Skip to main content

Full text of "Géographie pittoresque et monumentale de la France"

See other formats


This  is  a  digital  copy  of  a  book  that  was  preserved  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 
to  make  the  world's  books  discoverable  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 
to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 
are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that 's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  marginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book' s  long  journey  from  the 
publisher  to  a  library  and  finally  to  y  ou. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prevent  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  technical  restrictions  on  automated  querying. 

We  also  ask  that  y  ou: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  from  automated  querying  Do  not  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  large  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attribution  The  Google  "watermark"  you  see  on  each  file  is  essential  for  informing  people  about  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  responsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countries.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can't  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
any  where  in  the  world.  Copyright  infringement  liability  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.  Google  Book  Search  helps  readers 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  text  of  this  book  on  the  web 


at|http  :  //books  .  google  .  corn/ 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 
précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 
ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 
"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 
expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 
autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 
trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  marge  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 
du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  appartenant  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 

Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter.  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  r attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

À  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 


des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adresse]  ht  tp  :  //books  .google  .  corn 


^  F 


Géographie  pittoresque  et  monumentale  de  la  France  | 


LA   FRANCE    DU    NORD 


PARIS.  —  Eglise  Noli-  Dame.  Façade. 


GÉOGRAPHIE    PITTORESQUE    ET    MONUMENTALE 

DE   LA   FRANCE 


La  France 


du  Nord 


PAR 


CH.    BROSSARD 

\ 


Ouvrage  contenant  160  gravures  en  couleurs  et  348  en  noir 
avec  13  cartes  départementales 


E,   FLAMMARION,   ÉDITEUR 

PARIS.    26,    RLE    RACINE.    PARIS 


1900 


^v 


V  ! 


Te  mêvTyc  ■•-■•;   ""^1 


^ 


•    «  • ••  • 

»   •    •  •  ^ , 

•  -•  •  ••    . 

•  •  •. 

•       •  •           r 


ce 
X 

1 

t 


PRÉFACE 


Un  mol  au  lecteur  pour  lui  expliquer  le  but  et  le  plan  du  présent  ouvrage. 

La  France  a  souvent  été  décrite,  soit  dans  son  ensemble,  soit  dans  des 
régions  particulières,  par  des  écrivains  autorisés.  On  l'a  étudiée  sous  presque 
tous  ses  aspects  dans  des  monographies  très  étendues.  Ses  monuments  ont  été 
classés  par  styles,  par  époques  et  par  régions  ;  la  gravure  en  tous  genres  : 
eau-forte,  bois,  etc.  les  a  popularisés  au  gré  du  talent  ou  de  Ja  fantaisie  des 
artistes  chargés  de  l'interprétation . 

C'est  uniquement  à  la  photographie  que  nous  avons  voulu  faire  appel  pour 
présenter  au  public  notre  France  monumentale.  Toutes  les  illustrations 
du  volume  actuel  n'ont  pas  d'autre  origine. 

Nos  gravures  en  couleurs  ont  mis  en  relief  le  côté  pittoresque  des  pays 
décrits,  les  costumes,  parfois  les  monuments  eux-mêmes  dont  on  avait  à  faire 
valoir  le  cadre  ou  les  matériaux  de  construction. 

Dans  nos  gravures  monochromes  nous  avons,  tout  en  tenant  compte  des 
dimensions  imposées  par  le  formai  adopté,  reproduit  les  édifices  civils  et 
religieux  à  la  plus  grande  échelle  possible.  Quand  ce  moyen  nous  a  paru 
insuffisant,  nous  avons  multiplié  les  détails  pour  mieux  faire  comprendre  le 
caractère  de  l'œuvre  reproduite  et  par  suite  la  mieux  faire  goûter. 

Une  difficulté  se  présentait  :  grouper  par  régions  distinctes  les  départements 
que  la  topographie  et  l'histoire  ont  pour  ainsi  dire  soudes  ensemble.  Nous 
croyons  en  avoir  triomphé  en  suivant  Tancienne  division  de  la  France  en 
provinces.  C'est  ainsi  que  le  présent  volume  est  consacré  à  l'/fc  de  France,  à 
la  Picardie^  à  V Artois,  k  la  Flandre  et  à  la  Normandie,  groupant  ainsi  15  dépar- 
tements ayant  entre  eux  une  certaine  affinité.  Dans  les  volumes  qui  suivront, 
la  Bretagne  avec  les  diverses  provinces  arrosées  par  la  Loire,  les  provinces  de 
FEst,  celles  du  Sud-Ouest  et  enfin  celles  du  Sud-Est  seront  successivement 
passées  en  revue. 

Quant  au  texte,  il  comprend  pour  chaque  département  une  étude  générale 
_^  du  sol  au  double  point  de  vue  orographique  et  hydrographique,  Thisloire 
abrégée  des  événements  qui   se  sont  accomplis  sur  son   territoire,    les  divi- 


imu:face 


sioiis  admiuislralivos,  un  lal^lcaii  résumé  do  l'agriculture  et  do  Tinduslrie 
avoc  quolquos  donnéos  statistiques,  la  description  des  grandes  villes,  la  liste 
enfin  do  tous  les  Monuments  historiques  classés,  le  tout  accompagné  d'une 
carte  dressée  spécialement  pour  celte  publication. 

Qu'il  nous  soit  permis  en  terminant  de  remercier  i)ul)liquemonl  Messieurs 
les  Présidents  et  Secrétaires  des  Chambres  do  Commerce,  Ingénieurs  en  chef 
dos  Ponts  et  Chaussées  ou  Agents-voyers  des  services  vicinaux,  secrétaires  do 
Mairies,  Directeurs  de  Musées,  Bibliothécaires  qui  ont  bien  voulu  nous 
communiquer  les  renseignements  les  plus  récents  émanant  do  leurs  services 
respectifs.  Nous  ne  saurions  oublier  non  plus  les  collaborateurs  dévoués  : 
|)hotographes  amateurs  ou  professionnels  qui  ont  contribué  [lour  une  bonne 
part  h  rendre  moins  diflîcile  la  tAche  assumée  par  celui  qui  était  charge  do 
réunir  et  (]o  classer  les  matériaux  ainsi  recueillis.  C'est  à  ceux  «pie  nous 
venons  do  nommer  (pir.  l'ouvrage  devra  son  succès.  C'est  encore  à  eux  que 
nous  ferons  a|)pel  dans  la  suite  pour  continuer  dignement  Tunivro  onlroprise 
avec  lour  collaboration. 

CH.  BROSSARD 

Xorniihre  1899. 


■1 


r 


ILE-DE-FRANCE  —   PICARDIE  -  ARTOIS 
FLANDRE  —   NORMANDIE 


«5 


PARIS.  -  PonlNcuf  (Côté  E.)  r.  d. 


Seine 


Nom  —  Situation 

r:  dé[>arteinciil  de  la  Seine,  qui  appartient  plutôt  à  la  région 
N.  de  la  France  tire  son  nom  du  fleuve  de  ^cinc  (jui  y  pénètre 
par  le  S.-E.  en  se  dirigeant  vers  le  N.-O.  A  son  entrée  dans 
Paris,  la  Seine  s'infléeliit  en  un  arc  convexe  par  ra[)port  à  la 
rive  droite;  à  sa  sortie  de  la  ville,  elle  décrit  une  nouvelle 
courbe  en  Ibrnie  de  S  renversé. 

C'est  le  i)lus  petit  de  nos  départements  français,  mais  c'est 
celui  qui  est  le  plus  peuplé  et  dont  la  population  est  en 
même  temps  le  plus  dense.  Au  [)oint  de  vue  politique,  il  est 
le  plus  inq)orlant  et  le  plus  riclie.  Enclavé  dans  le  dépar- 
tement de  Seine-et-Oise,  il  n'a  guère  de  limites  naturelles,  sauf  à  TE.  où  la  Marne  le 
contourne  sur  un  esi)ace  d'un  peu  plus  de  '2  kilomètres  et  au  N.-O.  où  la  Seine  le  sépare 
du  département  de  Seîne-et-Oise,  depuis  la  pointe  O.  de  l'île  Saint-Denis  jusqu'à 
proximité  de  Cliatou.  Sa  plus  grande  largeur  de  10.  à  l'E.  n'atteint  pas  tout  à  fait  50  ki- 
lomètres et  sa  plus  grande  longueur  du  N.  au  S.  est  de  "21  kilomètres. 

Lors  de  la  division  de  la  France  par  départements,  en  1790,  il  a  été  entièrement  formé 
d'une  portion  de  Vile  de  France,  province  qui,  à  l'origine  de  notre  histoire,  faisait  partie 
du  pptit  royaume  de  France.  Il  est  traversé  par  le  méridien  de  Paris,  ligne  convention- 
nelle servant  de  base  pour  le  calcul  des  longitudes  du  globe  entier  dans  les  travaux 
cartograpbirjues  français.  Ce  méridien  passe  pai*  l'axe  tlela  façade  de  l'Observatoire.  Le 
même  établissement  renferme  l'horloge  qui  règle  l'heure  à  Paris. 

SEINE.   L 


Histoire 


A  RIS  {fAdelia,  LiUccc)  doit  probablenuMit  son  origine  à  une  vail- 
lante population  de  mariniers  et  de  pèelieurs  {\auta'  Parisii)  dont 
nie  de  la  Cité  l'ut  sinon  le  beireau,  du  moins  le  lieu  d'iiabitation 
favori .  Ces  nuuiniers  s'enrichirent  par  leurs  expéditions  tout  le 
long  de  la  Seine;  et  d(*vinrent  puissants  et  redoutables. 

A  la  veille  d'entreprendre  sa  sixième  eampagne  des  (jaules,  César, 
cpii  avait  déjà  visité  la  petite  île  et  ne  croyait  pas  avoir  à  redouter 
riioslililé  de  ses  habitants,  y  convoipia  rassend)lée  générale  des 
Gaules  en  55  av.  J.-C.  Malgré  cela,  en  ^2,  à  l'appel  de  Vercingétorix  ralliant  les  Gaulois 
tians  un  dcrni(»r  elTort  contre»  l'envahisscMir,  les  Parisiens  lirent  leur  devoir  :  afin  d»» 
|»riv(M*  l'ennemi  de  toutes  ressources,  ils  incendièrent  leur  vilh*  (?t  suivirent  leur  chef 
(^amulogène.  Ce  dernier  franchit  le  lleuvc»  et  remonta  la  rive  gauche  dans  l'intention  dcî 
surprendre  Labienus  îunenant  s(*s  légions  d'Italie.  Ce  fut  au  contraire  le  consul  romain 
((ui  surprit  Camulogène.  L'aruée  gîiuloise  fut  prescpie  anéantie  el  son  eh(»f  tué  d'ans 
l'action.  Un  nouveau  contingent  de  Parisiens  alla  toutefois  s'enfermer  dans  les  nuii*s 
d'Ah'sia.  Après  la  chute  de  celte  ville,  la  Gaule  fut  réduite  en  provinces  romaines 
et  Lutèce  ne  songea  plus  (pi'à  se  reh^ver  (h*  ses  ruines. 

11  reste  peu  de  monumeids  de  cette  épo<pie  :  cmi  dehors  de<juehjues  bornes  milliaires, 
d'inscriptions  et  de  fragments  d'architecture  ramassés  dans  les  fouilles  du  sol  parisien 
et  conservés  au  musée  Carnavalet,  on  ne  peid  guère  citer,  outre  les  vi^stiges  del'e^nceinte 
ronuuio mérovingienne  et  les  ruines  du  temple  de  Jupiter,  (jue  les  Arènes  situées  sur  le 
versant  oriental  de  la  butle  Sainte  (ieneviève  el  les  Thermes  de  Julien. 

\.r  christianisnu!  fut  prêché  dans  Lutèce  par  saint  Denis,  puis  par  saint  Eleuthèrt^et 
saint  Huslicjue  dont  la  butte  Montmartre  vit  le  nuu'tyn».  Au  V  siècle,  saint  Marcel, 
continua  l'ceuvre  de  ses  prédécesseurs;  sainte  (ieneviève  sauva  l*aris  des  gritTes  d'Attila 
et  Clovis  vint  y  exercer  les  prérogatives  de  la  royauté.  C'est  à  cette  épotjue  qu'il  faut 
faire  remonter  la  fondation  des  premiers  monastères  :  Sainte-Geneviève  et  Saint-Ger* 
nuun  des  Prés.  Pendant  un  peu  |)lus  d(»  deux  siècles,  l'histoire  reste  muette  sur  Paris; 
aucun  événement  important  mt  s'y  pr(»duit,  niais,  au  ix*^  sièch»,  les  Nonnands  ai»pa- 
rureiit  plusic  iu*s  fois  sous  ses  murs  :  <*n  Î<i5,  en  >^hi\  et  eu  8(»1,  non  sans  piller  et  rau- 
<;onner  les  populations  riveraines  de  la  Seine.  Lin  885,  Lutèce  subit  u!i  siège  mémo- 
rable contre  c(»s  pirates.  N'ayant  pu  s'<'n  emparer  par  un  coup  de  main,  les  Normands 
l'investirent.  Ludes,  c(»nde  de  l*aris,  l'évétpie  Gozlin  et  Lble,  abbé  de  Saint  Gennain 
des  Prés,  à  la  télé  des  l^u'isiens,  se  défendirent  vaillamment  et  les  Nornuinds,  achetés 
par  Charles  le  (ir<»s,  s'éloignèrent  en  8S(i.  I-^udes,  choisi  comme  roi  par  une  assemblée 
de  prélats  et  de  seigneurs  et  couronné  à  Compiègne,  revint  habiter  la  capitale.  Lu 
Î>7S,  rem|)enMn'  allemand  Otion  II  vint  inccMulier  les  faubourgs  de  Paris  pour  se  venger 
(le  Loti  air'  qui  avait  tenté  im  coup  de  main  sur  Aix-la-Cha[)elle. 

Sous  les  rois  capétiens,  Paris  s'agrandit  sui*  h's  deux  rives  de  la  Seine  :  la  première 
enceinte  continue  ((ui  renf<'rma  ces  agrandissements  remonte  à  Robert  le  Pieux.  Ce  roi 
reconstruisit  dans  la  Cité  le  Pahn's  des  rois  sur  h*s  ruines  de  celui  des  empereurs 
romains.  Le  prieiu-é  de  Saint  Martin  des  Champs,  les  monastères  de  Saint  Laurent  et  de 
Saint  Denis  furent  fondés.  Dès  cette  époipie,  Paris  est  déjà  un  foyer  de  lumière.  Des 
milliers  d'audileuis  vont  écouter  sur  la  Monlagiu*  Sainte-Geneviève  le  moine  Abélard  et 
l'heure  de  la  londation  d<*  la  pnMuière  Inivcrsiténe  va  pas  tarder  à  sonner. 

Avec  Philippe  .\uguste  <{ui  agrandit  la  France,  Paris  s'embellit  et  d<'viid  une  capitale 
à  tous  h>  points  de  vue.  A  partir  de  \VM),  s'éleva  une  nouvelle  enceinte  fortifiée  dont 


1 


i  SEINE 

de  nombreux  vestiges  se  voient  encore  aujourd'hui.  Celte  enceinle  percée  de  vingt 
portes  ou  poternes  comprenait  une  centaine  de  tours  rondes.  Quatre  ponts  reliaient  les 
deux  rives  de  la  Seine. 

Philippe  Auguste  éleva  le  palais  fortifié  du  Louvre  dans  lequel  il  établit  sa  résidence 
habituelle.  L'évéque  contemporain,  Maurice  de  Sully,  réédifia  dans  la  Cité,  sur  rempla- 
cement de  la  première  cathédrale,  Tadmirable  monument  gothique  qui  a  nom  Notre- 
Dame.  Les  rues  commencèrent  à  être  pavées  et  éclairées.  La  solidarité  des  intérêts  fait 
grouper  les  marchands  en  corporations  distinctes;  h  leur  léle  se  trouve  un  Prévôt  élu. 
L'organisation  municipale  s'ébauche  et  V  «  Hôtel  de  la  Marchandise  »  ne  lardera  pas  à 

devenir  Y  «  Hôlel  de  Ville  ».  L'Univer- 
sité, sortie  des  écoles  qui  entouraient 
les  monastères  et  la  cathédrale,  va  sé- 
culariser renseignement.  Professeurs  et 
étudiants  jouissent  de  libertés  spé- 
ciales dont  ils  sont  très  jaloux  et  qui 
leur  seront  toujours  confirmées  mais 
deviendront  la  source  de  nombreuses 
querelles  entre  eux  et  les  bourgeois.  De 
cette  époque  datent  les  nombreux  col- 
lèges de  la  rive  gauche  bAtis  sur  la 
Montagne  Sainte-Geneviève.  On  doit 
encore  à  Philippe  Auguste  la  création 
du  Dépôt  des  Archives  nationales;  son 
chapelain,  Robert  Sorbon,  fonde  la 
Sorbonne  pour  les  étudiants  en  philo- 
sophie. 

Saint-Louis,  qui  rendait  la  justice  aux 
humbles  sous  le  chêne  de  Vincennes, 
éleva  la  Saiîite-Chapelle  de  Paris,  aux 
formes  si  fines  et  si  délicates,  pour  y 
abriter  la  couronne  d'épines  du  Sauveur 
que  Heaudouin  lui  envoyait  de  Cons- 
tantinople. 

Le  10  avril  1502  le  roi  Philippe  le  Bel 
réunit  dans  l'église  Notre-Dame  les 
trois  classes  du  royaume  dans  le  but 
d'obtenir  leur  appui  contre  l'Église. 
Sous  son  règne  le  grand  maître  des 
Templiers,  Jacques  Molay,  monta  sur 
im  bûcher  dressé  dans  une  petite  îb^  de 
la  Seine  et  Enguerrand  de  Marigny  fut  pendu  au  gibet  de  Montfaucon. 

Après  la  sanglante  bataille  de  Poitiers,  le  prévôt  des  marchands,  Ktienne  Marcel,  fit 
mettre  Paris  en  état  de  défense  afin  de  résister  aux  Anglais  dont  on  a|)|»réhendait  la 
venue.  Trop  tôt  peut-être  il  se  mit  en  travers  de  Tabsolulisme  royal,  voulant  réserver  aux 
États  généraux  le  soin  de  contrôler  les  actes  du  pouvoir.  Pour  atteindre  son  but,  il  fut 
peu  scrupideux  sur  le  choix  des  moyens,  choisit  mal  son  heure  et  périt  assassiné. 

Charles  V  construisit  Tllôtel  Saint-Paul  qu'il  habita,  le  chAteau  de  Beauté  sur  la 
Marne,  ù  la  lisière  K.  du  buis  de  Vincennes,  éleva  la  Bastille  et  agrandit  le  Louvre. 
L'enceinte  de  Paris  s'accrut  encore  sur  la  rive  droite.  Sous  le  règne  de  ce  prince  on 


PARIS.  -  Quai  do  Monlohello. 


PAIUS.  —  Kii\\>v  îSiiiul-Klifiiiic  (In  .Muni.  Fiirad.-  O. 


SEINE 


venait  de  tous  les  coins  de  l'Europe  étudier  à  l'Université  de  Paris, 
dont  la  renommée  était  sans  borne.  Une  foire  célèbre  dite  du  Lendit 
se  tenait  entre  la  Seine  et  Saint-Denis  et  attirait  annuellement  une 
multitude  de  marchands  et  de  curieux 

En  1382,  le  peuple  de  Paris  se  soulevant  contre  une  taxe  établie  sur 
les  marchandises  vendues  s'empara  des  maillets  de  plomb  réunis 
par  le  duc  d'Anjou  pour  son  expédition  contre  le  royaume  de  Naples 
et  massacra  tous  les  collecteurs  de  cet  impôt  (révolte  des  Maillolins). 
Après  la  défaite  des  Flamands  à  Rosbecque,  Paris  fut  privé  de  son 
Prévôt  des  Marchands  et  les  franchises  municipales  furent  abolies 
en  représailles  de  l'appui  donné  aux  Flamands  par  les  Parisiens. 

En  1407  le  duc  d'Orléans 
fut  assassiné  rue  du  Tem- 
ple par  Tordre  de  Jean 
sans  Peur,  duc  de  Bour- 
gogne, son  rival,  ce  qui 
déchaîna  la  guerre  civile 
en  France.  Le  pays  se  di- 
vise en  deux  grandes  fac- 
tions :  les  Armagnacs  et 
les  Bourguignons.  Paris 
est  à  ces  derniers.  La 
bourgeoisie  redevient 
puissante  et  s'allie  à  l'Uni- 
versité pour  résister  au 
pouvoir  royal.  Une  ré- 
forme importante  tou- 
chant à  tous  les  points  de 
l'administration  fut  ré- 
digée en  deux  cent  cin- 
quante-huit articles  sous 
le  nom  d'ordonnance  ca 
bochienne,  mais  ne  put 
être  exécutée.  Des  excès 
commis  par  la  populace 
parisienne  gagnèrent  les 
esprits  à  la  cause  des 
Armagnacs  qui  entrèrent 
dan§  Paris  et  forcèrent  le 
duc  de  Bourgogne  à  se 
retirer  en  Flandre.  A  leur 
tour,  les  Bourguignons 
rentrèrent  dans  Paris  en 
1419  et  égorgèrent  un 
grand  nombre  d'Arma- 
gnacs. Henri  V,  roi  d'An- 
gleterre, par  suite  de  son 
mariage  avec  Catherine 
de  France,  devint  maître 


A 


PARIS.  —  Cathédrale  Notre-Dame.  Bas-relief  du  Irausepl  S.  côté  droit 


SEINE 


1 


de  la  couronne  de  France.  Le  traité  de  Troyes  (1420)  consacra  ce  litre 
rf*connu  également  et  par  le  Parl<*nienl  de  l*aris  et  par  l'iniversité. 
Henri  VI,  son  successeur  fui  couronné  n»i  de  France  dans  la  cathé- 
drale Notre-Dame  en  1i5l. 

Les  Bourguignons  gardèrent  Paris  jusqu'au  Irailé  d'Arras  (1457»). 
Enfin  les  Parisiens  ouvrirent  leurs  portes  au  connétable  de  Riche- 
mond  pour  le  compte  du  roi  (Miarles  Vil  en  1>4r»7.  Tous  les  successeurs 
de  ce  dernier  souverain  préférèrent  séjourner  dans  leurs  châteaux  de 
la  vallée  de  la  Loire,  plutôt  que  d'habiter  Paris  où  ils  ne  firent  que 
de  courtes  apparitions. 

De  1522  date  l'origine  de  la  dette  nationale  En  celle  année,  le  roi 
François  I"  fit  un  emprunt 
de  20000  livres  dont  Tintérèt 
annuel,  fixé  au  taux  de  12 
pour  100,  fut  acquitté  par 
l'Hôtel  de  Ville  sur  les  fonds 
provenant  de  taxes  établies 
sur  la  vente  du  bétail  à 
Paris.  Deux  événements  im- 
portants de  l'histoire  reli- 
gieuse ont  lieu  sous  le  règne 
de  ce  prince.  D'une  part  la 
Réforme  pénètre  en  France; 
des  adeptes  peu  nombreux 
d'abord  embrassent  la  doc- 
trine de  Luther  et  sont  aus- 
sitôt persécutés  et  condam- 
nés au  supplice  de  l'estra- 
pade ou  brûlés  comme 
Etienne  Dolet;  d'autre  part, 
Ignace  de  Loyola  fonde  avec 
quelques  compagnons,  à 
l'ombre  de  l'abbaye  de 
Montmartre,  la  célèbre  Com- 
pagnie de  Jésus  (1554).  Le 
Collège  de  P>ance  est  créé; 
on  commence  h  reconstruire 
le  Louvre.  Catherine  de  Mé- 
dicis  bâtit  l'Hôtel  de  Sois- 
sons  et  le  Palais  des  Tuile- 
ries. L'imprimerie  apparaît 
à  Paris,  et  en  1502,  Henri 
Eslienne  établit  ses  presses 
dans  un  atelier  de  la  rive 
gauche,  proche  de  la  Sor- 
bonne. 

Sous  Charles  IX  le  mas- 
sacre de  la  Saint- Barthé- 
lémy (1572)   ensanglante    la 


PARIS.  —  Cathédrale  Notre-Dame.  Bas-relief  du  transept  S.  côté  droit 


c: 
< 
c. 


E 

es 


< 


10 


SEINE 


capitale;  les  pers<^cutions  contre  les  Réformés  continuent  et  Bernard 
Palissy  est  jeté  dans  les  cachots  de  la  Bastille  où  il  meurt  bientôt. 

En  1588  la  Ligue,  à  la  tête  de  laquelle  se  trouve  le  Duc  de  Guise, 
est  maîtresse  de  Paris  et  en  chasse  le  roi  Henri  III.  Ce  prince  essaye 
de  le  reprendre  mais  meurt  frappé  par  le  moine  Jacques  Clément. 

En  1594,  Henri  IV,  après  avoir  abjuré  le  protestantisme,  y  fait  son 
entrée,  n'ayant  pu  i^  prendre  malgré  la  rigueur  du  siège  qu'il  avait 
fait  subir  aux  Parisiens.  Sous  le  règne  de  cet  excellent  prince,  Paris 
se  transforme.  On  lui  doit  la  construction  de  THôpital  Saint-Louis, 
l'achèvement  du  Pont-Neuf  et  de  THôtel  de  Ville,  la  continuation  des 
travaux  du  Louvre,  la  création  de  la  célèbre  manufacture  des  Gobe- 
lins.  Il  mûrissait  de  grands  dessins  lorsqu'il  tomba,  rue  de  la  Perron 
nerie,  sous  le  poignard  de  Ravaillac. 

Louis  Xlll  agrandit  Paris  au  N.-O.  et  termina  le  rempart  bastionné 
commencé  sous  Henri  II.  Marie  de  Médicis  se  fait  bâtir  le  Palais  du 
Luxembourg,  et  Richelieu  le  Palais  Cardinal,  aujourd'hui  Palais 
Royal.  D'importantes  constructions  privées  en  briques  et  en  pierres 
s'élèvent  un  peu  partout. 

Le  Jardin  des  Plantes,  l'Académie  française,  l'Imprimerie  royale 
prennent  naissance.  Saint  Vincent  de  Paul  fonde,  en  1634,  l'ordre 
admirable  des  ï'illes  de  la  charité,  puis  l'Hôpital  des  Enfants  Trouvés 
et  l'Hospice  de  la  Salpêtrière. 

Pendant  la  minorité  de  Louis  XIV,  le  Parlement,  soutenu  par  le 
peuple,  créa  des  embarras  à  la  royauté;  les  grands  seigneurs  abaissés 
par  Richelieu  relèvent  la  tète  sous  Mazarin  et  la  Fronde  éloigne  la 
cour  de  Paris  jusqu'en  1655,  époque  à  laquelle  elle  put  s'y  installer  à 
nouveau.  Devenu  monarque  absolu,  Louis  XIV  s'attaqua  aux  libertés 
communales  et  garda  pour  lui  la  nomination  du  Prévôt  des  mar- 
chands et  celle  des  échevins.  Quoique  habitant  Versailles,  où  du 
modeste  rendez-vous  de  chasse  sous  Louis  XIII  il  avait  fait  la 
demeure  somptueuse  que  l'on  sait,  il  n'oublia  pas  de  donner  ses 
soins  h  l'embellissement  et  à  l'agrandissement  de  Paris  qui  devint  la 
capitale  des  lettres  et  des  arts.  Du  règne  de  Louis  XIV  date  la  fon- 
dation de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles  Lettres,  de  l'Académie 
des  Sciences,  de  l'Observatoire.  En  1675  eut  lieu  la  piemière  Expo- 
sition des  Beaux-Arts  dans  la  cour  du  Palais-Royal.  La  reine-mère 
Anne  d'Autriche  élève  le  Val-de-Grâce,  Mazarin,  le  Collège  des  Quatre 
Nations,  l'Institut  et  le  Palais  Mazarin  (Bibliothèque  Nationale).  On 
doit  encore  à  Louis  XIV  :  l'Hôtel  des  Invalides,  le  Pont  Royal,  la 
Colonnade  du  Louvre,  l'agrandissement  des  Tuileries,  les  premiers 
l)Oulcvards  plantés  ainsi  que  les  places  des  Victoires  et  Vendôme. 
Sous  son  règne  l'architecture  privée  éleva  de  somptueux  hôtels  au 
Marais  et  dans  le  faubourg  Saint-Germain;  les  rues  de  la  capitale 
furent  régulièrement  éclairées. 

Louis  XV,  pendant  sa  minorité,  occupa  le  Palais  des  Tuileries; 
c'est  pendant  son  règne  que  furent  construits  l'Hôtel  des  Monnaies 
et  rficole  militaire.  C'est  lui  qui  commença  le  Panthéon;  c'est  à 
lui  que  l'on  doit  la  place  de  la  Concorde.  Son  règne  désastreux  vit 
la  faillite  de  Law  et  la  perte  de  nos  colonies.  A  la  même  époque. 


SEINE  11 

les  philosophes  de  TEncyclopédie  préparaient  les  esprits  à  un  chan- 
gement radical  de  nos  institutions. 

La  lutte  de  Louis  Xyi  et  du  Parlement,  lutte  dans  laquelle  devait 
sombrer  la  royauté,  est  le  prélude  de  la  Révolution.  Le  14  juillet  1781), 
la  Bastille  est  prise  d'assaut.  Paris  choisit  Bailly  pour  maire;  le 
général  La  Fayette  est  mis  à  la  tôte  de  la  Garde  nationale.  L'Assem- 
blée Constituante  vient  siéger  à  Paris  à  la  suite  du  roi  que  la  popu- 
lation parisienne  va  chercher  à  Versailles.  En  1790  a  lieu,  au  Champ  de 
Mars,  la  fête  de  la  Fédération.  Les  clubs  révolutionnaires  deviennent 
puissants^  les  nobles  émigrent,  et  Louis  XVÏ  cherche  à  fuir.  De 
Varennes  on  le  ramène  aux  Tuileries,  où  il  est  gardé  prisonnier.  En 
1791,  on  le  suspend  de  ses  pouvoirs,  qui  lui  sont  rendus  après  son 
serment  d'obéir  à  la  Constitution  votée  par  l'Assemblée  nationale. 
Mais  à  peine  le  manifeste  insolent  du  duc  de  Brunswick  est-il  lancé, 
que  Louis  XVI  et  toute  sa  famille  sont  enfermés  dans  la  prison  du 
Temple.  La  Terreur  commence  :  les  massacres  de  Septembre  ensan- 
glantent Paris;  la  guillotine  fonctionne  sans  relâche  et  Louis  XVI, 
condamné  à  mort  par  la  Convention  nationale,  monte  sur  l'échafaud 
le  21  janvier  1793.  Tous  les  chefs  de  la  Révolution  se  proscrivant  les 
uns  les  autres  y  montent  bientôt  à  leur  tour.  La  Commune  de  Paris 
tombe  avec  Robespierre. 

Pendant  la  Révolution,  la  ville  de  Paris  fut  entièrement  saccagée  : 
les  églises  et  les  monuments  religieux  eurent  surtout  à  souffrir  de  la 
part  des  vandales  qui  voulaient  tout  détruire  ou  niveler. 

En  1795,  le  Directoire  succède  à  la  Convention  nationale.  Le  18  Bru- 
maire préparé  par  Bonaparte  va  nous  conduire  au  Consulat  d'abord, 
puis  à  l'Empire.  L'épopée  napoléonienne  se  termine  par  la  prise  de 
Paris  en  1814,  par  les  armées  alliées;  malgré  les  prodiges  de  valeur 
accomplis  à  la  barrière  de  Clichy  par  le  maréchal  Moncey  vaillamment 
secondé  par  la  population  parisienne,  la  ville  capitule.  La  volonté  du 
Sénat  appelle  le  frère  de  Louis  XVI  sur  le  trône.  Louis  XVIII,  réfugié 
en  Angleterre,  débarque  à  Calais  et  entre  à  Paris.  Napoléon  I" 
profite  du  mécontentement  général  provoqué  par  la  réaction  roya- 
liste pour  quitter  l'île  d'Elbe,  le  1"  mars.  Le  20  du  même  mois,  il  était 
aux  Tuileries.  Mis  hors  la  loi  par  le  Congrès  de  Vienne,  il  prend 
l'offensive  contre  les  armées  ennemies  qui  se  remettent  en  marche 
vers  la  France.  A  Waterloo  sa  fortune  s'écroule  (18  juin  1815),  il  va 
finir  ses  jours  sur  le  rocher  de  Sainte-Hélène.  Louis  XVllI  revient 
occuper  à  nouveau  le  trône,  ramené  par  les  armées  alliées. 

C'est  Charles  X  qui  lui  succède  en  1824.  A  la  suite  de  la  publication 
des  Ordonnances  du  20  juillet  1830,  l'émeute  éclate  dans  Paris  et 
demeure  victorieuse  après  trois  jours  de  combat.  Charles  X  veut  les 
retirer  et  prendre  des  ministres  libéraux.  Il  est  trop  tard  :  le  drapeau 
tricolore  flotte  à  THôtel  de  Ville  et  le  Duc  d'Orléans  est  lieutenant- 
général  du  royaume. 

La  Charte  de  1850  mise  en  harmonie  avec  les  idées  du  jour  est 
octroyée  par  le  roi  Louis-Philippe.  C'est  sous  le  règne  de  ce  sou- 
verain que  fut  édifiée  l'enceinte  continue  qui  entoure  Pans  actuel- 
lement. 


I 


li 


s  F  I  \  K 


La  Révolution  <lo  février  1848  so  torniiiK^  parla  proclamation  de  la  République. 
Le  2  décembre  1851,  le  coup  d'Klal  lente  par  Louis-Napoléon  réussit.  C'en  est  fait  une 
fois  encore  de  la  liberté.  Un  an  après  a  lien  la  proclamation  de  TEmpire,  le  prince- 
président  prend  le  nom  de  Napoléon  Ul.  L'empire  s  écroule  à  Sedan.  La  République  est 
proclamée  le  i  septembre  1870. 
C'est  sous  le  second  empire  que  la  physionomie  de  Paris  a  le  plus  changé;  j'i  la  veille 

de  la  Révolution  de  1789  l'enceinte  dite 
des  Fermiers  généraux  s'arrêtait  à  la 
ligne  d(»s  boulevards  extérieurs  ac- 
tuels; en  1850  onze  communes  envi- 
ronnantes y  sont  annexées.  Bientôt 
même  Paris  en  absorbera  d'autres,  et 
des  parties  de  l'enceinte  seront  dé- 
molies et  recidées. 

La  guerre  déclarée  à  1 1  Prusse  en 
1870  amena  l'armée  allemande  sous  les 
murs  de  la  capitale,  qui  subit  un  siège 
douloureux  (19  septembre  1870-28  jan- 
vier 1871)  pendant  lequel  les  femmes 
se  mfmtrèrent  admirables  de  n'^signa- 
tion  et  d(»  courage.  Malgré  les  efforts 
teidés  à  Champigny  et  à  BuzenvaL 
Paiis,  faute  de  vivres,  capitula.  Après 
le  siège,  il  eut  encore  à  subir  les  hor- 
reurs de  la  guerre  civile.  Lp  Com- 
mune» (»st  proclamée  le  18  mars  1871 
et  <lure  jusqu'au  28  mai  suivant.  Pen- 
daîit  la  dernière  semaine  de  son  exis- 
tence, les  Tuileries,  l'Hôtel  de  Ville, 
la  Cour  des  Comptes,  le  Ministère 
des  Fiîiances,  etc.  sont  incendiés.  Le 
(ionvernement,  installé  pendant  la 
guerre  franco-allemande,  d'abord  à 
Tours,  puis  à  Bordeaux,  siège  à  Ver- 
sailles et  ne  revient  définitivement  h 
Paris  qu'en  1879. 

Pendant  la  période  actuelle,  Paris 
subit  ime  transformation  complète 
en  vue  de  l'Exposition  universelle  qui 
va  dignement  couronner  la  fin  du 
XIX'  siècle.  La  promenade  des  Champs- 
Elysées  s'embellit  d'une  voie  m  ivelle 
bordée  de  deux  Palais  «pii  prennent  la  place  <le  l'ancien  Palais  de  l'InJustrie.  Cette 
voie,  traversant  In  Seine  sur  le  pont  Alexandre  111,  le  plus  beau  de  la  capitale,  relie  la 
rive  droite»  à  l'Esplanade  des  Invalides.  En  môme  temps  les  grandes  compagnies  de 
chemins  de  fer  aboutissant  «^  Paris  pénètrent  peu  à  peu  jusqu'au  centre  de  la  Cité, 
tandis  que  h»  Métropolitain  établit  ses  voies  souterraines  partout  où  les  besoins  d'uno 
circulation  intense  se  font  sentir. 


PARIS.  —  AvcniK*  «le  Brelniil.  Pflil  marché. 


PARIS.  —  Eglise  Nolre-Dainc.  Angir  de  la  Galerie.  Cùle  O. 


Géologie  —  Topographie 


K  sol  compris  dans  les  limites  du  déparlement  de  la  Seine  appartient 
à  relte  partie  du  terrain  tertiaire  composée  des  étages  inférieur  et 
moyen  auxcpiels  on  a  donné  le  nom  de  terrain  parisien.  Autrelbis  il  a 
été  recouvert  par  un  golfe  marin.  En  se  retirant  les  eaux  ont  laissé 
au-dessus  des  terrains  crétacés  soit  de  l'argile  grossière,  soit  de  la 
craie  linc  comme  à  Issy,  soit  des  calcaires  grossiers  entrant  dans  la 
composition  des  collines  des  environs  de  Paris,  calcaires  formés  d'une  infinité  de  petites 
coquilles  et  constituant  la  pierre  de  taille,  soit  le  gypse  ou  pierre  à  plAtre  qui  se  trouve 
en -monticules  isolés  sur  la  rive  droite  de  la  Seine  :  à  Montmartre,  Pantin,  etc.,  soit 
én'in  les  marnes  servant  à  la  fabrication  des  ciments.  La  mer  a  également  formé 
It's  dépôts  siliceux  qui  couronnent  le  j)laleau  de  Clamart,  du  Plessis-Piquet  et  de 
Verrières,  dépôts  auxquels  on  a  donné  le  nom  de  grés  de  Fontainebleau  par  suite  de 
l'importance  exceptionnelle  (ju'ils  ont  acquise  dans  celte  localité  et  dans  les  environs 
immédiats.  Au-dessus  des  alluvions  fluviales  des  bords  île  la  Seine,  le  sol  a  été  exhaussé 
par  rapport  de  débris  de  toutes  sortes,  ce  qui  lui  procure  l'avantage  de  se  soustraire 
plus  facilement  aux  inondations  du  fleuve. 

L'altitude  moyenne  du  déparlement  de  la  Seine  oscille  généralement  entre  'ibmèlreset 
iO  mètres  au  dessus  du  niveau  de  la  mer.  A  Paris  les  hauteurs  les  plus  considérables  se 
trouvent  sur  la  rive  droite  de  la  Seine  :  Butte-Montmartre  lOô  mètres,  Butles-Chaumont 
123  mètres. 

Le  point  culminant  du  département  se  trouve  dans  l'arrondissement  de  Sceaux  à 
rE.  du  Plessis-Piciuet  (179  mètres).  Entre  les  vallées  de  la  Bièvre  et  delà  Seine,  le  point 
le  plus  élevé  est  situé  sur  le  plateau  de  Villejuif  :  y'i  mètres.  Entre  la  Seine  et  la  Marne, 
Montmesly  atteint  09  mètres.  La  hauteur  moyenne  du  sol  dans  la  boucle  de  la  Marne  ne 


PARIS.  —  Porte  de  Flandre. 


SEINE 


17 


PARIS.  —  Pelil  bras  de  la  Seine. 

dépasse  pas  48  mètres.  Entre  la  Marne  et  le  canal  de  rOurcq,  on  trouve  une  cote  de 
115  mètres  sur  le  plateau  cfui  domine  Monlreuil;  le  plateau  d'Avron,  à  cheval  sur  les 
deux  départements  de  Seine  et  de  Seine-et-Oise,  a  la  même  hauteur;  les  collines  de 
Romainville  et  de  Noisy-le-Sec  atteignent  117  mètres.  Sur  la  rive  gauche  du  canal  de 
rOurcq,  la  plaine  Saint-Denis  a  une  altitude  moyenne  de  42  mètres.  La  Butte  Pin<:on,  au 
N.  du  département,  qui  domine  Pierrelitte,  atteint  101  mètres.  La  presqu'île  de  Gennevil- 
liei's  a  une  hauteur  variant  de  32  mètres  à  37  mètres.  Enfin,  dominant  1*0.  de  Paris,  la 
colline  isolée  qui  porte  la  forleresse  du  Mont-Valérien  a  Itil  mètres  d'altitude. 


Hydrographie 

A  Seine  a,  dans  le  département  qui  porte  son  nom,  un  cours  de 
00  kilomètres  alors  (jue  son  trajet  direct  atteindrait  à  peine  "Ib 
kilomètres.  Le  débit  de  ses  eaux  y  c^t  régularisé  au  moyen  de 
biefs  terminés  par  des  barrages  écluses;  trois  de  ces  barrages 
se  trouvent  dans  le  département  :  ce  sont  ceux  de  Porta  l'Anglais, 
de  la  Monnaie  et  de  Suresnes. 

Elle  reçoit  à  droite,  à  Charenton,  la  Marne,  qui  l'ait  également 
un  long  circuit  dans  le  déparlement  :  24  kilomètres,  pour  un 
trajet  direct  de  12  kilomètres;  la  Marne  se  grossit  du  Morbms 
à  Créteil.  A  peine  entrée  dans  Paris,  la  Seine  y  ret^oit  les  eaux  du  Canal  Saint-Martin 
sur  sa  rive  droite,  puis  sur  sa  rive  gauche  celles  de  la  Bièvre  qui,  après  avoir  arrosé 
de  jolies   campagnes  est   utilisée  dans  les  tanneries  et   teintureries  du  quartier  des 

SEINE  2. 


18 


SEINE 


Gobeliiis  et  tombe  dans  un  t^goul  collccleur;  enfin,  à  Saint-Denis,  le  Rnnillon,  où 
tombent  la  Morce,  la  Molelle,  la  Cruud  et  le  ruisseau  de  Moiitfort  à  gauche,  la  Hosne  à 
droite.  Ces  cours  d'eau  sont  insignifiants. 

CANAUX.  Le  canal  de  Saint-Maur  a  une  longueur  de  1100  mètres,  dont  000  mètres 
en  souterrain;  il  évite  à  la  navigation  un  circuit  de  12  kilomètres  connu  sous  le  nom  de 

Boucle  de  Marne,  si  chère  aux  artistes 
et  aux  canotiers.  H  commence  au-des- 
sous du  pont  de  Joinville  et  se  termine 
par  une  écluse  au  canal  de  Saint- 
Maurice  longeant  la  rive  droite  de 
la  Marne  et  tombant  dans  la  Seine 
à  (^harenton,  fermé  aussi  par  une 
écluse. 

Le  canal  de  Saint-Martin  part 
de  la  rive  droite  de  la  Seine  en  aval 
du  Pont  d'Auslerlitz  où  il  l'orme  le 
hatisin  de  /M »(?/<«/;  il  passe  ensuite 
sous  la  Place  de  la  Bastille  et  le  Bou- 
levard Bichard-Lenoir  jusqu'à  TAveime 
di*  la  Bépublique;  de  là,  il  gagne  à  ciel 
ouvert  le  hassin  de  Im  Villctte  franchis- 
sant une  hauteur  d<»  'ii  m.  50  au  moyen 
de  1»  écluses.  Sa  longueur  est  de  1500 
mètres. 

Le  canal  deSaint-Denis,  (pii  lui 
fait  suite,  [)art  du  bassin  de  La  Villette 
et  aboutit  à  la  Briche,  près  de  Saint- 
Denis,  en  (h'scendant  au  moyen  de  l"! 
écluses  une  hauteur  verticale  de 
1H  m.  l»0.  Sa  longueur  est  de  r.OU» 
mètres.  Ces  deux  derniers  canaux 
abrègent  de  H»  kilomètres  le  trajet  du 
pont  d'Austerlilz  à  la  Briche  par  le 
cours  régulier  de  la  S(Mne. 

Le  canal  de  TOurcq,  qui  com- 
mence à  Mareuil  (Oise)  conduit  par 
une  ligne  de»  95  kilomètres  les  eaux  de 
la  rivièn*  du  même  nom  à  Paris  dans 
le  bassin  de  la  Villette.  11  descend 
au  moyen  de  10  écluses  une  peide 
de  15  m.  10  et  outre  l'alimentât  ion  des 
canaux  de  Saint-Denis  et  de  Saint  Martin,  il  fournit  un  contingent  d'eau  potable 
à  la  capitale. 

LACS.  Le  département  de  la  Seine  ne  compte  (jue  des  lacs  artificiels;  ce  sont  ceux 
de  Saint-Ma)fdt\  Daianesnil,  (irurellc,  et  des  .yinuncs  dans  le  bois  de  VinreiHK'S  et  les 
lacs,  étangs  et  mares  du  bois  de  F^oulogne  (lacs  Snpi':rieiiï%  lnfêviein\  etc.). 

Sources  minérales.  Paris  renferme  un  certain  nombre  de  sources  minérales:  ce 
sont  les  cinq  sources   ferrugineuses  froides  de   Passy,  les  sources  également  ferru- 


P.VIUS.  —  Ciiiiai  Siùiil  Martin,   tciuse. 


IWHIS.  -  AHC:  DE  TRIOMPHE  DE  L  LTIOILE 

Hi'DE.  Le  départ  des  Volontaires, 


20 


SEINK 


ginriises  (»t  froides  dAutouil  (sources  Quirhe^at  c\  ConDnvnale),  la  source  sulfurée  cjîlciqus 
froide  de  lieileville  (Atlas).  On  peul  encore  citer  celles  de  \a  rue  Déranger,  du  pont 
d'Austerlilz  H  des  Ternes. 

Puits  artésiens.  Paris  compte  4  puits  artésiens  dont  la  profondeur  dépasse 
500  mètres;  ce  sont  :  le  puils  de  Grenelle,  d'un  débit  journalier  de  500  à  5')0  mètres  cubes, 
qui  alimente  le  réservoir  du  Panthéon;  de  Passy,  d'un  débit  de  5000  à  (»t)00  mètres  cubes, 
qui  alimente  les  lacs  du  bois  de  Boulogne;  enfin  ceux  de  îa  place  Hébert  à  la  Chapelle, 
et  de  la  Hutte  aux  Cailles,  dans  le  XlIP  arrondissement. 


IWHIS.  —  .Avenue  tle  l'Obser^aloire.   Foiilniiie  Cnrpeaiix. 


Aqueducs.  Paris  est  alimenté  en  eaux  de  sources  par  5  aqueducs. 
Aqueduc  de  la  Vanne  d'une  longueur  de  175  kil.  fournissant  1 10.000™" 

—  delaDhuis  —  151  kil.  —  25.000" -avec  les  eauidudraiii  de  Sl-Siaor. 

—  del'Avre  —  154  kil.  —  100.000- 
L'aqueduc  de  la  Vanne  amènera  bientôt  les  eaux  du  Loing  et  du  Lunain. 

Aqueduc  d.Vrcueil.   15  kilomètres  de  parcours,  débit  1800""%  commence  î\  Rungis  et 
alimente  le  réservoir  du  Panthéon. 
L'eau  pour  le  service  public  et  industriel  est   fourni  par  des  machines  élévatoires 


SKINE 

instalhVs  dans  7  usinos  sprcialos  fonctionnant  dans  le  d^^partoment, 
dont  fi  refoulent  Teau  de  Seine  :  Ivry,  Alfortville,  Austerlilz,  Bercy. 
Chaillot.  Javel;  une  autre  usine  installée  h  Saint-Maur  refoule  l'eau 
de  la  Marne;  enfin,  un  aqueduc  de  ceinture  conduit  Teau  de  TOurcq  au 
réservoir  de  Monceau.  Les  réservoirs  situés  en  dehors  de  Paris  soni 
ceux  de  Villejuif,  Gentilly  et  Montretout;  les  réservoirs  dans  Paris  sonl 
ceux  de  Montsouris,  Grenelle,  Vaugirard,  Racine,  Panlhéon,  Saint 
Victor  (rive  gauche),  et  ceux  de  Passy,  Monceau,  Montmartre,  Butles- 
Chaumont,  Belleville,  Ménilmontant  et  Charonne  (rive  droite). 

Égouts.  Les  eaux  de  pluie  ou  provenant  d'usages  industriels,  de  la 
voie  publique,  des  conduites  de  d(»scente  des  maisons,  etc.,  sont 
recueillies  sur  la  rive  droite  de  la  Seine,  par  8  collecteurs  :  du  Nord, 
des  Coteaux,  des  Petits-Champs,  Rivoli,  de  la  Rive  droite,  Marceau, 
Pereire,  Debilly;  et  sur  la  rive  gauche  par  5  collecteurs  :  de  la  Bièvre, 
de  la  Rive  gauche,  Bosquet,  Rapp,  de  Javel,  le  tout  gagnant  par  '2 
siphons  (Aima.  Concorde)  passant  sous  la  Seine,  le  grand  collecteur 
d'Asnières.  Os  eaux  vont  porter  la  fertilité  dans  les  champs  iKépan- 
dage  de  la  presqu'île  de  Gennevilliers,  dans  les  domaines  d'Herblay 
et  de  Méry,  et  les  plaines  basses  de  Carrières-sous-Poissy,  de  Triel  et 
des  Mureaux.  U  y  a  dans  Paris  environ  900  kilomètres  dégoûts. 


Climat 

Le  département  de  la  Seine  est  placé  sous  rinfluence  du  climat 
séquanicH^  ainsi  nommé  du  fleuve  {SeqiKinn}  qui  le  traverse.  Paris 
n'étant  qu'à  150  kilomètres  à  vol  d'oiseau  de  la  mer,  on  comprend 
toute  l'influence  que  les  vents  d'ouest  qui  dominent,  dans  la  région, 
peuvent  y  exercer.  Paris  se  trouvant  d'un  autre  c(Mé  par  sa  situation 
également  sous  l'influence  du  climat  rnnlincnial,  les  variations  y  sont 
nombreuses  sans  d(»  grands  extrêmes  soit  en  chaleur,  soit  en  froid. 

La  moyenne  annuelle  de  la  tcMupérature  est  de  10'\r);  juillet  et  aoiH 
sont  h»s  mois  les  plus  chauds,  décembre  et  janvier  les  mois  l(»s  plus 
froids. 

La  pression  barométrique  est  plus  él(»vé(»  l'hiver  que  l'été. 

La  quantité  d'eau  tond)ant  à  Paris  est  plus  grande  de  mai  à 
novembre  que  de  décembre  à  avril.  La  hauteur  moyenne  annut^lle  de 
pluie  pour  l<»s  vingt  dernières  anné(»s  a  été  d<»  0'",r»5r»  d'après  l'Observa- 
toire de  Montsouris.  Pour  la  même  période»  la  moy<Mine  annuelle  des 
jours  de  pluie  a  été  de  20ÎI.  (^est  cmi  janvier  que  la  neige  loml>e  l«» 
plus  fréquemment;  les  orages  éclatent  en  plus  grand  nombre  en 
juin.  Le  vent  le  plus  d(*sséchant  est  celui  du  N.-L.  Les  brouillards 
durent  environ  l/fi  du  temps  des  mois  d'hiver.  L'atmos[)hère  n'est 
claire  que  pendant  une  moyenne  de  100  jours. 

Le  grand  nombre  d'usines  de  la  région  N.-K.  de  Paris,  intra-muros 
et  extra-muros,  étend  sur  toute  cette  région  à  une  hauteur  moyenne 
de  100  mètres  un  voile,  mélange  de  vapeur  et  de  fumée,  que  seuls  les 
vents  du  S.-O.  ont  le  pouvoir  de  balayer  (Observatoire  de  la  Tour 
Saint-Jacques;. 


J 


25 

Divisions  administratives 

Étendue  :  47.550  hectares. 
Population  :  3.308.007  habitants  (18117). 

Préfecture   :  PARIS  (20  arrondissements,  80  quartiers).    I  rominune. 

Sous-        \  Saint-Denis.  ...        12  cantons.  54         — 

Préfectures  ^  Sceatix o       —  -W         — 


Total.        21       -        Total.        77         — 

arrondissement  de  saint-dems 
Cantons  Comî^unes 

Agnières Asnières,  Gennevilliers  (V^illeneuve-Ia-narenne) 2 

Auhervilliers Aubervilliers    (ou  N.-D.-des-\'crtus),  La  (loiu'neuv*»,  lliit^ny,   IMrrre- 

fltte,  Stains,  Vllietaneuse {\ 

Boiilf)g ne-sur-Seine  .   .     Boulogne-sur-Seine  (Billancourt) I 

Clichy-sur-Seine.  .    .   .     Clichy-sur-Seine I 

Courhevoie Courbevoie  (Bécon-les-Bruyères),  Bols-de-dolonibos.  C.olomhos  .  .   .   .  o 

LevaUoiS'Perret.   .   .   .     Levallois-Perret I 

y enilbj -sur-Seine .    .   ■     Neuilly-sur-Seine  (Bagatelle,  Saint-Jamos' l 

Xoisy-le-Sec Noisy-Ie-Sec,    Bobigny,    Bondy,   Le  Bourgel,    Drariry,    Honiainville, 

Rosny-sous-Bois,  Villemonble H 

Pantin Pantin,  Bapnolet,  Les  Lilas,  Le  l*ré  Saint-Gervais i 

Puteaux Puteaux,  Nanterre,  Suresnes 3 

Saint-Denis Saint-Denis I 

Saint-Ouen Sainl-Ouen,  Épinay-sur-Seine  (La  Briche),  Ile-Saint-Ï)enis 5 

Total 3Î 

ARRONDISSEMENT  DE   SCEAUX 

Charenton Charenton    (Carrières),   Alfortville,   Maisons-AU'oit    (C.harentonneau), 

Saint-Maurice  (Gravelle). i 

ïvry-sur~Seine.  Ivr>'-sur-Seine,  Choisy-le-Uoi,  Orly,  Tliiais,  Vitry-siir-Seine  (ou  Vilry- 

aux-Arbres) ."» 

Montrenil-sous-Bois.    .     Montreuil-sous-Bois I 

Xogent'Sur-Marne.  .   .     Nogent-sur-Marne,    Bry-sur-Marne,    Champigny-sur-Marne    (C(t'uilly), 

Le  Perreux & 

SainIrMaur  des- Fossés.  Saint-Maur-des-Fossés  (Parc  Sainl-Maur,  Varenne-Saint-Maur  ou  Va- 
renne-Saint-Hilaire  ou  Adamvillo,  Varenne-Chennevières),  Bon- 
neuil-sur-Marne,  Créteil,  Joinville-le-Pont 4 

Sceaux Sceaux,  Antony  et  Berny  (La    Croix-de-Berny),   Bagneux,   Boin*g-la- 

Reine,  Chàtenay  (Auinay-Malabry),  Fontenay-aux-Hoses,>Ionlrougo, 
Le  Plessis-Piquet  (Bobinson) 8 

Vanvcs Vanves,  Châtillon,  Clamart,  Issy-les-Moulineaux,  Malakofl" :> 

Villejuif Villejuif,  Arcueil-Cachan,  Chevilly,  Fresnes,  Gcntilly,  Kremlin-Blodlre, 

L'Hay,  Rungis S 

Vincennes Vincennes,  Fontenay-sous-Bois,  Saint-Mandé 3 

Total 42 

Cultes  reconnus  par  l'État 

Culte  catholique.  Archevêché  :  Paris.  Le  diocc^se  de  Paris  ne  comprend  que  le 
<ir*partenient  de  la  Seine.  L'évéché  de  Paris  ne  remonte  pas  au  delà  du  milieu  du  in"  siècle. 
11  fut  érigé  en  archevêché  sous  Louis  XIII,  en  1623.  En  1074,  la  seigneurie  de  Saint- 


22 

< 


26  SEINE 

Cloucî  fut  érigée  en  duché-pairie  en  faveur  des  archevêques  de  Paris.  La  ])rovince  ecclé- 
siastique dont  Paris  était  le  chef-lieu  fut  modifiée  en  1790,  1802,  1821  et  1841.  Paris  est, 
après  Rome,  le  centre  le  plus  important  de  la  chrétienté.  On  y  compte  comme  catholiques 
environ  75  pour  100  de  la  population. 
Le  département  compte  140  paroisses  dont  70  dans  Paris. 

TABLEAU   DES   PAROISSES   DE   PARIS 


Arrond'»  Noms  Nombre 

I*'   S'-Germain-rAuxerrois. 
S«-Eustache. 
S»-Roch. 

S'-Leu.  i 

S'^-Chapelle. 

!!•   N.-D.  des  Victoires. 

N.-I).  de  Bonne-Nouvelle.  2 

III"    S'-Nicolas-des-Champs. 
S'-Denis-du-S'-Sacremei:! 
S«-.Élisabeth. 
S'-Jean-S*-François.  S 

IV*   N.-D.  Cathédrale  (basilique  mineure). 
S*-Gervais. 
S'-Merri. 
S'-Louis-en-riIo. 
N.-D.  des  Blancs-Manteaux. 
S»-Paul-S'-Louis.  (> 

V»   S»-Étienne-du-Mont. 
S»-Médard. 
S»-Séverin. 

S'-Jacques-du-Hant-Pas. 
S*-Nicolas-du-Chardonnet.  h 

H^-Julien-le-Panvre  (rite  (jrec). 
f^glise  de  la  Sorbonne. 
Église  du  Val-de- Grâce. 

VP    S'Sulpicc. 

S'-Oermain-des-Prés. 
N.-D.-desChamps.  r» 

S^-Joseph'  den-Carmes  (chap,). 

VIP    S^-Ciolilde  (basilique  mineure). 

S*-Thomaô-d'Aquin. 

S'-Louis-des-In  val  ides  (chap.). 
(Ne  comprend  que  rElablissement) 

S'-François-Xavier. 

S*-Pierre  du  Gros-Caillou.  f) 

VHP    S"-Madeleine. 
S'^Aujçustin. 

S»-Philippe-du-Houle.  r» 

Église  de  V  Assomption  {mis.si<ni  jmlfjniiise). 

A  reporter.      32 


Arrond' 
IX« 

•                         Noms                               Nom 
Report. 
N.-D.-de-Lorette. 
S'-Louis  d'Antin. 
S'-Eupène. 
S'^-Trinilé. 

Tri 
4 

X- 

S*-Laurent. 

S'-Martin. 

S'-Vincent-de-Paul. 

5 

XP 

S'*-Marguerito. 
S*-Ambroise  do  Popincourt. 
S»-Joseph. 

.1 

XIP 

N.-D.  de  Bercy. 

S'-Antoine. 

S»-Éloi. 

Immaculée-Conception. 

i 

XIIP 

S'-Marcol. 

S'^-Annc  de  la  Maison-Blanche. 

N.-D.  de  la  Gare. 

,"» 

XIV- 

S'-Pierre  du  Petit-Montrougc 
N.-D.  de  Plaisance. 

*2 

XV- 

S'-Lambert  de  Vaugirard. 
S'-Jean-Baptiste  de  Grenelle. 

-i 

XVP 

S'-Pierre  de  Chaillot. 
Annonciation  de  Passy. 
S»-Honoré  d'Eylau. 
N.-D.  d'Auteuil. 

i 

XVIP 

S'^-Marie  des  BatignoUes. 
S'-Ferdinand  des  Ternes. 
S»-Michel  des  BatignoUes. 
S'-François-de-Sales. 

i 

XVIIP 

S'-Pierre  de  Montmartre. 
S*-Bernard  de  La  Chapelle. 
S'-Denis  de  La  Chapelle. 
N.-D.  de  Ciignancourt. 
Basilique  du  Snn^-Ca'ur. 

i 

XIX" 

S'-Jean-Baptiste  de  Belleville. 
S«-Jacques-S*-Christ(>phe  de  La  Villelle. 
S'-George.                                                  r» 

x\^ 

S-Germain  de  Charonne. 
N.-D.-de-la-Croix  ou  de  Ménilmonlant 

2 

Total    ' 

70 

PABIS.  —  lijilise  Sainl-Gervîii^.  Al.-i.lr 


7.0 


SEINE 


On  compte  à  Paris  52  Congrégations  d'hommes  avec  94  maisons,  et  i50  Congré- 
gations de  femmes  avec  500  maisons. 

Les  Pèlerinages  les  pins  célèbres  sont,  à  Paris  :  Notre-Dame-iIes-Vicloires,  dont  la 
constrnction  de  résrlise  remonte  à  Ifi!29;  Notre-Dame  île  Sainte-Espérance,  à  Sainl- 
Séverin;  Sainte  Geneviève  à  Sainl-fitienne-du-Mont;  la  chapelle  des  Lazaristes  qui 
renferme  \r  tond)ean  de  Saint-Vincent-de-Panl;  et  l'Église  du  Vœu  National  à 
Montmartre  :  dans  le  département  :  Notre-Dame  des  Miracles,  à  Sainl-Manrdes-Fossés: 
Notre-Dame  des  Vertns,  <^  Anbervilliers;  de  Saint-Denis  h  Saint-Denis. 

Culte  protestant.  §  L  Église  réformée  de  France.  Cette  église  compte  environ 
r)0  000  adhérents;  elle  forme  la  3*  circonscription  synodale  avec  8  paroisses.  Le  siègi»  du 
Conseil  central  des  églises  réformées  de  France  est  à  Paris. 

Temple  de  rOratoire.  Chapelle  de  l'Étoile. 

—  du  S'-Espnl.  —         de  Clichy. 

—  Penlèmont.  —        de  Plaisance. 

—  S"  Marie.  —        de  Passy. 
Chnîielle  Millon.  —        de  Bclleville. 

—  de  Bercy.  —        de  La  Villetlo. 

—  des  Balignolles.  —         de  Charonne. 

—  de  Montmartre. 

Hors  Paris  :  Chapelles  à  Charenloii,  Bois-de-Cplomhes,  Ivry,  Vincennes,  S'-Maur,  Nenilly, 
S'-Duen,  Coiirhevoie,  Boulogne. 

§  IL  Confession  d'Augshourg.  Cette  église  compte  environ  40  000  adhérents,  et  forme 
il  Paris  un  Consistoire  dont  dépendent  les  églises  Inthérieniu^s  de  Lyon  et  de  Nice. 


Temple  de  la  Bédem pilon. 

—  des  Biilelles. 
Oratoire  S'-Marcel. 

—  de  la  Trinité. 

—  de  la  Bésurrection. 

—  du  Bon  Secours. 

—  de  Montmartre. 


Oratoire  rue  Blanche  {rulte  réléUvé  en  nUen-and) 

chapelle  de  la  colonie  allemande. 
Église  de  La  Villelte  (mile  réiéhré  en  allemand 

et  en  franrais). 
Oratoire  du  Gn)s-Caillou. 

rue  Ménilmontant. 
Éiflise  suédoise   (mile  réiéhré  en  frrtyiraîs  et  en 
miédoiii). 


—        des  Balignolles. 
Hors  Paris  :  Chapelles  h  Pantin,  S'-Denis,  Puteaux,  Bourg-la-Beine. 

Culte  Israélite.  —  Ce  culte  est  pratiqué   par  '>0000  personnes  environ  à  Paris,  A 
a,  ontn»  son  consistoire  avec  un  séminaire,  un  consistoire  central. 
Synagogues  (rite  allemand)  :  rue  N.-i). -de-Nazareth.       i    (rite  jx/rtugais)  :  rue  BulTaull. 

rue  de  la  Victoire.  , 

rue  des  Tournelles.  , 

Tous  les  cultes  dont  nous  venons  de  parler  sont  reconnus  par  TÉtat,  et  sont  payéî' 
sur  le  budget. 

Autres  cultes 


Culte  grec  orthodoxe 


Culte  arménien  : 


f)Oi(r  les  Russes.  Église  russe.  Rue  Daru. 

Chajjelle  d(»  rambass;ide  de  Russie. 
pour  les  Hellènes,  Église  grecipie  Saint-Élienne.  rue  Bizot. 
pour  les  Honmains.  Église  roumaine.  Rue  Jean-de-Beauvnis. 
pour  les  Arméniens.  Chapelle.  Rue  de  Vienne  (rite  grégo- 
rien). 


Les  Swedenborgiens  au   nombre  de  iO  environ  à  Paris  se  rattachent  au  culte 
chrétien  ;  ils  ont  un  Temple  rue  Thouin  :  le  Temple  de  la  Nouvelle  Jérusalem. 


PARIS.  —  Kglite  du  Val-de-Gràce. 


52 


SEINE 


Culte  protestant.  Union  des  Églises  évangéliqucs  libres  de  France. 

Chapelle  Taitbout.  {Culte  en  langue  française), 

—  du  Luxembourg.  1        Chapelle  S*-Antoine. 

—  du  Nord.  |  —        de  Grenelle. 

Mission  populaire  évangélique  ou  Mission  Mac  AU. 

Une  vingtaine  de  stations  dans  Paris  dont  la  principale  est  rue  Royale. 

Église  évangélique  méthodiste  de  France. 


ici. 


id. 


Temple  Malesherbes. 

—  des  Ternes. 

—  des  Batignollcs. 

Église  baptiste  (de  forme  congrégationaliste. 


Hors  Paris  :  Asnières. 

Levallois-Perrel. 


icL 


Avenue  des  Gobelins. 
Avenue  Parmenlier. 
Rue  de  Sèvres. 


Rue  de  Lille. 
Rue  Meslay. 
Rue  Blomet. 
Mission  do  M""  de  Broôn.  id, 

Offire  central  :  rue  S'-Honoré. 

2  salles  :  à  Belleville  et  à  Ménihnontant. 

Mission  Hall  (Société  pour  la  diffusion  du  christianisme  parmi  les  Juifs.        id. 
I  salle,  rue  du  Roi-de-Sicile. 

Culle  anglican.  ÉgUse,  rue  d'Aguesseau  ^Église  offic.  de  Tanihassade  anglaise). 

—  rue  des  Bassins. 

—  boulevard  Bineau  (Christ  rhurch). 

—  rue  Augusle-Vac(iueric  (S'-(leorge  church  Victoria  Jubilee). 

Culte  méthodiste.  Temple,  rue  Rociuépine  (^Vcsleya^  Melhodist  church). 

Culte  presbytérien  d'Ecosse.  Temple,  place  Bavard. 

—       Indépendant,  imi)asse  du  Maine  (pour  les  étudiants). 
Pour  les  Américains, 

Holy  Trinity  church  (episcopal),  avenue  de  l'Aima. 

American  church  (presbytérien),  rue  de  Berri. 

S'-Luke's  Chapel  of  the  church  of  the  Trinity  (Indépendant),  rue  de  la  Grande-Chaumière. 

Culte    catholique.    Église  espagnole.  Chapelle  Corpus  Chrùsti,  avenue  de  Friedland. 
Rite    grec    melchite.    Église    Saint-Julien-le-Pauvre,    environ 

200  adhérents. 
Maronites    (catholiques    du  Liban).   Chapelle    du   Palais    du 

Luxembourg  {office  en  Imujue  syriaque). 
Église   catholique   gallicane.   Chapelle   Saint-Denis  de   Paris 

{office  en  français).  Boulevard  d'Italie. 

Culte  musulman.  Un  iman  est  attaché  à  l'ambassade  ottomane  en  attendant  la 
construction  d'une  moscjuée  à  Paris. 

Cultes  orientaux.  On  compte  à  Paris  un  certain  nombre  d'adeptes  du  Bouddhisme,  du 
ConfucismCy  du  Brahmanisme  y  du  Parsisme^  sans  lieux  de  culte.  Toutefois  des  céré- 
monies bouddhiques  ont  lieu  quelquefois  au  Musée  Guimet. 

Un  grand  nombre  d'œuvres  charitables  on'  été  fondées  à  Paris  :  patronages,  écoles, 
ouvroirs,  cercles,  sociétés,  etc.,  dans  toutes  les  confessions.  11  serait  trop  long  de 
les  énumérer  ici.  Nous  passons  également  sous  silence  les  représentants  de  quelques 
doctrines  rentrant  tout  aussi  bien  dans  le  domaine  de  la  philosophie  que  dans  celui  de 
la  religion,  tels  que  les  Rose -\- Croix,  les  Occultistes,  les  Satanistes,  de  môme  les  Salu- 
tistes, etc. 


35 


Armée 


L'armée  de  Paris  se  compose  des  troupes  réparties  dans  toute  retendue  des  deux 
départements  de  la  Seine  et  de  Seine-et-Oise.  Ces  troupes  sont  placées  sous  le  comman- 
dement du  gouverneur  militaire  de  Paris,  dont  le  quartier  général  est  à  l'Hôtel  des 
Invalides  et  comprennent  : 


PARIS.  —  Arc  de  Triomphe  du  Carrousel. 


3  divisions  d'infanterie,  appartenant  aux  5%  4'  et  a"  corps. 

4  l^ataillons  d'infanterie  de  marine   \ 

I  régiment  régional  >    formant  i  brigade  régionale. 

I  tmtaillon  de  chasseurs  ; 

1  division  de  cavalerie,  composée  de  5  brigades,  à  Paris,  Vincennes  et  S'-Germain. 

2  brigades  d'artillerie,  à  Versailles  et  Vincennes. 

I  bataillon  d'artillerie  à  pied,  pour  le  service  des  forts,  à  Hneil. 

i  régiments  du  génie  formant  1  brigade,  à  Versailles  (1  compagnie  est  détachée  à  Paris) 


*iFINK,    .1. 


54  SETNE 

1  légion  de  gendarmerie  de  Paris  comprenant  2  compagnies  :  1  dans  la  Seine. 

1     —    Seine-el-Oise. 
La  compagnie  de  la  Seine  se  compose  de  7  sections  :  2  à  Paris  et  1  dans  chacun  des 
centres  suivants  :  Saint-Denis,  Courbevoie,  Sceaux,  Vincennes,  Montrouge. 
1  légion  de  la  garde  républicaine  c(miprenanl  :  5  bataillons  d'infanterie  à  4  compagnies; 

"1  divisions  de  ra\nb'rie  à  2  esca<lrons. 
1  régiment  de  sapeur.^-fiunipiors.  loiiné  de  12  compagnies. 


l'ATlIS.        Pnit  Saiiil-McoUis. 


Réserve  de  l'Armée  active  et  Armée  territoriale.  Les  troupes  de  toutes 
armes  recrutées  dans  les  départements  de  la  Seine  et  de  Seine-et-Oise  sont 
réparties  dans  les  2',  5',  4",  .V  et  6'  corps,  pour  des  raisons  polili<|ues  faciles  à  saisir. 

Les  seules  lormations  particulières  à  ces  deux  départements  sont  : 

Le  7y  régiment  d'artillerie  territoriale  {'iépendant  de  la  ô^^  briyade  d'arliUeric^  â  l'crii'tille^s). 

La  22"  seilion  territoriale  de  commis  et  ou>ricrs  militaires,  â  l'aris. 

La  5'  section  territoriale  d'infirmiers  militaires,  à  Vincennes. 

Deux  hôpitaux  niililaires  (  V'nl-dc-iiràrc^  Saiid-Mfirlui)  sont  installés  à  Paris,  et  un  auln* 
à  Vincennes. 

Paris  compte  aussi  I  dépôt  <le  remonte  ayant  11  départements  pour  zone  d'exploration 
et  4  annexes  :  Saint  (jermain-en-Laye,  Saint-Cyr  (Oise),  Le  nec-Mellouin,  Lu. 

C'est  à  Paris  que  siètre  le  tribunal  militaire  d'ordre  le  plus  élevé  :  le  Conseil  de 
revision.  Deux  Conseils  de  guerre  y  existent  également  avec  I  maison  d'arrêt  et  de 
correction  iCherche-MùH),  Il  y  a  à  Bicèlre  un  pénitencier  militaire. 

Le  recrutement  du  département  de  la  Seine  comprend  : 

1  Bureau  centrai  de  recrutement  ^rue  Saint-Dominique),  et  0  bureaux  annexes  : 


SF.INE 

I^Poste-Casorne  n«>  5  pour  les  X*.  XIX',  XX*  niTonil»  ot   los  cantons  cJo   Pantin,  Saint-Denis, 

Saint Ouon,  Auborvilliors.  Xoisy-lo-Sor  ('2-  corps). 
2-  Porto  «le  Passy  pour  les  P%  VIP.  XV'.  X\  P  arror.d'  ?t  les  cantons  de  Coiiii:e\ oie,  Neuilly 

Puleaux,  Asnières,  Boulogne.  Î.evallois-Perret  et  Clichy  (>  cor|)^). 
5"  Porte  de  ChAtillon  pour  les  IV%  V',  VP,  XIIP,  XIV'  arrond"  et  l'arrond'  de  Sceaux,  les 

cantons  de  Villejuif,  Vanves,  Issy  (4'  corps). 
4'  Porte    de  Charenton  pour    les  IP,  IIP,    XP,   XIP  arrond**   et  le^  cantons    de  Charenlon, 

Vincennes,  Nogenl-sur-Marne,  Saint-Maur,  Montrenil  (.V  corps). 
>  Porte  de  Saint-Ouen  pour  les  i^lrangers  au  département  de  la  Seine,  habitant  Paris. 
6*  Porte  de  Champerret  pour  les  VHP,  IX%  XVIP,  XVIIP  arrond"  (0-  cor|)s). 


DKFENSE    DF.   PARIS 

L'enceinte  rontiniio  d(»  Paris,  dont  mie  grand»'  partie  ser«i  pî^ochainement  d(^moli<*  ot 
reniplac^'o.  a  un  développement  i\o  34  kil.  530  comprenant  94  bastions  dont  (»7  sur 
la  rive  droite  de  la  Sein<'  (oii  commence  le  n"  h  et  '27  sur  la  rive  gauche.  Klle  est  percée 
de  70  ouvertures  dont  lu  afTeclées  à  des  portes  ou  poternes,  0  î\  des  passages  de 
chemins  de  fer,  2  à  la  Seine  et  2  aux  canaux  de  l'Ourcq  et  de  Saint-Denis.  Elle  occupe  à 
peu  prés  le  milieu  d'un  immense  camp  retranché  de  1  i(»  kilomètres  de  développement 
avec  un  chemin  de  fer  stratégique  de  158  kilomètres  dont  la  pointe  S.  seule  se 
trouve  en  dehoî*s  de  la  ligne  de  protection  (Savigny-sur-Orge).  Elle  comporte,  en  ouln*, 
deux  séîMes  d'ouvrages  extériiMirs  :  raucienne  ceinture  d(*  forts  et  d(»  redoutes  exist.Tiil 
avant  1S70  et  la  série  d'ouvrages  élevés  postérieurement. 

L'ancienne  ligne  de  défense  comprend  15  forts,  h*  donjon  de  Vinceinies  et  des 
redoutes  dont  voici  les  noms  en  comuKMiçant  par  la  rive  droite  de  la  Seine. 


Fort  de  Charenton. 
H  'doute  de  Oravelle. 

—        de  la  Faisanderie. 
Donjon  de  Vincennes. 
Ft)rt  de  Nogent-sur-Marne. 
Redoute  de  Fontenay-sous-Hois 
Fort  de  Hosny. 
Re  loute  de  Roissière. 
Fort  de  Noisy-le-Sec. 
Redoute         — 
Fort  lie  Romainville. 


I    Redoute  <le  Pantin. 

I    l'ort  d'Auhervilliers. 

i      -    de  ri-st. 

I      —    de  la  Double  (loiu'onne 

—  de  la  Rriche. 

I      —    <lu  Monl-Valérien. 

—  d'issy. 

—  de  Vanves. 

—  de  Moidronere. 
;      —      de  Ric(Mre. 

I      -     d'ivrv. 


PARIS.  —  lîlsplannflc*  des  Invalides. 


J 


58 


SEINE 


La  nouvelle  ligne  comprend 


PARIS.  —  Hôtel  de  Cluny.  Entrée  de  la  Tourelle. 


Fort  de  Villeneuve-Sainl-Georges. 
Hallerie  de  Limeil. 
Fort  de  Sucy-en-Brie. 

—  de  Champigny. 

—  de  Villiers-sur-Marne. 
Batterie  de  Noisy-ie-Grand. 
Fort  de  Chelles. 
Batterie  de  Montfermeil. 

Fort  de  Vaiijours  avec  ses  batteries  N.  et  S. 
Batterie  au-dessus  de  IJvry. 

—  A.  Station  de  Pierrelittc-Stai^^5. 

B.  Cimetière  do  Stains(G'*'-Ceinturcj. 

—  de  la  Butte-Pinc;on. 
Fort  de  Stains. 

Batterie  des  Sablons. 

—  du  Moulin. 
Fort  d'Kcouen. 
Batterie  de  Bléniur. 
Fort  de  Domont. 

—  de  Montlignon 

—  de  Montmorency. 
Bedoute  de  Franconvillc. 

—  des  Cotillons. 

Fort  de  Cormeilles-en-Parisis  et  ses  5  I>atte- 

ries-  annexes. 
Réduit  du   Trou   d'Enfer    protégé    par    les 

tj  batteries  suivantes  : 
Batterie  des  Réservoirs, 
des  Arches, 
de  Marly-le-Boi. 

—  du  Champ  de  Mars. 

—  de  TAuberderie. 

—  de  Noisy-le-Roi. 

—  du  Bois  d'Arcy. 
Fort  de  Saint-Cyr. 

Batterie  de  la  Station  de  Sahil-Cyr. 

—  de  Bouviers. 

—  du  Ravin. 

—  du  Désert. 

—  des  Docks. 
Fort  du  Haut-Buc. 

—  de  Villeras. 

—  de  Palaiseau. 
Batterie  de  l'Yvette, 

—  de  la  Pointe. 

Réduit  du  Bois  de   Verrières  protégé    par 

les  5  batteries  suivantes  : 
Batterie  de  Bièvres. 

—  d'Igny. 

—  des  Gatines. 
du  Terrier. 

—  lie  la  Châtaigneraie. 
Fort  de  Chàtillon. 
Redoute        — 

—  de&  llauteb  BruNcres. 


PARIS.  —  Hôtel  de  Cluny.  Tourelle  et  Pavillon  de  droite. 


a 


Justice 


Paris  possède  dans  chacun  de  ses  20  arrondissements  : 

1  Justice  de  paix,  installée  dans  chacune  des  mairies. 
Le  département  de  la  Seine  en  possède  également  1  dans  chaque  chef-lieu  de  canton. 

En  outre  siègent  au  Palais  de 
Justice,  à  Paris,  les  tribunaux 
suivants  : 

1  Tribunal  de  simple  po- 
lice, connaissant  de  toutes  les 
contraventions  de  police  simple. 

\  Tribunal  de  V*  instance: 

\  Cour  d'appel; 

1  Cour  de  cassation,  juri- 
diction la  plus  haute  de  toute  la 
France. 


PARIS.  —  Palais  des  Thermes.  Ruines. 

18  hiiissiors  audicnciers  (chambres  civiles). 
8    séquestres   (administrateurs    et    liquida- 
teurs). 
4  curateurs  aux  successions  vacantes. 


Le  Tribunal  de  1"  Instance 
comprend  :  7  chambres  civiles  et 
4  chambres  correctionnelles  ; 
(la  !'•  chambre  divisée  en  5  sec- 
tions, chacune  des  6  autres  en  2) 

il  est  composé  de  : 

1  président. 
12  vice-présidents. 
7  présidents  de  section  (pris  parmi 

les  juges). 
70  juges  dont  20  chargés  de  l'instruc- 
tion. 
2G  juges  suppléants  dont  6  chargés  de 
l'instruction. 

Le  Parquet  se  compose  de  : 

1  procureur  de  la  République. 
30  substituts. 

1  juge  (pris  parmi  les  suppléants). 
7t  secrétaires. 
1  greffier  en  chef. 
45  commis-greffiers. 
12  huissiers    audienciers    (chambres 
criminelles). 
10  employés  du  greffe. 
150  avoués  (réunis  en  i  chambre  de  discipline). 
520  experts. 
1000  avocats  (environ  inscrits  annuellement). 


1  Bureau  d'assistance  judiciaire  comprenant  6  sections  de  5  membres  chacun  est 
attaché  à  ce  tribunal  ainsi  qu'un  service  de  consultation  gratuite. 


TAIUS.  —  Jardin  de  lllOltl  du  Cluii}.  l'urlc  de  Saint-Denis. 


PAIUS.  —  Tour  Saint-Jacques. 


4*'.  S  K  I  \  E 

La  Cour  d*appel  «it»  Paris  étend   son   rcssm-l  dans  les  7  dé|)arlenienls  suivants  : 
Aube,    Eure-et-Loir.   Marne,   Seine,   Seine-et-Marne,   Seine-et-Oise  ei 
Yonne.  Elle  comprend  :  7  Chambres  civiles;  1  Chambre  des  mises  en  accusation; 
1  Chambre  des  appels  de  jiolice  correctionnelle  (non  compris  la  Cour  d'assises) 
et  est  composée  de  :   1  proniier  i»rési(lent,  9  présiderils,  tii  coiisoillers.  50  avoués.  ir>6  experts 

Le  Parquet  se  compose  de  : 
1  procureur  généra4. 
7  avocats  gém^raux. 
il  substituts. 


4  secrétaires. 
I  grerfier  en  chef. 
10  commis-greffiers. 


19  huissiers  audienciers. 
5000  jurés  (pris  dans  le  dépar- 
tement delà  Seine). 


1  Bureau  d'assislaiict»  judi<-iaire  est  également  attaché  à  ce  liil)unal. 


PARIS.  —  yuai  (Je  Jemmnpos.  Canal  Sainl-.Mailin. 


La  Gourde  Cassation,  constituée  en  Conseil  supérieur  de  la  magistrature, 
sr  divise  «mi  7>  chandjres  : 
(Chambre  des  recjuétrs  njui  examine  les  pourvois  en  matière  civilei;  Chandjre  civile; 
Chambre  criminelle; 
et  est  composée  de  : 
I  premier  prc'sideut.  I      "  présidents  de  «liamljre.  ]    45  conseillers. 

Le  Panpjet  se  compose  dr  :   1  jjrocureur  géniMai. 


i  greftiers. 

8  Imissiers  audienciers. 
"2  interprètes. 

i  Bureau  d'assistance  judiciaire  composé  de  7  mendices  existe  auprès  de  la  Cour. 
Puis  viennent  h»s  tribunaux  spéciaux  : 


6  avocats  gL'néraux. 

5  secrétaires. 

1  greffier  en  chef. 


00  avocats  (exerrant  auprès 
du  Conseil  d'L'tut  et  du  Tri- 
h  mil  il  des  (^oti/lits). 


PAIUS.  —  LylisL-  îJuiul-UucU.  i'iiradt;. 


tô  SEINE 

Le  Tribunal  des  Conflits,  siégeant  au  Palais  Royal  oi  romprenanl  11  membres  : 

3  conseillers  d'État. 

3  membres  de  la  Cour  de  Cassation. 

"1         —  —  —  (nommés  jiar  ra  majorité  des  autres  juges). 

"1         —       suppléants  de  la  même  Cour       —  —  — 

i         —       (le  garde  des  sceaux)  suppléé  par  1  vice-président  choisi  parmi  les  10  autres  membres. 


Sont  adjoints  : 

1  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État. 
1  avocat  général  à  la  Cour  de  Cassation. 
(Avec  un  suppléant,  chacun.) 


2  commissaires  du  gouvernement 
1  secrétaire. 


Le  Tribunal  de  Commerce,  jugeant  dans  le  ressort  du  d<^partement  de  la  Seine 
composé  de  : 

I  président  \ 

21  juges  titulaires     >  nommés  par  les  électeurs  consulaires. 
21      —    snp(»léants  ) 

Tout  le   monde  peut  |daider  devant  ce  tribunal.  En  dehors  des   avocats   cl  des 
avoués,  15  agréés  plaident  devant  ce  Tribunal  (jui  comprend  encore  : 

25  licjuidaleurs  judiciaires  et  syndics  de  faillites. 

8  administrateurs  (!e  sociétés. 
46  arbitres. 

4  huissiers  au<lienciers. 

1  gieffier  en  chef  (secrét<'dre  de  la  Présidence;. 
10  commis-grelliers. 

C'est   à   ce  Tribunal  tjue  sont  déi)os('s  tous  les  actes  de   Sociétés   ainsi  que  les 
marques  de  fabrique  françaises  et  étrangères. 

Les  Conseils  de  Prud'hommes  jugent  les  contestations  entre  patrons  et  ouvriers 
Ils  sont  également  chargés  de  la  conservation  et  de  la  propriété  des  modèles  et  dessins 
de  fabri(jue. 

Il  y  a  4  conseils  : 

Conseil  du  Bâtiment  comprenant  ii  membres. 

—  des  Métaux  -  ."() 

—  des  Tissus  -  -  02 

—  des  Industries  chimiciues  —  52       — 

Chacun  de  ces  conseils  se  divise  en  2  bureaux  : 

I  Bureau  de  conciliation  (2  membres)  )  ,  ,.   .        .  ^  ,     .     . 

,     .  i       o  i  c  avec  1  secrétaire  et  2  huissiers. 

1       —        d(i  jugement      (8  membres)  ) 

La   Cour    des    Comptes  n'est    <|u'un    simple    tribunal    administratif    divisé    vn 
5  chambres  avec  0  conseillers  maîtres  par  chambre  et  composé  comme  suit  : 

I  premier  président.  i  (U)  «"onseillers  référendaires  de  2*  classe. 

5  présidents.  I    15  auditeurs  de  l"  classe. 


18  conseillers  maîtres, 
l  «reflier  en  chef  et  ."l  commis-greffiers. 
26  conseiller-i  référendaires  de  !'•  classe. 


10  auditeurs  de  2«  classe, 
l  procureur  général. 
1  avocat  général. 


PAIUS.  —  Lylisf  Siiiiil-Gfriiiiiiii  de  Cliarumic. 


SEtNK.   i. 


«n 


SEINE 


Le  Conseil  d'État  donne  son  avis  sur  les  projets  de  lois  émanant  soit  des 
Ministres,  soit  des  Chambres.  Il  est  divisé  en  5  sections  : 

1"  section.  Législation.  Justice.  Aflaires  étrangères;  2*  section.  Contentieux;  3*  section.  Inté- 
rieur. Cultes.  Instruction  publique  et  Beaux-Arts;  4*  section.  Finances.  Guerre.  Marine  et  Colo- 
nies; 5*  section.  Travaux  publics.  Agriculture.  Commerce.  Industrie.  Postes  et  Télégraphes. 

11  se  compose  de  : 

1  président  (le  Garde  des  Sceaux,  Ministre  de  1  secrétaire   général  (ayant  litre  et  rang  de 

la  Justice).  maître  des  requêtes). 

26  conseillers  d'État  en  service  ordinaire.  12  auditeurs  de  !'•  classe. 

48        —  —    en  service  extraordinaire.  20        —        de  2«  classe. 

30  maîtres  des  requêtes.  1  secrétaire  spécial  du  contentieux. 


Instruction  publique 

§    L    ENSEIGNEMENT   SUPÉRIEUR 

A  la  tète  se  trouve  TAcadémie  de  Paris,  comprenant  les  h  Facultés  suivantes  ; 

!•  Faculté  de  Théologie  protestante  avec  10  chaires  et  des  cours  libres; 

2*  Faculté  de  Droit,  avec  28  chaires,  10  cours  magistraux,  des  cours  complémenlairrs 
et  des  conférences. 

3"  Faculté  de  Médecine,  aver  15  cours 
spéciaux.  duiiL  \  th*  iiic'deciirL'  k'galo  à  la 
Morgur;  US  clifiires  de  cUni^jue  dans  les 
hôpitaux,  ilrs  cours  libres  cl  dr*^  conl'é 
rences:  1rs  ïiiiisi'es  Dujiuytn'ii  l't  Orfila; 
des  amphitljrvïtres  et  des  hiboruloires,  un 
jardin  tiotïniHiur  et  une  bibUothèfiue; 

4"  Far-ulli'-  des  Lettres,  avec  27  chaires, 
10  cours  roijjpléiiieiitoires,  10  conférences^ 
des  coïi:s    libres  et  des  cours 
spéciaux    pour    la   1 
cence   et  les  diverses 
agrégations; 


PAlllS.  —  Au  jardin  du  Luxembourg. 


PAlHlâ.  —  ÉglUe  âaint  M«rTi.  l  u<;udts. 


.i^  SEINE 

.V  Fariillé  des  Sciences,  avec  21  chaires,  des  cours  complémentaires  et  des  conf«»- 
rences;  des  cours  sj)éciaux  pour  les  divers  certificats  et  agrégations;  et  TÉcole  supé- 
rieure de  Pharmacie,  avec  12  chaires  et  d^s  cours  complémentaires. 

Puis  viennent  les  grands  étahlissemenls  littéraires  et  scientifiques  : 

Le  Collège  de  France,  qui  possède  41  chaires,  dont  9  avec  laboratoires.  Cet  étn- 
hli^sementa  pour  but  dVxposer  dans  une  série  de  40  leçons  environ  par  an,  pour  chaque 
rours.  les  résultais  des  travaux  d(»  iirofesseurs  spéciaux,  d'enseigner  cei-taines  langues 
et  littératures,  oU\ 

Le  Muséum  d'Histoire  naturelle,  avec  8  chaires  et  des  laboratoires,  de»^.  galeries 
d'animaux  vivants,  un  jardin  botanique,  des  herbiers,  des  érhantillons  anatomi(|ue>, 
anthropologiques,  zoologiques,  géob)giques,  minéralogiques,  paléoutologiques  et  bota- 
niques. Cet  établissement  a  pour  but  (rexi)oser  les  résultats  des  travaux  et  des 
rech(»rches  accomplis  dans  l'ordre  des  sciences  naturelles.  Des  professeurs  spéciaux  y 
font  des  cours  à  l'usage  des  exploialeurs. 

L'École  pratique  des  Hautes  Études,  qui  a  pour  but  de  formera  la  recherche 
scientifique.  Klle  comprend  5  sections  :  1*  Sciences  mathématiques;  2*  Sciences  physicn- 
ehimi(pies;  3*  Sci(uices  naturelles  avec  laboratoires  ù  Paris,  avec  succursales  dans  les 
départements  (Lille,  Wimereux,  RoscofT,  Concarneau,  Banyuls-sur-Mer,  Cette,  Vilh - 
franche  et  Fontainebleau);  4'  Sciences  historiques  et  philologiques;  5'  Sciences  reli- 
gieuses. 

Le  Bureau  des  Longitudes,  qui  exerce  son  action  sur  tout  ce  qui  a  trait  à 
laslronomie.  11  comprend  14  membres  et  publie  chaque  année  la  t  Connaissance  des 
7'cm/AS'  »,  à  l'usage  des  marins  et  des  astronomes,  et  un  Annuaire. 

L'Observatoire  de  Paris,  avec  un  Muséi»  astronomique;  il  comprend  un  directeur, 
des  aslronomes  titulaires  et  adjoints,  avec  un  conseil  scientifique  de  12  membres. 
5  services  (du  méridien,  des  équatoriaux,  de  photographie  astronomique  et  de  la  carte» 
du  ciel,  de  météorologie,  d'astronomie  physique  et  de  l'heure,  de  spectruscopie  astrono- 
mique) el  un  bureau  des  calculs. 

L'Observatoire  de  Meudon. 

Les  Observatoires  de  la  Tour  Saint-Jacques  et  de  Montsouris,  qui  appar. 
tiennent  à  la  Ville  de  Paris.  Le  premier  s'occupe  surtout  de  Tatmosphére;  quant  au 
second,  il  comprend  :  un  service  physique  et  météorologique;  un  service  chimique  (air 
et  eau);  un  service  micrographique,  ayant  sous  sa  dépendance  un  laboratoire  pour 
l'élude  bactériologique  de  la  diphtérie  à  la  caserne  Lobau. 

Le  Bureau  central  météorologique,  qui  centralise  tout  ce  qui  a  trait  à  la 
météorologie  et  ii  la  climatologie  et  dresse  une  carte  quotidienne  de  l'Europe  (état  de 
l'atmosphère)  avec  prévision  du  temps.  H  a  sous  sa  dépendance  l'Observatoire  de 
Saint-Maur  et  a  installé  des  appareils  enregistreurs  à  la  Tour  Eiffel. 

L'Institut  Pasteur,  qui  fait  des  recherches  théoriques  et  des  applications  pra- 
tiques sur  les  ferments,  les  virus,  etc.  Il  possède  des  laboratoires,  des  services  do 
vaccinations  antirabiques.  Il  s'y  fait  des  cours  spéciaux  de  chimie  biologique,  dt^ 
ndcrobiologie  générale,  d'étiologie  des  maladies  contagieuses  et  sur  les  dilTéroiits 
vaccins. 

L'École  d'Anthropologie. 

L'École  libre  des  Sciences  politiques,  qui  prépare  aux  carrières  politiques, 
diplomatiques  et  administratives. 

L'École  libre  des  Sciences  sociales,  qui  expose  dans  des  cours  el  conférences 
les  doctrinc^s  de  toutes  les  écoles. 

L'École  du  Notariat,  patronnée  et  subventionnée  par  la  Chambre  des  notaires. 


PARIS.  —  Eglise  Soinl-Sulpicc. 


S4 


SEINE 


L'Union  coloniale  française,  qui  fait  des  cours  théoriques  et  pratiques  sur  toutes 
les  questions  coloniales. 

L'École  des  Chartes,  où  Ton  étudie  la  paléographie  et  où  se  forment  les  archi- 
vistes. 

L'École  spéciale  des  Langues  orientales  vivantes,  qui  forme  des  drogmans 
et  des  interprètes  pour  les  pays  d'Orient.  Elle  se  divise  en  deux  sections  :  diplomatique 
et  commerciale;  outre  l'Histoire,  la  Géographie  et  la  Législation,  on  y  étudie  14  langues. 

L  École  normale  supérieure, 
divisée  en  deux  sections  :  Lettres, 
Sciences,  ne  comprenant  qu'un  petit 
nombre  d'élèves,  24  en  Lettres,  15  en 
Sciences,  prépare  à  l'agrégation  et 
fournit  des  professeurs  à  l'enseigne- 
ment secondaire. 

L'École  nationale  et  spéciale 
des  Beaux-Arts,  avec  des  cours  et 
des  ateliers,  un  musée  de  moulages 
et  de  copies,  des  cartons  et  une 
bibliothèque.  Elle  comprend  5  divi- 
sions :  Peinture,  Sculpture  et  Gra- 
vure en  taille-douce,  en  médailles  et 
pierres  fines,  architecture. 

L'École  nationale  des  Arts 
décoratifs,  qui  forme  des  artistes 
pour  les  arts  industriels  et  comprend 
deux  sections  :  jeunes  gens  et  jeunes 
filles  avec  ateliers  spéciaux. 

Le  Conservatoire  national  de 
musique  et  de  déclamation,  où 
l'on  enseigne  la  musique  vocale  et 
instrumentale,  la  composition  musi- 
cale, la  déclamation  lyrique  et  dra- 
matique. 

L'École  du  Louvre,  où  les  con- 
servateurs des  musées  professent 
des  cours  spéciaux  d'archéologie, 
d'épigraphie,  d'histoire  de  la  pein- 
ture et  des  arts  appliqués  à  l'indus- 
trie en  France. 

L'École  spéciale  d'Architec 
ture. 

Au-dessus  de  toutes  ces  écoles  et 
de  tous  ces  grands  élablissemeuts  se  place  l'Institut  de  France,  comprenant  les 
cinq  académies  suivantes  : 
!•  L'Académie  française,  comprenant  40  membres; 

2"  L'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  comprenant  40  membres, 
10  académiciens  libres,  10  associés  étrangers,  50  correspondants,  dont  20  français  et 
30  étrangers; 
3"  L'Académie  des  Sciences,  se  divisant  en  M  sections,  dont  5  pour  les  sciences 


PARIS.  —  Quai  de  l'Horloge. 


fi* 


eu 


%A»    ■pP^P^^BEfl 

,1 
1 

V|^pr                      I^^^^^^^^B^    r'. 

.  .  ;    \f' 

trl^W 

if: 

m 

i.'., 

IL 

4 

^^^^^B 

S 

■^ 

1»  -^^^^B3^ 

''*™*j 

il: 

s 
o 


I 


o 


es 
< 
eu 


58  SEINE 

mathématiques  et  6  pour  les  sciences  physiques,  et  qui  comprend  68  membres,  à  raison 
de  6  par  section  et  2  secrétaires;  elle  a,  en  outre,  10  académiciens  libres  et  100  corres- 
pondants; 

4*  L'Académie  des  Beaux-Arts,  se  divisant  en  5  sections  :  Peinture,  14  membres; 
Sculpture,  8  membres;  Architecture,  8  membres;  Gravure,  4  membres;  Composition 
musicale,  6  membres;  1  secrétaire  perpétuel.  Total  :  41  membres  et  50  corres- 
pondants ; 

5*  L'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques,  divisée  en  5  sections  : 
Philosophie;  Morale;  Législation,  Droit  public.  Jurisprudence;  Économie  politique, 
Finances  et  Statistique;  Histoire  générale  et  Philosophie,  et  qui  compte  40  membres, 
10  académiciens  libres,  6  associés  étrangers  et  48  correspondants. 

Chaque  académie  élit  ses  membres  et  l'élection  en  est  confirmée  par  le  chef  de  TÊtat 
De  plus,  chaque  académie  a  une  séance  annuelle  et  distribue  un  certain  nombre  de 
prix.  L'Institut  a  chaque  année  une  séance  publique;  chacun  de  ses  membres  reçoit, 
outre  des  jetons  de  présence,  une  rente  annuelle  de  1200  francs. 

L'Académie  de  Médecine,  qui  ne  fait  pas  partie  de  Tlnstitut,  se  compose  de 
100  membres  titulaires,  10  associés  libres,  20  associés  nationaux,  10  associés  étrangers 
et  des  correspondants  nationaux  et  étrangers  en  nombre  illimité.  Elle  tient,  chaque 
semaine,  une  séance  où  sont  passées  en  revue  les  découvertes  de  la  science  et  leurs 
applications. 

Les  Sociétés  savantes,  dont  un  certain  nombre  possèdent  des  hôtels  particuliers, 
sont  très  nombreuses  à  Paris  et  dans  le  département  de  la  Seine  et  se  réunissent  chaque 
année  en  un  congrès,  à  la  Sorbonne. 

Il  ne  faut  pas  oublier  les  Conférences  annuelles  du  musée  Guimet  et  le  cours 
d'Architecture  du  moyen  âge,  professé  au  musée  de  sculpture  comparée  du 
Trocadéro. 

Enfin  un  établissement  libre,  l'Institut  catholique,  comprend  deux  Facultés  : 
Faculté  des  sciences  sacrées  (Théologie,  Droit  canonique,  Philosophie,  Scolastique); 
Faculté  de  Droit;  et  en  outre,  une  École  de  Hautes  études  littéraires  et  une  École  de 
Hautes  études  scientifiques. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  de  la  Guerre 

L'École  supérieure  de  Guerre  s'occupe  de  hautes  études  militaires  concernant 
toutes  les  armes  et  forme  des  officiers  d'état-major. 

I/École  d'application  de  Médecine  et  de  Pharmacie  militaires  recrute  ses 
auditeurs  parmi  les  docteurs  en  médecine  et  les  pharmaciens  diplômés  sortis  de  l'École 
du  service  de  santé  militaire  de  Lyon. 

L'École  d'application  des  Poudres  et  Salpêtres  a  des  cours  théoriques  et 
pratiques  sur  les  explosifs  faits  soit  à  son  laboratoire  spécial,  soit  à  l'École  des  Mines. 
Ses  élèves  se  recrutent  parmi  les  polytechniciens. 

L'École  polytechnique  recrute  ses  élèves  à  la  suite  de  concours  et  prépare  surtout 
des  officiers  de  l'artillerie  et  du  génie. 

Les  Écoles  de  Télégraphie  militaire  du  Mont-Valérien  et  du  camp  de  Saiiil- 
Maur  (cette  dernière  pour  les  réservistes)  ne  s'adressent  qu'à  des  soldats. 

M  en  est  de  môme  pour  l'École  d'Administration  militaire  de  Vincennes. 

L'École  normale  militaire  de  Gymnastique  et  d'Escrime,  à  Joinville-le- 
Pont,  a  deux  divisions  :  celle  de  gymnastique,  dans  les  redoutes  de  la  Faisanderie  et  de 
Gravelle;  celle  d'escrime,  au  camp  de  Saint-Maur. 

L'École  de* Cartographie  est  attachée  au  Service  géographique  de  l'armée. 


1 


c: 


PAIUS.  —  Nouveau  Louvrr,  pjivilloii  Hiclulicii. 


W  SEINE 

Écoles  dépendant  du   Ministère  de  la   Marine 

L'École  supérieure  de  la  marine  s'occupe  de  hautes  c^ludcs  ayant  trait  spéciale- 
ment à  la  marine. 

L'École  d'application  du  Génie  maritime  se  recrute  parmi  les  élèves  de 
l'École  polytechnique  et  forme  des  ingénieurs  pour  les  constructions  navales. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  des  Travaux   Publics 

L'École  nationale  des  Ponts  et  Chaussées  recrule  ses  élèves  parmi  les  poly- 
techniciens qui  deviennent  inf>énienrs  de  TKtat.  Elle  a  aussi  une  vingtaine  d'élèves 
choisis  à  la  suite  de  concours,  (pii  deviennent  ingénieurs  des  constructions  civiles,  el 
des  auditeurs  étrangers. 

L'École  nationale  supérieure  des  Mines  recrute  également  ses  élèves  parmi 
les  polytechniciens  et  en  choisit  une  vingtaine  à  la  suite  de  concours.  Les  premiers 
passent  ingénieurs  au  service  de  l'État  et  les  autres  deviennent  ingénieurs  civils  des 
mines.  Cette  école  possède  aussi  des  auditeurs  étrangers. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  du  Commerce,  de  l'Industrie, 
des   Postes  et  des  Tétégraphes 

L'École  centrale  des  Arts  et  Manufactures  forme  des  ingénieurs  dans  toutes 
les  branches  de  l'industrie.  Elle  recrute  ses  éh'nes  à  la  suite  de  concours.  Elle  se  par- 
tage en  A  sections  :  mécaniciens,  constructeurs,  métallurgistes,  chimistes. 

Le  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers  est  un  établissement  de  vulgarisation  où 
les  cours  sont  professés  par  des  savants  nommés  sans  concours  par  le  ministre.  M 
compte  18  chaires,  dont  U  sont  consacrées  aux  sciences  appliquées  aux  arts  el  4  d'éco. 
nomie  sociale,  industrielle,  politique  et  de  droit  commercial.  On  y  fait  aussi  des  confé- 
rences d'actualités.  Cet  étal)lissement  possède  un  musée  des  inventions  industrielles, 
des  collections  précieuses  de  documents  et  une  bibliothèque  considérable  renfermant 
tous  les  brevets  d'invention. 

1/École  professionnelle  supérieure  des  Postes  et  Télégraphes  a  deux 
catégories  d'élèves  :  les  premiers,  recrutés  au  concours,  fournissent  le  personnel  supé- 
rieur de  l'administration;  les  autres  proviennent  surtout  de  l'École  |)olytechnique  et 
deviennent  ingénieurs  des  dilTérents  services,  ainsi  que  quehjues-uns  de  ceux  choisis  à 
la  suite  de  concours. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  de  l'Agriculture 

L'Institut  -national  agronomique  est  à  l'agriculture  ce  que  l'École  centrale  est  â 
l'industrie.  Les  élèves  en  sont  nonunésau  concours  et  c'est  parmi  eux  que  sont  recrutés 
les  élèves  de  l'Ecole  forestière  de  Nancy  et  de  l'Ecole  des  Haras  du  Pin.  On  en  tire 
également  les  professeurs  d'agriculture  ou  les  directeurs  de  stations  agronomiques.  Des 
stations  d'essai  de  semences,  un  laboratoin»  dt»s  fermentations  et  un  laboratoire  de 
pathologie  végétah»  en  dépendent. 

La  Station  agronomique  de  l'Est  possède  un  laboratoire,  rue  de  Lille,  et  un 
champ  d'expéri(Mices  au  \Uns  de  H>ulogne  (Parc  aux  Princes). 

L'École  vétérinaire  d'Alfort  qui  possède  un  jardin  botani((ue  annexe. 

L'École  municipale  et  départementale  d'arboriculture  à  St-Mandé  donne 
surtout  un  enseignement  pratique. 

Ce  ministère  a  encore  sous  sa  déjiendance  le  Champ  d'expériences  de  Vincennes. 

Paris  possède  en  outre  un  Cours  de  taille  des  arbres  et  un  Cours  d'apiculture 
professés  au  Luxembourg,  un  Cours  d's^rboriculture  et  un  Cours  d'agriculture. 


6i 


SEINE 


Dos  cours  populaires  d'arboriculture  sont  ogalomrnt  professés  dans  le  «Irparlo 
niiMil,  à  Moiili-euil-sous-nois,  (llaniarl,  Arcueil,  CliAlcnay,  FoiilcMiay-sous  Hois.  le  Perrenx, 
\ilry  et  Clioisy-le  Roi  ;  un  cours  de  culture  maraîchère  est  l'ail  en  uulre  :i 
Anueil. 

École  dépendant  du  Ministère  des  Colonies 

l/Ecole  coloniale  coiuprend  5  sections:  les  élèves  indo-eliinois  (jui  y  apprennent  li; 
IVaneais;  les  élèves  elioisis  an  eoncours  et  parmi  lesquels  on  rej'iule  les  ronelionnaires 
coloniaux;  enlin  les  élèves  sortis  des  écoles  coninuMciales  se  destinant  aux  colonio. 

École  dépendant  du  Ministère  des  Finances 
L'École  d'application  des  manufactures  de  l'Etat  est  établie  à  la  Manufacture 


PAIUS.  -    I.ii  SiiiM".  ViK"  pri-c  «lu  Iamivh*. 


des  Tahacs.  Klle  recrute  ses  élèves  à  llùole  poiylechnitpie  et  les  prépare  à  diriijrer  connue 
inirénieurs  ses  manufactures  de  tabac  et  d'allumettt's. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  de  l'Intérieur 
L'Institution  nationale  des  Sourds-Muets  pour  les  ^ar(:ons  prend  des  élèv.'< 
payants  ou  des  boursiers.  Llle  donne  un  ensei^j^nement  professionnel  el  appr<'nd  à  li in- 
su r  les  lèvres. 

L'Institution  des  Jeunes  aveugles  pour  t>:arcons  et  lilles  emploie  pour  son  ensri 
t,MH'meid  b's  uiélhodrs  llaiiy  et   Uraiile;  elle  a  des  cours  de  musique  et  des  cours  pro- 
fessionnels spéciaux. 

Ecoles  dépendant  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris 
Cette  chambre  entretient  el  dirige  les  trois  grandes  écoles  suivantes,  dont  les  élevé» 


?fégalif  .Neurdein  FrciCi. 


PAIUS.  —  IMucu  î?iiiiil  Ku-liicUc. 


fS  SEINE 

se  recrutent  au  concours  et  qui  reçoivent  aussi  des  boursiers:  l'École  des  Hautes 
études  commerciales,  TÉcole  supérieure  du  Commerce  cl  llnstitut  com- 
mercial de  Paris. 

Écoles  diverses 

L'École  supérieure  d'électricité,  iondalion  dr.  la  Société  internationale  des- 
électriciens, est  annexée  au  Lab jraloiri'  central  tléleclricité;  elle  recrute  ses  élèves  à  la 
Suite  de  concours. 

L'École  normale  d'enseignement  du  dessin  re(;oit  une  subvention  do  la  Ville 
de  Paris. 
A  citer  encore  l'Institut  Rudy  cl  la  Schola  cantorum  consacrés  à  renseignement 

du  chant  et  de  la  musique. 

In  ^n-îuid  nond)re  de  cours  et  do 
conférences  sont  faits  sous  le  palro- 
na^e  de  sociétés,  de  syndicats  ou  sous 
les  auspices  des  dilTérentes  niunicipa- 
lilés,  etc. 

§    11.    E.NSLICiNKMEXT  SECONDAIRE 

Garçons.  —  (let  enseignement  est 
donné  dan^  1"J  lycées  dont  10  sont  situés 
dans  Paris  (4  *J  en  dehors,  dans  le 
déparlem<»nt  de  la  Seine. 

Le  Lycée  Louis-le-Grand  donne 
renseignement  classique  ii  jiarlir  de  la 
\\  possède  uni»  Hhétori<|U(»  supérieure 
<'l  prépare  ù  toutes  les  Ècoh»s  du  Gou- 
vernement. 

Le  Lycée  Montaigne  donne  Icn- 
seigm'UH'nt  classi<pie  jusiprà  la  .V  in- 
clusivement et  renseignement  moderne 
jusqu'à  la  4"  inclusivement. 

Le  Lycée  Henri  IV   ne  donne  que 
renseignement    classi<pie;    il    possède 
une  Rhétoricpie  supérieure  cl  des  classes 
préparatoires  à  Sl-Cyr,  à  l'École  poly 
technique  et   à    ILcole    normale  supérieure. 

Le  Lycée  St-Louis  prépare  exclusivement  aux  Écoles  de  St  Cyr,  Navale,  Centrale. 
Polytechni<pie,  Normale  sui>érieure  iSeiences). 

Le  Lycée  Condorcet  possède  dans  son  petit  établissement  renseignement  classique 
juscpi  a  la  l>'  exrlusivement.  Le  même  enseignement  est  exclusivement  donné  dans  le 
grand  établissement  «pii  possède  une  Hliétoriiiue  supérieure  et  des  classes  préparaloii"es 
à  St-Cyr,  Polyteclinitpie  v[  Normale  supérieure  (Sciences). 

Le  Lycée  Janson   de  Sailly  distribue  dans  ses  deux  établissements  renseignenienl 
classique  et  renseignement  mod<'rne  au  conqdet;  il  possède  une  Hhétori(pie  supérieure 
et  des  classes  préparatoires  pour  toutes  les  écoles  du  gouvernement. 
Le  Lycée  Charlemagne  possède  au  complet  dans  ses  deux  établissements  lesensei 


m 

1    "-^'             1'        ^Bl^^W 

''^'  "                                      Up^^^î^t^j£g^l^J^^^  Jf  1                  . 

l*AniS.  —  Marcliaiul  ambulant. 


PARIS.  —  Maiclié  aux  Ui^eaux. 


C8  SEINE 

gnemonts  classique  et  motU'rne;  il  a  une  Rhétorique  supérieure  et  des  classes  prépara- 
toires pour  toutes  les  écoles  du  gouvernement. 

I.e  Lycée  Buffon  possède  toutes  les  classes  de  l'enseignement  classique  et  de  l'ensei- 
gnement moderne  ainsi  qu'une  classe  préparatoire  à  St-Cyr. 

Le  Lycée  Voltaire  a  toutes  les  classes  de  l'enseignement  moderne  et  de  renseigne- 
ment classique. 

Le  Lycée  Carnet  (ex-Ecole  Monge)  distribue  l'enseignement  classique  et  l'ensei- 
gnement moderne  et  possède  des  classes  préparatoires  à  St-Cyr  et  à  Polytechnique. 

Le  Lycée  Michelet,  établi  à  Vanvesdans  l'ancien  Parc  des  Princes  de  Condé,  donne 
l'enseignement  classique  et  l'enseignement  moderne;  il  possède  une  Rhétorique  supé- 
rit^ure  el  des  classes  préparatoires  pour  les  écoh^s  Polytechnique  et  Normale  supérieure 
(Sciences). 

Le  Lycée  Lakanal,  installé  à  Sceaux,  dans  le  Parc  de  la  Duchesse  du  Maine,  distri- 
bue l'enseignement  classique  et  l'enseignement  moderne;  il  possède  une  Rhétorique 
supérieure  et  une  classe  préparatoire  à  St-Cyr. 

Ln  outre,  la  ville  de  Paris  possède  le  Collège  municipal  Rollin  on  l'enseignement 
classique  el  l'enseignemenl  moderne  sont  donnés:  ce  collège  possède  en  outre  une  Rhéto- 
ri(pie  supérieure  et  des  classes  préparatoires  à  Sl-Cyr,  Centrale,  Polytechnique  et  Nor- 
male supérieure»  (Sciences),  el  le  Collège  Chaptal  ayant  h  sa  base  l'enseignement  pri- 
maire élémentaire  el  supérieur,  puis  l'enseignement  classique  moderne;  ce  collège  a 
trois  sections  :  industrielle,  commerciale  et  scient ifiqm^-  il  |)ossède  des  classes  prépa- 
ratoires pour  les  écol(»s  Normale  supérieure  (Sci(Mices),  Polytechni(jue,  Centrale,  Navale, 
St-(^yr,  des  Mines  et  des  Ponts  el  Chaussées. 

Puis  viennent  les  établissements  libres  :  le  Collège  Stanislas,  dirigé  par  les  prêtres 
de  la  Société  de  Marie  avec  des  professeurs  de  l'Université:  les  Écoles  Ste-Geneviéve, 
St-Ignace  et  de»  l'Immaculée-Conceptlon  dirigées  par  les  Jésuites:  l'École 
Lacordaire.  dirigée  par  les  Dominicains;  l'École  Masslllon,  installée  dans  THiMel 
de  Lavalelte  et  dirigée  par  les  Oratoriens:  les  Écoles  Ste-Barbe  et  Ste-Barbe- 
des-Champs  (Fonlenay  aux-Roses)  appart<Miant  à  une  société  civile  et  où  enseignent 
(les  jirofesseurs  de  ll'niversité:  l'École  Alsacienne  dirigée  aussi  par  une  société  et  où 
professent  des  membres  de  ri.'niversilé. 

Paris  compte  en  outre  (Miviron  SO  établissements  libres  d'enseignement  secondaire- 
classique  el  ir»  d'enseignenuMit  moderne. 

Le  départemeni  de  la  Seine  a  des  établissements  secondaires  classiques  dans  les  loca- 
lités suivantes  :  Arcueil,  Asnières  '2,  Aubervilliers.  Roulogne-sur-Seine  2,  Charenlon, 
Clioisy-le-Roi  2.  Clichy,  Courbevoic»  2.  Fontenay-aux-Roses,  Issy-les-Moulineaux,  Joinville 
le  Pont.  La  Plaine-St-Denis,  Le  PernMix  2.  Levallois-Perret,  Montroug<»,  Neuilly-sur- 
ScMue  r>,  Nogenl-sur-Marne,  Rosny-sous-Rois,  St-Ouen,  Sun»snes,  Vincennes  2,  et  des 
établissements  d'enseignement  moderne  à  Roulogne-sur-Seine  et  à  SI-Maur-des-Fossé-s. 
FiLLKs.  Paris  renferme  5  lycées  de  (illes,  h's  lycées  Fénelon,  Racine,  Molière, 
Lamartine,  Victor-Hugo,  qui  tous  ont  d(»s  classes  primaires  et  des  cours  répartis 
sur  cinq  années.  Les  cfuatre  pn'miers  établisseni(»nls  ont  en  outre  une  6*  année  pour 
la  pi'é|>aration  aux  écoh's  de  Sèvres  et  de  Fonlenay-aux-Roses.  Des  cours  secondaires 
sont  également  professés  à  la  Sorbonne  par  l'Association  pour  l'enseignement 
secondaire  des  jeunes  filles.  Paris  necompt<»  qu'un  seul  collège  libre,  le  Collège 
Sévigné. 

L'École  normale  d'institutrices  de  Fontenay-aux-Roses  forme  des  pro- 
fess(MMs  pi>ur  les  lîcoles  normah^s  primaires  de  filles,  el  l'École  normale  supérieure 
de  Sèvres,  forme  des  professeurs  pour  renseignement  secondaire  des  jeunes  lilles. 


SAIM-DENIS.  -  FoçaUc  de  1  Lglisc  ubbuliule. 


70  SEINE 

§  III.  Enseignement  primaibe. 

L  enseignement  primaire  est  remarquablement  donné  à  Paris  et  dans  le  département 
de  la  Seine.  Une  École  normale  d'instituteurs  ainsi  qu'une  École  normale 
d'institutrices  avec  une  école  annexe  et  une  école  maternelle  forment  le  personnel 
nécessaire.  A  la  tète  de  renseignement  se  trouvent  les  Écoles  primaires  supérieures 
municipales  au  nombre  de  5  pour  les  garçons  et  de  2  pour  les  filles.  Les  5  écoles  de 
garçons  sont:  Turgot,  Colbert,  Lavoisier,  J.-B.  Say  (seule avec  un  internat),  Arago. 
Ces  écoles  sont  gratuites;  les  places  sont  données  au  concours;  la  durée  des  études  est 
de  4  ans.  Outre  l'enseignement  moral  et  civique,  on  y  donne  des  notions  d'économie 
politique,  de  droit  usuel  et  commercial;  on  y  étudie  la  langue  française  et  l'histoire 
littéraire,  la  calligraphie,  l'histoire  générale  et  Thistoirc  de  France  jusqu'à  nos  jours, 
la  géographie  générale,  les  langues  vivantes,  les  mathématiques,  la  tenue  des  livres 
et  la  comptabilité,  la  physique,  la  chimie,  Thistoire  naturelle,  le  dessin,  le  chant,  la 
gymnastique  et  le  travail  manuel.  Une  section  spéciale  dans  chacune  de  ces  écoles 
prépare,  dès  la  deuxième  année,  les  élèves  se  destinant  aux  Écoles  d'arts  et  métiers; 
une  autre  section  prépare  à  la  fin  de  la  troisième  année  les  candidats  aux  grandes  écoles. 
Les  deux  écoles  de  filles  sont  les  écoles  Sophie  Germain  et  Edgar  Qui  net.  On  y 
enseigne  les  mêmes  matières  que  dans  les  écoles  de  garçons;  mais  la  couture  et  les  tra- 
vaux à  Taiguille  y  remplacent  le  travail  manuel;  les  élèves  y  sont  recrutées  au  concours; 
ces  écoles  sont  également  gratuites; la  durée  des  études  est  de  4  ans  dont  un  complé- 
mentaire. En  outre,  il  y  a  à  Paris  deux  Écoles  primaires  supérieures  privées  pour  les 
filles,  rue  St-Dominique  et  rue  Duperré. 

Paris  compte  aussi  des  Écoles  professionnelles  de  garçons  et  de  filles;  pour  les 
premiers,  TÉcole  Diderot  où  Ton  enseigne  le  travail  du  fer  et  du  bois;  les  Écoles 
Germain  Pilon  et  Bernard  Palissy  où  l'on  apprend  la  sculpture  sur  pierre  ou  sur 
bois,  la  peinture  décorative,  le  dessin  sur  étoffe,  la  céramique;  TÉcole  Boulle,  où  l'on 
enseigne  tout  ce  qui  a  trait  aux  arts  de  rameublement;  l'École  Estienne,  qui  s'occupe 
des  industries  du  livre.  La  durée  des  études  varie  de  5  à  4  ans  dans  ces  écoles.  L'École 
de  physique  et  de  chimie  prépare  les  jeunes  gens  à  occuper  des  emplois  dans  les 
grandes  usines.  Les  cours  y  durent  5  ans;  Técole  possède  un  laboratoire  d'études  et  d«; 
recherches  pour  les  élèves  désirant  y  passer  une  quatrième  année.  L'École  Dorian 
est  un  internat  municipal  pour  les  Pupilles  de  la  Ville  de  Paris;  on  y  prépare  les  en- 
fants pour  les  industries  du  fer  et  du  bois. 

Les  Écoles  professionnelles  de  filles  des  rues  Fondary,  Bouret,de  laTombe-Issoire 
enseignent  tout  ce  qui  a  trait  aux  Modes  et  aux  Fleurs,  la  lingerie,  la  broderie  et  l'art  du 
vêlement  ;  la  durée  des  études  y  est  de  2  ans.  Celles  des  rues  de  Poitou,  Ganneron  et 
Bossuet  enseignent  la  peinture  céramicpie,  sur  éventails  et  sur  vitraux;  des  cours  com- 
merciaux sont  ann<^xés  dans  les  deux  dernières.  La  durée  des  cours  est  de  4  ans  dans 
ces  trois  écoles.  Dans  toutes  on  enseigne  le  dessin,  la  langue  anglaise,  la  gymnastique, 
la  comptabilité,  la  coui)e,  la  couture,  les  soins  à  donner  au  ménage  et  la  cuisine.  Une 
École  pratique  des  langues  vivantes  enseigne  l'allemand  et  l'anglais  aux  jeunes 
gens  des  deux  sexes,  aux  instituteurs  et  inslilulrices.  Pour  ces  derniers,  il  existe  des 
cours  normaux  de  récitation  et  de  lectuir  à  haute  voix,  de  travail  manuel,  de  coupe 
et  d'assemblage,  de  chant,  de  gymnastique,  de  nalalion  dans  les  piscines  municipales 
et  un  cours  libre  d'éducation  physique  au  Musée  pédagogique  de  la  ville. 

Dans  un  autre  ordre  didées,  des  cours  spéciaux  de  dessin  et  de  modelage,  au 
nombre  de  50  environ,  sont  faits  le  soir  pour  les  hommes  et  les  fennnes  :  près  de  40  cours 
d'enseignement  commercial  ont  également  lieu  le  soir  pour  les  deux  sexes. 


2 

& 


SEINE 


In  Enseignement  supérieur  populaire  gratuit,  comprenant  8  Cours 
confiés  à  des  professeurs  éminents,  est  donné  à  THôtel  de  Ville  :  cours  d'histoire  univer 
selle,  histoire  nationale,  histoire  de  Paris,  histoire  des  Sciences,  histoire  du  Travail, 
Biologie,  Anthropologie  et  Hygiène  sociale. 

Paris  compte  aussi  un  grand  nombre  d'Écoles  libres  confessionnelles,  catho- 
liques, protestantes,  israéliles,  pour  les  deux  sexes.  L  établissement  de  St-Nîcolas, 
dirigé  par  les  Frères  des  écoles  chrétiennes,  possède  pour  ses  élèves  internes  un  certain 
nombre  d'ateliers  où  les  princii)aux  métiers  sont  enseignés.  Les  mêmes  Frères  dirigent 

l'École  commerciale  St-Paul.  La 
Chambre  de  Commerce  de  Paris,  di- 
verses Chambres  syndicales,  des  So- 
ciétés, patronnent  et  subventionnent 
des  Cours  commerciaux,  de  lan- 
gues vivantes,  de  dessin,  etc. 

Des  Cours  d'adultes  pourhommes 
et  femmes  sont  faits  chaque  jour  dans 
Paris  et  les  principales  agglomérations 
du  département  de  la  Seine  par  des 
hommes  dévoués  appartenant  aux 
Associations  polytechnique  et 
philotechnique,  à  l'Union  fran- 
çaise de  la  Jeunesse,  à  TU n ion 
de  la  Jeunesse  républicaine,  au 
Cercle  populaire  des  amis  de 
l'enseignement,  etc. 

Des  Patronages  laïques  ou  confes- 
sionnels s'occupent  des  enfants  des 
deux  sexes,  des  apprentis,  des  ou- 
vriers, des  ouvrières  et  luttent  d'eflbrls 
pour  les  armer  pour  l'existence  ou 
embellir  leurs  rares  moments  de  loisir. 
L'Alliance  française  a  créé  à 
l'usage  des  étrangers  des  Cours  de 
langue  et  de  littérature  fran- 
çaises. 

Les  Écoles  primaires  élémen- 
taires, au  nombre  de  près  de  iOO  à 
Paris,  comprennent  un  cours  élémen 
taire  pour  les  enfants  de  7  à  9  ans.  un 
cours  moyen  pour  ceux  de  9  à  II  ans 
et  un  cours  supérieur  pour  ceux  de  1 1  /i 


PARIS.  -  Tour  de  Clovis. 


15  ans.  On  y  enseigne  la  langue  française,  Ihistoire,  la  géographie,  l'arithmétique,  les 
éléments  des  sciences  physiques  et  naturelles,  le  dessin,  le  chant,  la  gjmnastique. 
Environ  V2i)  de  ces  écoles  ont  un  atelier  de  menuiserie  à  Tusage  des  garçons;  une 
vingtaine  est  dotée  d'un  atelier  de  serrurerie.  La  couture,  la  coupe  et  l'assemblage  du 
vêtement  sont  enseignés  aux  filles.  En  outre,  des  Cours  complémentaires  d'une 
durée  de  2  ans  sont  faits  pour  les  garçons  et  les  filles;  les  premiers  ont  le  travail  à 
l'atelier;  les  filles  apprennent  à  faire  la  cuisine  et  se  livrent  aux  travaux  de  blanchissage, 
de  repassage  et  de  nettoyage. 


^? 


PARIS.  —  J'ièche  de  Nolrc-Damo.  Vue  pribc  de  la  Tour  Sud. 


IWms.  -  \iii\\>f  Siiinl-Aii^Mi>liii. 


78  SEINE 

Un  cours  type  d'Économie  domestique  est  fait  rue  des  Volontaires,  un  Cours 
complémentaire  de  jour  a  lieu  ruo  Bloniet.  Il  y  a  rue  Tournefort  une  École  avec 
atelier-type. 

Lenseignemont  primaire  éh'Muentaire  est  encore  distribué  le  soir  aux  hommes  et  aux 
femmes  dans  les  écoles;  l(»s  cours  do  ce  genre  comprennent  plus  de  120  divisions  pour 
les  deux  sexes.  Les  Écoles  maternelles,  au  nombre  de  prùs  de  150,  sont  dirigées  par 
des  femmes:  elles  comprennent  3  sections,  lune  pour  les  enfants  de  2  ans  à  5  ans  l;2, 
une  autre  pour  ceux  de  5  ans  1/2  à  h  ans  et  la  troisième  pour  les  enfants  de  5  ans  à  7  ans. 

Une  vingtaine  d'Écoles  enfantines  forment  le  complément  des  écoles  maternelles: 
elles  ont  le  ])rogramme  des  écoles  primaires  avec  la  méthode  des  écoles  maternelles  et 
s'adressent  aux  enfants  de  (»  à  8  ans. 

Le  département  possède  l  école  primaire  supérieure  privée,  TÉcole  Pompée  à  Ivry, 
qui  reçoit  des  boursiers  de  TLtat  et  2  Kcoles  primaires  supérieures  privées  recevant  les 
boursières  de  l'État;  ces  écoles  sont  situées  à  Antony  et  à  Pantin. 


Le  déparlement  de  la    Seine   ressortit    à   Tarrondissemenl  minéralogique  de   Paris 

(division  du  Nord-Ouest). 
-—  —  —  à  la  2'    région  agricole  (Nord). 

—  —  —  à  la  1^  conservation  des  forêts  (Paris). 

—  —  —  à  la  1"  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 


Agriculture 

Le  département  de  la  Seine  s'occupe  surtout  de  culture  maraîchère,  produit  de-^ 
primeurs  et  d(»s  fruits.  La  presqu'île  de  (iennevilliers  fournit  di's  légumes  en  abondance; 
grAc(»  à  répandage  des  eaux  dégoût  d«»  la  capitale  :  choux,  articliauts.  asperges  y 
poussent  k  merveille.  La  parti»»  Nonl-Kst  tlu  département  comprise  entre  les  canaux  de 
lOurcq  et  de  Saint-Denis  fcmrnit  également  un  fort  appoint  en  légumes.  Montreuil-sous 
Bois  et  les  localités  avoisinantt^s  dorment  des  fruits  renonunés.  surtout  des  pèches,  des 
fleurs  également.  Les  roses,  les  fraises  et  les  violrltes  tie  Fontenay-aux-hosrs  sont  très 
estimées.  Les  pépinièrt^s  de  \'itr\ ,  de  CJiAtenay  sont  célèbres.  Les  carrières  d(»  la  ban- 
li(»ue  Sud  livrent  aux  llnlh^sciMitrales  de  grantles  cpiantités  d'excellents  champignons,  U*h 
collines  de  Clamart  des  petits  pois  savoun*ux.  celh'S  de  Puteaux  et  di'  Suresni»s  du  vin 
et  des  roses.  Près  de  KMM)  tieclares  sont  encore  plantés  en  vignes  aujourd'hui  (»t  four 
lussent  un  petit  vin  aigrelet,  dont  la  célébrité  a  traversé  déjà  bien  des  siècles.  Dans 
Paris  même,  et  surtout  dans  la  périphérie  Kst  et  Sud  intrn-inurù:^,  jdus  de  150  hectares 
de  terrain  sont  occupés  par  la  culture  maraîchèn».  Les  primeurs  que  l'on  y  récolle  soni 
veiidu(*s  sur  le  carreau  des  llallc»s  et  rée'xportées  à  l'élranger  pour  une  somme  assez 
considérable.  Actuellement  la  valeur  des  produits  agricoles  de  la  Seine  atteint 
I.*»  millions  de  franrs.  (.'est  au  pi*ix  tt'un  labeur  incessant  qu'on  jjarvienl  h  ce  résultat. 
Le  sol,  généralement  ingj-at,  est  n^couvert  de  fumier  et  tle  terreau:  chauiTé  artilîcielle- 
menl  et  arrosé  fréijuemment.  avec  «les  abris  de  toutes  s(»rtes  poin*  proléger  plantes  et 
arbres  contre  les  intempéries  de  l'atmosphère,  l'intelligence  et  les  soins  éclairés  de** 
maraîchers  a rriv(Mit  à  lui  fîiire  produire  des  merveilles.  Une  autre  industrie  agricole  est 
celle  pratiquée  par  les  nourrisseurs,  provinciaux  pour  la  plupart  établis  à  Paris  ou  dans 
la  banlieue,  et  élevant  un  grand  nombre  d(»  vaches.  On  doit  à  cette  industrie  une 
notable  partie  du  lait  consommé  dans  la  capitale. 


< 
I 


80  REINE 

Industrie 

Le  d<^partemont  de  la  Seine  est  le  [)reniier  département  français  au  point  de  vue 
industriel.  Paris  étant  avant  tout  une  ville  de  luxe  où  affluent  les  étrangers  riches,  cer- 
taines industries  ne  peuvent  se  développer  (^t  prospérer  qu'à  Paris.  En  dehors  des  in- 
dustries de  luxe,  il  y  a  ce  (pion  ai)[)eno  VArtirlc  de  f^cn'is,  occupant  un  grand  nondire  de 
bras  et  donnant  lieu  à  un  chiffre  d'affaires  considérable.  L'article  de  Paris  comprend  : 
les  plumes,  travaillées  surtout  à  Paris  c|ui  tient  la  léte  du  inoiule  entier  pour  ce  geni-e 
d'industrie;  l(»s  fleurs  artificielles,  travaillées  à  Paris,  à  Monlreuil-sous  Bois,  à  Levallois- 
Perret  et  à  Villemonblc;  les  poupées,  fabri([uées  à  Pans  et  à  Montreuil-sous-Bois  ici»l 
article  revêt  un  véritable  cachet  artistique);  la  maroquinerie,  la  gainerie,  la  labletlerii*. 
la  bimbelotterie,  le  cartonnage.  Toutes  ces  dernières  industries  (h^mandeid  une  grniidr 
ingéniosité  dans  la  recherche  de  la  forme  et  son  renouvellement  nicessant.  Aussi  tous 
les  travaux  qui  en  relèvent  sont  ils  exécutés  dans  d(*  petits  ateliers,  en  chambre  pour 
ainsi  dire,  ou  dans  des  centres  spéciaux,  t^n  dehors  de  Paris,  pour  les  modèles  variant 
peu.  Quant  à  la  bijouterie  ordinaire,  (pii  crée  tous  les  jours  des  objets  variés,  ell<* 
s'exécute  également  dans  de  petits  ateliers  localisés  surcoût  dans  le  quartier  du  Marais 
à  Paris.  Le  meuble  courant,  en  bois  pla([ué,  est  fabricpié  par  des  ouvriers  isolés  ou  [lar 
de  petits  groupes  crouvriers  n  ayant  aucune  clientèle.  Le  meuble  achevé  est  porté  chrz 
le  marchand  (pii  travaille  rarement  par  lui  même. 

Les  granils  ateliers  de  consiruclions  mécani^pies  sont  répartis  surtout  à  la  périphérie 
de  la  capitale  ou  dans  d(»s  (piarliersexcentrnpn's.  (Chaque  grande  compagnie  de  chemins 
de  fer  possède  à  Paris  ses  îdeliers  île  coiislructions  et  de  réparations.  Les  industri«''S 
textiles  sont  nulles  à  Pans  ;(piant  aux  industries  chimitpies,  presipic  toutes  sont  installées 
en  dehors  des  fortifications  par  mesure  hygiénupie  ou  par  nécessité  écononiKpie.  Nous 
allons  les  jïasser  en  revue  en  n'indicpiant  que  les  centres  hors  Paris. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  ~  Moulins  à  farine:  Saint  Maurice,  Saint  Denis,  Le 
Bourget;  Pâtes  alimentaires  :  Maisons  All'ort,  Vitry,  Saint  Denis  ;  Biscuits:  Courbe 
voie,  La  Courneuve,  Levallois,  Suresnes  ;  Pain  d'épice:  Arcueil  ;  Féculerie:  Anlony, 
Choisy-le  Roi,  Arcueil;  Amidonneria  :  Clichy;  Levure  de  grains  ;  Maisons  Alforl  ; 
Brasseries:  Arcueil,  Clamart  «cidre),  Issy  les  Moulineaux,  Ivry,  Puteaux;  Raffinerie 
de  sucre:  Saint  Ouen;  Chocolaterie  :  Courbevoie,  Ivry,  Kremlin  Bicèlre,  Montrouge, 
Neuilly  sur  Seine  ;  Conserves  alimentaires:  Billancourt,  Colombes,  Courbcvoio, 
Montrouge,  Puteaux,  Vincemies;  Chicorée.  Arcueil,  Clichy  sur  Seine;  Arômes  et 
Caramels:  Arcueil,  Le  Bourgel,  Les  Lilas,  MonIreuil-sous-Bois  ;  Stéarinerie:  Bour^ 
la  Reine,  Clichysur  Seine,  (jennevillieis,  Ivry  sur  Seine,  Moidreuil-sous-Bois,  Vinceniu's; 
Suifs  et  Chandelles:  Aubervilliers,  Nant<'rre;  Huiles  et  Graisses:  AuberviIUer>, 
Le  Bourgel,  Clichy  sur-Seine,  Colombes,  (jennevilliers,  Ivry-sur- Seine,  Montreuil-sous- 
Bois,  Xanterre,  Pantin,  Saint-Denis,  Saint  Mandé,  Puteaux;  Margarine:  Aulx^rvilliei-s; 
Mélasse  :  Le  Bourget  ;  Tabac  :  Paris,  "1  établissements,  et  Pantin  I  des  5  apparlenant  à 
riïtat)  ;  Caoutchouc:  Boulogne-sur-Seine,  Choisy-le  Roi,  Clichy-sur-Seine,  Courbevoie, 
Les  Ldas,  Pantin,  Saint-Denis,  Saint  Ouen,  Vincennes;  Ballons  en  caoutchouc: 
MalakolT,  Vanves  ;  Pneumatiques:  Levallois  Perrel,  Puteaux,  Suresnes;  Salaisons: 
le  Kremlin-Bicétre;  Distilleries  :  Arcueil,  ChoisyleRoi,  Clichy-surSeine,  Courbevoir. 
Issy-les-Moulineaux,  Ivry-sur  Seine,  Levallois-Perret,  Maisons-Alforl,  MalakofT,  Montreuil< 
sous-Bois,  Pantin,  Saint-Denis,  Vanves. 

Nous  rangerons  également  sous  cette  rubrique  les  industries  travaillant  le  bois. 
Scieries  mécaniques:  Bondy,   Boulogne  sur-Seine,    ChoisyleRoi,    Pantin;    Allu- 


PAUIS.  —  Porlc  Saiut-Dcnis. 


bLl^E.  0. 


82 


SEINE 


mettes  :  les  2  manufactures  d'Auborvilliors  rt  de  Pantin  appartenant  à  TKtat  :  Billards: 
Bagnolety  les  Lilas  ;  Crayons:  N<>is\  h*  S(m- ;  enfin  Ja  Vannerie:  Montreuil-sous-Bois. 
INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  -  Carrières  de  pierre:  Aieueil,  Haineux, 
Châtillon,  Montrou^re  ;  Carrières  de  plâtre:  Ha^nieux,  (lianiart,  Cliàlillon,  F<intenay- 
sous-Bois,  Montreuil-sous-Bois,  Xoisy-l<'-S(»c,  Slaiiis,  Villelaneuse,  \'ilry-sur-Sein«»  ; 
Briqueteries  et  Tuileries:  Bairneux.  Ba^rnolet,  ChAlillon,  Ciioisy-le-Boi,  Issy  los 
Moulineaux,  Ivry-sur-Seine,  Montreuil-sous  Bois.  Suresnt^s,  Vanves  ;  Sable  pour  Fon- 
derie: Fonlenay  aux-Boses  ;  Blanc:  Issy  1rs  Moulincaux  ;  Chaux  et  Ciments:  Issy- 
les-Moulineaux;  Craie  pour  tailleurs  :  Boniainville;  Céramique:  AU'ortvillr,  Bourir 

la-Beine,  Chàlillon,  ('hoisy-l(»-Boi,  lvry-sur-S<Mn<'. 
MonIreuil-sous-Bois;  Cristallerie  et  Ver- 
rerie :  Auhervilliers,  (llioisy-le-Boi,  (Hiehy-sur- 
Srinr.  le  Bour^et,  Les  hilas,  Montreuil-sous- 
Bois.  Saint  Denis;  Émaiilerie:  Le  Boupfjrel, 
Paulin,  Saint-Denis. 

L'abontlanee  cl  la  (|ualité  drs  matériaux  «le 
consli  iielion  ainsi  (pir  leur  proximité  de  Paris 
el  leur  raeililé  de  transport  ont  donné  et  donnent 
un<'  vive  ini|»ulsion  à  l'industrie  du  bâtiment; 
<pn>i<pie  subissant  des  lluetuations  incessantes, 
elle  dojine  lieu,  en  moyenne,  à  un  cliilTre  aniniel 
de  ti.MlOOOOOO  tW  francs  dont  le  Crédit  Foncier 
avance  une  «;:i-osse  pari. 


INDUSTRIES     METALLURGIQUES.    — 
i  •  I^V  Forges  et  Fonderies  :  Allorlville,  Auhervil- 

L  ,.^    ,     VH  tiers,  Ivry  sm'-Seine,  Les  Lilas,  Pantin,  Puteaux, 

V^HTr        f       |5  Saint  Denis,    Sainl-Ouen  ;    Matériel    de    che- 

flU^B  iJK      ■      I  mins  de  fer  :  La  Courn(»uve,  Leva  Mois- PerivL 

1^^^  £9     B         -  Ivry  sur  Seine. Pantin,     Pierrelitle,     Saint-Denis, 

V.    V  ^  jif  ^    WW^    ï  SainlOuen;     Machines    à     vapeur:    Saint- 

Ih'uis,  SaintOuen,  Villemonble  ;  Automobiles  : 
Boulojzne-sm*  Seine,  Levallois-Perrel,  MalakofT, 
Montroutre,  Neuilly-sur  Seine,  Puteaux,  Saint- 
Maurice.  Snresnes;  Chaudronnerie  :  Pantin, 
SainI  Denis,  Snresnes;  Machines  à  tricoter: 
Villemonble;  Machines  à  imprimer  :  Monl- 
rou^e;  Métiers  pour  bonneterie:  Puteaux: 
Outils  pour  mines  et  forage  :  Pantin: 
Limes  :  Ivry  sur  Seine  ;  Roulettes  :  Baffnolt'l, 
lM>nt<Miay-sous-Bois  ;  Pompes  :  Boulo^ne-Mir 
Seine;  Appareils  de  chauffage:  Neuilly  sur-Seine  ;  Appareils  pour  panifi 
cation:  Puteaux,  Snresnes;  Ferblanterie  :  Paidin  :  Boîtes  métalliques:  (llicliy 
sur-Seine,  Courbevoie  ;  Toiles  métalliques:  M«udrou^e;  Épingles:  Levallois 
Perret;  Becs  pour  lampes  à  incandescence  par  le  pétrole:  Levallois-Perret  : 
Capsules  métalliques  :  Arcuejl.  Monireuil  sous  R«»is  :  Balances  :  Ba^m>let  ;  Armes: 
Puteaux  (manufacture  de  ILlah:  Munitions  de  guerre  et  do  chasse:  Issy-Ics 
Moulineaux;  Clôtures  en  fer,  serres,  châssis:  Asnières:  Grillages:  La  <:our- 
neuve,  Colondies  :  Lits  en  fer:  BouIoltih' sur  Seine,  Courbevoie;  Œillets  métal- 
liques: Fontenay  sous  Bois,  Ivry  sur  Seine;  Agrafes  :  Courbevoie,  les  Lilas;  Plumes 


Caiu>lal.\.  -     Les  qiialrc  parties  du  Alomlc 


o 
I 


**i  SRIXK 

métalliques:  Boulognp-sur-Seinf!,  Courbevoie;  Voitures:  Courbevoie,  Levallois- 
Perrel,  Pantin;  Vélocipèdes:  Levallois-Perrf^t,  Neuiliy-sur-Seine.  le  Pré-Sainl-Gervais; 
Orfèvrerie:  CiYHeil,  Joinvillo-le-Ponl,  Sainl-Denis,  Sainl-Maui-  (élain)  ;  Électricité: 
Clichy  ot  Saint-Maurico  (cAhlos),  Lovallois-Porrel  et  Nanlerre  (charbons),  Issy-sur-Seine 
(usine  du  seeteur  de  la  rive  gauche),  Ivry-surSeine  et  Puleaux  (lampes),  Puteaux 
(machines),  Asnières  (éclairage  et  lampes). 

INDUSTRIES  CHIMIQUES. —  Distilleries  d'alcool:  Épinay-sur-Seine,  Pantin, 
Puteaux,  Saint-Denis;  Apprêts  pour  étoffes  et  Blanchiment:  Arcueil,  Clichy- 
sur Seine,  la  Courneuve,  riJe-Saint-Denis,  Levallois-Perret,  Puteaux;  Blanchisseries: 
Arcueil,  Boulogne-sur-Seine.  Bourg  la-Reine,  Bonneuil-sur-Marne,  Châtenay,  Clicliy-sur 
Seine,  Clamarl,  Courbevoie,  Épinay-sur-Seine,  lle-Saint-Denis,  LevaHois-Perret,  Saint- 
Maur-des  Fossés,  Thiais,  Pantin,  Villetaneuse,  Vanves  ;  Produits  chimiques  :  Arcueil, 
Aubervilliers,  Bondy,  Boulogne-sur-Seine,  le  Bourget,  Clichy-sur-Seine,  Courbevoie,  La 
Courneuve,  Épinay-sur-Seine,  Gennevilliers,  Ivry-sur-Seine,  le  Kremlin-Bicètre,  Montreuil- 
sous-Bois,  Montrouge,  Pantin,  Puteaux,  Saint-Denis,  Saint-Ouen,  Vanves,  Villemonble, 
Vincennes,  Vitry-sur-Seine;  Produits  pharmaceutiques:  Arcueil,  Courbevoie,  l'Ile 
Saint-Denis,  Ivry-sur-Seine,  Montreuil-sous-Bois.  Montrouge,  le  Pré-Saint-Gervais,  Sceaux; 
Teinturerie  et  Nettoyage:  Arcueil,  Clichy-sur-Seine,  Gennevilliers,  Ivry-sur Seine. 
Montreuil-sous-Bois,  Pantin,  Le  Perreux,  Puteaux,  Saint-Denis,  Suresnes  ;  Couleurs 
et  Vernis,  siccatifs  et  encaustiques  :  Asnières  (encaustique),  Aubervilliers,  Bou- 
logne sur-Seine,  Colombes  (blancs  minéraux),  Dugny,  Ivry-sur-Seine,  le  Kremlin- 
Bicêtre,  Levallois-Perret  (blancs  de  zinc),  Montreuil-sous-Bois,  Nanterre,  Neuilly-sur- 
Seine,  Pantin,  Saint-Ouen,  Villejuif,  Vitry-sur-Seine  ;  Savonnerie  :  Aubervilliei*s,  Ba- 
gnolet,  Boulogne-sur-Seine,  Clichy-silr-Seine,  Ivry-sur-Seine,  les  Lilas,  Levallois-Pei rel , 
Maisons-Alfort,  Montreuil-sous-Bois,  Pantin,  le  Pré-Saint-Gervais,  Saint-Denis;  Parfu- 
merie :  Arcueil,  Aubervilliers,  Boulogne-sur-Seine,  Courbevoie,  rile-Sîdnt-Denis,  Levai 
lois-Perrel,  Montreuil-sous  Bois,  NeuilIy-sur-Seine,  Pantin,  le  Pré-Saint-Gervais,  Saint- 
Denis,  Suresnes,  Vincennes;  Noir  animal:  Aubervilliers,  Pantin;  EncreetCirag^e : 
Boulogne-sur-Seine,  Clichy-sur-Seine,  Épinay-sur-Seine,  Gentilly,  Issy-les-Moulineaux, 
Levallois-Perret,  MalakolT,  Montreuil-sous-Bois,  Montrouge,  Puteaux,  Saint-Ouen,  Thiais, 
(encre  à  marquer  le  linge)  ;  Colles  et  Clarifiants  :  Aubervilliers,  Charenton,  Montreuil- 
sous-Bois;  Matières  colorantes,  Saint-Denis,  Suresnes;  Plaques  et  Papiers 
photographiques  :  Asnières,  Sainl-Maur-des-Fossés;  Engrais  :  Aubervilliers,  Bondy, 
Drancy,  Ivry-sur  Seine,  Nanterre,  Thiais. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  —  Cotons  (Retorderies  de)  :  Pantin;  Ouates  : 
Ivry-sur-Seine;  Tapis  :  Neuilly-sur-Seine;  Passementerie  :  Bondy;  Bâches  :  Cour- 
bevoie, Levallois-Perret,  Nanterre;  Filtres  en  feutre  étoffe  :  Boulogne-sur-Seine; 
Toiles  cirées  :  Bobigny,  le  Bourget,  Ivry-sur-Seine,  MalakofT,  Montreuil-sous-Bois, 
Stains;  Équipements  militaires  :  Saint-Ouen.  L'industrie  de  Thabillement  est  très 
importante  à  Paris,  surtout  pour  les  vêtements  de  femmes.  Les  couturières  et  les 
modistes  de  la  capitale  sont  renommées  et  envoient  partout  à  lëtranger  leurs  robes  et 
leurs  modes;  les  vêtements  d'hommes,  au  contraire,  viennent  de  lëtranger  pour  une 
boinie  part  et  notre  exportation  a  une  tendance  à  diminuer. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  —  Tanneries  :  Bobigny,  Gentilly,  Pré  Saint-Gervais; 
Corroierie  :  Ivry-sur-Seine,  Vincennes;  Cuirs  vernis  :  Aubervilliers,  Bagneux. 
Bagnolet,  Gentilly,  Montreuil-sous-Bois,  Pantin,  Vincennes;  Maroquinerie  :  Choisy- 
le-Boi,  Saint-Denis;  Reliure:  Montrouge;  Chaussures  :  Levallois-Perret;  Chapel- 
lerie :  Choisy-le  Boi.  Clichy-sur-Seine,  Maisons-Alfort;  Cartonnage  :  Aubervilliers, 
Levallois-Perret;  Carton   bitumé  :  Saint-Denis;   Celluloïd  :  Stains;   Corderie   : 


l'Ali I s.  —  Uuu  luaticriu  -m  Ut  Bicvrc» 


86 


SEINE 


Baf^nolet,  Coiirhovoio;  Pianos  :  Asiiirros,  l'on lona\ -sous-Bois,  Monlreuil-sous-Bois, 
Saint-Denis,  Saint-Oucn;  Orgues  :  Ivry-sui-Soine;  Construction  de  bateaux  : 
Asnières,  Boulogno-sur-Seino,  Cliaronlon,  Clioisy  le  Boi,  G(»nnevilliers,  l'Ile  Saint-Denis, 
Joinville-le-Pont,  Neuilly-sur-Seine,  No^'ont-snr-Marne,  Le  Perreux,  Saint-Denis,  Saint- 
Ouen;  Imprimerie  :  Asnièn^s,  Clichy-sur-Seine,  Issy-les  Moulineaux,  Levallois-Perret, 
Poteaux,  Sceaux;  Impression  sur  étoffe:  Bondy,  Saint-Denis;  Parchemins: 
Vitry  sur  Seine;  Papiers  peints  :  Montreuil  sous  Bois;  Papiers  et  Toiles  à  polir: 
Ivry-sur-Scinc;  Taillerie  de  diamants  :  le  Pré-Saint-Gervais;  Pelleteries  :  Ivry- 
sur-Seine. 

A  citer  encore  à  Monlreuil-sous-Bois  :  Jouets,  Moulures,  Papier  à  cigarettes; 
à  Saint-Maur  des-Fossés  :  Meules   artificielles;  h  Vanvcs  :  des  Instruments  de 
chirurgie  en  gomme;  au  Pié-Saint  Gênais  :  Talons  pour  bottines;  à  Levallois- 
Perret  :  Porte-al  lu  mettes,  etc.,  etc. 


Commerce 

Sous  le  rapport  du  conunerce,  Paris  vient  ininiédialemenl 
après  Londres  et  occupe  la  seconde  place  en  Europe.  Le  chiffre 
d'alTaires  de  beaucouj)  le  plus  considérable  est  celui  représenté 
par  le  mouvement  des  capitaux  et  de>  valeurs.  Les  grands 
élahlissements  linancicrs  de  la  capitale  :  Banque  de  France. 
Crédit  Lyonnais,  Société  Générale,  Comptoir  d'Es 
compte,  Crédit  industriel  et  commercial  ont  un  cliinVe 
global  annuel  de  transactions  déliassant  10  milliards. 

Le  mouvement  des  clîets  présentés  à  la  Chambre  de  compen 
sation  de  la  Bourse  de  Paris  est  d'environ  G  millions. 

Les  prêts  du  Crédit  foncier  dans  le  département  de  la  Seine 
atteignent  annuellement   100  millions  dans  ces  derniers  temps. 
Le  montant  du  commerce  des  métaux  précieux  est  aussi  très 
élevé. 

Après  le  commerce  des  capitaux  vient  celui  de  Talimenta lion- 
Son  importance  dépasse  annuellement  800  millions. 

Un  certain  nombre  de  Magasins  Généraux,  à  Paris  et 
dans  la  banlieue,  constituent  des  entrepôts  réels,  renfermant 
de  grandes  (piantilés  de  marchandises  soumises  à  des  droits  de 
douane  acquittés  seulement  à  la  sortie.  Ce  sont  surtout  ties  sucres,  des  grains  et  des 
farines,  des  d(»ni'ées  coloniales,  des  bois  et  charbons,  vins  et  li(|uides  de  toutes  si»rlos. 
Le  stock  annuel  de  ces  marchandises  dépasse  5  millions  de  kilogrammes,  sans  compter 
les  liquides. 

La  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  où  siège  le  syndicat  général  comprenant  seu- 
lement h^s  cin(|  syndiï'ats  des  alcools,  des  blés,  seigles  et  avoines,  des  farim^s,  <lt»s 
huiles,  des  sucres,  centralise  les  transactions  auxquelles  donnent  lieu  ces  denrées. 

Le  port  d(»  Paris  déj)asse  celui  de  -Marseille  moire  premier  port  maritime)  en  tralir. 
C(»  tralic  est  annu(»II(Mnent  de  plus  de  7  millions  de  tonnes. 

Le  nombre  des  voyageurs  transportés  par  les  lrannva\s,  omnibus  et  bateaux  dépasse 
.lOO  millions  i)ar  an.  Les  gares  de  Paris  et  celles  du  chemin  de  fer  de  Ceinture  en  voient 
ciiculer  f)lus  de  H)0  millions, 
yuant  au  petit  commeice,  il  tend  de  plus  en  plus  à  disparaître  par  suite  de  la  concur- 


PARIS.  -  MiiiThand 
de  hUil  II  elles. 


PAItlS.        Éiilisf  Siiiiit  MtMjard.  Furche  O.  et  vue  latérale. 


Vl\CK-\NKr>.        Uinijon  tJu  i:iiah';i 


9(1 


SF.INE 


rence  des  grands  magasins  et  des  grands  centres  d'approvisionnement,  ainsi  que  par 
suite  de  la  création  de  Sociétés  coopératives  de  consommation. 


Voies  de  communication 

5  grandes  Compagnies  de  chemins  de  fer  ont  leur  tête  de  lignes  à  Paris.  Ce  sont,  sur 
la  rive  droite  de  la  Seine  :  la  Compagnie  Paris-Lyon-Méditerranée,  avec  une  senli* 
gnre;  la  Compagnie  de  l'Est,  avec  2  gares  (celles  de  Vincennes  et  du  boulevartl  <io 
Strasbourg);  la  Compagnie  du  Nord,  avec  i  gare;  la  Compagnie  de  l'Ouest,  îivit 
5  gares  (i  sur  la  rive  droite,  Saint-Lazare,  et  2  sur  la  rive  gauche,  celles  de  TEsplanade 
des  Invalides  et  de  Montparnasse);  enfin  la  Compagnie  d'Orléans,  qui  possède  2  gares 
sur  la  rive  gauche  (celles  de  Médicis  et  du  quai  d'Orsay). 

Un  grand  nombre  de  lignes  de  tramways,  h  traction  animale  ou  à  traction  mécanique 
(vapeur  et  électricité),  mettent  Paris  en  communication  avec  toute  la  banlieue. 

La  longueur  des  voies  ferrées  dans  le  département  est  de 2fi0  kil.  700; 

Celle  des  canaux  (Saint-Maur,  1  kil.  100;  Saint-Maurice,  7  kil.  UOO;  Saint-Marlin, 
A  kil.  500;  Saint-Denis,  fi  kil.  640;  de  l'Ourcq,  K  kil.  200)  est  de 2S  kil.  ÔW: 

Celle  des  rivières  (Seine,  00  kilomètres;  Marne,  2i  kilomèlres)  est  de.  ...     Si  kil.; 

Celle  des  routes  (routes  nationales  et  départementales,  chemins  de  grande  commu- 
nication et  vicinaux)  dépasse ÎMU)  kil. 

Un  chemin  de  fer  sur  roule  met  Paris  (Médicis)  en  communicalir>n  avec  Arpajon  (Seine- 
el-Oise). 

(Voir  la  carie  pour  toutes  les  voies  de  communication.) 

Paris  :  divisions  et  monuments 


Paris  est  divisé  en  20  arrondissements  subdivisés  chacun  en  4  quartiers. 


Arrond" 
I"  Louvre. 


Il*  Bourse. 


m-  Temple. 


IV-  Ilôlol-dp-Vilic. 


V*  Panthéon.   .   . 


Quniiiors 
.  St-  Germain  -  CAuxer- 
rr*i.s\ 

HalleR. 

Palfiiit'ftoyal. 

Phic  '- 1 'etidome. 
.  CMiiiUon. 

Vivien  ne. 

Mail. 

Bonne-Xonvelle. 
.  Artii-€t-Mctier:i. 

Enfant^-Rintges. 

Archives. 

Sainte-Avoye, 
.  Sainl-}ferri. 

Saint-Gervaiit. 

Arsenal. 

Nittre-Dame. 
.  Saint- Victor. 

Jardin  des  Plantes. 

Val-de-Gràce. 

Sorbonne. 


Arrond"  Quartiers 

VI"  Luxembourg  .   .   .  Monnaie. 
Odéon. 

N.-D.-des-Champs. 
St-Germain-des-Pf&s. 

Vil*  Palais-Bourbon.   .  Sl-Thomas-d'Aquiii. 
Invalides. 
École- Milita  ire 
Gros-Caillou. 

VHP  Klyséc Chani'ps-Êlysées. 

Fauhourg-du-Hon  le. 

Madeleine. 

Europe. 

IX*  Opéra Saint-Georges. 

Chau  ssée-d'A  ntin. 
Fa  nh.-Mo  n  t  ma  rtre, 
R(tchechoiiart. 

X'  Kndos  St-Lauront.  St-Vincent-tle-Paul. 
Porte-Sa  inl-Den  is. 
Porte-Sa  int-Marl  i  n . 
Hôpital'Sa  in  t  -Lon  i:*. 


■.^Ai^Ê2:É}^^^il0b, 


■0.-mi'¥mt^m^ 


i^H^m-È* 


'\m^u 


■>  >^' 


■'.r^r 


94 


Arrond" 
XI"  Popincoiirl.   .   . 


Xn-  Reuillv  .... 


XIII-  Gobelins 


XIV*  Observatoire  . 


XV*  \'augirard. 


SEINK 

^iiarliers 

Arrond" 

Quartiers 

Ft>Ue-Mériruurt. 

XVI- 

Pas^y 

AvtenU. 

Saint-Anthroise. 

La  Muette. 

Hif(jueltp. 

Porte-Dauffhine. 

Si  lin  te  Mnrijuerile. 

ChaUlul. 

Ih'lAir. 

XVIÏ* 

Haliî;iu>ll('s-llttiirrau. 

Teinea. 

Pii'plis. 

i^laine-Mimertiu. 

lien- y. 

IhitiffïHtlleit. 

Qi(uizo-]'hifils. 

l'ifnnetteA. 

Snlpt'triére. 

XVIÏI- 

Hnllc-Monlinarlre. 

(intnde^i  Cttrriêres 

iittre. 

Ciifftutwimrt. 

MiÙAOu-lUanciie. 

Cunitte-diOr. 

Craulebarhe. 

ÏJi  Chapelle. 

Montpannisse. 

XïX- 

Bulles-Chaumont. 

La  Villette. 

Santé. 

Pi  ait  (le- Flandre. 

Petil-Mtmtrouf/e. 

Amérique. 

PlttimitH'i'. 

ComfMit. 

Saini-Ijunhert. 

XX' 

Ménilmonlanl.   .    . 

Belleville. 

Aerker. 

Saint-Farffeau. 

CiveneUe, 

Pêre-Lachaise. 

Javel. 

C  haro  une. 

Paris,  capitale  de  la  France  et  chef-lieu  du  département  de  la  Seine,  est  en  même  temps  la 
plus  belle  ville  du  monde.  Ses  monuments,  ses  musées,  ses  promenades,  ses  plaisirs  en  font 
rechercher  le  séjour  par  les  penseurs,  les  artistes  et  surtout  par  les  étrangers  riches  aimant  l.i 
vie  aimable  et  luxueuse.  Aussi  Paris  est-il  une  ville  cosmopolite  par  excellence.  Le  Chkf  de 
l'I\t.\t  y  réside  au  Palaig  de  rÈlyaée,  élevé  en  1718.  Les  Mimst^rks,  au  nombre  de  11  (Intérieur 
et  (Udtes,  Affaires  étrangères.  Instruction  publicfue  et  Beaux-Arts,  Finances,  Justice,  (iuerre. 
Marine,  Colonies,  Agriculture,  (Commerce  et  Industrie,  Postes  et  Télégraphes,  Travaux  publics),  y 
ont  chacun  leur  Ilùlel  ])articulier.  Kn  général,  ces  hôtels  n'ont  rien  de  saillant;  le  plus  remar- 
quable est  celui  des  Affaires  étrangères  construit  sous  Louis-Philippe. 

La  (lHA.MBnK  DUS  DhPrTKS  occupe  Tancieu  Palaia  Hourhon  commencé  en  1722,  dont  la  façade  sur 
la  rive  gauche  de  la  Seine  correspond  à  celle  de  ITlglise  de  la  Madeleine  sur  la  rive  droite,  an 
delà  de  la  Plare  de  la  Cinuinde.  Son  Président  habite  l'IIùtel  de  la  Présidence.  Le  Sénat  est 
installé  dans  le  Palais  du  lAtjremhtanQ  liAti  pour  Marie  de  Médicis  par  l'archilecle  J.  Debrosse, 
de  IH15  h  lt»20  et  remanié  à  diverses  époques.  Le  Petil-Luxend)ourg  est  occupé  par  le  Président 
du  Sénat.  Le  PidainHayaK  élevé  par  Hichelieu  de  1620  à  Ifi-li  sur  les  plans  de  l'archilecle 
Lemercier,  a  été  modifié  à  plusieurs  époques  et  est  aménagé  aujourd'hui  pour  le  C.onskil  d'État. 

La  Cour  des  Comptes  occupe  un  nouvel  liAtel. 

Comme  chef-lieu  du  déparlement  de  la  Seine,  Paris  possède  h  la  tête  de  son  administration  un 
Préfet  que  l'on  |»eut  regarder  comme  le  Maihe  de  Paris.  Sa  résidence  esl  à  Vl/ntel  de  VîlU, 
édifice  reconstruit  de  18771  ;*!  1882  dans  le  sl>le  de  la  Henaissance  et  dont  l'intérieur  est  remar- 
<piablement  décoré.  Paris  e«^l  de  plus  di\isé  en  20  arrondissements  (comprenant  chacun  i  quar- 
tiers), avant  à  leur  tête  un  maire  et  trois  adjoints  nomuïés  par  l'administration.  t)uelques-nnes 
des  Mairies  sont  intéressantes  au  point  de  vue  architectural;  la  plupart  sont  modernes  ou 
datent  à  peine  du  siècle  dernier.  Au  point  de  vue  municipal,  chaque  quartier  élit  un  conseiller 
et  les  80  conseillers  forment  le  Conseil  mumcipai.  de  Paius  a\ec  un  président  élu  par  eux  el 
pris  parmi  eux.  Le  Conseil  (iÉNÉRAL  i»e  la  Seine,  outre  les  80  conseillers  municipaux  parisiens, 
comprend  les  21  conseillers  de  la  Seine  (Paris  excepté)  nommés  h  raison  de  I  conseiller  par 
canton.  Le  budget  municipal  et  le  budget  départemental  sont  discutés  et  volés  par  ces  deux 
Conseils  siégeant  également  h  l'Ilolel  de  Ville  où  sont  installés  la  plupart  des  nombreux  ser- 
vices de  la  grande  ville.  La  police  municipale  et  départementale  est  dirigée  par  le  Préfet  de 


PAIUS.  ~  Mai.-on  ililu  Ut-  Frau<;oib  1" 


96  SEINE 

POLICE  ayant  aussi  dans  ses  attributions  la  police  générale  politique.  Le  préfet  habile  VHôtel  de 
la  Préfecture  de  Police  situé  en  face  du  l*alais  de  Justice. 

Paris  renferme  aussi  les  Hôtels  des  Ambassadeurs,  chargés  d'aiïaires,  consuls  représentant  les 
gouvernements  étrangers  auprès  de  la  France;  ces  hôtels  sont  situés  pour  la  plupart  dans  les 
quartiers  aristocratiques  de  Paris. 

Parmi  les  édifices  civils  de  la  capitale,  nous  allons  citer  les  plus  beaux  ou  les  plus  curieux. 

Le  Palais  de  Justice,  dont  la  partie  la  plus  ancienne,  la  Conciergerie,  renferme  le  cachot  de 
Marie-Antoinette,  a  été  remanié  et  agrandi  à  diverses  époques.  Au-dessus  de  son  aile  gauche 
s'élève  la  Sainte-Chapelle,  bijou  gothique  datant  de  saint  Louis  et  restauré  de  nos  jours. 

Le  Tribunal  de  Commerce,  construit  sous  l'Empire,  n*a  de  remaniuable  que  son  escalier  inté- 
rieur. Le  Palais  de  la  Létjiun  d'honneur,  ancien  hôtel  de  Salm,  a  été  rebâti  en  1872;  il  s*élèvc  à 
côté  de  la  nouvelle  gare  de  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  de  Paris  à  Orléans. 

Le  Palais  de  VInstitnt,  coinîlvu'il  par  Mazarin,  renferme  la  bibliothèque  du  même  nom.  CVsl sous 
sa  coupelle  cju'ont  lieu  les  séances  solennelles  des  cinq  académies  qu'il  abrite.  Le  Palais  du 
Trocadéro,  élevé  pour  l'Exposition  universelle  de  1878,  conlienl  dans  ses  deux  ailes,  séparées  par 
une  Salle  de  Fêles,  le  Musée  de  sculpture  comparée  ainsi  «juc  le  Musée  cthmnjraphique.  Les  deux 
Palais  des  Beaux-Arts,  élevés  entre  la  Seine  et  la  superbe  jiromenadc  des  Champs-fSlysées^  rem- 
placent l'ancien  Palais  de  l'induslrie  que  l'Exposition  universelle  de  18î:»5  avait  vu  surgir  de 
terre.  L'ancienne  forteresse  élevée  par  Philip|»e-Auguste,à  l'O.  de  Paris,  agrandie  par  Charles  V, 
est  devenue  le  Palais  du  Louvre.  Depuis  Franijois  I",  qui  en  commença  la  reconstruction  d'après  les 
plans  de  I*.  Lesoot,  pres<|ue  tous  les  souverains  ont  contribué  à  l'embellir.  La  Convention  natio- 
nale y  ouvrit  le  10  août  1795  l'admirable  Musée  cpie  tout  le  monde  connaît.  Sous  Napoléon  111,  le 
Nouveau  Louvre  réunit  l'ancien  Palais  aux  Tuileries.  Le  Palais  des  Tuileries  proprement  dit, 
incendié  par  la  Commune  en  mai  1871  et  qui  n'a  pas  été  rebâti,  occupait  l'espace  compris  entre 
le  Pavillon  de  Flore  du  côté  de  la  Seine  et  le  Pavillon  de  Marsan  du  côté  de  la  rue  de  Rivoli. 
Les  deux  galeries  du  bord  de  l'eau  et  de  la  rue  de»  Rivoli  ont  été  reconstruites  seules.  L'ancien 
Palfiis  des  Thermes,  construit  au  iv"  s.  probablement  par  renii)ereur  Julien  qui  afTectionnait 
beaucoup  Lulèce,  est  annexé  à  Vllôtcl  de  Cluny  édifié  <lans  la  seconde  moitié  du  xv*  s.  UHotel 
de  V Archevêché  est  l'ancien  Hôtel  du  Chàtelet.  Non  loin  de  là  s'élève  VHôtel  des  invalides  conslruit 
par  l'ordre  de  Louis  XIV  et  achevé  en  107i.  Précédé  d'une  Esplanade  où  se  trouve  alignée  une 
batterie  de  canons,  il  se  compose  de  plusieurs  corps  de  bâtiments,  abritant  un  petit  nombre 
d'Invalides,  le  Musée  d'artillerie,  le  Musée  historique  de  l'armée,  les  Plans  en  relief  des  villes 
fortes  de  France;  on  y  a  installé  en  outre  le  Golvehneur  militaire  de  P-\ris.  Au  fond  de  la 
cour  d'honneur  est  l'entrée  de  l'église  Saint-Louis  dont  les  voûtes  sont  tapissées  de  drapeaux 
provenant  des  campagnes  du  second  EmjMre.  Derrière  cette  église  se  trouve  une  autre  église 
couronnée  par  le  Dôme  fameux  des  Invalides  recouvrant  le  tombeau  de  Napoléon  I*'.  VHôtel 
des  Archives  nationales  est  l'ancien  Hôtel  de  Soubise,  du  nom  de  son  ancien  possesseur,  et  qui 
se  composait  de  trois  Hôtels  particuliers  :  les  Hôtels  de  Clisson,  de  Laval  et  de  Guise.  On  y  a 
réuni  tous  les  documents  d'État  depuis  l'origine  de  la  monarchie.  VHôtel  de  la  Monnaie,  où  se 
fait  la  frappe  des  monnaies  cl  médailles,  date  de  la  seconde  moitié  du  xvii*  s.;  il  est  dû  à  l'ar- 
chitecte Antoine.  VHôtel  Carnavalet,  qu'habita  Mme  de  Sévigné,  abrite  le  Musée  historique  de  la 
Ville  de  Paris  et  VHôtel  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  séparé  du  premier  par  le  lycée  Victor- 
Hugo,  renferme  la  Bihliuthèque  de  la  Ville.  VHôtel  des  Postes,  pas  plus  que  VHôtel  de  la  Douane, 
ne  sont  <lignes  d'intérêt  au  j)oint  de  vue  purement  artistique.  Il  en  est  de  même  pour  VHôtel  des 
l'entes  <'onslruit  en  1858,  et  de  VHôtel  de  l'Enregistrement  et  du  Timbre  élevé  de  I8.'>6  à  1840  par 
l'architecte  Baltard.  En  dehors  des  Hôtels  classés  parmi  les  monuments  historiques  et  dont  on 
trouvera  la  liste  ci-après,  nous  en  nommerons  encore  quelques-uns  à  titre  curieux  ou  histo- 
rique :  les  Hôtels  d'Albret,  d'Ambrun,  iVAuhray,  d'Aumont,  Barbette,  de  Beauvais,  de  Brissiic,  de 
Chàlnns-lAixembourg,  du  Ciidtelct,  François  P','de  Hollande,  de  Lamoignon,  de  La  Valette,  Sinon 
de  Lenclos^  d'()rmess()n,  de  Sens,  de  Strasbourg,  des  Prévôts,  gIc. 

Le  Panthéon,  dont  la  décoration  intérieure  est  très  remarquable,  date  de  1758;  il  est  <lù  à  Tar- 
chilectc  Soufllot  qui  mourut  avant  son  achèvement.  D'abord  sépulture  des  grands  hommes,  puis 
égli.se,  il  passa  par  ces  deux  destinations  alternatives  et  est  redevenu  aujourd'hui  sépulture  des 
grands  hommes.  V  Arc  de   Triomphe  de  CE  toile,  dont   la  construction  avait    été  décrétée  par 


•2 

au 


•y 


98 


SEIXE 


Napoléon  !•'  après  la  victoire  d'Aiistorlil/,  fui  roiniiiencé  en  I80G  et  terminé  trente  ans  plus 
tard.  LWrc  de  Triomphe  du  Carrousel,  reproduction  de  l'Arc  de  Septiine  Sévère  à  Home,  a  été 
couronné  d'un  quadrige  en  WIS.  Napoléon  !«'  voulait  en  faire  l'entrée  d'honneur  des  Tuileries 
lors(|u'il  en  ordonna  l'exécution  en  1800. 

Les  monuments  religieux  de  Paris  sont  nombreux  et  intéressants.  L'n  voici  la  nomenclatuie 
dans  l'ordre  chronologi(iue  : 

XI'  s.  SuiutUertnaiu-deS'Prés,  dépendance  de  la  célèbre  abbaye  du  même  nom  dont  on  admire 
les  peintures  à  la  cire  d'il.  Klandrin.  —  xir  s.  Siinl-Piene,  de  Monlinorlre,  qui  date  de  1157; 
i\olre'Dame-de-Piiris^  si  intéressante  au  point  de  vue  de  l'art  et  admirablement  restaurée  par 
Viollet  le  Duc;  Saint-JuUen-lc-Paurre,  remaniée  aux  siècles  suivants.  —  xiii'  s.  Saint-Ciernuùn- 
de-i'haronne  (xiii*  et  xv"  s.);  Saiitl-dermainrAu^rerrois  (xiir  et  xvr  s.);  Suint  :>écerin,  de  sl\lo 
gothique,  remanié  aux  xiv-  et  xv«^  s.  avec  de  belles  verrières  et  llanqué  d'un  Charnier  ou  cloître. 


PAUIS.  —  Viiiiluc  du  Puijil  du  Jour. 


du  XV*  s.;  la  Saintr-ChninUe,  élevée  de  1*2 i.»  a  l'2i8  par  le  célèbre  P.  de  Montreud.  -  xiv  s.  Sainl- 
Lcu^  remanié  au  xvir  s.  —  xv^  s.  Snint-Médxrd,  très  inléressanl.  —  xvr  s.  S»iinl-i.'ticnnc-dn  Muni 
(1M7-Iti*i'*)  avec  de  jolies  verrières  et  un  beau  jubé  ;  Sainl-EusliV-hc  (  15.V2-lO*iO)  qui  quoique  inachevée 
est  en  France  l'église  la  plus  remarquable  de  la  Henaissance;  S'iiitl-Merri,  de  style  gothique 
(I520-10P2)  avec  de  belles  verrières;  S'iint-Xirolnu'des-Chini/is.  —  xvir  s.  VAsfitnnfUion  avec  un  dôme  : 
X.-D.'des'l'ictoircs  (bi^iU  à  1710);  Sainte-ÈliiiahcUi  (10:i8-10iO);  Stùitl-Uercnis,  Snint-Jaajucs^.ht- 
/^l«^/^^^•  (b'M0-1085j;  Saint  Jean^  Saint-Franrois,  S>iintJu.sej>k-Llei<-Carnics,  aujourd'hui  chapelle  «le 
rinstiUll  catholique  :  Saint-Ltfuin-cn  ClIe  (  ll>Oi-1720);  Sainte  Marguerite.  Sain l'.\icuta.s-du-tl/tanlon net. 
construit  sur  les  desr^ins  du  peintre  Lebrun;  Salnl-Panl,  Saint-Louis,  bâti  pour  les  Jésuites: 
Saint-I\nrh  (10.*K"-I70î)-I7r»(i),  succession  de  trois  églises  et  renq»li  d'œuvres  d'art  des  xvii*  «M 
xviii*  s.  Snint-Sulfiice  (1055-17 i,*»-l777),  le  filus  grand  eiïorl  de  l'art  classique  priur  lutter  ctmliv 
l'art  gothique;  Saint- Thouia6'd\Atjuin  (1082);  l'église  de  la  Sorlnnutc  qui  renferme   le   tondieau  ibi 


PARIS.  -  Dôme  des  lnvalitJe>. 


100  SEINE 

cardinal  de  Richelieu;  Téglise  du  Val^e-Grâce  {\Hh-\G62).  —  wur  s.  X.'D.-des-BlancS'Munteaux, 
ancienne  abbaye;  Sainl-Louisd*Antin  (1782),  Saint-Philippe du-Roule  (1769-1784),  une  des  paroisses 
les  plus  aristocratiques  de  Paris.  ~xix*s.  la  iVrtdtf/eJ/?e,  temple  romain  (1815-1842),  qui  devait  ser\ir 
de  -  Temple  de  la  Gloire  ■;  N.-D. -de-Bonne-Nouvelle  (182r>-1830);  A'.-/).-<ie-/.orf//e(1823-18ô6),avec  de 
belles  fresques  inlérieures;  .sVi«/i/-I>cnis-du-S/-Sarremenr  (1823-1853);  Saint-Vincent-de-Paul  {\^^ 
1844)  auquel  on  a^c^de  par  des  rampes  monumentales;  Saint-Eugène,  bâti  dans  le  style  du 
XIII»  s.  (1854-185:));  Saint-Jean-Baptiste-de-BelleviUe  (185i-1859),  du  même  style;  Sainte-ClotUde 
(1846-1856),  dans  le  style  polliiciue  allemand  du  xiv  s.:  N.-b.-de-la-Gare  (1855-1865);  Saint-Bernard 
(1858-1861)  du  style  ogival  flamboyant;  N. -D. -de  Cligna nrourt  (1859-1863);  Saint- Augustin  (1860-1871), 
dans  le  style  de  la  Renaissance;  Saint-Francoifi-Xavier  (\^\-\^l^);  N.-D.-de-la-Croix  (1863-1874),  et 
Saint-Amhroise  (1863-1869),  tous  doux  du  style  roman;  ia  Trinité  (1863-1867)  précédée  d'un  joli 
square,  et  construite  dans  le  style  Renaissance;  Saint-Pierre-de-Montrouge  (1864-1872)  du  style 
roman  ainsi  que  ly.-D.-dex-Champs  (1865-1870)  et  Saint-Josepk  (1867-1875);  N,D.-d'AuteuH  (1877-1880), 
dans  le  style  romano-byzantin:  Sainte-Anne-de-la-Maison-Blanrhe  (I89i-I897),  dont  la  nef  seule  est 
achevée  ;  enfin  la  Basiliijue  du  Suné-iœur.  du  style  roman,  qui  couronne,  le  sommet  de  la  Butte- 
Montmarlre. 

Les  édiflces  militairea  sont  :  V École  militaire,  élevée  de  1751  ti  1753  et  qui  complète  d'une 
façon  harmonieuse  le  côté  S.  du  C.hamjwle-Mars,  les  casernes  de  la  Carde  répuhliraine,  Henri  I\\ 
de  Beuilly,  Xapoléon^  du  ChUenu-d^Eau,  do  la  Sonvelle-Franre^  de  la  Pépinière,  de  Penthièrre, 
Saint-Piei're,  des  Timrelh's,  de  la  (iendarnierie  départementale  sur  la  rive  droite,  les  casernes  «le 
Bahylone.  de  Lourcitie.  do  Lalour-Mauhourg.  Mouffetard  et  do  Tournon  pour  la  (îardo  républicaine, 
Dnpleix  et  Penlémont  avec  les  Annexes  do  THcoIe  militaire  sur  la  rive  gauche.  Vu  certain 
nombre  do  poste a-ennern en  sur  la  ligne  dos  fortiflcations  sont  également  aménagés  pour  la  troupe. 
I.a  Caserne  do  la  Cité  est  onliéromont  occupée  par  différonts  services  do  la  Préfecture  de  police. 
L'Ktat-Major  des  Sapeurs-Pompiers  occupe  un  Uùtel  on  face  du  Palais-do-Juslice.  Paris  compte 
en  outre  cinq  casernes  spéciales  |)our  les  Sapeurs-Pompiers. 

Les  établissements  pnanciers  sont  :  la  Btnirse  (1808-1826);  la  Bourse  de  Ctnnmerce,  installée  dans 
l'ancienne  Ilallo  au  Blé,  et  dont  la  coupole  est  ornée  do  peintures  allégoricpios;  la  Banque  d^ 
France,  créée  on  1800,  installée  et  aménagée  pour  une  grande  partie  de  ses  services  dans  rilùtol 
do  Ponthiévro;  les  Hôtels  du  Crédit  Foncier,  do  la  Caisse  des  Dépôts  et  Consignations,  «lu  Crédit 
Lyonnais,  do  la  St^ciété  générale,  du  Comptoir  d Escompte,  du  Crédit  industriel  et  commerci*tl; 
l'Hôtel  do  la  Caisse  (Cépargnc.  do  la  Caisise  d^éjtargne  postale,  tout  moderne;  l'Hôtel  du  Mont-de 
Piété  et  SOS  diverses  succursales. 

Los  édifices  consacrés  aux  Arts,  aux  Lettres  et  aux  Scîencea  sont  très  nombreux.  En  této.  le 
Louvre,  un  des  plus  beaux  palais  do  l'Europe,  abritant  l'un  dos  jilus  beaux  musées  du  monde 
et  dont  nous  avons  déjà  parlé;  les  édifices  construits  pour  abriter  les  collections  Guiinet  et 
Ciiilliera;  les  HôloN  olTorts  A  la  Ville  par  quelques  particuliers  jiour  y  loger  leurs  œuvres  ou 
Iru's  collections.  //.  Ccmusrhi.  De  Caen.  (!.  Moreau.  A.  d*Ennery;  la  nouvelle  Sorhonne.  œuvre  «le 
rarcliitocle  Nénot.  à  peine  achevée;  le  Collège  de  France^  commencé  en  1610,  que  l'on  va  agrandir: 
le  .Muséum  d'Histoire  naturelle,  comprenant  un  jardin  botanique,  des  serres  anciennes  et  nou- 
velles, et  dos  galeries  do  zoologie,  do  minéralogie,  d'anatomio  comparée  et  d'anthropologie:  le 
Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  installé  dans  l'ancien  Prieuré  de  Saint-Martin  dos  Chani|>s 
auquel  on  a  ajouté  dos  constructions  modemos;  VOhservatoire  de  Paris  (1668-1672)  dû  ;i  Claude 
Perrault  ;  la  BUdiothèijue  nationale,  ne  comprenant  que  l'Hôtel  Tubeuf  à  l'origine,  agrandie  |»ap 
l'adjonction  do  l'Hôtel  do  Nevers,  et  aménagée  surtout  dans  ces  dernières  années:  los 
Bihliothè(iues  de  V Arsenal  et  Sfiinte-Geneviève,  sans  grand  caractère;  V École  nationale  des  Beaux- 
Arts,  ancien  couvent  dos  Petits-Augustins,  Iransfbrmé  par  l'architecte  Duban  et  auquel  on  a 
ajouté  do|>uis  1885  V Hôtel  de  Chimay;  V Ecole  des  Arts  Déciiratifs^i\{\'\  occupe  l'ancien  ainphitbéîMre 
Saint-Cômo  (xvir  s.):  VÉcole  Polylechnif/ue.  installée  dans  los  bAtiments  de  l'ancien  Collège  de 
Nai*arrc.  auquel  avaient  été  réunis  ceux  do  Boncourt  et  do  Tournai,  et  considérablement  agnintlie 
do  1875  êi  1883;  V Ecole  de  Médcrine.  construite  surTancion  emplacement  du  Collège  de  Bourgttfpèei 
elle  n'a  conservé  d'ancien  que  sa  façade  et  la  cour  d'honneur  situées  vis-à-vis  de  V Ecole  pratit/ue, 
lourde  b.Ui«iso.  mal  distribuée:  l'/:Vo/<?  de  Droit  (1771-1823),  agrandie  en  1830, 1878  et  de  1892  à  1897; 
V£cute  des   Ponts-et-Chaussées,   installée    depuis    1845  dans  l'ancien    Hôtel   Fleui*y  (xviir  s.),   et 


< 

Cm 


102 


SEINE 


agrandie  en  IXGO  et  en  I87Î);  V École  d^»  Mines,  aménagée  dans  VJIÔtcl  de  Vendôme  (1700);  VÊeoïe 
de  Pharmacie,  élevée  de  1870  à  1885;  VÉcde  centrale  d^s  Arts  et  Manufactures  (1882-1884);  Vkmle 
Coloniale,  bàlie  de  1894  à  18U7  dans  le  style  niaures(|iie;  Vt\-o(e  norniale  supérieure,  fondée 
en  179Ô,  na  occupé  qu'en  1847  les  bâtiments  où  elle  se  trouve  aujourd'hui.  (:*e>t  dans  ses  labo- 
ratoires (lue  l'illustre  Pasteur  lit  les  recherches  qui  ont  rendu  son  nom  cher  à  l'hunianilé; 
\  École  des  Langues  orientales  vivantes  qui  occupe  l'ancien  Hôtel  de  /icr/f(»</e^,  remanié  et  agrandi;  le 
Conservatoire  de  Musii^ue  et  de  Déclamation,  offrant  peu  d'intérêt  au  point  de  vue  de  l'architecture; 
enfin  quelc|ues  Hôtels  élevés  par  des  sociétés  comme  :  VHôtel  des  Sociétés  s<(vatites,  VHùtel  de 
la  Société  de  Géographie,  VHôtel  des  Ingénieurs  civils,  VUôtel  des  Agriculteurs  de  Frame,  VHôtel  de 
la  Société  d^Fnctmraf/ement  à  VIndustrie  nationale,  etc. 

Les  Ahaltoirs  de  la  rive  gauche,  à  Vaugirard,  et  de  la  rive  droite,  à  la  \'illelte,  s()nt  fort  bien 
aménagés.  Les  Halles  Centrales,  élevées  |ar  Baltard,  en  1804,  furent  les  premières  où  le  fer 
entra  seul  dans  les  constructions  de  ce  genre.  Plus  de  50  Marcliés  couverts  et  20  autres  décou- 


1*A1US.  —  Éî^Ii^e  Saint  Pit'rre-ilt'MoiiUiiarUe.  CluifhUaux  de  la  nef. 


verts  ou  de  slalionnement  fonctionnent  dans  toutes  les  parties  de  la  ville.  Au  point  de  vue 
architectoniciue,  ces  marchés  n'offrent  rien  de  bien  saillant.  Tous,  ou  à  peu  près,  sont  construit» 
d'après  le  même  type. 

Parmi  les  Théâtres  de  l'aria,  «pii  sont  fort  nombreux,  nous  ne  citerons  que  les  plus  beaux  : 
VOpéra  (1801-187*»),  dû  à  (ili.  Garnier;  V(fpéra-Comii/ue,  réédilié  sur  l'emplacenuMit  de  celui  qui  fut 
incendia  en  1887;  la  Comédie-l-'ranraise,  installée  dans  la  salle  construite  par  rarchite<-le  Louit 
et  dont  les  acteurs  réunis  en  Société  ainsi  que  le  répertoire  comjirenant  les  pièces  <ie.>  meilleurs 
auteurs  franrai?*.  anciens  ou  modernes,  jouissent  d'une  réputation  universelle;  Vlkléon,  (.--econd 
Théi^tre-Kranrais).  où  débutent  les  jeunes  auteurs;  les  thcAtres  du  f'hàfelct,  «le  la  l*nrte-Saini- 
Martin,  de  la  (îaité.  du  Vaudeville,  du  Ugmnasc,  de  VAndntfu(^ontif/ue,  îles  IVi/iV/rs,  «le  la 
Henai^sancc.  du  Palais-lhupd,  des  Folics-Oramatitjucs.  des  Jhnt/fes-Ptirisieas,  de  Chnii/,  de  la 
Hépuldiipie,  Déjazet,  etc.:  les  Cirt/ues  d'Eté  et  d'Hiver,  le  Aouveau-Cinjue,  le  Cinjue  Médrann,  une 
foule  de  Ca/es-Conrerts  et  de  Cabarets  artistitiues. 

Les  é(\\Ucvii  hospitaliers  ont  à  leur  léte  VHôtel  de  l^Assistance  puhliifue  et  comprennent  en  outre 
17  Hôpitaux  généraux  et  11  Hôpitaux  spéciaux,  tant  à  Paris  qu'au  dehors  de  Paris.  Les  hôpitaux 


s  1 : 1  \  E 


U-» 


gAn;raiix    soni    foux   «le   Vli'Url-Ijifu,    'Irnoii.   tlo   la    l*iltt'\  «le  la   t  lu  ni  té ,   Saint  Autnint',   AV'Avr, 
(tnhin.     Henujcn,    iMÏ'nner,     fjiiîhoisière^    I/émld,     liiriml^    Amlnil,     llmnssnis,    liunri,mil,    e\    |«»s 


VITRYSUR  SEINE.  -  Église. 


8' 


I 

'T. 


im 


SEINE 


hôpitaux  temporaires  des  Portes  de  Flandre  ol  (VAnherviUier:!.  Los  hôpitaux  spéciaux  soni  ceux 
de  Saint-Louis,  Rirnrd,  Brnra,  des  Eiifantu-Mafadfs,  Trousaeau,  la  Mnisun  municipale  de  Stinté.  la 
Maifton  d'Aceone}iement  Baudeltwtiue  avec  la  Maternité,  VHopital  de  la  rlinique  iCaeconrhenient, 
l'hôpital  de  Foirfes-les-FJains  (S.-et-O.).  la  Mtiison  de  rnnvalesrenrc  de  la  Hoche-Ciuyon  (S.-<»t-0.)  el 
l'hôpital  maritime  de  fJerek-sur-Mer  (P.-de-C).  Il  ne  faut  pas  oublier  les  hospices  des  ijninze- 
Vimjts,  de  la  Salpêlrière  et  des  Fnfants-Ass^istvs,  ceux  de  hir^lre  et  d*/<'rt/  dans  le  déparleuienl  «le 

la  Seine,  celui  «le 
Brévannea  (S.-et-O.). 
les  nombreuses  Mai- 
son  a  de  retraite,  les 
Befiujes  et  Asiles  mu- 
nieipnujr,  et.  tlans  un 
autre  ordre  d'idre. 
les  asiles  d'alii'uôs  : 
Siiinte-A/ine  ( Pari-i  •  : 
l'illejtfif  (Seine). 
l'itle  Frrai'd  et  I  ati- 
elii^e  (S.-et-O,):  les 
hôpitaux  militaires 
Saint-Martin  et  du 
Valde-lJràre. 

Paris  cumiite  \Tt 
CiMKTiKiiKs  iutni- 
luiu'os  el  (i  evlra- 
inuros.  Ceux  du 
l'ère-Larimise,  de 
Mnnt)inirtre  t>u  du 
\nrd  el  de  Mimtptti  - 
nasse  renferment  une 
foule  de  tombes  v{». 
lèbres  ou  rcle\;iiit 
du  domaine  de  l'îiit.- 
Pour  en  termintM- 
avec  l(»s  nionuiiKMit-^ 
de  la  capitale,  il  f;iii| 
encore  citei-  :  la  J  tair 
Saiiit-Janfues  (  ITmK  ;'i 
I.Vi'i).  la  Tnnr  de  .loin 
Sans  l*eur  (x\'  s. 
dernier  vestige  «le 
rilôtel  de  Bourtro- 
jfue.  la  Coloaar  «h» 
rilôlel  d<»  Soissous. 
attribuée  à  J<>an  Iful- 
lard,  la  Tna,  liiffel. 
la  Cl  don  ne  \'<',id^hiff 
(1806-1810^,  la  ('(donne  de  Juillet,  élevée  à  la  mémoiie  des  \ictimes  de  la  l{v''\olution  de  \>Ca\.  le^ 
deux  ('(donnes  de  ta  plare  de  la  Xatiitn,  Vijhélisi/ue  de  /jnn/sar.  monolithe  égyptien  ornaid  le 
centre  de  la  place  de  la  (loncorde,  éri^ré  en  isr»(i:  les  l^ortes  Sainl-Deais  iKiTl)  et  Sai.tt-Maéti.t 
Irt74).  Plus  de  r»0  Kt)NTAiNEs  ornent  les  places  ou  le<  sipiares  de  Paris:  les  plus  remar  piable< 
ou  les  plus  connues  simt  celles  dt»  ï'Arrhert'rhê.  des  plaies  de  la  t'onrurde  et  du  TUêàtre-Franraiyi, 
Cuvier,  de  la  rue  de  (ire  net  le  ou  Bonrhardun,  des  Innttrmts,  Lourois,  Médiris.  de  VOhserratiàre,  de-i 
places  Saint-Sulpice  el  Saint-Michel,  du  Trocadêro,  etc.  Plus  de  70  Statnes  ou  Mnauna'nts  sont 
érigés  à  la  mémoire  d'hommes  illustres;  il   serait  trop  long  de  les  énumérer.  Enhn.  il  ne  faut 


PARIS.  -  Qun'i  Sninl-Michel.  Elolnpi-*to. 


VINCENNLS.  —  Cli;i|Ki;e  du  Chùlcau. 


1»AU1S.  —  yuai  aux  rituiss. 


SEING 


109 


pas  oubll<»r  \e^  richesses  d'art  ou  de  curtottté  accumuléofi  (lans  les  Mi-héem  du  Louvre,  du 
L.tu'eutboary,  de  (luny,  Carnavalet,  Certmschi.  (itûmet,  GaUiéra,  du  Truradéro,  des  Huhflins,  du 
(ianie-Meuhie,  de  U  Bihliotlièque  Xatinnale,  de  la  Mtmnaie,  des  Arrhivfs.  dos  tnvalidea,  iW  Vithser- 
r»i/«*i/*e,  des  -t/7.v  Ih^roratifa,  elr..  ni  les  trésors  enfuuis  ilaiis  les  Hiiii.ioTiiKorhs  \iitinnaff, 
Mnzurine,  Saiule-deneviêve,  de  lVlr«e«a/,  de  r£Vo/e  de«  Beaux-Art^,  de  Yl^niversité,  lllHtoru/ue  dv  la 
Ville  de  Paris,  de  VOpéra,  du  Palais  de  Justice,  du  Conservatoire  de  Musit/ue,  du  Conservatoire  des 
Arts  et  Métiers,  des  Écoles  spéciales,  des  différents  Ministères,  des  Sociétés  privées,  des  grands 
Établissements  d!* Enseignement,  etc. 
Ouant  aux  Promenades  de  Paris,  elles  sont  incomparables  :  c'est  à  l'O.  le  ^of«  de  Boulogne; 


AUCUEIL.  -  Eglise.  Chapiteau. 


h  TE.  Je  Boi'a"  de  Vincennea;  puis,  à  Tintérieur,  les  Parcs  Monceau,  de  Montsouria  et  des  BuUca- 
i'hfttnttiint.  «lu  fianclagh,  du  Champ-de-Mava  et  du  Trocadêro:  les  Jardins  des  Tuileries,  du 
lAtjrembourff.  du  Palai'i-linyal,  des  Plantes,  de  Vflôtel  de  Clunij,  do  V Infante;  les  Sqi'arks  Saint- 
JrWf/fté'it,  du  Teni/de,  Monlholon,  de  l.n  Trinité,  àWnvers,  des  Innocents,  des  Art s-el-\lé tiers,  Parnioi- 
iifr.  lies  Bfilignnlles.  dos  Invalides,  do  la  Chapelle  Expiatoire^  etc.  En  dehors  dos  Prninonados 
sfiériales  /i  travers  les  Catacomhes  ou  les  Égouts,  on  ne  saurait  trop  rocommandor  rollo  d(»s 
(^ii/fi.s  de  Paris,  en  suivant  le  cours  de  la  Seine.  La  Seine!  c'est  la  voie  triomphale  qui  donne 
à  Paris  Ba  véritable  beauté.  C'est  en  descendant  son  cours  que  les  yeux  ravis  errent  de  palais 
en  palais,  voient  se  dérouler  des  perspectives  tour  à  tour  grandioses  ou  charmantes.  Tout  le 
monde,  riche  ou  pauvre,  peut  goûter  le  charme  de  Paris,  avec  un  peu  de  flamme  au  cœur.  Si  le 


SEINE 


11 


riche  y  trouve  des  cercles  rerherrhés,  dos  sports  r<»ùtoiix.  auxr{iirls  il  peut  s'adonner,  le  pauvre 
peut  connaître  toutes  les  joies  de  l'art  et  de  la  pensée  :  il  a  les  Must'es,  les  Bihiiothèques,  les 
Monuments,  la  vie  et  le  mouvement  dans  la  rue,  <jui  font  oublier  bien  des  soucis  et  des  chagrins. 

Liste  des  Monuments  historiques 

{P.  E.  Proprielê  de  l'État.  —  P.  p.  Propriété  privée) 


Arcueil Restes  d'un  nqnetliic  roiiiaiii.  j    Pnria  {Su i le) . 

—        Maison  de  la  Renai>sance. 

Bagiieiix Église  (xu"  et  xiii'  s.). 

Boulofjne-s.-Scinc .     Eglise  (xiv  s.). 

Cbarenton Pavillon   d'Antoine   de   Navarre 

(aujourd  hui  Hôtel  de  Ville). 
Clamart Menhir  de  la  Pierre  aux  Moines 

(P.  E.). 
?Coppnl->ur-Marne .    Clocher  de  réglise. 
Pari> Arènes  de  Lulèce. 

—       Palais  des  Thermes. 

—      Arc  de  Triomphe  du  Carrousel 

(P.  E.). 

_  Cathédrale   Notre-Dame  (xir  et 

xiii*  p.). 

_      Chapelle  de  l'ancien  collège  de 

Beauvais. 

_       ,    , Cloître  des  Carmes-Billrtles. 

_      Colonne  de  lancii-n  Hôtel  de  Soi>- 

î*ons  (Bourse  de  Commerce). 

Église  St-Elienne-du-Monl. 

__       —      St-Euslache. 

—       St-Germain-l'Auxerrois. 

—      Sl-Germain-do-Prés. 

—       Sl-Gerniain-de-Charoinie. 

—      Sl-Gervais. 

__  __      Sl-Jullcn-le-Pauvre. 

_       '...'..         -      St-Merry. 

—       SI-Nicolas-du-Chardnnnel 

_  —      SI-Nicolas-des-Chaujps. 

_  ....        —       Sl-Paul-St-I.ouis. 

—      Sl-Pierre-de-Monl  martre. 

_        —      Sl-Séverin  et  ancien  char- 
nier. 

~       —      de  la  Sorbonne. 

-      de  la  Visitation. 

_        Eglise,    réfectoire    et   restes  de 

lancien  Prieuré  de  Sl-Marlin- 
des-Champs  (au  Conservatoire 
des-Arls-et-Méliers)  (P.  E.). 

Façade    du    chAteau    d'Anet  (à 

l'Ecole  des  Beaux-Arts)  (P.  E.). 
Façades  du  Ministère  de  la  Jus- 
lice  et  de    l'ancien  Hôlel    du 
Gouverneur  militaire  de  Paris, 
place  Vendôme  (P.  E.). 

_       Fontaine  de  la  rue  de  Grenelle. 

Fontaine  de  Médicis  (au  Luxem- 
bourg) (P.  E.).  ;       -        

Fontaine  des  Innocents.  I    Piileaux 

Galerie    Mazarine.  à    la    Biblio-    j    Saiiil-Dciiis  .    .    . 

Ihéque  Nationale  (P.  E.).  '    Vinceniies.    .    .    . 

_      Hôtel  de  Bét hune-Sully,  rue  SI-    1  —         .   .   .   . 

Antoine  (P.  p.).  |    Vili-j'-hur-Seine.  . 


IlôteldeCluny  (P.  E.). 
Hôleldes  Invalides  (P.  E.). 
llôlfl  rie  Souhi>e  (Palais  <lfs  Ar- 
chives nationales  (P.  E.). 
Hôtel  Carnavalet,  rue  de  Se  vigne 

(auj.  Musée  municipal). 
Hôtel  Lambert,  rue  Sl-Louis-en- 

rile(P.p.). 
Hôtel,  rue  des  Francs-Bourgeois, 

n'3l  (P.  p.). 
Maison,  place  Royale,  n*  Il  (P.  p.). 
Ministère  de  la  Marine  et  ancien 

Garde-meuhle  (P.  E.). 
Fararle  et  colonnade  de  la  place 
de  la  Concorde  au   droit   des 
n-  I.  r».  8,  10  (P.  p.). 
Palais  de  llnslilut  (P.  E.). 
Palais  de  .luslice  (P.  E.). 
Palais  du  Louvre  (P.  E.). 
Palais  du  Luxembourg  (P.  E.). 
Pont-Marie. 
Ponl-Neur. 

Porte  Si-Denis  (P.  E.). 
Porte  SlMarlin  (P.  E.). 
Porte  de  lancien  Hôlel  de  Clis- 
son  (xiV  s.),  rue  des  Archives. 
Portique  du  château  deGaillon,à 
l'École  des  Beaux-Arts  (P.  E.). 
Resles  de  l'enceinte  de  Philippe- 
Auguste. 
Restes  de  l'Hôtel  de  la  Trémoïlle, 
à  l'Ecole  d<'sBeaux-Arls(P.E.) 
Rentes   du  Collège   des   Bernar- 
dins,   rue  de   Poissy  (auj.  ca- 
serne de  pompiers). 
Sle-Chapelle  (P.  E.). 
Tour  de  l'ancien  Hôlel  des  Durs 
de    Bourgogne,   dite   de   Jean 
sans  Peur,  rue  Elienne-Marcel. 
Tour  et  réfectoire  de  l'ancitMine 
Abbaye  de  Sle-Geneviève  (au 
lycée  Henri  IV(P.  E.). 
Tour  Sl-Jacqucs-de-la-Boucheriç 

(XV  s.). 
Tourelle     d'une     maison,      rue 
Vieille-du-TenipIe,  n"  iU,  à  l'an- 
gle de  la  rue  des  Francs-Bour- 
geois (P.p.). 
Val-de-Gràce  (P.  E.). 
Vitraux  de  l'église. 
Eglise  abbatiale. 
Chàlfuiu. 
Sle-Chapelle. 
Église. 


^■^H« 


n 


CAlllUElŒS  SAINT-DKNIS.    -  ^Klisf.  Ilulolilf. 


Seine-et-Oise 


Nom     -  Situation 

EST  à  la  ivgioii  N.  de  la  France  «luapparlieiit  le  dt^parleiiieiil  de 
Seine-et-Ois3.  Il  lire  son  nom  du  lleuve  de  Seine,  (lui  y  pénètre 
par  le  S.  K.  dans  rarrontlissenirnt  de  Corbeil,  se  dirigeant  vers 
Pjiris  ([u'il  quitte  ri\  lornianl  de  nombreux  méandres  pour  gagner 
Mantes  ri  -ortir  dn  il«'parhMnenl  parla  pointe  N.  O.,  et  de  la  rivière 
d'OiW,  arilueiit  de  droih»  de  la  Seine,  ipii  arrose  Pontoise  et  I  arroiv- 
disseuMMit  dont  il  est  le  chef  lieu,  et  se  jette  dans  la  Seine  à  Con- 
nans-lin-irOlsc. 

Au  point  de  vue  tie  Télendue,  c'est  le  soixantième  déparlement  l'rançais.  Sa  particu- 
larité ^aillante  est  d'envelopper  entièrement  le  déparlement  de  la  Seine,  qui  s'y  trouve 
pour  ainsi  dire  piqué  dans  l'angle  N.-K.  A  VE.  même,  il  ne  forme  qu'une  bande  de  peu 
d<'  largeur  5  kilomètres  à  peine  au  point  le  plus  resserré)  entre  les  départements  de  la 
Seine  et  de  S3ine-et-Marne.  Il  n'a  pas  «le  l'orme  régulière.  A  l'intérieur,  il  n'a 
comme  liniile  naturelle  que  le  cours  «le  la  Seine  sur  une  douzaine  de  kilomètres,  d'Épinay- 
sur Seine  à  Chalou.  A  Textérieur,  ses  limites  naturelles  sont  de  peu  dinqjortance  : 
«><)  kilomètres  du  cours  de  Vf^/fte  au  \.  ()..  IJ  kilomètres  du  cours  de  la  Thève  au  N., 
5  kilomètres  du  cours  de  la  \Uirne  et  .'i  de  celui  d;^  ÏW'rre  à  VE.  Sa  plus  grande  longueur, 
du  point  où  l'Essjnne  y  pénètre  au  S.  jusqu'au  dessus  de  Saint-Clair  sur-Epte  au  N., 
est  de  118  kilomètres;  sa  plus  grande  largeur,  de  la  pointe  E.  du  canton  de  Luzarches  à 
la  pointe  O  du  canton  de  Bonnières,  est  de  85  kilomètres.  Versailles,  son  chef-lieu,  en 
occupe  sensiblement  le  centre.  En  outre  il  est  borné  au  N.  par  le  département  de  TOise, 
à  lE.  par  celui  de  Seine-et-Marne,  au  S.  par  celui  du  Loiret,  au  S.  O.  par  celui 
d'Eure-et-Loir,  à  TO.  et  au  N.  O.  enlin  par  celui  de  l'Eure. 

Il  a  élé  entièrement  formé,  en  17iM),  d»-  parties  plus  ou  moins  considérables  empruntées 
à  rUe-de  France  {Beauce-Gàtùuiis-Brie-îlui'epuix-Mantois-Vexin  fraiioiis-Pavisi^}. 

s  .  bLIXE-LT-OlhL.    I. 


iU 


Histoire 


N  ne  sait  rien  des  peuples  primitifs  qui  ont  occupé  le  sol  du  dépar- 
lenient  et  au\(inels  on  est  redevable  des  dolmens  et  menhirs 
que  l'on  y  icMieontre  :  à  Aubergenville  (dolmen  de  la  Garenne),  à 
Bruyères  le  Chàlel,  à  Clcrgy,  à  Kpone,  à  Janville-sur-Juine,  à 
Milly,  à  Saint-Léger-en-Yvelines,  à  Monlreuil-sur-Epte,  dans  la 
forèl  de  Carnellc  à  Saint-Marlin-du-ïerlre.  On  ne  peut  pas  altri- 
buer  aux  Celtes  l'allée  couverte,  située  entre  Argenteuil  et  Épinay- 
sur-Seine,  sur  les  bords  du  fleuve  et  dans  laquelle  on  a  trouvé  des 
ossements  de  castor,  des  outils  et  des  armes  en  silex.  A  l'arrivée  des  Romains  dans  la 
région,  quatre  peuples  gaulois  dilTérents  l'occupaient  :  c'étaient  dans  le  pays  au  S.  les 
Setiones,  les  Carnutcs  à  10.  et  au  N.-O.  les  Vclioca^iscs  entre  l'Oise  et  la  Seine,  et  les 
l^armi  au  S.  de  cette  région.  De  cette  époque  il  reste  peu  de  chose,  peut-être  la  porle 
Bourdeau  à  Saint-Yon.  La  Gaule  concpiisc  fit  partie  de  la  province  lyonnaise.  La  pre- 
mière ville  dont  il  soit  l'ait  mention  (»st  Andrésy,  port  important  au  confluent  de  l'Oisi; 
et  de  la  Seine  où  les  Romains  entretenaient  une  flotte  nombreuse  pour  contenir  les 
peuples  voisins;  un  préi'(4  de  la  flotle  résidait  à  Andrésy  (Prœfectus  classls  AmteretiaHo- 
ri(in).  Pontoise  aussi  {liriva  harœ,  \un\l  tle  l'Oise)  existait  sans  doute.  Saint-Cloud  naît  à 
l'ombre  de  l'ermitage  que  fonde,  vers  ^^»^>,  Clodoald,  [ils  de  Glodomir.  Au  vi*  sièchî 
apparaît  également  Klanqu^s  {Slatiijfa),  où  Clotaire  est  vaincu  en  (»0l  par  Thierry.  Ce 
n'est  qu'au  ix*  siècle  que  les  documents  liistori(|ues  parlent  de  Manies,  de  Corbeil  et 
de  Poissy.  C'est  dans  cette  dernière  ville  que  Charles  le  Chauve  convoque  en  808  les 
nobles  et  les  prélats  du  petit  royaume  de  France. 

Le  christianisme  y  fut  prêché  par  saint  Denis  et  par  saint  Nicaise.  Rollon,  à  la  lùte 
de  ses  Normands,  pille  et  rançonne  tout  le  pays.  Il  brûle  toutes  les  villes  importantes 
du  bassin  de  la  Seine.  Mantes  est  pillée  une  première  fois  en  805;  Ètanqies  est  incendiée 
en  yil  par  les  terribles  pirates.  Kn  ÎU2,  Charles  le  Sinq)le  et  Rollon  signent  le  traité  de 
Saint-Clair-sur-Epte,  (pii  crée  le  duché  de  Normandie  en  faveur  de  ce  dernier.  Une  rail- 
lerie de  Philippe  1"  ramène  (iuillaunu»  le  Concjuérant  dans  le  Mantois  qui  est  saccagé. 
Mantes  et  son  église  Notre  Dame  deviennent  la  proie  des  flammes.  Philippe  Auguste 
aimait  à  séjourniM*  à  Mantt^s;  il  y  mourut  en  hJtîr>. 

Dès  le  X"  siècle  la  féodalité  conqite  de  puissantes  maisons  dans  la  région  :  ce  sont  les 
comtes  de  Corbeil,  île  la  Ferté-AIais,  tle  Monllhéry,  les  sires  de  ('hevreuse,  de  Monlfort 
et  de  Montmorency.  Pour  s'en  déft'udre,  la  royauté  a  dû  élever  forteresse  contre  forte- 
resse. On  voit  encore  aujouid'hui  les  ruines  de  ces  constructions  royales  :  la  tour  de 
Guinetle  à  Ktanqjcs,  les  ruines  tlu  château  de  Dourdan  avec  son  donjon,  celles  de  Chà- 
leaufort  et  de  la  Roche  (iuyon,  la  Tour  de  lloudan,  etc. 

La  guerre  de  Cent  Ans  couvrit  encore  de  ruines  le  sol  du  dé[)arlenient.  En  ITiifi, 
le  roi  Edouard  111  brûle  MaMl(»s,  avant  daller  anéantir  l'armée  franeaise  à  Crécy; 
Saint  Germain  et  Rueil  subi<s(Mit  le  même  sort.  Au  xr  siècle,  les  abbayes  commen- 
cent à  s'élever  un  |)eu  partout  :  c'est  Longpont  (vers  l'an  1000);  l'abbaye  des  Béné- 
dictines de  Neauphle-le-N'ieux  (lOliO);  l'abbayi»  d(M^lairefontaine  fondée  en  1100  par 
Simon  de  Montfort:  l'abbaye  des  Vaux-de  (lernay  fondée  en  Ilii8  i>ar  Simon  111: 
l'abbaye  du  Val,  à  Mériel  (IPJ*));  l'abbaye  tle  Bénédictines  de  Verres  ill.Vi);  les  abbayes 
de  Livry  et  de  (iif,  l'abbaye  de  Maubuisson,  ftuidée  par  Blanche  de  Caslille  en  l'25«», 
célèbre  par  les  scaniiales  «|u  y  élalèr»Mil  MargutM'ile  de  Bourgogne?  et  ses  deux  sceun*, 
Blanche  et  Jeanne,  et  où  fut  abbesse  Angéli<pie  dEstrées,  sieur  de  la  belle  Gabrielle; 
l'abbaye  de  Saint-Louis  de  Poissy,  élevée  eu  \ÔTo  par  Philippe  le  Bel,  à  la  mémoire  du 


> 


116 


REINF-ET  OISE 


pieux  roi;  l'abbaye  des  C»*lefilinR  de  Limay,  fondée  en  1?»7G  par  Charles  V.  Arj^enleuil 
avait  été  dotée  également  d'un  monastère  de  filles  dépendant  de  la  célèbre  abbaye  de 
Saint-Denis,  et  qui  eut  pour  abbesse,  au  xii*  siècle,  l'infortunée  Héloïse.  11  ne  faut  pas 
oublier  l'abbaye  des  Cisterciennes  de  Port-Royal,  ni  la  célèbre  abbaye  de  Royaumonl 
fondée  en  122S  par  sainl  Louis  el  bâlie  par  le  fameux  architecte  Pierre  de  Montereau  ; 
os  abbayes  de  Saint-Martiu  è  Pontoise,  de  Morigny  près  d'Ktampes,  et  celle  des  Camal- 
dides  près  de  Yerres. 

La  Jacquerie,  qui  avait  pris  naissance  dans  le  déparlement  de  l'Oise,  occasionna  des 
troubles  dans  toute  la  partie  septentrionale  du  département.  Le  Vexin  eut  h  souffrir 
également  de  la  compétition  entre  Jean  le  Bon  el  Charles  le  Mauvais.  La  paix  de  Pon 


V^ERSAfLLES,  —  Bnssin  d'Apollon  el  Grand  cnnal. 


toise  en  1113  mit  fin  à  la  rivalité  entre  Armagnacs  et  Bourguignons,  Charles  VII  reprît 
définitivement  Pontoise  en  1441,  et  Mantes  en  1449,  aux  Anglais.  La  ridicule  liataille  de 
Monllhéry  eut  lieu  sous  Louis  XI  en  1405  :  au  premier  choc  des  armes,  chacun  des  deux 
belligérants  s'enfuit  ;  les  victimes  ne  furent  pas  nombreuses.  Après  la  moit  de  Fran- 
çois I",  i\  Rambouillet,  en  1547,  l(»s  guerres  d(»  religion  ensanglantent  la  région;  1rs 
traités  de  Longjumeau  (1508)  et  de  Saint-Germain  (I570i  rétablissent  la  tranquillité 
jusqu'à  la  Ligue.  Mantes,  occupée  par  le  duc  de  Mayenne,  fut  surprise  par  Henri  IV, 
qui  y  fit  son  entrée  solennelle  en  1590.  Son  prédécesseur,  Henri  IIl,  avait  été  assass'né 
î»  Saint-Cloud  en  1589  par  le  moine  Jacques  Clément.  Pendant  les  tro'jt)les  de  la  Fro:ïdi% 
le  jeune  roi  Louis  XIV  s'était  tenu  à  Pontoise,  puis  il  alla  sous  la  conduite  de  Mazarin 
assister  au  siège  d'Élampes,  où  se  tenaient  les  troupes  du  prince  de  Condé  (ir>52). 
Turenne,  malgré  tous  ses  efforts,  dut  le  lever  el  marcher  vers  Paris.  Deux  semaines  de 
bombardement  avaient  à  moitié  détruit  la  ville.  La  peste  fil  le  reste.  Sans  l'admirable 
dévouement  de  saint  Vincent  de  Paul,  Étampes  ne  se  fût  pas  relevée  de  ses  ruines.  Mais 


rONTUISE.  -  tgli&c  .Sainl-Miicluu.  l'arude. 


118  SEINE-ET-OISE 

la  Fronde  est  finie.  Louis  XIV  ne  veut  ]>lus  de  tutelle;  il  a  conçu  de  grands  projets 
pendant  son  séjour  au  chùteau  de  Saint-G(»ruiain  (jui  le  vit  naître.  11  écWlic  V<Tsailles, 
emploie  dans  ce  but  des  milliers  d'hommes  et  dépense  des  millions.  La  cour  s'y  installe 
en  1682,  et  jusqu'à  la  Révolution  le  futur  chef-lieu  de  Scine-et-Oise  va  devenir  la  capitale 
de  la  France.  En  1003,  Louis  XIV  commence  Marly  pour  le  délasser  de  Versailles.  C'est 
sous  son  règne  que  grandit  la  réputation  des  grands  écrivains  tels  que  Pascal,  Arnaud, 
Nicole,  Lancelot,  Boileau,  Racine  qui,  retirés  dans  labbaye  de  Port-Royal,  firent,  sous  le 
nom  de  Jansénistes,  une  guerre  acharnée  aux  Jésuites.  Louis  XV  ne  vint  habiter  Ver- 
sailles qu'en  1722.  C'en  est  fait  des  fêtes  luxueuses  au  milieu  d'une  cour  nombreuse. 
C'est  la  vie  de  boudoir  qui  triomphe  à  Trianon  avec  Mme  de  Pompadour,  avec  Mme  du 
Barry.  Après  les  excès  de  plaisir,  l'heure  de  l'expiation  va  sonner.  La  Révolution  va 
châtier  la  royauté  si  frivole  dans  la  personne  d'un  roi  qui  n'était  ni  vicieux,  ni  méchant. 
Le  5  mai  1789  les  États  généraux  s'assemblent  dans  la  salle  du  Jeu  de  Paume;  les  5  et 
6  octobre  suivants,  le  peuple  de  Paris  vient  chercher  Louis  XVI  à  Versailles  pour  le 
ramener  à  Paris.  Versailles  ne  redeviendra  capitale  de  la  France  qu'à  une  époque  dou- 
loureuse entre  toutes.  Le  coup  d'État  du  18  brumaire  (0  novembre  1790)  chasse  de  Samt- 
Cloud  le  conseil  des  Cinq  Cents.  Le  général  Bonaparte  devient  consul,  puis  consul  à  vie, 
puis  empereur.  Son  ambition  le  mène  d'abord  à  l'île  d'Elbe.  11  rentre  en  France;  les 
alliés  accourent.  Paris  capitule,  et  l'acte  de  capitulation  est  signé  à  Sainl-Cloud.  Ces! 
de  cette  ville  que  sont  datées  les  fameuses  ordonnances  du  2i  juillet  1850,  qui  coûtent 
le  trône  à  Charles  X.  C'est  encore  de  Saint-Cloud  (pie  part  la  déclaration  de  guerre  à  la 
Prusse  que  Napoléon  111  signe  le  18  juillet  1870,  [xmssé  par  rinq)éralrice  Eugénie.  Le 
roi  Guillaume  fait  do  Versailles  son  (luarlier  général,  et  reçoit  dans  la  grande  galerie 
d(»s  (ilaces,  le  18  janvier  1871,  \r  litre  d'enqxTeur  trAllemagne,  au  milieu  de  tous  les 
princes  allemands  assemblés  autour  de  lui.  Au  cours  de  la  guerre  franco-allemande, 
plusieurs  cond^rits  eurent  lieu  sur  le  territoire  du  département  :  la  Malmaison 
(21  octobre  1870);  Clunnpigny  et  Villiers-sur-Marne  (ôO  novend^re  et  2  décembre  187^»»: 
Montretout  et  Huzenval  (10  janvier  1871;;  c'est  du  haut  de  la  terrasse  du  château  de 
Meudon  et  du  plateau  de  Chàtillon  (jue  les  Allemands  bombardèrent  Paris.  Le  26  février, 
les  prélinnnain^s  de  la  ptiix  de  Francfort  sont  signés  à  Versailles,  où  vient  siéger,  le 
20  mars  suivant,  lAssemblée  nationale.  Juscpi'au  retour  à  Paris  des  deux  Chambres 
législatives  (1878)  Versailles  demeure  la  résitlence  du  Gouvernement.  C'est  encore  à 
Versailles  (jue  se  réunissent  en  (Congrès  le  Sénat  et  la  Chambre  des  députés,  pour  élire, 
en  vertu  de  la  Constitution  qui  y  fut  votée  le  25  mai  1875,  le  Président  de  la  République. 


Géologie  —  Topographie 

N  ne  trouve   dans  ce   département  que   quelques   affleurements  de 

tcin^iin  (Tvtnrc,  faisant  partie  des  terrains  de  formation  secondaire 

fjui  constituent  les  couches  les  plus  profondes  du  sol  dans  Seine-et- 

Oise.  Ces  aineurements  se  voient  princi|)alement  dans  les  vallées  de 

la  Vesgre  et  de  lOpton,  à  lloudan;  dans  les  vallons  de  la  Renarde 

et  de  l'Aubette,  à  Saint-Cyr-sous-Dourdan;  sur  les  coteaux  dominant 

la  Seine,  la  Mauldre  et  la  Vaucouleurs,  à  Carrières-Saint-Denis. 

Tout  le  reste  du  sol  appartient  aux  terrains  de  formation  tertiaire  connus  sous  le  nom 

de  lermin  parisien  ei  situés  surtout  dans  la  partie  N.  du  département.  En  voici  la  super 

position  en  commenç^ant  par  les  couches  les  plus  profondes  :  argile  plastique  et  calcaire 

grossier,  sables  et  grès  de  Beauchamp,  marnes  et  gypse  couvrant  une  étendue  inipor- 


3 

•. 

"S, 
e 

1 

e 
S 


< 


o 


SEINE    ET  OISE  IT) 

tante  à  TE.,  au  N.  et  à  l'O.;  glaisrs  vertes  que  l'on  trouve  <i  la  hase  lie  presque  toutes  1rs 
collines  du  département;  nuirnes  et  calcaires  siliceux;  f.'r.'*s  et  sjihlis  dils  de  FomImI- 
nebleau,  au  S.  et  à  TE.  principalement;  les  meulières  et  le  silex.  Enlin  virnnrul  \rs  leniiins 
de  transport  comprenant  les  limons,  tables  et  graviers,  ainsi  «pie  les  ailuvions  modernes 
déposées  dans  le  fond  des  vallées  et  sur  les  bords  des  rivières. 

Au  point  de  vue  topograpluque,  il  est  assez  accidenté.  Les  collines  n'y  ont  |);is  tou- 
l«»fois  une  grande  élévation;  bien  arrosé  dans  toutes  ses  parties,  siiJlisaninM'iit  Im^Is/-,  il 
présente  dans  son  ensemble  une  succession  de  trois  plateaux  d'inéjjrîde  inqxHlahce.  I.e 


VEnSAILLLS.  —  Cour  de  nuubre. 


plus  considérable,  celui  du  S.-O..  occupe  à  peu  près  la  moitié  de  la  surface  totale  du 
département  et  comprend  tout  le  versant  de  la  rive  gauche  de  la  Seine.  Le  moins 
imporiant  est  celui  qui  s'étend  entre  la  Seine  et  la  Marne.  Le  troisième  comprend  tout 
le  versant  de  la  rive  droite  de  la  Seine,  coupé  verticaleuKMit  en  deux  i)ortious  prescpio 
égales  par  le  cours  de  l'Oise.  Il  est  à  remanpier  que  prescpie  toutes  les  cliaîues  de  col- 
lines un  peu  importantes  du  département  :  collines  dominant  la  rive  gauciie  de  la  liiè\  i c, 
collines  bordant  la  partie  méridionale  de  la  t'nrèl  d(î  Marly,  liau leurs  de  lllautie.  c«dliue 
portant  la  forêt  de  Montmorency,  sont  oritMilées  dans  la  dircM-lifuî  S.  E.  à  N.-O.,  c'est  à- 
dire  dans  la  direction  générale  du  cours  de  la  Seine,  sans  tenir  compte  de  ses  méandres. 
Le  point  culminant    du  déparlement  est  sdué  au  N.   de  Marines,  à  Neuilly  en-Vexin 


< 


< 
•J. 


SKINE  KTOIRE 


HK 


f2IO  mètres);  le  point  le  plus  bas  coïncide  avec  le  confluent  de  TEpte  et  de  la  Seine  à 
l'angle  N.-O.  du  département  (15  mètres).  Entre  les  vallées  de  l'Essonne  et  de  son  affluent 
la  Juine,  Faltitude  oscille  entre  100  et  150  mètres;  entre  l'Essonne  et  la  Seine  80  mètres; 
enire  TOrge  et  l'Yvette  80  mètres;  un  point  atteint  179  nièlres  dans  la  forèl  de  Ham. 
boiiillet,  un  autre  185  mètres  dans  celle  des  Qualre-Piliers.  La  terrasse  du  rliAteau  de 
Versailles  est  à  104  mètres,  Marly-le-Roi  à  170  mètres,  la  terrasse  de  Saint- 
Gerraain-en-Laye  à  80  mètres,  Orgeval  à  180  mètres,  Marnes-la-Coqnette  à  108  mètres, 
Tétang  de  Saint-Ouentin  h  105  mètres,  Neauplile-le-Châleau  h  171  mètres.  Entre  la  Seine, 
rive  droite,  d'une  part,  et  l'Epte  et  l'Oise  d'autre  part,  on  trouve  les  hauteurs  suivantes  : 
Arthies  205  mètres,  sur  l'Hautie  100  mètres.  Entre  l'Oise,  la  Seine  et  la  Marne,  on  trouve  . 
209  mètres  dans  la  forêt  de  Gamelle,  1 10  mètres  à  Luzarches,  17i  mètres  à  Montmorency. 
170  mètres  à  Cormeilles-en-Parisis  et  107  mètres  à  Sannois;  le  plateau  de  Moulfermeil 
est  à  125  mètres.  Enfin,  entre  la  rive  gauche  de  la  Marne  et  la  rive  droite  de  la  Seine, 
l'altitude  n'excède  pas  120  mètres. 


Hydrographie 


ouTES  les  eaux  du  département  de  Seine-et-Oise  appartien- 
nent au  versant  de  la  Manche,  qu'elles  gagnent  soit  direc- 
tement par  la  Seine,  soit  indirectement  par  ses  affluents. 

La  Seine,  qui  traverse  le  département  du  S.-E.  au  X.-O.  en 
y  décrivani  de  nombreux  méandres,  arrose  Corbeil,  Juvisy, 
Villeneuve-Saint-Georges,  entre  dans  le  département  de  la 
Seine  et  en  sort  pour  baigner  Argenteuil,  passe  au  pied  de  la 
terrasse  qui  porte  le  château  de  Saint-Germain-en-Laye, 
arrose  Poissy,  Meulan,  Mantes  et  Fionnières,  et  pénètre 
ensuite  dans  le  département  de  l'Eure. 

Les  affluents  de  la  Seine  sont  :  VErole,  qui  passe  k  Milly  et  quitte  le  département  un 
peu  en  amont  de  Soisy-sur-École;  —  VEamnne.  qui  naît  dans  le  département  du  Loiret, 
passe  à  I-a  Ferlé-Alais,  traverse  la  papeterie  d'Essonnes,  fournit  de  la  force  motrice  aux 
grands  moulins  de  Corbeil,  où  elle  tombe  dans  le  fleuve  après  s'y  être  divisée  en  plu- 
sieurs bras;  dans  YEiniionne  se  jette  la  Juine,  qui  baigne  elle-même  Méréville  et  Étampes, 
où  elle  reçoit  la  Chalouelle;  la  Jnine  fait  mouvoir  des  moulins,  des  usines  et  la  pou- 
dr^'rie  militaire  du  Bouchet,  oi'i  des  tourbières  l'environnent  de  toute  part;  VOnje,  }o]ïe 
rivière  qui  arrose  Dourdan,  reçoit  d'abord  la  Renarde  (rive  droite),  puis  la  Bemmvle 
{rive  gauche),  grossie  de  la  Celle  et  de  la  PrédereUe,  qui  descend  de  Limours,  enfin 
r)>e//e,  augmentée  du  vu  des  Vaux-de-Ceenmj,  qui  passe  k  Chevreuse.  Palaiseau,  Long- 
jumeau,  et  vient  tomber  dans  la  Seine  au-dessus  d'Épinay-sur-Orge;  —  YVerre^  rivière 
sinueuse  qui  reçoit  à  Brunoy  le  ru  du  nêveillon  et  gagne  la  Seine  k  Villeneuve-Sainl- 
Georges. 

La  bande  étroite  de  terrain  située  entre  les  départements  de  la  Seine  et  de  Seine-- 
et-Marne  est  arrosée  par  le  Morbirifi,  qui  se  jette  dans  la  Marne  à  Créteil:  par  le 
ruisseau  de  la  Lande,  qui  coule  au  pied  de  Villiers-sur-Marne;  par  la  Marne  elle-même, 
qui  baigne  Neuilly-sur-Marne;  enfin  par  la  Morée,  grossie  du  Sausset,  et  qui  tombe  dans 
la  Ci^ond,  descendant  de  Gonesse. 

VOise,  le  plus  important  des  affluents  de  la  Seine  dans  le  déparlement,  y  pénètre  à 
son  confluent  avec  la  Thève,  qui  le  sépare  du  département  de  TOise,  reçoit  VEsches  en 
aval  de  Beaumout-sur-Oise,  le  ru  de  Prestes,  baigne  l'isle  Adam,  se  grossit  du  Sau»- 


12g 


SEINE   ET  OISE 


Forgcs-les-Bains  dont  les  eaux  sont  employées  pour  les  alTections  scrofuleuses  chez  les 
enfants  —  les  sources  captées  et  non  exploitées  de  Livry-Sévigné  —  la  source  lilhinée 
de  Santeuil  —  la  source  dVVigreniont  —  la  source  Méj y,  à  Saint-Leu-Taverny. 

Aqueducs.  On  en  compte 
l  dans  le  département  :  celui 
«pii  amène  à  Paris-Monlsouris 
l(»s  eaux  de  la  Wuitic,  du  Loimj 
et  du  Litttain.  et  qui  pénètre 
dans  S.-et-O.  par  le  canton  de 
Milly,  traversant  en  siphons 
TEssonne  et  l'OrjLçe,  celui  <pii 
amène  à  Paris -Ménilmonlant 
les  eaux  de  la  Dhui;>,  et  «pii 
traverse  le  département  entiv 
la  Marne  et  le  canal  de  rOurcti  ; 
celui  qui  amène  à  Saint  Clou<l- 
Monlretout  les  sources  de  la 
Vitjne,  captées  dans  la  vallée  de 
l'Avre,  près  de  Verneuil,  à  la 
limite  des  dé|>artements  de 
l'Eure  et  d'Eure-et-Loir,  — 
enfin  l'aqueduc  de  M  a  ri  y  qui 
conduit  sur  le  coteau  de  Marly- 
le-Roi,  et  de  là  à  Versaille>, 
l'eau  de  la  Seine  refoulé»»  par 
les  [)onq)es  établies  à  l'usine 
de  Marly-la-Machinc. 

Climat 

Ce  département,  comme  celui 
de  la  Seine,  est  |dacé  sons 
l'influence  du  rlîwat  sêtfnatiieif; 
c'est  dire  que  sa  tenqjérature 
est  variabh»  sans  de  p:raiids 
extrêmes,  son  atmosphère  hii- 
mid«^  et  douce.  I/hiver  y  est 
plus  froid  (|ue  sur  les  côtes  lie 
la  Manche,  mais  moins  froid 
(|ue  dans  les  dé[»artements  si- 
tués au  N.  et  à  l'E.:  la  tenijM^- 
rature  de  l'été  dépasse  relie 
des  déjiartements  situés  à  l'O., 
mais  est  inférieur*'  à  celle  deîj 
départements  du  N.-E.:  <a 
moyenne  annuelle,  un  peu  au-dessous  de  celle  de  la  Seine,  est  sensiblement  de  10".  11 
résulte  des  observations  recueillies  par  le  D'  Bérigny.  de  Versailles,  et  continuées  par 
une  Commission  départementale,  cpie  la  hauteur  annuelle  des  pluies  est  d'environ  O^.HO. 
Le  nombre  des  jours  de  pluie  y  est  moins  élevé  que  dans  la  Seine  :  140  au  lieu  de  2i\^; 


COHHEII..  -  ^:^;Ii^e  SiiiiiJ  Spire. 


t>AlNT  CiLI^MAlNtN  LAVL.  -  Aik-  du  CliàUsm. 


^LI.^E  tT-Ulî-K. 


130 


SEINE   ET-OÏSE 


de  même  les  brouillards  y  sévissent  moins  i^ouvent.  C'est  le  vent  du  N.E.  qui  est  le  vent 
dominant  et  le  plus  froid  en  même  temps;  puis  viennent  ceux  de  1*0.  et  du  S.-O.,  et 
enfin  celui  du  N. 


Divisions  administratives 


ÉTENDUE  :  500.580  hectares. 
Population  :  OOD.UÎW  habitants. 

AnomlisseuieiiU  Cantons  Communes 

Prcfecluie    .   Vers.mlles 1  K)  JJ5 

Curbeit 1  4  93 

Sous-         \  ^^^"'i'^^ *  *  70 

,,  '       '            \  Mantes 1  5  ^^5 

I  PonUnse 1  8  ItiG 

\  litimbouillcl l  0  j21 

Total.  .      0         Total.   .    57         Total.   .    OIH)^ 

Liste  des  cantons 

Ver^iailles.   .     Argenteuil,  Marly-le-Hoi,  Meulaii.  IVilaiseau,  Poissy,  Soiiil-Gennaiii-on-Layc,  Sèvres, 

Versailles  N.,  Versailles  S..  Versailles  O. 
Cvrhcil  .   .    .     Ari»ajon,  Hoissy  Saint-Léger,  (lorbeil,  Loniïjumeau. 
ÉtampCii       .     Ktampes,  La  rerlé-Alais,  Mêré\ille,  Milly. 
Mantes  .   .   .     Bonnières,  Houdan.  Limay.  Majfny-en-\'exin,  Mantes. 
Pantoise.  .        Écouen,  Goiiesse,  risle-Adam,  Luzarches,  Marines,  Moutmorency,   Pontoise,  Lft 

Haincy. 
KamhoviUet,     Chcvreuse,  Dourdau  N.,  Uouidan  S-,  Lnnours,  Montforl rAmaury,  HauibouiUet. 


Cultes 


Culte  catholique.  Évêché  :  i'crsaiUes.  --  Le  diocèse  de  Versailles,  créé  en  I71M,  ne 
comprend  (|ue  le  d^îpartement  de  Seino-rt-Oise;  il  est  sufîragant  de  rarchevèché  de 
Paris.  La  population  catlioli<pie  coniprond  environ  les  5/0  des  habitants.  Ce  départe- 
ment compte  lii  cures,  .ViO  succursales  et  08  vicariats.  Depuis  1801  il  a  un  séminaire 
diocésain  à  Versailles  On  compte  dans  le  dé|)artemeiit  un  frrand  nombre  de  congré- 
gations d'hommes  et  un  nombre  plus  considérable  encore  de  congrégations  de  femmes. 
Les  pèlerinages  les  plus  célèbres  sont  ceux  d'.Vrgenteuil  (Sainte  Tuniciue  de  Jésus 
Christ):  de  Clichy-sous  Bois  (Notre-Dame  dt'S  Anges^  de  Longpoiit  (Notre-Dame  ôr 
Bonne  Garde) :  de  Pontoise  iNotre  Daine);  de  Mrollay  (Notre-Dame  du  Chêne);  de 
Coubron  (Notre-Dame  des  Aiig(»s);  d<»  Livry  ^Notre  Dame);  de  M(»udon  (Notre  Daine  d<'s 
As|)irantsi;  de  Lévy-Sainl  Nom  (Notre  Dame  de  la  Poche);  de  Vétheuil  (Noliv-Dann' 
de  Grâce);  de  Saint-Cloud  icryptc  de  Saiiil-t^odonld);  enfin  de  Marly-le-Roi  (Sainle- 
Philomènc) 

Culte  protestant.  On  compte  dans  le  déparlcnicnt  jnès  de  (iOOO  protestants,  tant 
de  Péglise  rélormée  que  de  la  confession  d'Augsbourg.  Versailles  possède  I  temple 
de  Péglise  réformée  et  l  cliapelle  du  culte  anglican. 

Culte  Israélite.  Ce  culte  est  pratiqué  par  environ  000  habitants. 

\'ersailles  possède  une  synagogue. 


1S1 


Armée 


Au  point  de  vue  militaire,  rarrondissement  de  Ponloise  relève  du  2*  corps,  ceux  de 
Manies  el  de  Versailles  relèvent  du  3*  corps,  celui  de  Rambouillet  du  \'  corps,  ceux  de 
Corbeil  et  d'Élampes  du  .V  corps.  Le  Gouverneur  militaire  de  Paris  commande  toules 
les  troupes  réparties  sur  \e  territoire  du  département. 

Versailles  possède  :  1  régiment  de  dragons,  2  régiments  d'artillerie  active  (1  autre 
régiment  territorial  d'artillerie  est  formé  a  Versailles),  1  compagnie  d'ouvriers  d'artil- 


TRIANON.  —  Voilure  du  Sacre  de  Charles  X. 


lerie.  I  compagnie  d'ouvriers  nrlificicrs,  5  bataillons  du  génie,  1  escadron  du  train  des 
équipages  militaires,  1  section  de  commis  et  ouvriers  militaires  d  administration. 
1  section  d'infirmiers  militaires.  Rambouillet  el  Saint-Germain-en-Laye  possèdent  chacun 
1  régiment  de  chasseurs  à  cheval;  1  compagnie  d'ouvriers  artificiers  occupe  la  poudrerie 
militaire  du  Bouchet  (commune  de  Vert-le-Petil^.  Rueil  possède  i  régiment  d'artillerie 
à  pied  pour  le  senice  des  forts.  Enfin^  ce  département  possède  1  compagnie  de  gen- 
darmerie dépendant  de  la  !'•  légion  ^Paris);  en  outre.  SaintGermain-enLaye  possède 
1  annexe  du  dépAt  de  remonte  de  Paris. 

Ouvrages  militaires.  Pour  les  ouvrages  de  ce  genre  répartis  h  la  surface  du  dépar- 
lement,   la    description  en  est   donnée    (pages  56   et    suivantes)   dans  celle    du   camp 


138  SKINF.   KT  OISE 

rplranché  de  Paris.  Pour  les  écoles  spécialement  militaires,  voir  plus  loin  à  Ensei- 
ynemeni. 

Justice 

Ce  département  ressortit  à  la  Cour  d*appe1  de  Paris.  Un  Trihnnal  de  1^*  instance 
fonctionne  dans  chacun  des  arrondissements.  La  Conr  d'assises  siège  à  Versailles,  qui 
possède  en  outre  :  1  Tribunal  de  commerce.  1  Conseil  de  prud'hommes  et 
5  Justices  de  paix.  Corbeil  possède  aussi  un  Tribunal  de  commerce.  Tous  les 
cantons  sont  pourvus  d'une  Justice  de  paix. 

Instruction  publique 

Ce  département  ressortit  à  l'Académie  de  Paris.  Il  ne  pos«^ède  aucun  établissement 
d'enseignement  supérieur.  Les  établissements  d'enseignement  secondaire  y  sont 
nombreux.  Versailles  possède  :  1  lycée  (Hoche)  avec  toutes  les  classes  des  enseigne- 
ments classique  et  moderne  et  qui  prépare,  en  outre,  à  toutes  les  grandes  écoles  de 
rÉlat;  1  lycée  de  jeunes  filles  et  5  établissements  libres  pour  les  jeunes  filles; 
1  petit  séminaire;  \  établissements  libres.  Ktampes  possède  I  collège  com 
munal  (Geoffroy  Saînt-Hilaire)  et  I  établissement  libre.  Pontoise  a  i  collège 
communal.  Saiiit-Germain-en-Laye  est  doté  d'un  collège  communal  et  df»  I  établis- 
sement libre.  Dans  le  déparlement,  les  localités  suivantes  ont  un  établissement 
libre  :  Aulnay-lès-Bondy,  Benumont-sur-Oise.  Chaville,  (Corbeil,  Le  Haincy.  le  Vésinet, 
Montihéry,  Morangis,  Rueil  (2).  Sarcelles;  enfin.  Mantes  en  possède  2. 

Pour  renseignement  primaire,  le  département  possède  A  Versailles  :  i  École  nor 
maie  d'Instituteurs  et  1  École  normale  d'institutrices;  h  Boissy-Saiiit-Léger 
i  Cours  normal  libre  d'institutrices  |)rotestanles.  Versailles  a  en  outi-e  i  École 
professionnelle  oi'i  sont  admis  les  boursiers  de  PHtat.  Dourdan  compte  aussi  une 
École  primaire  supérieure  professionnelle  où  sont  aussi  admis  les  boursir-rs 
de  rÉtat.  Des  cours  complémentaires  pour  les  garçons  .sont  fjuts  au  Vésinet,  à 
Rueil,  à  Saint  Germain-en-Laye,  et  pour  l(»s  filles  h  Saint  Germain-en-Laye  et  h  Ver- 
sailles. Il  y  a  des  pensionnats  primaires  publics  «  Angerville.  Bréval.  Dampierre, 
Épône,  Gambais^  la  Roche-Guyon,  Maisse,  Neaupble-le  Château,  Saint-Germain  en 
Laye,  Sarlrouville,  Vélizy,  Vernouillet. 

Dans  un  autre  ordre  d'idées  Versailles  compte  1  École  municipale  de  dessin  et 

Conservatoire  de  musique  et  de  déclamation. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  de  la  Guerre 
Saint -Cyr .  .  lïcole  spéciale  milit  lire  M  bataillon  d'infanterie  et   I  section  de  cavaleriei. 
l'ei'^ailles.      llcole  d'application  d'artillerie  ol  du  génie  (pour  les  sous-officiers  de  ces 
deux  armes  désirant  passer  officiers). 
-  ixole  régimentaire  du  génie. 

Hcole  régimentaire  d'artillerie 
Hcole  des  chemins  de  fer. 
Famhouillel.  École  militaire  préparatoire  (Infanterie). 
La  Boiiisière.  Orphelinat  militaire. 
Mendon  .  .  .  lïcole  d'aérostation  militaire  du  Parc  de  Chnlais. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  de  l'Agriculture 
ytn^saMles,  .  ixole  nationale  d'horticulture. 


JOUY-LE  MOUTIEK.  -  Eglise. 


IS4 

Grignon . 


SEINE-ET  OISE 


École  nationale  d  agriculture  installée   en   I82(»  dans  rancîenno  propriété 
du  maréchal    Bessières   -  champs    de    culture   et    d  expériences,    labo- 
ratoires,   amphithéâtre   de    zootechnie,   bergerie,    porcherie,    vacherie, 
basse-cour  d'école  reçoit  des  élèves  internes  et  externes). 
Meudon  .      .  Station  de  physiologie  végétale. 

yersailles  est  en  outre  le  siège  de  la  Station  agronomique  de  Seine-et-Oise. 

Écoles  dépendant  du  Ministère  de  Tlnstruction  publique 
Sèvres.  .  .  -  École    normale   supérieure   pour  l'enseignement    secondaire   des  jeunes 

mies. 
Saint-Cloud.  École  normale  supérieure  d'enseignement  primaire  (pour  le  déparleinenl 
de  la  Seine  qui  y  recrute  son  personnel  de  professeurs  d'écoles  normales 
d'institutrices). 
L^  département  ressortit  en  outre  à  Tarrondissement  minéralogique  de  Paris  (division 

du  N.-C). 

—  —  à  la  5*  région  agricole  (N.) 

—  —  à  la  !"•  conservation  des  Forêts  (Paris). 

—  —  à  la  1"*  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 


Agriculture 


E  département  de  Seine-et-Oise  est  surtout  un  dé|>arle- 
ment  agricole  :  la  grande  culture  y  est  1res  bien  entendue  <»t 
y  a  l'ait  de  grands  progrès  dans  c<»s  dernières  années,  gvùre 
aux  syndicats  nombreux  qui  fonctionnent  sur  loute  l'élendu*» 
du  territoire.  La  culture  de  la  belt<'rave  à  sucre  est  en  |»ro- 
gression  continue.  L'horticulture  y  comi)te  des  élabli>s(»- 
ments  extrêmement  remarquables  (Versailles,  Rambouil- 
let, etc.).  La  culture  dominante  est  encore  celle  des  céréales, 
surtout  dans  les  arrondissements  d'Étampes  et  de  Corbeil 
au  S.,  dans  celui  de  Pontoise  au  N.,  et  dans  les  arrondissemenls  de  Manies  et  de 
Versailles.  Cette  culture  s'étend  d'ailleurs  sur  les  deux  tiers  de  la  surfare  labou- 
rable du  département.  Les  prés  occupent  '20  000  hedares;  les  forêts  plus  de  80000  hec 
lares,  dont  50  000  sont  la  propriété  de  FÉtal.  Les  principales  forêts  sont  par  rang 
d'étendue  :  Rambouillet,  1î2XI8  hectares;  Saint  Germain,  i  iOO  hectares;  Srnarl, 
'iôMl  hectares;  Marly-le-Roi,  ti25i  hectares;  Montmorency,  '2000  hectares:  Rosny, 
1  050  heclares;  risle-Adam,  ^  055  hectares  :  Meudon,  l  OS.»  hectares;  Carnelle,  1  (MM)  hec- 
tares. 11  faut  encore  citer  les  jolis  bois  (|ui  avoisincnl  VcMsailles  :  Fausses  Reposes,  la 
Celle-SainlCloud,  etc.;  les  forêts  de  Dourdan  et  de  l'Ouye;  le  Parc  de  Grosbois  et  le 
Bois  Noire  Dame,  la  forêt  de  Coye,  la  forêt  de  Moisson,  dans  une  presqu'île  admirable 
formée  par  la  Seine  cl  dominct»  par  la  Roche  (inyon,  etc.  Kntin,  la  vigne  est  encore  cul- 
tivée sur  une  surface  de  7000  hectan^s  :  on  connaît  la  réputation  des  petits  vins  récollés 
sur  les  collines  de  la  rive  droite  de  la  Seine,  et  dont  le  type  est  celui  dWrgenteuil.  Il 
faut  nommer  à  côté  de  lui  le  petit  cru  de  Chanleloup.  La  récolte  en  cidre  est  sui>érienre 
à  celle  du  vin.  Il  y  a  de  belles  exploitalions  jigricoles  à  Achères  et  Méry-sur-Oise 
(domaine  de  la  Ville  de  Paris),  h  Saday,  à  Villiers  le  HAcle;  une  ferme  nationale  à  La 
Pouilleuse,  une  succursale  du  Jardin  d'acclimatalion  de  Paris  à  Cliilly-Mazarin  :  des 
pépinières  à  Écouen,  ÉLinipes,  Louveciennes,  Marolles-en-Hurepoix,  Sainl-Gerniain- 
en-Laye;    la    culture    du    liguier    se    spécialise    à     Ar^^'uleuil  :    des    établissements 


MAHEIL  MAHLY.  -  Kgli^c. 


o 


T. 


JL  VISV.  —   Toiil  des  Btlles-Fuiilaiiie^ 


SEfNEETOISE  159 

d'hortiruUure  existent  à  ArgenteuiK  Bougîval,  Enghien,  Milly,  Montmorency,  Neiiilly- 
Plaisance,  Rambouillet,  Rosny,  Sarrelles.  Verrières  le-Buisson  et  Versailles;  Houdaa 
rultive  l'absinthe,  les  plantes  médicinales  et  aromatiques;  on  cultive  les  primeurs 
à  Bélioust,  Ktanipes,  Moisson,  Montfort-rAmaury,  Montlhéry,  Sainl-Germain-lès- 
Arpajon,  Saint-Michel-sur  Orge;  le  cresson  est  l'objet  de  soins  particuliers  ii  Bellc- 
ronlaine,  Chars,  Enghien,  Fosses,  Gonesse,  Lardy,  Lassy,  Maffliers,  Saint-Gratien, 
Vayres  ;  les  asperges  d'Argenteuil  et  de  Milly  sont  fort  appréciées,  ainsi  tpie  les  cerises 
de  Montmorency,  les  abricots  de  Vaux  et  de  Triel,  le  chasselas  de  Coiiflans-Sainte- 
Honorine;  on  récolte  des  graines  fourragères  à  Bruyères-le-ChAtel,  Massy,  Ollainville. 
On  élève  des  abeilles  surtout  à  Angerville  et  à  Méréville;  des  volailles  estimées  à 
Gambais,  Houdan,  Mantes,  Orvilliers,  Tacoignières;  des  mérinos  à  (Irespières-Widc- 
ville  et  Rambouillet.  Enfln  il  y  a  des  haras  à  Epône,  Jouyen-Josas,  Marly-le-Roi,  Mont- 
geroult,  Noiseau  et  Saînt-Cloud,  et  1  dépôt  d'étalons  ù  M  lion  la-Chapelle. 


Industrie 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  —  Moulinsà  farine  :  Corbeil,  Ballancourt,  Essonnes, 
Brunoy,  Étampes,  Moriprny-Champigny,  La  Ferté  Alais,  ItteviUe,  Lardy,  Méréville. 
Épinay-sur-Orge,  Saclas.  Gironville,  Soisy-sur-École,  AulTreville,  Mantcs-la-Ville,  Blaru, 
Oiiiville,  Pontoise,  Le  Thillay,  Valmondois,  Asnières-sur-Oise,  Scraincourt,  Chars, 
Frépilloii,  Breuillet,  Saint-Von.  Saint-lAr-sous-Dourdan,  Sainl-Arnoult  rt  Heynes  : 
Pain  d'épice  :  Essonnes;  Biscuits  :  Mennecy;  Féculeries  :  Sarliouville,  Ville 
prpux,  Conflaiis,  Corbeil,  Epùne,  Mézières-sur-Scine,  (^ergy,  Saint  Oucn-FAuniône, 
iioiie^se,  le  Blanc-Mesnil,  Fosses,  Survilliers,  Longuesse  et  (ionietz-leChAh*!  :  Amidon- 
nerie  :  Bazainville;  Levure  :  .\rgenteuil,  Ris-Orangis  ;  Brasseries:  Argenteuil,  Ver- 
sailles, Sainl-Germain-en-Laye,  Sèvres,  Chaville,  Savigny-sur  Oi-ge,  Viry  Cliàtillon, 
(ionesse  et  Btsnuinonl sur  Oise  :  Marines  et  Chars  fcidre):  Malterie  :  Étampes;  Sucre 
ries  :  Chavenay,  Mennecy,  Morigny-CMiampigny,  Maisse,  Magny  en  Vexin,  Blamecourt, 
(ionesse,  l's,  Villeron,  Paray-Douaville ;  Chocolaterie  :  Epône:  Conserves  allmen 
taires  :  Sèvres;  Nougat  :  Sannois;  Malt  :  Juvisy-sur Orge;  Caramels  :  Marolles-en- 
Hurepoix:  Moutarde  :  Le  ÏVmjj.  Mantes-la-Ville:  Stéarinerie-Suifs  :  Menlan,  Flins 
sur-Seine,  Corbeil,  Saint-Pierre-du-Perray,  Longjumeau,  Mantes,  Saint Ouen  rAuinùne, 
Beaumont-sur-Oise  ;  Caoutchouc  :  Argentl»uil,  Viry-ChAtillon,  Beaumonl  sur-Oise, 
Persan,  Asnières-sur  Oise  :  Distilleries  :  Argenleuil,  Saclay,  Saint-Aubin,  Poissy, 
Coiinaus-Sainte-Honorine,  Saint-Cloud,  le  Coudray-Montceaux,  Bonnières,  Houdan, 
Saint-Ouen  l'Aumône,  Le  Mcsnil-Aubry,  Goussainvillc,  Roissy,  Tremblay  lès  Gonesse, 
Persan,  Gouzangrez,  Théméricourt ,  Enghien,  Châtignonville,  Xeauphle-le-Chàteau  ; 
Scieries  mécaniques  :  Mantes  la-Ville,  Saint-Germain-en-Laye,  etc.:  Fabriques  de 
cliaises,  bois  tourné  .  Maule,  Magny-en-Vexin,  Butry,  Luzarches.  Lassy,  Le  Plessis- 
i-uzarches;  Tonnellerie  :  Étampes,  Saint-Vrain,  Gargan;  Sabots  :  Monnerville, 
Anger^'ille,  Saint-Arnoult;  Poulies  en  bois  :  Osny;  Bobines  à  dévider  :  Marly-la- 
Ville;  Manclies  de  parapluies  :  Brignancourt ;  Balais  :  Juvisy-sur-Orge,  Saint- 
Léger-en-Yvelincs,  Le  Perray,  Ccrnay-la-Ville :  Vannerie  :  Meulan,  Mantes,  Deuil, 
Aiidilly;  Brosserie  :  Meulan,  Hardricourt,  Juvisy-sur  Orge,  ALiules,  Oinville,  llsle 
Adam  ;  Stores  :  Mantes-la-Ville. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  -  Carrières  de  pierres  :  Carrières  Saint 
Denis,  Houilles,  Meulan,  Maule,  Palaiseau,  Châteaufort,  (iif,  Orsay,  Villiers-le-HAcle. 
Couflans-Sainte-Hcnorine,  Soisy-sous  Étioles,  Marolles-en  Hurepoix,  Morsang-sur  Seine, 


=    i 


o    « 


SFINR   ET  OISE 


141 


Savigny-surOrgp,  Villeraoisson,  Viry-Châlillon,  Soi^^y-sui*  Ilrolo.  Giiorville.  Oarprenville, 
Juziers,  Oinville,  Aincourl,  Amenucourl.  Arthies,  Chaiis^^y,  Cli«^renrf\  Saint  Ouen-l'Au 
mône.  risle-Adam,  Muriel,  Méry-sur-Oise,  Nesh»s  la  N'allée,  Pîirmain,  Louvres,  Marly-la- 
Ville,  Guirys  Nucourl,  Noisy-sur-Oise,  Arronvillt».  Saf?y.  Les  Essarls-Ie  Roi,  Saint-Yon, 
Orphin;  Grôs  :  Palaiseau,  Gif,  Villejust,  Ballancourl,  Étampes,  Elrr^rhy,  Souzy-la- 
Brirhe,  La  Ferlé-Alais,  Chaîna rande,  D'Hiiison,  Lardy,  N'ayres.  la  Boissit'ro,  Hermeray, 
Saint-Rriny-lès-Clievreiiso,  Saint-Cheron,  Marcoiissis,  Cliaurour  lès-Homiièrrs,  la  Ville- 
neuv(M?n-Chevrie,  Émancé;  Sables  et  cailloux  :  Vignoux,  Viry-CliAlillon  :  Tourbe: 
Ballancourl.  Vert-le- Petit;  Plâtre  :  Argenteuil,  Montigny-lès-Cormeilles,  Sannois, 
Kvecqiieraonl,  Vaux,  Triel,  Chanteloup,  Corbeil,  Pontoise,  Saint-Brice,  Presles,  Villiers- 


MARLY-LE-ROI.  -  Abreuvoir. 


Adam,  Survilliers,  Grisy-les-Plâtres,  Montmorency,  Taverny,  le  Baincy,  Gagny,  Livry, 
Neiiilly-Plaisance,  Vanjours;  Chaux  :  Clicliy  sous  Bois  ;  Blanc  :  Bougival,  Louvt- 
ciennes,  Meudon;  Produits  à  polir  :  Valmondois;  Briqueteries  et  Tuileries  : 
Argentouil,  Sannois,  Bougival,  Feucherolles,  Garches,  Corbeil,  Ballancourl,  Kssonnes, 
Mennecy,  Arpajon,  Bruyères-le-CliAlel,  Sainl-Germain-lès-Arpajon,  Llanipes,  Clialo- 
Sainl-Mars,  Villeconin,  Chamarande,  Massy,  Villemoisson,  Manies,  Bonnières,  Cravenl, 
Preneuse,  Civry-la-Fon^t.  le  Tarlre-Gaudran,  Fontenay-Saint-Père,  Puiseux,  Menucourt, 
Domonl,  Saint-Brice,  Monsoult,  Sarcelles,  Villiers-le-Bel,  Tlsle-Adam,  Louvres,  Marines, 
Kj»iais-Rhus,  Seraincourt,  Saint-Witz,  Montmorency,  Eaubonne,  ^Clicliy-sous-Bois, 
Bi-euillet,  Longviliiers,  Bochefort-en-Y vélines,  les  Granges-le-Roi,  le  Plessis-Sainl- 
Benoîl,  Sainte-Mesme,  Auleuil,  Behoust;  Céramique  :  Sèvres,  Monllignon,  la  Folle- 
ville  (Sainl-Cheron)  ;  Cristallerie  :  Sèvres,  Bas-Meudon. 


1i?  SF.TXF.  ET  OISE 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  -  Forges  et  fonderies  :  Poissy,  Croissy, 
Athis-Mons,  Élampes,  Mantes,  Persan;  Fonderie  de  cuivre  :  Le  Raincy;  Matériel 
de  chemins  de  fer  :  Evry-Petit-Bourg;  Constructions  :  Argenteuil,  Poissy, 
Essonnes,  Evry-Petit-Bourg;  Acier,  billes,  chaînes  :  Meulan,  Saint-Vrain,  Etréchy, 
Auvers-Saint-Georgos,  Genainville.  Omerville,  Vienne-en-Arlhies  ;  Zinc  :  Gonimecoiirt, 
Hray  et  Lu  (laminoirs);  Tôle  :  Gassicourl;  Agrafes  :  Louvres;  Aiguilles  :  Villenouve- 
Saint-Georges :  Ressorts  d'horlogerie  :  Rambouillet;  Grillages  :  Hardrironrt, 
Seraineourt:  Porte-plumes  :  Le  Pecq;  Perles  et  paillettes  métalliques  :  Cliau- 
montel;  Freins  :  Sevran;  Plaques  à  souder  :  Bruyères-le-Châtel;  Tuyaux  :  La 
Jonchère;  Machines  agricoles  :  Crospi^res,  Massy  (tarares),  Villcconin  (pressoirs), 
1  le  Mesnil-Aubry,  Sagy,  Donrdan,  Triel  (broyouses)  ;  Roissy,  Hérouviile  et  Labbeville 

?  (outils aratoires);  Houdan  (tarières);  Châssis-Serres  :  Villeneuve-Saint-Georges,  Pon- 

f  toise,    Presles;   Automobiles  :  Evry-Petit-Bourg;  Voitures:  Sèvres,  Saint-Cloud, 

Corbeil,  Gonesse,  Beaumont-sur-Oise,   Persan  ;  Bicyclettes  :  Meulan,  Croissy,  Evry- 
j  Petit-Bourg,    Itteville   (La    Brière);    Machines   pour    chaussures    :   Saint Cyr-Ia- 

f  Rivière;  Câbles  électriques  :  Bezons;  Électricité  :  Rueil  (lampes);  Construction 

I  de  moulins  :  Poissy. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  —  Apprêts  pour  fleurs  :  Savigny-sup-Orge;  Blan- 
ï  chisseries  :  Bougival,  Rueil,  Sèvres,  Meudon,  Monlgeron,  Gonesse,  Bonneuil,  Garges, 

'  Montmorency,  Saint-Leu-Taverny,  Le   Rainry;    Produits  chimiques  :  Argenteuil. 

Port-Marly,  Le  Pecq,  Crosnes,  Richebourg,  Saint-Ouen-l'AumAne:  Produits  pharma- 
ceutiques :  Athis-Mons,  Houdan;  Teinturerie  :  Persan;  Essences  :  Trappes, 
Houdan,  Mennecy;  Eau  de  Javel  :  Palaiseau,  Chaville,  Sainl-Pierre-du-Perray,  Long- 
jumeau,  Ablon,  Saint-Ouen-l'Aumône  ;  Savonnerie  :  Mézy,  Mantes-la-Ville;  Parfu- 
merie :  Argenteuil;  Vernis  :  Draveil,  Montigny-lès-Cormeilles,  Villeneuve-Saint- 
Georges;  Couleurs  vitriflables  :  Sèvres;  Peintures  industrielles  :  Mantes- 
la-VilIe;  Encres  :  les  Mureaux;  Colle  forte  et  gélatine  :  Massy.  Bonnières: 
Engrais  chimiques  :  Gommecourt. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  —  Filatures  de  laine  :  Ormoy,  Verres,  Guillerval. 
Saclas;  Coton  :  Saint-Germain-en-Laye,  Lardy;  Linge  de  table  :  Argenteuil;  Tis- 
sage de  toiles  :  Le  Raincy;  Bonneterie  :  Étampes,  Pussay,  Mantes.  Dourdan;  Bro- 
derie :  Argenteuil;  Articles  de  pansement  :  Sarcelles;  Passementerie  :  Monl- 
geron, Belloy;  Mèches  :  Houdan,  Sermaise;  Bâches  :  Magny-en-Vexin ;  Tissus 
élastiques  :  Mériel;  Soie  à  coudre  :  Persan;  Tissus  d'ameublement  : 
Persan;  Tapis  en  végétaux  :  Dammartin-en-Serve;  Paillassons  et  treillages  : 
Taverny;  Ficelles  et  corderie  :  Breuillel-Guisseray. 

INDUSTRIES   DIVERSES.   —   Tanneries    :   Arpajon,  Longjumeau,   Étampes, 
Mantes,    Saint-Ouen-rAumône;    Chaussures    :    Versailles,    Sainl-Germain-en-Laye, 
Arpajon,  Étampes,   Etréchy,    Pussay,   Roinville,  Saint-Cheron   (Montcouronne),   Mar- 
coussis;    Cuirs    à    chapeaux   :   Morigny-Champigny;    Chapeaux   :   Argenteuil; 
Feutre  :  Rueil;  Boutons  :  Pontoise,  Gonesse,  Survilliers,  Noisy-sur-Oise;  Peignes  : 
Flexanville;  Armes  :  Saint-Rémy  (Vaugien);  Amorces  :  Sèvres;  Munitions d'artil 
lerie  :  Bas-Meudon;  Gants  :  Savigny,  Pontoise;  Fleurs  artificielles  :  Ecouen 
Papeteries  :  Ballancourt  (Palleau),  Essonnes  avec  ses  dépendances  :  Kcharcon. 
Ormoy,  Moulin-Galant,  Les  Tarterets  (la  plus  importante  de  l'Europe,  et  dont  la  pro 
duction  journalière  est  de  150000  kil.),  Oinville,  Saint-Clair-sur-Epte;  Papiers  à  cîga 
rettes  :  Gassicourt;  Papier  à  report  :  Pontoise;  Carton  :   Argenteuil;    Impri- 
merie  :  Saint-Cloud,   Corbeil;    Impression    sur    étoffes  :    Port-Marly;    Héllo- 
chrômie  :  Versailles  (Porchefontaine) ;   Parapluies  et    ombrelles:   Anger^ille; 


ÉTAMPliiS.  —  Église  Nolrc-Dumc  du  Fort. 


lU 


SEINE-ET-OISE 


Instruments  d'optique  :  Crosnes,  Mantes !a- Ville;  Instruments  de  musique  : 
Mantes,  Manles-la-Ville,  Beauniont sur-Oise  (métronomes);  Glace  :  Chaville;  Bébés  : 
Brévannes;  Couveuses:  Mantes,  Houdan,  Gambais,  Orvilliers;  Construction  de 
bateaux  :  Argenteuil,  Cliatou,  Maisons-Laflitte,  CoWjeil,  Villeneuve-Saint-Geoiî^^^rs, 
Villeneuve-Ie-Roi,  Manies;  Filtres  :  Le  Haincy;  Poudreries  :  Sevran,  Le  Bouchel. 


Commerce 

Il  consiste  surtout  en  blés  et  farines,  fournis  principalement  par  les  arrondissements 
d'Élampes  et  de  Pou  toise,  en  fourrages,  en  papiers,  en  laines.  Les  marchés  de  moutons 
donnent  lieu  à    un  chiffre  daflaires  impoitanl  dans  les  mêmes  arrondissements.  L«*s 

matériaux  de  construction  en  tous 
genres  :  meulière,  plAlre,  chaux, 
bricjues  et  tuiles  font  l'objet  de  tran- 
sactions considérables.  Les  égouls 
de  Paris  sont  construits  avec  la 
meulière  que  Ton  retire  des  carrières 
de  Seine-et-Oise.  Paris  offre  encore 
un  sérieux  débouché  aux  volailles 
lines,  au  lait,  aux  œufs,  aux  légumes 
et  primeurs,  aux  champignons  dont 
la  culture  est  prati(juée  sur  une  vaste 
échelle  dans  toutes  les  carrières  du 
département,  aux  fruits  enfin,  et  à 
la  bière.  L'arrondissement  de  Ram- 
bouillet fournit  du  bois  et  des  objets 
provenant  des  industries  qui  le  tra- 
vaillent. Ajoutons  que  le  mouvement 
de  trans])ort  est  très  actif  sur  l'Oisr; 
i\  atteint  annuellement  5000000  de 
tonnes,  dont  les  !2/3  en  combustibles  minéraux.  11  se  fait  également  un  grand  transit 
de  rnanhandises  par  la  Seine,  surtout  en  aval  de  Paris. 


FONTKNAY-LES  LOLVRES.  - 

Suzanne  au  buin. 


Mi^éricorde. 


Voies  de  communication 

Chemins  de  iVr >^00  kil. 

Routes  nationales TiO     » 

Chemins  vicinaux (î.'iOO     » 

Rivières  navigables  :  Seine  (amont  <le  Paris^ 2î*     » 

—     (aval  de  Paris^ lli     » 

Oisr 40     » 

Canaux  :  De  l'Ourcq                        ^    • 

De  Chelles 5  kil.  700. 


MANTES.  —  Tour  Suiiil-Mucluu  (avaiil  reslaiiralioii). 


10 


StlNb-LTOISE.  3. 


14Ȕ 


SEINEETOISE 


j  crsailles  est  une  grande  et  belle  ville  aux  rues  droites,  «ivre  de 
beaux  boulevards  et  de  larges  avenues  bien  percées.  Elle  semble 
trop  étendue  pour  la  population  qui  Thabite,  et  cependant  des  villas 
entourées  de  jardins  s'élèvent  de  jour  en  jour  plus  nombreuses  au 
N.  et  à  l'E.  Les  communications  entre  les  différents  quartiei^  y 
sont  faciles,  grâce  à  un  réseau  de  tramways  électriques  qui,  a\ec 
les  trois  gares  la  reliant  à  Paris,  répandent  un  peu  de  mouvement 
dans  une  cité  d'aspect  aussi  solennel,  et  où  la  note  dominante  est 
fournie  par  le  costume  militaire.  Versailles  est  non  seulement  une 
grande  ville  de  garnison,  où  les  casernes  majestueuses  bordant 
les  grandes  avenues  abritent  des  soldats  de  toutes  armes,  mais  encore  un  centre  de  villé- 
giature agréable  et  recherché  à  cause  de  sa  situation  et  des  bois  qui  l'environnent.  Ce  ijui 
attire  la  foule  à  Versailles,  ce  n'est  pas  tant  l'éclat  des  fêtes  spéciales  qui  s'y  donnent  annuel- 
lement dans  un  cadre  unique  et  merveilleux,  c'est  encore  tous  les  souvenirs  que  deux  siècles 
d'histoire  ont  amassés  dans  ses  murs;  c'est  aussi,  c'est  surtout  Fhistoire  militaire  de  la  France, 
peinte  sur  les  murs  de  toutes  les  salles  du  Palais  par  ses  artistes  les  plus  renommés,  et  placée 
dans  le  cadre  le  mieux  approprié  au  but  poursuivi  par  le  roi  Louis-Philippe. 

Le  Palais  est  précédé  d'une  Cour  d'honneur  où  sont  disposées  16  statues  colossales  en  marbre 
blanc  de  Français  illustres  entourant  la  statue  équestre  en  bronze  de  Louis  XIV,  le  fondateur 
de  la  ville.  Cette  dernière  se  détache  sur  la  façade  de  la  Cour  de  marbre,  autour  de  laquelle 
s'élèvent  les  seules  constructions  dues  à  Louis  XIII.  La  façade  principale  donnant  sur  le  Pai-c 
fait  saillie  sur  la  terrasse  qui  porte  toutes  les  constructions.  Cette  façade  se  termine  par  une 
balustrade  que  l'on  vient  de  couronner  de  trophées  et  d'ornements,  suivant  le  projet  conçu  du 
temps  de  Louis  XIV,  mais  qui  n'avait  jamais  été  réalisé.  Deux  grandes  ailes  en  i-etrail 
s'étendent  à  droite  et  à  gauche  de  cette  façade;  celle  de  droite  aboutit  à  VOrangcrie  qu'entoure 
un  double  escalier  monumental,  et  à  la  grande  Pièce  d'eau  des  Suisses;  celle  de  gauche  descend 
par  la  charmante  AUée  d'eau,  au  grand  Bassin  de  Aeptune.  Le  Tapis  Vert,  le  Bassin  d'Apollon  et 
le  Grand  Canal  sont  dans  l'axe  de  la  façade. 

Il  n'entre  pas  dans  notre  cadre  de  décrire  par  te  menu  l'intérieur  du  Palais  de  Versailles  ni 
les  merveilles  hydrauliques  de  ses  jardins.  Disons  simplement  que  le  Palais  du  tîrand  Trianon 
(10H7)  et  celui  du  Petit  Trianon  (17t)6)  n'ont  rien  de  remarquable  au  point  de  vue  architectural; 
mais  une  mention  doit  être  accordée  au  Parc  du  Petit  Trianon  qui  renferme  une  collection 
d'arbres  d'essences  rares  plantés  dans  un  décor  charmant,  quoique  artificiel. 

Les  édifices  civils  pas  plus  que  les  édifices  religieux  de  la  ville  ne  présentent  d'intérêt.  La 
Salle  du  Jeu  de  Paume  qui  a  servi  d'atelier  au  peintre  Horace  Vernet  existe  dans  l'état  où  elle 
se  trouvait  en  1789.  Elle  sert  aujourd'hui  de  Musée  de  la  ftcvolution.  De  forme  rectangulaire,  elle 
est  ornée  d'une  copie  du  tableau  de  David,  Le  Serment  du  Jeu  de  Paume,  interprété  par  L.-O. 
Merson,  d'une  série  de  bustes  en  marbre  des  Constituants  les  plus  célèbres,  d'un  petit  édicule 
au  fronton  duquel  ont  été  gravés  ces  mots  :  Ils  l'avaient  juré,  ils  ont  accompli  leur  serment.  Les 
vitrines  de  la  salle  contiennent  des  portraits  gravés  et  des  autographes  des  célébrités  de  l'époqucv 
L'I/'ilcl  de  l'ille  reconstruit  et  agrandi,  la  Préfecture,  le  Palais  de  justice,  le  Trihunal  de  commerie 
avec  les  Granités  Écuries  (caserne  d'artillerie),  les  Petites  fleuries  (caserne  du  génie)  sont  situés 
au  centre  de  la  ville.  La  BibUothajue  (05  000  volumes).  V/Iospice  civil,  Vllôpital  militaire  (Grand 
Commun),  le  7 /ié'</re  n'ont  rien  de  remanpiable,  pas  plus  que  les  églises  .Sii?«/-/.oi<i«  (cathédrale), 
Sotre  ihime,  Sainte-lîlisalteth,  Saint-Symphorioi,  le  1  cm  pic  protestant,  la  N////a^/«i(/MC  et  les  nom- 
breuses chapelles  des  communautés  religieuses  disséminées  dans  la  ville.  Versailles  a  élevé 
des  statues  à  trois  de  ses  illustres  enfants  :  devant  la  cathédrale,  au  premier  instituteur  des 
sourds-nujets,  à  ral)bc  de  l'Épée,  né  en  171*2;  dans  un  square  du  quartier  tie  Clagny,  au  scul|)- 
leur  Iloudon  (l7il-IS'28);  sur  une  place,  au  milieu  d'un  s«|uare  portant  son  nom,  au  général 
Hoche  (1708-171)7).  In  buste  modeste  a  été  élevé  près  de  la  porte  de  l'avenue  de  Paris,  à  la 
mémoire  d'il.  Maze,  le  préfet  de  la  Défense  nationale. 

Gorbeil,  au  confluent  de  la  Seine  et  de  1  Kssonne,  forme  avec  Petit-Bourg  et  Essonnes  un 
centre  industriel  très  important  <|ui  s'accroît  tous  les  jours.  Depuis  1878  surtout,  des  rues 
nouvelles  ont  été  percées  à  travers  les   établissements   de  Chantemerlej   de  Saint-Jean  et  du 


SEINE  ET  OISE 


1i7 


Ijaminoir^  des  quartiers  neufs  se  sonl  t^lovôs,  <le  emndes  propric'*l('»s  ont  oliS  morcelées;  le  canal 
de  rhàtem^HUti'g  comblé,  des  promena^les  nouvelles  ont  compIMemenl  changé  l'aspect  de  la 
vieille  ville,  dont  il  faut  conlenjpler  le  panorama  du  haul  de  la  colline  de  Sainl  (iermain  donu- 
nant  la  rive  droile  de  la  Seine.  Lorscpi'on  en  a  fait  l'ascension,  on  a  «levant  soi  le  clocher  de 
Téglise  Snint-Spîre  dont  l'Essonne  baigne  le  pied,  et  cpii  fut  le  centre  d'un  cloître  dont  il  ne  reste 
qu'une  porte  ogivale  couronnée  de  deux  tourelles  avec  niches  vides,  où  l'on  voyait  encore  en 
1700  les  statues  de  sititU  Sjnre  et  de  saint  l.eu  (cette  porte  sépare  la  rue  Saint-Spire  «le  l'abside 
de  réglise);  à  droile  s'étendent  les  UrantU  Moulina,  avec  leur  tour  carrée  en  forme  de  donjon 
crénelé;  à  gauche,  la  Seine,  avant  de  pénétrer  dans  la  ville,  décrit  une  courbe  gracieuse  entre 
deux  collines  boisées;  enfin,  au  dernier  i>lan,  la  cheminée  moniunentale  de  la  Papeterie 
cTE'iiMonnes,  avec  son  escalier  dont  on  aperçoit  la  spirale  escaladant  le  faîte,  ferme  l'horizon, 
(lorbeil,  qui  a  quatre  ports  sur  la  rive  droite  de  la  Seine  et  uo  cinquième  sur  la  rive  gauche,  n'a 
plus  qu'une  église  aujourd'hui.  Sa  in  l- Nicolas  a  é  lé  démoli  vers  la  fin  du  xvr  siècle;  puis  plus  tard 
réglise  Saint' Jacques,  Notre-Dame  en  1822,  Saint- Léonard  en  188«3.  La  seule  église  debout,  l'église 
Saint-Spire,  fut  fondée  en  950  par  le  comte  Haymon,  [premier  comte  de  Corbeil,  qui  y  fut  inhumé 
en  957.  Une  chapelle  à  droite 
renferme  la  statue  tombale 
du  comte  couché,  son  bou- 
clier sur  la  jambe  droile  ;  la 
télé  et  les  mains  sonl  en 
marbre,  le  reste  en  pierre. 
Dans  la  même  chapelle  on 
voit  le  monument  de  l'écuyer 
Jacques  de  Bourgoin,  décédé 
en  1661,  inhumé  une  première 
fois  dans  l'église  Notre  Dame 
et  réinhumé  dans  l'église 
Sfiint-Spire  lors  de  la  démo- 
lition de  Notre  Dame.  Il  fonda 
en  l(>56  le  Collège  de  Corfteil. 
On  peut  encore  remarquer  à 
l'intérieur  de  l'église,  outre 
la  porte  ogivale  de  la  sacris- 
tie, une  pierre  tombale  à  la 
mé'moire  d'un  apothicaire  dé" 
cédé  en  1652  •  recommandable 

par  sa  science  et  l'emploi  qu'il  en  a  fait  pour  les  pauvres  »;  un  tableau  d'un  peintre  de  la  loca- 
lité, Mauzaisse,  représentant  un  exorcisme  et  une  inscription  faisant  allusion  à  une  colonne 
élevée  aux  frais  de  Louis  XIV,  en  commémoration  de  l'extinction  de  l'hérésie  de  Calvin.  Vïlôlel 
de  Ville  où  sont  installés  le  Tribunal  de  commerce,  la  Justice  de  paix,  la  Bibliothèque  de  la  ville 
(12000  vol.)  et  la  Bibliothèque  populaire  (5000  vol.)  est  une  dépendance  du  Prieuré  de  Saint-Gué- 
nault.  A  Tentour,  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  prison,  s'étend  un  square  orné  de  la  statue 
en  marbre  blanc  des  frères  Galif.nani,  œuvre  de  Chapu.  Ces  bienfaiteurs  ont  doté  la  ville  d'un 
hùpital-hospice  et  d'un  orphelinat.  La  Prison  actuelle  et  le  nouveau  Palais  de  justice  ont  été 
élevés  en  1883.  L'ancienne  église  Saint-Jean  est  transformée  en  Musée.  Un  joli  square  (Square 
SnintJean)  et  de  beaux  boulevards  relient  Essonnes  à  Corbeil.  La  papeterie  d'Essonnes  est 
peut-être  la  plus  considérable  de  l'Europe;  sa  fabrication  journalière  atteint  150000  kilos.  A 
signaler  encore,  outre  la  construction  mécanique  et  la  minoterie,  une  industrie  toute  spéciale, 
celle  des  liens  de  rotin.  La  ville  de  Corbeil  est  une  de  celles  qui  ont  le  plus  soun*ert  pen- 
dant la  guerre  de  1870-71.  Réquisitionnée  ])endant  six  mois  par  les  Prussiens,  elle  a  vu  plus  de 
510000  Allemands  l'occuper  ou  la  traverser. 

Étampes.  —  Cette  ville,  longue  de  6  kilomètres,  bien  arrosée  par  la  Juine  et  ses  affluents, 
avait  jadis  un  nombre  considérable  d'auberges  où  s'arrêtaient  tous  les  coches  gagnant  Paris  ou 
le  quittant.  Les  voies  ferrées  ayant  tué  les  diligences,  Étampes  fit  un  grand  commerce  de  grains, 


k  1  ^^^IH 

\Êmm 

^  i.^^^m 

^^74 

H^k^^^V 

r*      ^ 

^^F^y/ÊL^^M^^w 

> 

H^t^-^fl^^l 

^^^!^Wm 

-.  f  ls.^*_ 

ik     A  i 

<<k-.3^^|j^<«SK^| 

iUJI  1 

^  wèsSt^k^ 

n^Â 

Ri"r^^?2^^H 

-^  "^-^              B8^E^s.B!  \  . 

^.   1 

j^^^^l 

MONTFORT-LAMAURY.  -  Porte  Bordoul. 


d48 


ftËlNE-ET  OISE 


eut  des  moulins  importants  mus  par  l'eau  et  la  vapeur,  livrant  des  quantités  énormes  de  farine. 
Celte  industrie  est  bien  déchue  aujourd'hui  de  sa  splendeur  passée;  seul  le  commerce  de  grains 
a  survécu.  Vue  de  la  terrasse  surplomblant  le  chemin  de  fer  d'Orléans  et  précédant  la  vieille 
Tour  de  Guinelle,  asile  d'une  nuée  de  corbeaux,  la  ville  a  fort  grand  air.  Elle  se  déploie  en 
éventail  ouvert,  dont  le  centre  est  occupé  par  le  spectateur,  la  base  se  confond  avec  la  voie 
ferrée,  et  la  circonférence  est  représentée  par  la  jolie  Promenade  des  Pr^n  arrosée  par  une 
dérivation  de  la  Cfudouelte.  On  a  devant  soi  l'église  Saint-BnsUe,  puis  un  peu  au-dessus,  à 
gauche,  Notre-Dame  du  Fort  surmontée  de  son  élégant  clocher  en  pierre  ;  à  dix)ite  c'est  Sfibit- 
Gilles;  un  cercle  de  collines  boisées  ferme  Ihorlzon,  La  ville  est  bien  trop  longue  pour  que  Ion 
puisse  apercevoir  Saint-Martin^  précédé  de  sa  tour  penchée.  Le  'plus  vieux  monument  de  la 
ville  est  le  donjon  ou  Tour  de  Guinelte,  d'une  hauteur  de  52  mètres,  lézardée,  à  l'inlérieur  de 
laquelle  on  aperçoit  les  points  de  support  des  voûtes  h  plein  cintre,  quelques  chapiteaux,  des 
fragments  de  colonnes  et  des  parties  d'escalier;  une  jolie  promenade  boisée  environne  le  donjon. 
Notre-Dame  du  Fort  (xir  s.)  est  une  église  de  forme  irrégulière  h  l'intérieur,  précédée  d'un  mur 
à    créneaux;  elle   s'élève  au-dessus  d'une  crypte  du  ix*  ou  du  x'  siècle,  dont  les  chapiteaux  «le 

colonnes  sont  inléres^^anls 
et  les  voûtes  peintes.  La 
flèche  en  pierre  qui  la  sur- 
monte s'élance  à  Ci  mètres 
de  hauteur.  A  l'intérieur  on 
admire  des  verrières  du 
XVI*  siècle,  notamment  celle 
des  Sybilles;  des  peintures 
anciennes  et  curieuses  au- 
dessus  de  la  porte  de  la 
sacristie,  des  clefs  de  voûte, 
des  statuettes  en  bois  [leinl 
dans  réglise  et  dans  la  sa- 
cristie, un  bénitier  en  fonne 
de  chapiteau,  enfm  le  gran«l 
orgue.  A  l'extérieur  la  porto 
du  porche,  à  droite,  a  des 
sculptures  intéressantes. 
Saint-Banite  (xir  et  xvi'  s.). 
dont  le  porche  roman  a  été 
restauré  en  1842,  est  sur- 
monté d'un  clocher  carré;  il  comprend  une  fief  et  deux  bas-côtés  h  droite  et  à  gauche.  A  signaler 
h  Kinlérieur  :  des  clefs  de  voûtes  avec  pendentifs,  0  bas-reliefs  avec  devises  dans  la  travée  <le 
droite,  un  tambour  au-dessous  de  l'orgue  avec  de  jolies  boiseries  sculptées.  Un  porche  sculi»lé, 
à  droite,  à  l'extérieur,  est  surmonté  d'une  statue  de  la  Vierge  {xvr  s.).  Sainl-Gitle»  est  une  égli>e 
enclavée  dans  des  maisons,  possédant  une  nef  avec  2  bas-côtés  à  gauche  et  un  seul  h  droite; 
elle  est  privée  d'abside  et  a  (  é  restaurée  à  l'inlérieur;  elle  renferme  des  voûtes  à  pendentifs, 
un  beau  retable  en  bois  et  des  pierres  tombales  du  xvr  siècle,  fort  intéressantes.  Saint-Martin 
(xii*  et  XIII*  s.)  est  précédé  d'une  tour  carrée  penchant  en  avant.  Bien  restauré  à  l'intérieur,  celle* 
église  renferme  des  fonts  baptismaux  cylindriques  ornés  de  12  peintures,  et  dans  une  chapelle  à 
droite  un  joli  bas-relief  de  la  Vierge  et  de  l'Enfant  Jésus.  VHôtel  de  Fi/Ze,  restauré  en  1850.  est 
du  style  Renaissance;  il  est  flanqué  de  trois  tourelles  d'angle  sur  la  façade;  la  tour  de  gauche 
renferme  un  escalier.  Le  Palais  de  justice  moderne  encastre  une  porte  ogivale  qui  sert  d'entrée  à 
la  gendarmerie.  Outre  le  petit  fortin  du  Chatelet,  seul  vestige  des  remparts  de  la  ville,  Élam|>es 
possède  un  certain  nombre  de  maisons  ou  d'hôtels  intéressants  :  Vllotel  Saint-Y'on  (xvr  s.), 
restauré  en  1874,  avec  une  belle  façade  et  deux  tourelles  octogonales;  la  Maison  dAnne  de  Pi»- 
seleti,  avec  une  tour  octogonale  renfermant  un  escalier  et  une  façade  sculptée  surmontée  d'une 
frise  avec  petite  porte  de  retour  couronnée  d'un  médaillon  ;  les  Maisons  à  porche  de  la  place 
Saint-Gilles.  Le  Musée  Flia,<i  Robert  est  installé  avec  la  Caisse  dépargne  dans  la  Maison  de  Dmne 


MONTFORT-L'AMAURY.  -  ErIIso.  Tympan  de  porte. 


CI3 


!5n  SEINE-ET  OISE 

de  Poitiers,  restaurée  ;  il  renferme  des  coulevrines  du  temps  de  Henri  II,  des  objets  d*art,  des 
faïences,  des  mosaïques  provenant  du  château  de  Morigny,  des  peintures,  des  estampes  et  une 
collection  de  monnaies.  Étampes,  qui  a  vu  naître  GcolTroy-Saint-Hilaire,  lui  a  élevé  une  statue  en 
marbre  sur  la  place  qui  précède  le  Théâtre.  VHôtel-Dieu  date  de  1559.  Le  collège  est  installé  dans 
l'ancien  couvent  des  Barnabiles.  Comme  industrie,  Ëtampes  possède  une  fonderie  de  fer,  une 
sucrerie,  qnohpies  moulins  à  farine  mus  par  l'eau,  une  imprimerie  spéciale.  Cinq  emplace- 
ments sont  réservés  pour  les  marchés  toujours  importants,  surtout  en  grains  et  en  moutons. 
Les  belles  promenades  du  Port,  Henri  IV,  du  (Chemin  de  fer,  des  Prés,  ainsi  que  des  environs 
accidentés  bien  arrosés  et  bien  boisés,  où  l'archéologue  et  le  touriste  seront  également 
séduits,  font  d'Étam|)es  une  ville  intéressante  à  parcourir  et  à  étudier. 

Mantes,  surnommée  la  Jolie,  par  suite  de  sa  belle  situation  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine, 
fut  jadis  fortifiée.  Des  remparts  d'autrefois  il  reste  :  la  Tour  Saint-Martin,  encore  bien  conservée 
depuis  le  pied  jusqu'aux  niAchicoulis;  à  droite  de  cette  tour  se  voit  la  base  d'une  seconde,  sur 
laipielle  on  a  élevé  une  maison;  le  fossé  qui  les  relie  est  tel  que  dans  le  passé,  mais  occupé 
par  des  jardins;  un  autre  vestige  est  la  vieille  porte  restaurée  sur  le  quai  des  Cordeliers.  L'n 
coin  du  vieux  Manies  vaut  encore  la  peine  d'être  parcouru,  c'est  celui  des  tanneries,  où  1rs 
maisons  sont  soutenues  par  de  gros  piliers  h  chapiteaux,  et  sous  lescpielles  coule  un  ruisseau 
descendant  à  la  Seine.  Le  monument  le  plus  intéressant  de  Mantes,  l'église  Notre-Dame  (xir  au 
xiv  s.),  dont  le  style  est  d'une  ressenjblance  parfaite  avec  celui  de  Notre-Dame  de  Paris,  s'élève 
non  loin  des  fondations  du  Vieux  CliAteau,  sur  la  hauteur  dominant  la  Seine.  La  facjade,  ornée 
d'un  beau  portail,  dont  le  porche  de  droite  est  le  plus  intéressant  malgré  les  mutilations  <l<iiit 
les  statues  ont  été  l'objet,  est  surmontée  d*une  galerie  au-dessus  de  laquelle  se  détachent  deux 
tours  élégantes,  et  au-dessous  de  laquelle  on  admire  une  belle  rose;  k  l'intérieur  la  grande  nef, 
très  élevée,  est  entourée,  à  la  hauteur  du  premier  étage,  d'une  galerie  à  balustrades  ouvragées, 
dans  laquelle  des  fragments  de  vieilles  sculptures  provenant  de  l'édifice  ont  été  recueillis.  Les 
chapelles  de  l'abside,  du  xiv  siècle,  sont  intéressantes.  La  Tour  Saint-MnrUm^  restaurée  et  ron- 
solidée  dans  sa  partie  basse,  est  tout  ce  qui  reste  d'une  église  du  xiv  au  xvi*  siècle.  X.lhUvl  tir 
Ville  (xv  et  xvir  s.)  recouvre  d'anciennes  [irisons,  dont  les  cachots  ont  beaucoup  d'analogie 
avec  ceux  du  Mont  Saint-Michel.  Devant  s'élève  une  fontaine  à  vasque,  de  la  Renaissance,  dans 
un  éUU  extrême  de  délabremenL  C'est  dans  l'ancien  Auditoire  royal  (xv  s.)  qu'a  été  insl^dlé  l«» 
TrihunaL  dont  la  porte  d'entrée,  ornée  de  sculptures  intéressantes,  donne  accès  à  un  bel  escali<'r 
en  pierre  datiuit  de  François  ^^  Le  Théâtre  a  été  installé  dans  l'ancien  Hotcl-Dieu  dont  on  voit 
encore  une  ijelitc  porte  à  colonnes  ioniques  avec  cette  inscrij>tion  :  céans  est  l'hùtll-dieu.  A 
signaler  encore  une  maistm  habitée  par  Gabrielle  d'Estrées,  et  la  Maison  des  arquehusiers  <pii  m» 
trouve  dans  l'axe  de  l'ancien  pont.  L'industrie  de  Mantes  est  à  peu  près  nulle;  seule,  la  fabri- 
cation des  instruments  de  musi(pie  est  importante.  Mantes  possède  de  belles  proniena<les 
ombragées  le  long  de  ses  quais,  et  dans  les  deux  îles  que  forme  la  Seine  entre  elle  et  Liniay. 
qui  s'élève  sur  la  rive  droite.  Un  pont  moderne  et  un  vieux  pont  des  xii*  et  w"  siècles,  aujourd'hui 
abandonné,  relient  les  deux  villes.  Dans  les  environs  VErmitaye  ^aint-Sauvew\  le  coteau  qui 
porte  le  Château  des  Célestinsy  Dennemont,  Vétheuil,  Rosny  attirent  les  artistes  et  les  pro- 
meneurs. 

Pontoise,  vieille  ville  bâtie  au  confluent  de  la  Viosne  et  de  l'Oise,  sur  la  rive  droite  de  laquelle 
elle  s'élève  en  amphithéâtre,  au  pied  des  rochers  et  des  terrasses  de  l'ancien  château.  Sur  le 
quai,  planté  de  beaux  arbres,  se  trouve  YMotel-Dieu,  fondé  par  saint  Louis  et  rebâti  de  n<»> 
jours;  on  y  admire  un  tableau  de  Philippe  de  Champaigne.  Autrefois  peuplée  d'églises  et  d«» 
couvents,  la  ville  n'a  conservé  que  les  églises  Saint-Maclou,  Notre-Dame^  et  le  couvent  des  Carmé- 
lites. Saint-Maclou  (xir-xv*  et  xvi*  s.)  possède  quelques  vitraux  anciens,  une  belle  statue  tb»  bi 
Vierge,  et  dans  la  chapelle  de  la  Passion,  V Ensevelissement  du  Christ,  beau  groupe  rie  slatne> 
du  xv  siècle.  La  tour,  la  rosace  de  la  façade  et  les  chapelles  rayonnantes  .sont  dignes 
d'intérêt.  Notre-Dame  n'a  de  curieux  (|ue  le  tombeau  de  Saint-Gautier  (\\r  s.).  La  .Soms- 
préferture  est  installée  dans  la  maison  Verville,  ancienne  propriété  des  Carmélites.  Le  JaMin 
public  qui  domine  la  ville  et  d'où  l'on  jouit  d'une  très  belle  vue  sur  la  vallée  de  l'Oise,  les 
hauteurs  de  l'Hautie,  etc.,  faisait  également  partie  de  celte  propriété.  La  statue  du  yénêral 
Leclerc  se  dresse  en  haut  de  l'escalier  qui  monte  à  l'église  Saint-Maclou.  Les  rues  de  Pontoise 


LONGPONT.SOUS-MONTLIIÉHY.  -  Porche  de  I  église. 


I 


7. 


BEAI  MONT-SUH  OISE.  -  Clocher  de  l'église. 


SEINE   ET  OISE 


lb5 


sont  £r<^néralemcnt  êlroiles,  tortueuses  et  dépourvues  d'intérêt.  Le  commerce  consiste  principa- 
lement en  grains  et  farines  que  fournissent  les  moulins  encore  nombreux.  Une  des  foires  les 
plus  curieuses  des  environs  de  Paris  se  lient  à  Ponloise  au  mois  de  novembre.  Non  loin  de 
Pontoise  se  trouvent  les  ruines  de  TaMiaye  de  Maubuisson. 

Rambouillet,  paisible  petite  cité  entourée  d'une  belle  forêt.  Son  château  de  forme  irréguliérc 
présente  peu  d'intérêt;  de  TédilUe  du  xiv  siècle  il  ne  reste  qu'une  grosse  tour  à  créneaux  et 
mâchicoulis,  les  4  autres  ont  été  reconstruites;  un  beau  parc  avec  pièces  d'eau  renferme,  outre 


SAINT-SULPICE  DE  FAVIERES.  -  Eglise.  Façade. 


une  Bergerie  célèbre,  une  laiterie,  petit  bâtiment  construit  pour  Marie-Anloinelle,  un  ermitage, 
une  groUe,  etc.  VHnlel  de  Ville,  dont  une  salle  est  ornée  des  portraits  du  comte  de  Toulouse 
et  du  duc  de  Pentîiièvre,  a  été  donné  en  1809  par  Najjoléon  \"  aux  habitants;  il  est  sans  carac- 
tère, comme  la  Sous-préfecture ,  la  Oii'xse  déiHinjnc  et  le  Palais  de  juslire  (18%);  l'église  est 
moderne.  Haml  ouillet  a  deux  beaux  groupes  d'écoles;  son  industrie  et  son  commerce  suiil 
nuls.  Il  n'y  a  guère  à  signaler  qu'un  établissement  (]ui  se  livre  à  la  culture  en  ^^rand  des 
orchidées  et  une  manufacture  de  ressorts  d'horlogerie. 

Les  tirés  de  Rambouillet  sont  justement  célèbres.  Us  sont,  a\ec  ceux  de  la  forêt  de  Marly-le. 
Roi,  réservés  au  <  Jief  de  VÉXal  qui  en  fait  les  honneurs  aux  souverains  étrangers  ainj^i  qu'aux 
personnages  illustres  venant  en  France. 


o 


< 


Liste  des  Monuments  historiques 

(P.  E.  Propriété  Ue  l'Etal.  —  P.  p.  Propriété  privée) 


157 


AlhÎH Clocher  «le  l'éjîiise  (xi*  s.). 

n<'aumonl-«s.-()i<e  .     Eglise  (xiii*  s.). 

Il«'llf*y Éirli<e  (xiv  el  xvr  s.). 

Itoiitnvnl Ejjiisc'  (xii*  et  xiii*  s.). 

Itrtiiioy Menhirs  de  In  propriété  Talim. 

<',-irriér«is-Sl-I)enis.     Ftetable  dons  I  eKli^^e  (xii*  s.). 
C'.i'rpy Menhir   dit    In   Pierre-Fourel»  à 

Gency. 
<'hnmpn^e  .   .    .   .     Eglise  (xiii%  xv*  et  xvi's.). 
4:ii;unpn)ollenx.  .   .     Toml)Oaii  du  chancelier  de  l'Hos- 

pital  (XYi*  s.),  dans  l'église. 

CorlK^il Eglise.Sninl-Spire(xii*auxvi' s.). 

Econ<'n Eglise  (xvr  s.). 

,    -        Château  (P.  E.)  (xvi«  s.). 

Kpùnc Dolmens  (P.  p.). 

Elann>es Eglise  Notre-Dame-duForl  (xii* 

^  el  XIV»  au  XVI*  s.). 

-        Eglise  St-Basilc  (xii*  et  xvi»  s.). 

-         Tour  Guinelte  (xii*  s.). 

Frrlé-Alais  (La)  .    .     Église  (xiT  s.). 
Feiicherolles.  .   .   .     Eglise  (xr  an  xiii*  s.). 
F«»iilenay-l*»Loiivres  Eglise  (xir.  xiii*  et  xvr  s.). 

Cins^icoiirl Eglise  (xii*  s.). 

Cioni'sse Eglise  (xii*  et  xiir  s.). 

Ilnnlricourl      .   .   .     Clocher  de  l'église  (xir  s.), 
llfiiidnn Eglise  (xvr  et  xvii*  s.). 

-        Donjon  (xii*  s.). 

Janville-^ur-Juine  .     Dolmen. 

Jiizier>. Eglise  (XI*  s.). 

Limny Clocher  (xi*  s.). 

— Fonts    baptismaux    (xiir  s.)    el 

pierres  tombales  dans  l'église. 

Limours Verrières  de  l'église  (xvi*  s.). 

Longpont Eglise  de  l'ancienne  abbaye  (xi* 

au  XIII*  s.). 
Louveciennes  .   .   .     Eglise  (xiii*  s.). 

Louvres Grange  de  Vauleranl  (xiii*  s.). 

Liizarches Clocher  de  l'église  (xii*  et  xvi*  s.)- 

>iagiiy-Jev]]araeaux.    Tombes  de  l'ancienne  abbaye  de 

^  Port-Royal-<les-Champs. 
Manies Eglise  Notre-Dame  (xii*  au  xiv*  s.) 

— Fontaine  (xvi*  s.). 

Moreil-Marly.  .   .   .     Église  (xii*  et  xiii's.K 
Miirly  le-Roi  ....     Abreuvoir  (P.  E.)  (xvii*  s.). 

Maille É^glisc  (xi*  s.). 

M^udon Maison  d'Armande  Béjart. 

Monlforl  l'Amaur}'.    Église  (xii*  et  xvi*  s.). 

—  .    Porte   et    cloître    du    cimetière 

(xvii*  s.). 

—  .    Ruines  du  chAteau  (x*  et  xvi*  s.) 
Montlhér>' Restes  de  l'ancien  chAteau  (xiiû 

et  XV*  s.). 
Mnnlmoi*ency  .   .   .     f^glise  (xiii*  et  xvi*  s.). 
Monlrrnil-i.-Epte  .     Dolmen  Coppière  (P.  p.). 
Morijfny Restes  de  l'ancienne  abbaye  (xm* 

et  XV*  s.). 

Nesle<» Eglise  (xiii*  s.). 

Orgeval Clocher  de  l'église  (xi*  ».). 

Ormesson Château  (P.  p.)  (xvii*  s.). 


Poissy 

Pontoise 

Rambouillet  .    .    . 
Ri»che-Giiyon  (La) 
Saint-Cloiid  .    .    . 
Sl-Germaiu-««-L»>r 


St-Martin  4i-Terlre, 


Église  (XII*  et  x^'l*  s.). 

Église  Saint-Maclou  (xii*,  x>'*  et 
XVI*  s.). 

Château  (xiv*  et  xvi*  s.). 

Ruines  du  vieux  château  (xii*  •*.). 

Cascade  el  bassin  du  grand  jet. 

Château  vieux  et  restes  du  Châ- 
teau neuf  (P.  E.). 

Grotte  du  Pavillon  Henri  IV. 

Dolmen  dit  la  Pierre  Tiir<|uoise 
(forêt  de  Carnelle). 


MONTFORT-L  AMAL'RV.  -  Eglise. 
Détail  du  portail  S.,  partie  -supérieure. 


Saint   Siilpice  -de 

Favières. 
Sanleuil.  . 
Taverny .  . 
Thivervi..  . 
Triel.  .  .  . 
Vauleranl  . 
Vernouillet. 
Versailles  . 
Vétheuil  .  . 
Vigneux .  . 
Villeneuve-le-Roi. 


Église  (XIII*  s.) 

Église. 

Eglise  (XIII*  s.). 

Eglise  (XIII*  s.). 

Église  (XIII*  et  xvi*  s,). 

(Voir  Louvres). 

Éiglise  (XII*  s.). 

Château  et  dépendances  (P.  E.). 

Église  (XIII*  et  XVI*  s.j. 

Menhir  dit  la  Pierre  à  Mousseaux. 

Menhir  dit  la  Pierre-Fil  te. 


188 


Autres  Monuments  —  Curiosités 


Auvers-sur-Oise.  .  .  Église  (xiii*  s.)* 

Ballancourt Château  du  Saulçay  (xvii*  s.) 

Beaumonl-sur-Oîse.  Ruines  d'un  château  fort. 
—  .  Église  (xiii*  s.)- 

Bezons Château  (xviii*  s.). 

Bièvres Grottes  de  Bel  Air. 

Bloru Tour  féodale. 

Boinville-le-Gaiihu'd  Château  de  Bréau-sous-Nnppe. 
Boissiëre  (La\  .   .   .  Château. 
Boissy-Ia-Rivièip .   .  Église  romane. 
Boissy-le-Ser.   .   .   .  Église  (xiv  s.). 
Boissy-St-Lôger.      .  Château  de  Grosbois  (xvii*  s.). 

Bonnelles Château. 

Bonnières Tour  de  Mesnil-Regnard  (xii'  s.). 

Bouray Château  du  Mesnil-Voisin. 

—      —        de  Frémigny. 

Bourdonné Château. 

Bouligny Église  (xii*  s.). 

Bouville Vieux  château. 

Bnère-lcs-Scellés.   .  Château  fortifié. 
Briis-sous-Forges.   .  Église  (xii*  s.). 
.  Château. 

Bruyères Vieux  château. 

Bruycres-le-Chalel. .  Menhirs. 

.  Église  (xir  et  xV  s.). 
—  .  Château  (xv  s.). 

Bu<* Aqueduc  (xvii*  s.). 

B"ilion Château  de  Carneaux  (xvr  s.). 

Celle-les-Borde*»  (U)    Château  des  Bordes. 
Cernay-la-Villo.    .  .  Ruines  de  l'ahhaye  des  Vnux-de- 
Cernay. 

—  ...  Porte  (XV  s.). 

—  .   .      Cascades  du  ru  des  Vaux. 
Chamarande  ....  Château  (xvir  s.). 
Chambourcy  ....  Église  (xiv  s.). 

....  Ruines  de  l'abbaye  de  .loyenvnl 

(XlV  8.). 

—  ....  Vieux  château  du  Désert -de-ReIz. 
Champniotteux  .  .   .  Château  de  Vignay  (xv*  et  xvii*  s.). 

Chars Eglise  {xiv  et  xiV  s.). 

Châteaufort Tours. 

Chatou Château  (xvii*  s.). 

Chaumontel Château  (xviii'  s.). 

Chaussy Château  du  Couvent  (anc.  abb.). 

—       --       de  Villarceaux. 

Chennevières  -  lès  - 
Louvres Église  (xV  s.). 

—      Château. 

Chennevières  -  sur  - 

Marne Église  (xiii*  s.). 

Chérence.   .      .  .      Tour  en  ruines. 
Chevreuse  ....      Ruines  du  château  de  la  Made 
^  leine  (xii*  et  xv  s.). 

—         Eglise  (xiv  s.). 

—         Château  moderne. 

Chilly-Mazarin  .   .   .  Église  (xiir  et  xvir  s,). 
Clairefontaine.  .   .   .  Ruines  de  labbnye  (xiir  s.). 

...  Belles  sources. 
Conflnns-Ste- Hono- 
rine  Ruines  de  forteresses. 

— Eglise  (XII*  s.). 

Cormeilles^-Parisis  Église  avec  crypte  (xii*  au  xv*  s.). 
Courances Église  (xii*  et  xiii*  s.). 

—         Château  (xvii*  s.). 


Gravent Ruines  du  château  de  Valcontard. 

Crespières Église  (xi'  s.). 

Croissy Château  (xviii*  s.) 

Dampierre Château  (xvii*  s.). 

Deuil Église  (XI*  au  XV  9.). 

Dourdan Ruines  d'un  château  forliflè. 

—       Église  (xiif  s.). 

—       Halle  (XIII*  s.). 

Élancourt Église  (xiii*  s.)* 

Épinay  -  Champlâ  - 

,  treux Château  (xviif  s.). 

Epinay-surOrge  .   .  Église  (xiir  s.). 

—  .   .  Château  de  Charaintni. 

Éragny Château  de  Neuville. 

Essonnes Église  (xii*  et  xm*  s.). 

Étangla-Ville  (L)  .  Dolmen. 

,  —  .  Église  (xiii*  au  xvii*  s.). 

Étréchy Église  (xiii*  s.). 

Evecquemoni.  .   .   .  Église  (xiv*  et  xvi*  s.), 
Evry-Pelil-Bourg.  .  CluMeau  (xvii*  s.). 
Flinssur-Seine  .  .   .  Église  (xii*  et  xvi*  s.). 
Fontenny-Mauvoisin  Ruines  du  Château  Fondu  (xirs.). 
FranconvilJe  ....  Ruines  d'un  château  (xviir  s.i. 

Gambais Forteresse  en  ruines  (xi*  ».). 

Gif Église  (XII'  et  xiii*  s.». 

- Châteaux. 

Goussainville.  .    .   .  Église  (xvi*  s.). 

Gressey Camp  romain. 

Groslay Église  (xiii*  et  xvi*  s.). 

Hargeville Château  (xvir  s.). 

Herblay Église  (xn*  et  xv*  s.). 

Isle-Adam  {V)  .   .   .  Église  (xvr  s.). 
Janvillesur-Juine.  .  Tour  de  Pocancy. 
Jouars-Pontchnr- 

train Château  (xvii*  s.). 

Jouy-le-MoiHier.  .   .   Église  (xi*  et  xii*  s.). 
Juvisy-sur-Orge   .   .  Pont  des  Belles  Fonlaines(xviii*  s.) 

Juziers Église  (xi*  et  xii*  s.). 

Lévy-St-Nom.   .   .   .  Ruines  de  l'abbaye  de  N.-D.  de 
^  la  Roche. 

—  ....  Église  (xif  et  xv*  s.). 
Limeil-Brévannes.  .  Château  (xvii*  s.). 
Linas Église  (xiii*  s.). 

— Cimetière  gallo-romain. 

Longjumeau  ....  Église  (xiii*  au  xvi*  s.). 
Louveciennes.  .  .   .  Aqueduc  de  Marly  (xvii*  s.). 
Louvres Église  St-Justin  (xi*  s.). 

—         Tour  de  l'église  St-Rieul  (xi*  s.». 

—         Porte  (xiii*  s.). 

Maffliers     Ancien  couinent  des  Bonshomme*». 

Magny-en-Vexin.  .   .  Église  (xv*  s.). 
Maisons-Lafntte  .   .  Château  (xvii*  s.). 

Marcoussis Tour  (xiii*  s.). 

—         Église  (XV  et  xvi*  s.). 

Mareil-en-France .   .  Église  (xiii*  s.). 
Mnreil-sur-Mauldre.  Eglise  (xn*  au  xvi*  s.). 

Marines Château  (xvii*  s.). 

Marlyle-Roi Eglise  (xvii*  s.). 

—  ....  Château  du  Verduron  (xvii*  s.). 
Marnes-la-Coquette.  Château  de  la  Marche. 

—  .         —       de  Villoneuve-l'Elang. 

Massy Château  de  Vilgenis  (xviif  s.». 

Maurepas Donjon  ruiné  (xii*  s.). 

'  —  .....  Porte  féodale. 


SEINE-ET-OISE 


ISO 


Mennecy  . 
Mèréville. 
Mcriel  .   . 


Mei>nil-Aubry  (Le)  . 
Mesiiil-le-Roi  (Le.  . 

>le>nil-Sl-Denisi  (U). 
Meiilan 


Millv. 


MontainviJIe 

M'inte^.^oii 
Montlhéry  . 


MortgnyChanipi${ny 

Mureaux  (Lr-l. .  .  . 
N  ra  11  ph  le-  IfM"  hà  tea  u 
Neauphle-le-Vicux  . 
"Neuilly-sur-Marne.  . 
Nois^y-Ie-Grand .   .  . 

Ornioy 

Orîsav 


Osny  .... 
Pi.faiMïau.  . 
Perray  (Le). 
Pierrelaye.  . 
PIai*»ir  .   .   . 


Pux^ay  .... 
Rif'lif(M>iirp.  . 
Rochoforl.  .  . 
Rosay 

Ro>ny.  .... 
Ruci! 


SI  A  moult 
Sl-C  héron. 


Sl-Clair-sur-Eplc  .  . 

Sir.loiul 

Sic-  Geneviève -«leîs- 

B*û^ 

St-f*erniaîii-lcs>  -  Cor- 

beil 


Eglise  (XII*  9.). 

Chàleau  (xvir  s.). 

Abbaye  du  Val  (xii*  s.). 

Église  (xiii*  s.). 

.Moulin  d'en-Haut  (.iv«  s.) 

Eglise  (xvr  s.). 

Église  (xvr  s.). 

Manoir  de  Vanlx. 

Château  (xvii*  s.). 

Ponts  (XV*  s.) 

Ciiàteau  fort  ruiné. 

Eglise  St-Nicolas  (xn*  s.). 

Menhir  de  Pierre-Drelte. 

Eglise  (xiir  s.). 

Château  (xv*  et  xvir  s.). 

Eglise  (xvi«  s.). 

Tour. 

Eglise  (xir  au  xv  s.). 

Motte  (Tnmulus). 

Eglise  (xiii*  s.). 

Porte  Baudry  (xi'-xvr  s.). 

Église  de  l'ancienne  abbaye  (xni* 

et  xV  s.) 
ChAtenu  de  Bérlieville. 
Moite  du  donjon. 
Restes  de  l'abbaye. 
Eglise  (xn*  s.). 
Église  (XII*  et  xiii*  s.). 
Église  (xiu*  s.). 
Église  (XII*  et  xiii*  s.). 
Château  de  Corbeville. 
Église  (xiii*  s.). 
Église  avec  crypte  (xv*  s.) 
Château  de  St-Hubert  (xviii*  s.). 
Château  (xv*  s.). 
Église  (xiii*  s.). 
Chàleau  (xvir  s.) 
Château  fort  en  ruines. 
Église  (xvr  s.). 
Ruines  d'un  château. 
Châtenu  (xvr  i*.). 
Chàleau  (xvr  s.). 
Église  (xvr  s.). 
Château  de  la  Mrilmaison. 
Eglisr"  (xr  au  xvr  s.)  avec  crypîc. 
Restes  des  reniparls. 
Château  (xvir  >.). 
Bulles  de  Bâviile. 
Source  de  la  Hachée. 
Ruines  d'un  château  (xu*  s.). 
Parc. 

Église  (xiir  s.). 

Église  (xur  s.). 


Sl-Gervais Église  (xir  et  xW  s.). 

St-Gratien Château. 

St-Hilaire Ancien  prieuré. 

Sl-Hilarion Château  des  Voisinit. 

Sl-Léger-«i-Yvelines  Dolmen  de  la  Pierre- .\rdroue. 
St-Leu-Taverny.  .  .  Tombeaux   des  Bonaparte   dan» 

l'église. 
St-Marlin-du-Terlre.  Château  de  Frauconville. 
St-Ouen-l'Aumône. .  Église  (xir  s.). 
—  .  Château. 

Sl-Vrain Château. 

Sarcelles Église  (xn*  au  xvi*  s.). 

Sartrouville.  .  .   •  .  Eglise  avec  flèche  en  pierre  <  xir 

au  XV*  s.). 
Savigny-sur-Orge.  .  Château  du  xv*  s. 
Senlisse Église  du  xiv*  s. 

—       Château  de  la  Cour. 

Septeuil Château. 

Seraincourt Tombelles. 

Soisy-sous-Montmo  - 

rency Château  (xviii*  s.). 

Sucy-en-Brie  ....  Châteaux  de  Grand-Val.  de  Petit- 
Val,  de  Montaleau. 

Église  (xvr  s.). 

Château. 

Eglise  (xnr  s.). 

Château  (xv*  s.). 

Thillay(Le) Château  (xviir  s.). 

Tremblay  (Le)  .    .      Château. 

Vauréal Eglise  (xv*  s.). 

Vaux Eglise  (xin*  s.). 

Verrières Eglise  (xiir  au  xv*  s.). 

—        Château  des  Migneaux. 

Viarmes Ruines    de    l'abbaye    de  Royau 

mont. 

Vigny Château  (xv*  s.). 

Villeconin Château  féodal  en  ruines. 

Ville-du-Bois  (La).   .  Eglise  du  xvr  s. 
Villeneuve  -  St-Geor- 
ges 


Survilliers  .   . 

Taverny.  .   .   . 
Théméricourt. 


Villepreux.  .  . 
Villiers-en-Arthies 
Villiers-le-Bel.  .  . 
Villiers  sur-Maiiie. 
Villiers-sur-Orgc  . 
Viry-Châtilloii.  .   . 

YeiTcs 


Église  des  xiir  et  xvr  s. 

Chàleau  de  Bcauregard. 

Église  (xnr  s.). 

Château  et  Tour. 

Église  (xiir  et  xvr  s.). 

Château. 

Château  de  Villebousin. 

Eglise  (xir  s.). 

Château  (xviir  s.). 

Maison  et  Fontaine  Budé. 

Ruines  d'une  abbaye  de  Bcncdic- 

lines  (XII*  s.). 
Restes  d'un  couvent  de  Caïuul- 

diiles. 
Château  de  la  Grange. 


»»tifH«* 


1 

GHATEAU-LANDON.  -  Vue. 


Seine-et-Marne 


Nom  —  Situation 

E  département  de  Seine-et-Marne  appartient  à  la  région  N.  de  la  France. 
Il  tire  son  nom  du  fleuve  de  Seine,  qui  le  traverse  de  TE.  à  l'O.  en  arrosant 
les  arrondissements  de  Provins,  de  Fontainebleau  et  de  Melun  et  de  la 
rivière  de  Manie  qui  traverse  de  TE.  à  1*0.  l'arrondissement  de  Meaux. 
Sans  tenir  compte  de  ses  sinuosités,  il  a  dans  ses  lignes  générales  la 
forme  d'un  D  dont  la  partie  droite  se  confond  à  1*0.  avec  la  limite  du  département  de 
Seine— et-Oise.  Sous  le  rapport  de  retendue,  c'est  le  cinquante-deuxième  dépar- 
lement. Il  a  des  limites  naturelles  peu  importantes  :  le  Loing  sur  2  kil.  au  S.,  VVonne 
sur  5  kil.  au  S.-E.,  la  Marne  sur  6  kil.  au  N.-E.,  YOurcq  sur  7  kil.  au  N.,  VYerres  sur  4  kil. 
à  ro.,  l'Essonne  sur  l'i  kil.  au  S.-O.  Sa  plus  grande  longueur,  du  N.-E.  dans  le  canton  de 
Lizy-sur-Ourcq  à  l'extrémité  de  celui  de  Château-Landon  au  S.-O.,  est  de  127  kil.  environ; 
sa  plus  grande  largeur,  de  la  pointe  la  plus  orientale  de  Tarrondissement  de  Provins 
jusqu'à  ro.  de  celui  de  Melun  est  de  71)  kil.  Melun,  son  chef-lieu,  arrosé  par  la  Seine,  est 
situé  à  12  kil.  de  la  lisière  0.  du  département  et  plus  près  de  la  pointe  S.  que  de  la 
pointe  N.  U  est  borné  au  N.  par  le  département  de  l'Oise,  au  N.-E.  par  celui  de  TAisne, 
à  l'E.  par  ceux  de  la  Marne  et  de  l'Aube,  au  S.-E  par  celui  de  l'Yonne,  au  S.  par 
celui  du  Loiret,  à  TO.,  enfin,  par  celui  de  Seine-et-Olse. 

U  a  été  formé  en  1790,  pour  la  plus  grande  partie,  de  la  Brie,  (450000  hect.)  [Goele, 
Multien,  Montois,  Bière]  dépendant  autrefois  de  riIe-de-France  et  de  la  Champagne,  et, 
pour  le  reste,  du  Gâtinais  qui  se  rattachait  aussi  à  rilc-dé-France  et  à  l'Orléanais. 

Il  8E1>L-LT-MAR.NE.  1. 


ira 


Histoire 


N  cortain  nombre  de  nionunieiils  mégalithiques  se  dressent  encore 
sur  Ir  territoire  du  département  :  ce  sont  les  menhirs  de  Bautheil, 
Diaid,  Dormelles,  Kcuelles,  Montereau,  Xanteau,  Paley,  Thour>-- 
Férottcs,  le  dolmen  de  Rumont,  les  polissoirs  de  Souppes  et 
Hagneaux.  Ces  monuments  sont  tous  antérieurs  à  la  venue  des 
druides  dans  la  région,  mais  nous  ignorons  le  nom  des  peuples 
qui  les  ont  élevés.  Les  Meldi,  voisins  des  ParL^ii  et  des  Senones, 
habitaient  la  contrée,  quand  César  entreprit  la  conquête  des 
Gaules.  I/historien  conquérant,  dans  ses  Commentaires,  parle  de  leur  capitale  :  Melo- 
(iuHum  (Melun).  Dans  sa  VIP  campagne,  en  52  avant  J.-C,  César,  parti  d\\gedifu^im 
(Sens)  à  la  tète  de  8  légions  enleva  sur  sa  route  VelUiunodunum  (Chàteau-Landon  ou 

Tréguères)  une 
ville  des  Sénons 
où  il  ramassa 
des  vivres.  1^- 
bienus  en  vou- 
lant    atteindre 

Camulogène 
par  la  rive  gau- 
che de  la  Seine 
fut  arrêté  de- 
vant les  marais 
de  TEssonne  et 
dut  rétrograder 
kMelodtnium.  Il 
y  saisit  toutes 
les  barques 
qu'il  y  trouva, 
enleva  cet  op- 
pidum et  passa 
sur  laulre  rive 
pour  attaquer 
parle  N.la  vilh» 
des  Parisii.  A  l'aigle  des  baleaux  enUnés  à  Melun,  il  put  faire  franchir  la  Marne  à  ses 
troupes,  trompant  ainsi  l'attente  du  vieux  chef  gaulois.  Ajïrés  la  conquête  romaine  la 
région  lit  partie  de  la  IV'  Lyonnaise.  On  trouve  à  Chaleaubleau  {Riobe)  des  vestiges  d"uu 
théâtre  romain. 

C'est  au  iir  siècle  seulement  que  le  christianisme  y  fut  prêché  par  les  saints  Saintin 
et  Savinien.  Lu  iS(i,  après  la  défait»»  de  Syagrins,  Tautorilé  de  Clovis  fut  reconnue  par 
le  pays  cpii,  i\  la  mort  de  ce  prince,  Ht  partie  tantôt  du  royaume  de  Paris  et  tanlAl  de 
celui  d'Auslrasie.  Lu  5Si,  Frédégonde  fait  assassiner  son  mari  Chilpéric  X"'  près  de 
Chelles;  cest  dans  celte  même  ville  que  sainte  Clolilde  avait  fondé  dès  le  vi*  siècle  la 
première  abbaye  de  femmes  de  la  région,  non  loin  de  la  villa  royah'  «pi'elle  habitait. 
Celle  abbaye  fut  reconslruile  au  vir  siècle  [mr  la  reine  Bathilde  qui  vint  y  finir  ses 
jours.  C'est  aussi  de  celti^  époque  que  daleiit  la  fondation  par  sainte  Pare  de  Fabbayede 
Faremoutiers  et  celle  tir  Jouarre.  Les  incursions  des  Normands  se  firent  sentir  jusqu'à 
Meaux  qui  fut  pillé  à  deux  reprises  par  les  terribles  pirates,  en  862  et  en  887.  Sous  le 


E*t  ^HHK^Hv^^^^^^^^^H 

B 

4^H 

SS- 

*,v^^HH^V 

i^ 

^^d; 

N^ 

CH.VMPEAUX.  —  E^îlise.  Miséricorde. 
(Truie  jouuiil  de  lu  curiicinuhej. 


SEINE   ET  MARNE 


103 


i^ginie  de  la  féodaliltS  dos  liofs  noiiïbrtMix  s<'  formtToiil  dans  la  iV»prion,  nolanimonl  à 
Cliàleau-Landon.  La  Brie  eut  des  coiiiles  faineux;  les  sires  ^U^  (in'u  y  fiireiil  redoutés  de 
leurs  vassaux.  Le  xir  siècle  vit  encore  s'élever  lahhaye  de  la  Malnone  et  celle  do 
Barbeaux  où  le  roi  Louis  VII  se  fil  enterrer.  La  Brie  fui  défrichée  par  un  moine  irlandais 
qui.  sous  le  nom  de  saint  Fiacre,  jouit  d'une  grantle  renommée  populaire.  Ahélard  établit 
en  1102,  à  Melun,  sa  première  école.  Au  moyen  Age,  Meaux  et  Provins  avaient  des  foires 
célèbres  ;  celle  de  Mai  à  Provins  était  très  importante.  Des  marchands  étrancrers  des  F'inn- 
dres,  d'Allemagne  et  surtout  dllaliesy  rendaient  soit  isolément,  soit  en  troupes,  sous  la 
conduite  d'officiers.  Chaque  corpo- 
ration de  marchands  y  possédait  un  fï 
immeuble  avec  écurie,  magasin  et 
boutique,  servant  tout  à  lA  fois  de 
comptoir  et  d'hôtellerie.  Avec  ses 
caves  à  plusieurs  étages  s'étendant 
sous  toute  la  ville  haute  et  formant 
pour  ainsi  dire  une  autre  ville  sou- 
terraine percée  de  rues  et  de  carre- 
fours. Provins  pouvait  renfermer 
une  quantité  considérable  de  mar- 
chandises. Au  XIII*  siècle  la  foire  y 
durait  vingt-deux  jours  sans 
compter  les  huit  jotirs  francs  pen- 
dant lesquels  les  marchandises 
étaient  déballées  et  installées.  Les 
dix  premiers  jours,  appelés ^oî/ns  de 
dvap^y  étaient  de  beaucoup  les  plus 
importants;  puis  venaient  les  jours 
des  cuirs  et  pelleteries  au  nombre 
de  onze.  Pendant  tout  ce  temps 
avait  lieu  la  vente  des  chevaux  et 
des  bestiaux,  ainsi  que  celle  de 
toutes  sortes  de  denrées  :  épices, 
drogues,  fils  de  chanvre,  de  lin,  de 
.«soie,  etc.  Les  changeurs,  banquiers 
de  l'époque,  avaient  leurs  tables 
dressées  sur  la  Place  du  Château, 
dans  la  ville  haute,  et  y  faisaient 
toutes  les  opérations  de  leur  charge. 

L'un  des  plus  terribles  épisodes  de  la  Jacquerie  se  place  à  Meaux;  une  bande  de 
pillards  et  d'assassins  maîtres  de  la  ville  en  assiégeait  le  centre  où  s'étaient  retranchés 
les  nobles.  Ces  derniers  ayant  pu  rompre  le  cercle  des  assiégeants,  brûlèrent  la  ville  et 
massacrèrent  8000  Jacques. 

Pendant  les  querelles  des  Armagnacs  et  des  Bourguignons,  Jean-Sans-Peur,  duc  de 
Bourgogne,  fut  assassiné  en  UIO  sur  le  pont  de  Monteroau  par  les  seigneurs  armagnacs. 
En  1420,  Melun  fut  assiégé  par  les  Bourguignons  et  les  Anglais  appelés  par  ces  derniers. 
Malgré  les  prodiges  de  valeur  accomplis  parle  Sire  de  Barbazan,  la  ville,  où  réi^nait  la 
famine  la  plus  affreuse,  dut  se  rendre  au  roi  Henri  V.  Montereau  et  Meaux  sont  égale- 
ment pris  et  ne  reviennent  au  domaine  royal  cpie  sous  Charles  VII. 

Pendant  la  Renaissance  de  beaux  châteaux  sVlevèr(»nt   dnns  la  région  :  le  cardinal 


ClIAMPEArX.  —  Eglise. 
(Stalle-accoudoir). 


164  SEINE-ET-MARNE 

Duprat  se  fît  construire  une  résidence  somptueuse  à  Nantouillet  en  1525.  Mais  ce  fut 
surtout  à  Fontainebleau  que  le  roi  François  I"  bâtit  un  palais  remarquable.  Au  xii*  siècle 
déjà,  Louis  VII,  épris  des  charmes  de  Fontainebleau,  y  avait  élevé  les  premières  con- 
structions que  Louis  IX  restaura  et  augmenta.  Charles  V  y  eut  une  bibliothèque  impor- 
tante. Charles  Vil  fit  peindre  sur  les  murs  du  château  les  victoires  que  ses  capitaines 
remportèrent  sur  les  Anglais.  Mais  le  véritable  créateur  de  Fontainebleau  fut  François  I*. 
Ce  prince,  à  défaut  des  plus  grands  artistes  italiens  qu'il  avait  mandés  pour  décorer  les 
salles  du  palais  magnifique  élevé  par  des  architectes  français,  dut  se  contenter  d'artistes 
du  second  rang  :  Rosso,  le  Primatice,  Nicolo  del  Abbate.  11  y  reçut,  dans  des  fêles 
magnifiques,  l'empereur  Charles-Quinl,  traversant  la  France  pour  gagner  Gand  révolté. 
Henri  II  continua  les  travaux  de  François  I".  Henri  IV  doubla  la  superficie  des  bâtimenis 
et  des  jardins  et  dépensa  des  sommes  considérables.  Son  fils  Louis  XIll  y  naquit  cl  y 
fut  baptisé  sous  le  dôme  élevé  au-dessus  de  la  porte  Dauphine.  Louis  XIV  y  vint  séjour- 
ner quelques  fois  avant  de  construire  Versailles.  Pendant  sa  minorité,  sa  mère.  Anne 
d'Autriche  y  reçut  Christine  de  Suède  qui  venait  d'abdiquer.  Cette  reine  y  fit  tuer  par 
trois  officiers  de  sa  suite  le  marquis  de  Monaldeschi,  |e  10  novembre  1057,  terminant 
ainsi,  dit  Voltaire,  «  une  galanterie  par  un  crime  ».  Louis  XIV  fut  également  reçu  au 
château  de  Vaux  parle  fameux  surintendant  Nicolas  Foucquet  qui  l'éblouit  par  son  faste. 
Louis  XIV,  auquel  il  portait  ombrage,  poussé  par  Colbert,  lui  fit  payer  cher  ses  exac- 
tions. Banni  d'abord,  il  fut  ensuite  condamné  à  la  prison  perpétuelle  et  interné  au 
château  de  Pignerol  où  il  mourut  en  1080. 

Le  grand  Bossuet  occupa  le  siège  épiscopal  de  Meaux  de  1001  à  170i.  La  révocation  de 
l'édit  de  Nantes  amena  rexpatriation  d'un  grand  nombre  d'industriels  de  la  région.  Aucun 
événement  important  ne  s'y  passe  jusqu'à  Napoléon  1*'.  Le  pape  Pie  VU  fut  reçu  à 
Fontainebleau  en  1804,  quand  il  vint  pour  sacrer  empereur  le  premier  Consul  à  Notre- 
Dame  de  Paris.  II  devait  y  être  retenu  prisonnier  en  1809  et  y  revenir  une  troisième  fois 
signer  le  concordat  de  1813.  Quand  les  alliés  envahirent  la  France  en  1814,  l'armée  de 
Bohème  commandée  par  Schwarzenberg  passait  la  Seine  à  Montereau,  faisant  reculer 
les  maréchaux  Victor  et  Oudinot  qui  cherchaient  à  l'arrêter  dans  sa  marche  sur  Paris. 
Sur  l'ordre  de  Napoléon,  le  maréchal  Macdonald  quitte  Meaux  et  va  les  rejoindre.  Tons 
trois  avec  Napoléon  à  la  tête  de  sa  garde  se  rejoignent  à  Guignes  le  15  février  et  le 
lendemain  culbutent  à  Mormant  les  troupes  de  de  Wrède.  Deux  jours  après,  le  18  février, 
les  Wurlembergeois  voulant  garder  le  pont  de  Montereau  sont  écrasés.  Mais  la  foKune 
trahit  Napoléon.  Le  20  avril,  il  fait  à  Fontainebleau,  dans  la  cour  du  Cheval-Blanc,  ses 
adieux  à  sa  garde. 

La  guerre  franco-allemande  fut  une  calamité  pour  le  département  qui,  placé  entre  Paris 
et  l'Allemagne,  fut  sans  cesse  traversé  par  les  troupes  allemandes,  surtout  pendant  le 
siège  de  Paris.  C'est  à  Ferrières  que  Jules  Favre,  au  nom  du  Gouvernement  de  la 
Défense  nationale,  entama  des  pourparlers  avec  le  prince  de  Bismarck,  le  18  septem- 
bre 1870,  pour  arriver  à  la  conclusion  d'un  armistice.  Bismarck  demanda  l'occupation  de 
Toul  et  de  Strasbourg  par  les  armées  allemandes  et  refusa  le  ravitaillement  de  Paris. 
Ces  conditions  ne  purent  être  acceptées  et  la  guerre  conthnia. 

Gèologfie  —  Topographie 

C'est  au  bassin  de  Paris  qu'appartient  géologiquement  le  département  de  Seine-el- 
Marne.  Trois  sortes  de  terrains  s'y  rencontrent  :  des  terrains  secondaires,  tertiaires  et 
quaternaires.  Le  fond  de  craie  y  est  recouvert  d'une  couche  d'argile  au-dessus  de  laquelle 
se  trouve  du  sable  ou  de  l'argile  siliceux.  Entre  la  Seine  et  la  Marne  se  trouvent  de> 


FONTENAY-THÉSIGNY.  —  Uuiues  Uu  chàltau  du  Vivier-en-Brie. 


16€ 


SEINE-ET-MARNE 


plateaux  tertiaires  éocèncs  où  les  pluies  sont  rares  et  où  Ton  est  contraint,  pour  trouver 
l'eau,  de  forer  des  puits  de  60  à  80  mètres  de  profondeur.  Au  S.  de  la  Seine,  les  terrains 
miocènes  du  Gûtinais  ont  des  rochers  de  grès.  Les  étangs  dont  ils  étaient  parsemés 
autrefois  ont  été  desséchés.  Au  point  do  vue  topographique,  il  forme  dans  son  ensemble 
une  série  de  trois  plateaux  dont  Taltitude  oscille  entre  100  et  150  mètres  et  qui  vont  en 
s'élevant  au  fur  et  à  mesure  que  Ton  se  dirige  vers  le  N.-E.  Le  plateau  du  Gâtinais, 
coupé  verticalement  par  la  vallée  du  Loing  et  qui  se  termine  à  la  rive  gauche  de  la  Seine, 
a  113  mètres  sur  la  rive  gauche  du  Loing  et  137  mètres  plus  loin  à  la  limite  de  Seine-et- 


RECLOSES.  —  Eglise. 
(Fragment  de  retable,  par  Jean  Segogne). 


Oise;  il  atteint  de  135  à  140  mètres  entre  la  rive  droite  du  Loing  et  la  rive  gauche  du 
Lunain,  160  mètres  entre  TOrvanne  et  l'Yonne  et  85  mètres  entre  l'Yonne  et  la  Seine.  Le 
plateau  de  la  Brie,  qui  lui  succède,  va  de  la  rive  droite  de  la  Seine  à  la  rive  gauche  de  la 
Marne;  c'est  un  plateau  très  boisé,  très  bien  arrosé  et  dont  la  richesse  est  proverbiale. 
Voici  les  altitudes  que  l'on  y  relève  :  entre  la  Seine  et  la  Voulzie,  158  mètres;  entre  la 
Seine  d'une  part,  la  Voulzie  et  l'Yerres,  d'autre  part,  137  mètres  au-dessus  de  Nangis; 
entre  l'Aubetin  et  le  Grand-Morin,  203  mètres  à  la  pointe  N.  du  canton  de  Villiers-Sainlr 
Georges;  183  mètres  à  TE.  de  Beton-Bazoche;  154  mètres  au  S.  de  Coulommiers.  Entre 
l'Aubetin,  le  Grand-Morin  et  la  Marne  d'une  part,  et  l'Yerres,  d'autre  part,  on  trouve 
157  mètres  au  N.  de  Rozoy,  100  mètres  à  l'O.  de  Tournan,  95  mètres  à  Brie-Comte  Robert, 
131  mètres  au  S.  du  canton  de  Lagny,  à  Lagny  même  42  mètres;  entre  le  Petit-Morin  et 


o 

eu 


I 


MEAUX.  —  Cathédrale.  Porte  du  bas-côté  N. 


SEINE  ETMARNB 


171 


le  Grand-Morîn  :  201  mètres  à 
lexlrémité  O.  du  canton  de 
Bebais;  183  mètres  au  N.  de 
Rebais.  C'est  entre  la  rive  droite 
du  Petit-Morin  et  la  rive  gauche 
de  la  Marne  que  se  trouve  le 
point  culminant  du  département, 
à  la  butte  Saint-Georges,  215  mè- 
tres (commune  de  Verdelot).  On 
trouve  encore  une  altitude  de 
198  mètres  à  la  pointe  N.  du 
canton  de  Rebais.  Enfin  le  troi- 
sième plateau  situé  sur  la  rive 
droite  de  la  Marne  va  rejoindre 
celui  du  Valois  dans  l'Oise.  On  y 
relève  les  altitudes  suivantes  : 
entre  la  Marne  et  TOurcq  209  mè- 
tres à  TE.  de  Cocherel;  205  mètres 
au  coteau  d'Heurtebise  à  la  li- 
sière du  département  de  l'Aisne; 
ir>i  mètres  sur  la  rive  droite  de 
rOurcq  au  N.  de  May-en-Multien; 
176  mètres  à  Dammartin-en-GoCle; 
124  mètres  dans  la  boucle  au- 
dessus  de  Dampmart.  Le  point  le 
plus  bas  est  près  de  Seine-Port 
où  la  Seine  quitte  le  département 
de  Seine-et-Marne  pour  celui  de 
Seine-et-Oise  :  52  mètres. 


Hydrographie 

Toutes  les  eaux  du  départe* 
ment  appartiennent  au  versant 
de  la  Manche  qu'elles  gagnent 
directement  ou  indirectement  par 
la  Seine.  Ce  fleuve  touche  d'abord 
au  département  de  Seine-et- 
Marne,  et  n'y  rentre  définiti- 
vement, en  amont  de  Villicj*s-sur- 
Seine,  qu'après  un  parcours  de 
4  kilomètres  dans  le  département 
de  l'Aube.  Après  avoir  arrosé  la 
pointe  S.  de  l'arrondissement  de 
Provins,  il  descend  vers  le  S.-O. 
dans  la  direction  de  Montereau 
où  il  reçoit  V Yonne,  puis  coule 
à  rO.   vers   Saint-Mammès   où  il 


CHATEAU- LANDON.  -  Clocher  de  Téglise  Notre-Dame. 


GHAMPHAUX.  —  Eglibc.  Fa(;ade  O. 


SEINE-KT-MARXE 


173 


se  grossit  du  l^ng,  enfin  remonte  vers  le  N.-O.  dans  la  direction  de  Melun  et  de  Corbeil, 
qu'il  arrose  pour  quitter  le  déparlement  entre  ces  deux  villes. 

Il  reçoit  (r.  g.)  ïOrvin,  baigne  Bray-sui»-Seine,  se  grossit  (r.  d.)  de  la  l'onlzie 
augmentée  du  Durtain,  du  Ru  de  l'olangy,  aussi  nommé  l'ieille  Seine,  (r.  gj  de  Vy'onne, 
du  Loing  où  tom- 
bent le  Bez,  le  Fu- 
sain, le  Lunain  et 
rOit'anne,  (r.  d.)  de 
YAlmont  grossi  de 
la  rarvanne,et(r.g.) 
de"  l'École,  Au  de- 
hors du  départe- 
ment, la  Seine  reçoit 
encore  F  Verres  aug- 
mentée du  Rebais  où 
tombent  VYvron  et 
l VI  von,  la  Marne,  qui 
arrose  La  Ferté- 
sous-Jouarre,  se 
grossit  (r.  g.)  du 
PetH'Morin,  (r.  d.) 
de  VOurcq  où  tom- 
bent le  Cli^non  et  la 
Thérouanne,  baigne 
Meaux,  s'accroît  (r. 
g.)  du  GramUMoHn 
qui  arrose  La  Fer  té- 
Gaucher,  Coulora- 
miers  et  Crécy-en- 
Brie  et  où  tombe 
VAuhetin,  enfin  re- 
çoit la  Beuvronne  et 
la  Gomhire  et  quitte 
le  département  pour 
ceux  de  Seîne-et- 
OiseetdelaSelne. 

ÉTANGS.  On  en 
trouve  un  certain 
nombre  d'une  sur- 
face peu  étendue  (le 
plus  considérable 
dépasse     à     peine 

80  hectares).  Leur  superficie  totale  atteint  néanmoins  2000  hectares  environ.  Nous 
signalerons  Tétang  de  Ravanne  dans  l'arrondissement  de  Fontainebleau;  les  étangs 
é'Armainvilliers  et  de  Villefermoy,  les  étangs  de  Fontenailles,  de  Tournan  dîins 
l'arrondissement  de  Melun;  les  étangs  dos  communes  de  Beautheil  et  de  Lnmigny  dans 
l'arrondissement  de  Coulommiers;  enfin  les  étangs  de  la  Loge,  de  la  Preste,  prés  de 
Jouarre.  et  les  étangs  situé?  dans  les  communes  de  Piein^e-Levée,  de  Noisiel  et  de  la 
Haute-Maison  dans  l'arrondissement  de  Meaux. 


PRESLES.  —  Clocher  de  l'église. 


17i  SEINE-ET-MARNE 

CANAUX.  Le  canal  du  Loing,  qui  fait  communiquer  la  Loire  avec  la  Seine  par  Tinler- 
médiaire  du  canal  de  Briare  dont  il  reçoit  les  eaux  à  Montargis,  a  51  kilomètres  de 
parcours  dans  le  département. 

Le  canal  de  VOureq,  qui  a  pour  double  but  d'alimenter  le  canal  Saird-Marli»  et  de 
fournir  de  l'eau  à  Paris,  a  r»7  kil.  700  de  parcours  dans  le  département. 

Le  canal  de  Chalifert,  dont  la  branche  alimentaire  est  établie  à  Saint-Germain-lés- 
(^ouilly  sur  le  Grand-Morin,  a  pour  but  de  raccourcir  la  navigation  en  évitant  un  long 
détour  de  la  Marne \  sa  longueur  totale  est  de  15  kilomètres. 

Le  canal  de  Cornillon,  qui  évite  à  la  batellerie  la  traversée  de  la  ville  de  Meaux,  n'a  pas 
450  mètres  de  longueur. 

Le  canal  de  Chelles,  comme  celui  de  Chaliferl,  a  pour  but  d'abréger  la  navigation  de  la 
Marne.  Son  parcours  est  d(î  5  kil.  750. 

Aqueducs.  L'aqueduc  d(»  la  Vanne^  du  Loinfj  el  du  Lunain  traverse  le  département 
du  S.-E.  au  N.-O.  dans  l'arrondissement  de  Fontaiui^bleau. 

L'aqueduc,  qui  amène  à  Paris  les  eaux  de  la  Dliuis,  traverse  l'arrondissement  de  Meaux 
du  N.-E.  au  S.-O. 

Source  minérale.  Provins  possède  1  source  ferrugineuse  bicarbonatée  {^). 


Climat 

Ce  département  est  sous  rinlluence  du  rUmat  mptanien.  Ce  que  nous  avons  dit  du 
climat  des  départemcMits  de  Seine  et  de  Seine-et-Oise  peut  lui  être  appliqué;  toutefois 
l'écart  enire  les  minima  et  les  maxima  de  température  y  est  un  peu  plus  considérable, 
(^'est  sur  h»  plateau  du  GAtinais  et  dans  l'arrondissement  de  Fontainebleau  que  la  tem- 
pérature est  le  jdus  élevée.  La  région  située  sur  la  rive  droite  de  la  Marne  est  la  plus 
froide. 

La  neige  tombe  rarement  dans  le  département  qui  reçoit  la  quantité  minimum  de  la 
pluie  tondmnl  en  France.  La  liauteur  annuelli»  est  d'un  peu  plus  de  iO  centimètres  seule- 
ment et   la  nature  du  sol   l'absorbe  trop  facilement,  surtout  dans  l'arrondissement  de 
Fontainebleau. 
-  Les  v<*nts  dominants  sont  ceux  de  TO.  et  du  S.-O. 

La  limite  de  cullun*  de  la  vigne  passe  dans  l'angle  X.  du  département,  suivant  h  peu 
près  le  cours  d<»  la  M;îrne,  ce  cpii  permet  d'apprécier  de  fait  la  différence  de  lempéralui-e 
existant  entre  les  parties  N.  et  S.  du  départemenL 


Divisions  administratives 

ÉTENDiK  :  .^00.0."2  liertares. 
Population  :  r)59.0i'*  habitants. 

Arronili-i^omenls          Cantons.  Commune» 

Préfecture    :  Mkh'n 1                           G  97 

'  Coiilminhirrs i                              4  77 

Sous-          )  Ffmtnhiehlnm i                               7  101 

Préfectures  y  Meau,f 1                             7  ir»i 

1                             r»  101 


'ctures    i  Meau.f. 
\  Provins 


Total.   .      5      Total.  .     20         Total.   .    550 


BlilE-COMlE-UOliliKT.  —  Fuiièlru  cl  lusucu.  COlc  E. 


SEINE-ET-MARNE 


LISTE   DES  CANTONS 


Melun Bric-Comle-Hobert,  Le  Chàtelet-en-Brie,  Melun  N.,  Melun  S.,  Marmant,  Touman 

Cuidomwien>.  .     Coulommiers,  La  rerlé-Gaucher,  Uebais,  Kôzoy-en-Brie. 

FunUiineblcan.     Châleau-Laiidon,  La  Cliapellc-la-Reine,  Fontainebleau,  Lorrez-le-Bocage,  Mon- 

tcreau-Faut- Yonne,  Moiel-sur-Loing,  Nemours. 
Meiiux Clayc-Souilly,  Crécy-en-Brie,  Dammarlin-en-Gocle,  La  Ferté-sous-Jouarre,  Lagny, 

Lizy-sur-Oui'cq,  Meaux. 
Provins .   .   .  *.    Bray-sur-Seine,  Donneraai*ie-cn-Monlois,  Nangis,  Provins,  Villiers-St-Georges. 


Cultes 

Culte  catholique.  Èvèché  :  Meaux.  Le  diocèse  de  Meaux  comprend  le  dé[)artenient 
de  Seine-et-Marne;  il  est  suITragant  de  Paris.  La  presque  totalité  des  habitants  y  est 
catholique.  On  y  compte  59  cures,  402  succursales-  et  8  vicariats.  11  a  un  grand  séminaire 
à  Meaux.  Un  certain  nombre  d'ordres  religieux  dliommes  et  de  femmes  se  livrent  soit  à 
l'enseignement,  soit  h  la  vie  contemplative.  Les  pèlerinages  les  plus  célèbres  sont  ceux 
de  Notre-Dame  de  Bon-Secours  fondé  en  1601  près  de  Fontainebleau,  Notre-Dame  de  la 
Cave  à  Chamigny,  Notre-Dame  du-  Chêne  à  Crouy-sur-Ourr(f,  Notre-Dame  de  Laprny 
(1128),  Notre-Dame  de  Melun,  dont  l'origine  remonte  à  Charlemagne  ou  à  Clovis,  Noire- 
Dame  du  Chêne  de  Breuilly,  près  de  Donnemarie,  dont  labbaye  a  été  fondée  en  1118, 
Notre-Dame  du  Puy,  à  Eigy,  Notre-Dame  de  Pitié  de  Verdelot  (xvii*  s.),  Notre-Dame  de 
Rampillon,  enfin  celui  de  Bussy-Saint-Marlin,  près  Lagny,  qui  possède  un  fragment  de 
la  chape  de  saint  Martin. 

Culte  protestant.  Ce  culte  est  professé  par  environ  2500  personnes,  surtout  dans 
l'arrondissement  de  Meaux.  Cette  ville  possède  un  consistoire  avec  5  sections. 

Culte  Israélite.  Un  peu  plus  de  300  habitants  le  pratiquent. 


Armée 

Ce  département  dépend  du  V*  corps  et  fait  partie  de  la  .V  région;  il  comprend  5  subdi- 
visions :  Fontainebleau,  Melun  et  Coulommiers.  Melun  possède  i  bataillon  d'infanterie  et 
1  régiment  de  cavalerie  (dragons);  Coulommiers  possède  1  bataillon  d'infanterie;  Fon- 
tainebleau, outre  l'École  d'a|)plication  du  génie  et  de  l'artillerie  qui  existait  à  Metz  avant 
1870,  possède  1  bataillon  d'infanterie,  1  régiment  de  cavalerie  (dragons),  1  escadron  du 
Train  des  Équipages  militaires,  des  détachements  du  génie,  du  service  de  la  rcmonlc, 
4  batteries  d'artillerie,  des  commis  et  ouvriers  d'administration,  Meaux  possède  \  régi- 
ment de  cavalerie  (hussards)  ainsi  que  Provins  (dragons).  En  outre  le  département 
ressortit  à  la  5'  légion  de  gendarmerie  (Orléans). 


Justice 

Seine-et-Marne  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Paris.  Il  y  a  une  Justice  de  paix  dans 
chaque  canton.  1  Tribunal  de  i"  instance  dans  chaque  arrondissement.  Meaux,  Melun« 
Provins  et  Montereau  ont  en  outre  un  Tribunal  de  commerce. 


1*UUV1.NS.  —  Uonjou  ou  glu^^t'  luur,  dilu  Tour  de  Cc&ar. 


12 


SLl.NE-EI-MAR.NE.  2. 


178 

Instruction  publique 

Ce  département  ressortit  à  TAcadémie  de  Paris;  il  n*a,  en  fait  d'éiablissemenl 
d'enseignement  supérieur,  que  le  Laboratoire  de  biologie  végétale  du  Pré-Larcher, 
situé  près  de  la  gare  de  Fontainebleau.  Cette  même  ville  possède  TÉcole  d'application 
du  génie  et  de  l'artillerie,  dépendant  du  ministère  de  la  guerre.  Installée  en  1871  et 
réorganisée  en  1897,  elle  recrute  ses  élèves  à  l'École  polytechnique. 

L'enseignement  secondaire  conq)te  4  collèges  :  le  collège  J.  Amyot,  à  Melun;  le 
collège  Carnot  à  Fontainebleau,  et  les  collèges  communaux  de  Coulommiers, 
de  Meaux  et  de  Provins.  Tous  ces  établissemenls  distribuent  l'enseignement  classique 

et  renseigne- 
ment moderne. 
Meaux  a  do 
l>lus   un  petit 

séminaire 
fondé  en  18:23  à 
Avon  et   trans- 
ie ré  à  Meaux  en 
18î»U. 

11  y  a  des  éta- 
blissements 
d'enseigne- 
ment secon- 
daire libre  à 
Juilly,  à  Meaux 
et      à      Melun. 
Pour  les   lilles, 
il     y      a      des 
cours  secon- 
daires à  Fon- 
tainebleau et  à 
Meaux. 
Le  n  s  e  i  g  n  e 
ment  primaire  recrute  ses  professeurs  dans  les  deux  écoles  normales  d'institu- 
teurs et  d'institutrices  que  possède  Melun. 

11  y  a  des  écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Brie-Comte-Robert  et  à 
Nemours,  où  sont  admis  les  boursiers  de  l'État.  Melun  a  une  école  primaire  supé- 
rieure de  filles,  où  sont  adnn'ses  les  boursières  de  l'Ktat.  Des  cours  complémentaires 
existent  à  Bray-sur-Seine,  Lagny,  Meaux,  Montereau,  Nangis  et  Tournan.  11  y  a  des 
pensionnats  primaires  à  la  Ferté-sous-Jouarre.  Lagny,  Tliorigny. 

Enfin  à  Monlevraiîi  existe  une  école  d'apprentis  (École  d'Alembert)  possédant 
des  ateliers  d'ébénisterie  et  de  lypograpliie  pour  les  enfants  moralement  abandonnés  du 
département  de  la  Seine. 


PROVINS.  —  K-lisc  S.iinle  Croix.  Fouis  luiplisinnnx. 
Ba»-reliel'.  Biiplèino  scij^iicurial  (xvi'  >.}. 


Le  département  ressortit  en  outre  à  larrund'  minéralogique  de  Paris  (division  du  N.-O.j. 

à  la  7)'  région  agricole  (N.) 

—  —  à  la  10'  conservation  des  Forêts  (Melun). 

—  —  à  la  L*  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 


PROVINS.  -  Cave  de  la  Grange  nux  Dîmes. 


ISO 

Agriculture 

eine-et-Marne  est  un  d<^parlement  ossenliellement  acrricole:  la 
lY^gion  qui  porte  le  nom  de  Brie  est  justement  célrhrc  pour  ses  cul- 
tures et  ses  récoltes.  Au  premier  rang  des  céréales  se  place  l'avoine 
dont  la  qualité  est  tout  à  lait  supérieure;  la  production  en  dépass<» 
celle  de  toutes  les  autres  céréales.  De  ménuï  la  production  en 
fourratçe  est  extrêmement  importante  et  l'emporte  de  beaucoup 
sur  la  consommation  d  i  bétail.  Celui-ci  est  très  nombi*eux;  cer- 
taines régions  du  déparlement  engraissent  des  veaux;  l'espèce  ovine,  très  répandue, 
fournit  annuellement  16  000  quintaux  de  laine.  Un  produit  important  est  encore  celui 
du  miel  qui   est  justement   estimé.  Le  vin  y  est  médiocre  mais  le  cidre  excellent.  La 

culture  de  la  betterave  à 
sucre  y  grandit  tous  b^s 
jours.  S(»ine  etMarne  est 
d'ailleurs  un  département 
qui  progresse  au  point  de 
vue  agricole  :  les  bonnes 
métbodes  et  l'emploi  judi- 
cieux des  engrais  y  sont 
en  bonneur.  Voici  la  répar- 
tition approximative  de  l'en- 
semble des  cultures. 

H«»clarp>. 

Céréales *2SIMK)0 

Prairies     nalnrolles    et 

nrlifirielles ÎH).000 

Pommes  rie  tonc.  .  .  .  la.tMMI 
Betleraves  à  sucre.  .  .  IS.mHI 
Betteraves  fourraj^ères.     20.001) 

Foi-èts  et  bois lOri.CHMI 

Plantes      oléagineuses 
(colza,  lin.  o'illette).   .  r.<m 

Vitrnes 'é..VKl 

Jachères sri.iWO 

Divers ir».000 

On  y  trouve  de  fort  belb's  exploitations  agricoles  comme  la  ferme-modèle  du  Buisson 
î\  Noisiel.  celle  de  Sivry Courtry,  celles  d'Arcy  et  de  Sainl-Siméon  (laiteries),  etc. 

La  culture  des  roses  y  est  l'objet  de  soins  spéciaux;  une  société  d'expérimentation 
horticole  rosiériste  existe  h  Brie Comte-Bobert.  Les  principales  pépinières  de  rosiers 
sont  à  Dammarie-les-Lys.  Brie  Comte-Bobert,  Coubert.  Grégy,  Grisy-Suisnes,  LieusainI, 
Nemours,  Le  Mesnil  Amelot.  La  Ferté-sous-Jouarre.  Lagny,  Provins,  Fontaine-Fourches. 

Courtry  a  des  plantations  de  cassis.  Cbailly  des  aspergeries  au  Fay.  Fontainebleau  et 
Thomery  produisrMit  le  fameux  raisin  de  chasselas. 

L'horticulture  est  en  honneur  à  Thomery  et  à  Montereau,  et  la  culture  maraîchère  à 
Saint-Pierre-lès-Nemours,  etc. 

Les  fromages  de  Brie,  dont  la  réputation  est  universelle,  se  fabriquent  à  Coulora. 
miers,  la  Celle-sur-Morin.  Sains,  la  Houssaye.  Samois.  Chaintreaux,  Oissery,  Egligny.etc 

Les  cent  l'es  d'apiculture  sont  h  Acbères.  Boissy-aux-Cailles.  la  Chapelle-la-Rein«». 
Garenlreville.  Le  Vaudoué  produit  des  œufs  de  fourmis.  Rebais  possède  un  orphelinat 


PROVINS. 


Itlglisp  Sninto-Croix.  Bas-r«Mô  N. 
Chopilenii. 


182 


SEINE-ET  MARNE 


agricole,  Glaye-Souilly  un  haras.  Les  fruits  à  noyaux  et  à  pépins  sont  abondants  et 
savoureux;  on  les  récolte  surtout  dans  la  partie  N.  du  département.  Seine-et-Marne  est 
un  des  centres  les  plus  giboyeux  de  la  France,  grâce  surtout  à  ses  chasses  réservées. 
Ses  rivières  sont  peuplées  d'espèces  très  variées  de  poisson.  Les  bois  et  les  forêts  occu- 
pent plus  de  la  cinquième  partie  de  la  surface  du  département.  La  plus  importante  à  tous 
les  points  de  vue  est  celle  de  Fontainebleau,  avec  ses  dépendances  des  bois  de  Valence  à 
TE.  et  de  la  Commanderie  au  S.;  puis  viennent  la  forêt  de  Crécy  (5000  hectares),  la  forèl 
d'Armainvillicrs  avec  celle  de  l'Échelle  et  le  bois  de  la  Grange  au  S.;  les  forêts  de 
Jouy,  de  Sourdun,  du  Rougeau  qui  se  prolonge  dans  Seinc-et-Oise,  les  bois  de  Blandy, 
du  Fresnoy,  de  Malvoisine,  de  Nantpau-sur-Lunain,  de  Saint-Germain-Laval,  de  Saint- 
Martin  et  enfin 
de  Villefernioy. 

Industrie 


La  grande  in- 
dustrie compU* 
un  certain  nom 
bre  d'élablissc- 
nuMils  dans  w 
déparleinent. 

Au  premier 
rang,  il  faut 
signaler  l'usine 
de  Noisiel  oecu- 
(Kint  l'ÔOO  ou- 
vriers et  pro- 
duisant annuel- 
lement 15  mil- 
lions dv.  kil.  de 
chocolat,  la  ma- 
nufacture de 
faïence  et  por- 
celaine de  Monlereau  où  trav.iillenl  S50  ouvri<Ts.  La  niinol(M*i(».  <|uoique  en  décrois- 
sance, compte  encore  iOO  moulins  et  les  sr\\\s  élîiblissemenls  de  Meaux  livrent  au  com- 
merce 150000  quintaux  de  farine  par  an.  Les  nombreuses  carrières  de  pierres  ou  do 
grés,  de  meules  de  moulins  font  vivre  |)his  de  .lôOO  ouvriers.  Les  papeteries  de  la 
Société  du  Marais  et  de  Sainte-Marie,  d<'  la  Han(|ue  de  France,  celles  deChâteau-Landon, 
de  Souppes,  etc.,  produisent  pour  i)rès  iU\  ti 000000  de  fr.  de  papiers  de  toutes  sortes. 
La  ganterie  occupe  également  de  1000  à  1500  ouvrières.  Ouant  aux  usines  à  sucre, 
elles  produisent  près  de  ti5  000  000  de  kil.  de  sucre  et  10000000  d(;  kil.  de  mélasse  par 
an.  Les  distilleries  d  alcool  livrent  50  000  hectolitres  dalcool  de  toutes  sortes.  L'impri- 
merie se  développe  surtout  an  déhinient  de  Paris. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  -  Moulins  à  farine  :  Maincy,  Combs-la-Ville. 
Soignolles,  Courtomer,  Venieuil-lKtaiiL'.  Vèhles.  Conlommiers.  Guérard.  Pommeuse. 
Saint-Augustin,  Cliauflry,  ()rly-snr-.M<Min.  la  Tréloii-e,  V(»rdelot.  Villeneuve-sur-Bellol. 
Boulancourt,  CliAteau-Landon.  Hrausie.la  Madeleine.  Soup})«'s.  Bl(»nnes.  Paley,  Esmans. 
Moret,  Monligny,  Nemours.  Hourron.  (iiM'z-sur-I.olnrr,  Xanteau.  Nonville.  Treuzy.  Meaux. 
Claye-Souilly,  Annet-sur-Marne,  Comi»ans.  Messy,  Sainl-Mesme>,Crécy-en-Brie,Couilly, 


PROVINS.  -  K-Ijso  SninI  Oiiiriîiro. 
Cliapilt'iiu  ik's  Jl^c«llllL•^  de  la  >{icrislic. 


i 


< 

-3 

oa 


o 


< 
S- 
7. 

O 


I 

< 

5 

u 

s 

H 

y, 

o 


MORET-SUIt-LOING.  -  Porte  de  Bourgogne. 


SETNE. ET  MARNE 


187 


Esbly,  Villiers-sur-Manie,  Thieux,  la  Ferté-sous-Joiiarre,  Jouarrc,  Lagny,  Bussy-Saint- 
Georges,  Conches,  Lizy-sur-Ourcq,  Congis,  Douy-la-Ramée,  May-en-Mullien,  Puiseux, 
Provins,  Poigny,  Sainte-Colombe,  Saint-Loup-de-Naud,  Fontaine-Fourches,  Sainl-Sauveur- 
lès-Bray;  Biscuits  :  Montereau;  Pâtes  alimentaires  et  Vermicellerie  :  Chelles, 
Meaux;  Pains  à  cacheter  ;  Jouy-sur-Morin;  Féculerie  :  Le  Pin;  Amldonnerie  : 
Meaux;  Brasseries  :  Meaux,  Melun;  Sucreries  :  Ponthierry,  Saint-Fargeau,  Chevry, 
Lieusaiut,  Guignes,  Coulouiniiers,  Souppes,  Montereau,  Villenoy,  Milry-Mory,  Lizy- 
sur-Ourctj,  Provins,  Bray-sur-Seine,  Kgliguy,  Vinipelles,  Nangis  ;  Râperles  de  bette- 


PROVINS.  —  Porte  St-Jcau  (ville  haute).  Vue  tu  dehors  de  la  ville. 


raves  :  Vaudoy,  Chevrainvilliers,  Chauconin,  Charny,  Juilly,  Oissery,  Bussy-Saint- 
Georges,  Coupvray,  Marcilly,  Villuis  ;  Chocolaterie:  Noisiel,  Dammarie  les-Lys;  Mou- 
tarde :  Meaux;  Caramels  :  Coubert;  Distilleries  :  Melun,  Coubert,  Lieusaint,  Mor- 
manl,  Aubepierre,  Charapeaux,  Grisenoy  (Bois-Boudranj,  Salins,  Varennes,  Meaux, 
Villenoy,  Messy,  Guizy,  Juilly,  Villeneuve-sousDanimartin,  Noyen-sur-Seine;  Huilerie: 
Bombon;  Vinaigrerie  :  Lagny;  Cidreries  •  Borabon,  Tournan,  Chaumes,  la  Celle  sur- 
Morin,  Bouleurs,  Thenizy,  Villeneuve-les-Bordes,  Jouy-le-Châtel;  Scieries  méca- 
niques :  Melun,  Dammarie,  Coulommiers,  Sains,  Faremoutiers,  Voulx,  Montereau, 
Treuzy.  Meaux,  Villenoy,  Claye-Souilly,   Montry,  Saint-Fiacre,  Thieux,  la  Ferté-sous- 


SE ÎNE- ET- MARNE  18« 

Jotiarre,  Lagny.  Lizy-sur-Ourcq,  Provins»  Sainte-Colombe,  les  Ornies-sur-Voulrie,  \an- 
gis:  Sabots  et  Galoches  :  Courpalay.  Fa remoii tiers,  la  Chapelle-la-Reine,  Voulx, 
Egreville,  Chàteau-Landon,  Melun,  Coulommiers,  la  Celle-sur-Morin,  Rebaix,  Fontenay- 
Trésigny,  Toiiquin,  Montereau,  Moret,  Champagne,  Meaux,  Jaignes,  Fontaine-Fourch«»H, 
Monligny-Lencoup,  Sancy-lès-Provins ;  Outils  pour  boulangers  et  Tailles  :  la 
Ferlé-Gaucher;  Fourches:  Montmachoux;  Outils  en  bols:  Saint-Gennain-l^s-Couiliy; 
Échelles  :  Nanleuil-sur-Marne,  Saacy-sur-MHrne;  Tarares  :  Chalaulre-la-Petite:  Blu- 
toirs :  Meaux;  Claviers  de  piano  :  Provins;  Anches  pour  instruments  :  Morel; 
Chaises  :  La  Ferlé  Gaucher,  la  Ferlê-sous-Jouarre  ;  Talons  de  chaussures.  Bâtons 
de  chaise, Caisses  d'emballage  :  Claye-Souilly,  Crécy-en-Brie;  Damiers  :  Condé- 
Saînte-Libiaire;  Billards:  La  Chapelle-la-Reine;  Meubles  :  Avon,  Lorrezle  Bocage; 
Vannerie  :  Rebais,  la  Tréloire,  Villeneuve-sur-Bellot,  Fonlenay-Trésigny,  Égrevillo, 
Monlereau,  Morel,  Thomery,  Nemours,  Crécy-en-Brie,  Crouy  sur  Ourcq;  Treillage  : 
Monligny-Lencoup;  Margotins  :  Villeneuve-Sainl-Denis;  Allume-feux  :  La  Celle-sur- 
Morin;  Brosserie  :  Monlereau.  Meaux,  Claye-Souilly,  Lagny,  Chalaulre-la  Petite,  Mon- 
ligny-Lencoup; Caoutchouc  :  Congis;  Confiserie  :  Dammarie-les-Lys,  Sucres 
d*orge  :  Morel;  Conserves  de  légumes  :  Meaux,  Varreddes;  Stéarinerie  et 
Suifs  :  Coulommiei-s,  la  Ferlé-Gaucher,  Monlereau,  Sainl-Pierre-lésNemours,  Meaux, 
Provins,  Poigny. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES— Tourbières  :Longueville;  Sable  de  rivière: 
Monlereau;  Carrières  de  sable  :  Bombon,  Fontainebleau,  Morel,  Nemours,  Ormes- 
son,  Ilermé.  Nangis;  Grès:  Bombon,  Sains,  Fontainebleau,  Episy,  Nemours,  Ormesson; 
Pierres  meulières  :  Ponthierry,  Brie-Comte-Robert,  Tournan,  Chaumes,  Liverdy, 
Ozouer-le-Voulgis,  Fonlenay-Trésigny,  Recloses,  le  Vaudoué.  Châleau-Landon,  la  Made- 
leine, Souppes,  Sainl-Ange-le-Vieil,  V^oulx,  Bagneaux,  Meaux,  Isles-lès-Villeneuve,  Précy 
sur-Marne,  Jouarre,  Sept-Sorls,  Thorigny  (albâtre),  Longueville,  Chalaulre-la-PeliU; 
Pierres  pour  meules  à  moulins:  Jouarre,  Germigny-sousCoulombs,  la  Ferté  sous- 
Jouarre.  Reuil;  Chaux  :  Melun,  Brie-Comle-Robert,  Valence-en-Brie,  Dammarlin-sur- 
Tigeaux,  Mortcerf,  ChAleau-Landon,  Monlereau,  Ksmans,  Nemours,  Bagneaux,  Provins, 
Sainl-Loup-de-Naud,  Hermé,  Cessoy,  Villiers-Saint-Georges;  Plâtre  :  Melun,  Sainl-Cyr- 
siir-Morin.  Avon,  Egreville,  Voulx,  Sainl-Pierre-lès-Nemoui»s,  Meaux,  Crégy,  Nanteuil-lès- 
Meaux,  Penchard,  Quincy-Segy,  Claye-Souilly,  Annel-sur-Marne.  Villeparisis,  Villevaudé, 
Monthyon,  Sainl-Mard,  la  Ferlé-sous-Jouarre,  Bussières,  Citry.  Luzancy,  Saacy-sur- 
Marne,  Sain l-Jean-les-Deux- Jumeaux,  Signy-Signels,  Lagny,  Chelles,  Vendrest,  Nangis: 
Ciment  :  Melun;  Blanc  :  Châleau-Landon,  Monlereau,  la  Ferlé-sous-Jouarre: 
Briques:  Brie-Comle-Roberl,  Blandy,  Coulommiers, la  Ferlé-Gaucher,  Mortcerf,  Vaudoy, 
Thoury-Ferroltes,  Monlereau,  Salins,  Saint-Pierre-lès-Nemours,  Nanleuil-lès-Meaux, 
Fresnes,  la  Ferlé-sous-Jouarre,  Monlgé,  Luzancy,  Provins,  Sainte-Colombe,  Montigny-le 
Guesdier,  Montigny-Lencoup,  Jouy-le-Châtel,  Maison-Rouge-en-Brie;  Tuiles  :  Brie- 
Comle-Robert,  Blandy,  Coulommiers,  la  Ferlé-Gaucher,  Rebais,  Hondevilliers,  Fonlenay- 
Trésigny,  Mortcerf,  Vaudoy,  Avon,  Vulaines-sur-Seine,  Egreville,  Thoury-Ferrottes, 
Villebéon,  Monlereau,  Salins,  Nemours,  Sainl-Pierre-lès-Nemours,  Treuzy,  Nanteuil-Iès- 
Meaux,  Fresnes,  Monlgé,  Luzancy,  Poigny,  Hermé,  Donnemarie-en-Monlois,  Cessoy, 
Dontilly,  Lizines,  Montigny-Lencoup,  Jouy-le-Châlel,  Vieux-Champagne,  Villiers-Sainl- 
Georges,  Champeenest;  Poterie  :  Rebais,  Montigny-Lencoup,  Maison-Rouge-en-Brie, 
Terres  réfractai res  :  Monlereau,  la  Grande- Paroisse,  Sainl-Germain-Laval,  Salins, 
Varennes,  Thomery,  Longueville,  Poigny,  Dontilly;  Céramique  :  Fontainebleau, 
Monlereau,  Morel,  Montigny,  Provins;  Verrerie  :  Sablonnières,  Bagneaux;  Verres 
d'optique  :   Sammeron,    Longueville,    Poigny;   Loupes  :   Esbly  ;    Taillerie    de 


1 90  S  E  1 X  E  -  E  T .  M  A  n  N  F. 

cristal  de  roche  :  Saint-Siméon  ila  Vacherie):  Taillerie  de  diamants  :  Nemours. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  -  Fonderies  :  Pommeuse  (Courtalin), 
Montereau,  Meaiix,  Lizy-siir-Oiircq,  Provins;  Constructions  métalliques  :  Meaux. 
Lizy-sur-Oiircq,  Provins;  Constructions  de  moulins  :  La  Ferté-sous-Joiiarre; 
Métallurgie  :  Sainl-Méry  (perles  et  pointes  d'acier),  Poiitcarré  (serrures),  Mouroux 
(couverts  en  métal  l)lanc,  tire-bouchons,  nickel),  Villeneuve-sur-Fîellot,  Esmans  et  la 
Grande  Paroisse  (acier  poli),  Montereau  (limes),  Montigny  (cadenas  et  serrures  pour 
meubles),  Thomery  (sécateurs),  Lizy-sur-Ourcq  (Terro-nickel,  trélîlerie,  tuberio,  Longue- 
ville  (tubes  sans  soudure);  Quincaillerie  :  Saint-Marlin-des-Champs  (Maison-Dieu): 
Bijouterie  en  cannes  et  articles  de  Paris  :  Villeparisis  ;  Bascules  :  Meaux: 
Polisserie  sur  acier  :  Poigny;  Instruments  de  chirurgie  :  Bray-sur-Seine: 
Appareils  de  chauffage  pour  serres  :  Lagny:  Instruments  aratoires:  Lieu- 
saint,  Achères.  Montereau,  le  Mesnil-Amelot,  Changis,  Sainte-Aulde,  Saint-Jean-les-Deux- 
Jumeaux,  Congis,  Coulombs,  Etrépilly,  Nangis,  Jouy-le-Châtel,  Champcenest,  Voulton: 
Électricité  :  Combs-la-Ville  (lampes  à  incandescence),  Tournan,  Morel  léchiim^e  . 
Bourron,  Lagny  (accumulateurs). 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  —  Produits  chimiques  :  Saint-Fargeau.  Pon- 
thierry,  Meaux:  Engrais  :  Dammartin-sur-Tigeaux,  Ury,  Saint-Pierre-lés-Nemours  ; 
Vernis  :  la  Chapelle-la-Reine,  Varennes;  Encaustiques  et  Pâtes  :  Villeparisis. 
Champcenest;  Désinfectants  :  Villeparisis;  Teinturerie  :  Lagny;  Blanchisserie: 
Dammarie-les-Lys. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  —  Bonneterie  :  Montereau,  Meaux,  Xanleuil-lés- 
Meaux;  Broderie  :  Mormant;  Corsets  :  Orly-sur-Morin,  Nemours,  la  Ferté-sous- 
Jouarre,  Jouarre,  Saacy-sur-Marne,  Lagny,  Provins;  Confections  :  Mormant.  Lagny: 
Couvre-pieds  :  Boulours  ;  Lacets  :  Rozoy-en-Brie  :  Équipements  militaires  * 
Lizy-sur-Ourcq:  Passementerie  :  Méry-sur-Marne,  Saacy-sur-Marne:  Soierie  :  La 
Grande-Paroisse  ;  Corderies  .  La  Ferté-sous-Jouarre,  Meaux. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  —  Tanneries  :  Melun,  Coulommiers,  Mouroux.  Mon- 
tereau, Crt»cy-en-Brie,  Lagny,  Pomponne,  Provins;  Maroquinerie  :  Champeaux. 
Lagny;  Chamoiserie  :  Villiers-sur-Marne:  Corroierie  :  La  Chapelle-sur-Crécy : 
Chaussures  :  Montereau;  Fourrures  :  Melun:  Chapeaux  :  Nemours;  Ganterie  : 
Fontainebleau,  Montereau,  Grelz,  Dammarlin-en-Got^le,  lo  Mesnil-Amelot,  Mont|?é. 
Moussy-le-Neuf,  Mitry-Mory,  Claye-Souilly;  Papeteries  :  Boissy-le-Châtel.  Chailly-en" 
Brie  (Pontmoulin),  Jouy-sur-Morin  (Chair-aux-Gens,  Crèvecœur),  Saint-Rémy-de-la- 
Vanne  (Moulin  du  Pont),  Château-Landon  (Moulin  d'Egreville),  Souppes  (Cercanceau). 
Jouarre;  Sacs  à  papier  :  Moret.  Ecuelles;  Fleurs  artificielles  :  Trilporl;  Filtres 
en  toile  et  feutre  :  Compans;  Imprimerie  :  Coulommiers,  Nanteuil-lès-Meaiix, 
Lagny,  Chelles;  Impression  sur  étoffes  :  Claye-Souilly,  Annet-sur-Marne;  Carros- 
serie :  Champeaux;  Voitures  :  Crécy-en-Brie;  Orgues  :  Mareuil-lès-Meaux;  Cons- 
truction de  bateaux  :  Le  Mée,  Montereau,  Saint-Mammès,  Condé-Sainte-Libiaire. 
Lizy-sur-Ourcq;  Briquettes  de  charbon  :  Ecuelles;  Moulin  à  tan  :  Moret,  Ecuelles: 
Toiles  peintes  :  Claye-Souilly;  Dynamite  :  Cugny. 

Enfln  rinduslrie  des  transports  par  eau  est  assez  importante;  il  y  a  un  port  â 
Tigeaux,  sur  le  Grand-Morin  et  d  awlres  à  Moret  et  à  Saint-Mammès  sur  le  Loing. 

Commerce 

Le  rôle  du  département  consiste  surtout  dans  l'approvisionnement  de  Paris;  aussi  lo 
principal  commerce  est-il  celui  de  l'exporlalion.  Seine-et-Marne  fournil  outre  les  graias 


SEINE   ET   MARNE 


191 


et  farines,  le  lait,  les  œufs,  la  volaille,  le  fromage,  les  fruits,  le  gibier,  le  sucre,  l'alcool, 
la  bière.  11  exporte  aussi  des  laines,  du  bois,  des  arbustes  et  des  fleurs,  des  conserves 
de  légumes,  du  chocolat,  des  porcelaines  fines  et  communes,  des  cylindres  et  des  globes 
de  verre,  du  papier,  des  toiles  peintes,  des  meules  à  moulins,  des  grès,  des  pierres  à 
bàlir,  des  briques  et  tuiles,  de  la  poterie,  de  largile,  de  la  chaux,  du  plâtre,  des  cuirs,  de 
la  quincaillerie,  des  articles  d'ameublement,  de  toilette,  des  dragt'^es  et  de  la  confiserie 
Quant  au  commerce  de  l'importation,  il  se  borne  à  la  fourniture  de  la  houille  néces- 
saire aux  usines  et  aux  matières  premières  indispensables  aux  industries  du  déiiartement. 


ÉGLIGNY.  —  Abbavc  de  l*rcuillv.  Iiiltiieur  dus  ruines.  Cùlé  S. 


Les  marchés  les  plus  importants  sont  ceux  de  Meaux,Coulommiers,  La  Ferlé-Gaucher 
et  Nangis. 


Voies  de  communication 


Chemins  de  fer 5^22  kil. 

Hontes  nationales 517  ^ 

Roules  départementales  (41)  .    .  lOi'J  r 
Clioniins  de  grande  communica- 
tion (118). t2.VJ5  t 

Chemins  vicinaux  ordinaires  .    .  2975  » 

Rivières  navigables  :  Seine  ...  106  » 

—               —            Yonne.  .    .  16  » 


Rivières  navigables  :  Marne. 

—  -      Grand-Moriii 
Canaux  :  du  Loing  .    . 

—  de  rOurctf.  . 
de  Chalifert . 
de  Cornillon. 
de  Chelles    . 


88  kil.  ÔOO 

16  » 

r.i  » 

67  kil.  700 

0  kil.  125 

5  kil.  7:)0 


C *  *^   »  Wâk'^ 

w 

ûj 

il 

IW  SEINE  ET-MARNE 

elun  est  dominé  au  X.  par  une  colline  sMnclinant  en  pente  douce  vers 
la  rive  d.  de  la  Seine  qui  le  coupe  en  deux  parties  et  y  forme  une  île, 
berceau  de  Tantique  Melodtumm.  \u  du  terre-plein  du  chemin  de  fer,  il 
présente  un  aspect  assez  agréable  :  l'horizon,  d'où  émergent  les  tours  de 
l'église  yotre-Dame,  le  clocher  pointu  de  l'église  Saint-Aftpais  et  celui  de 
Sainl'Darlhélemy.  est  fermé  à  d.  par  le  château  de  Vaux-lePenil  entouré 
d'un  beau  parc  et  à  gauche  par  les  luUiments  de  la  Préfecture  dominés 
eux-mêmes  par  le  Collège  et  les  nouvelles  rasernes  d'infanterie  et  de  cava- 
lerie. Le  quartier  Saint-Ambroise,  qui  s'étend  de  la  gare  à  la  Seine,  est  régulièrement  bâti  et 
percé  de  belles  avenues;  il  renferme  quehjues  usines,  les  abattoirs^  Vérole  normale  de  filles  et  un 
quartier  de  cavalerie  installé  dans  les  anciens  couvents  de  la  Visitation  et  des  Ursulines,  le 
quartier  AiujeveaUy  ai)pelé  à  disparaître  bientôt. 

La  pointe  E.  de  l'île  Saint-Ktienne  est  entièrement  occupée  par  la  Maison  rentntle  de  fot^e  et  de 
détention^  élevée  sur  l'emplacement  d'un  couvent  et  de  l'hôpital  i<ainl-yicolas  et  agrandie  à 
diverses  époques;  700  détenus  environ  y  sont  renfermés  se  livrant  à  des  travaux  variés  accom- 
plis au  milieu  du  silence.  L'église  SoU'^-Dume  (xi*  s.),  presc|ue  enclavée  dans  les  constructions 
de  la  Maison  centrale,  a  été  restaurée  avec  goût  en  18Gîi;  dominée  par  ses  deux  tours  carrées 
terminées  par  des  clochei^s  en  pyramide  réédiliés  en  1858,  elle  est  précé<lée  d'une  façade  assez 
élégante  dont  le  porche  central  a  ses  niches  vides  de  statues;  un  écusson  armorié  est  sculpté 
dans  la  pierre  de  chaque  côté  de  ce  porche  et  au-dessous  de  la  rose  ipii  le  domine:  la  porte,  en 
bois,  est  du  xvr  siècle  ainsi  que  les  deux  autres  portes  latérales.  A  l'intérieur,  on  remai-que  les 
deux  chapelles  des  bas-côtés  réunies  au  chœur  par  un  porli<pie  ogival  et  la  double  pierre  tom- 
bale de  Denis  de  Chailly  et  de  sa  femme  (lii'i).  La  Maison  de  la  l'iromtê,  dont  il  reste  encore 
deux  fenêtres  à  lucarne  du  xvr*  siècle  et  qui  appartint  au  surintendant  l'ouquel,  est  non  loin  de 
là  ainsi  cpi'une  belle  Kmle  de  fi<irçons.  A  la  pointe  O.  de  l'île,  on  aperçoit  la  Ttntr  dite  de  f  »»ir, 
sru'  laquelle  s'élève  une  construction  moderne  et  dont  la  base  est  le  seul  reste  du  château  des 
rois  de  France  transformé  en  prison  d'état  au  \\v  siècle  et  démoli  au  xviir  siècle.  Dans  cette  i>ar1i«» 
de  l'Ile,  qui  renferme  un  moulin  à  farine,  on  remarque  encore  le  Prieuré  SttintSauveur  et  sou 
cloître,  transformés  en  |>ropriétés  privées.  Au  delà  de  l'île  s'étend  la  ville  commerçante  et  admi- 
nistrative. C'est  là  que  s'élèvent  les  monuments  les  iilus  inqiortants  et  l'église  la  plus  considt*- 
rable  :  Saint-Aspais  (xvr  s.),  de  forme  irrégulière  et  dont  la  façade  plus  étroite  au  portail  qu'au 
chevet  est  surmontée  à  g.  «l'une  tour  carrée  terminée  par  un  comble  pyramidal  ardoisé  (K>rtant 
rnie  lanterne  que  couronne  une  flèche  très  pointue.  Les  colonnes  de  l'intérieur  de  la  nef  sont 
assez  délicates:  on  y  admire  de  jolies  voûtes,  une  belle  chapelle  dans  le  bas  côté  g.  avec  un 
vieux  vitrail  où  sont  représentés  des  épisodes  de  la  vie  de  saint  Loup,  un  beau  panneau  sur 
bois  du  XV*  siècle  où  est  peinte  la  Cène,  six  médaillor.s  «le  marbre  blanc  encastrés  dans  le  mur 
à  d.  du  maître-autel  et  représentant  des  apôtres  et  des  pères  de  l'Kglise;  le  chevet  donnant  sur 
la  rue  est  orné  de  deux  petites  portes  sculptées  dont  l'une  est  murée.  C'est  presque  en  face 
que  naquit  en  151  i  le  traducteur  de  Plularque,  Jac(|ues  Amyot,  dans  la  maison  portant  le  n*  4ti 
de  la  rue  Saint-Aspais.  Le  clocher  isolé  de  Stiint-Btirlhélemy  (xvir  s.)  est  proche  de  la  Préfet-turc 
qui  dresse  ses  constructions  sur  renqdacement  de  labbaye  de  >^tiint-Pèir  et  dont  le  parc  et  le> 
jardins  descendent  vers  la  Seine.  A  côté  est  le  bâtiment  des  Archives  du  département;  un  |>eu 
au  delà  se  trouve  la  Fontaine  Sttinl-Barlhélennj.  Au  N.  de  la  ville  s'élèvent  les  nouxelle?^ 
Casernes,  le  Collège  Amyot  (1880)  et  un  vieux  quartier  d'infanterie  (quartier  Hrcton).  L'n  petit  coui*>* 
d'eau,  l'Almont,  réunion  de  petits  rus,  se  creuse  un  vallon  à  l'E.  de  la  ville  et  se  jette  dans  la 
Seine  après  avoir  baigné  le  pied  de  la  colline  «pii  porte  le  château  de  Vaux-le-Penil.  IJ'/i'Uet- 
Dieu  est  sur  la  rive  g.  de  ce  ruisseau  «pje  franchit  le  pont  Snint-Liesnc.  Il  est  sans  intérêt,  ain-*i 
que  le  Palais  de  Justice  (l7rM-l870),  le  Thcàlvc,  la  Maistni  tCtirrèl  bAtis  sur  l'emplacement  «l'un 
ancien  couvent  de  (larmes.  L'Uôtrl.-dc- Ville  (I8i7),  «onstruit  dans  le  style  de  la  Renaissance,  a  été 
en  partie  aménagé  dans  un  vieil  hôtel  et  une  tourelle  t\u  Moyen  Age.  Il  renferme  une  PUdiothèque 
de  25000  volumes  et  lui  petit  .U//srr  où  l'on  a  rassemblé  quelques  toiles  et  le*»  antiquités  lnMivée> 
à  Melun  et  dans  les  environs.  A  citer  encore  Vh'cdc  mn-male  de  garçons  et  l'hôtel  de  la  (  ais^e 
d'épargne.  Outre  ses  avenues,  ses  boulevards  et  ses  (pjais  ombragés  des  bords  de  la  Seine  qui 
constituent  de  fort  jolies  promenades,  Melun  possède  un  Jardin  botanique  et  un  petit  NyMure 


o 

3 


I 


o 


l 


15 


SLIM:  Ll   MAH.Nt.   5. 


i9i  SEINE-ET  MARNE 

derrière  l'Hùlel  de  Ville.  Sur  la  Place  Saint-Jean,  où  se  lient  le  marché,  s'élève  une  Fontaine  en 
bronze  dont  la  vasque  est  sujiportée  par  un  groupe  de  trois  femmes  pcrsonniflanl  les  trois  prin- 
cipaux cours  d'eau  du  département  :  Seine,  Yonne  et  Marne.  Melun  a  élevé  (1860)  un  monument 
à  Amyot,  Tun  de  ses  plus  illustres  enfants  et  en  même  temps  Tun  des  grands  K'formateurs  de  la 
langue  française  au  xvi*  siècle,  qui  mourut  à  Auxerrc  en  1593.  En  1872,  un  médaillon  en  bronze, 
de  Chapu,  représentant  Jeanne  d*Arc,  a  été  enca.stré  dans  le  mur  extérieur  du  clicvet  de  Saint- 
Aspais,  en  mémoire  de  la  délivrance  de  la  ville  en  I  riO  par  la  Pucelle.  Sur  le  boulevard  Victor- 
Hugo  se  dresse  le  monument  élevé  à  la  mémoire  de  Pasteur,  qui  fit  k  Pouilly-le-Forl,  en  1881,  sa 
première  inoculation  charbonneuse.  Au  pied  du  socle  en  pierre,  une  bergère  avec  auprès  d'elle 
un  mouton  dépose  une  gerbe  de  fleurs  devant  le  bUfete  de  Tillustre  savant.  Un  bas-relief  re|>ré- 
sente  une  scène  d'opération  dans  une  salle  du  clos  Pasteur  à  Pouilly-le-Fort.  Enfin,  sur  le 
boulevard  Saint-Ambroise,  on  voit  le  monument  commémoratif  élevé  en  189!)  h  la  mémoire  des 
enfants  de  Seine-et-Marne  tués  pendant  la  guerre  de  1870-71. 

Melun  est  une  ville  bourgeoise  dont  les  environs  sont  peuplés  de  châteaux  et  de  belles  rési- 
dences; ses  marchés  de  grains  sont  assez  importants;  l'industrie  y  est  représentée  par  une 
grande  brasserie,  une  tannerie,  une  scierie  mécanique,  une  distillerie.  On  y  fabrique  des 
galoches,  des  fourrures,  de  la  chaux,  du  piètre  et  du  ciment. 

On  visitera  avec  intérêt  dans  la  banlieue  :  les  ruines  de  Tabbayc  du  Lys,  fondée  en  1250,  à 
Dammarie,  par  la  reine  Blanche  de  Castille,  le  château  de  Vaux-Praalin^  ancienne  demeure  des 
vicomtes  de  Melun,  dont  Fouquet  fit  une  résidence  somptueuse.  Le  célèbre  intendant  des 
finances  y  dépensa  des  sommes  folles  pour  y  amener  les  eaux;  en  IGOI,  Louis  XIV  et  des 
miUiers  d'invités  furent  éblouis  par  la  fête  splendide  qu'il  leur  ofiril  et  qui  marqua  l'aiwgéo  de 
sa  puissance.  Peu  de  temps  après,  en  effet,  Fouquet  était  arrêté  et  expiait  cruellement  ses  exac- 
tions. Le  château  entouré  de  fossés  que  l'on  franchit  sur  des  pont.s-levis  a  l'intérieur  <lécoré  de 
peintures  de  Lebrun  et  de  Mignard. 

Goulommiers  est  situé  au  milieu  d'une  contrée  fertile  dans  un  vallon  arrosé  par  la  rivière  du 
Grand-Morin  qui  y  déborde  trop  fréquemment  et  dont  les  crues  presque  décennales  sont  lK*s 
redoutables.  Des  dérivations  anciennes  font  mouvoir  dans  la  ville  moulins  et  usines.  Cette  cité 
commerçante  et  industrielle  qui  eut  pour  berceau  le  vieux  couvent  dont  il  reste  des  vestiges 
non  loin  de  l'Hôtel  de  Ville,  n'a  pas  de  monuments  intéressants.  L'église  Saint-Denis,  dont  les 
sculptures  extérieures  sont  complètement  effritées,  a  été  élevée  au  xii"  siècle.  I^  voûte  du 
chœur  est  en  pierre,  celle  de  la  nef  en  bois;  dans  le  bas-côté  g.  on  remarque  de  vieux  vitraux 
dont  un  de  1539;  dans  le  bas-côté  d.  une  chapelle  dont  les  voûtes  sont  ornées  de  pendentifs, 
quelques  clefs  de  voûtes  sculptées,  des  vitraux  de  Jean  Damour  (U93)  restaurés;  les  chapiteaux 
des  piliers  de  la  nef  sont  du  xvr  siècle;  une  vieille  statue  en  bois  de  saint  Denis  est  adossée  à 
l'un  des  piliers  de  l'entrée.  \'!lôtel  de  Ville,  le  Palais  de  Justice,  la  Gendarmerie,  tout  modernes, 
n'ont  rien  de  remarquable,  l^llotel  de  la  Caisse  d'épargne  (1899)  est  proche  du  marché  couvert, 
non  loin  de  la  Place  Pasteur  où  l'on  voit  une  vieille  maison  avec  poutres  en  bois  apparentes. 
Le  Collège,  la  caserne  Bcaurepaire  et  YÈcole  de  garçons,  bâtis  dans  ces  dernières  années,  sont 
dans  une  belle  situation.  L'Hôtel  de  Ville  renferme  un  Musée  embryonnaire  ainsi  qu'une  Biblio- 
thèque de  13000  volumes  avec  quelques  manuscrits,  dont  un  sur  l'histoire  de  la  ville  de  Coulom- 
miers  par  le  conventionnel  Martial  Cordier.  En  188 i,  sur  l'emplacement  du  prieuré  de  Sainte-Foi, 
Coulommiers  a  élevé  une  statue  en  bronze  au  commandant  Beaurepaire,  qui  se  tua  en  i7!>2 
plutôt  que  de  rendre  Verdun  assiégé  par  les  Prussiens.  En  face  de  ce  monument,  on  voit  la 
maison  où  naquit  le  peintre  Valentin  de  Boulongne  (1591-1034). 

Cette  viUc  possède  un  Square  établi  sur  l'ancien  cimetière  et  descendant  en  pente  douce  ju»^- 
qu'à  la  rive  d.  du  Grand-Morin,  les  Promenades  du  cours  (îamlietta  et  de  l'Avenue  Victor-Hugo 
terminée  par  un  jardin  que  borde  le  Grand-Morin.  De  jolies  constructions  modernes  s'élèvent 
dans  le  quartier  des  Capucins  où  l'on  voyait  naguère  les  ruines  du  château  élevé  au  xviir  siècle 
par  la  duchesse  de  Longueville;  l'église  des  Capucins  sert  de  magasin.  Aux  alentours  de  ia 
ville,  on  peut  visiter,  outre  la  jolie  vallée  du  Grand-Morin  sur  les  bords  duquel  s'élèvent  de 
nombreuses  papeteries,  le  CIvUeau  de  Montenglanst  entouré  d'un  beau  parc  et  dominant  la  ville 
au  N.-O.;  de  la  pelouse  (|ui  précède  le  château,  la  vue  sur  la  ville  et  la  vallée  est  superbe.  I^ 
mère  du  fabuliste  La  Fontaine  y  naquit.  Non  loin  du  château,  au  N.-E.  et  sur  le  même  plateau. 


SEINE-ET-MARNE 


19S 


se  trouve  l'ancienne  Commanderie  de  CUopilal,  transformée  en  ferme  et  dont  les  bâtiments  du 
XIII*  siècle,  tourelles,  chapelle,  souterrains  voûtés,  ont  à  peine  changé  d'aspect. 

L'industrie  de  la  tannerie,  très  prospère  autrefois  (on  y  compta  jus(|u'à  52  établissements),  est 
bien  déchue  de  sa  splendeur  passée;  la  minoterie  y  est  aussi  moins  importante.  C'est  l'impri- 
merie  qui  tient  la  tête  de  l'industrie.  Coulommiers  possède  encore  une  sucrerie  modèle  et  une 
usine  de  produits  chimiques.  Enfm,  cette  ville  jouit  d'une  gramie  renommée  pour  ses  fromages 
dont  le  commerce  est 
fort  considérable  et 
que  les  fermiers  a[>- 
portenl  sur  le  marché 
rangés  en  pile  dans 
des  voitures  spéciales. 

Fontainebleau  est 
une  jolie  ville,  propre 
et  bien  bi\tie,  reliée  à 
la  gare  distante  de 
pK'S  de  r>  kilomètres 
{«r  un  tramway  élec- 
lri(|ue.  C'est  surtout 
une  station  d'été  fré- 
quentée par  une  clîen- 
lèle  d'élite,  attirée  par 
les  beautés  de  l'admi- 
rable forêt  «pii  porte 
son  nom.  La  ville 
s'agrandit  constam- 
ment et  bientôt  une 
série  ininterrompue  de 
villas  entourées  de  jar- 
dins s'étendra  du  Pa- 
lais à  la  Seine.  Si  l'on 
veut  contempler  le 
panorama  qu'elle  pré- 
sente au  milieu  de  sa 
couronne  de  verdure, 
c'est  au  Mont  Ussy 
qu'il  faut  aller.  Fontai- 
nebleau, qui  est  sur- 
tout une  vaste  hôtelle- 
rie avec  des  quartiers 
habités  seulement 
pendant  la  belle  sai- 
son, a  peu  de  monu- 
ments en  dehors  de  son 
Palais.  VÈgliae,  sans 
slyle.  dont  la  façade  a 
été  refaite  en  1868, date 

de  Louis  XIII;  une  autre,  assez  élégante,  vient  d'être  achevée  dans  le  quartier  neuf.  U Hôtel  de 
Ville,  moderne,  construit  en  briques  et  pierres  de  taille,  présente  une  façade  agréable,  ainsi  que 
lllôlel  des  Postes  (1893).  Le  Mont  Pierreux  domine  Vllospire,  le  Collège  Carnot  et  VlJôlel  de  ta 
Snm-Préfeclure  adossés  pour  ainsi  dire  h  la  forêt  XJÈcole  d'appliration  de  l'artillerie  et  du  génie 
qui.  avec  la  garni.son,  répand  un  peu  de  vie  dans  Fontainebleau,  occupe  au  Palais  les  bâtiments 
qui  entourent  la  Cour  des  Offices  ou  de  Henri  IV  et  possède  des  annexes  aux  lléronnières,  près 
des  casernes  situées  entre  le  Canal  et  le  joli  village  d'Avon.  Installée  d'abord  à  Metz,  elle  a  été 


DONNEMARIE-EN-MONTOIS.  -  Clocher  de  réglise. 


196 


SEINE-ET  MARNE 


transférée  à  Fontainebleau  après  la  guerre  franco-allemande  par  décret  du  18  octobre  187!  du  chef 
du  Pouvoir  exécutif  et  réorganisée  par  décret  du  17  août  1807.  Le  Palais  de  Justice  est  sans  intérêt. 
A  signaler  encore  un  Temple  protestant  et  une  Synagoguie,  un  Marché  couvert  et  quelques  Hôtels 
ou  vestiges  d'hôtels  des  xvr  etxvir  siècles  (Hôtels  d'Albret,  d'Estrées,  de  Ferrare,  du  Tamttour,  etc.). 
Sur  la  Place  Denecourt,  centre  du  mouvement  et  du  commerce,  a  été  élevé  en  1895  le  monument 

consacré  à  la  mé- 
moire du  malheureux 
Président  Carnot  [une 
femme  assise  et  voilée, 
un  drapeau  à  lu  main, 
personnifiant  la  France 
pleure  au  pied  d'un 
eippe  qtii  porte  le  htiste 
du  Président).  Non  loin 
de  la  Sous-Préfecture, 
un  buste  du  peintre 
Decamps  couronne  le 
sommet  d'une  fon- 
taine (1851)  sur  la 
place  du  même  nom. 
La  statue  en  bronze 
du  général  Damesnte. 
tué  pendant  l'insur- 
rection de  18i8  à 
Paris,  s'élève  au  mi- 
lieu de  la  Place  Cen- 
trale. Enfin,  au  cime- 
tière, on  peut  voir  un 
monument  assez  ori- 
ginal du  Sylvain  De- 
necourt  qui  a  tant  fait 
pour  la  renommée  de 
la  forêt.  Le  Palais  de 
Fontainebleau  se  com- 
pose de  bâtiments 
construits  î\  diverses 
époques  et  par  suite 
confus  dans  leurs  dis- 
positions principales, 
sans  plan  d'ensemble 
et  d'architecture  dis- 
parate. Son  origine 
remonte  à  Louis  VIL 
qui  éleva  la  première 
chapelle  Sainl-Salur- 
nin.  Après  ce  roi, 
saint  Louis  agrandil 
et  restaura  le  château  primitif;  mais  François  I"  en  est  le  véritable  créateur.  On  lui  doit  le 
Pavillon  de  la  Porte-Dorée,  les  cliapelles  Saint-Saturnin  et  de  la  Sainte-Trinité,  la  Salle  des 
Fêtes  terminée  seulement  sous  Henri  IL  la  Galerie  d'L'lysse,  détruite  sous  Louis  XV,  la  Galerie 
qui  porte  son  nom,  la  Cour  ovale  ou  du  Donjon,  la  Cour  de  la  Fontaine,  restaurée  en  1835, 
la  Cour  du  Cheval  blanc,  dont  le  F^avillon  de  droite  de  l'aile  neuve,  près  de  la  grille,  re- 
couvre les  vestiges  de  la  Grotte  du  Jardin  des  Pins,  figures  grossièrement  sculptées  sur  des 
blocs  de  gi'ès.  Henri  H  termine  la  Salle  des  Fêtes,  Charles  IX  achève  le  Pavillon  des  Peintures. 


DONNEMARIE-EN-MONTOIS.  -  Galerie  de  l'ancien  cimetière. 


MORET-SUa  LOIMG.  —  Poile  de  Paiis. 


198  SEINE-ET-MARNE 

Henri  IV  est  après  François  I"  le  souverain  qui  a  le  plus  construit  au  Palais.  On  doit  à  ce 
prince  :  la  Galerie  de  Diane,  la  Cour  des  Offices,  les  bâtiments  qui  l'entourent  avec  la  Porte 
d'entrée  qui  donne  sur  la  Place  d'armes,  le  Dôme  au-dessus  de  la  Porte  Dauphine  allant  de  la 
Cour  des  Offices  à  la  Cour  ovale  et  connu  encore  sous  le  nom  de  Baptistère  (il  a  été  restauré 
on  1862),  les  Bâtiments  de  la  Cour  des  Princes,  la  restauration  de  la  Chapelle  de  la  Sainte-Trinité 
et  le  creusement  du  Grand  Canal.  Louis  XIII  continue  la  Chapelle  de  la  Sainte-Trinité  cl  dote  la 
Cour  du  Cheval  Blanc  de  son  escalier.  Louis  XV  aménage  un  Théâtre  dans  la  salle  de  la  Belle 
Cheminée  et  construit  celui  qui  fut  incendié  en  1856;  il  renverse  la  Galerie  d'Ulysse  pour 
élever  à  sa  place  l'aile  neuve  de  la  Cour  du  Cheval  Blanc.  L'empereur  Napoléon  I"  dépense 
12  millions  pour  restaurer  le  Palais  et  y  loger  le  pape  Pie  VII.  Louis  XVIII  décore  la  Galerie  de 
Diane  (Bibliothèque).  Le  roi  Louis-Philippe  dépense  3500000  francs  à  Fontainebleau;  il  restaure 
la  Galerie  Henri  II  et  convertit  la  Galerie  des  Cerfs  en  appartements  particuliers.  Enfin  Napo- 
léon m  restaure  la  Galerie  des  Cerfs. 

Les  Jardins  comprennent  :  1"  Le  Parterre,  d'une  contenance  de  3  hectares  et  renfermant  la 
Pièce  deau  du  Tibre  et  celle  en  fer  à  cheval  appelée  le  Bréau;  2?  les  Jardins  anglais,  avec  des 
ruisseaux  serpentant  et  formant  de  petits  bassins,  tout  peuplés  de  statues  de  marbre  et  plantés 
de  beaux  arbres,  l'Étang  des  Carpes  (4  hectares)  avec  un  ilôt  occupé  au  milieu  par  le  Pavillon 
do  Musicpie;  >  le  Jardin  de  l'Orangerie  ou  de  Diane,  avec  une  jolie  fontaine  surmontée  d'une 
sLalue  en  bronze  de  la  déesse. 

Le  Parr  («i  hectares)  comprend  le  Grand  Canal  (1200  m.  de  longueur  sur  59  m.  de  largeurs 
réuni  au  Parterre  par  deux  rampes  fermées  par  des  grilles  entre  lesquelles  s'élèvent  les  Cascade» 
ou  Château  d'eau.  11  renferme  la  fameuse  Treille  du  Roi  (mur  de  1  400  m.  de  longueur)  produi- 
sant le  raisin  de  chasselas  si  renommé. 

La  Forêt  (16880  hectares  dont  4000  occupés  par  des  rochers)  a  environ  90  kilomètres  de  pour- 
tour que  suivent  des  voies  ferrées  ou  des  lignes  de  tramways.  Les  principales  essences  que 
l'on  y  rencontre  sont  le  chêne,  le  hêtre,  le  charme,  le  bouleau;  4000  hectares  sont  plantés  en 
pins.  Le  houx,  le  genévrier  y  ont  des  représentants  d'un  âge  vénérable.  On  y  admire  de  belles 
et  anciennes  futaies.  Une  partie  assez  importante,  sous  le  nom  de  réserve  artistique,  est  à  l'abrt 
des  injures  du  marteau  des  carriers  ou  de  la  hache  des  bûcherons.  Les  endroits  les  plus  célèbres 
sont  :  les  Gorges  de  Franchard  et  d'Apremont,  Barbizon,  la  Tour  Denecourt,  la  Vallée  de  la 
Solle,  le  Mont  Ussy,  la  Gorge  aux  Loups  et  le  Long  Rocher. 

Meaux  est  une  vieille  ville  bâtie  au-dessus  et  autour  d'une  boucle  de  la  Marne,  dans  rintérieur 
de  laquelle  s'étend  l'un  de  ses  faubourgs  :  celui  du  Marché.  Cette  boucle  elle-même  est  couj>éc 
par  les  Canaux  de  Cornillon  et  de  Chalifert,  évitant  à  la  batellerie  la  traversée  de  la  ville  qu'en- 
toure encore  le  Canal  de  VOurcq.  Un  vieux  pont  du  xvi*  siècle  avec  deux  passerelles  fontcommu- 
nir|uer  le  faubourg  du  Marché  avec  le  reste  de  la  cité.  Deux  rangées  de  moulins  assez  rapprochées, 
que  la  Marne  met  en  mouvement,  barrent  presque  entièrement  le  lit  de  la  rivière  et  donnent  un 
aspect  très  pittoresque  à  la  vieille  capitale  des  Meldi,  dont  on  aperçoit  encore  en  différents  endroits 
les  vestiges  de  fortifications  gallo-romaines.  Ancienne  capitale  de  la  Brie,  Meaux,  dont  l'évéché 
date  du  i"  siècle,  possède  plusieurs  églises  dont  la  plus  remarquable  est  la  Cathédrale  Sainl- 
Etienne  (xiii*  s.).,  dont  l'intérieur,  du  style  gothique  flamboyant  le  plus  riche,  vient  d'être  com- 
plètement restauré.  Sa  façade  se  compose  d'un  porche  élevé  sur  un  large  perron  avec  troîî» 
portails  aux  voussures  profondes  dont  les  statues  sont  absentes  ou  mutilées,  le  portail  du 
milieu  est  surmonté  d'une  rose  et  d'une  balustrade  que  couronne  le  pignon  de  la  nef  portant  un 
cadran.  Une  seule  tour,  celle  de  gauche,  a  été  construite  (xv*  s.);  les  sculptures,  à  l'exception 
de  celles  de  la  face  N.,  en  sont  toutes  efl'rilées;  la  tour  de  d.,  restée  inachevée,  est  recouverte 
d'une  toiture  d'ardoises  qui  lui  a  fait  donner  le  surnom  de  tour  noire.  Le  portail  latéral  S.  (xui*  s.  k 
restauré  en  1886,  est  très  élégant;  le  portail  latéral  N.  possède  une  belle  porte  sculptée.  La  nef, 
composée  de  cinti  travées  seulement,  dont  la  première  est  remplie  par  la  tribune  de  l'orgue 
reposant  sur  une  fort  belle  arcade,  est  d'une  très  grande  légèreté.  A  l'intérieur  on  reman|ue  : 
la  Statue  de  Bossuet,  en  marbre  blanc,  élevée  en  1820  par  les  habitants  au  grand  évêque  dont  la 
basilique  renferme  le  tombeau;  la  Statue  de  Philippe  de  CaatiHe,  agenouillé,  mort  en  1627;  la 
jolie  Porte,  dite  Maugami,  qui  ouvrait  sur  l'ancien  cloître  des  Chanoines;  la  pierre  tombale  de 
Jean  Rose  et  de  sa  femme  (xiv  s.),  d'autres   tombeaux  et  quelques  toiles  intéressantes.  Le» 


u 

'lii 

ce 
■/. 

O 


C 

< 
^ 


TOUHNAN.  —  Ancien  chàlcnu  (Miiiiie  ncluelIcM. 


COURPALAY.  —  Chôlcou  de  la  Grangc-Bléiieau. 


LARGUANT.  -  Porche  de  l'église. 


SEINE-ET-MARNE  203 

autres  églises  sont  :  Saint-Xù^olas-Sabite-Céline,  avec  chapelle  basse  dans  l'abside,  précédée  d'un 
petit  Square,  N.-D.  du  Marché,  dans  le  faubourg  du  même  nom  (1863-186i),  Saint-Remi  (xv  et 
XVI*  s.)i  qui  sert  de  chapelle  au  Grand  Séminaire  et  dont  un  portique  avec  fronton  adossé  au 
mur  extérieur  porte  un  christ  en  relief,  la  chapelle  des  Cordeliers,  transformée  en  magasin.  Près 
de  la  cathédrale,  au  N.-E.,  se  trouve  le  bâtiment  du  ChapUt*e  (xiii*  s.),  élevé  sur  des  contreforts, 
avec  une  tourelle  à  chacun  des  quatre  angles  dont  deux  sont  encore  presque  intactes  et  dont  un 
mur  est  flanqué  d'un  escalier  avec  rampe,  en  bois,  du  xvi*  siècle.  Le  Palais  épiscopal  (xvii*  s.), 
k  g.  de  la  cathédrale,  est  bâti  sur  des  subslruclions  du  xiir  siècle;  ses  jardins  en  terrasse  sont 
établis  sur  d'anciennes  fortifications.  Meaux,  une  des  premières  villes  qui  embrassa  la  Réforme 
et  où  les  guerres  de  religion  firent  tant  de  victimes,  possède  un  Temple  protestant.  L'Hâiel  de 
Ville,  surmonté  d'un  campanile,  a  été  agrandi  et  doté  en  1809  d'une  nouvelle  façade  ;  il  comprend 
la  Caisse  d'épargne  et  la  Bibliothèque  riche  de  26000  volumes.  Le  Collège,  le  Grand  Séminaire, 
dont  la  riche  bibliothèque  renferme  des  autographes  de  Bossuet,  le  Palais  de  Justice,  VHôpital, 
le  Théàtrcj  la  Caserne,  sont  sans  intérêt.  A  signaler  quelques  vieilles  maisons  et  une  autre, 
moderne,  où  sont  nés  les  deux  généraux  E.  et  A.  de  Martimprey  (1808  et  1809).  Meaux  a  élevé  en 
i89l,  sur  la  Place  Henri  IV,  une  Statue  en  bronze  avec  deux  bas-reliefs  au  général  Raoult,  tombé 
à  Reichshoflfen.  le  6  août  1870.  La  belle  Promenade  des  Trinitaires,  sur  la  rive  d.  de  la  Marne, 
s'étend  entre  la  rivière  et  le  chemin  de  fer;  le  quai  Sadi-Camot,  le  Boulevard  Jean-Rose,  planté 
d'ormes  et  établi  sur  les  anciennes  fortifications  dont  quatre  tours  sont  encore  debout,  avec 
d'autres  boulevards,  entourent  complètement  la  ville  et  lui  font  une  ceinture  de  verdure.  Meaux, 
station  d'été  pour  les  Parisiens,  fait  un  grand  commerce  de  grains  et  farines,  de  laines  et  sur- 
tout de  fromages  de  Brie.  En  dehors  de  la  minoterie,  l'industrie  y  est  peu  active. 

ProvixiB  est  la  cité  la  plus  curieuse  et  la  plus  intéressante  du  département.  Elle  se  divise  en 
ville  haute  et  en  ville  basse.  La  ville  haute,  avec  ses  fortifications  anciennes  si  pittoresques,  ses 
maisons  du  moyen  ége  s'élevant  sur  d'immenses  souterrains  voûtés,  est  couronnée  par  un 
donjon;  au  N.  et  à  l'O.  elle  domine  une  plaine  vaste  et  bien  cultivée;  au  S.  elle  commande 
une  vallée  charmante  et  profonde  où  le  Durlain  coulant  du  N.  au  S.  vient  rejoindre  la 
Vouliie,  célèbre  par  les  vers  émus  qu'Hégésippe  Moreau  lui  consacra  et  qui  descend  de  l'E.  En 
1782,  on  avait  creusé  dans  cette  même  vallée  un  canal  resté  inachevé,  devant  réunir  Provins  à 
la  Seine  et  destiné  à  remédier  aux  grandes  crues  de  la  Voulzie.  La  ville  basse  est  bâtie  en 
amphithéâtre  sur  le  penchant  d'un  coteau  et  se  développe  surtout  sur  la  rive  d.  de  la  Voulzie. 
Les  fortifications  qui  l'entouraient  ont  fait  place  à  de  jolis  boulevards  entourant  la  ville. 

Le  Donjon  (xii*  s.)  ou  Grosse  Tour,  ou  Tour  de  César,  ou  encore  Tour  des  Prisonniers  ou  Tour 
du  Roi,  est  entouré  à  la  base  d'un  mur  épais,  de  forme  circulaire,  élevé  au  xv*  siècle  par  le 
capitaine  anglais  Th.  Guérard.  II  revêt  extérieurement  une  forme  carrée  avec  une  tourelle 
crénelée  à  chaque  angle;  au  milieu  de  sa  hauteur,  il  devient  octogonal;  un  arc-boutant  relie 
chaque  tourelle  à  l'un  des  pans  de  l'octogone  au  pied  duquel  passe  un  chemin  de  ronde  jadis 
recouvert;  quatre  escaliers  pratiqués  dans  l'épaisseur  de  la  muraille  conduisent  à  l'étage  supé- 
rieur recouvert  d'une  toiture  pyramidale.  Le  rez-de-chaussée  est  occupé  par  un  réservoir  d'eau 
potable  alimenté  par  le  Durtain;  au-dessus  se  trouvent  deux  salles  voûtées  renfermant  la  Salle 
des  Gardes,  les  cachots,  les  oubliettes,  la  Chambre  du  Gouverneur,  une  Horloge  avec  une  cloche  du 
XV*  siècle.  Louis  IV  fut  enfermé  dans  l'un  des  cachots;  Henri  de  Hans  en  Argonne  y  fut  retenu 
prisonnier  en  1267;  en  1418,  on  y  enferma  aussi  Jehan  du  Cloud,  capitaine  bourguignon.  Les 
fortifications  qui  entourent  la  ville  haute  avec  les  tours  en  ruines,  les  murs  recouverts  de  lierre, 
les  larges  fossés  où  l'herbe  pousse,  forment  un  décor  très  pittoresque.  En  voici  du  N.  au  S.,  en 
passant  par  1*0.,  la  désignation  des  parties  les  plus  remarquables  :  Porte  des  vieux  Murs,  Porte 
de  Jouy,  Tour  aux  Engins,  Porte  Saint-Jean,  Tour  aux  porcs.  Arcades  de  l'Abbaye  de  Saint-Jacques 
(xn*  s.).  Pinacle,  Tour  du  Luxembourg,  Grosse  Tour.  Le  Pinacle,  bien  nommé,  était  autrefois  la 
résidence  des  maires  de  Provins;  Guillaume  Pentecôte  y  fut  massacré  le  1*'  février  1279  dans 
une  émeute  populaire.  Le  Collège,  qui  occupe  remplacement  du  Palais  des  comtes  de  Champagne 
et  de  Brie,  en  a  conservé  une  vieille  cheminée,  la  chapelle  transformée  en  salle  de  dessin  ainsi 
qu'un  vieux  porche.  L'église  Saint-Quiriace,  ancienne  collégiale  du  xii'  siècle,  recouverte  en 
1840  d'un  dôme  affreux,  est  précédée  sur  sa  façade  O.  d'un  porche  avec  statue  du  Christ  au 
milieu  du  tympan.  La  porte   extérieure  du  transept  de  droite  est  ornée  de  colonnes  dont  les 


LARCIIAiNT.  -  Clocher  de  1  tglisc.  COlc  O. 


SEINE  ET  MARNE  iï)3 

chapiteaux  sont  revêtus  d'oiseaux  sculptés  ;  h  Tintérieur.  la  grande  nef,  courte  mais  élevée,  est 
élégante;  le  pourtour  du  chœur  est  revêtu  d'arcatures  ogivales  avec  de  jolies  colonnettes;  dans 
celles  de  d.  des  pierres  tumulaires  sont  encastrées,  entre  autres  celle  de  W.  Raymond,  évêque  de 
Meaux,  mort  en  ÏI60.  Une  petite  chapelle  renferme  des  boiseries  intéressantes  avec  des  peintures 
en  grisaille;  une  autre  chapelle  au  chevet  du  chœur  à  d.  possède  deux  statuettes  en  bois  du 
Christ  et  de  saint  Denis  ;  les  chapiteaux  de  colonnes  de  la  porte  de  la  sacristie  sont  fort  jolis, 
les  arcatures  intérieures  très  intéressantes.  Une  belle  grille  en  fer  forgé  est  encore  à  signaler  «^ 
g.  de  rentrée  et  à  rinlérieur  de  l'église  qui  renferme  une  crypte  sous  les  trois  chapelles  du 
chevet. 

Sur  la  place  du  ChAlel  se  trouve  l'école  moderne  de  SahU-Thihaut  ;  non  loin  de  là  se  voient 
encore  un  pan  de  mur  et  des  arcs,  seuls  restes  de  Téglise  du  même  nom.  Un  puits  avec  des 
ornements  en  fer  forgé  ainsi  qu'une  croix  en  fer  plantée  sur  une  pierre  à  arcatures  ogivales 
provenant  de  la  même  église  sont  situés  en  face  le  ]'ieux  Chfileau,  originairement  palais  des 
comtesses  de  Blois  et  de  Champagne.  A  signaler  encore  :  la  (irange  aux  Dîmes  (xiir  s,),  construc- 
tion comprenant  une  grande  salle  soutenue  par  des  piliers  à  chapiteaux  curieux  surplombant  une 
cave  voûtée  également,  soutenue  par  des  piliers  avec  souterrains  au-dessous  et  un  grenier 
avec  des  fenêtres  remarquables  auquel  on  accède  par  un  escalier  extérieur,  le  caveau  du 
S*ihtl-t'spril,  seul  reste  de  rilôpital  du  même  nom,  qui  a  de  belles  voûtes  ogivales  reposant  sur 
des  piliers,  le  Puits  Snlé  qui  sert  de  communication  à  plusieurs  souterrains,  les  caves  voûtées 
de  l'ancienne  Maison  dea  Orphelines  et  du  Couvent  des  Jacobins  (aujourd'hui  orphelinat),  les 
maisons  où  sont  nés  en  1777  le  naturaliste  Leborgne  de  Savigny  et  le  poète  Pierre  Lebrun, 
auteur  de  la  tragédie  de  Marie  Slwtrt.  En  descendant  de  la  ville  haute,  on  voit  ÏHôtel-Dieu  avec 
un  portail  et  un  vestibule  intéressants  du  xni*  siècle,  V Hôtel  de  rtmluisant  (xiii*  s.)  avec  une  belle 
salle  voûtée  au  rez-de-chaussée,  d'autres  maisons  du  xiir  siècle  (riôlel  de  la  Croix  d'Or,  une 
autre  sentant  d'écurie  et  soutenue  par  un  seul  pilier,  2,  rue  des  Capucins),  un  pignon  sculpté, 
nu*  aux  Aulx,  etc. 

Dans  la  ville  basse  on  trouve  :  Véglisc  Sainte-Croix,  ancienne  chapelle  Saint-Laurent  des 
Ponts,  érigée  en  paroisse  en  1170,  incendiée  en  iri05,  reconstruite  en  majeure  partie  au  xvi"  siècle, 
qui  a  quatre  nefs  avec  un  porche  correspondant  à  chacune;  celui  de  g.  (xv*  s.)  est  orné  de  deux 
statuettes  de  femmes,  celui  de  d.  d'un  bas-relief  encastré  dans  le  mur.  Les  deux  nefs  du  milieu 
sont  du  xiir  siècle,  celle  du  N.  a  des  piliers  en  hélice  dont  les  chapiteaux  très  variés  portent 
des  animaux  sculptés;  les  fonts  baptismaux  (xvi*  s.),  de  forme  ovale,  sont  ornés  de  bas-reliefs 
mutilés  représentant  un  baptême  seigneurial;  une  des  chapelles  a  les  voûtes  ornées  de  penden- 
lif"4.  Celte  église,  complètement  restaurée  à  l'intérieur,  renferme  un  beau  lutrin  en  fer  forgé  et 
doré,  quatre  verrières  du  xvr  siècle;  le  clocher  carré  se  termine  par  une  flèche.  L'église  Saint- 
AyouK  qui  dépendait  d'un  ancien  prieuré  où  enseigna  le  célèbre  Abélard,  se  compose  de 
quatre  nefs  avec  porches  correspondants;  le  porche  principal  est  orné  de  huit  statues  aux  têtes 
mutilées;  les  sculptures  des  voussures  ont  subi  le  même  sort;  les  chapiteaux  des  colonnes  ont 
des  oiseaux  et  des  animaux  sculptés;  la  porte  en  bois  est  du  xviir  siècle:  la  nef  qui  lui  corres- 
pond renferme  le  maître-autel  avec  un  retable  en  bois,  œuvre  de  Blassel;  dans  le  bas-cûté,  immé- 
diatement h  g.,  encastrée  dans  le  mur,  se  trouve  la  pierre  tombale  de  cet  artiste,  mort  en  icrr>, 
autour  de  toutes  les  sculptures  exécutées  dans  l'église  et  dont  l'un  des  apprentis  a  composé 
Vépilaphe.  Dans  le  bas-côté  suivant,  le  plus  au  N.  se  trouve  la  chapelle  des  Fonts  baptismaux, 
ornée  de  deux  statues  en  marbre  de  sainte  Cécile  (xvr  s.).  Le  chevet  de  l'église,  restaurée  à  l'in- 
térieur, sert  de  grenier  à  une  ferme  qui  l'avoisine.  A  d.  de  Saint-Ayoul,  l'ancien  couvent  de 
Bénédictins  est  occupé  par  la  Gendarmerie. 

Le  clocher  de  N.-D.  du  Val,  seul  reste  de  l'église  du  même  nom,  sert  de  clocher  à  Sainl-Ayoul; 

est  de  forme  quadrangulaire  et  surmonté  d'un  campanile.  Une  arche  ogivale  forme  un  passage 
conduisant  à  la  Place  du  Cloître  N.-D.  Le  Palais  de  Justice  (1877)  rebâti  sur  une  partie  de  l'ancien 
couvent  des  Cordelîers,  VHôtel  de  Ville,  la  Sous-Préfecture  sont  sans  intérêt.  Un  quartier  de  cava- 
lerie a  été  construit  dans  les  ruines  et  sur  les  jardins  d'un  couvent  de  Bénédictins.  La  Villa 
Garnier,  avec  petit  parc  et  jardins  arrosés  par  le  Durtain,  renferme  un  Musée  et  une  Bibliothèque; 
la  bibliothèque  contient  30000  vol.,  des  manuscrits,  des  chartes  anciennes,  des  reliures;  le  musée 
possède  des  peintures,  des  sculptures,  des  monnaies  et  médailles,  des  objets  d'art;  dans  le  parc, 


c 

K 

0 


SEINE-ET-MARNE 


207 


un  monument  n  été  élevé  h  la  mémoire  des  enfants  de  Provins  et  du  canton  morts  pour  la  patrie 
en  1870-71.  l.*Hôpitnl  fjénérnl  occupe  en  dehors  de  la  ville  une  magnifique  position  sur  le  Mont 
Saiute'OUheritii':  il  est  situé  sur  remplacement  d'un  couvent  de  (lordelières  dont  plusieurs  salles 
ont  été  transformées;  il  en  reste  un  cloître  avec  d'éléganls  chapiteaux  et  l'église  qui  renferme  le 
reliquaire  du  comte  Thibaut  V,  mort  en  1270.  Pro>ins  possède  encore  un  établissement  thermal 
nouvellement  aménagé  pour  bains,  douches  et  boissons;  il  est  admirablement  situé;  la  source 
d'eau  bicarbonatée  sodique  qui  l'alimente  a  été  découverte  en  UiW  par  Michel  Prévôt.  Provins 
est  un  centre  important  pour  le  commerce  des  grains,  des  laines  et  des  bestiaux;  ses  pépinières 
ont  une  réputation  méritée. 

Liste  des  Monuments  historiques 

(P.  E.  Propriété  de  l'Etat.  —  P.  p.  Propriété  privée). 


BagneniiT 

Polissoirs  (Voir  Soiippes). 

Meaux        .   . 

Beaulheil 

Menhir  dit   la    Pierre    Fille  ou 

PiRuon  de  Slc-Aubiorge. 

—       ... 

RIandy.  . 

Château  avec  tours  (.xiv  cl  xv*  s.) 

—        

Bric-Corale-Roberl . 

Eglise  (xnr  au  xvi*  s.K 

— 

Restes*  do  la  chapelle  de  l'ancien 

Melun 

Hôtel-Dieu  (xiii*  s.). 

Monterean 

Chaniijrny 

Crypte  de  l'église  (xn*  s.). 

Moret 

rhamp<*nii.\ 

Eglise  (xn*  et  xiii*  ».). 

Chapelle  taHeine^U) 

Porte  dans  la  sacristie  de  l'église 

—      

(xiv  au  xvr  s.). 

Nanteau 

Chapelle-sur  Crécy 

Nantouillel.      .   .   . 

(La) 

Égli^ie  (xiv  s.). 

Nemours 

Châtean-L»ndon.    . 

Église  N.-D.  (xr,  xii'  et  xiv  s.). 

Oîssery 

Chelle« 

Monument  de  Chilpéric  (xm*  s.). 

Diant 

Menhir  dit   la   Pierre  aux  cou- 

Olhis 

teaux  (P.  p.). 

Paley 

Donnernarie ... 

Église  (xir  et  xiu*  s.). 

Provins 

Dormelles .   . 

Menhir    dit    la    Roche    plantée 
(P.  p.). 

—        

Éciielles 

Menhir  dit  la  Pierre  droite. 

Ferrières. 

Église  (xur  s.). 



Fontainobleaii 

CluUeau  (P.  E.). 

Hériry. 

Vitrail  et  autel  dans  l'église. 

Jouarre  . 

Crypte  (x*  s.). 

Rampilion .       . 

_        

Croix     de      l'ancien     cimetière 

Rozoy 

(xiu'  s.). 

Rumonl 

Juilly  ... 

Tombeau  du  cardinal  de  Rérulle, 

Sl-Cyr-sur-Morin.  . 

dans  la  chapelle  du  collège. 

Sl-Loup-de-Naud.  . 

Lagoy 

Église    (xur  au  xv  s.)    sauf   le 
clocher  et  des  parties  de  la  nef. 

.Souppes 

LarrhanI 

Église  (XIII*  s.). 

Thonry-Férolte>.  . 

Louan  

Ruines  du    château  de  Montai 

Villeneuve-le-Comle 

guillon  (XIII'  et  xv  s.)  (P.  p.).        ' 

Voulton 

Cathédrale    St-Élienne   (xni*   au 

xvr  s.). 
Bdliment  de  la  maîtrise  (xm'  s.). 
Resti's  du  Palais  èpiscopal  (xir, 

XI II*  et  XVI*  s.). 
Église  N.  D.  (XI*  s.). 
Ouatrc  menhirs. 
Eglise  (xir  s.>. 
Porte  de  Paris  (xvf  s.). 
Porte  de  Bourpo^jne  (xvi*  s.). 
Menhir  dit  la  Pierre  Fille. 
Çhdteau  (xvi*  s.)  (P.  p.). 
Eglise  St-Jean  (xvi*  s.). 
Tomheau     de     la     famille     des 

Barres,  dans  l'église  (xur  s.). 
Eglise  (XVI*  s.). 
Menhir  dit  la  Pierre  qui  fuit. 
Église  St-Ç^uiriace  (xii*  s.). 
Transept    de    l'église    St-Ayoul 

(XI*  s.). 
Cloître  des  Cordeliers. 
Grange  aux  dîmes  (xm*  s.^. 
Tour,  dite  de  Cè>ar  (xii*  s.). 
Remparts  et  portes. 
Église  (XIII*  s.). 
Ejçlise  (XIII*  et  xvr  s.). 
Dolmen  dit  la  Pierre  rOrnisille. 
Éplisc  (XIII*  s.). 
Eglise  (xir  s.). 
(iroupo  de  8  polissoirs  (Voir  Ba- 

ffucaux). 
Menhir  dit  la  Pierre  de  Cornoy. 
Eglise;  (xiii*  s.). 
Église  (XIII*  s.). 


»»^H« 


SEINE-ET-MARNE 


.t  '/ 


A 


l.\ir%,'itJJT/ 1 


''Pîiiê2 


ff  .....,„  Tu-**' ■""n'vV     ■'  Tr     \   -     ir'.>T'iP  ^.  -/    -'    -=l'"_^j;iV3clj3'??=-""'     «"^"iEik'iA/i*  ^hF^£>^j|<.  ;^^'v^"Vi*SI  «  ,^  r   -1  V- «.' 


-•.  '\ 


^F^ 


Kchrlle 


r  MicKii-fs  del. 


PIERREFONDS.  —  Chapiteau  de  la  cour  d'honneur  du  Chàlcau. 


Oise 


Nom  —  Situation 


E  département  de  l'Oise  qui  appartient  à  la  région  N.  de  la 
France  doit  son  nom  à  la  rivière  d'Oise  qui  le  traverse  dans  la 
direction  N.-E.  à  S.-O.  et  y  reçoit  la  plus  grande  partie  des  eaux 
qui  l'arrosent.  Conipiègne  est  le  seul  chel-lieu  d'arrondissement 
qu'elle  baigne.  Sous  le  rapport  de  1  étendue,  c'est  le  cinquante- 
quatrième  département;  sans  tenir  compte  de  ses  sinuosités,  il  a 
l'aspect  d'un  parallélogramme  dont  les  petits  côtés  regardent 
l'E.  et  rO.  Ses  limites  naturelles  sont  de  peu  d'importance  : 
5  à  0  kil.  de  VOurcrj  à  la  pointe  S.-E.;  i  kil.  de  la  T/iève  à  compter  de  son  embouchure 
dans  l'Oise  et  environ  50  kil.  de  VEple,  tant  au-dessus  do  Gisors  qu'au-dessous.  Sa  plus 
grande  longueur  est  de  108  kil.  de  l'E.  à  l'O.  et  sa  hauteur  du  S.  au  N.  varie  de  55  kil. 
à  1*2  kil.  Beauvais,  son  chef-lieu,  est  situé  dans  la  partie  K.  du  département;  Compiègne, 
sur  le  même  degré  de  latitude,  est  à  TO.;  Clermont,  un  peu  au  dessous,  se  trouve  à  égale 
distance  de  ces  deux  villes.  Enfin  Sentis,  chel'-lieu  de  l'arrondissement  le  plus  méridional, 
est  situé  au  point  de  jonction  des  forêts  d'Halatte,  de  Chantilly  et  d'Ermenonville. 

Il  est  borné  au  X.  par  le  département  de  la  Somme,  à  l'E.  par  celui  de  l'Aisne,  au 
S.  par  les  départements  de  Seine-et-Marne  et  de  Seine-et-Oise,  à  l'O.  enlln  par 
les  départements  de  TEure  et  de  Seine-Inférieure.  11  a  été  formé  en  17î)0,  pour  les 
trois  quarts  de  sa  superficie,  par  l'Ile-de-France  [Soissonnais-Xononnais-Diichê  de  Valois- 
comté  de  Clerwonl'Beauvaisis),  et  pour  l'autre  quart  par  la  Picardie  {Sanlerre-Anncuois), 

\i  OISE.  1. 


210 


Histoire 


ES  monuments  les  plus  anciens  qui  soient  restés  debout  sur  le 
sol  de  ce  département  sont  le  cromlech  de  Cuise-la-Motle  et 
les  dolmens  de  Trie-le-Chûteau  et  de  Villers-Sainl-Sépulcre. 
On  ne  sait  à  qui  les  attribuer.  Li^s  ib»iïi;iiri>  luivuL  bciitirctup 
de  peine  à  triompher  des  iriljus  gauloises,  Bclîovnci  et  N//»yi^ 
nectsej  habitant  cette  région  boisiéi-.  Us  la  Iravi^rsen-ul.  vu  Ioiin 
sens,  y  traçant  des  routes  (lorit  j{  subsiste  nneore  aujourd  hui 
de  nombreux  vestiges  [Chftit,'^.<i'c  Bntuvfmui}.  Les  ruines  m- 
maines  de  Champlieu,  les  restes  des  îuvjies  de  Senlîs,   les 

objets  trouvés  au  mont  Berny  témoignent  de  leur  lf)iig  séjour  dans  le  pays. 
Le  christianisme  y  fut  prêché  par  saint  Lucien  ri  par  saint  RieuL  Les  rois  de  nos 

deux  premières  dynasties  aimaient  à  chasser  dans  ses  (ovéH  el  y  passaient  volontiers  h* 

temps   de  leur  villégiature.   Les  traces  de  ce 

séjour  abondent  encore  h  Sentis,  Béthisy-Saint- 

Pierre,    etc.    Clolaire   1"  meurt  à   Compiègne 

(561);  Chilpéric  1"  est  enterré  à  Noyon  (584). 

C'est  un  évèque  de  cette  dernière  ville,  saint 

Médard,  né  à  Salency,  qui  fonde  au  vr  siècle 

dans    son  pays   natal    la   fête   annuelle    de  la 

rosière.  L'abbaye  de  Saint-Lucien  prend  nais- 
sance en  585  près  de  Beauvais;  puis  celle  de 

Saint-Corneille  à  Compiègne.  L'empereur  Char- 

lemagne  vient  se  faire  sacrer  roi  d'Austrasie  en 

771  à  Noyon.  L'invasion  des  Normands  ruine 

complètement  cette  région.  Beauvais  est  sac- 
cagé deux  fois  et   Compiègne  incendié.  C'est 

dans  cette    dernière   ville  que   le  dernier  roi 

carlovingien,  Louis  V  le  Fainéant,  vient  mourir 

et    que  le   duc  Hugues  Capet  devient  roi  de 

France.  Au  xi*  siècle  les  évèques  de  la  région 

étaient  tout-puissants  et  le  rôle  des  seigneurs 

féodaux  est  bien  effacé.  Au  xii'  siècle  l'affran- 

cliissement   des   communes   s'opère  sans  vio- 
lence ;  mais  situé  au  centre  du  royaume  ce  pays 

demeura  toujours   sous  l'influence  dominante 

du  pouvoir  royal.  La  guerre  de  Cent  ans  vint 

troubler   une   longue   période    de    tranquillité 

pendant  laquelle  les  arts  et  les  lettres  avaient 

brillé  d'un   certain  éclat.  C'est  pendant  cette 

longue  lutte  qu'un  paysan  de  Rivecourt,  connu 

sous  le  nom  du  Grand  Ferré,  devint  légendaire 

par  ses  exploits  contre  les  Anglais  entre  Creil 

et  Compiègne.  La   Jacquerie  qui  y  prit  nais- 

.sance  désola  tous  les  bords  de  l'Oise  :  SenHs  et 

Beauvais    demeurèrent   en     son    pouvoir.    La 

réaction    qui    lui    succéda    fut    terrible.    Une 

accalmie  de  courte   durée  se  produisit,  mais 

OLAUVAIS.  -  SULue  cli-  lu  BèLteliaage. 


BEAUVAIS.  —  Cathédrale  Sainl-Picrrc,  Transept  S. 


«12 


OISE 


bientôt  Armagnacs  et  Bourguignons  se  disputèrent  toutes  les  villes  importantes  que 
ces  derniers  abandonnèrent  aux  Anglais.  Jeanne  d'Arc  dut  les  leur  arracher.  C'est 
dans  une  sortie  en  dehors  de  Compiègne  que  la  vaillante  Lorraine  fut  faite  prisonnière 
et  vendue  aux  Anglais.  Une  autre  héroïne,  Jeanne  Hachette,  força  en  1472  le  duc  de 
Bourgogne,  Charles  le  Téméraire,  à  lever  le  siège  de  Beauvais.  La  ville,  reconnaissante, 
célèbre  au  mois  de  juin  de  chaque  année  l'anniversaire  de  son  heureuse  délivrance  par 
une  fêle  d'un  caractère  tout  spécial.  Les  guerres  de  religion  eurent  leur  écho  dans  le 


BEAUVAIS.  —  Porte  en  bois  sculpté  (Cathédrale  Saint-Pierre).  Transept  N. 


211 


OISE 


déparlement  qui  nous  occupe,  quelques  villes  s'élant  prononcées  pour  la  Réforme.  Au 
XVII"  siècle  une  lettre  patente  de  Louis  XIV  fonde  en  IfiOi  la  Manufacture  de  tapisserie 
de  Bcauvais  que  le  peintre  Oudry  dirigea  et  qui  a  produit  tant  de  belles  œuvres. 
Louis  XV  reprit  la  tradition  des  vieux  rois  de  France  :  il  se  lit  construire  un  palais  à 
Compiègne  et  vint  chasser  dans  la  foret  du  même  nom.  Enfin,  pendant  linvasion  des 
armées  alliées  en  1814,  Compiègne  et  Crépy-en-Valois  firent  vaillamment  leur  devoir. 

Particularités.  —  Dans  la  partie  N.-E.du  département,  le  dialecte  picard  est  surtout 
parlé  par  la  parlie  féminine  de  la  population.  Le  jeu  de  paume  est  très  en  honneur  dans 


BE.VUVAIS.  -     Fèlo  do  Jeanne  Hnchelle.  Tir  du  ranon. 


les  arrondissements  de  Bcauvais  et  de  Compiègne,  le  jeu  de  Tare  dans  tout  le  Valois.  La 
fêle  la  plus  remarquable  est  la  procM^ssion  dite  de  sainte  Andragème  qui  a  lieu  rha<|ue 
année  au  mois  de  juin  à  Beauvais  en  commémoration  de  la  levée  du  siège  de  I47'2. 

Curiosités.  —  Silloinié  par  près  de  IM)0  kil.  de  voies  ferrées,  le  département  de  l'Oise 
peut  être  facilement  i)arcouru.  11  attire  tous  les  ans  un  grand  nombre  de  touristes  fran- 
çais et  étrangers,  anglais  surtout.  Les  sites  charmants  n'y  man(|uent  point,  les  plus 
visités  sont  ceux  de  Chantilly,  de  Compiègne  et  de  Pierrefonds.  Le  premier  a  son  château 
el  son  musée  Condé  légués  par  le  duc  d'Aumale  à  l'Institut  de  France,  sa  forêt  avec  les 
jolis  étangs  de  Commelle,  ses  courses  de  chevaux  si  renonimées.  Le  second,  outre  son 
palais  et  son  parc,  a  l'admirable  forêt  de  Compiègne  avec  ses  étangs  et  s<*s  sonibr^^s 
futaies  de  hêtres.  Ouant  au  ti'oisième,  Pierrefonds,  grâce  à  son  chAteau  si  habilement 
restauré  par  Viollet  le-Due,  et  à  ses  eaux  minérales,  il  a  sa  clientèle  d'artistes  et  il^* 
malades.  Outre  la  vallée   de  l'Oise   si  chère  aux  i)aysagistes,   on  visitera  encore  avt^ 


22 


ORRV  LA-VILLE.  —  Châlcau  de  la  Reine  Blanche. 


COMPltGNE.  —  lIùUl  (le  Vill 


BEAUVAIS.  —  Escalier  dune  niai>oii,  rue  de  1  Abbé-Gelèe. 


OISE  219 

plaisir  celles  de  TAuthonne  et  de  la  Brèche  si  gracieuse,  celle  également  pittoresque 
du  Thérain,  enfin  le  curieux  pays  de  Bray. 

Géologie  —  Topographie 

La  partie  N.  du  déparlement,  comprise  entre  le  pays  de  Bray,  Beauvais,  Clermont. 
Compiègne  et  Noyon,  forme  un  plateau  crétacé  où  poussent  abondamment  les  céréales. 
Ce  plateau,  peu  arrosé,  peu  boisé,  ne  présente  aucun  accident  de  terrain  et  revêt  un 
aspect  monotone.  La  partie  N.-E.  est  accidentée,  mieux  boisée  et  arrosée  par  l'Oise  et 
quelques-uns  de  ses  affluents;  par  sa  formation  géologique  elle  appartient  aux  terrains 
tertiaires.  Les  parties  E.  et  S.-E.,  bien  arrosées  par  VOise  et  par  VOurcq,  sont  les  plus 
boisées  du  département.  Elles  renferment  les  sites  les  plus  riants  et  les  châteaux  les 
plus  intéressants.  La  partie  S.  qui  renferme  le  point  le  plus  bas  du  département  (20  mè 
1res  à  la  sortie  de  l'Oise)  comprend  une  série  de  massifs  ou  collines  dont  les  pieds  sont 
arrosés  par  le  Thérain,  la  Brèche  et  leurs  affluents  ;  on  y  trouve  des  alluvions  et  des 
tourbières.  Enfin  la  partie  O.,  ou  région  du  Vexin  et  du  pays  de  Thelle,  est  la  plus  acci- 
dentée du  département.  Elle  renferme  son  point  culminant  :  255  mètres  entre  Beauvais, 
Auneuil  et  le  Coudray-Saint-Germer.  Cette  région  possède  une  enclave  très  curieust» 
au  point  de  vue  géologique  :  le  pays  de  Bray,  pays  charmant  par  sa  succession  do 
mamelons  et  arrosé  par  de  nombreux  ruisseaux  bordant  de  gras  herbages  où  l'on  élève 
de  superbes  bestiaux. 

Hydrographie 

Les  eaux  du  département  de  TOise  vont  pour  leur  presque  totalité  à  la  Seine  par 
VEpte,  YOùeeV  la  Marne.  Le  reste  se  dirige  vers  deux  petits  fleuves  côtiers  de  la  Manche: 
la  Somme  et  la  Bresle.  VEpte,  qui  sépare  sur  un  parcours  de  40  kilomètres  environ, 
le  département  de  l'Oise  de  ceux  de  la  Seine-Inférieure  et  de  l'Eure,  reçoit  la 
Troène  grossie  du  petit  ru  connu  sous  le  nom  d'Aunette  de  fMbosse.  La  Bresle  naît  à  la 
pointe  N.-O.  du  département.  La  SoTyimej  qui  n'a  aucun  point  de  contact  avec  le  dépar- 
tement, reçoit  la  Celle  grossie  de  VEvoissons  et  de  VAvre  picarde  où  tombent  la  Noije  et 
le  Dom,  Ces  cinq  rivières  naissent  sur  le  côté  N.  du  département  de  l'Oise,  et  n'y 
possèdent  que  quelques  kilomètres  de  parcours.  L'Oise,  dont  le  cours  est  de  103  kilo- 
mètres dans  le  déparlement  auquel  elle  a  donné  son  nom,  reçoit  la  Verse,  la  Dives,  le 
MalZy  VAronde,  V Aisne,  son  plus  gros  affluent  où  se  déverse  le  ruisseau  le  plus  important 
de  la  forêt  de  Compiègne  :  le  ru  de  Berne,  VAuihomie  augmentée  de  la  Sainte-Marie,  la 
Brèche  grossie  de  VArt*é,  le  Thérain  où  tombent  le  Tkérinet  et  VAvclon,  la  Nonetle,  la 
Thèt'e  qui  traverse  les  étangs  de  Cornmelle,  enfin  YEsche. 

La  Marne,  qui  n'a  également  aucun  point  de  contact  avec  le  département,  reçoit 
VOia^cq  qui  coule  à  l'angle  S.-E.  et  se  grossit  de  la  Grivetle  et  de  la  Gergogne. 

CANAUX.  —  L'Oise  n'a  qu'un  seul  canal  :  le  Catml  latéral  à  VOisc  qui  commence  à 
Chauny  (Aisne)  et  se  termine  à  Janvillc  (Oise).  Son  parcours  est  de  54  kilomètres  dont 
26  kil.  500  dans  le  département  de  l'Oise.  Il  suit  constamment  la  rive  droite  de  l'Oise  et 
abrège  de  18  kilomètres  la  navigation  de  cette  rivière  extrêmement  sinueuse. 

LACS,  ÉTANGS.  —  On  compte  deux  petits  lacs  et  quelques  étangs,  tous  situés 
dans  la  forêt  de  Compiègne.  Les  lacs  sont  ceux  de  Piei^refonds  et  de  Sainte- Périne;  les 
étangs  sont  ceux  de  VEtau  et  de  la  Bouillie,  plus  connus  sous  le  nom  d'étangs  Saint- 
Pierre  et  le  petit  étang  de  Batigny. 


OISE 


ni 


Sources  minérales.  —  Pierrefonds  possède  deux  sources  :  l'une  sulfureuse  (I2«4), 
el  laulre  ferrugineuse  (9*0)  et  trois  autres  sources  non  exploitées.  A  signaler  encore  la 
source  la  Chaussée  à  Gouvieux,  celle  du  Parc  Coindet,  i\  Chantilly  el  les  trois  sources  de 
Fontaine  Bonneleau.  Ces  cinq  dernières  sont  toutes  ferrugineuses. 

Climat 

Ce  département  est  sous  Tinfluence  du  climat  séquanien.  Son  peu  d'éloignement  de  la 
mer,  la  vaste  étendue  de  forêts  qui  le  couvrent  en  rendent  le  séjour  humide.  Il  y  pleut 
fréquemment,  mais  la  pluie  qui  tombe  est  extrêmement  fine  et  la  hauteur  moyenne 
annuelle  est  de  beaucoup  inférieure  à  celle  de  toute  la  France  (0"45  au  lieu  de  O*"??). 
Dans  la  mauvaise  saison,  les  brouillards  sont  fivquents  dans  les  vallées.  Le  froid  ne  se 
fait  guère  sentir  que  dans  la  grande  plaine  picarde  de  la  partie  N.-O.  du  dépar- 
tement. 

Divisions  administratives 

ÉTENDUE  :  585.506  hectares. 
Population  (1897)  :  404.091  habitants. 

Arrondissements  Cantons  Communes 

Préfecture    :  Beauvais i  12  2i2 

:  Clermoul i  8  i69 

Sous-         \ 

r.   vr     .  Compiègne i  8  157 

Préfectures  /    ,     ,. 

[  Sentis 1  7  i5"j 

Total.   .      4         Total.   .    55         Total.   .     701 

Liste  des  cantons 

Beatœais.  .     Beauvais  N.-E.,  Beauvais  S.-O.,  Anr.euil,  Chaiimont-en-Vexin.  Le  Coudray-St-Germcr, 

Formerie.  Grandvilliers.  Marseille-le-Petit,  Méru,  Nivillers,  Noailles,  Songeons. 
Ciermoni.  .     Breleuil,   Clermont.  Crèvecœur.  Froissy.  Liancourt,  Maignelay,   Mouy,  StJust-en- 

Chaussée. 
Compiégne.     Altîrhy,    Compiègne,  Eslr^es  St-Denis.   Guiscard.    Lassigny.   Xoyon,   Hessons-sur- 

Matz,  Ribécourt. 
Sentis  .    .   .     Betz.  Creil,  Crépy-en-Valoi  ,  NanteuiMe-Haudouin,  Neuilly-en-Thelle,  Senlis,  Pont- 

Sle-Maxence. 


Cultes 

Culte  catholique.  —  Évêché  :  Beauvais,  LY*vêché  de  Beauvais  a  été  fondé  par  saint 
Lucien  à  la  fin  du  i"  siècle.  Ce  diocèse  ne  comprend  que  le  département  de  l'Oise;  il 
est  sulTragant  de  Tarchevèché  de  Reims.  Il  compte  59  cures,  501  succursales.  9  vicariats. 
Il  y  a  un  grand  séminaire  à  Beauvais.  On  y  compte  un  grand  nombre  d'ordres  religieux 
des  deux  sexes  se  livrant  à  renseignement  ou  à  la  vie  contemplative.  Les  pèlerinages  les 
plus  célèbres  sont  ceux  de  N.-D.  de  Bon  Secours  k  Agnetz,  Chamant,  Compiégne,  Cor- 
meille,  Feuquières,  Gannes,  Grénénllers  et  Monlmélian  dont  l'oratoire  fut  fondé  par 
saint  Rieul;  N.-D.  du  Hamel,  de  Noyon,  de  Senlis,  de  Ville  en-Bray;  N.-D.  de  Pitié  à 
Auneuil,  N.-D.  de  la  Jeunesse  à  Coye,  N.-D.  de  Méry.  N.-D.  de  Rouquerolles,  N.-D.  de 
rËpine  à  Ressons-sur-Matz,  enfin  celui  de  Saint-Lucien,  à  Montmille  (près  Beauvais).. 
La  presque  totalité  des  habitants  est  catholique. 


222 


OISE 


Culte  protestant.  —  On  compte  à  peu  près  un  millier  de  protestants,  soildeleglise 
réformr-c  de  France,  soit  de  l'église  anglicane.  Les  temples  de  l'église  réformée  sont  aux 
Ageux,  à  Beauvais,  à  Chantilly,  à  Compiègne,  à  Saint-Just-en-Chaussée  et  à  Saint- 
Sauveur.  Chantilly  et  Compiègne  ont  en  outre  un  temple  de  l'église  anglicane. 

Culte  Israélite.  —  Ce  culte  est  à  peine  pratiqué  par  une  centaine  de  per- 
sonnes. 

Armée 


Au   point  de   vue    militaire,    ce   déparlement    relève    du 

*û"  cnrps  thiiiL  Ir  ijiini'li*^"  iiéiirifil  rsî  îi  Ariii(*iis:  il  (ovme 
tir  MX  siibiii  visions  :  Ri^Minnis.  Conipirtnn'.  IUmuvïiîs  jmssnle 
Il  II  réirinit'iil  *riiirniik'rtf\  Criiîj|virLnii^  n  I  réjLnrm-nl  d  jiifiin- 
\rv\r  r\    I   réiriniriil    de  lîiVîilriic  (dl^Ji^-fins  i.   lïr  plus   Nnvoii  i^t 

Soiilis  ont    (liîHun   I    l'éLîiiiii'iil    t\r  cavalerie    indépen* 

doute  H  liiivrssiers  et  hLissîiids). 

Justice 

Le  dcpailrMtieiii  iT*v-.i»i  iii  ;i  i:i  Cour  d*appel 
d'Amiens.  Lu  Irîhuniil  de  i"  iris- 
lance       fonc- 
lîonne     il  un  s 
chacun     des 


iVlOUlENVAL.  -  LgUse. 


OISE 


223 


\  arrondissements.  La  Cour  d*assises  siè*?e  à  Hoauvais  qui  possède  en  oi.lre  un 
Tribunal  de  commerce  ainsi  que  Conipitgne.  i^nc  Justice  de  paix  loncUonne 
dans  chacun  des  55  cantons. 


Instruction  publique 


Ce  département  ressortit  à  l'Académie  de  Paris  et  n'a  pas  d'établissement  d'ensei- 
gnement supérieur.  L  enseignement  secondaire  compte  1  lycée 
à   Beauvais   et   1    collège  à  Clermont  et  à  Compiègne  avec 

ltMïl«'>  les  dusses  Ar  \  cnsriL^wvmrul  cîîisshpi*'  cl  d«'  1  rii^ii- 
gfiement  modei-ne.  il  y  a  deux  petits  Séminaires  :  l  un  û 
Bi^iiiiviiis,  lairtre  ii  Nuyori.  El  y  a  égalejiirrjt  des  établisse 
ments  libres  tleiiseitjrnement  classique  û  lSeait\ais  il  ,i 
Senïis  et  denseignement  ntoderne  à  iieMiivais,  ("liaiïtilK, 
Noyofi  cl  Poni-Sîiiidi'.MïixtTR'r,  h-nïin  Iteauvais  juisséde  puin- 
lenseignement  secondaire  des  jeunes  filles,  le  collège 
Jeanne  Harheïle. 

Pour  renseignement  prinmire.  li'  départenienl  pris- 
sède,  à  Beauvais,  l  École  normale  d'instituteurs 
et  l  École  normale  d'Institutrices.  1  École  pri- 
maire supérieure  d*»  lille«:  di's  cours  ruinplénien- 
tahvH  paur  \t'S  ir;iir(iiis  à  CreiL  Crévrcfeur-le-UraitiL 
Gnifulvilliers  et  Méru;  des  pensionnats  primaires 
à  Arsy,  Bf^auvais  et  Hri^ieuil. 

A  signaler  encore  i\  Beuitvais.  l'Institut  normal 
agricole  diriiré  |«nr  les  Frères  des  Écoles  chréliennos 


(•lPY-EN-VALOIS.  -  Ruiucb  de  l'Église  Saiiil  Thomas. 


214  OISE 

et  rÉcole  spéciale  destinée  à  former  des  ouvriers  habiles  pour  la  Manufacture  na- 
tionale de  tapisserie. 

Le  département  de  l'Oise  ressortit   encore   au   sous-arrondissement  minéralogique 

d'Amiens,  de  larrond'  d'Amiens,  div.  du  N.-O. 

—  -  —         à  la  5*  Région  agricole  (Nord). 

—  —  —         à  la  1"  Conservation  des  forêts  (Paris). 

—  —  -  à  la  '2*  Inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 

Agriculture 

Les  terres  labourables  du  département  forment  environ  les  deux  tiers  de  sa  surface: 
les  bois  et  les  forêts  en  occupent  la  cinquième  partie;  enfin  les  prairies  ne  s'étendent 
que  sur  environ  5  pour  100  de  son  étendue.  Les  principales  forêts,  dont  la  surface  totale 
est  de  101  280  hectares,  sont  : 


La  forêt  de  Compiègne.  .    .   .  14  MO  hect. 

—  d'Halatte      4255    » 

—  de  Laiguc 3865     » 

—  d'Ermenonville  ...       2970    » 


La  forêt  de  Chantilly 2 100  hect. 

—  de  Hez 1670    . 

—  d'Ourscamp-Carleponl. .  1 570    • 

—  de  Thelle 920    . 


Sur  cette  surface  près  du  tiers  (31  700  hectares)  appartient  à  TËtat. 

Les  principales  cultures  sont  par  ordre  d'importance  :  les  céréales,  les  pommes  de 
terre,  la  betterave,  les  légumes  secs  (haricots  de  Liancourt;  haricots  et  pois  de  Noyon). 
les  cultures  fourragères,  celles  du  chanvre  et  du  lin,  enfin  de  la  vigne,  qui  est  en  décrois- 
sance et  que  Ton  ne  cultive  guère  que  dans  les  arrondissements  de  Beauvais  et  de  Com- 
piègne seuls.  La  production  du  cidre  augmente  par  contre.  La  culture  maraîchère  est 
l'objet  de  soins  particuliers  dans  les  environs  de  Beauvais  et  de  Senlis  ;  le  cresson  et 
l'artichaut  sont  cultivés  dans  la  vallée  de  la  Nonette,  l'oignon  à  Verberie,  les  champi- 
gnons dans  les  carrières  de  Saint-Maximin,  les  asperges  à  Compiègne.  Parmi  les  arbres 
à  fruit,  le  pommier  tient  la  tète,  puis  viennent  le  cerisier,  le  prunier  et  le  noyer. 

L'élevage  des  bestiaux  n'a  d'importance  que  dans  la  partie  O.  du  département  qui, 
grâce  à  un  nombre  considérable  de  vaches  laitières,  fournit,  outre  le  lait  et  le  beurre, 
des  fromages  très  estimés,  notamment  ceux  connus  sous  le  nom  de  Mont  d  or,  Rollot, 
Bondon,  Macqueline,  Thury-en-Valois,  Eragny  et  Jaux. 

A  Chantilly,  à  Compiègne  et  dans  les  environs  de  ces  deux  villes,  on  compte  un 
certain  nombre  de  haras,  d'écuries  de  courses  et  de  champs  d'entraînement  où  de 
riches  éleveurs  s'adonnent  à  la  production  du  cheval  de  pur  sang  et  de  demi-sang. 

Le  département  de  l'Oise  possède  également  un  grand  nombre  de  ruches  fournissant 
abondamment  du  miel  et  de  la  cire. 

Industrie 

Les  industries  sont  très  variées  dans  ce  département;  les  plus  importantes  sontles 
industries  agricoles.  La  production  du  sucre  et  de  l'alcool  de  betterave  va  en  augmen- 
tant. Une  industrie  toute  spéciale  qui  consiste  à  extraire  des  faînes  du  hêtre  une  huile 
comestible  agréable  quand  elle  est  fraîche,  est  presque  localisée  à  Compiègne. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  —  Moulins  à  farine  :  leur  nombre  décroît  mais  on 
en  trouve  encore  dans  00  communes  environ;  Féculeries  :  Baugy-Beaumanoir,  Remy. 
Chevrières,  Compiègne,  Coudun,  Cuise-la  Motte,  Gournay-sur-Aronde,  Grand-Fi-esnoy, 
Longueil-Saintc-Marie,  Moyvillers,  Port-Salut  (Verberie),  Ressons-sur-Matz,  Vaugenlieu 


I 

o 
o 


OISE.  2. 


3â> 


OISE 


(Marest-sur-Malz),  Voneth»,  Rnziroiirt,  Sacy-lo-Grand,  Béthisy-Sainl-Martin,  Frosnoy- 
la-Rivière,  Gilocourl,  Poiilpoinl,  Pont-Saintc-Maxonce;  Sucreries  :  Breslos,  Abbovillc- 
Saint-Lucien,  Froissy,  la  Neuville-Roi,  Saiiit-Just-eii-C^haussée,  TricoL  Wavignies,  Allicliy, 
Berneuil-sur-Aisne,  Chevrières,  Choisy-au-Bac,  Coudun,  Grisolles,  Françières,  Guiscard, 

Longucil-Sainte-Marie,  Margny-lès- 
Conipiègne,  Mouchy-Humières, 
Xoyon,  Picrrefonds,  Ressons-sur- 
Malz,  Ribécourl,  Tracy-le-Val,  Bar- 
berio.  Baron,  Nt^ry,  Sainl-Leii  d'Ks- 
sercnt,  Truniilly,  Vauciennes,  Ville- 
nciive-sur  Verberie  ;  Distilleries  : 
Bornel,  Hénonville,  Ivry-le-Temple, 
Montherlant,  Villers-Saint-Sépul- 
cre,  Calenoy,  Grand  vil  Hers-aiix- 
Bois,  Moyenneville,  Noy ers-Sain l- 
Martin,  Rouvillers,  Bussy,  Com- 
piègne.  Grisolles,  Estrées-Saint- 
Denis,  Rc'nny,  Barberie,  Ghèvreville, 
Grépy-en-Valois,  Cuvergnon,  Ernu*- 
nonville,  Ognes,  Monlagny-Sainte- 
Félicité,  Réez-Fosse- Martin,  Ver- 
berie; Brasseries  :  Beauvais, 
Fitz-James,  Gompit'^gne,  Gournay- 
sur-Aronde,  Longueil-Sainle-Marie, 
M  a  rgn  y-1  ôs-Go  m  p  i  è  gn  e ,  Noy  o  n , 
Chantilly,  Greil,  Grépy-en-Valois. 
Verberie;  Chocolaterie  :  Com- 
piègne,  Margny-lès-Gompiègne  ; 
Scieries  mécaniques  :  Beau- 
vais, Berthecoiirt,  Hermès,  Trois- 
sereux,  Villers-Saint-Sépulcre,  Cler- 
monl,  Compiègne,  Greil,  la  Gi^^iix 
Saint-Ouen;  Saint-Jean -aux -Bois. 
Béthisy-Saint-Martin,  Sentis,  etc. 

La  mise  en  valeur  des  essences 
variées  provenant  des  taillis  ou  iK's 
futaies  des  forêts  du  déparlemeril  a 
fait  surgir  dans  leurs  alentours  t\r 
nombreux  ateliers  de  boissellerit\ 
de  vannerie  et  de  tabletterie.  Bois- 
sellerie  :  la  Neuville-en-Hez,  la 
Groix-Saint-Ouen;  Saboterie  : 
Beauvais,  Grémévillers.  Rémy.elc: 
Faussets  et  bondes  :  Mélicoc<|  : 
Bois  de  brosses  :  Beauvais,  Saint-Sauveur;  Rotin  :  Vez;  Chaises,  caisses,  meu- 
bles :  Beauvais,  Méru,  Montjavoult,  Parues,  Glermont,  Mouy,  la  Groix-Saint-Oum. 
Béthisy-Saint-Martin,  Grépy-en-Valois;  Tabletterie  :  Allonne.  Andeville.  Auneuil,  Beau- 
mont-les-Nonnains,  Beauvais,  Fay-Sainl  Qnenlin,  Feuquières,  Fn  sneaux-Montclievreuil. 
Hénonville,    Hernies,   La    Boissière,   Le  Mesnil-Théribus,    Méru,  Noaillrs,    Ressoiisen- 


NOYON.  -  Cathédrale.  Façade. 


NOGENT-LES-VIERGES.  -  Eglise. 


228  OISE 

Vexin,  Saint-Crépin-dTbouvillers,  Sainte-Geneviève,  Valdampierre,  La  Villeneuve-le-Roî, 
Mouy,  Troussencourt,  Carlepont,  Tracy-le-Mont,  Mortefontalne. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  —  On  extrait  de  la  tourbe  dans  les  vallées  de  la 
Brèche  et  de  TOurcq,  surtout  à  Bresles,  Mello  et  Sacy-le-Grand.  On  compta  près  de 
300  carrières  de  toutes  sortes  dont  200  à  ciel  ouvert  dont  on  extrait  de  la  pien^e  de  taille, 
de  la  pierre  à  bûtir,  de  la  pierre  à  plâtre,  de  la  craie,  de  Targile,  de  la  terre  réfrac  taire 
et  du  sable.  Les  carrières  de  pierre  de  taille  de  Creil,Saint-Leu-d'Esserent,  Saint-Maximin 
sont  célèbres  ainsi  que  celles  de  Liancôurt-Saint-Pierre  et  de  Saint-Wast-lès-Mello.  Au 
moyen  âge,  comme  aujourd'hui,  on  en  a  tiré  et  Ton  en  tire  les  matériaux  d'un  grand 
nombre  de  monuments  de  Paris.  Les  sables  d'Aumont  et  de  Fleurines  entrent  dans  la 
composition  des  glaces.  On  extrait  de  la  terre  réfractaire  d'une  qualité  particulière  à 
Saint-Samson  et  de  l'argile  dans  un  très  grand  nombre  de  communes.  On  compte  une 
centaine  d'établissements  de  briqueterie.  Les  carreaux  de  porcelaine,  de  faïence  du 
département  sont  justement  renommés.  La  poterie  commune  est  surtout  répandue  dans 
l'arrondissement  de  Beauvais  dont  un  grand  nombre  de  localités  tirent  leur  nom  de  cette 
dernière  industrie;  Céramique  et  Poterie  :  Auneuil,  Beauvais, Blacourt, La  Chapelle- 
aux-Pots,Ons-en-Bray,  Rainvillers,  Saint-Aubin-en-Bray,  Saint-Germain-la-Polerie,  Saint- 
Just-des-Marais,  Saint-Paul,  Ponchon,  Saint-Samson,  Savignies,  Villers-Saint-Barlhéleniy. 
Liancourt,  Conchy-les-Pots,  Chantilly,  Creil,  Pont-Sainte-Maxence.  La  manufacture  de 
Creil,  très  importante  autrefois,  a  transporté  son  matériel  à  Monlereau;  Verreries  : 
Saint-Gcrmer,  Roye-sur-Matz,  Creil. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  —Le centre  le  plus  important  estCreil-Mon- 
tataire,  agglomération  exceptionnellement  bien  placée  au  point  de  vue  des  transports 
soit  par  eau,  soit  par  voies  ferrées.  Les  forges,  fonderies,  laminoirs,  constructions  méca- 
niques, fabrication  d'outils,  usines  d'électricité  y  emploient  une  grande  quantité  d'ou- 
vriers. Instruments  aratoires:  Liancourt,  Xogent-les-Vierges,  Ferrières;  Couverts 
en  métal  :  Bornel,  Ercuis;  Laminoirs:  Sérifontaine  (zinc  et  cuivre),  Droitlecourt ; 
Horlogerie  :  Beauvais,  Ferrières,  Liancourt;  Poids  :  Berthecourt,  Courteuil,  Saint- 
Paul,  Silly. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  —  Produits  chimiques:  Beauvais,  Noyon,  Rémy; 
Savonnerie  :  Beauvais;  Amidonnerîe  :  Gouvieux;  Produits  pharmaceutiques  : 
Villers-Saint-Sépulrre;  Stéarinerie:  Clermont,Margny-lès-Compiègne;  Teinturerie: 
Beauvais;  Couleurs  :  Creil,  Milly. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  —  Filatures  de  laine  :  Balagny-sur-Thérain,  Beau- 
vais, Grillon,  Feuquières,  Notre-Dame-du-Thil,  Mouy,  Cramoisy,  Gouvieux:  Filature 
de  coton  :  Ourscamp;  Tissage  de  laine:  Crèvecœur-le-Grand,  le  Crocq,  Hardivil- 
liers,  Rantigny  ;  Tapisserie  :  Beauvais;  Draperie  :  Beauvais,  Mouy;  Couvertures: 
Herchies,  Ksquennois;  Passementerie:  Beauvais,  Saint-Just-des-Marais;  Bonne- 
terie: Feuquières,  Moliens,  Saint-Just-en  Chaussée  ;  Tissage  de  toiles  :  Anseauvilliers. 
Breteuil,  Cuise-la  Motte;  Lacets  :  Inval  ;  Dentelles  :  Chantilly  et  environs. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  -  Tanneries  :  Allonne,  Marseille  le  Petit,  LaNeuvilK- 
sur-Ressons,  Noyon.  Saint-Crépin,  Senlis,  Verberie;  Chaussures  :  Anseauvilliers, Cau- 
vigny,  la  Chapelle-Sainl-Pierre,  Courcelles-lès-Gisors.  Knenrourt-Léage,  Feuquières, 
Formerie,  Grandvilliers,  Hanvoile,  Trie-le-Château,  Liancourt,  Mouy,  Babœuf:  Feutre: 
Clermont;  Courroies:  Marissel;  Pétards:  La  Neuville-en-Hez;  Papiers  et  cartons: 
Senlis,  Etouy;  Instruments  d'optique;  Cuise  la-Motte,  Saint-Pierre-lès-Bilry: 
Verres  d'optique  :  Sully,  Songeons,  Hanvoile,  Saint-Samson;  Impression  sur 
étoffe  :  Beauvais;  Construction  de  bateaux  :  Compiègne,  Noyon;  Ganterie: 
Beauvais. 


fSO 


Commerce 


Ce  département  importe  de  la  houille  pour  alimenter  ses  machines,  de  la  laine  et  du 
coton  que  transforment  ses  manufactures,  des  métaux  bruts  et  divers  produits  d  ali- 
mentation. Quant  au  commerce  d'exportation,  il  se  fait  surtout  avec  Paris  qui  accapare 
les  produits  des  sucreries  et  distilleries,  les  tapis  et  couvertures,  les  mille  objets  de 
tabletterie  en  bois,  en  os,  en  ivoire  fabriqués  dans  la  partie  O.  de  l'Oise.  De  même  les 
produits  céramiques,  les  pierres  de  taille,  les  bois,  etc.,  ont  Paris  pour  principal 
débouché. 


Voies  de  communication 


Chemins  de  fer 875  kil. 

Routes  nationales 60*2    » 

Chemins    vicinaux    de     grande 

communication 298î2     » 

—  ordinaires.  5515    » 


20  kil. 


Rivières  navigables  :  Aisne 
—  Oise  (de  Janvillc 

à  la  sortie  du  départ.^.   ...     (ii  kil. 

Canal  latéral  à  lOise 26  kil.  500 

—  de  rOurcq  (dans  le  départ.)      8  kil.  520 


Beauvais  est  hâli  au  ])ied  de  collines  boisées,  au  confluent  de  ÏAvehn  et  du  Thérain  qui  ser- 
pente en  plusieurs  branches  dans  la  ville,  fournissant  ainsi  la  force  motrice  à  quelques  usines 
et  moulins.  Celle  ville  possède  de  belles  promenades  ombragées  (Esplanade,  Jeu  de  Paume,  etcV 
la  séparant  de  ses  faubourgs,  quelques  rues  pittores(iues  où  se  voient  encore  de  vieilles  mai- 
sons des  xn",  xiii%  xiv,  xvi*  siècles  en  encorbellement,  aux  toits  pointus,  aux  devantures  en  bois 
décorées  de  faïences,  deux  beaux  Squares,  l'un  auprès  de  la  Gare,  l'autre  dit  du  liéserroir^  d'où 
Ton  jouit  d'une  belle  vue  sur  la  cathédrale  et  la  ville,  une  grande  Place  devant  VHôtel  de  Viile 
(xviir  s.)  où  se  dresse  la  Stalue  de  Jeanne  Hachette  (1862).  Beauvais  est  une  ville  commerrante  et 
industrielle  se  spécialisant  surtout  dans  la  draperie,  les  couvertures  de  laine,  la  brosserie,  la 
lablellerie,  la  chaussure,  les  produits  céramiques  et  la  tapisserie.  L'État  y  enl relient  une  Manu- 
facture nationale  de  Tapisserie,  fondée  en  1664,  produisant  des  pièces  remarquables  et  justement 
recherchées  {7t  ateliers  d'une  dizaine  d'ouvriers  chacun  faisant  un  travail  do  basse-lisse:  le^ 
laines  et  soies  employées  sont  teintes  aux  Gobelins,  à  Paris).  Le  plus  beau  monument  de 
Beauvais  est  la  Cathédrale  Saint-Pierre,  dont  le  chœur  seul  avec  les  croisillons  ont  été  achevés 
(xnr  et  xvr  s.)  et  qui  renferme  à  l'intérieur  de  beaux  vitraux,  une  curieuse  horloge  astrono- 
mique moderne,  quelques  tapisseries  anciennes  (épisodes  de  la  vie  des  apôtres  Pierre  et  Paul) 
et  des  toiles  peu  importantes.  Les  autres  monuments  religieux  de  Beauvais  sont  :  VÊglise  de  ta 
Basse-Œuvre  (x«  s.)  et  VÈglise  Saint-Êtienne  {xw  s.)  dont  la  grande  nef  date  de  1515  et  qui  ren- 
ferme, outre  le  crucifix  légendaire  de  sainte  Wilgeforle,  une  piéta  du  xvi«  siècle,  six  [lanneaux 
peints  sur  bois,  de  belles  verrières  de  1554,  une  petite  porte  de  la  Renaissance  dans  le  bas-côté 
g.  et  le  tombeau  du  peintre  Oudry,  qui  dirigea  la  Manufacture  nationale  de  1754  h  1755.  Beauvais 
renferme  un  Temple  protestant.  Les  autres  monuments  remarquables  sont  :  le  Palais  de  Justice 
(ancien  palais  épiscopal,  xiv«  et  xv*  s.)  qui  s'élève  non  loin  de  la  cathédrale  sur  une  partie  des 
fortifications  gallo-romaines  de  Bratuspantium  ou  C\rsaromagus,  le  Lycée  (1898)  admirablement 
situé  et  fort  bien  installé.  La  Préfecture,  qui  s'élève  loin  du  centre  de  la  ville,  dans  le  faubourg 
Saint-Quentin,  le  Collège  de  jeunes  filles,  les  Ècides  normales  d'instituteurs  et  d'inslilulrices. 
y  Hôtel  Dieu,  le  Théâtre,  n'ont  rien  de  remarquable.  Beauvais  a  de  beaux  pensionnats  :  (Sacré- 
Cœur,  Frères  des  Rcoles  chréliennes.  Pères  du  Saint-Ksprit),  un  Musée  d'antiquités  insUiIlé  en 
partie  dans  un  cloître  (xiv  s.)  et  renfermant  une  Statue  de  sainte  Barbe,  de  Jean-Ie-Pot,  l'artiste 
auquel  on  doit  la  porte  du  croisillon  S.  de  la  cathédrale,  un  Mercure,  une  Tête  de  Christ,  des 
statues  et  des  reliefs  anlicpies.  du  Moyen  Age  et  de  la  Henaissance,  des  meubles,  etc.  In  autre 
petit  Musée,  installé  à  la  ManufivHure,  renferme  un  buste  de  Louis  XIV,  des  vases  de  S^vres, 
quelques  cartons  d'artistes  et  des  tapisseries  d'après  les  compositions  d'Oudry,  Ph.  Rousseau, 
Mazerolles.  etc.  Outre  la  statue  de  Jeanne  Hachette.  Beauvais  a  élevé  une  statue  au  D'  (iérard 


OISE 


SI 


(1800-1894).  La  Bibliothèque,  installée  à  THôtel  de  Ville,  renferme  plus  de  20  000  volumes.  Dans  les 
environs  se  trouvent  des  usines  importantes  de  produits  cérami(|ues,  notamment  à  Saint-Just- 
des-Marais,  à  Savignies  et  à  Auneuil.  La  culture  maraîchère  est  très  n^pandue  aulour  de  la  ville. 
Clermont  se  dresse  h  la  lisière  E.  de  la  fortH  de  Hez,  huv  une  hauteur  dominant  la  Hrèrhe 
d'où  Ton  jouit  d'une  belle  vue.  C'est  probablement  sur  cette  hauteur  ni^me  que  furent  définiti- 
vement vaincus  les  Bellovaques  (VIU*  campagne  de  César).  Entourée  de  la  superbe  Promenade 
du  Ch.llelier  que  domine  un  \ieux  Donjon  rectangulaire  du  xiv  siècle,  reste  de  l'ancien  château 
sur  lequel  s'élève  aujourd'hui  une  Maison  centrale  de  détention  pour  femmes,  elle  possède 
encore  quelques  vestiges  de  son  enceinte  fortifiée  à  laquelle  était  relié  son  fhUct  de  Ville,  d'ar- 
chitecture mi-civile  et  militaire,  construit  par  Charles  IV,  dit  le  Bel,  né  au  château  de  Clermont 


CHANTILLY.  -  Entrée  du  Chdteou. 


en  1206  et  restauré  complètement  (1874-1887).  La  façade  de  ce  monument  est  ornée  des  statues 
de  Louis  IX,  très  populaire  à  Clermont  et  dans  la  région  (il  est  né  â  la  Neuvilleen-Hez,  h  8  kil. 
O.  de  Clermont),  de  Robert  de  Clennont  et  de  Charles  IV.  A  l'intérieur  sont  installés  :  un  Musée 
contenant  quelques  toiles  estimables,  des  gravures,  des  meubles  el  une  belle  cheminée,  et  une 
Bihtiolhèqxie  de  plus  de  10000  volumes.  En  dehors  de  ce  monument,  il  n'y  a  guère  à  visiter  que 
VÊfflise  Saint-Samtion  (xiv*  et  xvr  s.)  dont  le  chevet  est  intéressant  ainsi  que  les  restes  de  la 
Porte  Koinlel  et  quelques  Maisons  des  xv*  el  xvr  siècles.  Une  fontaine  en  bronze  orne  la  place 
principale  de  la  ville  où  se  tient  le  marché.  La  Sous  Préfecture  est  installée  dans  l'ancien  couvent 
de  Saint-André  dont  il  ne  reste  plus  rien.  Clermont  fait  un  grand  commerce  de  grains  et  compte 
une  fabrique  de  feutre  el  une  manufacture  de  corsets. 

Compiègne  (Compendium).  vieille  ville  comprise  entre  la  foréldu  même  nom,  qui  l'entoure  au  S. 
cl  à  l'E.,  VOise  à  l'O.  et  VAistie  au  N.,  à  1  kilomètre  du  confluent  de  ces  deux  rivières  dominé  par 


234  OISE 

le  Mont  Ganelon  (152  m.).  Bâtie  surtout  sur  la  fwc  droite  de  l'Oise  en  forme  d'éventail  ouvert  dont 
la  base  se  confond  avec  la  rivière  et  dont  K  s  contours  suivent  la  ligne  des  anciens  remfuirU 
(quelques  vestiges  se  voient  encore  au  S.  de  la  ville),  elle  fut  habitée  par  les  rois  mérovingiens. 
C'est  sur  l'emplacement  du  Palais  de  Charles  le  Chauve  que  fut  construit  au  xviir  siècle  celui 
que  l'on  visite  aujourd'hui  et  où  séjourne  ent  tous  les  souverains  français,  de  Louis  XV  à 
Napoléon  III.  Compiègne  est  un  centre  important  de  villégiature  parisienne.  Aux  bords  des 
larges  avenues  conduisant  à  la  forêt,  le  nombre  des  villas  grandit  chaque  année.  Le  plus  vieux 
monument  de  Conipiégnc  est  la  Tour  dite  de  Jeanne  d*Arc  (xii*  s.)  où  Thérolne  fut  enfermée; 
le  plus  curieux  est  VHntel  de  Ville  (xvi*  s.)  renfermant,  outre  une  Bibliothèque  de  plus  de 
no  000  volumes  dont  0000  proviennent  de  celle  du  Palais,  le  Musée  Vivenel,  don  de  rarchitecte 
du  même  nom  et  contenant  quelques  bonnes  toiles,  des  dessins  de  maîtres,  des  objeLs  antiques, 
des  armes,  des  bijoux,  des  porcelaines  et  des  meubles.  En  face  de  ce  monument  se  dresse, 
sur  la  place  du  même  nom,  la  statue  de  Jeanne  d'Arc,  d'Ét.  Leroux  (1880).  Le  Palais  a  deux 
façades,  l'une  précédée  d'un  portique  sur  la  Place  du  Palais  et  l'autre  en  terrasse  sur  le  petit 
Parc  ;  les  salons  et  les  appartements  sont  ornés  de  tapisseries,  de  meubles  et  d'objets  d'art  de 
toutes  sortes. 

Compiègne  possède  encore  quelques  vieilles  Maisons  des  xv*  et  xvr  siècles  en  bois  sculpté 
(salamandres,  maillets,  etc.),  une  porte  de  la  Henaissance,  la  Porte  Chapelle,  élevée  par  Philibert 
Delorme;  les  restes  de  l'ancienne  Abbaye  de  Saint-Corneille  (Manutention  militaire),  enftn  quelques 
monuments  religieux  intéressants  :  Y  Église  romane  des  Minimes  (gymnase  municipal).  \'Êtjli^f 
Saint-Jacques  (xiir  et  xv*  s.)  entourée  d'un  Square;  VÊglise  Saint-Antoine  (xir,  xiii*  et  xvr  >.)  avec 
une  belle  abside,  des  verrières  de  la  Renaissance  et  le  monument  élevé  au  cardinal  /*.  d'Ailly: 
îa  chapelle  N.-D.  de  Bo7i-Secours,  pèlerinage  fréquenté  ;  VÉglise  Saint-Germain,  la  plus  vieille  de 
Compiègne,  qui  j  ossèdc  un  banc  d'œuvre  et  une  tribune  d'orgue  remarquables  (xviir  s.);  la 
(Hiapelle  Saint-Xindas  où  Ton  remarque  un  beau  retable  en  bois  du  xviii*  siècle  et  des  boiseries 
du  xvir  s.  dans  la  salle  capilulaire.  \J Hôtel-Dieu  a  été  fondé  par  saint  Louis  et  possède  une 
belle  cave  voûtée  à  nervures.  V Hôpital  général,  la  Sous-Préfecture,  le  nouvel  Hôtel  des  i*osies,  le 
Collège,  les  Casernes,  le  Théâtre,  n'ont  rien  de  remarquable.  Compiègne  est  une  ville  industrielle: 
elle  fabrique  des  bateaux  et  des  cordages,  des  chapeaux  de  feutre,  possède  des  distilleries 
imi)oi'lanles,  fait  un  grand  commerce  de  bois  et  de  charbon,  compte  dans  ses  environs  un  grand 
nombre  de  fabriques  de  sucre,  de  fécule,  de  chaussons,  de  bonneterie,  de  boissellerie,  etc.  Elle 
est  dotée  d'un  Haras.  Enfin  le  Parc  qui  entoure  le  Palais  ainsi  que  la  forêt  avec  ses  monts,  ses 
hameaux  et  surtout  le  ChAteau  de  Pierrefonds  lui  attirent  des  milliers  de  visiteurs. 

Senlis,  ancienne  capitale  des  Syloanectes,  vieille  cité  aux  rues  tortueuses,  est  luAtie  entre  la 
rive  droite  de  la  Xonette  et  son  alfiuent  VAunette.  La  forêt  iVHalatte  la  borne  au  N.,  celle  de 
Chantilly  au  S.  Ses  environs  offrent  des  résidences  et  des  châteaux  remarquables.  La  ville 
proprement  dite,  dp  forme  presque  elliptique,  est  complètement  entourée  de  beaux  boulevard^ 
tracés  sur  ses  vieux  remparts.  A  l'intérieur  de  cette  ligne  se  trouve  l'enceinte  gallo-romaine  de 
même  forme  et  percée  en  cinq  endroits.  Cette  enceinte  était  autrefois  flanquée  de  28  tours  dont 
10  à  demi  ruinées  sont  encore  debout;  le  point  culminant  en  était  occupé  par  le  palais  du  gou- 
verneur romain  sur  les  ruines  duquel  s'éleva  le  château  édifié  par  nos  premiers  rois  mérovin- 
giens et  habité  jusqu'f'i  Henri  IV;  on  peut  en  visiter  les  vestiges  encore  bien  conser\*és. 
A  200  mètres  environ  de  la  ville  et  dans  l'angle  S.-O.,  on  a  découvert  en  1865  un  am[)hithéâtre 
romain  dont  les  substruclions  sont  dans  un  état  de  con.servation  suffisant  pour  s'en  faire  une 
idée  juste.  Lu  certain  nombre  de  monuments  ont  disparu  :  les  Églises  Saint-Hieul  et  Sainte-Oenc- 
viâvc,  VHôpilnl  dcx  Chcvulicrs  de  Saint-Jean,  le  couvent  des  Cordeliers;  mais  on  y  trouve  encore  :  la 
Cathédrale  N.-l).  (xir  s.)  avec  une  façade  du  xiir  siècle  remaniée  au  xvi"  s.  et  un  clocher 
élevé  (78  m.):  Saint-Frarnhovrg  (xir  s.)  sans  bas-côté  ni  transept  qui  sert  de  magasin:  Snint-Pierrr 
(xvr  s.)  transformé  en  marché,  église  couronnée  de  deux  tours  dont  l'une,  celle  de  gauche,  es! 
surmontée  d'une  flèche  en  pierre  (xv  s.);  Saint-Aîgnan  (xiv  et  xvr  s.),  aujourd'hui  Théâtre; 
VÉglise  des  Carmes  (xvi*  s.),  transformée  en  caserne;  Saint-Vincent,  non  loin  de  la  porte  de  Meaux, 
aujourd'hui  chapelle  du  collège  ecclésiastique  dépendant  du  cloître  du  même  nom  reconstruit  an 
XVIII*  siècle  et  surmonté  d'un  clocher  du  xir  s.;  VÉglise  de  la  Charité  (ITOr^-lSil)  devenue 
Musée  municipal;  VÉglise  Saint-Etienne^  au  bord  de  la  Nonelte,  dans  le  faubourg  du  même  nom. 


a 


C/3 


SAINT-LEU-D  ESSERENT.  -  Eglise. 


SAINTMARTIN-AUX.BOIS.  -  Porte  intérieure  Je  l'église. 


238 


OISE 


VÉvêché  (xir  s.),  devenu  la  Chambre  des  Notaires,  repose  avec  la  chapelle  rpii  en  dépend  sur 
l'enceinte  gallo-romaine:  l'ancien  Prieuré  de  Saint-Maurice  (xiii's.)  dont  la  charpente  des  combles 

est  remarquable.  Les  monuments  civils 
Hùul  peu  inlcri'ss.Mit>;  ÏH'^hf  de  lUi*' 
(w  s.)  e-il.  nniuiui'  d'une  tourelle  ren^T 
ninut  un  l»el  escalier,  la  Houé- Pré f tel  tire  vl 
le  Trlhutml  sont  logî^s  dans  rancirn  f/-^ 
pitat  de  ttj  ChtriU.  La  fiihlinihiHftw,  nr lic 
lie  KîiNWJ  volumes,  |iossrile  des  ijinnuH- 
rriis.  (ïn  renconlre  dans  pre^^ipje  linilrs 
les  rues  du  vieu\  Senlis  des  maisont^ 
runeuseK  du  Moypn  \ii**  :  anrien  logis,  du 
Iifnff*i'r(fk'i\  maisHu  diti'  de  (taoul  lif*  Ver- 
niaiiduis  ( resta uri-ef,  etc.,  imj  de  vieilles 
ronslrUCUons  rouuiu*  la  thfinrriirnr, 
['ffùfftf-Dicii-dc'(Jttf(tttifh%  de  vieilles  cnves 
V4 autres  (rue  de  Heauvats)»  «'le.  Dan»  le« 
euviniii^,  il  but  visiter  Irs  ruines  d* 
l  ■'ïn('ii*une  Ahtunje  *ii*  f*t  Virtuire  (*\  |i*< 
luiuiv-  du  Cli.'ileau  de  .SfitttirftUUrf^,  .tu 
srnuin(*t  il'uu"'  liutl<*  Mtr*  m.»  ori^jpn'cs 
par  une  ferme. 


MAIGNELAY.  —  Retable  (fragment). 


OISE 


239 


Liste  des  Monuments  historiques 


(P.  p.  Propriété  privée.  -   P.  E.  Propriété  <lo  l'Étal). 


Agnetz.  . 

.\lloDDe  .  . 

Anpicourl  . 
Angy.  .   .   . 
Banju 
Beauvais. 


Belieronlaine  (C'  de 
Caisne) 

Breteuil 

Bury 

Cambronne-lès- 
Clermont 

Ctiambly 

Champlieu  (C*  d'Or- 
rouy 


r.hellf* 

Chiry-Our=.canip 


Clcrmonl.  . 
Compiégne. 


Crépy-fn-Vaioi< 
Eve  ....   . 


MaigtiHlay. 
Méncviiler^  . 
Mogneville.  . 


M'inùisny  -   . 
Monlagiiy-Ste-Fé 
cité 


Eglise  uni*  et  xvf  ».). 

Clocher  de  l'église.  Ancienne  nia- 
ladrcrie  (xii*  s.). 

Eglise  (xjr  et  xiir  s.). 

Eglise  (XII*  et  xiii*  s.). 

Eglise  (xir,  xiir  el  xv  s.). 

Hesles  de  remparts  gallo-romains 
dans  l'ancien  cvèclié. 

Cathédrale  St  Pierre  (xiii*  et 
xvr  s.). 

Eglise  de  la  Basse-Œuvre  (xiir  s.) 

Eglise  St-Ellenne  (xv  s.). 

Ancien  palais  épiscopal,  aujour- 
d'hui Palais-de-Justice  (xiv  s.). 

Maison  des  Trois-Piliers  (Place 
Jeanne-Hachette  (xiifs.)(P.  p.) 

Restes  de  l'ancien  prieuré. 
Chapelle  du  Chdteau  (xii*  s.). 
Eglise  (XI*,  XII'  el  xiir  s.). 


Eglise  (xir  el  xiii'  s.). 
Eglise  N.-D.  (xiir  s.). 

Restes  de  monuments  gallo-ro- 
mains (temple,  Ihédtre,  ther- 
mes). 

Eglise  (xir  et  xvr  s.). 

Ruines  de  l'abbaye  d'Ourscamp 
(xiii-s.)  (P.  p.).  * 

Hôtel  de  Ville  (xv  s.). 

Hôtel  de  Ville  (xvi'  s.). 

Eglise  Sl-,\ntoine  (xii"et  xvr  s.). 

Eglise  St-Jacques  (déclassée  en 
1876)  (xir  el  XV  s.). 

Eglise  St-Thomas  (Reste  de  1) 
(xir  et  XV  s.). 

Flèche  el  vitraux  de  l'église  (xiii* 
el  xvf  s.). 

Eglise  (XVI*  s.). 

CrtHX  (XVI*  s.). 

Clocher  de  l'ancienne  église  (vu* 
et  xiii*s.). 

Eglise  (déclassée  en  i89:i). 


Eglise  (xvi*  s.). 


Mo  nia  ta  ire.  .    .   . 
Montgerain  .   .   .   . 
Morieiival .   .   . 
Noé-Sl-Martiii  (la). 
Nogent-les  -Vierges 
Noyon 


Pierrefonds  .   , 

Plailly 

Rhuys 

Rully 

St-Firmiu 

Sl-Germer-de-Fly  . 
Sl-Jean-aiix-Rois.  . 

St-Leu  d'E>sereiil. 

Sl-MailIn-aux-Bois. 
SI- Waa  si -de-Long - 

nioiil 

Senli- 


Thiers.  .  .  . 
Tracy-le-Val.  . 
Trie-le-Chùleau 


Verbei'ie 

Villors-Sl-Paul.  . 
Villers-Sl-Sépulrre 
VIlliM's-sur-Coudiin 
Villflerlrc  (la)  .  .   . 


Ej;li>e  (xii*  et  xiir  s.). 

Calvaire. 

Eglise  (XI*,  XII*  el  xiii*  sj. 

Eglise. 

Ej^lise  (XI',  xiii*  el  xvi*  s.). 

Eglise  N.-I).  (ancienne  callié- 
drnle,  salle  cupilulairc,  clultre, 
bibliothèque)  (du  \ii*  au 
XVI*  s.). 

Hôtel  de  Vilh*  (xv'et  xvi*  s.). 

Maison  de  lliviché  (xii*  s.). 

Cloi'lier  de  l'église  (xvi*  s.). 

Cliàleau  (xv  s.)  (P.  E.). 

Eglise  (xir,  XIII'  et  xvi*  s,). 

Eglise  (XI*  s.). 

Eglise  (XII*,  xiii*  et  xm*  s.i. 

Vitraux  de  l'église  (xvi*  s.). 

ICjjlise  el  chapelle  (xii*  s.). 

Eglise  el  salh*  capilulaire  ixiii'  •*.). 

Entrée  de  labbaye  (xiii's.). 

Eglise  (xir  s.)  et  restes  de  1  an- 
cien prieuré  (roman)  (xii*  s.). 

Eglise  (XIII*  s.). 

Eglise  (XII*  s.). 

Arènes. 

Eglise  N.-D.  (ancienne  cathé- 
drale (xii*  s.). 

Eglise  St-Framboiirg  (xii*  s.) 
(P.  p.). 

Eglise  St-Vincent  (xii*  s.). 

Eglise  Sl-Pierre  (Marché)  (xv  et 
XVI*  s.). 

Ancien  CliAleau  Royal  (ix*,  xi*  et 
xm'  s.)  (P.  p.). 

Ruines  du  Château  (xiii*  s.) 

Eglise  (xii*  et  xvi*  s.). 

Dolmen  dit  :  La  Pierre  trouée. 

Eglise  (xii*.  xm*  et  xvi*  s.). 

Hùlel  i\v.  Ville  (xii*  s.). 

Eglise  (xm*  el  xv  s.). 

Eglise  (XII*.  xm*  el  xvr  s.). 

Dolmen  dit  :  la  Roche-aux-Fée>. 

Eglise  (XII*,  xiir,  XV  el  xvr  s.). 

Eglise  (xir  s.) 


Autres  Monuments  intéressants 


Chantilly.  .   .  . 
Cires-lcs-Mello. 
Creil    ... 
Ermenonville 


Fonlaine-Ies-Corps- 
Nuds 


Gerberoy     (C* 
Songeons) .    . 

Hermès  .       .    . 
Marissel.    .   .   . 

Mello 

Moatépilloy  .   . 


de 


Château  avec  ses  collections  ar- 
tistiques. 

Eglise  (XII*,  xin*  et  xvr  s.). 

Maisons  du  xv*  s.). 

Abbaye  de  St-Evremond  (.xir  t.) 
(P.  p.). 

Château  du  xvii*  s.  et  Parc  célè- 
bres par  le  séjour  de  J.>I.  Rous- 
seau. 

Ruines  de  l'abbaye  cistercienne 
de  Chaaiis  (xm*  s.). 

Murailles  et  rues  tortueuses  du 

Moyen  Age. 
Eglise  (xm*  s.). 
Eglise  (xir,  xin*  et  xvr  s.). 
Eglise  (XI*,  xiir  et  xV  s.). 
Ruinej>  du  Château  (xiv*  s.). 


MonllEvéque  .\bhaye  de  la  Victoire  (xm*  s.). 

Mortefontaine     .        Château     et     Parc     niagnillque 

(xvm*  s.). 
Mouchy-le-Châlel  .     Eglise  (xi*,  xir,  xm*  el  xvr  s.). 
Cliàteau  Renaissance. 

Pont  point Dolmen  de  la  Pierre-Huitaine. 

...  Eglise     Sl-Gervais    (xr,    xii*   et 

xvr  s.). 
....     Eglise     Sl-Pierre    (du    xir     au 
xiir  s.). 
Ponl-SteMaxence  .     Eglise  (xm*  el  xv  s.). 
.  .     Hôtel  de  Ville  (xV  s.). 
—  Pont  sur  l'Oise  (xviu*  s.). 

Sainlines Eglise  (xir  el  xv  s.). 

Sérans-le-Roiileil- 

lier.  . Eglise  (xm*  el  xv*  s.). 

Vez Donjon    penlagonal    (xiv  s.)   et 

Château  (xiir  et  xiv*  s.)  en  res- 
tauration. 


CHATEAL-TIIIERIAY.  -  Vue  générale. 


Aisne 


Nom  —  Situation 

E  département  de  TAisne  appartient  à  la  ré^Mon  N.  de  la  Fiance,  il  tire  son 
nom  de  la  rivière  dWisne  ipii  le  traverse  de  VE.  à  10.  L\iisne  y  pénètre  par 
la  pointe  S.  de  l'arrondissenient  de  Laon  et  passe  ensuite  dans  la  pointe  N. 
de  celui  de  Soissons  dont  elle  baigne  le  chel'-lieu  pour  aller  se  jeter  dans 
l'Oise  un  peu  au-dessus  de  Compiègne.  Le  cours  de  VOit<e  qui  traverse 
également  ce  déparlement  dans  la  direction  N.-K.  à  S.-O.  dépasse  de  37  kil.  celui  de 
l'Aisne;  le  nom  d'Oise  aurait  pu  lui  être  ajouté.  11  n'a  pas  de  forme  régulière;  tout  au 
plus  pourrail-on  le  comparer  à  une  bande  rectangulaire  verticale  dont  la  moitié  de  la 
partie  supérieure  droite  serait  (lanquée  dun  rendement  circulaire.  Sa  pointe  N.-E.  touche 
à  la  Belgique  par  le  canton  d'Hirson.  Ses  limites  naturelles  sont  absolument  insigni- 
fiantes. Sa  plus  grande  longueur  du  N.  au  S.  est  de  150  kil.,  sa  plus  grande  largeur  de 
TE-  à  10,  de  84  kil.  Laon,  son  cheMieu,  est  situé  à  peu  près  au  centre,  à  l'intersection  de 
toutes  les  diagonales  que  l'on  peut  tirer  à  travers  le  département  qui  est  borné  au  N. 
parle  déparlement  du  Nord;  au  N.-E.  par  la  province  de  Namur  (Belgique);  à  l'E. 
I>ar  les  départements  des  Ardennes  et  de  la  Marne;  au  S.-O.  par  le  département  de 
Seine-et-Marne;  enfin  à  l'O.  par  les  départements  de  l'Oise  et  de  la  Somme. 

Il  a  été  formé  en  1790  de  territoires  appartenant  à  deux  provinces  :  l'Ile  de-France,  pour 
les  trois  cinquièmes  et  la  Picardie  pour  les  deux  autres  cinquièmes.  A  4'Ile-de-France 
appartenaient  le  Vahis,  le  SoissontuiiSy  le  yoyonnaiiî,  le  Tavdciwis,  le  Laonnais,  la  Bric; 
à  la  Picardie,  le  Vevmandois  et  la  Thiétxiclie. 


16 


Al&.\b.    1. 


212 


Histoire 


OMBREUSES  sont  oncorc  les  traces  laissées  par  les  peuplades  sauvages 
qui  vécurent  sur  le  sol  du  département.  Ces  peuplades  ont  habité 
les  grottes  d'Arcy-Sainte-Restitue,  de  Glenncs,  de  Neuville,  les  sou- 
terrains du  plateau  de  Comin  et  les  «  boves  »  de  Laori.  On  voit 
encore  des  tombes  celtiques  à  Pont-Arcy,  à  Cierges,  à  Pasly.  Celle 
dernière  localité  possède  même  des  vestiges  d'un  camp  gaulois. 
LafTaux  a  des  sépultures  franqucs.  Il  y  a  des  dolmens  à  Arcy-Sainte- 
Restituc  (la  Butte  de  Housse),  à  Cierges  (dolmen  de  Caranda),  à  Haramont  (Pierre 
Clouise),  à  Taux,  à  Vaurczis  (la  Pierre  Laye);  des  menhirs  à  Bois-lès-Pargny  (le  Verzian 
de  Gargantua),  à  la  Bouteille  (la  Haute-Borne),  à  Retheuil;  une  allée  couverte  au  Clos- 
Boslard,  à  Vic-sur-Aisne.  On  peut  encore  citer  la  Pierre  de  la  Mariée  à  Bucy-le-Long  et 
la  Hottée  de  Gargantua  à  Molinchart. 

A  l'arrivée  des  Romains  les  Suessiones  occupaient  le  sud  du  déi)artement,  les  nemi  la 
l>artie  centrale  et  les  Veromaudui  le  nord.  César,  dont  la  politi(|ue  consistait  surtout 
à  semer  la  division  parmi  les  peuplades  gauloises,  gagna  vite  les  Renii  et  ces  derniers 
essayèrent  d'amener  à  la  cause  romaine  leurs  voisins  les  Suessiones  qui  résistèrent  et 
vinrent  attaquer  les  Rémi  chez  eux.  Leur  meilleure  plîUM'  forte,  Hibrax,  lut  assiégée,  mais 
sans  succès  grâce  à  rapi)ui  des  Romains  (pii,  poursuivant  leur  victoiix»,  marchèrent  contre 
Noviodunum  (Soissons)  où,  Galba,  le  chef  des  Suessiones  s'était  enfermé.  Ce  dernier, 
obligé  de  se  rendre,  offrit  à  César  ses  deux  fils  en  otage  et  la  paix  dura  c|uelques  anné(*s. 
A  leur  tour  les  Veromaudui,  qui  avaient  continué  la  lutte,  furent  anéantis  aux  bords  de 
la  Sambre.  A  l'appel  de  Vercingélorix,  5  000  guerriers  suessiones  se  rendirent  >ous  les 
murs  d'Alésia  et  participèrent  à  la  lutte  suprême  contre  la  domination  r(»maine. 

De  cette  époque  il  reste  des  fragments  de  remparts  à  Soissons,  des  vestiges  de  camps 
romains  à  Vermand,  Berry-au-Bac,  Epagny,  Gouy,  Condé-sur-Aisne;  on  voit  encoi-e  dans 
cette  localité  les  restes  d'un  pont  romain  sur  l'Aisne.  Citons  encoi'e  les  retranchcMuents 
do  Condé-sur-Suippes,  l'ancienne  station  de  Contraginnum  (Condren),  les  Imces  il»' 
chaussées  romaines  à  Dizy-le-Gros  (voie  de  Reims  h  Bavai  qui  forme  l'artère  princijuile 
du  bourg),  à  Ciry-Salsogne;  les  antirpiités  romaines  de  Mondrepuis,  etc. 

Le  christianisme  fut  prêché  dans  la  région  au  iir  siècle,  h  la  lin  duquel  furent  mar- 
tyrisés les  saints  Crépin  et  Crépinien,  et  saint  (Quentin.  A  l'arrivée  des  Barbares  dans  la 
Gaule  au  V  siècle,  les  Romains  n'étaient  plus  maîtres  que  des  vallées  de  l'Oise*  et  île 
la  Marne  :  la  victoire  que  Clovis  renqjorta  en  iSG  à  Soissons  sur  le  général  Syagrius 
anéantit  le  reste  de  la  domination  que  Rome  exerçait  encore  dans  la  Gaule  et  la  puissance 
de  Clovis  s'étendit  jusqu'aux  rives  de  la  Seine.  Après  avoir  régné  à  Soissons,  Clovis 
abandonna  cette  capitale  pour  Paris.  A  sa  mort,  en  511,  le  royaume  franc  fut  divisé  en 
(|uatre  parties.  Soissons  échut  à  Clotaire.  l'n  é|)isode  de  la  rivalité  de  Rruneliaut  et  i\r 
Frédégonde  se  passii  à  Droisy  (5lir>)  :  l'armée  du  (ils  de  Brunehaul  fut  défaite  par  cellt» 
(|ue  commandait  Landry,  maire  du  Palais  et  favori  de  Frédégonde».  La  lutte  entre  l«»s 
maires  du  Palais  de  la  Neustrie  et  de  rAustrasi(\  qui  dura  de  tiôS  à  TiST,  se  termina  à  la 
balailh^  de  Teslry,à  la  limite  de  l'Aisne,  par  la  victoire  de  Pépin  d'IIéristal,  maire  d'Ans- 
trasie.  Dès  ce  monieid,  la  royauté  ne  conqite  plus  et  h*s  maires  du  Palais  gouvernent 
le  pays.  C'est  à  ^uierzy  que  se  trouvait  le  Palais  des  seigneui's  d'Héristal  où  vint 
mourir  Charles  Martel.  Arcy-Saint(î-Restilue  a  des  vestiges  de  cimetière  mérovingien 
entre  les  monts  Dion  et  Belon,  ainsi  que  Chouy. 

Kn  75'i  la  dynastie  des  Mérovingiens  est  supplantée  |iar  Pépin  le  Bref  que  les  grands 
et  les  évèques  réunis  à  Soissons  élèvent  à  la  dignité  de  roi.  On  voit  encore  dans  cette 


211  ATSNE 

vilU»  (abbaye  de  Snint-Médard)  le  carliol  où  fui  enferme'  en  S20  Louis  le  Débonnaire. 
C'est  en  877,  à  Qiiierzy,  que  le  faible  Charles  le  Chauve  se  laissa  arracher  la  propriété 
héréditaire  des  fonctions  civiles  et  militaires  que  ses  officiers  tenaient  de  lui.  C'est  de 
celte  date  que  commence  réellement  la  féodalité. 

Les  pirates  normands  vinrent  ravager  Saint-Quentin  en  885  et  Chàteau-Thieriy  Tannée 
suivante.  Robert  V\  frère  du  comte  Eudes  qui  avait  vaillamment  défendu  Paris  en  88fi 
contre  les  Normands,  avait  accepté  la  couronne  comme  tuteur  du  jeune  roi  Charles  III. 
le  Simple;  mais,  abandonné  bientcM  par  les  seigneurs,  il  dut  combattre  et  périt  sous  les 
murs  de  Soissons  en  027».  Charles  le  Simple  ainsi  que  les  derniers  Carlovingiens  rési- 
dèrent à  Laon.  C'est  lévèque  de  cette  ville  qui  livra  Louis  V  le  Fainéant  au  parti 
d'Hugues  Capet  couronné  roi  en  087. 

Un  grand  nombre  d'abbayes  prirent  naissance  dans  ce  département  :  les  abbayes 
bénédictines  de  Chézy-sur  Marne  (850)  et  de  Nogent  (])rès  Coucy);  Saint-Martin-de-Laon: 
Saint-Médard,  Saint-Jean-des-Vignes  et  l'abbaye  royale  Notre-Dame  à  Soissons;  Saint- 
Nicolas-aux-Bois,  fortifiée;  le  prieuré  du  Charme,  à  Grisolles  (1008);  l'abbaye  de  Pré- 
montré, berceau  de  plus  de  1800  communautés  dont  une  des  premières  du  déparlement 
fut  celle  de  Cuisy-Saint-Gény  (Il  10);  les  abbayes  de  Cisterciens  de  Foigny  (1121  >  et  d»^ 
Bernardins  de  Vauclerc  (liriii;  l'abbaye  de  Longpré  à  Haramont  (1180);  le  monastère  de 
Cerfroid  fondé  à  Brumetz  par  les  saints  Félix  de  Valois  et  Jean  de  Matha  pour  le  rachat 
des  captifs;  le  prieuré  de  Sainl-Lambort  à  Fourdrain;  l'abbaye  d(»  Saint-Nicolas  à  Hihe- 
mont;  l'abbayede  Cisterciens  de  Longpont  (1227);  la  commanderie  de  Maupas  à  Sercbes; 
l'abbaye  cistercienne  de  Fervacques  à  Fonsommes  (UOOj;  l'abbaye  de  Prémonlivs  de 
Valsery,  rebftlie  au  xviu'  siècle,  etc. 

Pendant  le  règne  des  premiers  Capétiens,  la  région  dont  nous  nous  occupons  se 
développa  rapidement  par  le  commerce  et  l'industrie  et  voulut  s'affranchir  du  réirim*» 
féodal.  Les  chartes  communales  que  les  principales  villes  arrachèrent  à  leurs  seigneui*s. 
assez  facilement  d'ailleurs,  établii'enl  la  liberté  dans  les  villes  affranchies.  La  royauté, 
en  les  accordant  ou  en  les  faisant  payer,  se  ménageait  des  alliés  contre  les  seigneurs. 
Les  plus  intelligents  de  ces  derniers,  pour  restaurer  leurs  finances,  imitèrent  la  royauté. 
Toutefois,  rétablissement  de  la  commune  de  Laon  n'alla  pas  sans  de  draniatique^s 
événements.  L'aventurier  Gaudry,  évèque  de  cette  ville,  racheta  au  roi  Louis  le  Gros  la 
révocation  de  la  charte  oictroyéc  par  ses  vicaires  aux  boui'geois  de  la  ville.  Ces  derniers 
tuèrent  Tévèque  et  incendièrent  la  maison  de  son  trésorier.  L'incendie  gagna  la  callié- 
drale  et  une  partie  de  la  ville  qui  devinrent  la  proie  des  flammes  (Mil).  La  charte  plu- 
sieurs fois  abolie  et  rendue,  h  la  suite  de  querelles  sanglantes,  ne  devir*!  ♦l*'liiiili%e 
qu'en  1551.  La  féodalité  fut  néanmoins  puissante  dans  l'Aisne  et  Coucy.  iuili  de  \^MU  ;i 
1250  par  Enguerrand  III.  demeure  la  ruine  la  plus  imposante  que  nous  aif  léguéf  le 
moyen  âge  :  aujourd'hui  comme  autrefois  son  fier  donjon  haut  de  05  mèîn^s  ilomliii* 
les  remparts  de  la  ville. 

La  guerre  de  Cent  ans,  qui  débuta  en  1528.  désola  ces  régions;  en  1558,  Viiisurrerliort 
des  Jacques  y  fit  également  de  nombr<»uses  victimes;  en  dehors  du  IhéAtre  di'  la  liille 
des  Armagnacs  et  des  Bourguignons,  elles  demeurèrent  tranquilles  jusqn  ;ui  iitilt*^u 
du  xvi"  siècle.  En  1550,  le  roi  François  1*"'  rend  à  Villers-Cotlerets  l'édit  qui  rend  nlditri** 
toire  l'emploi  de  la  langue  française  dans  la  rédaction  de  tous  les  actes  publî-^  Vai  \l*k\ 
fut  signé  à  Crépy-en-Laonnois  le  traité  entre  François  I*'  et  Charles-Quint  dont  aucune, 
des  clauses  ne  devait  être  tenue.  En  1557,  le  roi  d'Espagne  Philippe  11,  mécontent  de 
l'appui  que  le  roi  de  France  Henri  11  accordait  aux  réformés  des  Pays-Bas,  vint  assiéger 
Saint-Quentin  et  l'emporta  d'assaut  après  un  siège  héroïque  pendant  lequel  près  tie 
2000  habitants  trouvèrent  la  mort.  Ce  ne  fut  qu'après  la  paix  de  Vervins  signée  en  1598 


A^alil  Doiki. 


LAON.  —  Église  Notre  Dumu  (Calhcdrale). 


2i6  AISNE 

que  le  pays  profondément  troublé  par  les  guerres  de  religion  retrouva  une  paix  définitive. 
Pendant  la  campagne  de  France,  en  1814,  quelques  combats  furent  livrés  sur  le  terri- 
toire qui  nous  occupe  :  ceux  de  Craonne  (6  et  7  mars),  de  Laon  (0  et  10  mars),  de  Sois- 
sons.  Après  Waterloo,  Laon  capitula  le  U  août  1815.  Enfin,  pendant  la  guerre  franco- 
allemande,  Soissons  bombardé  capitule  le  16  octobre  1870.  Laon  se  rend  le  5  septembre 
et  la  poudrière  delà  citadelle  saute  au  moment  où  les  Allemands  y  pénètrent  Le  18  jan- 
vier 1871  Faidherbe  obtient  un  avantage  sur  le  général  von  Gœben,  mais  est  défait  le 
lendemain  à  Saint-Quentin  malgré  Tappui  que  lui  prêtent  ses  vaillants  habitants  contre 
des  forces  ennemies  de  beaucoup  supérieures  en  nombre. 

Géologie  —  Topographie 

On  trouve  dans  la  partie  N.-E.  du  département  des  assises  de  schistes  ardoisiers  qui 
ferment  l'extrémité  du  plateau  des  Ardennes;  dans  les  parties  0.  et  S.  on  ne  voit  que 
des  terrains  tertiaires  avec  sous-sol  calcaire  et  crétacé.  Les  vallées  de  l'Oise,  de  la  Serre 
et  de  la  Souche  ont  des  parties  marécageuses  et  renferment  des  tourbières. 

Dans  son  ensemble  il  forme  un  plateau  généralement  boisé,  très  vallonné,  s'inclinant 
dans  la  direction  N.-E  à  S.-O.  Les  vallées  qui  renlaillent  laissent  souvent  la  craie  à 
découvert. 

Le  point  culminant  se  trouve  dans  le  canton  d'Hirson,  à  droite  de  celte  ville,  près  de 
Wattigny  (281  m.); le  point  le  plus  bas  esta  la  sortie  de  lOisc.  en  aval  de  Quierzy  (57  m.). 

Dans  les  arrondissements  de  Saint-Quentin  et  de  Vervins,  les  cours  d  eau  descendent 
dans  la  direction  de  la  pente  générale  du  département,  c'est-à-dire  N.-E.  à  S.-O.  Au 
centre  ot  dans  la  partie  méridionale,  ils  sont  au  contraire  orientés  sensiblement  de  TE.  à 
rO.  Voici  les  principales  altitudes  que  l'on  y  relève  :  entre  la  petite  Helpe,  la  Sambre  et 
le  Noirieu,  251  mètres  au-dessus  de  la  Capelle;  entre  le  Thon  et  la  Serre,  269  mètres  au 
S.  d'Aubenton.  A  1*0.  les  collines  ont  une  altitude  variant  de  150  à  225  mètres;  on  trouve 
220  mètres  entre  Saint-Gobain  et  Prémontré;  la  colline  qui  porte  Laon  est  à  181  mètres  ; 
un  point  atteint  200  mètres  au  S.-O.  de  Craonne;  la  ligne  de  partage  entre  la  Vesle  et 
rOurcq  est  à  230  mètres;  entre  le  Surmelin  et  la  Marne,  un  point  atteint  251  mètres; 
enfin  le  point  culminant  de  la  forêt  de  Villers-Cotterels  est  à  255  mètres. 

Hydrographie 

Une  partie  insignifiante  des  eaux  de  l'Aisne  appartient  au  versant  de  la  Mer  du  Nord 
qu'elles  gagnent  soit  par  VEscaut  qui  naît  dans  le  département  et  y  reçoit  le  canal  de 
dessèchement  des  Toi^*ents  et  (hors  du  département)  la  Selle,  soit  par  la  Meuse  qu'ellei* 
gagnent  par  la  Sambre  qui  a  également  sa  source  dans  le  département  un  peu  au-dessus 
de  Barzy  et  où  tombe  (hors  du  département)  la  petite  Helpe,  Le  reste  des  eaux  va  à  la 
Manche  soit  par  la  Somme,  soit  par  la  Seine  où  vont  se  jeter  VOise  et  la  Marne, 

La  Somme,  qui  prend  sa  source  à  Fontsomme  et  dont  le  cours  dans  TAIsne  n'est  que 
de  40  kil.  environ,  ne  baigne  que  l'arrondissement  de  Saint-Quentin  ;  elle  passe  à  Saint- 
Quentin,  puis  à  Saint-Simon  et  va  gagner  ensuite  Ham,  dans  la  Somme;  elle  reçoit 
(hors  du  département)  VOmignon  qui  arrose  Vermand  et  la  Germaine, 

L'Oise  qui,  grùce  à  ses  affluents,  roule  le  plus  gros  volume  d'eau  du  département 
sépare,  à  son  entrée,  ce  dernier  de  celui  du  Nord,  arrose  Hirson,  Guise,  fait  un  coude 
vers  le  N.  un  peu  au-dessus  de  cette  ville  et  redescend  ensuite  dans  la  direction  N.-E.  à 
S.-O.  pour  baigner  Ribemont,  Moy,  la  Fère,  Chauny  et  passer  dans  TOise  après  avoir 


AISNE 


2i7 


arrosé  le  vieux  bourg  de  Quîerzy.  Dans  TOîse  tombent  :  le  Gland  grossi  de  VArtoise  et 
du  rit  des  Champs;  le  Thon  qui  passe  à  Aubenlon;  le  iXoiviev;  la  Serre  qui  arrose  Rozoy. 
Marie  et  Crécy  et  s'augmente  de  YHuvtaut,  du  l'ilfnon  grossi  de  la  Brune,  de  la  Souche, 


a<fgttir  Doiié. 


LAON.  —  Porte  U  Ardon. 


s 

ce 


o 

< 


>egalir  Dullô. 


LAOX.  —  Abbaye  Sainl-Mailiii  (llûlel  Dieu). 
jÉidicule  dil  le  «  Vide-Bouteilles  ». 


AISNE  251 

venant  de  Sissonne.  du  Pth^on;  VAiletle  où  tombe  VAnlon;  (hors  du  département)  VAisne 
qui  baigne  Neufchâtel,  Vailly,  Vic-sur-Aisne  et  où  se  jettent  la  Retourne^  la  Suippe,  la 
Miette,  la  Vesle  grossie  de  V Ardre  où  tombe  YOrillon  et  du  Muriotij  qui  passe  à  Braisne, 
la  Crise,  le  ruisseau  d7/o3i>M,  le  Vandy;  enfin  VAuthotnie  qui  naît  près  de  Villers-Cotterels. 

La  Manie,  qui  traverse  le  déparlement  du  N.-E.  au  S.-O.  en  y  décrivant  quelques 
méandres,  arrose  Château-Thierry  et  Charly;  elle  reçoit  ;  le  Surmelin,  qui  baigne  Condé- 
en-Brîe  et  s'augmente  de  la  Dhuys;  le  Dolloir;  (hors  du  département)  VOurcq,  qui  arrose 
Fère-en-Tardenois,  Oulchy-le-Chàteau,  Neuilly-Saint-Front,  la  Ferté-Milon  et  se  grossit 
de  la  Bavière,  du  !•«  cVAllond  et  du  Cllgtion, 
CANAUX   !•  Canal  de  Saint-Quentin,  avec  le  Canal  de  Crosaf 70  kil.  500 

L'Embranchement  de  Fargniers  à  La  Fère 4  kil. 

2-  Canal  de  la  Sambre  à  VOise 53  kil.  830 

5*  Rùjolc  de  tOise  (environ) 25  kil. 

V  Canal  de  la  Somme 5  kil.  200 

5*  Canal  latéral  à  COise  (avec  le  Canal  de  Manicamp) 7  kil. 

6*  Canal  de  VOise  à  l'Aisne 48  kil. 

7'  Canal  latéral  à  l'Aisne 51  kil.  500 

8*  Canal  de  COurcq 6  kil.  527 

D*  Canal  de  VAisne  à  la  Marne  (n  a  que  son  point  de  départ  dans  le  département). 

LACS,  ÉTANGS.  A  citer  l'étang  de  Maisseny  où  naît  VOmignon,  ce»lui  de  Saint-Laurent 
{ 100  hectares)  et  les  quelques  étangs  du  sud  de  l'arrondissement  de  Château-Thierry, 

Sources  minérales:  Braisne,  Guise. 

Climat 

Ce  département  est  sous  l'influence  du  climat  séquanien]  quoique  les  difïérences  de 
température  ne  soient  pas  excessives,  le  froid  s'accentue  néanmoins  au  fur  et  à  mesure 
que  l'on  remonte  vers  le  N.-E.  Le  printemps  et  Taulomne  y  sont  généralement  froids  et 
humides  avec  des  variations  assez  brusques.  La  hauteur  des  pluies  augmente  du  S. 
au  N.  Laon  doit  à  sa  position  élevée  un  climat  plus  rigoureux  que  dans  le  reste  du 
département;  les  brouillards  y  sont  aussi  plus  fréquents  qu'ailleurs. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  736.727  hectares. 
Population  (1897)  :  540.512  habitants. 

Arrondissements 

Préfecture    ;  Laon 1 

/  Château-Thierry 1 

Sous-         \  Saint-Quentin 1 

Préfectures  )  Soissons l 

\  Vervins i 

Total.   .  "T 

LISTE   DES  CANTONS 

Laon Anizy-le-Chàteau,   Chauny,  Coucy-le-Chàleau,  Craonne,    Crécy-sur-Serre,    La 

Fère,  Laon,  Marie,  Neufchâtel-sur-Aisne,  Rozoy-sur-Serre,  Sissonne. 

CMteau-Thierry .    Charly,  Château-Thierry,  Condé-cn-Brie,  Fère-en-Tardenois,  Neuilly-Sl-Front. 

Saint-Quentin  .   .     Bohain,  Le  Câtelet,  Moy,  Ribemont,  St-Quentin,  St-Simon,  Vcrmand. 

Soiêsons Braisne,  Oulchy-lc-Chàteau,  Soissons,  Vailly,  Vic-sur-Aisne,  Villers-Colterets.' 

Vervins Aubenton,  La  Capelle,  Guise,  Hirson,  Le  Nouvion,  Sains-Richaumont,  Vervins, 

Wassigny. 


înts 

CanloDâ 
11 

Commui 
291 

5 

124 

7 

128 

6 

165 

Total. 

8 
.    37        Total. 

133 
.     841 

X 


•X 

T. 


253 


Cultes 


Culte  catholique.  Evêchê  :  Soissuns.  Le  diocèse  de  Soissons  ne  comprend  que  le 
département  de  l'Aisne:  révt^ché  de  Soissons  a  élé  fondé  ])ar  les  S.  S.  Sixie  et  Sinice; 
on  lui  a  joint  en  1790  l'évéché  de  Laon.  Il  est  sufTra^anl  de  l'archevêché  de  Reims.  Il 
compte  39  cures,  55K  succur- 
sales et  20  vicariats;  il  a  un 
séminaire  diocésain  à  Soissons. 
H  possède  surtout  des  congré- 
gations enseignantes  d'hommes 
el  de  femmes.  Les  pèlerinages 
les  plus  célèbres  sont  ceux  d»' 
Notre-Dame  de  Liesse  fondé 
vers  le  milieu  du  xiir  siècle  par 
trois  chevaliers  croisés,  de 
Notre-Dame  de  Paix  à  Fieulaine. 
de  Saint-4>uenlin  i\  Saint  Quen- 
tin, de  Saint  Marconi  à  Corbeny. 

Culte  protestant.  Il  y  a  \m 
consistoire  à  Saint-Quentiiî  qui 
comprend  tout  le  déparlement, 
sauf  l'arrondissement  de  (JuV 
teau-Thierry  rattaché  au  consis- 
toire de  Meaux.  On  compte 
moins  de  fi 000  protestants  dans 
le  département.  Lemé  possède 
un  asile  évangéliqne,  Saint- 
Quentin  et  Laon  ont  un  tem|)le. 

Culte  Israélite.  Ce  culte  ne 
compte  qu'un  petit  nombre 
dadeptes,  200  à  peine. 

Armée 

Ce  département  fait  partie  du 
2*  corps  d'armée  (Amiens)  et 
comprend  trois  subdivisions  de 
région  :  Soissons,  Saint-Quentin, 
Laon.  Chacune  de  ces  trois 
villes  possède  1   régiment  d'in- 

fanl^»rie;  il  y  a  en  outre  \  compagnie  d'infanterie  à  Hirson;  1/2  compagnie  à  Guise  et 
I  simple  détachement  au  fort  de  Laniscourl.  La  Fère  com])te  I  régiment  et  o  batteries 
d'artillerie;  Laon  possède  également  1  régiment  d'artillerie;  il  y  a  1  batterie  à  pied 
d'artillerie  à  Vendeuil  et  à  Hirson. 

Ouvrages  militaires.  Place  forte  :  La  Fère,  défendue  en  outre  par  les  forts  de  Liez, 
Vendeuil  et  Mayot.  Laon  possède  les  forts  de  Mont-de-Joie,  sur  la  route  de  La  Fère,  de 
Laniscourt,  de  Bruyères  el  de  Montbérault.  Fort  cVarrêl  :  Hirson. 

Li*  département  ressortit  à  la  2^  légion  de  gendarmerie  (Amiens). 


SAINT-QUENTIN.  -  Ilôlel-de  Ville. 


2:>4 

Justice 

Ce  département   ressortit  à  la  Cour   d'appel   d'Amiens.  Un  tribunal  de  !'•   in-  I 

stance    fonctionne  dans  chacun  des  cinq   arrondissements:  en  outre,   il  y   a   un   Tri-  , 

bunal  de  commerce  dans  les  villes  suivantes  :  Chauny,  Sainl-Ouentin,  Soissons,  Ver- 
vins;  un  Conseil  de  l*rudliommes  à  Hohain,  Guise,  Saint-Quentin  et  une  Justice  de  paix 
dans  cliacini  des  57  cantons. 

Instruction  publique 

L'Aisne  ressortit  à  rAcadémie  de  Lille;  il  ne  possède  pas  d'établissement  d'ensei- 
grnement  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  pour  les  garçons  comprend  :  I  Lycée  A  Laon  et  à  Saint- 
Quentin  (Lycée  Henri  Martin);  I  collège  à  Soissons,  Chûleau  Thierry  (collègue 
Jean  de  La  Fontaine)  et  La  Fére.  L'enseignement  classique  el  l'enseignenienl 
moderne  sont   distribués  dans   Ions  ces   élabliss(»menls.  ; 

L'enseignement  secondaire,  ])Our  les  filles,  comprend  I  Lycée  à  Saint  Quentin:  I  col- 
lège (\  Laon  et  h  La  Fère;  I  cours  secondaire  à  Soissons. 

Il  y  a  des  institutions  secondaires  libres  c^  Laon,  Saint-Quentin,  Fayel.  Fon- 
taine-lés-Vervins,  Guise,  Montcornet  et  Villers  Colterets;  un  petit  séminaire  h  Soissons 
el  h  Liesse. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  h  l'Ecole  normale  d'institu- 
teurs et  à  l'École  normale  d'institutrices  que  possède  Laon.  II  y  a  des  Écoles 
primaires  supérieures  de  garçons  à  Boliain.  Chauny,  Mirson,  La  Capelle,  Vervins 
où  sont  reçus  les  boursiers  de  TLlat.  Les  localités  suivantes  possétlenl  des  Cours 
complémentaires  de  garçons  :  Buironffisse,  Charly,  Crécy-sur-Serre,  Fresnoy-le- 
Grand,  Guise,  le  Nouvion-en-Thiérache,  ()rigny-en-Thiérache,  Hibemont,  Saint-MirliH, 
Wassigny.   Saint-Michel    possède   également    I    cours   complémentaire  de    tilles. 

Il  y  a  des  pensionnats  primaires  h  (^liAleau-Thierry.  Chauny,  Guise,  La  Capelle, 
Lemé,  Le  Xouvion-en-Thiérache,   Marie  et   Saint-Quentin. 

Fnliii,  depuis  181)1,  Crézancy  possède  I  École  pratique  d'agriculture  c  Alexandre 
Delhomme  »  où  Hî  boui-ses  de  500  francs  chacune  ont  été  créées. 

Le  déparlement  ressortit  en  outre  à  l'arrond'  minéralogique  de  Paris  (division  du  N.-O.  . 

—  —  à  la  .V  région  agricole»  (.\j 

—  —  à  la  7"  conservation  des  F<»réts  (Amiens). 
—  à  la  "1*  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 

Agriculture 

L'Aisne  occupe  un  des  premiers  rangs  parmi  les  départements  rrniiçnis  n^riecïli^<i. 
Près  de  ,M1M)00  h(»ctares  de  sa  surface  sont  occupés  par  des  terres  Jaïi«»mnlilr^  oii  inn 
cultive  sur  une  grande  échelh*  la  betterave  à  sucre  et  les  céréales,  iiiiih-ipali'iueitt  It* 
froment  et  l'avoine^  sui*  les  plateaux  du  Soissonnais.  La  ponmie  dr  1rrr<%  [v  lin,  le 
chanvre,  la  navette,  le  houblon,  l'osier  et  les  légum<*s  donnent  dVxn-ltrnls  résir|fnl<, 
L'osier  qui  pousse  surtout  dans  l'arrondissennMd  <le  Saint-|^)uentin  est  l'iuplové  ilaiis  hi 
vannerie  de  la  Thiérache.  Tout  le  monde  coimait  la  réputation  dont  joujssrnl  k*s  ïuii 
chants  de  Laon,  les  haricots  de  Soissons. 

Ce  sont  les  forêts  qui  tiennent  la  première  place  comme  étendue  après  les  terres  à 


BRAISNE.  -  Eglise. 


256 


AISNE 


culture;  leur  surface,  qui  a  diminué  de  plus  d'un  quart  depuis  trente  ans,  atteint  encore 
76000  hectares  dont  près  de  '27  000  appartiennent  à  TÉlat.  Elles  sont  disséminées  un  peu 
partout  sauf  dans  l'arrondissement  de  Saint-Quentin.  Les  plus  importantes  sont  celles 
du  Nouvion,  de  Saint-Michel,  de  Samoussy  (entre  Laon  et  Sissonne),  de  Sainl-Gobain, 
de  Coucy,  de  Villers-Cotterets  (12  500  hectares),  de  Fère-en-Tardenois,  de  Riz,  etc. 

Viennent  ensuite  les  prairies  naturelles  et  artificielles,  dont  la  surface  dépasse 
HO  000  hectares.  Les  plus  belles  sont  celles  de  la  Thiérache  qui  nourrissent  de  beaux 
bestiaux  produisant  abontlammenl  du  lait  et  du  beurre  renommé.  Les  pommiers  de 
cette  même  région  fournissent  un  cidre  assez  estimé. 

La  vigne,  ([ui  occupe  5  000  liectares,  est  plantée  dans  la  région  S.-E.  du  département, 
sur  les  coteaux  de  la  rive  droite  de  la  Marne  et  de  l'Aisne.  Quoique  de  qualité  ordinaire, 


SOISSOXS  (Musée).  —  Clmpileaii  provcnaiil  tie  I  abbaye  ilt-  Sl-Tliibaul. 


les  vins  blancs  de  (Charly  et  des  environs  6r  Château-Thierry  jouissent  d'une  certaine 
réputation;  il  en  est  de  mènje  des  vins  rouges  des  cantons  de  Vailly,  de  Craonne  et  de 
Laon  (cru  (1*^  la  cuve  Saint-\'inccnt). 

L'Aisne  possède  un  fort  conting<Mit  d'animaux  (te  l'espèce  ovine  qui  produisent  ni*e 
moyenne  dv  tiOOOO  (pjinlaux  de  laine  depuis  (iuel(|ues  années;  il  y  a  trente  ans,  |#»s 
moutons  étaient  deux  fois  plus  nombreux.  La  quantité  de  miel  produit  varie  annuell<*> 
n»ent  entre  80  000  et  100  000  kil.  L'enseignement  agricole  est  très  répandu.  Outrt»  la 
chaire  départementale  d'agriculture  existant  à  Laon,  le  département  possède  une  chairr 
spéciale?  d'agriculture  et  de  viticulture  à  Ciézancy,  une  chaire  spéciale  d'agriculture  à 
Vervins;  chacun  des  arrondissements  est  doté  d'une  chambre  consultative  d'agricultun». 
11  y  a  des  comices  agricoles  à  Laon,  Marie,  Saint-Quentin,  Vervins  et  Château-Thierry; 
les  mêmes  villes  ont  des  syndicats  agricoles.  La  Société  d'horticulture  et  de  jïelilc 
culture  de  Soissons  rend  de  grands  services  avec  les  essais  de  graines  tentés  dans  son 
jardjji  botanique.  Lnlln  les  7  stations  d'étalons  de  Saint-Quentin,  Vervins,  La  Capelb-, 
Wassigny,  Guise,  le  Nouvion  et  Hozoy-sur-Serre,  avec  les  Sociétés  des  courses  de  La(UK 
de  la   Capelle   et  de  Saint-Quentin,   ont  beaucoup  fait  pour  l'amélioration  de   la  race 


SOISSONS.  —  Tours  de  l'abbaye  de  St  Jean  de»-Vij,'rics  (façade  O.). 


AISNE.  2. 


258  AISNE 

chevaline.  Outre  les  courses  données  dans  ces  trois  dernières  villes,  des  concours 
hippiques  ont  lieu  à  Vervins,  Guise  et  Saint-Quentin.  Laon  possède  la  station  agrono- 
mique de  TAisne  et  le  laboratoire  départenienlal  de  bactériologie. 

Industrie 

Si  TAisne  est  au  premier  rang  pour  l'agriculture,  il  occupe  également  une  des  pre- 
mières places  en  Industrie.  Il  possède  en  effet  des  établissements  de  tout  premier 
ordre  comme  :  la  Manufacture  de  glaces  de  Saint-Cobain,  la  Manufacture 
de  produits  chimiques  de  Cliauny  appartenant  toutes  les  deux  à  la  c  Société  ano- 
nyme des  manufactures  de  glaces  et  produits  chimiques  de  Saint-Gobain,  Chauny  et 
Cirey  >,  et  les  Usines  et  fonderies  de  Guise,  propriété  de  la  «  Société  du  familistère 
de  Guise  >,  association  du  capital  et  du  travail,  fondée  par  le  grand  philanthrope 
J.-B-.A.  Godin,  le  13  août  1880,  après  avoir  fonctionné  en  fait  depuis  1870.  Ces  usines, 
occupant  i  200  ouvriers  et  employés  des  deux  sexes,  fabriquent  des  appareils  de  chauf- 
fage, des  ustensiles  de  cuisine,  des  fontes  et  tôles  émaillées,  des  articles  d'éclairage, 
d'ameublement,  d'hygiène,  des  objets  de  quincaillerie  et  de  bâtiments,  de  l'outillage  et 
des  objets  divers  en  fonte  d'acier.  Le  chiffre  net  des  ventes  annuelles  est  de  i 000 000  de 
francs  depuis  la  fondation  de  la  société.  Cette  association  d'ouvriers,  divisée  en  socié- 
taires, associés  et  participants,  où  le  travail  à  la  pièce,  à  l'heure  ou  au  mois  est  n*mu- 
néré  de  la  façon  la  plus  juste  par  un  système  de  dispositions  sagement  établies 
du  consentement  de  tous  et  continuellement  mises  en  harmonie  avec  les  lois  et  les 
progrès  accomplis,  jouit  en  outre  gratuitement  de  logements  établis  dans  «le  beaux 
bâtiments  où  toutes  les  conditions  hygiéniques  les  plus  parfaites  ont  été  réalis4*es. 
Crèches  pour  Tenfance,  écoles  maternelles  et  classes  primaires  richement  dotées  et 
installées,  bains,  lavoirs,  théâtre,  assurances  de  toutes  sortes,  caisses  de  prévoyance, 
retraites,  services  coopératifs  de  tous  genres  sont  à  la  disposition  de  tous  les  membres 
du  Familistère.  Guise  possède  actuellement  dans  cette  Société  la  plus  belle  œuvre 
sociale  créée  en  France  jusqu'à  ce  jour.  La  Manufacture  de  glaces  de  Saint-Co- 
bain, fondée  en  1092  pour  la  {production  de  glaces  coulées,  fonctionne  encore  aujour- 
d'hui avec  les  mêmes  procédés  d'autrefois;  elle  occupe  près  de  iOO  ouvriers  à  Saint- 
Gobain  et  fait  un  chiffre  d'affaires  de  2500000  francs,  année  moyenne.  Les  glaees  sont 
polies  à  Chauny  où  a  été  créée  en  1806  la  remarquable  usine  de  Produits  chimiques 
qui  va  toujours  en  se  développant.  La  manufacture  emploie  1550  ouvriers  à  Cliauny.  On 
y  fabrique  :  Tacide  sulfurique  à  l'aide  de  la  pyrite  de  fer  broyée  et  brûlée  dans  des 
fours  spéciaux,  Tacide  nitrique  dont  l'emploi  devient  de  plus  en  plus  fréquent  dans 
la  préparation  des  explosifs,  le  sulfate  de  soude  et  l'acide  chlorliydrique  t\mû  la 
fabrication  est  liée  à  celle  de  l'acide  sulfurique  et  de  la  soude  (on  les  obtient  en  quimltlé^ 
énormes,  le  sulfate  de  soude  étant  exclusivement  employé  dans  la  fabrication  tU^ 
glaces),  le  clilorure  de  ciiaux,  l'eau  de  Javel,  le  clilorate  de  potasse  !a 
soude  artificielle  par  les  procédés  Leblanc,  le  soufre  pur  et  divers  auti*es  pniduil-, 
enfin  les   engrais  cliimiques  dont  la   production  annuelle  est  de   120  000   tmiiii^. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Minoterie  :  environ  550  moulins;  Biscuits:  \  iller* 
Colterets;  Sucreries  :  80  usines,  dont  57  dans  Tarrondissement  de  Laon.  tJ5  dans  rHuî 
de  Saint-Quentin,  10  dans  celui  de  Soissons,  6  dans  celui  de  Vervins  et  2  dans  cHni  de 
ChîUeauThierry;  Distilleries  :  on  compte  15  établissements  produisant  5(M)000  lierttv- 
litres  d'alcool  de  betteraves;  Brasseries  :  elles  ont  donné  en  1807  près  de  100 000  îierh»- 
litres  de  bière  forte  ou  de  petite  bière;  Scieries  mécaniques  :  Soissons.  ViHi-rs- 
Cotterets,  Le  Nouvion  (sabots  et  galoches);  Boissellerie  :  Buironfosse;  Vannerie  : 


AISNE 


259 


Hirson,  Origny-en-Thiérache;  Jouets  en  boîs  :  Liesse.  La  boissellerie  occupe 
1^00  ouvriers  et  la  vannerie  6000. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Une  centaine  de  tourbières  sont  encore  exploitées 
quoique  ne  produisant  qu'un  faible  rendement.  Carrières  :  Origny  (pierres  de  taille), 
Proix  (pierres  blanches).  Guise  (grès),  Montbavin  (mines  d'alun  de  Chailvet).  Il  y  a  éga- 
lement un  grand  nombre  de  carrières  de  pierres  à  plâtre  dans  l'arrondissement  de 
Château-Thierry  et  de  nombreuses  Tuileries  et  Briqueteries  dans  tout  le  départe- 
ment; Verrerie  :  Folembray;  Faïencerie  :  Sinceny;  Poterie  :  Blanchecourt,  Sois- 
sons,  Urcel. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Ateliers  de  construction  :  Tergnier  fCie 


LONGPONT.  —  Ruines  de  l'Abbaye. 


gfiT)  AISNE 

du  chemin  de  fer  du  Nord),  Saint-Quentin,  etc.  ;  Fonderies  :  Chauny,  Etreux,  Feslieux. 
Grandrieux,  Guise,  Hirson,  Laon,  Moulins,  Sainl-Michel-Rochefort,  Saint-Quentin,  Sois 
sons,  la  Vallée-aux-Bleds ;  Chaudronnerie  :  Chauny,  Saint-Quentin,  Soissons;  Clou- 
terie :  Hirson;  Limes  :  Charmes,  Chauny;  Instruments  aratoires  :  Bohain,  Crécy 
sur-Serre,  Guise,  Jussy,  Martigny,  Mondrepuis,  Plomion,  Saint-Quentin,  Soissons,  le 
Sourd,  Vendhuile,  Viry-Noureuil. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Produits  chimiques  :  Chauny,  Saint-Quentin: 
Apprêts  et  Blanchissage  de  tissus  :  Chauny,  Saint-Quentin;  Teinturerie  :  Saint- 
Quentin,  etc.;  Caoutchouc  :  Chauny;  Vinalgrerie  :  Etreux.  Il  y  a  aussi  quelques 
établissements  de  savonnerie,  stéarinerie  et  des  huileries. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Filature  et  tissage  :  171  établissements  travaillent  le 
coton,  67  la  laine  et  Ao  la  soie  dans  le  département.  On  compte  à  Saint-Quentin  9  fila- 
tures de  coton,  55  tissages  à  bras  et  9  tissages  mécaniques  pour  le  coton.  22  filatures 
de  laine  et  21)  lissages  h  bras.  On  trouve  encore  des  filatures  à  Aubenton,  Berthenicourl. 
le  Catelel,  Chauny,  Sainl-Gobert,  Guise,  Ribemont,  Sains,  Vermand,  Voulpaix;  Châles 
de  soie  :  Bohain,  Guise,  Iron,  Mont  d'Origny,  Xoyal,  Origny-Sainte-Benoîle,  Vaden- 
court;  Gazes  de  soie  :  Origny,  Thenelles,  Voulpaix;  Draps  et  couvertures  de 
laine  :  Fresnoy-le  Grand,  Laon;  Tricots  :  Chauny,  Vervins;  Toiles  et  Treillis  :  Ber- 
thenicourt,  Chauny,  Moy,  Marie;  Passementerie  :  Montrenil-aux-Lions. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Tannerie  et  Mégisserie  :  Chauny,  Guise,  Marie,  le 
Nouvion,  Sois^^ons,  Bibemont;  Papeteries  :  Bougeries,  Sainl-Goberl.  Franqueville 
(carton);  Construction  de  bateaux  :  Chauny,  Saint-Quenlin,  etc.;  Objets  reli 
gieux  :  Liesse;  instruments  de  musique  :  Château-Thierry. 

Quant  à  l'industrie  des  transports  par  eau,  elle  est  tellement  développée  que  Ton  a  dû 
doubler  toutes  les  écluses  du  canal  de  Saint-Quenlin.  . 

Commerce 

Ce  département  a  un  Irafic  très  important  soit  h  l'importation,  soit  à  Texportalion.  11 
importe  de  la  houille  provenant  du  bassin  de  Valenciennes,  de  Belgique  et  d'Angleterre 
pour  alimenler  ses  nombreuses  usines;  des  matières  premières;  cotons  bruts  de  toule-^ 
provenances  ou  cotons  filés  du  Nord,  de  la  Seine-Inférieure  et  de  l'Alsace:  des  instru- 
ments aratoires,  des  métiers  et  des  machines  pour  filatures. 

Son  exportation  comprend  des  céréales,  principalement  du  blé.  des  farines,  des  che- 
vaux, du  bélail;  des  laines,  du  lin,  du  chanvre;  du  houblon,  du  vin,  des  légumes  sers  et 
verts;  les  articles  de  Saint-Quentin,  Bohain,  des  produits  chimiques,  des  appareils  de 
chauffage;  des  glaces,  de  la  verrerie,  de  la  faïence;  du  beurre,  du  gibier,  etc. 

Voies  de  communication 


Chemins  de  fer 87)5  kil. 

Boutes  nationales  (l'i).    .    .    .     fiir»  kil. 
Chemins  vicinaux  y  compris 
routes  départ'"  déclassées.  7556  kil. 


Bivières  navigables  (Oise, 
Aisne,  Marne) tVH^il  Ml 

Canaux  (voir  détail  à  Hydro- 
graphie)  271  IcîL  r>*T 


Laon,  dont  le  nom  celtique  signifie  élévation,  est  une  des  plus  anciennes  villes  di*  Froiif*  : 
elle  est  antérieure  à  la  conqut^le  romaine.  BtVtie  au  sommet  d'une  colline  de  forme  IH^^nirtilmrr, 
elle  domine  de  près  de  100  mètres  les  plaines  environnantes  fort  bien  cultivées.  Enln»  li-^  ji^tinl**- 
S.-E.  et  S.-O.  de  ce  triangle  se  trouve  inscrile  une  comhe  rerouvrant  d'ancienne-*  carrières  de 
pierres,  s'inclinanl  vers  le  S.,  à  laquelle  on  a  donné  le  nom  de  ntve  SaintVinreut.  Un  chemm  de 


SOISSONS.  —  Calhcdralc  (clocher  S.-O.;. 


262  AISNE 

fer  électrique  à  crémaillère  relie  la  gare  fort  importante  de  Laon  h  la  ville  haute,  en  des- 
servant le  faubourg  de  Vaux.  La  Citadelle  occupe  la  pointe  S.-E.  et  VAi^seiml  (ancienne  Ahbayf 
Saint-Vincent),  la  pointe  S.-O.  Les  anciens  remparts  qui  font  le  tour  de  la  ville  ont  été  remplacés 
par  de  belles  promenades  d*où  la  vue  s'étend  au  loin  dans  toutes  les  directions,  mais  surtout 
vers  le  N.  Les  rues  en  sont  généralement  étroites,  mais  fort  pittoresques  :  on  y  rencontre  en 
elTet  des  vestiges  de  l'époque  romaine  et  du  moyen  âge  assez  nombreux.  Le  monument  le  plus 
remarquable  est  la  Cathédrale  N.-D.  (xir  et  xiir  s.),  aujourd'hui  complètement  restaurée.  On  y  tint, 
comme  dans  toutes  les  cathédrales  du  moyen  âge  en  France,  des  réunions  politiques,  des  assem- 
blées; on  y  représenta  des  mystères,  et  les  divertissements  profanes  mêmes  n'en  étaient  pas 
exclus.  Au  XVI*  siècle  on  y  jouait  encore  des  mystères.  Le  plan  de  la  cathédrale  répondait  bien  au 
but  des  habitants  de  Laon,  doués  d'une  rare  énergie  dans  la  défense  des  libertés  publiques,  avec 
son  chevet  carré.  N.-D.  de  Laon  se  compose  d'une  nef  avec  collatéral  sur  lequel  s'ouvre  une 
suite  de  chapelles  pratiquées  entre  les  saillies  des  contre-forts,  d*un  transept  dont  les  extré- 
mités donnent  entrée  à  deux  chapelles  circulaires  orientées  à  deux  étages,  d'un  chœur  d'une 
importance  à  peu  près  égale  à  celle  de  la  nef  et  que  clôt  un  chevet  carré;  deux  tours,  décou- 
ronnées de  leurs  flèches  et  terminées  par  des  beffrois  octogones,  surmontent  la  façade  princi- 
pale qui  comprend  trois  porches  avec  une  belle  rose  s'élevant  au-dessus  de  celui  du  milieu;  ces 
beffrois  sont  flanqués  de  pinacles  ajourés  dans  lesquels  sont  placés  des  animaux  de  dimensions 
colossales,  qui  représentent  des  bœufs.  Quatre  autres  tours,  dont  deux  inachevées,  s'élèvenl 
aux  quatre  angles  des  croisillons.  Un  clocher  carré  dont  le  soubassement  forme,  à  la  manière 
des  églises  normandes,  lanterne  à  l'intérieur,  repose  sur  les  arcs  doubleaux  de  la  croisée  cen- 
trale. Deux  salles  servant  de  sacristie  et  de  trésor  avoisinent  le  chœur  et  sont  réservées  entre 
les  collatéraux  et  les  chapelles  circulaires  des  transepts.  Une  belle  et  grande  salle  capilulaire  et 
un  cloître  flanquent  le  côté  S.  de  la  nef.  Les  clochers  S.-O.  et  N.-O.  furent  achevés  seuls.  Ceux 
à  l'E.  ne  furent  pas  continués.  Les  chapelles  avec  leur  clôture  sont  du  xvi*  siècle.  Une  belle 
grille  en  fer  forgé  sépare  la  nef  du  chœur.  On  a  conservé  dans  les  chapelles  de  beaux  débris  de 
sculptures  provenant  de  la  restauration.  Le  Trésor  renferme  de  belles  tapisseries  et  des  châsses 
anciennes.  A  d.  de  la  cathédrale,  une  vieille  construction  ornée  d'une  belle  frise  sculptée  abrite 
la  Chambre  des  Notaires;  l'angle  S.-E.  porte  une  statue  soutenant  un  cadran  solaire.  Derrière  la 
cathédrale  et  au  N.,  le  Palais  de  Justice  (ancien  palais  épiscopal),  est  installé  dans  un  cloître 
ogival  du  xiir  siècle;  on  y  remarque,  outre  une  salle  du  xiii*  siècle,  une  chapelle  à  deux  étages 
du  xir  siècle  ;  dans  la  chapelle  supérieure  on  a  réuni  des  têtes  sculptées  (celle  du  médecin  de 
Charles  VI,  Guillaume  Dursigny,  probablement),  de  vieux  mortiers  en  pierre,  des  carreaux 
émaillés  très  curieux  et  des  meules  romaines.  Le  Musée,  installé  dans  un  bâtiment  spécial 
inauguré  en  1891,  séparé  de  l'ancienne  Cliapelle  romane  des  Templiers  par  un  petit  Square,  ren- 
ferme, outre  des  peintures  et  des  dessins,  des  vases  étrusques,  mérovingiens,  des  objets  ^allo- 
romains,  des  faïences  de  Sinceny,  un  beau  vase  de  Rouen,  le  tombeau  en  marbre  blanc  de 
(iabrielle  d'Estrées,  morte  en  1699,  Une  maison  romane  se  voit  encore  rue  Fourrier.  L'Hôtel  de 
la  Préfecture,  élevé  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  Abbaye  de  Saint-Jean,  a  dans  ses  jardins 
(juclqucs  vestiges  sculptés  de  cette  abbaye.  VHâtel  de  Ville  (1858-1854)  et  le  Tliéàtre  bordent  une 
place  où  se  dresse  la  Statue  en  bronze  du  maréchal  Sérurier  (1742-1819).  Ce  quartier  de  la  ville 
renferme  encore  :  le  Collège  de  Jeunes  Filles  et  V École  normale  d'institutrices,  la  BiblioUiéque 
communale,  installée  en  1800  dans  l'hôtel  légué  à  la  ville  par  Mme  veuve  Milon  de  Montigny  et 
qui  renferme  52000  volumes,  environ  600  manuscrits  dont  plusieurs  anciens  ornés  de  miniatures, 
une  belle  collection  d'autographes,  enfin  les  deux  vieilles  portes  d'Ai-don  et  des  Chenizelles.  Sur 
le  rempart  Saint-Rémi  se  voit  une  vieille  tourelle  avec  une  corniche  sculptée  au  haut  du  toit. 
L'autre  partie  de  la  ville,  qui  occupe  le  N.-O.,  possède  quelques  vieux  hôtels  h  tourelles,  la 
Maison  de  Justice,  avec  une  façade  du  xvir  siècle,  un  Hospice  avec  Cha^yelle  de  la  môme  époque, 
une  petite  porte  sur  le  Rempart  Saint-Jean  avec  des  vestiges  du  Cloître  du  même  nom  (auj. 
Brasserie),  VÊglisc  Saint-Martin  ((xii*  s.)  dont  la  façade  avec  porche  du  xiv*  siècle  est  flanquée  de 
deux  tourelles  élégantes;  deux  autres  tours  carrées  occupent  les  extrémités  des  croisillons; 
à  rintériour,  outre  de  belles  boiseries  (xviii'=  s.),  on  remarque  :  la  chapelle  Saint-Joseph  avec 
clôtuiv  surmontée  d'une  sUtue  à  double  face  du  Christ,  les  statues  tombales  d'une  abbesse  et 
d'un  chevalier  (xiir  et  xiv"  s.),  un  groupe  sculpté  du   xvi"  siècle  (la  Vierge,  l'Enfant  Jésu»  el 


COUCY-LE-CHATEAU.  —  Donjon. 


3 
< 


> 
u 
:^ 
0 


H 
< 

ù 
u 

D 
O 


COUCY-LA-VILLE.  —  Clocher  de  l'église. 


AISNE  267 

sainte  Elisabeth),  enfin,  un  écusson  obitiiaire  ixvir  s.)  sur  un  pilier  de  la  nef.  P^^s  de  l'i^glise  se 
Irouve  ÏIIôtel-Dieu  avec  une  petite  tourelle  à  fç.  de  l'entrée  adossée  h  l'angle  de  la  maison  du 
portier.  Établi  dans  l'ancienne  Abbaye  Saint-Martin,  il  renferme  un  bel  escalier  et  dans  les  jar- 
dins un  petit  édicule  du  xvi*  siècle  appelé  le  l'itle'DouteUleK.  Le  Lycée,  V École  normale  d'institu- 
teurs^ les  Casernes  d'artillerie  et  d'infanterie  sont  admirablement  situés.  Enfin  sur  le  flanc  O.  de» 
vieux  remparts  en  ruine,  on  voit  une  Tour  penchée.  Au  bas  de  la  colline  on  peut  voir  dans  le 
faubourg  de  Vaux'  un  Pigeonnier  du  xiir  s.  cl  ÏÊgliae  (\iv  s.)  surmontée  d'une  tour  carrée  et 
dont  le  nuir  extérieur  de  la  nef  porte  une  frise  ornée  de  tôles  sculptées.  Laon  fait  un  commerce 
de  t^rains  et  de  vins.  Liesse,  à  13  kilomètres  de  Laon,  possède  une  église  du  xir  siècle  restaurée 
el  agrandie  en  158t  et  en  liXO  avec  un  jubé  du  xvr  siècle,  but  d'un  pèlerinage  célèbre. 

Château-Thierry,  jolie  petite  ville  bâtie  en  amphithéâtre  sur  une  colline  au  pied  de  laquelle 
coule  la  Marne,  est  dominé  par  les  ruines  d'un  Cfuiteau  bâti  en  720  par  Charles  Martel  pour  le  roi 
Thierrj'  IV  et  relié  au  faubourg  de  Marne,  sur  la  rive  g.,  par  un  beau  pont  en  pierre.  Des  villas 
entourées  de  jardins  bordent  l'avenue  conduisant  de  la  gare  au  faubourg.  Sur  un  terre-plein 
bordant  le  quai  de  la  rive  d.  se  dresse  la  Statue  en  marbre  blanc  de  Jean  de  La  Fontaine  (1824), 
le  plus  illustre  enfant  de  la  cité,  dont  la  Maison  natale  a  été  convertie  en  Musée  rempli  de  por- 
traits gravés,  de  bustes  du  grand  fabuliste,  etc.  L'escalier  el  les  pièces  intérieures  sont  tels 
qu'à  l'époque  du  Bonhomme.  Dans  la  rue  qui  mène  à  la  Place  de  rHôtel-de- Ville,  on  apenjoil, 
dominant  im  groupe  de  maisons,  un  Beffroi  du  xvr  s.  flanqué  de  petites  tourelles  aux  quatre 
angles;  il  dépendait  de  l'Hôtel  Balhan.  V Hôtel  de  Ville,  moderne,  construit  dans  le  style  du 
XVI*  s.  et  couronne  par  un  élégant  clocher  qui  rappelle  le  donjon,  est  adossé  à  la  colline  qui 
porte  les  ruines  du  château.  L'enceinte  rectangulaire  avec  ses  murailles  est  percée  en  deux 
entlroits,  h  l'E.  et  à  l'O.,  elle  renferme  un  beau  jardin  public  où  les  parterres  de  fleurs  alternent 
avec  les  pelouses  et  les  taillis.  En  longeant  la  terrasse  intérieure,  on  jouit  d'une  vue  admirable 
sur  la  vallée  de  la  Marne  et  les  environs  de  Château-Thierry.  Un  bel  escalier,  perpendiculaire  à 
THôlel  de  Ville,  conduit  au  château,  mais  il  vaut  mieux  prendre  la  route  qui  contourne  Vllûtel- 
Dieu  (1504-I87G)  et  mène  par  une  pente  rapide  à  la  Porte  Saint-Pierre,  à  l'extrémité  de  la  rue  du 
Château.  Cette  porte  se  compose  d'une  arcade  ogivale  flanquée  de  chaque  côté  d'une  tour  ronde 
massive  ;  un  peu  plus  loin,  une  autre  porte  ogivale  protégée  par  deux  tours  fortifiées  bien  con- 
servées, est  la  véritable  entrée;  les  ruines  du  donjon  avec  l'un  des  fossés  et  des  souterrains  se 
trouvent  à  g.  Le  Théâtre,  sur  la  Place  de  l'Hôtel-de-Ville,  le  Palais  de  Justice  sur  la  Place  du 
Cliamp-de-Mars,  le  Collège,  la  Sous-Préfecture  n'ont  rien  de  saillant.  Ouant  h  V Église  Sainl-Crépin, 
re.slaurée  à  l'intérieur,  il  n'y  a  guère  que  la  tour  carrée  (xv"  s.)  qui  domine  la  façade  à  d.  qui  soit 
intéressante.  Cette  ville  fabrique  de  la  chaussure,  des  instruments  de  musique  à  vent  en  cuivre 
cl  en  bois  et  fait  un  grand  commerce  de  grains,  de  vin,  de  bestiaux,  surtout  de  moutons,  de 
laines  enfin.  Outre  son  jardin  public  et  ses  quais,  Château-Thierry  possède  encore  la  Prome- 
nade de  la  Levée  (de  la  Marne). 

Saint-Gluentin,  qui  a  vaillamment  fait  son  devoir  en  1870-1871,  a  dans  ses  armoiries  une  croix 
de  la  Légion  d'honneur.  C'est  une  ville  industrielle  fort  ancienne,  située  au  sommet  et  sur  le 
penchant  d'une  colline  assez  élevée,  à  la  jonction  des  canaux  de  Crozat  et  de  Saint-Ouenlin  el 
sur  la  rive  d.  de  la  Somme  qui,  avant  de  faire  marcher  le  moulin  d'Isle,  y  forme  un  étang  assez 
marécageux.  Près  de  la  gare  se  trouve  la  Place  du  8-Octobre  où  s'élève  le  Monument  commé- 
moralif  de  la  bataille  du  19  janvier  1871.  Par  une  pente  rapide,  on  gagne  la  Place  de  l'Hôtel- 
dc-Ville  où  se  dresse  le  Monument  de  la  Défense  de  Saint-Quentin  en  Iô57,  en  granit  rose  el 
bronze,  du  à  MM.  Theunissen  et  Ilcubès.  A  g.  sur  la  même  Place,  le  Théâtre,  derrière  le  monu- 
ment, VHutel  de  Ville  (xv*  et  xvi*  s.)  qui  se  compose  d'un  rez-de-chaussée  à  galeries  suppor- 
tant un  étage  à  neuf  fenêtres  ogivales  surmonté  d'un  campanile  peu  gracieux.  A  l'intérieur,  la 
Salle  du  Conseil  dans  laquelle  on  accède  par  un  petit  escalier,  renferme  une  cheminée  colos- 
sale, des  voûtes  en  bois  et  une  peinture  d'U.  Butin.  A  l'entrée  du  péristyle,  une  plaque  en 
marbre  noir  porte  gravés  les  noms  des  citoyens  morts  le  8  octobre  1870  en  défendant  la  ville. 
Derrière  riïôlel  de  Ville,  sur  la  Place  Gaspard-de-Coligny,  se  voit  un  beau  Puits  en  fer  forgé. 
Plus  loin  s'élèvent  le  Marché  neuf,  le  nouveau  Palais  de  Justice,  sur  l'emplacement  de  l'ancienne 
Abbaye  de  Fervaques.  Les  collections  installées  dans  l'ancien  Musée  du  même  nom  el  consistant  en 
Statues,  Plâtres,  Tapisseries,  Miniatures  el  Paléontologie  seront  placées  dans  le  nouveau  Musée 


I 

r. 

o 


AISNE 


2G9 


en  projet.  La  Statue  de  Thislorien  Hevri  Martin  (1810-1883),  due  au  ciseau  de  M.  de  Vasselol, 
s'élève  (1887)  sur  la  Place  du  Lycée  auquel  ii  a  donné  son  nom.  Le  Musée  Lécuyer  est  une 
construction  moderne  comprenant  un  rez-de-chaussée  et  un  étage.  On  a  logé  au  rez-de-chaussée 
la  collection  Le  Sérurier  (ivoires,  miniatures,  bronzes,  peintures,  gravures,  verrerie  de  Bohème 
et  meubles).  Au  1*'  étage  sont  installés  des  objets  de  Vàge  de  la  pierre  éclatée  et  de  la  pierre 
polie,  gallo-romains  (plusieurs  de  la  plus  grande  rareté),  mérovingiens  et  du  moyen  âge,  prove- 
nant des  Touilles  de  Vermand  (objets  en  fer,  bronze  et  étain,  poterie  et  verrerie).  Les  sépultures 
mérovingiennes  de  Chouy  ont  fourni  des  plaques  de  métal,  des  vases,  des  aiguilles  en  bronze 
Enfin,  deux  salles  renfermant  87  pastels  de  M.  Quentin  de  ta  Totir,  collection  unique  où  l'on  re 
marque  entre  autres  les 
portraits  de  J.-J.  Rousseau, 
d*Hubert  Gravelot,  de  Mon- 
crif,  de  Louis  de  France, 
dauphin,  fils  de  Louis  XV, 
etc.,  ainsi  qu'une  vitrine 
contenant  les  autographes 
de  Tartiste  et  des  person- 
nages représentés  dans  la 
collection.  Le  plus  beau 
monument  de  Saint-Quen- 
tin est,  sans  conteste,  son 
Éylise  collégiale  (xii*  au 
x\-  s.),  d'une  longueur  de 
15."»  mètres  et  d'une  hauteur 
de  voûte  de  35  mètres,  qui 
contient  deux  transepts, 
dont  le  plus  grand  porte  de 
jolies  rosaces  à  ses  extré- 
mités. On  remarque  à  Tin- 
térieur  un  arbre  de  Jessé, 
un  retable  en  pierre  du 
XV*  s.,  une  belle  pierre  tom- 
bale, les  bas-reliefs  sculptés 
et  peints  du  pourtour  du 
chœur  qui  renferme  en 
outre  de  belles  stalles  en 
bois;  une  crjpte  où  furent 
ensevelis  les  SS.  Quentin, 
Cassien  et  Victorice  au 
IX'  s.,  et  deux  vitraux  an- 
ciens. En  1882,  on  a  érigé 

sur  la  petite  Place  Saint-Quentin  une  statue  à  M.  Quentin  de  Lalour,  «  peintre  de  Louis  XV  », 
oeuvre  du  sculpteur  A.  Lenglet.  Les  autres  monuments  de  la  ville  sont  :  le  Beffroi  (xvn-  s.),  ancien 
clocher  de  VÈglii<e  Sainl-Jacijues  (autrefois  Halle  aux  grains,  aujourd'hui  Bourse  du  Commerce)^ 
V Église  moderne,  en  briques,  de  Saint-Martin  dans  le  faubourg  du  même  nom.  une  Fontaine  en 
bronze,  Place  Dufour-Denelle  (1878).  La  Société  industrielle  de  Saint-Quentin  et  de  l'Aisne  a 
fondé  un  Musée  commercial  et  des  cours  très  suivis.  Outre  de  nombreuses  sociétés  savantes  ou 
artistiques,  de  sport,  des  compagnies  d'arc,  etc.  Saint-Quentin  possède  2  Lycées  (filles  et  gar- 
çons), I  École  de  dessin  fondée  par  M.  Q.  de  Latour,  une  Bibliothèque  communale  (20000  vol.  et 
180  manuscrits),  la  Bibliothèque  Guillermin  installée  dans  un  petit  Pavillon  au  Jardin  d'Horti- 
culture enclavé  dans  la  belle  Promenade  des  Champs-Elysées  et  enfin  une  Bibliothèque  populaire. 
Les  industries  principales  de  Saint-Quentin  consistent  en  apprêt  et  blanchissage  de  tissus  en 
tous  genres,  en  apprêt  de  broderies,  apprêt  et  blanchissage  de  tulles,  en  broderies  mécaniques 
dites  suisses,  fabriques  de  tissus  de  coton  et  filatures,  fabriques  de  tulles  et  guipures,  teintu- 


TRUCY.  —  Chopileaux  dans  léglisc. 


Î70 


AISNE 


reries,  lissages  mécaniques.  En  outre,  on  y  trouve  une  usine  pour  engrais  et  produits  chi- 
miques, des  moulins,  des  fonderies  de  fer,  des  brasseries,  des  ateliers  de  constructions  méca- 
niques et  de  machines  agricoles.  Les  usines  s'étendent  surtout  entre  le  canal,  où  se  trouve  un 
port  très  important  et  l'extrémité  N.  de  la  ville,  dans  les  faubourgs  Saint-Martin  et  Saint-Jean. 
Saint-Quentin  fait  encore  un  commerce  important  en  grains,  lin,  coton  et  laine  filés. 

Soissons  (Noviodunum),  très  ancienne  ville,  située  sur  la  rive  g.  de  l'Aisne,  dans  un  vallon 
fertile,  est  en  même  temps  une  ville  commerçante  et  industrielle.  Bornée  h  VE.  par  le  cours  de 
l'Aisne  qui  la  sépare  du  faubourg  Saint- Waast,  au  S.  par  le  petit  ruisseau  de  la  Crise  qui,  après 
avoir  baigné  le  pied  du  superbe  Jardin  d'horticulture^  traverse  le  faubourg  de  Reims  et  tombe 
dans  l'Aisne,  5  l'O.  par  le  boulevard  Jeanne-d'Arc,  tracé  sur  les  anciennes  fortifications  dont  il  ne 


CHATEAU-THIERRY. 


Porte  Saint-Pierre. 


reste  plus  que  quelques  vestiges  au  N.  dominés  par  les  collines  environnantes,  cette  ville,  bien 
déchue  de  son  importance  et  de  sa  splendeur  passées,  est  encore  intéressante.  Outre  les  restes 
d'un  Théâtre  romain  (à  l'intérieur  du  séminaire)  et  des  vestiges  «le  Jiemjiarla  romaine  (dans 
l'évéché),  on  y  admire  les  ruines  de  V Abbaye  de  Saiut-Jeandea-Vigtie^i  (xiir  s.)  dont  la  farade, 
surmontée  de  deux  belles  tours  h  fièche,  subsiste  encore  aujourd'hui  avec  quelques  débris  de 
cloître,  puis  l'ancienne  Abbaye  X.-D.  (aujourd'hui  caserne  d'infanterie),  la  Cathédrale  Saint-derraig 
et  Sainl-Protais  (xir  et  xiir  s.)  dont  la  façade  est  surmontée  à  d.  par  une  tour  de  OT»  mètres  du 
haut  de  laquelle  on  jouit  d'une  vue  très  étendue.  A  d.  et  à  g.  de  l'entrée  se  trouvent  deux 
statues  d'abbesses  de  N.-D.,  et  dans  la  nef  î\  g.  un  beau  fragment  de  Uïpisserie.  Dans  une  cha- 
pelle à  g.,  monument  élevé  à  la  mémoire  de  J.-J.  de  Simony,  évéque  de  Soissons  et  Laon 
(182.J  h  I8i8).  Beaux  vitraux  <les  xiir  au  xvr  s.  et  sacristie  du  xii*  s.  Vf:glise  Saiut-Uff^r  (xiir. 
xvr  et  xviP  s.),  restaurée,  s'élève  sur  deux  cryptes  des  x«  et  xr  s.  et  est  surmontée  d'une  tour 
intéressante;  à  g.  de  l'église  se  trouve  un  Cloître  du  xiv  s.  VÊglise  romane  de  Saint-Pierre-au- 


AISNE 


27i 


Parvis  est  transformée  en  gymnase.  On  peut  voir  encore  les  restes  de  VÉfjUse  Sainl-Sicotas  à  côté 
du  Collège  où  l'on  pénètre  par  une  belle  porte  (xvii*  s.).  VHôlel  de  Ville  est  un  vaste  bâtiment  du 
xviii*  s.,  renrermant  une  Bibliothèque  de  plus  de  50(KM)  vol.  et  200  manuscrits,  un  Musée  (archéolopfie, 
objets  d*art,  moulages  et  collection  mincralogique)  et  Vllùlel  de  la  Sous-Préfecture.  Dans  la  cour 
s'élève  la  Statue  en  bronze  de  l'avocat  An7/<r/  par  Duret.  A  signaler  encore  :  l'ancien  Pavillon  des 
Arquebusiers j  construit  en  1658  par  les  soins  du  maréchal  d'Estrées,  occupé  par  le  Génie  et  où 
Ton  pénètre  par  une  Porte  monumentale  ornée  de  trophées,  V Hôtel-Dieu  et  Vliôpital  7nilitaire, 
enfin  sur  la  Grande  Place  une  jolie  Fontaine  (Naïade  avec  gracieux  sujets  en  bronze)  et  une 
Bourse  de  Commerce,  Soissons  possède  quehfues  vieilles  maisons  intéressantes,  entre  autres  une 
du  xnr  s.  (Place  du  Cloitre,  U),  une  du  xvir  s.  (Hue  du  Château-Gaillard).  A  Textrémité  du  fau- 
bourg Sainl-Waasl  se  trouve  Tanticiue  Abbaye  de  SaintMédard,  avec  une  crypte  souterraine  et 
les  cachots  où  furent  enfermés  Louis  le  Débonnaire  et  Abeilard.  Le  jardin  renferme  des  lours 
et  pans  de  murs  de  l'ancien  Palais  mérovingien  d'où  partaient  de  nombreux  souterrains.  Soissons 
est  un  centre  d'approvisionnement  pour  Paris  qui  lui  achète  surtout  du  blé  et  des  haricots;  le 
commerce  des  bois  d'industrie  y  est  fort  important.  Cette  ville  possède  des  ateliers  de  chaudron- 
nerie, des  fabriiiues  d'instruments  aratoires,  des  fonderies  de  seconde  fusion,  des  distilleries  et 
sucreries  et  une  verrerie. 

Vervins  est  une  vieille  ville  assez  pittoresque  bâtie  en  amphithéâtre  sur  le  penchant  d'une 
colline,  sur  le  ruisseau  du  Chertemps  qui  traverse  son  territoire  et  sur  celui  du  Vilpion  qui  lui 
sert  de  limite  au  S.  On  y  voit  encore  des  vestiges  de  remparts.  Son  monument  le  plus  intéres- 
sant est  VÊglise,  remaniée  à  diverses  époques,  et  qui  renferme  un  beau  tableau  de  Jouvenet 
{Jésus  chez  Simon  le  Pharisien)  et  de  curieuses  peintures  sur  les  piHers.  L'Hôtel  de  Ville  est  du 
XVI r  siècle.  Le  Palais  de  Justice,  V Entrepôt  des  tabacs  sont  sans  intérêt.  Une  vieille  maison  avec 
une  statue  de  Christ  dans  une  niche  se  voit  rue  du  Traité-de-Paix,  au  coin  de  la  Place  de 
rHôtel-de-Ville.  Vervins,  qui  possède  un  joli  jardin  dans  le  creux  d'un  vallon  boisé,  fabrique  de 
la  toile  et  du  sucre. 


Liste  des  Monuments  historiques 


(P.  E.  Propriété  de  rÉtat.  —  P.  p.  Propriété  privée). 


Bcrzy-lc-Sec.   .   . 
Bois-lès-Pargny . 

Bouteille  (la).  . 


Braisne 

Château-Thierry . 

Cierpcs 

Coucy-Ia-Ville  .   . 

Coucy-lc-Chàleau 


Essommes,  .   .    . 
Fère-eri-TanJrnois 
Ferté-Milon  (La). 

Haramont .... 
l^aon 

Longpont 

Marie 

Mézy-Mouliris  .   . 
Mont-Notre-Dame 


ERlise  (XII*  s.). 

Menhir  dit  le  Verziau  de  Gar- 
gantua. 

Menhir  dit  la  Hante  Bonde. 

Pierre  funéraire  de  Barlhêlemyde 
Vire  dans  la  chapelle  deFoigny. 

Eglise  St-Yved  (xii*  s.). 

Porte  St-Pierre. 

Dolmen  de  Carnnda. 

Clocher,  transept  et  clocher  de 
1  abside  de  I  église  (xW  s.).     . 

ChiUeau(xiii*s.)(P.  E.). 

Porte  de  Laon  et  remparts. 

Façade  (xii*  s.)  cl  fonts  baptis- 
maux de  réglise. 

Eglise  (xiir  s.). 

Château  (jyii*  s.)  (P.  p.). 

Château  (xiv*  s.). 

Vitraux  de  régl.Sl-Nicolas  (XVI*  s.) 

Vitraux  de  l'église  X.-D.  (xiv*  s.). 

Menhir  dit  la  Piorre-Cloulse. 

Eglise  N.-D.  et  cloître  (ancienne 
cathédrale)  (xii*  et  xni*  s.). 

Ancien  évêché  et  chapelle  (xiii*  s.) 
(Palais  de  Justice). 

Chapelle  des  Templiers  (xii*  s.). 

Eglise  St-Martin  (xii*  s.). 

Porte  d'Ardon  (xiii*  s.). 

Ruines  de  l'ancienne  abbaye 
(xiii*  s.)  (P.  p.). 

Eglise  (xiii*  s.). 

Eglise  (XIII*  s.). 

Restes  de  l'église  et  crypte  (xii* 
et  xin*  s.). 


Nouvion-le- Vineux. 

Prcmonlrê 

Royaucourl    et 

Chailvel 

St-Michel-en-Thié- 


Eglise  (XII*  au  xiv*  s,). 
Ancienne  abbaye  (asile  d'aliénés). 

Eglise  St-Julien  (xiii*  s.). 


rache 

.     Chœur   et    transept   de    légli.se 

(XII*  s.). 

St-Quenlin.  .   .   . 

Eglise  (ancienne  collégiale  (xiii* 

au  XVI*  s.). 

—           ... 

P'açade  et   Salle  du   Conseil   de 

rilôlel  de  Ville  (xiv*  et  xv*  s.). 

Soissons 

Théâtre  romain  dans  le  séminaire. 

.... 

Restes  de  remparts  romains  dans 

lévêché. 

.... 

Restes  de  l'abbaye  N.-D. (Caserne) 

—         .... 

.     Cathédrale     St-Gervais     et    St- 

Protais  (xii*  et  xiii*  s.). 

—         .... 

.     Eglise    St-Léger    (xiii*,    xvi*    et 

XVIII*  s.). 

.... 

.     Clochers  et  cloître  de  l'ahhaye 

St-Jean-(l(*s- Vignes  (xiii*  s.). 

.     Crypte  de  l'Ahliayc  de  Sl-Médard 

(Institut      des      sourds-muets 

(XII*  s.). 

.... 

Eglise  St-Pierre-au-Parvis  (xii*  s.) 

Triicv 

Eglise  (xir  s.). 

TrcH 

.     Eglise  (XII*  s.). 

Vaucleir 

(irange  de  l'ahhaye  (xiii*s.)  (P.  p.). 

Vermniid 

Camp  romain. 

Fonts  haptismau.v  dans  l'église. 

Vailly 

.     Eglise  (XII*  au  xvr  s.). 

Vic-sur-Ai>ne  .   . 

,     Allée  couverte  du   clos  Bostard 

(P.p.). 

Vichel-Xanlcuil  . 

.    Eglise. 

Vii'i-,    iAX-  •■'■"'^'^^fà^r^^^^'S^SXà^t^  AISNE 


'/*ir^-.  /! 


■-L' x"-- 


%.^ 


r^<'^ 


x-jËiyi'<W|   l!:f%w.îj^-i    /v-%-"">"'%'^    /  "  Vto^I'^be^'^^^      / 


ÎIMS 


E  M.c^.fi»  de). 


Li'E^'ï'tiïïï* 


^=  Jfr/rnrt  '**' 

*  _  *  /-té^rtiMr  f/f  fhyvrryf  '•*" 
E.lirUc- 


i  ^/y  *  tititi 


RUE.  —  Chapelle  du  Saint-Esprit.  Détail 


Somme 


Nom  —  Situation 

EST  à  la  région  du  N.  de  la  France  qu'appartient  le  département 
de  la  Somme.  11  lire  son  nom  du  fleuve  de  Sonutie,  qui  le  traverse 
complèlemenl  de  l'E.  à  TO.  en  le  coupant  en  deux  parties  presque 
égales  et  en  arrosant  Ham,  Péronne,  Corbie,  Amiens,  Picquigny, 
Abbeville  et  Saint- Valéry  sur-Somme  où  il  forme  un  vaste  estuaire. 
C'est  de  plus  un  département  maritime  puisque  la  Manche  le  borne 
sur  son  côté  0.  11  afl'ecte  à  peu  près  la  forme  d'un  i)arallélogramme 
dont  les  grands  côtés  sont  parallèles  à  la  Somme.  Par  rapport  à 
retendue,  il  occupe  le  trente-septième  rang.  11  a  des  limites  naturelles  :  au  N.  VAul/ùe, 
qui  le  sépare  à  deux  reprises  du  département  du  Pas-de-Calais  sur  un  parcours 
total  de  45  kilomètres;  au  S.-O.  la  Bresle,  qui  le  sépare  du  département  de  la  Seine- 
Inférieure  sur  un  parcours  de  48  kilomètres;  enfin  à  FO.  il  a  45  kilomètres  de  côti  s 
sur  la  Manche,  sans  tenir  compte  de  lestuaire.  Sa  plus  grande  longueur,  de  la  pointe 
orientale  du  canton  de  Ham  à  1*0.  est  de  152  kilomètres;  sa  plus  grande  hauteur,  du  S. 
de  l'arrondissement  d'Amiens  au  N.  de  celui  de  Doullens,  est  de  75  kilomètres.  Le  chef- 
lieu,  Amiens,  se  trouve  sensiblement  au  centre  géométrique  du  département  et  à 
65  kilomètres  à  vol  d'oiseau  de  la  mer.  11  est  borné  au  N.  par  le  département  du  Pas- 
de-Calais,  à  l'E.  par  celui  de  FAlsne,  au  S.  par  celui  de  l'Oise,  au  S.-O.  enfin  par 
celui  de  la  Seine-Inférieure. 

11  a  été  formé  en  1790  de  la  plus  grande  partie  de  la  Picardie  {Marquenierre,  Vimeu, 
Ponthieu,  Amiénois,  Sanlerre,  l^ermandois)  et  de  15  500  hectares  environ  de  l'Artois. 

lë  SO^ME.   I. 


274 


Histoire 


NTÉRiEUREMENT  à  roccupation  du  territoire  qui  a  formé  le  départe- 
ment de  la  Somme  par  les  Ambiani,  dont  la  capitale  était  Sama- 
robriva,  des  peuplades,  dont  on  ignore  l'origine  et  Thistoire,  y  ont 
laissé  des  monuments  de  leur  séjour  :  tris  sont  les  menhirs  de 
Doingt,  Eppeville,  Laviévillc,  Vicfvillc  (commune  de  Sancourli, 
Bavelincourt. 
Les  Ambiani  luttèrent  contre  la  domination   romaine  aux  côtés 

des  Bellovaques,  des  Atrébates  et  des  Morins.  César,  après  les  avoir  vaincu?:,  occupa 

fortement  leur  pays,  comme  en  témoignent  les  vestiges  de  camps,  de  voies,  etc.,  que 

Ton  trouve  surtout  dans  la  vallée  de  la  Somme 

et  les  nombreux   objets  provenant  des   fouilles 

du  sol  et  réunis  au  Musée  d'Amiens.  On  peut 

citer  les   roules    romaines  de   Lamotte-en-San- 

terre,     d'Estrées-en-Chaussée,     les     camps     de 

Cagny,   de  TÉtoile,  de  Tiraucourt  dans  Tarron- 

dissement  d'Amiens,  ceux  de  Bailleul,  Liercourt 

et  Cauberl    dans   celui    d'Abbeville,  les  retran. 

chements  de  Cléry,  les   restes  d  egout  à  Doul" 

lens,   etc.    Sous   la   domination    romaine    cette 

région  fit  partie  de   la  Belgique  deuxième.   De 

l'époque    gallo-romaine    il    reste  aux   Montoirs 

(commune  de  Mons  Boubcrt)  des  vestiges  d'une 

ville. 
Le  christianisme  y  apparut  au  début  du  iv  s. 

prêché     par     saint     Firmin,     premier     évèque 

d'Amiens.  Les  Barbares  ravagèrent  cette  contrée 

où  s'installèrent  les  Francs.  La  domination  de 

ces  derniers  devint  très  solide  après  la  victoire 

de    Clovis  à   Soissons.    Les    rois    mérovingiens 

eurent  peut-être  à  Péronne  une  villa  qui  dans 

la  suite  se  transforma  en  monastère.  En  450  les 

Huns  traversèrent  ce  pays  en   le    couvrant  de 

ruines.  Jusqu'à  l'arrivée  des  Normands  il  jouit 

dune  tranquillité  relative.  On  voit  apparaître  les 

premières  abbayes  :  Corbie,  en  G62,  fondée  par 

la   reine  Bathilde;  Centule,  fondée  par  Biquier 

dont  elle  prit  le  nom,  vers  la  fin  du  vi'  s.  Abbe- 

ville  doit  sa    naissance  à  une  métairie  qui  en 

dépendait.   Montdidier  n'apparaît  qu'au  viii"  s. 

dans  Phistoire.  Qunni  à  Amiens,  son  développe. 

ment  était  déjà  considérable  lorsque   les   Nor- 
mands s'y  fortifièrent  en   882.  En  923,  Herbert, 

comte  de  Vermandois,  fit  enfermer  le  roi  Charles 

le  Simple  dans  la  tour  de  Péronne  où  il  mourut 

en  929. 

Le    plus  célèbre    prédicateur  de  la    première 
croisade  fut  un  ermite  des  environs  d'Amiens, 


AMIENS.  -  Cathédrale.  MoUT dune  sUdle. 


AMIENS.  —  Vue  perspective  de  la  calhédrale. 


276 


SOMME 


nommé  Pierre.  H  aimnil  smionl  à  prêcher  aux  paysans.  Après  avoir  réuni  une  foule  de 
malheureux  de  la  région  sans  armes  comme  sans  moyens  d'existence,  il  se  mil  h  leur 
léte,  traversa  l'Allemagne,  remonta  le  cours  du  Danube  pour  gagner  Constantinople  et 
la  Terre-Sainte.  Ces  bandes  désordonnées  avec  femmes  et  enfants  pillèrent  tout  sur  leur 

passage  et  se  firent  massacrer  sans  pouvoir  par 
venir  au  but  si  désiré. 

Au  xir  s.  le  domaine  royal  s'était  un  peu 
agrandi  :  il  avait  des  prévôtés  dans  la  Somine  : 
Péronne  et  Amiens  étaient  villes  royales.  En  ilHC 
le  roi  Philippe  Auguste  conclut  avec  le  comte  de 
Flandre  un  traité  par  lequel  ce  dernier  aban- 
donnait l'Amiénois  et  le  Santerre,  ne  gardant 
pour  lui  que  Péronne  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie. 

C'est  à  Amiens  que  Louis  IX  rendit,  en  1î264,  la 
sentence  arbitrale  entre  les  barons  anglais  et 
leur  roi  Henri  ÏÏI,  qui  d'un  commun  accord 
l'avaient  choisi  pour  juger  leur  différend. 

C'est  dans  ce  siècle  qu'il  est  question  pour  la 
première  fois  de  Saint-Valéry-sur-Somme  qui  se 
développa  autour  d'une  abbaye  fondée  sur  les 
hauteurs  dominant  la  rive  gauche  de  la  Somme. 
L'affranchissement  des  communes  de  la  région 
s'opéra  de  diverses  façons.  Les  comtes  de  Pon- 
thieu,  très  intelligents,  assurent  des  libertés  aux 
villes  d'Abbeville  et  de  Doullens  c  pour  les  sou*^- 
traire  aux  dommages  et  aux  exactions  que  les 
bourgeois  ne  cessaient  d'éprouver  de  la  part  des 
seigneurs  du  pays  >.  Amiens,  qui  fut  une  sei- 
gneurie épiscopale  au  moyen  âge,  s'émancipe 
entre  1115  et  MI7;  Louis  VI  lui  vend  une  charte 
d'affranchissement.  Corbie  devient  libre  en  lltMK 
Fort  habile  politique,  Louis  VI  aide  les  seigneurs 
en  lutte  avec  les  communautés  rebelles  des  abbés 
d»'  Saint-Riquier  et  de  Corbie.  Le  comte  de  Pon- 
thieu,  Guillaume  111,  octroie,  au  début  du  xiir  s., 
des  chartes  de  communes  au  Crotoy,  à  Doullens, 
à  Ergnies,  à  Rue;  il  en  accorde  même  à  un  grand 
nombre  de  villages.  Toutes  ces  chartes  sont  très 
variables;  quelques-unes  même  ne  sont  pas 
écrites,  comme  celle  d'Abbeville;  la  charte  de 
Corbie  ne  contient  que  7  articles,  tandis  que  celle 
de  Molliens-Vidame  en  a  60.  La  charte  octroyée  à 
Abbeville  est  faite  «  selon  les  droits  et  coutumes 
des  communes  d'Amiens,  de  Corbie  et  de  Saint- 
Quentin  »,  celle  de  Ferrières  selon  ceux  de  Péronne.  En  H85  la  commune  de  Corbie 
résiste  à  Philippe  d'Alsace,  comte  de  Flandre.  L'association  municipale  de  cette  ville  se 
composait  de  chevaliers,  de  clercs  et  de  bourgeois  confédérés.  Un  seigneur  de  Ponthieu 
fut  maire  d'Abbeville  au  xiii*  s.;  l'échevin  et  l'échevinage  sont  et  appartiennent  à  la 
ville.  A  Alhies  le  maire  et  les  douze  jurés  étaient  nommés  chaque  année  à  l'élection. 


AMIENS.  —  Cathédrale. 
Motif  d'une  stalle. 


AMI  DNS.  —  Faç^aUc  de  la  cutliôdrale. 


278 


SOMME 


En  12:20  Monldidier  accapare  IVchevinapre  à  Tcxclusion  du  seigneur  et  le  rend  annuel. 
Les  communes  ne  comprenaient  pas  toujours  le  territoire  entier  de  la  ville  :  ainsi  à 
Amiens,  «  la  justice  municipale  était  juxtaposée  à  celle  de  l'évoque  représenté  par  un 
vidamc,  à  celle  du  roi  représenté  par  un  cliAtelain  et  à  celle  du  comte  représenté  par 
un  autre  chAlelain  ».  A  Saint-Riquier,  à  Péronnc,  à  Doullens»  le  sceau  communal 
représente  un  cavalier  équipé.  Corbie  et  Saint-Ri(iuier  furent  en  hostilité  perpétuelle 
avec  1  église. 
Vers  la  (in  du  xni'  s.  les  grandes  villes  manufacturières  de  la  Picardie  étaient  affiliées 

à  la  Hanse  dite  des  17  villes, 
qui  comprenait  les  nuirrhands 
trafiquant  aux  foires  célèhn^s 
de  la  Champagne  et  de  la 
Brie.  Le  travail  était  très  ré- 
glementé :  ainsi  Amiens  pos- 
sédait une  cloche  spécial«» 
appelant  les  ouvriers  à  Tatr- 
lier  et  indiquant  les  heures 
d'entrée  et  de  sortie.  Le  for- 
geron, le  maréchal  ne  pou- 
vaient rien  entreprend n»  du 
ressort  du  serrurier;  tous  los 
métiers  étaient  monopolisas. 
Ceux  qui  exigeaient  un  tour 
de  main,  de  l'habileté  techni- 
que, de  la  délicat(»sse  ne  pou- 
vaient être  exécutés  de  nuit  : 
la  prohibition  était  formelle. 
Les  corporations,  très  difli- 
ciles  pour  le  recrutement  di* 
leurs  membres,  comprenaient 
(les  ouvriers  fort  habiles  et 
ne  livraient  au  commerce  cjue 
des  produits  remarquables. 
Les  tissus  de  drap  rayés  fa- 
briqués en  Picardie  étaient 
célèbres  dans  toute  l'Europe 
Au  début  de  la  guerre  de 
Cent  ans,  la  régiou  eut  beau- 
coup h  soulTrir  :  c'est  en  effet 
sur  son  territoire  qu'eut  lieu  le  désastre  de  Crécy,  le  2r»  aoiU  lôir»,  qui,  d'après  Froissart. 
coûta  la  vie  à  11  princes,  80  bannerets,  hiOO  chevaliers,  lôOOO  écuyers  et  homme^^  de 
pied.  Au  nombre  des  morts  était  le  vi(uix  roi  aveugle  de  Rohème,  Jean  de  Luxembourg, 
qui  s'était  jeté  bravement  dans  la  mèh^e.  Malgré  celle  défaite,  Abbeville  secoua  le  joug 
anglais  qu'elle  subissait  depuis  le  mariage  d'Edouard  1''  avec  Éléonore  de  Caslille,  et 
sous  lecpiel  elle  devait  rentrer  en  ir>00  à  la  suite  du  Irailé  de  Brétigny.  Kn  I5r»8,  dans  une 
révolte  contre  l'ennemi,  un  bourgeois  de  cette  ville,  Ringois,  est  pris  par  les  Anghu»*. 
Refusant  de  reconnaître  pour  maître  Edouard  111,  il  est  emmené  prisonnier  et  précipité 
dans  la  mer  du  haut  de  la  tour  de  Douvres. 
A  l'Assemblée  des  États  Généraux  tenue  en  1557  à  Paris,  sous  le  règne  du  dau]ihin 


AMIENS. 


-  Cathédrale.  Monument  funéraire  du  chanoine  G.  Lucas  : 
Ange  pleureur,  par  Blasset  (IGiS). 


I 


Y. 

s 

< 


AMIENS.  —  Calhédrale.  Tympan  du  Portail  S. 


sommf: 


283 


Chî^rles  V,  les  dolt'ancos  dt»  la  nol»lesse  fiiivut  pivseiilros  par  le  sire  de  Pirquipiiy  et 
pour  les  villes  par  un  avocal   d'ALbevilh».  Dans  la  cpierelle  drs  lîonrijrniirnoiis  el  des 


AMIENS.  —  Calhédrale.  Deux  statues  de  la  Galerie  dite  des  Rois. 


Armagnacs»  la  Picardie  tenait  pour  les  Bourguignons;  aussi  lorsque  le  Congrès  d'Arras 
s  ouvrit,  le  5  août  1  455,  le  duc  de  Bourgogne,  Pliilippe  le  Bon,  exigea  les  villes  de  la 
Somme,  de  Saint  Quentin  à  Saint-Valéry.  Charles  VU  dut  souscrire  à  ses  exigences  et 


j 


SOMME 


m 


f 


ia  paix  fui  signée  le  21   seplembro  de  la  nH>me  annc-'e.  En  oclobie  UCm,  Louis  XI  lui 

proposa  de  racheter  ces  mêmes 

villes  et   vil   sa  demande   bien 

accueillie.  Charles  le  Téméraire, 

à  la   mort  de  Philippe  le  lion, 

devint    duc   de     Bourgogne    et 

accepta  la  proposition  de  trêve 

que    lui    faisait    Louis   XL   Les 

deux  souverains  se  rendirent  à 

Péronne  pour   en    discuter  les 

conditions;  à  leur  arrivée  dans 

celte  ville,  le  duc  de  Bourgogne 

apprit   la    révolte   des   Liégeois 

où    il    soupçonnait    le    roi    de 
France    d'avoir    trempé,    aussi 

n'hésil-a-t-il  pas  à  faire  enfermer 

Louis  XI  dans  la  tour  même  du 
château  où  était  mort  Charles  le 
Simple.  Louis  XI   en  sortit  hu- 
milié,   après    avoir    souscrit    h 
toutes   les  exigences  du  Témé- 
raire. L'assemblée  des  notables, 
à   Tours,   le   déclara    délié   des 
engagements  de  Péronne,  et  la 
guerre  recommença.  Les  places 
de    la     Somme    furent   d'abord 
reprises  par  Louis  XI,  mais  le 
Téméraire  enleva  et  brûla  Nes- 
les;  Roye  et  Montdidier  se  ren- 
dirent. En  1475.  le  roi  d'Angle- 
terre Edouard  IV  revendiquant 
à   main  armée  la  Normandie  el 
la   Guyenne,  Louis  XI,  à  laide 
d'arguments      pécuniaires,      se 
rendit  favorables  les  conseillers 
anglais     qui     engagèrent    leur 
souverain  à  renoncer  ix  ce  pro- 
jet     moyennant     le     paiement 
d'une   forte  somme.   L'arrange- 
ment fui  conclu  h  Picquigny.  A 
la  morl  du  duc  de  Bourgogne, 
Louis  XI  racheta  à  leurs  gou- 
verneurs les  villes  de  la  Somme 
et  reprit  le  comté  de   Ponthieu. 

Au  XV*  s.  les  Castillans  et  les 
Portugais  apportaient  les  pro- 
duits de  l'Afrique  dans  les  ports 
du  Crotoy  et  d'Abbeville  qu'ils 
fréquentaient  de  préférence.  ABBLVILLE.  -  Maison  dite  de  Frnnçois  l-.  Détail  de  la  porte. 


280 


SOMME 


Pour  rentrer  dans  ses  États,  François  I",  fait  prisonnier  à  Pavie  et  enfermé  à  Madrid, 
dut  signer  dans  cette  dernière  ville,  en  1526,  un  traité  dont  une  des  clauses  comportait 

la  cession  de  la  partie  de  la  Picardie  que 
détenait  encore  à  sa  mort  Ctiarles  le  Témé- 
raire. Le  traité  de  Cambrai  fit  rentrer  la 
royauté  en  possession  de  cette  terre  picarde 
en  1520.  Reprise  une  fois  encore  par  l'Espagne, 
la  Picardie  ne  redevint  partie  du  royaume  que 
par  le  traité  du  Caleau-Cambrésis  en  1550. 

Pendant  les  guerres  de  religion,  Philippe  II. 
roi  d'Espagne,  allié  aux  ligueurs,  s'empai-n 
d'Amiens  en  1507.  La  paix  de  Vervins  rend  il 
Tannée  suivante  cette  ville  à  la  France. 

La  Fronde  fut  également  néfaste  h  ce  pays  : 
Amiens,  Corbie  et  quelques  autres  j)laces 
furent  j)rises  et  reprises. 

Aucun  fait  mémorable  ne  se  produit  sur  le 
territoire  qui  nous  occupe  jusqu'au  début  du 
XIX'  s.,  à  part  la  terrible  épidémie  de  16r»7  cpii 
fit  périr  près  de  20  000  personnes  à  Amiens,  el 
la  fondation  par  Colbert  d'une  manufaclure 
royale  de  draps  fins  à  Abbeville. 

C'est  à  Amiens  que  fut  signée,  le  25  mars  1H02, 
la  paix  entre  la  France  et  l'Angleterre. 

Pendant  la  guerre  franco-allemande  de 
1870-71,  la  bataille  de  Villers-Bretoiinenx, 
gagnée  le  27  novembre  1870  parle  général  «1«» 
Manteuflel  sur  des  troupes  organisées  ii  la 
hâte,  ouvrit  Amiens  à  Tennemi  qui  l'occupa  le 
50  novembre  ;  sans  désespérer,  l'habile  général 
Faidherbe,  à  la  télé  de  Tarmée  du  Nord,  mar- 
che vers  Amiens;  il  s'empare  de  Ham,  livre  un 
combat  indécis  à  Pont-Noyelles  le  2.'i  décembre, 
mais  est  vainqueur  à  Bapauuje  le  ."  janvi«»r 
1871.  TAchant  d'attirer  <i  lui  les  Iroupes  alle- 
mandes occupées  dans  la  vallée  de  l'Oise,  il 
remonte  vers  Saint-Quentin  pour  seconder  I«*s 
efforts  tentés  à  Paris,  mais  il  est  battu  par 
des  forces  trois  fois  supérieures  et  se  replie 
sur  Cambrai.  Pendant  ce  temps,  Péronne  avait 
capitulé  le  0  janvier,  aj)rès  un  bombardement 
de  treize  jours  qui  avait  anéanti  une  grande  partie  de  la  ville. 


AMIENS.  —  Cathédrale.  Motif  d'une  stalle. 


Géologie  —  Topographie 


Le  département  de  la  Somme  est  un  pays  de  plaines  légèrement  ondulées  avec  de^ 
collines  aplaties  dont  l'altitude  dépasse  rarement  200  mètres.  La  plus  grande  partie  dr 
sa  surface  appartient  à  Télage  de  la  craie  supérieure  qui  s'y  montre  souvent  à  nu.  Les 


290  SOMME 

vallées,  peu  nombreuses,  sont  arrosées  par  des  cours  d'eau  d'une  faible  profondeur, 
bordés  de  prairies  et  de  marais  tourbeux.  Les  tourbières  les  plus  importantes  son! 
celles  de  la  vallée  de  la  Somme.  Ce  lleuve  était  autrefois  bien  plus  important  que  de  nos 
jours,  comme  en  témoignent  encore  les  berges  élevées  facilement  reconnaîssables. 
Grûce  à  la  perméabilité  du  sol,  l'agriculture  gagne  tous  les  jours  des  espaces  occupés 
par  les  tourbières,  soit  par  le  forage  de  puits  verticaux  d'absorption,  soit  par  le 
drainage.  Les  travaux  de  fixation  de  la  passe  de  la  Somme  à  Saint- Valéry  ont  changé 
le  chenal  du  lleuve  qui  ne  baigne  plus  le  Crotoy  comme  autrefois.  Les  embarcations 
n'atterrissent  qua  marée  haute  dans  ce  dernier  port;  à  Saint- Valéry  même,  les  bateaux 
ne  peuvent  gagner  le  port  que  dix  jours  par  mois  à  peine.  Le  rivage  a  beaucoup  changé 
de  forme  par  suite  du  travail  continu  de  la  mer  qui  arrache  sans  cesse  aux  falaises 
verticales  pour  faire  des  apports  dans  les  baies  de  l'Authie  et  de  la  Somme  et  diminuer 
ainsi  les  estuaires.  Au  ix*  s.  Rue  et  son  territoire  formaient  un  véritable  lac  devenu 
aujourd'hui  le  Marquenlerre.  Les  petits  îlots  crayeux  qui  émergeaient  çà  et  là  ont  été 
réunis  par  des  digues  et  ont  permis  de  conquérir  le  sol.  Dans  cette  région  les  roules 
sont  les  levées  d'autrefois;  le  terrain  s'y  exhausse  continuellement  par  suite  de  rapport 
de  sable  chassé  par  les  vents.  Le  bourrelet  de  galets  énormes  de  Cayeux  a  permis 
également  de  gagner  des  terrains  en  asséchant  les  marais. 

Le  point  le  plus  élevé  du  département  se  trouve  situé  sur  la  rive  droite  de  la  BresU\ 
à  (>  kilomètres  S.  de  son  confluent  avec  le  Liger,  à  la  Xeuville-Coppcgueule,  !2I0  mètres; 
un  peu  plus  au  S.  la  colline  de  Gauvillc  atteint  207  mètres.  La  falaise  qui  atteint 
ôO  mètres  à  Ault  sélève  jusqu'à  92  mètres  à  Mers.  L'ancien  littoral  d'Ault  à  Saint- Valéry 
varie  do  10  à  25  mètres  d'altitude;  une  colline,  à  l'O.  de  Saint- Valéry,  atteint  15  mètres. 
L'altitude  du  Marquenlerre  oscille  entre  6  et  12  mètres. 


Hydrographie 

y  Toutes  les  eaux  du  département  gagnent  la  Manche  par  trois  fleuves  côtiers  :  VAnthie, 
la   Somme,  la  Brede,  d'inégale  importance. 

X.Wulhie  prend  sa  source  au  N.  du  canton  d'Acheux,  à  la  lisière  des  départements  de 
la  Somme  et  du  Pas-de-Calais,  coule  dans  la  direction  S.-E.  à  \.-0.,  arrose  Duul- 
lens  où  elle  se  grossit  de  la  Groiiche,  puis,  à  partir  de  Vitz-sur-Authie,  sert  à  peu  près 
constamment  de  limite  aux  deux  mêmes  déj)artements  et  va  former  à  son  embouchure 
un  estuaire  de  5  kilomètres  de  largeur.  Dans  son  parcours  d'un  peu  plus  de  100  kilo- 
mètres elle  quitte  à  trois  reprises  le  département  de  la  Somme. 

La  SommCy  qui  a  sa  source  à  Fonsomme,  dans  le  département  de  l'Aisne,  entre  dans 
le  département  de  la  Somme  à  2  kilomètres  en  amont  de  Ham  qu  elle  arrose  après  avoir 
reçu  (r.  g.)  la  Bclnc,  fait  un  coude  en  se  dirigeant  vers  le  N.,  reçoit  (r.  g.)  VAllema{fne, 
(V.  g.)  la  Germaine,  (r.  g.)  Vlngond,  (r.  d.)  VOmignon,  forme  de  nombreux  étangs  sous  les 
murs  de  Péronnc  où  elle  se  grossit  de  la  Cologne,  se  dirige  ensuite  à  l'O.  en  décrivant  de 
nombreux  méandres,  reçoit  (r.  d.)  la  Tor/iV/c,  arrose  Bray,  puis,  au-dessous  de  celle  ville 
devient  navigable,  tantôt  canalisée,  tantôt  accompagnée  d'un  canal  latéral,  baigne 
Corbie,  reçoit  (r.  d.)  V Ancre  qui  forme  des  cascades  à  Albert,  (r.  d.)  YUallue,  (r.  g.)  r.-lriv. 
Cette  dernière  rivière  arrose  Roye,  se  grossit  du  Don,  qui  passe  au  pied  de  Monldidier, 
baigne  Moreuil,  reçoit  (r.  d.)  la  Luœ  et  (r.  g.)  la  Noge  qui  arrose  Ailly,  puis  contourne 
la  colline  qui  porte  les  ruines  de  la  vieille  forteresse  de  Boves,  entre,  en  même  temps  que 

la  Somme,  à  Amiens,  dont  elles  arrosent  les  jardins  maraîchers  si  connus  sous  le  nom 
d'horlillonnages.  La  Somme,  dans  Amiens,  se  divise  en  une  dizaine  de  petits  canaux  qui 


ABBE  VILLE.  -  Église  Sainl-Vulfran.  Porlc  de  g.  du  portail  O. 


2ǻ2  SOMME 

se  réunissent  en  aval  de  la  ville.  Un  affluent  important  de  la  SommCy  la  Selle,  qui 
alimente  les  bassins  des  promenades  de  la  Hotoie  a  son  confluent  à  Amiens  même: 
YEvoinsfms  grossi  delà  Poix  tombe  dans  la  Selle.  D'Amiens  à  son  embouchure, la  Somme 
se  dirige  presque  en  ligne  droite  vers  le  N.-O  ;  dans  la  dernière  partie  de  son  cours,  elle 
arrose  Picquigny,  reçoit  (r.  g.)  le  Landon,  (r.  d.)  XnNièi^re,  (r.  g.)  r>ti>ai/ies,  traverse  Abbe- 
ville  où  elle  se  grossit  du  Scardon,  qui  baigne  Saint-Riquier.  A  partir  d'Abbeville,  elle 
est  entièrement  absorbée  par  le  canal  maritime,  qui  se  dirige  sur  un  parcours  recliligne 
de  li  kilomètres  vers  Saint-Valéry,  où  elle  est  arrêtée  par  des  écluses.  Sur  la  r.  g.  de 
ne  canal,  un  contre-fossé  reçoit  les  deux  petites  rivières  de  la  Trie  et  de  VAmboise.  Dans 
lestuaire  de  la  Somme  tombent  :  (r.  d.)  le  Bien  et,  par  un  petit  canal  gagnant  le  Croloy, 
un  des  bras  de  la  Maye  qui  naît  à  Crécy;  l'autre  bras  de  la  Maye  arrose  Rue  et  se  perd 
au  X.-O.  du  Crotoy  dans  l'estuaire. 

La  BresU\  fort  jolie  rivière,  naît  au  pied  des  hautes  collines  qui  forment  la  limite  des 
deux  départements  de  l'Oise  et  de  la  Seine-Inférieure;  après  avoir  arrosé  Auniale, 
(Seine-Inférieure),  elle  sert  délimite  aux  deux  départements  de  la  Somme  et  de  la  Seine- 
Inférieure,  reçoit  (r.  d.)  le  Liyer  qui  prend  sa  source  non  loin  d'Hornoy,  baigne 
Blangy  et  Gamaches  où  elle  se  grossit  (r.  d.)  delà  Vimeuse,  traverse  Eu,  où  elle  alimente 
le  canal  d'Eu  au  Tréporl,  et  tombe  dans  la  Manche  au  pied  des  falaises  du  Tréport. 

Littoral.  —  La  côte  commence  à  la  baie  d'Authie,  qu'une  digue  appuyée  à  la  r. d. 
de  ce  j)etit  fleuve  côtier  divise  en  deux  parties.  De  la  pointe  de  Routhiauville  à  celle  de 
Saint-ynentin,  elle  est  formée  de  dunes  basses,  qui  vont  en  s'élevant  au  fur  et  à  mesure 
que  l'on  descend  vers  le  S.  Ces  dunes,  peu  fixées,  ont  une  végétation  très  pauvre:  elh*s 
abritent  les  petites  plages  de  FoW-il/a/io«,  de  Qvend  Plctye  ci  de  Saint-Quentin-en-Toii$'- 
monl.  La  baie  de  la  Somme,  qui  commence  à  la  pointe  de  Saint-Quentin,  y  forme  un 
angh*  presque  rectangle  avec  la  côte  au  N.  En  remontant  sa  r.  d.  on  rencontre  succes- 
sivement un  bras  de  la  Maye,  puis  le  petit  port  du  Crotoy,  bâti  sur  une  pointe  de  terre, 
s  avançant  dans  l'estuaire  qui  se  termine  à  Port-lc-Grand.  Une  estacade  en  bois,  longue 
de '2  500  mètres  sur  laquelle  passe  le  chemin  de  fer  de  Noyelles  à  Saint-Valéi'j',  traverse 
la  baie.  Sur  la  rive  gauche  bordant  des  molières  ou  pâturages,  on  voit  la  ville  de  Saint- 
Valéry  bâtie  en  amphithéâtre  vis-à-vis  du  Crotoy,  et  protégée  par  une  digue  dehalagede 
r>  kilomètres  continuée  elle-même  par  une  jetée  basse  de  rive  qui  gagne  le  HourdeL 
avant-port  de  Saint- Valéry.  Le  Hourdel  reçoit  les  canaux  de  dessèchement  par  où 
s'écoulent  surtout  les  eaux  du  Hable  d'Ault.  Au  S.  du  Hourdel,  s'étend  un  bourrelet 
d'énormes  galets,  protégeant  le  gros  bourg  de  Cayeux,  et  qui  va  mourir  au  pied  des 
falaises  d'Ault.  Là  commencent  ces  collines  crayeuses,  à  pic,  qui  accompagnent  la  côte 
jusqu'au  Havre;  elles  s'élèvent  rapidement  à  63  mètres  au-dessus  d'Onival,  et  atteignent 
05  mètres  au-dessus  de  Mers.  Sur  cette  côte  se  trouvent  les  stations  balnéaires  de  Cayeux 
av(»c  le  Nouveau  Briyhton,  d'Onival  et  d'Aull-Saint-Charles,  dominant  la  mer,  celle  de 
Ciiic,  avec  son  joli  bois,  et  où  l'on  a  dû  faire  sauter  la  falaise,  celle  de  Mers,  enfin,  la  plus 
jolie  et  la  plus  importante.  La  Bresle  sépare  Mers  du  Tréport. 

ÉTANGS.  —  On  en  trouve  un  grand  nombre  dans  la  vallée  si  marécageuse  de  la 
Somme;  les  principaux,  en  remontant  le  coui^s  de  cette  rivière,  se  trouvent  à  Pargny, 
Saint-Christ,  Péronne,  Sainte-Radegonde,  Cléry-sur-Somme  (très  poissonneux).  Cappy. 
puis  entre  Amiens  et  le  confluent  de  la  Nièvre  avec  la  Somme.  A  citer  encore  IVtâng 
d'eau  douce  connu  sous  le  nom  du  Ilahle  d'Ault,  et  les  petits  étangs  occupant  près  de 
M(*rs  l'ancien  lit  détourné  delà  Bresle. 

Sources  minérales.  Ce  département  possède  des  sources  minérales  ferrugineuses 
à  Abbeville,  Amiens,  Bray,  Corbie,  Frises,  Miannay,  Nesle,  Roye,  Suzanne  et  Ville- 
court. 


RAMDUntS.  -  Chàlciiu. 


291 

Climat 

Ce  département,  que  Ton  peut  considérer  comme  un  plateau  peu  ondulé,  h  peine 
entaillé  par  trois  vallées  longitudinales,  et  quelques  petites  vallées  dans  le  sens  vertical, 
est  balayé  par  les  brises  venant  du  large,  qui  lui  procurent  une  température  assez 
douce.  Le  climat  scrjuanicHj  sous  Tinfluence  duquel  il  se  trouve,  y  est  toutefois  plus 
humide  et  plus  variable  qu'à  Paris.  La  moyenne  de  sa  température  est  inférieure  depivs 
de  I»,r)  à  celle  de  Paris.  De  même,  au  fur  et  à  mesure  que  l'on  s  éloigne  du  litloral,  la 
hauteur  moyenne  annuelle  des  pluies  va  en  s  abaissant.  Le  nombre  des  jours  de  pluie  y 
atteint  presque  la  moitié  des  jours  de  Tannée. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  027.000  hectares. 
Population  (1897)  :  540.415  habiUints. 

AiTondi^senicnls  Cantons  Communeii 

Préfcclure    :   Amiens 1  1.1  251 

Ahheville I  11  172 

Sous-  )  Duutlens 1  4  89 

Montdidier 1  5  144 

f'éronne I  8  180 


\ 

Préfectures  )  Moi 
[  Pér 


Total.   .      5         Tolal.   ,     41  Total.   .     8.16 

Liste  des  cantons 

Amiens,  .  .  Amiens  N.-E.,  Amiens  S.-E.,  Amiens  S.-O.,  Amiens  N.-O.,  Boves,  C.only.  (><»rbie, 
Hornoy,  Molliens-Vidame,  Gisement,  Pic(iuigny,  Poix,  Villers-Bocafje. 

AbbcvUlc  .  Abbevillc  X.,  Abbcville  S.,  Ailly-le-Haiil  Clocher,  Ault,  Crécy,  Gamachos.  liallen- 
court,  Moyenneville,  Noiivion,  Hue,  Saint- Valéry-sur-Somme. 

Duullens.    .     Adieux,  Bernaville,  Domarl,  Doullens. 

MuiiUddîcv.     Ailly-sur-Noye,  Montdidier,  Moreuil,  Rosières,  Hoye. 

/  évonne  .   .     Albert,  Bray,  Chaulues,  Combles,  Ham,  Neslc,  Pcronne,  Hoisel. 

Cultes 

Culte  catholique.  —Èvêché  .Amiens.  Le  diocèse  d'Amiens  ne  comprend  que  le  dépar- 
tement de  la  Somme;  révôché  d'Amiens  a  été  érigé  vers  la  fin  du  nr siècle.  11  est  sufli-a- 
f^antde  larchevéquede  Reims.  Le  diocèse  compte  00  cures,  609  succursales  et  44  vicariats  ; 
il  possède  en  outre  28  chapelles  vicariales  et  103  églises  sans  titre.  Un  nombre  considé- 
rable d'ordres  religieux  d'hommes  et  de  femmes  dirigent  des  maisons  d'enscignenienl, 
des  orphelinats  agricoles,  etc.  Amiens  possède  i  séminaire  diocésain.  Les  principaux 
pèlerinages  sont  :  celui  de  Nolre-Dame-de  Bon-Secours  ou  du  Rempart  h  Nesles.  éUnbli 
au  x\r  siècle;  celui  de  Notre  Dame  de-Brebières  à  Albert  qui  remonte  au  xii*  siècle;  ceux 
du  Crucifix  miraculeux  à  Rue,  de  la  Sainte  Face  du  Précurseur  à  Amiens  (cathédrale  : 
chapelle  de  Saint-Jean-Baptiste),  de  Saint-Joseph  cl  de  Notre-Dame  des-Sept-Douleurs  à 
Saint-Acheul,  de  Notre-Dame-des-Joies  à  Ennemain,  qui  remonte  au  xvi'  siècle,  de 
Notre-Dame-de-la-Falaise  ou  des  Flots  à  Mers,  Notre-Dame-des-Verlus  à  Namply-Coppe- 
gueule,  Notrc-Dame-du-Moyen-Pont  à  Marquaix,  Notre-Dame-de-Mouflières  à  Rellancourl. 
Notrc-Dame-de-Foy  à  (^auchy,  Notre-Dame  de-Maricourl  à  Maricourl,  Notre- DaintMie^ 
Mous  à  Béalcourt,  enfin  Notre-Damc-de-Croisy  auprès  de  Doullens. 

Culte  protestant.  —  L'église  réformée  de  France  possède  une  église  consisloriale 


GAMAClli:s.  -  Liylise. 


nUE.  -  BelTioi. 


RUE.  —  Chapelle  du  Saint-Esprit.  Façade  S. 


SOMME  299 

à  Amiens,  qui  comprend  tout  le  d^'parlement  de  la  Somme  (sauf  le  canton  de  Roiseï, 
rattaché  au  consistoire  de  Saint-Quentin),  et  le  département  du  Pas-de  Calais.  On  y 
compte  5  églises  sectionnaires  et  20  annexes  environ,  desservies  par  5  pasteurs  titu- 
laires et  1  auxiliaire.  11  y  a  dans  le  département  21  temples  et  moins  de  1  5(10  protestants. 
Culte  Israélite.  —  11  est  pratiqué  par  un  très  petit  nombre  de  personnes  en  relation 
avec  les  consistoires  de  Lille  et  de  Paris. 


MONTDIDIER.  —  Place  Parmenlier  illôlcl  de  Ville.  Église  du  Sainl-Scpulcrc). 


Armée 


Ce  département  appartient  à  la  deuxième  région  militaire  et  fait  partie  du  II*  corps 
d'arniéc  dont  le  chef-lieu  est  .1 /mens;  il  comprends  subdivisions  de  région  :  Amiens, 
Abbeville,  Péronne. 

Amiens  possède  :  I  régiment  d'infanterie,  1  bataillon  de  chasseurs  à  pied  (ne  faisant 
pas  partie  du  corps  d'armée),  1  escadron  du  train  des  équipages,  1  section  de  secrétaires 
d'étal-major  et  du  recrutement,  \  section  de  commis  et  ouvriers  militaires  d  adminis- 
tration, 1  section  d'infirmiers  militaires.  Abbeville  possède  1  régiment  d'infanterie  (por- 
tion centrale)  et  1  régiment  de  chasseurs  à  cheval.  Péronne  possède  :  1  régiment  d'in- 
fanterie (portion  centrale);  enfin  1  bataillon  d'infanterie  occupe  la  vieille  forteresse  de 
Ham.  Le  département  ressortit  à  la  deuxième  légion  de  gendarmerie  (Amiens). 

Ouvrages  militaires.  —  Les  fortifications  d'Amiens  et  d'Abbeville  ont  été  déclas- 
sées et  celles  de  Péronne  (la  seule  ville  fortifiée  du  département)  vont  Tètre,  de  sorte 
que  la  ligne  de  défense  de  la  Somme  ne  sera  protégée  par  aucun  ouvrage. 


s: 


l^bJtUNNJb  l'wrhMl  (le  légli-e  î^iHlJ^J.•;lll  U.lplj^U. 


303 

Justice 

Le  département  ressortit  h  la  Cour  d'appel  d'Amiens  qui  comprend  en  outre  les 
départements  de  l'Oise  et  de  TAisne.  La  Cour  d'assises  siège  à  Amiens  qui  possède  en 
outre  1  Tribunal  de  l'*  Instance,  1  Tribunal  de  Commerce,  1  Conseil  de 
Prud'hommes.  Il  va  en  outre  1  Tribunal  de  1"  Instance  à  Abbeville,  Doutions. 
Monididier  et  Péronne;  1  Tribunal  de  Commerce  et  1  Conseil  de  Prud'hommes 
à  Abbeville,  I  Tribunal  de  Commerce  à  Saint-Valéry-sur-Somme,  enlin  i  Justice 
de  Paix  dans  cbacun  des  41  cantons  du  département. 

Instruction  publique 

Ce  département  ressortit  ATAcadémie  de  Lille. 

L'enseignement  snpéiieur  y  compte  1  Ëcole  préparatoire  de  médecine  et  de 
pharmacie  avec  enseignement  préparatoire  au  certificat  d'études  physiques,  chimi- 
ques et  naturell(»s. 

L'enseignement  secondaire  est  doté  de  1  Lycée  à  Amiens,  et  de  Collègues  com- 
munaux à  Abbeville  (collège  Courljet)  et  à  Péronne  avec  toutes  les  classes  des  ensei- 
gnements classique  et  moderne.  Amiens  a  de  plus  i  Lycée  de  Jeunes  Filles,  et 
Abbeville  1  Collège  de  Jeunes  Filles.  Il  y  a  des  établi.ssements  libres  d'enseigne- 
ment classique  à  Amiens,  Doullens,  Montdidier  et  Roye,  et  d'enseignement  nioderiif  à 
Amiens  (H).  Saint-Riquier  possède  1  Petit  Séminaire.  L'enseignement  primaiiv 
recrute  ses  professeurs  à  l'École  normale  d'instituteurs  (avec  école  annexei.  et  :i 
l'École  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe  et  école  enfantine  annexe» 
d'Amiens.  11  y  a  des  Écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Amien<*,  Corlue, 
Rue,  Villers-Bretonneux,  et  de  filles  h  Amiens,  des  Cours  complémentaires  tie 
garçons  sont  faits  à  Domart-en-Ponthieu,  Ham,  Poix  et  Roye.  Il  y  a  des  Pensionnats 
primaires  i\  Airaincs,  Ilam,  Nesle,  Oisemont,  Saint-Fuscien  et  Villers-Bretonneux. 

A  signaler  aussi  l'École  nationale  de  musique  h  Amiens,  l'École  pratique 
d'agriculture  du  Paraclet,  près  Boves,  l'École  professionnelle  d'apprentissage 
pour  le  travail  du  fer  et  du  bois  à  Amiens. 


Le  département  ressortit  en  outre  à  l'arrond'minéralogique  de  Paris  (div.  du  X.-O.) 

—  —  î'i  la  .V  région  agricole  (N.) 

—  —  A  la  7'  conservation  des  forets  (Amiens). 
--                   —  k  la  "2"  inspeclion  des  ponts  et  chaussées. 

Agriculture 

Au  point  de  vue  agricob»,  la  Somme  occupe  un  des  premiers  rangs;  mais  cVsl  sur- 
tout au  N.  et  à  VE.  du  département  que  la  cultun»  est  le  mieux  entendue.  On  y  cnlliv** 
un  peu  partout  les  céréales,  mais  pi-incipalement  au  S.  et  i\  l'O.:  après  le  blé,  Torgre  y 
tient  le  premier  rang.  Les  pommes  de  terre  sont  l'objet  de  soins  spéciaux  dans  la  partie 
S.-O;  elles  sont  d'excellente  qualité,  et  donnent  lieu  à  un  commerce  assez  considéra hb*. 
La  culture  cpii  prime  toutes  les  autres  est  celle  de  la  betterave  sucrière.  qui  accapare  In 
plus  grande  partie  des  terres  de  Tarrondissement  de  Péronne  et  de  la  région  du  Mnr- 
qu(Miterre.  La  betterave  fourragère  est  également  répandue.  Puis  viennent  par  oriln» 
d'importance  :  l'œillette  et  le  colza,  qui  fournissent  de  Thuile,  enfin,  le  lin  et  le  clianvir. 
utilisés  dans  les  nombreux  établissements  textiles  du    département.  On  fabrique  de.s 


FULLEVILLE,  --  Tumbwiu  ik  iknju!  <k-  Luruiov, 


301  SOMME 

tourleaux  avec  les  résidus  des  graines  oléagineuses;  ces  tourteaux  servent  à  la  nourri- 
ture du  bétail,  (-e  dernier  est  justement  renommé  :  le  Vimeu  et  le  Marquenterre  élèvent 
des  poulains  de  races  normande  et  boulonnaise.  Les  marchés  de  vaches  grasses  d'Oise- 
niont  sont  justement  réputés;  quant  aux  moutons  des  baies  de  TAulhie  et  dé  la  Somme, 
ils  sont  recherchés  pour  la  saveur  de  leur  chair.  La  volaille,  les  porcs  donnent  d'excel- 
lents produits;  l'apiculture  est  prospère.  La  boisson  princiimle  de  cette  région  est  la 
bière,  dont  la  plus  recherchée  est  celle  de  Saint-Valéry.  Les  pommiers  à  cidre  sont 
plantés  surtout  dans  les  cantons  S.-O.  et  dans  la  partie  conlinant  au  déparlement  de  la 
Seine-Inférieure.  Les  forêts  occupent  environ  40  000  hectares  de  la  surface;  la  princi- 
pale est  celle  de  Crécy  (4^209  hect.).  Les  pins  des  dunes  de  Cayeux  occupent  un  peu  plus 
de  50  hec lares. 

Les  [)roduils  gastronomiques  les  plus  célèbres  sont  :  les  pâtés  de  canard  et  les  maca- 
rons d'Amiens;  les  fromages  de  Rollot,  Irles,  Pozières  et  Guillemont. 

Ajoutons  (pie  les  nombreux  gisements  de  phosphates  utilisés  presque  partout  ont  con- 
tribué puissamment  à  augmenter  les  rendements  agricoles. 

Industrie 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  Somme  et  les  différents  cours  d  eau  du  déparle- 
ment font  mouvoir  un  grand  nombre  de  moulins  à  farine.  Les  brasseries  sont  fort 
nombreuses;  mais  l'industrie  de  beaucoup  la  plus  importante  est  l'industrie  sucriére. 
[)ratiquée  dans  ;)5  localités,  principalement  dans  l'arrondissement  de  Péronne.  Les  dis- 
tilleries d'alcool  de  b(4terave  et  de  mélasse  y  sont  parallèlement  considérables.  Outre 
un  certain  nombre  d'huileries  et  de  râperies  de  betteraves,  on  y  compte  de  nom- 
breuses scieries  mécaniques  et  des  usines  où  l'on  travaille  le  bois  de  toutes  les 
façons  :  chaises,  sabots,  galoches,  moyeux,  bobines,  brancards,  billards,  meubles,  boi> 
de  brosses,  etc.  On  y  fait  aussi  de  la  vannerie  et  de  la  tabletterie,  des  objets  en 
jonc  et  en  i)aille. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  11  y  a  dans  la  Somme  des  carrières  de  pierres, 
de  sable,  des  gisements  de  phosphate  de  chaux  notamment  à  Beauval.  On  y  extrait 
aussi  des  pierres  à  chaux  et  à  plâtre,  du  blanc  d'Espagne.  Les  briqueteries  sont 
nombreuses  ;  quelques  établissements  font  de  la  poterie,  des  tuyaux  de  drainage,  des 
tuiles.  11  y  a  aussi  des  verreries  à  Mortaineville  et  à  Saint-Maxenl.  On  extrait  la 
tourbe  en  grande  quantité,  surtout  dans  la  vallée  de  la  Somme  et  dans  les  vallées  de 
l'Ancre,  de  TAvre  et  de  la  Noyé. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Elles  consistent  en  forges  et  en  fonderies 
établies  surtout  à  Amiens,  Albert,  Friville-Escarbotin,  Gamaches,  etc.,  on  fond  des 
cloches  à  Carrépuis.  11  y  a  des  établissements  de  constructions  mécaniques  à 
Amiens,  Albert,  elc.  On  fabricfue  des  essieux,  des  écrous,  des  vis,  des  limes,  des  rî\pes, 
des  clous,  des  hame<jons,  des  élaux,  des  sécateurs,  des  pinces,  des  perles  d'acier  poli, 
des  ressorls,  des  clefs  de  pendules,  des  meules  à  émeri,  des  marteaux  de  meule,  dos 
porte-plumes,  des  navettes,  des  aiguilles  et  des  machines  à  tricoter,  des  métiers  à  tissor 
et  à  fairtî  la  bonnelerie.  La  serrurerie  est  pratiquée  dans  presque  tous  les  villages  «lu 
\'imeu  où  chaque  habitant  a  son  petit  atelier  occupant  les  bras  de  toute  la  famille;  ses 
produits,  très  renommés  sous  le  nom  de  serrurerie  de  Picardie,  enrichissaient  autrefois 
la  région.  Ils  sont  moins  rémunérateurs  aujourd'hui  mais  occupent  encore  un  grand 
nombre  de  bras  à  produire  serrures,  coffres-forts,  cadenas,  elc.  On  construit  également 
des  instruments  agricoles,  des  accumulateurs  électriques;  on  travaille  le  platine:  enlîii, 
Amiens,  Gamaches,  Albert  et  Saint-Sulpice  ont  des  ateliers  de  chaudronnerie. 


SAINT-RIQUIER.  -  Façade  de  lêglibe. 


20 


906 


SOMME 


INDUSTRIES  CHIMIQUES.  On  fabrique  des  produits  chimiques  h  Amiens, 
Ailly-sur-Noye,  etc.,  du  blanc  de  zinc  à  Monldidier.  Il  y  a  dans  le  département  quel- 
ques stéarineries,  savonneries,  fonderies  de  suif,  des  teintureries  de  laine 
et  de  coton,  des  blanchiisseries  d'étoffes,  des  usines  d'apprêts.  Amiens  fabrique 
également  des  vernis. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Amiens  forme,  avec  ses  environs,  un  centre  important 
pour  la  filature  et  le  tissage  de  la  laine,  du  coton,  du  chanvre,  du  lin,  de  la  soie,  du 
jute,  de  Tétoupe.  Il  en  est  de  même  d'Abbeville.  Nombreux  encore  se  trouvent  les  ctji- 
blissements  de  peignage  et  les  retorderies.  Les  tissus  spéciaux  dAmiens,  velours 
surtout,  sont  très  estimés.  On  fabrique  en  outre  des  fils  à  coudre,  des  sacs  en  toile,  des 
bâches,  des  dentelles,  des  lacets,  des  rubans,  des  tresses,  des  mèches  àquinquets.  de  la 
passementerie,  des  corsets,  des  bretelles  et  tissus  élastiques,  des  lapis,  des  toiles  d  em- 
ballage, du  linge  de  table,  de  la  lingerie,  des  cachemires.  La  bonneterie  du  Sanlerre 
est  très  renommée  :  ses  principaux  centres  sont  à  Corbie,  à  Villers-Brelonneux  et  «lans 
leurs  environs.  On  fabrique  aussi  des  cordages,  de  la  ficelle  et  des  câbles. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Le  département  compte  quelques  vanneries,  des  ma- 
nufactures de  chaussures,  de  ganterie  et  de  chapellerie.  Les  papeteries  et 
imprimeries  sont  importantes.  On  y  fait  de  la  bijouterie,  de  la  carrosserie,  de  la 
bimbeloterie;  on  y  construit  des  bateaux.  Enfin,  Ton  ne  saurait  passer  sous  silence 
rindustriede  la  pèche  que  pratiquent  les  ports  du  Crotoy,  de  Saint-Valery-sur-Somme 
et  du  Hourdel  (harengs,  crevettes,  etc.).  La  chasse  aux  oiseaux  de  mer  se  pratique 
également  sur  une  grande  échelle  dans  toute  la  baie  de  Somme. 

Commerce 

Ce  département  importe  surtout  de  la  houille  pour  alimenter  ses  nombreuses  usin**s. 
des  bois  du  Nord  et  de  teinture,  des  matières  premières  mises  en  œuvre  dans  les  fila- 
tures :  laines,  cotons,  jute,  chanvre,  soie,  poils  de  chèvre,  etc.;  tous  ces  produits  sont 
en  partie  transportés  par  le  canal  de  la  Somme  venant  des  ports  du  littoral.  Saint- 
Valéry  fait  surtout  un  grand  commerce  de  bois  de  Suède  et  de  Norvège.  Le  même  port 
exporte  outre  des  denrées  agricoles,  de  grandes  quantités  d'une  espèce  de  galet,  employi» 
dans  la  fabrication  de  la  faïence  en  Belgique,  en  Angleterre,  en  Hollande,  en  AllenuiDcne 
et  jusqu'en  Amérique. 

Les  autres  produits  exportés  sont  tous  les  tissus  variés  d'Amiens  :  anacosles,  escols. 
étamines,  toiles,  tissus  pour  parapluies  et  pare-poussière,  pour  chaussures,  doublures 
pour  vêtements,  velours,  lapis,  bonneterie  du  Santerre,  serrurerie  et  articles  spéciaux 
du  Vimeu,  sucre,  huiles,  alcool,  grains  et  bestiaux,  volaille,  phosphates  de  chaux  et  pro- 
duits chimiques. 

Voies  de  communication 


Chemins  de  fer 905  kil. 

Routes  nationales 020  » 

Chemins  vicinaux  de  grande  com- 
munication    or)48  » 

Chemins  vicinaux  ordinaires.    .    .  50'i0  » 

Canal  ôc  Maye 11  » 

Canal  du  Hable  dAult 10  . 


Rivières  navigables  :  Aulhie 


11 


Rivières  navigables  :  Avre  ...      TA  kil. 

»  »  Somme  canalisée  ou 

canal  latéral  (de  l'entrée  du  département 

à  Ahbeville) 159  kil. 

Canal  d'Abbeville  à  Saint-N'aléry- 

sur-Somme I  (    » 

Somme  (de  Saint- Valéry  à  la  mer)       r»     » 
I  (^anal  d'Eu  au  Tréport ôkii.5)^ 


308  SOMMK 

Amiens,  ancienne  ville  fortifiée  bâtie  sur  la  Somme  qui  y  reçoit  l'A vre  et  la  Selle,  est  une  cité 
industrielle  et  commerçante  que  la  voie  ferrée  de  Paris  à  Calais  et  la  Somme  partagent  en  trois 
parties  bien  distinctes.  Le  quartier  le  plus  élevé  et  situé  au  S.  est  limité  par  une  ceinture  de 
boulevards  extérieurs  et  renferme  de  beaux  hôtels  ;  les  grandes  administrations  y  ont  leur 
siège.  C'est  le  nouvel  Amiens  qui  comprend  les  faubourgs  de  Noyon  et  de  Beauvais,  Henriville. 
et  se  termine  à  Saint-Roch  où  se  trouvent  des  établissements  militaires  très  importants.  Entre 
le  chemin  de  fer  et  la  Somme  s'étend  la  ville  commerciale  pro.  rement  dite  :  là  sont  situés  le.^ 
beaux  monuments  et  les  magasins,  là  est  le  mouvement;  les  promenades  de  la  Hotoie  terminent 
cette  seconde  partie.  Enfin  la  basse  vifie,  qui  constitue  le  vieil  Amiens,  très  pittoresque  a\er 
ses  usines  et  ses  vieilles  maisons,  ses  rues  torlueuses  longeant  ou  coupant  les  onze  bras  de  la 
Somme  et  de  l'Avre,  est  contournée  par  le  canal  de  la  Somme  décrivant  une  demi-circonférence 
depuis  le  porl  d'amonl  jusqu'au  port  d'aval.  La  vieille  citadelle  dominait  autrefois  ce  quartier 
qui  se  poursuit  par  les  faubourgs  Saint-Pierre  et  Saint-Maurice  sur  la  rive  d.  du  canal  et  W< 
faubourgs  de  la  Hotoie  et  de  Hem  sur  la  rive  g.  Outre  les  Jardins  qui  escaladent  les  talus  du 
chemin  de  fer.  Amiens  possède  une  ligne  intérieure  de  très  beaux  BoidevaiyiH^  le  square  de  la 
Place  Saint-Denis  où  se  dresse  la  Stntite  de  Dneanrfe^  le  beau  sifuare  de  LongueviUe.  Le  plus  beau 
monument  d'Amiens  et  l'un  des  plus  beaux  du  monde  entier  est  la  Cnthédrale  Sotrf  Dumt 
édifiée  de  1220  à  1288  sur  les  plans  de  Robert  de  Luzarches.  Elle  a  été  remaniée  aux  siècles 
suivants.  Sa  longueur  est  de  iir>  m.;  celle  des  transepts  de  65  m.  25;  la  hauteur  des  voûtes  de  la 
nef  centrale  atteint  |)rès  de  45  m.  Les  tours  ont  respectivement  :  celle  de  dr.  55-5l>  et  celle  de  g. 
64  m.;  la  flèche  s'élève  à  110  m.  La  façade  comprend  trois  porches  dont  les  voussures  de  celui 
du  milieu  sont  remplies  de  162  statues  ;  sur  le  tympan  sont  sculptées  des  Scènes  dn  Jugement 
dernier;  au  trumeau  est  adossée  une  Statue  du  Christ,  admirable,  surnommée  le  Iteau  Dieu 
d'Amiens.  Le  porche  de  dr.  reproduit  des  scènes  de  la  Vie  de  la  Vierge,  celui  de  g.  est  consacré  à 
la  Vie  de  saint  Firmin.  Au-dessus  des  porches  régnent  deux  galeries  dont  celle  inférieure  com- 
porte une  suite  de  fenêtres  ogivales;  la  galerie  supérieure  renferme  dans  des  niches  les  .S7rtlMeji<i« 
22  rois  de  Juda.  Entre  les  deux  clochers  qui  couronnent  cette  galerie  s'étend  une  belle  rose  sur- 
montée d'une  autre  galerie  cachant  le  pignon  de  l'édifice.  Le  portail  du  transept  S.  est  également 
remarquable.  Au  trumeau  du  porche  est  adossée  une  belle  Statue  de  la  Vierge  entourée  d'autres 
statues;  une  jolie  rose  précède  le  ])ignon  dominé  par  trois  clochetons  dont  le  plus  élevé  porte 
la  Statue  de  saint  Honoré.  Le  portail  du  transept  N.  est  moins  intéressant;  il  est  cependant  orné 
d'une  belle  rose  percép  dans  un  mur  à  claire-voie.  L'intérieur  revêt  un  aspect  grandiose  par  la 
majesté  des  voûtes.  La  grande  nef  est  formée  de  sept  travées,  le  chœur  de  cinq.  En  outre  ce 
dernier  fermé  par  une  6'ri7/e  en  fer  forgé  et  doré  (xviii*  s.)  renferme  à  l'intérieur  1l0  5»^i//e5(laW- 
1522)  d'un  travail  admirable.  Autour  du  chœur,  à  dr.  la  Vie  de  saint  Firmin  est  retracée  en  deux 
beaux  morceaux  de  sculpture  ;  à  g.  la  Vie  de  saint  Jean-Baptiste  lui  fait  pendanL  Au  sommet  de 
la  clôture  du  chœur  se  trouve  le  Monument  du  chanoine  Guillaia  Lucai  où  l'on  admire  la  statue 
de  VAnge  pleureur  de  Blasset.  La  cathédrale  renferme  plusieurs  tombeaux  et  mausolées  :  au  pied 
du  chœur,  ceux  de  l'évéque  F.  de  Beauvoir,  de  son  neveu  et  de  Ch.  de  Vitry;  au  transept  g- 
ceux  du  cardinal  Hémart  et  du  poète  Gresset;  à  l'entrée  de  la  nef  ceux  de  l'évéque  ExTard 
de  Feuilloy  et  de  GeofTroy  d'Eu;  dans  le  bas-côté  dr.  ceux  du  chanoine  P.  Bury,  d'A.  Niquet  et 
de  P.  Gouy,  son  neveu.  A  signaler  encore  :  dans  le  croisillon  dr.,  des  scènes  de  la  Vie  de  saint 
Jacques  le  Majeur  sculptées  en  bas  relief  et  dans  le  croisillon  g.,  leur  faisant  pendant,  les  <?Ma/rp 
divisions  du  Temple  de  Jérusalem,  les  fonts  baptismaux  (xir  s.),  la  chapelle  des  Machattées  dans  la 
sacristie,  des  verrières  anciennes,  des  Statues,  enfin  une  Châsse  en  argent  repoussé  (xni'  s.^  que 
possède  le  Trésor.  Les  autres  monuments  religieux  d'Amiens  Honl  :V Église  Saint-Gennain  T^Vot- 
8ais(K\*  s.)  restaurée  en  1877,  dont  le  portail  surmonté  d'une  tour  à  g.  se  termine  par  un  curieux 
clocher;  la  porte  d'entrée  a  de  beaux  vantaux  du  xvr  s.;  on  remarque  des  vitraux  intéressants 
et  une  Mise  au  Tombeau  de  I50(>;  -  la  vieille  fSgiisc  Saint-Ij^u  (xvr  s.);  —  VÉglise  Saini-Bfmt  ou 
des  Cordeiiers  dont  le  transept  et  le  chœur  ont  été  reconstruits  (1890)  (on  remarque  dans  l'an- 
cienne église  :  un  Tableau  de  Fragonard  (le  Baptême  de  Clovis),  le  Mausolée  de  N.  de  Lannoy  et 
de  sa  femme,  par  Blasset,  et  une  Piéta  (xvr  s.);  —  les  Églises  modernes  de  Saint  Jacques,  de 
Sainte  Anne,  en  briques,  surmontée  de  deux  tours  carrées  avec  quatre  statues  en  pierre  sur  la 
façade,  —  et  de  Saint  Pierre.  UÉvêcMf  près  de  la  cathédrale,  renferme  de  beaux  Tableaux. 


SAINT-RIQUIEII.  -  Beffroi. 


510  SOMME 

Citons  parmi  les  monuments  civils  :  Vllôlel  de  Ville  modernisé,  dont  la  façade  est  ornée  des 
statues  de  Blayriès,  de  C.-F.  Leroux  à  g.,  d'Ant.  Clabaud  et  de  C.  Le  Mattrc  à  dr.,  tous  anciens 
édiles  de  la  cité;  au-dessus  se  trouvent  aussi  les  Statues  du  roi  Louis  VI,  dit  le  Gros  et  de 
Geoffroy.  Dans  le  voisinage  de  l'Hôtel  de  Ville  se  trouvent  VHôtel  des  Postes,  le  Beffroi,  d'aspect 
singulier,  à  base  carrée,  renfermant  une  cloche  de  11 000  Wi\og.;--V Hôtel-Dieu  avec  sa  vieille  salle 
Saint-Jean  du  xvi"  s.  ;  à  g.,  sa  fagade  est  flanquée  d'une  vieille  église  et  à  dr.  s'étendent  de  nouveaux 
bâtiments  (1898);  —  V Hôpital  Saint-Charles;  —  VHôtel  de  la  Préfecture  entouré  de  beaux  jardins;  — 
le  Palais  de. Justice,  tout  moderne;  —  le  Théâtre  (xviir  s.)  orné  d'allégories  sur  sa  façade  —  le 
Cirque  municipal  au  milieu  des  jardins  de  la  place  Longueville.  La  Bibliothèque  municipale,  riche 
de  600  manuscrits  et  75000  volumes,  est  précédée  d'un  jardin  au  milieu  duquel  se  dresse 
le  monument  élevé  à  la  mémoire  de  Frédéric  Petit,  maire  d'Amiens  (1897)  :  buste  en  marbre  avec 
groupe  allégorique  aux  pieds;  à  côté,  le  Musée  de  Picardie,  décoré  de  grandes  compositions  de 
Puvis  de  Chavannes  et  renfermant  à  l'intérieur  une  collection  de  toiles  modernes,  quelques 
tableaux  des  écoles  anciennes,  des  objets  d'art,  des  antiquités,  des  sculptures,  etc.  Le  Lycée 
occupe  les  bâtiments  de  l'ancienne  Abbaye  Saint-Jean  des  Prémontrés  (xviii*  s.).  A  signaler 
encore  :  la  Halle  au  bled  (1779),  une  vieille  Fontaine  (Place  au  Feurre).  Amiens  renferme  encore 
un  Muséum  dliistoire  naturelle  avec  un  Jardin  des  Plantes;  un  Lycée  de  Jeunes  filles;  un  Musée 
industriel,  dans  le  square  de  Forccvillc  un  monument  du  sculpteur  de  ce  nom  consacré  aux 
Illustrations  de  la  Picardie,  de  forme  octogonale  comprenant  4  statues  eu  pied,  8  médaillons  el 
4  bustes  alternant  et  dominés  par  la   figure  assise  de  la  Picardie  distribuant  des  couronnes;  sur  . 

la  place,  derrière  l'abside  de  la  cathédrale,  la  Statue  en  bronze  de  Pierre  VErmite,  le  vaste  cime- 
tière de  la  Madeleine,  dans  une  position  accidentée,  où  se  dresse  le  Monument  consacré  aujc  soldais 
morts  en  1870-71;  un  vieux  Château  d'Eau;  quelques  Hôtels  remarquables  :  Hôtel  Morgan  {xvi*  s.) 
Hôtel  de  Monchcaux  (xv  s.).  Hôtel  des  Trésoriers  de  France  (xvir  s.),  Hôtel  Deville;  de  vieilles 
maisons  :  la  Maison  du  Sagittaire  (xvr  s.)-  rue  des  Vcrgeaux,  614>5,  la  Maison  des  Bamonrurs 
(xv  s.),  33,  rue  Fernel,  une  maison,  rue  des  Sergents,  57,  etc.;  la  Tour  et  les  Bâtiments  du  I^p^ig 
du  Roi  muiWé  et  transformé;  une  jolie  façade  de  la  Conciergerie;  le  Pavillon  du  Bailliage  ou  Male- 
maison  le  i)lus  ancien  édifice  civil  de  la  cité;  VHôtel  du  Cercle  militaire. 

Une  autre  curiosité  d'Amiens  est  la  suite  de  jardins  maraîchers  où  les  allées  sont  remplacées 
par  une  infinité  de  petits  canaux  dérivés  de  la  Somme  et  de  l'Avre  que  l'on  parcourt  en  bateau; 
ces  jardins  sont  connus  sous  le  nom  (VHortillonnages. 

La  principale  industrie   d'Amiens   est  la   fabrication  du  velours  qui  a  dépassé  une  valeur  de 
50000000  de  fr.  en  1897;  les  étoffes  en   cachemires  d'Ecosse,  mérinos,  anacostes  et  tissus   fan- 
taisie ont  atteint  une  valeur  de  0000000  de  fr.;  puis  viennent  des  filatures  de  chanvre  et  de  lin,  f 
de  laine,  occupant  un  grand  nombre  d'ouvriers,  des  ateliers  de  peignage  mécanique,  filature  de               j 
bourre  de  soie,  etc.                                                                                                                                                    1 

Abbeville,  port  important  sur  la  Somme,  qui  traverse  la  ville,  la  contourne  par  un  bras  caaa-  • 

lise  à  ro.  et  y  reçoit  deux  ruisseaux  :  la  Sauténe  et  le  Novion.  Il  ne  reste  des  fortifications  que 
la  partie  située  à  l'E.  Entre  les  deux  bras  de  la  Somme  la  culture  maraîchère  est  très  développée; 
dans  l'angle  où  ils  se  rejoignent  un  vaste  espace  est  recouvert  par  la  Manufacture  des  Rames 
fondée  au  xvir  s.  par  Colbcrt  et  fermée  depuis  quelques  années.  Abbe\nlle,  sauf  dans  les  rues 
allant  de  la  gare  à  la  porte  du  Bois,  est  une  cité  paisible.  Son  principal  monument  est  VÉgtise 
Saint-Vulfran  (w  et  xvir  s.).   La  façade,   complètement  restaurée,  se  compose  de  trois  por-  j 

ches  d'une  ornementation  fort  riche  :  celui  du  milieu  retrace  sur  les  vantaux  de  la  porte  des  \ 

Scènes  de  la  vie  de  la  Vierge  admirablement  sculptées.  Au-dessus  des  porches  s'élèvent  une  gale-  \ 

rie  de  53  m.  de  hauteur,  puis  deux  tours  carrées  avec  tourelles  d'angle  sur  les  côtés  intérieurs; 
entre  les  deux  tours  une  belle  fenêtre  se  termine  par  une  rose;  une  seconde  galerie  court  au- 
dessus,  terminée  par  un  pignon  sculpté  supportant  trois  statues  :  la  Vierge,  Saint-Joseph,  Saint- 
Vulfran;  à  l'extrémité  N.  du  transept  se  dresse  le  clocher  de  Saint-Firmin.  La  nef  est  courte  el 
le  chœur  sans  importance;  il  n'y  a  guère  à  signaler  de  curieux  à  l'intérieur  que  deux  retables, 
des  clefs  de  voûtes  sculptées  ou  ornées  d'écussons  peints  et  dorés  ainsi  qu'un  vitrail  dans  la 
chapelle  des  Merciers.  Los  autres  monuments  religieux  sont:  la  vieille  Église  Saint-Paul  dont  la 
porte  ogivale  est  surmontée  d'une  jolie  statue  de  femme  dans  une  niche;  la  même  dispo- 
sition do  porte  se  retrouve  à  l'intérieur  ;  il  y  a  des  statues  curieuses   le  long  des  murs  du 


^ 


TILLOLOY.  —  Esl'sc.  Façade  O, 


S 

o 

c/î 

c: 

C/3 
>^ 

c: 
-a 

> 
en 


0 
7: 


SOMME 


315 


chœur,  des  poutres  sculptées;  un  lutrin  en  forme  de  lyre,  im  beau  retable  malheureusement 
repeint  dans  la  chapelle  de  la  Vierge  (x\t  s.),  un  Christ  peint  et  la  chaire  à  iirtVher;  —  VfSylise 
Saini-Jacques  moderne,  de  style  gothique  ;  —  VÊgUse  du  Saint  Séitulrrc  (xv  s.)  qui  renferme  un  joli 
sépulcre  dans  le  bas-côté  g.  ;  —  VÊgUse  Saini-Gilles  avec  un  beau  portail  et  des  vitraux  moder- 
nes dans  le  chœur  et  le  transept;  — l'ancienne  ^^/ise  abbatiale  de  Sa»n^Pterre  devenue  la  chapelle 
des  Dames  Ursulines. 

Parmi  les  monuments  civils,  il  faut  signaler  :  VHôtel  de  Ville  avec  une  Tou^Beffroi  du  com- 
mencement du  xiir  s.  ;  à  d.  petite  porte  ogivale  surmontée  d'une  fenêtre  grillée  fort  ancienne  dépen- 


AIHAINES.  —  Cuve  baplisinalu. 


dant  de  TÉchevinage.  Un  bas-relief  moderne  en  bronze  encastré  dans  le  mur  représente  le 
dévouement  d'un  bourgeois  d'Abbeville,  Hingois,  qui,  ayant  refusé  de  reconnaître  pour  maître 
Edouard  d'Angleterre,  fut  précipité  de  la  Tour  de  Douvres  dans  la  mer  en  1508;  —  la  vieille 
prison,  dite  Cour  de  Ponlhicu,  les  Collèges  de  liiles  et  de  garçons.  Au  milieu  du  beau  Jardin  public 
d'Emonvittc  s'élève  VHùlet  du  môme  nom  où  sont  insUillés  le  Musée  dWObeville  et  du  Ponthieu 
renfermant  des  peintures,  sculptures,  gravures,  de  la  poterie  et  des  collections  d'histoire  natu- 
relle et  la  Bibliothèque  riche  de  près  de  50000  volumes,  possédant  un  Evangéliairc  de  Charle- 
roagne.  Dans  une  autre  j^artie  de  la  ville  se  trouve  le  Musée  Bowher  de  Perthes  renfermant  outre 
de  beaux  meubles,  des  tableaux,  des  objets  d'art  (faïences  remarquables)  une  Bibliothèque  et 
surtout  une  importante  collection  d'objets  préhistoriques  et  romains.  Sur  la  plus  belle  place  de 


518 


SOMME 


la  ville  se  dresse  le  Monument  élevé  à  la  gloire  de  Vamiral  Courbet  auquel  un  autre  monument  a 
été  consacré  dans  le  cimetière.  AbLieville  a  érigé  une  statue  au  compositeur  de  musique 
J.-F.  Lesueiir  (ITOO-ISÔT).  An  S.  de  la  ville  se  voit  un  Champ  de  foire  curieux  avec  ses  conslrnc- 
tions  permanentes. 

Abbeville  possède  quelques  beaux  hnieh  particuliers,  notamment  :  rue  Saint-Gilles.  75  (Cercle 
militaire)  et  aux  N"*  7r>,  85  et  152  (Manufacture  de  linge  de  table),  de  vieilles  maisons  des  xiir.  w 
et  xvr  s.  dont  la  plus  remarquable  est  celle  dite  de  François  I"  qui  outre  sa  façade  renferme  un 
bel  escalier  sculpté  (29,  rue  de  la  Tannerie).  Même  rue,  2,  maison  en  bois  sculpté  du  xvi*  s.; 
d  autres  encore:  7,  rue  du  Pont-de-Boulogne,  N"«  5  et  5,  rue  de  i*IIÔtel-de-Ville,  41,  rue  de  la 


I.AWARDE-MAl'GER.  -  Rtlable. 


Boucherie,  aux  coins  des  rues  des  Capucins  et  aux  Pareurs,  Chaussée  du  Bois  et  1,  Place  Saint- 
Pierre,  Chaussée  du  Bois  et  des  Minimes,  etc. 

Au  point  de  vue  industriel,  Abboville  possède  des  brasseries,  des  moulins,  une  gramle  cordon- 
nerie, des  établissements  de  tissage,  des  corderies,  etc. 

Doullens,  jolie  petite  ville  traversée  par  la  Crouche  qui  s'y  jette  dans  TAuthie.  Entourée  de 
jolies  promenades  qui  en  font  le  tour,  elle  est  dominée  au  S.  par  son  ancienne  Citadelle  où  est 
installée  aujounThui  une  École  de  préservation  pour  les  Jeunes  filles:  des  collines  renserrenl. 
Ses  monuments  sont  :  Vfùjlise  Sai nt- Pierre  (wiv  s.)  (aujourd'hui  Magasins)  dont  la  nef  est  soute- 
nue par  dos  colonnes  accoui)lées  avec  de  beaux  chapiteaux;  —  V£c/lise  Saint-}fartin  (xvr  s.)  dont 
a  façode  osl  nouvellement  restaurée  et  qui  renferme  h  l'intérieur  un  Saint-Sépulere  du  xvr  s. 
^  <^nl  los  figures  autrefois  bacligeonnées  ont  été  regrattées;  —  un  Beffroi  (xvîi*  s.)  dont  la  tour 
carrée  est  surmontée  d'un  clocher  en  bois:  —VfJolel  de  Ville  (1808)  précédé  d'un  petit  square, 
oullens  a  des  usines  à  phosjdiate  de  chaux,  une  fdalure  de  jute  et  de  toile  d'emballage,  des 

nneries  et  une  papeterie  (Saint-Sulpice). 


SO»IME 


319 


Montdidier  est  bâtie  dans  une  situation  pittoresque  sur  le  faite  d*une  colline  dont  le  pied  est 
baigné  par  la  rivière  des  5  Dons.  On  y  voit  encore  les  restes  des  remparts  et  du  château;  du 
haut  de  YEsplanade  plantée  de  tilleuls  la  vue  s'étend  au  loin  sur  la  campagne  environnante.  Ses 
moDumcnls  sont -.VÈglise  Saint-PieiTe  a\ec  une  porte  du  xvr  s.  restaurée  en  189i-189j  et  à  l'inté- 
rieur de  laquelle  on  remarque  des  fonts  baptismaux  en  granit  noir  (xir  s.),  le  Tombeau  de  Raoul 
de  Crépy  (xii*  s.),  un  Saint-Sépulcre  du  xv  s.  et  au-dessus  un  beau  vitrail  (1552)  représentant  la 
Transfiguration,  de  vieux  Panneaux  sur  bois  du  xvir  s.  {le  Christ  et  les  deux  larrons,  le  Christ 
au  roseau),  des  boiseries  sculptées  ;  —  VÊglise  du  Saint-Sépulcre,  du  xvr  s.  avec  une  chaire,  un 
Saint-Sépulcre  et  des  fonts  baptismaux  de  la  même  époque  ;  la  façade  en  est  toute  moderne  ;  —  le 
Palais  de  Justice  élevé  sur  Tancienne  esplanade  de  l'abbaye  des  Bénédictins  (aujourd'hui  instilu- 
lion)  au  pied  du  Prieuré.  C'est  Tancien  Château  de  Philippe  Auguste  qui  y  tint  sa  cour  en  1211); 
on  y  accède  par  une  voûte  et  un  escalier  (xiir  s.).  Trois  belles  tapisseries  flamandes  ornent  la 
salle  des  Pas-Perdus  (xvir  s.),  trois  autres  se  trouvent  dans  le'  couloir  menant  à  la  salle  d'au- 
dience ornée  d'un  Cartel  de  BouUe.  A  citer  encore  :  V Hôtel  de  Ville  (1899)  surmonté  d'un  campa- 
nile avec  jacquemart;  l'ancienne  Chapelle  de  VlliHel-Dieu  (1514);  la  Statue  de  Parmeiitier  dont  le 
socle  est  orné  de  quatre  bas-reliefs;  la  Maison  (xvi«  s.)  où  naquit  le  célèbre  propagateur  de  la 
pomme  de  terre  et  d'autres  vieilles  Maisons  des  xvr  et  xvii*  s.;  le  Musée  Hourdcquin  de  Beaupré 
renfermant,  outre  des  silex  et  des  poteries  gallo-romaines,  des  sculptures  sur  bois,  des  monnaies 
et  des  tableaux. 

Montdidier  possède  des  tanneries  et  une  fabrique  de  blanc  de  zinc. 

Péronne  est  une  petite  ville  fortifiée  au  S.  de  laquelle  la  Somme  forme  des  étangs  et  des  marais 
où  pullulent  des  oiseaux  aquatiques.  VHôtel  de  Ville  (xvr  s.) se  dresse  au  centre  de  la  cité;  il  se 
com|)ose  de  deux  parties  :  la  plus  ancienne  est  surmontée  d'un  belTroi  moderne  et  renferme  le 
Musée  Danicourt,  la  plus  récente  est  jirécédée  d'un  portique  à  balcon  (xviir  s.).  UÊ/jUse  Saint- 
Jean-Baptiste  présente  un  beau  portail  sculpté  à  trois  portes;  elle  est  flanquée  à  g.  d'une  tour 
carrée  à  laquelle  est  reliée  une  tourelle  cylindrique,  le  tout  fort  élégant;  à  l'intérieur  on  remar- 
que des  voûtes  sculptées  avec  pendentifs,  le  monument  de  J.  Balduin  mort  en  1585,  une  tapisse- 
rie représentant  le  Siège  de  Péronne,  dans  une  chapelle  une  fresque  curieuse  de  1001,  restaurée 
en  1850.  la  chaire  sculptée  et  un  tableau  dans  la  chapelle  de  Saint-Fursy.  Le  château,  où  fut 
enfermé  Louis  XI,  présente  quatre  tours  de  front;  entre  les  deux  du  milieu  s'ouvre  une  porte 
ogivale.  Péronne  a  élevé  une  statue  en  1897  à  Catherine  de  Poix,  surnommée  Marie  Kouré,  héroïne 
du  siège  <le  1530;  dans  l'angle  d'un  bastion,  près  de  la  Somme,  se  trouve  la  tombe  du  gabier 
marin  Delpasse  tué  le  28  décembre  1870  pendant  le  premier  bombardement  de  Péronne.  Celle 
ville  possède  une  vieille  Maison  en  bois  du  xv*"  s.  à  l'angle  du  Marché  aux  herbes,  une  autre  au 
coin  de  la  rue  Saint-Fursy  avec  sculptures  aux  pilastres  et  une  belle  Promenade  en  dehors 
des  fortifications  :  le  Quinconce. 

La  Somme  coupe  un  redan  en  entrant  à  Péronne  et  y  fait  tourner  un  moulin. 


Liste  des  Monuments  historiques 


(P.  p.  Propriété  privée). 


Ahbeville Eglise  Sl-Vulfran  (xvi*  et  xvii*  s.). 

Ail Ij-sur- Noyé.  .  .    Tombeau  de  Jean   Haubourdin, 

dans  l'Eglise  (xv*  s.). 

Airaines Eglise  Notre-Dame  (xu*  s.). 

Amiens Cathédrale  N.-D.  (xiii*  au  xvi*  s.). 

—       Porte  Montrc-Ecu  (cil"*)  (xvi*  s.). 

Alhies Portail  de  l'église  (xiii*  s.). 

Berleaucourl  -  les  - 
Dames Eglise     de     l'ancienne     abbaye 

(XII*  s.). 
Davenescourt  .  .  .    Tombeau   de  Jean  de    Ilangcsl 

dans  l'église  (xiv*  s.). 
Domart Maison  des  Templiers  (xin*  s.) 

(P.  p.). 

Eppeville Menhir  dit  la  Pierre  qui  pousse. 

Etoile  (F) Camp  romain. 

Folleville Eglise  (xvi*  s.). 

Gamaches Eglise  (xii*  et  xnr  s.). 

Ham Château  (xiii*,  xiv*  cl  XV  t>.). 


Ham Eglise  (xii*,  xiii*  et  xvii*  s.). 

Lîercourt Camp  romain. 

Lucheux Beffroi  (xv*  s.). 

Montdidier Tombeau  de  Raoul  de  Crépy  dan^ 

l'Eglise  St-Pierre  (xii*  s.). 
Xamps-au-Val.    .   .     Eglise  (xii*  s.). 

Ncsic Crypte  de  l'église  (xi*  s.). 

Neuville -sou  vCor- 

bie  (La) Eglise  (xv*  s.). 

Picquigny Camp  romain  de  Tiraucourl. 

Pont-Réiny Verrières  de  l'église  (xvr  s.). 

Roye Portail    (xv*   s.)    et   vitraux 

l'église  St-Pierre  (xvr  s.). 
Rue Chapelle    du    Sl-Espril    (vv 

XVI*  s.). 
Sains Tombeau  des  Trois  martyrs  dans 

l'église. 
Salnl-Riquier  .   .   .     Eglise  (xiii",  xv*  et  xvi*  >.). 
Tilloloy Eglise  (xvi*  s.J. 


de 


et 


SAINT-OMLH.  —  llglise  Nolre-Dimu'.  Tumbcaii  de  rOvêquc  Cavercl. 


Pas-de-Calais 


Nom  —  Situation 

^^  E  dé|>arlement  du  Pas-de-Calais  appartient  à  la  région  N.  de  la 
France.  11  tire  son  nom  du  détroit  qui  fait  communiquer  la  mer  du 
Nord  avec  la  Manche  et  dont  la  plus  petite  largeur  est  de  34  kilo- 
mètres du  cap  Gris-Nez,  en  France,  à  la  côte  anglaise.  Le  nom  du 
détroit  lui-même  a  été  emprunté  à  la  ville  la  plus  importante  et  en 
même  temps  la  plus  rapprochée  de  l'Angleterre  :  Calais. 

Sous  le  rapport  de  l'étendue,  il  occupe  le  vingt  neuvième  rang; 
il  n*a  pas  de  forme  régulière.  Ses  limites  naturelles  sont  :  au  X.  E.  le  cours  de  VAa,  qui 
sépare  l'arrondissement  de  Saint-Omer  du  département  du  Nord  pendant  '25  kilomètres 
environ;  au  S.-O.  VAulhie,  qui  sépare  l'arrondissement  de  Montreuil  et  une  partie  de 
celui  de  Saint-Pol  du  département  de  la  Somme  pendant  un  parcours  de  45  kilomètres. 
A  rO.  il  est  bordé  par  la  Manche,  au  N.-O.  par  le  détroit  du  Pas  de  Calais,  au  N.  par  la 
mer  du  Nord. 

11  est  borné  au  N.-E.  et  à  TE.  par  le  département  du  Nord  et  au  S.  par  celui  de  la 
Somme.  Sa  plus  grande  longueur,  du  cap  Gris-Nez  à  la  pointe  S.-E.  de  l'arrondisse- 
ment d'Arras,  est  de  près  de  140  kilomètres;  sa  plus  grande  largeur,  de  la  pointe  S.  du 
canton  de  Montreuil  à  la  pointe  N.  du  canton  d'Audruicq,  est  de  82  kilomètres. 

C'est  de  plus  un  des  vingt-quatre  départements  maritimes  français;  le  développement 
de  ses  côtes  atteint  105  kilomètres. 

11  a  été  formé,  en  1790,  d'une  partie  de  la  Picardie  (Ponlhieu,  Boulonnais,  Caiaisis, 
Ardré^is)  et  de  TArtois  {Osiiévanl,  Gohelle,  Ternois,  pays  de  Lanyle  et  de  Brédenanle). 
Arras,  son  chef-lieu,  se  trouve  dans  la  partie  qui  en  forme  Texlrémité  méridionale. 

21  PAb-DE-CALAIS.    1. 


322 

Histoire 

Ks  Celtes  ont  laissé  sur  le  sol  du  département  les  deux  menhirs 
des  €  Pierres  Jumelles  »  à  Acq,  celui  de  Tortequesne,  les  cromlechs 
des  «  Bonnettes  »  à  Boiry-Notre-Dame  et  de  Landrethun-le  Nord, 
les  dolmens  de  la  «  Table  des  Fées  »  à  Fresnicourt,  dans  le  pays 
de  Gohelle,  et  celui  de  Beaufort-Blavincourt. 

Lorsque  César  vint  dans  la  Gaule,  deux  tribus  belges,  les  Morun 
et  les  Alrébntcs,  occupaient  la  région  dont  la  configuration  était 
sensiblement  diflërente  de  ce  qu'elle  est  de  nos  jours.  L'Aa  formait  un  golfe  jusqu'à 
Sithiu  (plus  tard  Saint-Omer);  la  Liane  se  terminait  par  un  estuaire  beaucoup  plus 
large  et  qui  s'enfonçait  presque  jusqu'à  Isques.  Gesoriacum  (Boulogne  ou  Wissanh 
existait  déjà  ainsi  que  Itius  PoHus. 

Au  début  de  la  2"  campagne  des  Gaules,  au  printemps  de  57  (av.  J.-C),  l'assemblée 
générale  des  Belges  avait  voté  la  levée  en  masse  contre  les  Romains  et  s'était  placée  sous 
les  ordres  de  Galba,  chef  des  Suessiones.  Labiénus  fit  marcher  contre  eux  deux  légions 
appelées  d'Italie.  Les  Belges  essayèrent  sans  succès  d  enlever  Bibrax  et  en  repassant 
l'Aisne  furent  anéantis  [)ar  les  Romains.  César  se  fit  livrer  des  otages  par  les  Ambiens 
et  marcha  contre  les  Nerves.  Ceux-ci,  réunis  aux  Atrébates  et  aux  Véromanduens, 
attendirent  les  Romains  en  arrière  de  la  Sambre,  non  loin  de  Maubeuge.  Ils  essayeront 
de  les  surprendre  en  franchissant  le  fleuve;  mais  les  Atrébates,  placés  à  laile  droite  de 
l'armée  gauloise,  fléchirent  et  furent  précipités  dans  la  Sambre,  tandis  que  les  Nerves  à 
l'aile  gauche  prenaient  le  camp  romain  et  tuaient  les  légionnaires.  César  donna  lui- 
même  l'exemple  et  reprit  l'ofTensive.  Labiénus,  lancé  à  la  poursuite  des  Atrébates,  lui 
envoya  une  légion.  Grâce  à  ce  secours,  les  vaillants  Gaulois  furent  vaincus  et  presque 
tous  se  firent  tuer.  César  était  maître  de  la  Belgique. 

Après  la  conquête  de  l'Armorique  (5*  campagne,  5G  av.  J.-C),  presque  tous  les  peuples 
Gaulois  avaient  envoyé  des  députés  à  César,  lui  promettant  de  ne  rien  entreprendre 
contre  les  armes  romaines.  Les  Morins  et  les  Ménapes  avaient  fait  exception.  César 
essaya  de  les  atteindre,  mais  leurs  bois  et  leurs  marais  les  couvrirent  contre  le  pro- 
consul. 

Dans  sa  A"  campagne  (55  av.  J.-C.)  il  voulut  s'emparer  de  la  Bretagne  qu'une  même 
communauté  d'origine  rattachait  à  la  Gaule  et  dont  la  possession  lui  eût  consolidé  sa 
conquête  continentale.  Dans  ce  but  il  envoya  le  roi  des  Atrébates  traiter  de  la  paix  en 
son  nom.  Les  Bretons  mirent  le  roi  aux  fers.  Pour  venger' cette  injure,  César  embanpia 
deux  légions  sur  quatre-vingts  navires  réunis  à  Itius  Porlus  et  débarqua  difficilement  à 
Deal.  Les  Bretons  demandèrent  à  traiter  d'abord,  puis,  profitant  de  ce  qu'une  lempêle 
avait  détruit  la  flotte  amenant  à  César  sa  cavalerie,  ils  revinrent  à  la  charge  mais  fuivnl 
repoussés.  César  prit  des  otages  et  retourna  sur  le  continent.  Trois  cents  de  ses  soldats 
contraints  de  débarquer  au-dessous  d'itius  Portus  furent  attaqués  par  000  Morins 
contre  lesquels  ils  luttèrent  jusqu'à  l'arrivée  d'un  renfort  dj  cavalerie  qui  leur  permit 
de  regagner  leur  camp. 

Dans  sa  5*  campagne.  César  redescendit  en  Bretagne,  laissant  Labiénus  à  la  garde 
d'itius  Portus  d'où  il  s'était  embarqué  avec  de  nouveaux  types  de  bateaux.  Celle  fois 
encore  il  débarqua  à  Deal,  battit  les  Bretons  et  fut  encore  obligé  de  redemander  des 
hommes  et  des  bateaux,  une  tempête  lui  ayant  fait  perdre  une  bonne  partie  de  sa  nou- 
velle flotte. 

Comm,  roi  des  Atrébates,  ancien  allié  de  César,  avait  été  l'un  des  premiers  chefs 


ARRAS.  -  FFôlcl  de  Ville. 


5Î4  PAS-DE-CALATS 

gaulois  à  préparer  en  55  Finsurrection  générale  des  Gaules.  Dans  le  but  de  la  prévenir, 
Labiénus  Tattira  dans  un  guet-apens,  mais  grâce  à  des  amis,  Comm,  simplement 
blessé,  put  s'échapper.  11  voua  une  haine  mortelle  à  tout  ce  qui  était  romain  et  s'enfonça 
dans  ses  forêts  jusqu'au  jour  où,  apercevant  le  préfet  Volusenus,  il  se  précipita  sur  lui 
et  le  blessa  d'un  coup  de  javelot.  Mais  l'escorte  de  Volusenus  le  dégagea  et  s'empara  de 
Comm  qui  fit  offrir  à  Antoine  de  déposer  les  armes  à  la  condition  qu'on  l'envoyât  mou- 
rir dans  un  coin  où  l'ombre  même  d'un  Romain  ne  l'effaroucherait  pas.  Comm  avait 
toutefois  décidé  les  Bellovaques  à  envoyer  2000  guerriers  à  Vercingétorix  sous  les  murs 
d'Alésia.  Après  la  chute  de  cette  ville,  les  peuples  du  N.-E.  se  soulevèrent  encore  :  le 
vieux  chef  Ambiorix  caché  dans  les  forêts  delà  Germanie  revint;  les  peuples  des  vallées 
de  la  Somme  et  de  l'Escaut,  Ambiens  et  Atrébates,  marchèrent  une  fois  encore  conlre 
César  dans  un  dernier  effort.  Ils  furent  vaincus  sur  les  hauteurs  où  s'élève  Clermont 
(Oise)  et  lui  fournirent  des  otages.  César  traversa  la  Belgique  en  vainqueur.  Ambiorix 
disparut  avec  une  poignée  de  braves  dans  les  bois. 

Les  traces  de  camps  romains  sont  nombreuses  dans  la  région  ;  on  en  trouve  à  Bon- 
nières  (Beauvoir),  à  Campagne  lès  Boulonnais  (Glenne),  à  Duisans,  k  Etrun.  à  Louches 
(Mont-Sainl-Louis).  11  y  a  des  vestiges  de  chaussée  romaine  à  Ferfay  et  d'une  bourgade 
romaine  à  Aix-Noulette  (Uzon).  Un  grand  nombre  de  souterrains-refuges  ont  été  habités 
par  des  populations  tant  d'origine  celtique  que  gallo-romaine.  On  voit  encolle  des  toni- 
belles  gallo-romaines  h  Saint-Tricot,  Audembert  et  Bours;  cette  dernière  localité  pos- 
sède aussi  des  vestiges  de  retranchements  de  cette  époque. 

Vers  l'an  113,  les  Germains  envahissent  la  Gaule,  la  Belgique  se  germanise  et  l'inva- 
sion de  l'empire  romain  se  fait  lentement  par  Tinfiltration.  César  avait  déjà  employé 
quelques  Germains  dans  sa  cavalerie  contre  les  Gaulois. 

Les  Francs  sont  établis  sur  les  bords  du  Rhin  pour  défendre  les  frontières  de  l'empire, 
ils  en  sont  les  bénéficiaires.  En  420,  ils  passent  l'Escaut;  en  452,  Aétius  les  vainc  à  VieiU 
Hesdin  et  les  refoule  au  N.  après  qu'ils  eurent  franchi  la  Somme  avec  Clodion.  En  4M, 
Attila  avec  ses  Huns  traverse  la  Belgique  et  la  ravage.  Les  Francs  s'allient  aux  Romains 
pour  repous.ser  les  Barbares;  mais  après  la  victoire  de  Clovis  à  Soissons,  ils  sont  nninis 
sous  le  sceptre  de  ce  roi.  En  408,  les  Normands  s'avancent  jusqu'à  Arras. 

Le  christianisme  apparaît  vers  la  fin  du  m*  s.  dans  cette  région  que  parcourt  au 
siècle  suivant  le  grand  évéque  de  Tours,  saint  Martin.  Saint  Vnasl  y  devient  très  popu- 
laire, ainsi  que  saint  Éloi  et  saint  Omer. 

Sigebert,  roi  d'Austrasie,  poussé  par  Brunehaut,  envahit  la  Neustrie  et  convoque  à 
Vitry-en-Artois  (Vitriacum)  une  assemblée  de  Neustriens  dans  le  but  de  se  faire  recon- 
naître roi  à  la  place  de  son  frère  Chilpéric.  Frédégonde  fait  assassiner  Sigebert  dans 
un  guet-apens  (575). 

Saint-Omer  doit  son  origine  à  l'abbaye  de  Saint-Bertin  fondée  à  Sithiu  par  ce  moine: 
elle  ne  prit  toutefois  le  nom  de  Saint-Omer  qu'au  ix*  s.  quand  les  restes  du  saint  furent 
transportés,  de  Thérouanne,  dont  il  était  l'évèque,  à  Sithiu.  Après  le  sacre  de  Pépin  par 
le  pape  Etienne  II,  en  754,  Childéric  III,  roi  de  nom  seulement,  fut  tondu  et  reléfnn'' 
dans  le  couvent  de  Saint-Bertin.  Saint-Omer  fut  dévasté  en  SlîO  et  en  H7S  avec  toute  la 
région  par  les  Normands;  il  s'entoura  de  murailles  et,  quand  les  hardis  pirates  repa- 
rurent en  891,  put  leur  résister. 

Dans  le  cours  du  x'  s.  l'Artois  fut  constamment  ravagé  par  les  guerres  féodales  :  les 
seigneurs  de  cette  région  s'allient,  se  fâchent,  appellent  à  leur  aide  tantôt  le  roi  d«' 
France,  tantôt  l'empereur  d'Allemagne.  Les  liens  féodaux  n'existent  plus,  les  comtes  de 
Sainl-Pol  et  de  Boulogne  sont  indépendants  du  comte  de  Flandre. 

Monlreuil-sur-Mer,  qui  avait  grandi  autour  de  l'abbaye  de  Saiut-Saulve,  était  un  port 


SUR  LA  CANCHE.  —  Pécheurs  raccommodant  leurs  lileU. 


526  PAS-DE-CALAIS 

important  sous  la  dépendance  des  rois  Capétiens  ;  Robert  II  s'en  était  rendu  maître  et 
au  xir  s.  C'était  un  bourg  royal  fortifié. 

Dans  les  chefs  de  la  1"  croisade  on  trouve  Hugues  de  Saint-Pol  qui  accompagne 
Godefroy  de  Bouillon  (109G).  Pendant  la  VII'  croisade,  le  comte  Robert  d'Artois,  frère 
de  saint  Louis,  fit  décider  la  marche  sur  le  Caire;  entraîné  par  son  ardeur,  il  poursuivit 
les  musulmans  vaincus  jusque  dans  Mansourah  où  il  se  fit  tuer.  Dans  la  VIII*  croisade, 
en  1270,  le  nouveau  comte  d'Artois  accompagne  encore  saint  Louis  à  Tunis. 

Au  XIV  s.  le  commerce  est  important  dans  la  région;  l'industrie  s'y  développe.  Les 
marchands  s'associent  :  il  y  eut  la  Fraine  de  la  Halle  basse  à  Arras.  La  halle  aux  draps 
fut  son  premier  Hôtel  de  Ville,  mais  la  capitale  de  l'Artois  ne  devint  libre  qu'au  xiii*  s. 
Sainl-Omer  fut  affranchi  en  1127.  Celte  ville,  comme  Thérouanne  et  Béthune,  reçoivent 
des  privilèges  de  deux  compétiteurs  qui  se  les  disputent  :  Guillaume  Cliton  et  Thierry 
d'Alsace.  Saint-Omer  achète  à  ce  dernier  son  Hôtel  de  Ville  en  1151  et  des  droits  aux 
foires  des  grandes  villes  d'Europe.  Au  début  du  xiir  s.  Sainl-Josse-sur-Mer  obtient  du 
comte  de  Ponthieu  Guillaume  III  une  charte  malgré  l'opposition  de  l'abbaye  du  même 
lieu.  Certaines  localités  trop  faibles  pour  agir  seules  se  réunissent  en  une  commune 
collective  dans  l'Artois.  Arras  devient  la  métropole  de  phisieurs  communes  fédérées  au 
xu"  s.  Dans  celte  province  les  magistrats  communaux  prennent  le  nom  d'éclievins. 
L'abbaye  de  Saint-Vaast,  fondée  en  087  à  Arras,  ne  subissait  pas  l'autorité  de  la 
commune. 

Au  moyen  âge  le  transport  des  marchandises  était  grevé  de  droits  de  toutes  sortes. 
En  1218,  tout  marchand  passant  par  Sainl-Omer  ou  sa  banlieue  pour  aller  commercer 
en  Angleterre  payait  au  chûlelain  une  livre  de  poivre.  La  guilde  d'Arras  était  affranchie 
des  droits  de  péage  acquittés  à  Bapaume  par  les  marchands  en  provenance  ou  à 
destination  de  la  Flandre.  Malheureusement  à  cette  époque,  dans  l'Artois  comme  dans 
le  reste  de  la  France,  les  commerçants  ne  pouvaient  voyager  en  toute  sécurité  :  les 
malfaiteurs  et  les  aventuriers  les  pillaient  presque  impunément. 

Un  jongleur,  Guillaume  de  Monlreuil,  est  demeuré  célèbre  par  ses  jïoésies. 

Le  roi  d'Angleterre  Edouard  I"  fut  mis  en  possession  du  comté  de  Ponthieu  par  suite 
de  son  mariage  avec  Éléonore  de  Castille,  héritière  de  ce  domaine,  possession  que  lui 
reconnut  le  traité  de  Montreuil  en  1291).  Ce  même  traité  réglait  le  mariage  de  son  fils 
avec  la  fille  du  roi  de  France  Philippe  le  Bel.  Les  souverains  anglais  allaient  avoir  des 
prétentions  à  la  couronne  de  France.  Après  le  désastre  de  Crécy  en  1340,  Edouard  III 
vint  assiéger  la  riche  ville  de  Calais,  affiliée  à  la  Hanse  des  mers  du  Nord  et  de  la  Balti- 
que. Tout  le  monde  a  présent  à  la  mémoire  le  dévouement  sublime  des  six  bourgeois  de 
Calais  :  Eustache  de  Saint-Pierre,  Jean  d'Aire,  Pierre  et  Jacques  de  Wissant,  Jean  de 
Fiennes  et  André  d'Andres,  qui  ne  durent  la  vie  qu'à  l'intervention  pressante  de  la  reine 
d'Angleterre  auprès  de  son  mari,  dévouement  immortalisé  par  le  récit  de  Froissarl.  Le 
traité  de  Brétigny,  en  1300,  cédait  Calais,  Guînes  et  le  Ponthieu  aux  Anglais.  Sous 
Charles  V,  le  connétable  Duguesclin  reprend  toute  la  région  à  l'exception  de  Calais. 

Au  xiv  s.  la  succession  d'Artois  ouvrit  une  ère  de  calamité.  Cette  province,  par  suite 
d'alliance,  devint  apanage  de  la  maison  de  Bourgogne.  La  longue  querelle  des  Arma- 
gnacs et  des  Bourguignons  ensanglanta  le  pays.  Saint-Pol  fut  incendié,  Jean  sans  Peur 
dut  se  défendre  contre  les  Armagnacs  dans  Arras  où  il  signa  le  premier  traité  de  ce 
nom.  Mais  la  paix  ne  dura  pas.  Henri  V,  débarqué  à  Harfleur  en  1415,  marcha  vers  Calais 
poursuivi  par  les  Armagnacs  qui  l'atteignirent  à  Azincourt.  Les  archers  anglais  n'eurent 
qu'à  tirer  sur  une  masse  confuse  d'hommes  entassés  dont  les  chefs  n'avaient  pas  su 
profiter  de  la  leçon  de  Poitiers  :  10000  Français  restèrent  sur  le  champ  de  bataille. 
Après  l'assassinat  de  Jean  sans  Peur,  Philippe  le  Bon,  son  fils,  s'allie  aux  Anglais  et  ne 


C/5 

< 

es 
es 


< 
ce 
ce 
< 


PAS-DE-CALAIS 


351 


revient  à  la  cause  française  qu'en  1455.  L  année  suivante,  mettant  ses  actes  d'accord 
avec  ses  nouveaux  sentiments,  il  essaye  d'arracher  Calais  aux  Anglais;  il  échoue.  A  sa 
mort,  son  fils  Charles  le  Téméraire  se  range  du  côté  des  Anglais  et  s'allie  à  tous  les 
ennemis  de  Louis  XI;  mais  il  tombe  bientôt  sous  les  murs  de  Nancy  et  Louis  XI  en 
profite  pour  recouvrer  TArtois.  Arras  peu  après  se  révolte;  Louis  XI  Tassiège,  s'en  em- 
pare et  y  commet  des  atrocités  :  il  en  fait  raser  les  fortifications,  abolit  jusqu'à  son  nom 
et  en  chasse  tous  les  habitants.  Battu  en  1479  à  Guinegate  par  Maximilien  d'Autriche, 
il  signe  néanmoins  en  1485  à  Arras  le  traité  qui  lui  concède  à  nouveau  l'Artois.  Par  le 
traité  de  Sentis  en  1495,  cette  province  retourne  avec  la  Flandre  à  la  maison  d'Autriche. 

Henri  VII  d'Angleterre  avait 
voulu  étendre  sa  domination  au 
delà  de  Calais;  mais  le  roi  Char- 
les VIII  lui  offrit  de  l'argent 
pour  le  faire  renoncer  à  ce  pro- 
jet. Tous  deux  signèrent  une 
convention  à  Étaples  en  I49'i. 
Henri  VIII,  allié  à  Maximilien, 
battit  l'armée  française  en  1515  à 
Guinegate  (Journée  des  Épe- 
rons). Le  chevalier  Bayard  y  fut 
fait  prisonnier.  En  I5'i0  eut  lieu 
à  Balinghem,  entre  Gulnes  et 
Ardres,  la  célèbre  entrevue  dite 
du  Camp  du  Drap  d'Or,  où  Fran- 
çois I"  éblouit  par  son  faste 
Henri  VIII.  Ce  dernier  vint  en 
1544  mettre  le  siège  devant  Mon- 
treuil  et  Boulogne.  La  trahison 
lui  livra  celte  dernière  place  qui 
fut  entièrement  dévastée.  Les 
habitants  l'abandonnèrent  et  les 
Anglais  vinrent  l'occuper; 
Edouard  VI  la  rendit  en  1550  à 
Henri  II.  Furieux  des  succès  rem- 
portés par  ce  monarque,  Charles- 
Quint  envahit  l'Artois  et  assiégea 
Thérouanne    qu'il    détruisit    de 

fond  en  comble.  Vieil-Hesdin  subit  le  même  sort.  En  1554  Henri  II  triompha  à  son  tour 
de  Charles-Quint  et  tous  deux  signèrent  la  trêve  de  Vaucelles  en  1556. 

A  la  suite  du  mariage  du  roi  d'Espagne  Philippe  II  avec  la  reine  d'Angleterre  Marie 
Tudor,  Anglais  et  Espagnols  s'unirent  contre  la  France.  Les  Espagnols  s'emparèrent  de 
Saint-Quentin  en  1557,  mais  le  duc  François  de  Guise,  rappelé  d'Italie  par  Henri  II, 
arriva  le  1"  janvier  1558  devant  Calais  qu'il  assiégea.  Au  bout  de  huit  jours,  la  ville  capi- 
tula. Guînes  fut  également  repris.  C'est  depuis  celte  époque  que  la  région  porta  le 
nom  de  Pays  reconquis.  Henri  IV,  après  la  prise  d'Amiens,  n'osa  pas  assiéger  Arras 
qu'il  trouvait  trop  bien  défendu.  Sous  son  règne  le  traité  de  Vervins  rendit  Ardres  à  la 
France  (1598).  Richelieu  s'empara  d'Arras  et  conquit  l'Artois  en  1640.  Condé  remporta 
en  1648  à  Lens  une  victoire  qui  consolida  cette  possession.  Mais  la  Fronde  éclate  et 
Condé  offre  ses  services  aux  Espagnols.  Il  veut  reprendre  Arras  pour  leur  compte;  la 


MUSEE  D'ARRAS.  —  Tête  de  Chrisl.  Sculpture  sur  bois. 


35i  PAS  DE  CALAÏS 

ville  se  défend  vaillamment  et,  après  un  siège  de  cinquante  jours,  il  est  obligé  de  battre 
en  retraite  devant  Turenne.  Louis  XIV  y  fait  son  entrée  solennelle.  Le  traité  des  Pyré- 
nées (1669)  consacre  définitivement  le  retour  à  la  monarchie  de  cette  province,  à  Fexcep- 
lion  des  villes  d'Aire,  dont  s'empare  en  1676  le  maréchal  dHumières,  et  de  Sainl-Omer 
qui  se  rendit  Tannée  suivante. 

Pendant  les  guerres  provoquées  par  la  succession  d'Espagne,  la  coalition  formée 
contre  Louis  XIV  lui  reprit  Aire,  que  la  paix  d'Utrecht  lui  rendit  en  1723.  Sous  la  Terreur 
la  cruauté  du  curé  Lebon  fit  de  nombreuses  victimes  à  Arras,  tandis  qu'à  Paris  un 
autre  enfant  d'Arras,  l'avocat  Robespierre,  faisait  égorger  des  milliers  de  gens. 

En  180i,  Napoléon  1",  méditant  une  descente  en  Angleterre,  rassembla  à  Boulogne,  à 
Étaples  et  à  Ambleteuse  une  flottille  considérable,  lit  camper  sur  le  littoral  K'iOOOO 
hommes,  puis  vint,  le  16  aoiU  de  la  même  année,  distribuer  dans  une  fêle  grandiose  h»s 
insignes  de  Tordre  do  la  Légion  d'honneur  qu'il  venait  de  fonder.  Mais  désespérant  de 
voir  sa  flotte  barrer  la  route  de  la  Manche  à  la  flotte  anglaise,  il  renonça  à  son  projet. 
Après  la  campagne  de  1814,  Louis  XVlll  quitta  l'Angleterre  et  débarqua  à  Calais 
pour  venir  régner  en  France.  En  IHifl  le  prince  Louis  Napoléon  débarque  à  Boulogne, 
mais  il  est  enferméau  fort  de  Ham  d'où  il  s'échappe  en  IHi6.  Enfin,  pendant  la  campagne 
de  1870-71,  le  général  Faidherbe,  à  la  tète  de  l'armée  du  Nord,  bat  les  Prussiens  à 
Bapaume,  le  5  janvier  1871,  mais  ne  peut  profiter  de  sa  victoire. 

Géologie  —  Topographie 

Le  département  du  Pas-de-Calais  forme  dans  son  ensemble  un  plateau  formé 
de  collines  légèrement  ondulées,  flanqué  d'autres  collines  crayeuses  à  TO.  et  au  N.-O. 
Le  plateau  de  l'Artois  y  sépare  très  faiblement  les  petits  fleuves  côtiers  de  la  Manche, 
qui  coulent  parallèlement  entre  eux,  des  eaux  qui  gagnent  le  bassin  de  l'Escaut.  En 
général,  le  sol  appartient  à  l'étage  supérieur  du  UnTain  crétacé,  à  l'exception  du  Bou- 
lonnais, composé  d'un  massif  de  collines  de  r/ms  ter/ et  de  ca/caircJMra&N'iV/tie  se  ratta- 
chant, comme  l'ont  démontré  les  sondages  récents  pratiqués  dans  le  détroit,  à  un  autre 
massif  de  même  formation  au  S.-O.  de  l'Angleterre.  11  n'est  pas  très  accidenté;  il  est 
toutefois  moins  monotone  d'aspect  que  celui  de  la  Somme  auquel  il  ressemble 
beaucoup  dans  sa  parlie  S.-E.  Plus  Ton  se  rapproche  des  côtes,  plus  il  est  pittoresque. 
La  région  où  se  trouve  bâti  Montreuil  sur-Mer,  celle  surtout  qui  s'étend  de  Boulogne 
à  Saint-Omer,  sont  les  plus  charmantes.  Le  [)ays  situé  entre  la  rive  g.  de  TAa, 
Ciuînes,  Sangalte  et  la  mer,  a  reçu  le  nom  de  Wattergand.  C'est  un  pays  plat  formé 
d(»  marais  desséchés  à  l'aide  de  fossés  et  d<î  rigoles.  Cette  région  est  très  netleinent 
délimitée  par  une  ligne  ininterrompue  de  collines  peu  élevées,  dont  la  mer  venait  battre 
autrefois  le  pied  et  que  Tœil  embrasse  aisément.  Outre  le  grand  bassin  houiller  de 
Lens  qui  st»  rattache  par  Douai  et  Valencieruies  à  celui  du  Nord,  il  renferme  encore 
un  petit  bassin  isolé  dans  le  Boulonnais,  riche  en  fossiles  carbonifères,  notaninieiil 
à  Fiennes  et  à  Hardinghen.  Des  sondages  aux  environs  de  Marquise  ont  fait  découvrir 
également  la  houille,  mais  jusqu'à  ce  jour  la  crainte  de  l'infiltration  des  eaux  de  la  nier 
a  empêché  l'exploitation  de  ces  nouvelles  couches.  Le  point  le  plus  élevé  du  dépar- 
tement atteint  "2h2  mètres  au  S.-O.  de  Desvres;  le  point  le  plus  bas  est  la  mer. 

Hydrograpiiie 

Les  eaux  du  département  gagnent  soit  la  mer  du  Nord  indirectement  par  TEscaiit 
et  directement  par  TAa,  soit  la  Manche  directement  par  les  fleuves  côtiers.  VEscaui 


et 

ù 


AllŒ-SUlVLA-LYS.  —  Mai&oii  du  Bailliage  (Palais  du  Justice). 


I 

ce 


Û 

o 
o 

O 


PAS-DL-CALAIb.   II. 


338  PAS-DE-CALAIS 

qui  passe  à  quelques  kilomètres  de  la  partie  orientale  de  Tarrondissement  d'Arras 
reçoit  en  dehors  du  département  ;  la  Sensée  qui  naît  au  N.  de  Bapaume,  arrose  Croi- 
silles,  se  grossit  du  Cojeul  et  alimente  le  canal  de  la  Sensée  —  la  Scarpe  qui  prend 
naissance  à  TO.  d'Aubigny,  baigne  cette  ville,  s'augmente  (r.  d.)  du  Gy,  passe  à  Arras 
où  tombe  le  Crinchon,  est  canalisée  à  partir  de  cette  ville,  baigne  Vitry-en- Artois  et 
passe  dans  le  département  du  Nord  —  la  Lys  enfin  qui  naît  au  N.-O.  d'Heuchin,  passe 
près  de  Fruges,  se  grossit  de  la  Traxène  qui  en  vient,  baigne  Thérouanne,  traverse  Aire 
où  tombe  la  Laqv>ette,  s'augmente  (r.  d.)  de  la  Clarence  grossie  de  la  Nave  qui  passe 
à  Lillers,  reçoit  la  Lawe  qui  baigne  Houdain  et  Béthune  où  elle  croise  le  canal  (VAin 
à  Bauvin  et  sort  du  département  pour  recueillir  en  aval  d'Armentières  la  Deûie  qui 
naît  dans  le  canton  de  Vimy  et  passe  à  Lcns  où  elle  est  canalisée,  enfin  se  perd  dans 
la  mer  du  Nord.  —  VAa  prend  sa  source  à  TÉ.  d'Hucqueliers,  passe  à  Fauquem- 
bergues,  coule  au  N.-E.  vers  Lumbres  qu'il  arrose,  actionne  les  usines  de  la  poudrerie 
d'Esquerdres,  fait  un  coude  vers  l'E.  pour  gagner  Saint-Omer  et  se  diriger  de  là  par 
Watten,  où,  canalisée,  elle  entre  dans  les  Wattergands,  presque  en  droite  ligne  vers 
Gravelines  qu'elle  arrose  et  tombe  dans  la  mer  du  Nord  entre  Grand-Fort-Philippe 
à  dr.  et  Petit-Fort-Philippe  à  g.  Dans  son  cours  de  90  kilomètres  elle  reçoit  (r.  g.) 
le  Bléquin,  à  Lumbres  et,  à  l'O.  de  Bourbourg,  Vllem  qui  passe  un  peu  à  dr.  d'Audruicq 
et  traverse  le  Canal  de  Calais  à  Saint-Omer  qu'il  alimente. 

Dans  la  Manche  tombent  :  le  Slaek,  cours  d'eau  insignifiant  qui  laisse  Marquise  sur 
sa  dr.  et  finit  à  Ambleteuse,  —  le  Wimereux,  autre  petit  cours  d'eau  qui  arrose  Wimille 

—  la  Liane,  qui  passe  près  de  Samer  s'élargit  devant  Boulogne  et  lui  Sert  d'arrière-port, 

—  la  Canche,  qui  prend  sa  source  au  N,-0.  d'Avesnes-le-Comte,  arrose  Frévenl,  Vieii- 
Hesdin,  Hcsdin,  se  grossit  (r.  dr.)  de  la  Tenioiae  venue  de  Saint-Pol,  de  la  Planquette, 
de  la  Créquoise,  passe  au  pied  de  Mon  treuil-su  r-Mer  où  tombe  la  Beaiisse,  s'augmente 
encore  (r.  dr.)  de  VHuitrepiny  passe  au-dessous  d'Etaples  où  elle  devient  navigable  et 
se  transforme  en  un  estuaire  avant  de  gagner  la  mer,  —  VAuthiCy  enfin,  qui  prend  sa 
source  dans  la  Somme,  traverse  une  petite  pointe  du  département  du  Pas-de- 
Calais,  en  sort  pour  y  rentrer  à  nouveau  et  baigner  Auxy-le-Château,  sert  presque 
constamment  de  limite  aux  deux  déparlements,  devient  navigable  au  Pas  d*Authie  où 
elle  s'élargit  et  se  transforme  ensuite  en  un  vaste  estuaire  sablonneux  de  4  kil.  500 
de  largeur  entre  la  pointe  de  Roulhiau ville  et  la  colline  qui  porte  le  phare  de  Berck. 
VAuthxe  ne  reçoit,  dans  son  cours  de  105  kilomètres,  qu'un  petit  affluent  :  la  Quilienne 
qui  arrose  Pas-en-Artois. 

Littoral.  Il  commence  à  Grand-Fort-Philippe  sur  la  r.  g.  de  l'Aa  et  présente  jusqu'à 
Calais  une  ligne  droite  très  légèrement  sinueuse  bordée  de  dunes  basses  continuées  à 
l'intérieur  par  la  grande  plaine  d'alluvions  de  l'Aa  qui  vient  se  terminer  au  S.-O.  de 
Calais  au  pied  des  collines  du  bas  Boulonnais.  Le  port  de  Calais  est  situé  sur  le  détroit 
du  même  nom  à  l'entrée  de  la  mer  du  Nord.  Il  comprend  :  un  chenal  de  150  mètres 
de  large  bordé  de  deux  jetées;  2  bassins  de  chasse  avec  écluse;  2  avant-ports  dont  l'un, 
celui  de  l'E.,  est  affecté  au  service  des  paquebots  Calais-Douvres  (c'est  par  Calais  que 
s'embarque  la  plus  grande  partie  des  voyageurs  pour  l'Angleterre),  l'autre,  celui  de  TO. 
fonctionne  comme  port  d'échouage  avec  In  bassin  du  petit  Paradis;  2  bassins  à  flot: 
le  bassin  Carnot  et  le  bassin  de  l'O.;  I  forme  de  radoub;  \  bassin  de  batellerie  ;  4  remor- 
queurs; 1  service  de  lamanage;  1  gril  de  carénage;  des  hangars,  magasins,  entrepôts 
avec  un  outillage  absolument  perfectionné  d'engins  et  d'appareils;  une  gare  maritime 
enfin.  Ce  port  se  livre  à  la  pêche  du  merlan,  du  hareng,  du  maquereau  et  des  huîtres. 
La  plage  de  Calais  avec  sa  digue  de  1  500  mètres  de  longueur  est  toute  de  sable  fin 
ainsi  que  la  petite  plage  des  Baraques  à  I  kilomètre  à  g.  du  port.  La  côte  continue 


ce 
ce 

CD 

Û 

O 
O 

nJ 

;^ 

o 
0 


340  PASDE  CALAIS 

avec  une  légère  inflexion  vers  Sangatte^  petite  plage  de  sable  bordée  de  quelques 
galets  que  Ton  exploite;  un  peu  au-dessus  de  Sangatte  commencent  à  s'élever  des 
falaises  qui  atteignent  leur  point  culminant  au-dessus  du  cap  Blanc-Nez  (134  m.),  pour 
redescendre  à  nouveau  vers  Escalles,  puis  remonter  et  se  continuer  par  des  dunes 
jusqu'à  Wissant,  ancien  port  englouti  par  le  sable  et  qui  se  trouve  à  peu  près  au 
milieu  de  la  courbe  concave  reliant  le  cap  Gris-Nez  au  cap  Blanc-Nez.  La  plage  de  sable 
fin  est  séparée  du  village  par  un  bourrelet  de  dunes  de  500  mètres  d'épaisseur;  elle 
se  continue  jusqu'aux  éboulis  de  rochers  qui  protègent  le  cap  Gris-Nez  (50  m.)  dominé 
par  son  phare  à  éclipses  et  du  haut  duquel  la  vue  s'étend  au  loin.  De  ce  point,  la  côte 
tourne  brusquement  au  S.  et  va  en  s'abaissant  jusqu'à  Audresselles;  elle  est  accom- 
pagnée de  rochers  à  sa  base.  Le  sentier  des  douaniers  qui  la  suit  est  ponctué  do 
pierres  blanchies  visibles  la  nuit;  par  un  beau  temps  l'on  aperçoit  les  côtes  anglaises. 
Audresselles  est  bâti  parallèlement  à  la  mer  et  possède  5  à  6  bateaux  de  pèche.  En 
descendant  sur  Anibleteuse  on  trouve  des  dunes  qui  viennent  se  terminer  à  l'ancien 
port  du  même  nom  comblé  par  le  sable  et  où  vient  se  perdre  le  Slack.  D'Ambleleuse  à 
Wimereux,  la  côte  rectiligne  se  maintient  à  une  altitude  de  30  mètres  avec  des  rochers 
à  la  base,  surtout  en  se  rapprochant  du  petit  port  de  Wimereux,  où  débouche  le  fleuve 
côlier  de  ce  nom  qui  passe  sous  le  viaduc  en  pierre  de  la  ligne  de  Boulogne  à  Calais. 
De  Wimereux  à  Boulogne,  la  côte  se  relève  à  76  mètres  et  se  termine  à  l'embouchure 
de  la  Liane.  Le  port  de  Boulogne  est  précédé  d'un  chenal  d'accès  de  72  mètres  de 
largeur  avec  deux  jetées;  celle  du  S.-O.  a  650  mètres  de  longueur  et  celle  du  N.-O. 
500  mètres  seulement;  il  comprend  un  avant-port,  un  port  de  marée,  un  arrière-port, 
un  bassin  à  flot,  un  bassin  de  retenue  pour  chasses  avec  écluse,  un  gril  de  carénage, 
des  chantiers  de  construction,  des  entrepôts  et  magasins,  une  gare  maritime,  enfin, 
un  port  en  eau  profonde  d'une  surface  de  2200  mètres  protégé  par  la  digue  Ca mot. 
Boulogne,  qui  possède  deux  plages  de  sable  fin,  est  un  port  de  pèche  important  et  a  des 
transactions  considérables  avec  l'Angleterre.  Les  collines  dominant  la  r.  g.  de  la  Liane 
sont  moins  élevées  que  celles  de  la  r.  dr.  ;  elles  ne  dépassent  pas  58  mètres  au  mont 
Outreau,  s'abaissent  à  26  mètres  à  dr.  du  Portel,  à  50  mètres  au-dessus  du  cap  d'Alprech 
pour  remonter  à  81  mètres  à  Nocquet  et  à  100  mètres  à  Equihen.  De  la  plage  de  ChA- 
tillon,  à  Boulogne,  jusqu'au  bout  de  ce  village,  la  côte,  qui  a  reçu  le  nom  de  côte  de  fer, 
est  toute  déchiquetée  et  bordée  de  rochers.  Il  s'y  trouve  un  port,  celui  du  Portel,  très 
pittoresque  et  habité  par  de  hardis  pécheurs  avec  une  plage  de  sable  dans  une  anfrac- 
tuosité.  Les  dunes  apparaissent  au  delà  d'Equihen  jusqu'à  l'embouchure  de  la  Canche. 
Ces  dunes  sont  stériles,  couvertes  d'une  maigre  végétation  et  coupées  par  de  petits 
ruisseaux.  Elles  abritent  des  plages  de  sable  dur,  mais  assez  tristes  :  Sainte-Cécile,  Saint- 
Gabriel.  Sur  la  rive  dr.  de  l'estuaire  formé  par  la  Canche  se  trouve  Étaples,  port  de 
î»èche  important  qui  possède,  outre  des  chantiers  de  construction  de  bateaux,  une 
centaine  de  bateaux  de  pèche  montés  par  2  000  marins.  La  pointe  S.  de  l'estuaire  de 
la  Canche  est  dominée  par  les  deux  beaux  phares  du  Touquet  au  delà  desquels 
commence  la  plage  sablonneuse  de  Paris-Plage  reliée  à  Étaples  par  un  tramway 
électrique  et  entourée  par  une  belle  forêt  de  sapins.  La  ligne  de  dunes  continue  ensuite 
jusqu'à  l'embouchure  de  l'Authie;  les  seules  plages  importantes  sur  cette  ligne  sont 
Berk-Plage  et  la  Plage  des  Dunes  enfouies  dans  le  sable  et  où  se  trouvent  de  nombreux 
établissements  où  l'anémie,  la  scrofule  sont  soignées  et  guéries  grâce  à  la  pureté  du 
climat.  Pendant  toute  Tannée  les  malades  y  affluent  et  la  belle  saison  qui  ramène  les 
baigneurs  peut  seule  les  noyer  dans  la  foule  et  les  faire  oublier  un  peu.  Berk  est  en 
outre  un  port  de  pèche  important  et  un  centre  de  construction  de  bateaux.  La  rive  g. 
de  l'estuaire  de  l'Authie  appartient  au  département  de  la  Somme. 


312  PAS-DE-CALAIS 

Marais  &  Étangs.  —  Le  département  renfermait  autrefois  une  multitude  de  marais 
que  Ton  a  desséchés  :  il  n'en  reste  plus  que  quelques-uns  en  voie  de  dessèchement 
dans  les  vallées  de  la  Scarpe  et  de  TAa.  La  vallée  de  la  Sensée  compte  encore  quelques 
étangs. 

Sources  minérales.  —  Boulogne-sur-Mer,  Saint-Pol,  Fruges,  Wierre-au-Bois 
(source  Saint-Gendulphe). 

Puits  artésiens.  —  Lillers  (xir  s.)  le  premier  foré  en  France,  Ecques  (xvir  s.), 
Hermaville,  Houlle. 

CANAUX.  —  Il  ne  sera  pas  question  ici  des  nombreux  canaux  des  Waltergands, 
ni  des  canaux  de  dessèchement  des  marais:  on  ne  citera  que  les  canaux  de  navigation 
qui  sont  extrêmement  importants.  Ce  sont  :  1*  Le  canal  de  Calais  qui  commence  à  Calais 
au  port  de  navigation  intérieure  et  rejoint  TAa  canalisée;  sa  longueur  est  de  29  kilo- 
mètres. 2*  Le  canal  de  Calais  à  Ardres  qui  commence  dans  Calais,  au  canal  de  Calais 
et  gagne  Ardres  en  coupant  presque  à  angles  droits  le  premier  canal  au-dessous  d'un 
pont,  dit  Ponl-Sans- Pareil  (1750-1754),  sur  lequel  passe  la  route  nationale  de  Bouchain  à 
Calais;  il  porte  différents  noms  :  canal  de  Marck,  de  Calais  à  Marck,  canal  des  Trois- 
Cornets,  de  Marck  au  Pont-Sans-Pareil  et  enfin  canal  d'Ardres,  du  Pont-Sans-Pareil  à 
Ardres.  Sa  longueur  totale  est  de  15  kilomètres.  3"  Le  canal  de  Guînes  qui  se  détache 
du  canal  de  Calais  au  delà  de  Saint-Pierre  et  se  termine  à  Guînes;  son  cours  n*est  que 
de  6  kilomètres.  4°  Le  canal  de  l'Aa  ou  Aa  canalisée,  qui  commence  à  Saint-Omer,  passe 
à  Watten  point  de  départ  du  canal  de  la  Colme  (départ,  du  Nord),  rencontre  le  canal 
de  Calais  à  g.,  celui  de  Bourbourg,  à  dr.,  traverse  Gravelines  et  tombe  dans  la  nier 
du  Nord  entre  Petit- Fort-Philippe  à  dr.  et  Grand-Fort-Philippe  à  g.  (29  kil.).  5*  Le 
canal  de  Neu/fossé,  qui  va  de  Saint-Omer  à  Aire-sur-la-Lys,  faisant  communiquer  la 
Lys  avec  TAa  (10  kil.).  6'  Le  canal  d'Aire  à  Baiivin  (autrefois  d'Aire  à  la  Bassée),  pro- 
longé aujourd'hui  jusqu'à  Bauvin  où  commence  le  canal  de  la  Haute-Deûle:  il  laisse 
sur  sa  rive  dr.  Béthune  où  il  envoie  un  embranchement  de  2  kil.  400  m.  et  Cam- 
brin;  son  parcours  est  de  57  kilomètres.  7'  Le  canal  de  la  Haute-Deûle  commence  à 
3  kilomètres  au  N.  de  Douai,  passe  au  Pont  de  Courrières,  à  Bauvin,  à  Haubourdin 
et  gagne  Lille;  c'est  une  dérivation  de  la  Scarpe;  son  cours  dans  le  département  esl 
de  20  kilomètres.  8"  Le  cajial  de  la  Deûle  commence  à  Lens  et  se  termine  au  Pont  de 
Courrières  où  il  rejoint  le  canal  de  la  Haute-Deûle;  son  cours  n'est  que  de  II  kilo- 
mètres; on  l'appelle  encore  canal  de  Lens  ou  canal  de  Lens  à  la  Deûle  ou  encore  caual 
de  la  Souchez.  9'  Le  canal  de  la  Sensée,  qui  fait  communiquer  la  Scarpe  avec  l'Escaut 
qu'il  rejoint  en  amont  de  Bouchain;  son  cours  est  presque  entièrement  dans  le  dé^ 
partement  du  Nord  à  Texception  de  2  kil.  500  dans  celui  du  Pas-de-Calais  au  S.-E. 
d'Arleux. 

Climat 

Pays  de  collines  peu  élevées  et  de  plus  territoire  maritime,  ce  département  ne  con- 
naît pas  de  températures  extrêmes  ni  en  froid,  ni  en  chaleur.  11  est  sous  l'influence  du 
climat  séquanien.  Ce  qui  le  caractérise  principalement,  c'est  le  degré  d'humidité;  par 
là  il  se  rapproche  du  climat  des  Flandres.  Il  pleut  plus  souvent  dans  la  région  mari- 
time que  dans  la  partie  orientale  du  département,  mais  la  quantité  d'eau  tombée  sur  le 
littoral  est  moins  considérable  que  celle  recueillie  dans  Test.  Le  froid  est  d'autant  plus 
rigoureux  que  Ton  s'éloigne  des  côtes  et  à  Arras  la  moyenne  annuelle  de  la  température 
est  inférieure  de  2o,l  à  celle  de  Paris.  La  hauteur  moyenne  annuelle  des  pluies  est  lrî»^s 
différente  suivant  les  régions;  elle  varie  de  0  m.  60  à  0  m.  80  dans  le  département.  Cesl 


Kégalif  Lormier. 


BOULOGNE-SUR-MER.  —  Process>ion  descendant  de  l'église  N.-D. 


y. 


o 

G 


PAS-DE-CALAIS  547 

au  cap  Gris-Nez  quelle  est  le  plus  considérable.  De  même  le  nombre  des  jours  de  pluie 
y  est  fort  variable.  Les  vents  dominants  sont  les  vents  d'O. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  660.56!*  hectares. 
Population  (Ï897)  :  911.510  habitants. 

Arrondissements  Contons  Communes 

Préfecture    :  Arras I  10  211 

[  Béthune I  8  142 

^                 i  Boulogne-sur-Mer I  8  100 

Préfectures  !  ^^fontrc^ûl-sur-Mer I  6  141 

/  Saint'Omer I  7  118 

\  Sainl'Pol-sur-Temoise  .   .  I  6  191 

Total.   .      6       ToUI.   .     45         Total.   .    903 

LISTE   DES  CANTONS 

Arras Arras  N.,  Arras  S.,  Bapaume,  Beaumetz-les-Loges,   Berlincourt,  Croi- 

silles,  Marquion,  Pas-en-Artois,  V'imy,  Vitry. 
Béthune Béthune,  Cambrin,  Carvin,  Houdain,  Laventie,  Lens,  Lillers,  Norrent- 

Fontes. 
Boulogne-sur-Mer  .  .   .     Boulogne-sur-Mcr  N.,  Boulogne-sur-Mer  S.,  Calais  N.-O.,  Calais  S.-E., 

Desvres,  Guines,  Marquise,  Samer. 
MontreuH-sur-Mer .   .   .    Campagne-lès-Hesdin,  Étaples,  Fruges,  Hesdin,  Hucqueliers,  Montreuil- 

sur-Mer. 
Saint-Omer Aire-sur-la-Lys,   Ardres,    Audruick,    Fauquenbergucs,    Lumbres,  Sainl- 

Omer  N.,  Saint-Omer  S. 
Saint'Pol-sur-Ternoise.    Aubigny,  Auxy-le-Chàteau,  Avesnes-Ie-Comte,  Heuchin,  Le  Parcq,  Saint- 

Pol-sur-Ternoise. 

Cultes 

Culte  catholique.  Évêché  d' Arras.  —  Ce  diocèse  qui  ne  comprend  que  le  dépar- 
tement du  Pas-de-Calais  a  été  érigé  au  iV  s.  En  1094,  Arras  avait  un  évèque  distinct 
supprimé  en  1790.  Ce  diocèse  a  été  rétabli  en  1802;  il  est  sufTragant  de  Tarchevèché  de 
Cambrai.  11  compte  52  cures  et  090  succursales.  H  y  a  un  séminaire  diocésain  à  Arras. 
Le  nombre  des  communautés  religieuses  des  deux  sexes  est  considérable;  leurs 
membres  dirigent  des  institutions  de  garçons  et  de  filles  surtout  dans  les  grandes  villes. 
Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-I).  des  Ardents  à  Arras  (1105)  et  à  Senin- 
ghem;  N.-D.  de  Boulogne  (la  chapelle  primitive  date  de  655;  incendiée,  puis  rétablie 
et  remplacée  par  une  crypte  sous  la  cathédrale,  fermée  en  1795;  Timage  miraculeuse 
venue  par  mer  sur  un  navire  sans  rames,  ni  matelots,  on  ne  sait  d'où,  fut  détruite  à  la 
même  époque;  la  nouvelle  cathédrale  est  moderne);  N.-D.  de  la  Forôt  à  Tournehem 
(x\'ni''  s.),  N.-D.  des  Miracles  à  Saint-Omer;  N.-D.  Panetière  à  Aire-sur-la-Lys,  N.-D.  de 
Bon  Secours  àBouret-sur-Canche(1317)),  N.-D.  du  Saint-Sang  à  Boulogne-sur  Mer,  N.-D. 
de  Pitié  à  Bapaume,  Sainte-Milforle  à  Rinxcnt,  la  Croix-Coupée  à  Saint-Josse-sur-Mer, 
N.-D.  de  Bonne  Fin  à  Salperwick,  N.-D.  de  Bruchine  à  Mametz,  Sainte-Bertille  à 
Marœuil,  Saint-Liévin  à  Merck-Saint-Liévin,  Sainte-Philomène  à  Licttres,  N.-D.  de  Mon- 
taigne à  Ligny-sur-Canche,  Sainte-lsborgues  à  Isbergues,  Saint-Gengoult  à  Leubrin- 
ghem,  Saint-Druon  à  Épinoy  (Carvin),  N.-D.  de  Délivrance  à  Denier,  Sainte  Fréwisse  à 
Bomy,  Saint-Kilicn  à  Aubigny,  Sainte-Soyec(iucs  à  Blandecques,  enfin  le  pèlerinage  au 
berceau  de  saint  Benoit  Labre  à  Ametles  près  Lillers. 


Kégalif  Lormicr. 


BOULOGNE  SUR  MEU.  -  Porte  de  Calais  el  église  Nolrc-Dame. 


PAS-DE-CALAIS 


319 


Culte  protestant.  On  en  compte  moins  i\e  5000  dans  le  déparlement.  Arras 
possède  un  temple. 

Culte  Israélite.  Les  adhérents  à  ce  culte  sont  à  peine  au  nombre  de  150  et  en 
relations  avec  les  consistoires  de  Lille  et  de  Paris. 

Armée 

Ce  déparlement  appartient  à  la  première  région  militaire  et   fait  partie  du   I"  corps 


Pêcheuses  de  crevettes  dans  l'estuaire  de  la  Canche. 


d armée,  dont  le  chef-lieu  est  Lille;  il  comprend  5  subdivisions  de  régions  :  Arras, 
Béthune  et  Saint-Omer. 

Aîre  possède  5  compagnies  d'infanterie  et  2  escadrons  de  cavalerie  (dragons): 
Arras,  1  régiment  d'infanterie  et  1  régiment  du  génie;  Béthune,  1  régiment  d'infan- 
terie; Boulogne-sur-Mer,  1  bataillon  d'infanterie;  Calais,  1  bataillon  d'infanterie  et 
\  batterie  d'artillerie  à  pied;  Hesdin,  1  bataillon  d'infanterie  et  2  escadrons  de  cava- 
lerie (chasseurs);  SaInt-Omer,  1  régiment  d'infanterie  et  I  régiment  de  cavalerie 
(dragons). 

Le  déparlement  ressortit  à  la  1"  légion  de  gendarmerie  (Lille). 

11  ressortit  en  outre  au  1"  arrondissement  maritime  (Cherbourg). 


350 


PAS-DE-CALAIS 


Ouvrages  militaires.  —  Les  fortifications  d'Aire-sur-la-Lys,  Arras,  Béthune, 
Monlreuil  et  Saint-Omer  ont  été  déclassées.  La  seule  place  forte  du  département  esl 
Calais  défendue  par  une  citadelle  et  les  forts  Risban,  Lapin,  Glorielle  et  Nieulay.  Le 
port  de  Boulogne-sur-Mer  est  défendu  par  le  Fort  de  la  Crèche,  les  batteries  du  Moulin- 
Wibert,  du  Mont  de  Couple,  d'Alprech  et  le  Fort  du  Renard. 

Justice 

Ce  département  ressortit  à  la 
Cour  d'appel  de  Douai.  La 
cour  d'assises  siège  à  Saint-Omer 
qui  possède  en  outre  1  Tribunal 
de  1"  Instance  et  i  Tribunal 
de  Commerce.  De  plus,  il  y  a 
i  Tribunal  de  1"  Instance  à 
Arras,  Béthune,  Boulogne-sur-Mer, 
Monlreuil-sur-Mer  et  Saint-Pol; 
i  Tribunal  de  Commerce  à 
Arras,  à  Boulogne-sur-Mer  et  Ca- 
lais-Saint-Pierre; i  Conseil  de 
Prud'hommes  à  Bapaume,  Bou- 
logne-sur-Mer, Calais-Saint- Pierre 
et  Saint-Omer;  enfin  1  Justice  de 
Paix  dans  chacun  des  45  cantons. 

Instruction   publique 

Le  département  ressortit  à  l'Aca- 
démie de  Lille.  Il  n'a  pas  d'éta- 
blissement d'enseignement  supé- 
rieur. L'enseignement  secondaire 
comprend  pour  les  garçons  : 
i  Lycée  à  Saint-Omer  et  les  Col- 
lèges communaux  d'Arras,  de 
Béthune,  de  Boulogne-sur-Mer,  de 
Calais-Saint-Pierre  et  de  Sainl- 
Pol,  avec  toutes  les  classes  de  l'en- 
seignement classique  et  de  l'ensei- 
gnement moderne.  Il  y  a  des  Cours 
secondaires  pour  les  jeunes 
filles  à  Arras,  Béthune  et  Saint- 
Omer.  En  outre,  des  établissements 
libres  existent  à  Aire-sur-la-Lys,  Arras,  Bapaume,  Béthune,  Boulogne-sur-Mer  (*i). 
Calais,  Clairmarais,  Fruges,  Montreuil-sur-Mer,  Saint-Martin-Boulogne,  Saint-Omer  (t!). 
Wimille-Wimereux.  Arras  et  Boulogne-sur-Mer  ont  chacun  i  Petit  séminaire. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'École  normale  d'instituteurs 
(avec  école  annexe)  et  à  l'École  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe) 
d'Arras.  Il  y  a  des  Écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Calais-Saint-Pierre, 
Frévent,  Héniu-Liétard  et  de  filles  à  Calais-Saint-Pierre.  Il  y  a  des  Cours  conriplô- 


CALAIS.  —  Porte  de  rHôlcl  de  Guise. 


PaG  DF-CaLAIS 


331 


mentaires  de  garçons  à  Aire-sur-la-Lys,  Bapaunio,  Guînes,  Hesdin,  Lens,  Lillers  el 
de  lîlles  à  Boulogne-sur-Mer.  Enfin  il  y  a  des  Pensionnats  primaires  à  Ardres, 
Bapaume,  Berck-Plage,  Boulogne-sur-Mer,  Buire-le-Ser,  Calais,  Croisilles,  Desvres, 
Guines,  Montreuil-sur-Mer,  Pas-en-Artois,  Pihen,  Saint-Omer,  Saint-Pol  et  Verton. 
A  signaler  encore  •  l'École  militaire  du  génie  à  Arras;  TÉcoie  d'hydrographie 
fondée  en  1792  à  Boulogne-sur-Mer;  lÉcole  nationale  de  musique  (succursale  du 


CALAIS.  —  Grande  Place. 

Conservatoire  de  Paris)  à  Boulogne-sur-Mer;  TÉcole  militaire  préparatoire  (en- 
fants de  troupe)  à  Montreuil-sur-Mer;  TÉcole  pratique  de  commerce  à  Boulogne- 
sur-Mer,  rÉcole  pratique  d'industrie  à  Boulogne-sur-Mer;  l'École  pratique 
d'agriculture  de  Berthouval  (Mont-Saint-Éloi),  la  Ferme-École  de  la  Bazecque  (La 
Berlière),  l'École  de  bergerie  de  Tingry.  11  existe  également  à  Boulogne-sur-Mer 
pour  les  filles  une  École  pratique  de  commerce  et  d'industrie. 


Le  département  ressortit  encore  à  l'arrondissement  minéralogique  d'Arras  (div.  du 
N.-O.);—  à  la  3*  région  agricole  (N):  —  à  la  7'  conservation  des  forêts  (Amiens);  —  à  la 
3*  inspection  des  ponts  et  chaussées. 


i 


Agriculture 

Au  point  de  vue  agricole,  ce  département  se  place  au  premier  rang  à  côté  de  son 
voisin  le  Nord.  Grâce  aux  comices  agricoles,  aux  syndicats,  aux  nombreuses  sociétés 
qu'il  compte  et  qui  ont  propagé  les  bonnes  méthodes  de  culture,  il  est  toujours  en 
progrès.  Les  terres  s'y  décomposent  comme  suit  : 


Terres  labourables 527,000  hect. 

Bois 36,300    — 

F*rairies  naturelles 19,700    — 


Prairies  artificielles  ....      50,500  hect. 
Landes,  pâtis,  bruyères.  .   .       15,000    — 
Propriétés  bâties 5,500    — 


Les  arrondissements  qui  touchent  le  département  du  Nord  sont  ceux  où  la  culture 
est  le  plus  perfectionnée;  elle  est  en  même  temps  industrielle. 

Ce  sont  les  céréales  diverses  qui  occupent  la  plus  grande  surface  ensemencée;  elles 
viennent  dans  Tordre  suivant  :  blé,  avoine,  orge,  seigle,  méteil.  Il  y  a  diminution  pour 
le  méteil  et  augmentation  continue  pour  les  autres  céréales.  Le  rendement  moyen  à 
l'hectare  est  assez  élevé  :  26  hectolitres  pour  le  blé,  58  pour  Tavoine,  35  pour  l'orge 
en  1894.  Les  plantes  fourragères  viennent  ensuite  :  le  trèfle  y  domine,  puis  la  bette- 
rave fourragère,  le  sainfoin  et  la  luzerne,  etc.  La  culture  de  la  betterave  à  «ucre  et 
celle  de  la  pomme  de  terre  suiveal  une  marche  ascensionnelle.  Quant  aux  plantes 
oléagineuses,  on  peut  les  classer  ainsi  par  ordre  d'importance  :  œillette,  lin,  colza. 
Les  primes  payées  à  la  culture  du  lin  continueront  sans  doute  à  la  faire  progresser. 
La  camélineet  le  houblon  sont  également  cultivés  ainsi  que  le  tabac.  L'assolement  est 
assez  varié;  suivant  la  région  il  va  de  5  à  7  ans.  La  culture  maraîchère  se  pratique  en 
grand  aux  environs  de  Saint-Omer  et  de  Calais.  Les  principales  forêts  sont  celles 
dHardelot,  de  Boulogne-sur-Mer,  de  Desvres,  d'Eperlecques,  de  Fiennes;  on  peut 
encore  citer  les  bois  de  Tingry,  Longvillers,  du  Crébert,  de  l'Eperche,  de  Beaulieu,  du 
Tertre,  de  Saint-Josse,  les  bois  de  pins  entre  la  rive  g.  de  la  Canche  et  la  Manche. 
La  plantation  du  pin  maritime  augmente  sur  les  dunes  du  littoral  d'Étaples  à  Boulogne- 
sur-Mer.  La  production  du  cidre  de  pommes  est  stationnaire,  elle  varie  de  00  000  à 
80  000  hectolitres  annuellement. 

Les  arrondissements  de  Boulogne,  Montreuil  et  Saint-Pol  élèvent  sur  une  échelle  tou- 
jours croissante  les  chevaux  de  trait  si  universellement  recherchés  du  Boulonnais. 
Les  moutons  et  les  veaux  de  la  région  sont  estimés  ainsi  que  les  porcs;  ces  derniers 
proviennent  du  croisement  de  la  race  indigène  avec  les  races  anglaises.  La  plupart  des 
représentants  de  la  race  bovine  proviennent  de  la  race  flamande;  la  race  picarde  y 
ligure  aussi,  mais  sur  une  petite  échelle.  Tingry  possède  une  bergerie  nationale.  Après 
le  département  de  la  Somme,  c'est  celui  du  Pas-de-Calais  dont  les  basses-cours  sont  le 
plus  peuplées.  Enfin  Tapiculture  produit  annuellement  100000  kil.  de  miel  et  de  cire. 

Parmi  les  produits  gastronomiques  renommés,  on  peut  citer  le  pain  d'épice  et  les 
andouillettes  d'Arras. 

Industrie 

C'est  également  un  des  premiers  départements  français  au  point  de  vue  industriel. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Pour  l'extraction  de  la  houille,  il  occupe  la  pre- 
mière place.  Son  bassin  houiller  découvert  en  1847  occupe  un  espace  de  61948  hectares; 
il  a  00  kilomètres  de  longueur  sur  8  à  iO  de  largeur;  il  est  la  continuation  du  bassin  de 
Valenciennes  qui  se  poursuit  lui-même  en  Belgique  par  Mons  et  Charleroi.  Sur  ses  5i 
concessions,  17  sont  exploitées  :  Auchy-aux-Bois,  Bruay,  Carvin,Cauchie-à-la-Tour,Cour- 
rières,  Bourges,  Douvrin,  Ferfay,  Fléchinelle,  Grenay,  Lens,  Liévin,  Maries,  Meurchin, 
xS'œux,  Ostrioourt,   Vendin.  La  production  a  doublé   tous  les  dix  ans;  elle  atteint  la 


BLTllUNE.  -  Beffroi. 


PAS-DL-CALAIS.    III. 


55i  PAS-DE  CALAIS 

moitié  de  la  production  totale  de  la  France,  occupe  46000  ouvriers.  La  valeur  des  pro- 
duits extraits  est  de  i  10000000  de  francs.  Un  autre  petit  bassin  comprend  les  5  conces- 
sions de  Ficnnes,  Ferques  et  d'Hardinghen,  dans  le  Boulonnais;  sa  production  csl 
insignifiante.  Enfin  près  de  750  hectares  de  concessions  nouvelles  dans  la  région  com- 
prise entre  Calais,  Sangatte  où  la  présence  de  la  houille  a  été  reconnue,  ne  larderont 
pas  h  être  exploitées. 

Les  600  carrières  du  département  :  pierre,  marbre,  sable,  marne,  etc.,  occupent  près 
de  5000  ouvriers.  La  valeur  des  produits  extraits  est  de  14000000  de  francs,  dont  plus  de 
la  moitié  est  fournie  par  les  ciments  que  Ion  fabrique  surtout  à  Neufchàlel  (5  usines) 
et  à  Boulogne;  la  production  des  phosphates  de  chaux  vient  ensuite  comme  impor- 
tance, puis  l'extraction  des  moellons,  enfin  celle  du  marbre  (Haut  Banc  de  Ferques  et 
vallée  du  Denacre). 

Les  Briqueteries  sont  assez  nombreuses  (Rocquigny);  les  Tuileries  sont  rares;  il 
y  a  une  vingtaine  d'établissements  où  l'on  fabrique  des  tuyaux  de  drainage  et  de  la 
poterie  grossière.  On  compte  3  Verreries  dans  le  département.  Les  faïences  de 
Desvres,  les  pipes  en  terre  de  Saint-Omer,  Arras,  Béthune  et  Fruges  sont  célèbres. 
Enfin,  on  extrait  de  la  tourbe  dans  les  vallées  de  TAa,  surtout  aux  environs  de  Sainl- 
Omer,  et  de  la  Scarpe,  en  aval  d'Arras.  1 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La   minoterie  compte   environ  250  établissements  * 

situés   surtout   dans   l'arrondissement  d'Arras.    On   fabrique  des   biscuits   à   Calais  • 

(400  ouvriers),  du  chocolat  à  Boulogne,  à  Mondicourt,  elc,  de  la  chicorée  à  Arras, 
Sauchy,  Lestrée.  Pour  la  production  du  sucre,  le  département  est  au  4*  rang  apK^s 
l'Aisne,  le  Nord  et  la  Somme;  il  y  a  des  Sucreries  dans  une  quarantaine  de  loca-  : 

lités  ayant  produit  dans  la  campagne  de  1898-99  plus  de  85000000  de  kil.  de  sucre 
raffiné.  39  Distilleries  ont  donné  plus  de  250000  hectolitres  d'alcool.  Les  Huileries  | 

d'Arras,  de  Béthune,  de  Willencourt  fournissent  près  de  3500000  kil.  d'huiles  d'œillelle,  • 

de  colza,  de  lin,  etc.  La  production  de  la  bière,  qui  est  la  boisson  principale  do  la 
région,  atteint  1 500000  hectolitres  fournie  par  525  Brasseries.  Le  nombre  des  Scieries 
mécaniques  est  considérable;  la  tonnellerie  est  importante;  on  fait  des  caisses 
d'emballage  à  Saint-Omer,  des  chaises  à  Audruicq,  de  la  carrosserie  à  Arras. 
Béthune,  Saint-Omer. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Elles  sont  représentées  par  les  Hauts-four 
neaux  et  les  fonderies  de  Boulogne  et  d'Outreau;  les  forges  de  Guînes,  Lens, 
Saint-Laurent-Blangy;  les  aciéries  de  Berguettes.  H  y  a  une  fonderie  et  des  laminoirs 
de  cuivre  et  de  zinc  à  Biache-Saint-Vaast  qui  traite  également  le  plomb  et  l'argent 
auri l'ère.  Calais  a  des  fonderies  de  fer  et  de  cuivre  et  de  plus  possède  l'unique  usine 
existante  en  France  pour  la  fabrication  des  câbles  sous-marins.  Frévent  a  une 
clouterie,  Corbchem  des  ateliers  de  chaudronnerie.  Arras  fabrique  des  appareils 
de  chauffage,  Boulogne  des  plumes  métalliques  (5000000  de  grosses  par  an». 
Les  hauts-fourneaux  de  Marquise  qui  exploitaient  le  minerai  de  fer  de  la  région 
n'ont  plus  l'importance  d'autrefois. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Corbebem,  Hesdigneul,  Rœux  et  Vitry  ont  des  usines 
de  produits  chimiques;  on  compte  près  de  80  établissements  de  stéarinerie  dans 
le  département,  mais  surtout  dans  la  banlieue  d'Arras.  Cette  ville,  Baj)aume  et  Calais  font 
des  cierges.  On  ne  compte  qu'un  très  petit  nombre  de  fonderies  de  suif.  Arras 
fabrique  des  couleurs.  La  savonnerie  est  pratiquée  à  Arras,  Boulogne,  Saint-Omer  el 
dans  les  environs  de  ces  grandes  villes.  11  y  a  des  Teintureries  à  Arras,  Béthune, 
Boulogne,  Calais,  Carvin.  8  usines  s'occupent  de  la  dénaturation  de  l'alcool  et  d'autres 
de  la  raffinerie  du  sel.  Esquerdes  possède  une  poudrerie  nationale. 


PAS-DE-CALAIS 


355 


INDUSTRIES  TEXTILES.  Calais  se  place  au  premier  rang  en  France  poiu'  ses 
Tulles  et  Dentelles  mécaniques  confectionnés  dans  une  quarantaine  d*usines 
comprenant  plus  de  2000  métiers  où  travaillent  6000  ouvriers  et  ouvrières.  Dans  les 
années  où  la  mode  est  favorable  à  l'emploi  de  ces  tissus,  la  valeur  de  la  production 
dépasse  souvent  iOOOOOOOO  de  francs.  11  y  a  des  filatures  de  lin  à  Calais,  Boulogne, 
Frévent;  de  colon  à  Auchy;  de  jute  et  de  chanvre  à  Boulogne;  on  trouve  des  tissages 
de  toiles  ordinaires  et  de  toiles  à  voile  à  Boulogne,  Condettc,  Richebourg,  Sailly-snr- 


BÉTIIUNE.  —  Vieille  maison  bur  la  Place.  Partie  supérieure. 


la-Lys;  de  laine  à  Frémicourt,  Graincourl,  le  Transloy;  de  soie  à  Barastre,  Ligny, 
Riencourt  et  Rocquigny;  de  coton  à  Metz  et  i\  Frévent.  Arras  et  Saint-Oraer  fabri- 
quent de  la  bonneterie;  cette  dernière  ville  produit  encore  des  broderies  renom- 
mées sur  mousseline,  tulle  et  batiste. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Les  plus  importantes  tanneries  du  département  se 
trouvent  à  Saint-Omer,  qui  fabrique  en  outre  des  chaussures  ainsi  que  Lillers, 
Fruges,  Auxy-le-Châleau,  Boulogne.  Desvres  a  des  moulins  à  tan.  Les  papeteries 
du  département,  au  nombre  d'une  vingtaine  occupant  près  de  2000  ouvriers,  ont  une 
production  dépassant  IOOOOOOOO  de  kil.  d'une  valeur  de  plus  de  5000000  de  francs;  les 
principales  sont  celles  de  Wizernes,  Blendecques,  Hallines,  Lapugnoy,  Marenla,  etc. 


SSTi 


PAS-DK-CAKAIS 


Des  chantiers  de  construction  de  bateaux  se  trouvent  à  Boulogne,  Calais.  Berck, 
et  Élaples.  Boulogne  a  plus  de  25  usines  où  Ton  fait  saler,  fumer  ou  saurer  le  poisson; 
cette  industrie  emploie  un  millier  d'ouvriers  et  d'ouvrières.  Le  même  port  arme  pour  la 
grande  pèche  dans  la  mer  du  Nord  et  en  Islande.  Cette  pèche  et  la  pèche  côlière 
occupent  plus  de  5000  hommes,  tant  à  Boulogne  qu'à  Calais^  montant  plus  de 
500  bateaux.  Le  cabotage  est  également  important  dans  ces  deux  ports.  Le  tonnage  d«* 
la  batellerie  va  toujours  en  s'élevant;  il  consiste  surtout  en  houille,  produits  agricoles. 
Knfin  Calais  a  chaque  année  un  mouvement  de  275000  voyageurs  se  rendant  en  Angle- 
terre; celui  de  Boulogne  n'est  que  de  170000. 

Commerce 

Le  commerce  local  consiste  surtout  en  graines,  farines,  bestiaux,  chevaux,  produits 
agricoles.  Les  marchés  aux  grains  d'Arras  sont  fort  importants;  il  en  est  de  même  de 
ceux  de  Saint-Pol  pour  les  bestiaux,  la  volaille  et  les  œufs,  les  poulains  boulonnais,  le 
tabac.  Le  commerce  extérieur  se  fait  presque  exclusivement  par  les  ports  de  Calais  et  de 
Boulogne;  celui  de  Calais  est  surtout  un  commerce  de  transit.  La  valeur  des  marchan- 
dises qui  ont  passé  par  Boulogne  depuis  quelques  années  dépasse  un  milliard  par  an. 
La  douane  encaisse  annuellement  à  l'importation  plus  de  0000000  de  francs  à  Boulogne 
et  plus  de  5000000  à  Calais. 

Les  principales  marchandises  importées  sont  des  matières  d'or  et  d'argent,  de  la 
houille  et  des  charbons  anglais,  des  bois  de  l'Europe  septentrionale,  des  métaux,  des 
fils  et  tissus,  des  denrées  alimentaires,  des  vins  et  eaux-de-vie.  Quant  aux  marchandises 
exportées,  elles  consistent  en  produits  agricoles,  bestiaux  de  toutes  sortes,  chevaux,  vins 
de  Champagne,  spiritueux,  articles  de  Paris,  marbre,  ciment,  plumes  métalliques, 
sucre,  dentelles,  tulles,  blondes,  sel,  pipes,  et,  en  général,  tous  les  produits  de  l'indus- 
trie de  la  région. 

Voies  de  communication 


Voies  ferrées  (diverses  sociétés).     916  kil. 
(lignes  industrielles)       OG     • 

Routes  nationales 085,000 

Chemins  de  grande  communie*'"'.    5465,700 
Chemins  vicinaux  ordinaires. 
Canaux  (voir  Hydrographie).    . 

~  Rivières  navigables  — 
Canche  (de  Montreuil  à  la  mer) 


7274,060 
161,900 

16  kil. 


Authie  (de  Colline-Beaumont  à  la 

mer) 11  kil. 

Scarpe  canalisée  (de  Saint-Nicolas 

à  la  sortie  du  département).  .  .  25  kil. 
Lys  canalisée  (d'Aire   à  la  sortie 

du  département) 17  kil 

Lawe    (de    l'écluse    de    TArgent- 

Perdu  à  la  Lys) 18,5(Mi 


Arras,  ancienne  ville  forte  bâtie  aux  bords  de  la  Scarpe  qui  y  reçoit  le  Crinchon,  est  située 
au  milieu  d'une  plaine  très  fertile.  De  ses  fortifications  elle  n'a  conservé  que  la  citadelle  (1670- 
1674)  surnommée  -  La  Belle  Inutile  •  et  la  Porte  de  Baudimon.  La  nouvelle  Gare  siluèe  dans 
l'axe  de  lo  principale  artère  de  la  ville  a  été  élevée  sur  les  anciens  remparts;  déjà  de  beaux  bou- 
levards et  d'élégantes  constructions  entourent  ce  nouveau  quartier.  Arras  revêt  une  physionomie 
particulière  grâce  aux  deux  IHaces  bordées  de  maisotis  à  arcades  d'un  grand  caractère  qui  datent 
de  la  Renaissance  flamande.  La  plus  remarquable  est  la  Petite  Place  au  milieu  de  laquelle  se 
dresse  VIIolcl  de  Ville  (xvr  s.)  restauré  et  agrandi  de  nos  jours,  surmonté  d*un  Beffroi  de  75  mètres 
de  hauteur  renfermant  un  beau  carillon  et  terminé  par  un  lion  des  Flandres  tenant  une 
girouette;  la  ricbessc  de  l'ornementation  des  fenêtres  surplombant  un  porche  à  arcades  en  fail 
un  des  [»lus  beaux  monuments  de  la  France  du  Nord;  ses  salles  intérieures  sont  bien  décorées. 


a: 
u 
S 

e: 

û 
^: 
o 
o 

D 
O 

a 


S58  PASDECALAIS 

Des  maisons  également  à  arcades  relient  la  Petite  Place  à  la  Grande  Place  où  se  tiennent  d'im- 
portants marchés  de  grains.  Des  caves  très  profondes,  souvent  à  plusieurs  étages  et  appelées 
boveSf  s'ouvrent  toutes  sous  les  arcades  mêmes  des  maisons.  Les  monuments  religieux  d'Arras 
sont  :  la  Cathédrale  (xviir  s.)  restaurée  en  1853,  précédée  sur  sa  façade  d'un  perron  élevé;  à  l'in- 
térieur on  remarque  les  statues  colossales  des  quatre  Évangélistes,  un  beau  Triptyque  du  xv  s., 
de  l'école  flamande  dans  la  chapelle  des  fonts  baptismaux;  une  tombe  du  xiii*  s.,  les  statues  en 
marbre  d'un  gouverneur  d'Arras,  Ph.  de  Torcy  et  de  sa  femme,  agenouillés,  dans  la  chapelle 
Saint- Vaast;  les  tombeaux  du  cardinal  de  la  Tour  d'Auvergne-Lauraguais  mort  en  1802  et  de 
Mgr  Parisis  agenouillé,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge  ;  deux  statues  en  marbre  blanc  du  Christ  et 
de  la  Vierge  surmontant  des  fûts  de  colonnes  dans  la  chapelle  SaintrCharles;  on  y  voit  encore 
quelques  bonnes  toiles  :  un  «  Christ  au  tombeau  »  attribué  à  Van  Dyck,  une  •  Descente  de  croix  •  de 
l'école  de  Rubens,  la  «  Présentation  *  d'A.  de  Pujol  et  une  vieille  peinture,  le  ■  Buisson  ardent  •  — 
l'Église  Saint-Jean-Baptiste  (1565-1584)  avec  un  autel  et  une  statue  de  la  Vierge  en  marbre  blanc, 
remarquables,  une  «  Assomption  •  attribuée  à  Ph.  de  Champaigne,  ainsi  qu'une  •  Descente  de  Toix  • 
(école  de  Rubens) —  l'église  moderne  et  très  gracieuse  de  Saint-Géry  adossée  à  Vllopitai  des  vieil- 
lards,  —  l'église  Saint-Nicolas-en-Cité  en  forme  de  temple  grec  avec  colonnes  d'ordre  ionique, 
des  panneaux  et  quelques  peintures  anciennes,  —  l'Église  Sainte-Agnès  et  N.-D.  des  Ardents,  érigée 
en  1876,  contenant  la  relique  du' Saint-Cierge  d'Arras,  —  la  Chapelle  du  Saint-Sacrement  très  riche- 
ment sculptée  et  du  style  ogival,  —  la  Chapelle  Saint-Charles  (xiir  s.),  —  la  Chapelle  des  Char- 
riottes  (1779),  la  Cfiapelle  des  Ursulines  surmontée  d'une  tour  carrée  où  sont  sculptés  aux  angles 
les  animaux  symboliques  des  quatre  évangélistes,  les  Chapelles  du  Bon  Pasteur,  des  Sœurs  de 
la  Providence  et  des  Pères  de  la  Miséricorde.  L'ancienne  Abbaye  de  Saint-Vaast  (xviii*  s.)  renferme 
les  bâtiments  du  Grand  Séminaire  (avec  de  beaux  cloîtres  et  un  vieux  réfectoire  transformé  en 
chapelle),  de  VÊvêché  précédé  d'une  porte  monumentale,  du  Musée  et  de  la  Bibliothèque.  La  Biblio- 
thèque (salle  très  longue)  renferme  plus  de  1100  manuscrits,  50000  volumes  et  des  archives  très 
riches;  quant  au  Musée  installé  partie  dans  le  cloître  et  partie  dans  des  salles,  il  comprend  des 
fragments  de  sculpture  ancienne,  gallo-romaine,  du  moyen  âge,  des  faïences  et  porcelaines,  des 
tapisseries,une  grande  salle  de  sculptures  et  de  moulages,  un  salon  italien  (ainsi  dénommé  pour 
son  grand  nombre  de  toiles  de  l'école  italienne),  un  grand  salon  de  peintures  modernes,  une 
salle  arrageoise  avec  gravures,  cartes,  plans  d'Arras  à  diverses  époques;  un  cabinet  chinois, 
etc.  La  façade  de  l'Abbaye  est  précédée  d'un  Jardin  botanique  où  se  trouvent  les  bustes  de 
l'architecte  A.  Grigny  et  de  l'avocat  Langlet,  ancien  préfet.  Outre  la  belle  Promenade  des  allées  cl 
le  Square  Méaulens  près  du  canal,  on  peut  citer  encore  la  Place  du  Wetz  d*Amain  où  s'élèvent  en 
face  de  V Hôpital  Saint-Jean  la  statue  en  bronze  de  l'abbé  Halluin  (1820-1895)  érigée  en  1896  et  une 
Maison  de  1783,  —  la  Place  V.  Hugo  dont  le  centre  est  orné  d'une  pyramide  (1779)  où  se  tient  un 
marché  aux  bestiaux,  —  le  Palais  de  Justice,  la  Préfecture  dotée  d'un  beau  parc,  le  Théâtre,  une 
Salle  de  concerts,  la  Fontaine  de  Neptune.  On  voit  encore  dans  la  rue  des  Rapporteurs  la  maison 
natale  de  Robespierre  (1730).  Arras  a  élevé  un  monument  en  1869  à  l'industriel  Crespel-Dellisse. 
Béthune,  sur  la  Blanche  et  au  point  de  jonction  de  la  Lawe  canalisée  et  du  Canal  d'Aire  à 
Bauvin,  est  une  ancienne  ville  fortifiée  dont  le  centre,  ramassé  sur  un  petit  tertre,  présente  des 
rues  tortueuses  aboutissant  à  des  impasses  et  à  des  culs-de-sac  mais  bordées  de  maisons 
curieuses  et  intéressantes.  C'est  au  milieu  de  la  ville  ancienne  que  se  trouve  le  Beffroi  à  échau- 
guettes  du  xiv*  s.  surmonté  d'un  campanile  avec  carillon  encastré  dans  des  maisons  et  occupant 
le  centre  de  la  Grand'Place.  Non  loin  de  là  se  voit  VÉglise  Saint-Waast  précédée  d'une  tour  lourde, 
élevée  et  peu  dégagée.  L'intérieur  présente  un  aspect  charmant  de  légèreté  grâce  aux  colonnes 
cylindriques  de  tout  petit  diamètre  supportant  les  voûtes  à  nervures  de  la  nef  (1555).  Saint-Waast 
possède  de  beaux  vitraux  modernes.  Le  Palais  de  Justice  (xviir  s.)  a  quelques  sculptures  à  sa 
façade  avec  deux  pilastres  sculptés.  La  Maison  de  Charité  possède  une  image  miraculeuse  de 
Sainte-Wilgeforte.  Le  collège  communal  est  installé  dans  l'ancien  Collège  des  Jésuites  (xvir  s.) 
mais  il  a  été  agrandi.  De  beaux  boulevards  circulaires  avec  des  maisons  neuves  précédées  de 
jardins  remplacent  les  anciens  remparts  et  font  un  contraste  important  avec  la  vieille  ville.  La 
chapelle  du  Perroy  (xir  s.)  est  enclavée  dans  un  établissement  d'éducation  pour  jeunes  filles. 
Outre  la  Promenade  du  Jeu  de  Paume  et  la  Place  du  Marché  aux  chevaux,  Bélhuno  possède  un  beau 
Jardin  public  avec  eaux,  statues,  etc.,  des  maisons  des  xv*  et  xvi"  s.  de  style  flamand. 


■c 


•o 


ce 
u 

^. 
o 

H 

< 


O 


s 

s 

u 


-w 


te 
u 


SAINT-OMlin.  —  Église  do  l'al»l»nye  de  Saiiil  Berlin.  Facjade  O. 


I 

f  PASDE. CALAIS  363 


» 


Boulogne-snr-Mer  est  une  ville  fort  pittoresquement  située  à  rembouchure  et  sur  les  deux 
rives  de  la  Liane  qui  s'élargit  à  l'endroit  où  s'élèvent  ses  deux  faubourgs  industriels  :  Capécure 
sur  la  rive  gauche  et  Bréquerecque  sur  la  rive  droite.  Trois  ponts  sont  jetés  sur  la  rivière  :  le 
double  pont  viaduc  du  chemin  de  fer  du  Nord  où  passe  la  ligne  de  Calais,  le  pont  de  la  Liane 
que  franchissent  les  tramways  faisant  communiquer  les  deux  parties  de  la  ville,  enfin  le  Pont 
Marguet  fermant  le  port  proprement  dit.  De  hautes  collines  verdoyantes  dominent  la  Liane  et 
viennent  se  terminer  presque  à  pic  vis-à-vis  du  port  en  eau  profonde  et  de  la  place,  elles  portent 
sur  la  rive  gauche  le  bourg  si  pittoresque  du  Portel  habité  par  de  hardis  marins.  Sur  la  rive 
droite,  elles  décrivent  un  arc  de  cercle  autour  de  l'enceinte  rectangulaire  renfermant  la  haute 
ville,  portent  le  quartier  si  pittoresque  de  la  Beurrière  dominé  par  l'église  Saint-Pierre  et  habité 
par  les  marins  et  les-  matelotes  *  boulonnaises  aux  jambes  nerveuses,  si  jolies  avec  leur  bonnet 
tuyauté,  leurs  longues  boucles  d'oreille  dorées  et  leur  fichu  de  couleur,  enfin  surplombent  le  bel 
Êlablissejnent  municipal  des  Bains  et  la  Plage  E.  Entre  les  quais  du  port  et  la  Haute  ville  se 
trouve  la  cité  commerçante  aux  rues  bordées  de  beaux  magasins  avec  des  trottoirs  pavés  en 
marbre  fourni  par  les  carrières  de  la  région.  Cette  partie  de  Boulogne  présente  l'aspect  d'une 
ville  anglaise,  nos  voisins  de  la  Manche  s'y  trouvant  encore  en  assez  grand  nombre.  L'enceinte 
de  la  ville  haute,  flanquée  de  demi-tours  rondes  et  plantée  d'arbres,  est  elle-même  entourée  de 
boulevards  ombragés  et  percée  de  trois  portes:  la  porte  des  Dunes  h  gauche  de  laquelle  est  placée 
la  statue  de  Mariette,  la  porte  Gayole  devant  laquelle  le  «  Souvenir  Français  »  a  érigé  le  monument 
«  Aux  enfants  de  Boulogne  morts  pour  la  Patrie  »  et  la  Porte  de  Calais  près  de  laquelle  est  le  vieux 
Château  bàli  en  1231  par  Philippe  le  Hurepel,  comte    de   Boulogne  et  au-dessous  duquel  est 
creusé  le  souterrain  dit  «  la  Barbière  ».  A  l'intérieur  de  l'enceinte,  du  haut  de  laquelle  on  jouit 
d'une  vue  admirable  et  très  variée,  se  trouvent  un  certain  nombre  de  monuments  sans  grand 
intérêt  artistique  :  la  Basilique  N.-D.  de  Boulogne  élevée  sur  une  crypte,  but  de  pèlerinage  et 
couronnée  par  un  dôme,  VHotel  de  Ville  (1734-1854),  le  vieux  Beffroi  (xiir  et  xvir  s.),  le  Palais  de 
Justice,  l'ancien  Êvéché  (Boulogne  eut  des  évt^ques  de  1566  à  1789)  aujourd'hui  dépendance  d'une 
communauté  religieuse,  VÊglise  Saint-Joseph,  ancienne  chapelle  des  Annonciades  (1772).  Dans  l'in- 
térieur de  la  ville  on  remarque  quelques  églises  :  Saint-Nicolas  (xviii*  s.),  Saint-Franeois-de-Sales 
{IHbl-ÏSbO), Saint-Vincent-de-Paul  (1858-1862),  Saint-Michel  {ISmASGS),  la  Chapelle  N.-D.  du  Saint-Sang 
élevée  sur  l'emplacement  d'une  chapelle  du  xir  s.  dans  laquelle  un  enfant  de  Boulogne,  Gode- 
froy  de  Bouillon,  avait  réuni  les  reliques  rapportées  de  la  Terre  Sainte,  8  chapelles  de  commu- 
nautés religieuses,  4  chapelles  anglaises,  1  autre  wesleyenne,  1  synagogue  el  1  chapelle  évan- 
gélique  française.  Boulogne  possède  deux  Hôpitaux,  un  Hospice  communal  (1882),  un  Théâtre,  un 
Musée  installe  en  partie  dans  l'ancien  Grand  Séminaire,  et  renfermant  des  médailles  et  monnaies, 
des  antiquités  grecques,  romaines,  gauloises,  égyptiennes,  des  peintures,  de  la  porcelaine,  des 
faïences,  des  galeries  d'histoire  naturelle,  etc.,  un  Musée  industriel  rempli  de  pièces  relatives 
aux  diverses  industries  de  la  région,  une  Bibliothèque  publique  qui   compte  200  manuscrits  et 
50  000  volumes.  La  Chambre  de  Commerce  possède  une  Bibliothèque  spéciale  de  plus  de  3  000 
volumes  ;  une  Bibliothèque  populaire  en  a  3  500.  Le  Square  Pilaire  de  Rozier  borde  VHôtel  de  la 
Sous-Préfecture;  il  est  orné  d'un  buste  de  Henri  H  qui  fit  son  entrée  solennelle  en  1550  dans  la 
ville  rachetée  400  000  écus  au  roi  d'Angleterre  Henri  VIll.  Le  Square  des  Tintelleries  entoure  la 
Gare  du  même  nom  située  sur  la  rive  droite  de  la  Liane.  En  dehors  des  statues  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  Boulogne  en  a  consacré  d'autres  encore  :  à  Frédéric  Sauvage  (1785-1857)  qui  appliqua  le 
premier  Thélice  pleine  à  la  navigation,  à  F.  Lhoste  qui,  parti  de  Boulogne  en  baHon,  eflectua  la 
première  traversée  aérostatique  de  France  en  Angleterre  le  9  septembre  1883,  à  Jennerlo  célèbre 
médecin  anglais,  d'autres  encore  dans  le  ciinclière.  Il  faut  mentionner  la  Colonne  de  la  Grande 
Armée  commencée  en  1804  et  terminée  seulement  sous  Louis-Philippe,  les  ruines  de  la  vieille 
Tour  dOdre,  etc.  Les  promenades  des  environs  de  Boulogne  sont  charmantes  et  variées;  les 
vallées  de  la  Liane  et  du  Denacre  sont   ravissantes  de  fraîcheur;  les  villes  de  Samer,  de  Des- 
vres,  etc.,  sont  intéressantes.  Boulogne  a  des  industrie:^  toutes  spéciales  comprenant  la  prépa- 
ration du  hareng,  la  fabrication  du  ciment  et  la  fabrication  des  plumes  métafiiques. 

Montreuil-sur-Mer.  à  16  kilomètres  de  la  mer,  est  biitie  à  pic  sur  la  rive  gauche  de  la  Gau- 
che dans  une  situation  très  pitloresque.  La  citadelle  et  ses  fortifications  quoique  déclassées  sont 
encore  debout.  Le  monument  le  plus  remarquable  de  la  ville  est  V Église  Saint-Saulve  (xirau  xvi"  s.), 


I 


c: 


< 


PAS-UK-CALAIS 


3G3 


à  rinlArioiir  do  h^ffu^llo  on  nflmiro  do 
jc»h>  «Hiapiliv»u\.  les  (li^rs  m  ii]|>té<*s  de 
(a  nef.  d*»^  U*n\^  linfiHsmtiLi\  ilu  xiv  », 
et  dos  loinÏJcaijx  axoc*  HL'dihrcH  i  <Mii'lioos, 
IffÛk'i'Dieti  fondé  on  l'im»  p;ir  *;;uai*it'»- 
âr  Moiitrotïih  î^iro  do  Mainloiiny.  (kjs- 
»t\le  iiiio  chajioJîe  avec  jiuitIii*  du  xv  s. 
doiil  les  sciilpluros  sôiïI  bioii  eonBor- 
voos;  toulofois  dos  staluos  nKiiliM'iios 
ont  rom|ilAcé  les  îincionnes  nl>soiii(*s. 
Lhilénoiir  rojiforiJio  dos  boisorios  du 
lur  s  ;  rhaiio  à  fn't^rhort t!<irifpssiurii*.iJ, 
ut)  lutrin,  nii  liuslo  f*n  argoriL  do  sniril 
L<'tm;ird.  le  rluipolot  do  *i/i*ïiîe  Aiislro- 
bortlif*  ijciiil  rlifi^jiio  LTiviiti  ronroniio  d^n 
rcditjups;  on  romani  no  oiirviro  d*ins  |;i 
sfillo  du  eoHsoil  r|iiolt| nos  |ioiiit!froî^: 
une  •  M/idoïeino  -,  i|nrl(|  no  s  jiorlrfiHs  oL 
un  •  Cbrisl  *  Allribnô  h  Vim  [Kik. 
Lanoîonno  tlmifeîh-  tifs  t'ttnnr<  .■dirih% 
oniro  Jo  pftfttis  rie  Justirf^  into  ôrtdo  «lo 
do'it^in  el  ien  ÏVnnpes  à  int'oiidio.  Ino 
î>ei»sion    do    jotiucs   flUos   oooupo    IVni- 

SuHH  Préfi^t^iititi  esl  îjjslaîloo  ijan^î  ini 
h<*[ol  dn  xviir  s.;  (a  l'af^erta*  bui'*tl  a 
doiniô  asilo  rt  rÈc<do  mlliUiiio  jin'^naca- 
ïoiro  ûf^^  Olifants  do  trou|»o, 

Saint-Omer.  aiicronno  vîilc  fortifloo 
biUîe  sur  la  rivo  gfïnrin?  do  l'Aîi,  \\k\ 
avant  dV  f»arvi*rnr  eouto  dans  ntn*  jidic 
vaîloo  liiir<|t'-o  d'nsinos^  do  oliiHoanx, 
fouftée  do  prairios  ombraiioos  ot  lont 
pncadroo  do  ffraoîetix  cotoaux  on  In* 
t^!i«[nels  rito  sorponlo.  Lo  ranaJ  *\c 
^eunbsâé  y  ooniiiiorn-o.  SaiiU-Omor  est 


SAINT-OMKR.  —  Ancienne  porte  de  Dunlieique. 


gw  PAS-DE-CALAIS 

entouré  de  marais  où  la  culture  des  légumes  est  fort  développée.  Quoique  possédant  de  nom- 
breux établissements  industriels  :  distilleries,  brasseries,  malteries,  fabriques  de  lingerie,  de 
pipes  en  terre,  tanneries,  ses  rues  présentent  un  aspect  fort  calme.  C'est  d'ailleurs  une  ville 
en  pleine  voie  de  transformation;  on  a  taillé  dans  une  partie  de  ses  fossés  et  de  ses  rem- 
parts un  Jardin  public  très  pittoresque  qu*accompagne  un  Cliamp  de  manœuvre.  Ses  monu- 
ments religieux  sont  :  VÈglise  Notre-Dame,  ancienne  cathédrale  (xm*  au  xv»  s.)  dont  le  vaisseau 
a  100  mètres  de  longueur,  59  mètres  de  largeur  et  22  mètres  de  hauteur  sous  les  voùt«s,  et  qui 
est  surmontée  d'une  tour  carrée  aux  puissants  contreforts  (xv*  s.).  Toutes  les  chapelles  de  Tinté- 
rieur  ont  des  fermetures  en  marbres  de  couleur  où  sont  encastrés  des  motifs  sculptés  en  marbre 
blanc.  On  y  remarque  en  outre  de  beaux  monuments  funéraires  :  ceux  de  saint  Orner  (xiii*  s.), 
de  saint  Erkembode  (viir  s.),  du  chanoine  de  Vissocq  (1450),  d'Eu stache  de  Croy  (1558),  etc.,  des 
bas-reliefs  peints,  des  ex-voto  des  xv*  et  xvr  s.,  absolument  remarquables,  un  admirable  bufTol 
d'orgue  avec  groupes  d'anges  sculptés  (1717),  la  chaire  (i  prêcher,  le  banc  d'œuvre,  une  horloge 
du  XVI*  s.,  des  triptyques,  le  Grand  Dieu  de  Thérouanne,  groupe  en  pierre  de  trois  personnages 
provenant  du  portail  de  la  Cathédrale  do  la  Morinie  (xiii*  s.),  donné  à  l'époque  de  sa  destruction 
par  Charles-Quint  en  1555  à  l'église  de  Saint-Omer,  de  très  beaux  tableaux  de  l'école  flamande 
(Rubens,  G.  de  Crayer,  A.  de  Vuez,  Van  Ostade,  Van  Dyck,  etc.)  —  VÊglise  du  SainlSépulrre 
dominée  par  une  tour  carrée  terminée  par  un  clocher  pointu  (xiv  s.)  et  qui  possède  des  boise- 
ries du  XVII"  s.  et  quelques  toiles  intéressantes  —  VÊglise  Saint-Denis  avec  une  tour  du  xiir  s. 
au-dessus  du  porche  et  à  l'intérieur  quelques  vieilles  peintures,  des  boiseries  et  un  beau  buffet 
d'orgue  —  VÊglise  moderne  de  ÏImmaculée  Conception  (185i-1859)  (style  du  xiir  s.)  —  les  ruines 
de  la  fameuse  Abbaye  de  Sainl-Beriin(x\y*  ^.),(\oï\i  la  tour  et  les  piliers  sont  entourés  d'un  xqwnf. 
Sainl-Omer  possède  un  temple  protestant.  Vllôtel  de  Ville  (1854-1841)  renferme,  outre  une  salle 
de  spectacle,  une  Galerie  de  tableaux  et  des  archives  qui  comprennent  la  charte  de  1127.  Le 
Musée,  installé  dans  l'ancien  Hôtel  du  Bailliage  (xviii*  s.)  renferme  une  salle  de  numismatique 
avec  belles  séries  de  monnaies  romaines  et  de  l'Artois,  la  matrice  du  sceau  communal  de  Sainl- 
Omer;  des  faïences  de  la  région,  un  pied  de  croix  du  xir  s.  et  des  tombeaux  provenant  de  l'ab- 
baye  de  Saint-Bertin,  de  la  verrerie,  une  salle  d'armes  (épées  des  xir  et  xiir  s.,  dagues,  fusils  h 
rouet,  mousquet)  un  cofTret  avec  émaux  de  Limoges,  des  salles  romaine,  gallo-romaine,  méro- 
vingienne renfermant  des  objets  provenant  des  fouilles  du  pays,  des  collections  d'œufs  et  d'oiseaux, 
des  mosaïciues,  etc.  La  Bibliottiècjtte  publique  contient  20000  volumes  et  922  manuscrits  provenant 
en  grande  partie  des  anciennes  abbayes  de  Saint-Berlin  et  de  Clairmarais  ainsi  que  de  dons.  Le 
Musée  Dupuis,  outre  des  objets  d'art,  des  meubles  et  de  la  céramique,  possède  une  remarquable 
collection  de  coquillages.  Signalons  encore  YHôpital  militaire  (1592),  VHôpital  généitd  (I7(»2u 
les  Hôpitaux  Saint-Louis  et  Saint-Jeanj  VHospice  Sainte-Anne^  le  Palais  de  Jm/}/«V*<?  (1080-1701), 
Y  Hôtel  Colbevt  avec  la  Fontaine  Sainte-Aldegonde  (175C),  le  Lycée,  la  ^Vï//e  de  Concert,  le  Théâtre,  la 
Porte  de  Dunkerque.  En  1884  Saint-Omer  a  élevé  à  son  héroïne  Jacqueline  Robins(17IO)  une  statue 
en  bronze. 

Saint-Pol  est  une  petite  ville  insignifiante,  l)Atie  sur  les  bords  de  la  Ternoise  à  l'interserlion 
de  plusieurs  lignes  ferrées  et  dont  les  faubourgs  escaladent  les  collines  avoisioanles.  l'ne  pix^ 
menade  ombragée  la  domine.  Son  Église  (1682),  Y  Hôtel  de  ViHe,  la  Halle  (1747),  Y  Hospice,  le  Palais 
de  Justice  ne  présentent  aucun  intéréL 

Liste  des  Monuments  historiques 

Acq Deux  menhirs  dits   Pierres  Ju-    ;    Douvrin Triptyque  dnn*i  régli-^e. 


melles. 

Aire Eglise  Sl-Pierre  (xv  el  xvi*  s.). 

— .Ancien  Baillingc  (xvi^  s.). 

.\rras Beffroi  (xvr  s.). 

Béthune Beffroi  (xiv  s.). 


Frcsnicourt  ....     Dolmen  dit  la  Table  do  Fées. 

Lillers Eglise  (xu*  s.). 

Sainl-Omer  ....     Eglise  N.-D.  (xiii*  au  xv  ^.j. 

—  ....     Restes  de  l'ancienne  nbbaye  de 

Si-Berlin  (xiv  s.). 


Boiry  N.  D Cromlech  des  Bonnettes.  Wierre-Effroy  .   .  .     Fonls  baptismaux  dans  Icglisc 

Boulogne Crypte  de  l'église  N.-D.  (xii'  s.).       |  d'Ilesdres  (xr  s.). 


9 


O 
H 

y: 

< 


Site   Ml  kl**  -^vw  4irim       1 

^RH 

^Vi  •«#«>*k>v'"?4?.-4J       *  __  i     't 

||WlvjH| 

r    *       î^     ^      ^     -ç-      TE 

!fl^^H^|^^n^^Bl|^^B|^^^^HI^J^| 

^^ 

mmmi 

mm  ' 

P 

^^W\jg 

MIBw^gSM 

^*       . 

CAMBHAl.  —  Eglise  Siiiiil-Gcry.  Fragmcul  du  jubé. 


Nord 


Nom  —  Situation 

'est  le  département  orciipaiit  la  partie  la  |)liis  septentrionale  de  la 
France,  le  nom  (pi'il  porte  n'a  |)as  d'autre  origine.  La  forme  en 
est  extrêmement  irrétrnlièn».  Sa  longueur  (c'est  le  plus  long  de 
nos  dé|)art<'mentst,  lUO  kilomètres,  dépasse  de  beaucoup  sa  lar- 
geur. Celle-ci  va  en  diminuant  lorscjue  l'on  se  dirige  du  littoral 
vers  le  clier-li(Mi.  \A\U\  pour  atteindre  son  minimum,  0  kilomètres, 
à  la  jonction  des  arrondissements  d'Hazebrouck  et  de  Lille;  au 
delà  de  cette  ligne  minima  cjui  pass(^  s(Misiblement  par  Armen- 
tières.  la  largeur  augmente  pour  atteindre  son  maximum,  85  kilomètn^s,  dans  la  partie  S. 
Il  possède  une  enclave  d'une  commune  appartenant  au  département  de  l'Aisne  (Escau- 
Iburl):  |)ar  contre  celui  du  Pas-de-Calais  en  renferme  également  une  de  5  com- 
munes cjui  lui  appartiennent  (Mœuvres,  Boursies,  Doignies).  Par  rapport  à  l'étendue,  il 
Oi'cupe  le  cinquante-neuvième  rang.  Ses  limites  naturelles  consistent  dans  les  54. kilo- 
mètres du  littoral  de  la  mer  du  Nord  cpii  le  bordent  au  N.  et  dans  les  '2i  kilomètres  de 
TAa  canalisée  qui  le  séparent  au  N.-O.  du  département  du  Pas-de-Calais;  partout 
ailleurs,  à  de  très  petites  exceptions  près,  ses  limites  sont  absolument  conventionnelles. 
Il  est  borné  au  N.  et  au  N.-O.  par  la  mer  du  Nord,  au  N.-D.  et  à  TE.  par  les  provinces 
belges  de  la  Flandre  occidentale  et  du  Hainaut,  au  S.  par  le  département  de 
lAisne,  au  S.-O.  par  celui  de  la  Somme,  à  10.  enfin  par  celui  du  Pas-de-Calais. 
C'est  de  plus  un  de  nos  vingt-quatre  départements  maritimes. 

11  a  été  formé  en  1790  de  la  Flandre,  comprenant  la  Flandre  maritime,  dite  llamin- 
ganle  parce  que  Ton  y  parle  le  flamand,  et  la  Flandre  wallonne  où  l'on  parle  le  français 
(Fert'aiH,  Barœitl,  Wepj)e,  MélanthoiHy  Pcvèle,  Eficrebieu,  Oslrevant),  du  Hainaut  français, 
du  Cambrésis,  de  quelques  comnmnes  de  l'Artois,  enlin  d'une  faible  partie  du  Vo^ 
inatuloîs  dépendant  de  la  Picardie. 


370 


Histoire 

N  trou VI»  à  la  surface  du  sol  dr  cm»  département  un  certain  nombre 
de  monuments  mégalithiques  laissés  par  les  populations  c|ui  ont 
précédé  la  venue  des  peuples  belges  dans  la  région,  (^e  sont  les 
dolmens  de  Hamel,  de  Bellignies  (Pierre  Croûte),  les  menhirs  de 
Cambrai  (Pierres  Jumelles),  de  IKcluse  (Pierre  du  Diable),  des 
Vallées  à  Prisches,  de  la  Héliau  à  Floyon  (Pierres  Génielles),  de 
Sars-Poterics  cl  de  Solre-le-Chàleau  (Pierres  Marlines}.  L'histoire 
est  muette  sur  les  événenuMits  (jui  se  sont  déroulés  dans  le  Nord 
jusqu'à  la  venue  des  peuples  gaulois.  Trois  tribus  parmi  ces  derniers  s'y  sont  fixées  : 
les  Morini  qui  s'étendaient  de  la  mer  du  Nord  ù  la  Lys  (arrondissements  de  Dunkerquc 

et  d'Hazebrouck);  leur  capitale 
était  7'arm/i/ia(Thérouanne).  leur 
port  sur  la  Manche,  (jcsoriacinn, 
plus  tard  Bononia  (Boulogne  ou 
Wissanl);  les  Alrebates,  qui  occu- 
paient l'espace  compris  entre  la 
Lys  et  l'Escaut  (arrondissements 
de  Lille  et  de  Douai)  et  possé- 
daient connue  villes  Diwomim 
(Ltrœungt)  et  jdus  tard  Duncnm 
(Douai)  et  Viriviacmn  (Werwick); 
enfin  les  ycrvi  plus  remuants  et 
moins  stables  que  les  deux  antivs 
et  qui  ne  se  fixèrent  dans  la  ré- 
gion S.-E.  (arrondissements  de 
Valenciennes,  Cambrai  et  Aves- 
nes)  qu'au  temps  d'Auguste;  on 
voit  apparaître  alors  leur  capitale 
Bagacum  {Bayai) Cnmcèruni m  (Cam- 
brai), Fauum  Marlis  (Famars). 
Tous  ces  peuples,  voyant  leur 
liberté  menacée  par  les  armes  ro- 
maines^ volèrent  au  secoui^  des 
Suessiones.  Malgré  le  counige 
déployé  et  leur  résistance  achar- 
née, ils  furent  vaincus  mais  non 
réduits.  Rentrés  chez  eux,  ils  se 
mirent  sous  les  ordres  du  chef 
Boduognat,  mais  les  légions  ro- 
maines en  eurent  encore  raison  à 
Cartignies  sur  l'Helpe.  en  lu  av. 
J.-C.  La  Belgicpic  soulevée  trouve 
les  Nervi  au  premier  rang  en  hi.  Vaincus  une  fois  de  plus,  ils  font  parvenir  à  Vercin- 
gétorix  sous  les  murs  d'Alesia  un  secours  de  5000  guerriers.  Après  la  chute  de  cri  le 
ville  leur  soumission  devint  délinitive.  Dans  le  cours  du  iir  s.  ap.  J.-C.  une  tribu  de> 
Ménapiens,  d'origine  germanique,  vint  grossir  un  peuple  de  même  origine  déjà  fixé 
dans  la  région  qui  nous  occupe,  refoula  les  Atrébates  dans  l'Artois  et  s'établit  dans  les 


Négalir  Piccolali. 


Musée  de  Lille.  —  Tôle  de  cire. 


372 


NORD 


Flîiiidros.  Los  Flamands  en  descendent.  Leur  forteresse  fut  élevée  sur  le  Mont  Cassel 
(CastrlliDii  Me)mijiori(i)(). 

De  répoque  romaine  il  reste  des  traces  de  camps  romains  h  Avesnclles,  h  Estnin,  à 
Villers  Sire  Nicole  (le  Caslelet),  à  Wallers,  des  voies   romaines  h  Estrées  (Bâchant),  à 


T~'^E 


àimmmm 


luaa:. 


Poilc  (lo  P.'iris. 


Cassel,  à  Mauroy,  des  resles  dîniuediic  à  Boussières-lès-Hautmont,  î'i  Dourlers  (ce 
dernier  amenait  à  Bavai  IV^an  de  la  fontaine  de  Flonrsies,  on  voit  encore  dans  ce  der- 
nier villaf?e  des  veslii?es  du  bassin  (jui  \os  contenait).  Famars  possède  les  restes  d'une 
forteresse  romaine;  on  voit  dans  Cassel  des  fragments  de  mur  d'un  cast(»llum  romain; 
les  ruines  du  château  de  Berlaimont  occupent  l'emplacement  d'une  autre  forteresse; 


BègïUr  Neardein  Frères. 


LILLE.  —  Façade  O.  do  l'Eglise  Saint-Maurice. 


374  NORD 

enfin  Bavai  possède  une  colonne  remplaçant  celle  d'où  partaient  sept  voies  romaines. 
La  vieille  construction  de  la  Fauchelle  à  Hargnies  est  encore  considérée  comme  un 
ancien  fort  romain. 

Les  Francs  furent  d'abord  contenus  par  les  Romains,  puis  pris  à  leur  solde  et  installés 
sur  les  confins  de  l'empire,  vers  le  Rhin  et  la  Meuse.  Un  de  leurs  chefs,  Clodîon,  se 
rendit,  en  445,  maître  de  Cambrai  qu'Aétius  lui  enleva  après  lavoir  battu  près  d^Helena 
(Vieil  Hesdin).  En  481  Cambrai  est  aux  mains  de  Ragnacaire  que  Clovis  fit  assassiner, 
non  toutefois  sans  avoir  profité  de  son  aide  pour  combattre  et  vaincre  Syagrius  près  de 
Soissons.  Tout  le  pays  passe  ensuite  au  pouvoir  de  Clotaire  I",  et  à  sa  mort  fait  partie 
de  la  Neuslrie.  Très  troublé  par  la  lutte  de  Frédégonde  et  de  Brunehaut,  il  tombe  au 
vir  s.  dans  l'anarchie.  Une  aristocratie  commence  à  se  former  et  la  papauté  grandit. 
Pépin  d'Héristal  gouverne  sous  le  titre  de  Duc  des  Francs  les  trois  royaumes  de  Neus- 
trie,  d'Austrasie  et  de  Bourgogne.  Son  successeur,  Charles  Martel,  distribue  à  ses 
leudcs  les  terres  ecclésiastiques.  A  l'avènement  des  Carolingiens,  le  concile  de  Leplines- 
en-Cambrésis  réserve  à  TÉglisc  la  propriété  de  ces  terres  et  en  laisse  la  jouissance  aux 
possesseurs.  Baudoin,  comte  de  Flandre,  épouse  Judith,  fille  de  Charles  le  Chauve,  et 
défend  le  pays  contre  les  Normands.  En  987  la  France  était  divisée  en  un  certain 
nombre  de  petits  États  parmi  lesquels  on  comprenait  le  comté  de  Flandre  auquel  se 
rattachaient  de  petits  comtés  :  ceux  de  Guînes,  Boulogne  et  Arras. 

La  première  croisade  compta  parmi  ses  chefs  Robert,  comte  de  Flandre,  qui  gagna 
Bari,  en  Italie,  par  terre  et  s'y  embarqua.  Baudoin  de  Flandre  s'empara  d'Edesse  el  y 
fonda  un  comté  (1097)  indépendant  du  royaume  de  Jérusalem,  qui  fut  son  apanage.  A  la 
mort  de  Godefroy  de  Bouillon,  Baudoin  1"^  lui  succéda  comme  roi.  La  quatrième  croi- 
sade fut  conduite  par  un  autre  Baudoin,  comte  de  Flandre,  qui  en  1204  eut  le  titre 
d'empereur  avec  Constanlinople  et  la  Thrace. 

Le  mouvement  communal  commença  en  Flandre  à  la  fin  du  xi*  s.  Enrichis  par  Tindus- 
Irie  et  le  commerce  des  toiles,  les  habitants  de  la  région,  jaloux  de  leur  indépendance, 
ont  souvent  fait  la  guerre  à  leurs  seigneurs.  La  plus  ancienne  commune  de  France  est 
celle  de  Cambrai  (1227),  celle  de  Lille  ne  date  que  de  1254. 

Philippe  Auguste  épousa  Isabelle,  comtesse  de  Hainaut,  nièce  du  comte  de  Flandre, 
qui  lui  apporta  en  dot  l'Artois.  Maître  du  royaume  à  la  mort  de  son  père  en  1180,  il 
réclama  en  qualité  de  suzerain  le  Vermandois  dont  l'héritière  venait  de  mourir  sans 
enfant,  mais  le  comte  de  Flandre  n'acceptant  pas  cette  prétention  forma  contre  lui  une 
coalition.  Il  fut  vaincu  et  Philippe  Auguste  prit  possession  du  Vermandois  et  de  l'Amie- 
nois.  En  1214  l'empereur  d'Allemagne  Otton,  appelé  par  Ferrand,  comte  de  Flandre, 
arrive  à  Valenciennes  et  se  met  à  la  tète  des  contingents  flamands  et  de  ses  propres 
troupes.  Philippe  Auguste  appelle  la  France  entière  à  son  secours.  La  rencontre  des 
deux  armées  se  fait  au  pont  de  Bouvines,  sur  un  affluent  de  la  Lys,  près  de  Cysoing. 
Philippe  Auguste  à  cheval,  entouré  de  ses  meilleurs  chevaliers,  dont  l'un  portait  la  ban- 
nière aux  fleurs  de  lis,  se  précipite  sur  l'empereur  allemand  et  veut  l'atteindre:  ce 
dernier,  désarçonné  et  pris,  peut  remonter  sur  un  cheval  frais  et  s'enfuir.  La  victoire  resta 
à  Philippe  Auguste:  les  comtes  de  Flandre  et  de  Boulogne  étaient  au  nombre  des  pri- 
sonniers. Une  explosion  de  patriotisme  accueillit  cette  victoire.  Paris  illumina.  Le 
comte  de  Flandre  fut  enfermé  au  Louvre. 

Le  christianisme  avait  été  prêché  vers  la  fin  du  ii"  s.  dans  la  contrée;  dès  le  vir  s., 
s'élevaient  les  premières  abbayes  de  la  région  :  Crespin,  Liessies,  Merville,  détruite  par 
les  Normands;  au  xii*  s.  de  nouvelles  surgirent  :  Vaucelles  à  Crèvecœur  (1151),  Loos 
(1140),  Ravensberg  à  Merkeghem  (1194),  puis  au  xiir  s.  Fontenelle  à  Maing  (ISltî), 
Wœstine  à  Rénescurc  (1217),  Marquette  (1220)  reconstruite  au  xvii'  s. 


I 


u 

H 


NOnD  379 

En  1291,  une  querelle  entre  matelots  anglais  et  français  amena  la  guerre  entre 
Edouard  I"  d'Angleterre  et  Philippe  le  Bel.  Ce  dernier  soutint  les  Écossais  contre 
Edouard  l*',  le  comte  de  Flandre  prit  parti  pour  le  roi  d'Angleterre.  La  paix  une  fois 
signée  entre  les  deux  souverains,  Philippe  le  Bel  voulut  s'emparer  de  la  Flandre.  C'était 
alors  une  riche  contrée;  au  point  de  vue  industriel  et  commercial  elle  était  la  première 
de  l'Europe.  Ses  habitants  fort  nombreux  avaient  conquis  leurs  franchises  et  appuyant 
leur  indépendance  sur  des  milices  communales  bien  exercées  devaient  opposer  une 
résistance  acharnée  aux  projets  de  Philippe  le  Bel.  La  conquête  en  fut  pourtant  facile 
(1500).  Jacques  de  Châtillon  en  fut  nommé  gouverneur.  11  se  fît  bientôt  détester  par  ses 
exactions;  un  soulèvement  éclata  et  des  Français  furent  massacrés.  Philippe  dépêcha 
contre  les  Flamands  une  brillante  armée  commandée  par  Robert  d'Artois.  Les  Flamands 
attendirent  l'ennemi  sous  les  murs  de  Courtrai.  La  cavalerie  française  s'élança  en  droite 
ligne  contre  eux;  mais,  n'ayant  pas  aperçu  un  fossé  large  et  profond  qui  les  séparait, 
elle  culbuta;  les  Flamands  purent  massacrer  à  leur  aise  les  Français.  En  130i  ces  der- 
niers prirent  leur  revanche  et  battirent,  à  Mons-en-Pévèle,  les  Flamands  dont  la  flotte 
était  également  défaite  devant  Ziérikzée.  Philippe  le  Bel  s'arrêta  et  conclut  un  arran- 
gement avec  Robert  de  Béthune,  fils  du  comte  de  Flandre,  en  vertu  duquel  toute  la 
Flandre  française  avec  Lille,  Douai,  Béthune  ferait  partie  du  domaine  royal.  Les  Fla- 
mands ne  subissant  qu'à  regret  la  domination  française,  il  fallut  faire  contre  eux  une 
nouvelle  expédition  en  1314.  La  partie  de  cette  région  restée  indépendante,  ayant  de  la 
sympathie  pour  les  Anglais  avec  lesquels  elle  commerçait,  se  révolta  contre  son  chef, 
le  comte  Louis  I"  de  Nevers,  partisan  de  l'influence  française,  et  le  chassa  de  ses  étals. 
Philippe  de  Valois  prit  sa  cause  en  mains  et  vainquit  sous  Cassel  les  Flamands  qui 
avaient  surpris  les  Français  (1328).  Le  comte  de  Nevers  fut  rétabli  dans  sa  dignité.  En 
1557  Edouard  III  déclare  la  guerre  au  roi  Philippe  VI.  Immédiatement  le  comte  de 
Flandre  fait  arrêter  tous  les  Anglais  présents  dans  ses  états;  par  représailles 
Edouard  III  en  fait  autant  des  Flamands  qui  se  trouvaient  en  Angleterre.  Les  têtes 
s'échauffent.  Les  Flamands,  qui  détestaient  leur  comte,  prennent  pour  chef  le  brasseur 
Artevelde,  de  Gand.  «  Vous  ne  pouvez  vous  passer  des  Anglais;  sans  la  laine  de  leurs 
troupeaux  que  deviendront  vos  métiers?  >  leur  dit-il.  Les  Flamands  convaincus  faci- 
lement se  tournent  vers  les  Anglais.  Artevelde  alla  trop  loin;  il  voulut  leur  faire  recon- 
naître pour  souverain  le  fils  d'Edouard  III.  Ils  le  massacrèrent  après  l'avoir  accusé  do 
les  trahir  (1545).  La  flotte  française,  forte  de  140  vaisseaux,  fut  anéantie  dans  la  rade 
de  l'Écluse  par  la  flotte  anglaise  (1346).  Pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  un  chef  de  com- 
pagnie de  la  région  devint  fameux  :  le  wallon  Eustachc  d'Aubcrchicourt. 

En  I5C9  le  roi  Charles  V  céda  au  duc  de  Bourgogne,  Philippe  le  Hardi,  la  Flandre 
française.  Ce  dernier  prince  épouse  Marguerite  de  Flandre,  riche  héritière  qui  fit  de  lui 
l'un  des  souverains  les  plus  puissants  de  l'Europe  occidentale.  La  mort  du  duc  d'Anjou 
augmenta  encore  ses  domaines.  Le  peuple  de  Gand  s'insurgea  contre  le  comte  de 
Flandre  et  s'entendit  avec  le  peuple  de  Paris  au  sujet  des  franchises  municipales  à 
défendre  en  commun.  Il  prit  pour  chef  Philippe  Artevelde,  fils  de  Jacques  Artevelde.  Le 
duc  de  Bourgogne  rencontra  les  Flamands  à  Roosebecque  où  la  lance  française  eut  faci- 
lement raison  de  leurs  épieux,  !25  000  périrent  sur  le  champ  de  bataille.  Jean  sans  Peur 
hérita  à  son  tour  de  la  Flandre  et  son  mariage  avec  la  fille  du  comte  de  Hollande  lui 
acquit  des  droits  au  Hainaut.  En  1415  il  dut  se  réfugier  en  Flandre,  les  Armagnacs  étant 
devenus  maîtres  de  Paris.  Au  début  du  règne  de  Charles  VII,  la  Flandre  était  acquise  à 
rinfluence  anglaise  grûcc  à  l'alliance  du  duc  Philippe  de  Bourgogne  avec  le  roi  d'Angle- 
terre Henri  VI.  C'était  une  région  encore  plus  florissante  qu'au  siècle  précédent.  Les 
souverains  de  Bourgogne  en  tiraient  d'énormes  revenus  qui  leur  permettaient  de  passer 


CASSEL.  -  Ancien  Ilùlcl  de  Ville  (Musée). 


LILLE.  —  Palais  de  Rihour  (Hôtel  de  Ville). 


I 


382  NORD 

lour  vie  dans  des  finies  somptueuses.  Celle  du  Faisan  donnée  à  Lille  par  le  duc  Philippe 
le  Bon,  pour  lequel  on  construisit  le  palais  de  Riliour,  est  tout  h  fait  typique.  Le  plus 
puissant  des  seigneurs  de  Bourgogne,  Charles  le  Téméraire,  aurait  hien  voulu  troquer 
sa  couronne  ducale  contre  la  couronne  royale,  mais  son  amhilion  ne  put  éti'e  satisfaite 
et  il  vint  mourir  d'une  façon  tragique  sous  les  murs  de  Nancy,  laissant  une  fille  unique, 
Marie,  que  Louis  XI  aurait  bien  voulu  faire  épouser  à  son  fils  malgré  la  disproportion 
d'Age.  De  cette  façon,  il  aurait  mis  la  main  sur  les  états  de  Marie.  Les  Flamands,  qui 
retenaient  la  princesse,  mirent  à  mort  les  deux  conseillers  de  son  père  qui  avaient  traité 
de  celte  union  avec  le  roi  de  France.  Marie,  sans  s'émouvoir,  épousa  en  1-477  Maximih'en 
d'Autriche  auquel  son  père  l'avait  fiancée  de  son  vivant.  La  Flandre  passa  donc  dans  les 
mains  des  Habsbourg.  Elle  se  révolta  bientôt  contre  son  nouveau  prince.  Anne  de 
Beaujeu  soutint  les  Flamands.  Cette  femme  intelligente  réussit  à  marier  son  frère 
Charles  VUI  avec  Anne  de  Bretagne,  mariage  qui  ajouta  le  duché  de  Bretagne  à  la 
France. 

La  Ligue  dite  de  Cambrai  fut  formée  à  Tinstigalion  du  pape  Jules  II  contre  la  Répu- 
blique de  Venise;  le  roi  de  France,  Louis  XII,  y  entra. 

C'est  à  Ardrc^s  que  François  L'  se  rendit  tandis  qu'Henri  VIII  gagna  Guînes  avant 
Tentrevue  du  Camp  du  Drap  d'or.  (Vest  à  Gravelines  que  Charles  Quint  vint  voir 
Henri  VIII  et  sut  mettre  dans  ses  intérêts  le  cardinal  Wolsey,  ministre  du  roi  d'Angle- 
terre. Vaincu  à  Pavie,  François  V'  fut  retenu  prisonnier  à  Madrid  et  y  signa  le  traité  tle 
I'»2(î,  par  lequel  il  renonçait  à  sa  suzeraineté  sur  la  Flandre.  Un  autre  traité  fut  signé 
en  l*»'2î>  à  Cambrai  aux  termes  duquel  on  rendait  au  roi  de  France  ses  deux  lils  pri- 
sonniers et  le  duché  de  Bourgogne.  En  ITûî)  Charles  Quint  traverse  la  France  avec 
l'autorisation  de  François  I"^  pour  aller  chAtier  les  Gantois  révoltés  contre  les  impôts. 
En  ir».M,  quand  Charles  Quint  eut  abdiqiu»  ji  Bruxelles  devant  les  États  de  Flanilre,  les 
Pays-Bas  échurent  à  son  lils  Philippe  IL  Le  trailé  de  Cateau-Cambrésis  (LV>îh  qui  .suivit 
la  trêve  de  Vaucelles,  mit  fin  pendant  trente-cinq  ans  à  la  lutte  qui  divisait  les  d*nix 
maisons  de  France  et  d'Autriche. 

La  Renaissance  a  fourni  de  grands  artistes  dans  cette  région  :  le  peintre  Jean  Bclle- 
gambe,  né  a  Douai.  Jean  de  Bologne,  né  également  à  Douai  (1524-1602),  Jean  (Jossa^rl. 
mort  en  1540,  plus  connu  sous  le  nom  de  Mabuse,  etc.  La  Réforme  pénétra  dans  les 
Pays-Bas  sous  Charles  Quint  qui  fut  impitoyable  pour  les  réformés.  50000  de  ses  habi- 
tants périrent  pour  leur  foi.  Le  pays  supporta  tout,  car  on  lui  avait  laissé  ses  franchises 
comnuinales.  11  n'en  fut  pas  ainsi  sous  Philippe  IL  La  noblesse  écartée  du  iK>uvoir,  la 
présence  de  troupes  espagnoles  sur  le  sol  flamand,  firent  redouter  labolition  des  fran- 
chises. Le  comte  d'Egmont,  gouverneur  de  Flandre,  protesta  avec  les  autres  nobles 
contre  les  abus  de  pouvoir  de  Philippe  II.  Ce  dernier  accorda  une  légère  satisfaction 
aux  Flamands  en  rappelant  son  ministre,  le  cardinal  Granvelle  (1504).  Apres  le  départ 
du  ministre,  la  politique  ne  changea  jïas.  Bientùt  des  excès  furent  commis  contre  les 
catholiques.  L'orage  grondait  et  allait  liienlôt  éclater.  Le  duc  d'Albe  envoyé  par  Phi- 
lippe II  fit  décapiter  le  comte  d'Egmont  et  dix-neuf  autres  seigneurs;  partout  les  prisons 
s'ouvrirent  et  les  bûchers  s'allumèrent.  ISOOO  personnes  périrent  dans  les  supplices. 
Guillaume  de  Nassau,  j)rince  d'Orange  et  son  fils  Maurice  de  Nassau  lullèn^nl  ronlre 
l'Espagne;  la  région  qui  rejirésente  l(»s  départements  du  Nonl  et  du  Pasde-Calais 
accepta  le  gouvernement  de  l'archiduc  Albert  trAutriche,  suggéré  par  Philippe  11  qui 
lui  laissa  ses  privilèges  (»t  sa  lilire  admiiu'stration.  En  1040,  les  Français  avec  les  Hol- 
landais enlevèrent  Diuikerque  aux  Espagnols  qui  reprirent  cette  ville  sous  la  Fronde. 
(^ondé,  passé  au  service  de  l'ennemi,  fut  défait  par  Turenne  h  la  bataille  des  Dunes.  pK*s 
de  Dunkerque  (1058).  La  paix  des  Pyrénées  qui  suivit  nous  donna,  outre  l'Artois,  plii- 


;  I 


LYNDE.  —  ligllbc.  Aiicicii  jubé. 


381  NORD 

sieurs  places  de  la  Flandre  et  du  Luxembourg,  eulrc  autres  Avesnes.  La  frontière  fran- 
çaise reculait  jus(|u*à  TEscaut.  la  Meuse  et  Ja  Moselle.  Vauban  a  assiégé  Gravelines  eu 
l(j58.  Douai  et  Lille  en  1007,  (^ondé.  Aire.  Valenciennes,  Cambrai,  pendant  la  campagne 
de  Holland<».  (l'est  cet  habile  ingénieur  <[ui  a  garni  les  fronts  \.  et  N.-E.  de  la  Franco 
dénués  de  défenses  naturelles  de  toutes  les  citadelles  et  places  fortes  (jue  Ton  a  démo- 
lies dans  ces  dernières  anné(»s  seulement.  Lu  1007  Louis  XIV  pénétra  dans  la  Flandre  à 
la  tète  de  55000  hommes  avec  Turenne  et  Vauban.  II  s'empara  facilement  de  toutes  les 
[)laces  fortes  de  la  région.  Lille  capitula  au  mois  d'août.  Par  le  traité  dAix-la-Chapelle, 
en  1008,  l'Espagne  nous  cédait  queUpu^s  places  fortes  de  la  Flandre,  dont  Lille  et  Douai. 
Au  début  de  l'invasion  de  la  Hollande,  au  lendemain  de  ses  premiers  succès,  Louis  XIV 
aurait  dû  résister  à  Louvois  qui  le  poussait  à  continuer  la  guerre.  On  lui  offrait  en  effet 
la  Flandre  et  le  Hrabant  arrachés  par  la  Hollande  à  l'Espagne.  H  fut  exigeant  et  sou 
and)ilion  le  perdit.  11  dut  évacuer  la  Hollande.  Néanmoins,  son  frère,  Philippe  d'Orléans, 
ayant  battu  les  Hollandais  <mi  1077  près  de  Cassel,  la  paix  fut  signée  en  1078  à  Nimègue. 
Son  ambition  attira  la  coalition  d(^  l'Europe,  et  la  série  des  revers  comment^a.  L«;  duc  de 
Marlborough  et  le  prince  Eugène  battirent  nos  armées  à  Malplaquet  (1707).  L'aniiér  sui- 
vante la  France  est  envahie.  Lille,  assiégé,  capitule  en  décembre;  le  prince  Eugène  prend 
le  Quesnoy,  puis  met  le  siège  devant  Landrecies,  mais  Villars  victorieux  à  Denaîn  «i7li) 
sauve  la   France.   11  réoccupe  Landrecies,  le  Quesnoy,  Douai  et   Bouchain;  le    traité 
d  rtrecht(l7ir))  conserve  à  la  France  ses  concpiètes  tout  en  la  contraignant  à  rnsabler 
le  port  de  Dunkeniue  qui  offusquait  les  Anglais.  La  victoire  de  Fonlenoy  en  1715.  sons 
Louis  XV,  nous  donna  le  Hainaut  et  les  Flandres.  En  17D2,  la  ville  de  Lille  fut  assiégéo 
par  une  armét»  autrichienne  et  bombardée  du  20  septembre  au  7  octobre  :  iOO  maisons 
furent  brûlées,  des  femmes  et  des  enfants  tués  en  grand  nombre,  mais  vaillamment 
défendue  par  la  population  et  les   troupes  de  la  garnison,  ne  put  être  prist».  C't»sl  de 
\'alenciennes  que  partit  Dumouriez  à  la  tète  de  iOOOO  hommes  le  0  novembre  de  la 
même  année  pour  conquérir  la  Belgique  en  (pielqucs  jours.  Les  débris  de  l'année  de  ce 
traître  réunis  au  camp  de  Famars  furent  battus.  Les  AutrichitMis   prirent  (Lomlé   le 
15  juin  1795,  puis  Valenci(Mines  le  ii8  juillet  suivant.  Mais  l'invasion  étrangère  est  liicn- 
tôt  repoussée.  Le  duc  d'York  est  attaqué  par  le  général  Houchard  à  Hondschooh*  et  est 
obligé  de  battre  en  retraite  (8  septembre  1795).  Le  10  octobre  suivant  Tannée  du  Nord 
sous  les  ordres  de  Jourdan  et  de  Carnot  remporte  sur  les  Autrichiens  la  victoin*  de 
Wattignies  ([ui  amène  le  débloquement  de  .Maubeuge.  Puis  les  armées  françaises  pivu- 
nent  l'offensive  et  battent  les  Anglais  à  Tourcoing  (I79i).  L'ennemi  repasse  la  fronlièiv, 
nos  places  nous  sont  rendues  et  le  pays  est  tranquille  juscpfen   1814  et  I8I5,  années 
pendant  les(|U(»lles  les  armées  alliées  le  traversent.  Après  Waterloo,  Louis  XVIII  avait 
gagné  Cambrai  d'où  il  lanç^a  sa  proclamation  aux  Franç^ais.  Valenciennes  et  les  places 
frontières  vers  Strasbourg,  occupées  comme  garantie  de  l'indemnité  de  700  millions  a 
paytM*  aux  alliés,  ne  furent  évacuées  cpie  le  50  novembre  1818. 

Pentlant  la  campagm*  franco-allemande  d(»  1870-71.  le  général  Faidherbe  réorganisai 
renforça  l'armée  du  Nord,  et  a|)rès  la  bataille  de  Pont-Noyelles  gagna  la  vallée  de  la 
»Scarpe;  après  la  bataille  de  Saintyuenlin  il  se  replia  sur  Cambrai. 

Géologie  —  Topographie 

En  traçant  une  ligne  transversale  dans  le  sens  longitudinal  du  département,  c'es>l-à- 
dire  dans  la  direction  N.-O.  à  S.-E.,  on  trouve  d'abord  sur  h»  littoral  un  bourrelet  de 
dunes  dont  la  hauteur  ne  déi)asse  pas  'JO  mètres  avec  une  largeur  maxima  de  2  kilo- 


Xcgalil  Lcquinlicc. 


DOUAI.  —  BefTiui  de  riiùltl  du  Ville. 


386  NORD 

mètres.  Ces  dunes  plantées  d'oyats  séparent  la  région  des  Wateringues  et  des  Moëres 
de  la  mer.  Cette  partie  du  département,  à  l'altitude  moyenne  de  5  mètres,  s'incline  vei-s 
l'intérieur.  A  Bergues  le  niveau  du  sol  est  inférieur  de  i  m.  80  à  celui  de  Dunkcrque.  La 
plaine  flamande  se  présente  ensuite  avec  une  altitude  oscillant  entre  20  et  30  mètres  et 
va  moudr  à  la  rive  g.  de  l'Escaut  et  à  la  vallée  marécageuse  de  la  Sensée.  Elle  renferme 
quelques  collines  isolées  :  le  Mont  de  Watten  (72  m.)  près  de  la  ville  du  même  nom, 
dominant  le  point  de  jonction  du  canal  de  la  Colme  avec  l'Aa  canalisée;  le  Mont  des 
Récollets  (140  m.)  et  son  voisin  le  Mont-Cassel  (163  m.).  Du  point  culminant  de  ce  der- 
nier qui  porte  sur  ses  flancs  une  douzaine  de  moulins  à  vent,  l'horizon  visible  embrassa 
469  communes;  on  aperçoit  la  côte  anglaise,  Boulogne,  Calais,  Dunkcrque,  Ostcnde, 
Bruges,  Douai,  etc.  Trois  autres  se  trouvent  encore  au  N.-O.  de  Bailleul;  ce  sont  :  le 
Mont  des  Cats  (158  m.),  celui  de  Bœsclièpe  (157  m.)  et  enfin  le  Mont  Noir  (I3i  m.)  à  cheval 
sur  la  frontière  franco-belge.  Au  delà  de  l'Escaut,  le  sol  se  relève  et  devient  plus  acci- 
denté; c'est  dans  cette  région,  commencement  de  l'Ardenne,  qu'il  faut  aller  chercher  !<• 
point  culminant  du  département  (266  m.),  dans  le  bois  Saint-Hubert,  non  loin  de  In  gare 
d'Anor;  tout  le  long  de  la  frontière  belge,  l'altitude  de  200  mètres  est  souvent  dépassée 
dans  les  cantons  de  Trélon  et  de  Solre-le-Chàteau.  Le  Cambrésis,  au  S.-O.  du  dépar- 
tement, entre  la  plaine  flamande  et  l'Ardenne,  est  une  région  particulière  dont  les  collines 
rejoignant  celles  de  la  Picardie  et  de  l'Artois  ont  une  hauteur  variant  entre  iOO  mètivs 
et  150  mètres. 

Quant  à  la  nature  du  sol,  on  trouve  dans  les  Wateringues  des  argiles  et  des  sables  de 
formation  marine,  puis  de  la  tourbe  grossière,  enfin  des  sables  marins  d'une  assez 
grande  épaisseur.  Le  territoire  qu'elles  forment  comprend  les  terrains  situés  dans 
l'arrondissement  de  Dunkerque,  entre  les  dunes  longeant  la  mer,  la  frontière  belge,  la 
vallée  de  Loo  et  le  département  du  Pas-de-Calais.  Il  est  divisé  en  quatre  secHons.  Lo 
premier  dessèchement  en  fut  commencé  en  1159  sous  les  comtes  de  Flandre.  Dans  ce 
curieux  pays,  de  3  mètres  en  moyenne  en  contre-bas  des  plus  hautes  marées,  et  qui  a 
été  inondé  sept  fois  de  1824  à  1878,  on  est  parvenu  à  prévenir  la  formation  de  nouveaux 
marais  et  à  ouvrir  des  canaux  qui  servent  tout  h  la  fois  à  l'irrigation,  à  la  navigation  et 
au  dessèchement.  Les  moCres  sont  plus  basses  que  les  wateringues,  et  leur  d<*ssérhr- 
ment  se  fait  par  des  appareils  primitifs  :  vis  d'Archimède  mues  par  des  moulins  à  vent 
ou  des  machines  à  vapeur.  Leur  surface  est  de  2  300  hectares,  traversée  par  les  canaux 
des  Glaises,  des  Moôres,  des  Chats  et  le  Zeegracht,  d'une  largeur  mininia  de  10  mètres 
et  dont  le  développement  total  atteint  180  kilomètres. 

Dans  les  vallées  de  l'Escaut  et  de  ses  affluents,  de  la  rive  dr.  de  la  Deûle,  de  la  Marcq 
et  au  S.  de  Lille,  le  sous-sol  est  constitué  par  la  craie.  Dans  le  riche  bassin  mint«>r  du 
Nord,  le  terrain  carbonifère  est  recouvert  par  d'autres  terrains  de  formation  poslé- 
rieure  dont  l'épaisseur  est  très  variable  :  4  à  5  mètres  à  la  frontière  belge  près  de  Bon- 
secours;  25  à  40  mètres  à  Vieux-Condé  et  Fresnes;  70  à  100  mètres  à  Anzin,  Denain, 
Abscon;  240  mètres  enfin  à  l'Écluse  de  la  Folie,  sur  l'Escaut.  On  trouve  sous  la  couche 
de  terre  végétale  des  vallées  un  terrain  dalluvion  avec  sables,  tourbe  et  gravier  dont 
l'épaisseur  atteint  quelquefois  13  mètres;  puis  viennent  encore  au-dessous  des  aririh*s 
tertiaires,  de  la  craie,  enfin  le  terrain  houiller  constitué  de  deux  roches  principales,  le 
schiste  argihuix  et  le  grès,  entre  lesquelles  se  trouvent  encaissées  les  couches  de  houille 
dont  la  direction  générale  est  S.-O.  à  N.-E.  avec  inclinaison  N.-S, 

Les  roches  les  plus  anciennes  se  trouvent  dans  l'arrondissement  d'Avesnes,  contnV 
faisant  partie  du  système  sclusteux  des  Ardennes,  longue  suite  de  terrasses  uniformes 
semblables  à  un  bastion  détaché,  coupées  de  vallées  profondes,  couvertes  de  bruyères 
et  de  grandes  forêts. 


0. 

I 

< 
o 


590  NORD 

celui  de  Mardyck.  Sa  surface  est  de  54  hectares,  70  ares.  Le  cnenal  de  950  mètres  de  lon- 
gueur aboutit  au  milieu  de  la  rade.  Entre  les  deux  jetées  sa  largeur  a  6X6  portée  en  1898 
à  150  mètres;  en  face  du  phare  elle  atteint  210  mètres.  Le  port  possède  4 écluses,  dont 
Tune,  récluse  Trystram,  a  2t0  mètres  de  long,  25  mètres  de  largeur  el  1 1  mètres  de  pro- 
fondeur dans  les  vives  eaux  ordinaires.  Outre  son  avant-port  de  1 500  mètres  de  longueur, 
il  possède  7  bassins  à  flot  :  du  Commerce,  de  la  Marine,  de  TArrière-port,  Darses  n"  1 
et  2  et  bassin  d'évolution,  Darses  n*'  3  et  4  et  bassin  d'évolution  (les  4  darses  réunies 
forment  le  bassin  de  Freycinet),  4  formes  de  radoub,  un  slip-way  ou  appareil  pour  le 
hissage  à  terre  des  navires  mesurant  jusqu'à  75  mètres  de  longueur  et  dont  le  poids  ne 
dépasse  pas  i  000  tonnes,  un  ponton  et  un  gril  de  carénage,  30  grues  fixes  à  bras  et  à 
vapeur,  24  grues  roulantes,  des  hangars,  magasins  généraux  et  entrepôts,  des  services 
de  pilotage,  de  lamanage,  de  bateaux  d'aide,  enfin  un  Établissement  central  concentrant 
iur  un  seul  point  du  port  la  plus  grande  partie  des  services  avec  lesquels  le  commerce 
fuaritime  entretient  des  rapports  de  tous  les  instants  :  douane,  chambre  de  commei'ce, 
musée  commercial,  chambres  syndicales,  postes,  télégraphe,  etc.  Sa  rade  est  une  bonne 
rade  foraine  avec  une  profondeur  plus  que  suffisante  pour  les  plus  gros  navires  avec  un 
balisage  excellent  à  l'O.  et  à  l'E.  de  14  bouées  indiquant  le  passage  entre  les  bancs  du 
large.  Les  péniches  arrivent  par  le  canal  de  Bourbourg,  celui  de  Bergues,  desservant  la 
Haute  et  la  Basse  Colme,  celui  de  Furnes,  commun  avec  la  Belgique.  Le  canal  de  l'île 
Jeanty  est  plutôt  un  bassin  de  navigation  fluviale  communiquant  avec  les  canaux  de 
l'intérieur  d'une  part  et  avec  les  bassins  de  l'O.  d'autre  part.  Dunkerque,  le  5'  port  de 
France,  tient  la  tète  parmi  tous  les  ports  d'Europe  pour  l'importation  des  laines  de  la 
Plata  (188150  balles  en  1896-97)  et  pour  la  pèche  de  la  morue  en  Islande  (il  arme  une 
centaine  de  bateaux  par  an).  La  défense  mobile  comprend  1  aviso-torpilleur,  i  canon- 
nière cuirassée,  2  torpilleurs  de  1"  classe,  2  de  2*  classe  et  2  de  réserve.  Au  delà  de  Dun- 
kerque est  Saint-Pol-sur-Mer  où  a  été  installé  un  sanatorium  pour  les  enfants  scro- 
fuleux  de  la  région.  La  plage  s'y  recouvre  des  boues  et  vases  draguées  dans  le  port  de 
Dunkerque.  En  poursuivant,  on  trouve  Fort-Mardyck  et  Mardyck  habités  exclusivement 
par  des  marins  pêcheurs  s'adonnant  à  la  pèche  de  la  morue  en  Islande  ou  à  la  pêche 
côlière,  dans  les  moments  de  liberté  que  leur  laisse  la  première.  Loon-Plage  et  Pelit- 
Fort-Philippe  sont  de  petites  plages  balnéaires  fort  paisibles  mais  peu  importantes.  La 
dernière  est  appuyée  sur  la  droite  du  chenal  en  maçonnerie  qui  accompagne  TAa  cana- 
lisée et  fait  communiquer  Gravelines  avec  la  mer  du  Nord.  Gravelines,  place  forte  et 
port  important  est  à  2  kilomètres  de  l'embouchure  delVla,  rivière  très  poissonneuse.  Au 
delà  de  la  plage  de  Grand-Fort-Philippe  qui  occupe  la  gauche  du  chenal,  on  entre  dans 
le  département  du  Pas-de-Calais. 

Marais  et  Étangs.  La  vallée  de  la  Colme,  celles  de  la  Scarpe  et  de  la  Sensée  sont 
surtout  marécageuses;  la  première  renferme  des  tourbières  inexploitées.  Comme  étangs, 
on  peut  citer  celui  de  la  Folie  près  de  Trélon,  les  étangs  du  Milourd^  de  la  Galopene  et 
les  deux  étangs  d'Anor,  tous  les  quatre  alimentés  par  le  rû  d'Anor  qui  naît  en  Belgique. 

Sources  minérales.  Il  y  a  une  source  thermale  qui  sourd  au  pied  de  la  Tour  César 
à  Condé-sur-Escaut.  Les  plus  importantes  sont  les  cinq  sources  sulfatées  calciques  qui 
se  trouvent  dans  un  enclos  à  4  kilomètres  de  Saint-Amand,  ainsi  que  la  source  sulfu- 
reuse dite  €  la  Croisette  »,  déjà  connue  du  temps  des  Romains. 

CANAUX.  De  tous  les  départements  français,  c'est  le  mieux  doté  au  point  de  vue  ilc^ 
voies  navigables  artificielles.  On  peut  diviser  ces  voies  en  trois  catégories  :  1*  Ligne  tfe 
CEscaut  à  la  met*  du  Nonl,  desservant  les  bassins  houillers,  les  établissements  indus- 
triels, agricoles,  commerciaux,  et  les  ports  de  Calais,  Gravelines  et  Dunkerque;  2*  Em- 
branchement  vers  Lille,  Roubaix  et  Tourcoing,  desservant  la  région  industrielle  de  Lille, 


Bégalif  îleurdein  Frèrer 


DUNKERQUE.  -  ÉgH^^e  Saint  Éloi. 


Vuf  (Jii  port. 


Négalir  Dcisart. 


SAIN  r-AMAND  LES DAUX.  -  Façudc  de  lanciennc  ùglise  abbatiale. 


NORD  395 

reliant  les  houillères  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais  «ivor  le  Contre  et  la  Belgique; 
iî*  Embranchements  divei^s  desservant  des  intércMs  locaux  ou  pénétrant  en  Belgique. 

!•  Canaf  de  Sai«/-OMcna*îi,  partie  comprise  entre  Ossu  el  (Cambrai 20  kil. 

Escaut  canalisé  (par  Erre,  Iwuy,  Etrun),  de  Cambrai  à  Etrun 12    - 

Canai  de  la  Sensée,  de  TEscaut  au  confluent  de  la  Scarpc 25    - 

Scarpe  moyenne,  du  canal  de  la  Sensée  au  canal  de  la  Deùle 7    - 

Dérivation  de  la  Scarpe  autour  de  Doiuii,  du  confluent  du  canal  de  la  Sensée  et  de  la 

Scarpe  au  canal  delà  Deùle 8    - 

Cawa/ de  ta //aufc-Ocii/c  (de  la  Scarpe  au  canal  d'Aire) 26    - 

Canal  d^Aire,  depuis  le  canal  de  la  Deùle  à  Bauvin  jusqu'au  canal  de  XeulTossé  à  Aire- 

sur-la-Lys 44    • 

Cana/ de  iVeM/fosse,  depuis  la  Lys  à  Aire  jusqu'à  TAa  ù  Saint-Orne r 18    - 

iîioiVrc  d*i4a,  de  Saint-Omer  à  Gravelines 29    • 

Oiua/ de  BourftoMr(7,  depuis  l'Aa  jusqu'à  Dunkerque 21     - 

Canal  de  Calais  et  ses  embranchements  jusqu'à  l'écluse  de  la  Citadelle  à  Calais  (P.-de-C.)-     i"»     - 
2»  Canal  de  la  Deùle,  partie  conq)rise  entre  le  canal  d'Aire  et  le  confluent  du  canal  de 

Roubaix  (y  compris  la  branche  de  Seclin) 51     • 

Canal  de  Roubaix,  depuis  la  Deùle  jusqu'à  la  frontière  belge  (y  compris  les  embran- 
chements de  Croix  et  de  Tourcoing) 2i    » 

3»  Canal  de  la  Sambre  à  VOise,  de  Landrecies  à  la  frontière  de  l'Aisne l.>,  200 

Canal  de  la  Sambre  ou  Sambre  canalisée  (de  Landrecies  à  la  frontière  belge) 59    • 

Canal  de  V Escaut  ou  Escaut  canalisé,  d'Étrun  à  Condé,  par  Valenciennes 35    - 

Canal  de  Condé  à  Mons,  de  Condé  à  la  frontière  française 5    - 

Canal  du  Jard,  accompagne  l'Escaut  (de  Condé  jusqu'en  amont  de  Flines) 10^  600 

Scarpe  supérieure,  de  l'origine  de  la  Scarpe  navigable  à  Arras  jusqu'au  canal  de  la 

Sensée  (dessert  Arras  et  une  vallée  riche  et  peuplée,  industrielle  et  agricole)  (P.-de-C).    23    • 
Scarpe  inférieure^  depuis  son   origine  à  Douai  jusqu'à  l'Escaut  (réunit  la  ligne  de 

jonction  de  l'Escaut  à  la  mer,  à  la  ligne  de  navigation  de  Paris  à  la  frontière  belge).    56    - 
Canal  de  Lens,  de  Lens  à  Courrières  (dessert  les  mines  de  Liévin,  Courrières  et  Carvin) 

(P.-de-C.) 11     - 

Canal  de  la  Basse-Deùle,  bordé  d'usines,  depuis  le  canal  de  Houbaix  jusqu'à  la  Lys  à 

Deulemont 15    • 

Bivière  de  la  Lawe,  du  canal  d'Aire  à  Béthune  jusqu'à  la  Lys  (trafic  faible)  (P.-de-C).    18    • 
Rivière  de  la  Lys,  depuis    Aire   jusqu'à    la    frontière    belge  à    Menin  (nombreuses 

industries  et  denrées  agricoles) 72    • 

Canaux  d^lfazefjrouck,  comprenant  le  canal  d'Hazebrouck  (5^778),  la  rivière  de  la 
Bourre  (7',6iO)  et  les  canaux  de  la  Nieppe  (9^550)  et  de  Préavin  (2^181)  (exploitation 

des  bois  de  la  forêt  de  Nieppe  et  produits  agricoles) 25    » 

Canal  de  la  Colme^  divisé  en  canal  de  la  Haute-Colme  (depuis  la  rivière  d'Aa  jusqu'à 
Bergues)  et  en  canal  de  la  Basse  Colme  (depuis  Bergues  jusqu'à  la  frontière  belge), 
dessert  les  industries  locales,  a  un  trafic  agricole  local  et  envoie  un  petit  embran- 
chement à  Hondschoote 38    • 

Canal  de  Bergues  à  Dunkerque 8     » 

Oma/ de  Fume»,  de  Dunkerque  à  la  frontière  belge 13    • 

L'ensemble  de  ces  canaux  possède  un  trafic  énorme  consistant  surtout  en  combus- 
tibles minéraux,  produits  agricoles,  matériaux  de  construction,  bois,  engrais,  produits 
industriels  et  métallurgiques,  etc.  Les  divers  bateaux  qui  y  circulent  sont  :  la  bvUmdre 
ou  péniche  à  bouts  carrés,  à  fond  plat  et  arrondie  aux  angles;  le  bateau  bclr/e,  analogue 
au  précédent,  mais  avec  le  devant  et  l'arrière  pointus;  le  bateau  d' Arras,  analogue  à  la 
bélandre,  mais  avec  un  plat-bord  plus  creux;  le  bateau  dit  suivant,  ponté,  plus  large  en 
h^ut  qu'en  bas,  avec  Pavant  pointu;  le  bateau  houllois  ou  guinois,  ponté,  employé  pour 
la  navigation  locale,  le  houllois  est  plus  large  en  haut  (pieu  bas,  élancé  aux  deux  extré- 
mités. Tous  ces  bateaux  sont  remorqués  soit  par  des  chevaux  de  halage,  soit  par  des 


CONDt:  SUU-tSCAUT.  -  Aucica  cliaicau. 


N  ()  R  T) 


307 


bateaux  à  vapeur  à  hélice.  La  Iraction  électrifjue  est  même  établie  sur  quelques  canaux 
comme  ceux  d'Aire,  de  la  Haute-Deûle.  de  la  Sensée,  etc. 

La  distance  de  Dunkerque  à  Paris,  -474  kilomètres,  est  franchie  en  moyenne  dans  un 
délai  d'un  mois. 

Climat 

Le  cb'mat  du  déparlement  est  surtout  humide  :  cela  tient  à  la  proximité  de  la  mer,  an 
peu  d'élévation  du  sol  et  à  la  fréquence  des  vents  N.-O.,  O.  et  S.-O.  qui  soufflent  prescpie 
constamment.  Il  ressemble  bien  plus  au  climat  votujien  dans  sa  partie  orientale  (arron- 
dissement d'Avesnes)  et  au  climat  sêq^ianien  dans  le  reste  du  département.  Le  froid  <*sl 
en  effet  plus  intense  qu'ailleurs  dans  la  région  plus  élevée  qui  conline  aux  Ardenm»s  el 
appartient  au  bassin  de  la  Sambre.  La  hauteiu*  de  la  pluie  est  d'autant  [)lus  considérabh» 
que  l'on  s'éloigne  le  plus  du  littoral  de  la  nier  i\\\  Nord;  il  pleut  moins  souvent  toute- 
fois dans  Test  du  département  qu'au  bord  de  la  mer.  La  moyenne  de  la  hauteur  des 
pluies  dans  le  Nord  est  inférieure  à  la  uïoyenne  de  la  hauteur  totale  <ie  la  FrniuM», 
0"(î9  au  lieu  de  0"77.  La  plus  belle  saison  est  l'autonnu':  il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pas  de 
printemps,  l'été  y  est  fort  variable.  L'hiver,  sans  être  bien  rigoureux,  est  désagréable» 
parce  qu'il  est  pluvieux,  surtout  dans  le  centre  du  déparlement:  il  pleut  à  Lille  pendnnt 
la  moitié  de  l'année  prescpie.  La  lumière  n'y  est  jamais  bien  transparenle.  l«»s  ciels  soid 
constamment  gris,  ce  qui  influe  sur  les  tempéraments  el  les  caractères.  La  joie  n'y 
éclate  pas  en  transports  bruyants,  on  y  travaille  beaucoup.  Ce  climat  débilitant  appelle 
des  repas  plus  nombreux  et  plus  substantiels:  on  ne  doit  donc  pas  être  surpris  des 
tables  si  plantureuses  des  Flamands. 


Divisions  administratives 

fiTF.NDi'K  :  570.986  hccUu'cs. 
PopiLATioN  (1H07)  :  1.826.661  habitants. 

AiTonilIssomenU  Cantons                  Conimuncs 

Préfecture    :    Lille I  'li)  129 

/  Avesnes 1  10  \U7i 

i  Cnnihiuii 1  7  119 

Sous-          1  Douai 1  6  66 

Préfectures   J  UHnkerqne 1  7  65 

I  Hazebruuek 1  7  55 

»    Vnlenruninea I  8  82 

Total.   .    ^      ToUil.   .     r»5         Total.   .     667 
Liste  des  c-\ntons 
Lille, .  .    .     Armcntièi'os,  La  Bassée,  Cysoing,  Hauhourdin,  Lannoy,  Lille-r.onlrf»,  Lillo  K., 

Lille  S..  Lille  S.-E.,  Lille  S.-O.,  Lille  N.,   Lille   N.-E.,  Lille  ()..   Ponl-à-Mairq. 

(Juesnoy-sur-Deùle,  Rouhaix  E..  Houbaix  O.,  Seclin,  Tourcoing  N.,  Tourcoing  S. 
A^esnea.  .   .   .     Avesnes  N..  Avesnes  S.,  Bavai,  Fierlaimonl,Landrecies,  Maubeuge.  LeOuesnoy  E.. 

Le  Quesnoy  O.,  SoIre-le-Chàteau.  Trélon. 
Cambmi.  .   .   .     (Cambrai  E.,  Cambrai  O.,  Caniières.  le  Cateau,  Clary,  Marcoiiig,  Solesmes. 

/>oti<ii Arleux,  Douai  N.,  Douai  S.,  Douai  O.,  Marchiennes.  Orchies. 

I/itnkerque..   .     Bergues,  Bourbourg,  Dunkerque  E.,  Dunkerque   ().,  (îravelines,  Hondscboole, 

Wormboudt. 
iîazehrouek .   .     Bailleul  N.-E.,  Bailleul  S.-O.,  Cassel,  Ilazebrouck  N.,   Hazebrouck  S.,  Merville, 

Steenvoorde. 
V'alenciennes. .     SaintAmand    (rive    dr.).    Sainl-Aniand    (rive    g.),    Bouchain,    Condé-sur  Escaut, 

Denain,  Valenciennes  E.,  Valericiennes  N.,  Valenciennes  S. 


Y. 


399 

Cultes 

Culte  catholique.  Archevêché  :  Cambrai.  Évèché  créé  au  ii'  s.,  érigé  en  archevêché 
en  1559;  en  1790  il  perd  son  titre  de  métropole  qu'il  ne  reprend  qu'en  1841.  Le  diocèse  ne 
comprend  que  le  département  du  Nord.  Il  compte  H?  cures,  509  succursales,  157  vica- 
riats. Il  a  un  séminaire  académique  à  Lille,  un  séminaire  diocésain  à  Cambrai  (1772- 
1857),  un  séminaire  de  philosophie  à  Solesmes  (188(j),  une  école  apostolique  à  Loos.  Les 
communautés  religieuses  des  deux  sexes  sont  fort  nombreuses,  dirigeant  un  très  grand 
nombre  d'institutions  de  garçons  et  de  filles.  Le  catholicisme,  très  répandu  dans  la 
région,  est  la  religion  de  la  presque  totalité  des  habitants;  le  clergé  y  est  puissant.  Les 
principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-D.  de  la  Treille,  fondée  en  1060,  brûlée  et  recon- 
struite à  différentes  époques,  et  N.-D.  de  Réconciliation  à  Lille;  N.-I).  des  Affligés  et 
N.-D.  du  Saint-Cordon  à  Valenciennes;  \.-D.  des  Dunes  à  Dunkerque;  N.-D.  de  Gn\ce  à 
Cambrai;  N.-D.  des  Affligés  au  Sart,  près  de  Merville;  N.-D.  des  Miracles  à  Bourbourg; 
N.-D.  de  Grâce  à  Loos;  N.-D.  de  la  Marlière  à  Tourcoing;  N.-D.  de  Mar[>ent  à  Marpenl; 
N.-D.  de  Miséricorde  à  Gœulzin;  N.-D.  de  Foi  à  Gravelines;  N.-D.  de  Grâce  à  Castres; 
N.-D.  de  Bon-Secours  à  Baives,  et  N.-D.  de  Pitié  à  la  Bassée. 

Culte  protestant.  Lille  possède  un  consistoire  de  l'Église  réformée  de  France 
comprenant,  dans  toute  l'étendue  du  département,  neuf  sections.  Le  culte  anglican  a 
des  ministres  à  Lille,  Roubaix,  Croix  et  Malo-les-Bains. 

Culte  Israélite.  Les  Israélites,  peu  nombreux  dans  ce  département,  ont  un  consis- 
toire à  Lille  avec  une  synagogue,  un  temple  à  Roubaix,  un  ministre  officiant  à  Dun- 
kerque et  à  Valenciennes.  La  circonscription  de  Lille  comprend  les  7  déi)artements  du 
Nord,  du  Pas-de-Calais,  de  la  Somme,  de  l'Oise,  de  l'Aisne,  des  Ardennes,  de 
la  Marne. 

Armée 

Ce  département  appartient  à  la  première  région  militaire  et  fait  partie  du  1"  corps 
d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Lille;  il  comprend  5  subdivisions  de  région  :  Lille,  Valen- 
ciennes, Cambrai,  Avesnes  et  Dunkerque. 

Aves nés  possède  1  régiment  d'infanterie;  Bergues,  1  bataillon  d'infanterie;  Bou- 
chaîn,  1  bataillon  d'infanterie;  Cambrai,  I  régiment  d'infanterie  et  1  régiment  de 
cavalerie  (cuirassiers)  ne  faisant  pas  partie  du  corps  d'armée;  Condé-sur-Escaut, 
2  bataillons  d'infanterie;  Douai,  'i  régiments  d'artillerie  et  1  compagnie  d'ouvriers 
d'artillerie;  Dunkerque,  i  régiment  d'infanterie;  Gravelines,  '2  compagnies  d'infan- 
terie; Landrecies,  1  bataillon  d'infanterie;  Lille,  1  régiment  d'infanterie,  1  bataillon 
de  chasseurs  à  pied  ne  faisant  pas  partie  du  corps  d'armée,  1  régiment  de  chasseurs  à 
cheval,  1  bataillon  d'artillerie  à  pied  ne  faisant  pas  partie  du  corps  d'armée,  1  escadron 
du  train  des  équipages,  1  section  de  secrétaires  d'état-major  et  du  recrutement,  1  section 
de  commis  et  ouvriers  militaires  d'administration,  1  section  d'infirmiers  militaires; 
Maubeuge,  I  régiment  d'infanterie  et  1  bataillon  d'artillerie  à  pied  ne  faisant  pas 
partie  du  corps  d'armée;  Le  Quesnoy,  1  régiment  d'infanterie;  Valenciennes  enfin, 
1  régiment  d'infanterie  et  1  escadron  de  cavalerie  (cuirassiers). 

Le  département  ressortit  à  la  T"  légion  de  gendarmerie. 

Ouvrages  militaires.  Les  deux  seules  places  fortes  sur  la  côte  de  la  mer  du  Nord 
sont:  Dunkerque,  défendu  à  l'E.  par  le  fort  des  Dunes,  les  forts  sans  importance 
Louis  et  François  le  long  du  canal  de  Bergues  et  la  batterie  de  Fort-Mardyck  à  10.,  et 
Gravelines,  sur  la  rive  dr.  de  l'Aa,  qui  possède  une  double  enceinte.  Sur  la  frontière, 


400  NORD 

on  trouve  la  place  do  Bergiies,  celle  de  Lille  aujourd'hui  déclassée  et  dont  on  va 
démolir  la  partie  E.  de  l'enceinte  (Lille  est  en  outre  défendu  par  les  forts  de  Bondues, 
Monsen-Barœul,  Sainghin,  Seclin,  Englos,  Préniesques et  Vert-Galant),  enfin  les  places 
de  Condé-sur-Escaut,  du  Quesnoy  et  de  Maubeuge.  Le  camp  retranché  de  Maubeuge  est 
défendu  par  les  forts  de  Grevaux,  Leveau,  Mairieux  et  Assevent  sur  la  rive  g.  de  la 
Sambre  et  les  forts  de  Cerfontaine,  Bourdiau  et  Hautmont  sur  la  rive  dr. 
Au  point  de  vue  maritime,  il  ressortit  au  1"  arrondissement  (Cherbourg). 

Justice 

11  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Douai  qui  exerce  sa  juridiction  sur  les  dépar- 
teuïents  du  Nord  et  du  Pas-de-Calaîs.  La  cour  d'assises  se  tient  à  Douai.  11  y  a  en 
outre  1  Tribunal  de  V*  instance  à  Avesnes,  Cambrai,  Douai,  Dunkerque,  Hazebrouck, 
Lille  et  Valenriennes;  1  Tribunal  de  Commerce  à  Cambrai,  Dunkerque,  Lille,  Ruii- 
baix,  Tourcoing,  Valenciennes;  1  Conseil  de  Prud'hommes  à  Armenlières,  Cani 
brai.  Douai,  Dunkerque,  Hazebrouck,  Lille,  Maubeuge,  Houbaix,  Tourcoing,  Valen- 
ciennes. De  plus  Lille-,  quoique  formant  8  cantons,  n'a  que  5  Justices  de  paix;  il  s'en 
trouve  également  1  dans  chacun  des  57  autres  cantons. 

Instruction   publique 

Le  département  ressortit  à  TAcadémie  de  Lille. 

L'enseignement  supérieur  y  est  très  largement  distribué  par  l'Université  de  Lille 
et  les  Facultés  catholiques  de  Lille. 

L'Université  possède  les  Facultés  de  droit,  de  lettres,  de  sciences,  de  médecine 
et  de  pharmacie.  Ces  difTérentes  Facultés  font  des  cours  complémentaires  et  donnent 
des  conférences. 

Les  Facultés  catholiques  comprennent  les  Facultés  libres  de  théologie,  de  droit,  de 
médecine  et  de  pharmacie,  de  lettres,  de  sciences  et  TÉcole  des  Hautes 
Études  industrielles  (Saint- .Michel)  avec  un  conseil  d»»  perfectionnement  compivnant 
des  grands  industriels  de  la  région.  Elles  possèdent  également  une  section  des  Sciences 
sociales  et  politiques  où  les  professeurs  de  Facultés  font  des  conférences  el  pro- 
fessent des  cours. 

L'enseignement  secondaire  comprend  pour  les  garçons  :  les  lycées  de  Douai,  Lille 
(lycée  Faidherbe),  Tourcoing,  Valenciennes;  les  collèges  dWrmenlières,  Av^t^n-^, 
Cambrai,  Cassel,  le  Cateau,  Condé-sur-Escaut.  Dunkerque  (collège  Jean-F^:n  i  M:im 
beuge,  Le  Quesnoy,  Saint-Amand-les-Eaux;  pour  les  filles  :  les  collèges  d'Arniratii  n*^, 
Cambrai  (collège  Fénelon).  Douai,  Lille  (collège  Fénelon  avec  ses  5  écoles  jinmaln*^ 
annexées  :  Florian,  Sévigné.  Legouvé),  Valenciennes.  En  outre  Tourcoing  pr>sM**rle  ûv^ 
cours  secondaires  municipaux,  il  y  a  des  établissements  libres  à  Annrtiiirn*** 
Bailleul,  Bantigny,  Bavai,  Bergues,  Cambrai,  Douai  Ci),  Dunkerque,  Estaires,  Fojirniie*. 
Gondecourt,  Hazebrouck  (ti),  La  Bassée,  Lille  (7),  Loos,  Marcq-en-Barœul  M»-r\^tî*' 
Houbaix,  Sainghin,  Saint-Amand-les-Eaux,  Somain,  Tourcoing,  Valenciennes.  De  plui. 
Cambrai  possède  1  petit  séminaire. 

-L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  lEcole  normale  d'instituteurs 
(avec  école  annexe)  et  à  l'École  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe)  de 
Douai.  Armenlières  possède  une  École  nationale  professionnelle.  11  y  a  des 
Écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Denain^  Douai,  Fournes,  Haubourdin,  ' 


/^ 


k 


>i3 


CAMBRAI.  —  Porlc  Nolre-Dume. 
{La  façade  seule^  eans  le  loit^  a  cle  conservée.) 


CONDt;  SLIVLSCAUT.  -  Aucicu  chaicau. 


NORD  507 

bateaux  à  vapeur  à  hélice.  La  traction  éleclriciue  est  iru^me  étar)lie  sur  quelques  canaux 
comme  ceux  d'Aire,  de  la  Haute-Deûle.  de  la  Sensée,  etc. 

La  dislance  de  Duukerque  à  Paris,  -474  kilomèlres,  est  franchie  en  moyenne  dans  un 
délai  d'un  mois. 

Climat 

Le  climat  dn  département  est  surtout  humide  :  cela  tient  à  la  proximité  de  la  mer,  au 
peu  d'élévation  du  sol  et  à  la  fréquence  des  vents  N.-O.,  O.  et  S.-O.  qui  soufflent  |)resqiie 
constamment.  Il  ressemble  bien  plus  au  climat  î'o.svytVn  dans  sa  partie  orientale  (arron- 
dissement d'Avesnes)  et  au  climat  s*'(ptanien  dans  le  reste  du  département.  Le  froid  est 
en  effet  plus  intense  qu'ailleurs  dans  la  région  plus  élevée  qui  confine  aux  Ardennes  et 
appartient  au  bassin  de  la  Sandjre.  La  hauteiw  de  la  pluie  est  d'autant  plus  considérable 
que  Ton  s'éloigne  le  plus  du  littoral  de  la  mer  du  Nord:  il  |)leut  moins  souvent  toute- 
fois dans  l'est  du  département  qu'au  bord  de  la  mer.  La  moyenne  <ie  la  hauteur  des 
pluies  dans  le  Nord  est  inférieure  à  la  moyenne  de  la  hauteur  totale  «le  la  France». 
0*09  au  lieu  de  0"77.  La  plus  belle  saison  est  rautomne:  il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pas  de 
printemps,  Tété  y  est  fort  variable.  L'hiver,  sans  être  bien  rigoureux,  est  désagréabh» 
parce  qu'il  est  pluvieux,  surtout  dans  le  centre  du  département:  il  pleut  à  Lille  pendant 
la  moitié  de  l'année  prescpie.  La  lumière  n'y  <»st  jamais  bien  transparente.  I<»s  ciels  sont 
constamment  gris,  ce  qui  influe  sur  les  tempéraments  et  les  caractères.  La  joie  n'y 
éclate  pas  en  transports  bruyants,  on  y  travaille  beaucoup.  Ce  climat  débilitant  appelle 
des  repas  plus  nombreux  et  {dus  substantiels:  on  ne  doit  donc  pas  être  surpris  des 
tables  si  plantureuses  des  Flamands. 

Divisions  administratives 

Étendie  :  570.986  liccUïros. 
P(>Pi:i.ATiON  (1897)  :  L826.66I  hahitonls. 

AiTontlissemeiils  (fanions  Coinmuni'H 

Préfecture    :    Lille I  20  129 

;  Aoesttipsi 1  10  l.M 

y  (Uimhrai 1  7  119 

Sous-  1  Douai 1  6  06 

Préfectures  J  Dunkenpie 1  7  Or> 

I  Hazebrouck 1  7  r>'> 

.    Vahyirieiinea 1  8  82 

Total.   .    "T"      Total.   .    05         Total.   .     r»fi7 
Liste  des  cantons 

Lille Armentières,  La  Bassée,  Cysoing,  Haubourdin,  Lannoy,  Lille-Onire,  Lille  K., 

Lille  S.,  Lille  S.-E.,  Lille  S.-O.,  Lille  N..   Lille   N.-E..  Lille  ()..   Ponl-à-Marcci, 

Quesnoy-sur-Deùle,  Rouhaix  E.,  Houbaix  O..  Soclin,  Tourcoing  N.,  Tourcoing  S. 

Aresnes.  .   .   .    Avesncs  N'.,  Avesnes  S.,  Bavai,  Berlaimonl,  Laiulrecies,  Maubeugc.  Le  Ouesnoy  K.. 

Le  Quesnoy  O.,  Solre-Ie-ChAteau,  Trélon. 
Cnmhmi.  .   .   .     Cambrai  E.,  (lamhrai  O.,  Carnières.  le  Caleau.  Clary,  Marcoiiii?,  Solesmes. 

iJrntai Arleux,  Douai  N..  Douai  S.,  Douai  ().,  Marchiennes,  Orchies. 

Dunkenjue..   .     Bergues,  Bourbourg,  Dunkerque  E.,  Dunkerque    ().,  Gravehnes,  Ilondschoote, 

Wormhoudt. 
Hazehrowk .   .     Bailleul  N.-E.,  Bailleul  S.-()..  Casse!,  Ilazebrouck  N.,   IFazebrouck  S.,  Merville, 

Sleenvoorde. 
Valenciennes..     SaintAmand    (rive    dr.),    Saint-Ainand    (rive    g.),    Bouchain,    Condé-sur-Escaut, 
Denain,  Valenciennes  E.,  Valenciennes  \.,  Valenciennes  S. 


40i  NORD 

Les  2/3  de  ces  exploitations  sont  cultivés  dir:*ctement  par  leurs  propriétaires,  le  reste 
par  des  fermiers. 
Voici  les  chiffres  de  la  récolte  en  céréales  pour  1807  : 

Grains  Paille 

Froment 3.694.600  hectolitres  4.686.400  quintaux 

Avoine 2.884.800         —  1.863.100       — 

Orge 320.000         —  224.000       — 

Seigle 275.000         —  385.000       — 

Méteil 4.350         —  4.200       — 

Maïs 748         —  1.020       — 

La  betterave  fourragère  et  les  autres  fourrages  verts  annuels  occupent  une  surface 
moyenne  de  15000  hectares.  La  culture  de  la  pomme  de  terre  progresse;  celle  des 
légumes  secs  est  en  baisse;  celle  du  lin,  encouragée  par  des  primes,  devient  plus  impor- 
tante surtout  dans  la  vallée  de  la  Scarpe,  enfin  celles  du  chanvre  et  des  plantes  oléagi- 
neuses sont  faibles.  Le  Nord  est  un  des  départements  où  Ton  cultive  le  tabac.  Le 
houblon  et  la  chicorée  cultivée  pour  sa  racine  y  sont  l'objet  de  soins  particuliers.  Les 
fruits  et  surtout  le  raisin,  les  fleurs,  viennent  dans  des  serres  et  des  forceries  remar- 
quables. Les  environs  de  Dunkerque  et  la  vallée  de  la  Scarpe  ont  une  culture  marai- 
ciière  importante.  Enfin  les  forêts  occupent  près  de  45000  hectares  dont  la  moitié 
appartient  à  l'État.  Les  principales  sont  celles  de  Mormal  (9  200  hectares),  Trélon  (3500), 
Saint-Amand  (3  275),  Nieppe  (2500),  Raisme  (1300),  Bois-FAbbé  (1100),  Bois-rÉvéque 
(900),  Fourmies  (900),  Phalempin  (900),  Wallers  (800),  Marchiennes  (725), 

Têtes  de  bétail  en  1897 


Espèce  ovine 80.061 

—  porcine 80.177 

—  caprine 17.028 


Espèce  chevaline 83.578 

—  mulassière 2.264 

—  asine 1.580 

—  bovine 278.949 

Les  fromages  de  Maroilles,  de  Mons-en-Pévèle  et  de  Bergues  sont  justement  renommés. 

Quant  au  beurre  des  Flandres  produit  dans  la  région  comprise  entre  Wormboiidl, 
Ilazebrouck  et  Bailleul,  il  est  classé  au  premier  rang.  La  production  annuelle  ost  de 
près  de  15000000  de  kilogrammes.  Les  associations  et  syndicats  agricoles  sont  très 
nombreux  dans  le  département  :  on  ne  compte  pas  moins  de  17  associations  syndicales 
de  dessèchement  embrassant  une  superficie  de  60451  hectares  dans  les  wateringnes  et 
les  moëres.  L'entretien  en  1899  a  coûté  146  434  fr.  11,  soit  par  hectare  2  fr.  42.  Ajoutons 
enfin  que  la  station  agronomique  de  Lille,  la  station  expérimentale  de  Cappelle  près 
Cysoing  et  l'école  d'agriculture  de  WagnonviUe  près  Douai  rendent  avec  les  dinerents 
comices  agricoles  les  plus  grands  services. 

Industrie 

Le  département  du  Nord  est  le  premier  de  la  France  au  point  de  vue  industriel, 
grâce  à  la  présence  du  combustible  que  l'on  trouve  dans  son  sous-sol  et  que  les  usines 
proches  des  mines  de  houille  peuvent  se  procurer  dans  d'excellentes  conditions.  11  est 
difficile  de  présenter  un  tableau  d'ensemble  complet  et  exact  de  ses  industries  embras- 
sant à  peu  [)rès  toutes  les  branches  de  l'activité  humaine.  En  effet  des  causes  multiples 
et  diverses  viennent  à  chaque  instant  le  modifier  :  clauses  de  traités  de  commerce,  chan- 
gements dans  le  régime  fiscal,  crises  provoquées  par  des  guerres,  entreprises  colo- 
niales, déclassement  des  places  fortes  du  Nord  amenant  la  création  ou  le  déplacenienl 
d'établissements  industriels,  changements  de  modes  pour  les  tissus,  etc.  On  se  conten- 
tera de  j(»ler  ici  un  coup  d'œil  rapide  et  succinct  sur  les  principales  branches- 


AVESNIiS-SUR  IIELPE.  -  Eglis.c.  Ensemble  S.-O. 


40r>  NORD 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Les  mines  de  houille  ont  une  surface  de 
64610  hectares  réparties  entre  10  compagnies,  ayant  produit  5525812  tonnes  de  combus- 
tibles en  1897  contre  5201 877  en  1896  et  occupant  21 000  ouvriers.  La  plus  importante  de 
ces  compagnies  est  celle  d'Anzin,  fondée  en  1757,  à  la  tète  de  8  concessions  d'une  surface 
totale  de  28054  hectares,  avec  18  fosses  en  exploitation  occupant  13000  ouvriers  dont  les 
salaires  ont  atteint  15845000  francs  en  1896  pour  une  extraction  de  5052 150  tonnes  de 
houille.  Les  dépenses  de  toutes  sortes  pendant  la  même  année  :  logements  à  prix 
réduits,  maisons  vendues  sans  intérêt  aux  ouvriers,  avances  sans  intérêt  pour  acheter 
ou  bâtir,  écoles,  secours,  service  de  santé,  valeur  du  charbon  distribué,  pensions  de 
toute  nature,  versements  à  la  caisse  des  retraites,  constitution  du  capital  des  majo- 
rations de  pensions  pour  longs  services,  se  sont  élevées  à  2211  249  fr.  24  pour  Tensemble 
des  institutions  créées  en  faveur  de  ses  ouvriers  par  la  Compagnie.  Propriétaire  d'une 
ligne  de  chemin  de  fer  allant  de  Somain  à  Péruwelz  (frontière  belge)  d'une  longueur  de 
57  kilomètres,  elle  a  transporté  en  1896  :  853294  voyageurs  et  3  786251  tonnes  de  mar- 
chandises. Ses  8  concessions  sont  à  Vieux-Condé,  Odomez,  Fresnes,  Sainl-Saulve, 
Raisme,  Anzin,  Denain  et  Hasnon.  Les  autres  Compagnies  sont  celles  d'Anichc  (11852 
hectares),  Douchy  (5419  hectares),  Marly  (3313  hectares),  Crespin  (2842  hectares),  Vicoigne 
(3  concessions  :  Château -FAbbaye,  Bruille,  Vicoigne.  avec  2666  hectares),  Fresne-Midi 
(5  concessions  :  Saint-Aybert,  Thivencelles,  Escaupont  avec  1546  hectares),  TEscarpelle, 
Flinos-lcs-Raches.  Les  tourbières  de  la  vallée  de  la  Colme  ne  sont  plus  exploitées.  Le 
minerai  de  fer  que  Ton  rencontre  à  Trélon  et  dans  les  environs  est  également  inexploité. 
On  extrait  de  la  craie  dans  les  arrondissements  d'Hazebrouck  et  de  Lille,  des  pierres 
de  taille  à  Élrœungt,  Ferrière-la-Petite,  Jeumont,  Marpent,  du  marbre  à  Bavai, 
Cousolre,  Glageon,  Ilestrud,  etc.  L'extraction  de  la  chaux,  du  grès,  du  phosphate 
de  chaux  est  peu  importante.  Les  briqueteries  et  les  produits  céramiques 
(carreaux  céramiques  de  Maubeuge,  faïence  et  porcelaine  de  Saint-Amand  et  des  arron 
dissements  d'Avcsnes  (tuyaux  de  drainage)  et  de  Valenciennes  occupent  un  grand 
nombre  de  bras  ainsi  que  les  verreries  nombreuses  et  fort  importantes  d'Anîche, 
Blanc-Misseron,  Denain,  Dorignies,  Escautpont,  Trélon,  etc. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  On  torréfie  la  racine  de  chicorée  dans  120  usines 
environ  et  la  presque  totalité  de  ce  produit  consommé  en  France  provient  du  dépar- 
tement. Dans  la  campagne  sucrière  1898-1899  allant  du  1"  septembre  1898  au  15  juin  1890 
(que  Ton  peut  considérer  comme  terminée),  le  Nord,  qui  vient  immédiatement  aprrs 
TAisne,  a  mis  en  œuvre  dans  85  usines  1244  711927  kilog.  de  betteraves  ayant  produit 
155  250974  kilog.  de  sucre  raffiné  sur  693  316998  kilog.  produits  dans  la  France 
enliùre.  On  compte  quelques  amidon nerles  etglucoseries  dans  les  arrondisscmenls 
de  Lille  (2),  Hazebrouck  (5),  Valenciennes  (5)  ;  plus  de  100  établissements  de  distilleries 
de  grains,  betteraves  et  mélasses,  notamment  dans  l'arrondissement  de  Lille  (61).  Les 
brasseries,  au  nombre  de  plus  de  1700  dans  le  département,  produisent  plus  de 
3000000  d'hectolitres  de  bière  par  an.  La  meunerie  est  surtout  répandue  dans  les 
arrondissements  d'Hazebrouck,  de  Lille  et  de  Valenciennes  empruntant  sa  force  surtout 
à  la  vapeur,  quelquefois  au  vent.  Les  moulins  à  vent,  au  nombre  de  quatre  cents  dans  le 
département,  actionnent  surtout  les  huileries.  A  signaler  encore  quelques  choco- 
lateries  cl  les  usines  h  caoutchouc  de  Roubaix  et  de  Lille. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Le  Nord  possède  des  établissements  consi- 
dérables où  sont  traités  les  métaux;  nous  citerons  les  fonderies  de  fer  et  de  cuivra  de 
Douai,  Denain,  Hautmont,  Maubeuge.  Ferrières-la-Grande,  Trélon,  etc.,  les  grand<*s 
usines  de  Fives,  les  Forges  et  aciéries  du  Nord  et  de  l'Est  à  Tri Ih-Sai ni  Léger,  les 
Ateliers  de  construction  du  Nord  de  la  France  à  Blanc-Misseron,  les  Hauts  four- 


Q 
a 

I 
'À 

y, 

< 

CQ 
rh 
U 

6 


IIONNECOURT.  —  Eglise.  Clocher.  Côté  S. 


NORD  4M 

neaux,  Forges  et  aciéries  de  Denain  et  Anzin,  la  Société  des  anciens  éta- 
blissements Caîl  à  Douai,  les  Forges  de  la  Providence  à  Haulmont,  les  lami- 
noirs à  tubes,  les  hauts-fourneaux  et  laminoirs  de  la  Sambre  également  à 
Haulmont,  les  Forges  du  Nord  et  les  Hauts-fourneaux  de  Maubeuge,  les 
ateliers  de  la  C*  royale  asturienne  où  Ton  travaille  le  zinc  et  le  plomb  à  Auby,  les 
chaudronneries  d'Anzin,  Douai,  Lille,  Roubaix,  Valenciennes,  etc.,  les  ateliers  de 
construction  d'artillerie  de  Douai,  les  établissements  de  Saint-Amand,  Fourmics, 
Aulnoy,  Dunkerque,  Raismes,  etc. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Ces  industries  sont  très  développées  dans  le  dépar- 
tement; les  principales  usines  de  produits  chimiques  se  trouvent  à  Aniche,  Arleux, 
Auby,  Croix,  Flers-en-Escrebieu,  Frais-Marais,  Lille,  Marcq-en-Barœul,  Saint-Saulvo, 
Valenciennes.  Il  y  a  des  savonneries  à  Lille,  Croix,  Roubaix,  Tourcoing,  Estaires, 
des  teintureries  à  Lille,  Roubaix,  etc.,  des  blanchisseries  à  Armentières,  etc.,  des 
fonderies  de  suif,  des  stéarineries,  des  margarineries  à  Solesmes,  etc.,  des 
raffineries  de  sel  et  de  sucre. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Le  Nord  est  le  centre  le  plus  actif  pour  la  filature 
en  France.  Lille  se  spécialise  surtout  dans  les  filés  de  lin  et  de  coton  pour  tissage  et 
lîHerie;  les  principales  usines  en  dehors  de  Lille  se  trouvent  à  Hellemmes;  le  nombre  de 
personnes  employées  dans  ces  industries  est  de  25000  dont  moitié  femmes  produisant 
pour  100000000  de  francs  par  an.  Roubaix  s'occupe  de  draps  et  de  tissus  en  tous  genres 
La  laine  peignée  et  cardée,  le  coton,  le  lin,  la  soie  sont  filés  dans  plus  de  300  établisse- 
ments. Tourcoing  fait  des  tapis  et  des  tissus  pour  ameublement,  des  coutils,  des  molle- 
tons et  des  flanelles;  cette  ville  a  des  filatures  de  laine,  de  lin  et  de  coton.  Armentières 
a  des  filatures  de  lin  teille;  c'est  le  centre  le  plus  important  pour  la  fabrication  des 
toiles  mécaniques  et  à  la  main.  Avesnes  développe  ses  ateliers  de  filature  etdepeignage 
mécanique  de  laine.  Cambrai  produit  des  tissus  de  batiste,  des  linons,  tulles,  toiles  fines 
et  grosses,  possède  des  filatures  de  laines  et  des  tissages  mécaniques.  Le  Cateau  pos- 
sède une  filature  très  importante  de  laine  peignée;  Douai,  de  lin  et  d'étouj^e;  Dunkerque 
a  des  filatures  de  lin,  de  jute,  de  chanvre  et  de  coton  et  fabrique  des  filets  de  pèche,  de 
la  toile  à  voile  et  des  sacs;  Hazebrouck  produit  des  toiles  ainsi  que  Valenciennes. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  On  compte  dans  le  département  6  papeteries,  des 
mégisseries,  carrosseries  et  tanneries  disséminées  un  peu  partout,  des  impri- 
meries remarquables  (Lille),  des  ateliers  de  carrosserie,  des  scieries  méca- 
niques. Dunkerque  construit  des  bateaux.  Cette  dernière  ville  avec  Gravelines  et  Fort- 
Mardyck  arment  près  de  550  bateaux  pour  la  pèche  côtière.  Enfin  c'est  aussi  dans  ce 
département  que  l'industrie  des  transports  par  eau  atteint  son  maximum  d'intensité, 
grâce  à  la  perfection  de  son  système  de  canaux. 

Commerce 

En  céréales,  le  Nord  produit  le  double  de  sa  consommation,  il  en  vend  donc  annuel- 
lement la  moitié.  L'Angleterre  lui  achète  des  œufs,  des  légumes,  du  beurre  surtout 
exportés  par  Dunkerque.  Les  fleurs  et  les  plantes  d'ornement  cultivées  dans  de  magni- 
fiques établissements  horticoles  (Roubaix,  Tourcoing,  Steenwerck),  les  fruits  forcés  ou 
retardés  récoltés  dans  des  serres  admirables  (Grapperies  de  Bailleul)  donnent  lieu  à  un 
chiffre  d'affaires  important.  La  pêche  de  la  morue  en  Islande  entreprise  par  les  deux 
ports  de  Dunkerque  et  de  Gravelines  donne  un  produit  annuel  dépassant  5  000  000  de 
francs,  la  pêche  au  hareng  sur  le  Doggerbank  dans  la  mer  du  Nord  et  la  pèche  côtière 
donnent  des  produits  variables,  mais  également  importants.  La  houille  du  bassin  de 


DAlLLtUL.  -  BclTrui  de  1  Ilùlcl  de  Ville. 


NORD 


415 


Valenciennes  alimente  les  usines  tic  la  région  du  Nord,  les  départements  de  rile-de- 
France,  ceux  de  Touesl,  du  centre  et  de  Test  de  la  France,  elle  est  même  exportée  en 
Belgique,  dans  le  nord  de  l'Europe,  en  Egypte  el  même  jusqu'en  Amérique.  Le  dépar- 
tement exporte  encore  des  huiles  el  graines  de  colza,  des  tourteaux,  des  lins  teilles,  dos 
bois  de  construction,  des  machines,  des  produits  chimiques,  de  la  verrerie  et  surtout 
des  tissus  pour  une  somme  énorme  (la  seule  ville  d'Armentières  vend  annuellement  pour 
plus  de  150000000  de  toiles  à  la  mécanique  et  à  la  main.  La  fillerie  et  les  tissus  de  lin 
et  de  colon  de  Lille  dépassent  150000000  par  an).  Le  commerce  d'importation  comprend 
du  jute  de  Tlnde  et  de  TAustralie,  des  laines  de  l'Amérique,  du  lin  de  Russie,  des  iiois 
de  la  Suède  et  de  la  Norvège,  des  blés  d'Amérique  et  de  Russie,  de  la  houille  de  Bel- 
gique, d'Angleterre  et  d'Allemagne,  des  vins  et  du  plomb  de  l'Espagne  et  du  Portugal, 
du  soufre  d'Italie,  les  viandes  frigorifiées  de  la  République  Argentine,  etc. 

Le  port  de  Dunkerque,  qui  sert  de  tète  ou  d'escale  à  un  certain  nombre  do  lignes  de 
paquebots,  est  en  relations  régulières  avec  la  Russie,  la  Suède,  la  Norvège,  le  Dane- 
mark, l'Allemagne,  la  Hollande,  la  Belgique,  l'Angleterre,  l'Espagne  et  le  Portugal,  le 
Maroc,  l'Algérie,  la  Tunisie,  Tltalie,  l'Autriche,  le  Tonkin,  la  Cochinchino,  le  Brésil,  la 
République  Argentine,  les  États-Unis,  le  Sénégal,  le  Congo.  Son  commerce  de  cabotage 
avec  les  ports  français  de  la  Manche,  de  l'Océan  Atlantique  et  de  la  Méditerranée  est 
important. 

Le  Nord  fournit  annuellement  au  budget  national  entre  le  quart  et  le  cinquième  de 
ses  recettes  totales;  les  opérations  des  succursales  de  la  Banque  de  F'rance  atteignent 
presque  le  cinquième  de  l'ensemble  des  opérations  des  succursales  de  tout  le  pays. 
Enfin  la  Bourse  de  Lille  cote  spécialement  les  valeurs  minières  de  la  région  qui  occu- 
'Ticni  le  premier  rang  parmi  les  valeurs  mobilières;  la  possession  d'une  seule  action  de 
Tune  de  ces  valeurs  équivaut  souvent  à  une  fortune. 


Voies  de  communication 


kil.    m. 

Chemins  de  fer.  Lignes  d'intérêt 

général.  .   .   .  1108,800 

—           Lignes  d'intérêt  local.  1 47,522 

Tramways 293,510 

Routes  nationales 589,538 

—       départementales 510,042 

Chemins  de  grande  communica- 
tion   911,614 


Chemins  d'intérêt  commun  .   .   . 
Chemins  vicinaux  ordinaires.  .   . 

(dont  928  kil.  231  à  construire). 
(On  procède  à  la  reconnaissance 

des  chemins  ruraux). 
Rivières  navigables. 
25  canaux  et  rivières.  Ensemble. 


kil.    m. 
2229,002 

5275,556 


512,500 


(Pour  le  détail,  voir  Hydrographie). 


ille,  capitale  de  rancienne  province  de  Flandre  et  depuis  180i  chef-lieu  du 
département  du  Nord,  est  une  grande  ville  bâtie  au  milieu  d'une  plaine 
fertile  d'où  émerge  une  forêt  do  cheminées  d'usines,  sur  les  bords  de  la 
Deûle  et  de  la  petite  rivière  de  rArbonnoise  qui  toutes  deux  remplissent 
les  fossés  de  ses  fortifications.  Brûlée,  bombardée  el  prise  plusieurs  fois, 
elle  s*esl  constamment  étendue.  En  1860  surtout,  elle  s'est  agrandie  au  S. 
et  à  rO.,  s'est  annexé  à  l'E.  les  faubourgs  de  Fives  et  de  Saint-Maurice 
et  va  se  développer  encore  dans  cette  même  direction,  se  rapprochant 
par  une  sorte  d'attraction  magnétique  de  Roubaix  et  de  Tourcoing  qu'elle 
rejoindra  rapidement.  Chaque  année  le  nombre  des  champs  épars  çà  et  là  entre  les  deux  grandes 
agglomérations  diminue  et  les  fortifications  qui  vont  tomber  entre  la  cidatelle,  chef-d'œuvre  de 
Vauban,  au  N.  de  Lille  et  la  Noble  Tour,  dernier  débris  de  l'enceinte  du  moyen  âge,  sur  le  flanc 


41  i 


NOaD 


E.  de  la  ciU';.  vont  accélérer  le  mouvement  d'expansion.  Actuellement  encore  Lille  est  ie  centre 
d'un  camp  retranché  de  50  kilomMres  de  pourtour  environ  protégé  par  11  forts  détachés,  avec 
un  mur  d'enceinte  percé  de  18  ouvertures  dont  2  laissent  passer  les  voies  ferrées  aboutissant  à 
la  gare  centrale  et  à  la  gare  des  marchandises,  dite  de  Saint-Sauveur;  4  sont  des  portes  d'eau 
par  où  s'écoule  la  Hasse  Deùle,  ou  qui  laissent  entrer  et  sortir  le  canal  de  la  Moyenne  Deûle 
décrivant  un  arc  de  cercle  h  VE.  de  la  citadelle,  ou  bien  par  où  pénètre  la  rivière  de  TArbon- 
noise;  enfin  les  12  portos  proprement  dites  de  la  ville  sont,  depuis  la  citadelle  au  N.  :  celles 
d'Ypres,  de  Gand,  de  Roubaix,  de  Tournai,  de  Louis  XIV,  de  Valenciennes,  de  Douai,  d'Arras, 
des  Postes,  de  Béthune,  de  Canteleu  et  de  Dunkerque.  Lille  a  un  mouvement  exceptionnel  de 
voyageurs;  une  double  ligne  de  ceinture  avec  de  nombreux  rayons  entretiennent  une  circulation 
intense.  La  petite  ligne  de  ceinture  relie  entre  elles  les  communes  de  la  banlieue  lilloise  dont 


CIIERENG.  -  Baptistère  de  légllse. 


plusieurs  même  sont  des  villes  importantes  :  c'est  îîellemmes  où  dominent  surtout  les  filatures 
et  les  retordcries,  c'est  Loos  qui  possède  une  maison  centrale  de  détention,  puis  h  côté,  Hau- 
bourdin  dominé  par  le  beffroi  couronnant  son  Hôtel  de  ville  moderne  de  style  flamand,  c'est 
Sequedin  dont  le  sol  est  propre  à  la  culture  maraîchère,  Canteleu  avec  ses  villas  et  ses  restau- 
rants, Lommc  avec  ses  blanchisseries,  c'est  Lambersart  qui,  grâce  à  .sa  proximité  de  tous  les 
lieux  de  sport  lillois,  empiète  tous  les  jours  sur  les  champs  et  s'embellit  de  charmantes  villas, 
c'est  encore  Saint-André  et  la  Madeleine  avec  de  grands  ateliers  de  construction,  c'est  enfin 
Mons-en-Barœul  sur  la  ligne  la  plus  courte  joignant  Lille  à  Roubaix  par  les  centres  industriels 
de  Wasquehal  et  de  Croix.  Dans  une  promenade  rapide  à  travers  Lille,  ce  qui  frappe  le  plus  le 
regard,  c'est  l'ampleur  avec  laquelle  ont  été  construits  les  établissements  consacrés  aux  sciences, 
aux  lettres  et  aux  arts.  Sous  ce  rapport  Lille  est  véritablement  une  capitale  et  tendra  de  plus  en 
plus  à  le  devenir  pour  la  région  du  Nord  de  la  France;  ce  qui  reste  d'usines  en  sera  banni  et, 
dans  la  gloire  du  travail  accompli  viendront  seuls  l'habiter,  malgré  son  ciel  gris  à  travers  lequel 
on  aperçoit  si  rarement  l'azur,  les  heureux  enrichis  par  l'industrie  ou  le  commerce  que  la  nos 


RÂISMES.  —  Panneau  de  la  chaire  à  prêcher. 


m  NORD 

talgie  du  sol  rivera  sur  ce  coin  de  terre  flamande,  les  hommes  d'étude  et  de  recherche  auxquels 
les  trésors  des  bibliothèques  et  des  musées  ainsi  que  les  laboratoires  sont  indispensables,  tous 
ceux  enfui,  que  les  rouages  administratifs  réclament  pour  imprimer  le  mouvement  et  la  vie  aux 
organes  si  complexes  d'une  grande  cité. 

Passons  maintenant  en  revue  les  monuments  de  la  métropole  du  Nord  :  le  plus  discuté  est  le 
Palais  des  Beaux-Arls,  mais  tout  ce  qu'il  renferme  le  place  au  premier  rang  des  musées  de  pro- 
vince ;  son  rez-de-chaussée  abrite  des  collections  de  sculpture,  des  objets  d'art  remarquables  : 
(collection  de  Vicq)  émaux,  ivoires,  manuscrits  à  miniatures,  meubles,  porcelaines,  etc.,  une 
collection  de  monnaies  et  médailles  avec  séries  gauloise,  grecque,  romaine  et  locale,  la  collec- 
tion ethnologique  Moillet  (costumes  et  objets  de  l'extrême  N.  de  l'Europe,  objets  d'art  chinois, 
japonais,  persans  et  indous,  armes  et  objets  divers  des  peuplades  sauvages  de  l'Afrique,  de 
l'Amérique,  de  l'Océanie,  des  objets  des  époques  préhistorique,  gallo-romaine  (objets  prove- 
nant des  fouilles  de  Bavai)  et  mérovingienne.  Au  premier  étage,  dans  les  salles  de  peinture,  on 
remarque  une  galerie  de  primitifs  (écoles  française,  italienne  et  allemande),  des  toiles  anciennes 
des  écoles  flamande,  italienne,  française,  hollandaise,  une  grande  galerie  de  peinture  moderne, 
une  admirable  collection  de  3000  dessins  de  maîtres  anciens  légués  par  Wicar  à  sa  ville  natale, 
avec  la  fameuse  -  Tôte  de  cire  •  du  temps  de  Raphaël,  exquise  tète  virginale  de  jeune  fille 
modelée  en  cire  et  attribuée  à  un  élève  de  Verocchio.  Une  collection  d'estampes  intéressante  est 
conservée  à  l'Hôtel  de  Ville;  on  y  remarque  les  œuvres  des  frères  Vaillant,  graveurs  lillois.  Un 
Musée  industriel  technologique  est  installé  à  la  Halle  aux  sucres.  Un  Musée  commei^ial  et  colonial 
comprenant  150  collections  environ  avec  120000  échantillons  de  marchandises  de  toute  nalui-c  cl  de 
matières  i>remières  nécessaires  à  l'industrie  est  installé  dans  les  bâtiments  d'une  vieille  abbaye, 
peut-être  le  plus  vieux  monument  de  Lille.  Dans  les  bâtiments  de  la  Faculté  des  lettres,  on  re- 
marque une  belle  collection  de  moulages  en  plâtre  formant  une  histoire  de  l'art  plastique,  enfin  les 
collections  d'histoire  naturelle  (échantillons  géologiques  et  minéralogiques,  zoologie  :  oiseaux 
d'Europe,  insectes,  etc.),  sont  renfermées  à  Vfnstitut  des  sciences  naturelles.  Divers  particuliers 
possèdent  également  des  collections  archéologiques,  de  peinture,  d'estampes,  d'objets  d'art  et  de 
curiosités.  Les  Arcliioes  du  Nord  forment  le  plus  riche  dépôt  de  province  existant  en  France 
(pièces  du  ix"  s.  au  xix'  s.)  et  concernant  l'histoire  locale.  L'Hôtel  de  Ville  renferme  aus&i  des 
Archives  municipales  fort  précieuses,  la  Bibliothèque  qui  compte  plus  de  000  manuscrits  et  plus  de 
100000  volumes  (manuscrits  [irovenant  des  abbayes  de  Cysoing,  de  Loos,  de  Phalempin,  de  dons 
el  d'acquisitions);  la  £?t6/to//itv/ftc  universitaire  c^i  celle  des  Facultés  libres  comptent  chacune  aussi 
100000  volumes.  Parmi  les  monuments  consacrés  à  la  science  ou  à  l'étude,  il  faut  citer  Vlnaiitut 
Pasteur^  VÊcole  des  Arts  et  Métiers  terminés  en  1890,  Vfnstitut  industriel  (1875),  VHôtel  de  rAradémie, 
ancien  hôtel  d'Avelin  (xviir  s.),  les  bâtiments  des  Facultés  de  VÈtat,  les  bâtiments  des  Faculléi 
libres  (1875-1890),  constructions  gothiques,  style  de  Bruges  avec  leurs  annexes  de  même  style. 

IJ'IIijtcl  de  Fille  (1847-1859)  a  conservé  une  partie  ancienne  du  palais  de  Rihour,  seul  vestige  du 
palais  construit  au  xv  s.  par  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne;  cette  partie  renferme  outre  un 
escalier,  la  Salle  des  Gardes  et  la  Salle  dite  du  Conclave.  V Hôtel  de  la  Préfecture  (1868)  qui  fait 
pendant  au  Palais  des  Beaux-Arts  sur  la  place  de  la  République  est  un  bel  édifice  moderne 
(1809)  avec  une  grande  Salle  des  Fêles  assez  remarquable.  Le  Palais  Rameau  (1878)  de  style 
oriental,  ([ui  renferme  une  serre  chaude,  estafTecté  à  des  expositions  horticoles  ou  à  des  concerts. 
La  Bourse,  le  monument  le  plus  lypi(iue  de  Lille,  est  un  spécimen  de  l'architecture  flamande  au 
xvn«  s.  réparé  en  18 i 4  et  en  1800.  Dans  l'intérieur  de  la  cour  entourée  d'un  cloître  à  arcades*,  se 
dresse  la  statue  en  bronze  de  Napoléon  P',  prolecteur  de  l'industrie  nationale;  les  arceaux  du 
cluitre  encadrent  les  bustes  des  grands  inventeurs  et  des  illustres  savants  qui  ont  cultivé  la 
science  jiure  :  Ampère,  Brongniart,  Berlhollet,  Chaplal,  Chevreul,  Dubrunfaut,  Dumas,  Féray^ 
(j.iy-Lussac,  de  Girard,  Heilmann,  Jacqucrt,  Kuhlmann,  Leblanc,  Monge,  Pascal,  Papin,  Pasteur* 
Ternaux  et  Vau(iuelin.  Le  Lyrcc  Faidherbcy  bâti  sur  l'ancien  monastère  des  Récollets,  le  Palai»  de 
Jualirc  (IS57)  dont  l'une  des  façades  se  trouve  sur  le  quai  de  la  Basse-Deùle,  le  Conserraiotre^ 
situés  dans  le  vieux  Lille,  nonlrien  de  saillant.  C'est  dans  cette  partie  de  la  ville  que  l'on  li"ouve 
les  spécimens  les  plus  intéressants  de  rarchiteclure  flamande  au  xviir  s.,  tels  que  l'ancien  Hôiel 
d'Aigremont,  aujourd'hui  couvent  des  Dames  de  la  Retraite,  plusieurs  maisons  dans  les  alentours 
de  la  place  StrMartin,  ï Hôtel  Gentil  (xvii«  s.),  V Hospice  Comtesse,  fondé  en  1250  sur  l'emplacement 


HONDSCHOOTE.  -  Église. 


418  NORD 

des  jardins  du  Palais  de  la  Salle,  résidence  féodale  des  comtes  de  Flandre,  plusieurs  fois  remanié; 
YHôpital  militaire,  ancien  collège  des  Jésuites  (1005)  renfermant  encore  des  vestiges  d'architec- 
ture de  cette  époque  ;  Vllotel  des  Canonniers  qui  contient  un  musée  anecdoliquc  assez  curieux.  La 
Citadelle  qui  a  gardé  sa  physionomie  du  xvii»  s.  est  intéressante  à  visiter  ainsi  que  les  Portes  de 
Gand  et  de  Roubaix  élevées  au  xvir  s.  pendant  la  domination  espagnole.  La  Porte  de  Paris,  ou 
Arc  de  Louis  XIV,  se  compose  de  deux  parties  :  la  façade  de  Simon  Volant  élevée  en  1682  après 
la  conquête  de  la  Flandre,  et  la  façade  postérieure  élevée  en  1890-95,  pour  mettre  en  harmonie  la 
porte  isolée  des  remparts.  La  Grand'Garde,  haute  façade  au-dessus  d'un  soubassement  en  ter- 
rasse et  couronnée  par  un  fronton  à  horloge,  est  très  froide  d'aspect.  Parmi  les  monuments  reli- 
gieux nous  citerons  VÊglise  Si-Maurice  (xiv*  s.  et  xv  s.). entièrement  restaurée  en  1872,  compor- 
tant cinq  nefs  de  même  hauteur  et  renfermant  quelques  belles  toiles;  Féglisc  circulaire  de  la 
Madeleine  surmontée  d'un  dôme  (1675)  où  l'on  remarque  des  peintures  de  Rubens,  Van  Dick,  une 
série  de  «  Madeleines  »  de  Van  Oost;  VÊglise  St-André,  de  style  jésuite,  qui  possède  quelques 
bonnes  toiles;  VÊglise  Ste-Catherine  dont  la  haute  tour  était  surmontée  en  1793  d'un  appareil  de 
télégraphie  aérienne  (une  des  18  stations  reliant  Lille  à  Paris)  et  qui  possède  un  beau  tableau  de 
Rubens:  le  «  Martyre  de  sainte  Catherine  »;  Sl-Êlienne,  dont  la  sacristie  renferme  quelques 
objets  d'art;  l'église  N.-D.  de  la  Treille,  inachevée,  qui  possède  la  statue  historique  de  N.-D.  de 
la  Treille  ;  les  églises  modernes  de  St-Michel,  de  style  roman  ;  de  St-Pierre  et  St-Paul,  style  du 
XIV  s.;  l'église  St-Sauveur  (xv«  s.)  brûlée  en  18'J6,  qui  est  en  reconstruction.  A  signaler  encore  la 
Synagogue  (1888)  et  le  Temple  évangélique  moderne.  Lille  possède  encore  un  grand  nombre  d'hos- 
pices, d'hôpitaux  et  d'établissements  charitables  parmi  lesquels  nous  citerons  VHôpital  général 
(xviir  s.),  VHospice  Ganthois  (xv«  s.)  remanié  au  xvii*  s.,  VHospice  Stappaert  (1884).  La  cité  fla- 
mande a  élevé  une  Statue  équestre  au  général  FaidJierbe  sur  la  place  de  la  République,  un  Monu- 
ment à  Pasteur  sur  la  place  Philippe-le-Bon,  un  Buste  à  Testclin,  commissaire  de  la  Défense  na- 
tionale en  1870-71  et  l'un  des  organisateurs  de  l'armée  du  Nord,  une  Statue  au  général  Xégrier 
tué  sur  une  barricade  à  Paris  en  juin  1848,  un  Buste  au  chansonyiier  Desrousseaux  (1820-1892) 
l'auteur  populaire  du  «  P'tit  Quinquin  »,  un  Buste  au  préfet  Vallon,  surmontant  une  fontaine. 
D'autres  monuments  intéressants  ou  curieux  ornent  les  Cimetières  de  l'Est  et  du  Sud.  N'oublions 
pas  la  Colonne  commémorativc  du  bombardement  de  1792  érigée  en  1815  sur  la  place  d'Armes,  ni 
les  belles  promenades  du  Bois  de  Boulogne,  du  Bois  de  la  Deûle  autour  des  glacis  de  la  Citadelle. 
de  VEsplanade  et  des  Glacis  ainsi  que  du  Champ  de  Mars,  ni  le  Jardin  Vanlmn,  le  Parc  de  la  Cit'i^ 
délie  à  l'intérieur  du  chef-d'œuvre  de  Vauban,  les  Squares  de  Jussieu,  Daubenton,  Rameau,  RtiauU^ 
Ramponeau,  Pierre  Ricart,  Mortsson,  Lcstiboudois  et  Dutilleul.  Parmi  les  Sociétés  nombreuses 
de  Lille,  mentionnons  la  Société  industrielle  dont  l'action  est  si  féconde  dans  la  région,  la  Soriélé 
de  géographie  qui  organise  des  excursions  très  suivies  et  dont  le  Bulletin  est  intéressant,  etc. 
L'État  y  possède  une  Manufa>cture  de  tabacs  et  une  Raffinerie  de  salpêtre;  les  autres  établisse- 
ments ou  usines  remarquables  sont  les  ateliers  de  la  Compagnie  de  Fivcs-Lille,  des  filatures  de 
lin  et  de  coton,  des  filteries,  des  teintureries,  etc. 

On  ne  peut  passer  sous  silence  les  deux  grandes  villes  de  la  banlieue  de  Lille,  Roubaix  et 
Tourcoing,  ses  satellites,  cités  industrielles  qui  n'ont  rien  de  bien  remarquable  comme  monu- 
ments, mais  que  l'on  doit  parcourir  si  l'on  veut  se  rendre  compte  du  mouvement  des  arts  déco- 
ratifs dans  cette  fin  de  siècle.  Tous  les  grands  industriels  de  ces  deux  villes  ont  en  eflet  encou- 
ragé cette  branche  nationale  en  faisant  peindre  et  décorer  d'une  façon  somptueuse  leurs  de- 
meures particulières.  Il  y  a  là  un  grand  effort  que  l'on  voudrait  retrouver  un  |>eu  partout  dans 
notre  pays.  Roubaix  possède  un  Musée  d*écfiantillons  renfermé  dans  son  hôtel  de  Ville,  une  Êrole 
des  Arts  industriels,  un  beau  jardin,  le  Parc  Barbieux,  et  un  rétable  intéressant  dans  VÊgliie  St- 
Martin.  Tourcoing  qui  travaille  surtout  la  laine,  renferme  dans  son  Jardin  public  une  Pyramide 
commémorativc  de  la  victoire  de  1794;  son  Musée  est  aussi  installé  dans  son  Hôtel  de  Ville.  Une 
de  ses  églises,  Sl-Christophe,  surmontée  d'une  flèche  du  xvi*  s.,  a  été  reconstruite  en  i8©2.  Une 
autre  ville  industrielle  au  N.-O.  de  Lille,  Armentières,  possède  un  Hôtel  de  Ville  de  17:24  sur- 
monté d'un  beffroi. 

Avesnes,  ancienne  ville  fortifiée  bâtie  sur  une  colline  au  pied  de  laquelle  coule  riIelpe-Majeure, 
a  des  rues  monlueuses.  Son  Église  du  xvr  s.,  surmontée  d'un  beau  clocher,  renferme  un  rétable 
et  de  belles  boiseries,  des  tableaux  de  L.  Wallcau,  deux  toiles  du  xvr  s.  et  quelques  pierres 


HONDSCHOOTE.  -  Hôtel  de  Ville,  Côté  E. 


130  NORD 

tombales.  Son  Hôtel  de  Ville  (1757)  avec  perron  à  double  rampe  d'accès  est  sans  intérêt  V Institut 
Villien  en  face  le  Palais  de  Justice,  renferme  une  Bibliotbèque  et  un  pelit  Musée  où  Ton  voit, 
outre  quelques  toiles,  des  objets  gallo-romains  et  du  moyen  âge  et  des  curiosit«»s.  Son  Collège 
est  dans  une  belle  situation  et  son  Esplanade  lui  sert  de  promenade  ombragée.  Avesnes  comme 
Avesnelles  sa  voisine,  est  une  ville  industrielle  qui  s'occupe  du  peignage  de  la  laine  et  de  filature. 

Cambrai,  ancienne  ville  fortifiée,  est  située  sur  TEscaut  qui  s'y  divise  en  trois  petits  bras  et 
à  l'une  des  extrémités  du  canal  de  St-Quentin  qui  y  forme  le  port  de  Cantimpré.  De  ses  fortifi- 
cations il  ne  reste  que  le  CMteau  de  Selles  (xiir  s.)  où  est  installé  l'Hôpital  militaire  Percy,  la 
Porte  Notre-Dame  (1623),  la  Porte  de  Paris  ou  du  St-Sépulcre  (1590),  les  Tours  de  Caudron  et 
d'Abancourt,  la  Porte  de  Cantimpré,  enfin  la  Citadelle  construite  sur  le  Mont  aux  Bœufs  où  s'éle- 
vait en  I5i5  l'ancienne  église  St-Géry  rebâtie  dans  une  autre  partie  de  la  ville.  Les  fossés  de  la 
citadelle,  très  profonds,  ont  été  comblés.  De  beaux  boulevards  ont  été  tracés  où  s'élèvent  de 
jolies  constructions  faisant  une  ceinture  à  la  ville  ancienne.  Cambrai  est  une  ville  très  propre 
et  d'allures  bourgeoises;  elle  possède  un  beau  Jardin  public  dit  de  l'Esplanade  avec  des  statues 
de  bronze  ornant  ses  parterres  ;  au  milieu  des  pelouses  se  détachent  les  statues  de  deux  de  ses 
plus  illustres  enfants  :  le  chroniqueur  Monslrelet  qui  fut  prévôt  de  la  ville  et  l'ingénieur  Baptiste 
(^antaing  qui  passe  pour  l'inventeur  du  tissu  portant  son  nom  et  dont  l'invention  •  fut  un  bien- 
fait pour  le  pays  »  comme  le  fait  savoir  l'inscription  du  piédestal.  Le  monument  le  plus  important 
de  cette  cité  épiscopale  est  VHôtel  de  Ville  (163i)  reconstruit  de  1868  à  1876,  à  l'intérieur  duquel 
on  voit  (les  panneaux  de  haute  lisse  tissés  à  Cambrai  en  1752  et  auquel  sont  adossés  les  rW- 
bunaiij;;  il  est  surmonté  d'un  campanile  portant  sur  le  devant  les  deux  célèbres  statues  colorées 
de  Martin  et  Martine,  jacquemarts  de  Tancicn  befl*roi  (1510).  On  y  remarque  en  outre  le  De/fmi 
du  XV  s.  remanié  au  xviir  s.,  d'une  hauteur  de  01  mètres  avec  un  bas-relief  sur  sa  façade  cl 
215  marches  pour  atteindre  le  Gallus  du  guetteur.  Son  Musée  qui  renferme  quelques  l>onnes 
j^oiles  anciennes  des  écoles  flamande  et  hollandaise,  des  peintures  modernes,  des  objets  d'art, 
des  objets  gallo-romains  provenant  des  fouilles  de  Beauvois,  des  armes  arabes,  de  la  cérami«|ue, 
quelques  meubles,  etc.,  est  installé  dans  un  bel  hôtel  légué  en  1889  par  M.  Legrand  et  à  côté 
auquel  se  trouve  Vf>ole  de  dessin.  La  Bibliothèque,  une  dos  plus  riches  du  département,  compte 
40000  volumes,  1398  manuscrits  et  454  incunables;  elle  occupe  une  chapelle  de  l'ancien  Hôiiilal 
Sl-Jean  à  côté  du  Collège  Fénclon  (pour  les  filles).  L'ancien  Hôpital  St-Julien  renferme  une  cha- 
pelle double  fermée  par  une  grille  en  pierre  ajourée  du  xvr  s.  transformée  en  Salle  de  concert.  Le 
Théâtre  est  situé  sur  la  place  Eénelon  ornée  d'un  petit  square  sur  l'un  des  côtés  duquel  se 
voient  les  arcades  en  [)ierre  ouvrant  sur  l'ancien  j)alais  archiéi)iscopal. 

Los  monuments  religieux  comprennent  l'Église  métropolitaine  Notre-Dame,  ancienne  cbapeHe 
abbatiale  de  l'abbaye  du  St-Sépulcre  reconstruite  en  /8o9  et  h  l'intérieur  de  laquelle  on  remarque 
huit  grisailles  de  Geraert  dans  le  transept  et  une  autre  dans  la  sacristie  représentant  le  ChrisL 
une  pointure  byzantine  du  xv*  s.,  N.-D.  de  Grâce,  sur  bois  de  cèdre,  les  tombeaux  de  Fénelon 
et  do  l'évéquc  Belmas  par  David  d'Angers,  du  cardinal  Giraud  par  Crauk  et  du  cardinal  Hégnîer 
par  Noël.  Le  palais  archiépiscopal  y  est  attenant.  L'Église  St-Géry  ou  St-Aubert  est  Tancicnnc 
chapelle  abbatiale  de  l'abbaye  de  St-Aubert  dont  le  clocher  a  76  mètres  d'élévation  et  qui  ren- 
ferme à  l'intérieur  :  un  jubé  en  marbres  de  couleurs  (1545),  une  peinture  attribuée  à  Rubens 
«  Christ  au  tombeau  «•,  des  Scènes  de  la  vie  du  Christ  par  A.  de  Vuez,  20  médaillons  de  cfaènc 
sculpté  dans  le  chœur  (xvii*  s.),  le  tombeau  de  l'évéque  Vanderbuch  (xvir  s.).  La  Chapelle  du 
grand  séminaire  est  l'ancienne  église  des  Jésuites;  elle  possède  une  façade  sculptée.  A  signaler 
encore  le  Monument  élevé  aux  Cambrésiens  morts  en  1870  :  Génie  allégorique  en  bronze,  de 
lliollo,  et  quelques  vieilles  maisons  des  xv%  xvii"  et  xviii«  s.  Cambrai  est  une  ville  industrielle: 
on  y  fabrique  de  la  batiste,  du  linon,  des  toiles  fines,  des  tulles  et  dentelles  de  coton;  la  laine  y 
est  lissée  également;  elle  possède  des  brasseries,  des  distilleries,  des  teintureries,  des  sucre- 
ries; on  y  fabrique  de  la  chicorée,  de  l'huile  et  du  savon.  Son  commerce  en  céréales,  bestiaux, 
graines  oléagineuses,  charbons  et  houblon  est  important.  Des  bonbons  connus  sous  le  nom  de 
«  Bétiscs  de  Cambrai  •  jouissent  d'une  certaine  réputation. 

Douai,  chef-lieu  du  département  du  Nord  de  1790  à  1804,  est  une  ancienne  ville  forle  située 
dans  une  plaine  un  peu  marécageuse  arrosée  par  la  Scarpe  qui  la  divise  en  deux  parties;  un 
canal  de  dérivation  creusé  à  g.  de  la  ville  en  a  beaucoup  amélioré  la  situation  en  même  teni(ia 


HUiNDSCllUOTE.  -  Église.  Façade  O. 


i23 


NORD 


qu'elle  a  donné  un  essor  considérable  5  la  batellerie.  Douai  devient  de  plus  en  plus  un  grand 
centre  industriel  où  s'élèvent  des  usines  nouvelles  dont  le  nombre  et  l'importance  vont  complè- 
tement transformer  la  ville  dans  les  parties  où  s'élevaient  jadis  les  fortiflcations.  De  ces  der- 
nières l'on  n'a  conservé  que  les  Portes  de  Valenciennes  et  d'Arras  et  les  Tours  des  Hours,  St-Êloi 
et  de  Bourgogne.  Le  transfert  à  Lille  des  Facultés  des  lettres  et  de  droit  n'a  i  as  altéré  sa  phy- 
sionomie bourgeoise.  Douai  possède  d'ailleurs  un  beau  Jardin  public,  la  Promenade  St-Jacquen, 
un  Jardin  des  Plantes,  un  petit  Square  devant  l'église  N.-D.  où  s'élève  le  monument  de  Marceline 
Desbordes-Valmore,  un  des  plus  beaux  musées  de  province,  riche  surtout  en  tableaux  des 

écoles  flamande  et  hollan- 
daise, une  Bibliothèque,  la 
plus  considérable  du  dépar- 
tement, comprenant  365  in- 
cunables, 1800  manuscrits 
du  viir  au  xix*  s.,  85 000  vo- 
lumes y  compris  ceux  des 
legs  Tallliar  et  Foucques, 
du  Chambge  et  Hobaut,  une 
collection  d'estampes  et  de 
dessins  de  maîtres,  un  mé- 
daillier  important  de  6000 
pièces,  une  collection  de 
sceaux-matrices  d'A.  Preux 
(1200  pièces);  musée  et  bi- 
bliothèque sont  installés 
dans  un  bâtiment  isolé  avec 
jardin  devant  la  fa(:ade. 
Parmi  les  monuments  reli- 
gieux il  faut  citer  :  l'église 
Notre-Dame  à  l'intérieur 
polychrome  (xii*  au  xix*  s.), 
dont  la  façade  est  ornée  de 
statuettes  en  pierre;  la  sa- 
cristie possède  un  admi- 
rable retable  provenant  de 
Tabbaye  d'Anchin,  œu\Te 
du  Douaisien  Jehan  Belle- 
gambe  et  comprenant  lî  pan- 
neaux sur  bois  (1516  à  1520) 
ainsi  qu'une  «  Vierge  mys- 
tique »,  panneau  sur  bois 
attribué  à  Van  Dyck  ;  l'Église 
St-Pierre,  dont  la  seule  jiar- 
tie  ancienne  et  bien  déla- 
brée est  une  tour  carrée 
du  xvi"  s.  que  Ton  va  restaurer;  à  l'intérieur,  on  remarque  des  peintures  de  J.  Cases.  Waraps, 
Lagrenée,  Bordin,  Barthélémy,  A.  de  Pujol,  Sané,  Brenet,  Julien,  A.  de  Vuez,  Ch.  Eisen,  Lesîeur, 
Deshayes,  Mcnagcot,  Alizard;  des  bas-reliefs  provenant  do  l'abbaye  de  StrAmand  ornent  les  autels 
des  deux  croisillons  ainsi  qu'une  autre  série  de  bas-reliefs  disposés  en  cercîe  et  représentant  un 
«  Massacre  de  moines  au  moyen  âge  -;  le  buffet  d'orgues,  orné  de  statues,  provient  de  Tabliaye 
d'Anchin  (1700);  l'église  St-Jac(iues  qui  renferme,  outre  des  fresques  sous  la  coupole,  une  belle 
chaire  à  prêcher  et  dans  la  sacristie  :  un  curieux  tableau  sur  bois  du  xvi*  s.,  un  retable  peint  du 
xvir  s.  (les  trois  apparitions  du  Christ  en  1254  sur  la  place  Sl-Amé,  de  Douai)  une  piela  en 
piorre  et  une  slalueltc  en  bois  de  N.D.  des  Sept  Douleurs-  Signalons  encore  la  C/in}}elle  Stc- 
Calherinc  (xiir  et  xvi*  s.),  la  ClmpcUc  des  Chartreux,  etc.  Les  autres  monuments  les  plus  remar- 


BERGUES.  —  Ancienne  abbaye  de  Sarnt-Winoc. 


NORD 


423 


quables  sont  :  Vflolel  de  Ville  (xv*  s.)  restauré  et  agrandi  avec  une  belle  salle  et  un  beffroi  de 
40  mètres  de  hauteur  flanqué  de  i  tourelles  en  encorbellement;  le  Palais  de  Justice  (xviir  s.)  qui 
renferme  la  jolie  Salle  du  Parlement  des  Flandres  ornée  de  G  peintures  allcgoriciues  de  Brenet 
(1760;,  d'un  portrait  de  Louis  XIV'  par  lUgaud,  d'un  beau  cartel  (xvir  s.)  et  fermée  par  une  grille 
en  fer  forgé  et  doré;  le  Lycée  dont  l'angle  d'un  pavillon  porte  une  niche  sculptée  du  xvr  s.;  le 
Collège  des  Bénédictins  anglais  (xviii*  s.)  (|ui  renferme  un  tableau  de  Hubens  et  un  autre  de 
Lesueur;  VHôpital  gén&i-al  (xviir  s.);  rilôle!-l)ieu  (1027);  l'ancien  Hôtel  académique  (IG28);  VlhUel 
de  Vartillerie  où  est  installée  l'École  d'artillerie;  Y  École  nationale  des  industries  agricoles;  le 
Théâtre.  Douai  a  élevé  un  Mo- 
nument aux  célébrités  natales 
ainsi  qu'une  statue  à  son  illus- 
tre enfant,  le  sculpteur  Jean  de 
Douai,  dit  de  Bologne  (1524, 
mort  à  Florence  en  1C08).  On 
trouve  encore  dans  les  rues  de 
la  ville  quelques  maisons  an- 
ciennes remarquables  :  celle 
dite  des  Bémy  (XVII*  s.)  restaurée 
en  !85(i,  une  maison  à  colonnes 
et  fronton  (xvni'  s.)  rue  de  la 
Cloris,  l'ancien  Hôtel  Marc  du 
Hem,  rue  des  Foulons,  51,  ainsi 
que  les  maisons  portant  les 
n-*  17  et  20  de  la  même  rue,  un 
vieil  Ilùtel,  4,  rue  de  la  Comédie 
(xviii*  s.),  d'autres  dans  la  rue 
Écrechin  ou  Équerchin,  la  mai- 
son qui  fait  le  coin  de  la  rue 
de  la  Massue  et  de  la  Scarpe 
canalisée,  la  maison  n*  7  rue 
St-Julien,  l'ancien  Hôtel  des 
Messageries,  sur  la  place  d'Ar- 
mes (xviir  s.).  Douai,  outre  ses 
forges,  ses  ateliers  de  construc- 
tion et  ses  usines  de  toutes 
sortes,  a  des  établissements 
militaires  de  premier  ordre  :  une 
Fonderie  de  canons  et  un  Ar- 
senal. Un  Musée  ethnographique 
est  installé  au  Palais  du  Musée 
et  un  Musée  commercial  dans 
des  bâtiments  du  Jardin  des 
Plantes.  Des  cités  industrielles 
l'entourent  :  Dorignies,  Sin-le- 

Noble,  Aniche,  reliées  ensemble  par  des  lignes  de  tramways  électriques.  Cette  dernière  ville 
possède  des  mines  de  houille  1res  riches,  une  fabrique  de  produits  chimiques,  de  glaces  cou- 
lées et  soufflées,  4  verreries,  des  fours  à  coke;  sa  population  ouvrière  dépasse  6000  personnes. 
Duokerque,  que  visita  Pierre  le  Grand,  d'où  partit  le  Président  Félix  Faure  pour  gagner 
Cronstadt  et  Saint-Pétersbourg  et  dont  le  port  magnifique  a  été  décrit  plus  haut  {Hydrographie- 
Littoral)  est  une  des  villes  de  Flandre  où  les  coutumes  et  les  traditions  locales  sont  encore  puis- 
santes; le  carnaval  y  est  animé,  le  géant  Heus  et  son  cortège  y  sont  aussi  populaires  que 
Gayanl  à  Douai  ou  Lydéric  et  Phinaërt  à  Lille.  Cette  cité  industrieuse  et  commerçante,  peuplée 
de  hardis  marins  et  de  pêcheurs,  est  entourée  de  campagnes  fertiles  que  dominent  le  Beffroi  de 
son  nouvel  Hôtel  de  Ville  construit  dans  le  style  de  la  renaissance  flamande,  le  Phare  et  la  Tour 


BERGUES.  —  Ancienne  abbaye  de  Saint-Winoc. 


A  ;«!? 


BEUGLES.  -  Beffroi. 


COMINES.  —  Beffroi. 


VALENCIENNES.  -  Église  Saint-Gêry. 
Boiseries  sculpUes  et  armoriées  dans  le  chœur. 


NORD 


427 


9 


Saînt-Éloi.  Elle  doit  son  nom  aux 
dunes  du  littoral  sur  lesquelles  s'éleva 
d'abord  une  modeste  église.  Elle  a  des 
rues  larges  et  bien  pavées,  une  belle 
(ilace,  la  Piact  Jean  Bart  dont  le  centre 
est  orné  de  la  Statue  colossale  du  hardi 
corsaire,  œuvre  de  David  d*Angers  ;  de 
belles  promenades  :  le  Parc  de  la  Ma' 
rine,  le  Jardin  de  Ville,  les  Squares 
Turenne  et  Rombout  situés  Tun  à  Tin- 
lérieur  et  Tautre  à  Textérieur  des  for- 
tifications, sur  le  trajet  reliant  la  ville 
à  la  plage  de  Malo-les-Bains,  le  Square 
Jacobsen  que  longe  le  tramway  de  Ro- 
sendaêl  et  proche  des  établissements 
horticoles  de  cette  petite  ville.  Le 
beiTroi  isolé  ou  Tour  Saint-Éloi  (xv«  s.) 
haut  de  90  mètres  renferme  un  ca- 
rillon célèbre.  Il  dépendait  autrefois 
de  V Église  Saint-Êloi  dont  il  était  le 
clocher.  Une  rue  les  a  séparés  et  une 
façade  nouvelle,  de  style  ogival,  a  été 
élevée  en  1889  à  l'église.  Cette  pa- 
roisse, la  plus  importante  de  la  ville, 
renferme  le  tombeau  de  Jean  Bart  et 
de  sa  femme,  quelques  bonnes  toiles, 
des  stalles  sculptées  et  une  chaire  à 
prêcher  (xviir  s.).  U Église  Saint-Jean- 
Bapiiste,  autrefois  chapelle  des  Ré- 
collets, renferme  de  beaux  tableaux 
du  Guide,  de  Van  Dyck,  de  G.  de 
Crayer,  etc.;  V Église  Saint-Martin,  de 
style  roman,  est  toute  moderne;  la 
Chapelle  de  Notre-Dame  des  Dunes,  but 
de  pèlerinage,  est  toute  remplie  d'ex- 
voto  dus  à  la  pieuse  reconnaissance 
des  marins.  Un  même  bâtiment  réunit 
le  Musée  et  la  Bibliothèque.  Le  Musée 
renferme  des  monnaies  et  médailles, 
des  objets  d'art,  des  curiosités,  des 
armes  anciennes,  des  curiosités  de 
l'Inde,  des  manuscrits  chinois,  de 
beaux  tableaux  de  l'école  flamande, 
des  toiles  modernes,  une  belle  collec- 
tion de  tableaux  de  maîtres  léguée  par 
M.  Joffroy,  des  collections  d'histoire 
naturelle.  La  Bibliothèque  possède 
plus  de  40000  volumes  et  102  manus- 
crits. Des  séries  de  carreaux  céra- 
nniques  de  Hollande  anciens  repré- 
sentant des  scènes  vaiiées  et  dont  un 
spécimen  remarquable,  le  Bombarde- 
ment de  Dunkerque  en  1695,  se  trouve 
au  Musée,  ornent  plusieurs  maisons 


CYSOING.  —  Pyramide  commémoratlvo 
de  la  bataille  de  Fontenoy. 


VALENCIENNES.  —  Vieille  maison  rue  Noire  Dame. 


NORD  429 

particulières.  Ces  séries  originales  sont  une  des  curiosités  peu  connues  de  la  ville  de  Dun- 
kerque.  Le  Palais  de  JusiicCy  le  ThéiUre^  la  Bourse  (1754)  n'ont  rien  de  bien  saillant.  L'ancienne 
Maison  du  Marin  est  devenue  aujourd'hui  le  Bureau  des  officiers  du  Port.  Dunkerque  a  élevé 
une  statue  au  sauveteur  Tixier  et  possède  un  monument  commémoratif  du  siège  de  1795,  dit 
Monument  de  la  Victoire.  Au  point  de  vue  industriel,  celte  ville  possède  de  grands  établisse- 
ments où  le  jute  est  tissé. 

Dans  les  environs  on  peut  visiter  Gravelines  dont  le  port  fait  un  commerce  important  avec 
TAnglclerre  et  les  pays  du  N.  de  l'Europe  ;  —  Bourbourg,  ville  autrefois  importante,  munie  de 
remparts  et  d'ouvrages,  entourée  d'eau,  plusieurs  fois  assiégée,  prise  et  détruite.  En  1792  sa 
section  rurale  s'en  détacha  et  en  est  encore  aujourd'hui  séparée;  son  Hôtel  de  Ville  renferme  une 
Bibliothèque  et  des  Archives  ;  —  Hondschoote  qui  est  une  cité  proprette  avec  une  belle  Êgliae  et  un 
Hùtet  de  Ville  du  xvi"  s.  Un  petit  monument  sur  la  grand' place  à  dr.  de  l'église  (une  Victoire  en 
bronze)  rappelle  la  bataille  gagnée  le  8  septembre  1793  par  le  général  Houchard  sur  les  Anglais, 
les  Autrichiens  et  les  Hanovriens  réunis;  —  Bergues^  enfin,  petite  ville  fortifiée,  célèbre  par  son 
Beffroi  du  xvi*  s.,  complètement  restauré.  On  y  remar(|ue  encore  son  ancien  Mont  de  piété  (xvii*  s.) 
où  est  casernée  la  gendarmerie,  les  tours  de  l'ancienne  ahbaye  de  Saint-Winoc  (xr  s.),  ÏHôtel  de 
Ville,  construit  sur  le  modèle  de  l'ancien  édifié  sous  Philippe  IV  d'Espagne  et  renfermant  un 
Musée  où  l'on  admire  des  tableaux  des  écoles  fiamande  et  italienne,  1400  dessins  originaux 
anciens  et  modernes  et  la  Bibliothèque  contenant  5000  volumes,  plusieurs  manuscrits  et  incuna- 
bles provenant  de  l'ancienne  abbaye  de  Sainl-Winoc. 

Hazebrouck,  sur  la  Bourre,  est  situé  au  centre  de  la  partie  la  mieux  cultivée  du  département, 
en  un  point  où  se  coupent  plusieurs  voies  ferrées  importantes.  Ses  monuments  les  plus  intéres- 
sants sont  :  VÊglise  SaintÉloi  dominée  par  une  belle  flèche  ajourée  de  80  m.  de  hauteur  et  h 
l'intérieur  de  laquelle  on  remarque  quelques  bonnes  toiles  de  l'école  flamande,  des  boiseries  du 
xviii*  s.,  ime  grille  en  fer  forgé  dans  la  chapelle  des  fonts  baptismaux,  un  bufl'el  d'orgues,  un 
Saint-Sépulcre  et  une  chaire  à  prêcher  (xviii"  s.);  VJIuspire  (1718)  restauré  en  1875  avec  l'aile 
dr.  (1616)  restaurée  en  1896;  la  Caisse  d' fJ pargne  (I8:)7);  le  Palais  de  Justice  (I89K);  VlItUel  de  Ville  à 
colonnade  et  sur  la  place  quelques  vieilles  maisons  du  xvr  au  xviir  s.  C'est  surtout  dans  celte 
région  que  sont  pratiqués  les  combats  de  coqs,  le  tir  à  l'arc  vertical  dont  les  Flamands  sont  si 
friands. 

Aux  environs  se  trouvent  :  Bailleul  qui  a  sa  fête  des  Tisserands,  un  Hôtel  de  Ville  avec  befl'roi 
(xvr  s.),  VÉgliae  Sainl-Waast^  V/t^glise  Sainl-Amand,  dépendance  de  l'ancien  collège  de  Jésuites 
aujourd'hui  cofiègc  communal,  et  le  joli  petit  Musée  B.-A.  Depwjdt  (1859)  augmenté  par  des  dons 
particuliers  et  qui  renferme  des  meubles,  des  tableaux,  de  la  céramique,  des  objets  d'art  et  des 
bibelots;  —  Steenwoord  dont  l'église  du  xvr  s.  est  surmontée  d'une  flèche  à  jour;  quelcpies 
vieilles  maisons  du  xvir  s.  .se  voient  encore  sur  la  place;  —-  Gassel,  enfin,  avec  ses  vestiges 
gallo-romains,  son  ancien  Hôlel  de  Ville  (lG5i)  où  est  installé  un  petit  musée,  son  Hôtel  de  la 
Noble  Cour  (aujourd'hui  Mairie)  dont  l'intérieur  a  des  boiseries  intéressantes,  son  Hôtel  des  durs 
dUalluin^  sa  belle  Promenade  au  centre  de  laquelle  s'élève  la  pyramide  rappelant  tous  les  com- 
bats autour  de  Cassel  et  couronnant  l'emplacement  du  Cnslellum  romain,  enfin  ses  vieilles 
Maisons  de  la  Place  où  l'on  promène  Reuze-Papa  et  les  Portes  anciennes  (VAîre  et  de  Bergues. 
Casse!  est  relié  à  sa  station  par  un  tramway  électrique. 

Valenclennes,  au  centre  du  riche  bassin  houiller  qui  porte  son  nom  et  d'une  région  où  règne 
la  plus  grande  activité  industrielle,  est  une  ancienne  ville  forte  située  sur  la  rive  dr.  de  l'Escaut 
qui  s'y  divise  en  deux  bras  dont  l'un  est  canalisé  et  dont  l'autre  passe  sous  un  tunnel;  une  petite 
rivière,  la  Rhonelle,  vient  s'y  jeter  après  avoir  pénétré  dans  la  viUe  par  la  pointe  S.-S.-E.  De 
beaux  boulevards  bordés  de  jolies  constructions  en  briques  s'élèvent  sur  les  anciennes  fortifica- 
tions. De  ces  dernières  il  ne  reste  que  la  Citadelle.  Valenciennes,  surnommée  l'Athènes  du  Nord, 
renferme  des  monuments  intéressants.  Elle  possède  surtout  un  admirable  Musée  de  ]>Ius  de 
400  tableaux,  parmi  lesquels  se  trouvent  des  œuvres  de  l'école  flamande  formant  un  tableau 
complet  de  l'histoire  de  cette  école  (Triptyque  de  Rubens).  On  y  remarque  en  outre  des  toiles  des 
écoles  hollandaise,  espagnole,  française  (notamment  de  l'école  valencicnnoise  :  Ant.  Watteau, 
Pater,  François  Watteau).  Une  salle  spéciale  (1K82)  est  consacrée  à  Carpeaux  qui  a  légué  à  sa 
ville  natale  ses  croquis,  ses  carnets,  ses  maquettes.  Le  Musée  logé  actuellement  dans  l'ilotel  de 


Kégatir  Dcl&arl. 


VALLNCltNNES.  —  Monument  de  Walleau. 


NORD 


m 


Ville,  émigrera  dans  le  nouveau  Musée  projeté  à  la  Place  Verte.  La  Bihliolhèque  communale 
comprend  55000  volumes  et  775  manuscrits.  La  lUblioUicque  et  le  Musée  Bénézech  renferment 
5000  volumes,  des  manuscrits,  des  tableaux,  des  sculptures,  des  objets  d'art,  des  armes  et  des 
antiquités.  Les  Académies  construites  en  1865  renferment  le  Lycée  (ancien  collège  des  Jésuites) 
YÈcole  des  Beaux  Arts  et  le  Muséum  d'histoire  naturelle.  Ullotel  de  Ville  (1012)  restauré  en  1778, 1820 
a  eu  sa  façade  refaite  en  1867-68.  La  Fontaine  Walteau  qui  orne  le  Square  Carpeaux  est  agré- 
mentée de  quatre  petits  motifs  en  bronze  personniflant  des  types  de  la  comédie  italienne.  Le 
Monument  de  Froissart  se  compose  de  la  statue  en  marbre  du  brillant  chroniqueur  formant  le 
centre  d'un  hémicycle  où  sont  encastrés  10  médaillons  en  bronze  de  célébrités  valenciennoises. 
Le  Théâtre  (1782)  sur  la  Place  d'armes,  a  été  remanié  en  1805  et  en  1887.  La  Sous- Préfecture  est 
installée  dans  l'ancien  Hôtel  Pas-de-Beaulieu.  V Hospice  général  (1752-1774)  réunit  Fllospice  civil, 
rilôpilal  militaire  et  d'autres  établissements  comme  les  Chartricrs,  l'Hôtel-Dieu  (1452),  rHôtellerie, 
les  Orphelins.  Parmi  les  monuments  religieu.x  on  peut  citer  :  Notre-Dame  du  Saint-Cordon  élevée 
de  1852  à  1863  style  du  xiu*  s.  et  dominée  par  une  tour  de  82  mètres  de  hauteur;  VÉglise  Saint- 
Géry^  autrefois  des  Récollets  (1225),  qui  a  des  stalles  armoriées  provenant  de  l'abbaye  de  Vicoi- 
gne;  Y  Église  Saint-Nicolas  (des  Jésuites)  (1601);  enfin  Notre-Dame  du  Sacré-Cœur,  de  style  roman 
(1879).  Vaienciennes  possède  encore  quelques  vieilles  maisons  dont  une  du  xv*  s.  rue  Notre- 
Dame,  un  beau  Square  en  face  la  gare;  un  Jardm  militaire;  un  nouveau  Square  va  être  établi  sur 
les  fortifications  démolies  à  l'endroit  où  passe  la  Rhonelle.  Le  cimetière  Saint-Rocli  renferme 
un  certain  nombre  de  monuments  funèbres  intéressants  parmi  lesquels  nous  citerons  ceux  de 
Carpeaux,  Hiolle,  Abel  de  Pujol,  Henri  Lemaire,  et  celui  consacré  aux  victimes  de  la  guerre  de 
1870.  Parmi  les  Sociétés  de  bienfaisance,  nous  nommerons  une  des  plus  anciennes,  celle  des 
Incas,  dont  les  marches  costumées,  qui  ont  lieu  h  des  époques  plus  ou  moins  éloignées,  sont 
célèbres.  Vaienciennes,  entourée  d'établissements  métallui'giques  de  premier  ordre  et  des  mines 
de  houille  les  plus  riches,  a  dans  ses  environs  quelques  villes  intéressantes  :  Gondé,  petite 
ville  fortifiée,  avec  son  bel  Arsenal  dont  l'entrée  est  flanquée  de  deux  tours,  son  vieux  Château 
avec  tourelles  d'angle  et  un  petit  musée  à  l'intérieur,  sa  tour  du  Beffroi  édifiée  en  1608  et 
restaurée  en  1879,  avec  le  Buste  de  la  Clairon  enfin  décorant  une  petite  place;  —  Saint-Amand, 
fondé  au  vu*  s.  par  les  Normands,  pris  en  1667  par  les  Français,  célèbre  par  ses  faïences  et  ses 
porcelaines  et  dont  VHôtet  de  Ville  est  installé  dans  une  partie  de  l'ancien  prieuré.  De  VÉylise 
qui  en  dépendait,  il  reste  la  façade  surmontée  d'une  tour  d'une  architecture  fort  riche  mais  d'un 
goùi  contestable;  —  Bavai,  vieille  ville  romaine  au  sommet  d'un  plateau  d'où  partaient  7  voies 
antiques.  Il  est  agréable  d'en  faire  le  tour,  car  on  y  rencontre  bien  des  vestiges  du  passé.  Son 
Hôtel  de  Ville  du  xvii*  s.  est  précédé  d'un  beffroi  (xvr  s.);  —  le  Gluesnoy,  enfin,  petite  place 
forte  dont  V Hôtel  de  Ville  date  de  1720. 


Liste  des  Monuments  historiques 

(P.  p.  Propriété  privée.  —  P.  c.  Propriété  communale.  —  P.  E.  Propriélé  de  l'Etat). 


Bavai Ruines  romaines  (restes  de  ther- 
mes et  d'un  aqueduc. 

ru>rgues Beffroi  (xvi-  s.). 

Cambrai Deux   menhirs  dits  les    Pierres 

Jumelles. 
__  Porte  Notre-Dame  (xvh*  s.). 

Cassel Hôtel  de  Ville  (XVII' s.). 

Chéreng Fonts  baptismaux  dans  l'église 

(xiii*  s.). 

Comines Beffroi  (xiv*  et  xvii*  s.). 

Ruines  du  château. 

CysoÎDg Pyramide  (xviii*  s.)  (P.  E.). 

Denain Pyramide  (xviii*  s.)  (P.  E.). 

Douai Hôtel  de  Ville  et  Beffroi  (xv  s.). 

Dunkerque Beffroi  (anc.  tour  St-Eloi)  (xvi's.j. 


L'Ecluse Menhir  dit  la  Pierre  du  Diable. 

Famars Ruines  romaines. 

Flôtre Vitraux  de  l'église  (xv  s.). 

Hamcl Dolmen. 

Lille Eglise  Saint-Maurice  (XV  s.). 

-- Porte  de  Paris  (xvu'  s.). 

— Restes     du    Palais    de    Rihour 

(XV  s.). 

Saint-Amand.      .   .     Façade   et    tours    de    l'ancienne 
église  abbatiale  (xvir  s.). 
—  ...     Hôtel  de  Ville  (xvir  s.). 

Sars-Poterics  .   .   .     Menhir  dit  la  Pierre  de  Dessus- 
bise  (P.  c). 

Solrc-le-Château .  .    Deux  menhirs  dits  les  Pierres- 
Martines  (P.  p.). 


>&^H« 


Hj^Q:" 

^^p^^H 

EPuSt^CTb*  '*"    1        ^~iÊÊj/^' 

^Uffc^>Jt<Kir<rN^^^^B^^ws^^l 

nm 

^H^HBdIhV^  nSzS 

flgj^&^WBia 

^3 

m 

SSBS9HM4^i?Ssi^8 

WÊÊ 

BBE^iS^^^^?-^^^ 

■''    "•-* 

ROUEN.  —  Uùlcl  BourgUierouldc.  Entrevue  du  Camp  «lu  Drap  ilor  (bas-relief). 


Seine-Inférieure 


Nom  —  Situation 

A  Seine-Inférieure,  qui  est  l'un  de  nos  viiii,4  quatre  départements 
maritimes,  appartient  à  la  région  N.-O.  de  la  France.  11  doit  son 
nom  à  la  situation  qu'il  occupe  sur  le  cours  inférieur  de  la  Seine^ 
dont  il  renferme  lendjoucliure.  Ce  fleuve,  (jui  y  pénèlre  par  la 
pointe  S.  y  décrit  de  nombreux  méandres,  arrose  Rouen  le  chef- 
lieu  et  se  jette  dans  la  Manche  entre  le  Havre  et  la  pointe  N.  du 
département  du  Calvados.  Sous  le  rapport  de  l'étendue,  c'est  le 
trente-cinquième  département;  sans  tenir  compte  de  ses  sinuosités,  il  revêt  la  forme 
d'un  trapèze  dont  le  plus  grand  côté  i)arallèle  coïncide  avec  le  littoral;  sa  plus  grande 
longueur,  du  cap  de  la  Hève  à  l'E.  de  Gournay,  est  de  IKi  kilom.;  de  la  pointe  N.  du 
canton  d'Ku  à  la  pointe  S.  du  canton  d'I-llbeuf  il  y  a  97  kilom.  Comme  limites  natu- 
relles, il  a  :  au  N.-E.  50  kilom.  du  cours  de  la  Bresle,  au  S.-E.  8  kilom.  du  cours  de 
TEpte,  au  S.  40  kilom.  du  cours  de  la  Seine,  à  TO.  enfin  la  Manche  le  borde  sur 
150  kilom.  Il  est  borné  au  N.-E.  par  le  département  de  la  Somme,  à  TE.  par  celui  de 
l'Oise,  au  S.  par  ceux  de  l'Eure  et  du  Calvados.  11  est  éloigné  en  moyenne  de 
150  kilom.  des  côtes  anglaises. 

En  171)0,  il  a  été  formé  de  quatre  territoires  dépendant  de  la  Normandie:  une  partie 
du  pays  de  liray  à  TE.,  une  partie  du  Vexin  nonnand  au  S.-E.,  la  totalité  du  Pays  de 
Cauœ  à  TO.  au  N.  et  au  centre,  enfin  une  faible  partie  du  lioumoisj  au  S. 


Histoire 

Les  peuplades  qui  ont  habité  cette  région  avant  la  venue  des  Gaulois  n  y  ont  laissé 
aucune  trace  de  leur  passage.  A  peine  peut-on  citer  un  dolmen  renversé  que  renferma' 
une  grotte  à  Gerponville  et  la  cité  de  Limes.  A  la  venue  des  Romains,  deux  tribus  c^au- 


i» 


SELNE  I.NFÉIUH m:.    1. 


434  SCINE-INFÉRIEURE 

loises  s'y  trouvaient  fixées  :  les  Veliocasscs  dont  la  capitale  était  Rofomagusei  les  Caletes 
(pays  de  Caux)  avec  une  ville,  Caracotinuni  (Harfleur),  et  leur  capitale  Jubobona  (Lille- 
bonne).  Elles  soutinrent  les  Bellovaques  dans  leur  lutte  contre  César  après  la  chute 
d'Alésia.  Cette  région  relevait  de  la  Lyonnaise  lors  de  la  division  de  la  Gaule  romaine  en 
quatre  provinces  sous  Auguste  et  de  la  Lyonnaise  deuxième  au  iv  siècle.  De  l'époque 
romaine  les  restes  importants  du  théâtre  de  Lillebonne  sont  encore  debout.  On  peut 
encore  signaler  les  camps  romains  de  Sandouville,  de  la  Salle  à  Toulîreville-la-Corbe- 
line,  de  la  Bouteilleric  à  Varneville-Bretteville  et  de  Boudeville,  ainsi  que  des  traces  de 
voies  romaines  entre  Gravinum  (Grainville)  et  Juliohona  (Lillebonne)  et  les  mosaïques  ! 

exhumées  à  Sainte-Marguerile.  I 

Le  christianisme  fut  prêché  au  m"  siècle  par  les  saints  Mellon  et  Nicaise.  A  la  ïiiï  du 
v*  siècle  les  Francs  étaient  maîtres  de  la  Normandie  qui  fît  partie  du  royaume  de  Neus- 
trie.  Brunehaut  avait  été  reléguée  à  Rouen  après  le  meurtre  de  son  époux  à  Vitry  par 
les  émissaires  de  Frédégonde.  Mérovée,  un  des  fils  de  Chilpéric,  y  vint  la  demander 
en  mariage;  Prétextât,  évoque  de  Rouen,  bénit  leur  union.  Frédégonde  le  fit  massacrer 
Devenue  veuve  ensuite,  elle  fut  enfermée  à  Rueil,  près  de  Rouen,  et  mourut  en  597.  Au 
VI'  siècle  les  premiers  monastères  s'élèvent  :  Saint-Wandrille,  fondé  par  le  moine  du 
même  nom,  —  Jumièges,  fondé  par  saint  Philbert,  —  Fécamp,  fondé  en  665  par  le  noble 
Wanenck.  Saint- Valéry  dut  sa  fondation  au  moine  saint  Valéry  qui  y  éleva  une  église 
au  VII"  siècle.  En  841,  les  Danois  brûlent  Rouen  et  mettent  au  pillage  les  abbayes  de 
Jumièges  et  de  Saint-Wandrille.  En  845,  nouvelle  incursion  des  Normands  qui,  de 
Rouen,  montent  à  Paris  en  dévastant  les  bords  de  la  Seine.  En  852,  Lothaire  et  Charles, 
fils  de  Louis  le  Débonnaire,  opèrent  ensemble  contre  les  terribles  pirates  établis  en  colo- 
nies dans  nie  d'Oissel,  après  la  prise  de  Rouen.  Chaque  année  de  nouveaux  exploits  de 
cette  bande  apportent  la  ruine  dans  les  régions  avoisinantes.  En  858,  Charles  le  Chauve 
et  Lothaire  II  assiègent  leur  chef  Sydroc  à  Oissel;  mais  attaqués  eux-mêmes  par  Louis  i 

le  Débonnaire,  ils  lèvent  le  siège  et  achètent  le  départ  des  Normands.  En  861.  on  oîTie 
au  roi  de  mer  Woland  5000  livres  d'argent  pour  purger  la  Seine  des  pirates  qui  rinfe^- 
taient.  II  accepte  et  va  assiéger  Oissel,  puis  il  reçoit  de  ses  compatriotes  une  somme 
supérieure  pour  ne  pas  agir  et  tous  partent  avec  le  butin.  Ils  reviennent  bientôt  avec 
Rollon,et  reprennentRouen.  Les  habitants  de  la  rivedr.  de  la  Seine  leurpayenl  un  tribut 
de  ^  000  livres  d'argent.  Il  en  fut  ainsi  jusqu'au  jour  où  ils  se  fixèrent  dans  le  pays  pour 
y  fonderie  puissant  duché  qui  porte  leur  nom.  En  911,  le  traité  de  Saintdair-sur-Eple 
donna  aux  Normands,  d'après  Guillaume  de  Jumièges,  depuis  la  rivière  d'Eple  jusqu'aux 
frontières  de  Bretagne.  Rollon  et  ses  sujets  se  convertirent  ensuite  au  christianisme. 

Il  partagea  la  terre  entre  ses  fidèles,  non  sans  garder  pour  lui  la  part  du  lion.  Au 
commencement  du  x"  siècle  la  Normandie  était  peuplée  exclusivement  de  Scandinaves 
dans  le  Cotentin  et  le  Bessin  avec  des  Gallo-Francs  assujettis  sous  l'empire  de  lois 
danoises  protégeant  la  propriété.  Aussi  est-il  tout  naturel  de  rencontrer  dans  le 
dialecte  normand  actuel  bien  des  mots  d'origine  Scandinave.  Henri  !•%  dont  le 
royaume  était  voisin  du  duché  de  Normandie,  riche,  prospère  et  gardant  lembourhure 
de  la  Seine,  attaqua  Guillaume  le  Bâtard  ;  mais  ce  dernier  le  vainquit  à  Morleuier 
(105i)  et  à  Varaville  (1058);  puis  Guillaume  le  Bâtard  alla  conquérir  l'Anirletern' 
(1060).  Philippe  I"  lutta  contre  les  Normands  en  Bretagne  et  dans  le  Vexin.  (^unmr 
son  père,  il  chercha  à  favoriser  les  querelles  entre  les  membres  de  la  famille  du  «lui* 
Guillaume  et  fit  tous  ses  efforts  pour  éloigner  la  Normandie  de  l'Angleterre.  En 
1152,  le  divorce  fatal  pour  la  France  d'Êléonore  d'Aquitaine  et  son  mariage  avec  Henri 
Plantagenet  ravivèrent  la  rivalité  entre  les  rois  de  France  et  d'Angleterre.  Philippe 
Auguste  fit  la  guerre  à  Henri  II,  guerre  qui  dura  jusqu'à  la  mort  de  ce  dernier,  en 


S^lif  Reurdcin  H  ères. 


ROUEN.   -  Cylhôdrale.  Façade. 


Àôo 


SEINE  INFÉRIEURE 


il89.  Parti  en  croisado  avec  Richard  Cœur  de  Lion,  il  revint  avant  lui  et  proGta  de 
son  absence  pour  envahir  le  duché  de  Normandie,  de  concert  avec  le  propre  frère  de 
Richard,  Jean  sans  Terre.  Arthur  de  Bretagne  ayant  revendiqué  la  succession  de  Richard 
au  trône  d'Angleterre,  Philippe  Auguste  prit  partie  pour  lui.  Jean  sans  Terre  et 
Arthur  entrèrent  en  lutte.  Ce  dernier,  fait  prisonnier  et  enfermé  à  Rouen,  disparut, 
assassiné  sans  doute  (1204}.  Philippe  Auguste  fit  citer  Jean  sans  Terre  devant  la  cour 

de  ses  pairs.  Jean  fut  déclaré 
coupable  d'assassinat,  con- 
damné à  mort  par  défaut  et 
privé  de  ses  possessions  de 
France.  S'appuyant  sur  ce 
jugement,  Philippe  Auguste 
s'empara  dabord  de  Château- 
Gaillard,  puis  toutes  les  cités 
normandes  tombèrent  vive- 
ment en  son  pouvoir.  Rouen 
qui  comptait  sur  un  secours 
résista  d'abord,  puis  finit  par 
se  rendre.  Sous  le  règne  de 
Philippe  Auguste,  cette  ville 
confirmée  dans  ses  privilè- 
ges communaux,  dotée  de  lois 
protégeant  son  commerce, 
signa  un  accord  avec  Paris 
au  sujet  de  la  navigation  de 
la  Seine,  ce  qui  facilita  et 
augmenta  beaucoup  les  trans- 
actions commerciales  par 
la  voie  du  fleuve.  Le  règne  de 
saint  Louis  vit  s'accentuer  cet 
état  prospère.  Louis  X  le 
Hutin  étendit  les  franchises 
de  la  Normandie  par  la 
fameuse  Charte  aux  Nor- 
mands (1315).  Philippe  de 
Valois,  afin  d'éloigner  la  Nor- 
mandie des  Anglais,  nomma 
son  fils  aîné,  Jean,  duc  de 
Normandie,  réunit  les  dépu- 
tés des  principales  villes  en 
une  Assemblée  d'États  qui  eut  le  privilège  de  voter  les  impôts. 

Quand  s'ouvrit  la  lutte  d'Étiennc  Marcel  contre  la  royauté,  Rouennais  et  Parisiens 
firent  cause  commune.  Charles  V  accorda  une  foule  de  privilèges  à  son  ancien  duché. 
Sous  la  régence  de  Charles  VI,  en  1582,  l'émeute  connue  sous  le  nom  de  Harelle  valut 
à  Rouen  la  perte  de  ses  privilèges  communaux. 

En  1415,  Henri  V  débarqua  à  Honflcur  et  mit  le  siège  devant  Harfleur.  Après  cinq 
semaines  de  siège  et  de  maladie,  il  dut  s'éloigner.  En  1419,  il  s'empara  de  Rouen  qui 
résista  désespérément  avec  Alain  Blanchard,  maître  des  arbalétriers,  et  subit  une  dure 
famine.  Sous  Charles  Vil,  Jeanne  d'Arc,  faite  prisonnière  à  Compiègne  et  vendue  aux 


JUMIEGES.  -     Nef  de  réalise  nbbotinlc. 


JUMIÈGËS.  —  Ancienne  abbaye.  Ensemble  N.-E. 


JUMltOES.  —  Éylihc  ubbalialc.  Nef  et  bas  cùlc. 


SEINE-INFKRIEURE 


439 


Anglais  par  Jean  de  Luxembourg  pour  U)  000  francs,  fut  amenée  à  Rouen  et  enfermée 
dans  la  tour  qui  porte  son  nom.  Le  21  février  tiôl  elle  fut  jugée  par  Tévèque  de  Beau- 
vais  Pierre  Cauclion  et  l'Inquisiteur  Jules  Lemaître  qiii  la  condamnèrent  ii  la  prison 
perpétuelle.  Le  50  mai  1431  elle  mourut  avec  un  grand  courage,  brûlée  sur  la  [)lace  du 
Vieux-Marché.  A  la  demande  de  Charles  VII,  resté  impassible  jiendant  le  procès  et  l'exé- 
cution du  jugement,  la  sentence  fut  cassée  et  Jeanne  réhabilitée. 

Le  pays,  rançonné  par  les  Anglais,  se  souleva.  Plusieurs  villes  outre  Rouen,  Fécamp 
et  le  Havre  leur  furent  reprises  ;  mais  écrasés  près  de  Caudebec,  les  Normands  restèrent 
tranquilles  jusqu'en  1449.  Cette  année- 
là  Rouen  ouvrit  ses  portes  à  Char- 
les VIL  Louis  XI,  en  1468,  réunit  à 
Tours  les  États  Généraux;  sur  leur 
dé-claration,  il  garda  la  Normandie 
que  réclamait  son  père,  Charles  de 
France,  et  donna  à  son  frère  la 
Champagne  et  la  Brie,  en  échange  de 
la  .Normandie.  En  1472,  Charles  le 
Trniéraire  ravagea  cette  province; 
mais,  vaincu  à  Dieppe,  il  signa  une 
paix  définitive. 

Louis  XII  érigea  VEchiquier  en 
Cour  de  Justice  souveraine.  Sous 
François  V'  TÉchiquier  devint  le  Par- 
lement. Ce  roi  fit  commencer  les  tra- 
vaux du  port  du  Havre  en  1517.  Il 
vint  les  visiter  en  1520,  mais  détruits 
en  1525  par  une  forte  marée,  ils  furent 
repris  et  le  Havre  gagna  de  plus  en 
plus  d'importance. 

Pendant  la  Réforme,  les  Huguenots 
furent  en  butte  à  l'inimitié  du  Parle- 
ment de  Rouen.  En  1502,  ils  s'empa- 
rèrent de  la  ville.  Antoine  de  Bourbon 
vint  en  faire  le  siège  :  il  y  périt.  Rouen 
n'en  fut  pas  moins  repris  par  le  parti 
catholique.  Le  Havre,  un  instant  livré 
aux  Anglais  par  les  protestants,  fut 
repris  en  1503  à  la  suite  d'un  accord 

intervenu  entre  huguenots  et  catholiques.  Le  duc  de  Villars  le  livra  de  nouveau  aux 
protestants.  En  1588,  Rouen,  ne  pardonnant  pas  à  Henri  III  le  meurtre  d'Henri  de 
Guise,  se  rangea  du  côté  de  la  Ligue. 

En  1589,  Henri  IV  vint  en  Normandie  recevoir  les  renforts  que  lui  envoyait  Elisabeth 
d'Angleterre.  Le  duc  de  Mayenne  le  trouva  fortement  retranché  à  Arques  :  Henri  IV 
remporta  une  brillante  victoire  sur  le  duc.  Après  son  abjuration  solennelle  à  Saint- 
Denis,  Rouen,  comme  les  autres  villes  du  royaume,  lui  ouvrit  ses  portes. 

Sous  la  Fronde,  après  l'arrestation  de  Condé,  des  séditions  éclatèrent  en  Normandie. 
Mazarin,  obligé  de  s'éloigner,  passa  par  le  Havre  et  remit  en  liberté  les  princes  de 
Condé  et  de  Conti  ainsi  que  le  duc  de  Longueville  qui  y  étaient  enfermés  (1651).  Colbert 
agrandit  le  port  du  Havre  et  le  fit  fortifier  par  Vauban.  En  1074  une  flotte  anglaise 


JUMIEGES.  —  Chapiteaux  de  l'oglisc  abbatiale. 


I 

3 


O 


Il4*)f.tlil  î»ffuriic«n  Otoit» 


PULLN.  —  i  Hilhuliytc,  br^Mnl  purlail. 


ROUEX.  —  Callicarulc.  Porluil  des  libia 


^l{iall(  ^cllr(leln  fiércs. 


nOL'tN.  —  Foiilainu  du  Gros-llorloge. 


s  E  I  N  El  N  F  K  m  E  U  RE  4iD 

bombarda  et  détruisit  Dieppe.  C'est  depuis  cetle  époque  que  celte  cité,  maîtresse  du 
commerce  maritime  dès  le  xiv^  siècle,  commença  à  décliner.  La  Révocation  de  l'Édit  de 
Nantes  porta  une  forte  atteinte  aux  draperies  d'Elbeuf.  La  Révolution  passa  sur  celte 
région  sans  y  faire  de  victimes. 

Louis-Philippe,  héritier  du  comté  d'Eu,  apanage  de  la  famille  d'Orléans,  en  habita 
souvent  le  château,  où  il  reçut  la  reine  d'Angleterre  en  18t3  et  1845.  Le  département  do 
la  Seine-Inférieure  fut  occupé  à  la  suite  des  invasions  de  18U  et  1815.  Le  5  décembre 
1870,  les  Prussiens  entrèrent  à  Rouen,  envahirent  Dieppe  et  Fécamp  et  s'avancèrent 
jusqu'aux  portes  du  Havre.  Quelques  combats  furent  livrés  pendant  cette  désastreuse 
campagne  :  le  5  décembre  à  Buchy,  le  30  à  La  Bouille,  Orival;  en  janvier  1871  à  Bourg- 
ihéroulde  et  Château-Robert.  L'armée  allemande  l'évacua  en  juillet  1871. 

Géologie  —  Topographie 

E  pays  de  Caux,  délimité  au  N.-O.  par  la  Manche,  au  S.  par  le  cours 
sinueux  de  la  Seine,  de  son  embouchure  jusqu'à  Rouen,  à  l'E.  par  la  vallée 
de  la  Bresle,  forme  un  ensemble  de  plateaux  crétacés  el  jurassiques  d'une 
altitude  moyenne  dépassant  légèrement  100  mètres.  Ces  plateaux  sont 
coupés  et  isolés  par  de  petites  rivières  qui  s'y  sont  taillé  un  HL  On  appelle  valleuse  une 
petite  vallée  dépourvue  de  ruisseau.  La  valleuse  est  généralement  très  étroite  el  les 
parois  sont  d  autant  plus  vertes  qu'elles  sont  moins  ouvertes.  Les  falaises  à  pic  qui 
s'étendent  du  Tréport  au  Havre  sont  les  plus  élevées  des  côtes  de  France.  Dans  tout  ce 
pays  la  plupart  des  routes  sont  plantées  de  hêtres  surgissant  au-dessus  de  levées  de 
terre  qui  les  transforment  en  sortes  de  couloirs.  Les  propriétés  particulières  sont 
isolées  les  unes  des  autres  par  des  systèmes  analogues  de  levées.  Le  pays  de  Bray,  qui 
s'étend  de  Neufchâtel  vers  Beauvais  sur  une  longueur  de  70  kilomètres,  avec  une  lar- 
geur variant  de  15  à  16  kilomètres,  est  une  formation  jurassique  au  milieu  de  la  région 
crétacée,  constituant  ainsi  une  véritable  boutonnière  ouverte,  selon  le  terme  des 
géologues.  C'est  un  charmant  pays  vallonné,  coupé  de  collines  arrondies  de  200  à 
250  mètres,  renfermant  des  rivières  aux  eaux  claires  et  abondantes,  bordant  des  prairies 
et  de  gras  herbages,  encadrant  de  beaux  vergers,  et  renommé  pour  ses  bestiaux,  ses 
beurres  et  ses  fromages. 

Le  Vexin  normand  s'étend  entre  l'AndelIe  et  l'Epte.  C'est  également  un  plateau  élevé 
d^une  altitude  moyenne  de  220  mètres.  De  même,  la  petite  région  du  Roumois  est  une 
plaine  élevée  de  120  mètres  environ,  bordant  la  rive  gauche  de  la  Seine. 

Le  point  le  plus  élevé  du  département  est  situé  près  de  Conteville  et  du  Rouchois,  au 
S.-O.  d'Aumale  :  il  atteint  la  cote  2^6  mètres.  Le  point  le  plus  bas  se  trouve  à  l'embou- 
chure de  la  Seine. 

Hydrograpilie 

Toutes  les  eaux  du  département  appartiennent  au  bassin  de  la  Manche,  qu'elles 
gagnent  directement  par  de  petits  fleuves  côtiers  ou  indirectement  parla  Seine.  Les  petits 
fleuves  côtiers  sont  :  la  Bresle^  jolie  rivière  aux  eaux  claires,  bordant  de  belles  prairies, 
qui  arrose  Aumale,  Blangy  et  Eu,  puis  se  jette  dans  la  Manche  après  avoir  alimenté  un 
bassin  de  retenue  au  Tréport  et  s'être  augmentée  (rive  droite)  du  Liger  et  de  la  Vimeuse 
(Somme);  VYères,  qui  se  jette  dans  la  Manche  à  2  kilomètres  en  aval  de  Criel;  VArques, 
dont  l'embouchure  dérivée  tombe  dans  le  nouvel  avant-port  de  Dieppe  et  qui  est  formée 
de   la  réunion  de  trois  rivières  :  VEaiilne  qui  passe  à  Londinières  et  à  Anvermeu  et  se 


ii6  SEINE -INFÉRIEURE 

grossit  (rive  droite)  du  Bailly,  la  Bcthune  qui  passe  pr^s  de  Neufchatol  et  la  Vm^enne 
qui  arrose  Saint-Saëns  et  Bellemcombre:  la  Scii\  qui  baigne  Longueville,  passe  près 
d'OfTranville  et  débouche  dans  la  Manche  sur  la  plage  de  Pourville;  la  Saâne,  grossie 
de  la  Vienne  qui  arrose  Bacqueville  et  tombe  dans  la  Manche  entre  Quibervîllo  et 
Sainte-Marguerite;  le  Dun  qui  baigne  le  pied  de  Saint-Aubin-sur-Mer,  avant  de  gagner 
la  Manche  en  droite  ligne;  la  Veules  aux  eaux  limpides,  bordant  les  maisons  et  les  jar- 
dins de  la  jolie  plage  balnéaire  qui  porte  son  nom  et  dont  l'existence  date  de  l'époque 
romaine;  la  Durdent  toute  remplie  de  truites,  qui  passe  à  Cany  et  tombe  dans  la 
Manche  à  droite  de  Veulettcs;  la  rivière  de  Fécamp  formée  de  la  réunion  de  la  rivière  th 
GanzevUle  qui  serpente  dans  la  jolie  vallée  du  même  nom  et  de  la  rivih*e  de  l'aimont  qui 
arrose  ce  chef-lieu  de  canton.  Ses  eaux  remplissent  un  bassin  de  retenue  du  port  de 
Fécamp. 

La  Seine  reçoit  h  Rouen  (rive  droite)  VAubette  qui  passe  à  Darnétal  et  le  Robec  qui 
desc(Mul  une  rue  très  pittoresque  de  la  capitale  normande;  puis  un  peu  en  aval  de  relb- 
ville  (rive  droite)  le  Cailly  grossi  de  la  Cléretle  qui  passe  k  Clèves  et  qui  arrose  lui- 
même  Maromme;  YAustrcberUtc,  augmentée  du  Sa/fembec  qui  baigne  Pavilly  et  Duclair: 
la  FonlencUe,  qui  passe  auprès  des  ruines  du  beau  monastère  de  Saint- Wandrille; 
YAmbion,  qui  arrose  Caudebec;  le  Bolbec,  qui  traverse  la  cité  industrielle  du  mémo  nom. 
descend  à  Lillebonne  et,  sous  le  nom  de  rivière  du  Commerce,  se  perd  dans  les  sables  de 
la  baie  de  Seine;  la  Lézanle,  qui  traverse  Montivilliers,  se  grossit  des  rivières  de  Rouelles 
et  de  Sainl-Laurenl  avant  de  baigner  Harfleur. 

D'autres  affluents  de  la  Seine  arrosent  le  département  et  ont  leur  embouchure  en 
dehors.  Ce  sont  :  VEpte,  qui  baigne  Gournay;  VAndelle,  qui  passe  h  Forges-les-Eaux,  et 
s'augmente  du  Héron  et  du  Crevon;  le  petit  ruisseau  de  VOisony  qui  se  jette  dans  la  Seine 
auprès  de  Caudebec-lès-EIbeuf;  le  Puchot,  qui  arrose  Elbeuf;  enfin  le  Becqtiet, 

Littoral.  —  Il  commence  à  l'ancien  lit  de  la  Bresle,  entre  Mers  et  le  Tréport.  La 
Bresle,  détournée  de  son  cours,  alimente  les  bassins  de  chasse  de  ce  dernier  port. 
complètement  aménagé  aujourd'hui,  qui  comprend  un  chenal  de  250  mètres  de  longueur 
entre  deux  jetées,  un  avant-port  ou  port  d'échouage,  un  bassin  de  retenue  et  un  bassin 
à  flot  communiquant  ensemble  au  moyen  d'une  écluse  à  sas,  un  pont  tournant,  des  quais 
et  des  hangars.  Ce  petit  i)ort  de  pèche  est  en  relation  régulière  avec  l'Angleterre.  Ln 
ville  du  méuK*  nom  s'élève  sur  la  rive  g.  de  la  Bresle  et  gravit  le  mont  Huon  (101  m.i 
qui  porte  le  Calvaire  et  le  Sémaphore,  auxquels  on  accède  par  plusieurs  escaliers.  De 
la  point(Mlu  Sémaphore  jusqu'à  la  jetée  ouest  du  port  de  Dieppe  les  falaises  se  poui-sui- 
vent  presque  en  ligne  droite  sur  une  longueur  de  20  kilom.  et  avec  une  altitude 
moyenne  de  100  mètres.  On  rencontre  d'abord  une  petite  valleuse  où  s'abrite  le  Mesnii- 
Val,  puis  la  vallée  de  l'Yères,  large  d'environ  1  kilom.,  où  tombe,  à  travers  un  est ran  df 
galets,  la  rivière  du  même  nom,  dont  la  rive  g.  est  dominée  parle  mont  Jolibois(IOi  m.». 
Une  petite  plage  s'étendant  sur  la  rive  dr.  comporte  xinv,  trentaine  de  villas  ou  maisons: 
c'est  la  plage  de  Criel,  éloignée  de  2  kilom.  du  bourg  du  même  nom.  Plus  loin,  ce  sont 
celles  de  :  Berneval,  au  débouché  de  deux  vallons  étroits;  de  Believille-sur-Mer. 
îi  l'extrémité  d'une  fente  de  la  falaise  ;  de  Puys,  protégé  par  un  bourrelet  de  g:ik*ts 
formant  terrasse;  le  vallon  sur  le  flanc  droit  duquel  s'étagent  les  villas  du  Puys  nesl 
pas  très  large.  Sur  la  falaise  qui  les  domine  se  voit  le  camp  dit  de  César,  connu 
encore  sous  le  nom  de  rite  de  Limes,  où  des  fouilles  ont  mis  à  jour  des  objets  celtiques 
et  romains. 

Au  delà  se  trouvent  les  collines  portant  le  Pollet,  faubourg  séparé  de  Dieppe  par 
le  port  où  débouche  la  rivière  d'Arqués.  Les  flancs  de  la  falaise  renferment  des  pans  de 
murs  et  des  caves,  vestiges,  croit-on,  de  l'ancien  fort  élevé  par  Talbot.  La  i-ade  de 


nOULN.  —  CulliCdralc.   Tonibcau  df  Luuirs  tic  liiczé. 


i48  SEINE- INFÉRIEURE 

Dieppe  s'étend  à  5  kilom.  environ  au  delà  de  la  sortie  du  chenal.  Le  port  comprend  : 
un  chenal  de  600  mètres  de  longueur  et  de  75  mètres  de  largeur;  un  avant  port  d'une 
surface  de  6hect.50a.  affecté  au  séjour  des  navires,  avec  870  mètres  de  longueur  de  quais 
et  une  surface  de  terre-pleins  de  12500  mètres;  un  port  d'échouage,  un  arrière-port  d'une 
superficie  de  4  hectares  avec  280  mètres  de  longueur  de  quais  et  6O0O  mètres  carrés  de 
terre-pleins.  L'arrière-port  communique  avec  l'avant-port  par  le  chenal  du  Pollel  ;  le 
chenal,  l'avant-port  et  Tarrière-port  donnant  accès  aux  nouveaux  bassins  par  la  nouvelle 
passe  du  Pollet  ont  une  profondeur  telle  que  les  navires  trouvent  toujours,  à  haute  mer, 
au  moins  8  mètres  d'eau  en  morte-eau  ordinaire  et  10  mètres  en  vive-eau  ordinaire.  Il 
possède  en  outre  -i  bassins  à  flot  (bassins  Duquesne,  Bérigny,  de  Mi-Marée  et  le  Nou- 
veau-Bassin) communiquant  ensemble  par  5  écluses.  Outre  les  services  de  pilotage  et  de 
remorquage,  il  possède  encore  1  grue  fixe  de  50  tonnes,  19  grues  à  vapeur,  des  hangars 
publics,  des  magasins  généraux,  un  entrepôt  réel  des  douanes,  7  ponts  à  bascule,  I  forme 
de  radoub,  1  gril  de  carénage,  avec  des  ateliers  pour  la  construction  et  la  réparation  des 
machines,  coques  en  bois  et  en  fer,  etc.  Dieppe  a  deux  services  réguliers  de  bateaux 
entre  la  France  et  TAnglelerre.  Il  arme  pour  la  pèche  côtière  et  pour  la  pêche  maritime 
(pèche  de  la  morue  à  Terre-Neuve  et  en  Islande). 

Après  Dieppe,  la  falaise  portant  le  vieux  château  s'élève  de  suite  à  91  mètres.  Klle 
descend  par  la  Caude-Côle  jusqu'au  vallon  au  bas  duquel  coule  la  Scie.  Sur  sa  rive 
dr.  s'élèvent  les  chalets  de  Pourville.  Un  vallon  très  boisé,  parallèle  à  la  mer,  coupe  la 
rivière.  Une  ligne  de  pins  couronne  le  faîte  de  la  colline  dominant  Pour\'ille  et  forme 
l'extrémité  d'un  cirque  de  verdure  dont  l'autre  extrémité  est  occupée  parla  petite  église 
de  Varengeville.  Cette  bourgade  est  célèbre  par  le  manoir  qu'occupait  au  xvi*  siècle 
le  fameux  armateur  Ango.  Le  phare  d'Ailly,  à  12  kilom.  de  Dieppe,  s'élève  sur  le  cap  des 
Roches.  Une  lande  de  bruyère  le  sépare  de  Sainte-Marguerite  où  des  fouilles 
récentes  ont  mis  à  jour  des  villas  gallo-romaines  avec  trois  belles  mosaïques.  Du 
cap  des  Roches  à  la  jetée  S.-O.  de  Saint- Valery-en-Caux,  la  distance  est  de  l9kilom. 
A  rO.  de  Sainte  Marguerite,  la  falaise  descend  pour  laisser  passer  la  Saâne  sur  la  rive 
g.  de  laquelle  se  trouve  la  petite  plage  da  Quiberville.  La  falaise  remonte  sur  la 
rive  g.  pour  s'incliner  à  nouveau  vers  le  vallon  où  coule  le  Dun,  sur  la  rive  g.  duquel 
est  bâti  Saint-Aubin-sur-Mer.  Après  Saint-Aubin,  la  première  plage  que  Ion 
rencontre  est  celle  de  Veules-les- Roses,  fréquentée  par  les  artistes,  célèbre  autant 
par  ses  roses  que  par  ses  cressonnières  situées  au  bord  du  ruisseau  de  la  Veules  qui 
coule  entre  les  villas  et  débouche  sur  la  plage  en  passant  sous  les  roues  d'un  ancien 
moulin.  La  falaise,  qui  après  avoir  franchi  la  Saâne  se  maintient  constamment  à  une 
soixantaine  de  mètres  jusqu'un  peu  au  delà  de  Veules,  se  relève  à  08  mètres  à  l'est  de 
Saiiit-Valery-en-Caux,  ville  bâtie  entre  deux  collines  et  dotée  d'un  port  de  pèche  et  de 
commerce  comprenant  un  vaste  bassin  de  retenue,  un  bassin  à  flot,  un  avant-port  ou 
port  d'échouagc  avec  deux  jetées  et  un  pont  tournant.  Saint- Valéry  possède  aussi  une 
plage  de  bains.  De  la  jetée  S.-O.  de  ce  port  à  la  pointe  portant  le  phare  de  Fécamp 
la  côte,  (jui  s'infléchit  légèrement  en  aval  de  Veulettes,  a  une  longueur  de  près  de 
'28  kilom.  Le  plateau  qui  la  domine  a  90  mètres  d'altitude. 

Veulettes  est  bâti  à  rexlrémilé  d'un  vallon  qui  vient  mourir  près  de  l'embouchure 
de  la  Durdont.  C'est  une  jolie  petite  plage  dont  les  chalets  s'étagent  sur  les  flancs  ties 
deux  collines  verdoyantes  qui  l'entourent  et  dont  la  pente  n'est  pas  trop  rapide;  on  y 
[»cche  la  salicoque.  Au  fond  du  vallon  s'étalent  les  chaumières  du  Vieux- Veulettes. 
qui  n'est  éloigné  de  son  chef-lieu  de  canton,  Cany,  que  de  8  kilom.  La  Dunient  le 
traverse  et  coule  dans  un  val  très  pittoresque  ressemblant  à  une  Suisse  en  miniature. 
Un   sentier,   dévalant    sur   la  mer  par  une  succession  de  marches,  se  trouve  entre 


I 


BOUEJs'.  —  Catiièclrwle,  Touibcuu  Uu  carUliml  U  Amboisc. 


450  SEÏNE-INFÉniEURE 

Veulettes  et  les  Petites-  Dalles,  petite  plage  de   sable  bordée  de  galets,  dont  les 

villas  sont  construites  dans  un  vallon  étroit  entre  des  falaises  dont  les  extrémités  sont 

dénudées  et  à  pente  raide;  au  fond,  la  végétation  arborescente  est  superbe.  Une  falaise 

de  86  mètres  sépare  les  Petites-Dalles  des  Grandes-Dalles,  plage  de  galets  on 

hémicycle  que  la  marée  recouvre  de  varech  et  dont  la  rue  principale  est  bordée  de  vieille** 

chaumières  qu'aucun  arbre  ne  protège  contre  les  rayons  du  soleil.  Une  autre  falaise  de 

87  mètres  sépare  cette  dernière  station  de  Saint-Pierre-en-Port,  bAli  sur  un  plateau 

et  dont  la  plage  est  dans  un  vallon  plus  large  complètement  déboisé  à  son  embouchure 

sur  la  mer;  au  fond  de  la  combe  seulement  la  végétation  apparaît;  une  route  en  lacets 

ou  des  sentiers  à  pente  raide  grimpent  la  falaise.  Une  haute  terrasse  de  galets  bonle  la 

mer;  les  villas  sont  séparées  les  unes  des  autres  par  des  haies  d arbres.  La  falaise  se 

continue  en  droite  ligne  jusqu'à  celle  portant  le  phare  qui  domine  Fécamp,  haute  de 

106  mètres,  coupée  seulement  en  deux  endroits  où  passe  un  étroit  sentier.  Fécamp  est 

bâti  dans  une  vallée  étroite  arrosée  par  la  rivière  du  même  nom.  La  ville  s  étend  sur  une 

longueur  de  près  de  4  kilom.  Son  port  creusé  au  \ncd  de  la  falaise  d'aval,  où  les  vagues 

ont  creusé  des  grottes  fort  curieuses,  se  compose  d'un  chenal  de  310  mètres  de  longueur 

et  de  70  mètres  de  largeur,  entre  deux  jetées, dont  celle  du  N.  vient  d  être  prolongée  de 

55  m.  50,  de  deux  avant-ports  et  de  deux  bassins  à  flot  (un  3*  est  en  conslnielidn».  de 

6  grues  roulantes  à  vapeur,  d'une  bigue  permettant  de  mater  ou  de  démâter  les  navires 

enfin,  un  gril  de  carénage.  Fécamp  est  le  premier  port  français  pour  la  pèche  à  T<»rre- 

Neuve   (environ    60    navires,  2  000  marins,  plus    de    20000   tonneaux).   La    plage   des 

bains    s'étend  à   partir  du  pied    de   la    falaise  d'amont  dont  le  flanc   est  couvert  de 

villas  nichées  dans  la  verdure.  Au  delà  de  Fécamp  la  falaise  décrit  une  légère  courbe 

(pii  abrite  Grainval,  aux  sources  abondantes,  dans  un  vallon  très  frais;  Yport,  petit 

port  de  pécheurs,  aux  rues  étroites,  pavées  de  galets  pointus,  tortueuses,  aboutissant  à 

une  plage  resserrée  au  pied  d'une  falaise  en  promontoire  qui  l'abrite.  Au  delà,  Vau- 

cottes-sur- Mer,  petite  station  balnéaire  où  s'élèvent  de  beaux  cottages  et  d'où  Ton 

remonte  à  Vattetot  par  une  route  en  lacets  du  haut  de  laquelle  on  a|)erçoit  de  jolies 

faisières  toutes  tapissées  de  verdure.  De  Vaucottes,  la  falaise  se  maintient  à  ÎM*»  inèti*es 

d'altitude  jusqu'à  la  porte  d'amont  qui  ferme  au  N.  la  station  de  bains  si  fréqutMitée 

d'Étretat.  Il  s'y  trouve  les  valleuses  de  Bénoiiville  et  du  Curé.  Les  falaises  d'tti-el;»|, 

les  plus  belles  de  cette  côte,  sont  justement  célèbres.  La  rivière  qui  parcourt  le  fond  du 

vallon,  au  bout  duquel  est  bûtie  la  ville,  s'est  frayé  un  passage  souterrain  et  sounl  an 

milieu  des  galets  sur  la  plage,  l'ne  valleuse  sépare  Élrctat  du  cap  d'Antifer,  élevé  de 

102  mètres,  et  d'où  la  vue  sur  la  mer  est  très  étendue.  20  kilom.   de  côtes   séparent 

le  ca[)  d'Antifer  de  la  falaise  portant  le  phare  de  Fécamp.  Du  cap  d'.Vntifer  au  cap  de  in 

Ilève  la  dislance  est  de   21   kilom.    La    falaise   se    maintient    toujours   au-dessus    de 

100  mètres  d'altitude.  On  ne  remarque  sur  la  côte  que  la  gorge  pittoresque  de  Hrunevnl, 

le  charmant  village  de  Saint-Jouin,  tout  peuplé  de  pécheurs,  la  bcîlle  valleus«*  «U» 

Cauville,  celles  qui  remontent  vers  Octeville  et  Bléville.  Le  cap  de  la  Hève  f<»rnie 

au  N.  la  rade  du  Havre.  De  ce  point,  la  côte  tourne  perpendiculairement  surremlnju- 

chnre  de  la  Seine.  Le  port  du  Havre,  pour  lequel  des  travaux  considérabh^s  sont  en 

cours,  destinés  à  en  permettre  l'accès,  à  toute  heure  de  marée,  même  aux  steamers  du 

plus  fort  tirant  d  eau,  se  compose  actuellement  d'un  chenal  de  152  mètres  de  longueur, 

de  100  à  liO  mètres  de  largeur  entre  deux  jetées,  dont  la  plus  longue  est  celle  du  N.-O.  ;  la 

jetée  S,   se  rattache  aux  murs   fortifiés  de  la  Floride.  L'avant-port,  qui   renferme  un 

marégraphe,  doiuie  accès  à    4  écluses  de  navigation;  il  autres  écluses  inlerniédiain**^ 

forment  communication   avec  les   0  bassins  à  flot  constituant  l'enseudde  des  ouvroîres 

du  port.  Leur  surface  est  de  76  hectares,  le  développement  des  quais  de  I2S73  mètres: 


SKINE   INFKRIEURE 


m 


les  terre-pleins  en  arrière  des  murs  oreui)ent  une  surface  de  45  hect.  73  ares.  Le  port 
comprend  en  outre  :  4  grandes  écluses,  M  plus  petites,  15  ponts,  fi  Ibrmes  de  radoub, 
20  hangars  d'une  longueur  totale  de  2  80ïJ  mètres,  couvrant  une  surface  de  93257  mètres 
carrés,  8  grues  flottantes,  50  grues  hydrauliques  mobiles,  4  treuils  hydrauliques, 
Il  grues  roulantes  électriques  pour  charbons,  2  grues  roulantes  à  vapeur,  5  grues  fixes, 


ROUEN.  —  Cathédrale.  Tombeau  du  cardinal  d'Aniboise.  (Fragnicnl  du  soubassemenl.) 


2  machines  à  mûler,  1  bigue-lrépied  de  120000  kilogrammes  de  puissance,  des  ateliers 
de  construction,  réparation,  etc.  [.es  doux  plages  de  Frascati  et  de  Sainte-Adresse  sont 
bordé(»s  de  gros  galets;  le  sable  n'y  apparaît  qu'à  marée  basse  comme  d'ailleurs  sur 
toutes  les  plages  situées  au  pied  des  falaises  s  étendant  du  Tréporl  au  Havre.  En  outre, 
il  faut  remarquer  que  dans  tous  les  vallons  perpendiculaires  à  la  ligne  des  falaises  et  suffi- 
samment ouverts,  la  végétation  ne  se  rencontre  que  sur  le  flanc  exposé  au  N.  Enfin,  certains 
courants  transforment  les  plages  en  plages  de  sable  ou  de  galets  à  de  certaines  époques. 
SEINE  MARITIME.  De  Rouen  au  Havre  (155  kil.),  \a  Seine  décrit  trois  méandres 
en  forme  d'S.  dont  le  plus  petit  est  celui  qui  se  termine  près  de  l'estuaire.  Les  trois 
sommets  supérieurs  se  trouvent  à  Duclair,  Caudebec  et  Tancarville,  les  sommets 
inférieurs  ti  La  Bouille,  Barneville  et  Vieux-Port.  Le  fleuve,  parsemé  d'îles  au 
sortir  de  Rouen,  est  accompagné  de  collines  ou  de  falaises,  tantôt  sur  sa  rive  dr., 
tantôt  sur  sa  rive  g.  Le  dernier  pont  jeté  sur  la  Seine  est  le  pont  à  transbordeur; 
au  delà,  le  passage  d'une  rive  à  l'autre  est  assuré  par  des  bacs  à  vapeur  ou  autres;  de 
nuit,  des  fanaux  cl  des  phares  aident  à  la  navigation. 


Négatif  Neurdein  Trères. 


LE  HAVRE.  -  l^glisc  Notre  Dame. 


I 

U 
es 

> 

X 
M 


454 


SEINE  INFÉRIEURE 


i 

.lÀLLé 

u  1^ 

1 

ilR 

IW  1  ^1 

Iffll  II' ^^liir 

iH^BB 

^^^Ê 

t^Br  ^*1^^9^^sH 

^BRi 

1 

■     '1 

11 

1 

11-. 

hK' 

■l'-'^^-X^ 

»  W'i  Hi 

'ir 

li 

1 

II! 

1'' 

lui 

n 

If 

\ 

i  i 

ilfT'i 

ROUEN.  —  Cathédrale.  Tour  dite  de  Beurre. 


Le  port  de  Rouen  renferme  à  Taval  du 
pont  Boïeldieu  un  bassin  maritime  dont  la 
profondeur  varie  de  6  à  10  mètres  avec  une 
surface  de  50  hect.  et  à  Tamont  de  ce  pont 
un  bassin  fluvial  d'une  profondeur  de  5  à 
8  mètres  avec  une  surface  de  15  hect  La 
longueur  totale  des  quais  desser\'is  par  des 
voies  ferrées  est  de  7795  mètres  dont 
i  900  mètres  sur  la  rive  g.  et  I  700  mètres 
sur  la  rive  dr.,  sont  actuellement  utilisés.  La 
superficie  des  terre-pleins  est  de  52  hect. 
2  ares.  L'outillage  comprend  :  10  grues  à 
vapeur  mobiles,  1  grue  fixe  k  vapeur,  1  grue 
fixe  à  main,  5  autres  grues,  22  grues  hydrau- 
liques sur  les  deux  rives,  35  grues  à  vapeur 
montées,  i  slip  pour  navires  de  90  mètres 
de  longueur,  1  entrepôt  réel  des  douanes, 
des  cuves  pour  liquides,  des  magasins, 
4  hangars-abris  de  12000  mètres  de  surface, 
1  bassin  à  pétrole  avec  des  caves-carrières 
sur  les  bords  de  la  Seine  à  Croisset-Die|v 
pedalle  où  14  caves-magasins  peuvent  en- 
treposer 40000  barils,  1  bassin  aux  bois,  le 
tout  appartenant  soit  à  la  Chambre  de  com- 
merce, soit  à  des  sociétés  particulières. 

En  quittant  Rouen,  la  rive  dr.  est 
entourée  par  les  collines  de  Canteleu, 
dont  on  aperçoit  le  clocher  dominant 
rhorizon;  puis  viennent  :  Croisset, 
avec  son  château  et  le  couvent  de 
Sainte-Barbe,  Dieppedalle  avec  ses 
scieries  de  bois,  Quenneport,  le  Val 
de  la  Haye,  où  se  trouve  la  colonne 
surmontée  d'un  aigle  de  bronze,  rappe- 
lant la  translation  des  cendres  de  Napo- 
léon en  1840,  Saint-PIerre-de-Man- 
neville,  Saint-Martin-de-Boscher- 
ville,  qui  possède  les  beaux  restes  de 
Fabbaye  de  Saint-Georges  et  au  delà 
duquel  on  aperçoit  de  beaux  vallons 
séparés  par  des  collines  parallèles, 
Duclair  sur  TAustreberthe,  petit  port 
de  relâche  au  pied  de  blanches  falaises. 
Jumiéges,  dont  on  aperçoit,  à  travers 
les  arbres,  les  lours  et  le  clocher  llan- 
qué  d'une  tourelle  de  la  célèbre  abbaye, 
Yainvllle,  Caudebec,  avec  sa  belle 
église,  ses  jardins  en  amphithéâtre  et  où 
Ton  vient  admirer  le  mascaret.  Ville- 
quier,  dans  un  des  plus  beaux  sites 
normands  et  qui  possède  des  usines  et 


o 

en 


c 
o 
E 

e 


< 
H 


■J  7    1 

S 

'1 

'.^ 

H 
H 

ce 

H 


t58 


SEINE  INFÉRIEURE 


des  carrières,  la  Norville,  avec  un 
beau  château  du  x^'•  siècle,  Saint- 
Maurice-d'Ételan .  Petiville , 
Notre-Dame-de-Gravenchon, 
puis  la  vallée  de  la  Lézarde,  où  Ton 
trouve  Lillebonne  et  Bol  bec, 
Tancarville,  avec  les  ruines  de 
son  château,  et  où  commencent  le 
^ canal  du  même  nom  et  l'estuaire  de 
la  Seine,  Gonfreville-l'Orcher, 
dominé  par  les  restes  d'un  vieux 
château  avec  donjon,  Harfleur, 
dont  on  aperçoit  de  loin  la  flèche 
en  pierre  du  clocher,  la  côte  enfin 
qui  porte  Graville-Sainte-Ho- 
norine,  Ingouville,  Sainte- 
Adresse. 

A  partir  de  Rouen,  sur  la  rive  g., 
on  rencontre  les  ports  à  charbon 
et  à  pétrole,  les  Ateliers  et  chantiers 
de  Normandie,  la  colline  qui  porte 
la  forêt  de  la  Londe,  faisant  pendant 
à  celle  de  Roumare,  sur  la  rive 
droite.  Au  bord  du  fleuve  s'élèvent  : 
le  Petit-Quevilly,  leGrand-Que- 
yllly,  Petit-Couronne,  où  la  mai- 
*;on  de  Corneille  a  été  transformée 
en  musée,  Grand-Couronne,  La 
Bouille,  qui  possède  les  ruines  du 
château  de  Robert-le-Diable,  où  Ton 
se  battit  en  1870  et  où  l'on  a  élevé 
un  monument  aux  soldats  morts 
pendant  la  campagne  franco-alle- 
mande, Caumont,  avec  une  grotte 
à  stalactites  dite  la  Jacqueline  et 
que  domine  la  forêt  de  Mauny, 
Yville,  La  Mallleraie,  Aizier,  à 
Textrémité  de  la  forêt  de  Brotonne, 
Quillebeuf,  bâti  sur  un  promon- 
toire, avec  son  petit  port  de  pèche, 
son  vieux  château  du  xvi"  siècle  et 
ses  trois  phares  et  d'où  Toeil  plonge 
sur  le  Marais-Vernier,  où  paissent 
de  nombreux  troupeaux,  Berville- 
sur-Mer,  avec  le  fanal  du  Godin 
situé  au  sommet  du  rocher  du  même 
nom,  le  phare  de  Fatouville, 
Fiquefleur,  à  l'embouchure  de  la 
Marelle,    la   Riviére-Salnt-Sau- 


.iiàT 


ROUEN.  —  Cathédrale.  Clocher  Saint-Romain. 


SEINE-INFÉRIEURE  139 

veur,    enfin    Honfleur,    dans    un    nid   de    verdure  abrité  par   la   côte  de    Grâce. 

Marais.  On  n'en  rencontre  que  quelques-uns  dans  le  S.  de  Tarrondissement  du  Havre. 

Sources  minérales.  Rouen  possède  des  sources  d'eaux  minérales,  une  source  ferru- 
gineuse à  rO.  dans  la  vallée dTonville,  d'autres  à  TE.  dans  les  quartiers  Martainville  et 
Saint-Paul,  et  la  source  Maréquerie.  Gournay  possède,  à  4  kilomètres,  la  fontaine  ferru- 
gineuse carbonalée  de  Jouvence.  Quiévrecourt  possède  la  source  de  Craniaillon.  Oher- 
ville,  Valmont  et  Varengeville  possèdent  des  sources  ferrugineuses.  On  en  cite  encore 
trois  au  N.  d'Aunlale;  Grainval  a  des  sources  incrustantes^.  Forges-les-Eaux,  enfîn,  pos- 
sède les  sources  les  plus  célèbres,  au  nombre  de  trois  (Reinette,  Boijale,  Cardinale).  Ces 
eaux,  exclusivement  ferrugineuses,  d'une  température  de  8^,5,  sont  exploitées;  d'une 
digestion  facile,  minéralisées  seulement  par  le  crénate  de  fer  et  le  manganèse,  elles 
sont  employées  en  bains,  douches  et  boissons. 

CANAUX.  Canal  de  Tancarville,  destiné  à  abréger  et  faciliter  la  navigation  de  la 
basse-Seine.  Il  relie  le  bassin  de  TEure  au  Havre  au  chenal  endigué  de  la  Seine  qui 
se  termine  à  Quillcbeuf.  Sa  longueur  est  d'environ  25  kilomètres.  11  possède  deux 
sas  écluses  de  180  mètres  de  long  et  de  50  mètres  de  large.  Son  tirant  d'eau  est  de 
6  mètres  entre  le  Havre  et  Harfleur  et  de  3",50  entre  Harfleur  et  Tancarville.  Un  pont  tour- 
nant se  trouve  à  Tancarville,  5  sur  le  Havre,  5  sur  Graville  et  1  sur  Gonfreville  l'Orcher. 
Canal  d'Eu  au  Tréport  :  sa  longueur  est  de  3  575  mètres  avec  un  tirant  d'eau  de  4",20; 
il  se  termine  à  Eu  par  un  bassin  à  flot  de  160  mètres  de  long  sur  40  de  large. 

Climat 

Ce  département  est  sous  l'influence  du  climat  sJ^wanien;  il  doit  à  son  voisinage  de 
l'Océan  un  climat  plus  humide  et  plus  chaud  que  celui  des  territoires  intérieurs  du  voi- 
sinage. La  température  moyenne  annuelle  de  Rouen  est  supérieure  à  celle  de  Paris  et 
à  celle  du  Havre.  L'hiver  y  est  moins  froid  et  l'été  moins  chaud  qu'à  Paris.  C'est  à 
Dieppe  que  se  trouve  le  maximum  de  température  et  à  Buchy  le  minimum.  La  pluie 
est  plus  abondante  sur  la  côte  que  dans  l'intérieur  du  département  ;  la  hauteur  moyenne 
des  pluies,  dans  ces  vingt  dernières  années,  est  de  0"",704  à  Rouen.  Le  pays  de  Caux  est 
la  région  la  plus  humide;  la  hauteur  moyenne  des  pluies  varie  de  0-,80  à  1  mètre.  A 
Rouen,  il  pleut  à  peu  près  cent  vingt  jours  par  an. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  63i.l00  hectares. 
Population  (1890)  :  857.770  habitants. 

Arrondissements  Cantons  Communes 

Préfecture    :  Rouen I  IG  159 

/  Dieppe 1  8  108 

Sous-         \  Le  Havre I  15  123 

Préfectures  ]  Neufchâtel 1  8  142 

V  Yvetot 1  10  168 

Total.   .      5       Total.   .     55         Total.   .     760 
liste  des  C.\NT0NS 

Rouen Boos,  Buchy,  Clèves,  Darnétal,  Duclair,  Elbeuf,  Grand-Couronne,  Maromme, 

Pavilly,  Rouen  (6),  Sotleville-lcs-Rouen. 

Dieppe Bacqueville,    Bellcncombre,    Dieppe,  Anvermeu,   Eu,   Longueville,   Offranville, 

Tôtes. 


Ségatif  Heardeio  fièrct. 


ROUEN.  -  Eglise  Saiiit-Ouen. 


162  SEINE  INFERIEURE 

Le  Havre  Bolbec,  Criquetol-l'Esneval,  Fécamp,  Goderville,  Le  Havre  (6),  Lillebonne,  Mon- 

livilliers,  Sainl-Romain-dp-CoIbosc. 
Neuft'hâtel.       .    Argueil,  Aumale,  Biangy,  Forges-les-Eaux,  Gournay,  Londinières,  Neufcbàlel. 

Sainl-Sa^ns. 
Yvelot.       .  Cany-Barville,     Caudcboc-en-Caux,      Doudoville,     Fauvillc,      Fonlaine-le-Dun. 

Ourville,  Saint- Valery-en-Caux,  Valmonl,  Yerville,  Yvelot. 

Cultes 

Culte  catholique.  Archevêché  de  Rouen.  Ce  diocèse,  qui  comprend  le  département 
de  la  Seiiio-Inférieure,  remonte  à  la  fin  du  m"  siècle.  Au  xvir  siècle  jusqu'à  la  fondalion 
de  1  evèché  de  Québec,  la  juridiction  des  archevêques  de  Rouen  s'étendit  sur  toutes  b^s 
possessions  françaises  de  l'Amérique  du  Nord.  Il  compte  fi5  cures,  597  succursales, 
TiO  chapelles  vicariales  et  90  vicariats  rétribués;  il  a  un  séminaire  diocésain  à  IU>nen. 
Les  communautés  religieuses  qu'il  renferme  s'occupent  surtout  de  renseignement  pour 
les  deux  sexes.  Les  principaux  pèlerinages  sont  :  Notre  Dame  de  Bon-Secours,  à  Blos- 
seville,  pèlerinage  ancien,  très  suivi,  mentionné  dans  des  actes  de  1^02  et  de  ITi!»:».  ï^ 
nouvelle  église  a  été  construite  dans  le  style  ogival  en  1810:  elle  est  précédée  du  monu- 
ment de  Jeanne  d'Arc  qui  recouvre  une  crypte  (18130-1892);  Notre-Dame  des  Flots,  à 
Sainte-Adresse,  dont  la  chapelle,  bâtie  au  xiV  siècle,  a  été  reconstruite  en  lSà9;  Notre- 
Dame  de  Salut,  près  de  Fécamp,  dont  l'origine  remonte  au  xr  siècle:  Notre  Dame  des 
Sept  Douleurs  et  du  Rosaire  à  Eu;  enfin  Notre-Dame  du  Chêne  à  Allouville,  qui  se 
compose  de  deux  chapelles  superposées  s'élevant  à  1  mètre  du  sol  et  renfermées  dans 
un  chêne  de  près  de  10  mètres  de  circonférence. 

Culte  protestant.  On  compte  environ  12  000  protestants  dans  le  déparlement 
avec  des  consistoires  à  Rouen,  le  Havre,  Bolbec  et  Dieppe.  Les  cultes  anglican,  métho- 
diste et  de  la  confession  d'Augsbourg  comptent  un  certain  nombre  d'adhérents  ainsi 
que  l'église  Scandinave. 

Culte  israélite.  Les  adhérents  à  ce  culte  sont  à  peine  au  nombre  de  ICOO;  il  y  a 
des  communautés  à  Rouen,  Klbeuf  et  le  Havre,  rattachées  au  consistoire  de  Paris.  Des 
synagogues  se  trouvent  à  Rouen,  au  Havre  et  à  Elbcuf. 

Armée 

Ce  département  appartient  k  la  troisième  région  militaire  et  fait  partie  du  5*  corps 
d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Rouen.  11  comprend  8  subdivisions  de  région  dont  5  seu- 
lement dans  la  Seine-Inférieure  :  Rouen  N.,  Rouen  S.,  et  le  Havre. 

Dieppe  possède  1  bataillon  d'infanterie;  Elbeuf,  5  compagnies  d'infanterie:  Eu» 
1  bataillon  d'infanterie;  le  Havre,  1  régiment  d'infanterie,  1  batterie  d'artillerie  ;i  iiied; 
Rouen,  2  régiments  d'infanterie,  1  bataillon  de  chasseurs  à  pied,  1  régiment  de  cava- 
lerie (chasseurs),  1  section  de  secrétaires  d'État-Major  et  du  recrutement,  l  section  de 
commis  et  ouvriers  militaires  d'administration. 

Le  département  ressortit  à  la  5'  légion  de  gendarmerie  (Rouen).  Il  ressortit  en  outre 
au  sous-arrondissement  maritime  du  Havre,  dépendant  du  1"  arrondissement  (Cher- 
bourg). 11  possède  deux  stations  de  pilotage  (Quillebeuf  et  Villequier). 

Ouvrages  militaires.  Le  Havre  seul  est  défendu  par  3  forts  :  le  fort  des  Neipros. 
protégeant*  la  gare  maritime,  les  forts  de  Tourneville  et  de  Sainte-Adresse,  qui  s'élèvenl 
au  N.  de  la  ville,  et  le  mur  fortifié  des  fronts  de  Floride,  à  l'entrée  du  port  du  côté  de  la 
Sein(^. 


4  if'      .  j;h^^^^> 


ROUEN.  —  tylibe  bailli  Ouuii.  l'oiluil  dus  Muimoubcta, 


Xi'ff.ilii  >;c!-itlcin  fiircs. 


aOUliN.  —  Lyliise  baiul  Maclou. 


Xi>galir  NeorUetn  frères. 


ROUEN.  —  llùlel  Uourglbfiroulac. 


20 


SLINE-l.NFEniEURE.   III. 


166 


Justice 


Ce  département  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Rouen  où  si^ge  également  la  cour 
d'assises.  Il  y  a  un  Tribunal  de  1"*  instance  à  Rouen,  Dieppe,  le  Havre,  Neufchâlel, 
Yvetot;  15  justices  de  paix  dans  Tarrondissement  de  Rouen,  iO  dans  1  arrondisse- 
ment du  Havre  et  26  dans  le  reste  du  département.  11  y  a  un  Tribunal  de  commerce 
à  Rouen,  Dieppe,  le  Havre,  Xeufchàtel,  Yvetot,  Elbeuf,  Eu,  Fécamp,  Gournay-en-Bray 
et  Saint- Valéry-  en  Caux.  Rouen,  le  Havre,  Elbeuf,  Bolbec,  Fécamp  ont  un  ConseH  de 
Prud'hommes.  Rouen  a,  de  plus,  un  Tribunal  maritime  el  le  Havre  un  Tribunal 
maritime  commercial. 


Instruction    publique 

Ce  département  ressortit  à  TAcadémie  de  Caen.  L'enseignement  supérieur  conaprend  : 
une  École  de  médecine  et  de  pharmacie  avec  laboratoire  de  sérothérapie:  une 

École  préparatoire  à 
renseignement  su  pé- 
rieur  des  sciences  et 
des  lettres  avec  une  sec- 
tion de  chimie  industrielle 
et  des  cours  pour  le  certi- 
ficat des  sciences  ph\si- 
ques,  chimiques  et  natu- 
relles; une  École  supé- 
rieure du  commerce, 
ces   trois   écoles  à   Roti^u. 

L'enseignement  secon- 
daire comprend  :  pour  les 
garçons,  un  Lycée  à  Rouen 
(lycée  Corneille),  un  an 
Havre,  un  petit  lycée  à 
Elbeuf,  annexe  de  celui  de 
Rouen,  des  collèges  com- 
munaux à  Dieppe  el  ù  En. 
Tous  ces  établissements  di<^ 
tribuenl  renseignement 
classique  el  moderne.  Rouen 
et  le  Havi^e  onl  un  lycée 
de  jeunes  filles,  dycée 
Jeanne  d'Arc,  à  Rouf-n;. 
Rouen  a  un  Petit  Sémi* 
naire  (Mont-aux-Malaties-: 
en  outre  des  établissements 
libres  existent  à  Roisgitîl 
laume,  Elbeuf.  Fécamp,  le 
Havre  (H)  Yvetot, 

L'enseignement  primaire 
recrute  son  pei-sonnel  à  TÉ- 
cole  normale  primaire 


SAINTC^ABCUEBrTE.  -  Colombier  du  xvr  s.  (Châtenu  de  la  Tour) 


r          ■ 

t^n 

^^H 

1    T^ «flaÉifl "' :'''^^ 

^BMHkLU  ■   '  ^     ^^^H 

^^H 

^^^1 

1 

.X^f^Hiii  Neurdein  fiére». 


DIEPPE.  —  Eglise  Sainl-Joc  -les.  Façade. 


SLINE  INFliniEURE 

d'instituteurs  (avec  école  annexe)  et  à  l'École  normale  d'institutrices  (avec 
école  annexe)  de  Rouen.  Il  y  a  des  Écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Elbeuf, 
le  Havre,  Montivilliers,  (Rouen  ('2),  et  de  filles  au  Havre  et  à  Rouen.  H  y  a  des  Cours 
complémentaires  de  garçons  à  Aumale.  Bolbec,  Doudeville,  Forges-les-Eaux,  Gaille- 
fontaine,  Gournay,  Neufchàtel  et  Yvelot;  des  Pensionnats  primaires  à  AufTay. 
Aumale,  Bacqueville,  Buchy,  Cailly,  Doudeville,  Duclair,  Envermeu,  Fauville,  Forges- 
les-Eaux,  Gaillefontaine,  Goderville,  le  Grand-Quevilly,  Mesnil-Esnard,  Neufchàtel, 
Saint-Sa^ns,  Yvetot.  Rouen  possède  en  outre  une  École  régionale  des  Beaux- 
Arts,  une  École  départementale  d'agriculture  et  d'économie  rurale,  une 
École  municipale  de  botanique,  une  École  municipale  d'arboriculture, 
une  École  municipale  d'assistance  aux  malades  et  aux  blessés,  une  École 
gratuite  de  sourds-muets,  une  École  de  notariat  et  des  Cours  publics 
municipaux  d'enseignement  primaire  supérieur.  Le  Havre  est  en  outre  doté  d'une 
École  pratique  de  commerce  pour  les  filles,  d'une  École  supérieure  de  com- 
merce pour  les  garçons,  d'une  École  pratique  d'industrie  (apprentissage  pour  les 
garçons),  d'une  École  des  apprentis  mécaniciens  pour  la  marine.  Signalons 
enfin  les  Écoles  d'hydrographie  de  Dieppe  et  de  Fécamp,  l'École  des  pêches 
maritimes  de  Dieppe  et  l'École  pratique  d'agriculture  congréganiste  d'Aumale. 


Le  département  ressortit  encore  à  l'arrondissement  minéralogique  de  Rouen  (division 
du  N.-O.);  à  la  première  région  agricole  (N.-O.);  à  la  deuxième  conservation  des  forèls 
(Rouen)  ;  à  la  deuxième  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 


Agriculture 

'est  un  des  départements  les  mieux  cultivés  de  la  France,  grâce 
à  ses  Chambres  consultatives  et  à  ses  Comices  agricoles, 
ses  sociétés  d'agriculture,  ses  syndicats,  etc....  Outre  une  station 
agronomique  et  une  chaire  départementale  d'agriculture,  il  pos- 
sède encore  une  station  aquicole  départementale  au  Nid-de-Ver- 
dier,près  Fécamp,  et  une  École  d'aviculture  à  Sanvic,  près  le  Havre. 
11  possède  près  de  580  000  hectares  de  terres  labourables,  52000 

hectares  de  prés  et  d'herbages,  environ  95  000  hectares  de  forêts  ou  de  bois,  dont  plus 

de  55  000  appartenant  à  l'État  : 


*M 


Arques 972  hect. 

Bray 

Bretonne 6,758    — 

Eawy 6,550    — 


Préaux 

Roumare 4,0 i7  hect 

Rouvray 5,559    — 

Trait 500    — 


Eu 9,590  hect. 

La  Londe   ....    2,107      - 

Maulévrier.   .   .   .     1,276    — 

Mauiiy 950    — 

ForcH  Verte 1,421  hect. 

Le  sol  produit  en  abondance  des  céréales,  mais  insuffisamment  pour  la  consomma- 
tion; la  culture  du  lin  donne  de  bons  résultats,  mais  celle  du  chanvre  est  insignifiante; 
la  culture  des  plantes  oléagineuses  est  surtout  répandue  dans  l'O.  du  département; 
celle  de  la  betterave  sucrière  va  en  progressant  ainsi  que  celle  de  la  pomme  de  terre. 
La  culture  maraîchère  est  fort  remarquable  aux  environs  de  Rouen  et  du  Havre  :  les 
légumes  d'Harlleur,  les  fraises  des  collines  qui  couronnent  Rouen,  le  cresson  de  Veules 
et  de  Veuleltes  sont  très  estimés,  ainsi  que  les  prunes  que  l'on  récolte  en  abondance  sur 
les  arbres  bordant  le  cours  de  la  Seine  de  Rouen  à  Port-Jérôme.  Les  vergers  couverts 
depommiiu's  et  de  poiriers  produisent  en  abondance  du  cidre,  boisson  principale  de  la 
région.  La  Seine-Inférieure  est  riche  en  bestiaux  de  l'espèce  bovine  ;  les  chevaux  qu*on 


DIEPPE*  —  ligliî'f'  ^^aint  Jncqin>',  P«uie  de  la  ^ocri^llc, 


H 
O 

eu 
es 

H 


m  s  E  l  N  K    I  N  F  EIME  V  H  E 

y  élève  sont  esliinés;  Honon  niérile  une  niontioii  i)Oiir  ses  canetons.  Les  beurie>>  de 
Gournay,  dont  Paris  et  Londres  sont  si  IVianiis,  les  fromages  connus  sous  le  nom  de 
boudons,  petits  suisses,  que  Neufchùtel  en  particulier  et  toute  la  région  de  Bray  pro- 
duisent, n'ont  pas  besoin  d'ôtre  vantés;  enfin  la  quantité  de  miel  produite  annuellement 
dépasse  GO  000  kilogrammes.  On  ne  saurait  passer  sous  silence  le  sucre  de  pomme,  dit 
de  Rouen,  que  Ton  fabrique  surtout  à  Yvetot. 

Industrie 

INDUSTRIES    EXTRACTIVES.    La    Seine-Inférieure,   dépourvue    de   mines   de 
charbon  et   n'exploitant  que  faiblement  quelques  tourbières,   nexlrait   guère    que  la 


v 

y 

LE  TREPORT.  —  Tympan  du  porlail  de  l'église. 


pierre  des  carrières  situées,  pour  la  plupart,  sous  les  falaises  des  bords  de  la  Seine. 
L'industrie  céramique  et  des  produits  réfractaires  y  est  très  développée;  c'est  pour 
elle  qu'en  certains  points  de  la  côte  on  exploite  le  galet;  on  compte  un  grand  nombre 
de  briqueteries.  Des  verreries  importantes  se  trouvent  au  Havre  et  aux  environs: 
elles  produisent  surtout  des  bouteilles  pour  l'exportation .  Le  Tréport,  Blangy,  Nesle- 
Normandeuse,  Vieux-Rouen,  Aumale  ont  des  verreries  s'occupant  spécialement  dt* 
flacons  pour  parfumerie  et  pharmacie. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Ce  département  a  des  établissements  de  minoterie 
assez  importants  à  Yvetot,  etc....  On  y  fabrique  des  biscuits,  du  chocolat,  de  la  mou- 
tarde. 11  y  a  des  sucreries  à  Auffay,  Incheville,  Bosc-le-Hard  et  Bolbec-Noiulol:  des 
distilleries  à  Rouen,  Bapcaume,  Harfleur,  Berlhauvilie,  Beuzeville  et  Thérouldeville : 
il  faut  signaler  la  distillerie  de  Fécamp  qui  fabrique  sous  le  nom  de  «  Bénédictine  »  une 
liqueur  répandue  dans  le  monde  entier.  On  y  compte  également  un  certain  nomhrt- 
d'huileries  et  de  brasseries,  quchiues  amidonneries.  La  production  du  cidre 


EU.  —  Chnpr'lle  du  Collège. 


T. 


SEINE-INFÉRIELRE 


477 


atteint  près  de  550000 
Dieppe,  Elbeuf,  etc., 
ont  d'importantes  sae- 
ries  mécaniques.  Eu 
fabrique  des  jouets 
en  bois.  Les  manu- 
factures de tabacs 
de  Dieppe  et  du  Ha- 
vre occupent  près  de 
1600  personnes  ;  la 
production  annuelle 
dépasse  3000  000  d 
kilogrammes;  Dieppe 
a  un  magasin  do  dé- 
pôt de  feuilles  exoti- 
ques et  de  transit; 
c'est  le  plus  coilsidé- 
rable  de  France. 

INDUSTRIES 
métallurgiques. 
Elles  sont  fort  impor- 
tantes, surtout  au 
Havre  qui  possède  des 
usines  de  premier 
ordre,  notamment  : 
les  établissements  de 
la  Société  des  For- 
ges et  Chantiers 
de  la  Méditerra- 
née, où  Ton  construit 
des  bâtiments  de 
toutes  sortes,  trans- 
atlantiques, cuiras- 
sés, etc.,  de  puissantes 
machines  marines, 
locomotives,  ma- 
chines de  tous  genres 
pour  outillage  de 
ports,  etc  ;  les 
Forges  Havraises 
s'occupant  surtout  de 
la  fonte  et  du  lami- 
nage du  cuivre;  une 
manufacture  de 
chaînes  et  des  ate- 
liers de  grosse  chau- 
dronnerie. Rouen 
possède  aussi  de 
grands      établisse- 


hectolitres  (année  moyenne).  Rouen,   le   Havre,    Saint-Valery, 


1 
f 

M 

CmA 

► 

i 

1^ 

CAUDEREC-EN-CAUX.  —  Clocher  de  lèglise. 


^78  SEINE-INFERIEURE 

ments  métallurgiques  (Ateliers  et  ctianliers  de  Normandie),  des  fonderies  de 
fer,  fonte  et  cuivre;  des  ateliers  de  construction  de  machines  k  vapeur,  de  métiers 
pour  filatures  et  tissages,  de  machines  agricoles,  etc.  Dieppe,  Maromme  et  Bolbec 
fabriquent  di*  la  grosse  chaudronnerie;  Aumale  possède  une  aciérie;  Harfleur, 
Bolbec,  le  Pelit-Q^evilly,  Elbeuf,  Fécamp,  Blangy-sur-Breslc  comptent  des  fonderies 
de  cuivre,  de  fonte  et  de  bronze,  ainsi  que  Saint-Nicolas-d'Aliermont  qui  fabrique 
surtout  de  l'horlogerie.  Il  faut  citer  encore  la  trélilerie  de  Gonfreville-rOrcher  et  le 
grand  établissement  métallurgique  do  Déville  qui  fabrique  spécialement  des 
tuyaux  de  cuivre  et  de  plomb  sans  soudure. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Les  savonneries  au  nombre  de  11  dans  le  dépar- 
tement, dont  3  à  Rouen,  produisent  annuellement  pour  plus  de  600000  francs.  La  soude 
et  ses  dérivés  sont  produits  au  Pctit-Quevilly  et  à  Lescure,  le  bichromate  de 
potasse  et  le  quinine  au  Havre.  Plusieurs  fabriques  produisent  les  acides  sulfu- 
rique,  acéticpie  et  font  des  extraits  de  bois  de  teinture;  des  salines  se  trouvent  à 
Oudalle.  A  Elbeuf,  Rouen,  et  dans  leurs  environs,  il  y  a  de  grands  établissements  de 
teinturerie  (environ  60  pour  les  fils  ou  tissus  de  coton)  et  de  blanchisserie  de  tissus. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  C'est  surtout  dans  cette  branche  que  se  distingue  le 
département  qui  met  en  œuvre  la  laine  et  le  coton.  En  efTet,  Rouen,  Bolbec,  Lille- 
bonne,  Déville,  Darnétal,  Malaunay,  Monville,  Sotteville,  Pavilly  fabriquent  des  étoffes 
de  coton  :  rouenneries,  cretonne  blanche,  écrue,  rayée,  à  carreaux,  flanelle, 
nouveautés,  mouchoirs,  indiennes.  Elbeuf,  avec  Saint-Aubin,  Caudebec-lès- 
Elbeuf  et  Saint-Pierre  fabriquent  sous  le  nom  de  nouveautés  des  draps  et  étoffes 
de  laine  jouissant  dune  réputation  méritée.  Dans  le  centre  d'Elbeuf,  12  000  ouvriers 
mettent  en  valeur  la  laine  provenant  surtout  de- la  Plata  et  qui,  manufacturée,  devient 
drap  d'officier,  de  billard,  de  carrosserie  et  surtout  de  vêtements.  Cette  industrie 
olbeuvienne  se  chiffre  annuellement  par  une  somme  de  60  à  70  millions.  La  filature 
du  colon,  le  tissage  mécanique  ou  à  la  main,  la  teinture  et  Timpression  sont 
répartis  dans  plus  de  200  établissements  travaillant  35  000000  de  kilogrammes  de  coton 
et  occupant  plus  de  20  000  ouvriers.  Bolbec,  qui  se  spécialise  dans  le  mouchoir,  fait 
vivre  le  (juart  de  sa  population  avec  cette  industrie  ;  la  rouennerîe  proprement  dite, 
dont  le  produit  annuel  atteint  encore  60000000  de  francs,  diminue  d'importance.  Les 
vallées  du  Cailly,  de  la  Saâne  et  de  la  Lézarde  ont  des  établissements  qui  produisent 
dos  indiennes  ou  toiles  imprimées;  le  lin  enfin  est  filé  et  teille  mécaniquement  dans 
un  certain  nombre  de  localités  de  la  côte  0.,  ainsi  qu'au  N.  de  Rouen.  Yvetot,  Montivil- 
liers  et  quehjues  autres  localités  fabriquent  des  toiles  de  toutes  sortes,  des  coutils  et 
des  calicots.  Mention  doit  être  faite  des  ouvrages  de  dentelle  de  Dieppe. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Le  département  compte  4  papeteries,  un  certain  nom- 
bre de  tanneries  et  de  corroiries.  Le  Havre  a  des  corderies  très  importantes  dont 
les  produits  sont  exportés  dans  la  République  Argentine  et  dans  les  colonies  françaises. 

Rouen,  le  Havre,  Fécamp,  Saint- Valéry,  Diei)pe,  le  Tréport  ont  des  chantiers  de 
construction  de  bateaux.  A  signaler  encore  une  usine  importante  à  Elbeuf  pour  le 
€0upage  des  poils  de  lapin,  et  les  charmants  ouvrages  en  ivoire  fabriqués  à  Dieppe. 

Commerce 

La  presque  totalité  des  marchandises  importées  se  fait  par  les  trois  ports  du  Havre, 
de  Rouen  et  de  Die[)pe.  Le  tableau  ci-dessous  donnera  une  idée  du  mouvement  des 
5  ports  princii)aux  du  di'pnrtcMnent  en  1898. 


HARFLEUR.  -  Clocher  de  lEglise. 


4S0 


SEINE   INFÉRIEURE 


PORTS 

NAVIRES    CHARGÉS 
ET   SUR   LEST 

TONNAGE 

IMPORTATION 

EXPORTATION 

PRODITTS 
DE  LA  DOUANE 

Le  Havre 

Rouen  (maritime).  .   . 

Dieppe 

Féoamp 

Le  Ti'éport  et  Eu.   .   . 

13,934 

5,436 

3,564 

485 

283 

6,284,994 

2,330,376 

872,484 

30,772 

6),568 

TOMBEES 

2,203,952 

1,600,310 

414,310 

59,930 

72,636 

TOWM 

680,714 

207,356 

106,527 

10,650 

75,691 

nuxcs 

83,40î)^>48 
42,308,115 

4,039,412 
273,660 

1,053,901 

Les  principales  marchandises  importées  par  le  Havre  sont  :  en  première  ligne  les 
colons  (730  093  balles  provenant  des  États-Unis  et  du  Brésil),  les  cafés  (124288805  kil.), 
les  cuirs  et  les  laines  de  l'Amérique  du  Sud,  les  indigos,  cacaos,  poivres,  bois  d'ébé- 
nisterie  et  de  teinture,  caoutchouc,  vins,  rhums  et  tafias,  céréales  (excepliomiellemenl, 
la  mauvaise  récolte  de  1897  a  fait  entrer  au  Havre  180000  tonnes  de  grains),  suifs, 
graines  oléagineuses,  saindoux,  salaisons,  houilles,  pétroles,  nickel.  Rouen  a  un  trafic 
iluvial  considérable  (au  delà  du  pont  Boïeldieu)  :  4786  voyages  de  bateaux  de  Rouen 
sur  Paris  ont  transporté  1  270  167  tonnes;  5  176  voyages  de  bateaux  de  Paris  sur  Rouen 
ont  transporté  556  186  tonnes  en  1898. 

Les  principales  marchandises  importées  consistent  en  céréales  et  farines,  surtout  en 
bois  de  construction,  houilles,  pétroles,  minerais,  vins.  En  1897,  les  produits  de  la  pèche 
à  Dieppe  ont  été  de  2357  015  francs;  les  mêmes  produits  pour  le  port  de  Fécamp  ont  été 
de  6  556  598  francs.  Dieppe  importe  surtout  des  houilles  anglaises,  des  bois  et  du  pétrole. 

Le  mouvement  des  voyageurs  au  Havre,  en  1898,  a  été  de  16199  à  bord  des  trans- 
atlantiques, de  12  805  sur  les  lignes  anglo-françaises,  de  2  708  sur  les  lignes  côtières  con- 
tinentales, de  214  432  pour  Ronfleur,  Trouville  et  Caen.  Le  nombre  de  voyageurs  allant 
de  France  en  Angleterre  et  réciproquement  par  Dieppe  et  New  haven  a  été  de  167  453. 

Le  commerce  d'exportation  est  extrêmement  varié;  il  comporte  toutes  sortes  de  pro- 
duits du  règne  végétal  et  du  règne  minéral  :  métaux,  produits  chimiques,  vins,  eaux- 
de-vie,  boissons  de  toutes  sortes,  tissus  en  tous  genres,  machines,  galets  pour  la 
céramique  étrangère,  etc. 

Parmi  les  succursales  de  la  Banque  de  France,  celle  du  Havre  occupe  le  5*  rang. 


Voies  de  communication 


kil. 


Chemins  de  fer  (intérêt  général  et 

local) 677 

Routes  nationales 597 

Chemins  de  grande  communication.  5,601 


Chemins  vicinaux  ordinaires. 

Canaux  maritimes 

Rivières  navigables 


IdL 
.     5,065 
28 
137 


ouen.  C'est  de  la  pointe  O.  de  la  colline  de  Bonsecours  qu'il  faut  con- 
templer la  capitale  de  la  Normandie.  De  cette  pointe,  on  en  découvre 
la  plus  grande  partie  ou  tout  au  moins  la  plus  belle  :  à  droite,  les  ruines 
de  l'ancien  fort  Sainte-Catherine  dominant  la  colline  dénudée  du  même 
nom  qui  cache  le  vallon  Saint-Hilaire  où  Rouen  a  établi  son  cimetière 
monuïHcntal;  en  bas,  la  Seine  traversée  par  le  pont  du  chemin  de  fer 
qui  met  en  communication  les  deux  gares  de  la  Compagnie  de  l'Ouest, 
rive  g.  et  rive  dr.  ;  au  delà  du  pont,  ce  sont  les  îles  de  Brouilly  et 
Lacroix  dont  la  pointe  O.  est  coupée  par  le  pont  Corneille,  et  sur  lequel 
s'élève  la  statue  du  grand  poète,  œuvre  de  David  d'Angers  ;  plus  Loin,  ce  sont  le  pont  Boïeldieu  el 


VEULES.  —  Vieux  château. 


31 


SEINE-INFÉRIEURE.   IV. 


ÂS&  SEINE-INFÉRIEURE 

le  grand  pont  suspendu  transbordeur  dont  la  haute  ossature  aérienne  raye  l'horizon  :  enfin  on 
aperçoit  la  Seine  qui  fuit  a  droite  emprisonnée  par  des  collines  qui  ne  la  quittent  plus.  Sur  la 
droite  de  Tare  qu'elle  décrit  et  qui  forme  le  port  de  Rouen,  on  voit  poindre  à  ses  pieds  les  deux 
clochers  pointus  de  Saint-Paul,  ceux  de  Saint-Ouen,Saint-Maclou,  la  Tour-de-Beurre  et  la  flèche  de 
la  Cathédrale  ;  plus  loin,  la  tour  du  BelTroi  ou  du  Gros-Horloge  et  l'avenue  qui  escalade  le  Mont 
Riboudet.  Les  quais  sont  spacieux  et  bordés  de  maisons  imposantes;  la  circulation  et  le  mouve- 
ment y  sont  considérables.  A  gauche,  c'est  la  ville  industrielle  dont  les  toits  des  gares  et  des  docks 
font  des  taches  au  milieu  de  la  verdure  des  arbres  bordant  le  fleuve;  de  hautes  cheminées  coupent 
de  leurs  lignes  noires  cette  partie  du  panorama.  Du  haut  de  cet  observatoire,  on  voit  glisser  les 
trains,  courir  les  tramways  et  serpenter  les  bateaux.  La  vie  intense  du  port  et  de  la  ville  défile 
sous  les  yeux  du  spectateur  qui  en  se  retournant  peut  contempler  la  presqu'île  de  prai- 
ries et  de  bois  qu*enserre  la  Seine  et  dont  les  îlots  verdoyants  forment  de  jolis  bouquets 
qui  en  égayent  le  lit.  Rouen,  arrosé  en  outre  par  deux  rivières  pittoresques,  TAubette  cl  le 
Robec,  est  une  des  |,lus  belles  villes  de  France.  On  y  circule  aisément  grâce  à  un  réseau  bien 
compris  de  tramways  électriques;  quelle  que  soit  la  rue  qu*y  parcoure  le  flâneur,  il  y  trouvera 
toujours  un  monument,  un  vieux  souvenir,  un  coin  pittoresque,  de  vieilles  maisons  qui  retien- 
dront son  attention.  S'il  désire  jouir  de  points  de  vue,  il  n'a  que  l'embarras  du  choix;  il  peut 
faire  l'ascension  soit  des  collines  environnantes,  soit  des  monuments  élevés  du  haut  desquels  la 
vue  est  toujours  admirable.  Au  premier  rang  des  monuments  religieux  se  place  la  cathédrale 
Notre-Dame  (xir  s.)  remaniée  jusqu'au  xvi%  surmontée  d'une  tour  centrale  avec  une  flèche  en 
fonte  ajourée  de  148  mètres  de  hauteur,  portant  une  lanterne  ;  la  façade,  comportant  un  portail 
et  flanquée  de  deux  tours  (à  g.  la  tour  Saint-Romain^  reste  unique  de  l'église  brûlée  en  1200  et 
achevée  au  xv«  s.,  à  dr.,  la  Tour-de-Beurre  élevée  à  la  fin  du  xv),  présente  un  aspect  imposant 
avec  ses  niches,  ses  pinacles,  ses  balustrades,  le  tout  orné  de  figurines  et  de  statuettes.  Le  por- 
tail du  croisillon  S.  ou  de  la  Calende,  et  le  portail  N.  ou  des  Libraires^  sont  très  intéressants  par 
les  sculptures  de  leurs  portes  et  leurs  roses.  L'intérieur  renferme 96  stalles  du  xv  s.;  un  beau 
bufl'et  d'orgue,  des  verrières  des  xin%  xv*  et  xvp  s.;  la  chapelle  de  la  Vierge  (xiv*  s.),  avec  de 
remarquables  tombeaux  :  celui  des  cardinaux  d'Amboise,  chef-d'œuvre  de  la  Renaissance  auquel 
J.  Goujon  a  collaboré,  et  en  face  celui  de  Louis  de  Brézé  élevé  par  Diane  de  Poitiers,  sa  veuve; 

—  Véglise  Saint-Ouen  regardée  comme  le  spécimen  le  plus  parfait  du  style  ogival:  élevée  en  1518, 
elle  a  été  dotée  de  sa  façade  actuelle  en  1852;  la  tour  centrale  a  82  mètres  de  hauteur;  le  portail 
du  croisillon  S.  s'ouvre  sous  un  porche  à  pendentifs  du  xv*  s.  dont  les  niches  renferment  des 
statues  remarquables.  Outre  la  grande  nef,  d'un  aspect  élégant,  il  faut  signaler  à  l'intérieur  toute 
une  suite  de  vitraux  des  xiv,  xv  et  xvrs.;des  tapisseries,  un  rétable  du  xviii*  s.,  des  pierres 
tombales  et  quclriues  bonnes  toiles;  —  l'église  Saint-Mactou  (xv  et  xvi*  s.)  possède  une  façade 
précédée  d'un  porche  à  cinq  i^ans;  deux  des  trois  portes  ont  leurs  vantaux  sculptés  de  la  main 
de  Jean  Goujon.  A  l'intérieur,  où  se  trouvent  quelques  verrières  mutilées,  on  remarque  la  tou- 
relle de  l'escalier  conduisant  au  buffet  d'orgue  supporté  par  un  balcon  en  marbre  noir  et  blanc; 

—  la  vieille  église  des  Auguslins  (\iy  s.);  —  l'église  Sainl-ûervais  (ISTi)  bâtie  sur  une  crypte  d'ori- 
gine romaine;  —  l'église  Sainl-Godard,  a\ec  deux  vitraux  du  xvr  s.;  — l'église  Saint-Hilairei  —la 
vieille  église  Saint-Laurent  (xv  s.)  transformée  en  magasin;  —  le  portail  de  l'église  Saint-Lû (xv  s.'; 

—  l'église  iSninte-Madcleine  appuyée  à  l'IIôtel-Dieu;  —  l'église  Snint-Xicaise,  du  xvr  s.,  avec  des 
vitraux  de  la  même  époque;  —  l'église  Saint-Patrice  (xvrs)  qui  possède  de  beaux  >ilraux; — 
l'église  Sai7il-Ro77iain,  ancienne  chapelle  des  Carmes,  qui,  outre  le  tombeau  de  saint  Poniain, 
(vir'  s.),  renferme  un  couvercle  de  fonts  baptismaux  avec  bas-reliefs  du  xvr  s.  et  de  vieux  vitraux; 

—  l'éiflise  Saint-Vincent,  bâtie  dans  le  style  ogival  qui  renferme  do  très  beaux  vitraux  et  des 
tapisseries  du  xvr  s.  dans  la  sacristie; — l'église  Sam/- Tit'ï^ft  (du  xiv  au  xvr  s.)  dot<*'e  d'un 
beau  buffet  d'orgue.  Signalons  encore  la  four  &ain£-i4nrfrc  (xvr  s. ^  entour^'e  d'un  petit  square; — 
\a  tour  Saint-Caude,  seul  reste  de  l'église  du  même  nom  (xvi*  s.)  ;— la  vieille  église  Sa»'^i/-£/wi 
(fui  sert  de  temple  protestant  et  l'église  Sainte-Marie-la- Petite  dn  xvi*  s.  transformée  en  syna- 
gogue. Parmi  les  édifices  civils  nous  citerons  :  VHdtel  de  Ville,  reste  de  Vabbaye  de  Siiint^hten 
(xviii"  s.):  —  le  Palais  de  Justice  {w"  s.)  élevé  par  Louis  Xll  pour  Vf:  hiquier  de  Xormandie,  chef- 
d'œuvre  d'architecture  renfermant  de  belles  salles,  avec  plafonds  intéressants,  orné  de  peintures 
et  do  panneaux  de  tapisserie  des  Gobelins;  —  l'anciMi  Hôtel  des  Monnaies  (xiv  s.);  —  la  tour 


< 

< 

> 

H 

5?; 


i8*  SEINE-INFERIEURE 

gothique  du  Gros-Horloge  renfermani  le  beffroi,  au  pied  de  laquelle  se  trouve  une  fontaine  du 
XVIII*  s.  Une  arcade  relie  cette  tour  à  l'ancien  Jlôtel  de  Ville;  elle  est  ornée  de  deux  cadran**:  sn 
voûte  présente  un  bas-relief  sculpté  du  Bon  Pasteur;—  VHûtel  du  Bourg theroulde  (xv«  s.)  qui 
présente  deux  belles  façades  dont  celle  de  gauche  porte  un  entablement  avec  six  pannoau\ 
sculptés  en  bas-reliefs;  la  partie  basse  présente  cinq  bas-reliefs  dits  du  Camp  du  Drap  d^or; 

—  le  Bureau  des  Fwances,  charmant  édifice  de  loiO;  —  la  Bourse  (xviir  s.); —  la  porte  Guillaume 
Lion  (1747);  — le  mon urne^it  d'il  de  Saint- Romain  (1542)  à  côté  des  anciennes  VieilUs  Halles;  —  K» 
palais  archiépiscopal  (xv*  et  xvr  s.);  —  VAtlre  Saint-Maclou,  cloître  carré  d'un  grand  caractère, 
avec  frises  macabres  sculptées  sur  bois  entre  les  colonnes;  —  la  Douane  (1858^;  —  le  hjrfe 
Corneille^  installé  dans  l'ancien  collège  des  Jésuites  (xvii*  s.)  avec  son  annexe  du  petit  collètre  «le 
Joyeuse;-— la  Préfecture  (moderne);  —  la  tour  Jeanne Darc  (xiirs.),  seul  reste  du  château  fort  h;Ui 
par  Philippe  Auguste.  Rouen  possède  un  grand  nombre  de  fontaines  parmi  lesquelles  nous  citerun  > 
celle  de  Lisieux  (1518)  ;  —  la  fontaine  monumentale  Sainte-Marie  (1870),  due  à  Faliruière  :  —la  fonUiinv 
deyeanne£)arc(xviirs.);  — celle  de  la  CroLc-t/e-Pi>rrc  (1870)  dont  l'original  de  1515 orne  le  jaMin  du 
Musée  d'antiquités  ; —  celle  de  la  Crosse  reconstruite  en  1861  ;  —  de  jolis  s/juares  :  le  square  Solfcriuo; 

—  le  Jardin  de  l  Hôtel  de  Ville;—  le  superbe  Jardin  des  Plantes  sur  la  rive  g.  de  la  Seine;—  Rouen  a 
élevé  des  statues  h  Jeanne  Darc,  à  Boïeldieu,  au  grand  Corneille,  à  Napoléon  I'^',  à  Armand 
Carrel,  à  Louis  Bouilhet,  à  Pouyer-Ouertier,  à  l'abbé  de  la  Salle  et  au  sauveteur  L.  Brune.  OUe 
ville  possède  une  bibliothèque  publique  municipale  renfermant  150  500  volumes  et  3800  mannsrnl!^ 
provenant  de  divers  legs  ou  fonds,  plus  de  2  000  portraits  normands,  la  remarquable  colIerti(*n 
de  gravures  de  E.  Dutuit,  une  collection  de  médailles  et  monnaies  anciennes  dont  400  mé«lail- 
lons  historiques  des  trois  derniers  siècles;  —  un  Mu  ée  d'Antiquités  dans  l'ancien  rlvitre  ^aititc- 
Marie,  où  l'on  remarque  des  cercueils  en  pierre,  des  façades  de  maisons  en  bois,  des  fragment 
d'architecture,  des  monnaies  et  médailles,  des  objets  mérovingiens,  des  pièces  d'orfèvrerie, 
d'ivoire,  de  céramique  antique,  des  vitraux,  des  antiquités  égyptiennes,  des  mosaïques  gallo- 
romaines  trouvées  dans  la  forêt  de  Bretonne  et  à  Lillebonne,  des  meubles,  bahuts,  sièges  du 
moyen  Age  et  de  la  Renaissance,  des  rétables  sculptés  et  peints,  de  la  ferronnerie  et  de  bellr-i 
tapisseries;  —  un  Musée  municipal  de  peinture  et  sculpture  renfermant  des  toiles  des  écoles  fla- 
mande, italienne,  espagnole,  française,  une  grande  galerie  de  toiles  modernes,  des  sculptures 
et  modelages;  le  même  bâtiment  renferme,  outre  la  Biblinhâque,  le  Musée  de  Céramique  ilonl 
les  G  salles  contiennent,  outre  une  remarquable  collection  de  faïences  rouennaises  des  xvi*  au 
xviii"  s.,  des  spécimens  de  céramique  française  et  étrangère;  —  un  Musée  de  dessin  infht.<trit(, 
fondé  par  la  Société  industrielle,  qui  contient  une  exposition  permanente  des  échantillons  di^ 
nouveautés  en  tous  genres  (tissus  imprimés),  en  plus  des  collections  d'échantillons  anciens  «i«»nl 
le  nombre  est  de  550000;  —  un  Musée  commer.inl  (800000  échantillons  de  tissus  imprimés.  150l«W 
de  draperies  et  soieries).  Rouen  possède  deux  théâtres,  dont  le  plus  :m[)ortant.  celui  des  Art-» 
(1881)  donne  des  nouveautés  musicales  ou  dramatiques;  —  un  il/ujéuiH  d'histoire  naturelle  et  des 
établissements  scientifiques  et  artistiques.  Il  serait  trop  long  d'énumérer  les  vieux  hôtels,  ou  les 
maisons  intéressantes  de  toutes  les  époques  renfermées  dans  le  centre  de  Rouen.  Aux  environs 
il  faut  signaler  les  collines  du  Mont  Saint-Aigr,an,  Bihorely  Bois-Guillaume,  Canteleu,  toutes  cou- 
vertes de  jolies  villas  où  vont  se  prélasser  les  Rouennais  et  sur  les  flancs  desquelles  on  cuUi\e 
les  primeurs. 

Elbeuf  forme,  sur  la  rive  g.  de  la  Seine,  avec  Orival,  Caudebec,  Saint-Pierre  et  Saint- 
Aubin,  une  importante  agglomération  industrielle.  La  ville  proprement  dite  consiste  surtout  en 
une  longue  rue  qui,  sous  différents  noms,  suit  parallèlement  la  Seine;  deux  ponts  en  relient  lo 
rives.  Vue  du  milieu  du  pont  suspendu,  elle  présente  les  toits  ardoisés  de  ses  maison-i  au- 
dessus  descpiellos  s'élèvent  les  cheminées  des  usines  des  bords  de  l'eau;  elle  est  adossée  à  des 
collines  ondulées  et  du  côté  d'Orival  à  des  falaises  à  pic  surplombant  la  Seine.  Elbeuf  ne  ren- 
ferme en  fait  de  monuments  que  l'église  Saint-Ê tienne  {xxv  et  xvii*  s.)  avec  de  belles  verrières 
du  xvr  s.,  un  beau  buffet  d'orgue  et  un  Saint  Sépulcre  de  la  même  époque; —  V Hôtel  de  Villr,  oii 
est  installé  le  Musée  Nounj  (collection  d'œufs  d'oiseaux),  est  une  grande  bâtisse  carrée  entourre 
d'un  jardin  public  bordant  le  port  et  sur  la  façade  postérieure  duquel  se  dresse  le  buste  cl 
bronze  du  manufacturier  Grandin. 

Dieppe.  Ville  à  laquelle   sa  plage  incomparable  et  son  établissement  de  bains  de  mer  fine- 


u 
-u 


I 

> 


SEINEINFÉRIEURE  491 

qllent''^*  par  une  clientèle  élégante  ont  redonné  un  nouveau  lustre,  s'étend  surtout  en  longueur. 
On  i»eul  jouir  du  panorama  qu'elle  présente,  soit  du  haut  de  la  falaise  dominant  son  vieux 
château  l'ortifié,  soit  de  l'extrémité  de  la  falairjp  opposée.  Ses  monuments  religieux  sont  :  Téglise 
Stùnt-Jacqttes  (du  xiii*  au  xvr  s.),  précédée  d'un  portail  principal  orné  d'une  rose  surmontée 
d'une  galerie  et  dominée  à  dr.  par  une  tour  du  xvi*  s.  A  l'intérieur,  le  pourtour  du  chœur  est 
bordé  de  chapelles  de  style  remarquable  que  ferment  des  clôtures  modernes.  On  y  remarque 
encore  un  saint  sépulcre  et  la  sépulture  de  l'armateur  Ango.  La  salle  du  Trésor,  où  l'on  voit  un 
escalier  en  chêne  sculpté  duxvrs.,est  précédée  d'une  porte  extérieure  décorée  magnifiquement 
et  surmontée  d'une  frise  curieuse;  —  l'église  Sainl-Remi  (xvr  s.).)  qui  n'a  de  remarquable  à  Pin- 
térieur  que  des  chapiteaux  où  sont  sculptés  des  amours,  son  Trésor  et  les  mausolées  de 
quatre  gouverneurs  de  Dieppe.  Dieppe,  qui  a  élevé  une  statue  à  Diiquesne,  possède  une  Biblio- 
thèque de  25030  volumes  et  un  Musée,  réédifié  en  181)7;  ce  dernier  renferme  des  salles  d'archéolo- 
gie contenant  des  objets  des  époques  gauloise,  gallo-romaine,  des  vues  et  plans  de  Dieppe,  des 
objets  historiques  locaux,  des  peintures.  De  l'ancien  château  du  xv*  s.,  il  reste  des  tours,  un 
donjon  crénelé  et  le  clocher  de  l'église  Saint-Remi  ;  des  anciennes  fortifications  il  ne  reste  que 
la  tour  dite  du  Port  dCOuefit. 

Arques  est  dominé  par  un  promontoire  portant  les  ruines  du  château  fortifié  avec  donjon 
des  xrau  xvi*  s.;  une  pyramide  commémorative  de  la  victoire  d'Henri  IV  se  dresse  au  confluent 
de  TEaulne  et  de  la  Béthune,  sur  le  flanc  de  la  colline  portant  la  forêt  d'Arqués.  Cette  petite 
ville  possède  une  belle  église  -du  xvi«  siècle,  un  hôtel  de  ville  moderne  et  de  vieilles  maisons. 

Eu,  dont  la  collégiale  de  Sainte-Marie,  aujourd'hui  église  Saint-Laurent,  fut  fondée  en  1004, 
a  été  constituée  en  abbaye  en  1119  et  reconstruite  à  la  fin  du  xiips.;  la  partie  restaurée  à 
notre  époque  est  lourde  et  dénature  l'élégance  du  monument  dont  les  caveaux  de  la  crypte  ren- 
ferment les  tombes  des  comtes  et  des  comtesses  d'Eu.  On  remarque  encore  à  Eu  la  chapelle 
(xvii*  s.)  du  Collège  (tombeaux  du  duc  de  Guise  et  de  sa  femme  Catherine  de  Clèves),  la  porte 
du  Couvent  des  Ursulines,  deux  vieilles   Tours  au  Champ  de  Mars  et  quelques  vieilles  maisons. 

Le  Tréport,  dont  Véglise  Saint- Jacques  (xvi*  s.),  dominant  le  port,  est  précédée  d'un  porche  où 
l'on  admire  le  tympan  du  portail,  possède  en  outre  un  calvaire  en  grès,  un  presbytère  du  xvp  s., 
un  Hôtel  de  ville  de  la  même  époque,  réédifié  en  1882,1a  chapelle  de  THôpital  Saint-Julien  (xiv«  et 
XV*),  une  maison  de  la  Renaissance,  ainsi  qu'un  Casino  élégant  (1808). 

Le  Havre.  Ville  toute  moderne  dépourvue  de  monuments,  mais  d'une  grande  activité,  surtout 
dans  l'artère  principale  qui  va  de  l'Hôtel  de  ville  au  port,  s'étend  entre  la  rive  dr.  de  la 
Seine  et  les  hautes  falaises  qui  bordent  le  fleuve.  Son  mouvement  d'expansion  lui  a  fait  englober 
rapidement  les  communes  environnantes  d'ingouville  et  de  Sanvic.  Delà  côte,  où  s'élèvent  les 
villas  splendides  des  Havrais  arrivés  et  à  laquelle  on  accède  par  deux  funiculaires  et  de  nombreux 
escaliers,  le  panorama  dont  on  jouit  est  de  toute  beauté;  au  pied,  la  ville  s'étend  de  la  mer 
à  dr.,  à  perte  de  vue  à  g.;  les  squares  Saint-Roch  et  de  l'Hôtel-de- Ville,  avec  leur  note  verte 
rompent  la  monotonie  des  toits  bleus  ardoisés  ou  des  cheminées  peintes  en  rouge  des  grands 
steamers  ancrés  dans  les  bassins.  Au  delà,  c'est  l'estuaire  majestueux  de  la  Seine  où  vont  et 
viennent  des  bateaux  de  toutes  dimensions;  à  la  limite  de  l'horizon,  c'est  la  côte  de  Grâce,  abri- 
tant Honfleur  et  qui  devient  un  arc  de  verdure  vers  Trouville  et  l'embouchure  de  la  Dives.  Le 
soir,  le  coup  d'oeil  de  la  ville  et  du  port  illuminés  est  féerique.  Après  YHôtel  de  ville  bâti  de  1855 
à  1859  dans  le  style  de  la  Renaissance  et  surmonté  d'une  campanile,  —  le  Palais  de  la  Bourse 
(1880)  renfermant  le  service  des  téléphones  et  de  la  Chambre  de  Commerce, — \e  Muséum  d'histoire 
Tia/Mre//c(1758)  installé  dans  l'ancien  Palais  de  justice,  —  le  Grand  77uJd/re  (1844), — quelques  ^<;it«es, 
dont  la  plus  remarquable  est  A'o^re-/)amc,—  \e  Palais  de  justice, —  VHôlel  de  la  Sous-Préfecture,— -le 
lycée,  —  des  casernes,  on  ne  peut  guère  signaler  que  le  Musée-Bibliothèque,  renfermant^  outre  des 
sculptures,  des  peintures  des  écoles  italienne,  espagnole,  flamande,  hollandaise  et  française,  et 
un  Musée  archéologique  réuni  par  l'abbé  Cochet  et  comprenant  un  grand  nombre  d'antiquités 
locales  et  nationales.  La  ville  a  élevé  des  statues  à  deux  de  ses  illustres  enfants  :  Bernardin  de 
Saint-Pierre  et  Casimir  Delavigne,  ainsi  qu'un  buste  à  Jules  Tellitr;  nommons  enfin  les  deux 
casinos  de  Frascati  et  de  Marie-Christine.  De  beaux  boulevards  plantés  d'arbres  coupent  la  ville 
et  sont  sillonnés  ainsi  que  les  rues  principales  par  des  tramways  électriques  conduisant:  à  Gra- 
▼ille-Sainte-Honorine,  célèbre  par  son  abbaye  romane  dont  l'église  encore  debout,  élevée  à  mi- 


< 

I 


SEINE   INFERIEURE 


.{(T, 


côte,  est  entourée  d'un  cimetière;  —  à  Harfleur,  dont  le  vieux  clocher  avec  la  flèche  en  pierre 
domine  la  jolie  petite  ville  que  baigne  la  Lézarde;  sur  la  place  d'IIarfleur  se  dresse  la  statue  de 
J.  de  Grouchy  tué  à  l'assaut  lors  de  la  reprise  d'IIarfleur  aux  Anglais  en  14:.5;  —  à  Montivilllers, 
charmante  petite  ville  dans  un  vallon  entouré  de  collines  verdoyantes,  qu'arrose  éualement  la 
Lézarde  qui  y  fait  tourner  des  moulins  et  dotée  d'une  église  intéressante  des  xi"  et  xir  s.  Outre 


VALMONT.  —  Ruines  de  labboyc.  Chopelle  de  la  Vierge,  tombeau. 

des  restes  de  remparts  du  xv*»  s.,  des  maisons  du  xvr  s.  et  des  bâtiments  de  son  ancienne 
Abbaye  du  xviii"  s.,  elle  possède  un  vieux  Cimetière  avec  galeries  sculptées  en  bois  du  xvi«  s.  et 
un  Aîusée-Dibliothêijue,  renfermant  des  antiquités  romaine  et  du  moyen  âge;  —à  Sanvic  dans  un 
vallon  dominé  par  les  forts  de  Sainte-Adresse  et  de  Tourneville;  —  à  Bléville  qui  possède  une 
belle  église  moderne;  —  à  Sainte  Adresse  enfin,  dont  les  phares  de  la  llève  se  trouvent  au 
sommet  de  l'angle  formé  par  la  côte. 

Fécamp  renferme  l'église  Saint-Ê tienne,  inachevée,  et  l'église  de  Vabbaye  de  la  Trinité,  élevée 
sur  une  crypte,  où  l'on  remarque  une  longue  nef  de  neuf  travées  avec  des  vestiges  de  jubé, 
des  boiseries  du  xvii»  s.  et  des  clôtures  de  chapelles  du  xvi"  s.  Ullôtel  de  ville,  le  Musée  et  la 
Bibliothèque  sont  installés  dans  les  bâtiments  dépendant  de  le  même  abbaye.  On  voit  encore  h 
Fécamp  des  restes  de -remparts  de  l'époque  gallo-romaine,  quelques  vieilles  maisons  du  xv  s., 
un  bel  Hôtel  de  la  Caisse  d'épargne  et  les  beaux  bâtiments  modernes  où  Ton  fabrique  la  Béné- 


SEINE-INFÉRIEURE 


493 


dicUne,  renfermant  un  Musée  remarquable  où  l'on  admire  des  meubles,  objets  d'art,  livres, 
manuscrits  du  moyen  âge  et  delà  Renaissance,  des  tapisseries,  de  rorfëvrerie,  des  vitraux,  etc. 

Neufchâtel-en-Bray  est  bâti  sur  une  colline  au  milieu  de  beaux  pâturages  d'une  verdure 
éclatante.  UHôtel  de  ville  renferme  un  Musée-BiblioUiêque  où  Ton  remarque  des  monnaies  et  des 
manuscrits  intéressant  la  région.  Son  église  Noire-Dame^  du  xii*  au  xvi«  s.,  qui  vient  d'être  res- 
taurée intérieurement,  renferme  un  saint  sépulcre  du  xv*  s. 

Goumay,  au  milieu  de  beaux  herbages,  sur  la  rive  dr.  de  l'Epte,  était  anciennement  fortifié. 
Des  boulevards  bien  plantés  remplacent  les  remparts  dont  les  fossés  ont  été  transformés  en  jar- 
dins. Cette  ville  possède  une  vieille  Église  du  xv  au  xii*  s.,  dont  les  chapiteaux  sont  très  intéres- 
sants, une  Fontaine  en  pyramide  sur  la  place  et  quelques  maisons  en  bois  du  xvi*  s. 

T^etot  est  une  ville  bourgeoise,  totalement  dépourvue  de  monuments  et  dont  toutes  les  rues 
aboutissent  à  la  pleine  campagne. 

Saint-Valery-en-Gaux  est  une  vieille  ville  possédant  une  Église  du  xv«  s.,  une  maison  en 
bois  sculpté  du  xvr  s.  qui  fut  habitée  par  Henri  IV. 

Liste  des  Monuments  historiques 

(p.  E.  Propriété  de  l'État.  —  P.  p.  Piopiiélé  privée). 


ADgcrvilIe-rOrcher.  Porte  et  clocher  de  l'église  (xii*  et 

XIV*  s.). 
Arques Eglise  (xvi*  s.). 

—       Ruines  du  château  (P.  E.). 

Boos Colombier  (xvi'  s  ). 

Caudebec-en-Caux  .  Eglise  (xv«  s.). 

—  Maison  du  xiii*  s.,  me  de  la  Bou- 

cherie (P.  p.). 

Cerlangue  (La)  .  .  .  Chœur  et  crypte  de  l'église  Saint- 
Jean-l'Abbetot  (xi'.s.). 

Damctal Tour  de  Carville  (xvr  s.). 

Dieppe EgllseSt-Jacques(xm'auxvr  s.). 

—      Château  (xv  s.). 

—      Porte  du  Porl-d'Ouest  (xv*  s.). 

Duclair.   ......  Eglise  (xiv*  et  xvi*  s.). 

Elbeuf Vitraux  de    l'église   Sl-Elicnnc 

(xvi*  s.). 

—       Vitraux  de  l'église  StJcan. 

Epreville  -  Martain  - 

ville Château  de  Marlainville  (xvr  s.). 

Etretol Eglise  (XII*  s.). 

Eu Eglise  St-Laurent  (xii*  au  XV*  s.). 

— Chapelle  du  collège  (xvii*  s.). 

Fécamp Eglise  de  l'ancienne  abbaye  de  In 

Trinité  (xii*  et  xiii*  s.). 

Gournay-en-Bray .   .  Eglise  (xi*  et  xii*  s.). 

Graville-  Stc- Hono- 
rine  Eglise  (XI*  au  xiii*  s.). 

Harflcur Eglise  (xv*  et  xvi*  s.). 

Houppeville Eglise  (.xvi*  s.). 

Lillebonne Théâtre  romain. 

—  Donjon  du  château  (xiii*  s.). 

—  Clocher  de  l'église  (xvi*  s.). 

Manéglise Eglise  (xi*  s.). 

Maulévrier  .....  Eglise  Ste-Gertpude  (xvi*  s.). 

Mesnières Château  (xvi*  s.)  (P.  p.). 

Montivilliers  ....  Eglise  (xi*  et  xii*  s.). 

—  ....  Ciiarnier  (xvi*  s.).  * 

Aloulineaux Eglise  (xiii*  s.). 

Pelit-Quevilly  (Le)..  Chapelle  de  l'ancienne  léproserie 
de  St-Julien-le-Chartrcux  (xu*  s.) 


Rouen Cathédrale    Notre-Dame  (xi*  nu 

XV*  s.). 

—      Eglise  St-Ouen  et  Chambre  aux 

clercs  (XIV  s.). 

~      Eglise  St-M«clou  (xvet  xvr  s.). 

Altre  de  St-Mnclou  (xvi*  s.). 

-      Eglise  St-Palrice  (xvi*  s.).   , 

—  .   -  Egli.se  St-Vincent  (xvi*  s.). 

—      Crypte    de     l'église     St-Gervois 

(XI*  s.).' 

—  .......  Eglise  St-Godnrd  (xvi*  s.). 

Cloître  Slc-Mnrie  (Musée)  (XVII*  s.) 

—      La  FiorUMnirii.-ipelle  St-Romain, 

aux  Vieilles  Ilnlles  (xvi*  p.). 

—      Tour  dite  de  Jeanne  Darc  (xjii*  s.) 

Fontaine  de  Lisieux  (xvr  s.). 

Hôtel  du  Bourgtheroulde  (xv*  et 

xvr  s.). 

Palais  de  Justice  (xv*  et  xvr  s.). 

Ancienne  (Hiambre  des  compter, 

rue  des  Carmes,  n'  20. 

—      Le  Gros-Horloge  (xvr  s.)  et  Fon- 

taine (xviir  s.). 

Hôtel,  rue  St-Patrice,   lycée  de 

jeunes  filles  (xvir  s.). 

—      Maison,  6(),  rue  du  Bac. 

St-Marlin -de-Bos- 
rhervillo  Eglise,  salk'  capitulaire  et  restes 

du  cloître  de  Inncieniie  abbaye 
de  St-Georgc's  (xr  au  xiir  s.). 

Ste  -  Marguerite-siir- 
Mer MosaTqiios  romaines. 

Saint- Wandrille   .  .  Chapelle  Sl-SaUirnin  (xr  s.). 

—  .   .  Reste <  «I<»  l'aticienne-abbaye  (xir 

au  XVI*  s,). 

Tancarville ChAteaii  (.\r  au  xvr  s.). 

Tréport(Le) Eplisc  .wr  sj. 

Valliquerville.  .   .   .  Clocliei  de  l'éj^liso  (xvr  s.). 

VarenKêville-s.-Mer.  ]Manoir  \n^o(xvrs.). 

Yainville Eglise -xr  ^.). 


s-^e^e 


Eure 


Nom  —  Situation 

E  département  appartient  à  la  région  N.-O.  de  la  France.  II  tire  son 
nom  de  la  rivière  d'Eure  qui  y  pénètre  par  la  pointe  S.-E.  de 
l'arrondissement  d'Èvreux. 

Sous  le  rapport  de  l'étendue  il  occupe  le  quarante-septième  rang. 
Il  a  la  forme  d'un  cœur  un  peu  évasé.  Ses  limites  naturelles  sont  : 
au  N.  le  cours  de  la  Seine  en  plusieurs  points;  à  l'E.,  VEpie,  depuis 
son  embouchure  sur  la  rive  dr.  de  la  Seine  jusqu'à  sa  sortie  du 
département;  au  S.-E.  Y  Eure,  depuis  son  confluent  avec  VAvre  (rive  g.) 
jusqu'à  la  bifurcation  des  voies  ferrées  à  Bueil;  au  S.,  VAvre,  dont  la  rive  g.  appar- 
tient presque  partout  au  département  qui  nous  occupe;  à  l'O.  enfin,  la  Morelle,  sur  un 
parcours    de    8   kilomètres. 

Il  est  borné  au  N.  par  le  département  de  la  Seine-Inférieure,  au  N.-E.  par  celui  de 
l'Oise,  à  TE.  par  celui  de  3eine-et-Oise,  au  S.-E.  par  celui  d'Eure-et-Loir,  au 
S.-O.  par  celui  de  l'Orne,  à  l'O.  enfin  par  celui  du  Calvados.  Il  y  a  112  kilom.  de  la 
pointe  E.  de  l'arrondissement  des  Andelys  à  la  pointe  0.  de  celui  de  Pont-Audemer.  En 
tirant  une  ligne  droite  de  la  pointe  S.  de  l'arrondissement  d'Évreux  dans  la  direction 
de  Rouen,  la  partie  de  la  ligne  comprise  dans  le  département  mesure  67  kilomètres. 

Il  a  été  formé  en  1790  de  la  Normandie  propre  {Lieuvin,  Roumoisj  Ouche,  Vexin 
nonnand,  campagne  du  Neuhourg),  du  comté  diÉvi^eux  ou  Évrecin  et  du  Perche  (cam- 
pagne SairU' André). 

Histoire 

De  la  Gaule  celtique  il  nous  reste  :  des  dolmens,  des  menhirs,  des  mégalithes, 
enfin  le  lumulus  de  Brionnc.  Avant  l'arrivée  des  Romains,  le  pays  des  Carnutes  était  sur- 
tout habite  par  les  Aulerci  Eburovices  avec  leur  capitale  Mediolanum  Aulercorum,  plus 
tard  Ebroïca  (Évreux)  et  une  faible  étendue  par  les  Veliocasses  (arrondissement  des 
Andelys).  Une  partie  des  arrondissements  de  Bernay  et  de  Pont-Audemer  était  occupée 
par  des  Lexovii.  Quand  le  signal  de  l'insurrection  générale  de  la  Gaule  fut  donné,  le 
peuple  carnute  se  jeta  sur  Cenabum;  après  la  chute  d'Alésia,  il  combattit  encore.  Ce 
fut  une  guerre  d'extermination.  Quand  Auguste  divisa  la  Gaule  en  quatre  grandes 
provinces,  ce  pays  fut  compris  dans  la  Lyonnaise.  De  l'époque  romaine  il  nous  reste 
surtout  les  ruines  du  Vieil  Évreux  consistant  en  théâtre,  thermes,  aqueduc  et  palais, 
des  vestiges  nombreux  de  routes  romaines,  des  restes  de  camps  ou  de  retranche- 
ments et  les  vestiges  d'une  villa  gallo-romaine  à  Pitres.  Saint  Nicaise  prêcha  le 
christianisme  dans  la  région  à  la  fin  du  W  siècle.  Saint  Taurin  devint  le  premier  évéque 
d'Évreux  à  la  fin  du  iv  siècle.  Les  premiers  monastères  s'élevèrent  au  vir  siècle 
(Évreux,  Saint-Taurin,  660).  Sous  les  Francs,  les  rois  mérovingiens  séjournèrent  dans 
quelques  localités.  En  844,  les  pirates  normands  pillèrent  les  villes  de  la  rive  gauche 
de  la  Seine.  Rollon,  après  avoir  vaincu  les  forces  du  roi  de  France  à  Pont-de-l' Arche, 
s'empara  d'Évreux  en  892,  tuant  tous  ses  habitants.  Cette  ville  changea  tour  à  tour  de 
maître  jusqu'à  l'époque  où  fut  constitué  le  comté  du  même  nom  qui,  pendant  tout  le 


49H 


EURE 


XII*  siècle,  fut  sous  l'hégémonie  de  la  famille  de  Monlfort-l'Amaun'.  Après  la  conquête 
d'Angleterre,  Anglais  et  Français  luttèrent  pour  la  possession  de  la  Normandie.  Le 
traité  conclu  à  Brémulle  en  1:219  consacrait  la  souveraineté  des  Anglais  sur  la  Nor- 
mandie qui  pour  mieux  la 
protéger  élevèrent  à  Vemeuil 
une  nouvelle  forteresse.  La 
lutte  commença,  formidable, 
entre  Philippe  Auguste  d'uno 
part,  et  Richard  Cœur  do 
Lion  d'autre  part.  Après 
bien  des  péripéties,  le  traité 
de  Louviers,  en  I19(>»  laissait 
h  Philippe  Auguste  le  Veii:i 
normand,  les  place»^  de  la 
rive  droite  de  lEfile,  Gisors 
enfin.  Richard,  pour  l'om- 
penser  cet  abandon  augnienla 
les  défenses  de  Radepont, 
éleva  en  un  an,  de  1 197  à 
1198,  la  fameuse  forteresse 
de  Château-Gaillard.  A  sa 
mort,  Philippe  Auirusle  re- 
commença la  lutte  rontre 
son  frère,  Jean  sans  Terre, 
et  s'empara  de  ChâteauGail- 
lard.  Il  soutint  ensuite  Arthur 
de  Bretagne  dans  ses  rovrn- 
dicalions  au  trône  d'Angle- 
terre. Pour  se  débarrasser 
du  prétendant,  Jean  sans 
Terre  le  fît  assassiner.  Alors, 
Philippe  Auguste  Tayant  rilé 
à  comparaître  à  Paris  devant 
ses  pairs,  le  déclai-a,  sur  son 
refus  de  comparaître,  décfaa 
de  ses  droits  sur  le  dacbê. 
La  contrée  fui  rapideiDfiii 
conquise  et  la  Normandie 
incorporée  au  royaume.  Pen- 
dant la  guerre  de  Cent  Ans, 
un  Français,  Charles  le  Mau- 
vais, comte  d'Évreux.  osa 
soutenir  les  Anglais.  Heureu- 
sement, Du  Guesclin  battit  ses  troupes  à  Cocherel,  non  loin  dÉvreux.  Pendant  la  Inllf 
des  Armagnacs  et  des  Bourguignons,  toute  la  région  fut  en  proie  à  de  sanglants  rooh 
bals  dont  le  plus  meurtrier  fut  celui  de  Verncuil,  en  14'2i,  où  les  Anglais  furent  \k\i^ 
ricux.  Leur  domination  ne  cessa  qu'en  1450  après  la  bataille  de  Formigny.  La  Lil'j^ 
dite  du  Bien  Public  la  trouble.  Louis  XI  marche  contre  le  duc  de  Berry,  son  fivnv  *\ui 
gouverne  le  duché  de  Normandie;  la  plupart  des  villes  de  TEure  tombent  au  pouvuir 


SAINT-PIERRE-DU  BOSGUERAUD.  —  Croix  du  cimetière. 


lO^i 


EURE 


du  roi  de  France,  et,  en  1468,  la  Normandie  est  réunie  délinilivenionl  i^i  la  couron.^c. 
Mais  la  Réforme  arrive.  Sous  les  règnes  de  François  II  et  de  Charles  IX,  li's  réff»nné< 
pillent  les  églises  de  Pont-Audemer  et  d'Évreux;  le  Parlement  de  Rouen  S4»  réfu^ii- à 
Louviers  demeuré  au  pouvoir  des  catholiques.  Henri  IV  gagne  heureusement  la  lintnillc 
dlvry,  en  1590,  et  bientôt  tout  redevient  calme.  Sous  la  Frond(\  en  10  11».  K\n*ux, 
entraîné  par  le  duc  de  Longueville,  embrasse  la  cause  des  princes,  comnit»  d  autres 
villes   de  la  région.  Mais  Mazarin  triomphe  des  rebelles  et  le  duc  d'Harrdin  t  1  lùle 

Quillebeuf,  en  MmII. 

Pendant  le  régime  de  hi  Ter- 
reur, le  pays  eut  à  compter  un 
certain  nombre  <le  virlimes. 
En  1800,  la  chouannerie  y  i-iii 
des  adhérents,  mais  le  mouve- 
ment n'eut  pas  de  siiile.  Le 
4  octobre  1870.  les  Prussiens 
entrent  dans  le  dêMîirlemenl: 
le  5,  ils  occu])enl  P;iry,  le  «». 
Gisors  après  une  rou rt<'  rê<i<- 
tance.  Le  1  i,  un  e<»iiil  :iî  e^t 
livré  à  Écouis.  un  autre  le 
G  novembre  au  Thil.  Le  11. 
Hébécourt  est  boni  ban  h*  el 
incendié.  Dans  la  nuit  du  :!'♦ 
au  ÔO,  Etrépagny  v<iit  ui.e  ij/- 
faite  des  Alleniantis  <|iii  v» 
vengent  en  lincendi;  nt  le  len- 
demain. Vernon  avait  rlè  Im.ih- 
bardé  par  eux  I<*  :i^J  i:o\eiiili!.» 
pendant  que  le  inènie  j-'ur 
les  francs-tireurs  île  (^len. 
aidés  par  les  échiij-inirs  du 
colonel  Macquarl  leur  livn.ient 
près  d'Hécourl  un  L'h»ri«  u\ 
combat.  Le  6  cL'cembre.  !«»!:»* 
résistance  devenant  niiilil^. 
Evreux  était  occupé  par  IVj»- 
nemi.  Mais  les  iiii»bi!*^  <!'* 
l'Eure  réunis  à  ceux  de  lAr- 
dèchc  n'en  combat  tirent  i^i-* 
moins  à  Bourgthci  ouhle.  .: 
la  Londe  et  à  (Château  l!i»U'rî. 
à  la  fin  ôc  (léeeinbrc  1870  et  au  commencement  de  janvier  187L  Le  2^2  janvier.  Inrrun- 
dissenienl  (1(*  Hc^nny  éliiit  occupé  à  son  tour  malgré  la  belle  défense  de  eelli»  vill»-.  In»* 
douzaine  de  communes  échappèrent  seules  à  l'occupation  qui  ne  cessa  qu'au  }>aienit  nt«^* 
rindennulé  d<î  Lnu^TC. 


TILLltni- S-SUR-AVRE.  —  Pendenlifs  de  la  voûte 
(lu  cliœnr  de  rcjj;lisc. 


Géologie  —  Topographie 


On   trouve»  à  la   luise  du  sol  du  déparleniont  le  terrain  eir/«re,  sar.f  à   la    ïiiiiir   '•' 
(lalvados  où  npjinrnît   le   système  j/o-ass/^yi^e.  Au-dessus   du  terrain   rréta»  é  le  mi":  >* 


•i 


ÉVREUX.  —  Église  Sainl-Thnurin. 


KVnCUX.  -  Cathédrale.  Fncade  S. 


EURE  o03 

grossier  apparaît  aux  bords  de  rEure  et  de  TEpte.  L'argile  plastique,  mélangée  d'» 
grès,  de  poudingues,  de  meulière,  de  minerai  de  fer,  forme  avec  des  blocs  de  silex 
des  dépôts  au-dessus  de  la  craie,  particulièrement  dans  la  partie  S.-O.  du  dépar- 
tement. L'Eure  est  un  pays  de  plaines  qui  se  partage  en  plateaux  dont  l'ensemble 
s'incline  du  S.  au  N.  L'arrondissement  des  Andclys  en  forme  un  qui  est  enclavé  entre 
les  vallées  de  TEpte,  de  TAndelle  et  de  la  Seine.  Son  altitude  moyenne  oscille  entre 
100  et  120  mètres  avec  son  point  culminant,  177  mètres,  au  N.-O.  de  Lyons-la-Forét;  la 
célèbre  côte  des  Deux-Amants  dans  Tangle  formé  entre  la  rive  droite  de  la  Seine  et  la 
rive  gauche  de  TAndelle  a  150  mètres  d'élévation.  L'altitude  du  plateau  entre  la  Seine  et 
l'Eure  ne  dépasse  pas  156  mètres  avec  une  moyenne  analogue  à  celle  du  précédent. 
La  plaine  Saint-André  en  forme  un  autre  au  S.-E.  entre  la  Seine,  l'Eure  et  l'Avre,  avec 
une  altitude  moyenne  de  150  mètres  et  des  points  culminants  entre  200  et  228  mètres  à 
la  pointe  S.  du  département.  Le  plateau  de  l'O.  comprend  les  hauteurs  boisées  qui 
portent  les  forêts  de  Breteuil  et  de  Couches,  la  plaine  du  Neubourg  au  centre,  le  Rou- 
mois  enfin,  partie  la  plus  basse  mais  en  même  temps  la  plus  fraîche  et  la  plus  ver- 
doyante du  département.  Son  altitude  moyenne  varie  de  150  à  180  mètres  avec  son  point 
culminant,  215  mètres,  au  S.-E.  de  Rugles.  C'est  au  N.-O.  de  cette  ville,  à  la  lisière  du 
département  de  l'Orne,  que  se  trouve  le  point  le  plus  élevé  de  l'Eure,  241  mètres,  dans 
le  pays  d'Ouche  compris  entre  la  Risle  et  la  Charentonne.  Sur  la  rive  g.  de  cette  der- 
nière rivière  s'étendent  les  herbages  du  Lieuvin,  dans  une  région  dont  l'altitude  au  S.-O. 
dépasse  200  mètres  et  va  en  s'abaissant  vers  le  N.  où  elle  n'est  plus  que  de  100  à  125  m. 

Hydrographie 

Toutes  les  eaux  du  département  vont  à  la  Manche,  qu'elles  gagnent  par  la  Seine  et 
principalement  par  sa  rive  gauche  à  l'exception  d'une  petite  rivière,  la  Calonne,  qui 
baigne  Cormeilles  et  se  rend  à  la  Touques  hors  du  département. 

La  SeiriCj  dont  le  cours  est  de  68  kilom.  dans  l'Eure,  n'y  arrose  que  quelques  villes 
importantes  :  Vernon,  les  Andelys,  Pont-de-l'Arche  et  Quillebeuf.  Elle  reçoit  successi- 
vement :  VEple  qui  baigne  Gisors  et  où  tombent  (rive  g.)  la  Troène  et  le  Réveillon  ; 
(rive  dr.)  la  Levrière  grossie  de  la  Bonde  qui  passe  à  Étrépagny;  (rive  dr.)  le  Gambon 
qui  arrose  le  Grand  Andely  et  tombe  dans  le  fleuve  au  Petit  Andely;  VAndelle 
augmentée  (rive  dr.)  du  Crevoti;  (rive  g.)  de  la  Lieurre  qui  baigne  Lyons-la-Forèt  et  se 
grossit  du  Fouillebroc  avant  de  gagner  Fleury-sur-Andelle;  (rive  g.)  YEure  qui  naît 
dans  rOrne,  passe  à  Pacy-sur-Eure,  Louviers,  et  se  jette  dans  la  Seine  en  amont  de 
Pont-de-l'Arche  après  un  parcours  de  71  kilom.  dans  le  département.  Dans  l'Eure 
tombent  :  (rive  g.)  VAvre  qui  arrose  Verneuil  et  Nonancourt;  Ylton,  qui  s'augmente  du 
ruisseau  de  Breteuil,  passe  à  Darnville,  se  grossit  du  Rouloir,  se  divise  en  trois  bras  à 
Évreux  avant  d'aller  enfin  tomber  dans  la  Seine.  Ce  fleuve  reçoit  encore  le  ruisseau  des 
carrières  de  Caumont  et  celui  du  Marais  Vernier,  puis  la  Risle  qui  arrose  Rugles,  Beau- 
mont-le-Roger,  Brionne,  Montfort  et  Pont-Audemer  où,  grossie  de  quelques  ruisseaux, 
elle  devient  navigable  à  la  marée.  Dans  la  Risle  tombent  (rive  g.)  le  Sommaire,  la  Cha- 
rentonne grossie  du  Guiel  qui  arrose  Broglie  et  Bernay,  le  torrent  d'Authon,  la  Véronne, 
la  rivière  de  Tourville  augmentée  du  Sebec,  la  Corbie  grossie  du  Foulbec.  Enfin,  dans 
la  Seine  se  jettent  le  ruisseau  de  Joble  et  la  Morelle  qui  sépare  sur  9  kilom.  TEure  du 
Calvados. 

Marais  et  Étangs.  Dans  ce  département  il  n'y  a  ni  lacs  ni  étangs.  A  peine  peut-on 
citer  la  Grande  Mare  du  Marais  Vernier. 

Sources  minérales.  11  en  existe  un  certain  nombre  presque  toutes  ferrugineuses 


o 


u 


ETRE  507 

mais  à  faible  aegré.  On  les  utilise  quolquefois.  Nous  citerons  les  sources  des  Andelys, 
de  Beaumont-le  Roger,  du  Bec-Hellouin,  de  Bernay,  d'Épaignes,  de  Fourmetot,  d'Hon- 
douville,  de  Martagny,  de  Saint-Agnan-de-Cernières,  de  Saint-Étienne-rAllier,  de  Saint- 
Georges-de-Vièvre,  de  Sainl-Philbert-sur-Risle,  de  Touiïreville,  de  Verneuil  et  de  Vernon. 
Puits  artésiens.  Il  en  existe  à  Gisors  (252  m.),  Pont-Audemer  (63  m.),  Saint-André 
(265  m.). 

Climat 

Quoique  borde  au  N.  par  le  large  estuaire  de  la  Seine,  on  ne  compte  pas  TEure  au 
nombre  des  départements  maritimes.  Sa  situation  le  place  toutefois  sous  l'influence  du 
climat  sêquanien  et  lui  procure  une  température  modérée,  légèrement  supérieure  à  celle 
de  Paris,  10*9,  et  sans  exagération  ni  en  froid  ni  en  chaleur.  C'est  l'arrondissement  de 
Pont-Audemer  où  le  froid  est  le  plus  vif.  Le  climat  y  est  également  humide  et  variable  ; 
le  brouillard,  sans  y  être  trop  fréquent,  y  apparaît  néanmoins  quelquefois.  La  hauteur 
moyenne  des  pluies,  0",65,  est  inférieure  à  la  moyenne  générale  de  la  France.  Cest  le 
long  du  littoral  de  la  Seine  ainsi  que  dans  la  partie  S.  du  pays  d'Ouche  qu  elle  est  le 
plus  élevée  et  dans  la  plaine  Saint-André  le  plus  basse.  Lèvent  dominant  est  celui  de  TO. 
qu'accompagne  presque  habituellement  la  pluie  et  c*est  Tautomne  qui  a  le  plus  grand 
nombre  de  journées  de  pluie.  Le  vent  S.  amène  les  orages;  le  beau  temps  accompagne 
généralement  ceux  du  N.  et  de  l'E. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  595.765  hectares. 
Population  (1800)  :  540.652  habitants. 

Arrondissements  CantQns  Communes 

Préfecture    :  Évreux \  11                         22i 

!Les  Andehjs \  6                           H7 

Bernay 4  6                           124 

bouviers \  5                           iH 

Pont-Audemer i  8                          124 

Total.  .  ~    Total.  .  le"      Total.  .    700 

LISTE  DES  CANTONS 

Êvreux Breleuil,  Conches,  Damville,  Évreux  N.,  Évreux  S.,  Nonancourt,  Pacy-sur-Eure, 

Rugles,  Saint-André,  Verneuil,  Vernon. 
Les  Andelys  .  .    Les  Andelys,  Ecos,  Elrépagny,  Fleury-sur-Andelle,  Gisors,  Lyons-la-Forêt. 
Bernay.  .  .       .    Beaumesnil,  Beaumont-le-Roger,  Bernay,  Brionne,  Broglie,  Thiber\'ille. 
Louviers  ....    Amfreville-Ia-Campagnc,  Gaillon,  Louviers,  le  Neubourg,  Pont-de-rArche. 
Pont-Audemer .    Beuzeville,    Bourgthéroulde,    Cormeilles,    Montfort-sur-Risle,    Pont-Audemer, 

Quillebeuf,  Routot,  Saint-Georges-du-Vièvre. 

Cultes 

Culte  catholique.  Évèché  :  ÉiTeux,  suffragant  de  Rouen,  érigé  dans  le  iir  s.  Ce 
diocèse  ne  comprend  que  le  département  de  TEure.  11  compte  37  cures,546  succursales  et 
25  vicariats  rétribués.  Il  y  a  un  séminaire  diocésain  à  Évreux.  Presque  toutes  ses  commu- 
nautés religieuses  d'hommes  sont  vouées  à  l'enseignement.  Les  principaux  pèlerinages 
sont  ceux  de  Sainte-Clotilde  aux  Andelys;  Notre-Dame  de  Grâce  àBailleul;  Notre-Dame  de 
la  Couture  à  Bernay,  qui  date  du  x'  s.  et  dont  l'édifice  actuel  remonte  au  xV  s.  ;  Notre-Dame 
du  Breuil-Benoît;  Notre-Dame  delà  RonceàCaumont;  Notre-Dame  d'Ecouis;  Notre-Dame 
de  Pitié  à  Nonancourt  ;  Notre-Dame  des  Arts  à  Pont-de-l'Arche. 


LE  BEC  IIELLOLIN.  -  Pinacles  de  la  Tour. 


E  U  R  R 


îi09 


Culte  protestant.  11  n'y  a  pas  100^  protestants  dans  ce  déparlement.  Le  culte  ré- 
formé s'y  célèbre  à  Bernay,  Évreux,  Sainte-Opportune-la-Campagne,  Veriieuil,  Vernon. 
Les  protestants  du  canton  de  Nonancourl  se  rattachent  à  la  paroisse  de  Marsauceux 
(Eure-et-Loir).  Le  culte  est  cé- 
lébré à  Xonancourt  en  français 
et  en  anglais. 

Culte  Israélite.  Il  n'y  a  que 
quelques  israélites  dans  l'Eure. 

Armée 

Ce  .déparlement  appartient  à 
la  5*  région  militaire  et  fait 
partie  du  3*  corps  d'armée  dont 
le  chef-lieu  est  Rouen.  Il  com- 
prend 2  subdivisions  de  région  : 
celle  de  Bernay,  comprenant  les 
arrondissements  de  Bernay  et 
de  Pont-Audemer,  et  celle 
d'Évreux  comprenant  l'arrondis- 
sement du  même  nom.  Les  ar- 
rondissemeuts  de  Louviers  et 
des  Andelys  sont  rattachés  à  la 
subdivision  de  Rouen-Sud. 
Évreux  et  Bernay  possèdent  cha- 
cun 1  régiment  d'infanterie  et 
Gaillon  1  compagnie  d'infan- 
terie. Évreux  possède  de  plus 
1  régiment  de  cavalerie  (dra- 
gons). Vernon  possède  un  esca- 
dron du  Irain  des  équipages, 
i  compagnie  d'ouvriers  d'artil- 
lerie avec  un  parc  de  construc- 
tion et  i  section  d'infirmiers 
militaires.  Le  Bec-Hellouin  pos- 
sède I  dépôt  de  remonte  avec 
i  compagnie.  1  école  militaire 
préparatoire  d'infanterif»  fonc- 
tionne aux  Andelys.  Enfin  le  dé- 
parlement ressortit  à  la  5"  légion 
de  gendarmerie  (Rouen). 


Justice 


BERNAY.  —  AIîiisoMs  en  bgis  de  la  Grande  rue. 


L'Eure  ressortit  à  la  cour  d'appel  de  Rouen.  La  cour  d'assis  s  siège  à  Évreux  qui 
possède  en  outre  1  tribunal  de  V  instance,  ainsi  que  les  Andelys,  Bernay,  Louviers 
et  Pont-Audemer.  11  existe;  1  tribunal  de  commerce  à  Lvreux,  Bernay,  Lon\i(Ms  et 
Ponl-Audemer;  I  conseil  de  prud'hommes  à  Évreux,  Bernay,  Brionne,  Louviers  et 
Pont-Audemer;  enfin  1  justice  de  paix  dans  chacun  des  .'G  cantons. 


510 

Instruction    publique 

Le  département  ressortit  à  l'académie  de  Caen.  L'enseignement  supérieur  n'y 
compte  aucun  établissement.  L'enseignement  secondaire  comprend  pour  les  garçons  le 
lycée  d'Évreux  et  les  collèges  de  Bernay  et  de  Verneuil  avec  des  classes  pour  l'ensei- 
gnement classique  et  renseignement  moderne.  Évreux  possède  des  cours  secondaires 
pour  jeunes  filles.  11  y  a  des  établissements  libres  à  Évreux  et  à  Vernon,  i  petit 

séminaire  à  Évreux  (Sainl- 
Aquilin)  et  à  Pont-Audemor, 
1  collège  diocésain  à  Ecouis. 
L'enseignement  primaire  re- 
crute ses  professeurs  à  rjécole 
normale  d'instituteurs 
(avec  école  annexe)  et  à  l'école 
normale  d'institutrices 
(avec  école  annexe)  d'Évreux. 
Gisors  et  Louviers  possèdent 
\  école  primaire  supé- 
rieure de  garçons.  11  existe 
des  cours  complémentai- 
res pour  garçons  à  Nonan- 
court,  Pont-Audemer,  Vernon 
et  pour  filles  à  Gisors,  Nonan- 
courl,  Vernon  et  Pont-Au- 
demer;  des  pensionnats  pri- 
maires pour  garçons  aux  An- 
delys  et  pour  filles  à  Évreux  (5  . 
Dans  un  autre  ordre  d'idée, 
le  Neubourg  possède  1  école 
pratique  d'agriculture  et 
les  Andelys  1  école  militaire 
préparatoire  d'infanterie. 


Le  déparlement  ressortit  eu 
outre  au  sous-arrondissemeiit 
de  Rouen,  de  l'arrondissemenl 
IIARCOURT.  -  Lgiisc.  Rnpiisfcro.  m  i  néralo  giq  ue     du     X.-O, 

(Rouen)  ;  à  la  !'•  région  agricole, 
^.-U.;  à  la  '2'  conservation  des  forcis  (Rouen);  à  la  2*  inspection  des  ponts  et  chaussées- 


Agriculture 


Le  (l<'parl('r..oiil  de  l'Eure  est  siirlout  un  déparlement  de  culture  et  d'élevage.  Les 
driix  li(  rs  de  sa  surface  comprennent  d(*s  terres  labourables  où  sont  cultivées  les  céréa- 
les. La  inoyrniij  du  rendrnionl  à  l'iieclare  est  snpérieure  à  la  moyenne  générale  de  la 
France,  ce  ((ui  n'a  rien  de  siiri)renant  j)our  une  région  dotée  d'un  grand  nombre  de  syn- 
dical s,  de  comices,  où  les  lionnes  méthodes  sont  mises  en  honneur  et  où  les  machines 
aifiicoles  soni  venues  suppléer  larprement  an  manque  de  la  main-d'œuvre.  La  culture  de  hi 
pouiuie  de  terre  est  dolaissée;  celle  de  la  hetU  rave  progresse.  Le  colza  est  semé  ainsi  qr.o 


ÉVREUX.  —  Évôché.  Porte  de  la  Tourelle. 


512  EU  HE 

It'  lin.  La  cultun'  des  Irprumos  socs  est  iiiiportanlo,  relie  du  chanvre  insignifiante  ainsi 
(juc  celle  du  sarrasin.  La  tiraude  et  le  ciiardon  à  foulon  sont  l'objet  de  soins  spéciaux:  leurs 
produits  sont  employés  dans  les  fnhritiuesde  Louvierseld'LlbeuL  Les  prairies  artificielles, 
dont  l'éîendne  est  de  plus  en  plus  considérable,  jointes  aux  prairies  naturelles,  occupent 
près  de  la  sixième  partie  du  liMM'iloire.  Les  pommiers  des  vergers  fournissent  une  moyenne 
annuellt»  de  jODOOI)  hectolitres  de  cidre.  La  vigne  y  est  aussi  cultivée,mais  décline.  Los 
forêts  couvrent  une  surface  de  près  de  l'iOOOO  hectares. 

L'élevage  des  bestiaux  est  fort  important;  l'espèce  bovine  appartient  aux  races 
normande,  cotentine  et  aux  croisements  de  ces  deux  races  avec  celle  de  Durham. 
L'espèce  ovine  appartient  aux  races  normandes  croisées  avec  les  races  mérinos  et 
dishley.  yuant  à  la  race  chevaline,  les  produits  en  sont  très  estimés;  l'Eure  possède 
en  elTet  hvs  haras  de  Neaufles-Saint-Martin  et  de  Dangu.  De  ce  dernier  sont  sortis  des 
chevaux  célèbres.  Le  Neubourg  possède  1  école  pratique  d'agriculture.  Étrépagny 
1  écolt^de  dressage.  On  ne  saurait  passer  sous  silence  le  fromage  de  Mignot  que  pro- 
duit le  Lieuvin.  Enfin  la  production  annuelle  du  miel  varie  de  50000  à  COOOO  kilogr. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  On  exploite  la  craie  dure  et  compacte  aux 
And(^Iys,  à  Vernon,  dans  les  falaises  qui  accompagnent  la  Seine.  La  craie  compacte 
est  exploitée  à  Beaumont-le-Roger,  au  Bec-Hellouin,  à  Caumont,  à  Vernonet  Vernonnel. 
Les  principales  exploitations  industrielles  de  grés  sont  à  Broglic  et  à  Saint-Laurent- 
des  Bois.  Le  minerai  de  fer  et  la  tourbe  ne  sont  plus  exploités.  On  extrait  encore  la 
marne  dans  les  vallées  du  département.  Houlbec-Cocherel  a  des  carrières  de  meu- 
lière. II  y  a  des  briqueteries  et  des  tuileries  notamment  aux  Andelys,  à  Évreux^ 
à  Saint-Aubin,  etc. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  minoterie  est  pratiquée  surtout  aux  Andelys 
et  dans  les  environs.  Le  beurre  est  fabriqué  en  grand  dans  des  établissements 
spéciaux,  à  Saint-Pierre-du-Vauvray,  à  Vesly  et  à  Vernon.  Il  y  a  des  brasseries  et 
des  cidreries  à  Bûlines,  Évreux,  Pont-Audemer,  etc.;  des  sucreries  aux  Andelys,  à 
Étrépagny  et  à  Nassandre;  des  râperles  de  betteraves  à  Écouis  et  à  Saussay-la- 
Va(h(\  des  distilleries  à  Gantiers,  Hennezis-la-Bucaille,  Tourny  et  Villers-en-Vexin. 
Lyons-la-Forôt,  Puchay,  Sainte-Marguerite-de  FAutel  s'occupent  de  saboterie,  ToulTre- 
ville  do  vannerie  et  Dangu  de  tabletterie.  En  général,  toutes  les  petites  industries 
qui  ont  le  bois  pour  base  s'exercent  h  la  lisière  des  forêts  du  département. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Elles  n'ont  pas  grande  importance;  cepen- 
dant il  faut  signaler  les  fonderies  de  métaux  et  les  forges  de  Breteuil,  Conches, 
Évreux,  Homilly-sur-Andelle.  Bourth,  Francheville,  Rugles  font  des  épingles,  de  la 
clouterie  et  de  la  quincaillerie.  Évreux  construit  en  outre  des  machines  agricoles 
et  des  moteurs  à  gaz. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Évreux  et  Gisors  ont  des  blanchisseries  de  coton. 
Beriiny,  Louviers,  Ponl-Audemer  et  Verneuil  s'occupent  de  teinturerie.  Bourglhé- 
roul(lt\  Nonancourt,  Pont-Audemer  et  Routot  possèdent  des  établissements  de  stôa- 
rin3rle. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Ce  sont  ces  industries  qui  occupent  le  premier  rang 
ilans  L'  département.  Environ  00  établissements  s'occupent  du  coton  et  55  de  la  laine. 
(:'(»st  surtout  dans  la  vallée  de  TAndclle  que  se  sont  installées  les  usines  les  plus 
nombreuses  :  lllatures,  tissages,  teinturerie  et  impression  d'étoffes.  Évreux  et  Har- 
coiirt  font  des  coutils;  Louviers  et  Pont-Authou  des  draps  et  des  cachemires;  Gisors 


GISORS.  —  Kyli-e  Soiiil  C.crvjiis.  l'aradc  O. 


Z6 


mi 


ETRE 


des  lissus  de  coton;  Sainl-Geor^es-du-Vièvre  des  tissus  de  fil  et  de  coton;  Thiberville, 
des  rubans  de  fil  et  de  colon;  les  environs  de  Bernay    des  frocs  et  des  toiles; 

Gaillon  des  tapis.  Bemay  et 
Charleval  fabriquent  en  outre 
des  casquettes.  Il  y  a  un 
mou li nage  de  soie  aux 
Andelys. 

INDUSTRIES  DIVER- 
SES. Les  Andelys,  Gisors, 
Pont-Audenver  possèdent  des 
vanneries  importantes;  Ber- 
nay, Louviers,  Évreux,  des 
corroieries;  Pont-de-rArche 
et  SaintrPierre-du-Vauvray  ont 
une  partie  de  leur  population 
occupée  à  fabriquer  des 
chaussons.  Étrépagny  four- 
nit des  gants.  On  compte  en 
outre  des  papeteries  à  Mes- 
nil-sur-l'Estrée,  Montreuil- 
VArgillé,  Pont-Audemer  et 
Saint-Roch-Moussel;  des  im- 
primeries à  Évreux  et  au 
Mesnil-sur-FEstrée;  des  ate- 
liers de  carrosserie  aux 
Andelys  et  dans  les  environs. 
Enfin,  Ton  fabrique  des  ins- 
truments de  musique  à 
vent  à  la  CoutureBoussey; 
des  orgues  aux  Andelys  et 
à  Étrépagny;  des  vitraux 
peints  à  Évreux,  des  pei- 
gnes à  Bois-Ie-Roi,  Ézy, 
l'Habit  et  Ivryla-Bataille. 

Commerce 

Les  importations  consistent 
surtout  en  houille  provenant 
d'Angleterre,  du  bassin  de 
Valenciennes  et  de  Belgique; 
en  matières  premières  des- 
tinées à  alimenter  les  usim^s 
du  département  :  coton,  laine, 
soie,  corne,  ivoire,  os,  métaux. 

On  exporte  des  bestiaux,  de 
la  volaille,  des  œufs,  du 
beurre,  des  grains  et  farines,  des  graines  oléagineuses;  des  tissus  de  coton  et  de 
hune:  do  la  qiiin(*aiIl(M'ie;  des  alcools:  des  iiislrumenls  de  musique. 


VERNEUIL-SUR-AVRE.  -  Maison  de  la  Tourelle. 


B!r> 


EURE 


i\'irnH  los  foires  du  déptirlcinnnl.  nous  citerons  la  Foire  fleurie  de  Bernay  et  la  foire 
aux  lainus.  Il  y  a  5  poils  dans  l'Eure  :  Ponl-Audemer,  Aizier  et  Quillebeuf. 


Voies  de  communication 


kil.    m. 
Chemins  de  fer (»48,858 

Roules  nationales 408 

Chemins  vicinaux  (crrande  com- 
munication)   2579 

Chemins  vicinaux  (oi'dinaires).    .  C7()8,122 


kil.    m. 


Rivières  navigables  : 

Seine HO  ^ 

Eure  (de  Louviers  à  la  Seine).   .   .       14,600 
Risle  (de  Pont-Audemer  à  la 

Seine) 15,900 


vreux  est  bàli  sur  l'Iton,  qui  s'y  divise,  en  trois  bras,  dans  un  joli  \'allon 
ouvert  à  i'O.  et  au  N.-E.  bordé  au  N.-O.  par  un  plateau  cultivé  se  termi- 
nant par  une  colline  abrupte  au-dessus  de  la  ville  et  au  S.  par  un  autre 
plateau  dont  les  |:entes  portent  outre  un  faubourg  la  voie  ferrée  de  Paris 
à  Cherbourg  ainsi  que  le  beau  Jardin  des  Plantes  reliant  la  place  de  la 
Gare  au  centre  de  la  cité.  On  y  reconnaît  encore  assez  aisément  à  leur 
structure  et  à  leur  épaisseur  les  murailles  gallo-romaines  du  %-•  s.  dont  il 
reste  encore  çà  et  là  quelques  vestiges.  Les  fouilles  pratiquées  à  diverses 
époques  ont  mis  à  jour  des  débris  de  monuments,  des  pierres  sculptées,  des  objets  el  des 
monnaies  ornant  aujourd'hui  le  riche  Musée  municipal.  Du  moyen  âge,  il  n'est  resté  que  ie 
Bourg.  Ouant  au  vieux  chûleau,  plusieurs  fois  démoli  el  reconstruit,  il  a  fait  place  à  VUôiet  de 
l'itle  érigé  en  1895  en  face  le  Beffroi  ou  Tour  de  V Horloge  commencé  en  1490  par  rarchitecte 
P.  Moteau.  Le  plus  bel  édillce  d'Évreux  est  2a  Cathédrale  N,-D,  (1030-1076)  incendiée  en  1119  et 
reconstruite  par  le  roi  d'Angleterre  Henri  1".  Les  parties  supérieures  de  la  nef,  le  chœur  plus 
large  (prelle  et  quelques  parties  latérales  datent  de  1555;  les  autres  parties  sont  postérieures 
Tincendie  de  1050.  On  doit  au  cardinal  La  Balue  le  transept  S.,  les  sacristies,  la  chapelle  de 
.a  \'ierge  et  la  tour  centrale  portent  la  lanterne  qui  se  dresse  à  75  m.  de  hauteur.  Les  deux 
tours  (|ui  flanquent  le  i)ortail  ont  été  élevées  de  1560  à  1609.  A  l'intérieur,  on  remarque  de 
si)lendi(ies  verrières  notamment  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  deux  belles  roses  latérales,  les 
clùlures  en  hors  des  chapelles  (xvr  s.),  une  chaire  du  xvir  s.  provenant  de  l'Abbaye  du  Bec,  des 
crétlences  sculptées,  des  stalles  du  xiv»  s.  et  quelques  pierres  tombales.  Au  S.  de  la  cathédrale 
se  trouve  le  Palais  êpiscopal  bâti  en  1i8I  el  restauré  en  1876;  il  renferme  une  tourelle  hesLa- 
gonale  avec  escalier.  De  V Abbaye  de  Saiul-Taurin  fondée  vers  660  il  reste  un  pavillon  d'entrée 
du  xvi^  s.  et  l'église  actuelle.  La  tour  el  une  partie  de  la  nef  datent  de  1407;  le  chœur,  élevé 
sur  une  crypli*  romane,  est  du  xiv"  s.  et  la  façade  du  xvii*  s.  IJ'Abbaye  de  Saint-Sauveur,  fondée 
en  100L).  a  été  transformée  en  caserne  de  cavalerie.  L'ancien  couvent  des  Capucins  a  fait 
place  au  Lycée;  il  en  reste  un  cloître  du  xvii«  s.  La  façade  de  l'ancienne  chapelle  du  sémi- 
naire des  Eudistes  transformée  en  salle  de  Cour  d'assises  est  enclavée  dans  les  constructions 
des  Tribunaux.  La  chapelle  du  petit  séminaire  faisait  partie  de  VÉglise  Saint-Aqùilin  dont  elle 
a  conservé  une  verrière.  VJfospice  élevé  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  église  des  Jacobins 
renferme  dans  sa  chapelle  un  monument  élevé  à  la  mémoire  du  duc  de  Bouillon.  La  Préfecture 
est  installée  dans  l'ancien  petit  séminaire  bi\ti  de  1705  à  1768;  le  bâtiment  des  Archives  tiéparU- 
mcutalcfi  élevé  dans  le  parc  renferme  une  collection  de  sceaux  el  des  manuscrits  du  xiir  s.  La 
BibliullU'ijuc  publique  jointe  à  celle  de  la  Société  libre  de  l'Eure  renferme  21000  volumes,  1  bel 
Évangéliaire  el  plus  de  150  manuscrits.  Le  Musée  formé  en  1875  contient  une  riche  collection 
d'objets  d'art  :  faïences,  meubles,  orfèvrerie,  médailles,  manuscrits,  gravures,  estampes,  des 
sculptures  el  des  moulages,  des  tableaux  et  surtout  des  objets  antérieurs  au  v*  s.  provenant 
des  touilles  du  \'ieil-Évreux  parmi  lesquels  il  faut  citer  deux  beaux  bronzes  :  un  Jupiter  Stator 
et  un  Ajfolh,,},  une  coupe  en  verre  ciselé  du  iv*  s.,  des  monnaies  romaines  soudées  ensemble 
par  suile  de  l'oxydation  el  ayant  conservé  la  forme  des  sacs  qui  les  ont  contenues.  Évreux 
possède  encore  «luelques  maisons  curieuses  des  xv*  et  xvr  s.,  une  belle  Fontaine  devant  THôtel 
de  \'\\\v  el  de  belles  Prv)nr)ia-h's.  Une  statue  a  été  érigée  en  181)0  à  Toculiste  Jacques  David 


LES  ANDELYS.  —  Chdtenu  Gnillaril.  Côlé  de  la  rivière. 


EURE  519 

(1696-1762).  Évrcux  fabrique  des  coulils  renommés,  possède  une  imprimerie  fort  imporlanle  et 
des  ateliers  de  vitraux  peints. 

Temeuil,  qui  s'élève  sur  la  rive  g.  de  l'Avre  et  le  Bras-forcé  ou  canal  dérivé  de  Tlton,  était 
au  XII*  s.  une  ville  fortifiée  très  importante  comme  en  témoignent  encore  aujourd'hui  les  rem- 
parts transformés  en  une  splendide  promenade  ombragée  qui  l'entoure  complètement.  Des 
7  églises  qu'elle  renfermait,  une  seule,  Saint-Jacques,  n'existe  plus.  La  plus  remarquable, 
Y  Eglise  de  la  Madeleine  est  flanquée  à  dr.  de  sa  façade  d'une  belle  Tour  carrée  (xvr  s.)  ornée 
de  statues  curieuses  dans  ses  niches  sculptées  et  terminée  par  une  couronne  fleuronnée; 
l'intérieur  renferme,  outre  des  statuettes  des  xv"  et  xvr  s.,  de  beaux  vitraux  restaurés  de  la 
même  époque,  une  toile  de  Vanloo,  une  Mise  au  tombeau.  VÊglise  Notre-Dame,  dont  le  chœur  et 
la  flèche  restaurée  datent  du  xii*  s.  et  les  bas-côtés  du  xv*  s.,  renferme  de  curieuses  statues 
en  pierre  et  en  bois  du  xv*  s.,  une  cuve  baptismale  du  xii*s.,  des  bénitiers  romans  et  des  voûtes 
à  pendentifs  du  xvr  s.  VÊglise  Saint-Jean,  aujourd'hui  transformée  en  Halle  aux  grains,  offre 
quelques  morceaux  délicats.  Saint-Laurent  transformé  en  atelier  a  un  portail  bien  conservé  du 
xvr  s.  VÊglise  Saint-Pierre  est  devenue  une  grange.  Vemeuil  est  riche  en  maisons  curieuses,  il 
possède  un  moulin  à  farine,  une  fonderie  et  une  usine  où  l'on  fabrique  de  la  batterie  de 
cuisine.  La  Bibliothèque  compte  5500  volumes. 

Vemon,  jolie  petite  ville  arrosée  par  les  ruisseaux  de  Bizy,  de  la  Hazette  et  de  Saint-Martin, 
est  située  sur  la  rive  g.  de  la  Seine  et  reliée  par  un  beau  pont  en  pierre  à  Vernonnet  sur  la 
rive  dr.  En  aval,  le  pont  du  chemin  de  fer  de  Gisors  projette  son  tablier  métallique  au  delà  de 
VAtelier  de  construction  des  équipages  militaires.  Le  monument  le  plus  intéressant  de  Vernon  est 
VÊglise  xV.-Z>.  qui  présente  à  l'intérieur  comme  à  l'extérieur  un  aspect  architectural  imposant; 
le  chœur  est  du  xii*  s.,  la  nef  du  xiv*  s.,  et  les  chapelles  du  xv*  s.  Les  statues  du  portail  prin- 
cipal sont  mutilées.  A  l'intérieur,  on  remarque  :  un  beau  buffet  d'orgue,  un  bel  autel  provenant 
de  la  Chartreuse  de  Gaillon,  un  tableau  d'A.  Carrache,  six  belles  tapisseries  du  xvir  s.  De 
ses  fortifications  d'autrefois  il  reste  quelques  murailles,  des  souterrains  et  la  Tour  des 
Archives  ou  Tour  grise  dont  la  construction  remonte  à  Henri  I*'  d'Angleterre.  V Hôtel  de  Ville 
(1896)  couronné  d'un  beffroi  est  d'un  aspect  un  peu  lourd;  il  renferme  un  petit  Musée.  On  trouve 
encore  à  Vernon  quelques  vieilles  maisons  avec  façades  en  bois.  Outre  ses  établissements  mi- 
litaires, Vemon  s'occupe  de  construction  mécanique,  distille  la  benzine,  fabrique  des  couleurs 
d'aniline,  des  machines  agricoles,  et  possède  une  grande  briqueterie.  La  Bibliothèque  de  Vernon 
renferme  6500  volumes.  Vernonnet,  sur  la  rive  dr.  de  la  Seine,  célèbre  par  ses  carrières,  pos- 
sède un  beau  Donjon  du  xii*  s.  et  le  beau  portail  du  xvr  s.  de  l'ancienne  église.  A  2  kilom. 
de  Vernon  se  trouve  le  château  de  Bizy. 

Les  Andelys  se  composent  de  deux  villes  :  le  petit  Andely  qui  s'élève  au  bord  de  la  Seine 
et  sur  sa  rive  dr.  et  est  dominé  par  les  ruines  célèbres  de  Château-Gaillard;  le  Grand  Andely, 
bâti  entre  deux  coteaux  et  réuni  au  premier  par  un  beau  boulevard  de  1  kilom.  de  longueur, 
tous  deux  arrosés  par  le  Gambon  où  tombe  le  ru  de  Paix  et  les  ruisseaux  de  Saint-Martin  et 
des  Fontainettes.  Au  Grand  Andely,  VÊglise  N.-D.,  des  xiir  et  xvr  s.,  a  été  restaurée  de  nos 
jours.  Elle  est  surmontée  de  trois  tours  et  présente  une  façade  de  style  byzantin,  une  aile  dr. 
de  style  gothique  fleuri  et  une  aile  g.  en  partie  du  xvr  s.  L'intérieur  renferme  de  fort  belles 
verrières  du  xvr  s.,  un  splendide  buffet  d'orgue  de  la  même  époque,  un  groupe  en  pierre  du 
xvr  s.  V Ensevelissement  du  Christ,  de  belles  peintures,  dont  plusieurs  de  Quentin  Varin,  le 
premier  maître  du  Poussin,  des  tombeaux  du  xvir  s.  (famille  des  deux  Corneille),  un  bénitier  du 
XV*  s.  et  des  stalles  curieuses  de  la  même  époque.  Sur  la  place  principale  se  dresse  la  statue  en 
bronze  du  Poussin,  devant  VBâtel  de  Ville,  dans  la  façade  postérieure  duquel  est  encastrée  la 
Tour  Corneille  renfermant  un  escalier.  Cet  édifice  renferme  le  Musée.  A  signaler  encore  au  Grand 
Andely,  VHôtel  du  Grand  Cerf,  curieuse  maison  en  bois  du  xvr  s.,  restaurée  avec  goût  et  bien 
meublée  d'objets  d'art  de  toutes  sortes.  Au  Petit  Andely  se  trouve  Véglise  Saijit-Sauveur  en 
forme  de  croix  grecque  dominée  par  la  flèche  pointue  qui  s'élève  à  l'intersection  des  bras  et 
précédée  d'un  porche  en  bois  du  xiv  s.  Le  couvent-hospice  de  Saint-Jacques  élève  le  dôme  de 
sa  chapelle  au  pied  de  la  Roche  Saint-Jacques  et  des  falaises  à  pic  qui  accompagnent  la  rive  dr. 
de  la  Seine.  Dans  le  square  entre  les  deux  Andelys  s'élève  le  buste  du  peintre  Chaplin.  De  la 
vieille  forteresse  de  Château-Gaillard  il  reste  le  Donjon  avec  des  parties  de  sa  triple  enceinte  et 


LOUVIERS.  —  Lavoir  et  maisons  en  bois. 


z 

o 


EURE 


5-23 


des  grottes  taillées  dans  le  roc  de 
la  première  enceinte.  Du  haut  de 
la  colline  qui  la  porte,  la  vue  sur 
la  vallée  de  la  Seine  et  les  îles  de 
son  cours  est  admirable  et,  lors- 
que forteresse,  îles  et  rives  du 
fleuve  sont  embrasées,  le  spec- 
tacle est  féerique.  La  Bibliothèque 
des  Andelys  compte  2200  volu- 
mes. L'industrie  est  encore  assez 
active  dans  les  deux  villes  qui 
fabriquent  des  orgues,  ont  des 
moulins  à  farine,  des  tanneries  et 
moulinent  la  soie. 

Bemay  est  construit  sur  les 
bords  de  la  Charentonne  et  du 
Crosnier  et  environné  de  riantes 
collines.  L'une  de  ses  rues  a 
conser\^é  ses  maisons  du  xvr  s. 
aux  toits  et  aux  mansardes  en 
saillie,  ce  qui  lui  prête  un  aspect 
moyen  âge  assez  séduisant.  C'est 
du  haut  du  mont  Milon  qu'il  faut 
la  contempler.  VAhbaye  bénédic- 
tine fondée  en  1013  par  Judith, 
duchesse  de  Bretagne,  fut  re- 
construite en  1628  par  les  reli- 
gieux de  Sainl-Maur.  C'est  dans 
ces  bâtiments  que  sont  installés 
la  Sous-Préfecture,  YHôtel  de  Ville, 
le  Tribunal,  les  Prisons  et  les 
Musées,  .  L'église  abbatiale  du 
XI*  s.  sert  de  Halle  aux  grains  et 
de  Temple  protestant.  Véglise 
Sainte-Croix  du  xiv*  s.  et  surtout 
du  XV*  s.  a  sa  façade  flanquée  à 
dr.  d'une  tour  ornée  de  belles 
sculptures.  L'église  N.-D.  de  la 
Couture,  déjà  célèbre  au  moyen 
âge,  s'élève  au  milieu  d'un  cime- 
tière. Le  Musée  qui  occupe  le 
logis  abbatial  renferme  des  anti- 
quités romaines  et  du  moyen  âge, 
des  collections  ethnographiques, 
des  faïences,  des  tableaux.  La 
Bibliothèque  compte  plus  de 
10000  volumes.  Bemay  a  élevé 
une  statue  à  J.  Daviel  qui,  le  pre- 
mier, tenta  l'opération  de  la  ca- 
taracte et  un  Monument  aux  gar- 
des nationaux  qui  défendirent 
vaillamment  leur  cité  contre  les 
Allemands  en  1870. 

Louviers,  situé  au  milieu  d'un 


VERNEUIL-SUH-AVBE.  -  Tour  de  léglise  de  In  Mndeleine. 


BEALîMONT  LEROGER.  -  Porles  Ju  portail  S.  du  légUae  So'ml-Xi«olaa, 


LE  NEUnOURG.  -  Église.  Ensemble  S.-a 


EURE 


527 


vallon  fertile  arrosé  par  l'Eure  est  une  ville  industrielle.  Ce  caractère  n*apparait  pas  tout  d'abord 
mali^ré  les  hautes  cheminées  qui  la  dominent,  malgré  les  pylônes  en  tôle  qui  supportent  les  flis 
électriques  distribuant  partout  la  force  ou  la  lumière.  En  effet,  dès  que  Ton  entre  dans  la  ville,  on 
est  séduit  par  l'élégance  des  villas  et  des  usines  précédées  de  beaux  jardins,  par  le  spectacle 
pittoresque  des  laveuses  agenouillées  sur  les  margelles  en  pierre  bordant  les  rives  de  l'Eure, 
par  la  vue  enfln  des  vieilles  maisons  en  bois  qui  forment  presque  tout  le  centre  de  la  cité.  Son 
plus  bel  édifice  est  VÊglise  y.-D.  (xiirs.);  le  portail  S.  (xvs.)est  très  riche.  Elle  a  de  belles  ver- 
rières du  XV*  s..  Outre  ses  boulevards,  Louviers  possède  une  Caisse  cfépargjie  (1801),  un  Musée- 
BifUiothèque  et  VlJolel  de  Ville  en  briques  rouges  et  pierres  de  taille,  surmonté  d'un  campanile. 
Le  Musée  renferme  des  tableaux,  des  faïences  et  des  objets  d'archéologie  ;  la  Bibliothèque  compte 
liOOO  volumes.  Signalons  encore  le  Palais  de  Justice  et  la  vieille  Église  Saint-Germain. 

Gaillon,  jolie  petite  ville  dans  un  vallon  très  frais,  est  dominé  par  des  collines  au  S.  et  à  l'O. 
Cell<^  de  rO.  porte  le  Château  élevé  par  le  cardinal  G.  d'Amboise,  transformé  en  maison  de 
détention,  et  dont  un  portail,  des  bas-reliefs  et  des  statues  ornent  l'Ecole  des  Beaux-Arts  et  le 
Musée  du  Louvre  à  Paris.  La  galerie  voûtée  qui  longe  la  chapelle,  la  chapelle  elle-même,  les  caves 
sont  restées  ce  qu'elles  étaient  à  l'époque  du  cardinal;  Gaillon  possède  une  maison  du  xvr  s. 

P«nt-de-r Arche  est  bâti  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine.  Cette  ville  fut  jadis  fortifiée  et  de  la 
rive  dr.  on  aperçoit  en  aval  une  tour  et  des  remparts;  on  en  voit  encore  dans  des  propriétés  pri- 
vées. Elle  est  dominée  par  le  vaisseau  de  VÊglise  N.-D.  des  Arts,  inachevée  et  en  partie  restaurée. 

Pont-Audemer  est  une  charmante  ville  arrosée  par  la  Risie,  entre  deux  collines  boisées.  Son 
//*7e/  de  Ville,  son  Palais  de  Justice,  ses  Écoles  sont  modernes.  Son  plus  curieux  monument  est 
VÉglise  ^Saint-Ouen  à  l'intérieur  de  laquelle  on  remarque  13  belles  verrières,  une  tribune  ajourée, 
un  retable,  la  fermeture  en  bois  de  la  chapelle  des  Fonts,  les  fonts  baptismaux  eux-mêmes,  la 
tribune  de  l'orgue,  des  piscines,  le  tout  du  xvr  s.  Le  Musée-Bibliothèque ,  don  de  Canel,  dont  le 
buste  orne  la  façade  de  l'édifice,  renferme  un  joli  bahut,  quelques  i»eintures  et  sculptures,  mais 
surtout  une  bibliothèque  normande  remarquable  par  ses  archives,  ses  manuscrits  et  ses  livres 
rares  ou  curieux  (7  700  volumes). 

Gisors  est  une  ville  intéressante  bâtie  aux  frontières  de  l'ancienne  France  et  de  la  Normandie, 
dans  une  plaine  qu'arrosent  l'Eiite,  la  Troëne  et  le  Réveillon.  Elle  est  dominée  par  les  ruines 
d'une  forteresse  féodale  très  importante  (xr*  et  xii"  s.,  surface:  3 hectares) dont  des  tours  etfrag- 
■  ments  de  tours,  donjon,  remparts  sont  encore  debout.  La  motte  sur  lequel  s'élève  le  donjon 
la  double  enceinte  et  les  fossés  ont  été  convertis  en  une  promenade  magnifique.  Son  plus  beau 
monument  est  VÉglise  Sainl-Gervais  et  Saint-Protais. 

Liste  des  Monuments  historiques 

(P.  p.  Propriété  privée.  —  P.  c.  Propriété  communale.  —  P.  E.  Propriété  de  l'État). 


Ambenay 

Dolmen  (P.  p.). 

Ilarcourt 

Andelys  (Les).  .   . 

Eglise  du  Grand-Andely  (xin*  et 

Ivry-la-Bataille  .   . 

XV  H.), 

Louviers 

... 

Eglise  du  Petil-Andoly  (xin*  s.). 

Mêlicourt 

—           ... 

Ruincsdu  château GailUird(xir s.). 

IMainville 

Appeville 

Eglise  (xvr  s.). 

Pont  .\udemer  .  . 

Boaumonl 

Tour  de  Icglise  (xv  s.). 

—              .   . 

Bernoy  

Ancienne  église  de  ralibaye(xi's.), 
(Halle  au  blé). 

Pont-de  l'Arche.   . 

Vitraux   de    l'cgUsc   X.-D.  de  la 

Çuillcbeuf  .   .   .   . 

Couture  (xvr  s.). 

Rujrlos 

Boisnpy 

Eglise  (xn*  s.). 

Saint-Luc.   .   . 

Brofïlic 

Eplise  (xr  s.). 

Serquigny   .       .   . 

Coiiclios 

Egli>e  (XV  s.). 

Thcvray 



Donjon  (xu'  s.). 

'rhil)«)iiviIlo     .   .   . 

Evrfiix 

Calliédrale    NoIrc-Dame  (xii*   au 

Tillièrcs-sur-Avre. 

XVI*  s.). 

Venlcs  (Lc^)  .   .   . 

Ej^lise    Saint-Taurin    (xi*,    xv»   cl 

xvr  s.). 

Vcrnoiiil-sur-Avrc. 

_      

Tour  de  riIorlof?o  (xv  s.). 

Fojilîiirir-la-Sorct . 

Kirlisc  (XI*  s.). 

— 

liai  lion 

Ch.'Ucau  (XVI*  s.)  (P.  E.). 

(jijioi'-î 

Efrlisc  (xiH*  au  .\vr  s.). 

Vcrnon 

—        

Ruines  du  chûleau  (xr  et  xii*  s.). 

—      

E.glisîî  (abside  de  1)  (xn*  s.). 

Obélisque  (xvi*  s.). 

Eglise  N.-l>.  (xni*,  xv*  et  xvi*s.). 

Tombe  dans  l'église  (xv*  s.). 

Eglise. 

Eglise  St-Oiien  (xi*,  xv*  et  xvi*  s.). 

Eglise  Sl-Gonnain  (xiii'  et  xv*  s.). 

Vitraux  de  rêgllse  N.-D.  des  Arts 

(xvr  et  xvn*  s.). 
Eglise  (XI*  s.). 
Tour  de  It-glise  (xv*  s.). 
Eglise. 

Portail  do  l'église  (xi*  s.). 
Tour  (XV*  s,). 
Eglise  (XII*  s.). 
ICgIisr  (xvr  s.). 
Dolmen  de  la   Pierre  Courcoulée 

(P.C.). 

Egli>(^  de  la    Maclclcine    (xi*    au 

xvii*  s.). 
Maison  à  langledc  la  rue  du  Canon 

el  dda  r.  d«'Ia  Madeleine (xvi* s.). 
Eglise  (\ii*  ail  xv  s.'. 
Tour  des  Airliivos  (\ir  s.). 


GAEN.  —  Coibenix  (Musée  du  Vieux-Saint-Elienne). 


Calvados 


Nom  —  Situation 

E  département  appartient  à  la  région  N.-O.  de  la  France.  Il  doit  son  nom 
à  une  bande  de  rochers  parallèles  au  littoral  dont  il  est  éloigné 
d  environ  '2  kilom.,  ayant  son  origine  à  Ouistreham  et  se  terminant  à 
Port-en-Bessin.  C'est  un  de  nos  24  départements  maritimes.  II  affecte 
dans  ses  lignes  générales  la  forme  d'un  fragment  de  couronne  dont  le 
diamètre  à  1*0.  est  un  peu  plus  allongé  qu  a  TE.  Il  a  107  kilom.  de 
longueur  de  la  pointe  0.  de  rarrondisscment  de  Vire  à  la  pointe  E.  de 
celui  de  Lisieux.  Sa  hauteur,  des  Roches  de  Grandcamp  au  S.  de  l'arrondissement  de 
Vire,  dépasse  66  kilom.  Son  chef-lieu,  Caen,  est  situé  à  peu  prrs  au  centre,  plus  proche 
toutefois  de  la  Manche  au  N.  que  de  sa  limite  S.  Par  rapport  à  l'étendue,  il  occupe  le 
soixantième  rang.  Comme  limites  naturelles  il  a  :  au  N.  la  Manche,  de  rembouchure 
de  la  Vire  à  celle  de  la  Seine  et  Testuaire  de  ce  fleuve  jusqu'à  son  confluent  avec  la 
Morelle,  soit  100  kilom.;  à  TE.  la  Morelle  sur  7  kil.  5;  au  S.  8  kilom.  de  la  Baize  et 
8  kilom.  de  la  Jouvine;  à  TO.  5  kilom.  de  la  Drôme  et  enfin  16  kilom.  de  la  Vire  et  do 
l'EUe  son  affluent.  Il  est  borné  au  N.  par  la  Manche,  à  TE.  par  le  département  de 
l'Eure,  au  S.  par  celui  de  l'Orne  et  à  l'O.  par  celui  de  la  Manche. 

Il  a  été  formé  en  1790  de  plusieurs  parties  de  la  Haute  et  de  la  Basse  Normandie 
(Ha*'te  Normandie  :  Lieuvin  et  Pays  d'Auye;  Basse  Normandie  :  Campœjne  de 
Caen,  Bessin,  Bocage,  Cinglais  et  Ilicmois). 


U 


CALVADOS.   : 


530 

Histoire 

Les  peuples  anciens,  précédant  les  Celtes,  qui  habitèrent  la  région  dont  nous  nous 
occupons,  n'y  ont  laissé  que  fort  peu  de  monuments;  à  peine  peut-on  signaler  quelques 
dolmens,  un  menhir  dans  le  bois  de  Livarot  et  celui  de  «  Pierre  cornue  »  à  Condé-sur-lfs. 
A  l'arrivée  des  Romains,  cette  région  était  habitée  par  trois  peuples  différents  :  les 
Lexovii,  dont  la  capitale  était  Xuvionuijus  (Lisieux),  les  llducasses  épars  sur  la  rive  g. 
de  rOrne  avec  l(»ur  cité  d'Olina  et  enfin  les  Bajocasses  dont  la  capitale  était  Baveux 
{civilas  Bajocassuon)  qui  l'ut  de  beaucoup  la  plus  imi)ortante.  Tous  ces  peuples  furent 
soumis  de  bonne  heure  à  la  domination  romaine  qu'ils  acceptèrent  assez  facileinenl. 
Quand  Auguste  partagea  la  Gaule  en  quatre  i)rovinces,  ce  pays  fit  partie  de  la  'i*  Lyon- 
naise. De  cette  époque  des  vestiges  nombreux  sont  encore  debout  :  Glos  a  des  restes 
d'aqueduc,  le  Manoir,  une  colonne  milliaire  sur  une  ancienne  voie  romaine,  le  Tron- 
quay,  une  enceinte  fortifiée,  Bernières-sur-Mer  et  Campandré-Valcongrain  des  camps 
romains,  etc.  ;  enfin  on  a  découvert  des  thermes  romains  à  Bayeux  dans  les  fouilles  de 
l'ancien  cimetière  de  la  paroisse  Saint-Vincent.  Au  iV  s.  une  infiltration  de  Barbares 
amena  dans  cette  dernière  ville  des  Saxons  qui  s'y  fixèrent  et  y  gardèrent  leur  langue 
Vusqu'au  xi"  s. 

Le  Cliristianisme  y  apparut  au  ir  s.  prêché  d'abord  par  les  saints  Mellon  et  Nicaise, 
puis  par  l'apôtre  des  Saxons,  saint  Exupère. 

Incorporé  dans  le  royaume  de  Neustrie.  ce  pays  fut  donné  en  toute  souveraineté  héré- 
ditaire à  un  chef  de  pirates  normands,  Rollon.  Le  roi  de  France  n'y  mettait  pour  prix  que 
la  conversion  de  Rollon  au  christianisme  et  en  qualité  de  suzerain  exigeait  l'hommage 
du  vassal.  De  plus  il  lui  donnait  sa  fiHe  Gisèle  en  mariage.  C'est  à  Saint-Clair-sur-Eple 
que  furent  pris  en  911  ces  arrangements  et  c'est  de  cette  date  que  part  rétablissement 
de  la  Normandie.  Cette  contrée  changea  très  rapidement  d'aspect  :  les  terres  furent  cul- 
tivées avec  soin  et  l'ordre  régna  partout.  A  la  fin  du  x*  s.  le  duché  de  Normandie  était 
l'un  des  états  les  i)lus  prospères  de  la  France. 

Seul  d'abord,  aidé  ensuite  par  l'empereur  allemand  Otton-le-Grand,  le  roi  Louis  IV 
d'Outremer  avait  bien  essayé  de  le  reprendre,  mais  les  Normands  l'avaient  batlu  à  Crois- 
sanville  (945).  D'esprit  aventureux  et  mercantile,  les  Normands  ne  restèrent  pas 
confinés  dans  leur  nouvelle  patrie.  La  Palestine  les  vit  en  grand  nombre  apparaître  au 
moment  des  croisades;  ils  combattirent  les  Musulmans  de  l'Espagne  comme  les  Sarra- 
sins de  Sicile;  ils  fondèrent  des  états  en  Italie,  se  firent  les  vassaux  du  pape  contre  les 
Allemands.  Ouand  Guillaume  le  Bûtard,  fils  de  Robert  le  Diable  et  de  la  belle  Ariette,  né 
au  château  de  Falaise,  succéda  à  son  père  en  1055,  il  eut  à  lutter  d  abord  contre  des 
compétiteurs  qu'il  battit  au  Val-ès-Dunes  près  de  Caen,  aidé  parle  roi  de  France,  contre 
.lequel  il  tourna  ensuite  ses  armes.  Henri  I"  fut  vaincu  à  Mortemer  et  à  Troarn.  A  la 
mort  d'Edouard  le  Confesseur,  roi  d'Angleterre  et  parent  de  Robert  le  Diable,  Guillaume 
et  Harold  se  disputèrent  la  succession.  Le  premier  sut  mettre  le  pape  Alexandre  II  dans 
ses  intérêts,  et  fut  proclamé  seul  prétendant.'  Fort  de  cet  ap[)ui,  Guillaume  fît  appel 
à  ses  vassaux  pour  soutenir  sa  cause  :  quelques-uns  y  répondirent  :  puis  des  aventuriers 
vinrent  de  tous  les  coins  de  la  France  se  ranger  sous  sa  bannière.  La  flotte  normande, 
forte  de  100  navires  à  voile,  de  plus  de  1000  transports  et  de  60000  hommes,  partit  de 
remboucliin-e  de  la  Dives  et  débarqua  sur  la  ccMe  de  Sussex  le  28  septembre  1066.  Vain- 
queur le  li  octobre  suivant  à  la  bataille  d'IIastings  où  Harold  fut  trouvé  parmi  les 
morts,  Guillaume  était  couronné  roi  d'Angleterre  le  25  décembre  de  la  même  année 
à  Londres  par  l'archevéciue  dTork.  Comme  duc  de  Normandie,  Guillaume  embellit 
Caen,  y  lit  construire  le  château  dont  les  murs  sont  encore  debout.  Sa  femme,  la  reine 


CAEN.  —  Abbnve  aux  Hommes. 


532  CALVADOS 

Malhiltic.  lill*'  du  comte  .1  ^  Flaiidro  et  lui-niOiiie  y  fondèrent  des  abbayes  célèbres.  Le 
roi  d<'  France  Philippe  1  '  lulla  contre  son  vassal  tout  à  la  l'ois  duc  de  Normandie  et  roi 
d'Ant^lelcrrc.  (>e  fut  au  i^'lour  d'une  expédilion  contre  Philippe  que  Guillaume  mourut 
en  10ï<7.  Son  (ils  aîné,  Roheit  (lourleheuse,  hérita  seulement  de  la  Normandie,  le  cadet 
Guillaume  le  Houx  gardant  l'Anglelerre.  Ouanl  au  troisième,  Henri  1'%  il  enleva  le  duché 
à  son  aîné  et  le  rattacha  à  la  couronjie  d'Angleterre.  Louis  VI  et  Henri  1**^  se  dispu- 
tèrent la  possession  de  Gisors.  Le  premier  soutint  les  prétentions  de  Guillaume  Cliloii. 
fils  de  Hobert  sur  la  Normandie,  mais  vaincu  à  Brémule  (50  avril  H 19;  il  dut  la  laisser  à 
Henri  1".  Geoffroy  d'Anjou,  surnommé  Planlagenet,  marié  à  Mathilde  fille  d'Henri  1'%  la 
posséda  à  son  tour.  Leur  fils  Henri  épousa  en  1152,  dans  la  ville  de  Lisieux^  Éléonore 
de  Guienne,  femme  répudiée  de  Louis  VII  et  devint  deux  ans  après  roi  d'Angleterre 
sons  le  nom  de  Henri  II  à  la  mort  d'Ktienne  1".  Dès  ce  moment  la  rivalité  des  rois  de 
France  et  d'Angleteire  prit  une  nouvelle  importance.  Elle  dura  trois  siècles  et  ne  prit  fin 
que  par  la  lutte  nationale  engagée  sous  Charles  VIL  Au  cours  de  celte  lutte,  les  grandes 
vilh^s  passaient  des  mains  françaises  aux  mains  anglaises  et  réciproquement.  En  1-422,  à 
la  mort  de  Henri  V,  la  Normandi(*  i)resque  entière  lui  appartenait;  ce  ne  fut  qu'en  i459 
([uelle  fut  délinilivement  reprise.  Sous  Louis  XI  la  Ligue  du  Bien  public  fut  puissante, 
soutenue  par  lévéquc  de  Lisieux  qui  y  gagna  toute  la  région.  Louis  XI  vint  à  Lisieux 
el  lévèque  Basin  fut  ch»\tié.  Ce  roi  astucieux  avait  nommé  son  frère  Charles  de  France 
gouverneur  de  la  Normandie,  mais  il  s'arrangea  pour  que  celte  nomination  fût  vaine 
et  garda  la  province.  François  I"  fut  forcé  de  réprimer  les  exactions  que  commirent 
quelques  seigneurs  de  la  contrée  contre  les  pauvres  gens  de  la  campagne  ;  les 
«  Grands  Jours  »  tenus  à  Bayeux  donnèrent  satisfaction  à  ces  malheureux. 

Les  guerres  de  religion  furent  désastreuses  pour  la  Normandie  dont  quelques  villes, 
et  notamment  Caen,  avaient  endurasse  la  cause  de  la  réforme.  Coligny,  battu  à  Dreux 
était  venu  s'y  réfugier  et  un  synode  y  fut  tenu.  Les  protestants  prirent  Honfleur  et 
Falaise,  i)illèrent  les  cathédrales  de  Bayeux  et  de  Lisieux.  Henri  IV  après  son  abjuration 
dut  reprendre  toutes  ces  villes  les  unes  après  les  autres.  Sous  Louis  XIII  la  révolte  d^ 
«  Nu-Pieds  »,  provoquée  par  des  impôts  excessifs  ou  injustes,  amena  dans  le  pays  le 
terrible  Gassion  dont  la  ré[)ression  fut  sanglante.  Les  malheureux  qui  avaient  pris  part 
à  la  rébellion  subirent  toutes  sortes  de  supplices.  Grâce  à  ses  relations  avec  le  Canada 
et  Québec  fondé  en  1608  par  Champlain,  Honfleur  était  devenue  une  cité  prospère  et  un 
port  florissant,  mais  perdit  tous  ces  avantages  à  la  Révocation  de  FÉdit  de  Nantes. 
Les  villes  de  Caen  et  de  Bayeux  furent  abandonnées  j)ar  ime  foule  de  commerçants  et 
d'industriels.  Tel  fut  un  peu  i)artout  le  fi'uit  de  la  mauvaise  politique  de  Louis  XIV. 

La  Uévolulion  fut  bien  accueillie  et  ne  suscita  de  scènes  sanglantes  qu'à  Bayeux.  Les 
Girondins,  expulsés  au  51  mai  1700.  vinrent  se  réfugier  h  Caen  et  y  soulevèrent  le  pays 
contre  la  Convention.  C'est  de  Caen  que  partit  Charlotte  Corday  pour  aller  assassiner 
Marat.  Fn  1795,  des  bandes  de  Chouans  se  livrèrent  à  quelques  assassinats  autour  de 
Lisieux,  mais  les  troupes  de  Hoche  eurent  facilement  raison  de  C(»s  bandes. 

Eiitiu.  peiidanl  la  guerre  franco-allemande,  un  seul  arrondissement  du  Calvados 
fut  occui)é  par  l'ennemi,  celui  de  Lisieux,  et  dut  souffrir  les  lourdes  réquisitions  dont 
les  Allemands  le  chargèrent. 

Géologie  —  Topographie 

Le  Calvados  n'est  pas  en  iifénéral  un  déparlement  élevé  si  ce  n'est  dans  la  région  S.-O. 
qui  renf(M'me  le  point  culminant,  r»lîr>  met.,  situé  à  î»  Uilom.  au  S.  du  chef-lieu  de  canton. 
Aunav-sur-Odon.  Les  dilTérentes  parties  dont  il  a  été  formé  correspondent  à  des  régions 


CAEN.  —  Tour  dos  Gens  d  armes. 


534 


CALVADOS 


géologiques  netlcMiient  délenniiiéos.  C'est  ainsi  que  le  Bocage  normand  qui  comprend  tout 
raiTondissenionl  d(3  Vire,  le  S.  de  celui  de  Bayeux,  VO.  de  celui  de  Falaise  et  le  S.-O.  de 
celui  de  Caen,  relève  des  terrains  primaires  qui  se  soudent  aux  terres  bretonnes  sans 
changements  extérieurs  apparents.  Les  collines  de  Normandie  travei*scnt  tout  le  Bocaqe 
dans  la  direction  S.-E.  à  N.-O.  et  comprennent  une  ligne  de  hauteurs  qui  pénètrent  dans 
le  département  par  Falaise  et  se  poursuivent  par  Thury-Harcourt,  Aunay-sur-Odon  et 
Caumont.  On  relève  près  de  Falaise  ^iiSil  m.  d'altitude,  559  m.  au  Mont-Pinçon,  509  m.  à 
la  butte  de  Montl)oscq.  Un  cliaînon  parallèle  passant  au  S.  du  premier,  mais  de  lonirueur 
moitié  moindre,  renlerme  encore  des  sommets  élevés  :  507  m.  à  la  butte  de  Chaulieu,  un 

peu  au  delà  de  la  limite  du  Calvados,  dans 
rOrne,  287  m.  à  Montchauvel,  :i60  m.  aux 
roches  de  Campeaux.  L'Orne,  dans  l'arron- 
dissement de  Falaise,  coule  dans  une  vallée 
encaissée  bordée  sur  sa  rive  g.  de  collines 
escarpées  atteignant  202  m.  à  Clécy,  551  m. 
à  Ilamars.  On  trouve  des  schistes  et  des 
grès  à  Falaise  et  aux  escarpements  qui 
bordent  TOrne,  le  granit  à  Vire.  Le  Cin- 
glais est  une  région  boisée,  encaissée  entre 
rOrne  et  la  Laize.  Le  Bessin  relève  des 
terrains  jinyissiques;  il  possède  qu(»lques 
hauteurs  et  de  petites  vallées.  11  se  com- 
pose d'une  bande  permienne  avec  de-; 
aflleurements  d'argile  soudée  à  une  auti-e 
bande  parallèle  formée  de  marne  et  dr 
calcaire  liasique.  Il  se  termine  au  littoral 
par  des  falaises  élevées  de  70  m.  environ: 
en  quittant  le  littoral  on  s'élève  graduel- 
lement jusqu'à  150  m.  vers  la  forêt  lU" 
Cerisy.  La  campagne  de  Caen  est  un  vaste 
plateau  appartenant  à  la  zone  ofAithique 
et  rarement  dominée  par  quelques  hau- 
teurs. Le  petit  fleuve  côtier  de  la  Dives  coule 
dans  une  dépression  dont  les  alluvions 
isolent  la  Campagne  de  Caen,  du  Pays 
d'Auge  et  du  Liévin,  plateaux  crétacés  cou- 
pés de  vallées  argileuses  où  l'on  trouve  li»s 
altitudes  suivantes  :  167  m.  entre  la  Ca- 
lonne  et  la  rivière  d'Orbec,  216  m.  entre 
cette  d(M'nière  et  la  Touques,  225  m.  sur  la  rive  g.  de  la  Maine,  dans  THiémoi^,  rvizion 
élevée  qui  sou<le  au  Bocnpro  le  Lieuvin  et  la  Campagne  de  Caen.  A  la  lisière  E.  du  dé[>ar- 
tement,  les  soniiiicls  du  i)luleau  qui  portent  la  forêt  de  Touques  oscillent  entre  140  et 
145  m.  Enfin  la  vnllée  d'Auge,  si  célèbre  par  ses  herbages  et  ses  beaux  vergei-s.  est  à 
l'altitude  moyenne  (i(»  40  m. 

Hydrographie 

Toutes  les  eaux  du  département  gagnent  la  Manche  soit  par  l'estuaire  de  la  Seine^  soit 
par  des  fleuves  côiiers. 
Dans  Testuaire  de  la  Seine  tombent  :  la  Morelle,  qui  sépare  les  deux  départements  de 


CAEN.  —  CorhCvnu  (^luscc  du  Vieux-Sl -Etienne). 


y. 


u 

y 

^ 


a: 
o 


538  CALVADOS 

TEure  et  du  Calvados,  la  'invière  de  SavU-Sauveur,  la  Claire  dont  rembouchure  est  à 
Honfleur. 

Fleuves  côtîers.  —  La  Touques,  qui  traverse  le  département  du  S.  au  N.,  baigne 
Lisieux,  Pont-rÉvèque  et  tombe  dans  la  Manche  entre  Trouville  et  Deauville.  Elle 
reçoit  :  (rive  d.)  VOrbUjuet  qui  descend  d'Orbec  et  se  grossit  de  la  CourtonnCy  IcParpiin^ 
le  Douei  qui  arrose  Blangy-le-Château,  la  Calonne,  qui  traverse  Pont  rÉvcquc  où  tombe 
aussi  l'Hyvie. 

La  Dives,  qui  vient  de  TOrno,  traverse  le  Calvados  du  S.  au  N.  en  y  faisant  de  nom* 
breux  détours,  passe  à  Morteaux-Coulibeuf,  Saint-Pierre-sur-Dives,  Mézidon.  laisse 
Troarn  sur  sa  g.  et  tombe  dans  la  Manche  entre  Divos  et  Cabourg.  Elle  reçoit  :  (rive  g.) 
la  FilainCy  YAnte^  qui  coule  dans  un  joli  val  à  Falaise,  (rive  d.)  VOudoyi^  la  Vie  qai 
arrose  Vinioutiers  dans  TOrne,  s'augmente  (rive  g.)  de  la  Afonne,  baigne  Livarot  et  se 
grossit  (rive  g.)  de  la  Viette,  (rive  d.)  le  Laison,  (rive  g.)  la  Muance,  (i-ive  d.)  la  Beu^ 
vvonelte,  V Ancre,  qui  passe  près  de  Dozulé,  (rive  g.)  enfin  la  DivcUe. 

VOrnc,  qui  prend  sa  source  dans  le  département  du  même  n»)m,  pénètre  dans  le 
Calvados  à  l'endroit  do  son  confluent  avec  le  Noireau,  coule  dans  un  vallon  resserré» 
baigne  Thury-Harcourt,  Caen  et  côtoie  la  rive  d.  du  canal  de  Caen  à  la  mer  pour  s'en 
écarter  un  peu  près  de  son  embouchure  entre  Merville  et  Ouistreham.  Dans  TOrnc 
tombent  :  (rive  d.)  la  Uaize,  qui  sépare  l'Orne  du  Calvados,  (rive  g.)  le  Noireau,  qui 
passe  i\  Condé-sur-Noireau  où  il  se  grossit  de  la  Drommce,  (rive  d.)  la  Laize  qui  baigne 
Bretteville;  (rive  g.)  ÏOdon  qui  baigne  Aunay,  coule  dans  une  étroite  vallée  et 
s'augmente   de   VAjon. 

La  Seulles,  qui  passe  à  peu  près  à  égale  distance  de  Caumont  et  de  Villers-Bocage, 
baigne  Tilly  et  Creully,  puis  tombe  dans  la  Manche  à  Courseulles.  Elle  reçoit  :  (rive  d.) 
la  Seuline  qui  laisse  sur  sa  d.  Villers-Bocage,  la  Thue  et  la  Mue, 

Entre  la  Seulles  et  la  Vire  quelques  petites  rivières  viennent  déboucher  dans  la 
Manche  :  le  misseau  de  Provence,  au-dessous  de  Ver,  la  Gronde,  au-dessous  d'Asnelles, 
le  Ikiquet,  entre  Colleville  et  Saint-Laurent-sur-Mer,  le  ruisseau  de  Grandcamp,  le  lihin 
enfin  en  face  des  rochers  de  Grandcamp. 

La  Vire,  prend  sa  source  à  la  pointe  S.  de  Tarrondissement  qui  porte  son  nom,  passe 
au  pied  de  Vire,  fait  un  coude  vers  l'O.  à  peu  près  à  la  hauteur  de  Bény-Bocage  dont 
elle  est  éloignée  de  4  kilom.,  quitte  le  département  j)Our  celui  de  la  Manche  et  leur  sert  de 
limite  commune  sur  un  parcours  de  2  kilom.,  d'abord  au  delà  de  la  bifurcation  de 
Lison,  puis  de  8  kilom.  près  de  son  estuaire,  enfin  tombe  dans  la  Manche  sur  les  grèves 
du  Grand- Vey  laissant  sur  sa  d.  les  roches  de  Grandcamp.  La  Vire  reçoit  (rive  g.K  en 
aval  (le  ce  nom,  la  Virène  (pii  arrose  le  joli  vallon  des  Vaux,  (rive  d.)  YAUièrej  (rive  g.) 
la  Brcvofjne,  (rive  d.)  hi  Soulœtivrc,  (rive  g.)  la  Drame  qui  sépare  pendant  5  kilom.  les  deux 
départements  de  la  Manche  et  du  Calvados,  (rive  d.)  VElle  qui  sépare  sur  ^  kilom.  les 
deux  mènies  départements  avant  d'entrer  dans  celui  de  la  Manche,  (rive  d.)  enfin  VAttref 
qui  nait  au  X.-E.  .de  Caumont,  se  grossit  (rive  g.)  de  YAwvtle,  traverse  Baycux, 
s'augmente  de  la  Drommc  qui  arrose  Balleroy  et  disparaît  aussitôt  dans  les  quatre 
l'osses  du  Soucy  pour  repaïaître  800  met.  plus  loin  sous  le  nom  d'Aure-Inférieuiv, 
baigner  Trévières,  se  grossir  (rive  g.)  de  la  Tortonne  où  tombe  YEsque,  enfin  arroser 
Isigny  et  gagner  l'estuaire  d<»  la  Vire. 

La  Sienne  sépare  sur  5  kilom.  le  canton  de  Saint-Sever  du  département  de  la  Manche, 
traverse  ce  dernier  de  TE.  à  l'O.  avant  de  tomber  dans  la  mer  de  la  Manche. 

Littoral.  —  11  commence  dans  la  baie  de  Seine  à  la  rive  d.  de  la  Morelle  et  décrit  une 
légère  courbe  jus([u'à  l'E.  du  port  de  Honfleur.  Ce  port,  situé  sur  la  rive  méridionale 
(le  la  baie  de  Seine,  a  hon  entrée,  à  801)  met.  environ  du  pied  du  cap  de  Grâce,  orientée 


CAEN.  —  Église  Saint-Pierre.  Fragment  de  l'abside. 


CALVADOS  541 

à  peu  pivs  oxacleinent  du  S.  au  N,  et  parlailenienl  abrilée  contre  les  vents  de  TO.  par  le 
coteau  de  GriV'e  <\m  n'a  pas  moins  de  00  met.  d'altitude.  Les  vents  du  N.-O.  sont  les 
seuls  qui  poussent  la  mer  du  large  vers  Tentrée  du  port;  le  ressac  qu'ils  produisaient 
autrefois,  assez  dur,  a  été  presque  complètement  supprimé  par  des  travaux  récents.  Il 
comprend  1  avant-port  ou  port  d'échouage  dans  lequel  on  pénètre  par  un  chenal  d'envi- 
ron 100  met.  de  longueur  et  de  60  met.  de  largeur  avec  une  surface  de  -4  hectares  14  ares, 
un  développement  de  800  met.  de  quais  accostables  et  des  terre-pleins  de  7  000  met.  do 
surface.  C'est  dans  cet  avant-port  que  stationnent  les  bateaux  à  vapeur  des  lignes  régu- 
lières; il  comprend  en  outre  4  bassins  à  flot  dont  5,  ceux  de  l'Ouest,  du  Centre  et  de 
l'Est  communiquent  directement  avec  Tavant-port  et  le  4%  le  Dassin  Carnot,  débouche 
dans  celui  de  l'Est.  La  longueur  de  leurs  quais  d'accostages  est  de  2280  met. 
et  la  superficie  des  terre-pleins  de  40  000  met.  carrés.  1  bassin  de  retenue  de  50  hec- 
tares de  surface  fournit  en  vives  eaux  ordinaires  des  chasses  de  500  000  m.  cubes, 
pour  obvier  aux  variations  des  coui'ants  de  la  Seine,  ce  qui  procure  au  port  un  chenal 
profond  et  d'accès  facile.  Honfleur  a  de  plus  une  station  de  bateaux-pilotes,  un  service 
de  lamanage,  de  bateaux  d'aide,  de  remorquage,  de  halage,  un  gril  et  une  cale  de  caré- 
nage, des  hangars,  5  grues  à  vapeur  roulantes,  1  grue  à  vapeur  de  G  tonnes,  2  grues 
flottantes,  6  grues  à  bras.  Deux  lignes  régulières  de  bateaux  à  vapeur  mettent  Honfleur 
en  rapport  avec  le  Havre  et  Southampton. 

De  Honfleur  à  Trouviile  la  côte  a  15  kilom.  ;  elle  est  accompagnée  de  très  près  par  des 
hauteurs  boisées  encadrant  des  châteaux,  des  villas  et  des  hameaux.  On  y  rencontre 
successivement  Vasouy,  Pennedepie,  Cricquebeuf  dont  1  église  pittoresque  et 
toute  couverte  de  lierre  se  dresse  au  bord  d'un  étang,  Villerville,  station  de  pécheurs 
et  plage  de  bains  dominée  par  une  falaise  coupée  à  pic  et  dont  la  grève  couverte  de 
galets  se  continue  par  des  Hoches  noires  qui  vont  mourir  à  1  500  met.  de  rentrée  du 
port  de  Trouviile,  Hennequeville  aux  falaises  remplies  de  fossiles,  Trouviile  qui 
s'élage  sur  les  flancs  de  la  butte  de  Fréville  (94  met.).  Cette  jolie  station,  si  fréquentée 
par  les  Parisiens,  possède  un  nombre  considérable  de  chalets,  de  villas  et  d'hôtels; 
c'est  Tune  des  plus  suivies  de  la  côte  normande.  Son  port  qui  abrite  environ  150  bar- 
ipi'^s  de  pèche  se  compose  d'un  avant-port  dans  lequel  on  pénètre  par  un  chenal  d'une 
largeur  de  50  met.  accompagné  de  2  jetées  dont  l'une,  celle  de  l'O.,  a  570  met.  et 
l'autre,  celle  de  l'E.,  n'a  que  220  met.  de  longueur  ;  l'avanl-port  conduit  à  g.  à  un  port 
d'échouage  dans  lecpiel  débouche  la  Touques  et  à  d.  i\  un  Bassin  à  flot  continué  par  un 
Bassin  de  retenue  formé  par  l'ancien  lit  du  petit  fleuve.  Trouviile  est  en  relation  avec  le 
Havre  par  une  ligne  régulière  de  bateaux  à  vapeur. 

De  l'embouchure  de  la  Touques  à  celle  de  la  Dives  il  y  a  une  distance  de  15  kilom. 
Deauvilie  qui  sur  la  rive  g.  de  la  Touques  fait  pendant  à  Trouviile  a  comme  cette  der- 
nière ville  une  plage  de  sable  fin  ;  elle  étale  ses  villas  en  avant  d'une  bande  de  marais 
desséchés;  la  mer  s'en  éloigne  par  suite  de  l'accumulation,  continuelle  des  sables. 
Bénerville  dominé  par  le  mont  Canisy  (112  met.),  Blonville  dans  une  légère  dépres- 
sion de  terrain,  Villers-sur-Mer  bâti  à  l'extrémité  d'une  vallée  bien  arrosée  et 
entourée  de  verdoyantes  collines  ont  de  jolies  plages  de  sable.  Au  delà  de  Villers 
jusqu'à  Houlgate,  des  falaises  connues  sous  le  nom  de  Vaches  noires  bordent  la  côt(» 
presque  à  pic  et  renferment  dans  leurs  gisements  d'argile  oxfordien  des  fossiles  nom- 
breux d'animaux  vertébrés  et  annelés,  de  poissons  et  de  plantes.  L'éboulis  de  falaise, 
non  loin  d'Auberville,  connu  soiis  le  nom  du  Désert  est  curieux  par  sa  flore  variée. 
Houlgate  dominée  par  la  butte  du  même  nom  élevée  de  120  met.  est  une  jolie  station 
séparée  de  celle  de  Beuzeval  par  le  Drochon,  petit  torrent  en  miniature  au  bord 
duquel  sont  construites  de  charmantes  villas,  lue  digue-promenade  conduit  de  Beuzeval 


y, 

3 


13 


CALVADOS  î^iô 

à  Dive's,  cité  importante  au  moyen  ûj^^o  mais  birii  drcliuo  aujoiinriuii.  A  Tintéricur  de 
son  é«rlise  si  intrivssantc  se  trouvent  giavé-i  les  noms  des  principaux  compagnons  de 
Guillaume  le  Concfuérant  qui  partit  du  port  de  Dives  en  10(5i)  à  la  eompu^le  do  l'Angle- 
t«M're.  Une  colonne  commémorai ive  de  ce  liant  lait  si»  dresse  au  sommet  de  la  Butte 
Caumonl  (130  met.)  sur  la  live  d.  de  la  Divivs.  Les  sables  en  s'accumnlanl  à  l'embou- 
chure de  c^^  petit  fl:nive  ont  formé  une  pointe  dite  de  Cabourg  où  est  construite  en 
forme  d'éventail,  au  milieu  de  pins,  la  jolie  station  du  même  nom,  avec  sa  terrasse  bordant 
une  plage  de  sable  lin  et  dur  de  7  kilom.  de  lonij:ueur  sur  laquelle  on  rencontre  encore 
le  Hôme-Varaville,  Sainte-Marie,  Francaviile-Plage  enfouis  dans  les  dunes  et 
la  pointe  de  Merville.  Cette  dernière  aboutit  à  lembouclinre  de  l'Orne  que  des  enro- 
chements endiguent  jusqu'à  sa  rencontre  avec  le  canal  de  Caen  à  la  nier.  Sur  la  droite 
de  l'Orne  se  trouvent  le  Banc  des  Oiseaux  et  les  marais  de  Sallenelles  fréquentés  par 
de  nombreuses  varuHés  de  palmipèdes.  Ouistreham,  à  l'extrémité  du.caïud  de  Caen, 
port  que  l'on  vient  d'agrandir  et  qui  se  compose  d'un  avant-port  et  de  deux  bassins  est 
relié  au  port  de  Caen  par  un  canal  de  14  kilom.  de  longueur.  Le  port  de  Caen  se 
compose  d'un  port  d*échouage  où  débouche  l'Orne,  d'un  bassin  à  flot  rectangulaire  de 
567  met.  de  longueur  sur  20  met.  de  largeur  communiquant  avec  le  premier  et  qu'une 
écluse  sépare  de  lancien  bassin,  terminus  élargi  du  canal  proprement  dit.  Caen  est  en 
relation  avec  le  Havre  et  Newhaven  par  des  lignes  régulières  de  bateaux  à  vapeur. 

De  Ouistreham  à  Ver-sur-Mer  s'étend  sur  un  espace  de  20  kilom.  un  plateau  de  roches 
et  d'écueils  accompagnant  le  rivage  et  découvrant  à  marée  basse.  Ces  écueils  ont  reçu 
différents  noms.  Les  plages  nombreuses  et  très  suivies  qui  leur  font  vis-à-vis  sont  de 
sable  fin,  quelcjuefois  mélangé  de  roches,  généralement  basses.  Tantôt  des  dunes  sui- 
vent la  côte,  tantôt  des  falaises  peu  élevées;  il  s'y  trouve  même  quelques  marais. 
Après  la  plage  de  Ouistreham  viennent  Riva-Bella  avec  ses  chalets  neufs,  Colle- 
ville-sur-Mer  avec  son  petit  fortin  inoccupé,  la  Brèche  d'Hermanville,  Lion- 
su  r-Mer  qui  possède  un  joli  château  du  xvi"  s.,  Luc-Sur-Mer  avec  sa  longue  digue- 
promenade,  son  laboratoire  de  zoologie  maritime  et  dont  les  maisons  banales  en  pierre 
blanche  se  soudent  presque  sans  solution  de  continuité  avec  celles  de  Langrune 
dominant  la  mer  et  s'abaissant  vers  St-Aubin  dont  les  clialets  sont  précédés  d'uue 
ferrasse  en  bordure  sur  la  mer.  Puis  viennent  Rive-Plage,  Berniéres  avec  sa  petite 
falaise  du  Castel  remplie  do  fossiles,  Gourseulles,  à  l'embouchure  de  la  Senties  et  sur 
sa  rive  d.  Quelques-unes  des  localités  précédentes  possèdent  un  certain  nombre  de 
barques  de  pèche;  Courseulles  possède,  outre  ses  beaux  parcs  d'huîtres  reposant  sur 
des  fonds  de  sable,  un  port  de  pèche.  Graye-sur-Mer,  Ver,  Meuvaines,  Asnelles 
dont  la  plage  est  vaste  et  très  jolie,  n'ont  pas  d'écueils  au  large,  mais  ces  dernières 
reprennent  en  face  de  St-Côme-de-Fresné  où  commencent  les  falaises  hautes  et 
abruptes;  la  Tète  du  Calvados,  au  delà  de  la  Fosse  d'Espagne,  est  isolée  de  la  longue 
ligne  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Arromanches  est  un  petit  port  d'échouage 
d'accès  commode.  Le  bourg  s'élève  dans  un  vallon  resserré,  endigué  du  côté  de  la  mer; 
ses  villas  grimpent  de  chaque  côté  du  port  les  falaises  jusqu'au  sommet  desquelles  la 
culture  est  pratiquée.  Plus  loin  on  rencontre  :  Tracy-su r-Mer,  Mau vieux  qui  pos- 
sède une  fontaine  pétrifiante  et  près  duquel  se  trouve  la  Demoiselle  de  Fonlennilles^ 
rocher  que  les  érosions  de  la  côte  ont  comiilètement  isolé.  Longues,  Gommes, 
Port-en-Bessin  où  les  falaises  atteignent  GG  m.  à  TE.  et  G7  m.  à  10.  Ce  port  situé  à 
l'embouchure  de  la  Dromme  se  compose  de  deux  avant-ports;  des  l'oches  plates  et  des 
galets  bordent  le  rivage.  A  Ste-Honorîne-des-Pertes,  possédant  une  source  incrus- 
tante, la  falaise  d'argile  et  de  roches  commencée  au  cap  Mauvieux,  entrecoupée  par  des 
vallées  resserrées  descendant  jusqu'au  niveau  des  hautes  mers,  cesse.  Les  grèves  de 


DAYEUX.  —  K-lisf  Saiiil-Palrice. 


BAYLL'X.  —  Miiisoii.  nie  S;»iiil-Miirlin. 


3a 


CAI.VAL>(»>.    II. 


5i0 


CALVADOS 


BAVEUX.  —  LnnU'rnc  des  moris 


CoIIeville  et  de  St-Laurent-Plage- 
d'or,  continuent  jusqu'à  la  pointe  de  la 
Percée.  De  ce  point  des  falaises  crayeuses 
hautes  de  40  m.  et  s'abaissant  jusqu'à 
20  m.,  s'étendent  sur  une  longueur  de  8  kil. 
jusqu'un  peu  au  delà  de  la  pointe  du  Hoc; 
les  plus  belles  sont  celles  de  Vierville  et 
de  St-Pierre-du-Mont.  Grandcamp 
est  un  long  bourg  de  pêcheurs  possédant 
des  parcs  à  huîtres;  on  va  le  doter  d'un 
bassin;  il  a  donné  son  nom  à  un  grand 
banc  de  roches  situé  en  face  et  accompa- 
gnant la  côte  qui  s'arrondit  vers  Maisy  et 
Géfosse.  Isîgny  est  un  petit  port  d'é- 
chouage  dont  le  chenal  n'est  autre  que  le 
lit  endigué  de  l'Aure  et  au  delà  celui  de  la 
Vire.  Au  pont  du  Vey  se  termine  la  navi- 
gation maritime;  sur  la  rive  g.  de  la  Vire, 
au  delà  du  pont,  on  entre  dans  le  dépar- 
tement de  la  Manche. 

Étangs.  Il  y  a  très  peu  dëtangs  dans  le 
Calvados  et  aucun  n'a  d'étendue  sérieuse. 

Sources  minérales.  Il  en  existe  à 
Brucourt  (saline  et  ferrugineuse),  à  Ro- 
ques, dans  le  canton  de  Lisieux,  à  Touf- 
fréville,  dans  celui  de  Troarn. 

Canaux.  Canal  de  Caen  à  la  mer.  1  i  kil. 
de  longueur.  Va  de  Caen  à  Ouistreham. 

Climat 

Le  Calvados  est  sous  l'influence  du  cli- 
mat séquanien;  il  doit  à  sa  situation  aux 
bords  de  la  Manche  d'ôtro  surtout  humide 
et  variable. 

La  moyenne  de  la  température  en  hiver 
est  supérieure  à  celle  de  Paris  :  la  moyenne 
estivale  lui  est  inférieure.  Malgré  son  hu- 
midité, le  climat  est  fort  sain. 

La  hauteur  moyenne  des  pluies  est  va- 
riable :  très  élevée  dans  le  Bocage  au- 
dessus  duquel  crèvent  tous  les  nuages 
accumulés  par  les  courants  de  la  Manche 
et  dans  les  parages  d'Isigny,  elle  va  en 
diminuant,  d'une  part,  de  la  côte  vers 
l'intérieur,  d'autre  part,  de  la  limite  de 
rOrne  vers  l'intérieur  égahMuent.  C'est  la 
campagne  de  Caen  qui  est  la  plus  sèche. 

Les  vents  dominants  sont  ceux  de  TO., 


BAÏLiUX.  —  CalliL-dialL-.  Lu>cMil)le  S.-i:. 


5^i8 


CALVADOS 


du  N.  et  enfin  ceux  du  S.  ;  aux  équinoxes,  les  bourrasiiues  sont  fn'cjuentes  sur  les  côtes. 
A  l'entrée  de  la  Seine  c'est  le  vent  du  N.-O.  qui  souflle  le  plus  souvent,  puis  viennent  ceux 
de  10.  et  du  S.-O. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  569.200  hectares. 

Population  (1896)  :  '*15.688  habitants. 

Arroiulissemcnts  Cantons 

Caen 1  9 

Bayeux 1  6 

Falaise 1  5 

ILisiexix 1  6 

Pont-VÊvêque 1  G 

.  Vire _J_^  6 

Total.  .      0        Total.  .    58 


Préfecture 

Sous- 
Préfectures 


Communes 
188 
156 
114 
122 
107 
96 
ToUl.   .     763 


BAYEUX.  —  Fragracul  de  ia  Tapi'S^ene  dite  de  la  reine  Mothiide. 

Liste  des  cantons 

Caen Bourguébus,  Caen  E.,  Caen  O.,  Creully,  Douvres-la-Dêlivrande,  Evrccy.  Tilly-sur- 

Seulles,  Troarn,  Ville rs-Bocnge. 
Bayeux.  .   .   .     Balieroy,  Ijayoux,  Caumont,  Isiirny.  Ryes.  Trévières. 

Falaise.   .   .   .     Brottevilio-sur-Laize,  Falaise  \..  F'alaiso  S.,  Morleaux-Conlibeuf,  Thury-Harcourl. 
Lisieux.   .   .   .     Lisicnx  (i"^'  section),  Lisieux  Çl'  section).  Livarot,  Mczidon,  Orbec,  Saint-Pierre- 

sur-Dives. 
Pont-iÊvcque.     Hlangy-le-('JiAteau,  Cambromer,  Dozuli'.  Ilonfleur,  Pont-rKvr*«|ue.  Tioiiville. 
Vire Aunay,  n»''ny-Bocagc,  Condé-sur-Noiroau,  Saint-Sever,  Vassy,  Vire. 


Cultes 

Culte  catholique.  Frrr/n'  :  Bdijra.r.  Ce  tliocôse  n^î  comprend  que  h*  d«'partrment  du 
Calvados.  Lévèché,  érigé  dans  le  ii*  s.,  est  sutTragant  de  larchevéché  d«'  I^oimmi;  on  lui  a 


lii 

mi 


I»-     *r     -'•.  'X 


.,J;, 


550  CALVADOS  ^ 

adjoint  en  1802  le  diocèse  de  Lisieux.  Le  diocèse  comprend  73  cures  et  640  succursales. 
Il  compte  un  certain  nombre  de  communautés  religieuses  d'hommes^  toutes  vouées  à 
renseignement.  Des  séminaires  diocésains  se  trouvent  à  Bayeux  et  à  Sommervieu.  Les 
principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-D.  de  la  Délivrande,  qui  date  du  xr  s.;  N.-D.  de 
Grâce,  à  Ronfleur:  N.-D.  du  Bocage,  au  Reculey;  N.-D.  de  St-Pierre-sur-Dives;  N.-D.  de 
Guibray,  à  Falaise;  N.-D.  du  Port,  à  Ronfleur;  N.-D.  de  Paix  et  de  la  Fontaine,  N.  D.du 
Carme,  à  Caen. 

Culte  protestant.  Caen  est  le  chef-lieu  d'une  église  consistoriale  qui  comprend  les 
départements  du  Calvados,  de  la  Manche  et  de  l'Orne.  Les  protestants  sont  surtout 
groupés  à  Caen,  Condé-sur-Noireau,  Cresserons  (près  Douvres),  et  à  Vire.  Caen,  Trou- 
ville  et  Roulgatc-Beuzeval  ont  un  temple. 

Culte  Israélite.  Les  israélites,  très  rares,  se  rattachent  au  consistoire  de  Paris. 

Armée 

Ce  département  appartient  à  la  3*  région  militaire  et  fait  partie  du  3*  corps  d'armée. 
11  comprend  5  subdivisions  de  région  :  Caen,  Falaise,  Lisieux. 

Caen,  Falaise  et  Lisieux  possèdent  chacun  1  régiment  d'infanterie;  Caen  a  de  plus 
i  compagnie  de  cavalerie  de  remonte.  11  ressortit  à  la  5*  légion  de  gendarmerie  (Rouen) 
et  au  1"  arrondissement  maritime  (Cherbourg). 

Justice 

Le  Calvados  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Caen  qui  exerce  sa  juridiction  sur 
les  départements  du  Calvados,  de  la  Manche  et  de  l'Orne.  La  Cour  d  assises  se  tienl  à 
Caen.  Il  y  a  en  outre  1  Tribunal  de  !'•  instance  à  Caen,  Bayeux,  Falaise,  Lisieux, 
Pont-l'Évèque  et  Vire.  Bayeux,  Caen,  Condé-sur-Noireau,  Falaise,  Ronfleur,  Isigny. 
Lisieux  et  Vire  ont  1  Tribunal  de  Commerce.  Caen,  Condé-sur-Noireau,  Falaise, 
Lisieux  et  Vire  possèdent  1  Conseil  de  Prud'hommes.  Enfin  chacun  des  58  cantons 
est  doté  d'une  Justice  de  Paix. 

Instruction  publique 

Le  département  ressortit  à  TAcadémie  de  Caen,  qui  est  le  siège  d'une  Université. 

L'enseignement  supérieur  comprend  :  la  Faculté  de  droit,  dotée  de  cours  coniplé- 
mentantes;  la  Faculté  des  sciences  qui  fait  des  conférences,  possède  une  station 
agronomique  et  un  laboratoire  maritime  à  Luc-sur-Mer;  la  Faculté  des  lettres,  qui 
fait  des  cours  complémentaires  et  des  conférences;  enfin  TÉcole  préparatoire  de 
Médecine  et  de  Pharmacie.  Facultés  et  école  siègent  à  Caen. 

L'enseignement  secondaire  comprend  pour  les  garçons  :  le  lycée  Malherbe,  à  Caen 
(avec  1  polit  lycée  annexe),  les  collèges  de  Bayeux,  Condé-sur-Noireau,  Falaise,  Hon- 
fleur,  Lisieux,  Vire.  Tous  ces  établissements  ont  les  classes  d'enseignement  classique  et 
d'enseignement  moderne.  11  y  a  des  établissements  libres  d'enseignement  classique 
à  Caen  (5),  la  Délivrande,  Ponl-l'Évéqne  et  Vire  et  d'enseignement  moderne  à  Caen. 

Pour  les  jeunes  filles,  renseignement  secondaire  comprend  le  collège  de  Caen  et  les 
cours  secondaires  de  Lisieux. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'École  normale  d'Instituteurs 
avec  école  annexe  et  à  l'École  normale  d'institutrices  avec  école  annexe  et  école 
maternelle  annexe  de  Caen.  Il  existe  des  cours  complémentaires  à  Caen,  Pont- 
l'Évoque  et  Trouville.  Enfin  il  y  a  1  pensionnat  primaire  à  Bayeux. 


r  Keai^in  frèref . 


RONFLEUR.  —  Vieilles  maisons  et  quai  Saiiile-Callicrine. 


C 

^^^^^^^^^^^^B 

T 

1 

^^^^^^^V             ^^^^^^^^^^^^^r 

^VHI 

^^^^^H                 ]^^^^^            .     t 

-'^^^ 

^    1     ^à<.^ii 

HONKLEUn.  -^  La  Llealcnancu. 

1 

^ ^ i;^_^^^B|i|^^M^M 

^^J 

HONFLIÏUR.  —  La  place  du  Marché  cl  ri-:«rliso  Sainlc-Callicrinc. 


654  CALVADOS 

En  outre  Caen  possède  1  École  nationale  de  musique. 


Le  déparlemoiit  ressortit  encore  à  l'arrondissement  rainéralogique  de  Rouen  (division 
du  N.-O.);  —  à  la  !'•  région  agricole  (X.-O.);  —  à  la  2'  consenation  forestière  (Uouen); 
—  à  la  2»  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 

Agriculture 

Le  département  du  Calvados  est  surtout  un  déparlement  agricole.  Les  riches  pâtu- 
rages des  parties  E.  et  N.-O.  nourrissent  un  bétail  nombreux  et  tout  à  fait  remarquable. 
L'étendue  des  pâturages  et  des  prairies  artificielles  qui  augmei/te  d'année  en  année  au 
détriment  des  autres  cultures  égale  actuellement  la  moitié  des  terres  arables. 

Les  plaines  calcaires  du  centre  produisent  des  céréales  en  quantité  à  peine  sufïisanle 
pour  la  consommation  locale.  Ces  céréales  sont  par  ordre  d'importance  :  froment,  avoine, 
orge,  sarrasin  et  seigle.  La  culture  des  plantes  oléagineuses  se  fait  principalement  dans 
les  arrondissements  de  Caen  et  de  Baveux.  Quant  aux  plantes  textiles,  chanvre  et  lin, 
leur  culture  nVst  entreprise  que  sur  le  littoral  et  en  faible  quantité.  La  betterave  n'est 
cultivée  que  pour  l'alimentation  du  bétail  ou  à  peu  prés.  Les  légumes  et  surtout  les 
pommes  de  terre  se  récollent  principalement  ]^^  long  des  côtes  de  l'arrondissement  de 
Caen.  Certaines  variétés  de  melons  sont  cultivées  à  Lisieux,  à  Orbec  et  {"i  Honfleur. 
Quant  à  la  partie  S.  du  département,  la  plus  élevée,  elle  est  la  plus  boisée.  Sur  3î<(M)0  liec- 
taresde  bois,  l'État  n  en  possède  que  la  dixième  partie;  les  forêts  de  l'Étal  sont  celles 
de  Cérisy  (1880  hect.).  de  St-Sever  (1690  hecl.)  et  le  bois  TAbbé  de  Cérisy  (21M)  liecl.j. 
Nous  ne  citerons  parmi  les  forêts  communales  ou  appartenant  à  des  imrticnliers  que 
celles  de  Touques  (5594  hect.),  de  Cinglais  (2  257  hecl.),  de  St-André  (I  260  hecl.).  Il  y  a 
des  pépinières  à  Caen,   Baveux,  Ilonfleur,  Lisieux,  Ussy  (arrond.  de  Falaise). 

Les  chevaux  des  i)rairies  normandes  sont  très  estimés  :  la  jilaine  ae  Caen  est  depuis 
longtemps  le  centre  le  i)lus  considérable  de  Télevage  et  du  commerce  des  chevaux. 
L'État  et  l'administration  des  haras  y  ont  concentré  la  majeure  partie  de  leurs  achats 
pour  la  remonte  de  la  cavalerie  et  des  reproducteurs.  L'étranger  vient  également 
prendre  sa  part  dans  ces  transactions. 

L'élevag<'  des  bestiaux  et  les  produits  de  laiterie  prennent  chaque  année  une  impor- 
tance croissante;  les  moulons  de  pré-salé  sont  très  recherchés:  la  volaille  est  fort 
estimée.  La  [)roduction  en  beurre,  ceufs  et  fromage  dépasse  annuellement  une  valeur  de 
100000  000  (le  ïv.  dont  rAnglelcrre  abso^-be  la  dixième  partie  qu'exporte  le  port  de  lion- 
fleur.  Les  meilleurs  beurres  proviennenl  de  l'arronaissemenl  de  Bayeux  et  surtout  de 
Trévières  et  dlsigny.  Tout  h»  monde  apprécie  les  fromages  de  Camembert,  de  Ponl- 
rÉvèque,  de  Livarot  et  de  Mignots.  La  jiroduction  annuelle  en  miel  et  cire  dépasse 
iOOOOO  kilogr. 

Le  Calvados  est  l'un  des  trois  premiers  départements  pour  la  récolle  des  pommes  à 
cidre;  dans  les  bonnes  années,  la  production  atteint  maintenant  près  de  2(K)0000  d'hec- 
tolitres dont  une  grande  partie  s'exporte.  Le  cidre  le  plus  fin  est  celui  du  Dessin;  celui 
de  la  vallée  d'Auge  est  recherché  [jour  sa  force.  On  y  récolte  aussi  des  poires  dont  on 
tire  un(»  boisson  excellente.  La  production  deau-de-vie,  dite  Calvados,  est  considérable; 
le  déparlemenl  eomple  plus  de  11000  bouilleurs  de  cru. 

Industrie 

L'activité  industrielle  du  département  s'exerce  surtout  dans  la  filature  et  le  tissage  de 
la  laine  et  du  colon  (pii  oeeu[)ent  un  grand  nombre  de  bras  dans  des  établissements 


CREULLY.  —  Ancien  Château. 


NégaliJ  Neurdein  fiéica. 


IIONFLKUR.  —  Kiilisf  Suiiil  Léonard. 


CALVADOS  Ubl 

considérables.  On  y  rcnconlnî  encore  des  industries  très  variées  mais  dont  aucune  ne 
présente  de  véritable  importance. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  La  tourbe  se  rencontre  dans  tes  marais  de 
Chicheboville,  la  houille  surtout  à  Litlry  et  dans  les  vallées  de  la  Tortonne  et  de 
l'Esque.  On  trouvt»  du  minerai  de  fer  dans  le  Hoca<re  :  il  existe  une  concession  de 
565  hectares  à  Juniues  et  Brémoy.  On  en  rencontre  à  Urville  et  Gouvin,  à  Sainl-Rémy, 
à  May,  à  Danvou  et  à  Balleroy.  Ce  minerai  est  transporté  en  Angleterre.  Il  y  a  des  car- 
rières de  pierre  à  Thury-Harcourt,  Clécy.  Martigny  et  Fontenay-le-Pesnel;  de  mar- 
bre à  Laize-la-Ville,  Bretteville-sur-Laize,  Pierrelitte-en-Cinglais,  Fourn<*aux,  Vieux, 
Clincharaps  et  Baron;  de  granit  au  Gast,  à  Clécy,  Jurques,  Maisoncelles-la-Jourdan; 
de  grés  quartzîte  à  FeugueroUes-sur-Orne  et  à  May;  d'ardoises  dans  le  canton  de 
Balleroy,  à  Castillon,  Planquery,  la  Bazocjue,  Litteau  ainsi  qu'à  Caumont;  de  chaux  à 
la  Maladrerie-Caen,  Banville,  Clécy,  Saint-Martin-de-Mieux,  Hotot  et  Martigny.  Les 
sables  et  argiles  s'extraient  de  la  vallée  d'Auge  et  autour  de  Bayeux;  Hotét  a  de  la 
terre  à  foulon.  11  existe  des  tuileries  et  briqueteries  à  Argences,  Caen,  Littry,  la 
Bivière  Saint-Sauveur;  Bayeux  a  une  spécialité  de  porcelaine  pour  ménage  et  labo- 
ratoires de  chimie;  Caen,  Jurques,  Lison.  le  Molay,  Noron,  Pré-d'Auge,  Saint-Paul- 
du-Vernay  et  le  Tronquay  fabriquent  toutes  sortes  de  poterie.  Argences  possède  une 
verrerie  spéciale  pour  perles  :  on  en  fabrique  I  000000  par  jour;  son  chiiTre  d'alTaires 
est  en  moyenne  de  200  000  francs  par  an;  ces  perles  s'exportent  aux  Indes  et  en  Chine. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  minoterie  s'exerce  surtout  dans  les  vallées  de 
rOdon,  de  la  Seulles,  de  l'Orne,  de  l'Aure,  de  la  Calonne,  de  la  Druance  et  de  TOrbi- 
quet.  Caen  fabrique  du  chocolat.  Argences,  Blangy-le-Château,  Caen,  Condé-sur-Noi- 
reau,  Honfleur,  Lisieux,  ont  des  brasseries.  Argences,  Caen,  Honfleur,  Saint  Jean- 
le-Blanc  ont  des  huileries  livrant  15000  000  de  kilogrammes  d'huihî  annuellement.  La 
plupart  des  grandes  villes  ont  des  distilleries. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  11  y  a  des  Forges  à  Caen,  Honneur  et  Tilly- 
sur-Seulles;  des  fonderies  de  fer,  de  fonte  ou  de  cuivre  à  (]aen,  Condé-sur-Noireau, 
Honfleur,  Lisieux.  Knfin  Caen,  Condé-sur-Noireau,  Lisieux  et  Vire  ont  dt*s  ateliers  do 
construction  mécanique. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Il  y  a  des  usines  de  produits  chimiques  à  Caen, 
Honfleur.  etc.,  de  dynamite  à  la  Bivière-Saint-Sauveur-Ablon.  II  existe  des  savonne- 
ries ù  Caen  et  à  Honfleur;  des  fabricjues  de  chandelles  à  Argences.  (^aen  et  Saint- 
Pierre-sur-Dives.  Honfleur  possède  une  raffinerie  de  sucre.  Il  y  a  des  teintureries 
k  Bayeux,  Caen,  Condé-sur-Noireau,  Falaise  et  Orbec;  des  blanchisseries  de  toiles  à 
Condé-sur-Noireau,  Coquainvilliers,  Glos.  Lisieux  et  Lisores. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Le  Noireau  actionne  un  grand  nombre  d'usines  où  Ton 
travaille  le  coton.  Les  cours  d'eau  fournissant  la  force  motrice  pour  celles  où  Ton  tra- 
vaille la  laine  sont,  par  ordre  d'importance  :  la  Vire,  l'Orbiquet,  la  Touques  et  la  Dives. 
Il  y  a  des  filatures  de  laine  à  Aucjuain ville,  Bernières-le-Patry,  la  Chapelle-Yvon, 
Falaise,  Fervacques,  Glos,  Livarot,  Maisonrelles-la-Jourdan,  le  Mesnil-Guillaume,  Li- 
sieux, Orbec,  Pont-d'Ouilly,  Saint-Marc-d'Ouilly,  Saint-Martin-de-Bienfaile,  Saint-Martin- 
de-la-Lieue,  Saint-Martin-de-Tallevende,  Tordouet,  Venoix  et  Vire;  les  fabriques  de 
drap  les  plus  importantes  se  trouvent  à  Lisieux  et  à  Vire.  Lisieux  et  Vire  se  livrent  aussi 
à  Tapprôt  de  drap;  de  plus  Lisieux  a  ch^s  usines  d'effilochage  de  laine  et  fabrique  des 
thibaudes,  du  molleton,  de  la  flanelle  et  des  frocs  ainsi  qu'Orbec  et  Tordouet.  Il  y  a  des 
filatures  de  coton  au  Breuil,  à  la  Chapellc-Yvon,  à  Clécy,  Condé-sur-Noinsau,  ('rocy, 
Croissanville,  Falaise,  le  Mesnil  VillemcMil,  Ouilly-Ie-Basset,  Ouilly-le-Vicomle,  Surville, 
Thiéville.  Les  tissus  de  coton  se  fabricpnMit  à   Clécy,  Orbec  et  (-onde  sur-Noireau  ; 


DIVKS.  -  Kylise. 


CALVADOS 


5o9 


celte  dernière  ville  qui  possède  0  lissages  mécaniques  a  comme  spécialité  les  arlicles 
pour  lablicrs  et  le  drap  de  coton  pour  pantalons.  OuilIy-lc-Hasset  et  Font  rKvèque  font 
des  cotons  cardés.  Il  y  a  des  filatures  de  lin  à  Lisieux,  Livarot,  Mézidon,  Saint- 
Germain-de-Livet,  Saint-Martin-de-Bienfaite,  Saint-Martin-de-la-Lieue.  Il  exisle  des 
fabriques  de  toile  à  Beuvillers»  Caen,  Condé-sur-Noireau,  Lisieux,  Meulles,  Orbec  et 
Vire.  Blangy-le  ClïAleau  possède  1  filature  de  bourre  de  soie.  La  bonneterie 
occupe  une  grande  partie  de  la  population  de  Falaise;  on  en  fabrique  également  à  Caen, 
à  Lisieux  et  à  Vire.  Le  département  fabrique  encore  des  blondes  blanches  et  des  den- 
telles noires  ou  polychromes  à  Amfreville,  Argences,  Balleroy,  Bayeux,  Bellengreville, 
Beuville,  Bréville  et  Caen.  Eniin  cette  dernière  ville  fabrique  des  bâches. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Les  papeteries  du  département  fournissent  2  000000 
de  papiers  à  la  main,  goudronnés,  etc.  Elles  sont  situées  à  Bonneville-la-Louvet.  la  Cres- 
sonnière, Honfleur,  Maisoncelles-la-Jourdan,  le  Mesnil-Guillaume,  Orbec,  Saint-Germain- 
de-Tallevende,  et  Vire.  On  trouve  des  mégisseries  à  Bayeux,  Caen,  Falaise,  Jurques; 
des  tanneries  à  Bretteville-sur-Laize,  Saint-Pierre-sur-Dives,  Lisieux,  Thury-Harcourt, 
Bayeux,  Caen,  Pont  rÉvèque;  des  corroieriesà  Caen,  Bayeux,  Lisieux,  Villers-Bocage; 
des  fabriques  de  chaussures  à  Caen,  Creully,  Lisieux  et  Vire.  Caen  fabrique  de  la 
pelleterie  et  des  chapeaux.  Bayeux,  Caen,  Honfleur,  Isigny,  Lisieux,  Pont-FÉvèque  ont 
des  scieries  mécaniques;  le  département  compte  un  certain  nombre  de  sabote  ries. 
Aunay-sur-Odon  fait  de  la  carrosserie,  Trévières  et  Balleroy  s'occupent  de  vannerie. 
Caen,  qui  fabrique  des  meubles  possède  deux  usines  occupant  400  ouvriers  l'une  dans 
la  ville  et  Tautre  à  la  Maladrerie  où  Ton  prépare  le  bois  de  brosse  et  où  Ton  confec- 
tionne toutes  sortes  d'objets  :  boîtes  à  fromage,  garde-manger,  etc.  Enfin  Caen,  Trou- 
ville,  Lisieux,  Saint-Désir  et  Vire  ont  des  corderies  importantes. 

En  1897  il  est  sorti  54  bateaux  jaugeant  ensemble  337  tonnes  59  des  chantiers  de 
construction  de  Trouville,  Honfleur,  Port-en-Bessin,  Ouistreham,  Dives,  Caen,  Cour- 
seulles,  Grandcamp  et  Isigny. 

Commerce 

Le  tonnage  cumulé  des  entrées  et  des  sorties  des  7  ports  du  Calvados  a  été  de 
\  127614  tonnes  en  1897.  Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  très  nette  de  l'importance 
de  ces  ports,  dont  les  produits  des  douanes  et  de  taxes  diverses,  en  1897,  ont  atteint  la 
somme  de  5  400  909  fr.  47. 


Ports 


Nombre  de  bateaux 
Trançais  et  étrangers 


Honneur.  .  .  . 
Trouville.  .   .   . 

Dives.  .   .   ,   .   . 

Ouistreham 
et  Caen.    .   .   . 

Courseullcs  .  . 
Port-en-Bossin. 
Isigny 


(  voile 

f  vnpeur 

S  voile 
vnpour 

S  voile 
vapeur 

(  voile 

(  A  a peur 

i  voile 

'  vapeur 

\  voile 

i  vapeur 

^  voile 

(  vapeur 


313 

1.557 

820 

685 

6 

»> 

198 

1,108 

55 

23 

15 

5 

28 

58 


Tonrjage 
de  jauge 


Voyageurs 


22.170 

18i,820 

25,145 

08.017 

450 

10,704  S 
247,212  f 
1,800 
2,204 
1,795 
lî)0 
2.578 
2, 407 


')  172,104 
•;  204,.508 


I  18,458 
\    4,505 


I .  p'  I,c  Havre 
t.  p'Newhr.vcn 


lmportalion> 
(en  Ion  nés) 


Exportations 
(en  tonnes) 


250,507 

89,510 

819 

578,757 

0,785 

5,012 

5.872 


37,752 
57,502 

129,550 

725 

108 

1,172 


Douanes  et 
taxes  diverses 


1,727,688  fr. 

256,852 

1,280  07 

5,550,790  00 

20,800  78 

7,153  87 

50,557  49 


Sur  les    715  750   tonnes    de    marchandises    importées,    les    charbons    ligurent    pour 


SAINTPŒIUŒ  SL'Ii-DlN  KS.  —  Église.  Clocher  cl  façade  S. 


FALAISE.  —  i:-li«-e  «lo  (iuil.r;.v.  IjimmmI.Io  S.-O. 


Zê 


<  ALVAIKX.    III. 


562  CALVADOS 

461  573  tonnes,  de  provenance  anglaise  surtout;  les  bois  y  figurent  pour  170723  tonnes. 
Sur  les  206836  tonnes  de  marchandises  exportées,  les  minerais  de  fer  de  Saint-Rémy  et 
de  May,  exportés  par  Caen,  figurent  pour  98532  tonnes. 

Les  principales  marchandises  importées  sont  :  la  houille,  le  bois,  les  blés  et  farines, 
le  poisson  salé,  le  ciment,  les  huîtres,  etc.  Les  marchandises  exportées  consistent  en 
minerai  de  fer,  denrées  alimentaires,  sable,  etc. 

C'est  avec  TAnglelerre  et  les  pays  du  nord  de  l'Europe  que  ces  différents  ports  ont  des 
relations  suivies.  Honfleur  et  Caen  trafiquent  aussi  avec  les  États-Unis  et  le  Canada. 

Honfleur,  Trouville  et  Caen  sont  en  relations  journalières  avec  le  Havre  par  des  lignes 
de  bateaux  à  vapeur;  Caen  l'est  également  avec  Newhaven. 

Pour  la  pêche,  les  côtes  sont  partagées  en  4  quartiers  :  la  Hougue  Saînt-Vaast  (compre- 
nant  Isigny  et  Grandcamp),  Caen,  Trouville  et  Honfleur  groupant  9  syndicats.  La  pèche 
a  été  pratiquée  en  1897  par  740  bateaux  jaugeant  ensemble  5  763  tonnes  64  et  a  produit 
4850  346  francs.  La  pèche  à  pied  a  produit  approximativement  293  844  francs.  La  valeur 
des  huîtres  sorties  la  même  année  des  ports  de  Courseulles,  Saint-Aubin,  Ouistreham, 
Dives  et  Trouville  a  été  de  473  294  francs. 


Voies  de  communication 


Chemins  de  fer  (C*  de  l'Ouest).   ...  54i  kil. 

—  (C*  de  Caen  à  la  mer).  31    • 

—  à  voie  élroile 92    • 

Routes  nationales 439,756 

Chemins  vicinaux  de  grande  commu- 
nication    4057,161 

—                ordinaires 3676,954 


Rivières  navigables  : 
Touques  (du  Breuil  à  son  embouchure) 
Dives  (de  Corbon  à  son  embouchure).  . 
Orne  (de  Caen  à  son  embouchure)  .   .   ■ 
Vire  (de  Porribetà  son  embouchure). 

Canaux  : 
Canal  de  Caen  à  la  mer 14,780 


29kfl. 
32,500 
18,286 
21,800 


aen,  capitale  de  la  Basse-Normandie,  située  au  confluent  de  TOme  et  de 
rOdon,  dans  une  plaine  fertile,  est  une  grande  et  belle  ville  extrême- 
ment intéressante  par  ses  monuments,  ses  vieux  hôtels,  ses  maisons 
du  moyen  âge,  ses  musées.  Si  l'on  veut  jouir  du  panorama  qu'elle  offre, 
on  peut  la  considérer  soit  du  sommet  du  coleau  qui  borde  la  Prairie, 
soit  du  haut  du  Jardin  des  Plantes  ou  des  Réservoirs  de  la  ville,  soit 
enfin  du  haut  du  labyrinthe  si  lue  dans  les  jardins  de  THôtel-Dieu.  Au 
premier  rang  des  monuments  religieux  se  trouve  VÊglise  St-Êlienne  oh 
AObaye-aux-Hommes  fondée  en  1066  par  Guillaume  le  Conquérant,  mo- 
difiée au  xiir  et  au  xvii-  s.;  Guillaume  y  fut  inhumé  en  1067,  mais  en  1562  les  protestants  disper. 
sèrent  ses  restes.  De  l'abbaye,  reconstruite  au  xvn.  et  au  xvnr  s.,  il  reste  la  Salle  des  Gardes  et 
deux  tours  de  l'enceinte  fortifiée.  VÊglise  de  la  Trinité  ou  Abbaye-aux-Dames,  remonte  égale- 
ment au  XI'  s.  ;  elle  fut  fondée  par  la  reine  Mathildc,  qui  y  fut  enterrée  en  1083  ;  on  y  voit  encore 
dans  le  chœur  son  tombeau  restauré  en  18IU.  La  partie  supérieure  des  tours  a  été  détruite  pen- 
dant la  guerre  de  Cent  Ans;  remaniée  au  xvii*  s.,  elle  a  été  restaurée  de  1851  à  1861.  La  crypte. 
sous  le  chœur  renferme  les  ossements  des  anciennes  abbesses;  l'intérieur  est  décoré  d'une 
belle  chapelle  du  xiir  s.  Les  bâtiments  de  l'abbaye  transformés  et  reconstruits  de  1704  à  1726, 
servent  aujourd'hui  iVJIôtel-Dieu.  Vliglisc  St-Picrre  (xi*  au  xin*  s.)  est  l'église  la  plus  jolie  de 
Ciien.  Son  clocher  en  pierre  ajouré  de  78  m.  d'élévation,  son  porche  S.,  ses  fenêtres,  les  c  entre 
forts  extérieurs  h  clochetons,  l'abside  si  richement  décorée,  et  le  chœur  à  Finlérieur  avec  son 
rond-point  (1521-1555),  les  cinq  chapelles  absidiales,  les  vantaux  de  la  porte  de  la  sacristie,  sont 
les  parties  que  l'on  admire  le  plus.  L'Église  Si  Sauveur  (xiv  s.),  qui  possède  deux  nefs,  se  ter- 
mine par  un  clocher  à  flèche  ajourée  du  xiv  s.  Le  vieux  St-Sauveur  (\\v  et  xiv*  s.)  sert  aujcur 
d'hui  de  Halle  aux  grains.  L'Église  St-Jcan  (xvi*  s.)  déviée  de  l'axe  vertical,  a  été  restaurée  en 
1842.  Uh'glisc  \.  IJ.  ou  de  la   Olorielte,  ancienne  église  des  Jésuites  (I684-1C89),  possède  à  Tinté. 


FALAISE.  —  Eglise  de  la  Sainlc-Trinilé.  Contreforts  S 


364  CALVADOS 

lieur  11  II  liel  autel  en  marbre  et  cJes  grilles  reinaniiiables.  St-Michel  de  Vaucelies  n'a  d'intéres- 
sant qu'une  Tour  du  xir  s.  ainsi  que  le  chœur  el  les  chapelles  du  xv«  s.  ^'St-yicolas  (xv  s.)  avec 
une  Tour  carrée  llaiiquée  d'inie  tourelle  (xv*"  s.),  sert  de  magasin  à  fourrage.  ^*^Owf'/l,  de  la  fin 
du  xi«  s.,  est  surnioiité  d'une  Tour  et  présente  peu  «rinlérèl.  St-ÊiieHne-le- Vieux,  qui  esl  un  tjpc 
parfait  d'architecture  anglo-normande,  renferme  une  belle  CoUeclion  lapidaire  (du  xi*  au  xvr  s.). 
St-Julii')i  [W"-'  s.)  n'a  rien  de  remarcpiable.  ."Sl-Oilles,  (xir  et  xv"  s.)?  transformé  en  magasin,  a  un 
portail  agréablement  sculpté  (xvi"  s.)-  L'Église  du  i<t-Sépulere^  ancienne  collégiale,  est  |>ix»bable- 
ment  l'église  la  plus  ancienne  de  Caen.  Sl-(ieot'(jefi-du-Cliàteau,  rebAti  au  xv  s.,  se  trouve  dans 
l'enceinte  du  vieux  cliAteau.  Il  reste  (juclques  vestiges  de  Sle-Paijc  et  deux  ogives  de  St-Martin. 
Le  Tcw}ile  proleslanl  est  sans  caractère. 

Le  vieux  CfuUeau,  (pie  Guillaume  le  (loncpiérant  éleva  vers  1080,  a  conservé  ses  fossés.  $»e«5 
tour  rondes,  des  courtines  datant  de  Henri  h'  d'Angleterre,  ses  portes  forliliées  avec  ponl-K*vis. 
De  ÏHôtcl  de  \ollent,  élevé  au  xv^  s.,  il  reste  deux  Tours  dont  la  plus  grosse  est  surmontée  de 
deux  statues  d'honunes  d'armes  en  pierre,  d'où  le  nom  de  Tour  des  Gens  d'armes.  Le  PaUiin  *tr 
Justice  (17X4-1787),  la  J*ré/'eclure  (pii  date  de  Napoléon  1"^',  Y  Hôtel  de  Ville  (xvir  s.),  installé  dan*^ 
l'ancien  séminaire  des  Kudistes  avec  le  Musée  de  Peinture  el  la  Bibliothèque,  le  Pa/tn\<  d^< 
FacuUcs  «pii  renferme  le  Muséum  d'histoire  naturelle^  le  Théâtre  (1858),  la  Gendarmerie ^  VL'role 
d'équiVttirni^  sont  <les  monuments  spacieux,  mais  sans  intérêt  au  point  de  vue  artistique.  Le 
Ujréc,  somptueusement  installé  dans  les  bâtiments  de  l'Abbaye-aux-Hommes,  a  des  pièce»  re- 
marquables. La  liouvse  et  le  Tribunal  de  Commerce  sont  installés  dans  VHôtel  de  Valois  ou  d'AV 
nnûlle  (15r>8),  aujourd'hui  restauré.  Parmi  les  vieux  Hôtels  nous  citerons  les  plus  intéressants  : 
Vliùlel  du  l'ai  de  Mondrainville  (1507-1578)  avec  des  bas-reliefs  sculptés,  YUutel  de  la  Monnaie 
(1531-1555)  avec  une  tourelle  terminée  en  lanterne,  le  charmant  Hôtel  de  Tfian  {xvi*  s.),  restauré 
en  185'2,  ÏHôtcl  de  Cohmbij  (xvir  s.)  avec  ses  épis  et  ses  tourelles,  VHôtel  de  Leraille  (l$68» 
avec  son  escalier,  les  HôteU  d\iubitjmj  el  de  Beuvrou,  l'ancien  Hôtel  de  Clutendance.  N'oublions 
pas  les  Maisons  en  bois  du  xvr  s.  de  la  rue  St-Jean  (n"  19  et  suivants),  celles  de  la  rue  Sl-Pierre 
(n**  18,  10,  20,  n**  57  (escalier),  n^  52  et  54  (2  maisons  avec  sculptures),  n*  78,  ancienne  Auberge  de 
la  Croix  de  fer,  du  xv"  s.,  n"  Oi,  maison  en  encorbellement,  celles  dites  des  Templiers  (xvi*s.),  de 
VOratoire,  les  restes  du  Palais  des  Êvêques  de  Bayeux  (rue  Neuve-St-Jean),  une  maison  à  tourelle 
(rue  des  Chanoines),  la  Maison  des  4  fils  Aymon  (4  médaillons),  habitée  par  Clément  Maroi  (xvr  s.K 
la  maison  des  (Juatrons  (xiv  s.)  avec  une  tour,  les  deux  maisons  en  bois  à  pignons  (10  et  lî  rue 
Montoir-Poissonnerie),  les  maisons  de  Segrais,  MalfllAtre,  D.  Huet,  Choron,  Samuel  Bochart. 
Jean  lUireau,  Charlotte  Corday,  général  Decaen,  celle  où  naquit  Malherbe,  en  1555,  qu'il  recon- 
struisit en  1588  et  refaite  de  nos  jours.  Outre  l'Hôlel-Dieu  dont  nous  avons  parlé,  Caen  possède 
encore  d'autres  établissemenls  hospitaliers  :  VHôpital  St-Louis,\e  Bon  Sauveur,  VHospice  de  Saint- 
Jean,  pour  les  protestants,  etc. 

Outre  les  Scfwires  St-Pierre  et  de  la  Place  de  la  République,  \e  Jardin  des  Plantes  et  le  Jardin  bota- 
nique,  les  Cours  Ca/farelli  et  Monlalicet  sur  les  deux  rives  de  l'Orne,  Caen  possède  les  belles 
promenade?*  plantées  d'arbres  séculaires  du  Petit  Cours,  du  Grand  Cours  et  du  Cours  Canwt 
où  se  tient  la  grande  F<nrc  de  Pâques,  Tune  des  plus  importantes  de  la  France.  Cette  ville  a 
élevé  sur  la  Place  Alexandre  III  un  Monument  aux  enfants  du  Calvados,  tués  à  Tennemi  en  1870-71. 
dos  Stfititcs  en  bronze  à  Malherbe  et  à  Laplace  devant  la  façade  du  Palais  de  l'Université,  à  Auber, 
dnns  le  Sipiare  de  la  Place  de  la  République,  à  Êlie  de  Beaumont,  sur  la  Place  St-Sauveur,  à 
Lnuis  XIV  enfin,  sur  la  Place  du  Parc.  Le  Musée  de  peinture  compte  plus  de  400  toiles  de  toutes 
les  écoles,  dont  plusioiirs  iW  i»reinier  ordre.  On  y  a  joint  les  collections  Lefébure  de  Sancy 
(lapisserios).  de  Monlaran  dahleanx),  Mancel  (gravures,  manuscrits,  etc.),  don  Jaquette  (tableaux) 
el  de  Tournières-.Ioua^sin  ifaïoiices  persanes).  La  Bibliothèque,  installée  dans  l'ancienne  église  de* 
Kudistos  el  ornée  de  p(.rtr,iils  de  Nonnamls  illustres,  compte  plus  de  100000  volumes  et  900  ma- 
nuscrils.  Les  Musrc^  de  la  Si,fi,''h'  âcs  Ajitiqnnires  de  Xormandie  et  delà  Société  française  (farrhé*^ 
loffie  «onliennenl  :  le  premier,  des  frai^Mnenls  d'architecture,  des  œuvres  d'art  et  des  curiosités. 
le  second,  des  moulages  >^nrloul.  Knlin  le  Musée  Langlois,  installé  dans  le  Pavillon  de  Flore, 
ronferine  toutes  les  peintures  exécutées  ])ar  le  colonel  Langlois,  qu'il  a  léguées  h  la  >illc  avec 
I  immeuble.  Des  ancienne^  forlilicalions  de  Caen  il  reste  deux  tours  enclavées  dans  la  caserne 
llaineliri  et  la  Tour  Guillaume-le-Koy  restaurée  de  nos  jours. 


VIRE.  —  Porte  de  l'Horloge,  côté  extérieur  à  la  ville. 


566  CALVADOS 

I 

Bayeuz,  ville  antique,  est  bâtie  dans  une  plaine  arrosée  par  TAure  qui  la  traverse.  Son  plus 
beau  monument,  spécimen  remarquable  de  Tart  ogival  normand,  est  la  Catfiédrale  N.-D.y  recon- 
.  struite  au  xiii*  s.  sur  une  crypte  romane  restaurée  au  x\*  et  xix*  s.  VÊglise  St-Patrice  des  wv  el 

xviii^  s.,  est  flanquée  à  d.  d'une  Tour.  VÊglise  St-Exupère  renferme  le  plan  présumé  des  Thermes 
romains  découverts  dans  l'ancien  cimetière  St-Vincent.  De  l'ancien  évêché  (xp  el  xiv  s.)  la  cha- 
pelle a  été  transformée  en  Palais  de  Juslice  ;  les  autres  bâtiments  ont  servi  à  installer  Vllâlel  de 
Ville  (xviii^-s.),  les  Prisons,  le  Musée  DoxAcet  (médaillier,  collection  géologique,  tableaux,  aquarelles). 
Devant  l'Hôtel  de  Ville,  une  Statite  en  marbre  a  été  élevée  à  l'archéologue  ^4.  de  Caumonl  el  une 
autre  en  bronze  en  1898  au  poète  Alain  Chartier,  secrétaire  de  Charles  VI,  à  Tangle  de  la  Place  du 
Château  au  milieu  de  laquelle  se  dresse  une  belle  Fontaine,  Au  S.-O.  de  la  cathédrale,  une  Lan- 
terne des  Morts  est  adossée  à  une  maison.  Le  Collège  est  établi  dans  l'ancien  couvent  des  Ursu- 
lines  (xvii*  et  xvui*  s.).  La  manufacture  de  porcelaine  occupe  un  ancien  couvent  de  Bénédictines 
(xviir  s.).  Le  grand  Séminaire  (xvii«  s.)  reconstruit  en  1820,  renferme  une  cha]>elle  du  xiir  s. 
dépendant  de  l'ancien  Hôtel-Dieu.  Le  Musée  d^art  et  d'antiquités  renferme  quelques  toiles  et 
sculptures,  des  inscriptions  antiques,  des  bas-reliefs  du  moyen  âge,  un  médaillier  et  la  fameuse 
Tapisserie  de  la  Reine  Mathilde  où  est  retracée  en  broderie  l'Histoire  de  la  Conquête  d'Angleterre 
par  Guillaume  le  Conquérant.  Cette  tapisserie  contient  58  groupes;  sa  longueur  est  de  70  m.  3^1  et 
sa  hauteur  de  0  m.  50.  La  Bibliothèque  outre  51 000  volumes  renferme  des  antiquités  gallo-romaines, 
des  bas-reliefs,  des  sceaux,  un  médaillier  et  2  mausolées  du  xvii*"  s.  Quelques  faïences  anciennes 
se  trouvent  dans  la  pharmacie  de  l'Hôpital,  Bayeux  possède  un  grand  nombre  de  vieux 
Hôtels  et  de  vieilles  Maisons  des  xv*  et  xvi*  s.  Parmi  les  premiers  nous  citerons  les  Manoirs  de 
St-Mauvieu  (xv  s.)  et  de  la  Caillerie  (xvi*  s.)  les  Hôtels  du  Fresne  {\y*  et  xvi"  s.),  d'Argouges 
{x\V  s.),  du  Luxembourg  (xvii*  s.),  de  la  Crespellière  (xviii*  s.),  la  Maison  du  Gouverneur  ^xvi*  s.)  et 
des  maisons  dans  les  rues  aux  Fèvres,  St-Martin,  Bienvenue,  des  Cuisiniers,  etc. 

Falaise.  C'est  du  haut  des  rochers  couronnant  le  Mont  Mirât  situé  en  face  du  roc  où  se 
dresse  le  Château  de  Guillaume  le  Conquérant  qu'il  faut  contempler  Falaise,  dont  la  topographie 
n'est  pas  facile  à  saisir.  Cette  ville  est  bâtie  à  cheval  sur  un  îlot  élevé  séparant  deux  vallons 
bordés  chacun  par  une  colline;  les  maisons  et  le  château  couvrent  toute  cette  surface  coupée 
perpendiculairement  par  la  voie  principale.  Le  Château  (xii*  s.),  où  naquit  le  fils  de  Robert  le 
Diable  et  dont  les  murs  sont  seuls  debout,  forme  une  masse  carrée  flanquée  au  S.-O.  d*un  don- 
jon cylindrique  à  mâchicoulis,  restauré  en  1869  et  relié  par  un  petit  donjon  au  château.  12  tours 
et  2  iiortes  à  tourelles  flanquent  l'enceinte  fortifiée  encore  intacte,  à  Tintérieur  de  laquelle  a  été 
élevé  le  Collège.  La  ville  est  assez  pittoresque  ;  les  faubourgs  du  val  d'Ante  ont  un  aspect  misé- 
rable; un  ruisseau  le  traverse,  l'Ante,  qui  fait  tourner  les  moulins  à  farine,  à  tan,  et  des  usines 
électriques.  Du  haut  du  Mont  Mirât  semé  de  beaux  rochers,  couvert  d'ajoncs  et  de  bruyère,  le 
château  s'impose  par  sa  masse  grise  atténuée  par  la  verdure  des  arbres  qui  l'entourent  et  du 
lierre  qui  court  de  la  base  du  roc  jusqu'au  pied  des  murailles.  Derrière  apparaît  Véglise  romane 
(le  Oiiibray,  la  flèche  et  le  clocher  de  la  Sle-Trinité  se  découpent  sur  la  Caserne  Dumont  cfUrviiU. 
sur  la  g.  se  détache  St-Gervais;  entre  les  deux  églises  s'étalent  les  maisons  de  Falaise;  k  d.  du 
château  la  belle  promenade  aux  ormes  séculaires,  enfin  au  loin  fermant  l'horizon,  les  collines  de 
Normandie  complètent  le  paysage.  C'est  dans  le  bas  '  du  val  d'Ante  que  se  trouve  la  Fontaine 
dAvlelle.  du  nom  de  la  jeune  fille  remarquée  par  le  duc  Robert  et  qui  devait  donner  le  jour  à 
G.uiilaume  La  ville  possède  un  beau  Jardin  publie.  Ses  principaux  monuments  sont  :  VÊglise  de 
la  Slc-Triv.  A  (xiii%  xv  ot  xvi«  s.);  VÊglise  St-Gervais  {xiv  au  xv  s.)  VÊglise  St-Laurent;  JV.-/).  de 
Guibrmj,  dans  le  faubourg  industriel  du  même  nom,  précédée  d'un  porche  et  renfermant  des 
parties  romanes  ;  V Hôtel  de  Ville  (xiir  s.),  devant  lequel  se  dresse  la  Statue  équestre  de  GitiUaume  le 
Cn)i(juérant  dont  le  piédestal  est  orné  en  outre  de  6  statues  de  chevaliers,  VHôteUDieUj  de  1764 
renfermant  une  chapelle  du  xiir  s.,  VHûpital  général  (xvir  s.),  quelques  vestiges  de  VAlfbaye  de 
Sl-Jean,  fondée  au  xii*  s.,  la  Porte  des  Cordeliers  (xiii*  s.),  deux  autres  portes  du  xiv*  s.,  un  cer- 
tain nombre  de  vieilles  Maisons  des  x>^  et  xvi*  s.  méritent  de  retenir  l'attention  du  touriste  ainsi 
que  les  Châteaux  de  la  Frcsnaye  (xvir  s.)  et  de  Longpré  (xvi*  et  xviii*  s.).  .La  Bibliothèque  el  le 
Musée,  où  Ton  remarque  des  monnaies  et  des  vieux  casques  gaulois,  sont  installés  à  l'Hôtel  de 
Ville.  La  foire  aux  chevaux  qui  a  lieu  le  15  août  à  Guibray  et  dure  quinze  jours,  est  fort  célèbre. 

Lisieuz,  aujourd'hui  cité  industrielle,  est  une  ancienne  ville  fortifiée  dont  il  reste  quelques 


FALAISE.  -  Tour  Tûlbot. 


Kéyâiii  >cuidcin  .'rèrei. 


FALAISF.  —  Le  ChaU'.ni,  Vue  pii>*i'  du  mont  Mirai. 


FALAISE.  —  liglisc  de  la  Tiinilé  el  Statue  ilc  Guillaiiim'  le  CniMiuéiaru. 


CALVADOS 


571 


tours  enclavées  dans  des  propriétés  parliculièros.  On  y  trouve  des  rues  presque  entières  ayant 
subi  peu  de  changements  depuis  les  xv  et  xvr  s.  Son  ancienne  cathédrale,  VÊglise  Si-Pierre 
(xii%  xiii'  et  XVI*  s.)  passe  pour  la  première  église  gothique  bAtie  en  Normandie.  L'Église  St- 
Jacques  (xv*  s.)  possède  une  jolie  balustrade  extérieure;  elle  a  des  voûtes  à  pendentifs  et  des 
verrières  restaurées  du  xvr  s.,  des  stalles  des  xvr  et  xvii"  s.  provenant  de  Tabbayedu  Val  Richer 
et  un  curieux  panneau  de  bois  peint,  refait  en  1681,  retouché  et  restauré.  L'Église  St-Désir 
(xviir  s.)  faisait  partie  de  l'abbaye  de  Bénédictines  du  même  nom  fondée  en  1050;  son  trésor 
renferme  quelques  objets  intéressants.  Dans  l'ancien  Palais  épiscopal,  vaste  construction  des 
xvu*  et  xviii*  s.,  on  a  installé  :  le  Tribunal  renfermant  une  salle  bien  décorée  et  meublée,  dite 
Salle  dorée,  le  Musée  qui  contient  des  toiles,  des  gravures,  des  moulages  de   sculpture  et  un 


MOU  EN.  —  FcnCtres  de  l'église. 


sarcophage  du  v*  s.  La  Bibliothèque  qui  compte  12000  volumes  et  la  Prison.  Du  Jardin  public, 
en  bordure  de  la  façade  du  Musée,  la  vue  s'étend  au  loin  sur  les  environs.  L'Hôtel  de  Ville  date 
de  1713.  Une  bibliothèque  importante  et  une  galerie  de  portraits  d'évôques  ornent  le  Séminaire. 
A  signaler  encore  :  le  Musée  industriel,  tout  spécial,  le  Pont-Morlain  (lo41),  une  Fontaine  (1785) 
dans  la  rue  du  Bouteiller;  les  Manoirs  de  V Image,  Chopin,  des  Douze  Livres,  Fonneville,  les  Hôtels 
de  GrieUf  Le  Valois,  les  maisons  dites  de  la  Salamandre,  de  la  Fleur-de-Lys,  celles  des  rues  Sl- 
Jacques,  au  Char,  de  la  Paix,  aux  Fèvres,  du  Marché-aux-Chevaux,  de  la  Grande-Rue,  etc.  Rap- 
pelons que  L.-P.  du  Bois,  l'auteur  du  septième  couplet  de  la  Marseillaise,  est  né  en  1775  au  n**  7 
de  la  rue  des  Boucheries. 

Pont-1'Évêque,  au  confluent  de  la  Touques,  de  la  Galonné  et  de  l'Hyvie,  se  compose  d'une 
longue  rue  sur  laquelle  s'ouvrent  des  cours  et  dos  courettes.  On  y  voit  encore  quelques  vieilles 
maisons  intéressantes.  La  Sous-Préfecture  C!^t  installée  dans  l'ancien  Hôtel  de  Mlle  de  Monlpen- 


FALAISE.  —  Église  de  la  Trinité,  passage  sous  le  chœur. 


C  A  L  V  A  DOS 


573 


sîer  (w'ir  s.),  pivcédé  d'un  porroii  à  double  rampe  el  flancpu*  <lo  pavillons  d'angle  ;  ses  deux 
façaties  sont  ornées  de  niasrarons.  Dans  VL'tjlhr  (xv  el  xvr  s.)  on  remarque  des  chapiteaux  et 
quelques  verrières  de  la  lîenaissanre.  Ponl-rKv(>que  a  des  marchés  importants. 

Honfleur  est  hAli  en  amphilhé.Ure  à  l'embouchure  de  la  Seiro  el  sur  sa  rive  p.  en  face  du 
Havre.  La  C.iMe  «le  (irAce  (pii  porle  la  chapelle  N.-D.  de  (IrAce.  protège  la  vieille  cité  contre  les 
vents  de  l'O.  Abritée  également  contre  ceux  de  l'E.,  sa  situation  lui  i)ermel  de  cultiver  les  pri- 
meurs «lont  elle  écoule  une  partie  en  Angleterre.  Son  commerce  est  considérable  surtout  en 
bois  du  Noni  que  <le  nombreuses  scieries  mécani(|ues  débitent  en  grande  quantité.  Au  point  de 
vue  pittoresque,  c'est  une  ville  fort  intéressante:  son  port,  ses  rues,  ses  monuments,  ses  maisons 
ont  été  popularisés  de  toutes  façons.  La  vieille  lùjlise  St-E'tienne  restaurée  a  été  transformée  en 
Musé^e  (WM)).  Des  plaques  de  marbre  y  portent  gravés  les  hauts  faits  des  navigateurs  honfleurais 
à  Terre-Neuve,  au  Canada,  au  Brésil.  On  y  voit  encore  des  bustes,  des  sceaux,  des  fragments  de 


MOUEN.  —  l^glise.  Parlif  Mipéricure  de  la  porte. 


sculpture,  des  tapisseries,  des  gravures,  etc.  Si-Léonard  (xviii-  s.)  a  un  charmant  portail  du 
xvr  s.  et  se  termine  par  une  tour  octogonale  du  xviir  s.;  on  y  remarque  un  beau  lutrin  en 
cuivre  jaune  de  171)1.  XJÈQlise  Sle-Calherine,  cpi'une  rue  sépare  de  sa  tour,  est  formée  de  deux 
nefs  en  bois  accomiiagnées  chacune  d'un  bas-côté:  elle  possède  (juelques  bonnes  toiles  et  une 
tribune  d'orgue  du  xvi"  s.  VUôiel  de  Ville  abrite  la  UUdinthènue  et  le  Musée  qui  contient  des 
tableaux,  «les  dentelles,  des  photographies,  etc.  La  porte  de  Caen  se  trouve  cncla>ée  dans  c.î 
qui  reste  d'un  vieux  château  du  xvr  s.  nommé  Ueutenanre.  l.llnpital  renferme  une  chapelle  du 
XIV  s.  Outre  le  .sVytKiré  CarnoU  les  vieilles  Maisons  «lu  quai  Sle-Catherine,  celle  de  la  rue  Gam- 
belta  (n»  IT)).  On  visitera  avec  plaisir  les  collines  couvertes  de  verdure  cjui  l'envirounent  et  d'où 
l'on  jouit  de  vues  superbes  dans  toutes  les  directions  :  extrémité  de  l'avenue  de  la  République, 
longue  «le  T)  kilom..  Calvaire.  Mont  .loli.  etc. 

Vire  est  une  vieille  ville  toute  bâtie  eu  granit,  «l'aspect  sombre,  aux  rnos  étroites  en  bordure 
desquelles  on  rencontre  de  vieilles  maisons  des  xv  et  wr  s.  en  bois,  à  porche,  etc.  La  jolie 
rivière  de  la  Vire  la  contourne  au  S.-L..  au  S.  el  à  l'O.  La  «-olline  rocheuse  sur  laquelle  elle 


CAIA'ADOS 


575 


reposé,  porte  h  son  sommet  les  ruines  d'une  forleresso  reconstruite  au  xii»  s.  par  le  roi  d'Angle- 
terre Henri  i",  entourée  d*une  belle  promenade  ombragée  surplombant  à  pic  la  rive  d.  de  la 
rivière  qu'Olivier  Basselin,  le  poète  menuisier,  a  rendue  célèbre.  De  ses  forlifications  d'autrefois 
il  reste  la  Tour  de  C Horloge  (xiii*  s.)  sous  la  porte  de  laquelle  passe  une  des  rues  principales  et 
deux  autres  Tours  dont  une  ronde,  à  créneaux.  L* Hôtel  de  Ville  (1754)  renferme  la  Bibliothèque, 
riche  de  20500  volumes  et  de  plus  de  700  manuscrits  concernant  la  région  et  le  Musée  renfer- 
mant des  tableaux,  des  objets  d*art,  des  anliquilés,  des  monnaies  et  des  collections  d*hi8toire 
naturelle.  A  côté  se  trouve  le  Théâtre;  derrière,  le  Jardin  public  où  Ton  voit  une  belle  statue  du 
maréchal  de  Matignon.  VÊglise  N.-D.  (xiir  au  xvr  s.)  outre  une  porte  dite  de  la  Poissonnerie, 
possède  un  beau  buffet  d'orgue.  V Église  St-Thomas  n'a  rien  de  reman^uable ;  quant  à  Téglise 
moderne  de  Ste-Anne,  on  ne  peut  y  signaler  qu'une  Vierge  en  faïence  italienne  de  1675  et  une 
statuette  de  Ste  Anne  du  xiv*  s.  La  petite  Chapelle  du  Collage  (xvii*  s.)  possède  quelques  toiles 
anciennes.  VHospice  St-Louis  date  de  1675  et  V Hôtel-Dieu  est  du  xvii*  s.  Vire  a  élevé  une  Statue  bvl 
botaniste  Castet  (1758-1852),  un  Buste  en  marbre  blanc  couronnant  une  fontaine  en  face  le  Palais 
de  Justice  au  poète  Chénedolléy  un  autre  Buste  à  Mené  Lenormand  (1796-1871)  et  un  Monument  com- 
fnémoralif  du  centenaire  de  1789  (colonne  avec  buste  de  la  République).  Outre  la  curieuse  rue  des 
Teinlureries  et  ses  Maisons  anciennes,  Vire  a  des  environs  charmants.  La  Virène  y  coule  dans  un 
vallon  industriel  entre  des  gorges  profondément  encaissées  et  pleines  de  charme  connues 
sous  le  nom  de  Vaux-de-Vire. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Asniôres Eglise  (xir  et  xnv  s.). 

Audrtcu Egiii»e  (xii*  ou  ziv*  s.). 

Baveux Cathédrale  N.-D.  (xiii*  s.)- 

—        Chapelle  du  Séminaire  (xui*  s.). 

Bény-sur-Mer  .  .  .    Clocher  de  l'église  (xn«  s.). 
Berniêres-sur-Mer .     Eglise  (xir  et  xiir  s.). 
Bricqueville.    .  .   .     Eglise  (x\*  s.). 

Caeii Eglise  de  la  Ste-Trinilé  (Abbnye 

aux  Dames  (xii*  s.). 

— Eglise  St-Etienne  (Abbaye   aux 

Hommes)  (xii-  et  xiii'  s.). 

—      Eglise     St-Sauveur     (N.-D.     de 

Froide-Rue)  (xiv  s.). 

—      Eglise  St-GIlles  (xii*  et  xV  s.). 

—      EgliseSt-Jean  (xiv'ct  XV»  s.). 

—      Eglise  Sl-Picrre  (xiv  au  xvi'  s.). 

—      Eglise  St-Nicolas  (afTecté  au  ser- 

vice de  la  guerre)  (xii*  s.). 

—      Clocher  de  l'église  de  Vaucelles 

(xii*  s.). 
Ancien  séminaire  (lycée)  (xviir  s.) 

—      Hôtel  clEscoville  (Bourse  et  Tri- 

bunal de  Commerce  (xvi*  s.). 
--      Maison  des  Gens  d'armes  (XV  s.)- 

—      Hôtel  des  Monnaies  (xvi*  s.). 

—      Hôtel  de  Mondrainville  (xvi*  s.). 

—      Chûleau  (affecté  au  service  de  la 

guerre)  (xn*  et  xv  s.). 
Campignv Tour  de  Jéglise  et  tombeaux  dans 

la  chapelle  S.  (xir,  xiii*  et  xV  s.) 

Cinlheaux Eglise  (xii*  s.). 

Collevillf -sur-Mer .     Eglise  (xii*  s.). 
Colombiers-s.-Senl- 

les Menhir. 

—  Tour  de  l'Eglise  (xn«  s.). 

Condé-sur  If*.  .   .   .    Menhir  dit  Pierre  Cornue. 

Creully Eglise  (xii*  s.). 

DIves. Eglise  (xiV  et  XV  s.). 

Douvres Clocher  de  l'Eglise  (xii*  et  XIII' s.). 

Etrehnm Eglise  (xiii*  s.). 

Falaise Eglise    St-Gervnis    (xii%   xiii'  cl 

XV  s.). 

—        Egli-iC  de  la  Trinité  (xiii',  xv»  et 

xvr  s.). 


Falaise Château  (xir  et  xv«  s.). 

Fontaine-Henry  .  .  Chœur  de  l'Eglise  (xi*  et  xui*  s.). 

Forraigny Eglise  (xir  et  xiv  s.). 

Fresne-Camilly  (Le)  Eglise  (xii*  et  xiii»  s.). 

Honneur Eglise  Slc-Catherlne  (xV  B.). 

turques Dolmen  Pierre  d'Yallan. 

Langrune      ....  Eglise  (xiii*  s.). 

Lisieux Eglise  St-Pierre  (xii*  an  xvi*  s.). 

—        Maison,  rue  aux  Fèvres  (xv*  s.). 

Louvières Eglise  (xif  et  xiii'  s.).  , 

Luc  sur-Mer ....  Clocher  de  l'Eglise  (xiif  s.). 

Muizières Eglise  (xiii*  s.). 

Martigny Eglise  (xiii*  s.). 

Mouen Eglise  (xii*  s.). 

Norrey Eglise  (xiif  s.). 

Ouislreham  ....  Eglise  (xii*  s.). 
Ouville-la-Bien- 

Tournée Eglise  (xir  et  xiii'  s.). 

Rouvres Eglise  (xiii*  et  xiv  s.). 

Rucqueville  ....  Eglise  (xiir  s.). 

Ryes Eglise  (xiii*  s.). 

Sl-Conlest Eglise  (xir  et  xiir  s.). 

St-Gabriel Ruines  du    Prieuré   (xr,  xii*   et 

XV  s.). 
St  -  Loup  -  hors  -  Ba  - 

yeux Eglise  (xir  s.). 

St-Pierre-s.-Dives  .  Eglise  (xir  et  xvr  s.). 
Halles  (xiir  s.). 

Sl-Sover Eglise  (xiir  s.). 

Socqueville-en-Bes- 

sin Eglise  (xir  s.). 

Sf»uniont-Sl-<Juen- 

tin Eglise  (xir  au  xiv  s.). 

Tluion Eglise  (xir  s.). 

Touques Eglise     Sl-Piene     (xr,     xii"    et 

xvir  s.). 

Tour Eglise  (xiV  s.). 

Vei-sur-Mer  .   .   .   .  Tour  de  l'Eglise  (xr  s.). 

Vienne Clodicr  de  lEgiise  et  nef  (xr  s.). 

Vieux -Pont -en - 

Auge Eglise  (x*  et  xir  s.). 

Vire Htrlise  N.-D.  (xiir  et  xvr  s.). 

— ■  Porte  (!»•  I  Ilorlogr  (xiir  s.). 


o 

l 


Manche 


Nom  —  Situation 

EST  à  la  région  N.-O.  de  la  France  qu'appartient  la  Manche,  Tun 
de  nos  24  départements  maritimes.  11  tire  son  nom  de  la  mer  <iui 
en  baigne  les  côtes.  Dans  ses  lignes  générales,  il  affecte  la  forme 
d'un  parallélogramme  trois  fois  plus  long  que  large.  La  partie 
septentrionale  qui  en  forme  à  peu  près  le  tiers  en  surface  est 
une  véritable  presqu'île.  11  a  150  kilom.  de  longueur  du  cap  de  la 
Hague  à  la  pointe  S.  de  l'arrondissement  d'Avranches.  Sa  largeur 
varie  de  50  à  5a  kilom.  environ.  Ses  limites  naturelles  sont  impor- 
tantes. A  partir  de  la  baie  du  Mont-St-Michel,  la  Manche  le  contourne  de  1*0.  à  TE.  en 
passant  par  le  N.  jusqu'à  l'embouchure  de  la  Vire.  VElle,  la  Dramme,  la  Sienne 
et  ÏÊyrenne  ont  quelques  kilom.  de  leur  cours  qui  raccompagnent  à  l'E.  11  en  est  de 
même  au  S.  pour  le  Colmont  et  le  Tronçon.  Enfin  le  Couesnon  au  S.-O.,  qui  sépare  la 
Normandie  de  la  Bretagne,  lui  sert  également  de  limite  sur  un  parcours  de  20  kilom. 
Le  chef-lieu,  Saint-Lô,  en  occupe  à  peu  près  le  centre.  Sous  le  rapport  de  l'étendue,  il 
occupe  le  trente-deuxième  rang.  Les  départements  qui  le  bornent  sont  à  l'E.  le  Calva- 
dos, au  S.-E.  l'Orne,  au  S.  la  Mayenne,  au  S.-O.  rille-et-Vlla!ne. 

Il  a  été  formé  en  1790  de  difTérentes  parties  de  la  Normandie  (Cotentin^  Avranchin) 
et  de  faibles  parties  de  VHoulme  et  du  Bocage. 


Histoire 

Tout  le  N.-O.  de  la  presqu'île  du  Cotentin  était  autrefois  peuplé  de  dolmens.  Le 
menhir  du  Champ  Dolent,  près  de  Dol,  a  dû  être  apporté  du  Mont-Dol.  Le  Mont-St-Michel 
eut  son  collège  de  druidesses  qui  distribuaient  aux  fidèles  des  amulettes  possédant  des 
propriétés  merveilleuses.  En  Normandie,  on  a  raconté  et  l'on  raconte  encore  bien  des 
légendes  sur  les  pierres  Tourneresses  qui  tournent  sur  elles-mêmes  à  minuit  dans  la  nuit 
de  Noël.  Ces  vénérables  monuments  entourés  du  respect  des  habitants,  n'ont  pas  encore 
livré  le  secret  de  leur  élévation.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  premiers  peuples  dont  l'histoire 
fasse  mention  dans  la  région,  sont  les  Unelli  avec  leur  ville  Coriallo  à  la  pointe  N.-O. 
{Crocialum,  Carentan).  Les  Esuvii  habitaient  sur  les  confins  de  l'Orne  et  du  Calvados;  au 
S.  étaient  les  Ambivarites.  Pendant  la  5"  campagne  des  Gaules,  Titurius  Sabinus  les 
soumit  après  les  avoir  vaincus.  Ce  pays  fit  partie  de  la  seconde  Lyonnaise.  Coutances 
iCosedia)  était  une  cité  prospère  sous  la  domination  romaine;  sa  situation  lui  valut 
d'être  fortifiée.  Le  christianisme  fut  prêche  au  v"  s.  Les  noms  de  ses  premiers  évèques  : 
saint  Lô,  saint  Pair,  saint  Aubert,  sont  encore  célèbres  aujourd'hui.  Les  Normands  rava- 
gèrent le  Cotentin  et  TAvranchin  dès  809,  puis  convertis  au  christianisme,  les  mirent  en 
valeur.  La  féodalité  y  compta  des  seigneurs  puissants  qui  accompagnèrent  Guillaume  le 
Bâtard  h  la  conquête  de  l'Angleterre.  Les  luttes  entre  les  ducs  de  Bretagne  et  de  Nor- 
mandie firent  beaucoup  de  mal  au  pays  ainsi  que  les  luttes  des  ducs  de  Normandie  et 
des  rois  de  France.  Le  divorce  d'Éléonore  d'Aquitaine  le  fit  passer  aux  mains  de  son 
nouvel  époux.  Henri  II  fut  heureusement  retenu  en  Angleterre  par  la  lutte  religieuse 


37 


MA>CHE.   I. 


5:c 


MANCHE 


qu'il  y  avait  suscitée.  C'est  à  Avran- 
ches  en  1172  qu'il  se  repentit  publique- 
ment d'avoir  causé  le  meurtre  de  Tho- 
mas Becket.  archevêque  de  Cantorbéry. 
A  la  mort  de  Richard  Cœur  de  Lion,  la 
puissance  anglaise  déclina  sur  le  conti- 
nent :  l'habileté  et  Ténergie  de  Philippe- 
Auguste  ramenèrent  la  Normandie  à  la 
France,  Le  Mont-St-Michel  isolé  et  resté 
fidèle  au  suzerain  anglais,  dut  être  em- 
porté d'assaut;  la  ville  fut  presque 
entièrement  détruite.  Au  début  de  la 
guerre  de  Cent  Ans,  Geoffroy  d'Har- 
court,  seigneur  normand,  pour  échapper 
à  la  colère  de  Philippe  de  Valois,  se 
retira  à  la  cour  d'Henri  111,  décida  ce 
prince  à  descendre  en  Normandie  et  le 
guida  dans  la  région  où  lui-même  avait 
ses  terres.  Débarqués  en  1540  à  la  Hou- 
gue,  les  Anglais  firent  un  grand  butin 
à  St-Lô  et  dans  les  environs.  Phili[»pe 
lui  pardonna  sa  défection  dès  qu'il  eut 
fait  amende  honorable.  Il  rentra  donc 
en  possession  de  ses  I erres  et  rebâtit 
son  château  de  St-Sauveur.  Retournant 
à  la  cause  anglaise  avec  des  partisans, 
il  combattit  contre  le  roi  Jean  le  Bon. 
Le  duc  de  Normandie,  à  la  tète  de  ti-ou- 
pes  levées  à  la  hâte,  s'avança  jusqu'à 
Barfleur.  Geoffroy  s'élan^*a  contre  Je 
gros  de  l'armée  que  commandait  Robert 
de  Clermonl.  Une  bataille  eut  lieu  dans 
les  marais  de  Brévands  entre  Isigny  et 
Carentan,au  passage  des  Veys.  Geoffroy 
y  périt  bravement  (lôôtîK  Ses  Inens  allè- 
rent au  roi  Edouard  111  qui  se  vit  con- 
firmé dans  leur  possession  par  le  désas- 
treux traité  de  Brétigny.  Jean  Chandos 
les  reçut  en  cadeau.  Après  sa  victoire 
de  Cocherel,  lUiguescIin  s'avança  \ers 
leCotenlin  et  reprit  aux  bandes  navar- 
raises  les  places  entre  Carenlan  et 
Valognes.  Ce  ne  fut  qu'en  1575  que  le 
château  de  SI  Sauveur  fut  repris  aux 
Anglais.  Après  la  prise  de  Caen  en  I  il 7, 
Henri  V  se  trouva  de  nouveau  mailr-e 
de  la  Normandie  à  Texcrplion  toutefois 
du  Mont-St-Michel  que  défendit  Robert 
Jolivet  contre  les  Anglais    retranchés 


SAINT-LO  —  L'yli>c  Noire  Dame.  Chaire  extérieure. 


SAINT-LO.  —  l^glisc  .Nolrc-Dyinc.  Façade  O. 


580  MANCHK 

à  Tombelaine.  De  1425  à  U34,  ils  bloquent  la  ville  et  font  une  dernière  tentative  cette 
même  année;  mais  ils  sont  forcés  de  lever  le  siège  en  abandonnant  une  partie  de  leur 
artillerie.  En  1449,  le  connétable  A.  de  Richemont  et  le  duc  de  Bretagne  recommen- 
cèrent à  opérer  contre  les  Anglais.  Arrivés  devant  Coutances,  ils  allaient  en  tenter 
Tassant  quand  la  ville  ouvrit  ses  portes  aux  Français.  St-Lô  fit  de  même;  les  auti*es 
forteresses  furent  reprises.  L'année  suivante  les  Anglais  reprirent  Toffensive  ;  ils  débar- 
quèrent des  troupes  à  Cherbourg,  s'emparèrent  de  Valognes  et  saccagèrent  toute  la 
région  environnante.  Leur  chef,  Thomas  Kiriel,  voulut  poursuivre  ses  succès,  mais  les 
forces  unies  du  comte  de  Clermont  et  du  connétable  de  Richemont  triomphèrent  à 
Formigny  de  Tarmée  anglaise  qui  dut  se  retirer.  Cherbourg  assiégé  capitula  le  12  août  1450. 
Coutances,  qui  avait  pris  parti  pour  Charles  de  France,  sous  la  ligue  du  Bien  Public,  fut 
victime  de  la  colère  de  Louis  XI  qui  en  fit  raser  les  fortifications  en  1465.  Les  guerres 
de  religion  furent  accompagnées  d'atrocités  de  toutes  sortes.  Les  principales  places  de 
la  région  furent  tour  à  tour  prises  et  reprises  par  chacun  des  deux  partis.  Montgommery 
était  à  la  tête  des  protestants,  le  maréchal  de  Matignon  commandait  les  catholiques.  Les 
épisodes  les  plus  saillants  de  la  lutte  furent  le  siège  de  Domfront  en  1574  où  Montgom- 
mery fut  pris  puis  envoyé  à  Paris  où  Catherine  de  Médicis  le  fit  décapiter  et  celui  de 
St-Lô  où  le  gendre  de  Montgommery,  le  capitaine  Bricqueville  de  Colombières,  se  fil 
tuer  bravement  sur  les  remparts  où  les  vainqueurs  égorgèrent  plus  de  500  personnes. 
La  conversion  d'Henri  IV  ramena  la  paix  qui  ne  fut  plus  troublée  un  instant  que  par  la 
révolte  des  paysans  soulevés  contre  l'impôt  trop  lourd  de  la  gabelle  (1659,  Révolte  des 
Va-nu-pieds).  Louis  XIV  voulant  rétablir  Jacques  II  sur  le  trône  d'Angleterre,  avait  réuni 
des  troupes  dans  le  Cotentin  pour  de  là  les  faire  débarquer  de  l'autre  côté  de  la  Manche. 
A  cette  occasion,  Tourville  eut  à  soutenir  devant  laHouguc  avec  ses  quarante  vaisseaux 
tout  l'elTort  de  la  flotte  anglo-hollandaise  forte  de  80  bâtiments.  Une  partie  de  ses  bateaux 
put  s'échapper  par  le  Passage  de  la  Déroute,  les  autres,  bloqués  à  la  Hougue,  furent 
échoués  volontairement  (29  miai  1692)  et  brûlés  le  lendemain  par  l'ennemi.  On  songea 
alors  à  fortifier  la  côte  pour  la  mettre  à  l'abri  d'un  coup  de  main  de  l'ennemi  hért'di- 
taire.  Ce  ne  fut  cependant  que  sous  le  règne  de  Louis  XVI  que  fut  commencée  la  Digne 
de  Cherbourg.  La  Révolution  ne  fit  dans  cette  région  qu'un  petit  nombre  de  viclimes. 
Les  Vendéens  firent  en  l'an  VIII  une  tentative  inutile  contre  Granville.  Napoléon  1" 
s'occupa  beaucoup  de  Cherbourg  qu'il  voulait  rendre  très  puissant  vis-à-vis  de  l'Angle- 
terre; sous  son  règne  une  vive  impulsion  fut  donnée  aux  travaux  de  la  Digue  qui  ne  fui 
achevée  que  sous  Napoléon  III.  Depuis,  les  défenses  du  port  ont  encore  été  améliorées 
et  augmentées. 

Géolo^rie  —  Topographie 

En  partant  de  l'embouchure  de  la  Sienne  sur  la  côte  O.  au  S.  de  Coutances  et  en 
gagnant  la  rive  g.  de  la  Vire  un  peu  au-dessous  de  St-Lô  pour  la  descendre  jusqu*aux 
grèves  des  Veys,  on  suit  la  ligne  de  démarcation  des  deux  régions  distinctes  qui  se 
partagent  la  Manche  au  point  de  vue  géologique.  Au  S.  de  cette  ligne,  la  partie  méri- 
dionale orientée  de  N.-E.  à  S  -E.  forme  une  zone  occupée  par  des  schistes  cambriens^  striée 
de  bandes  siliinennes  avec  des  massifs  de  granit  et  de  syénite.  Une  de  ces  bandes  va  de 
Montmartin-sur-Mer  à  Cerisy-la-Salle;  une  autre  commence  un  peu  au  delà  de  Granville, 
se  dirigeant  vers  le  Calvados,  passe  entre  Gavray  et  Percy  d'une  part  et  de  l'autre  entre 
Villedieu  et  Bény-Bocage.  Le  granit  se  montre  presque  en  droite  ligne  d'Avranches  vers 
Mortain;  au-dessus  on  le  voit  apparaître  à  nouveau,  de  la  rive  g.  du  Tard  à  g.  vers  Vire 
à  d.;  enfin  une  troisième  bande  de  granit  va  de  l'E.  de  Coutances  vers  St-Lô,  célèbre  par 
ses  phyllades,  d'une  part,  et  d'autre  part  vers  Carentan.  C'est  dans  cette  partie  méridlo- 


582  MANCHE 

nale  que  se  trouve  le  point  culminant,  368  m.  à  la  limite  de  la  Manche,  de  TOrne  et  du 
Calvados,  près  des  sources  de  l'Égrcnne  et  de  la  Vire,  au  Signal  de  St-Marlin-de-Chau- 
lieu.  La  colline  de  Morlain  est  à  517  m.  On  relève  503  m.  à  Tessy-sur-Vire,  276  m.  à 
Percy,  104  m.  seulement  à  la  colline  d'Avranches. 

La  partie  septentrionale  a  une  zone  de  terrain  permien  suivie  par  les  alluvions  quater- 
naires de  Carentan,  de  Gorges  à  d.  et  à  g.  par  des  terrains  pliocènes  se  reliant  aux  landes 
de  Lessay  au-dessus  de  la  dépression  de  Carentan.  Le  lias  se  montre  entre  la  côte  E.  et 
la  voie  ferrée  de  Paris  à  Cherbourg  jusqu'au  S.  de  Valognes;  le  pliocène  apparaît  dans 
la  partie  médiane,  puis  le  silurien  jusqu'à  la  côte  O.  Une  nouvelle  zone  permienne 
apparaît  autour  de  Valognes  continuée  au  N.  par  les  schistes  cambriens  formant  une 
bande  de  peu  de  largeur  qu'enserrent  à  leur  tour  des  zones  silurienties  se  terminant 
d  une  part  au  massif  de  Barfleur  à  l'E.  et  de  l'autre  à  celui  de  la  Hague  à  l'O. 

Les  collines  des  environs  de  Cherbourg  s  élèvent  entre  150  et  179  m.;  leur  pente  est 
dans  la  direction  N.  à  S.  Le  point  le  plus  bas  du  département  est  la  Manche. 

Hydrographie 

A  l'exception  de  l'Égrenne  et  du  Colmonl  servant  de  limite  à  la  Manche  à  la  pointe 
S.-E.  du  département  et  gagnant  l'Océan  Atlantique  par  la  Mayenne,  toutes  les  eaux 
vont  à  la  Manche  par  de  petits  fleuves  côtiers  que  nous  mentionnerons  en  allant  de  TE. 
à  rO.  en  passant  par  le  N.  La  FiVe,  qui  naît  au  N.-E.  de  Sourdeval  à  la  lisière  des  deux 
départements  de  la  Manche  et  du  Calvados  traverse  la  pointe  S.-O.  du  Calvados  et 
pénètre  dans  la  Manche  au  S.  de  Tessy  qu'elle  arrose,  coule  au  pied  de  St-Lô  qu'elle 
baigne,  et  gagne  la  mer  en  servant  de  limite  commune  dans  la  dernière  partie  de  son 
cours  aux  départements  du  Calvados  et  de  la  Manche.  Son  cours  est  de  46  kiloni. 
dans  la  Manche.  Dans  la  Vire  tombent  (rive  d.)  la  Sacre,  (rive  g.)  la  Joigne  qui  baigne 
Canisy,  (rive  d.)  le  Torleron  et  la  Dolêe  qui  la  rejoignent  h  St-Lô,  (rive  d.)  enfin  VEiie, 

La  Tante  a  sa  source  au  S.-E.  de  St-Sauveur-Lendelin  qu'elle  arrose,  laisse  Périers 
sur  sa  g.,  traverse  la  plaine  basse  et  marécageuse  de  Carentan  et  tombe  dans  la 
Manche  au  banc  du  Grand  Vey.  Son  cours  est  de  55  kilom.  Elle  reçoit  :  (rive  d.)  le  Lozoa 
venant  presque  de  Marigny,  la  TerretlCy  (rive  g.)  VOxa^c,  qui  naît  au  S.  de  Cherbourg-, 
passe  à  Sottevast,  se  grossit  (rive  g.)  de  la  Gloire,  (rive  d.)  de  la  Sexje  où  tombe  le  ruis- 
seau de  Bricqucbcc,  de  la  Sandre,  passe  à  St-Sauveur-le-Vicomte,  se  gonfle  (rive  g.)  du 
Merderet  et  (rive  d.)  de  la  Sève,  traverse  les  marais  situés  au  N.-O.  de  Carentan  avant  de 
tomber  dans  la  Taule  en  aval  de  cette  ville  après  un  parcours  de  69  kilom. 

La  Sinope  qui  a  son  embouchure  à  Quinéville  ;  la  Saire,  qui  coule  à  peu  près  parallèle- 
ment aux  contours  de  la  pointe  N.-E.  et  se  jette  dans  la  Manche  au-dessus  de  St-Vaasl- 
la-IIougue  ;  la  Divelte  grossie  du  Trottebec  qui  tombe  dans  le  port  de  Cherbourç 

Sur  la  côte  O,  débouchent  :  la  Claire  Fontaine  dans  l'anse  de  Vauville;  la  Diélette  qui 
tombe  dans  le  port  du  même  nom;  la  Gerfleur  qui  se  perd  dans  le  havre  de  .Carteret;  la 
Grise  qui  tombe  dans  celui  de  Portbail;  VAy  qui  passe  à  Lessay  et  se  perd  sur  les  grèveî> 
du  havre  de  St-Gennain  ;  la  Sienne  qui  naît  dans  le  Calvados,  arrose  Villedieu,  Gavray, 
reçoit  (rive  g.)  VAiron,  (rive  d.)  la  Vanne  et  la  Soulle  qui  passe  au  pied  de  Cerisy-la -Salle 
et  de  Coutanccs;  le  Boscq,  qui  tombe  dans  le  port  de  Granville;  la  Saigne  qui  a  son 
embouchure  à  St-Pair;  le  Tard,  qui  arrose  la  Haye-Pesnel,  traverse  la  Mare  de  Bi..iiUon 
et  tombe  entre  St-Pair  et  Jullouvillc  dans  la  Manche;  la  Sée  qui  a  sa  source  au  S.  de 
Sourdeval,  passe  près  de  Brécey  et  tombe  dans  la  baie  du  Mont-St-Michel  après  avoir 
contourné  1«  pied  de  la  colline  au  N.  d'Avranches;  la  Sclune  qui  naît  au  S.  de  Barentoo, 
s'augmente  de  la  Cancc  où  tombe  le  Canson,  formant  tous  deux  de  jolies  cascades  à  Mor- 


COLTANCKS.  -  Cathédrale. 


MANCHE  587 

tain,  arrose  St-Hilaire-du-Harcouet  près  (iuquoi  elle  se  grossit  (rive  g.)  de  VAiron,  passe 
non  loin  de  Ducey,  se  gonfle  du  Beuvron  qui  baigne  St-Jaines,  reçoit  (rive  d.)  VOir  et 
tombe  dans  la  baie  du  Mont-St-Michel  au  delà  de  Pontaubault;  le  Couesnon  enfin,  qui 
vient  de  la  Mayenne,  se  grossit  (rive  d.)  du  Tronçon  et  de  la  Dierge,  passe  à  Pontorson 
et  débouche  dans  la  baie  du  Mont-St-Michel  près  de  la  digue  conduisant  au  Mont. 

LITTORAIj.  II  commence  à  la  baie  des  Vcys,  largo  de  8  kilom.  et  commune  aux  deux  dépar- 
tements du  Calvados  et  de  la  Manche,  La  Vire  et  la  Taule  y  débouchent.  Cette  dernière  rivièro 
se  trouve  en  communication  avec  le  port  de  Garentan  qui  se  compose  d'un  bassin  à  flot  dit 
canal  du  Haut-Dick,  de  10  hectares  de  surface,  fermé  par  une  écluse  marine,  aboutissant  au 
chenal  maritime  et  où  viennent  se  jeter  l'Ouve  h  g.,  la  Taute  h  d.  L'autre  extrémité  du  Haut- 
Dick  communique  à  g.  avec  un  canal  de  dessèchement  des  marais  de  Carentan  et  à  d.  avec  le 
canal  de  jonction  à  la  Taute  de  près  de  600  m.  de  longueur.  La  Taute  communique  elle-même 
avec  la  Vire  au  moyen  du  canal  de  Vire  et  Taute.  Entre  la  Vire  et  la  Taute  se  trouvent  les 
polders  de  Brévands.  Au  delà  de  la  Taute,  Ste-BSarie-du-Mont,  perchée  sur  une  hauteur,  domine 
la  petite  plage  du  même  nom.  La  grève  s'incline  dans  la  direction  N.-O.  et  se  poursuit  en  droite 
ligne  pendant  20  kilom.  On  y  rencontre  RavenoviUe  avec  quelques  dunes  qui  raccompagnent; 
en  face  se  trouvent  les  Ues  St-Marcouf  dont  la  plus  grande  a  été  fortifiée  par  Napoléon  l";  puis 
viennent  les  plages  des  Goujins,  de  GluinéTilIe,  bâti  en  amphithéâtre  au  bord  de  la  Sinope  qui  y 
forme  un  petit  havre  où  Ton  embarque  des  pierres,  de  Morsalines,  plage  où  Ton  trouve  des 
herbes  et  de  la  vase  et  à  partir  de  laquelle  la  côte  décrit  un  demi-cercle  à  Tintérieur  duquel 
sont  les  parcs  à  huîtres  de  St-Vaast.  Une  bande  de  terre  étroite  terminée  par  un  fort  rattache 
la  Hougue  à  St-Vaast;  sur  la  d.  de  cette  bande  s'allonge  une  petite  plage  de  sable.  St-Vaast  est 
doté  d'un  port  en  relations  avec  le  Havre  et  l'Angleterre  ;  il  possède  des  chantiers  où  Ton  con- 
slmit.des  sloops  de  pêche  et  des  cotres  de  plaisance.  En  face  le  port  se  trouve  l'île  fortifiée  de 
Tatihou  à  l'intérieur  de  laquelle  est  Installé  un  Laboratoire  de  zoologie  maritime  avec  viviers  et 
collections  des  coquillages  que  l'on  trouve  dans  la  Manche.  La  pointe  de  Saire  termine  une 
anse  au  fond  de  laquelle  tombe  la  Saire  dont  l'embouchure  est  dominée  par  la  montagne  de  la 
Pernelle,  du  sommet  de  laquelle  la  vue  s'étend  au  loin  sur  le  val  célèbre  par  ses  primeurs  et 
sur  la  côte  E.  du  Colentin.  Une  petite  plage  de  sable  existe  à  Jonville.  De  la  pointe  de  Saire 
jusqu'à  celle  de  Barfleur  la  côte  est  déchiquetée  et  toute  bordée  de  rochers  et  d'écueils.  On  y 
rencontre  le  petit  port  de  Landemer,  puis  celui  de  Barfleur,  dont  les  maisons  sont  construites 
en  granit,  au  delà  la  plage  de  Barlleur,  mi-sable,  mi-galets.  A  5  kilom.  se  dresse  à  71  m.  d'alti- 
tude le  phare  de  Gatteville.  A  partir  de  ce  point  la  côte  tourne  brusquement  à  l'O.  en  décrivant 
une  courbe  concave  depuis  la  pointe  de  Barfleur  jusqu'au  cap  de  la  Hague  distant  de  16  kilom. 
de  l'île  d'Aurigny.  Cherbourg  avec  sa  rade  occupe  le  milieu  de  cette  courbe.  Les  rochers,  les 
récifs  parsèment  cette  courbe  très  découpée.  Avant  Cherbourg,  on  rencontre  le  havre  de  Rou- 
barit,  l'anse  de  la  Mondrée  qui  se  termine  au  cap  Lévy,  le  cap  et  le  petit  port  de  relâche  du 
même  nom,  le  Béquet,  l'ile  Pelée  avec  son  fort  rattaché  par  une  digue  à  la  côte.  Cherbourg 
possède  une  rade  fermée,  un  port  de  marée  et  un  bassin  à  Ilot;  sa  rade  s'étend  du  S.  vers  le  N. 
relativement  au  chenal  d'entrée  du  port  de  commerce  dont  l'ouverture  est  à  3000  m.  de  la  digue 
qui  la  ferme  sur  une  longueur  de  5606  m.  en  laissant  à  l'E.  et  à  TO.  des  passes  de  largeurs 
inégales,  divisées,  celle  de  l'O.  par  le  rocher  qui  sert  de  base  au  fort  Chavagnac,  celle  de  l'E.  par 
rUe  Pelée  sur  laquelle  s'élève  le  fort  National.  La  surface  de  la  rade  est  de  près  de  600  hectares. 
Le  port  de  commerce  se  compose  d'un  chenal  d'entrée  d'une  largeur  de  50  m.  L'avant-port  a 
640  m.  de  surface,  600  m.  de  longueur  de  quais  d'accostage;  le  bassin  à  flot  d'une  profondeur 
de  5  m.  50  à  6  m.  en  mortes-eaux  et  de  7  m.  70  à  8  m.  35  en  vives-eaux,  d'une  largeur  de 
126  m.  70  entre  les  murs  des  quais,  couvre  515  ares  et  présente  une  longueur  de  880  m.  de  quais 
d'accostage.  Cherbourg  possède  une  forme  de  radoub  de  80  m.  de  longueur  et  de  14  m.  de 
largeur,  un  gril  de  carénage  de  50  m.  de  longueur,  des  cales  pour  la  construction  et  la  visite  des 
navires,  une  cale  de  carénage,  4  grues  à  vapeur  et  4  remorqueurs.  11  est  de  plus  relié  par  des 
voies  ferrées  à  la  gare  de  l'Ouest.  Le  port  militaire  comprend  3  bassins,  i  avant-port,  1  bassin  à 
flot  et  le  bassin  Napoléon  III  d'une  surface  totale  de  22  hectares  avec  une  profondeur  variant  de 
9  à  15  m.,  4  cales  de  construction,  7  formes  de  radoub,  1  appareil  pouvant  enlever  des  canons 


Négttir  Xeurdcia  frèret* 


(.:OUrANCL-S,  -  tgUse  SaJDl  P*errc. 


MANCHE  S89 

de  plus  de  75  tonnes.  Il  est  défendu  par  9  forts.  Au  delà  de  Querqueville  on  rencontre  les  jolies 
plages  d'Urville  et  de  Landemer,  toutes  de  sable  lin,  le  port  d'Omonville-la-Rogue,  Tanse 
SU-lCartin  avec  sa  plage,  le  cap  de  la  Hague  avec  ses  rochers  dentelés  entre  lesquels  s'abritent 
de  petites  criques  de  sable  lin.  A  partir  du  raz  Blanchart,  la  côte  se  dirige  vers  le  S.  puis  vers  le 
S.-E.  On  y  trouve  le  petit  port  de  Goury,  l'anse  et  la  baie  d'Ecalgrain,  dont  la  grève  est  cou- 
verte de  galets  colorés.  Au  delà  commencent  les  falaises  de  Jobourg,  d'une  hauteur  de  125  m., 
terminées  par  le  Nez  de  Jobourg  et  sous  lesquelles  sont  creusées  des  grottes  superbes.  L'anse 
du  Houguet  est  dominée  par  une  falaise  de  120  m.,  celle  de  Vau ville  est  bordée  de  dunes  de 
sable  blanc.  Diôlette  possède  une  petite  plage  de  bains  avec  un  port  de  refuge  h  l'embouchure  de 
la  rivière  du  même  nom.  Au  delà  commencent  les  falaises  granitiques  de  Flamanville  d'un  aspect 
grandiose  et  qui  recouvrent  de  curieuses  cavernes.  Leur  hauteur  varie  de  70  à  100  m.  elles  s'éten- 
dent sur  une  longueur  de  près  de  20  kilom.  De  la  pointe  du  Rozel  qui  suit,  la  vue  est  fort  belle. 
Au  cap  de  Carteret  flnissent  les  falaises  granitiques  du  Cotentin  en  vue  desquelles  se  trouvent 
(luernesey,  Jersey  et  plus  près  les  Ecréhou  entourées  d'écueils.  La  plage  de  bains  ainsi  que 
le  port  de  Carteret  en  relation  avec  Gorey  dans  l'île  de  Jersey  sont  très  fréquentés.  Près  de 
12000  voyageurs  ont  gagné  l'île  anglaise  par  cette  voie  où  en  sont  revenus  en  1898.  Des  dunes 
de  sable  appelées  miellés  suivent  la  côle  sur  laquelle  se  trouvent  encore  les  plages  de  Barne- 
ville,  de  la  Gaillourie  et  de  DenneviUe.  En  continuant  vers  le  S.  on  trouve  les  havres  de 
Surville,  de  St-Germain-sur-Ay,  la  plage  de  Pirou  dite  la  Barberie,  celles  de  BlainviUe,  petit 
village  de  pêcheurs,  d'Agon,  de  Goutainville,  le  port  de  Régneville  à  l'embouchure  de  la  Sienne, 
la  rivière  de  Bricqueville,  sorte  de  brèche  ouverte  i)ar  la  mer  dans  d'anciennes  salines,  les 
plages  de  Brèville  et  de  Donville  où  commencent  les  falaises  rocheuses  qui  portent  Granville. 
La  plage  est  à  l'abri  du  roc  en  promontoire  qui  s'avance  à  l'O.  et  cache  l'entrée  du  port.  Ce 
dernier  se  compose  d'un  avant-port,  de  deux  bassins  à  Ilot  et  d'une  cale  de  radoubait  arme 
pour  la  grande  pêche  et  la  pêche  de  la  morue;  il  est  en  relations  suivies  avec  les  îles  St-Pierre 
et  Miquelon.  Au  sortir  de  Granville  des  roches  surplombent  la  grève  de  Hacqueville.  Puis 
viennent  les  plages  sablonneuses  de  St-Pair,  de  Jullouville  et  de  GaroUes,  cette  dernière 
dominée  par  la  pointe  du  même  nom.  La  falaise  de  Carolles,  haute  de  70  à  90  m.,  décrit  un  arc 
convexe  jusqu'à  St-Jean-le-Thomas,  d'où  la  vue  sur  la  baie  du  Mont-St-Michel  est  admirable. 
Cette  falaise  est  découpée  en  deux  endroits  et  laisse  passer  la  gorge  étroite  du  Pignon  Butor 
et  le  vallon  sauvage  de  Port-Lin  A  partir  de  St-Jean-le-Thomas,  la  côte  sablonneuse  est  toute 
basse.  La  colline  qui  porte  Avranches  la  domine.  A  g.  de  cette  colline  se  trouve  l'estuaire  de  la 
Sée  et  à  d.  celui  de  la  Sélune,  petits  fleuves  au  lit  mobile,  charriant  la  tangue  et  dont  le  cours 
est  remonté  par  les  saumons.  Au  S.  et  à  l'O.  de  la  Sélune  des  digues  viennent  briser  l'effort 
des  flots  et  rattachent  peu  à  peu  à  la  terre  ferme  des  parties  de  la  baie  dont  la  culture  s'empare. 
Les  côtes  de  la  Manche  en  même  temps  que  celles  de  la  Normandie  se  terminent  à  l'embou- 
chure du  Couesnon  dont  le  chenal  endigué  sert  d'abri  aux  barques  de  pêche.  Le  Mont-St-Michel 
et  le  rocher  de  Tombelaine,  élevés  le  premier  de  122  m.  et  l'autre  de  140  m.,  appartiennent  au 
département  de  la  Manche.  Au  large  de  Granville  et  à  une  dizaine  de  kilom.  se  trouve  l'archipel 
des  Chausey  comprenant  plus  de  500  îlots  dont  une  cinquantaine  émergent  à  marée  haute. 

Marais  et  Étangs.  On  peut  citer  les  marais  des  environs  de  Carentan  et  de  Gorges 
et  la  Mare  de  Bouillon. 

Sources  minérales.  Elles  sont  peu  nombreuses  et  aucune  n'a  de  valeur.  Citons 
celles  de  Biville,  de  Brix,  de  Dragoy,  de  St-Hilaire-du-Harcouet,  de  St-Lô  et  de  la  Taille. 

Canaux.  Le  Canal  de  Vire  et  Tante  commence  sur  la  Vire  au  Porribet  et  se  termine 
au  Cap,  sur  la  Taute.  Sa  longueur  est  de  11  800  m.  Le  Canal  de  Coutances,  abandonné, 
suit  la  SouUe  de  Coutances  au  Pont  de  la  Roque;  il  a  une  longueur  de  5  052  m.  Le  Canal 
du  Ptessis,  qui  ne  sert  plus,  va  des  mines  de  houille  du  Plessis  à  la  Sève,  au  pont  de 
Bauptes.  On  l'utilise  pour  le  dessèchement  des  marais  de  Gorges.  Il  a  4600  m. 

Climat 

La  Manche  est  sous  l'influence  du  climat  armoricain  dont  le  caractère  saillant  est 


59fr  MANCHE 

rhiimiditù.  La  moyenne  annuelle  de  la  température  dépasse  li®.  Grâce  à  l'influence  du 
Gulf-Stream,  on  n'y  connaît  pas  les  froids  vifs  ;  aussi  n'est-on  pas  surpris  de  voir  dans 
les  jardins  publics  d*Avr£^nches  et  de  Goutances,  des  camélias,  des  fuchsias,  des  myrtes 
plantés  en  massifs.  Les  vents  du  S.-O.  promènent  sur  la  surface  de  la  région,  dont  le 
point  culminant  n'excède  pas  568  m.,  les  chaudes  brises  des  pays  tropicaux  que  le  grand 
courant  océanien  traîne  à  sa  suite.  La  pluie  ne  s'y  précipite  pas  violemment,  mais  fine- 
ment et  souvent;  la  hauteur  moyenne  annuelle  dépasse  celle  de  la  France  entière.  C'est 
au  fond  de  la  baie  du  Mont-St-Michel,  vers  Avranches,  que  cette  hauteur  est  le  plus 
élevée,  puis  à  Goutances  et  à  Gherbourg;  elle  diminue  en  arrière  de  la  ligne  passant  par 
ces  trois  villes.  Dans  la  région  septentrionale  du  Cotcnlin,  les  quelques  périodes  de 
froid  qui  surviennent  sont  désagréables  par  suite  de  l'extrême  humidité  du  climat  jointe 
à  la  violence  des  vents.  Les  marais  qui  avoisinent  Garentan  y  causent  des  fièvres. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  504.r).">0  hectares. 
Population  (1896)  :  500.052  habitonts. 

Arrondissements  Cantons  Communes 

Préfecture    :  Saint-Lù 1  0  117 

Avrauchcfi 1  0  12i 

ç,  ■  Cherbourg 1  5  7-" 

Préfectures  i  ^'^"'««^^-^ ^  ^0  ^^ 

Morlain i  8  74 

Valogneii 4  7.  117 

Total.   .   ~     Total.   .  "48^       Total.   .    Giô 

LISTE   DES   CANTONS 

Sabii-Ln,  .    Canisy,  Carentan,  Marigny,  Percy,  Saint-Clair,  Saint-Jcan-do-Daye,  Sainl-Lô,  Tossy- 

sur-Viro,  Torigny-sur-Vire. 
Avratirhcs.    Avranches,  Breccy,  Ducey,  (iran ville,  La  llayc-Pesnel.  Pontorson,  Saint-James,  Snr- 

tilly,  Villedieii. 
Cherhourg.     Beaumont,  Cherbourg,  Octeville,  Les  Pieux,  Saint-Pierre-Église. 
Cnuiances.     Bréhal,  Cerisy-la-Salle,  Coutances,  Gavray,  La  Haye-du-Puits,  Lessay,  Moiitmarlin- 

sur-Mer,  Périers,  Saint-Malo-de-la-Landc,  Sainl-Sauveur-Lendelin. 
Morlain.   .     Barenton,  Isigny,  Juvlgny,  Morlain,  Saint-Hilaire-du-Harcouel,  Saint-Pois,  Sourdoval. 

Lo  Teilleul. 
Valognes. .     Barneville,  Bricquebec,  Montebourg,  Quettehou,  Sainle-Mère-Église,  Sainl-Sauveur- 

Ic- Vicomte,  Valognes. 

Cultes 

Culte  catholique.  Évcchê  :  Coulances,  suiïraprant  de  celui  de  Rouen.  Il  a  été  érieré  an 
V  s.;  après  la  Révolution,  en  1802,  on  lui  a  adjoint  celui  d'Avranches.  Le  diocèse  ne  com- 
prend que  le  département  et  possède  un  séminaire  diocésain  à  Coutances.  11  conipt<* 
61  cures,  G12  succursales  et  224  vicariats.  Les  communautés  religieuses  y  soni  hv> 
nombreuses  surtout  celles  de  femmes.  Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  St-Miclirl 
au  Mont-St-Michel,  de  St-Pair  ou  Paterne  à  St-Pair,  N,-D.  de  la  Délivrance  à  Rauville- 
la-Place,  N.-D.  de  Rancoudray,  \.-l).  sur  Vire  à  Troisgots  près  Tessy,  du  bieiilienroux 
Thomas  à  Biville  près  la  Hague,  de  l'abbaye  de  St-Sauveur-le-Vicomte,  N.-D.  du  Vnvi  à 
Cherbourg,  N.-D.  de  Pitié  à  la  Ilaye-Pesnel. 

Culte  protestant.  Il  est  pratiqué  par  près  de  2000  personnes.  Il  y  a  des  temples  à 
Avranches,  ii  Cherbourg. 

Culte  Israélite.  Moins  de  cinquante  adhérents. 


GOUTANCLS.  —  Càlhédrale.  Tour  ccnlrale. 


Armée  —  Marine 

Ce  département  appartient  à  la  iO'  région  militaire  et  fait  partie  du  10*  corps  dont  le 
chef-lieu  est  Rennes.  Il  comprend  3  subdivisions  de  région  :  Cherbourg,  St-Lô,  Granville. 

Cherbourg,  St-Lô  et  Granville  ont  chacun  i  régiment  d'infanterie;  le  fort  de 
Querqueville  en  a  1  bataillon.  Cherbourg  possède  en  outre  i  bataillon  d'artillerie 
de  forteresse. 

Le  déparlement  ressortit  à  la  10"  légion  de  gendarmerie. 

Ouvrages  militaires.  De  nombreux  ouvrages,  forts  et  batteries,  aujourd'hui  déclas- 
sés, existaient  sur  la  côte  orientale  de  la  Manche.  Seul  St-Vaast-la-Hougue  sur  cette  côte 
possède  i  fort;  l'île  de  Tatihou  en  face  est  protégée  par  le  fort  de  Tllette  et  2  redoutes. 
Sur  la  côte  N.  Cherbourg  est  protégé  par  la  digue  fortifiée,  9  forts,  2  redoutes  et  2  bat- 
teries. Sur  la  côte  O.  Granville  et  les  îles  Chausey  possèdent  des  batteries. 

Cherbourg  est  le  chef-lieu  de  préfecture  du  1"  arrondissement  maritime  qui  comprend 
6  départements  et  va  de  la  frontière  belge  à  l'anse  Saint-Germain,  vis-à-vis  Jersey.  11 
possède  2  régiments  d'infanterie  de  marine,  1  régiment  d'arlillerie  de  marine,  1  compa- 
gnie d'ouvriers  d'artillerie  de  marine,  1  compagnie  de  gendarmerie  maritime,  2  conseils 
de  guerre  maritimes,  2  tribunaux  maritimes,  enfin  larsenal  et  un  port  militaire. 

Justice 

La  Manche  ressortit  à  la  cour  d'appel  de  Caen.  La  cour  d'assises  se  tient  à  Cou- 
lances.  Il  y  a  des  tribunaux  de  1"  instance  à  Avranches,  Cherbourg,  Coulances, 
Mortaîn,  St-Lô  et  Valognes,  des  tribunaux  de  commerce  à  Cherbourg,  Coutances, 
Granville,  St-Lô.  Il  y  a  en  outre  1  Justice  de  paix  dans  chacun  des  48  cantons. 

Instruction    publique 

La  Manche  ressortit  à  l'Académie  de  Caen. 

L'enseignement  supérieur  possède  I  laboratoire  de  zoologie  dans  Tlle  de  Tatihou, 

L'enseignement  secondaire  comprend  pour  les  garçons  :  les  lycées  de  Coutances, 
Cherbourg  (cours  préparatoires  à  la  Marine  et  à  St-Cyr);  les  collèges  communaux 
d'Avranches  et  de  Mortain;  tous  ces  établissements  distribuent  l'enseignement  classique 
et  moderne.  Cherbourg  seul  a  des  cours  secondaires  de  jeunes  filles.  Il  y  a  des 
établissements  libres  pour  garçons  à  Biville,  Granville,  Monlebourg,  St-Janies, 
St-Lô,  Valognes  et  Villedieu.  En  outre,  Mortain,  St-Lô  et  Valognes  ont  un  petit  séminaîi'e. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'École  normale  d'instituteurs 
de  St-Lô  et  à  l'École  normale  d'institutrices  de  Coutances.  11  existe  des  Écoles 
primaires  supérieures  pour  garçons,  à  Carentan,  Granville,  Périers,  St-Hilaire-du- 
Harcouet  et  St-Lô  et  pour  filles  également  à  St-Lô.  11  y  a  des  cours  complémen- 
taires de  garçons  à  Cérences,  la  Haye-Pesnel,  Pontorson,  Sourdeval-la-Barre,  Torigny 
et  Villedieu;  et  de  filles  à  (Coutances,  Périers  et  Villedieu.  Enfin  Avranches,  Cérences, 
ïa  Haye-Pcsnel,  Monlebourg  (2),  Pontorson,  St-Pierre-Église  (2),  Sourdeval-la-Barre  et 
Valognes  ont  des  pensionnats  primaires. 

Signalons  dans  un  autre  ordre  d'idée  l'École  professionnelle  de  Sartilly  et  l'École  pra- 
tique d'agriculture  et  de  laiterie  de  Coigny. 


Le  département  ressortit  encore  au  sous-arrondissement  minéralogique  de  Caen, 
arrondissement  de  Rouen  (division  du  N.-O.);  à  la  1"  région  agricole  (N.-O.);  à  la  2*con- 
servalion  des  forêts  (Rouen);  à  la  15*  inspection  des  ponts  et  chaussées. 


LESSAY.  -  Église. 


38 


59i 

Agriculture 

La  Manche  est  un  département  de  petite  culture  et  d'élevage.  Le  blé,  le  sarrasin, 
l'orge,  l'avoine,  sont  les  principales  céréales  cultivées.  11  renferme  plus  de  100  000  hec- 
tares d'excellents  pâturages  et  60  000  hectares  de  prairies  naturelles.  Le  lin  et  le  chanvre 
y  poussent  également.  La  partie  boisée  n  est  pas  très  considérable.  L'État  ne  possède 
que  555  hectares  de  bois  sur  les  21  500  hectares  de  bois  et  forêts  qu*il  renferme.  L'habi- 
tude que  les  habitants  ont  prise  de  planter  des  arbres  sur  les  levées  de  terre  limitant 
leurs  champs,  fait  paraître  la  région  plus  boisée  qu  elle  ne  l'est  en  réalité  quand  du 
haut  d'une  colline  l'œil  en  embrasse  une  grande  partie.  La  culture  maraîchère  est 
remarquable  dans  le  canton  de  Montmartin-sur-Mer  et  dans  le  Val  de  Saire.  Les  vcrgei-s 
sont  couverts  de  pommiers  à  cidre  et  de  poiriers.  La  Manche  est  au  troisième  rang  pour 
la  production  du  cidre  et  en  fournit  dans  les  bonnes  années  près  de  700000  hectolitres. 
Grâce  au  climat  le  prunier  et  le  figuier  y  prospèrent.  L'horticulture  est  en  honneur  à 
Avranches.  Une  partie  des  terres  est  encore  inculte,  mais  de  grands  progrès  peuvent 
se  constater  partout.  La  lande  fameuse  de  Lessay  est  à  peu  près  défrichée;  on  a  rais  en 
valeur  les  grèves  des  Veys;  des  laisses  de  mer  sont  reprises  sur  les  côtes  et  le  jour 
n'est  pas  éloigné  où  la  baie  du  Mont-St-Michel  sera  en  partie  rendue  à  la  culture.  On 
continue  à  dessécher  les  marais  de  Gorges  et  de  Carentan. 

Les  gras  pâturages  du  Cotentin,  notamment  les  alentours  de  Carentan,  nourrissent 
un  grand  nombre  d'animaux  de  la  race  bovine,  d'origine  normande  en  général.  Des 
beurres  renommés,  dits  d'isigny,  du  nom  de  ce  port  qui  en  fait  un  grand  commerce, 
sont  fabriqués  surtout  à  Valognes  et  dans  les  arrondissements  de  St-Lô  et  de  Cherbourg. 

La  race  ovine,  d'origine  anglaise  surtout,  est  répandue  principalement  dans  l'arron- 
dissement de  Coutances;  on  la  recherche  pour  la  finesse  de  la  viande.  La  race  porcine 
provient  du  croisement  de  la  race  indigène  îivec  des  races  anglaises. 

Les  chevaux  de  race  bretonne  ou  normande  sont  fort  nombreux.  Les  trotteurs  de 
demi-sang  proviennent  de  Carentan  et  des  environs.  St-Lô  possède  un  dépôt  d'étalons 
superbement  installé. 

La  volaille  abonde  ainsi  que  les  œufs,  objet  d'un  grand  commerce.  Enfln  la  produc- 
tion en  miel  et  cire  dépasse  annuellement  100  000  kilog. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Elles  ne  sont  actives  qu'en  ce  qui  concerne  le 
grés  et  le  granit.  Ce  dernier  est  surtout  exploité  aux  îles  Chausey,  à  Cherbourg,  Tour- 
laville  et  Fermanville,  à  Flamanville  sur  la  côte  0.,  à  St-James,  à  Montjoie,  etc.  Le 
marbre  et  la  pierre  à  bâtir  proviennent  de  Montmarlin-sur-Mer,  de  Monlchalon  et 
de  Hyenvillc.  On  trouve  du  kaolin  aux  Pieux,  de  la  pîerre  à  talc  à  Gréville,  delà 
pierre  à  chaux  à  la  Meauffe.  On  n'exploite  plus  la  houille  du  Plessis,  ni  le  minerai 
de  fer  de  Diélette,  ni  le  mercure  de  la  Chapelle-en- Juger.  Carentan,  Ger,  Nehou,  Sauxe- 
mesnil,  Tourlaville,  etc.,  font  de  la  poterie. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  minoterie,  à  part  quelques  centres  à  Bricqueber, 
Nehou,  Octeville,  se  pratique  surtout  sur  la  Sienne,  la  Sée,  TOuve,  la  Saire,  TElle,  etc. 
Il  y  a  des  parcs  à  huîtres  à  Cherbourg,  Régneville,  St-Vaast-la-Hougue.  On  recueille 
le  varech  sur  la  côte  occidentale;  la  tangue  est  extraite  à  l'embouchure  des  petits 
fleuves  de  la  môme  côte,  dans  la  baie  du  Mont-St-Micliel  et  aux  Veys.  Nous  avons  vu 
plus  haut  les  centres  de  fabrication  du  beurre.  Il  y  a  des  distilleries  à  Cherbourg, 
Granville,  Sl-Ililaire-du-Harcouet,  des  brasseries  à  Avranches,  Cherbourg,  St  llilaire- 


Z 

ce 
u 

p 

< 


590 


MANCHE 


du-IIarcouet.  11  y  a  des  scieries  mécaniques  à  Avranches,  Carenlan,  Granville,  Mor- 
tain,  Cerisy-la-Forét,  St-James,  St-Vaasl-la-Hougue,  Tourlaville,  etc.;  Rémilly  fait  de  la 
vannerie. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  A  part  les  centres  spéciaux  de  Cherbourg, 
Villedieu-les-Poôles  et  Sourdeval,  ces  industries  sont  peu  actives.  11  y  a  des  forges  à 
St-Aubin-du-Perron,  Beauchamps,  des  fonderies  de  fer  et  de  cuivre  à  Bion. 
Brouains,  Cherbourg,  Granville,  Sourdeval,  Tourlaville,  Villedicu.  Sourdeval  fabrique 
des  objets  en  fer  forgé,  fer  battu,  étain,  etc.  Le  Fresno-Poret  fabrique  des  ciseaux,  des 
sécateurs,  des  tarières,  des  aiguilles  pour  toutes  sortes  d'usages.  St-Marlin-de-Chaulieu 
fait  des  socs  de  charrue  et  de  la  quincaillerie,  Granville  des  compas  pour  la  marine. 
Enfin  Villedicu,  qui  possède  une  trentaine  d'établissements  où  l'on  travaille  les  métaux, 
produit  des  appareils  de  chauffage  et  fait  beaucoup  de  chaudronnerie  (plus  de  2  000  000  de 
francs  par  an  pour  ce  dernier  article). 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Avranches,  Granville,  St-James,  St-Lô,  Valognes  ont 
des  teintureries.  Granville  fabrique  des  produits  cliimiques. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Elles  vont  en  déclinant.  11  y  a  des  filatures  de  laine 
à  Champrepus,  Ste-Cécile,  St-James,  Coutances,  Gavray,  Granville,  St-Aubin-du-Perron, 
St-Sauveur-Lendelin,  St-Lô,  Cerisy-la-Forét,  Torigny-sur-Vire,  Ger,  le  Mesnil-Tôve, 
St-Hilaire-du-llarcouet,  St-Brice-de-Landelle,  Urville-Haguc,  Theurteville-Hague,  Cher- 
bourg, Bricquebec.  Il  y  également  quelques  filatures  de  coton  à  Brouains,  Gonne- 
ville,  le  Neufbourg,  etc.  Cherbourg  et  Villedicu  font  de  la  dentelle,  Avranches  de  la 
bonneterie,  Gavray  de  la  toile  de  crin. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Cherbourg  construit  des  navires  pour  la  marine  de 
guerre;  en  outre  Barfleur,  Granville,  St-Nicolas  et  St-Vaast-la-Hougue  ont  des  chan- 
tiers de  construction  de  bateaux.  Il  y  a  des  établissements  de  tannerie,  corroie- 
rie  ou  de  mégisserie  à  Avranches,  Carentan,  Cherbourg,  Coutances,  Ducey,  Granville, 
la  Haye-du-Puits,  Montebourg,  Mortain,  Périers,  Pontorson,  Quettchou,  St-Lô,  Torigny, 
Valognes  et  Villedieu.  Cherbourg  et  Granville  ont  des  corderies.  On  fabrique  des  voi- 
tures k  Carentan,  Cherbourg  et  St-Lô  (voitures  d'enfants).  Le  département  compte 
4  papeteries.  Enfin  Sl-Pois,  Sourdeval,  St-Hilaire-du-Harcouet  font  des  forges  porta- 
tives et  des  souffiets. 

Commerce 


Le  tableau  ci-dessous  donne  une  idée  du  mouvement  des  ports  de  la  Manche. 

Le   commerce    d'importation  consiste  en  houille,   de  provenance  anglaise  surtout. 


Ports 

Nombre  de  navires 
(Entrées  et  sortie>) 

Tonnage 

Voyageurs 

Importations  et 

exportations 
en  quintaux  met. 

Produits  des  douane-^ 

et  des 

droits  sanitaires 

(Cherbourg 

(^«TrenUin 

1  St-\'ansl-l.-Hougue 
'  Harfleur 

Omonvillc.  .... 

1  Diôlollo 

'  PcutlKiil 

Oartcn't 

1  (iranviiio 

Hégncville 

ir)iO 

Tm 

r,07 

41)1 

31 

2i 

415 

456 

« 

515,610 

8,047 

18,521 

18,0^20 

880 
8.716 
4,9r>6 

» 

2,o:^ 

628 

» 

715 
ll,ri78 

» 

2,805,068 

54,n* 

4Î,5«Î 

85,885 

1,050 

807 

18,968 

6,588 

« 

■ 

1,202,925  fr. 
41,620 
44,656 
9,545 
282 
215 
2,829           1 
2,294           1 

1 
■               1 

t 

et  du    bassin    (h^  Valencienncs   pour    une   faible  partie,  en  bois   de  construction,  en 


6 

s 
G 

g 

4^ 


I 


< 
o 


MANCHE 


599 


vins,  engrais,  céréales,  cafés,  épices,  etc.  Les  exportations  consistent  en  pierres, 
beurres,  légumes,  lait,  œufs.  Cherbourg  a  exporté  19681712  kil.  de  beurre  en  1898. 
Barfleur  a  exporté  la  même  année  66  900  quintaux  de  pommes  de  terre,  Portbail  14785 
quintaux  de  foin  et  Carteret6074  quintaux  de  la  même  denrée. 

Cherbourg  a  armé  515  bateaux  montés  par  691  marins,  ayant  produit  599465  fr. 

LaHouguc     —       586       -  —  995      -  -  1 205553  fr. 

En  outre,  la  pèche  à  pied  dans  ce  dernier  quartier  a  occupé  1 025  personnes  pour  un 
produit  évalué  à  309  795  fr. 

Voies  de  communication 


Chemins  de  fer.  Lignes  générales.   . 
—         —        Lignes  départem'»  . 

Tramways 

Roules  nationales 

Chemins  de  grande  communication. 
—        ordinaires 


453  kil. 
ii    . 

11    . 

377,748 
5725,78i 
3036,557 

N.  n.  Pour  ces  deux  dernières  voles,  on  a  donné  le 
nombre  des  kilomètres  coni>truits  et  en  construction 
au  31  décembre  WM. 


Rivières  navigables  (8). 
kil.  m. 

Vire 72,500 

Taute 22,  . 

Cuve 36,600 

Merderel.  ...      1,300 


kil.  m. 
Sienne 7,200 

Sée  .• 15,800 

Sélune 15,500 

Couesnon.   .   .    22,600 


Canal  de  Vire  et  Taule 11  kil.  800 

—  de  Coutances 5  kil.  632 

—  du  Plessis 4  kil.  600 


aint-Lô  s'élève  dans  un  site  pittoresque  sur  une  colline  de  roches 
schisteuses  dominant  à  pic  la  rive  d.  de  la  Vire  qui  y  reçoit  le  Tor- 
teron  et  la  Dolée.  La  ville  s'étend  encore  dans  les  vallées  de  ces 
deux  petits  cours  d'eau.  La  place  des  Beaux-Regards  ornée  d'une 
fontaine  n'est  autre  que  la  terrasse  supportée  par  les  anciens  rem- 
parts ;  de  cette  place  Ton  jouit  d'une  fort  belle  vue  sur  les  collines 
environnantes.  Des  fortiflcations  il  reste  les  Tours  de  la  Rose  et  des 
Beaux-Regards,  une  autre  tour  dans  les  jardins  de  la  Préfecture  et 
des  vestiges  de  la  Porte  Torteron.  Son  monument  le  plus  remar- 
quable est  VÊglise  N.D.  des  xiv  et  xvi*  s.  dont  le  portail  est  sur- 
monté de  deux  clochers  élevés  au  xvir  s.  dans  le  style  gothique.  A  l'extérieur  de  la  façade 
latérale  N.  se  voit  une  jolie  chaire  en  pierre  (xv«  s.).  On  remarque  à  l'intérieur  les  piliers  de 
l'abside,  une  jolie  verrière  ainsi  que  des  fragments  du  xvr  s.  et  la  Vierge  dite  du  Pilier.  VÈglise 
Sle-Croix,  rebâtie  dans  le  style  roman  (1860-1865)  sur  l'emplacement  de  celle  dépendant  de  l'abbaye 
du  même  nom,  a  conservé  un  portail  intéressant  de  l'ancienne  église.  VHotel  de  Ville  (1892)  et  le 
Palais  de  Justice  se  font  vis-à-vis;  le  Théâtre  (1890)  est  assez  coquet.  La  Préfecture  et  le  bâtiment 
des  Archives  n'ont  rien  de  saillant.  Le  Musée  à  l'angle  duquel  se  dresse  le  Monument  consacré  au 
journaliste  L,  Havin  renferme  des  antiquités,  des  médailles,  quelques  bonnes  toiles  et  des  col- 
lections d'histoire  naturelle.  La  Bibliothèque  compte  10000  volumes.  St-Lé  a  de  belles  places,  de 
jolis  boulevards  bien  ombragés  et  des  environs  charmants.  Le  buste  de  l'astronome  Le  Verrier 
se  dresse  à  l'Hôtel  de  Ville  sur  le  piédestal  connu  sous  le  nom  de  Marbre  de  Torigny,  d'origine 
gallo-romaine.  On  y  trouve  encore  quelques  vieilles  maisons,  notamment  celle  dite  Maison-Dieu 
(xv  s.).  C'est  dans  les  dépendances  de  l'abbaye  de  Ste-Croix  qu'a  été  installé  le  magniflque 
Dépôt  d'étalons. 

Avranches  se  dresse  sur  un  promontoire  à  104  m.  d'altitude  entre  la  Sée  et  la  Sélune  dans 
une  admirable  situation.  La  vue  dont  on  jouit  de  son  Jardin  des  Plantes  sur  le  Mont-St-Michel  et 
sa  baie  vaut  à  elle  seule  l'ascension  sur  le  promontoire.  De  beaux  boulevards  font  le  tour  de  la 
ville.  On  y  rencontre  surtout  au  N.  des  restes  de  remparts  :  murs,  tours  sur  lesquels  s'élèvent 
des  maisons  et  des  jardins  en  terrasse:  une  tourelle,  reste  de  porte  fortifiée,  un  donjon  crénelé, 
une  autre  tour  se  dressent  encore  dans  cette  partie  de  la  ville.  L'ancien  Palais  épiscopal  abrite 
aujourd'hui  le  Palais  de  Justice  et  le  Musée;  il  renferme  un  bel  escalier  en  pierre;  la  chapelle  est 
devenue  la  Salle  des  Pas  Perdus.  On  trouve  dans  le  Musée  des  médailles  et  monnaies,  une 
collection   lapidaire,  des   gravures  et   un  certain    nombre  de    toiles.  Dans  l'ancienne   Église 


> 
< 
.j 
ce 

o 

H 
Q 


H 


602  MANCHE 

St'Saturnin  reconstruite  dans  le  style  des  xiii*  et  xiv  s.,  on  remarque  au  croisillon  N.  un  bas- 
relief  en  albâtre  (Massacre  des  Innocents).  VÊglise  St-Gervais  a  été  construite  en  J895  dans  le 
style  grec  avec  une  façade  Renaissance.  VÊglise  N.-D,  des  Champs  dont  les  tours  ne  sont  pas 
achevées,  a  été  construite  toute  en  granit  dans  Je  style  du  xiii'  s*,  la  galerie  intérieure  de  la  ner 
est  ornée  de  statues.  La  statue  du  géfiérat  Walhubert  (1764-1805)  tué  à  Austerlitz,  orne  un  piédestal 
du  Jardin  public,  La  Sous- Préfecture  et  le  Collège  {xvuv  s.)  sont  bien  situés.  La  Bibliothèque 
occupe  une  partie  de  Y  Hôtel  de  Ville;  elle  compte  15000  volumes  et  des  manuscrits  précieux 
provenant  de  l'abbaye  du  Mont-St-Michel.  Avranches  a  des  pépinières  renommées  et  des  établis- 
sements de  mégisserie. 

Granville  se  divise  en  ville  haute  et  en  ville  basse.  La  ville  haute,  à  peu  près  isolée  par  la 
découpure  appelée  Tranchée  aux  Anglais,  qui  aboutit  à  la  plage  et  dans  laquelle  on  pénètre  par 
un  pont-levis,  est  entourée  de  remparts  du  haut  desquels  la  vue  est  très  étendue  et  fort  belle  ; 
par  un  temps  clair  on  aperçoit  à  d.  la  silhouette  entière  de  Jersey,  plus  près  le  groupe  des 
Chausey,  k  g.  la  pointe  de  Carolles,  le  rocher  de  Cancale  el  la  pointe  du  Grouin,  à  ses  pieds 
enfin  la  mer  qui  vient  battre  les  écueils  et  le  roc  qui  l'entourent.  De  tout  le  littoral  européen, 
Granville  est  le  point  où  l'amplitude  des  marées  atteint  le  maximum  de  hauteur.  La  ville  haute 
renferme  les  casernes  sous  lesquelles  s'étendent  des  grottes,  VÊglise  N.-û,  (romane  et  des  xv  et 
XVI*  s.)  toute  bâtie  en  granit  et  dont  le  chœur  est  plus  large  que  la  nef.  La  pointe  du  roc  porte  le 
phare  et  le  fort  de  Lihou.  Quant  à  la  ville  basse  où  se  traitent  les  affaires,  elle  renferme  ÏHôtel 
de  Ville,  la  Douane  et  la  nouvelle  Église  St-Paul,  de  style  roman.  Ses  rues  montueuses  manquent 
de  propreté.  Un  ruisseau,  le  Boscq,  qui*  coule  dans  un  ravin  encaissé,  longe  la  promenade  de  la 
ville,  le  cours  Jonville,  et  va  tomber  dans  le  port.  On  attribue  une  origine  espagnole  à  la  •  fleur 
de  la  falaise  »,  la  Granvillaise,  qui  porte  encore,  mais  trop  rarement,  son  joli  bonnet  et  le  capot, 
sorte  de  vêtement  que  Ton  drape  de  façons  difTérentes  sur  la  tête  et  les  épaules. 

Cherbourg  se  déploie  en  éventail  au  pied  du  fort  du  Roule  qui  profile  sur  le  ciel  sa  masse 
grise  et  auquel  on  parvient  par  une  route  en  lacet  toute  bordée  d'ajoncs  recouvrant  le  roc 
et  par  un  petit  sentier  raviné  plus  rapide  encore  s'élevant  en  zigzags  pour  rejoindre  la  route. 
Une  tranchée  au  bas  du  Roule  laisse  passer  la  voie  ferrée;  de  l'autre  côté  les  collines  verdoyantes 
portent  des  habitations.  Du  haut  du  Roule,  on  admire  le  panorama  de  la  ville  avec  son  bassin 
du  Commerce  que  dominent  à  g.  les  clochers  de  VÊglise  N.-û.  du  Vœu,  les  bâtiments  du  bel 
Hôpital  de  la  Marine,  VÂrsenal'ei  ses  forts,  au  large  la  Digue  qui  se  profile  sur  le  fond  bleu  île 
la  mer,  la  rade  immense,  puis  au  milieu  de  ce  décor,  des  cuirassés  au  repos,  des  torpilleurs 
évoluant  ot  des  navires  de  toutes  sortes  entrant  au  port  ou  le  quittant.  Le  monument  religieux 
le  plus  intéressant  est  VÊglise  de  la  Ste-Trinité  (xv«  s.)  presque  entièrement  refaite  et  surmontée 
de  deux  clochers;  on  remarque  à  l'intérieur  un  beau  tableau  de  l'école  flamande  •  Saintes 
femmes  au  Tombeau  de  Jésus  •  et  une  frise  sculptée  polychrome  ornant  le  chœur.  L'Hôtel  de 
Ville  renferme  la  Bibliothèque  qui  contient  26300  volumes  et  35  manuscrits,  le  Musée  de  peinture, 
où  l'on  admire  les  530  tableaux  des  écoles  anciennes  de  la  collection  Henri  et  le  Cabinet  d'anti- 
quités et  d'histoire  naturelle.  Cherbourg  possède  encore  un  Hôtel-Dieu,  un  très  joli  Théâtre  (IH8h, 
une  belle  Promenade  le  long  du  bassin  de  retenue,  un  superbe  Jardin  public  où  s'élève  le  monu- 
ment du  peintre  Millet  dû  à  Chapu.  La  statue  équestre  de  Napoléon  I"  montrant  du  doigt  l'Angle- 
terre, se  dresse  sur  le  quai  Napoléon.  La  ville  a  élevé  un  buste  au  général  A.  de  Briqueville  et 
plus  récemment  un  Monument  aux  marins  et  soldats  morts  aux  colonies.  Au  nombre  des  curiosités 
de  Cherbourg,  il  faut  placer  au  premier  rang  le  Musée  naval  et  la  Salle  d^armcs  renfermant  des 
armes  de  toutes  sortes  disposées  en  trophées.  On  peut  considérer  les  2  villes  de  Tourlaville 
et  d'Equeurdreville  comme  des  faubourgs  de  Cherbourg  auxquels  un  tramway  à  vapeur  les  relie. 

Goutances  est  bâti  sur  une  colline  au  pied  de  laquelle  coulent  trois  rivières  ou  ruisseaux  :  à 
l'E.  le  Guerny,  à  l'O.  le  Bulsard,  au  S.  la  SouUe  canalisée.  Son  aspect  extérieur  est  charmant 
soit  de  la  côte  d'Orval,  soit  de  la  route  de  Gavray,  soit  du  chemin  de  fer.  De  la  Place  Duhamel,  h 
l'intérieur,  on  jouit  de  vues  agréables  sur  le  coteau  delà  Verjusière,  sur  la  Chapelle  de  la  Roquede 
(xvr  s.)  élevée  sur  un  mamelon,  sur  les  collines  boisées  de  la  SouUe.  Les  arcades  ruinées  de  son 
aqueduc  constiluciil  son  monument  le  plus  ancien.  Sa  Cathédrale  (xiir  s.)  qui  occupe  le  point 
culminant  de  la  ville,  est  au  premier  rang  des  édifices  similaires  avec  sa  tour  octogonale  dite  le 
Plomb,  haute  de  plus  de  VI  m.  et  formant  lanterne  à  l'intérieur;  elle  est  ornée  de  beaux  vitraux 


I 

H 
»^ 
O 
cj 

!> 

< 

H 


u 

H 
y. 

< 

H 

o 


X 
H 

H 
O 


606 


MANCHE 


du  XIV'  s.,  de  restes  de  peintures  et  de  tombeaux  d*évôques  des  xiv*  et  xv  s.,  de  sculptures  de 
diverses  époques.  VÊglise  St-Pierre  (xvi*  s.)  a  sa  façade  flanquée  de  2  tours  et  une  troisième  à  la 
croisée  formant  lanterne  également  à  Tintérieur;  elle  possède  des  fragments  de  vitraux  du 
xvr  s.,  des  stalles  du  xvir  s.,  une  chaire  provenant  de  Tabbaye  de  la  Lucerne  et  quelques 
vieilles  statues  on  bois.  De  VÊglise  Si-Nicolas,  c'est  le  chœur  qui  forme  la  partie  la  plus  intéres- 
sante. Le  Palais  de  Justice  (1730)  est  entouré  d*un  square  au  milieu  duquel  s'élève  la  statue  de 
Le  Brun,  duc  de  Plaisance.  La  propriété  de  Quesnel-Morinière  se  compose  d*un  hôtel  où  est 
installé  le  Musée  avec  ses  monnaies,  ses  peintures,  etc.,  et  d'un  beau  jardin  devenu  le  Jardin 
public  agréablement  aménagé,  le  tout  abandonné  à  la  cité  qui  a  fait  élever  un  obélisque  au  géné- 
reux donateur.  VHutel  de  Ville  renferme  la  BiblioUiêque  qui  contient  8000  volumes.  On  peut 
encore  signaler  Vllospice  installé  dans  l'ancien  prieuré  des  Augustins  et  dont  la  chapelle  est  sur- 
montée d'un  joli  clocher  du  xv*  s.,  la  Halle  aux  grains  qui  occupe  l'église  des  Capucins,  VÊvêché 
(xviii*  s.),  le  Lycée  (xvii*  s.),  ancienne  maison  des  Eudistes,  le  Grand  Séminaire  occupant  en 
partie  un  couvent  de  Dominicains,  enfin  quelques  maisons  des  xv*  et  xvi*  s.  De  beaux  boule- 
vards entourent  la  ville. 

Mortain  est  une  toute  petite  ville  mais  elle  est  bâtie  dans  un  site  ravissant  et  mérite  d'attirer 
et  de  retenir  les  artistes  et  les  rêveurs.  Vue  du  haut  des  rochers  qui  surplombent  la  voie  ferrée 
de  Vire,  elle  présente  au  milieu  d'un  fouillis  de  verdure  l'enchevêtrement  de  ses  toits  ardoisés 
dominés  par  VÊglise  Si  Ev rouit  (xiir  s.)  dont  les  stalles  du  chœur  sont  intéressantes;  une  ligne 
de  pins  coupés  de  rochers  ferme  Thorizon  d'un  côté  tandis  que  des  collines  s'estompent  à 
l'infini  du  côté  où  s'ouvre  la  vallée  de  la  Cance.  Cette  petite  rivière  et  son  affluent  le  Canson 
forment  de  jolies  cascades  de  15  h  20  m.  de  hauteur,  coulent  au  pied  de  rocs  à  pic,  entourent 
les  ruines  d'un  vieux  donjon  et  font  mouvoir  moulins  et  usines.  Des  ponts  rustiques  jetés  çA  et 
là  dans  les  clairières  sur  ces  torrents  en  miniature,  font  penser  à  une  réduction  de  la  Suisse.  Du 
haut  du  roc  escarpé  où  s'élève  la  Chapelle  St-Mirhel  à  une  hauteur  de  517  m.,  la  vue  est  admirable. 
On  n[)erçoit  le  long  sillon  blanc  que  trace  au  milieu  des  arbres  la  route  de  St-I!ilaire-du-Har- 
couet  et  plus  loin  la  baie  du  Mont-St-Michel  dont  on  distingue  la  silhouette. 

Valognes  s'élève  en  partie  sur  l'emplacement  de  l'antique  Alauna  dont  un  de  ses  faubourgs. 
Alleaume,  a  conservé  avec  le  nom  les  vestiges  des  arènes,  d'un  balnéaire,  d'un  aqueduc  et  d'un 
<oni|ile.  Cette  ville  arrosée  par  le  Merderel  et  entourée  de  campagnes  fertiles,  a  des  rues  pro- 
pres et  larges  encore  bordées  de  beaux  Hôtels  du  xvii*  s.  {Hôtel  de  Beaumont,  etc.)  transformés 
aujourd'hui  pour  l'industrie,  mais  qui  à  cette  époque  étaient  occupés  par  une  aristocratie  pro- 
vinciale où  les  mœurs  et  habitudes  de  Paris  étaient  copiées  avec  exagération.  On  y  remarque 
VÊglise  St-Malo  (xv  et  xvr  s.)  dont  le  porche  O.  a  une  porte  ornée  de  beaux  vantaux  sculptés  et 
dont  le  dôme  forme  lanterne  à  l'intérieur.  Le  Musée  possède  un  autel  mérovingien  et  un  sarco- 
phage gallo-romain;  la  Bibliothèque  compte  22500  volumes  et  137  manuscrits.  UHôtel  de  Ville,  le 
Palais  de  Justice,  la  Gendarmerie,  modernes,  n'ont  rien  de  remarquable.  L'ancien  couvent  des 
Bénédictines  a  été  transformé  en  Hospice. 

Liste  des  Monuments  historiques 

(P.  E.  Propriété  de  l'État). 


Bielleville,  ,  . 
BiicqiielK'c.  .  . 
Carciilan.  .  .  . 
C«'nsy-la-Forèt. 
Cou  lances  .   .  . 


Flarnanvillft  .... 

Haye  dii-Puils  (L;i) 

Lessay 

Leslre 

Martijrny 

Maupertiis 

Mont-Sl  Mirlu'I  . 


Dolmen  (CIst-Vean). 

Ruines  du  château  (xiv*  s.). 

Efrlise  (xv  s.). 

Eglise  (XI*  s.). 

Calhérlrale  N.-D.  (xi«  et  xiii*  s.). 

A(|uedur. 

Dolmen  de  la  Pierre  au  Roi. 

Menhir. 

Restes  de  l'ancien  château  (xi% 

XII*  et  XV  s.). 
Ejîlise  (XI*  et  xii*  s.). 
Kjflise  St-Michel  (xii*  s.). 
Ejfllse  (XVI*  s.). 
Menhir. 
Ahh.'ive    et     remparts    (xiii*    au 

xv'ï^.)  d».  E.). 


Mortain  .  .  . 
Pêriers.  .  .  . 
Ponlorson .  . 
Ç)uerqneville. 
^uinêville.  . 


St-Lô 

Sle-Marie-du-Mont. 
Stc-Mèrc-Eglise.    . 
St- Sauveur -le -Vi- 
comte   

Torigny-sur-Vire.  . 

Tourlaville 

Valognes 


Eglise  (XI*  et  xir  s.). 

Eglise  (XIV*  et  xv*  s.). 

Eglise  (xiii*  s.). 

Eglise  du  cimetière  (ix*  s.). 

Grande  cheminée  (La).  (Monu- 
ment dont  la  destination  est 
inconnue)  (xii*  s.). 

Eglise  N.-D.  (XIV*  et  xvi*  s.). 

Eglise  (xi*,  XIV"  et  xvi*  s.). 

Eglise  (XII*  au  xiv*  s.). 

Eglise  de  Tancienne  abbaye  (xr  s.) 
Ruines  du  château  (x*  s.). 
Château  (Mairie  et  musée)  (xvr  s.) 
Cromlech  de  la  Lande  des  morts. 
Ruines  romaines  d'AIauna. 


MONT-S\INT-MICHEL.  -  Salle  des  Chevaliers. 


C:dcla  Hague 
Rai  Blar.rf*ai-t         K""^    xi^ , 


MANCHE 


U«  0>'roui'l«ji 


> 


i  f ^wf#r:^ 


..  'Vf; 


.  V  -  V  /  ir»ui*\r  tit'  /iffitit^  '"' 

< .J 


f 


7"^^*^    1^  ;mayennf 


I 


Orne 


( 


Nom   -  Situation 

I  B  déj)arleinent  appartient  à  la  région  N'.-O.  de  la  France.  Il 
tire  son  nom  du  petit  fleuve  côlier  de  VUrnc  qui  y  prend  sa 
source  à  i)eu  près  au  centre,  y  baigne  un  clief-lieu  d'arron- 
dissement. Argentan,  puis  prend  la  direction  N.O.  et(juitte  lo 
département  pour  celui  du  Calvados  à  la  limite  des  deux 
arrondissements  d'Argentan  et  de  l)om front.  Sa  forme  est 
irrégulière.  Comme  étendue,  il  occupe  le  (juarante-(piatrième 
rang.  Sa  plus  grande  longueur,  de  la  pointe  O.  de  l'arrondis- 
se:nent  de  Dom front  à  la  pointe  II.  de  celui  de  Morhigne,  es! 
de  136  kilom.  environ  et  sa  plus  grande  hauteur,  de  la  poinU'  N.  de  l'anondissemcMit 
d'Argentan  à  la  pointe  S.  de  celui  dAlen(:on,  est  d'à  peu  près  75  kilom.  Ses  limites 
naturelles  consistent  en  quelques  kilomètres  des  cours  d'eau  doni  voici  les  noms  en 
partant  de  la  pointe  N.-O.  du  département  et  en  le  contournant  par  IL.,  le  S.  et  l'O.  : 
Aoireau,  (h'ne,  Baize^  Muune,  Iluistw,  Sarlht\  SmU/ion.  Mnyonic,  Varome  Colimmlj, 
Éijrenne,  Il  est  borné  au  N.  par  le  départemc^nt  du  Calvados,  au  N.-K.  par  celui  de 
TEure,  au  S.-E.  par  celui  d'Eure-et-Loîr,  au  S.  i)ar  celui  de  la  Sarthe,  au  S.-O. 
par  celui  de  la  Mayenne,  à  1*0.  enfin  par  celui  de  la  Manche. 

Il  a  été  formé  en  1790  de  i)ortions  de  la  Normandie  \,Boauje,  Ifoulme,  Ilicmois),  du 
Perche  et  du  Duché  d'Alençon. 

Histoire 

Les  peuples  qui  les  premiers  ont  occupé  le  sol  de  ce  département  y  ont  laissé  un 
grand  nombre  de  monuments  mégalithiques,  parmi  les(piels  nous  citerons  ceux  de  la 
forêt  de  Belléme,  le  fumulits  de  Sarceaux  où  Ton  a  trouvé  des  haches  en  pierre  à  la 
Butie  (lu  Houx,  les  menhirs  de  Glos-la-Ferrière,  «l'Orgères  i."»).  de  Passais,  YAffiloiv  ilc 
Garijnntua  à  Crâmenil,  la  Pierre  Lomjue  i\  lîéloup,  la  ('herrolièrc  à  Saint-Sul|»ice-sur-Rîle, 
!îi  Pierre  Levée,  en  grès  rouge,  de  Silli-en-GoufrcTn.  la  Picrre-au-Bordeu  à  Tournai-sur- 
Dive,  les  dolmens  de  Céancé  et  de  .luvigny-sous-Andaine,  ceux  des  Croules  à  Échauffours, 
la  Pierre  couplée  à  La  Ferlé-Frénel.  la  Pierre  an  Loup  et  la  Grandière  à  Jové-du-Bois,  la 
Pierre  percée  ou  la  Pierre  à  h  Demoi.^elle  à  la  Lande-Siméon,  la  Pierre  de  la  Boche  i\ 
Longny,  la  Pierre  du  Diable  à  Passais,  la  Pierre  des  Biques  et  un  crondech  k  Fresnai-le- 
BufTard,  la  Pierre  Prorurense  h  Saint-Cyr-la-Bosière.  la  Table  des  Marchands  à  Saint- 
Marlin-du-Vieux-Belléme,  le  Jarrié  à  Saint-Sul|)ice-sur-Rîle,  la  Bcrfinicrc  à  la  Sauva- 
gère,  enfin  le  U(  de  la  Grorjae  h  Tessé-la- Madeleine. 

A  l'arrivée  des  Romains,  plusieurs  jjeuplades  gauloises  étaient  disséminées  h  sa 
surface  :  les  Saji'  dont  la  capitale  était  Sfifjinm  (Sées)  qui  paraît  avoir  été  la  plus 
ancienne  ville  du  dé|)art<Mnent:  les  E.s.s}/ï;î{' dans  li»  Bocage  normand  et  le  pays  d'IIoulme, 
les  Avlerci  Cenomani  groupés  autour  ôc  Morfairne,  les  Aulerci  Diablintcs  autour 
d'Alençon  et  de  Domfront,  les  Eburovices  entre  Arg<'ntan,  Laigle  et  Sainl-fivroull,  les 
Ossismii  auprès  (VO^rimuni  (Exmesi  (jui,  au  vu"  s.,  était  une  cité  florissante,  les  Carnufes 
enfin,  qui  occupaient  la  forêt  d'Onche.  Gacé  et  Trun.  Tous  ces  peui)les  savaient  tra- 

30  OI5XE-    T. 


ALEXÇON.  —  Ki:li-e  Notre-Dame.  Façade  O. 


\ 


OUNE  011 

vaillcr  le  fer  et  les  Romahis  ont  conliiiuù  à  exploiter  les  gisements  où  ils  avaient  puisé 
les  premiers. 

De  1  epocjue  romaine,  il  reste  des  vesti^^es  de  camps  ù  Almeiièches,  au  Cercueil,  au 
Chûlelier  surtout.  Ce  dernier,  d'une  étendue  d(^  plus  de  7  hectares,  a  son  rempart 
déliassant  1*200  m.  de  circonférence  construit  en  terre  et  <mi  piern^s;  il  y  a  encore  ceux 
de  Préaux  nommés  dans  le  pays  «  châteaux  de  César  »,  ceux  de  Francheville  des  Coudrayes 
et  le  Feuillet).  On  connaît  plusieurs  routes  romaines  dont  des  vestiges  importants  se 
voient  encore  à  Neuilli-sur-Eure.  La  forêt  de  Belléme  recèle  des  débris  de  thermes  et 
des  inscriptions.  Les  traces  du  séjour  des  Romains  se  rencontrent  encore  à  Saint- 
Sulpice-sur-Rîle,  à  Carrouges,  à  Rai,  au  sommet  du  Mont  Cacone,  à  Sainte  Céronne-lèS' 
Mortagne.  On  a  trouvé  des  antiquités  à  Planches.  Il  y  a  des  débris  d'a(iueduc  romain  à 
Colombiers;  enfin  à  Montmarcé,  près  du  Merlerault,  on  voit  encore  les  ruines  d'un 
théâtre. 

Soumise  en  57  av.  J.-C,  cette  partie  de  la  Gaule  se  révolta  et  il  fiillut  l'expédition  de 
Tilurius  Sabinus  pour  la  contenir  à  nouveau.  Quand  la  Gaule  fut  divisée  en  provinces 
romaines,  elle  fut  d'abord  comprise  dans  la  Lyonnaise  puis  dans  la  Lyonnaise  seconde 
au  IV  s.  Ce  fut  à  cette  époque  que  les  Saxons  débarqués  sur  la  côte  normande  y  péné- 
trèrent pour  la  première  fois.  La  même  époque  y  vit  le  christianisme  aiiparaître. 
Saint  Lathuin  en  fut  le  premier  évèque.  Ses  successeurs  furent  des  Saxons  implantés 
dans  le  pays  et  convertis.  Il  fut  soumis  à  Clovis  à  la  fin  du  v  s.  après  la  victoire  d»*  ce 
dernier  sur  les  Romains.  Au  vr  s.  Thistoire  enregistre  pour  la  première  fois  Ir  nom 
de  Domfront  qui  s'était  développé  autour  d'une  chapelle  élevée  par  les  huccesseuis  de 
saint  Front,  l'apôtre  nomade  de  la  région.  Charles  le  Chauve  la  rattacha  au  duché 
de  France.  A  son  tour,  Rollon,  duc  de  Normandie,  en  arrondit  son  domaine  après 
avoir  vaincu  le  roi  de  France  qui  l'avait  offerte  à  Raoul,  duc  de  Bourgogne,  en  récom- 
pense de  services  rendus.  La  féodalité  y  fut  puissante  comme  en  témoignent  encore 
les  ruines  des  châteaux  de  Sainte-Scolasse,  de  Bonsmoulins,  etc.  Un  des  seigneurs 
dont  la  famille  fut  longtemps  maîtresse  dans  le  pays  est  Yves  de  Belléme.  Son  succes- 
seur est  le  fameux  Talvas  qui  devint  en  même  temps  comte  d'Alençon,  éleva  le  château 
de  Domfront  et  fonda  l'abbaye  de  Lonlay  au  xi*  s.  Son  tombeau  se  voit  aujourd'hui 
dans  la  pauvre  petite  église  de  Notre-Dame-sur-I'Eau  sur  la  rive  g.  de  h  Varenne  à 
Domfront.  Une  autre  famille  dont  le  nom  est  intimement  lié  à  l'histoire  de  la  région 
est  celle  des  Montgommery  dont  les  chefs  suivirent  tantôt  la  bannière  anglaise  et  tantôt 
la  bannière  française.  Ils  ne  furent  définitivement  acquis  à  cette  dernière  cause  que 
sous  le  règne  de  Philippe  Auguste  qui  réunit  toute  la  Normandie  à  la  couronne.  La 
Chartreuse  de  Valdieu  fut  fondée  au  xiir  s.  par  le  comte  du  Perche,  Rotrou  111,  qui 
gagna  la  Palestine  avec  le  roi  d'Angleterre,  Richard  Cœur  de  Lion,  et  périt  à  Saint- 
Jean  d'Acre  en  il 91.  Pendant  la  plus  grande  partie  du  xiir  s.  le  Perche  réuni  au 
royaume  de  France  se  développa  grâce  à  la  tranquillité  qui  ne  cessa  d'y  régner  :  on 
défricha  les  forêts,  des  communes  s'élevèrent  un  peu  partout.  Un  fils  de  saint  Louis 
reçut  Alençon  en  apanage  qui  devint  eneore  plus  considérable  dans  les  mains  de 
Charles  de  Valois.  Ce  dernier  avait  établi,  en  1320,  à  Alençon,  un  Echiquier  sur  le 
modèle  de  celui  de  Rouen.  Ce  grand  prince,  que  ses  contemporains  ont  surnommé  le 
Magnanimey  resta  sur  le  champ  de  bataille  de  Crécy.  Son  successeur,  Pierre  III,  alla, 
après  le  désastre  de  Poitiers,  se  constituer  prisonnier  en  Angleterre  comme  otage  en 
remplacement  du  roi  Jean.  Le  fils  de  Pierre  III  fut  le  premier  duc  d'Alençon  (til4). 
L'année  suivante  il  périssait  à  Azincourt.  Jean  II,  son  fils,  fut  encore  une  victnne  des 
Anglais  qui  l'emprisonnèrent  au  Crotoy  et  l'y  gardèrent  durant  trois  années.  Son 
duché  tomba  dans  leurs  mains  et  ce  ne  fut  qu'en  1449  que,  secondé  par  les  habitants. 


LAIGLE.  —  Tour  de  rt^iilis^e.  Paiiie  supérieure. 


E 


1^ 

O 


614 


ORNE 


il  put  les  en  chasser.  Jean  II  était  à  Patay  aux  côtés  de  Jeanne  d'Arc  et  vit  sacrer 
Charles  VII  à  Reims.  Son  ambition  démesurée  le  jeta  plus  tard  dans  le  parti  anglais 
d'abord,  puis  dans  la  Ligue  du  Bien  public  contre  la  royauté,  puis  enfin  dans  le  parti 
bourguignon.  Condamné  à  mort,  Louis  XI  le  gracia  cependant.  Avec  son  fils  René 
s'éteignit  la  descendance  directe  de  saint  Louis  et  en  môme  temps  le  dernier  duc 
d'Alençon.  Sa  veuve,  la  célèbre  Marguerile  d'Angoulème,  sœur  de  François  I",  épousa 
Henri  d'Albret.  On  sait  quel  éclat  fut  jeté  sur  la  petite  cour  d'Alençon  par  la  réunion 
des  poètes  et  des  écrivains  que  la  princesse  sut  retenir  dans  son  entourage.  Les 
guerres  de  religion  eurent  un  douloureux  retentissement  dans  la  région  :  Alençon  fut 
pris  et  saccagé;  l'édit  de  pacification  ayant  été  rompu,  les  huguenots  y  rentrèrent  en 
1568  avec  Monlgommcry  à  leur  tète.  Argentan  et  Mortagne  eurent  le  même  sort.  Grâce 

au  maréchal  de  Matignon, 


le  massacre  de  la  Sainl- 
Barthélemy  n'y  eut  pas 
dëcho.  Pendant  le  x\i*  s. 
aucun  événement  impor- 
tant ne  se  passa  dans  le 
pays.  Après  la  révocation 
de  redit  de  Nantes  un 
grand  nombre  d'indus- 
triels le  quittèrent.  C'est 
pour  remédier  à  cet  exode 
que  Louis  XIV  encou- 
ragea la  fondation  de  fa- 
briques de  dentelles  qui 
ont  rendu  célèbre  le  nom 
d'Alençon.  Ce  duché  passa 
en  apanage  dans  les  mains 
de  familles  différentes 
dont  la  dernière  fut  celle 
de  Bourbon.  Louis  XVIII, 
avant  la  royauté,  fut  le 
dernier  duc  d'Alençon.  La 
Révolution  ne  compta  que 
fort  peu  de  victimes  dans 
ce  département  où  naquit 
pourtant  Charlotte  Corday.  En  1795,  après  le  désastre  du  Mans,  les  Vendéens  furent 
poursuivis  et  arrêtés  près  d'Alençon  puis  finalement  fusillés  après  leur  condamnation. 
En  1799,  une  tentative  nouvelle  de  la  chouannerie  à  la  tète  de  laquelle  s'était  mis  le 
gentilhomme  de  Frotté  ne  réussit  pas  davantage.  Le  chef  fut  arrèlfé  à  Alençon  et  exécuté 
avec  plusieurs  de  ses  officiers  aux  portes  de  Verneuil.  Pendant  la  guerre  de  1870-71  le 
pays  fut  occupé  depuis  novembre  1870  jusqu'au  payement  de  Tindemnité.  Là  comme 
partout  l'armée  allemande  se  signala  par  ses  réquisitions  exagérées. 


SEES.  —  Cathédrale.  Chapiteau. 


Géologie  —  Topographie 

On  peut  diviser  le  déparlement  en  trois  régions  distinctes  tant  au  point  de  vue 
géologique  qu'au  point  de  vue  topographique  :  une  partie  médiane,  une  partie  orientale 
et  une  partie  occidentale.  La  partie  médiane,  de  largeur  variable,  parallèle  au  profil 


N 


SliLS.  —  CalUcdrulc.  Eiiseiublc  N.-O 


I 


3. 

lu 

9 


u 

o 

O 

en 

< 


o 


3 


xr. 

u 
'^ 

o 

ë 

Cm 

< 


!^ 


ORNE 


m 


de  la  voie  ferrée  qui  relie  Caen  au  Mans,  s  étend  depuis  le  N.,  passe  entre  Écouché 
et  Argentan,  descend  vers  Sées  et  Alençon  au  S.  en  décrivant  une  courbe.  Cette  bande 
de  terrain,  dont  la  pente  est  orientée  dans  la  direction  S.  à  N.  dans  la  moitié  supérieure 
et  inversement  dans  la  partie  inférieure,  renferme  le  point  le  plus  bas  du  territoire  de 
rOrne  qui  coïncide  avec  le  point  de  sortie  de  l'Orne  du  département,  50  m.  A  l'E.  de 
cette  région,  une  autre  bande,  parallèle  à  la  première,  porte  des  collines  boisées  qui 
vont  en  s'élevant  graduellement  à  partir  de  la  limite  de  la  région  médiane  jusqu'aux 
plateaux  dominant  le  Merlerault,  Courtomer  et  Moulins-la-Marche  (521  m.  et  509  m.) 
d'une  part  et  ceux  qui  portent  Mortagne  (255  m.)  ou  dominent  Noce  (251  m.),  d'autre 
part;  les  plateaux  eux-mêmes  s'inclinent  ensuite  vers  l'Eure  et  l'Eure-et-Loir.  La 
troisième  région,  qui  forme  la  partie  occidentale  de  l'Orne,  y  affecte  la  forme  d'une 
cuvette  dont  Domfront  et 
les  environs  occuperaient 
le  cenlre,  cuvette  élevée 
d'ailleurs  puisque  Dom- 
front est  à  une  altitude 
dépassant  200  m.  Un  des 
points  du  rebord  dans  le 
Bocage  normand  atteint 
567  m.,  un  autre  dans  le 
massif  de  l'Andaine  a 
529  m.,  enfin  le  massif 
boisé  de  la  forôl  d'Kcouves 
renferme  le  point  culmi- 
nant du  déparlement  et 
de  toute  la  France  du 
N.O.  (il 7  m.).  Celte  troi- 
sième région  appartient 
aux  terrains  primitifs  qui 
se  continuent  en  Bretagne 
jusqu'à  l'extrémité  de  la 
presqu'île  bretonne;  on  y 
trouve  encore  des  terrains 
de  transition  :  granit, 
porphyre,  schiste  et  grès. 
Le  sol  des  prairies  y  est 

argileux  et  la  tourbe  même  se  montre  aux  endroits  marécageux.  La  bande  médiane, 
repliée  en  deux,  relève  du  terrain  jurassique.  Quant  à  la  partie  située  à  l'E.  du  dépar- 
tement, la  portion  septentrionale  en  appartient  aux  terrains  tertiaires  éocènes  et  la  por- 
tion méridionale  aux  terrains  oolithiques  et  crétacés.  Ce  sont  les  collines  du  Perche 
qui,  faisant  suite  à  celles  de  Normandie,  forment  la  ligne  de  partage  des  eaux  entre  les 
bassins  de  la  Seine  et  de  la  Loire.  Cette  ligne  coupe  le  département  en  deux  parties 
horizontales;  elle  commence  à  Rémalard  à  TE.  et  se  termine  vers  Tinchebray  à  l'O. 


SE  ES.  —  Cathédrule.  Chapiteau. 


Hydrographie 

Toutes  les  eaux  du  déparlement  vont  à  la  Manche,  soit  par  de  petits  fleuves  côtiers, 
soit  par  la  Seine  et  à  l'océan  Atlantique  par  la  /.oiVe,  qu'ils  gagnent  par  des  affluents. 
Le  bassin  des  fleuves  côtiers  occupe  le  centre  et  le  N.  du  déparlement,  le  bassm  do 


SAINTCKNERI.  —  Lglisc.  Ensemble  N. 


ORNE 


621 


la  Soino  le  N.-E.  et  le  bîissin  de  In  Loire  l»  S.-E.  et  TO.  Ce  dernier  à  lui  seul  embrasse 
la  mpitié  de  la  surface  de  l'Orne. 

Fleuves  côtiers.  1"  L'Ot-ne,  qui  a  un  cours  d'environ  80  kiloni.  dans  le  département, 
prend  sa  source  un  peu  au  S.  de 
Sées  qu'il  baigne,  passe  à  Ar- 
gentan, incline  vers  1*0.,  arrose 
Écouché,  Putanges,  sert  de 
limite  aux  deux  départements 
de  l'Orne  et  du  Calvados  et 
passe  dans  ce  dernier  à  l'endroit 
de  son  confluent  avec  le  Noi- 
veau.  Dans  YOnxc  tombent  (rive 
g.)  la  Senevièrc\  la  Thouanne  qui 
passe  non  loin  de  Mortrée,  (rive 
dr.)  le  Don  puis  VUre  grossie 
de  la  Guevfje,  (rive  g.)  la  Baxze, 
la  (kince,  en  amont  d'Écouché, 
ÏUdon  qui  passe  à  l'O.  de  Car- 
rouges,  la  Maire,  (rive  dr.)  une 
autre  Baize,  (rive  g.)  la  Rouvre, 
le  Noirenu  enfin  qui  baigne 
Tinchebray  et  s'augmente  (rive 
dr.)dela  Tèré»,  qui  passe  à  Fiers. 
^*  La  Dive,  qui  naît  au  N.-E. 
d'Exmes,  arrose  Trun,  quitte 
après  un  cours  de  40  kilom. 
l'Orne  pour  le  Calvados  et 
reçoit  hors  du  département 
(rivcî  dr.)  la  Vie  qui  baigne  Vi- 
moutiers  et  s'augmente  (rive  g.) 
de  la  Vielle  et  de  la  Monne, 
5"  La  Touques,  qui  prend  sa 
source  au  N.  du  MerlerauH,  ar- 
rose Gacé  et  n'a  que  28  kilom. 
de  cours  dans  le  département. 

Bassin  de  la  Seine.  Dans 
Y  Eure,  qui  n'a  guère  que  sa 
source  dans  l'Orne  au  N.-E.  de 
Longny  et  qui  tombe  dans  la 
Seine  en  amont  de  Pont-dc- 
l'Arche  viennent  successivement 
se  jeter  en  dehors  du  départe- 
ment :  VAere  et  Vllon  qui  com- 
mencent tous  deux,  le  premier 
au  N.-O.  et  le  second  à  l'O.  de 

Tourouvre.  La  Risle,  qui  naît  entre  le  Merlerault  et  Moulins-la-Marche,  arrose  Laigle 
et  passe  ensuite  dans  l'Eure;  elle  reçoit  en  dehors  du  département  (rive  g.)  le  Som- 
maire et  la  Charenlonne  qui  passe  à  g.  de  la  Ferté-Fresnel  et  se  grossit  du  Guiet. 

Bassin  de  la  Loire.  Les  eaux  qui  vont  à  l'océan  Atlantique  le  gagnent  indirecte- 


ARGENTAN.  -  Tour  Marguerite. 


622  OHNE 

ment  par  des  afllucnts  de  la  Loire  :  la  Mayenne  et  la  Saiihc  qui  réunies  se  nomment 
la  Maine.  La  Mayenne,  qui  a  sa  source  à  la  pointe  S.-O.  de  TarrondisscMUcnt  d'AIcnçon, 
pénètre  presque  aussitôt  dans  le  département  de  la  Mayenne  pour  regafyner  un  peu 
après  celui  de  TOrne  quelle  sépare  du  premier.  C'est  par  sa  rive  dr.  scnile  qu'elle 
reçoit  des  affluents  :  la  Gourbe  grossie  de  la  riviève  de  La  Fertê  Mat\\  la  Vve  (jui  forme 
un  lac  charmant  à  Bagnoles,  la  rivière  de  Juviyny-sous-Amlaine,  la  Wirenne  qui  naît  et 
passe  près  de  Messei,  s'augmente  (rive  dr.)  de  la  llalonze,  (rive  g.)  de  VAndainetle,  passe 
au  pied  deii  ruines  du  donjon  de  Domfront  par  une  brèche  pratiquée  dans  les  couches 
obliques  de  roches  schisteuses,  se  grossit  encore  (rive  g.)  de  la  Baseitle,  (rive  dr.)  de 
VEy renne  et  du  Colmont. 

La  Sarthe  a  sa  source  près  de  Moulins-la-Marche,  descend  au  S.  vers  le  Mêle  qu'elle 
arrose,  puis  sert  de  limite  commune  aux  deux  départements  de  l'Orne  et  de  la 
Sarthe,  rentre  à  nouveau  dans  l'Orne  après  avoir  baigné  Alençon,  sert  encore  de 
limite  aux  mêmes  départements  jusqu'à  son  confluent  avec  le  Sarthon  et  passe  enfin 
dans  la  Sarthe.  Dans  cette  rivière  viennent  successivement  se  jeter  :  (rive  g.)  VHoëne 
qui  passe  à  Bazoche,  (rive  dr.)  la  Tanche,  la  Vésonne  grossie  de  la  Vaudre,  la  Briante 
qui  le  rejoint  à  Alençon,  le  ini  de  Cuissai,  le  Sarlhon,  enfln,  hors  du  déparlement 
Vl/uisne.  Cette  dernière  rivière  naît  à  TE.  de  Pervenchères,  décrit  un  arc  en  se  diri- 
geant vers  TE.,  baigne  Rémalanl,  s'incline  vers  le  S.,  quitte  le  département  pour  celui 
d'Eure-et-Loir  où  elle  arrose  Nogent-le-Rotrou,  rentre  encore  dans  l'Orne  pour  le 
quitter  définitivement  en  aval  du  Theil  qu'elle  arrose.  L'IIuisne  reçoit  :  (rive  g.)  la 
Chippe  qui  descend  de  Mortagne,  la  Villette,  la  Commeauche  grossie  de  la  Jarnbêe  qui 
baigne  Longny,  la  Corbionne,  (rive  dr.)  VErre,  qui  vient  de  Noce  et  s'augmente  de  la 
Chèvre,  enfin  hors  du  département,  la  Même  qui  prend  naissance  presque  à  Bellème  et 
se  grossit  de  la  Coudre. 

Étangs.  11  en  existe  un  assez  grand  nombre  dans  les  quatre  arrondissements  :  celui 
de  Mortagne  en  compte  89,  celui  de  Domfront  84,  celui  d'Alençon  55  et  enfin  celui 
d'Argentan  41. 

Sources  minérales.  L'arrondissement  d'Alençon  possède  des  sources  à  La  Fer- 
rière-Béchot,  à  Larré,  à  Saint-Germain-du-Corbéis  (deux  sources  à  Saint  Barthélémy, 
dont  la  source  Houêl,  ferrugineuse  carbonatée).  A  citer  encore  les  sources  de  la  Béche- 
tière  et  du  Hamel.  Dans  l'arrondissement  d'Argentan  il  en  existe  à  la  Ferté-Frénel, 
Rânes  et  Villers-en-Ouche.  Dans  celui  de  Mortagne,  on  en  rencontre  à  Éperrais  (deux 
sources  bicarbonatées  ferrugineuses  de  la  Herse,  dans  la  forêt  de  Bellème),  à  Irai,  à 
Longny  (source  Madame  Jeanne,  ferrugineuse,  phosphatée,  chlorurée  sodique  et  source 
Estienne,  ferrugineuse,  arsenicale,  chlorurée  sodique,  10"*,  à  Brochard-Valdieu).  Enfin 
l'arrondissement  de  Domfront  renferme  les  plus  célèbres,  celles  de  Bagnoles,  au 
nombre  de  deux  principales  :  la  source  Thermale,  27*,  silicatée,  sulfatée,  chlorurée 
sodique  avec  traces  d'arsenic  et  d'acide  phosphorique  et  la  source  des  Dames  ferro- 
manganésienne  et  crénatée.  Elles  se  donnent  en  bains,  douches  et  boissons.  On  peut 
encore  y  ajouter  la  source  ferrugineuse  des  Fées. 

Climat 

Ce  département  est  sous  l'influence  du  climat  séquanien,  doux  et  surtout  humide. 
Le  maximum  d'humidité  se  trouve  dans  la  forêt  d'Andaine.  La  hauteur  des  pluies  va  en 
descendant,  de  Domfront,  où  elle  atteint  son  maximum,  vers  la  Manche.  Elle  est  supé- 
rieure à  la  moyenne  de  la  France  entière  O^jOO  au  lieu  de  O",??.  Cette  hauteur  va 
encore  en  s'abaissant  vers  la  partie  orientale  du  département  où  déjà  se  fait  sentir 


I 


G24  OhNE 

rinflueiice  du  plateau  beauceron,  si  sec.  Le  nombre  des  journées  de  pluie,  année 
moyenne,  ap[)roche  de  l'iO.  l.e  lliermomèlre  dépasse  rarement  50*  dans  les  plus  grandes 
chaleurs;  la  moyenne  de  la  température  dépasse  légèrement  10".  En  général,  les  vents 
de  rO.  et  du  S.-O.  amènent  la  pluie;  ceux  tVE.  qui  soufflent  surtout  au  mois  de  mai  sont 
appelés  venUdnes  dans  la  région  et  ont  une  fâcheuse  influence  sur  la  floraison  des 
arbres  à  fruits. 

Divisions  administratives 

ÉTENin:E  :  614.r>00  hertnres. 

Population  (1S%)  :  57)0.81*  habitants. 

Ar^oIHU^îieInents  Cantons  Communes 

Préfecture    :  Alençon 1  <i  i^ 

(  Argentan 1  11  171 

^  \?^'^'         \  Dom front 1  8  90 

Préfectures  f  .,    ,  ,  ji  kla 

\  Mortagne i  il  loO 

Total.   .    ~      Total.   .     50         Total.   .    512 

Liste  des  cantons 

Alenrun.   .   .     Alençon  E.,  Alençon  O.,  Canonises,  Courlomer,  Le  Mèle-sur-Sarthe,  Sées. 

Argentan  .   .     Argentan,  liriouze,  Êcouché,  Exmes,  la  Ferlé-Frènel,  Gacé,  le  Merlcrault,  Morlréc. 

Putangcs,  Trun,  Vimoutieps. 

Domfronl.   .     Athis,  Doinfroiit,   la    Ferté-Macé,    Fiers,  Juvigny-sous-Andainc,   Messei,    Passais, 

Tinchebray. 

Mortagne  .  .     Bazoches-sur-Hoëne,  Bellème,  Laiglc,  Longny,  Mortagne,  Moulins-la-Marche,  Noce, 

Pervenchères,  Uémalard,  le  Theil,  Tourouvre. 

Cultes 

Culte  catholique.  Èvêchc  :  Sées,  érigea  la  fin  du  i"  s.  par  saint  Lathnin.  Ce  dio- 
cèse, suffragant  de  rarciievéché  de  Rouen,  ne  comprend  que  le  département  de  TOrne. 
11  compte  45  cures,  -452  succursales,  loi  vicariats  rétribués  par  FÉlat  et  15  par  les 
fabriques.  11  possède  un  séminaire  diocésain  à  Sées  ainsi  qu'un  irrand  nombre  de 
communautés  religieuses  d'hommes  et  de  femmes.  Les  princii)aux  pèlerinages  *ionl 
ceux  de  N.-D.  des  Champs  à  Sées,  N.-D.  de  Lignerolles,  N.-D.  4lu  Lignou,  près  (^ou- 
terne,  N.-D.  de  Longny,  N.-D.  de  Montligeon  à  La  Chapelle-Montligeon,  N.-D.  de  1  Ora- 
toire à  Passais,  N.-D.  de  Pitié  à  Igé,  N.-D.  de  Pitié  à  Perrou,  N.-D.  de  Recouvranee 
aux  Tourailles,  N.-D.  du  Repos  près  Almenèches,  N.-D.  du  Vallet  |La  Ferté  Frènel), 
N.-D.  de  l'Immaculée  Conception  à  Sées,  N.-D.  de  Clémence  à  Saint-Cyr-laRosière. 
N.  D.  du  Blanc-Rocher  à  Bréel,  N,-D.  sur  l'Eau  à  Domfront,  N.-D.  de  Liesse  à  la 
Raisière,  N.-D.  de  Loretta  à  Montsort  (près  Alençon). 

Culte  protestant.  L'église  réformée  de  France  y  compte  deux  paroisses  :  Athis  et 
Montilli  relevant  du  consistoire  de  Caen.  Alençon  a  de  [)lus  une  église  indépendante 
ne  relevant  pas  de  l'État.  Il  y  a  quatre  temples  dans  le  département  :  à  Alençon,  à 
Athis,  à  Montilli  et  à  Frênes. 

Armée 

Ce  déparlement  appartient  à  la  4"  région  militaire  et  fait  partie  du  4*  corps  d'armée 
dont  le  chef-lieu  est  le  Mans;  il  comprend  deux  subdivisions  de  région  :  Alençon  et 
Argentan.  Alençon  possède  1  régiment  d'infanterie,  1  régiment  de  cavalerie  (hus- 
sards) et  1  dép(M  d(î  remonter,  Argantan  possède  1   régiment  d'infanterie  et  Domfront 


ARGENTAN.  —  I-.-Um.'  ^i.iiilGcTin.iin.  VoiU,ï\  \. 


40 


^y' 


«21  ORNE 

I  bataillon  d'infanterie.  En  outre,  le  déparlement  ressortit  à  la  4*  légion  de  gendar- 
merie :  le  Mans. 

Justice 

II  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Caen.  La  cour  d'assises  se  lient  à  Alençon  qui 
possède  en  outre  ainsi  qu'Argentan,  Domfront  et  Mortagne,  1  tribunal  de  1"  instance» 

II  y  a  1  Tribunal  de  commerce  à  Alençon,  Argentan,  Fiers,  Laigle,  Vimoutiers; 
\  Conseil  de  Prud'hommes  à  Alençon,  Fiers,  la  Ferté-Macé  et  Tinchebray,  enfin 

I  Justice  de  paix  dans  chacun  des  5C  cantons  du  département. 

Instruction    publique 

Le  déimrtement  ressortit  à  l'Académie  de  Caen. 

L*ens(Mgnenient  secondaire  comprend,  pour  les  garçons,  le  lycée  d'Alençon  et  les 
collèges  d'Argentan,  de  Domfront,  de  Fiers,  de  Sées.  11  y  a  des  établissements 
libres  à  Alençon,  Flrrs,  Gacé  et  Tinchebray.  De  plus  Alençon  et  la  Ferté-Macé  ont 
cha(Min  1  petit  séminaire. 

1/rnst'ignenient  primaire  recrute  ses  professeurs  i\  l'École  normale  d'institu- 
teurs (avec  école  annexe)  et  à  l'École  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe) 
d'Alençon.  Il  existe  une  École  primaire  supérieure  de  garçons  à  La  Ferté-Macé. 

II  y  îi  des  Cours  complémentaires  de  garçons  à  Laigle  et  de  filles  à  Alençon, 
Domfront  et  La  Ferté-Macé.  II  y  a  des  pensionnats  primaires  à  Almenèclies, 
('uulerne,  Gacé,  Le  Sap,  HAnes,  Rémalard,  Saint-Évroult-de-Montfort,  Tinchebray, 
Trun.  Lutin  Fiers  possède  I  École  industrielle. 


Lp  département  ressortit  encore  ix  l'arrondissement  minéralogique  du  Mans  (division 
du  N.-O.):  à  la  1''  région  agricole  N.-O.;  à  la  15*  conservation  des  Forêts  (Alençon);  à 
la  ir»*  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 

Agriculture 

Lo  sol  de  l'Orne,  sa  nature,  les  conditions  climatériques  sous  l'influence  desquelles 
il  se  trouve  en  ont  fait  une  région  exceptionnelle  pour  l'élevage  du  cheval.  Toutes  les 
forces  de  l'agriculture  concourent  pour  en  faire  un  produit  remarquable  et  doué  de 
toutes  les  qualités  que  Ton  recherche  dans  cet  animal  :  force,  élégance  de  port,  allure 
vive  et  légère.  Le  Pin-au-Haras  possède  dans  un  splendide  domaine  d'une  élendue  de 
IPi'J  hectares  un  haras  célèbre  qui  date  de  17U  et  renfermant  un  dépôt  d'étalons. 
Une  Kcole  des  Haras  y  a  été  aussi  annexée  jiour  former  des  élèves-officiers,  brigadiers 
et  palefreniers.  Kcouché  et  Briante  possèdent  également  un  haras  particulier.  Les  che- 
vaux de  l'Orne  api)artiennent  à  trois  races  :  la  race  percheronne,  dont  les  représentants 
sont  recherchés  même  L\  l'étranger  et  atteignent  d(»s  prix  fort  élevés:  la  race  du  i\/c>'- 
lerault  produit  du  croisement  des  races  normande  et  anglaise,  que  l'on  prise  pour  sa 
vitesse  et  la  rare  breloniie  que  l'on  élève  surtout  dans  l'arrondissement  de  Domfront.  11 
existe  des  lïcoles  d(»  dressacre  au  Mêle,  à  Nonant-le-Pin  et  à  Sées.  Quant  au  commerce 
des  chevaux,  deux  villes  suri  ont  l'accaparent  :  Alençon  et  le  Mêle.  La  foire  de  la  Chan- 
deleur à  Alençon,  celles  du  S  oelobre  et  de  la  Saint-.Vndré  au  Mêle  sont  les  plus 
célèbres  avec  la  f<ure  Saint-André  de  Morlacrne.  Le  déi)artement  possède  une  ferme- 
école  au  Saut-Gauthier. 


^^^^^^^^^^^i^^H^^^^H  MJÊ^Ê^^Ê^m  I 

^p^^                          1''^   ''            ^^^^1 

# 

J 

"  ^.:~-^^ 

Ml 

.^^^.«irviMi 

«3 

^<^pn 

BT^ 

^ 

■« 
^ 

^ 

< 


r.w 


OUNE 


G'2100 

45 

1  0"»<j 

16  800 


Après  lYlcvaûre  du  clioval,  celui  des  bestiaux  est  (également  imporlanl,  toutes  les 
ivpfions  avoisinanles  l'ournissant  des  recrues  à  l'engraissage.  Le  Pin-au-Haras  possède 
une  vacherie  remarquable.  Les  vaches,  les  bœufs,  les  veaux  de  la  région  sont  très 
lecherchés  sur  les  grands  marchés.  Les  beurres  de  larrondissement  d'Argentan  et 
surtout  les  fromages  de  la  région  de  Viniou tiers,  notamment  les  Camembert,  jouissent 
d'une  excellente  renommée,  ainsi  que  les  oies  grasses  d'Alençon  et  les  tripes  de 
La  Ferlé-Macé.  Les  chiffres  suivants  donneront  d'ailleurs  une  idée  de  limporlance  de 
IVh'vngi»,  de  la  culture  et  des  produits  agricoles;  ils  sont  relatifs  à  Tannée  1897. 

moutons, 
brebis, 
agneaux, 
porcs, 
chèvres. 
Valeur  des  produits 
8:2  i  200  francs. 
15G000      — 
i  93  000      — 
417  000      — 

Sannsin 17200        —       544000      — 

Avoine 61200        —       1101 GOO      — 

Quintaux  Hectares       Quintaux 

417  000       Fourrages  annuels 0390  217  200 

478  800       Prés  temporaires 7  320  234 2i0 

1108800       Prés  naturels 71600         2864000 

140000       Herbages 80200         2897200 

551720       Chanvre 505  5  741 

97280       Lin 12  101 


chevaux. 

mules  et  mulets. 

ânes. 

Inureaiix. 

bcvufs  à  l'enivrais. 
Culture^ 

Fromont 60300  hectares 

Méteil 8  500        — 

Seigle 8200        — 

Orge 20100 


86  800 

vaches. 

14  220 

21500 

bouvillons. 

22010 

38  900 

génisses. 

55510 

46920 

veaux  (jusqu'à  1  an). 

41000 

720 

béliers. 
Superficie 

1220 

Pommes  de  terre.  .   .   . 
Betteraves  fourragères. 

Trène 

Luzerne 

Sainfoin 

Légumineuses 


Hectares 
5  560 
2660 
36  960 
3500 
9770 
2  870 


La  production  du  lait  a  été  de  1459000  hectolitres  d'une  valeur  de  14590000  francs, 
celle  de  la  laine  de  1860  quintaux  pour  204600  francs;  15200  ruches  ont  fourni 
68  400  kilogr.  de  miel  et  24520  kilogr.  de  cire,  le  tout  pour  une  valeur  de  160880  francs. 
Enlin  676  000  quintaux  de  pommes  ont  produit  941  806  hectolitres  de  cidre  d'une  valeur 
de  10140  000  francs.  C'est  du  cidre  de  la  région  de  Vimoutiers  que  l'on  lire  surtout 
l'eau-de-vie  dite  Calvados. 

Enfin  les  forêts  domaniales  ont  une  superficie  de  25192  hectares  58  ares  et  les  forêts 
particulières  dépassent  60000  hectares  de  surface.  Les  forêts  domaniales  au  nombre 
de  9  sont  les  suivantes  : 

hwt.  .ws 

Belléme 2427,68 

Réno  Valdieu  ....     1 588,76 

Perche 2128,08 

Les  essences  dominantes  sont  :  le  hêtre,  le  chêne,  le  bouleau  et  le  pin  sylvestre. 
Quelques-unes  de  ces  forêts  renferment  des  arbres  admirables,  des  futaies  magnifiques. 
Ce  sont,  d'ailleurs,  les  restes  des  vieilles  forêts  du  moyen  Age  qui  étaient  demeurées  si 
célèlïres. 

Industrie 


beet.  ans 

Andaine .     5452,58 

Bourse 1  181,78 

Écouves 7  530,89 


Ifd.  arcs 

Trappe 1 005,54 

Moulins-Bannoulins  .    1514.74 
Pin-au-Haras 274,73 


A  part  rarrondissemenl  de  Domfronl,  le  centre  de  Vimoutiers  et  la  vallée  de  la  Risle 
où  se  trouve  Laigle,  l'industrie  est  à  peu  près  nulle  dans  le  département. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Minerai  de  fer.  11  existe  une  concession  de 
niim*  comprenant  5  750  hectares  répartis  sin-  10  roîuniunes  à  Messei  et  dans  les  envi- 
roii-,.  C  •  lïiiiKTîu  a  déjà  été  exploité  il  y  a  une  (juinzaine  d'années.  Le  grés  est  surtout 


LONLAY.  —  L'Abbaye,  -  Lylise.  Ensemble  O. 


630 


ORNE 


exploité  dans  Tarrondissement  de  Domfront;  le  granit  dans  les  environs  immédiats 
d'Alençon,  à  la  Chapelle-Moche,  à  Fresnes,  etc.;  le  schiste  à  La  Ferrière-Béchet •  la 
marne  dans  25  niarnières  environ.  Laigle  produit  de  la  chaux  hydraulique.  Il  y  a 
des  briqueteries  et  des  tuileries  à  Fiers,  Laigle,  Saint-Sulpice-sur-Hisle,  etc.  On 

compte     également     quelques 
verreries. 

INDUSTRIES  AGRICO- 
LES. La  minoterie  qui 
compte  près  de  250  moulins  est 
surtout  active  sur  TOrne  et  la 
Sarthe,  puis  sur  le  Noireau, 
riton,  la  Rouvre,  la  Varenne,  la 
Même,  la  Cance,  etc.  Il  y  a  une 
chocolaterîe  à  Soligny-la- 
Trappe.  On  trouve  un  peu  par- 
tout des  cidreries  et  quelques 
distilleries  seulement,  ce  qui 
n'a  rien  de  surprenant  dans  un 
département  qui  compte  un 
grand  nombre  de  bouilleurs  de 
cru.  Beaucoup  de  grandes  villes 
ont  des  scieries  mécaniques 
où  le  bois  est  mis  en  œuvre 
comme  à  la  Ferté-Macé  pour 
des  semelles  de  galoches,  talons 
de  bottines,  bois  de  brosses, 
pour  des  bondes  et  faussets  à 
Remalard,  etc. 

INDUSTRIES  MÉTAL- 
LURGIQUES. 11  y  a  des  fon- 
deries à  Laigle,  Randonnai, 
Rânes,  Saint-Pierre-des-Loges  ; 
des  tréfileries  et  clouteries 
à  Chandai,  Glos-la-Ferrière,  Lai- 
gle, Rai,  St-Cornier-dcs-Landes 
et  Saint-Sulpice-sur-Risle;  des 
ateliers  de  serrurerie  et  de 
quincaillerie  à  Chanu,  Glos- 
la-Ferrière,  Laigle  et  surtout  à 
Tinchebray.  Laigle  est  un  grand 
centre  pour  la  fabrication  des 
épingles,  aiguilles,  agrafes,  an- 
neaux, fils  de  fer,  de  laiton,  etc. 
Aube  a  des  ateliers  de  chau- 
dronnerie de  cuivre.  En  gé- 
néral, le  fer  et  les  métaux  sont  surtout  travaillés  dans  la  vallée  de  la  Risle  et  un 
peu  aussi  dans  l'arrondissement  de  Domfront. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  A  part  quelques  stéarinerîes,  les  teintureries 
de  Fiers,  de  la  Ferté-Macé,  Saint-Georges-des-Groseillers,  les   blanchisseries  de  la 


ARGENTAN.  -  Église  Saint-Martin.  Clocher. 


ORNE 


631 


Ferté-Macéy  Virooutiers,  Tuslne  de  produits  chimiques  de  Flers^  ces  industries 
sont  peu  actives. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Ce  sont  de  beaucoup  les  plus  actives  et  les  plus  impor- 
tantes. On  compte,  en  effet,  8  tissages  mécaniques  et  20  tissages  à  la  main  à 
Fiers  et  dans  sa  banlieue  :  Saint-Georges-des-Groseillers,  Saint-Paul,  la  Selle-la-Forge ; 
7  tissages  mécaniques  à  La  Ferté-Macé  travaillant  principalement  le  fil  et  quelques- 
uns  le  coton.  Fiers  qui  est  un  marché  important  de  tissus  en  tous  genres  et  de  cotons 
filés  fait  surtout  l'article  chemises  et  le  coutil  pour  lit.  La  Ferté-Macé  fait  également 
le  coutil  pour  lit,  le  drap  de  coton  pour  pantalon,  des  chemises  pour  la  classe  ouvrière, 
du  croisé  et  des  flanelles  de  coton,  du  coutil  fantaisie,  meunière  et  griselte,  du  lacet. 
Il  s'y  trouve  aussi  des  tissages  à  main  et  une  fiiature  de  fil  jaspé  en  toutes  couleurs. 
Vimoutiers  et  Alençon  font  de  la  toiie.  Cette  dernière  ville  ainsi  que  la  Ferté-Macé 
travaillent  la  passementerie.  La  fabrication  de  la  dentelie,  qui  a  fait  la  gloire 
d'Alençon,  est  bien  déchue  et  ne  fait  vivre  qu'un  petit  nombre  de  mains.  Signalons 
enfin  Laigle  qui  fait  des  corsets. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Quelques  centres  s'occupent  de  ganterie  et  de  cou- 
lure pour  gants;  on  trouve  des  tanneries  à  Alençon,  Argentan,  Laigle,  Moulins-la- 
Marche  et  Trun;  des  papeteries  au  Theil,  à  Mâle.  Enfin  Belléme  fait  des  filets  et 
Laigle  du  cartonnage. 

Commerce 

Les  Importations  consistent  en  houille  de  provenance  anglaise  ou  venant  du  bassin 
de  Valenciennes,  en  coton  brut  et  filé,  en  macliines  industrielles  et  agricoles,  en 
métaux,  en  denrées  de  toutes  sortes,  etc. 

Les  exportations  portent  sur  les  tissus  qui  trouvent  un  écoulement  dans  les 
départements  pauvres  du  midi  de  la  France  sans  pouvoir  malheureusement  franchir 
la  frontière  française;  en  beurre,  œufs,  volaille,  chevaux,  bestiaux,  épingles,  aiguilles» 
quincaillerie,  cidre,  etc. 


Voies  de  communication 


kil.  m. 
Chemins  de  fer  (intérêt  général).     572 

—             (intérêt  local)  .   .        7,563 
Routes  nationales 459,182 


Chemins  de  grande  communication. 

—  d'intérêt  commun 

—  vicinaux  ordinaires  .... 


kil. 
1616 

965 
3655 


lençon  bâti  à  la  limite  du  département,  au  milieu  d*une  plaine  très  fertile, 
est  arrosé  par  la  Sarthe  et  la  Briante  qui  s'y  rencontrent.  De  ses  forti- 
fications du  moyen  âge  il  reste  le  vieux  Château  attenant  au  PalaU  de 
Justiccy  dont  les  deux  tours  à  créneaux  et  mâchicoulis  sont  transformées 
en  prison  et  reliées  à  une  troisième  nommée  Tour  couronnée.  Ces  con- 
structions s'élèvent  en  bordure  de  la  place  cf  Amies  où  se  trouve  égale- 
ment YHôtel  de  ville  qui  n'a  rien  de  remarquable  et  où  s'abritent,  outre 
plusieurs  services  municipaux,  la  Chamtire  de  commerce  et  le  Musée.  Dans 
ce  dernier,  qui  contient  quelques  bonnes  toiles  de  peintres  anciens  et  modernes,  on  voit 
encore  des  monnaies,  des  médailles,  et  surtout  des  fragments  de  dentelles  de  1660  à  1665, 
puis,  au  milieu  de  collections  géologiques,  de  beaux  spécimens  de  quartz  enfumé  appelé 
■  diamant  d* Alençon  »  que  Ton  trouve  dans  les  carrières  de  granit  s'étendant  à  l'O.  de  la  ville. 
Un  vaste  Champ  de  foire  ombragé  de  marronniers  est  à  proximité  de  la  gare;  on  y  voit  en 
bordure  un  Calvaire  moderne  avec  personnages  sculptés,  le  tout  en  granit;  un  beau  Jardin 


CHAMBOIS.  —  Le  Château,  le  Donjon.  Côté  S.-O. 


CHATEAU  DO.  —  Façade  côté  de  l'entrée. 


u 


o 

Q 

< 
U 

H 
< 


ORNE  C35 

public  planté  en  parc  s'étend  sur  la  rive  dr.  de  la  Briante.  Son  monument  le  plus  remarquable 
est  VÊglise  N.-D.  dont  la  façade  est  précédée  d'un  riche  portail  du  xv«  s.  qui  présente  la  parti- 
cularité suivante  :  cinq  des  statues  qui  Torncnt  ont  la  figure  tournée  vers  celle  du  Père  Éternel 
bénissant;  h  Tintérieur,  on  remarque,  outre  les  voûtes  sculptées  de  la  nef,  10  belles  verrières 
du  xvr  s.,  la  chaire  à  prêcher  et  le  buITet  de  l'orgue.  Une  autre  église,  Saint-Léonard,  date  du 
XV'  s.  La  Préfecture  occupe  un  ancien  hôtel  en  briques  rouges  et  granit  où  logeaient  les  inten- 
dants au  XVII*  s.  La  Bibliothèque,  riche  de  30000  volumes  et  d'environ  180  manuscrits,  est 
installée  dans  Tancicnne  église  des  Jésuites  à  côté  des  bâtiments  du  Lycée;  une  salle  au  rez- 
de-chaussée  renferme  des  sculptures,  des  moulages  et  deux  beaux  cadres  en  bois  sculpté 
(xviii*  s.)  provenant  de  l'abbaye  du  Val-Dieu;  au  premier  étage,  la  salle  de  lecture  ornée  de 
quatre  beaux  panneaux  représentant  les  quatre  évangélistes  abrite  26  armoires  sculptées  qui 
contiennent  les  livres.  Alençon  possède  encore  une  Halle  au  blé  recouverte  d'une  coupole  vitrée 
d'une  certaine  hardiesse,  une  Halle  aux  toiles,  un  Hôtel-Dieu,  un  Théâtre,  un  vieux  bâtiment  du 
XVI*  s.  en  granit  occupé  par  une  école  maternelle,  quelques  vieilles  maisons  du  xvi*  s.  dans  la 
rue  Saint-Léonard.  Cette  ville,  au  centre  d'une  région  où  l'industrie  chevaline  est  très  prospère, 
et  qui  n'a  d'anin^ation  que  les  jours  de  foire  ou  de  marché,  s'occupe  de  carrosserie,  de  passe- 
menterie, fabrique  et  blanchit  des  toiles  dont  le  commerce  est  considérable.  La  dentelle  dite 
«  au  point  d'Alençon  »  est  loin  de  s'y  exécuter  autant  qu'autrefois. 

Sées,  dans  une  plaine  dominée  par  les  flèches  de  la  cathédrale,  par  les  clochers  et  cloche, 
tons  des  églises  ou  chapelles  de  ses  nombreuses  congrégations,  est  une  ville  triste  qu'égayent 
un  peu  les  bords  de  l'Orne  qui  l'arrose.  La  cathédrale  des  xiir  et  xiv  s.,  enlaidie  par  les 
contreforts  qu'on  a  dû  lui  ajouter  au  xvi*  s.  pour  remédier  à  son  manque  de  solidité,  élève  à 
une  hauteur  de  70  mètres  ses  deux  flèches  ajourées.  On  y  admire  à  l'intérieur  :  les  verrières  de 
l'abside  et  des  transepts,  la  retombée  des  colonnettes  le  long  des  piliers  du  chœur  formant  une 
frise  composée  de  tètes  humaines  et  de  têtes  d'animaux  alternant,  enfin  un  beau  bas-relief  en 
marbre  blanc  retraçant  la  •  Translation  des  reliques  de  Saint-Gervais  et  de  Saint-Prolais  ».  Le 
chœur  de  la  cathédrale  a  été  entièrement  reconstruit  et  achevé  en  1887.  Les  chapelles  du  petit 
séminaire  et  des  nombreux  couvents  de  la  ville  n'ont  rien  d'artistique.  VÉvâché,  du  xviir  s., 
possède  une  assez  jolie  chapelle  et  une  Galerie  de  portraits  des  anciens  évoques  de  Sées. 
VHôtel  de  ville,  moderne,  est  bâti  avec  une  certaine  ampleur.  Devant  sa  façade  s'élève  sur  un 
piédestal,  orné  de  deux  bas-reliefs,  la  statue,  en  bronze,  de  Conté,  un  des  savants  de  l'expédition 
d'Egypte  et  l'inventeur  des  crayons  qui  portent  son  nom.  Monge  a  dit  de  lui  «  qu'il  avait  toutes 
les  sciences  dans  la  tétc  et  tous  les  arts  dans  la  main  ».  Un  petit  square,  près  de  la  gare,  est 
l'unique  promenade  de  Sées. 

Argentan,  sur  l'Orne,  qui  s'y  divise  en  deux  bras  et  y  reçoit  l'Ure,  est  bâti  sur  le  penchant 
d'une  colline.  De  ses  fortifications  il  reste  quelques  vestiges  :  la  partie  inférieure  d'un  Donjon 
enclavé  dans  une  maison  de  la  place  Mahé,  —  le  vieux  Château  du  xiv  s.  encore  flanqué  de 
ses  tourelles  et  dont  une  partie  est  transformée  en  prison;  l'autre  partie  sert  de  Palais  de 
Justice,  —  enfin  la  Tour  Marguerite  avec  ses  mâchicoulis,  isolée  dans  une  propriété  privée. 
Cette  ville  possède  deux  églises  intéressantes  :  Saint-Germain  et  SaintrMartin.  Saint-Martin  est 
une  église  du  xv  s.  flanquée  à  g.  du  portail  d'une  tour  terminée  par  une  flèche;  le  chœur  est 
du  XVI-  s.;  au  chevet  un  beau  vitrail  représente  la  -  Mort  de  Saint-Martin  »,  il  est  accompagné 
de  quatre  autres  petits  vitraux  de  la  môme  époque.  L'intérieur  a  subi  diverses  re  louralions 
notamment  le  transept  g.  VfJglise  Saint-Germain  (xv  au  xvii"  s.)  est  flanquée  h  g.  d'une  tour 
surmontée  d'une  coupole  terminée  par  une  lanterne;  une  autre  tour  carrée  formant  lanterne 
avec  croisées  h  Tintérieur  se  trouve  à  l'intersection  de  la  nef  et  des  transepts.  Outre  le  por 
tail  N.  du  collatéral  on  admire  à  l'intérieur  le  retable  du  maître-autel  portant  au  sommet  la 
statue  de  saint  Germain,  quelques  tableaux,  de  beaux  fragments  de  vitraux,  des  piscines 
sculptées,  de  vieilles  statues  et  une  chapelle  renfermant  le  cœur  de  Marguerite  de  Lorraine 
bisaïeule  de  Henri  IV,  fondatrice  du  monastère  de  Sainte-Claire  d'Argentan,  morte  en  1521.  La 
vieille  Chapelle  Saint-Nicolas  a  été  transformée  en  maisons  d'habitation.  Il  en  reste  une  fenêtre 
et  une  porte  h  la  façade  latérale  S.  VHâtcl  de  Ville  est  un  grand  bâtiment  moderne  renfermant 
une  Halle  aux  grains,  la  Justice  de  paix,  le  Trilnmal  de  commerce,  le  Musée  où  l'on  remarque  des 
tableaux,  des   moulages   en  plâtre,  des  monnaies  et  médailles,  des  faïences,  la  Bibliothèque 


O  n  N  E  637 

enfin  contenant  plus  de  Or»()0  volumes,  rno  annexe  rlo  mc^me  style  est  aménagée  en  Théâtre  au 
1''  él<ii;('  avec,  au  rez-de-cliaus^^éc.  une  (ié|  eiulanco  de  la  Halle  aux  grains.  La  i>Iace  du  Champ 
de  foire  plantée  de  tilleuls  et  entrecoupée  de  pelouses  sépare  l'Hôtel  de  Ville  de  la  Caserne 
d'infanterie.  Le  Jardin  puhlir  entn*  la  phrr  Snint-Germain  et  la  place  du  Marché  renferme  le 
[niste  de  riustorien  Mézeray  (16IO-lt)8r»)  élevé  sur  un  piédestal  sur  l'une  des  façades  duquel  est 
iMicastré  un  double  médaillon  représentant  Jean  Eudes,  prêtre  fondateur  des  Eudistes  (1601- 
ItiSO)  et  Ch.  Eudes  d'Houay,  chirurgien,  échevin  d'Argentan  (1611-1609).  On  rencontre  encore  à 
Argentan  quelques  maisons  curieuses  :  une  maison  à  tourelles  au  bout  de  la  place  des 
A'ieilles-Halles,  une  autre  eji  bois  à  portique  sur  l'Onie,  une  autre  enfin  à  ogives  et  à  galerie 
ilans  la  Grande  Hue. 

Domfront  s'élève  en  amphithéâtre  sur  un  roc  d'une  hauteur  de  70  m.  et  est  dominé  par  les 
ruines  de  son  donjon  carré  dont  deux  cotés  sont  encore  debout.  L'enceinte  qui  recouvre  des 
<'asemates  bien  conservées  a  été  aménagée  en  un  square  d'où  la  vue  s'étend  au"  loin. 
La  Varenne  coule  au  pied  du  rocher  à  travers  lequel  elle  s'est  frayée  un  passage  avanl)^ 
<rarroser  le  joli  Val  des  Hochers.  Le  côté  des  remi)arts  surplombant  la  rue  des  Fossés-Plisson 
or-l  fort  pittoresque  avec  ses  tours  rondes  à  nuVchicoulis  dont  huit  sont  encore  bien  conservées 
*  .sur  ce  front.  On  en  trouve  encore  d'autres  sur  le  côté  N.  de  la  ville.  L'Église  Sainl-Julien  dans 
la  ville  haute  est  insignifiante  ainsi  que  la  Chapelle  du  collège  qui  est  presque  entièrement 
dallée  avec  des  pierres  tombales  des  xvr  et  xvir  s.  La  plus  curieuse  est  la  pauvre  petite 
Église  de  K.-D.-sur-rEau  [w  s.)  mutilée  et  bien  délabrée  qui  renferme  dans  une  chapelle  le 
Tombeau  avec  statue  couchée  de  Talvas  de  Helléme  fondateur  du  château  et  de  l'église.  On  y 
voit  encore  une  pierre  tombale  représentant  une  femme  les  mains  jointes,  la  tête  mutilée  avec 
ce  quatrain  gravé  au  bas  et  la  date  certainement  fausse  (1015)  : 

Passant,  ce  marbre  ne  regarde, 
Ma  cendre  n'est  sous  ce  tombeau, 
Car  mon  cher  mary  me  la  garde 
Et  son  cœur  en  est  le  vaisseau. 

V/IUel  de  ville,  banal,  renfenne  la  Bibliothèque  où  figurent  un  certain  nombre  d'ouvrages 
provenant  de  l'abbaye  de  Lonlay.  Domfront  ne  compte  aucune  industrie  mais  il  a  des  marchés 
importants  en  grains,  chevaux  et  bestiaux. 

La  Ferté-Macô  est  une  ville  industrielle  entourée  de  beaux  pâturages  dans  une  région  acci- 
dentée; le  ruisseau  de  Maure,  affluent  de  la  Gourbe,  l'arrose.  Son  édifice  le  jdus  remarquable 
est  son  Hdtel  de  ville  (1900).  L'église,  moderne,  construite  en  granit  et  en  briques,  est  suiinontée 
de  deux  clochers  à  flèche  pyramidale  ajourée  en  pierre;  à  dr.  de  la  façade  est  un  petit  édifice 
servant  de  sacristie  et  couronné  d'un  clocher  roman.  Du  logis  Pinson,  datant  du  xvr  s.,  il  reste 
ime  tourelle  d'escalier,  une  jolie  fenêtre  et  quelques  pignons  sculptés.  Sept  tissages  méca- 
niques, deux  teintureries,  trois  blanchisseries  s'occupent  du  colon.  La  Ferté  jouit  encore 
ii'une  juste  renommée  parmi  les  gourmets  :  les  tripes  qu'elle  expédie  jusqu'à  Paris  sont  excel- 
lentes. 

Fiers  est  la  ville  manufacturière  la  plus  importante  du  département,  elle  est  bâtie  sur  un 
coteau  au  pied  duquel  passe  la  Vère;  ses  rues,  surtout  dans  la  ville  haute,  sont  larges  et  bien 
percées.  Utgliae  Saint-Uermain  date  de  1720:  VÊglise  Saint-Jean-Baptiste  de  1861;  cette  dernière 
éb'vée  par  Rujirich  Robert  renferme  un  triptyque  de  Glaize.  Les  autres  édifices  :  Marché  couvert, 
Jlntcl  des  postes  et  lélêgrapheSy  Théâtre,  n'ont  rien  de  saillant.  Fiers  [)ossède  cependant  un 
Château  restauré  de  nos  jours  dont  l'aile,  à  dr.  de  la  façade,  se  termine  pr.r  deux  tourelles  à 
lanterne  du  xvi«  s.  Ce  château  est  entouré  de  fossés  remplis  d'eau;  une  grille  en  fer  forgé 
s'ouvre  devant  la  façade  jirécédée  d'une  belle  avenue.  La  ville  possède  un  Musée  géologique  et 
rétrospectif  pour  les  élolTes.  une  Uddudhiujue  renfermant  11000  volumes.  Son  vaste  Champ  de 
fàre  enclave  un  jardin  anirlais.  l  ne  pelile  place  est  ornée  d'un  parterre  de  fleurs  avec  une 
statue  de  bronze  au  cenli»'  «  le  Juif  errant  -.  Fiers  est.  en  outre,  un  marché  important  pour  les 
ti*^sus  en  tous  genres. 

Mortagne  e.-l  bàli  au  sommet  et  sur  les  flancs  d'un  coteau  au  jMed  duquel  la  Chippe  prentl 
i.ais^aino.  !)<»  ki  double  enceinte  fortifiée  d'autrefois  il  re^le  peu  de  chose  :  le  Portail  Sfûtii- 
Jjr.iU,  pas -aire  \oiilé  à  <.»i:i\o  ixv*  s.).  Sur  la  farade  posiérioure  do  >on  lI'Ucl  dr  ville  s'étend  une 


o 


o 


\ 


ORNE  63» 

belle  terrasse  entourée  de  tilleuls  avec  parterres  dont  le  centre  est  orné  d'un  beau  bronze  de 
Frémiet  «  Neptune  mélamoriihosé  en  cheval  »,  sujet  bien  adapté  au  centre  hippique  qu'est 
Mortiipne.  De  la  terrasse  on  jouit  d'une  l)ellc  vue  au  S.  de  la  ville,  Utglise  N.-D.  (xv*  et  xvi*  s.)» 
dont  la  tour  brûlée  n'a  pas  été  reconstmite  est  entourée  d'un  petit  square  abritant  la  cloche; 
elle  est  flanquée  d'un  portail  N.  remarquable:  les  voûtes  de  la  nef  sont  chargées  d'une  profu- 
sion de  scidptures  sur  leurs  arêtes;  l'intérieur  renferme  encore  de  belles  stalles  sculptées 
(xvir  s.),  de  jolies  boiseries  du  xviir  s.  provenant  de  l'abbaye  du  Val-Dieu  et  des  fragments  de 
vitraux  du  xw  s.  La  chapelle  de  Vllôiel-Dicu  a  des  peintures  murales  de  Lafon.  Il  faut  signaler 
encore  la  crypte  de  la  chapelle  de  Saint-André  et  des  maisons  intéressantes  du  xiv  au  xviir'  s. 
Le  Théâtre  au-dessus  de  la  Halle  et  le  Palais  de  Justice  sont  sans  intérêt. 

Laigle  est  une  petite  ville  industrielle,  toute  bâtie  en  briques,  agréablement  située  dans  la 
vallAe  de  la  Hisie  <iui  l'arrose  et  se  développe  encore  sur  les  deux  coteaux  qui  Tentourenl. 
S<iint'Martiu  .se  compose  de  deux  églises  juxtaposées  :  une  à  dr.  de  la  façade,  comprenant  une 
petite  nef  surmontée  d'un  clocher  pyramidal  à  Hèche  très  pointue  et  recouverte  d'ardoises, 
l'autre  formant  la  nef  principale  et  le  bas  coté  g.,  surmontée  d'une  tour  carrée  du  xv*  s.  flan- 
quée d'une  tourelle  octogonale.  On  remarque  à  l'intérieur,  outre  le  retable  du  maître-autel,  de 
jolies  verrières  des  xv*  et  xvi'  s.  UÈglisc  Saint-Jean  est  surmontée  d'une  tour  basse  carrée  avec 
niches  aux  angles  de  la  façade  garnies  de  statues,  un  clocher  pointu  la  termine;  on  remarque 
îi  l'intérieur  de  beaux  panneaux  de  bois  dans  la  chapelle  des  fonts  et  à  la  tribune  de  l'orgue 
(wi-  s.).  Une  autre  église,  Saint-Barthélrmy  [xw  s.),  occui»e  le  centre  du  cimetière.  L'ancien 
Château  (xvii"  s.)  est  aujourd'hui  divisé  en  plusieurs  habitations.  L'Hôtel  de  Ville,  le  Marché  et  la 
Stdic  des  Fêtes  forment  un  groupe  de  bâtiments  en  bri(|ues  entre  une  place  et  un  square* 
Laigle  possède  encore  la  promenade  du  Parc,  un  Tribunal  de  commerce  et  une  Bibliothèque.  Cette 
ville  fabrique  des  épingles,  des  aiguilles,  a  des  Iréfileries,  possède  une  manufacture  de  corsets. 


Liste  des  Monuments  historiques 

Alençon Eglise  N.-D.  (xv  s.).  Domfront Eplisc  N.-D.-siir-rEau  (xi*  s.). 

—        Resto  do  i;îiricicn  rliâloau  (nu-  —  Ruines  du  Donjon  (xir  s.). 

jourdliiiî  piison)(xivel  xvs.).  Juuc  du  Bois.  .       .  Dolmen  dit  hi  Pierre  au  loup. 

Arjîontan Eglise  Sl-Mîulin  (xv  s.).  —             .    .   :  Dolmen  de  la  Grandière. 

—          Chàlc.-iu   (aujourd'hui    Palais  de  --                 .    .  Menhir  des  Outres, 

Justice)  (XV  s.). 

—  E^fliseSt-liermauî  (xVau  xvn's.). 

Autlieuil Eglise  (xii*  s.). 

Chambois Donjon  (xir  s.). 

—         Eglise  (xii- s.). 

Crûménil Menhir    dit    l'Affiloir    de   Gar- 
gantua. 


I^aiglc Tour  de  l'Eglise  St-Marlin  (xV  et 

XVI*  s.). 

St-Cêneri-le-Gérei  .  Eglise  (xn*  s.). 
Sl-Evroult-dc-Mont- 

fort Cuve  baptismale  dans  l'église. 

Sées Cathédrale  N.-D.  (xni*  et  xiv  s.). 

Silli-en-Gouffern.  .  Menhir  dit  la  Pierre  levée. 


; 


TABLE  DES  GRAVURES 


(0 


ILE-DE-FRANCE 

SEINE 
PaHB 

Arc  de  Iriomphe  du  Carrousel 35 

—  de  rÉtolle 57 

—  —      Départ   des    Vo- 

lontaires. ...  19 

Avenue  des  Champs-Elysées 70 

Blèvre.  Une  tannerie ^o 

Canal  Sl-Marlin   Écluse lî* 

—            llalage  d'un  bateau iO 

Kcole  militaire.  Façade  N 55 

Église  N.-D.  (Cathédrale).  Façade  O.    .   .   .    Titre 

—  Ensemble   Vue  S.-O ij 

—  Vue  longitudinale  S 5 

—  Flèche.  Vue  prise  de  la  Tour  S.  70 
Angle  de  la  galerie  de  la  façade 

côté  O 15 

—  Monstres  du  couronnement  de 

la  balustrade 'iH 

Bas-reliefs  du  transept  S.  Côté  d.  0 

Église  du  Sacré-Cœur  (Basilique).  Porche.  105 

—  St-Augustin.  Façade 77 

—  St-Ëtienne-du-Mont.  Façade  O.   .   .   .  5 

—  —               —      Jubé  côté  d.   .   .  iô 

—  Sl-Germain-l'Auxerrois  (façade  O.).   .  15 

—  Sl-Germain-de-Charonne iî> 

—  St-Germain-des-Prés.  Vue  latérale  S.  U7 

—  St-Gervais.   Abside tJ7 

—  Sl-Julien-le-Pauvre.    Intérieur,    bas- 

côté  N tJU 

—  St-Médard.  Porche  O.  et  vue  latérale.  88 

—  StrMerri.  Façade  0 51 

—  St-Pierre-de-Montmartre.  Chapilaux  de 

la  nef 10*2 

—  St-Horh.  Façade    S 47 

—  St-Sulpice.  Façade  0 55 

—  du  Val-de-Gri\ce 51 

Foninine  de  l'avenue  de  l'Observatoire.  ...  20 

—  Couronnement * 8*2 

—  de  Médicis  (Luxembourg) 57 

—  Wallace                   —           50 

Hôtel  de  Ville.  Façade  principale 71 

Hôtel  de  Cluny.  Entrée  du  Musée 25 

—  —      Tourelle  et  pavillon  de  d.  .  59 

—  —      Entrée  delà  tourelle.   ...  58 

—  —      Musée.  Salle  François  I'^  72 

—  —      Jardin.  Porte  de  St-Denis.  45 
des  Invalides.  Façade  S.  et  dôme.  .    .  ÎK) 

—  —         Esplanade.  Tirdu  canon.  56 

Maison  dite  de  François  !•• 95 

Marché  aux  Fleurs.  Gtuai  aux  Fleurs.    .   .  108 

—  aux  Oiseaux 07 

—  ambulant  (avenue  de  Breteuil).   .   .  li 

Marchand  ambulant 00 

Marchand  de  statuettes 80 

Marchand  étalagiste  (quai  St-Michclj 100 


Opéra.  Façade  principale 83 

—         —       Groupe  de  la  Danse 87 

~      Grand  escalier  (partie  inférieure).   .   .  91 

Palais-Hourbon  (Chambre  des  Députés).   .   .  75 

—  de  Justice.  La  Conciergerie 21 

—  de  la  Légion  d'honneur 95 

Palais  du  Louvre.  Pavillon  RicheUeu 01 

—  du  Luxembourg.  Façade  sur  le  Jar- 

din   101 

—  des  Thermes 42 

—  du  Trocadéro.  Façade  S 8 

—  des  Tuileries.  Pavillon  Turgut.   .   .   .  (m 
Parc  des  Buttes-Ghaumont.  Lac. 10 i 

—  Monceau.  Naumachie 92 

—  du  Trocadéro.  Aquarium 00 

Place  du  Carrousel.  Vue  jirise  du  Pavillon  de 

Flore 5«J 

Place  de  la  Concorde 50 

—  St-Eustache  (le  matin) G5 

Pont-Neuf.  Côté  E 1 

Port  St-Nicolas 5i 

Porte  de  Flandre 10 

—  St-Denis 81 

Quai  de  Montebelh) A 

—  de  l'Horloge ^4 

Seine.  Le  Pont-Marie  (aval) 41 

—  Vue  de  la  Pointe  E.  de  la  Cité.  .   .  2i 

—  Petit  bras 17 

—  Panorama  des  sept  Ponts 55 

—  Pont-Neuf  et  Ile  de  la  Cité(  vue  prise 

du  Louvre) 40 

—  Vue  prise  du  Louvre  (l'hiver).   ...  Oi 

—  Vue  prise    du    Pavillon    de    Flore 

(amont) 75 

(aval). 12 

TourdeClovis 74 

—  St-Jacques 44 

Viaduc  du  Point-du-Jour 98 

Département 

Arcueil Église.  Chapiteau 109 

Si-Denis Façade  de  Féglise  abba- 
tiale   09 

—  Crypte  de      —       —  110 
Vincennes.  .   .   .  Donjon  du  château .    .   .  .  89 

—  Chapelle  du  château.   ...  107 
Vitry-sur-Seinc .  .  Église 105 

SEINE-ET-OISE 

Beaumont-s-Oise.  Clocher  de  ^Egli^e  ....  154 

Carrières  SlrDenis  Eghse.  Relable 115 

Çorbeil.  .....  Église  St-Spire 128 

Étampes Église  N.-D.-du-ForL  .   .   .  145 

Fontenay-lès-Lou- 

vres Église.  Miséricorde.    ...  144 

Jouy-le-Moutier .  Église 155 

Juvisy-sur-Orge  .  Pont  des  Belles-Fontaines.  158 
Longpont -  sous  - 

Montlhéry.    .    .  Porche  de  l'église 151 


i'  Les  légendes  composées  en  caractères  gras  se  ra]>i)orlent  aux  gravures  en  couleurs. 


64i 


TABLE   DKS   GRAVURES 


Mantes 

Tour  Sl-Maclou 

145 

— 

Église  N.-D 

149 

Mareil-Marlv.    .    . 

Ltflise 

lôô 

Marh-le-lîov.    . 

Abreuvoir 

141 

Montforl-rAinau 

17 

Porle  Bardoul 

147 

Kfçlise.  Tympan  de   porte. 

148 

— 

Ktçlise.  DéUïil  du  portail  S. 

157 

Montihéry.  .   .   . 

Donjon 

iryi 

Pontoise.   .   .   . 

Église  St-Maclou.  Façade. 

117 

St-Cloud 

Vue  générale 

150 

St-  (icrmain  -  en 

Lave 

Aile  du  ChAteau 

129 

SI-Siilpice-(le-Fa- 

viôros 

Église.  Façade 

155 

Versailles.   .    . 

Château.    Façade    sur  la 

place  d'armes 

115 



Cour  de  marbre 

125 



Salon  de  r(.)i:il-de-Bn«uf .    . 

122 

— 

(irande  f^ahMie  dos  Glaces. 

120 



(ialerie  des  balailles  .    .   . 

127 

— 

Orangerie  et  pièce  d  eau 

des  Suisses  ...       .   -  : 

155 



Bassin  d'Apollon  et  Grand 

Ganal  .   .   • 

110 

Meauz. 


Parterre  d'eau 

Allée  d'eau 

Bassin  de  Neptune.   .   .   . 
Trianon.  Le  Hameau.  . 

—  Maison  du  Sei- 
gneur  

—  Bassin  de  s  Ny  m- 
phes 

—  \'oilure  du  sacre 
de  Charles  X 


SEINE-ET-MARNE 


Hrie-Cte-Hobert 
Ghampeaux.    . 


Chapelle  -sous- 

Créry  (La).    .    . 

Ch.'Ueau-Landon . 

Gourpalay.   .    .    . 

Dammarle  -  les  - 
Lys 


K^lise.  FentMre  et  rosace, 

rùté  F 

Église.  Façade  O 

—  Misrrirordi» 

—  Stalle-aeooudoir  .    . 

l'^f^Iise,  abside  et  clocher  . 

Vue  générale 

(-locher  de  l'église  N.-D.  . 
Château  de  la  Grange- 
Bléneau 


Donnemarie  -  en  ■ 
Monlois  .    .    .   . 


Egligny    .    .    . 
Fontainebleau 


Fontenay-Trési- 

any 

Larchant 


Ruines  de  Tabbaye  de 
Farcy-les-Lys 

Clocher  de  l'église  .... 

Galerie  de  l'ancien  cime- 
tière  

Abbaye  de  Preuilly.  Inté- 
rieur des  ruines,  côté  S. 

Palais. Courdu  cheval  blanc. 
—  Vue  prisede  l'étang 
des  carpes 

Forêt-  Mare  de  Franchard. 

Ruines  du  château  du  Vi- 

vier-en-Brie 

Porche  de  l'éalise 

Clocher  de  Téglise,  côte  O. 


119 
124 
157 
121 

140 

150 

131 


175 
172 
102 
105 

199 
101 
171 

201 


181 
195 

190 

191 
185 

184 
185 


202 
204 


Cathédrale,  façade  N.  et 
évôché   .... 

—  Portail  O 

—  Porte  du  l)as-c(>lé  N. 
Vieux  moulins  sur  la 
Marne 


Montigny-sur- 

Loing 

Moret-sur-Loing  . 


Presles. 
Provins 


Rampillon  .   . 
Hecloses.   .   . 


Hozoy-en-Hrie 
Tournan. .   . 


Beauvais. 


Chantilly 

Compiégne  .   .   . 

Crépy-en-\'alois  , 

Maignelay  .  .  .  . 
Morienval  .  .  .  . 
Nogent-les-Vier 

ges 

Noyon 


Orry-la-Ville.  . 
Pierre  fonds .   . 


St- Jean-au-Bois . 
Saint-Leu-d'Esse 

rent 

Saint -Mari in-a»i\- 

Bois 


Bords  du  Loing 

Porte  de  Bourgogne.  .    .   . 

Porte  de  Paris 

Clocher  de  Péglise  .... 
Donjon  ou  grosse  tour  .   . 
Église  Ste-Croix.  Fonls bap- 
tismaux   

—  Bas-côté  N.  Chapiteau. 

—  St-Ouiriace.  Chapiteau 
desarcalures  delà  sacristie. 
Cave  de  la  Grange-aux-Di- 

mes 

Porte  St-Jean  (en  dehors  de 
la  ville) 

Église.  Portail  O 

Église.  Fragment  de  reta- 
ble, par  Jean  Sigogne.   . 

Église.  Ensemble  S.-O.  .   . 

Ancien  château  (Mairie)  . 


OISE 

Cathc^drale  St-Pierre.  Tran- 
sept S 

—        Porte    en    bois 

sculpté  du  transept  N.  . 
Tapisserie  de  Beauvais.  . 
Fête  de   Jeanne  ïïachelle. 

(Tir  du  canon) 

Place   de    THôlel-de-X  ille. 

(March(i) 

Maison.  R.  de  labbê  Gelée  : 

escalier 

Statue  de  la  Belle  Image  . 
Entrée  du  chAleau  .... 

Hôtel  de  ville 

Palais.  Façade  sur  le  petit 

parc 

Ruines  de  l'église  St-Tho- 

mas 

Retable.  Fragment  .  .  . 
Église.  Vue  générale  .   .   . 

Église 

Cathédrale.  Abside  .... 
—       Façade   .... 

Château  de  la  reine  Blan- 
che   

Vue  générale,  prise  du 
rocher 

Château.  Vue  prise  de  la 
route  de  Villers-Cotte- 
rets 

ChAteau.  Chapiteau  de  la 
cour  d'honneur 

Entrée  de  l'abbaye.   .   .   . 


168 
167 
170 

160 

188 
186 
197 
17.1 
177 

178 
180 

18:î 

179 

187 
19.-, 

U'M 


1\\ 

'2IX 

'2r.i 

'220 


2^*1 
226 

2f6 


20:1 
229 


Église 2."î6 

Eglise.  Porte  intérieure.    .    257 


TABLE    DES   GRAVUnES 


C,[ù 


Seiilis 


Cathédrale  N.-I).  faoadc  la- 
térale S \   .   .   .    'lô 


AISNE 


Braisne 

CliAtcau-Thierry  . 

Coucy-lo-Cli;Uoau. 


Coucy-la-Villo  .   . 
La  Ferté-Milon  . 


Laon. 


Longpont.  . 
St-Ouentin. 
Soissons.  . 


Trucy 


Église .   . 

Vue  générale 

Porte  St-Pierrc 

Donjon 

Château.  Vue  générale 
S.-O 

Anciens  remparts 

Clocher  de  l'église 

Château.  Façade  princi- 
pale  

Vue  générale,  prise  de  la 
plaine 

Cathédrale  N.-D.  FaçadeO. 

Cloître  (Palais  de  justice). 

Porte  d'Ardon 

Tour  penchée 

Abbaye  Saint-Martin.  Hôtel- 
Dieu  :  le  «  Vide-Bouteil- 
les.  

Ruines  de  l'abbaye  .... 

Hôtel-de-Ville 

Ruines  du  cloître  St-Jean- 
des- Vignes 

Tours  de  Tabbaye  St-Jean- 
des-Vignes 

Cathédrale.  Clocher  S.-O. 

Chapiteau  provenant  de 
l'abbaye  de  St-Thibaut 
(Musée) 

Chapiteau  dans  l'église  .   . 


2r)5 
241 
270 
2G5 

264 
265 
266 

268 

248 
245 
245 
247 
249 


250 
259 
255 

252 

257 
261 


256 
269 


Abbeville 


Airaincs  . 
Ai  ni  en s. 


PICARDIE 

SOBAME 

Maison  dite  de  François  l". 
Cour  intérieure .   . 

—  Détail  de  la  porte. 
Kglisc  Saint-Vulfran.  Por- 
tail O.  Porte  de  g.  . 

—  Hetable  :  Nativité.  . 
Église.  Cuve  baptismale.   . 
Calhédrale.    Vue   perspec- 
tive   

—  Façade  O  .    .   . 
Porche  central  . 

—  Statues  de  la  ga- 

lerie des  rois. 
Tvmpan  du  por- 

'tail  S 

—        Stalles  duchœur. 

—  Détail  des  sliilles. 

—  Molifd'une  stalle. 


Monument  du 
chanoiiic    Lu- 
cas :  Ange  .   . 
—       Bas-relief  Croi- 
sillon g.  .   .   . 
Rue  des  Majots 


284 
285 

291 
295 
515 

275 
277 
279 

28r> 

282 
288 
287  ' 
274  I 
276 
286 


278 


289 


Amien«î 

Folleville 

Gamaches.   .   .   . 
Ilam . 


Lawarde-Mauger . 
Montdidier.   .   .   . 


Neuville  -  s.  -  Cor- 
bic  (La)  .   .   .   . 


Péronne . 


Rambures.  .   . 

Rue 


Saint-Riquier.  . 


Saint*  Valéry-sur- 

Somme  .... 

Tilloloy 


Promenada  ds  la  Hotoye.  2«1 

Tombeau  de  li.  de  Lannoy.  505 

Église '.  296 

Forteresse.  Enscm]>le  N.-O.  51  i 
—         Tourduconné- 

,  table 316 

Église.  Retable  ......  518 

Place  Parmentier.  Hôtel-de- 
Ville  et  Église  St-Sépul- 

cre 299 

Portail  de  réglise.  Tympan: 
Entrée  de  J.-C.  à  Jérusa- 
lem    517 

Les  marais  de  la  Somme.  5O0 
Église  Saint-Jean-Baptiste. 

Portail 501 

Château 295 

Chapelle  du  St-Esprit.  Fa- 

<jade  S 298 

—      Détail 275 

Beffroi 297 

Église.    Façade  0 505 

—      intérieur.  Chœur  et 

nef 507 

Beffroi 508 


Église  et  vieux  remparts.    515 

Église.  Façade  0 51 S 

—     Vue  latérale  S.-O.     512 


Aire-su  r-Ia-Lvs. 


Arras 


Berck-sur-Mer 

Ré  thune  .... 

Boulognc-sr-Mer 


Calais 
Lillers. 


280   1   Portel  (Lo) 


ARTOIS 
PAS-DE-CALAIS 

Église.  Transept  et  clo- 
cher N 

Hôlel-de-Ville 

Maison  du  Railliage.   .   .   . 

Hôtel-de-Ville.  Façade.  .  . 
—  Côté  O.   .   . 

La  petite  Place 

La  grande  Place  (Marché). 

Vue  de  la  Grande-Plaoe.   . 

Musée  (Tête  de  Christ)  .   . 

Panorama  de  la  Plage  .   . 

HelTroi 

Vieille  maison  sur  la  place. 

Le  port  et  le  cpiai  (iambetla. 

Préparatifs  pour  la  pêche 
aux  harengs 

Pèche  à  la  crevette  .... 

Types  de  meulières  .    .    . 

«  Matelote  boulonna  ise  >. 

Vue  générnhî  prise  de  la 
jetée  O 

Plage.  Vue  de  la  jetée  O.  . 

Procession  descendant  de 
l'église  N.-l) 

Porte  de  Calais  et  église 
N.-D 

Porte  de  Thôlel  de  (iui^e. 

(irande  Place 

Église.  Ensemble  N  -O.  . 

Vue  de  la  plage 


.ht.} 
555 
550 
5^25 
527 
528 
529 
550 
.5.51 
552 
555 
555 
557 

5i5 
540 
.557 
5U 

550 


5it 
5i5 


548 
.550 
551 
501 
500 


Cli 


TAïu.r:  i)i:s  (iaAviiiKs 


Saiiit-Omer.  ,   .   .  Eglise  abbnliale  de  i?l-Hei- 

tin Ô0*2 

—  Ruines    de    Tabbaye    de 

St-Bertin 504 

—  Église    N.-D.   Clôluie    des 

chapelles 367 

—  —    Tombeau  de  Monsei- 
gneur Caverel 521 

—  Hôtel  Colbert 559 

—  Ancienne  porte  de  Dunker- 

que 565 

Types  (bords  de 

la  Ganche).  .   .  Pêcheurs 525 

—  Pêcheuses  de  creveltes  .  .    549 


Avesnes-s-Helpe. 

Bailleul 

Hergues  


Cambrai . 


Gassel. 


Chéreng  .... 
Gomines.  .  .  . 
Gondé-s-Escaut . 

(^ysoing  .... 


Douai 

Dunkerque  .   . 

Hondschoote.  . 


Honnecourt 
Lille.    .   .   . 


Lynde  

Malo-les-Bains.  . 

Haisine 

SI  -  Amand  -  les 
Kaux 


FLANDRE 
IfORD 

Église.  Ensemble  S.-O.   . 

Hôtel-de-vlUe.  Beffroi   .   . 

Ane.  abbaye  de  Sl-Winoc. 

Pyramide  .   . 

—  Clocher  .  .   . 

BefiTroi 

Église  St-Géry.  Jubé  (frag- 
ment)   

Porte  N.-D 

Entrée  de  la  Cité  Fénelon. 

Ancien  H6tel-de-ViUe  (Mu- 
sée)  

Église.  Baptistère 

BefiVoi 

Ancien  château 

Pyramide  commémorative 
de  la  bataille  de  Fonle- 
nov 

BclIVoi  de  riIôtel-de-Ville. 

Porte  de  Valenciennes  .   . 

Vue  du  port 592 

Dépfiurt  pour  la  poche  de 
la  morue  en  Islande.   . 

Église  St-Éloi 

Église 

—  Façade  O 

Ilùtel-de-Ville.  Côté  E.  .  . 
Église.  Clocher.  Cùlé  S.  . 
Palais  des  Heaux-Arts.  .  . 
Musée.  Tête  de  cire.   .   .   . 

Porte  de  Paris 

Église  Saint-Maurice  Fa- 
çade O. 

—  —  Aliside  . 
Palais  (h^  la  Bourse.  .  .  . 
Ganal  de  la  Basse-Deûle. 
Palais   de    Hihour   (IbHel- 

de-Ville) 

Église.  Ancien  Jubé.   .   .   . 

Vue  générale 

La  Plage 

Panneau  de  la  chaire  à 

l)récher 


405 
412 

422 
425 
424 


401 
405 

580 
414 
425 


427 
585 
587 
595 

589 
591 
417 
421 
419 
410 
571 
570 
572 


.tiù 
578 
575 
576 


581 
585 
408 
409 

415 


Ancierme   église    abbaliah> 

(Kacade). "Ut 

Hùtel-de-Villc 598 


Steene Château.  Gôté  des  Fossés.  577 

Valenciennes    .  .  Église  St-Géry.    Boiseries 

du  chœur.   '. 426 

—  Vieille  maison  rue  If.-D.  428 

—  Monument  de  Watteau.    .  45U 
Vaucelles.    .    .  .  Ancienne  abbaye 407 


NORMANDIE 
SEINE-INFÉRIEURE 


Bures . 


Caudebec 

Caux.  .   . 

Dieppe.  .   . 


Ëtretat. 


Eu,    ,  . 
Fécamp  . 


Harfleur.    . 
Havre  (Le). 


Jumiégps . 


Mesniéres. 
Rouen  .   .   . 


.  Ancien  Manoir  dfi  Tour- 

pes 

i- 

.  Clocher  de  l'Église.   .  .   . 
.  Église  St-Jacques.  Façade 

O 

—  Porte  de  la 

sacrislie  . 

Porte  du  Port  d'Ouest.   . 

Quai  du  Pollet 

.  Falaises  de  la  porte  d'a- 
mont  

Falaises  de  la  porte  d'aval. 
Une  caloge  de  la  plage .   . 
.  Chapelle  du  Collège.  .  .  . 
.  Église  abbatiale  de  la  Tri- 
nité  

ÉgHse  St-Étienne 

.  Église.  Clocher 

.  Église  N.-D 

Entrée  d'un  steamer  dans 

Tavant-port. 

.  Ancienne  abbaye.  Église 

abbatiale  (ensemble  N.- 

E.) 

—  —       Nef.    . 

—  Nef  elbas-<'«'»lé. 

—  Chapiteau \ .     . 

—  Réfectoire  .    . 

.  Ghâteau 

.  Cathédrale.  Façade  O.  .   . 

—  (irand  portail. 

—  I*ortail  des  Li- 

braires.   ,   . 

—  Tombeau     de 

L.  de  Brézé. 

—  Tombeau    d  u 

Card.  d'Am- 
boise.    .   .   . 

—  Fragment    du 

sou  basse'.  . 

—  Tour    dite   de 

Beurre.    .   . 

—  Clocher  de  Sl- 

—  Homain.  .   . 
Ilùlel  Bourgthéroulde.  Bas- 
relief 

—  Façade.    . 

—  Cour  int". 
Vue  de  la  côte  de  Blesse - 

ville-Bon-Secours.  .  .   . 
Fontaine  du  Gros-Horloge. 

Palais  de  Justice 

Église  St-Ouen.  Ens.  N.-O. 


492 

477 
468 


471 
472 
4:»() 

tri7 
47:1 

484» 
487 
479 


457 
45(; 
458 
4.59 
440 
470 
455 
444 

445 

447 

449 
i:»l 
i5i 

-455 
44»:. 
Uû 

iil 
444 
455 
401 


TABLE   DI-S   r.UAVCnER 


Rouen  

Sle-Marguerile.   . 

S  t- Valéry-en-Cau  x 
SlAVandrille.   .   . 

Tr6port(Le).   .   . 

Valinont 


Vfiurengeville. 


Veules . 
Yport. 


ftpUi^o  Sl-Ouen.  Porlail  th*^ 

Maniicni!j(»ls. 

—  Sl-Maclou . 

Coloinlûer  (Château  do  la 
Tour) 

Maison  en  boi>*  sculpU».   . 

Al)baye  :  enlrt^e  du  ràîov- 
loire  et  lavabo 494 

Église  et  port 475 

Kglise.  Tympan  du  portail.    474 

Ruines  de  l'ancienne  ab- 
baye  

Abimye.  Cliapellc  de  la 
Vierge  :  Tombeau.   .   .   . 

Manoir  Ango.  Cour  inté- 
rieure  

—  Façade  N. 

Vieux  château 4><1 

Plage.  Vue  générale.   .  .     4H5 


405 
464 

im 

48.1 


488 

493 

489 
490 


Andelys  (Les). 

Beaumont-le-Ro- 
ger 


Bec-Hellouin(Le) 


Bernay 

Évreux 


Fontaine  -  Gué  • 
rard 


Gailion. 
(iisops. 


llarcourt.  .  .   . 
Louviers.  .   .   . 


Neubourg  (Le).   . 

St-Pieire-du-Hos- 

guérard.    .    .    . 

Tiliièrcs-sur-Avrc 

Verneuil-sur-Avre 


EURE 

Château-Gaillard.  Côté  de 
la  Seine 517 

Ancienne  abbaye.  Entrée.  524 
Église  St-Nicolas.  Portes  du 

portail  S 525 

Abbaye.  Entrée  et  tour  de 

l'église  abbaUale.  ...  503 
Abbaye.    Pinacles   de   la 

Tour 508 

Maisons    en    bois    de     la 

Grande-Hue 509 

Cathédrale.  Portail  N.   .   .  49t] 

—  Façade  S.   .   .  502 

lîvôché.  Façade  sur  la  cour.  500 

—      l^orte de  la  tourelle.  511 

Église  Saint-Taurin  (vue 

N.-E.) 501 


Ancienne  abbaye.  Ensem- 
ble des  ruines 504 

Chapelle  et  tour  du  ChA- 

teau  (côté  delà  Terrasse).    522 
Église  St-Gervais.Façadc  O.    515 
Vue  de  la  ville  et  du  Châ- 
teau  515 

Donjon 521 

Église.  Haplist^re.    .   .   .'.    510 
Église    N.-D.   Façade   laté- 
rale S 518 

Lavoirs    et    maisons    en 

bois 519 

Église.  Knsemblc  S.-O.  .   .     520 


Croix  du  cimetière.  .  .  .  498 
Église.    Pendentifs    de    la 

voûte  du  chœur 500 

Maison  de  la  Tourelle.  .  .  514 
Église   de    la     Madeleine. 

Tour  (côté  0.) 523 


CALVADOS 

Bayeux Église  Sl-Patrice 544 

—  Maison   rue  St-Martin.   .   .  54r» 

—  Lanterne  des  Morts.   ...  540 


lUïvcnx. 
Ca.Mi.   . 


Creully. 
Dives.  . 
Falaise. 


Fontaine  -  Henri . 

Honflcur 


Lion-sur-Mer . 
Lisieuz.    .    . 


Mouen 

St-Pierre-s-Dives. 
Trouville 


Ussy. 
Vire. 


Bricquebec. 


Carentan. 
Coûta  nées. 


Granville  .... 

Lessay 

Lucerne  (Abbavc 

de  la) \ 

Mfiurtinvast.  .  .   . 
Mont-St- Michel. 


Nacqueville . 
Saint-Lû.    .  . 


fii5 

Cathédrale.  Ensemble  S  -F.  547 
Fragment  de  la  Tapisserie 

dite  de  la  Reine  Mathilde.  548 

Abbaye-aux-Hommes.  .   .   .  531 

Abbaye-aux-Dames .535 

Tour  des  Gens  d'armes.   .  .V>3 
Église    St-Pierre.     Abside 

(fragment).  539 
Musée  du  Vieux  Sl-Étienne. 

Corbeau 534 

Musée  du  Vieux  St-Étienne. 

Corbeaux 529 

Ancien  chûteau 555 

Église 558 

Église  de  la  Trinité.  Vue  • 

latérale  N.-O.    .    .  570 

—  et  Statue  de  Guil- 
laume le  Conqué- 
rant   509 

—  Contrefort  S.  .   .  .  503 

—  Passage    sous    le 

choeur 572 

Église  de  Guibray.  ...  ».  501 
Château.    Vue    prise    du 

Mont  Mirât.    .  508 

—           Tour  Talbot.   .  507 

Château 530 

Vieilles   maisons  et    Ouai 

Ste-Catherine 5.M 

La  lieutenance.  552 
Place  du  Marché  et  Église 

Ste-Catherine •  553 

Église  St-Léonard.    .   .   .  .55(» 

Château .5.37 

Rue  aux  Févres 540 

Maisons  en  bois.  Faeade.  .  542 

Église.  Fenéhe 571 

—      Porte 573 

Église.  Clocher  et  fac^ade  S.  5(»0 
La  Plage  au  moment  de 

la  mcurée 549 

Église.  Colonnes  et  chapi- 
teaux   574 

Porte  de  l'Horloge.  Côté 

extérieur  à  la  ville.   .   .  505 

BAANCHE 

Château,  donjon  et  fortifi- 
cations   585 

Église 583 

Cathédrale 580 

—  Tour  centrale.  .  591 
Église  St-Pierre 588 

La  villle  haute  et  la  plage.  597 

Église  N.-I) 598 

Éghse 593 

Église 595 

Château 584 

Vue    générale    prise    du 

S.-E 004 

Cloître (MK'i 

Salle  des  chevaliers.  .  .  .  (>07 

Château <KN) 

Église  N.-D.  Faça<le  O.   .   .  579 

—  Chaire    exté- 

rieure. .   .   .  578 


(Ur, 


TABLK  Di:s  GRAvuru:s 


Sainl-Lô Vue   générale    prise    des 

bords  de  la  Vire.    ...     581 
Sl-Sauvcur- le- Vi- 
comte  Ruines  du  château 605 

Tourlaville.  .  .   .  Château 601 


ORNE 


Alençon. 
Argentan. 


610 
615 
6^25 


Carrouges . 


.  Kglise  N.-D.  Façade  O.  .   . 
Château.  Ensemble  N  -E. 

.  Ancien  Château 

Kçlise     St-Gennain.    Por- 
tail N. 
—        Ensemble  S. 
Kglisc   St-Martin.  Clocher. 

Tour  Marguerite 621 

.  Château.   Façade   sur    la 

cour 617 


625 
627 
650 


Carrouges  ....  Château.  Eiisemble  N.-O.  . 
Ghambois  ....  Château.     Donjon.     Côté 

S.O 

Domfront  .    .       .  Donjon.  Vue  extérieure.  . 
—                   Vue  des  fortilications.   .   . 
Laigle Tour  de  Téglise.  Partie  su- 
périeure  

Lonlay  (Abbaye).  Église.  Ensemble  O.  .  .   . 

O.  .   . Château.  Façade,  côté  de 

l'entrée 

—  Ensemble  N.-O 

St-Céneri  ....  Église.  Ensemble  N.  .   .   . 

Sées Cathédrale.  Ensemble  N.-O. 

—  —         Ensemble  S.  et 


restes 
cloître.  . 
Chapiteau. 


du 


618 

652 
6.5(; 
<>5« 

612 
629 

655 
654 
620 
615 


610 
6U 
611) 


TABLE    DES   CARTES 


Département.  . 


de  l'Aisne 272 

du  Calvados ii76 

de  l'Eure 528 

de  la  Manche 640 

du  Nord 452 

de  l'Oise 240 

de  l'Orne 608 


Département.  .   .  du  Pas-de-Calai>.  .  568 

—  de  la   Seine 112 

—  delà  Seine-Inférieui ':.    .  4îl6 

—  de  Scine-el-Marne 208 

—  de  Seine-et-Oisc.   ....  \m 

—  de  la  Somme 520 


VUE  d'hnsemble  (coté  sud) 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Préface 


ILE-DE-FRANCE 


SEINE 


Nom.  Situation 

Histoire 

Géologie.  Topographie. 

Hydrographie 

Climat 

Divisions  administrative; 
Cultes 


1 

10 
17 
^22 
2.1 
2.". 

78 
80 
80 
«0 
ÎK) 
111 


Armée.  Défense  de  Paris 

Justice 

Instruction  publique 

Agriculture 

Industrie 

(-ommerce 

Voies  de  communication 

Divisions  et  monuments  (Paris) 

Liste  des  monuments  hislori(iues  .   .   •    . 

SEINE-ET-OISE 

Nom.  Situation 115 

Histoire 114 

(iéologie.  Topographie 118 

Hydrographie 125 

Climat 128 

Divisions  administratives 130 

Cultes 130 

Armée 131 

Justice 152 

Instruction  publique 132 

Agriculture 154 

Industrie 159 

Commerce lii 

Voies  de  communicalion lii 

Description  des  villes 1.i6 

Liste  des  monuments  historiques 157 

Autres  monuments.  Curiosités 158 

SEINE-ET-MARNE 

Nom.  Situation 161 

Histoire 162 

Géologie.  Topographie 16i 

Hydrographie 171 

Climat 174 

Divisions  adminislratives 174 

Cultes.  Armée.  Justice 176 

Instruction  publique 178 

Agriculture 180 

Industrie 1«2 

Commerce liK) 

Voies  de  communication 11)1 

Description  dos  villes lî)2 

Liste  des  monuments  historiques 207 

OISE 

Nom.  Situation 201) 

Histoire 210 

Géologie.  Topograi)hie 219 


Hydrographie 21C 

Climat 221 

Divisions  administratives 221 

Cultes 221 

Armée.  Justice 222 

Instruction  publique 223 

Agriculture.  Industrie 221 

Commerce.  Voies  de  conununication 250 

Description  des  villes 250 

Lisle  des  monuments  historiques 251) 

Autres  monuments  intéressants 250 

AISNE 

Nom.  Situation 2 il 

Histoire 2i2 

Géologie.  Topographie.  Hydrographie  ....  2iî» 

Climat.  Divisions  administratives 251 

Cultes.  Armée 255 

Justice.  Instruction  publique 25i 

Agriculture 25i 

Industrie 258 

Commerce.  Voies  de  communication 20:) 

Description  des  villes 26J 

Liste  des  monuments  historiques 271 

PICARDIE 

SOMME 

Nom.  Situation 273 

Histoire 27  i 

Géologie.  Topographie 286 

Hydrographie.  Littoral 200 

Climat.  Divisions  adminislralive^ 20i 

Cultes 20i 

Armée 200 

Justice.  Instruction  publique 502 

Agriculture .502 

Industrie 50i 

Commerce.  Voies  de  conununication 506 

Description  des  villes 50S 

Liste  des  monuments  historiques 510 

ARTOIS 

PAS-DE-CALAIS 

Nom.  Situation 321 

Histoire 322 

Géologie.  Topographie 33 i 

Hydrographie.  Littoral 35i 

Climat 5i2 

Divisions  administratives 5i7 

Cultes r)t7 

Armée 540 

Justice.  Instruction  publique.          5.V) 

Aericnlture.  Industrie 5.Vi 

Commerce.  Voies  de  comnnmicalion 556 

Description  des  villes 556 

Liste  des  monuments  historiques 566 


6i8 


TARLE   DES  MATIÈHES 


FLANDRE 


NORD 


Nom.  Situation r>(»9 

Histoire ">T0 

(îéologie.  Topographie r»«i 

Hydrographie.  Littoral r»J<8 

Climat "07 

Divisions  adminislralives 51)7 

(luUes.  Armée 591) 

Justice.  Instruction  publique -iOO 

Agriculture i0^2 

Industrie U)i 

Commerce 411 

Voies  de  conununication 415 

Description  des  villes 415 

Liste  des  inonumenls  historiques -451 


NORMANDIE 

SEINE-INFÉRIEURE 

Nom.  Situation 455 

Histoire 455 

(iéologie.  Topographie 445 

Hvdrographie.  Littoral 445 

Climat 459 

Divisions  administratives 459 

Cultes.  Armée -462 

Justice.  Instruction  publique 466 

Agriculture 470 

Industrie 474 

Commerce 478 

Voies  de  communication 480 

Description  des  villes 480 

Liste  des  monuments  historiques 495 

EURE 

Nom.  Situation.  Histoire 497 

«iéologie.  Topographie 500' 

Hydrographie 505 

Climat.  Divisions  administratives 507 

Cultes 507 

Armée.  Justice 509 

Instruction  publique 510 

Agriculture 5t0 

Industrie 5P2 

Commerce 514 

Voies  de  communication 516 

Description  des  villes 516 

Liste  des  monuments  hislori(|Uc>s 527 

Table  des  gravures 

Table  des  cartes 

Table  des  matières 


CALVADOS 

Nom.  Situation 5^9 

Histoire 550 

Géologie.  Topografdiie 552 

Hydrographie.  Littoral .   .   ., 554 

(Himat 545 

Divisions  administratives 548 

(adles  .   .  '. :,iH 

Armée : '. 550 

Justice.    .   .   .- 550 

Instruction  publique 550 

Agriculture.  " 554 

Industrie 554 

Commerce     559 

Voies  de  communication 562 

Description  des  villes 562 

Liste  des  monuments  historiques 575 

MANCHE 

Nom.  Situation 577 

Histoire 577 

Géologie.  Toi)ographie 580 

Hydrographie.  Littoral 582 

(Climat :»89 

Divisions  administratives .MH» 

Cultes  .   . , 5îH) 

Armée.  Marine .V.i:» 

Justice h\Yi 

Instruclicm  pul)lique .V.hi 

Agriculture 5î»i 

Industrie 5î)l 

Commerce 5îN> 

Voies  de  connnunication 5im 

Description  des  villes 51W» 

Liste  des  monuments  historiipies <i<>ii 

ORNE 

Nom.  Situation WH) 

Histoire OOîl 

Géologie.  Toptigraphie 614 

Hydrographie 619 

Climat 622 

Divisions  adminislralives 624 

Cultes 624 

Armée 624 

Justice ««6 

Instruction  pirl)liquc 626 

Agriculture 62<> 

Industrie 62K 

Commerce t>5l 

Voies  de  communication 651 

Description  des  villes Tôt 

Liste  des  monuments  historiques 6.VJ 

• (>4I 

644) 

617 


Gravé  et  imprimé  par  Gillot,  79,  rue  Madame,  Paris. 


'  I  \'