Claude  Henras,  marguillier  de  Chémery.  Le  taber- 
nacle du  maitre-autel  fut  acheté  en  1783  à  un  sculpteur  d'Inor,  et  le  maitre- 
autel  lui-même  fut  restauré  et  remis  à  neuf,  en  l'an  XII,  par  les  soins  des  sieurs 
Bandeville,  peintres-décorateurs. 

Les  fonts  baptismaux  méritent  une  mention  spéciale.  Ils  se  composent  d'une 
cuve  en  pierre  de  Givet,  d'un  volume  suffisant  pour  les  baptêmes  par  immer- 
sion, tels  qu'ils  se  faisaient  antérieurement  au  quatorzième  siècle.  Sur  les 
bords  extérieurs  de  cette  cuve  ellipsoïdale,  se  trouvaient  quatre  figures  —  une 
à  chaque  extrémité  d'axe  —  grossièrement  taillées  et  reliées  par  des  rinceaux. 
Ces  figures  surmontaient  quatre  chapiteaux  et  leur  servaient  d'entablement. 
Cette  cuve  semble  dater  du  onzième  siècle.  Trois  cloches  :  deux  achetées  par 
souscription,  la  troisième  provenant  de  la  fonte  d'une  cloche,  datant  de  1768; 
elles  furent,  toutes  les  trois,  inaugurées  en  1823.  L'horloge  communale  date 
de  1778. 

C'est  vers  l'année  1560,  ce  semble,  que  se  fixèrent  à  Haucourt  les  premiers  cal- 
vinistes. Ils  arrivaient  de  diverses  contrées;  notamment  de  la  Beauce,  du  Ver- 
mandois  et  de  la  Thiérache.  Quelques-uns  d'origine  flamande  ou  ayant  habité 
le  Nord.  Ils  s'adonnèrent  aux  travaux  de  poterie,  à  la  fabrication  des  serges, 
à  celle  des  menus  objets  d'acier  —  d'où,  l'industrie  si  prospère  a  Raucourt  de  lu 
bouderie,  —  et  par  surcroît  firent  connaître,  dans  cette  région,  l'usage  du  tabac. 
La  douairière  de  Raucourt,  Françoise  de  Brézé,  catholique  intransigeante,  fort 
inquiète  des  progrès  croissants  du  calvinisme,  obtint  de  son  fils,  Henri-Robert 
de  La  Marck,  en  1561,  une  ordonnance  enjoignant  aux  protestants  «  de  ne  se 
livrer  à  aucun  exercice  du  culte  réformé  en  la  terre  de  Raucourt  ou  en  tous 
autres  lieux  de  cette  souveraineté.  »  Alors  les  protestants  se  rendirent  aux 
prêches  de  Sedan  en  suivant  la  voie  qui,  depuis,  s'appela  le  Chemin  des  Hugue- 
nots. Mais  Henri-Robert  et  sa  femme,  Françoise  de  Bourbon,  s'étaient  faits 
huguenots.  Lorsque  Françoise  fut  devenue  régente,  elle  se  hâta  de  favoriser 


—  ()08  — 

le  calvinismt^  vi  IrlaMit,  on  droit,  ;i  Raucourt.  KUe  prit,  en  1579,  un  édit  auto- 
risant I<»  libro  exercice  <lo  la  H.  P.  H.  dans  r»'»glise  catholique,  dont  les  calvi- 
nistes, au  nombre  de  vinj^l-huit,  s'emparèrent  à  main  armée.  Puis,  les  pro- 
testants devenant  de  plus  en  plus  nombreux  dans  la  nVion  sedanaise,  on  dut 
li»ur  constituer  un  budget  prélevé  sur  «  le  revenu  des  établissements  de 
eharilé.  »»  Kl,  en  ce  qui  concerne  Kaucourt,  mentionnons  que  Françoise  laissa, 
pour  testaincnl,  cin({uante  écus  aux  trois  églises  de  Haucourt,  de  Francheval, 
de  (iivornie;  et  «[uatre  cents  écus  au  collège  de  Sedan. 

In  arrêt,  en  date  du  14  décembre  10(»7,  ordonne  la  "  d(^molition  du  temple 
di>  Haucourt  et  p(>rmet  à  ceux  df*  la  H.  P.  11.  d'en  construire  un  autre.  »  Cet 
arrêt,  au  fond,  n'avait  qu'un  but  :  obliger  de  remettre  «<  les  fonds  du  pres- 
bytère »  sur  lequel  était  construit  le  temple,  à  la  disposition  des  catholiques, 
<«  qui  en  avaient  Joui  de  temps  immémorial.  »  En  conséquence  de  cet  arrél 
royal,  <«  François  Barilly,  lieutiMiant  au  bailliage  de  Mézières,  assisté  de  Maître 
t Mande  Marchand,  son  greffier,  et  des  sieurs  Poterlot  et  l^vasseur,  ce  dernier 
[)rofesseur  de  thétilogie.  se  rendent  à  Sedan  le  21  février  1668,  et  arrivent  à 
Haucourt  le  mercredi  suivant,  an  matin...  Ils  se  présentent  au  château»  font 
mander  Maître  Salomon  Péricard,  pasteur,  Maître  Henry  Langlct,  curé,  Jean 
Honne.  maire,  et  Jean  Hambour.  syndic,  font  part  du  mandat  qui  les  charge 
de  venir  à  liaucnurt  désigner  une  place  commode  pour  bâtir  un  nouveau 
temple  au  lieu  de  celui  bâti  sur  les  fonds  du  presbytère,  tenant  des  trois  côtés 
r[.  faisant  face  sur  trois  rues,  à  la  rue  de  l'église  et  du  chasteau,  le  dit  temple 
à  démolir,  m«'sure  avec  une  toise  de  six  pieds  de  roy,  a  été  trouvé  avoir,  dans 
M'uvre,  une  lotigurur  de  sept  tois»'S  deux  pieds,  une  largeur  de  quatre  toises, 
un  [>ied,  trois  pouces:  hauteur  deux  toises  et  demie  jusqu'au  toit...  lequel 
dit  temple  à  l'instant  niém<>  démoli.  » 

Alors  fut  construit  le  nouveau  temple  c  ilans  une  place  servant  de  jardin 
devant  la  maison  où  était  logé  le  pasteur  Péricard. . .  à  l'extrémité  dudit  Rau- 
court et  appartt^nant  au  (Consistoire  par  rac({uisition  qu'en  a  faite,  le  15  sep- 
tembre Itiiit,  ,lean  Hobin,  maître  sergiiT  à  Haucourt.  Ce  terrain  —  nous  apprend 
M.  Sécberet-(]ellie! ,  ouvrage  cité  —  avait  pour  propriétaire,  avant  l'achat  qu'en 
(it  Jean  Hobin,  certain  Isaac  Pillon,  marcb<and,  qui  demeurait  nu  faubourg  du 
Ménil  à  Sedan.  Otte  propriété  consistait  en  une  masure,  un  jardin  derrière, 
situés  à  Haucourt,  en  la  grande  rue  ;du  Huisseau\  tenant  d'une  part  à  Jean 
Hose.  et  d'autn^  part  à  Jean  Laclet,  moyennant  l.')7  livres  10  sols.  (MinuUtdei 
nnhiiri's  SftisfjHin  t't  D'^nioulin.  Etude  tU'  M*  Fouvcnrt.)  l/emplacement  dont  il 
s'agit  est,  selon  nous,  celui  où  fut  construite  la  boulangerie  Herpeldinger, 
maison  Vauclielet,  jdace  du  Temple.  Puis  est  révoqué  Tédit  de  Nantes  :  une 
pâtre  sinistre  et  sanglante  de  notre  bisloire!  Nous  lisons  alors,  dans  Parrét  du 
Conseil,  :i  Juillet  i(>8.')  :  «  Kst  inlenlit  pour  toujours  l'exercice  de  la  R.  P.  R. 
dans  la  ville  de  Sedan,  a  Haucourt  et  à  (îivonne;  est  ordonnée  la  démolition 
des  temples  de  ces  locîdités. . .  voulant  que  le  culte  réformé  cesse  au  jour  de 
la  signification  du  présent  arrêt.  Lesdits  de  la  H.  P.  R.  jouiront  de  la  place 
sur  laquelle  est  basti  le  t en! pie  tli'  Haucourt  et  des  bâtiments  en  dépendant, 
pour  eu  disposeï'  comme  de  leur  pro[)re  chose...,  la  cloche  du  temple  de 
Haucourt  n-ste  à  l'église  catholique;  «  la  maison  où  logeait  le  ministre  de  cette 
loiralité,  reMC(«iiite  et  précbMun*  d'icelle  qui  demeurera  en  Tétat  qu^elle  est, 
affectées,  a  per|>étuité,  au  presbytère  dudit  lieu  de  Haucourt....  continueront 
les  habitants  de  la  H.  P.  H.  de  Haucourt  d'enterrer  leurs  morts  dans  leur 
cimetière,  ainsi  qu'ils  ont  fait  jusqu'à  présent;  mais  n'y  pourra  être  tenue 
aucune  école. . .  Huant  au  ministre  (jni  servait  audit  Raucourt,  lui  enjoint  de 
s'en  retirer,  sans  y  pruivoii-  rester  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit.  » 

Château. —  La  tradition  at'tirme  que  se  serait  élevé,  sur  le  lieu  dit  actuelle- 
ment le  i'hiV'Mu,  et  dès  l(?s  origines  mêmes  de  Haucourt,  une  «  villa  »,  c'est^ 


—  609  — 

à-dire  une  agglomération  comprenant  la  maison  «  d'un  homme  libre  »,  autour 
de  laquelle  se  seraient  groupées  les  chaumières  des  serfs,  des  paysans  et  des 
colons.  Cette  villa,  fondée  par  certain  Raoul,  aurait  été  l'embryon  de  Rau- 
court  dont  le  nom  est,  étymologiquement,  Radulphi  curtis  =  ferme  de  Raoul, 
et,  par  contraction  :  Raucurtis,  Raucourl,  D'ailleurs,  tous  les  noms  de  com- 
munes ardennaises  qui  se  terminent  en  court  ont  une  même  provenance. 

Le  château  de  Raucourt  —  qui  remonte  au  onzième  siècle  —  et  ses  dépen- 
dances couvrirent  primitivement  l'espace  aujourd'hui  borné  par  le  chemin 
du  Gué-Nolet,  la  rue  de  l'Abreuvoir,  l'ancienne  place  du  Pavé,  la  (irande-Rue; 
et  au  midi,  par  une  ligne  figurative  qui  sert  de  limite  actuelle  aux  propriétés 
Malaisé  et  Thiriet.  Au  delà  de  cette  dernière  ligne,  çà  et  là,  des  marécages  qui 
disparaissaient  à  mesure  que  les  alluvions  successives  comblaient  le  fond  delà 
vallée. 

Deux  voies  donnaient  accès  à  ce  château;  elles  sont  toutes  deux  garnies 
de  chaumières  :  la  voie  Belmonl  (de  Beaumont),  dont  une  partie  existe  encore 
sous  le  nom  de  chemin  de  la  Besace;  la  vole  Mozon  (de  Mouzon),  partant  de 
la  porte  nord,  appelée  dans  la  suite  la  porte  de  Sedan,  et  venant  rejoindre 
en  biais  le  chemin  des  Ormes,  à  travers  des  terrains  qui  servent  actuellement 
de  jardins  aux  maisons  de  la  rue  Haute,  aujourd'hui  Grande-Rue.  Celle-ci  ne 
s'ouvre  qu'à  la  fin  du  seizième  siècle.  Ce  nom  de  Grande-Rue  existe  bien  dans 
les  titres  antérieurs  à  cette  époque,  mais  parait  s'appliquer  à  la  rue  actuelle 
du  Ruisseau.  La  Petite-Rue,  qui  était  parallèle  à  celle-ci  —  tronçon  de  la 
voie  d'Yoncq  à  Bulson,  une  des  plus  anciennes  de  Raucourt,  —  devint  la  rue 
d'Ardenne. 

En  l'année  1159,  lorsque  mourut  Adrien  IV,  furent  élus  deux  papes  :  le  car- 
dinal de  Saint-Marc,  qui  prit  le  nom  d'Alexandre  III,  et  Octavien,  parent  de 
Henri  le  Libéral,  comte  de  Champagne,  et  haut  suzerain  de  Raucourt.  Octavien, 
que  soutenait  l'empereur  Frédéric  Barberousse,  s'appela  Victor  IV.  Alexandre  III 
était  appuyé  par  le  roi  de  France.  Cette  situation  équivoque  ne  se  pouvant 
prolonger,  il  fut  décidé  qu'une  conférence,  en  vue  d'une  entente,  se  tiendrait  à 
Saint-Jean-de-Losne,  une  ville  bourguignonne.  Louis  le  Jeune,  Frédéric  et  les 
deux  papes  devaient  s'y  trouver,  et  Henri  le  Libéral  s'engageait  à  se  livrer 
personnellement  comme  otage  à  l'empereur  d'Allemagne  si  le  roi  de  France 
n'acceptait  point  la  décision  prise  par  la  conférence.  Seul  arriva  Louis  le  Jeune, 
son  protégé,  Alexandre  III,  ayant  refusé  de  le  suivre.  Il  demande  un  délai  à 
l'empereur  qui  ne  croit  pas  devoir  le  lui  accorder.  De  là,  rupture  définitive 
entre  les  deux  monarques.  Dans  ce  démêlé,  Henri  le  Libéral  demande  à  l'em- 
pereur de  lui  rendre  sa  parole  pour  la  garantie  de  conciliation  qu'il  s'était  fait 
fort  d'obtenir  de  Louis  le  Jeune;  il  offre  en  échange  un  certain  nombre  de 
châteaux  et  de  fiefs  de  son  comté  de  Champagne.  Au  nombre  de  ces  châteaux 
offerts,  fut  celui  de  Raucourt. 

Son  enceinte  première  s'était,  en  ce  temps,  considérablement  agrandie  : 
quatre  tours  nouvelles  à  chacun  des  angles,  et  chaque  tour  reliée  par  une 
muraille  élevée.  Ces  tours  s'appelaient  :  tour  de  Belmont,  au  midi;  tour  Mozon, 
au  nord;  tour  des  Gens-d* Armes,  ù  l'ouest.  Une  seconde  enceinte  extérieure, 
faite  de  forts  pieux,  «  ourdissait  le  dit  château  ».  On  la  voyait  encore,  du  moins 
en  partie,  au  commencement  du  siècle  dernier.  A  la  porte  nord,  dite  jwrte  de 
Mouzon,  et,  plus  tard,  j^orte  de  Sedan,  se  trouvait  un  pont  dormant  que  précé- 
dait un  pont-levis  jeté  sur  les  fossés.  La  porte  sud,  ou  porte  de  la  Besace,  avait 
également  son  pont-levis.  Une  grosse  tour  à  créneaux,  située  à  l'ouest,  formait 
le  donjon. 

Faut-il  dire  qu'il  fut  maintes  et  maintes  fois  assailli,  plus  ou  moins  incendié 
et  pillé;  car  Raucourt,  aux  temps  des  guerres  avec  les  Anglais,  aux  temps  de 
la  Ligue,  aux  temps  des  guerres  avec  l'Autriche  et  pendant  la  Fronde,  eut,  lui 

39 


—  610  — 

aussi,  sa  ^ran<|p  pari  ({'('■piTiives,  de  coiiihats  et  de  misères!  Pendant  La  lÂgae, 
nolainiiifMit  —  nous  dit  M.  Séclioret,  -  <<  les  soldats  du  «  guisard  »  dévastèrent 
le  cli/^teau  qui  fut  abandonné  pendant  un  certain  temps.  I^îs  petites  tours 
fuHMit  rasées;  l<*s  murailles  vers  le  nord  et  vers  l'ouest  furent  abattues;  et, 
des  matériaux  de  démolition,  on  construisit  la  plupart  des  maisons  de  la  rue 
du  Huisscau  et  de  la  rue  de  TAbreuvoir.  11  ne  resUiit  bientôt  que  les  murailles 
situées  au  midi  et  à  l'est.  Le  manoir,  ainsi  démantelé,  devint  une  sorte  de 
terme  cbampélre,  comprenant  une  aile  vers  Touest  pour  l'habitation  du  com- 
mandant de  la  souveraineté  de  liaucourt,  et  une  autre,  vis-à-vis,  composée  de 
bâtiments  ruraux  destinés  aux  fermiers  du  roi.  La  prison,  située  sous  la  grosse 
tour,  fut  ronservée  ainsi  que  le  donjon  qui  servit  de  colombier.  » 

Puis  survient  l'incendie  de  1041;  il  faut  réparer  le  château,  il  faut  l'entre- 
tenir. Mais  entretien  et  réparation  deviennent  chose  tellement  onéreuse,  que, 
petit  à  petit,  ce  chiUeau,  laissé  quasi-désert,  se  lézarde  et  s^cffrite  pierre  & 
pierre.  Kn  1708-09  —  lisons-nous  dans  un  procès-verbal,  —  et  alors  que  le 
colombier  n'existait  déjà  plus,  «<  des  restaurations  sont  faites  au  corps  de  logis, 
aux  ^ran^es,  écuries  et  rennses  attenantes...  qui  depuis  longtemps  ont  été 
abandonnées  et  hors  d'état  de  jmuvoir  servir  à  défaut  de  rétablissement,  le 
tout  tombant  en  ruines.  »  l)(*v<>nu  propriété  nationale  en  1792,  il  fut  vendu  aux 
sitMirs  Toussaint  père  et  fils  :  ils  W  transformèrent  en  atelier  de  boulonnerie. 

Il  n<'  rest<'  df  l'ancienne  enceinte  rien  qui  méritt^  d'être  remarqué,  si  ce  n'est 
un  mur  épais,  vers  le  midi,  (|ui  tijL'ure  la  limite  de  la  clôture  élevée  à  la  fin 
du  seizième  siècle,  en  deçà  de  la  petite  Porte,  Les  caves  actuelles  qui  servaieut 
d'entresol  aux  anciennes  constructions  offrent  unt*  solidité  remarquable.  La  hau- 
teur des  voiltes  est  approximativenKMit  celle  des  vieux  remparts  qui  existaient 
au  couchant,  et  sur  lesquels  ces  voûtes  sont  appuvées.  Ces  caves  sont  reliées 
par  une  peiilo  f;ali>rie  avec  arceaux  à  double  brisure,  allant  du  nord  au  midi, 
et  d'une  maçoFuierie  très  soignée;  cette  f^alerie  se  prolonge,  dit-on,  en  souter- 
rain, dans  la  direction  nordn^st.  Klle  aurait  servi,  primitivement,  à  relier  les 
diverses  parties  de  la  maison-forte.  A  l'emplacement  de  l'ancien  château  de 
Haucourt.  ont  été  édilîées  récemment  les  superbes  écoles  de  filles  de  la  vail- 
lante petite  cité. 

Dans  unt^  salle  de  ce  clulteau,  se  réunissait,  à  partir  de  JCi8,  le  «  Conseil 
d'administration  de  la  Chambre  monétaire.  »  Par  ordonnance  du  4  février  1614, 
llemi  de  La  Tour,  prince  de  Sedan,  Haucourt,  .Saint-Mengcs. . .  établissait  à 
liaucourl  une  chnmhre  et  fnhnqHe  tle  monnaies  à  ses  noms,  effigie  et  armoirie. 
t'.»'t  liolel  des  monnaies  ne  date  que  d(î  cette  époque,  et  c'est  à  tort,  ce  semble, 
que  l'abbé  Préfznon,  dans  son  Histoikk  dk  Skoan,  le  fait  remonter  aux  Lallarck. 
Lorsipie  les  ateliers  de  Haucourt,  de  Haraucourt,  de  Sedan,  cessèrent  de  fonc- 
tionner, le  matériel  de  la  mt)nnaie  fut  entièrement  vendu.  Ferdinand-Charles, 
comte  de  Low(^stein-Hocht?fort,  qui  se  prétendait  seigneur  de  Cugnon,  fit 
acheter,  à  défaut  d'une  quantité  suffisante  de  poinçons  à  sou  effigie,  la  plus 
L'rande  [wirtie  de  ce  matériel  pour  sa  monnaie,  où  l'on  fabriquait  frauduleuse- 
ment, comme  du  reste  à  la  Tour-à-<îlaire,  des  monnaies  de  tous  pays.  Les 
moimaies  frappées  à  Haucourt  et  à  Haraucourt  sont  rares.  Cette  rareté 
s'explique  par  le  texte  de  l'ordonnance  <lu  .'i  décembre  1623  qui  prescrivit  la 
refoFjte  des  monnaies  aux  coins  de  Haucourt. 

Ecarts.—  La  i^ense,  4  hab.  —  Le  Moulin,  0  iiab.  La  Censé  du  Moulin  appar- 
tint lonL'temps  au  Domaine;  elle  était  exploitée  le  plus  souvent  par  les  meu- 
niers. Klle  s'étendait  sur  l'espace  limité  par  les  chemins  de  Haraucourt  et  de 
Villers  juMfu'aux  carri(M-es  de  la  Ct'nm'.  Contenance  :  37  arpents.  Les  bâtiments 
ruraux  reconstruits  en  1744  et  en  17  iO  formaient  une  cour  spacieuse  ayant  son 
entréti  du  coté  du  couchant  ;  ils  furent  en  partie  démolis  au  commencement 
du  siècle  actuel;  les  traces  des  anciennes  constructions  subsistent  encore. 


—  611  —  ^ 

Séparée  du  domaine,  quelques  années  avant  la  Révolution,  la  ferme  devint  la 
propriété  de  M.  Petit  de  Moranville,  qui  l'appela  la  Censé  Olizy.  La  Censé 
fut  partagée  en  huit  lots  adjugés  comme  «  bien  d'émigré  »  à  divers  proprié- 
taires. Le  Moulin,  propriété  domaniale  aliénée  en  1723,  appartint  au  sieur  de 
La  Haye  de  Riom  qui  la  lègue  à  sa  fille.  M™"  de  Montesson.  Celle-ci  la  vend  à 
Louis-Philippe  d'Orléans  le  24  octobre  1769,  lequel  «  l'engage  »  au  sieur  Rochon 
Tannée  même. 

Cogneux,  10  hab.  Fut  un  important  tronçon,  autrefois,  de  la  forêt  commu- 
nale appartenant  à  Raucourt.  La  superficie  totale  de  cette  forêt  est  de  263  hect. 
60  cent.,  d'un  seul  tenant.  Le  chêne,  le  hêtre,  forment  Tessence  principale  de 
la  futaie.  Une  première  partie,  de  197  hect.  98,  est  divisée  en  vingt-cinq  por- 
tions, correspondant  à  la  période  de  rotation;  chacune  d'elles  a  une  conte- 
nance moyenne  de  7  à  8  hect.  ;  l'autre  partie,  dite  de  la  réserve,  a  une  étendue 
de  65  hect.  62,  divisée  elle-même  en  deux  portions  à  peu  près  égales.  Chacune 
de  ces  dernières  est  elle-même  fractionnée  en  cinq  coupons  de  chacun  7  hect. 
environ,  exploités  tous  les  vingt-cinq  ans.  C'est  ainsi  que  la  réserve  comprend 
des  coupes  qui  furent  exploitées  en  1792,  1793,  1794,  1795  et  1796,  et  d'autres 
en  1801,  1802,  1803,  1804,  1805,  et  ainsi  de  suite.  Les  bois  appartenant  actuel- 
lement à  Raucourt  et  à  Haraucourt  ne  forment  qu'une  partie  assez  minime  de 
ceux  qui  couvraient  jadis  le  territoire  des  deux  communes.  Quelques  parties 
de  la  forêt  primitive,  le  Gi*os  Bois,  Gerfaux,  le  Bois  de  la  Roche,  le  Bois  de 
VAgasse,  le  Thumois,  notamment,  n'ont  jamais  connu  la  pioche  du  défricheur. 
Le  Cogneux,  lui,  était  défriché  en  partie  vers  Tannée  1855,  alors  qu'une  ferme 
y  fut  construite.  Cette  partie  de  for^t  appartint  jadis,  quelque  temps,  aux 
comtes  de  Rethel.  Elle  s'appelait  «  bois  de  Coquelieu  »,  au-dessus  de  Raucourt. 
Puis  elle  passait  aux  princes  de  Sedan.  Sous  la  Révolution,  Cogneux  fut  vendu 
à  la  famille  de  La  Tour  d'Auvergne;  appartient  actuellement  à  M.  Gust.  Rouy. 
—  V Ennemane,  4  hab.,  à  la  source  de  la  petite  rivière  qui  porte  le  même  nom. 
La  tradition  veut  qu'il  y  ait  eu  en  cet  endroit  une  agglomération  importante, 
plus  ancienne  que  Raucourt  même.  Quelques  historiens  ont  cru  reconnaître 
dans  cet  écart  ï Hermannisne  du  diplôme  d'Othon  III,  997.  Hermannisne  eccle- 
siam  unam.  Ennemane,  ainsi  qu'on  le  prétend  d'ailleurs,  aurait  donc  eu  son 
église.  Quelque  séduisante  que  paraisse  cette  assimilation,  il  faut  reconnaître 
qu'elle  est  plus  que  douteuse.  Hermannisne  serait  plutôt  la  ferme  d 'Aima,  près 
Mouzon.  Il  est  cependant  très  raisonnable  d'admettre  que  cette  partie  du  ter- 
ritoire de  Raucourt,  formant  une  vallée  fertile  et  abritée,  traversée  par  le 
vieux  chemin  de  Mouzon  à  Bulson,  ait  été  habitée  à  l'époque  la  plus  lointaine. 
Les  anciens  bâtiments,  desquels  il  reste  des  vestiges  de  pierres  calcinées,  de 
murs  secs  et  autres,  auraient  été  détruits  dans  les  guerres  de  la  Ligue,  puis 
lors  des  invasions  de  Croates,  enfin  en  1792.  Une  petite  maison  de  campagne 
a  été  construite,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  par  le  propriétaire  actuel, 
M.  François,  à  l'emplacement  d'une  autre,  habitée  jadis  parla  famille  Crussy. 

Hemoy ,  Haymoy ,  ferme  champêtre  d'origine  relativement  moderne,  plus 
tard  simple  écart,  comprenant  trois  maisons  d'habitation.  Fut  reconstruite  en 
1669  par  Jacob  Castry  et  Marguerite  Rambour,  tous  deux  calvinistes,  venant 
de  Sedan.  —  Olizy.  —  Happeioui,  —  Jean  Maire,  10  hab.  —  La  Polirie  Rouy. 
N.  C.  —  La  Polirie  Rouy-Descoutray.  N.  C.  —  La  Polirie  Rouineton,  N.  C.  —  La 
Maison  de  Haplout,  à  la  limite  de  Raucourt  et  de  la  Besace  :  elle  était,  jadis, 
un  «  bureau  des  quatre  fermes  »,  la  Besace  dépendant  alors  du  «  grenier  à 
sel  de  Château-Porcien  ». 

Flaba,  53  hab.  Commune  avant  1829.  Est  d'une  origine  plus  ancienne,  proba- 
blement, que  Raucourt;  au  dix-huitième  siècle,  l'église  de  Flaba,  sous  le  vocable 
de  saint  Pierre,  relevait  du  doyenné  de  Mouzon-Bar.  Les  religieux  de  Mouzon 
étaient  les  seigneurs*  de  Flaba.  Cette  église  de  Flaba  n'existe  plus  depuis  la 


—  tU2  — 

Kévt»liilii)n;  iino  parti»»  avait  r\r  troFisrrviV  oi  s^^rvait  tlo  chapelle  Saint-Pieriv. 
Kll»*  ost  Itniib/'o  »rii  niines  ii  y  a  quolqiicîs  anin'fos.  Sur  l*einplacemenl  de  Tan- 
rii-imo,  uno  iinuvolhM'ha[>oll»'  fut  ronstniile  n'ceiiiiin»nt;  elle  ne  présente  abso- 
lu iiHMit  rion  d«'  remaniiiahli'.  Sur  un  plan  du  tcirilnire  de  Flaba,  datant  d'.- 
lijiiS,  ti{^'ure  un  rliAtiMU  à  di^ux  tours,  ayant  pour  bornes  :  le  Chemin  *Hevt}  — 
vnip  rnniaino:  —  la  (î/os.sr'  linrnr  iVYonc'i;  Gerfaut,  partie  de  forêt  communale; 
F'tiul  de  lu  iiahrioUe;  Fond  '/«•  Uaumurt.  Le  cliàtoau,  dont  on  remarque  aujour- 
d'hui los  ruint's.  remplaçait  un  château  plus  ancien,  c^lui  qu'habitait,  au 
dix-Sf|)ti<'nie  sièclr,  la  famille  calviniste  di's  Honnivert.  Sa  position  sur  un 
niamolrin,  nr)n  loin  d'une  source  qui  jadis  bai^^nait  de  ses  eaux  le  mur  d'en- 
ceinte vers  l'ouest,  donnait  à  la  maison-forte  une  cerUiine  importance.  Le 
terrain  avrMsinant,  à  ;;ra(lins  successifs  faits  d(^  mains  d'hommes,  révèle  un 
sy-iti-me  de  d»fcFise  primitif:  entin,  les  maisons  ^Toupées  non  loin  du  château, 
leur  4lisposition  [»ar  rapport  à  ce  derFiior,  donnent  à  cette  petite  a;;f;lomération 
l'aspecl  (In  villa;j;e  fcndal  ancicFu 

Les  premiers  seiLMieurs  de  Klaba  furent  les  archevêques  de  Heims.  L'un 
d'eux,  Arnould,  sur  les  cnnscils  du  loi  UoluM-t,  doimait  en  1018  le  village  de 
Flaba  à  l'abbave  de  Mou/on.  La  chaite  coFilirmative  de  ce  don  et  des  privilèges 
coFU'édés  aux  ndij^ieux  du  monastère  Notre-Dame,  offre  un  véritable  intérêt 
historique. 

Le  villa::!*  di*  Flaba,  détruit  plusieuis  fois  par  l'incendie  à  diverses  époques. 
notamment  dans  les  journ»'*es  des  'i  fît  0  octobre  1702,  dut  subir  de  notables 
moditications  dans  la  ilisposition  di^  ses  rues.  On  n*trouve  encore,  dans  les 
jardins  et  l«*s  clos  avoisinants,  des  caves,  d'ancitMines  fondations,  des  puils 
comblés  ({ui  indiquent  l'emplacement  d'habitations  depuis  lon^^temps  anéan- 
ties. !  Voir  dans  Mevrac  :  Villks  ft  Villacks  i>fs  Aiu)Knnes,  la  curieuse  légende 
«{ui  nc»us  iac«>nte  h's  ori;:ines  du  dîm'r  d'Aiialhi^nm,  fondé  par  l'archevêque  de 
lleims,  AdalbéroFi  d'Arileinie,  lMi8-988.l  —  Malmnison,  0  hab.  —  MolUn.  —  Les 
lluffi's,  12  hab.  —  Monttjunii,  U)  hab.  Le  tief  de  la  Malmaison,  d'orij^ine  fort 
anci»*nni',  eut,  a  son  ê[»o(|ue  piimitive,  un  château  sur  l'emplacement  duquel 
se  voyait,  au  seizième  siècle,  un  manoir  avec  pont-levis,  tourelles  et  donjons. 
Les  pussesseuis  de  c»*  tief  élaieui  sei-^neurs  de  Mau^Gurni — lieu  mal  garni  de 
récnîtes  -  -  cnnipreiiaiit  Mauuarni-bas  nu,  actuellement,  écart  de  MolUn,  et  Mau- 
;{arFn-haut,  dmit  on  a  fait  Mont-Garnf,  La  .Malmaison,  les  Huttes,  Mont-Garni 
subirent  le  même  sort  «pie  tous  les  villaj^es  ardennais  pendant  les  guerres  des 
seizième  l'i  des  dix-septième  siècles.  Li'S  Huttes  furent  détruites  en  même 
leFups  qu«*  la  Hesace;  b'S  tFoup^s  rc»yales,  après  la  bataille  de  la  Marfée,  ayant 
fait  «l'atTreux  r.»va;:es  dan>  ces  petites  a;;;;lomérations.  «  Avons  visité  la  Mal- 
maison, dit  le  priMM's-verbal  d'enquête;  la  m  lison  seigneuriale  est  gi'andemenl 
détéF'ii»iée,  b*s  Irnéin's,  |)ortes,  carn-aux  et  tatjues  estans  toutes  emportées, 
le  p(int-lt>vis  F'ompii  et  pareillement  les  portes  d(;s  ranges  et  estables.  »  Puis, 
plu>  loin  :  '  A  la  c«mis«'  Mau^^'arni,  il  veut  sept  quaiterons  enlevez  et  partie  de 
pH'z  maniiez.  La  maison  est  foi-t  ruinez  et  fleteriorez.  »  Une  décision  de  l'ar- 
<'lit'vèqu<'  <li'  Ueims.  Kii.'i.  attribue  <«  ilimes  tant  grosses  que  menues  de  la  Mal- 
maison  au  ciiri'>  (le  ILiucuurt.  »  liesle,  dt*  la  maison  seigneuriale,  une  muraille 
épai>se,  paraissant  leFuoriter  au  seizième  siècle,  percée  do  meurtrières.  Une 
échaii;:iH'lte  (pu'  termin**  iifi  iuuf'  iMppellerait,  dit  la  légende,  une  prison.  Au- 
(li'ssns  de  la  [nnte  piiFU'ipale,  les  armes  des  familles  Mecqueneim  et  deGentiL 

Lieuxdits.  -  Le  Chtmin  </cs  IVnnains,  que  les  anciens  terriers  nomment  le 
"  ('In'inin  -nfrl»*vé  ..  :  il  lon:;e  les  bois  <-oFnmunaux  sur  une  longueur  de 
1,S(M)  mi'tr«><  |us(jn'.i  Ilaiitout;  d(>  l.à,  sépare  les  bans  de  Flaba  et  de  la  Besace, 
va  Iraveiseï-  l»-  l'ulss^au  de  Yonct[  à  la  Ihunelle,  et  se  dirige  sur  Mouzon. — 
rhnntnnin:.  —  La  f^'iifiirn'.  —  L«*  Gur-Ptirn'er,  rappelant  qu'autrefois  le  terri- 
toire de  Haucourt  abondait  en  mux  poissonneuses  et  en  marais.  Nous  lisons 


—  613  — 

dans  la  Charte  des  franchises  accordées  à  Raucourt  par  Gaucher,  comte  de  IXethel, 
avril  12oo,  d'après  le  Vidimus  que  donnait,  à  Garni,  en  1374,  Louis  de  Maëie, 
conile  de  Flandre,  et  conservé  dans  une  «custode  »  de  cuir  très  ancienne,  aux 
archives  de  Raucourt,  nous  lisons  :  «  Us  auront  le  droit  de  pèche  dans  les 
eaux  courantes,  partout  le  territoire,  sauf  dans  les  viviers,  et  dans  l'eau  cou- 
rante, depuis  le  moulin  dit  Peronce  jusqu'au  gué  dit  :  le  Gué  au  Perler.  »  C'est 
sur  ce  lieu  dit  Peronne,  ou  Pierronne  =  carrière,  que  se  trouve  la  gare  de  Rau- 
court. Le  Gué  au  Perier  est  Vétang  au  carriaux,  en  aval  du  moulin.  —  Le  Cou- 
vent, —  Le  Poirier- Duma y,  du  nom  de  l'un  des  anciens  possesseurs  du  ch<\teau. 

—  La  Justice,  —  La  Potence.  —  Le  Pré  du  Taureau,  —  Le  Pré  des  Wées.  —  Le 
Fourneau,  où  s'élevaient,  au  seizième  siècle,  des  hauts-fourneaux;  ce  lieudit 
s'appela,  primitivement  :  le  Moulin  du  Roi,  —  Pissemoreau,  fontaine  dans  un 
champ  :  le  mot  pisse  dérive  du  mot  pichot  :=  source  à  fleur  de  terre.  En  cet 
endroit,  dont  un  certain  Moreau  fut  le  premier  propriétaire,  qui  appartint 
ensuite  aux  d'Orléans,  et  qui  rentra  dans  le  «  domaine  »  en  1783,  des  vestiges 
de  bâtiments,  un  puits  comblé,  une  citerne  défoncée.  —  Le  Différend,  ferme 
qui  «  soulevait  un  différend  »  entre  Monseigneur  de  La  Marck,  duc  de  Bouillon, 
et  Gobert  de  Riges,  seigneur  de  Villeis.  Aurait  été  incendiée,  vers  1641,  en 
même  temps,  d'ailleurs,  que  Pissemoreau.  —  La  Tuilerie;  tire  son  nom  d'une 
ancienne  tuilerie  qui  devint  un<»  ferme;  laquelle  fut  brûlée  en  1792.  —  Le  Coucy, 
fief  tenu  en  1260  par  le  seigneur  de  Stonne  et  de  Ghémery,  seigneur  de  Coucy, 
marié  à  Mahaut  de  Rethel. —  Pierronne,  une  très  ancienne  carrière.  Les  répa- 
rations du  château  furent  faites  avec  les  matériaux  tirés  de  Pierronne,  des 
carrières  de  la  Censé  et  de  celles  du  chemin  de  Bulson,  A  signaler  parmi  les  car- 
rières principales  :  la  Côte  aux  Cerisiers,  le  Gué-Nollet,  les  Ormes,  les  Roches, 
le  Champ-Pointu,  la  Vigne,  le  Revers  de  Flaba.  Puis  avec  les  carriers  s'entre- 
mêlent les  potiers,  témoins  :  le  chemin  des  Potiers  et  la  Brûlerie,  où  se  trouvait 
une  ferme  aujourd'hui  disparue.  (Voir,  pour  tous  ces  lieuxdits,  Meyrac  :  Villes 
vj  Villages  dks  Ardknnes.) 

'w^  Le  28  août  1870,  Napoléon  111,  arrivant  à  Raucourt,  logeait  chez  M.  Guette- 
Rouy,  actuellement  maison  Thiriet.  De  vives  préoccupations  absorbaient  l'em- 
pereur, très  pille  et  qui  paraissait  consterné.  La  «  débdcle  »  commençait!  De 
Raucourt  s'entendait  le  bruit  de  la  canonnade,  et  bientôt  des  obus  tombaient 
dans  le  village.  Le  drapeau  hissé  en  haut  de  la  mairie,  où  les  blessés  arrivaient 
nombreux,  semblait  être  pour  les  Allemands  un  point  de  mire.  Les  Allemands 
entrèrent,  et  Raucourt  fut  pillé,  tandis  que  les  soudards  prussiens,  le  revolver 
au  poing,  assuraient  la  sécurité  du  pillage! 

ANGECOURT.—  H.,  G.iO.  —  E.,  173.—  D.  C.,o.  —  D.  A.,  11.  — D.  D.,  30. 

—  Hect.,  373.  —  R.  P.,  Remilly.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  8  juin.  — 
R.  B.  —  G.  —  T. —  S.  C.  C.  les  Frères,  —  Troisième  étage  du  terrain  liassique  : 
marnes  sulfureuses  pour  l'agriculture.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
cari'ières  dans  les  calcaires  de  l'oolithe  inférieure.  Terrain  diluvien  :  minerai 
de  fer  dans  les  cavités  de  l'oolithe  inférieure.  Le  territoire  d'Angecourt  est 
arrosé  par  VEnnemane  qui  reçoit  à  droite  les  petits  ruisselets  de  Fontinet,de\îi 
Fontlnette,  de  Fontaine-la-Vienje,  et,  à  gauche,  la  Chopine,  —  C.  de  Sedan. 

Lieuxdits.  —  Bois  de  Roches,  où  furent  trouvées  de  nombreuses  médailles 
romaines.  —  La  Voie  des  Fours.  Est-ce  en  souvenir  du  four  banal  :  cette  voie  con- 
duisait au  chfHeau  féodal  d'Angecourt,  qui,  dès  le  douzième  siècle,  appartint 
à  la  seigneurie  de  Raucourt.  —  Le  Sentier  des  Huguenots.  C'est  par  ce  sentier 
«|u"à  l'époque  des  guerres  religieuses  les  protestants  se  rendaient,  en  cachette, 
au  prêche  de  Sedan.  —  Le  Chêne  des  Malades;  rappelle  une  léprost*rie  (voir 
Haraucourt). 

Le  31  août  1870,  la  2«  division  du  1"  corps  bavarois  bivouaquait  à  Ange- 


—  614  — 

court.  L»'  iirm'Tal  von  (h'i*  Tliaim  y  avait  iiistallr  sou  quartier  j^i^ m* rai. C'est  d'An- 
f^et-ourt  <|in;  partirent  N*s  lioupos  ^•njL;a;;»''es  dans  «  l'affaire  du  pont  <le  Razeilles  ». 

ARTAISE-LE-VIVIER.  -  II..  :î:i2.  —  K..  9î>.  —  D.  C,  7.  —  D.  A..  20.  — 
D.  IK,  :U.  —  Ilcct.,  Si7.  —  H.  P.,  Haïunurt.  —  V.  L..  le  dnnanche  après  le 
23 a\ lil.  —  Premier (''ta^M*  du  tt'inu'n  jurassiqu*' :  calraiivs  oolithiques.  Deuxième 
étam*  du  terrain  juraaaitpic  :  niariK'^.  Kntiv  Artaiso  ol  le  Vivier,  coulent  Les 
ruis:ivau.c  du  Charlier  ol  du  i\rawl  Etang  qui  se  réunissent  pour  former  le 
Terrtm,  aflUient  de  la  lior.  Dans  l«»  lit  du  ruisseau  de  Cliarlier,  se  remarque  la 
Fossf  au  Savon  :  sorte  d'i'ntonnoir  dont  i<>  nivf>au  rest(^  toujoui-s  constant,  même 
au  plus  J'uF't  des  séiln'ress«*s  de  l'été.  —  C.  de  lieiius. 

Eglises.  —  Deux  églises  :  Tnin^  réci^nti',  cunstruitt^  en  1878-1880;  Tautre 
anciiMjn»',  où  les  seif:neurs  «l'Artaise  avaient  leurs  sépultures.  Ces  seigneurs 
d'Artaisf  furent  très  puissants;  nous  lappelleions  :  Adolphe  d^AllonviUe,  qui 
pillait  l'abbaye  du  Mont-Dieu  en  l'îOS,  eoiitre  laquelle  l'avait  envoyé  le  colonel 
de  (îenlis,  antili^ueur,  alors  loué  à  Atti;^Miy.  ><  D'A  lion  ville,  en  bon  protestant 
—  nous  dit  (ianneron, —  brise  et  foule  aux  pieds  les  saintes  reliques  qui  repo- 
saient dans  l'église;  et,  après  avoir  enlevé  tout  ce  qui  put  tomber  sous  sa 
main,  il  mit  le  feu  dans  Iarha[)e]le;  la  rbapc^lle  Saint-Bernard  fut  entièrement 
réduite  en  cendres  >»:  —  la  famille  de  .Mec«iuenem,  qtû  vivait  souveraine,  à 
Arlaise,  dans  la  douxiémi*  moitié  du  ilix-septième  siècle:  —  Jean-Baptiste- 
Ma^'deliMiie  de  Kailly,  cbevali(>r  S(M^neur  de  Villemontry,  d'Artaise,  député  de 
la  noblesse  en  1789,  aux  Ktats  j^énéraux. 

Ecarts.  —  La  Raitltère,  21  hab.,  où  s'élève,  au  lieu  dit  Dorsonne,  le  châ- 
teau. —  La  Ville,  23  hab.,  où  se  trouve  la  maison  d'école.  —  La  Haute-NeU" 
vHhf,  N.  C.  -  -  Le  Virier,  170  hab.  Incendié  comme  Artaise,  d'ailleurs,  en  1662, 
par  les  sr)ldats  de  Mansfeld  et  de  Christian  de  Drunswick;  puis  quelques  aimées 
après  par  le  comte  de  (*unin  (]ui  commandait  quelques  troupes  appartenant 
à  Charb^s  de  Lorraine.  Kn  c(*  temps,  habitait  le  Vivier  «  noble  dame  Elisabeth 
Durbay,  épouse  Hubert  de  riIosteL  écuyer  seigneur  de  Sarre.  >»  La  légende  ra- 
conte qu'elle  écrivit  au  comte  de  Cunin,  alors  à  Sarre,  une  fort  aimable  lettre 
pour  le  prier  d'épar^mt>r  son  château  :  <{utd(iues  bouteilles  de  Champagne  aocom- 
pa^'naient  la  lettre.  Et  le  cadeau  fit  si  ^'rand  plaisir  que  la  «  noble  dame  fut 
invitée  tout  aussitôt  à  revenir  daFis  son  château  de  Sarre,  assurée  de  n*y  trouver 
que  res[)ect  et  obligeance.  »>  Ce  haineau  ne  s'appelle  le  Vivier  que  depuis  1764. 
Auparavant,  petite  et  minable  a^^domération  de  huttes  où  vivaient  de  robustes 
bûcherons  et  des  sabotiers,  qui,  au  retour  dt;  la  bonne  saison,  regagnaient  les 
villages  environnants  pour  se  faint,  provisoirement,  laboureurs.  M.  de  Gentil 
permit  à  ces  bûcherons  et  à  ces  sabotiers,  moyennant  finances  et  un  certain 
nombre  de  chapons,  de  construire  des  maisons  où  ils  se  fixèrent  définitive- 
ment; d'où  la  naissance  du  village.  La  première  de  ces  maisons  semble  avoir 
abrité  un  certain  Jean  Loison.  de  Savigny-sur-Aisne,  qui  gardait  spécialement 
les  viviers  de  M.  de  (ientil  :  d'où  l'écart  appelé  Pont  des  Oisons.  En  18847  un 
incendie  détruisait  cette  maison  qui  servait,  ah>rs,  d'école  communale. 

LA  BESACE.  -  IL,  30.;.  —  E.,  flO.  —  D,  C,  5.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,  37.  — 

Hect.,  1,300.  —  IL  P.,  Haucourt.—  r.  L.,  le  dimanche  après  le  18  octobre. — 
B.  IL  —  Deuxième  étage  du  terrain  jurassique  :  marnes  avec  gypse;  minerai 
de  fer;  boules  de  quartz.  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  dans 
les  calcaires  oolithiques  de  la  grande  oolithe.  Letemtoire  —  altitude  moyenne 
de  244  mètres  —  est  arrosé  par  les  ruisseaux  Godet,  du  Franclieu,  de  Terron 
et  de  Charly.  Particularité  assez  curieuse,  tous  ces  ruisseaux  se  perdent.  Le 
ruisseau  tiodet,  qui  est  assez  important,  disparait  dans  un  grand  trou  appelé 
le  ijouffre,  au  lieu  dit  le  Faux- Ruisseau.  —  C.  de  Vitry. 


—  615  — 

Eglise.  —  Remonte  au  douzième  siècle.  Reconstruite  iiu  quinzième  siècle. 
Elle  fut  souvent  incendiée  et  pillée;  surtout  pendant  les  guerres  de  rt^ligion. 
C'est  en  1633  qu'une  seule  cloche  remplaça  les  trois  fort  curieuses  cloches 
primitives.  En  1622,  après  le  passage  du  comte  de  Mansfeld,  il  ne  resta  de 
l'église  que  deux  travées,  dont  est  formé  le  chœur  actuel. 

Châteaux.  —  11  y  eut,  sur  le  territoire  de  la  Besace,  quatre  châteaux  :  celui 
de  Wai^iforét,  complètement  disparu  ;  le  château  du  Petit-Pré,  dont  on  distingue 
encore  la  trace  des  fossés;  le  château  de  Lalurie,  sur  l'emplacement  duquel 
on  voit  des  groseillers  et  une  fontaine;  le  château  de  Franclieu,  dont  il  ne  reste 
plus  que  la  métairie,  appartenant  à  M.  Emile  Gorneau,  ancien  député  des 
Ardennes.  Les  seigneurs  de  Warniforét  étaient  fort  puissants;  ils  avaient  droit 
de  haute  et  basse  Justice;  ils  jugeaient  tous  les  huit  jours  les  différends  entre 
particuliers,  et  tous  les  mois  les  affaires  criminelles.  En  1789,  il  y  avait  encore 
un  pilori  dans  le  jardin  actuel  de  l'école,  en  face  de  l'église. 

Ecarts.  —  La  Maladrerie,  —  Le  Franclieu,  6  hab.  —  La  Bagnolle,  à  la  jonc- 
tion des  routes  du  Chesne  à  Stenay  et  de  Sommauthe  à  Torcy,  où  campa,  le 
30  août  1870,  le  VII«  corps  d'armée  que  commandait  le  général  Douay.  — 
Warniforét,  23  hab.,  où  le  général  de  Rretteville  et  son  3"  régiment  de  ligne, 
que  suivaient  deux  escadrons  de  lanciers,  rencontrèrent  une  armée  prussienne. 
Nous  fûmes  vaincus,  écrasés  par  le  nombre.  Le  soir,  nos  soldats  battaient  en 
retraite  dans  la  direction  de  Raucourt,  avec  leurs  voitures  d'ambulances  encom- 
brées de  blessés,  parmi  lesquels  le  général  de  Bretteville,  tandis  que  les  Prus- 
siens se  demandaient  s'ils  n'allaient  pas  incendier  la  Besace  parce  que,  affir- 
raaient-ils,  un  franc-tireur  avait  tué  un  uhlan. 

BULSON.  —  H.,  203.  —  E.,  67.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  11.  —  D.  D.,  13.  — 
Hect.,  647.  —  B.  P.,  Raucourt.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  octobre.  — 
C*»  P.  —  Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  dans  les  ciilcaires 
oolithiques  et  lamellaires  jaunâtres  de  l'oolithe  inférieure;  carrières  renom- 
mées dans  les  calciiires  de  la  grande  oolithe;.  pierre  à  chaux  grise  et  blanche. 
Terrain  diluvien  :  exploitation  de  minerai  de  fer.  La  pierre  de  BuIsofi  est  une 
des  excellentes  de  l'Ardenne.  Celle  du  Fond-d'Enfer  passe  pour  la  meilleure  de 
toutes;  c'est  celle  qui  a  servi  pour  les  grands  travaux  du  canal  des  Ardennes; 
elle  descend  dune  part  sur  la  Meuse  jusqu'au  delà  de  Mézières,  où  elle  ren- 
contre la  concurrence  de  la  pierre  dure  de  Givet;  de  l'autre  côté,  elle  suit  le 
canal  jusqu'au  delà  de  Rethel,  où  elle  fait  presque  oublier  les  carrières  de 
Jandun.  Lorsqu'elle  est  bien  choisie  et  sans  mollasses,  elle  peut  être  considérée 
comme  inaltérable.  —  C.  de  Sedan. 

Eglise.  —  Remonterait  au  douzième  siècle,  et  fut,  croit-on,  dès  son  origine, 
un  château-fort.  Ses  murs  conservent  encore  des  traces  fort  visibles  de  cré- 
neaux, de  meurtrières  et  de  mâchicoulis.  Cette  église  eut,  d'ailleurs,  à  soutenir 
d'assez  nombreux  sièges,  car  Bulson  semble  avoir,  à  maintes  reprises,  été  sac- 
cagé et  incendié,  si  nous  en  croyons  les  lieux  dits  En  Bataille  et  le  Revers  de  la 
Bataille,  où  furent  trouvés  des  boulets,  d'assez  nombreux  débris  d'armures. 
Rappellerons-nous  ici  le  faiTieux  curé  de  Bulson,  l'abbé  Gilbert,  mort  en  177.^;  ce 
héros  légendaire  de  mille  aventures  surprenantes  ou  grivoises,  cet  abondant 
diseur  de  propos  sptritu(»ls  ou  salés?  Fou  ou  gai  comme  le  curé  de  Bulson,  dit  le 
proverbe  ardennais.  Il  est  vrai  que,  dans  maints  et  maints  départements,  se 
trouve  un  curé  traditionnel  chargé  d'endosser  tous  les  contes  ou  toutes  les 
saillies  qu'invente  la  féconde  imagination  populaire.  (Voir  Meyrac  :  Traditions, 

LÉGE.NDKS  ET  Co.NTKS  UKS   ArDKNNES.) 

CHÉMERY-SUR-BAR.  —  IL,  517.  —  E.,  186.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  15. 
—  I).  I).,  28.  —  Hect.,  1,303.  —  B.  P.,  Chémery.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche 


d'août.  —  O'  P.  —  n.  H.  —  S.  T.  --  T.  —  G.  —  Pi*einier  <^tage  du  (airain 
jurassit/in'  :  «ariitTOs  de  piones  de  taill»*  «^'t'-live  et  de  nmellons  dans  Ici  gninde 
oolillie;  pierre  à  chaux.  Le  territoire,  que  traverse  Taiioienne  voie  romaine,  est 
arrosr  par  la  Bar  qui  sépare  C.liémerv  de  Malray,  et  par  les  ruisseaux  du  Tcrron, 
de  la  Fosar  //  Dinne,  du  Moulin,  Le  village  s'adosse,  en  amphithéâtre,  sur  le  liane 
d'un  coteau  qui  domine  la  vallt^e  de  la  Bar.  La  Fosse  à  Diane  est  un  trou  pro- 
fond en  forme  d'entonnoir,  dans  lequel  un  carrosse  attelé  de  plusieurs  chevaux 
aurait  disparu  :??}.  A  signaler  aussi  la  Fossc '"/ 3/ffse//e,  dont  les  eaux  se  jettent, 
mais  sans  >••  mélan;:er,  dans  h*  canal  drs  Ardennes;  le  Trou  Miryalel,  d'où, 
parfois,  s<>rt»Mit  «les  sons  lu^'uhrt's  que  la  superstition  d'autrefois  crut.  Long- 
teni[)s,  être  d«'s  plaintes  de  sorciers;  hruits  pr(»duits  sans  doute  par  l'air  qui 
se  dé^'ap'  avrc  rftorl  d«'S  canaux  souterrains  où  les  eaux  le  tiennent  comprimé. 
—  C.  d»'  iltims. 

Eglise.  —  Crénelée.  St»s  murs  offrent  d«'s  traces  de  biscaïen.  Daterait  du 
douzième  siècle,  mais  futsnuvent  remaniée.  Sont  du  stvle  roman  :  le  chœur,  le 
sanctuaire,  la  tour  du  clocher,  les  deux  chapelli>s,  dites  l'une  de  La  Vierge,  et 
l'autre  de  Sainl-Svlvestre  où  se  remarquait  une  pyramide  —  détruite  en  1789 
et,  aujourd'hui.  rem[)lacéi'  par  des  bancs  —  avec  inscriptions  relatives  à  la 
famille  di*  Coucy.  Une  tradition  affirme  ({ue  cette  église  actuelle  ne  serait  pas 
l'église  primitive;  laquelle,  construite  dès  l'origine  de  Chémery,  Tun  de  nos 
plus  anciens  viila^^es  ardennais,  dans  le  jardin  qui  se  trouve  à  droite  en  mon- 
tant la  liurllc  de  In  lirwlenne,  aurait  été.  au  douzièmi;  siècle,  transférée  sur  la 
hauteur  qui  domine  Chémery,  à  l'endroit  où  elle  s'élève  maintenant. 

Château.  —  A  r.hémery  il  y  <Mit  un  chàteau-fort  d'origine  très  lointaine, 
puis<|u'est  mentionné,  à  la  date  dt^  lit'»?,  un  acte  de  vente  le  concernant.  Il 
était  tianqui'  de  plusieurs  tours  et  entouré  de  larges  fossés  toujours  pleins 
d'eau.  Pont-levis:  murs  é|)ais  d'au  moins  '.\  et  4  mètres.  Il  appartint  aux  sei- 
;^neurs  de  C.liéniery,  de  la  famille  des  (^)ucy  qui  gouverna  cette  région  pendant 
cinq  siéclts.  Dans  la  Hkvi!-:  df:  Ch.wipagnk  kt  dk  Hkie,  M.  Guillaume  a  publié 
la  charte  -  en  pan-hemiFi  —  donnée  aux  bourgeois  de  Chéniei*y,  20  mars  1563, 
par  Jacques  d»'  C.oucy.  t)n  la  conserve  aux  archives  de  la  mairie.  Ce  château, 
auquel  étaient  attachés,  avec  le  titre  de  marquisat,  les  droits  de  haute,  moyenne 
et  liasse  Justice,  passait,  par  alliance,  à  la  maison  de  Joyeuse  et,  en  dernier 
lieu,  à  M.  le  marquis  d'liec({uevilly,  quand  il  épousa  M""  de  Joyeuse,  marquise 
de  Chémery,  imute.  a[>res  ITHl),  la  dernière  de  sa  race. 

Kn  l'année  Iti.'îO,  pendant  la  guerre  entre  Kspagnols  et  Français,  les  Espa- 
gFuds  s'emparèrent  de  ce  château  -  on  n'en  connaît  point  l'origine — qu'aussitôt 
api'ès  rtqtrirent  les  Français.  Mais  au  moment  où  ils  entraient  en  vainqueurs 
dans  la  forteresse,  di'ux  touFies  tle  poudre  laissées  par  l'ennemi  firent  explo- 
sion et  détruisirent  la  tour  appelée  1»;  Chui'fier.  Dans  cette  tour,  sou  nom  l'in- 
dique, étaient  conservé^  de  précieux  documents  historiques.  Ils  furent  brûlés; 
perte  irréparable  pour  l'histrure  de  Chénu-ry  et  de  ses  seigneurs  jusqu*à  cette 
épo(|ue.  Lorsqu'arriva  la  llévolution,  c»»  chAteau  n'avait  pas  été  relevé  de  ses 
ruines:  le  '2H  mai  IT'Jt.  h'softiciers  munieipaux  de  Chémery  vendirent  les  plombs 
et  les  fers  (lu'ils  purent  en  arracher.  Plus  tard,  ci'S  ruines,  elles  aussi,  furent 
vendues  et  alors  disparurent.  I)(*  ce  château,  ne  subsiste  aujourd'hui  qu'une 
ferme  dans  la  ruelh!  'In  CMti'uit. 

Alors  (|n«'  IbMiri  IV  assie;:eait  Omont,  un  de  ses  capitaines,  nommé  Lemblois, 
se  déla<:lia  de  larniée  royale  pour  aller  av«»c  une  petite  troupe  ravager  le  pays. 
Il  arriva  ju^fu'à  Chémery.  captura  le  bétail  qui  justement  se  trouvait  aux 
champs,  et  voulut  as^ié^^er  le  chàti-au.  Mais  les  habitants  de  Chémery  couru- 
rent à  la  poursuite  de  Lemblois  et  lui  ravirent  son  butin.  L'endroit  où  le  capi- 
taine fut  rejoint  et  vaincu  se  nomme  le  r/os-Le/?j6/o/s.  II  paraîtrait  même  qu'en 
mémoire  de  cet  événeminl,  aurait  été  construit,  tout  aussitôt  après  la  défaite 


-  en  — 

(lu  capitaine,  une  maison  dite  le  Terme  :  marquant,  ainsi,  le  terme  de  toutes 
les  incursions  désastreuses  de  l'aventureux  soudard. 

'v^  A  Chémery,  en  1628,  Guillemette  de  Coucy,  dame  de  Chémery,  veuve 
en  deuxième  noces  de  M.  de  Croy,  fonda  un  collège  qu'elle  nomma  la  Rihjencc 
et  qui,  lorsqu'arriva  la  Révolution,  n'avait  rien  perdu  de  sa  célébrité.  Cette 
Régence,  que  rappelle  une  plaque  encastrée  dans  un  mur,  était  occupée  par  la 
gendarmerie,  avant  son  transfert  à  Raucourt. 

C'est  à  Chémery,  le  30  août  1870,  que  le  roi  de  Prusse,  le  général  de  Bliimen- 
thal,  chef  d'état-major  du  prince  royal,  le  général  de  Podbielski  et  de  Moltke 
discutèrent  les  mesures  qu'il  était  nécessaire  de  prendre  pour  marcher  sur 
Sedan  et  consommer  la  ruine  de  notre  malheureuse  armée  française  dont  nos 
puissants  ennemis  connaissaient  d'ailleurs  la  situation  désespérée. 

Ecarts.  —  Istoria,  4  hab.  ;  le  Tei^me,  8  hab.  ;  fermes. 

CONNAGE.  —  H.,  189.  —  E.,  50.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  13.  —  D.  D.,  29. 

—  Hect.,  657.  —  B.  P.,  Chémery.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  mai.  — 
Premier  étage  du  terrain  jurassique  :  carrières  de  pierres  de  taille  très  esti- 
mées dans  les  calcaires  lamellaires  de  l'oolithe  inférieure.  Le  territoire  est  tra- 
versé par  la  Bar  et  par  le  canal  des  Ardennes.  —  C.  de  Reims. 

Eglise.  —  Remonte  au  treizième  siècle,  mais  souvent  remaniée;  c'est  ainsi, 
par  exemple,  que  la  deuxième  nef  et  la  chapelle  de  la  Vierge  sont  de  l'année 
1587,  que  la  sacristie  date  de  1676,  que  la  tour  de  pierre  qui  supporte  le 
clocher  fut  construite  en  1648.  L'inscription  baptismale  de  la  cloche  date 
de  1662. 

Château.  —  Aujourd'hui  représenté  par  le  presbytère  et  la  mairie  :  une 
pierre  encastrée  dans  un  mur  de  l'école  porte  le  millésime  1471.  Une  autre 
pierre  appartenant  à  l'ancien  pavillon  du  château  offre  l'inscription  suivante  :  . . . 
Le  Franc. . .  Atience. . .  vaincra. . .  tovte. . .  Malice. . .  4ol8.  Un  cadran  solaire, 
disposé  sur  un  des  murs  du  jardin  du  presbytère,  porte  le  millésime  de  4164 
et  le  nom  de  Jean-Antoine  Deliars,  propriétaire,  qui  était  conseiller  du  roi, 
maître  des  eaux  et  forêts  des  principautés  de  Sedan,  Raucourt  et  dépendances, 
et  marié  à  dame  Marguerite  Raulin.  Un  Félix  Deliars  fit,  en  1791,  partie  de 
l'Assemblée  législative. 

Les  murailles  ont  une  épaisseur  moyenne  de  un  mètre;  on  y  remarque  bien 
des  espèces  de  créneaux,  mais  rien  n'indique  que  l'ancien  château  ait  été 
fortifié. 

Ecarts.  —  L' Espérance,  3  hab.  —  Les  Minges.  —  La  Haute-Rive,  où  furent 
découverts  des  vestiges  de  murailles  que  la  légende  date  des^guerres  de  religion. 

—  La  Chapelle,  Traces  évidentes  d'une  église  qui  parait  avoir  été  détruite  aux 
temps  de  la  Ligue  :  à  la  Chapelle,  on  a  trouvé  des  pavés  encore  alignés,  des 
débris  d'encensoirs  et  de  lampes,  de  nombreux  ossements  et  mains  objets  du 
«  culte  ».  Non  loin,  s'élevait  une  maison  appelée  VHospice  de  Rins,  construite 
en  1220  et  démolie  depuis  une  vingtaine  d'années.  —  La  Cabe,  où  passait  une 
voie  romaine  secondaire. 

'w^  Sur  la  place  de  Connage,  trois  superbes  tilleuls  plantés  en  1598  pour 
"  fêter  la  paix  de  Vervins  ».  Le  plus  gros  de  ces  tilleuls  a  6  mètres  de  circon- 
férence, et  son  ombrage  couvre  une  surface  de  100  mètres  carrés. 

HARAUCOUHT.  —  H.,  1,274.  —  E.,  376.  —  D.  A.,  2.  —  D.  C,  13.  — 
D.  D.,  32.  —  Hect.,  1J54.  —  B.  P.,  Raucourt.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
!<'*'  octobre.  —  S.  M.  —  Harm.  —  G.  —  T.  —  Ch.  S.  ouvriers  et  ouvrières  en 
métallurgie.  —  S.  C.  C.  la  Fraternelle.  —  Premier  étage  du  terrain  jurassique  : 
très  nombreuses  carrières  ouvertes  dans  les  calcaires  oolithiques  et  lamellaires 
de  l'oolithe  inférieure;  pierre  à  chaux.  Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer;  sable 


—  GIS  — 

réfracta  il»';  ar^iilo.  \.'EinH'nntnt*  (iiviso  le  territoin*  de  Uaraucourt  en  deux  par- 
ti»"S  assez  ini*^al«"s  :  le  pieinier  Jiuart  (h*  la  surface  s'appelle  Fond  de  Mouzon; 
les  trois  autres  «piarts  s'éteiuieiil  vers  Bulsoii.  —  Ci.  de  Sedan. 

Château.  —  liicn  de  précis  sur  les  origines  de  ce  cUàteau.  Sou  eraplace- 
oient  occupait  un  ({uadrilatèrf?  a  peu  près  régulier.  La  partie  ouest  servait 
d'habitation  :  (lan>  les  bàtinitMits  norti  et  sud.  se  trouvaient  les  écuries  et  les 
^ra:i;:<*s.  I)»'S  fosst's  «Mitouraient  le  château.  Les  eaux  de  la  Louviére  et  de  la 
Coti'  dr  lUn'he  h's  renipli>sai(>nt.  Fut  saccadé  et  inct'ndié,  notamment,  pendant 
la  guerre  de  ('.fiit  ans.  Au  cours  de  celte  lonjL^ue  lutte,  la  plupart  des  châteaux 
de  notr«'  ré;;ion  furent  au  pouvoir  d'aventuriers  allemands,  anjsilais  et  français, 
vériLal)les  hri;:ands  (]ui  s'êlancairnt  de  ces  repaires  sur  les  malheureux  paysans; 
ils  n'v  rentraient  (|U(^  char;:és  de  dépouilles  et  à  la  sinistre  lueur  des  incendies. 
Fut  pres4]U(>  ifconstruit  tout  au  coninn^ioMnent  du  seizième  siècle,  mais  les 
^'uerrrs  tl»'  la  Li'iu»'  ani«*ncr«'nt  sa  complet.»'  destruction.  I^es  Galopin,  célèbres 
maîtres  de  forv^es,  arli»'t»'i'»Mjt  ses  ruines  et  le  i«  relevèrent  »»  en  partie.  De  ce 
château  ne  restent,  aujourd'hui,  que  la  porte  de  plein  cintre  et  La  façade. 
A  l'intérieur,  <iueli|nes  belles  salles  1res  hautes  de  plafond,  avec  cheminées 
massives,  à  panneaux  et  tatjues  épaisses,  dont  Tune  est  armoriée;  des  caves 
imniensi's,  qui  furent,  peut-être,  d'ancieinies  prisons.  (Voir,  pour  l'histoire  de 
Uaraucourt,  le  très  ciunplet  oiivrap»  de  M.  Séc h eret-Cel li er  :  Etudes  msTORiQiTES 
sun  HACXML'ur,  nviAiicorRi  kt  l\  WkGu^s  woisinamk. ) 

Eglise.  —  Sur  le  tiano  de  la  colline  dite  du  Hms-Bnia,  En  1868,  les  piliers 
massifs  et  quadrani:ulaires,  les  travées  à  arc  léf^èrement  brisé,  qui  se  trou- 
vaient, au  commencement  du  siècle,  entre  la  partie  principale  de  Téglise  et  la 
chapelle,  lurent  harmonises  avec  les  [larties  anciennes  révélant  une  construc- 
tion du  tlouziècue  siècle.  T(nn'  carrée  fort  épaisse  et  percée.  Jadis,  de  meur- 
trières. I/é^ilise,  [ilnsieur>  fois  incendié»»,  fut  pendant  les  iîuerres  l'eiijycieuses, 
sans  doute,  a>sez  souvent  assaillie.  La  chapelle,  construction  évi<lemment  u  rap- 
portée »,  date  du  dix-s»*ptiènie  siècl»*:  le  retable  du  maitre-autel  ne  semble 
pas  avoir  plus  d»»  cent  cin(]uante  ans.  De  l'éfi^lise,  dépendaient  trois  calvaires: 
celui  du  l*out-Lt'mnitrv,  «fue  la  ti'adilir)n  dit  avoir  été  éri^é  pendant  la  peste  de 
1010;  il  fut  abattu  pendant  la  liévcdution.  Les  deux  autres  se  trouvaient  :  Tun, 
sur  le  ch»Mnin  d»*  la  Kor;:»»;  1»*  second,  sur  le  chemin  de  Ruisoii.  Ces  trois  cal- 
vaires ont  «lisparu.   V«iir,  pour  !»•  pèlerina^'e  à  saint  Meen,  Meyrac  :  Traditioiïs, 

LÉCK.NDKS  CT  r.nNTKS  DKS  AhI»K.\NKS.) 

Ecarts.  —  L»'  Foururan.  y.  {],  —  Le  Moulin  le  Cunne.  N.  C.  —  La  Polirie, 
6  hab.  —  La  F'»/-//».  23  hab.  :  fori-e  construite  en  l.'»74  parles  <ioffin;  agrandie 
successiv»'nnMit  plus  tard,  par  les  (ial(»pin,  et  par  M.  Fort,  en  1739.  Les  der- 
nières constructions  datent  de  isi.;;  mais  ne  reste  que  peu  de  vestiges  des 
bAtinients  anciens,  aujourd'hui  jolie  brrme.  —  Le  Lavoir,  5  hab.  Cet  écart, 
au  «piinzièm»'  siè»*lc,  était  boisé,  hoit  son  nom  (autrefois  Ir»  Lavoy)  aux  opé- 
rations préjia rat» lires  d»*  lavat^e  »ju»^  d<»it  subir  le  minerai  de  fer  avant  d'être 
envoyé  aux  liaut>-fourneaux.  Ce  Lav»)y  est  appelé  dans  les  actes  communaux  : 
«  terre  calvinist»-  •> ;  et,  en  eflèl,  cett»?  I»'rre  avait  été  cédée,  par  les  princes 
protestants  »1»'  S»'dan,  aux  pasteurs  »le  Sedan  et  de  Haucourt.  1^  ferme  du 
I.avtH'r  appartenait,  il  y  aura  c«*nt  années  bientôt,  aux  Galopin,  puis  aux 
(lOuverneur.  A  gauche  de  la  porte  {irint^ipal»^,  donnant  sur  la  cour,  se  voient 
les  d»Mix  l»lli»s  I*.  (i.  l't  b'  niillésinn»  102M;  caves  fort  belles,  fenêtres  parais- 
sant dater  du  tlix-s»'pti»Mne  <iècl»î;  traces  «l'incendies  sur  quelques  murs. —  Le 
Sttrt  (-nlln.  0  hab.  —  liraiimf'iiii,  21  hab.  La  tradition  veut  qu'à  Beauménil  ait 
existé,  aux  te[ni)s  des  kùs  niérovin^^'iens,  un  rendez-vous  de  chasse.  Beauménil 
s'a|»pelail.  à  l'ori^rjn,.^  [^  'pn-rc  '/c  Snint-Remy»  et  fit  partie,  sans  doute,  des 
nombreux  diMnaines  concédés  i)ar  Clovis  à  celui  qui  lui  donna  le  baptême.  Plus 
tard,  nous  voyons  (jue  ».-etle  terre  a[>partient  au  monastère  de  Laval-Dlea.  D 


—  G19  — 

y  eut  à  Beauménil  un  couvent  avec  son  église,  fondé  vers  l'an  1140  et  dédié 
à  saint  Nicolas  :  il  y  eut  aussi  une  chapelle  sous  l'invocation  de  sainte  (iene- 
viève.  Remaury,  seigneur  de  Raucourt  et  d'Haraucourt,  fait  donation,  en  H62, 
«  à  Saint-Nicolas  de  Beauménil  de  tout  ce  qu'il  possède  dans  les  forêts,  dans 
les  eaux  et  dans  les  bois.  »  En  1194,  autre  donation  de  terre  «  pour  la  cire  à 
allumer  en  Saint-Nicolas  »;  en  1224,  titre  portant  «  indulgence  à  ceux  qui  visi- 
tent la  chapelle  de  Beauménil.  »  Monastère  et  chapelle  furent  assaillis  et  incen- 
diés pendant  la  guerre  de  Cent  ans;  puis,  en  1641,  parles  troupes  royales  après 
la  bataille  de  la  Marfée  :  des  ossements  et  de  nombreux  débris  d'armes  furent 
trouvés  au  lieu  dit  le  Ronchet.  La  commission  nommée  le  4  avril  1797  pour 
établir  la  liste  des  «  ci-devant  biens  nationaux  »,  constate  que  le  sieur  de  Nevers 
possède  la  ferme  de  Beauménil,  «  laquelle  comprend  deux  maisons,  des  bâti- 
ments ruraux,  des  bois,  des  clos  et  des  terres,  ayant  une  superflcie  totale  de 
427  arpents.  »  Beauménil  fut  adjugé  «  au  sieur  La  Bruyère,  de  Sedan,  pour  la 
somme  de  40,500  livres.  »  La  maison  actuelle  du  régisseur,  sorte  de  grosse  tour 
carrée,  servait  autrefois  de  colombier.  —  Monijoie,  6  hab.  —  Le  Vieux-Mont- 
joie,  La  partie  la  plus  anciennement  habitée  d'Haraucourt  :  peut-être  les  Romains 
y  eurent-ils  un  poste  d'observation.  Au  seizième  siècle,  Montjoie  fut  l'une  des 
fermes  les  plus  importantes  de  la  région.  Au  Vieux -Montjoie  furent  faites 
d'importantes  découvertes  préhistoriques;  élaient  trouvées,  notamment:  deux 
haches,  l'une  polie,  l'autre  taillée  en  serpentine.  A  côté,  quelques  ossements 
et  d'assez  nombreux  morceaux  de  bois  carbonisés.  Ces  restes  d'une  époque 
reculée,  dans  notre  sol,  laisseraient-ils  supposer  que  ce  territoire  fut  occupé 
par  l'homme  des  cavernes?  Le  sable  de  Montjoie  fut,  depuis  une  époque  fort 
lointaine,  utilisé  pour  le  moulage  de  la  fonte.  Notre  célèbre  Bernard  Palissy 
crut  pouvoir  l'employer  pour  ses  poteries,  dites  d'Italie.  «  Ces  terres,  écrit-il 
—  celles  de  Montjoie,  —  sont  humides  ou  longues  à  sécher  et  dangereuses  à 
brûler,  lesquelles  tiennent  quelques  substances  de  mines  de  plomb.  J'en  ai 
trouvé  quelquefois  d'une  espèce  qui  était  foit  nette,  subtile  et  déliée,  ayant 
l'apparence  d'être  fort  bonne;  j'en  formai  quelques  pièces  et  les  mis  au  haut 
du  fourneau;  mais  quand  je  vins  à  chercher  mes  pièces,  je  trouvai  qu'elles 
étaient  refondues  et  que  la  dite  terre  avait  coulé  comme  du  plomb  fondu.  » 
Derrière  les  Granyes,  où  se  dressait  la  potence  seigneuriale.  —  Le  Moulin 
Manfay,  transformé,  vers  1850,  en  atelier  de  construction.  —  Le  Vierzay.  Ainsi 
nommé  de  Jean  Vierzay,  un  réfugié  protestant  qui  s'établit  en  cet  endroit  à  la 
fin  du  seizième  siècle.  Au  Vierzay,  détruit  par  un  incendie  en  1686,  alors  qu'y 
résidait  la  famille  Verrnont,  les  Dubois  de  Rionzy,  des  calvinistes,  avaient  établi 
une  poudrerie.  —  Les  Tï.v/u's,  d'un  coteau  où  se  cultivait  la  vigne  :  était  alors 
une  assez  importante  agglomération,  surtout  habitée  par  des  protestants.  — 
Le  Chéne-leS' Malades,  17  hab.,  où  fut  établi»*,  dans  le  petit  vallon  très  pitto- 
resque arrosé  par  un  ruisselet,  affluent  de  l'Ennemane,  la  maladrerie  commune 
aux  lépreux  de  Raucourt  et  d'Haraucourt  et,  plus  tard,  d'Angecourt.  La  tradi- 
tion rapporte  que  les  lépreux,  lorsqu'ils  allaient  se  baigner  dans  la  Meuse, 
devaient  suivre  un  chemin  spécial  qui  les  y  conduisait,  vers  Remilly,  en  longeant 
l'Ennemane;  mais  défense  de  traverser  un  village.  Pour  s'ouvrir  le  passage 
nécessaire,  ils  avaient  le  droit  de  faucher  et  d'enlever  un  andain  à  travers  la 
prairie  jusqu'à  la  Meuse,  Lors  de  la  terrible  peste  qui  marqua  la  fin  du  seizième 
siècle,  l'établissement  du  Chéne-les-Malades  regorgea  de  pestiférés.  Incendié, 
détruit  de  fond  en  comble,  en  1641,  il  fut  assez  promptenjent  relevé  de  ses 
ruines  et  devint  une  ferme  ecclésiastique,  alors  qu'il  n'y  avait  plus,  en  France, 
de  pestiférés  et  de  lépreux.  Déclaré  propriété  nationale  en  1793.  le  Chêne-les- 
Malades  était  vendu  pour  14,600  livres  au  «  citoyen  Bruyère,  de  Sedan.  »  Le 
colombier,  la  maison  du  garde  furent  démolis  vers  1820,  et  le  Chêne,  à  cette 
époque,  passait  morcelé  en  mains  de  plusieurs  propriétaires.  Un  terrier  d'une 


—  620  — 

maison  d'iinlûtalion  avait  rnooro,  il  y  a  cinquante  ans,  un  fort  beau  dallage  en 
niarlin*.  ("rst  là  quo  so  trouvait  le  réfectoire  des  capucins.  Un  arceau  d*une 
t'i^nétie  «MiclavOe  dans  une  des  maisons  reconstruites  sur  les  anciennes  ruines, 
fst  <Mirorf*  visible.  Quant  à  la  Fonlfiine  Saint-Roch,  jadis  pèlerinage  très  couru, 
ell(^  l'sl,  actuclliMnent,  assez  peu  fréquentée.  Quelques  lieuxdits  se  rattachent 
à  cetlt.'  iéprosi'rie,  par  exemple  :  le  Chemin  des  VnHres;  la  Coulure  <te  la  Cha- 
ficlle;  h'  Prr  lie  In  Malntirrric.  A  si;,Mialer  aussi  :  le  Jardin  des  Lombards;  le 
i'hamp  (h'n  Loinharda;  les  Lombnrds  :  sur  remplacement  de  ce  dernier  lieudit,  se 
trouve  la  maiiie  actuelle.  Au  moyen  à^e,  on  appelait  Lombards  des  marchands 
italiiMis  qui  formaient  une  société  de  banquiers,  faisant  des  avances  de  numé- 
raire ou  recevant  des  sommes  en  dé  pots.  Entre  leurs  mains,  le  commerce  de 
la  monnaie  occasionnait,  à  Haucourt,  des  abus  fort  regrettables.  Les  comtes 
de  Hetliel.  qui  ptTcevaient  sur  ces  Irallcs  un  cens  élevé,  fermaient  les  yenx 
sur  If'S  abaissements  des  Lombards;  aussi  la  rapacité  de  ces  usuriers  se  donnait- 
elle  libn*  «rarrière.  M.  Lacaille  a  tn.>uvé,  aux  archives  du  palais  de  Monaco,  un 
Vidimua  du  2.'i  mai  1481),  contenant  l'énumération  des  privilèges  accordés  aax 
Lombards  de  liauc(»urt,  par  Louis  de  Flandre,  comte  de  Nevers  et  de  Rethel, 
au  mois  de  janvi(>r  1378  style  moderne  1379).  Le  texte  de  ce  curieux  document 
est  publié  dans  la  Hkvuk  historiquk  ahdennaisk  de  février  1899. 

MAISONCELLE-ET-VILLERS.  —  IL,  107.  —  E.,  33.  —  D.  C,  4.  - 

I).  A.,  17.  ~  I).  D.,  29.  -  Hect.,  1,108.  -  IL  P.,  llaucourL—  F.  L.,  le  deuxième 
dimanche  de  mai.  —  (L  —  Deuxiémt'  éUige  du  terrain  jurassique  :  marnes; 
minerai  de  fer  m  grains.  Pr«'mirr  éta^e  du  terrain  jurassitjue  :  calcaire  ooh- 
thiqur  t't  trrreux. 

Histoire.  -  ('.  d^  Hcims.  Maisoncelle,  d'origine  fort  ancienne,  ne  fut  jamais 
un  centre  bien  important.  Son  tet  ritoiœ  eut  pour  seigneurs,  du  douzième  au 
seizième  siècles,  les  moines  du  Mont-Dieu.  Fut,  h  cette  époque,  vendue  par 
ces  moint's  à  Poncelet-(îalopin,  maître  de  forges.  Les  ti'oupes  royales  allant 
combattre  ;i  la  Mai  fée,  puis  les  Ini[>ériaux  aux  temps  des  guerres  contre  TAu- 
triche,  U*s  rSpa^inoIs,  Li;;ueurs,  ravagèrent  et  incendièrent  ce  village.  Son 
é^^lise,  qui  dat(>  du  douzièmt^  ou  du  treizième  siècle,  fut  tellement  reconstruite, 
remaniée,  qu'elle  a  perdu  tout  caractère  architeclonique. 

Ecart.  —  Vilirrs-ct-lc-Cfi'itt'au.  Commune  îiutrefois  distincte;  réunie,  en  1828, 
à  Maisoncrlle.  A  son  origine,  fort  reculée,  paroisse  importante  dont  Maison- 
celle  n'était  qu'un  secours. 

Eglise.  —  Détruit»?  en  1882;  ne  fut  pcas  reconstruite. 

Château. —  liemontant  au  quinzième  siècle;  détruit  pendant  les  guerres  de 
la  Li;:u(':  n^stauré  en  1741;  est  maintenant  une  jolie  ferme  ornée  de  tourelles 
à  chacun  d»-  ses  angles.  La  chapelle  castrale  existe  encore. 

Ecart.  —  La  Haminnisc,  H  hiib.  :  aujourd'hui  ferme  importante;  fut  jadis 
une  >»*igneurie. 

LE  MONT-DIEU.  —  IL,  39.  —  E.,   12.  —  D.  C,  13.  —  D.  A.,  25.- 

D.  D.,  M\,  —  Hect.,  1,192.  —  IL  P.,  le  Chesne.  —  F,  L.,  le  2o  novembre.— 
Deuxième  ét.i^'e  du  trrrttin  jtmissi'/uc  :  marnes;  argile  exploitée  pour  tuiles 
ferru;:ineusis:  ar^'ile  avec  boules  siliceuses;  calcaires  blancs. 

Le  MoMl-Dittu  est  certaini-ment,  sous  le  rapport  de  la  population.  Tune  des 
comniuiH>>  l<>s  moins  importantes  de  France;  mais  dans  notre  histoire  locale, 
elle  occupe  une  très  grande  phice  à  cause  de  sa  chartreuse  célèbre  dont  la 
premièif  picire  fut  posée  sur  le  Monl-Hasan,  en  Tan  1130,  le  »  10*  des  calendes 
(le  juin.  "  Klle  eut  pr)ur  fondateurs  Odon,  abbé  de  Saint-Remy,  et  Regnault, 
archevè({ue  Je  lleims  :  date  de  1130  la  bulle  du  pape  Innocent  II  approu- 
vant le  piojet  dt^  fondation.  Lelte  chartreuse,  souvent  assiégée,  notamment 


—  eai  — 

en  1390  par  François  de  La  Noue,  dît  Bras-de-Fer,  gouverneur  de  Sedan,  ■ 
surnommé  le  Bayard  huguenot  —  et  pour  l'his-  _ 

toire  de  laquelle  nous  renvoyons  au  volume  de 
l'abbé  Gillet  :  La  Chaatrruse  du  Mont-Diku  au 
Diocèse  de  ItF.ixs,  —  fut  vendue,  avec  ses  dépen- 
dances, le  13  nori'at  an  IV,  <<  t  une  société  de 
spéculateurs  »  qui  l'acheta  moyennant  330,400 
livres.  Kn  1793,  elle  avait  été  convertie  en  "  pri- 
son d'Etat  1)  où,  de  tous  les  points  du  départe- 
ment, étaient  envoyés  les  suspects.  Dans  son  Djc- 

TIONNAIBE     DES    COUUU.NRS     DE     l'aBHOSDISSEMENT    DE 

Seda-v,  m.  Hannedouche  nous  donne  la  liste  com- 
plète —  el  surtout  curieuse  fi  cause  des  noms 
de  maintes  familles  ardennaïses  dont  la  plupart 
encore  existantes  —  des  prisonniers  qui  s'y  trou- 
vaient, alors,  enfermés;  et  en  outre,  voici  la  lettre, 
assurément  extraordinaire,  du  citoyen  Bouché 
l'alné,  par  qui  fut  or(;anisé  le  vandalisme  et  le 


Prançoli  dl  U  Noua 
et -devant  M  ont- Dieu, 


pillage  :  "  Ciloieti,  ijet  pris  possession  de  la  i, 
que  lu  me  l'avet  recommande;  aussitôt  que  ijet  été  arrivé  gel  tait  mettre  la  gar- 
nison sous  les  armes.  Get  fait  foule  en  bas  les  eslatues,  les  évéques,  saint  Bruno 
et  toute  sa  clique.  Ces  bougres  la  etet  dans  leur  niches  et  avet  lair  itc  se  foute 
de  la  nation.  Ce  soir  on  fera  un  feu  de  goie,  on  chantera  la  Carmagnole  et  nous 
foulerons  aux  feux  tous  leurs  livres.  Puisse-t-U  en  aitre  fait  otant  de  tous  les 
aiistoerates  et  de  tous  les  ennemis  de  la  patrie  —  salut  et  fraternité.  —  Signé  ; 
BotiCHÂ  l'aîné,  commandant  militaire  de  ta  maison  militaire  du  Mont-Dieu.  —  El 
vive  la  République  et  vive  la  nation.  Toute  ma  garnison  porte  des  m'iustaches, 
ces  des  bougres  n  poile.  » 

Dans  l'église  de  la  chartreuse  était  —  relique  singulière  et  digne  pendant  de 
l'huile  Saint-Nicolas  [voir  Oohchebï)  —  conservé  du  «  lait  de  In  Vierge  «  : 
relique  cataloguée,  aux  siècles  derniers,  dans  un  assez  grand  nombre  d'inven- 
taires de  trésors  d'églises.  Elle  n'était,  d'après  l'opinion  commune,  qu'une 
poudre  Manche  recueillie  sur  les  parois  de  la  grotte,  dite  du  Saint-Lait,  à 
Bethléem,  dans  laquelle,  afllrme  une  tradition,  la  Vienne  se  retirait  souvent 
pour  y  allaiter  l'enfant  Jésus.  A  côté  de  ce  <<  Saint-Lait  »  figuraient  non 
moins  triomphalement  une  dent  de  saint  Paul,  quelques  poils  de  la  barbe  de 
saint  Pierre,  et  «  quelques  restes  ■■  de  saint  Ennin.  «  Une  grande  partie  du 
corps  de  saint  Ermin  —  nous  dit  dom  Ganneron,  l'un  des  plus  connus  char- 
treux du  Mont-Dieu,  dont  il  écrivit  l'histoire  —  lut  donné  par  l'abbé  de  Lobe  h, 
Engelbert,  évesque  de  Chalon  et  prieur  du  Mont-Dieu  vers  l'an  1190,  qui  les 
mit  en  lieu  honnorable  avec  beaucoup  d'autres  tirez  du  gazophylace  des  saints 
de  ladite  abbaye,  mais  les  huguenots  qui  bruslèrent  le  Mont-Dieu  les  gaspillè- 
rent et  perdirent  en  partie  et  ne  nous  re.ste  plus  présentement  de  saint  Ermiu 
que  la  mandibule  entière  d'erabas  avec  deux  dents  dont  on  conjecture  assez 
la  corpulence  du  soint  évesque,  le  gros  os  d'une  cuisse  rompu  par  les  deux 
bouts,  le  gros  focile  entier  d'une  jambe  et  encore  ung  autre  gros  os  court 
appelle  trocanter,  au  col  de  l'os  fémur.  Je  crois  que  nous  avons  aussy  son  test, 
mais  l'escriteau  en  estant  perdu,  je  ne  l'ose  bonnement  l'asseurer.  Nous  avons 
aussy  l'os  entier  d'un  bras  de  S.  Théodulfe,  son  successeur,  et  encore  deux 
grands  os  entiers  d'un  bras  et  d'une  jambe  de  S.  Amuluin  qui  leur  succéda  à 
Lobe,  et  de  sainte  Auielberge,  veuve  enterrée  à  Lobe,  l'os  entier  du  bras  depuis 
l'espaule  jusques  au  coude,  n  Quelques-unes  de  ces  retiques  sont  déposées  à 
l'église  des  Grandes-Armoises  dans  deux  coffrets  en  chêne  recouverts  de  damas 
rouge.  (Voir  Paul  Laurent  :  Antiouitës  de  la  Cuartheuse  du  Mont-Dieu.) 


-  62-2  — 

l.(>rs<{iii'  fui  votkIu  ce  couvi-nt,  ses  ncliossps  ^taicnl  immenses.  Les  religieux 
n'iiviiir'iil  pas  [iioiiis  dt'  i'iii(|iiaiitc  à  snixnnte  neuves  sur  lesquelles  ils  perce- 
vaicMil  de  fortes  redi'vitiii'es,  surtout  en  Krain,  vin,  fruits.  La  forêt  seule  doo- 
niiit  lit)  n>vemi  tiutniel  <Ip  8,111)0  (i  Ki.'HH)  livres.  Les  étangs  de  Bairoa  el 
i|ud<{ues  mitres  fnuniissnii'til  dinijui-  iititiée  de.s  quantiti^s  de  poissons  qai 
i'appel;ii<-nt  tes  pi^ciies  niirii<:tileuses  île  l'Kvnnfiile.  D'où,  sans  exagération, 
tÛO.dUO  livr.'«  cerlaiiifs  df  nveniK. 

I)i'  IV|iUs>\  des  cloîtres,  des  lof^eineiits  abbatiaux,  reste  à  peine,  aujourd'hui, 
qui-tqui's  vi7:ili};eï.  Cette  eb.irireuse  si  niiif^ninquo,  si  somptueuse  qu'il  fut  pos- 
sible de  pnycr  lu  prix  de  son  acquisition  iivec  le  seul  produit  du  plomb,  du  for 


i 

~^^ 

É 

^ 

1 

■ 

1 

1 

.■l  <les  dO,: 


ADClenn»  cbinreiue  du   Koat-SIgu 


l  t.ra  ris  formel' 


I  fi?rnie.  en  parcs,  en  vergers  donnant 

Il  de-  l'aiNjuifine  que  tiai^ent  toujours  les  célt- 

sniircn  de  fortune  pour  l'abbaye.  Mois  Autour  du 

iti-efois,  l'épaisse  et  luxueuse  fortt 

époques  d'antan,  la  *égétatioD  ; 


lires  fi'SM-s  poissoniicus,  jadis  so 
Monl-Dicu  SI'  dresse  loujiiun:,  df 
■|ui  fui  l'orgueil  des  moines,  el.  i 
est  encore  li'iine  énergie  prodigi< 

Ecarta.  -  La  Corri'i-if .  i  bah.  —  Ui  Fci-'j',  'à  hab.  —  La  Grange  un  HmI, 
S  liah.  —  La  Miiisoii  ii  Ikir.  H.  —  1a  Mninon  forestière,  2  hab.  —  Le  JfmtJÎ- 
lineiiii.  IL  —  .Y"'''<V'-s.  IL  —  Les  Tuilirien,.  9  hab.  (Pour  l'histoire  ou  la  tégeade 
de  i-i's  é'-uris,  Miir  Meyr.ar.  ;  \\u.vfi  ky  Villaoks  dbs  A«de.nmîs.) 

LA  NEUVILLE-A-MAIRE.  —  IL.  a03.  —  E.,  98.  —  D.  C,  10.—  D.  A.,  18. 
—  1).  1)..  2:1.  -  lle.t..  72;i.  —  H.  P..  ILiucrourt.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  sut 
le  tH  ori.ilire.  —  O'  V.  —  Pn'niier  étafje  du  terrain  juraftique  :  caniëret  dans 
les  LiiIiMin-s  ocililliiques  de  cette  fonnalion.  Deuxième  étage  du  terrain  jurât- 
sii/iii-  :  minr'cn  di-  fiT;  m.irries.  L'histoire  de  cette  commune,  qui  jadis  s'appfr' 
lait  Nenfviile-lez-Maire.  pnrce  i|ue  M.iire  l'tait  alors  l'agglomération  principal*, 
eonservi-,  surtout,  le  smiveiiir  il  11  pillat;e  ocRanisé  par  Mansfeld,  en  1625;  de  11 
peste  i]ui  sévit  si  terrilikun-cit  en  HillH  (voir  Mevrac  :  Villes  et  Vilugr  ui 
Afiiiknnk-';,  i-t  du  loniliul  de  OUI,  nlor*.  que  les  habitants  attaquèrent  les  troupH 
sednnaiscs  ]ioursiiivMrit  lainiée  rovali'.  Luc  tradition,  d'ailleurs  fort  cont«f- 
table,  afllrtiie  qui-  l'église  de  ce  hourii  aurait  été  la  «  mère  de  sept  égtiMi  *< 
entr'aulri's  celle  dOuionl.  —  T..  de  Vitrv. 


—  623  — 

REMILLY-AILLICOURT.  —  H.,  985.  —  E.,  291.  —  D.  G.,  6.  —  D.  A.,  8. 
—  D.  D.,  27.  —  Hect.,  1,326.  —  B.  P.,  Remilly.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
18  octobre.  —  C^«  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  G.  —  T.  —  S.  G.  G.  VEspérance  et 
Union  des  Coopérateurs  de  la  vallée  de  l'Ennemane  (boulangerie).  —  Troisième 
étage  du  terrain  liassique  :  marnes;  calcaires  ferrugineux  et  argileux  très  durs, 
exploités  pour  les  routes;  marnes  sulfureuses  pour  Tagriculture.  Premier  étage 
du  terrain  jurassique  :  carrières  ouvertes  dans  les  calcaires  de  l'oolithe  infé- 
rieure. Terrain  diluvien  :  minerai  de  fer;  une  forêt  de  95  hectares.  Remilly 
s'étend  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  au  pied  d'une  colline  entre  Sedan  et 
Mouzon. 

Histoire.  —  G.  de  Vitry.  En  973,  charte  de  donation  faite  à  Tabbaye  de 
Mouzon  a  du  peu  que  possède  à  Remilly  et  à  Aillicourt  »  l'archevêque  Adal- 
béron.  On  voit  alors  que  cette  commune  et  son  écart  principal  sont  d'origine 
fort  ancienne.  En  1223,  alors  que  Remilly  faisait  partie  des  vingt-neuf  villages 
«  ressortissant  au  comté  et  à  la  justice  de  Mouzon  »,  entrevue  sur  le  Clos-Adèle 
de  Robert,  roi  de  France,  avec  Henri  II  d'Allemagne;  envahi  pendant  la  guerre 
de  Gent  ans,  puis  à  l'époque  des  luttes  entre  Louis  XI  et  Gharles  le  Témé- 
raire; pris  d'assaut  en  1536  par  les  Espagnols,  et  en  1662  par  les  troupes  du 
duc  de  Mansfeld,  et,  cette  même  année,  peste  terrible. 

En  1638,  des  Bourguignons  unis  aux  Espagnols  vinrent  attaquer  Remilly 
pendant  les  fêtes  de  la  Pentecôte.  Les  habitants,  prévenus  à  temps,  se  rassem- 
blèrent et  purent  repousser  l'ennemi.  Le  capitaine  du  village  trouva  la  mort 
dans  cette  escarmouche.  La  même  année,  le  30  juillet,  les  Bourguignons,  en 
garnison  à  Yvois,  sous  la  conduite  du  capitaine  Josselet,  allèrent  à  Cheveuges, 
«  ayant  avec  eux  un  traître  de  Vendresse  ».  Mais  la  garnison  de  Donchery  et 
de  Mouzon,  que  renforçaient  les  bourgeois  de  Remilly,  les  allèrent  attendre  au 
passage  de  la  rivière,  au  bac  de  Bazeilles,  où  ils  bataillèrent;  il  y  en  eut  114 
de  tués  ou  de  noyés  dans  la  Meuse,  et  aussi  leurs  chevaux.  Josselet  fut  du 
nombre  des  morts;  il  n'y  eut  pas  un  seul  Français  de  tué;  il  n'y  en  eut  qu'un 
de  blessé.  D'où  cette  déclaration  que  l'on  conserva  fièrement  dans  les  archives 
locales  : 

«  Le  roy  informé  que  les  habitants  du  village  de  Remilly  ont  fait  cognoistre 
leur  zèle  à  son  service,  en  plusieurs  occasions,  mesme  au  passage  dernier  des 
ennemis  par  la  rivière  de  Meuse,  proche  dudit  Remilly,  où  lesdits  habitants 
les  ont  beaucoup  incommodés  et  ont  tué  sur  la  place  plus  de  six  vingt  hommes 
de  pied  et  cinquante  chevaux.  Sa  Majesté  veut  et  ordonne  qu'ils  soyent  des- 
chargés de  tous  logemens  de  gens  de  guerre  et  toutes  contributions  pour  la 
substance  diceux,  pendant  la  présente  guerre  à  la  charge  qu'ils  continueront 
à  défendre  le  dit  passage  de  la  Meuse,  proche  d'eux.  —  16  Janvier  1639.  » 

A  la  bataille  de  la  Marfée,  les  habitants  de  Remilly  se  déclarent  pour  le  roi; 
ils  firent  preuve  d'héroïsme,  et  prirent  deux  pièces  de  canon.  L'une  de  ces 
pièces,  encore  à  la  mairie,  est  un  curieux  spécimen  de  l'artillerie  primitive. 
La  pièce  —  dit  M.  Hannedouche  qui  nous  en  donne  la  description  :  Dictionnaire 
DES  GoMMU.NES  DE  L'ARRONDISSEMENT  DE  Sedan  —  est  cu  foute  et  mesurc  1™12  de  long 
sur  0™07  de  diamètre  intérieur  à  la  bouche.  La  culasse  porte  deux  gouttières 
et  un  grain  de  lumière  ;  le  bouton  de  culasse  est  une  lame  de  fonte  percée  d'un 
trou.  L'autre  pièce  fut  requise  par  la  Gonvention  le  28  brumaire  an  II. 

Eglise.  —  Date  du  quinzième  siècle.  Sa  tour  carrée,  massive,  laisse  voir  quel- 
ques traces  de  créneaux  et  des  mâchicoulis.  Au  rez-de-chaussée,  l'entrée  d'un 
souterrain  parfaitement  conservé  et  qu'obstrua  la  construction  d'une  grange 
contiguë  à  l'église.  On  suppose  que  se  prolongeant  assez  loin  vers  le  nord,  il 
permettait  aux  assiégés  —  notamment  en  1536,  alors  que  les  Espagnols  avaient 
envahi  Remilly  —  ou  de  se  sauver  ou  de  recevoir,  du  dehors,  les  secours  néces- 
saires. Ge  souterrain  s'appelle  le  Trou  aux  Puces, 


—  02i  — 

Château.  —  S'rli-vait  sur  le  lion  dit  la  Tnir  —  «lans  la  propriété  Lamourde 
Lôorniir  —  uiif»  petito  forten^sse  qui  surv(»illait  sans  doute,  aux  temps  féodaux, 
un  passa ff«^  ^'uôahl*^  do  la  Meuse.  Fut  (hHruite,  en  153.'),  par  les  Espagnols. 

Ecarts.  —  Le  lifir  de  Uazeillea,  4  hab.  voir  plus  haut).  —  La  Maison  de 
Pamtiniinj.  N.  C.  —  Le  Moulin  Huvelif'r,  N.  C.  Ne  serait-ce  point  le  lieu  dit  :  le 
Moulut  n  Vt*ut,  où  fut,  pondant  la  bataille  de  Heaumont,  un  poste  d*obser\'a- 
tion  ?  —  Le  Moulin  Sarrazin.  S.  C.  —  Le  Petit  Rcmilly.  N.  C.  —  La  Mnnufai'- 
tuiY  de  drnps,  N.  (].  -  Pulin'e  de  Marin-Ffmse.  N.  C.  —  AUUcourt,  59  hab.  — 
La  (inir.  —  Maîaon  Duhns,  —  Proprit}tr  Fohtaine,  —  Maison  de  Bosse,  —  La 
Maison  Rou^^etui. 

Lieuxdits.  —  Lf  Piez  de  la  Cfmua^rc,  ancien  camp  romain.  —  La  FontaÎM 
dea  Mnl'ides,  où  se  trouvait  non  point  un  monastère,  comme  le  voudrait  la 
léf^endr,  mais  une  nialadrorie.  —  La  (i/v're.  où  l'on  a  découvert  les  substmc- 
lions  plus  ou  moins  calcin(''t'S  d'un  palais  romain,  et,  parmi  ces  substructions, 
des  pierres  sculptées,  des  débris  d(^  tuiles,  de  poteries,  de  nombreuses  médailles. 

—  -  i'hnuin  des  Hinjucnots  (voir  H.\ur«)UHT  pour  ce  môme  lieudit).  —  Le  Trou 
ïioulfinfjer,  on  si?  seraient  noyés  jadis  i;?:  quelques-uns  de  ces  nombreux  bou- 
iauf^ers  qui  approvisionnaient  Sedan.  —  L' A isanee  des  Chênes  des  BoHnjuitjnons, 
où,  on  ir>;)S  (voir  plus  haut),  camperont  les  Honr^uignons.  —  Le  Pi  d^Argeni, 
ancien  (ief  que  traversa  en  1870,  pondant  sa  retraite,  la  division  Bonncmain. 

—  Lii  Femme  Morte;  en  cet  endroit,  serait  morte  une  femme,  1793,  dit  la  légende 
qui  no  donne  point  d'autre  détail.  —  Le  L/n/,  occupé  par  Tune  des  artilleries 
allemandes  (pii  bombardèrent  Hazoillos.  —  La  Prairie  du  Sartaye;  appartint 
lonfîtemps  à  l'abbaye  de  Mouzon. 

'v«^  Lo  ;)0  août  1S70,  la  nuit  surprenait,  à  Uemilly,  le  corps  d'armée  du 
général  Douay  qui  dut,  avec  sos  troupes,  passer  la  Meuse,  en  pleine  obscurité, 
sachant  qu'il  était  talonné  par  los  Allemands  :  passage  dangereux,  héroïque, 
au  prix  do  mille  périls  se  renou volant  sans  cesse. 

STONNE.  —  H.,  180.  -    E.,  GO.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  21.  —  D.  D.,  36.  - 

llect.  71S.  —  IL  1*.,  Haucourt.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre. 

—  Di'uxionn;  éta^ro  du  terrain  jurassi'iue  :  calcairos  marneux  et  marnes  ;  argile 
do  roolilho  t'erruL'inouso  avec  boules  siliceuses.  Les  cailloux  rouges  de  Stonne 
se  ti'ouvcnt  dans  une  terre  roup>  semblable  à  celle  qui  contient  du  minerai  de 
fer.  i)n  los  oxi^loite  pour  l'ontretien  des  routes  :  ils  sont  composés  de  quartz 
très  durs,  à  j^Tosseur  variable.  —  C.  de  Vitry. 

L'altitude  de  Slonno  ost  très  éb'véo  :  344  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer.  Son  torritoiro  est  fort  accidonté.  Face  au  chemin  de  fer,  une  longue 
aroto  aux  lianes  oscar  pés,  au  faite  rectili^ne  brusquement  coupé,  à  angle 
obtus,  selon  lo  stylo  caractéristique  des  côtes  d'Argonne.  Cette  fln  de  crête  est 
surmontéo  d'une  butlo  artiiiciollo  a[)polée,  à  cause  de  sa  forme,  le  Pain  de 
Sucre  oL  dont  b?  sonuuft  atteint  350  nièln's.  «  ...  On  peut  contester  aujourd'hui 
la  val(*ui'  slralé<;iquo  do  co  point  culminant;  mais  on  ne  peut  lui  enlever  la 
ina;:inflconco,  du  panorama  que  Vtm  découvre  en  arrivant  sur  son  étroite 
plate-toFino.  C'pst,  assurémoni,  la  plus  vaste  vue  d'ensemble  de  la  région.  Ao 
preniior  plan  se  nionlront,  blottis  dans  los  replis  du  terrain,  tous  les  villages 
environnants;  à  l'ost,  Flaba.  la  Hosace.  Yoncq;  au  sud,  où  se  creuse  la  vallée 
de  la  Mièvre,  la  Herlièro,  Oschoset  Sainl-Pierremont;  au  nord,  Artaise-ie- Vivier, 
Maisoncollo,  Villors-devanl-Kaucourt.  C'ost  du  côté  de  l'ouest  que  la  vue  est 
le  plus  bornée.  Au-dossus  dos  toits  de  Stonne,  l'horizon  est  fermé  brusqae- 
nK'ut  par  los  soniinots  l'ouillus  du  Mont-Dieu.  Mais,  dans  toutes  les  autres 
directions,  r'ost,  so  déroulant  sous  nos  yt'ux,  comme  un  immense  tapis  bariolé 
des  t«*intos  los  plus  divorses  et  dont  bis  houleuses  ondulations  vont  se  perdre 
en  la  brunie  des  lointains. . . 


—  635  — 

11  Slonne  est  le  village  huut  perché,  le  nid  d'aigle  qui  domine  tout  le  pays 
d'ulentour  et  que  l'on  voit  de  très  loin,  prodtajil  sur  rhorizon  sa  silhouette 
anguleuse.  On  l'aperçoit  des  hauteurs  qui  s'élèvent  au  nord  de  Sedan;  ou  la 
revoit  encore,  t  quatorze  lieues  de  là,  du  haut  de  1a  colline  de  Bourcq  en 
l^hampagne,  au  sud  de  Vouïiers.  On  dit  qu'autrefois  ca  dernier  village  cora- 
muniquait  directement  avec  Stonne  au  moyen  d'un  télégraphe  aérien  dont 
les  gens  de  la  plaine  voyaient  les  grands  bras  s'a(titer  élrungement  snr  le  ciel. 
On  parle  même  de  signauï  de  feux  —  cens  qu'auraient  allumés  les  quatre 
(Ils  Aymon  —  qui  s'allumaient  certains  Boirs  sur  ces  points  culminants,  et 
sur  d'autres  plus  éloignés  en  rapport  avec  eus.  Cela  sent  la  tradition  celtique 
et  nous  reporte  h  ces  temps  lointains  où  l'histoire  devient  légende.  Hais 
Stonne  a  gaide  d'autres  preuves  de  son  antiquité.  Tous  ceux  qui  sont  passés 


Ib-haut  y  ont  vu  les  vestiges  de  la  grande  voie  romaine  de  R    m    à  T  é 
lies  restes  de  subslructions,  de  dallages  mis  &  jour  assez  loin  d      1  m  t      d 
village  actuel,  de  nombreux  puits  creusés  aux  alentours,  des  d  b      d       I 
et  de  bas-reliefs,  enlin  des  monnaies  romaines  d'or  et  d'argent  tro     é       In 
la  campagne,  tout  cela  témoigne  suffisamment  de  la  vétusté  d        p  1 1  h  m     u 
>i  Aërement  cAmpé  sur  sa  cr^te. . . 

"  De  nombreux  puits  sont  attribués  aux  Itomains;  on  en  co    pi    q        nt 
tant  dans  le  village  que  dans  les  environs.  Ia  plupart,  il  est  n       nt  q 

des  troua  profonds  sans  maçonnerie,  des  ébauches  de  puits  I  n  a  a 
ment  cherché  la  nappe  d'eau.  Hais  cette  circonstance  même,  cette  recherche 
opinifttre  de  l'eau  prouve  le  ^rand  besoin  qu'on  en  avait  et,  par  conséquent,  le 
lirand  nombre  d'hommes  qui  vécurent  lâ-haut.  Ce  que  l'on  peut  se  demander, 
r'esl  si  cette  position  était  passagère  ou  sédentaire;  si  Stonne  fut  réellement 
une  ville  ou  simplement  un  poste  millitaire  destiné  au  ravitaillement  des 
troupes.  Cette  dernière  hypothèse  est  la  plus  vraisserablable.  si  l'on  considère 
>  Stonne  n'a  jamais  àù  présenter  des  conditions  favorables  à  l'existence 
d'une  population  urbaine,  tandis  qu'elle  /-tait,  par  sa  situation,  un  véritable 
camp  retranché  placé  en  vedette  au  point  culminant  de  la  voie  stralt'gique  de 
Ileims  h  Trêves. . .  -  (Donnay  :  Revuk  b'Ahoknne  bt  d'Ahgon.vb.) 

Sur  la  place,  deux  ormes  que  l'on  croit  être  des  "  Sully  ■-, 


—  620  — 

Eglise.  —  Une  de  nos  plus  curieuses.  Monument  historique  que  la  tradi- 
tion dit  avoir  tHt''  ronstruit  par  ordii?  de  Charlemaf^'ne  (?).  Des  statues  et  des 
fragments  de  chapiteaux  sculptrs  pt^rniettent  de  supposer  que  Téglise  actueQe 
était  très  ancienne  ou  qu'elle  fut  reconstruite  avec  les  matériaux  et  les  débris 
d'une  autre  éf^lise  remontant  aux  premiers  temps  du  christianisme.  Un  craciÛx 
en  bois  sculpté,  provenant  de  l'é^'lise  de  Stonne,  est  actuellement  au  musée  de 
Sedan.  Li  taille  ;^'rossière  du  ciu'ist  laisse  supposer  qu'il  remonte  à  Tépoqne 
bien  reculée  de  l'enfance  de  l'art  dans  notre  région.  L'église  de  Stonne  porte 
des  traces  d'incendie;  souvenirs  des  guerres  des  seizième  et  dix-septième 
siècles.  A  quelque  distanct^  la  Fnnfaine  Saint-Fiacre,  où  les  mères  crédules 
amènent  leurs  enfants  pour  que  le  saint  les  ^^uérisse  de  la  colique  et  les 
préserve  des  convulsions. 

ChÀteau.  —  De  l'ancit^n  château,  nanontant  comme  l'église  an  temps  de 
(^harleniajL^ne,  ne  reste  plus  trace  aujourd'hui.  Déjà,  dès  le  seizième  siècle,  son 
emplac(>nient  était  à  peine  marqué  par  la  bruyère  et  quelques  palissades,  Tes- 
ti^es  des  nombreuses  maisons  qui  s'étaient  groupées  autour  de  cette  forteresse. 
En  ces  lieux,  on  a  trouvé  d'assez  nombreuses  pièces  romaines  ;  mais  rien  n*in- 
dii|ue  d'une  fa<;on  précise  à  l'archéologue  —  n'en  déplaise  à  la  tradition  — 
({uand  furent  fondés  les  forts  et  le  cinlteau  de  Stonne.  Ce  château,  qui  d^ 
avait  été  pris  d'assaut  par  les  Anglais  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  fàt 
pillé,  en  13.')2,  par  de  Itossen,  alors  (ju'il  commandait  le  corps  d*armée  qu'en- 
voya, dans  nos  régions  ardennaises,  Marie  d'Autriche,  gouvernante  des  Pays- 
Bas;  fui  une  troisième  fois  mis  à  sac,  en  1G37,  par  le  maréchal  de  GhàtilloD 
quand  il  chassait  les  Impériaux  ainsi  (|ue  les  Espagnols  de  nos  villages  qu'ils 
occupaient.  Enfin,  en  iO.'iO,  les  Croates  de  rarniéc  de  Turenne  incendièrent  et 
ce  château  et  Stonne.  Du  village,  alors,  ne  resta  que  l'église  et  deux  maisons. 

Ecarts.  —  Les  Fnntaiws,  lieu  particulièrement  ravagé  par  les  troupes 
espagntdes,  en  1037.  N.  C.  —  Les  Cewlrières,  17  hab.  —  Le  Moulin t\  Vent.  Ji,C. 
Où  l'on  croit  reconnaître  les  vestiges  d'un  camp  romain.  —  Les  Huttes  (FOigny, 
m  hab.  L'ancienne  voie  romaine  descendait,  par  une  pente  raide,  surlecarre^ 
four  de  la  grande  route  et  du  chemin  des  Huttes,  pour  se  diriger,  en  ligne 
droite,  sur  Mouzon  et  (iarignan, 

>wv  Stonne,  en  171^2,  aux  temps  des  guerres  de  la  Révolution,  fut,  avecle 
tiliesne,  la  Croix-aux-Hois,  (irandpré.  la  Chalade  et  les  Islettes,  Tun  des  «  postes 
principaux  de  la  défense  nationale.  »  Le  28  août  1870,  Tarmée  de  llao-Mahon 
eut  son  quartier  général  à  Stonne.  C'est  dans  ce  village  que  Tempereur  et  le 
niarécbal  décidèrent  d'aller  passer  la  Meuse  à  Remilly.  On  voit  au  cimetière  un 
monument  ehrvé  par  le  Soutenir  français  à  la  mémoire  du  capitaine  Moreaa, 
du  2H  iU'  ligne,  qui,  blessé  deux  fois,  parvint,  au  plus  fort  de  la  mêlée,  en 
arrière  de  Keiscliolft>n,  après  des  prodiges  de  valeur,  à  sauver  deux  fourgons 
du  Trés«>r,  contenant  chacun  000,000  francs. 


tJV.*.- 


Il 


-.  I 


c>  <c*s>-<î*c>  <o'C>  <;*s>  <;*cs  <c*u^^<)*3>-^^ 


CHAPITRE  V 


-3k;- 


ARRONDISSEMENT   DE    VOUZIERS 

I.  Canton  de  Vouziers.  —  n.  Canton  d'Attigny.  —  m.  Canton  de  Bozancy. 
IV.  Canton  du  Chesne.  —  V.  Canton  de  Grandpré.  —  VI.  Canton  de  Hachanlt. 
Vn.  Canton  de  Honthois.  —  Vm.  Canton  de  Tonrteron. 


L'arrondissement  de  Vouziers,  qui  est  surtout  agricole,  occupe  le  sud-est  du 
département  ;  il  affecte  la  forme  d'un  quadrilatère  assez  régulier.  Il  est 
borné  :  au  nord,  par  les  arrondissements  de  Mézières  et  de  Sedan  ;  à 
l'est,  par  le  département  de  la  Meuse;  au  sud,  par  le  département  de  la  Marne  ; 
à  l'ouest,  par  l'arrondissement  de  Rethel.  Il  comprend  huit  cantons  :  ceux  de 
Vouziers,  d'Attigny,  de  Buzancy,  du  Chesne,  de  Grandpré,  de  Machault,  de 
Monthois  et  de  Tourteron,  ayant  dans  leur  ensemble,  cent  trente  et  une  com- 
munes; 49,450  hab.  ;  15,235  élect.  ;  139,538  hect. 

C'est,  en  superficie  territoriale,  l'arrondissement  le  plus  étendu  des  Ardennes. 
Il  est  arrosé,  notamment,  par  l'Aisne  et  ses  affluents;  par  l'Atrc,  et,  sembla- 
blement,  les  affluents  de  l'Aire. 

«  Si  Ton  jette  un  coup-d'œil  d'ensemble  sur  l'arrondissement  de  Vouziers  — 
écrivent  MM.  Meugy  et  Nivoit  dans  leur  Statistique  agronomique,  —  on  remar- 
quera que  la  constitution  en  est  assez  simple  et  facile  à  saisir  au  point  de 
vue  topographique.  Une  première  chaîne  de  montagnes  court  à  peu  près,  du 
nord-ouest  au  sud-est,  de  Vaux-Champagne  à  Séchault.  Vers  le  nord-est, 
cette  chaîne  est  escarpée  et  sillonnée  de  ravins  étroits,  tandis  qu'au  sud-ouest 
elle  forme  un  grand  plateau  mollement  ondulé  et  mamelonné.  Ce  sont  les 
monts  (le  Champagne,  appelés  aussi  monts  de  craie,  parce  qu'ils  appartiennent 
entièrement  au  terrain  de  craie. 

«  Une  seconde  chaîne,  parallèle,  pour  ainsi  dire,  à  la  première,  est  composée 
de  (jaize,  roche  tendre,  facile  à  entamer  par  les  influences  atmosphériques  et 
donnant  lieu  à  des  escarpements  prononcés.  Elle  est  connue  sous  le  nom  de 
montagnes  de  ^Argonne;  elle  s'étend  de  Noirval  à  Apremont,  et  elle  est  presque 
entièrement  couverte  de  forêts.  A  l'inverse  de  la  précédente,  cette  chaîne 
forme  une  sorte  d'arrêt  ;  toutefois,  les  pentes  sont  plus  douces  sur  le  versant 
sud-ouest,  et  plus  rapides  sur  le  versant  nord-est. 

«  Entre  les  monts  de  craie  et  les  montagnes  de  l'Argonne,  se  trouve  une 
large  dépression  à  sol  argileux,  sableux  ou  marneux,  dans  laquelle  coule 
l'Aisne. 

«  Au  nord-est  de  l'Argonne,  le  sol,  constitué  en  grande  partie  par  les  roches 


calcaires  des  terrains  jurassiques,  présente  le  relief  propre  à  ces  roches.  On 
piuirraif  ass»*z  bien  le  l'omparer  à  un  vasli^  massif  traversé  par  un  ^rand 
nombre  de  valbVs  plus  ou  moins  res-^errées.  Ce  massif  se  termine  vers  le 
nonl  par  une  falais<*  qui  va  de  Louverf^'ny  h  Tailly.  Au  pied  s*étend  une  grande 
plaine  ar;;ileuse. 

«  Ainsi  nous  pouvons  conclure,  dune  manière  frénérale.  que  rarrondissemcnt 
de  Vouziers  présente  cb'ux  plateaux  élevés  :  le  plateau  crayeux,  faiblement 
ondulé;  et  le  plateau  jurassique,  trés-accidenté.  Tous  deux  se  terminent  vers  le 
nord-est  ou  le  nonl  par  une  falaise  et  s'inclinent  doucement  vers  le  sud-ouest 
t)U  !•»  sud.  Mais  le  second  ne  se  raccorde  pas  directement  avec  le  premier;  il 
en  est  séparé  par  l'arèle  gaizeuse  de  rArf,M>nne.  » 


I.   CANTON    DE   VOUZIERS. 

Le  canton  de  Vouzierscomprend  dix-liu  il  communes;  Vouziers,  Ballay,Rourcq, 
Biaise,  Ch»»>tn's,  t'.ondé-les- Vouziers,  Contreuve,  la  Croix-aux-Bois,  Falaise, 
tirivy-Loizy,  Lon«iwé,  Mars-sous-Bourcq,  Qualrn-Cliamps,  Sainte-Marie,  Terron- 
sur-Aisnt\  Tr»;:.^s,  Vandy  et  Vrizy.  —  Neuf  d'entre  elles  sont  sur  la  rive  droite 
d«*  r.\<s/<<7  et  f'IU^s  ont  toutes  des  bois  el  des  vi;;nes,  à  l'exception  de  la  Croix- 
au\-Bois  ol  d«'  Lon^wé  qui  n'ont  que  des  bois;  les  neuf  autres,  sur  la  rive 
gauche,  sont  essentifUeiucnt  afiricob*s  :  aucune  d'elles  n'a  de  bois;  Vrizy  seul 
a  des  vi^Mi»*s.  Toutes,  excfplé  Bourci],  produisent  des  osiers,  dont  le  corn  merre 
est  concentré  à  Vouziers.  ou  plutôt  à  Condé-les-Vouziers,  son  quasi-faubourg. 

Le  canton  d«*  Vouziers  est  borné  :  au  nord,  par  les  cantons  du  Cliesne  et 
d'Atli;:ny;  à  l'oue-it.  par  les  cantons  d'Attipiy  et  de  MachauU  ;  au  sud,  par 
les  cantons  de  Monthois  et  de  (irandpré;  à  l'est,  par  les  cantons  de  Buzancv 
et  du  Chesne. 

10,4r.y  bab.  ;  2,:î»4  éli'ct.  ;  14.790  bect. 

VOUZIERS.  —  IL,  '^M'^.  —  E.,  t)W>.  —  [).  D.,  ;;2.  —  flect.,  o2:i.  —  B.  P.. 
Vouziers.  —  F.  L.,  le  dinianclie  qui  suit  le  13  septembre.  —  K.,  la  veille  du 
dimanclH'  trras,  d<'s  itanienux  et  d"'  la  Pentecôte;  le  samedi  qui  précède  le 
âr>  .ioilt  ;  il*  sann-di  (]ui  <uit  le  i:{  srpleuibre;  le  samedi  qui  précède  la  Saint- 
Martin.  —  T.  —  ti.  --  {y  1».  —  IL  IL  —  S.  M.  —  Caisse  d'épargne  centrale. — 
twiisse  secouis  mutuels  sapeurs-pompiers.  —  llarm.  —  Fanf.  —  S.  T.  —  S.  G. 
—  Le  liuidmi  vouztnnis,  société  vélocip.  —  La  MuUnalCj  société  de  pèchears 
à  la  lii^ne.  —  La  ;;aize  s'étend  dans  la  partie  ().  du  territoire,  sur  la  rive  ganche 
d<*  i'.t/s/i<'.  et  donne  des  terres  sableuses  légères  :  40  hect.  de  sables  verts 
avei'  nodules  pbospliatés  noirâtres  sur  les  sommets;  et  sur  les  pentes,  quelques 
lanibt^aux  de  limon.  L(^s  alluvions  de  l'Aisne  —  cette  rivière  longe  la  ville 
dan<  sa  partie  est,  et  c'est  en  c<*t  endroit  que  rembranchenienl  du  canal  des 
Anb'nn«*s  prend  son  ori^'in»*  —  sont  ;;1aiseuses  et  arf^ilo- sableuses.  Seule 
source  à  signaler  :  celle  de  Saûit-MaiiiUh',  ou  plutôt  Saint- iieni ;  saint  que 
l'on  invoque  pour  les  convulsions  des  enfants. 

Histoire.  —  (]bef-Iieu  d'un  poste  militaire  au  temps  d'Antonin,  Vouziers 
parait  s'étie  formé,  posiérieusement.  autour  de  trois  fermes  :  deux  s'appelant 
«<  les  Votizit'rs  »•  l'I  la  troisième  "  Vo//nv/  ».  La  première  de  ces  fermes  se 
trouvait  pro<he  di*  l'Aisne,  sur  le  coteau  où  s*(Hend  la  ville  actuelle,  et  la 
se<'on(le  <iu  lieu  dil  la  VfmlvUe.  (J»ant  à  l'autre,  elle  était  construite  sur  rem- 
placement qu'occupe  la  rue  de  l'Kfrlise  :  elle  fut  démolie  pour  faire  place  au 
clifileau  qu'babili'rent  les  Ecossais  pendant  la  Ligue. 

\:\  spiiiiieurie  de  Vouziers  a[»parlenait  au  Domaine  royal  de  Champagne. 
(^<>  domaine  consistait  vn  liuit  clultellenies  principales  :  Saint-DIzier,  Sainte- 


—  631  " 
Menehoiild,  Vitry,  Chaumont,  Troyes,  Epernay,  Sézanne,  Mouzon,  desquelles 
dépendaient  «  douze  cents  terres  et  seigneuries  ».  A  elle  seule,  la  châtellenie 
de  Sainte-Menehould  en  contenait  deux  cent  cinquante,  parmi  lesquelles  Vouzy. 
C'était  à  cette  époque  —  quatorzième  siècle  —  un  village  que  formaient  une 
centaine  de  maisons  ayant  trois  cents  habitants,  pas  davantage.  Ils  cultivaient  le 
chanvre  et  In  vi^ne,  mais,  plus  particulièrement,  s'adonnaient  au  commerce  des 
grains.  Ils  furent  célèbres  autrefois,  les  marchés  de  Vou^iers,  «  (^rand  entrepôt 
des  grains  qui  passaient  aux  frontières  ou  allaient  dans  les  Flandres.  >■  Com- 
merce d'une  importance  telle  que  les  seigneurs  de  Vouziers  s'étaient  arrogés 
les  droits  de  halage  et  de  stellage. 

La  guerre  de  Cent  ans  portait  un  coup  mortel  à  ces  marchés;  d'où,  plus  tard, 
requête  des  Vouiinoisâ  François  I"  qui  leur  répondit,  de  Saint-Maur-les- Fossés, 
par  une  lettre  patente  où.  notamment,  on  lit  :  "  Mayant  esté  remontré  — 
nous  rajeunissons  l'orthographe  —  qu'il  y  avait  autrefois,  à  Vouziers,  foires  et 
marchés  qui  ont  discontinué  au  moyen  des  guerres  qui  ont  eu  cours  au  dit 
pays  et  pour  l'exercice  d'icelles  une  grande  halle  étant  au  milieu  place  de 


l'église  par  quoi  et  pour  plus  grandement  peuple  et  amender  le  dit  lieu  serait 
besoin  et  chose  très  convenable  et  très  profitable  pour  les  habitants  du  dit 
lieu  et  de  la  chose  publique  avoir  un  marché  chacune  semaine  à  jour  de 
samedi  et  comme  il  est  coutume  d'ancienneté  deux  foires  par  chacun  an  ;  la 
première  au  premier  jeudi  de  Ciirème,  et  l'autre  le  lendemain  de  la  Saint- 
narthélemy...  .. 

Uais,  écrit  la  chronique,  •<  Vouziers  ayant  été,  en  grande  partie,  ruiné  des 
gens  de  guerre,  »  les  Vouzinois  songèrent  à  s'enfermer  dans  leur  bourg  et  à  se 
fortifier:  non  toutefois  sans  avoir  demandé  la  permission  au  «  roi  de  France  et 
de  Pologne,  Henri  III,  qui  l'accordait  en  ces  termes,  février  1578  :  «  Nous 
ayant  été  démontré  que  le  lieu  de  Vouziers  est  prochain  des  frontières  de  France 
et  que  c'est  un  lieu  facile  à  fortifier  pour  la  défense  du  pays,  qu'il  se  tient 
foires  et  marchés  au  dit  lieu,  enjoignons  permission  de  faire  clore  au  bon 
plaisir  et  à  la  commodité  des  habitants  du  dit  Vouziers,  fermer  le  dit  bourg  de 
murailles,  fossés,  pont-levis,  barbacancs,  boulevards  et  toutes  autres  sortes 
de  fortifications  et  choses  requises  à  clôture  et  forteresse  de  ville  et  sûreté...  » 

Ne  reste  plus  traces  de  ces  fortifications,  de  ces  fossés  sur  lesquels,  au 


—  «:J2  — 

noni,  était  joU>  un  pont  do  bois  :  aujoiirilhui  quartier  du  Vieux-PoiU,  Foriifl- 
cations,  d'ailleurs^  aussi  peu  considérables  que  redoutables  :  simplement  une 
ceiiilurt'  de  fossés  qui,  après  avoir  lon^'é  toute  la  partie  orientale,  se  dirigeait 
vers  le  coucbant  on  deux  lignes  parallèles,  sud  et  nord,  entre  lesquelles  s'abri- 
tait Vouziers.  Lin»  porte  de  pierre,  rue  de  Reims;  c'est-à-dire  depuis  la  rue 
Saii»te-Marie  jusqu'à  la  place  d»»  Ville.  Ce  quartier  du  Vieux^Ponl,  qui  semble 
avoir  ^ardè  sa  curieuse  physionomie  d'autrefois,  n'appartient  à  Vouziers  que 
depuis  cent  années.  ><  Nonobstant  l'opposition  de  la  commune  de  Condé  —  dit 
V Arrêt  du  Uircrtoiredrpartrnientat,  .9  ff>vrier  1792,  —  les  habitants  du  Vieux-Pont 
seront  et  <lenieureroiit  par  l'avenir  réunis  de  fait  et  de  droit  à  la  commune  de 
Vouziers,  ils  y  jouiront  des  mêmes  droits  et  avantages  que  les  citoyens  du 
lieu,  et  supporteront  les  mêmes  charges  qu'eux.  »  Cet  arrêt  ne  reçut  son 
exécution  qu'en  1794,  sur  l'ordre  formel  du  représentiint  Charles  Lacroix,  en 
mission  dans  les  Ardennes. 

«  Huiné  par  les  f^ens  de  guerre!  »  C'est  dire  combien  Vouziers  eut  à  souffrir 
—  comme  d'ailleurs  toute  la  ré^iion  —  des  troupes  qui  guerroyèrent  en 
Ardenne  aux  temps  d>>s  Anglais,  de  la  Li^ue  et  de  la  Fronde!  En  1650, 
après  la  bataille  de  Hethel  entre  Sainl-Ktienne-à-Arnes  et  Sommepy,  Turenne, 
vaincu,  passait  l'Aisne  a  Vouziers,  se  dirigeant  sur  Buzancy. 

En  1792,  le  général  ('hazol  partait  de  Vouziers  avec  8,000  hommes  environ, 
pour,  sur  les  ordres  de  Du  mouriez,  reprendre  le  village  de  la  Croix-aux- 
Hois,  dont  le  prince  dn  IJriinswick  venait  de  s'emparer  —  13  septembre  — 
sans  qu'on  lui  eiU  t'ait  trop  ;;rande  résistance.  Clerfayt  engagea  le  combat  :  il 
ntï  fut  piinr  nous  que  sfiiltMiient  honorable,  des  forces  supérieures  nous  ayant 
obligés  à  rétrograder  sur  Vou/iers  et  sur  Falaise.  Cette  retraite  laissait  la  ville 
de  Vouziers  ouvertt*  aux  troiipt'S  autrichiennes  qui  purent,  tout  h  leur  aise,  y 
venir  camper.  Lo  18  septembre,  passage  de  Tarmée  des  émigrés,  commandée 
par  1«*  maréchal  de  Oistri<'s  :  10,000  chevaux,  toute  la  maison  du  roi  telle 
«lu'i'lUî  avait  été  réorganisai'  depuis  1774,  la  brigade  à  pied  irlandaise,  le  régi- 
ment d('  Vexin  qui  t'orinail  un  corps  d'infanterie  française  où  se  trouvaient 
le  comte  de  Piov^Mice  •  ({ui  fut  Louis  XVilI),  le  comte  d*Artois  (qui  fot 
Charles  X  ,  les  ducs  dt?  lîerry  et  d'Angouléme.  C'est  de  Vouziers  que  Louis- 
Philippe  marchait  sur  Valmy,  tandis  (fue  le  duc  de  Broglie  et  ses  émigrés 
allaient  à  Vonc(|.  Nous  dirons  ({uelles  furent  bs  atrocités  perpétrées  par  eux 
dans  ce  village  (|u'il>  imendierent  voir  Vi>.\co;.  Puis,  tandis  que  la  municipa- 
lité de  Vouziers  recevait  l'orilre  de  prépiireraussiliM  toutes  les  provisions  néces- 
saires pour  une  armée  de  2(H),ooj)  hommes,  on  apprit  que  la  République  venait 
d'être  proclainée  à  Paris,  et  (|ue  les  troupes  du  fameux  duc  de  Brunswick,  vain- 
cues à  Valmy,  battaient  en  retraite. 

Kn  1804,  passade  à  Vouzïits  de  Napoléon,  arrivant  de  M ayence  (voir  Meyrac: 
ViLLKs  KT  Vn,L\«;Ks  i»K<  An[»KN.\K>).  Ci'st  maintenant  Waterloo!  13,000  hommes 
de  l'année  coalisé*»  a>sièg»«iit  S«Mlan,  qui  capitule.  .Mézières,  bloquée,  est  obligée 
de  se  rendre.  Voilà  donc  une  nouvelle  fois  les  Ardennes  envahies,  et  nos  villes 
occupées  par  ceux  ({ue  les  nnalistes  appelaient  «  nos  alliés  ».  Vouziers  et  ses 
alentour>  gardèrent  pendant  deux  années  le  régiment  des  dragons  de  Cour- 
lande  ;  environ  8,(HK)  cavaliers,  qui,  le  8  mai  1817,  reprirent  le  chemin  de  la 
Ilussie  après  avoir  été  passés  en  revue  par  les  généraux  Aliéxen  et Kabloukoff. 
Pendant  l'invasion  de  1870,  Vouziers  fut,  successivement,  traversé  par  les 
troupes  françaises  et  par  les  troupes  allemandes;  mais,  sauf  les  inévitables 
petits  engat;<'n)enls  que  nécessitèrent  les  rencontres  des  deux  armées  enne- 
mies, aucun  fait  d  armes  important  n'est  à  signaler. 

Eglise.  —  Kditice  ogival  du  quinzième  et  du  seizième  siècle,  dont  la  partie U 
plus  intéressante  est  c(>rtainenient  un  portail  de  pur  style  Renaissance.  II  est 
regrettable  que  l'œil  ne   puisse  admirer  les  belles  proportions  de  ses  troil 


-  633  — 
[Ktrches  sans  être  choqué  par  la  conslruclion  lourde  et  disgracieuse  qui  serl 
de  clocher  à  cette  église.  Sur  un  pilier,  cette  invocalion,  en  partie  lisible,  à 
sainl  Maurille,  patron  de  la  paroisse  :  0  sainct  Meuril  —  nome  pasteur  —  de 
malaiies  conta  —  laleur  lu  as  fa  —  is  de  miracles  mil  —  qui  xeroîenl  —  long 
il  raconter. . .  1548  —  inscription  qui  prouve  l'ancienneté  du  culte  local  dont 
jouissait  ce  saint.  Vouziers,  d'ailleurs,  s'appelait  jadis  Vouiy-Salnt-Ueurier, 
pour  la  distinguer  de  Vouzy-les-Vertus  appartenant  au  diocèse  de  Ch&lons. 

Dans  le  tympan  principal  est  sculptée  l'Annonciation  qu'accom paient. 
abritées  sous  des  niches,  mais  mutilées,  les  statues  des  quatre  évangélisle.s. 
L'église  gothique,  séparée  du  porUil  par  une  cooslrution  ajoutée  après  coup, 
à  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  se  compose  dune  nef  majeure  avec  transepts, 


BeIIw  dg  Voniitn 


de  deux  bas-côtés  et  iluu  cliuîur  à  cinq  pans.  Les  fenêtres  des  transepts,  &  deux 
meneaux,  et  celles  de  Iubside,  ont  leurs  tympans  flamboyants.  Les  voQtes,  à 
nervures  prismatiques,  sont  soutenues  par  des  piliers  multicolonnes  avec  cha- 
piteaux ornés  de  feuillaRes  et  de  raisins.  Le  portail  devait,  dans  ta  pensée  de  ses 
fondateurs,  faire  partie  d'une  église  plus  vaste  à  construire  sur  l'emplacement 
de  l'église  actuelle.  Mais,  pendant  près  de  trois  cents  ans,  le  cimetière  continua 
de  s'étendre  à  ciel  ouvert  entre  ce  portail  et  l'église  ogivale.  Enfin,  M,  Jean- 
François  Lévéque  de  Vandières,  dernier  seigneur  de  Vouziers,  fut  autorisé, 
en  1119,  à  clore  et  à  couvrir  tout  cet  espace.  L'œuvre  de  M.  de  Vaiidières, 
utile  mais  d'un  goilt  fdcheux,  donnait  à  l'église  sa  disposition  déQnilive. 


—  634  — 

On  ponse  qiio  l'é^lisr-  do  Vouziors  <Ioit  son  orijiine  à  la  coopération  des 
sei^nours  et  dos  oorps  do  métiors:  «  à  la  comnianderie  de  Malle,  de  Boult-aux- 
Rois,  »>  «lit  lliilM^rt.  Toujours  ost-il  que  sur  le  premier  contrefort  nord,  les 
armes  do  lloiiri  do  Voiiziors  —  enlerri^  dans  l'église  abbatiale  d*Elan  (1409), 
cliovalier  soij^nour  do  Soroy,  f^'ouvorvour  du  Rethélois  (1390  à  1415)  —  sont 
aoronipa^MJos  do  marteaux  et  d'outils  manuels,  et  qu'a  l'angle  sud-ouest  du 
transept  un  ^'rand  éousson  nous  montre  les  insi;^nes  de  la  corporation  des 
tailleurs  d'iiabits.  Le  lon;^;  do  la  nef  sud,  un  autre  écu  portant  trois  mar- 
teaux, ot  doux  ô(|uerres  adossées  on  pointe;  autour  de  Técu,  une  courroie 
av«»c  sa  boucle  ot  doux  coquilles  :  était-ce  l'insifine  d'une  confrérie  de  maçons- 
pèlerins?  I/ordro  <le  Uliodes  laissa,  lui  aussi,  son  souvenir  :  la  croix  à  huit 
pointes.  Vn  antre  ôcussofi  nousofTie  une  ruche  entourée  d'abeilles  que  tiennent 
un  chevalier  ot  un  ours.  Entin,  et  pour  on  revenir  à  notre  époque,  un  tableau 
roprésonto  la  Viaitatinn,  d'après  Ilaphaèl,  provenant  de  la  manufacture  des 
«ioholins,  ot  donné,  en  1830,  par  le  roi  Louis-Philippe.  —  Voir,  pour  tout 
rarrondisst'ment,  l'intèrossant  «Mivrap'  du  docteur  Vincent  :  Les  Inscriptions 
ANCiK.NNKs  DK  i.'AiiRoNDissKMKNT  i)E  VoL'ziKRs,  avo»'  préfacc  par  M.  de  Barthélémy, 
de  l'Institut;  ouvrap»  auquel  rAcadéinie  dos  Inscriptions  et  Belle  s- Lettres 
dôcornait  une  médaille  iconoours  d«*s  antiquités  nationales). 

La  tradition  anîrmo  qu'il  y  aurait  eu,  dans  le  quartier  Kromenteau  —  rue 
des  Froids-Mcintraux,  —  un  couvant  de  Bénédictins. 

ChÀteau.  —  N'a  ^uèro  do  château  que  lo  nom.  Il  a  pourtant  son  histoire, 
bien  (lu'asscz  imprécise.  Voici,  notamment,  le  nom  des  principaux  seigneurs 
ijui  riiabilèrent  :  Sorbîiy,  lir^S;  —  Ktionne  de  Vouziers,  écuyer,  sire  de  Forty, 
I:js:;;  -  tloborl,  sin*  dô  Vouziers,  i38î);  —  (;uy  de  Cornay,  1392;  —  Henry 
do  Vouziors,  î;«>uvornour  du  Holhélois,  1403;  —  Jacques  de  Sorbey,  1517;  — 
Dorlho,  I;;î)S;  -  -  Doublas.  iOHO;  -  Dort,  109;i;  —  M"»"  de  Vandières,  1776, 
pmbabhMuent  vouvo  do  M.  de  Vandièros,  «  directeur  général  des  bAtiraents  dn 
roi  >»  ot  nn-nibn*  do  l'Académio  rovale  d'architecture.  —  Ce  château  fut  sans 
douti*  viMulu,  pondant  rèpo<|ue  révolutionnaire,  comme  bien  national  :  il  a^'ail 
••ncon»,  on  co  t^mps,  sa  chajïtflle  castrale  réaulièrement  desservie. 

Ecarts.  —  Lo  ChiUaui,  24  liai».  —  L'Ec///.sy,  4  liab.  —  Etienne,  4  hab.  —  La 
Vnli,\  r.  ha  h.  -  -  (iivardnt,  3  hab.  —  Rnhvrt.  —  Mnup*:>ix,  4  hab.  —  La  Chambre- 
an.r-hnifm,  *.)  hab.  Vers  la  tin  du  sièclo  dernier  consistait,  au  milieu  des  bois, 
on  un«*  l'ormo  de  2(M)  arpenls,  dédiée  à  saint  Hubert,  la  dite  ferme,  exploitée 
par  dos  moinos  aus>itot  b*ur  arrivée  dans  cotte  région.  Leur  chapelle  fut  long- 
temps abandonnée.  Toutefois,  le  curé  do  Vouziers  «  y  acquittait  treize  messes» 
•  liaqno  annéo  ot,  on  nMour,  roci'vait  de  la  comnianderie  de  Boult  une  rente 
do  viii'.'i-i'inq  livres.  Au  début  du  Irei/.iènio  siècle,  les  Templiers,  nouveaux 
pnssosst'urs  du  domaine,  y  voulurent  construire  leur  maison,  mais  Hugues  111, 
«omto  do  Ib'ihol,  leur  roprocha  cette  entreprise  comme  étant  faite  sursonflef 
sans  Sun  avou.  L'alTaire  s'otant  aiTan;iéo,  l'official  de  Heims  conflrraait  aux 
Templiers  la  paisible  possession  de  la  Cliambro-aux-Loups,  y  compris  ses 
dépondances  ]»arnii  losquojlos  co  vilhnji'  ilv  Thf^linea,  depuis  longtemps  disparu. 
Kn  1770,  le  rovonu  de  cotte  forme,  alors  rattachée  à  la  paroisse  de  Vouziers, 
sa  chapello  n'existant  plus,  était  de  1,000  livres. 

-w^  Rappelons  que  lorsq n'était  construite  la  gare  on  trouvait,  en  ce  lieu, 
de  nombreuses  inoimaios  d'argent  ot  do  billon,  à  l'effigie  des  rois  Henri  III, 
Henri  IV,  Louis  XIII  ot  Louis  XIV. 

BALLAY.  —  IL.  373.  -  P.  11..  22.  —  IC.,  112.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  6.  - 
l).  n.,  47.  —  Ilect.  1,048.  —  H.  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dimanche  après 
lo  8  septembre.  -  C''  P.  —  i\.  -  La  gaizo  constitue  la  plus  grande  partie  du 
sol  :  escarpements  abrupts,  >url<iut  sur  la  rive  droite  de  la  Fountelle  qui  tra- 
verse Hallav.  —  C.  de  Ueims. 


—  635  — 

Ecarts.  —  Bellevue,  8  hab.  —  Cannois,  3  hab.  —  Claire -Fontaine,  48  hab.  ; 
autrefois  propriété  des  moines  de  Saint-Remy  de  Reims,  qu'en  1215  ils  cédè- 
rent aux  Templiers;  et,  nous  dit  dom  Noël,  w  non  seulement  leur  part  de 
Claire-Pontaine,  mais  encore  tout  ce  qu'ils  avaient  à  Condé  tant  en  bois  que 
prés,  sauf  cependant  la  terre  de  la  Comme,  près  la  Chambre-aux-Loups.  Il 
fut  alors  stipulé  que  les  Templiers  paieraient  chaque  année  le  2  octobre,  à 
Tabbé  de  Saint-Remy,  54  setiers  de  grains,  mesure  de  Machault,  moitié  fro- 
ment, moitié  avoine,  avec  vingt  sols  rémois  à  percevoir  sur  le  temple  de  Thé- 
lines  à  la  Saint-Jean-Baptiste,  sous  peine  de  cinq  sols  d'amende  en  cas  de 
retard.  »  —  Le  Gué,  4  hab.  —  La  Noue-Adam,  48  hab. 

Lieudit.  —  Landéves,  petite  paroisse  —  aujourd'hui  détruite  —  remontant 
au  douzième  siècle.  C'est  à  Landéves  qu'en  1219  Baudoin  de  Vandy  fondait 
un  prieuré  qui,  en  1623,  devint  abbaye.  Elle  fut,  en  1792,  absolument  rasée 
avec  son  église,  alors  l'une  des  plus  belles,  des  plus  monumentales  et  des 
plus  riches  en  statues  de  nos  Ardennes.  Sur  son  emplacement,  s'élève  un  châ- 
teau appartenant  à  la  famille  Le  Roy,  de  Reims. 

BLAISE  et  SAINTE-MARIE.  —  Biaise.  —  H.,  205.  -  E.,  61.  — 
D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  51.  —  Hect.,  764.  —  B.  P.,  Vouziers.  —  F.  L., 
le  dimanche  après  le  23  novembre.  —  C"  P. 

Sainte-Marie.  —  H.,  195.  —  E.,  64.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  53. 
—  Hect.,  514.  —  B.  P.,  Vouziers. 

Le  territoire  s'étend  surtout  dans  la  plaine  que  forme  la  marne  crayeuse  au 
pied  des  monts  de  craie  ;  gaize  et  sable  argileux,  nodules  et  sable  vert.  Arrosé, 
notamment,  par  les  fontaines  de  la  Demoiselle,  du  Long-Bec  et  de  Richecourt, 
Biaise  et  Sainte-Marie  ne  formaient,  jadis,  qu'une  seule  commune  :  de  1871, 
date  le  sectionnement.  —  C.  de  Vitry  et,  autrefois,  baronnie  appartenant  aux 
comtes  de  Rethel. 

Eglise.  —  Entre  Biaise  et  Vouziers  se  trouvait,  en  1125,  Thélines,  chef-lieu 
d'une  paroisse  à  laquelle  se  rattachaient  Biaise  et  Vouziers.  Cette  église,  au 
centre  du  village,  sur  le  sommet  d'un  tertre,  passait,  d'après  la  légende,  pour 
avoir  été  construite,  avec  celles  de  Montmarin  et  de  Sainte -Vaubourg,  par 
Charles-Martel,  à  la  suite  d'un  vœu  quand,  en  732,  il  revenait  vainqueur  des 
Sarrasins.  La  vérité  est  qu'elle  date  du  seizième  siècle.  C'est  en  1787  que 
fut  démolie  l'église  de  Thélines  :  ses  matériaux  servirent  à  construire  l'église 
actuelle  de  Biaise.  (Voir  dans  Revub  historiquk  ardennaisk  une  forte  intéres- 
sante étude  historique  sur  Thélines,  par  le  D'  Gueillot.) 

Ecarts.  —  Bailla,  10  hab.,  célèbre  par  son  château  et  la  chapelle  castrale, 
encore  fort  bien  conservés  en  1776.  —  Charroux,  4  hab.  —  Richecourt,  7  hab., 
restes  d'une  ancienne  forteresse  (aujourd'hui  maison  de  ferme)  qui  fut  de 
forme  parallélogramme  avec,  aux  quatre  angles,  tours  et  meurtrières  garnies 
de  mâchicoulis.  En  1617,  le  duc  de  Guise  assiégea  ce  chàteau-fort  et  le  fit 
démanteler;  et  comme  les  habitants  de  Thélines  avaient  soutenu  le  baron  de 
Walbecourt,  assiégé  dans  sa  forteresse,  il  saccagea  et  brûla  le  village  tant  et 
si  bien  que  seules  subsistèrent  debout  une  maison  et  l'église.  M.  Bruge-Lemaltre 
pense  toutefois  que  Thélines  disparut  en  1359,  lorsque  les  troupes  du  roi 
d'Angleterre,  Edouard  III,  s'emparèrent  de  Bourcq.  Un  tertre  à  base  rectangu- 
laire, sélevant  en  talus  au-dessus  de  la  plaine,  qu'il  domine  de  doux  à  trois 
mètres  seulement,  marque  aujourd'hui  l'emplacement  de  cette  paroisse,  jadis 
fort  importante  :  des  haies  entouraient  ce  tertre.  En  1840,  elles  disparurent; 
mais  sont  toujours  debout  les  quatre  noyers  plantés  à  chacun  des  quatre 
angles.  Dans  les  champs  voisins,  des  débris  de  tuiles. 

BOURCQ  et  MARS-SOUS-BOURCQ.  —  Bourcq.  —  H.,  187.  —  E.,  61. 


—   6.W   — 

1).  i:.,  :;.  —  D.  A-,  :i.  —  1>.  D.,  .i2.  —  [li 
V.  I..,  le  dimaiicho  après  le  11  mui.  —  V*  P. 

Hars-Bous-Bourcq.  —  il.,  lOJ.  —  K.,  2S 
II.  D-,  m.  —  Hect.,  478.  —  B.  P.,  Vouiîers. 
Il  novembrp. 


-  B.  1'.,  Vouiiers.  - 


-  D.  C,  5.  —  D.  A-,  5.  - 
P.  L.,  le  dimanche  aprèi  le 


.\tur.s  et  Bourci]  ne  formaient,  avant  1871,  qu'une  seule  et  même  commune. 
Touti:  In  [larlie  nord-oupst  du  terrain  repose  sur  un  plateau  crayeux  se  ter- 
minant à  l'est  par  une  falaise  escarpée.  Autour  de  Mars,  une  assez  grande 
étendue  de  sables  arj^ileux  arrosés  par  les  ruisseaux  de  la  Muelte  et  de  Cheppei. 
Histoire.  ~  C.  de  Vitry.  Ancienne  chitellenie  qui  appartint  k  Baudoain 
de  Bourcq  (.second  fils  de  ]lu};ues  I",  comte  de  Rethel),  roi  de  Jérusalem  sou 
le  nom  de  Hugues  II.  <•  Homme  d'une  beauté  remarquable,  écrit  GuillaDine 
(le  Tyr,  de  taille  avantageuse,  de  figure  agréable,  à  la  clievelure  épaisse  et 
blonde,  à  la  barbi;  claire  d>>scendant  jusqu'à  la  poitrine,  de  couleur  vive  et 
aussi  vi-rmeil  que  son  A^c  le  pouvait  permettre.  Il  était  habile  au  maniemeat 
des  ariue.i,  <'\i;e]lent  cuvalier  ut  heureux  dans  toutes  ses  entreprises.  Tendre, 
compatissant,    religieux 
^   "■'  -~^  et  tellement  toujours  an 

^•■"  prières  qu'à  force  de  g^ 

..  nullexions  et  de  prostra- 

tions ses  mains  et  ses 
^enoun  étaient  durs  de 
cillosités.  »  Bourcq,  ran- 
çonné et  pillé  par  les  An- 
tillais, en  I3a9,  pendant 
la  ifuerre  de  Cent  au; 
encore  dévasté,  puis  in- 
cendié aux  temps  des 
guerres  de  la  Ligue,  fnt 
occupé  par  Turenne,  en 
I6.Ï3,  quelques  jonn 
avant  la  bataille  dite  de 
Retliel  ;  et,  en  1870,  par 
les  Prussiens. 

EglÏM.  —  L' abside, 
les  transepts,  le  dochcr 
et  le  portail  remontent 
au  douiiëme  siècle.  Là 
nef,  moins  ancienne  et 
moins  solidement  re- 
construite, repose  en  pai^ 
lie  sur  des  murailles  ro- 
manes. Au  clocher,  un 
chapiteau  de  la  fenHre 
septentrionale  porte  un 
écu  chargé  d'un  seul  rA- 
teau  :  brisure  des  armes 
de  llethel.  Le  chapitean 
onesl  '•Kvf  un   liliison  à  la  croix  alésée  et  échancrée. 

Ch&teau.  —  Itourci),  J.mIîs  cutouié  de  remparts,  atait  un  ch&tean-fbct 
redoulabli-,  avec  un  imnieris<;  donjon  liAli  tout  au  sommet  d'un  nnontîcnle 
encoie  i-xiïliint.  Dans  ci:  cliiUiMu,  afIIrme  la  légende,  aurait  été  tracé,  Godefro; 
de  itt)uillon  pri'!>ent,  l'itinériiire  de  la  première  croisade.  Servit  de  prison  a 
llortens"  tic  Mancini  qui,  par  ordre  de  son  mari,  le  duc  de  Hazarin-îlellunii 


Efliafi  dfi   Bourcq 


—  637  — 

y  fut  enfermée.  Détruit  «  à  une  époque  que  Ton  ne  peut  préciser,  »  dit  Hubert, 
d'après  la  Nomenclature  des  Couiiunes.  Celte  époque  ne  pourrait-elle  être 
placée  vraisemblablement  en  l'année  1655,  à  moins  que  —  selon  le  D'  Vincent 

—  il  ne  faille  la  mettre  en  l'année  1743?  A  Mars-sous-Bourcq,  autrefois,  était 
le  château  de  Montplaisir  qui  n'existe  plus  depuis  1791. 

'^^^  Rappelons  ici  les  principaux  «  seigneurs  »  ardennais,  et  seulement  les 
principaux,  qui  prirent  part  aux  croisades,  outre  Godefroy  de  Bouillon  et  Bau- 
douin de  Bourcq  :  —  Baudouin,  troisième  comte  de  Grandpré,  «  un  très  beau  che- 
valierque  les  infidèles  firent  mourir  très  cruellement,  »  1101  ;  —  Baudouin,  comte 
de  Hainaut,  dit  de  Jérusalem,  qui,  pour  se  croiser,  vendit,  le  14  juin  1096,  ou 
hypothéqua,  son  château  de  Cou  vin;  se  signalait  à  la  prise  d'Antioche  ;  —  Briard, 
châtelain  d'Omont,  qui,  pour  se  croiser,  en  4188,  vendit  à  Seybert,  abbé  He 
Mouzon,  ses  terres  d'Autrecourt  et  de  Roussy;  —  Godefroy  de  Méziéres  (?)  *  — 
Guillaume,  comte  de  Grandpré,  1179;  —  Guy  de  CMleau-Porcien,  évéque  de 
Soissons  en  1245,  qui  partit  avec  saint  Louis,  accompagné  d'Ivard  de  Mouzon 
et  d'Hercelin  de  Grandpré.  Mourut,  en  1250,  au  combat  de  la  Massoure.  «  Moult 
vaillant  home  en  l'ost,  »  écrivit  de  lui  le  sire  de  Joinville;  —  Henri  IV,  septième 
comte  de  Grandpré,  qui  mourut  dans  un  combat  contre  les  Albigeois  ;  —  Héri- 
brand  de  Bouillon  (?)  ;  —  Hercelin  de  Grandpré;  —  Hugues,  qui  fut  archevêque 
d'Edesse;  —  Ivard  de  Mouzon;  —  Jean  IX,  com^erfe  Re^Ae/ et  seigneur  d'Omont; 
suivit  Louis  IX  et,  avant  de  partir  «  fit  hommage  pour  le  Rethélois  »  au  comte  de 
Champagne,  sauf  sa  souveraineté  d'Arches  et  ChAleau-Regnault;  —  Jean  III, 
comte  de  Chiny  et  seigneur  d'Yvois;  mourut,  en  1191,  au  siège  de  Saint-Jean- 
d'Acre;  —  Louis  III,  comte  de  Chiny,  qui  partit,  en  1180,  avec  Briard  châtelain 
d'Omont,  et  Taxierge  de  Margut  ;  —  Louis  de  Mouzon,  qui  l'un  des  premiers, 
le  15  juillet  1099,  entrait  dans  Jérusalem;  —  Manassès,  seigneur  d'Hierges, 
que  Godefroy  de  Bouillon  tenait  pour  un  de  ses  amis  les  plus  fidèles  ;  —  Ray- 
mond de  Champagne  Ç?)  ;  —  RegnauU  d'Ambly,  seigneur  de  Malmy,  Ambl\ ,  Olizy, 
Kcharson,  Sault,  Perthes,  Vendresse  et  Marquigny;  accompagna  saint  Louis, 
s'illustra  dans  un  combat  naval  contre  les  Sarrasins,  alors  qu'une  tempête 
furieuse  avait  déchaîné  la  mer,  d'où  son  nom  d'Engoulevent;  —  Robert,  béné- 
dictin, prieur  de  Senuc.  C'est  dans  son  prieuré  qu'il  écrivit  son  histoire  de  la 
première  croisade  :  =  Roberti  monachi  Historia  Hierosoliiiitana  libris  octo 

EXPLICATA. 

Lieuxdits.  —  Le  Moulin  de  la  Muette,  —  Les  Etangs ,  où  se  trouvaient  deux 
fontaines.  —  Le  Valacon  et  la  Fontaine  d'Argent,  dont  les  eaux  font  oublier,  à 
qui  les  boit,  tous  les  chagrins  d'amour. 

CHESTRES.  —  IL,  342.  —  E.,  88.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  3.  —  D.  D.,  51. 

—  Hect.,  910.  —  B.  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  l'Assomption.  —  C**^  P.  —  La  plus 
grande  partie  du  territoire  repose  sur  la  gaize.  Un  petit  îlot  de  limon,  bordé 
par  un  liseré  de  sables  verts,  sur  le  chemin  de  Chestres  à  la  Croix-aux-Bois. 
Village  sur  la  hauteur.  Territoire  traversé  par  V Aisne,  Sources  assez  nom- 
breuses; entre  autres  celle  du  Chamiot, 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Chestres  est  bâti  sur  un  contrefort,  rive  droite  de 
l'Aisne.  Du  côté  nord,  comme  borne  aux  terrains  cultivés,  de  larges  fossés 
que  bordent  de  hauts  talus  se  prolongeant  par  retour  d'équerre  à  gauche  sur 
une  assez  grande  étendue,  avec  un  côté  parallèle  au  village  et  dominant  la 
route  de  Ballay.  Faisant  face  à  Vouziers,  la  ligne  de  côte  présente  un  intervalle 
à  pente  douce  et  assez  spacieux,  nommé  :  la  Revue.  Etait-ce  en  cet  endroit 
que  se  trouvait  une  de  ces  larges  portes  de  sortie,  que  les  Romains  appelaient 
vomitorium?  En  tout  cas,  il  est  évident  qu'à  cet  endroit  se  trouvait  un  camp 
romain,  long  d'au  moins  trente  hectares  :  le  Cœsaris  castrum,  d'où,  par  con- 
traction :  Chestres.   Le  lieu  était  d'ailleurs,  à  cause  de  son  élévation,  un 


—  638  — 

ailiuiraliN'  point  straU''giiiuo.  Les  maisons  du  village,  irrégulièrement  bâties, 
avec  (I«'s  matiTiaux  plus  inv^iuliiMs  «Micore,  alteslent  les  nombreux  remanie- 
ninits  (]ut'  Cliostrrs  dut  sul>ir  au  cours  dos  âges.  Quant  à  son  bagage  bis- 
torii|ue,  nous  ne  lui  vu  ronnaissons  pas  «jui  lui  appartienne  en  propre.  H 
riM'ut  les  chocs  et  les  contre-coups  de  tous  les  ('îvénements  militaires  dont 
la  région  vouzinoise  fut  le  thràtre. 

Le  0  mars  1814,  «<  une  tuerie  de  Cosaques  »  que  signalait  un  rapport  du 
fiénéral  Leclerc  de  Milforl,  dit  Tastan(^g\'  —  grand  chef  de  guerre  de  la  nation 
(^reck,  une  tribu  sauvage  d'Amérique,  —  originaire  de  Thin-le-Moutier,  à 
M.  le  général  de  division  commandant  le  département  des  Ardennes.  Ce 
rapport  se  terminait  comme  voici  :  '•  Je  tirai  pendant  cette  action  vingt-cinq 
coups  de  fusil  ({lie  j*ai  très  bien  comptés  ;  ayant  gardé  pendant  celte  heure  de 
défense  tout  mon  sang  froid  et,  par  conséffuent,  toute  ma  tète.  D*après  ma 
tranquillité  et  l'assurance  de  mes  coups,  ne  tirant  qu'à  coup  posé,  je  suis 
assuré,  compris  mes  deux  coups  d'épée,  d'avoir  tué  douze  ou  quatorze 
hommes.  LtMiombredi's  blessés  m'est  inconnu.  L'administration  vous  dira  quel 
a  été  le  désastre  occasionné  par  cet  incendie  (le  rapport  mentionne  plus  haut 
unt>  grange  à  laquelle  li>s  (^.osaques  mirent  le  feu)  et  la  route,  ou  mieux  les 
routes  qu'ont  prises  ces  brigands.  11  y  avait  beaucoup  d'ofQciers  que  j'ai  si 
niililainMuent  reçus.  Si  ce  fait  d'armes  est  digne  des  Français,  je  vous  serai 
obligé,  mon  général,  tle  le  transmettre  à  Sa  Majesté  et  de  lui  donner  de  la 
publicité.  M 

Inceiulié,  en  1870,  par  les  Piussit-ns.  «  Ils  arrivèrent  —  nous  rappelle  le  petit 
opuscule  :  Lks  Phl^sikns  dans  les  AimKNNKs  —  comme  des  forcenés,  demandant 
du  pain  et  du  vin,  menaçant  de  mort,  menaçant  de  tout  brCiler.  En  vain,  on 
essaie  de  leur  faire  coniprt'ndn^  que  les  habitants  n'ont  rien  de  commun  avec 
les  francs-tireurs  qu'ils  poursuivent,  qu'il  ne  s'en  trouve  aucun  dans  le  village, 
qu'il  n'v  sont  même  pas  entrés;  ils  ne  veulent  rien  entendre.  Ils  incendient 
une  grange  et  une  écurie  près  do  la  maison  commune,  brisent  des  fenêtres  à 
diverses  habitations,  et  veulent  mettre  le  feu  à  différents  endroits.  Toujours 
v(»us  les  \oyez  le  tison  à  la  main.  On  doit  beaucoup  à  la  présence  d'esprit 
d'une  jeune  personne  qui,  voyant  les  soldats  disposés  à  mettre  le  feu  à  la 
maison  de  son  père,  se  Jeta  épt>rdue  aux  pieds  de  l'officier  qui  commandait 
froidement  ces  atrocités,  en  demandant  grâce.  Si  cette  maison  eût  pris  feu, 
l'église  et  une  partie  du  villa^^e  seraient  devenues  la  proie  des  flammes.  Enfin, 
ceux  qui  conduisaient  la  voilure  renfermant  les  blessés  arrivent  à  la  ferme 
située  au  bas  du  village,  sur  la  route.  Là,  ils  se  livrent  à  des  horreurs  inouïes. 
Plusieurs  ouvriers  sont  enlevés  et  battus;  le  propriétaire,  ayant  son  petit  enfant 
sur  ses  genoux,  n'a  «jne  le  tiMups  de  sauter  par  la  fenêtre  qui  vient  d'être 
brisée;  sans  pitié  pour  c(;lte  pauvre  petite  créature,  les  barbares  frappent  le 
père  à  coups  dt^  crosse  de  fusil;  vi  sans  son  adresse  à  parer  les  coups  avec 
son  bras,  il  îivait  la  tète  fendue;  il  s'éloigna  couvert  de  blessures...  »» 

Appartient  à  Tliistoirt»  île  (ihestres  la  dalle  curieuse,  dans  le  pavage,  à 
l'entrée  du  corridor,  d'une  maison  de  (Hiestres.  Elle  représente,  debout,  armé 
de  tontes  pièces,  la  main  ^iauclie  posée  sur  le  bord  supérieur  de  son  écu,  et 
la  main  droite  sur  le  pommeau  de  son  épée,  Baud(»uin,  mort  en  l'an  «  Mil  : 
(.C  :  LXXV  :  le  :  premier  iovr  de  septembre.  »  Dans  la  même  maison,  une  autre 
dalle,  mais  moins  intéressante,  servant  de  foyer  tlevant  une  cheminée  :  «  A 
rbonnenr  ef  gloire  de  Diev  cy  devat  gist  H  père  en  Diev  F  Denis  Le  Cointre 
presfre  religieux,  premier  abbt*  de  ceste  maison.  .  »  (Voir  Vincent  :  Ins- 
criptions A.\CIK.\.NK<  HK  |/ArUoMH>*'KMK.\T  UK  VOUZIERS.) 

Eglise.  -  -  .N'a  pas  izimul  caractère  arcliitectonique.  On  lit  dans  les  registres 
paroissiaux  (jue  l'église  de  Cliestres  «<  aiant  esté  bruslée  en  Tan  1650,  on  a  esté 
plusieurs  années  sans  y  dire  la  messe,  ni  batiscr,  ni  marier.  »  De  l'église  prî- 


—  639  — 

mitive,  restent  quelques  débris  remontant  au  douzième  siècle;  et  au  transept 
sud,  une  fenêtre  à  meneaux  de  la  (in  du  seizième  siècle.  Tout  proche  de  cette 
église,  il  y  eut,  autrefois,  un  prieuré. 

ChÀteau.  —  Une  légende  veut  que  le  préfet  de  Reims  —  à  la  fois  comman- 
dant militaire  et  haut  magistrat  civil  aux  temps  des  Romains,  —  père  de  Jovin, 
soit  mort  dans  une  forteresse  s'élevant  sur  le  camp  même  de  César.  Et  la  légende 
ajoute  que  Flavius  Jovinus,  devenu  consul,  fit  construire,  à  l'endroit  même, 
en  mémoire  de  son  père,  un  superbe  mausolée. 

Ecarts.  —  Les  Arches,  19  hab.;  évidemment  un  souvenir  romain.  — Boho, 
13  hab.  —  La  Ferme  de  Misset,  10  hab.  —  Misset,  10  hab.  —  Toupet,  7  hab.  — 
La  Providence,  14  hab.  —  Chamiot,  3  hab.,  où  se  trouvaient,  jadis,  au  bord  d'une 
source,  une  chapelle  et  un  ermitage  consacrés  à  saint  Avoy.  A  Chamiot,  les 
Templiers  avaient  construit  une  grange  pour  l'exploitation  des  terres  et  des 
bois  que  Robin,  seigneur  de  Fontenelle,  près  Fossé,  leur  avait  donnés  en  1257  : 
sept  journées  de  terres  arables,  situées  territoire  de  Falaise,  sur  les  bords  de 
la  Sorgue. 

CONDÉ-LES-VOUZIERS,  —  H.,  1,148.  —  P.  fi.,  72.  —  E.,  113.  — 
D.  C,  2.  —  D.  A.,  2.  —  D.  D.,  o2.  —  Hect.,  529.  —  B.  P.,  Vouziers.  —  F.  L., 
le  dimanche  qui  suit  le  1"  octobre.  —  C"  P.  —  B.  B.  —  Sol  en  grande  partie 
constitué  par  des  alluvions  235  hectares  ;  généralement  glaiseuses,  argileuses 
et  très  favorables,  alors,  à  la  culture  de  l'osier  :  d'où  fort  grande  industrie  de 
vannerie.  La  gaize  recouvre  presque  tout  le  reste  du  territoire  traversé  par 
V Aisne,  A  signaler  la  Fontaine  du  Sart,  Condé  doit  son  nom  (voir  ce  que  nous 
disions  pour  Condé-les-Autry)  aux  confluents  de  la  Foumelle  et  de  la  Muette, 
deux  petits  ruisseaux  qui  se  jettent  dans  V Aisne,  \}xïe  maison  du  village, 
cependant,  passe  pour  avoir  été  la  maison  des  seigneurs  de  Condé  (??).  —  C.  de 
Vitry. 

Ecarts.  —  Le  CMteau,  7  hab.  —  Les  Marais,  4  hab.  —  Le  Moulin,  8  hab.  — 
Le  Quartiei\  16  hab.  —  Le  Tertre,  sur  lequel  aurait  été  construite  une  abbaye  (?). 

—  Syrienne,  rappelant  le  nom  d'un  petit  hameau  disparu,  où  se  trouvait  un 
monastère,  puis,  la  légende  d'une  belle  captive  musulmane,  originaire  d'As- 
syrie et  cachée  à  Syrienne  par  un  seigneur  revenant  de  la  croisade.  —  Le 
Pissoy,  8  hab.,  où  se  trouvait  une  ferme  qui  appartint  aux  Templiers. 

CONTREUVE.  —  H.,  229.  —  E.,  67.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  59. 

—  Hect.,  1,102.  — B.  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  novembre. — 
C"  P.  —  Plateau  crayeux  dans  toute  la  partie  ouest  du  territoire.  La  marne 
s'étend  au  pied  de  l'escarpement  qui  termine  ce  plateau  à  l'est,  et  s'avance 
jusqu'à  mi-côte  dans  de  profonds  ravins.  Exploitation  de  craies  pour  moellons 
et  de  pierres  pour  les  chemins.  Les  ruisseaux  dWidin  et  de  Cheppes  arrosent  le 
territoire.  Culture  de  l'osier.  A  500  mètres  environ,  au  nord  du  village,  la  fon- 
taine de  Sainte-Claire  :  but  de  pèlerinage,  les  eaux  de  cette  fontaine  étant  répu- 
tées pour  la  guérison  de  toutes  maladies  des  yeux.  Mais  les  pèlerins  doivent, 
après  une  prière,  déposer  une  ofl*rande  au  pied  de  la  statue  de  sainte  Claire 
qui  se  trouve  dans  l'église. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Contreuve  fut  possédé,  notamment,  par  les  familles 
de  Sugny,  de  Gran*euil,  de  Parisot  et  de  Savigny.  Constituait,  jadis,  avec  Semide 
et  Cheppes,  une  seule  paroisse  se  rattachant  à  un  groupe  d'antiques  chrétientés. 
Cette  zone  était,  dans  le  très  ancien  autrefois,  beaucoup  plus  peuplée  qu'elle 
ne  l'est  actuellement. 

Eglise.  —  Possède  une  chdsse  qui  renfermerait  une  parcelle  du  bois  de 
la  vraie  croix  apportée  à  Contreuve,  dit  la  légende,  «  par  un  soldat  ».  On 
attribua  longtemps  à  cette  parcelle,  exhibée  publiquement  le  3  mai,  chaque 


—  fiiO  — 

annt^o,  ht  don  de  prc^server  W  village  des  incendies;  ce  qui  n*e  m  pécha  jamais 
Contreuve  de  l:irfj;pni(M)t  payer  au  feu  son  sinistre  tribut.  Dans  cette  même 
église,  outre  la  stalue  de  sainte  Claire,  dont  nous  parlions,  on  remarque, 
au-dessus  des  fonts  baptismaux,  une  statue  de  sainte  Anne  dont  les  ornements 
et  le  cadre,  sculpt/^s  dans  la  même  pierre,  paraissent  symboliquement  rappeler 
une  l(''fj;ende  caujourd'hui  perdue  pour  nous;  puis  une  statuette  fort  ancienne 
repn^sentant  saint  Martin  à  cheval.  Klle  aurait  été  trouvée,  entre  Sugny  et 
Contn'uvo,  au  lieu  dit  Cnmiire,  où  auraient  exist<^,  affirme  la  tradition,  une  cha- 
pelle et  un  couvent. 

Ecarts.  —  Le  Monlin-Dati/ny.  N.  C.  —  Le  Champ-Bernard,  N.  C.  —  Ckeppes, 
;i  hab.  Htait  autrefois  uno  très  importante  paroisse,  sous  l'invocation  de  saint 
Hrice.  Les  archives  nationales  conservent  une  charte  octroyée  par  Guichard  de 
Maurice,  i:U5,  en  faveur  des  Templiers,  qui  possédèrent  Gheppes.  I^  sceau  de 
ce  titre  porte  une  croix  ancrée  chargée  de  cinq  besans. 

LA  GROIX-AUX-BOIS.  —  H.,  3;;o.  —  E.,  112.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  3. 
—  1).  I).,  'M,  —  Hect..  577.  —  IL  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit 
le  14  septembre.  —  C'*^  P.  —  Territoire  s*étendant  en  p:rande  partie  sur  la  gaiie 
((Ui'  recouvre  parfois  Tar^ile  sableuse  du  limon.  Petit  liseré  de  sable  vert.  Deux 
sources  dont  la  priiicip.i'e  est  :  la  Fnuhnuo.  du  P'A/ui.^.  A  la  Croix-aux-Bois,  l'on 
des  cinq  détilés  célèbres  île  rAr;j[onne.  (Vnir  notre  chap.  m,  MoimOMS  n 
Forêts  :  LWiyunnr. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Kn  104.'),  lutte  entre  les  Espagnols  des  garnisons 
lie  Montniédv-Virtnn  et  les  habitants  du  villaf^e  dont  vingt-sept,  surquanmte, 
furent  tués.  A  la  <lroix-aux-R<iis,  ])endant  les  i)réii minai res,  en  1792,  de  la 
i)atailIo  de  Valmy,  un  tombât  entre  les  Français  et  les  Prussiens  :  le  prince  de 
l.'Vfiut*  y  trouva  la  mort.  <•  On  prétend,  dit  Jean  Hubert,  que  son  corps  fàt 
enti'rré  dans  le  cinn'tière  de  Hnult.  » 

Eglise.  —  V.nv  ancienne  église  remplacée  par  une  église  d'origine  relative- 
ment récente,  dans  huiuelle  sont  conservées  les  deux  pierres  tombales  nous 
apprenant,  la  i»remière,  que  :  «  cygist  havt  etpuissanseignevrmessireQiariede 
Pavant  chevaillior  seij^nevr  de  Tarzy,  Puiscvx,  Vavx,  vicomte  de  TanonlACraOi 
Longwé...  décédé  h;  15  décembre  1G34...  et  dame  Marie  De  Son  sa  IJunnie 
l'an  1627...  '>;  et  la  deuxième,  que:  »  cygist  Ma- Dame  Marie  DavrehontflUe  de 
messii-e  Jacque  Davrehoutchevaillieret  de  dame  Rachelle  D  Sons.  »  Les  de  Pavant 
et  les  de  Sons,  et  les  (rAverhout.  comptent  parmi  les  plus  anciennes  et  les  plus 
illustres  familles  de  la  région.  Le  hameau  des  (Iranges-Pavant,  près  de  Waieq, 
doit  son  origine  aux  de  Pavant.  Un  (luillaunie  d'Averhout  fut  tué  à  la  M**îH* 
d'Azinrourt.  Le  député  à  la  Convention  nationale,  1794,  colonel  d'Averfaout, 
assassiné  à  Saint -Men;;es,  fut  l'un  des  derniers  survivants  de  cette  famille. 

Château.  —  Un  château  dit  do  Tanon  -  -  celui  dont  il  est  parlé  dans  l'ins- 
cription tombale  -  -  Jadis  entre  le  village  de  la  Croix  et  la  forêt,  an  sud  de  la 
route  n:itionale;  aujourd'hui  détruit. 

Ecarts.  —  Limj,  4  hab. 

FALAISE.  IL,  4:)2.  —  H.,  i:J3.  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  5*.  — 
Ilftcl.,  O/il.  —  IL  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  18  octobre.  — 
C*  P.  —  Doit  son  nom  aux  escarpements  abrupts  que  forme  la  gaize  sur  la 
rive  droite  de  WMstic,  Cette  roche,  \UV.i  hectares,  est  recouvertesur  les  hauteurs 
par  le  sable  argileux  verd;\tre  supérieur,  et,  en  différents  points,  par  des  allu- 
vions  anciennes.  Les  alhivions  de  lAisne,  de  nature  argilo-sableuse,  sont  asseï 
généralement  des  oseraies  :  d'où  commerce  important  de  vannerie. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Les  plus  anciens  seigneurs  connus  de  Falaise  sont 
les  Deschamps,  de  Vaux-Champagne;  puis,  au  quinzième  siècle, les Dorthe qni 


—  Ml  — 

possédèrent,  pendant  plus  de  deui  cenls  années,  Falaise,  Mont-Saint-Marlin 
et  FléviUe.  Leur  alliance  avec  les  Sorbey  leur  avait  donné  la  seigneurie  de 
Vouîiers.  Falaise  fut  incendié  par  les  Prussiens  en  1870  :  34  maisons  brûlées; 
120  vaches,  90  moutons,  32  chevaui,  S3  cochons,  périrent  dans  les  flammes. 
Sans  compter  les  approvisionnements  et  la  récolte  d'osier  entièrement  perdus. 
Le  matin  même,  un  blessé  prussien  avait  été  recueilli  dans  une  de  ces  mai- 
sons que  son  propriétaire  préféra  laisser  brûler  plutôt  que  de  signaler  aux 
ennemis  la  présence,  en  elle,  de  leur  camarade. 

Eglise.  —  Ce  village,  très  ancien,  avait,  dès  ses  origines  premières,  une 
église  fort  célèbre.  Les  reliques  de  sainte  Hélène  y  séjournèrent  lors  de  leur 
translation  à  l'abbaye  d'HaulviUers.  En  l'année  844  —  lisons-nous  dans  dora 
Ganneron.  —  ••  le  corps  de  sainte  Hélène,  impératrice,  fut  transporté  de  Rome  en 
l'abbaye  d'Haut-  villers  et  demeura  quelque  temps  en  l't^glise 

i!i'li|ue  liiiirilii]iii!qui  venoit  tout  fresche- 
it  d'eslri'  liiiiimenté  fut  délivré  en  un 
instant.  Un  iiiihr  homme  du  mesme  lieu 
qui  avait  ganli-  I'ï  lict  depuis  quinze  ans 
et  avoit  le  cfn'ii-  ?i  pourry  qu'il  en  estoit 
liii^i-troisos.fut  aussi  guery. 
lillr  appelée  Bave  qui  avait 
<.[;;<'  lie  ses  jambes  y  récent 
11  i-i  -l'en  vi[it  depuis  à  Reiras 
■Ile  demeura  en  son  propos  de 
'ir^inité  jusques  à  la  mort.  Un 
<!ourd,  un  enfant  à  demy- 
mort  qui  n'avait  point 
tetté  depuis  quinze 
jours,  un  perclus  des 
frontières  de  Trêves 
qnin'avoit  point  con- 
_  fessé  ses  péchés  de- 
|iuis  vingt  ans,  ung 
iiutre  devenu  para- 
lytique de  peste  et 
une  femme  aveugle 
lurent  tous  guéris 
en  la  dite  église  de 
Falaise,  après  quoy 
le  saint  corps  fut  ap- 
porté à  Hautvillers.  » 
L'église  actuelle 
est  un  intéressant 
édifice  À  trois  nefs 
•lu  style  ogival  flam- 
boyant, en  usage  du 
quinzième  jusqu'au 
milieu  du  seizième  siècle.  Le  ^'rand  portail,  intact,  est  orné  de  fort  curieuses 
sculptures  :  entr'autrcs  une  statue  de  saint  Victor,  décapité,  tenant  dans  ses 
mains  sa  této  mitrée  H  niuibée.  Sur  le  support,  les  armes  des  Dorthe,  seigneurs 
de  Falaise  :  I/argenl  au  lion  ite  'jueules,  chanjé  en  cœur  d'une  éloilt  d'axar. 
Au-dessus  de  la  porte  septentrionale,  donnant  jadis  accès  dans  le  cimetière, 
cette  curieuse  inscriplion  en  relief,  eu  caractère  gras,  moitié  gothique,  moitié 
romain,  et—  nous  dit  le  docteur  Vincent  qui  la  reproduit,  ouvrage  cité  —  sans 
analogue  dans  l'arrondissement  :  "  Notable  gens  qui  passez  par  cet  cimetier 

41 


—  642  — 

priez  sy  vos  phiit  pour  les  aines  dont  lf*s  rorps  gisl  ici  en  bierre  nous  sommes 
lous  d'une  matière  hélas  nos  jours  sôt  cours  et  tos  passés  n'oubliez  pas... 
spasst^z  pv  1rs  Ames  ».  —  Deux  points  séparent  chaque  mot. 

Puis  rinscription  relative  à  Louis  Desmoulins,  chevalier,  marquis  de  Lisle, 
colon**!  du  régiment  de  La  Fère,  seigneur  de  Falaise,  Lazanne  et  Savigny,  qui 
prit  part,  entr'autres,  aux  combats  de  Niniègue,  de  Cassanno,  de  Chivas,  de 
Casti;;lione,  d'Oudenarde,  de  Malplaquet;  ordonna  «diverses  constructioDS  de 
redoutes  sur  la  rivière  d'Aisne  depuis  Retlieljusqu*à  Vaux,  extrémité  de  Gham- 
pa^'ne.  »  compl«Hant  ainsi  le  système  de  défense  commencé  par  Daniel  de  Sabu- 
guet;  et  fut  tué  maréchal  de  camp,  le  29  juin  1734,  à  la  bataille  de  Parme. 

Ecarts.  —  La  liriffueterie,  2  hab.  —  Chamiot,  ;>  hab.  —  La  Hobette,  12  bab. 

—  Lazanne,  2  hab. 

Lieuxdita.  —  A  si^rnalor,  seulement,  les  Ides  ilt>  Falaise,  rappelant  une  censé 
du  prieuré  de  Saint-Médard  de  (ii^ndpré.  ides  était,  sur  les  bords  de  TAidio, 
un  fort  ancien  villa;;e,  disparu  vers  la  fin  du  quatorzième  siècle. 

ORIVY-LOIZY.  —  IL,  4;i7.  —  E.,  127.    -  D.  C,  7.  —  D.  A.,  7.  —  D.  D.,  47. 

—  Hect.,  1,i:iG.  —  H.  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  10  août.  —  C*«  P.  —  Ces  deux 
villajj^cs  faisaient,  avant  1S28.  deux  communes  distinctes.  Le  territoire  s'étend, 
de  fat'on  «générale,  dans  la  plaine  que  forme  la  marne  crayeuse  aux  pieds  des 
monts  de  craie.  La  j^aize  borde  les  limites  nord  et  est  du  territoire.  Marnes 
exploitées  pour  la  fabrication  des  carreaux.  Excellentes  terres  limoneuses  et 
marneuses.  Cinq  sources  principales  :  le  fessier,  la  Muette,  la,  Huai*ne,  la  source 
de  Monvhouvt,  le  niisscuu  du  Marais. 

Eglise.  —  Appartient  au  style  ogival  flamboyant  du  quinzième  siècle.  Toute- 
fois, écrit  le  docteur  Vincent,  au-dessus  de  la  porte  principale  fut  ajouté  uoe 
sorte  d'attiiiue  en  pur  style  Henaissance,  séparé  en  deux  portions  par  une 
colonne  torse  qui  devait  recevoir  une  statue.  Au  chevet  existent  encore  quel- 
ques constructions  du  prieuré.  Dans  cette  église,  une  fort  curieuse  inscriplioii 
latine  en  mémoire  de  (lom  Pierre  Henaudin  d'Attigny,  dont  le  cadavre,  «  enve- 
loppé par  la  terre  glacée,  la  chair  consumée  et  les  os  dénudés,  pareils  à  la 
poussière,  dissous  par  une  corruption  fétide,  ne  laissait  que  des  restes  informes. 
Ainsi  fait  de  nous  la  décevante  gloire  mondaine!. . .  »  L*inscription  parle  d'une 
chapelle  construite  en  L*>42,  mais  dont  il  ne  reste  aucune  trace,  pas  plus  d'ail- 
leurs qu'une  autre  chapelle  que  la  légende  dit  avoir  été  sous  l'invocation  de 
saint  Laurent. 

Ch&teau.  —  Le  Uarroy  ;  le  ChtUeau;  sur  un  de  ces  lieuxdits,  peut-être 
même  sur  chacun  d'eux,  se  serait  élevé  un  cbdteau.  Lequel  abrita  Masarin, 
lors(iue,  allant  au  siège  de  Hethel  avec  son  armée,  il  passait  àGrivy  le  1*' jan- 
vier lti.')3  ?;.  Triste  c<»minencement  d'année,  parce  que  la  rigueur  de  la  tempéra- 
ralure  ayant  obligé  les  cavaliers  à  descendre  de  cheval  pour  se  réchauffer,  une 
(luaranlaine  d'hommes  moururent  de  froid. 

Ecarts.  —  Loizij.  247  hab.  —  Monlchonet,  A  la  fois  ferme  et  manoir  qui 
disparut  au  comni('ncem<>nt  du  siècle.  La  ferme  était  construite  sur  la  rive 
gauche  d'un  ruisselet,  proche  la  source  de  Montehouet,  au  fond  d*une  dépres- 
sion traversant  la  route  d'Attigny  à  Vouziers  et  qui,  jadis,  avait  une  répu- 
tation détcstablf.  On  parlait  souvent  de  voyageurs  dépouillés  ou,  mt^ me,  assas- 
sinés dans  W  fond  de  M'mrhouet.  (]ette  seigneurie  appartenait  —  seizième  siècle 

—  à  la  famille  de  Vill^longue,  puis  elle  passait  aux  Du  Bois,  d*Ecordal. 
En  1770,  la  ferme  fut  achetée  par  Nicolas  et  Louis  Viter,  de  Voncq.  En  1781, 
elle  fut  revend u<',  en  détail,  à  plusieurs  habitants  de  Vrizy  et  de  Grivy. 

LONOWÉ.  —  IL,  414.  —  E.,  124.  —  I).  C,  7.  —  D.  A.,  7.  —  D.  Di,  53. 

—  Hect.,  1,078.  —  IL  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  d'aoAt.  — 


—  643  — 

O*  P. —  La  gaize,  ravinée,  et  des  lambeaux  d'argile  sableuse  jaune,  du  limon, 
constituent  tout  ce  territoire  fort  boisé  et  que  traverse  le  ruisseau  de  Livry.  — 

C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Semble  remonter  au  douzième  siècle;  n'ofTre  rien  de  bien  remar- 
quable. A  Longwé  exista,  jusque  1789,  une  abbaye  de  Prémontrés,  rempla- 
çant celle  qu*avait  fondée  à  l^metz,  en  1150,  Witer,  comte  de  Rethel,  et  qu'en 
1350  brûlèrent  les  Anglais. 

Ch&teau.  —  Assez  proche  de  Longwé,  autrefois,  un  castel  sans  grande 
importance,  que  fit  construire  Henri,  épouse  d'Isabelle  de  Luxembour;^. 

Ecarts.  —  Le  Chéne-Pdté,  où  se  voit  un  chêne  qu'aurait  planté  Ferry  Pâté, 
maréchal  de  France  et  seigneur  de  Ghallerange.  —  Le  Moulin,  2  hab.  —  Les 
Hermitleaux,  6  hab.  —  Le  Manuloi»  N.  C.  —  Livry,  4  hab.;  ce  modeste  écart 
remplacerait  le  hameau,  jadis  très  peuplé,  de  Livry,  qu'aurait  incendié  Growes- 
tein,  et  dont  il  ne  reste  plus,  maintenant,  le  plus  petit  vestige. 

MARS-SOUS-BOURCQ.  —  Voir  Bourcq. 

QUATRE-CHAMPS.  —  H.,  361.  —  P.  fl.,  8.  —  E.,  113.  —  D.  C,  8.  — 

D.  A.,  8.  —  D.  D.,  44.  —  Hect.,  1,150.  —  B.  P.,  Quatre-Champs.  —  F.  L.,  le 
dimanche  qui  suit  le  11  novembre.  —  C»  P.  —  G.  —  Calcaire  à  astartes.  Sur 
chaque  flanc  de  la  vallée,  le  gault  recouvrant  les  sables  verts.  Excellents  arbres 
fruitiers.  Exploitation  pour  tuiles  de  la  glaise  du  gault.  Carrières  qui  donnent 
d'excellents  moellons;  nodules  phosphatés.  Le  ruisseau  de  la  Foumelle  tra- 
verse Quatre-Champs.  —  C.  de  Vitry. 

Ch&teau.  —  Ruines,  ou,  tout  au  moins,  emplacement  d'un  ancien  château 
démoli  pendant  l'époque  révolutionnaire.  En  1368,  un  «  Jehan  de  Quatrechamps, 
escuyer  »,  servait  sous  les  ordres  de  «  Jehan  de  Saulx,  sire  de  Cernon,  cheva- 
lier »  :  il  concourut  à  la  défense  de  Reims  et  de  Sainte-Menehould,  les  troupes 
étant  commandées  par  le  maréchal  de  Châtillon. 

Nous  lisons  dans  les  Affiches  de  Reims,  1772-1792  :  «  A  vendre  belle  terre  et 
seigneurie  de  Quatre-Champs,  située  dans  la  vallée  de  Bourcq,  à  une  lieue  de 
Vouziers...  consistante  en  toute  justice,  droits  de  chasse  et  pêche,  château, 
deux  cours,  colombiers,  viviers,  pressoirs,  moulin,  tuileries,  vignes,  800  arpents 
de  bois,  315  de  terre,  100  fauchées  de  prés.  Le  seigneur  de  Quatre-Champs 
Test  aussi,  en  partie,  de  Noirval,  Ballai  et  les  Deux-Mesnil.  —  S'adresser  â 
Maître  Rivart,  notaire  à  Reims.  —  16  juin  1777.  » 

Ecarts.  —  l-a  Converserie,  5  hab.  —  Le  Moulin,  4  hab.  —  L?l  Normande,  4  hab. 
La  Tuilerie,  8  hab. 

SAINTE-MARIE.  —  Voir  Blaise. 

TERRON-SUR-AISNE.  —  H.,  379.  —  E..  114.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8. 
—  D.  D.,  44.  —  Hect.,  651.  —  R.  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
28  août.  —  C*"  P.  —  B.  B.  —  La  gaize  et  le  gault  constituent  la  plus  grande 
partie  du  territoire.  Sables  verts  avec  nodules.  Un  étroit  liseré  de  calcaires  à 
astartes  borde  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Terron,  Dans  la  vallée  de  l'Aisne, 
alluvions  argilo-sableuses.  Sources  nombreuses.  Celle  des  Champenois,  après 
avoir  coulé  sur  un  parcours  de  600  mètres  à  ciel  ouvert,  disparaît  dans  un 
gouffre  du  gault,  au  lieu  dit  la  Brebis,  coule  souterrainement  pendant  1,200  mè- 
tres, et  vient  jaillir  à  la  fontaine  du  Bouillon,  d'où  elle  est  amenée  au  village 
pour  alimenter  un  abreuvoir  et  un  lavoir.  La  commune  de  Terron  est  l'une 
de  celles  où  le  sol  atteint  la  plus  haute  valeur  dans  le  canton  de  Vouziers. 
Culture  de  la  vigne.  —  C.  de  Vitry. 

Ch&teau.  —  Voici  comment  une  ancienne  chronique  rapporte  la  destruction, 


—  6U  — 

29  septembre  loQl,  du  chAtcau,  plutAt  une  maison-forte,  que  possédèrent  les 
(le  .Noiil  :  »  Les  troupes  campées  dans  la  prairie  sous  Vandy  étaient  commandées 
par  Isaac  de  liernouville.  Le  sieur  de  (iriffon,  seigneur  de  Terron,  ayant  refusé 
des  rat  rat  dusse  m  en  ts  aux  troupes  du  sieur  d'Anglure,  brigadier  des  armées  du 
roi,  Bernouville  reçut  l'ordre  d'aller  raser  ledit  château  et  maison-forte  dudit 
4irifron.  de  mettre  tout  à  feu  et  à  sang.  L'action  fut  très  cruelle  pour  le  sieur 
(iriffon;  il  fut  le  premier  tué  d'un  coup  de  lance  et  d'un  coup  de  fauconneau, 
et  ses  trois  filles  eurent  la  tête  coupée  et  furent  jetées  dans  le  puits  dudit 
Griffon,  qui  tHaii  en  excessif  esplendeur  du  feu.  Le  roi  donna  à  d'Anglure,  parent 
du  sieur  Griffon,  le  domaine  de  Terron-sur-Aisne.  »>  Au  musée  de  Reims,  les 
inscriptions  tombales  sur  plaque  de  marbre  —  provenant  de  l'église  des  Cor- 
deliei's  —  de  «  noble  homme  Jean  Colbert,  en  son  vivant  seigneur  de  Terron, 
conseiller  du  n>i,  contrôleur  général  de  ses  gabelles  ès-provinces  de  Picardie 
et  (le  Rour^o*!ne,  lesquels  oftices  lui  ont  donnés  par  le  roi  Henri  le  Grand  pour 
récompense  de  service...  >»  :  et  encore  celle-ci  en  latin  :  «  très  noble  Jean 
Colbert,  stM^neur  de  T(Tron  :  il  administra  sa  ville  natale  avec  distinction,  eut 
une  nombreuse  postérité,  fut  prodi^nie  de  s(^s  exploits  et  de  son  sang  pour  le 
meilleur  des  rois.  Il  mourut  le  17  novembre  l'an  du  Seigneur  i633.  »  —  Ce  Jean 
r.olbert  était  l'oncle  du  célèbre  ministre  de  Louis  XIV. 

Ecarts.  —  Le  Mont-tVImjnnd,  10  hab.  —  Signalons  le  fief  de  Broutille. 

TOGES.  —  IL,  :m\.  —  E.,  133.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  8.  —  1).  D..  47.  — 
Hect.,  344.  —  IL  P.,  ^uatre-Champs.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  30aoàt. 
—  r."'  P.  —  Territoire  accidenté  que  sillonnent  de  profonds  ravins.  274  hect. 
dc^aize;  32  hect.  de  sables  verts  avec  nodules.  Culture  des  pommiers,  qui 
donnent  un  cissez  bon  cidre.  Autrefois,  vi^oies  médiocres.  Deux  petits  cours  d*eaa 
dont  l'un,  qui  dispaniU  près  de  la  Tuilerir  dans  un  gouffre,  coule  souterraioe- 
nient  entre  le  calcaire  à  astartes  et  reparaît  prés  du  moulin  de  Quatre-Champs, 
oCi  il  se  jette  dans  la  F(mrnellt\ 

Histoire.—  C.  de  Vitry.  Village  fort  ancien  qui  eut,  vraisemblablement,  une 
maladrerie,  et  dont  l'é^zlise  actuelle  remonterait  bien  au  delà  du  seizième  siècle. 
Toges  appartenait  au  comté  de  Hethcl,  et  son  moulin  banal  devait  fournir, 
comme  rente  annuelle  aux  religieux  de  Landèves,  deux  septiers  de  seigle.  Ainsi 
l'avait,  en  124H,  ordonné  Jean,  seigneur  de  Condé-Ies-Vouziers.  En  1417,  date 
probable,  Ferry  di»  Grandpré  ««  établit  une  ville  neuve  à  Toga,  entre  Bonlt  et 
la  Founirllf.  >)  Telli*  était  la  formule  habituelle  pour  l'affranchissement  du  ril- 
lage.  Sur  la  cloche  de  l'éj^lise,  le  nom  de  Pierre  Vermilhic,  «  originaire  d*une 
famille  auvergnate  établie  à  To^es  au  milieu  du  siècle  dernier.  Les  registres 
paroissiaux  montrent,  alors,  l'arrivée  à  Toges  d'une  petite  colonie  d*Au?ergnats, 
ouvriers  en  nuMaux.  Pendant  l'été,  ils  exe  n'aient  leur  industrie  dans  les  villages 
environnants;  puis.  rhiv»'r  venu,  rentraient  à  Toges.  »  (Voir  docteur  Vincent  : 

iNSCHICIUrTIONS  ANCIKNNKS  DE  l'ArRONDISSKMENT  DR  VOUZIKRS. 

Ecarts.  —  L//  Tnilarie. 

VANDY.  —  IL,  :ilO.  —  E.,  156.  —  I).  C,  6.  —  D.  A.,  6.  —  D.  D.,  47.  — 
Hect.,  IJIS.  —  IL  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche  d'octobre.  — 
C>«  p.  —  H.  IL  —  <;.  —  T.  —  I.ii  f^aize,  les  alluvions  argilo- sable  uses  de  Y  Aune 
occupent  la  plus  forte  partie  du  territoire,  les  autres  formations  géologiques 
étant  peu  développées.  H\  hectares  de  limon  ar^ilo-sableux.  Affleuremeot  de 
la  glaise  du  ^ault  près  de  la  ferme  Macquart  :  cette  glaise,  jadis  exploitée 
pour  la  fabrication  des  tuiles,  cache  les  sables  verts  inférieurs  qui  contiennent 
des  nodules.  Tne  dizaine  de  sources,  entre  lesquelles  il  faut  signaler  :  la  /Im- 
tainr  d'Haymmu  et  le  rninfieau  de  TervoN.  La  colline  sur  laquelle  se  trouve  VandjT 
est  couverte  de  vignes  et  de  vergers;  vignes  d'assez  bonne  qualité.  Jadis,  les 


—  645  — 

vignerons  de  Vandy  mettaient  leur  vin  sous  la  protection  de  saint  Vincent;  or, 
certaine  année,  la  récolte  n'ayant  pas  été  fameuse,  lesdits  vignerons  pendirent 
le  saint,  en  effîgie.  (Voir  dans  Meyrac  :  Traditions,  Légendes  et  Contes  des 
Ardennes,  la  «  légende  de  la  vigne  de  Vandy  ».) 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  De  l'histoire  de  Vandy,  dont  les  Fauque  de 
Monciaux,  les  La  Marck,  les  d'Aspremont,  les  Riche  de  la  Popelinière  —  le  frère 
du  fameux  fermier  général  —  furent  successivement  les  seigneurs,  nous  ne 
relaterons  que  ces  deux  épisodes.  Dans  la  plaine  de  Vandy,  Henri  IV  passait 
les  troupes  en  revue,  1591,  avant  de  marcher  sur  Verdun  :  «  Le  dimanche  29, 
jour  de  Saint- Michel,  l'armée  étrangère  sous  la  conduite  du  prince  d'Analt 
parut  aux  plaines  de  Vandy  en  bataille  rangée,  qui  fesoit  nombre  de  16,000  com- 
batants  tant  reistres  que  lansquenets  avec  quatre  pièces  de  canon  et  plusieurs 
autres  pièces.  Le  roy  les  alla  recevoir...  Palma  Cayet  :  Chronologie  novenaire.  » 
—  «  Du  18  septembre  au  16  octobre  1650,  lorsque  l'armée  généralle  (des  Espa- 
gnols) passit  pour  aller  à  Vandy,  il  y  eut  en  logement  à  AUandhuy,  un  corps 
d'armée  composé  de  6,000  hommes  avec  l'artillerie,  conduit  par  le  seigneur 
Fuensaldagna  qui  y  auroit  séjourné  un  jour  et  une  nuit  et  y  auroit  tout  cassé, 
fourragé  et  battu  les  grains,  rompu  et  brisé  les  maisons  et  bastiments.  »  Des 
pluies  abondantes  survinrent  et  forcèrent  Tarmée  de  Tarchiduc  Charles,  après 
avoir  passé  l'Aisne,  «  d'arrester  à  Vandy  et  à  Terron,  n'estant  pas  possible  de 
remuer  le  canon  ny  de  faire  marcher  le  bagage.  Déclaration  de  Henri  Lactére, 
du  27  octobre  1650  :  Ms.  »  Rappelons  aussi  que  saint  Vincent  de  Paul  vint 
lui-niT^me,  à  Vandy,  fonder  un  hospice. 

Eglise.  —  Le  portail  de  l'église  appelle  seul  l'attention,  à  l'extérieur.  Son 
grand  arc  roman,  encadrant  une  double  porte  à  arcades  trilobées,  indique  le 
treizième  siècle,  époque  à  laquelle  nous  semble  avoir  été  construite  l'église  qui 
dut  subir  aux  derniers  siècles  d'importants  remaniements.  A  signaler  aussi 
quelques  inscriptions,  et  surtout  la  chaire,  en  pierre,  avec  les  flgures  des  quatre 
évangélistes  et,  sur  la  rampe,  de  délicats  bas-reliefs  en  bois  représentant  de 
saints  personnages.  La  nef,  à  trois  travées,  est  accompagnée  de  transepts  et 
d*une  abside.  Celle-ci  a  son  fond  occupé  par  un  rétable  Louis  XIV.  (Voir  Baudon  : 
Excur-io.ns  dans  la  Vallée  de  l'Aisne.  —  Almanach  Matot-Braine,  année  1899.) 

Ch&teau.  —  S'élevait,  sur  le  plateau  dominant  de  Vandy,  le  château  de 
l'Aubresle,  construit  vers  1600,  et  appartenant  aux  Roucy.  Assiégé  en  1591  par 
le  maréchal  de  Saint-Paul.  «  Le  paîs  ne  fut  si  fort  deschargé  de  larmée  hugue- 
notte  que  la  catholicque  la  couvrit,  laquel  estant  devancée  par  le  seigneur  de 
Sainct-Paul  sceut  comme  elle  estoit  sans  canon.  Ce  qui  le  feit  adviser  denvoyer 
quérir  deux  pièces  à  Rethel  avec  lesquelles  il  print  Richechourt  et  Lobrelles, 
où  il  meit  le  cappitaine  Saint-Blancart  lui  enjoignant  de  fortiffler  en  toute  dili- 
gence Richechourt  pour  la  veoir  en  une  belle  et  forte  assiette.  Puis  feit  recon- 
duire les  pièces  où  elles  avoient  été  prinses.  (Voir  Mémoires  du  maréchal  de 
Saint-Paul.) 

Dans  ses  Mémoires,  M"^  de  Montpensier  parle  longuement,  en  d'intéressantes 
pages,  de  son  séjour  au  château  de  l'Aubresle.  En  1780,  un  de  Roucy  se 
prit  de  querelle  avec  Monseigneur  d'Escaneville,  seigneur  de  Ballay,  à  propos 
de  chasse  :  d'où,  tout  aussitôt,  un  duel  au  fusil  dans  le  bois  même  de  Vandy. 
M.  de  Roucy,  qu'atteignit  une  balle,  tomba  raide-mort.  Ce  château  servit  d*am- 
bulance  aux  Russes  pendant  l'occupation,  et  fut  détruit  en  1817  après  le  départ 
des  «  alliés  ». 

A  deux  kilomètres  environ  de  l'Aubresle,  un  autre  château  appartenant  aux 
d'Aspremont.  La  tradition  rapporte  que  Louis  XIV,  un  jour  qu'il  était  dans  ce 
château,  fut  tellement  épris  des  charmes  de  la  demoiselle-châtelaine  que,  pour 
lui  rendre  hommage,  il  fit  longuement  manœuvrer  ses  troupes  devant  elle, 
dans  l'immense  prairie  qui  s'étendait  aux  pieds  de  cette  maison. 


—  646  — 

Ecarts.  —  Les  VieUUes-Tuileries.  H.  —  La  Ferme  Mocquart-Malva,  6  hab. 
C'est  au  vallon  de  Mal  va  que  s»  trouve  la  maison  dite  de  Jasmin,  en  mémoire 
du  voyage  que  fit  dans  cette  région,  en  aoiU  1855,  le  célèbre  poète  agenais. 

VRIZY.  —  H..  708.  —  E.,  243.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  4.  —  D.  D.,  48.  — 
Hect.,  810.  —  H.  P.,  Vouziors.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  18  octobre.  — 
O*  P.  —  Harm.  —  T.  —  (i.  —  La  gaizc  qui  forme  une  grande  partie  du  sol 
donne  naissance  à  des  oscarpements  abrupts  sur  la  rive  gauche  de  L*A»ne.  Au 
nord  et  au  sud  du  villa^'e,  deux  afdouroments  de  marne  crayeuse  près  des- 
quels s'étendent  doux  Ilots  assez  vastes  de  limon.  Dans  la  vallée  de  Y  Aisne, 
alluvions  argilo- sable  uses  cultivées  en  prairies  et  en  oseraies.  Bonnes  terres 
labourables.  Vignes  sur  les  coteaux  gaizeux.  Exploitation  de  gaize.  Sources  de 
la  Cûi'e  et  de  Beanchart.  —  C,  de  Vilry. 

Eglise. —  Style  ogival.  Est  entourée  du  cimetière  auquel  on  accède  par  un 
porche.  De  proportions  harmonieuses,  elle  ofTre  un  charmant  spécimen  de  nos 
églises  rurales  à  la  lin  du  quinzième  siècle.  Le  clocher  est  construit  à  la  croisée 
du  chœur  et  des  transepts.  Le  portail,  qui  s'ouvre  au  couchant,  abonde  en  orne- 
ments d'une  réelle  finesse  :  un  élégant  fenestrage  et  ogive  principale  surmontée 
d*une  curieuse  statuette  qui  représente  la  Vierge  tenant  Tenfant  Jésus  entouré 
d'une  auréole  à  rayons  flamboyants  et  les  pieds  posés  sur  les  croissants  de  la 
lune. 

Deux  entrées,  l'une  au  nord,  l'autre  au  sud,  ont  gardé  leur  encadrement 
gothique;  elles  donnaient  autrefois  accès  à  l'intérieur,  elles  sont  aujourd'hui 
bouchées.  Au-dessus  de  la  porte  sud,  est  un  écusson  écartelé  sommé  d'une 
couronne  duciile  avec  la  devise  :  Aqilalus  fery  cresco.  l/intérieur  possède  une 
nef  à  deux  travées  et  deux  collatéraux  dont  les  piliers  ont  été  interrompus  à 
0  mètres  du  sol.  Les  transepts  sont  éclairés  de  belles  fenêtres  à  deux  meneaux; 
à  la  clé  lie  voiUe  du  chœur,  est  sculpté  un  Aynns  Dei,  d'où  partent  de  nom- 
breux arceaux  aux  nervures  prismatiques  ;  nous  signalerons  encore  une  piscine 
gothique  à  droite  du  mailre-autel  et  une  console  sculptée  dans  la  nef. 

Ecarts.  —  VErlusc,  H  hab.  —  La  Gare,  5  hab.  —  Barriére-tTEcharson,  3  hab. 
—  Echarson,  20  hab.,  où  se  trouvait  autrefois  un  prieuré,  non  d'une  grande 
importance,  car  —  nous  dit  dom  Marlot  —  le  prieur  d'Echarson  fut  nommé 
longtemps  après  celui  de  Sainte-Vau bourg  au  Concile  de  Senlis,  1346.  «  Les 
biens  du  prieuré  se  composaient,  outre  les  terres  et  les  vignes,  de  deux  maisons 
pour  le  prévôt  et  pour  le  fermier,  d'écuries,  d'étables,  de  bergeries,  de  granges, 
de  clos,  de  Jardins,  et,  au  milieu  du  hameau,  d'une  chapelle  dédiée  à  Notre- 
Dame.  D'après  un  métré  de  1781,  le  portail  avait,  pignon  compris,  27  pieds  i/2 
de  haut  sur  18  pieds  1/2  de  large.  »  (Voir  docteur  Vincent  :  Inscriptions  anosniibs 

DK  L'AhROMMSSEMENT  DE  VOUZIKUS.) 

'vw^  Au  bout  de  Vrizy,  à  droite  en  venant  de  Loizy,  on  remarque  cette  ins- 
cription gravée  sur  le  linteau  d'une  ftmétre  :  Remise  d'titalons  4700,  attestant  la 
sollicitude  royale  ou  nobiliaire  pour  la  production  et  le  perfectionnement  de 
la  race  chevaline  ardennaise. 

IL    CANTON    D'ATTIONY. 

Ce  canton  se  compose  de  douze  communes  :  Attigny,  Alland*huy-SansseDil, 
Charboj^ne,  Chuffilly-et-Hoche,  (^oulommes-et-Marqueny,  Rilly-aux-Oies,  Sainte 
Lambert,  Sainte- Vaubourg,  Saulces-Champenoises,  Semuy,  Vaux-Champagne, 
Voncq. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Tourtcron;  au  sud,  par  les  cantons 
de  Machault  et  de  Vouziers;  à  l'est,  par  ceux  de  Vouziers  et  du  Chesne;  i 


—  647  — 

l'ouest,  par  l'arrondisse  nient  de  Rethel.  Le  canal  des  Ardennes,  V  Aisne  et  de 
nombreux  ruisseaux  l'arrosent.  Dans  ce  canton  se  trouvent  en  abondance  des 
céréales,  de  magnifiques  prairies,  quelques  vignes,  des  oseraies.  1^  culture 
maraîchère  y  jouit  d'une  faveur  exceptionnelle. 
5,979  hab.  ;  1,797  élect.  ;  12,727  hect. 

ATTIONY.  —  Hab.„  1,797.  —  E.,  471.  —  D.  A.,  14.  —  D.  D.,  37.  —  Hect., 
1,146.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.,  le  jeudi  avant  le  Mardi-Gras;  le  deuxième 
jeudi  après  Pâques;  le  14  septembre;  le  8  décembre.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  2  juillet.  —  C.  P.  —  B.  B.  —  S.  T.  —  S.  G.  —  S.  véloc.  —  V Aurore, 
société  de  pécheurs  à  la  ligne.  —  G.  —  T.  —  L'Aisne,  qui  coule  de  l'est  à 
l'ouest,  divise  le  territoire  en  deux  parties  distinctes.  Cette  rivière  traverse 
Attigny  où  elle  reçoit  le  ruisseau  de  Saint-Lambert,  A  mentionner  aussi  la  source 
dite  Badu.  —  Premier  étage  du  terrain  crétacé  :  craie  tufau,  ou  gaize,  exploitée 
pour  moellons.  Deuxième  étage  du  terrain  crétacé  :  marne  crayeuse  et  craie. 
Terrain  moderne:  terres  à  briques,  alluvions  de  TAisne.  —  Pèlerinage  à  Saint- 
Meen  pour  la  guérison  des  dartres  vives.  (Voir,  sur  Saint-Meen,  Meyrac  :  Tra- 
ditions, LÉGENDES  ET  CoNTES  DES  ArDENNES.) 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  Cité  d'origine  très  ancienne,  où  l'on  aurait  trouvé 
—  affirme  la  légende  —  certains  vestiges  du  culte  gaulois  d'Osiris  et  d'Isis.  Les 
annales  d' Attigny,  qui  fit  partie  du  domaine  royal  depuis  Clovis  I*'  jusqu'à 
Philippe  F',  se  rattachent  surtout  à  l'histoire  des  derniers  rois  de  la  première 
et  des  rois  de  la  deuxième  races,  alors  qu'Attigny  était  une  importante  ville, 
célèbre  par  ses  Conciles  et  ses  Cours  plénières.  En  786,  Cbarlemagne  faisait 
baptiser  à  Attigny  le  fameux  chef  saxon  Witikind  qu'il  venait  de  vaincre;  c'est  à 
Attigny,  en  822,  que  Louis  le  Débonnaire  fit  sa  retentissante  pénitence  publique. 
Pillée,  presque  totalement  détruite  en  926  par  les  iNormands. 

Philippe  P""  donna  la  terre  d'Attigny  à  sa  fille  Constance  quand  elle  épousa 
Hugues,  comte  de  Champagne.  Puis  transformée,  on  ne  sait  trop  à  la  suite  de 
quelles  circonstances,  en  propriété  particulière,  elle  appartint  aux  archevêques 
de  Reims  qui  l'érigèrent  en  chàtellenie,  et  resta  chàtellenie  jusqu'en  1790. 
Devint  alors  siège  du  Tribunal  de  première  instance  pour  le  district  de  Vouziers. 

Ravagé,  incendié  en  1359  par  les  Anglais.  En  1521,  à  l'époque  du  siège  de 
Mézières,  François  1*%  ayant  rassemblé  dans  Mouzon  des  approvisionnements 
nombreux  et  30,000  hommes  que  commandait  le  maréchal  de  Chàtillon,  hési- 
tait, pour  l'établissement  d'un  camp,  entre  Senuc  et  Attigny.  Puis  il  fil  choix 
d'Attigny,  «  lieu  bien  propre  pour  voir  venir;  »  alors  se  livrait  aux  environs 
une  bataille  dans  laquelle  furent  mises  en  déroute  les  troupes  de  Charles- 
Quint.  Visitée  plusieurs  fois  en  1591  par  les  troupes,  toujours  redoutables,  du 
maréchal  de  Saint-Paul.  La  même  année,  Henri  IV  partait  d'Attigny  pour  se 
rendre  devant  Omont  retombé  en  puissance  des  ligueurs. 

Attigny  fut  éprouvé  pendant  tout  le  dix -septième  siècle.  C'est  d'abord  le 
régiment  du  colonel  Silhair  qui,  pendant  deux  mois,  «  vécut  à  discrétion  sur 
le  territoire  ;  »  viennent  ensuite  :  en  1649,  le  régiment  allemand  de  Humming; 
puis  le  régiment  de  Florestin;  quelque  temps  après,  les  troupes,  encore  alle- 
mandes, du  régiment  de  Bonnaire.  Alors  excès  sur  excès,  pillages  sur  pillages. 
Les  habitants  d'Attigny  sont  obligés  de  chercher  asile  dans  les  villages  d'alen- 
tour. Et  pendant  les  «  brouilleries  de  la  Fronde  »,  quand  les  armées  de  France, 
de  Lorraine  et  d'Espagne  guerroyaient  en  Ardenne,  Attigny,  épouvanté  par  la 
terreur,  était  tellement  vide  qu'à  peine  les  fameux  «  maquereaux  du  général 
de  Boufflers  >»  —  bande  de  soldats  indisciplinés  et  «  chapardeurs  »,  — accourus 
pour  faire  bombance,  purent-ils  trouver  stricts  logement  et  nourriture.  Arrive, 
par  surcroît,  l'hiver  de  1692,  si  terrible  que  les  soldats  cantonnés  dans  le  vil- 
lage trouvèrent  tout  naturel  de  faire  brûler,  pour  se  garantir  du  froid,  maisons 


—  6«8  — 
<?t  iiieiihlo!>.  V.l  ce  ii'i-Iait  [mis  la  preiiitére  fois,  puisijue  iloiii  Gaimeron  écrivait 
sou»  la  niliriiiuf  :  ■■  L'un  IS38,  smiVc  ites  miférex  île  la  guerre  en  cepay*  :  Cette 
aitiit'-e,  aiiisy  lyue  li-s  iJi-i-i-i'-Jeiitos,  a  est<.'  ^ninileiiieiil  dure  à  supporter  aux 
I>auviv»  paliians.  !i  cause  Aes  ïoltluts  qui  liyvcrnoieiit  en  quelques  endroits. 
1^  boiirK  du  Clnsne  à  d<;iuy  vuid  d'habilans  estoil  niaiigr>  enlièremeiit,  celui 
il'AttiKMv  où  i>stiiii-nl  Id^vz  Allemaiiits  ii'avoit  pas  une  maison  entière  qu'elle 
lie  l'usf  di'st'oiiïi-itr-  poui'  l'ii  avoir  le  lioys  pour  chauff>T  tes  soldais...  •> 

Attijjiiy  Tut  iiccupi'  <-l  dui-emeiil  rn|uisîLioiiné,  en  1870.  par  les  armées  aile- 
niaii<li'squi!  l'uni tuaiiiluil  le  gi''nér,il  votiTùmpling.  (Damson  Histoihk  d'Atticxt, 
le  srivi'itil  M.  Iti'U(.'i'-l.<'[iiallrp  rarmite  dr.inialiquemcnt  les  épisodes  de  cette 
cici-upatioii  doiiloui'i'use.  --  Vdlr  iiuasi  M''.vriu:  :  Villes  kt  Villages  res  Abdeniees.) 
Eglise.  —  Diile  di's  qiiiiizièiiir  il  sciziime  sii-tles.  Style  ogival  tlarabloyant.  La 
liiur  ilu  oluilier,  siul  K'sliffi'  de  IV({lise  [inuiilive,  sur  le  transept  f^uache,  remon- 
leriiil  1111  <l<inziénir  sii'i'le.  Tnnli'rnis,  l'aliln'-  Tuumeur  lui  donnernit  une  origine 
plus  rx'ciili'-i'.  ()i-ll>'  tour,  t''i'ril'il  --  I.f>  Kclisks  e.n  Akdkn.nr  —  est  ^videoiinent 
iiii  n-sl>'  iinjiot'laul  <li-s  ani'ii-unes  i-i>n;'li'ui'ti(ins  carlnviiigiennes.  Elle  appartient 

uu  dixième  sièda; 
ses  analogies  avec 
la  nef  de  St-Heioy 
sont  ti-ès  frappan- 
tes. Massifs  qua- 
dr.ingulntres  en  as- 
sises de  petit  ap- 
paivil  soutenu  aux 
anj;;les  par  de  sim- 
ples pilastres  accu- 
sant les  étages  à 
l'iiide  de  retraites 
rnniiaiit  larmiers; 
la  lour  il  trois  éia- 
Hfi  irré^iiliers. 

Les    deux    der- 
niers   sont   percis 
sur  chaque  (ace  de 
deux  haies  à  pipîn 
i;intre  séparées 
l'une  de  l'autre  par 
»<>ul  cadre,  é(;aleraent  A  pleîa 
totale  de  contrerorta  donne  i 
I  charpente  couronne,  de  façon 
eoiislniile  longtemps  après  la 
sculptures  en  gargouilles  exté- 
id  jiortail  date  du  siËcle  dernier;  il  est 
viijjii-nicnl  (liirilrr  i.iiiiiiuc. 

A  l'iuli  rient,  vitraux  riMuarquahlcs.  Le  mallre-aulcl  est  d'un  fort  gracieux 
slyli'  1,'iiiis  NV.  Mciilii'iiiioiiK  aussi  :  le  pilastre  qui  supporte  Tabat-voix  de  la 
cliaiiv,  c'i'St  une  d<'sci'iiti'  de  croix  en  ronde-bo.sse  qui  semble  être  coutem- 
poraini'  de  I'.ImiIcs  VllI;  un  tableau  Je  Nadal  :  Marie  l'Egyptienne;  un  tableau 
du  (n'inlre  allemand  4icrinain  llom  :  le  BapU'me  de  WUiltind,  que  le  gourer- 
neinenl  de  Juilliil  prit  din-clement  aux  liolielins  pour  en  doter  l'église;  enfin 
le  bulM  U'orfjue  qui  lègne  sur  toute  la  largeur  au-dessus  de  In  porte  prtnci- 
piili'.  l'ne  ouverture  peri'^e  dans  le  portail  en  éclaire  le  courotinement  qu'il 
découpe  en  silliouettcï  :  corbeilles  de  tleuis,  groupes  que  forment  «  les  attri- 
liuls  de  la  musique  ■■,  palmes  d'une  grande  largeur  d'exfcutioa. 


EgllH  d'AltlEIT 


uiain<'   )!( 

-  a 

CCOUJ 

.léi 

es 

tinns  un 

iliiuMi' 

dii 

.    1 

.V.liseiicf 

ceilaiiie 

l'h 

'gan. 

■c. 

lu 

e  flèche 

■t  anlii|u 

nii 

^nt, 

.  I.'é^lis. 

's.-niMe  r 

n 

rien. 

Tr 

es 

■iilisle.  l,e  firii 


Le  Partage  du  PalaU,  le  Palais  des  Rois  (7?)  et  le  Diime  entourenl  l'église. 
Le  Dûroe  est  un  édifice  fort  joli  du  seizième  siècle,  entre  le  chevet  de  l'égliae 
et  la  firande-Place.  Il  s'élève  sur  des  subsLruclions  Ir&s  anciennes  si  Ton  en 
iu^e  par  certains  pans  de  maçonnerie  au  pied  du  mur  vi>i-s  le  couchant. 
A  remarquer  la  (gracieuse  façade  occidentale  de  pur  shle  Renaissance  et  le 
passage  conduisant 
au  tlievel  de  Vé- 
glisp  apparteiiant 
au  slj'le  gothique 
de  transition,  avec 
des  détails  Renais- 
sance, ta  construc- 
tion de  la  façade 
orientale  coïncide- 
rait avec  la  fouti- 
deg  cloches,  iniiiiî 
on  y  n  fait,  en  I6H2, 
des  travaux  iiiipor- 
lunls.  Letlâmehit, 
sinon  une  résidence 
des  archevêques  de 
Reims,  du  moins  U- 
siège  de  l'admiui;^- 
tnition  tempdii'll.' 
de  leur  châtellcuii' 
d'Altîgny.  Lt'dilir. 
comprenait,  ouUi' 
la  partie  afTi-rlrc 
naguère  h  la  mai- 
rie et  a  la  jusiiri' 
de  paix,  les  mai- 
sons voisines  foi- 
manl  tout  un  i-<'>t<' 
.  pla. 


'e  de^  |i 


.[.■- 


voit  e 

fonds  à  solivi 


minées  monumen- 
tales avec  plaques 
de  foyer  aux  armes 
de  Lorraine.  Sur  la 
façade  du  DAnie 
sont  gravées  tes  ins 
727.  JWort  (te  Chilfiii 


La  Mm»  d' Attila  T 


suivantes  :  647,  Palais  royal  MU  JKir  Vhvii  II.  — 
7.'l't,  Coar  pUnifre.  —  76S-N22.  AunnUfe  gtnfrate 
ites  Franc*.  —  786.  liaptéme  lie  WHikind  et  d'Aihion. 

Quelques- unes  des  maisons  d'ulentour  n^onl  encore  rien  perdu  de  leur  ori- 
ginal caractère  primitif;  par  exemple  ;  la  «  Maisim  du  Sabotier  ••,  b&tie  en 
encorbellements,  et  qui  nous  montre,  sur  une  pièce  de  sa  charpente,  un 
curieux  petit  homme  en  nmdit-bosse  ;  la  maison  dite  •■  A  la  Ville  de  Paris  >>, 
ifi'i  des  poutres  sculptées  sont  mordues  par  dex  salamandres  ;  puis  aussi  celle 
où  se  trouve  gravide  eu  creux,  sur  la  clef  de  voûte  de  sa  porte  demi-cinlrée, 
Tuiscriplion  :  Pax  hu'n:  ikimuî,  iSOS,  paroles  que  prononçaient  les  prêtres  en 
l'iilrunt  dans  un  liApital  ou  dans  la  maison  d'un  mourant. 

Disparue  la  Halle  eu  face  du  Oâiue,  autrefois  Justice  de  paix  et  Mairie,  avant 


—  630  — 

Ici  ronstnirtion  <l<>  ^H(^tt>I  do  villo  nouvoau  (raprès  les  plans  de  M.  Goutanl, 
architoflf,  aujounlhui  s«Miati'iir  (h*s  Anl»*nnes.  Cott«^  halle,  autour  de  laquelle 
les  ^'oiis  i\('  W'iWy  w'ua'u'ui  ilansrr  et  chanter  leur  fameuse  ronde  (voir  Hilly- 
Skmuy;,  était  sii[>portt'M>  par  cinquante  poteaux  de  châtaignier.  L*un  des  deux 
poteaux  de  fiittaj^c  se  nommait  le  Poteau  lie  la  Vierge:  Tori^ine  de  cette  appel- 
lation remonterait  aux  démonstrations  catholiques,  les  fameuses  proee$$iùM 
hlanrhea,  dont,  en  J.'iSiî,  à  Toripne  de  la  Li^ue,  le  diocèse  de  Reims  fut  le 
théAtre.  La  toiture  couvrait  une  vaste  pièce  centrale  qu'entourait  une  galerie 
de  vinjit-quatre  u  (jspaces  ». 

Ch&teau.  —  11  ne  parait  nullement  i>rn«vé  que  les  vestiges  ou  les  substruc- 
tions  trouvés  sur  remplacement  du  palais  d'Atti^ny  doivent  être  attribués  aux 
rois  des  deux  premières  races.  On  admet  toutefois  que  le  palais  d*Atligny, 
situé  près  d'une  ancienm^  voie  romaine,  était  vaste  et  magnifique;  qu'il  avait 
pour  dépendances  une  forteresse,  un  parc,  «les  jardins,  un  vivier,  des  bains, 
plusieurs  maisons  de  plaisance,  et  que  le  ruisseau  de  Sainte -Walburge  entou- 
rait It's  murailles  et  la  forteresse.  ««  Ce  palais —  écrit  dom  Ganneron  —  n'estoit 
pas  dans  le  bourg  d'Attigny-sur-Aixne,  mais  au  village  prochain  de  Dionne, 
actuellement  Sairite-Wauboiirg,  et  est  probable  qu'il  fut  aussy  choisy  pour  la 
commodité  de  la  chasse  comme  estant  proche  et  comme  dans  les  Ardennes.  11 
n'y  a  plus  maintenant  aucun  vestige  de  l'ancien  palais  d'Attigny  qui  fut  ruyné 
plusieurs  fois  par  les  Normands,  Hongres  et  Allemands;  il  semble  que  le  reste 
de  ses  matériaux  ait  rsté  employé  à  hastir  la  belle  église  de  Sainte- Waubourg 
qui  est  en  la  campagne,  non  loin  du  chemin  royal  de  Rrunohaut.  »  (Voir 
Saintr-Vaubourg  et,  plus  has,  les  Hol'rgs.) 

Ecarts.  —  L'Ec/msc.  l.'i  hab.;  Forrt,  lo  hab.  ;  écarts  rappelant  une  scène  de 
sorcellfrie  (voir  Meyrac  :  ÎRAnmoNs  kt  Contks  des  Ardennes). —  La  Pifsoîte,  4  h. 

Liieuxdits. —  Les  Mazinux,  rappelant  une  léproserie. —  \ai  Molle,  monticule 
d'observation  où  se  tenaient  les  chefs  des  armées  en  campagne.  —  Lo  Caêwt, 
i*endez-vous  de  chasse  aux  temps  de  Charlema^^ne.  —  La  Marche  de  NatUré, 
chemin  conduisant,  autrefois,  d'Attigny  à  la  maison  d'Arche,  par  les  Crêtes  de 
Poix.  —  La  Vigne,  ancien  lieu  planté  d«^  vignes  où,  dit  Froissart,  «  les  Anglais 
furent  (en  1359)  moult  joyeulx  de  trouver  trois  mille  tonneaux  devin.  »  —  La 
Parle  siipi^rieure,  ou  pnnl  Thibniirel,  évoque  l'emplacement  de  la  principale 
porte  d'Attigny. 

Les  Bourga,  c'est-à-dire  p»'tits  burgs,  petits  bastillons  rapprochés  les  uns  des 
autres  et  reliés  par  d«'s  murs  en  terre.  Ainsi  se  nomme  le  faubourg  nord  d'At- 
tigny, qu'un  i)ont.  composé  de  trois  arches  demi-elliptiques,  ayant  chacune 
sei/j*  mètri's  d'ouvertun',  relie  au  faubourg  sud.  Kn  cet  endroit,  les  eaux  lim- 
pi<l«*s  du  ruisseau  île  Mazt'rny  viciment  se  mêler  aux  eaux  limoneuses  de 
l'Aisn«>  :  niélanp'  qui  ne  se  fait  point  volontiers.  T)e  part  et  d'autre  naissent 
des  nuanci's  mullicolorrs  du  plus  gracieux  effet.  Aux  Bourgs  devait  s'élever  le 
fameux  palais  carl(»vin;:ien  d'Atti^^ny;  la  situation  de  ce  lieu  sur  TAisne,  an 
conilueiit  du  ruisseau  qui  descend  des  pentes  de  l'Argonne,  en  avait  dû  faire, 
autrefois,  une  de  ces  stations  de  pécheurs  ((ui,  dîins  nos  contrées,  Axèrent 
tant  de  [»opulations  errantes;  ses  mirasses  prairies,  qui  servaient  à  Télève  du 
cheval  de  hataille,  n»*cessitèrent  ces  foires  aux  poulains  si  courues  dans  cette 
région,  aux  époques  de  Charlerna«;ne.  dont  le  palais  fortiflé  sur^'eillait,  sans 
doute,  le  passable  île  lAisne  à  l'endroit,  où  ce  cours  d'eau  fait  ligne  de  démar- 
cation entr-e  les  Antennes  et  la  Champagne.  Aux  Bourga  même,  d'ailleurs, 
n'avons-nous  pas  la  Crotit^re  grande  et  petite  —  en  vieux  allemand  :  crofl, 
si^^nifiard  ce  «pie  U*  droit  féodal  appelait  :  le  vol  du  chapon;  7—  puis  la  Cli" 
mitHli\  c'e^t-ii-dire  la  promenade  puhlique,  le  mail;  et  encore  la  Baraudelle, 
ouvrage  de  défense,  sur  le  passage  d'unt;  rivière,  dont  on  voit  encore  d'im- 
portants restes  en  am<»nt,  i)endant  les  basses  eaux. 


—  651  — 

Les  Remparts,  Le  cartulaire  G  289  de  l'archevêché  de  Reims,  écrit  dans  la 
deuxième  moitié  du  seizième  siècle,  renferme  un  assez  grand  nombre  de  docu- 
ments qui  concernent  les  Ardennes.  Entre  autres,  une  convention  passée  entre 
Tarchevêque  de  Reims,  possesseur  de  la  châtellenie  d'Attigny,  et  les  habitants 
de  ce  bourg,  sur  un  projet  de  fortifications.  Ceux-ci  s'engagent  à  payer  au 
prélat,  «  pour  faire  fermer  Attigny  »,  cinq  cents  livres  parisis  dans  l'espace 
de  cinq  ans;  les  premières  cent  livres  devant  être  versées  avant  le  mois  où  l'on 
commencera  les  travaux.  L'archevêque  prendra  aussi,  pendant  dix  ans,  de  cinq 
sous  un  denier  sur  toutes  les  denrées  que  l'on  vendra  en  la  ville.  Ces  impo- 
sitions doivent  être  affectées  uniquement  «  à  l'œuvre  de  la  forteresse  »  ;  et  si 
Tarchevêque  n'y  faisait  point  travailler,  la  ville  serait  quitte  de  toutes  ses  obli- 
gations à  son  égard.  Dans  son  Histoire  d'Attigny,  Hulot  ne  mentionne  pas  ce 
traité  :  il  semble  ne  l'avoir  point  connu. 

Derriére-les-Bois,  terrain  aujourd'hui  défriché,  ancien  rendez-vous  de  chasse. 
—  De  même  à  la  Culée-Roga,  anciennes  forêts  entourées  de  pâturages.  —  Les 
Qualre-Jours.  —  Le  Vivier,  où  Charlemagne  mettait  son  poisson  en  réserve.  — 
La  Montée-Betmay.  —  Les  Budes,  —  Le  Chemin-de-Routy,  ou  des  Relhélois.  — 
Chambourel. 

Le  Campj  sur  la  rive  droite  de  l'Aisne,  au  couchant  des  bourgs,  occupé  de 
juin  à  fin  septembre  1521  —  pendant  le  siège  de  Mézières  —  par  l'armée 
royale  :  36,000  hommes,  que  commandait  le  duc  d'Alençon,  beau-frère  de 
François  I<".  De  ce  camp,  le  poète  Marot  data  quelques-unes  de  ses  épîtres 
«  à  la  noble  Marguerite  »,  sœur  du  roi  ;  notamment  l'épltre  m  «  pour  ceux 
qui  allaient  en  mule  au  camp  d'Attigny.  » 

Les  Mazures,  où  l'on  aperçoit  assez  vaguement  quelques  traces  de  maisons. 
Cette  terre  des  Mazures  appartint  jusqu'à  la  Révolution  aux  dames  de  Saint- 
Etienne  de  Reims,  qui  perpétuaient  le  monastère  habité  par  elles,  originaire- 
ment, aux  environs  de  Soissons,  en  même  temps  que  les  religieux  du  Val-des- 
Ecoliers,  de  Reims.  Une  colonie  de  ces  moines  vint  s'établir  à  Attigny  où  ils 
eurent  leur  monastère  qu'entouraient,  notamment,  au  lieu  dit  le  Val-des- 
Ecollers,  d'assez  nombreuses  prairies.  Le  couvent  se  trouvait  dans  les  «  terres 
des  Mazures,  au-dessus  d* Attigny  ».  Lorsque  fut,  il  y  a  de  cela  longues  années, 
redressé  le  chemin  qui  sépare  les  Mazures  de  la  Couture,  on  trouvait  une 
manivelle  de  fer  en  forme  exacte  de  croix,  au  haut  de  laquelle  était  évidem- 
ment attachée  la  chaîne  de  fer  servant  à  mettre  en  branle  la  cloche  du  cou- 
vent, détruit  pendant  les  Guerres  de  religion  et  dont  il  ne  reste  plus  vestiges. 
En  1653,  après  la  bataille  de  Rethel,  les  ruines  des  anciennes  habitations  qui 
s'élevèrent  aux  Mazures  étaient  encore  assez  nombreuses  et  assez  hautes  pour 
qu'un  «  parti  d'Espagnols  »  aient  pu  s'y  tenir  en  embuscade,  sans  être  vus,  pen- 
dant tout  un  jour  de  marché. 

ALLAND'HUY-ET-SAUSSEUIL.  —  H.,  537.  —  E.,  180.  —  D.  C,  7.  — 
D.  A.,  21.  —  D.  D.,  38.  —  Hect.,  871.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.  L.,  le  dimanche 
après  le  25  novembre.  —  C"  P.  —  G.  —  T.  —  Le  territoire  de  cette  commune, 
un  des  plus  fertiles  de  l'arrondissement,  s'étend  presqu'entièrement  sur  les 
ailuvions  de  l'A/sne  pour  332  hect.,  et  sur  le  limon  pour  527  hect.  Près  de 
Sausseuil,  une  bande  de  12  hect.  formée  par  des  marnes  crayeuses.  Territoire 
traversé  par  le  Poivre  et  le  Migny. 

Histoire. —  C.  de  Reims.  Si  l'on  en  croit  les  commentateurs  du  polyptique 
de  Saint-Remy,  Alland'huy  serait  la  localité  anciennement  appelée  Adlolsda; 
peut-être  de  Al-od  signifiant  :  terre  libre.  Au  nord  d'Alland'huy,  furent  décou- 
vertes de  très  intéressantes  traces  d'habitations  anciennes.  Ne  faisait  avec  Saus- 
seuil, avant  la  Révolution,  qu'une  paroisse.  Occupé  par  les  Prussiens  en  1870. 

Eglise.  —  Vieille  église  avec  un  clocher  de  style  romano-bizantin. 


—  652  — 

Ch&teau.  ~  A  Sausseuil,  un  ancien  ch&teau  possédant  une  chapelle,  où 
seuls  pouvaient  venir  entendre  la  messe  ceux  des  habitants  qui  payaient 
'M)  livres  annuelles  au  sei^'neur.  (Pour  les  de  Grèvecœur,  ancienne  famille  sei- 
gneuriale, voir  Villers-dkvant-le-Thouh.) 

Ecarts.  —  Burricrt'  Créve-Cœur,  5  hab.  —  Barrière  d'AllancThuy,  7  hab.  — 
Les  Çarrirros,  0  hab.  —  Crève-Orur,  o  hab.  —  Ferme  de  Chesnou,  16  hab.  — 
Saussi'uil,  89  hab.  —  Le  Moutin;  autour  duquel  des  fouilles  mirent  au  jour  une 
énorme  mâchoire  dichtyosaure.  —  Le  Champ-Frappin,  En  cet  endroit,  se  réuois- 
saieiit  les  sorciers  pour  leur  sabbat,  non  loin  de  la  grosse  croix  dite  :  Croix  du 
Curr. 

CHARBOONE.   -  H.,  457.  —  K.,  134.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  47.  —  D.  D.,  34. 

—  n»»ct.,  907.  —  B.  P.,  .Atli^my.  —  K.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.— 
C'*"  P.  —  B.  B.  —  S.  T.  —  Le  territoire  de  cette  commune  est  le  plus  riche  de 
l'arrondissement.  Deux  parties  distinctes  :  la  partie  méridionale,  qui  9*étend 
dans  la  vallée  de  l\4/s/i(.'.  comprend  des  alluvions  argilo-sableuses,  glaiseuses 
en  qui'hjues  points;  la  partie  septentrionale  est  surtout  constituée  par  Targile 
sableuse  Jaune  du  limon,  mais  on  y  trouve  aussi  la  glaise  du  gault,  un  petit 
iambpau  de  ^diio  et  quelques  terrains  d'ailuvions.  Sables  verts  avec  nodules 
phosphatés.  Arrosé  par  d'assez  nombi-euses  sources,  notamment  par  le  Faiere, 

Histoire.  —  0.  de  Vermandois.  ('.e  village  appartenait  dès  1203  au  comtede 
Bethel,  Ilu^'utfs  III,  «|ui  Tohtint  en  lief  et  hommage  de  l'église  Saint-Remy  de 
Beims.  Cliarbo^Mie  n'iMi  conserva  pas  moins  son  titre  domanial  et  ses  seigneurs 
particuliers,  parmi  les({uels  :  «  fîaiichier  de  Charboigne,  moine  de  Saint-Remy 
de  Reims,  frère  de  la  comtesse  de  Rrtest,  oncle  du  comtede  Flandre  etcoasin- 
;:ermain  au  comte  du  (îrand-Pré,  qui  trépassa  Tan  de  m  ccc  xxix  le  jour  de 
TAsciMision  jionr  Dieu,  prit*/  pour  lui.  »  Les  habitants  de  Gharbogne,  au  temps 
(le  Louis  XIII,  étaient  tenus  «raller  faire  le  guet  ou  la  garde  au  château  d*Omont, 
à  nir>ins  qu  ils  ne  préférassent  payer  animellement  une  indemnité  de  12  livres, 
r.ette  nblifzalion  semble  avoir  été  créée  par  la  ligue  de  défense  que  les  popu- 
lations (le  la  frontière  septentrionale  du  duché  de  Reims  avaient  été  obligées 
d'opposé]'  aux  incursions  incessantes  des  bandes  armées  à  la  solde  des  tont 
puissants  évé<|u(;s  de  Lié;ie.  Bepris  sur  les  Espagnols  après  la  bataille  de  Rethei, 
IC.'iO.  Menacé  en  l.V.H  par  Henri  IV,  que  le  duc  de  >îe vers  avait  appelé  dans  les 
Ardennes.  «  Le  roi  de  .Navarre  continuant  tousJoui*s  le  chemin  de  la  Champaigne, 
disposa  le  lo<;ement  de  son  armée  ès-environs  d'Attigny,  à  la  teste  desquels  il 
lo^ea  ses  hai'qu(*buziers  à  cheval  en  ung  villaige  nommé  Gharbongne,  faisant 
mine  de  le  voulloir  assaillir.  Mais  le  sieur  de  Villiers  Sainct-Paul  se  jetta  dedans; 
lequel,  gaillard  de  son  naturel,  entreprit  denlever  le  logis  des  plus  proches  de 
luy,  par  une  notable  charge  se  garantir  du  siège,  et,  pour  y  parvenir,  donna 
ilans  le  dict  (Miarbo^Mie  où  il  battit  et  chassa  ceux  qui  lui  osèrent  résister,  en 
terrassant  jusques  au  nombre  de  soixante  qu'il  envoya  chercher  sépulture  et 
eut  Continué  du  reste  sy  les  trompettes  sonnantes  partout  &  chevaine  leussent 
averty  de  sa  retraite,  ramenant  avec  luy  près  de  six  vingtz  chevaulx  de  butin; 
exploiet  qui  encouragea  de  tant  ce  jeune  seigneur  qu*il  ne  faisoit  plus  que  les 
incommoder  tant  par  ses  courses  que  par  allarmes.  »  (Mémoires  du  MARiCH.%L  M 
Saint-Paul.) 

Eglise. —  Semble  remonter  â  la  fin  du  quinzième  et  au  commencement  du 
seizième  siècles.  Les  portes  latérales  datent  du  dix-septième  siècle.  Aux  vous- 
sures de  la  grande  opve,  portail  principal,  de  curieuses  statues;  à  gauche,  celles 
de  sainte  Marguerite,  de  saint  Fiacre,  de  sainte  Catherine;  à  droite,  celles  de 
sainte  Madeleine,  de  saint  Ktieime,  de  saint  Michel.  Au  pignon  du  transept  nord, 
un  grand  saint  Christoi)he,  et,  à  la  pointe  du  même  pignon,  un  saint  Michel 
ailé  qui  terrasse  le  dragon.  «  Une  tradition  locale  erronée  —  dit  le  docteur  1^ 


Bntrt*  du  oUlMU  d>  Chirbogna 


cent  —  regarde  comme  le  portrait  de  Gaucher  de  Charbogne  un  buste  de  profil 
placé  dans  le  tympan  du  fronton  ;  mais  ce  busle  n'est  qu'un  simple  motif  — 
époque  Renaissance  —  d'ornement  banal,  m  Mentionnons  aussi  le  beau  bénitier 
en  pierre  style  Louis  XIV. 

Ch&teaa.  —  L'extrémité  ouest  de  Charbogne,  qui  se  trouve  être  la  partie  la 
plus  rapprochée  du  Foivre,  parait  être  de  fondation  plus  récente  que  la  partie 
centrale  du  village.  Cette  dernière  se  groupa,  naturellement,  autour  du  chAteau 
protecteur  :  alors  grande  enceinte  quadrangulaire  avec  tours  puissantes.  La 
demeure  féodale  des 
seigneurs  de  Cbarbo- 
gne  occupa-t-elle  tou- 
jours ce  même  ein- 
placementî  Tel  qu'il 
nous  reste,  actuelle- 
ment —  une  vaste 
maison  de  ferme,  — 
il  remonterait  à  la 
deuxième  moitié  du 
seizième  siècle.  Les 
fossés  qui  l'entou- 
raient alors  étaient 
profonds  et  servirent 
souvent  de  refuge 
aux  malheureux  ha- 
bitants de  lu  contrée 
que  tuaient,  que  rui- 
naient les  guerres  de 
la  Ligue,  de  la  Fronde  et  les  incursions  espagnoles.  Lne  description  très 
exacte  de  ce  château  nous  est  transmise  par  l'acte  d'achat  qu'en  Ht,  le  21  jan- 
vier 1616,  1'  le  seigneur  Daniel  de  Wignacourt  i.,  et  deux  inscriptions  se  lisent 
encore  sur  chacun  des  pilastres  encadrant  l'entrée  de  la  cour  d'honneur,  l'une 
faisant  allusion  ù  la  guerre  dite  «  de  la  succession  d'Espagne  »,  et  l'autre  : 
"  Antoine  m'a  fait  bastir  en  1706  »;  Antoine  de  Wignacourt,  en  ce  temps  sei- 
gneur de  Charbogne  et  fils  de  Daniel.  La  seigneurie  de  Charbogne  semble  avoir- 
été  scindée,  jadis,  en  deux  parties;  l'une  dépendante  de  ce  château  dont  nous 
venons  de  parler;  l'autre  dépendante  d'une  forteresse  que  l'on  appelait  encore, 
nu  seizième  siècle,  la  Grande  Maison,  et  dont  il  ne  reste  plus  trace  aujourd'hui. 

Ecart.  —  Le  Moitlin.  H. 

CHUFFILLT-ET-ROCHE.  —  H.,  248.  —  E.,  76.  —  D.  C,  S.  —  D.  A.,  1 1. 
—  D.  D-,  43.  —  Hect.,  762.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.  L.,  le  troisième  dimanche 
de  mai  et  le  dimanche  qui  suit  le  3  juin.  —  C"  P.  —  Sol  présentant  de  faibles 
ondulations.  Le  sol  arftileux  jaune  du  limon  recouvre  une  grande  partie  du 
territoire.  Marnes  crayeuses  entre  ChufUlly  et  Cœ^ny.  Quelques  alluvions  argi- 
leuses de  ruisseaux.  Territoire  arrosé  par  ta  4.oire  et  le  ruisseau  de  Cœgny. 
Sources  nombreuses,  parmi  lesquelles  :  la  fontaine  Mariée,  les  fontaine'  de 
Cœgny,  de  Roche,  de  Saint- Màdarit;  la  fontaine  Saint-Pierre,  jadis  lieu  de  pèle- 
rinage. —  C.  de  Reims. 

Eglise.  —  Remontant  au  quinzième  siècle,  bien  que  certaines  de  ses  parties 
semblent  plus  anciennes.  Portail  reconstruit  en  1763.  Le  grand  autel  date  de 
Louis  Xlll.  Un  fort  beau  tabernacle,  édicule  circulaire  avec  d6me. 

Ecarts.  —  Cirgny,  57  hab.  —  Mfry.  16  hab.  Petite  chapelle  sous  l'invocation 
de  i<  saint  Médard  le  Pîchard  »;  un  vieux  château  d'origine  mérovingienne, 
n'ayant  conservé  de  son  caractère  primitif,  à  la  suite  de  restaurations  nom- 


—  654  — 

breusos,  que  sa  forme  en  quadrilatère,  exacte  étendue  de  ses  dimensions  et 
son  emplacement  paludéen.  La  terre  de  Méry,  était,  à  l'origine,  un  des  fiefs 
composant  le  domaine  royal  d'Atti^ny.  Les  derniers  seigneurs  féodaux  de  Méry 
fuHMtt  les  La  Tour  d'Ortaize.  —  Mon-LPe,  2  hab.  —  Roche,  103  hab.,  où  n'exis- 
tent plus  le  chiltoau  et  sa  chapelle  dont  parle  Jean  Hubert.  Dans  Téglise  de 
Chuflilly,  une  pierre  tonil>aIe  nous  révèle  l'existence,  au  dix-septième  siècle, 
d'un  seigneur  de  Hoche.  Nous  avons  d'ailleurs,  datant  de  i525,  un  dénombre- 
ment de  Hoche  —  fief  mouvant  de  la  chdtellenie  d'Attigny  —  fourni  par  «  noble 
home  Antoine  Cuvillier,  seigneur  de  Hoche,  et  Jeanne  de  DinthevîUe,  sa 
femme.  »  Kn  1739,  appartenait  à  «  Monseigneur  prince  de  Rohan,  archevêque  de 
Heims,  le  droit  de  ressort,  par  appellation,  des  lieux  de  CbuflilLy,  Méry  et 
Hoche,  n  —  Wallart,  ferme  qui  figure  sur  la  carte  de  Gassini  comme  habita- 
tion seigneuriale.  Appartint,  en  1734,  à  Geofi'roy  de  Vallars,  écuyer,  et  à  dame 
Klisant  de  Maupertuis,  sa  femme;  pendant  la  Révolution,  à  la  famille  Ancelet, 
du  Mont-de-Jeux.  Au  commencement  du  siècle,  fut  détruite  cette  ferme  dont 
le  dernier  fermier  s'appelait  Cuif. 

COULOMMES-ET-MARQUENT.  —  H.,  273.  —  E.,  86.  —  D.  C,  5.  - 

I).  A.,  14.  —  D.  D.,  42.  —  Heot.,  1,198.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  29  juin.  —  O'  P.  —  Toute  la  partie  est  du  territoire  repose  sur  an 
plateau  crayeux  se  terminant  à  louest  par  une  falaise  dentelée  de  raTins 
profonds.  A  mi-côte  commencent  les  marnes  crayeuses.  Terres  d'assez  bonne 
qualité,  surtout  les  terres  limoneuses,  en  dépit  du  proverbe  :  »  Poire  de  Gon- 
lommes  —  étrangle  son  homme.  »  C'est  beaucoup  trop  accorder  à  la  rime. 

Histoire.  —  C.  de  Hfims.  Coulommes  fut,^ans  doute,  à  Torigine  une  im- 
portante agglomération  romaine.  Plus  tard,  fief  du  domaine  royal  d* Attigny. 
Charte  de  franchise  octroyée  par  (iuillaume  aux  blanches  mains,  i223,  ardie- 
véque  de  Heims  et  seigneur  d'Atligny.  De  cette  époque,  date  le  moulin  banal 
de  («oulommes.  Village  tellement  ruiné  pendant  les  guerres  de  la  Fronde,  qu'il 
n'y  resta  plus  que  quatre  habitants. 

Eglise.  —  (construite  au  quinzième  siècle;  toutefois,  le  transept  est  d*origine 
beaucoup  plus  ancienne.  Autel  en  marbre  qui,  nous  apprend  une  inscription, 
fut  "  l'ait  par  les  soins  de  M»"®  Jean  de  Hiai,  curé  de  ce  lieu,  1770-1771.  » 

Ch&teau.  —  Dans  un  dénombrement  qui  date  de  138o,  il  est  fait  allusion  à 
la  •<  Maison-forte  et  Justice  »  de  Coulommes. 

Ecarts.  —  Marqucny,  45  hab.  —  Moulin  de  Couvieux,  N.  C. 

RILLY-AUX-OIES.  —  H.,  279.  —  E.,  99.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  13.— 
D.  D.,  H.  —  llect.,  34<».  —  B.  P..  Semuy.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
18  octobre.  -  C'«  P.  -  G.  —  T.  —  H.  Ù.  -  S.  T.  —  Calcaire  à  astartes  sur 
lequel  s'étendent  des  vignes.  Terres  marneuses  assez  bonnes.  Glaise  gris-TCr- 
dàtre  ou  gault;  sables  verts  avec  nodules.  Carrière  d'où  l'on  extrait  des  moel- 
lons. Territoire  traversé  par  IWisne  sur  laquelle  se  trouve  le  moulin  deSaint- 
I  renée. 

Histoire.  —  C.  de  Heims.  Village  fort  ancien,  où  passaient  saint  Waast  et 
Clovis,  lorstiue  ce  monarque  allaita  Heims  pour  se  faire  baptiser.  Après  qulls 
t'urent  traversé  l'Aisne  sur  un  pont  —  dont  on  voit  encore,  lorsque  les  eaux 
sont  basses,  cinq  ou  six  pieus,  -  saint  Waast,  «  faisant  le  signe  de  la  croix  (sur 
un  av(>ugles  lui  fit  venir  aussitôt  la  lumière  du  ciel,  et  ce,  en  présence  du  roj, 
lequel  s'estonnant  d'ugne  telle  merveille  se  confirma  de  plus  en  plus  en  sa 
créance  nouv(>lle  et  à  prester  l'oreille  plus  volontiers  à  ce  que  saint  Waast  loi 
[>re<clioit.  Un  bastit  dt^puis  une  chapelle  au  mesme  lieu  en  mémoire  de  ce 
miracle  et  je  crois  qut'  c'est  l'église  du  village  de  Semuy  qui  est  prieuré  et 
paruisse  et  est  située  entre  Yonc  et  Hilly  distant. . .  par  un  pont  de  pierre  que 


—  655  — 

le  duc  de  Guise  fit  rompre  pour  empescher  le  passage  aux  reistres  qui  venaient 
secourir  les  huguenots  de  France.  »  (Dom  Ganneron  :  Centuries  du  Pays  des 
EssuENs.)  —  Saint  Waast  bénissait  ensuite  une  fontaine  dont  les  eaux  acquirent 
alors  le  pouvoir  de  guérir  les  coliques  des  enfants  nouveaux-nés. 

Parce  qu'un  jour  ils  reçurent  somptueusement  le  seigneur  d*Attigny,  les  habi- 
tants de  Rilly  furent  exempts  de  tous  droits  à  condition  cependant  que  tous  les 
ans  «  une  société,  composée  d'une  personne  de  chaque  ménage,  irait  le  pre- 
mier jour  du  marché,  après  la  fête  de  saint  Jean-Baptiste,  danser  autour  de  la 
halle  d'Attigny  en  chantant  :  Nous  sons  de  Rilly-auœ-Oies,  —  Nous  en  devenons.  — 
Nous  y  rirons  encore, —  Tra  la!  la!  —  Nous  lisons  dans  un  cueilleret  de  1757  : 
«  Sont  exempts  du  droit  de  vuinage  les  habitants  de  Rilly-aux-Oies,  ainsi  que 
des  autres  droits  détaillés  aux  cueillerets,  suivant  l'ancienne  coutume,  en  fesant 
par  les  fîlles  et  garçons  du  dit  lieu,  le  jour  de  la  Saint-Jean-Baptiste  de  chaque 
année,  trois  tours  de  danse  autour  de  la  halle  d'Attigny  avant  dix  heures  du 
matin,  lesquelles  étant  sonnées  sans  l'avoir  fait,  seraient  déchuz  de  la  dite 
exemption.  Et  est  tenu  le  fermier  de  Son  Altesse  de  leur  fournir,  le  dit  jour, 
deux  douzaines  d'échaudées,  quatre  bouteilles  de  vin,  ou  pain  et  cerises.  » 

Rilly,  l'ancien  mot  gaulois  qui  signifiait  «  passage  guéable  ».  Mais  pourquoi 
c<  aux  oies  ».  Dans  quelques  anciens  documents,  nous  trouvons  :  «  Rilly-Ose- 
raies  »,  c'est-à-dire  :  aux  oseraies.  «  Rilly-aux-Oies  »  ne  serait-il  qu'une  con- 
traction de  «  Rilly-aux-Oseraies  »? 

Eglise.  —  Date  du  quinzième  siècle.  L'abside  et  les  transepts,  éclairés  de 
fenêtres  à  meneaux,  portent  les  caractères  de  la  seconde  période  ogivale.  L'un 
des  pignons,  celui  du  nord,  est  orné  de  crochets  et  d'animaux  accroupis.  De 
ce  côté,  vers  la  nef,  une  tourelle,  en  briques,  conduit  à  l'étage  campanaire. 
A  l'intérieur,  nous  mentionnerons  quelques  fragments  de  vitraux  peints  dans 
le  tympan  de  la  première  fenêtre,  à  droite  de  l'abside;  une  jolie  piscine  du 
seizième  siècle;  et  l'épitaphe  de  Antoine  Pelletier,  «  lieutenant  dans  le  régiment 
d'Heqvancourt,  »  décédé  le  3  février  1693. 

En  face  du  portail  de  l'église,  dans  le  cimetière,  une  croix  en  fer  porte  le 
nom  d'un  des  derniers  représentants  d'une  ancienne  famille  de  la  noblesse 
ardennaise,  celui  de  Jean-Nicolas-Ange  de  La  Tour  d'Artaise,  mort  à  Rilly  le 
4  novembre  1863,  à  l'âge  de  soixante-dix-neuf  ans. 

Dans  cette  église,  près  la  porte  principale,  se  voyait  encore,  en  1857,  une 
stèle  romaine  supportant  un  bénitier.  Elle  avait  environ  1  mètre  de  hauteur 
et  40  centimètres  de  côté.  Sur  la  face  antérieure  la  plus  large,  régnait  une  ins- 
cription d'environ  dix  lignes.  Cette  unique  inscription  romaine  de  la  région 
disparut  lors  des  travaux  d'allongement  faits  à  l'église.  (Docteur  Vincent  : 
Lnscriptions  anciennes  de  l'Arrondissement  de  Vouziers.) 

ChÀteau.  —  Vestiges  d'une  forteresse  que  fit  construire  Uccelin,  sire  de 
Rilly-aux-Oies.  (Voir  Suzanne.) 

SAINT-LAMBERT-ET-MONT-DE-JEUX.  —  H.,  419.  —  E.,  118.  — 
D.  C,  4.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,  36.  —  Hect.,. 1,081.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.  L.. 
le  dimanche  qui  suit  le  17  septembre.  —  C"  P.  —  B.  B.  —  S.  T.  —  Calcaires 
à  astartes;  sables  verls;  argile  du  gaull;  limon;  alluvions  modernes;  nodules 
phosphatés.  Terrain  accidenté.  Vignes  donnant  un  vin  assez  agréable.  Terri- 
toire arrosé,  notamment,  par  l'Aisne  et  par  le  ruisseau  de  Saint-Lambert.  — 
G.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  L'ancienne  église  de  Saint-Lambert  fut  jadis  l'une  des  plus 
curieuses  de  la  région.  Se  composait  de  deux  parties  :  la  première,  une  cha- 
pelle datant,  ce  semble,  du  onzième  siècle;  la  deuxième  formant  une  nef  et 
l'abside  d'origine  plus  récente.  Un  charmant  portail  flamboyant,  restauré  en 
1736,  fut  brutalement  détruit  en  1879.  L'église  actuelle,  d'assez  belle  propor- 


—  656  — 

lion,  abrite  la  tombe  d'Antoine  de  Joyeuse,  gouverneur  de  Mézlères,  décédé 
en  1601,  et  dont  les  hydres  gravées  aux  angles  du  marbre  encadrent  cette 
inscription  : 

La  naive  bonté,  la  charité  parfaicte 

La  noblesse  et  valeur  eurent  icy  retraicte 

En  leur  temple  caché  soubz  ce  triste  tombeau 

C'est  lOlEVSE,  hé  comment  ce  qui  nostre  joieVSE 

Et  nous  baiffne  en  ces  pleurs  V appelez-vous  lOIEVSE? 

Ouy  car  il  est  au  Ciel  tout  j'oieux  et  tout  beau 

ChÀteau.  —  L'ancien  chiVteau  que  les  Joyeuse  habitèrent  se  trouvait  dans 
le  liaut  du  villajje;  quant  au  castcl  flanqué  de  tourelles  qu'on  aperçoit  de  la 
voie  ferrée,  il  est  de  construction  moderne.  Appartenait  à  M.  Louis  Tirman, 
sénateur,  après  le  décès  duquel  il  est  resté  propriété  de  la  famille. 

Ecarts.  —  La  Tuilerie.  H.  —  Le  Moulin-Demoulon,  H.  —  Le  Moulm-Watrin; 
en  ruines,  existait  déjà  en  1322.  —  Mont-de-Jeiur,  T6  hab.  La  terre  de  Mont- 
de-Jeux,  commune  distincte  il  y  a  cent  ans,  fut  érigée  en  comté  par  Louis  XIV 
en  faveur  de  Jean  de  Schulamhert,  nian'*chal  de  France,  chevalier  des  ordres  du 
roi.  Tirerait  son  nom  d'un  temple  qu'en  cet  endroit  les  Romains  élevèrent  à 
Jupiter.  Il  est  certain  qu'un  édifice  de  construction  romaine,  dont  un  incendie, 
en  1848,  anéantit  les  derniers  vestiges,  couronnait  la  croupe  occidentale  delà 
colline  sur  le  dos  de  laquelle  Mont-de-Jeux  étale  son  unique  rue.  A  Textrémité 
opposée,  celte  rm*,  par  un  brusijue  détour  à  angle  droit,  se  poursuit  le  long 
des  murs  et  des  constructions  d'un  vaste  quadiilatêre  où  se  dressent  les  pavil- 
lons restaurés  d'un  château  plus  moderne. 

(Juehiues  lieuxdits  rappellent  cet  ancien  château,  que  fit  construire  le  maré- 
chal de  Schulambert,  mort  k  Mont-de-Jeux,  et  enterré  dans  les  dépendances 
d'un  prieuré  aujourd'hui  détruit;  —  par  exemple  :  la  Po/ence; les  ViffnesduSd- 
ynrur;  le  B^iis  du  Four,  évidemment  du  four  banal;  le  Chiteau,  dit  quelquefois 
aussi  le  Grand  Jardin  —  celui  des  anciens  ducs  de  Joyeuse,  —  où  tout  récem- 
ment, en  labourant  la  terre,  on  découvrit  quatre  statuettes  en  plomb,  sem- 
blant avoir  été  jetées  dans  le  même  moule,  et  représentant  chacune  un  abbé 
avec  son  camail  à  grand  capurhon.  Dans  la  rue  principale  de  Mont-de-Jenx, 
une  maison  porte  inscrit  sur  sa  façade,  dans  une  circonférence  :  La  loi  H  le 
roi,  1701,  Qu'était  cette  maison? 

Nous  lisons  dans  les  Akfichks  dk  Hkims,  1772-1792  :  «  Saint-Lambert,  Vente  par 
>fme  tViioité  (1(>  Gonflans,  comtesse  douairière  de  Mau'lde,  dame  de  compagnie 
de  Mesdann^s  de  France,  v«  de  M"  Lnuis-Franeois,  comte  de  Mauldre...,  de- 
nieunmt  a  Paris,  de  la  terre  et  seigneurie  de  Saint-Lambert,  près  d*Attîgny, 
movennant  2i.*»,000  livres.  —  S'adresser  à  M''  Garnier,  notaire  au  Ghàtelet. —  Le 
4  août  1777.  » 

SAINTE- VAUBOURG.  —  H.,  21,).  —  E.,  64.  —  D.  C,  3.  —  D.  A„  13,— 

D.  l).,  40.  —  llect.,  091.  —  H.  P.,  Attigny.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de 
mai.  --  C'**  P.  —  H.  H.  —  Le  limon  forme,  en  grande  partie,  le  sol  de  cette 
commune.  A  Touest  du  village,  des  marnes  crayeuses  qui  donnent  d'excellentes 
terres  favorables  à  la  culture  des  seigles.  Deux  sources  arrosent  le  territoire  : 
la  Doi'euse  et  la  fontaine  Sam  le- Heine. 

Histoire.  —  C.  d(;  Heims.  N'était  autrefois  qu'une  simple  ferme  enclarée 
dans  l'enceinte  du  palais  d'Attigny,  dont  elle  formait  une  dépendance  appelée 
Dionne.  Prit  le  nom  de  Sainte-Vaubourg  lorsque  Charles  le  Simple,  en  916,7 
porta  les  reliques  de  sainte  Walburge  en  l'honneur  desquelles  il  fit  élever  ane 
chaprlle  et  construire  un  prieuré,  u  avec  un  cloître  pour  quatorze  moines,  n  Cette 
sainte,  écrit  dom  Ganneron  «  estoit  angloise,  fille  de  saint  Richard,  roy  en  Angle- 


^«AMlJ 


.f        f%L  'fiM 


EgllH  de  Mlnu-Vaubonrg 


—  657  — 
terre,  et  sœur  de  saint  Willibaud,  évesque,  et  rie  saint  Wuimbaud,  abbé.  Saint 
Roniface,  évesque  de  Mayence,  la  Ht  venir  en  Allemagne  où  saint  Willibaud,  son 
frëre,  lui  baslit  un  monastère  appelé  Heydenheim  (dans  le  royniinie  de  Wur- 
lember{{)  où  elle  fui  abbesse  et  y  passa  sainctement  le  reste  de  ses  jours,  estant 
morte  selon  aucuns  lan  776  le  25  febvrier,  ayant  faict  beaucoup  de  miracies 
durant  sa  vie  et  après  sa  mort.  "  (Voir  Attignï.) 

Eglise.  —  A  l'ouest  du  village  :  coquet  édifice  de  la  (In  du  quinzième 
siècle  —  sans  doute  1482,  —  renommé  pour  l'élégance  et  la  beauté  de  ses  pro- 
portions. Portail  re- 
marquable. Les  voûtes 
datent  du  seizième  siè- 
cle; le  transept,  cûté 
nord,  fut  réparé,  Louis 
XEII  réynant. 

Autrefois,  l'église 
l^ossédait  quelques 
parties  du  corps  de 
sainte  Vaubourg  :  ces 
reliques  ont  disparu: 
mais  en  IA41,  t'évèque 
de  Bruges  en  offrit 
d'autres  appartenant  à 
cette  mi^me  sainte.  I.a 
châsse  est  un  corft«l 
de  bois  obloug,  ouvert 
sur  ses  faces  et  de  style 
pseudo-gotbique.ll  re- 
pose sur  l'autel  dit  de  sainte  Walburge,  lequel  occupe  le  fond  de  la  nef  laté- 
rale droite  et  fut  érigé  dans  les  premières  années  du  siècle,  lorsque  fut  détruit*^ 
In  chapelle  de  sainte  Vaubourg,  sainte  que  l'on  invoque  pour  la  fjuérison  de  la 

Ecarts.  —  Le  Bardo,  3  hab.  —  Le  ChiHenu,  ,H  bab. 

Lieuxdits.  —  Le  Pré  des  Diables.  Au  pied  de  la  chapelle  —  il  n'en  reste  plus 
trace  aujourd'hui  —  que  fil  construire  Charles  le  Simple  pour  y  déposer  les 
reliques  de  sainte  Walburge,  s'étendait  ce  pré  qui  fui  souvent  le  théâtre  — 
affirme  la  légende  —  de  singulières  scènes  de  sorcellerie.  La  tradition  prétend, 
mais  h  tort,  que  celte  chapelle  aurait  été  construite,  avec  celle  de  Thélines 
(voir  Bmise)  et  de  Montmarin  (voir  Gcvry],  à  la  suite  du  vœu  que  fit  Charles 
Martel,  "32,  s'il  revenait  vainqueur  des  Sarrasins.  Dom  T.anneron  écrit  que 
Charleniagne  en  ordonna  la  conslruclion  "  comme  il  travailloit  en  divers  lieux 
à  y  laisser  des  monuments  de  sa  piété,  -i  (Voir  Meyrac  :  La  FohÉt  des  Ardknnks.) 
—  Vieille,  où  s'élevait  autrefois  un  important  village  que  mentionne  une  charte 
de  916.  —  1^  Bois,  rendez-vous  de  rhasse  aux  temps  carlovingiens.  —  Le  Che- 
min des  Romains.  —  Le  Prîeiin^  où  se  trouvait  le  prieuré  fondé  par  Charles  le 
Simple.  (Voir,  pour  l'histoire  de  ce  prieuré  et  l'explicatioD  détaillée  de  ces 
lieuidits,  Meyrac  :  Vlllrs  et  Villages  des  Ardennes.) 

SAULCES-CHAHPENOISES.  —  H..  450.  —  E.,  133.  —  D.  C,  7.  — 
n.  A.,  21.  —  D.  D.,  44.  -  llect..  3,264.  —  R.  P.,  Alligny.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  2.Ï  octobre.  —  0'  P.  —  B.  R.  —  L'angle  sud-ouest  du  territoire  est 
occupé  par  le  plateau  crayeux  ;  728  heclares.  A  mi-côte  de  l'escarpement  qui 
le  termine,  commencent  les  marnes  ;  elles  s'étendent  sur  tout  le  reste  du  ter- 
ritoire. Terres  d'excellente  qualité.  Pays,  d'ailleurs,  essentiellement  agricole. 
Nombreuses  sources—  entr'autres  celle  nommée  :  Chef  <te  la  Hiviêre  —  qui  se 

43 


—  638  — 

réuni:<seut  pour  former  h'  ruisseau  (le  Suulccs.  Forliiié  aux  temps  de  la  Ligue. 
—  C.  de  lieims. 

Eglise.  -^  Comiiienct'e  uu  douzii>mL*  siècle,  fut  achevée  au  siècle  suivant. 
l/ui)e  ilt's  plus  remarquables  de  rArdenne.  L'architecte,  pour  sa  grosse  tour 
quadrilatérale,  soiif^ea  sans  doute  à  réalise  Suiiil-Hemy  de  lieims.  Arintérieur, 
Cfttf  leur  olFn',  dans  les  chapiteaux  de  colonnes  et  sur  les  caissons  des  clefs  de 
voîlte^,  d'inléressants  échantillons  de  sculpture  décorative.  Les  clefs  de  voûtes 
s('  recommandent  plus  partirulièrenient  par  les  ornements  héraldiques  et  histo- 
riques dont  elles  sont  recouvertes.  La  nef  principale,  qu'éclaire  une  rangée  de 
fenêtres  à  plein  cintre  prenant  jour  au-dessus  des  toits  des  bas-côtés,  est  tra- 
vei-sée  par  une  énorme  solive  supportant  un  plancher  en  plafond.  Un  petit 
portail,  du  quinzième  siècle,  vis-a-vis  le  midi,  laisse  admirer  les  fines  cise- 
lure>  de  son  i)rnementation.  Sur  deux  contreforts  nu^ridionaux,  deux  inscrip- 
tions curieuses,  dont  l'une  nous  donne  le  premier  spécimen  local  de  l'usage 
des  chiffres  arab»»s  :  ««  /V  re  pilr  9  et  quarn- 1  brun,,,  »  —  «  Le  pilier,  dit 
1«*  docteur  Vincent,  est  9  =  neuf,  mais  il  n'est  ni  carré,  ni  brun  :  ce  mot 
<'  t|uarré  >•  si^Miifle  capable  de  supporter  un  propos  leste,  énergique.  Quant 
au  mot  brun,  une  racine  des  anciennes  langues  du  Nord,  il  équivaudrait  à  : 
dur.  solide.  >•  Sur  Tautre  inscription,  on  lit  :  k  Quand  ceste  chapelle  on  nsfU»  — 
Cnin  V'ius  vth^y  vf  I'hksktkmknt  —  La  première  pierre  y  as$il  —  Jehan  Leyuay 
pour  commenirmenl . , .  »  Ce  moi  présentement  révèle,  à  coup  sûr,  un  poète 
ardennais. 

ChÀteau.  —  Sur  le  lit>u  dit,  aujourd'hui,  VEtany  tie  Pcrthes,  s'élevait  une 
forteresse,  détruite  pendant  la  Li^ue,  et  dont  il  ne  reste  plus  vestiges.  Toute- 
fois, avec  les  débris  de  ce  chàleau-fort  fut  construite  une  maison  de  ferme  où 
l'on  remarque  de  curieux  plafontls  en  o^Mves  et  d'immenses  cheminées  en 
marbre  rouf;e  (voir  dans  Mt^vrac  :  Villks  kt  Villages  des  Aroe.n.nrs,  la  légende 
du  «(  dernier  seigneur  de  Saulces  »i.  Lorsciue  le  château  fut  détruit  et  que  le 
sac  du  village  s'ensuivit,  ses  habitants,  tcrritiés,  coururent  se  réfugier  à  Tagnon 
où  six  lon^s  mois  ils  demeurèrent.  Et  quand  ils  revinrent  à  rendroil  qui  avait 
été  S^iulces,  ils  furent  oblif;és  de  construire  un  villa;;e  nouveau  :  le  Saulces 
actuel. 

Ecarts.  —  Le  Moulin.  II.  —  Mosvou,  4  hab.  A  Moscou,  le  chef  d*escadron 
(lomniaux,  qui  concourut  si  vaillamment  A  la  belle  défense  de  Verdun,  passa, 
connue  garçon  de  labour,  ses  premières  années  de  jeunesse. 

Lieuxdits.  —  La  Hurile  du  Four;  du  four  banal. —  Le  Chapitre,  terre  qui 
fut  propriété  du  chapitre  de  Reims.  —  Lo  Mont-Tremblant,  —  Le  Trmt  de$ 
Bii'ufs,  où,  pendant  une  épidémie,  furent  enfouis  tous  les  bœufs  de  la  région;  une 
belle  prairie  s'étend  sur  cette  fosse  immense.  —  VEtany  de  Perthes,  —  VEtang 
lie  Pnuilly,  en  souvenir  du  marquis  de  Pouilly  et  du  seigneur  de  Perthes.  — 
Le  Mnht-Cuchereau»  où,  dit  la  tradition,  s'élevait  une  abbaye;  en  ce  même 
endrnit,  une  maison  >'appelant  :  Ferme  de  l'Abbaye, —  Avecgue,  nom  d'un  vil- 
lage problématique,  brûlé  par  les  troupes  de  l'aventurier  hollandais  Grcu'estein. 
La  tradition  ajoute  (]ue  ce  viltaji^e  eut  une  maladrerie. 

SEMUY.  —  IL,  M).  —  t:.,  113.  —  D.  C,  7.  —  D.  A..  13.  —  D.  l).,  39.  — 
lied.,  397.  —  B.  P.,  Seniuy.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  mai.  —  G.  — 
C'*'  P.  —  L'étafie  du  calcaire  à  astartes  occupe  presque  tout  le  territoire.  Près 
de  Seniuy,  marnes  crises  et  bleues  avec  lits  minces  de  calcaire  gris  compacl. 
Carrières  de  moellons.  Quelques  sables  verts  avec  nodules  phosphatés.  Terri- 
toire traversé  par  le  canal  des  A  r  de  unes.  Culture  de  la  vigne.  —  C.  de  Ver- 
mandnis. 

Eglise.  —  Hemonterait  an  fameux  an  mil.  Toutefois,  il  est  plus  probaUe 
qu'elle  daterait,  seulement,  du  treizième  siècle.  Mais,  de  ses  origines  k 


—  659  — 

jours,  fut  souvent  restaurée.  Naturellement,  elle  a  perdu  son  caractère  pri- 
mitif. Dans  la  nef,  une  curieuse  statue  de  saint  Nicolas.  Proche  de  l'église,  jadis, 
un  prieuré  :  si  Ton  en  croit  la  légende,  Semuy  devrait  son  nom  à  ce  prieuré 
de  six  moines.  Dépendait  de  ce  prieuré  une  léproserie  située  au  bord  de  la 
voie  romaine,  mais  dont,  en  1671,  déjà,  ne  restait  plus  trace,  «  les  bastiments 
ayant  estes  ruinés  et  abandonnés  par  Tabondance  des  eaux.  » 

ChÀteau.  —  Aurait  été  construit  par  les  Joyeuse  de  Saint-Lambert,  qui, 
tout  d'abord,  en  firent  un  somptueux  rendez-vous  de  chasse.  Semuy  eut,  suc- 
cessivement, pour  seigneurs,  les  comtes  de  Grandpré,  les  Boham  (en  1430),  les 
Joyeuse;  en  1572;  une  partie  de  la  seigneurie  appartenait  à  Michel  de  Pasieu, 
chevalier  de  Tordre  du  roi,  baron  d'Anglure,  Pavant  et  Wartigny,  dont  la  lille 
épousait  Antoine  de  Saint-Paul,  le  fameux  maréchal  ligueur.  Dans  Téglise  de 
Semuy,  «  git  messire  Henri  Louis  de  Mussan,  vivant  seigneur  de  Semuy... 
décédé  le  lo  décembre  1777...  M™®  Elisabeth  de  L'Espagnol,  son  épouse,  lui  a 
érigé  ce  monument;  triste  témoignage  du  tendre  attachement  qui  Tunissoit  à 
lui,  désirant  qu'un  jour  sa  cendre  soit  placée  sous  cette  même  tombe.  » 

Ecarts.  —  La  Commodité,  4  hab.  —  Cochet,  3  hab.  —  V Ecluse  n°  23;  V  Ecluse 
n^  25;  V Ecluse  h°  26;  ces  trois  écarts  distincts  ayant  un  ensemble  de  14  hab. 
—  Le  Moulin  de  Varroux,  2  hab.  —  La  Cour  Renault,  12  hab.,  ancien  fief,  sur 
lequel  s'élevait  un  château  féodal,  et  dont  furent  titulaires,  notamment,  les 
familles  de  Bouteville,  Lécuyer  de  Montgon  et  Montguyon.  —  La  Maladrerie. 
Actuellement  un  vignoble  sur  une  colline  longeant  la  rive  droite  de  TAisne, 
non  loin  du  Vieux-Pont,  à  côté  du  chemin  des  Romains, 

VAUX-CHAMPAGNE.  —  H.,  238.  —  E.,  84.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  17.  — 
D.  D.,  42.  —  Hect.,  1,070.  —  B.  P.,  Attigny.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
18  octobre.  —  C*  P.  —  Craie  sur  le  plateau  élevé  qui  domine  Vaux;  les  marnes 
constituent  le  reste  du  territoire.  Environ  32  hectares  d'alluvion  marneuse  cul- 
tivée en  prairie.  —  C.  de  Vitry. 

ChÀteau.  —  Une  ferme  aujourd'hui.  Se  serait  élevé  sur  le  lieu  dit  le  Rami- 
chon.  Dans  ce  château,  naquit  le  fameux  La  Ramée,  qui,  voulant  être  roi  de 
France,  se  faisait  passer  pour  fils  légitime  de  Charles  IX  et  d'Elisabeth  d'Au- 
triche. Fut  condamné,  par  le  Présidial  de  Reims,  à  la  pendaison;  jugement  que 
confirma  le  Parlement  de  Paris.  Pendant  l'époque  révolutionnaire  :  «  la  fameuse 
conspiration  du  château  de  Vaux  »;  la  prétendue  conspiratrice  était  une  veuve 
plus  qu'octogénaire  et  il  n'y  eut,  parait- il  {voirie  jugement  rendu  contre  Mogue , . . 
par  le  Tribunal  civil  des  Ardennes),  d'autre  conspiration  «  que  celle  de  Mogue, 
assisté  de  Thomassin,  maire  d'Attigny,  contre  le  vin  et  les  propriétés  de  la 
citoyenne  Courtin.  » 

Ecarts.  —  Beaumont,  3  hab.  —  Le  Moulin-à-Vent,  où  furent  trouvés  des 
armes,  des  sépultures  et  des  vases  d'origine  gallo-romaine. 

VONCQ.  —  11.,  726.  —  E.,  219.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  11.  —  D.  D.,  41.  — 
Uect.,  1,987.  —  B.  P.,  Semuy.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  l'Assomption.  — 
C**  P.  —  B.  B.  —  S.  M.  —  T.  —  G.  —  Le  village  est  situé  sur  un  escarpement 
gaizeux  qu'entoure  une  bande  de  glaise  du  gault  et  de  sables  verts  avec  nodules. 
L'étage  du  calcaire  à  astartes  occupe  un  espace  assez  étendu.  Sol  accidenté. 
Terres  d'assez  bonne  qualité.  Forêts  sur  la  gaize  et  le  limon.  Vignobles  estimés 
sur  la  glaise  et  le  gault;  prairies  et  oseraies  d'un  bon  rapport  sur  les  alluvions 
de  r Aisne  qui  traverse  ce  territoire.  Vannerie.  Moulins.  Exploitation  de  calcaire 
pour  moellons. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  Une  des  étapes  les  plus  importantes  de  la 
voie  romaine  allant  de  Reims  à  Trêves.  Fut,  autrefois,  un  bourg  marquant; 
surtout  à  l'époque  gauloise,  si  nous  en  croyons  les  substructions  nombreuses, 


les  iiii-duillfs.  \i:s  poti^rips,  les  srpulturcH  qui*  les  fouilles  mirent  à  décou*ert. 
l>iii»riiivnsiDiiile3lloti!imis,  eu  ^âii.  et  la  nullili^  de j dernier»  carlovingiensame- 
nt-i-cnt  lu  lif  cadence  de  Vonni;  surtout  lorsque  les  rois  de  Krance  ayant  donné 
Atti;:iiy  et  U-s  villnxfs  voisin»  iiux  amhevi'iiiies  de  Heims,  ceux-ci  choisirent 
Allif^uy  pour  siè^-e  du  diiveuui'. 

Ik-  riiistoire  de  Vonci],  qui;  nous  ne  suivrtjnspas  à  travers  les  siècles  jusqu'à 
nos  jours,  nous  détacherons  ces  drux  i^pisodes  sanglants.  Nous  lisons  dans  la 
flAZETTi:  DKS  GAxerrts.  u"  M.ll  :  "  lue  dépiitation  de  b  commune  de  Voncq. 
du  (II- parle  ment  des  Anli-iines,  district  de  Detliel,  Tait  part  à  ta  Convention  des 
rav»;!fs  dont  elle  a  été  victime.  M.  de  Drn^lie,  général  des  émigrés,  somma 
cettr  commune  de  lui  fournir  tiiiO  livres  de  pain,  i  milliers  de  foin  et  50  saci 
d'avoine.  I,c  villaite  de  Vnncq  refusa  d'olȎir.  l'ne  seconde  sommation  fut  fvte 
avec  ordre  d'obéir,  sous  |ieiiie  d'exiVution  mililaire;  elle  fut  suivie  d'un  second 
refus.  \a:  lendemain  de  celte  sommation,  soixante  émigrés  se  présentèrent  pour 
exécuter  leurs  menaces.  Lu  yardr  nationale  les  ari'éla  pendant  quelque  temps, 
mais  ils  ivriireiit  du  renfort  et  furent  liieutôt  trois  cents.  Ils  investirent  le  Til- 

lage  et  y  mireat 
le  feu.  Deux  cents 
maisons,  qui  (bnt 
les  deux  tiers  de 
l'ha bilatio n ,  ont  été 
consumées  par  lei 

i<  Les  cannibales 
se  tenaient  près  du 
feu  pour  qu'on  ne 
l'êtei^nll  point,  lli 
promirent  des  ré- 
compenses à  ceux 
qui  leur  livreraient 
le  maire  et  le  curé 
constitutionnel, 
foi-cérent,  le  sabre 
sur  le  cou,  d'indi- 
quer leurs  maisons, 
empêchèrent   une 
mfants  qui  périrent, 
de  leurs  écuries,  et 
nicipaux  et  d'autm 
ils  connaissaient.  Un 
le  corps  percé  de  balles  ;  dix-huit,  pi» 
menés  attachés  à  la  queue  des  cbe- 
I,  pour  nourriture  que  leurs  larmes, 
devoir.  Les  pétilionnaires  demandent 
'S  dommages  que  le  village  a  essDféi 


in'-,  les  officiers  n 


mère  d'entrer  dims  sa  maii'on  pour 

emiM'rhénmt  les  lalKiureure  de  faire 

conimirrnt  mille  cxc<-s  auxquels  le 

citoyens  se  dérolièrent,  à  la  faveur  <l 

de  ces  infiirluiiés,  pttre  de  fainille.a 

niallD'ureiix  encore,  uni  été  luirrotlés  el  e 

vaux.  l.e.'4  uutres  n'ont  plus  abri  que  le  ci 

et  pour  consolation  que  d'avoir  fait  leur 

un  secours  provisoire  de  WI.WW  livres.  Li 

ont  été  évalués  ù  LStHLlKH)  livres.   .• 
Soi\ante-ilix-liuit  années  plus  tard  —  alors  qu'un  choléra  terrible,  qui  laissait 

son  nom  à  une  i-ue  eu  souvenir  de  ses  ravages,  séparait  les  deux  époques  — 

soixante-dix-liuit  années  plus  lard.  Voncq  l'-tait  encore  pillé,  incendié,  parles 

Allemands  qui-  commandait  le  général  Ithinbalen. 
Deliraudpré,  le  :iOaoill  t870,  le  i-oifluiilaume  envoyait  cette  dépêche  à  Beriin: 
•I  Le  V)lla(;e  de  Voni'ii,  entre  Vonziers  et  Alli^my,  occupé  par  des  troupes  d'io- 

fantede,  suitoul  des  turcos,  a  été  pris  hier  par  deux  escadrons  de  hussards 

prussiens. 


—  661  — 

«  Le  village  est  sur  une  hauteur  et  la  position  est  forte.  Les  troupes  qui  le 
défendaient  ont  été  faites  prisonnières.  » 

Voncq  fut  condamné  à  la  destruction  par  le  feu,  parce  qu'un  citoyen,  en  état 
de  légitime  défense,  avait  tiré  sur  un  hussard.  Les  hommes  chargés  de  la 
lugubre  mission  d'allumer  Tincendie  s'en  acquittèrent  odieusement.  Ils  mirent 
le  feu  en  cinq  endroits  différents,  et  empêchèrent  de  l'éteindre. 

Les  maisons  où  les  incendiaires  entreprirent  leur  œuvre  appartenaient  à 
MM.  Pinsard-Drumel,  Lardenois-Daire,  Gilbert-Flamanville;  une  autre  était 
occupée  par  M.  Auguste  Saingery,  comme  locataire,  et  la  cinquième  était  la 
maison  commune. 

Les  ordres  d'incendie  furent  rigoureusement  exécutés;  mais  les  procédés 
différèrent  beaucoup  suivant  le  caractère  de  ces  criminels. 

M.  Gilbert-Flamanville,  par  exemple,  fut  obligé  de  fournir  lui-même  les  allu- 
mettes qui  servirent  à  mettre  le  feif  à  sa  grange,  après  avoir  été  accablé  et 
meurtri  de  coups  de  pied,  de  coups^de  crosse  de  fusil,  ce  dont  il  faillit  mourir, 
tandis  que  les  soldats  allemands  allaient  engager,  d'une  manière  très  polie, 
les  dames  Pinsard  à  emporter  ce  qu'elles  avaient  de  plus  précieux,  avant  que 
le  feu  fût  mis  à  leurs  bâtiments:  nipnace  qu'ils  exécutèrent  sur  l'heure  malgré 
les  supplications  de  ces  pauvres  femmes,  après  avoir  toutefois  lâché  eux-mêmes 
le  bétail  et  aidé  à  sauver  une  partie  du  mobilier. 

Aussitôt  que  l'yicendie  eût  pris  tout  son  développement,  les  Prussiens  se 
partagèrent  en  deux  colonnes,  dont  l'une  regagna  Vouziers  avec  quatre  de  leurs 
blessés  et  sans  doute  leur  mort,  emmenant  les  prisonniers  faits  à  Voncq;  l'autre 
partit  dans  la  direction  des  Alleux,  sur  les  traces  de  l'armée  française,  pour 
rejoindre  le  gros  de  l'armée. 

Toute  la  partie  haute  du  village  comprise  entre  l'ancien  cimetière  et  la  rue 
des  Moulins  fut  réduite  en  cendres. 

Le  côté  droit  de  la  rue  des  Anes  fut  préservé  grdce  à  l'énergie  de  quelques 
habitants  qui,  profitant  du  départ  des  Prussiens,  coururent  aux  pompes  et  par- 
vinrent h  éteindre  le  feu  qui  commençait  à  l'entamer. 

Tranquilles  de  ce  côté,  ils  se  portèrent  immédiatement  à  l'église,  dont  la 
couverture  était  embrasée;  garantissant  le  clocher,  ils  sauvèrent  ainsi  du  dé- 
sastre la  rue  de  l'Eglise,  qui,  sans  celte  précaution,  eût  été  inévitablement 
allumée  par  la  chute  de  la  charpente. 

Le  côté  gauche  de  la  Grand'Rue,  en  dessous  de  la  remise  des  pompes  à 
incendie,  fut  aussi  épargné  ainsi  que  quelques  autres  maisons  qui  n'étaient 
pas  attenantes  aux  différents  foyers  d'incendie. 

Dans  l'après  midi,  un  officier  supérieur,  logé  chez  M.  Emile  Flamanville, 
propriétaire  du  château  de  Méry,  d'où  il  apercevait  le  village  de  Voncq.  trou- 
vant l'œuvre  de  destruction  trop  incomplète  à  son  gré,  envoya  un  détache- 
ment pour  mettre  le  feu  à  ce  qui  avait  jusqu'alors  échappé  au  désastre.  Par 
bonheur,  ces  cavaliers,  qui  n'exécutaient  cet  ordre  qu'à  contre-cœur,  rebrous- 
sèrent chemin  en  toute  h;\te  en  arrivant  au  pont  qui  avait  été  coupé  la  veille, 
sans  chercher  un  gué  qui  leur  permit  de  passer  la  rivière. 

On  assure  qu'un  autre  officier  prussien,  blessé  le  dimanche  à  Voncq  et  qui 
recevait  des  soins  dans  une  ambulance  à  Attigny,  exprima,  en  mourant,  le 
regret  de  ne  pouvoir  brûler  le  reste  du  village. 

Eglise.  —  A  signaler  un  joli  portail  gothique.  Crénelée,  tour  massive,  puis- 
sants contreforts;  remonte  au  seizième  siècle,  sauf  le  clocher  qui,  détruit  en 
1792  —  lors  des  événements  que  nous  venons  de  raconter,  —  fut  reconstruit 
une  vingtaine  d'années  plus  tard. 

ChÀteau.  —  A  la  Courconde  (Cour-le-Comte),  s'élevait  un  château  féodal, 
construit  au  dixième  siècle,  où  tenaient  leurs  audiences  les  comtes  de  Voncq; 
la  Courconde  faisait  partie  de  la  maison  qu'habitait  M.  Léon  Robert,  député 


—  662  — 

des  Ardeimes  :  c'étail  un  vaste  jardin  qu^il  ouvrait  aux  Voncquois,  en  temps 
dA  f.H.^ 

Nous  lisons  dans  les  Affichrs  de  Rrims,  1"  mai  1773  :  «  A  vendre  la  terre  et 
la  seigneurie  de  Voncq. . .  ••  ...  A  vendre  le  9  juin  1777. . .  «  la  terre  et  sei- 
gneurie de  Vonc  près  Rethel-Mazarin ,  sur  la  rivière  d'Aisne,  consistante  en 
toute  justice,  droits  de  p<>che  et  de  chasse. . .  342  arpens  de  bois,  211  de  terre, 
62  de  prés,  7  de  vif^nes,  4  d'oserav. . .  cette  terre  est  dans  la  plus  belle  situa- 
lion  et  son  état  est  excellent. . .   »> 

Ecarts.  —  lioanfuy,  9  hab.  —  Le  Quartier  de  l'Ecluse,  4  hab.  —  Le  Quartier 
lie  la  Gare,  11  hab.  —  Le  Quartier  du  Moulin,  16  hab.  —  Fontenille,  10  hab.  — 
Monceawc,  10  liah.  —  Moulin  d'En  Baa,  10  hab.  —  Moulin  de  la  Tortue,  10  hab. 
Un  de  ces  moulins  date,  évidemment,  de  l'époque  gallo-romaine,  si  Ton  en  juge 
par  son  réservoir  en  maçonnerie  massive.  Puis,  au  lieu  dit  le  Moulin-à-VetU, 
les  restes  d'une  tour  très  ancienne,  aux  murs  fort  épais.  Les  fouilles  pratiquées 
en  cet  endroit  mirent  à  jour  de  nombreux^ débris  d'origine  gallo-romaine,  un 
large  fossé  rempli  d'ossements  humains  et,  assez  proche,  de  grands  vases 
funéraires.  A  rappeler,  plutôt  comme  lieuxdits  que  comme  écarts  :  le  CAe- 
min  fie  la  Reine,  conduisant  à  un  vallon  où,  si  Ton  faisait  des  recherches 
sérieuses,  on  trouverait,  d'après  l'opinion  commune,  les  restes  d'un  amphî- 
théAtre  ;  et  la  Chauasôe  de  Brunot,  évoquant  ces  travaux  de  réfection  que  la  reînc 
Hrunehaut  fit  exécuter  sur  la  plupart  des  voies  militaires  léguées  par  les 
Romains  à  nos  premiers  rois,  lesquels  eussent  été  bien  incapables  d'en  cons- 
truire. 

m.   CANTON    DE   BUZANCY. 


Ce  canton  est  borné  :  au  nord,  par  l'arrondissement  de  Sedan  ;  au  sud,  par 
le  canton  de  Grandpré;  à  l'est,  par  le  dép«'irtement  de  la  Meuse;  à  Touest,  par 
les  cantons  du  Ghesne  et  de  (îrandpré. 

Ce  canton  de  Ruzancy  est  le  plus  étendu  de  tout  le  département;  mais  il 
est  relativement  un  des  moins  peuplés.  Il  comprend  vingt-deux  communes  : 
Buzancy,  Andevanne,  Bar,  Rarricourt,  Rayonville«  Relval-Bois-des-Dames,  la 
Rerlièn»,  Rriiiuenay,  Fossé,  Rarricourt,  Imécourt,  Landres,  Nouart,  Oches, 
Rémonville,  Saint-Pierremont,  Sivry,  Sommauthe,  Tailly,  Thénorgues,  Vanx- 
«*n-l)ieulet  et  Verpel. 

Situé  à  la  limite  des  bassins  de  la  Meuse  et  de  TAisne,  il  est  singulièrement 
accidenté,  sans  que  ses  mliines  soient  cependant  très  hautes.  On  n'y  trouve 
pas  de  f;randes  rivières,  mais  il  possède  de  nombreux  ruisseaux.  Puis  des  bois 
au  nord  et  à  l'est.  Il  est  essentiellement  agricole  et  assez  fertile.  On  y  élève 
desolievaux  pour  le  commerce.  L'exploitation  de  l'osier  y  prend  chaque  année 
plus  d'importance.  Quelques  communes  de  sa  partie  nord,  notamment  Nouari, 
fournissent  encore  un  peu  de  minerai  pour  les  hauts-fourneaux  d*Haraucourt 
et  de  Stenay. 

Arrosé  par  ({uelques  ruisseaux,  entre  autres  :  le  Bar,  VAgron  et  VAnelle. 
Une  partie  de  ce  canton  entre  dans  le  bassin  de  la  Meuse,  Tautre  dans  le 
bassin  de  la  Seine.  Le  plateau  ({ui  sépare  les  deux  bassins  est  d'une  éléva- 
tion médiocre;  d'où  s'explique  la  direction  que  selon  les  besoins  on  peut 
donner  au  Bar,  tantôt  vers  la  Meuse,  tantôt  vers  l'Aisne. 

6,474  hab.;  2,110  élect.  ;  26,504  hect. 

BUZANCY.  —  H.,  70H.  —  E.,  226.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  50.  —  Hect., 
I,5a6.  —  R.  P.,  Buzancy.  —  F.,  le  mardi  qui  précède  la  semaine  sainte,  le 
15  juin,  le  25  septembre,  le  l*"'  décembre.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche 


—  663  — 

d'août.  —  C'«  P.  —  G.  —  T.  —  B.  B.  —  Sol  accidenté,  creusé  de  ravins  pro- 
fonds. L'étage  du  calcaire  à  astartes  affleure  sur  la  plus  grande  partie  du 
territoire.  Lambeaux  de  sables  verts  et  d'argile  du  gault.  Dans  la  vallée,  allu- 
vions  marneuses  ou  argileuses,  et  tourbeuses  par  places.  Carrières  dans  le 
calcaire  oolithique.  Marnes  gris  bleuâtre,  avec  lits  minces  de  calcaire  bleu 
dur,  dit  cailloux  de  Verpel,  Territoire  arrosé  par  de  nombreuses  sources, 
notamment  :  celles  de  la  Hydeuse,  de  la  Clef,  du  Pré  de  Saule,  de  Wandillon, 
du  Puiset,  des  Manils,  —  Fontaine  de  la  Tarentelle, 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Buzancy,  jadis  fortifié,  avait  le  titre  de  baronnie. 
Ce  village,  assis  dans  un  vallon  très  agréable,  était  entouré  de  belles  prome- 
nades qui  furent  détruites  pendant  l'époque  révolutionnaire.  Un  des  doyennés 
créés  à  la  fîn  du  siècle  dernier  dans  le  diocèse  de  Reims  :  sa  circonscription 
fut  formée  aux  dépens  des  doyennés  de  Dun-sur-Meuse,  de  Mouzon  et  de 
Grand  pré. 

En  1798,  siège  du  tribunal  de  première  instance  que,  cinq  années  après,  on 
transférait  à  Vouziers.  C'est  par  Buzancy,  et  non  par  Varenne,  qu'avait  été, 
d'abord,  organisée  la  fuite  de  Louis  XVL 

De  l'histoire  générale,  nous  rappellerons  seulement  le  combat  des  26  et 
27  août  1870.  Le  commandant  du  V®  corps  avait  reçu  l'ordre  de  marcher  sur 
Buzancy,  afin  de  s'assurer  si  l'ennemi  rétrogradait  vers  Stenay  ou  poursuivait 
sa  route  sur  Paris.  Vers  quatre  heures  du  matin,  le  corps  de  Failly  s'ébranle; 
la  cavalerie  de  Brahaut  éclaire  la  route.  La  tête  de  la  colonne  atteignait  le 
plateau  de  Bar,  qui  domine  Buzancy,  lorsqu'un  officier  de  l'état-major  général 
survient,  qui  apporte  l'ordre  de  se  replier  par  Chdlillon  et  Bneulles.  Mais 
avant  de  revenir  sur  ses  pas,  de  Failly  lance  une  reconnaissance  au  delà  de 
Buzancy.  Le  colonel  de  Tucé  détache  de  son  régiment  (le  12«  chasseurs)  deux 
escadrons  (le  3"  et  le  4«).  Ils  traversent  le  bourg,  gravissent  la  colline  d'en  face. 
Ils  sont  à  mi-côte,  lorsque  l'ennemi,  sortant  du  bois  de  la  Folie,  descend  sur 
eux.  Les  deux  escadrons,  en  présence  de  forces  supérieures,  sont  ramenés 
jusqu'à  l'entrée  du  village.  Un  autre  escadron  (le  5«)  est  détaché  à  leur  secours. 
Il  s'élance,  traverse  Buzancy  comme  une  trombe  et  se  môle  à  l'action.  Après 
une  demi-heure  d'un  combat  où  les  coups  de  pointe  se  croisent  avec  les  larges 
épées  que  les  dragons  saxons  manient  à  deux  mains,  le  village  reste  en  notre 
pouvoir.  Nos  escadrons  poursuivent  l'ennemi,  qui  remonte  les  pentes  de  la 
colline  de  Civry;  mais  au  moment  où  les  Saxons  atteignent  au  sommet,  ils 
s'écartent  brusquement,  démasquant  l'artillerie.  Force  est  de  reculer.  Le  com- 
bat de  Buzancy  fut  un  petit  succès;  il  témoignait  encore  une  fois  de  la  valeur 
de  notre  cavalerie,  toutes  les  fois  que  le  courage  personnel  seul  comptait  pour 
quehiue  chose. 

Le  28  septembre  1884,  était  inaugurée  la  statue  du  général  Chanzy,  repré- 
senté debout  en  tenue  de  campagne,  l'épée  piquée  en  terre,  la  main  droite 
appuyée  sur  la  garde  et  ramenée  au  corps  dans  une  très-fière  attitude.  Sur  le 
socle,  une  plaque  de  bronze  où,  dans  une  couronne  de  lauriers,  sont  gravés 
ces  mots  :  «  A  Chanzy,  ses  compatriotes,  »  Cette  statue  est  l'œuvre  du  sculpteur 
ardennais  Croisy. 

Eglise.  —  Bien  proportionnée  dans  son  ensemble,  peu  retouchée  dans  ses 
détails  et  très  soigneusement  entretenue,  l'église  remonte  à  la  fin  du  treizième 
siècle.  Sous  le  chœur  se  trouve  le  caveau  funéraire  des  d'Anglure,  notamment: 
4  juillet  1675,  d'Angélique  du  Bellay,  fille  de  Louis  du  Bellay,  gouverneur  de 
Stenay,  et  d'Angélique  d'Anglure  de  Bourlemont;  —  de  Louis  d'Anglure  de 
Bourlemont,  colonel,  âgé  de  vingt-deux  ans,  fils  de  Nicolas  d'Anglure,  premier 
marquis  de  Buzancy,  lieutenant-général  des  armées  du  roi  et  gouverneur  de 
Stenay,  18  novembre  167.*);  —  de  Henri  d'Anglure,  marquis  de  Buzancy,  colo- 
nel du  régiment  de  Picardie,  brigadier  des  armées  du  roi,  6  janvier  1678... 


-  (ifi*  - 

l'eiulniit  la  n'^voluUoii,  lo  cuvpiiu  fut  violi-  :  di>j  fouilles  faites  sur  non  emplace- 
iiii'iit,  il  y  aura  bîenlùt  uiii>  livntainc  d'aiiii<^<>s,  ti'unioncrent  aucune  découverte. 
Huiancy,  qui.  dans  la  deuxième 
ttioilii-  <lu  seizième  siècle,  appar- 
ti'iiail  h  la  maison  d'Aspremonl, 
pa«><iit  ù  la    maison   d'AngluK 
If    mariage,    vers  1560, 
d'Antoinette  d'Aspre- 
uiont  avec  René,  ba- 
ron   de    Bourlemont. 
Eri^<^   en   marquisat, 
anut-e    16S8.    en   fo- 
veur  di^  Nicolas  d'An- 
^lure.  L'un  des  der- 
niers possesseurs  fut 
te  comte  d'Augeard, 
secrétaire    des   com- 
iii!in<lenients  de  Ha- 
rie-Anloinetle.  (V«r 

Vincent  :  iNSCaiPTIOKS 
ANC1EK.\ES  DK  L'AaaoK- 
msKRHENT  DEYotRIEM.) 

GhàteAux.— Deux 

chdteaux.  Celui  de  ta 
Cour,  le  plus  andn, 
i|ue  l'on  dit  avoir  tté 
•{uelf]ue  temps  habité 
par  saint  Hemj,  Lei 
deux  lions  de  pism 
à  lu  porte  d'eoMa 
ornaient,  auparatruit, 
mai  tU'iS  par  les  Iroopw 


Portail  d*  l'vKliu   de   Bunsc; 


CblMn  d«  1e  OoDr,  i 
.  Di'-nioli  bien  avant  1789,  il  appartint. 


^nt,  &  la  faniillc  de  Saint-Remy,  issue  ilea  Héline  de  Slainville;  puis. 
i,  passait  aux  Schoéndell  d'Arinionl,  ori(;iimires,  croil-on,  de  Ual- 
m^dy,  et  qui  possédèrent  des  domaines  nombreux  dans  le  pays  de  Slavelol. 

Quant  au  fameux  Mahomet,  dont  nous  avons  raconté  la  lé);ende  (voir  notre 
volume  :  Traditioks,  I.£ggndgs  et  Contks  dks  Abdrnnes),  il  faul  voir  en  lui,  non 
les  vesti)(es  d'une  imaginaire  mosquée  construite  par  d'Anglure  revenant  de 
Palestine,  mais  ceux  d'un  pavillon  appartenant  nu  cMteau  de  Ut  Cour. 
Ecarts.  —  I^  Beri/erie.  H.  ~  Le  Four  à  chaux. 

ANDEVANHE.  —  II.,  60.  —  E.,  29.  —  D.  C,  H.  -H.A..33.  -l!.D..fil. 
—  H.  P..  Ituiancy.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  mai.  —  Cakairu  k 
astartes.  Ravins  profonds.  D'assez  nombreuses  terres  argileuses.  Un  petit  ruis- 
seau prend  sa  source  à  Aridevanne.  —  C.  de  Vilry. 

Eglise.  —  Des  dalles,  avei'  inscriptions  commémornlives.  nous  rappellent 
les  familles  de  Chamisso,  de  Boubers  et  d'Allamont  ;  celle-d  ayant  possédé 
le  flef  de  Malandry,  prorbe  Mouzon.  Eglise  dans  une  vallée  au  bord  d'un 
ruisseau;    le   mur   de    fond   date 

du   treizième  siècle.  Sous  le  lin-       . — ^. — r: — _=— =-^— — ^-^r^ 

leau  de  la  poi -te  latérale  nord,  uiu-  '  ' 

i-ée,  est  sculptA  extérieurement  un 

écu  parli.  Le  premier  est  de  Vha-  , 

Tnisto,  le  second  h  em<i  anndela  ci 

*aittmr.  qui,  nous  dit  ]<-  M'  Vin 


V.KTïiEns,  peuvent  ^tre  les  amies  de 
L:iiarto((ne  ou  plutùt  dHcnnemonl. 
Le  mur,  k  gauche  de  l'aulol,  esi 
percé  d'une  ouverture  borizonlale 
munie,  en  dedans,  d'une  porte  en 
bois  découpée  de  style  flamboyant, 
avi^u  serrure  et  verrou  du  quinzième  siècle;  ouverture  prenant  jour  il  l'exté- 
rieur par  un  ocului  sculpté  dans  une  seule  pierre  en  forme  de  trilobé  el  muni 
d'un  grillage  en  fer  forgé,  ancien.  Ainsi  se  trouve  creusé  en  plein  mur  un 
tabernacle  destiné  &  conserver  les  hosties  consacrées  et  permettant  de  voir 
le  saint  sacrement  sans  entrer  dans  l'église.  Les  'imti  étaient  asse^  nombreux 
en  Alsace  et  en  Lorraine,  jusqu'au  quinzième  siècle  ;  quelques  églises  arden- 
nuises  en  possédaient  aussi,  mais  ils  ont  ^lé  murés.  Seul  VwaUit  d'Ande- 
vaane  reste  intact.  (Voir  D'  Vincent  :  ouvrage  cité.) 


—  «66  — 

ChÀteau.  —  Non  loin  d'An«!evann<»,  iin  petit  manoir  remontant  au  seizième 
sièclo,  av<^(*  <]uatr(f  tourfllos  ('t  enrorbelloments.  Il  sert,  maintenant,  de  (rrange. 
Du  cliàleau  dAinh'vanno  mAmo,  ne  restent,  aujourd'hui,  que  les  fossés,  deux 
murailles  f't  le  oh«rur  de  Téfilise  actuelle  qui  fut  celui  de  Fancienne  chapelle 
castra le. 

Lieudit.  —  Etant/  de  ia  Cnrfnèn'.  Etang  desséché  qui,  sans  doute,  appar- 
tint à  l'un  «les  trois  rouvents  d'Andevanno.  —  La  Monnerie,  —  Le  Hazoy,  — 
Le  F'iy. 

BAR.  —  H.,  174.  —  E..  rîO.  —  I).  C,  1.-0.  A.,  21.  —  D.  D.,  49.  — 
Hect.,  9.ï:l  —  H.  P.,  liuzancy.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  22  septembre. 
—  Territoire  très  accident»',  1res  raviné,  que  forme  surtout  le  calcaire  à 
astartes.  Arrosé  par  la  source  <le  Saint-Maurice.  A  signaler  un  petit  étang  :  le 
Punei  tien  yonnfs,  dont  nous  avons  raconté  la  légende  curieuse  dans  notre 
volume  :  Traditinns,  Légkndks  kt  Co.ntfs  dks  Ardknnks.  Irrité,  un  soir  qu'il 
voyageait  sur  terre,  d'avoir  été  si  mal  reçu  par  des  nonnes  plus  folâtres  que 
pieuses,  Jésus-Christ  avait  changé  leur  couvent  en  un  lac. 

Histoire.  —  C.  de  Vilrv.  Les  comtes  de  Rar  furent,  jadis,  des  seigneurs 
très  puissants  et  très  lenonimés.  «*  liegnaud,  comte  de  Bar,  écrit  notre  anna- 
liste dom  (îanneron,  commen«;a  son  gouvernement  et  principauté  l'an  1105, 
et  lit  bien  de  la  brouillerie  par  après  en  ce  pays...  Le  dit  Regnaud  estoit 
aussi  vicomte  de  Verdun;  mais  on  donna  le  vicomte  à  Guillaume,  comte  de 
Luxembourg.  De  quoy,  indigné,  liegnaud  s'en  vient  attaquer  Verdun  avec  une 
bonne  armée;  mais  comme  il  trouva  résistance,  il  pilla  les  pays  virdunois 
et  revient  derechef  assiéger  la  ville  et  la  prend  et  se  retire  à  Bar.  L'évesqne 
s'alla  plaindre  à  l'empereur  HtMiri  V  qui  lui  envoya  du  secours,  ce  qui  con- 
traignit Hegnaud  à  se  rendre...  »  (iuerre  fort  longue  et  très  cruelle  entre 
Henri  1*'  de  (irandpré  et  ce  H(>gnaud  de  Bar.  Ils  se  réconcilièrent  en  1124,  après 
une  défaite  du  comte  de  (irandpré.  V\\  Henry,  duc  de  Bar,  «  qui  avoit  esponsé 
la  fille  du  roy  d'Angleterre,  s'associa  avec  lui  et  le  comte  de  Flandre  pour 
ruyner  le  roy  qui  estoit  empêché  en  Guyenne,  et  iceluy  duc  de  Bar  vint  ruer 
sur  la  Champagne  o\\  il  fit  ung  merveilleux  ravage;  mais  le  roy  lui  ayant  mis 
en  ti>st(>  une  armée  que  conduisoit  Gaultier  de  Crécy,  seigneur  de  Chastillon, 
le  duc  de  Bar  fut  pris  et  le  roy  le  laissa  finalement  sortir  (année  1301)  après 
l'avoir  tenu  longtemps  prisonnier.  >» 

Ecarts.  —  Le  Muuliu,  8  liab.  —  Tyrones,  8  hab. 

BARRICOURT.       IL,  :>i:L  -  E.,  (m.  —  D.  C,  6.  — 1).  A.,  29.  —  D.  D.,57. 

■  -  Hect.,  8114.  -  -  IL  P.,  .NoiiarL  —  K.  L.,  le  dimanche  après  le  10  août.  — 
tl'*  P.  —  IL  B.  -  Sol  ac<-i<lenté,  nombreux<:alcaii'es  coralliens  et  aussi  calcaires 
à  astartes  ;  sables  v<*rts  avec  nodules  ;  terres  pierreuses,  d'où  leur  renom  de 
stérilité,  u  A  litirrionirt,  prétend  le  dicton,  les  poules  mewent  defaimpendaU 
ia  wofssnn.  .»  Excellentes  pierres  à  carrières.  Traversé  par  le  ruisseau  de  Bat' 
ricoiut  dont  la  source  principale  se  trouve  h.  la  fontaine  des  Oiselets, 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Point  d'événements  remarquables  à  signaler. 
Appartenait  au  comté  de  Grandpré.  Barricourt  et  Tailly  «  devaient  entretenir 
la  HMloute  (lu  pont  de  Stenay  »»  et  aussi  les  redoutes  de  Cesse,  de  Servizy  et 
•le  Lnzy,  villages  meusiens.  Foires  d'origine  fort  ancienne  et,  jadis,  très  con- 
sidérables: se  tiennent  toujours,  bien  que  leur  importance  ait  singulièrement 
diminué  :  1«'  f!)  février,  le  troisième  lundi  après  Pâques,  le  24  août  et  le 
3  novembre. 

Eglise.  —  h'^monte  au  douzième  siècle,  mais,  à  différentes  époques,  fat 
remîiniée.  Vur  ^^rosse  tour  carrée,  percée  de  baies  géminées  en  plein  cintre, 
s'élèvf»  sur  la  croisée  du  trans«'pt  et  sert  de  clocher. 


Ch&t«au.  —  Un  châleau  en  ruines  où  Voltaire,  afflrme  la  tradition,  aurait 
séjourné  quelque  temps. 
Ecarts.  —  Magenta,  6  hab. 

BATONVILLE-ET-CHENNERT.  —  H.,  380.-  E.,  123.  —  D.  C,  5.- 
D.  A.,  27.  —  D.  D.,  57.  —  Hect.,  1,619.  —  B.  P.,  BuMncy.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  l'Assomption.  —  C"  P.  —  B.  B.  —  L'étage  du  calcaire  à  astartes 
constitue  presque  tout  le  territoire  ;  sur  les  sommets,  il  est  recouvert  par  des 
Ilots  de  sables  verts  avec  nodules  et  argile  du  gault,  de  gaize  et  de  limon.  Car- 
rières dans  le  calcaire  oolithique  lerreui.  Un  petit  ruisseau,  qui  passe  au  bas 
de  Chennery  et  de  Itayonville,  va  se  jeter  à  Imécourt  dans  un  autre  ruisselet. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Bayonville  appartint,  jadis,  aux  ducs  de  Nevers  et 
de  Retliel,  en  même  temps  qu'au  seigneur  d'Autry;  les  ducs  paraissent  y 
avoir  eu  droit  de  basse,  moyenne  et  haute  Justice. 

Eglise.  ~  Remonte  au  commencement  du  seizième  siècle,  mais  a  subi  de 
nombreuses  restaurations.  Sur  l'un  des  contreforts  sud,  on  lit  :  <'  L'an  1517, 
par  Jelian  Warnesson,  maçon  de  Buzancy,  cesle  neufve  église  fut commencye.  » 

Ecarts.  —  Chennery,  40  hab.  ;  formait  autrefois,  avec  l'écart  de  LattdeviUe, 
62  hab.,  une  commune  distincte. 

BELVAI^BOIS-DES-DAME8.  —  H.,  169.  —  F...  39.  —  D.  C,  10.  — 

D.  A.,  32.  —  D.  D.,  50.  —  Hect.,  1,722.  —  B.  P.,  Nouart.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  1 1  novembre.  —  C*  P.  —  Etangs  dessi^chés.  puis  convertis  en  bonnes 
prairies.  Forêt  de  Belval  sur  les  marnes  oxfordiennes.  Sur  les  calcaires,  se 
rencontrent  des  plateaux  en  terres  sèches  et  de  qualité  médiocre.  Le  niveau 
d'eau  qui  se  trouve  à  la  séparation  des  deux  étages,  oxfordien  et  corallien, 
donne  naissance  à  d'abondantes  sources.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Bst  l'un 
des  bâtiments  qui  fu- 
rent les  dépendances 
de  l'abbaye. 

Abbaye.  —  De  celte 
abbaye  célèbre,  fondée 
par  Adalbéron,  évèque 
de  Verdun,  vers  l'an 
1131,  et  dont  les  reli-  , 
gieux  venaient  de  St-  , 
Pierreniont,  reste  seu-  , 
lement,  aujourd'hui,  Ir 
cloitre  et  l'abbatiale' 
transformés  en  une  su- 
perbe maison.  Fut  oi'- 
cupée  d'abord  par  dej 
chanoines  de  Saint- 
Augustin,  ensuite  par 
des  religieux  do  Pré- 
monlré.  —  Subit  de 
cruelles  vicissitudes. 
.^oIamment  :  ravagée,  puis  incendiée  par  les  Bourguignons,  en  1566;  pillée  en 
1593  «  par  la  ^'arnison  d'Yvoy,  qui  enleva  un  merveilleux  butin,  tant  de  l'abbaye 
que  des  pauvres  gens  qui  y  avoient  réfugié  leurs  meubles  et  moyens.  «  Puis  ce 
furent,  en  1622,  les  «  Hansfeldiens  qui  entrèrent  par  deux  fois  au  monastère  de 
Belleval  et  emportèrent  ce  qu'ils  trouvèrent  :  ils  voulurent  rompre  la  pierre  et 
le  sceau  du  grand  autel  ;  mais  ils  n'en  peurent  venir  à  bout.  Toutefois,  ils  ne 


BgllM  d>  B«lTil-Bols.dM-Duiai 


M 

i 

1  abb«llsl«  d«  B«li*l-B«ll-(la*-DuiiM 


e  coriinio  iU  le  firent  ailleui's,  dans  le  LuxemboDif.  ■ 
y  eut  la  bassi--i'our  et  un  portique  de  J'église,  procba 
le  Jardin,  qui  furent 
brustez  par  les  Bour- 
guignons. >'  —  Cette 
abbaye  possédaitcer- 
mines  reliques  célfc- 
bres  :  «  On  y  trouTe, 
écrit  don  Ganneron, 
du  sépulchre  de  Jios- 
tre- Seigneur,  de  ta. 
crache,  et  encore  ung 
reliquain:  qui  a  ce 
titre  :  Frn'jmeittumeU' 
jutdam  tnpilliprttieii 
jiurpurei  eotoris  enu- 
tilurliiiinmiiu  digili 
cumA'M'  xeripto  ^  du 
hanap  dant  Uqutt 
Solre  Seigneur  insli- 
tita  la  eênf . . .  ;  an  de 
SCS  dents  (de  saint 
CbristO[iht>)  t'iicliilssé  en  un  vusi>  il'ar^'ecit  de  ffrandeur  excessive,  plus  que  le 
poulre  de  la  main  ordinaire  d'un  homme...;  il  a  aussi  quantité  de  leurs 
ossements. . .  »  :  les  cissemi'nls  ilt-s  fameuses  onze  mille  vierges  martyrisées  à 
Culocne,  en  31P4,  avee  «linli-  Ursule. 
Ecarts.  —  La  Jtuuvri-iV.  7  hali.  —  IhouveiiH.  3  hab.  —  Le  CMteau,  Il  hab. 

—  t.'Eim'che,  (i  hall.  —  La  Foriji;  12  Iiah.  —  Le  Moulin,  0  hab.  —  Iji  Tuiierit.  B. 

—  HnhmamoHl.  II.  —  Pimloirnl.  11.  -  Le  ViHat/e.  B  Itab.  —  SeUe-Vii^ 
4  hah.  Le  iH  aoill  1S7II,  cinri  iieure;!  du  soir,  la  brifiade  de  Bernis  (5*  hns- 
surds  et  12'  chasseiii-s),  débouchant  en  fourrageurs,  airivait  à  Belle-Vue.  De 
cette  position  éb>vée,  elli>  put  su  cimvaincre  que  les  Prussiens  occupaient  Bms- 
dcs-l>umes  et  y  réquisitiniinaient.  \.k  sous-lieutenant  Marescot,  du  12°  chasseors, 
est  envoyé  tout  aussitôt  avi^c  son  peloton.  Ne  pouvant  pénétrer  de  vive  force 
dans  lo  viljafie,  nos  cbasseurs  mettent  pied  ù  terre,  s'embusquent  derriëre  des 
peupliers  et  en^'n^'ent  avec  l'eum'Uii  un  feu  des  plus  violents.  Les  Prussiens 
résisléri-nt,  puis  finalement  jugeaient  prudent  de  céder  la  place  lorsque,  vers 
buil  heures,  anivait  rinfantcni-  du  général  de  Lespart. 

Lieuxdita.  —  l.e  Junlln  des  Fées,  oit  l'on  trouva  de  magniflques  sculptures 
romaines.  -~  La  Vieilli-  Bomerie,  uû  sans  doute  était  construite  l'étable  de 
rahlNtye.  —  PrAy,  ml  s'élevait  un  couvent  de  nonni-s  >•  vivant  ù.  ta  façon  des 
n<iniales  de  l'rémoiitrés  et  que  saint  Xorlwrt  avoit  donné  d'estre  érigé  prodie 
diii  nionastéi'cs  des  hommes  pour  estre  secouru  d'iceux,  en  la  nécessité  des 
sai'nnnens.  <>  —  .4  Li:Ty;  oii  se  passait  une  légende  que  nous  avons  racontée 
dans  ni'tiv  volume  :  TRADmons  kt  Cu>ti>  des  Asdrn.nks.  —  Et  enfin,  pour  ne  dter 
que  les  pHnci|i:uix  lieuxdits  :  Monl-OIran,  jadis  camp  romain,  où  les  fouilles 
niin-nt  îi  jour  de  nombreux  et  fort  intér<:ssants  objets  d'origine  gallo-romaine. 
En  124:2,  le  comte  de  llrandpn''  pnijela  d'élever  à  Monl-Olran  un  ch&tsan  sor 
t'emplacment  même  qu'aurait  occupé  uii  somptueux  édifice  romain. 

LA  BGRLIÈRE.  -  il..  IJti.  -  K.,  57.  —  U.  C,  13.  —  D.  A.,  £!.  — 
D.  1)..  :w.  —  lied.,  l.u:>4.  —  it.  I>.,  [tu):iinc.v.  —  F.  L..  le  9  mai  ou  le  dimanche 
suii.iul.  —  Le  territoire  île  la  Iterliére  est  formé  principalement  par  l'étap 
oxl'iinlien.  Marnes  et  ealcaires  marneux,  roches  siliceuses.  Quelques  ti 


—  669  — 

d'alluvion.  Le  point  le  plus  élevé  du  territoire,  que  sillonnent  d'assez  nom- 
breux ruisseaux,  est  le  Mont-Damion,  325  mètres.  Calcaires  marneux  bleuâtres, 
durs,  excellents  pour  la  construction.  —  C.  de  Vitry. 

liieuxdits.  —  Le  Mont  du  Cygne;  servit  de  poste  d  observation  aux  Romains, 
aux  Bourguignons,  aux  ligueurs,  aux  troupes  espagnoles  et  françaises,  à  Du- 
mouriez  lorsqu'avant  la  bataille  de  Valmy  il  traversait  la  Berlière.  —  La  Côte 
des  Fées;  la  Fonderie;  le  Pré-la-Canne ;  passent  pour  avoir  été,  jadis,  des 
«  lieux  druidiques  ».  Au  pied  de  la  côte  des  Fées,  coule  la  fontaine  des  Fées. 

—  Le  Pied  d'Argent. —  La  Tombe,  où  Ton  trouvait  un  tombeau  de  druidesse  (?), 
affirme  la  tradition.  —  Le  Chemin  des  Romains;  le  Prélion;  rappelant  le  séjour 
des  Romains  pendant  et  après  la  conquête  des  Gaules  par  César.  —  La  Nor- 
mandie; la  Hollande;  champs  que  possédèrent  des  familles  d'origine  normande 
ou  hollandaise.  —  La  Caille  Ronde.  —  La  Fosse  au  Grand  Homme.  —  La  Fra- 
merie,  où  les  Francs,  armées  de  leurs  framées,  soutinrent  —  affirme  la  com- 
plaisante légende  —  un  combat  terrible  contre  les  Romains. 

BRIQUENAT.  —  H.,  318.  —  E.,  113.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  49. 

—  Hect.,  1,450.  —  B.  P.,  Buzancy.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  24  juin. 

—  Dans  la  vallée  de  TAgron,  qui  forme  la  limite  E.  du  territoire.  Alluvions 
argileuses  et  sableuses  ;  calcaires  à  astarles  ;  marnes  blanches  et  bleuâtres, 
excellentes  pour  l'amendement  des  terres.  Sables  verts  avec  nodules.  Pierres 
bleues  du  calcaire  à  astartes  pour  l'empierrement  des  chemins.  Un  ruisseau 
qui  se  jette  dans  VAgron  traverse  Briquenay.  A  signaler  la  source  du  Moulinet. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Désigné,  dans  un  titre  d'octobre  1242,  sous  le 
nom  de  Brf^conna.  En  1437,  Briquenay,  qu'occupait  la  grande  compagnie  de 
Jean  Le  Champenois,  fut  racheté  par  le  chapitre  de  Verdun.  L'histoire  a  gardé 
le  souvenir  des  violences  exercées  contre  les  Briquenaytois  par  M.  de  Joppé, 
coadjuteur  de  Reims.  Un  jour,  l'évéque,  se  tenant  pour  insulté,  fit  envahir 
le  village.  Le  syndic  et,  comme  exemple,  deux  habitants  furent  emprisonnés. 
Les  autres  se  réfugièrent  dans  les  bois,  où,  pendant  dix  longues  semaines,  ils 
se  cachèrent  par  peur  de  l'évoque,  encore  que  ce  fut  en  plein  temps  de  mois- 
son. Jean-Anne-Gédéon  de  Joyeuse,  alors  comte  de  Grandpré,  fut  obligé  d'in- 
tervenir. Grâce  à  ses  énergiques  protestations,  à  ses  actives  démarches,  prit 
fin  ce  singulier  conflit. 

Eglise.  —  Fort  délabrée.  Très  ancienne,  d'ailleurs,  car  elle  remonte  à  la 
fin  du  douzième  siècle.  Possédait  autrefois  une  chapelle  dédiée  àsaint  Salvien, 
ou  Sauve,  évéque  d'Angoulême.  «  Il  y  a  présentement  —  écrit  dom  Ganneron 

—  un  prieuré  appelé  de  Saint-Saulve,  près  Valenciennes.  On  apporta  depuis 
quelques  reliques  de  ce  saint  Saulve  d'Angoulesme,  au  village  et  église  de 
Briquenay,  et  depuis  ce  temps-là  le  concours  du  peuple  y  a  esté  si  grand  qui 
vient  en  pèlerinage  en  la  chapelle  qui  y  est  de  saint  Saulve,  et  en  la  fontaine 
qu'on  appelle  de  son  nom,  que  je  ne  pense  pas  qu'il  y  en  ait  davantage  à 
Valenciennes.  Vray  est  que  depuis  quelques  temps,  telle  dévotion  s'est  un 
peu  allentie.  » 

Quelque  temps  après  la  Révolution ,  l'église  de  Briquenay,  dédiée  à  saint 
Jean-Baptiste,  possédait  encore,  avec  quelques  autres  reliques,  plusieurs  os  de 
saint  Saulve.  Mais  ils  furent  si  bien  cachés  dans  une  niche,  à  l'intérieur  de 
la  muraille,  et  ensuite  scellés,  qu'il  n'est  plus  possible  de  reconnaître  l'endroit 
exact  du  dépôt. 

Ecarts.  —  La  Baraque,  10  hab.  —  Le  Moulin,  6  hab. 

FOSSÉ.  —  H.,  174.  -  E.,  53.  -  D.  C,  4.  —  D.  A.,  26.  —  D.  D.,  53.  — 
Hect.,  894.  —  B.  P.,  Buzancy.  —  F.  L.,  le  6  décembre  ou  le  dimanche  suivant. 

—  C'«  P.  —  Le  territoire  de  Fossé  forme  un  plateau  assez  élevé,  sillonné  de 


—  670  — 

ravins  profonds.  Sur  la  parlie  la  plus  élev(^e,  sables  verts  et  argile  de  gault. 
I^i's  de  Tiron(*s,  un  lambeau  de  ^'aize;  plus  bas,  le  calcaire  à  astartes,  avec 
ses  sols  ^Généralement  marneux.  Dans  les  ravins,  se  montrent  les  calcaires 
coralliens  que  recouvrant  des  terres  légères  et  parfois  pierreuses.  Quelques 
affleurements  de  l'étaj^o  oxford ien  contenant  (les  minerais  de  fer.  Trois 
sources  :  la  fonlaiue.  du  Moulin,  la  fontaine  Ikiuryogne,  la  fontaine  de  Puisieux, 
Le  village  est  assis  sur  une  hauteur.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  Les  Moulina,  IL  —  Les  FontencUea,  7  hab.  —  Partie  des  Tironet. 
N.  C.  —  Le  Moulin  ù  Eau,  N.  C.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N.  C. 

Lieudit.  —  Signalons  seulement  .4  Marne,  où,  dit  la  légende,  se  serait 
arrêtée,  vaincue  par  la  famine,  larmée  de  Charte  magne.  Heureusement  qu'une 
mann<>  bienfaisante  tomba  du  ciel  :  d'où  le  nom  du  lieudit.  En  mémoire  de 
ce  miracle,  Charlemagne  fît  construire  une  église  de  style  ogival,  à  trois  nefs, 
depuis  lonjztemps  disparue,  mais  dont  le  plan  est  conservé  aux  archives  de 
Reims,  l'ne  modeste  chapelle  remplace,  aujourd'hui,  cette  église.  Aux  envi- 
rons d(^  Marne,  on  a  trouvé  de  nombreux  ossements,  des  armes  complètes  et 
des  sépultures  d'origine  gallo-romaine. 

'v^^  A  Fossé,  une  élégante  maison  datant  du  seizième  siècle,  appelée  tantôt 
le  preshytrrc,  tantôt  la  vommanderie.  Le  commandeur  de  Boult  (voir  la  mono- 
graphie de  ce  village)  avait,  «mi  effet,  de  fort  nombreux  droits  sur  Fossé.  Nous 
avons,  dans  notre  volume  :  Villes  et  Villages  des  Ardennes,  donné  la  descrip- 
tion de  cette  «  Commanderie  »;  mot  qui,  dans  son  sens  exact,  signifiait  un 
ensemble  de  propriétés. 

HARRICOURT.  —  IL,  180.  —  E.,  72.  -  I).  C,  2.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  48. 
—  Ilect.,  774.  —  B.  P.,  Hu/.anc,v.  —  V,  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  22  avnL  — 
C'**  P.  —  i\.  —  Ne  faisait,  avant  1870,  quune  seule  commune  avec  Bar.  Arrosé 
par  le  ruisseau  de  Saint-Georges,  C'est  dans  Harricourt  que  prend  sa  source 
la  Fiar,  qui  se  joint  à  la  Meuse,  rive  gauche,  entre  Dom-le-Mesnil  et  Don- 
cherv.  —  C.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Le  clurur  de  l'église  date  du  quatorzième  siècle;  la  nef  est  assez 
récente.  Au  portail,  une  jolie  statue,  en  pierre  de  saint  Georges  :  elle  remon- 
terait au  commencement  du  dix-septième  siècle. 

Ch&teau.  —  .Nous  lisons  dans  la  Nomenclature  gé.nébale  des  Gommosid, 
rédigée  en  i823  :  «  A  quelque  distance  de  ce  village,  une  habitation  appelée 
Malmaison.  Il  en  reste  encore  los  biUiments  destinés  au  logement  des  fermiers; 
mais  le  château  a  été  démoli  tlepuis  la  Révolution.  Cette  maison  existait  dès 
i282.  car  on  remarque  que  Thibault,  abbé  de  Mouzon,  l'acquit  h  cette  époque. 
En  i:>2i,  elle  fut  donnée  à  Hobert  de  La  Marck,  et  elle  appartenait,  lorsqu'ar- 
riva  la  Hévolution,  à  M"***  d'Yvorv.  »  La  seigneurie  de  Harricourt  dépendait, 
en  partit',  tle  l'abbaye  de  Mouzon  ;  toutefois,  une  certaine  portion  laïque  de  la 
seigneurie  et  de  la  Malmaison  relevait  de  Buzancy.  Avant  d'appartenir  aux 
d'Yvorv,  la  Mal  maison  fut  la  propriété  des  Grandpré-Hans,  des  Joinville,  des 
La  Clievardière. 

IMËCOURT.  -  IL,  231.  —  K.,  83.  —  T>,  C,  6.  —  D.  A.,  26.  —  D.  D.,  SM. 

-  Hcct.,  8i().  —  H.  P.,  Huzancv.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  iO  octobre.  — 
O*'  P.  —  Le  calcaire  à  astartes  constitue  j)resque  tout  le  sol  de  cette  commune, 
recnuverl,  notamment,  près  d'AUipont,  d'une  terre  argileuse  rouge&tre.  Sor 
les  hauteurs,  qiiel({U(^s  lambeaux  de  sables  verts  avec  minerais  de  fer,  jadis 
expIrMJés,  et  nodules  (le  cli.'iux  phosphatée.  Les  ruisseaux  de  Chennery  ei  éd 
LandrevUle  traversent  le  village,  puis  se  réunissent  pour  lormer  VAgron,  qui 
reenit,  à  Alli])ont,  Ui  ruisseau  de  Sainl-Gcorf/es.  Les  cours  d*eau  sont  bordés 
d'alluvi«>ns  argileuses  ou  marneuses.  En  outre,  d'autres  nombreuses  sources, 


I  documenl 


I  proohe 
n  majesiueuz 


—  611  — 

parmi  lesquelles  :  les  OiseleU,  la  Gyprée,  Houya,  Duurlibn,  la  Pierre,  Pré-Lancon. 
le  Gaffet,  la  Fontaine  minérale.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Date  <lu  quatorzième  siècle;  Imécourl,  bien  qu'auci 
n'en  Tasse  mention,  ayant  une  origine  Tort  ancienne. 

Cli&teau.  —  Fui  construit  dans  le  style  du  r^gne  de  Henri  IV,  . 
du  Pont-iie-la-Dime :  appellulion  signiflcalive.  Conserve  toujours  si 
aspect.  Les  fenêtres  sont  encore  munies  de  leurs  meneaui  de  pierre,  en 
forme  de  croix,  et  fermées  de  vitraux  maillés  de  plomb.  A  l'intérieur,  le  t;rand 
escalier,  les  hautes  cheminées  et  leurs  colonnes 
en  manière  de  montant,  h's  iiLirumls 
fi  solives  apparentes  peintes 
en  rouge,  aux  initiales  C.V.. 
otTrenl  les  parties  les  plus 
remarquables.  Appartint 
et  appartient  aux  de 
Wassiiiliac,  ancienne 
famille  originaire  du 
Limousin  qui  se  lixait 
dans  notre  région  avec 
les  princes  de  Sedan, 
de  la  maison  de  La 
Tour.  Protestante,  elle 
abj  urait   lorsque    fut 
révoqué  l'édit  de  Nan- 
tes.  Famille  de  sol- 
dats. Lorsqu'en  1686 
Louvois   présentait  h 
Louis  XIV  son  "  meslre 
de  camp  »  Gédeon  II  de  W; 
(Ils  :  l'un  était  le  roajor  c 
régiment,  et  le  dernier,  tout  ji 


CUlsan  d'ImtMDrt 


inhac,  ce  colonel  était  accompagné  de  ses  huit 
son  père,'  quatre  étaient  capitaines  au  même 
lune  encore,  avec  un  grade  intérieur.  Le  roi  fut, 
intent  les  Mémoires  contemporains,  d'autant  plus  ravi  «  de  voir  tant  de 
braves  gens  »  que  sous  Louis  Xlll  présentation  semblable  s'était  produite. 
Cinq  de  ces  Wassinhac  «  furent  tués  sous  le  drapeau  »,  et,  coïncidence  curieuse, 
leur  père  avait  eu  le  même  nombre  de  frères  qui,  pareillement,  trouvèrent  la 
mort  sur  le  champ  de  bataille.  (Voir  dans  le  Couhhieh  des  AitDF..\.\'Es,  numéros 
des  30  et  31  janvier  1899,  une  forte  complète  élude  de  M.  Bourguignat  sur 
les  Wassinhac  d'Imécourt.) 

Ecarta.  —  AUipunt,  12  hab.  —  Le  Moulin,  5  hab.  —  Sotférino,  9  hab.  —  La 
Terriere,  4  hab.  —  La  Huijxienolterie,  où  se  trouvait  le  cimetière  protestant. 

LANORES-ET-SAINT-GEOROES.  —  H.,  i)07.  —  K.,  U*.  —  I).  C,  10.— 
D.  A.,  30.  —  D.  D,,  60.  —  llect.,  2,043,  —  B.  I',,  Duzancy.  —  F.  L.,  les  diman- 
ches qui  suivent  le  11  novembre  et  le  23  avril.  —  C'  P.  —  S,  T.  —  Territoire 
fort  accidenté;  le  plus  étendu  de  tout  le  canton.  Traversé  de  t'est  à  l'ouest  par 
le  rmiseau  de  Landres-el-Sitinl-Georges.  Calcaires  it  aslarles.  Marnes  et  calc.iires 
kimmeridgieui.  Proche  de  Landres,  terre  argileuse  rouge&tre  avec,  par  places, 
fragments  de  calcaires  gris.  Terres  labourables  marneuses  ou  a n(ilo -calcaire s. 
Autrefois,  on  exploitait  à  Landres  le  minerai  de  fer.  Excellents  matériaux  pour 
l'empierrement  des  routes.  Sources  nombreuses,  notamment  celles  de  l'^iÛu^, 
du  Fond  des  Chevaux,  des  Grundu  Pris,  du  Puau.  du  Vnvy,  de  lu  Sielle,  du 
Buisson. 

HiatOire.  ~  C.  de  Vitry.  Rn  1389,  le  maréchal  de  Saint-Paul  livrait  combat 
aux  troupes  de  »  messire  AITrecan  d'Anglure,  prince  d'Amblise»  (voir  Vtnpu. 


—  «72  — 

ri  S.viNT-JuviN;.  AnibliTse  roncontrail  à  Saint-Juvin  le  maréchal  de  Saint- 
Paul,  avec  cinq  cous  cliovaux  ot  «  à  sa  queue  clans  le  village  de  Landres, 
son  infanterie.  »  La  balnille  s'engage  :  Saint-Paul  était  victorieux,  puis  voilà 
'•  quo  Loppa  s'en  niéle  et  en  un  tournemain  tous  les  ligueurs  fuient,  sont  pris 
ou  tués  sur  la  ))lace.  On  on  compta  cent  seize  morts,  soixante  soldats  prison- 
niers et  dix-huit  cajutaines,  spiMMîilement  Artegots,  le  chevalier  Verdels,  Crban 
et  Mandricart:  cent  tn^ile  bon  chevaux  y  furent  gagnés  sans  les  estropiés  et 
tués.  Saint-Paul  se  sauva  lui  troisième,  puis  ensuite  et  à  la  flle  environ  cent 
cinquante  dans  le  village  de  Landres,  où  il  lit  rentrer  et  barricader  son  infan- 
terie, qui  conimencoit  à  en  déloger. . .  La  nuit  venoit  quand  les  Royaux  se 
présentent  et  font  sommer  Saint-Paul  de  se  rendre;  il  se  moque  et  promet 
retourner  au  combat  le  lendemain  matin;  mais  l'un  et  l'autre  avoient  intention 
contraire  de  ce  qu'ils  disoienl.  Les  Hoyaux  mandent  à  Termes  (Charles  de 
Koucy,  seigneur  de  Termes)  qu'il  anïène  l'infanterie  pour  forcer  et  achever  de 
delTaire  Saint-Paul  dans  Landres,  où  ils  ont  résout  d'entrer  au  fort  de  la  nulL 
Pendant  que  les  victorieux  se  reposoienl  et  rafroicbissoient,  attendant  leur 
infanterie,  Saint-Paul  lit  filer  toute  la  sienne  et  lui-même  se  coule  sans  brait 
en  Lorraine.  >»  (Mkuoirks  dks  Cih>sks  lks  plus  .notables  advrnuks  ks  la  Provmcs 
])'.  Chamiwc.nk,  ir»8î>-lîîy8.  —  Voir  aussi  de  Thou  :  Méuoirks  dk  la  Ligue.) 

Ecarts.  —  lïEn-Drl'i.  8  liab.  —  Moulin  de  Saint-Geui'f/ex,  3  hab.  —  Saini- 
(icorifra,  144  hab.  —  Laiihuff,  9  hab.  Primitivement,  grange  dlmcresse  qae 
les  T«'mpliers  possédaient  en  cet  en<lroit  pour  l'exploitiilion  de  leurs  terres. 
Ils  y  avaient  é^'alement  un(^  partie  d'un  moulin  et  d'un  vivier.  En  juin  1200, 
ils  achetèrent  a  Henry,  seij^neur  de  ce  village,  sa  part  de  propriété,  c'est-à- 
dire  \o  quart  du  moulin  et  de  l'étang'  nommé  la  Duiz,  plus  le  cens  de  blé  qo'il 
percevait  annuelleinrnt  sur  la  ;;i-ange  et  encore  sa  part  des  essarls  du  bms 
de  ('uJMille,  auourd'hui  appelé  hnia  dt*  Taillr-Gueuh*  —  dont  nous  avons  relaie 
la  sintiulière  lé^^ende  dans  noln'  volume  :  Tuaditions,  Li^gknoes  ft  Co.vtbs  db 
Aiii»K\NKs  —  sur  les  torriloires  d<»  Champi^neuUes  et  de  Grandpré:  le  soierain 
Milon  de  (lerinairn»  approuva  la  vente  ({ui  s'était  faite  au  prix  de  20  livres,  mon- 
naie de  Heims,  et  d'une  vache,  ('elte  ;;ran^e  lit  ensuite  place  a  un  manoir  con- 
sidérable (>t  à  une  cha|)e|le  sous  le  vocable  de  saint  Jean-Baptiste,  où,  au  siècle 
dernier,  17.->7,  le  curé  de  Landres  venait  dire  la  messe  chaque  semaine,  moyen- 
nant une  rétribution  annuelle  d'^  47  livres.  Le  domaine  se  composait  de  300 
arpents  de  terres  labourables  et  de  prés  avec  400  arpents  de  p&turages  et  de 
bois,  dits  les  Hauta  et  Baa  Azoirs,  le  tout  divisé  en  deux  fermes  qui  rappor- 
taient 1,000  livres  en  1788.  Vendol  indique  dans  sa  carte  cantonale  de  Buzançy 
les  hniift^i'cs  du  Haznir,  du  côté  de  Hémonville.  (Voirdom  Noël,  dans  Alhakach 
Matot-Braink,  année  180;i. —  Voir  aussi  dans  Rkvlk  histohi^uk  dks  Ardë.'vnes,  1868. 
la  généaio^'ie  de  la  maison  de  Maillard.  Les  .Haillard  furent  seigneors  de 
Landres;. 

NOUART.  -  IL.  :i80.  —  K.,  104.  —  D.  0.,  8.  —  D.  A.,  30.—  D.  D..  53.- 
llect.,  I,77:l  —  H.  P.,  Nouart.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  13  août.  —  T. — 
IL  IL  —  rj«  P.  Le  territoire  de  Nouarl,  assez  accidenté,  repose  en  grande 
partie  sur  les  marnes  et  les  calcaires  de  l'éta^/e  oxfordien,  donnant  naissance  à 
(les  côtes  rapides  au  pied  desquelles  s'étendent  des  alluvions  marneuses  oa 
argileuses,  cultivées  en  prairies.  Exploitation  de  minerai  de  fer  et,  pourl'erapier- 
renient  des  rout(>s,  de  Tr^olithe  ferrugineuse.  Les  ruisseaux  de  Nique  et  de  la 
Charlettt',  réunis  à  celui  de  BarricouH,  coulent  non  loin  du  village.  A  signaler 
aussi  le  niisscau  de  Champfs  et  la  fontaine  au  Croucq. 

Eglise.  —  (lomplèlenient  dénaturée  par  des  restaurations  fréquentes  :  nef 
du  dix-septièine  siècle:  quelques  parties  du  chœur  remontant  au  seizième 
siècle;  portail  modern(\  Dans  réfj;lise,  «  Gist  M  Pierre  de  TRvmelet  GhLR.  Sei- 


gnevr.  Darcry.  et  Mesche  {1)  lequel,  trespassa.  chez.  Monsievr,  de.  Levignan. 
son.  beav.  père.  De.  S.  1^.  rontaine.  av.  croh.  le.  décembre  1658.  »  Les  Tre- 
melet  jouèrent  un  important  rAle  militaire  pendant  la  Ligue. 

Ch&teau.  —  "  Kn  1991 ,  pour  brider  les  courses  des  Lorrains  qui  esloient  en 
(garnison  à  Villefranche,  Dun  et  Stenay,  le  sieur  d'Inteville  avoil  mis  quelques 
soldats  au  chaslel  de  Nouart;  pour  lesquels  déloger,  Marcoussy  avec  le  régi- 
ment d'Aisne  (Esne?)  et  autres  Lorrains  les  attaquèrent  avec  deux  canons  les- 
quels ayant  tiré  environ  vingt  coups,  les  tenana  rendoient  la  place  le  2  février 


)  sortoient  bague: 
origines,  conjointe- 

d'Aulrj.  ■ 

tard,  une  portion  de 

Baudouin  de  Cliar- 

chirent  .\ouart  ii 

Ecarts.  — 

80   hab.    :   les 

AUamont  el 

l)  linb.  — 


i.a  seigneurie  de  Nouart  appartint,  dés  s 

ment  à  l'abbaye  de  Belvalet  aux  seigneurs 

zei'aineté  des  coniies  de  Grandpré;  plus 

cette  seigneurie  revint  au  roi,  En  1318, 

liogne  et  Jeanne  d'Agimont  sa  femme  afTran- 

1(1  charte  de  Beaumont. 

Le  Champy-bas,  68  bab.  ;  le  Champy-haut, 

Chanipy    appartinrent,    notamment,    aux 

La  Fontaine  au  Croncq, 

\:ik,    13  hab.  —  Maucarl.  N.  G.  —    U 

rie.  !S.  C.  —  Le  Moulin  Haut;  le  Moulin  du 

PetU-Noy:  le  Moulin 

_       du  Prf-GéraTd;   le 

Moulin  du  Pré-Hure. 

N.  C.  —    En   1241, 

l'abbaye  de    Belval 

acheta  les  moulins 

de  Nouart  et  de  Bar- 

ricourt. 

'v»  Le  IR  juillet 
1886, fut  inaugurée, 
sur  la  place  du  vil- 
lage, la  statue  du  gé- 
néral Chaniy,  œuvre 
du  sculpteur  arden- 
naisCroisy.  L'empe- 
reur de  Russie  était 
représenté  par  le 
général  Fredericks. 
Chanzy, d'une  main, 
tient  la  garde  de  son 

épée:  de  l'autre  il  montre  l'Aile  marine.  Au  bas,  ces  paroles  qu'il  prononçait 
à  la  Chambre  des  députés  :  »  Que  ceux  qui  veulent  le  bdlon  de  maréchal 
aillent  le  chercher  au  delà  du  Hhin.  »  Sur  le  socle,  cette  simple  inscription  : 
"  A  Chanzy,  né  à  Nouart  le  18  mars  1823.  .. 

OCHES.  —  H.,  178.  —  E.,  04.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D..  40.  — 
Hect.,  676.  —  B.  P.,  Buiancy.  —  V.  1...  le  dimanche  qui  suit  le  17  septembre. 
—  Le  sol,  un  des  moins  bons  du  canton,  est,  presque  en  entier,  constitué  par 
des  terres  marneuses,  fortes,  compacte  s,  de  l'étage  oifordien  ;  48  hectares  environ 
de  calcaires  coralliens.  Le  ruitaeau  de  la  Berlière  traverse  le  village.  Trois  sources 
importantes  :  la  fontaine  d'En  Bos,  la  fontaine  de  la  Fauvette,  la  fontaine  Saint- 
Rock. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  On  lit  dans  dom  Ganneron  :  "  Sur  la  fin  du 
caresme,  année  1037,  comme  l'uaue  de  la  Meuse  commençoità  descrois tre,  les 
Bourguignons  coururent  à  Saint- Pi  erre  mont,  oii  ils  prirent  bestiaux  el  hommes 


tl  "  ~  '  '  l»Tl    "    iii||l  ni 


SUCnt  du  giairtl  Cluuui  t  Nauut 


—  674  — 

à  rançon.  Sur  la  fîn  d'apvril  ils  vindrent  à  Osclics  oîi  ils  mirent  le  feu  et  enle- 
veRMiL  doux  femmes;  Tune  fut  rançonnée,  mais  l'autre  mourut  entre  leurs 
mains.  »  Par  Kourguifirnons,  notre  annaliste  entend  les  troupes  espagnoles 
qu'avait  jetées  en  France  la  guerre  de  Trente  ans. 
Ecart.  —  Le  Moulin,  6  hab. 

RËMONVILLE.  —  H.,  200.  —  E.,  02.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  30.  —  D.  D.,  58. 

—  Iha't,,  1,013.  —  B.  P.,  Huzancy.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  3  octobre. — 
I/élago  du  calcaire  à  astartes  domine  :  terres  souvent  humides  et  maréca- 
geuses .Calcain's  bleus  de  Verpel,  alternant  avec  des  marnes  bleuâtres,  exploités 
pour  l'empierrement  des  chemins.  Sables  verts.  Argile  du  gault  qui  servit, 
mais  il  y  a  longtemps,  â  fabriquer  des  tuiles.  Un  petit  cours  d*eau,  sans  impor- 
tance, traverse,  du  nord-est  au  sutl-ouest,  le  territoire. —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  I-a  Bcn/frie,  9  hab.  —  Le  Moulin  à  Eau,  N.  C. 

SAINT-PIERREMONT.  —  IL,  406.  -  E.,  127.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  22. 

—  D.  h.,  42.  —  Hect.,  I,y7(). —  B.  P.,  Buzancy. —  F.  L.,  le  19  mai  ou  le  dimanche 
({ui  suit.  —  C"  P.  —  L'étage  oxfnrdien  et  l'étage  corallien  se  partagent  presque 
tout  le  territoire.  Saint-Pierremont  est  sur  une  petite  colline  corallienne;  donc, 
point  de  ruisseau  qui  l'arrose.  —  C.  do  Vitry. 

Eglise.  —  Voici  comment  Jean  Hubert  nous  décrit  cette  église  dans  la  Sta- 
TisTiQiTE  uoNUMR.NTALR  DU  Dt^PARTKMKNT  DES  Ardi<lnnes  (Travaux  dc  rAcadémie  de 
Reims,  t.  xvii,  année  1883)  :  «  Une  seule  nef  de  construction  moderne  sansbas- 
C(Hés.  Le  chœur,  à  deux  travt'^es,  se  termine  carrément.  La  voâte  est  en  ogiTales, 
avec  nervures  cylindriques,  et  forme  la  partie  intérieure  d*une  grosse  tour  cré- 
nelée. Une  inscription  commémorative  rappelle  l'énidit  et  célèbre  bénédictin 
Mabillon.dont  la  sépulture  se  trouve  à  Saint-(iermain-des-Prés.  »  Voici  le  texte 
de  l'inscription  commémorative  placée,  en  1878,  dans  Téglise  de  Saint-Pierre- 
mont :  I).  JOANNKS.  M.ABILLON  —  IN.  IIAC.  AC  DE  —  SACRO.  FO.NTE.  RENATUS — FIMEQ. 

EDUcvTus.  —  Hkmis  ac  parisus  —  MoNACHUS  s*«  Br.nroicti  —  Pauprr.  CASTUS. 

HUMILIS    —    ERUDITIONK.    CLARUIT    —    SIC.    DOCET.    JUVARE   —   PIRTATEM.    SCIKlfTU  — 

sciK.NTiAM.  piRTATR  (voir,  pour  Cette  inscription  et  le  monument  de  Mabiilon  : 
Travaux  de  L^AcAnÉsiiK  nationale  de  Reims,  p.  290,  et- Procès-Verbal  du  Conseil 
GÉNÉRAL  DES  AuDENNKs,  scssion  d'avril  1878,  où  M.  (îobron  parla  très  éloquem- 
ment  au  nom  des  souvenirs  historiques  de  Saint-Pierremont. 

Une  redoute  se  reliait  à  celles  de  la  Besace  et  de  Létanne,  comprises  dans  celte 
défense  des  abords  de  la  Meuse  qu'ima^^ina  Fabert  et  que  perfectionna  Daniel 
de  Sahu^uet. 

Châteaux.  —  Il  y  eut  à  Saint-Pierremont  plusieurs  châteaux;  Tan  d*eax, 
une  ferme  aujourd'hui,  n'a  conservé  qu'une  tour  carrée  avec  mâchicoulis.  Une 
autre  ferme,  autrefois  cliAleau,  est  encore  flanquée  de  deux  grosses  tours  carrées 
avec  créneaux  et  nidcliicoulis  :  toute  la  partie  gauche  est  détruite.  Dans  b 
partie  droite,  restent  encore  plusieurs  pièces  voûtées  à  larges  cheminées.  Les 
vestiges  de  ces  deux  castels  se  trouvent  au  lieu  dit  le  CMteau  de  la  DemoisM, 
celui  qu'habita  M.  de  Sempé,  seigneur  ayant  droit  de  haute  Justice,  et  &la 
fontaine  des  Hoidea.  Assez  proche  de  cette  fontaine,  en  effet,  quelques  traces  de 
fossés  ayant  entouré,  raconte  la  tradition  complaisante,  «  le  château  de  Vide- 
Bouteille  »  incendié  en  l.'»00.  Nous  lisons  dans  les  Affiches  db  Reims,  1772- 
1792  :  '<  Saint-Pierremont.  Vente  du  chtU(Mu,  avec  ses  dépendances,  par  M.  Pierre- 
Louis  de  Finfe,  ancien  seigneur  du  lieu,  ofllcierau  régiment  de  Royale-Marine, 
et  D*'  Pliilippine-Claudine-Louise  de  Beaumont,  son  épouse,  demeurant  à  Cbar- 
leville,  moyennant  8,o00  livres...  par  contrat,  devant  M*  Mansart,  notaire  à 
Sommauthe. . .  le  4  juillet  1791.  •> 

Ecarts.—  Le  Moulin  dc  Saint-Pierremont,  7  hab.—  Le  Moulin  de  Ftmtenoy.  N.G. 


—  675  — 

—  Pontenois,  71  hab.  —  Iâi  Polka,  o  hab.  —  La  Sarrasine;  vestiges  probléma- 
tiques d'un  ancien  village  qu'auraient  habité  les  Sarrasins  (??). 

La  maison  de  Mabillon.  —  Cette  maison,  où,  d'après  une  tradition  fort 
authentique,  serait  né  Mabillon,  garde  encore  son  aspect  assez  minable  d'il  y 
a  deux  siècles.  Enclavée  dans  les  habitations  voisines,  elle  montre  sa  façade 
étroite  sur  la  rue  qui  part  du  chevet  de  l'église.  On  entre  dans  une  grande 
pièce  remarquable  par  son  foyer,  et  Ton  traverse  ensuite  deux  autres  pièces 
donnant  accès  au  jardin.  Un  double  grenier  éclairé  par  une  fenêtre,  l.e  foyer, 
qui  n'a  point  changé,  est  soutenu  par  deux  colonnes  reposant  chacune  sur  une 
pierre  arrondie  :  elles  sont  hautes  d'environ  1  m.  75.  Une  vieille  taque  gar- 
nissant la  cheminée,  dont  Técu  paraît  être  celui  de  la  famille  de  Ghamisso, 
dont  quelques  membres  furent  seigneurs  de  Sivry-les-Buzancy.  Un  lieu  dit 
le  Chéne-Mabillon  évoque  le  souvenir  du  bénédictin. 

SIVRY-LES-BUZANCY.  —  H.,  152.  ~  E.,  46.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  25. 

—  D.  D.,  53.  —  Hect.,  711.  —  B.  P.,  Buzancy.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 
9  mai.  —  Territoire  assez  accidenté.  L'étage  du  calcaire  à  astartes  domine. 
Terres  généralement  marneuses.  Exploitation,  pour  pierres  de  routes,  des  cal- 
caires oolilhiques  et  des  calcaires  bleus.  Outre  le  petit  ruisseau,  affluent  de 
VAgron,  qui  traverse  Sivry,  il  faut  signaler  les  fontaines  Erard,  de  Charmois, 
Roize,  Pournet  et  Guigny.  —  C.  de  Vitry. 

Ecart.  —  Le  Moulin  à  Eau,  N.  C. 

SOMMAUTHE.  —  H.,  421.  —  E.,  136.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  25.  —  D.  D.,  44. 

—  Hect.,  978.  —  B.  P.,  Buzancy.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  octobre.  — 
B.  B.  —  Village  situé  sur  le  versant  profondément  raviné  que  forment  les 
roches  siliceuses  et  les  calcaires  marneux  de  l'étage  oxfordien.  Au  pied  s'éten- 
dent les  marnes  couvertes  de  belles  forêts.  Autour  de  Sommauthe,  on  trouve 
l'oolithe  ferrugineuse.  Exploitation  de  calcaires  ferrugineux  pour  moellons  et 
pour  l'empierrement  des  routes.  On  a  cessé  l'exploitation  du  minerai  de  fer. 
Parmi  les  sources,  il  faut  signaler  :  la  Sainte-Pontaine,  Corbonvaux,  les  Anges, 
la  Gobine. 

A  Test  de  Sommauthe,  s'étend  une  immense  forêt  qui  se  divise,  plus  parti- 
culièrement, en  bois  de  Sommauthe,  bois  de  Dieulet,  bois  du  Four,  En  l'an  mille, 
nous  raconte  la  légende,  tandis  que  le  Oef  de  Sommauthe  appartenait  à  la 
suzeraineté  de  Saint-Pierremont,  ce  bois  du  Four  avait  pour  propriétaire  un 
«  jeune  orphelin  »  que  son  oncle  assassina  pour  s'emparer  de  ce  vaste  domaine. 
Puis  la  légende  ajoute  que,  ne  pouvant  apaiser  ses  remords,  il  se  pendit  k  la 
branche  d'un  chêne.  Et  la  nuit,  lorsque  souffle  la  tempête,  on  entend  les 
lamentables  gémissements  de  l'assassin,  à  moins  qu'on  ne  l'aperçoive  chevau- 
chant dans  l'air  sur  un  cheval  noir,  pour  aller  jusqu'aux  portes  du  paradis 
implorer  son  pardon. 

C.  de  Vitry.  Le  prieur  de  Belval  était  seigneur  Haut  Justicier  de  Sommauthe. 
L'église  de  ce  village  possède  quelques  reliques  de  sainte  Gerlrude  (voir  Vaux- 
kn-Dieulet). 

Histoire.  —  Rappelons  un  épisode  de  l'année  terrible.  11  existe  dans  l'Ar- 
gonne  certains  sommets  dont  la  vue  s'étend  fort  loin.  C'est  moins  leur  altitude 

—  car  l'Argonne  est  mollement  ondulée  —  que  leur  position  heureuse  les 
transformant  en  admirables  observatoires  d'où  l'on  peut  suivre  les  mouve- 
ments et  les  chocs  de  deux  armées.  C'est  ainsi  que  le  combat  de  Beaumont 
avait  eu  deux  augustes  spectateurs.  De  la  hauteur  de  Sommauthe  —  elle  domine 
d'une  centaine  de  mètres  la  cuvette  de  Beaumont  et  en  est  éloignée  seulement 
de  7  kilomètres,  —  le  roi  Guillaume,  assis  dans  un  fauteuil  qu'on  lui  avait  apporté 
de  la  mairie  de  Vaux-en-Dieulet,  assistait  à  la  lutte,  ayant  à  ses  côtés  M.  de 


—  676  — 

Bismarck  et  son  état-major,  f.orsquc  los  Français  furent  délogés  de  Beaumont, 
iint*  musique  harmonieuse  se  fit  entendre;  sans  doute  pour  étouffer  les  gémis- 
sements et  les  cris  des  mourants.  Quelques  heures  plus  tard,  sur  l'autre  rive 
de  la  Meuse,  Napoléon,  du  haut  de  Baybel,  qui  domine  la  plaine  de  Mouzon, 
voyait  s'achever  le  désastre  et,  n'y  croyant  point,  ne  cessait  de  répéter  :  «  Mais 
nos  positions  étaient  magnifiques!  »  Il  faut  lire  les  Souvenirs  intimes  de  Louis 
Schneider,  secrétaire  de  l'empereur  d'Allemagne  :  on  y  trouvera  d*intéres8ants 
détails  sur  le  séjour  de  Guillaume  à  Sommauthe,  à  Ruzancy  et  &  Vendresse. 

Ch&teau.  —  Huines  encore  assez  imposantes  du  chàteau-fort  sur  le  sommet 
de  la  colline  en  pleines  rues  de  Sommauthe,  jadis  village  fortiflé.  En  1793, 
furent  confisqués  les  biens  qui  dépendaient  de  ce  château.  Ils  devinrent,  pour 
la  plupart,  propriété  d'Ktat;  notamment  le  bois  du  Four,  appelé,  dès  son 
origine,  le  bois  du  Jour,  mais  qui  changeait  de  nom  lorsque  fut  installé  dans 
une  de  ses  clairières  le  four  banal.  De  ce  four,  qui  remplaçait  celui  de  Saint- 
Pierremont,  beaucoup  trop  éloigné,  ne  reste  plus,  aujourd'hui,  la  moindre 
trace. 

Ecart.  —  Le  Moulin  à  Vent,  12  hab. 

TAILLY.  —  IL,  32o.  —  E.,  1 14.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  32.  —  D.  D.,  58.  — 

Hect.,  1,221.  —  B.  P.,  Nouart.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  12  janvier.  — 
C'«  P.  —  S.  T.  —  L'ensemble  du  territoire  de  Taillv  forme  un  versant  creusé 
(le  ravins  qui  s'incline  vers  le  nord-est.  Marnes  et  calcaires  marneux  de  Tétage 
oxfordien;  oolithe  ferrugineuse  dont  les  minerais  furent  jadis  exploités  poor 
l'alimentation  dt^s  hauts-fourneaux  des  Forgettes  et  de  Maucourt,  dans  la 
Meuse;  calcaires  coralliens  exploités  pour  Tempierrement  des  routes  ;  calcaires 
à  astartes;  sables  verls  avec  nodules,  et  argile  du  gault  exploitée  jadis  pour  la 
<:onstniction  des  tuiles.  Le  ruisaeau  rAniielle  traverse  le  territoire;  un  petit 
<:ours  d'eau  qui  s«^  jette  dans  l'Annelle  arrose  Tailly.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Le  sanctuaire  est  du  treizième  siècle;  la  nef  est  moderne. 

Ch&teau,  —  «  11  existe  à  Tailly  un  château  construit  sur  l'emplacement  et 
avec  une  partie  des  murs  d'un  vieux  chàti^au-fort,  lequel  est  entouré  de  fossés. 
Il  y  a,  aussi,  proche  de  Téglise,  les  restes  d'un  autre  château  très  ancien,  et 
d'une  construction  aussi  remarquable  par  la  nature  des  matériaux  que  par  sa 
forme  exlraonlinaire.  »  (Ndsiknclatube  dks  Comiiunes.) 

Ecarts.  —  La  Cour,  8  hab.  —  Le  Fourneau,  —  Les  Forgettes,  N.  C.  —  Le 
Moulin  Bas.  N.  C.  —  Les  Tuileries.  .\.  C, 

THËNOROUES.  —  IL,  247.—  K.,  71.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,21.  —  D.D.,33. 

-  -  Hect.,  92o.  —  B.  P.,  Buzancy.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  FAssomption. 

—  ('.'•'  P.  —  La  plus  grande  partie  du  l(;rritoire  est  occupée  par  les  afileure- 
riienls  du  calcaire  à  astartes  où  l'on  trouve  les  c^ilcaires  bleus  durs  dits  :  caU- 
lou.r  (le  VcrpcL  Uiiisseaux  nombreux,  notamment  ceux  de  la  Petite  Eyâeuse, 
de  hriiiueiiny  ««t  l'/tf/ron.  Puis  les  sources  de  la  Gravelle  et  de  la  Dame-Bomie. 
Les  principaux  seigneurs  de  Thénorgues  furent  les  Grandpré;  puis  les  d'Ave- 
routh,  les  Dessaulx  de  Houlain,  et  les  Athenove  de  Romance.  Kn  1371,  la  fille 
du  baron  d(*  Komance,  mariée  h  Charles  de  Montfrabeuf,  originaire  de  Guyenne, 
hérita  de  Thénorgues.  —  il.  de  Vitry. 

Ecarts.  —  L(;  Moulin  à  Eau,  G  hab.  —  La  Tour-Audry,  9  hab. 

VAUX-EN-DIEULET.  —  IL,  275.  —  E.,  99.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  27.  - 
D.  !>.,  4:;.  —  Hect.,  1,103.  —  b.  p.,  Buzancy.  —  F.  L.,  FAscension  et  la  Saint- 
Martin.  —  C^*'  P.  —  B.  B.  —  Le  village  est  dans  un  vallon  encaissé  dont  les 
calcaires  marneux  et  siliceux  de  l'étage  oxfordien,  les  roches  siliceuses,  consti- 
tuent les  parois.  Au-dessus  de  ces  roches,  viennent  successivement  TooUthe 


—  677  — 

ferrugineuse,  les  calcaires  coralliens,  les  marnes  et  les  calcaires  à  astarles.  Le 
calcaire  ferrugineux  est  exploité  pour  les  constructions  et  l'entretien  des  che- 
mins. Autrefois  exploitation  des  minerais  de  fer. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  L'histoire  de  ce  village  évoque  surtout  le  martyr 
de  sainte  Gertrude.  Cette  sainte,  s'étant  réfugiée  dans  une  forêt  de  TArgonne, 
parce  qu'on  voulait  Tobliger  à  se  marier  avec  un  païen,  y  fut  percée  de  flèches, 
proche  d'une  source,  en  un  lieu  devenu  et  resté  but  de  pèlerinage.  Le  tombeau 
de  sainte  Gertrude  se  voyait  encore  au  siècle  dernier.  Les  os  et  les  cendres  en 
avaient  été  tirés  et  placés  dans  une  châsse  et  dans  un  reliquaire,  que  prirent, 
en  i621,  les  soldats  de  Mansfeld.  La  tête,  qu'ils  avaient  jetée,  fut  déposée  dans 
un  vase  d'airain.  En  1515,  les  Espagnols  brûlèrent  Vaux-en-Dieulet  qui,  plus 
tard,  en  1564,  était  encore  brûlé  par  les  huguenots.  Pillé  par  Mansfeld  en 
1621.  Ravagé,  rançonné  pendant  les  guerres  de  la  Fronde;  occupé  et  réqui- 
sitionné, en  1870,  par  les  Prussiens. 

Eglise.  —  La  primitive  église  s'élevait  hors  du  village.  A  laissé  des  traces 
sur  l'emplacement  qu'elle  occupait.  Avait  un  vitrail  où  se  trouvaient  repro- 
duits tous  les  épisodes  du  martyre  de  sainte  Gertrude.  L'église  actuelle  date 
de  1774.  De  même  que  l'ancienne,  elle  a  toujours  gardé  les  reliques  de  sainte 
Gertrude  :  elles  y  avaient  été  déposées  quelque  temps  après  le  martyre  de  cette 
vierge,  entre  Vaux-en-Dieulel  et  Sommauthe,  à  l'endroit  que  suppose  la  tra- 
dition et  désigné,  jusqu'en  1794,  par  un  autel  de  pierre.  Et  cette  même  année» 
le  curé  Lefort,  des  Prémontrés  de  Belleval,  et  les  paroissiens  de  Vaux-en- 
Dieulet,  cachèrent  la  châsse  de  sainte  Gertrude  dans  l'épaisseur  du  mur  de 
l'église.  Elle  y  demeura  cinq  ans  et,  en  1799,  reprit  sa  place  traditionnelle 
dans  l'église.  Le  chef  de  sainte  Gertrude,  enfermé  dans  une  sorte  de  globe  de 
cuivre,  est  séparé  du  reste  des  ossements;  ceux-ci  sont  enfermés  dans  un  coffre 
de  fer  très  ancien,  fermé  à  clef,  et  contenu  lui-même  dans  une  châsse  de 
chêne  ornée  de  peintures  et  de  sculptures  rappelant  la  légende  de  la  sainte. 
Ces  pointures  ont  été  renouvelées  en  1671,  1783  et  1873;  la  dernière  restaura- 
tion a  été  faite  par  M.  Lalouette,  peintre  à  Juvigny.  Une  parcelle  des  reliques 
de  sainte  Gertrude  a  été  insérée  dans  la  pierre  d'autel  de  l'église  de  Som- 
mauthe  lorsque  celle-ci  fut  consacrée,  en  1649.  (Voir  dans  Revus  historique 
ARDKNiNAisE,  ubbé  Frézet  :  Sacrarium  remensis  ecclesiœ.) 

Ecarts.  —  La  Sartelle,  9  hab.  —  La  Chaumière,  4  hab.  —  Le  Grand  Moulin, 
2  hab.  —  Le  Neuf  Moulin,  2  hab.  —  Wuignerie,  8  hab.  —  La  Sarrasine,  où  l'on 
voit  d  importantes  ruines  que  la  légende  ultra  complaisante  attribue  aux  Sarra- 
sins. En  cet  endroit  furent  trouvées  d'importantes  monnaies  gallo-romaines. 

VERPEL.  —  H.,  383.  —  E.,  123.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  23.  —  D.  D.,  56.  — 
Hect.,  1,527.  —  B.  P.,  Buzancy.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  mai.  —  C'**  P. 
—  B.  B.  —  Le  territoire  de  Verpel  est  surtout  constitué  par  l'étage  du  calcaire 
à  astartes,  marqué  par  des  terrains  diluviens  sur  une  assez  grande  étendue. 
C'est  dans  l'étage  du  calcaire  à  astartes  que  l'on  exploite,  pour  les  construc- 
tions et  l'empierrement  des  chemins,  le  calcaire  bleu  dur  appelé  caillou  de 
Verpel,  Dans  plusieurs  autres  carrières,  exploitation  de  graviers.  Territoire 
traversé  par  VAyron;  d'assez  nombreuses  sources. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Un  des  villages  les  plus  anciens  de  l'arrondisse- 
ment vouzinois  et  où  l'on  découvrit  des  poteries,  des  tombes,  des  médailles 
antiques.  Etait  tenu  des  comtes  de  Champagne  par  ceux  de  Reims.  A  Verpel, 
l'Université  de  Reims,  au  seizième  siècle,  possédait  une  importante  papeterie. 
En  1452,  appartenait  à  la  maison  de  Neufchàtel  et,  plus  lard,  fit  retour  aux 
Joyeuse.  Rappelons  d'après  Herelle  :  Mémoire  des  Choses  plus  notables  advenues 
EN  Province  de  Champagne,  1585-1598,  cet  épisode  des  guerres  de  la  Ligue  dont 
Verpel  fut  le  théâtre  :  «  Tourteron  (Claude  de  Joyeuse  de  Tourteron,  gouverneur 


—  6T8  — 
île  Miiuzoï)  M  [le  Iti'numonl-on-Ar^'nniip),  accompagné  de  âeax.  cens  chevaux  et 
Hp  L'inq  ccnlf  liomim^s  île  jiieJ,  va  lot.'er  ;i  Wrpelle.  Le  <  1  février  lô89,  pend&nl 
(jue  ses  compa;.'n(ins  se  lo^eomnl,  il  s'abouclic  en  la  campagne  avec  niesiîre 
ÀITrecan  <rAtiului't>,  prince  d'Amlilisi*,  oncle  de  sa  femme,  lequel  avoiL  déjàiol- 
liciti't  mais  inutili-rai'iil  à  picmlre  les  armes  pour  le  service  du  roy.  Tourteron 
le  prie  et  le  oiinjurc  liVmljrjsseilP  parti  du  roy  el  pour  le  servie  de  Sa  Majesté 
(Henri  IV)  prendi-e  li-  cnniniiindenienl  des  troupes  qui  sont  à  Verpelle,  oITiuit 
lui  ohi^ir  et  alIfM' trouver  Sa  Majesté  quand  il  lui  plaira  pour  faire  accorder  l'an- 
tliorili^  de  commander  enire  les  rivières  de  Marne  et  Meuse,  ce  qu'il  sassure 
obtenir  »ans  difflcultt^  Anililise  accepte  le  parti  cl,  de  son  châleau  de  BuianCf, 
se  laisse  conduin^  à  Verpelle  où  Tourteron  lui  fait  promettre  obéissance.  Le 
lendemain,  (â  février,  Amhlise  di'-lope  avec  sa  cavalerie  roynle  pour  aller  loger 
à  Saint-Juviii.  ^ros  vill:i«e  duconile  delirandpri^,  oi'i  les  chevaux  n'é tans  encore 
desell'-s,  Vinifire  qui  l'Uni  envoiii  pour  di'-couvrir,  rapporte  que  Sainl-Paulle 
suit  avec  cinq  cens  clievaux  pour  le  moins  aianl  â  sa  queue  dans  le  village  de 
tendre  son  infanlerie.  Celte  nouvelle  est  approuvi'e  par  l'effet,  car  aussitAtle 
mipl  sonne  l'ularmi-.  Les  ligueurs  npprochenl,  les  royaux  rebrideut  et  sortent 
par  l'autre  cdti'  du  village  pendant  que  les  pnysans  attendent  Siiint-Paulleanz 
barricades  et  les  y  arréleiil ..."  (Vnir  Sai.nt-Jiîvi.v  et  Landrhs.) 

Ch&teau.  —  A  si^nnl'-i-  les  lieux  dits  :  la  Forteresse,  le  Clos-Bourreau,  la 
Potenee,  rappelant  siins  doute  un  cliAleau  et  un  neiijneur  Haut  Justicier. 

Eglise.  —  l.'uuc  il>'  nos  plus  intéressantes  églises  ardennaises.  Abside  do 
quiitorzirmc  siècle;  pnrtail  prineip;)!  du  douzième  siècle;  le  reste  de  l'édiflce 


Egllie  de  T«rp«l 

remonte  au  quinzième  siècle,  remplaçant,  dit  la  légende,  un  temple  paleOi 
devenu  Icmplr  rlirélii-n.  Une  llèclie,  détruite  par  la  foudre,  fut  reconstruite  ao 
1T26,  Il  dans  lelte  llèrhi'  fut  i-uiore  aména(;é  le  petit  logement  que  se  trans- 
mettait, de  père  en  111»,  une  fiuuille  di-  cordonniers,  faisant  ofllce  de  guetteui*. 
Autrefois,  «i^  voyait  à  l'extrémité  de  la  loilurc,  côté  du  couchant,  une  statne 
colossale  que  niiiinletiait  droite  une  barre  Je  fer  scellée  dans  le  toit.  Quel  éUil, 
en  cette  slalui-,  le  personna^ie  dont  la  main  droite  semblait  vouloir  retotalMT 
comme  pour  fnippiïr?  Proche  du  portail,  quelques  pierres  armoriées;etlaplni 
curieuse  de  toutes,  une  pieri'e  d;ins  laquelle  était  sculpté  un  christ.  L'église 
est  fortifiée.  .MAcIiicoulis  au-dessus  de  toutes  les  fenêtres  de  la  nef,  et  menr- 


—  679  — 

trières  non  encore  fermées  au-dessous.  Une  meurtrière  de  la  tour  est  caracté- 
risée par  cette  inscription  :  Dieu  est  icy.  Cette  ouverture  n'indiquerait -elle 
point  un  oculus  comme  celui  d'Andevanne?  On  lit  dans  dom  Ganneron  :  «  Saint 
Quentin,  dont  le  corps  repose  à  Verpel  en  une  fierté,  estoit  confesseur,  natif  de 
Clermont-en-Lorraine,  duquel  on  ne  sçait  autre  chose.  Son  office  est  du  com- 
mun d'un  simple  confesseur,  et  est  réclamé  par  le  peuple  pour  les  enfleures; 
et  y  a  affluence  de  peuple  au  jour  de  sa  feste  qu'est  vers  le  4  août.  Sa  châsse 
qui  n'est  que  de  bois  peinct,  se  veoid  sur  le  maistre  autel  de  son  église.  »  Au 
bas  de  la  tour  du  clocher,  une  inscription  semblable  à  celle  que  nous  rele- 
vâmes dans  l'église  de  Falaise  :  La  mort  dit  —  Vous  qui  passez  sans  y  —  Penser 
—  Pensez-y  n'y  pensez  pas  —  Vovs  vos  trovverez  —  Passé  sans  y  avoir  pens(K  — 
Pierre  tumulaire  de  René-Louis  de  Joyeuse,  baron  de  Verpel. 
Ecarts.  —  Le  Moulin,  iO  hab.  -—  Bêzile,  o  hab. 


IV.    CANTON    DU    CHESNE. 

Ce  canton  comprend  dix-huit  communes  :  le  Chesne,  les  Alleux,  les  Grandes- 
Armoises,  les  Petites-Armoises,  Authe,  Autruche,  Belleville,  Roult-aux-Bois, 
Brieulles,  Chàtillon,  Germont,  Louvergny,  Montgon,  Noirval,  Sauville,  Sy, 
Tannay,  Verrières. 

Spécialement  agricole  et  abondant  en  oseraies,  il  est  borné  :  au  nord,  par  le 
canton  d'Oniont  et  celui  de  Haucourt;  à  Test,  par  celui  de  Buzancy;  au  sud, 
par  celui  de  Vouziers;  et  à  l'ouest,  par  ceux  d'Attigny  et  de  Tourteron. 

La  Bar  et  le  canal  des  Antennes  l'arrosent.  Ce  canton  du  Chesne  est  celui  où 
le  plateau  séparatif  des  bassins  de  la  Meuse  et  de  l'Aisne  présente  le  plus 
grand  abaissement.  Dans  cette  région,  se  trouve  le  point  de  partage  des  eaux  du 
canal,  entre  la  Meuse  et  l'Aisne,  et  est  placé  son  grand  bief  de  deux  lieues. 

6,4i2  hab.;  2,009  élect.;  i7,688  hect. 

LE  CHESNE.  —  H.,  i,543.  —  P.  fi.,  13.  —  E.,  437.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  34. 
—  Hect.,  2,401.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.,  le  premier  mercredi  de  janvier,  de 
janvier,  de  mai,  d'octobre,  et  le  dernier  mercredi  de  juillet.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  l'Assomption.  —  C"  P.  —  B.  B.  —  T.  —  G.  —  Au  sud  du  canal  des 
Ardennes  qui  traverse  le  territoire  de  l'est  à  l'ouest,  le  sol  est  presque  entière- 
ment constitué  par  des  terrains  diluviens  argileux  ou  argilo-sableux  ne  lais- 
sant affleurer  que  des  lambeaux  de  calcaires  coralliens  et  de  calcaires  à  astartes. 
Dans  la  partie  nord,  s'étendent  les  roches  oxfordiennes,  les  calcaires  coral- 
liens, le  calcaire  à  astartes  et  le  gault  recouverts  çà  et  là  de  limon.  Terrains 
d'alluvion  dans  la  vallée  de  la  Bar  et  du  ruisseau  de  Bairon.  En  sortant  du 
Chesne,  on  rencontre  une  ancienne  carrière  ouverte  dans  le  calcaire  corallien. 
Sables  argileux  blanchAtres  excellents  pour  la  fabrication  des  briques  réfrac- 
taires.  Cinq  sources,  dont  la  plus  importante  est  celle  de  la  Saule. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  L'histoire  du  Chesne,  encore  que  ce  soit  un 
de  nos  plus  importants  villages  ardennais,  n'offre  rien  de  particulièrement 
caractéristique.  D'origine  fort  ancienne,  d'ailleurs,  si  l'on  en  croit  les  nom- 
breuses médailles  et  les  urnes  funéraires  romaines  trouvées  au  lieu  dit  VHer- 
mitage.  Aux  temps  de  la  Jacquerie,  un  certain  Jacquemin  le  Foulon,  entraînant 
avec  lui  ses  concitoyens  du  Chesne  et  les  habitants  de  la  région  de  Raucourt, 
se  fit  le  chef  d'une  conspiration  contre  le  duc  de  Flandre,  «  en  vue  de  déshériter 
leur  seigneur  de  ses  hommes  et  femmes  de  corps  taillables  à  volonté  etaultres 
plusieurs  abus  dont  s'ensuivirent  grand  pourchas  en  la  court  du  roy  contre 
nostre  dit  seigneur  et  des  officiers,  et  depuis  furent  condemnez  au  proufit  de 
Monseigneur;  et  perdirent  la  plus  grande  partie  de  leurs  franchises  et  en  furent 


[ipri'»!  ce,  phisiPiiii  iriitMili  coriipnséj  ni  corluines  snmnies,  chascun  selon  son 
pouvoir  ft  raculli'.  ■■  lUvjitît',  niix  époijui!*  de  la  cuorre  île  Ceot  aus,  par  les 
AnijIaisqui.t'crilKroiasurt.ciniraionl"  toullepaysd'envIi-onjusquesàMéiitfres- 
siir-Meusf,  pcjnsiiiipsii  DoncheryplJLiAqueâauOliesne-l'ouilleux..  .elgiseoicnt 
Gt  |i>v<-i)i'-iit  au  pays  quelque  pail  qu'ils  vouloieiit  deux  nuits  ou  trois  sans 
fstrt-  Hi'stourhi's  ilc  nul  et  puis  s'en  venoieiit  loger,  reposer  et  rafraîchir  eii 
li^iu-  forteresse  à  Atliijriiv,  "  Kn  IMM,  tomhat  enlri- ledui-  de  Nevers  et  le  mart- 
c-li;il  il.-  S;iiMt-P;iiil  ■.\>»t  \lk»iMiif.fi  im  iiAnÊ.:H.L  nr.  Sai-vt-Paul,  p.  102,  106, 171, 
173,.  Kii  r;inrii'r'  i(i;i7.  pillé  par  les  Hoiirnui^iions  qui,  ■■  pour  faire  chanter  leurs 
piisoiiniiTs,  It-ucarraehoient  lesoiiKlesili's  pieds  Cl  des  mains.  »  A  cette  époque, 
S'-vissuil  sur  le  Cliesne  et  sur  la  ré^iioii  une  peste  de»  plus  meurtrières.  ■•  Cette 
anm'-e  I63H  —  l'-cril  doni  lianneroii  —  a  esté  ^riindement  dure  à  supporter 
aux  pauvTi-s  paisuns  à  niuse  des  soldats  igui  livveriioieiit  en  quelques  eudroiti, 
C'cstoit  une  miifèn;  di-  demeurer  dans  les  villa){es  cl  une  cruauté  que  d'aller 
en  enmpa^'ne.  I.e  bourt;  du  ('liesne  ù  demy  vuiil  d'habitansesloit  mangé  entit^ 
rcnieiil . . .  n  Puis,  li'oiâ  années  apn-s  :  »  |^  garnison  du  Cliesne  qu'estoit  d'Al- 
lemands du  ré(;imi-nt  de  Ilourcli  se  i-etira  au  mesme  temps  après  y  avoir  tout 
maii^i^.  voulrins  aussy  à  leur  sortie  qu'on  leur  Kraissat  les  mains,  mais  comme 
on  les  adverlil  que  le  ptruple  estoil  sin*  le  point  de  se  muliner  et  leur  conrir 
sus,  ils  di'slo|it>renl  assez  ni[id>'>lfiikont  et  furent  en  faire  autant  au  bourg  de 
l^moy-eii-l'orlian.  •• 

Place  du  Cliesne,  ï^'éUre  une  eroix  de  pierre  posée  sur  un  pîéde«Ial  «D 
(.'olliique  llamliny.iiil  et  qui  pnrnil  reni[ilaefr  une  croix  plus  ancienne  :  do  là- 
zi>'nie  sièele  prnl>abl<'nii'iil.  Kilt-  T'a|ini'lleraLt  un  4>pisode,  dont  le  souvenir  n'nt 
jia:'  arrivé  jusqu'à   imus,    d<'   riii^oire  communale. 

mis  i  la 
"' moire 


.N'oublions  poiaL  qui'  b-s  vdiaties 
loi  ili-  lleauniont  ronaaeraient  la  n 
de  leur  airrani-bisïeini-nt  par  1'^- 
i>i-liun  d'une  croix.  M.  Itru|;e- 


Lemnltr. 


don 


autre 


monument  i 
l'rigiiie.  "  11  semble, 
iHsrit-il,  se  ratlacber  à 
l'ordonnance  du  car- 
dinal de  l.orraine,  ar- 
rhen^iue  de  Itelnis, 
qui  répondait  ainsi 
aux  attaques  incessan- 
tes des  iconoclastes. 
Il  tit  multiplier  les 
images  du  Christ,  de 
la  Viei'KC  L-l  des  ï^aints 
dans  11 'S  endroits  les 
plus  apimiiMits  de 


paro 


s  de  s 


Il  diocèse.  A  leur  pied,  un  tronc; 


et  le  peuple  eontrai^^iait  les  passants  à.  y  déposer  une  offrande,  si  légère  qu'elle 
fût.  ^)uic<iiique  s'y  reHisiiil  <>tuit  considéré  comme  huguenot,  poursuivi  par  le 
peuple  t'i  siiuveti)  fort  nuiltraité.  C(da  se  passait  vers  le  milieu  du  leiiième 
siècle.  Le  nombri-  des  brèches,  le  nombre  des  fortes  agrafes  de  fer  qui  » 
n^niarquciil  sur  ee^iietit  monument  —  si  souvent  remanié  et  refait  —  témoi- 
gnent des  temps  iroublés  qu'il  eut  à  Iravereer.  » 

Cette  croix  servit  liin».'leinps  de  calvaire  oii,  «  les  vendredy  de  carême,  k 
maiire  d'école  venoit  cliantiT  je  Htiihal  maler  lioloTOsa  et  pour  cela  av(ritl& 
jouissance  d'un  pré.  >■ 

La  position  slratéuiqu''  du  Chesue  —  sur  l'un  des  plus  importants  dédiés  d« 


—  6S1  — 

l'Argonne  —  avait  tellemenl  frappé  Napoléon  1"  qu'il  ordonna,  pendant  les  Gciil- 
Jours,  de  relever  les  fortifications  de  la  place,  de  manière  à  la  rendre  capable 
irarréler  une  armée  :  fût-ce  seulement  quelques  heures.  Cet  ordre  eut  un  coro- 
mencemenl  d"eȎcotion.  Le  Cliesne  el  les  bourgs  avoisinants  fournirent  les  ter- 
rassiers nécessoires  pour  les  travaux.  Deuï  mois  après,  jour  pour  jour,  autre 
ordre  enjoignant  aux  mêmes  terrassiers  de  démolir  ce qu'ibavaienl construit. 
Ainsi  se  terminait  le  rAle  militaire  du  Chesne.  Le  canal  des  Arilennes  devait, 
plus  lard,  lui  donner  une  certaine  importance  toute  commerciale. 

Eglise.  —  Vaste  église,  qui  servit  souvent  de  forteresse  improvisée,  cons- 
truite en  plusieurs  fois,  du  treizième  au  quinzième  siècle.  Le  chœur  et  le  tran- 
sept sont  remarquables  par  leur  étendue  et  leur  belle  disposition.  Non  loin, 
jadis,  une  léproserie,  sous  le  palrona(;e  de  sainte  Elisabeth,  et  une  chapelle 
dédiée  À  saintThomas. 

Ecarts.  —  Bttiron, 
5  habit.  —  La  Ba»- 
boiine,  12  hab.  ;  an- 
cien fief  tjui,  jadis, 
appartenait  aux  abbés 
clo  Mouzon.  —  Si'iHl- 
Hriee,  5  hab.,  rappe- 
lant un  petit  hospice 
"  pour  recevoir  les 
pauvres  passants  »  et 

importance,  LouisXIV 
réunit  à  Thôpital  de 
Sedan  où,  par  com- 
pensation, la  com- 
mune du  Chi-sne  avait 
le  droit  d'envoyer  un 
inilif^ent.  —  VEvluie. 
,S  liiib.  —  L'Etang  de 
liuiron,  5  hab.  (voir, 
l'i'lanji  tic  ItitiroH,  la  des- 


^ 


<$^ 


dans  notre  chap.  ii  : 
cription  détaillée  de 
ce  célèbre  étimp).  — 
La  Moite,  i  hab.  - 
La  Prise  li-Eau.  3  h. 

—  Li  Vallée  lie  Monl- 
goti,  4  hab.  —  Les 
Margoli,  13  hab. 

Lieuxdits.  — 
L'HerniUagf.  —  Le 
Chemin  des  Romiiins, 
un  fragment  de  la 
grande  voie  romaine 
de  Keims  à  Trêves. 

—  Le  Haut-Chemin, 
où  se  passait  l'aven- 
ture de  la  Sainte- 
Ampoule  pnlevée  di> 
la  chapelle  Saint - 
Remy,  à  Iteims,  par 
lesBuurgui(;nons,et 


■lut  <■•  BtlroD 


—  «82  — 

roiroiivéo  par  quolques  habilanls  du  Chosne.  C'est  depuis  celte  époque,  on 
le  sait,  que  la  coiiiniuiic  envoyait  une  délégation  au  sacre  des  rois  de  France 
.voir,  sur  rdlo  Ii'm'ndc,  Mevrac  :  Villks  kt  Villages  des  Ahdennes). 

LES  ALLEUX.  —  H.,  WH'.  —  E.,  i24.  —  I).  C,  5.  —  D.  A.,  12.  —  D.  D.,  39. 

—  Hoct.,  l,2()o.  —  h.  P.,  le  Cliesne.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  8  septembre. 

—  C'*  P.  —  S'tHend,  pour  la  plus  j^Tande  partie,  sur  les  terrains  diluviens. 
Alinionté  par  le  ruisseau  de  VEtanu  qui  prend  sa  source  dans  les  bois  de  la 
Maison-Uoujie. 

Histoire.  —  C^.  de  Verniandois.  Au  seizième  siècle,  la  commune  des  AUeax 

—  rilUi  de  AUodiis  —  avait,  tout  au  plus,  cinq  maisons.  Fut  un  «  flef  mouvant» 
de  la  oth'Uellenie  d'Attif;ny.  Son  «  inféodation  »  date  du  3  mai  1519.  Cette  charte 
d'infrodation  meiilionno  la  concession  a  perpétuité  par  Monseigneur  Tarche- 
vêque  de  lleiins,  à  quinze  habitants  (PAtti^^ny,  de  480  hectares  de  bois  où  des 
habitations  furent  construites  et  devinrent  un  écart  qui  s*appela  :  Bo$  de  Bains 
=1  bois  (le  Monsci?ineur  l'archevêque  de  Heinis. 

Eglise.  —  Nombreuses  traces  de  restaurations  successives;  car  elle  fut  sou- 
vent assiéf^ée.  Uans  l'église,  une  inscription  cominémorative  nous  rappelle  que: 
«  cy  \!^>\  honorable  homme  NVoiry  de  Chamisso.  .  .  >>,  Tun  des  ancêtres  de 
TAllemand  Adalbert  Chamisso,  Fauteur  du  conte  célèbre  :  Pierre  Schlevil  oq 
l'Hommk  oui  a  vemm;  so.n  Oubrk. 

Ecarts.  —  CarpUhn,  0  hab.  —  l.a  Wiujnen'e,  6  hab.  —  Mm^celot,  105  hab.; 
fut,  d'abord,  ])ossédé  en  fief  par  les  Joyeuse;  puis,  en  1606,  par  le  vicomte 
de  Cramaille.  Semble,  à  Turigine,  avoir  été  une  léproserie;  en  tout  cas  formait 
une  agglomération  de  beaucoup  supérieure  h  celle  des  Alleux  où  «  les  héri- 
tages, à  cause  des  f^uerres,  restaient  en  friches  et  broussailles.  »  —  La  Maison 
Rouyc,  42  hab.  Cet  écart  se  nommait,  autrefois,  A ssi  :  Oudart  Colbert,  seigneur 
de  Terron  et  d'Assi,  mourut  eu  1750.  Assi  appartint  alors  aux  Thiret,  de  Reims, 
'«  riches  bour;^'eois  amis  des  Joyeusir  de  Saint-Lambert.  »  En  1784,  propriété 
de  la  famille  Rivert  de  La  Salle.  Doit  son  nom  à  un  château,  jadis  presque 
célèbre,  construit  en  pierres  roujjjes.  Il  est,  maintenant,  remplacé  par  des  cons- 
tructions modernes.  A  la  Maison-Kou^^e,  fut  mystérieusement  gardée  certaineriche 
héritière  ({ue  le  tils  de  Jasmin,  le  perruquier-poète  agenais,  poursuivait  de  son 
amour.  Venu  d'Amen,  il  s'installait  quelques  heures  à  Attigny,  demandant  oâ 
était  le  (<hateau-H(»uf{e.  '<  Vous  vouh^z  dire  la  Maison-Rouge,  »  lui  fut-il  répondo. 
Ce  mot  de  niaisr»n  parut  décevoir  ses  espérances;  il  s'empressait  alors  de  quitter 
les  ArdenrKJs. 

LES  GRANDES-ARMOISES.  —  H.,  200.  —  E.,  62.  —  D.  C,  10.- 
I).  A.,  '2t.  —  1).  1).,  30.  —  Ilect.,  448.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  premier 
dimanche  de  mai.  —  S.  T.  —  Sol  assez  accidenté.  Tout  le  territoire  sur  l'état 
oxfoidien.  Traversé  par  les  Armoises,  un  ruisseau  affluent  de  la  Bar. 

Histoire. —  C.  de  Verniandois.  Commune  d'origine  ancienne.  Fut  peut^lre 
une  station  romaine.  Defiuis  la  fondation  du  Mont-Dieu,  en  1125,  Thistoire  des 
(irandes-Armoises  se  mêle  étroitement  à  l'histoire  de  ce  monastère.  Fréquentes 
contestations  des  seigneurs  et  des  habitants  avec  les  moines.  Village  ravagé, 
incendié  pendant  la  guerre  de  Cent  ans.  Pillé  en  1636,  «  aux  temps,  dit  Tanna- 
liste  doin  (ianneron,  de  la  j^uerre  déclarée  contre  l'Espagne  et  les  Pays-Bas.  » 
Décimé,  vers  la  même  époque,  par  une  peste  terrible,  «  contagion  qui  commença 
au  villa^^e  de  Tasnay  et  après  sur  le  ban  du  Mont-Dieu  et  en  la  censé  du  Mar- 
binet  où  elle  fut  îipportée  par  un  habitant  de  Voulzy  qui  s'y  estoit  venu  réfo- 
tfier  chez  son  frère.  «  Du  mouriez  passait  par  les  Grandes-Armoises,  avant 
d'arriver,  le  3  septembre  1792,  à  Crandpré  d'où  il  écrivait  :  «  Les  passages  de 
l'Argunne  sont  les  Tliermopyles  de  la  France;  mais  je  serai  plus  heureux  qoe 
Léonidas.  » 


—  683  — 

Eglise.  —  N'offre  pas  un  grand  intérêt  archéologique.  Incendiée,  elle  fut 
reconstruite  dans  le  style  Louis  XIV.  Particulièrement  riche  en  souvenirs  de 
Tabbaye  du  Mont-Dieu.  Au-dessus  de  la  porte  latérale,  une  curieuse  sculpture 
sur  bois  représentant  u  Marie  la  mère  de  douleurs  »,  avec,  à  chacun  de  ses 
côtés,  un  ange  en  adoration.  Dans  l'intérieur,  six  grands  tableaux  de  réelle 
valeur,  mais,  malheureusement,  détériorés  et  atrocement  vernissés. 

Ch&teau.  —  Le  château  s'élevait  sur  le  penchant  d'une  colline  dominant 
le  chemin  de  la  Berlière.  Il  fut  plusieurs  fois  assiégé  et  brûlé  :  en  i552,  par  le 
général  hongrois  de  Rossen,  accouru  pour  seconder  Charles-Quint;  en  1637, 
par  les  Ecossais  au  service  du  roi  de  France;  en  1650,  par  le  général  espagnol 
de  Gamarre  sous  les  ordres  de  Turenne.  Rasé  sous  Louis  XIV.  Pendant  que 
Vauban  et  ses  élèves,  utilisant  les  obstacles  naturels  ou  suppléant  à  leur  absence, 
dotaient  nos  frontières  d'une  ligne  de  places  fortes  longtemps  réputées  impre- 
nables, les  vieilles  forteresses  s'en  allaient  en  ruines.  Il  ne  reste  plus,  aujour- 
d'hui, vestige  de  ce  château  dont,  il  y  a  cent  années,  le  donjon  se  voyait  encore. 
Les  seigneurs  des  Armoises  furent  de  puissants  seigneurs.  Même,  le  château 
ayant  été  détruit,  les  vassaux  ne  manquèrent  pas  chaque  année,  pendant  long- 
temps, d'aller  en  signe  d'homn^ige  saluer  ses  ruines.  Les  Armoises  de  Lorraine 
sont  éteints  depuis  la  deuxième  moitié  du  dix-huitième  siècle.  La  branche  de 
Savigny  existe  encore  en  Allemagne.  Faut-il  mentionner  la  légende  d'une  fausse 
Jeanne  Darc  qui,  ayant  échappé  au  bûcher,  et  «  trompant  même  les  deux  frères 
de  la  Pucelle,  »  aurait  épousé  un  seigneur  des  Armoises?  Que  devint  cette 
femme,  —  soit  après  1440,  selon  qu'on  arrête  sa  carrière  à  l'humiliante  scène 
où,  devant  l'Université  et  le  Parlement  de  Paris,  elle  dut  confesser  sa  vie  peu 
édifiante,  —  soit  après  1457,  si  on  lui  assigne  un  «  curieux  document  qui  la 
montrait  vivante  en  Anjou,  en  1457,  mariée  une  seconde  fois,  emprisonnée  à 
Saumur  pour  divers  méfaits,  libérée  par  une  mesure  clémente  de  René  II.  » 
(Voir  dans  la  revue  Lk  Moyen  âge,  Lefèvre-Pontalis  :  La  fausse  Jeanne  d'Arc, 
mai-juin  1895.) 

Lieuxdits.  —  La  Vieille -Ville,  où  furent  trouvés  de  nombreux  objets 
d'origine  gallo-romaine.  —  Le  Fief;  le  Pré  de  la  Cour;  rappelant  le  château.  — 
Les  Huiles;  la  Mazure;  la  Ruelle  de  la  Vieille-Eglise;  évoquant  quelques  sou- 
venirs de  l'ancien  village  des  Armoises  qui  n'occupait  pas  le  terrain  où  se  trou- 
vent les  Grandes-Armoises  actuelles.  —  Le  Chemin  des  Ivrognes;  le  Pré  la  Croi- 
sette;o(i  auraient  existé,  affirme  la  tradition,  d'abord  un  camp  romain  et,  plus 
tard,  un  atelier  monétaire.  (Voir,  pour  l'explication  détaillée  de  ces  lieuxdits, 
Meyrac  :  Villes  et  Villages  des  Ardennes.) 

LES  PETITES-ARMOISES.  —  H.,  188.  —  E.,  64.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  21. 

—  D.  D.,  38.  —  Hect.,  437.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche 
d'octobre.  —  C*  P.  —  G.  —  Situé  dans  la  vallée  de  la  Bar.  Le  ruisseau  les 
Armoises  sépare  Tannay  des  Petites-Armoises.  En  outre,  une  abondante  source 
d'eau  sur  un  parcours  d'environ  400  mètres. 

Histoire.  —  C.  de  Reims.  L'histoire  de  cette  commune  se  confond  avec 
celle  des  Grandes-Armoises.  «  Le  village  des  Petites-Armoises  n'estoit  rien  il  y 
a  quatre  cents  ans  —  écrivait  dom  Ganneron  en  1636,  —  non  plus  que  Stonne 
qui  n'estoit  qu'un  pèlerinage  où  estoit  quelques  maisons  à  Tentour  de  l'église.  » 
Toutefois,  nous  dit  le  docteur  Vincent,  «  les  Grandes  et  les  Petites-Armoises 
sont  deux  localités  très  anciennes.  »  Brûlé  par  les  troupes  allemandes  en  1614. 
Ravagé  par  la  peste,  en  même  temps  que  les  Grandes-Armoises. 

AUTHE.  —  H.,  337.  —  E.,  119.  —  D.  C,  12.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  44.  — 
Hect.,  947.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  11  novembre. 

—  G.  —  Calcaires  coralliens,  calcaires  à  astartes,  limon  argilo-sableux,  alla- 


—  684  — 

vioii  tourbeuse  et  nian'ca^euse.  Ti-aversé  par  le  ruisseau  de  Saint-Pierremoni. 

—  ('..  (le  Vennaiidois. 
Ecart.  —  Ginean,  ;>  hab. 

La  tradition  rapporte  que  les  habitants  de  Aulhe,  de  Sy.  de  Brieulles-sur- 
Bar.  de  Saint-Pierre-â-Arnes,  avaient  à  fournir  un  garde-étang  chargé  de 
df'ftMulre  contre  les  oiseaux  et  les  loutres  les  poissons  du  vivier  appartenant 
au  comte  Louis  dt*  Maële  —  première  moitié  du  quatorzième  siècle,  —  «  finan- 
ciiT  émérite,  écrit  le  docteur  A.  Lapierre  :  La  Guerre  de  Ce.nt  ans  dans  l'Ar- 
GoNNK  Frr  DANS  LE  ItKTiiKLois,  qui,  s'il  (H'itait  de  payer  ses  créanciers,  n*en  usait 
pas  moins  les  forces  vives  de  ses  vassaux  en  les  accablant  de  redevances  ridi- 
cules, sans  se  soucier  des  chartes  octroyées.  » 

AUTRUCHE.  —  IL,  200.  —  K..  55.  —  D.  C,  14.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,47. 

—  Hect.,  824.  —  IL  P..  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  6  décembre. 

—  C'"  P.  —  (î.  —  Le  territoire  repose  sur  Tétage  corallien,  deux  lambeaux  de 
calcaires  à  astart<>s,  310  hectares  de  terrains  diluviens.  Traversé  parle  Glageot. 

—  C.  (le  Vermandois. 

Eglise.  —  Homoiite  au  quatorzième  siècle;  nef  datant  du  quinzième  siècle. 
Mâchicoulis  au-dessus  de  chaque  fenêtre;  nombreuses  meurtrières. 

Ch&teau.  —  Autrefois,  à  Autruche,  une  maison-forte  et  une  chapelle  seigneu- 
riale dont  il  n(^  reste  plus  traces. 

Ecarts.  —  La  Fermes  tics  Aulnas,  9  hab. 

BELLEVILLE.  -  H.,  144.  —  E.,  54.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  13.  —  D.  D.,  U. 

—  Hoct.,  700.  —  H.  P.,  Quatre-Champs.  —  F.  L.,  le  8  septembre  ou  le  dimanche 
qui  suit.  —  Situé  sur  la  li^ne  de  faite  entre  le  bassin  de  la  Meuse  et  le  bassin 
de  rAi.s/ie.  Tout  proche  la  vallée  de  la  Bar.  Sur  le  territoire,  dont  la  gaiie 
occu|)e  la  partie  centrale,  coule  la  Fournellc,  aflluent  de  V Aisne.  276  hectares 
de  terrain  diluvien.  Nodules  dans  les  sables  verts.  Avait,  jadis,  pour  annexe  la 
commune  de  Hoult-aux-Bois,  et  s'appelait  Itarreville,  à  cause  de  sa  position  sur 
la  /i</r.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Dans  Té^^lise,  la  pierre  tombale  de  messire  Charles-Louis  de 
Pavant,  chevalier,  sei^nitMir  de  Taizy,  Uicroix,  Longwé  et  Germont,  mort  en 
1735.  Epousa  Madeleine  de  Pavant,  puis,  en  deuxième  noces,  Elisabeth  du  Far 
d'Athis,  dont  Tune  des  arrières-descendantes  se  mariait,  en  1823,  avec  Gharies 
Ilcsbrandt,  comte  de  Bricy,  capitaine  aux  chasseurs  à  cheval  de  la  garde  royale. 
La  famille  de  Briey  appartient  à  la  plus  ancienne  noblesse  de  Lorraine.  De  beau- 
coup antérieure  à  la  priMuière  croisade,  elle  est  issue,  disent  certains  chroni- 
queurs, «  de  la  maison  d'Ardenne  ». 

Lieudit.  —  La  Hante-Ch(*vauchf^e,  où  Ton  trouva  les  traces  de  deux  voies 
romaines  :  dWpremont  jusqu'à  Senne;  Tautre  voie,  au  sud  de  Belleriile,  se 
dirij^eaut  vers  Authe  par  la  ferme  Gineau. 

BOULT-AUX-BOIS.  -  H.,  :W!).  —  E..  130.  —  D.  C.,  12.  —  D.  A.,  13.- 

I).  I).,  40.  —  Hect.,  \,:i'2i}.  —  IL  P.,  Uuatre-Champs.  —  F.  L.,  le  dimanche 
<[ui  suit  le  11-  septembre.  —  C"  P.  —  Village  traversé  parle  Barrasset,  affluent 
de  la  hur.  Alluvions  marneuses  ou  glaiseuses;  en  quelques  endroits,  terres 
noires  tourbeuses.  Massif  monlaf;neux  et  boisé  constitué  par  la  gaize.  Calcaire 
à  astartes.  Sables  verls  avec  nodules.  A  I^oult-aux-Bois,  Tun  des  cinq  fameux 
défilés  lie  TArf^onne,  que  rendit  célèbres  la  bataille  de  Valmy.  (Voir  chap.  lu: 
LArgu.n.nk.) 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Autrefois,  Boult  n'était  qu'une  annexe,  sans  grande 
importance,  de  Helleville.  Par  sa  charte  de  1080,  Renaud  II  du  Bellay  domia 
Boult  à  l'abbé  de  Saint-Hubert  en  Ardenne.  Les  moines  ardennais  y  constmi- 


sirent  une  grange  qui  fut  prieuré,  défrichèrent  les  bois,  car  ce  lieu  n'était, 
alors,  que  forêts.  «  Cent  années  plus  tard,  vers  1190,  les  Templiers  vinrent  s'éta- 
blir à  Belleville  —  lisons-nous  dans  Alhanacb  dk  Matot-Brainb,  année  I67S, 
où  le  savant  dom  Noël  nous  donne  ces  intéressants  détails,  —  terre  qui  leur 
fut  octroyée  par  un  seigneur  nommé  Richard  de  Lirou,  et  dont  le  suzerain 
Richard  de  1^  Haye  confirma  la  donation,  juxia  Baiam  super  aquam  de  B6  : 
c'est  l'endroit  actuel  de  la  commanderie  de  Boult,  sur  le  Barasset.  (Arch. 
Nat.  S.  S032,  supp.  n*  27.)  Les  chevaliers  y  construisirent  une  maison  qui  prit 
dès  lors  le  nom  de  Temple  de  Baux,  comme  noua  l'apprend  une  charte  de  l'OFflcial 
de  Reims  de  1239,  qui  constate  la  vente  à  eux  faite,  par  Henri,  comte  de 
(Irandpré,  de  526  arpents  de  bois  situés  entre  Chestres  et  Falaise,  depuis  l'Aisne 
jusqu'au  bois  de  Boult,  moyennant  22  sous  parisis  l'arpent  et  une  somme  de 
100  livres.  Mais  cette  possession  fui  bientôt  troublée  par  les  seigneurs  des  envi- 
rons, notamment  en  1261  par  le  seigneur  de  Bricquenay;  aussi  durent-ils  tran- 
siger pardevant  l'Official  de  Reims,  et  accorder  à  chaque  manant,  au  temps  de 
la  glandée,  le  droit  de  mener  chacun  deux  porcs  dans  les  bois  en  litige  :  celui 
du  seigneur  fut  flxé  h  trente.  C'est  vers  cette  époque,  1285,  qu'Hupues  Le  Large, 
chanoine  de  Reims,  légua  par  testament  12  sous  parisis  à  la  commanderie.  Au 
siècle  suivant,  les  Frères  de  l'Hâpital  qui  avaient  succédé  aui  Templiers  eurent 
à  subir  les  mêmes  contestations  ;  unarrél  du  Parlement  de  Paris,  de  juin  1348. 
accorda  à  la  dame  de  Bricquenay  le  droit  de  prendre  dans  les  bois  du  Temple 
de  Boult  des  bdches  et  du  merrain  pour  l'usage  de  sa  maison,  avec  la  faculté 
de  piture  pour  ses  bétes  de  quatre  ans  et  plus.  Pendant  la  guerre  de  Cent  ans, 
la  maison  de  la  commanderie  fut  entièrement  détruite,  et  il  n'en  restait  qu'une 
tour  et  le  colombier  seigneurial;  mais  en  1598,  le  commandeur  Ogier  d'Amour 
le  nt  rebAtir  en  forme  de  château,  et  sur  un  plan  beaucoup  plus  vaste.  C'était 
un  beau  et  grand  bûtiment,  de  ligure  quadrangulaire,  précédé  d'une  cour 
d'honneur,  avec  un  jardin  dans  le  goût  de  l'époque  et  entouré  de  murs.  Cette 
maison  étaitmunie 
de  toutes  les  dii- 
pendances  qu'elle 
pouvait  compor- 
ter. Ogier  a  proba- 
blement fait  re- 
construire en  ce 
temps  la  maison 
dite  la  Commande- 
rie à  Fossé,  dont 
parle  M.  Vincent, 
p.  122  de  SCS  1ns- 
CRiPTio.vs  DK  l'Ah- 

HO^DISSEHENT    DF. 

VuuziKRs.  Mannier, 
qui  donne  ta  plu- 
part des  détails 
précédents,  ajoute 

que  le  château  du  commandeur  était  situé  sur  le  chemin  qui  va  de  Boult  à 
Belleville,  que  la  ferme  s'élevait  à  côté  avec  500  arpents  de  terre  et  1,500  de 
bois' pour  dépendances  :  la  route  de  Reims  traversait  le  domaine.  Au  siècle 
dernier.  1788,  la  seifineurie  de  Boult  rapportait  3,300  livres,  sans  y  com- 
prendre les  bois  qu'on  estimait  alors  valoir  <20  livres  l'arpent,  tous  les  vingt- 
quatre  ans  par  coupe  de  40  arpents,  ce  qui  donnait  un  revenu  de  4,800  livres 
par  an.  On  conserve  à  Mézlères  {Archives,  H.  469)  un  état  des  frais  pour  la 
réformation  des  bois  de  la  commanderie,  avec  partie  du  plan  général  de 


JUelflDDa  eonmuiderle  t  BonlI-ftiii-Boli 


—  686  — 

Chumiot,  Vioux-Pont,  ban  et  censive;  la  commanderie  de  Boult...  «  —  Les 
([ualrc  principaux  membres  de  la  commanderie  étaient  Fancienne  maison  du 
Templt?  de  la  Chambre  aux  Loups,  rermita^'c  de  Ghamiot,  la  terre  de  Claire- 
fontaine,  et  la  maison  de  Ladhuy.  (Voir  Vouziers,  Ciiestres,  Landres  et  Ballat, 
et  surtout  Aussonce.; 

Elglise.  —  Assez  insignifiante;  date  d'environ  deux  siècles  et  demi,  ayant 
été  reconstruite  par  Adrien  de  Wi^nacourt  qui,  de  1621  à  1665,  fut  comman- 
deur, mourut  en  1097,  et  dont  le  tombeau  se  trouve  à  Malte,  dans  la  «  chapelle 
de  la  Laiijzue  (Nation)  de  France.  >» 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Vent,  IL  —  Les  Plaines,  8  hab.  —  La  Malmaison,  lien 
où  se  trouvait  le  Temple  de  Boux,  (jue  firent  construire  les  chevaliers  de  Malte. 

BRIEULLES-SUR-BAR.  —  H.,  403.  —  E.,  162.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  17. 
—  D.  1).,  40.  —  ILîct.,  1,323.  —  B.  P.,  Hrieulles.  —  F.  L.,  le  dimanche  après 
le  lo  aoiU.  —  C'-^  P.  —  B.  B.  —  S.  T.  mixte.  —  G.  —  T.  —  Situé  proche  le 
confluent  de  la  Bt'èvrc  et  de  la  Bar  :  dans  ces  deux  vallées,  s'étendent  des  alla- 
vions  argileuses  ou  marneuses,  tourlx^uses  ou  marécageuses,  par  places.  Les 
deux  versants  de  la  Bièvre  sont  recouverts  par  le  limon;  calcaires  de  Tétage 
corallien. 

Histoire. —  C.  de  Vermandois.  Brieulles,  chef-lieu  de  Tune  des  sept  préfôtés 
ou  ch.'ltellonies  du  duché  de  Bethel,  à  Tontine  de  Torganisation  féodale,  fut 
souvent  en^Mgé  pour  le  douaire  des  comtesses  de  Rethel  et  finit  par  être  cédé, 
comme  seigneurie  particulière,  aux  sires  de  Coucy,  à  charge  d* hommage-lige. 
Incendié  en  in^'Z  parles  «  Allemands  hérétiques  »  que  commandait  de  Rossen. 
Sur  la  fin  de  janvier  1037,  le  colonel  Gassion.  «qui  avoit  mangé  Vervins  et  les 
environs  depuis  la  reddition  de  Corbie,  amena  icy  ses  quinze  cent  chevaux  qui 
se  logèrent  en  divers  villiiges.  Celui  de  Brieulles  fut  le  plus  foulé  de  tous.  Le 
dommage  que  les  soldats  y  ont  fait  a  esté  estimé  h,  60,000  livres.  Ils  estoient 
bien  800  dedans.  Le  vin  qu'on  leur  donnoit  n'estoit  pas  assez  bon  pour  eux;  il 
leur  en  falloit  trouver  ailleurs  et  usoient  seulement  de  celu^'  du  village  pour 
laver  les  jambes  àh^urs  chevaux.  Ils  tuoient  tous  les  bestiaux  et  ne  bougeoient 
de  table  tout  le  jour  et  avant  leur  coucher  il  falloit  que  leur  hoste  leur  don- 
nast  par  teste  vingt  sols,  et  tel  en  avoit  pour  4  pistoles  tous  les  jours,  c'est-A- 
dire  de  30  à  40  livres;  et  ceux  qui  n(^  vouloient  ou  ne  pou  voient  payer,  on  leur 
chaulfoit  les  pieds  et  plusieurs  y  eurent  les  bras  rompus.  Ils  descouvrirent  les 
maisons  pour  en  avoir  le  bois  et  pour  faire  désirs  aux  pauvres  gens  qui  n*aToient 
(le  quoy  les  contenter;  on  veid  en  peu  de  temps  des  rues  audit  village  où  il n*y 
avoit  plus  d'apparence  d'édifices...  »  Puis,  encore,  dom  Gannerou,  sous  cette 
rubrique  :  «  Suite  des  misères  de  la  guerre  en  ce  pays.  Tan  1638  :  presque  tout 
le  long  de  caresme,  il  n'y  eut  point  d'habitans  dans  Tannay,  La  Neuville,  Vivier, 
Artaise,  la  Berlière.  Brieulles  et  es  villages  des  environs  de  Vendy  et  bourgs  de 
Vendresse.  Chesne,  Attigny.  Il  nV  restoit  plus  qu'environ  un  tiers,  et  ce  des 
pauvres  gens  qui  n'avoient  que  perdre.  » 

Eglise.  —  Fort  belle  église,  de  style  flamboyant,  remontant  ii  la  fin  du 
quinzième  siècle.  Doit  son  exceptionnelle  conservation  à  ses  matériaux  prove- 
nant drs  carrières  d'Authe.  Dans  l'église,  la  pierre  tombale  de  «  très  illustre 
seigneur  messire  François  de  Saint- Vincent,  gouverneur  de  Mont -Cornet  i», 
famille  originaire  du  pays  basque  et,  pendant  de  longues  années,  au  service  des 
ducs  de  Bethel.  Deux  écussons  :  Tun,  aux  armes  de  France,  surmonté  d*une 
couronne  murale,  peut-être  un  souvenir  de  Marguerite  de  Bourbon,  comtesse 
de  Uethel;  l'autre  a  pour  meubles  une  plume  et  un  sabre  en  sautoir,  en  chef 
une  étoile,  et  en  pointe  une  rose;  au-dessus,  on  lit  :  Ilannone,  un  nom  qui  fut 
celui  de  plusieurs  notaires  et  de  quelques  juges  seigneuriaux. 

Château.  —  Fut  souvent  assiégé  et  incendié,  notamment  en  i5M  par  les 


armées  bourguignonnes.  Brieulles,  d'ailleurs,  fut  jadis  un  bourp  que  tléfen- 
dnient  tours,  tourelles  et  Tortinealions.  Dans  une  »  quittance  >'  en  date  du 
10  oclobre  1578,  nous 
lisons  :  "  ...  Suivant  la 
bonne  voulcnté  eL  don 
gratullle  que  Monsei- 
gneur le;  duc  de  NevCTS 
el  L'omte  de  Rethelloîs 
a  faicl  et  accordé  'à.  ses 
bourgeois,  manans  eL 
habilans  du  bourg  de 
BrieuUes-sur-Bar,  pour 
les  ayder  a  fortiffier  et 
fermer  pour  la  seurelé 
de  leurs  personnes  et 
biens  ;  U  quoi  ilz  ^onl 
nirenient    trnïail- 


leis. 


et. 


ultre 


:e  village,  à  cause 
il'ois,  —  campèrent  souvent  des 
ramandait  le  dut;  de  .Nevers,  et 


in^t-cinq  chesnea 
i'tre    employés   à    îai  re 
les  combles  des  portes, 
tourelles,  ponMevys  dudîct  [trieulles. . . 
de  ses  fortiUcations  —  peu  redoutables 
armées  :  pur  exemple,  celtes  qu'en   l.ï 
celles  qu'en  iji91  commaniluit  le  roi  Henri  IV  e 
Ecarts.  —  La  Guinguette,  9  bab.  —  GrimiiMart,  7  hnb.  —  I.e  Courliochel,  N.  C. 

—  Le  Forui'tiarré.  N.  C.  ^  La  Ltine,  petite  clairière  où.  jadis,  les  sorciers 
tenaient  leur  sabbat.  —  Le  Mcutin,  OÙ  se  Iroiivait  le  moulin  banal,  des  plus 
curieux  k  cause  de  ses  mâchicoulis: il  fut  démoli  tout  récemment. 

CHATILLON-SUR-BAR.  —  H.,  227,  —  P.  H..  12.  —  E.,  "4.  —  U.  C,  7. 

-  n.  A.,  U.  —  L).  D.,  41.  —  Hoct..  1,441.  —  lï.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L„  b; 
dimanche  qui  suit  le  29  août.  —  O'  V.  —  B.  B.  —  G.  —  Nombreux  terrains 
diluviens  qui  masquent,  en  faraude  partie,  les  foruintions  aricieimes  appartenant 
&  l'étage  du  calcaire  à  astartes,  aux  anbles  verts,  à  la  gaiie.  Arrosé  pur  lu  Bar, 
la  Foumetle  et  le  ruisseau  de  la  FulenK. 

HUtoirÀ.  —  C.  de  Vermandois.  Histoire  obscure.  Quels  lurent  U<s  véritableo 
seigneurs  de  Chdtillon,  dont  le  nom,  évidemment,  dérive  de  cliAleau?  Mention- 
nons toutefois  un  certain  Louis  de  Beauvais,  i<  sire  de  Chàtillou  ••,  vers  1013,  el 
un  >i  sieur  Collart  >',  qui,  lorsqu'éclala  lu  Itévolulion,  paraissait  être  le  "  sou- 
\erain  <•  de  la  commune.  Il  est  certain  que  lu  terre  de  Chillillon  ëchut  h  la 
maison  de  Couc.v  par  le  mariage  de  Mahault.  fille  de  Hugues  III  de  Relliel.  avec 
Tbomas  de  Coucy  —  possession  confirmée  en  1243  pur  Jeun,  comte  de  Itelhel, 
son  beau-frére  —  et  que  cette  terre,  relevant  du  château  de  Slonne,  resta  dans 
la  famille  de  Coucy,  avec  celle  de  Charbogne,  de  la  Besace  et  de  la  Berbère, 
jusqu'au  dix-septième  siècle.  •<  ChAtillon-suT-itar  est  A  une  lieue  proche  de 
nosire  Mont-Dieu,  écrit  dom  (ianneron,  et  a  esté  auliet'ois  un  des  bous  vitlu;^e:j 
du  pays,  mais  les  guerres  l'ont  beaucoup  empiré.  LA  demeuroil  Milon,  père 
du  pape  Urbain,  qui  s'appelait  Olhon,  et  on  u  remarqué  qu'il  a  lousjours  eu 
une  famille  de  ce  nom  audit  lieu  de  Cbastillon.  »  Notre  annaliste  veut  que  b- 
pape  Urbain  II  soit  né  ù  ChAlillon-sur-t!ar;  mais  il  est  plus  probable  qu'il  naquit 
l'i  CbilLillon-sur-Manie,  où  d'ailleurs  une  statue  lui  est  élevée  sur  un  monticule. 

Eglise.  —  Construite,  quanta  son  ensemble,  au  quinzième  siècle,  cette  église 
mérite  d'être  remarquée,  grAce  aux  nombreux  travaux  de  restauration  que 


—  688  — 

nécessitèrent  les  sièges,  les  assauts  qu'elle  eut  à  subir  durant  les  guerres  de  la 
Lipue  et  de  la  Fronde. 
Ecarts.  —  Unznncourt,  20  hab.  —  Ui  Ferme  de  Saint-Denis,  8  hab. 

GERMONT.  —  H.,  i22.  —  E.,  37.  —  D.  C,  15.  —  D.  A.,  io.  —  D.  D.,  48. 

—  -  Hect.,  477.  —  B.  P.,  Buzanry.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  la  Saint-Nicolas.  — 
Village  près  de  la  Bfir  au  pied  d'un  monticule  que  constitue  Tétage  du  calcaire 
h  astartes:  dans  la  partie  supérieure,  l'argile  du  gault;  terres  marneuses, 
quelques-unes  pierreuses.  Qutitre  sources  dont  les  plus  importantes  sont  :  la 
Renardière  et  le  ruisseau  de  la  Cuvette,  Commerce  de  vannerie.  —  C.  de  Ver- 
mandois. 

LOUVERONY.  —  H.,  230.  —  E.,  75.  —  D.  C,  5.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  31. 

—  Hect.,  O.-iO. B.  P.,  Ke  Chesne.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  sep- 
tembre. —  ('.*•  P.  —  Dans  la  région  nord  du  territoire,  afOeure  la  partie 
supérieure  de  Tétage  oxford ien  :  terres  marneuses  ou  marno-siliceuses.  Cal- 
caires coralliens,  que  recouvre,  en  plusieurs  points,  une  argile  glaiseuse,  brune 
ou  rougeiUre.  72  hect.  de  calcaires  à  astartes.  Territoire  arrosé  parle  ruisseau 
des  Prés  et  de  fort  nombreuses  sources. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  Louvergny  semble  une  avalanche  de  mai- 
sons, se  bousculant  pt^le-mèle  le  long  d'une  interminable  pente,  oà  Ton  eut 
sans  doute  les  plus  grandes  peines  du  monde  à  camper  l'église  et  à  faire  la 
place  publique,  l'ne  charte  de  cession  signée  Manassès,  comte  de  Rethel — on 
contemporain  du  roi  Lothaire,  —  donne  à  l'église  de  Reims,  notamment,  la 
Villa  Loeium  in  ftayo  Castrenci  supt^r  fluvium  Bair.  Faut-il  voir  Louvergny  dans 
cette  Villa  Loeium?  cv  i\u\  donnerait  au  village  une  très  haute  antiquité. 

Eglise.  —  Le  sanctuaire  date  du  douzième  siècle,  et  du  dix-septième  le 
rétable  sculiilt*  qui  représente  la  décollation  de  saint  Nicaise,  patron  de  la 
paroisse.  Provenant  de  Tancien  prieuré,  une  statue  en  bois  de  saint  Guillaume, 
cascfué,  en  costume  monacal,  debout  sur  un  lézard  ailé.  Fut  transférée  de 
l'église  à  la  mairie  un<^  plaque  en  marbre  noir  sur  laquelle  étaient  gravées  ces 
lignes  :  L»'s  habitajits  de  Louvergny  —  Aux  mânes  de  —  Leurs  concitoyens 
suivent  les  noms)  —  Ils  ont  combattu  —  Pour  la  liberté  —  Ils  ont  versé  — Leur 
sany  pour  —  Coiiyurrir  la  pai.r  —  Le  20  yenninal  an  9. 

Ecarts.  —  Touly,  8  hab.,  où  se  trouve  un  petit  château,  résidence,  autre- 
fois, (les  seigneurs  de  Louvergny.  —  Cour-Gillots,  8  hab.  —  La  Hobette,  — 
Ikau-Srjnur,  S  liab.  —  Cmute-Soupp,  12  hab.  —  L' A  66a|/e,  rappelant  le  prieuré 
des  (luiîb'lmines,  le  second  en  France  de  cet  ordre  —  le  premier  était  à 
Montrouge,  —  fondé  en  1249  par  Jean,  comte  de  Hethel  :  ce  fut  Notre-Dame- 
Desprrs  de  Louvergny.  Le  sceau  de  Notre-Dame  représentait  la  Vierge,  debout, 
tenant  l'enfant  Jésus,  tons  deux  sans  nimbe,  sous  un  édicule  qui  repose  de 
chaqui;  côtt*  sur  deux  colonnes.  En  1618,  les  Guillelmites  de  France  furent 
réunis  aux  Bénédictins.  En  1738,  M.  de  Hohan,  archevêque  de  Reims,  ordonna 
la  démolition  de  l'église  conventuelle  et  la  translation  de  ses  fondations  à 
r**iilise  jjaroissiale  :  celle  du  Chesne. 

MONTGON.  —  IL,  3U.  —  E.,  81.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,  3S. 

—  Hect.,  821.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  deuxième  dimanche  après  le 
\l\  août.  —  O"  P.  —  Sol  assez  accidenté.  Calcaires  coralliens.  Sables  verts. 
Calcaires  à  astartes.  Au  pied  du  village,  passe  le  canal  des  Ardennes.  De  nom- 
breuses sources.  A  signaler  le  ruisseau  de  Longw*),  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Située  sur  le  haut  d'une  colline  —  d'où  le  nom  de  Montgon.  — 
Petite,  à  une  seule  nef,  sans  transept.  Construite  dans  le  style  ogivid  fleuri 
des  quinzième  et  seizième  siècles.  Dans  le  chœur,  mur  méridional,  une  tablette 


—  689  — 

scellée  sur  laquelle  on  lit,  au  dessous  d'une  scène  représentant  un  personnage 
à  longue  barbe,  à  genoux,  les  mains  jointes,  devant  un  christ  :  que  le  S'<*  de 
Wignacourt  ayant  tué  — le  1"  juillet  1577  —  sa  femme  innocente,  «  comme 
fol  incensé  par  appressions  de  fauce  ialousie,  est  icy  en  chemise,  à  genoux 
devant  ce  cruciflx,  demandant  à  Dieu  pardon  de  l'oifence  qu'il  a  faict,  et  si 
a  fondé  en  la  dite  chapelle  4  obits...  »  Cette  chapelle,  dans  Téglise,  n'existe 
plus. 

Ecarts.  —  La  Ligne  du  Canal,  40  hab.  —  Longwâ-l* Abbaye,  rappelant  cette 
abbaye  de  Longwé  dont  nous  avons  parlé  (voir  Longwé  et  Lauetz).  —  Mon- 
thardré,  15  hab.  —  La  Papeteiie,  56  hab.  —  Roger-Fontaine,  11  hab.  —  Giron- 
délie,  13  hab.;  ancien  château.  —  La  Chambemie.  N.  C.  —  Les  Mares.  N.  C.  — 
La  Musenterie.  N.  C.  —  Le  Charme.  N.  C.  —  VOrphane.  N.  C.  —  Décharge- F awc, 
21  hab.  —  Melimé,  13  hab.;  où  se  trouvait  un  château  qui,  en  1717,  servit  de 
refuge  aux  chanoinesses  régulières  de  Saint-Augustin  expulsées  de  Hollande. 
Elles  y  restèrent  jusqu'à  leur  départ  pour  Lançon,  où  elles  s'établirent  (voir 
Lançon).  —  La  Craquinette,  4  hab.  ;  non  loin  du  moulin  de  la  Craquinette,  se 
voit  un  petit  monticule  dit  la  Hottée  du  Diable»  Satan  avait  parié  que,  du  soir 
au  malin,  il  transporterait,  du  Chesne'à  Voncq,  une  quantité  de  terre  si  con- 
sidérable qu'elle  pourrait  former  une  montagne.  Et  petit  à  petit,  la  montagne 
s'élevait,  et  le  diable  se  réjouissait  de  voir  son  œuvre  arriver  à  bonne  fin.  Mais, 
un  peu  avant  le  lever  du  soleil,  les  bretelles  qui  retenaient  la  hotte,  dans  la- 
quelle il  portait  la  terre,  se  rompirent,  et  toute  la  charge  se  répandit  h  terre; 
d'où  cette  appellation  :  la  Hottée  du  Diable. 

NOIRVAL.  —  H.,  117.  —  E.,  42.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  11.  —  D.  D.,  43. 

—  Hect.,  500.  —  B.  P.,  Quatre-Champs.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le 
27  septembre.  —  G.  —  Calcaire  à  astartes  dans  la  vallée  de  la  Foumelle,  ce 
ruisseau  traverse  le  village,  et  glaise  du  gault  sur  les  deux  versants.  Sur  la 
pente  N.-E.  de  la  côte  gaizeuze,  s'étendent  des  terrains  diluviens.  —  C.  de 
Reims. 

Eglise.  —  Dans  une  niche  —  maçonnerie  extérieure  au-dessus  de  la  fenêtre 
sud  du  sanctuaire,  —  la  statuette,  à  mi-corps,  d'un  cordonnier  devant  son 
établi,  entouré  de  ses  outils  et  travaillant  à  une  chaussure.  Autrefois,  écrit 
Hubert  dans  sa  Géographie,  «  il  sortait  du  canton,  particulièrement  des  com- 
munes de  Barricourt  et  de  Nouart,  un  grand  nombre  de  savetiers  qui  se 
répandaient  dans  les  diverses  contrées  de  la  France,  en  criant  ces  mots  si 
connus  :  Souye  àrr^f  =  souliers  à  refaire.  »  Maintenant,  cette  chétive  industrie 
est  presque  éteinte.  Sur  les  murs  de  l'église,  fortifiée  et  percée  de  meurtrières, 
d'assez  nombreuses  traces  d'incendie. 

Château.  —  Deux  lieuxdits  :  la  Justice,  la  Potence,  indiquent  évidemment 
qu'un  château  aurait  existé,  jadis,  à  Noirval  et  que  les  seigneurs  châtelains 
auraient  eu  droit  de  haute  Justice.  Puis  un  fief  :  le  village  des  Mesnils,  depuis 
longtemps  disparu. 

SAUVILLE.  —  H.,  788.  —  E.,  243.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  22.  —  D.  D.,  28. 

—  Hect.,  1,153.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  dernier  dimanche  d'août.  — 
G.  —  T.  —  Le  groupe  oxfordien,  le  groupe  corallien,  les  terrains  diluviens, 
les  alluvions  de  la  Bar  et  du  ruisseau  de  Bairon,  se  partagent  le  territoire. 
A  signaler  :  la  source  des  Pendus,  la  fontaine  Saint-Remy,  le  ruisseau  des  Four- 
ciéres. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  Aurait  été  fondé  en  l'an  1200  par  Hugues  IV 
et  Guy,  abbé  de  Saint-Remy  et  de  Reims,  Dans  ses  Centuries  des  Essuens,  dom 
Ganneron  nous  dit,  en  parlant  de  Sauville  :  «  Proche  la  chartreuse  du  Mont- 
Dieu,  se  présente  un  village  assez  peuplé  et  d'assez  bonne  estendue,  qu'on 

4i 


—  690  — 

appelle  Saulville  ;  qu*oii  appelleroit  plus  proprement  Saleville  ;  car  comme  le 
viLlap'  est  nouveau  et  que  Ws  rues  ne  .sont  ny  pavées  ny  amendées,  il  est  presque 
toujours  sale  en  tout  temps  (nous  citons  notre  annaliste).  Or  comme  le  peuple 
venoit  à  se  multiplier,  n\v  ayant  point  <mi  de  ;^'uerre  ny  de  mortalité  au  pays 
depuis  longtemps  et  qu'on  di'sfriclioit  journellement  plusieurs  bois  et  bruyères 
de  la  forest  d'Omontet  des  environs,  Hugues,  deuxième  du  nom,  comte  de  Rethe- 
lois,  et  Pierre  de  Hibenionl,  abbé  de  Sainl-Hemy,  avoient  conclu  de  bâtir  en  la 
forest  de  Bairon  un  villa^^e  qu'on  ap[)elleroit  Neufmaison  ;  mais  comme  Tabbé 
Pierre  vinst  à  mourir,  (luy  qui  lui  succéda  renouvella  ce  <Iessein  et  voulut  aussy 
donner  une  autre  appellation  au  villa^'e  futur,  asçavoir  Sauville.. .  le  nouveau 
villaj^e  se  veid  bientost  peuplé  d'iiabitans  quand  le  bourg  de  Fontbar  et  le 
village  de  Hairon  furent  ruinez...  ••  tut  presque  totalement  dépeuplé  par  la 
grande  peste  qui.  Tan  ICtO,  ravagea  les  Ardeiines;  brûlé,  pillé  par  les  Espa- 
gnols en  161)7  et  en  1638. 

Ecarts.  —  Hayhel,  2  liab.  —  \sEclu.<t\  4  hab.  —  Couriiscaux,  7  hab.  —  Les 
Foui'cirn^a,  G  hab.  —  La  Uravrlb*,  4  hab.  —  La  Loirt^,  16  hab.  —  Le  Terme, 
N.  C.  --  Derrière  le  Terme,  il  hab.  —  Mmie-en-Bois.  N.  C  —  Armageat,lhBb. 
•(  Depuis  Térection  de  Sauville,  on  tenta  encore  d'ériger  un  nouveau  village 
entre  Tasnay  et  Sauville,  à  cm  se  des  bois  ([ui  y  avoient  esté  desfrichez  et  de 
la  belle  commodité  des  paslures;  mais  il  n'a  p^is  autrement  prospéré.  Ce  lieu 
s'appelle  Arma^eart  et  anciennement  Heinan^^eart.  11  y  a  un  petit  ruisseau  qui 
passe  au  milieu,  qui  fait  séparation  des  bans  de  Tasnay  et  de  Sauville,  d*où 
vient  qu'Arma^eart  n'est  pas  un  ban  spécial  mais  un  hameau  composé  de  deux 
bans  ;  i>t  non  sans  cause  on  Tappelloit  Reinangeart,  car  soit  que  ceux  de  Sau- 
ville ou  de  Tasnay  eussent  des  soldats,  Kemangeart  en  avotst  toujours,  en  sorte 
que  ({uand  ceux  de  Tasnay  passoient  à  Sauville  ou  au  contraire,  Remangeart 
estoit  tousjours  remanié  de  soldats...  »  (Dom  Ganneron  :  Cknturiks  du  Pats  des 
EssuK.Ns.)  —  Biiiron,  13  hab.,  autn^fois  village  assez  considérable,  mais  qui  ne 
se  releva  jamais  de  ses  ruines  depuis  qu'il  eût  été  incendié  et  pillé  par  les 
Anglais  pendant  la  guerre  de  Cent  ans. 

SY.  —  H.,  17-i.  —  E.,  71.  —  1).  C,  8.  —  1).  A.,  21.  —  D.  D.,  36.  —  HecL,  196. 

—  R.  P.,  le  Ghesne.  —  K.  L.,  les  dimanches  après  le  10  août  et  le  20  janTÎer. 

—  C^'  P.  —  (îroupe  oxfordien.  calcaire  cortillien  et  limon.  Le  long  du  ruisseau 
des  Armnises  qui  traverse  le  village,  un  escarpement  dans  lequel  on  voit  des 
alternances  de  marne  et  de  calcaire  marneux  gris.  A  signaler  la  source  Samt- 
Rnch.  Le  village  se  divise  en  trois  parties  :  la  ville,  la  petite  ville  et  la  cour. — 
('..  de  Verinandois. 

Eglise.  —  Le  portail  date  du  seizième  siècle;  le  sanctuaire  du  quatorzième. 
La  marche  palière,  que  terminent  à  ses  deux  extrémités  deux  magnifiques  têtes 
de  lions  tailUS-s  en  plein  marbre  noir,  provient  du  Mont-Dieu.  Il  faut  aussi 
rtMnariiuer  le  bénitier  en  pierre,  orné  d'une  statuette  de  saint  Jean-Baptiste 
enfant,  «'n  ronde  bosse  style  Louis  XIII,  et  une  belle  chaire  à  prêcher  avec 
panneau  représentant  les  évangélistes,  surmonté  d'un  ange  sonnant  de  la 
trompette. 

Château.  —  Le  château  priniilif  daterait  du  treizième  siècle,  ayant  été 
construit  par  le  sei;;neur  de  Pau  dont  la  statue  resta,  jusqu'en  1793,  dans 
l'église  de  Sy.  H  fui,  en  l.'i.'i'i,  après  la  chute  des  chAteaux  de  Linchaoïps  et  de 
Lûmes,  assié«ié  par  les  Impériaux  que  commandait  de  Rossen;  -^  en  1589, 
retint  pendant  plus  de  douze  jours,  (levant  ses  murs,  Saint-Paul  qui  venait  de 
ravager  (îuignicourl.  L)oin-le-MesniI,  Oniont,  la  Cassine:  mais  Saint-Paul,  en 
partant,  n'en  brillait  pas  moins  les  avancées  de  la  forteresse,  et  lit  tant  de 
mal  que  «  M*"*"  de  La  Vieuville  faillit  en  mourir  de  peur»;  —  en  1639,  opposait 
une  si  vigoureusi^  résistance  aux  Espagnols,  que  ceux-ci  furent  obligés  d*aban- 


donner  le  siège,  (".e  château  faillit  être  rasé,  en  1616,  à  suite  d'un  conflit  très 
aigre  entre  le  Uuc  de  Nevers  et  le  marquis  de  La  Vieuville,  lieutenant  général  en 
Champagne.  Le  4  octobre  1789.  le  dernier  maniuis  de  Sy  donnait  asile,  en 
ce  manoir,  à  la  famille  des  Bourbon  avec  laquelle,  bientôt,  il  s'exilait  de 
France,  se  rendant  à  Londres  où,  poète  d'assez  mince  envergure,  il  écrivit  : 
La  Chute  de  Ruffi.n,  un  poème  tout  plein  d'allusions  politiques.  En  1616.  ce 
marquis  de  Sy  revenait  en  Krance,  se  fixait  fi  Sedan  et,  plein  de  charmante 
philosophie,  attendit  sa  dernière  heure  en  traduisant  Horace.  Les  seigneurs 
de  Sy  Turent  hauts  Justiciers  :  au  lieu  dit  la  Potence,  se  voyaient  encore,  en 
1830,  les  assises  qui  soutenaient  les  fourches  patibulaires.  Le  château  de  Sy 
n'existe  plus  depuis  les  premières  années  du  siècle;  reste  de  ses  dépendances 
une  porte  où  se  lit  cette  date  :  1395.  Une  niafinifique  collection  de  volumes, 

—  recueil  de  gravures  provenant  du  château  de  Sy  —  se  trouve  â  la  biblio- 
thèque de  Charloville. 

Ecarts.  —  Les  Moulim.  N.  C.  —  La  Grandê-VUle.  Celte  appellation  indique- 
rait-elle que  le  village  de  Sy  fut,  autrefois,  plus  considérable  qu'il  ne  l'est 
aujourd'hui? 

TANNAT.  —  H-,  440.  —  E.,  I2ti.  —  D.  C.  a.  —  D.  A.,  22.  —  0.  D.,  36. 

—  Hect.  1,012.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  la  Pentecôte  et  la  Saint-Martin. 

—  C*  P.  —  B.  B.  —  C.  —  La  vallée  de  la  Bar,  qui  traverse  le  territoire  du 
sud  au  nord,  offre  une  grande  largeur  dalluvions  glaiseuses  ou  marneuses. 
Sur  une  partie  de  la  rive  droite,  affleurent  les  calcaires  coralliens  ;  à  la  base  du 
groupe,  ils  sont  exploités  comme  moeUons  et  comme  pierres  à  chaux  ;  maté- 
riaux 1res  durs,  mais  gélifs.  Sur  l'étage  oxfoidien  ^  240  hect..  —  reposent  des 
terres  marneuses,  marno-sableuaes,  argilo-ferrugineuses.  1. a  Bar  reçoit  quatre 
affluents  dans  cette  commune  que  traverse  aussi  le  canal  des  Ardennes. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry,  Commune  des  plus  anciennes,  sur  la  grande  voie 
romaine  de  Iteims  à  Trêves,  et  dont  le  nom  celtique  slgniflcrait  :  «  lieu  planté 
de  chênes  ".  Les  rois  mérovingiens  y  eurent  un  atelier  monétaire,  et  c'est  a 
Tannay,  "  étape  royale  •>,  que  les  rois  Louis  II  et  Charles  eurent,  en  862,  une 
entrevue.  En  1 196,  les  comtes  de  Rethel  y  exercent  des  droits  féodaux,  Manassës 
y  autorisant  la  construction  de  fours  banaux,  pour  les  moines  de  Saint-Bemy. 
Itavagé  par  les  Anglais 
pendant  la  guerre  de 
Cent  ans,  les  habitants 
de  Tannay  se  réfugiè- 
rent au  Cliesuc  qui 
n'était  alors,  dit  noire 
annaliste  dom  lîanne- 
ron,"  qu'un  piètre  lieu,» 
et  surtout,  ajoute-t-il, 
•I  les  Petites -Armoises 
qui  n'avaient  que  quel- 
ques maisons  et  qu'on 
appela,  depuis,  le  nou- 
veau Pont-Bar.  " 

Eglise.—  Bel  édilicc 
à  trois  nefs  et  double 
transept.  Construite  au 
seiiième  siècle  sur  l'em- 
placement de  l'tglise  pri- 
niitive,  dont  il  ne  reste  plus  vestipe,  et  qu'en  977  consacrait  l'archevêque 
Adalbéron.  Est  conservée,  non  la  pierre  elle-même  ><  de  dédicace  »,  mais  u 


Eglt»  d«  Tuinïj 


—  692  — 

copie  :  six  li^'nes  encadrt^os  d'une  simple  moulure  et  encastrées  dans  la  ma- 
raille  extérieure,  au  bas  du  collatéral  nord. 

Ecarts.  —  Ikllt*- Fleur  fi.  —  Mon-hb^e,  7  hab.  —  1^  Moulin,  6  hab.  —  Le 
Neuf-Moulin,  3  hab.  —  liemonth\  H  hab.  —  Havaux,  H.  —  La  Baronie,  5  hab. 

—  Vont-Bar,  \\\  hab.  Les  antiquités  intéressantes  et  nombreuses,  lorsque  fut 
construit  le  canal  des  Ardennes,  démontrent  l'importance,  jadis,  de  Pont-Bar, 
où  s'élevait  une  splendide  basilique  dédiée  à  saint  Remy,  rincamation  da 
Seigneur,  977,  par  rarchevé(iue  Adalbéron,  ainsi  que  le  rappelle,  dans  TégUsa 
actuelle  de  Tannay,  une  inscription  commémorative  contemporaine.  Le  village, 
détruit  en  1359  parEustache  d'Auberchicourt,  un  de  ces  chefs,  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  de  (irandes  Compagnies  pendant  la  f^uerre  de  Cent  ans,  ne  fut 
jamais  relevé  de  ses  ruines. 

VERRIÈRES.  —  IL,  l.il.  —  E.,  o2.  —  D.  C,  il.  —  D.  A.,  20.  —  D.  D.,38. 

—  Hect.,  63o.  —  B.  P.,  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  29  septembre  ou  le  dimanche 
suivant.  —  C.  P.  —  Allnvions  marneuses  de  la  Biévrc;  limon  argileux  ou 
gaizeux;  104  hectares  de  terres  marneuses,  appartenant  au  groupe  oxfordien; 
271  hectares  de  calcaires  coralliens,  recouverts  de  terre  rougeàtre.  Exploitation 
de  calcaire  pour  l'empierrement  des  routes.  Quelques  petites  sources.  —  G.  de 
Vermandois. 

Château.  —  Construit  en  1C17,  fut  démoli  pendant  Té poq ne  révolutionnaire. 
«  Sur  le  plateau  d'Omont,  au  milieu  des  ruines  du  château,  dit  le  (D**  Vincent:  Ixs- 
CRiPTio.Ns  ANCIENNES  DE  l'Arrondisseiient  dk  VouziRRs,  uue  belle  pierre  brisée  en 
plusieurs  morceaux  ;  la  gelée,  Thumidité  du  sol,  Tenvahissement  de  la  végé- 
tation Tauront  bientôt  émiettée;  Tinscription  est  déjà  d'une  lecture  difficile: 
M  Ici  repose  en  mortelles  bières,  messire  Jacques  de  Villiers,  seigneur  dud.  lieu 
de  Verrières,  et  dénie  Voult,  en  cent  milliers  bien  renommés  chevaliers,  con- 
seiller. . .  du  noble  Jean  duc  de  Hrabant  et  son  gouverneur  du  Rethélois  qui, 
le  vingt-quatre  du  mois  de  Février  pris  fin  Tan...  mil  quatre  cent  septonte 
sept.  »  La  très  ancienne  famille  de  Villiers  était  originaire  du  Rethélois. 

Nous  lisons  dans  Housse!  :  Histoire  kcclksia^^tiqur  de  Verdun,  que  Louis  XI 
ordonnait  au  bailli  de  Vitry  de  proté;;er  les  habitants  de  Verdun  «  contre  le 
seigneur  de  Dannevoux,  nommé  de  Villiers,  ({ui  usait  de  grandes  menaces 
contre  eux  parce  qu'ils  avaient  fait  mourir  un  espion  qu'il  avait  envoyé  autour 
«le  leur  ville.  >»  Ce  Jacques  de  Villiers  fut  nommé,  par  Charles  le  Téméraire, 
«capitaine  de  Mézières,  puis,  passant  au  camp  de  Louis  XI,  redevenait  Pallié  de 
iUiarles,  lui  amenant  alors  ses  troupes  rethéloises  quand,  après  la  défaite  de 
Morat,  le  duc  de  Bourgogne  convoqua  tous  ses  vassaux  «  sous  peine  de  la 
liart  ». 

Ecart.  —  Le  Moulin,  o  hab. 

Y.    CANTON    DE    ORANDPRÉ. 

Le  canton  de  Craiidpré  comprend  dix-neuf  communes  :  Grandpré,  Apremont, 
Beffu,  Chanipigneulle,  Chàtel-Chéhéry,  Chevières,  Cornay,  Exermont,  Fléville, 
firandham,  Lançon,  Marcq,  Mouron,  Olizy,  Primat,  Saint-Juvin,  Senuc,  Som» 
merance  et  Termes. 

L'aspect  de  ce  canton,  (^ui  s'étend  dans  les  deux  vallées  de  V Aisne  et  da 
y  Aire,  est  des  plus  pittoresques;  la  vallée  de  TAire  surtout  est  gracieuse  et 
fertile.  Le  plateau  qui  les  sépare  est  couvert  de  bois,  notamment  au  nord 
de  (irandpré.  On  trouve  quelques  vignes  a  peu  près  dans  toutes  les  corn* 
m  unes.  A  Grand  pré,  à  Olizy,  à  Termes,  à  Senuc,  à  Mouron,  à  Châtel,  à  Apre- 
mont,  les  petits  vins  paillets  sont  assez  estimés.  Olizy  fait  de  la  grosse  van- 


nerie.  La  betterave  est  culliïée  dans  la  vallée  de  l'Aire  pour  ta  sucrerie 
de  Chéhéry.  On  extrait  cependant  du  minerai  à  fîrandpré,  a  Champigneulle, 
h  Sommerance,  ii  Saint-Juvin,  et  ?i  Marcq.  Les  forces  d'Apreraoïit  sont  fort 
importantes.  Mais  une  autre  industrie  a  remplacé  celle  du  fer  :  c'est  l'extrac- 
tion des  nodules  de  pliospliate  de  cliaui  qu'on  y  trouve  en  abondance,  et 
qu'on  exporte  au  loin.  Les  étublissements  nié[al1ur(>iques  de  Champigneulle 
et  de  Senuc  ont  fait  place  à  des  moulins  qui  broient  ces  nouveaux  produits. 

Ce  canton  est  borné  :  uu  nord,  par  les  cantons  de  Vou^iers  et  de  Buzancy; 
à  l'est,  parle  département  de  la  Meuse;  uu  sud,  par  le  département  delà  Marne; 
à  l'ouest,  par  le  canton  de  Monthois. 

7,208  h;ib.;  2,2oS  Élect.;  20,681  liect. 

QRANDPRÉ.  —  H..  1.0S2.  -  R..  :H».  -  H.  A.,  17.  -  D.  II..  58.  — 
Hecl.,  2,857.  —  B.  P..  tirandpré.  —  F.,  le  premier  lundi  de  carême,  le  28  avril, 
le  25  juillet,  le  2B  octobre.—  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  juin.—  C<"P.— 
B.  B.  —  G.  —  T,  —  La  gaiie  constitue  la  plus  gronde  partie  du  territoire; 
subies  verts  et  argile  du  gault.  Grandpré  est  construit  en  pnrtie  sur  le  penchant 
d'une  colline,  en  partie  sur  le  pied  d'un  plateau,  que  dominent  au  nord  les 
monts  de  l'Argonne,  ramiUcution  des  monts  Faucilles  se  ruttncbanteux-mâraes 
à  la  cbaine  des  Vosges  et  par  elle  aux  Cévennes.  Au  midi,  une  vaste  prairie 
qu'arrose  VAire,  venant  du  département  de  la  Meuse  et  qui  se  jette  dans  l'oigne 
à  6  kilomètres  de  Grandpré  entre  Termes  et  Mouron;  d'où  ce  dicton  célèbre  : 
Entre  Termes  et  Mouron  —  La  rivière  d'Aire  perd  ton  nom  —  El  Aisne  Fap- 
pelle-t-on.  Autrefois  exploitation  d'une  mine  d'or  qui  fut  abandonnée  parce  que 
les  produits  ne  couvraient  même  pas  les  frais. 

Blitoire.  —  C.  de  Vitry.  Ville  d'origine  Tort  ancienne,  chef-lieu  d'une  sei- 
gneurie de  laquelle  dépendaient  le  Dormois  et  plusieurs  terres  de  la  région 


ionlaf;ne  de  ^'r'greinont,  les  vestiges  d'un  camp 
où  séjournèrent  les  troupes 
dit  H.  Mirof  dans  sa  Cxnoniouii  OK  la  Villk 
leude  de  Ctovis,  &  qui  ce  roi,  après  son  bap- 
donné  la  t«rre  de  Grandpré  ".  Co  Icude  fit 
construire  un  ch&teau  à  l'endroit  dit  aujourd'liui  le  CMlelet,  où  se  distingue 
une  éminence  circnlaîrement  arrondie,  paraissant  avoir  été  faite  autant  par  la 
nature  que  par  l'art.  Cet  endroit,  où  n'existe  aucun  vestige  de  construction,  fut 


—  69*  - 
ix-ciii"'  pnr  le  barnn  de  l>piii-Poiits  nup  lu  coalition  avait  chargé  de  combattra 
l>umoiirie;(.  (•i-;iiitl|in'-  fui,  en  Sai,  pilli^  pur  les  .Normands;  ravagé  parles 
Anglais  ppjiilanl  hi  smore  i\c  Cent  aiiit;  dévasté  aux  temps  de  la  Ligue  alors 
que  ic  iiiatvriial  <ii>  Sainl-Paul,  Mnypiinc  et  Henri  IV  tenaient  la  région,  ."^ous 
lisons  ilntH  lli'ielli'  :  Mëhoirk  iiks  Choses  lrs  vlv*  not\bliis  advehues  En  la  Pbo- 
viNOE  DE  Cii.\Hi-AONK,  ITiKi-lnOR.  ■•  1^  ro)*. , .  (Henri  IV)  avoit  bissé  l'armée  alie- 
niundf>  le  limfj  de  la  tinirc'  d'Aisne  en  la  vallée  de  Bourcq  où  Sa  Majesté  s  ache- 
mina apn'-»  qd'i-lle  i-ut  été  de  Sedan  à  la  Cnssine  où  le  duc  de  Kevers  le  retint 
et  traita  ma^milliiiiiniienl  avei-  toute  sa  noblesne  (Cayet  nous  décrit  cette  récep- 
tion}. 1/armée  allcniandi'  lui  fut  présentée  en  bataille  au  pont  de  Grivj  (il 
faut  liri-  plutAt  Vrizv)  dont  il  eut  conli/ntenieiil  le  lendemain  :  il  prit  6.000  che- 
vaux rt.  rebroussant  L-hemin,  vint  ln};er à  t^rauHpré  avec  tous  les  princes  et  sei- 
giir-ui'S  de  sa  suite;  ]iuis  le  Jour  suivant,  30  si-ptembre  1591,  fil  montre  et 
parade  de  cette  cavali'iie  au  dur  de  Mayenne  qui  étoil  dedans  Verdun  avea 
son  armée  à  laquiile  il  y  avoit  il.OOC  Italiens,  lesquels,  pour  ce  qu'ils  éloient 
envoies  par  le  pape  et  i-onUuits  par  son  neveu,  Monte-Marciano,  furent  appe- 
lées papillons...  Au  retour  de  Veiilun,  le  roi  logea  de  rechef  au  château 
de  l'iiandpré  où  le  romle  de  Fou-  caulaiantdiRnement  reçu  Sa  Majesté 

«l  touli'  sa  c"uv,  drnieuru  fort       >^S.       satisfait  de  llionneur  que  le  roy 
lui  lit  et  des  louanges  qu'il 
ce  beau  et  satte  viiHUard.  Sa      /^j^ 
siéger  llethel  où   Saint- 
tendre:  mais  la  crainte 
tiné  pour  la  Norman- 


de Ch; 

i-ardie  l'éprendre 

&    Itouen....    M 

pré  qu'est  datée, 

la  lettre  c<>lèbre  d< 

raconte  longuement  le? 

succédé  pendant  les  i\mi- 

que  le  aO  seplembr:-  Jn  r-> 

le  12,  il  attend  devant  Ver 

ferme  dans  la  ville;   le  3. 

s'engager  :  celle  balailli 


ionna  en  pn^senco  de  tous  â 

Majesté  avoit  l'intention  d'ss- 

PmuI  faisnit  mine  de  l'at- 

■  perdre  te  lems  des- 

die.  fit  sortir  le  roy 

il    passa   en    Pi- 

Vervin»  et  tirer 

C'est  de  Grand- 

3   octobre   1.191, 

Hsnri  IV,  où  le  roi 

évémmienls  qui  s'étaient 

■s  jours  :  on  voit 

jioursuil  d'Amblise  qui  fuit; 

duu,  mais  l'ennemi  s'en- 

11  croit  qu'une  bataille  *b 

l'est  qu'une  escarmouche. 


CbUun  di  OnudpN 


s  guerres  de  la  Fronde  éprouvèrent  encore  et  très  cruellement  Grandpré, 
quand  Tnrenne  occupait  le  Itethélois;  puis  cette  petite  ville  était  plus  lard  sac- 
ciip'i'  par  Ii-s  troupes  du  hollandais  (irowestein,  celui-ci  ayant  appris  la  v'ic- 
toire  qu'avait,  en  tTII.  remportée  le  maréchal  de  Villars  h  Denain.  Si  l'on  en 
croit  la  tradilion,  les  habitants  de  lïrandpré,  lorsque  Growestein  traversa  le 
village,  se  réfugiéit-nt  dans  l'église  où  ils  furent  assiégés  et  dont  la  tour 
carrée  [uirle  d'assez  nombreuses  traces  de  balles.  C'est  en  1792  que  le  roi  de 
l'russe,  A  la  télé  des  armées  coalisées,  logeait  à  <!randpré.  Après  le  combat  de 
la  l'i-oix-uiix-itois,  où  le  prince  de  Ligne  fut  tué,  le  roi  de  Prusse  retournait 
dans  mm  royaume  avec  les  débris  d''  son  armée.  Le  camp  de  Grandpré  est 
resté  célèbre  ilans  l'hisloirc  de  la  Itévolution,  outre  qu'il  a  laissé  d'assez  curieux 
souvenirs  locaux.  Une  coméilie,  fameuse  Jadis,  est  intitulée  :  Le  Camp  di 
6niH'f}ii-^.  Tarbé,  dans  son  Hiiiianckho  ns  Ciiampagne,  en  a  cité  la  «  ronde  >• 
princijiale:  celli'  i|u'.'  les  spectateurs  manquaient  rarement  de  a  bisser  b. 

Gi-andpré,  après  la  division  de  la  France  en  départements,  tui  chef-lien  de 
district,  puis  siège  d'un  triliunal  d"  première  instance,  C'estle  23  septembre  1793 
qu'il  fui  ii'-uiii  an  ilisiriet  de  Vouiîers. 

Eglise.  —  l.'>'gllse.  sms  contredit  la  plus  bulle  de  l'arrondissement,  est  celle 
de  l'ancien  prii>uré  de  Saint-Médard.  Depuis  le  treizième  siècle,  de  nombnuz 


désastres  ont  laissé  leurs  emprpiiKes  pariips  reslnunitions  appartenant  h  toutes 
les  varioles  du  style  ogjvul  et  de  IrnnsiEion.  <•  Un  chcur.  écrit  le  ilocleur  H.  Vin- 
cent :  Lss  Inscbiptions  anciks.\k«i>kl'Aiibij.ndi!^skuk,\t  ok  VouzrsRs,  Psi  aujourd'hui 
dépouillé  d<>  son  revêtement  en  boiseries  nta)(iiirj<|ui'ï  du  seiitièmesit'ClG  prove- 
nant, comme  les  orgues,  de  l'ubbaye  de  Belvjil.  On  n  construit  une  bellf-  chaire, 
.iTec  quelques  débris  de  ces  boiseries.  Les  st^lle^  du  cliœiir  simt  de  la  même 
provenance.  Il  ne  reste  rien  des  sculptures  de  h  première  race  des  comtes  de 
firandpré.  Le  caveau  sépulcral  des  Joyeuse  —  Graridpré  enti-ait  dans  lu  maison 


des  Joyeuse  par  le  mariage  d'Isabeau  de  Hallevin.  —  violé  pendant  la  Révolution, 
s'étend  sous  le  transept;  la  chapelle  Saint-Nicolas  contenait  des  cénotaphes 
adossés  aux  stalles  du  chœur  el  aux  murailles  portant  des  figures  couchées, 
des  emblèmes,  des  inscriptions.  Le  plus  ancien  était  consacré  à  Louis  de  Joyeuse 
et  Isnbeau  de  Hallevin,  sa  femme.  Le  tombeau  de  Claude  existe  seul  aujour- 
d'hui. "  Il  est  tout  en  marbre  noir,  surmonté  d'un  ciel  soutenu  par  quatre  fortes 
colonnes.  Au  bas,  l'inscription  funèbre  :  ■<  En  mémoire  de  haut  et  puissnnt  sei- 
gneur Claude  de  Joyeuse,  chevalier,  comte  de  Gmndpré.  conseiller  du  roi  eu 
ses  ConsHIs  d'Eslat  et  privé,  eouverneur  et  lieutenant-général  pour  Sa  Majesté, 
en  ses  villes,  terres,  seigneuries  et  souveraineté  de  Mouîon  et  Beauroont-en- 
Argnnne.  "  En  haut,  gravé  sur  marbre  blanc  incrusté  dans  le  marbre  noir  du 
couronnement,  ou  lit  : 

TuQt  ce  que  la  terre  nourrit 

KiuaUemeut  elle  la  pourrit; 

En  tout  ce  que  l'humine  abonde 

Il  n'a  que  la  vin  en  ce  uouile 

Et  quauil  il  a  pansé  fou  temps 

11  n  a  gaÏKDé  que  ses  de^pen)'. 

Les  ligures  en  marbre  blanc  de  Claude  et  de  Philiberte  de  Saulx,  agenooil- 
lé*is  sur  le  sarcophage,  ayant  un  chien  couché  à  leurs  pieds,  en  faisaient  jadis 
le  principal  ornement.  Disons  enfin  que  l'éfilise  est  construite  sur  le  penchant 
de  la  colline  appelée  Hontflii,  contraction  évidente  des  deux  mots  latins  mon* 
felix. 

Obâteau.  —  L'ancien  chilLeau  de  Grandpré,  où  lo(jea  Charles  VI  lorsque  pen- 
dant la  guerre  de  Cent  ans  il  traversa  les  Ardennes  pour  aller  chercher  le  duc  de 


Gu>-lilrc,  Tut  rcconslruit  —  loiiiiue  au-tsi  IVfil'S'^  d'ailleurs  —  par  le  comte  Louis 
tli'  Jnvcusf!,  qu'avuii-iil  lùiié  pour  cette  double  (tuvn- les  libi^ralités  de  Louis  XL 
Si.  Miroy,  ouvrafie  cité,  nous  tlonni^  une  description  déUillée  de  ce 

<'li.l[e;iu  nin^^nillque  et  grandiose  qu'en  ISH 
'»it  lin  incendie  terrible.  Il  appar- 
teniiit  alors  au  marquis  de  SemoD- 
villc.  Le  lendemain  du  désastre, 
il  Écrivit  à  sa  femme  :  u  Si 
vous  n'avei  Jamais  tu  de 
ruines,  venez  voir  celles  de 
<îrandpré;  i;lles  sont  impo- 
santes et  pilloreiques,  c'est 
duni  mage  qu'elles  nous  coû- 
tent si  cher.  »  Dans  ce  châ- 
teau, dont  l'entrée  princi- 
pale,  style  Louis  XIll,  sub- 
siste  encore,  fut  célébré,  le 
7  iiiessider  an  VII,  le  ma- 
riage de  H"*  de  Hontholon- 
Senonvillea*ecJoubert,gé> 
néral  en   chef  de  l'armée 
d'Italie. (Voir  dans  Rkvuioi 
tt^'  Champagne  ET  DE  BBtK,  IBtO, 

-  -^»<^  ,    -  A.  de  Barthélémy  :  Solkt 

hitlvrii/ue  sur  fa  maito»  H 
Porto  d*  l'uclan  ctMm  d»  Qrudprt  (g»  comte»  de  Qran^ri.) 

Ecarta.  —  Barban^an. 
i>  lia)).  —  hiirriére  de  Xet/remont,  5  liab.  —  Barrière  ChevUre,  2  hab,  —  Bar- 
rieir  île  Theii'ni.  7  liab.  —  Selle-Joi/euse.  12  liab.  ~  Fumay,  5  hab.  —  La 
(îffiy,  Ci  hab.  —  l^s  Cr/reit,  S  liab.  ~  Les  Loges,  lObab.  —  Uondor,  i  hab.  — 
Tatma,  8i}  liali.  —  Thcaun,  i  hab.  —  Beaurepaire,  un  hameau  incendié  par 
l,-9  Prussiens  i-n  1870. 

Ziieudit.  —  La  M'iliuln-i  ie  ;  rappelle  une  léproserie  qui  fut  constniile  à 
lirandprt'  aprùs  la  m'uviénie  croisade;  elle  iHail  située  fi  Sainte-HaTguerile,  en 
di'liiir!)  de  la  ville,  i>n  sorUint  par  la  rue  de  Montflix.  Fut  transformée,  quand 
dispanil  la  lèpre,  m  hiispicc  qui  périclita,  pour  tomber  en  ruines,  et  dont  les 
bi>'ns  ainsi  qm-  \r»  revoiius  furent  attribués  â  l'hospice  de  Mouion.  A  signaler, 
itn  l<i:ili,  une  pcKle  violotitc.  Kn  ce  tenipH,  uxistait  un  couvent  djt  Ministrerk  tk 
Sainl-Jeiin.  A  si;;nali-r  encore  parmi  les  lieuxdits  principaux  :  la  Batte  dt 
DuuioHrkz.  où,  qu('lqu<'s  jours  avant  Valmy,  campait  ce  général. 

APBEHONT.  —  11-,  ti".  —  K.,  210.—  0.  C.  14.  —  D.  A.,  31.  —  U.  D.,m 
-  Hi-cL.  1.2SC.  — H.  1'.,  Apreiwont.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  ti  novembre. 
—  (■>  P.  —  II.  H.  —  s.  T.  rt  i;.  —  G.  —  T.  —  Dans  la  vallée  de  l'Aire,  sur  une 
li-rrass<!  verilnyanti^  qui'  l'ornienL  U's  calcaires  Icimmeridgiens  et  recouverte  en 
parlii?  d<'  limon;  à  l'ouest,  des  cscarj^^ments  de  gaize.  Extraction  de  nodules. 
Terres  excellentes  pour  les  iirbit's  fruitiers.  Fonderies  de  fer. 

Histoire.  — C.  de  Yitrv.  Celte  commune  fut  le  berceau  de  la  famille  d'Apremont 
qui  remontai)  au  ilouzièiue  siècle  :  elle  s'alliait  avec  d'autres  notables  et  très 
anciennes  familles  arilennaiscs,  les  Cliini,  les  Cuuci,  les  d'Anglure,  les  Zéianne, 
les  Jiiveiiiip-tit'iiniliin'';  Ifs  de  Salse,  originaires  du  Itoussillon  qui,  à  la  suite  de 
IleiM'i'lV,  viiirenl  dans  les  Anleiines  et  s'y  tlxèrent;  les  Canelle  — ou  Canel  — 
(liiiil  les  desiendants  existent  encore  dans  le  lletliélois.  ?ious  avons  «u  qa'ao 
qiiiii/iênie  siècle  un  t'i-aneuis  d'Apremont  possédait  le  château-fort  de  Lunui 


—  697  — 

qu'assiégea  François  !•'.  La  terre  d'Apremont  parait  avoir  été  érigée  en  comté 
vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle. 

Eglise.  —  Edifice  construit  au  dix-huitième  siècle  pour  remplacer  l'église 
ancienne. 

BEFFU-ET-LE-MORTHOMME.  —  H.,  174.  —  E.,  64.  —  D.  C,  5.  — 

D.  A.,  22.  —  D.  D.,  56.  —  Hect.,  551.  —  B.  P..  Grandpré.  —  F.  L.,  le  dimanche 
qui  suit  le  3  septembre.  —  Sol  que  forme,  pour  la  plus  grande  partie,  les  ter- 
rains diluviens;  puis  gaize;  sables  verts  et  argile  du  gault.  Excellente  terre  à 
briques. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Nous  rappellerons  un  épisode,  resté  légendaire  à 
Beffu,  de  l'année  terrible.  Un  matin,  les  Allemands  arrivaient  au  village  et,  sans 
motif  aucun,  ou,  tout  au  moins,  sans  daigner  donner  d'explications,  ils  s'empa- 
rèrent de  huit  otages  qu'ils  poussèrent  brutalement  devant  eux  jusqu'à  Sedan. 
Parmi  les  otages,  un  nonagénaire  qui  mourut  en  route  tant  il  avait  été  mar- 
tyrisé. D'ailleurs,  la  cruauté  de  ces  brutes  allemandes  avait  été  si  terrible, 
qu'aujourd'hui  encore,  après  vingt-huit  ans,  un  garde  forestier,  nommé  Didier, 
porte  aux  poignets  l'empreinte  des  meurtrissures  faites  par  les  chaînes  qui  les 
liaient  les  uns  aux  autres. 

Ecarts.  —  Morlhomme,  78  hab.  —  Le  Petit-Chinery.  N.  C.  —  La  Mariette, 
6  hab. 

CHAMPIGNEULLE.  —  H.,  264.  —  E.,  100.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  23.  — 
D.  D.,  59.  —  Hect.,  773.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  l'Ascen- 
sion. —  €'•  P.  —  Constitution  géologique  très  variée  :  alluvions  modernes; 
terrains  diluviens;  sables  verts  et  gault;  kimmeridgien;  calcaire  à  astartes; 
sables  verts  contenant  du  minerai  de  fer  et  des  nodules.  Territoire  traversé  du 
nord  au  sud  par  VAgron,  mais  n'arrosant  point  le  village  assis  sur  une  hau- 
teur. —  C.  de  Vitry. 

Eglise. —  Remontant  au  treizième  siècle;  de  cette  époque,  reste  le  transept 
sud.  Reconstruite  au  quinzième  siècle.  L'autel  date  du  dix-septième  siècle. 
A  signaler  un  très  curieux  rétable  en  bois  sculpté  représentant  divers  épisodes 
de  la  vie  de  Jésus-Christ. 

Ecarts.  —  Biscara,  6  hab.  —  Mohin,  3  hab.  —  Moulin  de  Saint-Juvin,  4  hab. 

—  La  Lairesse.  H.  —  La  Forge  de  Champigneulle.  >'.  C.  En  1670,  les  forges  de 
Chéhéry,  de  Montblanville  et  de  Champigneulle  composaient  la  première  classe 
des  établissements  métallurgiques  de  l'élection  de  Sainte-Menehould.  La  seconde 
classe  comprenait  les  forges  de  Bièvres,  près  Autry;  de  Belval,  d'Alliépont,  de 
Beaucler,  de  Vienne-la-Ville.  Dans  l'église  de  Champigneulle,  reposent  :  «  Sieur 
Charles  de  Courteville  vivant  écuyer  gentilhomme...  »  et  «  Dam"<^  Elisabeth 
Moraine  vivant  f®  du  s'  Charles  Courteville,  m"  des  forges  de  Champigneulle 
qui  decedda  le  vand.  s^  18  avril  1710.  » 

Ce  Charles  de  Courteville  mourut  le  15  novembre  1728.  De  son  testament, 
nous  extrayons  ce  passage  :  «  J'ordonne  qu'il  sera  livré  par  mes  héritiers  la 
quantité  de  huit  setiers  de  bon  froment,  avec  les  droits  de  marchands,  tous  les 
ans  et  à  perpétuité  pour  faire  du  pain  aux  pauvres  qui  sera  .distribué  tous  les 
ans  le  second  dimanche  de  carême. . .  » 

Ce  legs  est  toujours  en  vigueur;  les  communes  touchent  en  nature  les  huit 
setiers  de  blés  fournis  par  la  terre  de  Barbançon.  A  Grandpré,  dans  ce  partage, 
est  attribué  352  litres;  à  Senuc,  240;  à  Chevières,  64;  à  Marcq,  144;  à  Saint- 
Juvin,  144;  à  Champigneulle,  96;  et  à  Beffu,  80. 

CHATEL-CHÉHÉRY.  —  H.,  106.  —  E.,  193.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  28. 

—  D.  D.,  70.  —  Hect.,  2,584.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  F.  L.,  le  dimanche  après 


1p  4.jiiillel.  —  C"  I'.  —  It.  H.  —  li.  —  Village  très  piUore3r]iicment  assis  a  mi- 
ci"! te,  rive  ;;iiut:ht' (k'  r.liVr.  ciiloriiirié  par  un  eacarpemenl  vertical  que  forme  la 
iiaiïi'.  Au  uivKiu  i]u  villu)|[f>.  un  a fflcii renient  de  sables  verts  et  d'arple  du  çault, 
masiiui',  PU  iiiii'tii',  par  un  Inlus  ^aiieux.  Marnes  et  calcaires  kimmeridgietu. 
Ailuviuus  ar;ïili>-sal<li-iisi'S.  Tue  assez  (;ranJe  ^uperflcie  est  occupée  par  l'art^e 
salilf'usi'  (lu  liuiou  i)ui  reprise  sur  une  couche  de  gravier  calcaire;  donne  des  bri- 
que». >'odules  phoxplinir-es.  Tilaise  noire  ou  nv'im  employée  pour  la  Tabri- 
ralinn  des  tuiles.  Ciileain-s  grisâtres  et  durs,  excellents  pour  empierrer  les 
roules  et  faire  de  la  chaux.  Arrosé  par  VAire.  les  ruisicnix  de  la  Croisette,  do 
Boiilass'iH  et  d'Exrniioiil. 

Cli&teau.  —  C  de  Yilrv.  I,'hi!>ti)iro  de  Clii'ilid  se  confond,  pour  ainsi  dire, 
avec  l'hisloiiv  île  llriiudpn'-.  Le  village  semlile  avoir  eu,  jadis,  une  assex  grande 
importance,  suj'loul  à.  ses  oiipncs,  alors  <|ue  son  ch;Ueau'fort  avait  pour  sei- 
sueurs  li-s  i-onites  de  Dm  iiiois.  Cf  castel  t>lait  prolëfçê  par  sa  position  sur  le 
liane  d'une  colline  i|ue  iraversail  un  diemin  militaire  permettant  d'exercer  le 
'Iriiit  'l>'  chevauclx^e.  Otte  voie  sli'aL>''ui<|ue  se  nomme  eucore  Houfe  CAciMiirAA, 
t.'t  l'ot)  ajoute  inmiiiue.  Il  est  posiiilile  ([uii  ce  soit  un  tronçon  de  la  voie  romaine, 
sedirigeaul.  jiidis,  de  Heinis  vers  la  Meuse;  d'niitanl  plus  que  celte  mèmeche- 
vaiicliéii  s'ajipelle  plus  Iniii,  prêiidedlevmanl-en-Argonne,  lecAemin  tlMRomaiiu. 

Eglise.  ~  llien  de  caractifrisLiquit  i  siftnaler.  ?taus  rappellerons  seulement 
que  dans  le  cimetière,  dmil  est  entourée  l'^Klise,  repose  liérard  de  Melcy,  l'on 
des  héi'os  lia  sii-^e  de  Sêbasiopol  —  le  peintre  Yvon  a  fait  de  cet  épisode 
un  tableau  magnifique  —  l't  quelque  temps  le  mari  de  la  suave  chanteuse 
iulia  (irisi.  Quelque  temps,  en  etTel.  <-ar  l'union  était  bientôt  rompue,  jadiciat 
remeni,  après  le  duel  que  lit-raid  de  Melcy  eut,  à  cause  de  sa  femme,  avec  lord 
r^iïlehva^li,  le  neveu  du  célùlire  homme  d'Ktal  aniilais. 

Ecarta.  —  Les  Grani/n,  IJ  linli.  —  1^  Mi'nll,  i3  hab.  —  Le  Plain-Ckafi^ 
S  hall.  -  La  F-inj,:  II.  —  Le  Mmdiii  de  lu  Brii/ufllf.  N.  0.  —  Ckehfrg,  24  hab. 
—  WAlihiiliiil,  H  iiah.  Haj.pelle  l'iilibave  de  Chéhérv,  de  l'ordre  des  Citeaux, 


OUbtn 


mdée  r'ii  1 1  y  par  le  ch.iiiitre  de  Notre-Dame  de  Reims,  et  l'une  des  pins  riches 
u  di'X'êse.  Sis  arrhivcN  étant  |«rdues,  il  est  impossible  de  reconstituer  son 
isKiire  louiplète.  De  ri't  élalilissement  abbatial,  disparu,  sans  doute  depuis  1C97, 

L-sle  maitilenaiil  ujie  habitation  particulière. 


GHEVIËRES.  —  Voir  Mahc^. 


—  699  — 

CORNAT.  —  H.,  410.  —  E.,  i23.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  26.  —  D.  D.,  66.  — 
Hect.,  1,094.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  F.  L.,  le  9  mai  ou  le  dimanche  qui  suit. 

—  C'«  P.  —  G.  —  Village  situé  sur  la  rive  gauche  de  VAire,  mi-côte,  h  la  sépa- 
ration de  la  gaize  et  du  gault.  Sables  verts.  Calcaires  à  astartes.  Quelques 
lambeaux  de  sable  argileux  jaune  du  limon.  Terres  d'assez  bonne  qualité. 
Extraction  de  nodules.  Ancienne  fabrique  de  tuiles.  Cailloux  d'alluvion  pour 
l'empierrement  des  routes.  Nombreuses  sources,  parmi  lesquelles  la  fontaine 
d^Harson  formant  un  petit  ruisseau,  affluent  de  VAire.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  L'église  primitive  daterait  du  treizième  siècle,  mais  elle  fut  souvent 
rebâtie,  reconstruite,  et  notamment  en  1854.  L'entrepreneur,  homme  de  goût 

—  nous  dit  le  docteur  Vincent  —  ne  voulut  point  suivre  le  plan  absolument 
déplorable  à  lui  soumis;  aussi  préféra-t-il  démolir  pierre  à  pierre  le  charmant 
sanctuaire  ogival  pour  le  réédifier  dans  sa  forme  primitive. 

Château.  —  Les  vestiges  d'une  ancienne  forteresse  dont  on  ignore  l'origine 
et  qui  se  composait  de  plusieurs  forts  appelés  :  Champ-Crochet,  le  Vlewv-Chd- 
teau,  le  Grand-Bel,  le  Petit-Bel,  tons  séparés  par  des  tranchées  profondes,  mais 
communiquant  par  des  souterrains.  Une  croix,  plantée  à  l'endroit  même  où  se 
trouvait  le  Grand-Bel,  rappelait,  selon  la  légende,  «  l'extirpation  de  l'hérésie». 
Cette  croix  fut,  d'ailleurs,  pendant  d'assez  longues  années,  un  but  de  pèleri- 
nage. Les  religieux  de  Chéhéry  et  les  habitants  des  communes  voisines  se 
réfugièrent  souvent,  en  temps  d'invasion  —  par  exemple  les  invasions  anglaises  — 
dans  cette  forteresse  de  Cornay  détruite,  vraisemblablement,  à  l'époque  de  la 
Ligue,  par  les  troupes  du  parti  catholique  contre  lesquelles  s'étaient  déclarés 
les  seigneurs  de  Cornay.  En  1552,  les  soldats  wallons  de  Charles-Quint  avaient 
incendié  le  village;  si  complètement  qu'on  fut  obligé  de  le  reconstruire.  Il  occu- 
pait, alors,  avant  ce  désastre,  l'emplacement  qui  se  nomme  aujourd'hui  le 
Champ  Saint-Nicolas,  où  se  trouvait  une  chapelle  sous  l'invocation  de  ce  saint. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  de  Cornet.  —  Martincourt,  8  hab.  —  Le  Champ-Crochet, 

EXERMONT.  —  H.,  240.  —  E.,  76.  —  D.  C,  15.  —  D.  A.,  32.  —  D.  D.,  70. 

—  Hect.,  1,023.  —  B.  P.,  Apremont.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  29  juin. 

—  C'<5  P.  —  Village  assis  dans  un  ravin  du  groupe  kimmeridgien,  au  confluent 
de  deux  petits  ruisseaux.  Plateaux  formés  par  les  sables  verts  et  l'argile  du 
gault.  Quelques  Ilots  de  gaize;  alluvions  modernes,  marneuses.  Extraction  de 
marne  kimmeridgienne  pour  l'amendement  des  terres.  Culture  d'arbres  frui- 
tiers; excellentes  terres;  sources  très  abondantes  parmi  lesquelles  les  sources 
de  la  Roche,  de  Trousol,  de  Saint- Pierre,  de  la  Cœtte,  des  Morins,  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  Nouvelle  :  remplaçant  une  église  ancienne  détruite  depuis  long- 
temps. 

Ecarts.  —  Ariétal,  4  hab.  —  La  Neuve  Forge.  N.  C.  —  Beauregard,  4  hab. — 
Chaudron,  9  hab.  —  Neuville-le-Comte,  4  hab.  —  Sérieux,  9  hab.  —  Trousol, 
7  hab.  —  La  Vieille  Forge,  12  hab.  —  Le  Rond  de  la  Danse,  proche  la  source 
dite  fontaine  Saint-Germain  ;  en  cet  endroit  se  réunissaient  les  sorciers  pour 
leur  sabbat. 

Château. —  iNi  ruines,  ni  vestiges  de  fondation;  quelques  petites  élévations 
de  terrain  ressemblent,  mais  d'assez  loin,  à  d'anciens  murs. 

-v*^  A  Exermont,  jadis,  les  muletiers  imploraient  saint  Laurent,  pour  que 
leurs  mules  fussent  protégées  «  contre  la  voracité  des  loups  ».  On  se  rendait 
également  dans  ce  même  village  pour  prier  saint  Pierre  «  de  vous  enlever  la 
fièvre  ».  Les  pèlerins,  après  avoir  défilé  dans  l'église,  devant  la  statue  du  saint, 
allaient  boire  un  peu  d'eau,  légèrement  ferrugineuse,  de  la  fontaine  St-Pierre. 

FLÉVILLE.  —  H.,  396.  —  E.,  117.  —  D.  C,  11.  —  D.  A.,  28.  —  D.  D.,66. 

—  Hect.,  60i.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  8  juin.  — 


C"  1'.  —  (i.  —  Viilijge  sur  lii  rive  di-oite  de  VAire  dont  le  cours  est  bordé  d'»l- 
luvions  argilo-snbleusps.  de  a-^iels  calcaifcs.  Il  forme,  avec  atterri ssements,  U 
limita  orientale  <lu  territoin.^.  Versuiit  et  plateau  pro  Fondé  ment  ravinés.  Bonnes 
terres  mu  ri  leu  SCS  des  groupes  kimiueridtiiens  et  ù.astartes.  Sables  verts  exploitas 
pour  le  moulage  de  lu  fonte.  D'assez  nombreux  fossiles  dans  cette  région. 

Cli&teaa.  —  Un  joli  clidLeau  du  seizième  siècle,  appartenant  à  la  famille  des 
liondenhoven.  —  C.  de  Vitry. 

Ecart.  —  I.C  Moulin  n  Eau.  N.  C. 

ORAHDHAH.  —  H..  177.  —  E-,  u8.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  i«.  —  D.  D.,«. 

—  Hect,,  60a.  —  B,  P.,  «inindpré.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  29  décentre. 

—  C"  I'.  —  Territoire  presque  totalement  composé  par  la  gaiie.  Sur  la  han- 
teur,  hameau  de  la  ilravelte,  selend  un  Ilot  de  limon  sableux  avec  gmvier. 
L'Aisne,  qui  forme  les  limites  N.  et  E.  du  territoire,  est  bordée  d'aUpnons 
arpilo-sableuses.  Terres  de  qualité  médiocre.  Plusieurs  sources  sans  grande 
imporlrmce.  —  C,  de  Vltry. 

Ecarts.  —  La  Gratetie.  SU  hub.  —  Sau-itet-Vint,  27  hab.  :  il  7  eut  i 
(irandiuim,  jadis,  d'iissfi  mauvaises  vignes.  —  1^  Briqueterie,  où,  d'aprAs  U 
tradition,  s'arn>tait  quelques  jours,  aux  temps  de  Louis  VU,  le  célèbre  arche- 
vêque de  Cantorbéry  :  Thomas  Itecquet,  devenu  le  patron  de  Grandham.  — 
Les  ilonts  de  Sfry,  où  les  Itotnains  auraient  campé.  —  Le  Pri  de*  ReUgieiam, 
appartenant  autrefois  aux  religieuses  de  Lançon.  —  Butty,  qui,  jadis,  aariit 
été,  affirme  la  léf<ende,  «  une  ville  de  12,000  habitants  (??}»;  si  complète- 
ment détruiti!  avant  la  batiiille  de  Rulhel.  qu'une  simple  maison  remplace, 
aujourd'hui,  cette  antique  >^t  si  riche  cité. 

Le  Buis  de  l'Or,  13  hab.,  ou  Bois  du  Lord.  La  légende  raconte  que  jadis  ta 
villojjie  était  fort  riche  —  Grandluim  ne  signille-t-i!  point  grand  hameau?  — 


CbtilaiD  dn  Bola  du  Loid 


piiri-e  <)ue  l'on  y  [érallait  le  meilleur  vin  des  Ardennesî  Nous  venons  de  dire 
le  rouliaire;  mais  ici  c'est  la  lé^'eiide  qui  parle  et,  peut-être  aussi,  l'amonr- 
propre  des  h.ibitaiits.  Puis  (irandham  fut  brûlé.  Alors,  à  la  richesse  succéda 
la  puuvn'lé;  ù  la  fertilité,  la  désohiLion  du  désert.  C'est  précisément  dans  M 
désert  que  s'arréluil  un  riche  Aii(,'lais  venu  en  France,  à  la  suite  de  Jacques  IL 
l.'i'iidniil  lui  plut  :  i:e  même  endroit  —  il  ivgarde  les  déHlés  de  l'Argoane  et 
doniijii-  la  vullcc  d"  l'Aisne  —  qui  s'appi-lle  aujourd'hui  le  u  bois  du  Lord  ».  H 
y  lit  construire  un  château  somptueux  autour  duquel  se  groupaient  les  mai- 


—  701  — 

sons  qui  formèrent  le  nouveau  Grandham.  «  Celte  terre  aurait,  auparavant,  en 
partie  formé  le  douaire  de  Marie-Stuart  lors  de  son  mariage  avec  François  II. 
Ce  château  qui,  pendant  quatre  siècles,  appartint  à  la  famille  de  Gruthos,  puis, 
pendant  trois  autres  siècles  —  jusqu'à  la  Révolution,  —  à  celle  des  Chevalier  de 
La  Bouchage,  était  vendu  le  9  fructidor  an  IV  comme  bien  national  et  racheté 
en  i8i2  par  le  grand-père  de  son  propriétaire  actuel,  M.  Emile  Druy,  de 
Sedan.  C'est,  avec  sa  tourelle  et  sa  tour  massive  du  milieu,  Tune  des  fermes 
les  plus  caractéristiques  de  cette  région. 

LANÇON.  —  H.,  i93.  —  E.,  52.  —  D.  C,  i2.  —  D.  A.,  23.—  D.  D.,  69.— 
Hect.,  821.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  25  juillet.  — 
C**  P.  —  La  gaize  forme  la  plus  grande  partie  de  ce  territoire  très  raviné,  tris 
boisé.  Limon  exploité  pour  la  fabrication  des  briques.  Nombreuses  sources, 
entr'autres  :  celle  de  Balderange,  affluent  de  V Aisne  qui  traverse  le  village; 
celle  de  la  Valteme  qui  se  réunit  au  ruisseau  de  Biévre. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  En  i790,  lors  du  partage  de  la  Ft-ance  en  départe- 
ments, Binarville  —  attribué  à  la  Marne  —  fut  séparé  de  Lançon  et  de  Condé- 
les-Autry,  sa  paroisse.  Si  Lançon  possède  un  passé  historique,  il  le  doit  à  l'im- 
portante famille  des  de  Pouilly.  Dans  l'église  de  Mézières,  au  soubassement 
de  la  grille  entourant  le  chœur,  la  reproduction  moderne  d'une  ancienne  ins- 
cription détruite  nous  rappelle  que  :  «  Cy  gissent  le  corps  de  noble  et  puissant 
seigneur  messire  Jean  de  Pouilly,  chevalier,  marquis  de  Lançon,  Neufville, 
Mélimé,  Montgon,  Binarville,  etc.,  maréchal  des  camps  des  armées  du  roi, 
gouverneur  de  ville  et  citadelle  de  Mézières,  lequel  décéda  le  23  février  de 
Tan  i685,  âgé  de  50  ans,  et  de  noble  et  puissante  dame  Charlotte  de  Ligny, 
son  épouse,  laquelle  décéda  le  26  août  de  l'an  i683.  »  Ce  Jean  de  Pouilly,  pre- 
mier marquis  de  Lançon,  prit  part,  notamment,  aux  batailles  de  Senef  (i614), 
de  Saint- Quentin  (i676)  où  il  eut  le  bras  cassé,  et  débarrassa  des  troupes 
espagnoles  le  Vermandois  et  la  Thiérache.  11  avait  fait  ses  premières  armes 
en  i653  dans  la  cavalerie  du  maréchal  de  La  Ferté,  alors  en  garnison  à 
Attigny.  Louis  XIV,  pour  le  récompenser  de  sa  bravoure,  lui  permit  de  «  lever 
un  régiment  de  cavalerie  »  auquel  il  donnerait  son  nom,  en  même  temps  qu'il 
le  nommait  commandant  de  la  frontière  de  Champagne,  depuis  Charleville 
jusqu'à  Verdun. 

Ch&teau.  —  A  signaler  quelques  restes  insignifianls  du  castel  seigneurial. 
En  face,  quelques  maisons  dont  les  assises  horizontales  sont  alternées  de  rouge 
et  de  blanc.  Semblables  maisons  se  rencontrent  assez  communément  sur  le 
territoire  qui  formait  l'ancien  comté  de  Dormois.  Quelle  est  l'origine  de  ces 
couleurs  alternées  et  voulues? 

Ecarts.  —  La  Briqueterie,  N.  C.  —  Les  Huguenots.  —  Les  Forges  de  Bièvres. 
N.  C.  —  La  Tuilerie,  7  hab.,  qu'il  faut  sans  doute  identifier  avec  «  la  Brique- 
terie »  signalée  par  la  Nomenclature  des  Communes.  —  La  Moinerie;  rappelle  le 
couvent  de  chanoinesses  régulières  (ordre  de  Saint- Augustin)  que  fondait 
à  Lançon,  en  i7iO,  Henriette  de  Pouilly,  fille  de  Jean  dont  nous  venons  de 
reproduire  l'inscription  tombale.  D'après  leurs  «  lettres  royales  d'autorisation  », 
ces  religieuses  devaient  vivre  «  en  confectionnant  les  fines  toiles  et  dentelles 
de  Hollande  (précisément  toutes  les  religieuses  du  même  ordre  avaient  été, 
en  i717,  expulsées  de  la  Hollande)  et  instruire  les  jeunes  filles  du  pays  dans 
ces  travaux.  >»  La  fondatrice  de  ce  couvent,  dit  de  Nazareth,  mourut,  en  i754, 
dans  son  château  de  Mélimé  qui  s'élevait  sur  le  versant  méridional  de  la  vallée 
de  Montgon.  Un  fossé  de  circumvallation,  alimenté  par  les  eaux  limpides  du 
Balderange,  petit  ruisseau  descendant  des  pentes  boisées  de  Cornay,  marque 
l'emplacement  qu'occupait  jadis  ce  monastère.  Une  partie  de  ses  maçonneries 
sert  actuellement  de  clôture  à  des  potagers  d'un  excellent  rapport. 


—  702  — 

MARCQ-ET-CHEVIÈRES.  —  Marcq.  —  H..  440.  —  E.,  137.  —  D.  C  5.  — 
l).  A.,  '2-2.  —  0.  I).,  o;K  —  Ilrct..  l,(Mil.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  F.  L.,  le  dimanche 

qui  suit  le  18  ortobre.    -  C'«  P.  —  il.  —  T. 

Cheviôres.  —  IL,  177.  —  K.,  51).  —  I).  C,  2.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  60.  — 
Horl.,  018.  —  H.  P.,  (jrand|)n''.  --  F.  L.,  lo  dimanche  après  le  11  novembre.— 
C"  P. 

Avanl  1800.  ne  faisaient,  ensemble,  «{u'une  m<^nie  commune,  fîaize.  Glaise 
du  ^'ault.  Sables  verts.  Minorais  de  fer.  (Calcaires  kimmeridgiens.  Nombreux 
arbres  fruitiers.  Sources  abondantes,  notamment  :  les  sources  de  Marne,  de 
Puisinw,  de  Trou-yicollt\  le  ruisseau  de  la  Louvière.  —  G.  de  Vitry  pour  les 
deux  communes. 

Château.  —  Kxistaient  autrefois,  à  Chevières,  un  château  dont  il  ne  reste 
plus  traces  depuis  assez  lon^'temps,  et  une  abhayc...  peut-être  problématique. 

Ecarts.  —  l.a  Folie,  9  hab.  —  La  youe  le  Cocq.  N.  C.  —  Barrière-Chemin.  — 
Cornay,  7  hab.  ~  Le  Moulin,  10  bab.  —  La  Besogne,  G  hab.  Jadis  hameau  fort 
peupb',  nvant  une  somptueuse  et  très  ancienne  chapelle  supprimée  en  1649 
jKir  rautorité  diocésaine  parce  iju'elie  tombait  en  ruines.  Proviennent  de  cette 
chapelle,  une  statue  de  la  Vierf^e  et  une  statue  de  saint  Claude  actuellemeut 
dans  1  é;:lise  de  Marcq. 

MOURON.  —  IL,  2:>8.  —  E.,  73.  —  D.  G.,  7,  —  D.  A.,  16.  —  D.  D.,  62.  - 
Hect.,  043.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  K.  L.,  le  dimanche  après  le  10  mai.  —  La 
^aize  et  k*s  alluvions  de  IM/^Ne  occupent  presque  tout  le  territoire.  Quatre 
sources,  dont  les  plus  importantes,  sont  celles  de  Chamy  et  de  Richard^FoiUaine, 

—  G.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Moderne;  toutefois,  ciuelques  intéressantes  boiseries  datant  do 
dix-septième  siècle. 

Ecarts.  ~  Chamy,  ancien  villa^'e  assez  important  jadis;  aujourd'hui  écart 
de  2  habitants. 

OLIZY  et  PRIMAT.  —  Olizy.  -  IL,  ;i37.  —  P.  fl.,  16.  —  E.,  155.  - 
D.  G.,  H.  —  I).  A.,  10.  —  I).  F).,  :)7.  —  Hect.  1,004.  —  B.  P.,  Grandpré.  - 
F.  L.,  le  premier  dimanche  de  septembre.  —  G'*  P.  —  S.  M. 

Primat.  --  IL,  110.  —  K.,  34.  —  1).  G.,  10.  —  D.  A.,  8.  —  D.  D.,  56.  — 
Hect.,  441.  —  IL  P..  Vouziers.  —  P.  L.,  le  deuxième  dimanche  de  septembre. 

Erifj;ées  en  communias  distinctes  depuis  1871.  La  gaize  constitue  la  plus 
grande  partie  de  ce  terrain  boisé.  Sables  verts  avec  nodules.  Autrefois  fabri- 
cation dt>  tuiles;  on  voit,  d'ailleurs,  les  restes  d'une  ancienne  tuilerie.  Sources 
nombreuses.  Deux  ruisseaux  qui  traversent  Heaurepaire  et  Olizy  :  le  niÛMOU 
fit'  Lniuffci''  et  le  ruisseau  lie  la  Couture.  Olizy,  Jadis  marquisat,  devint  baronnie. 
iNnus  lisons  dans  les  afllches  de  Reims,  1772-1792  :  «  Vente  par  M"*  Louis- 
Alexande  le  Fnurner,  baron  d'Equancourt,  seigneur  d'Olizy,  et  son  (lis,  de  la 
leire  et  seigneurie  d'Olizy,  par  contrat  passé  devant  M"*  Gobert  et  Sauvaige, 
mWairesàParis,  h:  G  janvier  1773,  nu^yennant  115,000  livres.  —Le  lo  février  1773.  h 

-  C  de  Vitry. 

Ecarts.  -  La  Couture.  N.  G.  —  Beaurepairc,  21  hab.  En  1870,  des  francs- 
tireurs,  venus  des  pays  voisins,  tenaient  les  bois  qui  entourent  Beaurepaire. 
Un  coup  de  fusil  tuait  un  capitaine  prussien.  Aussitôt,  le  maire  d*01izy,  fait 
prisonnier,  «'tait  amené  à  Nancy,  et  la  commune  dut  payer  7,000  francs  d'in- 
demnité. (Quelques  jours  après,  entre  les  francs-tireurs  et  les  ennemis,  on 
combat  à  la  suite  duquel  il  fut  décidé  qu(^  le  village  et  son  écart  seraient  incen- 
diés, l'ne  trentaine  de  Prussiens  arrivent  à  Beaurepaire,  entassent  ses  habitants 
dans  une  masure  en  ruines,  puis  ils  mettent  le  feu  aux  maisons.  Les  flammes 
dévorèrent  mobiliers,  bestiaux  et  récoltes.  Et  menace,  à  quiconque  se  plain- 


drait,  de  lui  uusser  la  ICte  d'une  bulle.  Betkurepaii'e,  quelques  heures  après, 
n'était  [jjus  qu'un  amaa  de  cendres  et  de  lisons.  Lea  Prussiens,  trouvant  alors 
qu'ils  s'élaient  assez  vengés,  é|}:ii-gnèrent  Olizy. 

Bouleneoti.  Ainsi  s'appelait  un  ancien  village  que  mentionne  le  polj'ptique 
de  Saint-Remy;  appartint  à  Saint-Deiiia  de  Heiiiis  quand  il  Taisait  iiartie  — 
quatorzième  et  seizième  siècles  —  des  domaines  du  prieuré  de  Saint-Médard, 
de  Grandpré,  dépendant  luî-niérae  de  Saint-Denis.  Avait  une  mal  son- forte 
détruile  pendant  le  seizième  siècle  lorsque  Ips  vallées  de  l'Aii'e  et  de  l'Aisne 
furent  ravagées  pur  les  troupes  flamandes;  avait  aussi  une  chapelle  dédiéu  à 
saint  Goryon  où  le  prieur  de  Grandpié  devait  faire  le  service  quand  arrivait  ia 
fête  de  ce  saint;  et  le  fermier  était  alors  «  tenu  île  donnera  diner  au  dit  prieur, 
luy  deux  ou  troisiëiue.  » 

-***  A  Olizy,  sont  nriivés  sur  queli|ues  niuisniis  —  conimeaussi,  notamment, 
a  Ballaj,  à  Cornay,  à  Hourcq  —  <•  l^â  sucréi-i'iviirs  île  Jésus  et  de  la  Vierge.  » 
Ces  motifs  d'ornement  sont  historiques  :  ils  dalcnl  du  jour  on  celte  «  dévo- 
tion >-  fut  régularisée  par  ujje  bulle  (lapaU'. 

PRIMAT.  —  Voir  Ou/ï. 

SAINT-JUVIN.  —  II.,  n49.  -  E-,  HJ.  —  D.  C.,6.  —  D.  A.,  23.  —  U.  D..  62. 
—  Ilert.,  940.  —  B.  P.,  Grandpré.  —  G.  —  T.  —  i\  L.,  la  Pentecôte.  —  O'  P. 
B.  B.  —  G.  —  Territoii-c  profondemraent  raviné,  que  traversent  l'Aire  et 
l'Agi-on.  Calcaires  à  astari  es;  marnes  et  calcaires  kimmeridgiens;  sables  verts, 
argile  du  gault,  limon.  Nombreuses  carrières  abandonnées  ou  encore  en  exploi- 
tation. Aulrefois,  extraction  de  minerais  de  fer.  Culture  difficile  b.  cause  des 
fortes  pentes,  bien  que  de  nombreuses  terres  soient  d'excellente  qualité. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  Le  13  février  I.ISB,  le  maréchal  de  Saint-Paul 
rencontrait  Jo|euse-Tonrteron  et  d'Amblise  à  Saint-Juvin.  Il  fut  battu,  puis 
fut  contraint  de  l'aire  sa  retraite  sur  l.andres  où  "  il  se  rafraîchit  ■<  et  se  ren- 
força de  '<  quelque  cavalerie  et  infanterie  qui  batlait  l'estrade  ».  Jojeuse- 
Tourteron  rejoignait  Dintcville  à  Chàlons,  puis  allait  occuper  le  faubourg  de 
Bisse nil-sur-.Marne.  IVoir  "" 

Eglise.  —  L'une  des  pli 
parallélogramme  de 
hautes  et  épaisses  mu- 
railles percées,  à  leur 
partie  supérieure,  d'é- 
troites fenêtres,  muni 
d'une  tourelle  ronde 
en  encorbellement  â 
chacun  des  quatre  an- 
gles. Pas  (le  clocher. 
Semble  être  plutôt  une 
forteresse.  Kut  cons- 
truite do  leiri  à  162:t, 
pour  remplacpr  l'église 
primitive  détruite  vers 

ment  est  l'ncore  visi- 
ble, —  aux  temps  de  la 
l.i^un,  alors  que  guer- 
rovaient,  Inii  contre 
la'utre,  Saint-Paul 
combattant  pour  la  Ligue,  le  prince 


EgllH  de  SalnWnTln 


l'Amblise  et  le  baron  de  Termes  pour 


—  704  — 

le  roi,  sous  los  ordres  du  sieur  Dintéville.  Un  lieu  dit  le  Champ  de  la  BataiUe 
rappelle  ces  luttes. 

Dans  sa  curieuse  et  naïve  petite  plaquette  :  L\  Vis  db  Saint-Juvin,  Tabbé  Pier- 
([uin  nous  dit  :  «  Le  curé  et  les  habitants,  pour  se  procurer  les  fonds  nécessaires 
à  ce  rétablissement  —  celui  de  l'église,  —  vendirent  une  partie  de  leurs  com- 
munes et  des  biens  de  la  fabrique  et  engagèrent  le  reste  avec  les  dixmes  de  la 
cure  pour  neuf  années.  »  Dans  cette  église-forteresse,  se  remarque  la  statue 
de  saint  Juvin  tenant  un  bâton  à  la  main  avec,  h  ses  pieds,  deux  cochons. 
(Voir,  pour  la  légende  de  saint  Juvin,  Albert  Meyrac  :  La  FoRir  des  Abdevsibs.) 

I/é^lise  de  Saint-Juvin  possède  encore  quelques  reliques  de  saint  Juvin  qu'elle 
a  choisi  romme  patron  et  qui  donna  son  nom  au  village.  Elles  sont  renfermées 
dans  un  petit  cofTret  de  plomb,  d'environ  20  à  25  centimètres  de  côté,  placé 
lui-même  au  centre  d'une  magnifique  châsse  de  bronze  doré  scellée  aux  armes 
du  cardinal  (àousset  qui,  voilà  bientôt  trente  ans,  «  reconnaissait  (?)  »  ces 
dites  reliques.  Les  autres  étaient  conservées  k  Reims  dans  Téglise  collégiale 
de  Saint-Timothéo. 

Les  gens  du  pays  qui  ont  un  porc  malade  vont  invoquer  le  saint  à  la  fon- 
taine de  Saint-Juvin  située  entre  les  bois  de  Marcq  et  de  Cornay.  Le  pèle- 
rinage se  fait  aussi  par  procuration,  c'est-à-dire  qu'un  habitant  du  village  se 
charge,  moyennant  une  faible  rétribution,  de  l'accomplir,  non  seulement  pour 
lui,  mais  encore  pour  ceux  de  ses  amis  ou  de  ses  connaissances  qui  ont  des 
cochons  malades.  Les  pèlerins  qui  ne  veulent  pas  aller  jusqu'à  la  fontaine 
s'arrêtent  à  Saint-Juvin  et  vont  à  l'église  adresser  une  prière  à  la  châsse  qui 
contient  les  reliques  du  saint  :  ils  font  toucher  à  cette  châsse  des  morceaux 
de  pain  qu'ils  donnent  à  leur  retour  aux  porcs  malades.  Cette  châsse  est 
exposée  dans  l'église,  pendant  la  fête  du  village,  à  la  Pentecôte.  Lor»  de  la 
procession  qui  se  fait  pendant  les  vêpres,  les  gens  pieux  et  dévots  passent 
dessous  et  la  touchent. 

SENUC.  -  IL,  449.  -  E.,  159.  -  D.  C,  5.  -  D.  A.,  16.  —  D.  D.,  63.  - 
Hect.,  I,3.*i7.  -  H.  P.,  (irandprê.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  mai.  — 
(i.  —  T.  C*«  P.  —  IL  B.  Le  territoire  s'étend  sur  le  massif  gaizeux,  profon- 
dément raviné,  dans  lequel  sont  creusées  les  deux  vallées  de  r^ûneetde 
VAire.  Le  village  se  trouve  au  ronfluent  de  ces  deux  rivières  dont  les  al  lu  viens 
sont,  en  général,  argilo-sableuses.  Culture  de  la  vigne.  De  Senuc,  jaillit  la 
source  de  Saint-itrkle,  dont  les  eaux  —  aflirment  les  pèlerins  —  rendent  la  Toe 
aux  aveugles  et  l'ouïe  aux  sourds. 

Histoire.  —  C.  de  Heims.  <'  Comme  l'indique  son  nom  latin  Sindunum,  Senne 
est  un  centre  gaulois  ;  il  est  à  proximité  de  la  voie  antique  dite  la  Hauie  Cke- 
vauchk.  On  y  trouva  fréquemment  des  médailles,  divers  objets  gaulois,  gallo- 
romains  ;  et,  proche  du  village,  le  plateau  de  Négremont  présente  d'anciennes 
substructioiis  importantes.  »  (Vincent  :  Inscriptions  anciennes  de  l'Arbo.ndisskmcit 
DE  VouziEKs.)  Kn  406,  lors  de  l'irruption  des  Vandales,  ces  barbares  tuèrent, 
sur  une  montagne  voisine  de  Senuc,  sahit  Oricle  et  ses  deux  sœurs.  «  Le  tronc 
(lu  corps  se  leva  aussytost  sur  ses  pieds  et  prenant  sa  teste  dans  ses  mains, 
ainsi  que  saint  Denys,  Oricle  la  porte  laver  à  une  fontaine  prochaine  de  ce 
lieu  là,  et  par  après  s'en  alla  inhumer  soi-mesme  au  sépulchre  qu'il  s'estoit 
préparé  en  l'église  de  Senuc. . .  Les  barbares  s'estans  retirés  à  Reiras  pour  y 
faire  un  ;iutre  plus  grand  carnage,  les  habitans  de  Senuc  sortirent  de  leurs 
tanières  et  trouvèrent  saint  Oricle  mort  et  desjà  ensevely,  et  ses  deux  sorars 
décollées  en  un  autre  endroit.  Ils  les  ensevelirent  proche  de  leur  frère  et  les 
couvrirent  tous  trois  de  terre.  »  'Dom  Canneron  :  Centuries  du  Pats  des  Essnsm.) 
liavagé  par  les  Normands  (mi  882,  Senuc  eut  aussi  à  souffrir,  comme  tous  les 
villages  de  cette  région,  des  pillages  et  des  incendies  qui  signalèrent  le  passage 


—  705  — 

des  troupes  anglaises  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  des  troupes  espagnoles  et 
françaises  aux  temps  des  guerres  de  la  Ligue  et  de  la  Fronde. 

En  août  1870,  les  hussards  français,  en  reconnaissance,  se  trouvèrent,  à 
rentrée  de  Senuc,  face  à  face  avec  une  cavalerie  prussienne  que  composaient 
les  hussards  du  !!•  régiment.  Dolmans  gris  à  tresse  blanche  et  dolmans  verts 
à  tresses  jaunes  se  sabrèrent  avec  acharnement.  Après  une  courte,  mais  ter- 
rible lutte,  nos  ennemis  se  repliaient  en  désordre  sur  Varennes,  laissant  huit 
hommes  tués,  nous  abandonnant  un  maréchal  des  logis  et  six  hussards. 

Eglise.  —  Remonte  au  quinzième  siècle.  Remplace  une  église  plus  ancienne 
«  ayant  esté  ruinée  ainsy  que  tant  d*autres  des  environs  qui  avoient  senty 
les  lléaux  de  Dieu,  par  les  mains  des  Normans  et  Hongres.  »  Cette  église 
primitive  fut,  en  1070,  restaurée  par  Manassès,  seigneur  d'Aulry,  lequel  «  y 
mit  quelques  prestres  pour  y  faire  le  service  divin;  et  entre  aultres  il  gagea 
deux  prestres  normands  qui  passoient  leur  chemin  et  les  retint  avec  soy.  Mais  il 
arriva  un  jour,  comme  le  seigneur  Manassès  étoil  absent,  que  ces  deux  prestres 
pillèrent  Téglise  et  s'enfuirent  en  Lorraine,  emportans  avec  eux  le  corps  de 
saint  Oricle  ;  mais  comme  ils  eussent  tournoyé  tout  un  jour  et  une  nuict  sans 
rien  advancer  et  ne  pouvoient  sortir  hors  du  pays  de  Dolmois,  ils  arrivèrent 
néantmoins,  après  beaucoup  de  travail,  à  Clermont  en  Lorraine,  où  ils  furent 
arrestez  par  les  soldats  de  la  garnison,  qui  leur  ostèrent  le  corps  de  saint 
Oricle,  une  croix  et  une  platine;  et  les  ayans  conduits  vers  Hubert,  seigneur 
de  Clermont,  ils  furent  emprisonnés...  puis  les  saintes  reliques  estant  rap- 
portées de  Clermont  à  Senuc,  elles  commencèrent  de  reluire  en  miracles.  » 

Ln  prieuré  dit  de  saint  Oricle,  qu'occupaient,  en  1066  —  il  était  de  beaucoup 
antérieur  à  cette  date,  —  les  religieux  de  Saint-Remy.  En  1270,  le  comte  de 
(irandpré  dut  réparer  tous  les  immenses  dégâts  faits  par  ses  vassaux  à  ce 
prieuré,  dont  ils  avaient  chassé  les  moines.  Malgré  ses  fortifications,  le  prieuré 
eut  beaucoup  à  souffrir  des  Anglais  pendant  la  guerre  de  Cent  ans;  plus  tard, 
les  Ligueurs  l'occupèrent  comme  les  Froids-Fossés,  château  voisin,  et  l'éva- 
cuèrent,  en  septembre  1591,  en  y  mettant  le  feu.  Le  cloître  et  la  ferme  furent 
détruits,  l'église  fut  atteinte,  mais  tout  fut  promptement  rétabli  par  dom 
Mathieu -Ravineau  (voir  Hérelle  :  Mémoires  des  Choses  notables.  . .)  En  un  lieu  dit 
Monle-en-Roi,  s'élevait  autrefois  un  fort  somptueux  édilice,  que  la  tradition  dit 
avoir  été  une  dépendance  du  prieuré,  et  duquel  restent  aujourd'hui  ces  deux 
inscriptions  liminaires  sur  la  façade  extérieure  d'une  maison  de  Monthois  et 
d'une  maison  de  Vaux-les-Mouron  :  «  Sois,  6  seigneur,  sois  en  toute  saison  — 
Seur  protecteur  de  moy,  de  ma  maison  —  Tiens  moi  couvert  soûlez  l'ombre 
de  ton  aisle  —  Dieu  de  mes  vœux  ma  défence  éternelle.  » 

Ecarts.  —  La  Briqueterie,  4  hab.  —  La  Forge,  8  hab.  —  La  Gare,  9  hab.  — 
La  Jalouse,  8  hab.  —  Ricari,  3  hab.  —  Le  Moulin.  N.  C.  —  La  Malassise,  N.  C. 
—  Avrogne,  5  hab.  Ferme  disparue  depuis  environ  une  trentaine  d'années. 
Fut  une  dépendance  du  prieuré  de  saint  Oricle.  Vendue  «  nationalement  » 
pendant  l'époque  révolutionnaire. 

Lieuxdits.  —  Agreve,  rappelant  une  ferme  disparue  ;  elle  appartint  au  prieuré 
et  fut  vendue  comme  bien  national.  —  Le  Camp  d'Attila.  Promontoire  au  confluent 
de  l'Aire  et  de  l'Aisne;  la  tradition  affirme  qu'Attila,  le  célèbre  roi  des  Huns, 
campa  quelques  jours  en  cet  endroit  après  sa  défaite  dans  les  plaines  catalau- 
niques.  —  LcGué  de  M'"^  Anciaux  et  le  Cimetière:  remettent  en  mémoire  quelques 
épisodes  de  la  vie  d'OricIette,  de  Basilique  et  de  saint  Juvin  :  nous  les  avons 
racontées  dans  notre  volume  Villks  kt  Villages  des  Ardennes.  —  Négrepont.  — 
La  Haute  Chevauchée,  où  furent  trouvées,  le  long  d'une  voie  romaine,  de  très 
curieuses  médailles  anciennes. 

SOMMERANCE.  —  H.,  181.  —  E.,  72.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  27.  — 

45 


—  70(î  — 

D.  0.,  o:».  —  Hoi'l..  ol8.  —  n.  p.,  (irandpré.  —  F.  l..,  le  dimanche  qui  suit 
le  2*  juin.  —  C'*^  P.  —  Sables  v<»rls  avec  nodules;  ari^ile  du  gault.  Dans  celte 
coniiiiiinp,  la  coiiolie  do  minerai  de  fer  atteint  sa  plus  ^ande  puissance  et  sa 
plus  ^'niiuie  richesse.  Fut,  autrefois,  le  centre  d'une  exploitation  très  active. 
Doit  son  nom,  comme  tous  les  villages  commençant  par  Somme,  &  sa  situation 
prés  d'une  source  :  en  latin  sutuna,  Sonmc-Rance,  cours  d'eau  qui  se  jette 
dans  l'Aire.  Aurait  eu,  jadis,  une  maladrerie.  —  C.  de  Vitry. 

TERMES.  —  H.,  r>l8.  —  E.,  100.  —  D.  C,  i.  —  D.  A.,  14.  —  D.  D.,  36. 

—  H.  P.,  (irandpré.  —  (i.  —  F.  I..,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  O*  P. 

—  Silué  au  jiied  d'une  petite  colline.  La  plus  grande  partie  du  territoire 
repose  sur  la  gaize.  Sables  verts  avec  nodules.  Soui-ces  nombreuses.  Culture  de 
la  viorne. 

Histoire.  —  C  de  Vitrv.  Le  nom  de  Tenues  apparaît,  pour  la  première 
fois,  dans  riIisTniHK  dk  Hkims,  de  Flodoard,  liv.  ii,  chap.  18.  C'est  sans  doute  les 
Termidns  dont  parle  l'historien.  Fut  complètement  brÂlé  pendant  la  guerre  de 
Cent  ans. 

c  Le  '2\  décembre  I3;»î>,  les  Anglais  étaient  devant  Cernay-en-Dormois 
avec  le  duc  de  Lancastre,  Jean  Chandos,  messire  James  Dudiey,  le  sire  de 
Mucidant  ei  messire  Hichard  de  Pontchanlon.  La  ville  était  munie  d*un  double 
fossé,  d'une  haute  muraille  et  de  tours  nombreuses.  Elle  était  défendue  par 
de  braves  chevaliers  :  Edouard  du  Huis,  f^ui  poastHiait  avec  ses  sœurs  le  village 
de  Termes,  et  qui  jutiin  df  l'ineendie  fie  son  villatje  sa  fidéUté  au  régent:  puis 
Guy  de  Cheppes,  exactement  (iuvot  de  Sainte-Marie-sous-Bourcq,  seigneur  de 
Chrppes,  ([ui  portait  :  (/'or  à  une  ernir  anen^e  de  sahir, 

M  Les  Français  aperçurent  de  loin  les  ennemis  et  les  accueillirent  avec  de 
longues  huées.  Les  Anglais  mirent  leurs  gens  à  pied;  ils  s'emparèrent  d'abord 
du  premier  fossé,  puis  ils  tirent  l'assaut  des  murs.  On  se  battit  de  chaque 
côté  avec  acharnement.  Mueidant  fut  tué  au  début  de  l'action,  et  ses  compa- 
gnons, furieux,  jurèivnt  de  prendre  le  chiYleau.  11  se  rendit  après  une  très 
vive  résistance. 

i<  Les  deux  chevaliers  furent  faits  prisonniers,  ainsi  que  quelques  gentils- 
hommes. Heducoup  de  fuyards  trouvèrent  la  mort  dans  les  fossés  et  les  marais 
de  la  Dormoise;  le  reste  de  la  garnisiui  fut  passé  au  fil  de  l'épée.  Le  château 
et  le  village  furent  réduits  en  cendres  (31  décembre  1359).  Les  Anglais  se 
retirèrent  ensuite  à  Uouconville  ;  ils  avaient  perdu  la  fleur  de  leurs  gens, 
aussi  le  roi  Edouard  en  fut-il  très  courroucé.  »  (D'  Lapierre  :  La  Gcerre  dc 
Cknt  an-*  dans  i/Augonnk  kt  lk  Hktiiklois.) 

Termes  avait  autrefois  le  titre  de  baroimie.  Se  déclarait,  en  1389,  pour 
(Iharles  de  Kourbon,  proclamé  roi  de  France  sous  le  nom  de  Charles  X.  En 
i,'i94,  mort  du  baron  de  Termes  au  siège  <le  F/ion  que  commandait  Henri  lY. 

Eglise.  —  Dans  l'église  actuelle  sont  cons»M*vés  quelques  décorations  pro- 
venant de  l'église  antérieure,  et  un  bénitier  on  fonte,  en  forme  de  mortier, 
remontant  au  ({uinzième  siècle,  d'une  contenance  d'au  moins  00  litres.  Sem- 
blables liriiiiiers,  d'ailleurs  —  nous  dit  le  D' Vincent:  Inscriptions  a. ncign.nes  OB 
L*Anno.M)issKMKNT  DK  Vo;  zrKFis,  —  se  trouvent  à  Saint-Juvin,  à  Cornay;  ils  pro- 
viennent d»^s  forges  de  Champi^Mieulles  ou  de  Cornay. 

Château.  —  Au  bas  du  villa^'e,  quelques  in?stes  insignifiants  d*un  château 
remontant,  peut-être,  au  seizième  siècle. 

Ecarts.  —  La  Be.n/en'e,  4  bab.  —  La  Briqueterie,  41  hab.  —  Echaude^  18hab. 
--  L(?s  Hfiuts-hnliis,  6  hab.  —  Moulin  des  Deux  Rives,  2  hab.  —  PonfHfcl- 
Liff/t.'s,  2  hab. 

'^^  A  signaler  (juclques  vestiges  d'un  monument  dédié  au  dieu  Terminus; 
c'est  une  énorme  pierre  dite  :  Pierre  du  Diable,  enfoncée  profondément  en 


terre,  avant  pour  hauteur,  dans  sa  partie  înrérieure,  cinq  pieds  sur  une  largeur 
de  trois  pieds  environ  avec  deux  pieds  el  demi  d'épaisseur.  C'est  une  de  ces 
anciennes  pierres  pour  lesquelles  nos  ancêtres  ardennais  avaient  un  respect 
profond.  (Voir  A.  Meyrac  :  La  Forêt  des  AxDeN.i'Es,  chap.  ir,  le  Paganisme  el  les 
humains.) 

VI.    CANTON    DE    MACHAULT. 


Ce  canton  comprend  quatorze  communes  t  Hachault,  Cauroj',  Cliardeiiy, 
Uricourl,  Ilauviné,  Lcrtlncourt,  Mont-Saint-Demy,  Pauvres,  Liry.  Saint-Clément, 
Saint-Etienne-à-Arnes,  Saint- Pierre- à- A  mes,  Semide,  Tourcelles-CIiaumont. 

11  est  borné  :  au  nord,  par  te  canton  d'Attigny;  it  l'est,  par  ceux  de  Vouziers 
et  de  Monthois;  au  sud,  par  le  département  de  la  Marne;  el  à  l'ouesl,  paj'  le 
canton  de  Juniville. 

Le  canton  de  Machault,  malgré  son  étendue,  est  un  des  moins  peuplés  du 
département.  Il  est  vrai  que  son  sol  n'est  pas  fertile;  ses  habitauts  sont  paiv 
venus,  touteTois,  il  le  rendre  productif  avec  les  engrais  qu'ils  vont  chercber 
dans  hi  vallée  de  l'Aisne.  Arrosé,  notamment,  par  l'Arne  et  par  la  Retourne. 

3,706  liab.;  1,216  élect.;  i!),430  hect. 

HACHAULT.  —  H.,  6^7.  —  P.  il.,  6.  —  E.,  203.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  j5. 

—  Hect.,  I.n:i8.  —  B.  P.,  MachEiiilt.  —  F.,  \c  22  février,  le  1"  el  le  30  Juin,  le 
I"  août,  le  15  octobre,  le  6  décembre.  —  F.  1...  le  deuxième  dimanche  de 
septembre.  —  C'  P.  —  B.  B.  —  T.  —  Panf.  —  S.  T.  —  Le  territoire  forme  un 
plateau  élevé  et  peu  accidenté,  f.e  sol  est  presque  entièrement  crayeux  :  lam- 
beaux (le  limon  sableux  et  argilo-subleux.  Exploitaiton  abandonnée  de  craie 
blanche  pour  moellons.  Ni  source,  ni  cours  d'eau  t  on  doit  avoir  surtout  recours 
aux  citernes  et  aux  puits. 

Histoire.  —  C.  de  Vitry.  i<  Machault,  dit  J.  Hubert  dans  su  GËOGRjtriJiR  OBs 
ABDBNNKji,  est  environné  de  remparts  en  terre  comme  presque  tous  les  villages 
de  Champagne.  >• 
Nous  ajouterons  que 
ces  remparts  dispa- 
raissent de  jour  en 
jour.  Machault  fut 
cruellement,  et  sou- 
vent, éprouvé  par  les 
invasions  anglaises, 
les  guerres  cle  la  Li- 


gue 


et  de  la  Frt 


Semble  avoir,  autre- 
fois, été  plus  impor- 
tant qu'il  ne  l'est  au- 

Toulons  trouver  la 
preuve  dans  ces  ap- 
pellations diverses  : 
rue  des  Orfèvres,  cou- 
vent <ks  Retigieuies, 
place  de  la  Prison, 
place  uux  Bois,  place 

de  la  Halle.  Et  Hubert  ajoute  :  ><  On  coiistulo  si 
place  des  souterrains  dans  lesquels  on  pénètre  par  des  cscaliei 
Dépendait  jadis  de  la  chatellenic  de  Rethel,  et  le  comte  de  Retliel  e 


Eglise.  —  A: 
truiis<-pls    al 

puiN,    Miaidlc- 


Egliw  d«  Macliault 


riiuiiii',  rii  septembre  lûiS,  If  rendit  Jean 

iitiâ  nefs  (latent  <lu  donzième  siècle;  les 
i;tii.'iii'i^  du  seizième  siècle.  S'y  trouvent  un 
tliuil  terftiè,  puis  de  vastes  souterrains  creu- 
Deui  insfriptiiins.dnns  la  grosir 
,  rappi'lnnl  un  orage  terrible  en 
1697,    et   remontant  i 
I7JI>  "  un  houillouqaia 
faildu  fracas  à  plu  sieun 
endroits  dont  a  pesi  db 
^l'ellon  pesant   II  onze 
livres,  et  ce  jour-là  on  « 
eu  plusieurs  rualheurs.> 
Pierre  tombale  de  Piem 
de  Machnult  (dont  le  61s 
Jacques    fut,  en    1393, 
]iri<cure(ir  du  ltethéloî$j 
et  de  Henriette  de  TaizT, 
une  fiimille,  qui  s'étei- 
piit  en  l'6l9,  de  grande 
noblesse  rémoise. 

Ecart.  —   l>e  JVouIm 
rt  Venl.  N.  C. 


CAUROY.  -  II.,  •>::■:.  -  i'.  il.,  •x  -  i:..  t».  -  d.  c,  2.  —  d.  a.,  ifl.  - 

l>.  t>..  :iK.  —  llccl..  I.7i0.  —  It.  V.,  Macliault.  -~  F.  I..,  le  dimanche  aprii  le 
•Z'i  .juin,  —  Le  ti'iTiloiri!  est  un  |i1aleaii  taiblemcnt  accidenté.  Craïe  en  abon- 
dance. Livec  quelque!!  put-hes  <i>>  ^l'evi'  l'rayeuseet  des  lambeaux  assez  étendus 
il-'  limon  :<i'il>leux  ou  ar(;ilo-s.ilileux.  M  source,  ui  cours  d'eau  sur  le  territoire. 
<Ili  V  ^uI>|>ll'(^  nfXcf  aux  ciLemes  iH  iiux  puilsqui,  d'ailleurs,  tarissent  rarement. 
—  i:.  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Date  du  doiizième  siècle,  avec  un  oculus  extérieur  [voir  Axdevasxij 
nu  milieu  du  mur  de  »m  abside  cariée. 

Ecarts.  —  l.e  l^fiilin  <i  Wnl.  II.  —  Le  Vimelière  de  Waitiy.  Une  légère  émi- 
nenci-  d'nr^ile  sableuse,  ililf  Ciini-tii-rv  </e  Wamy,  sur  le  plateau  assez  accidenté 
l'ulre  Ciiuruv  et  MiieliaulL  «"eïl  l'emplacement  d'un  village  disparu  (Wanij, 
\Vari;:rM-,  Yuarigny:  dniil  il  e>l  \y.irU-  lUius  certains  titres  datant  du  douzième 
sièi-lc.  Il  fut  sans  itoul''.  selmi  l'cxiuession  du  v  dénombrement  »  de  1684. 
.■  linlli'  a  rwi;»ïioii  des  guerres  suiviiiues  en  Champagne,  ••  peut-éire  même 
vecs  Lt'iii  |ii'nilaiil  la  ;;ui;i'n!  de  (Viil  ans.  Au  centre  de  l'enclos, les  babitations 
des  inaiiunts  et  IV^Iisi'  qu'euluuiail  le  cimetière.  Hors  de  l'a  ({g  lomé  ration  des 
masures,  "  la  maison  seijtneuriiUli',  coure,  jardin,  bochet  et  garenne,  ainsi 
l'iiiume  l'>  loul  ï'estenil  devant  et  U<TT'ièr<',  »  et  les  seigneurs  ayant  droit  de 
Jusiii'''  liaiile,  tiiiiveutie  et  li<i'>s>',  et  aussi  four  banal.  Warigny  donna  son  non 
à  la  f.Linill'.'  de  se<,  premiers  sri^ui-ui'ï.  Apn-s  l'incendie  du  villafte,  une  partie 
ili-  si's  lialiitanis  ?'•.'  riirui^luil  à  Itfîms.  ijnant  aux  seigneurs,  ils  allèrent  habiter 
un  |>i>tii  li-'t'  il'KriHilal  qui,  dejniis.  s'i'st  appelé  Warigny.  Est  incrustée  dans  la 
t'aiMili'  il''  la  iiiai'iini  Siiiniiii'l,  nue  pierre  lombiile  dont  l'inscription  qu'entoOK 
um-  ei'oix  paît'-'.'  ra|>p>'ll.-  o-tli-  famille. 


-  K-, 


-  D.  C,  il.  —  D.  A.,  *.  —  D.  D.,  M. 
I,.,  le  dimanche  qui  suit  le9noveinbn. 
muent  le  territoire.  I.es  hauteurs  sont 


constituées  par  la  craie  à  mi-cdle.  Aux  pieds  s'étendent  des  marnes  crayeuses. 
Lambeaux  de  limon  ar(jilo-sableux  ;  quelques  alluvioiis;  d'assez  nombreuses 
sources.  De  1828  à  1871,  ne  formait,  avec  Tourcelles-Chauroonl  et  (Juilly,  i[u'uiie 
seule  commune. 

Histoire.  —  C,  de  Reims.  Cliardeny.  qui  était,  avant  la  séparation  des  trois 
communes,  écart  de  Tourcelles-Clioumont,  parait  avoir  été  un  important  centre 
gaulois.  En  ce  lieu  se  trouvèrent,  et  se  trouvent  ra^nie  encore,  assez  ahondani- 
ment,  des  monnaies  de  bronze,  d'argent  et  d'or  reconnues  être  anlérieures 
a  la  conquête  romaine.  Existe,  d'ailleurs,  à  l'est  de  Chaumont,  un  cimetière 
galio-romnin.  duquel  furent  nxbumés  un  firand  nombre  de  squelelles  trouvés 
étendus  les  pieds  vers  l'orient,  et,  à  leurs  côtés,  des  vases  ainsi  que  des  armes. 

De  Chardeny  est  originaire  la  Tamille  Thomas  de  Pontchi  qui,  vers  t6;!0,  s'ap- 
pelait Tboraas  de  Villelongue  et  ensuite  Thomas,  tout  simplement.  Napoléon  i" 
permit  au  général  Thomas  de  Joindre  â  son  nom  celui  de  sa  petite  propriété 
dite  de  Pontchi.  Alors  qu'il  était  gonvi-rneur  lie  Naples,  il  Ht  plusieurs  fois, 
revenant  d'Italie,  des  entrées  triomphales  à  Chanleny,  dans  une  somptueuse 
voiture  attelée  de  quatre  chevaux. 

Ch&tesux.  —  Il  y  eut  deux  ch&teaux  à  Chanteny  :  l'un  proche  de  l'égiise, 
et  duquel  n'existe  plus  trace  ;  l'autre  assez  isolé  et  dit  ••  uhilteau  de  Charto^ne  i>. 
\ji  famille  de  Cliartogne  fut  l'une  de  noi  plus  anciennes  familles  ardennaises; 
quelques-uns  dis  ses  membres  furent  seigneurs  de  Saint- Pi  erre  m  ont.  L'aïeul 
du  général  t^hanzy  habita  le  chiUeau,  Notaire,  il  avait  épousé  une  demoiselle 
Richelet,  De  ce  château,  ne  reste  plus,  comme  souvenir,  qu'un  écart  :  le  llouttn 
de  Charto'jne. 

DBICOUBT.—  H,.  42,  —  E„  iM.  —  D.  c!,  3.  —  D.  A,.  iS,  —  J).  I).  i9,  — 
Ilecl.,  1,658.  —  B.  P„  Macliault,  —  F.  L,,  le 
premier  dimanche  d'octobre,  -~  Ne  formait 
avec  Leffincourt,  avant  1871,  qu'une  même 
commune.  Sol  crayeux.  Dricourt,  sur  un  mon- 
ticule, ne  peut  se  procurer  l'eau  nécessjiire 
qu'à  l'aide  de  puils,  —  C.  de  Vitry.  —  C'est 
ù  Dricourt  que  naquit  Corvisarl,  médecin  de 
Napoléon  ("(voir  chap,  x,  p.  114  :  Les  Abden- 

NAIS  CEvlilBRts). 

HAUVINË.  —  H-,  480.  —  E.,  167,  — 
D.  C,  10.  —  D.  A.,  36.  ~  D.  D,,  63.  —  HecL, 
1,455.  -  B.  P.,  Bétheniville  (Marne).—  F.  L., 
le  premier  dimanche  d'octobre.  —  C*  I'.  — 
Sol  presqu'entièremcnt  composé  de  craie.  Dans  coniort 

la  partie  N.-O.,  assez  grande  quantité  de  limon 

argilo-sableux,  .\ssei  bonne  terre.  Territoire  traversé  par  l'Ame  et  par  un  des 
petits  affluents,  VXrneUe  :  '.\m  mètre*  de  parcours.  —  C,  de  Vitry, 

Ecarts.  —  Le  Moulin,  5  hnb.  Les  Templiers  possédèrent  &  Hauviné,  dès  la 
première  moitié  du  treizième  siècle,  uji  moulin  à  eau  qui  dépendait  de  leur 
«  maison  île  Merlan  »  [voir  Ausso-vct-;).  Les  chevaliers  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem, héritiers  des  Templiers,  coiispiv^reiit  le  moulin  d'Hauviné  et  acquirent 
la  seigneurie  totale  du  village  qui  continuait  à  relever  de  Merlan,  l'un  des 
deux  chefs-lieux  de  l'importante  comnianderie  de  Bonlt-et-Merlan,  Au  dix- 
septième  siècle,  ce  moulin  fut  détruit,  Adrien  de  Wij^nacourt,  treizième  com- 
mandeur de  Roult^et' Merlan  i'l631-169()i,  fit  reconstruire  sur  son  emplacement 
un  moulin  à  eau  avec  deux  meules,  cheminée,  grenier,  étable,  le  tout  ayant 
une  superficie  de  \i2  pieds  sur  Zi.  (Voir  dans  Revue  historique  ardkk.naise  une 


i:  ^Uiiliï  ilii  iliic-Uïiir  0<:lavi'  ('■iicillot  sur  |fs  Amikh  irHauvinf.Soin 
i  ourjpLisi'  rnjlriiirnfntinn  (fi-.i  dr'iiu  du  commandeur  :  elle  parait 


s  années  du  Jix-liuilii- 


LEFFINCOURT. 


piiil 


•  l  >l<- 


iveux.  Au  S,-'i 


Histoire.  ~  ('..  it>'  lti>itii<i 
>'lr(r  tiii-iiK-,  un  l>'  Ut>.-l.'iir  \ 
Hflounu'.  .1  l.ps  [iriiiri]iaux 


,  avant  IBTl,  qu'un. 
l..-n[iuc>url,  la  HetL 
le  pi'nt  Sf  procurei 

9.  l^-nincoui-l  f.ti  II 


mi>me  commune.  Sol  entière- 
urne  prtsnd  sa  source.  Ce  village, 
à  l'aide  de 


L  unn  localité  fort  niicieniiei  peut- 
i  pivniirrs  centres  chrétiens  sur  la 
conslitiieut  l'histoire  de  Lefflucouit 
lis  exlrricui-es  de  l'éiilise  :  Siiije  dt 
Rinniiiii  IHl'i.  —  En  ISHIi.  I'hiiiu't  du  Imn  f/niiii  'iu.r  champs.  —  Siège  de  Motam 
iluta.—  mu.  'i'-fuile  d-'  .\ii'n  ■;■'..  —  .Mtiique  liiiO  houte  fait  par  les  Altfimnit 
li'iL  i-oUf  aiii»''<-,  les  si>lilats  irKrlacli.bicii  qu'àlasoldodulsKraiice,  înceadièrml 
t'i';;!!^''  de  [.<>rflnciiiirl:  If  jiurlnil  sud  a  mnservi'  les  traces  de  cet  iitccndiej. — 
Siâ/f  '('■  Uiuiotj  IliUt.  —  Piixf  •(!•  hf^nmurt  I6S0.  par  les  egpa^n.  [c'est-à- 
din'  quelques  jours  avant  la  lialaille  diCi'  de  Itethol,  qu'aux  environs  de  Saiol- 
Ëlit^ni»<-a-AriiMS  Turi-iiu>-  livrai)  au  man'clial  de  Plnssis-Praslins).  —  £n  ISS7 
liirmi'-r  'Ici  snvrîs  'Iij:  •biiiiiiin.  —  .Vriiisfij/ncur  le  tiuircckal  de  Creqvy.  —  Pat* 
gi-u''r/ik  en  llillll  apti-i  l><  trailr  dfs  l'yivni^es  :  cette  siii-disant  pais  générale 
Tut  souvnnt  Irnulili'-i-  par  li-s  ini;iirsions  di>s  ^'aniisous  ennemies  <]ui  tenaient 
«(narlior  à  lli'thel,  h  îitcnay,  a  .Minittin-dy:.  —  Eu  l'un  /b'6.9,  le  dftui/e  du  eow 
le  <!  iii'ii.  —  Eii  11:11.  fiicrr  l''iim<'t:  '(es  sucrif  aiue  cliamps.  —  Paix  génink 

•■„  isni. 

Eglise.  —  Dninarqnalile  par  sxn  f;rand  portail  de  pur  style  roman  :  dsnin 
ail  autri'rois  un  mâchicoulis  datant  du  quiD- 
a  rtïinplacé  une  croix  de    pierre.  Cha^ 
deux  jolies    piscines,    Tenétres  i 
statue   de  uiol 
Nicaisc,  remontant 
au  quatoriième 
siècle;  quelqnei 
restes  du  rétable 
d'un  '<  aulel  flam- 
boyant qui  n'exiile 
plus  aujourd'hui; 
statue  fort  origi- 
nale (quiniiéme 
siëclejd'unéTtque 
tenant  dans  ses 
mains  sa  tête  mi- 
trée. 

Les 


!>'  ci-ric  ville  alfférienne,  en  1837,  par  le 
il  le  nom  d'un  hameau  détruit,  soit  pen- 
au  dix-st'ptiéme  siècle  :  appartenait  h  la 
ie  de  l.erilncourt  et  Oncourt  passait  ensuite, 


—  741  — 

successivement,  dans  les  familles  de  Sugny,  de  Toignel,  de  Gruthus  ot 
dOigny. 

MONT- SAINT -REMY  et  PAUVRES.  —  Mont- Saint -Remy.  — 
II.,  101.  —  E.,  31.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  17.  —  D.  D.,  ol.  —  HecU,  754.  — 

B.  P.,  Machault.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  8  juin.  —  C*  P. 
Pauvres.  —  H.,  308.  —  E.,  104.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  9.  —  D.  D.,  49.  — 

Hect.,  1,265.  —  B.  P.,  Machault.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  9  octobre.  — 
O^  P.  —  B.  B.  —  S.  T. 

De  1828  à  1870,  Pauvres  et  Mont-Saint-Remy  ne  formèrent  qu'une  seule  et 
môme  commune.  Sol  presque  entièrement  crayeux.  Dans  la  partie  sud  et  à 
rextn'*raité  N.-O.,  210  hectares  de  limon  sableux  ou  argilo-sableux.  Exploitation 
de  grève.  Mont-Saint-Remy  est  assez  proche  de  la  Retourne,  A  Pauvres,  une 
mare  considérable  où  prend  sa  source  le  ruisseau  de  Saint- Lambert,  —  C.  de 
V'itry  pour  les  deux  communes. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  de  Bel-Œuvre,  N.  C.  —  Le  Moulin  d*Hennery,  N.  C.  — 
La  Butte,  où  la  tradition  place  un  tumulus  romain  :  en  cet  endroit,  d'ailleurs, 
furent  trouvées  des  poteries  et  des  urnes  d'origine  gallo-romaine. 

PAUVRES.  —  Voir  Mo.nt-Saint-Remy. 

QUILLY.  —  IL,  140.  -  E.,  42.  —  D.  C,  10.  —  D.  A.,  9.  —  D.  D.,  47.  — 
Hect.,  549.  —  B.  P.,  Vouziers.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  9  novembre.  — 
Territoire  traversé  par  les  monts  de  Champagne.  Craies  et  marnes  crayeuses; 
limon  argilo-sableux;  quelques  alluvions;  plusieurs  ruisselets.  Ne  formait  avec 
Chardeny  et  Tourcelles-Chaumont,  de  1828  à  1871,  qu'une  même  commune. — 

C.  de  Reims. 

Châteaux.  —  A  Quilly,  deux  châteaux  :  le  château  de  la  Motte,  qu'habi- 
tèrent les  d'Escanevelle  —  encore  une  fort  ancienne  famille,  —  seigneurs, 
quelque  temps,  de  cette  région.  Une  demeure  villageoise,  qu'entourent  quelques 
fossés  souvent  remplis  d'eau,  occupe  l'emplacement  de  ce  manoir.  Le  châ- 
teau dit  de  la  «  Cour  des  Prés  »  que  la  tradition  affirme  avoir  été  magni- 
ûque.  Il  aurait  été  détruit  par  les  troupes  d'Erlach,  et  la  môme  tradition  ajoute 
que  dans  ses  ruines  restait  enseveli  un  trésor  immense  :  une  caisse  remplie  de 
bijoux  d'or  et  une  autre  caisse  contenant  dix-sept  cent  mille  livres.  Furent  faites 
des  fouilles  profondes  et  des  recherches  aussi  multipliées  qu'infructueuses, 

SAINT-CLÉMENT  et  SAINT-PIERRE -A-ARNES.  —  Saint-Clé- 
ment. —  H.,  214.  —  E.,  88.  —  D.  C,  9.  —  D.  A.,  2o.  —  D.  D.,  64.  —  HecL,  996. 

—  B.  P.,  Machault.  —  F.  L.,  le  23  novembre.  —  C»  P. 

Saint-Pierre.  —  IL,  114.  —  E.,  35.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  24.  —  D.  D.,  63. 

—  Hect.,  858.  —  B.  P.,  Machault.  —  F.  L.,  le  18  octobre  et  le  dimanche  qui 
suit.  —  C"  P. 

Autrefois  form^iient  deux  communes  distinctes.  Réunies  depuis  1828  en  une 
seule  commune.  Sol  crayeux  donnant  d'excellents  moellons;  lambeaux  de  limon 
sableux  ou  argilo-sableux  exploité  pour  la  fabrication  des  briques.  Territoire 
traversé  de  l'est  à  l'ouest  par  VArne  qui  reçoit  V Amélie,  à  la  limite  ouest.  — 

C.  de  Heims  pour  Saint-Clément.  —  C.  de  Vitry  pour  Saint-Pierre.  —  Dans  cette 
zone,  d'assez  nombreuses  traces  de  cimetières  antiques  témoignent  d'un  impor- 
tant centre  de  population  aujourd'hui  déplacé. 

SAINT-ÉTIENNE-A-ARNES.  —  IL,  437.  —  E..  145.  —  D.  C,  5.  — 

D.  A.,  22.  —  D.  D.,  61.  —  IlecL,  2,956.  —  B.  P.,  Machault.  —  F.  L.,  le  18  oc- 
tobre ou  le  dimanche  qui  suiL  —  C'«  P.  —  Fanf.  —  Sol  entièrement  crayeux 


—  712  — 

iivor  lanihoaiix  dv  limon  sableux  ou  ar^ilo-sabloux.  Jadis  exploitation  de  la 
crai«\  pour  iiio«»Ilons.  Lo  limun  est  ulili>é  pour  la  fabrication  des  briques.  Ter- 
riloiro  arrosr^  par  IMnir  i\m  prond  sa  source  à  environ  1  kilomètre  i/2de 
Saint-Eti«.*niie. 

Histoire.  —  C.  de  Vitrv.  Fn  décembre  1273,  i<  Iluesl  cuens  de  Retest,  »  comme 
siro  du  lieu,  ronfirni»^  les  lettres  de  franchise  données  à  Saint-Elienne-à-Amea 
par  Jacques  du  Han,  chevalier,  et  Pouce,  sa  femme.  I.e  village  dépendait  alors 
du  bailliage  de  Machault.  (Vest  au  fi/zj/ic-Afoiif,  à  distance  éj<ale  de  Saint-Etienne 
et  de  Somuiepy,  que  Turenue  —  combatt-îint  alors  avec  les  Espagnols  contre  la 
France  -  livrait  aux  troupes  du  maréchal  de  Plessis-Praslins  la  célèbre  bataUU 
dite  de  Rt'fhcl,  I.'»  «lérenibre  16r;o  :  a  parce  que  le  nom  sonnait  mieux  aux  oreilles 
de  Mazarin.  »  Turenue,  vaincu,  rentrait  au  service  de  la  France;  en  même 
temps  ijue  ees  rr;,Mous  de  la  Cliampajine  et  de  TArfronne  se  trouvaient  débar- 
rassées tles  garnisons  espajznoles.  A  l'occasion  de  cette  victoire  sur  les  Espa- 
^Tiols,  fut  frappée  une  médailb'  comméniorative.  Légende  :  Victoria  Retelensis. 
Dans  le  champ,  la  Victoire,  tenant  un  bouclier  et  un  javelot,  foule  aux  pieds 
la  Discorde.  Sur  le  bouclier  :  Rk  Hisp.vms  =  sur  les  Espagnols.  Exergue  :  M.  d.cl. 
Au  n?vers  :  la  fij^ure  de  Louis  XIV. 

Eglise.  —  Lt's  chapelles  latérales  portent,  à  leurs  clefs  de  voûtes  :  Tune, 
les  armes  de  Heaumotit:  l'autre,  les  armes  des  cultivateurs  du  lieu  —  un  eke- 
vrou  arr.  :  t>n  cfu'f  'Vnn  r'Keau  accostr  tVuw  lam**  ffe  fnnlx,  d'un  fléau,  et,  « 
pointe,  d*Hnt'  tferbf.  —  A  Saint-Etieuue,  il  y  eut,  jadis,  un  prieuré. 

Ecarts.  —  Le  Moulin  n  Eau.  N.  C.  —  Le  Moulin  à  Vent.  N.  C.  Asseï  proche 
de  Sainl-Ktieuue-à-Arnes,  autrefois,  un  villa^ze  nommé  Somme-Arne,  incendié, 
pillé,  lorsque  se  livrait  la  bataille  de  Rethel.  11  n'en  existe  plus,  aujourd'hoî, 
que  le  souvenir. 

SAINT-PIERRE-A-ARNES.  ~  Voir  Sai.nt-Clkment. 

SEMIDE.  —  IL,  iii.L  -  K.,  127.  —  IL  C,  7.  —  D.  A.,  13.  —  I).  D.,  54.  - 
Hect.,  :L704.  -  B.  P.,  Vouzi«'rs.  F.  L.,  le  dimanche  après  le  9  octobre.  — 
C'«  P.  —  Le  sol  est.  presciu»»  totalement  crayeux  :  3,357  hectares.  La  partie  est 
du  territoire  —  le  plus  étendu  de  tout  le  canton  —  est  sillonnée  de  ravins  pro- 
fonds; la  parti**  ouest  se  rattache  au  j^Tand  plateau  de  la  Champagne.  Les  bois 
occupent  unr  assez  importante  superficie.  1)»'  Seinide,  jaillit  une  source  qui 
donne  naissance  au  ruisseau  d'Aidin.  —  C.  de  Vitrv. 

Ecarts.  —  Bainamt,  W  hab.  —  Mcdenh,  —  Le  Moulin,  4  hab.  —  Le  CMteau, 
i  bal).  —  Or/'euil,  :»2  hab.,  ancien  hameau  fondé  par  un  bon  prêtre  originaire 
de  Semide.  Il  espérait  que  les  Semidiens  abandonneraient  leur  vallée  pour 
venir  habiter  Orfeuil,  situé  sur  une  plaine  élevée.  Mais  son  espoir  fut  déçu. 
Les  Seuiidiens  tenaient  trop  à  leurs  ver^'ers,  à  leur  bonne  vallée,  aux  cendres 
de  leurs  pères  ([ui  reposent  au  milieu  du  village.  [^  ferme  d'Orfeuil  était,  au 
dernier  siècle,  ex<;mpte  de  corvées.  —  Sray,  8  hab.;  rappelle  un  hameau  con- 
sidérable, très  ancien;  c'est  le  Snlis  que  mentionne  un  privilège  d'HonoriuslU 
en  favpur  de  l'abbaye  de  Sainl-Thierrv.  !Jn  seigneur  de  Scay  assistait  au  sacre 
de  LiMiis  \V.  Dans  Téfilise  Saint -Maurice,  de  Reims,  fut  enterré,  en  1312, 
c  Gilhn'tus  de  Saya  —  de  Scay,  —  mayinler  scholarum  ecclesiœ  Remensis,  » 

TOURCELLES-CHAUMONT.  —  IL,  i:>8.  —  E.,  48.  —  D.  C,  10.  - 

I).  A.,  î).  —  1).  I).,  48.  —  Hect..  iH2.  —  B.  P.,  Vouziers.  —  L.  L.,  le  premier 

dimanche  d«*  mai.  —  Territoire  mamelonné  par  les  monls  de  Champagne.  Craie 
et  marnes  crayeuses;  limon  ai^ilo-sableux;  quelques  alluvions.  Plusieurs  petites 
sources  sans  grande  importance.  Ne  formait,  de  1828  à  1871,  avec  Chardeny 
et  (Juilly,  qu'une  seule  commune.  —  C.  de  Reims. 


—  713  — 

ChAteaux.  —  Deux  châteaux.  L'emplacement  de  l'un  d'eux  est  assez  vaste. 
Les  anciens  fossés  sont  encore  très  visibles;  de  même  que  sont  fort  apparents 
les  tracés  du  parc  et  des  avenues.  L'autre  château  se  nommait  «  Chatio-Malo  ». 
Il  s'élevait  sur  le  plateau  qui  domine  la  vallée  de  Bourcq  et  fut,  nous  raconte 
la  légende,  habité  par  un  «  mauvais  seigneur  »  ne  vivant  que  de  rapines,  de 
pillages  et  meurtres.  Par  bonheur,  c'est  toujours  la  légende  qui  nous  l'affirme, 
qu'un  jour  saint  Lig}^,  voyageant  dans  cette  région,  eut  pitié  des  Chaumontois. 
Il  fit  un  signe  de  croix  et,  à  la  seconde  même,  le  château  s'effondra;  puis  d'entre 
ses  ruines  jaillissait  une  «  source  bienfaisante  »  —  elle  coule  toujours  —  dont 
les  eaux  passèrent  longtemps  pour  avoir  la  puissance  de  guérir  maintes  mala- 
dies réputées  incurables.  Un  couvent  remplaça  le  château.  Les  anciens  du  pays 
affirment  qu'en  cet  endroit,  dit  Chastillon-Malo,  le  sol  tremble  et  «  sonne  creux  » 
lorsqu'on  le  frappe  fortement  du  talon.  Recouvre-t-il  quelques  excavations? 
Autrefois  on  voulut  s'en  assurer.  Mais  à  peine  quelques  mètres  étaient-ils 
creusés  que  l'on  entendit,  sortant  des  profondeurs,  un  bruit  sourd.  Saisis  de 
crainte,  ceux  qui  creusaient  s'enfuirent,  et  jamais  plus  semblable  tentative 
ne  fut  renouvelée.  Récemment,  pour  qu'il  fût  possible  de  niveler  le  terrain, 
disparut  la  croix  de  Saint- Ligy,  seul  souvenir  visible  rappelant  cette  légende 
naïve  que  nous  venons  de  raconter.  Peut-être,  en  cet  endroit,  y  eut-il  un  cime- 
tière gallo-romain.  En  labourant,  on  mit  souvent  à  jour  des  squelettes,  des 
monnaies,  des  poteries  anciennes. 

A  mentionner  une  autre  fontaine  :  celle  de  Saint-Amand,  dont  les  eaux 
«  miraculeuses  »  mais  surtout  excellentes  pour  la  lessive  étaient  plus  fréquentées 
jadis  qu'elles  ne  le  sont  aujourd'hui,  par  les  mères  «  ne  sachant  pas  d'où  souf- 
fraient leurs  enfants  ».  On  plongeait  un  linge  dans  la  fontaine,  puis  le  bébé 
en  était  enveloppé,  et  c'est  à  l'endroit  du  corps  où  s'attachait  le  linge  qu'était 
le  mal. 

Ecarts.  —  Chaumont.  —  Le  Moulin  à  Vent,  N.  C.  —  Le  Chauffour,  I  i  hab.  — 
Mazagran.  —  Le  Point  du  Jour,  —  La  Folie. 


VIL   CANTON    DE   MONTHOIS. 

Ce  canton  comprend  dix-huit  communes  :  Monthois.  Ardeuil-Montfauxelles, 
Aure,  Autry,  Bouconvillo,  Brécy-Brières,  Challerange,  Condé-les-Autry,  Liry, 
Manre,  Marvaux-Vieux,  Montcheutin,  Mont-Saint-Martin,  Saint-Morel,  Savigny, 
Séchault,  Sugny,  Vaux-les-Mouron. 

Il  est  borné  :  au  nord,  par  le  canton  de  Vouziers  ;  à  l'est,  par  celui  de 
Grandpré  ;  au  sud,  par  le  département  de  la  Marne  ;  et  à  l'ouest,  parle  canton 
de  Machault. 

Ce  canton  est  exclusivement  agricole;  le  nord  surtout  est  très  productif; 
le  sud-ouest  présente  déjà  l'aspect  des  monotones  plaines  de  la  Champagne. 
Arrosé  par  V Aisne  et  quelques  ruisseaux  :  entre  autres  VAlin, 

o,49l  hab.  ;  1,787  élect.  ;  19,656  hect. 

MONTHOIS.—  IL,o:»8.  —  K.,  192. —  D.  A.,  10.  —  I).  D.,  62.  —  HecL,  IJ98. 
—  B.  P.,  Monthois.  —  F.  L.,  la  Trinité  et  le  dimanche  après  le  18  octobre.  — 
C*  P.  —  G.  —  T.  —  B.  B.  —  Fanf.  sonnerie  de  trompes.  —  S.  T.  —  Gaize 
avec  terres  douces  et  légères.  Dans  un  bas-fond,  où  passe  le  ruisseau  de 
Jailly,  alluvions  sableuses  et  marécageuses.  Sables  verts  avec  nodules.  Marnes 
crayeuses.  Trois  sources  :  la  fontaine  de  Sauvre,  la  fontaine  d*Agrève,  le  ruis- 
seau dWlin.  «  Les  Monthoisiens  —  dit  Hubert  dans  sa  GéocRAPHiE  —  sont  gais, 
joyeux,  goguenards  et  très  hospitaliers;  les  femmes  sont  bien  faites  et  d'un 


-  714  — 

Immu  salles  ollc^s  no  manquent  pas  d>spril.  »  Vestiges  d'anciens  remparts  et 
<l'.ni('i»*nnos  fortifications.  —  C.  di»  Vilrv. 

Eglise.  —  Est,  en  son  t'nseniblo,  de  style  ogival  du  seizième  siècle.  Dans  le 
rhu'ur,  d'assez  jolies  stalli's.  Dans  la  chapelle  du  transept  nord,  un  double  dip- 
Iviliio,  en  ronde-hossc,  fort  curieux,  représentant  des  épisodes  de  TAncien  et 
du  Nouveau  Testament.  I.a  «  maîtresse  <^glise  »  de  Monthois  se  trouvait,  très 
autrefois,  h  Corbon,  écart  de  Saint-Morei.  Elle  fut  détruite  pendant  la  RéTO- 
Inlion,  et  sur  son  emplacement  s'élève  une  croix. 

Ecarts.  —  L«i  Chapvlh  Sfiinl-Pierre.  N.  C.  —  \jbl  Barrière  enli'e  deux  Boi$, 
:>  liai).  —  La  Fttminc,  4  liab.  —  La  iitur,  iW  hiib.  —  Sîngly.  Xjn  tradition  affirme 
qu'il  y  eut  jadis,  a  Sin^Iy,  un  importint  prieuré  de  femmes.  1^  porte  d'une 
viiMlle  maison  de  Monthois  est  surmontée  d'un  linteau  qui  parait  dater  da 
douziènn^  siècle  :  c*  Deux  arcades  (voir  D^  Vincent  :  ouvnigecitéjen  plein  cintre, 
géminées  et  surmontées  d'une  troisième  dans  laquelle  figure,  en  haut  relief,  an 
écu  trian;:ulair(>  très  archaïque  et  satis  armoiries.  Elles  sont  toutes  trois  ornées 
d'un  ran^'  de  dénis  de  sriiî.  (le  curieux  débris  peut  venir  de  Singly.  » 

Lieuxdîts.  —  La  Fimtainr  Matlnin*\  qui,  dit  la  légende,  sauva  Monthois 
d'un  terri bh'  inci-ndie.  —  La  l\uf*Ue  tics  Corp:i,  le  Pont  des  Coi^n,  le  Pont  h 
Pardon  (voir  Me\rac  :  Vii.lks  ft  Villacjks  dks  Ardennes).  —  La  Fontaine  du 
Ames,  Ainsi  se  nomme  un  caractéristique  monticule,  fait  de  mains  d'hommes, 
et  que  l'on  croit  ètn*  un  cinicliêre  romain.  Autrefois, les Monthoisiens envoyaient 
les  nouveaux  venus  (piérir  de  l'eau  à  certaine  prétendue  source  qui  coulait 
sur  la  hauteur.  Etaient  alors  appelés  «  ilnes  »  ceux  qui  se  laissaient  prendre  i 
cette  |»laisanlerie  ;  d'où  ce  nom  :  fontaine  des  àncs,  mais,  par  courtoisie, 
"  des  Ames  »>. 

ARDEUIL  ET  MONTFAUXELLES.  —  H.,  170.  —  E.,  33.  —  D.  C,  6. 
-  1).  A.,  10.  —  I).  IL,  6«.  —  Hect.,  420.  —  B.  P.,  Monthois.  —  G.  —  F.  L.,  le 

dimanche  après  le  S  septembre.  —  Les  deux  villages,  autrefois  distincts,  sont 
séparés  par  le  ruisst'au  d'Alin,  A  signaler  aussi  la  source  Notre-Dame,  Terrain 
en  ^'énéral  arf^ilo-sableux  et  tourbeux  en  quelques  endroits  ;  nombreuses 
manx^s  crayeuses  blancluvs  ou  grisâtres.  —  C.  de  Vilry. 

Eglise.  —  Dans  l'é^^lise,  remontant  au  seizième  siècle,  en  style  gothique 
flamand,  ^it  tiès  haut  et  tr«>s  puissant  sei^^neur  M'  François-Louis,  C'*de  Moy, 
ancien  pnst>i;;ne  au  ré;^^  de  Sa  Majesté  impériale  et  son  pensionnaire,  sei- 
^Mieur  d'Ardeuil  et  autri>s  lieux,  lequel  décéda  le  27  septembre  1767,  et  très 
haute  et  puissantiMlame  Anne-Krançois(Mi'Ale^re,  son  épouse,  laquelle  décéda 
le  27  dérembrr  de  la  même  année. 

Château.  -  Kranenis  di>  Moy  —  d  une  famille  Picarde,  —  grand-père  de 
Krancnis-Louis,  mourut  en  1()92,  au  château  de  MontfauxeUes.  Les  d*Alègre 
étaient  ori^^'inain'S  ilu  Péri;;nnl. 

Ecarts.  —  litinlt-rr  Un  /^7//-/^»/s.  :i  h  ib.  —  Mof/fi,  5  hab. 

AUTRY.  --  IL,  WiO.  —  K.,  lolL  —  IL  <:.,  13.  —  D.  A.,  20.  --  D.  U.,  73.— 

Ile,  I.,  |,r,:r*.  -  IL  P.,  Antry.  -  (i.  T.  -  K.,  13  avril,  8  septembre  et  6  dé- 
eeinJMe.  -  I'.  L.,  le  dimanche  après  le  17  septembre.  —  €*•  P.  —  B.  F.  — 
Sol  sableux  e(  Ié«:cr.  loo  ht;otares  dalluvions  argilo-sableuses.  V Aisne,  qui 
reeniL  la  D^nnoist'.  et  le  ntisacnu  //*•.<  Hivvrcs,  traverse  le  territoire  d*Autry. 
Villa;.'!'  a^rréablement  assis  dans  un  vallon,  au  pied  d'une  collinette  qui  porte 
l'é^Mise. 

Histoire.  -  C.  de  Vilrv.  Ancienne  chàtellenie  relevant  du  comté  de  Grand- 
pié  ;  deviMuie  plus  tard  baronnie.  Assié^'é  et  incendié  parles  Anglais,  en  1359, 
Aulrv  lui  racheté  à  Kustaehe  d'Auberchicourt,  qui  la  tenait  comme  de  bonne 
prise,  moyeimant  7,0UU  llorins  d'or  au  mouton  pour  le  principal,  plus  7,000 


florins,  donnée  en  cadeau  h  Courageux  de  Masny  et  à  Guy  de  Neville.  Duns 
Itis  premières  années  du  règne  de  Charles  IX,  Aulrv.  ville  enlièremenl  pavée, 
appurtenail  à  Jean  de 
Rouvroj*  ainsi  qu'à 
son  frère  qui,  pris  les 
armes  h  la  main  alors 
iju'îl  était  au  camp 
des  hu;jueiiots,  subit 
la  "  peine  de  félonie  ■•, 
à  la  suile  de  laquelle 
fut  conllsquée  la  terre 
d'Autry.  Mais  comme 
Jean  n'avait  point 
été  rebelle,  le  roi  lui 
donnait  la  moitié  des 
terres  saisies.  En  (517, 
village  presque  ruiné, 
l'arsurcroll,  eut  beau- 
coup à  souffrir  des  dé' 
pi-édalionstl'Erlttcliet 
de  Rosen  pendant  la  A^'n 

Fronde.   Le  21   aoùl 

IfJS,  Claude-Aiiloiiie,  pure  de  Jean-Armand  itarbin,  baron  de  Broyés,  ache- 
lait  la  sei^ieurie  dAulrv  à  Louis-Josepli  Gnujon  de  Tliuisy  —  qui  la  détenait 
depuis  1092,—  iiioyennanl  12.000  livres  de  rentes  viagères.  Autry  resta  jusqu'à 
la  Révolution  dans  cette  l'umille.  Aux  archives  des  Ardennes  est  conservée 
l'inli^re^sanle  charte  de  celle  commune.  Le  sire  d'Autry  élait  un  des  quatre 
cil e VII liera  porle-ilaia  de  la  .Sni ri le*Aiii poule,  alors  qu'à  Reims  était  sacré  le 
roi.  (Voir  Le  Citeskr.) 

Eglise.  —  Cerlains  indices  laissent  supposer  que  l'éf^lise  d'Autry  remon- 
leruit  au  douzième  siècle;  mais  les  éhouleineiits  de  la  falaise  gaiieuse  entraî- 
nèrent le  sancluaire  primitif.  En  1770,  Tut  reconstruit  le  ^rand  portail.  A  signaler 
deux  cartouches  :  —  H.  Oudet  ^  k:*  1567  —  sur  la  plinthe  des  pilastres,  porte 
méridionale.  Le  nom  de  Oudel  est  1res  répandu  dans  la  région.  Un  Oudet, 
avocat  il  Saintc-Meneliould,  défendit,  en  (7.S6,  les  verriers  d'Argonne  contre 
les  fermiers  fiénéraui.  au  sujet  des  droits  Jk  percevoir  sur  leurs  importations 
en  Champagne .  Puis  la  si  i:urieuse,  dans  sa  naïveté,  inscription  tumulaire 
d'Armand  de  Broyer,  comli-  d'Autry,  el  de  sa  femme,  Louise  de  Mascrany, 
iissassinée,  en  1781,  "  de  vin|iil-deux  coups  d'un  instrument  de  fer  tranchant,  " 
rn  même  temps,  ajoute  le  proues-verlukl,  que  les  assassins  "  ont  percé  de  cinq 
coups  d'un  pareil  instrument  la  nommée  Bertignon,  sa  femme  de  chambre,  » 
Louise  de  Mascruny  apparlenait  à  une  fii  mille  anoblie  sous  Louis  XHI  pour 
avoir  apporlé  la  première,  h  L3-011.  la  fabrîeulion  des  étoffes  do  soie.  La 
dernière  descendante  des  Mascrany  en  ligne  directe  mourut,  en  ISB8,  aux 
environs  de  Lyon.  Un  Louis  Karbin,  coiiile  de  Bi-oyes,  né  en  17H6,  mourut 
à  Jandun  le  13  mai  1873.  Il  fui  dépose  provisoirement  dans  un  caveau.  eti 
dit  la  tradition,  bien  récente  d'ailleurs,  on  olTraît  cinquante  mille  francs  h  qui 
serait  assez  audacieux  pour  aller  ftarUer  ce  cadavre  pendant  une  année  tout 
entière.  D'aucuns  voulurent  gagner  cette  forle  somme  :  maïs  ils  revinrent 
épouvantés  de  cette  veillée  terrible,  alflnaant  que  le  comte  de  Broyés  était 
encore  asseï  vivant  pour  châtier  les  léméraires  rapaces  que  séduisait  ce 
sacrilège  iippAt  du  gain. 

Château.  —  Situé  au  pied  Ue  l'église,  le  chflteau  porte  en  agrafes  de  fer. 
sur  lii  façade  nord,  son  nom  et  sa  date  :  AuUry  —  t63S.  Construit  par  Jean, 


—  llfi  — 

tils  «lu  si(?ui' (11*  (iL-nicoiift,  prrsidont  du  Karrois;  on  briques  avec  chaînes  de 
pirrn»,  f»Mn*'tros  à  iik'ik'Jiux  rrois^^s  on  piorro;  <'ellos  du  douxièiue  étaue  cou- 
poiit  la  roniiiln\  sont  à  frontons  hrisrs,  ornés  do  vases  sculpl«^s.  Assez  proche, 

I  onipIareintMit  d'un  cliàleau  féo<lal  à  motte  et  à  donjon.  Sur  ce  même  lerri- 
toirc  d'Aiilrv,  s'rlrva,  jadis,  un  tioisirmiMîhilteau,  dit  de  Boncourt,  aujourd'hui 
di'truit,  t'I  «|uo  pillait,  on  !0;î7,  un  détachenuMit  du  régiment  allemand  de 
Kouillnn.  alors  ranlnnné  à  Sainte-Mon<;hould. 

Ecarts.  —  Los  lilcrn'a,  ',')  hîib.  —  l.a  G'iri\  9  hab. 

Liieuxdits.  —  Los  liinra,  rappelant  Ips  f^rotlos  do  nos  ancêtres  y>réhisto- 
rii|ui»s.  --  Ai'jenti'lics:  pa<so  pour  avoir  ôtô  r«*rnplacemont  primitif  du  village. 
—  Sfiinf-lMiiihert,  où  s»»  Irruivo  h*  fann'ux  ormilayo  de  Saint-Lambert,  «'  rebastye 
<*n  Tan  iôiit  ».  Jadis,  abritait  un  vieillard  surnonimé  TFlnnîte.  A  la  fois  gar- 
dion  do  la  ohapollo  «*t  fossoyeur,  rovrtu  d'une  pM<Tine  ornée  de  coquilles,  il 
poroovait  do  menues  redevances  on  nature  sur  les  habitants  d'Aulrv.  (Voir 
les  curieux  détails  que,  dans  son  ouvrage  sr)uvent  cité,  le  D'  Vincent  donne 
sur  cet  eriuita^o.  ■  -  Los  (ii''>s-Fiin.r.  Vax  l'ainiéo  i  iSl»,  «<  Escelin,  comte  do  firand- 
pré,  eut  un  jour  tiuolque  différen»!  avec  quelques  soij;neurs  ses  voisins.  Il  avoit 
app<isté  et  appresté  quelques  soldats  pour  prendre  tout  ce  qu'ils  pourroient 
sur  les  ailversain's  ;. . .  ils  prirent  entre  autres  le  curé  du  village  de  Chestres, 
à  çau>e  (|u'il  avoit  la  réputation  d'avoir  des  e>cus,  et  le  voulans  rançonner  ils 
remmenèrent  lié  et'zarotté  les  bras  et  jambes  dessous  le  ventre  de  sa  jument. 
Comme  ils  arrivèrent  près  le  bour^'  (l'Anltrey,  au  lieu  dit  le  firos-Faux,  le 
pauvre  »aptif,  ontemlant  soinior  les  cbiches  de  Senne,  se  recommanda  dévote- 
ment à  saint  Oricle,  et  aus<vto>t  ses  liens  se  rompirent,  et  se  relira  dans 
l'église  de  Senuc  ;  et  comme  les  soldais  le  tialoppôrent  jusques  dans  icelle,  ne 
le  penrient  retrouver  juscpies  au  matin  suivant  qu'ils  le  reprirent;  mais  à 
leur  dam,  car  ils  devindrent  insensé/  tous  et  le  prestre  évada.  »  Ce  lieudit,* 
témoin  de  cette  axent ure  qn(»  nous  raconte  dom  (îanneron,  existe-t-il  encore? 

AURE.  —  II.,  127.  -  E.,  :J2.  —  I).  C,  «.  —  I).  A.,  18.  —  D.  D.,  70.  — 
ïlecl.  1,272.  —  n.  l».,  Montliois.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  suit  la  Saint-Remy. 
-  C*^  l*.  Le  territoire  se  repose  presque  entièrement  sur  la  craie.  Aure 
••st  placé  dans  une  dépression  en  f«»rme  il'entonnoir,  proche  la  source  du 
ntisscati  //'.A///*,  ('elle  situation  l'expose  à  élie  submerj^é.  Et,  en  effet,  nous 
lisons  dans  les  Akkiciik-  hk  IUim-,  anné»*  177«i,  alors  (pie  le  soir  du  il  juillet, 
après  un  ma^e  afîrenx  sur  les  Hiancs-Monls  (W  Sommepy,  une  inondation 
ccuisidéra])li'  subnierijea  les  villa^jes  d'Aure  et  de  Seniide  :  «  M.  le  chevalier 
(le  Koutreri'S,  j^arde  dn  loi,  <ienienrant  à  Aure,  après  avoir  couru  les  plus 
trraiuls  dan^'iTs,  parvint  à  sauver  denx  (enfants  prêts  à  périr.  Lui  et  son  frère 
ont  perdu  la  nieillenri'  partie  de  leurs  biens  et  ont  partaf^é  le  reste  avec  les 
niallioun'ux  habitants  s«»c(»nrus  jjar  eux  an  milieu  dos  eaux.  »  —  C.  de  Vitry. 

Lieudit.  --  Le  M  f  m  lin,  s  liai». 

BOUCONVILLE.  -  IL,  2i:L  —  K.,  Sii.  —  D.  C,  8.  —  D.  A.,  18.  — 
I).  I).,  70.  —  lïert.,  i,:ii7.     -  IL  1*..  Montliois.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le 

II  novembre.  -  (>■  P.  —  Hanibs  de  ^'aize,  sables  argileux  verts,  marne 
crayj'use,  craie;  quelques  oxcel|eni«»s  terres  sur  les  marnes.  Terrain  d'alluvion 
le  lon^'  do  la  Dnrnwifio,  qui  borde  le  sud  du  territoire.  A  signaler  la  source  de 
liutz.  —  C.  do  Vilrv. 

Lieuxdits.  —  Le  Pr»'-  (frs  (h,  le  Chnmp  de  rEpt^*\  le  Chemin  des  yonmmds, 
la  FnsiH'  le  Dinhlc,  le  Vhninjt  dm  Mnhiea,  le  P'iirier  du  Bon  Dieu,  noms  qui  son- 
nent conmn*  un  clairon  de  bataille,  où  tlonre  singulièrement  la  légende.  —  Les 
Fraïu'.a  ou  hîs  Froids.  Fns^irs.  on  se  trouvait  un  chàteau-fort,  occupé,  puis 
inconilié^  en  lîiOl,  par  l»;s  li^'ueurs. 


-la  - 

BRËCY-BRIÈRES.  —  «..  291,  -  F..,  100.  —  D.  C.  S.  —  0.  A-,  13.  — 
D.  U.,  6a.  —  He<;l.,  8i>9.  —  H.  P.,  Monlhois.  —  K.  L.,  le  premier  dimanche 
d'oclolire.  —  C"  P.  —  La  ^uht^,  les  alluvifins  de  l'Aiane  el  de  ses  aflliients 
oucupetil  presque  tout  le  territoii'e.  Arrosé  parles  ruisseaux  (t'A  lin  ^l  tle  Jailly. 
—  C.  de  Vilry. 

Ecarts.  —  Crfcy,  1 1  hiib.  ;  Terme  tellement  ancienne  qu'on  la  trouve  men- 
tionnée dans  une  uharte  du  septième  sji^cle.  Etait  fort  prohablemenl,  des  ses 
orif^ines,  une  abbaje  de  femmes. 

Briôres,  section  de  lîrécy.  où  se  Irouvi-  le  château  ayant  appartenu  au 
général  Veilande  :  il  y  mourut  le  31  murs  iëi'à.  Ce  général  et^t  enterré  dans 

le  cimetière  de  Bréoy-Brières.  près  de  ^ ___^^  l'église.  Sur 

lapyramidequisurraonle  le  tombeau,        ^^.^"^  "^-^  onlit(er 

vingl-une  lignes]  :  ••  Ici  repose  le 
rai  baron  Veilande,  com- 
mandeur de  l'ordre  de 
la  Légion  d ' honneur, 
chevalier  de  l'ordre  de 
la  Couronne  de  ferd'Au- 
trïcbe  et  chevalier  de 
l'ordre  de  Saint-Louis, 
ancien  député  et  ancien 
membre  du  Cktnseil  gé- 
néral du  déparlement 
des  Ardennes,  mort  le 
n  mars  1643.  dans  sa 
terre  de  Briêres.  Priez 
pour  lui.  i>  —  Le  géné- 
ral Veilande  eut  trois 
enfants  :  Marguerite- 
Eulalie,  morte  le  18  février  I84n,  à  vingl-cinq  ans;  Louis-t'rédéric,  mort  à 
Paris  le  2i  décembre  \B5H,  dans  sa  trente-troisième  année;  et  Charles- Michel- 
Gustave,  né  le  lË  mai  IStT,  qui  laissa,  sous  le  nom  du  n  Uaron  Veilande  i>, 
le  souvenir  do  ses  exccntricilés  :  il  mourut  A  Hriéres,  dans  une  maison  voisine 
du  chaieau,  le  14  juïlleL  1S74.  » 

CH&LLERANaE.  —  H.,  422.  —  K.,  133.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  H.  — 
D.  D.,  64.  —  Hect.,  1,H3.  —  B.  P.,  Monlhois.  —  V.  L.,  le  dimanche  après  le 
H  novembre.  —  C'  P.  —  G.  —  T.  —  Vaste  étendue  de  terrain  d'alluvion  formée 
par  le  ruixneau  d'Alin  et  le  raissenu  <ks  Sa'jnons  qui  su  réunissent  &  ('halle- 
range  pour  former  la  n'ri'^re  d'Aijréves.  Dans  le  nord,  autour  de  Joyeuse,  ou 
trouve  lu  gaize  avec  quelques  terres  sableuses  d'asseï  honne  qualité.  Ne  formait 
avec  Brécy,  au  treizième  siècle,  qu'une  même  paroisse.  —  C.  de  Vilry. 

«  A  mesure  que  nous  marchons  vers  Challerange  —  écrit  Bruge-Leraallre 
dans  ses  Voyacrs  rk  zigzags,  —  le  fond  de  la  vallée  s'élargil  davanloge  :  en  vue 
de  la  gare  elle  llnil  par  alleimlre  les  proparlions  d'une  vaste  plaine  entourée 
d'un  cercle  de  gracieuses  collines.  Le  village,  qui  en  occupe  le  centre  el  dont 
les  abords  se  reconnaissent  à  ses  nombreux  ctiamps  de  pommes  de  terre,  parait 
h  peine  se  douter  des  conditions  exceptionnelles  qui  lui  soûl  faites.  La  seule 
démonslration  un  peu  marquante  &  laquelle  il  s'est  livré  jusqu'à  ce  jour  s'est 
manifestée  par  la  reconslruclion,  en  1883.  de  sa  vieille  église,  devenue  un 
édifice  à  briques  dures  el  &  contreforls,  d'un  jet  très  élancé.  i>  Servit  jadis  de 
lieu  d'inhumation  aux  Pasté.  seigneurs  de  Challemnge,  donl  l'un  fut,  au  ti*ei- 
lième  siècle,  un  très  renommé  maréchal  de  France.  "  Ruines  d'un  beau  rhd- 
leau.  "  écrivait  Jean  Hubert  en  18HU.  Aujourd'hui  ces  ruines  n'existent  plus. 


du  otiai«an  de  Brltm 


—  71K  — 

Ecarts.  —  I.a  Venne  tk  Joyeuse,  12  hab.  —  Le  Chemin  de  Fer,  44  hab.  —  La 
liari*,  47  hab.  -  liitchenff.  11.  Vn  erniita^'e,  autrefois.  L*erni île  avait  le  privilège 
d'onti»rn»r  dans  un  rliani|»,  sa  propri»'»!*^,  les  morts  dos  environs.  Il  vivait  sobre- 
ment (le  quelifues  Irfzunn's.  A  Huclieny,  sort  de  la  gaize  une  source  très  abon- 
dant»' et  très  pn'oieuse  pour  l'irrigation  des  prés. 

CONDÉ-LES-AUTRY.  -  IL,  328.  —  E..  96.  —  D.  C,  15.  —  D.  A.,  23. 

—  h.  n.,  Tîî.  —  lier!.,  7î>7.  h.  P.,  Autry.  —  K.  L.,  le  10  janvier  ou  le  di- 
manrlh»  suivant.  ('.'•  P.  —  Ln  plus  grande  partie  du  sol  est  constituée  par 
la  ^Mi/.«%  recouverte  sur  la  hauteur  au  N.  de  (^-ondé  et  proche  de  la  Mare-aux- 
RuMifs  par  le  liumn  aver  gravier.  Quelques  alluvions  sablo-argîleuses.  l'Aisne 
traversin  le  leriitcûre;  le  ntissictni  tU  la  Mttre-au.r-litrnfs  arrose  le  village.  Existe 
à  Onid^'-les-Autry  une  ^to11«»  profonde  ereusêe  dans  la  gaize  et  encore  inexplorée. 
Otlt'  «:rotle  ser'arf-ell«'  une  station  pirhistorique?  A  signaler  aussi  d'impor- 
tantes suhstruetions  d'origirr^'  ineonriue.  —  (!.  d<»  Vitrv. 

Ecarts.  -  /ro »/-/«•- /V//7,  7  liah.  --  ihœhrnj,  :\  hah.  —  Li  Mare-anx-Bœuff, 
71  liai).  Un  pouillé  de  \'.\U\  nous  apprend  qu'à  cette  époque  Rinarville  et 
Cond»^  ne  faisaient  ipriint'  même  j)ari>isse  ido.vennn  de  Cemay-en-Dormoisi. 
La  grande  réforme  administiativf  d<*  171M)  les  disjoignit  :  au  département  de 
la  Marrit'  fut  attiilan»  Hinarvillr;  au  département  des  Ardennes  fut  attribué 
(^ornh'-N's-Autrv.  Rirn  plus,  on  coupait  en  deux  le  hameau  de  la  Mare-aux- 
Hd'ufs  sons  prétexte  qu'il  était  assis  sur  le  ruisseau  de  Coudé,  lequel  restait 
ilésigné  comme  ligne  df  démarcation.  Disons  que  ce  mol  deCondé  ne  rappelle 
en  ri«Mî  If  célébr-e  homme  de  guerre.  Il  signilîe  tout  simplement,  ici  :  confluent; 
l'Aisne  n-c^vant  le  i  iiissean  d<?  Marbteuf —  ou  de  la  Mare-aux-Boeufs  —  non  loin 
th'  la  nir  Jcs  Eiiiix-li''nitrii:  allusion  à  «leux  fontaines,  but  de  pèlerinage.  —  La 
Foiyr  tir  liirt  rrs,  Inngée  par  la  V'o/e  ips  Varfo^s,  rappelant  cette  légende  de  la 
vacli<>  nivstéiieiise  (pii,  tons  les  mois,  arrivait  portant  suspendue  &  ses  cornes 
un»'  bonis»*  on  s»»  tr-ouvait  la  rvlrihution  du  berger. 

LIRY.  -  IL,  201.  —  i:.,  01.  -  I).  C,  4.  —  !).  A.,  14.  —  1).  D..  66.— 
Ilect.,  i,271.  -  IL  1».,  .MonllH.is.  —  K.  L.,  la  Pentecôte.  —  O*  P.  -~  B.  B.  — 
Les  monts  d»'  r.|]am[)a;:n»^  travei'st'nt  Liry  dont  les  hauteurs  sont  constituées 
par-  la  ci'ai»*.  l)'»'X«M'll»'nles  terres  sélendent  sur  la  marne  crayeuse  au  pied  de 
(res  monts.  Arrosé  par  h'  ntissciiu  (k  Lirij  (jui  a  pour  affluents  les  ruisseaux  de 
Chrinaini'  et  des  Dura.  Signalons,  parmi  les  sources,  celles  du  Grand  et  du  PeîU 
Ehiiui.     ■  C.  de  Vilr-v. 

Eglise.  —  Ln»*  curi»nise  inscription  (pii  semble  remonter  aux  temps  de  la 
Li;;uc  —  sur  la  tacad»»  d'un  pilier.  U^ialre  liâmes,  divisées  chacune  en  deux 
plirasj^s  distin»-t(?s  :  la  première  en  fran«;ais,  la  deuxième  en  latin,  et  qu'alors 
»)rr  peut  tra»luir»?  :  Pr-emière  lign»'  :  Vntj  Dirr.  Tuisez  vous,  voyez,  faUes  silence, — 
h»'uxieine  liyne  :  Viir  Iny,  Pour  t/ur  mua  soyez  en  paix. — Troisième  ligne  :  Vfif 
f'oy.  Vruillt'z  nr  pnint  ju(jrr  Itmrruireuund,  —  U"atrièmc  ligne  :  Vny  roy.  Soyez 
muta  stniillurr.  —  Sur*  un  fragment  de  l'ancien  transept,  un  «''CU  à  trois  chevrons 
al»'r'es  :  arm«ûri»'s  «pii  pur-erit  apparterrir  aux  Ih'v  d»»  Seraucourt  ouauxBlotte- 
li»'r»*  d»'  Pi«ardi»'.  Lirv  rpii,  sn»'cessivement,  appartint  aux  de  Sugny,  aux  de 
Uoncy,  aux  de  Kou^èr»',  avait  pour  possesseur,  en  1790,  niessire  Gilbert  de 
Savi;^'ny,  rnédecirr  de  la  (irande-Kcnrie  du  roi. 

Ecarts.  —  L»'  Moulin  n  Eau.  N.  C.  —  Le  Moulin  à  Vent,  .\.  C. 

MANRE.  —  IL,  2:;4.  —  K.,  Si.  —  I).  C,  0.  —  D.  A.,  19.  —  D.  D.,  71.  — 

ll»M't.,  l,8:;o.  -  -  |{.  p.,  Montliois.  —  F.  L.,  le  <limanche  après  le  H  novembre. 

-  -  i'>'  P.  ■  <i.  —  Sol  presiju»'  totalement  constitué  par  la  craie.  Marnes 
craveus«*s  dans  le  fond  de  la  vjillée  de  Manre.  Kaux  en  abondance  sur  le  terri- 


toire,  notamment  le  ruisseau  d'AUn  et  sps  d.'ux  af 
ruisseaux  de  la  Tannerie  et  du  bois  hMij.  —  C.  de  Rei 

Ch&teau.  —  Appartint  à  l'une  des  brandies  de  l'ancienne  famille  de  Itoucy; 


1  juge  par  l'une  des  porte*  qui  reste 


était  fort  vaste,  fort  sompti 
de  ce  chflteau.  Avait 
sa  chapelle  castrale , 
dédiée  à  sainte  Mar- 
guerite et  dont  le  pa- 
tronage appartenait  au 
comte  de  (îrandpré.Ce 
comte  et  isabeau,  sa 
femme,  donnèrent,  en 
1273,  une  charte  aux 
habitants  de  Manre  qui 
fut,  jadis,  comlé.grue- 
rie,  prévôté  el  chàtel- 
lenie.  Le  village  est, 
évidemment,  d'origine 
fort  ancienne,  car  on 
découvrit ,  il  l'entrée 
du  tunnel  —  lorsque 
se  construisait  la  voie 
ferrée  de  Chai  le  range 
à  hélheni ville,  —  di- 
vers vases  et  de  nombreux 

Ecarts.  —  Le  Moulin  à  Eau.  N.  C.  —  Vandu,  6  liab.~  La  Bitanle.  3  hab. — 
La  Joniiuetle,  'J  hab. 

MARVAUX-VIEUX.  —  H-,  186.  —  K.,  6J.  —  il.  C,  4.  —  D.  A.,  13. 
—  D.  D.,  CG.  —  Hect.,  1,161.  —  B.  1».,  Monthois.  —  F.  L.,  le  dimanche  après 
le  9  octobre.  —  1!.  —  La  partie  du  territoire  s'étend  sur  le  plateau  crayeux. 
Marnes  crayeuses.  Arrosé  par  les  ruisseaux  de  Bouillon  et  d'.4/in,  que  bordent 
des  terrains  d'alluvions  humides  et  m^me  marécageuses.  —  C.  de  Vitry. 

Ecarts.  ~  La  Gnre,  S  hab.  —  Vieux.  49  liab,  —  Trières.  19  bab.  I.a  tradi- 
tion veut  que  Trif-res  ait  été.  Jadis,  un  village  fort  important  avec  château  dont 
le  seigneur  (les  Chamisso)  avait  droit  de  haute,  basse  et  moyenne  Justice. 


•  PorU  dB  l'iDdiB  cUUku 


D.  C,  10.  —  D.  A.,  18.  — 
]..,  le  dimanche  qui  suit  le 
nj^taine  d'hectares,  entière' 

z  abondantes.  —  C.  de  Vitry. 
<  hab.  —  La  Ferme  du  Chit- 


I.,  26:t.  —  K.,  92.  — 

-  B.  I'.,  Autry,  —  K. 

21  novembre.  —  i:''  P.  —  Terriloire,  sauf  une  vi 

ment  constitué  par  la  gaii''.  Quelques  sources  ass 

Ecarte.  —  La  llnrriére,  S  bnb.  —  Le  CMttau, 

leau.  ^.  C. 


MONT-SAIHT-MARTIN.  —  H.,  221.  -  E.,  89.  —  D.  C,  8.  —  0.  . 
—  D.  D.,  CI.  ~  Hecl..  l.i'M.  -  B.  P.,  Vouii.-rs.  —  F.  L.,  le  dimanche  qu 
le  II  novembre.  ~  8J2  liect.  sur  le  plateau  crayeux;  490  hect.  sur  les  marnes 
crayeuses.  Ruisseau  lie  Voiia/  formé  <i  au  lioulTre  m  par  li^s  eaux  des  ftintaines 
Sainl-Gennain,  de  Grtudion  el  de  Maussa/i.  Ruisseau  ilu  Cerisier.  —  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  lians  le  sanctuaire,  un  petit  bas-relief  représentant  deux  époux 
velus  comme  au  temps  de  Henri  III.  Ils  sont  agenouillés  chacun  sur  un 
Dieu.  A  côté  de  l'homme,  un  écusson  chargé  d'un  lion;  près  de  l.i  fifuini 
autre  écusson  porlant  un  arbre  dans  le  cliamp.  l'iulle  épitaphc,  nulle  înscri]. 

Ecarts.  ^  Le  Moulin,  y.  C. 


—  Z2Q  — 

SAINT-MOREL.       II..  ilT».  —  K.,  !2«.- D.  C, +-— 1>.  A.,  8.  -  D.  D..6!. 

-  -  H«'it..  I,2ni.  —  H.  !>.,  Vouzi»Ms.-  K.  L.,  Ii-  di  manche  après  le  22  septembre. — 
i\.  -  -  MaiiM'^  rravini^rs  qui  (l(>nn*>iit  do  tirs  biUiiies  terres;  sables  verts  supé- 
rieurs à  I.'i  ;.'i'iiz<\  Nodules  di>  pIiu>{diaLe  dt*  chaux.  Les  terres  limoneuses  sont 
les  iip'iliruit' s  (\r  00  territoire  »|u*an'Osent  les  niisseniw  Je  Jeully  et  de  Corbon,  — 
C.  d.-  Vihv. 

Eglise.  —  Fort  reiiianiuahle;  ronstruiti>  dans  la  première  moitié  du  seizième 
sireh'i  riiiiaiiiemeiit  partiel  en  tT.'î.'».  Hestes  d'un  beau  retable  en  bois,  repré- 
>enf.int  la  vir  et  le  martvie  de  saint  Maurice,  patron  de  la  paroisse. 

Ecarts.  Ij»  Moulin  à  Eau.  N.  C.  —  f.e  Moulin  n  Vent.  N.  C.  —  Corhon, 
21  liai».  <'.«'l  tTîirt,  sur  le  ruisst'let  de  C.orbnii,  se  divise  en  Corhon  la  Ifeitve  et 
r.nrhnn  l'i  Vh'illt',  qui  dat*»  du  sei/.ièin<?  si«'cle.  Formait  une  paroisse  (où  se  trou- 
vait •>  ré;;!lis(>  mailn'sse  »  qur  remplace  maintenant  une  croix)  avec  Montbois 
pour  anni'X«'.  Kxistait  à  ('orbon  un  audiloin*  d*'  liante,  moyenne  et  basse  Jus- 
lice.  I.«'S  si'ijineurs  di*  Corbon  comptèrent  parmi  les  plus  illustres,  autrefois, 
des  .Vrdt'unrs. 

SA  VIGNY.      H.,  m).  -'  i:.,  19;;.  -  n.  c,  0.  —  d.  a.,  5.  —  d.  d..  st.- 

Mecl.,  I.(»i2.  -  U.  1*.,  Vouziers.  K.  1^.,  le  deuxième  dimanche  de  septembre.  — 
(]'«  P.  —  (i.  —  T.  —  Territoire  recouvert  par  la  ^aize,  les  sables  verts,  le  limon, 
les  alluvions  de  IM/s^ie  et  de  \'Atdin,  Savi^ny  s'étage  gracieusement  du  haut 
d(>  sa  colline  jus(]u'aux  rives  de  l'Aïaiw.  Olte  commune  est  certainement  la 
plus  riche  de  tout  le  canton  de  Monlhois.  nseraiesct  fabrication  de  paniers.— 
i..  de  Vitrv. 

Eglise.  —  Date  du  seizième  siècle,  remplaçant  une  ancienne  église  dont  les 
chevaliers  ilu  Teniple  turent  les  patrons;  slvle  ojîival  de  transition,  piliers 
cylindri(jues,  voiUe  en  oj^ive  surbaissée.  Sur  l'égout  inférieur  des  contreforts, 
sont  sculptés  des  cadavres  d'animaux  :  même  particularité  curieuse  à  l'église 
de  Sainl-Morel.  Sont  enterrés  dans  l'é/^lise  de  Savigny  :  «  honorable  homme 
Jean  Ihicot,  vu  son  vivant  notaire  royale  l)ime-Savijj;ny,  »  mort  le  28  avril  1546 
-le  iit'u  dit  la  (.'Mv-UricA  nous  rappelle  celte  famille);  et  «  Honoré- Valentin  de 
Savi^nv,  seigneur  de  ce  lioUf  »  mori  le  4  mai  io04.  Cette  famille  de  Savigny 
est  célèbre  :  elle  s'exilait  de  Krance,  lorsque  fut  révoqué  Tédit  de  Nantes.  Le 
célèbre  jurisconsulte  prussien  de  Savigny  est  ainsi,  par  ses  aïeux,  d'origine 
ardennaise. 

ChÀteau.  —  S'élevait  sur  la  vaste  plate-forme  au  couchant  du  village. 

Ecarts.  —  /^/.7"/,  0  hab.  —  Baillas,  4  hab.  —  La  Corne,  10  hab.  —  Le  Motdm 
fie  la  Maijanip'.  N.  C  —  tluel({ues  titres  remontant  au  treizième  et  au  quator* 
zième  siècles  mentionneiit  un  village  nommé  «  Ide  »,  et  dont,  aujourd'hui, 
l'emplacement  est  hypothétique.  Proche  le  ruisseau  d'Aidin,  son  territoire  aurait 
eu  pour  frontières  h.'s  territoires  de  Vouziers,  de  Sainte-Marie,  de  la  Gome  et 
de  Kalai>i'.  Me  fut,  en  son  temps,  un(>  paroisse;  ce  qui  laisserait  supposer  un 
villap*  d'une  certaine  importance.  .Mais  le  souvenir  de  ce  bourg  est  d'autant 
plus  nn.i;;i'ux  t|ue  son  nom  ne  lif^ure  plus  dans  la  nomenclature  des  écarts.  La 
r.ome  >enihle  avoir  pris  sa  pla<'e.  A  si^^naler  aussi  une  ancienne  localité  dis- 
pai  III'  :  Ethilaiifjt',  où  l'on  aurait  trnuvé  dv  nombreux  fragments  de  tuiles  d'origine 
;jallo-rumaiue  ;  ainsi  se  serait  appelé  un  villap*  depuis  longtemps  disparu. 

SÉCHAULT.  -  11.,  22(>.  —  K.,  71.  —  f).  C,  6.  —  D.  A.,  16.  —  D.  D..  68. 

llecl..  l.nso,  H.  P.,  Monlhois. —  K.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre. — 
Les  marnes  i*rayeiiv,>s  et  les  alluvions  du  ruisseau  d'Alin  occupent  presque 
tout  le  territoire.  Hiieiques  lambeaux  de  ^'aize.  Terres  marneuses  excellentes 
pour  la  eulture  du  hlé.  exploitation  de  craie  pour  Tempierremenl  des  routes; 
fabrication  di?  carreaux  avec  la  marne  crayeuse.  —  C.  de  Vitry. 


—  121  — 

Eglise.  —  Très  délabrée  ;  epparLienl  au  style  o(;ival  flaraboyant.  Jfous  lianna 
dans  I.  Et*t  du  DoiswnÉ  de  Ckbsaï-ks-Dukmois  ;  «  ...  ecete$ia  ommino  itexiruela 
per  yuerras  =:  l'âglise  est  entièrement  ilélruile  par  les  ^''^n^^-  "  A  signaler  un 
"  tort  heau  rétable  en  pierre  représentant  la  Vierf^e  ayant  sur  ses  ftenoin  le  corps 
(lu  Christ  détaché  de  la  croii.  Les  statues,  sous  une  arcade  nolliique  llara- 
boyante.  proviendraient  du  monastère  des  nosiens. 

Ecarts.  —  Busty.  N.  C.  —  Avegree,  4  hah.  Ancien  hameau  avec  une  église 
paroissiale  :  était  en  ruines  dés  l'an  l.'Uti  et  ne  Tut  point  rétablie.  —  l.a  Belle 
Eliite,  10  hab.  —  Les  Grands  Rosiers,  8  liab.  —  Les  l'elUg  Husieys,  tl  hab.  Aux 
RosÎMS  fut,  à  l'ori- 
gine,une  abbayo  de 
reinines,  qui  devint, 
en  1340,  prieuré 
régulier  de  l'ordre 
des  Citeaui.  Cette 
abbaye  fut  souvent 
pillée  par  les  rou- 
tiers, ou  les  troupes 
plus  ou  moins  régu- 
jiëres,  qui  travor- 
saienl  cette  région. 
Plus  tard ,  ce  prieuré 
dépendit  de  Clair- 
vaux.  L'église,  brû- 
lée en  (OIT,  ne  fut 
jamais  complète- 
ment restaurée.  Le 
prieuré  des  Hosiers 
fut    ?endii   comme 

bien  nalional  le  12  avril  1791.  (Voir,  <Iaii3  Hkvuk  de  C\iAiir\a\f.  ei  qe  Bnis, 
année  1880,  H.  Vincent  :  flolrc-liame  des  Rtakrs.} 

Les  Rosiers  sont  su  milieu  d'une  granule  plaine  arrosi'e  par  le  ruisseau 
d'Alin  qui  se  Ji^tte  dans  l'Aisne  après  avoir  actionné  le  moulin  d'Avègres, 
ancienne  dépendance  du  prieuré.  Ils  Torment  un  carré  entouré  de  fossés  lar^^s, 
profonds  et  toujours  remplis  d'eau  :  et  certainement  trâs  anciens,  car  les  likbi- 
tanls  de  Sécimult,  accusés  pur  le  prieur,  en  1735,  de  s'introduire  avec  leurs 
bestiaux  dans  sa  propriété,  répondirent  qu'ils  "  ne  le  pouvaient  i.  cause  des 
fossés.  <•  Le  carré,  ainsi  formé,  contenait  le  hameau.  Vers  l'angle  nord-est,  ail 
des  fouilles  révélèrent  de  nombreuses  traces  d'incendie,  le  prieuré,  la  ferme, 
l'église,  et  un  fort  beau  parc.  L'église,  de  style  ogival  du  treixième  siècle, 
avec  une  seule  nef  et  le  transept  du  cùlé  de  l'évangile,  est  devenue  <<  maison 
de  maître  i'.  Les  fenêtres  ont  été  formées,  les  conlreforts  ont  été  détruits,  les 
voûtes  se  sont  effondrées,  pendant  l'incendie  de  <6.HI  qui  laissa  les  rouges 
témoignages  de  ses  llamroea;  des  piliers  cylindriques  cantonnés  de  colonnetlea 
sont  encore  debout,  mais  a  disparu  le  pori:lie  très  orné  que  l'on  tut  obligé  de 
sacrifier  —  il  était  d'ailleurs  eu  fort  mauvais  état  —  lorsque  l'église  fut  trans- 
formée en  maison  d'habitation. 

SUQNT.  —  ïC  26a.  —  E.,  77.  —  D.  C,  8.  —  11.  A.,  0.  —  D.  D..  S8.  —  Uect., 
flll.  —  R.  P..  Vouïiers,  —  K.  L.,  le  premier  dimanche  d'octobre.  —  C*  P.  — 
Le  territoire,  bien  que  n'étant  pus  fort  ëleiidu,  olfre  une  asseï  grande  variété 
géologique  t  craie,  marne  crayeuse,  argile  sableuse  verte,  gaiie.  sable  argileux 
jaune  du  Umou;  alluvionsdu  ruUMauii'Aiitin  qui  recuit  pour  affluents  le  ruù- 
$eau  de  Vonci/  el  le  ruiaeuu  ik  la  CognelU.  Culture  de  l'osier  pour  la  vi 


-   Abbsje  du  Koilon 


—  722  — 

Eglise.—  G.  de  Vitry.  Dans  l'église  de  Sainte-Menehould,  fut  inhumé  «  Maistre 
Jflitin  Toiiiiînel  »,  seigneur  de  Su^ny  et,  en  i454,  lieutenant  du  bailli  de  Vitry. 
Les  Toignel  —  famille  de  simples  bourgeois  au  treizième  siècle  —  étaient  origi- 
naires de  Sainte-Menehould. 

La  terre  —  seigneurie  et  vicomte  —  de  Sugny,  «  dans  le  meilleur  sol  de  la 
vallt^e  de  Rourcq,  consistante  en  droits  de  toute  justice,  château  noufelEement 
reconstruit  et  dans  le  meilleur  goiU...  prés,  4  à  5,000  peupliers,  ormes... 
moulin. ..  fut  mise  en  vente  le  4  août  1788.  » 

VAUX-LES-MOURON.  —  11.,  139.  —  E..  54.  —  D.  C,  7.  —  D.  A.,  15.  - 

D.  l).,  07.  —  Hect.,  210.  —  B.  P.,  Monthois.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  précède 
le  11  novembre.  —  (î.  —  Ce  territoire,  le  plus  petit  de  Tarrondissement  de 
Vouziers,  repose  sur  la  gaize.  Près  du  village,  une  carrière  de  marbre.  Quelques 
sources  sans  importance.  On  connait  le  dicton  :  «  Entre  Termes  et  Mouron,  — 
la  rivière  d'Aire  perd  son  nom  —  Aisne,  alors,  l'appelle-t-on.  »  Aux  temps  des 
invasions  anglaises.  Mouron  fut,  après  pillage,  complètement  incendié.  Cette 
contrée  vouzinoise  ne  fut  alors  qu'un  désert  :  maintes  églises  étaient  en  ruines, 
maints  villages  étaient  absolument  dépeuplés,  tant  ils  avaient  été  rançonnés 
et  décimés  par  Eustache  d'Auberchicourt.  La  terreur  des  habitants  était  telle, 
nous  dit  le  docteur  l^ipierr-c,  ouvrage  cité,  v  qu'ils  se  creusaient  des  demeures 
souterraines  pour  s'y  réfugier  avec  leur  bétail;  des  sentinelles  veillaient  tous 
les  Jours  dans  les  clochers  transformés  en  donjon.  » 


VIII.    CANTON    DE    TOURTERON. 

Ce  canton,  le  moins  étendu  de  tout  le  département,  comprend  dix  corn* 
mu  nés  :  Tourtrron,  Kcordal,  (luincourt,  Jonval,  Lametz,  Marquigny,  Neuville- 
Day,  la  Sabolterie,  Saint-Loup-Terrier,  Suzanne. 

Il  est  borné  :  an  nord,  par  le  canton  d'Omont;  à  Test,  par  celui  du  Chesoe; 
au  sud.  par  le  canton  d'Attigny;  et  à  l'ouest,  par  celui  de  Novion.  Arrosé  par 
l'.A/.<it^,  sur  une  très  petite  partie  de  son  territoire,  et  par  quelques  ruisseaux, 
dont  le  plus  important  est  celui  de  t^ttint- Lambert,  Le  canton  de  Tourteron  est 
adossé  au  versant  sud  de  la  ligne  de  partage  des  eaux.  Ses  hauteurs  sont  coa- 
ronnées  de  bois;  cependant,  il  est  surtout  agricole.  On  y  récolte,  en  grande 
quantité,  d(>s  cerises  qui  sont  l'objet  d'un  commerce  important.  Beaucoup  de 
pommiers  et  de  poiriers  ({ui  fournissent  d'excellent  cidre.  Des  vignes  en  fort 
minime  quantilé.  Quelques  communes  exploitent  les  nodules  de  phosphates  de 
chaux.  Neuville-l»ay  a  des  carrièn;s  de  pierres  de  taille. 

3,711  hab.;  1,201  élecl.;  7.873  hect. 

TOURTERON.  —  IL,  im.  —  E.,  181.  —  0.  A.,  24.  —  D.  D.,  34.  —  HecL, 
883.  —  H.  P.,  Toiirtenju.  —  T.,  le  Mardi-(îras,  le  mardi  qui  précède  la  Pen- 
tecAte:  l<'  mardi  cpii  précèile  la  Sainte-Anne;  le  11  novembre.  —  F.  L,,  le 
dimanche  qui  suit  le  13  novt'mbre.  —  O^  P.  —  B.  H.  —  T.  —  Les  deux  vei^ 
sauts  d«*  la  vallée  où  coule  le  ruisseau  de  Tourteron  sont  constitués  par  le 
calrair<'à  astart.(>s;  dans  le  fond,  quelques  alluvions;  au-dessus,  les  sables  verts 
et  l'argile  du  gault;  puis,  sur  les  plateaux,  alluvions  anciennes.  Culture  de  la 
vijine  rt  des  arbres  fruitiers.  Tourteron  est  situé  sur  un  monticule  étroit  entre 
(b'ux  valions  r»?ss»*rrés  dans  l'un  desquels  coule  le  ruisseau  de  Tourteron.  D'où 
le  <licton  «onnu.  A  signaler  :  les  sourrcs  des  Sambres,  de  Temeuse,  des  Seaux, 
(!♦•  ("/nniipi'nu,  du  Tnnt  de  Lniip.  Le  canton  est  encore  arrosé  par  le  Foirre,  le 
rui^st'tni  de  Lnwefz,  le  nn'sarau  tle  Marqmifnij,  Important  commerce  de  fruits 
cf,  surtout,  (b'  cerises. 


—  123  - 

Histoire.  —  C.  de  Verniandois.  Si  l'on  en  croit  la  tradilion,  ce  bojr^  aurait 
été.  Jadis,  considérable,  et  se  serait  étendu  plus  au  nord,  dans  le  quartier  des 
Cembres,  ait  se  trouvait  l'ancienne  église.  Il  faisait  partie  de  l'intendance  de 
Ctaàlons,  de  l'élection  de  Relhel,  de  la  prévôté  d'Omont,  du  doyenné  d'Atli{;ny. 
L'abbaye  de  Longwé  lui  fournissait  son  curé.  Fut  occupé  par  les  Romains, 


ravaKé  parles  Normands,  parles  Anglais  et  les  Grandes  Compagnies  d'Euslache 
d'Auberchicourt,  aux  époques  de  la  guerre  de  Cent  ans,  aux  temps  de  la  Ligue 
et  de  la  Fronde,  et  plus  ou  moins  molesté  par  les  Prussiens  en  1B70.  Alors 
campèrent,  arrivant  de  Relhel,  les  troupes  du  XII*  corps  àTourteron,  d'où 
l'empereur,  inquiet  pour  son  fils  le  •■  prince  impérial  »,  le  faisait  partir  sous 
bonne  escorte  pour  Mézières. 

Eglise.  —  Remonte  au  quinzième  siècle.  Style  gothique  flamboyant.  Les 
contreforts  de  l'abside,  ornés  de  curieuses  sculptures,  sont  vraiment  remar- 
quables. L'intérieur  est  à  trois  nefs  —  celle  du  milieu  plus  haute  —  voûtées  en 
pierre.  Sur  une  pierre  du  premier  pilier  è.  gaucbe,  se  trouve  gi'avée  la  date 
précise  de  l'année  oii  fut  construite  l'église  :  inscription  en  caractères  du  seizième 
siècle  illisibles  pour  les  non  initiés  :  »  Le  Vil  gour  du  moy  de  mars  astertei 
fondé  eest  présent  pillé  lan  m  vc  et  ïiïvu,  »  A  cette  époque,  Robert  d'Averhoult 
était  seigneur  de  Tourteron.  L'église  s'élève  sur  un  terrain  qui  faisait  partie  de 
sa  seigneurie,  et  l'on  voit,  en  outre,  les  armes  de  cette  tamille  incrustées  au 
chapiteau  d'un  pilier  proche  l'aulel  de  la  Vierge, aux  moulures  de  la  piscine,  & 
une  clef  de  voûte.  Se  remarquait  dans  le  chœur,  il  y  a  quelques  années,  un 
marbre  noir  lumulaire  recouvrant  les  cendres  de  plusieurs  personnages  qui 
furent  de  la  famille  d'Averhoult.  On  retrouva  dans  le  caveau  dix-sept  létes  et 
le  cercueil  de  "  Jean  d'Averhoult  III,  seigneur  de  Guincourt,  Livry,  Chery,  Pora- 
mery  et  Tourteron,  cy-devant  capitaine  pour  le  roy  dans  le  régiment  Hont-de- 
Jeu,  âgé  de  57  ans,  décédé  le  27  avril  (682.  ..  L'autel  de  la  Vierge  reposerait, 
paralt-il,  sur  un  autre  caveau  encore  inexploré.  Asignalerquatre  inscriptions, 
sur  marbre  noir,  plaquées  dans  la  muraille;  mais,  écrit  le  docteur  Vincent,  il 
est  diflicile  d'avoir  quelques  détails  sur  les  personnes  nommées  dans  ces 
quatre  mémento.  L'église  conserve  quelques  reliques  de  saint  Brice,  patron  de 
la  paroisse.  c 

Châteaux.  —  Les  lieux  dits  le  G iwi't- Jardin,  te  CMleau,  le  Pré  du  Canal,  où 
se  trouvent  des  substructions  considérables,  rappellent  l'ancien  cMleau  «  dt  Bou- 
zonvîlle  >'  (ainsi  se  nommaient  les  seigneurs  châtelains].  Quand  fut-il  construit? 


—  724  — 

Quand  fut-il  d<'*truit?  I*uis  lo  chUcau  d'Acre  quliahilèrent  les  Joyeuse  et,  pro- 
baliN^mont,  aussi  les  d'Avorhoult.  Fut  nisé,  pendant  la  Ligue,  par  les  troupes 
du  comte  de  Saint-Paul,  en  haine  du  comte  de  Joyeuse  qui  s*était  mis  ù  la  tète 
d'une  arui«'e  de  royalistes  contre  la  Li^ue.  Il  s'élevait  sur  les  hauteurs  qui 
dominent  acrtuellenient  la  route  de  Hethel,  au  lieu  dit  la  Terre  du  CA^^/eau,  ter- 
rain aujourd'hui  fort  bien  cultivé,  où  Ton  voit  encore  une  cave  en  ruines.  Un 
chemin  reliait  ce  château  à  celui  de  Guincourt,  et  lon^jieait  la  rive  droite  du 
ruisseau,  qui  s'appela  Fontaiw  de  Maiheur  de]>uis  le  jour  où  le  seigneur  faillit 
s*v  no  ver. 

Ecarts.  —  Les  Aii^emmls,  \'.i  hab.  —  Bel- Air,  —  La  Maronnerie,  12  hab. — 
Le  Moulin  Cnnndet,  8  hab.  —  Les  Perchets,  '2'i  hab.  —  I^  Garenne,  H.  —  Les 
Sninhirs,  IL  —  Les  yonmiiuh,  lieu  qui  rappelle  les  invasions  normandes. 

ECORDAL.  -   IL,  09o.  —  K.,  213.  —  D.  C,  -J.  —  D.  A..  22.  —  D.  D.,  33. 

—  Hed..  !,28î).  —  H.  P.,  Kcordal.  —  G*"  P.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche 
dodobre.  —  H.  IL  —  T.  —  Le  villa|j:e  est  traversé  par  le  Foivre  qui  coule  an 
milieu  des  calcaires  et  des  marnes  de  IVtage  à  astarles.  Sur  les  hauteurs, 
sables  verts  avec  nodules  et  glaise  du  gault.  Calcaires  bleus  exploités  comme 
moellons  et  comme  matériaux  d'empierrement.  Outre  le  Foivre,  se  trouvent 
sur  te  territoire  six  sources,  dont  la  principale  est  celle  dite  de  Bonn^^-Fonfoine, 
à  mi-cule  du  Petit-lion:  ses  eaux  très  limpides  sont  excellentes.  Nous  lisons  à 
]>rupos  de  celte  sourci»,  dans  les  Vh;nes  d'Ëngaddi,  un  manuscrit  de  dom  Gan- 
neron,  conservé  aux  archives  :  »  Kn  10  W,  il  s'est  descouvert  une  fontaine  mira- 
culeuse à  Kscordal...  Klle  est  «lans  un  petit  bois,  à  une  volée  de  canon  du 
village.  Les  anciens  du  lieu  racontent  qu'anciennement  il  y  avoiten  audit  lien 
un  ermite  de  sainte  vie  qui  y  est  aussy  mort.  On  y  al  loi  t  seulement  par  pro- 
menade autrefois  sans  autre  opérance  démolumens;  mais  comme  le  curé  da 
lieu  estant  malade  s'allait  [n'omener  audit  bois  pour  prendre  l'air,  ayant  veo 
l'eaue  de  cette  fontaine  assez  agréable,  il  en  beutet  se  trouva  incontinent,  par- 
faitement guery.  ('e  qu'estant  venu  à  la  connaissance  du  monde  on  commença 
d'y  aborder  de  tous  costez  et  c'est  merveille  comment  chacun  y  guerissoît.  On 
y  fut  une  fois  à  si  grosse  trouppe  que  la  fontaine  vint  à  se  tarir  de  quoy 
attristé  le  peuple,  il  se  mit  on  prières,  et  on  veid  incontinent  qu'il  se  fit  trois 
ouvertures  en  la  fontaine  seiche  d'où  i'eaue  sortit  en  abondance...  si  cela  con- 
tinue, a  Dieue  les  eaues  de  Spa  et  de  Pougues.  » 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois.  D'origine  fort  ancienne.  Dans  ses  Commbiv- 
TAiHKs,  César  fait  sans  doute  allusion  à  Kcordal,  quand  il  parle  de  ces  villages 
gaulois  ({ui  fal)ri({uent  une  terre  grossière  qu'ils  vont  échanger  dans  les  pays 
voisins  el  en  font  commerce.  La  rue  des  Telliers  rappelle  aujourd'hui  les  fabri- 
cants de  ^7/cs,  sorte  d'assiettes  en  terre  cuite,  d'un  rouge  clair  ou  foncé.  D'ail- 
leurs, on  a  retrouvé  dans  des  carrières,  d'où  l'on  extrayait  Targile,  quantité 
di»  pots  brisés,  de  couperons,  de  cruches,  de  bouteilles  ventrues,  tournées  à  la 
main  avec  la  marne  du  gault.  Cette  industrie  a  depuis  longtemps  disparu; 
toutefuis,  les  tuiles  ({ui  recouvrent  les  maisons  sont  absolument  locales,  étant 
faites  avec  l'argile  plastique  trouvée  à  Heur  de  sol,  non  loin  du  village. 

La  terre  d'Kcordal  fut  donnée  par  Clovis  à  saint  Remy  qui,  plus  tard,  en 
gratifiait  l'église  de  Heims.  Kcordal  soufTrit  beaucoup  des  incursions  normandes; 
des  invasions  anglaises  pendant  la  guerre  de  Cent  ans;  des  troubles  de  la  Ligue 
et  de  la  Fronde;  de  la  présence  des  troupes  espagnoles  alors  que  Turenne  et 
(iOndé  guerroyaient  dans  notre  région.  Occupé  par  un  régiment  de  Cosaques, 
lie  181.')  à  1818.  Incendié  et  cruellement  rançonné  en  1870  par  les  Prussiens. 
Napoléon  III,  venant  du  Chesne,  s'arrêtait  quelques  heures  à  Ecordal  où,  en 
i:i8*,  s'était,  après  le  combat  d'Alland'huy,  reposé  Henri  IV  avant  de  marcher 
sur  Omont;  on,  en   1078,  le  traité  de  Nimègue  ayant  été  signé,  Louis  XIV 


—  725  — 

arrivait  de  Sodai)  pour  aller  à  Relliel,  visitant,  alors,  ses  nouvelles  possessioiw 
françaises. 

Eglise.  —  Du  quinzième  siècle,  quant  au  chœur  et  aux  transepts  :  la  nef 
est  beaucoup  plus  récente.  Incendiée  en  4584.  Eglise  fortifiée.  Une  dalle,  ser- 
vant de  marche  palière  à  l'escalier  du  clocher,  nous  rappelle  Jacques  d'Ivory, 
en  son  vivant  «  escuier  et  seigneur  d'Ecordal.  »  Dans  le  champ  delà  dalle,  un 
homme  armé  de  toutes  pièces,  tête  nue,  mains  jointes;  à  gauche,  un  écu  timbré 
d'un  casque,  avec  lambrequins,  porte  deux  anneaux  passants  mis  en  pal;  auprès 
de  la  jambe  gauche,  des  gantelets  déposés  en  sautoir.  La  maison  d'Ivory  était 
originaire  de  la  Meuse  (voir  dans  Désiré  Boizet  :  Histoire  d'Ecordal,  la  «  liste 
des  seigneurs  »>  de  ce  village).  Une  maison  de  ferme,  en  face  de  l'église,  nous 
ofTre,  dans  une  niche,  une  statuette,  en  buste,  de  saint  Uemy,  patron  de  la 
paroisse.  11  est  mitre  et  porte  la  crosse. 

ChÀteaux.  —  Le  principal  château  d'Ecordal  —  il  existe  encore  —  appartint 
à  la  maison  de  Goucy  :  il  lui  fut  apporté  par  le  mariage,  en  1713,  de  Marie 
Dubois  d'Ecordal  avec  Henri  de  Coucy-Poilcourt.  Les  divers  seigneurs  d'Ecordal 
résidèrent,  tantôt  au  château  de  Coucy,  tantôt  au  château  Dubois,  puis  au 
castel  de  Momby,  ou  au  caslel  de  Parfondrupt,  ou  au  château  de  la  Pernière; 
et  enfin,  dans  la  maison  de  Longchamps,  à  l'extrémité  de  la  rue  des  Telliers. 

Ecarts.  —  Les  yoyettes;  Ardonval;  la  Cour  Cardin;  la  Grande  Chaff'arderie ; 
la  Petite  Chaffarderie;  le  Hameau  de  Momby;  où  se  trouvaient  d'importantes 
fermes  brûlées  aux  temps  de  la  Ligue. —  Rogelet, —  La  Belle  Etoile,  dont  nous 
avons,  dans  notre  volume  :  La  Forêt  des  ArdeniNKs,  raconté  la  dramatique 
légende.  —  Le  Moulin  de  Trompe-Souris,  qui  n'existe  plus  depuis  1870.  —  Le 
Claon,  disparu  depuis  1680.  —  La  Garenne-Framont,  —  La  Ferme  du  Ho  et  la 
Maison  Fleury. 

Parfondrupt.  Le  peu  que  l'histoire  et  la  tradition  nous  laissèrent  de  ce  der- 
nier caslel  nous  apprend  qu'il  était  «  défensif  »>  et  entouré  de  fossés  presque 
toujours  remplis  d'eau.  Sur  la  butte,  une  tour,  dont  on  aperçoit  encore  quel- 
ques traces,  et,  sous  cette  tour,  une  immense  cave  dans  laquelle  on  accumu- 
lait, sans  doute,  les  approvisionnements  en  temps  de  guerre.  Ce  château  fut  sou- 
vent pillé  ou  incendié,  par  exemple  lors  des  invasions  anglaises.  11  avait  alors 
pour  seigneur  Antoine  Ligory  de  Parfondrupt,  dont  l'un  des  arrière-petits-fils 
épousait  Antoinette  de  Sausseuil.  En  1574,  un  Ligory  de  Parfondrupt  est  «<  offi- 
cier escuyer  »>  du  roi  Henri  HL  f^orsque  les  troupes  du  roi  Henri  IV  assiégeaient 
le  château  d'Omont,  un  choc  d'armée  eut  pour  théâtre  AUand'huy  et  Ecordal, 
surtout  au  passage  du  ruisseau  de  Eoivre.  Les  troupes  du  duc  de  Nevers  furent 
obligées  de  battre  en  retraite,  mais  incendiant  villages  et  fermes.  Le  sire  de 
Parfondrupt  avait  fait  hausser  son  pont-levis  et  fermer  toutes  les  portes,  toutes 
les  fenêtres  de  son  château.  Or,  l'artillerie  eut  vite  raison  de  ces  «  défenses  ». 
Le  château  fut  envahi  rt  complètement  détruit;  puis  son  seigneur,  prisonnier, 
était  conduit  à  Omont  où  se  trouvait  Henri  IV.  L'^'nlèvement  des  châtelains 
avait  eu  pour  témoins  deux  servileurs  :  Ponce  Daubenton  et  Jean  Verdelot.  Le 
dernier  d(*sceiulant  de  Verdelot  mourut  il  y  a  cinciuante  années,  environ.  U 
affirma  sans  cesse  «  qu'un  trésor  immense  se  trouvait  enfoui  sous  la  butte  de 
Parfondrupt  »  :  oeltf  tradition  s'élant  léguée  de  père  en  fils. 

Lieuxdits.  —  La  Hulotterie  et  (iuicht^ne,  (jui  passent  pour  avoir  été  d«îs  hauts- 
lieux  druidi(ïues.  —  Ard^juval,  ancieime  ferme  ou  ancienne  chapelh'.  —  La 
Grande-Cour,  où  se  trouvaient  des  fortifications  assez,  importantes  pour,  en 
4359,  arrêter  les  Anglais:  ancienne  forteresse,  dile  le  château  Dubois.  —  Mor- 
mont,  où  se  livrait  entre  Anglais  et  Français  une  sanglante  bataille.  —  La  Prise 
d'Amatjne,  évoquant  un  fait  de  guerre  (lui  se  passait  en  1520. —  VAubitjeois,  où 
fut  pendu  certain  espion  espagnol  «  d'origine  albigeoise  ».  —  Le  Boury.  —  Les 
Quatre-Cents,  dont  le  nom  remonte  aux  invasions  normandes.  —  Les  Amerets, 


—  726  — 
Ihik  de  lu  Gaiolle. 


\ji  Feirint,  ilont  le  manoir  en 

illuro.  —  La  Cour  de*  Dimtt.  —  La  Fout- 

Le  Fiiivti  de  Mviiiby.—  La  P'tture  <i  FAtt. 

—  !^  Pn'-Boulet.  —  Le  Canivet.  —  La 


-  L.'  i'rr-i<i'',,,M. 
ruines  i-st  aujourd' 
Unrijnii;  en  m  peinent  i'ussi>on  1814.  - 

—  L'Aie  itr  Sninl-Harroul.  —  1^'  Ho 
Crr»j-  du  Cun\.  rajipi'lutit  uni:  ii^voll 
!.•  lur.'  ilu  villfiif.  iVoir  diiilleiirs,  . 
Ahdkknks  f>l  L\  K'iRKT  iiKs  Ahdk.nnks,  lii  \fiiipnde.  ou  l'histoire,  détaillée,  de  cet 
divers  Imuxdits.: 

GUINOOURT.  —  II..  3:i:t.  —  F..,  M.  —  IL  C,  2.  -  I).  A-,  25.  —  D.  D.,  29.- 
Ht>cl..  3:11.  —  K.  P..  Tourti'ron.  -  K.  L.,  \f  iliniiinchp  nprùs  le  11  novembre.— 
Villnp*  dn:is  une  OtroiLe  viillée  où  roule  le  ruîsteau  'Je  Sainl-Loup.  Calcaire» 
i'or:illien«.  Ciikaires  à  aslarles.  Iierrién!  l'église,  calcaire  blanc  subconipact 
rempli  de  fiis^ik's.  Sol  très  ncrideiit'-.  —  i'..  île  Vemiandois  ;  mais  le  liaineav 
nnitimé  le  l'iain  i^lait  ré|ii  pur  la  T..  de  lleims. 

Eglise.  —  D'nri^ino  toute  moderne  :  réminiscence  de  l'art  gothique  primer- 
diiil  ineo  ro*M  ravonnaiili'ï  et  fem^tn-s  à  Ninretles.  Ilans  la  fenêtre  du  fond  de 
l'aMile,  un  t>;uinenu  re(>ri'sente  l'iiblM'-  Slévenin.  curé  de  liuincourt,  «  offrante 
Dieu  ■■  l'église  itnnt,  A  h  suite  de  sou 'r  H  plions,  il  dota  sa  paroisse. 

ClUtsBn.  —  De 
l'ancien  chAteao, 
subsiste  seulement 
la  tour  deboul  ao 
coin  d'un  pâté  de 
maisons  qui  sert 
d'exploitation  agri- 
eole.  Dans  cette  toor 
serait  née,  nous  as- 
sure la  léf^ende,  l'une 
des  aïeules  du  prince 
de  Bismarck.  Cette 
aïeule  appartenait- 
elle  à  la  famille  des 
d'Arerhoullqae  noot 
rappelle  une  dalle  en 
marbre  noir  repré- 
t  sentant  deux  ^poni 
couchés,  et  entourés 
de  cette  incription  : 
"  Cy  f(ist  noble  home 
qni  trespassn  le  V  janner 

..  ■     Le  /V.(iii.  (iO  hab.  -  I^  CMleau.  3  hab.  — 

1.17^  2.")  liah.    -  .Sni'nf-.tf((r(m.  H.  —  Les  OwiTr» 

lit  la  légende  —  naturelkmenl,  —  les  quatre  fils 

i-forl. 

1/  iiii|i(>r(ante  maison  d'édition  qui  disparut ren 

l>'S]iliis]iopulaii-es qu'elle  édila  fut:  LEsSotatra 

lire  quelques  exemplaires. 


\hi 


.11  ni  e 


lii  XV.  XLI". 

Ecarts.  -  -  ItiiHi-him;  : 
L<-  M:i,lin.  i  hrib.  L;i  . 
Fih  ,1;/»...».  H  lial>.,  (ii'i,  I 
Ay Il  )iu>»''rlrri'n1  un  •■ 


e  lie  Lalohlie,  <le  Ut; 


Il  y 


fUt  à  I 


I  de. 


JONVAL.  -  H.,  2;i;i.  - 
ll.-i-t.,  :;;i:!.  -  -  n.  I»..  Tourtei 


l'cideiLté,  s'éti'lnl  SI 


■i.  ■  I).  C.  5.  ~  1).  A..  26.  —  D.  D..  87.  - 
-  K.  L.,  le  premier  dimanche  après  le  8  sei» 
il'alhtvions  anciennes;  le  reste  du  lerritoire, 
uii'es  coralliens,  les  sables  verts  et  l'ai^pledi 


—  727  — 

gault.  Plateau  traversé  par  la  ligne  des  eaux  de  la  Meuse  et  de  l'Aisne  et  dont 
le  point  culminant  est  à  la  cote  236.  Aucun  cours  d*eau.  A  signaler  deux  mares 
aux  eaux  malsaines,  qu'alimentent  les  pluies  :  l'une  appelée  Gloye,  jadis,  et 
aujourd'hui  le  Grand-Gu^,  longe  le  bord  de  la  route,  sur  la  place  publique  ; 
l'autre,  appelée  le  Gué-Chapuis,  à  Fouest  du  village.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Une  inscription  —  aujourd'hui  disparue  —  sous  la  date  de  4546, 
nous  apprenait  qu'exista  jadis  à  Jonval  une  chapelle  d'origine  assez  ancienne; 
en  1757,  elle  était  en  ruines  :  «  plancher  du  sanctuaire  presque  pourri,  murs  du 
chœur  lézardés  ;  il  est  nécessaire  de  relever  la  toiture  du  chœur  et  de  la  nef; 
le  calice  et  sa  patène  ont  besoin  d'être  redorés...  »  Aussi  cette  chapelle  fut- 
elle  reconstruite  en  1776,  et  alors  devint  église  paroissiale;  elle  occupait  à  peu 
près  l'emplacement  du  bas-côté  de  l'épltre  de  l'église  actuelle  dont  la  construc- 
tion, commencée  en  1870,  ne  s'achevait,  après  maintes  vicissitudes,  que  deux 
années  après.  Elle  est  en  pierres  de  Feuchères  et  de  Dom-le-Mesnil.  Elégant 
style  ogival;  flèche  s'élevant  à  43  mètres  au-dessus  du  sol.  On  a  de  M.  Bruge- 
Lemaîlre,  d'Attigny,  une  ingénieuse  poésie,  dont  le  titre  est  :  Je  suis  le  clocher 
de  Jonval,  publiée,  année  1899,  dans  I'Annuaire  Matot-Bralne. 

ChÀteau.  —  De  l'ancien  château,  qu'anéantissait  un  incendie  en  1856,  ne 
reste  plus  vestige  actuellement,  sauf  une  taque  en  fonte  avec  écusson  à  plu- 
sieurs armoiries  supportées  par  deux  lions,  et  que  surmonte  une  couronne 
ducale  :  on  y  lit  la  date  de  1C03  et  cette  devise  :  Dominvs  mihi  adivtor.  Ce  châ- 
teau, sur  l'emplacement  duquel  se  trouve  une  maison  moderne,  n'était  à  vrai 
dire  qu'une  bâtisse  inélégante  aux  murs  épais  et  à  toit  en  pente  raide.  Le  der- 
nier seigneur  de  Jonval  qui  l'habita  fut  Joseph-Auguste  de  Failly.  Il  avait,  en 
1829,  vendu  ses  terres  à  certain  acquéreur  qui  ne  le  paya  point  :  aussi  dut-il 
se  faire  remettre,  par  jugement  du  tribunal  de  Rethel,  3  avril  1835,  en  posses- 
sion de  ses  biens.  Les  principaux  seigneurs  de  Jonval  furent  notamment  :  en 
1274,  Simon,  dit  «  Li  Robert  »,  qui  tenait  Jonval  en  franc-alleu;  en  1419,  Evrard 
de  Montlaurent;  puis  les  Cauchon,  les  d'Orjault,  les  Coulon  —  ce  dernier  nom 
se  lit  sur  la  cloche  de  Cliron,  —  les  de  Feré,  les  d'Ayvelles,  les  Hermann. 

Lieuxdits.  —  Aucun  écart  à  Jonval  ;  aucune  dépendance.  Peut-être,  d'ail- 
leurs, ny  en  eut-il  jamais,  sauf,  toutefois,  un  moulin  banal  datant  de  1572,  et 
démoli  depuis  environ  cent  années.  Les  lieuxdits  sont  nombreux;  nous  ne  pou- 
vons rappeler  que  les  principaux  :  Le  Plan  de  M.  des  Ayvelles;  nous  savons  que 
les  des  Ayvelles  furent  seigneurs  de  Jonval.  —  Les  Haies  du  Larron;  V Aiguillon, 
où  se  faisaient,  aux  temps  d'autrefois,  les  ordalies.  —  VEnclos-Mazarin,  — 
V Endos- Monsieur,  —  La  Hallebarde.  —  Le  Moulin.  —  Le  Courtil-Monsieur  et  le 
Puits  de  la  Justice,  On  trouvait,  au  fond  de  ce  très  ancien. puits,  quand  on  le 
vida,  une  petite  épée;  puis,  à  côté  de  ce  même  puits,  une  fosse  remplie  de 
chaux  et  une  immense  cave.  On  croit  que  sous  cette  cave  en  existerait  une 
autre.  La  légende  affirme  qu'au  «  Courtil-Monsieur  »  il  y  eut  un  couvent  de 
religieuses,  et  cette  légende  ajoute  :  les  moines  du  prieuré  de  Chagny  convin- 
rent avec  ces  nonnes  que  tel  jour  et  à  telle  heure  elles  et  eux  sortiraient  de 
leur  couvent  pour  aller  au-devant  les  uns  des  autres.  Le  point  où  l'on  se  ren- 
contrerait fixerait  la  liniit»>  des  deux  territoires.  Or,  les  moines  coururent,  tandis 
que  les  religieuses  marchèrent  d'un  pas  grave  et  lent.  Voilà  pourquoi  le  terri- 
toire de  Jonval  s'étend  si  peu  du  côté  de  Chagny.  —  La  Noue-Monsieur  ;  la 
Ruelle-Savart  ;  les  Ha  les- Françaises  :  sur  chacun  de  ces  lieuxdits,  se  dresse  une 
croix;  la  quatrième  croix  se  trouve  au  «  nioulin  »;  de  temps  immémorial,  quatre 
croix  se  voient  à  chacun  des  quatre  points  cardinaux  du  village.  —  VEpine,  Il 
y  aura  deux  cents  ans  bientôt,  on  trouvait,  en  fouillant  le  sol,  en  celieudit,  une 
statue  grossièrement  sculptée  dans  la  pierre,  qui  représentait  la  Vierge  allai- 
tant l'enfant  Jésus.  Souriante,  assise  sur  un  siège  sans  dossier,  elle  est  vêtue 
d'une  robe  décolletée  et  d'un  manteau,  coiffée  d'un  voile  et  d'une  couronne; 


—  -28  - 


ell'*  <'oiivn\  (les  plis  di^  son  iii.'intiMu,  Jrsus  tout  nu  qui  boit  au  sein  maternel 
(vr»ir.  jïour  la  l«'*j:f?ii(lo,  Movrar  :  Viulk*  kt  Villagr-s  des  Aruennes).  Cette  statue. 
iiaiih^  (IVMivirnn  un  nif'lrt*,  o\  qui>  l'on  ronsrrve  dans  IV^lise  de  Jonval,  était, 
jadis,  adruvi».  A  rliaqn»*  voille  d<*  1V*[(*  solonnelie,  les  dévotes  rivalisaient  de  zèle 
pour  rii.'ibillf'r  dn  v<M«*!npnts  <oin])tii^ux.  Dans  cette  même  église,  une  antre 
M  >r»trr>-hanio  »  (*i\  ('ln*n«\  d'origine  tn^s  ancienne,  et  qui,  avant  la  Révolution, 
api»arlint  à  la  faniillo  Vassart.  D^'hont,  la  madone  porte  sur  le  bras  gauche 
IVnt'aiil  J«'*sns  qui  h('>nit  d(^  la  main  droite  et,  de  la  main  gauche,  tient  le  globe 
du  inoïKii;.  ;  Voir  l'ablM*  Ab.'xandro  :  Mu.nograpinï^  de  Jo.nval.) 

LAMETZ.  —  1!.,  2i4.  —  K.,  8(L  —  1).  C,  4.  —  D.  A.,  21.  —  D.  D.,  23.  - 
Hert.,  Oin.  --  |{.  P.,  TourttTon.  —  F.  L.,  le  dimanche  après  le  9  mai.  —  C'»P. 
—  S.  T.  —  \j'  villaj:»/  si»  Ironvo  dans  une  «Hroite  vallée  dont  les  pentes  sont 
lormt'Hs  par  \v  calcaire  »i  astarles.  Près  do  Lametz,  les  calcaires  blancs  alter- 
nent avec  les  marnes  blanches.  Sables  verts  et  argile  du  gault.  Calcaires  coral- 
liens. Sur  une  hauteur,  un  ])etit  Ilot  de  ^aize.  Nombreux  arbres  fruitiers  sur  le 
limon.  Sources  ]irincipales  :  b*  Piîfpda;  le  lioU-la-Dame ;  le  ruisseau  de  Latn^lz, 
qui  naît  près  de  la  Sabotterie,  au  lieu  dit  la  Cabre-ifOr,  et  va  se  jeter  â  Neu- 
ville, dans  le  canal  des  Ardennes,  après  avoir  reçu,  proche  de  Day,  le  rul$$tau 
df  Wnttnn,  (lont  la  source  est  aux  Mares.  —  C.  de  Vermandois. 

ChÀteau.  —  A  ce  chAteau  qui  n'offre  rien  en  architecture  de  très  remai^ 
quabb-,  se  rattache  un  intéressant  épisode  historique.  Dans  les  premières  années 
du  siècle,  une  dame  inconnue,  arrivant  avec  sa  fillette,  venait  habiter  ce  châ- 
teau qui*  <;ardait,  alors,  un  officier  d'artillerie.  La  fillette  devint  une  belle  ÛUe: 
il  ne  lui  mnmpiait  plus  qu'un  liiari.  Or,  un  jour  il  se  présenta,  la  démarche 
assurée,  sans  hèsitalirtn.  comme  si  le  mariage  eût  été  depuis  longtemps  chose 
conclue.  Cm  qui  semblait  probable;  car  une  semaine  après,  quittaient  ce  chi- 
teau  de  Lametz  l'époux  qui  s'appela,  depuis,  Charles  IFI,  prince  de  Monac-o,  et 
ré[)ouse  qui  fut  la  ]irincesse  Caroline.  A  l'Exposition  de  1878,  dans  le  pimpant 
petit  palais  de  Monaco,  on  remarquait  le  portrait  en  pied  il'une  «  grande  dame» 
coiffée  d'un  bonnet  de  dentelles  comme,  il  y  a  quatre-vingts  années,  en  portaient 
les  ricln's  Ardi'nnaist^s  :  c'était  cette  princesse  Caroline. 

Ecarts.  —  Le  CMtenu,  4  hab.  —  Le  Moulin,  3  hab.:  en  souvenir,  sansdoote, 
du  moulin  banal.  —  Le  pihfuia.  >'.  C.  —  La  Vanniére,  6  hab.  —  Les  Jfares. Cet 
écart  d<>  Lametz,  que  composent,  aujourd'hui,  seulement  quelques  maisons, 
fut,  autrefois,  un  boui'fj  d'excessive  importance,  «  ancien  chef-lieu  de  la  com- 
mune )^  La  Hkviîk  insToinQiK  dks  Ari»knnks.  jw/Z/cf-no/îf  fS98,  nous  donne  Tîn- 
téressante  charl»*  d«s  Mares  :  1218  (texie  en  latin),  et  aussi  celle  de  Lametz: 
422S  trxt»'  en  français  :  b-s  deux  (»ctroyées  par  u  llucque,  comte,  et  Félicité, 
coml«sse  de  hrtliel,  a  ses  amis.  t]delle>,  ses  mayeurs,  jurez  et  aultres  hommes 
de  la  ville  de  Lametz  ^ntvrist/nr  huminihua  tic  Mari  :  en  ce  qui  concerne  le» 
Mares,  prochains  i\l  fulnis  a  j)erp«'tuitez.  Pourquoy  les  choses  qui  doibvent 
avoir  et  obtenir  fermeté  el  perpétuelle  robur  affin  qu'elles  ne  soient  elTacez  on 
avons  vru  estre  bon  de  notler  à  ceste  escript. ..  >»  [Suit  Iti  charte  qui  mettaitles 
Mares  •*!  Lametz  sons  «  la  loy  constume  et  liberté  de  Reaumont.  »»)  Aux  Mares, 
une  abi)aye  des  Préinonirés,  fondée  en  1150  par  Witter,  comte  de  RetheL  Cette 
abbaye,  reconstruite  en  l*J2s  par  b-s  mêmes  comte  Hugues  et  Félicité  de  Reau- 
foit,  sa  fenimi'.  fut  détruite  par  les  An^dais,  en  1350,  pendant  la  guerre  de 
Cent  ans,  et,  alors,  transférée  à  Lon^nvé. 

MARQUIGNY.  -    IL,  241.  —  K.,  Sti.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  24.  —  D.  D.3L 

Ib'cl.,  liti.'».  —  IL  I*..  le  Chesne.  —  F.  L.,  le  premier  dimanche  de  mai.  — 
("."  P.  IL  IL  —  Le  sol  est  constitué  par  les  calcaires  coralliens,  le  calcaire 
à  asiartes,  le<  sables  verts  et  les  allu\ions  anciennes.  Carrières  souterraines 


dans  le  calcaire  i  astartes  pour  pierres  de  taille  et  moellons.  Quelques  petits 
ruisseaui.  ~  C.  de  Vitry. 

Eglise.  —  L'église  de  Marquigny  fut,  dit  la  tradition,  construite  par  Char- 
lemagne.  Il  est  plus  certain  de  croire  que  ses  parties  les  plus  anciennes  datent 
de  l'an  mille,  alors  que  la  France,  joyeuse  de  n'avoir  point  vu  la  fin  du  monde, 
se  couvrit  d'églises. 

Ch&teau.  —  Marquigny  eut  aussi  son  manoir  Téodal  ;  mais,  de  sa  longue 
liste  de  châtelains,  nous  ne  connaissons  que  le  dernier,  M.  de  Ligneroux  :  1790. 

NEUVILLE-ET-DAT.  —  H.,  57B.  —  E.,  194.  —  D.  C.  9.  —  D.  X.,  16. 
—  D.  D.,  37.  —  Hect.,  768.  —  B.  P.,  Serauy.  —  F.  L.,  le  deusième  dimanche 
de  juillet.  —  C*  P.  —  Le  territoire  s'étend  en  grande  partie  sur  le  calcaire  à 
astarlcs.  Sol  profondément  raviné  sur  le  canal  des  Ardennes,  au-dessous  de 
la  Câte-Rarré.  Les  hauteurs  qui  couronnent  ^euville  et  Day  sont  recouvertes 
par  les  alluvions  anciennes.  Près  de  Day,  sables  verts  avec  nodules.  Traversé 
par  le  ruisseau  de  Lamets  qui  reçoit  le  ruisseau  de  Walon,  et  sert  à  l'alimen- 
talion  du  canal  des  Ardennes.  —  C.  de  Vermandois. 

Eglise.  —  Au-dessus  de  la  porte,  cette  date  :  1700,  que  figurent  des  guir- 
landes de  roses  sculptées.  Elle  remplace  une  chapelle  construite  trois  siècles 
auparavant.  Au  portail  de  la  chapelle  de  Oay  se  dresse,  dans  une  niche  prin- 
cipale, une  statue  de  pierre  blanche  qui  représente  un  jeune  homme  habillé 
comme  au  temps  de  Henri  III. 

CbAteau.  —  DeUK  rues  de  Neuville  se  nomment  rue  du  Chdleau.  Elles 
s'étendraient,  affirme  la  tradition,  sur  l'emplacement  d'un  ch&teau-fort  dont 
les  sires  de  Noirville  furent  les  seigneurs.  A  peine  en  resle-t-il,  maintenant, 
quelques  traces  de  souterrains  et  les  fondations  d'une  tour. 

Ecarts.  —  Les  Vignes  de  la  Comtesse,  anciennes  terres,  dépendances  du 
château,  plantées  de  vignes.  —  Bétair.  31  hab.  —  La  Coqufe,  46  hab.  —  Chan- 
traine,  6  hab.  ~  La  Ligne  du  Canal,  16  hab.  —  La  Carrière.  N.  C.  ;  dans 
laquelle.  Jadis,  on  exploitait,  .sous  la  gaize  gris-pdle  du  gaull,  une  glaise  noire 
pyriteuse  pour  l'amendement  des  terres.  —  La  Co(e-Barrfe.  N.  C.  —  Le  MouUn 
de  Day.  —  Le  Petit  Moulin.  —  L"  MmiHn  Mi'iwl.  N.  C.  ;  rappelant  le  moulin 
banal,  de  même  que 
non  loin  un  lieu  dit 
la  Potence  évoque  un 
droit  de  Haute  Jus- 
tice.— Day,  incendié 
en  1848,  et  propriété 
actuelle  de  la  famille 
Capitaine;  122  hab. 
Du  château  de  Day, 
remontant  au  trei- 
zième siècle,  reste  le 
donjon,  fort  bien  con' 
serve.  A  signaler  en- 
core, toutefois,  un 
souterrain  qui,  jadis, 
appartint  à  la  Char- 
treuse du  Mont-Dieu. 
Dans  une  tour  du  cha-  "«nlon  d.  Dij 

leaudeDay^  raconle 

la  légende  (voir  Meyrac  :  TBAI>lTlo^^^,  Lkgbndks  et  Contks  des  ARDKN^Es).  —  fut 
enfermée  Régina,  cette  belle  et  riche  héritière  que  le  traître  Fodebert  laissa 
croire  morte  afin  de  l'épouser,  mais  dont  le  crime  fut  puni  d'un  affreux  su[h 


plico.  Toutes  lus  nuits,  et  niMe  quelque  temps  avant  la  névolation,  Fodebert 
errait  au  pied  <Ir  la  tour,  criant  d'une  voix  déchirante  :  «  C'est  avec  joitice 
que  j'expie  mon  forfait  dans  les  feux  de  l'enfer!  » 

Ui.  SABOTTERIE.  -  H.,  360.  —  E..  80.  —  D.  C,  3.  —  D.  A.,  83.  - 
D.  I).,  ;h.  —  Hect.,  374.  —  l(.  P.,  Tourteron.  —  F.  L.,  le  dimanche  qui  mit 
Ih  13  novembre.  —  O'  I'.  —  Sur  \u  totalité  du  territoire,  sables  verts  et  argile 
de  fiault;  lout<-foia,  quelques  calcaires  cnnilliens.  Deux  sources  à  signaler: 
la  Pithetulle  et  la  snune  du  Pri'  Gfrard.  fabrique  de  sabots.  Culture  d'arbres 
fruitiers.  —  C.  de  Wrmandois. 

Ecarts.  —  M-Mpiaisir.  11.  -  l.e />uifï-M-fi((>!,  46  hab.  —  Les  .Inertes,  135  hab.; 
pii'sderAni'iie,  un  ^ouffn- J'oii  sort  une  source  et  au  fond  duquel  on  aperçoit  tm 
cairnire  oolithiqup.  —  \.a.Cnl're  d'Or,  ancien  Écart,  inhabité  maintenant — c'eit 
une  belle  prairie,  —  oii  le  diuble  et  deux  sorciers  gardaient  un  trésor  immense, 
profondément  enfoui.  (Voir  Meyr.-ic:TR*DiTiuNs,LÉGR.NiiiESRTCoMEsitcsAu>cnfm.) 

SAINT-LOUP-TERRIER.  —  II.,  40U.  —  E.,  163.  —  D.  C,  5. — 
n.  A.,  26.  —  0.  It.,  26.  —  Hect.,  1,.H30.  —  B.  P.,  Tourteron.  —  F.  L.,  le  pre- 
mier dimanclie  de  septembns  —  O'  P.  —  H.  R.  —  Saint-Loup  et  Terrier 
sont  ititués  dans  une  vallée  des  calcaires  coralliens  formant  toute  la  partie 
nord-est  du  territoire,  (ficaires  à  astartes.  Subies  verts  et  ai^ile  du  gaulL 
D'assez  nomtireuses  ulluvions  anciennes  et  seulement  huit  hectares  d'allononi 
modernes  dans  In  vallée  entre  le  village  et  son  écart.  Deux  cents  hectares 
t>oisés.  Territoire  traversé  par  le  t'uUxeau  lU  Saint-Lambert  qui  prend  sa 
source  aux  frètes  de  Poix;  il  a  pour  affluents  les  ruisseaux  de  MenimoHt,  du 
CU'/wt,  de  VHvnmtmji:  Extraction  de  nodules;  four  à  chaux;  jadis, fobricaUon 
de  tuiles  i>t  [le  briques.  Arbres  fruitiers  en  ^^rande  quantité. 

Histoire.  —  C.  de  Vermandois,  quand  la  commune  se  nommait  Saint- 
I.oup-aux-llois.  Villafïc  d'orif(ine  fort  ancienne  où  Charlemagne  vint  souvent 
l'IiussiT.  Pilli-  par  les  .Vorinands,  en  SSO;  incendié  par  les  AnRlaig  pendant  U 
^ueri-e  de  Cent  ans;  eut  beaucoup  à  soulTrir  aux  temps  des  guerres  civiles 
entre  ArniafEuacs  et  [tourguignon.s;  puis  à  l'époque  des  guerres  religieniei 
—  alors  que  Elisabeth  di'  La  Marche,  veuve  de  Jacques  de  Briquemault,  avait 

converti  presque 
tout  Saint-Loup  an 
calvinisme;  —  et 
encore  tandis  que 
Turenne  et  Condé 
l^uerroyaient  dans 
les  Ardennes,  tanlM 
pour  et  tantât  con- 
tre la  France.  Réqui- 
sitionné, de  1816  à 
1817,  pour  l'appro- 
visionnement des 
armées  alliées  rési- 
dant fkEcordal;  pillé 
en  1670  parles  Alle- 
mands. 


Egllir  d«  SaiDt-Lonp-Tsrrlsr 


Corislruction  lourde,  ii 


■,  avec  pour  clocher  i 


du  village;  date  do 

douilËme    siècle. 

c  espèce  de  petite  guérite. 


—  731  — 

Avait,  comme  l'église  d'Andevanne,  un  tabernacle  mural  à  oculus  dont  l'ou- 
verture fut  bouchée.  Le  transept  et  le  sanctuaire  sont  voûtés  en  ogive  ;  nef 
couverte  d'un  plafond  en  bois  au-dessus  duquel  une  charpente  du  quinzième 
siècle,  en  ogive,  à  fermes  sculptées  :  la  seule  dans  notre  région.  Autel  prin- 
cipal provenant  du  Mont-Dieu.  Fonds  baptismaux,  remontant  au  treizième  siècle, 
en  pierre  ardoisée  des  Ardennes  et  ornés  de  sculptures  d'exécution  fort  pri- 
mitive. A  la  sacristie,  une  parcelle  des  os  de  saint  Loup.  Dans  cette  église, 
pierres  tombales  de,  notamment  :  Godefroy  de  Romance,  baron  de  Terrier  el 
de  la  Sainte-Ampoule,  décédé  en  1787  ;  —  un  sire  de  Coucy,  seigneur  de 
Saint-Loup;  —  Alix  du  Planier,  dame  de  Terrier,  en  grandeur  naturelle,  debout 
et  les  pieds  reposant  sur  deux  petits  chiens  ;  les  morceaux  de  marbre  incrustés 
dans  la  dalle,  qui  représentaient  les  mains  et  la  figure,  n'existent  plus  aujour- 
d'hui; —  M™"  Marguerite  de  Ville-Savoir  (ou  Ville-Savoie,  dans  l'Aisne),  dame 
de  Saint-Loup;  —  et  aussi  celle  des  Wignacourt  de  Saint-Loup,  posée  au 
dix-huitième  siècle,  et  où  seul  subsiste  le  nom.  Autour  de  l'église,  les  restes 
d'une  litre  funèbre. 

Château.  —  Au  sud  du  village  s'élevait,  au  quatorzième  siècle,  une  maison- 
forte  flanquée  de  plusieurs  tours  et  environnée  de  larges  fossés,  possédant 
une  chapelle  castrale.  Déclarée  bien  national  après  l'émigration,  fut,  le  24  avril 
1794,  mise  en  vente  par  l'Etat.  Ce  château  n'est  plus  maintenant  qu'une  grange, 
qu'une  maison  d'exploitation  rurale;  des  maisons  ont  remplacé  les  fossés 
comblés  ;  plus  trace  de  pont-levis;  de  la  porte  cochère.  ne  reste  qu'un  arc;  sur 
les  murs  subsistants,  ni  dates,  ni  sculptures.  L'arche  d'entrée,  sur  le  ruisseau, 
va  sefTondrant  d'année  en  année. 

Nous  lisons  dans  les  Affiches  de  Reims,  1772-1792  :  «  Saint- Loup -Terrier. 
A  vendre  la  terre  et  seigneurie  de  Saint-Loup-aux-Bois,  relevante  du  duché  de 
Mazarin,  consistante  en  un  château,  logement  de  fermier,  moulin,  deux  cents 
arpens  de  bois,  vignes,  terres,  prés...  la  terre  et  seigneurie  de  Manimont... 
tous  ces  objets  produisent  7,000  livres  de  rente.  Il  y  a  en  outre  2,000  peupliers 
d'Italie.  S'adresser  <i  M.  Dubois  d'Ecordal,  demeurant  à  Charleville.  30  octobre 
1780. .  •>  —  Puis,  à  la  date  du  7  janvier  1788,  est  mise  en  vente  «  la  terre, 
seigneurie  et  baronie  de  Saint-Loup-aux-Bois,  à  quatre  lieues  de  Mézières  et 
de  Rethel,  consistant  en  très  beau  chdteau,  droits  seigneuriaux...  moitié 
de  la  terre,  seigneurie  et  baronie  de  Terrier,  décorée  pour  la  totalité  du  titre 
des  quatre  baronies  de  France  qui  ont  le  droit  de  porter  le  dais  au  sacre  des 
rois.    .  »> 

La  chronique  rapporte  l'aventure  singulière  dont  Henri  de  Vervins,  sire  de 
Saint-Loup,  fut  le  héros.  C'était  au  siège  de  Troyes,  pendant  la  guerre  de 
Cent  ans.  Capturé  dans  une  sortie,  par  les  Grandes  Compagnies,  il  fut  enchaîné 
dans  un  profond  cachot  et  condamné  à  payer  une  très  lourde  rançon.  Quand 
il  fut  habitué  à  l'obscurité,  il  distingua,  en  face  de  lui,  un  chevalier  et  sa 
femme  également  enchaînés  :  c'étaient  Jehan  de  Clariet  (?)  et  sa  femme  Margue- 
rite. Une  énorme  rançon  leur  était  aussi  imposée.  Le  chevalier  Jehan  obtint  de 
sortir  pendant  trois  semaines  pour  se  procurer  la  somme  qu'on  lui  réclamait. 
Mais  il  ne  revint  pas,  et  sa  femme,  exposée  au  déshonneur,  à  la  mort  peut- 
otre,  supplia  Henri  de  Vervins,  pour  l'amour  de  Dieu  et  de  la  sainte  Vierge, 
et  pour  l'honneur  de  <«  gentilesce  »,  de  se  porter  caution  pour  elle.  Devenus 
libres,  Jehan  et  Marguerite  oublièrent  leurs  promesses.  Ses  geôliers  ayant 
été  baltus  par  les  troupes  royales,  le  sire  de  Saint-Loup  fut  délivré  et,  après 
longues  recherches,  finit  par  découvrir  les  traîtres;  il  provoqua  le  mari  en 
combat  singulier,  mais  celui-ci  lui  refusa  satisfaction  ;  il  les  fit  alors  enlever 
et  enfermer  dans  une  tour  de  la  maison-forte  de  Saint-Loup,  que  nous  avons 
dit  être  entourée  de  fossés  larges,  profonds  et  toujours  remplis  d'eau.  Le  che- 
valier Jehan  était  de]>uis  deux  ans  enchaîné,  lorsqu'un  jour  il  put  mettre  à 


—  r.\2  — 

pnifit  r.'ibsiMiot'  d'IItMiri  <ie  V»»rvins  :  après  avoir  6U*  la  chaîne  de  ses  pieds,  il 
sauta  par  la  foni>tn'  i*t  se  noya.  On  nîtrouva  son  corps  tlottant  sur  l'eau.  Le 
sire  d»»  Saiiil-I.oup  oiitint  ses  lettres  do  rémission  le  6  juillet  1369.  (Arch.  xat., 
JJ.,  KM»,  folio  01,  nnio.  —  Voir  aussi  D""  A.  Lapierre  :  La  Guerre  de  Ckxt  a>s 
DANS  i/Ak<;on.\f.  kt  lk  Ukthéluis.) 

Ecarts.  —  liartillhmx,  19  hab.  —  La  Bonne  Rencontre,  3  hab.  —  Le  Canivet, 
3  Iiali.  :  passo  pour  avoir  vie  rondez-vous  de  chasse  au  temps  de  Gharlemagne. 

—  Le  Moulin,  0  hal).  —  Los  yonnanth,  40  hab.;  souvenir,  évidemment,  des 
incursions  norniandos.  —  Le  Pn^frn^  36  hab.  —  Chrrfjet,  7  hab.  (ou  la Gherpette) ; 
ancion  hameau,  jadis  assez  important  ot  qu'entouraient  des  étangs  fort  pois- 
sonnrux,  aujnunl'liui  transformés  on  prairies.  —  Cliquet,  9  hab.;  tire  son  nom 
d'un  ancii'ii  moulin  dont  so  voient  oncoro  quelques  vestis^es.  —  yau-iVHuy, 
27  liai».  ;  où  so  toiiait  un  mouton  blanc,  sorcier.  —  Terrier,  31  hab.  Commu- 
nanti*  pmdant  tout  lo  nioyn  à^'o;  commune  de  187  hab.  sous  la  Révolution. 
Hôuni  à  Saint-Loup,  en  1S29.  Possédait  un  cliàteau-fort  flanqué  de  quatre 
tours,  actnoUcment  maison  do  formo.  Kn  180.'),  les  ()Ossosseur8  de  ce  château 
so  paila^cHMit  une  inostimable  tapisserie  dos  (îobelins  dont  ils  ne  soupçon- 
naiont  ni  lo  prix  ni  la  beauté,  pour  en  fairo  :  les  uns,  des  carpettes;  les  autres, 
des  roMvt'i'turos  à  protéger  los  barriques  de  cidre.  —  La  Cour  des  Rois,  46  hab.; 
ayant  uno  potito  orolo,  ot  deuxièmo  section  électorale  de  Saint-Loup.  A  la  Cour 
dos  linis  <(ron  son  a|>polIation},  Gharlemaf^ne  aurait  eu,  altirme  la  légende, 
uno  maison  do  plaisance  (]ui  dopondait  do  son  fameux  palais  d'Attigny.  Tout 
proclio,  un  liru  dit  If  Prr  des  Rois. 

Lieuxdits.  -  La  (iturnnr,  C'fst  on  cot  endroit  que  Henri  de  BriquemauU, 
soi<:ni>ur  do  Saint'Lou|^  fil  conslruiro  un  tt>mple  protestant  que  desservait  le 
pastonr  Kalison,  arrivé  do  S«'dim.  En  1080,  un  jour  de  Fête-Dieu,  Henri  de 
Hriquomaull  rovonanl  dr  \»>yîi;^o.  s»*  trouvo  «mi  plein  Saint-Loup,  arrêté  par 
uno  pi'oc<'s>ioii.  Il  vont  passtr  :  (lis[)iitt?,  baj^'arro,  plainte  du  curé  Jean  Menes- 
sicr  à  l'aivhovtMjui'  df  lioims.  Proors;  ot  do  Briqutfuiault  fut  condamné  à 
ronior  lo  pi-otostantismo,  à  h  éroulor  la  sainte  messe  chaque  dimanche,  âge- 
nouillt'  dans  lo  chuMir.  »  H  vendit  alors  sos  terres  à  mossire  Louis  de  Vignacourt 
pour  rmi^'n.r  en  Allcma;;no  où,  tout  «l'abord,  il  fondait  une  Académie  des 
lottrt's,  pui'^  installail.  un  peu  |)artout  (*n  Allemagne,  de  nombreuses  usines, 
livrant  a  ses  nouveaux  conriioyons  lo  socrot  do  nos  fabrications.  Nommé  en 
lOVO,  par  Frodôri('-<iuillaumo,  «roloiiel  de  cuirassiers,  il  devint  ensuite  gou- 
vornour  »lo  Lippstadl,  ot  mourut  on  1092  lioutonant-général. 

L»*  /K*/V  //«'S  lintilrttra,  où,  m  1814.  alors  {\\w.  Uoims  venait  d'être  pris,  les 
habitanU  df  Saint-Loup  attaqueront  ot  mirent  en  fuito  des  cavaliers  cosaques 
détachés  de  la  bri^'ade  (Mimniandée  par  M.  do  Saint-Priest,  émigré  français.  — 
Lo  Trrnii'.  --  Le  Mrnil,  où  furent  trouvée  do  nombreux  ossements;  provenaient- 
ils  (l'un  cimetièrf  ou  ib'  morts  tombés  sur  un  champ  de  bataille?  —  Au-deisus 
'/es  Vi;/nt's,  nu  furent  mises  a  j'»ur  de  très  importantes  substructions;  autre- 
fois li»'u  il»'  refuLie  public  ]H)iiv  li's  bestiaux  atteints  de  maladie.  —  Le  Naux 
//es  /*/r//rs.  -  -  Le  Janfin  l^rm-f/enis  :  fui  le  principal  enclos  du  ch&teau  seigneu- 
rial. —  Maniinnuf,  i»inplai'(Mneiil  d'un  villa;^'e  détruit  eu  1008  et  dont,  en  1820, 
dis|»arul  la  «leriiière  maison  ;  c'est  dans  b-s  Prrfi  dn  Grand  Etang,  proche  de 
Munimoiit.  :oii  Mé>iim(uit;  que  |e>  sorciers  tenaient  lour  sabbat,  lorsqu'ils  ne  le 
tonaiiMil  point  à  C.lierpit.  —  La  Fnnfaine  aux  Loups,  dont  les  eaux  «  portent 
cliarne  ••.  —  La  Ftilif-Aihim.  —  \.'Hnmitie  Mort,  les  DeiLv  Croix,  la  Croix Pereau, 
la  Crni.r  Stujnel,  la  Crol,r  Tnini'tfe,  la  Cmix  Charles,  où  s'élèvent  des  croix  com- 
mémnratives  tlaccidents.  —  Le  Tfnne  ;  on  ce  lieu  se  terminait  le  territoire  de 
Saiiit-l.(Mip  avant   raimoxion  d»'  Terrier.  ---   Le  Grand  Etang,  —  Le  Radeau. 

—  Les  /,fi;if/s  /'//'S.  où  de>  fonillos  mirent  a  jour  un  curieux  cairelage  de  pro- 
venance in«M>niiuo.  —  {.'Ucnnitatje.  --  Lo  Courtil  Vion.  —  Le  Pré  Haut,  qui 


—  133  - 

garde  le  souvenir  d'un  drame  sinistre  (voir  Meyrac  :  Villes  et  Villagk!!  des 
Àrde.vnes).  —  El  enfin,  pour  ne  pas  davartlajjc  allonger  celle  nomenclalurc  :  le 
Paraiiis,  où  se  seraient  trouvés,  proche  l'un  de  l'autre,  un  couvent  et  un  eliâ- 
teau,  si  beau,  si  beau,  celui-ci,  qu'on  l'avait  surnommé  le  Paradis. 

SUZANNE.  —  H.,  2o3.  —  E.,  87.  —  D.  C,  4.  —  D.  A.,  20.  —  I).  D.,  38. 
—  Hect.,  644.  —  B.  H.,  Tourteron.  —  !..  F.,  le  dernier  dimanche  de  mai.  — 
C'*  P.  —  B.  B.  —  Le  sol  est  formé  par  le  calcaire  à  astartes  qui  constitue  les 
versants  et  le  fond  de  la  vallée  étroite  où  coule  le  ruisseau  tk  Tourteron,  les 
sables  verts  et  les  alluvions  anciennes.  Carrière  formée  par  un  banc  de  calcaire 
oolithique.  Vignes  sur  les  pentes  de  la  vallée.  Culture  des  arbres  fruitiers.  — 
C.  de  Vermandois. 

Ch&teau.  —  Suianne  se  divise  en  Suîanne -Village  et  en  Snzanue-Chrtteau. 
Suzanne-Village  commence  par  un  clocher,  se  poursuit  par  un  ravin  portant, 
alignées  sur  les  deux  bords,  les  deux  rangées  de  maisons  de  la  rui'  principale, 
et  se  termine  par  un  paralonnerrf.  Suzanne-Chûleau  est  un  grand  quadrilatère 
de  constructions 
différentes  que  la 
féodalité  dut  céder 
à  la  bourgeoisie.  Il 
occupe  te  fond  de 
la  vallée  et  montre 
encore  les  traces  vi- 
sibles de  l'enceinte 
continue  qui  for- 
mait sa  défense.  Un 
pont-levis  qui  ne 
se  lève  plus  le  met 
en  communication 
avec  la  rive  opposée 
du  ruisseau  dans  les 
eaux  duquel  plu- 
sieurs tours  coif- 
fées de  toitures  co- 
nique): vont  asseoir 
leurs  fondements. 
Le  château  de  Suz; 
faire  remonter  la  construction 
raient  assiégé,  est  actuellement 


CUlnu  d«   SuttiiilB 


d'origine  fort 


bien  qu'il  soit  exagéré  d'en 
invasion  des  pirates  normands  qui  l'au- 
aste  maison  de  ferme.  Aux  alentours, 
couche  d'argile  plastique  dont  l'industrie  locale  sut,  pendant  longues 
années,  tirer  un  excellent  proDt  en  l'employant  h  la  construction  des  tuiles 
courbes  qui  se  ri.-marquent  encore  sur  maintes  maisons  de  la  contrée.  Cette 
Industrie  cessa  lorsque,  en  1830,  les  ardoises  arrivèrent  à  profusion  par  le 
canal  des  Ardennes.  l'armi  les  seigneurs  de  Suzanne,  nous  rappellerons  :  les 
Kraquier,  les  d'Asprcmont,  les  Moy,  les  de  Vault,  les  Tige  et  les  Wignacourt. 
Kxisti'  encore  à  Suzanne  un  charmant  petit  château,  datant  du  seizième  siècle, 
orné  de  tourelles  et  entouré  d'eaux  vives. 

Ecarts.  —  Vitlers-Mahiil,  i  hab.  —  Le  Moulin.  H.  —  La  Tuilerie.  N.  C.  - 
Le  l'reshytîre.  H.  —  Uoisvilie.  II. 

■v«.  C'était  au  temps  di'  saint  Louis.  Iluccelin,  sire  de  Hilly-aux-dies,  ayant 
aimé  Yolande  de  destin,  dont  on  célébrait,  en  toute  la  région,  la  «race  et  la 
beauté,  la  demandait  h  son  père,  le  châtelain  de  Suzanne.  Or,  le  siie  de  llilly 
était  jaloux.  Si  bii'ii  qu'après  à  peine  une  année  de  mariage  il  suspecta  sa 
femme  de  n'être  point  indifTérenlc  au  seigneur  de  Sai  n  te- Vau  bourg,  le  plus 


—  734  — 

niH'ort  (le  tous  Ins  courtois  clicvalicrs  ■{u'il  tenait  au  uonibre  de  ses  amis.  Il 
fit  alor*  bàlir  unp  tour.  Et  quiind  pIIi'  fut  achevée,  Bucceliu  dit  à  Yolande  : 
«  Venez  avec  moi,  luiulame.  >■  Puis,  ouvrant  une  lourde  porte  qai,  tant  elle 
•'tait  ^paisiip,  pouvait  à  )ieine  tourner  sur  ses  [i^iids  :  u  Entrez!  Vous  vouliei 
savoir  pourquoi  cette  tour  fui  construite?  C'est  pour  y  enrenner,  le  restant 
de  ses  jours,  une  remine  inndèle  à  la  Toi  conjugale  I  Vous  vous  prétendez  inno- 
cente, soiti  Mais  il  a  sufll  que  vous  avez  Ole  soupçonnée!  Le  blason  des  Buc- 
celîn  ne  doit  pu»  être  terni.  »  La  poussant  alors  violemment  dans  la  tour, 
comme  s'il  eût  craint  de  succomber  à  la  pitié,  il  referma  la  porte  sur  n 
femme.  Et  c'est  dans  ce  cachot,  dont  il  ne  reste  plus  trace  aujourd'hui,  que 
mourut,  sans  jamais  avoir  pu  fléchir  l'injustiflt^e  colère  de  son  seiguenr  et 
maître,  »  chaste  i;t  lov.ile  dame  Yolande  de  Gestin.  ■> 


Comiiuniltrli  d«  Fout  (pigr  a; 


APPENDICE 


AUX    CHAPITRES    X  &  XI 


/  S 


LES  ARDENNAIS  CELEBRES 


APPENDICE 


-Ô.XJX    CH[AFIa^RES    X    &    XI 


LES  ARDENNAIS  CÉLÈBRES  (*) 


DES    ORIGINES    A    LA    RÉVOLUTION 

ANGECOURT  (Pierre  ou  Périn  d'),  page  107.  —  D'une  lettre  que  fît  publier, 
dans  la  Revue  d'Ardenne  et  d'Argonne,  M.  Collinet,  professeur  à  la  Faculté  de 
droit  de  Lille,  il  paraîtrait  établi  que  Périn  d'Angecourt  est  originaire  du  Pas- 
de-Calais. 

ANOT  (Pierre)  et  A.NOT  (Cyprien),  page  107.  —  C'est  Anot  Cyprien  qui  mourut 
en  1882. 

BAILLOT  (Pierre),  page  107.  —  11  faut  lire  BAILLET. 

BLANCHARD  (Jean),  page  110. —  Au  lieu  de  :  le  Poète  des  Mœurs  ouïes  Maxi- 
mes de  la  Sagesse,  il  faut  lire  :  VEcole  des  Mœurs,., 

BRAZY  (Jean),  page  111.  —  Eut  deux  fils  :  Etienne,  professeur  de  philoso- 
phie à  l'Académie  de  Sedan  ;  Richard,  principal  du  collège  de  Ch&tillon-sur- 
Loing.  —  De  Etienne,  naquit  Alexandre,  mort  à  Berlin  en  1714,  et  Pierre, 
ministre  protestant  à  Chalendos  et  à  Vezel.  —  De  Richard,  naquit  Henri,  qui 
fut  ministre  à  Saint-Sévère  en  Berry,  puis  en  Prusse  après  la  Révolution.  (Voir 
Hknry  :  Notes  biographiques,  Sedan  1896.)  —  Mais  il  serait  inexact  de  dire  que 
Brazy  releva  le  collège  de  Sedan  (1024)  :  tout  au  contraire,  il  l'aurait  laissé 
choir  de  si  piteuse  façon  que  les  Sedanais,  soucieux  de  s'instruire,  durent 
quitter  momentanément  leur  ville  natale  pour  aller  continuer  leurs  études  à 
l'étranger,  notamment  à  Groningue. 

;!}  En  cours  d'impression,  des  biographies  nouvelles  uous  furent  indiquées,  de 
niùuie  que,  pour  les  biographies  meutioniif*es  auxrhapitres  X  et  XI,  quelques  inexac- 
titudes nous  furent  signalées  par  M.  Henry,  de  Sedan.  —  En  ce  qui  concerne  les 
contemporains,  des  morts  sont  survenues,  et  «le  nouveaux  détails  arrivèrent  à  notre 
connaissauce.  En  outre,  pour  les  peintres  et  les  sculpteurs,  il  importait  de  raeu- 
tionniT  celles  de  leurs  œuvres  qui  furent  n-çues  au  Salon  de  1899,  Champs-Elysées. 
Les  numéros  des  pa^es  meutiounés  dans  cet  Appendice  renvoient  aux  pages  des 
chapitres  X  et  XI,  indiquant  aiusi  les  ligues  et  l'ordre  où  doiveut  se  placer  les  bio- 
graphies nouvelles,  ainsi  que  les  rectifications  faites  aux  biographies  ancieunes. 

47 


—  7.'J8  — 

CAILLE  (Loris  de  La),  pa^o  IIL  —  Né  à  Humigny  et  non  à  Rocroi. 

CAHl  EL  Nicolas  dk-,  pa^e  111.  —  Né  en  162C  et  non  on  1612.  Mourut  à 
Mauberl-Fonlaino  en  1726  et  non  en  1826. 

CASÏHIKS  DK  VAUX,  i»ap»  112.  —  Lire  CASTRES  dk  VAUX. 

CILVMPACiNE  NoKL  dk),  pa^e  112.  —  Le  véritable  nom  est  :  Pierre  de  NOËL 
ait  CnAMPA(;NE.  11  mourut  à  Rocroi  le  3  juin  1682. 

COMTE,  prieur  (lt»s  Jérùniistes,  page  113.  —  Son  nom  rectiûé  est  CONTE 

(MiCHKL  Lk\ 

CORDIER  :Fhançois),  page  114.  —  Na<iuit  h  .Neufmanil  et  non  à  Aiglemont 

DAL'CÎER.  pag<>  1  l.ï.  -  Né  k  Seilan  en  1625.  Fut  gouverneur  de  Mézières  et 
lii'utenant-gi'néral  «les  armées  franraises.  .Mourut  à  la  bataille  de  Leuze  (Bel- 
gique', 16'.M,  alors  i|ue  le  niarrcbal  de  Luxembourg  restait  victorieux  du  prince 
Waldfck. 

DEMAICRE   Jkan  ,  f»age  Ho.  —  Naquit  à  Sedan  îe  28  février  1714. 

DOYRÉ  Françius-Ignack  ,  page  110.  —  Né  à  Sedan  le  21  mai  1739.  Général 
du  génie.  Fui,  avi.*c  h"  général  Aubert-Dubayet,  le  défenseur  de  Mayence  assiégée 
en  17î)3. 

DrCEIl  -  LiiiMs;,  page  1 16.  —  11  Faut  lire  HLCES  :  on  ne  retrouve  pas  à  Mézières 
son  ai*t«'  de  naissance. 

Dl  MEIIRION  (PiKRRK  Jadaht,  dil),  page  116.  —  Né  le  30  avril  1737  à  Mont- 
meillant.  D'ajtord  rapiUine  des  grenadiers  sous  la  Révolution;  général  de 
brigade  en  1792;  général  d»*  division  Tannée  suivante;  général  en  chef  de 
l'armée  (ritalie.  Se  ren«lit  maître  de  Saor^^io,  enleva  les  camps  des  Fourches 
et  de  Haonx.  où  60  eanons  r\  2,0<X)  prisonniers  tombèrent  en  son  pouvoir;  prit 
le  col  de  Feneste,  11  mai  179»,  et  remporta  sur  les  .4 ustro-Sardes  une  brillante 
virtoire  dans  les  plaines  d»'  (lasraro.  De  fréquents  accès  de  goutte  Tobligèrent 
à  prendre  une  retraite  prématuiée.  La  Convention,  en  la  lui  accordant, ajouta 
celte  mention  au  décret:  «  Du  Merbion  est  non-seulement  un  général  républi- 
cain, mais  encore  un  des  généraux  les  plus  instruits  de  France.  »  Une  caserne 
de  Mézirres  porte  son  n«»m.  Dans  la  flniif  histori'fne  aniennahe,  M.  Paul  Lau- 
RK.NT  a  publié  une  fort  complète  étude  sur  Du  Merbion. 

Prochainement  <ioil  être  érigé,  dans  le  cimetière  de  Montmeillant,  son  vil- 
lage natal,  un  monument  commémr>ratif  à  la  mémoire  du  général  Du  Merbion. 
In  u  trophée  »,  ({ut*  composent  des  attributs  militaires  du  temps  de  la  Réro- 
lution,  surmonte  ce  monument  où  vient  déposer  la  palme  du  vainqueur,  un 
soldat  de  la  République. 

Sur  la  façade,  cette  dédicace  :  k  Au  général  Du  Merbion,  commandant  en 
chef  l'armée  illtalie;  1737-1797.  >• 

Sur  le  côté  gauche,  campagnes  du  général  :  Allemagne,  1757-1761  ;  sur 
mer,  1702;  Amérique,  170.*)-177:i.  Et  au-dessous,  cette  phrase  extraite  d'une 
lettre  du  i)0  mai  170.'i  de  Du  Merbion  au  général  Rochon  :  u  Si  la  patrie  étoit 
en  danger,  je  volerois  à  son  secours  quoique  malade  et  infirme,  et  je  me 
croirois  trop  heureux  de  fair»'  les  plus  grands  sacrifices  pour  elle.  » 

Sur  le  l'ôté  droit  :  sa  cauipagne  d'Italie,  1702-1794;  et  ses  victoires  :  Saorgio, 
(iaressio,  Cairo.  El  au-dessous,  cette  phrase  tirée  d'un  rapport  des  représen- 
tants du  peuple  Sali«eti,  Rittf*r  et  Tuieau,  do  novembre  1794  :  «c  La  conquête 
d«»  Nier  n  était  «pie  précaiie  ;  c'est  sous  ses  ordres  que  l'armée  Ta  consolidée 
en  prenant  Saorgio  et  en  cha<sant  les  ennemis  au  delà  de  la  chaîne  des  mon- 
tagnes des  Al|»e>. . .  »• 

Ce  monument,  œuvre  du  sculpteur  Alphonse  Colle,  a  été  exécuté  en  pierre 
de  Lavoux  par  M.  Etlouarii  Uacine,  architecte. 

Dans  le  «Mmelière,  une  pierre  tombale  est  placée  à  l'endroit  môme  où 
furent,  en  Ifi'.Mj,  inhumés  les  restes  mortels  du  général  Du  Merbion,  qui  pen- 
i\i\n\  plus  de  trente  anut-es  restèrent  relégués  au  grenier  du  presbytère. 


—  739  — 

DUMOULIN  (Marik),  page  116.  —  Le  nom  véritable  est  MOULLN  (Marie  du). 
Voir  page  ï'ZIk 

DUNESME  (Martin-François),  page  116.  —  Naquit  à  Viel-Saint-Remy  et  non 
à  Vieux-les-Asfeld. 

DUVIVIEH  (Claude-Raphael),  page  117.  —  Fut  ingénieur  en  chef  des  ponts  et 
chaussées;  on  ne  retrouve  pas  à  Charleville  son  acte  de  baptême  :  il  a  dû  y 
naître  en  1771. 

FABERT  (Loi  is  de),  page  117.  —  Lire  :  né  en  1651,  au  lieu  de  :  né  en  1561. 
Mourut  au  siège  de  Candie  en  1669.  11  était  alors  colonel  du  régiment  de  Lor- 
raine, sous  les  ordres  du  duc  de  Beaufort  envoyé  pour  délivrer  les  Vénitiens 
que  les  Turcs  assiégeaient  dans  Candie. 

FETIZON  (Paul),  pape  117.  —  Naquit  à  Reims  et  non  à  Sedan.  C'était  le 
petit-fils  de  Jean  Brazy,  dont  la  biographie  se  trouve  page  111. 

GILMON  (Charles),  page  118.  —  Lire  GILMER  (Charles). 

GRIVE  (Jean  de  La),  page  118.  —  Naquit-il  réellement  à  Donchery,  où  l'on  ne 
retrouve  pas  son  acte  de  baptême?  Peut-être  est-il  originaire  de  Tendrécourt 
où  vivent  encore  des  La  Grive. 

HAGNIGOURT  (H.-J.  Lkcuyer),  page  119.  —  Le  véritable  nom  est  LESCL'YER, 
né  à  Hagnicourt.  Sa  biographie  se  retrouve  page  122,  sous  son  nom  véritable. 
Fut  exécuté  en  1793  :  une  faute  typographique  nous  fait  dire  1893. 

HAYON  (Thomas),  page  119.  —  Né  à  Sedan  le  14  décembre  1595.  On  écrit 
plus  fzénéralement  :  des  HAYONS. 

HERBIN-DESAUX  et  HERBLN-DELSALX,  page  120.  —  Ces  deux  biographies 
ne  doivent  en  faire  qu'une,  et  il  faut  lire  alors  :  HERBIN-DESAUX  (J.-B.),  né 
à  Jonval  le  31  décembre  1755,  mort  à  Balan  en  1832.  Fut  commandant  mili- 
taire de  Sedan  en  1814,  et  député  des  Ardennes  pendant  les  Cent-Jours. 

JANNON  (Jean),  page  121.  —  C'est  par  erreur  qu'on  le  dit  né  à  Sedan.  Cet 
habile  et  célèbre  typographe  mourut  à  Sedan  le  20  décembre  1658,  âgé  de 
soixaiito-dix-huit  ans. 

JUILLET  (Nicolas-J.-B.),  page  121.  —  Le  nom  véritable  est  NICOLAS,  né  à 
Hémonville  le  8  mai  1773.  Fit  la  campagne  d'Espagne  en  1824;  mourut  maré- 
chal de  camp. 

LANNOY,  page  121.  —  Lire  LAUNOIS  (François-Denis),  né  à  Mézières  le 
20  avril  1683,  et  mort  à  Sedan  le  3  octobre  1754. 

LARDENOIS  (Antoine  de),  page  121.  —  Naquit,  non  à  Grandpré,  mais  à 
Termes,  le  19  septembre  1747. 

LKROY,  page  122.  —  Ne  naquit  pas  à  Carignan,  mais  à  Marville  (Meuse). 
Ses  ouvrages  ont  été  imprimés  à  Sedan.  N'a  rien  publié  comme  théologien. 

LESCLYER,  page  122.  —  Voir  la  note  explicative  plus  haut,  sous  la  rubrique 
Hagnicourt. 

LIÉTAU  (Jean),  page  122.  —  Lire  Somme-Ames,  au  lieu  de  Sonne-Arne. 

LION  (Jean),  page  122.  —  Ses  prénoms  sont  Jean-Dieudonné;  naquit  à  Givet 
suivant  les  uns,  à  Morialmé  (près  Walcourt)  suivant  d'autres.  Son  nom  et  sa 
biographie  se  retrouvent  page  138. 

MARTIN  iDaniel),  page  123.  —  Fut  professeur  à  Strasbourg;  auteur  de  nom- 
breux ouvrages  d'instruction  :  né  à  Sedan  en  1580. 

MOREAUX  (Jean-René),  page  125.  —  Naquit  à  Rocroi  et  non  à  Regniowez. 

NAVIÈRES,  page  125.  —  Le  prénom  est  Charles  au  lieu  de  Raoul. 

PARAVEY  (Ch.-Hvp.),  page  126.  —  Lire  de  PARAVEY. 

PITHOYS  (Claude),  page  126.  —  Naquit  h  Vitry-le-François  et  non  à  Sedan; 
mourut  à  S»Mlan. 

RAMBOUIKi  (Abraham),  page  126.  —  L'orthographe  du  nom  est  RAMBOUR. 

RENART  DE  FLSCHAMBERC;  (Claude),  seigneur  d'Amblimont,  page  127.  — 
Né  à  Mouzon  le  21  mars  1642.  Fut  chef  d'escadre  des  armées  navales. 


—  740  — 

SCHMIDTT,  pa^p  12î>.  —  NV  à  Seilaii.  Lieutenant-général  du  célèbre  de  Maiis- 
îoU\,  Son  nom  était  BAHTHI^ILEMV,  son  prénom  BARTHéLEMT,  et  son  surnom 
Schmidtt  ou  mieux  Chemite,  Fut  colonri  d'un  régiment  de  dragons  au  service 
du  roi  do  Hoh<**mo.  Il  habita  Ucniilly  et  mourut  à  Sedan,  sa  ville  natale,  le 
28  décembre  1031. 

VILLI:L0N(;L  E-I.ACEUDA  (IloBERT  DE),  page  131.  —  Né  à  Mézières  le  19  juin 
ir»82.  Fut  colonel  do  dra^'ons  au  service  de  Charles  XÎI,  roi  de  Suède. 

WALTKU  :FiiAN«;oi.s,  baron  dk  Saint-Ange),  page  131.  —  Né  à  Mézières  le 
7  septembre  IT.'iO.  (Général.  Ktait  aubergiste  avant  la  Révolution. 


SU 
LES    CONTEMPORAINS 

ADAM.  Nous  reprenons,  pour  la  compléter  comme  suit,  la  notice  page  132.— 
ADAM  l'CuAiii»  ,  nô  à  (Uiarlcviile  le  14  décembre  1857;  élève  de  l'école  Noi^ 
mah*  supôrioure  (1877-1H80:;  professeur  de  philosophie  (1880-1885)  aux  lycées 
de  Toulon,  Uar-1e-!)uc,  Clcrmont,  Nancy,  et  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Dijon 
.  lKH:i-1897).  Doyen  de  cette  Faculté  (189:)-i897).  Recteur  de  TAcadémie  de 
Clormont  (I897'i,  dr  Dijon  (iS08);  membre  correspondant  de  Tlnstitut  (Aca- 
demi»'  des  Sciences  morales  et  politiques)  en  1897.  —  Ouvrages  principaux  : 
Essai  sur  le  Juifement  esthrtit/n*'  (thèse),  188,'i;  —  Etudes  sur  les  principaux 
Philosophrs,  I88t5;  —  Etiul's  sur  Pascal,  1887-1888;  —  PhUosophie  de  Franroù 
Baron,  1890  (prix  Honlin  à  l'Académie  des  Sciences  mor.  et  pol.); —  Trait(>  de 
Morale  prati'/ui\  1892;  —  Philosnphh'  en  F ranre  pendant  la  première  moitié  du 
di.r-ni'tivinne  siècle,  189V.  -  M.  Adam  prépare,  en  collaboration  avec  M.  Paul 
Tannrry,  uno  édition  nouvelle  dos  iEuvrcs  de  Descartes  dont  les  tomes  i,  iietui 
ont  défà  paru  (1S97-1S99). 

(.(HJN  ((îa^ton),  né  à  (^.harlovillo  le  12  mai  1870.  Fit  ses  études  au  Ircée  de 
Charlovillo.  Klt'vt>  pondant  quatre  années  à  l'Kcole  française  d'Athènes,  il  fot 
attaché  spécialement  aux  fouillos<le  Delphes  et  se  révéla  comme  habile  épigra- 
jihisto.  On  lui  doit  :  Mrntnirr,  sur  le  mite  d'Apollon  Pythien  à  Athènes,  1896;  — 
/(/  Corporation  ntht'nirnni'  des  Artistes  ditmysiaques  d'après  les  inscriptions  du 
tri'snr  des  Atht'nicns  o  Deljdies  ;  —  divers  articles  publiés  dans  le  Bulletin  de 
("orrespondaure  hellrninue,  nolanimr'iit  :  Sotes  de  Chronologie  delphique  ou  Cooh 
mentaires  de  lit  insrriptions  choisies  (ilo  130  avant  J.-C.  jusqu'à  la  fin  du  pre- 
mier siècl»^  (ï|)ros  J.-(l.)  :  Etudes  sur  le  St^natas-Consulte  de  l'an  142  avant  J.-C., 
d'après  les  inscriptidus  (l»''i-ouvt»rtes  à  Delphes.  —  Prépare  une  thèse  française 
sur  lo  Culte  dWpullon  Pj/thien  ô  Athènes,  et  une  thèse  latine  sur  un  sujet  d*his- 
toiio  •{rer([ue  pi'iidant  rorcufmtion  romaine.  —  M.  Gaston  Colin,  petit-fils  de 
M.  Hubert  Colin  dont  la  notice  biof!raphi(iuo  se  trouve  page  133,  est,  actuelle- 
ment, cliarf^é  du  cours  dr  langue  et  do  littérature  grecques  à  la  Faculté  des 
Lettres  de  Cli*rmonl-Ferrainl. 

LAINHIS,  paL'o  i:»:;.     -  Né  à  liethel...  Lire  LANNOIS. 

IMKlKjl'LN  Lnris  ,  paj^e  130.  —  L'abbaye  d'Ilartvillers  se  trouve  près 
Epeniay.  Lin*  :  appartint  à  l'abbaye  d'Hautvillers,  près  Epernay. 

MAI  HT  iAcinixF.-L«.\KST;.  pa^zo  138.  —  (iénéral  de  cavalerie.  Né  à  Poix  le 
28  avril  1s:tV:  niorl  à  Paris  en  aoiU  1899.  Inhumé  au  cimetière  de  Humigny. 

LALLRMA.NTS  (,Im<ki'II;,  pa^e  i:{8.—  L'orthof^raphe  du  nom  est  LALLEMANT. 

Mr.MKIlS,  pa^'o  \'MK  --  tiénéral  de  division.  L'orthographe  du  nom  est 
MLNIKIL 

lioiOloN  tiusTAVK),  pafjfo  r»t.  —  Ne  dirige  plus  la  maison  industrielle  Go- 
dillol  iiu'il  avait  diri^t'O  pendant  dix  années.  M.  Gobron  est,  actuellement, 


—  741  — 

administrateur  des  Chemins  de  fer  de  Bône-Guelma;  puis,  en  1898,  il  créait 
un  établissement  industriel  pour  la  construction  de  voitures  automobiles  qui 
portent  son  nom  et  sa  marque. 

PHILIPPOTEAIJX  (Auguste),  page  141.  —  Né  à  Sedan  en  1821  et  non  en 
1839. 

TIKMAN  (Louis),  page  142.  —  Mort  dans  le  département  de  l'Yonne,  où  il  se 
trouvait  chez  un  de  ses  amis,  le  2  août  1899.  Ses  obsèques  furent  célébrées  à 
Mézières  le  lundi  7  août,  et  c'est  dans  le  cimetière  de  cette  ville  qu'il  fut 
inhumé. 

CllAUCHET  (Charlotte),  page  143.  —  Admise  au  Salon  des  Champs-Elysées, 
année  1899,  M""  Charlotte  Chauchet  exposa  deux  tableaux  qui  furent  remar- 
qués :  Marée  (poissons)  et  Intérieur  breton.  Ce  dernier  tableau,  dit  notre  con- 
frère Jules  Mazé,  critique  d'art,  «  est  bien  éclairé,  les  tons  sont  très  justes; 
M"''  G.  Chauchet  fait  preuve  d'une  décision,  disons  le  mot,  d'un  «  métier  »  très 
rare  chez  une  femme.  H  suffit  d'examiner  les  cuivres  brillants  de  la  cuisine 
bretonne,  exécutés  franchement,  sans  viser  à  l'efTet,  et  sans  truquage,  pour 
être  séduit...   On  peut  attendre  beaucoup  de  M""  Chauchet.  » 

COLLE  (Alphonse),  page  143.  —  Aux  œuvres  déjà  mentionnées,  nous  ajou- 
terons :  Ophélie,  statue  plâtre;  —  Souvenir,  groupe  bronze;  —  la  Grève,  statue 
plâtre;  —  Jeunes  Lutteurs,  groupe  bronze;  —  le  Buste,  en  bronze,  d'Emile Méri- 
gnac;  —  le  Buste,  en  bronze,  de  Robert  de  Sorbon,  dans  l'église  de  ce  village;  — 
le  Buste,  en  marbre,  d'Yvon  de  Villarceauœ,  l'astronome  célèbre;  le  Buste,  en, 
marbre,  de  M.  Linard,  qui  figurait  au  Salon  de  1899,  section  de  sculpture;  — 
le  Monument  du  général  Du  Merbion.  L'inauguration  de  ce  monument  se  fera 
très  prochainement  dans  le  cimetière  de  Montmeillant,  sa  commune  d'origine. 
C'est  rEnfant  prodigue  qui  valut  au  parfait  et  très  original  sculpteur  Alphonse 
Colle  une  troisième  médaille,  Salon  de  1886. 

CROISY  (Onésime-Aristide).  Complément  à  sa  biographie,  page  144.  —  Est 
mort  le  7  novembre  1899  à  Fagnon,  son  village  natal,  où  il  fut  inhumé.  Avait 
commencé  ses  études  de  sculpture  en  1856,  dans  l'atelier  d'Armand  Toussaint  ; 
puis  fut,  successivement,  élève  de  Dumont  et  de  Gumery.  Admis  en  loge  en 
1804  et  en  1865,  époque  à  laquelle  il  disputa  le  grand  prix  avec  Barrias  qui 
l'emporta  d'une  voix  seulement.  A  ses  œuvres,  déjà  mentionnées  page  144, 
nous  ajouterons,  entre  les  principales  :  Fondation  de  la  Ville  de  Marseille  (1865); 
—  yéréide ;  —  Psyché  abandonnée;  —  l'Invasion,  groupe  qui  figurait  au  Salon 
de  1873  et  valutàCroisy  une  médaille  de  troisième  classe  (c'est  le  «  Monument 
aux  Morts  de  1870-1871  »  qui  s'élève  au  bas  du  cours  d'Orléans,  à  Charle- 
ville)  ;  —  Chanzy  (1878;  se  trouve  dans  la  galerie  des  Bustes,  au  Sénat);  — 
la  Fille  aux  Raisins  ;  —  le  Moissonneur  ; —  le  Nid  (1882),  qui  valut  au  sculpteur 
une  deuxième  médaille;  Armand  Sylvestre  a  dit  :  «  L'abandon  de  ces  petits 
corps  potelés,  la  morbidesse  tiède  de  ces  chairs  roses,  tout  cela  est  rendu  avec 
une  vérité  et  une  justesse  au-dessus  de  tout  éloge.  »  —  Chanzy  sur  son  lit  de 
mort  (se  trouve  dans  la  chapelle  funéraire  de  Buzancy).  —  A  propos  de  l'Armée 
de  la  Loire,  œuvre  pour  laquelle  fut  décernée  une  première  médaille  (1885), 
Henri  Fouquier,  critique  d'art,  écrivait  :  «  C'est  le  sombre  et  sublime  poème 
de  la  lutte  à  outrance  pour  la  patrie;  on  rend  hommage  et  justice  au  talent 
de  l'artiste.  »  —  A  la  Bourse  du  Commerce  de  Paris  (1889),  la  Ville  de  Paris 
protégeant  le  Commerce  et  l'Industrie,  avec  les  Arts  et  l'Agriculture  dans  le 
tympan,  à  droite;  à  gauche,  deux  jolis  enfants  qui  brandissent  un  caducée. 
C'est  une  des  meilleures  sculptures  de  Croisy.  —  Le  Calvaire  (au  Salon  de  1894), 
groupe  monumental  en  marbre  pour  le  chevet  d'une  sépulture  en  Russie.  — 
Le  modèle  de  son  groupe  Paul  de  Malatesta  et  Françoise  de  Rimini  (1876)  se 
trouve  au  musée  de  Charleville. 

DAMAS  (Eugène),  page  144.  —  Est  mort  à  Charleville  le  4  août  1899.  Fut 


—  742  - 

inlium*''  au  cinH*ti»*re  de  Himo;;in\  Avait  exposa»  au  Salon  des  Champs-Elysées, 
i8*.M)  :  Aux  Champignons;  ««  un  tableau,  écrit  Jules  Mazb  que  nous  citions 
plus  haut,  011  il  y  avait  boaucoup  d'air  et  de  lumière. . .  ;  et,  en  somme,  toile 
excellonle.  » 

[>KLOYE  (J.-B.!,  pa^'iî  i  tt.  -  Fut  (?xposé  de  lui,  après  sa  mort,  au  Salon  de 
1890  I section  de  srulpturc,  une  Minervr  on  plâtre. 

(i(>NniŒXON  iPaul:,  pa^'e  iV.'i.  —  Kxposa  au  Salon  des  Champs-Elysées,  1899, 
Xathu^e  de  Novt^mbn:  en  Ardennc,  k  un  coin  de  bois,  où  plutôt  de  taillis,  très 
bien  rendu,  avec,  au  premier  plan,  des  arbres  superbes;  beaucoup  d'air,  une 
lumière  excellente,  uno  transparence  judicieuse. ..  » 

HUILLARD  (M»«:i,  page  145.  —  A  exposé,  au  Salon  de  1899,  Champs-Elysées, 
une  L'^da,  «  bonne  étude  de  nu  ». 

MAIiTOi;(;KN  (Stanisl\s!,  pa^'o  146.  —  Naquit  à  Givet,  en  1873.  Travailla 
six  ans  à  Paris,  dans  Tatelier  de  Gustave  Moreau,  et  fut  ensuite  élève  de 
Flamen^  et  de  Connon.  IlébuLiit  au  Salon  de  1899,  Champs-Elysées,  par  le 
Portrait  de  A/,  liavaisson,  membre  de  l'Institut.  Se  proposerait,  notamment, 
de  («  traiter  par  la  peinture  »  les  plus  belles  légendes  de  la  vallée  de  la  Meuse 
et  des  bords  du  Rhin.  A  fait,  et  continue  à  faire,  les  portraits  de  divers  per- 
sonnages ardennais. 

MATOUT  (Louis),  page  140.  —  Naquit  à  Renwez  et  non  à  Charleville. 

PLACK-CANTON  \Pall),  page  147.  —  Obtint  une  troisième  médaille  au 
Salon  de  1899,  oii  il  avait  ex[)osé  :  Le  Var  et  Barque  de  Pèche,  «  compositions 
charmantes,  d'une  fraîcheur  remarquable,  pleines  de  grâce  et  de  poésie.  » 

SARRAZI.N  (Margukritr),  page  147.  —  Exposa,  au  Salon  de  1899,  Fleurs  des 
Champs,  »  un  Joli  bouquet  d'une  tonalité  très  franche.  » 

Rappelons  enfin  i.\uli  ce  même  Salon,  M°>*  Glaçon-Bouvier  exposait  des 
Prunes,  «  bonne  nature  morte  d'une  exactitude  parfaite  »,  et  que  dans  la 
section  des  pastels  on  voyait  :  La  Cueillette,  de  M^*  Adam-Manceau;  des  Migna' 
tures  très  fines,  de  M™'  (^kneviève  Dkrl'r  et  de  M'I'Tirman.  A  mentionner  aussi, 
dans  la  section  de  sculpture,  un  Mrdailhn  en  phltre  de  M.  Evrard. 

WILIJÈME  (François),  page  147.  —  L'orthographe  du  nom  est  WILLËME. 
11  naquit,  non  au  Fond-de-Givonne,  mais  à  Sedan,  le  26  mai  1830. 

RERTHERANI)  (Alfhonsk) ,  page  147.  —  Né  à  Bazeilles  en  1815,  mort  à 
Paris  en  1887.  Fut  directeur  de  l'école  de  Médecine  d'Alger.  Â  laissé  plusieurs 
importants  ouvragtis,  notamment  :  Traitt^  des  Maladies  idiopathiques  et  spécia- 
lement de  celles  du  roi  (18ri2i  ;  —  Des  Pansements  des  plaies  sous  le  rapport  de 
leur  frt^'juence  et  de  leur  dunU'  (18.')!)  ;  -  Alfjer,  son  climat ^  sa  valeur  curathe 
au  point  de  vue  de  la  phtisie  (IS.'iHl;  —  Campagnes  d'Italie  (1857);  —  Lettres 
mcdico-ehirurgicales  (I8OO1.  —  [Jn  de  ses  frères  fut  également  médecin  militaire; 
on  a  do  lui  un  fort  intéressant  volume  :  MMeeine  et  Hygiène  des  Arabes. 

CHAMPENOIS  (Paul-Athanask),  page  148.  —  Naquit  à  Jandun  le  10  octo- 
bre 1822.  Fut  médecin  militaire  inspecteur  ;  ce  qui  équivaut  au  grade  de 
général. 

BRAIBANT  (J.-L.-N.\  page  148.  —  né  k  Balham  le  13  janvier  1827.  Docteur 
on  médecine.  Exerça  surtout  à  Reims;  laissa  quelques  ouvrages  qui  furent, 
en  leur  temps,  assez  estimés. 

GILBERT  (NicoLAs-ArunsTiN),  page  148.  —  Né  à  Buzancy  le  15  février  1858. 
Agn'i^'é  de  la  Faculté  de  méd(u:ine  de  Paris  ;  auteur  de  nombreuses  publications 
médicales  ({ui  font  autorité. 

TEILKT  (J.-B.-ALKx.j,  p.ige  i.iO.  —  Né  h  Mézières  le  29  janvier  1807.  Ar- 
chéologue. D'employé  aux  Archives  nationales,  il  fut  attaché  aux  travaux 
historiques  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres.  Mourut  k  Gham- 
pigny,  en  1866.  Parmi  ses  ouvrages,  nous  rappellerons  principalement  :  Corra(- 
pondance  de  Bertrand  de  Saltgnac  de  Lamothe-Fi^nelon  (1838-1841),  sept  volumes; 


—  (Eiwres  eomptiHcn  d'Eghinant  (1840-18*3),  deux  volumes;  —  Layeim  dn  Tri'tor 
des  Chartes  ;  —  Lellres  de  Marie-Sluart  ;  —  Pièces  et  Doeumentu  de  l'Histoire 
d'Bcosie  {1849],  deux  volumes;  —  Relations  diplomatiques  de  la  France  et  'le 
(Espagne  au  seizième  siècle,  cinq  rolumea. 

PETTITFILS  {Elysèk),  page  147.  —  NÉ  à  Barby  en  i8n4.  Architecte  voyer  de 
Chsrieville.  A  publie,  h  la  librairie  Edouard  Jolly  :  Série  des  Prix  de  la  ville  de 
Charlrville,  un  vol.  in-f"  ;  —  ta  Fontaine  ducale  et  l'Eau  ft  Charleville,  un  vol. 
ÎD-S"  orné  de  gravures,  avec  couverture  en  pbototypie.  Rappelons  ici  que  le 


Fantïme  Inaugurée 


soubassement,  en  granit  du  Puid  (Vosges),  de  la  fontaine  inaugurée  sur  la 
place  Ducale  &  Chaileville  le  22  octobre  1899,  les  vasques  et  l'aniénaKemPtit 
des  elTets  d'eau  sont  de  H.  Petltflls,  architecte  ;  que  U.  Peltier-Dapremont  fut 


—  m  — 

l>iitrc]iren<'ur  îles  travaux;  igiio  les  éfioiils  furent  consIruiU  par  U.  Troio,  et 
U'.»  pftHs  ilVaii  iii:<tallt-s  par  M.  Villniii.  Li  slutue,  nous  l'avons  dit  page  lU, 
est  l'o-uvre  d't  notre  parfait  staluaife  Alphonse  Colle.  Faite  en  bronze,  elle  a 
éU-  l'onilue  ilans  les  nlelicrni  île  M.  llaudinot,  fondeur  à  Charlcville.  Les  Jau- 
phin$,  t'tinlemeiit  d'Alphonse  Colle,  sortent  de  l'usine  du  Val-d'Osnes. 

Une  journée  nieneilleuse  favorisa  rinau|.'u ration  de  cette  statue.  Rarement 
Cliarieville  nvait  vu  fouI>-  plus  tomplêle.  animation  pins  joyeuse.  Discours 
ofllciol  du  maire,  vin  d*lionneur  —  auquel  lu  .Municipalité  convoqua  le  Préfet 
lies  Ardcniies.  toutes  los  Socii^tés  i-arolopolitaines.  tous  les  Chefs  de  service  lA 
l'Armée  —  ne  miiiii|ui>rerit  jioiiit  au  prof^ramme.  Le  soir  un  bal,  sur  la  place 
illuminéi'.  tandis  que  l'eau  s'éctiappait  des  dauphins  et  des  gueules  de  lions, 
terminait  fi^iiement  rette  fête  en  l'honneur  de  Conzague  qui,  s'il  ne  fut  point 
un  prince  parfait,  eut  du  moins  le  mérite  de  fonder  une  cité  dont  la  prospérité 
s'acrrut  tellement  d'années  en  années  qu'elle  est  aujourd'hui  l'une  des  villes 
les  plus  actives,  les  plus  industrielles  du  nord-est  de  la  France. 


CbKrlei  d<  OoDiisiui,  1 


JLF  F>  e:  :n:  D I  c  E 

à  la  Géographie  géBérale 


nf>^S**^s^>^^^'*^^  ^^>^^ 


GUIDE  DU  TOURISTE  &  DU  CYCLISTE 


dans   les   Ardennes 


M 


cC*3^  <^»3^  <<^»3=  <^»3o  c2*3=  c2*3=  =S*3=  <=S*3=  «^♦S^  <^^ 


JLFFKKDICE^ 


(0 


à  la  Géographie  générale 


■D*C- 


GUIDE  DU  TOURISTE  S  DU  CYCLISTE  DANS  LES  ARDENNE8 


MÉZIÉRES-LUMES-NOnVION-IÉZIÉRES  (Itinéraire  n»  1) 

21    KIL.    010 

Mézières.  —  Altitude,  150  mètres;  7,450  habitants.  Préfecture;  poste;  télégr.  ; 
téléph.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Gaubert,  agent  voyer,  4,  rue  de  l'Eglise;  mécani- 
cien, M.  Hoche,  40,  rue  d'Arches.  Gare  Charleville-Mézières.  Hôtel  du  Palais-Royal. 
Départ  place  de  la  Préfecture.  Tourner  à  gauche;  petit  pont;  chemin  vicinal  n<»  15  ; 
deuxième  pont  sur  le  canal  ;  passer  sous  le  pont  du  chemin  de  fer  ;  tournant  brusque 
(attention  aux  voitures)  ;  bifurcation  ;  prendre  à  droite  route  du  Theux,  chemin  n^  16; 
légère  montée  en  entrant  dans  le  village. 

Le  Tbeux,  1  kil.  500;  425  hab.  Rien  à  voir;  descendre  la  principale  rue.  — 
Romery,  2  kil.  500  ;  écart  de  Saint-Laurent  à  1  kilom.  environ  ;  bifurcation;  prendre 
à  droite  ;  chemin  vicinal  assez  bon. 

Lûmes,  3  kilom.  ;  300  hab.  Ch.  de  fer.  A  l'entrée  du  village,  au  lieu  de  des- 
cendre à  droite  vers  le  Pont-Suspendu,  continuer  à  gauche,  passer  devant  l'église, 
devant  la  gare.  La  route  longe  la  voie  ferrée.  A  2  kilom.,  descente  courte  et  rapide, 
puis  route  légèrement  ondulée.  Traversée  du  hameau  de  Manicourt. 

Nouvion-sur-Meuse,  4  kilom.;  S'IO  hab.  Ch.  de  fer.  Descente  dans  le  village 
jusqu'au  passage  «i  niveau.  Traverser,  prendre  k  droite,  passer  le  pont  à  péage, 
rejoindre  la  route  nationale  no  64  de  Mézières  à  Se<Ian.  Tourner  à  droite  et  se  diriger 
sur  Flize. 

Flize,  1  kilom..  ait.,  I:i9  m.  ;  650  hab.  Chef-lieu  de  canton;  poste  et  télégr.  Châ- 
teau du  dix-septième  siècle.  Hôtel  du  T.  C.  F.:  le  Commerce.  Passer  devant  Téirlise. 
Descente;  traverser  la  voie  ferrée  des  usines;  tourner  à  droite.  —  Elaire,  1  kil. 750; 
ait.,  160  m.;  110  hab.  Ecart  de  Chalandry.  —  Les  Petites  Ayvelles,  1  kil.  170. 
Ecart. 

Les  Ayvelles,  250  m.  ;  ait.,  158  m.  ;  451  hab.  Belle  route  plate  jusqu'à  l'entrée 
de  Villers-Semeuse. 

Villers-Semeuse,  2  kil.  050;  ait.,  166  m.  ;  1,400  hab.  Montée  assez  rude  à  l'entrée. 

(1)  Comme  appendice,  ce  Guide  du.  Touriste  et  du  Cycliste  a  été  «pécialement  rédigé  par  M.  Cliarles 
Puely  secrétaire  de  la  rédaction  au  Petit  Ardennais. 


—  748  — 

Aucii'ii  rli.itoau,  artuclIomiMit  di'pot  (1('<  1  («  et  23«  dragon!*.  On  n'entre  pas  dans  la 
villi-,  (|u'on  laisse  ;\  droite:  desreiito  douce  jiis^quVi  Mohon. 

Mohon,  2  kil.  150;  ait..  153  lu.  ;  4.:250  hah.  Eglir^e  pviziôme  siècle.  Avant  de 
pénéti'er  dans  la  villt>,  passafij^e  d  niveau  dauf;ort>ax  ;  passage  souterrain  mal  entre- 
tonii  :  tournoi*  à  droite.  lon<;er  la  voie  ferrie  ;  petit  pont  sur  la  Vence  ;  rampe  dans 
la  Ineaiité.  puis  descente  sur  Mézièri's. 

Mézières,  1  kil.  i\^{):  ait..  150  ui.  —  Après  avoir  dépassé  Tau  berge  du  Petit-PoDU 
pri'udri"  ;\  tlroite  vers  la  .Meuse,  suivre  le  cjuai  de  THOpital  jusqu'au  pont  de  Pierwi 
pui<  rue  TlûiTs.  rue  .Monpe  et  place  de  la  l*n*fecture. 

MÉZIËRES  à  LâUNOIS  (Itinéraire  n»  2) 

19  KIL.  718 

Mézières.  —  Alt..  15n  niêtri>s.  Point  de  départ  place  de  la  Préfecture; 
rue  Jaubert,  rue  Montre:  tourner  A  gauche;  rue  Thiers,  pont  de  Pierre,  quai  de 
rilùpital,  rout«;  nationale  u"  (>(,  jus(iu'au  croisement  de  la  route  u»  51  à  Tauberge 
du  Pelil-Pont;  ronte  dite  de  Paris;  la  suivre,  passer  à  Mange-à'Fait  :  faubourg  de 
Moliou  (ait..  Hi5  mètres   ;  (le<oen1e;  sur  la  gauche,   la  Forge  et  le  Moulin  Leblane. 

La  Francheville,  i  kiloni.  ;  ait.,  158  m.  ;  700  hab.  Ch.  de  fer.  A  rextrémitè  du 
villa^^e.  [)assage  h  niveau.  Pon<'eau  sur  la  Vence.  A  environ  750  mètres,  la  Poudrerie 
df»  Soint-Ponn\  Route  bonne  et  presquif  plate  jusqu'à  Boulzicourt. 

Boulzicourt,  2  kil.  500;  ait..  16i  m.;  1,070  hab.  Poste;  ch.  de  fer.  Montée 
lou^'Ue  lit;  'jOO  mètres,  puis  descente  de  300  mètres  environ  (décliv.  max.,  0  m.  06) 
entre  Hi»ulzicourt  et  Ville-sur- Vence  ;  puis  montée  assez  raide  de  400  mètres  aTant 
d'arriver  h  Yvernaumont. 

Yvernaumont,  2  kilom.  ;  ait.,  188  m.  ;  150  hab.  Ondulatious  de  terrain,  (hipatie 
devant  la  l*oxttf  (ait.,  172  m.  .  la  Maison  Vtfnus  (ait.,  177  m.),  le  Moulin  SimOKHei 
(ait..    17()  ni.  . 

Poix-Terron,  3  kil.  300;  ait.,  180  m.;  770  hab.  Poste;  télégr. ;  cb.  de  fer.  HAt«l 
Iwoeart.  A  environ  (i50  mètres,  li^  Mouiin,  puis  un  pa^tsage  à  niveau. 

Montigny-sur- Vence,  2  kil.  O'.iO;  ait..  182  m.;  200  hab. 

RaUlicourt,2kil.  258;alt..  lS4m.;  230  hab.  La  route  passe  8uc<:essivement  devant 

les  écarts  suivants  :  Moulin  do  Vence,  1  kil.  270  m.  (ait.,  101  m.);  la  AosJ^ref, 908  m. 

ail.,  102  m.:;    Pifirepont.  8S0  mètres  (ait.,  19V  m.).   Après  avoir  gravi  une  côte 

d'enviri>n  200  mètres  idédiv.,  0  m.  05:,  on  arrive  au  passage  à  niveau  de  la  gve 

de  L'iuuois    ait.,   20(>  m.  .  Tourner  à  droite;  légère  montée  dans  le  village. 

L.aunoi8,  3  kil.  570  ;  ait..  206  m.  ;  802  hab.  Poste  et  télégr.  FUMel  du  T.  C.  F.  :1a 
Pnunui'-d'Or.  Kjjlise  (|uin/ième  siècle. 

MÉZIÈRES  à  SEDAN  par  Vivier-au-Gonrt  (Itinéraire  n"*  8) 

21   KIL.  500 

Mézières.  —  Alt.,  150  m.  I>épart  placo  de  la  Préfecture;  tourner  à  gauche;  pont; 
cht'iiiiii  vicinal  n<>  15;  deuxième  ptuit  sur  le  canal;  passer  sons  le  pont  du  chemin 
de  fer;  bifurcation;  prendre  à  droite,  chemin  n^  16.  Belle  route;  légère  montée  00 
»^ntr.uil  dans  le  Theux. 

Le  Theux,  1  kil.  500;  'i25  hab.  llien  de  remarquable;  traversée  de  la  principale 
ru<>.  —  Romery,  2  kil.  .">oo;  écart  de  Saint-Laurent,  à  environ  1  kilom.;  biftirca- 
tion  :  pr«>ndre  à  gauche  ;  montée  très  rude  (décliv.,  0  m.  10}  dite  Trou  du  Diûbk,  i 
gr.ivir  .1  pied  ^poteau  du  T.  C.  F.);  série  de  côtes  et  de  descentes;  laisser ie htiDMn 
de  Tuinr'rourt  à  droite  ;204  m.  d'alt.j,  et  travei'ser,  dans  le  sens  de  la  longueur, 
Vivier-au-Court. 


—  749  — 

Vivier-au-Court,  5  kilom.;  ait,  264  m.;  2,200  hab.  Poste  et  télégr.  ;  ch.  de  fer; 
tramway  qui  relie  Vrigne-aux-Bois  et  Vrigne-Meuse,  station  sur  la  grande  ligne  de 
Sedan. 

Vrigne-aux-Bois,  2  kil.  500  ;  2,850  hab.  Route  accidentée  ;  station  du  tramway  ; 
poste  et  télégr.  Eglise,  orgue  et  intérieur  de  la  chaire.  Pont  ;  rampe  dans  le  village. 
Descente  rapide  du  Sugnon  entre  Vrigne  et  Floing. 

Floing,  7  kilom.  ;  2,250  hab.  Eglise;  cimetière  de  soldats  morts  en  1870.  A  la  limite 
du  territoire  de  Sedan,  monument  commémoratif  le  Chêne-Brisé.  Autre  monument 
aux  Termes,  à  la  mémoire  du  94«  régiment.  Belle  route. 

Sedan,  3  kilom.  Arrivée  par  le  faubourg  de  la  Cassine,  la  rue  Blampaiu.  Point 
d*at^ivée,  place  Turenne. 

MËZIËRES  à  SEDAN  par  Flize  (Itinéraire  n'  4) 

21  KiL.  220 

Mézières.  —  Alt.,  150;  7,450  hab.  Préfecture;  poste;  télégr.;  téléph.  Délégué  du 
T.  C.  F.,  M.  Gaubert,  agent  voyor,  4,  rue  de  l'Eglise;  mécanicien,  M.  Hoche,  40, 
rue  d'Arches.  Gare  Charleville-Mézières.  Hôtel  du  Palais-Royal.  Point  de  départ 
place  de  la  Préfecture  ;  rue  Jaubert  ;  rue  Mouge  ;  prendre  à  gauche  rue  Thiers  ; 
pont  de  Pierre;  pour  éviter  le  pavé,  suivre  à  gauche  le  quai  de  l'Hôpital;  tourner 
à  droite  jusqu'à  la  route  nationale  n»  64  ;  puis,  à  gauche,  rampe  douce  avant 
Mohon. 

Mohon,  i  kil.  640;  ait.,  153  m.,  4,250  hab.  Descente  dans  la  ville;  poste  et 
télégr.  ;  ch.  de  fer.  On  passe  devant  l'église  seizième  siècle  ;  traversée  d'un  ponceaa 
sur  la  Vence,  puis  passage  à  niveau  dangereux.  A  quelques  mètres  et  à  droite, 
passage  souterrain  humide  ;  montée  pas  fatigante,  assez  longue. 

Villers-Semeuse,  2  kil.  150;  ait.,  166  m.;  1,400  hab.  Ancien  château  servant  de 
dépôt  aux  14e  et  23®  dragons.  Village  à  gauche;  route  e.xcellente  jusqu'à  Sedan,  sans 
ondulations  appréciables  après  une  descente  rapide  &  la  sortie  du  village. 

Les  Ayvelles,  2  kil.  050;  ait.,  158  m.  ;  451  hab.  —  Petites-Ayvelles,  250  m. 
Ecart.  —  Elaire,  1  k.  170;  ait.,  160  m.  ;  110  habitant.  Ecart  de  Chalandry. 

Flize,  1  kil.  750  ;  ait.,  159  m.,  650  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.; 
Hôtel  du  Commerce.  Ch.  de  fer  à  Nouviou  (environ  1  kilom.).  Château  dix-septième 
siècle.  Côte  dans  le  village.  Bonne  route.  A  600  mètres  et  à  gauche,  embranchement 
sur  Nouvion.  Continuer  tout  droit  su»  Dom-le-Mesnil. 

Dom-le-Mesnil,  2  kil.  440  ;  ait.,  158  m.  ;  820  hab.  Poste  ;  télégr.  ;  légère  descente 
dans  le  village. 

Pont-à-Bar,  2  kil.  400  ;  ait.,  160  m.  Petit  écart,  40  hab.  Pont  sur  le  canal  et  la 
Bar;  à  700  mètres.  YAiiherf/e  de  Condé  (ait.,  160  m.). 

Donchery,  1  kil.  800.  Ou  laisse  le  village  à  gauche;  traverser  le  faubourg.  Dou- 
chery  a  2,000  hab.  ;  poste  ;  télégr.  ;  ch.  de  fer.  Eglise  seizième  siècle.  Hôtel  du 
T.  C.  F.  :  hôtel  de  la  Gare.  Toujours  belle  route.  Sur  la  droite,  la  Maison  du  Tisse- 
rand (à  euviron  430  mitres)  où  eut  lieu,  le  2  septembre  1870,  l'entrevue  de  Bismarck 
•ît  de  Napoléon.  Légère  montée  dite  de  Belle-Vue.  Sur  la  gauche,  à  1  kil.  290  m., 
le  château  de  Belle -Vue  (173  mètres  d'alt.)  célèbre  par  l'entrevue  de  Guillaume  et 
de  Napoléon,  capitulation  lie  Sedan.  Desceute  assez  longue  sur  Torcy-Sedan. 

Torcy-Sedan,  2  kilom.  Torcy  est  un  faubourg.  Passage  à  niveau  ;  chaussée 
pavée  ;  pont  de  Torcy  ;  avenue  Thiers. 

Sedan  (place  Turenne),  1  kil.  150;  ait.,  232  m.;  20,163  hab.  Sous-préfecture; 
poste;  télé^q*.  ;  téléph.;  ch.  de  fer.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Picquart,  notaire,  16, 
rue  Gambetta  ;  hôtel  de  la  Croix-d'Or,  place  Turenne  ;  mécaniciens,  MM.  Marolle  et 
Cordier-Hazard  ;  essence,  M.  Renvoy. 

A  visiter  :  le  champ  de  bataille;  beau  point  de  vue  de  la  Marfée  ;  Bazeilles  ;  le 


—  730  — 

moiiniiiiMit  di^  l.'i  DéfiMii^o;  statue  dt:  Turcuuc;  la  citadelle;  le  Jardin  botanique;  le 
ClnMie-Brisr.  iiioiiumeiit  ooinmi'moratif.  otc.  etc. 


LâUNOIS  à  RETHEL  par  Saulces-Hondin  (Itinéraire  n^"  6) 

21  KIL.  310 

Launois.  —  Alt..  20»î  m.;  8."0  hab.  Hoiito  uationalu  n^  51.  Départ  du  passage  k 
niviMu.  PosIp  o[  t»''lf^^rr.  ;  ch.  «lo  f«T.  Ilntt'l  du  T.  C.  F.  :  la  Pomme-d'Or.  Presque 
aussitôt  roinnu'noi'  la  raiiipo  «le  la  Crrto  de  Launois.  longue  de  280  mètres  (décU?., 
0  ui.  (H)  ;  la  (ii'<('rnti!  est  dti  500  môtres  euviron  idérli^.,  0  m.  07;;  puis  autre  rampe 
dite  (iri'^te  de  Ni.'uvizy  roninKMice  à  la  borne  95  kii.  500  ,  longue  de  450  mètrent 
.dtM-liv..  0  III.  (18  ;  di'sreuti'  dangcrcus(>.  Ou  aperçoit  le  village  de  Seuvizy.  LAÎSflant 
à  ^'uuchr  la  route  du  (Ihe>:ui>,  ou  onutiuiin  eu  pas^aut  par  la  Fermede  Bel^Anr,  à  960 
mètri>s  ah..  21S  ni.).  Au  di^là.  rampe  de  lîOO  ini>tre!«  (dt^cliv.  0  m.  08);  pente  équÎTa- 
Ifute.  Avant  un  passagir  >uptM*ii'ur  prefi«|uVi  l'eut réo  de  Faip!*«iult.  pente  de  350  mètre9 
i.dtTliv..  0  lu.  0(>|. 

Faissault,  5  kil.  100;  ait..  187  lu.  ;  it.'lU  hab.  La  route  commence  h  descendre. 
Indiquons  li.»^  principale?  pentes  :  au  delà  de  Faisfiault .  de<iccnte  longue  de  389 
in«'tri'<  dtM'Iiv..  0  ni.  U(i  ;  [)ui<  raiup«>  du  280  nii'tre?  ^môme  décliv.).  De  la  borne 
1(12  kil.  'idU  à  102  kil.  900.  pmtt^  dérliv..  0  m.  U(î  ;  puii«  rampe  de  350  mètres  avant 
d'arrÏMT  à  Saulces-.M»)nrliu. 

Saulces-Monclin,  '\  kil.  800;  ait.,  128  ui.  ;  1.000  hab.  Poste  et  tWgr.;  ch.defer. 
Deset'uli;  îi  la  sortii-  du  village,  lon«jru«'  de  li.'iO  mètres  :  décliv.,  0  m.  OU). 

Auboncourt-Vauzelles,  1  kil.  8(iO;  ait..  98  m.;  2V0  hab.  Légers  accidents  de 
t»'rraiu  sans  ini|)ortanee. 

Novy-Chevières,  2  kil.  9^0;  ait..  US  ni.  max..  100  m.  min.  Ch.  de  fer.  EgiiH 
dix-s<'ptiônif  sii'ole.  Le  ('hau/^rnu-iit  d'altitude  s'i'ffectue  en  un  kilomètre  environ; 
la  rampe  la  plus  dure  <>st  ei.>Ile  de  la  H«'U»it>tt<',  lon«;iie  de  fiOO  mètres  décliv.,  Om.  (KS); 
la  rout«'  est  l)ouut^  Ou  arriva  |iar  une  descente  rapide  au  but  de  Texcumon. 

Rethel,  7  kil.  (hO  ;  ait..  U8  m.  :  r»,750  hab.  Son!«-préfccture  ;  poste  ;  télégr.  ; 
télr|>h. .  eh.  de  f»'r.  A  voir  «'f^lise  Saint-Nicolas,  point  diî  vue  de  l'ancien  château. 
[»ronn'uade  dr^  I>lrs,  vii-illi's  Ualh's.  Hôtels  du  T.  (î.  F.:  du  Commerce,  de  PEurope; 
UMTauii'ii'U,  M.  Tourte.  21.  place  dr  l'Ilôtel-de-Villi». 


LAUNOIS  à  RETHEL  par  Novion  (Itinéraire  n«  6) 

23  KIL.  7U0 

Launois.  —  AU..  20(i  m.  I)i>i)art  du  passage  à  niveau,  routt.^  nationale  n*  51. 
Hôti-I  (lu  T.  C.  F.  :  la  Poniiiie-d'Or.  Rampe  dite  Crète  de  Launois,  longue  de  280  mètre* 
>d«''('iiv..  0  ni.  (M)  .  Drsetriitf  d«.'  500  uiùtres  idreliv.,  0  m.  07).  Rampe  dite  Crdte  de 
Neuvizy,  à  1  kil.  5iU  ait..  2V.Mu.)  ;  longueur,  450  mètres  (décliv.,  0  m.  08).  Det- 
r.eute  ilaui:«'i'iMî-o.  (hi  aper(;r»il  Nruvizy  ;  laisser  iï  gauche  la  route  du  Chesne;  con- 
linuiT  «t  passer  par  Ikl-Air,  9(10  mètres  ait.,  218  m.;.  Rampe  longue  de  SOOmitref 
«lérliv.,  0  m.  0(i|.  I*«'Uti^  »''quivaleutt'. 

Faissault,  '\  kil.  lOO:  ait..  187  m.:  X\{S  hab.  Ici.  preudre  le  chemin  de  grande 
(oiiuiiiiuicatiou  11"  .'{  dt*  Faissault  à  Nciit'chàtel.  As.-^ez  bonne  route;  pente  d'environ 
55(1  iiittrrs  «'titre  li;s  bornes  kilom<''trii|ue>  5  kil.  250  et  5  kil.  800  (décliv.,  0  m.  05). 

Novion-Porcien,  7  kil.  110;  ail.,  121  m.;  900  hab.;  chef-lieu  de  canton;  poste; 
tclrjrp.  ;  rh.  de  ft;i'.  l{am|>e  <b^  la  rui'  «le  la  (ilacière.  170  mètres  (décliv.,  0  m.  06). 
IhMi'i  (lu  T.  C.  l-\  :  liôti-l  (Juaiitiu.  (Château  iiiodtTne.  Pn^ndrc  le  chemin  de  grande 
coiiiuiiiiiioation  u'>  5  hh,  de  U^thel  au  Tremblois  ;  viabilité  bonne.  On  passe  A  la 


—  751  — 

gare,  2  kil.  230;  ait.,  90  m.  —  Le  Paradis,  4  kil.  350;  ait.,  95  m.  La  route  devient 
tW^s  bouue,  légèrement  accidentée;  descente  sur  500  mètres  (décliv.,  0  m.  05). 

Retbel,  5  kilom.  ;  ait.,  148  m.  ;  6,750  hab.  Sous-préfecture  ;  poste  ;  télégr.  ;  téléph.; 
ch.  de  fer.  Arrivée  par  la  route  Nationale  n^  46  de  Marie  à  Verdun.  Visiter  église 
Saint-Nicolas,  panorama  de  l'ancien  château,  promenade  des  Isles,  vieille  halle. 
Hôtels  du  T.  C.  F.  :  du  Commerce,  de  l'Europe;  mécanicien,  M.  Tourte,  21,  place 
de  l'Hôtel-de-Ville. 

MÉZIËRES  à  SIGNY-L'ABBATE  (Itinéraire  n'  7) 

26  Kiu  600 

Mézières.  —  Alt.,  150  m.  Départ  place  de  la  République.  Rue  du  Faubourg- 
d'Arches;  pont  d'Arches;  tourner  à  droite  le  long  de  la  Meuse;  longer  le  square 
Bayard,  l'usine  Clément  ;  tourner  à  gauche  ;  légère  montée  ;  puis  à  droite,  faubourg 
Saint-Julien,  belle  route  très  plate  ;  pont  en  fer  sur  la  Meuse  à  l'entrée  de  Warcq. 

'Warcq,  3  kilom.  ;  821  hab.  Eglise  à  vitraux.  En  entrant  dans  le  village,  descente; 
tourner  à  gauche,  puis  à  droite.  Bifurcation  ;  prendre  à  gauche;  petit  pont;  auberge 
avec  plaque  indicatrice  ;  continuer  à  droite  sous  bois  ;  bonne  route.  Passer  &  la 
Papeterie.  Arrivée  à  This  et  à  Neuville-les-This. 

Neuville-les-This,  1  kil.  100;  331  hab.  Rien  à  voir,  si  ce  n'est,  sur  la  place,  un 
tilleul  mesurant  18  mètres  de  circonférence.  Passer  dans  la  Forge  Maillard;  tra- 
verser la  forêt  de  Froidmont.  La  route,  agréable,  se  poursuit  vers  Thin-le-Moûtier. 

Thin-le-Moûtier,  9  kilom.  ;  968  hab.  Poste  et  télégr.  Vestiges  de  ruines  fort 
anciennes.  Prendre  à  Thin  le  chemin  vicinal  de  grande  communication  n»  2  jusqu'à 
Signy-l' Abbaye. 

Signy-r Abbaye,  7  kil.  500;  2,580  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Ch.  de  fer.  Hôtel  du 
Commerce.  A  voir  les  sources  de  la  Vaux,  appelées  Gibergeon,  et  la  Fosse-au- 
Mortier,  lac  situr  à  246  mètres  d'altitude.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  le  docteur  Boley. 

MÉZIËRES-LUMES-VILLERS-MÉZ1ÉRES  (Itinéraire  n^  8) 

12  KIL.  590 

Mézières.  —  Alt.,  150  m.  Départ  place  de  la  Préfecture;  tourner  à  gauche;  petit 
pont;  chemin  vicinal  n^  15;  deuxième  pont  sur  le  canal;  passer  sous  le  pont  du 
chemin  de  fer  ;  tournant  brus^iue  (faire  attention  aux  voitures)  ;  bifurcation  ;  prendre 
à  droite  la  route  du  Thcux,  chemin  n^  16  ;  légère  montée  en  entrant  dans  le  village. 

Le  Theux,  1  kil.  500  ;  425  hab.  Rien  à  voir  ;  descendre  la  principale  rue.  — 
Romery,  2  kil.  500.  Ecart  de  Saint-Laurent  à  1  kilom.  environ  ;  bifurcation  ;  prendre 
à  droite  ;  chemin  vicinal  assez  bon. 

Lûmes,  3  kilom.  ;  300  hab.  Ch.  de  fer.  Ruines  d'ancien  château.  Tourner  à  droite 
id»'ux  fois);  pont  à  péajxe  sur  la  Meuse,  puis  chemin  caillouteux. 

Villers,  1  kil.  800;  ait.,  Ififj  ni.;  1,400  hab.  Passer  sous  un  ponceau  ;  remonter 
dans  II'  village,  laissant  à  droite  l'ancien  château  actuellement  dépôt  des  14®  et 
23e  dra^'ons.  Monté»*  dans  le  village;  reprendre  la  route  nationale  n^  64,  en  tournant 
à  droite  ;  descente  douce  jusqu'au  passage  à  niveau  dangereux  ;  à  gauche,  passage 
souterrain  mal  eutrelenu. 

Mohon  (centre),  2  kil.  150;  ait.,  153  m.;  4,250  hab.;  poste;  télégr.;  ch.  de  fer. 
Après  \v  passage  à  niveau,  tourner  à  droite,  longer  la  v(ûe  ;  ponceau  sur  la  Vence; 
côte  dans  la  localité.  Descente  sur  Mézières. 

Mézières,  l  kil.  640;  ait.,  150  m.  Pour  éviter  le  pavé  de  la  rue  du  Faubourg-de- 
Pierre,  tourner  à  droite  en  entrant  dans  la  ville;  descendre  vers  la  Meuse;  suivre 
Ut  quai  de  IHôpital  juscju'au  pont  de  Pierre,  puis  rue  Thiers,  rue  Monge  et  place  de 
la  Préfecture. 


^  ••  ^ 

—  iii2  — 

HÉZIÉRES-BOULZICODRT-FUZE-HÉZIËSES  (Itinéraire  n»  0) 

21  KiL.  210 

Mézières.  —  Alt.,  130  m.  Départ  place  de  la  République;  rue  du  Paubourg- 
il'An'lies;  pout  d'Arches;  ruo  d'Arcln's»;  tourner  à  droite,  rue  Monge  ;  à  ganche.  me 
TliitTs  ;  pasRiT  1«*  |)ont  dt>  Pirrro  ;  prendre  à  gauche,  longer  le  quai  de  l'Hôpital, 
remonter  &  dniite,  rejoindre  la  route  nationale  n»  Gi  ;  puis,  h  Tanberge  du  Petit- 
Pont,  i»uivre  la  route  nationale  u"i»l,ditedc  Paris.  Traverser  Afançe-â-Faiï.  faubonrg 
do  Mdhon  (ait..  IG.")  m.),  lais^stT  ii  gauche  la  Forr/e  et  le  Moulin  Leblanc,  Belle  roote. 

I«a  Francheville,  i  kiloni.  ;  ait.,  ll>8  m.  ;  700  hab.  Ch.  de  fer.  A  l'extréinité  du 
village,  passage  à  niveau  ;  pont  sur  la  Vence  :  à  750  mètres,  la  poudrerie  de  Sainir 
l'once  ;  route  plate  jusqu'à  Boulzicourt. 

Boulzicourt,  2  kil.  'iOO;  ait.,  IGi  m.  ;  1,070  hab.  Ch.  de  fer.  Avant  d'arriver  dans 
le  villa^'e,  au  lieu  dit  Châtillon,  bifurcatiou  ;  prendre  à  gauche  le  chemin  de  grande 
ronununiiation  n»  7  fjîs:  dans  la  forêt,  longue  mont^>e;  puis  bonne  descente  snr  Fliie. 

Flize,  r>  kil.  700;  ait.  loi)  m.  ;  G:;0  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  Châ- 
teau du  ilix-septiënie  siècle.  On  peut  ne  pas  entrer  dans  le  village.  Continuer  alors 
à  gaucho  sur  la  route  nationale  n<*  Ci  de  Mézières  à  Sedan.  —  Blaire,  I  kil.  750; 
ait..  160  m.;  110  hab.  Ecart  de  Chalandry.  —  Les  Petitet-Ayrellet,  1  kil.  170. 
Kcart. 

Les  Ayvelles,  250  m.;  ait.,  io8  ni.  ;  4.'i0  hab.  Belle  route  plate  Jusqu*ft  Tentrée. 

Villera-Semeuse,  2  kil.  or)0  ;  ait.,  16G  m.;  1,400  hab.  Montée  assez  rude.  Laiuer 
le  villa^'c  A  droite;  descente  douce  jusqu'à  Mohon. 

Mohon  (centre),  2  kil.  i:»0  ;  ait.,  loli  m.  ;  4,250  hab.  Eglise  seizième  siècle.  En 
arrivant,  passaire  i\  niveau  dangen^ux  ;  passage  souteirain  humide  ;  tourner  à  droite, 
longer  la  voiu  ferrée;  petit  jiont  sur  la  Venee;  rampe  dans  la  localité,  puis  descente 
sur  Mézièn-s. 

Mézières,  l  kil.  G40;  ait.,  150  m.  Après  l'auberge  du  Petit-Pont,  prendre  à  droita 
pour  éviter  le  pavé,  suivn^  le  quai  de  ^II(^pital.  Arrivée  au  Pont-de-Pierre. 

CHARLEVILLE  à  SIGNT-L'AfiBATE  (Itinéraire  n»  10) 

31  KU..   155 

Charl e ville.  —  Alt.,  150  ni.  Départ  de  la  place  Ducale;  remonter  les  rues  du 
Palais,  (le  Flandre,  le  faubourg  de  b'Iamlro  ;  au  bureau  d'octroi,  tourner  à  droite; 
route  uationali!  u'*  51,  fortement  ondulée.  On  passe  Ji  la  lielle-Vue-duSord  (alL, 
170  ni.  :  nouvelle  côte  Iou^mk^  de  100  métros  idécliv.  max.,  0  m.  06)  ;  la  Jfa^Canqvé?; 
et  presipie  aussitùl.  la  descente  du  Temple,  longue  de  1,300  mètres  environ.  Le 
Trmple,  montée  dite  de  Tourutîs,  longut?  de  150  mètres  (décliv.,  0  m.  06). 

Tournes,  7  kil.  G55  ;  ait.,  15K  m.;  500  habitants.  Eglise  fortifiée  dn  treizième 
siècle.  Ch.  d(!  fer  assez  éloigné.  A  Jentrée  du  village,  tourner  à  gauche;  passage  à 
niveau;  passer  devant  la  station;  la  route  continue  sur  Ham-les-Moines. 

Ham-les-Moines,  2  kil.  700;  200  hab.  Laisser  &  droite  la  route  de  Sormonne. 
Traverser  la  rivière  de  ce  nom,  puis  le  ruisseau  de  Thin  après  Giraumont,  écart  de 
Saint-Marci'i.  (ju'on  laisse  i'i  irauclie.  Cette  commune  possède  une  église  du  seizième 
siècli*.  Ou  traviTst'  de  belles  forêts:  A  droite,  celles  de  Hailly;  à  gauche,  celles  de 
Kroidmont. 

Clavy-Warby,  G  kil.  700;  550  liab.  Traverser  d'abord  Clavy. 

Thin-le-Moûtier,  G  kil.  DOO  ;  !h;k  hab.  Poste  et  télégr.  Vestiges  de  ruines  fort 
aucieunes.  Reprendre  l<.'  chemin  vicinal  de  grande  communication  n^  2,  sur  Signy- 
rAbliavo. 


—  753  — 

Signy-r Abbaye,  1  kil.  500;  2,580  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Ch.  de  fer.  Hôtel  du 
T.  C.  F.  :  le  Commerce.  On  pourrait  aller  voir  les  sources  de  la  Vaux,  dites  «  Le 
Gibergeon  »>  ;  la  Fosse-au-Mortier,  lac  à  246  mètres  d'alt.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M. 
le  docteur  Boley. 

CHARLEVILLE  à  ROCROI  (Itinéraire  nMl) 

28  KIL.  515 

Charleville.  —  Alt.,  150  m.  Départ  de  la  place  Ducale.  Remonter  les  rues  du 
Palais,  de  Flandre,  le  faubourg  de  Flandre  ;  à  l'octroi,  tourner  à  droite  ;  route  na- 
tionale n°  51  de  Givet  à  Orléans.  Alternatives  de  côtes  et  de  «lescentes  courtes  (décliv. 
moyenne,  0  m.  06).  La  Belle-Vue  (ait.,  HO  m.);  la  Mal-Campée,  Presque  aussitôt,  la 
descente  du  Temple,  longue  de  1  kil.  200.  Le  Temple:  montée  dite  côte  de  Tournes, 
longue  de  150  mètres  (décliv.,  0  m.  06). 

Tournes,  7  kil.  655  ;  ait.,  158  m.  ;  500  hab.  Eglise  fortifiée  du  treizième  siècle.  Ch.  de 
fer  assez  éloigné.  Le  village  est  laissé  sur  la  droite  ;  à  la  sortie,  légère  montée. 

Cliron,  2  kil.  2i0  ;  220  hab.  Courte  montée,  puis  descente  sur  Lonny. 

Lonny,  2  kil.  100;  ait.,  186  m.;  477  hab.  Ch.  de  fer;  poste.  Longue  côte  (décliv., 
0  m.  06;  dite  d'Harcy,  village  qu'on  laisse  à  droite  ;  descente  et  passage  à  niveau 
dangereux  ;  côte  rude,  k  monter  à  pied  (environ  300  mètres),  en  entrant  dans  le 
village  de  Riraogne. 

Rimogne,  4  kil.  220;  ait.,  270  m.;  1.906  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr.  Hôtel 
du  Lion-d'Or.  Ou  passe  ensuite  aux  lieux  dits  :  le  Bois  Châtelain  (ait.,  275  m.);  les 
Minières  (ait.,  278  m.;;  la  Maison  Mozet  (ait.,  288  m.).  La  route  est  droite  et  mon- 
tante. 

Tremblois,  2  kil.  800;  ait.,  288  m.;  234  hab.  Gare  :  ligne  d'Hirson,  et  tète  de 
ligne  du  Tremhlois  à  Rocroi.  Ch.  de  fer  départemental  A  l'entrée  du  village,  suivre 
à  droite  ;  route  nationale  n*»  51  ;  passage  supérieur.  La  route  devient  dure  et  sinueuse, 
traversant  le  bois  des  Potées  (environ  5  kilom.),  puis  montée  passant  par  le  Cheval 
Blanc  i^alt.,  370  m.)  ;  les  Censés  Corhineaux ;  la  Croir  de  Fer. 

Rocroi,  9  kil.  500;  ait.,  387  m.;  2,190  hab.  Poste  et  télégr.;  sous-préfecture. 
Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Jaillou,  receveur  des  finances;  hôtel  du  Commerce;  méca- 
nicien, M.  Hayot.  Ch.  de  fer  h  voie  étroite  de  Rocroi  au  Tremblois. 

CHARLEVILLE  à  HONTHERMÉ  ET  HAUTES-RIVIÉRES  (Itinéraire  n<>  12) 

29  KIL.  817 

Charleville.  —  Ali.,  150  m.  Départ  place  Ducale;  rue  du  Moulin,  mauvais  pavés; 
tourner  î\  gauche;  quai  de  la  Madeleine;  place  du  Moulinet;  suivre  la  .Meuse  jus- 
qu'au Waridon  ;  tourner  h  gauche  ;  côte  assez  dure,  route  assez  bonne  ;  rejoindre  à 
la  Maison  Brondois  (ait.,  210  m.)  en  prenant  à  droite  le  chemin  de  grande  commu- 
nication no  12  ;  côte  Brondois,  longue  de  180  mètres  (décliv.  max.,  0  m.  05)  ;  maison 
de  la  ForH.  (Cet  itinéraire  a  l'avantage  d'éviter  les  nombreuses  côtes  et  raidillons 
du  .Moulinet,  de  la  Culbute,  de  Belair.)  Laisser  à  droite  le  chemin  de  Monlcy-Notre- 
Dame  ;  d<*î«cente  longue  de  2  kilom.  (décliv.  min.,  0  m.  05)  dans  la  forêt  jusqu'à 
Nouzon. 

Nouzon,  6  kilom;  ait.,  147  m.;  6,600  hab.  Poste,  télégr.  et  téléph.  ;  ch.  de  fer, 
embranchement  sur  Gespunsart.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  hôtel  de  la  Poste.  On  peut  ne 
pas  entrer  dans  le  village;  traverser  alors*  1»»  faubourg  dit  Devants ouzon :  longue 
côte  de  plus  de  2  kilom.  (décliv.  uiax.,  0  m.  06)  ;  ensuite  desrente  aussi  longue  et 
rapide  à  tournants  bruscjues  idécliv.  niax.,  0  m.  07).  Route  accidentée. 

Brauz,  5  kil.  410;  ait.,  140  m.;  2,778  hab.  Poste,  t-'légr.  et  téléph.;  ch.  de  fer. 
Eglise.  Traverser  le  pont  sur  la  Meuse;  prendre  la  rive  droite  iiu  fleuve. 

48 


Levresyi  '  ^'I-  '9!);  r^in  hiil>. 

Châtettu-Refnault,  l  kil.  KIS:  â.'.is  mu.  Ponb-.  Sitm  mmarquable»  à  voir:  le» 
Uu.-itr'-  KiU  Ayiiiiin.  rorhi's  na\  tormi-t  t>iE!irr<'i>.  La  mi^me  gare  desKrt  Cbileau- 
R<'p[iu>ilt-Uiit.'ii.v.  )loiilh.Tii>.''  i-t  Uviit-Diru.  lltMi-l  Val»),  pn'-x  de  la  gare. 

LaTal-Dlsu-Montbermé,  3  kil.  m:  l.iriU  liab.  Pont  nnr  la  Semoy  qui  re  jetle 
ilaii*  In  M>-uiii-.  l.i-ivii1-l)Li'it  vA  Mtr  la  riv>-  ilrnilc.  Mniitheriué  «ur  la  rivn  gaache. 
Mniith.rmi'  i^i-  Irniivi-  Piilnun-  il<-  iii(inln|ni>-:t  il»  TMi  A  lUU  luOtrr*  d'attitude. 

A  viiir  à  l^v;il-l>ii-ii  la  InV  aiiri'-iiiiit  abluivi-,  lioi^iTit^.  plflrroi'  tombales.  Hùtcl  dn 
T.  (;.  V.  :  \MA  il.-*  Voya!^■nl■^.  Mi.iilh.iiin-  mI  i-hct-liiiu  du  canton;  poste,  t*léjr.  »t 
li'lrph.  l'ii  Irniiiway  l\  Iractinn  iiiiiuiali'  fait  Ip  i>cn'ii-i-  di-  la  ftaliou  A  la  localité.  D' 

lAVItl'l>ii>IL  COHtillUIT  «iir  IllililV. 


ThiUy,  li  kit.  tîO:  ait..  :in 


n>.  ;  t.ri.'i'J  ljiil>.  y*aAf  i-t  t^lt>)ir.  Bonue  route  fuiTant 
ta  «i  pi 1 1(1  ri' -i| ne  valli'-e  du  la  Semoy.  Vne»  remar- 
■|ii.ili]i-^  i-l  <<i1i>!i  gi'andioiwit.  parmi  IcmiucIh  :  le*  Ri- 
piili's  di'  l'tiadru.  \v  Roc  la  Toor  (iîO  m.),  la  Roch» 
nui  Curpias;  li-ii  petit*  villa||Ci'!>  de  ToumaTanx. 
Il.-iiili>i>'- ;  li-i<  poitl:<  li'-Ki-iti  rat  la  Semoy  e\  le*  re^te^ 
ilii  chàli-au  il<'  LiiK'haïupA-,  it  deruirr  xite  e*t  un  itt 
plii*  lii-aiix  du  pny*.  Joli  c«up  d'ffi)  de  )'aul>cr)re 
ililr-  I.-  f'ii'/»M  ilr  llliuiH-Uef.  —  Nsnx,  t  kil.  9M.  - 
Noban,  I  kil.  77». 

HautAs-RivUrea,  i  kil.  9tO;  S.DOO  bab.  Porte  et 
V-U'or.  IlL'iti'ls  Barruîf  et  llotiiuet.  Sur  la  rire  drtile 


di> 


i..y. 


Siii'  tu  mille,  h  ChAlraii-R<'gDanlt,  i 
(jiintiH'  Fils  Ayiiiiii).  du  Hoc  la  Tour,  etc.,  le  Syndicat 
ileii  ArdcHiiei'-Pilton'Rqiicii  a  Tait  placer  dei  poteaux 
ou  <-rriti'niix  iii<li<|iiniil  le*  directions  â  prendre. 

On  pi'Ul  i-evi-nir  A  Charlavillc  par  le  Loup  «t  Ami- 
zon.  LiniKUi'  luODtil-e  (ilicliv.,  0  m.  06  et  0  m.  ITl 
jll^>ql)'à  In  iHai*iin  du  Canionnier,  poMe  de  lecouFf. 
■.  iiiain^n  fnri'sti<''n-  ilu  tinl»  di-s  lirandet-lhizelUi,  Le  Louf  ert 
un  i1p!>  Iliiiitcv-ltiviiT''*.  Ih'KCi'nli:  longue  de  pins  de  5  kilom.  nr 
jvimii  6  kil.  .'MIO.  A  .Nonton,  ri-preudrp  le  cbemin  de  grande  com- 
ju*<|uà  Charlcvilli-,  It  kiloui.  La  promenade  alon  est  de  4B  kilom. 


CHARLEVULS-HONTCOSNET-GHARLEmLE  (Itminlre  n"  18) 


Cbarleville.  —  Alt..  l-~iO  m.   IV'piirt   [iliici'  Durali' ;  rue  du   Palais;  fanboorg  de 

I Irv.  la  riiiili'  nionti-  jiL!>i|iiVi  Tnclioi  ;  Iniimcr  A  droite  ;  c&te  de  la  Belle-Vne 

711  m.  d'alt.)  ;  il>.-?<i-i-ntr  iIhul'i'  :  pn'iidn'  h  ilroite  le  cbemin  d'intérAt   eomninn 
ii'iinnt  il  liiimiiuzi/.  |i»t>'iiii  iiiili'Mtnir:  roidr  iiccii tentée.  Uamouiy  e*t  laiist  *ur  la 

-..it>-;  d iilr  ra)iidr  iliiix  IhniMiry. 

Houldiz7,  7  kiliiiti.  ;  â.'i'.i  Imli.  Efilîi<<>  l't  Imir.  Itudii  montre,  puis  descente  rapide 


Arreux,  2  kilom.  :  :irj)  hiih.  f:hat*'aii. 

Hontcornet,  i  kilmn.  ;  ilD  liali.  E^li-i' 
iipli-udidi'!:  l't  ï'mii'-iTiiiniT  dn  fhiilfiiu  a  \ 

Renwez,  i  kil.  IM  ;  l..7nil  hali.  l>i>!>li- 
ï.  C.  K.  :  tiûlel  di-  V.iyai.">ni-*.  A  H.-iiv.-î: 
i-uliiiii  11'  T.  (l.'Si-1'iLl.-  rapirii-  Icnnior  !i  Ui 


it<^  iliiiui^me  et  treiiième  siècles.  RuinM 

i<t  trii^gr.  ;  chpf-licn  de  canton.  H6tfll  du 
l>r<'udm  le  chemin  de  grande  comiBuni- 
t&  la  rente  nationale  n*  SI. 


—  755  — 

Lonny,  3  kilom.  ;  ait.,  186  m.  ;  477  hab.  Poste  ;  ch.  de  fer.  Très  belle  route  ;  légère 
descente  sur  Cliron  (220  hab.),  puis  montée  douce  jusqu'à  Tournes. 

Tournes,  4  kil.  350;  ait.,  158  m.;  504  hab.  Ch.  de  fer.  Eglise  fortiûée.  Ruines 
château-fort  ;  village  à  gauche  ;  côte  du  Temple,  longue  d'un  kilomètre  (décliv.  la 
plus  forte,  0  m.  06);  Belle-Vue  (ail.,  170  m.);  montées  et  descentes  courtes;  octroi 
de  Charleville  ;  puis  longue  et  rapide  descente  jusqu'au  monument  situé  au  bas  du 
Cours  d'Orléans. 

Charleville,  7  kil.  655.  Tourner  à  gauche  ;  remonter  les  Allées,  rue  Thiers,  Grande- 
Rue  et  place  Ducale,  point  d'arrivée. 

CHARLEVILLE  à  FUMAY  (Itinéraire  n<>  14) 

30  KIL.  840 

Charleville.  —  Alt.,  150  m.  Départ  place  Ducale;  rue  du  Moulin  ;  à  gauche,  quai 
de  la  .Madeleine  ;  côte  du  Moulinet,  longue  de  200  mètres  (décliv.  max.,  0.  m.  09)  ;  à 
la  Villette,  bifurcation;  prendre  à  gauche  le  chemin  de  grande  communication  n»  39, 
viabiiih*  bonne  ;  côte  de  250  mètres  (décliv.  0  m.  10)  ;  la  route,  accidentée,  traverse  les 
bois  (le  la  llavetièrc  ;  auberges  du  Premier  Chaineau,  2  kil.  ;  puis  du  Deuxième  Chai- 
neau,  1  kil.  500;  ait.,  240  m.  (la  moyenne  des  déclivités  varie  de  0  m.  06  à  0  m.  10); 
entre  ces  maisons  et  Sécheval,  plusieurs  côtes;  la  première  est  d'environ  1  kilom. 
(décliv.,  0  m.  08).  Belle  route  ;  descente  rapide  sur  le  fond  Robert.  Autre  côte  de 
1  kil.  200  m.  (décliv.,  0  m.  07),  puis  descente  rapide  (décliv.  max.,  0  m.  12). 

Sécheval,  10  kil.  500;  ait.,  19i  m.;  402  hab.  Deux  côtes  assez  dures  entre  ce 
village  et  les  .Mazures  :  celle  des  Wèbes,  longue  de  600  mètres  (décliv.,  0  m.  07],  et 
celle  dite  la  côte  du  .Moulin,  longue  de  300  mètres  (décliv.,  0  m.  06). 

Les  Mazures,  4  kil.  180;  ait.,  376  m.;  1,048  hab.  Hôtel  Foulon.  Ch.  de  grande 
communication  n^  7.  A  travers  le  bois  des  Marquisades,  trois  descentes  rapides 
duue  longueur  d'environ  4  kilom.  (décliv.,  0  m.  10  et  0  m.  06).  —  Le  Bouillon, 
6  kil.  1^60.  —  On  traverse  le  hameau  de  Jm  Bouverie,  900  hab.  (138  m.  d'alt.)  ; 
laisser  la  gare  de  Revin  à  droite  ;  pont  suspendu  sur  la  Meuse.  Côte  longue  de 
200  mètres  (décliv.  max.,  0  m.  10)  en  entrant  dans  Revin. 

Revin  (Biairie),  1  kilom.  ;  ait.,  144  m.  ;  4,690  hab.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Briard  ; 
hôtel -restaurant  Willière  ;  hôtel  Latour;  mécanicien,  M.  Lallemend.  Ch.  de  fer; 
poste  et  télégr.  Revin  est  au  pied  du  mont  Malgré -Tout  (hauteur,  400  m.). 
Eglise  remarquable.  Suivre  la  Grande-Rue,  longue  de  100  mètres  environ  (décliv. 
max.,  0  m.  11)  ;  traverser  une  deuxième  fois  la  Meuse  et  longer  le  fleuve  rive 
gauche.  —  Devant-Revin,  330  m.  ;  ait.,  135  m.  —  Saint-Joseph,  6  kil,  270  ;  ait.,  131  m.  — 
Gare  de  Fumay,  1  kil.  155;  ait.,  137  m. 

Fumay,  1  kil.  045;  ait.,  155  m.;  5,300  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.; 
ch.  de  fer  ;  hôtel  de  la  Poste  ;  mécaniciens,  M.M.  J.  Mennessier  et  A.  Baillot. 

CHARLEVILLE  à  CHAUMONT-PORCIEN  (Itinéraire  n»  15) 

32  KIL.  655 

Charleville.  —  Alt.,  150  m.  Départ  place  Ducale;  remonter  les  rues  du  Palais, 
de  Flaudre,  faubourg  de  Flandre  ;  à  l'octroi,  tourner  à  droite  ;  route  Nationale  n°  51 
de  Givrt  k  Orléans  ;  côtes  et  descentes  relativement  courtes  (décliv.  moyenne,  0  m.  06); 
la  Belle-Vue  ait.,  170  m.);  la  Mal-Campée:  et  presqu'aussilôt,  la  descente  du  Temple, 
i  kil.  200  environ  (décliv.  0  m.  OG)  ;  le  Temple;  montée  dite  côte  de  Tournes,  longue 
de  150  mètres  (décliv.,  0  m.  OG). 

Tournes,  7  kil.  655  ;  ait.,  158  m.  ;  500  hab.  Eglise  fortiflée  du  treizième  siècle. 
Ch.  de  fer  éloigné.  Laisser  le  village  &  droite;  légère  montée  sur  Qiron. 


—  756  — 

Cliron,  2  kil.  240  ;  220  hiib.  Courte  iiioiittVe  ;  desci'iite  sur  Lonny. 

Lionny,  2  kil.  lUU;  ait.,  18(î  lu.  ;  477  hab.  Ch.  de  fer.  Dan»  le  vlllAge,  toaruer  à 
gaurhe;  trav4Ts«M'  un  passade  à  niveau;  chemin  vicinal. 

Sormonne,  1  kil.  uUO;  .'t.'îV  liab.  Après  avoir  traversé  un  deuxième  passage  à 
niveau,  ou  rejoint,  avant  d'arriver  à  Houvroy,  le  chemin  u»  5  bû. 

Rouvroy,  0  kil.  400;  177  hab. 

Aubigny»  i  kil.  OOO  ;  :)80  hab.  Sur  le  ttTritoirc  de  la  commune,  la  petite  rivièn^ 
l'Audry  prend  sa  sourc«>.  Hei*tt;*>  d'un  ancien  château.  Avant  Aubigoy,  prendre  à 
droite  le  chemin  vicinal  n°  3i  et  continuer  sur  Loguy-Bogny. 

LiOgny-Bogny,  3  kiloni.  ;  27.'i  hab.  Ou  rencontre  quelques  c6tC8  assez  dures. 

Uart,  4  kil.  800;  080  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr. 

Le  Fréty,  U  kiluui.  ;  3.'>0  hab.  Prendre  à  droite. 

Maimbressy,  0  kil.  100;  4.VJ  hab.  Prendre  le  chemin  vicinal  n«  14  sor  Rocquigny. 

Rocquigny,  3  kil.  160;  %2  hab.  Poste;  téiéph.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  M««  veuTe 
Jadart.  Descente  vers  Chaumont  (décliv.  0  m.  07). 

Chaumont-Porcien.  —  -l  kilom.  ;  UOO  hab.  CheMicu  de  canton.  Poste  et  télégr. 
Délépué  du  T.  C.  F.,  M.  Macra,  agent  voyer;  hôtel  du  Cheval-Blanc;  gare  la  plus 
proche,  I)raizi'*la-Rouiagne  ^6  kilom.. i. 

CHARLEVILLE  à  CHIMÂY  (Itinéraire  n<>  16) 

:iti  KIL.   237 

Charleville.  —  Alt.,  K'JO  m.  IK-jKirt  rouli- de  Flandre.  —  La  Belie-Vue,  ait.,  170  m. 
-  Le  Temple.  —  Tournes,  7  kil.  (\">:\.   -  La  Caiifomie.  1  kil.  040.  —  diron,  2  kil.  240. 

Lonny,  2  kil.  lOO  ;  ail.,  m\  m.  -  ■  Moulin  dlUiinj,  480  m.  —  L Arbre-Vert,  i  kil.  380; 
ait.,  269  m.  —  Pan'  d'Uarr;/.  —  /'on/  d' Avretraux,  80  m. 

Rimogne,  700  m.  ---  Bois  ChntHnin,  700  m.  —  Lt;s  Minières,  400  m. 

Pour  h's  d»Hails  dt>  la  route  jusqu'au  Tremblois,  se  rapporter  à  Pitinéraire  n<*  11, 
de  Charleville  à  Hocroi. 

Le  Tremblois,  1  kil.  700;  2G3  hiib.  Ch.  lie  Ter.  embrauch.  sur  Rocroi  ;  à  la  Motion 
Mozel  (ait.,  28S  ui.  .  on  suit  la  ri>utt>  nationalt>  u<*  39.  Presqu*&  la  portie  du  village, 
descente  de  4."iO  nii'tn's  décliv.,  0  ni.  Oin  ;  puis,  à  000  uiètres  la  côte  de  la  Bùme- 
Saitil-Ikmy  i289  m.  d'alt.=.  loii«jue  de  '»00  nirtres  iMivirou  (décliv.,  0  m.  05);  flérie  de 
t'(Mes  et  de  d(;seentes  d'uni'  dé('!ivit«'>  nioycnut'  de  0  m.  05  à  0  m.  06.  Signalons  :  la 
cote  dt'  la  Sautrn/,  lon*;ui'  de  .100  nit*'trrs;  la  cote  du  Pont  de  la  Censé  [Bit,  280  m.), 
à  2  kil.  100  plus  loin.  Enfin,  «i  1  kil.  <i00  'ait.,  288  ui.:,  le  Paradis,  avant  Maubert- 
Fontaluts 

Bfaubert-Fontaine,  1  kil.  200:  ait.,  291  m.:  1,380  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et 
ti''l»''':r.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  hôt<'l  du  (irand-Turc.  La  route  redevient  légèrement 
ondulée.  On  passe  :  à  la  lh>mi~Vi'Hft\  1  kil.  ^00  ait.,  280  m.);  &  Mon  Idée,  1  kil.  300 
lalt.,  201  m.);  à  la  lirasscrie  Tantnn,  3  kilom.  lalt..  29o  m;.  Là  ou  quitte  la  grande 
route  pour  suivn-  à  droite  le  chemin  de  £:raude  communicatiou  n^  20.  Pasi«er  à  Gon- 
velin,  2  kil.  KOO  ait.,  2'>0  m.);  à  F(ts.fe.t-Iiousseauj\  2  kilom.  (ait.,  240  m.},  avant  d*  ar- 
river à  Sifruy-h'-lVIit. 

Signy-le-Petit,  2  kil.  :i()U;  ait..  2i0  m.;  l,93o  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr. 
CheMit'u  dr  canton.  Douant'  frauçaist».  [lourvue  des  pinces  &  plomber.  Délêffué  da 
T.  C.  F.,  M.  Ilouri;o;;n(\  né<:oci.-int  en  métaux;  h(MeI  Hobiu;  mécanicien.  M.  Léon 
HourffOf^ne.  A  ^'ij^iiy,  preiidn»  U*.  clifuiin  vicinal  n*^  !.'>;  en  sortant  du  Tillage,  côte 
du  Pré-IIu^on.  lon;;iie  di>  MU)  mètres  (ilécliv.,  0  m.  OG)  ;  ou  entre  dans  la  forêt.  — 
Maison  lUtslini.  :t  kil.  200:  ait..  300  m.  -  Mai.ton  Co//intf/.  2  kil.  800  ;  ait.,  315  m.  A  1& 
mai-ton  forrstién^  N.  IIulxTt.  prendre  à  ^'auche  sur  le  chemin  d*intérôt  commun 
n"  04.  —  La  Grurrif.  2  kilom.  ;  ait.,  330  m.  A  la  (iruerie,  prendre  à  droite  ;  entre  ce 
lieu  vl  la  frrme  des  Riézfs.  1  kil.  200  (ait.,  340  m.},  on  passe  la  fh)utl6re.  —  Ferme 


—  75-7  — 

de  Bellevue,  1  kil.  200;  ail.,  320  m.  —  Ferme  la  Flamande,  800  m.;  ait.,  315  m.  —  Li' 
Monastère  de  la  Trappe^  800  m.  ;  ait.,  323  m.  La  visite  du  coiiveut  se  fait  eu  semaine 
pour  les  touristes  hommes  seulement. 

Poteaupré,  1  kil.  500;  ait.,  315  m.  La  côte  dite  du  Village,  longue  d'un  kilomètre, 
est  assez  rude  (décliv.,  0  m.  06).  —  Boorlen,  3  kil.  600  ;  ait.,  256  m. 

Chimay,  3  kil.  100.  Joli  et  curieux  château  à  visiter.  Petite  ville  d'aspect  agréable. 

CHARLEVILLE-HONTHERMÉ  (Itinéraire  n»  17) 

14  KIL.  900 

Cbarleville.  —  Alt.,  150  m.  Départ  place  Ducale;  rue  du  Moulin,  quai  de  la 
Madeleine;  côte  du  Moulinet,  environ  200  mètres  (décliv.,  Om.  09).  A  la  patte  d'oie, 
prendre  la  route  de  Monthermé;  chemin  de  grande  communication  n<>  39,  état  de 
viabilité  bon;  côte  longue  et  dure  (décliv.  variant  de  0  m.  09  à  0  m.  10).  —  Premier 
Chaineau,  2  kilom.  ;  ait.,  240  m.  Auberge,  but  de  promenade  ;  suite  de  raidillons 
(décliv.  moyenne,  0  m.  06).  —  Deuxième  Chaineau^  1  kil.  550.  Auberge.  La  route, 
bonne,  se  poursuit  sous  bois.  Nombreuses  côtes  dont  les  déclivités  varient  entre 
0  m.  06  et  0  m.  10.  On  laisse  la  route  de  Sécheval  &  gauche.  Plus  loin,  nouvelle 
bifurcation;  chaussée  de  Nouzon-Potcau ;  prendre  &  gauche,  puis  route  de  Chàteau- 
Regnault  à  droite;  à  gauche,  descente  rapide  et  longue.  Point  de  vue  charmant; 
très  jolie  vallée.  Prendre  des  précautions  pendant  la  descente  sur  Monthermé. 

Monthermé,  11  kil.  400;  4.150  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste,  télégr.  et  téléph. 
Hôtel  <lu  T.  C.  F.  :  hôtel  des  Voyageurs.  A  visiter  église  de  Laval-Dieu.  Route  acci- 
dentée ;  descente  rapide  dans  la  deuxième  partie  ;  sites  superbes.  On  peut,  par  cet 
itinéraire,  rejoimlre  Chàteau-Regnault.  Au  croisement  des  routes  de  Monthermé  et 
de  Chàteau-Regnault,  poteau  indicateur;  descente  rapide  à  tournants  brusques. 

SEDAN  à  HOUZON  (Itinéraire  n<>  18) 

16  KIL.  250 

Sedan.  —  Alt.,  292  m.  Départ  place  Turenne.  Jusqu'à  Douzy,  voir  itinéraire  n»  20 
de  Sedan  à  Carignan.  —  Balan,  1  kil.  350;  ait.,  164  m.  —  Bazeilles,  2  kil.  550; 
ait.,  164  m. 

Douzy,  4  kil.  350;  ait.,  168  m.  Dans  le  village,  la  route  bifurque.  Continuer  à 
droite  la  route  nationale  n»  64.  Passage  à  niveau.  Traversée  de  laChiers,  belle  route 
sur  Mairy. 

Mairy,  2  kilom.  ;  250  hab.  Eglise  qui  parait  très  ancienne;  voir  bénitier  en 
métal.  Mairy  est  laissé  à  gauche.  Entre  ce  village  et  Amblimont,  également  laissé 
sur  la  gauche,  descente  assez  rapide  dite  de  la  Fricassée, 

Mouzon,  6  kilom.;  ait.,  161  m.;  1,800  hab.  On  entre  dans  Mouzon  par  Tavenuc 
du  Moulin.  Jolie  petite  ville  très  ancienne.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  ;  ch. 
de  fer.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Cunin,  agent  voyer  principal;  hôtel  du  Commerce; 
mécanicien,  Drien-Breuse,  au  Moulin  du  Roi.  Très  belle  église  du  treizième  siècle, 
monument  historique.  Voir  :  porte  de  Bourgogne  ;  à  l'extrémité  de  la  rue  portant 
le  même  nom,  la  port»»  de  l'Hospice.  En  ville,  quelques  autres  antiquités  sont  à 
.voir. 

SEDAN  à  LE  CHESNE  (Itinéraire  n<>  19) 

29   KILOM. 

Sedan.  —  Alt.,  292  m.  Départ  place  Turenne  ;  traverser  la  Meuse  ;  rue  Thiers  ; 
traverser  le  canal  ;  rue  de  Paris  dans  Torcy  ;  passage  &  niveau  ;  route  nationale 


—  758  — 

n'>  04;  loii^rii(>  uionl^o  facilo  ;  nu  ha::  «le  ta  d(>$*couto  d*^  Bellevuf,  bifurcation  ;  prendre 
ù  ^aurhi>  la  rnuto  Nationah'  ii'*  77.  qui  tli'vicnt  irèi<  accidentée  ;  piusienr»  détentes 
(ian«;itrciisits  mAuio,  iiotauiiiirnt  aux  i*iivirons  de  Chrmery. 

Fresnois,  (  kiioiii.  :  200  hah.  E^lis^c  datant  de  1624  ;  rien  de  remarquable.  On 
p<Mit  sf  rt'iidre  à  pi«?d.  lai^^sant  la  martiinn  dant*  uni*  auberge,  jusqu'à  la  cime  de  la 
Marfé*\  d'où  on  aperçoit  tout  lo  panorama  de  la  bataille  de  Sedan. 

Chéhéry,  0  kiloui.  :  ait..  I.'IK  m.  ;  100  hab.  A  un  kilomètre  au  sud,  le  château  de 
Horau,,  construit  eu  l.*io.*i.  A  Vauftergr  PingaM.  ou  peut  voir  une  plaque  curieuse  de 
ch('miutM>  avec  annoirie  do  Coucv,  dcitant  de  l.*>54. 

Chémery,  .-'»  kiloni.;  ait.,  l.*)7  m.;  520  hatj.  Poste  et  trlé^r.  ;  ch.  de  fer  de  Raa- 
court  h  Chàtillon  td  VouziiTs.  Ch>'>mery  e<t  sur  une  hauteur.  Eglise  curieut^î  &  cauM 
d'anriennes  srpultun»!*.  han::  li>  village,  croim>inent  de  routes^;  laisser  A  droite  et  à 
^^auche  le  chiuniu  vieinal  de  Vendrestte  à  Rancourt  ;  continuer  route  nationale  n^7; 
i.'u  Sortant  d«'  (lh»'niery.  traverser  h»  prtit  ruisseau  de  Dionne,  gravir  une  côte  dura 
lalt.,  214  m.;;  pont  sur  lo  ri'lsseau  de  Terron  :  traversée  du  bois  du  Mont-Dieu:  à 
la  sortie,  deux  Ternies  :  la  Tuilcrte  ni  Mon  Idf^  (ait.,  108  m.)  ;  passage  d'un  petit 
ruiiaseau. 

Tannay,  \^  kiloui.;  ait.,  202  m.;  440  hab.  Ch.  de  fer  d«'*partemental.  Eglise  du 
seizième  sircli*  ;  quelques  parties  sont  intéressantes  &  voir.  A  environ  un  kilomètre 
de  Tannay,  enihraneheniout  à  gauche  du  chemin  de  grande  communication  n«  4  bis: 
suivre  la  route  nationale  n'^  77  ;  traverser  la  Bar,  rivière,  et  le  canal  des  Ardennes. 

Le  Cbesne,  5  kiloni.  ;  ait..  108  m.  ;  1.550  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et 
tèlègr.  ;  ch.  de  fer  dèpart«'mental.  Dt'léguè  du  T.  C.  F.,  M.  J.  Cretou,  agent  voyer; 
h(Mel  de  la  Croix-d'Or;  mécanicien,  M.  Dupas. 

SEDAN  à  CâRIGNâN  (Itinéraire  n»  20) 

19  KU..  850 

Sedan.  —  Alt.,  2U2  ni.  Départ  place  Turenne;  rue  Ganibetta;  tourner  k  droite; 
rue  CruRsy;  place  d'Alsace-I.orralne  ;  rue  du  .Ménil;  route  nationale  n^  64,  dite  de 
NcufchAteau  «'i  Méziéri's.  Etat  <le  viabilité  très  bon. 

Balan,  1  kil.  350 .-  ait..  104  ui.  ;  1.500  hab.  Rien  de  remarquable. 

Bazeilles,  2  kil.  550;  ait..  lOi  m.:  1.400  hab.  Poste  et  télégr. ;  ch.  de  fer.  Hôtel 
du  T.  C.  K.  :  le  Lion-<r(>r;  ni*'canicien.  M.  Ilulot.  A  visiter  le  champ  de  bataille  de 
1870.  Avant  d'entrer  dans  W  village,  h  gauche,  la  Maiwn  Bourgerie.  dite  do  la 
Dernière  Cartouche.  A  quelques  mètres  do  la  maison,  sur  la  droite,  la  route  qui 
conduit  au  cimetière,  dans  lequel  se  trouve  rOj»suairc  dont  la  crypte  est  divisée  en 
quatorze  compartiments:  sept  réservés  aux  Français,  sept  aux  Allemands.  Par  la  rue 
du  Cinif'tière,  on  arrive  place  de  la  Mairie,  puis  place  de  l'Infanterie  de  Marine, 
monument  comniénioratif.  A  voir  encore  les  châteaux  de  MontviUers  et  de  Turenne, 
Reprendre  la  route  nationale  n'>  Oi.  A  peu  de  distance  de  Bazeilles,  courte  montée 
dite  di'  Ihuiarourt,  de  160  niélr«'s  de  long  environ,  avec  déclivité  de  0  m.  07;  con- 
tinuer sur  Douzy. 

Douzy,  4  kil.  :{50 ;  ait.  108  m.;  1.400  hab.  Poste  et  télégr.;  ch.  de  fer.  Hôtel  du 
T.  C.  K.  :  au  Cœur-d'Or.  Village  très  ancien.  Quitter  à  droite  la  route  Nationale 
no  Oi,  se  c^intinuant  ?ur  .Mouzon,  et  suivre  le  chemin  de  grande  communication 
n''  2  fjts,  de  Sedan  à  Montmédy.  Rampe  dite  du  Gros  Terme,  200  mètres  de  longueur 
(décliv.,  0  ni.  Oti),  entre  Douzy  et  Pouru-Saint-Remy. 

Pouru-Saint-Remy,  :i  kil.  lOn.-  ait.,  104  m.  ;  1,400  hab.  Poste;  ch.  de  fer.  Hôtel 
du  T.  C.  F.  :  hôtel  de  France.  Entre  Pouru  et  Sachy,  quelques  petits  raidillons  sans 
importance,  très  court?.  La  route  continue  ft  être  bonne. 

Sachy,  W  kil.  OUO  ;  ait.,  180  ni.;  200  hab.  Ch.  de  fer;  voiture  pour  FlorenTille 
'Bel^'iquei,  matin  et  soir.  Travei'ser  le  bourg. 


—  759  — 

Wé,  3  kil.  200;  ait.,  185  m.  ;  125  hab.  Ecart  de  Carigiiau.  Chapelle  datant  de  1630. 
On  traverse  le  Launoy,  petit  ruit^seau,  puis  passage  à  niveau  du  chemin  de  fer  de 
Carignau  à  Messcmpr<^  avant  d'entrer  dans  Cariguau. 

Carignan,  1  kil.  700;  ait..  165  m.;  2,250  hab.  Chef-lieu  de  canton  ;  poste  et  télégr.  ; 
téléph.  ;  ch.  de  fer.  Bifurcation  sur  Osnes,  Pure,  Messeinpré.  Délégué  du  T.  C.  F., 
M.  L.  Federspiel,  industriel;  hôtel  du  Commerce;  mécanicien  à  l'hôtel.  Jolie  petite 
ville  industrielle  fort  ancienne;  vestiges  de  fortiûcations .  Eglise  du  quatorzième 
siècle. 

SEDAN  à  BOUILLON  (Itinéraire  n^  21) 

18  KIL.  680 

Sedan.  —  Alt.,  292  m.  Départ  place  Turenne  ;  place  du  Rivage;  rue  Gam- 
betta.  rue  Carnot,  rue  du  Mcsnil,  place  et  rue  «le  Nassau  ;  route  nationale  n®  77,  dite 
de  Mézicres  à  Sedan  et  Bouillon.  .Montée  douce  pour  aiTiver  au  Fond-de-Givonne. 

Fond-de-Givonne,  400  m.  Faubourg  de  Sedan.  Route  excellente  ;  descente  sur 
Givonne. 

Givonne,  3  kil.  700;  ait.,  321  m.;  1,314  hab.  Poste  et  télégr.  On  traverse  la 
Givonne;  côte  du  Lavoir,  longue  de  350  mètres  (décliv.  max.,  0  m.  07). 

La  Chapelle,  3  kil.  300  ;  ait.  318  m.  ;  265  hab.  Bureau  de  douanes,  muni  de  pinces 
à  plomber.  A  l'entrée  <lu  village,  laisser  à  droite  le  chemin  de  Villers-Cemay. 

Frontière,  4  kil.  730.  A  la  frontière  belge,  commence  la  route  provinciale  n®  9; 
état  de  viabilité  moins  bon  qu'en  France  ;  longue  côte  de  2  kilomètres  (décliv.  max., 
0  m.  08),  dangereuse  à  la  descente.  Dans  W  bois  du  Loup,  bifurcation  ;  suivre  grande 
route  à  droite  :  arrivée  îi  Beau  Hru  (haut  et  bas)  ;  à  2  kil.  400,  poste  de  douanes 
belges.  La  route  rejoint  cell<'  de  Bouillon  k  Flori'nville.  Prendre  à  gauche  ;  passer  à 
la  Plalinerie,  au  Point  du  Jour,  2  kil.  300;  arrivée  à  Bouillon. 

Bouillon,  i  kil.  200;  ait.,  401  m.;  2,500  hab.  Château  célèbre  et  curieux  pano- 
rama; école  militaire  •  église;  quelques  vieilles  maisons;  esplanade;  hôtels  de  la  Poste, 
de  France. 

SEDAN  à  ÂLLE-SUR-SEMOY  (Itinéraire  n»  22) 

19  Ku..  500 

Sedan.  —  AU.,  292  m.  Départ  de  la  place  Turenne  ;  contourner  la  mairie  ;  prendre 
la  rue  Blampain.  le  faubourg  de  la  Casî^ine,  le  chemin  vicinal  n»  16. 

Floing,  3  kilom.  ;  2,250  hab.  Eglise.  Cimetière  militaire  où,  eu  une  fosse  com- 
mune, reposent  plus  de  3,000  soldats  morts  en  1870.  Monument  commémoratif  le 
Chène-Brisé,  sur  la  limite  de  Srdan  et  de  Floing.  Un  deuxième  monument,  au  lieu 
dit  le  Tei-me,  a  été  élevé  à  la  mémoire  du  94<>  de  ligne.  Une  fontaine,  Aux  Hautes, 
produit  des  incrustations.  Laisser  à  gauche  la  route  de  Vrigne-aux-Bois  ;  continuer 
sur  Saiut-Meuges. 

Saint-Menges,  2  kilom.;  1,700  hab.  Poste  et  télégr.  Eglise  reconstruite  en  1759; 
est  à  visiter.  Belles  écoles  et  mairii'.  Sur  W  chemin  allant  à  Bosséval,  on  peut  voir 
une  large  pierre  A  larpielle  une  origine  druidique  est  donnée  par  la  légende.  Après 
une  forte  montée  dans  les  bois,  on  arriv»*  à  la  frontière. 

Frontière,  6  kil.  500.  Le  bureau  des  douanes  pour  1«î  plombage  des  machines  est 
à  Saint-Menges.  Bientôt  après,  croisement  des  routes  de  Sugny  à  Corbiou  (Belgique)  ; 
continuer  tout  droit  sur  la  route  nationale;  descente  rapide  sur  la  Semoy  ;  route 
macadamisée. 

Alle-sur-Semoy  (Belgique),  8  kilom.  Village  important,  dans  un  des  plus  beaux 
sites  de  la  Semoy.  Du  haut  des  collines,  belle  vue,  alentours  pittoresques.  Hôtel 
Hoffmann. 


—  760  — 

MONTMÉDT  à  GARI6NÂN  (Itinéraire  n»  23) 

22  KiL.  050 

Montmédy.  —  i.720  hah.  Soiis-pivfcctare  de  la  Mcn:se.  Ch.  de  fer  ;  poftt«^  et  télégr. 
]>LM«''»;u6!a  du  T.  C.  F.  :  MM.  Viliard.  avoii^',  e.{  ?'iorroi,  du  Journal  de  Montmédy  ;  h6tt\ 
dt'  la  (Iroix  d'Or;  iiuVaiiicicu,  M.  Arthur  Neveux.  Départ  de  Moiilmédy-Ba»  place 
de  la  soiis-pr^focturc  ;  on  pai^ï^aiit  ilcrrirre  les  rasenie»,  remonter  à  Monlmédy- 
Ilaut;  pr«>iidre  à  droite;  moiitôc  très  rude  h  fairi>  à  pied;  au  pominet,  bifurcatioD, 
poteau  indicateur;  prt>ndri^  îi  tlroite  la  routi'  flrpartementale  n^  5.  Panorama  eplen- 
didr.  Lr|;crc  ctMe,  puiî»  Ih-Ile  ili»s»ciMit«»  sur  Thoiinelloi». 

Thonnelles,  3  kii.  :)()0.  A  Tontréo  du  village,  un  sotie  de  croix  à  un  croisement 
do  routif  à  droite.  Continuer  tout  droit  ;  trarerser  la  localité.  A  la  sortie,  se  trouve 
&  droite  lo  chemin  d'.Vvioth,  ({ui  est  di^«tant  de  4  kilomètres  environ.  Avioth  —  si 
on  a  le  temps  de  faire  ce  détour  —  possède  une  église  remarquable.  Si  on  ne  va 
pas  à  .\vioth.  continuer  route  départementale  u"  5;  pouceau  sur  la  Thonne;  longue 
mont»'»'  de  plus  de  'A  kilomètres  sur  Thonne-le-Thil. 

Thonne-le-Thil,  'A  kil.  iOO.  TraversrT  l<>  village;  à  1  kilom.,  bifurcation,  croix 
et  poteau  indicviteur.  Laisser  à  droite  le  chemin  d'Herbcuval,  suivrn  tout  droit  ;  fortes 
ondulations. 

Signy-Montlibert,  :t  kiloni.  :  2î»7  hah.  Avant  d'arriver  à  .MontIib«irt.  bifurcation; 
suivre  la  •grande  route,  laissant  à  gauche  le  chemin  de  Saint- Walfroy,  Lamouilly; 
poteau  indicateur.  Sur  le  territoire  tli^  Signy-.Moutlibt>rt,  on  entre  dans  leâ  Ardenues; 
traverser  Ir  hameau.  Signy  est  laissé  tians  le  fond  à  gauche  ;  on  pourrait  y  voir 
l'églisif  datant  de  \\\\.  La  route  continue  A  être  belle,  trî^s  légèrement  accidentée. 

Margut,  A  kiloin.  ;  ait.,  \1\  m.;  712  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr.  Dans  le 
villa^'e,  croisomtMit  de  routes:  poteau;  laissera  gauche  celle  de  Steuay,  adroite  celle 
d'Orval;  continuer  tout  droit  le  chemin  de  grande  communication  u**  2  4f>;  passer 
devant  la  gare.  Hien  ile  particulier  à  voir:  poursuivre  sa  route  sur  Fromy. 

Fromy,  1  kil.  700;  l.'iu  liah.  —  Linay,  2  kil.  900;  3i5  hab. 

Blagny,  2  kil.  vm  ;  ait.,  1(i(>  m.  :  "i77  hab.  Ch.  de  fer;  télégr. 

Carignan,  2  kil.  l.'iO  ;  ait..  Km  m.  :  2.221  hali.  Chef>lieu  de  canton  ;  poste  et  télégr.; 
léléph.  ;  ch.  de  fer  avec  hifurcaticui  sur  Osnes.  Pure,  Messempré.  Voiture  pour 
Flori'iiville  Belgi(pie  .  Rglise  fort  ancienne,  llotel  du  T.  C.  F.:  hiMel  du  Commerce, 
avec  mécanicien  il  l'hôtel  ;  délégué.  .M.  Kederspiel. 

SEDAN  à  ORVAL  (Itinéraire  n»  24) 

:i8  KU..  200 

Sedan.  -  Alt..  292  m.  De  Seilan  à  (wirignan,  voir  pour  les  détails  de  roate  l'iti- 
néraire n»  2(1.  Balan.  1  kil.  :i:>0  ;  Hazeilles.  2  kil.  250  ;  Douzy,  4  kil.  350;  Poum-Saint- 
Ueuiv,  .{  kil.  100;  Sachv.  :i  kil.  »i00  ;  \Vé.  3  kil.  200i. 

Carignan,  19  kil.  8.'i0.  Honne  route  chemin  de  grande  communication  n*  2  bis.  — 
Blagny,  2  kil.  150  ;  ait..  !(>(>  m.  ;  ."i77  hab.  Ch.  de  fer.  —  Linay,  2  kiL  600  ;  290bab. 
—  Fromy,  2  kil.  900;  i:;«  liai». 

Margut,  1  kil.  700;  ait..  17i  m.;  712  hah.  Ch.  de  fer:  poste  et  télégr.  Passer 
(levant  la  gare;  continuer  jusifu'au  carrefour  des  routes  d'Orval,  de  Steuay  et  de 
.Montuiédy;  |)oteaii  indicateur;  prendre  à  gauche  le  chemin  de  grande  commanioir 
tioii  u"  tu.  La  route  passe  iMitre  les  villages  de  Moiry  &  gauche  et  SapoglkS  à 
dr(»ili-.  Margny  ^87  hah.;  serait  laissé  sur  la  droite  s'il  ne  fallait  passer  à  la  douane, 
')  kil.  S.-ii)  ^alt..  192  m.  ;  ce  bureau  est  nnini  d'une  pince  k  plomber.  Apre»  avoir 
traversé  la  petite  rivière  de  la  Marche,  on  arrivt;  à  Villers-dcvant-Orval. 


—  761  — 

Villers-devant-Orral  (Belgique),  800  m.  ;  800  hab.  Vieux  château.  Maison  avec 
peintures  d'Ântonelli,  au  premier  étage.  But  de  promenade  :  la  visite  des  ruines 
très  curieuses  de  Tancieune  abbaye  d'Orval  (2  kil.  350),  fondée  au  dixième  siècle, 
par  des  Bén(''dictins  calabrais,  auxquels  succédèrent  des  Augustins,  des  Cistériëns. 
Plusieurs  fois  détruite  en  partie  ;  brûlée,  en  juin  1793,  par  un  détachement  de  soldats 
parti  de  Margut.  Pour  visiter  les  ruines  et  les  souterrains,  s'adresser  à  l'auberge 
des  Ruines,  dont  le  propriétaire  a  la  garde.  Le  coup  d'œil  d'ensemble  doit  être  pris 
de  la  chapelle  de  Montaigu. 

SEDAN  à  VERDUN  (Itinéraire  n»  25) 

77  KIL.  250 

Sedan.  —  Alt.,  292  m.  De  Sedan  à  Mouzon,  voir  itinéraires  n<>>  20  et  18,  pour  les 
détails  de  route.  (Balan,  1  kil.  350  ;  Bazeilles,  2  kil.  550  ;  Douzy»  4  kil.  350  ;  Mairy, 
2  kilom.). 

Mouzon,  16  kil.  250;  ait.,  161  m.  Route  nationale  n»  64  jusqu'à  Stenay. 

Moulins,  5  kilom.  On  pénètre  dans  le  département  de  la  Meuse.  —  Inor,  5  kilom.  ; 
ait.,  164  m.  —  Martincourt,  2  kilom.  —  Serrizy,  3  kilom. 

Stenay,  2  kilom.  ;  2,550  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Ch.  de  fer  ;  service  d'automo- 
biles entre  Stenay  et  Montmédy  ;  poste  et  télégr.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Guy, 
contrôleur  des  contributions;  hôtel  du  Commerce;  mécanicien,  M.  Titeux.  Continuer 
route  nationale  de  Montmédy;  prendre  ensuite  &  droite  route  départementale; 
traverser  le  petit  village  de  Baàlons,  puis  Loupy-sur-IjOison,  7  kilom.  ;  —  Remoi- 
"ville,  1  kilom.  ;  —  Jametz,  2  kilom.  ;  —  Penvillers,  7  kilom. 

Damvillers,  3  kilom.  ;  800  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  Hôtel  du 
T.  C.  F.  :  hôtel  Bernard.  —  Wavrille,  2  kilom.  —  Moirey,  3  kilom.  —  Flabas, 
2  kilom.;  ait.,  253  m.  —  Vacherainville,  9  kilom.  —  Bras,  2  kilom.  —  Bille- 
ville,  4  kilom. 

Verdun,  2  kilom.;  12,780  hab.  Sous-préfecture.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr.  Pro- 
menade de  la  Roche,  point  de  vue.  Délégués  du  T.  C.  F.  :  M.M.  Belot,  brasseur; 
G .  Gérard,  rue  du  Pont-Neuf  ;  hôtel  du  Pctit-St-Martin  ;  mécaniciens,  MM.  Gueuser, 
E.  Patron,  rue  des  Rouyers. 

SEDAN  à  VERDUN  (Itinéraire  n»  26) 

79  KIL.  250 

Sedan.  —  Alt.,  292  m.  De  Sedan  à  Stenay,  comme  le  précédent  itinéraire. 

Stenay,  33  kil.  250.  A  Stenay,  prendre  la  route  nationale  dite  de  Mézières  À 
Verdun,  en  passant  par  Mouzay.  Entre  Mouzay  et  Dun-sur-Meuse,  13  kilom.,  on 
longe  le  canal  ;  passer  ensuite  à  Liny-devant-Dun,  Sivry-sur^Meuse,  Ck>nsen- 
voye  et  Verdun. 

Verdun,  33  kilom. 

MOnZON  à  BnZÂNCY  (Itinéraire  n»  27) 

26  KIL.  050 

Mouzon.  —  Alt.,  161  m.;  1,800  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.;  ch.  de 
fer.  Jolie  ville  fort  ancienne.  Délégué  du  T.  C.  V.,  M.  Cuuin;  hôtel  du  T.  C.  F.  :  le 
Commerce  ;  mécanicien,  .M.  Drien-Brcusse.  Eglise  très  belle,  monument  historique. 
Quitter  la  ville  par  le  faubourg  de  Mouzon  et  le  chemin  de  grande  communication 
no  6.  La  route  s'élève  sous  bois  [bois  du  fond  de  Limon) 

Beaumont,  8  kil.  100;  ait.,  181  m.;  950  hab.  Poste  et  télégr.;  ch.  de  fer.  La  route 
monte  à  travers  les  bois  de  Murets  et  du  Petit  Dieulet. 


—  762  — 

Sommauthe,  8  kil.  i:;U;  ait.,  204  m.  ;  421  hab. 

Bar  et  Harricourt,  8  kil.  300;  ait.,  2i2  m.;  180  bah.  Le  chemiu  vicinal  n«  €, 
ngoiiit  îi  Ilarricourt  la  route  natiouale  u^  47. 

Buzancy,  1  kil.  500;  ait.,  172  m.;  765  bab.  Mouument  de  Chanzy;  Mo:»qaée  de 
.Mahniiit't;  ruines  iruii  couvi^ut.  CbirMieu  de  canton.  Pof^te  et  télégr.  ;  ch.  de  fer. 
ilôtt'l  du  Commcrrc. 

SEDAN  à  RAnCODRT  (Itinéraire  n»  28) 

i\   KILOM. 

Sedan.  —  Alt..  292  m.  I)i'*part  place  du  la  fj^are;  prendre  à  la  sortie  de  la  ville  le 
chrujin  àv.  grande  rommuuication  n^  t,  d<'  Torry  à  Somniauthe. 

Wadelinoourt,  i  kil.  170;  ait.,  191  m.;  550  bali.  Uien  d'intéressant. 

Pont-Maugis,  2  kil.  240;  ait..  150  m.  Fait  partie  de  la  commune  Noyer»-Ponl- 
.Maugis  (750  hab..  Ne  date  que  de  1832.  Bonne  route;  continuer  sur  Remilly,  en 
passant  par  le?  lieuxdits,  r^rnies  ou  auberj?es.  suivanti^  :  Maison  Pamùourg,  3  kil.  140; 
ait.,  150  m.  ;  —  Maison  Uoulard,  150  m.  ;  —  Mai.ton  Deponthieu,  130  m.  ;  —  Auberge 
Remy,  220  m. 

Remilly,  450  ni.;  ait.,  155  ni.;  1,000  bab.  Poi^te  et  tùlôgr.  ;  ch.  de  fer.  Eglise  dn 
quiuzit'iiK*  sii>rle  :  a  dû  Hre  fortifié»'. 

Angecourt,  2  kiloin.  ;  650  bab.  Télêf^r.  ;  gare  dans  le  village. 

Haraucourt,  2  kiloin.  ;  1.274  hab.  Bureau  auxiliaire  des  postes  et  t*''légr.  ;  ch.  de 
fer.  Village  très  industriel. 

Raucourt,  2  kil.  500;  1,800  hab.  Chef-lion  do  canton,  d'origine  très  ancienne. 
Poste  ot  télégr.  ;  <-h.  de  fer.  IlAtel  du  T.  C.  F.  :  hôtel  du  Commerce.  Voir  THôtel  de 
ville.  L'église  n'a  rien  tlo  reinarquabh^  ;  d'aspect  assez  lourd. 

ROGROI  à  AUBENTON  (Itinéraire  n»  20) 

25  KIL.  (iOO 

Rocroi.  —  Alt.,  385  m.  2,200  bab.  Sous-préferture.  Cb.  de  fer;  poste  el  tèlégr. 
llùtol  du  Conuuerce  ;  luéranieieii,  M.  Ilayot.  Prendre  le  chemin  vicinal  u<*  1,  jasqu*aux 
Censfis  iiottron  :  bifuiration  ;  pn^ndre  h  gauche  ;  longer  les  bois  des  Potées. 

Haubert-Fontaine,  10  kil.  700;  ait.,  291  m.;  1,380  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et 
télégr.  Hntel  du  (iraiid  Turc.  l*roudre  route  nationale  ii»  39.  —  Mon-ldée,  3  kil.  600; 
ait..  261  ni.;  écart  d'Auvillers.  Belle  mute. 

Auge,  8  kil.  400  ;  ait..  253  m.  ;  169  bab.  ;  est  laissé  un  peu  sur  la  ganche.  A  quelque 
distance  tic  ee  village,  ou  entre  dans  le  département  de  l'Aisne.  On  passe  au  lien 
(lit  :  ÏU'lle  Epinr,  1  kil.  iOO  ;  poste  de  douane:  limite  du  département;  bifurcation 
à  gauche  sur  Aubeiiton. 

Aubenton  (Aisne),  0  kil.  500;  1.500  hab.  ChcMit^u  de  canton.  Poste  et  télégr.  ; 
ch.  de  fer.  Délégué  du  T.  C.  K.,  M.  U*roy,  notaire;  hôtel  du  Lion  d*Or.  Descente 
rapide  et  dangereuse  en  arrivant  dans  la  ville. 

GIVET  à  FOMAY  (Itinéraire  n^  80) 

22  KiL.  496 

Givet  (ville).  —  Alt.,  112  m.;  7,000  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Ch.  de  fer;  poste 
et  télégr.  ;  douane  :  doux  bureaux  peuvt.'ut  plomber,  celui  de  la  route  de  Beanraing 
et  celui  de  la  route  «le  Philippeville.  Départ  de  la  mairie.  La  route  est  pittoresque, 
assez  bonu>>;  mauvais  pavé  dans  la  ville,  rues  tortueuses.  Point  de  vue  :  citadelle; 
église  Saiut-Ililairo;  grottes  de  Nichet  à  proximité,  ainsi  que  les  ruines  d'Hierges. 


—  763  — 

Délégué  du  T.  C.  F.  :  M.  Orner  Briquelet;  hôteU  d'Angleterre  et  du  Mont  «l'IIaur; 
mécanicien,  M.  Choquier  ;  réparations,  accessoire?,  M.  Ch.  Lefèvre,  place  de  la 
Mairie. 

Givet  (sortie),  1  kil.  411,  prendre  la  route  nationale  n^  51,  passer  aux  liouxdits 
suivants  :  Les  Trois  Fontaines,  1  kil.  046;  ait,  111  m.  ;  —  Maison  Portier,  2  kil.  589; 
ait.,  172  m.  ;  —  Maison  Campon,  2  kil.  054;  ait.,  128  m.  ;  —  Le  Chatnet,  1  kil.  106; 
ait.,  121  m.;  dans  le  bois  des  Chainets,  la  route  coupe  la  voie  ferrée.  Croisement  d»* 
routes  :  celle  de  gauche  va  à  Aubrives,  celle  de  droite  à  Hierges. 

Vireux-Molhainy  1  kil.  675;  ait.,  128  m.;  1,380  hab.  Poste  et  télégr.  ;  ch.  de  fer. 
embranchement  vers  la  Belgique.  Hôtel  du  Commerce.  —  Passage  à  niveau,  Ikil.  392; 
ait.,  115  m.;  —  Carrières  de  Montigny,  1  kil.  311;  ait.,  lU  m.;  sol  ondulé,  sans 
déclivités  dangereuses. 

Montigny-sur-Meusey  1  kil.  376  ;  ait.,  117  m.  ;  160  hab.  —  Maison  Mingas, 
1  kil.  370.  —  Moulin  Fétrogue,  572  m.;  ait.,  113  m.;  descente  de  près  de  6U0  mètres 
^décliv.,  0  m.  05). 

Pépin,  1  kil.  486;  ait.,  140  m.  ;  405  hab.  —  La  Providence,  1  kil.  083;  ait..  118  m. 
—  Gare  d'Haybes,  1  kil.  031  ;  ait.,  117  m.  —  Passage  à  niveau  de  Fumay,  2  kil.  259. 

Fumay,  675  m.  ;  ait.,  155  m.;  5,280  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Ch.  de  fer;  poste 
et  télégr.  ;  hôtel  de  la  Poste;  mécaniciens,  MM.  J.  Mennessier  et  A.  Baillot,  rue  du 
Château.  Petite  ville  pittoresque;  église  moderne.  Rues  étroites  mal  pavées. 

MâUBERT-FONTAINE  à  ROCROI  (Itinéraire  n»  31) 

16  Kiu  500 

Maubert.  —  Alt.,  292  m.;  1,380  hab.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr.  Hôtel  du  Grand- 
Turc.  Prendre  la  route  d'Hirson.  —  Mon  Idée,  4  kilom.  ;  ait.,  261  m.  ;  écart  d'Auvillers. 
A  la  gare  d'Auvillers,  assez  éloignée  du  village,  prendre  à  droite. 

Eteignières,  2  kilom.  ;  ait.,  345  m.;  630  hab.  On  traverse  les  rièzes. 

Rocroi,  10  kil.  500;  ait.,  387  m.;  2,190  hab.  Sous-préfecture.  Ch.  de  fer;  poste  et 
t''légr.  Hôtel  du  Commerce;  mécanicien,  M.  Hayot;  délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Jaillon. 
On  trouve  des  pentes  et  des  rampes  généralement  assez  dures.  Douane  française 
pourvue  de  la  machine  à  plomber. 

GHIMAY  à  ROCROI  (Itinéraire  n<>  32) 

26  KIL.  200 

Chimay.  —  Ville  belge.  Situation  délicieuse.  Curiosité  :  le  château,  l'église.  Hôtel 
de  rtuivers.  La  route  est  légèrement  ondulée;  bifurcation.  —  houte  de  Couvin. 
3  kil.  800. 

Balleux,  1  kilom.  ;  descente  rapide.  —  Etang  de  Nimellet,  8  kil.  400  ;  ondulations. 

Reg^iowez,  *>  kil.  500;  635  hab.  Bifurcation;  prendre  à  gauche. 

Rocroi,  7  kil.  500  ;  ait..  387  m.  ;  2,190  hab.  On  traverse  des  rièzes.  Sous-préfecture. 
Ch.  de  fer;  poste  et  télégr.  Hôtel  du  Commerce;  mécanicien,  M.  Hayot;  délégué 
du  T.  C.  F.,  .laillon.  Douane  française  pourvue  des  pinces  à  plomber. 

ROCROI  à  CODVm  (Itinéraire  n°  33) 

16  KIL.  600 

Rocroi.  —  Alt.,  387  m.;  2,190  hab.  Poste  et  télégr.;  ch.  de  fer.  Sous-préfecture. 
Délégué  (lu  T.  C.  F.,  M.  Jaillon;  mécanicien,  M.  Hayot;  hôtel  du  Commerce.  Douane 
française.  Quitter  la  ville  par  la  route  de  Fumay  ;  à  1  kilom.  environ,  bifurcation  ; 


—  764  — 

au  lit'ii  <lit  Maison  Rouq*\  pririidro  à  gauchie  la  route  de  Mariembourg  ;  descente 
rapiile,  puis  forte  lllonté(^ 

Gué-d'Ho88U8y  4  kilom.  ;  800  hab.  I\'is.4agtî  de  la  froutière  belge,  au  lieu  dit  le 
Bout  (VEn-Ras. 

Le  Bruly,  2  kilom.  Village  belge  sur  la  frontière;  descente  rapide  entre  leBruIy 
et  Cniiviu. 

Couvin,  10  kil.  GOO.  Anrioune  ville  ai^sez  pittorefique.  Eglise  d'un  gothique  panaché. 
H^>tfl  du  Commerce. 

Cidte  promouade  est  iiitt'*rossanto,  an  poiut  de  vue  des  sites  et  des  grands  boi» 
traviTsAs;  le  sol  est  accidenté. 

ROGBOI  à  HISSON  (Itinéraire  n"  34) 

37   KILOM. 

RooroL  —  Alt.,  :187  m.;  2.190  hab.  Poste  et  télégr.  Soua-préfecture.  Délégué  du 
T.  (1.  F..  .M.  Jaillou  ;  mêcuiiicieu ,  M.  liayot:  luMel  du  Commerce.  Douane  pourroe 
des  pinces  c^  plomber.  La  routt;  traverse  les  riêzes  de  Regniowex,  de  Maubert,  laissant 
à  gauche  les  bois  des  Potôes.  i'asser  aux  Censés  Point,  Censés  de  l'Ours,  Censés  (voéron. 
avant  d'arrivi-r  A  Eteignii'rtfs. 

EteignièreSy  10  kil.  ;jOO;  ait.,  34.j  m.  ;  C30  hab.  D'Eteigniëres  on  rejoint  la  route 
uationali;  n"  39  ;  tourner  à  tlroite;  passera  Bet-Aii\  puis  à  la  Neuvîlle-aux-Toumeuri. 

La  Neuville-aux-Toumeurs,  5  kilom.  ;  ait.,  262  m.  ;  500  hab.  Le  village  est 
laissr  à  gauche  ;  croisement  de  chemin  au  Chien-Fidêle ;  suivre  la  grande  route; 
laisser  Tarzy  à  droite. 

Auge,  4  kil.  "lOO  ;  ait.,  2."»3  m.  ;  169  habitants.  Sur  la  gauche,  à  quelque  distance  du 
village,  on  outre  tlaus  le  dt^partement  de  T Aisne.  A  Belle  Epine,  poste  de  douane, 
limite  du  dt^partement ;  bifurcation;  continuer  toujours  tout  droit  route  nationale 
II»  39;  passer  à  Betlevw,  cruisemont;  laisser  &  gaucho  la  route  de  Rosoy. 

Hirson  (Aisne),  17  kilom.;  6,410  hab.;  chef>lieu  do  canton;  ch.  de  fer;  poste; 
télt^gr.  it  téli'ph.  Délégua  du  T.  C.  F.,  M.  Rousseaux,  3,  place  d'Armes;  hfttel  de  la 
Poste;  mécanicien.  .M.  Tellier,  135.  rue  de  Charlevillo. 

BOGROI  à  6IVET  (Itinéraire  n»  35) 

39  KU..  128 

Rocroi.  —  Alt..  387  m.;  2,190  hab.  Poste  ut  tidégr.  ;  sous-préfecturu.  Délégué  du 
T.  C.  F..  .M.  Jaillon  ;  mécanirieu,  M.  liayot;  hùtel  du  Commerce.  Douane  pourvue 
des  pinces  ^  plomber.  Eu  sortant  de  la  ville,  prendre  la  route  nationale  n*  51,  à  la 
Maison-Hnuqe,  1  kil.  300  ;  ait.,  3%  ni.  La  route  se  poursuit  à  travers  bois.  Le  touriste 
rencontrt'  plusieurs  .maison**  dites  :  Maisons  Forestières ^  Maisons  des  CanUmniers, 
Casprufs  (if s  Douaniers^  etc.  Descente  tri'-s  rapide  en  arrivaut  à  Fumay. 

Fumay,  15  kil.  900;  ait.,  l.'iu  m.;  o,280  hab.  CheMieu  de  canton.  Ch.  de  fér  ;  poste 
et  trl>><;r.  :  hiMel  de  la  Poste;  mécaniciens,  M.M.  .Mennessier  et  A.  Baillot,  me  du 
Château.  Rues  <}troites  et  mal  pavres;  petite  ville  pittoresque.  Là  route  longe  la  rive 
ganrh«>  il«>  la  Meuse;  ou  franchit  un  passage  à  nivei^u  à  la  sortie  de  Fumay  ;  onaniTS 
à  la  jiare  d'IIavbes. 

Fépin,  :j  kiloui.  ;  ait..  1  lU  m.  ;  iOO  hab.  En  quittant  le  village,  côte  longue  de  600  m. 
environ  dnliv.  niax..  0  m.  O-'ii  ;  puis  la  route  descend  jusqu'au  Moulin  de  Fétroquet 
à  la  Maison  Minr/as  M 13  m.  d'alt.j. 

Montigny,  9  kil.  '^28;  ait..  lU  m.;  135  hab.  Passage  À  niveau  dit  de  Virenx. 

Vireux-Molhain,  4  kilom.;  ait.,  128  m.;  1,380  hab.  Ch.  de  fer,  embranchement 
sur  la  Htrlgique  ;  poste  et  trlégr.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  hôtel  du  Commerce.  La  routa 


—  765  — 

longe  presque  la  voie  ferrée  et  la  Meuse.  La  vue  s'éteud  sur  d'immeuses  bois  ;  après 
avoir  traversé  un  passage  à  niveau,  puis  un  ruisseau,  on  trouve  un  croisement  de 
routes  ;  continuer  tout  droit.  A  gauche,  le  chemin  mène  à  Hierges,  ruines  fort 
pittoresques  d'un  château  ;  à  droite,  à  Aubrives,  village  ;  ch.  de  fer.  Les  passages 
&  niveau  se  succèdent.  Après  avoir  passé  à  Trois-Foîitaines,  ne  pas  prendre  à  droite  ; 
ce  chemin  conduit  à  Chooz,  petit  village.  Bonne  route. 

Givet  {arrivée  place  Camot),  10  kil.  500;  ait.,  112  m.;  7,000  hab.  Vieille  ville  aux 
rues  tortueuses  et  mal  pavées.  Points  de  vue  :  citadelle,  grottes  de  Nichet,  église 
Saint- Hilaire.  Délégué  du  T.  C.  F.  :  Orner  Briquelet  ;  hôtels  du  Mont-d'Haur  et  d'An- 
gleterre; mécanicien,  M.  Choquier;  réparations  et  accessoires,  M.  Lefèvrc,  place  de 
la  Mairie. 

RETHEL  à  ROGROI  (Itinéraire  ii<>  36) 

51    KILOM. 

Rethel.  —  Alt.,  148  m.  ;  6,750  hab.  Sous-préfecture.  Poste,  télégr.  et  téléph.  ;  ch. 
de  fer.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Grosclaude ;  hôtels  du  Commerce  et  de  l'Europe; 
mécanicien,  M.  Tourte,  21,  place  de  l'Hôtel-de-'Ville.  A  voir  église  Saint-Nicolas. 
Point  de  vue  :  l'ancien  château,  promenade  des  Isles,  la  vieille  halle.  Chemin  de 
grande  communication  n»  5  biSy  roulant,  mais  accidenté.  Passage  à  niveau  à  la  gare 
de  Novion.  —  Provizy,  9  kilom.  ;  ait.,  106  m.  ;  est  un  écart  important  de  Novion- 
Porcien. 

Novion-Porcien,  2  kilom.;  ait.,  121  m.;  900  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et 
télégr.  ;  ch.  de  fer.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  hôtel  Quentin.  Château  moderne.  Suivre 
toujours  le  chemin  n»  5  bis. 

Sig^y-l' Abbaye,  11  kilom.;  ait.,  130  m.;  2,580  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Ch.  de 
fer.  Hôtel  du  Commerce.  Si  l'on  s'arrête,  voir  :  le  Gibergeon:  la  Fosse  au  Mortier, 
lac  à  2V6  mètres  d'altitude. 

Liépron-le s- Vallées,  8  kilom.  ;  IGO  hab.  —  Rouvroy-sur-Audry,  5  kilom.  ; 
ait.,  195  m.  ;  177  hab. 

Laval-Morency,  5  kilom.  On  traverse  la  Sornionne  et  un  passage  inférieur  de 
chemin  de  fer. 

Le  Tremblois,  3  kilom.  ;  ait.,  288  m.  ;  234  hab.  Gare,  ligne  d'Hirson  et  tète  de 
ligne  du  ch.  de  fer  départemeutal  de  Rocroi.  Traverser  le  passage  supérieur  ;  suivre  la 
route  nationale  n^  51,  sinueuse  et  dure;  longue  route  traversant  le  Rois  des  Potées 
(environ  5  kilom.),  passant  par  le  Cheval  Blanc  (ait.,  370  m.),  les  Censés  Corbineaux, 
la  Croix  de  Fer. 

Rocroi,  9  kilom.  ;  ait.,  387  m.  ;  2,190  hab.  Sous-préfecture.  Poste  et  télégr.  ;  ch.  de 
fer.  Délégué  du  T.  C.  F.,  .M.  Jaillon  ;  hôtel  du  Commerce;  mécanicien,  .M.  Hayot. 

CHAUMONT-PORCIEN  à  RETHEL  (Itinéraire  n<»  37) 

21  KU..  400 

Chaumont-Porcien.  —  900  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  Délégué 
du  T.  C.  F..  M.  .Macra,  agent  voyer;  hôtel  du  Cheval-Blanc.  Prendre  le  chemin 
vicinal  u©  14  ;  traverser  les  bois  de  Chaumont  jusqu'à  Kemaucourt. 

Remaucourt,  6  kil.  600  ;  315  hab.  Rejoindre  alors  et  suivre  la  route  nationale 
no  46  ;  laisser  sur  la  gauche  le  village  de  Son  ;  passer  à  Ecly. 

Ecly,  6  kil.  500;  485  hab.  Au  croisement  des  routes,  laisser  à  droite  et  à  gauche 
le  chemin  vicinal  n<»  3;  continuer  la  roule  nationale. 

Rethel,  8  kil.  300;  ait.,  148  m.;  6,750  hab.  Sous-préfecture.  Poste  et  télégr.; 
téléph.;  ch.  de  fer.  Hôtels  du  T.  C.  F.:  le  Commerce  et  l'Europe;  mécanicien, 
M.  Tourte.  A  voir  :  église  Saint-Nicolas,  les  Isles,  la  vieille  halle. 


—  766  — 

RETHEL  à  SEDAN  (Itinéraire  n»  38) 

49  KiL.  388 

Rethel.  —  Alt.,  liK  m.;  ti.T.'iO  h.ib.  Sous-préfecture.  Poste  et  télègr. ;  téléph.;  ch. 
di'  f«>r.  Ilùtd:*  ilu  T.  C.  F.:  le  CoiiiiutTCP  et  l'Kuropc;  mécanicien,  M.  Tourte,  21, 
pl.'ico  de  llIôtel-dc-Ville;  dél»**nruê  du  ï.  C.  F..  M.  Gropclaudc,  f>oui>>préfet.  Quitter 
Kethi'l  par  la  route  nationale  n"  ol  :  rampe  et  dei^cente  de  la  llufipette,  longue  de 
600  mètres  (décliv.,  0  m.  05:.  A  voir:  rglise  Saint-Nicolas.  Point  de  vue:  TancieD 
eliàteau.  promenade  dej«  lslei«,  vieille  halle. 

Novy-Chevrières,  7  kiloni.  ;  ait.,  148  m.  ;  750  liali.  Ch.  de  fer.  Belle  église.  Des- 
cente sur  Vauzelles,  W  kilnni.  ;  ait.,  98  m.  ;  petit  hameau.  Montée  à  l'entrée,  longue 
d»*  O.'io  nn'treî»  i.déeliv.,  0  m.  09). 

Saulces-Monclixiy  1  kiloni.  ;  ait..  128  m.;  890  ha  b.  En  sortant  du  village,  descente 
de  400  mètres  déoliv.,  0  m.  06  <;  rampes  et  pentes  successives. 

Faissaulty  4  kilnm.  ;  ait.,  187  m.  ;  .')60  hab.  Série  do  côtes  et  de  descentes  variant 
de  :{.'iO  à  500  mètres  de  lon^    décliv..  0  m.  06). 

Launois,  5  kil.  100;  ait.,  206  m.  :  850  hab.  Poste  et  télegr.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  la 
Pomme  d'Or.  Mglise  du  tiuinzième  .<iècle.  Le  village  est  laissé  sur  la  gauche  ;  passage 
îi  niveau  :  descente  douce  de  200  mètres  décliv.,  0  m.  05).  On  passe  à  Pierrepont 
(ail.,  19i  m.  ,  i\  la  Hoziêre  (ait.,  192  m.-,  au  Moulin  de  la  Venee  (ait.,  191  m.):  b 
route  tlescend.  —  Raillicourt,  2  kil.  258;  ait.,  18(  m.;  230 hab.  —  Montigny-nu^ 
Vence,  2  kil.  090;  ait.,  182  m.  ;  260  hab. 

Poix-Terron,  2  kil.  300;  ait.,  189  m.;  770  hab.  Poste  et  télégr.;  ch.  de  fer.  H6tel 
Locart.  Pa<«sa^'e  li  niveau.  (Mi  passe  an  Moulin  Simonnet  (ait.,  176  m.)»  à  la  Potte 
(ait.,  172  m.\ 

Tvernaumont,  2  kilom.  ;  ait..  1S8  m.  ;  150  hal>.  Légères  ondulations. 

Boulzicourt,  2  kil.  500;  ait.,  164  m.  :  1.070  hab.  Ch.  de  fer;  poste.  A  la  sortie  do 
village,  au  lieu  dit  Chdtillon,  tourner  à  droite;  chemin  do  grande  communication 
n"  7  ;  hmgue  montée  dans  la  furet,  puis  descente  sur  Fliie. 

Flize,  6  kilom.  ;  ait..  159  m.  ;  650  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  Hôtels 
de  France,  du  Conmierce.  En  entrant  dans  la  localité,  descente  rapide;  prendre  la 
route  nationale  u°  64  ;  eute  dans  le  villaire.  ' 

Dom-le-Ménil,  2  kil.  240;  ait.,  158  m.  ;  820  hab.  Poste  et  télégr.  Descente  légère 
dans  le  village.  —  Pont-à-Bar,  2  kil.  400;  ait.,  160  m.;  écart.  Traverser  le  canal 
et  la  Bar. 

Donchery,  2  kil.  500.  La  localité  est  sur  la  gauche.  Traversée  du  faubourg, 
2,000  hab.  Poste  et  télégr.  ;  ch.  de  fer;  église;  la  Maison  du  Tisserand,  sur  la  droite. 
Moulée  jusqu'au  château  de  Ucile-Vuc:  descente  et  arrivée  dans  Sedan  par  le  fou- 
bourg  de  Torcy. 

Sedan-Torcy.  5  kilom.;  ait..  2:i2  m.;  20,163  hab.  Sous-préfecture.  Poste;  télégr. 
et  tèléph.  Passage  (\  niveau;  chaussée  pavée,  avenues  Thiers.  Hôtel  de  la  Croix  d'Or; 
méc.inieieii,  M.M.  Marollrs,  Cordier  et  llazard  ;  essence,  M.  Renvoyé.  A  visiter:  le 
champ  de  bataille,  le  monument,  le  jardin  boUinique,  le  musée,  la  citadelle,  la  statue 
de  Turenne  ;  dans  les  euviruus,  Hazeillus,  la  presqu'île  d'iges,  etc. 

RETHEL  à  VERVINS  (Itinéraire  n'  30) 

56  KIL.  300 

Rethel.  —  Alt.,  lis  ui.  :  6,750  h.ib.  Sous-préfecture.  Poste  et  télégr.;  télép. ;  ch. 
•  I<>  fer.  Hôtels  du  Connui'rce  et  di*  IP^urope;  mécanicien,  31.  Tourte;  délégué  du 
T.  C.  F..  .M.  (iroselaude,  sous-pré l'i;t.  Sortir  de  Ucthel  par  la  route  nationale  n»  46, 


—  767  — 

de  Marie  à  Verdun.  A  voir  :  église  Saint -Nicolas,  promenade  des  Isles,  vieille 
halle. 

Ecly,  8  kil.  300;  485  hab.  La  route  monte  légèrement. 

Serainoourty  10  kilom.  ;  ait.,  160  m.  ;  700  hab.  Terrains  montueux  et  boisés. 

Fraillioourt,  7  kilom.  ;  ait.,  177  m.  ;  510  hab.  A  peu  de  distance  de  Frailliconrt, 
on  entre  dans  le  département  de  l'Aisne. 

Rozoy-sur-Serre,  5  kilom.  ;  1,400  hab.  Chef-lieu  de  canton;  ch.  de  fer;  poste  et 
télégr.  Ilfttel  du  Soleil-d'Or.  A  Rozoy,  on  quitte  la  route  nationale  n*»  46.  —  Cléry- 
les-Rozoy,  3  kilom.  —  Dolignon,  2  kilom.  —  Renneval,  3  kilom.  —  Vigreux, 
4  kilom.  —  Val-Saint-Pierre,  4  kilom.  —  Chaussé-de-Hary,  7  kilom. 

Vervins,  3  kilom.  ;  3,000  hab.  Sous-préfecture.  Poste  et  télégr.  ;  téléph.  ;  ch.  de 
fer.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Aagé,  avoué;  hôtels  du  Cheval-Noir,  de  la  Gare;  méca- 
nicien, M.  Belleville,  avenue  de  la  Gare. 

ATTIGNY  à  RETHEL  (Itinéraire  n»  40) 

19  KU..  890 

Attigny.  —  Alt.,  84  m.  ;  1,790  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.;  ch.  de 
fer;  mécanicien,  M.  Coche,  place  Charlemagne.  Sortir  de  la  ville  par  le  chemin  de 
grande  communication  n»  1 8,  qui  se  continue  jusqu'à  Biermes.  A  voir  :  Hôtel  de 
ville,  vieux  portail,  église.  Coquette  petite  ville. 

Givry,  3  kil.  470  ;  ait.,  99  m.  ;  490  hab.  Eglise  seizième  siècle.  —  Ambly-Fleury, 
3  kil.  190;  ait..  97  m.;  404  hab.  —  Seuil,  3  kil.  210;  ait.,  80  m.;  490  hab.  Ondula- 
tions assez  prononcées. 

Thugny-Trugny,  —  2  kil.  100;  ait.,  114  m.;  550  hab.  Avant  d'arriver  à  Biermes, 
descente  longue  de  200  mètres  (décliv.,  0  m.  05).  Beau  château  appartenant  au  comte 
de  Chabrillant. 

Biermes,  2  kil.  890;  ait..  110  m.  ;  280  hab.  A  Biermes,  prendre  la  route  nationale 
no  46. 

Sault-les-Rethel,  3  kil.  130;  ait.,  110  m.;  453  hab.  Passage  inférieur;  ponts  sur 
If  cauiil  et  sur  l'Aisne. 

Rethely  1  kil.  900;  ait.,  130  m.;  6.750  hab.  Sous-préfecture.  Poste;  télégr.;  téléph.; 
ch.  de  fer.  Hôtels  du  T.  C.  F.  :  le  Commerce  et  l'Europe;  mécanicien,  M.  Tourte. 
A  voir  :  église  Saint-Nicolas,  les  Isles,  etc. 

RETHEL  à  ASFELD  (Itinéraire  n»  41) 

23  KIL.  900 

Rethel.  —  Alt.,  130  m.;  6,750  hab.  Sous-préfecture.  Poste  et  télégr.;  téléph.;  ch. 
de  fer.  Hôtels  du  T.  C.  F.  :  le  Commerce  et  l'Europe;  mécanicien,  M.  Tourte.  Quitter 
Rethel  par  le  chemin  vicinal  n»  30.  Entre  Rethel  et  Barby,  rampe  de  250  mètres 
(décliv.,  0  m.  06);  puis  descente  de  200  mètres  (même  déclivité).  A  voir  église  Saint- 
Nicolas,  les  Islcs,  etc. 

Barby,  4  kilom.  ;  ait.,  84  m.  ;  320  hab.  Très  bonne  route. 

Chàteau-Porcien,  5  kil.  700:  ait.,  78  m.;  1,250  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste 
et  télégr.  Délégué  du  T.  C.  F.  .M.,  Leblanc;  hôtel  Ducreux.  Abandonner  le  chemin 
vicinal  n"  30,  pour  reprendre  celui  de  grande  communication  n®  3. 

Condé-les-Herpy,  1  kil.  500;  ait..  85  m.;  225  hab.  En  sortant  de  Condé,  montée 
de  400  mètres  (décliv.,  0  m.  00),  puis  descente  de  300  mètres  avant  d'arriver  à 
Herpy. 

Herpy,  l  kil.  300;  ait.,  94  m.;  315  hab.  Eglise  quinzième  siècle.  Entre  Herpy  et 
Gomout,  trois  côtes  et  descentes  décliv.,  0  m.  07  et  0  m.  06).  —  Gomont,  4  kil.  900  ; 


—  768  — 

ait.,  i:U  m.;  i80  hab.  Doï^cciite  <1h  300  mètres  (drcliv.,  0  m.  06);  passer  FAi^ne.  — 
Balhamy  1  kil.  oOO;  ait.,  78  m.;  2i0  hab.  Balham  ot^l  dans  une  lie.  Traverser  de 
nouveau  rAi^nc,  puiï>  le  caual.  Egli^^e  du  quatorzième  siècle,  délabrée. 

Aire,  1  kil.  300  ;  ait.,  iOC  m.  ;  278  hab.  Poste  et  télégr.  Très  joli  paysage  JaMpi'à 
Asfeld;  disccnto  do.4  Martois,  loD^'uu  de  500  mètres  (dècliv.,  0  m.  06),  en  entrant  à 
Asfeld. 

Asfeld,  3  kil.  700;  ait..  lOG  m.  ;  1,000  hab.  Chef-lieu  de  canton,  aux  rues  larges, 
aux  beaux  jardius  ;  jolie  promenade.  Eglise  à  extérieur  bizarre  :  l'intérieur  serait 
plus  curieux.  A.<feld  est  sur  la  rive  gauche  de  l'Aisue.  Hôtel  du  T.  C.  F.  :  hôtel 
Barat-IIenriet. 

LE  GHESNE  à  RAnCOURT  (Itinéraire  n»  42) 

21    K1LO.M. 

Le  Chesne.  —  L'î^O  hab.  Chef-liiru  de  caiitou.  Poste  et  télégr.  ;  ch.  de  fer.  Délégué 
du  T.  C.  F..  M.  Creton;  hùtel  de  la  Croix^l'Or  ;  mécauicien,  M.  Dupas.  Kn  quittant 
le  Chesne.  prendre  la  route  uationalo  n^  77.  Avant  d'arriver  &  Tanuay,  bifurcation; 
laisstT  à  ^Muohe  la  route  départemeutale  n»  -4,  et  continuer  à  dnùte. 

Tannay,  5  kil.  500  ;  4(0  hab.  Ch.  de  Ut.  Eglise  seizième  siècle.  Traverser  ensuite 
le  bois  ilu  Mont-Dieu.  La  Ferme  de  Mon-ldée  est  i\  168  mètres  d'altitude. 

Chémery»  K  kil.  500;  520  hab.  Poste  et  télégr.;  ch.  de  fer.  Eglise  assez  curiense. 

Raucourt,  7  kilom.  ;  1.800  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  Hôtel  du 
Commerce.  A  voir  la  mairie  ;  l'église  est  il'aspect  assez  lourd. 

VOUZŒRS  à  ATTI6NY  (Itinéraire  n^  43) 

1  %  KIL.   050 

Vouziers.  -  Al.,  12î)  m.;  3,700  hab.  Sous-préfccturc.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr. 
Sites  agréables.  Eglise.  (Jnitti'r  la  ville  par  h*  chemin  de  grande  commamcationno  18» 
de  Vouziers  ii  Hienues.  Ktat  de  viabilité  bon.  Délégué  du  T.  C.  P.,  M.  Portier;  hôtel 
du  Linn-d'Or;  mécanicien,  .M.  .Mary.  10.  rue  du  Désert. 

Condé-lea- Vouziers,  1  kil.  700;  ait.,  102  m.  Population  agglomérée,  1,145  hab.; 
la  route  d«îvicnt  accidenti'e  à  Vri/y. 

Vrizy,  2  kil.  iOO;  ait..  IP.)  m.;  700  hab.  Ch.  de  fer.  Plusieurs  côtes:  celle  de  la 
Tresse,  longue  de  180  mètres  décliv.,  0  m.  OH;  de  Chestres,  lougue  de  200  mètres 
décliv.,  0  ni.  05  ;  de  Vrîzi/,  longue  de  200  mètres  i décliv..  0  m.  07)  ;  celle  du  JfoMiùii 
longue,  de  300  mètres  (décliv..  0  m.  06).  —  Hfjche  (hameau).  5  kil.  650;  ait.,  155  m.; 
la  route  traverse  deux  petits  ruisse«iux,  puis  la  côte  de  Montchouet,  de  près  d*iiii 
kilomètre  décliv.,  0  m.  07;.  Avant  Attigny,  crNte  de  VEclu.te,  lougue  de  200  mètres 
(décliv.,  0  m.  OGi. 

Attigny,  V  kil.  300;  ait.,  84  m.;  1,71)0  hab.  Chef-lieu  de  cauton.  Poste  et  télégr.; 
ch.  lie  fir;  niéianieit-n.  M.  Coche,  place  Charleinagne.  A  voir  :  Hôtel  de  Ville,  Tieoi 
portail,  un  porche  curieux,  l'église.  J»»lie  petite  ville  .sur  l'Aisue. 

BUZANGY  à  6RANDPRË  et  à  VOUZIERS  (Itinéraire  n<>  44) 

29  Kii..  849 

Buzancy.  —  Alt.,  Ml  m.  ;  VMi  hab.  Chef-lieu  de  cauton.  Poste  et  télégr.  ;  ch.  de  fer. 

Hôtel  (lu  Coiiiuierce.  A  voir  :  chAteau.  inonument  Chanzy,  la  mosquée  de  Mahomet, 

ruiutis.  Preiiilie  à  la  sortie  du  village  le  chemin  de  grande  communication  n^  6,  de 

Florenvillf  j"!  Soniinepy  ;  côtj.'  de  la  CroU.  longue  de   200  mètres  (décliv.,  0  m.  06). 

-   Thenorgues,  3   kil.   300;   ait.,    187   m.;   2:i0  hab.  —  Ferme  Rézile.  2  kil.  300; 


—  769  — 

ait.,  165  lu.  ;  côte  de  Lupion,  longue  de  350  mètres  (décliv.,  0  m.  06).  —  Le  Mor- 
thommey  2  kil.  890;  ait.,  i85  m.;  hameau.  Descente  de  la  Chéneray,  de  plus  d'un 
kilomètre  (décliv.,  0  m.  07)  ;  au  lieu  dit  Belle-Joyeuse,  croisement  de  routes  ;  prendre  à 
droite  route  nationale  n°  46. 

Grandpré,  4  kil.  359  ;  ait.,  135  m.  ;  1,100  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télé-^r.  ; 
ch.  de  fer.  Hôtel  des  Voyageurs;  mécanicien,  M.  Bitsch.  Jolie  petite  ville;  château  ; 
église  ;  tombeau  de  Joyeuse,  comte  de  Grandpré.  Par  la  route  nationale  n*»  46,  se 
dirigeant  sur  Beaurepaire,  écart  d'Olizy,  ou  rentre,  en  traversant  les  bois,  par  une 
belle  route,  à  Vouiiers. 

Vouziers,  17  kilom.  ;  ait.,  129  m.  ;  3,700  hab.  Sous-préfecture.  Ch.  de  fer;  poste  et 
télégr.  Sites  agréables.  Eglise  à  voir.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Fortier;  hôtel  du 
Lion-d'Or  ;  mécanicien,  M.  Mai^,  10,  rue  du  Désert. 

VOnZŒRS  à  REIMS  (Itinéraire  n»  45) 

53   KlLOM. 

Vouziers.  —  Alt.,  129  m.;  3,700  hab.  Sous-préfecture.  Ch.  de  fer;  poste  ettélégr. 
Sites  agréables  ;  église  des  quinzième  et  seizièmes  siècles.  Prendre  la  route  nationale 
no  46.  Passera  Biaise,  4  kilom.;  200  hab.  —  Bourcq,  1  kilom;  187  hab.  Suivre 
la  route  nationale  n®  46  jusqu'au  lieu  dit  Mazagran  ;  prendre  à  gauche  chemin  de 
grande  communication  n*»  19.  Forte  montée. 

Leffîncourty  7  kilom.  ;  350  hab.  Continuer  sur  Machault. 

Machault,  5  kilom.;  637  hab.  Chef-lieu  de  canton.  Poste  et  télégr.  Délégué  du 
T.  C.  F.,  M.  Bousson;  hôtel  du  Lion-d'Or. 

Cauroy,  2  kilom.  ;  250  hab.  Continuer  sur  Ilauviné. 

Hauviné,  6  kilom.  ;  480  hab.  Presqu'à  la  sortie  d'Hauviné.  on  quitte  le  départe- 
ment des  Ardennes  pour  entrer  dans  la  Marne  par  :  Bétheniville,  3  kilom.  ;  Pont- 
Faverger,  4  kilom.;  Epoye,  6  kilom.  ;  Berru,  6  kilom.  ;  Cemey- les -Reims, 
4  kilom.  ;  Reims,  5  kilom. 

VOUZIERS  à  SAINTE-MENEHOULD  (Itinéraire  n»  46) 

40  Kn.o.M. 

Vouziers.  —  Alt.,  129  m.  ;  3,700  hab.  Sous-préfecture.  Ch.  de  fer;  poste  et  télégr. 
Sit«'s  agréables  ;  église  des  quinzième  et  seizième  siècles.  Prendre  le  chemin  de 
grande  communication  no  8  bis,  puis  passage  à  niveau.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  For- 
tier; hôtel  du  Lion-d'Or;  mécanicien,  M.  Mary,  10,  rue  du  Désert. 

Monthois,  10  kil.  ;  ait.,  145  m.  ;  560  hab.  Chef-lieu  de  canton  ;  ch.  de  fer;  poste  et 
télégr.  Délégué  du  T.  C.  F.,  M.  Ballot;  hôtel  Vasset.  Passage  h.  niveau  à  la  gare  de 
Monthois. 

Séchault,  6  kiloni.  ;  230  hab.  A  2  kil.  1.2  environ  de  Séchault,  on  entre  dans  le 
département  de  la  Marne  par  :  Cernay-en-Dormois,  5  kilom.  ;  Ville-sur-Tourbe, 
4  kilom.;  Berzieux,  3  kilom.;  La  Neuville-au-Pont,  6  kilom.;  Chaude-Fon- 
taine, 3  kilom.  ;  Sainte-Menehould,  3  kilom. 

VODZIERS  au  CHESNE  fltinéraire  r  47) 

20    KlLOM. 

Vouziers.  —  AU.,  129  m.;  3,700  hab.  Sous-préfecture.  Ch.  d»*  fer;  poste  et  télégr. 
Sites  agréables  ;  é«;Iise  «les  quinzième  et  seizième  siècles.  Au  lieu  dit  la  Providence, 
abandonner  la  roule  de  Paris  à  .Montmédy  et  prendre  la  route  nationale  dite  de 

49 


—  ^^o  — 

MiiiiT.-*.  OMgiii-  du  T.  CF.,  M.Forlior;  h.M.-l  du  Liou-.iOri  mécanicien.  H.  Miry, 
10,  niu  (lu  ilési-rt. 

Ch«ltres,  3  kiloiii.  ;  :u:i  Imb.  Dr  la  mute,  ou  aperçoit  île  grande*  torètt.  Le«paj« 
IraviT-^i'^  *••»{  Uiiif  pays  <!<■  niltiiif. 

Ballay,  ;<  kiloui.  :  ait.,  ll^iiu.  :  ;no  hah.  Ch.  deter.  -  Qiutre-Champa,5kU.  3M; 
ill..  iL'K  m.;  :m  hiili.  (;h,  .1.^  f.T, 

Le  Chesne,  K  kil.  :>iiO:  l.:i:iu  hab.  ChcMien  de  canton;  pC!>te  et  ttUgr.;  eh.  dt 
rtr.  IK^l'-uiii''  du  T.  ('..  K.,  -M.  Cretoii;  liOtel  dp  la  r.roiï-d'Or;  niécanleirn,  M.jDupaa. 


P12 


LISTE  DES  SOUSCRIPTEURS 


ff 


I 


V 

il 


\ 


3=  c2»3=:cS»2=>  <:S*3=  =o*3=  =C'a=  <:S'3=  =o*3=:<î*3=;<^^l>  <:o*î> 


LISTE  DES  SOUSCRIPTEURS 


-3*C- 


1  à  25 


MM. 


Andrk,  préposé  en  chef  de  l'octroi  de 

Charleville. 
Pktitfils,  archilecte-voyer,  Charleville. 
PiEKQuiN  Louis,  nr^gociant,  Charleville. 
CoRNK-TiLLKT,  négociaiit,  Charleville. 
Mrrmkk  Léou,  industriel,  Braux. 
Vaillant,  instituteur,  Tagnou. 
Benoist,  directeur  d'école,  Mouzod. 
IloipiLLART  E.,  secrétaire  de  la  mairie, 

Ltn-rezy. 
Evrard  A.,  comptable,  Charleville. 
Dekfai'x  Léon,  sous-brigad'  des  douanes, 

.Maison-Brûlée,  par  Fumay. 
lli  sso.N  Marc,  Sedan. 
pROTCiiE.  notaire,  Chàteau-Regnault. 
Fay-Pahe.nt,  rentier,  Germaine,  par  Ay 

(Marne). 
Normand  A.,  fondé  de  pouvoirs  de  la 

uiaison  Latunc  et  C'c,  5  hiSj  rue  de 

la  Tachcrie,  Paris. 
Prioux  Gustave,  Paris. 
CnorDKY,  professeur  d'escrime,    Char- 
leville. 
Le  Conte  Juh's,  conseiller  référendaire 

à  la  Cour  des  comptes,  Paris. 
Hênon-Péroche,    ingénieur  en  retraite 

dt's  Chemins  de  fer  de  l'Est. 
Gailly  de  Taurines  Charles,  au  château 

d'Ilardoncello. 
Mksmin  Charles,  Charleville. 
SiK<iÉ  Charles,  Charleville. 
Jean  d'Yvois,  (^arignan. 
LEMAUtE.  noUiire,  Charleville. 
Dromart,  Haybes-sur-Meuse. 
Laiioussay  Charles,  ingénieur,  Mézières. 

26  à  50 

Grenier,  dessinateur  aux  Chemins  de 
fer  de  l'Est,  Charleville. 

LY-CnAr)-PÉE,  mandarin  et  lettré,  secré- 
taire interprète  delà  mission  chinoise, 
Paris. 


MM. 

FiÉVET,  profess'  départemental  d'agri- 
culture, Charleville. 
Maroottet,  recteur  de  l'Académie  de 

Lille. 
Pkckbls,  avoué,  Charleville. 
Hubert  Tony,  agent  de  change,  Reims. 
Joly  Paul,  préfet  des  Ardenues. 
Martln  al,  inspecteur  d'Académie  des 

Ardennes. 
Minet  Emile,  répétit'  au  lycée  Chanzy. 
LoNOiET  C,  professeur,  Charleville. 
Demaret,  inspecteur  des  Eaux  et  Forêts, 

Senonches. 
Richelet,  docteur,  Charleville. 
Plon  E.  et  C'o,  éditeurs,  Paris. 
Letellier   Gustave,   ancien  libraire, 

Charleville, 
Rolveyre  Edouard,  éditeur,  Paris. 
Wérion  Emile,  Charleville. 
pETrr,  premier  commis  à  la  direction 

des  douanes,  Charleville. 
CoRNRAi:  André,  publiciste,  Paris. 
Chatklin,  docteur,  Charleville. 
Bruge-Lemaitrr,  Attiguy. 
Brunbt  Valentine  (M""),  Gurgy  (Yonne). 
Vigneron,   commissaire  général  de  la 

Société  des  Artistes  français,  Paris. 
Joly    Gaston,    attaché    au  cabinet  du 

président    du    Conseil,    ministre    de 

l'Intérieur. 
Mazé  Jules,  publiciste,  Paris. 
BouRQL'ELOT  Emile,  pharmacien  en  chef 

de  l'hôpital  Laênuec,  Paris. 

51  à  75 

Crédit  lyonnais. 

Bai'don,  collaborateur  &  la  Hevue  histo- 

rùfue  ardennaise  et  à  la  Revue  d'Ar- 

derme  et  d'Argonrie,  11,  rue  Libergier, 

hôtel  Jeanne-d'Arc,  Reims. 
BuoNET  Jules,  Paris. 
PiERQuiN   Léon,  fondé  de  pouvoirs  au 

Comptoir  des  Ardennes,  Charleville. 


—  174  — 


MM. 

PKCiiK.NAnr  L..  curé-tlovon  (l*Attij:uv. 
Laiukm,  jugiî  <ie  paix,  Rothol. 
Desoiiah.mrs  lloiiri,  avocat,  adjoint  au 

maire  de  Charie ville. 
Aknoi  X,  inspecteur  priniains  M«''ziùreîi. 
ilAMAHiK.  (ioctenr,  Fiiniay. 
pAri.,  chef  du  district  aux  Chemin?  de 

IKpt.  (aiarleville. 
Lkkkhvrk,  employé  aux  Chemins  de  fer 

df  lEst,  Charlfville. 
r.AP^:.  suus-chef  de.  peclion  à  la  Compa- 

$;uii*  de  TKst. 
Ba/.i.n,  ch»*f  d'institution,  Charleville. 
(ii)RKiiT.  instituteur,  Tourteron. 
\ViT«Y  Paul,  instituteur.  Altaud'huy. 
TriiQïiN,   diriîcteur  d'école.  M»'*zières. 
Bi.AMpAiN  Auffuste  (fil?  Hubert  .  batelier, 

Thuin  (Belfçique). 
CoLMNKT,  professeur  à   la   Faculté  de 

droit.  Lilh^ 
Horitr.rKiNON  Jean,   licenci»'^   ès-Ifttres, 

pul>Iiciste,  Paris». 
Lh'riNois.  s»'cr»''t*'«  «le  la  inairii?,  Nouzon. 
Mâcha.  ai?ent  voyer  cantonal.    Chau- 

niont-Porcien. 
Naïtiik  Ib'ury,  31,  boulevard  <iambetta, 

Charli'ville. 
IIcLoT  E..  instituteur.  Flize. 
(ÎHArx  Eugène,  Montcornct  (Ardennes  . 
Ili  i.oT  E.,  forge.s  de  Doucher  y. 

76  à  100 

MoHANvuj.K   Léon,    industriel,    Vivier- 

au-()()urt. 
QLmxATiiK.    instituteur    aux    Grandes- 
Armoises. 
Hkciay,  aucitMi  ju;r«*  dr  paix.  Charleville. 
Gam.icf,  comptable  aux  Chemins  de  fer 

de  l'Est,  Charleville. 
PoNc.Ki.KT,  liirecti'ur  d'<'*cole.  R<jvin. 
Kknaii.t.  instituteur,  nMlact^ur  m  chef 

de  WiujL'iUairc  du  Maître.  !)«?ville. 
DoCQiiN,  secrétaire  de  mairie.  Vivier- 

au-Cnurt. 
Lknou<  Narcissf.  liquidateur,  Charleville. 
MissKT  Léon,  Charli'villr. 
Bkhimks.  docteur.  Civet. 
Wkiick  Martin.  pr(»fiïSH«'ur  de  musique. 

Carii^Mian. 
GnKKArx    Ili'uri,    pharmacien.    (îharle- 

vill.'. 
Sai.vi:,  aj^ent  d'a«surances,  Cliarh'ville. 
CLAnr.Ai',  ancien  notairi'.  Uumi<:uy. 
Laium  VKMiK.  pharni  «cien.  Charirville. 
IIamvm    abbi'').  piofi'S'jeur,  Metz. 
Tkmi»i>i  X,  commis  des  pn«t«*s. 
A.M  lAix,  imprinirur.  Charlevill»». 
Bi  >Mi  »  T.  instiltitcur.  Etl(ui. 
Cuii.N.  lré<orier-[)ayeur  général,  Evreux. 


MM. 

Piin.ippoTBAL'x  AugOiite,  avocat,  S«dao. 
Haulay,  phariuacieu,  CharleyîUe. 
Vetzel»  notaire,  Renwex. 
BizoN,  secrétaire  de  la  mairie,  Vouziers. 
SEUArD,  pharmacien,  Chàtean-Regnault. 

101  à  126 

CoiTAM  Ch..  sénateur  des  Ardenue^. 

EvAix   baron-,  Vrigne-aux-Boi»  (t  ex.) 

Daiibol-r  Ed.,  pépiniériste,  Sedan. 

Lamrkhtyk  (marquis  de),  Cons-Ia-Orand- 
ville  (Meurthe-et-Moselle). 

LrnoT.  enqdoyé.  13,  rue  du  Quatre-Sep- 
tembrc,  Paris. 

Dkuaiialt,  pharmacien,  Charleville. 

Léta-Lebrai'.  représentant,  CharlevilUe. 

Gn.NDREXON  P..  industriel.    Charleville. 

NiCAiSE  Ed.,  chapelier,  Charleville. 

Toi^KR.  ingénieur,  directeur  des  ate- 
liers de  Mohon. 

Jea.njkan  Edouard,  .Montcy-Saint-Pîerre. 

GiKLuoT  0.,  docteur,  9,  rue  du  Marc, 
Reims. 

GrKHLN,  directeur  d'école,  Famay. 

FAO(tT,  agriculteur,  conseiller  général. 

Mazerny. 

Lahdknnuis  Antoine,  vigneron,  Voncq. 

Corda  G.,  cultivateur  anx  Loges,  près 

Gràudpré. 
I  Ikuisson    Jean  -  Baptiste ,    instituteur , 

Murtin. 
WriLUKMK  Jules,  directenr  d*usine  à  gax, 

(^reil .  Oise) . 
Lkmairk  Jules,  directeur  du  gaz  de  Calais 

,  Pas-de-Calais:. 
Patat  Ailonis.  instituteur,  Bay. 
Damas  Eu<;ène.  artiste  peintre,  Char- 
leville. 
Davu)  Adolphe,  adjoint  au  maire  de 

Charleville. 
BoiRc.rioNoN.  ju^e  de  paix,  Sedan. 
DoMBRKr  -  Peltriaux  ,    Montcy  -  Saint - 

Pierre. 

126  à  160 

Favkaitx  :M"e).  Bolair. 

Lfjay  André,  Charleville. 

PiERQiTET  Alcide,  instituteur  à  Brognon. 

Bertram»   Jules,    iustitutear    a4joint, 

Harfîuies. 
GKORaK  Edmond,  quincaillier,  Sedan. 
MoYER,  instituteur,  Goniont. 
Delmont  Alfred,  employé  de  commerce, 

Charleville. 
Baro.n  Alfred,  adjoint  principal  du  génie 

en  retraite,  Givet. 
ARMixr)T  Charles,  capitaine  en  retraite, 

Bressuirc  (Deux-Sévres). 
AiTiER-GotTAux,  Charleville. 


—  775  — 


MM. 

BiARD  Emile,  hôtelier,  Ueviu. 

Vany  André,  Charleville. 

JoLLY  Eugène,  propriétaire,  Charleville. 

.MiLHAC.  conservateur  des  hypothèques, 

Sedan. 
Mknaoer  Paul,  négociant,  Charleville. 
Fairk  Henri,  manufacturier,  Revin. 
DELAHAri  Jule.s,   professeur   au  lycée 

Chanzy. 

RlKLIOTIlÈQUB  SCOLAIRE  d'IméCOUrt. 

AsHER  A.  et  C'«,  libraires,  Berlin. 
PoTROM  E.,  clerc  de  notaire,  Rocquigny. 
BoiLBAu,  juge  de  paix,  Vouziers. 
HossoN  Corneille,  cultivateur  et  maire, 

Wadimont. 
AuBERT  Charles,  avocat,  Reims. 
Philippot  J.,  notaire,  Bouizicourt. 
(jiRRÈs  Edmond,  négociant,  Charleville. 

151  à  175 

<jmRRs  J.-B.,  adjoint  au  maire  de  Sedan. 

Ai'BERT  Maurice,  avoué,  Pontoise  (Seine- 
et-Oise). 

Catoir  h.,  au  château  de  Moraypré, 
llaybos. 

Roland,  docteur,  Charleville. 

Fra.nçois  (.M^e),  buffet-hôtel,  Charle- 
ville. 

Sandras  ,  directeur  de  l'école  annexe 
de  l'école  normale  d'instituteurs, 
Charleville. 

Bonkils-Lapoczade,  procureur  de  la  Ré- 
publique, Charleville. 

DiKZ  G.,  avoué,  Charleville. 

Surer  Charles,  greffier  de  paix,  Char- 
leville. 

RiGArx,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et 
chaussées,  Charleville. 

VrrBRi  I  de  ,  commis  principe  desdouan", 
Charleville. 

Thierrard  Alfred,  comptable,  Charle- 
ville. 

BiTAiLLE,  président  de  VVnion  (/es  Com- 
merçants, Charleville. 

Flocari),  ganlicn-chef  de  la  maison 
d'arrêt,  f^harleville. 

Lamblin,  commandant  en  retraite,  Char- 
leville. 

Jonval  Amédéo,  négociant,  Charleville. 

Pâté  Paul,  négociant,  Charleville. 

.Manten  Edouard,  architecte,  Charleville. 

Dacremo.nt  h.,  avoué,  Charleville. 

Hémery,  secrétaire  de  la  mairie,  Char- 
leville. 

Mri.LER  Ch.,  fabricant  de  courroies, 
Charleville. 

Pailliette  Henri,  industriel,  Charleville. 

Deville  Albert,  président  de  la  Chambre 
de  commerce  de  Charleville. 


MM. 
Pillière,  horloger,  Charleville. 
Lai;o^.e,   propriétaire,  rue  de  Montjoly, 
Charleville. 

176  à  200 

TiRMAN  Louis,  sénateur  des  Ardennes. 

MoRLN  Paul,  négociant,  Charleville. 

BoNDOT,  inspecteur  d'assurances,  Char- 
leville. 

Dagy-Gérard,  facteur,  Charleville. 

Lallkment  Jules,  syndic  de  faillites, 
Charleville. 

Fuzellier  Léon,  Nouzon. 

Lbjay  Albert ,  chef  de  fabrication ,  la 
Forge- Nouzon. 

.Marcotte,  pharmacien.  Rethel  (%  ex.) 

Boi'nxARD- Tourte,  correspondant  du 
Petit  Ardennais,  Rethel. 

BoLRGouiN,  secrétaire  de  la  sous-préfec- 
ture de  Rethel. 

CoLiQL'ET,  cordonnier,  Rethel. 

VViLMET,  successeur  «le  Milhès,  photo- 
graphe, Rethel. 

Compas-Théro.n,  épicier,  Rethel. 

CoL'TTE,  directeur  de  l'Ecole  d'agricul- 
ture, Rethel. 

PôTRE,  huissier,  Rethel. 

Fenacx  a.,  maire  de  Givet,  conseiller 
général. 

llRigiELET  Omer,  secrétaire  du  Givet- 
Pittoresfjue. 

(iAUBERT  Henri,  agent  voyer,  cantonal, 
•Mézières. 

ToN.NELiER  René,  vice-président  du  Con- 
seil de  préfecture,  Mézières. 

Chevro.n,  directeur  des  postes  et  télé- 
graphes des  Ardennes,  Mézières. 

Boisseaux  Vital,  professeur.  Cambrai. 

LiGiER  Hermann,  trésorier-pay  général 
de  l'Orne,  Alencon. 

Bau.ly,  juge  de  paix  du  Xl«  arrondis- 
sement de  Paris. 

201  à  225 

André,  inspecteur  primaire,  Reims. 
Stacklrr,  maire  de  Sedan. 
Lapierre  a.,  docteur,  Sedan. 
Drly,  entrepreneur  de  travaux  publics, 

Sedan. 
Allaire   Eugène,   courtier   en   laines, 

Sedan. 
Many  H'«,   ancien  fabricant  de  draps, 

Sedan. 
.Martin  Jules»,  employé,  Sedan. 
Février,  commis  principal  dt^s  postes 

et  télégraphes,  Sedan. 
Clionet,  notaire,  Vouziers. 
Etieisne.  banquier,  Vouziers. 
Commune  d'Harcy. 


—  "70  — 


MM. 
AïKitY,  instituteur»  Haivy. 
GopFi.N.  euiplciy^?  à  l'ootmi  do  Paris. 
CIoiPAT.  (*apiUiin«'  au  1»''  réiriuicut  «l'in- 

faut«*rh\  !U)uctiuiu  (Nonli. 
Dkmay,  [»orcepteur,  Flixe. 
Vas^kt,  uiairo,  Donclu*i*y. 
(i(ii.Mi>     IK'sirê ,     i)ra<*si>ui\     Viroux- 

Mtilhaia. 
Dko.maht.  fabricant   «li^  produits  rliimi- 

«|u»'S,  llaylw»s-sur->hMïse. 

Uni  SSKAl     Ii'IllKAIMONT,    pcrcrptiMIT    dp^ 

runtriliutinn?*  din'ctes,  Auvill»'rs-lcs- 

Fni*«;««s  (i  r.rrttipl.) 
(aii.as  J«.'an-li;iptisti>,  faliriraut  di'  clous, 

Sm-i'iidal. 
HK.NAitr»    aldi»''  ,  curr  à  IJournf. 
I)n:i,urx.  instituteur,  Sivry-irs-Huîïancy. 
LKiiKAMi.  instituteur  à  Mesniont. 
Maiu:   dk   la   I^KiuiKi.i.K.    propriétaire  à 

(Mi/y,  niairr  et  rûnseiller  «réuéral. 

226  à  250 

Baiihikh,  dir(>ct('ur  dfts  douâmes,  Clinr- 

levillo. 
I.A.MHKHT,  aiTiMit    ^'éuéral    «ra«îsin'anr(*s, 

Sii;iiv-le-l*elit. 
Nkvki  .    in^'énitMu*  «'ivii   aux   forces  de 

MP'villv.  INiurn-Saint-Keinv. 
Mk>sukt    Nnéniic    iM"c  ,    institutrice. 

Messenipré. 
jADAitr.  ,-Micien  nnt.iire.  Rric(pii;;ny. 
Nivinx.  institiiti'ur,  Mairv. 

a 

Hamaiiik,  ontreprenenr,  Lille. 

Joi  Aiu  ,    capitaino    en    r»*traite.    Etoi- 

^nièn*s. 
Toii'KT.  notaire»,  Poix-Tcmm. 
hi  lu.i  Adolplie.  janlinier  au  Clhesnois- 

Auhnucnurt. 
DlliiiKK  (i.,  dnrtenr.  Poix-Terron. 
LiM.rTK  J.-B.,  industriel.  Hulson. 
I^A.N.Nnis.  propiii'taire.  Hiernies. 
Tiii  u.i.or  !..,  Douzv. 
.MoitKvi- Dkcukky  ,    instituteur,  (Ihàtel- 

(iliéhéry. 
«îKi'.Y  <;ii-tave,  brasseur.  Balan. 
CtiMMi  .\K  de  .Ménil-Anuelles, 
lliM>.\  (lliarle?.  fondeni'  en  cuivre  aux 

Neuves-Kor^'es.  par  Renwez. 
Poi  s^Ki  II  Adiit'U  à  Aubrive>. 
Som  r.  hiiLMilierde>  douanes  aux  IlautP- 

Hnllés. 
.AIahuit.  uiaii»'  et  conseiller  ilarrcindis- 

sriui'ut.  Ciliêniei*v-"îur-hai*. 
Do.N.NKT  Jiilt'S,  employé,  Monlhi'ruié. 
l!o(Hiii    .i»K, .    ilirecteur    de    carrières, 

\ireux-.Mi»!!iaiu. 
lti>u«;NY    DK  .  apreut  voyer  principal  en 

retraite.  Funiav. 
BiBi.iimiK'^iK  sr.OLAUiK  du  C!ie«ne. 


251  à  275 


MM. 


NoKL  Albert  (doin),  abltayc  Saiut-Maur 

de  Glanfeuil. 
.MiciiKL,  iuspci'tcur  dcï*  douauei>.  (iiTet. 
FiiANÇois    Eugèuc,    ffreflier   de   paix, 

Carif?uau. 
Mkhgny  Paul,  négociant,  Rumiguy. 
VA.NDRniiRoafCR   Gus^tave.     pt^iulre    aux 

llaules-Rivières. 
BfJSQi.'KT,  receveur  det»  donaue^,  Siguy- 

le-Petit. 
PiRHitET  Lurieu,  uégociaut 
ScHKU.  Louii»,  iiégnciaiit.  Charleville. 
Laciiowski.  docteur,  Chàleau-Porcieu. 
MiaïAi  n,  libraire.  Reims  (i  exempl.) 
Riruoth^.qi:r  de  Reim». 
(îAVKT,  négociant,  Cliaricville. 
DRi.orviUKR,  directeur  du   Crédit  lyon- 

naify  Charleville. 
PRKVOTKArx  E.,  couductear  de?  ponts 

et  chausïiée?,  Rethel. 
Bazklairk,   agent   voyer   eu   retraite, 

Attigny. 
BuMiiniKR  Gustave,  percepteur,    Vou- 

ziers. 
GrRHCHowiTCii ,  Au  Gaspillage,  Charle- 

ville. 
SïKF-LiKS,  pàtisMCP-confiMîur,  Charle- 

ville. 
NoKL    Paul,    artiste  -  peintre ,    Belair- 

Charleville. 
Marchai.  Alcide,  BrieuHes»-^ur-Bar. 
SAizKLET-LKxigiK,  Magenta, par Epemay 

•  Cbani|)agnei. 
CiiA( cuRT  Léon,  bras^seur,  Charleville. 
.M  \utiR  de  Lûmes. 

Rkn.nksson  Paul,  employé  à  la  Compa- 
gnie de  l'Est,  Semeuse. 

276  à  300 

Mai.aisr  Paul,  imprimeur,  Charleville. 
Lkhiklt.  pharmacien,  Rethel. 
BiRi.ioTHKQiR  ML'MCiPALB  dc  Charleville. 
(iRAMuiY  Jules,  agent-voyer,  Fontenay- 

soiis-Bois  (Seine). 
RArrutiLi.ART,  instituteur,  Monfmcillant. 
V'i  n.i.KT  Joseph,  inspecteur  des  douanes 

llirson. 
Rk.nari)  Eugène,  préposé  des  douanes. 

secrétaire  de  M.  Tinspectcur,  UirsOD. 
(ioRKRT.  instituteur,  Bignicourt. 
RiiohR.'s,  percepteur.  Louny. 
Drnos,  greflier  en  chef  du  tribunal  ciriL 

Seilan. 
Koi/.ARD,  instituteur,  Bonvellemont. 
Lrlai'rin-P^.ri^s,  Boulzicourt. 
FossiKR  Félicien,  facteur,  Mohon. 
DiKL'is,  huissier,  Chàteau-Porcien. 


—  777  — 


MM. 

PioT.  (lirocteur  de  l'école  primaire, 
Roth.'l. 

Thi^:hikt,  receveur  principal  tle?  postes, 
Alézièn??. 

(iiiu.KT,  instituteur,  Issaucourt-Rumel. 

Dkkfai  X  (M"«*),  professeur  à  l'Ecole 
normale    li'institutrices,    Charleville. 

Maissr.net  Emile,  serrétaire  de  l'Œuvre 
d»?s  voyages  scolaires.  Cheuay  (Marne). 

OiU.E  Alphonse,  sculpteur,  Paris. 

E.\r.Ei.  Albert,  Charleville. 

(JiAHi.iKK.  appariteur,  Charleville. 

Laukk.nt  Adolphe,  industriel,  (iharleville. 

Oii.ixN  Albert,  fabric'  de  couleurs.  Prix. 

CoLso.N,  receveur  des  contributions  indi- 
rectes, Epernay. 

301  à  325 

IIoni.N  Gaston,  inspecteur  d'Académie. 

Vesoui. 
Mahciial    Paul,    professeur    au    lycée 

(îhanzy,  Charleville. 
DiBois    Albert,    professeur    au    lycée 

Chauzv,  Charleville. 
OiHY  Charles,  profess' au  lycée  Chanzy, 

Charleville. 
Boi  noEois-LALLKMEM  Prospcr,  commis 

des  ponts  et  chaussées,  Laon. 
HoBiNET,    instituteur,    Saiut-Etienne-à- 

Aruj's. 
Jaii.ijot   Jules,    docteur   en   médecine. 

Sedan. 
Laiué  Ch.,  curé,  Blanchefosse. 
Cri.A.x,  sous-directeur  «les  contributions 

indirectes,  Rethel. 
JiLiu.Ai  ME  Léon,  inspect'  de  l'Assistance 

publi(|ue,    Saint-Cyr   iSeiue-et-Oise). 
Boisseau  J.,  représentant,   Charleville. 
CiiARDAiNE,  mstituteur.  Harauc()urt. 
DoiiMjj  X  Jeanne  (.M"*"',  Levrezy. 
.'^ciiMiT,  conducteur  principal  des  ponts 

et  chaussées,  Nancy. 
Fiun  ssART  Ernest,  Charleville. 
Hoi  Hi.iER,   clerc   de  notaire,    Chàteau- 

Rpf^nault. 
LoHQci.N,  brigadier-forestier.  Kevin. 
.Maoiin  Paul,  instituteur,  Ain*. 
BiLi.AiDELLR,  sous-diiect»"  d'assurances, 

Wasigny. 
CoLso.N  Ernest,  Termes. 
Foi  Qi  ET,  instituteui",  Uoiitaucourt. 
Lekekt   IJernanl,   marchand   d»'   chaux, 

EscfMubres. 
Despas,  aijent  voyer  <l«'  circonscription, 

Eumav. 
LÉCAU.i.ft.N,   instituteur,  Villcrs-devant- 

.Mouzon. 
HnAïuv.  «funmis  di*s  postes  et  télégra- 
phes, Mézières. 


MM. 


326  à  350 


Zébakovisse,  lieutenant  des  douanes, 
Givet. 

Despayrous,  droguiste,  Paris. 

Mahti.n,  docteur  eu  médecine,  conseiller 
général  et  maire  du  Chesne. 

BouRouiONAT  Henri,  impriuieur-éditeur, 
Sedan. 

Matot  Henri,  officier  d'Acailémie,  iui- 
primeur-libraire-éditeur,  Reims. 

Menu  Henri,  employé  à  la  IJibliothéque 
municipale  de  Reims. 

Périn  Lucien,  directeur  d'assurances, 
Charleville. 

Jaminet,  instituteur,  la  Cerleau. 

Vernbau,  épicier,  Cons-la-Grandville. 

Hanonnet  de  la  Gra.ngb  Cécile  (M™^), 
Vendresse  (i  exenipl.) 

Pi.NARO  Arthur  (.M™«  veuve),  Charleville. 

Bauma.nm,  ancien  magistrat,  Vanves. 

Gau^ly  Charles,  Belair-Charleville. 

Marcotte,  percepteur,  Renwez. 

Rbnaulii,  professeur  au  lycée  Chanzy, 
Charleville. 

Juppi.N,  négociant,  rue  du  Palais,  Char- 
leville. 

Pérot,  inspecteur  principal  aux  Che- 
mins de  fer  de  l'Est,  Mézières. 

Peltier  Auguste,  Mézières. 

Malai/é,  notaire,  Mézières. 

Mi.NOi'iN  iM"<*),  directrice  de  l'école  pri- 
maire supérieure  des  filles,  .Mézières. 

lluLOT  frères,  marchands  de  vins,  .Mé- 
zières. 

Bo.n.net,  docteur,  .Mézières. 

Ranoeard,  placier,  Beaumout. 

RoYER,  juge  d'instruction,  Sedan. 

351  à  375 

Denaiffe   Henri,  négociant,   Carignan. 
CopintîNON   Louis ,    employé,   Carignan 

(i  €.rempl.) 
Crussy,  instituteur  adjoint,  Carignan. 
Fréiikricq  Eugène,  menuisier,     id. 
BorTiLi.r)T,  cafetier,  itl. 

Lau.nois,  véK'rinairr,  id. 

CoLLix  frères,  rentiers,  id. 

.Mary  .Moileste,  employé,  id. 

Fkiierspiei..  négociant.  id. 

(iÉRARi)    V.,    inspecteur    principal   aux 

Chemins  de  fer  d«'  l'Est,  Paris. 
Ijiote,  pharmacien,  Carignan. 
.Mau^ei.   Emile,    chef  dn    publicité   aux 

magasins  du  Louvre,  Paris. 
Bach  art,  instituteur,  Villy. 
Belle  Jules,  clerc  de  notairr,  Carignan. 
Jeanjea.n  Aimé,  cultivateur.  id. 

Gairal,  doct',  conseil'  général,     id. 


—  178  — 


MM. 
ViNCKNT  Luf'irii,  iiiistiiuttuir,  Clciriîznun. 
HiCADAT,  rrntior.  iil. 

<iii.KiN,  uiallrc  (l'IuMol.  id. 

Van.mkrk,  «•igf'iit  voyiT,  u\. 

MoMKAUX,  inspi'cU  <i«'parleun*ntal  iÏM- 

surani'Oî»  Mutual  Li/'f.  Liunois. 
Lkhoy-Mailkait,  librain.',  Charlt^vilU*. 
Mailkait  Paul,  pharmari«>ii.  Charlevillo. 

EcnLK  NOHMALK  D'i.XSTITI'TKI'IC^,  hl. 

376  à  400 

Roi'ciik/.-Lkhki;thk,  maire  iïo.  la  ville  do 

Charlevillo. 
A.NT»M.>E  Kiiiilo,  Oharleville. 
IIaimont,  Charlevillo. 
BiLPA  Vital,  coupeur,  Charleville. 
F«»i.MF.H.  direrteur  de  la  Compagnie  d'as- 

.«urauces  i'Ardfnnaise,  Cliarleville. 
(iAK.MKH,  jufjre  d'instruction.  (Uiarleville. 
Lk.>oik.  oomniissaire-priseur.       id. 
Lkuay  Arthur,  voyajreur  de,  conunercc. 

Cliarleville. 
Lkjay  Victor.  cln»f  de  bureau  au  Conqh 

ioir  des  Anle/ni's,  Charlevilh*. 
.Maissk,  cuuimandant        id. 
.MoYSKS   i.M™p   veuve \    hùlel   du   Lion- 

d'Ar^'ont,  Charicville. 
NiMN,  entrepreneur,  C.harleville. 
P£ti\k    Maurice,    coniiuissionnairc    do 

transports,  Cliarleville. 
Pn.LuT  L.,  représentant  de  couunerce. 

Cliarleville. 
Phkvost  Kdouard,  banquier,  Charlevillo. 
SiMKo.M.  cumniandant,  Charleville. 
.Mkcqi'k.nkm  ii>k),  au  château  de  (îruyèros. 
IjOns,  iustituteur,  Warnécourt. 
LER^.iii'K  L/'on,  Mt'-zièrtîs. 
Rossio.Noi.,  pharmacien.  M«''zières. 
Dksphk/.  vriérinairo,  Mézirr«*s. 
Lakiioyk  L6on,  employé  chez  .M.  (Joutant, 

MéziiTCi». 
CiiAMPK.NTiKii .  auront  voyer  en  chef  des 

Ardennes.  .M«'zi«'Tep. 
GiiKuontK,  sous-chef  de  division  à  la  pr«'- 

fecture  des  Anlennes.  Mêzièn'S. 
Grn.MAHT,  conduct'  principal  des  ponts 

et  chaussées,  Mézièn's. 

401  à  425 

Hk.nk  Charles,  libraire,  .M«'zières. 

Ahcuivks  nKPAHTKMKMTALKs  «los  Ardeuucs. 

L.Miu.NT.  archiviste  du  déparlement  des 
Ardennes,  Mézières. 

IIkc.iikmann.  chef  d»»  division  à  la  pré- 
fecture d«.'S  Arileunes,  .Mézières. 

Photi.n,  directeur  honoraire  d'Kcole 
su périeure.  Mézières. 

UorssKL  Auguste,  Charleville. 


MM 

Lahbikrr,  percepteur  de»  contributions 

directes.  Chnumout-Porcieu. 
Ckhar  E..  iof^pectenr  dn   travail  dautt 

l'industrie,  Mésièrc». 
Fescui'rt  Au^mi^to.  ancien  maire  de  Bou- 

tancourt. 
Grfdk  (DE),  Unrdoaux. 
Miller,  capitaine  des  douanes,  Cari- 

giian. 
CoLA!^  J.-B..  instituteur.  Alincourt. 
.MoiTON.  instituteur,  LefBncourt. 
Mulot  dk  Colla  ht  (baron),  propriétaire. 

Cou  rJ>e  voie. 
ItEf/K  Olivier,  gérant,  Paris. 
Crkpi.kt  Emile,  négoce  eu  laines.  Seilan. 
.Mamtinkt  Léon,  négociant,  Charleville. 
.Marbiam  Victor,  prote  de  l'imprimerie 

Anciaux.  Charleville. 
(iriTTARi»  Victor,  avoué,  Rethel. 
CiiARPE.xTiEn-RicH.^RD ,  libraire-imprim', 

Mézit:ri.'s. 
Choqi:rnrt  frères,  cultivateurs,  Liart. 
Lklm'rain.  institut'  eu  congé.  Lûmes. 
Dk!4siarets  L..  négociant,  Bordeaux. 
PiiiLU'pOTEAr-PrisErx,  Paris. 
Ur(  .NKT  Paul,  architecte,  Vouzîers. 

426  à  460 

IIahtiiflkmy  Anatole   ide),  membre  de 

rinstitut  (Acidémie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres^  Paris. 
CoïKT  E.,  notaire  honoraire,  prèsid'du 

Conseil  gén^  des  Ardennes.  Vouziers. 
Bk.noist,  notaire  honoraire,  Sedan. 
Behti.n,  notaire,  Amagne. 
Hrassod,  négociant,  Sedan. 
Bienfait,  agent  voyer.  Sedan. 
Pons  ART.  iustituteur,  Bertouconrt. 
Brixelle,  adjoint  au  maire,  Mézières. 
TiAiLLY    Paul,    industriel ,    Charleville. 
PniLBERT,  lielte  Jardinière,  id. 

llcNUERT.  mécanicien,  id. 

BoivY,  rentier,  id. 

Charfk,  prof^  Â  Técole  uorm.        id. 
DrPAs,  brasseur,  id. 

Tanton,  employé  chez  MM.  Jubert  fils. 

Charleville. 
Vkroé,  coupeur,  Charleville. 
Bauer,  Aux  Deux  Séffres,  Charleville. 
FRASKAnT,  cafetier,  id. 

Poirier,  fondé  de  pouvoirs  de  banque. 

Charleville. 
Hasqi'ln,  Charicville. 
Facquer,  commis-greffier  dn  tribunal 

civil  de  Sedan. 
Zknore  François,  avoué,  Sedan. 
Camaln,  dessinateur,  id. 

Dhaleine,  instituteur,  id. 

WiLLEMLN,  receveur  de  Thospice,  Sedan. 


—  779  — 


451  à  475 


MM. 


Charpentier  ,  pharmacieu ,  coDseilIer 
général,  Sedau. 

Depambour  Georgep,  Sedan. 

Delhotel  Paul,  industriel,  Gaulier. 

ViTRY,  notaire,  le  Chesne. 

BoQuiLLo.N,  instituteur,  Bouconville. 

BouRDiER,  juge  de  paix,  Signy-l'Abbaye. 

(îiLLES  Jesson,  chef  surveillant  des  télé- 
graphes des  Ardennes,  Mézières. 

Sarrus  Charles,  journaliste,  Paris  (2 ex.). 

Cormier  Martial,  receveur  des  contribu- 
tions indirectes,  Clermont-les-Fermes 
(Aisne). 

CiiAHDROM  Eugène,  brossier,  Charleville. 

AvRn.  Paul,  instituteur,  Fagnon. 

Coi.i.N,  conducteur  principal  des  ponts 
et  chaussées,  Charleville. 

Dupo.m-Darche  h.,  représentant  de  com- 
luerco,  Poix-Terron. 

NicoLLK  Théodore,  charcutier,  le  Chesne. 

Tau.la.ndier  Alfred,  charcut^   Mézières. 

Cassard,  horloger,  Charleville. 

Alexandre,  instituteur,  Puilly. 

Anol'ru,  commis-encaisseur  à  la  banque 
Herbulot,  Charleville. 

DuciiÊNE,  cultivateur,  Ambly-Fleury. 

Germain,  notaire,  Vaux-Montreuil. 

BAihiîi.N-LATOUR,  marchand  de  beurre, 
Bevin. 

Jacqcemart  Edmé,  gérant  des  Classes 
Ouvrières,  Charleville. 

Waij.ne,  pharmacien,  Epernay. 

HuLOT,  avoué,  Charleville. 

476  à  500 

Le  comte  de  Flandre,  Bruxelles. 
DoNOP,  général,  Beims. 
Mair  Paul,  percepteur,  Charleville. 
CoRNEAi:  Emile.  id. 

PoiRRE,  capitaine  des  douanes,  Matton. 
Bi'R  Eiig.,  industriel,  Charleville. 
Dhapikr  Paul,  docteur.  Bethel. 
Maget,  instituteur,  Brieulles-sur-Bar. 
SwARTE  V.  (de),  trésorier-général,  Lille. 
Jacqiemin,  charpent"",  Prix-les-Mézières. 
Hardy-Belle,  facteur  de  bois,  Carignan. 
Watelet,  entrepreneur,  id. 

Herbulot,  juge  de  paix,  id. 

Dkjardin,  marchand-tailleur,        id. 
Gaudlnot,  fondeur,  Charleville. 
Troln.  entrepreneur,  Charleville. 
Bartiiklkmy,  répétiteur  général  au  lycée 

Chanzy,  Charleville. 
LuzoïR,    surveillant    général   au    lycé»* 

Lakanal,  Sceaux. 
Bibliothèque  scolaire  de  Sévigny-Wa- 

leppe. 
CociiAHT  Emmanuel,  négoce  Charleville. 


MM. 

Villette,   concierge  au  lycée  Chanzy, 

Charleville. 
Gaillard,  propriétaire  à  Saint-Ouen  de 

Thouberville. 
Potoine-David,    industriel,   Charleville. 
Bkrmyn  C.-H.,  peintre,  id. 

Lebrl'n-Fournier,  propriét'o,        id. 

501  à  525 

DulauetCo,  libraires-éditeurs,  Londres. 

Neveux  Onésime,  président  honoraire 
du  tribunal,  Charhîville. 

Lion  Al.,  notaire,  Laon. 

Clément  Eléonore  (M™*?;,  rentière,  Phi- 
ladelphie. 

Sécheret,  directeur  d'école  communale, 
Charleville. 

Hennocque,  direct'  de  la  Compagnie  des 
chemins  de  fer  départementaux  des 
Ardennes,  Charleville. 

Tausserat-Radel,  sous-chef  du  bureau 
historique  aux  Affaires  étrangère», 
Paris. 

Lobet  Jules,  typographe,  Charleville. 

Pierrot,  instituteur,  Dom-le-Mesnil. 

Jeanjeot  J.,  instit',   Chalandry  -  Elaire. 

Radeau  E.,  in8tit^  VilliTs-sur-le-Mont. 

Simon,  instituteur,  Aubigny. 

Compagnon,  instituteur,  Sapogne. 

Vaillant  P.,  instituteur,  Tagnon. 

MiGBOT-DiDRiciiE,   instituteur,  Tétaigne. 

CoucHOT  Paul,  employé  au  buffet-hôtel, 
Charleville. 

Guilloteaux,  artiste-peintre,  Charleville. 

Lepage  Paul,  tapissier,  id. 

Pons,  contrôleur  à  la  Compagnie  d'Or- 
léans, Charleville. 

NivLET,  commis  des  ponts  et  chaussées, 
Charleville. 

Chauvancy  E.,  Mouzon. 

Paillette-Lkorand,  rentier,  Charleville. 

Ardouin-Di'mazet,  rédacteur  militaire  du 
Fif/aro,  Paris. 

Bibliothèque  du  lycée  Chanzy,  Charle- 
ville (i  exempt.) 

526  à  550 

Ville  de  Rethel. 

ViLLAiN  Isaac,  ancien  député,  Sedan. 
Zieleman  Julien,  relieur,  Charleville. 
Saoebin  g..  Messageries  de  l'Univers, 

Paris. 
CuNiN    Emile,    agent   voyer    principal, 

Mouzon. 
Mauean,  percepteur,  Beaumont. 
Raguet  (Charles,  propriétaire,  Ballay. 
Ueck,  notaire,  le  Chesne. 
Folliart,  hôtelier,  Rethel. 


-  780  — 


MM. 
Ar>NRT-.MumNn,  inilnstrici,  Charlovillo. 
Lamoiik    M"»* .   institutrice,   Siipogiie- 

FtMirhi»r«'«ï. 
C\iu.KT  AlluTt,  rt'iitior,  S(Ml;m. 
FtintiiiKH  VA..  i)t'^r,i,>iant,  Charlovillr. 
liAitCA  Vi«"ti»r.  «Mitrc|)r«'inMir  de  fuinij»- 

tt'i'ii*.  rUiarl(;vil|(>. 
Vn)L\  (1a^ip.-|^li.   rafi'-nstaiir;inl.   <iivft. 
Batauhy  Lniii»!.  piibliri<t«'.  (tiv«?t. 
Lai'mhtk   m  II").  iliriM'trifM*  «!«'  l"Kri»lo  j)ri- 

iiiairc  supi'rii'iiri',  (îliarii'villi'. 
4îAi.i.nrI)aviil.jii>;t>  lie  paix.  (iiii<>i>  Aisne 

(i  f.rfJHpl.) 
1)1  VAL,  ni>tairf.  Tliiii-ii'-.Mniitirr. 
pKi.Tim.  main»  il«'  l*nix-TtMToii. 
Ci.\iKi»K.>T-L\i  RKNT.    imiuslrii*!,    Moj^uy. 
I)KCitRS4Ai>.  liiMt'lirr,  <iiv»*t. 
hAi.i.\Mt,  iiiipriiiKMir.     i«l. 
liAiDKMANT  AihIiv.  C.hàtiîau-Pun'ieu. 

551  à  575 

«iAii.i.v  «iiislave.  sriialeur  lie?  Anli'iiije:», 

Chai'li'villi'. 
NiVMiT  Kiiiiiniiil.  iiis|»iTli>iir  ^riit'ral  ili>s 

iniiii'^.  I*aii-. 
Ji>QrKT.  [H'intn*.  Paris. 
Dul/.Y.  iini't»'lir.  Plizi'. 
Chimkt,  iiislitiili'iir,  (loiiry. 
.MfHiFDr.  jii;;('  (II*  paix,  .Machaiilt. 
CiirriKii.  a^'^  vnyer  eantonal.  Uramlpiv. 
«iimmiiY.!.  iM'"«viMiv»'\  lihrairi>.  Mohou. 
Tjimi'vs  Vii'.tnr,  (Miiplovr.  Aloiilfv-Saiiit- 

Piern'. 
Omi'akî.nyk  hk*  Fha.ncs-<;\i.oi?!. 
Laii.i.ait  AiiiTusl»'.  Fniiiay. 
IJFNHAr-VAiu.KT  A..  falMiraiit  «li*  ferniu- 

iHTif.  Hraiix. 
(^iiAiiDitoN   .Maiii*    .M'*''  .   [irdfrsscur  i\v 

chant.  Oharli'villc. 
Km  iiMKit  Kdniianl.  iiolain*.  n«>viii. 
LKhnv.  proffssi'ur  d'histoin-.  «îray. 
MANni  iij.Kr.   iiislilntnir.   MaiiluTt-FoD- 

taiiii'. 
Hoi  ciiKK    Maiicirc.    jni^n'-suiipicaiit    au 

tcilMiiial  fl(>  (^liarlfvilh'. 
('.Kitr.i.K  Lu  ii-itAiiiK  ilr  riliarh'villc. 
|{ini.inTiii:oi  i:  uks  Smi  *i-nKKii:iKHs  i»r  îMi*. 
LxMiiKi'.r    L«'nn,    iii-:;oriaiil.   (iliarU-vilIr. 

Lk<Ii».   S<ii<Sn||'i. 

('|N<:»  M  .iiili's.  Cliaili'villc. 
«iiMi.K.  Iriiitnrii-r.  (iliarlrvillt*. 
Mn.NM'.i».  n-^laiirati-iir,  (lliarlfvillr. 
r.iivMc^Ai  n.  an   rhàti-an  (ii'.»   Armoises. 

576  à  600 

Dki  isf  in.MMniiK,    paslrur.  Charirvillr. 
HMii.iiniihni  i:  i>Ksni  KiciKiis  lie  la  fjarnison 
ili'  M»v.i«'ri's. 


MM. 

Claui^sval  Henri,  profeït^ur  demaMqiie, 

SiMlau. 
Ghaftikaux.  pharmacien,  Charleville. 
Lkhi-r,  fabricant  de  ^ucre,  Rethel. 
Baicmkt,  flirecteur  d'usine,  Rethel. 
pKTiT,    agent    général    d'aït^urance» . 

Hothel. 
BnioN,    afmnt    général    d'arsurancci». 

Hethel. 
nKiiBLx,  premier  commis  des  hypothè- 
ques, Kethel. 
Hkaiv.ahlkt,  imprimeur,  Rethel. 
lli'irr,  directeur  d'école  primaire  supé- 

rii'ure.  Méziêres. 
Tid-RKiiT,  facteur  rural,  le  Chesne. 
(ioniio.N.  conseiller  général  des  Ardennes, 

Paris. 
llAMAirtK    Louis,    artiste    dessinateur. 

Hruxflles. 
r.HFPi.KT  Ernest,  Seilau. 
DuuKit  Paul,   professeur  de  musique, 

<av.*t. 

Drcos,  épicerie  en  gros,  Givet. 

Jansux.  cuniniis  des  postes,  Paris. 

JACtjn.N  A..  Nancy. 

IIamuo.n  Paul,  .Méziércs. 

SiiVAUK  F.,  Charleville. 

A.NTni.NK,  restaurateur,  A  la  Renommée 

dvs  huîtres  rt  escargots,  5,  avenue  de 

la  (iari*,  Charleville. 
(iniiu:s-A.>CRi..  UetheL 
KT1K.N.NK  (î.,  agent  d'assurances,  Rethel. 
Qri.wiiT,  anci(>u  huissier,  Âubiguy-le»- 

Puthées. 

601  à  625 

Jaciih.  archiviste  dé|)artcmcutal.  Bar- 

le-l)uc. 
IIhkttk,  receveur  de  l'enregistrement, 

Charleville. 
LKTKiJ.iKn,  ofliciur  de  cavalerie  démis- 
sionnaire, Sjiiut-1..anibert. 
DrniQroY,  greffier  en  chef  du  tribunal, 

Hncmi. 
Mavmi>..  imprimeur,  Rocroi. 
Maii.ly  Fernand,  ox-athlèteaux.Mazurcs. 
Coij.Aiin,  in.>*titutouren  retraite,  maison 

di;  retraite,  Reims. 
AcKKR  (teorges,  ni^dacteur  à  la  Lanterne. 

Paris. 
Bkiickt  (iaston,  membre  de  plusieurs 

sociétés  savantes,   SoIre-le-Ghâteau . 
AsiKUK  Alfred,  Lille. 
Lkfra.^c  Edouard,  Carignan. 
MorciiKTTE  Eugi-ne,  représentant.  Char- 

h'ville. 
Coii.\Kn.i.K  Albert,  Wadimont. 
NicAisK,  libraire,  Signy-l' Abbaye. 
iioi.RY,  docteur  en  médecine,   Signy- 

l'Abbaye. 


—  781  — 


MM. 

MonBAux,    instituteur,    Librecy,  com- 

uiuue  de  Siguy-f  Abbaye. 
Fkançois,    uégociant,    Corny-Machéro- 

niéuil. 
Cornet,  boucher-hôtelier,  Novion-Por- 

cien. 
Magot,  instituteur,  Viller»-le-Toumeur. 
BocAHUT,  instituteur,  Neuvizy. 
Croison,   instituteur,    Thin-le-Moutier. 
MuRioT  E.,  instituteur,  Puiseux. 
Franqlet  Paul,  instituteur,  Neufmaison. 
VissKAux  Jules,  statuaire,  Paris. 
V'AiLET,   percepteur  des  contributions 

directes,  Sedan. 

626  à  650 

Fèvre  Lucien ,  ingénieur  des  mines , 
Arras. 

Grulet  Eugène,  Salon  des  Familles, 
Charicville. 

Prkcastel,  entrepreneur  de  peinture, 
Uothel. 

Louise  Paul,  avoué,  Sedan. 

Henry  Ernest,  Sedan.. 

l^iKOEOis.  industriel,  Guignicourt. 

BADRÉLéon,  maire,  Remilly-les-Pothées. 

D'Hôtel  Henri,   docteur,  Charleville. 

Viu.ETTE  Jules,  juge  au  tribunal  civil, 
Lille. 

MASsiArx,  Mohon. 

Thellier,  connnis  principal  des  postes 
et  télégraphes,  Paris. 

HoN.NKL,  receveur-entreposeur  des  con- 
tributions indirectes,  Vouziers. 

Doyen,  marchaml  de  nouveautés,  Vou- 
ziers. 

(iuKi.LioT  Désiré,  pharmacien,  Vouziers. 

Hardy,  huissier,  Vouziers. 

DP.A,  ancieu  notaire,  Vouziers. 

GiLi.ET  DE  Watrkîant,  ageut  général  du 
Phf^jux,  Vouziers. 

.Melcy  E.  (dei,  propriétaire,  château  de 
Chéhéry. 

D(îi»iis,  iustituteur,  Grivv-Loisv. 

Gi:klliot  Charles,  docteur  en  mf'decine, 
Vouziers. 

CoLKAS  (M"'^),  professeur  de  piano, 
AttijîHV. 

Lkflon,  librain».  Vouziers  (3  exempl.). 

Ad.net,  dentiste,  Charleville. 

651  à  675 

Charles  Elysée,  conseiller  d'arrondis- 

srnienl,  Euilly-Lombut  (i  exempl.), 
Maijikrre.  instituteur,  le  Chesnois. 
Gn.LES  Joseph,  brossier,  Charleville. 
Mariai  ,  -Marseille. 
J«)NET-CoiTY  Henri,  négociant,  Carignan. 


MM. 

Collard,  chaussures,  Mézières. 

Henri,  agriculteur,  Grandham. 

Grandjban  Paul,  Paris. 

Loison-Tarpin,  chef  de  station,  AUan- 
d'huy. 

Jadot  Octave,  Alland'huy. 

Frbnnbaux,  Mondigny. 

Pruîux  Charles,  brasseur,  Aubigny. 

Mioeon-Vanneste,  boulanger,  Mohon. 

Caillot  Fernand,  pharmacien,  Chàtt;au- 
Porcien. 

Bibliothèque  de  Montcheutin. 

Mahesciial  e.,  propriétaire,  Fumay. 

Fonte  Albert,  Vouziers. 

Grandin  Edmond,  Vouziers. 

Millet  Pierre,  instituteur,  Germont. 

PiERQUET,  directeur  d*école  à  la  Forge- 
Nouzon. 

Marlier  Eugène,  employé  de  banque, 
Charleville. 

PiERLOT  Pol,  employé  de  banque,  Mé- 
zières. 

Harzé  Henri,  comptable,  Charleville. 

Madon,  coupeur,  Charleville. 

676  à  700 

CocHAux  Alix  (M"*),  institutrice,  Revin. 
MAiziÈREsAngéle  (M "el,  institut.,  Thilay. 

Ballot-Cercelet  (M™*),  id. 

Ciioplet-Badré,  cordonnier,  id. 

Renault-Doudoux,  industriel,  id. 

Garnier,  entrepreneur,  id. 

Laure.nt  Eugène,  boulonnier,  id. 

Hérisson-Ciioplet,  cordonnier,  id. 

MoRRLLE  .Marie  (M"«),  institut.,  id. 

Hubert  Jules,  débitant,  id. 

St^:venin  Emile,  boucher,  id. 

Davrëux-Doudoux,  boulonnier,  id. 

GuiLLET-AvRiL,  ajustcur.  id. 

Roger  Jean-Baptiste,  employé,  id. 

Baudoin  Julien,  instituteur,  id. 

Grégoire  Joseph,  chauffeur,  id. 

Jadot  Paul,  outilleur,  id. 

Jadot  Paulin,  boulonnier,  id. 
Prèvot  Eugénie  (M"»),  tourneuse,  Wa- 

chelot-Thilay. 

Rousseaux-Maizières.  outilleur,  Thilay. 

Doudoux-Jadot,  rentier,  id. 

PiLARD  Jules,  tourneur,  id. 

Roger  Auguste,  employé,  id. 

AuTiER  Arthur,  id. 

Alexandre  Emile,  brasseur,  id. 

701  à  725 

Petit  -  Cercelbt  ,    plafonneur ,    Thilay . 
Thomè  Gustave,  boulanger,  id. 

Langlois  B.  (M»«},  receveuse  des  postes, 
Thilay. 


—  782  — 


MM. 

DoL-norx  Alphoii!»o.  forronnier,  Thilay. 
IIk.nhy  Kim^nt'.  bmiloniiior,  id. 

GoDAiiT  Jean-Baptisti;,  chauffeur.     i<i. 
(k)MNKiiorTF.,  (t«>bitnnt,  id. 

CANrr^-KuOKR.  for^iTou,  id. 

iiAiiit^.  Kuiii<*.  t'inployr,  id. 

I)03iiNK-Dori)nrx    Alexandre,    proprié- 
lai  rr.  Thilav. 
PioKOT    Armand,    boulonnier,    Thilay. 
Hk.nwkz  Jules.  id. 

BouKonoNAiD  Lt''on.  tourna  l'u  for,    id. 
Uaduk  Julie  i.M"'*  ,  id. 

Ka.nvk  Ainu\  ajusti'ur,  id. 

PiKBQiKT  Marins,  id. 

BoziKU-Piyi'Anx.  fi'rronuier.  id. 

Cu.MN  Joseph,  houlonuier,  id. 

PiQi'AHT  L'ranir  ■.M"»'  .  iuoili.<t(\      id. 
CrvKi.LiKii  Kniilo,  boulonnier,  i<l. 

Gn.BKKT.  in^^tituteur.  id. 

Jai'mai.\-(Ii>i.i.kt.  boucher  id. 

KorssKAr,  dorb'ur,  id. 

Bayonkt  Aimé,  bnulonu',  Nau.x  Thilav^. 
Domink-Kknaii.t.  fi'rronn*',         id. 

726  à  750 

Badhk  Alfred,  macnn,  Naux    Thilav  . 

•  •  •  • 

VoïKAi.N  l*aul,  «•inilrem'f'".  Naux  !  Thilav  . 
Doilioi  X  Auj^uste.  eli)Ulf,  id. 

llritKitr  .VIfrrd.  bnulnnn''.  id. 

l)o.Mi.\L  Hubert,  rentier,  id. 

(ioDAïui-.M  uiTiN.  boulonn''.         id. 
.\.>CKLi;r  [sidon*.  pâtre,  id. 

Cn«;HArx    Blanrht^    (.M"*'  .    institutrice. 

Naux    Thil.iv  . 
l)oMiM,J.-B.,  bouloiiiir,  Nnhan   Thilav'. 
Stkvkmn-Baiuik.  brass*".  iil. 

Stkvkm.n-.Mahtin.  u«'i;<M't.  id. 

llKXAn.T  J.-B.,  voiliMMi'r,  id. 

iiouAur  J.-B..  m.M'érh*  ferr'.  i«l. 
llK.NAn.T  Jean-Nii-nlas.  bras',  id. 
PiKiu\AiU)  Jules,  t.iilleiir,  id. 

(înLAs  Kniile,  instituteur,         id. 
Dai'nk  Aimé,  boidoiniier,         id. 
Pahi/kl  Hubert.  iMiulDuiiiep.     id. 
(frn.i.Ki-PAPU'n  J.-B.,  voiturii-r.  .Navanx. 
Bo/iKit  Pauliu,  ajusteur,  id. 

TuKVK.M.N  I*au|.  id. 

«irn.i.KF  Auiruste,.  <*nnseiller  nuiuieipal. 

Navaux. 
WiLMor  S.    .M"!"'  .  iiislitutrire,  Navaux. 
Jka.njk.ot-Bmui.lot,  Léon,  tourn'  en  fer. 

Hautes-nivirres. 
llK.\.\rx  Kmile,  loiirn»"  en  r«.»r,  Sorendal. 

751  à  775 

K.M.MH  Kilnmnd.  Lille. 
ll.M.M»!  Jiile-,  id. 

IIk.\k.\i  \  Aii::us|e,  Lille. 


MM. 

Gni.LOT  Louir,  cultivateur,  aux  VaHéen 
;Siffny-r  Abbaye). 

Leoayb,  cafetier  et  marchaDd  de  four- 
rajve?.  Liart. 

Pkrin,  instituteur,  Marlemont. 

.Maheschak,    ÏDfttituteur,    Mainbressy. 

CHAKPR^iTieR  (M'io),  iustitul.,         id. 

Piin.RKRT.  instituteur,  Rocquigny. 

Mai'roy  (M»e;,  institut.,  Sous-les-Paaz. 

Lefha.nc  (.M"«},  iastitulrice,  la  Rue- 
Gibourdelle. 

lU'LOT,  instituteur,  la  Romagne. 

BiHLioTHKQrK  POPULAIRE  de  Signy-F Ab- 
baye. 

V'n.M^.HE  Théophile,  Méztères. 

SiMo.N.NARD,  brasseur,  Méiière». 

Boi'iioKniK,  employé,  Lonchamp»,  par 
Cari^nau. 

PiKRROT  Auguste,  cafetier,  Vourierp. 

(iARAlOEAL',  dOCtCUF,  id. 

LossK  Arthur,  huissier,  id. 

Gn.LKT,  tlirecteur  d'école,-         id. 
BoyrKT.  restaurateur,  Charlevillc. 
Soi'DANT  Ktiennc,  propriétaire,  lauréat 

du  (rf^rcle  afçricole  dû  Rethel  et  pa- 

bliri.4te.  Adon. 
Ghussin-.Magloire,  brasseur,  Savigay. 
Uoi.KT.  instituteur,  Aijs^lemont. 
LiKs  (.M >!<''),   directrice  d*écolc,  Rethel. 

776  à  800 

Tavf.rmrr  E..  prrjfcsi*'  au  lycée  JanïtOD- 

de-Sailly,  Paris. 
.Mahtz  Keué,  conseiller  à  la  Cour.  Nancy. 
Lahl'rk-Dktiion,  brasseur.  Gué-d*Ilossu^. 
Lki'kuvhk  iM'"'"  veuve),  Dommery. 
•Martin  Paul,  Tournes. 
SAiM-AM.\.Nu,aj?i;nt  généH  d'a!«sarauce9. 

Hi'thel. 
Boi'Tt .   |>ercepteur  des   contributions 

directes,  Sauloes-Monclin. 
Baron,  maire.  Ville-su r-Lumes. 
1)a(.;xi.\,  industriel,  Nouzou. 
Paruttk  Arthur,   instituteur,   Villcr»- 

devant-le-Thour. 
Kaili.ikt   (jeorj^cs.   étudiant  en   méde- 
cine à  l'école  d'Alfort. 
Brauiy.    a;r<>nt   général    d'asisurances. 

.Méziéres. 
BiuNCiiniT  J.-B..  Sedan. 
KiiA.Nc.K-FiiA.NCK.  chapellerie,  CSiarleviBe. 
Lai  (.KK  Henri,  (iraude-Uuc,  id. 

HAz.\iut  Osc^r,  propriétaire,  Mouthenné. 
Caillai'I),  docteur  en  médecine.  Saint- 

(iermainmout. 
Lkfkvrk.  docteur,  Fumay. 
(il  sTi^s  hU  aîné,  fondeur.  De  ville. 
.\cHART,  docteur  ou  médecine,  Saulces^ 

.Moncliu. 


—  783  — 


MM. 

jAitOT,  instituteur,  Chestres. 

RoussiA  Paul,  Vireux. 

ScHERKR,  pharmacieu,  Chauniont-Por- 

cien. 
PiETTK  Edouard,  juge  hou",  Rumigny. 
Troyo.n,  docteur,  Rethel. 

801  à  825 

BiLLAUDEL,  inspecta  général  honoraire 
des  ponts  et  chaussées,  Paris. 

MiCHAUD,  libraire,  Reims  (deuxième 
souscription),  3  exempt.* 

Lekort  Louis,  employé  de  commerce, 
Charleville. 

Périllkix,  Auvillers-les-Forges. 

DEciAUdiE  ,  directeur -gérant  d'ardoi- 
sières, Fuuiay. 

SiRAix  Charles,  ingénieur,  Binche  (Bel- 
gique). 

Lefebvrf.-Lionne,   brasseur,  Charleville. 

Boiili.ard-Lambert,  agent  d'assurances, 
Mézièrcs. 

Leroy  Louis,  professa  au  lycée  Janson- 
de-Sailly. 

ToLi'KT,  docteur  eu  niédefine,  Paris. 

Lo.NOis  .Marins,  élève  au  lycée  de  Bar- 
le-Duc. 

iL\MAU>K  Henri,  Paris. 

PiLLKT  (M"c),  libraire  à  Sedan  (pour  la 
bibliothèque  de  la  ville). 

Petit  -  Barbette  ,  conseiller  général  , 
Vriffue-aux-Boi?. 

Devki  X.  professeur  au  collège,   Sedan. 

Béai  CAMP  (Mn»^,,  libraire.  Sedan. 

Laroche  Emile,  imprimeur,  Sedan. 

Dévie  Henri,  industriel,   Bourg-Kidèle. 

Goiuto.N.MER,  capitaine  au  129«  de  ligue. 
Aiirillac. 

No.N.NnN  Eugène,  fondeur,  Keuwez. 

Lai  RE.Nr-AiBERT,  percepteur.   Aubigny. 

RKMY-SAi.MiERY.  cultivaU'Ur,  Aiglemout. 

.h  i.i.io.n-.Martin,  brasseur,  id. 

826  à  850 

llEt.NERY.  colonel,  commandant  b?  3»  ré- 

fiiuit'ut  d'infanterie,  .Nice. 
Tem.ier  Geoiges,  (!onseiIler  à  la  Cour 

d"api)el  de  Douai. 
MoRA.M»  Henri,   Koxbury-Boston,  .Mas? 

iKlatc-Unis  . 
Mari. 1ER,    iustit*•-adj^    Slgny-l'Abbaye. 
Martkai  X,  in^tilutour,  Wasiguy. 
.lo.NVAL    .M"^').  institutrice,  Herbiguy. 
(Iari.ikr,  instituteur.  Justine. 
.Mara.ndellk.  iustituteur.  Hautevilb'. 
Pantiiikr.  instituteur,  Sery. 
Doi  noix    .M"»"  ,  institutrice,  Beaumont- 

8»'rv. 


MM. 

Davr-N-ne  (.M*'e),  institutrice,  Saulces- 
Monclin. 

MiQUEL  (M°»c],  institut.,  Noviou-Porcien. 

LoNGiN,  iustituteur,  Corny-Machérn- 
ménil. 

MoNJOT  Léon,  filateur,  Signy-l' Abbaye. 

GuÉRo  Etienne,  docteur  en  médecine, 
le  Chesne. 

Groud  Ch.,  le  Chesne. 

Hadot  Léon,  greffier  de  paix,  le  Chesne. 

Leblo.nd-Bbaujet  (M™e  veuve),  rentière, 
Tannay. 

Héraux  Gustave,  pharmacien,  le  Chesne. 

Créton,  agent  voyer,  id. 

Vuibkrt  Paul,  libraire.  id. 

Prioux,  juge.  Cambrai. 

FouQUET,  instituteur,  Challerange. 

Parpaite-Déa,  brigadier  au  31«  dragons, 
Epcrnay. 

Paily.  entrepreneur  de  pointure,  Char- 
leville. 

851  à  875 

Do.nnay    André,    professeur   au    lycée 

de  Pau. 
François  Jeanne  (>!'••),  professeur  au 

lycée  Sévigué,  Charleville. 
Gi:illemi>-Remy,  Aiglemont. 
Leclère,  instituteur,  Sauville. 
Desselle-Moreai'X,  épicier,  Charleville. 
Driy,  entrepreneur  de  travaux  publics, 

Sedan  (2  exempt.),  2*  souscription. 
JouRDAi.x,  notaire,  Mouzon. 
Thiérot  Eugène,  cultivateur  et  maire, 

Prix-les-Mézières. 
Renault  Pol,  Signy-le-Petit. 
Capveller  L.,  dépositaire,  Charleville. 
NoHiET,  id. 

Toiso.N    Henri ,    serrurier  -  électricien  , 

Charleville. 
Droii.n  Elisée,  cultivateur,  Isly. 
Parent,  industriel,  Charleville. 
Ca-mis   Léon,   iustituteur,   Joigny-sur- 

Meuse. 
Roy  .Marie  (.M*'«),   institutrice,  Mohon. 
Drimei.  Hubert-Félix,  Tagnou. 
Datmal  Adolphe,  Poix-Terron. 
Sarasin  Edmond  (.M°>«  veuv^e),  libraire, 

Sedan  (6  exempt.). 

876  à  900 

Déroche,  libraire,  Attigny  (4i  exempt.) 
H  ION    Tristan,     Au   Canon  pacifUjue, 

Attigny. 
Letelijer,  Saint-Lambert. 
.NivoiT,  Attigny. 
Ciioay  Eugène,  Paris. 
(lOBERT,  Seuil. 
Massé,  Attigny. 


—  784  — 


MM. 
PioT.  Kconlal. 
pF.nsn>\  Marhaiilt. 
Korx,  i<L 

(iAQifc  D«'?sirr,  MachauK. 
CnsiMi'.NK  (1«*  BlaIl^llf>fo^s(^ 
Mkkmant  Victor,  Funiay. 
MiM.oT  Jules,  taimeur,  Ciiarleville. 

901  à  925 

Maihik  (le  Moiiznii. 
Ollivkt.  maire  de  Moiiznn. 
Dkneaix  KiIiiioihI,  nlltivat^  la  Cerlean. 
PAsyrAL,   chef  de   bureau   à   la  petite 

vilcsse.  Charli'vilh*. 
DiBMoTiiKQi'E  «It»  Moutev-Notre-Dauie. 
LAri»K.N>ii'i.LKK.  «lireeleur  de  la  Société 

gruriale.  Sedan. 
Mauckt    Emile,    comptable    à    l'asine 

(jcnot,  Nouzoïi. 
Rmcimi,  «lin'cli'ur  décolc,  Noiizoïi. 
Lkfkbvkk  Camille,  iiistitutiMir,  llaybct^. 
Saua/in  Paul,  iir^dciaDt,  Hlombay. 
Ni/.KT  lli'uri.  iiistitutfur.  Biaise. 
(i^.iiY  (lustavt>,  brasseur,  Halan. 
Payfk,  directeur  d'usines,  Toulouse. 
<ioi»AHT  (iermain,   propriétaire,  Qiam- 

|)i<;neulle. 
Bori.AY.  percepteur,  Monthermé. 
Jnuo.N-Nio.N.  jrrainetier,  Char!t;ville. 
Thomassix  K..  brasseur,  Balan. 
Cu.NSTANT  'M™''  veuve).  Juniville. 
Dksailx  Oharb's,  épicier,  Clielles  (Seiue- 

et-Mariie  . 
(>noiM'i.KT  K.,  instituteur,  Sorbon. 
WAiriuKii,  boucher.  .MontheriMé. 
ïiiiAix  Kii^ène,  professeur.  Montcoruet. 
LKsr.oïKT  Eugène.  Donchery. 
Baltkai',  receveur  des  douanes,  Pouru- 

aux-Bois. 
<jaiu:y    Alexandre .    comptable ,    Char- 

b'ville. 

926  à  950 

Ballik    Abel,    présid('nt    du    Touriup- 

Cilub  lie  France,  Paris  (pour  la  biblio- 

IhèipHî  du  ïonriuLÇ  . 
TiURiKT,  docteur,  Balan. 
Laixk.vam).  boulan^i'r.  Termes. 
Pkhkt  Louis,  repri'sentant  de  commerce, 

Ciiarleville. 
Bi'.uoi  hiAix-PuiKT  A.,  fondeur,  Kevin. 
ArTiKn-Pn:iiKNAHT,  propri«''taif'',  Chàleau- 

He^riiaiiJt. 
«iRHiNviu»  Paul.  inslituP"  adjoint,  Vriffoe- 

anx-Bni«<. 
lioHiiti,   juixe   di?  paix   du    canton    de 

T(iiirt«'ron.  Saint-Li^n|)-Terrier. 
.MA/.iKi'.K-i.  nn-nuisii'r.  Charb-ville. 
TiioMi.  Stanislas,  instituteur,  le  Thour. 


MM. 

CoKLKT.  notaire,  Mézièivp. 

NoisKT  Etienne,  vétérinaire,  Anbigny- 
leï»-Polhée?. 

Tha.nchabt  Théodore,  propriét'*,  la  Xeu- 
ville-le»-Wa»iguy. 

Vai.kt-Mki.i.x,  Monthermé -La  val-Diea. 

Lf.vr  I«ucieu,  ingénieur.  Pari?. 

Bahkois  Pierre,  chef  de  comptabilité, 
Kibécourt  (Oise). 

Me.nkcikkk,  inBtituteiir,  Annelle». 

Carlikh  Louis,  aux  MazurcB. 

VuuoT  Charles,  Monthermé  (Longue- 
Haie). 

GK.^o^cKAr  Aug..  débitant  anx  Mazurei. 

Pktit-MaȔ*on.  Kevin. 

Javklot  E..  commerce  de  1ioi!«,  Ballay. 

MAiLLAni>-Bi.iN,  boulanger,  Braux. 

Brassei'r  J..  instituteur,  Mézière^t. 

Lacau.lr  a.,  instituteur,  Linchamps. 

951  à  976 

Lefoiit  Louis,  ingénieur  eu  chef  des 
ponts  et  chaussées,  directeur  des  tra- 
vaux hyilrauliques,  Toulon. 

(lAniiKT  A.,  censeur  du  lycée  Chanzy, 
Charleville. 

BoiRcuEii.  Edgard,  procureur  de  la  Ré- 
publique. Perpignan. 

CoHTEssK.  instituteur  adjoint,  Revin. 

Be.noit,  id.  id. 

(ioBRo.N-PAREXT,  Torcj-Sedau. 

BorvnxE  A.  (dk).  Neuviiy. 

Bk.naii»  Armand,  Vireux-Wallerand. 

I*oTEi.i.ET  Alexis,  notaire.  Juniville. 

CoLTTY-SiHPLY.  assurances,  Rethel. 

FisciiwEM.EH  IL,  iuip'-papetier,  Sedan. 

SuzAi.NE,  libraire,  Sedan. 

Berthklkmy.  représentant  de  commerce, 
Poix-Terron. 

ItAiso.N-KoRKRT,  serrurier,  Vouziers. 

LAniKNT.  boulanger,  id. 

JoN.xAHT  p.,  pharmacien,  Signy-le-Petit. 

Cul  Qi  ET  Prusper,  docteur  eu  médecine, 
Signy-le-Petit. 

Petit  Emile,  industriel,  Signy-le-Petit 

Bkauchot  Charles,  marchand  de  bes- 
tiaux, la  Neuville-aux-Tonmeurs. 

OoET  Henri,  horloger.  8iguy-le-Petit. 

CoLLÈoE  Ti'REN^sR.  Sedan. 

RicHo.N,  comptable,  Sedan. 

D'UoTKL,  Saulces-Monclin. 

Mahtin,  instituteur,  Cons-la-GrandviUe. 

Féthu,  machines  agric,  Leuze  (Aisne). 

97«  à  1000 

Uavoux,  juge  de  paix,  Charleyille. 
Pn.i.oT,    professeur  au  lycée    Ghanij, 
Charleville. 


_<« 


—  785  — 


MM. 

Dounoi'x  P. -Camille,   outilleur,   Naux- 

Thilay. 
Hayo.n.net    EuiJks    boulouuier,   Nohan. 

Thilay. 
Dérué,  conservateur  des  eaux  et  forêts, 

Charleville. 
Paris  (Md»"),  institutrice,  Flize. 
(iRA.NOMONTAONE  Aug.,  étudiant,  Kumay. 
Me.nrot-Hamaidk,  brasseur,  Haybes-sur- 

Mouse. 
PiRK  Kuiile,  charpentier,  Kumay. 
Carky,  juge  de  paix,   Florenville  (Bel- 

gi(|ue). 
Paris  Victor,  comptable  aux  Mazures. 
Attk.ncolrt  Henri,  contremaître  de  car- 

derio  à  la  Kamauric,    par  Bazeilles. 
HoMioMMK  (M™c),  Liry. 
DiTciih^.NE-pAYKR,  Vouziors. 
Kdrtikk   a.,    ronducteur  des   ponts   et 

oh.uissr'i's,  Vouziers. 
«ïoiT.  instituteur,  Betfu. 
Jexot  MaxiuKs  élève  au  lycée  Chanzy, 

Viroux-Molhain. 
Lamiablk  K.,  sou«-insp»'cteur  de  l'enrc- 

«ifistn  inrnt  rtdesilomaines.  Péronnt». 
Lrdoi  X,  instituteur,  Launois. 
Am)UY,  instituteur,  TEchulle. 
CoMMiNK  dv  Ilaraucourt. 
ARXiix  Achille,  Gespunsart. 
Adam  Al.,  il,  quai  de  la  Madeleine. 
Hi:bkrt  André,  ingénieur  aux  forges  et 

chautiers  de,    la  Méditerranée,  à   la 

Seynf. 
Carrk  (M»"®),  chirurgien-ilentiste,  Char- 
leville. 

1001  à  1025 

TmuY,  lieutenant  au  Gl»  régiment  d'in- 

fant»îri«'.  Soissons. 
Dlîfkik  Georges,  lieutenant  au  07". 
L\M»(>Y    Hippolyte,    typographe,   Ghar- 

liîville. 
l.AFKO.NT,  représentant  en  vins,  Voncq. 
IJAsri.N  Kinile,  Lafrancheville. 
Kk.naix  Jules,  Givet. 
Fricotthat,  rt4>résentant  «le  connuerce, 

Ilevin. 
Thomas  l)é>iré  fils  aine.  soutll»'ti,  forges, 

ventilateurs,   crics,  à  Liège,  17,   rue 

LatiMir. 
PoriKR  K.,  maire  de  Launois. 
Lavd.nuks  P.ud,  commis   principal  des 

pi  listes  et  télégraph»!s,  Charleville. 
Ho.NNA  M.  (.M"^),  institutrice.  Ilarcy. 
GiiAiti.Ks  Albert,   ingénieur  cbîs  arts  et 

manufactures,    Ilive-de-riier   (Loire). 
Vh.kt-Vari.kt,   maison   Marcadet,    GhÂ- 

teau-H«'gnault. 
Hk.nvk/  .Xuu'Msti*,  Thilay. 
.Mon roim \>r  A.,  charcutier,  Charleville. 


MM. 

LoiSKAUX  E.,  cantonnier,  Rocquigny. 

Dévie,  agent  voyer  cantonal,  .Monthois. 

Nicolas  Jean,  instituteur  adjoint  à  la 
Forge-Nouzon. 

Grisard-Piraux,  maire  de  Nouzon. 

Wacke.mieim,  professeur  honoraire  dn 
lycée  Chanzy,  Charleville. 

Leclère  Constant,  Bouconville. 

TiLMA.NT,  Sauville. 

MiQUET  Louis,  industriel,  la  Forge- 
Nouzon. 

Colas  Jules,  instituteur,  .Margny. 

Renart  Ernest,  expert  en  librairie, 
Paris. 

1026  à  1050 

Billaudelle  Camille,   brasseur,    Clavy- 

Warby. 
Ber.nard-Piette  (M™«),   propriétaire  au 

château  de  Rumigny. 
Husso.N,  pharmacien,  Dunkerque. 
GoFFART  Nicolas,  professeur,  Paris. 
GoDART     Edouard ,     maire     «l'Ermont 

(Seine-et-Oise). 
Mary  Onésime,  Reuwez. 
Fra.ncois   Eilmond.   officier   d'adminis- 

« 

tration  des  subsistances  militaires  eu 

retraite,  Nantes. 
Wathln   N.,    contrôleur    principal  des 

mines,  .Méziéres. 
Bestel,  professeur  à  l'école  Normale. 

Charleville. 
Tra-miset-Mathy,    receveur    buraliste. 

Fuma  y. 
Pierrot  Victor,  instituteur  en  congé, 

Escombres. 
Menu-Me.nu,  Renneviile. 
Leroy,  libraire,  Charleville  (//  exempl.)^ 

2»  souscription. 
Colin    Edèze,    directeur   d'ardoisières, 

Fumay. 
Richard  L.,  pharmacien,  Charleville. 

1051  à  1075 

La  Ville  de  Vouziers. 

.MiCHAi'i),    libraire,    Reims    (troisième 

souscription),  aï  t.xempl. 
Cakkaret  Louis,  caissier,  Carignan. 
Van  Prakt,  libraire,  (charleville  fJîO  e-t.^. 
Cassel  Armand.  négocS  Brunehamel. 

1076  à  1100 

Adam  Charles,  recteur  «le  r.Vcadémie  de 
Dijon,  corresponilant  »le  Tlnstitiit. 

CoLLiiiNox  Ulysse,  docteur,  .Maubert- 
Fontaine. 

AnA.M  Henri,  professeur  de  mathémati- 
ques au  lycée  Janson  de  Sailly,  Paris. 

30 


-  "/Ht;  — 


MM. 
Amoim.  Cliarlcs.  niltivatf,  Charifvilli'. 
KiiKiKii.  hlli^i^ie^.  Dricv. 
\\\i\u\     r..     iiit'iivhaii«l     «le    cliarbous . 

CliMiirvilli'. 
Hkmn  \>'.I)  .l«'aii-Ha|itistt'.  facti'ur.  (Château- 

1)(M  M.i.i.  Jiilts.  Aullic. 

l.m.VHF.  Kinil»",  piv>i«i»Mit  «!«•  la  Soriôté 

«rA[iiriiltiirf  «l»-  la  Mann-  fl  «l«'<  Ar- 

«ii'IIIIt's.   Ilrilli''. 
i't.u  iiKis.  Iiiïirilnti'iir.  S»Mlaii-f>ntn'. 
lii  ^^mn  A..rnMivat«'nr.  Vii-I-Saiiit-Kfiiiy. 
IJ«uiuin.\   llniri.  vnyajr»'ur.  lioiiMnns  rt 

arti«'lr-  lie  l^ra•<^î^•rit^  MDiitaiirnurt. 
.lAiîi.or  A.,  bi'if^'ailirr  «li'>  «liMiaiirs.  (^har- 

ItMiiont. 
Mkiiiii.n  .!..  Saint-.Marri'l. 
i)n.\iii>.  .M»'zi<  Ti's. 

(Il  \i\.  hi'villi*. 

finN-ii  \N-i.  Lafranclii'villi'. 

Iti  liiN.  lilirairo.  Oharli-ville    i  r.rftnfJ.  . 

Fi>KLiKM  IhmuP*,  principal  «lu  ooll»*î:r, 

Har-^iir-Aub»'. 
CnMMi  Nf.  ili'  Laifoiir. 
Mai  i»Ki.in-.Mi»îKu.\,  llaraiirourt. 
KnYKij.  impriiiH'iir.  >aiii'y. 
Lalmh»    A.-C    rrnirriiT    «!«•?»    piist«'<, 

S»»l.in. 

1101  à  1125 

Auxxmhjk  Jiilrs.  «^ccivtaire  j,'éiu'ral  «Ir 

la  Cùti'-iror,  Dijon. 
Vas-^ai.  liaspanl.  «loot«Mir.   Charltfvilli'. 
pAUl'AirK-Hiu/.KT,  ooutn/ui^''*  aux  forgos 

«Ir  I.,ival-ni»Mi. 
Mkimkh  l.ydit'  (.M"'),  institut..  M«»ntry- 

Saint-l'irTi'i*. 
Jisri.Nh  .hilifu.  iiiistitiitriir,  Cliarlt'vilk*. 
Li.unY.  lilirairr,  (^haricvillr  {/O  v.n*mpl.\. 

'M  s«iti^<  riiiticm. 
Hivn  Fi  lix,  lna^sf'ur.  Ht'nwi'Z. 
V(»ihain-IJmi  m;iii,.NO,\,iii'l)it.,auxllaut»'s- 

Uivicii's. 
IIinhiii     Ju1i«s,    iuslitntrur.    Nonvion- 

sni-.M«'iisr. 
Ih.NAi  ciiKi.i.K  K..   [îivpns»'»  <1ps  <louan>'s, 

Charli'UKint. 
Ti.Mn.iMt    Jean  -  Ua|>listr.    institution', 

Dliiiubav. 
Dknin,  Saiul-.Mi'Uiri'S. 
«iniuiir  i.r  C''".  uianuiaolurc  ih*  cravons. 

<ii\r|. 
lliiuhiMî  C.liarli's,  i«'('iv»-ur  «Irs  ilouancs, 

\  illi'lï.iurlic  -  sur  -  .Mrr    (Alprs  -  .Mari- 

tinn-s). 
Mai.!. ri  I.  pliaiiuaricii,  Vmizifrs. 
|{i.\irii<r   lli'uri  et    Lroii,   nt^gociant*'.. 

Mi'zi'-i'i's. 


MM. 


1126  à  1160 


Lks  Klèvks  <1o  rcn^ciguomcnt  moderuo 
du  lyrtM'  Chanzy,  Charleyillc. 

PiKUKKT  Cvrill»',  industriol,  Levn*iv. 

IIa.nnkql'in  Louii>,  anc.  iioti**,  Tourterou. 

tîrn.i.KT  Alb«Tt.  ancien  receveur  d'en- 
ri'ifi.^tmnciit,  Henwez. 

AcBitv-LAMBXHT,  sculpteur.  Gespuui^art. 

Lkskinpkke  Victor,  instituteur  k  l'école 
lit»  Se<lan-cenlre. 

SFiivn.i.K  Lncit'D.  «rniployé  aux  ueiucfi 
de  Klohiuionl. 

Fmiikt  Hainille.  intitituteur,  Ainaguo. 

VViMJXii,  libraire,  Charicville  (7  exempl.  • 

(iu.MAiHK.  mécanicien^  Warcq.    . 

Fno.\iA«iK-l)ovK.N,  entrepreueur  de  ma- 
çonnerie. Si  ^'n  y- l'Abbaye. 

MAiii  IX  Juf^cph,  iu:itituteur  en  retraite. 
Saint-GiTuiainiuont. 

DKsriiKMnxT  -  iiKnTHKi.RMY  ,  (îerzicoiirl . 
connnunt'  de  ii>  Thour. 

CA.NXKArx-Cnr ,    Saiut-fjeriuainiiiont. 

I.<)n.lKR-IK'IHKTTR,  îd. 

Honu.iKR  Placide,  hùtel  de  la  Croix-<rOr. 

Saint-(ierinaiuuioiit. 
Hi.nxiiKT  Jules»,   maire,   expert    d'assa- 

rances.  Saiut-tiermaiuinont. 
Phitsox  JeaUf  instituteur,  Ilerpy. 
(iiiossKLi.N  L.,  Paris. 

1151  à  1175 

CiiLi.KT  Emile,  président  de  chambre  à 
la  Cour  d'appel  de  Paris. 

Jacqi'kmix  Louis,  Paris. 

Pahlittk  E.t  Charlevillc. 

(iKKCioïKK  Lucien,  Tbilay. 

Ukalcami*  (Mib(^},  libraire, Sedan  {2p sous- 
cription). 

Demoi'lix  Jules,  rentier,  la  Francheville. 

Simon,  batteur  mécanique.  SeuiL 

Wi.Nuxci,  libraire,  Charleville  (S*  soub- 
criptioii',  /i  exempl. 

Hacot  Auvruste.  courtier  en  vins,  & 
Vouziers. 

ToTi.x  Henri,  pharmacien  de  1^'  classe. 
Mouzon. 

BEircKKX  (M™»"),  Charleville. 

Dehlkt-Watrlet,  maître  tonnelier,  rue 
«le  Flandre,  Charleville. 

Lamuixkt.  proie  au  Petil  Ardennais. 

HKTTKM>()RF-DfiiiL'T,  uégociaut,  Mêziôres. 

1176  à  1200 

TiiiitiKT  (îustave,  industriel,  conseiller 
général,  Raucourt  (souscription  per- 
sniinrlle  et  pour  les  écoles  de  son 
canton  ;,  /7  exempl. 


—  787  — 


MM. 

BoLCHKR  Fordiuaud,  docteur  eu  droit, 

avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris. 
JosFPH    Lêou,    receveur    d'curegistre- 

uieiit,  Moutfaucon-d'Argonne. 
Henrot-To(  PET,  industrie!,  Nouzou. 
Henmv,   industriel,   conseiller  d'arroD- 

dissemout,  Boutaucourt  (^  exempt.), 
Bi  FFKT  Paul,  élève  en  pharmacie,  Char- 

leville. 
Ci.oos.  conducteur  au  Petit  Ardennais, 
iiiu.vj.    couimis-greflBer    du    Tribunal 

civil,  Rottiel. 

1201  à  1225 

Coi  KT  E..  notaire  honoraire,  président 
du  Conseil  général  des  Ardennes, 
Vouziers  ^2*"  s^oupcription),  2  exempt, 

MoiuN  Edmond,  propriéf^o,  Charleville. 

TiHQLLN  Jules,  instituteur,  Fléville. 

Hi-kkaix-Maiuk,  brasseur,    Gespunsart. 

Heksh.ny  Louis-Alcide,  fondeur,  Rocroi. 

Sonnet  Alexandrine  (>n'e),  rentière, 
Charleville. 

JoLLY  A.  (M™'^),  Paris,  rue  Léopold- 
Robert,  11. 

Braconnier  Alf.,  typographe,  Charleville. 

Joseph  Charles,  vérificateur  au  Phénix 
espaf/nol,  Paris. 

PiLLET  Angèle  (M"c),  institut.,  Montcy- 
Nolre-Dame. 

Leroy  Camille,  employé,  Arreux. 

Beaiuls,  instituteur.  Rilly-Semuy. 

Michel  Léon,  cultivateur,  Aiglemont. 

Barteai'x.  apiculteur,  Joigny. 

Desmo.nt  L.,  Saint-Lambert. 

CiRioT.  propriétaire,  Brieulles-sur-Bar. 

PoNCELEr,  maire,  Renwez. 

Grison  Paul,  percepteur  surnuméraire 
à  la  Trt'sorerie  générale. 

Prévoieaix  a.,  fondeur,  Bois-cn-Val. 

Am  Stei.n,  doct'  en  médecine,  .Mézières. 

Marée  Ovid»',  commis-i^refBer,  Sceaux. 

BoimiKois  Joseph,  fabricant  de  cierges, 
Fumav. 

SixiERY  Marie  (M''«),  employée  de  com- 
merce, Chauny. 

Hertiiklk.my  André,  filateur,  conseiller 
général,  Siguy-l' Abbaye. 

1226  à  1250 

.Mare  Alexandre,   industriel,  conseiller 

j^i'iiéral,  Bogiiy-sur-Meuse. 
Prénom  Kn«^éne,  Charleville. 
LiiiuT,  boulangrr,  Saiut-Germainmont. 
BoR<i.NET-(^>c:iioN,    marchand    boucher. 

Sain  t-(it'rniain  mont. 
Dave.nnk-Lacroix,    marchand    tailleur, 

Le  Tliour. 


MM. 

Derlay,  peintre,  Balham. 

Martin  Odile  (.M™»'),  Charleville. 

SuzALNK-PiKRSON,  Hl)",  Scdau  [2^  sous- 
cription), 6  exempt. 

RoussELET  Alfred,  professeur  au  Lycée, 
Charleville. 

.Martin,  E.,  Torcy-S(Hlan. 

d'Hôtel  de  Salnt-Gilles  (.M™o),  Ven- 
dresse. 

BoLoo.N,  avocat,  Charleville. 

Latour  Raymon«l,  Grande  Taverne, 
Charleville. 

Laborde,  directeur  de  la  sucrerie,  Saint- 
Germainmont. 

Saguet,  comptable  à  la  sucrerie,  Saiut- 
Germainmont. 

Péchknart  Louis,  industriel,  Bourg- 
Fidèle. 

Lambert-Norl,  comptable,  Bourg-Fidèle. 

SiNBT  C,  Sedan. 

.Maois  Louis,  Carignan. 

Devolo.n  Lucie  (.M*i«),  Paris. 

1251  à  1275 

Lassalle  Elysée,  député  des  Ardennes, 

Sedan. 
Mathieu  Albert,  docteur,   médecin  des 

hôpitaux,  Paris. 
Falk  fils,  libraire,  Bruxelles  (i  exempt.). 
JoNVAL  E.,  instituteur,  Charleville. 
.Marti?(  Victor,  entrepren''.  Le  Chesne. 
Payon -Varlbt,  contremaître,   Nouzon 

(La  Cachette). 
Chèze  Victor,  architecte,  Charleville. 
PiLLiÈRE  Emile,  docteur  en  médecine, 

Charleville. 
Maligkt  Léon,  Paris  (i  exempt.). 
Mathieu  Alfred,  receveur  des  postes  et 

télégraphes,  Charh.'ville. 
DoMiNÉ-DouDOUx   Adonis,    fabricant  de 

rivets,  Levrezy. 
Moreaux,  docteur,  Douchery. 
Paquot-Cordikr,  industriel,  Nouzon. 
Leblond    Adonis,    instituteur,    MattOD 

{i  exempt.). 
JoiJART,  bourrelier,  Renwez. 
Laure.m  Paulin,  industriel,  Liuchamps. 
Gemn,  libraire,  Sedan    .'/  exempt.). 
Cl'.msse  Georges,   manufacturier,  Rau- 

court. 
Tayot  Angèle  (.M"<"  .  institutrice,   Vi- 

reux-Walleraiid. 
RouTHiKR  Louis,  architecte,  Reims. 

1276  à  1300 

Vais  Prakt,  libraire,  Charleville  (2«  sous- 
cription), i5  exempt. 


—  788  — 


1301  à  1325 


MM. 


Mornuir  Friix.  iii«iM'rli>ur  il'Acaili'*Qjit?. 

Hk:ii(y     Liinis-Kilniianl,    in!*titiitoiir. 

I)rnizr. 
Bi^.riHNF  (-harks.  hni!>î*'uT.  Haiioourt. 
Jachr  |>iiii,  rais^uT  à  la  liaiiqiie   di*s 

Anit'iiiie?,  (Iharh'villt^ 
M  ASSAUT.  Sauli't's-lîhampeiioisoî». 
Dkh'm.iik.  librain*,  Attii^'iiy  (2"  soiisfrip- 

(ioii  .  /.î  t\rt'tn}d. 
PiKiutor    .M*"*-'  V»").  niaiThaiidc  «!»•  para- 

pluii'<.  rii«*  lin  Moulin,  Chariovillo. 
Bgaijkt  KuW'iiii'    M*'*"  .  n'r«'VOUï»i'  de? 

posd'î*    »'l    t»'l«'«:raplio:»,   C'liàt«*au-llt,'- 

^iiaiilt-Ho;;iiy. 
CLKiir.-Li-.i'KiiK   M™'"  ,  >a;ro-fi'miiir  do  pn*- 

iiiii''!"!*  rlasisr.  Noiizitii. 
Dkwk  Kiiiilr.  iiidiistrii'l,Vill»Ts-S«'iiieude. 
tiKUAUhiN,  Siirv. 

1326  à  1350 

PiirhiioMMK-DnYK.N.i'uliivatt'ur.  Aiiiai:iie. 
LAMiiiA<>i>  Paul.  m'-LTiiriaiit,  Wasi^'iiy. 
Hkai  lit  r,  pliariiiat'itMi.  lirait x. 
TiiMi  Y-('.ni:n  AU  r,     ralVtiiT.     Kroiiviez 

Camin  Juli'Mi.  ai:»'iit  p'iii'Tal  d»*  Vl'niun. 

H(>tlii'l. 
(>iMM\s  Kiiiilc.  Lavai-Dicu-.Moiithcniii''. 
I)AMi/,i-Aix-FniM  Mv,  roiistnirhMir.  Si-dau 

■  Ki»iiil-d»'-(iivtimii»). 
(}r\>TiNKi-li«nriKii.  iiiarrhaiid  do  pori'»'- 

lain«><.  lif'tlifl. 
SdiiK.r.    iiiiliistri»'!.    rniisiMll«.T    L'«''ii«''ra!. 

la  ('a«'lh"tt«'-Nniiziin. 
Mathih    (ïrlavi'.    iiu'unirr,    la    Hav»M'- 

d'K.lv. 
Fniscii.  ill'ititiitiMir-aiIjoilil.  Srdaii. 
Lkhj>n,  librain*.  Vt)ii/i('iN  (J-  <«»iisrrip- 

tinil  ,    A'  r.rrinpL 

IIam".  I»'  r;inîsn«>. 

Pnns  (îiHtavi'..  fiitrcpriMiiMii' d«>  travaux 
piihlirs.  illiarji'vilit'. 

hl  NAIMh    lli'Iili.    d«'pUt«''    di"*    Ai'dciiiiis. 
Hi'viii    (  i  f.rrtfipl.   . 

1351  à  1375 

H^NMi.r     .Mauiln-,    arrliivisli'.    Vahîii- 

riiMiiii'-». 
LEFhvnK  (!liarli"î,  dorh-nr,    107.   nu.!   dr 

ili'iiinis.  P.iri-. 
MAitii.N'tr  Adolphe,  ilii.irli'viili'. 
\\'\  I  II.  I.  M  \  N    F,.,    p'-iliiMirr  -  iii.iS'iriir. 

('.Ii.iil»'\  iili". 
Tiii  I.  L«MH.  tniinii*  fil  imi-..  Cjiarlovillf. 
l)i:vY  «fiirit.'iv»'.  riiiiipt.iitjr.  illi.'irli'viili'. 
nK.M,iKT-l*ii.\>i>.  pinprji'l.iiri*.  Jîaiirourt. 


MM. 

l)KRn\iK-C:<»i.i?î,  iié;?S  Hautes-Rivières. 
(iKiuiui  Paul,  eut  repreneur.  Cliarie\'iUe. 
Ci.AisK,  iiip'iiieur  des  poutt»  et  cbau»- 

péCî»,  Charlovillp. 
IIardy  Kiiiile,  ineuuîer,  la  Grange-aux- 

Boîp. 
ViuKT  Th»M»dore,  cautouuier,  Gauroy. 
Valtik!»  licrtoi'f  brasseur,  Wa^^iguy. 
FK\.N<;'>m    U>ui:(,    garde    des    eaux   et 

for»*'t!».  Fuma  y. 
Cr.iN   Lucien,   iiistit'.  Hautes-Rivières. 
Biu<M.\Mi,  meunier.  Clavy-Warby. 
CuKvniAi  X  Charles,  brasseur,  Baieilles. 
HorrKLKT  Cil.,  iustitutr,  Dom-le-Mcsnil. 
BuMii.MKT  employé,  Charle ville. 
Peiicbois    Louis,    cultivateur.    Chape- 

laini*  I. Marne.. 
PiuiKx  L..  facteur  des  postes,  Lauuois- 

sur-Vcnce. 
Bkiuminmkm,  chef  de  train,  Mésières. 
Abu  A  II  A  M   Auguste,    marchand   rpicier, 

<iivrv. 
HKM<u.r-PiE«RARii,  brasseur,  Rethel. 
<iiii)K.»K  fiU.  oiitn;preneur  de  travaux 

publics.  Nouzou. 

1376  à  1400 

l(ii:iiF.R.  architecte-paysagiste  de  la  ville 

de  Sedan. 
C-iUTKAi'  Kiitr«Mie,  employé,  ThHay. 
FdssiKR  P.,  instituteur,  la  Ferté. 
CoMMi  >K  de  Bulsoii. 
pFr.iiKix  Charles,  notaire,  Raucourt. 
.Mmhkl  Henri,  maître  de  forges,  ReTin. 
<inFK\Ri»  Lucien,  serrurier,  RetheL 
Hi-NAi  i.T.  brasseur,  Nohau. 
Pkhnki.i.v  Lucien.  Uilleur,  GharleTille. 
Tam.amiifii.  libraire  (.Morand,   gérant), 

Lille  (6*  e.rttnpl.  . 
Jiu-vK-l)n:uito,  boulauger,  Givet. 
P  A  s  0  r  I  s  -  Il  A I  x  o  .N  b ,     Pont-de-I* Arche 

iKiire'i. 

Sainm(»\t.  instituteur,  la  Fère  (Aisne). 

.MAi.f.iiKR  Jules,  représentant  de  com- 
merce. Pied-Selle  (Fumay). 

(îvLr.iiF.  lieutenaut-colouel.  Le  Chenue. 

LAiiHi>-P\iiis.  propriétaire,  Villen-le- 
Tilleul. 

Dkstk  Edmond,  inspiïcteur  d'assurances 
sur  la  vie,  Naucy. 

Mau.i.aui»  Kmilo,  Rcuwez. 

Sr.iiMiDi-tirn.LSMAi.N,  Brasserie  de  Char- 
irtuflf, 

LhHKiii  K  et  O'f,  libraires,  Braxelles. 

1401  à  1426 

Maiiy  nvi<ie.  cultivateur,  Suzanne. 
Caiumit  J.,  Steuay. 


AI.l-*Ilnl^-Clll 

Martdiiosn    Stauisla!!,    artUte-pcinlre, 

Paris. 
PiDAHr.BT  Charles,  ilocteor  eu  loéilecine, 

Vendrossc. 
CoKHL-NE  de  Blombay. 
Cholet  Roilolphn,  propriétaire.  Sainl* 

EmilioD  (GiroQdej. 
PiEnRARD-MiLLET,  DégociaDt.  Aubentoil. 
Clavehik  Auguxte,  234,  faubourg  Saint- 

MartiD.  Pam. 
Bluirt  Jules.  DOIe  (Jurai. 
Tunat  ^Imile,  comptable.  Charlcvîlle. 
RoBrn.  .Marftut. 
Hisisen  Heuri.  iuspccteur  à  la  C'>  des 

chumina  de  fer  de  l'Est.  Charleville. 
CiHiiMï  (M""  V'i.  PagnoQ. 
I(a[,i.kt  a.,  jardinier.  9.  r.  Berryer,  Paris. 
LOMPAHn   Picrrr,  èllidiaut.   36,  avenue 

de  la  Motte-Piquet.  Paris. 
N<iK].J.-ft.-l^uis  (abbé j,  curé  â  Seiiniie. 


MM. 

DEHKOnOKS  Eugène.  in);^nieur  de  In  <^in- 
pagnii!  gi'ii'"  de  trnclion  (tramways 
de  Cliarlpville-lK-zières). 

Harte.'ibtei»,  vêt<<rinairi',  Chartoville. 

Parent  l.èou.  pinpinyé  de  commerce, 
Charleville. 

Mal'comblï  Emile,  avoué  liou'".  Paris. 

Blik  Chartes.  Garignan. 

Lasne  Emile,  Charleville. 

AwciAiix  Virginie  (M"*),  brasseur,  Revin. 

VAtLBT  Heuri,  iudustriel.  Bevin. 

1426  à  1433 

Ladame,   à  Vienue-le-Chàteau  (.Manie). 
NiiBLET,  iostituleur,  Wagnon. 
RosKHBLr  f  lus  lave,  etuployi,  CarigDon. 
Malicct,  présiii<  de  la  Citoyenne,  Nouton- 
Cakillk  Jules,  uotaire,  Givet. 
Lhpaoe,  architecte,  lleims. 
Kaoueite  Emilie  (M»<),  Qiarleville. 
Dahccnt.  photographe,  M^zi^re)>. 


0  trunwir  1  CluirltTlUe   [i 


^C<^  §2^i^!^;^>S>;<:t^-^!S^:^5!:^^^^^^ 


TABLE  DES  COMMUNES 


PAftKX 

Acv 335 

Adon 383 

AijjjlemoriL 223 

Aire 3o2 

Alincourt 393 

Alland'huy-et-Sausseuil 6.*il 

Alleux  (Les) 682 

Aiiiagne 337 

Aniblimont 594 

Ambly-Fleury 336 

Anchainps 451 

Andevanne 665 

AngecourI 613 

Annelles 394 

Anthony 486 

Aoiiste 487 

Apremonl 696 

Ardeuil-et-Montfauxelles 714 

Armoises  (Les  Grandes) 682 

Armoises  (Les  Petites i 683 

Arnicoiirt 337 

Arreux 292 

Artaise-ie-Vivier 614 

Asfeld 349 

Atti^Miy 647 

Aubi|j;ny-les-Pothées 487 

Aubontourt-Vauzelles 405 

Anbrives 470 

Auflanee 570 

Au;î(' 503 

Aure 716 

Aussonce 395 

Anthe 683 

Autrecourt-et-Pourron 595 

Autriirlie 684 

Autrv 714 

Anviileis-les-For;;es 504- 

Avaneon 37 1 

Avaux 353 

Ayvelles  (Les) 235 


PAOEl* 

Baàlons 281 

Balaives-et-Butz 236 

Balan 544 

Balham 354 

Ballay 634 

Bannogne-Recouvrance 371 

Bar 666 

Rarbaise 310 

Barb  V 337 

Barricourt 666 

Bay 490 

Bayonville-et-Chennery 667 

Bazeilles 545 

Beaulieu 505 

Beaumont 595 

Beffu-et-le-Morthomme 697 

Belleville 684 

Belval 193 

Belval-Bois-des-Dames 667 

Ber^nicourt 355 

Berlière  (La) 668 

Bertoncourt 339 

Besace  (I^a) 014 

Biermes 340 

Bièvres 571 

Bignicourt 399 

Blagny 573 

Biaise 635 

Blanchefosse 490 

Blanzy 355 

Blombay 430 

Bossévai 532 

Bossus-les-Rumigny 492 

Bouconville 716 

Boult-aiix-Bois 6S4 

Boulzicourt 237 

Bourcq 635 

Bourg-Fidèle 430 

Boutancourt 237 

Bouvelleraont 283 


—  792  - 


PAOE^ 


iraux 2.*iy 

^récv-liriiTos 717 

«rrvillv :iim 

trii'iiiii* 3.*i5 

irieiill«»s-siii'-Har 080 

hiquenav 000 

{ro^'non .'iOC 

Ellison Ot.'i 

)uzancv 002 


ian^'iian  .  . 
^aasiiio  «La 

[À 


>rleaii 

>rnioi) 

Cliaj^iiy 

Chaland  rv-Klain» 

]|liall<M'an^'i> 

^haiii|»i::iii*ul-sur-V(;nro 

ihainpi^iH'ull** 

^ihaiHplin 

'.hapellt*    La 

'.hap[>«'S 

iliarlMi^jiic 

Ilianlcnv 

]harl»*vill»* 

'Ji.'ii  nuis 

-lintiMU-PurriiMi 

^liàli.Mti-ho;;naiill-l<:);;n\ 

lliàlfl-Oln'lir-rv 

'.liàlcIt'I-siJi-SorinoniH'  i  L»*.  .. 

Miàtflrl-Mn-Ilol«mnn' 

lliàtilloii-sur-I^ar 

'liaiiiiiMfif-Pon'ii'fi 

IU'Ili'l'V 

lhi'*iii»'r\-sui-har 

'.Ih'SIIOJs -.VulnHH'MUIl 

'.IH"i||»'    I.i-    

]!n.*slr.  s 

'.lu'V<MI-f> 

|it^vii*ri'< 

'.hill.v 

Ihooz 

ilmt'tilly-fl-Hdolie 

'ilavv-\Var!»\ 

'Jirnii 

'niulr-lt's-Aiihv 

^)iul«'*-!»*s-H«»rpv 

l>)ndO-li'S-V(iuzi<TS 

Coiinaji»* 

Coiis-l:i-(iraiulvilU* 

Contn'uvi» 

Coriiay 

Corny-MarluTomfMiil 

Cnury  

r.nijlninnn»s-«'t-.Man|ii<Miy 

r.mix-aux-h»is  L.i  .. . 


•  •  •  • 


:ioo 

283 
708 
493 
493 
284 
238 
7!7 
239 
097 
795 
;;33 
383 

o:;2 

708 
211 
471 
300 
203 
097 
'f31 
399 
087 
379 

0 1  :; 
4o:s 

079 

r.37 
:i:;2 

09S 
'f32 
471 
033 
310 
292 
718 
372 
039 
017 
194 
039 
099 
400 
340 

o:i4 

040 


I)ai;;!iy .mS 

Damniizv 224 


Deux- Villes  (Les- 

Deville 

Dom-lc-Mcsnil.. . 

Domniery 

Doiicliery 

Douiiiely-Hé|?ny.. 

Doux. '. . . 

Douzy 

Draize 

Dricourt 


Kiaillo  (L') , 

Echelle  (1/) 

Ecly 

Kcordal 

Klan 

Kscombres-et-le-Chesnois . 

Estrehav 

EUiIles.' 


Elei^'iiières 

Etion 

Elrépifîiiy 

Euilly-el-Lombul 

Evigny 

Exerinont 


Fafznun . . 
Faissault 
Kalaise.. 


Faux 

M     *     iPlll*  ••••«•••■••■■■••■ 
■  t  I  t  t    I  Ijtl   •■••••••••■■•• 

Flai«iies-les-Oliviers 

Flai«rnMix 

l-li^uy 

Mfze 

Floiii;: 

Foisoht'S 

Fossé 

Foulzy 

Fraillionurt 

Franrh«n-al 

Francheville  (La) 

Fréiiois 

Frélv    Le 

Froinelennes 

Froiuy 

Fumav 


(îerraont . . . 
(iernelle .  . . 
(îospunsart. 
(liroiulelie . 


<iivonne 

(iivroii 

<iivTy 

(ilaire-et  -Villelte 


574 
267 
339 
311 
5o4 
384 
340 
598 
384 
709 

356 
493 
372 
724 
24t 

494 
433 
507 
235 
243 
600 
195 
699 

196 
406 
640 
407 
452 
494 
o74 
494 
o34 
699 
508 
234 
534 
474 
669 
495 
385 
559 
197 
560 
495 
474 

446 

688 
198 
225 
496 
464 
537 
386 
340 
538 


-=.:t.' 


—  793  — 


PAOEI 

(iomont 356 

Grandchamp 407 

Graiidhani 700 

Grandpn^ 693 

Grivv-Loizv 642 

Gruvères 312 

Gué-d'Hossus 433 

Guignicourl-sur-Vence 244 

Guincourt 726 

Hagnicourt 407 

Ham-sur-Meuse 474 

Ham-les-Moines 293 

Hannappes 496 

Hannogne-Saint-Marlin 245 

Hannogne-Saint-Hemy 373 

Haraucourt 617 

Harcv 294 

Hardoye  (La) 386 

Hargnîes 453 

Harricourt 670 

Haudrecv 294 

Haulmé.\. 268 

Hautes-Rivières 269 

Hauteville 373 

Hauviné 709 

Havvs 497 

Haybos 4oo 

Herheu  val 575 

Herbigny 408 

Herpy 374 

Hicrj^os 475 

Hocniont 314 

lloi^Mi»*  (La) 285 

Hniidilcourt 357 

llouldizy 227 

Ifi.'s 539 

llly 540 

IiiUM'ourl 670 

Inauiuoiit 374 

Issiincourl-el-Uumel 198 

Jandiin 314 

.|(»ii:ny 228 

Jonval 726 

Junivillc 392 

Justine 408 

Juzancourl 357 

Laifour 271 

Lalobl»e 408 

Laïuetz 728 

Lain'ori 701 

Landi'«»s-et-Saint-(ieorf?es 671 

Latidrichîiiiips 477 

Lauiiois 315 

Laval-Morencv 434 

Lefiîncourl 710 

Lépron-les- Vallées 497 


PAGES 


Létanne 601 

Levrezv 272 

Liart/. 498 

Linav 575 

Liry": 718 

Logny-Bogny 499 

Logny-les-Ghaumont 386 

Longwé 642 

Lonny 295 

Louvergny 688 

Lucquy 409 

Lûmes 199 

Machault 707 

Mainbresson 387 

Mainbressv 387 

Mairy.../. 602 

Maisoncelle-et- Villers 620 

Malandrv 576 

Malniy.; 285 

Manre 718 

Maranwez 315 

Marby 500 

Marcq 702 

Margny 576 

Margut 576 

Marlemont 500 

Marquigny 728 

Mars-sous-Bourcq 643 

Marvaux-Vieiix 719 

Matton-  et-Clémency 578 

Maubert-Fonlaine 434 

Maz«»rny 285 

Mazures  (Les) 295 

Meillier-Fontaine 273 

Ménil-Annelles 400 

Ménil-Lépinois 401 

Mesmont 409 

Messincourt 579 

Mézières 183 

Mogues 579 

Mohon 200 

Moirv 580 

Moncelle  (La) 560 

Mondigny 245 

Montcheutin 719 

Monicornet 297 

Montcy-Nolre-Dame 228 

Monlcv-Saint-Pierre 230 

Mont-Dieu  (Le) 620 

Montgon 688 

Monthernié 255 

Monthois 713 

Montigiiy-sur-Meuse 457 

Monligny-sur-Vence 286 

Montlaurent 342 

Montmeillant 387 

Mont-SaiiiUMartin 719 

Mont-Saint-Remy 711 

Mouron 702 


Mouï'iii 

Miirtiii-lli)fîNV 

Nimti'uil 

.\.'iitliï.' 

.\ciilMi;iis.iii 

Nt-iilriimii! 

.\.'uvill.'-riii\.i5ill.-s  (La 


.Vi 


vitlr--ii-M;ii. 


il. Il 


N.'iivi 


3i2 


.'ilKI 


Noirv-al 

Siiuarl «72 

Nciijvioli-sur-M-'us.- aW 

Noiizoïi 2^2 

N«iïmii-l'i.m,-n Mi4 

.\'i>ïv-(:iicvri.T.-s :tW 

NOUTS-I'.illt-Millilîi:» rjiil 

iHi/y 7112 

«lliiiroiirl 2i7 

Dlllollt 27H 

OsiK-s :iKll 

l'arf:iiv-It.-s,-=i-(i :ti:i 

l';iiivivs 711 

l'i-rihi-: ma 

l'oilmiiit ItiiH 

l'oix-Ti-rniii 2Kli 

l*oiirii-juix-ll<iis ;ic:i 

INïuni-Saiiit-lti-iin :iti:t 

l'r.-z :iiMt 

l'riiiuil 7i):t 

l'r'ix-ir-s-M.'/ii-i-.-s 20;i 

l'iiilIv-t'I-Clinrlii-aux :im 

l'uis.-iix H2 

Purf :;«i 

Ijiint  ■-<>-(  :iiaiii  IIS f<i:i 

yiiiii.v 711 

ilriilliooiirt :tir. 


Il  ill  V- 
ItJlil.. 


Korijiiianv 
Hocn/ 


tiU 


■■m» 

423 


Hoiïv 

lloiiiaKue  (l.ai 3fl9 

llouvr.i.v-sur-Audpï SOU 

Ituhéi-ourt-eUlJiinécourt :i63 

HubiKiiv :tM 

]tiinii(<ii> 4M 


SahollcrJ 


730 


Siiillv 

S-iint-AJtiriun 

Saiiil-llli'ini'iil 

Sniiil-Kli>-niip-ii-Arneâ 

Saint-I''i'r(,'imx 

Saint-Oriuainmnn 

Saiiit-Jeuii-aux-ltoi^ 

Sainl-Juviti 

i>n!nt-LBiid>erL-el-UoRt-de-J«ux 

Sii  il  it-1  «lurent 

Suiiil-Loup-Cliumpagne 

Saiiit-I.fiiip-Terrier.' 

Sainl-Marceau 

Sainl-Marcfl 

Sailli  «-Ma  ri.' 

Saiiit-Meiifif» 

Saiiil-Moi-el 

Sainl-l'iiTre-o-Arnes 

Saiiil-l'ii>rre-âUr--Veni'e 

Saiiit-PiiTremont 

Saint-Ouenlm-le-felit 

Saint-lleniy-le-Peli 

Sainlc-VnubourB 

Sapofdip 

Sa|Hij.'ii>--pt-l''euc1iePfs 

Saulcra-Moiidii 

Sault'i's-C.harupeiioise* 

SaiiU-les-»i'll»!l 

S,uilt-Sainl-H.-mv 

Saiivillf 


Savifi 


■diaiilt.. 


ïif:ii.v- 


li-ppe. 


376 


i-l'on'^l.. 

SL'iiï-i'Abbayfl 3l» 

Siwiiv-1<'-Petit 508 

Sif;tiv-M<intlihert SSÏ 

Siddy 2M 

Sivry-h's-Buïaiiry 673 

Souiinaulho 67.^ 


—  795  — 


PASBS 


Sommerance 705 

Son 378 

Sorbon 346 

Sorcy-Bauthémont 414 

Sormonne 304 

Sloiine 624 

Su^ny 721 

Sury 204 

Suzanne 733 

Sy 690 

Tagnon 403 

La  Taillette 444 

Taillv 676 

Taizv 378 

Tanhav 691 

Tarzv o  11 

Tenues 706 

Terron-Ies-Vendresse 289 

Terron-sur-Aisne 643 

Thelonne 564 

Tétaigne 602 

Thénor^'ues 676 

Theux  (Lel 204 

Thilav 273 

Thin-le-Moutior 316 

This 204 

Thour  (Le) 361 

Thugnv-Trugnv 348 

To^'os.* :/. 644 

Touligny 289 

Tourcelles-Chauraont 712 

Tourna  vaux 277 

Tournes 305 

Tourteron 722 

Tremblois 584 

Tremblois-Iès-Rocroi 445 

Vandy 644 

Vaux-lès-Mouzon 603 

Vaux-Champa;,'ne 659 

Vaux-en-Dieulet 676 


l>AOB!< 


Vaux-les-Mouron 722 

Vaux-les-Rubig;ny 390 

Vaux-Montreuil 415 

Vaux-Villaine 501 

Vendresse 289 

Verpel 677 

Verrières 692 

Viel-Saint-Heray 415 

Vieux-lès-Asfeld 364 

Villemontry 603 

Ville-sur-Lumes 204 

Ville-sur-Uelourne 404 

Villers-Cernay 564 

Villers-devani-le-Thour 364 

Viliers-devant-Mouzon 604 

Villers-le-Tilleul 249 

Villers-le-Tourneur 416 

Villers-Semeuse 205 

Villers-sur-Bar 565 

Villers-sur-le-Mont 249 

Villy 584 

Vireux-Molhain 477 

Vireux-Wallerand 479 

Vivier-au-Court 206 

Voncq 659 

Vouziers 630 

Vrigne-aux-Bois 542 

Vrigne-Meuse 250 

Vrizy 646 

Wadelincourt, 565 

Wadimont 391 

Wagnon 417 

Warca 207 

Warnécourt 210 

Wasigny 41 7 

Wignicourt 419 

VVilliers 585 

Yoncq 605 

Yvernauraont 250 


Rumigny,  page  483.  —  On  lit  :  «<  La  tour  nord  date  de  la  fondation  de  la 
Cour  dos  Prés:  celle  du  midi  fut  construite  il  v  a  dix  ans.  H  faut  lire  :  «  Celle 
du  midi  fut  construite  il  y  a  cent  dix  ans.  » 

Villy,  page  585.  —  La  gravure  qui  donne  les  vestiges  de  l'ancien  château 
s'a[»plique  non  à  la  commune  de  Villy,  mais  à  celle  de  Williers. 

Louvergny,  page  688.  —  La  description  de  l'église  s'applique  à  l'église 
ancienne. 


CHAMPLIN.  —  Ce  village,  appartenant  au  canton  de  Rumi{/ny,  se  trouve 
dans  une  plaine.  —  H.,  128.  --  E.,  32.  —  D.  C,  6.  —  D.  A.,  18.  —  D.  D.,  35. 


—  Ili'ct.,  :iK9.  —  B.  1'.,  ItiiTtiifitiv.  ~  V.  L.,  le  dimanche  qui  suit  le  20  juillel.  — 
Frrinier  t'-tnge  du  U'i-riiin  jurniisi'iuc  :  oolithe  ferrugineux;  pierre  à  cliuux; 
cul'Mirc  MuDC  tii'lir,  dit  :  '■iisline.  Deuxième  éloge  du  terrain  erélaci  :  grts 
verl  ;  roche  siliceuse  et  poreuse  ;  sables.  —  G,  de  Vilry. 

iitins  les  notes  manuscrites  Inissûes  par  Feuillet  de  Fontenelle,  et  que  nom 
communique  Paul  l^urent,  archiviste,  noua  lisons  : 

'<  Olianiplin  Tut  bi\ti  au  milieu  du  quatorzième  siècle,  arec  les  débris  de 
divers  pelits  i^tubliist'ments  placés  sur  son  terroir,  et  dont  on  retrouve  quel- 
qiierois  des  Irnces;  des  puits  carias,  notamment  un  du  côté  de  Foalij',  des 
cjives.  Il  y  avait  encore,  au  niomi-nL  de  la  Hévolution,  des  allées  d'arbres  qui 
utlnslaienl  qu'il  avait  Hé  habile  par  des  seigneurs  curieux  pour  ce  genre 
d'embellissem'iils;  ils  étaient  de  la  maison  de  Conflans,  branche  des  comtes 
de  Hrieux.  t'.hampliii  l'ut  pillé  et  brillé  en  16J8  par  les  Espagnols.  >i 


TABLE   DES   MATIÈRES 


;* 


é^Mm^mimMmiS^6^:&:c^:c^:&!é^^ 


TABLE  GÉNÉRALE  DES  MATIÈRES 


■otc- 


PA6BS 


Uemkhciemknts V 

Préfack IX 


LIVRE   PREMIER 

(jiéog^raphie    physique,   administrative,   descriptive 


CHAPITRE  PREMIER 
Le  territoire 

I.  Les  ori^'ines  du  territoire... 

II.  Provinces  qui  formèrent  le 
département;  ses  bornes;  su- 
perficie; points  culminants 

III.  fiéologie  des  Ardennes. 

IV.  La  flore  des  Ardennes  . 

V.  La  grotte  de  Nichet 

VI.  Les  trois  zones 

VIL  Le  caractère  ardennais 


PACE8 


5 
6 
il 
14 
17 
19 


CHAPITRE  II 

L(f  Meuse  et  les  rivières 

I.  Ligne  de  partage  des  eaux.  21 

IL  La  Meuse 22 

III.  Affluents  de  la  Meuse 23 

IV.  La  Meuse  navigable;  bar- 
rages; écluses;  débits;  crues; 
fortilicalions 2.') 

V.  LAisne 20 

VI.  Affluents  de  l'Aisne 27 

VIL  ('.anal  des  Ardennes 28 

VIII.  Droits  dépêche 30 

IX.  L'étang  de  Rairon 30 

X.  Vallée  de  la  Seniov 32 

XL  Vallée  de  la  Meuse 37 


CHAPITRE  III 

Les  montaynes  et  les  forêts 

PAOKS 

I.  Montagnes  et  collines 42 

IL  L'Argonne 43 

III.  Bois  et  forêts 44 

IV.  Administration  forestière  .  50 

CHAPITRE   IV 

Armée  et  douane 

I.  Organisation  militaire 52 

IL  (Gendarmerie 53 

III.  Armée  territoriale 53 

IV.  Sapeurs-pompiers 54 

V.  Douane 54 

CHAPITRE  V 

Les  routes  et  les  voies  ferrées 

I.  Routes  nationales 58 

H.  Chemins  vicinaux 59 

HI.  Voirie  rurale 59 

IV.  Chemins  de  fer 60 

V.  Lignes  secondaires 60 

VI.  Ensemble  kilométrique  ;  sta- 
tions; nombre  de  trains;  voya- 
geurs et  marchandises 61 


—  800  — 


VII.  luiportanco  dans  la  ligne 
îirnéraled(»sprincipalesgares 
(les  Ardennes 

VIII.  Uéseau  départemental  à 
voie  étroite 

IX.  Projets  de  voies  départe- 
mentales nouvelles 


PAfiCt 


61 


02 


02 


CHAPITKE  VI 
Oryunisation  judiciaire  et  religieuse 


I.  Organisation  judieiaire 

II.  Tribunaux  de  coininenM». . . 

III.  Conseils  de  prud'h<»mnies.. 

IV.  La  criminalité 

V.  Assistance  publi(jue 

VI.  Urj^anisation  roh;ri«*usi*. . . . 
Vil.  Clerp»  paroissial 

VIII.  Ktablissements  d'assis- 
tance ou  de  charité 

IX.  (Nulles  proteslantetisraélile. 

CHAPITIIE  Vil 

Inslruiiion  puhli'/to* 

I.  Instruction  secondaire;  ins- 
truction primaire 

II.  Cours  spéciaux  d'adultes. . . 

III.  (Conseil  départi>mi>ntal:  dé- 
iéjj;ués  cantonaux;  commis- 
sion scolaire 

CHAPITHK  VIII 

Aî/ricuUun' 


I.  Les  zones  aj^ricoles  . 

II.  Li*s  cultures 

III.  Les  animaux 

IV.  Imlustries  annexes 


o:i 

04 

o:i 

(>0 

OS 

os 

09 

70 
7n 


71 
72 


'H 


/.> 

i  l 
1\) 


r«an 


V.  Or<4!anisation  agricole 8D 

VI.  Statistique  af^icole  des  Ar- 
dennes   83 

VII.  Division  de  la  propriété . .  85 

CHAPITRE  IX 

Vindmtrie  dans  les  Ardennes 

I.  Les  orijyçines  historiques 86 

II.  Industrie  métallurgique...      87 

III.  Usine  i\  cuivre  de  Flohi- 
niont 89 

IV.  Appareils  à  vapeur 9U 

V.  Ardoisières;  carrières;  in- 
dustries minérales 91 

VI.  Draperies 93 

VIL  Inspect°du  travail;  cham- 
bres de  commerce;  arts  et 
manufactures 96 

VIII.  Les  industries  par  arron- 
dissement       97 

■ 

CHAPITRE  X 
Les  Artiennais  ct^lébi'et 

Des  origines  à  la  Révolution  . .     106 

CHAPITRE  XI 
Les  Contemporains 

I.    Historiens;    publicistes    et 

techniciens 132 

IL  Hommes  de  guerre 137 

m.  Jurisconsultes 140 

IV.  Hommes  politiques 140 

V.  Poètes,  artistes  et  musiciens.     142 

VI.  peintres  et  sculpteurs ....     143 
VIL  Scientillques  et  littéraires.     147 


LIVRE    II 

Le»  oritj^iiies  liistoriqiics  du  département 


CHAPITHK  PHEMIEK 

Le  dr part  unie  ni  ;  origines  et  divisions 
adminiatratirrs 

PAGK" 

I.  Les  discussions  à  l'Assenibb-e     l.")3 

II.  La  division  en  dép;irtements     L'i* 

III.  MtJziêres  cai)itale  des  Ar- 
dennes       lî)4 


IV.  Le  premier  évoque  consti- 
tutionnel des  Ardennes 135 

V.  Des  orif^ines  aux  traités  de 
1814 158 

VI.  Sénateurs;  députés;  con- 
seils ;;énérauz;  conseils  d'ar- 
rondissement; conseils  mu- 
nicipaux      160 


—  SOI  — 


PAOKS 


VII.  Préfets  ;  nos  représentants 

de  1789  à  1900 166 

VIII.  Les  Conventionnels  arden- 
nais 168 

IX.  Division  administrative;  po- 
pulation       170 


HAQH» 


X.  Budgets  départemental  et 
communaux;  part  contribu- 
tive dans  le  budget  de  la 
FYance 17;i 

XI.  Arrondissements  et  can- 
tons       17.» 


LIVRE   III 

filéod^raphie   historique   des  <M>iiiiiiunes 


CHAPITRE  PRKMIEli 

Ammdiss^emeul  de  i\h^.zin't\s 

l'AOK> 

I.  Canton  de  Mézières 182 

II.  Canton  de  Charleville 211 

III.  Canton  de  Flize 233 

IV.  Canton  de  Monthernié. ...  251 

V.  Canton  d'Oniont 277 

VI.  Canton  de  Henwez 290 

VII.  Canlon  de  Signy-l'Abbaye.  306 

CHAPITKK  II 

Arrondissement  de  Rethet 

1.  Canton  de  llethel 323 

II. Canlon  d'Asfeld 349 

III.  Canton  de  ChAteau-Porcien  366 

IV.  Canton  de  (iliaumont-Por- 
cien 379 

V.  (>anton  de  Juniville 391 

VI.  Canton  d«»  Novion-Porcion.  V04 

ciiAiMTHt:  m 

Arrnwlisst'nient  de  Hnrmi 

I.  CîHiton  d«'  Horroi f24 


PAlilCJl 


II.  Canton  de  Kumav 44.') 

III.  Canton  de  Civet! 462 

IV.  Canton  de  Rumigny 479 

V.  Canton  de  Signy-le-Petil.. .  501 

CHAPITRE  IV 

Arrondissement  de  Sedan 

I.  Canton  de  Sedan-Nord 515 

II.  Canton  de  Sedan-Sud 543 

III.  Canton  de  Carignan 565 

IV.  Canton  de  Mouzon. .    586 

V.  (ianton  de  Raucourt 606 

CHAPITRE  V 

Arrondissement  de   Vouzters 


I.  Canton  de  Vouziers 

II.  Canton  d'Attigny 

III.  (Canton  de  Ruzancy. .  . 

IV.  Canton  du  Chesne. ... 

V.  Canton  de  (irandpré.. . 

VI.  Canton  de  .Machault  . . 

VII.  Cantcni  de  .Motitliois.. 

VIII.  Canton  d<»  Tourt^ron 


630 
64() 
()62 
679 
692 
707 
713 
722 


Ai'FK.NDicK  Aix  CiiAPiThKs  X  KT  XI  :  Le  S  Ardenndis  o' lettres 


AlM»K.M)!CE    A     LA    (ihiOGRAPHIK    (iK.NÉRALK    :     (iuide    du    Tnurtstr    et    du    CyclistC 

ddns  tes   A  rdennes 


listk  dks  souschiitkurs 

Tahlk  dks  Communks  par  ORDRK  alphabétiquk 


737 

747 
773 
791 


^^^"SS 


51 


OUVRAGES 

RELATIFS    AU    DÉPARTEMENT    DES    ARDENNES 

m 

Publiés  par  la  Librairie  Edouard  JOLLT 

EXTRAIT     DU    CATALOGUE 


Les  Ardoisières  des  Ardeunes,  p.n-  N.  WxiitiN.   -  1  vol.  iu-S"  cuutcuaiit  ^ 

;i.l  liL'ur<"4  ih\\\<  !•■  fj'xlf,  niio  photnirravnro  linr?  toxte  ot  iinn  carte 8.»» 

Usages   locaux   du    département  des  Ardennes,   par  Boi-hourii.. 

I  vol.  iii-8'^ 6.»» 

Mémoires  sur  Pache,  niinistn-  il<'  la  >^'i]i'rr(!  on  lli^iî  ot  maire  «ic  Paris 
tiniis  la  TiMi-j'ur;  sa  rotrait»*  à  Thin-l»*-M()utioi*  ;  par  l.nuis  PiER^nx.  — 
1  vul.  iii-S"  nt nr  ilo  «|ualri'  planrlh's  Imrs  loxto  on  pliototypio 6,»» 

Douze  Légendes  merveilleuses  du  pays  d*Ardenne,  par  Juleï^  Makk. 

I  viil.  i*nnt<-naiit  2i'*  ilhi>halioiis 3.»» 

La  Fontaine  ducale  et  l'Eau  à  Charle ville,  par  K.  Pftitkii.s.  —  1  vol. 

iii-S"  nnn'"  <li'  \'i  iii.i\\\Vi'<.  avi'o  i-mivortnrf  on  phohilypio 2.»» 

Catalogue  raisonné  et  descriptif  des  Plantes  vasculaires  du  dépar- 
tement des  Ardennes,  par  A.  Cvr  l\y.        I  vol.  in-K" 6.»» 

Rapport  présenté  à  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  à  la 

snil»'  (lu  r.oMonnrs  iv>rinrial  dr   .M»''zi'rr>-('.liarl»'villi'   on   18î>8,   par  Reiiô 
TiMF.untN  i»r  MnNj-.i.i.N.  -    1  vii|  in  s  ■ 3.3»» 

Série  des  Prix  de  la  ville  de  Charleville,  par  K.  pKTiiKn.s  : 

l*mni»^rr  ptufii'.        Maoninu'rii'.  plàlm'lr.  inarin'orio 3.»» 

Ih'ii.ririw  pnilir.        Charpi'nlr.  onnvj-rluro,  si-rnirorie 3.»» 

Trnisii^nn'  )Hirtir.        Zin^a^io,  plonihoiio.  fnniifîtorio 3.»» 

nutifrn^fur  parf/é-.        Mmni^iTif.  printun- 3.»» 

Los  (|naln>  pailifs  ivunirs  on  nii  volnnio  oartonnô 12. »w 

De  Charleville  à  Givet  et  à  travers  la  Semoy,  par  IMorre  df.  MKrsK. 
illnstiv  «Ir  IS  LM*avui-o<    0.50 

La  Légende  des  quatre  fils  Aymon  et  leur  cheval  Bayard,  par 
A.  .Mkym.m: 0.20 

La  Grotte  de  Nichet,  .ivir  ini  plan  imi  phototypio 0.60 

Carte  routière  des  Ardennes,  pnhliri^  par  Va\.  Jou.y 2. w» 

Tableau  des  Officiers-généraux  ardennais,  par  IIkn-nkimhciif.  v{  Henry. 
Tableau  des  Illustrations  ardonnaises,  i<l.  i<l. 

Lo^  «It'Mx  t.ihlt'aiix 1.25 

Villes  et  Villages  des  Ardennes,  par  A.  AIkyuac.  —  l  vol.  in-S" 6.»» 

Il  no  n'sli'  ilr  rr\  jiiivr.iL'""  «ju»'  «(uolipu's  l'xnnjilairos. ; 

Traditions,  Contes  et  Légendes  des  Ardennes,  pur  A.  .Mryhac ^pnisé 

La  Forêt  des  Ardennes,  par  A.  .Mkyk\o. épuiiié 


1 

] 


. .  .• .  ;:<!, 


3  2044  025  018  094