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^ F
Géographie pittoresque et monumentale de la France |
LA FRANCE DU NORD
PARIS. — Eglise Noli- Dame. Façade.
GÉOGRAPHIE PITTORESQUE ET MONUMENTALE
DE LA FRANCE
La France
du Nord
PAR
CH. BROSSARD
\
Ouvrage contenant 160 gravures en couleurs et 348 en noir
avec 13 cartes départementales
E, FLAMMARION, ÉDITEUR
PARIS. 26, RLE RACINE. PARIS
1900
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PRÉFACE
Un mol au lecteur pour lui expliquer le but et le plan du présent ouvrage.
La France a souvent été décrite, soit dans son ensemble, soit dans des
régions particulières, par des écrivains autorisés. On l'a étudiée sous presque
tous ses aspects dans des monographies très étendues. Ses monuments ont été
classés par styles, par époques et par régions ; la gravure en tous genres :
eau-forte, bois, etc. les a popularisés au gré du talent ou de Ja fantaisie des
artistes chargés de l'interprétation .
C'est uniquement à la photographie que nous avons voulu faire appel pour
présenter au public notre France monumentale. Toutes les illustrations
du volume actuel n'ont pas d'autre origine.
Nos gravures en couleurs ont mis en relief le côté pittoresque des pays
décrits, les costumes, parfois les monuments eux-mêmes dont on avait à faire
valoir le cadre ou les matériaux de construction.
Dans nos gravures monochromes nous avons, tout en tenant compte des
dimensions imposées par le formai adopté, reproduit les édifices civils et
religieux à la plus grande échelle possible. Quand ce moyen nous a paru
insuffisant, nous avons multiplié les détails pour mieux faire comprendre le
caractère de l'œuvre reproduite et par suite la mieux faire goûter.
Une difficulté se présentait : grouper par régions distinctes les départements
que la topographie et l'histoire ont pour ainsi dire soudes ensemble. Nous
croyons en avoir triomphé en suivant Tancienne division de la France en
provinces. C'est ainsi que le présent volume est consacré à l'/fc de France, à
la Picardie^ à V Artois, k la Flandre et à la Normandie, groupant ainsi 15 dépar-
tements ayant entre eux une certaine affinité. Dans les volumes qui suivront,
la Bretagne avec les diverses provinces arrosées par la Loire, les provinces de
FEst, celles du Sud-Ouest et enfin celles du Sud-Est seront successivement
passées en revue.
Quant au texte, il comprend pour chaque département une étude générale
_^ du sol au double point de vue orographique et hydrographique, Thisloire
abrégée des événements qui se sont accomplis sur son territoire, les divi-
imu:face
sioiis admiuislralivos, un lal^lcaii résumé do l'agriculture et do Tinduslrie
avoc quolquos donnéos statistiques, la description des grandes villes, la liste
enfin do tous les Monuments historiques classés, le tout accompagné d'une
carte dressée spécialement pour celte publication.
Qu'il nous soit permis en terminant de remercier i)ul)liquemonl Messieurs
les Présidents et Secrétaires des Chambres do Commerce, Ingénieurs en chef
dos Ponts et Chaussées ou Agents-voyers des services vicinaux, secrétaires do
Mairies, Directeurs de Musées, Bibliothécaires qui ont bien voulu nous
communiquer les renseignements les plus récents émanant do leurs services
respectifs. Nous ne saurions oublier non plus les collaborateurs dévoués :
|)hotographes amateurs ou professionnels qui ont contribué [lour une bonne
part h rendre moins diflîcile la tAche assumée par celui qui était charge do
réunir et (]o classer les matériaux ainsi recueillis. C'est à ceux «pie nous
venons do nommer (pir. l'ouvrage devra son succès. C'est encore à eux que
nous ferons a|)pel dans la suite pour continuer dignement Tunivro onlroprise
avec lour collaboration.
CH. BROSSARD
Xorniihre 1899.
■1
r
ILE-DE-FRANCE — PICARDIE - ARTOIS
FLANDRE — NORMANDIE
«5
PARIS. - PonlNcuf (Côté E.) r. d.
Seine
Nom — Situation
r: dé[>arteinciil de la Seine, qui appartient plutôt à la région
N. de la France tire son nom du fleuve de ^cinc (jui y pénètre
par le S.-E. en se dirigeant vers le N.-O. A son entrée dans
Paris, la Seine s'infléeliit en un arc convexe par ra[)port à la
rive droite; à sa sortie de la ville, elle décrit une nouvelle
courbe en Ibrnie de S renversé.
C'est le i)lus petit de nos départements français, mais c'est
celui qui est le plus peuplé et dont la population est en
même temps le plus dense. Au [)oint de vue politique, il est
le plus inq)orlant et le plus riclie. Enclavé dans le dépar-
tement de Seine-et-Oise, il n'a guère de limites naturelles, sauf à TE. où la Marne le
contourne sur un esi)ace d'un peu plus de '2 kilomètres et au N.-O. où la Seine le sépare
du département de Seîne-et-Oise, depuis la pointe O. de l'île Saint-Denis jusqu'à
proximité de Cliatou. Sa plus grande largeur de 10. à l'E. n'atteint pas tout à fait 50 ki-
lomètres et sa plus grande longueur du N. au S. est de "21 kilomètres.
Lors de la division de la France par départements, en 1790, il a été entièrement formé
d'une portion de Vile de France, province qui, à l'origine de notre histoire, faisait partie
du pptit royaume de France. Il est traversé par le méridien de Paris, ligne convention-
nelle servant de base pour le calcul des longitudes du globe entier dans les travaux
cartograpbirjues français. Ce méridien passe pai* l'axe tlela façade de l'Observatoire. Le
même établissement renferme l'horloge qui règle l'heure à Paris.
SEINE. L
Histoire
A RIS {fAdelia, LiUccc) doit probablenuMit son origine à une vail-
lante population de mariniers et de pèelieurs {\auta' Parisii) dont
nie de la Cité l'ut sinon le beireau, du moins le lieu d'iiabitation
favori . Ces nuuiniers s'enrichirent par leurs expéditions tout le
long de la Seine; et d(*vinrent puissants et redoutables.
A la veille d'entreprendre sa sixième eampagne des (jaules, César,
cpii avait déjà visité la petite île et ne croyait pas avoir à redouter
riioslililé de ses habitants, y convoipia rassend)lée générale des
Gaules en 55 av. J.-C. Malgré cela, en ^2, à l'appel de Vercingétorix ralliant les Gaulois
tians un dcrni(»r elTort contre» l'envahisscMir, les Parisiens lirent leur devoir : afin d»»
|»riv(M* l'ennemi de toutes ressources, ils incendièrent leur vilh* (?t suivirent leur chef
(^amulogène. Ce dernier franchit le lleuvc» et remonta la rive gauche dans l'intention dcî
surprendre Labienus îunenant s(*s légions d'Italie. Ce fut au contraire le consul romain
((ui surprit Camulogène. L'aruée gîiuloise fut prescpie anéantie el son eh(»f tué d'ans
l'action. Un nouveau contingent de Parisiens alla toutefois s'enfermer dans les nuii*s
d'Ah'sia. Après la chute de celte ville, la Gaule fut réduite en provinces romaines
et Lutèce ne songea plus (pi'à se reh^ver (h* ses ruines.
11 reste peu de monumeids de cette épo<pie : cmi dehors de<juehjues bornes milliaires,
d'inscriptions et de fragments d'architecture ramassés dans les fouilles du sol parisien
et conservés au musée Carnavalet, on ne peid guère citer, outre les vi^stiges del'e^nceinte
ronuuio mérovingienne et les ruines du temple de Jupiter, (jue les Arènes situées sur le
versant oriental de la butle Sainte (ieneviève el les Thermes de Julien.
\.r christianisnu! fut prêché dans Lutèce par saint Denis, puis par saint Eleuthèrt^et
saint Huslicjue dont la butte Montmartre vit le nuu'tyn». Au V siècle, saint Marcel,
continua l'ceuvre de ses prédécesseurs; sainte (ieneviève sauva l*aris des gritTes d'Attila
et Clovis vint y exercer les prérogatives de la royauté. C'est à cette épotjue qu'il faut
faire remonter la fondation des premiers monastères : Sainte-Geneviève et Saint-Ger*
nuun des Prés. Pendant un peu |)lus d(» deux siècles, l'histoire reste muette sur Paris;
aucun événement important mt s'y pr(»duit, niais, au ix*^ sièch», les Nonnands ai»pa-
rureiit plusic iu*s fois sous ses murs : <*n Î<i5, en >^hi\ et eu 8(»1, non sans piller et rau-
<;onner les populations riveraines de la Seine. Lin 885, Lutèce subit u!i siège mémo-
rable contre c(»s pirates. N'ayant pu s'<'n emparer par un coup de main, les Normands
l'investirent. Ludes, c(»nde de l*aris, l'évétpie Gozlin et Lble, abbé de Saint Gennain
des Prés, à la télé des l^u'isiens, se défendirent vaillamment et les Nornuinds, achetés
par Charles le (ir<»s, s'éloignèrent en 8S(i. I-^udes, choisi comme roi par une assemblée
de prélats et de seigneurs et couronné à Compiègne, revint habiter la capitale. Lu
Î>7S, rem|)enMn' allemand Otion II vint inccMulier les faubourgs de Paris pour se venger
(le Loti air' qui avait tenté im coup de main sur Aix-la-Cha[)elle.
Sous les rois capétiens, Paris s'agrandit sui* h's deux rives de la Seine : la première
enceinte continue ((ui renf<'rma ces agrandissements remonte à Robert le Pieux. Ce roi
reconstruisit dans la Cité le Pahn's des rois sur h*s ruines de celui des empereurs
romains. Le prieiu-é de Saint Martin des Champs, les monastères de Saint Laurent et de
Saint Denis furent fondés. Dès cette époipie, Paris est déjà un foyer de lumière. Des
milliers d'audileuis vont écouter sur la Monlagiu* Sainte-Geneviève le moine Abélard et
l'heure de la londation d<* la pnMuière Inivcrsiténe va pas tarder à sonner.
Avec Philippe .\uguste <{ui agrandit la France, Paris s'embellit et d<'viid une capitale
à tous h> points de vue. A partir de \VM), s'éleva une nouvelle enceinte fortifiée dont
1
i SEINE
de nombreux vestiges se voient encore aujourd'hui. Celte enceinle percée de vingt
portes ou poternes comprenait une centaine de tours rondes. Quatre ponts reliaient les
deux rives de la Seine.
Philippe Auguste éleva le palais fortifié du Louvre dans lequel il établit sa résidence
habituelle. L'évéque contemporain, Maurice de Sully, réédifia dans la Cité, sur rempla-
cement de la première cathédrale, Tadmirable monument gothique qui a nom Notre-
Dame. Les rues commencèrent à être pavées et éclairées. La solidarité des intérêts fait
grouper les marchands en corporations distinctes; h leur léle se trouve un Prévôt élu.
L'organisation municipale s'ébauche et V « Hôtel de la Marchandise » ne lardera pas à
devenir Y « Hôlel de Ville ». L'Univer-
sité, sortie des écoles qui entouraient
les monastères et la cathédrale, va sé-
culariser renseignement. Professeurs et
étudiants jouissent de libertés spé-
ciales dont ils sont très jaloux et qui
leur seront toujours confirmées mais
deviendront la source de nombreuses
querelles entre eux et les bourgeois. De
cette époque datent les nombreux col-
lèges de la rive gauche bAtis sur la
Montagne Sainte-Geneviève. On doit
encore à Philippe Auguste la création
du Dépôt des Archives nationales; son
chapelain, Robert Sorbon, fonde la
Sorbonne pour les étudiants en philo-
sophie.
Saint-Louis, qui rendait la justice aux
humbles sous le chêne de Vincennes,
éleva la Saiîite-Chapelle de Paris, aux
formes si fines et si délicates, pour y
abriter la couronne d'épines du Sauveur
que Heaudouin lui envoyait de Cons-
tantinople.
Le 10 avril 1502 le roi Philippe le Bel
réunit dans l'église Notre-Dame les
trois classes du royaume dans le but
d'obtenir leur appui contre l'Église.
Sous son règne le grand maître des
Templiers, Jacques Molay, monta sur
im bûcher dressé dans une petite îb^ de
la Seine et Enguerrand de Marigny fut pendu au gibet de Montfaucon.
Après la sanglante bataille de Poitiers, le prévôt des marchands, Ktienne Marcel, fit
mettre Paris en état de défense afin de résister aux Anglais dont on a|)|»réhendait la
venue. Trop tôt peut-être il se mit en travers de Tabsolulisme royal, voulant réserver aux
États généraux le soin de contrôler les actes du pouvoir. Pour atteindre son but, il fut
peu scrupideux sur le choix des moyens, choisit mal son heure et périt assassiné.
Charles V construisit Tllôtel Saint-Paul qu'il habita, le chAteau de Beauté sur la
Marne, ù la lisière K. du buis de Vincennes, éleva la Bastille et agrandit le Louvre.
L'enceinte de Paris s'accrut encore sur la rive droite. Sous le règne de ce prince on
PARIS. - Quai do Monlohello.
PAIUS. — Kii\\>v îSiiiul-Klifiiiic (In .Muni. Fiirad.- O.
SEINE
venait de tous les coins de l'Europe étudier à l'Université de Paris,
dont la renommée était sans borne. Une foire célèbre dite du Lendit
se tenait entre la Seine et Saint-Denis et attirait annuellement une
multitude de marchands et de curieux
En 1382, le peuple de Paris se soulevant contre une taxe établie sur
les marchandises vendues s'empara des maillets de plomb réunis
par le duc d'Anjou pour son expédition contre le royaume de Naples
et massacra tous les collecteurs de cet impôt (révolte des Maillolins).
Après la défaite des Flamands à Rosbecque, Paris fut privé de son
Prévôt des Marchands et les franchises municipales furent abolies
en représailles de l'appui donné aux Flamands par les Parisiens.
En 1407 le duc d'Orléans
fut assassiné rue du Tem-
ple par Tordre de Jean
sans Peur, duc de Bour-
gogne, son rival, ce qui
déchaîna la guerre civile
en France. Le pays se di-
vise en deux grandes fac-
tions : les Armagnacs et
les Bourguignons. Paris
est à ces derniers. La
bourgeoisie redevient
puissante et s'allie à l'Uni-
versité pour résister au
pouvoir royal. Une ré-
forme importante tou-
chant à tous les points de
l'administration fut ré-
digée en deux cent cin-
quante-huit articles sous
le nom d'ordonnance ca
bochienne, mais ne put
être exécutée. Des excès
commis par la populace
parisienne gagnèrent les
esprits à la cause des
Armagnacs qui entrèrent
dan§ Paris et forcèrent le
duc de Bourgogne à se
retirer en Flandre. A leur
tour, les Bourguignons
rentrèrent dans Paris en
1419 et égorgèrent un
grand nombre d'Arma-
gnacs. Henri V, roi d'An-
gleterre, par suite de son
mariage avec Catherine
de France, devint maître
A
PARIS. — Cathédrale Notre-Dame. Bas-relief du Irausepl S. côté droit
SEINE
1
de la couronne de France. Le traité de Troyes (1420) consacra ce litre
rf*connu également et par le Parl<*nienl de l*aris et par l'iniversité.
Henri VI, son successeur fui couronné n»i de France dans la cathé-
drale Notre-Dame en 1i5l.
Les Bourguignons gardèrent Paris jusqu'au Irailé d'Arras (1457»).
Enfin les Parisiens ouvrirent leurs portes au connétable de Riche-
mond pour le compte du roi (Miarles Vil en 1>4r»7. Tous les successeurs
de ce dernier souverain préférèrent séjourner dans leurs châteaux de
la vallée de la Loire, plutôt que d'habiter Paris où ils ne firent que
de courtes apparitions.
De 1522 date l'origine de la dette nationale En celle année, le roi
François I" fit un emprunt
de 20000 livres dont Tintérèt
annuel, fixé au taux de 12
pour 100, fut acquitté par
l'Hôtel de Ville sur les fonds
provenant de taxes établies
sur la vente du bétail à
Paris. Deux événements im-
portants de l'histoire reli-
gieuse ont lieu sous le règne
de ce prince. D'une part la
Réforme pénètre en France;
des adeptes peu nombreux
d'abord embrassent la doc-
trine de Luther et sont aus-
sitôt persécutés et condam-
nés au supplice de l'estra-
pade ou brûlés comme
Etienne Dolet; d'autre part,
Ignace de Loyola fonde avec
quelques compagnons, à
l'ombre de l'abbaye de
Montmartre, la célèbre Com-
pagnie de Jésus (1554). Le
Collège de P>ance est créé;
on commence h reconstruire
le Louvre. Catherine de Mé-
dicis bâtit l'Hôtel de Sois-
sons et le Palais des Tuile-
ries. L'imprimerie apparaît
à Paris, et en 1502, Henri
Eslienne établit ses presses
dans un atelier de la rive
gauche, proche de la Sor-
bonne.
Sous Charles IX le mas-
sacre de la Saint- Barthé-
lémy (1572) ensanglante la
PARIS. — Cathédrale Notre-Dame. Bas-relief du transept S. côté droit
c:
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c.
E
es
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10
SEINE
capitale; les pers<^cutions contre les Réformés continuent et Bernard
Palissy est jeté dans les cachots de la Bastille où il meurt bientôt.
En 1588 la Ligue, à la tête de laquelle se trouve le Duc de Guise,
est maîtresse de Paris et en chasse le roi Henri III. Ce prince essaye
de le reprendre mais meurt frappé par le moine Jacques Clément.
En 1594, Henri IV, après avoir abjuré le protestantisme, y fait son
entrée, n'ayant pu i^ prendre malgré la rigueur du siège qu'il avait
fait subir aux Parisiens. Sous le règne de cet excellent prince, Paris
se transforme. On lui doit la construction de THôpital Saint-Louis,
l'achèvement du Pont-Neuf et de THôtel de Ville, la continuation des
travaux du Louvre, la création de la célèbre manufacture des Gobe-
lins. Il mûrissait de grands dessins lorsqu'il tomba, rue de la Perron
nerie, sous le poignard de Ravaillac.
Louis Xlll agrandit Paris au N.-O. et termina le rempart bastionné
commencé sous Henri II. Marie de Médicis se fait bâtir le Palais du
Luxembourg, et Richelieu le Palais Cardinal, aujourd'hui Palais
Royal. D'importantes constructions privées en briques et en pierres
s'élèvent un peu partout.
Le Jardin des Plantes, l'Académie française, l'Imprimerie royale
prennent naissance. Saint Vincent de Paul fonde, en 1634, l'ordre
admirable des ï'illes de la charité, puis l'Hôpital des Enfants Trouvés
et l'Hospice de la Salpêtrière.
Pendant la minorité de Louis XIV, le Parlement, soutenu par le
peuple, créa des embarras à la royauté; les grands seigneurs abaissés
par Richelieu relèvent la tète sous Mazarin et la Fronde éloigne la
cour de Paris jusqu'en 1655, époque à laquelle elle put s'y installer à
nouveau. Devenu monarque absolu, Louis XIV s'attaqua aux libertés
communales et garda pour lui la nomination du Prévôt des mar-
chands et celle des échevins. Quoique habitant Versailles, où du
modeste rendez-vous de chasse sous Louis XIII il avait fait la
demeure somptueuse que l'on sait, il n'oublia pas de donner ses
soins h l'embellissement et à l'agrandissement de Paris qui devint la
capitale des lettres et des arts. Du règne de Louis XIV date la fon-
dation de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, de l'Académie
des Sciences, de l'Observatoire. En 1675 eut lieu la piemière Expo-
sition des Beaux-Arts dans la cour du Palais-Royal. La reine-mère
Anne d'Autriche élève le Val-de-Grâce, Mazarin, le Collège des Quatre
Nations, l'Institut et le Palais Mazarin (Bibliothèque Nationale). On
doit encore à Louis XIV : l'Hôtel des Invalides, le Pont Royal, la
Colonnade du Louvre, l'agrandissement des Tuileries, les premiers
l)Oulcvards plantés ainsi que les places des Victoires et Vendôme.
Sous son règne l'architecture privée éleva de somptueux hôtels au
Marais et dans le faubourg Saint-Germain; les rues de la capitale
furent régulièrement éclairées.
Louis XV, pendant sa minorité, occupa le Palais des Tuileries;
c'est pendant son règne que furent construits l'Hôtel des Monnaies
et rficole militaire. C'est lui qui commença le Panthéon; c'est à
lui que l'on doit la place de la Concorde. Son règne désastreux vit
la faillite de Law et la perte de nos colonies. A la même époque.
SEINE 11
les philosophes de TEncyclopédie préparaient les esprits à un chan-
gement radical de nos institutions.
La lutte de Louis Xyi et du Parlement, lutte dans laquelle devait
sombrer la royauté, est le prélude de la Révolution. Le 14 juillet 1781),
la Bastille est prise d'assaut. Paris choisit Bailly pour maire; le
général La Fayette est mis à la tôte de la Garde nationale. L'Assem-
blée Constituante vient siéger à Paris à la suite du roi que la popu-
lation parisienne va chercher à Versailles. En 1790 a lieu, au Champ de
Mars, la fête de la Fédération. Les clubs révolutionnaires deviennent
puissants^ les nobles émigrent, et Louis XVÏ cherche à fuir. De
Varennes on le ramène aux Tuileries, où il est gardé prisonnier. En
1791, on le suspend de ses pouvoirs, qui lui sont rendus après son
serment d'obéir à la Constitution votée par l'Assemblée nationale.
Mais à peine le manifeste insolent du duc de Brunswick est-il lancé,
que Louis XVI et toute sa famille sont enfermés dans la prison du
Temple. La Terreur commence : les massacres de Septembre ensan-
glantent Paris; la guillotine fonctionne sans relâche et Louis XVI,
condamné à mort par la Convention nationale, monte sur l'échafaud
le 21 janvier 1793. Tous les chefs de la Révolution se proscrivant les
uns les autres y montent bientôt à leur tour. La Commune de Paris
tombe avec Robespierre.
Pendant la Révolution, la ville de Paris fut entièrement saccagée :
les églises et les monuments religieux eurent surtout à souffrir de la
part des vandales qui voulaient tout détruire ou niveler.
En 1795, le Directoire succède à la Convention nationale. Le 18 Bru-
maire préparé par Bonaparte va nous conduire au Consulat d'abord,
puis à l'Empire. L'épopée napoléonienne se termine par la prise de
Paris en 1814, par les armées alliées; malgré les prodiges de valeur
accomplis à la barrière de Clichy par le maréchal Moncey vaillamment
secondé par la population parisienne, la ville capitule. La volonté du
Sénat appelle le frère de Louis XVI sur le trône. Louis XVIII, réfugié
en Angleterre, débarque à Calais et entre à Paris. Napoléon I"
profite du mécontentement général provoqué par la réaction roya-
liste pour quitter l'île d'Elbe, le 1" mars. Le 20 du même mois, il était
aux Tuileries. Mis hors la loi par le Congrès de Vienne, il prend
l'offensive contre les armées ennemies qui se remettent en marche
vers la France. A Waterloo sa fortune s'écroule (18 juin 1815), il va
finir ses jours sur le rocher de Sainte-Hélène. Louis XVllI revient
occuper à nouveau le trône, ramené par les armées alliées.
C'est Charles X qui lui succède en 1824. A la suite de la publication
des Ordonnances du 20 juillet 1830, l'émeute éclate dans Paris et
demeure victorieuse après trois jours de combat. Charles X veut les
retirer et prendre des ministres libéraux. Il est trop tard : le drapeau
tricolore flotte à THôtel de Ville et le Duc d'Orléans est lieutenant-
général du royaume.
La Charte de 1850 mise en harmonie avec les idées du jour est
octroyée par le roi Louis-Philippe. C'est sous le règne de ce sou-
verain que fut édifiée l'enceinte continue qui entoure Pans actuel-
lement.
I
li
s F I \ K
La Révolution <lo février 1848 so torniiiK^ parla proclamation de la République.
Le 2 décembre 1851, le coup d'Klal lente par Louis-Napoléon réussit. C'en est fait une
fois encore de la liberté. Un an après a lien la proclamation de TEmpire, le prince-
président prend le nom de Napoléon Ul. L'empire s écroule à Sedan. La République est
proclamée le i septembre 1870.
C'est sous le second empire que la physionomie de Paris a le plus changé; j'i la veille
de la Révolution de 1789 l'enceinte dite
des Fermiers généraux s'arrêtait à la
ligne d(»s boulevards extérieurs ac-
tuels; en 1850 onze communes envi-
ronnantes y sont annexées. Bientôt
même Paris en absorbera d'autres, et
des parties de l'enceinte seront dé-
molies et recidées.
La guerre déclarée à 1 1 Prusse en
1870 amena l'armée allemande sous les
murs de la capitale, qui subit un siège
douloureux (19 septembre 1870-28 jan-
vier 1871) pendant lequel les femmes
se mfmtrèrent admirables de n'^signa-
tion et d(» courage. Malgré les efforts
teidés à Champigny et à BuzenvaL
Paiis, faute de vivres, capitula. Après
le siège, il eut encore à subir les hor-
reurs de la guerre civile. Lp Com-
mune» (»st proclamée le 18 mars 1871
et <lure jusqu'au 28 mai suivant. Pen-
daîit la dernière semaine de son exis-
tence, les Tuileries, l'Hôtel de Ville,
la Cour des Comptes, le Ministère
des Fiîiances, etc. sont incendiés. Le
(ionvernement, installé pendant la
guerre franco-allemande, d'abord à
Tours, puis à Bordeaux, siège à Ver-
sailles et ne revient définitivement h
Paris qu'en 1879.
Pendant la période actuelle, Paris
subit ime transformation complète
en vue de l'Exposition universelle qui
va dignement couronner la fin du
XIX' siècle. La promenade des Champs-
Elysées s'embellit d'une voie m ivelle
bordée de deux Palais «pii prennent la place <le l'ancien Palais de l'InJustrie. Cette
voie, traversant In Seine sur le pont Alexandre 111, le plus beau de la capitale, relie la
rive droite» à l'Esplanade des Invalides. En môme temps les grandes compagnies de
chemins de fer aboutissant «^ Paris pénètrent peu à peu jusqu'au centre de la Cité,
tandis que h» Métropolitain établit ses voies souterraines partout où les besoins d'uno
circulation intense se font sentir.
PARIS. — AvcniK* «le Brelniil. Pflil marché.
PARIS. — Eglise Nolre-Dainc. Angir de la Galerie. Cùle O.
Géologie — Topographie
K sol compris dans les limites du déparlement de la Seine appartient
à relte partie du terrain tertiaire composée des étages inférieur et
moyen auxcpiels on a donné le nom de terrain parisien. Autrelbis il a
été recouvert par un golfe marin. En se retirant les eaux ont laissé
au-dessus des terrains crétacés soit de l'argile grossière, soit de la
craie linc comme à Issy, soit des calcaires grossiers entrant dans la
composition des collines des environs de Paris, calcaires formés d'une infinité de petites
coquilles et constituant la pierre de taille, soit le gypse ou pierre à plAtre qui se trouve
en -monticules isolés sur la rive droite de la Seine : à Montmartre, Pantin, etc., soit
én'in les marnes servant à la fabrication des ciments. La mer a également formé
It's dépôts siliceux qui couronnent le j)laleau de Clamart, du Plessis-Piquet et de
Verrières, dépôts auxquels on a donné le nom de grés de Fontainebleau par suite de
l'importance exceptionnelle (ju'ils ont acquise dans celte localité et dans les environs
immédiats. Au-dessus des alluvions fluviales des bords île la Seine, le sol a été exhaussé
par rapport de débris de toutes sortes, ce qui lui procure l'avantage de se soustraire
plus facilement aux inondations du fleuve.
L'altitude moyenne du déparlement de la Seine oscille généralement entre 'ibmèlreset
iO mètres au dessus du niveau de la mer. A Paris les hauteurs les plus considérables se
trouvent sur la rive droite de la Seine : Butte-Montmartre lOô mètres, Butles-Chaumont
123 mètres.
Le point culminant du département se trouve dans l'arrondissement de Sceaux à
rE. du Plessis-Piciuet (179 mètres). Entre les vallées de la Bièvre et delà Seine, le point
le plus élevé est situé sur le plateau de Villejuif : y'i mètres. Entre la Seine et la Marne,
Montmesly atteint 09 mètres. La hauteur moyenne du sol dans la boucle de la Marne ne
PARIS. — Porte de Flandre.
SEINE
17
PARIS. — Pelil bras de la Seine.
dépasse pas 48 mètres. Entre la Marne et le canal de rOurcq, on trouve une cote de
115 mètres sur le plateau cfui domine Monlreuil; le plateau d'Avron, à cheval sur les
deux départements de Seine et de Seine-et-Oise, a la même hauteur; les collines de
Romainville et de Noisy-le-Sec atteignent 117 mètres. Sur la rive gauche du canal de
rOurcq, la plaine Saint-Denis a une altitude moyenne de 42 mètres. La Butte Pin<:on, au
N. du département, qui domine Pierrelitte, atteint 101 mètres. La presqu'île de Gennevil-
liei's a une hauteur variant de 32 mètres à 37 mètres. Enfin, dominant 1*0. de Paris, la
colline isolée qui porte la forleresse du Mont-Valérien a Itil mètres d'altitude.
Hydrographie
A Seine a, dans le département qui porte son nom, un cours de
00 kilomètres alors (jue son trajet direct atteindrait à peine "Ib
kilomètres. Le débit de ses eaux y c^t régularisé au moyen de
biefs terminés par des barrages écluses; trois de ces barrages
se trouvent dans le département : ce sont ceux de Porta l'Anglais,
de la Monnaie et de Suresnes.
Elle reçoit à droite, à Charenton, la Marne, qui l'ait également
un long circuit dans le déparlement : 24 kilomètres, pour un
trajet direct de 12 kilomètres; la Marne se grossit du Morbms
à Créteil. A peine entrée dans Paris, la Seine y ret^oit les eaux du Canal Saint-Martin
sur sa rive droite, puis sur sa rive gauche celles de la Bièvre qui, après avoir arrosé
de jolies campagnes est utilisée dans les tanneries et teintureries du quartier des
SEINE 2.
18
SEINE
Gobeliiis et tombe dans un t^goul collccleur; enfin, à Saint-Denis, le Rnnillon, où
tombent la Morce, la Molelle, la Cruud et le ruisseau de Moiitfort à gauche, la Hosne à
droite. Ces cours d'eau sont insignifiants.
CANAUX. Le canal de Saint-Maur a une longueur de 1100 mètres, dont 000 mètres
en souterrain; il évite à la navigation un circuit de 12 kilomètres connu sous le nom de
Boucle de Marne, si chère aux artistes
et aux canotiers. H commence au-des-
sous du pont de Joinville et se termine
par une écluse au canal de Saint-
Maurice longeant la rive droite de
la Marne et tombant dans la Seine
à (^harenton, fermé aussi par une
écluse.
Le canal de Saint-Martin part
de la rive droite de la Seine en aval
du Pont d'Auslerlitz où il l'orme le
hatisin de /M »(?/<«/; il passe ensuite
sous la Place de la Bastille et le Bou-
levard Bichard-Lenoir jusqu'à TAveime
di* la Bépublique; de là, il gagne à ciel
ouvert le hassin de Im Villctte franchis-
sant une hauteur d<» 'ii m. 50 au moyen
de 1» écluses. Sa longueur est de 1500
mètres.
Le canal deSaint-Denis, (pii lui
fait suite, [)art du bassin de La Villette
et aboutit à la Briche, près de Saint-
Denis, en (h'scendant au moyen de l"!
écluses une hauteur verticale de
1H m. l»0. Sa longueur est de r.OU»
mètres. Ces deux derniers canaux
abrègent de H» kilomètres le trajet du
pont d'Austerlilz à la Briche par le
cours régulier de la S(Mne.
Le canal de TOurcq, qui com-
mence à Mareuil (Oise) conduit par
une ligne de» 95 kilomètres les eaux de
la rivièn* du même nom à Paris dans
le bassin de la Villette. 11 descend
au moyen de 10 écluses une peide
de 15 m. 10 et outre l'alimentât ion des
canaux de Saint-Denis et de Saint Martin, il fournit un contingent d'eau potable
à la capitale.
LACS. Le département de la Seine ne compte (jue des lacs artificiels; ce sont ceux
de Saint-Ma)fdt\ Daianesnil, (irurellc, et des .yinuncs dans le bois de VinreiHK'S et les
lacs, étangs et mares du bois de F^oulogne (lacs Snpi':rieiiï% lnfêviein\ etc.).
Sources minérales. Paris renferme un certain nombre de sources minérales: ce
sont les cinq sources ferrugineuses froides de Passy, les sources également ferru-
P.VIUS. — Ciiiiai Siùiil Martin, tciuse.
IWHIS. - AHC: DE TRIOMPHE DE L LTIOILE
Hi'DE. Le départ des Volontaires,
20
SEINK
ginriises (»t froides dAutouil (sources Quirhe^at c\ ConDnvnale), la source sulfurée cjîlciqus
froide de lieileville (Atlas). On peul encore citer celles de \a rue Déranger, du pont
d'Austerlilz H des Ternes.
Puits artésiens. Paris compte 4 puits artésiens dont la profondeur dépasse
500 mètres; ce sont : le puils de Grenelle, d'un débit journalier de 500 à 5')0 mètres cubes,
qui alimente le réservoir du Panthéon; de Passy, d'un débit de 5000 à (»t)00 mètres cubes,
qui alimente les lacs du bois de Boulogne; enfin ceux de îa place Hébert à la Chapelle,
et de la Hutte aux Cailles, dans le XlIP arrondissement.
IWHIS. — .Avenue tle l'Obser^aloire. Foiilniiie Cnrpeaiix.
Aqueducs. Paris est alimenté en eaux de sources par 5 aqueducs.
Aqueduc de la Vanne d'une longueur de 175 kil. fournissant 1 10.000™"
— delaDhuis — 151 kil. — 25.000" -avec les eauidudraiii de Sl-Siaor.
— del'Avre — 154 kil. — 100.000-
L'aqueduc de la Vanne amènera bientôt les eaux du Loing et du Lunain.
Aqueduc d.Vrcueil. 15 kilomètres de parcours, débit 1800""% commence î\ Rungis et
alimente le réservoir du Panthéon.
L'eau pour le service public et industriel est fourni par des machines élévatoires
SKINE
instalhVs dans 7 usinos sprcialos fonctionnant dans le d^^partoment,
dont fi refoulent Teau de Seine : Ivry, Alfortville, Austerlilz, Bercy.
Chaillot. Javel; une autre usine installée h Saint-Maur refoule l'eau
de la Marne; enfin, un aqueduc de ceinture conduit Teau de TOurcq au
réservoir de Monceau. Les réservoirs situés en dehors de Paris soni
ceux de Villejuif, Gentilly et Montretout; les réservoirs dans Paris sonl
ceux de Montsouris, Grenelle, Vaugirard, Racine, Panlhéon, Saint
Victor (rive gauche), et ceux de Passy, Monceau, Montmartre, Butles-
Chaumont, Belleville, Ménilmontant et Charonne (rive droite).
Égouts. Les eaux de pluie ou provenant d'usages industriels, de la
voie publique, des conduites de d(»scente des maisons, etc., sont
recueillies sur la rive droite de la Seine, par 8 collecteurs : du Nord,
des Coteaux, des Petits-Champs, Rivoli, de la Rive droite, Marceau,
Pereire, Debilly; et sur la rive gauche par 5 collecteurs : de la Bièvre,
de la Rive gauche, Bosquet, Rapp, de Javel, le tout gagnant par '2
siphons (Aima. Concorde) passant sous la Seine, le grand collecteur
d'Asnières. Os eaux vont porter la fertilité dans les champs iKépan-
dage de la presqu'île de Gennevilliers, dans les domaines d'Herblay
et de Méry, et les plaines basses de Carrières-sous-Poissy, de Triel et
des Mureaux. U y a dans Paris environ 900 kilomètres dégoûts.
Climat
Le département de la Seine est placé sous rinfluence du climat
séquanicH^ ainsi nommé du fleuve {SeqiKinn} qui le traverse. Paris
n'étant qu'à 150 kilomètres à vol d'oiseau de la mer, on comprend
toute l'influence que les vents d'ouest qui dominent, dans la région,
peuvent y exercer. Paris se trouvant d'un autre c(Mé par sa situation
également sous l'influence du climat rnnlincnial, les variations y sont
nombreuses sans d(» grands extrêmes soit en chaleur, soit en froid.
La moyenne annuelle de la tcMupérature est de 10'\r); juillet et aoiH
sont h»s mois les plus chauds, décembre et janvier les mois l(»s plus
froids.
La pression barométrique est plus él(»vé(» l'hiver que l'été.
La quantité d'eau tond)ant à Paris est plus grande de mai à
novembre que de décembre à avril. La hauteur moyenne annut^lle de
pluie pour l<»s vingt dernières anné(»s a été d<» 0'",r»5r» d'après l'Observa-
toire de Montsouris. Pour la même période» la moy<Mine annuelle des
jours de pluie a été de 20ÎI. (^est cmi janvier que la neige loml>e l«»
plus fréquemment; les orages éclatent en plus grand nombre en
juin. Le vent le plus d(*sséchant est celui du N.-L. Les brouillards
durent environ l/fi du temps des mois d'hiver. L'atmos[)hère n'est
claire que pendant une moyenne de 100 jours.
Le grand nombre d'usines de la région N.-K. de Paris, intra-muros
et extra-muros, étend sur toute cette région à une hauteur moyenne
de 100 mètres un voile, mélange de vapeur et de fumée, que seuls les
vents du S.-O. ont le pouvoir de balayer (Observatoire de la Tour
Saint-Jacques;.
J
25
Divisions administratives
Étendue : 47.550 hectares.
Population : 3.308.007 habitants (18117).
Préfecture : PARIS (20 arrondissements, 80 quartiers). I rominune.
Sous- \ Saint-Denis. ... 12 cantons. 54 —
Préfectures ^ Sceatix o — -W —
Total. 21 - Total. 77 —
arrondissement de saint-dems
Cantons Comî^unes
Agnières Asnières, Gennevilliers (V^illeneuve-Ia-narenne) 2
Auhervilliers Aubervilliers (ou N.-D.-des-\'crtus), La (loiu'neuv*», lliit^ny, IMrrre-
fltte, Stains, Vllietaneuse {\
Boiilf)g ne-sur-Seine . . Boulogne-sur-Seine (Billancourt) I
Clichy-sur-Seine. . . . Clichy-sur-Seine I
Courhevoie Courbevoie (Bécon-les-Bruyères), Bols-de-dolonibos. C.olomhos . . . . o
LevaUoiS'Perret. . . . Levallois-Perret I
y enilbj -sur-Seine . . ■ Neuilly-sur-Seine (Bagatelle, Saint-Jamos' l
Xoisy-le-Sec Noisy-Ie-Sec, Bobigny, Bondy, Le Bourgel, Drariry, Honiainville,
Rosny-sous-Bois, Villemonble H
Pantin Pantin, Bapnolet, Les Lilas, Le l*ré Saint-Gervais i
Puteaux Puteaux, Nanterre, Suresnes 3
Saint-Denis Saint-Denis I
Saint-Ouen Sainl-Ouen, Épinay-sur-Seine (La Briche), Ile-Saint-Ï)enis 5
Total 3Î
ARRONDISSEMENT DE SCEAUX
Charenton Charenton (Carrières), Alfortville, Maisons-AU'oit (C.harentonneau),
Saint-Maurice (Gravelle). i
ïvry-sur~Seine. Ivr>'-sur-Seine, Choisy-le-Uoi, Orly, Tliiais, Vitry-siir-Seine (ou Vilry-
aux-Arbres) ."»
Montrenil-sous-Bois. . Montreuil-sous-Bois I
Xogent'Sur-Marne. . . Nogent-sur-Marne, Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne (C(t'uilly),
Le Perreux &
SainIrMaur des- Fossés. Saint-Maur-des-Fossés (Parc Sainl-Maur, Varenne-Saint-Maur ou Va-
renne-Saint-Hilaire ou Adamvillo, Varenne-Chennevières), Bon-
neuil-sur-Marne, Créteil, Joinville-le-Pont 4
Sceaux Sceaux, Antony et Berny (La Croix-de-Berny), Bagneux, Boin*g-la-
Reine, Chàtenay (Auinay-Malabry), Fontenay-aux-Hoses,>Ionlrougo,
Le Plessis-Piquet (Bobinson) 8
Vanvcs Vanves, Châtillon, Clamart, Issy-les-Moulineaux, Malakofl" :>
Villejuif Villejuif, Arcueil-Cachan, Chevilly, Fresnes, Gcntilly, Kremlin-Blodlre,
L'Hay, Rungis S
Vincennes Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Saint-Mandé 3
Total 42
Cultes reconnus par l'État
Culte catholique. Archevêché : Paris. Le diocc^se de Paris ne comprend que le
<ir*partenient de la Seine. L'évéché de Paris ne remonte pas au delà du milieu du in" siècle.
11 fut érigé en archevêché sous Louis XIII, en 1623. En 1074, la seigneurie de Saint-
22
<
26 SEINE
Cloucî fut érigée en duché-pairie en faveur des archevêques de Paris. La ])rovince ecclé-
siastique dont Paris était le chef-lieu fut modifiée en 1790, 1802, 1821 et 1841. Paris est,
après Rome, le centre le plus important de la chrétienté. On y compte comme catholiques
environ 75 pour 100 de la population.
Le département compte 140 paroisses dont 70 dans Paris.
TABLEAU DES PAROISSES DE PARIS
Arrond'» Noms Nombre
I*' S'-Germain-rAuxerrois.
S«-Eustache.
S»-Roch.
S'-Leu. i
S'^-Chapelle.
!!• N.-D. des Victoires.
N.-I). de Bonne-Nouvelle. 2
III" S'-Nicolas-des-Champs.
S'-Denis-du-S'-Sacremei:!
S«-.Élisabeth.
S'-Jean-S*-François. S
IV* N.-D. Cathédrale (basilique mineure).
S*-Gervais.
S'-Merri.
S'-Louis-en-riIo.
N.-D. des Blancs-Manteaux.
S»-Paul-S'-Louis. (>
V» S»-Étienne-du-Mont.
S»-Médard.
S»-Séverin.
S'-Jacques-du-Hant-Pas.
S*-Nicolas-du-Chardonnet. h
H^-Julien-le-Panvre (rite (jrec).
f^glise de la Sorbonne.
Église du Val-de- Grâce.
VP S'Sulpicc.
S'-Oermain-des-Prés.
N.-D.-desChamps. r»
S^-Joseph' den-Carmes (chap,).
VIP S^-Ciolilde (basilique mineure).
S*-Thomaô-d'Aquin.
S'-Louis-des-In val ides (chap.).
(Ne comprend que rElablissement)
S'-François-Xavier.
S*-Pierre du Gros-Caillou. f)
VHP S"-Madeleine.
S'^Aujçustin.
S»-Philippe-du-Houle. r»
Église de V Assomption {mis.si<ni jmlfjniiise).
A reporter. 32
Arrond'
IX«
• Noms Nom
Report.
N.-D.-de-Lorette.
S'-Louis d'Antin.
S'-Eupène.
S'^-Trinilé.
Tri
4
X-
S*-Laurent.
S'-Martin.
S'-Vincent-de-Paul.
5
XP
S'*-Marguerito.
S*-Ambroise do Popincourt.
S»-Joseph.
.1
XIP
N.-D. de Bercy.
S'-Antoine.
S»-Éloi.
Immaculée-Conception.
i
XIIP
S'-Marcol.
S'^-Annc de la Maison-Blanche.
N.-D. de la Gare.
,"»
XIV-
S'-Pierre du Petit-Montrougc
N.-D. de Plaisance.
*2
XV-
S'-Lambert de Vaugirard.
S'-Jean-Baptiste de Grenelle.
-i
XVP
S'-Pierre de Chaillot.
Annonciation de Passy.
S»-Honoré d'Eylau.
N.-D. d'Auteuil.
i
XVIP
S'^-Marie des BatignoUes.
S'-Ferdinand des Ternes.
S»-Michel des BatignoUes.
S'-François-de-Sales.
i
XVIIP
S'-Pierre de Montmartre.
S*-Bernard de La Chapelle.
S'-Denis de La Chapelle.
N.-D. de Ciignancourt.
Basilique du Snn^-Ca'ur.
i
XIX"
S'-Jean-Baptiste de Belleville.
S«-Jacques-S*-Christ(>phe de La Villelle.
S'-George. r»
x\^
S-Germain de Charonne.
N.-D.-de-la-Croix ou de Ménilmonlant
2
Total '
70
PABIS. — lijilise Sainl-Gervîii^. Al.-i.lr
7.0
SEINE
On compte à Paris 52 Congrégations d'hommes avec 94 maisons, et i50 Congré-
gations de femmes avec 500 maisons.
Les Pèlerinages les pins célèbres sont, à Paris : Notre-Dame-iIes-Vicloires, dont la
constrnction de résrlise remonte à Ifi!29; Notre-Dame île Sainte-Espérance, à Sainl-
Séverin; Sainte Geneviève à Sainl-fitienne-du-Mont; la chapelle des Lazaristes qui
renferme \r tond)ean de Saint-Vincent-de-Panl; et l'Église du Vœu National à
Montmartre : dans le département : Notre-Dame des Miracles, à Sainl-Manrdes-Fossés:
Notre-Dame des Vertns, <^ Anbervilliers; de Saint-Denis h Saint-Denis.
Culte protestant. § L Église réformée de France. Cette église compte environ
r)0 000 adhérents; elle forme la 3* circonscription synodale avec 8 paroisses. Le siègi» du
Conseil central des églises réformées de France est à Paris.
Temple de rOratoire. Chapelle de l'Étoile.
— du S'-Espnl. — de Clichy.
— Penlèmont. — de Plaisance.
— S" Marie. — de Passy.
Chnîielle Millon. — de Bclleville.
— de Bercy. — de La Villetlo.
— des Balignolles. — de Charonne.
— de Montmartre.
Hors Paris : Chapelles à Charenloii, Bois-de-Cplomhes, Ivry, Vincennes, S'-Maur, Nenilly,
S'-Duen, Coiirhevoie, Boulogne.
§ IL Confession d'Augshourg. Cette église compte environ 40 000 adhérents, et forme
il Paris un Consistoire dont dépendent les églises Inthérieniu^s de Lyon et de Nice.
Temple de la Bédem pilon.
— des Biilelles.
Oratoire S'-Marcel.
— de la Trinité.
— de la Bésurrection.
— du Bon Secours.
— de Montmartre.
Oratoire rue Blanche {rulte réléUvé en nUen-and)
chapelle de la colonie allemande.
Église de La Villelte (mile réiéhré en allemand
et en franrais).
Oratoire du Gn)s-Caillou.
rue Ménilmontant.
Éiflise suédoise (mile réiéhré en frrtyiraîs et en
miédoiii).
— des Balignolles.
Hors Paris : Chapelles h Pantin, S'-Denis, Puteaux, Bourg-la-Beine.
Culte Israélite. — Ce culte est pratiqué par '>0000 personnes environ à Paris, A
a, ontn» son consistoire avec un séminaire, un consistoire central.
Synagogues (rite allemand) : rue N.-i). -de-Nazareth. i (rite jx/rtugais) : rue BulTaull.
rue de la Victoire. ,
rue des Tournelles. ,
Tous les cultes dont nous venons de parler sont reconnus par TÉtat, et sont payéî'
sur le budget.
Autres cultes
Culte grec orthodoxe
Culte arménien :
f)Oi(r les Russes. Église russe. Rue Daru.
Chajjelle d(» rambass;ide de Russie.
pour les Hellènes, Église grecipie Saint-Élienne. rue Bizot.
pour les Honmains. Église roumaine. Rue Jean-de-Beauvnis.
pour les Arméniens. Chapelle. Rue de Vienne (rite grégo-
rien).
Les Swedenborgiens au nombre de iO environ à Paris se rattachent au culte
chrétien ; ils ont un Temple rue Thouin : le Temple de la Nouvelle Jérusalem.
PARIS. — Kglite du Val-de-Gràce.
52
SEINE
Culte protestant. Union des Églises évangéliqucs libres de France.
Chapelle Taitbout. {Culte en langue française),
— du Luxembourg. 1 Chapelle S*-Antoine.
— du Nord. | — de Grenelle.
Mission populaire évangélique ou Mission Mac AU.
Une vingtaine de stations dans Paris dont la principale est rue Royale.
Église évangélique méthodiste de France.
ici.
id.
Temple Malesherbes.
— des Ternes.
— des Batignollcs.
Église baptiste (de forme congrégationaliste.
Hors Paris : Asnières.
Levallois-Perrel.
icL
Avenue des Gobelins.
Avenue Parmenlier.
Rue de Sèvres.
Rue de Lille.
Rue Meslay.
Rue Blomet.
Mission do M"" de Broôn. id,
Offire central : rue S'-Honoré.
2 salles : à Belleville et à Ménihnontant.
Mission Hall (Société pour la diffusion du christianisme parmi les Juifs. id.
I salle, rue du Roi-de-Sicile.
Culle anglican. ÉgUse, rue d'Aguesseau ^Église offic. de Tanihassade anglaise).
— rue des Bassins.
— boulevard Bineau (Christ rhurch).
— rue Augusle-Vac(iueric (S'-(leorge church Victoria Jubilee).
Culte méthodiste. Temple, rue Rociuépine (^Vcsleya^ Melhodist church).
Culte presbytérien d'Ecosse. Temple, place Bavard.
— Indépendant, imi)asse du Maine (pour les étudiants).
Pour les Américains,
Holy Trinity church (episcopal), avenue de l'Aima.
American church (presbytérien), rue de Berri.
S'-Luke's Chapel of the church of the Trinity (Indépendant), rue de la Grande-Chaumière.
Culte catholique. Église espagnole. Chapelle Corpus Chrùsti, avenue de Friedland.
Rite grec melchite. Église Saint-Julien-le-Pauvre, environ
200 adhérents.
Maronites (catholiques du Liban). Chapelle du Palais du
Luxembourg {office en Imujue syriaque).
Église catholique gallicane. Chapelle Saint-Denis de Paris
{office en français). Boulevard d'Italie.
Culte musulman. Un iman est attaché à l'ambassade ottomane en attendant la
construction d'une moscjuée à Paris.
Cultes orientaux. On compte à Paris un certain nombre d'adeptes du Bouddhisme, du
ConfucismCy du Brahmanisme y du Parsisme^ sans lieux de culte. Toutefois des céré-
monies bouddhiques ont lieu quelquefois au Musée Guimet.
Un grand nombre d'œuvres charitables on' été fondées à Paris : patronages, écoles,
ouvroirs, cercles, sociétés, etc., dans toutes les confessions. 11 serait trop long de
les énumérer ici. Nous passons également sous silence les représentants de quelques
doctrines rentrant tout aussi bien dans le domaine de la philosophie que dans celui de
la religion, tels que les Rose -\- Croix, les Occultistes, les Satanistes, de môme les Salu-
tistes, etc.
35
Armée
L'armée de Paris se compose des troupes réparties dans toute retendue des deux
départements de la Seine et de Seine-et-Oise. Ces troupes sont placées sous le comman-
dement du gouverneur militaire de Paris, dont le quartier général est à l'Hôtel des
Invalides et comprennent :
PARIS. — Arc de Triomphe du Carrousel.
3 divisions d'infanterie, appartenant aux 5% 4' et a" corps.
4 l^ataillons d'infanterie de marine \
I régiment régional > formant i brigade régionale.
I tmtaillon de chasseurs ;
1 division de cavalerie, composée de 5 brigades, à Paris, Vincennes et S'-Germain.
2 brigades d'artillerie, à Versailles et Vincennes.
I bataillon d'artillerie à pied, pour le service des forts, à Hneil.
i régiments du génie formant 1 brigade, à Versailles (1 compagnie est détachée à Paris)
*iFINK, .1.
54 SETNE
1 légion de gendarmerie de Paris comprenant 2 compagnies : 1 dans la Seine.
1 — Seine-el-Oise.
La compagnie de la Seine se compose de 7 sections : 2 à Paris et 1 dans chacun des
centres suivants : Saint-Denis, Courbevoie, Sceaux, Vincennes, Montrouge.
1 légion de la garde républicaine c(miprenanl : 5 bataillons d'infanterie à 4 compagnies;
"1 divisions de ra\nb'rie à 2 esca<lrons.
1 régiment de sapeur.^-fiunipiors. loiiné de 12 compagnies.
l'ATlIS. Pnit Saiiil-McoUis.
Réserve de l'Armée active et Armée territoriale. Les troupes de toutes
armes recrutées dans les départements de la Seine et de Seine-et-Oise sont
réparties dans les 2', 5', 4", .V et 6' corps, pour des raisons polili<|ues faciles à saisir.
Les seules lormations particulières à ces deux départements sont :
Le 7y régiment d'artillerie territoriale {'iépendant de la ô^^ briyade d'arliUeric^ â l'crii'tille^s).
La 22" seilion territoriale de commis et ou>ricrs militaires, â l'aris.
La 5' section territoriale d'infirmiers militaires, à Vincennes.
Deux hôpitaux niililaires ( V'nl-dc-iiràrc^ Saiid-Mfirlui) sont installés à Paris, et un auln*
à Vincennes.
Paris compte aussi I dépôt <le remonte ayant 11 départements pour zone d'exploration
et 4 annexes : Saint (jermain-en-Laye, Saint-Cyr (Oise), Le nec-Mellouin, Lu.
C'est à Paris que siètre le tribunal militaire d'ordre le plus élevé : le Conseil de
revision. Deux Conseils de guerre y existent également avec I maison d'arrêt et de
correction iCherche-MùH), Il y a à Bicèlre un pénitencier militaire.
Le recrutement du département de la Seine comprend :
1 Bureau centrai de recrutement ^rue Saint-Dominique), et 0 bureaux annexes :
SF.INE
I^Poste-Casorne n«> 5 pour les X*. XIX', XX* niTonil» ot los cantons cJo Pantin, Saint-Denis,
Saint Ouon, Auborvilliors. Xoisy-lo-Sor ('2- corps).
2- Porto «le Passy pour les P% VIP. XV'. X\ P arror.d' ?t les cantons de Coiiii:e\ oie, Neuilly
Puleaux, Asnières, Boulogne. Î.evallois-Perret et Clichy (> cor|)^).
5" Porte de ChAtillon pour les IV% V', VP, XIIP, XIV' arrond" et l'arrond' de Sceaux, les
cantons de Villejuif, Vanves, Issy (4' corps).
4' Porte de Charenton pour les IP, IIP, XP, XIP arrond** et le^ cantons de Charenlon,
Vincennes, Nogenl-sur-Marne, Saint-Maur, Montrenil (.V corps).
> Porte de Saint-Ouen pour les i^lrangers au département de la Seine, habitant Paris.
6* Porte de Champerret pour les VHP, IX% XVIP, XVIIP arrond" (0- cor|)s).
DKFENSE DF. PARIS
L'enceinte rontiniio d(» Paris, dont mie grand»' partie ser«i pî^ochainement d(^moli<* ot
reniplac^'o. a un développement i\o 34 kil. 530 comprenant 94 bastions dont (»7 sur
la rive droite de la Sein<' (oii commence le n" h et '27 sur la rive gauche. Klle est percée
de 70 ouvertures dont lu afTeclées à des portes ou poternes, 0 î\ des passages de
chemins de fer, 2 à la Seine et 2 aux canaux de l'Ourcq et de Saint-Denis. Elle occupe à
peu prés le milieu d'un immense camp retranché de 1 i(» kilomètres de développement
avec un chemin de fer stratégique de 158 kilomètres dont la pointe S. seule se
trouve en dehoî*s de la ligne de protection (Savigny-sur-Orge). Elle comporte, en ouln*,
deux séîMes d'ouvrages extériiMirs : raucienne ceinture d(* forts et d(» redoutes exist.Tiil
avant 1S70 et la série d'ouvrages élevés postérieurement.
L'ancienne ligne de défense comprend 15 forts, h* donjon de Vinceinies et des
redoutes dont voici les noms en comuKMiçant par la rive droite de la Seine.
Fort de Charenton.
H 'doute de Oravelle.
— de la Faisanderie.
Donjon de Vincennes.
Ft)rt de Nogent-sur-Marne.
Redoute de Fontenay-sous-Hois
Fort de Hosny.
Re loute de Roissière.
Fort de Noisy-le-Sec.
Redoute —
Fort lie Romainville.
I Redoute <le Pantin.
I l'ort d'Auhervilliers.
i - de ri-st.
I — de la Double (loiu'onne
— de la Rriche.
I — <lu Monl-Valérien.
— d'issy.
— de Vanves.
— de Moidronere.
; — de Ric(Mre.
I - d'ivrv.
PARIS. — lîlsplannflc* des Invalides.
J
58
SEINE
La nouvelle ligne comprend
PARIS. — Hôtel de Cluny. Entrée de la Tourelle.
Fort de Villeneuve-Sainl-Georges.
Hallerie de Limeil.
Fort de Sucy-en-Brie.
— de Champigny.
— de Villiers-sur-Marne.
Batterie de Noisy-ie-Grand.
Fort de Chelles.
Batterie de Montfermeil.
Fort de Vaiijours avec ses batteries N. et S.
Batterie au-dessus de IJvry.
— A. Station de Pierrelittc-Stai^^5.
B. Cimetière do Stains(G'*'-Ceinturcj.
— de la Butte-Pinc;on.
Fort de Stains.
Batterie des Sablons.
— du Moulin.
Fort d'Kcouen.
Batterie de Bléniur.
Fort de Domont.
— de Montlignon
— de Montmorency.
Bedoute de Franconvillc.
— des Cotillons.
Fort de Cormeilles-en-Parisis et ses 5 I>atte-
ries- annexes.
Réduit du Trou d'Enfer protégé par les
tj batteries suivantes :
Batterie des Réservoirs,
des Arches,
de Marly-le-Boi.
— du Champ de Mars.
— de TAuberderie.
— de Noisy-le-Roi.
— du Bois d'Arcy.
Fort de Saint-Cyr.
Batterie de la Station de Sahil-Cyr.
— de Bouviers.
— du Ravin.
— du Désert.
— des Docks.
Fort du Haut-Buc.
— de Villeras.
— de Palaiseau.
Batterie de l'Yvette,
— de la Pointe.
Réduit du Bois de Verrières protégé par
les 5 batteries suivantes :
Batterie de Bièvres.
— d'Igny.
— des Gatines.
du Terrier.
— lie la Châtaigneraie.
Fort de Chàtillon.
Redoute —
— de& llauteb BruNcres.
PARIS. — Hôtel de Cluny. Tourelle et Pavillon de droite.
a
Justice
Paris possède dans chacun de ses 20 arrondissements :
1 Justice de paix, installée dans chacune des mairies.
Le département de la Seine en possède également 1 dans chaque chef-lieu de canton.
En outre siègent au Palais de
Justice, à Paris, les tribunaux
suivants :
1 Tribunal de simple po-
lice, connaissant de toutes les
contraventions de police simple.
\ Tribunal de V* instance:
\ Cour d'appel;
1 Cour de cassation, juri-
diction la plus haute de toute la
France.
PARIS. — Palais des Thermes. Ruines.
18 hiiissiors audicnciers (chambres civiles).
8 séquestres (administrateurs et liquida-
teurs).
4 curateurs aux successions vacantes.
Le Tribunal de 1" Instance
comprend : 7 chambres civiles et
4 chambres correctionnelles ;
(la !'• chambre divisée en 5 sec-
tions, chacune des 6 autres en 2)
il est composé de :
1 président.
12 vice-présidents.
7 présidents de section (pris parmi
les juges).
70 juges dont 20 chargés de l'instruc-
tion.
2G juges suppléants dont 6 chargés de
l'instruction.
Le Parquet se compose de :
1 procureur de la République.
30 substituts.
1 juge (pris parmi les suppléants).
7t secrétaires.
1 greffier en chef.
45 commis-greffiers.
12 huissiers audienciers (chambres
criminelles).
10 employés du greffe.
150 avoués (réunis en i chambre de discipline).
520 experts.
1000 avocats (environ inscrits annuellement).
1 Bureau d'assistance judiciaire comprenant 6 sections de 5 membres chacun est
attaché à ce tribunal ainsi qu'un service de consultation gratuite.
TAIUS. — Jardin de lllOltl du Cluii}. l'urlc de Saint-Denis.
PAIUS. — Tour Saint-Jacques.
4*'. S K I \ E
La Cour d*appel «it» Paris étend son rcssm-l dans les 7 dé|)arlenienls suivants :
Aube, Eure-et-Loir. Marne, Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise ei
Yonne. Elle comprend : 7 Chambres civiles; 1 Chambre des mises en accusation;
1 Chambre des appels de jiolice correctionnelle (non compris la Cour d'assises)
et est composée de : 1 proniier i»rési(lent, 9 présiderils, tii coiisoillers. 50 avoués. ir>6 experts
Le Parquet se compose de :
1 procureur généra4.
7 avocats gém^raux.
il substituts.
4 secrétaires.
I grerfier en chef.
10 commis-greffiers.
19 huissiers audienciers.
5000 jurés (pris dans le dépar-
tement delà Seine).
1 Bureau d'assislaiict» judi<-iaire est également attaché à ce liil)unal.
PARIS. — yuai (Je Jemmnpos. Canal Sainl-.Mailin.
La Gourde Cassation, constituée en Conseil supérieur de la magistrature,
sr divise «mi 7> chandjres :
(Chambre des recjuétrs njui examine les pourvois en matière civilei; Chandjre civile;
Chambre criminelle;
et est composée de :
I premier prc'sideut. I " présidents de «liamljre. ] 45 conseillers.
Le Panpjet se compose dr : 1 jjrocureur géniMai.
i greftiers.
8 Imissiers audienciers.
"2 interprètes.
i Bureau d'assistance judiciaire composé de 7 mendices existe auprès de la Cour.
Puis viennent h»s tribunaux spéciaux :
6 avocats gL'néraux.
5 secrétaires.
1 greffier en chef.
00 avocats (exerrant auprès
du Conseil d'L'tut et du Tri-
h mil il des (^oti/lits).
PAIUS. — LylisL- îJuiul-UucU. i'iiradt;.
tô SEINE
Le Tribunal des Conflits, siégeant au Palais Royal oi romprenanl 11 membres :
3 conseillers d'État.
3 membres de la Cour de Cassation.
"1 — — — (nommés jiar ra majorité des autres juges).
"1 — suppléants de la même Cour — — —
i — (le garde des sceaux) suppléé par 1 vice-président choisi parmi les 10 autres membres.
Sont adjoints :
1 maître des requêtes au Conseil d'État.
1 avocat général à la Cour de Cassation.
(Avec un suppléant, chacun.)
2 commissaires du gouvernement
1 secrétaire.
Le Tribunal de Commerce, jugeant dans le ressort du d<^partement de la Seine
composé de :
I président \
21 juges titulaires > nommés par les électeurs consulaires.
21 — snp(»léants )
Tout le monde peut |daider devant ce tribunal. En dehors des avocats cl des
avoués, 15 agréés plaident devant ce Tribunal (jui comprend encore :
25 licjuidaleurs judiciaires et syndics de faillites.
8 administrateurs (!e sociétés.
46 arbitres.
4 huissiers au<lienciers.
1 gieffier en chef (secrét<'dre de la Présidence;.
10 commis-grelliers.
C'est à ce Tribunal tjue sont déi)os('s tous les actes de Sociétés ainsi que les
marques de fabrique françaises et étrangères.
Les Conseils de Prud'hommes jugent les contestations entre patrons et ouvriers
Ils sont également chargés de la conservation et de la propriété des modèles et dessins
de fabri(jue.
Il y a 4 conseils :
Conseil du Bâtiment comprenant ii membres.
— des Métaux - ."()
— des Tissus - - 02
— des Industries chimiciues — 52 —
Chacun de ces conseils se divise en 2 bureaux :
I Bureau de conciliation (2 membres) ) , ,. . . ^ , . .
, . i o i c avec 1 secrétaire et 2 huissiers.
1 — d(i jugement (8 membres) )
La Cour des Comptes n'est <|u'un simple tribunal administratif divisé vn
5 chambres avec 0 conseillers maîtres par chambre et composé comme suit :
I premier président. i (U) «"onseillers référendaires de 2* classe.
5 présidents. I 15 auditeurs de l" classe.
18 conseillers maîtres,
l «reflier en chef et ."l commis-greffiers.
26 conseiller-i référendaires de !'• classe.
10 auditeurs de 2« classe,
l procureur général.
1 avocat général.
PAIUS. — Lylisf Siiiiil-Gfriiiiiiii de Cliarumic.
SEtNK. i.
«n
SEINE
Le Conseil d'État donne son avis sur les projets de lois émanant soit des
Ministres, soit des Chambres. Il est divisé en 5 sections :
1" section. Législation. Justice. Aflaires étrangères; 2* section. Contentieux; 3* section. Inté-
rieur. Cultes. Instruction publique et Beaux-Arts; 4* section. Finances. Guerre. Marine et Colo-
nies; 5* section. Travaux publics. Agriculture. Commerce. Industrie. Postes et Télégraphes.
11 se compose de :
1 président (le Garde des Sceaux, Ministre de 1 secrétaire général (ayant litre et rang de
la Justice). maître des requêtes).
26 conseillers d'État en service ordinaire. 12 auditeurs de !'• classe.
48 — — en service extraordinaire. 20 — de 2« classe.
30 maîtres des requêtes. 1 secrétaire spécial du contentieux.
Instruction publique
§ L ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
A la tète se trouve TAcadémie de Paris, comprenant les h Facultés suivantes ;
!• Faculté de Théologie protestante avec 10 chaires et des cours libres;
2* Faculté de Droit, avec 28 chaires, 10 cours magistraux, des cours complémenlairrs
et des conférences.
3" Faculté de Médecine, aver 15 cours
spéciaux. duiiL \ th* iiic'deciirL' k'galo à la
Morgur; US clifiires de cUni^jue dans les
hôpitaux, ilrs cours libres cl dr*^ conl'é
rences: 1rs ïiiiisi'es Dujiuytn'ii l't Orfila;
des amphitljrvïtres et des hiboruloires, un
jardin tiotïniHiur et une bibUothèfiue;
4" Far-ulli'- des Lettres, avec 27 chaires,
10 cours roijjpléiiieiitoires, 10 conférences^
des coïi:s libres et des cours
spéciaux pour la 1
cence et les diverses
agrégations;
PAlllS. — Au jardin du Luxembourg.
PAlHlâ. — ÉglUe âaint M«rTi. l u<;udts.
.i^ SEINE
.V Fariillé des Sciences, avec 21 chaires, des cours complémentaires et des conf«»-
rences; des cours sj)éciaux pour les divers certificats et agrégations; et TÉcole supé-
rieure de Pharmacie, avec 12 chaires et d^s cours complémentaires.
Puis viennent les grands étahlissemenls littéraires et scientifiques :
Le Collège de France, qui possède 41 chaires, dont 9 avec laboratoires. Cet étn-
hli^sementa pour but dVxposer dans une série de 40 leçons environ par an, pour chaque
rours. les résultais des travaux d(» iirofesseurs spéciaux, d'enseigner cei-taines langues
et littératures, oU\
Le Muséum d'Histoire naturelle, avec 8 chaires et des laboratoires, de»^. galeries
d'animaux vivants, un jardin botanique, des herbiers, des érhantillons anatomi(|ue>,
anthropologiques, zoologiques, géob)giques, minéralogiques, paléoutologiques et bota-
niques. Cet établissement a pour but (rexi)oser les résultats des travaux et des
rech(»rches accomplis dans l'ordre des sciences naturelles. Des professeurs spéciaux y
font des cours à l'usage des exploialeurs.
L'École pratique des Hautes Études, qui a pour but de formera la recherche
scientifique. Klle comprend 5 sections : 1* Sciences mathématiques; 2* Sciences physicn-
ehimi(pies; 3* Sci(uices naturelles avec laboratoires ù Paris, avec succursales dans les
départements (Lille, Wimereux, RoscofT, Concarneau, Banyuls-sur-Mer, Cette, Vilh -
franche et Fontainebleau); 4' Sciences historiques et philologiques; 5' Sciences reli-
gieuses.
Le Bureau des Longitudes, qui exerce son action sur tout ce qui a trait à
laslronomie. 11 comprend 14 membres et publie chaque année la t Connaissance des
7'cm/AS' », à l'usage des marins et des astronomes, et un Annuaire.
L'Observatoire de Paris, avec un Muséi» astronomique; il comprend un directeur,
des aslronomes titulaires et adjoints, avec un conseil scientifique de 12 membres.
5 services (du méridien, des équatoriaux, de photographie astronomique et de la carte»
du ciel, de météorologie, d'astronomie physique et de l'heure, de spectruscopie astrono-
mique) el un bureau des calculs.
L'Observatoire de Meudon.
Les Observatoires de la Tour Saint-Jacques et de Montsouris, qui appar.
tiennent à la Ville de Paris. Le premier s'occupe surtout de Tatmosphére; quant au
second, il comprend : un service physique et météorologique; un service chimique (air
et eau); un service micrographique, ayant sous sa dépendance un laboratoire pour
l'élude bactériologique de la diphtérie à la caserne Lobau.
Le Bureau central météorologique, qui centralise tout ce qui a trait à la
météorologie et ii la climatologie et dresse une carte quotidienne de l'Europe (état de
l'atmosphère) avec prévision du temps. H a sous sa dépendance l'Observatoire de
Saint-Maur et a installé des appareils enregistreurs à la Tour Eiffel.
L'Institut Pasteur, qui fait des recherches théoriques et des applications pra-
tiques sur les ferments, les virus, etc. Il possède des laboratoires, des services do
vaccinations antirabiques. Il s'y fait des cours spéciaux de chimie biologique, dt^
ndcrobiologie générale, d'étiologie des maladies contagieuses et sur les dilTéroiits
vaccins.
L'École d'Anthropologie.
L'École libre des Sciences politiques, qui prépare aux carrières politiques,
diplomatiques et administratives.
L'École libre des Sciences sociales, qui expose dans des cours el conférences
les doctrinc^s de toutes les écoles.
L'École du Notariat, patronnée et subventionnée par la Chambre des notaires.
PARIS. — Eglise Soinl-Sulpicc.
S4
SEINE
L'Union coloniale française, qui fait des cours théoriques et pratiques sur toutes
les questions coloniales.
L'École des Chartes, où Ton étudie la paléographie et où se forment les archi-
vistes.
L'École spéciale des Langues orientales vivantes, qui forme des drogmans
et des interprètes pour les pays d'Orient. Elle se divise en deux sections : diplomatique
et commerciale; outre l'Histoire, la Géographie et la Législation, on y étudie 14 langues.
L École normale supérieure,
divisée en deux sections : Lettres,
Sciences, ne comprenant qu'un petit
nombre d'élèves, 24 en Lettres, 15 en
Sciences, prépare à l'agrégation et
fournit des professeurs à l'enseigne-
ment secondaire.
L'École nationale et spéciale
des Beaux-Arts, avec des cours et
des ateliers, un musée de moulages
et de copies, des cartons et une
bibliothèque. Elle comprend 5 divi-
sions : Peinture, Sculpture et Gra-
vure en taille-douce, en médailles et
pierres fines, architecture.
L'École nationale des Arts
décoratifs, qui forme des artistes
pour les arts industriels et comprend
deux sections : jeunes gens et jeunes
filles avec ateliers spéciaux.
Le Conservatoire national de
musique et de déclamation, où
l'on enseigne la musique vocale et
instrumentale, la composition musi-
cale, la déclamation lyrique et dra-
matique.
L'École du Louvre, où les con-
servateurs des musées professent
des cours spéciaux d'archéologie,
d'épigraphie, d'histoire de la pein-
ture et des arts appliqués à l'indus-
trie en France.
L'École spéciale d'Architec
ture.
Au-dessus de toutes ces écoles et
de tous ces grands élablissemeuts se place l'Institut de France, comprenant les
cinq académies suivantes :
!• L'Académie française, comprenant 40 membres;
2" L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, comprenant 40 membres,
10 académiciens libres, 10 associés étrangers, 50 correspondants, dont 20 français et
30 étrangers;
3" L'Académie des Sciences, se divisant en M sections, dont 5 pour les sciences
PARIS. — Quai de l'Horloge.
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58 SEINE
mathématiques et 6 pour les sciences physiques, et qui comprend 68 membres, à raison
de 6 par section et 2 secrétaires; elle a, en outre, 10 académiciens libres et 100 corres-
pondants;
4* L'Académie des Beaux-Arts, se divisant en 5 sections : Peinture, 14 membres;
Sculpture, 8 membres; Architecture, 8 membres; Gravure, 4 membres; Composition
musicale, 6 membres; 1 secrétaire perpétuel. Total : 41 membres et 50 corres-
pondants ;
5* L'Académie des Sciences morales et politiques, divisée en 5 sections :
Philosophie; Morale; Législation, Droit public. Jurisprudence; Économie politique,
Finances et Statistique; Histoire générale et Philosophie, et qui compte 40 membres,
10 académiciens libres, 6 associés étrangers et 48 correspondants.
Chaque académie élit ses membres et l'élection en est confirmée par le chef de TÊtat
De plus, chaque académie a une séance annuelle et distribue un certain nombre de
prix. L'Institut a chaque année une séance publique; chacun de ses membres reçoit,
outre des jetons de présence, une rente annuelle de 1200 francs.
L'Académie de Médecine, qui ne fait pas partie de Tlnstitut, se compose de
100 membres titulaires, 10 associés libres, 20 associés nationaux, 10 associés étrangers
et des correspondants nationaux et étrangers en nombre illimité. Elle tient, chaque
semaine, une séance où sont passées en revue les découvertes de la science et leurs
applications.
Les Sociétés savantes, dont un certain nombre possèdent des hôtels particuliers,
sont très nombreuses à Paris et dans le département de la Seine et se réunissent chaque
année en un congrès, à la Sorbonne.
Il ne faut pas oublier les Conférences annuelles du musée Guimet et le cours
d'Architecture du moyen âge, professé au musée de sculpture comparée du
Trocadéro.
Enfin un établissement libre, l'Institut catholique, comprend deux Facultés :
Faculté des sciences sacrées (Théologie, Droit canonique, Philosophie, Scolastique);
Faculté de Droit; et en outre, une École de Hautes études littéraires et une École de
Hautes études scientifiques.
Écoles dépendant du Ministère de la Guerre
L'École supérieure de Guerre s'occupe de hautes études militaires concernant
toutes les armes et forme des officiers d'état-major.
I/École d'application de Médecine et de Pharmacie militaires recrute ses
auditeurs parmi les docteurs en médecine et les pharmaciens diplômés sortis de l'École
du service de santé militaire de Lyon.
L'École d'application des Poudres et Salpêtres a des cours théoriques et
pratiques sur les explosifs faits soit à son laboratoire spécial, soit à l'École des Mines.
Ses élèves se recrutent parmi les polytechniciens.
L'École polytechnique recrute ses élèves à la suite de concours et prépare surtout
des officiers de l'artillerie et du génie.
Les Écoles de Télégraphie militaire du Mont-Valérien et du camp de Saiiil-
Maur (cette dernière pour les réservistes) ne s'adressent qu'à des soldats.
M en est de môme pour l'École d'Administration militaire de Vincennes.
L'École normale militaire de Gymnastique et d'Escrime, à Joinville-le-
Pont, a deux divisions : celle de gymnastique, dans les redoutes de la Faisanderie et de
Gravelle; celle d'escrime, au camp de Saint-Maur.
L'École de* Cartographie est attachée au Service géographique de l'armée.
1
c:
PAIUS. — Nouveau Louvrr, pjivilloii Hiclulicii.
W SEINE
Écoles dépendant du Ministère de la Marine
L'École supérieure de la marine s'occupe de hautes c^ludcs ayant trait spéciale-
ment à la marine.
L'École d'application du Génie maritime se recrute parmi les élèves de
l'École polytechnique et forme des ingénieurs pour les constructions navales.
Écoles dépendant du Ministère des Travaux Publics
L'École nationale des Ponts et Chaussées recrule ses élèves parmi les poly-
techniciens qui deviennent inf>énienrs de TKtat. Elle a aussi une vingtaine d'élèves
choisis à la suite de concours, (pii deviennent ingénieurs des constructions civiles, el
des auditeurs étrangers.
L'École nationale supérieure des Mines recrute également ses élèves parmi
les polytechniciens et en choisit une vingtaine à la suite de concours. Les premiers
passent ingénieurs au service de l'État et les autres deviennent ingénieurs civils des
mines. Cette école possède aussi des auditeurs étrangers.
Écoles dépendant du Ministère du Commerce, de l'Industrie,
des Postes et des Tétégraphes
L'École centrale des Arts et Manufactures forme des ingénieurs dans toutes
les branches de l'industrie. Elle recrute ses éh'nes à la suite de concours. Elle se par-
tage en A sections : mécaniciens, constructeurs, métallurgistes, chimistes.
Le Conservatoire des Arts et Métiers est un établissement de vulgarisation où
les cours sont professés par des savants nommés sans concours par le ministre. M
compte 18 chaires, dont U sont consacrées aux sciences appliquées aux arts el 4 d'éco.
nomie sociale, industrielle, politique et de droit commercial. On y fait aussi des confé-
rences d'actualités. Cet étal)lissement possède un musée des inventions industrielles,
des collections précieuses de documents et une bibliothèque considérable renfermant
tous les brevets d'invention.
1/École professionnelle supérieure des Postes et Télégraphes a deux
catégories d'élèves : les premiers, recrutés au concours, fournissent le personnel supé-
rieur de l'administration; les autres proviennent surtout de l'École |)olytechnique et
deviennent ingénieurs des dilTérents services, ainsi que quehjues-uns de ceux choisis à
la suite de concours.
Écoles dépendant du Ministère de l'Agriculture
L'Institut -national agronomique est à l'agriculture ce que l'École centrale est â
l'industrie. Les élèves en sont nonunésau concours et c'est parmi eux que sont recrutés
les élèves de l'Ecole forestière de Nancy et de l'Ecole des Haras du Pin. On en tire
également les professeurs d'agriculture ou les directeurs de stations agronomiques. Des
stations d'essai de semences, un laboratoin» dt»s fermentations et un laboratoire de
pathologie végétah» en dépendent.
La Station agronomique de l'Est possède un laboratoire, rue de Lille, et un
champ d'expéri(Mices au \Uns de H>ulogne (Parc aux Princes).
L'École vétérinaire d'Alfort qui possède un jardin botani((ue annexe.
L'École municipale et départementale d'arboriculture à St-Mandé donne
surtout un enseignement pratique.
Ce ministère a encore sous sa déjiendance le Champ d'expériences de Vincennes.
Paris possède en outre un Cours de taille des arbres et un Cours d'apiculture
professés au Luxembourg, un Cours d's^rboriculture et un Cours d'agriculture.
6i
SEINE
Dos cours populaires d'arboriculture sont ogalomrnt professés dans le «Irparlo
niiMil, à Moiili-euil-sous-nois, (llaniarl, Arcueil, CliAlcnay, FoiilcMiay-sous Hois. le Perrenx,
\ilry et Clioisy-le Roi ; un cours de culture maraîchère est l'ail en uulre :i
Anueil.
École dépendant du Ministère des Colonies
l/Ecole coloniale coiuprend 5 sections: les élèves indo-eliinois (jui y apprennent li;
IVaneais; les élèves elioisis an eoncours et parmi lesquels on rej'iule les ronelionnaires
coloniaux; enlin les élèves sortis des écoles coninuMciales se destinant aux colonio.
École dépendant du Ministère des Finances
L'École d'application des manufactures de l'Etat est établie à la Manufacture
PAIUS. - I.ii SiiiM". ViK" pri-c «lu Iamivh*.
des Tahacs. Klle recrute ses élèves à llùole poiylechnitpie et les prépare à diriijrer connue
inirénieurs ses manufactures de tabac et d'allumettt's.
Écoles dépendant du Ministère de l'Intérieur
L'Institution nationale des Sourds-Muets pour les ^ar(:ons prend des élèv.'<
payants ou des boursiers. Llle donne un ensei^j^nement professionnel el appr<'nd à li in-
su r les lèvres.
L'Institution des Jeunes aveugles pour t>:arcons et lilles emploie pour son ensri
t,MH'meid b's uiélhodrs llaiiy et Uraiile; elle a des cours de musique et des cours pro-
fessionnels spéciaux.
Ecoles dépendant de la Chambre de Commerce de Paris
Cette chambre entretient el dirige les trois grandes écoles suivantes, dont les élevé»
?fégalif .Neurdein FrciCi.
PAIUS. — IMucu î?iiiiil Ku-liicUc.
fS SEINE
se recrutent au concours et qui reçoivent aussi des boursiers: l'École des Hautes
études commerciales, TÉcole supérieure du Commerce cl llnstitut com-
mercial de Paris.
Écoles diverses
L'École supérieure d'électricité, iondalion dr. la Société internationale des-
électriciens, est annexée au Lab jraloiri' central tléleclricité; elle recrute ses élèves à la
Suite de concours.
L'École normale d'enseignement du dessin re(;oit une subvention do la Ville
de Paris.
A citer encore l'Institut Rudy cl la Schola cantorum consacrés à renseignement
du chant et de la musique.
In ^n-îuid nond)re de cours et do
conférences sont faits sous le palro-
na^e de sociétés, de syndicats ou sous
les auspices des dilTérentes niunicipa-
lilés, etc.
§ 11. E.NSLICiNKMEXT SECONDAIRE
Garçons. — (let enseignement est
donné dan^ 1"J lycées dont 10 sont situés
dans Paris (4 *J en dehors, dans le
déparlem<»nt de la Seine.
Le Lycée Louis-le-Grand donne
renseignement classique ii jiarlir de la
\\ possède uni» Hhétori<|U(» supérieure
<'l prépare ù toutes les Ècoh»s du Gou-
vernement.
Le Lycée Montaigne donne Icn-
seigm'UH'nt classi<pie jusiprà la .V in-
clusivement et renseignement moderne
jusqu'à la 4" inclusivement.
Le Lycée Henri IV ne donne que
renseignement classi<pie; il possède
une Rhétoricpie supérieure cl des classes
préparatoires à Sl-Cyr, à l'École poly
technique et à ILcole normale supérieure.
Le Lycée St-Louis prépare exclusivement aux Écoles de St Cyr, Navale, Centrale.
Polytechni<pie, Normale sui>érieure iSeiences).
Le Lycée Condorcet possède dans son petit établissement renseignement classique
juscpi a la l>' exrlusivement. Le même enseignement est exclusivement donné dans le
grand établissement «pii possède une Hliétoriiiue supérieure et des classes préparaloii"es
à St-Cyr, Polyteclinitpie v[ Normale supérieure (Sciences).
Le Lycée Janson de Sailly distribue dans ses deux établissements renseignenienl
classique et renseignement mod<'rne au conqdet; il possède une Hhétori(pie supérieure
et des classes préparatoires pour toutes les écoles du gouvernement.
Le Lycée Charlemagne possède au complet dans ses deux établissements lesensei
m
1 "-^' 1' ^Bl^^W
''^' " Up^^^î^t^j£g^l^J^^^ Jf 1 .
l*AniS. — Marcliaiul ambulant.
PARIS. — Maiclié aux Ui^eaux.
C8 SEINE
gnemonts classique et motU'rne; il a une Rhétorique supérieure et des classes prépara-
toires pour toutes les écoles du gouvernement.
I.e Lycée Buffon possède toutes les classes de l'enseignement classique et de l'ensei-
gnement moderne ainsi qu'une classe préparatoire à St-Cyr.
Le Lycée Voltaire a toutes les classes de l'enseignement moderne et de renseigne-
ment classique.
Le Lycée Carnet (ex-Ecole Monge) distribue l'enseignement classique et l'ensei-
gnement moderne et possède des classes préparatoires à St-Cyr et à Polytechnique.
Le Lycée Michelet, établi à Vanvesdans l'ancien Parc des Princes de Condé, donne
l'enseignement classique et l'enseignement moderne; il possède une Rhétorique supé-
rit^ure el des classes préparatoires pour les écoh^s Polytechnique et Normale supérieure
(Sciences).
Le Lycée Lakanal, installé à Sceaux, dans le Parc de la Duchesse du Maine, distri-
bue l'enseignement classique et l'enseignement moderne; il possède une Rhétorique
supérieure et une classe préparatoire à St-Cyr.
Ln outre, la ville de Paris possède le Collège municipal Rollin on l'enseignement
classique el l'enseignemenl moderne sont donnés: ce collège possède en outre une Rhéto-
ri(pie supérieure et des classes préparatoires à Sl-Cyr, Centrale, Polytechnique et Nor-
male supérieure» (Sciences), el le Collège Chaptal ayant h sa base l'enseignement pri-
maire élémentaire el supérieur, puis l'enseignement classique moderne; ce collège a
trois sections : industrielle, commerciale et scient ifiqm^- il |)ossède des classes prépa-
ratoires pour les écol(»s Normale supérieure (Sci(Mices), Polytechni(jue, Centrale, Navale,
St-(^yr, des Mines et des Ponts el Chaussées.
Puis viennent les établissements libres : le Collège Stanislas, dirigé par les prêtres
de la Société de Marie avec des professeurs de l'Université: les Écoles Ste-Geneviéve,
St-Ignace et de» l'Immaculée-Conceptlon dirigées par les Jésuites: l'École
Lacordaire. dirigée par les Dominicains; l'École Masslllon, installée dans THiMel
de Lavalelte et dirigée par les Oratoriens: les Écoles Ste-Barbe et Ste-Barbe-
des-Champs (Fonlenay aux-Roses) appart<Miant à une société civile et où enseignent
(les jirofesseurs de ll'niversité: l'École Alsacienne dirigée aussi par une société et où
professent des membres de ri.'niversilé.
Paris compte en outre (Miviron SO établissements libres d'enseignement secondaire-
classique el ir» d'enseignenuMit moderne.
Le départemeni de la Seine a des établissements secondaires classiques dans les loca-
lités suivantes : Arcueil, Asnières '2, Aubervilliers. Roulogne-sur-Seine 2, Charenlon,
Clioisy-le-Roi 2. Clichy, Courbevoic» 2. Fontenay-aux-Roses, Issy-les-Moulineaux, Joinville
le Pont. La Plaine-St-Denis, Le PernMix 2. Levallois-Perret, Montroug<», Neuilly-sur-
ScMue r>, Nogenl-sur-Marne, Rosny-sous-Rois, St-Ouen, Sun»snes, Vincennes 2, et des
établissements d'enseignement moderne à Roulogne-sur-Seine et à SI-Maur-des-Fossé-s.
FiLLKs. Paris renferme 5 lycées de (illes, h's lycées Fénelon, Racine, Molière,
Lamartine, Victor-Hugo, qui tous ont d(»s classes primaires et des cours répartis
sur cinq années. Les cfuatre pn'miers établisseni(»nls ont en outre une 6* année pour
la pi'é|>aration aux écoh's de Sèvres et de Fonlenay-aux-Roses. Des cours secondaires
sont également professés à la Sorbonne par l'Association pour l'enseignement
secondaire des jeunes filles. Paris necompt<» qu'un seul collège libre, le Collège
Sévigné.
L'École normale d'institutrices de Fontenay-aux-Roses forme des pro-
fess(MMs pi>ur les lîcoles normah^s primaires de filles, el l'École normale supérieure
de Sèvres, forme des professeurs pour renseignement secondaire des jeunes lilles.
SAIM-DENIS. - FoçaUc de 1 Lglisc ubbuliule.
70 SEINE
§ III. Enseignement primaibe.
L enseignement primaire est remarquablement donné à Paris et dans le département
de la Seine. Une École normale d'instituteurs ainsi qu'une École normale
d'institutrices avec une école annexe et une école maternelle forment le personnel
nécessaire. A la tète de renseignement se trouvent les Écoles primaires supérieures
municipales au nombre de 5 pour les garçons et de 2 pour les filles. Les 5 écoles de
garçons sont: Turgot, Colbert, Lavoisier, J.-B. Say (seule avec un internat), Arago.
Ces écoles sont gratuites; les places sont données au concours; la durée des études est
de 4 ans. Outre l'enseignement moral et civique, on y donne des notions d'économie
politique, de droit usuel et commercial; on y étudie la langue française et l'histoire
littéraire, la calligraphie, l'histoire générale et Thistoirc de France jusqu'à nos jours,
la géographie générale, les langues vivantes, les mathématiques, la tenue des livres
et la comptabilité, la physique, la chimie, Thistoire naturelle, le dessin, le chant, la
gymnastique et le travail manuel. Une section spéciale dans chacune de ces écoles
prépare, dès la deuxième année, les élèves se destinant aux Écoles d'arts et métiers;
une autre section prépare à la fin de la troisième année les candidats aux grandes écoles.
Les deux écoles de filles sont les écoles Sophie Germain et Edgar Qui net. On y
enseigne les mêmes matières que dans les écoles de garçons; mais la couture et les tra-
vaux à Taiguille y remplacent le travail manuel; les élèves y sont recrutées au concours;
ces écoles sont également gratuites; la durée des études est de 4 ans dont un complé-
mentaire. En outre, il y a à Paris deux Écoles primaires supérieures privées pour les
filles, rue St-Dominique et rue Duperré.
Paris compte aussi des Écoles professionnelles de garçons et de filles; pour les
premiers, TÉcole Diderot où Ton enseigne le travail du fer et du bois; les Écoles
Germain Pilon et Bernard Palissy où l'on apprend la sculpture sur pierre ou sur
bois, la peinture décorative, le dessin sur étoffe, la céramique; TÉcole Boulle, où l'on
enseigne tout ce qui a trait aux arts de rameublement; l'École Estienne, qui s'occupe
des industries du livre. La durée des études varie de 5 à 4 ans dans ces écoles. L'École
de physique et de chimie prépare les jeunes gens à occuper des emplois dans les
grandes usines. Les cours y durent 5 ans; Técole possède un laboratoire d'études et d«;
recherches pour les élèves désirant y passer une quatrième année. L'École Dorian
est un internat municipal pour les Pupilles de la Ville de Paris; on y prépare les en-
fants pour les industries du fer et du bois.
Les Écoles professionnelles de filles des rues Fondary, Bouret,de laTombe-Issoire
enseignent tout ce qui a trait aux Modes et aux Fleurs, la lingerie, la broderie et l'art du
vêlement ; la durée des études y est de 2 ans. Celles des rues de Poitou, Ganneron et
Bossuet enseignent la peinture céramicpie, sur éventails et sur vitraux; des cours com-
merciaux sont ann<^xés dans les deux dernières. La durée des cours est de 4 ans dans
ces trois écoles. Dans toutes on enseigne le dessin, la langue anglaise, la gymnastique,
la comptabilité, la coui)e, la couture, les soins à donner au ménage et la cuisine. Une
École pratique des langues vivantes enseigne l'allemand et l'anglais aux jeunes
gens des deux sexes, aux instituteurs et inslilulrices. Pour ces derniers, il existe des
cours normaux de récitation et de lectuir à haute voix, de travail manuel, de coupe
et d'assemblage, de chant, de gymnastique, de nalalion dans les piscines municipales
et un cours libre d'éducation physique au Musée pédagogique de la ville.
Dans un autre ordre didées, des cours spéciaux de dessin et de modelage, au
nombre de 50 environ, sont faits le soir pour les hommes et les fennnes : près de 40 cours
d'enseignement commercial ont également lieu le soir pour les deux sexes.
2
&
SEINE
In Enseignement supérieur populaire gratuit, comprenant 8 Cours
confiés à des professeurs éminents, est donné à THôtel de Ville : cours d'histoire univer
selle, histoire nationale, histoire de Paris, histoire des Sciences, histoire du Travail,
Biologie, Anthropologie et Hygiène sociale.
Paris compte aussi un grand nombre d'Écoles libres confessionnelles, catho-
liques, protestantes, israéliles, pour les deux sexes. L établissement de St-Nîcolas,
dirigé par les Frères des écoles chrétiennes, possède pour ses élèves internes un certain
nombre d'ateliers où les princii)aux métiers sont enseignés. Les mêmes Frères dirigent
l'École commerciale St-Paul. La
Chambre de Commerce de Paris, di-
verses Chambres syndicales, des So-
ciétés, patronnent et subventionnent
des Cours commerciaux, de lan-
gues vivantes, de dessin, etc.
Des Cours d'adultes pourhommes
et femmes sont faits chaque jour dans
Paris et les principales agglomérations
du département de la Seine par des
hommes dévoués appartenant aux
Associations polytechnique et
philotechnique, à l'Union fran-
çaise de la Jeunesse, à TU n ion
de la Jeunesse républicaine, au
Cercle populaire des amis de
l'enseignement, etc.
Des Patronages laïques ou confes-
sionnels s'occupent des enfants des
deux sexes, des apprentis, des ou-
vriers, des ouvrières et luttent d'eflbrls
pour les armer pour l'existence ou
embellir leurs rares moments de loisir.
L'Alliance française a créé à
l'usage des étrangers des Cours de
langue et de littérature fran-
çaises.
Les Écoles primaires élémen-
taires, au nombre de près de iOO à
Paris, comprennent un cours élémen
taire pour les enfants de 7 à 9 ans. un
cours moyen pour ceux de 9 à II ans
et un cours supérieur pour ceux de 1 1 /i
PARIS. - Tour de Clovis.
15 ans. On y enseigne la langue française, Ihistoire, la géographie, l'arithmétique, les
éléments des sciences physiques et naturelles, le dessin, le chant, la gjmnastique.
Environ V2i) de ces écoles ont un atelier de menuiserie à Tusage des garçons; une
vingtaine est dotée d'un atelier de serrurerie. La couture, la coupe et l'assemblage du
vêtement sont enseignés aux filles. En outre, des Cours complémentaires d'une
durée de 2 ans sont faits pour les garçons et les filles; les premiers ont le travail à
l'atelier; les filles apprennent à faire la cuisine et se livrent aux travaux de blanchissage,
de repassage et de nettoyage.
^?
PARIS. — J'ièche de Nolrc-Damo. Vue pribc de la Tour Sud.
IWms. - \iii\\>f Siiinl-Aii^Mi>liii.
78 SEINE
Un cours type d'Économie domestique est fait rue des Volontaires, un Cours
complémentaire de jour a lieu ruo Bloniet. Il y a rue Tournefort une École avec
atelier-type.
Lenseignemont primaire éh'Muentaire est encore distribué le soir aux hommes et aux
femmes dans les écoles; l(»s cours do ce genre comprennent plus de 120 divisions pour
les deux sexes. Les Écoles maternelles, au nombre de prùs de 150, sont dirigées par
des femmes: elles comprennent 3 sections, lune pour les enfants de 2 ans à 5 ans l;2,
une autre pour ceux de 5 ans 1/2 à h ans et la troisième pour les enfants de 5 ans à 7 ans.
Une vingtaine d'Écoles enfantines forment le complément des écoles maternelles:
elles ont le ])rogramme des écoles primaires avec la méthode des écoles maternelles et
s'adressent aux enfants de (» à 8 ans.
Le département possède l école primaire supérieure privée, TÉcole Pompée à Ivry,
qui reçoit des boursiers de TLtat et 2 Kcoles primaires supérieures privées recevant les
boursières de l'État; ces écoles sont situées à Antony et à Pantin.
Le déparlement de la Seine ressortit à Tarrondissemenl minéralogique de Paris
(division du Nord-Ouest).
-— — — à la 2' région agricole (Nord).
— — — à la 1^ conservation des forêts (Paris).
— — — à la 1" inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
Le département de la Seine s'occupe surtout de culture maraîchère, produit de-^
primeurs et d(»s fruits. La presqu'île de (iennevilliers fournit di's légumes en abondance;
grAc(» à répandage des eaux dégoût d«» la capitale : choux, articliauts. asperges y
poussent k merveille. La parti»» Nonl-Kst tlu département comprise entre les canaux de
lOurcq et de Saint-Denis fcmrnit également un fort appoint en légumes. Montreuil-sous
Bois et les localités avoisinantt^s dorment des fruits renonunés. surtout des pèches, des
fleurs également. Les roses, les fraises et les violrltes tie Fontenay-aux-hosrs sont très
estimées. Les pépinièrt^s de \'itr\ , de CJiAtenay sont célèbres. Les carrières d(» la ban-
li(»ue Sud livrent aux llnlh^sciMitrales de grantles cpiantités d'excellents champignons, U*h
collines de Clamart des petits pois savoun*ux. celh'S de Puteaux et di' Suresni»s du vin
et des roses. Près de KMM) tieclares sont encore plantés en vignes aujourd'hui (»t four
lussent un petit vin aigrelet, dont la célébrité a traversé déjà bien des siècles. Dans
Paris même, et surtout dans la périphérie Kst et Sud intrn-inurù:^, jdus de 150 hectares
de terrain sont occupés par la culture maraîchèn». Les primeurs que l'on y récolle soni
veiidu(*s sur le carreau des llallc»s et rée'xportées à l'élranger pour une somme assez
considérable. Actuellement la valeur des produits agricoles de la Seine atteint
I.*» millions de franrs. (.'est au pi*ix tt'un labeur incessant qu'on jjarvienl h ce résultat.
Le sol, généralement ingj-at, est n^couvert de fumier et tle terreau: chauiTé artilîcielle-
menl et arrosé fréijuemment. avec «les abris de toutes s(»rtes poin* proléger plantes et
arbres contre les intempéries de l'atmosphère, l'intelligence et les soins éclairés de**
maraîchers a rriv(Mit à lui fîiire produire des merveilles. Une autre industrie agricole est
celle pratiquée par les nourrisseurs, provinciaux pour la plupart établis à Paris ou dans
la banlieue, et élevant un grand nombre d(» vaches. On doit à cette industrie une
notable partie du lait consommé dans la capitale.
<
I
80 REINE
Industrie
Le d<^partemont de la Seine est le [)reniier département français au point de vue
industriel. Paris étant avant tout une ville de luxe où affluent les étrangers riches, cer-
taines industries ne peuvent se développer (^t prospérer qu'à Paris. En dehors des in-
dustries de luxe, il y a ce (pion ai)[)eno VArtirlc de f^cn'is, occupant un grand nondire de
bras et donnant lieu à un chiffre d'affaires considérable. L'article de Paris comprend :
les plumes, travaillées surtout à Paris c|ui tient la léte du inoiule entier pour ce geni-e
d'industrie; l(»s fleurs artificielles, travaillées à Paris, à Monlreuil-sous Bois, à Levallois-
Perret et à Villemonblc; les poupées, fabri([uées à Pans et à Montreuil-sous-Bois ici»l
article revêt un véritable cachet artistique); la maroquinerie, la gainerie, la labletlerii*.
la bimbelotterie, le cartonnage. Toutes ces dernières industries (h^mandeid une grniidr
ingéniosité dans la recherche de la forme et son renouvellement nicessant. Aussi tous
les travaux qui en relèvent sont ils exécutés dans d(* petits ateliers, en chambre pour
ainsi dire, ou dans des centres spéciaux, t^n dehors de Paris, pour les modèles variant
peu. Quant à la bijouterie ordinaire, (pii crée tous les jours des objets variés, ell<*
s'exécute également dans de petits ateliers localisés surcoût dans le quartier du Marais
à Paris. Le meuble courant, en bois pla([ué, est fabricpié par des ouvriers isolés ou [lar
de petits groupes crouvriers n ayant aucune clientèle. Le meuble achevé est porté chrz
le marchand (pii travaille rarement par lui même.
Les granils ateliers de consiruclions mécani^pies sont répartis surtout à la périphérie
de la capitale ou dans d(»s (piarliersexcentrnpn's. (Chaque grande compagnie de chemins
de fer possède à Paris ses îdeliers île coiislructions et de réparations. Les industri«''S
textiles sont nulles à Pans ;(piant aux industries chimitpies, presipic toutes sont installées
en dehors des fortifications par mesure hygiénupie ou par nécessité écononiKpie. Nous
allons les jïasser en revue en n'indicpiant que les centres hors Paris.
INDUSTRIES AGRICOLES. ~ Moulins à farine: Saint Maurice, Saint Denis, Le
Bourget; Pâtes alimentaires : Maisons All'ort, Vitry, Saint Denis ; Biscuits: Courbe
voie, La Courneuve, Levallois, Suresnes ; Pain d'épice: Arcueil ; Féculerie: Anlony,
Choisy-le Roi, Arcueil; Amidonneria : Clichy; Levure de grains ; Maisons Alforl ;
Brasseries: Arcueil, Clamart «cidre), Issy les Moulineaux, Ivry, Puteaux; Raffinerie
de sucre: Saint Ouen; Chocolaterie : Courbevoie, Ivry, Kremlin Bicèlre, Montrouge,
Neuilly sur Seine ; Conserves alimentaires: Billancourt, Colombes, Courbcvoio,
Montrouge, Puteaux, Vincemies; Chicorée. Arcueil, Clichy sur Seine; Arômes et
Caramels: Arcueil, Le Bourgel, Les Lilas, MonIreuil-sous-Bois ; Stéarinerie: Bour^
la Reine, Clichysur Seine, (jennevillieis, Ivry sur Seine, Moidreuil-sous-Bois, Vinceniu's;
Suifs et Chandelles: Aubervilliers, Nant<'rre; Huiles et Graisses: AuberviIUer>,
Le Bourgel, Clichy sur-Seine, Colombes, (jennevilliers, Ivry-sur- Seine, Montreuil-sous-
Bois, Xanterre, Pantin, Saint-Denis, Saint Mandé, Puteaux; Margarine: Aulx^rvilliei-s;
Mélasse : Le Bourget ; Tabac : Paris, "1 établissements, et Pantin I des 5 apparlenant à
riïtat) ; Caoutchouc: Boulogne-sur-Seine, Choisy-le Roi, Clichy-sur-Seine, Courbevoie,
Les Ldas, Pantin, Saint-Denis, Saint Ouen, Vincennes; Ballons en caoutchouc:
MalakolT, Vanves ; Pneumatiques: Levallois Perrel, Puteaux, Suresnes; Salaisons:
le Kremlin-Bicétre; Distilleries : Arcueil, ChoisyleRoi, Clichy-surSeine, Courbevoir.
Issy-les-Moulineaux, Ivry-sur Seine, Levallois-Perret, Maisons-Alforl, MalakofT, Montreuil<
sous-Bois, Pantin, Saint-Denis, Vanves.
Nous rangerons également sous cette rubrique les industries travaillant le bois.
Scieries mécaniques: Bondy, Boulogne sur-Seine, ChoisyleRoi, Pantin; Allu-
PAUIS. — Porlc Saiut-Dcnis.
bLl^E. 0.
82
SEINE
mettes : les 2 manufactures d'Auborvilliors rt de Pantin appartenant à TKtat : Billards:
Bagnolety les Lilas ; Crayons: N<>is\ h* S(m- ; enfin Ja Vannerie: Montreuil-sous-Bois.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. - Carrières de pierre: Aieueil, Haineux,
Châtillon, Montrou^re ; Carrières de plâtre: Ha^nieux, (lianiart, Cliàlillon, F<intenay-
sous-Bois, Montreuil-sous-Bois, Xoisy-l<'-S(»c, Slaiiis, Villelaneuse, \'ilry-sur-Sein«» ;
Briqueteries et Tuileries: Bairneux. Ba^rnolet, ChAlillon, Ciioisy-le-Boi, Issy los
Moulineaux, Ivry-sur-Seine, Montreuil-sous Bois. Suresnt^s, Vanves ; Sable pour Fon-
derie: Fonlenay aux-Boses ; Blanc: Issy 1rs Moulincaux ; Chaux et Ciments: Issy-
les-Moulineaux; Craie pour tailleurs : Boniainville; Céramique: AU'ortvillr, Bourir
la-Beine, Chàlillon, ('hoisy-l(»-Boi, lvry-sur-S<Mn<'.
MonIreuil-sous-Bois; Cristallerie et Ver-
rerie : Auhervilliers, (llioisy-le-Boi, (Hiehy-sur-
Srinr. le Bour^et, Les hilas, Montreuil-sous-
Bois. Saint Denis; Émaiilerie: Le Boupfjrel,
Paulin, Saint-Denis.
L'abontlanee cl la (|ualité drs matériaux «le
consli iielion ainsi (pir leur proximité de Paris
el leur raeililé de transport ont donné et donnent
un<' vive ini|»ulsion à l'industrie du bâtiment;
<pn>i<pie subissant des lluetuations incessantes,
elle dojine lieu, en moyenne, à un cliilTre aniniel
de ti.MlOOOOOO tW francs dont le Crédit Foncier
avance une «;:i-osse pari.
INDUSTRIES METALLURGIQUES. —
i • I^V Forges et Fonderies : Allorlville, Auhervil-
L ,.^ , VH tiers, Ivry sm'-Seine, Les Lilas, Pantin, Puteaux,
V^HTr f |5 Saint Denis, Sainl-Ouen ; Matériel de che-
flU^B iJK ■ I mins de fer : La Courn(»uve, Leva Mois- PerivL
1^^^ £9 B - Ivry sur Seine. Pantin, Pierrelitle, Saint-Denis,
V. V ^ jif ^ WW^ ï SainlOuen; Machines à vapeur: Saint-
Ih'uis, SaintOuen, Villemonble ; Automobiles :
Boulojzne-sm* Seine, Levallois-Perrel, MalakofT,
Montroutre, Neuilly-sur Seine, Puteaux, Saint-
Maurice. Snresnes; Chaudronnerie : Pantin,
SainI Denis, Snresnes; Machines à tricoter:
Villemonble; Machines à imprimer : Monl-
rou^e; Métiers pour bonneterie: Puteaux:
Outils pour mines et forage : Pantin:
Limes : Ivry sur Seine ; Roulettes : Baffnolt'l,
lM>nt<Miay-sous-Bois ; Pompes : Boulo^ne-Mir
Seine; Appareils de chauffage: Neuilly sur-Seine ; Appareils pour panifi
cation: Puteaux, Snresnes; Ferblanterie : Paidin : Boîtes métalliques: (llicliy
sur-Seine, Courbevoie ; Toiles métalliques: M«udrou^e; Épingles: Levallois
Perret; Becs pour lampes à incandescence par le pétrole: Levallois-Perret :
Capsules métalliques : Arcuejl. Monireuil sous R«»is : Balances : Ba^m>let ; Armes:
Puteaux (manufacture de ILlah: Munitions de guerre et do chasse: Issy-Ics
Moulineaux; Clôtures en fer, serres, châssis: Asnières: Grillages: La <:our-
neuve, Colondies : Lits en fer: BouIoltih' sur Seine, Courbevoie; Œillets métal-
liques: Fontenay sous Bois, Ivry sur Seine; Agrafes : Courbevoie, les Lilas; Plumes
Caiu>lal.\. - Les qiialrc parties du Alomlc
o
I
**i SRIXK
métalliques: Boulognp-sur-Seinf!, Courbevoie; Voitures: Courbevoie, Levallois-
Perrel, Pantin; Vélocipèdes: Levallois-Perrf^t, Neuiliy-sur-Seine. le Pré-Sainl-Gervais;
Orfèvrerie: CiYHeil, Joinvillo-le-Ponl, Sainl-Denis, Sainl-Maui- (élain) ; Électricité:
Clichy ot Saint-Maurico (cAhlos), Lovallois-Porrel et Nanlerre (charbons), Issy-sur-Seine
(usine du seeteur de la rive gauche), Ivry-surSeine et Puleaux (lampes), Puteaux
(machines), Asnières (éclairage et lampes).
INDUSTRIES CHIMIQUES. — Distilleries d'alcool: Épinay-sur-Seine, Pantin,
Puteaux, Saint-Denis; Apprêts pour étoffes et Blanchiment: Arcueil, Clichy-
sur Seine, la Courneuve, riJe-Saint-Denis, Levallois-Perret, Puteaux; Blanchisseries:
Arcueil, Boulogne-sur-Seine. Bourg la-Reine, Bonneuil-sur-Marne, Châtenay, Clicliy-sur
Seine, Clamarl, Courbevoie, Épinay-sur-Seine, lle-Saint-Denis, LevaHois-Perret, Saint-
Maur-des Fossés, Thiais, Pantin, Villetaneuse, Vanves ; Produits chimiques : Arcueil,
Aubervilliers, Bondy, Boulogne-sur-Seine, le Bourget, Clichy-sur-Seine, Courbevoie, La
Courneuve, Épinay-sur-Seine, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine, le Kremlin-Bicètre, Montreuil-
sous-Bois, Montrouge, Pantin, Puteaux, Saint-Denis, Saint-Ouen, Vanves, Villemonble,
Vincennes, Vitry-sur-Seine; Produits pharmaceutiques: Arcueil, Courbevoie, l'Ile
Saint-Denis, Ivry-sur-Seine, Montreuil-sous-Bois. Montrouge, le Pré-Saint-Gervais, Sceaux;
Teinturerie et Nettoyage: Arcueil, Clichy-sur-Seine, Gennevilliers, Ivry-sur Seine.
Montreuil-sous-Bois, Pantin, Le Perreux, Puteaux, Saint-Denis, Suresnes ; Couleurs
et Vernis, siccatifs et encaustiques : Asnières (encaustique), Aubervilliers, Bou-
logne sur-Seine, Colombes (blancs minéraux), Dugny, Ivry-sur-Seine, le Kremlin-
Bicêtre, Levallois-Perret (blancs de zinc), Montreuil-sous-Bois, Nanterre, Neuilly-sur-
Seine, Pantin, Saint-Ouen, Villejuif, Vitry-sur-Seine ; Savonnerie : Aubervilliei*s, Ba-
gnolet, Boulogne-sur-Seine, Clichy-silr-Seine, Ivry-sur-Seine, les Lilas, Levallois-Pei rel ,
Maisons-Alfort, Montreuil-sous-Bois, Pantin, le Pré-Saint-Gervais, Saint-Denis; Parfu-
merie : Arcueil, Aubervilliers, Boulogne-sur-Seine, Courbevoie, rile-Sîdnt-Denis, Levai
lois-Perrel, Montreuil-sous Bois, NeuilIy-sur-Seine, Pantin, le Pré-Saint-Gervais, Saint-
Denis, Suresnes, Vincennes; Noir animal: Aubervilliers, Pantin; EncreetCirag^e :
Boulogne-sur-Seine, Clichy-sur-Seine, Épinay-sur-Seine, Gentilly, Issy-les-Moulineaux,
Levallois-Perret, MalakolT, Montreuil-sous-Bois, Montrouge, Puteaux, Saint-Ouen, Thiais,
(encre à marquer le linge) ; Colles et Clarifiants : Aubervilliers, Charenton, Montreuil-
sous-Bois; Matières colorantes, Saint-Denis, Suresnes; Plaques et Papiers
photographiques : Asnières, Sainl-Maur-des-Fossés; Engrais : Aubervilliers, Bondy,
Drancy, Ivry-sur Seine, Nanterre, Thiais.
INDUSTRIES TEXTILES. — Cotons (Retorderies de) : Pantin; Ouates :
Ivry-sur-Seine; Tapis : Neuilly-sur-Seine; Passementerie : Bondy; Bâches : Cour-
bevoie, Levallois-Perret, Nanterre; Filtres en feutre étoffe : Boulogne-sur-Seine;
Toiles cirées : Bobigny, le Bourget, Ivry-sur-Seine, MalakofT, Montreuil-sous-Bois,
Stains; Équipements militaires : Saint-Ouen. L'industrie de Thabillement est très
importante à Paris, surtout pour les vêtements de femmes. Les couturières et les
modistes de la capitale sont renommées et envoient partout à lëtranger leurs robes et
leurs modes; les vêtements d'hommes, au contraire, viennent de lëtranger pour une
boinie part et notre exportation a une tendance à diminuer.
INDUSTRIES DIVERSES. — Tanneries : Bobigny, Gentilly, Pré Saint-Gervais;
Corroierie : Ivry-sur-Seine, Vincennes; Cuirs vernis : Aubervilliers, Bagneux.
Bagnolet, Gentilly, Montreuil-sous-Bois, Pantin, Vincennes; Maroquinerie : Choisy-
le-Boi, Saint-Denis; Reliure: Montrouge; Chaussures : Levallois-Perret; Chapel-
lerie : Choisy-le Boi. Clichy-sur-Seine, Maisons-Alfort; Cartonnage : Aubervilliers,
Levallois-Perret; Carton bitumé : Saint-Denis; Celluloïd : Stains; Corderie :
l'Ali I s. — Uuu luaticriu -m Ut Bicvrc»
86
SEINE
Baf^nolet, Coiirhovoio; Pianos : Asiiirros, l'on lona\ -sous-Bois, Monlreuil-sous-Bois,
Saint-Denis, Saint-Oucn; Orgues : Ivry-sui-Soine; Construction de bateaux :
Asnières, Boulogno-sur-Seino, Cliaronlon, Clioisy le Boi, G(»nnevilliers, l'Ile Saint-Denis,
Joinville-le-Pont, Neuilly-sur-Seine, No^'ont-snr-Marne, Le Perreux, Saint-Denis, Saint-
Ouen; Imprimerie : Asnièn^s, Clichy-sur-Seine, Issy-les Moulineaux, Levallois-Perret,
Poteaux, Sceaux; Impression sur étoffe: Bondy, Saint-Denis; Parchemins:
Vitry sur Seine; Papiers peints : Montreuil sous Bois; Papiers et Toiles à polir:
Ivry-sur-Scinc; Taillerie de diamants : le Pré-Saint-Gervais; Pelleteries : Ivry-
sur-Seine.
A citer encore à Monlreuil-sous-Bois : Jouets, Moulures, Papier à cigarettes;
à Saint-Maur des-Fossés : Meules artificielles; h Vanvcs : des Instruments de
chirurgie en gomme; au Pié-Saint Gênais : Talons pour bottines; à Levallois-
Perret : Porte-al lu mettes, etc., etc.
Commerce
Sous le rapport du conunerce, Paris vient ininiédialemenl
après Londres et occupe la seconde place en Europe. Le chiffre
d'alTaires de beaucouj) le plus considérable est celui représenté
par le mouvement des capitaux et de> valeurs. Les grands
élahlissements linancicrs de la capitale : Banque de France.
Crédit Lyonnais, Société Générale, Comptoir d'Es
compte, Crédit industriel et commercial ont un cliinVe
global annuel de transactions déliassant 10 milliards.
Le mouvement des clîets présentés à la Chambre de compen
sation de la Bourse de Paris est d'environ G millions.
Les prêts du Crédit foncier dans le département de la Seine
atteignent annuellement 100 millions dans ces derniers temps.
Le montant du commerce des métaux précieux est aussi très
élevé.
Après le commerce des capitaux vient celui de Talimenta lion-
Son importance dépasse annuellement 800 millions.
Un certain nombre de Magasins Généraux, à Paris et
dans la banlieue, constituent des entrepôts réels, renfermant
de grandes (piantilés de marchandises soumises à des droits de
douane acquittés seulement à la sortie. Ce sont surtout ties sucres, des grains et des
farines, des d(»ni'ées coloniales, des bois et charbons, vins et li(|uides de toutes si»rlos.
Le stock annuel de ces marchandises dépasse 5 millions de kilogrammes, sans compter
les liquides.
La Bourse de Commerce de Paris, où siège le syndicat général comprenant seu-
lement h^s cin(| syndiï'ats des alcools, des blés, seigles et avoines, des farim^s, <lt»s
huiles, des sucres, centralise les transactions auxquelles donnent lieu ces denrées.
Le port d(» Paris déj)asse celui de -Marseille moire premier port maritime) en tralir.
C(» tralic est annu(»II(Mnent de plus de 7 millions de tonnes.
Le nombre des voyageurs transportés par les lrannva\s, omnibus et bateaux dépasse
.lOO millions i)ar an. Les gares de Paris et celles du chemin de fer de Ceinture en voient
ciiculer f)lus de H)0 millions,
yuant au petit commeice, il tend de plus en plus à disparaître par suite de la concur-
PARIS. - MiiiThand
de hUil II elles.
PAItlS. Éiilisf Siiiiit MtMjard. Furche O. et vue latérale.
Vl\CK-\NKr>. Uinijon tJu i:iiah';i
9(1
SF.INE
rence des grands magasins et des grands centres d'approvisionnement, ainsi que par
suite de la création de Sociétés coopératives de consommation.
Voies de communication
5 grandes Compagnies de chemins de fer ont leur tête de lignes à Paris. Ce sont, sur
la rive droite de la Seine : la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, avec une senli*
gnre; la Compagnie de l'Est, avec 2 gares (celles de Vincennes et du boulevartl <io
Strasbourg); la Compagnie du Nord, avec i gare; la Compagnie de l'Ouest, îivit
5 gares (i sur la rive droite, Saint-Lazare, et 2 sur la rive gauche, celles de TEsplanade
des Invalides et de Montparnasse); enfin la Compagnie d'Orléans, qui possède 2 gares
sur la rive gauche (celles de Médicis et du quai d'Orsay).
Un grand nombre de lignes de tramways, h traction animale ou à traction mécanique
(vapeur et électricité), mettent Paris en communication avec toute la banlieue.
La longueur des voies ferrées dans le département est de 2fi0 kil. 700;
Celle des canaux (Saint-Maur, 1 kil. 100; Saint-Maurice, 7 kil. UOO; Saint-Marlin,
A kil. 500; Saint-Denis, fi kil. 640; de l'Ourcq, K kil. 200) est de 2S kil. ÔW:
Celle des rivières (Seine, 00 kilomètres; Marne, 2i kilomèlres) est de. ... Si kil.;
Celle des routes (routes nationales et départementales, chemins de grande commu-
nication et vicinaux) dépasse ÎMU) kil.
Un chemin de fer sur roule met Paris (Médicis) en communicalir>n avec Arpajon (Seine-
el-Oise).
(Voir la carie pour toutes les voies de communication.)
Paris : divisions et monuments
Paris est divisé en 20 arrondissements subdivisés chacun en 4 quartiers.
Arrond"
I" Louvre.
Il* Bourse.
m- Temple.
IV- Ilôlol-dp-Vilic.
V* Panthéon. . .
Quniiiors
. St- Germain - CAuxer-
rr*i.s\
HalleR.
Palfiiit'ftoyal.
Phic '- 1 'etidome.
. CMiiiUon.
Vivien ne.
Mail.
Bonne-Xonvelle.
. Artii-€t-Mctier:i.
Enfant^-Rintges.
Archives.
Sainte-Avoye,
. Sainl-}ferri.
Saint-Gervaiit.
Arsenal.
Nittre-Dame.
. Saint- Victor.
Jardin des Plantes.
Val-de-Gràce.
Sorbonne.
Arrond" Quartiers
VI" Luxembourg . . . Monnaie.
Odéon.
N.-D.-des-Champs.
St-Germain-des-Pf&s.
Vil* Palais-Bourbon. . Sl-Thomas-d'Aquiii.
Invalides.
École- Milita ire
Gros-Caillou.
VHP Klyséc Chani'ps-Êlysées.
Fauhourg-du-Hon le.
Madeleine.
Europe.
IX* Opéra Saint-Georges.
Chau ssée-d'A ntin.
Fa nh.-Mo n t ma rtre,
R(tchechoiiart.
X' Kndos St-Lauront. St-Vincent-tle-Paul.
Porte-Sa inl-Den is.
Porte-Sa int-Marl i n .
Hôpital'Sa in t -Lon i:*.
■.^Ai^Ê2:É}^^^il0b,
■0.-mi'¥mt^m^
i^H^m-È*
'\m^u
■> >^'
■'.r^r
94
Arrond"
XI" Popincoiirl. . .
Xn- Reuillv ....
XIII- Gobelins
XIV* Observatoire .
XV* \'augirard.
SEINK
^iiarliers
Arrond"
Quartiers
Ft>Ue-Mériruurt.
XVI-
Pas^y
AvtenU.
Saint-Anthroise.
La Muette.
Hif(jueltp.
Porte-Dauffhine.
Si lin te Mnrijuerile.
ChaUlul.
Ih'lAir.
XVIÏ*
Haliî;iu>ll('s-llttiirrau.
Teinea.
Pii'plis.
i^laine-Mimertiu.
lien- y.
IhitiffïHtlleit.
Qi(uizo-]'hifils.
l'ifnnetteA.
Snlpt'triére.
XVIÏI-
Hnllc-Monlinarlre.
(intnde^i Cttrriêres
iittre.
Ciifftutwimrt.
MiÙAOu-lUanciie.
Cunitte-diOr.
Craulebarhe.
ÏJi Chapelle.
Montpannisse.
XïX-
Bulles-Chaumont.
La Villette.
Santé.
Pi ait (le- Flandre.
Petil-Mtmtrouf/e.
Amérique.
PlttimitH'i'.
ComfMit.
Saini-Ijunhert.
XX'
Ménilmonlanl. . .
Belleville.
Aerker.
Saint-Farffeau.
CiveneUe,
Pêre-Lachaise.
Javel.
C haro une.
Paris, capitale de la France et chef-lieu du département de la Seine, est en même temps la
plus belle ville du monde. Ses monuments, ses musées, ses promenades, ses plaisirs en font
rechercher le séjour par les penseurs, les artistes et surtout par les étrangers riches aimant l.i
vie aimable et luxueuse. Aussi Paris est-il une ville cosmopolite par excellence. Le Chkf de
l'I\t.\t y réside au Palaig de rÈlyaée, élevé en 1718. Les Mimst^rks, au nombre de 11 (Intérieur
et (Udtes, Affaires étrangères. Instruction publicfue et Beaux-Arts, Finances, Justice, (iuerre.
Marine, Colonies, Agriculture, (Commerce et Industrie, Postes et Télégraphes, Travaux publics), y
ont chacun leur Ilùlel ])articulier. Kn général, ces hôtels n'ont rien de saillant; le plus remar-
quable est celui des Affaires étrangères construit sous Louis-Philippe.
La (lHA.MBnK DUS DhPrTKS occupe Tancieu Palaia Hourhon commencé en 1722, dont la façade sur
la rive gauche de la Seine correspond à celle de ITlglise de la Madeleine sur la rive droite, an
delà de la Plare de la Cinuinde. Son Président habite l'IIùtel de la Présidence. Le Sénat est
installé dans le Palais du lAtjremhtanQ liAti pour Marie de Médicis par l'archilecle J. Debrosse,
de IH15 h lt»20 et remanié à diverses époques. Le Petil-Luxend)ourg est occupé par le Président
du Sénat. Le PidainHayaK élevé par Hichelieu de 1620 à Ifi-li sur les plans de l'archilecle
Lemercier, a été modifié à plusieurs époques et est aménagé aujourd'hui pour le C.onskil d'État.
La Cour des Comptes occupe un nouvel liAtel.
Comme chef-lieu du déparlement de la Seine, Paris possède h la tête de son administration un
Préfet que l'on |»eut regarder comme le Maihe de Paris. Sa résidence esl à Vl/ntel de VîlU,
édifice reconstruit de 18771 ;*! 1882 dans le sl>le de la Henaissance et dont l'intérieur est remar-
<piablement décoré. Paris e«^l de plus di\isé en 20 arrondissements (comprenant chacun i quar-
tiers), avant à leur tête un maire et trois adjoints nomuïés par l'administration. t)uelques-nnes
des Mairies sont intéressantes au point de vue architectural; la plupart sont modernes ou
datent à peine du siècle dernier. Au point de vue municipal, chaque quartier élit un conseiller
et les 80 conseillers forment le Conseil mumcipai. de Paius a\ec un président élu par eux el
pris parmi eux. Le Conseil (iÉNÉRAL i»e la Seine, outre les 80 conseillers municipaux parisiens,
comprend les 21 conseillers de la Seine (Paris excepté) nommés h raison de I conseiller par
canton. Le budget municipal et le budget départemental sont discutés et volés par ces deux
Conseils siégeant également h l'Ilolel de Ville où sont installés la plupart des nombreux ser-
vices de la grande ville. La police municipale et départementale est dirigée par le Préfet de
PAIUS. ~ Mai.-on ililu Ut- Frau<;oib 1"
96 SEINE
POLICE ayant aussi dans ses attributions la police générale politique. Le préfet habile VHôtel de
la Préfecture de Police situé en face du l*alais de Justice.
Paris renferme aussi les Hôtels des Ambassadeurs, chargés d'aiïaires, consuls représentant les
gouvernements étrangers auprès de la France; ces hôtels sont situés pour la plupart dans les
quartiers aristocratiques de Paris.
Parmi les édifices civils de la capitale, nous allons citer les plus beaux ou les plus curieux.
Le Palais de Justice, dont la partie la plus ancienne, la Conciergerie, renferme le cachot de
Marie-Antoinette, a été remanié et agrandi à diverses époques. Au-dessus de son aile gauche
s'élève la Sainte-Chapelle, bijou gothique datant de saint Louis et restauré de nos jours.
Le Tribunal de Commerce, construit sous l'Empire, n*a de remaniuable que son escalier inté-
rieur. Le Palais de la Létjiun d'honneur, ancien hôtel de Salm, a été rebâti en 1872; il s*élèvc à
côté de la nouvelle gare de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans.
Le Palais de VInstitnt, coinîlvu'il par Mazarin, renferme la bibliothèque du même nom. CVsl sous
sa coupelle cju'ont lieu les séances solennelles des cinq académies qu'il abrite. Le Palais du
Trocadéro, élevé pour l'Exposition universelle de 1878, conlienl dans ses deux ailes, séparées par
une Salle de Fêles, le Musée de sculpture comparée ainsi «juc le Musée cthmnjraphique. Les deux
Palais des Beaux-Arts, élevés entre la Seine et la superbe jiromenadc des Champs-fSlysées^ rem-
placent l'ancien Palais de l'induslrie que l'Exposition universelle de 18î:»5 avait vu surgir de
terre. L'ancienne forteresse élevée par Philip|»e-Auguste,à l'O. de Paris, agrandie par Charles V,
est devenue le Palais du Louvre. Depuis Franijois I", qui en commença la reconstruction d'après les
plans de I*. Lesoot, pres<|ue tous les souverains ont contribué à l'embellir. La Convention natio-
nale y ouvrit le 10 août 1795 l'admirable Musée cpie tout le monde connaît. Sous Napoléon 111, le
Nouveau Louvre réunit l'ancien Palais aux Tuileries. Le Palais des Tuileries proprement dit,
incendié par la Commune en mai 1871 et qui n'a pas été rebâti, occupait l'espace compris entre
le Pavillon de Flore du côté de la Seine et le Pavillon de Marsan du côté de la rue de Rivoli.
Les deux galeries du bord de l'eau et de la rue de» Rivoli ont été reconstruites seules. L'ancien
Palfiis des Thermes, construit au iv" s. probablement par renii)ereur Julien qui afTectionnait
beaucoup Lulèce, est annexé à Vllôtcl de Cluny édifié <lans la seconde moitié du xv* s. UHotel
de V Archevêché est l'ancien Hôtel du Chàtelet. Non loin de là s'élève VHôtel des invalides conslruit
par l'ordre de Louis XIV et achevé en 107i. Précédé d'une Esplanade où se trouve alignée une
batterie de canons, il se compose de plusieurs corps de bâtiments, abritant un petit nombre
d'Invalides, le Musée d'artillerie, le Musée historique de l'armée, les Plans en relief des villes
fortes de France; on y a installé en outre le Golvehneur militaire de P-\ris. Au fond de la
cour d'honneur est l'entrée de l'église Saint-Louis dont les voûtes sont tapissées de drapeaux
provenant des campagnes du second EmjMre. Derrière cette église se trouve une autre église
couronnée par le Dôme fameux des Invalides recouvrant le tombeau de Napoléon I*'. VHôtel
des Archives nationales est l'ancien Hôtel de Soubise, du nom de son ancien possesseur, et qui
se composait de trois Hôtels particuliers : les Hôtels de Clisson, de Laval et de Guise. On y a
réuni tous les documents d'État depuis l'origine de la monarchie. VHôtel de la Monnaie, où se
fait la frappe des monnaies cl médailles, date de la seconde moitié du xvii* s.; il est dû à l'ar-
chitecte Antoine. VHôtel Carnavalet, qu'habita Mme de Sévigné, abrite le Musée historique de la
Ville de Paris et VHôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, séparé du premier par le lycée Victor-
Hugo, renferme la Bihliuthèque de la Ville. VHôtel des Postes, pas plus que VHôtel de la Douane,
ne sont <lignes d'intérêt au j)oint de vue purement artistique. Il en est de même pour VHôtel des
l'entes <'onslruit en 1858, et de VHôtel de l'Enregistrement et du Timbre élevé de I8.'>6 à 1840 par
l'architecte Baltard. En dehors des Hôtels classés parmi les monuments historiques et dont on
trouvera la liste ci-après, nous en nommerons encore quelques-uns à titre curieux ou histo-
rique : les Hôtels d'Albret, d'Ambrun, iVAuhray, d'Aumont, Barbette, de Beauvais, de Brissiic, de
Chàlnns-lAixembourg, du Ciidtelct, François P','de Hollande, de Lamoignon, de La Valette, Sinon
de Lenclos^ d'()rmess()n, de Sens, de Strasbourg, des Prévôts, gIc.
Le Panthéon, dont la décoration intérieure est très remarquable, date de 1758; il est <lù à Tar-
chilectc Soufllot qui mourut avant son achèvement. D'abord sépulture des grands hommes, puis
égli.se, il passa par ces deux destinations alternatives et est redevenu aujourd'hui sépulture des
grands hommes. V Arc de Triomphe de CE toile, dont la construction avait été décrétée par
•2
au
•y
98
SEIXE
Napoléon !•' après la victoire d'Aiistorlil/, fui roiniiiencé en I80G et terminé trente ans plus
tard. LWrc de Triomphe du Carrousel, reproduction de l'Arc de Septiine Sévère à Home, a été
couronné d'un quadrige en WIS. Napoléon !«' voulait en faire l'entrée d'honneur des Tuileries
lors(|u'il en ordonna l'exécution en 1800.
Les monuments religieux de Paris sont nombreux et intéressants. L'n voici la nomenclatuie
dans l'ordre chronologi(iue :
XI' s. SuiutUertnaiu-deS'Prés, dépendance de la célèbre abbaye du même nom dont on admire
les peintures à la cire d'il. Klandrin. — xir s. Siinl-Piene, de Monlinorlre, qui date de 1157;
i\olre'Dame-de-Piiris^ si intéressante au point de vue de l'art et admirablement restaurée par
Viollet le Duc; Saint-JuUen-lc-Paurre, remaniée aux siècles suivants. — xiii' s. Saint-Ciernuùn-
de-i'haronne (xiii* et xv" s.); Saiitl-dermainrAu^rerrois (xiir et xvr s.); Suint :>écerin, de sl\lo
gothique, remanié aux xiv- et xv«^ s. avec de belles verrières et llanqué d'un Charnier ou cloître.
PAUIS. — Viiiiluc du Puijil du Jour.
du XV* s.; la Saintr-ChninUe, élevée de 1*2 i.» a l'2i8 par le célèbre P. de Montreud. - xiv s. Sainl-
Lcu^ remanié au xvir s. — xv^ s. Snint-Médxrd, très inléressanl. — xvr s. S»iinl-i.'ticnnc-dn Muni
(1M7-Iti*i'*) avec de jolies verrières et un beau jubé ; Sainl-EusliV-hc ( 15.V2-lO*iO) qui quoique inachevée
est en France l'église la plus remarquable de la Henaissance; S'iiitl-Merri, de style gothique
(I520-10P2) avec de belles verrières; S'iint-Xirolnu'des-Chini/is. — xvir s. VAsfitnnfUion avec un dôme :
X.-D.'des'l'ictoircs (bi^iU à 1710); Sainte-ÈliiiahcUi (10:i8-10iO); Stùitl-Uercnis, Snint-Jaajucs^.ht-
/^l«^/^^^• (b'M0-1085j; Saint Jean^ Saint-Franrois, S>iintJu.sej>k-Llei<-Carnics, aujourd'hui chapelle «le
rinstiUll catholique : Saint-Ltfuin-cn ClIe ( ll>Oi-1720); Sainte Marguerite. Sain l'.\icuta.s-du-tl/tanlon net.
construit sur les desr^ins du peintre Lebrun; Salnl-Panl, Saint-Louis, bâti pour les Jésuites:
Saint-I\nrh (10.*K"-I70î)-I7r»(i), succession de trois églises et renq»li d'œuvres d'art des xvii* «M
xviii* s. Snint-Sulfiice (1055-17 i,*»-l777), le filus grand eiïorl de l'art classique priur lutter ctmliv
l'art gothique; Saint- Thouia6'd\Atjuin (1082); l'église de la Sorlnnutc qui renferme le tondieau ibi
PARIS. - Dôme des lnvalitJe>.
100 SEINE
cardinal de Richelieu; Téglise du Val^e-Grâce {\Hh-\G62). — wur s. X.'D.-des-BlancS'Munteaux,
ancienne abbaye; Sainl-Louisd*Antin (1782), Saint-Philippe du-Roule (1769-1784), une des paroisses
les plus aristocratiques de Paris. ~xix*s. la iVrtdtf/eJ/?e, temple romain (1815-1842), qui devait ser\ir
de - Temple de la Gloire ■; N.-D. -de-Bonne-Nouvelle (182r>-1830); A'.-/).-<ie-/.orf//e(1823-18ô6),avec de
belles fresques inlérieures; .sVi«/i/-I>cnis-du-S/-Sarremenr (1823-1853); Saint-Vincent-de-Paul {\^^
1844) auquel on a^c^de par des rampes monumentales; Saint-Eugène, bâti dans le style du
XIII» s. (1854-185:)); Saint-Jean-Baptiste-de-BelleviUe (185i-1859), du même style; Sainte-ClotUde
(1846-1856), dans le style polliiciue allemand du xiv s.: N.-b.-de-la-Gare (1855-1865); Saint-Bernard
(1858-1861) du style ogival flamboyant; N. -D. -de Cligna nrourt (1859-1863); Saint- Augustin (1860-1871),
dans le style de la Renaissance; Saint-Francoifi-Xavier (\^\-\^l^); N.-D.-de-la-Croix (1863-1874), et
Saint-Amhroise (1863-1869), tous doux du style roman; ia Trinité (1863-1867) précédée d'un joli
square, et construite dans le style Renaissance; Saint-Pierre-de-Montrouge (1864-1872) du style
roman ainsi que ly.-D.-dex-Champs (1865-1870) et Saint-Josepk (1867-1875); N,D.-d'AuteuH (1877-1880),
dans le style romano-byzantin: Sainte-Anne-de-la-Maison-Blanrhe (I89i-I897), dont la nef seule est
achevée ; enfin la Basiliijue du Suné-iœur. du style roman, qui couronne, le sommet de la Butte-
Montmarlre.
Les édiflces militairea sont : V École militaire, élevée de 1751 ti 1753 et qui complète d'une
façon harmonieuse le côté S. du C.hamjwle-Mars, les casernes de la Carde répuhliraine, Henri I\\
de Beuilly, Xapoléon^ du ChUenu-d^Eau, do la Sonvelle-Franre^ de la Pépinière, de Penthièrre,
Saint-Piei're, des Timrelh's, de la (iendarnierie départementale sur la rive droite, les casernes «le
Bahylone. de Lourcitie. do Lalour-Mauhourg. Mouffetard et do Tournon pour la (îardo républicaine,
Dnpleix et Penlémont avec les Annexes do THcoIe militaire sur la rive gauche. Vu certain
nombre do poste a-ennern en sur la ligne dos fortiflcations sont également aménagés pour la troupe.
I.a Caserne do la Cité est onliéromont occupée par différonts services do la Préfecture de police.
L'Ktat-Major des Sapeurs-Pompiers occupe un Uùtel on face du Palais-do-Juslice. Paris compte
en outre cinq casernes spéciales |)our les Sapeurs-Pompiers.
Les établissements pnanciers sont : la Btnirse (1808-1826); la Bourse de Ctnnmerce, installée dans
l'ancienne Ilallo au Blé, et dont la coupole est ornée do peintures allégoricpios; la Banque d^
France, créée on 1800, installée et aménagée pour une grande partie de ses services dans rilùtol
do Ponthiévro; les Hôtels du Crédit Foncier, do la Caisse des Dépôts et Consignations, «lu Crédit
Lyonnais, do la St^ciété générale, du Comptoir d Escompte, du Crédit industriel et commerci*tl;
l'Hôtel do la Caisse (Cépargnc. do la Caisise d^éjtargne postale, tout moderne; l'Hôtel du Mont-de
Piété et SOS diverses succursales.
Los édifices consacrés aux Arts, aux Lettres et aux Scîencea sont très nombreux. En této. le
Louvre, un des plus beaux palais do l'Europe, abritant l'un dos jilus beaux musées du monde
et dont nous avons déjà parlé; les édifices construits pour abriter les collections Guiinet et
Ciiilliera; les HôloN olTorts A la Ville par quelques particuliers jiour y loger leurs œuvres ou
Iru's collections. //. Ccmusrhi. De Caen. (!. Moreau. A. d*Ennery; la nouvelle Sorhonne. œuvre «le
rarcliitocle Nénot. à peine achevée; le Collège de France^ commencé en 1610, que l'on va agrandir:
le .Muséum d'Histoire naturelle, comprenant un jardin botanique, des serres anciennes et nou-
velles, et dos galeries do zoologie, do minéralogie, d'anatomio comparée et d'anthropologie: le
Conservatoire des Arts et Métiers, installé dans l'ancien Prieuré de Saint-Martin dos Chani|>s
auquel on a ajouté dos constructions modemos; VOhservatoire de Paris (1668-1672) dû ;i Claude
Perrault ; la BUdiothèijue nationale, ne comprenant que l'Hôtel Tubeuf à l'origine, agrandie |»ap
l'adjonction do l'Hôtel do Nevers, et aménagée surtout dans ces dernières années: los
Bihliothè(iues de V Arsenal et Sfiinte-Geneviève, sans grand caractère; V École nationale des Beaux-
Arts, ancien couvent dos Petits-Augustins, Iransfbrmé par l'architecte Duban et auquel on a
ajouté do|>uis 1885 V Hôtel de Chimay; V Ecole des Arts Déciiratifs^i\{\'\ occupe l'ancien ainphitbéîMre
Saint-Cômo (xvir s.): VÉcole Polylechnif/ue. installée dans los bAtiments de l'ancien Collège de
Nai*arrc. auquel avaient été réunis ceux do Boncourt et do Tournai, et considérablement agnintlie
do 1875 êi 1883; V Ecole de Médcrine. construite surTancion emplacement du Collège de Bourgttfpèei
elle n'a conservé d'ancien que sa façade et la cour d'honneur situées vis-à-vis de V Ecole pratit/ue,
lourde b.Ui«iso. mal distribuée: l'/:Vo/<? de Droit (1771-1823), agrandie en 1830, 1878 et de 1892 à 1897;
V£cute des Ponts-et-Chaussées, installée depuis 1845 dans l'ancien Hôtel Fleui*y (xviir s.), et
<
Cm
102
SEINE
agrandie en IXGO et en I87Î); V École d^» Mines, aménagée dans VJIÔtcl de Vendôme (1700); VÊeoïe
de Pharmacie, élevée de 1870 à 1885; VÉcde centrale d^s Arts et Manufactures (1882-1884); Vkmle
Coloniale, bàlie de 1894 à 18U7 dans le style niaures(|iie; Vt\-o(e norniale supérieure, fondée
en 179Ô, na occupé qu'en 1847 les bâtiments où elle se trouve aujourd'hui. (:*e>t dans ses labo-
ratoires (lue l'illustre Pasteur lit les recherches qui ont rendu son nom cher à l'hunianilé;
\ École des Langues orientales vivantes qui occupe l'ancien Hôtel de /icr/f(»</e^, remanié et agrandi; le
Conservatoire de Musii^ue et de Déclamation, offrant peu d'intérêt au point de vue de l'architecture;
enfin quelc|ues Hôtels élevés par des sociétés comme : VHôtel des Sociétés s<(vatites, VHùtel de
la Société de Géographie, VHôtel des Ingénieurs civils, VUôtel des Agriculteurs de Frame, VHôtel de
la Société d^Fnctmraf/ement à VIndustrie nationale, etc.
Les Ahaltoirs de la rive gauche, à Vaugirard, et de la rive droite, à la \'illelte, s()nt fort bien
aménagés. Les Halles Centrales, élevées |ar Baltard, en 1804, furent les premières où le fer
entra seul dans les constructions de ce genre. Plus de 50 Marcliés couverts et 20 autres décou-
1*A1US. — Éî^Ii^e Saint Pit'rre-ilt'MoiiUiiarUe. CluifhUaux de la nef.
verts ou de slalionnement fonctionnent dans toutes les parties de la ville. Au point de vue
architectoniciue, ces marchés n'offrent rien de bien saillant. Tous, ou à peu près, sont construit»
d'après le même type.
Parmi les Théâtres de l'aria, «pii sont fort nombreux, nous ne citerons que les plus beaux :
VOpéra (1801-187*»), dû à (ili. Garnier; V(fpéra-Comii/ue, réédilié sur l'emplacenuMit de celui qui fut
incendia en 1887; la Comédie-l-'ranraise, installée dans la salle construite par rarchite<-le Louit
et dont les acteurs réunis en Société ainsi que le répertoire comjirenant les pièces <ie.> meilleurs
auteurs franrai?*. anciens ou modernes, jouissent d'une réputation universelle; Vlkléon, (.--econd
Théi^tre-Kranrais). où débutent les jeunes auteurs; les thcAtres du f'hàfelct, «le la l*nrte-Saini-
Martin, de la (îaité. du Vaudeville, du Ugmnasc, de VAndntfu(^ontif/ue, îles IVi/iV/rs, «le la
Henai^sancc. du Palais-lhupd, des Folics-Oramatitjucs. des Jhnt/fes-Ptirisieas, de Chnii/, de la
Hépuldiipie, Déjazet, etc.: les Cirt/ues d'Eté et d'Hiver, le Aouveau-Cinjue, le Cinjue Médrann, une
foule de Ca/es-Conrerts et de Cabarets artistitiues.
Les é(\\Ucvii hospitaliers ont à leur léte VHôtel de l^Assistance puhliifue et comprennent en outre
17 Hôpitaux généraux et 11 Hôpitaux spéciaux, tant à Paris qu'au dehors de Paris. Les hôpitaux
s 1 : 1 \ E
U-»
gAn;raiix soni foux «le Vli'Url-Ijifu, 'Irnoii. tlo la l*iltt'\ «le la t lu ni té , Saint Autnint', AV'Avr,
(tnhin. Henujcn, iMÏ'nner, fjiiîhoisière^ I/émld, liiriml^ Amlnil, llmnssnis, liunri,mil, e\ |«»s
VITRYSUR SEINE. - Église.
8'
I
'T.
im
SEINE
hôpitaux temporaires des Portes de Flandre ol (VAnherviUier:!. Los hôpitaux spéciaux soni ceux
de Saint-Louis, Rirnrd, Brnra, des Eiifantu-Mafadfs, Trousaeau, la Mnisun municipale de Stinté. la
Maifton d'Aceone}iement Baudeltwtiue avec la Maternité, VHopital de la rlinique iCaeconrhenient,
l'hôpital de Foirfes-les-FJains (S.-et-O.). la Mtiison de rnnvalesrenrc de la Hoche-Ciuyon (S.-<»t-0.) el
l'hôpital maritime de fJerek-sur-Mer (P.-de-C). Il ne faut pas oublier les hospices des ijninze-
Vimjts, de la Salpêlrière et des Fnfants-Ass^istvs, ceux de hir^lre et d*/<'rt/ dans le déparleuienl «le
la Seine, celui «le
Brévannea (S.-et-O.).
les nombreuses Mai-
son a de retraite, les
Befiujes et Asiles mu-
nieipnujr, et. tlans un
autre ordre d'idre.
les asiles d'alii'uôs :
Siiinte-A/ine ( Pari-i • :
l'illejtfif (Seine).
l'itle Frrai'd et I ati-
elii^e (S.-et-O,): les
hôpitaux militaires
Saint-Martin et du
Valde-lJràre.
Paris cumiite \Tt
CiMKTiKiiKs iutni-
luiu'os el (i evlra-
inuros. Ceux du
l'ère-Larimise, de
Mnnt)inirtre t>u du
\nrd el de Mimtptti -
nasse renferment une
foule de tombes v{».
lèbres ou rcle\;iiit
du domaine de l'îiit.-
Pour en termintM-
avec l(»s nionuiiKMit-^
de la capitale, il f;iii|
encore citei- : la J tair
Saiiit-Janfues ( ITmK ;'i
I.Vi'i). la Tnnr de .loin
Sans l*eur (x\' s.
dernier vestige «le
rilôtel de Bourtro-
jfue. la Coloaar «h»
rilôlel d<» Soissous.
attribuée à J<>an Iful-
lard, la Tna, liiffel.
la Cl don ne \'<',id^hiff
(1806-1810^, la ('(donne de Juillet, élevée à la mémoiie des \ictimes de la l{v''\olution de \>Ca\. le^
deux ('(donnes de ta plare de la Xatiitn, Vijhélisi/ue de /jnn/sar. monolithe égyptien ornaid le
centre de la place de la (loncorde, éri^ré en isr»(i: les l^ortes Sainl-Deais iKiTl) et Sai.tt-Maéti.t
Irt74). Plus de r»0 Kt)NTAiNEs ornent les places ou le< sipiares de Paris: les plus remar piable<
ou les plus connues simt celles dt» ï'Arrhert'rhê. des plaies de la t'onrurde et du TUêàtre-Franraiyi,
Cuvier, de la rue de (ire net le ou Bonrhardun, des Innttrmts, Lourois, Médiris. de VOhserratiàre, de-i
places Saint-Sulpice el Saint-Michel, du Trocadêro, etc. Plus de 70 Statnes ou Mnauna'nts sont
érigés à la mémoire d'hommes illustres; il serait trop long de les énumérer. Enhn. il ne faut
PARIS. - Qun'i Sninl-Michel. Elolnpi-*to.
VINCENNLS. — Cli;i|Ki;e du Chùlcau.
1»AU1S. — yuai aux rituiss.
SEING
109
pas oubll<»r \e^ richesses d'art ou de curtottté accumuléofi (lans les Mi-héem du Louvre, du
L.tu'eutboary, de (luny, Carnavalet, Certmschi. (itûmet, GaUiéra, du Truradéro, des Huhflins, du
(ianie-Meuhie, de U Bihliotlièque Xatinnale, de la Mtmnaie, des Arrhivfs. dos tnvalidea, iW Vithser-
r»i/«*i/*e, des -t/7.v Ih^roratifa, elr.. ni les trésors enfuuis ilaiis les Hiiii.ioTiiKorhs \iitinnaff,
Mnzurine, Saiule-deneviêve, de lVlr«e«a/, de r£Vo/e de« Beaux-Art^, de Yl^niversité, lllHtoru/ue dv la
Ville de Paris, de VOpéra, du Palais de Justice, du Conservatoire de Musit/ue, du Conservatoire des
Arts et Métiers, des Écoles spéciales, des différents Ministères, des Sociétés privées, des grands
Établissements d!* Enseignement, etc.
Ouant aux Promenades de Paris, elles sont incomparables : c'est à l'O. le ^of« de Boulogne;
AUCUEIL. - Eglise. Chapiteau.
h TE. Je Boi'a" de Vincennea; puis, à Tintérieur, les Parcs Monceau, de Montsouria et des BuUca-
i'hfttnttiint. «lu fianclagh, du Champ-de-Mava et du Trocadêro: les Jardins des Tuileries, du
lAtjrembourff. du Palai'i-linyal, des Plantes, de Vflôtel de Clunij, do V Infante; les Sqi'arks Saint-
JrWf/fté'it, du Teni/de, Monlholon, de l.n Trinité, àWnvers, des Innocents, des Art s-el-\lé tiers, Parnioi-
iifr. lies Bfilignnlles. dos Invalides, do la Chapelle Expiatoire^ etc. En dehors dos Prninonados
sfiériales /i travers les Catacomhes ou les Égouts, on ne saurait trop rocommandor rollo d(»s
(^ii/fi.s de Paris, en suivant le cours de la Seine. La Seine! c'est la voie triomphale qui donne
à Paris Ba véritable beauté. C'est en descendant son cours que les yeux ravis errent de palais
en palais, voient se dérouler des perspectives tour à tour grandioses ou charmantes. Tout le
monde, riche ou pauvre, peut goûter le charme de Paris, avec un peu de flamme au cœur. Si le
SEINE
11
riche y trouve des cercles rerherrhés, dos sports r<»ùtoiix. auxr{iirls il peut s'adonner, le pauvre
peut connaître toutes les joies de l'art et de la pensée : il a les Must'es, les Bihiiothèques, les
Monuments, la vie et le mouvement dans la rue, <jui font oublier bien des soucis et des chagrins.
Liste des Monuments historiques
{P. E. Proprielê de l'État. — P. p. Propriété privée)
Arcueil Restes d'un nqnetliic roiiiaiii. j Pnria {Su i le) .
— Maison de la Renai>sance.
Bagiieiix Église (xu" et xiii' s.).
Boulofjne-s.-Scinc . Eglise (xiv s.).
Cbarenton Pavillon d'Antoine de Navarre
(aujourd hui Hôtel de Ville).
Clamart Menhir de la Pierre aux Moines
(P. E.).
?Coppnl->ur-Marne . Clocher de réglise.
Pari> Arènes de Lulèce.
— Palais des Thermes.
— Arc de Triomphe du Carrousel
(P. E.).
_ Cathédrale Notre-Dame (xir et
xiii* p.).
_ Chapelle de l'ancien collège de
Beauvais.
_ , , Cloître des Carmes-Billrtles.
_ Colonne de lancii-n Hôtel de Soi>-
î*ons (Bourse de Commerce).
Église St-Elienne-du-Monl.
__ — St-Euslache.
— St-Germain-l'Auxerrois.
— Sl-Germain-do-Prés.
— Sl-Gerniain-de-Charoinie.
— Sl-Gervais.
__ __ Sl-Jullcn-le-Pauvre.
_ '...'.. - St-Merry.
— SI-Nicolas-du-Chardnnnel
_ — SI-Nicolas-des-Chaujps.
_ .... — Sl-Paul-St-I.ouis.
— Sl-Pierre-de-Monl martre.
_ — Sl-Séverin et ancien char-
nier.
~ — de la Sorbonne.
- de la Visitation.
_ Eglise, réfectoire et restes de
lancien Prieuré de Sl-Marlin-
des-Champs (au Conservatoire
des-Arls-et-Méliers) (P. E.).
Façade du chAteau d'Anet (à
l'Ecole des Beaux-Arts) (P. E.).
Façades du Ministère de la Jus-
lice et de l'ancien Hôlel du
Gouverneur militaire de Paris,
place Vendôme (P. E.).
_ Fontaine de la rue de Grenelle.
Fontaine de Médicis (au Luxem-
bourg) (P. E.). ; -
Fontaine des Innocents. I Piileaux
Galerie Mazarine. à la Biblio- j Saiiil-Dciiis . . .
Ihéque Nationale (P. E.). ' Vinceniies. . . .
_ Hôtel de Bét hune-Sully, rue SI- 1 — . . . .
Antoine (P. p.). | Vili-j'-hur-Seine. .
IlôteldeCluny (P. E.).
Hôleldes Invalides (P. E.).
llôlfl rie Souhi>e (Palais <lfs Ar-
chives nationales (P. E.).
Hôtel Carnavalet, rue de Se vigne
(auj. Musée municipal).
Hôtel Lambert, rue Sl-Louis-en-
rile(P.p.).
Hôtel, rue des Francs-Bourgeois,
n'3l (P. p.).
Maison, place Royale, n* Il (P. p.).
Ministère de la Marine et ancien
Garde-meuhle (P. E.).
Fararle et colonnade de la place
de la Concorde au droit des
n- I. r». 8, 10 (P. p.).
Palais de llnslilut (P. E.).
Palais de .luslice (P. E.).
Palais du Louvre (P. E.).
Palais du Luxembourg (P. E.).
Pont-Marie.
Ponl-Neur.
Porte Si-Denis (P. E.).
Porte SlMarlin (P. E.).
Porte de lancien Hôlel de Clis-
son (xiV s.), rue des Archives.
Portique du château deGaillon,à
l'École des Beaux-Arts (P. E.).
Resles de l'enceinte de Philippe-
Auguste.
Restes de l'Hôtel de la Trémoïlle,
à l'Ecole d<'sBeaux-Arls(P.E.)
Rentes du Collège des Bernar-
dins, rue de Poissy (auj. ca-
serne de pompiers).
Sle-Chapelle (P. E.).
Tour de l'ancien Hôlel des Durs
de Bourgogne, dite de Jean
sans Peur, rue Elienne-Marcel.
Tour et réfectoire de l'ancitMine
Abbaye de Sle-Geneviève (au
lycée Henri IV(P. E.).
Tour Sl-Jacqucs-de-la-Boucheriç
(XV s.).
Tourelle d'une maison, rue
Vieille-du-TenipIe, n" iU, à l'an-
gle de la rue des Francs-Bour-
geois (P.p.).
Val-de-Gràce (P. E.).
Vitraux de l'église.
Eglise abbatiale.
Chàlfuiu.
Sle-Chapelle.
Église.
^■^H«
n
CAlllUElŒS SAINT-DKNIS. - ^Klisf. Ilulolilf.
Seine-et-Oise
Nom - Situation
EST à la ivgioii N. de la France «luapparlieiit le dt^parleiiieiil de
Seine-et-Ois3. Il lire son nom du lleuve de Seine, (lui y pénètre
par le S. K. dans rarrontlissenirnt de Corbeil, se dirigeant vers
Pjiris ([u'il quitte ri\ lornianl de nombreux méandres pour gagner
Mantes ri -ortir dn il«'parhMnenl parla pointe N. O., et de la rivière
d'OiW, arilueiit de droih» de la Seine, ipii arrose Pontoise et I arroiv-
disseuMMit dont il est le chef lieu, et se jette dans la Seine à Con-
nans-lin-irOlsc.
Au point de vue tie Télendue, c'est le soixantième déparlement l'rançais. Sa particu-
larité ^aillante est d'envelopper entièrement le déparlement de la Seine, qui s'y trouve
pour ainsi dire piqué dans l'angle N.-K. A VE. même, il ne forme qu'une bande de peu
d<' largeur 5 kilomètres à peine au point le plus resserré) entre les départements de la
Seine et de S3ine-et-Marne. Il n'a pas «le l'orme régulière. A l'intérieur, il n'a
comme liniile naturelle que le cours «le la Seine sur une douzaine de kilomètres, d'Épinay-
sur Seine à Chalou. A Textérieur, ses limites naturelles sont de peu dinqjortance :
«><) kilomètres du cours de Vf^/fte au \. ().. IJ kilomètres du cours de la Thève au N.,
5 kilomètres du cours de la \Uirne et .'i de celui d;^ ÏW'rre à VE. Sa plus grande longueur,
du point où l'Essjnne y pénètre au S. jusqu'au dessus de Saint-Clair sur-Epte au N.,
est de 118 kilomètres; sa plus grande largeur, de la pointe E. du canton de Luzarches à
la pointe O du canton de Bonnières, est de 85 kilomètres. Versailles, son chef-lieu, en
occupe sensiblement le centre. En outre il est borné au N. par le département de TOise,
à lE. par celui de Seine-et-Marne, au S. par celui du Loiret, au S. O. par celui
d'Eure-et-Loir, à TO. et au N. O. enlin par celui de l'Eure.
Il a élé entièrement formé, en 17iM), d»- parties plus ou moins considérables empruntées
à rUe-de France {Beauce-Gàtùuiis-Brie-îlui'epuix-Mantois-Vexin fraiioiis-Pavisi^}.
s . bLIXE-LT-OlhL. I.
iU
Histoire
N ne sait rien des peuples primitifs qui ont occupé le sol du dépar-
lenient et au\(inels on est redevable des dolmens et menhirs
que l'on y icMieontre : à Aubergenville (dolmen de la Garenne), à
Bruyères le Chàlel, à Clcrgy, à Kpone, à Janville-sur-Juine, à
Milly, à Saint-Léger-en-Yvelines, à Monlreuil-sur-Epte, dans la
forèl de Carnellc à Saint-Marlin-du-ïerlre. On ne peut pas altri-
buer aux Celtes l'allée couverte, située entre Argenteuil et Épinay-
sur-Seine, sur les bords du fleuve et dans laquelle on a trouvé des
ossements de castor, des outils et des armes en silex. A l'arrivée des Romains dans la
région, quatre peuples gaulois dilTérents l'occupaient : c'étaient dans le pays au S. les
Setiones, les Carnutcs à 10. et au N.-O. les Vclioca^iscs entre l'Oise et la Seine, et les
l^armi au S. de cette région. De cette époque il reste peu de chose, peut-être la porle
Bourdeau à Saint-Yon. La Gaule concpiisc fit partie de la province lyonnaise. La pre-
mière ville dont il soit l'ait mention (»st Andrésy, port important au confluent de l'Oisi;
et de la Seine où les Romains entretenaient une flotte nombreuse pour contenir les
peuples voisins; un préi'(4 de la flotle résidait à Andrésy (Prœfectus classls AmteretiaHo-
ri(in). Pontoise aussi {liriva harœ, \un\l tle l'Oise) existait sans doute. Saint-Cloud naît à
l'ombre de l'ermitage que fonde, vers ^^»^>, Clodoald, [ils de Glodomir. Au vi* sièchî
apparaît également Klanqu^s {Slatiijfa), où Clotaire est vaincu en (»0l par Thierry. Ce
n'est qu'au ix* siècle que les documents liistori(|ues parlent de Manies, de Corbeil et
de Poissy. C'est dans cette dernière ville que Charles le Chauve convoque en 808 les
nobles et les prélats du petit royaume de France.
Le christianisme y fut prêché par saint Denis et par saint Nicaise. Rollon, à la lùte
de ses Normands, pille et rançonne tout le pays. Il brûle toutes les villes importantes
du bassin de la Seine. Mantes est pillée une première fois en 805; Ètanqies est incendiée
en yil par les terribles pirates. Kn ÎU2, Charles le Sinq)le et Rollon signent le traité de
Saint-Clair-sur-Epte, (pii crée le duché de Normandie en faveur de ce dernier. Une rail-
lerie de Philippe 1" ramène (iuillaunu» le Concjuérant dans le Mantois qui est saccagé.
Mantes et son église Notre Dame deviennent la proie des flammes. Philippe Auguste
aimait à séjourniM* à Mantt^s; il y mourut en hJtîr>.
Dès le X" siècle la féodalité conqite de puissantes maisons dans la région : ce sont les
comtes de Corbeil, île la Ferté-AIais, tle Monllhéry, les sires de ('hevreuse, de Monlfort
et de Montmorency. Pour s'en déft'udre, la royauté a dû élever forteresse contre forte-
resse. On voit encore aujouid'hui les ruines de ces constructions royales : la tour de
Guinetle à Ktanqjcs, les ruines tlu château de Dourdan avec son donjon, celles de Chà-
leaufort et de la Roche (iuyon, la Tour de lloudan, etc.
La guerre de Cent Ans couvrit encore de ruines le sol du dé[)arlenient. En ITiifi,
le roi Edouard 111 brûle MaMl(»s, avant daller anéantir l'armée franeaise à Crécy;
Saint Germain et Rueil subi<s(Mit le même sort. Au xr siècle, les abbayes commen-
cent à s'élever un |)eu partout : c'est Longpont (vers l'an 1000); l'abbaye des Béné-
dictines de Neauphle-le-N'ieux (lOliO); l'abbayi» d(M^lairefontaine fondée en 1100 par
Simon de Montfort: l'abbaye des Vaux-de (lernay fondée en Ilii8 i>ar Simon 111:
l'abbaye du Val, à Mériel (IPJ*)); l'abbaye tle Bénédictines de Verres ill.Vi); les abbayes
de Livry et de (iif, l'abbaye de Maubuisson, ftuidée par Blanche de Caslille en l'25«»,
célèbre par les scaniiales «|u y élalèr»Mil MargutM'ile de Bourgogne? et ses deux sceun*,
Blanche et Jeanne, et où fut abbesse Angéli<pie dEstrées, sieur de la belle Gabrielle;
l'abbaye de Saint-Louis de Poissy, élevée eu \ÔTo par Philippe le Bel, à la mémoire du
>
116
REINF-ET OISE
pieux roi; l'abbaye des C»*lefilinR de Limay, fondée en 1?»7G par Charles V. Arj^enleuil
avait été dotée également d'un monastère de filles dépendant de la célèbre abbaye de
Saint-Denis, et qui eut pour abbesse, au xii* siècle, l'infortunée Héloïse. 11 ne faut pas
oublier l'abbaye des Cisterciennes de Port-Royal, ni la célèbre abbaye de Royaumonl
fondée en 122S par sainl Louis el bâlie par le fameux architecte Pierre de Montereau ;
os abbayes de Saint-Martiu è Pontoise, de Morigny près d'Ktampes, et celle des Camal-
dides près de Yerres.
La Jacquerie, qui avait pris naissance dans le déparlement de l'Oise, occasionna des
troubles dans toute la partie septentrionale du département. Le Vexin eut h souffrir
également de la compétition entre Jean le Bon el Charles le Mauvais. La paix de Pon
V^ERSAfLLES, — Bnssin d'Apollon el Grand cnnal.
toise en 1113 mit fin à la rivalité entre Armagnacs et Bourguignons, Charles VII reprît
définitivement Pontoise en 1441, et Mantes en 1449, aux Anglais. La ridicule liataille de
Monllhéry eut lieu sous Louis XI en 1405 : au premier choc des armes, chacun des deux
belligérants s'enfuit ; les victimes ne furent pas nombreuses. Après la moit de Fran-
çois I", i\ Rambouillet, en 1547, l(»s guerres d(» religion ensanglantent la région; 1rs
traités de Longjumeau (1508) et de Saint-Germain (I570i rétablissent la tranquillité
jusqu'à la Ligue. Mantes, occupée par le duc de Mayenne, fut surprise par Henri IV,
qui y fit son entrée solennelle en 1590. Son prédécesseur, Henri IIl, avait été assass'né
î» Saint-Cloud en 1589 par le moine Jacques Clément. Pendant les tro'jt)les de la Fro:ïdi%
le jeune roi Louis XIV s'était tenu à Pontoise, puis il alla sous la conduite de Mazarin
assister au siège d'Élampes, où se tenaient les troupes du prince de Condé (ir>52).
Turenne, malgré tous ses efforts, dut le lever el marcher vers Paris. Deux semaines de
bombardement avaient à moitié détruit la ville. La peste fil le reste. Sans l'admirable
dévouement de saint Vincent de Paul, Étampes ne se fût pas relevée de ses ruines. Mais
rONTUISE. - tgli&c .Sainl-Miicluu. l'arude.
118 SEINE-ET-OISE
la Fronde est finie. Louis XIV ne veut ]>lus de tutelle; il a conçu de grands projets
pendant son séjour au chùteau de Saint-G(»ruiain (jui le vit naître. 11 écWlic V<Tsailles,
emploie dans ce but des milliers d'hommes et dépense des millions. La cour s'y installe
en 1682, et jusqu'à la Révolution le futur chef-lieu de Scine-et-Oise va devenir la capitale
de la France. En 1003, Louis XIV commence Marly pour le délasser de Versailles. C'est
sous son règne que grandit la réputation des grands écrivains tels que Pascal, Arnaud,
Nicole, Lancelot, Boileau, Racine qui, retirés dans labbaye de Port-Royal, firent, sous le
nom de Jansénistes, une guerre acharnée aux Jésuites. Louis XV ne vint habiter Ver-
sailles qu'en 1722. C'en est fait des fêtes luxueuses au milieu d'une cour nombreuse.
C'est la vie de boudoir qui triomphe à Trianon avec Mme de Pompadour, avec Mme du
Barry. Après les excès de plaisir, l'heure de l'expiation va sonner. La Révolution va
châtier la royauté si frivole dans la personne d'un roi qui n'était ni vicieux, ni méchant.
Le 5 mai 1789 les États généraux s'assemblent dans la salle du Jeu de Paume; les 5 et
6 octobre suivants, le peuple de Paris vient chercher Louis XVI à Versailles pour le
ramener à Paris. Versailles ne redeviendra capitale de la France qu'à une époque dou-
loureuse entre toutes. Le coup d'État du 18 brumaire (0 novembre 1790) chasse de Samt-
Cloud le conseil des Cinq Cents. Le général Bonaparte devient consul, puis consul à vie,
puis empereur. Son ambition le mène d'abord à l'île d'Elbe. 11 rentre en France; les
alliés accourent. Paris capitule, et l'acte de capitulation est signé à Sainl-Cloud. Ces!
de cette ville que sont datées les fameuses ordonnances du 2i juillet 1850, qui coûtent
le trône à Charles X. C'est encore de Saint-Cloud (pie part la déclaration de guerre à la
Prusse que Napoléon 111 signe le 18 juillet 1870, [xmssé par rinq)éralrice Eugénie. Le
roi Guillaume fait do Versailles son (luarlier général, et reçoit dans la grande galerie
d(»s (ilaces, le 18 janvier 1871, \r litre d'enqxTeur trAllemagne, au milieu de tous les
princes allemands assemblés autour de lui. Au cours de la guerre franco-allemande,
plusieurs cond^rits eurent lieu sur le territoire du département : la Malmaison
(21 octobre 1870); Clunnpigny et Villiers-sur-Marne (ôO novend^re et 2 décembre 187^»»:
Montretout et Huzenval (10 janvier 1871;; c'est du haut de la terrasse du château de
Meudon et du plateau de Chàtillon (jue les Allemands bombardèrent Paris. Le 26 février,
les prélinnnain^s de la ptiix de Francfort sont signés à Versailles, où vient siéger, le
20 mars suivant, lAssemblée nationale. Juscpi'au retour à Paris des deux Chambres
législatives (1878) Versailles demeure la résitlence du Gouvernement. C'est encore à
Versailles (jue se réunissent en (Congrès le Sénat et la Chambre des députés, pour élire,
en vertu de la Constitution qui y fut votée le 25 mai 1875, le Président de la République.
Géologie — Topographie
N ne trouve dans ce département que quelques affleurements de
tcin^iin (Tvtnrc, faisant partie des terrains de formation secondaire
fjui constituent les couches les plus profondes du sol dans Seine-et-
Oise. Ces aineurements se voient princi|)alement dans les vallées de
la Vesgre et de lOpton, à lloudan; dans les vallons de la Renarde
et de l'Aubette, à Saint-Cyr-sous-Dourdan; sur les coteaux dominant
la Seine, la Mauldre et la Vaucouleurs, à Carrières-Saint-Denis.
Tout le reste du sol appartient aux terrains de formation tertiaire connus sous le nom
de lermin parisien ei situés surtout dans la partie N. du département. En voici la super
position en commenç^ant par les couches les plus profondes : argile plastique et calcaire
grossier, sables et grès de Beauchamp, marnes et gypse couvrant une étendue inipor-
3
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SEINE ET OISE IT)
tante à TE., au N. et à l'O.; glaisrs vertes que l'on trouve <i la hase lie presque toutes 1rs
collines du département; nuirnes et calcaires siliceux; f.'r.'*s et sjihlis dils de FomImI-
nebleau, au S. et à TE. principalement; les meulières et le silex. Enlin virnnrul \rs leniiins
de transport comprenant les limons, tables et graviers, ainsi «pie les ailuvions modernes
déposées dans le fond des vallées et sur les bords des rivières.
Au point de vue topograpluque, il est assez accidenté. Les collines n'y ont |);is tou-
l«»fois une grande élévation; bien arrosé dans toutes ses parties, siiJlisaninM'iit Im^Is/-, il
présente dans son ensemble une succession de trois plateaux d'inéjjrîde inqxHlahce. I.e
VEnSAILLLS. — Cour de nuubre.
plus considérable, celui du S.-O.. occupe à peu près la moitié de la surface totale du
département et comprend tout le versant de la rive gauche de la Seine. Le moins
imporiant est celui qui s'étend entre la Seine et la Marne. Le troisième comprend tout
le versant de la rive droite de la Seine, coupé verticaleuKMit en deux i)ortious prescpio
égales par le cours de l'Oise. Il est à remanpier que prescpie toutes les cliaîues de col-
lines un peu importantes du département : collines dominant la rive gauciie de la liiè\ i c,
collines bordant la partie méridionale de la t'nrèl d(î Marly, liau leurs de lllautie. c«dliue
portant la forêt de Montmorency, sont oritMilées dans la dircM-lifuî S. E. à N.-O., c'est à-
dire dans la direction générale du cours de la Seine, sans tenir compte de ses méandres.
Le point culminant du déparlement est sdué au N. de Marines, à Neuilly en-Vexin
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SKINE KTOIRE
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f2IO mètres); le point le plus bas coïncide avec le confluent de TEpte et de la Seine à
l'angle N.-O. du département (15 mètres). Entre les vallées de l'Essonne et de son affluent
la Juine, Faltitude oscille entre 100 et 150 mètres; entre l'Essonne et la Seine 80 mètres;
enire TOrge et l'Yvette 80 mètres; un point atteint 179 nièlres dans la forèl de Ham.
boiiillet, un autre 185 mètres dans celle des Qualre-Piliers. La terrasse du rliAteau de
Versailles est à 104 mètres, Marly-le-Roi à 170 mètres, la terrasse de Saint-
Gerraain-en-Laye à 80 mètres, Orgeval à 180 mètres, Marnes-la-Coqnette à 108 mètres,
Tétang de Saint-Ouentin h 105 mètres, Neauplile-le-Châleau h 171 mètres. Entre la Seine,
rive droite, d'une part, et l'Epte et l'Oise d'autre part, on trouve les hauteurs suivantes :
Arthies 205 mètres, sur l'Hautie 100 mètres. Entre l'Oise, la Seine et la Marne, on trouve .
209 mètres dans la forêt de Gamelle, 1 10 mètres à Luzarches, 17i mètres à Montmorency.
170 mètres à Cormeilles-en-Parisis et 107 mètres à Sannois; le plateau de Moulfermeil
est à 125 mètres. Enfin, entre la rive gauche de la Marne et la rive droite de la Seine,
l'altitude n'excède pas 120 mètres.
Hydrographie
ouTES les eaux du département de Seine-et-Oise appartien-
nent au versant de la Manche, qu'elles gagnent soit direc-
tement par la Seine, soit indirectement par ses affluents.
La Seine, qui traverse le département du S.-E. au X.-O. en
y décrivani de nombreux méandres, arrose Corbeil, Juvisy,
Villeneuve-Saint-Georges, entre dans le département de la
Seine et en sort pour baigner Argenteuil, passe au pied de la
terrasse qui porte le château de Saint-Germain-en-Laye,
arrose Poissy, Meulan, Mantes et Fionnières, et pénètre
ensuite dans le département de l'Eure.
Les affluents de la Seine sont : VErole, qui passe k Milly et quitte le département un
peu en amont de Soisy-sur-École; — VEamnne. qui naît dans le département du Loiret,
passe à I-a Ferlé-Alais, traverse la papeterie d'Essonnes, fournit de la force motrice aux
grands moulins de Corbeil, où elle tombe dans le fleuve après s'y être divisée en plu-
sieurs bras; dans YEiniionne se jette la Juine, qui baigne elle-même Méréville et Étampes,
où elle reçoit la Chalouelle; la Jnine fait mouvoir des moulins, des usines et la pou-
dr^'rie militaire du Bouchet, oi'i des tourbières l'environnent de toute part; VOnje, }o]ïe
rivière qui arrose Dourdan, reçoit d'abord la Renarde (rive droite), puis la Bemmvle
{rive gauche), grossie de la Celle et de la PrédereUe, qui descend de Limours, enfin
r)>e//e, augmentée du vu des Vaux-de-Ceenmj, qui passe k Chevreuse. Palaiseau, Long-
jumeau, et vient tomber dans la Seine au-dessus d'Épinay-sur-Orge; — YVerre^ rivière
sinueuse qui reçoit à Brunoy le ru du nêveillon et gagne la Seine k Villeneuve-Sainl-
Georges.
La bande étroite de terrain située entre les départements de la Seine et de Seine--
et-Marne est arrosée par le Morbirifi, qui se jette dans la Marne à Créteil: par le
ruisseau de la Lande, qui coule au pied de Villiers-sur-Marne; par la Marne elle-même,
qui baigne Neuilly-sur-Marne; enfin par la Morée, grossie du Sausset, et qui tombe dans
la Ci^ond, descendant de Gonesse.
VOise, le plus important des affluents de la Seine dans le déparlement, y pénètre à
son confluent avec la Thève, qui le sépare du département de TOise, reçoit VEsches en
aval de Beaumout-sur-Oise, le ru de Prestes, baigne l'isle Adam, se grossit du Sau»-
12g
SEINE ET OISE
Forgcs-les-Bains dont les eaux sont employées pour les alTections scrofuleuses chez les
enfants — les sources captées et non exploitées de Livry-Sévigné — la source lilhinée
de Santeuil — la source dVVigreniont — la source Méj y, à Saint-Leu-Taverny.
Aqueducs. On en compte
l dans le département : celui
«pii amène à Paris-Monlsouris
l(»s eaux de la Wuitic, du Loimj
et du Litttain. et qui pénètre
dans S.-et-O. par le canton de
Milly, traversant en siphons
TEssonne et l'OrjLçe, celui <pii
amène à Paris -Ménilmonlant
les eaux de la Dhui;>, et «pii
traverse le département entiv
la Marne et le canal de rOurcti ;
celui qui amène à Saint Clou<l-
Monlretout les sources de la
Vitjne, captées dans la vallée de
l'Avre, près de Verneuil, à la
limite des dé|>artements de
l'Eure et d'Eure-et-Loir, —
enfin l'aqueduc de M a ri y qui
conduit sur le coteau de Marly-
le-Roi, et de là à Versaille>,
l'eau de la Seine refoulé»» par
les [)onq)es établies à l'usine
de Marly-la-Machinc.
Climat
Ce département, comme celui
de la Seine, est |dacé sons
l'influence du rlîwat sêtfnatiieif;
c'est dire que sa tenqjérature
est variabh» sans de p:raiids
extrêmes, son atmosphère hii-
mid«^ et douce. I/hiver y est
plus froid (|ue sur les côtes lie
la Manche, mais moins froid
(|ue dans les dé[»artements si-
tués au N. et à l'E.: la tenijM^-
rature de l'été dépasse relie
des déjiartements situés à l'O.,
mais est inférieur*' à celle deîj
départements du N.-E.: <a
moyenne annuelle, un peu au-dessous de celle de la Seine, est sensiblement de 10". 11
résulte des observations recueillies par le D' Bérigny. de Versailles, et continuées par
une Commission départementale, cpie la hauteur annuelle des pluies est d'environ O^.HO.
Le nombre des jours de pluie y est moins élevé que dans la Seine : 140 au lieu de 2i\^;
COHHEII.. - ^:^;Ii^e SiiiiiJ Spire.
t>AlNT CiLI^MAlNtN LAVL. - Aik- du CliàUsm.
^LI.^E tT-Ulî-K.
130
SEINE ET-OÏSE
de même les brouillards y sévissent moins i^ouvent. C'est le vent du N.E. qui est le vent
dominant et le plus froid en même temps; puis viennent ceux de 1*0. et du S.-O., et
enfin celui du N.
Divisions administratives
ÉTENDUE : 500.580 hectares.
Population : OOD.UÎW habitants.
AnomlisseuieiiU Cantons Communes
Prcfecluie . Vers.mlles 1 K) JJ5
Curbeit 1 4 93
Sous- \ ^^^"'i'^^ * * 70
,, ' ' \ Mantes 1 5 ^^5
I PonUnse 1 8 ItiG
\ litimbouillcl l 0 j21
Total. . 0 Total. . 57 Total. . OIH)^
Liste des cantons
Ver^iailles. . Argenteuil, Marly-le-Hoi, Meulaii. IVilaiseau, Poissy, Soiiil-Gennaiii-on-Layc, Sèvres,
Versailles N., Versailles S.. Versailles O.
Cvrhcil . . . Ari»ajon, Hoissy Saint-Léger, (lorbeil, Loniïjumeau.
ÉtampCii . Ktampes, La rerlé-Alais, Mêré\ille, Milly.
Mantes . . . Bonnières, Houdan. Limay. Majfny-en-\'exin, Mantes.
Pantoise. . Écouen, Goiiesse, risle-Adam, Luzarches, Marines, Moutmorency, Pontoise, Lft
Haincy.
KamhoviUet, Chcvreuse, Dourdau N., Uouidan S-, Lnnours, Montforl rAmaury, HauibouiUet.
Cultes
Culte catholique. Évêché : i'crsaiUes. -- Le diocèse de Versailles, créé en I71M, ne
comprend (|ue le d^îpartement de Seino-rt-Oise; il est sufîragant de rarchevèché de
Paris. La population catlioli<pie coniprond environ les 5/0 des habitants. Ce départe-
ment compte lii cures, .ViO succursales et 08 vicariats. Depuis 1801 il a un séminaire
diocésain à Versailles On compte dans le dé|)artemeiit un frrand nombre de congré-
gations d'hommes et un nombre plus considérable encore de congrégations de femmes.
Les pèlerinages les plus célèbres sont ceux d'.Vrgenteuil (Sainte Tuniciue de Jésus
Christ): de Clichy-sous Bois (Notre-Dame dt'S Anges^ de Longpoiit (Notre-Dame ôr
Bonne Garde) : de Pontoise iNotre Daine); de Mrollay (Notre-Dame du Chêne); de
Coubron (Notre-Dame des Aiig(»s); d<» Livry ^Notre Dame); de M(»udon (Notre Daine d<'s
As|)irantsi; de Lévy-Sainl Nom (Notre Dame de la Poche); de Vétheuil (Noliv-Dann'
de Grâce); de Saint-Cloud icryptc de Saiiil-t^odonld); enfin de Marly-le-Roi (Sainle-
Philomènc)
Culte protestant. On compte dans le déparlcnicnt jnès de (iOOO protestants, tant
de Péglise rélormée que de la confession d'Augsbourg. Versailles possède I temple
de Péglise réformée et l cliapelle du culte anglican.
Culte Israélite. Ce culte est pratiqué par environ 000 habitants.
\'ersailles possède une synagogue.
1S1
Armée
Au point de vue militaire, rarrondissement de Ponloise relève du 2* corps, ceux de
Manies el de Versailles relèvent du 3* corps, celui de Rambouillet du \' corps, ceux de
Corbeil et d'Élampes du .V corps. Le Gouverneur militaire de Paris commande toules
les troupes réparties sur \e territoire du département.
Versailles possède : 1 régiment de dragons, 2 régiments d'artillerie active (1 autre
régiment territorial d'artillerie est formé a Versailles), 1 compagnie d'ouvriers d'artil-
TRIANON. — Voilure du Sacre de Charles X.
lerie. I compagnie d'ouvriers nrlificicrs, 5 bataillons du génie, 1 escadron du train des
équipages militaires, 1 section de commis et ouvriers militaires d administration.
1 section d'infirmiers militaires. Rambouillet el Saint-Germain-en-Laye possèdent chacun
1 régiment de chasseurs à cheval; 1 compagnie d'ouvriers artificiers occupe la poudrerie
militaire du Bouchet (commune de Vert-le-Petil^. Rueil possède i régiment d'artillerie
à pied pour le senice des forts. Enfin^ ce département possède 1 compagnie de gen-
darmerie dépendant de la !'• légion ^Paris); en outre. SaintGermain-enLaye possède
1 annexe du dépAt de remonte de Paris.
Ouvrages militaires. Pour les ouvrages de ce genre répartis h la surface du dépar-
lement, la description en est donnée (pages 56 et suivantes) dans celle du camp
138 SKINF. KT OISE
rplranché de Paris. Pour les écoles spécialement militaires, voir plus loin à Ensei-
ynemeni.
Justice
Ce département ressortit à la Cour d*appe1 de Paris. Un Trihnnal de 1^* instance
fonctionne dans chacun des arrondissements. La Conr d'assises siège à Versailles, qui
possède en outre : 1 Tribunal de commerce. 1 Conseil de prud'hommes et
5 Justices de paix. Corbeil possède aussi un Tribunal de commerce. Tous les
cantons sont pourvus d'une Justice de paix.
Instruction publique
Ce département ressortit à l'Académie de Paris. Il ne pos«^ède aucun établissement
d'enseignement supérieur. Les établissements d'enseignement secondaire y sont
nombreux. Versailles possède : 1 lycée (Hoche) avec toutes les classes des enseigne-
ments classique et moderne et qui prépare, en outre, à toutes les grandes écoles de
rÉlat; 1 lycée de jeunes filles et 5 établissements libres pour les jeunes filles;
1 petit séminaire; \ établissements libres. Ktampes possède I collège com
munal (Geoffroy Saînt-Hilaire) et I établissement libre. Pontoise a i collège
communal. Saiiit-Germain-en-Laye est doté d'un collège communal et df» I établis-
sement libre. Dans le déparlement, les localités suivantes ont un établissement
libre : Aulnay-lès-Bondy, Benumont-sur-Oise. Chaville, (Corbeil, Le Haincy. le Vésinet,
Montihéry, Morangis, Rueil (2). Sarcelles; enfin. Mantes en possède 2.
Pour renseignement primaire, le département possède A Versailles : i École nor
maie d'Instituteurs et 1 École normale d'institutrices; h Boissy-Saiiit-Léger
i Cours normal libre d'institutrices |)rotestanles. Versailles a en outi-e i École
professionnelle oi'i sont admis les boursiers de PHtat. Dourdan compte aussi une
École primaire supérieure professionnelle où sont aussi admis les boursir-rs
de rÉtat. Des cours complémentaires pour les garçons .sont fjuts au Vésinet, à
Rueil, à Saint Germain-en-Laye, et pour l(»s filles h Saint Germain-en-Laye et h Ver-
sailles. Il y a des pensionnats primaires publics « Angerville. Bréval. Dampierre,
Épône, Gambais^ la Roche-Guyon, Maisse, Neaupble-le Château, Saint-Germain en
Laye, Sarlrouville, Vélizy, Vernouillet.
Dans un autre ordre d'idées Versailles compte 1 École municipale de dessin et
Conservatoire de musique et de déclamation.
Écoles dépendant du Ministère de la Guerre
Saint -Cyr . . lïcole spéciale milit lire M bataillon d'infanterie et I section de cavaleriei.
l'ei'^ailles. llcole d'application d'artillerie ol du génie (pour les sous-officiers de ces
deux armes désirant passer officiers).
- ixole régimentaire du génie.
Hcole régimentaire d'artillerie
Hcole des chemins de fer.
Famhouillel. École militaire préparatoire (Infanterie).
La Boiiisière. Orphelinat militaire.
Mendon . . . lïcole d'aérostation militaire du Parc de Chnlais.
Écoles dépendant du Ministère de l'Agriculture
ytn^saMles, . ixole nationale d'horticulture.
JOUY-LE MOUTIEK. - Eglise.
IS4
Grignon .
SEINE-ET OISE
École nationale d agriculture installée en I82(» dans rancîenno propriété
du maréchal Bessières - champs de culture et d expériences, labo-
ratoires, amphithéâtre de zootechnie, bergerie, porcherie, vacherie,
basse-cour d'école reçoit des élèves internes et externes).
Meudon . . Station de physiologie végétale.
yersailles est en outre le siège de la Station agronomique de Seine-et-Oise.
Écoles dépendant du Ministère de Tlnstruction publique
Sèvres. . . - École normale supérieure pour l'enseignement secondaire des jeunes
mies.
Saint-Cloud. École normale supérieure d'enseignement primaire (pour le déparleinenl
de la Seine qui y recrute son personnel de professeurs d'écoles normales
d'institutrices).
L^ département ressortit en outre à Tarrondissement minéralogique de Paris (division
du N.-C).
— — à la 5* région agricole (N.)
— — à la !"• conservation des Forêts (Paris).
— — à la 1"* inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
E département de Seine-et-Oise est surtout un dé|>arle-
ment agricole : la grande culture y est 1res bien entendue <»t
y a l'ait de grands progrès dans c<»s dernières années, gvùre
aux syndicats nombreux qui fonctionnent sur loute l'élendu*»
du territoire. La culture de la belt<'rave à sucre est en |»ro-
gression continue. L'horticulture y comi)te des élabli>s(»-
ments extrêmement remarquables (Versailles, Rambouil-
let, etc.). La culture dominante est encore celle des céréales,
surtout dans les arrondissements d'Étampes et de Corbeil
au S., dans celui de Pontoise au N., et dans les arrondissemenls de Manies et de
Versailles. Cette culture s'étend d'ailleurs sur les deux tiers de la surfare labou-
rable du département. Les prés occupent '20 000 hedares; les forêts plus de 80000 hec
lares, dont 50 000 sont la propriété de FÉtal. Les principales forêts sont par rang
d'étendue : Rambouillet, 1î2XI8 hectares; Saint Germain, i iOO hectares; Srnarl,
'iôMl hectares; Marly-le-Roi, ti25i hectares; Montmorency, '2000 hectares: Rosny,
1 050 heclares; risle-Adam, ^ 055 hectares : Meudon, l OS.» hectares; Carnelle, 1 (MM) hec-
tares. 11 faut encore citer les jolis bois (|ui avoisincnl VcMsailles : Fausses Reposes, la
Celle-SainlCloud, etc.; les forêts de Dourdan et de l'Ouye; le Parc de Grosbois et le
Bois Noire Dame, la forêt de Coye, la forêt de Moisson, dans une presqu'île admirable
formée par la Seine cl dominct» par la Roche (inyon, etc. Kntin, la vigne est encore cul-
tivée sur une surface de 7000 hectan^s : on connaît la réputation des petits vins récollés
sur les collines de la rive droite de la Seine, et dont le type est celui dWrgenteuil. Il
faut nommer à côté de lui le petit cru de Chanleloup. La récolte en cidre est sui>érienre
à celle du vin. Il y a de belles exploitalions jigricoles à Achères et Méry-sur-Oise
(domaine de la Ville de Paris), h Saday, à Villiers le HAcle; une ferme nationale à La
Pouilleuse, une succursale du Jardin d'acclimatalion de Paris à Cliilly-Mazarin : des
pépinières à Écouen, ÉLinipes, Louveciennes, Marolles-en-Hurepoix, Sainl-Gerniain-
en-Laye; la culture du liguier se spécialise à Ar^^'uleuil : des établissements
MAHEIL MAHLY. - Kgli^c.
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T.
JL VISV. — Toiil des Btlles-Fuiilaiiie^
SEfNEETOISE 159
d'hortiruUure existent à ArgenteuiK Bougîval, Enghien, Milly, Montmorency, Neiiilly-
Plaisance, Rambouillet, Rosny, Sarrelles. Verrières le-Buisson et Versailles; Houdaa
rultive l'absinthe, les plantes médicinales et aromatiques; on cultive les primeurs
à Bélioust, Ktanipes, Moisson, Montfort-rAmaury, Montlhéry, Sainl-Germain-lès-
Arpajon, Saint-Michel-sur Orge; le cresson est l'objet de soins particuliers ii Bellc-
ronlaine, Chars, Enghien, Fosses, Gonesse, Lardy, Lassy, Maffliers, Saint-Gratien,
Vayres ; les asperges d'Argenteuil et de Milly sont fort appréciées, ainsi tpie les cerises
de Montmorency, les abricots de Vaux et de Triel, le chasselas de Coiiflans-Sainte-
Honorine; on récolte des graines fourragères à Bruyères-le-ChAtel, Massy, Ollainville.
On élève des abeilles surtout à Angerville et à Méréville; des volailles estimées à
Gambais, Houdan, Mantes, Orvilliers, Tacoignières; des mérinos à (Irespières-Widc-
ville et Rambouillet. Enfln il y a des haras à Epône, Jouyen-Josas, Marly-le-Roi, Mont-
geroult, Noiseau et Saînt-Cloud, et 1 dépôt d'étalons ù M lion la-Chapelle.
Industrie
INDUSTRIES AGRICOLES. — Moulinsà farine : Corbeil, Ballancourt, Essonnes,
Brunoy, Étampes, Moriprny-Champigny, La Ferté Alais, ItteviUe, Lardy, Méréville.
Épinay-sur-Orge, Saclas. Gironville, Soisy-sur-École, AulTreville, Mantcs-la-Ville, Blaru,
Oiiiville, Pontoise, Le Thillay, Valmondois, Asnières-sur-Oise, Scraincourt, Chars,
Frépilloii, Breuillet, Saint-Von. Saint-lAr-sous-Dourdan, Sainl-Arnoult rt Heynes :
Pain d'épice : Essonnes; Biscuits : Mennecy; Féculeries : Sarliouville, Ville
prpux, Conflaiis, Corbeil, Epùne, Mézières-sur-Scine, (^ergy, Saint Oucn-FAuniône,
iioiie^se, le Blanc-Mesnil, Fosses, Survilliers, Longuesse et (ionietz-leChAh*! : Amidon-
nerie : Bazainville; Levure : .\rgenteuil, Ris-Orangis ; Brasseries: Argenteuil, Ver-
sailles, Sainl-Germain-en-Laye, Sèvres, Chaville, Savigny-sur Oi-ge, Viry Cliàtillon,
(ionesse et Btsnuinonl sur Oise : Marines et Chars fcidre): Malterie : Étampes; Sucre
ries : Chavenay, Mennecy, Morigny-CMiampigny, Maisse, Magny en Vexin, Blamecourt,
(ionesse, l's, Villeron, Paray-Douaville ; Chocolaterie : Epône: Conserves allmen
taires : Sèvres; Nougat : Sannois; Malt : Juvisy-sur Orge; Caramels : Marolles-en-
Hurepoix: Moutarde : Le ÏVmjj. Mantes-la-Ville: Stéarinerie-Suifs : Menlan, Flins
sur-Seine, Corbeil, Saint-Pierre-du-Perray, Longjumeau, Mantes, Saint Ouen rAuinùne,
Beaumont-sur-Oise ; Caoutchouc : Argentl»uil, Viry-ChAtillon, Beaumonl sur-Oise,
Persan, Asnières-sur Oise : Distilleries : Argenleuil, Saclay, Saint-Aubin, Poissy,
Coiinaus-Sainte-Honorine, Saint-Cloud, le Coudray-Montceaux, Bonnières, Houdan,
Saint-Ouen l'Aumône, Le Mcsnil-Aubry, Goussainvillc, Roissy, Tremblay lès Gonesse,
Persan, Gouzangrez, Théméricourt , Enghien, Châtignonville, Xeauphle-le-Chàteau ;
Scieries mécaniques : Mantes la-Ville, Saint-Germain-en-Laye, etc.: Fabriques de
cliaises, bois tourné . Maule, Magny-en-Vexin, Butry, Luzarches. Lassy, Le Plessis-
i-uzarches; Tonnellerie : Étampes, Saint-Vrain, Gargan; Sabots : Monnerville,
Anger^'ille, Saint-Arnoult; Poulies en bois : Osny; Bobines à dévider : Marly-la-
Ville; Manclies de parapluies : Brignancourt ; Balais : Juvisy-sur-Orge, Saint-
Léger-en-Yvelincs, Le Perray, Ccrnay-la-Ville : Vannerie : Meulan, Mantes, Deuil,
Aiidilly; Brosserie : Meulan, Hardricourt, Juvisy-sur Orge, ALiules, Oinville, llsle
Adam ; Stores : Mantes-la-Ville.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. - Carrières de pierres : Carrières Saint
Denis, Houilles, Meulan, Maule, Palaiseau, Châteaufort, (iif, Orsay, Villiers-le-HAcle.
Couflans-Sainte-Hcnorine, Soisy-sous Étioles, Marolles-en Hurepoix, Morsang-sur Seine,
= i
o «
SFINR ET OISE
141
Savigny-surOrgp, Villeraoisson, Viry-Châlillon, Soi^^y-sui* Ilrolo. Giiorville. Oarprenville,
Juziers, Oinville, Aincourl, Amenucourl. Arthies, Chaiis^^y, Cli«^renrf\ Saint Ouen-l'Au
mône. risle-Adam, Muriel, Méry-sur-Oise, Nesh»s la N'allée, Pîirmain, Louvres, Marly-la-
Ville, Guirys Nucourl, Noisy-sur-Oise, Arronvillt». Saf?y. Les Essarls-Ie Roi, Saint-Yon,
Orphin; Grôs : Palaiseau, Gif, Villejust, Ballancourl, Étampes, Elrr^rhy, Souzy-la-
Brirhe, La Ferlé-Alais, Chaîna rande, D'Hiiison, Lardy, N'ayres. la Boissit'ro, Hermeray,
Saint-Rriny-lès-Clievreiiso, Saint-Cheron, Marcoiissis, Cliaurour lès-Homiièrrs, la Ville-
neuv(M?n-Chevrie, Émancé; Sables et cailloux : Vignoux, Viry-CliAlillon : Tourbe:
Ballancourl. Vert-le- Petit; Plâtre : Argenteuil, Montigny-lès-Cormeilles, Sannois,
Kvecqiieraonl, Vaux, Triel, Chanteloup, Corbeil, Pontoise, Saint-Brice, Presles, Villiers-
MARLY-LE-ROI. - Abreuvoir.
Adam, Survilliers, Grisy-les-Plâtres, Montmorency, Taverny, le Baincy, Gagny, Livry,
Neiiilly-Plaisance, Vanjours; Chaux : Clicliy sous Bois ; Blanc : Bougival, Louvt-
ciennes, Meudon; Produits à polir : Valmondois; Briqueteries et Tuileries :
Argentouil, Sannois, Bougival, Feucherolles, Garches, Corbeil, Ballancourl, Kssonnes,
Mennecy, Arpajon, Bruyères-le-CliAlel, Sainl-Germain-lès-Arpajon, Llanipes, Clialo-
Sainl-Mars, Villeconin, Chamarande, Massy, Villemoisson, Manies, Bonnières, Cravenl,
Preneuse, Civry-la-Fon^t. le Tarlre-Gaudran, Fontenay-Saint-Père, Puiseux, Menucourt,
Domonl, Saint-Brice, Monsoult, Sarcelles, Villiers-le-Bel, Tlsle-Adam, Louvres, Marines,
Kj»iais-Rhus, Seraincourt, Saint-Witz, Montmorency, Eaubonne, ^Clicliy-sous-Bois,
Bi-euillet, Longviliiers, Bochefort-en-Y vélines, les Granges-le-Roi, le Plessis-Sainl-
Benoîl, Sainte-Mesme, Auleuil, Behoust; Céramique : Sèvres, Monllignon, la Folle-
ville (Sainl-Cheron) ; Cristallerie : Sèvres, Bas-Meudon.
1i? SF.TXF. ET OISE
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. - Forges et fonderies : Poissy, Croissy,
Athis-Mons, Élampes, Mantes, Persan; Fonderie de cuivre : Le Raincy; Matériel
de chemins de fer : Evry-Petit-Bourg; Constructions : Argenteuil, Poissy,
Essonnes, Evry-Petit-Bourg; Acier, billes, chaînes : Meulan, Saint-Vrain, Etréchy,
Auvers-Saint-Georgos, Genainville. Omerville, Vienne-en-Arlhies ; Zinc : Gonimecoiirt,
Hray et Lu (laminoirs); Tôle : Gassicourl; Agrafes : Louvres; Aiguilles : Villenouve-
Saint-Georges : Ressorts d'horlogerie : Rambouillet; Grillages : Hardrironrt,
Seraineourt: Porte-plumes : Le Pecq; Perles et paillettes métalliques : Cliau-
montel; Freins : Sevran; Plaques à souder : Bruyères-le-Châtel; Tuyaux : La
Jonchère; Machines agricoles : Crospi^res, Massy (tarares), Villcconin (pressoirs),
1 le Mesnil-Aubry, Sagy, Donrdan, Triel (broyouses) ; Roissy, Hérouviile et Labbeville
? (outils aratoires); Houdan (tarières); Châssis-Serres : Villeneuve-Saint-Georges, Pon-
f toise, Presles; Automobiles : Evry-Petit-Bourg; Voitures: Sèvres, Saint-Cloud,
Corbeil, Gonesse, Beaumont-sur-Oise, Persan ; Bicyclettes : Meulan, Croissy, Evry-
j Petit-Bourg, Itteville (La Brière); Machines pour chaussures : Saint Cyr-Ia-
f Rivière; Câbles électriques : Bezons; Électricité : Rueil (lampes); Construction
I de moulins : Poissy.
INDUSTRIES CHIMIQUES. — Apprêts pour fleurs : Savigny-sup-Orge; Blan-
ï chisseries : Bougival, Rueil, Sèvres, Meudon, Monlgeron, Gonesse, Bonneuil, Garges,
' Montmorency, Saint-Leu-Taverny, Le Rainry; Produits chimiques : Argenteuil.
Port-Marly, Le Pecq, Crosnes, Richebourg, Saint-Ouen-l'AumAne: Produits pharma-
ceutiques : Athis-Mons, Houdan; Teinturerie : Persan; Essences : Trappes,
Houdan, Mennecy; Eau de Javel : Palaiseau, Chaville, Sainl-Pierre-du-Perray, Long-
jumeau, Ablon, Saint-Ouen-l'Aumône ; Savonnerie : Mézy, Mantes-la-Ville; Parfu-
merie : Argenteuil; Vernis : Draveil, Montigny-lès-Cormeilles, Villeneuve-Saint-
Georges; Couleurs vitriflables : Sèvres; Peintures industrielles : Mantes-
la-VilIe; Encres : les Mureaux; Colle forte et gélatine : Massy. Bonnières:
Engrais chimiques : Gommecourt.
INDUSTRIES TEXTILES. — Filatures de laine : Ormoy, Verres, Guillerval.
Saclas; Coton : Saint-Germain-en-Laye, Lardy; Linge de table : Argenteuil; Tis-
sage de toiles : Le Raincy; Bonneterie : Étampes, Pussay, Mantes. Dourdan; Bro-
derie : Argenteuil; Articles de pansement : Sarcelles; Passementerie : Monl-
geron, Belloy; Mèches : Houdan, Sermaise; Bâches : Magny-en-Vexin ; Tissus
élastiques : Mériel; Soie à coudre : Persan; Tissus d'ameublement :
Persan; Tapis en végétaux : Dammartin-en-Serve; Paillassons et treillages :
Taverny; Ficelles et corderie : Breuillel-Guisseray.
INDUSTRIES DIVERSES. — Tanneries : Arpajon, Longjumeau, Étampes,
Mantes, Saint-Ouen-rAumône; Chaussures : Versailles, Sainl-Germain-en-Laye,
Arpajon, Étampes, Etréchy, Pussay, Roinville, Saint-Cheron (Montcouronne), Mar-
coussis; Cuirs à chapeaux : Morigny-Champigny; Chapeaux : Argenteuil;
Feutre : Rueil; Boutons : Pontoise, Gonesse, Survilliers, Noisy-sur-Oise; Peignes :
Flexanville; Armes : Saint-Rémy (Vaugien); Amorces : Sèvres; Munitions d'artil
lerie : Bas-Meudon; Gants : Savigny, Pontoise; Fleurs artificielles : Ecouen
Papeteries : Ballancourt (Palleau), Essonnes avec ses dépendances : Kcharcon.
Ormoy, Moulin-Galant, Les Tarterets (la plus importante de l'Europe, et dont la pro
duction journalière est de 150000 kil.), Oinville, Saint-Clair-sur-Epte; Papiers à cîga
rettes : Gassicourt; Papier à report : Pontoise; Carton : Argenteuil; Impri-
merie : Saint-Cloud, Corbeil; Impression sur étoffes : Port-Marly; Héllo-
chrômie : Versailles (Porchefontaine) ; Parapluies et ombrelles: Anger^ille;
ÉTAMPliiS. — Église Nolrc-Dumc du Fort.
lU
SEINE-ET-OISE
Instruments d'optique : Crosnes, Mantes !a- Ville; Instruments de musique :
Mantes, Manles-la-Ville, Beauniont sur-Oise (métronomes); Glace : Chaville; Bébés :
Brévannes; Couveuses: Mantes, Houdan, Gambais, Orvilliers; Construction de
bateaux : Argenteuil, Cliatou, Maisons-Laflitte, CoWjeil, Villeneuve-Saint-Geoiî^^^rs,
Villeneuve-Ie-Roi, Manies; Filtres : Le Haincy; Poudreries : Sevran, Le Bouchel.
Commerce
Il consiste surtout en blés et farines, fournis principalement par les arrondissements
d'Élampes et de Pou toise, en fourrages, en papiers, en laines. Les marchés de moutons
donnent lieu à un chiffre daflaires impoitanl dans les mêmes arrondissements. L«*s
matériaux de construction en tous
genres : meulière, plAlre, chaux,
bricjues et tuiles font l'objet de tran-
sactions considérables. Les égouls
de Paris sont construits avec la
meulière que Ton retire des carrières
de Seine-et-Oise. Paris offre encore
un sérieux débouché aux volailles
lines, au lait, aux œufs, aux légumes
et primeurs, aux champignons dont
la culture est prati(juée sur une vaste
échelle dans toutes les carrières du
département, aux fruits enfin, et à
la bière. L'arrondissement de Ram-
bouillet fournit du bois et des objets
provenant des industries qui le tra-
vaillent. Ajoutons que le mouvement
de trans])ort est très actif sur l'Oisr;
i\ atteint annuellement 5000000 de
tonnes, dont les !2/3 en combustibles minéraux. 11 se fait également un grand transit
de rnanhandises par la Seine, surtout en aval de Paris.
FONTKNAY-LES LOLVRES. -
Suzanne au buin.
Mi^éricorde.
Voies de communication
Chemins de iVr >^00 kil.
Routes nationales TiO »
Chemins vicinaux (î.'iOO »
Rivières navigables : Seine (amont <le Paris^ 2î* »
— (aval de Paris^ lli »
Oisr 40 »
Canaux : De l'Ourcq ^ •
De Chelles 5 kil. 700.
MANTES. — Tour Suiiil-Mucluu (avaiil reslaiiralioii).
10
StlNb-LTOISE. 3.
14Ȕ
SEINEETOISE
j crsailles est une grande et belle ville aux rues droites, «ivre de
beaux boulevards et de larges avenues bien percées. Elle semble
trop étendue pour la population qui Thabite, et cependant des villas
entourées de jardins s'élèvent de jour en jour plus nombreuses au
N. et à l'E. Les communications entre les différents quartiei^ y
sont faciles, grâce à un réseau de tramways électriques qui, a\ec
les trois gares la reliant à Paris, répandent un peu de mouvement
dans une cité d'aspect aussi solennel, et où la note dominante est
fournie par le costume militaire. Versailles est non seulement une
grande ville de garnison, où les casernes majestueuses bordant
les grandes avenues abritent des soldats de toutes armes, mais encore un centre de villé-
giature agréable et recherché à cause de sa situation et des bois qui l'environnent. Ce ijui
attire la foule à Versailles, ce n'est pas tant l'éclat des fêtes spéciales qui s'y donnent annuel-
lement dans un cadre unique et merveilleux, c'est encore tous les souvenirs que deux siècles
d'histoire ont amassés dans ses murs; c'est aussi, c'est surtout Fhistoire militaire de la France,
peinte sur les murs de toutes les salles du Palais par ses artistes les plus renommés, et placée
dans le cadre le mieux approprié au but poursuivi par le roi Louis-Philippe.
Le Palais est précédé d'une Cour d'honneur où sont disposées 16 statues colossales en marbre
blanc de Français illustres entourant la statue équestre en bronze de Louis XIV, le fondateur
de la ville. Cette dernière se détache sur la façade de la Cour de marbre, autour de laquelle
s'élèvent les seules constructions dues à Louis XIII. La façade principale donnant sur le Pai-c
fait saillie sur la terrasse qui porte toutes les constructions. Cette façade se termine par une
balustrade que l'on vient de couronner de trophées et d'ornements, suivant le projet conçu du
temps de Louis XIV, mais qui n'avait jamais été réalisé. Deux grandes ailes en i-etrail
s'étendent à droite et à gauche de cette façade; celle de droite aboutit à VOrangcrie qu'entoure
un double escalier monumental, et à la grande Pièce d'eau des Suisses; celle de gauche descend
par la charmante AUée d'eau, au grand Bassin de Aeptune. Le Tapis Vert, le Bassin d'Apollon et
le Grand Canal sont dans l'axe de la façade.
Il n'entre pas dans notre cadre de décrire par te menu l'intérieur du Palais de Versailles ni
les merveilles hydrauliques de ses jardins. Disons simplement que le Palais du tîrand Trianon
(10H7) et celui du Petit Trianon (17t)6) n'ont rien de remarquable au point de vue architectural;
mais une mention doit être accordée au Parc du Petit Trianon qui renferme une collection
d'arbres d'essences rares plantés dans un décor charmant, quoique artificiel.
Les édifices civils pas plus que les édifices religieux de la ville ne présentent d'intérêt. La
Salle du Jeu de Paume qui a servi d'atelier au peintre Horace Vernet existe dans l'état où elle
se trouvait en 1789. Elle sert aujourd'hui de Musée de la ftcvolution. De forme rectangulaire, elle
est ornée d'une copie du tableau de David, Le Serment du Jeu de Paume, interprété par L.-O.
Merson, d'une série de bustes en marbre des Constituants les plus célèbres, d'un petit édicule
au fronton duquel ont été gravés ces mots : Ils l'avaient juré, ils ont accompli leur serment. Les
vitrines de la salle contiennent des portraits gravés et des autographes des célébrités de l'époqucv
L'I/'ilcl de l'ille reconstruit et agrandi, la Préfecture, le Palais de justice, le Trihunal de commerie
avec les Granités Écuries (caserne d'artillerie), les Petites fleuries (caserne du génie) sont situés
au centre de la ville. La BibUothajue (05 000 volumes). V/Iospice civil, Vllôpital militaire (Grand
Commun), le 7 /ié'</re n'ont rien de remanpiable, pas plus que les églises .Sii?«/-/.oi<i« (cathédrale),
Sotre ihime, Sainte-lîlisalteth, Saint-Symphorioi, le 1 cm pic protestant, la N////a^/«i(/MC et les nom-
breuses chapelles des communautés religieuses disséminées dans la ville. Versailles a élevé
des statues à trois de ses illustres enfants : devant la cathédrale, au premier instituteur des
sourds-nujets, à ral)bc de l'Épée, né en 171*2; dans un square du quartier tie Clagny, au scul|)-
leur Iloudon (l7il-IS'28); sur une place, au milieu d'un s«|uare portant son nom, au général
Hoche (1708-171)7). In buste modeste a été élevé près de la porte de l'avenue de Paris, à la
mémoire d'il. Maze, le préfet de la Défense nationale.
Gorbeil, au confluent de la Seine et de 1 Kssonne, forme avec Petit-Bourg et Essonnes un
centre industriel très important <|ui s'accroît tous les jours. Depuis 1878 surtout, des rues
nouvelles ont été percées à travers les établissements de Chantemerlej de Saint-Jean et du
SEINE ET OISE
1i7
Ijaminoir^ des quartiers neufs se sonl t^lovôs, <le emndes propric'*l('»s ont oliS morcelées; le canal
de rhàtem^HUti'g comblé, des promena^les nouvelles ont compIMemenl changé l'aspect de la
vieille ville, dont il faut conlenjpler le panorama du haul de la colline de Sainl (iermain donu-
nant la rive droile de la Seine. Lorscpi'on en a fait l'ascension, on a «levant soi le clocher de
Téglise Snint-Spîre dont l'Essonne baigne le pied, et cpii fut le centre d'un cloître dont il ne reste
qu'une porte ogivale couronnée de deux tourelles avec niches vides, où l'on voyait encore en
1700 les statues de sititU Sjnre et de saint l.eu (cette porte sépare la rue Saint-Spire «le l'abside
de réglise); à droile s'étendent les UrantU Moulina, avec leur tour carrée en forme de donjon
crénelé; à gauche, la Seine, avant de pénétrer dans la ville, décrit une courbe gracieuse entre
deux collines boisées; enfin, au dernier i>lan, la cheminée moniunentale de la Papeterie
cTE'iiMonnes, avec son escalier dont on aperçoit la spirale escaladant le faîte, ferme l'horizon,
(lorbeil, qui a quatre ports sur la rive droite de la Seine et uo cinquième sur la rive gauche, n'a
plus qu'une église aujourd'hui. Sa in l- Nicolas a é lé démoli vers la fin du xvr siècle; puis plus tard
réglise Saint' Jacques, Notre-Dame en 1822, Saint- Léonard en 188«3. La seule église debout, l'église
Saint-Spire, fut fondée en 950 par le comte Haymon, [premier comte de Corbeil, qui y fut inhumé
en 957. Une chapelle à droite
renferme la statue tombale
du comte couché, son bou-
clier sur la jambe droile ; la
télé et les mains sonl en
marbre, le reste en pierre.
Dans la même chapelle on
voit le monument de l'écuyer
Jacques de Bourgoin, décédé
en 1661, inhumé une première
fois dans l'église Notre Dame
et réinhumé dans l'église
Sfiint-Spire lors de la démo-
lition de Notre Dame. Il fonda
en l(>56 le Collège de Corfteil.
On peut encore remarquer à
l'intérieur de l'église, outre
la porte ogivale de la sacris-
tie, une pierre tombale à la
mé'moire d'un apothicaire dé"
cédé en 1652 • recommandable
par sa science et l'emploi qu'il en a fait pour les pauvres »; un tableau d'un peintre de la loca-
lité, Mauzaisse, représentant un exorcisme et une inscription faisant allusion à une colonne
élevée aux frais de Louis XIV, en commémoration de l'extinction de l'hérésie de Calvin. Vïlôlel
de Ville où sont installés le Tribunal de commerce, la Justice de paix, la Bibliothèque de la ville
(12000 vol.) et la Bibliothèque populaire (5000 vol.) est une dépendance du Prieuré de Saint-Gué-
nault. A Tentour, sur l'emplacement de l'ancienne prison, s'étend un square orné de la statue
en marbre blanc des frères Galif.nani, œuvre de Chapu. Ces bienfaiteurs ont doté la ville d'un
hùpital-hospice et d'un orphelinat. La Prison actuelle et le nouveau Palais de justice ont été
élevés en 1883. L'ancienne église Saint-Jean est transformée en Musée. Un joli square (Square
SnintJean) et de beaux boulevards relient Essonnes à Corbeil. La papeterie d'Essonnes est
peut-être la plus considérable de l'Europe; sa fabrication journalière atteint 150000 kilos. A
signaler encore, outre la construction mécanique et la minoterie, une industrie toute spéciale,
celle des liens de rotin. La ville de Corbeil est une de celles qui ont le plus soun*ert pen-
dant la guerre de 1870-71. Réquisitionnée ])endant six mois par les Prussiens, elle a vu plus de
510000 Allemands l'occuper ou la traverser.
Étampes. — Cette ville, longue de 6 kilomètres, bien arrosée par la Juine et ses affluents,
avait jadis un nombre considérable d'auberges où s'arrêtaient tous les coches gagnant Paris ou
le quittant. Les voies ferrées ayant tué les diligences, Étampes fit un grand commerce de grains,
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MONTFORT-LAMAURY. - Porte Bordoul.
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ftËlNE-ET OISE
eut des moulins importants mus par l'eau et la vapeur, livrant des quantités énormes de farine.
Celte industrie est bien déchue aujourd'hui de sa splendeur passée; seul le commerce de grains
a survécu. Vue de la terrasse surplomblant le chemin de fer d'Orléans et précédant la vieille
Tour de Guinelle, asile d'une nuée de corbeaux, la ville a fort grand air. Elle se déploie en
éventail ouvert, dont le centre est occupé par le spectateur, la base se confond avec la voie
ferrée, et la circonférence est représentée par la jolie Promenade des Pr^n arrosée par une
dérivation de la Cfudouelte. On a devant soi l'église Saint-BnsUe, puis un peu au-dessus, à
gauche, Notre-Dame du Fort surmontée de son élégant clocher en pierre ; à dix)ite c'est Sfibit-
Gilles; un cercle de collines boisées ferme Ihorlzon, La ville est bien trop longue pour que Ion
puisse apercevoir Saint-Martin^ précédé de sa tour penchée. Le 'plus vieux monument de la
ville est le donjon ou Tour de Guinelte, d'une hauteur de 52 mètres, lézardée, à l'inlérieur de
laquelle on aperçoit les points de support des voûtes h plein cintre, quelques chapiteaux, des
fragments de colonnes et des parties d'escalier; une jolie promenade boisée environne le donjon.
Notre-Dame du Fort (xir s.) est une église de forme irrégulière h l'intérieur, précédée d'un mur
à créneaux; elle s'élève au-dessus d'une crypte du ix* ou du x' siècle, dont les chapiteaux «le
colonnes sont inléres^^anls
et les voûtes peintes. La
flèche en pierre qui la sur-
monte s'élance à Ci mètres
de hauteur. A l'intérieur on
admire des verrières du
XVI* siècle, notamment celle
des Sybilles; des peintures
anciennes et curieuses au-
dessus de la porte de la
sacristie, des clefs de voûte,
des statuettes en bois [leinl
dans réglise et dans la sa-
cristie, un bénitier en fonne
de chapiteau, enfm le gran«l
orgue. A l'extérieur la porto
du porche, à droite, a des
sculptures intéressantes.
Saint-Banite (xir et xvi' s.).
dont le porche roman a été
restauré en 1842, est sur-
monté d'un clocher carré; il comprend une fief et deux bas-côtés h droite et à gauche. A signaler
h Kinlérieur : des clefs de voûtes avec pendentifs, 0 bas-reliefs avec devises dans la travée <le
droite, un tambour au-dessous de l'orgue avec de jolies boiseries sculptées. Un porche sculi»lé,
à droite, à l'extérieur, est surmonté d'une statue de la Vierge {xvr s.). Sainl-Gitle» est une égli>e
enclavée dans des maisons, possédant une nef avec 2 bas-côtés à gauche et un seul h droite;
elle est privée d'abside et a ( é restaurée à l'inlérieur; elle renferme des voûtes à pendentifs,
un beau retable en bois et des pierres tombales du xvr siècle, fort intéressantes. Saint-Martin
(xii* et XIII* s.) est précédé d'une tour carrée penchant en avant. Bien restauré à l'intérieur, celle*
église renferme des fonts baptismaux cylindriques ornés de 12 peintures, et dans une chapelle à
droite un joli bas-relief de la Vierge et de l'Enfant Jésus. VHôtel de Fi/Ze, restauré en 1850. est
du style Renaissance; il est flanqué de trois tourelles d'angle sur la façade; la tour de gauche
renferme un escalier. Le Palais de justice moderne encastre une porte ogivale qui sert d'entrée à
la gendarmerie. Outre le petit fortin du Chatelet, seul vestige des remparts de la ville, Élam|>es
possède un certain nombre de maisons ou d'hôtels intéressants : Vllotel Saint-Y'on (xvr s.),
restauré en 1874, avec une belle façade et deux tourelles octogonales; la Maison dAnne de Pi»-
seleti, avec une tour octogonale renfermant un escalier et une façade sculptée surmontée d'une
frise avec petite porte de retour couronnée d'un médaillon ; les Maisons à porche de la place
Saint-Gilles. Le Musée Flia,<i Robert est installé avec la Caisse dépargne dans la Maison de Dmne
MONTFORT-L'AMAURY. - ErIIso. Tympan de porte.
CI3
!5n SEINE-ET OISE
de Poitiers, restaurée ; il renferme des coulevrines du temps de Henri II, des objets d*art, des
faïences, des mosaïques provenant du château de Morigny, des peintures, des estampes et une
collection de monnaies. Étampes, qui a vu naître GcolTroy-Saint-Hilaire, lui a élevé une statue en
marbre sur la place qui précède le Théâtre. VHôtel-Dieu date de 1559. Le collège est installé dans
l'ancien couvent des Barnabiles. Comme industrie, Ëtampes possède une fonderie de fer, une
sucrerie, qnohpies moulins à farine mus par l'eau, une imprimerie spéciale. Cinq emplace-
ments sont réservés pour les marchés toujours importants, surtout en grains et en moutons.
Les belles promenades du Port, Henri IV, du (Chemin de fer, des Prés, ainsi que des environs
accidentés bien arrosés et bien boisés, où l'archéologue et le touriste seront également
séduits, font d'Étam|)es une ville intéressante à parcourir et à étudier.
Mantes, surnommée la Jolie, par suite de sa belle situation sur la rive gauche de la Seine,
fut jadis fortifiée. Des remparts d'autrefois il reste : la Tour Saint-Martin, encore bien conservée
depuis le pied jusqu'aux niAchicoulis; à droite de cette tour se voit la base d'une seconde, sur
laipielle on a élevé une maison; le fossé qui les relie est tel que dans le passé, mais occupé
par des jardins; un autre vestige est la vieille porte restaurée sur le quai des Cordeliers. L'n
coin du vieux Manies vaut encore la peine d'être parcouru, c'est celui des tanneries, où 1rs
maisons sont soutenues par de gros piliers h chapiteaux, et sous lescpielles coule un ruisseau
descendant à la Seine. Le monument le plus intéressant de Mantes, l'église Notre-Dame (xir au
xiv s.), dont le style est d'une ressenjblance parfaite avec celui de Notre-Dame de Paris, s'élève
non loin des fondations du Vieux CliAteau, sur la hauteur dominant la Seine. La facjade, ornée
d'un beau portail, dont le porche de droite est le plus intéressant malgré les mutilations <l<iiit
les statues ont été l'objet, est surmontée d*une galerie au-dessus de laquelle se détachent deux
tours élégantes, et au-dessous de laquelle on admire une belle rose; k l'intérieur la grande nef,
très élevée, est entourée, à la hauteur du premier étage, d'une galerie à balustrades ouvragées,
dans laquelle des fragments de vieilles sculptures provenant de l'édifice ont été recueillis. Les
chapelles de l'abside, du xiv siècle, sont intéressantes. La Tour Saint-MnrUm^ restaurée et ron-
solidée dans sa partie basse, est tout ce qui reste d'une église du xiv au xvi* siècle. X.lhUvl tir
Ville (xv et xvir s.) recouvre d'anciennes [irisons, dont les cachots ont beaucoup d'analogie
avec ceux du Mont Saint-Michel. Devant s'élève une fontaine à vasque, de la Renaissance, dans
un éUU extrême de délabremenL C'est dans l'ancien Auditoire royal (xv s.) qu'a été insl^dlé l«»
TrihunaL dont la porte d'entrée, ornée de sculptures intéressantes, donne accès à un bel escali<'r
en pierre datiuit de François ^^ Le Théâtre a été installé dans l'ancien Hotcl-Dieu dont on voit
encore une ijelitc porte à colonnes ioniques avec cette inscrij>tion : céans est l'hùtll-dieu. A
signaler encore une maistm habitée par Gabrielle d'Estrées, et la Maison des arquehusiers <pii m»
trouve dans l'axe de l'ancien pont. L'industrie de Mantes est à peu près nulle; seule, la fabri-
cation des instruments de musi(pie est importante. Mantes possède de belles proniena<les
ombragées le long de ses quais, et dans les deux îles que forme la Seine entre elle et Liniay.
qui s'élève sur la rive droite. Un pont moderne et un vieux pont des xii* et w" siècles, aujourd'hui
abandonné, relient les deux villes. Dans les environs VErmitaye ^aint-Sauvew\ le coteau qui
porte le Château des Célestinsy Dennemont, Vétheuil, Rosny attirent les artistes et les pro-
meneurs.
Pontoise, vieille ville bâtie au confluent de la Viosne et de l'Oise, sur la rive droite de laquelle
elle s'élève en amphithéâtre, au pied des rochers et des terrasses de l'ancien château. Sur le
quai, planté de beaux arbres, se trouve YMotel-Dieu, fondé par saint Louis et rebâti de n<»>
jours; on y admire un tableau de Philippe de Champaigne. Autrefois peuplée d'églises et d«»
couvents, la ville n'a conservé que les églises Saint-Maclou, Notre-Dame^ et le couvent des Carmé-
lites. Saint-Maclou (xir-xv* et xvi* s.) possède quelques vitraux anciens, une belle statue tb» bi
Vierge, et dans la chapelle de la Passion, V Ensevelissement du Christ, beau groupe rie slatne>
du xv siècle. La tour, la rosace de la façade et les chapelles rayonnantes .sont dignes
d'intérêt. Notre-Dame n'a de curieux (|ue le tombeau de Saint-Gautier (\\r s.). La .Soms-
préferture est installée dans la maison Verville, ancienne propriété des Carmélites. Le JaMin
public qui domine la ville et d'où l'on jouit d'une très belle vue sur la vallée de l'Oise, les
hauteurs de l'Hautie, etc., faisait également partie de celte propriété. La statue du yénêral
Leclerc se dresse en haut de l'escalier qui monte à l'église Saint-Maclou. Les rues de Pontoise
LONGPONT.SOUS-MONTLIIÉHY. - Porche de I église.
I
7.
BEAI MONT-SUH OISE. - Clocher de l'église.
SEINE ET OISE
lb5
sont £r<^néralemcnt êlroiles, tortueuses et dépourvues d'intérêt. Le commerce consiste principa-
lement en grains et farines que fournissent les moulins encore nombreux. Une des foires les
plus curieuses des environs de Paris se lient à Ponloise au mois de novembre. Non loin de
Pontoise se trouvent les ruines de TaMiaye de Maubuisson.
Rambouillet, paisible petite cité entourée d'une belle forêt. Son château de forme irréguliérc
présente peu d'intérêt; de TédilUe du xiv siècle il ne reste qu'une grosse tour à créneaux et
mâchicoulis, les 4 autres ont été reconstruites; un beau parc avec pièces d'eau renferme, outre
SAINT-SULPICE DE FAVIERES. - Eglise. Façade.
une Bergerie célèbre, une laiterie, petit bâtiment construit pour Marie-Anloinelle, un ermitage,
une groUe, etc. VHnlel de Ville, dont une salle est ornée des portraits du comte de Toulouse
et du duc de Pentîiièvre, a été donné en 1809 par Najjoléon \" aux habitants; il est sans carac-
tère, comme la Sous-préfecture , la Oii'xse déiHinjnc et le Palais de juslire (18%); l'église est
moderne. Haml ouillet a deux beaux groupes d'écoles; son industrie et son commerce suiil
nuls. Il n'y a guère à signaler qu'un établissement (]ui se livre à la culture en ^^rand des
orchidées et une manufacture de ressorts d'horlogerie.
Les tirés de Rambouillet sont justement célèbres. Us sont, a\ec ceux de la forêt de Marly-le.
Roi, réservés au < Jief de VÉXal qui en fait les honneurs aux souverains étrangers ainj^i qu'aux
personnages illustres venant en France.
o
<
Liste des Monuments historiques
(P. E. Propriété Ue l'Etal. — P. p. Propriété privée)
157
AlhÎH Clocher «le l'éjîiise (xi* s.).
n<'aumonl-«s.-()i<e . Eglise (xiii* s.).
Il«'llf*y Éirli<e (xiv el xvr s.).
Itoiitnvnl Ejjiisc' (xii* et xiii* s.).
Itrtiiioy Menhirs de In propriété Talim.
<',-irriér«is-Sl-I)enis. Ftetable dons I eKli^^e (xii* s.).
C'.i'rpy Menhir dit In Pierre-Fourel» à
Gency.
<'hnmpn^e . . . . Eglise (xiii% xv* et xvi's.).
4:ii;unpn)ollenx. . . Toml)Oaii du chancelier de l'Hos-
pital (XYi* s.), dans l'église.
CorlK^il Eglise.Sninl-Spire(xii*auxvi' s.).
Econ<'n Eglise (xvr s.).
, - Château (P. E.) (xvi« s.).
Kpùnc Dolmens (P. p.).
Elann>es Eglise Notre-Dame-duForl (xii*
^ el XIV» au XVI* s.).
- Eglise St-Basilc (xii* et xvi» s.).
- Tour Guinelte (xii* s.).
Frrlé-Alais (La) . . Église (xiT s.).
Feiicherolles. . . . Eglise (xr an xiii* s.).
F«»iilenay-l*»Loiivres Eglise (xir. xiii* et xvr s.).
Cins^icoiirl Eglise (xii* s.).
Cioni'sse Eglise (xii* et xiir s.).
Ilnnlricourl . . . Clocher de l'église (xir s.),
llfiiidnn Eglise (xvr et xvii* s.).
- Donjon (xii* s.).
Janville-^ur-Juine . Dolmen.
Jiizier>. Eglise (XI* s.).
Limny Clocher (xi* s.).
— Fonts baptismaux (xiir s.) el
pierres tombales dans l'église.
Limours Verrières de l'église (xvi* s.).
Longpont Eglise de l'ancienne abbaye (xi*
au XIII* s.).
Louveciennes . . . Eglise (xiii* s.).
Louvres Grange de Vauleranl (xiii* s.).
Liizarches Clocher de l'église (xii* et xvi* s.)-
>iagiiy-Jev]]araeaux. Tombes de l'ancienne abbaye de
^ Port-Royal-<les-Champs.
Manies Eglise Notre-Dame (xii* au xiv* s.)
— Fontaine (xvi* s.).
Moreil-Marly. . . . Église (xii* et xiii's.K
Miirly le-Roi .... Abreuvoir (P. E.) (xvii* s.).
Maille É^glisc (xi* s.).
M^udon Maison d'Armande Béjart.
Monlforl l'Amaur}'. Église (xii* et xvi* s.).
— . Porte et cloître du cimetière
(xvii* s.).
— . Ruines du chAteau (x* et xvi* s.)
Montlhér>' Restes de l'ancien chAteau (xiiû
et XV* s.).
Mnnlmoi*ency . . . f^glise (xiii* et xvi* s.).
Monlrrnil-i.-Epte . Dolmen Coppière (P. p.).
Morijfny Restes de l'ancienne abbaye (xm*
et XV* s.).
Nesle<» Eglise (xiii* s.).
Orgeval Clocher de l'église (xi* ».).
Ormesson Château (P. p.) (xvii* s.).
Poissy
Pontoise
Rambouillet . . .
Ri»che-Giiyon (La)
Saint-Cloiid . . .
Sl-Germaiu-««-L»>r
St-Martin 4i-Terlre,
Église (XII* et x^'l* s.).
Église Saint-Maclou (xii*, x>'* et
XVI* s.).
Château (xiv* et xvi* s.).
Ruines du vieux château (xii* •*.).
Cascade el bassin du grand jet.
Château vieux et restes du Châ-
teau neuf (P. E.).
Grotte du Pavillon Henri IV.
Dolmen dit la Pierre Tiir<|uoise
(forêt de Carnelle).
MONTFORT-L AMAL'RV. - Eglise.
Détail du portail S., partie -supérieure.
Saint Siilpice -de
Favières.
Sanleuil. .
Taverny . .
Thivervi.. .
Triel. . . .
Vauleranl .
Vernouillet.
Versailles .
Vétheuil . .
Vigneux . .
Villeneuve-le-Roi.
Église (XIII* s.)
Église.
Eglise (XIII* s.).
Eglise (XIII* s.).
Église (XIII* et xvi* s,).
(Voir Louvres).
Éiglise (XII* s.).
Château et dépendances (P. E.).
Église (XIII* et XVI* s.j.
Menhir dit la Pierre à Mousseaux.
Menhir dit la Pierre-Fil te.
188
Autres Monuments — Curiosités
Auvers-sur-Oise. . . Église (xiii* s.)*
Ballancourt Château du Saulçay (xvii* s.)
Beaumonl-sur-Oîse. Ruines d'un château fort.
— . Église (xiii* s.)-
Bezons Château (xviii* s.).
Bièvres Grottes de Bel Air.
Bloru Tour féodale.
Boinville-le-Gaiihu'd Château de Bréau-sous-Nnppe.
Boissiëre (La\ . . . Château.
Boissy-Ia-Rivièip . . Église romane.
Boissy-le-Ser. . . . Église (xiv s.).
Boissy-St-Lôger. . Château de Grosbois (xvii* s.).
Bonnelles Château.
Bonnières Tour de Mesnil-Regnard (xii' s.).
Bouray Château du Mesnil-Voisin.
— — de Frémigny.
Bourdonné Château.
Bouligny Église (xii* s.).
Bouville Vieux château.
Bnère-lcs-Scellés. . Château fortifié.
Briis-sous-Forges. . Église (xii* s.).
. Château.
Bruyères Vieux château.
Bruycres-le-Chalel. . Menhirs.
. Église (xir et xV s.).
— . Château (xv s.).
Bu<* Aqueduc (xvii* s.).
B"ilion Château de Carneaux (xvr s.).
Celle-les-Borde*» (U) Château des Bordes.
Cernay-la-Villo. . . Ruines de l'ahhaye des Vnux-de-
Cernay.
— ... Porte (XV s.).
— . . Cascades du ru des Vaux.
Chamarande .... Château (xvir s.).
Chambourcy .... Église (xiv s.).
.... Ruines de l'abbaye de .loyenvnl
(XlV 8.).
— .... Vieux château du Désert -de-ReIz.
Champniotteux . . . Château de Vignay (xv* et xvii* s.).
Chars Eglise {xiv et xiV s.).
Châteaufort Tours.
Chatou Château (xvii* s.).
Chaumontel Château (xviii' s.).
Chaussy Château du Couvent (anc. abb.).
— -- de Villarceaux.
Chennevières - lès -
Louvres Église (xV s.).
— Château.
Chennevières - sur -
Marne Église (xiii* s.).
Chérence. . . . Tour en ruines.
Chevreuse .... Ruines du château de la Made
^ leine (xii* et xv s.).
— Eglise (xiv s.).
— Château moderne.
Chilly-Mazarin . . . Église (xiir et xvir s,).
Clairefontaine. . . . Ruines de labbnye (xiir s.).
... Belles sources.
Conflnns-Ste- Hono-
rine Ruines de forteresses.
— Eglise (XII* s.).
Cormeilles^-Parisis Église avec crypte (xii* au xv* s.).
Courances Église (xii* et xiii* s.).
— Château (xvii* s.).
Gravent Ruines du château de Valcontard.
Crespières Église (xi' s.).
Croissy Château (xviii* s.)
Dampierre Château (xvii* s.).
Deuil Église (XI* au XV 9.).
Dourdan Ruines d'un château forliflè.
— Église (xiif s.).
— Halle (XIII* s.).
Élancourt Église (xiii* s.)*
Épinay - Champlâ -
, treux Château (xviif s.).
Epinay-surOrge . . Église (xiir s.).
— . . Château de Charaintni.
Éragny Château de Neuville.
Essonnes Église (xii* et xm* s.).
Étangla-Ville (L) . Dolmen.
, — . Église (xiii* au xvii* s.).
Étréchy Église (xiii* s.).
Evecquemoni. . . . Église (xiv* et xvi* s.),
Evry-Pelil-Bourg. . CluMeau (xvii* s.).
Flinssur-Seine . . . Église (xii* et xvi* s.).
Fontenny-Mauvoisin Ruines du Château Fondu (xirs.).
FranconvilJe .... Ruines d'un château (xviir s.i.
Gambais Forteresse en ruines (xi* ».).
Gif Église (XII' et xiii* s.».
- Châteaux.
Goussainville. . . . Église (xvi* s.).
Gressey Camp romain.
Groslay Église (xiii* et xvi* s.).
Hargeville Château (xvir s.).
Herblay Église (xn* et xv* s.).
Isle-Adam {V) . . . Église (xvr s.).
Janvillesur-Juine. . Tour de Pocancy.
Jouars-Pontchnr-
train Château (xvii* s.).
Jouy-le-MoiHier. . . Église (xi* et xii* s.).
Juvisy-sur-Orge . . Pont des Belles Fonlaines(xviii* s.)
Juziers Église (xi* et xii* s.).
Lévy-St-Nom. . . . Ruines de l'abbaye de N.-D. de
^ la Roche.
— .... Église (xif et xv* s.).
Limeil-Brévannes. . Château (xvii* s.).
Linas Église (xiii* s.).
— Cimetière gallo-romain.
Longjumeau .... Église (xiii* au xvi* s.).
Louveciennes. . . . Aqueduc de Marly (xvii* s.).
Louvres Église St-Justin (xi* s.).
— Tour de l'église St-Rieul (xi* s.».
— Porte (xiii* s.).
Maffliers Ancien couinent des Bonshomme*».
Magny-en-Vexin. . . Église (xv* s.).
Maisons-Lafntte . . Château (xvii* s.).
Marcoussis Tour (xiii* s.).
— Église (XV et xvi* s.).
Mareil-en-France . . Église (xiii* s.).
Mnreil-sur-Mauldre. Eglise (xn* au xvi* s.).
Marines Château (xvii* s.).
Marlyle-Roi Eglise (xvii* s.).
— .... Château du Verduron (xvii* s.).
Marnes-la-Coquette. Château de la Marche.
— . — de Villoneuve-l'Elang.
Massy Château de Vilgenis (xviif s.».
Maurepas Donjon ruiné (xii* s.).
' — ..... Porte féodale.
SEINE-ET-OISE
ISO
Mennecy .
Mèréville.
Mcriel . .
Mei>nil-Aubry (Le) .
Mesiiil-le-Roi (Le. .
>le>nil-Sl-Denisi (U).
Meiilan
Millv.
MontainviJIe
M'inte^.^oii
Montlhéry .
MortgnyChanipi${ny
Mureaux (Lr-l. . . .
N ra 11 ph le- IfM" hà tea u
Neauphle-le-Vicux .
"Neuilly-sur-Marne. .
Nois^y-Ie-Grand . . .
Ornioy
Orîsav
Osny ....
Pi.faiMïau. .
Perray (Le).
Pierrelaye. .
PIai*»ir . . .
Pux^ay ....
Rif'lif(M>iirp. .
Rochoforl. . .
Rosay
Ro>ny. ....
Ruci!
SI A moult
Sl-C héron.
Sl-Clair-sur-Eplc . .
Sir.loiul
Sic- Geneviève -«leîs-
B*û^
St-f*erniaîii-lcs> - Cor-
beil
Eglise (XII* 9.).
Chàleau (xvir s.).
Abbaye du Val (xii* s.).
Église (xiii* s.).
.Moulin d'en-Haut (.iv« s.)
Eglise (xvr s.).
Église (xvr s.).
Manoir de Vanlx.
Château (xvii* s.).
Ponts (XV* s.)
Ciiàteau fort ruiné.
Eglise St-Nicolas (xn* s.).
Menhir de Pierre-Drelte.
Eglise (xiir s.).
Château (xv* et xvir s.).
Eglise (xvi« s.).
Tour.
Eglise (xir au xv s.).
Motte (Tnmulus).
Eglise (xiii* s.).
Porte Baudry (xi'-xvr s.).
Église de l'ancienne abbaye (xni*
et xV s.)
ChAtenu de Bérlieville.
Moite du donjon.
Restes de l'abbaye.
Eglise (xn* s.).
Église (XII* et xiii* s.).
Église (xiu* s.).
Église (XII* et xiii* s.).
Château de Corbeville.
Église (xiii* s.).
Église avec crypte (xv* s.)
Château de St-Hubert (xviii* s.).
Château (xv* s.).
Église (xiii* s.).
Chàleau (xvir s.)
Château fort en ruines.
Église (xvr s.).
Ruines d'un château.
Châtenu (xvr i*.).
Chàleau (xvr s.).
Église (xvr s.).
Château de la Mrilmaison.
Eglisr" (xr au xvr s.) avec crypîc.
Restes des reniparls.
Château (xvir >.).
Bulles de Bâviile.
Source de la Hachée.
Ruines d'un château (xu* s.).
Parc.
Église (xiir s.).
Église (xur s.).
Sl-Gervais Église (xir et xW s.).
St-Gratien Château.
St-Hilaire Ancien prieuré.
Sl-Hilarion Château des Voisinit.
Sl-Léger-«i-Yvelines Dolmen de la Pierre- .\rdroue.
St-Leu-Taverny. . . Tombeaux des Bonaparte dan»
l'église.
St-Marlin-du-Terlre. Château de Frauconville.
St-Ouen-l'Aumône. . Église (xir s.).
— . Château.
Sl-Vrain Château.
Sarcelles Église (xn* au xvi* s.).
Sartrouville. . . • . Eglise avec flèche en pierre < xir
au XV* s.).
Savigny-sur-Orge. . Château du xv* s.
Senlisse Église du xiv* s.
— Château de la Cour.
Septeuil Château.
Seraincourt Tombelles.
Soisy-sous-Montmo -
rency Château (xviii* s.).
Sucy-en-Brie .... Châteaux de Grand-Val. de Petit-
Val, de Montaleau.
Église (xvr s.).
Château.
Eglise (xnr s.).
Château (xv* s.).
Thillay(Le) Château (xviir s.).
Tremblay (Le) . . Château.
Vauréal Eglise (xv* s.).
Vaux Eglise (xin* s.).
Verrières Eglise (xiir au xv* s.).
— Château des Migneaux.
Viarmes Ruines de l'abbaye de Royau
mont.
Vigny Château (xv* s.).
Villeconin Château féodal en ruines.
Ville-du-Bois (La). . Eglise du xvr s.
Villeneuve - St-Geor-
ges
Survilliers . .
Taverny. . . .
Théméricourt.
Villepreux. . .
Villiers-en-Arthies
Villiers-le-Bel. . .
Villiers sur-Maiiie.
Villiers-sur-Orgc .
Viry-Châtilloii. . .
YeiTcs
Église des xiir et xvr s.
Chàleau de Bcauregard.
Église (xnr s.).
Château et Tour.
Église (xiir et xvr s.).
Château.
Château de Villebousin.
Eglise (xir s.).
Château (xviir s.).
Maison et Fontaine Budé.
Ruines d'une abbaye de Bcncdic-
lines (XII* s.).
Restes d'un couvent de Caïuul-
diiles.
Château de la Grange.
»»tifH«*
1
GHATEAU-LANDON. - Vue.
Seine-et-Marne
Nom — Situation
E département de Seine-et-Marne appartient à la région N. de la France.
Il tire son nom du fleuve de Seine, qui le traverse de TE. à l'O. en arrosant
les arrondissements de Provins, de Fontainebleau et de Melun et de la
rivière de Manie qui traverse de TE. à 1*0. l'arrondissement de Meaux.
Sans tenir compte de ses sinuosités, il a dans ses lignes générales la
forme d'un D dont la partie droite se confond à 1*0. avec la limite du département de
Seine— et-Oise. Sous le rapport de retendue, c'est le cinquante-deuxième dépar-
lement. Il a des limites naturelles peu importantes : le Loing sur 2 kil. au S., VVonne
sur 5 kil. au S.-E., la Marne sur 6 kil. au N.-E., YOurcq sur 7 kil. au N., VYerres sur 4 kil.
à ro., l'Essonne sur l'i kil. au S.-O. Sa plus grande longueur, du N.-E. dans le canton de
Lizy-sur-Ourcq à l'extrémité de celui de Château-Landon au S.-O., est de 127 kil. environ;
sa plus grande largeur, de la pointe la plus orientale de Tarrondissement de Provins
jusqu'à ro. de celui de Melun est de 71) kil. Melun, son chef-lieu, arrosé par la Seine, est
situé à 12 kil. de la lisière 0. du département et plus près de la pointe S. que de la
pointe N. U est borné au N. par le département de l'Oise, au N.-E. par celui de TAisne,
à l'E. par ceux de la Marne et de l'Aube, au S.-E par celui de l'Yonne, au S. par
celui du Loiret, à TO., enfin, par celui de Seine-et-Olse.
U a été formé en 1790, pour la plus grande partie, de la Brie, (450000 hect.) [Goele,
Multien, Montois, Bière] dépendant autrefois de riIe-de-France et de la Champagne, et,
pour le reste, du Gâtinais qui se rattachait aussi à rilc-dé-France et à l'Orléanais.
Il 8E1>L-LT-MAR.NE. 1.
ira
Histoire
N cortain nombre de nionunieiils mégalithiques se dressent encore
sur Ir territoire du département : ce sont les menhirs de Bautheil,
Diaid, Dormelles, Kcuelles, Montereau, Xanteau, Paley, Thour>--
Férottcs, le dolmen de Rumont, les polissoirs de Souppes et
Hagneaux. Ces monuments sont tous antérieurs à la venue des
druides dans la région, mais nous ignorons le nom des peuples
qui les ont élevés. Les Meldi, voisins des ParL^ii et des Senones,
habitaient la contrée, quand César entreprit la conquête des
Gaules. I/historien conquérant, dans ses Commentaires, parle de leur capitale : Melo-
(iuHum (Melun). Dans sa VIP campagne, en 52 avant J.-C, César, parti d\\gedifu^im
(Sens) à la tète de 8 légions enleva sur sa route VelUiunodunum (Chàteau-Landon ou
Tréguères) une
ville des Sénons
où il ramassa
des vivres. 1^-
bienus en vou-
lant atteindre
Camulogène
par la rive gau-
che de la Seine
fut arrêté de-
vant les marais
de TEssonne et
dut rétrograder
kMelodtnium. Il
y saisit toutes
les barques
qu'il y trouva,
enleva cet op-
pidum et passa
sur laulre rive
pour attaquer
parle N.la vilh»
des Parisii. A l'aigle des baleaux enUnés à Melun, il put faire franchir la Marne à ses
troupes, trompant ainsi l'attente du vieux chef gaulois. Ajïrés la conquête romaine la
région lit partie de la IV' Lyonnaise. On trouve à Chaleaubleau {Riobe) des vestiges d"uu
théâtre romain.
C'est au iir siècle seulement que le christianisme y fut prêché par les saints Saintin
et Savinien. Lu iS(i, après la défait»» de Syagrins, Tautorilé de Clovis fut reconnue par
le pays cpii, i\ la mort de ce prince, Ht partie tantôt du royaume de Paris et tanlAl de
celui d'Auslrasie. Lu 5Si, Frédégonde fait assassiner son mari Chilpéric X"' près de
Chelles; cest dans celte même ville que sainte Clolilde avait fondé dès le vi* siècle la
première abbaye de femmes de la région, non loin de la villa royah' «pi'elle habitait.
Celle abbaye fut reconslruile au vir siècle [mr la reine Bathilde qui vint y finir ses
jours. C'est aussi de celti^ époque que daleiit la fondation par sainte Pare de Fabbayede
Faremoutiers et celle tir Jouarre. Les incursions des Normands se firent sentir jusqu'à
Meaux qui fut pillé à deux reprises par les terribles pirates, en 862 et en 887. Sous le
E*t ^HHK^Hv^^^^^^^^^H
B
4^H
SS-
*,v^^HH^V
i^
^^d;
N^
CH.VMPEAUX. — E^îlise. Miséricorde.
(Truie jouuiil de lu curiicinuhej.
SEINE ET MARNE
103
i^ginie de la féodaliltS dos liofs noiiïbrtMix s<' formtToiil dans la iV»prion, nolanimonl à
Cliàleau-Landon. La Brie eut des coiiiles faineux; les sires ^U^ (in'u y fiireiil redoutés de
leurs vassaux. Le xir siècle vit encore s'élever lahhaye de la Malnone et celle do
Barbeaux où le roi Louis VII se fil enterrer. La Brie fui défrichée par un moine irlandais
qui. sous le nom de saint Fiacre, jouit d'une grantle renommée populaire. Ahélard établit
en 1102, à Melun, sa première école. Au moyen Age, Meaux et Provins avaient des foires
célèbres ; celle de Mai à Provins était très importante. Des marchands étrancrers des F'inn-
dres, d'Allemagne et surtout dllaliesy rendaient soit isolément, soit en troupes, sous la
conduite d'officiers. Chaque corpo-
ration de marchands y possédait un fï
immeuble avec écurie, magasin et
boutique, servant tout à lA fois de
comptoir et d'hôtellerie. Avec ses
caves à plusieurs étages s'étendant
sous toute la ville haute et formant
pour ainsi dire une autre ville sou-
terraine percée de rues et de carre-
fours. Provins pouvait renfermer
une quantité considérable de mar-
chandises. Au XIII* siècle la foire y
durait vingt-deux jours sans
compter les huit jotirs francs pen-
dant lesquels les marchandises
étaient déballées et installées. Les
dix premiers jours, appelés ^oî/ns de
dvap^y étaient de beaucoup les plus
importants; puis venaient les jours
des cuirs et pelleteries au nombre
de onze. Pendant tout ce temps
avait lieu la vente des chevaux et
des bestiaux, ainsi que celle de
toutes sortes de denrées : épices,
drogues, fils de chanvre, de lin, de
.«soie, etc. Les changeurs, banquiers
de l'époque, avaient leurs tables
dressées sur la Place du Château,
dans la ville haute, et y faisaient
toutes les opérations de leur charge.
L'un des plus terribles épisodes de la Jacquerie se place à Meaux; une bande de
pillards et d'assassins maîtres de la ville en assiégeait le centre où s'étaient retranchés
les nobles. Ces derniers ayant pu rompre le cercle des assiégeants, brûlèrent la ville et
massacrèrent 8000 Jacques.
Pendant les querelles des Armagnacs et des Bourguignons, Jean-Sans-Peur, duc de
Bourgogne, fut assassiné en UIO sur le pont de Monteroau par les seigneurs armagnacs.
En 1420, Melun fut assiégé par les Bourguignons et les Anglais appelés par ces derniers.
Malgré les prodiges de valeur accomplis parle Sire de Barbazan, la ville, où réi^nait la
famine la plus affreuse, dut se rendre au roi Henri V. Montereau et Meaux sont égale-
ment pris et ne reviennent au domaine royal cpie sous Charles VII.
Pendant la Renaissance de beaux châteaux sVlevèr(»nt dnns la région : le cardinal
ClIAMPEArX. — Eglise.
(Stalle-accoudoir).
164 SEINE-ET-MARNE
Duprat se fît construire une résidence somptueuse à Nantouillet en 1525. Mais ce fut
surtout à Fontainebleau que le roi François I" bâtit un palais remarquable. Au xii* siècle
déjà, Louis VII, épris des charmes de Fontainebleau, y avait élevé les premières con-
structions que Louis IX restaura et augmenta. Charles V y eut une bibliothèque impor-
tante. Charles Vil fit peindre sur les murs du château les victoires que ses capitaines
remportèrent sur les Anglais. Mais le véritable créateur de Fontainebleau fut François I*.
Ce prince, à défaut des plus grands artistes italiens qu'il avait mandés pour décorer les
salles du palais magnifique élevé par des architectes français, dut se contenter d'artistes
du second rang : Rosso, le Primatice, Nicolo del Abbate. 11 y reçut, dans des fêles
magnifiques, l'empereur Charles-Quinl, traversant la France pour gagner Gand révolté.
Henri II continua les travaux de François I". Henri IV doubla la superficie des bâtimenis
et des jardins et dépensa des sommes considérables. Son fils Louis XIll y naquit cl y
fut baptisé sous le dôme élevé au-dessus de la porte Dauphine. Louis XIV y vint séjour-
ner quelques fois avant de construire Versailles. Pendant sa minorité, sa mère. Anne
d'Autriche y reçut Christine de Suède qui venait d'abdiquer. Cette reine y fit tuer par
trois officiers de sa suite le marquis de Monaldeschi, |e 10 novembre 1057, terminant
ainsi, dit Voltaire, « une galanterie par un crime ». Louis XIV fut également reçu au
château de Vaux parle fameux surintendant Nicolas Foucquet qui l'éblouit par son faste.
Louis XIV, auquel il portait ombrage, poussé par Colbert, lui fit payer cher ses exac-
tions. Banni d'abord, il fut ensuite condamné à la prison perpétuelle et interné au
château de Pignerol où il mourut en 1080.
Le grand Bossuet occupa le siège épiscopal de Meaux de 1001 à 170i. La révocation de
l'édit de Nantes amena rexpatriation d'un grand nombre d'industriels de la région. Aucun
événement important ne s'y passe jusqu'à Napoléon 1*'. Le pape Pie VU fut reçu à
Fontainebleau en 1804, quand il vint pour sacrer empereur le premier Consul à Notre-
Dame de Paris. II devait y être retenu prisonnier en 1809 et y revenir une troisième fois
signer le concordat de 1813. Quand les alliés envahirent la France en 1814, l'armée de
Bohème commandée par Schwarzenberg passait la Seine à Montereau, faisant reculer
les maréchaux Victor et Oudinot qui cherchaient à l'arrêter dans sa marche sur Paris.
Sur l'ordre de Napoléon, le maréchal Macdonald quitte Meaux et va les rejoindre. Tons
trois avec Napoléon à la tête de sa garde se rejoignent à Guignes le 15 février et le
lendemain culbutent à Mormant les troupes de de Wrède. Deux jours après, le 18 février,
les Wurlembergeois voulant garder le pont de Montereau sont écrasés. Mais la foKune
trahit Napoléon. Le 20 avril, il fait à Fontainebleau, dans la cour du Cheval-Blanc, ses
adieux à sa garde.
La guerre franco-allemande fut une calamité pour le département qui, placé entre Paris
et l'Allemagne, fut sans cesse traversé par les troupes allemandes, surtout pendant le
siège de Paris. C'est à Ferrières que Jules Favre, au nom du Gouvernement de la
Défense nationale, entama des pourparlers avec le prince de Bismarck, le 18 septem-
bre 1870, pour arriver à la conclusion d'un armistice. Bismarck demanda l'occupation de
Toul et de Strasbourg par les armées allemandes et refusa le ravitaillement de Paris.
Ces conditions ne purent être acceptées et la guerre conthnia.
Gèologfie — Topographie
C'est au bassin de Paris qu'appartient géologiquement le département de Seine-el-
Marne. Trois sortes de terrains s'y rencontrent : des terrains secondaires, tertiaires et
quaternaires. Le fond de craie y est recouvert d'une couche d'argile au-dessus de laquelle
se trouve du sable ou de l'argile siliceux. Entre la Seine et la Marne se trouvent de>
FONTENAY-THÉSIGNY. — Uuiues Uu chàltau du Vivier-en-Brie.
16€
SEINE-ET-MARNE
plateaux tertiaires éocèncs où les pluies sont rares et où Ton est contraint, pour trouver
l'eau, de forer des puits de 60 à 80 mètres de profondeur. Au S. de la Seine, les terrains
miocènes du Gûtinais ont des rochers de grès. Les étangs dont ils étaient parsemés
autrefois ont été desséchés. Au point do vue topographique, il forme dans son ensemble
une série de trois plateaux dont Taltitude oscille entre 100 et 150 mètres et qui vont en
s'élevant au fur et à mesure que Ton se dirige vers le N.-E. Le plateau du Gâtinais,
coupé verticalement par la vallée du Loing et qui se termine à la rive gauche de la Seine,
a 113 mètres sur la rive gauche du Loing et 137 mètres plus loin à la limite de Seine-et-
RECLOSES. — Eglise.
(Fragment de retable, par Jean Segogne).
Oise; il atteint de 135 à 140 mètres entre la rive droite du Loing et la rive gauche du
Lunain, 160 mètres entre TOrvanne et l'Yonne et 85 mètres entre l'Yonne et la Seine. Le
plateau de la Brie, qui lui succède, va de la rive droite de la Seine à la rive gauche de la
Marne; c'est un plateau très boisé, très bien arrosé et dont la richesse est proverbiale.
Voici les altitudes que l'on y relève : entre la Seine et la Voulzie, 158 mètres; entre la
Seine d'une part, la Voulzie et l'Yerres, d'autre part, 137 mètres au-dessus de Nangis;
entre l'Aubetin et le Grand-Morin, 203 mètres à la pointe N. du canton de Villiers-Sainlr
Georges; 183 mètres à TE. de Beton-Bazoche; 154 mètres au S. de Coulommiers. Entre
l'Aubetin, le Grand-Morin et la Marne d'une part, et l'Yerres, d'autre part, on trouve
157 mètres au N. de Rozoy, 100 mètres à l'O. de Tournan, 95 mètres à Brie-Comte Robert,
131 mètres au S. du canton de Lagny, à Lagny même 42 mètres; entre le Petit-Morin et
o
eu
I
MEAUX. — Cathédrale. Porte du bas-côté N.
SEINE ETMARNB
171
le Grand-Morîn : 201 mètres à
lexlrémité O. du canton de
Bebais; 183 mètres au N. de
Rebais. C'est entre la rive droite
du Petit-Morin et la rive gauche
de la Marne que se trouve le
point culminant du département,
à la butte Saint-Georges, 215 mè-
tres (commune de Verdelot). On
trouve encore une altitude de
198 mètres à la pointe N. du
canton de Rebais. Enfin le troi-
sième plateau situé sur la rive
droite de la Marne va rejoindre
celui du Valois dans l'Oise. On y
relève les altitudes suivantes :
entre la Marne et TOurcq 209 mè-
tres à TE. de Cocherel; 205 mètres
au coteau d'Heurtebise à la li-
sière du département de l'Aisne;
ir>i mètres sur la rive droite de
rOurcq au N. de May-en-Multien;
176 mètres à Dammartin-en-GoCle;
124 mètres dans la boucle au-
dessus de Dampmart. Le point le
plus bas est près de Seine-Port
où la Seine quitte le département
de Seine-et-Marne pour celui de
Seine-et-Oise : 52 mètres.
Hydrographie
Toutes les eaux du départe*
ment appartiennent au versant
de la Manche qu'elles gagnent
directement ou indirectement par
la Seine. Ce fleuve touche d'abord
au département de Seine-et-
Marne, et n'y rentre définiti-
vement, en amont de Villicj*s-sur-
Seine, qu'après un parcours de
4 kilomètres dans le département
de l'Aube. Après avoir arrosé la
pointe S. de l'arrondissement de
Provins, il descend vers le S.-O.
dans la direction de Montereau
où il reçoit V Yonne, puis coule
à rO. vers Saint-Mammès où il
CHATEAU- LANDON. - Clocher de Téglise Notre-Dame.
GHAMPHAUX. — Eglibc. Fa(;ade O.
SEINE-KT-MARXE
173
se grossit du l^ng, enfin remonte vers le N.-O. dans la direction de Melun et de Corbeil,
qu'il arrose pour quitter le déparlement entre ces deux villes.
Il reçoit (r. g.) ïOrvin, baigne Bray-sui»-Seine, se grossit (r. d.) de la l'onlzie
augmentée du Durtain, du Ru de l'olangy, aussi nommé l'ieille Seine, (r. gj de Vy'onne,
du Loing où tom-
bent le Bez, le Fu-
sain, le Lunain et
rOit'anne, (r. d.) de
YAlmont grossi de
la rarvanne,et(r.g.)
de" l'École, Au de-
hors du départe-
ment, la Seine reçoit
encore F Verres aug-
mentée du Rebais où
tombent VYvron et
l VI von, la Marne, qui
arrose La Ferté-
sous-Jouarre, se
grossit (r. g.) du
PetH'Morin, (r. d.)
de VOurcq où tom-
bent le Cli^non et la
Thérouanne, baigne
Meaux, s'accroît (r.
g.) du GramUMoHn
qui arrose La Fer té-
Gaucher, Coulora-
miers et Crécy-en-
Brie et où tombe
VAuhetin, enfin re-
çoit la Beuvronne et
la Gomhire et quitte
le département pour
ceux de Seîne-et-
OiseetdelaSelne.
ÉTANGS. On en
trouve un certain
nombre d'une sur-
face peu étendue (le
plus considérable
dépasse à peine
80 hectares). Leur superficie totale atteint néanmoins 2000 hectares environ. Nous
signalerons Tétang de Ravanne dans l'arrondissement de Fontainebleau; les étangs
é'Armainvilliers et de Villefermoy, les étangs de Fontenailles, de Tournan dîins
l'arrondissement de Melun; les étangs dos communes de Beautheil et de Lnmigny dans
l'arrondissement de Coulommiers; enfin les étangs de la Loge, de la Preste, prés de
Jouarre. et les étangs situé? dans les communes de Piein^e-Levée, de Noisiel et de la
Haute-Maison dans l'arrondissement de Meaux.
PRESLES. — Clocher de l'église.
17i SEINE-ET-MARNE
CANAUX. Le canal du Loing, qui fait communiquer la Loire avec la Seine par Tinler-
médiaire du canal de Briare dont il reçoit les eaux à Montargis, a 51 kilomètres de
parcours dans le département.
Le canal de VOureq, qui a pour double but d'alimenter le canal Saird-Marli» et de
fournir de l'eau à Paris, a r»7 kil. 700 de parcours dans le département.
Le canal de Chalifert, dont la branche alimentaire est établie à Saint-Germain-lés-
(^ouilly sur le Grand-Morin, a pour but de raccourcir la navigation en évitant un long
détour de la Marne \ sa longueur totale est de 15 kilomètres.
Le canal de Cornillon, qui évite à la batellerie la traversée de la ville de Meaux, n'a pas
450 mètres de longueur.
Le canal de Chelles, comme celui de Chaliferl, a pour but d'abréger la navigation de la
Marne. Son parcours est d(î 5 kil. 750.
Aqueducs. L'aqueduc d(» la Vanne^ du Loinfj el du Lunain traverse le département
du S.-E. au N.-O. dans l'arrondissement de Fontaiui^bleau.
L'aqueduc, qui amène à Paris les eaux de la Dliuis, traverse l'arrondissement de Meaux
du N.-E. au S.-O.
Source minérale. Provins possède 1 source ferrugineuse bicarbonatée {^).
Climat
Ce département est sous rinlluence du rUmat mptanien. Ce que nous avons dit du
climat des départemcMits de Seine et de Seine-et-Oise peut lui être appliqué; toutefois
l'écart enire les minima et les maxima de température y est un peu plus considérable,
(^'est sur h» plateau du GAtinais et dans l'arrondissement de Fontainebleau que la tem-
pérature est le jdus élevée. La région située sur la rive droite de la Marne est la plus
froide.
La neige tombe rarement dans le département qui reçoit la quantité minimum de la
pluie tondmnl en France. La liauteur annuelli» est d'un peu plus de iO centimètres seule-
ment et la nature du sol l'absorbe trop facilement, surtout dans l'arrondissement de
Fontainebleau.
- Les v<*nts dominants sont ceux de TO. et du S.-O.
La limite de cullun* de la vigne passe dans l'angle X. du département, suivant h peu
près le cours d<» la M;îrne, ce cpii permet d'apprécier de fait la différence de lempéralui-e
existant entre les parties N. et S. du départemenL
Divisions administratives
ÉTENDiK : .^00.0."2 liertares.
Population : r)59.0i'* habitants.
Arronili-i^omenls Cantons. Commune»
Préfecture : Mkh'n 1 G 97
' Coiilminhirrs i 4 77
Sous- ) Ffmtnhiehlnm i 7 101
Préfectures y Meau,f 1 7 ir»i
1 r» 101
'ctures i Meau.f.
\ Provins
Total. . 5 Total. . 20 Total. . 550
BlilE-COMlE-UOliliKT. — Fuiièlru cl lusucu. COlc E.
SEINE-ET-MARNE
LISTE DES CANTONS
Melun Bric-Comle-Hobert, Le Chàtelet-en-Brie, Melun N., Melun S., Marmant, Touman
Cuidomwien>. . Coulommiers, La rerlé-Gaucher, Uebais, Kôzoy-en-Brie.
FunUiineblcan. Châleau-Laiidon, La Cliapellc-la-Reine, Fontainebleau, Lorrez-le-Bocage, Mon-
tcreau-Faut- Yonne, Moiel-sur-Loing, Nemours.
Meiiux Clayc-Souilly, Crécy-en-Brie, Dammarlin-en-Gocle, La Ferté-sous-Jouarre, Lagny,
Lizy-sur-Oui'cq, Meaux.
Provins . . . *. Bray-sur-Seine, Donneraai*ie-cn-Monlois, Nangis, Provins, Villiers-St-Georges.
Cultes
Culte catholique. Èvèché : Meaux. Le diocèse de Meaux comprend le dé[)artenient
de Seine-et-Marne; il est suITragant de Paris. La presque totalité des habitants y est
catholique. On y compte 59 cures, 402 succursales- et 8 vicariats. 11 a un grand séminaire
à Meaux. Un certain nombre d'ordres religieux dliommes et de femmes se livrent soit à
l'enseignement, soit h la vie contemplative. Les pèlerinages les plus célèbres sont ceux
de Notre-Dame de Bon-Secours fondé en 1601 près de Fontainebleau, Notre-Dame de la
Cave à Chamigny, Notre-Dame du- Chêne à Crouy-sur-Ourr(f, Notre-Dame de Laprny
(1128), Notre-Dame de Melun, dont l'origine remonte à Charlemagne ou à Clovis, Noire-
Dame du Chêne de Breuilly, près de Donnemarie, dont labbaye a été fondée en 1118,
Notre-Dame du Puy, à Eigy, Notre-Dame de Pitié de Verdelot (xvii* s.), Notre-Dame de
Rampillon, enfin celui de Bussy-Saint-Marlin, près Lagny, qui possède un fragment de
la chape de saint Martin.
Culte protestant. Ce culte est professé par environ 2500 personnes, surtout dans
l'arrondissement de Meaux. Cette ville possède un consistoire avec 5 sections.
Culte Israélite. Un peu plus de 300 habitants le pratiquent.
Armée
Ce département dépend du V* corps et fait partie de la .V région; il comprend 5 subdi-
visions : Fontainebleau, Melun et Coulommiers. Melun possède i bataillon d'infanterie et
1 régiment de cavalerie (dragons); Coulommiers possède 1 bataillon d'infanterie; Fon-
tainebleau, outre l'École d'a|)plication du génie et de l'artillerie qui existait à Metz avant
1870, possède 1 bataillon d'infanterie, 1 régiment de cavalerie (dragons), 1 escadron du
Train des Équipages militaires, des détachements du génie, du service de la rcmonlc,
4 batteries d'artillerie, des commis et ouvriers d'administration, Meaux possède \ régi-
ment de cavalerie (hussards) ainsi que Provins (dragons). En outre le département
ressortit à la 5' légion de gendarmerie (Orléans).
Justice
Seine-et-Marne ressortit à la Cour d'appel de Paris. Il y a une Justice de paix dans
chaque canton. 1 Tribunal de i" instance dans chaque arrondissement. Meaux, Melun«
Provins et Montereau ont en outre un Tribunal de commerce.
1*UUV1.NS. — Uonjou ou glu^^t' luur, dilu Tour de Cc&ar.
12
SLl.NE-EI-MAR.NE. 2.
178
Instruction publique
Ce département ressortit à TAcadémie de Paris; il n*a, en fait d'éiablissemenl
d'enseignement supérieur, que le Laboratoire de biologie végétale du Pré-Larcher,
situé près de la gare de Fontainebleau. Cette même ville possède TÉcole d'application
du génie et de l'artillerie, dépendant du ministère de la guerre. Installée en 1871 et
réorganisée en 1897, elle recrute ses élèves à l'École polytechnique.
L'enseignement secondaire conq)te 4 collèges : le collège J. Amyot, à Melun; le
collège Carnot à Fontainebleau, et les collèges communaux de Coulommiers,
de Meaux et de Provins. Tous ces établissemenls distribuent l'enseignement classique
et renseigne-
ment moderne.
Meaux a do
l>lus un petit
séminaire
fondé en 18:23 à
Avon et trans-
ie ré à Meaux en
18î»U.
11 y a des éta-
blissements
d'enseigne-
ment secon-
daire libre à
Juilly, à Meaux
et à Melun.
Pour les lilles,
il y a des
cours secon-
daires à Fon-
tainebleau et à
Meaux.
Le n s e i g n e
ment primaire recrute ses professeurs dans les deux écoles normales d'institu-
teurs et d'institutrices que possède Melun.
11 y a des écoles primaires supérieures de garçons à Brie-Comte-Robert et à
Nemours, où sont admis les boursiers de l'État. Melun a une école primaire supé-
rieure de filles, où sont adnn'ses les boursières de l'Ktat. Des cours complémentaires
existent à Bray-sur-Seine, Lagny, Meaux, Montereau, Nangis et Tournan. 11 y a des
pensionnats primaires à la Ferté-sous-Jouarre. Lagny, Tliorigny.
Enfin à Monlevraiîi existe une école d'apprentis (École d'Alembert) possédant
des ateliers d'ébénisterie et de lypograpliie pour les enfants moralement abandonnés du
département de la Seine.
PROVINS. — K-lisc S.iinle Croix. Fouis luiplisinnnx.
Ba»-reliel'. Biiplèino scij^iicurial (xvi' >.}.
Le département ressortit en outre à larrund' minéralogique de Paris (division du N.-O.j.
à la 7)' région agricole (N.)
— — à la 10' conservation des Forêts (Melun).
— — à la L* inspection des Ponts et Chaussées.
PROVINS. - Cave de la Grange nux Dîmes.
ISO
Agriculture
eine-et-Marne est un d<^parlement ossenliellement acrricole: la
lY^gion qui porte le nom de Brie est justement célrhrc pour ses cul-
tures et ses récoltes. Au premier rang des céréales se place l'avoine
dont la qualité est tout à lait supérieure; la production en dépass<»
celle de toutes les autres céréales. De ménuï la production en
fourratçe est extrêmement importante et l'emporte de beaucoup
sur la consommation d i bétail. Celui-ci est très nombi*eux; cer-
taines régions du déparlement engraissent des veaux; l'espèce ovine, très répandue,
fournit annuellement 16 000 quintaux de laine. Un produit important est encore celui
du miel qui est justement estimé. Le vin y est médiocre mais le cidre excellent. La
culture de la betterave à
sucre y grandit tous b^s
jours. S(»ine etMarne est
d'ailleurs un département
qui progresse au point de
vue agricole : les bonnes
métbodes et l'emploi judi-
cieux des engrais y sont
en bonneur. Voici la répar-
tition approximative de l'en-
semble des cultures.
H«»clarp>.
Céréales *2SIMK)0
Prairies nalnrolles et
nrlifirielles ÎH).000
Pommes rie tonc. . . . la.tMMI
Betleraves à sucre. . . IS.mHI
Betteraves fourraj^ères. 20.001)
Foi-èts et bois lOri.CHMI
Plantes oléagineuses
(colza, lin. o'illette). . r.<m
Vitrnes 'é..VKl
Jachères sri.iWO
Divers ir».000
On y trouve de fort belb's exploitations agricoles comme la ferme-modèle du Buisson
î\ Noisiel. celle de Sivry Courtry, celles d'Arcy et de Sainl-Siméon (laiteries), etc.
La culture des roses y est l'objet de soins spéciaux; une société d'expérimentation
horticole rosiériste existe h Brie Comte-Bobert. Les principales pépinières de rosiers
sont à Dammarie-les-Lys. Brie Comte-Bobert, Coubert. Grégy, Grisy-Suisnes, LieusainI,
Nemours, Le Mesnil Amelot. La Ferté-sous-Jouarre. Lagny, Provins, Fontaine-Fourches.
Courtry a des plantations de cassis. Cbailly des aspergeries au Fay. Fontainebleau et
Thomery produisrMit le fameux raisin de chasselas.
L'horticulture est en honneur à Thomery et à Montereau, et la culture maraîchère à
Saint-Pierre-lès-Nemours, etc.
Les fromages de Brie, dont la réputation est universelle, se fabriquent à Coulora.
miers, la Celle-sur-Morin. Sains, la Houssaye. Samois. Chaintreaux, Oissery, Egligny.etc
Les cent l'es d'apiculture sont h Acbères. Boissy-aux-Cailles. la Chapelle-la-Rein«».
Garenlreville. Le Vaudoué produit des œufs de fourmis. Rebais possède un orphelinat
PROVINS.
Itlglisp Sninto-Croix. Bas-r«Mô N.
Chopilenii.
182
SEINE-ET MARNE
agricole, Glaye-Souilly un haras. Les fruits à noyaux et à pépins sont abondants et
savoureux; on les récolte surtout dans la partie N. du département. Seine-et-Marne est
un des centres les plus giboyeux de la France, grâce surtout à ses chasses réservées.
Ses rivières sont peuplées d'espèces très variées de poisson. Les bois et les forêts occu-
pent plus de la cinquième partie de la surface du département. La plus importante à tous
les points de vue est celle de Fontainebleau, avec ses dépendances des bois de Valence à
TE. et de la Commanderie au S.; puis viennent la forêt de Crécy (5000 hectares), la forèl
d'Armainvillicrs avec celle de l'Échelle et le bois de la Grange au S.; les forêts de
Jouy, de Sourdun, du Rougeau qui se prolonge dans Seinc-et-Oise, les bois de Blandy,
du Fresnoy, de Malvoisine, de Nantpau-sur-Lunain, de Saint-Germain-Laval, de Saint-
Martin et enfin
de Villefernioy.
Industrie
La grande in-
dustrie compU*
un certain nom
bre d'élablissc-
nuMils dans w
déparleinent.
Au premier
rang, il faut
signaler l'usine
de Noisiel oecu-
(Kint l'ÔOO ou-
vriers et pro-
duisant annuel-
lement 15 mil-
lions dv. kil. de
chocolat, la ma-
nufacture de
faïence et por-
celaine de Monlereau où trav.iillenl S50 ouvri<Ts. La niinol(M*i(». <|uoique en décrois-
sance, compte encore iOO moulins et les sr\\\s élîiblissemenls de Meaux livrent au com-
merce 150000 quintaux de farine par an. Les nombreuses carrières de pierres ou do
grés, de meules de moulins font vivre |)his de .lôOO ouvriers. Les papeteries de la
Société du Marais et de Sainte-Marie, d<' la Han(|ue de France, celles deChâteau-Landon,
de Souppes, etc., produisent pour i)rès iU\ ti 000000 de fr. de papiers de toutes sortes.
La ganterie occupe également de 1000 à 1500 ouvrières. Ouant aux usines à sucre,
elles produisent près de ti5 000 000 de kil. de sucre et 10000000 d(; kil. de mélasse par
an. Les distilleries d alcool livrent 50 000 hectolitres dalcool de toutes sortes. L'impri-
merie se développe surtout an déhinient de Paris.
INDUSTRIES AGRICOLES. - Moulins à farine : Maincy, Combs-la-Ville.
Soignolles, Courtomer, Venieuil-lKtaiiL'. Vèhles. Conlommiers. Guérard. Pommeuse.
Saint-Augustin, Cliauflry, ()rly-snr-.M<Min. la Tréloii-e, V(»rdelot. Villeneuve-sur-Bellol.
Boulancourt, CliAteau-Landon. Hrausie.la Madeleine. Soup})«'s. Bl(»nnes. Paley, Esmans.
Moret, Monligny, Nemours. Hourron. (iiM'z-sur-I.olnrr, Xanteau. Nonville. Treuzy. Meaux.
Claye-Souilly, Annet-sur-Marne, Comi»ans. Messy, Sainl-Mesme>,Crécy-en-Brie,Couilly,
PROVINS. - K-Ijso SninI Oiiiriîiro.
Cliapilt'iiu ik's Jl^c«llllL•^ de la >{icrislic.
i
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-3
oa
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S-
7.
O
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y,
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MORET-SUIt-LOING. - Porte de Bourgogne.
SETNE. ET MARNE
187
Esbly, Villiers-sur-Manie, Thieux, la Ferté-sous-Joiiarre, Jouarrc, Lagny, Bussy-Saint-
Georges, Conches, Lizy-sur-Ourcq, Congis, Douy-la-Ramée, May-en-Mullien, Puiseux,
Provins, Poigny, Sainte-Colombe, Saint-Loup-de-Naud, Fontaine-Fourches, Sainl-Sauveur-
lès-Bray; Biscuits : Montereau; Pâtes alimentaires et Vermicellerie : Chelles,
Meaux; Pains à cacheter ; Jouy-sur-Morin; Féculerie : Le Pin; Amldonnerie :
Meaux; Brasseries : Meaux, Melun; Sucreries : Ponthierry, Saint-Fargeau, Chevry,
Lieusaiut, Guignes, Coulouiniiers, Souppes, Montereau, Villenoy, Milry-Mory, Lizy-
sur-Ourctj, Provins, Bray-sur-Seine, Kgliguy, Vinipelles, Nangis ; Râperles de bette-
PROVINS. — Porte St-Jcau (ville haute). Vue tu dehors de la ville.
raves : Vaudoy, Chevrainvilliers, Chauconin, Charny, Juilly, Oissery, Bussy-Saint-
Georges, Coupvray, Marcilly, Villuis ; Chocolaterie: Noisiel, Dammarie les-Lys; Mou-
tarde : Meaux; Caramels : Coubert; Distilleries : Melun, Coubert, Lieusaint, Mor-
manl, Aubepierre, Charapeaux, Grisenoy (Bois-Boudranj, Salins, Varennes, Meaux,
Villenoy, Messy, Guizy, Juilly, Villeneuve-sousDanimartin, Noyen-sur-Seine; Huilerie:
Bombon; Vinaigrerie : Lagny; Cidreries • Borabon, Tournan, Chaumes, la Celle sur-
Morin, Bouleurs, Thenizy, Villeneuve-les-Bordes, Jouy-le-Châtel; Scieries méca-
niques : Melun, Dammarie, Coulommiers, Sains, Faremoutiers, Voulx, Montereau,
Treuzy. Meaux, Villenoy, Claye-Souilly, Montry, Saint-Fiacre, Thieux, la Ferté-sous-
SE ÎNE- ET- MARNE 18«
Jotiarre, Lagny. Lizy-sur-Ourcq, Provins» Sainte-Colombe, les Ornies-sur-Voulrie, \an-
gis: Sabots et Galoches : Courpalay. Fa remoii tiers, la Chapelle-la-Reine, Voulx,
Egreville, Chàteau-Landon, Melun, Coulommiers, la Celle-sur-Morin, Rebaix, Fontenay-
Trésigny, Toiiquin, Montereau, Moret, Champagne, Meaux, Jaignes, Fontaine-Fourch«»H,
Monligny-Lencoup, Sancy-lès-Provins ; Outils pour boulangers et Tailles : la
Ferlé-Gaucher; Fourches: Montmachoux; Outils en bols: Saint-Gennain-l^s-Couiliy;
Échelles : Nanleuil-sur-Marne, Saacy-sur-MHrne; Tarares : Chalaulre-la-Petite: Blu-
toirs : Meaux; Claviers de piano : Provins; Anches pour instruments : Morel;
Chaises : La Ferlé Gaucher, la Ferlê-sous-Jouarre ; Talons de chaussures. Bâtons
de chaise, Caisses d'emballage : Claye-Souilly, Crécy-en-Brie; Damiers : Condé-
Saînte-Libiaire; Billards: La Chapelle-la-Reine; Meubles : Avon, Lorrezle Bocage;
Vannerie : Rebais, la Tréloire, Villeneuve-sur-Bellot, Fonlenay-Trésigny, Égrevillo,
Monlereau, Morel, Thomery, Nemours, Crécy-en-Brie, Crouy sur Ourcq; Treillage :
Monligny-Lencoup; Margotins : Villeneuve-Sainl-Denis; Allume-feux : La Celle-sur-
Morin; Brosserie : Monlereau. Meaux, Claye-Souilly, Lagny, Chalaulre-la Petite, Mon-
ligny-Lencoup; Caoutchouc : Congis; Confiserie : Dammarie-les-Lys, Sucres
d*orge : Morel; Conserves de légumes : Meaux, Varreddes; Stéarinerie et
Suifs : Coulommiei-s, la Ferlé-Gaucher, Monlereau, Sainl-Pierre-lésNemours, Meaux,
Provins, Poigny.
INDUSTRIES EXTRACTIVES— Tourbières :Longueville; Sable de rivière:
Monlereau; Carrières de sable : Bombon, Fontainebleau, Morel, Nemours, Ormes-
son, Ilermé. Nangis; Grès: Bombon, Sains, Fontainebleau, Episy, Nemours, Ormesson;
Pierres meulières : Ponthierry, Brie-Comte-Robert, Tournan, Chaumes, Liverdy,
Ozouer-le-Voulgis, Fonlenay-Trésigny, Recloses, le Vaudoué. Châleau-Landon, la Made-
leine, Souppes, Sainl-Ange-le-Vieil, V^oulx, Bagneaux, Meaux, Isles-lès-Villeneuve, Précy
sur-Marne, Jouarre, Sept-Sorls, Thorigny (albâtre), Longueville, Chalaulre-la-PeliU;
Pierres pour meules à moulins: Jouarre, Germigny-sousCoulombs, la Ferté sous-
Jouarre. Reuil; Chaux : Melun, Brie-Comle-Robert, Valence-en-Brie, Dammarlin-sur-
Tigeaux, Mortcerf, ChAleau-Landon, Monlereau, Ksmans, Nemours, Bagneaux, Provins,
Sainl-Loup-de-Naud, Hermé, Cessoy, Villiers-Saint-Georges; Plâtre : Melun, Sainl-Cyr-
siir-Morin. Avon, Egreville, Voulx, Sainl-Pierre-lès-Nemoui»s, Meaux, Crégy, Nanteuil-lès-
Meaux, Penchard, Quincy-Segy, Claye-Souilly, Annel-sur-Marne. Villeparisis, Villevaudé,
Monthyon, Sainl-Mard, la Ferlé-sous-Jouarre, Bussières, Citry. Luzancy, Saacy-sur-
Marne, Sain l-Jean-les-Deux- Jumeaux, Signy-Signels, Lagny, Chelles, Vendrest, Nangis:
Ciment : Melun; Blanc : Châleau-Landon, Monlereau, la Ferlé-sous-Jouarre:
Briques: Brie-Comle-Roberl, Blandy, Coulommiers, la Ferlé-Gaucher, Mortcerf, Vaudoy,
Thoury-Ferroltes, Monlereau, Salins, Saint-Pierre-lès-Nemours, Nanleuil-lès-Meaux,
Fresnes, la Ferlé-sous-Jouarre, Monlgé, Luzancy, Provins, Sainte-Colombe, Montigny-le
Guesdier, Montigny-Lencoup, Jouy-le-Châtel, Maison-Rouge-en-Brie; Tuiles : Brie-
Comle-Robert, Blandy, Coulommiers, la Ferlé-Gaucher, Rebais, Hondevilliers, Fonlenay-
Trésigny, Mortcerf, Vaudoy, Avon, Vulaines-sur-Seine, Egreville, Thoury-Ferrottes,
Villebéon, Monlereau, Salins, Nemours, Sainl-Pierre-lès-Nemours, Treuzy, Nanteuil-Iès-
Meaux, Fresnes, Monlgé, Luzancy, Poigny, Hermé, Donnemarie-en-Monlois, Cessoy,
Dontilly, Lizines, Montigny-Lencoup, Jouy-le-Châlel, Vieux-Champagne, Villiers-Sainl-
Georges, Champeenest; Poterie : Rebais, Montigny-Lencoup, Maison-Rouge-en-Brie,
Terres réfractai res : Monlereau, la Grande- Paroisse, Sainl-Germain-Laval, Salins,
Varennes, Thomery, Longueville, Poigny, Dontilly; Céramique : Fontainebleau,
Monlereau, Morel, Montigny, Provins; Verrerie : Sablonnières, Bagneaux; Verres
d'optique : Sammeron, Longueville, Poigny; Loupes : Esbly ; Taillerie de
1 90 S E 1 X E - E T . M A n N F.
cristal de roche : Saint-Siméon ila Vacherie): Taillerie de diamants : Nemours.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. - Fonderies : Pommeuse (Courtalin),
Montereau, Meaiix, Lizy-siir-Oiircq, Provins; Constructions métalliques : Meaux.
Lizy-sur-Oiircq, Provins; Constructions de moulins : La Ferté-sous-Joiiarre;
Métallurgie : Sainl-Méry (perles et pointes d'acier), Poiitcarré (serrures), Mouroux
(couverts en métal l)lanc, tire-bouchons, nickel), Villeneuve-sur-Fîellot, Esmans et la
Grande Paroisse (acier poli), Montereau (limes), Montigny (cadenas et serrures pour
meubles), Thomery (sécateurs), Lizy-sur-Ourcq (Terro-nickel, trélîlerie, tuberio, Longue-
ville (tubes sans soudure); Quincaillerie : Saint-Marlin-des-Champs (Maison-Dieu):
Bijouterie en cannes et articles de Paris : Villeparisis ; Bascules : Meaux:
Polisserie sur acier : Poigny; Instruments de chirurgie : Bray-sur-Seine:
Appareils de chauffage pour serres : Lagny: Instruments aratoires: Lieu-
saint, Achères. Montereau, le Mesnil-Amelot, Changis, Sainte-Aulde, Saint-Jean-les-Deux-
Jumeaux, Congis, Coulombs, Etrépilly, Nangis, Jouy-le-Châtel, Champcenest, Voulton:
Électricité : Combs-la-Ville (lampes à incandescence), Tournan, Morel léchiim^e .
Bourron, Lagny (accumulateurs).
INDUSTRIES CHIMIQUES. — Produits chimiques : Saint-Fargeau. Pon-
thierry, Meaux: Engrais : Dammartin-sur-Tigeaux, Ury, Saint-Pierre-lés-Nemours ;
Vernis : la Chapelle-la-Reine, Varennes; Encaustiques et Pâtes : Villeparisis.
Champcenest; Désinfectants : Villeparisis; Teinturerie : Lagny; Blanchisserie:
Dammarie-les-Lys.
INDUSTRIES TEXTILES. — Bonneterie : Montereau, Meaux, Xanleuil-lés-
Meaux; Broderie : Mormant; Corsets : Orly-sur-Morin, Nemours, la Ferté-sous-
Jouarre, Jouarre, Saacy-sur-Marne, Lagny, Provins; Confections : Mormant. Lagny:
Couvre-pieds : Boulours ; Lacets : Rozoy-en-Brie : Équipements militaires *
Lizy-sur-Ourcq: Passementerie : Méry-sur-Marne, Saacy-sur-Marne: Soierie : La
Grande-Paroisse ; Corderies . La Ferté-sous-Jouarre, Meaux.
INDUSTRIES DIVERSES. — Tanneries : Melun, Coulommiers, Mouroux. Mon-
tereau, Crt»cy-en-Brie, Lagny, Pomponne, Provins; Maroquinerie : Champeaux.
Lagny; Chamoiserie : Villiers-sur-Marne: Corroierie : La Chapelle-sur-Crécy :
Chaussures : Montereau; Fourrures : Melun: Chapeaux : Nemours; Ganterie :
Fontainebleau, Montereau, Grelz, Dammarlin-en-Got^le, lo Mesnil-Amelot, Mont|?é.
Moussy-le-Neuf, Mitry-Mory, Claye-Souilly; Papeteries : Boissy-le-Châtel. Chailly-en"
Brie (Pontmoulin), Jouy-sur-Morin (Chair-aux-Gens, Crèvecœur), Saint-Rémy-de-la-
Vanne (Moulin du Pont), Château-Landon (Moulin d'Egreville), Souppes (Cercanceau).
Jouarre; Sacs à papier : Moret. Ecuelles; Fleurs artificielles : Trilporl; Filtres
en toile et feutre : Compans; Imprimerie : Coulommiers, Nanteuil-lès-Meaiix,
Lagny, Chelles; Impression sur étoffes : Claye-Souilly, Annet-sur-Marne; Carros-
serie : Champeaux; Voitures : Crécy-en-Brie; Orgues : Mareuil-lès-Meaux; Cons-
truction de bateaux : Le Mée, Montereau, Saint-Mammès, Condé-Sainte-Libiaire.
Lizy-sur-Ourcq; Briquettes de charbon : Ecuelles; Moulin à tan : Moret, Ecuelles:
Toiles peintes : Claye-Souilly; Dynamite : Cugny.
Enfln rinduslrie des transports par eau est assez importante; il y a un port â
Tigeaux, sur le Grand-Morin et d awlres à Moret et à Saint-Mammès sur le Loing.
Commerce
Le rôle du département consiste surtout dans l'approvisionnement de Paris; aussi lo
principal commerce est-il celui de l'exporlalion. Seine-et-Marne fournil outre les graias
SEINE ET MARNE
191
et farines, le lait, les œufs, la volaille, le fromage, les fruits, le gibier, le sucre, l'alcool,
la bière. 11 exporte aussi des laines, du bois, des arbustes et des fleurs, des conserves
de légumes, du chocolat, des porcelaines fines et communes, des cylindres et des globes
de verre, du papier, des toiles peintes, des meules à moulins, des grès, des pierres à
bàlir, des briques et tuiles, de la poterie, de largile, de la chaux, du plâtre, des cuirs, de
la quincaillerie, des articles d'ameublement, de toilette, des dragt'^es et de la confiserie
Quant au commerce de l'importation, il se borne à la fourniture de la houille néces-
saire aux usines et aux matières premières indispensables aux industries du déiiartement.
ÉGLIGNY. — Abbavc de l*rcuillv. Iiiltiieur dus ruines. Cùlé S.
Les marchés les plus importants sont ceux de Meaux,Coulommiers, La Ferlé-Gaucher
et Nangis.
Voies de communication
Chemins de fer 5^22 kil.
Hontes nationales 517 ^
Roules départementales (41) . . lOi'J r
Clioniins de grande communica-
tion (118). t2.VJ5 t
Chemins vicinaux ordinaires . . 2975 »
Rivières navigables : Seine ... 106 »
— — Yonne. . . 16 »
Rivières navigables : Marne.
— - Grand-Moriii
Canaux : du Loing . .
— de rOurctf. .
de Chalifert .
de Cornillon.
de Chelles .
88 kil. ÔOO
16 »
r.i »
67 kil. 700
0 kil. 125
5 kil. 7:)0
C * *^ » Wâk'^
w
ûj
il
IW SEINE ET-MARNE
elun est dominé au X. par une colline sMnclinant en pente douce vers
la rive d. de la Seine qui le coupe en deux parties et y forme une île,
berceau de Tantique Melodtumm. \u du terre-plein du chemin de fer, il
présente un aspect assez agréable : l'horizon, d'où émergent les tours de
l'église yotre-Dame, le clocher pointu de l'église Saint-Aftpais et celui de
Sainl'Darlhélemy. est fermé à d. par le château de Vaux-lePenil entouré
d'un beau parc et à gauche par les luUiments de la Préfecture dominés
eux-mêmes par le Collège et les nouvelles rasernes d'infanterie et de cava-
lerie. Le quartier Saint-Ambroise, qui s'étend de la gare à la Seine, est régulièrement bâti et
percé de belles avenues; il renferme quehjues usines, les abattoirs^ Vérole normale de filles et un
quartier de cavalerie installé dans les anciens couvents de la Visitation et des Ursulines, le
quartier AiujeveaUy ai)pelé à disparaître bientôt.
La pointe E. de l'île Saint-Ktienne est entièrement occupée par la Maison rentntle de fot^e et de
détention^ élevée sur l'emplacement d'un couvent et de l'hôpital i<ainl-yicolas et agrandie à
diverses époques; 700 détenus environ y sont renfermés se livrant à des travaux variés accom-
plis au milieu du silence. L'église SoU'^-Dume (xi* s.), presc|ue enclavée dans les constructions
de la Maison centrale, a été restaurée avec goût en 18Gîi; dominée par ses deux tours carrées
terminées par des clochei^s en pyramide réédiliés en 1858, elle est précé<lée d'une façade assez
élégante dont le porche central a ses niches vides de statues; un écusson armorié est sculpté
dans la pierre de chaque côté de ce porche et au-dessous de la rose ipii le domine: la porte, en
bois, est du xvr siècle ainsi que les deux autres portes latérales. A l'intérieur, on remai-que les
deux chapelles des bas-côtés réunies au chœur par un porli<pie ogival et la double pierre tom-
bale de Denis de Chailly et de sa femme (lii'i). La Maison de la l'iromtê, dont il reste encore
deux fenêtres à lucarne du xvr* siècle et qui appartint au surintendant l'ouquel, est non loin de
là ainsi cpi'une belle Kmle de fi<irçons. A la pointe O. de l'île, on aperçoit la Ttntr dite de f »»ir,
sru' laquelle s'élève une construction moderne et dont la base est le seul reste du château des
rois de France transformé en prison d'état au \\v siècle et démoli au xviir siècle. Dans cette i>ar1i«»
de l'Ile, qui renferme un moulin à farine, on remarque encore le Prieuré SttintSauveur et sou
cloître, transformés en |>ropriétés privées. Au delà de l'île s'étend la ville commerçante et admi-
nistrative. C'est là que s'élèvent les monuments les iilus inqiortants et l'église la plus considt*-
rable : Saint-Aspais (xvr s.), de forme irrégulière et dont la façade plus étroite au portail qu'au
chevet est surmontée à g. «l'une tour carrée terminée par un comble pyramidal ardoisé (K>rtant
rnie lanterne que couronne une flèche très pointue. Les colonnes de l'intérieur de la nef sont
assez délicates: on y admire de jolies voûtes, une belle chapelle dans le bas côté g. avec un
vieux vitrail où sont représentés des épisodes de la vie de saint Loup, un beau panneau sur
bois du XV* siècle où est peinte la Cène, six médaillor.s «le marbre blanc encastrés dans le mur
à d. du maître-autel et représentant des apôtres et des pères de l'Kglise; le chevet donnant sur
la rue est orné de deux petites portes sculptées dont l'une est murée. C'est presque en face
que naquit en 151 i le traducteur de Plularque, Jac(|ues Amyot, dans la maison portant le n* 4ti
de la rue Saint-Aspais. Le clocher isolé de Stiint-Btirlhélemy (xvir s.) est proche de la Préfet-turc
qui dresse ses constructions sur renqdacement de labbaye de >^tiint-Pèir et dont le parc et le>
jardins descendent vers la Seine. A côté est le bâtiment des Archives du département; un |>eu
au delà se trouve la Fontaine Sttinl-Barlhélennj. Au N. de la ville s'élèvent les nouxelle?^
Casernes, le Collège Amyot (1880) et un vieux quartier d'infanterie (quartier Hrcton). L'n petit coui*>*
d'eau, l'Almont, réunion de petits rus, se creuse un vallon à l'E. de la ville et se jette dans la
Seine après avoir baigné le pied de la colline «pii porte le château de Vaux-le-Penil. IJ'/i'Uet-
Dieu est sur la rive g. de ce ruisseau «pje franchit le pont Snint-Liesnc. Il est sans intérêt, ain-*i
que le Palais de Justice (l7rM-l870), le Thcàlvc, la Maistni tCtirrèl bAtis sur l'emplacement «l'un
ancien couvent de (larmes. L'Uôtrl.-dc- Ville (I8i7), «onstruit dans le style de la Renaissance, a été
en partie aménagé dans un vieil hôtel et une tourelle t\u Moyen Age. Il renferme une PUdiothèque
de 25000 volumes et lui petit .U//srr où l'on a rassemblé quelques toiles et le*» antiquités lnMivée>
à Melun et dans les environs. A citer encore Vh'cdc mn-male de garçons et l'hôtel de la ( ais^e
d'épargne. Outre ses avenues, ses boulevards et ses (pjais ombragés des bords de la Seine qui
constituent de fort jolies promenades, Melun possède un Jardin botanique et un petit NyMure
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15
SLIM: Ll MAH.Nt. 5.
i9i SEINE-ET MARNE
derrière l'Hùlel de Ville. Sur la Place Saint-Jean, où se lient le marché, s'élève une Fontaine en
bronze dont la vasque est sujiportée par un groupe de trois femmes pcrsonniflanl les trois prin-
cipaux cours d'eau du département : Seine, Yonne et Marne. Melun a élevé (1860) un monument
à Amyot, Tun de ses plus illustres enfants et en même temps Tun des grands K'formateurs de la
langue française au xvi* siècle, qui mourut à Auxerrc en 1593. En 1872, un médaillon en bronze,
de Chapu, représentant Jeanne d*Arc, a été enca.stré dans le mur extérieur du clicvet de Saint-
Aspais, en mémoire de la délivrance de la ville en I riO par la Pucelle. Sur le boulevard Victor-
Hugo se dresse le monument élevé à la mémoire de Pasteur, qui fit k Pouilly-le-Forl, en 1881, sa
première inoculation charbonneuse. Au pied du socle en pierre, une bergère avec auprès d'elle
un mouton dépose une gerbe de fleurs devant le bUfete de Tillustre savant. Un bas-relief re|>ré-
sente une scène d'opération dans une salle du clos Pasteur à Pouilly-le-Fort. Enfin, sur le
boulevard Saint-Ambroise, on voit le monument commémoratif élevé en 189!) h la mémoire des
enfants de Seine-et-Marne tués pendant la guerre de 1870-71.
Melun est une ville bourgeoise dont les environs sont peuplés de châteaux et de belles rési-
dences; ses marchés de grains sont assez importants; l'industrie y est représentée par une
grande brasserie, une tannerie, une scierie mécanique, une distillerie. On y fabrique des
galoches, des fourrures, de la chaux, du piètre et du ciment.
On visitera avec intérêt dans la banlieue : les ruines de Tabbayc du Lys, fondée en 1250, à
Dammarie, par la reine Blanche de Castille, le château de Vaux-Praalin^ ancienne demeure des
vicomtes de Melun, dont Fouquet fit une résidence somptueuse. Le célèbre intendant des
finances y dépensa des sommes folles pour y amener les eaux; en IGOI, Louis XIV et des
miUiers d'invités furent éblouis par la fête splendide qu'il leur ofiril et qui marqua l'aiwgéo de
sa puissance. Peu de temps après, en effet, Fouquet était arrêté et expiait cruellement ses exac-
tions. Le château entouré de fossés que l'on franchit sur des pont.s-levis a l'intérieur <lécoré de
peintures de Lebrun et de Mignard.
Goulommiers est situé au milieu d'une contrée fertile dans un vallon arrosé par la rivière du
Grand-Morin qui y déborde trop fréquemment et dont les crues presque décennales sont lK*s
redoutables. Des dérivations anciennes font mouvoir dans la ville moulins et usines. Cette cité
commerçante et industrielle qui eut pour berceau le vieux couvent dont il reste des vestiges
non loin de l'Hôtel de Ville, n'a pas de monuments intéressants. L'église Saint-Denis, dont les
sculptures extérieures sont complètement effritées, a été élevée au xii" siècle. I^ voûte du
chœur est en pierre, celle de la nef en bois; dans le bas-côté g. on remarque de vieux vitraux
dont un de 1539; dans le bas-côté d. une chapelle dont les voûtes sont ornées de pendentifs,
quelques clefs de voûtes sculptées, des vitraux de Jean Damour (U93) restaurés; les chapiteaux
des piliers de la nef sont du xvr siècle; une vieille statue en bois de saint Denis est adossée à
l'un des piliers de l'entrée. \'!lôtel de Ville, le Palais de Justice, la Gendarmerie, tout modernes,
n'ont rien de remarquable, l^llotel de la Caisse d'épargne (1899) est proche du marché couvert,
non loin de la Place Pasteur où l'on voit une vieille maison avec poutres en bois apparentes.
Le Collège, la caserne Bcaurepaire et YÈcole de garçons, bâtis dans ces dernières années, sont
dans une belle situation. L'Hôtel de Ville renferme un Musée embryonnaire ainsi qu'une Biblio-
thèque de 13000 volumes avec quelques manuscrits, dont un sur l'histoire de la ville de Coulom-
miers par le conventionnel Martial Cordier. En 188 i, sur l'emplacement du prieuré de Sainte-Foi,
Coulommiers a élevé une statue en bronze au commandant Beaurepaire, qui se tua en i7!>2
plutôt que de rendre Verdun assiégé par les Prussiens. En face de ce monument, on voit la
maison où naquit le peintre Valentin de Boulongne (1591-1034).
Cette viUc possède un Square établi sur l'ancien cimetière et descendant en pente douce ju»^-
qu'à la rive d. du Grand-Morin, les Promenades du cours (îamlietta et de l'Avenue Victor-Hugo
terminée par un jardin que borde le Grand-Morin. De jolies constructions modernes s'élèvent
dans le quartier des Capucins où l'on voyait naguère les ruines du château élevé au xviir siècle
par la duchesse de Longueville; l'église des Capucins sert de magasin. Aux alentours de ia
ville, on peut visiter, outre la jolie vallée du Grand-Morin sur les bords duquel s'élèvent de
nombreuses papeteries, le CIvUeau de Montenglanst entouré d'un beau parc et dominant la ville
au N.-O.; de la pelouse (|ui précède le château, la vue sur la ville et la vallée est superbe. I^
mère du fabuliste La Fontaine y naquit. Non loin du château, au N.-E. et sur le même plateau.
SEINE-ET-MARNE
19S
se trouve l'ancienne Commanderie de CUopilal, transformée en ferme et dont les bâtiments du
XIII* siècle, tourelles, chapelle, souterrains voûtés, ont à peine changé d'aspect.
L'industrie de la tannerie, très prospère autrefois (on y compta jus(|u'à 52 établissements), est
bien déchue de sa splendeur passée; la minoterie y est aussi moins importante. C'est l'impri-
merie qui tient la tête de l'industrie. Coulommiers possède encore une sucrerie modèle et une
usine de produits chimiques. Enfm, cette ville jouit d'une gramie renommée pour ses fromages
dont le commerce est
fort considérable et
que les fermiers a[>-
portenl sur le marché
rangés en pile dans
des voitures spéciales.
Fontainebleau est
une jolie ville, propre
et bien bi\tie, reliée à
la gare distante de
pK'S de r> kilomètres
{«r un tramway élec-
lri(|ue. C'est surtout
une station d'été fré-
quentée par une clîen-
lèle d'élite, attirée par
les beautés de l'admi-
rable forêt «pii porte
son nom. La ville
s'agrandit constam-
ment et bientôt une
série ininterrompue de
villas entourées de jar-
dins s'étendra du Pa-
lais à la Seine. Si l'on
veut contempler le
panorama qu'elle pré-
sente au milieu de sa
couronne de verdure,
c'est au Mont Ussy
qu'il faut aller. Fontai-
nebleau, qui est sur-
tout une vaste hôtelle-
rie avec des quartiers
habités seulement
pendant la belle sai-
son, a peu de monu-
ments en dehors de son
Palais. VÈgliae, sans
slyle. dont la façade a
été refaite en 1868, date
de Louis XIII; une autre, assez élégante, vient d'être achevée dans le quartier neuf. U Hôtel de
Ville, moderne, construit en briques et pierres de taille, présente une façade agréable, ainsi que
lllôlel des Postes (1893). Le Mont Pierreux domine Vllospire, le Collège Carnot et VlJôlel de ta
Snm-Préfeclure adossés pour ainsi dire h la forêt XJÈcole d'appliration de l'artillerie et du génie
qui. avec la garni.son, répand un peu de vie dans Fontainebleau, occupe au Palais les bâtiments
qui entourent la Cour des Offices ou de Henri IV et possède des annexes aux lléronnières, près
des casernes situées entre le Canal et le joli village d'Avon. Installée d'abord à Metz, elle a été
DONNEMARIE-EN-MONTOIS. - Clocher de réglise.
196
SEINE-ET MARNE
transférée à Fontainebleau après la guerre franco-allemande par décret du 18 octobre 187! du chef
du Pouvoir exécutif et réorganisée par décret du 17 août 1807. Le Palais de Justice est sans intérêt.
A signaler encore un Temple protestant et une Synagoguie, un Marché couvert et quelques Hôtels
ou vestiges d'hôtels des xvr etxvir siècles (Hôtels d'Albret, d'Estrées, de Ferrare, du Tamttour, etc.).
Sur la Place Denecourt, centre du mouvement et du commerce, a été élevé en 1895 le monument
consacré à la mé-
moire du malheureux
Président Carnot [une
femme assise et voilée,
un drapeau à lu main,
personnifiant la France
pleure au pied d'un
eippe qtii porte le htiste
du Président). Non loin
de la Sous-Préfecture,
un buste du peintre
Decamps couronne le
sommet d'une fon-
taine (1851) sur la
place du même nom.
La statue en bronze
du général Damesnte.
tué pendant l'insur-
rection de 18i8 à
Paris, s'élève au mi-
lieu de la Place Cen-
trale. Enfin, au cime-
tière, on peut voir un
monument assez ori-
ginal du Sylvain De-
necourt qui a tant fait
pour la renommée de
la forêt. Le Palais de
Fontainebleau se com-
pose de bâtiments
construits î\ diverses
époques et par suite
confus dans leurs dis-
positions principales,
sans plan d'ensemble
et d'architecture dis-
parate. Son origine
remonte à Louis VIL
qui éleva la première
chapelle Sainl-Salur-
nin. Après ce roi,
saint Louis agrandil
et restaura le château primitif; mais François I" en est le véritable créateur. On lui doit le
Pavillon de la Porte-Dorée, les cliapelles Saint-Saturnin et de la Sainte-Trinité, la Salle des
Fêtes terminée seulement sous Henri IL la Galerie d'L'lysse, détruite sous Louis XV, la Galerie
qui porte son nom, la Cour ovale ou du Donjon, la Cour de la Fontaine, restaurée en 1835,
la Cour du Cheval blanc, dont le F^avillon de droite de l'aile neuve, près de la grille, re-
couvre les vestiges de la Grotte du Jardin des Pins, figures grossièrement sculptées sur des
blocs de gi'ès. Henri H termine la Salle des Fêtes, Charles IX achève le Pavillon des Peintures.
DONNEMARIE-EN-MONTOIS. - Galerie de l'ancien cimetière.
MORET-SUa LOIMG. — Poile de Paiis.
198 SEINE-ET-MARNE
Henri IV est après François I" le souverain qui a le plus construit au Palais. On doit à ce
prince : la Galerie de Diane, la Cour des Offices, les bâtiments qui l'entourent avec la Porte
d'entrée qui donne sur la Place d'armes, le Dôme au-dessus de la Porte Dauphine allant de la
Cour des Offices à la Cour ovale et connu encore sous le nom de Baptistère (il a été restauré
on 1862), les Bâtiments de la Cour des Princes, la restauration de la Chapelle de la Sainte-Trinité
et le creusement du Grand Canal. Louis XIII continue la Chapelle de la Sainte-Trinité cl dote la
Cour du Cheval Blanc de son escalier. Louis XV aménage un Théâtre dans la salle de la Belle
Cheminée et construit celui qui fut incendié en 1856; il renverse la Galerie d'Ulysse pour
élever à sa place l'aile neuve de la Cour du Cheval Blanc. L'empereur Napoléon I" dépense
12 millions pour restaurer le Palais et y loger le pape Pie VII. Louis XVIII décore la Galerie de
Diane (Bibliothèque). Le roi Louis-Philippe dépense 3500000 francs à Fontainebleau; il restaure
la Galerie Henri II et convertit la Galerie des Cerfs en appartements particuliers. Enfin Napo-
léon m restaure la Galerie des Cerfs.
Les Jardins comprennent : 1" Le Parterre, d'une contenance de 3 hectares et renfermant la
Pièce deau du Tibre et celle en fer à cheval appelée le Bréau; 2? les Jardins anglais, avec des
ruisseaux serpentant et formant de petits bassins, tout peuplés de statues de marbre et plantés
de beaux arbres, l'Étang des Carpes (4 hectares) avec un ilôt occupé au milieu par le Pavillon
do Musicpie; > le Jardin de l'Orangerie ou de Diane, avec une jolie fontaine surmontée d'une
sLalue en bronze de la déesse.
Le Parr («i hectares) comprend le Grand Canal (1200 m. de longueur sur 59 m. de largeurs
réuni au Parterre par deux rampes fermées par des grilles entre lesquelles s'élèvent les Cascade»
ou Château d'eau. 11 renferme la fameuse Treille du Roi (mur de 1 400 m. de longueur) produi-
sant le raisin de chasselas si renommé.
La Forêt (16880 hectares dont 4000 occupés par des rochers) a environ 90 kilomètres de pour-
tour que suivent des voies ferrées ou des lignes de tramways. Les principales essences que
l'on y rencontre sont le chêne, le hêtre, le charme, le bouleau; 4000 hectares sont plantés en
pins. Le houx, le genévrier y ont des représentants d'un âge vénérable. On y admire de belles
et anciennes futaies. Une partie assez importante, sous le nom de réserve artistique, est à l'abrt
des injures du marteau des carriers ou de la hache des bûcherons. Les endroits les plus célèbres
sont : les Gorges de Franchard et d'Apremont, Barbizon, la Tour Denecourt, la Vallée de la
Solle, le Mont Ussy, la Gorge aux Loups et le Long Rocher.
Meaux est une vieille ville bâtie au-dessus et autour d'une boucle de la Marne, dans rintérieur
de laquelle s'étend l'un de ses faubourgs : celui du Marché. Cette boucle elle-même est couj>éc
par les Canaux de Cornillon et de Chalifert, évitant à la batellerie la traversée de la ville qu'en-
toure encore le Canal de VOurcq. Un vieux pont du xvi* siècle avec deux passerelles fontcommu-
nir|uer le faubourg du Marché avec le reste de la cité. Deux rangées de moulins assez rapprochées,
que la Marne met en mouvement, barrent presque entièrement le lit de la rivière et donnent un
aspect très pittoresque à la vieille capitale des Meldi, dont on aperçoit encore en différents endroits
les vestiges de fortifications gallo-romaines. Ancienne capitale de la Brie, Meaux, dont l'évéché
date du i" siècle, possède plusieurs églises dont la plus remarquable est la Cathédrale Sainl-
Etienne (xiii* s.)., dont l'intérieur, du style gothique flamboyant le plus riche, vient d'être com-
plètement restauré. Sa façade se compose d'un porche élevé sur un large perron avec troîî»
portails aux voussures profondes dont les statues sont absentes ou mutilées, le portail du
milieu est surmonté d'une rose et d'une balustrade que couronne le pignon de la nef portant un
cadran. Une seule tour, celle de gauche, a été construite (xv* s.); les sculptures, à l'exception
de celles de la face N., en sont toutes efl'rilées; la tour de d., restée inachevée, est recouverte
d'une toiture d'ardoises qui lui a fait donner le surnom de tour noire. Le portail latéral S. (xui* s. k
restauré en 1886, est très élégant; le portail latéral N. possède une belle porte sculptée. La nef,
composée de cinti travées seulement, dont la première est remplie par la tribune de l'orgue
reposant sur une fort belle arcade, est d'une très grande légèreté. A l'intérieur on reman|ue :
la Statue de Bossuet, en marbre blanc, élevée en 1820 par les habitants au grand évêque dont la
basilique renferme le tombeau; la Statue de Philippe de CaatiHe, agenouillé, mort en 1627; la
jolie Porte, dite Maugami, qui ouvrait sur l'ancien cloître des Chanoines; la pierre tombale de
Jean Rose et de sa femme (xiv s.), d'autres tombeaux et quelques toiles intéressantes. Le»
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TOUHNAN. — Ancien chàlcnu (Miiiiie ncluelIcM.
COURPALAY. — Chôlcou de la Grangc-Bléiieau.
LARGUANT. - Porche de l'église.
SEINE-ET-MARNE 203
autres églises sont : Saint-Xù^olas-Sabite-Céline, avec chapelle basse dans l'abside, précédée d'un
petit Square, N.-D. du Marché, dans le faubourg du même nom (1863-186i), Saint-Remi (xv et
XVI* s.)i qui sert de chapelle au Grand Séminaire et dont un portique avec fronton adossé au
mur extérieur porte un christ en relief, la chapelle des Cordeliers, transformée en magasin. Près
de la cathédrale, au N.-E., se trouve le bâtiment du ChapUt*e (xiii* s.), élevé sur des contreforts,
avec une tourelle à chacun des quatre angles dont deux sont encore presque intactes et dont un
mur est flanqué d'un escalier avec rampe, en bois, du xvi* siècle. Le Palais épiscopal (xvii* s.),
k g. de la cathédrale, est bâti sur des subslruclions du xiir siècle; ses jardins en terrasse sont
établis sur d'anciennes fortifications. Meaux, une des premières villes qui embrassa la Réforme
et où les guerres de religion firent tant de victimes, possède un Temple protestant. L'Hâiel de
Ville, surmonté d'un campanile, a été agrandi et doté en 1809 d'une nouvelle façade ; il comprend
la Caisse d'épargne et la Bibliothèque riche de 26000 volumes. Le Collège, le Grand Séminaire,
dont la riche bibliothèque renferme des autographes de Bossuet, le Palais de Justice, VHôpital,
le Théàtrcj la Caserne, sont sans intérêt. A signaler quelques vieilles maisons et une autre,
moderne, où sont nés les deux généraux E. et A. de Martimprey (1808 et 1809). Meaux a élevé en
i89l, sur la Place Henri IV, une Statue en bronze avec deux bas-reliefs au général Raoult, tombé
à Reichshoflfen. le 6 août 1870. La belle Promenade des Trinitaires, sur la rive d. de la Marne,
s'étend entre la rivière et le chemin de fer; le quai Sadi-Camot, le Boulevard Jean-Rose, planté
d'ormes et établi sur les anciennes fortifications dont quatre tours sont encore debout, avec
d'autres boulevards, entourent complètement la ville et lui font une ceinture de verdure. Meaux,
station d'été pour les Parisiens, fait un grand commerce de grains et farines, de laines et sur-
tout de fromages de Brie. En dehors de la minoterie, l'industrie y est peu active.
ProvixiB est la cité la plus curieuse et la plus intéressante du département. Elle se divise en
ville haute et en ville basse. La ville haute, avec ses fortifications anciennes si pittoresques, ses
maisons du moyen ége s'élevant sur d'immenses souterrains voûtés, est couronnée par un
donjon; au N. et à l'O. elle domine une plaine vaste et bien cultivée; au S. elle commande
une vallée charmante et profonde où le Durlain coulant du N. au S. vient rejoindre la
Vouliie, célèbre par les vers émus qu'Hégésippe Moreau lui consacra et qui descend de l'E. En
1782, on avait creusé dans cette même vallée un canal resté inachevé, devant réunir Provins à
la Seine et destiné à remédier aux grandes crues de la Voulzie. La ville basse est bâtie en
amphithéâtre sur le penchant d'un coteau et se développe surtout sur la rive d. de la Voulzie.
Les fortifications qui l'entouraient ont fait place à de jolis boulevards entourant la ville.
Le Donjon (xii* s.) ou Grosse Tour, ou Tour de César, ou encore Tour des Prisonniers ou Tour
du Roi, est entouré à la base d'un mur épais, de forme circulaire, élevé au xv* siècle par le
capitaine anglais Th. Guérard. II revêt extérieurement une forme carrée avec une tourelle
crénelée à chaque angle; au milieu de sa hauteur, il devient octogonal; un arc-boutant relie
chaque tourelle à l'un des pans de l'octogone au pied duquel passe un chemin de ronde jadis
recouvert; quatre escaliers pratiqués dans l'épaisseur de la muraille conduisent à l'étage supé-
rieur recouvert d'une toiture pyramidale. Le rez-de-chaussée est occupé par un réservoir d'eau
potable alimenté par le Durtain; au-dessus se trouvent deux salles voûtées renfermant la Salle
des Gardes, les cachots, les oubliettes, la Chambre du Gouverneur, une Horloge avec une cloche du
XV* siècle. Louis IV fut enfermé dans l'un des cachots; Henri de Hans en Argonne y fut retenu
prisonnier en 1267; en 1418, on y enferma aussi Jehan du Cloud, capitaine bourguignon. Les
fortifications qui entourent la ville haute avec les tours en ruines, les murs recouverts de lierre,
les larges fossés où l'herbe pousse, forment un décor très pittoresque. En voici du N. au S., en
passant par 1*0., la désignation des parties les plus remarquables : Porte des vieux Murs, Porte
de Jouy, Tour aux Engins, Porte Saint-Jean, Tour aux porcs. Arcades de l'Abbaye de Saint-Jacques
(xn* s.). Pinacle, Tour du Luxembourg, Grosse Tour. Le Pinacle, bien nommé, était autrefois la
résidence des maires de Provins; Guillaume Pentecôte y fut massacré le 1*' février 1279 dans
une émeute populaire. Le Collège, qui occupe remplacement du Palais des comtes de Champagne
et de Brie, en a conservé une vieille cheminée, la chapelle transformée en salle de dessin ainsi
qu'un vieux porche. L'église Saint-Quiriace, ancienne collégiale du xii' siècle, recouverte en
1840 d'un dôme affreux, est précédée sur sa façade O. d'un porche avec statue du Christ au
milieu du tympan. La porte extérieure du transept de droite est ornée de colonnes dont les
LARCIIAiNT. - Clocher de 1 tglisc. COlc O.
SEINE ET MARNE iï)3
chapiteaux sont revêtus d'oiseaux sculptés ; h Tintérieur. la grande nef, courte mais élevée, est
élégante; le pourtour du chœur est revêtu d'arcatures ogivales avec de jolies colonnettes; dans
celles de d. des pierres tumulaires sont encastrées, entre autres celle de W. Raymond, évêque de
Meaux, mort en ÏI60. Une petite chapelle renferme des boiseries intéressantes avec des peintures
en grisaille; une autre chapelle au chevet du chœur à d. possède deux statuettes en bois du
Christ et de saint Denis ; les chapiteaux de colonnes de la porte de la sacristie sont fort jolis,
les arcatures intérieures très intéressantes. Une belle grille en fer forgé est encore à signaler «^
g. de rentrée et à rinlérieur de l'église qui renferme une crypte sous les trois chapelles du
chevet.
Sur la place du ChAlel se trouve l'école moderne de SahU-Thihaut ; non loin de là se voient
encore un pan de mur et des arcs, seuls restes de Téglise du même nom. Un puits avec des
ornements en fer forgé ainsi qu'une croix en fer plantée sur une pierre à arcatures ogivales
provenant de la même église sont situés en face le ]'ieux Chfileau, originairement palais des
comtesses de Blois et de Champagne. A signaler encore : la (irange aux Dîmes (xiir s,), construc-
tion comprenant une grande salle soutenue par des piliers à chapiteaux curieux surplombant une
cave voûtée également, soutenue par des piliers avec souterrains au-dessous et un grenier
avec des fenêtres remarquables auquel on accède par un escalier extérieur, le caveau du
S*ihtl-t'spril, seul reste de rilôpital du même nom, qui a de belles voûtes ogivales reposant sur
des piliers, le Puits Snlé qui sert de communication à plusieurs souterrains, les caves voûtées
de l'ancienne Maison dea Orphelines et du Couvent des Jacobins (aujourd'hui orphelinat), les
maisons où sont nés en 1777 le naturaliste Leborgne de Savigny et le poète Pierre Lebrun,
auteur de la tragédie de Marie Slwtrt. En descendant de la ville haute, on voit ÏHôtel-Dieu avec
un portail et un vestibule intéressants du xni* siècle, V Hôtel de rtmluisant (xiii* s.) avec une belle
salle voûtée au rez-de-chaussée, d'autres maisons du xiir siècle (riôlel de la Croix d'Or, une
autre sentant d'écurie et soutenue par un seul pilier, 2, rue des Capucins), un pignon sculpté,
nu* aux Aulx, etc.
Dans la ville basse on trouve : Véglisc Sainte-Croix, ancienne chapelle Saint-Laurent des
Ponts, érigée en paroisse en 1170, incendiée en iri05, reconstruite en majeure partie au xvi" siècle,
qui a quatre nefs avec un porche correspondant à chacune; celui de g. (xv* s.) est orné de deux
statuettes de femmes, celui de d. d'un bas-relief encastré dans le mur. Les deux nefs du milieu
sont du xiir siècle, celle du N. a des piliers en hélice dont les chapiteaux très variés portent
des animaux sculptés; les fonts baptismaux (xvi* s.), de forme ovale, sont ornés de bas-reliefs
mutilés représentant un baptême seigneurial; une des chapelles a les voûtes ornées de penden-
lif"4. Celte église, complètement restaurée à l'intérieur, renferme un beau lutrin en fer forgé et
doré, quatre verrières du xvr siècle; le clocher carré se termine par une flèche. L'église Saint-
AyouK qui dépendait d'un ancien prieuré où enseigna le célèbre Abélard, se compose de
quatre nefs avec porches correspondants; le porche principal est orné de huit statues aux têtes
mutilées; les sculptures des voussures ont subi le même sort; les chapiteaux des colonnes ont
des oiseaux et des animaux sculptés; la porte en bois est du xviir siècle: la nef qui lui corres-
pond renferme le maître-autel avec un retable en bois, œuvre de Blassel; dans le bas-cûté, immé-
diatement h g., encastrée dans le mur, se trouve la pierre tombale de cet artiste, mort en icrr>,
autour de toutes les sculptures exécutées dans l'église et dont l'un des apprentis a composé
Vépilaphe. Dans le bas-côté suivant, le plus au N. se trouve la chapelle des Fonts baptismaux,
ornée de deux statues en marbre de sainte Cécile (xvr s.). Le chevet de l'église, restaurée à l'in-
térieur, sert de grenier à une ferme qui l'avoisine. A d. de Saint-Ayoul, l'ancien couvent de
Bénédictins est occupé par la Gendarmerie.
Le clocher de N.-D. du Val, seul reste de l'église du même nom, sert de clocher à Sainl-Ayoul;
est de forme quadrangulaire et surmonté d'un campanile. Une arche ogivale forme un passage
conduisant à la Place du Cloître N.-D. Le Palais de Justice (1877) rebâti sur une partie de l'ancien
couvent des Cordelîers, VHôtel de Ville, la Sous-Préfecture sont sans intérêt. Un quartier de cava-
lerie a été construit dans les ruines et sur les jardins d'un couvent de Bénédictins. La Villa
Garnier, avec petit parc et jardins arrosés par le Durtain, renferme un Musée et une Bibliothèque;
la bibliothèque contient 30000 vol., des manuscrits, des chartes anciennes, des reliures; le musée
possède des peintures, des sculptures, des monnaies et médailles, des objets d'art; dans le parc,
c
K
0
SEINE-ET-MARNE
207
un monument n été élevé h la mémoire des enfants de Provins et du canton morts pour la patrie
en 1870-71. l.*Hôpitnl fjénérnl occupe en dehors de la ville une magnifique position sur le Mont
Saiute'OUheritii': il est situé sur remplacement d'un couvent de (lordelières dont plusieurs salles
ont été transformées; il en reste un cloître avec d'éléganls chapiteaux et l'église qui renferme le
reliquaire du comte Thibaut V, mort en 1270. Pro>ins possède encore un établissement thermal
nouvellement aménagé pour bains, douches et boissons; il est admirablement situé; la source
d'eau bicarbonatée sodique qui l'alimente a été découverte en UiW par Michel Prévôt. Provins
est un centre important pour le commerce des grains, des laines et des bestiaux; ses pépinières
ont une réputation méritée.
Liste des Monuments historiques
(P. E. Propriété de l'Etat. — P. p. Propriété privée).
BagneniiT
Polissoirs (Voir Soiippes).
Meaux . .
Beaulheil
Menhir dit la Pierre Fille ou
PiRuon de Slc-Aubiorge.
— ...
RIandy. .
Château avec tours (.xiv cl xv* s.)
—
Bric-Corale-Roberl .
Eglise (xnr au xvi* s.K
—
Restes* do la chapelle de l'ancien
Melun
Hôtel-Dieu (xiii* s.).
Monterean
Chaniijrny
Crypte de l'église (xn* s.).
Moret
rhamp<*nii.\
Eglise (xn* et xiii* ».).
Chapelle taHeine^U)
Porte dans la sacristie de l'église
—
(xiv au xvr s.).
Nanteau
Chapelle-sur Crécy
Nantouillel. . . .
(La)
Égli^ie (xiv s.).
Nemours
Châtean-L»ndon. .
Église N.-D. (xr, xii' et xiv s.).
Oîssery
Chelle«
Monument de Chilpéric (xm* s.).
Diant
Menhir dit la Pierre aux cou-
Olhis
teaux (P. p.).
Paley
Donnernarie ...
Église (xir et xiu* s.).
Provins
Dormelles . .
Menhir dit la Roche plantée
(P. p.).
—
Éciielles
Menhir dit la Pierre droite.
Ferrières.
Église (xur s.).
Fontainobleaii
CluUeau (P. E.).
Hériry.
Vitrail et autel dans l'église.
Jouarre .
Crypte (x* s.).
Rampilion . .
_
Croix de l'ancien cimetière
Rozoy
(xiu' s.).
Rumonl
Juilly ...
Tombeau du cardinal de Rérulle,
Sl-Cyr-sur-Morin. .
dans la chapelle du collège.
Sl-Loup-de-Naud. .
Lagoy
Église (xur au xv s.) sauf le
clocher et des parties de la nef.
.Souppes
LarrhanI
Église (XIII* s.).
Thonry-Férolte>. .
Louan
Ruines du château de Montai
Villeneuve-le-Comle
guillon (XIII' et xv s.) (P. p.). '
Voulton
Cathédrale St-Élienne (xni* au
xvr s.).
Bdliment de la maîtrise (xm' s.).
Resti's du Palais èpiscopal (xir,
XI II* et XVI* s.).
Église N. D. (XI* s.).
Ouatrc menhirs.
Eglise (xir s.>.
Porte de Paris (xvf s.).
Porte de Bourpo^jne (xvi* s.).
Menhir dit la Pierre Fille.
Çhdteau (xvi* s.) (P. p.).
Eglise St-Jean (xvi* s.).
Tomheau de la famille des
Barres, dans l'église (xur s.).
Eglise (XVI* s.).
Menhir dit la Pierre qui fuit.
Église St-Ç^uiriace (xii* s.).
Transept de l'église St-Ayoul
(XI* s.).
Cloître des Cordeliers.
Grange aux dîmes (xm* s.^.
Tour, dite de Cè>ar (xii* s.).
Remparts et portes.
Église (XIII* s.).
Ejçlise (XIII* et xvr s.).
Dolmen dit la Pierre rOrnisille.
Éplisc (XIII* s.).
Eglise (xir s.).
(iroupo de 8 polissoirs (Voir Ba-
ffucaux).
Menhir dit la Pierre de Cornoy.
Eglise; (xiii* s.).
Église (XIII* s.).
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SEINE-ET-MARNE
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Kchrlle
r MicKii-fs del.
PIERREFONDS. — Chapiteau de la cour d'honneur du Chàlcau.
Oise
Nom — Situation
E département de l'Oise qui appartient à la région N. de la
France doit son nom à la rivière d'Oise qui le traverse dans la
direction N.-E. à S.-O. et y reçoit la plus grande partie des eaux
qui l'arrosent. Conipiègne est le seul chel-lieu d'arrondissement
qu'elle baigne. Sous le rapport de 1 étendue, c'est le cinquante-
quatrième département; sans tenir compte de ses sinuosités, il a
l'aspect d'un parallélogramme dont les petits côtés regardent
l'E. et rO. Ses limites naturelles sont de peu d'importance :
5 à 0 kil. de VOurcrj à la pointe S.-E.; i kil. de la T/iève à compter de son embouchure
dans l'Oise et environ 50 kil. de VEple, tant au-dessus do Gisors qu'au-dessous. Sa plus
grande longueur est de 108 kil. de l'E. à l'O. et sa hauteur du S. au N. varie de 55 kil.
à 1*2 kil. Beauvais, son chef-lieu, est situé dans la partie K. du département; Compiègne,
sur le même degré de latitude, est à TO.; Clermont, un peu au dessous, se trouve à égale
distance de ces deux villes. Enfin Sentis, chel'-lieu de l'arrondissement le plus méridional,
est situé au point de jonction des forêts d'Halatte, de Chantilly et d'Ermenonville.
Il est borné au X. par le département de la Somme, à l'E. par celui de l'Aisne, au
S. par les départements de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise, à l'O. enlln par
les départements de TEure et de Seine-Inférieure. 11 a été formé en 17î)0, pour les
trois quarts de sa superficie, par l'Ile-de-France [Soissonnais-Xononnais-Diichê de Valois-
comté de Clerwonl'Beauvaisis), et pour l'autre quart par la Picardie {Sanlerre-Anncuois),
\i OISE. 1.
210
Histoire
ES monuments les plus anciens qui soient restés debout sur le
sol de ce département sont le cromlech de Cuise-la-Motle et
les dolmens de Trie-le-Chûteau et de Villers-Sainl-Sépulcre.
On ne sait à qui les attribuer. Li^s ib»iïi;iiri> luivuL bciitirctup
de peine à triompher des iriljus gauloises, Bclîovnci et N//»yi^
nectsej habitant cette région boisiéi-. Us la Iravi^rsen-ul. vu Ioiin
sens, y traçant des routes (lorit j{ subsiste nneore aujourd hui
de nombreux vestiges [Chftit,'^.<i'c Bntuvfmui}. Les ruines m-
maines de Champlieu, les restes des îuvjies de Senlîs, les
objets trouvés au mont Berny témoignent de leur lf)iig séjour dans le pays.
Le christianisme y fut prêché par saint Lucien ri par saint RieuL Les rois de nos
deux premières dynasties aimaient à chasser dans ses (ovéH el y passaient volontiers h*
temps de leur villégiature. Les traces de ce
séjour abondent encore h Sentis, Béthisy-Saint-
Pierre, etc. Clolaire 1" meurt à Compiègne
(561); Chilpéric 1" est enterré à Noyon (584).
C'est un évèque de cette dernière ville, saint
Médard, né à Salency, qui fonde au vr siècle
dans son pays natal la fête annuelle de la
rosière. L'abbaye de Saint-Lucien prend nais-
sance en 585 près de Beauvais; puis celle de
Saint-Corneille à Compiègne. L'empereur Char-
lemagne vient se faire sacrer roi d'Austrasie en
771 à Noyon. L'invasion des Normands ruine
complètement cette région. Beauvais est sac-
cagé deux fois et Compiègne incendié. C'est
dans cette dernière ville que le dernier roi
carlovingien, Louis V le Fainéant, vient mourir
et que le duc Hugues Capet devient roi de
France. Au xi* siècle les évèques de la région
étaient tout-puissants et le rôle des seigneurs
féodaux est bien effacé. Au xii' siècle l'affran-
cliissement des communes s'opère sans vio-
lence ; mais situé au centre du royaume ce pays
demeura toujours sous l'influence dominante
du pouvoir royal. La guerre de Cent ans vint
troubler une longue période de tranquillité
pendant laquelle les arts et les lettres avaient
brillé d'un certain éclat. C'est pendant cette
longue lutte qu'un paysan de Rivecourt, connu
sous le nom du Grand Ferré, devint légendaire
par ses exploits contre les Anglais entre Creil
et Compiègne. La Jacquerie qui y prit nais-
.sance désola tous les bords de l'Oise : SenHs et
Beauvais demeurèrent en son pouvoir. La
réaction qui lui succéda fut terrible. Une
accalmie de courte durée se produisit, mais
OLAUVAIS. - SULue cli- lu BèLteliaage.
BEAUVAIS. — Cathédrale Sainl-Picrrc, Transept S.
«12
OISE
bientôt Armagnacs et Bourguignons se disputèrent toutes les villes importantes que
ces derniers abandonnèrent aux Anglais. Jeanne d'Arc dut les leur arracher. C'est
dans une sortie en dehors de Compiègne que la vaillante Lorraine fut faite prisonnière
et vendue aux Anglais. Une autre héroïne, Jeanne Hachette, força en 1472 le duc de
Bourgogne, Charles le Téméraire, à lever le siège de Beauvais. La ville, reconnaissante,
célèbre au mois de juin de chaque année l'anniversaire de son heureuse délivrance par
une fêle d'un caractère tout spécial. Les guerres de religion eurent leur écho dans le
BEAUVAIS. — Porte en bois sculpté (Cathédrale Saint-Pierre). Transept N.
211
OISE
déparlement qui nous occupe, quelques villes s'élant prononcées pour la Réforme. Au
XVII" siècle une lettre patente de Louis XIV fonde en IfiOi la Manufacture de tapisserie
de Bcauvais que le peintre Oudry dirigea et qui a produit tant de belles œuvres.
Louis XV reprit la tradition des vieux rois de France : il se lit construire un palais à
Compiègne et vint chasser dans la foret du même nom. Enfin, pendant linvasion des
armées alliées en 1814, Compiègne et Crépy-en-Valois firent vaillamment leur devoir.
Particularités. — Dans la partie N.-E.du département, le dialecte picard est surtout
parlé par la parlie féminine de la population. Le jeu de paume est très en honneur dans
BE.VUVAIS. - Fèlo do Jeanne Hnchelle. Tir du ranon.
les arrondissements de Bcauvais et de Compiègne, le jeu de Tare dans tout le Valois. La
fêle la plus remarquable est la procM^ssion dite de sainte Andragème qui a lieu rha<|ue
année au mois de juin à Beauvais en commémoration de la levée du siège de I47'2.
Curiosités. — Silloinié par près de IM)0 kil. de voies ferrées, le département de l'Oise
peut être facilement i)arcouru. 11 attire tous les ans un grand nombre de touristes fran-
çais et étrangers, anglais surtout. Les sites charmants n'y man(|uent point, les plus
visités sont ceux de Chantilly, de Compiègne et de Pierrefonds. Le premier a son château
el son musée Condé légués par le duc d'Aumale à l'Institut de France, sa forêt avec les
jolis étangs de Commelle, ses courses de chevaux si renonimées. Le second, outre son
palais et son parc, a l'admirable forêt de Compiègne avec ses étangs et s<*s sonibr^^s
futaies de hêtres. Ouant au ti'oisième, Pierrefonds, grâce à son chAteau si habilement
restauré par Viollet le-Due, et à ses eaux minérales, il a sa clientèle d'artistes et il^*
malades. Outre la vallée de l'Oise si chère aux i)aysagistes, on visitera encore avt^
22
ORRV LA-VILLE. — Châlcau de la Reine Blanche.
COMPltGNE. — lIùUl (le Vill
BEAUVAIS. — Escalier dune niai>oii, rue de 1 Abbé-Gelèe.
OISE 219
plaisir celles de TAuthonne et de la Brèche si gracieuse, celle également pittoresque
du Thérain, enfin le curieux pays de Bray.
Géologie — Topographie
La partie N. du déparlement, comprise entre le pays de Bray, Beauvais, Clermont.
Compiègne et Noyon, forme un plateau crétacé où poussent abondamment les céréales.
Ce plateau, peu arrosé, peu boisé, ne présente aucun accident de terrain et revêt un
aspect monotone. La partie N.-E. est accidentée, mieux boisée et arrosée par l'Oise et
quelques-uns de ses affluents; par sa formation géologique elle appartient aux terrains
tertiaires. Les parties E. et S.-E., bien arrosées par VOise et par VOurcq, sont les plus
boisées du département. Elles renferment les sites les plus riants et les châteaux les
plus intéressants. La partie S. qui renferme le point le plus bas du département (20 mè
1res à la sortie de l'Oise) comprend une série de massifs ou collines dont les pieds sont
arrosés par le Thérain, la Brèche et leurs affluents ; on y trouve des alluvions et des
tourbières. Enfin la partie O., ou région du Vexin et du pays de Thelle, est la plus acci-
dentée du département. Elle renferme son point culminant : 255 mètres entre Beauvais,
Auneuil et le Coudray-Saint-Germer. Cette région possède une enclave très curieust»
au point de vue géologique : le pays de Bray, pays charmant par sa succession do
mamelons et arrosé par de nombreux ruisseaux bordant de gras herbages où l'on élève
de superbes bestiaux.
Hydrographie
Les eaux du département de TOise vont pour leur presque totalité à la Seine par
VEpte, YOùeeV la Marne. Le reste se dirige vers deux petits fleuves côtiers de la Manche:
la Somme et la Bresle. VEpte, qui sépare sur un parcours de 40 kilomètres environ,
le département de l'Oise de ceux de la Seine-Inférieure et de l'Eure, reçoit la
Troène grossie du petit ru connu sous le nom d'Aunette de fMbosse. La Bresle naît à la
pointe N.-O. du département. La SoTyimej qui n'a aucun point de contact avec le dépar-
tement, reçoit la Celle grossie de VEvoissons et de VAvre picarde où tombent la Noije et
le Dom, Ces cinq rivières naissent sur le côté N. du département de l'Oise, et n'y
possèdent que quelques kilomètres de parcours. L'Oise, dont le cours est de 103 kilo-
mètres dans le déparlement auquel elle a donné son nom, reçoit la Verse, la Dives, le
MalZy VAronde, V Aisne, son plus gros affluent où se déverse le ruisseau le plus important
de la forêt de Compiègne : le ru de Berne, VAuihomie augmentée de la Sainte-Marie, la
Brèche grossie de VArt*é, le Thérain où tombent le Tkérinet et VAvclon, la Nonetle, la
Thèt'e qui traverse les étangs de Cornmelle, enfin YEsche.
La Marne, qui n'a également aucun point de contact avec le département, reçoit
VOia^cq qui coule à l'angle S.-E. et se grossit de la Grivetle et de la Gergogne.
CANAUX. — L'Oise n'a qu'un seul canal : le Catml latéral à VOisc qui commence à
Chauny (Aisne) et se termine à Janvillc (Oise). Son parcours est de 54 kilomètres dont
26 kil. 500 dans le département de l'Oise. Il suit constamment la rive droite de l'Oise et
abrège de 18 kilomètres la navigation de cette rivière extrêmement sinueuse.
LACS, ÉTANGS. — On compte deux petits lacs et quelques étangs, tous situés
dans la forêt de Compiègne. Les lacs sont ceux de Piei^refonds et de Sainte- Périne; les
étangs sont ceux de VEtau et de la Bouillie, plus connus sous le nom d'étangs Saint-
Pierre et le petit étang de Batigny.
OISE
ni
Sources minérales. — Pierrefonds possède deux sources : l'une sulfureuse (I2«4),
el laulre ferrugineuse (9*0) et trois autres sources non exploitées. A signaler encore la
source la Chaussée à Gouvieux, celle du Parc Coindet, i\ Chantilly el les trois sources de
Fontaine Bonneleau. Ces cinq dernières sont toutes ferrugineuses.
Climat
Ce département est sous Tinfluence du climat séquanien. Son peu d'éloignement de la
mer, la vaste étendue de forêts qui le couvrent en rendent le séjour humide. Il y pleut
fréquemment, mais la pluie qui tombe est extrêmement fine et la hauteur moyenne
annuelle est de beaucoup inférieure à celle de toute la France (0"45 au lieu de O*"??).
Dans la mauvaise saison, les brouillards sont fivquents dans les vallées. Le froid ne se
fait guère sentir que dans la grande plaine picarde de la partie N.-O. du dépar-
tement.
Divisions administratives
ÉTENDUE : 585.506 hectares.
Population (1897) : 404.091 habitants.
Arrondissements Cantons Communes
Préfecture : Beauvais i 12 2i2
: Clermoul i 8 i69
Sous- \
r. vr . Compiègne i 8 157
Préfectures / , ,.
[ Sentis 1 7 i5"j
Total. . 4 Total. . 55 Total. . 701
Liste des cantons
Beatœais. . Beauvais N.-E., Beauvais S.-O., Anr.euil, Chaiimont-en-Vexin. Le Coudray-St-Germcr,
Formerie. Grandvilliers. Marseille-le-Petit, Méru, Nivillers, Noailles, Songeons.
Ciermoni. . Breleuil, Clermont. Crèvecœur. Froissy. Liancourt, Maignelay, Mouy, StJust-en-
Chaussée.
Compiégne. Altîrhy, Compiègne, Eslr^es St-Denis. Guiscard. Lassigny. Xoyon, Hessons-sur-
Matz, Ribécourt.
Sentis . . . Betz. Creil, Crépy-en-Valoi , NanteuiMe-Haudouin, Neuilly-en-Thelle, Senlis, Pont-
Sle-Maxence.
Cultes
Culte catholique. — Évêché : Beauvais, LY*vêché de Beauvais a été fondé par saint
Lucien à la fin du i" siècle. Ce diocèse ne comprend que le département de l'Oise; il
est sulTragant de Tarchevèché de Reims. Il compte 59 cures, 501 succursales. 9 vicariats.
Il y a un grand séminaire à Beauvais. On y compte un grand nombre d'ordres religieux
des deux sexes se livrant à renseignement ou à la vie contemplative. Les pèlerinages les
plus célèbres sont ceux de N.-D. de Bon Secours k Agnetz, Chamant, Compiégne, Cor-
meille, Feuquières, Gannes, Grénénllers et Monlmélian dont l'oratoire fut fondé par
saint Rieul; N.-D. du Hamel, de Noyon, de Senlis, de Ville en-Bray; N.-D. de Pitié à
Auneuil, N.-D. de la Jeunesse à Coye, N.-D. de Méry. N.-D. de Rouquerolles, N.-D. de
rËpine à Ressons-sur-Matz, enfin celui de Saint-Lucien, à Montmille (près Beauvais)..
La presque totalité des habitants est catholique.
222
OISE
Culte protestant. — On compte à peu près un millier de protestants, soildeleglise
réformr-c de France, soit de l'église anglicane. Les temples de l'église réformée sont aux
Ageux, à Beauvais, à Chantilly, à Compiègne, à Saint-Just-en-Chaussée et à Saint-
Sauveur. Chantilly et Compiègne ont en outre un temple de l'église anglicane.
Culte Israélite. — Ce culte est à peine pratiqué par une centaine de per-
sonnes.
Armée
Au point de vue militaire, ce déparlement relève du
*û" cnrps thiiiL Ir ijiini'li*^" iiéiirifil rsî îi Ariii(*iis: il (ovme
tir MX siibiii visions : Ri^Minnis. Conipirtnn'. IUmuvïiîs jmssnle
Il II réirinit'iil *riiirniik'rtf\ Criiîj|virLnii^ n I réjLnrm-nl d jiifiin-
\rv\r r\ I réiriniriil de lîiVîilriic (dl^Ji^-fins i. lïr plus Nnvoii i^t
Soiilis ont (liîHun I l'éLîiiiii'iil t\r cavalerie indépen*
doute H liiivrssiers et hLissîiids).
Justice
Le dcpailrMtieiii iT*v-.i»i iii ;i i:i Cour d*appel
d'Amiens. Lu Irîhuniil de i" iris-
lance fonc-
lîonne il un s
chacun des
iVlOUlENVAL. - LgUse.
OISE
223
\ arrondissements. La Cour d*assises siè*?e à Hoauvais qui possède en oi.lre un
Tribunal de commerce ainsi que Conipitgne. i^nc Justice de paix loncUonne
dans chacun des 55 cantons.
Instruction publique
Ce département ressortit à l'Académie de Paris et n'a pas d'établissement d'ensei-
gnement supérieur. L enseignement secondaire compte 1 lycée
à Beauvais et 1 collège à Clermont et à Compiègne avec
ltMïl«'> les dusses Ar \ cnsriL^wvmrul cîîisshpi*' cl d«' 1 rii^ii-
gfiement modei-ne. il y a deux petits Séminaires : l un û
Bi^iiiiviiis, lairtre ii Nuyori. El y a égalejiirrjt des établisse
ments libres tleiiseitjrnement classique û lSeait\ais il ,i
Senïis et denseignement ntoderne à iieMiivais, ("liaiïtilK,
Noyofi cl Poni-Sîiiidi'.MïixtTR'r, h-nïin Iteauvais juisséde puin-
lenseignement secondaire des jeunes filles, le collège
Jeanne Harheïle.
Pour renseignement prinmire. li' départenienl pris-
sède, à Beauvais, l École normale d'instituteurs
et l École normale d'Institutrices. 1 École pri-
maire supérieure d*» lille«: di's cours ruinplénien-
tahvH paur \t'S ir;iir(iiis à CreiL Crévrcfeur-le-UraitiL
Gnifulvilliers et Méru; des pensionnats primaires
à Arsy, Bf^auvais et Hri^ieuil.
A signaler encore i\ Beuitvais. l'Institut normal
agricole diriiré |«nr les Frères des Écoles chréliennos
(•lPY-EN-VALOIS. - Ruiucb de l'Église Saiiil Thomas.
214 OISE
et rÉcole spéciale destinée à former des ouvriers habiles pour la Manufacture na-
tionale de tapisserie.
Le département de l'Oise ressortit encore au sous-arrondissement minéralogique
d'Amiens, de larrond' d'Amiens, div. du N.-O.
— - — à la 5* Région agricole (Nord).
— — — à la 1" Conservation des forêts (Paris).
— — - à la '2* Inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
Les terres labourables du département forment environ les deux tiers de sa surface:
les bois et les forêts en occupent la cinquième partie; enfin les prairies ne s'étendent
que sur environ 5 pour 100 de son étendue. Les principales forêts, dont la surface totale
est de 101 280 hectares, sont :
La forêt de Compiègne. . . . 14 MO hect.
— d'Halatte 4255 »
— de Laiguc 3865 »
— d'Ermenonville ... 2970 »
La forêt de Chantilly 2 100 hect.
— de Hez 1670 .
— d'Ourscamp-Carleponl. . 1 570 •
— de Thelle 920 .
Sur cette surface près du tiers (31 700 hectares) appartient à TËtat.
Les principales cultures sont par ordre d'importance : les céréales, les pommes de
terre, la betterave, les légumes secs (haricots de Liancourt; haricots et pois de Noyon).
les cultures fourragères, celles du chanvre et du lin, enfin de la vigne, qui est en décrois-
sance et que Ton ne cultive guère que dans les arrondissements de Beauvais et de Com-
piègne seuls. La production du cidre augmente par contre. La culture maraîchère est
l'objet de soins particuliers dans les environs de Beauvais et de Senlis ; le cresson et
l'artichaut sont cultivés dans la vallée de la Nonette, l'oignon à Verberie, les champi-
gnons dans les carrières de Saint-Maximin, les asperges à Compiègne. Parmi les arbres
à fruit, le pommier tient la tète, puis viennent le cerisier, le prunier et le noyer.
L'élevage des bestiaux n'a d'importance que dans la partie O. du département qui,
grâce à un nombre considérable de vaches laitières, fournit, outre le lait et le beurre,
des fromages très estimés, notamment ceux connus sous le nom de Mont d or, Rollot,
Bondon, Macqueline, Thury-en-Valois, Eragny et Jaux.
A Chantilly, à Compiègne et dans les environs de ces deux villes, on compte un
certain nombre de haras, d'écuries de courses et de champs d'entraînement où de
riches éleveurs s'adonnent à la production du cheval de pur sang et de demi-sang.
Le département de l'Oise possède également un grand nombre de ruches fournissant
abondamment du miel et de la cire.
Industrie
Les industries sont très variées dans ce département; les plus importantes sontles
industries agricoles. La production du sucre et de l'alcool de betterave va en augmen-
tant. Une industrie toute spéciale qui consiste à extraire des faînes du hêtre une huile
comestible agréable quand elle est fraîche, est presque localisée à Compiègne.
INDUSTRIES AGRICOLES. — Moulins à farine : leur nombre décroît mais on
en trouve encore dans 00 communes environ; Féculeries : Baugy-Beaumanoir, Remy.
Chevrières, Compiègne, Coudun, Cuise-la Motte, Gournay-sur-Aronde, Grand-Fi-esnoy,
Longueil-Saintc-Marie, Moyvillers, Port-Salut (Verberie), Ressons-sur-Matz, Vaugenlieu
I
o
o
OISE. 2.
3â>
OISE
(Marest-sur-Malz), Voneth», Rnziroiirt, Sacy-lo-Grand, Béthisy-Sainl-Martin, Frosnoy-
la-Rivière, Gilocourl, Poiilpoinl, Pont-Saintc-Maxonce; Sucreries : Breslos, Abbovillc-
Saint-Lucien, Froissy, la Neuville-Roi, Saiiit-Just-eii-C^haussée, TricoL Wavignies, Allicliy,
Berneuil-sur-Aisne, Chevrières, Choisy-au-Bac, Coudun, Grisolles, Françières, Guiscard,
Longucil-Sainte-Marie, Margny-lès-
Conipiègne, Mouchy-Humières,
Xoyon, Picrrefonds, Ressons-sur-
Malz, Ribécourl, Tracy-le-Val, Bar-
berio. Baron, Nt^ry, Sainl-Leii d'Ks-
sercnt, Truniilly, Vauciennes, Ville-
nciive-sur Verberie ; Distilleries :
Bornel, Hénonville, Ivry-le-Temple,
Montherlant, Villers-Saint-Sépul-
cre, Calenoy, Grand vil Hers-aiix-
Bois, Moyenneville, Noy ers-Sain l-
Martin, Rouvillers, Bussy, Com-
piègne. Grisolles, Estrées-Saint-
Denis, Rc'nny, Barberie, Ghèvreville,
Grépy-en-Valois, Cuvergnon, Ernu*-
nonville, Ognes, Monlagny-Sainte-
Félicité, Réez-Fosse- Martin, Ver-
berie; Brasseries : Beauvais,
Fitz-James, Gompit'^gne, Gournay-
sur-Aronde, Longueil-Sainle-Marie,
M a rgn y-1 ôs-Go m p i è gn e , Noy o n ,
Chantilly, Greil, Grépy-en-Valois.
Verberie; Chocolaterie : Com-
piègne, Margny-lès-Gompiègne ;
Scieries mécaniques : Beau-
vais, Berthecoiirt, Hermès, Trois-
sereux, Villers-Saint-Sépulcre, Cler-
monl, Compiègne, Greil, la Gi^^iix
Saint-Ouen; Saint-Jean -aux -Bois.
Béthisy-Saint-Martin, Sentis, etc.
La mise en valeur des essences
variées provenant des taillis ou iK's
futaies des forêts du déparlemeril a
fait surgir dans leurs alentours t\r
nombreux ateliers de boissellerit\
de vannerie et de tabletterie. Bois-
sellerie : la Neuville-en-Hez, la
Groix-Saint-Ouen; Saboterie :
Beauvais, Grémévillers. Rémy.elc:
Faussets et bondes : Mélicoc<| :
Bois de brosses : Beauvais, Saint-Sauveur; Rotin : Vez; Chaises, caisses, meu-
bles : Beauvais, Méru, Montjavoult, Parues, Glermont, Mouy, la Groix-Saint-Oum.
Béthisy-Saint-Martin, Grépy-en-Valois; Tabletterie : Allonne. Andeville. Auneuil, Beau-
mont-les-Nonnains, Beauvais, Fay-Sainl Qnenlin, Feuquières, Fn sneaux-Montclievreuil.
Hénonville, Hernies, La Boissière, Le Mesnil-Théribus, Méru, Noaillrs, Ressoiisen-
NOYON. - Cathédrale. Façade.
NOGENT-LES-VIERGES. - Eglise.
228 OISE
Vexin, Saint-Crépin-dTbouvillers, Sainte-Geneviève, Valdampierre, La Villeneuve-le-Roî,
Mouy, Troussencourt, Carlepont, Tracy-le-Mont, Mortefontalne.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. — On extrait de la tourbe dans les vallées de la
Brèche et de TOurcq, surtout à Bresles, Mello et Sacy-le-Grand. On compta près de
300 carrières de toutes sortes dont 200 à ciel ouvert dont on extrait de la pien^e de taille,
de la pierre à bûtir, de la pierre à plâtre, de la craie, de Targile, de la terre réfrac taire
et du sable. Les carrières de pierre de taille de Creil,Saint-Leu-d'Esserent, Saint-Maximin
sont célèbres ainsi que celles de Liancôurt-Saint-Pierre et de Saint-Wast-lès-Mello. Au
moyen âge, comme aujourd'hui, on en a tiré et Ton en tire les matériaux d'un grand
nombre de monuments de Paris. Les sables d'Aumont et de Fleurines entrent dans la
composition des glaces. On extrait de la terre réfractaire d'une qualité particulière à
Saint-Samson et de l'argile dans un très grand nombre de communes. On compte une
centaine d'établissements de briqueterie. Les carreaux de porcelaine, de faïence du
département sont justement renommés. La poterie commune est surtout répandue dans
l'arrondissement de Beauvais dont un grand nombre de localités tirent leur nom de cette
dernière industrie; Céramique et Poterie : Auneuil, Beauvais, Blacourt, La Chapelle-
aux-Pots,Ons-en-Bray, Rainvillers, Saint-Aubin-en-Bray, Saint-Germain-la-Polerie, Saint-
Just-des-Marais, Saint-Paul, Ponchon, Saint-Samson, Savignies, Villers-Saint-Barlhéleniy.
Liancourt, Conchy-les-Pots, Chantilly, Creil, Pont-Sainte-Maxence. La manufacture de
Creil, très importante autrefois, a transporté son matériel à Monlereau; Verreries :
Saint-Gcrmer, Roye-sur-Matz, Creil.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. —Le centre le plus important estCreil-Mon-
tataire, agglomération exceptionnellement bien placée au point de vue des transports
soit par eau, soit par voies ferrées. Les forges, fonderies, laminoirs, constructions méca-
niques, fabrication d'outils, usines d'électricité y emploient une grande quantité d'ou-
vriers. Instruments aratoires: Liancourt, Xogent-les-Vierges, Ferrières; Couverts
en métal : Bornel, Ercuis; Laminoirs: Sérifontaine (zinc et cuivre), Droitlecourt ;
Horlogerie : Beauvais, Ferrières, Liancourt; Poids : Berthecourt, Courteuil, Saint-
Paul, Silly.
INDUSTRIES CHIMIQUES. — Produits chimiques: Beauvais, Noyon, Rémy;
Savonnerie : Beauvais; Amidonnerîe : Gouvieux; Produits pharmaceutiques :
Villers-Saint-Sépulrre; Stéarinerie: Clermont,Margny-lès-Compiègne; Teinturerie:
Beauvais; Couleurs : Creil, Milly.
INDUSTRIES TEXTILES. — Filatures de laine : Balagny-sur-Thérain, Beau-
vais, Grillon, Feuquières, Notre-Dame-du-Thil, Mouy, Cramoisy, Gouvieux: Filature
de coton : Ourscamp; Tissage de laine: Crèvecœur-le-Grand, le Crocq, Hardivil-
liers, Rantigny ; Tapisserie : Beauvais; Draperie : Beauvais, Mouy; Couvertures:
Herchies, Ksquennois; Passementerie: Beauvais, Saint-Just-des-Marais; Bonne-
terie: Feuquières, Moliens, Saint-Just-en Chaussée ; Tissage de toiles : Anseauvilliers.
Breteuil, Cuise-la Motte; Lacets : Inval ; Dentelles : Chantilly et environs.
INDUSTRIES DIVERSES. - Tanneries : Allonne, Marseille le Petit, LaNeuvilK-
sur-Ressons, Noyon. Saint-Crépin, Senlis, Verberie; Chaussures : Anseauvilliers, Cau-
vigny, la Chapelle-Sainl-Pierre, Courcelles-lès-Gisors. Knenrourt-Léage, Feuquières,
Formerie, Grandvilliers, Hanvoile, Trie-le-Château, Liancourt, Mouy, Babœuf: Feutre:
Clermont; Courroies: Marissel; Pétards: La Neuville-en-Hez; Papiers et cartons:
Senlis, Etouy; Instruments d'optique; Cuise la-Motte, Saint-Pierre-lès-Bilry:
Verres d'optique : Sully, Songeons, Hanvoile, Saint-Samson; Impression sur
étoffe : Beauvais; Construction de bateaux : Compiègne, Noyon; Ganterie:
Beauvais.
fSO
Commerce
Ce département importe de la houille pour alimenter ses machines, de la laine et du
coton que transforment ses manufactures, des métaux bruts et divers produits d ali-
mentation. Quant au commerce d'exportation, il se fait surtout avec Paris qui accapare
les produits des sucreries et distilleries, les tapis et couvertures, les mille objets de
tabletterie en bois, en os, en ivoire fabriqués dans la partie O. de l'Oise. De même les
produits céramiques, les pierres de taille, les bois, etc., ont Paris pour principal
débouché.
Voies de communication
Chemins de fer 875 kil.
Routes nationales 60*2 »
Chemins vicinaux de grande
communication 298î2 »
— ordinaires. 5515 »
20 kil.
Rivières navigables : Aisne
— Oise (de Janvillc
à la sortie du départ.^. ... (ii kil.
Canal latéral à lOise 26 kil. 500
— de rOurcq (dans le départ.) 8 kil. 520
Beauvais est hâli au ])ied de collines boisées, au confluent de ÏAvehn et du Thérain qui ser-
pente en plusieurs branches dans la ville, fournissant ainsi la force motrice à quelques usines
et moulins. Celle ville possède de belles promenades ombragées (Esplanade, Jeu de Paume, etcV
la séparant de ses faubourgs, quelques rues pittores(iues où se voient encore de vieilles mai-
sons des xn", xiii% xiv, xvi* siècles en encorbellement, aux toits pointus, aux devantures en bois
décorées de faïences, deux beaux Squares, l'un auprès de la Gare, l'autre dit du liéserroir^ d'où
Ton jouit d'une belle vue sur la cathédrale et la ville, une grande Place devant VHôtel de Viile
(xviir s.) où se dresse la Stalue de Jeanne Hachette (1862). Beauvais est une ville commerrante et
industrielle se spécialisant surtout dans la draperie, les couvertures de laine, la brosserie, la
lablellerie, la chaussure, les produits céramiques et la tapisserie. L'État y enl relient une Manu-
facture nationale de Tapisserie, fondée en 1664, produisant des pièces remarquables et justement
recherchées {7t ateliers d'une dizaine d'ouvriers chacun faisant un travail do basse-lisse: le^
laines et soies employées sont teintes aux Gobelins, à Paris). Le plus beau monument de
Beauvais est la Cathédrale Saint-Pierre, dont le chœur seul avec les croisillons ont été achevés
(xnr et xvr s.) et qui renferme à l'intérieur de beaux vitraux, une curieuse horloge astrono-
mique moderne, quelques tapisseries anciennes (épisodes de la vie des apôtres Pierre et Paul)
et des toiles peu importantes. Les autres monuments religieux de Beauvais sont : VÊglise de ta
Basse-Œuvre (x« s.) et VÈglise Saint-Êtienne {xw s.) dont la grande nef date de 1515 et qui ren-
ferme, outre le crucifix légendaire de sainte Wilgeforle, une piéta du xvi« siècle, six [lanneaux
peints sur bois, de belles verrières de 1554, une petite porte de la Renaissance dans le bas-côté
g. et le tombeau du peintre Oudry, qui dirigea la Manufacture nationale de 1754 h 1755. Beauvais
renferme un Temple protestant. Les autres monuments remarquables sont : le Palais de Justice
(ancien palais épiscopal, xiv« et xv* s.) qui s'élève non loin de la cathédrale sur une partie des
fortifications gallo-romaines de Bratuspantium ou C\rsaromagus, le Lycée (1898) admirablement
situé et fort bien installé. La Préfecture, qui s'élève loin du centre de la ville, dans le faubourg
Saint-Quentin, le Collège de jeunes filles, les Ècides normales d'instituteurs et d'inslilulrices.
y Hôtel Dieu, le Théâtre, n'ont rien de remarquable. Beauvais a de beaux pensionnats : (Sacré-
Cœur, Frères des Rcoles chréliennes. Pères du Saint-Ksprit), un Musée d'antiquités insUiIlé en
partie dans un cloître (xiv s.) et renfermant une Statue de sainte Barbe, de Jean-Ie-Pot, l'artiste
auquel on doit la porte du croisillon S. de la cathédrale, un Mercure, une Tête de Christ, des
statues et des reliefs anlicpies. du Moyen Age et de la Henaissance, des meubles, etc. In autre
petit Musée, installé à la ManufivHure, renferme un buste de Louis XIV, des vases de S^vres,
quelques cartons d'artistes et des tapisseries d'après les compositions d'Oudry, Ph. Rousseau,
Mazerolles. etc. Outre la statue de Jeanne Hachette. Beauvais a élevé une statue au D' (iérard
OISE
SI
(1800-1894). La Bibliothèque, installée à THôtel de Ville, renferme plus de 20 000 volumes. Dans les
environs se trouvent des usines importantes de produits cérami(|ues, notamment à Saint-Just-
des-Marais, à Savignies et à Auneuil. La culture maraîchère est très n^pandue aulour de la ville.
Clermont se dresse h la lisière E. de la fortH de Hez, huv une hauteur dominant la Hrèrhe
d'où Ton jouit d'une belle vue. C'est probablement sur cette hauteur ni^me que furent définiti-
vement vaincus les Bellovaques (VIU* campagne de César). Entourée de la superbe Promenade
du Ch.llelier que domine un \ieux Donjon rectangulaire du xiv siècle, reste de l'ancien château
sur lequel s'élève aujourd'hui une Maison centrale de détention pour femmes, elle possède
encore quelques vestiges de son enceinte fortifiée à laquelle était relié son fhUct de Ville, d'ar-
chitecture mi-civile et militaire, construit par Charles IV, dit le Bel, né au château de Clermont
CHANTILLY. - Entrée du Chdteou.
en 1206 et restauré complètement (1874-1887). La façade de ce monument est ornée des statues
de Louis IX, très populaire à Clermont et dans la région (il est né â la Neuvilleen-Hez, h 8 kil.
O. de Clermont), de Robert de Clennont et de Charles IV. A l'intérieur sont installés : un Musée
contenant quelques toiles estimables, des gravures, des meubles el une belle cheminée, et une
Bihtiolhèqxie de plus de 10000 volumes. En dehors de ce monument, il n'y a guère à visiter que
VÊfflise Saint-Samtion (xiv* et xvr s.) dont le chevet est intéressant ainsi que les restes de la
Porte Koinlel et quelques Maisons des xv* el xvr siècles. Une fontaine en bronze orne la place
principale de la ville où se tient le marché. La Sous Préfecture est installée dans l'ancien couvent
de Saint-André dont il ne reste plus rien. Clermont fait un grand commerce de grains et compte
une fabrique de feutre el une manufacture de corsets.
Compiègne (Compendium). vieille ville comprise entre la foréldu même nom, qui l'entoure au S.
cl à l'E., VOise à l'O. et VAistie au N., à 1 kilomètre du confluent de ces deux rivières dominé par
234 OISE
le Mont Ganelon (152 m.). Bâtie surtout sur la fwc droite de l'Oise en forme d'éventail ouvert dont
la base se confond avec la rivière et dont K s contours suivent la ligne des anciens remfuirU
(quelques vestiges se voient encore au S. de la ville), elle fut habitée par les rois mérovingiens.
C'est sur l'emplacement du Palais de Charles le Chauve que fut construit au xviir siècle celui
que l'on visite aujourd'hui et où séjourne ent tous les souverains français, de Louis XV à
Napoléon III. Compiègne est un centre important de villégiature parisienne. Aux bords des
larges avenues conduisant à la forêt, le nombre des villas grandit chaque année. Le plus vieux
monument de Conipiégnc est la Tour dite de Jeanne d*Arc (xii* s.) où Thérolne fut enfermée;
le plus curieux est VHntel de Ville (xvi* s.) renfermant, outre une Bibliothèque de plus de
no 000 volumes dont 0000 proviennent de celle du Palais, le Musée Vivenel, don de rarchitecte
du même nom et contenant quelques bonnes toiles, des dessins de maîtres, des objeLs antiques,
des armes, des bijoux, des porcelaines et des meubles. En face de ce monument se dresse,
sur la place du même nom, la statue de Jeanne d'Arc, d'Ét. Leroux (1880). Le Palais a deux
façades, l'une précédée d'un portique sur la Place du Palais et l'autre en terrasse sur le petit
Parc ; les salons et les appartements sont ornés de tapisseries, de meubles et d'objets d'art de
toutes sortes.
Compiègne possède encore quelques vieilles Maisons des xv* et xvr siècles en bois sculpté
(salamandres, maillets, etc.), une porte de la Henaissance, la Porte Chapelle, élevée par Philibert
Delorme; les restes de l'ancienne Abbaye de Saint-Corneille (Manutention militaire), enftn quelques
monuments religieux intéressants : Y Église romane des Minimes (gymnase municipal). \'Êtjli^f
Saint-Jacques (xiir et xv* s.) entourée d'un Square; VÊglise Saint-Antoine (xir, xiii* et xvr >.) avec
une belle abside, des verrières de la Renaissance et le monument élevé au cardinal /*. d'Ailly:
îa chapelle N.-D. de Bo7i-Secours, pèlerinage fréquenté ; VÉglise Saint-Germain, la plus vieille de
Compiègne, qui j ossèdc un banc d'œuvre et une tribune d'orgue remarquables (xviir s.); la
(Hiapelle Saint-Xindas où Ton remarque un beau retable en bois du xviii* siècle et des boiseries
du xvir s. dans la salle capilulaire. \J Hôtel-Dieu a été fondé par saint Louis et possède une
belle cave voûtée à nervures. V Hôpital général, la Sous-Préfecture, le nouvel Hôtel des i*osies, le
Collège, les Casernes, le Théâtre, n'ont rien de remarquable. Compiègne est une ville industrielle:
elle fabrique des bateaux et des cordages, des chapeaux de feutre, possède des distilleries
imi)oi'lanles, fait un grand commerce de bois et de charbon, compte dans ses environs un grand
nombre de fabriques de sucre, de fécule, de chaussons, de bonneterie, de boissellerie, etc. Elle
est dotée d'un Haras. Enfin le Parc qui entoure le Palais ainsi que la forêt avec ses monts, ses
hameaux et surtout le ChAteau de Pierrefonds lui attirent des milliers de visiteurs.
Senlis, ancienne capitale des Syloanectes, vieille cité aux rues tortueuses, est luAtie entre la
rive droite de la Xonette et son alfiuent VAunette. La forêt iVHalatte la borne au N., celle de
Chantilly au S. Ses environs offrent des résidences et des châteaux remarquables. La ville
proprement dite, dp forme presque elliptique, est complètement entourée de beaux boulevard^
tracés sur ses vieux remparts. A l'intérieur de cette ligne se trouve l'enceinte gallo-romaine de
même forme et percée en cinq endroits. Cette enceinte était autrefois flanquée de 28 tours dont
10 à demi ruinées sont encore debout; le point culminant en était occupé par le palais du gou-
verneur romain sur les ruines duquel s'éleva le château édifié par nos premiers rois mérovin-
giens et habité jusqu'f'i Henri IV; on peut en visiter les vestiges encore bien conser\*és.
A 200 mètres environ de la ville et dans l'angle S.-O., on a découvert en 1865 un am[)hithéâtre
romain dont les substruclions sont dans un état de con.servation suffisant pour s'en faire une
idée juste. Lu certain nombre de monuments ont disparu : les Églises Saint-Hieul et Sainte-Oenc-
viâvc, VHôpilnl dcx Chcvulicrs de Saint-Jean, le couvent des Cordeliers; mais on y trouve encore : la
Cathédrale N.-l). (xir s.) avec une façade du xiir siècle remaniée au xvi" s. et un clocher
élevé (78 m.): Saint-Frarnhovrg (xir s.) sans bas-côté ni transept qui sert de magasin: Snint-Pierrr
(xvr s.) transformé en marché, église couronnée de deux tours dont l'une, celle de gauche, es!
surmontée d'une flèche en pierre (xv s.); Saint-Aîgnan (xiv et xvr s.), aujourd'hui Théâtre;
VÉglise des Carmes (xvi* s.), transformée en caserne; Saint-Vincent, non loin de la porte de Meaux,
aujourd'hui chapelle du collège ecclésiastique dépendant du cloître du même nom reconstruit an
XVIII* siècle et surmonté d'un clocher du xir s.; VÉglise de la Charité (ITOr^-lSil) devenue
Musée municipal; VÉglise Saint-Etienne^ au bord de la Nonelte, dans le faubourg du même nom.
a
C/3
SAINT-LEU-D ESSERENT. - Eglise.
SAINTMARTIN-AUX.BOIS. - Porte intérieure Je l'église.
238
OISE
VÉvêché (xir s.), devenu la Chambre des Notaires, repose avec la chapelle rpii en dépend sur
l'enceinte gallo-romaine: l'ancien Prieuré de Saint-Maurice (xiii's.) dont la charpente des combles
est remarquable. Les monuments civils
Hùul peu inlcri'ss.Mit>; ÏH'^hf de lUi*'
(w s.) e-il. nniuiui' d'une tourelle ren^T
ninut un l»el escalier, la Houé- Pré f tel tire vl
le Trlhutml sont logî^s dans rancirn f/-^
pitat de ttj ChtriU. La fiihlinihiHftw, nr lic
lie KîiNWJ volumes, |iossrile des ijinnuH-
rriis. (ïn renconlre dans pre^^ipje linilrs
les rues du vieu\ Senlis des maisont^
runeuseK du Moypn \ii** : anrien logis, du
Iifnff*i'r(fk'i\ maisHu diti' de (taoul lif* Ver-
niaiiduis ( resta uri-ef, etc., imj de vieilles
ronslrUCUons rouuiu* la thfinrriirnr,
['ffùfftf-Dicii-dc'(Jttf(tttifh% de vieilles cnves
V4 autres (rue de Heauvats)» «'le. Dan» le«
euviniii^, il but visiter Irs ruines d*
l ■'ïn('ii*une Ahtunje *ii* f*t Virtuire (*\ |i*<
luiuiv- du Cli.'ileau de .SfitttirftUUrf^, .tu
srnuin(*t il'uu"' liutl<* Mtr* m.» ori^jpn'cs
par une ferme.
MAIGNELAY. — Retable (fragment).
OISE
239
Liste des Monuments historiques
(P. p. Propriété privée. - P. E. Propriété <lo l'Étal).
Agnetz. .
.\lloDDe . .
Anpicourl .
Angy. . . .
Banju
Beauvais.
Belieronlaine (C' de
Caisne)
Breteuil
Bury
Cambronne-lès-
Clermont
Ctiambly
Champlieu (C* d'Or-
rouy
r.hellf*
Chiry-Our=.canip
Clcrmonl. .
Compiégne.
Crépy-fn-Vaioi<
Eve .... .
MaigtiHlay.
Méncviiler^ .
Mogneville. .
M'inùisny - .
Monlagiiy-Ste-Fé
cité
Eglise uni* et xvf ».).
Clocher de l'église. Ancienne nia-
ladrcrie (xii* s.).
Eglise (xjr et xiir s.).
Eglise (XII* et xiii* s.).
Eglise (xir, xiir el xv s.).
Hesles de remparts gallo-romains
dans l'ancien cvèclié.
Cathédrale St Pierre (xiii* et
xvr s.).
Eglise de la Basse-Œuvre (xiir s.)
Eglise St-Ellenne (xv s.).
Ancien palais épiscopal, aujour-
d'hui Palais-de-Justice (xiv s.).
Maison des Trois-Piliers (Place
Jeanne-Hachette (xiifs.)(P. p.)
Restes de l'ancien prieuré.
Chapelle du Chdteau (xii* s.).
Eglise (XI*, XII' el xiir s.).
Eglise (xir el xiii' s.).
Eglise N.-D. (xiir s.).
Restes de monuments gallo-ro-
mains (temple, Ihédtre, ther-
mes).
Eglise (xir et xvr s.).
Ruines de l'abbaye d'Ourscamp
(xiii-s.) (P. p.). *
Hôtel de Ville (xv s.).
Hôtel de Ville (xvi' s.).
Eglise Sl-,\ntoine (xii"et xvr s.).
Eglise St-Jacques (déclassée en
1876) (xir el XV s.).
Eglise St-Thomas (Reste de 1)
(xir et XV s.).
Flèche el vitraux de l'église (xiii*
el xvf s.).
Eglise (XVI* s.).
CrtHX (XVI* s.).
Clocher de l'ancienne église (vu*
et xiii*s.).
Eglise (déclassée en i89:i).
Eglise (xvi* s.).
Mo nia ta ire. . . .
Montgerain . . . .
Morieiival . . .
Noé-Sl-Martiii (la).
Nogent-les -Vierges
Noyon
Pierrefonds . ,
Plailly
Rhuys
Rully
St-Firmiu
Sl-Germer-de-Fly .
Sl-Jean-aiix-Rois. .
St-Leu d'E>sereiil.
Sl-MailIn-aux-Bois.
SI- Waa si -de-Long -
nioiil
Senli-
Thiers. . . .
Tracy-le-Val. .
Trie-le-Chùleau
Verbei'ie
Villors-Sl-Paul. .
Villers-Sl-Sépulrre
VIlliM's-sur-Coudiin
Villflerlrc (la) . . .
Ej;li>e (xii* et xiir s.).
Calvaire.
Eglise (XI*, XII* el xiii* sj.
Eglise.
Ej^lise (XI', xiii* el xvi* s.).
Eglise N.-I). (ancienne callié-
drnle, salle cupilulairc, clultre,
bibliothèque) (du \ii* au
XVI* s.).
Hôtel de Vilh* (xv'et xvi* s.).
Maison de lliviché (xii* s.).
Cloi'lier de l'église (xvi* s.).
Cliàleau (xv s.) (P. E.).
Eglise (xir, XIII' et xvi* s,).
Eglise (XI* s.).
Eglise (XII*, xiii* et xm* s.i.
Vitraux de l'église (xvi* s.).
ICjjlise el chapelle (xii* s.).
Eglise el salh* capilulaire ixiii' •*.).
Entrée de labbaye (xiii's.).
Eglise (xir s.) et restes de 1 an-
cien prieuré (roman) (xii* s.).
Eglise (XIII* s.).
Eglise (XII* s.).
Arènes.
Eglise N.-D. (ancienne cathé-
drale (xii* s.).
Eglise St-Framboiirg (xii* s.)
(P. p.).
Eglise St-Vincent (xii* s.).
Eglise Sl-Pierre (Marché) (xv et
XVI* s.).
Ancien CliAleau Royal (ix*, xi* et
xm' s.) (P. p.).
Ruines du Château (xiii* s.)
Eglise (xii* et xvi* s.).
Dolmen dit : La Pierre trouée.
Eglise (xii*. xm* et xvi* s.).
Hùlel i\v. Ville (xii* s.).
Eglise (xm* el xv s.).
Eglise (XII*. xm* el xvr s.).
Dolmen dit : la Roche-aux-Fée>.
Eglise (XII*, xiir, XV el xvr s.).
Eglise (xir s.)
Autres Monuments intéressants
Chantilly. . . .
Cires-lcs-Mello.
Creil ...
Ermenonville
Fonlaine-Ies-Corps-
Nuds
Gerberoy (C*
Songeons) . .
Hermès . . .
Marissel. . . .
Mello
Moatépilloy . .
de
Château avec ses collections ar-
tistiques.
Eglise (XII*, xin* et xvr s.).
Maisons du xv* s.).
Abbaye de St-Evremond (.xir t.)
(P. p.).
Château du xvii* s. et Parc célè-
bres par le séjour de J.>I. Rous-
seau.
Ruines de l'abbaye cistercienne
de Chaaiis (xm* s.).
Murailles et rues tortueuses du
Moyen Age.
Eglise (xm* s.).
Eglise (xir, xin* et xvr s.).
Eglise (XI*, xiir et xV s.).
Ruinej> du Château (xiv* s.).
MonllEvéque .\bhaye de la Victoire (xm* s.).
Mortefontaine . Château et Parc niagnillque
(xvm* s.).
Mouchy-le-Châlel . Eglise (xi*, xir, xm* el xvr s.).
Cliàteau Renaissance.
Pont point Dolmen de la Pierre-Huitaine.
... Eglise Sl-Gervais (xr, xii* et
xvr s.).
.... Eglise Sl-Pierre (du xir au
xiir s.).
Ponl-SteMaxence . Eglise (xm* el xv s.).
. . Hôtel de Ville (xV s.).
— Pont sur l'Oise (xviu* s.).
Sainlines Eglise (xir el xv s.).
Sérans-le-Roiileil-
lier. . Eglise (xm* el xv* s.).
Vez Donjon penlagonal (xiv s.) et
Château (xiir et xiv* s.) en res-
tauration.
CHATEAL-TIIIERIAY. - Vue générale.
Aisne
Nom — Situation
E département de TAisne appartient à la ré^Mon N. de la Fiance, il tire son
nom de la rivière dWisne ipii le traverse de VE. à 10. L\iisne y pénètre par
la pointe S. de l'arrondissenient de Laon et passe ensuite dans la pointe N.
de celui de Soissons dont elle baigne le chel'-lieu pour aller se jeter dans
l'Oise un peu au-dessus de Compiègne. Le cours de VOit<e qui traverse
également ce déparlement dans la direction N.-K. à S.-O. dépasse de 37 kil. celui de
l'Aisne; le nom d'Oise aurait pu lui être ajouté. 11 n'a pas de forme régulière; tout au
plus pourrail-on le comparer à une bande rectangulaire verticale dont la moitié de la
partie supérieure droite serait (lanquée dun rendement circulaire. Sa pointe N.-E. touche
à la Belgique par le canton d'Hirson. Ses limites naturelles sont absolument insigni-
fiantes. Sa plus grande longueur du N. au S. est de 150 kil., sa plus grande largeur de
TE- à 10, de 84 kil. Laon, son cheMieu, est situé à peu près au centre, à l'intersection de
toutes les diagonales que l'on peut tirer à travers le département qui est borné au N.
parle déparlement du Nord; au N.-E. par la province de Namur (Belgique); à l'E.
I>ar les départements des Ardennes et de la Marne; au S.-O. par le département de
Seine-et-Marne; enfin à l'O. par les départements de l'Oise et de la Somme.
Il a été formé en 1790 de territoires appartenant à deux provinces : l'Ile de-France, pour
les trois cinquièmes et la Picardie pour les deux autres cinquièmes. A 4'Ile-de-France
appartenaient le Vahis, le SoissontuiiSy le yoyonnaiiî, le Tavdciwis, le Laonnais, la Bric;
à la Picardie, le Vevmandois et la Thiétxiclie.
16
Al&.\b. 1.
212
Histoire
OMBREUSES sont oncorc les traces laissées par les peuplades sauvages
qui vécurent sur le sol du département. Ces peuplades ont habité
les grottes d'Arcy-Sainte-Restitue, de Glenncs, de Neuville, les sou-
terrains du plateau de Comin et les « boves » de Laori. On voit
encore des tombes celtiques à Pont-Arcy, à Cierges, à Pasly. Celle
dernière localité possède même des vestiges d'un camp gaulois.
LafTaux a des sépultures franqucs. Il y a des dolmens à Arcy-Sainte-
Restituc (la Butte de Housse), à Cierges (dolmen de Caranda), à Haramont (Pierre
Clouise), à Taux, à Vaurczis (la Pierre Laye); des menhirs à Bois-lès-Pargny (le Verzian
de Gargantua), à la Bouteille (la Haute-Borne), à Retheuil; une allée couverte au Clos-
Boslard, à Vic-sur-Aisne. On peut encore citer la Pierre de la Mariée à Bucy-le-Long et
la Hottée de Gargantua à Molinchart.
A l'arrivée des Romains les Suessiones occupaient le sud du déi)artement, les nemi la
l>artie centrale et les Veromaudui le nord. César, dont la politi(|ue consistait surtout
à semer la division parmi les peuplades gauloises, gagna vite les Renii et ces derniers
essayèrent d'amener à la cause romaine leurs voisins les Suessiones qui résistèrent et
vinrent attaquer les Rémi chez eux. Leur meilleure plîUM' forte, Hibrax, lut assiégée, mais
sans succès grâce à rapi)ui des Romains (pii, poursuivant leur victoiix», marchèrent contre
Noviodunum (Soissons) où, Galba, le chef des Suessiones s'était enfermé. Ce dernier,
obligé de se rendre, offrit à César ses deux fils en otage et la paix dura c|uelques anné(*s.
A leur tour les Veromaudui, qui avaient continué la lutte, furent anéantis aux bords de
la Sambre. A l'appel de Vercingélorix, 5 000 guerriers suessiones se rendirent >ous les
murs d'Alésia et participèrent à la lutte suprême contre la domination r(»maine.
De cette époque il reste des fragments de remparts à Soissons, des vestiges de camps
romains à Vermand, Berry-au-Bac, Epagny, Gouy, Condé-sur-Aisne; on voit encoi-e dans
cette localité les restes d'un pont romain sur l'Aisne. Citons encoi'e les retranchcMuents
do Condé-sur-Suippes, l'ancienne station de Contraginnum (Condren), les Imces il»'
chaussées romaines à Dizy-le-Gros (voie de Reims h Bavai qui forme l'artère princijuile
du bourg), à Ciry-Salsogne; les antirpiités romaines de Mondrepuis, etc.
Le christianisme fut prêché dans la région au iir siècle, h la lin duquel furent mar-
tyrisés les saints Crépin et Crépinien, et saint (Quentin. A l'arrivée des Barbares dans la
Gaule au V siècle, les Romains n'étaient plus maîtres que des vallées de l'Oise* et île
la Marne : la victoire que Clovis renqjorta en iSG à Soissons sur le général Syagrius
anéantit le reste de la domination que Rome exerçait encore dans la Gaule et la puissance
de Clovis s'étendit jusqu'aux rives de la Seine. Après avoir régné à Soissons, Clovis
abandonna cette capitale pour Paris. A sa mort, en 511, le royaume franc fut divisé en
(|uatre parties. Soissons échut à Clotaire. l'n é|)isode de la rivalité de Rruneliaut et i\r
Frédégonde se passii à Droisy (5lir>) : l'armée du (ils de Brunehaul fut défaite par cellt»
(|ue commandait Landry, maire du Palais et favori de Frédégonde». La lutte entre l«»s
maires du Palais de la Neustrie et de rAustrasi(\ qui dura de tiôS à TiST, se termina à la
balailh^ de Teslry,à la limite de l'Aisne, par la victoire de Pépin d'IIéristal, maire d'Ans-
trasie. Dès ce monieid, la royauté ne conqite plus et h*s maires du Palais gouvernent
le pays. C'est à ^uierzy que se trouvait le Palais des seigneui's d'Héristal où vint
mourir Charles Martel. Arcy-Saint(î-Restilue a des vestiges de cimetière mérovingien
entre les monts Dion et Belon, ainsi que Chouy.
Kn 75'i la dynastie des Mérovingiens est supplantée |iar Pépin le Bref que les grands
et les évèques réunis à Soissons élèvent à la dignité de roi. On voit encore dans cette
211 ATSNE
vilU» (abbaye de Snint-Médard) le carliol où fui enferme' en S20 Louis le Débonnaire.
C'est en 877, à Qiiierzy, que le faible Charles le Chauve se laissa arracher la propriété
héréditaire des fonctions civiles et militaires que ses officiers tenaient de lui. C'est de
celte date que commence réellement la féodalité.
Les pirates normands vinrent ravager Saint-Quentin en 885 et Chàteau-Thieriy Tannée
suivante. Robert V\ frère du comte Eudes qui avait vaillamment défendu Paris en 88fi
contre les Normands, avait accepté la couronne comme tuteur du jeune roi Charles III.
le Simple; mais, abandonné bientcM par les seigneurs, il dut combattre et périt sous les
murs de Soissons en 027». Charles le Simple ainsi que les derniers Carlovingiens rési-
dèrent à Laon. C'est lévèque de cette ville qui livra Louis V le Fainéant au parti
d'Hugues Capet couronné roi en 087.
Un grand nombre d'abbayes prirent naissance dans ce département : les abbayes
bénédictines de Chézy-sur Marne (850) et de Nogent (])rès Coucy); Saint-Martin-de-Laon:
Saint-Médard, Saint-Jean-des-Vignes et l'abbaye royale Notre-Dame à Soissons; Saint-
Nicolas-aux-Bois, fortifiée; le prieuré du Charme, à Grisolles (1008); l'abbaye de Pré-
montré, berceau de plus de 1800 communautés dont une des premières du déparlement
fut celle de Cuisy-Saint-Gény (Il 10); les abbayes de Cisterciens de Foigny (1121 > et d»^
Bernardins de Vauclerc (liriii; l'abbaye de Longpré à Haramont (1180); le monastère de
Cerfroid fondé à Brumetz par les saints Félix de Valois et Jean de Matha pour le rachat
des captifs; le prieuré de Sainl-Lambort à Fourdrain; l'abbaye d(» Saint-Nicolas à Hihe-
mont; l'abbayede Cisterciens de Longpont (1227); la commanderie de Maupas à Sercbes;
l'abbaye cistercienne de Fervacques à Fonsommes (UOOj; l'abbaye de Prémonlivs de
Valsery, rebftlie au xviu' siècle, etc.
Pendant le règne des premiers Capétiens, la région dont nous nous occupons se
développa rapidement par le commerce et l'industrie et voulut s'affranchir du réirim*»
féodal. Les chartes communales que les principales villes arrachèrent à leurs seigneui*s.
assez facilement d'ailleurs, établii'enl la liberté dans les villes affranchies. La royauté,
en les accordant ou en les faisant payer, se ménageait des alliés contre les seigneurs.
Les plus intelligents de ces derniers, pour restaurer leurs finances, imitèrent la royauté.
Toutefois, rétablissement de la commune de Laon n'alla pas sans de draniatique^s
événements. L'aventurier Gaudry, évèque de cette ville, racheta au roi Louis le Gros la
révocation de la charte oictroyéc par ses vicaires aux boui'geois de la ville. Ces derniers
tuèrent Tévèque et incendièrent la maison de son trésorier. L'incendie gagna la callié-
drale et une partie de la ville qui devinrent la proie des flammes (Mil). La charte plu-
sieurs fois abolie et rendue, h la suite de querelles sanglantes, ne devir*! ♦l*'liiiili%e
qu'en 1551. La féodalité fut néanmoins puissante dans l'Aisne et Coucy. iuili de \^MU ;i
1250 par Enguerrand III. demeure la ruine la plus imposante que nous aif léguéf le
moyen âge : aujourd'hui comme autrefois son fier donjon haut de 05 mèîn^s ilomliii*
les remparts de la ville.
La guerre de Cent ans, qui débuta en 1528. désola ces régions; en 1558, Viiisurrerliort
des Jacques y fit également de nombr<»uses victimes; en dehors du IhéAtre di' la liille
des Armagnacs et des Bourguignons, elles demeurèrent tranquilles jusqn ;ui iitilt*^u
du xvi" siècle. En 1550, le roi François 1*"' rend à Villers-Cotlerets l'édit qui rend nlditri**
toire l'emploi de la langue française dans la rédaction de tous les actes publî-^ Vai \l*k\
fut signé à Crépy-en-Laonnois le traité entre François I*' et Charles-Quint dont aucune,
des clauses ne devait être tenue. En 1557, le roi d'Espagne Philippe 11, mécontent de
l'appui que le roi de France Henri 11 accordait aux réformés des Pays-Bas, vint assiéger
Saint-Quentin et l'emporta d'assaut après un siège héroïque pendant lequel près tie
2000 habitants trouvèrent la mort. Ce ne fut qu'après la paix de Vervins signée en 1598
A^alil Doiki.
LAON. — Église Notre Dumu (Calhcdrale).
2i6 AISNE
que le pays profondément troublé par les guerres de religion retrouva une paix définitive.
Pendant la campagne de France, en 1814, quelques combats furent livrés sur le terri-
toire qui nous occupe : ceux de Craonne (6 et 7 mars), de Laon (0 et 10 mars), de Sois-
sons. Après Waterloo, Laon capitula le U août 1815. Enfin, pendant la guerre franco-
allemande, Soissons bombardé capitule le 16 octobre 1870. Laon se rend le 5 septembre
et la poudrière delà citadelle saute au moment où les Allemands y pénètrent Le 18 jan-
vier 1871 Faidherbe obtient un avantage sur le général von Gœben, mais est défait le
lendemain à Saint-Quentin malgré Tappui que lui prêtent ses vaillants habitants contre
des forces ennemies de beaucoup supérieures en nombre.
Géologie — Topographie
On trouve dans la partie N.-E. du département des assises de schistes ardoisiers qui
ferment l'extrémité du plateau des Ardennes; dans les parties 0. et S. on ne voit que
des terrains tertiaires avec sous-sol calcaire et crétacé. Les vallées de l'Oise, de la Serre
et de la Souche ont des parties marécageuses et renferment des tourbières.
Dans son ensemble il forme un plateau généralement boisé, très vallonné, s'inclinant
dans la direction N.-E à S.-O. Les vallées qui renlaillent laissent souvent la craie à
découvert.
Le point culminant se trouve dans le canton d'Hirson, à droite de celte ville, près de
Wattigny (281 m.); le point le plus bas esta la sortie de lOisc. en aval de Quierzy (57 m.).
Dans les arrondissements de Saint-Quentin et de Vervins, les cours d eau descendent
dans la direction de la pente générale du département, c'est-à-dire N.-E. à S.-O. Au
centre ot dans la partie méridionale, ils sont au contraire orientés sensiblement de TE. à
rO. Voici les principales altitudes que l'on y relève : entre la petite Helpe, la Sambre et
le Noirieu, 251 mètres au-dessus de la Capelle; entre le Thon et la Serre, 269 mètres au
S. d'Aubenton. A 1*0. les collines ont une altitude variant de 150 à 225 mètres; on trouve
220 mètres entre Saint-Gobain et Prémontré; la colline qui porte Laon est à 181 mètres ;
un point atteint 200 mètres au S.-O. de Craonne; la ligne de partage entre la Vesle et
rOurcq est à 230 mètres; entre le Surmelin et la Marne, un point atteint 251 mètres;
enfin le point culminant de la forêt de Villers-Cotterels est à 255 mètres.
Hydrographie
Une partie insignifiante des eaux de l'Aisne appartient au versant de la Mer du Nord
qu'elles gagnent soit par VEscaut qui naît dans le département et y reçoit le canal de
dessèchement des Toi^*ents et (hors du département) la Selle, soit par la Meuse qu'ellei*
gagnent par la Sambre qui a également sa source dans le département un peu au-dessus
de Barzy et où tombe (hors du département) la petite Helpe, Le reste des eaux va à la
Manche soit par la Somme, soit par la Seine où vont se jeter VOise et la Marne,
La Somme, qui prend sa source à Fontsomme et dont le cours dans TAIsne n'est que
de 40 kil. environ, ne baigne que l'arrondissement de Saint-Quentin ; elle passe à Saint-
Quentin, puis à Saint-Simon et va gagner ensuite Ham, dans la Somme; elle reçoit
(hors du département) VOmignon qui arrose Vermand et la Germaine,
L'Oise qui, grùce à ses affluents, roule le plus gros volume d'eau du département
sépare, à son entrée, ce dernier de celui du Nord, arrose Hirson, Guise, fait un coude
vers le N. un peu au-dessus de cette ville et redescend ensuite dans la direction N.-E. à
S.-O. pour baigner Ribemont, Moy, la Fère, Chauny et passer dans TOise après avoir
AISNE
2i7
arrosé le vieux bourg de Quîerzy. Dans TOîse tombent : le Gland grossi de VArtoise et
du rit des Champs; le Thon qui passe à Aubenlon; le iXoiviev; la Serre qui arrose Rozoy.
Marie et Crécy et s'augmente de YHuvtaut, du l'ilfnon grossi de la Brune, de la Souche,
a<fgttir Doiié.
LAON. — Porte U Ardon.
s
ce
o
<
>egalir Dullô.
LAOX. — Abbaye Sainl-Mailiii (llûlel Dieu).
jÉidicule dil le « Vide-Bouteilles ».
AISNE 251
venant de Sissonne. du Pth^on; VAiletle où tombe VAnlon; (hors du département) VAisne
qui baigne Neufchâtel, Vailly, Vic-sur-Aisne et où se jettent la Retourne^ la Suippe, la
Miette, la Vesle grossie de V Ardre où tombe YOrillon et du Muriotij qui passe à Braisne,
la Crise, le ruisseau d7/o3i>M, le Vandy; enfin VAuthotnie qui naît près de Villers-Cotterels.
La Manie, qui traverse le déparlement du N.-E. au S.-O. en y décrivant quelques
méandres, arrose Château-Thierry et Charly; elle reçoit ; le Surmelin, qui baigne Condé-
en-Brîe et s'augmente de la Dhuys; le Dolloir; (hors du département) VOurcq, qui arrose
Fère-en-Tardenois, Oulchy-le-Chàteau, Neuilly-Saint-Front, la Ferté-Milon et se grossit
de la Bavière, du !•« cVAllond et du Cllgtion,
CANAUX !• Canal de Saint-Quentin, avec le Canal de Crosaf 70 kil. 500
L'Embranchement de Fargniers à La Fère 4 kil.
2- Canal de la Sambre à VOise 53 kil. 830
5* Rùjolc de tOise (environ) 25 kil.
V Canal de la Somme 5 kil. 200
5* Canal latéral à COise (avec le Canal de Manicamp) 7 kil.
6* Canal de VOise à l'Aisne 48 kil.
7' Canal latéral à l'Aisne 51 kil. 500
8* Canal de COurcq 6 kil. 527
D* Canal de VAisne à la Marne (n a que son point de départ dans le département).
LACS, ÉTANGS. A citer l'étang de Maisseny où naît VOmignon, ce»lui de Saint-Laurent
{ 100 hectares) et les quelques étangs du sud de l'arrondissement de Château-Thierry,
Sources minérales: Braisne, Guise.
Climat
Ce département est sous l'influence du climat séquanien] quoique les difïérences de
température ne soient pas excessives, le froid s'accentue néanmoins au fur et à mesure
que l'on remonte vers le N.-E. Le printemps et Taulomne y sont généralement froids et
humides avec des variations assez brusques. La hauteur des pluies augmente du S.
au N. Laon doit à sa position élevée un climat plus rigoureux que dans le reste du
département; les brouillards y sont aussi plus fréquents qu'ailleurs.
Divisions administratives
Étendue : 736.727 hectares.
Population (1897) : 540.512 habitants.
Arrondissements
Préfecture ; Laon 1
/ Château-Thierry 1
Sous- \ Saint-Quentin 1
Préfectures ) Soissons l
\ Vervins i
Total. . "T
LISTE DES CANTONS
Laon Anizy-le-Chàteau, Chauny, Coucy-le-Chàleau, Craonne, Crécy-sur-Serre, La
Fère, Laon, Marie, Neufchâtel-sur-Aisne, Rozoy-sur-Serre, Sissonne.
CMteau-Thierry . Charly, Château-Thierry, Condé-cn-Brie, Fère-en-Tardenois, Neuilly-Sl-Front.
Saint-Quentin . . Bohain, Le Câtelet, Moy, Ribemont, St-Quentin, St-Simon, Vcrmand.
Soiêsons Braisne, Oulchy-lc-Chàteau, Soissons, Vailly, Vic-sur-Aisne, Villers-Colterets.'
Vervins Aubenton, La Capelle, Guise, Hirson, Le Nouvion, Sains-Richaumont, Vervins,
Wassigny.
înts
CanloDâ
11
Commui
291
5
124
7
128
6
165
Total.
8
. 37 Total.
133
. 841
X
•X
T.
253
Cultes
Culte catholique. Evêchê : Soissuns. Le diocèse de Soissons ne comprend que le
département de l'Aisne: révt^ché de Soissons a élé fondé ])ar les S. S. Sixie et Sinice;
on lui a joint en 1790 l'évéché de Laon. Il est sufTra^anl de l'archevêché de Reims. Il
compte 39 cures, 55K succur-
sales et 20 vicariats; il a un
séminaire diocésain à Soissons.
H possède surtout des congré-
gations enseignantes d'hommes
el de femmes. Les pèlerinages
les plus célèbres sont ceux d»'
Notre-Dame de Liesse fondé
vers le milieu du xiir siècle par
trois chevaliers croisés, de
Notre-Dame de Paix à Fieulaine.
de Saint-4>uenlin i\ Saint Quen-
tin, de Saint Marconi à Corbeny.
Culte protestant. Il y a \m
consistoire à Saint-Quentiiî qui
comprend tout le déparlement,
sauf l'arrondissement de (JuV
teau-Thierry rattaché au consis-
toire de Meaux. On compte
moins de fi 000 protestants dans
le département. Lemé possède
un asile évangéliqne, Saint-
Quentin et Laon ont un tem|)le.
Culte Israélite. Ce culte ne
compte qu'un petit nombre
dadeptes, 200 à peine.
Armée
Ce département fait partie du
2* corps d'armée (Amiens) et
comprend trois subdivisions de
région : Soissons, Saint-Quentin,
Laon. Chacune de ces trois
villes possède 1 régiment d'in-
fanl^»rie; il y a en outre \ compagnie d'infanterie à Hirson; 1/2 compagnie à Guise et
I simple détachement au fort de Laniscourl. La Fère com])te I régiment et o batteries
d'artillerie; Laon possède également 1 régiment d'artillerie; il y a 1 batterie à pied
d'artillerie à Vendeuil et à Hirson.
Ouvrages militaires. Place forte : La Fère, défendue en outre par les forts de Liez,
Vendeuil et Mayot. Laon possède les forts de Mont-de-Joie, sur la route de La Fère, de
Laniscourt, de Bruyères el de Montbérault. Fort cVarrêl : Hirson.
Li* département ressortit à la 2^ légion de gendarmerie (Amiens).
SAINT-QUENTIN. - Ilôlel-de Ville.
2:>4
Justice
Ce département ressortit à la Cour d'appel d'Amiens. Un tribunal de !'• in- I
stance fonctionne dans chacun des cinq arrondissements: en outre, il y a un Tri- ,
bunal de commerce dans les villes suivantes : Chauny, Sainl-Ouentin, Soissons, Ver-
vins; un Conseil de l*rudliommes à Hohain, Guise, Saint-Quentin et une Justice de paix
dans cliacini des 57 cantons.
Instruction publique
L'Aisne ressortit à rAcadémie de Lille; il ne possède pas d'établissement d'ensei-
grnement supérieur.
L'enseignement secondaire pour les garçons comprend : I Lycée A Laon et à Saint-
Quentin (Lycée Henri Martin); I collège à Soissons, Chûleau Thierry (collègue
Jean de La Fontaine) et La Fére. L'enseignement classique el l'enseignenienl
moderne sont distribués dans Ions ces élabliss(»menls. ;
L'enseignement secondaire, ])Our les filles, comprend I Lycée à Saint Quentin: I col-
lège (\ Laon et h La Fère; I cours secondaire à Soissons.
Il y a des institutions secondaires libres c^ Laon, Saint-Quentin, Fayel. Fon-
taine-lés-Vervins, Guise, Montcornet et Villers Colterets; un petit séminaire h Soissons
el h Liesse.
L'enseignement primaire recrute ses professeurs h l'Ecole normale d'institu-
teurs et à l'École normale d'institutrices que possède Laon. II y a des Écoles
primaires supérieures de garçons à Boliain. Chauny, Mirson, La Capelle, Vervins
où sont reçus les boursiers de TLlat. Les localités suivantes possétlenl des Cours
complémentaires de garçons : Buironffisse, Charly, Crécy-sur-Serre, Fresnoy-le-
Grand, Guise, le Nouvion-en-Thiérache, ()rigny-en-Thiérache, Hibemont, Saint-MirliH,
Wassigny. Saint-Michel possède également I cours complémentaire de tilles.
Il y a des pensionnats primaires h (^liAleau-Thierry. Chauny, Guise, La Capelle,
Lemé, Le Xouvion-en-Thiérache, Marie et Saint-Quentin.
Fnliii, depuis 181)1, Crézancy possède I École pratique d'agriculture c Alexandre
Delhomme » où Hî boui-ses de 500 francs chacune ont été créées.
Le déparlement ressortit en outre à l'arrond' minéralogique de Paris (division du N.-O. .
— — à la .V région agricole» (.\j
— — à la 7" conservation des F<»réts (Amiens).
— à la "1* inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
L'Aisne occupe un des premiers rangs parmi les départements rrniiçnis n^riecïli^<i.
Près de ,M1M)00 h(»ctares de sa surface sont occupés par des terres Jaïi«»mnlilr^ oii inn
cultive sur une grande échelh* la betterave à sucre et les céréales, iiiiih-ipali'iueitt It*
froment et l'avoine^ sui* les plateaux du Soissonnais. La ponmie dr 1rrr<% [v lin, le
chanvre, la navette, le houblon, l'osier et les légum<*s donnent dVxn-ltrnls résir|fnl<,
L'osier qui pousse surtout dans l'arrondissennMd <le Saint-|^)uentin est l'iuplové ilaiis hi
vannerie de la Thiérache. Tout le monde coimait la réputation dont joujssrnl k*s ïuii
chants de Laon, les haricots de Soissons.
Ce sont les forêts qui tiennent la première place comme étendue après les terres à
BRAISNE. - Eglise.
256
AISNE
culture; leur surface, qui a diminué de plus d'un quart depuis trente ans, atteint encore
76000 hectares dont près de '27 000 appartiennent à TÉlat. Elles sont disséminées un peu
partout sauf dans l'arrondissement de Saint-Quentin. Les plus importantes sont celles
du Nouvion, de Saint-Michel, de Samoussy (entre Laon et Sissonne), de Sainl-Gobain,
de Coucy, de Villers-Cotterets (12 500 hectares), de Fère-en-Tardenois, de Riz, etc.
Viennent ensuite les prairies naturelles et artificielles, dont la surface dépasse
HO 000 hectares. Les plus belles sont celles de la Thiérache qui nourrissent de beaux
bestiaux produisant abontlammenl du lait et du beurre renommé. Les pommiers de
cette même région fournissent un cidre assez estimé.
La vigne, ([ui occupe 5 000 liectares, est plantée dans la région S.-E. du département,
sur les coteaux de la rive droite de la Marne et de l'Aisne. Quoique de qualité ordinaire,
SOISSOXS (Musée). — Clmpileaii provcnaiil tie I abbaye ilt- Sl-Tliibaul.
les vins blancs de (Charly et des environs 6r Château-Thierry jouissent d'une certaine
réputation; il en est de mènje des vins rouges des cantons de Vailly, de Craonne et de
Laon (cru (1*^ la cuve Saint-\'inccnt).
L'Aisne possède un fort conting<Mit d'animaux (te l'espèce ovine qui produisent ni*e
moyenne dv tiOOOO (pjinlaux de laine depuis (iuel(|ues années; il y a trente ans, |#»s
moutons étaient deux fois plus nombreux. La quantité de miel produit varie annuell<*>
n»ent entre 80 000 et 100 000 kil. L'enseignement agricole est très répandu. Outrt» la
chaire départementale d'agriculture existant à Laon, le département possède une chairr
spéciale? d'agriculture et de viticulture à Ciézancy, une chaire spéciale d'agriculture à
Vervins; chacun des arrondissements est doté d'une chambre consultative d'agricultun».
11 y a des comices agricoles à Laon, Marie, Saint-Quentin, Vervins et Château-Thierry;
les mêmes villes ont des syndicats agricoles. La Société d'horticulture et de jïelilc
culture de Soissons rend de grands services avec les essais de graines tentés dans son
jardjji botanique. Lnlln les 7 stations d'étalons de Saint-Quentin, Vervins, La Capelb-,
Wassigny, Guise, le Nouvion et Hozoy-sur-Serre, avec les Sociétés des courses de La(UK
de la Capelle et de Saint-Quentin, ont beaucoup fait pour l'amélioration de la race
SOISSONS. — Tours de l'abbaye de St Jean de»-Vij,'rics (façade O.).
AISNE. 2.
258 AISNE
chevaline. Outre les courses données dans ces trois dernières villes, des concours
hippiques ont lieu à Vervins, Guise et Saint-Quentin. Laon possède la station agrono-
mique de TAisne et le laboratoire départenienlal de bactériologie.
Industrie
Si TAisne est au premier rang pour l'agriculture, il occupe également une des pre-
mières places en Industrie. Il possède en effet des établissements de tout premier
ordre comme : la Manufacture de glaces de Saint-Cobain, la Manufacture
de produits chimiques de Cliauny appartenant toutes les deux à la c Société ano-
nyme des manufactures de glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et
Cirey >, et les Usines et fonderies de Guise, propriété de la « Société du familistère
de Guise >, association du capital et du travail, fondée par le grand philanthrope
J.-B-.A. Godin, le 13 août 1880, après avoir fonctionné en fait depuis 1870. Ces usines,
occupant i 200 ouvriers et employés des deux sexes, fabriquent des appareils de chauf-
fage, des ustensiles de cuisine, des fontes et tôles émaillées, des articles d'éclairage,
d'ameublement, d'hygiène, des objets de quincaillerie et de bâtiments, de l'outillage et
des objets divers en fonte d'acier. Le chiffre net des ventes annuelles est de i 000 000 de
francs depuis la fondation de la société. Cette association d'ouvriers, divisée en socié-
taires, associés et participants, où le travail à la pièce, à l'heure ou au mois est n*mu-
néré de la façon la plus juste par un système de dispositions sagement établies
du consentement de tous et continuellement mises en harmonie avec les lois et les
progrès accomplis, jouit en outre gratuitement de logements établis dans «le beaux
bâtiments où toutes les conditions hygiéniques les plus parfaites ont été réalis4*es.
Crèches pour Tenfance, écoles maternelles et classes primaires richement dotées et
installées, bains, lavoirs, théâtre, assurances de toutes sortes, caisses de prévoyance,
retraites, services coopératifs de tous genres sont à la disposition de tous les membres
du Familistère. Guise possède actuellement dans cette Société la plus belle œuvre
sociale créée en France jusqu'à ce jour. La Manufacture de glaces de Saint-Co-
bain, fondée en 1092 pour la {production de glaces coulées, fonctionne encore aujour-
d'hui avec les mêmes procédés d'autrefois; elle occupe près de iOO ouvriers à Saint-
Gobain et fait un chiffre d'affaires de 2500000 francs, année moyenne. Les glaees sont
polies à Chauny où a été créée en 1806 la remarquable usine de Produits chimiques
qui va toujours en se développant. La manufacture emploie 1550 ouvriers à Cliauny. On
y fabrique : Tacide sulfurique à l'aide de la pyrite de fer broyée et brûlée dans des
fours spéciaux, Tacide nitrique dont l'emploi devient de plus en plus fréquent dans
la préparation des explosifs, le sulfate de soude et l'acide chlorliydrique t\mû la
fabrication est liée à celle de l'acide sulfurique et de la soude (on les obtient en quimltlé^
énormes, le sulfate de soude étant exclusivement employé dans la fabrication tU^
glaces), le clilorure de ciiaux, l'eau de Javel, le clilorate de potasse !a
soude artificielle par les procédés Leblanc, le soufre pur et divers auti*es pniduil-,
enfin les engrais cliimiques dont la production annuelle est de 120 000 tmiiii^.
INDUSTRIES AGRICOLES. Minoterie : environ 550 moulins; Biscuits: \ iller*
Colterets; Sucreries : 80 usines, dont 57 dans Tarrondissement de Laon. tJ5 dans rHuî
de Saint-Quentin, 10 dans celui de Soissons, 6 dans celui de Vervins et 2 dans cHni de
ChîUeauThierry; Distilleries : on compte 15 établissements produisant 5(M)000 lierttv-
litres d'alcool de betteraves; Brasseries : elles ont donné en 1807 près de 100 000 îierh»-
litres de bière forte ou de petite bière; Scieries mécaniques : Soissons. ViHi-rs-
Cotterets, Le Nouvion (sabots et galoches); Boissellerie : Buironfosse; Vannerie :
AISNE
259
Hirson, Origny-en-Thiérache; Jouets en boîs : Liesse. La boissellerie occupe
1^00 ouvriers et la vannerie 6000.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. Une centaine de tourbières sont encore exploitées
quoique ne produisant qu'un faible rendement. Carrières : Origny (pierres de taille),
Proix (pierres blanches). Guise (grès), Montbavin (mines d'alun de Chailvet). Il y a éga-
lement un grand nombre de carrières de pierres à plâtre dans l'arrondissement de
Château-Thierry et de nombreuses Tuileries et Briqueteries dans tout le départe-
ment; Verrerie : Folembray; Faïencerie : Sinceny; Poterie : Blanchecourt, Sois-
sons, Urcel.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. Ateliers de construction : Tergnier fCie
LONGPONT. — Ruines de l'Abbaye.
gfiT) AISNE
du chemin de fer du Nord), Saint-Quentin, etc. ; Fonderies : Chauny, Etreux, Feslieux.
Grandrieux, Guise, Hirson, Laon, Moulins, Sainl-Michel-Rochefort, Saint-Quentin, Sois
sons, la Vallée-aux-Bleds ; Chaudronnerie : Chauny, Saint-Quentin, Soissons; Clou-
terie : Hirson; Limes : Charmes, Chauny; Instruments aratoires : Bohain, Crécy
sur-Serre, Guise, Jussy, Martigny, Mondrepuis, Plomion, Saint-Quentin, Soissons, le
Sourd, Vendhuile, Viry-Noureuil.
INDUSTRIES CHIMIQUES. Produits chimiques : Chauny, Saint-Quentin:
Apprêts et Blanchissage de tissus : Chauny, Saint-Quentin; Teinturerie : Saint-
Quentin, etc.; Caoutchouc : Chauny; Vinalgrerie : Etreux. Il y a aussi quelques
établissements de savonnerie, stéarinerie et des huileries.
INDUSTRIES TEXTILES. Filature et tissage : 171 établissements travaillent le
coton, 67 la laine et Ao la soie dans le département. On compte à Saint-Quentin 9 fila-
tures de coton, 55 tissages à bras et 9 tissages mécaniques pour le coton. 22 filatures
de laine et 21) lissages h bras. On trouve encore des filatures à Aubenton, Berthenicourl.
le Catelel, Chauny, Sainl-Gobert, Guise, Ribemont, Sains, Vermand, Voulpaix; Châles
de soie : Bohain, Guise, Iron, Mont d'Origny, Xoyal, Origny-Sainte-Benoîle, Vaden-
court; Gazes de soie : Origny, Thenelles, Voulpaix; Draps et couvertures de
laine : Fresnoy-le Grand, Laon; Tricots : Chauny, Vervins; Toiles et Treillis : Ber-
thenicourt, Chauny, Moy, Marie; Passementerie : Montrenil-aux-Lions.
INDUSTRIES DIVERSES. Tannerie et Mégisserie : Chauny, Guise, Marie, le
Nouvion, Sois^^ons, Bibemont; Papeteries : Bougeries, Sainl-Goberl. Franqueville
(carton); Construction de bateaux : Chauny, Saint-Quenlin, etc.; Objets reli
gieux : Liesse; instruments de musique : Château-Thierry.
Quant à l'industrie des transports par eau, elle est tellement développée que Ton a dû
doubler toutes les écluses du canal de Saint-Quenlin. .
Commerce
Ce département a un Irafic très important soit h l'importation, soit à Texportalion. 11
importe de la houille provenant du bassin de Valenciennes, de Belgique et d'Angleterre
pour alimenler ses nombreuses usines; des matières premières; cotons bruts de toule-^
provenances ou cotons filés du Nord, de la Seine-Inférieure et de l'Alsace: des instru-
ments aratoires, des métiers et des machines pour filatures.
Son exportation comprend des céréales, principalement du blé. des farines, des che-
vaux, du bélail; des laines, du lin, du chanvre; du houblon, du vin, des légumes sers et
verts; les articles de Saint-Quentin, Bohain, des produits chimiques, des appareils de
chauffage; des glaces, de la verrerie, de la faïence; du beurre, du gibier, etc.
Voies de communication
Chemins de fer 87)5 kil.
Boutes nationales (l'i). . . . fiir» kil.
Chemins vicinaux y compris
routes départ'" déclassées. 7556 kil.
Bivières navigables (Oise,
Aisne, Marne) tVH^il Ml
Canaux (voir détail à Hydro-
graphie) 271 IcîL r>*T
Laon, dont le nom celtique signifie élévation, est une des plus anciennes villes di* Froiif* :
elle est antérieure à la conqut^le romaine. BtVtie au sommet d'une colline de forme IH^^nirtilmrr,
elle domine de près de 100 mètres les plaines environnantes fort bien cultivées. Enln» li-^ ji^tinl**-
S.-E. et S.-O. de ce triangle se trouve inscrile une comhe rerouvrant d'ancienne-* carrières de
pierres, s'inclinanl vers le S., à laquelle on a donné le nom de ntve SaintVinreut. Un chemm de
SOISSONS. — Calhcdralc (clocher S.-O.;.
262 AISNE
fer électrique à crémaillère relie la gare fort importante de Laon h la ville haute, en des-
servant le faubourg de Vaux. La Citadelle occupe la pointe S.-E. et VAi^seiml (ancienne Ahbayf
Saint-Vincent), la pointe S.-O. Les anciens remparts qui font le tour de la ville ont été remplacés
par de belles promenades d*où la vue s'étend au loin dans toutes les directions, mais surtout
vers le N. Les rues en sont généralement étroites, mais fort pittoresques : on y rencontre en
elTet des vestiges de l'époque romaine et du moyen âge assez nombreux. Le monument le plus
remarquable est la Cathédrale N.-D. (xir et xiir s.), aujourd'hui complètement restaurée. On y tint,
comme dans toutes les cathédrales du moyen âge en France, des réunions politiques, des assem-
blées; on y représenta des mystères, et les divertissements profanes mêmes n'en étaient pas
exclus. Au XVI* siècle on y jouait encore des mystères. Le plan de la cathédrale répondait bien au
but des habitants de Laon, doués d'une rare énergie dans la défense des libertés publiques, avec
son chevet carré. N.-D. de Laon se compose d'une nef avec collatéral sur lequel s'ouvre une
suite de chapelles pratiquées entre les saillies des contre-forts, d*un transept dont les extré-
mités donnent entrée à deux chapelles circulaires orientées à deux étages, d'un chœur d'une
importance à peu près égale à celle de la nef et que clôt un chevet carré; deux tours, décou-
ronnées de leurs flèches et terminées par des beffrois octogones, surmontent la façade princi-
pale qui comprend trois porches avec une belle rose s'élevant au-dessus de celui du milieu; ces
beffrois sont flanqués de pinacles ajourés dans lesquels sont placés des animaux de dimensions
colossales, qui représentent des bœufs. Quatre autres tours, dont deux inachevées, s'élèvenl
aux quatre angles des croisillons. Un clocher carré dont le soubassement forme, à la manière
des églises normandes, lanterne à l'intérieur, repose sur les arcs doubleaux de la croisée cen-
trale. Deux salles servant de sacristie et de trésor avoisinent le chœur et sont réservées entre
les collatéraux et les chapelles circulaires des transepts. Une belle et grande salle capilulaire et
un cloître flanquent le côté S. de la nef. Les clochers S.-O. et N.-O. furent achevés seuls. Ceux
à l'E. ne furent pas continués. Les chapelles avec leur clôture sont du xvi* siècle. Une belle
grille en fer forgé sépare la nef du chœur. On a conservé dans les chapelles de beaux débris de
sculptures provenant de la restauration. Le Trésor renferme de belles tapisseries et des châsses
anciennes. A d. de la cathédrale, une vieille construction ornée d'une belle frise sculptée abrite
la Chambre des Notaires; l'angle S.-E. porte une statue soutenant un cadran solaire. Derrière la
cathédrale et au N., le Palais de Justice (ancien palais épiscopal), est installé dans un cloître
ogival du xiir siècle; on y remarque, outre une salle du xiii* siècle, une chapelle à deux étages
du xir siècle ; dans la chapelle supérieure on a réuni des têtes sculptées (celle du médecin de
Charles VI, Guillaume Dursigny, probablement), de vieux mortiers en pierre, des carreaux
émaillés très curieux et des meules romaines. Le Musée, installé dans un bâtiment spécial
inauguré en 1891, séparé de l'ancienne Cliapelle romane des Templiers par un petit Square, ren-
ferme, outre des peintures et des dessins, des vases étrusques, mérovingiens, des objets ^allo-
romains, des faïences de Sinceny, un beau vase de Rouen, le tombeau en marbre blanc de
(iabrielle d'Estrées, morte en 1699, Une maison romane se voit encore rue Fourrier. L'Hôtel de
la Préfecture, élevé sur l'emplacement de l'ancienne Abbaye de Saint-Jean, a dans ses jardins
(juclqucs vestiges sculptés de cette abbaye. VHâtel de Ville (1858-1854) et le Tliéàtre bordent une
place où se dresse la Statue en bronze du maréchal Sérurier (1742-1819). Ce quartier de la ville
renferme encore : le Collège de Jeunes Filles et V École normale d'institutrices, la BiblioUiéque
communale, installée en 1800 dans l'hôtel légué à la ville par Mme veuve Milon de Montigny et
qui renferme 52000 volumes, environ 600 manuscrits dont plusieurs anciens ornés de miniatures,
une belle collection d'autographes, enfin les deux vieilles portes d'Ai-don et des Chenizelles. Sur
le rempart Saint-Rémi se voit une vieille tourelle avec une corniche sculptée au haut du toit.
L'autre partie de la ville, qui occupe le N.-O., possède quelques vieux hôtels h tourelles, la
Maison de Justice, avec une façade du xvir siècle, un Hospice avec Cha^yelle de la môme époque,
une petite porte sur le Rempart Saint-Jean avec des vestiges du Cloître du même nom (auj.
Brasserie), VÊglisc Saint-Martin ((xii* s.) dont la façade avec porche du xiv* siècle est flanquée de
deux tourelles élégantes; deux autres tours carrées occupent les extrémités des croisillons;
à rintériour, outre de belles boiseries (xviii'= s.), on remarque : la chapelle Saint-Joseph avec
clôtuiv surmontée d'une sUtue à double face du Christ, les statues tombales d'une abbesse et
d'un chevalier (xiir et xiv" s.), un groupe sculpté du xvi" siècle (la Vierge, l'Enfant Jésu» el
COUCY-LE-CHATEAU. — Donjon.
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COUCY-LA-VILLE. — Clocher de l'église.
AISNE 267
sainte Elisabeth), enfin, un écusson obitiiaire ixvir s.) sur un pilier de la nef. P^^s de l'i^glise se
Irouve ÏIIôtel-Dieu avec une petite tourelle à fç. de l'entrée adossée h l'angle de la maison du
portier. Établi dans l'ancienne Abbaye Saint-Martin, il renferme un bel escalier et dans les jar-
dins un petit édicule du xvi* siècle appelé le l'itle'DouteUleK. Le Lycée, V École normale d'institu-
teurs^ les Casernes d'artillerie et d'infanterie sont admirablement situés. Enfin sur le flanc O. de»
vieux remparts en ruine, on voit une Tour penchée. Au bas de la colline on peut voir dans le
faubourg de Vaux' un Pigeonnier du xiir s. cl ÏÊgliae (\iv s.) surmontée d'une tour carrée et
dont le nuir extérieur de la nef porte une frise ornée de tôles sculptées. Laon fait un commerce
de t^rains et de vins. Liesse, à 13 kilomètres de Laon, possède une église du xir siècle restaurée
el agrandie en 158t et en liXO avec un jubé du xvr siècle, but d'un pèlerinage célèbre.
Château-Thierry, jolie petite ville bâtie en amphithéâtre sur une colline au pied de laquelle
coule la Marne, est dominé par les ruines d'un Cfuiteau bâti en 720 par Charles Martel pour le roi
Thierrj' IV et relié au faubourg de Marne, sur la rive g., par un beau pont en pierre. Des villas
entourées de jardins bordent l'avenue conduisant de la gare au faubourg. Sur un terre-plein
bordant le quai de la rive d. se dresse la Statue en marbre blanc de Jean de La Fontaine (1824),
le plus illustre enfant de la cité, dont la Maison natale a été convertie en Musée rempli de por-
traits gravés, de bustes du grand fabuliste, etc. L'escalier el les pièces intérieures sont tels
qu'à l'époque du Bonhomme. Dans la rue qui mène à la Place de rHôtel-de- Ville, on apenjoil,
dominant im groupe de maisons, un Beffroi du xvr s. flanqué de petites tourelles aux quatre
angles; il dépendait de l'Hôtel Balhan. V Hôtel de Ville, moderne, construit dans le style du
XVI* s. et couronne par un élégant clocher qui rappelle le donjon, est adossé à la colline qui
porte les ruines du château. L'enceinte rectangulaire avec ses murailles est percée en deux
entlroits, h l'E. et à l'O., elle renferme un beau jardin public où les parterres de fleurs alternent
avec les pelouses et les taillis. En longeant la terrasse intérieure, on jouit d'une vue admirable
sur la vallée de la Marne et les environs de Château-Thierry. Un bel escalier, perpendiculaire à
THôlel de Ville, conduit au château, mais il vaut mieux prendre la route qui contourne Vllûtel-
Dieu (1504-I87G) et mène par une pente rapide à la Porte Saint-Pierre, à l'extrémité de la rue du
Château. Cette porte se compose d'une arcade ogivale flanquée de chaque côté d'une tour ronde
massive ; un peu plus loin, une autre porte ogivale protégée par deux tours fortifiées bien con-
servées, est la véritable entrée; les ruines du donjon avec l'un des fossés et des souterrains se
trouvent à g. Le Théâtre, sur la Place de l'Hôtel-de-Ville, le Palais de Justice sur la Place du
Cliamp-de-Mars, le Collège, la Sous-Préfecture n'ont rien de saillant. Ouant h V Église Sainl-Crépin,
re.slaurée à l'intérieur, il n'y a guère que la tour carrée (xv" s.) qui domine la façade à d. qui soit
intéressante. Cette ville fabrique de la chaussure, des instruments de musique à vent en cuivre
cl en bois et fait un grand commerce de grains, de vin, de bestiaux, surtout de moutons, de
laines enfin. Outre son jardin public et ses quais, Château-Thierry possède encore la Prome-
nade de la Levée (de la Marne).
Saint-Gluentin, qui a vaillamment fait son devoir en 1870-1871, a dans ses armoiries une croix
de la Légion d'honneur. C'est une ville industrielle fort ancienne, située au sommet et sur le
penchant d'une colline assez élevée, à la jonction des canaux de Crozat et de Saint-Ouenlin el
sur la rive d. de la Somme qui, avant de faire marcher le moulin d'Isle, y forme un étang assez
marécageux. Près de la gare se trouve la Place du 8-Octobre où s'élève le Monument commé-
moralif de la bataille du 19 janvier 1871. Par une pente rapide, on gagne la Place de l'Hôtel-
dc-Ville où se dresse le Monument de la Défense de Saint-Quentin en Iô57, en granit rose el
bronze, du à MM. Theunissen et Ilcubès. A g. sur la même Place, le Théâtre, derrière le monu-
ment, VHutel de Ville (xv* et xvi* s.) qui se compose d'un rez-de-chaussée à galeries suppor-
tant un étage à neuf fenêtres ogivales surmonté d'un campanile peu gracieux. A l'intérieur, la
Salle du Conseil dans laquelle on accède par un petit escalier, renferme une cheminée colos-
sale, des voûtes en bois et une peinture d'U. Butin. A l'entrée du péristyle, une plaque en
marbre noir porte gravés les noms des citoyens morts le 8 octobre 1870 en défendant la ville.
Derrière riïôlel de Ville, sur la Place Gaspard-de-Coligny, se voit un beau Puits en fer forgé.
Plus loin s'élèvent le Marché neuf, le nouveau Palais de Justice, sur l'emplacement de l'ancienne
Abbaye de Fervaques. Les collections installées dans l'ancien Musée du même nom el consistant en
Statues, Plâtres, Tapisseries, Miniatures el Paléontologie seront placées dans le nouveau Musée
I
r.
o
AISNE
2G9
en projet. La Statue de Thislorien Hevri Martin (1810-1883), due au ciseau de M. de Vasselol,
s'élève (1887) sur la Place du Lycée auquel ii a donné son nom. Le Musée Lécuyer est une
construction moderne comprenant un rez-de-chaussée et un étage. On a logé au rez-de-chaussée
la collection Le Sérurier (ivoires, miniatures, bronzes, peintures, gravures, verrerie de Bohème
et meubles). Au 1*' étage sont installés des objets de Vàge de la pierre éclatée et de la pierre
polie, gallo-romains (plusieurs de la plus grande rareté), mérovingiens et du moyen âge, prove-
nant des Touilles de Vermand (objets en fer, bronze et étain, poterie et verrerie). Les sépultures
mérovingiennes de Chouy ont fourni des plaques de métal, des vases, des aiguilles en bronze
Enfin, deux salles renfermant 87 pastels de M. Quentin de ta Totir, collection unique où l'on re
marque entre autres les
portraits de J.-J. Rousseau,
d*Hubert Gravelot, de Mon-
crif, de Louis de France,
dauphin, fils de Louis XV,
etc., ainsi qu'une vitrine
contenant les autographes
de Tartiste et des person-
nages représentés dans la
collection. Le plus beau
monument de Saint-Quen-
tin est, sans conteste, son
Éylise collégiale (xii* au
x\- s.), d'une longueur de
15."» mètres et d'une hauteur
de voûte de 35 mètres, qui
contient deux transepts,
dont le plus grand porte de
jolies rosaces à ses extré-
mités. On remarque à Tin-
térieur un arbre de Jessé,
un retable en pierre du
XV* s., une belle pierre tom-
bale, les bas-reliefs sculptés
et peints du pourtour du
chœur qui renferme en
outre de belles stalles en
bois; une crjpte où furent
ensevelis les SS. Quentin,
Cassien et Victorice au
IX' s., et deux vitraux an-
ciens. En 1882, on a érigé
sur la petite Place Saint-Quentin une statue à M. Quentin de Lalour, « peintre de Louis XV »,
oeuvre du sculpteur A. Lenglet. Les autres monuments de la ville sont : le Beffroi (xvn- s.), ancien
clocher de VÈglii<e Sainl-Jacijues (autrefois Halle aux grains, aujourd'hui Bourse du Commerce)^
V Église moderne, en briques, de Saint-Martin dans le faubourg du même nom. une Fontaine en
bronze, Place Dufour-Denelle (1878). La Société industrielle de Saint-Quentin et de l'Aisne a
fondé un Musée commercial et des cours très suivis. Outre de nombreuses sociétés savantes ou
artistiques, de sport, des compagnies d'arc, etc. Saint-Quentin possède 2 Lycées (filles et gar-
çons), I École de dessin fondée par M. Q. de Latour, une Bibliothèque communale (20000 vol. et
180 manuscrits), la Bibliothèque Guillermin installée dans un petit Pavillon au Jardin d'Horti-
culture enclavé dans la belle Promenade des Champs-Elysées et enfin une Bibliothèque populaire.
Les industries principales de Saint-Quentin consistent en apprêt et blanchissage de tissus en
tous genres, en apprêt de broderies, apprêt et blanchissage de tulles, en broderies mécaniques
dites suisses, fabriques de tissus de coton et filatures, fabriques de tulles et guipures, teintu-
TRUCY. — Chopileaux dans léglisc.
Î70
AISNE
reries, lissages mécaniques. En outre, on y trouve une usine pour engrais et produits chi-
miques, des moulins, des fonderies de fer, des brasseries, des ateliers de constructions méca-
niques et de machines agricoles. Les usines s'étendent surtout entre le canal, où se trouve un
port très important et l'extrémité N. de la ville, dans les faubourgs Saint-Martin et Saint-Jean.
Saint-Quentin fait encore un commerce important en grains, lin, coton et laine filés.
Soissons (Noviodunum), très ancienne ville, située sur la rive g. de l'Aisne, dans un vallon
fertile, est en même temps une ville commerçante et industrielle. Bornée h VE. par le cours de
l'Aisne qui la sépare du faubourg Saint- Waast, au S. par le petit ruisseau de la Crise qui, après
avoir baigné le pied du superbe Jardin d'horticulture^ traverse le faubourg de Reims et tombe
dans l'Aisne, 5 l'O. par le boulevard Jeanne-d'Arc, tracé sur les anciennes fortifications dont il ne
CHATEAU-THIERRY.
Porte Saint-Pierre.
reste plus que quelques vestiges au N. dominés par les collines environnantes, cette ville, bien
déchue de son importance et de sa splendeur passées, est encore intéressante. Outre les restes
d'un Théâtre romain (à l'intérieur du séminaire) et des vestiges «le Jiemjiarla romaine (dans
l'évéché), on y admire les ruines de V Abbaye de Saiut-Jeandea-Vigtie^i (xiir s.) dont la farade,
surmontée de deux belles tours h fièche, subsiste encore aujourd'hui avec quelques débris de
cloître, puis l'ancienne Abbaye X.-D. (aujourd'hui caserne d'infanterie), la Cathédrale Saint-derraig
et Sainl-Protais (xir et xiir s.) dont la façade est surmontée à d. par une tour de OT» mètres du
haut de laquelle on jouit d'une vue très étendue. A d. et à g. de l'entrée se trouvent deux
statues d'abbesses de N.-D., et dans la nef î\ g. un beau fragment de Uïpisserie. Dans une cha-
pelle à g., monument élevé à la mémoire de J.-J. de Simony, évéque de Soissons et Laon
(182.J h I8i8). Beaux vitraux <les xiir au xvr s. et sacristie du xii* s. Vf:glise Saiut-Uff^r (xiir.
xvr et xviP s.), restaurée, s'élève sur deux cryptes des x« et xr s. et est surmontée d'une tour
intéressante; à g. de l'église se trouve un Cloître du xiv s. VÊglise romane de Saint-Pierre-au-
AISNE
27i
Parvis est transformée en gymnase. On peut voir encore les restes de VÉfjUse Sainl-Sicotas à côté
du Collège où l'on pénètre par une belle porte (xvii* s.). VHôlel de Ville est un vaste bâtiment du
xviii* s., renrermant une Bibliothèque de plus de 50(KM) vol. et 200 manuscrits, un Musée (archéolopfie,
objets d*art, moulages et collection mincralogique) et Vllùlel de la Sous-Préfecture. Dans la cour
s'élève la Statue en bronze de l'avocat An7/<r/ par Duret. A signaler encore : l'ancien Pavillon des
Arquebusiers j construit en 1658 par les soins du maréchal d'Estrées, occupé par le Génie et où
Ton pénètre par une Porte monumentale ornée de trophées, V Hôtel-Dieu et Vliôpital 7nilitaire,
enfin sur la Grande Place une jolie Fontaine (Naïade avec gracieux sujets en bronze) et une
Bourse de Commerce, Soissons possède quehfues vieilles maisons intéressantes, entre autres une
du xnr s. (Place du Cloitre, U), une du xvir s. (Hue du Château-Gaillard). A Textrémité du fau-
bourg Sainl-Waasl se trouve Tanticiue Abbaye de SaintMédard, avec une crypte souterraine et
les cachots où furent enfermés Louis le Débonnaire et Abeilard. Le jardin renferme des lours
et pans de murs de l'ancien Palais mérovingien d'où partaient de nombreux souterrains. Soissons
est un centre d'approvisionnement pour Paris qui lui achète surtout du blé et des haricots; le
commerce des bois d'industrie y est fort important. Cette ville possède des ateliers de chaudron-
nerie, des fabriiiues d'instruments aratoires, des fonderies de seconde fusion, des distilleries et
sucreries et une verrerie.
Vervins est une vieille ville assez pittoresque bâtie en amphithéâtre sur le penchant d'une
colline, sur le ruisseau du Chertemps qui traverse son territoire et sur celui du Vilpion qui lui
sert de limite au S. On y voit encore des vestiges de remparts. Son monument le plus intéres-
sant est VÊglise, remaniée à diverses époques, et qui renferme un beau tableau de Jouvenet
{Jésus chez Simon le Pharisien) et de curieuses peintures sur les piHers. L'Hôtel de Ville est du
XVI r siècle. Le Palais de Justice, V Entrepôt des tabacs sont sans intérêt. Une vieille maison avec
une statue de Christ dans une niche se voit rue du Traité-de-Paix, au coin de la Place de
rHôtel-de-Ville. Vervins, qui possède un joli jardin dans le creux d'un vallon boisé, fabrique de
la toile et du sucre.
Liste des Monuments historiques
(P. E. Propriété de rÉtat. — P. p. Propriété privée).
Bcrzy-lc-Sec. . .
Bois-lès-Pargny .
Bouteille (la). .
Braisne
Château-Thierry .
Cierpcs
Coucy-Ia-Ville . .
Coucy-lc-Chàleau
Essommes, . . .
Fère-eri-TanJrnois
Ferté-Milon (La).
Haramont ....
l^aon
Longpont
Marie
Mézy-Mouliris . .
Mont-Notre-Dame
ERlise (XII* s.).
Menhir dit le Verziau de Gar-
gantua.
Menhir dit la Hante Bonde.
Pierre funéraire de Barlhêlemyde
Vire dans la chapelle deFoigny.
Eglise St-Yved (xii* s.).
Porte St-Pierre.
Dolmen de Carnnda.
Clocher, transept et clocher de
1 abside de I église (xW s.). .
ChiUeau(xiii*s.)(P. E.).
Porte de Laon et remparts.
Façade (xii* s.) cl fonts baptis-
maux de réglise.
Eglise (xiir s.).
Château (jyii* s.) (P. p.).
Château (xiv* s.).
Vitraux de régl.Sl-Nicolas (XVI* s.)
Vitraux de l'église X.-D. (xiv* s.).
Menhir dit la Piorre-Cloulse.
Eglise N.-D. et cloître (ancienne
cathédrale) (xii* et xni* s.).
Ancien évêché et chapelle (xiii* s.)
(Palais de Justice).
Chapelle des Templiers (xii* s.).
Eglise St-Martin (xii* s.).
Porte d'Ardon (xiii* s.).
Ruines de l'ancienne abbaye
(xiii* s.) (P. p.).
Eglise (xiii* s.).
Eglise (XIII* s.).
Restes de l'église et crypte (xii*
et xin* s.).
Nouvion-le- Vineux.
Prcmonlrê
Royaucourl et
Chailvel
St-Michel-en-Thié-
Eglise (XII* au xiv* s,).
Ancienne abbaye (asile d'aliénés).
Eglise St-Julien (xiii* s.).
rache
. Chœur et transept de légli.se
(XII* s.).
St-Quenlin. . . .
Eglise (ancienne collégiale (xiii*
au XVI* s.).
— ...
P'açade et Salle du Conseil de
rilôlel de Ville (xiv* et xv* s.).
Soissons
Théâtre romain dans le séminaire.
....
Restes de remparts romains dans
lévêché.
....
Restes de l'abbaye N.-D. (Caserne)
— ....
. Cathédrale St-Gervais et St-
Protais (xii* et xiii* s.).
— ....
. Eglise St-Léger (xiii*, xvi* et
XVIII* s.).
....
. Clochers et cloître de l'ahhaye
St-Jean-(l(*s- Vignes (xiii* s.).
. Crypte de l'Ahliayc de Sl-Médard
(Institut des sourds-muets
(XII* s.).
....
Eglise St-Pierre-au-Parvis (xii* s.)
Triicv
Eglise (xir s.).
TrcH
. Eglise (XII* s.).
Vaucleir
(irange de l'ahhaye (xiii*s.) (P. p.).
Vermniid
Camp romain.
Fonts haptismau.v dans l'église.
Vailly
. Eglise (XII* au xvr s.).
Vic-sur-Ai>ne . .
, Allée couverte du clos Bostard
(P.p.).
Vichel-Xanlcuil .
. Eglise.
Vii'i-, iAX- •■'■"'^'^^fà^r^^^^'S^SXà^t^ AISNE
'/*ir^-. /!
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x-jËiyi'<W| l!:f%w.îj^-i /v-%-"">"'%'^ / " Vto^I'^be^'^^^ /
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E M.c^.fi» de).
Li'E^'ï'tiïïï*
^= Jfr/rnrt '**'
* _ * /-té^rtiMr f/f fhyvrryf '•*"
E.lirUc-
i ^/y * tititi
RUE. — Chapelle du Saint-Esprit. Détail
Somme
Nom — Situation
EST à la région du N. de la France qu'appartient le département
de la Somme. 11 lire son nom du fleuve de Sonutie, qui le traverse
complèlemenl de l'E. à TO. en le coupant en deux parties presque
égales et en arrosant Ham, Péronne, Corbie, Amiens, Picquigny,
Abbeville et Saint- Valéry sur-Somme où il forme un vaste estuaire.
C'est de plus un département maritime puisque la Manche le borne
sur son côté 0. 11 afl'ecte à peu près la forme d'un i)arallélogramme
dont les grands côtés sont parallèles à la Somme. Par rapport à
retendue, il occupe le trente-septième rang. 11 a des limites naturelles : au N. VAul/ùe,
qui le sépare à deux reprises du département du Pas-de-Calais sur un parcours
total de 45 kilomètres; au S.-O. la Bresle, qui le sépare du département de la Seine-
Inférieure sur un parcours de 48 kilomètres; enfin à FO. il a 45 kilomètres de côti s
sur la Manche, sans tenir compte de lestuaire. Sa plus grande longueur, de la pointe
orientale du canton de Ham à 1*0. est de 152 kilomètres; sa plus grande hauteur, du S.
de l'arrondissement d'Amiens au N. de celui de Doullens, est de 75 kilomètres. Le chef-
lieu, Amiens, se trouve sensiblement au centre géométrique du département et à
65 kilomètres à vol d'oiseau de la mer. 11 est borné au N. par le département du Pas-
de-Calais, à l'E. par celui de FAlsne, au S. par celui de l'Oise, au S.-O. enfin par
celui de la Seine-Inférieure.
11 a été formé en 1790 de la plus grande partie de la Picardie {Marquenierre, Vimeu,
Ponthieu, Amiénois, Sanlerre, l^ermandois) et de 15 500 hectares environ de l'Artois.
lë SO^ME. I.
274
Histoire
NTÉRiEUREMENT à roccupation du territoire qui a formé le départe-
ment de la Somme par les Ambiani, dont la capitale était Sama-
robriva, des peuplades, dont on ignore l'origine et Thistoire, y ont
laissé des monuments de leur séjour : tris sont les menhirs de
Doingt, Eppeville, Laviévillc, Vicfvillc (commune de Sancourli,
Bavelincourt.
Les Ambiani luttèrent contre la domination romaine aux côtés
des Bellovaques, des Atrébates et des Morins. César, après les avoir vaincu?:, occupa
fortement leur pays, comme en témoignent les vestiges de camps, de voies, etc., que
Ton trouve surtout dans la vallée de la Somme
et les nombreux objets provenant des fouilles
du sol et réunis au Musée d'Amiens. On peut
citer les roules romaines de Lamotte-en-San-
terre, d'Estrées-en-Chaussée, les camps de
Cagny, de TÉtoile, de Tiraucourt dans Tarron-
dissement d'Amiens, ceux de Bailleul, Liercourt
et Cauberl dans celui d'Abbeville, les retran.
chements de Cléry, les restes d egout à Doul"
lens, etc. Sous la domination romaine cette
région fit partie de la Belgique deuxième. De
l'époque gallo-romaine il reste aux Montoirs
(commune de Mons Boubcrt) des vestiges d'une
ville.
Le christianisme y apparut au début du iv s.
prêché par saint Firmin, premier évèque
d'Amiens. Les Barbares ravagèrent cette contrée
où s'installèrent les Francs. La domination de
ces derniers devint très solide après la victoire
de Clovis à Soissons. Les rois mérovingiens
eurent peut-être à Péronne une villa qui dans
la suite se transforma en monastère. En 450 les
Huns traversèrent ce pays en le couvrant de
ruines. Jusqu'à l'arrivée des Normands il jouit
dune tranquillité relative. On voit apparaître les
premières abbayes : Corbie, en G62, fondée par
la reine Bathilde; Centule, fondée par Biquier
dont elle prit le nom, vers la fin du vi' s. Abbe-
ville doit sa naissance à une métairie qui en
dépendait. Montdidier n'apparaît qu'au viii" s.
dans Phistoire. Qunni à Amiens, son développe.
ment était déjà considérable lorsque les Nor-
mands s'y fortifièrent en 882. En 923, Herbert,
comte de Vermandois, fit enfermer le roi Charles
le Simple dans la tour de Péronne où il mourut
en 929.
Le plus célèbre prédicateur de la première
croisade fut un ermite des environs d'Amiens,
AMIENS. - Cathédrale. MoUT dune sUdle.
AMIENS. — Vue perspective de la calhédrale.
276
SOMME
nommé Pierre. H aimnil smionl à prêcher aux paysans. Après avoir réuni une foule de
malheureux de la région sans armes comme sans moyens d'existence, il se mil h leur
léte, traversa l'Allemagne, remonta le cours du Danube pour gagner Constantinople et
la Terre-Sainte. Ces bandes désordonnées avec femmes et enfants pillèrent tout sur leur
passage et se firent massacrer sans pouvoir par
venir au but si désiré.
Au xir s. le domaine royal s'était un peu
agrandi : il avait des prévôtés dans la Somine :
Péronne et Amiens étaient villes royales. En ilHC
le roi Philippe Auguste conclut avec le comte de
Flandre un traité par lequel ce dernier aban-
donnait l'Amiénois et le Santerre, ne gardant
pour lui que Péronne jusqu'à la fin de sa vie.
C'est à Amiens que Louis IX rendit, en 1î264, la
sentence arbitrale entre les barons anglais et
leur roi Henri ÏÏI, qui d'un commun accord
l'avaient choisi pour juger leur différend.
C'est dans ce siècle qu'il est question pour la
première fois de Saint-Valéry-sur-Somme qui se
développa autour d'une abbaye fondée sur les
hauteurs dominant la rive gauche de la Somme.
L'affranchissement des communes de la région
s'opéra de diverses façons. Les comtes de Pon-
thieu, très intelligents, assurent des libertés aux
villes d'Abbeville et de Doullens c pour les sou*^-
traire aux dommages et aux exactions que les
bourgeois ne cessaient d'éprouver de la part des
seigneurs du pays >. Amiens, qui fut une sei-
gneurie épiscopale au moyen âge, s'émancipe
entre 1115 et MI7; Louis VI lui vend une charte
d'affranchissement. Corbie devient libre en lltMK
Fort habile politique, Louis VI aide les seigneurs
en lutte avec les communautés rebelles des abbés
d»' Saint-Riquier et de Corbie. Le comte de Pon-
thieu, Guillaume 111, octroie, au début du xiir s.,
des chartes de communes au Crotoy, à Doullens,
à Ergnies, à Rue; il en accorde même à un grand
nombre de villages. Toutes ces chartes sont très
variables; quelques-unes même ne sont pas
écrites, comme celle d'Abbeville; la charte de
Corbie ne contient que 7 articles, tandis que celle
de Molliens-Vidame en a 60. La charte octroyée à
Abbeville est faite « selon les droits et coutumes
des communes d'Amiens, de Corbie et de Saint-
Quentin », celle de Ferrières selon ceux de Péronne. En H85 la commune de Corbie
résiste à Philippe d'Alsace, comte de Flandre. L'association municipale de cette ville se
composait de chevaliers, de clercs et de bourgeois confédérés. Un seigneur de Ponthieu
fut maire d'Abbeville au xiii* s.; l'échevin et l'échevinage sont et appartiennent à la
ville. A Alhies le maire et les douze jurés étaient nommés chaque année à l'élection.
AMIENS. — Cathédrale.
Motif d'une stalle.
AMI DNS. — Faç^aUc de la cutliôdrale.
278
SOMME
En 12:20 Monldidier accapare IVchevinapre à Tcxclusion du seigneur et le rend annuel.
Les communes ne comprenaient pas toujours le territoire entier de la ville : ainsi à
Amiens, « la justice municipale était juxtaposée à celle de l'évoque représenté par un
vidamc, à celle du roi représenté par un cliAtelain et à celle du comte représenté par
un autre chAlelain ». A Saint-Riquier, à Péronnc, à Doullens» le sceau communal
représente un cavalier équipé. Corbie et Saint-Ri(iuier furent en hostilité perpétuelle
avec 1 église.
Vers la (in du xni' s. les grandes villes manufacturières de la Picardie étaient affiliées
à la Hanse dite des 17 villes,
qui comprenait les nuirrhands
trafiquant aux foires célèhn^s
de la Champagne et de la
Brie. Le travail était très ré-
glementé : ainsi Amiens pos-
sédait une cloche spécial«»
appelant les ouvriers à Tatr-
lier et indiquant les heures
d'entrée et de sortie. Le for-
geron, le maréchal ne pou-
vaient rien entreprend n» du
ressort du serrurier; tous los
métiers étaient monopolisas.
Ceux qui exigeaient un tour
de main, de l'habileté techni-
que, de la délicat(»sse ne pou-
vaient être exécutés de nuit :
la prohibition était formelle.
Les corporations, très difli-
ciles pour le recrutement di*
leurs membres, comprenaient
(les ouvriers fort habiles et
ne livraient au commerce cjue
des produits remarquables.
Les tissus de drap rayés fa-
briqués en Picardie étaient
célèbres dans toute l'Europe
Au début de la guerre de
Cent ans, la régiou eut beau-
coup h soulTrir : c'est en effet
sur son territoire qu'eut lieu le désastre de Crécy, le 2r» aoiU lôir», qui, d'après Froissart.
coûta la vie à 11 princes, 80 bannerets, hiOO chevaliers, lôOOO écuyers et homme^^ de
pied. Au nombre des morts était le vi(uix roi aveugle de Rohème, Jean de Luxembourg,
qui s'était jeté bravement dans la mèh^e. Malgré celle défaite, Abbeville secoua le joug
anglais qu'elle subissait depuis le mariage d'Edouard 1'' avec Éléonore de Caslille, et
sous lecpiel elle devait rentrer en ir>00 à la suite du Irailé de Brétigny. Kn I5r»8, dans une
révolte contre l'ennemi, un bourgeois de cette ville, Ringois, est pris par les Anghu»*.
Refusant de reconnaître pour maître Edouard 111, il est emmené prisonnier et précipité
dans la mer du haut de la tour de Douvres.
A l'Assemblée des États Généraux tenue en 1557 à Paris, sous le règne du dau]ihin
AMIENS.
- Cathédrale. Monument funéraire du chanoine G. Lucas :
Ange pleureur, par Blasset (IGiS).
I
Y.
s
<
AMIENS. — Calhédrale. Tympan du Portail S.
sommf:
283
Chî^rles V, les dolt'ancos dt» la nol»lesse fiiivut pivseiilros par le sire de Pirquipiiy et
pour les villes par un avocal d'ALbevilh». Dans la cpierelle drs lîonrijrniirnoiis el des
AMIENS. — Calhédrale. Deux statues de la Galerie dite des Rois.
Armagnacs» la Picardie tenait pour les Bourguignons; aussi lorsque le Congrès d'Arras
s ouvrit, le 5 août 1 455, le duc de Bourgogne, Pliilippe le Bon, exigea les villes de la
Somme, de Saint Quentin à Saint-Valéry. Charles VU dut souscrire à ses exigences et
j
SOMME
m
f
ia paix fui signée le 21 seplembro de la nH>me annc-'e. En oclobie UCm, Louis XI lui
proposa de racheter ces mêmes
villes et vil sa demande bien
accueillie. Charles le Téméraire,
à la mort de Philippe le lion,
devint duc de Bourgogne et
accepta la proposition de trêve
que lui faisait Louis XL Les
deux souverains se rendirent à
Péronne pour en discuter les
conditions; à leur arrivée dans
celte ville, le duc de Bourgogne
apprit la révolte des Liégeois
où il soupçonnait le roi de
France d'avoir trempé, aussi
n'hésil-a-t-il pas à faire enfermer
Louis XI dans la tour même du
château où était mort Charles le
Simple. Louis XI en sortit hu-
milié, après avoir souscrit h
toutes les exigences du Témé-
raire. L'assemblée des notables,
à Tours, le déclara délié des
engagements de Péronne, et la
guerre recommença. Les places
de la Somme furent d'abord
reprises par Louis XI, mais le
Téméraire enleva et brûla Nes-
les; Roye et Montdidier se ren-
dirent. En 1475. le roi d'Angle-
terre Edouard IV revendiquant
à main armée la Normandie el
la Guyenne, Louis XI, à laide
d'arguments pécuniaires, se
rendit favorables les conseillers
anglais qui engagèrent leur
souverain à renoncer ix ce pro-
jet moyennant le paiement
d'une forte somme. L'arrange-
ment fui conclu h Picquigny. A
la morl du duc de Bourgogne,
Louis XI racheta à leurs gou-
verneurs les villes de la Somme
et reprit le comté de Ponthieu.
Au XV* s. les Castillans et les
Portugais apportaient les pro-
duits de l'Afrique dans les ports
du Crotoy et d'Abbeville qu'ils
fréquentaient de préférence. ABBLVILLE. - Maison dite de Frnnçois l-. Détail de la porte.
280
SOMME
Pour rentrer dans ses États, François I", fait prisonnier à Pavie et enfermé à Madrid,
dut signer dans cette dernière ville, en 1526, un traité dont une des clauses comportait
la cession de la partie de la Picardie que
détenait encore à sa mort Ctiarles le Témé-
raire. Le traité de Cambrai fit rentrer la
royauté en possession de cette terre picarde
en 1520. Reprise une fois encore par l'Espagne,
la Picardie ne redevint partie du royaume que
par le traité du Caleau-Cambrésis en 1550.
Pendant les guerres de religion, Philippe II.
roi d'Espagne, allié aux ligueurs, s'empai-n
d'Amiens en 1507. La paix de Vervins rend il
Tannée suivante cette ville à la France.
La Fronde fut également néfaste h ce pays :
Amiens, Corbie et quelques autres j)laces
furent j)rises et reprises.
Aucun fait mémorable ne se produit sur le
territoire qui nous occupe jusqu'au début du
XIX' s., à part la terrible épidémie de 16r»7 cpii
fit périr près de 20 000 personnes à Amiens, el
la fondation par Colbert d'une manufaclure
royale de draps fins à Abbeville.
C'est à Amiens que fut signée, le 25 mars 1H02,
la paix entre la France et l'Angleterre.
Pendant la guerre franco-allemande de
1870-71, la bataille de Villers-Bretoiinenx,
gagnée le 27 novembre 1870 parle général «1«»
Manteuflel sur des troupes organisées ii la
hâte, ouvrit Amiens à Tennemi qui l'occupa le
50 novembre ; sans désespérer, l'habile général
Faidherbe, à la télé de Tarmée du Nord, mar-
che vers Amiens; il s'empare de Ham, livre un
combat indécis à Pont-Noyelles le 2.'i décembre,
mais est vainqueur à Bapauuje le ." janvi«»r
1871. TAchant d'attirer <i lui les Iroupes alle-
mandes occupées dans la vallée de l'Oise, il
remonte vers Saint-Quentin pour seconder I«*s
efforts tentés à Paris, mais il est battu par
des forces trois fois supérieures et se replie
sur Cambrai. Pendant ce temps, Péronne avait
capitulé le 0 janvier, aj)rès un bombardement
de treize jours qui avait anéanti une grande partie de la ville.
AMIENS. — Cathédrale. Motif d'une stalle.
Géologie — Topographie
Le département de la Somme est un pays de plaines légèrement ondulées avec de^
collines aplaties dont l'altitude dépasse rarement 200 mètres. La plus grande partie dr
sa surface appartient à Télage de la craie supérieure qui s'y montre souvent à nu. Les
290 SOMME
vallées, peu nombreuses, sont arrosées par des cours d'eau d'une faible profondeur,
bordés de prairies et de marais tourbeux. Les tourbières les plus importantes son!
celles de la vallée de la Somme. Ce lleuve était autrefois bien plus important que de nos
jours, comme en témoignent encore les berges élevées facilement reconnaîssables.
Grûce à la perméabilité du sol, l'agriculture gagne tous les jours des espaces occupés
par les tourbières, soit par le forage de puits verticaux d'absorption, soit par le
drainage. Les travaux de fixation de la passe de la Somme à Saint- Valéry ont changé
le chenal du lleuve qui ne baigne plus le Crotoy comme autrefois. Les embarcations
n'atterrissent qua marée haute dans ce dernier port; à Saint- Valéry même, les bateaux
ne peuvent gagner le port que dix jours par mois à peine. Le rivage a beaucoup changé
de forme par suite du travail continu de la mer qui arrache sans cesse aux falaises
verticales pour faire des apports dans les baies de l'Authie et de la Somme et diminuer
ainsi les estuaires. Au ix* s. Rue et son territoire formaient un véritable lac devenu
aujourd'hui le Marquenlerre. Les petits îlots crayeux qui émergeaient çà et là ont été
réunis par des digues et ont permis de conquérir le sol. Dans cette région les roules
sont les levées d'autrefois; le terrain s'y exhausse continuellement par suite de rapport
de sable chassé par les vents. Le bourrelet de galets énormes de Cayeux a permis
également de gagner des terrains en asséchant les marais.
Le point le plus élevé du département se trouve situé sur la rive droite de la BresU\
à (> kilomètres S. de son confluent avec le Liger, à la Xeuville-Coppcgueule, !2I0 mètres;
un peu plus au S. la colline de Gauvillc atteint 207 mètres. La falaise qui atteint
ôO mètres à Ault sélève jusqu'à 92 mètres à Mers. L'ancien littoral d'Ault à Saint- Valéry
varie do 10 à 25 mètres d'altitude; une colline, à l'O. de Saint- Valéry, atteint 15 mètres.
L'altitude du Marquenlerre oscille entre 6 et 12 mètres.
Hydrographie
y Toutes les eaux du département gagnent la Manche par trois fleuves côtiers : VAnthie,
la Somme, la Brede, d'inégale importance.
X.Wulhie prend sa source au N. du canton d'Acheux, à la lisière des départements de
la Somme et du Pas-de-Calais, coule dans la direction S.-E. à \.-0., arrose Duul-
lens où elle se grossit de la Groiiche, puis, à partir de Vitz-sur-Authie, sert à peu près
constamment de limite aux deux mêmes déj)artements et va former à son embouchure
un estuaire de 5 kilomètres de largeur. Dans son parcours d'un peu plus de 100 kilo-
mètres elle quitte à trois reprises le département de la Somme.
La SommCy qui a sa source à Fonsomme, dans le département de l'Aisne, entre dans
le département de la Somme à 2 kilomètres en amont de Ham qu elle arrose après avoir
reçu (r. g.) la Bclnc, fait un coude en se dirigeant vers le N., reçoit (r. g.) VAllema{fne,
(V. g.) la Germaine, (r. g.) Vlngond, (r. d.) VOmignon, forme de nombreux étangs sous les
murs de Péronnc où elle se grossit de la Cologne, se dirige ensuite à l'O. en décrivant de
nombreux méandres, reçoit (r. d.) la Tor/iV/c, arrose Bray, puis, au-dessous de celle ville
devient navigable, tantôt canalisée, tantôt accompagnée d'un canal latéral, baigne
Corbie, reçoit (r. d.) V Ancre qui forme des cascades à Albert, (r. d.) YUallue, (r. g.) r.-lriv.
Cette dernière rivière arrose Roye, se grossit du Don, qui passe au pied de Monldidier,
baigne Moreuil, reçoit (r. d.) la Luœ et (r. g.) la Noge qui arrose Ailly, puis contourne
la colline qui porte les ruines de la vieille forteresse de Boves, entre, en même temps que
la Somme, à Amiens, dont elles arrosent les jardins maraîchers si connus sous le nom
d'horlillonnages. La Somme, dans Amiens, se divise en une dizaine de petits canaux qui
ABBE VILLE. - Église Sainl-Vulfran. Porlc de g. du portail O.
2ǻ2 SOMME
se réunissent en aval de la ville. Un affluent important de la SommCy la Selle, qui
alimente les bassins des promenades de la Hotoie a son confluent à Amiens même:
YEvoinsfms grossi delà Poix tombe dans la Selle. D'Amiens à son embouchure, la Somme
se dirige presque en ligne droite vers le N.-O ; dans la dernière partie de son cours, elle
arrose Picquigny, reçoit (r. g.) le Landon, (r. d.) XnNièi^re, (r. g.) r>ti>ai/ies, traverse Abbe-
ville où elle se grossit du Scardon, qui baigne Saint-Riquier. A partir d'Abbeville, elle
est entièrement absorbée par le canal maritime, qui se dirige sur un parcours recliligne
de li kilomètres vers Saint-Valéry, où elle est arrêtée par des écluses. Sur la r. g. de
ne canal, un contre-fossé reçoit les deux petites rivières de la Trie et de VAmboise. Dans
lestuaire de la Somme tombent : (r. d.) le Bien et, par un petit canal gagnant le Croloy,
un des bras de la Maye qui naît à Crécy; l'autre bras de la Maye arrose Rue et se perd
au X.-O. du Crotoy dans l'estuaire.
La BresU\ fort jolie rivière, naît au pied des hautes collines qui forment la limite des
deux départements de l'Oise et de la Seine-Inférieure; après avoir arrosé Auniale,
(Seine-Inférieure), elle sert délimite aux deux départements de la Somme et de la Seine-
Inférieure, reçoit (r. d.) le Liyer qui prend sa source non loin d'Hornoy, baigne
Blangy et Gamaches où elle se grossit (r. d.) delà Vimeuse, traverse Eu, où elle alimente
le canal d'Eu au Tréporl, et tombe dans la Manche au pied des falaises du Tréport.
Littoral. — La côte commence à la baie d'Authie, qu'une digue appuyée à la r. d.
de ce j)etit fleuve côtier divise en deux parties. De la pointe de Routhiauville à celle de
Saint-ynentin, elle est formée de dunes basses, qui vont en s'élevant au fur et à mesure
que l'on descend vers le S. Ces dunes, peu fixées, ont une végétation très pauvre: elh*s
abritent les petites plages de FoW-il/a/io«, de Qvend Plctye ci de Saint-Quentin-en-Toii$'-
monl. La baie de la Somme, qui commence à la pointe de Saint-Quentin, y forme un
angh* presque rectangle avec la côte au N. En remontant sa r. d. on rencontre succes-
sivement un bras de la Maye, puis le petit port du Crotoy, bâti sur une pointe de terre,
s avançant dans l'estuaire qui se termine à Port-lc-Grand. Une estacade en bois, longue
de '2 500 mètres sur laquelle passe le chemin de fer de Noyelles à Saint-Valéi'j', traverse
la baie. Sur la rive gauche bordant des molières ou pâturages, on voit la ville de Saint-
Valéry bâtie en amphithéâtre vis-à-vis du Crotoy, et protégée par une digue dehalagede
r> kilomètres continuée elle-même par une jetée basse de rive qui gagne le HourdeL
avant-port de Saint- Valéry. Le Hourdel reçoit les canaux de dessèchement par où
s'écoulent surtout les eaux du Hable d'Ault. Au S. du Hourdel, s'étend un bourrelet
d'énormes galets, protégeant le gros bourg de Cayeux, et qui va mourir au pied des
falaises d'Ault. Là commencent ces collines crayeuses, à pic, qui accompagnent la côte
jusqu'au Havre; elles s'élèvent rapidement à 63 mètres au-dessus d'Onival, et atteignent
05 mètres au-dessus de Mers. Sur cette côte se trouvent les stations balnéaires de Cayeux
av(»c le Nouveau Briyhton, d'Onival et d'Aull-Saint-Charles, dominant la mer, celle de
Ciiic, avec son joli bois, et où l'on a dû faire sauter la falaise, celle de Mers, enfin, la plus
jolie et la plus importante. La Bresle sépare Mers du Tréport.
ÉTANGS. — On en trouve un grand nombre dans la vallée si marécageuse de la
Somme; les principaux, en remontant le coui^s de cette rivière, se trouvent à Pargny,
Saint-Christ, Péronne, Sainte-Radegonde, Cléry-sur-Somme (très poissonneux). Cappy.
puis entre Amiens et le confluent de la Nièvre avec la Somme. A citer encore IVtâng
d'eau douce connu sous le nom du Ilahle d'Ault, et les petits étangs occupant près de
M(*rs l'ancien lit détourné delà Bresle.
Sources minérales. Ce département possède des sources minérales ferrugineuses
à Abbeville, Amiens, Bray, Corbie, Frises, Miannay, Nesle, Roye, Suzanne et Ville-
court.
RAMDUntS. - Chàlciiu.
291
Climat
Ce département, que Ton peut considérer comme un plateau peu ondulé, h peine
entaillé par trois vallées longitudinales, et quelques petites vallées dans le sens vertical,
est balayé par les brises venant du large, qui lui procurent une température assez
douce. Le climat scrjuanicHj sous Tinfluence duquel il se trouve, y est toutefois plus
humide et plus variable qu'à Paris. La moyenne de sa température est inférieure depivs
de I»,r) à celle de Paris. De même, au fur et à mesure que l'on s éloigne du litloral, la
hauteur moyenne annuelle des pluies va en s abaissant. Le nombre des jours de pluie y
atteint presque la moitié des jours de Tannée.
Divisions administratives
Étendue : 027.000 hectares.
Population (1897) : 540.415 habiUints.
AiTondi^senicnls Cantons Communeii
Préfcclure : Amiens 1 1.1 251
Ahheville I 11 172
Sous- ) Duutlens 1 4 89
Montdidier 1 5 144
f'éronne I 8 180
\
Préfectures ) Moi
[ Pér
Total. . 5 Tolal. , 41 Total. . 8.16
Liste des cantons
Amiens, . . Amiens N.-E., Amiens S.-E., Amiens S.-O., Amiens N.-O., Boves, C.only. (><»rbie,
Hornoy, Molliens-Vidame, Gisement, Pic(iuigny, Poix, Villers-Bocafje.
AbbcvUlc . Abbevillc X., Abbcville S., Ailly-le-Haiil Clocher, Ault, Crécy, Gamachos. liallen-
court, Moyenneville, Noiivion, Hue, Saint- Valéry-sur-Somme.
Duullens. . Adieux, Bernaville, Domarl, Doullens.
MuiiUddîcv. Ailly-sur-Noye, Montdidier, Moreuil, Rosières, Hoye.
/ évonne . . Albert, Bray, Chaulues, Combles, Ham, Neslc, Pcronne, Hoisel.
Cultes
Culte catholique. —Èvêché .Amiens. Le diocèse d'Amiens ne comprend que le dépar-
tement de la Somme; révôché d'Amiens a été érigé vers la fin du nr siècle. 11 est sufli-a-
f^antde larchevéquede Reims. Le diocèse compte 00 cures, 609 succursales et 44 vicariats ;
il possède en outre 28 chapelles vicariales et 103 églises sans titre. Un nombre considé-
rable d'ordres religieux d'hommes et de femmes dirigent des maisons d'enscignenienl,
des orphelinats agricoles, etc. Amiens possède i séminaire diocésain. Les principaux
pèlerinages sont : celui de Nolre-Dame-de Bon-Secours ou du Rempart h Nesles. éUnbli
au x\r siècle; celui de Notre Dame de-Brebières à Albert qui remonte au xii* siècle; ceux
du Crucifix miraculeux à Rue, de la Sainte Face du Précurseur à Amiens (cathédrale :
chapelle de Saint-Jean-Baptiste), de Saint-Joseph cl de Notre-Dame des-Sept-Douleurs à
Saint-Acheul, de Notre-Dame-des-Joies à Ennemain, qui remonte au xvi' siècle, de
Notre-Dame-de-la-Falaise ou des Flots à Mers, Notre-Dame-des-Verlus à Namply-Coppe-
gueule, Notrc-Dame-du-Moyen-Pont à Marquaix, Notre-Dame-de-Mouflières à Rellancourl.
Notrc-Dame-de-Foy à (^auchy, Notre-Dame de-Maricourl à Maricourl, Notre- DaintMie^
Mous à Béalcourt, enfin Notre-Damc-de-Croisy auprès de Doullens.
Culte protestant. — L'église réformée de France possède une église consisloriale
GAMAClli:s. - Liylise.
nUE. - BelTioi.
RUE. — Chapelle du Saint-Esprit. Façade S.
SOMME 299
à Amiens, qui comprend tout le d^'parlement de la Somme (sauf le canton de Roiseï,
rattaché au consistoire de Saint-Quentin), et le département du Pas-de Calais. On y
compte 5 églises sectionnaires et 20 annexes environ, desservies par 5 pasteurs titu-
laires et 1 auxiliaire. 11 y a dans le département 21 temples et moins de 1 5(10 protestants.
Culte Israélite. — 11 est pratiqué par un très petit nombre de personnes en relation
avec les consistoires de Lille et de Paris.
MONTDIDIER. — Place Parmenlier illôlcl de Ville. Église du Sainl-Scpulcrc).
Armée
Ce département appartient à la deuxième région militaire et fait partie du II* corps
d'arniéc dont le chef-lieu est .1 /mens; il comprends subdivisions de région : Amiens,
Abbeville, Péronne.
Amiens possède : I régiment d'infanterie, 1 bataillon de chasseurs à pied (ne faisant
pas partie du corps d'armée), 1 escadron du train des équipages, 1 section de secrétaires
d'étal-major et du recrutement, \ section de commis et ouvriers militaires d adminis-
tration, 1 section d'infirmiers militaires. Abbeville possède 1 régiment d'infanterie (por-
tion centrale) et 1 régiment de chasseurs à cheval. Péronne possède : 1 régiment d'in-
fanterie (portion centrale); enfin 1 bataillon d'infanterie occupe la vieille forteresse de
Ham. Le département ressortit à la deuxième légion de gendarmerie (Amiens).
Ouvrages militaires. — Les fortifications d'Amiens et d'Abbeville ont été déclas-
sées et celles de Péronne (la seule ville fortifiée du département) vont Tètre, de sorte
que la ligne de défense de la Somme ne sera protégée par aucun ouvrage.
s:
l^bJtUNNJb l'wrhMl (le légli-e î^iHlJ^J.•;lll U.lplj^U.
303
Justice
Le département ressortit h la Cour d'appel d'Amiens qui comprend en outre les
départements de l'Oise et de TAisne. La Cour d'assises siège à Amiens qui possède en
outre 1 Tribunal de l'* Instance, 1 Tribunal de Commerce, 1 Conseil de
Prud'hommes. Il va en outre 1 Tribunal de 1" Instance à Abbeville, Doutions.
Monididier et Péronne; 1 Tribunal de Commerce et 1 Conseil de Prud'hommes
à Abbeville, I Tribunal de Commerce à Saint-Valéry-sur-Somme, enlin i Justice
de Paix dans cbacun des 41 cantons du département.
Instruction publique
Ce département ressortit ATAcadémie de Lille.
L'enseignement snpéiieur y compte 1 Ëcole préparatoire de médecine et de
pharmacie avec enseignement préparatoire au certificat d'études physiques, chimi-
ques et naturell(»s.
L'enseignement secondaire est doté de 1 Lycée à Amiens, et de Collègues com-
munaux à Abbeville (collège Courljet) et à Péronne avec toutes les classes des ensei-
gnements classique et moderne. Amiens a de plus i Lycée de Jeunes Filles, et
Abbeville 1 Collège de Jeunes Filles. Il y a des établi.ssements libres d'enseigne-
ment classique à Amiens, Doullens, Montdidier et Roye, et d'enseignement nioderiif à
Amiens (H). Saint-Riquier possède 1 Petit Séminaire. L'enseignement primaiiv
recrute ses professeurs à l'École normale d'instituteurs (avec école annexei. et :i
l'École normale d'institutrices (avec école annexe et école enfantine annexe»
d'Amiens. 11 y a des Écoles primaires supérieures de garçons à Amien<*, Corlue,
Rue, Villers-Bretonneux, et de filles h Amiens, des Cours complémentaires tie
garçons sont faits à Domart-en-Ponthieu, Ham, Poix et Roye. Il y a des Pensionnats
primaires i\ Airaincs, Ilam, Nesle, Oisemont, Saint-Fuscien et Villers-Bretonneux.
A signaler aussi l'École nationale de musique h Amiens, l'École pratique
d'agriculture du Paraclet, près Boves, l'École professionnelle d'apprentissage
pour le travail du fer et du bois à Amiens.
Le département ressortit en outre à l'arrond'minéralogique de Paris (div. du X.-O.)
— — î'i la .V région agricole (N.)
— — A la 7' conservation des forets (Amiens).
-- — k la "2" inspeclion des ponts et chaussées.
Agriculture
Au point de vue agricob», la Somme occupe un des premiers rangs; mais cVsl sur-
tout au N. et à VE. du département que la cultun» est le mieux entendue. On y cnlliv**
un peu partout les céréales, mais pi-incipalement au S. et i\ l'O.: après le blé, Torgre y
tient le premier rang. Les pommes de terre sont l'objet de soins spéciaux dans la partie
S.-O; elles sont d'excellente qualité, et donnent lieu à un commerce assez considéra hb*.
La culture cpii prime toutes les autres est celle de la betterave sucrière. qui accapare In
plus grande partie des terres de Tarrondissement de Péronne et de la région du Mnr-
qu(Miterre. La betterave fourragère est également répandue. Puis viennent par oriln»
d'importance : l'œillette et le colza, qui fournissent de Thuile, enfin, le lin et le clianvir.
utilisés dans les nombreux établissements textiles du département. On fabrique de.s
FULLEVILLE, -- Tumbwiu ik iknju! <k- Luruiov,
301 SOMME
tourleaux avec les résidus des graines oléagineuses; ces tourteaux servent à la nourri-
ture du bétail, (-e dernier est justement renommé : le Vimeu et le Marquenterre élèvent
des poulains de races normande et boulonnaise. Les marchés de vaches grasses d'Oise-
niont sont justement réputés; quant aux moutons des baies de TAulhie et dé la Somme,
ils sont recherchés pour la saveur de leur chair. La volaille, les porcs donnent d'excel-
lents produits; l'apiculture est prospère. La boisson princiimle de cette région est la
bière, dont la plus recherchée est celle de Saint-Valéry. Les pommiers à cidre sont
plantés surtout dans les cantons S.-O. et dans la partie conlinant au déparlement de la
Seine-Inférieure. Les forêts occupent environ 40 000 hectares de la surface; la princi-
pale est celle de Crécy (4^209 hect.). Les pins des dunes de Cayeux occupent un peu plus
de 50 hec lares.
Les [)roduils gastronomiques les plus célèbres sont : les pâtés de canard et les maca-
rons d'Amiens; les fromages de Rollot, Irles, Pozières et Guillemont.
Ajoutons (pie les nombreux gisements de phosphates utilisés presque partout ont con-
tribué puissamment à augmenter les rendements agricoles.
Industrie
INDUSTRIES AGRICOLES. La Somme et les différents cours d eau du déparle-
ment font mouvoir un grand nombre de moulins à farine. Les brasseries sont fort
nombreuses; mais l'industrie de beaucoup la plus importante est l'industrie sucriére.
[)ratiquée dans ;)5 localités, principalement dans l'arrondissement de Péronne. Les dis-
tilleries d'alcool de b(4terave et de mélasse y sont parallèlement considérables. Outre
un certain nombre d'huileries et de râperies de betteraves, on y compte de nom-
breuses scieries mécaniques et des usines où l'on travaille le bois de toutes les
façons : chaises, sabots, galoches, moyeux, bobines, brancards, billards, meubles, boi>
de brosses, etc. On y fait aussi de la vannerie et de la tabletterie, des objets en
jonc et en i)aille.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. 11 y a dans la Somme des carrières de pierres,
de sable, des gisements de phosphate de chaux notamment à Beauval. On y extrait
aussi des pierres à chaux et à plâtre, du blanc d'Espagne. Les briqueteries sont
nombreuses ; quelques établissements font de la poterie, des tuyaux de drainage, des
tuiles. 11 y a aussi des verreries à Mortaineville et à Saint-Maxenl. On extrait la
tourbe en grande quantité, surtout dans la vallée de la Somme et dans les vallées de
l'Ancre, de TAvre et de la Noyé.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. Elles consistent en forges et en fonderies
établies surtout à Amiens, Albert, Friville-Escarbotin, Gamaches, etc., on fond des
cloches à Carrépuis. 11 y a des établissements de constructions mécaniques à
Amiens, Albert, elc. On fabricfue des essieux, des écrous, des vis, des limes, des rî\pes,
des clous, des hame<jons, des élaux, des sécateurs, des pinces, des perles d'acier poli,
des ressorls, des clefs de pendules, des meules à émeri, des marteaux de meule, dos
porte-plumes, des navettes, des aiguilles et des machines à tricoter, des métiers à tissor
et à fairtî la bonnelerie. La serrurerie est pratiquée dans presque tous les villages «lu
\'imeu où chaque habitant a son petit atelier occupant les bras de toute la famille; ses
produits, très renommés sous le nom de serrurerie de Picardie, enrichissaient autrefois
la région. Ils sont moins rémunérateurs aujourd'hui mais occupent encore un grand
nombre de bras à produire serrures, coffres-forts, cadenas, elc. On construit également
des instruments agricoles, des accumulateurs électriques; on travaille le platine: enlîii,
Amiens, Gamaches, Albert et Saint-Sulpice ont des ateliers de chaudronnerie.
SAINT-RIQUIER. - Façade de lêglibe.
20
906
SOMME
INDUSTRIES CHIMIQUES. On fabrique des produits chimiques h Amiens,
Ailly-sur-Noye, etc., du blanc de zinc à Monldidier. Il y a dans le département quel-
ques stéarineries, savonneries, fonderies de suif, des teintureries de laine
et de coton, des blanchiisseries d'étoffes, des usines d'apprêts. Amiens fabrique
également des vernis.
INDUSTRIES TEXTILES. Amiens forme, avec ses environs, un centre important
pour la filature et le tissage de la laine, du coton, du chanvre, du lin, de la soie, du
jute, de Tétoupe. Il en est de même d'Abbeville. Nombreux encore se trouvent les ctji-
blissements de peignage et les retorderies. Les tissus spéciaux dAmiens, velours
surtout, sont très estimés. On fabrique en outre des fils à coudre, des sacs en toile, des
bâches, des dentelles, des lacets, des rubans, des tresses, des mèches àquinquets. de la
passementerie, des corsets, des bretelles et tissus élastiques, des lapis, des toiles d em-
ballage, du linge de table, de la lingerie, des cachemires. La bonneterie du Sanlerre
est très renommée : ses principaux centres sont à Corbie, à Villers-Brelonneux et «lans
leurs environs. On fabrique aussi des cordages, de la ficelle et des câbles.
INDUSTRIES DIVERSES. Le département compte quelques vanneries, des ma-
nufactures de chaussures, de ganterie et de chapellerie. Les papeteries et
imprimeries sont importantes. On y fait de la bijouterie, de la carrosserie, de la
bimbeloterie; on y construit des bateaux. Enfin, Ton ne saurait passer sous silence
rindustriede la pèche que pratiquent les ports du Crotoy, de Saint-Valery-sur-Somme
et du Hourdel (harengs, crevettes, etc.). La chasse aux oiseaux de mer se pratique
également sur une grande échelle dans toute la baie de Somme.
Commerce
Ce département importe surtout de la houille pour alimenter ses nombreuses usin**s.
des bois du Nord et de teinture, des matières premières mises en œuvre dans les fila-
tures : laines, cotons, jute, chanvre, soie, poils de chèvre, etc.; tous ces produits sont
en partie transportés par le canal de la Somme venant des ports du littoral. Saint-
Valéry fait surtout un grand commerce de bois de Suède et de Norvège. Le même port
exporte outre des denrées agricoles, de grandes quantités d'une espèce de galet, employi»
dans la fabrication de la faïence en Belgique, en Angleterre, en Hollande, en AllenuiDcne
et jusqu'en Amérique.
Les autres produits exportés sont tous les tissus variés d'Amiens : anacosles, escols.
étamines, toiles, tissus pour parapluies et pare-poussière, pour chaussures, doublures
pour vêtements, velours, lapis, bonneterie du Santerre, serrurerie et articles spéciaux
du Vimeu, sucre, huiles, alcool, grains et bestiaux, volaille, phosphates de chaux et pro-
duits chimiques.
Voies de communication
Chemins de fer 905 kil.
Routes nationales 020 »
Chemins vicinaux de grande com-
munication or)48 »
Chemins vicinaux ordinaires. . . 50'i0 »
Canal ôc Maye 11 »
Canal du Hable dAult 10 .
Rivières navigables : Aulhie
11
Rivières navigables : Avre ... TA kil.
» » Somme canalisée ou
canal latéral (de l'entrée du département
à Ahbeville) 159 kil.
Canal d'Abbeville à Saint-N'aléry-
sur-Somme I ( »
Somme (de Saint- Valéry à la mer) r» »
I (^anal d'Eu au Tréport ôkii.5)^
308 SOMMK
Amiens, ancienne ville fortifiée bâtie sur la Somme qui y reçoit l'A vre et la Selle, est une cité
industrielle et commerçante que la voie ferrée de Paris à Calais et la Somme partagent en trois
parties bien distinctes. Le quartier le plus élevé et situé au S. est limité par une ceinture de
boulevards extérieurs et renferme de beaux hôtels ; les grandes administrations y ont leur
siège. C'est le nouvel Amiens qui comprend les faubourgs de Noyon et de Beauvais, Henriville.
et se termine à Saint-Roch où se trouvent des établissements militaires très importants. Entre
le chemin de fer et la Somme s'étend la ville commerciale pro. rement dite : là sont situés le.^
beaux monuments et les magasins, là est le mouvement; les promenades de la Hotoie terminent
cette seconde partie. Enfin la basse vifie, qui constitue le vieil Amiens, très pittoresque a\er
ses usines et ses vieilles maisons, ses rues torlueuses longeant ou coupant les onze bras de la
Somme et de l'Avre, est contournée par le canal de la Somme décrivant une demi-circonférence
depuis le porl d'amonl jusqu'au port d'aval. La vieille citadelle dominait autrefois ce quartier
qui se poursuit par les faubourgs Saint-Pierre et Saint-Maurice sur la rive d. du canal et W<
faubourgs de la Hotoie et de Hem sur la rive g. Outre les Jardins qui escaladent les talus du
chemin de fer. Amiens possède une ligne intérieure de très beaux BoidevaiyiH^ le square de la
Place Saint-Denis où se dresse la Stntite de Dneanrfe^ le beau sifuare de LongueviUe. Le plus beau
monument d'Amiens et l'un des plus beaux du monde entier est la Cnthédrale Sotrf Dumt
édifiée de 1220 à 1288 sur les plans de Robert de Luzarches. Elle a été remaniée aux siècles
suivants. Sa longueur est de iir> m.; celle des transepts de 65 m. 25; la hauteur des voûtes de la
nef centrale atteint |)rès de 45 m. Les tours ont respectivement : celle de dr. 55-5l> et celle de g.
64 m.; la flèche s'élève à 110 m. La façade comprend trois porches dont les voussures de celui
du milieu sont remplies de 162 statues ; sur le tympan sont sculptées des Scènes dn Jugement
dernier; au trumeau est adossée une Statue du Christ, admirable, surnommée le Iteau Dieu
d'Amiens. Le porche de dr. reproduit des scènes de la Vie de la Vierge, celui de g. est consacré à
la Vie de saint Firmin. Au-dessus des porches régnent deux galeries dont celle inférieure com-
porte une suite de fenêtres ogivales; la galerie supérieure renferme dans des niches les .S7rtlMeji<i«
22 rois de Juda. Entre les deux clochers qui couronnent cette galerie s'étend une belle rose sur-
montée d'une autre galerie cachant le pignon de l'édifice. Le portail du transept S. est également
remarquable. Au trumeau du porche est adossée une belle Statue de la Vierge entourée d'autres
statues; une jolie rose précède le ])ignon dominé par trois clochetons dont le plus élevé porte
la Statue de saint Honoré. Le portail du transept N. est moins intéressant; il est cependant orné
d'une belle rose percép dans un mur à claire-voie. L'intérieur revêt un aspect grandiose par la
majesté des voûtes. La grande nef est formée de sept travées, le chœur de cinq. En outre ce
dernier fermé par une 6'ri7/e en fer forgé et doré (xviii* s.) renferme à l'intérieur 1l0 5»^i//e5(laW-
1522) d'un travail admirable. Autour du chœur, à dr. la Vie de saint Firmin est retracée en deux
beaux morceaux de sculpture ; à g. la Vie de saint Jean-Baptiste lui fait pendanL Au sommet de
la clôture du chœur se trouve le Monument du chanoine Guillaia Lucai où l'on admire la statue
de VAnge pleureur de Blasset. La cathédrale renferme plusieurs tombeaux et mausolées : au pied
du chœur, ceux de l'évéque F. de Beauvoir, de son neveu et de Ch. de Vitry; au transept g-
ceux du cardinal Hémart et du poète Gresset; à l'entrée de la nef ceux de l'évéque ExTard
de Feuilloy et de GeofTroy d'Eu; dans le bas-côté dr. ceux du chanoine P. Bury, d'A. Niquet et
de P. Gouy, son neveu. A signaler encore : dans le croisillon dr., des scènes de la Vie de saint
Jacques le Majeur sculptées en bas relief et dans le croisillon g., leur faisant pendant, les <?Ma/rp
divisions du Temple de Jérusalem, les fonts baptismaux (xir s.), la chapelle des Machattées dans la
sacristie, des verrières anciennes, des Statues, enfin une Châsse en argent repoussé (xni' s.^ que
possède le Trésor. Les autres monuments religieux d'Amiens Honl :V Église Saint-Gennain T^Vot-
8ais(K\* s.) restaurée en 1877, dont le portail surmonté d'une tour à g. se termine par un curieux
clocher; la porte d'entrée a de beaux vantaux du xvr s.; on remarque des vitraux intéressants
et une Mise au Tombeau de I50(>; - la vieille fSgiisc Saint-Ij^u (xvr s.); — VÉglise Saini-Bfmt ou
des Cordeiiers dont le transept et le chœur ont été reconstruits (1890) (on remarque dans l'an-
cienne église : un Tableau de Fragonard (le Baptême de Clovis), le Mausolée de N. de Lannoy et
de sa femme, par Blasset, et une Piéta (xvr s.); — les Églises modernes de Saint Jacques, de
Sainte Anne, en briques, surmontée de deux tours carrées avec quatre statues en pierre sur la
façade, — et de Saint Pierre. UÉvêcMf près de la cathédrale, renferme de beaux Tableaux.
SAINT-RIQUIEII. - Beffroi.
510 SOMME
Citons parmi les monuments civils : Vllôlel de Ville modernisé, dont la façade est ornée des
statues de Blayriès, de C.-F. Leroux à g., d'Ant. Clabaud et de C. Le Mattrc à dr., tous anciens
édiles de la cité; au-dessus se trouvent aussi les Statues du roi Louis VI, dit le Gros et de
Geoffroy. Dans le voisinage de l'Hôtel de Ville se trouvent VHôtel des Postes, le Beffroi, d'aspect
singulier, à base carrée, renfermant une cloche de 11 000 Wi\og.;--V Hôtel-Dieu avec sa vieille salle
Saint-Jean du xvi" s. ; à g., sa fagade est flanquée d'une vieille église et à dr. s'étendent de nouveaux
bâtiments (1898); — V Hôpital Saint-Charles; — VHôtel de la Préfecture entouré de beaux jardins; —
le Palais de. Justice, tout moderne; — le Théâtre (xviir s.) orné d'allégories sur sa façade — le
Cirque municipal au milieu des jardins de la place Longueville. La Bibliothèque municipale, riche
de 600 manuscrits et 75000 volumes, est précédée d'un jardin au milieu duquel se dresse
le monument élevé à la mémoire de Frédéric Petit, maire d'Amiens (1897) : buste en marbre avec
groupe allégorique aux pieds; à côté, le Musée de Picardie, décoré de grandes compositions de
Puvis de Chavannes et renfermant à l'intérieur une collection de toiles modernes, quelques
tableaux des écoles anciennes, des objets d'art, des antiquités, des sculptures, etc. Le Lycée
occupe les bâtiments de l'ancienne Abbaye Saint-Jean des Prémontrés (xviii* s.). A signaler
encore : la Halle au bled (1779), une vieille Fontaine (Place au Feurre). Amiens renferme encore
un Muséum dliistoire naturelle avec un Jardin des Plantes; un Lycée de Jeunes filles; un Musée
industriel, dans le square de Forccvillc un monument du sculpteur de ce nom consacré aux
Illustrations de la Picardie, de forme octogonale comprenant 4 statues eu pied, 8 médaillons el
4 bustes alternant et dominés par la figure assise de la Picardie distribuant des couronnes; sur .
la place, derrière l'abside de la cathédrale, la Statue en bronze de Pierre VErmite, le vaste cime-
tière de la Madeleine, dans une position accidentée, où se dresse le Monument consacré aujc soldais
morts en 1870-71; un vieux Château d'Eau; quelques Hôtels remarquables : Hôtel Morgan {xvi* s.)
Hôtel de Monchcaux (xv s.). Hôtel des Trésoriers de France (xvir s.), Hôtel Deville; de vieilles
maisons : la Maison du Sagittaire (xvr s.)- rue des Vcrgeaux, 614>5, la Maison des Bamonrurs
(xv s.), 33, rue Fernel, une maison, rue des Sergents, 57, etc.; la Tour et les Bâtiments du I^p^ig
du Roi muiWé et transformé; une jolie façade de la Conciergerie; le Pavillon du Bailliage ou Male-
maison le i)lus ancien édifice civil de la cité; VHôtel du Cercle militaire.
Une autre curiosité d'Amiens est la suite de jardins maraîchers où les allées sont remplacées
par une infinité de petits canaux dérivés de la Somme et de l'Avre que l'on parcourt en bateau;
ces jardins sont connus sous le nom (VHortillonnages.
La principale industrie d'Amiens est la fabrication du velours qui a dépassé une valeur de
50000000 de fr. en 1897; les étoffes en cachemires d'Ecosse, mérinos, anacostes et tissus fan-
taisie ont atteint une valeur de 0000000 de fr.; puis viennent des filatures de chanvre et de lin, f
de laine, occupant un grand nombre d'ouvriers, des ateliers de peignage mécanique, filature de j
bourre de soie, etc. 1
Abbeville, port important sur la Somme, qui traverse la ville, la contourne par un bras caaa- •
lise à ro. et y reçoit deux ruisseaux : la Sauténe et le Novion. Il ne reste des fortifications que
la partie située à l'E. Entre les deux bras de la Somme la culture maraîchère est très développée;
dans l'angle où ils se rejoignent un vaste espace est recouvert par la Manufacture des Rames
fondée au xvir s. par Colbcrt et fermée depuis quelques années. Abbe\nlle, sauf dans les rues
allant de la gare à la porte du Bois, est une cité paisible. Son principal monument est VÉgtise
Saint-Vulfran (w et xvir s.). La façade, complètement restaurée, se compose de trois por- j
ches d'une ornementation fort riche : celui du milieu retrace sur les vantaux de la porte des \
Scènes de la vie de la Vierge admirablement sculptées. Au-dessus des porches s'élèvent une gale- \
rie de 53 m. de hauteur, puis deux tours carrées avec tourelles d'angle sur les côtés intérieurs;
entre les deux tours une belle fenêtre se termine par une rose; une seconde galerie court au-
dessus, terminée par un pignon sculpté supportant trois statues : la Vierge, Saint-Joseph, Saint-
Vulfran; à l'extrémité N. du transept se dresse le clocher de Saint-Firmin. La nef est courte el
le chœur sans importance; il n'y a guère à signaler de curieux à l'intérieur que deux retables,
des clefs de voûtes sculptées ou ornées d'écussons peints et dorés ainsi qu'un vitrail dans la
chapelle des Merciers. Los autres monuments religieux sont: la vieille Église Saint-Paul dont la
porte ogivale est surmontée d'une jolie statue de femme dans une niche; la même dispo-
sition do porte se retrouve à l'intérieur ; il y a des statues curieuses le long des murs du
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TILLOLOY. — Esl'sc. Façade O,
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SOMME
315
chœur, des poutres sculptées; un lutrin en forme de lyre, im beau retable malheureusement
repeint dans la chapelle de la Vierge (x\t s.), un Christ peint et la chaire à iirtVher; — VfSylise
Saini-Jacques moderne, de style gothique ; — VÊgUse du Saint Séitulrrc (xv s.) qui renferme un joli
sépulcre dans le bas-côté g. ; — VÊgUse Saini-Gilles avec un beau portail et des vitraux moder-
nes dans le chœur et le transept; — l'ancienne ^^/ise abbatiale de Sa»n^Pterre devenue la chapelle
des Dames Ursulines.
Parmi les monuments civils, il faut signaler : VHôtel de Ville avec une Tou^Beffroi du com-
mencement du xiir s. ; à d. petite porte ogivale surmontée d'une fenêtre grillée fort ancienne dépen-
AIHAINES. — Cuve baplisinalu.
dant de TÉchevinage. Un bas-relief moderne en bronze encastré dans le mur représente le
dévouement d'un bourgeois d'Abbeville, Hingois, qui, ayant refusé de reconnaître pour maître
Edouard d'Angleterre, fut précipité de la Tour de Douvres dans la mer en 1508; — la vieille
prison, dite Cour de Ponlhicu, les Collèges de liiles et de garçons. Au milieu du beau Jardin public
d'Emonvittc s'élève VHùlet du môme nom où sont insUillés le Musée dWObeville et du Ponthieu
renfermant des peintures, sculptures, gravures, de la poterie et des collections d'histoire natu-
relle et la Bibliothèque riche de près de 50000 volumes, possédant un Evangéliairc de Charle-
roagne. Dans une autre j^artie de la ville se trouve le Musée Bowher de Perthes renfermant outre
de beaux meubles, des tableaux, des objets d'art (faïences remarquables) une Bibliothèque et
surtout une importante collection d'objets préhistoriques et romains. Sur la plus belle place de
518
SOMME
la ville se dresse le Monument élevé à la gloire de Vamiral Courbet auquel un autre monument a
été consacré dans le cimetière. AbLieville a érigé une statue au compositeur de musique
J.-F. Lesueiir (ITOO-ISÔT). An S. de la ville se voit un Champ de foire curieux avec ses conslrnc-
tions permanentes.
Abbeville possède quelques beaux hnieh particuliers, notamment : rue Saint-Gilles. 75 (Cercle
militaire) et aux N"* 7r>, 85 et 152 (Manufacture de linge de table), de vieilles maisons des xiir. w
et xvr s. dont la plus remarquable est celle dite de François I" qui outre sa façade renferme un
bel escalier sculpté (29, rue de la Tannerie). Même rue, 2, maison en bois sculpté du xvi* s.;
d autres encore: 7, rue du Pont-de-Boulogne, N"« 5 et 5, rue de i*IIÔtel-de-Ville, 41, rue de la
I.AWARDE-MAl'GER. - Rtlable.
Boucherie, aux coins des rues des Capucins et aux Pareurs, Chaussée du Bois et 1, Place Saint-
Pierre, Chaussée du Bois et des Minimes, etc.
Au point de vue industriel, Abboville possède des brasseries, des moulins, une gramle cordon-
nerie, des établissements de tissage, des corderies, etc.
Doullens, jolie petite ville traversée par la Crouche qui s'y jette dans TAuthie. Entourée de
jolies promenades qui en font le tour, elle est dominée au S. par son ancienne Citadelle où est
installée aujounThui une École de préservation pour les Jeunes filles: des collines renserrenl.
Ses monuments sont : Vfùjlise Sai nt- Pierre (wiv s.) (aujourd'hui Magasins) dont la nef est soute-
nue par dos colonnes accoui)lées avec de beaux chapiteaux; — V£c/lise Saint-}fartin (xvr s.) dont
a façode osl nouvellement restaurée et qui renferme h l'intérieur un Saint-Sépulere du xvr s.
^ <^nl los figures autrefois bacligeonnées ont été regrattées; — un Beffroi (xvîi* s.) dont la tour
carrée est surmontée d'un clocher en bois: —VfJolel de Ville (1808) précédé d'un petit square,
oullens a des usines à phosjdiate de chaux, une fdalure de jute et de toile d'emballage, des
nneries et une papeterie (Saint-Sulpice).
SO»IME
319
Montdidier est bâtie dans une situation pittoresque sur le faite d*une colline dont le pied est
baigné par la rivière des 5 Dons. On y voit encore les restes des remparts et du château; du
haut de YEsplanade plantée de tilleuls la vue s'étend au loin sur la campagne environnante. Ses
moDumcnls sont -.VÈglise Saint-PieiTe a\ec une porte du xvr s. restaurée en 189i-189j et à l'inté-
rieur de laquelle on remarque des fonts baptismaux en granit noir (xir s.), le Tombeau de Raoul
de Crépy (xii* s.), un Saint-Sépulcre du xv s. et au-dessus un beau vitrail (1552) représentant la
Transfiguration, de vieux Panneaux sur bois du xvir s. {le Christ et les deux larrons, le Christ
au roseau), des boiseries sculptées ; — VÊglise du Saint-Sépulcre, du xvr s. avec une chaire, un
Saint-Sépulcre et des fonts baptismaux de la même époque ; la façade en est toute moderne ; — le
Palais de Justice élevé sur Tancienne esplanade de l'abbaye des Bénédictins (aujourd'hui instilu-
lion) au pied du Prieuré. C'est Tancien Château de Philippe Auguste qui y tint sa cour en 1211);
on y accède par une voûte et un escalier (xiir s.). Trois belles tapisseries flamandes ornent la
salle des Pas-Perdus (xvir s.), trois autres se trouvent dans le' couloir menant à la salle d'au-
dience ornée d'un Cartel de BouUe. A citer encore : V Hôtel de Ville (1899) surmonté d'un campa-
nile avec jacquemart; l'ancienne Chapelle de VlliHel-Dieu (1514); la Statue de Parmeiitier dont le
socle est orné de quatre bas-reliefs; la Maison (xvi« s.) où naquit le célèbre propagateur de la
pomme de terre et d'autres vieilles Maisons des xvr et xvii* s.; le Musée Hourdcquin de Beaupré
renfermant, outre des silex et des poteries gallo-romaines, des sculptures sur bois, des monnaies
et des tableaux.
Montdidier possède des tanneries et une fabrique de blanc de zinc.
Péronne est une petite ville fortifiée au S. de laquelle la Somme forme des étangs et des marais
où pullulent des oiseaux aquatiques. VHôtel de Ville (xvr s.) se dresse au centre de la cité; il se
com|)ose de deux parties : la plus ancienne est surmontée d'un belTroi moderne et renferme le
Musée Danicourt, la plus récente est jirécédée d'un portique à balcon (xviir s.). UÊ/jUse Saint-
Jean-Baptiste présente un beau portail sculpté à trois portes; elle est flanquée à g. d'une tour
carrée à laquelle est reliée une tourelle cylindrique, le tout fort élégant; à l'intérieur on remar-
que des voûtes sculptées avec pendentifs, le monument de J. Balduin mort en 1585, une tapisse-
rie représentant le Siège de Péronne, dans une chapelle une fresque curieuse de 1001, restaurée
en 1850. la chaire sculptée et un tableau dans la chapelle de Saint-Fursy. Le château, où fut
enfermé Louis XI, présente quatre tours de front; entre les deux du milieu s'ouvre une porte
ogivale. Péronne a élevé une statue en 1897 à Catherine de Poix, surnommée Marie Kouré, héroïne
du siège <le 1530; dans l'angle d'un bastion, près de la Somme, se trouve la tombe du gabier
marin Delpasse tué le 28 décembre 1870 pendant le premier bombardement de Péronne. Celle
ville possède une vieille Maison en bois du xv*" s. à l'angle du Marché aux herbes, une autre au
coin de la rue Saint-Fursy avec sculptures aux pilastres et une belle Promenade en dehors
des fortifications : le Quinconce.
La Somme coupe un redan en entrant à Péronne et y fait tourner un moulin.
Liste des Monuments historiques
(P. p. Propriété privée).
Ahbeville Eglise Sl-Vulfran (xvi* et xvii* s.).
Ail Ij-sur- Noyé. . . Tombeau de Jean Haubourdin,
dans l'Eglise (xv* s.).
Airaines Eglise Notre-Dame (xu* s.).
Amiens Cathédrale N.-D. (xiii* au xvi* s.).
— Porte Montrc-Ecu (cil"*) (xvi* s.).
Alhies Portail de l'église (xiii* s.).
Berleaucourl - les -
Dames Eglise de l'ancienne abbaye
(XII* s.).
Davenescourt . . . Tombeau de Jean de Ilangcsl
dans l'église (xiv* s.).
Domart Maison des Templiers (xin* s.)
(P. p.).
Eppeville Menhir dit la Pierre qui pousse.
Etoile (F) Camp romain.
Folleville Eglise (xvi* s.).
Gamaches Eglise (xii* et xnr s.).
Ham Château (xiii*, xiv* cl XV t>.).
Ham Eglise (xii*, xiii* et xvii* s.).
Lîercourt Camp romain.
Lucheux Beffroi (xv* s.).
Montdidier Tombeau de Raoul de Crépy dan^
l'Eglise St-Pierre (xii* s.).
Xamps-au-Val. . . Eglise (xii* s.).
Ncsic Crypte de l'église (xi* s.).
Neuville -sou vCor-
bie (La) Eglise (xv* s.).
Picquigny Camp romain de Tiraucourl.
Pont-Réiny Verrières de l'église (xvr s.).
Roye Portail (xv* s.) et vitraux
l'église St-Pierre (xvr s.).
Rue Chapelle du Sl-Espril (vv
XVI* s.).
Sains Tombeau des Trois martyrs dans
l'église.
Salnl-Riquier . . . Eglise (xiii", xv* et xvi* >.).
Tilloloy Eglise (xvi* s.J.
de
et
SAINT-OMLH. — llglise Nolre-Dimu'. Tumbcaii de rOvêquc Cavercl.
Pas-de-Calais
Nom — Situation
^^ E dé|>arlement du Pas-de-Calais appartient à la région N. de la
France. 11 tire son nom du détroit qui fait communiquer la mer du
Nord avec la Manche et dont la plus petite largeur est de 34 kilo-
mètres du cap Gris-Nez, en France, à la côte anglaise. Le nom du
détroit lui-même a été emprunté à la ville la plus importante et en
même temps la plus rapprochée de l'Angleterre : Calais.
Sous le rapport de l'étendue, il occupe le vingt neuvième rang;
il n*a pas de forme régulière. Ses limites naturelles sont : au X. E. le cours de VAa, qui
sépare l'arrondissement de Saint-Omer du département du Nord pendant '25 kilomètres
environ; au S.-O. VAulhie, qui sépare l'arrondissement de Montreuil et une partie de
celui de Saint-Pol du département de la Somme pendant un parcours de 45 kilomètres.
A rO. il est bordé par la Manche, au N.-O. par le détroit du Pas de Calais, au N. par la
mer du Nord.
11 est borné au N.-E. et à TE. par le département du Nord et au S. par celui de la
Somme. Sa plus grande longueur, du cap Gris-Nez à la pointe S.-E. de l'arrondisse-
ment d'Arras, est de près de 140 kilomètres; sa plus grande largeur, de la pointe S. du
canton de Montreuil à la pointe N. du canton d'Audruicq, est de 82 kilomètres.
C'est de plus un des vingt-quatre départements maritimes français; le développement
de ses côtes atteint 105 kilomètres.
11 a été formé, en 1790, d'une partie de la Picardie (Ponlhieu, Boulonnais, Caiaisis,
Ardré^is) et de TArtois {Osiiévanl, Gohelle, Ternois, pays de Lanyle et de Brédenanle).
Arras, son chef-lieu, se trouve dans la partie qui en forme Texlrémité méridionale.
21 PAb-DE-CALAIS. 1.
322
Histoire
Ks Celtes ont laissé sur le sol du département les deux menhirs
des € Pierres Jumelles » à Acq, celui de Tortequesne, les cromlechs
des « Bonnettes » à Boiry-Notre-Dame et de Landrethun-le Nord,
les dolmens de la « Table des Fées » à Fresnicourt, dans le pays
de Gohelle, et celui de Beaufort-Blavincourt.
Lorsque César vint dans la Gaule, deux tribus belges, les Morun
et les Alrébntcs, occupaient la région dont la configuration était
sensiblement diflërente de ce qu'elle est de nos jours. L'Aa formait un golfe jusqu'à
Sithiu (plus tard Saint-Omer); la Liane se terminait par un estuaire beaucoup plus
large et qui s'enfonçait presque jusqu'à Isques. Gesoriacum (Boulogne ou Wissanh
existait déjà ainsi que Itius PoHus.
Au début de la 2" campagne des Gaules, au printemps de 57 (av. J.-C), l'assemblée
générale des Belges avait voté la levée en masse contre les Romains et s'était placée sous
les ordres de Galba, chef des Suessiones. Labiénus fit marcher contre eux deux légions
appelées d'Italie. Les Belges essayèrent sans succès d enlever Bibrax et en repassant
l'Aisne furent anéantis [)ar les Romains. César se fit livrer des otages par les Ambiens
et marcha contre les Nerves. Ceux-ci, réunis aux Atrébates et aux Véromanduens,
attendirent les Romains en arrière de la Sambre, non loin de Maubeuge. Ils essayeront
de les surprendre en franchissant le fleuve; mais les Atrébates, placés à laile droite de
l'armée gauloise, fléchirent et furent précipités dans la Sambre, tandis que les Nerves à
l'aile gauche prenaient le camp romain et tuaient les légionnaires. César donna lui-
même l'exemple et reprit l'ofTensive. Labiénus, lancé à la poursuite des Atrébates, lui
envoya une légion. Grâce à ce secours, les vaillants Gaulois furent vaincus et presque
tous se firent tuer. César était maître de la Belgique.
Après la conquête de l'Armorique (5* campagne, 5G av. J.-C), presque tous les peuples
Gaulois avaient envoyé des députés à César, lui promettant de ne rien entreprendre
contre les armes romaines. Les Morins et les Ménapes avaient fait exception. César
essaya de les atteindre, mais leurs bois et leurs marais les couvrirent contre le pro-
consul.
Dans sa A" campagne (55 av. J.-C.) il voulut s'emparer de la Bretagne qu'une même
communauté d'origine rattachait à la Gaule et dont la possession lui eût consolidé sa
conquête continentale. Dans ce but il envoya le roi des Atrébates traiter de la paix en
son nom. Les Bretons mirent le roi aux fers. Pour venger' cette injure, César embanpia
deux légions sur quatre-vingts navires réunis à Itius Porlus et débarqua difficilement à
Deal. Les Bretons demandèrent à traiter d'abord, puis, profitant de ce qu'une lempêle
avait détruit la flotte amenant à César sa cavalerie, ils revinrent à la charge mais fuivnl
repoussés. César prit des otages et retourna sur le continent. Trois cents de ses soldats
contraints de débarquer au-dessous d'itius Portus furent attaqués par 000 Morins
contre lesquels ils luttèrent jusqu'à l'arrivée d'un renfort dj cavalerie qui leur permit
de regagner leur camp.
Dans sa 5* campagne. César redescendit en Bretagne, laissant Labiénus à la garde
d'itius Portus d'où il s'était embarqué avec de nouveaux types de bateaux. Celle fois
encore il débarqua à Deal, battit les Bretons et fut encore obligé de redemander des
hommes et des bateaux, une tempête lui ayant fait perdre une bonne partie de sa nou-
velle flotte.
Comm, roi des Atrébates, ancien allié de César, avait été l'un des premiers chefs
ARRAS. - FFôlcl de Ville.
5Î4 PAS-DE-CALATS
gaulois à préparer en 55 Finsurrection générale des Gaules. Dans le but de la prévenir,
Labiénus Tattira dans un guet-apens, mais grâce à des amis, Comm, simplement
blessé, put s'échapper. 11 voua une haine mortelle à tout ce qui était romain et s'enfonça
dans ses forêts jusqu'au jour où, apercevant le préfet Volusenus, il se précipita sur lui
et le blessa d'un coup de javelot. Mais l'escorte de Volusenus le dégagea et s'empara de
Comm qui fit offrir à Antoine de déposer les armes à la condition qu'on l'envoyât mou-
rir dans un coin où l'ombre même d'un Romain ne l'effaroucherait pas. Comm avait
toutefois décidé les Bellovaques à envoyer 2000 guerriers à Vercingétorix sous les murs
d'Alésia. Après la chute de cette ville, les peuples du N.-E. se soulevèrent encore : le
vieux chef Ambiorix caché dans les forêts delà Germanie revint; les peuples des vallées
de la Somme et de l'Escaut, Ambiens et Atrébates, marchèrent une fois encore conlre
César dans un dernier effort. Ils furent vaincus sur les hauteurs où s'élève Clermont
(Oise) et lui fournirent des otages. César traversa la Belgique en vainqueur. Ambiorix
disparut avec une poignée de braves dans les bois.
Les traces de camps romains sont nombreuses dans la région ; on en trouve à Bon-
nières (Beauvoir), à Campagne lès Boulonnais (Glenne), à Duisans, k Etrun. à Louches
(Mont-Sainl-Louis). 11 y a des vestiges de chaussée romaine à Ferfay et d'une bourgade
romaine à Aix-Noulette (Uzon). Un grand nombre de souterrains-refuges ont été habités
par des populations tant d'origine celtique que gallo-romaine. On voit encolle des toni-
belles gallo-romaines h Saint-Tricot, Audembert et Bours; cette dernière localité pos-
sède aussi des vestiges de retranchements de cette époque.
Vers l'an 113, les Germains envahissent la Gaule, la Belgique se germanise et l'inva-
sion de l'empire romain se fait lentement par Tinfiltration. César avait déjà employé
quelques Germains dans sa cavalerie contre les Gaulois.
Les Francs sont établis sur les bords du Rhin pour défendre les frontières de l'empire,
ils en sont les bénéficiaires. En 420, ils passent l'Escaut; en 452, Aétius les vainc à VieiU
Hesdin et les refoule au N. après qu'ils eurent franchi la Somme avec Clodion. En 4M,
Attila avec ses Huns traverse la Belgique et la ravage. Les Francs s'allient aux Romains
pour repous.ser les Barbares; mais après la victoire de Clovis à Soissons, ils sont nninis
sous le sceptre de ce roi. En 408, les Normands s'avancent jusqu'à Arras.
Le christianisme apparaît vers la fin du m* s. dans cette région que parcourt au
siècle suivant le grand évéque de Tours, saint Martin. Saint Vnasl y devient très popu-
laire, ainsi que saint Éloi et saint Omer.
Sigebert, roi d'Austrasie, poussé par Brunehaut, envahit la Neustrie et convoque à
Vitry-en-Artois (Vitriacum) une assemblée de Neustriens dans le but de se faire recon-
naître roi à la place de son frère Chilpéric. Frédégonde fait assassiner Sigebert dans
un guet-apens (575).
Saint-Omer doit son origine à l'abbaye de Saint-Bertin fondée à Sithiu par ce moine:
elle ne prit toutefois le nom de Saint-Omer qu'au ix* s. quand les restes du saint furent
transportés, de Thérouanne, dont il était l'évèque, à Sithiu. Après le sacre de Pépin par
le pape Etienne II, en 754, Childéric III, roi de nom seulement, fut tondu et reléfnn''
dans le couvent de Saint-Bertin. Saint-Omer fut dévasté en SlîO et en H7S avec toute la
région par les Normands; il s'entoura de murailles et, quand les hardis pirates repa-
rurent en 891, put leur résister.
Dans le cours du x' s. l'Artois fut constamment ravagé par les guerres féodales : les
seigneurs de cette région s'allient, se fâchent, appellent à leur aide tantôt le roi d«'
France, tantôt l'empereur d'Allemagne. Les liens féodaux n'existent plus, les comtes de
Sainl-Pol et de Boulogne sont indépendants du comte de Flandre.
Monlreuil-sur-Mer, qui avait grandi autour de l'abbaye de Saiut-Saulve, était un port
SUR LA CANCHE. — Pécheurs raccommodant leurs lileU.
526 PAS-DE-CALAIS
important sous la dépendance des rois Capétiens ; Robert II s'en était rendu maître et
au xir s. C'était un bourg royal fortifié.
Dans les chefs de la 1" croisade on trouve Hugues de Saint-Pol qui accompagne
Godefroy de Bouillon (109G). Pendant la VII' croisade, le comte Robert d'Artois, frère
de saint Louis, fit décider la marche sur le Caire; entraîné par son ardeur, il poursuivit
les musulmans vaincus jusque dans Mansourah où il se fit tuer. Dans la VIII* croisade,
en 1270, le nouveau comte d'Artois accompagne encore saint Louis à Tunis.
Au XIV s. le commerce est important dans la région; l'industrie s'y développe. Les
marchands s'associent : il y eut la Fraine de la Halle basse à Arras. La halle aux draps
fut son premier Hôtel de Ville, mais la capitale de l'Artois ne devint libre qu'au xiii* s.
Sainl-Omer fut affranchi en 1127. Celte ville, comme Thérouanne et Béthune, reçoivent
des privilèges de deux compétiteurs qui se les disputent : Guillaume Cliton et Thierry
d'Alsace. Saint-Omer achète à ce dernier son Hôtel de Ville en 1151 et des droits aux
foires des grandes villes d'Europe. Au début du xiir s. Sainl-Josse-sur-Mer obtient du
comte de Ponthieu Guillaume III une charte malgré l'opposition de l'abbaye du même
lieu. Certaines localités trop faibles pour agir seules se réunissent en une commune
collective dans l'Artois. Arras devient la métropole de phisieurs communes fédérées au
xu" s. Dans celte province les magistrats communaux prennent le nom d'éclievins.
L'abbaye de Saint-Vaast, fondée en 087 à Arras, ne subissait pas l'autorité de la
commune.
Au moyen âge le transport des marchandises était grevé de droits de toutes sortes.
En 1218, tout marchand passant par Sainl-Omer ou sa banlieue pour aller commercer
en Angleterre payait au chûlelain une livre de poivre. La guilde d'Arras était affranchie
des droits de péage acquittés à Bapaume par les marchands en provenance ou à
destination de la Flandre. Malheureusement à cette époque, dans l'Artois comme dans
le reste de la France, les commerçants ne pouvaient voyager en toute sécurité : les
malfaiteurs et les aventuriers les pillaient presque impunément.
Un jongleur, Guillaume de Monlreuil, est demeuré célèbre par ses jïoésies.
Le roi d'Angleterre Edouard I" fut mis en possession du comté de Ponthieu par suite
de son mariage avec Éléonore de Castille, héritière de ce domaine, possession que lui
reconnut le traité de Montreuil en 1291). Ce même traité réglait le mariage de son fils
avec la fille du roi de France Philippe le Bel. Les souverains anglais allaient avoir des
prétentions à la couronne de France. Après le désastre de Crécy en 1340, Edouard III
vint assiéger la riche ville de Calais, affiliée à la Hanse des mers du Nord et de la Balti-
que. Tout le monde a présent à la mémoire le dévouement sublime des six bourgeois de
Calais : Eustache de Saint-Pierre, Jean d'Aire, Pierre et Jacques de Wissant, Jean de
Fiennes et André d'Andres, qui ne durent la vie qu'à l'intervention pressante de la reine
d'Angleterre auprès de son mari, dévouement immortalisé par le récit de Froissarl. Le
traité de Brétigny, en 1300, cédait Calais, Guînes et le Ponthieu aux Anglais. Sous
Charles V, le connétable Duguesclin reprend toute la région à l'exception de Calais.
Au xiv s. la succession d'Artois ouvrit une ère de calamité. Cette province, par suite
d'alliance, devint apanage de la maison de Bourgogne. La longue querelle des Arma-
gnacs et des Bourguignons ensanglanta le pays. Saint-Pol fut incendié, Jean sans Peur
dut se défendre contre les Armagnacs dans Arras où il signa le premier traité de ce
nom. Mais la paix ne dura pas. Henri V, débarqué à Harfleur en 1415, marcha vers Calais
poursuivi par les Armagnacs qui l'atteignirent à Azincourt. Les archers anglais n'eurent
qu'à tirer sur une masse confuse d'hommes entassés dont les chefs n'avaient pas su
profiter de la leçon de Poitiers : 10000 Français restèrent sur le champ de bataille.
Après l'assassinat de Jean sans Peur, Philippe le Bon, son fils, s'allie aux Anglais et ne
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PAS-DE-CALAIS
351
revient à la cause française qu'en 1455. L année suivante, mettant ses actes d'accord
avec ses nouveaux sentiments, il essaye d'arracher Calais aux Anglais; il échoue. A sa
mort, son fils Charles le Téméraire se range du côté des Anglais et s'allie à tous les
ennemis de Louis XI; mais il tombe bientôt sous les murs de Nancy et Louis XI en
profite pour recouvrer TArtois. Arras peu après se révolte; Louis XI Tassiège, s'en em-
pare et y commet des atrocités : il en fait raser les fortifications, abolit jusqu'à son nom
et en chasse tous les habitants. Battu en 1479 à Guinegate par Maximilien d'Autriche,
il signe néanmoins en 1485 à Arras le traité qui lui concède à nouveau l'Artois. Par le
traité de Sentis en 1495, cette province retourne avec la Flandre à la maison d'Autriche.
Henri VII d'Angleterre avait
voulu étendre sa domination au
delà de Calais; mais le roi Char-
les VIII lui offrit de l'argent
pour le faire renoncer à ce pro-
jet. Tous deux signèrent une
convention à Étaples en I49'i.
Henri VIII, allié à Maximilien,
battit l'armée française en 1515 à
Guinegate (Journée des Épe-
rons). Le chevalier Bayard y fut
fait prisonnier. En I5'i0 eut lieu
à Balinghem, entre Gulnes et
Ardres, la célèbre entrevue dite
du Camp du Drap d'Or, où Fran-
çois I" éblouit par son faste
Henri VIII. Ce dernier vint en
1544 mettre le siège devant Mon-
treuil et Boulogne. La trahison
lui livra celte dernière place qui
fut entièrement dévastée. Les
habitants l'abandonnèrent et les
Anglais vinrent l'occuper;
Edouard VI la rendit en 1550 à
Henri II. Furieux des succès rem-
portés par ce monarque, Charles-
Quint envahit l'Artois et assiégea
Thérouanne qu'il détruisit de
fond en comble. Vieil-Hesdin subit le même sort. En 1554 Henri II triompha à son tour
de Charles-Quint et tous deux signèrent la trêve de Vaucelles en 1556.
A la suite du mariage du roi d'Espagne Philippe II avec la reine d'Angleterre Marie
Tudor, Anglais et Espagnols s'unirent contre la France. Les Espagnols s'emparèrent de
Saint-Quentin en 1557, mais le duc François de Guise, rappelé d'Italie par Henri II,
arriva le 1" janvier 1558 devant Calais qu'il assiégea. Au bout de huit jours, la ville capi-
tula. Guînes fut également repris. C'est depuis celte époque que la région porta le
nom de Pays reconquis. Henri IV, après la prise d'Amiens, n'osa pas assiéger Arras
qu'il trouvait trop bien défendu. Sous son règne le traité de Vervins rendit Ardres à la
France (1598). Richelieu s'empara d'Arras et conquit l'Artois en 1640. Condé remporta
en 1648 à Lens une victoire qui consolida cette possession. Mais la Fronde éclate et
Condé offre ses services aux Espagnols. Il veut reprendre Arras pour leur compte; la
MUSEE D'ARRAS. — Tête de Chrisl. Sculpture sur bois.
35i PAS DE CALAÏS
ville se défend vaillamment et, après un siège de cinquante jours, il est obligé de battre
en retraite devant Turenne. Louis XIV y fait son entrée solennelle. Le traité des Pyré-
nées (1669) consacre définitivement le retour à la monarchie de cette province, à Fexcep-
lion des villes d'Aire, dont s'empare en 1676 le maréchal dHumières, et de Sainl-Omer
qui se rendit Tannée suivante.
Pendant les guerres provoquées par la succession d'Espagne, la coalition formée
contre Louis XIV lui reprit Aire, que la paix d'Utrecht lui rendit en 1723. Sous la Terreur
la cruauté du curé Lebon fit de nombreuses victimes à Arras, tandis qu'à Paris un
autre enfant d'Arras, l'avocat Robespierre, faisait égorger des milliers de gens.
En 180i, Napoléon 1", méditant une descente en Angleterre, rassembla à Boulogne, à
Étaples et à Ambleteuse une flottille considérable, lit camper sur le littoral K'iOOOO
hommes, puis vint, le 16 aoiU de la même année, distribuer dans une fêle grandiose h»s
insignes de Tordre do la Légion d'honneur qu'il venait de fonder. Mais désespérant de
voir sa flotte barrer la route de la Manche à la flotte anglaise, il renonça à son projet.
Après la campagne de 1814, Louis XVlll quitta l'Angleterre et débarqua à Calais
pour venir régner en France. En IHifl le prince Louis Napoléon débarque à Boulogne,
mais il est enferméau fort de Ham d'où il s'échappe en IHi6. Enfin, pendant la campagne
de 1870-71, le général Faidherbe, à la tète de l'armée du Nord, bat les Prussiens à
Bapaume, le 5 janvier 1871, mais ne peut profiter de sa victoire.
Géologie — Topographie
Le département du Pas-de-Calais forme dans son ensemble un plateau formé
de collines légèrement ondulées, flanqué d'autres collines crayeuses à TO. et au N.-O.
Le plateau de l'Artois y sépare très faiblement les petits fleuves côtiers de la Manche,
qui coulent parallèlement entre eux, des eaux qui gagnent le bassin de l'Escaut. En
général, le sol appartient à l'étage supérieur du UnTain crétacé, à l'exception du Bou-
lonnais, composé d'un massif de collines de r/ms ter/ et de ca/caircJMra&N'iV/tie se ratta-
chant, comme l'ont démontré les sondages récents pratiqués dans le détroit, à un autre
massif de même formation au S.-O. de l'Angleterre. 11 n'est pas très accidenté; il est
toutefois moins monotone d'aspect que celui de la Somme auquel il ressemble
beaucoup dans sa parlie S.-E. Plus Ton se rapproche des côtes, plus il est pittoresque.
La région où se trouve bâti Montreuil sur-Mer, celle surtout qui s'étend de Boulogne
à Saint-Omer, sont les plus charmantes. Le [)ays situé entre la rive g. de TAa,
Ciuînes, Sangalte et la mer, a reçu le nom de Wattergand. C'est un pays plat formé
d(» marais desséchés à l'aide de fossés et d<î rigoles. Cette région est très netleinent
délimitée par une ligne ininterrompue de collines peu élevées, dont la mer venait battre
autrefois le pied et que Tœil embrasse aisément. Outre le grand bassin houiller de
Lens qui st» rattache par Douai et Valencieruies à celui du Nord, il renferme encore
un petit bassin isolé dans le Boulonnais, riche en fossiles carbonifères, notaninieiil
à Fiennes et à Hardinghen. Des sondages aux environs de Marquise ont fait découvrir
également la houille, mais jusqu'à ce jour la crainte de l'infiltration des eaux de la nier
a empêché l'exploitation de ces nouvelles couches. Le point le plus élevé du dépar-
tement atteint "2h2 mètres au S.-O. de Desvres; le point le plus bas est la mer.
Hydrograpiiie
Les eaux du département gagnent soit la mer du Nord indirectement par TEscaiit
et directement par TAa, soit la Manche directement par les fleuves côtiers. VEscaui
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AllŒ-SUlVLA-LYS. — Mai&oii du Bailliage (Palais du Justice).
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PAS-DL-CALAIb. II.
338 PAS-DE-CALAIS
qui passe à quelques kilomètres de la partie orientale de Tarrondissement d'Arras
reçoit en dehors du département ; la Sensée qui naît au N. de Bapaume, arrose Croi-
silles, se grossit du Cojeul et alimente le canal de la Sensée — la Scarpe qui prend
naissance à TO. d'Aubigny, baigne cette ville, s'augmente (r. d.) du Gy, passe à Arras
où tombe le Crinchon, est canalisée à partir de cette ville, baigne Vitry-en- Artois et
passe dans le département du Nord — la Lys enfin qui naît au N.-O. d'Heuchin, passe
près de Fruges, se grossit de la Traxène qui en vient, baigne Thérouanne, traverse Aire
où tombe la Laqv>ette, s'augmente (r. d.) de la Clarence grossie de la Nave qui passe
à Lillers, reçoit la Lawe qui baigne Houdain et Béthune où elle croise le canal (VAin
à Bauvin et sort du département pour recueillir en aval d'Armentières la Deûie qui
naît dans le canton de Vimy et passe à Lcns où elle est canalisée, enfin se perd dans
la mer du Nord. — VAa prend sa source à TÉ. d'Hucqueliers, passe à Fauquem-
bergues, coule au N.-E. vers Lumbres qu'il arrose, actionne les usines de la poudrerie
d'Esquerdres, fait un coude vers l'E. pour gagner Saint-Omer et se diriger de là par
Watten, où, canalisée, elle entre dans les Wattergands, presque en droite ligne vers
Gravelines qu'elle arrose et tombe dans la mer du Nord entre Grand-Fort-Philippe
à dr. et Petit-Fort-Philippe à g. Dans son cours de 90 kilomètres elle reçoit (r. g.)
le Bléquin, à Lumbres et, à l'O. de Bourbourg, Vllem qui passe un peu à dr. d'Audruicq
et traverse le Canal de Calais à Saint-Omer qu'il alimente.
Dans la Manche tombent : le Slaek, cours d'eau insignifiant qui laisse Marquise sur
sa dr. et finit à Ambleteuse, — le Wimereux, autre petit cours d'eau qui arrose Wimille
— la Liane, qui passe près de Samer s'élargit devant Boulogne et lui Sert d'arrière-port,
— la Canche, qui prend sa source au N,-0. d'Avesnes-le-Comte, arrose Frévenl, Vieii-
Hesdin, Hcsdin, se grossit (r. dr.) de la Tenioiae venue de Saint-Pol, de la Planquette,
de la Créquoise, passe au pied de Mon treuil-su r-Mer où tombe la Beaiisse, s'augmente
encore (r. dr.) de VHuitrepiny passe au-dessous d'Etaples où elle devient navigable et
se transforme en un estuaire avant de gagner la mer, — VAuthiCy enfin, qui prend sa
source dans la Somme, traverse une petite pointe du département du Pas-de-
Calais, en sort pour y rentrer à nouveau et baigner Auxy-le-Château, sert presque
constamment de limite aux deux déparlements, devient navigable au Pas d*Authie où
elle s'élargit et se transforme ensuite en un vaste estuaire sablonneux de 4 kil. 500
de largeur entre la pointe de Roulhiau ville et la colline qui porte le phare de Berck.
VAuthxe ne reçoit, dans son cours de 105 kilomètres, qu'un petit affluent : la Quilienne
qui arrose Pas-en-Artois.
Littoral. Il commence à Grand-Fort-Philippe sur la r. g. de l'Aa et présente jusqu'à
Calais une ligne droite très légèrement sinueuse bordée de dunes basses continuées à
l'intérieur par la grande plaine d'alluvions de l'Aa qui vient se terminer au S.-O. de
Calais au pied des collines du bas Boulonnais. Le port de Calais est situé sur le détroit
du même nom à l'entrée de la mer du Nord. Il comprend : un chenal de 150 mètres
de large bordé de deux jetées; 2 bassins de chasse avec écluse; 2 avant-ports dont l'un,
celui de l'E., est affecté au service des paquebots Calais-Douvres (c'est par Calais que
s'embarque la plus grande partie des voyageurs pour l'Angleterre), l'autre, celui de TO.
fonctionne comme port d'échouage avec In bassin du petit Paradis; 2 bassins à flot:
le bassin Carnot et le bassin de l'O.; I forme de radoub; \ bassin de batellerie ; 4 remor-
queurs; 1 service de lamanage; 1 gril de carénage; des hangars, magasins, entrepôts
avec un outillage absolument perfectionné d'engins et d'appareils; une gare maritime
enfin. Ce port se livre à la pêche du merlan, du hareng, du maquereau et des huîtres.
La plage de Calais avec sa digue de 1 500 mètres de longueur est toute de sable fin
ainsi que la petite plage des Baraques à I kilomètre à g. du port. La côte continue
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340 PASDE CALAIS
avec une légère inflexion vers Sangatte^ petite plage de sable bordée de quelques
galets que Ton exploite; un peu au-dessus de Sangatte commencent à s'élever des
falaises qui atteignent leur point culminant au-dessus du cap Blanc-Nez (134 m.), pour
redescendre à nouveau vers Escalles, puis remonter et se continuer par des dunes
jusqu'à Wissant, ancien port englouti par le sable et qui se trouve à peu près au
milieu de la courbe concave reliant le cap Gris-Nez au cap Blanc-Nez. La plage de sable
fin est séparée du village par un bourrelet de dunes de 500 mètres d'épaisseur; elle
se continue jusqu'aux éboulis de rochers qui protègent le cap Gris-Nez (50 m.) dominé
par son phare à éclipses et du haut duquel la vue s'étend au loin. De ce point, la côte
tourne brusquement au S. et va en s'abaissant jusqu'à Audresselles; elle est accom-
pagnée de rochers à sa base. Le sentier des douaniers qui la suit est ponctué do
pierres blanchies visibles la nuit; par un beau temps l'on aperçoit les côtes anglaises.
Audresselles est bâti parallèlement à la mer et possède 5 à 6 bateaux de pèche. En
descendant sur Anibleteuse on trouve des dunes qui viennent se terminer à l'ancien
port du même nom comblé par le sable et où vient se perdre le Slack. D'Ambleleuse à
Wimereux, la côte rectiligne se maintient à une altitude de 30 mètres avec des rochers
à la base, surtout en se rapprochant du petit port de Wimereux, où débouche le fleuve
côlier de ce nom qui passe sous le viaduc en pierre de la ligne de Boulogne à Calais.
De Wimereux à Boulogne, la côte se relève à 76 mètres et se termine à l'embouchure
de la Liane. Le port de Boulogne est précédé d'un chenal d'accès de 72 mètres de
largeur avec deux jetées; celle du S.-O. a 650 mètres de longueur et celle du N.-O.
500 mètres seulement; il comprend un avant-port, un port de marée, un arrière-port,
un bassin à flot, un bassin de retenue pour chasses avec écluse, un gril de carénage,
des chantiers de construction, des entrepôts et magasins, une gare maritime, enfin,
un port en eau profonde d'une surface de 2200 mètres protégé par la digue Ca mot.
Boulogne, qui possède deux plages de sable fin, est un port de pèche important et a des
transactions considérables avec l'Angleterre. Les collines dominant la r. g. de la Liane
sont moins élevées que celles de la r. dr. ; elles ne dépassent pas 58 mètres au mont
Outreau, s'abaissent à 26 mètres à dr. du Portel, à 50 mètres au-dessus du cap d'Alprech
pour remonter à 81 mètres à Nocquet et à 100 mètres à Equihen. De la plage de ChA-
tillon, à Boulogne, jusqu'au bout de ce village, la côte, qui a reçu le nom de côte de fer,
est toute déchiquetée et bordée de rochers. Il s'y trouve un port, celui du Portel, très
pittoresque et habité par de hardis pécheurs avec une plage de sable dans une anfrac-
tuosité. Les dunes apparaissent au delà d'Equihen jusqu'à l'embouchure de la Canche.
Ces dunes sont stériles, couvertes d'une maigre végétation et coupées par de petits
ruisseaux. Elles abritent des plages de sable dur, mais assez tristes : Sainte-Cécile, Saint-
Gabriel. Sur la rive dr. de l'estuaire formé par la Canche se trouve Étaples, port de
î»èche important qui possède, outre des chantiers de construction de bateaux, une
centaine de bateaux de pèche montés par 2 000 marins. La pointe S. de l'estuaire de
la Canche est dominée par les deux beaux phares du Touquet au delà desquels
commence la plage sablonneuse de Paris-Plage reliée à Étaples par un tramway
électrique et entourée par une belle forêt de sapins. La ligne de dunes continue ensuite
jusqu'à l'embouchure de l'Authie; les seules plages importantes sur cette ligne sont
Berk-Plage et la Plage des Dunes enfouies dans le sable et où se trouvent de nombreux
établissements où l'anémie, la scrofule sont soignées et guéries grâce à la pureté du
climat. Pendant toute Tannée les malades y affluent et la belle saison qui ramène les
baigneurs peut seule les noyer dans la foule et les faire oublier un peu. Berk est en
outre un port de pèche important et un centre de construction de bateaux. La rive g.
de l'estuaire de l'Authie appartient au département de la Somme.
312 PAS-DE-CALAIS
Marais & Étangs. — Le département renfermait autrefois une multitude de marais
que Ton a desséchés : il n'en reste plus que quelques-uns en voie de dessèchement
dans les vallées de la Scarpe et de TAa. La vallée de la Sensée compte encore quelques
étangs.
Sources minérales. — Boulogne-sur-Mer, Saint-Pol, Fruges, Wierre-au-Bois
(source Saint-Gendulphe).
Puits artésiens. — Lillers (xir s.) le premier foré en France, Ecques (xvir s.),
Hermaville, Houlle.
CANAUX. — Il ne sera pas question ici des nombreux canaux des Waltergands,
ni des canaux de dessèchement des marais: on ne citera que les canaux de navigation
qui sont extrêmement importants. Ce sont : 1* Le canal de Calais qui commence à Calais
au port de navigation intérieure et rejoint TAa canalisée; sa longueur est de 29 kilo-
mètres. 2* Le canal de Calais à Ardres qui commence dans Calais, au canal de Calais
et gagne Ardres en coupant presque à angles droits le premier canal au-dessous d'un
pont, dit Ponl-Sans- Pareil (1750-1754), sur lequel passe la route nationale de Bouchain à
Calais; il porte différents noms : canal de Marck, de Calais à Marck, canal des Trois-
Cornets, de Marck au Pont-Sans-Pareil et enfin canal d'Ardres, du Pont-Sans-Pareil à
Ardres. Sa longueur totale est de 15 kilomètres. 3" Le canal de Guînes qui se détache
du canal de Calais au delà de Saint-Pierre et se termine à Guînes; son cours n*est que
de 6 kilomètres. 4° Le canal de l'Aa ou Aa canalisée, qui commence à Saint-Omer, passe
à Watten point de départ du canal de la Colme (départ, du Nord), rencontre le canal
de Calais à g., celui de Bourbourg, à dr., traverse Gravelines et tombe dans la nier
du Nord entre Petit- Fort-Philippe à dr. et Grand-Fort-Philippe à g. (29 kil.). 5* Le
canal de Neu/fossé, qui va de Saint-Omer à Aire-sur-la-Lys, faisant communiquer la
Lys avec TAa (10 kil.). 6' Le canal d'Aire à Baiivin (autrefois d'Aire à la Bassée), pro-
longé aujourd'hui jusqu'à Bauvin où commence le canal de la Haute-Deûle: il laisse
sur sa rive dr. Béthune où il envoie un embranchement de 2 kil. 400 m. et Cam-
brin; son parcours est de 57 kilomètres. 7' Le canal de la Haute-Deûle commence à
3 kilomètres au N. de Douai, passe au Pont de Courrières, à Bauvin, à Haubourdin
et gagne Lille; c'est une dérivation de la Scarpe; son cours dans le département esl
de 20 kilomètres. 8" Le cajial de la Deûle commence à Lens et se termine au Pont de
Courrières où il rejoint le canal de la Haute-Deûle; son cours n'est que de II kilo-
mètres; on l'appelle encore canal de Lens ou canal de Lens à la Deûle ou encore caual
de la Souchez. 9' Le canal de la Sensée, qui fait communiquer la Scarpe avec l'Escaut
qu'il rejoint en amont de Bouchain; son cours est presque entièrement dans le dé^
partement du Nord à Texception de 2 kil. 500 dans celui du Pas-de-Calais au S.-E.
d'Arleux.
Climat
Pays de collines peu élevées et de plus territoire maritime, ce département ne con-
naît pas de températures extrêmes ni en froid, ni en chaleur. 11 est sous l'influence du
climat séquanien. Ce qui le caractérise principalement, c'est le degré d'humidité; par
là il se rapproche du climat des Flandres. Il pleut plus souvent dans la région mari-
time que dans la partie orientale du département, mais la quantité d'eau tombée sur le
littoral est moins considérable que celle recueillie dans Test. Le froid est d'autant plus
rigoureux que Ton s'éloigne des côtes et à Arras la moyenne annuelle de la température
est inférieure de 2o,l à celle de Paris. La hauteur moyenne annuelle des pluies est lrî»^s
différente suivant les régions; elle varie de 0 m. 60 à 0 m. 80 dans le département. Cesl
Kégalif Lormier.
BOULOGNE-SUR-MER. — Process>ion descendant de l'église N.-D.
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PAS-DE-CALAIS 547
au cap Gris-Nez quelle est le plus considérable. De même le nombre des jours de pluie
y est fort variable. Les vents dominants sont les vents d'O.
Divisions administratives
Étendue : 660.56!* hectares.
Population (Ï897) : 911.510 habitants.
Arrondissements Contons Communes
Préfecture : Arras I 10 211
[ Béthune I 8 142
^ i Boulogne-sur-Mer I 8 100
Préfectures ! ^^fontrc^ûl-sur-Mer I 6 141
/ Saint'Omer I 7 118
\ Sainl'Pol-sur-Temoise . . I 6 191
Total. . 6 ToUI. . 45 Total. . 903
LISTE DES CANTONS
Arras Arras N., Arras S., Bapaume, Beaumetz-les-Loges, Berlincourt, Croi-
silles, Marquion, Pas-en-Artois, V'imy, Vitry.
Béthune Béthune, Cambrin, Carvin, Houdain, Laventie, Lens, Lillers, Norrent-
Fontes.
Boulogne-sur-Mer . . . Boulogne-sur-Mcr N., Boulogne-sur-Mer S., Calais N.-O., Calais S.-E.,
Desvres, Guines, Marquise, Samer.
MontreuH-sur-Mer . . . Campagne-lès-Hesdin, Étaples, Fruges, Hesdin, Hucqueliers, Montreuil-
sur-Mer.
Saint-Omer Aire-sur-la-Lys, Ardres, Audruick, Fauquenbergucs, Lumbres, Sainl-
Omer N., Saint-Omer S.
Saint'Pol-sur-Ternoise. Aubigny, Auxy-le-Chàteau, Avesnes-Ie-Comte, Heuchin, Le Parcq, Saint-
Pol-sur-Ternoise.
Cultes
Culte catholique. Évêché d' Arras. — Ce diocèse qui ne comprend que le dépar-
tement du Pas-de-Calais a été érigé au iV s. En 1094, Arras avait un évèque distinct
supprimé en 1790. Ce diocèse a été rétabli en 1802; il est sufTragant de Tarchevèché de
Cambrai. 11 compte 52 cures et 090 succursales. H y a un séminaire diocésain à Arras.
Le nombre des communautés religieuses des deux sexes est considérable; leurs
membres dirigent des institutions de garçons et de filles surtout dans les grandes villes.
Les principaux pèlerinages sont ceux de N.-I). des Ardents à Arras (1105) et à Senin-
ghem; N.-D. de Boulogne (la chapelle primitive date de 655; incendiée, puis rétablie
et remplacée par une crypte sous la cathédrale, fermée en 1795; Timage miraculeuse
venue par mer sur un navire sans rames, ni matelots, on ne sait d'où, fut détruite à la
même époque; la nouvelle cathédrale est moderne); N.-D. de la Forôt à Tournehem
(x\'ni'' s.), N.-D. des Miracles à Saint-Omer; N.-D. Panetière à Aire-sur-la-Lys, N.-D. de
Bon Secours àBouret-sur-Canche(1317)), N.-D. du Saint-Sang à Boulogne-sur Mer, N.-D.
de Pitié à Bapaume, Sainte-Milforle à Rinxcnt, la Croix-Coupée à Saint-Josse-sur-Mer,
N.-D. de Bonne Fin à Salperwick, N.-D. de Bruchine à Mametz, Sainte-Bertille à
Marœuil, Saint-Liévin à Merck-Saint-Liévin, Sainte-Philomène à Licttres, N.-D. de Mon-
taigne à Ligny-sur-Canche, Sainte-lsborgues à Isbergues, Saint-Gengoult à Leubrin-
ghem, Saint-Druon à Épinoy (Carvin), N.-D. de Délivrance à Denier, Sainte Fréwisse à
Bomy, Saint-Kilicn à Aubigny, Sainte-Soyec(iucs à Blandecques, enfin le pèlerinage au
berceau de saint Benoit Labre à Ametles près Lillers.
Kégalif Lormicr.
BOULOGNE SUR MEU. - Porte de Calais el église Nolrc-Dame.
PAS-DE-CALAIS
319
Culte protestant. On en compte moins i\e 5000 dans le déparlement. Arras
possède un temple.
Culte Israélite. Les adhérents à ce culte sont à peine au nombre de 150 et en
relations avec les consistoires de Lille et de Paris.
Armée
Ce déparlement appartient à la première région militaire et fait partie du I" corps
Pêcheuses de crevettes dans l'estuaire de la Canche.
d armée, dont le chef-lieu est Lille; il comprend 5 subdivisions de régions : Arras,
Béthune et Saint-Omer.
Aîre possède 5 compagnies d'infanterie et 2 escadrons de cavalerie (dragons):
Arras, 1 régiment d'infanterie et 1 régiment du génie; Béthune, 1 régiment d'infan-
terie; Boulogne-sur-Mer, 1 bataillon d'infanterie; Calais, 1 bataillon d'infanterie et
\ batterie d'artillerie à pied; Hesdin, 1 bataillon d'infanterie et 2 escadrons de cava-
lerie (chasseurs); SaInt-Omer, 1 régiment d'infanterie et I régiment de cavalerie
(dragons).
Le déparlement ressortit à la 1" légion de gendarmerie (Lille).
11 ressortit en outre au 1" arrondissement maritime (Cherbourg).
350
PAS-DE-CALAIS
Ouvrages militaires. — Les fortifications d'Aire-sur-la-Lys, Arras, Béthune,
Monlreuil et Saint-Omer ont été déclassées. La seule place forte du département esl
Calais défendue par une citadelle et les forts Risban, Lapin, Glorielle et Nieulay. Le
port de Boulogne-sur-Mer est défendu par le Fort de la Crèche, les batteries du Moulin-
Wibert, du Mont de Couple, d'Alprech et le Fort du Renard.
Justice
Ce département ressortit à la
Cour d'appel de Douai. La
cour d'assises siège à Saint-Omer
qui possède en outre 1 Tribunal
de 1" Instance et i Tribunal
de Commerce. De plus, il y a
i Tribunal de 1" Instance à
Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer,
Monlreuil-sur-Mer et Saint-Pol;
i Tribunal de Commerce à
Arras, à Boulogne-sur-Mer et Ca-
lais-Saint-Pierre; i Conseil de
Prud'hommes à Bapaume, Bou-
logne-sur-Mer, Calais-Saint- Pierre
et Saint-Omer; enfin 1 Justice de
Paix dans chacun des 45 cantons.
Instruction publique
Le département ressortit à l'Aca-
démie de Lille. Il n'a pas d'éta-
blissement d'enseignement supé-
rieur. L'enseignement secondaire
comprend pour les garçons :
i Lycée à Saint-Omer et les Col-
lèges communaux d'Arras, de
Béthune, de Boulogne-sur-Mer, de
Calais-Saint-Pierre et de Sainl-
Pol, avec toutes les classes de l'en-
seignement classique et de l'ensei-
gnement moderne. Il y a des Cours
secondaires pour les jeunes
filles à Arras, Béthune et Saint-
Omer. En outre, des établissements
libres existent à Aire-sur-la-Lys, Arras, Bapaume, Béthune, Boulogne-sur-Mer (*i).
Calais, Clairmarais, Fruges, Montreuil-sur-Mer, Saint-Martin-Boulogne, Saint-Omer (t!).
Wimille-Wimereux. Arras et Boulogne-sur-Mer ont chacun i Petit séminaire.
L'enseignement primaire recrute ses professeurs à l'École normale d'instituteurs
(avec école annexe) et à l'École normale d'institutrices (avec école annexe)
d'Arras. Il y a des Écoles primaires supérieures de garçons à Calais-Saint-Pierre,
Frévent, Héniu-Liétard et de filles à Calais-Saint-Pierre. Il y a des Cours conriplô-
CALAIS. — Porte de rHôlcl de Guise.
PaG DF-CaLAIS
331
mentaires de garçons à Aire-sur-la-Lys, Bapaunio, Guînes, Hesdin, Lens, Lillers el
de lîlles à Boulogne-sur-Mer. Enfin il y a des Pensionnats primaires à Ardres,
Bapaume, Berck-Plage, Boulogne-sur-Mer, Buire-le-Ser, Calais, Croisilles, Desvres,
Guines, Montreuil-sur-Mer, Pas-en-Artois, Pihen, Saint-Omer, Saint-Pol et Verton.
A signaler encore • l'École militaire du génie à Arras; TÉcoie d'hydrographie
fondée en 1792 à Boulogne-sur-Mer; lÉcole nationale de musique (succursale du
CALAIS. — Grande Place.
Conservatoire de Paris) à Boulogne-sur-Mer; TÉcole militaire préparatoire (en-
fants de troupe) à Montreuil-sur-Mer; TÉcole pratique de commerce à Boulogne-
sur-Mer, rÉcole pratique d'industrie à Boulogne-sur-Mer; l'École pratique
d'agriculture de Berthouval (Mont-Saint-Éloi), la Ferme-École de la Bazecque (La
Berlière), l'École de bergerie de Tingry. 11 existe également à Boulogne-sur-Mer
pour les filles une École pratique de commerce et d'industrie.
Le département ressortit encore à l'arrondissement minéralogique d'Arras (div. du
N.-O.);— à la 3* région agricole (N): — à la 7' conservation des forêts (Amiens); — à la
3* inspection des ponts et chaussées.
i
Agriculture
Au point de vue agricole, ce département se place au premier rang à côté de son
voisin le Nord. Grâce aux comices agricoles, aux syndicats, aux nombreuses sociétés
qu'il compte et qui ont propagé les bonnes méthodes de culture, il est toujours en
progrès. Les terres s'y décomposent comme suit :
Terres labourables 527,000 hect.
Bois 36,300 —
F*rairies naturelles 19,700 —
Prairies artificielles .... 50,500 hect.
Landes, pâtis, bruyères. . . 15,000 —
Propriétés bâties 5,500 —
Les arrondissements qui touchent le département du Nord sont ceux où la culture
est le plus perfectionnée; elle est en même temps industrielle.
Ce sont les céréales diverses qui occupent la plus grande surface ensemencée; elles
viennent dans Tordre suivant : blé, avoine, orge, seigle, méteil. Il y a diminution pour
le méteil et augmentation continue pour les autres céréales. Le rendement moyen à
l'hectare est assez élevé : 26 hectolitres pour le blé, 58 pour Tavoine, 35 pour l'orge
en 1894. Les plantes fourragères viennent ensuite : le trèfle y domine, puis la bette-
rave fourragère, le sainfoin et la luzerne, etc. La culture de la betterave à «ucre et
celle de la pomme de terre suiveal une marche ascensionnelle. Quant aux plantes
oléagineuses, on peut les classer ainsi par ordre d'importance : œillette, lin, colza.
Les primes payées à la culture du lin continueront sans doute à la faire progresser.
La camélineet le houblon sont également cultivés ainsi que le tabac. L'assolement est
assez varié; suivant la région il va de 5 à 7 ans. La culture maraîchère se pratique en
grand aux environs de Saint-Omer et de Calais. Les principales forêts sont celles
dHardelot, de Boulogne-sur-Mer, de Desvres, d'Eperlecques, de Fiennes; on peut
encore citer les bois de Tingry, Longvillers, du Crébert, de l'Eperche, de Beaulieu, du
Tertre, de Saint-Josse, les bois de pins entre la rive g. de la Canche et la Manche.
La plantation du pin maritime augmente sur les dunes du littoral d'Étaples à Boulogne-
sur-Mer. La production du cidre de pommes est stationnaire, elle varie de 00 000 à
80 000 hectolitres annuellement.
Les arrondissements de Boulogne, Montreuil et Saint-Pol élèvent sur une échelle tou-
jours croissante les chevaux de trait si universellement recherchés du Boulonnais.
Les moutons et les veaux de la région sont estimés ainsi que les porcs; ces derniers
proviennent du croisement de la race indigène avec les races anglaises. La plupart des
représentants de la race bovine proviennent de la race flamande; la race picarde y
ligure aussi, mais sur une petite échelle. Tingry possède une bergerie nationale. Après
le département de la Somme, c'est celui du Pas-de-Calais dont les basses-cours sont le
plus peuplées. Enfin Tapiculture produit annuellement 100000 kil. de miel et de cire.
Parmi les produits gastronomiques renommés, on peut citer le pain d'épice et les
andouillettes d'Arras.
Industrie
C'est également un des premiers départements français au point de vue industriel.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. Pour l'extraction de la houille, il occupe la pre-
mière place. Son bassin houiller découvert en 1847 occupe un espace de 61948 hectares;
il a 00 kilomètres de longueur sur 8 à iO de largeur; il est la continuation du bassin de
Valenciennes qui se poursuit lui-même en Belgique par Mons et Charleroi. Sur ses 5i
concessions, 17 sont exploitées : Auchy-aux-Bois, Bruay, Carvin,Cauchie-à-la-Tour,Cour-
rières, Bourges, Douvrin, Ferfay, Fléchinelle, Grenay, Lens, Liévin, Maries, Meurchin,
xS'œux, Ostrioourt, Vendin. La production a doublé tous les dix ans; elle atteint la
BLTllUNE. - Beffroi.
PAS-DL-CALAIS. III.
55i PAS-DE CALAIS
moitié de la production totale de la France, occupe 46000 ouvriers. La valeur des pro-
duits extraits est de i 10000000 de francs. Un autre petit bassin comprend les 5 conces-
sions de Ficnnes, Ferques et d'Hardinghen, dans le Boulonnais; sa production csl
insignifiante. Enfin près de 750 hectares de concessions nouvelles dans la région com-
prise entre Calais, Sangatte où la présence de la houille a été reconnue, ne larderont
pas h être exploitées.
Les 600 carrières du département : pierre, marbre, sable, marne, etc., occupent près
de 5000 ouvriers. La valeur des produits extraits est de 14000000 de francs, dont plus de
la moitié est fournie par les ciments que Ion fabrique surtout à Neufchàlel (5 usines)
et à Boulogne; la production des phosphates de chaux vient ensuite comme impor-
tance, puis l'extraction des moellons, enfin celle du marbre (Haut Banc de Ferques et
vallée du Denacre).
Les Briqueteries sont assez nombreuses (Rocquigny); les Tuileries sont rares; il
y a une vingtaine d'établissements où l'on fabrique des tuyaux de drainage et de la
poterie grossière. On compte 3 Verreries dans le département. Les faïences de
Desvres, les pipes en terre de Saint-Omer, Arras, Béthune et Fruges sont célèbres.
Enfin, on extrait de la tourbe dans les vallées de TAa, surtout aux environs de Sainl-
Omer, et de la Scarpe, en aval d'Arras. 1
INDUSTRIES AGRICOLES. La minoterie compte environ 250 établissements *
situés surtout dans l'arrondissement d'Arras. On fabrique des biscuits à Calais •
(400 ouvriers), du chocolat à Boulogne, à Mondicourt, elc, de la chicorée à Arras,
Sauchy, Lestrée. Pour la production du sucre, le département est au 4* rang apK^s
l'Aisne, le Nord et la Somme; il y a des Sucreries dans une quarantaine de loca- :
lités ayant produit dans la campagne de 1898-99 plus de 85000000 de kil. de sucre
raffiné. 39 Distilleries ont donné plus de 250000 hectolitres d'alcool. Les Huileries |
d'Arras, de Béthune, de Willencourt fournissent près de 3500000 kil. d'huiles d'œillelle, •
de colza, de lin, etc. La production de la bière, qui est la boisson principale do la
région, atteint 1 500000 hectolitres fournie par 525 Brasseries. Le nombre des Scieries
mécaniques est considérable; la tonnellerie est importante; on fait des caisses
d'emballage à Saint-Omer, des chaises à Audruicq, de la carrosserie à Arras.
Béthune, Saint-Omer.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. Elles sont représentées par les Hauts-four
neaux et les fonderies de Boulogne et d'Outreau; les forges de Guînes, Lens,
Saint-Laurent-Blangy; les aciéries de Berguettes. H y a une fonderie et des laminoirs
de cuivre et de zinc à Biache-Saint-Vaast qui traite également le plomb et l'argent
auri l'ère. Calais a des fonderies de fer et de cuivre et de plus possède l'unique usine
existante en France pour la fabrication des câbles sous-marins. Frévent a une
clouterie, Corbchem des ateliers de chaudronnerie. Arras fabrique des appareils
de chauffage, Boulogne des plumes métalliques (5000000 de grosses par an».
Les hauts-fourneaux de Marquise qui exploitaient le minerai de fer de la région
n'ont plus l'importance d'autrefois.
INDUSTRIES CHIMIQUES. Corbebem, Hesdigneul, Rœux et Vitry ont des usines
de produits chimiques; on compte près de 80 établissements de stéarinerie dans
le département, mais surtout dans la banlieue d'Arras. Cette ville, Baj)aume et Calais font
des cierges. On ne compte qu'un très petit nombre de fonderies de suif. Arras
fabrique des couleurs. La savonnerie est pratiquée à Arras, Boulogne, Saint-Omer el
dans les environs de ces grandes villes. 11 y a des Teintureries à Arras, Béthune,
Boulogne, Calais, Carvin. 8 usines s'occupent de la dénaturation de l'alcool et d'autres
de la raffinerie du sel. Esquerdes possède une poudrerie nationale.
PAS-DE-CALAIS
355
INDUSTRIES TEXTILES. Calais se place au premier rang en France poiu' ses
Tulles et Dentelles mécaniques confectionnés dans une quarantaine d*usines
comprenant plus de 2000 métiers où travaillent 6000 ouvriers et ouvrières. Dans les
années où la mode est favorable à l'emploi de ces tissus, la valeur de la production
dépasse souvent iOOOOOOOO de francs. 11 y a des filatures de lin à Calais, Boulogne,
Frévent; de colon à Auchy; de jute et de chanvre à Boulogne; on trouve des tissages
de toiles ordinaires et de toiles à voile à Boulogne, Condettc, Richebourg, Sailly-snr-
BÉTIIUNE. — Vieille maison bur la Place. Partie supérieure.
la-Lys; de laine à Frémicourt, Graincourl, le Transloy; de soie à Barastre, Ligny,
Riencourt et Rocquigny; de coton à Metz et i\ Frévent. Arras et Saint-Oraer fabri-
quent de la bonneterie; cette dernière ville produit encore des broderies renom-
mées sur mousseline, tulle et batiste.
INDUSTRIES DIVERSES. Les plus importantes tanneries du département se
trouvent à Saint-Omer, qui fabrique en outre des chaussures ainsi que Lillers,
Fruges, Auxy-le-Châleau, Boulogne. Desvres a des moulins à tan. Les papeteries
du département, au nombre d'une vingtaine occupant près de 2000 ouvriers, ont une
production dépassant IOOOOOOOO de kil. d'une valeur de plus de 5000000 de francs; les
principales sont celles de Wizernes, Blendecques, Hallines, Lapugnoy, Marenla, etc.
SSTi
PAS-DK-CAKAIS
Des chantiers de construction de bateaux se trouvent à Boulogne, Calais. Berck,
et Élaples. Boulogne a plus de 25 usines où Ton fait saler, fumer ou saurer le poisson;
cette industrie emploie un millier d'ouvriers et d'ouvrières. Le même port arme pour la
grande pèche dans la mer du Nord et en Islande. Cette pèche et la pèche côlière
occupent plus de 5000 hommes, tant à Boulogne qu'à Calais^ montant plus de
500 bateaux. Le cabotage est également important dans ces deux ports. Le tonnage d«*
la batellerie va toujours en s'élevant; il consiste surtout en houille, produits agricoles.
Knfin Calais a chaque année un mouvement de 275000 voyageurs se rendant en Angle-
terre; celui de Boulogne n'est que de 170000.
Commerce
Le commerce local consiste surtout en graines, farines, bestiaux, chevaux, produits
agricoles. Les marchés aux grains d'Arras sont fort importants; il en est de même de
ceux de Saint-Pol pour les bestiaux, la volaille et les œufs, les poulains boulonnais, le
tabac. Le commerce extérieur se fait presque exclusivement par les ports de Calais et de
Boulogne; celui de Calais est surtout un commerce de transit. La valeur des marchan-
dises qui ont passé par Boulogne depuis quelques années dépasse un milliard par an.
La douane encaisse annuellement à l'importation plus de 0000000 de francs à Boulogne
et plus de 5000000 à Calais.
Les principales marchandises importées sont des matières d'or et d'argent, de la
houille et des charbons anglais, des bois de l'Europe septentrionale, des métaux, des
fils et tissus, des denrées alimentaires, des vins et eaux-de-vie. Quant aux marchandises
exportées, elles consistent en produits agricoles, bestiaux de toutes sortes, chevaux, vins
de Champagne, spiritueux, articles de Paris, marbre, ciment, plumes métalliques,
sucre, dentelles, tulles, blondes, sel, pipes, et, en général, tous les produits de l'indus-
trie de la région.
Voies de communication
Voies ferrées (diverses sociétés). 916 kil.
(lignes industrielles) OG •
Routes nationales 085,000
Chemins de grande communie*'"'. 5465,700
Chemins vicinaux ordinaires.
Canaux (voir Hydrographie). .
~ Rivières navigables —
Canche (de Montreuil à la mer)
7274,060
161,900
16 kil.
Authie (de Colline-Beaumont à la
mer) 11 kil.
Scarpe canalisée (de Saint-Nicolas
à la sortie du département). . . 25 kil.
Lys canalisée (d'Aire à la sortie
du département) 17 kil
Lawe (de l'écluse de TArgent-
Perdu à la Lys) 18,5(Mi
Arras, ancienne ville forte bâtie aux bords de la Scarpe qui y reçoit le Crinchon, est située
au milieu d'une plaine très fertile. De ses fortifications elle n'a conservé que la citadelle (1670-
1674) surnommée - La Belle Inutile • et la Porte de Baudimon. La nouvelle Gare siluèe dans
l'axe de lo principale artère de la ville a été élevée sur les anciens remparts; déjà de beaux bou-
levards et d'élégantes constructions entourent ce nouveau quartier. Arras revêt une physionomie
particulière grâce aux deux IHaces bordées de maisotis à arcades d'un grand caractère qui datent
de la Renaissance flamande. La plus remarquable est la Petite Place au milieu de laquelle se
dresse VIIolcl de Ville (xvr s.) restauré et agrandi de nos jours, surmonté d*un Beffroi de 75 mètres
de hauteur renfermant un beau carillon et terminé par un lion des Flandres tenant une
girouette; la ricbessc de l'ornementation des fenêtres surplombant un porche à arcades en fail
un des [»lus beaux monuments de la France du Nord; ses salles intérieures sont bien décorées.
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S58 PASDECALAIS
Des maisons également à arcades relient la Petite Place à la Grande Place où se tiennent d'im-
portants marchés de grains. Des caves très profondes, souvent à plusieurs étages et appelées
boveSf s'ouvrent toutes sous les arcades mêmes des maisons. Les monuments religieux d'Arras
sont : la Cathédrale (xviir s.) restaurée en 1853, précédée sur sa façade d'un perron élevé; à l'in-
térieur on remarque les statues colossales des quatre Évangélistes, un beau Triptyque du xv s.,
de l'école flamande dans la chapelle des fonts baptismaux; une tombe du xiii* s., les statues en
marbre d'un gouverneur d'Arras, Ph. de Torcy et de sa femme, agenouillés, dans la chapelle
Saint- Vaast; les tombeaux du cardinal de la Tour d'Auvergne-Lauraguais mort en 1802 et de
Mgr Parisis agenouillé, dans la chapelle de la Vierge ; deux statues en marbre blanc du Christ et
de la Vierge surmontant des fûts de colonnes dans la chapelle SaintrCharles; on y voit encore
quelques bonnes toiles : un « Christ au tombeau » attribué à Van Dyck, une • Descente de croix • de
l'école de Rubens, la « Présentation * d'A. de Pujol et une vieille peinture, le ■ Buisson ardent • —
l'Église Saint-Jean-Baptiste (1565-1584) avec un autel et une statue de la Vierge en marbre blanc,
remarquables, une « Assomption • attribuée à Ph. de Champaigne, ainsi qu'une • Descente de Toix •
(école de Rubens) — l'église moderne et très gracieuse de Saint-Géry adossée à Vllopitai des vieil-
lards, — l'église Saint-Nicolas-en-Cité en forme de temple grec avec colonnes d'ordre ionique,
des panneaux et quelques peintures anciennes, — l'Église Sainte-Agnès et N.-D. des Ardents, érigée
en 1876, contenant la relique du' Saint-Cierge d'Arras, — la Chapelle du Saint-Sacrement très riche-
ment sculptée et du style ogival, — la Chapelle Saint-Charles (xiir s.), — la Chapelle des Char-
riottes (1779), la Cfiapelle des Ursulines surmontée d'une tour carrée où sont sculptés aux angles
les animaux symboliques des quatre évangélistes, les Chapelles du Bon Pasteur, des Sœurs de
la Providence et des Pères de la Miséricorde. L'ancienne Abbaye de Saint-Vaast (xviii* s.) renferme
les bâtiments du Grand Séminaire (avec de beaux cloîtres et un vieux réfectoire transformé en
chapelle), de VÊvêché précédé d'une porte monumentale, du Musée et de la Bibliothèque. La Biblio-
thèque (salle très longue) renferme plus de 1100 manuscrits, 50000 volumes et des archives très
riches; quant au Musée installé partie dans le cloître et partie dans des salles, il comprend des
fragments de sculpture ancienne, gallo-romaine, du moyen âge, des faïences et porcelaines, des
tapisseries,une grande salle de sculptures et de moulages, un salon italien (ainsi dénommé pour
son grand nombre de toiles de l'école italienne), un grand salon de peintures modernes, une
salle arrageoise avec gravures, cartes, plans d'Arras à diverses époques; un cabinet chinois,
etc. La façade de l'Abbaye est précédée d'un Jardin botanique où se trouvent les bustes de
l'architecte A. Grigny et de l'avocat Langlet, ancien préfet. Outre la belle Promenade des allées cl
le Square Méaulens près du canal, on peut citer encore la Place du Wetz d*Amain où s'élèvent en
face de V Hôpital Saint-Jean la statue en bronze de l'abbé Halluin (1820-1895) érigée en 1896 et une
Maison de 1783, — la Place V. Hugo dont le centre est orné d'une pyramide (1779) où se tient un
marché aux bestiaux, — le Palais de Justice, la Préfecture dotée d'un beau parc, le Théâtre, une
Salle de concerts, la Fontaine de Neptune. On voit encore dans la rue des Rapporteurs la maison
natale de Robespierre (1730). Arras a élevé un monument en 1869 à l'industriel Crespel-Dellisse.
Béthune, sur la Blanche et au point de jonction de la Lawe canalisée et du Canal d'Aire à
Bauvin, est une ancienne ville fortifiée dont le centre, ramassé sur un petit tertre, présente des
rues tortueuses aboutissant à des impasses et à des culs-de-sac mais bordées de maisons
curieuses et intéressantes. C'est au milieu de la ville ancienne que se trouve le Beffroi à échau-
guettes du xiv* s. surmonté d'un campanile avec carillon encastré dans des maisons et occupant
le centre de la Grand'Place. Non loin de là se voit VÉglise Saint-Waast précédée d'une tour lourde,
élevée et peu dégagée. L'intérieur présente un aspect charmant de légèreté grâce aux colonnes
cylindriques de tout petit diamètre supportant les voûtes à nervures de la nef (1555). Saint-Waast
possède de beaux vitraux modernes. Le Palais de Justice (xviir s.) a quelques sculptures à sa
façade avec deux pilastres sculptés. La Maison de Charité possède une image miraculeuse de
Sainte-Wilgeforte. Le collège communal est installé dans l'ancien Collège des Jésuites (xvir s.)
mais il a été agrandi. De beaux boulevards circulaires avec des maisons neuves précédées de
jardins remplacent les anciens remparts et font un contraste important avec la vieille ville. La
chapelle du Perroy (xir s.) est enclavée dans un établissement d'éducation pour jeunes filles.
Outre la Promenade du Jeu de Paume et la Place du Marché aux chevaux, Bélhuno possède un beau
Jardin public avec eaux, statues, etc., des maisons des xv* et xvi" s. de style flamand.
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SAINT-OMlin. — Église do l'al»l»nye de Saiiil Berlin. Facjade O.
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f PASDE. CALAIS 363
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Boulogne-snr-Mer est une ville fort pittoresquement située à rembouchure et sur les deux
rives de la Liane qui s'élargit à l'endroit où s'élèvent ses deux faubourgs industriels : Capécure
sur la rive gauche et Bréquerecque sur la rive droite. Trois ponts sont jetés sur la rivière : le
double pont viaduc du chemin de fer du Nord où passe la ligne de Calais, le pont de la Liane
que franchissent les tramways faisant communiquer les deux parties de la ville, enfin le Pont
Marguet fermant le port proprement dit. De hautes collines verdoyantes dominent la Liane et
viennent se terminer presque à pic vis-à-vis du port en eau profonde et de la place, elles portent
sur la rive gauche le bourg si pittoresque du Portel habité par de hardis marins. Sur la rive
droite, elles décrivent un arc de cercle autour de l'enceinte rectangulaire renfermant la haute
ville, portent le quartier si pittoresque de la Beurrière dominé par l'église Saint-Pierre et habité
par les marins et les- matelotes * boulonnaises aux jambes nerveuses, si jolies avec leur bonnet
tuyauté, leurs longues boucles d'oreille dorées et leur fichu de couleur, enfin surplombent le bel
Êlablissejnent municipal des Bains et la Plage E. Entre les quais du port et la Haute ville se
trouve la cité commerçante aux rues bordées de beaux magasins avec des trottoirs pavés en
marbre fourni par les carrières de la région. Cette partie de Boulogne présente l'aspect d'une
ville anglaise, nos voisins de la Manche s'y trouvant encore en assez grand nombre. L'enceinte
de la ville haute, flanquée de demi-tours rondes et plantée d'arbres, est elle-même entourée de
boulevards ombragés et percée de trois portes: la porte des Dunes h gauche de laquelle est placée
la statue de Mariette, la porte Gayole devant laquelle le « Souvenir Français » a érigé le monument
« Aux enfants de Boulogne morts pour la Patrie » et la Porte de Calais près de laquelle est le vieux
Château bàli en 1231 par Philippe le Hurepel, comte de Boulogne et au-dessous duquel est
creusé le souterrain dit « la Barbière ». A l'intérieur de l'enceinte, du haut de laquelle on jouit
d'une vue admirable et très variée, se trouvent un certain nombre de monuments sans grand
intérêt artistique : la Basilique N.-D. de Boulogne élevée sur une crypte, but de pèlerinage et
couronnée par un dôme, VHotel de Ville (1734-1854), le vieux Beffroi (xiir et xvir s.), le Palais de
Justice, l'ancien Êvéché (Boulogne eut des évt^ques de 1566 à 1789) aujourd'hui dépendance d'une
communauté religieuse, VÊglise Saint-Joseph, ancienne chapelle des Annonciades (1772). Dans l'in-
térieur de la ville on remarque quelques églises : Saint-Nicolas (xviii* s.), Saint-Franeois-de-Sales
{IHbl-ÏSbO), Saint-Vincent-de-Paul (1858-1862), Saint-Michel {ISmASGS), la Chapelle N.-D. du Saint-Sang
élevée sur l'emplacement d'une chapelle du xir s. dans laquelle un enfant de Boulogne, Gode-
froy de Bouillon, avait réuni les reliques rapportées de la Terre Sainte, 8 chapelles de commu-
nautés religieuses, 4 chapelles anglaises, 1 autre wesleyenne, 1 synagogue el 1 chapelle évan-
gélique française. Boulogne possède deux Hôpitaux, un Hospice communal (1882), un Théâtre, un
Musée installe en partie dans l'ancien Grand Séminaire, et renfermant des médailles et monnaies,
des antiquités grecques, romaines, gauloises, égyptiennes, des peintures, de la porcelaine, des
faïences, des galeries d'histoire naturelle, etc., un Musée industriel rempli de pièces relatives
aux diverses industries de la région, une Bibliothèque publique qui compte 200 manuscrits et
50 000 volumes. La Chambre de Commerce possède une Bibliothèque spéciale de plus de 3 000
volumes ; une Bibliothèque populaire en a 3 500. Le Square Pilaire de Rozier borde VHôtel de la
Sous-Préfecture; il est orné d'un buste de Henri H qui fit son entrée solennelle en 1550 dans la
ville rachetée 400 000 écus au roi d'Angleterre Henri VIll. Le Square des Tintelleries entoure la
Gare du même nom située sur la rive droite de la Liane. En dehors des statues dont nous avons
déjà parlé, Boulogne en a consacré d'autres encore : à Frédéric Sauvage (1785-1857) qui appliqua le
premier Thélice pleine à la navigation, à F. Lhoste qui, parti de Boulogne en baHon, eflectua la
première traversée aérostatique de France en Angleterre le 9 septembre 1883, à Jennerlo célèbre
médecin anglais, d'autres encore dans le ciinclière. Il faut mentionner la Colonne de la Grande
Armée commencée en 1804 et terminée seulement sous Louis-Philippe, les ruines de la vieille
Tour dOdre, etc. Les promenades des environs de Boulogne sont charmantes et variées; les
vallées de la Liane et du Denacre sont ravissantes de fraîcheur; les villes de Samer, de Des-
vres, etc., sont intéressantes. Boulogne a des industrie:^ toutes spéciales comprenant la prépa-
ration du hareng, la fabrication du ciment et la fabrication des plumes métafiiques.
Montreuil-sur-Mer. à 16 kilomètres de la mer, est biitie à pic sur la rive gauche de la Gau-
che dans une situation très pitloresque. La citadelle et ses fortifications quoique déclassées sont
encore debout. Le monument le plus remarquable de la ville est V Église Saint-Saulve (xirau xvi" s.),
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IffÛk'i'Dieti fondé on l'im» p;ir *;;uai*it'»-
âr Moiitrotïih î^iro do Mainloiiny. (kjs-
»t\le iiiio chajioJîe avec jiuitIii* du xv s.
doiil les sciilpluros sôiïI bioii eonBor-
voos; toulofois dos staluos nKiiliM'iios
ont rom|ilAcé les îincionnes nl>soiii(*s.
Lhilénoiir rojiforiJio dos boisorios du
lur s ; rhaiio à fn't^rhort t!<irifpssiurii*.iJ,
ut) lutrin, nii liuslo f*n argoriL do sniril
L<'tm;ird. le rluipolot do *i/i*ïiîe Aiislro-
bortlif* ijciiil rlifi^jiio LTiviiti ronroniio d^n
rcditjups; on romani no oiirviro d*ins |;i
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doiniô asilo rt rÈc<do mlliUiiio jin'^naca-
ïoiro ûf^^ Olifants do trou|»o,
Saint-Omer. aiicronno vîilc fortifloo
biUîe sur la rivo gfïnrin? do l'Aîi, \\k\
avant dV f»arvi*rnr eouto dans ntn* jidic
vaîloo liiir<|t'-o d'nsinos^ do oliiHoanx,
fouftée do prairios ombraiioos ot lont
pncadroo do ffraoîetix cotoaux on In*
t^!i«[nels rito sorponlo. Lo ranaJ *\c
^eunbsâé y ooniiiiorn-o. SaiiU-Omor est
SAINT-OMKR. — Ancienne porte de Dunlieique.
gw PAS-DE-CALAIS
entouré de marais où la culture des légumes est fort développée. Quoique possédant de nom-
breux établissements industriels : distilleries, brasseries, malteries, fabriques de lingerie, de
pipes en terre, tanneries, ses rues présentent un aspect fort calme. C'est d'ailleurs une ville
en pleine voie de transformation; on a taillé dans une partie de ses fossés et de ses rem-
parts un Jardin public très pittoresque qu*accompagne un Cliamp de manœuvre. Ses monu-
ments religieux sont : VÈglise Notre-Dame, ancienne cathédrale (xm* au xv» s.) dont le vaisseau
a 100 mètres de longueur, 59 mètres de largeur et 22 mètres de hauteur sous les voùt«s, et qui
est surmontée d'une tour carrée aux puissants contreforts (xv* s.). Toutes les chapelles de Tinté-
rieur ont des fermetures en marbres de couleur où sont encastrés des motifs sculptés en marbre
blanc. On y remarque en outre de beaux monuments funéraires : ceux de saint Orner (xiii* s.),
de saint Erkembode (viir s.), du chanoine de Vissocq (1450), d'Eu stache de Croy (1558), etc., des
bas-reliefs peints, des ex-voto des xv* et xvr s., absolument remarquables, un admirable bufTol
d'orgue avec groupes d'anges sculptés (1717), la chaire (i prêcher, le banc d'œuvre, une horloge
du XVI* s., des triptyques, le Grand Dieu de Thérouanne, groupe en pierre de trois personnages
provenant du portail de la Cathédrale do la Morinie (xiii* s.), donné à l'époque de sa destruction
par Charles-Quint en 1555 à l'église de Saint-Omer, de très beaux tableaux de l'école flamande
(Rubens, G. de Crayer, A. de Vuez, Van Ostade, Van Dyck, etc.) — VÊglise du SainlSépulrre
dominée par une tour carrée terminée par un clocher pointu (xiv s.) et qui possède des boise-
ries du XVII" s. et quelques toiles intéressantes — VÊglise Saint-Denis avec une tour du xiir s.
au-dessus du porche et à l'intérieur quelques vieilles peintures, des boiseries et un beau buffet
d'orgue — VÊglise moderne de ÏImmaculée Conception (185i-1859) (style du xiir s.) — les ruines
de la fameuse Abbaye de Sainl-Beriin(x\y* ^.),(\oï\i la tour et les piliers sont entourés d'un xqwnf.
Sainl-Omer possède un temple protestant. Vllôtel de Ville (1854-1841) renferme, outre une salle
de spectacle, une Galerie de tableaux et des archives qui comprennent la charte de 1127. Le
Musée, installé dans l'ancien Hôtel du Bailliage (xviii* s.) renferme une salle de numismatique
avec belles séries de monnaies romaines et de l'Artois, la matrice du sceau communal de Sainl-
Omer; des faïences de la région, un pied de croix du xir s. et des tombeaux provenant de l'ab-
baye de Saint-Bertin, de la verrerie, une salle d'armes (épées des xir et xiir s., dagues, fusils h
rouet, mousquet) un cofTret avec émaux de Limoges, des salles romaine, gallo-romaine, méro-
vingienne renfermant des objets provenant des fouilles du pays, des collections d'œufs et d'oiseaux,
des mosaïciues, etc. La Bibliottiècjtte publique contient 20000 volumes et 922 manuscrits provenant
en grande partie des anciennes abbayes de Saint-Berlin et de Clairmarais ainsi que de dons. Le
Musée Dupuis, outre des objets d'art, des meubles et de la céramique, possède une remarquable
collection de coquillages. Signalons encore YHôpital militaire (1592), VHôpital généitd (I7(»2u
les Hôpitaux Saint-Louis et Saint-Jeanj VHospice Sainte-Anne^ le Palais de Jm/}/«V*<? (1080-1701),
Y Hôtel Colbevt avec la Fontaine Sainte-Aldegonde (175C), le Lycée, la ^Vï//e de Concert, le Théâtre, la
Porte de Dunkerque. En 1884 Saint-Omer a élevé à son héroïne Jacqueline Robins(17IO) une statue
en bronze.
Saint-Pol est une petite ville insignifiante, l)Atie sur les bords de la Ternoise à l'interserlion
de plusieurs lignes ferrées et dont les faubourgs escaladent les collines avoisioanles. l'ne pix^
menade ombragée la domine. Son Église (1682), Y Hôtel de ViHe, la Halle (1747), Y Hospice, le Palais
de Justice ne présentent aucun intéréL
Liste des Monuments historiques
Acq Deux menhirs dits Pierres Ju- ; Douvrin Triptyque dnn*i régli-^e.
melles.
Aire Eglise Sl-Pierre (xv el xvi* s.).
— .Ancien Baillingc (xvi^ s.).
.\rras Beffroi (xvr s.).
Béthune Beffroi (xiv s.).
Frcsnicourt .... Dolmen dit la Table do Fées.
Lillers Eglise (xu* s.).
Sainl-Omer .... Eglise N.-D. (xiii* au xv ^.j.
— .... Restes de l'ancienne nbbaye de
Si-Berlin (xiv s.).
Boiry N. D Cromlech des Bonnettes. Wierre-Effroy . . . Fonls baptismaux dans Icglisc
Boulogne Crypte de l'église N.-D. (xii' s.). | d'Ilesdres (xr s.).
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CAMBHAl. — Eglise Siiiiil-Gcry. Fragmcul du jubé.
Nord
Nom — Situation
'est le département orciipaiit la partie la |)liis septentrionale de la
France, le nom (pi'il porte n'a |)as d'autre origine. La forme en
est extrêmement irrétrnlièn». Sa longueur (c'est le plus long de
nos dé|)art<'mentst, lUO kilomètres, dépasse de beaucoup sa lar-
geur. Celle-ci va en diminuant lorscjue l'on se dirige du littoral
vers le clier-li(Mi. \A\U\ pour atteindre son minimum, 0 kilomètres,
à la jonction des arrondissements d'Hazebrouck et de Lille; au
delà de cette ligne minima cjui pass(^ s(Misiblement par Armen-
tières. la largeur augmente pour atteindre son maximum, 85 kilomètn^s, dans la partie S.
Il possède une enclave d'une commune appartenant au département de l'Aisne (Escau-
Iburl): |)ar contre celui du Pas-de-Calais en renferme également une de 5 com-
munes cjui lui appartiennent (Mœuvres, Boursies, Doignies). Par rapport à l'étendue, il
Oi'cupe le cinquante-neuvième rang. Ses limites naturelles consistent dans les 54. kilo-
mètres du littoral de la mer du Nord cpii le bordent au N. et dans les '2i kilomètres de
TAa canalisée qui le séparent au N.-O. du département du Pas-de-Calais; partout
ailleurs, à de très petites exceptions près, ses limites sont absolument conventionnelles.
Il est borné au N. et au N.-O. par la mer du Nord, au N.-D. et à TE. par les provinces
belges de la Flandre occidentale et du Hainaut, au S. par le département de
lAisne, au S.-O. par celui de la Somme, à 10. enfin par celui du Pas-de-Calais.
C'est de plus un de nos vingt-quatre départements maritimes.
11 a été formé en 1790 de la Flandre, comprenant la Flandre maritime, dite llamin-
ganle parce que Ton y parle le flamand, et la Flandre wallonne où l'on parle le français
(Fert'aiH, Barœitl, Wepj)e, MélanthoiHy Pcvèle, Eficrebieu, Oslrevant), du Hainaut français,
du Cambrésis, de quelques comnmnes de l'Artois, enlin d'une faible partie du Vo^
inatuloîs dépendant de la Picardie.
370
Histoire
N trou VI» à la surface du sol dr cm» département un certain nombre
de monuments mégalithiques laissés par les populations c|ui ont
précédé la venue des peuples belges dans la région, (^e sont les
dolmens de Hamel, de Bellignies (Pierre Croûte), les menhirs de
Cambrai (Pierres Jumelles), de IKcluse (Pierre du Diable), des
Vallées à Prisches, de la Héliau à Floyon (Pierres Génielles), de
Sars-Poterics cl de Solre-le-Chàleau (Pierres Marlines}. L'histoire
est muette sur les événenuMits (jui se sont déroulés dans le Nord
jusqu'à la venue des peuples gaulois. Trois tribus parmi ces derniers s'y sont fixées :
les Morini qui s'étendaient de la mer du Nord ù la Lys (arrondissements de Dunkerquc
et d'Hazebrouck); leur capitale
était 7'arm/i/ia(Thérouanne). leur
port sur la Manche, (jcsoriacinn,
plus tard Bononia (Boulogne ou
Wissanl); les Alrebates, qui occu-
paient l'espace compris entre la
Lys et l'Escaut (arrondissements
de Lille et de Douai) et possé-
daient connue villes Diwomim
(Ltrœungt) et jdus tard Duncnm
(Douai) et Viriviacmn (Werwick);
enfin les ycrvi plus remuants et
moins stables que les deux antivs
et qui ne se fixèrent dans la ré-
gion S.-E. (arrondissements de
Valenciennes, Cambrai et Aves-
nes) qu'au temps d'Auguste; on
voit apparaître alors leur capitale
Bagacum {Bayai) Cnmcèruni m (Cam-
brai), Fauum Marlis (Famars).
Tous ces peuples, voyant leur
liberté menacée par les armes ro-
maines^ volèrent au secoui^ des
Suessiones. Malgré le counige
déployé et leur résistance achar-
née, ils furent vaincus mais non
réduits. Rentrés chez eux, ils se
mirent sous les ordres du chef
Boduognat, mais les légions ro-
maines en eurent encore raison à
Cartignies sur l'Helpe. en lu av.
J.-C. La Belgicpic soulevée trouve
les Nervi au premier rang en hi. Vaincus une fois de plus, ils font parvenir à Vercin-
gétorix sous les murs d'Alesia un secours de 5000 guerriers. Après la chute de cri le
ville leur soumission devint délinitive. Dans le cours du iir s. ap. J.-C. une tribu de>
Ménapiens, d'origine germanique, vint grossir un peuple de même origine déjà fixé
dans la région qui nous occupe, refoula les Atrébates dans l'Artois et s'établit dans les
Négalir Piccolali.
Musée de Lille. — Tôle de cire.
372
NORD
Flîiiidros. Los Flamands en descendent. Leur forteresse fut élevée sur le Mont Cassel
(CastrlliDii Me)mijiori(i)().
De répoque romaine il reste des traces de camps romains h Avesnclles, h Estnin, à
Villers Sire Nicole (le Caslelet), à Wallers, des voies romaines h Estrées (Bâchant), à
T~'^E
àimmmm
luaa:.
Poilc (lo P.'iris.
Cassel, à Mauroy, des resles dîniuediic à Boussières-lès-Hautmont, î'i Dourlers (ce
dernier amenait à Bavai IV^an de la fontaine de Flonrsies, on voit encore dans ce der-
nier villaf?e des veslii?es du bassin (jui \os contenait). Famars possède les restes d'une
forteresse romaine; on voit dans Cassel des fragments de mur d'un cast(»llum romain;
les ruines du château de Berlaimont occupent l'emplacement d'une autre forteresse;
BègïUr Neardein Frères.
LILLE. — Façade O. do l'Eglise Saint-Maurice.
374 NORD
enfin Bavai possède une colonne remplaçant celle d'où partaient sept voies romaines.
La vieille construction de la Fauchelle à Hargnies est encore considérée comme un
ancien fort romain.
Les Francs furent d'abord contenus par les Romains, puis pris à leur solde et installés
sur les confins de l'empire, vers le Rhin et la Meuse. Un de leurs chefs, Clodîon, se
rendit, en 445, maître de Cambrai qu'Aétius lui enleva après lavoir battu près d^Helena
(Vieil Hesdin). En 481 Cambrai est aux mains de Ragnacaire que Clovis fit assassiner,
non toutefois sans avoir profité de son aide pour combattre et vaincre Syagrius près de
Soissons. Tout le pays passe ensuite au pouvoir de Clotaire I", et à sa mort fait partie
de la Neuslrie. Très troublé par la lutte de Frédégonde et de Brunehaut, il tombe au
vir s. dans l'anarchie. Une aristocratie commence à se former et la papauté grandit.
Pépin d'Héristal gouverne sous le titre de Duc des Francs les trois royaumes de Neus-
trie, d'Austrasie et de Bourgogne. Son successeur, Charles Martel, distribue à ses
leudcs les terres ecclésiastiques. A l'avènement des Carolingiens, le concile de Leplines-
en-Cambrésis réserve à TÉglisc la propriété de ces terres et en laisse la jouissance aux
possesseurs. Baudoin, comte de Flandre, épouse Judith, fille de Charles le Chauve, et
défend le pays contre les Normands. En 987 la France était divisée en un certain
nombre de petits États parmi lesquels on comprenait le comté de Flandre auquel se
rattachaient de petits comtés : ceux de Guînes, Boulogne et Arras.
La première croisade compta parmi ses chefs Robert, comte de Flandre, qui gagna
Bari, en Italie, par terre et s'y embarqua. Baudoin de Flandre s'empara d'Edesse el y
fonda un comté (1097) indépendant du royaume de Jérusalem, qui fut son apanage. A la
mort de Godefroy de Bouillon, Baudoin 1"^ lui succéda comme roi. La quatrième croi-
sade fut conduite par un autre Baudoin, comte de Flandre, qui en 1204 eut le titre
d'empereur avec Constanlinople et la Thrace.
Le mouvement communal commença en Flandre à la fin du xi* s. Enrichis par Tindus-
Irie et le commerce des toiles, les habitants de la région, jaloux de leur indépendance,
ont souvent fait la guerre à leurs seigneurs. La plus ancienne commune de France est
celle de Cambrai (1227), celle de Lille ne date que de 1254.
Philippe Auguste épousa Isabelle, comtesse de Hainaut, nièce du comte de Flandre,
qui lui apporta en dot l'Artois. Maître du royaume à la mort de son père en 1180, il
réclama en qualité de suzerain le Vermandois dont l'héritière venait de mourir sans
enfant, mais le comte de Flandre n'acceptant pas cette prétention forma contre lui une
coalition. Il fut vaincu et Philippe Auguste prit possession du Vermandois et de l'Amie-
nois. En 1214 l'empereur d'Allemagne Otton, appelé par Ferrand, comte de Flandre,
arrive à Valenciennes et se met à la tète des contingents flamands et de ses propres
troupes. Philippe Auguste appelle la France entière à son secours. La rencontre des
deux armées se fait au pont de Bouvines, sur un affluent de la Lys, près de Cysoing.
Philippe Auguste à cheval, entouré de ses meilleurs chevaliers, dont l'un portait la ban-
nière aux fleurs de lis, se précipite sur l'empereur allemand et veut l'atteindre: ce
dernier, désarçonné et pris, peut remonter sur un cheval frais et s'enfuir. La victoire resta
à Philippe Auguste: les comtes de Flandre et de Boulogne étaient au nombre des pri-
sonniers. Une explosion de patriotisme accueillit cette victoire. Paris illumina. Le
comte de Flandre fut enfermé au Louvre.
Le christianisme avait été prêché vers la fin du ii" s. dans la contrée; dès le vir s.,
s'élevaient les premières abbayes de la région : Crespin, Liessies, Merville, détruite par
les Normands; au xii* s. de nouvelles surgirent : Vaucelles à Crèvecœur (1151), Loos
(1140), Ravensberg à Merkeghem (1194), puis au xiir s. Fontenelle à Maing (ISltî),
Wœstine à Rénescurc (1217), Marquette (1220) reconstruite au xvii' s.
I
u
H
NOnD 379
En 1291, une querelle entre matelots anglais et français amena la guerre entre
Edouard I" d'Angleterre et Philippe le Bel. Ce dernier soutint les Écossais contre
Edouard l*', le comte de Flandre prit parti pour le roi d'Angleterre. La paix une fois
signée entre les deux souverains, Philippe le Bel voulut s'emparer de la Flandre. C'était
alors une riche contrée; au point de vue industriel et commercial elle était la première
de l'Europe. Ses habitants fort nombreux avaient conquis leurs franchises et appuyant
leur indépendance sur des milices communales bien exercées devaient opposer une
résistance acharnée aux projets de Philippe le Bel. La conquête en fut pourtant facile
(1500). Jacques de Châtillon en fut nommé gouverneur. 11 se fît bientôt détester par ses
exactions; un soulèvement éclata et des Français furent massacrés. Philippe dépêcha
contre les Flamands une brillante armée commandée par Robert d'Artois. Les Flamands
attendirent l'ennemi sous les murs de Courtrai. La cavalerie française s'élança en droite
ligne contre eux; mais, n'ayant pas aperçu un fossé large et profond qui les séparait,
elle culbuta; les Flamands purent massacrer à leur aise les Français. En 130i ces der-
niers prirent leur revanche et battirent, à Mons-en-Pévèle, les Flamands dont la flotte
était également défaite devant Ziérikzée. Philippe le Bel s'arrêta et conclut un arran-
gement avec Robert de Béthune, fils du comte de Flandre, en vertu duquel toute la
Flandre française avec Lille, Douai, Béthune ferait partie du domaine royal. Les Fla-
mands ne subissant qu'à regret la domination française, il fallut faire contre eux une
nouvelle expédition en 1314. La partie de cette région restée indépendante, ayant de la
sympathie pour les Anglais avec lesquels elle commerçait, se révolta contre son chef,
le comte Louis I" de Nevers, partisan de l'influence française, et le chassa de ses étals.
Philippe de Valois prit sa cause en mains et vainquit sous Cassel les Flamands qui
avaient surpris les Français (1328). Le comte de Nevers fut rétabli dans sa dignité. En
1557 Edouard III déclare la guerre au roi Philippe VI. Immédiatement le comte de
Flandre fait arrêter tous les Anglais présents dans ses états; par représailles
Edouard III en fait autant des Flamands qui se trouvaient en Angleterre. Les têtes
s'échauffent. Les Flamands, qui détestaient leur comte, prennent pour chef le brasseur
Artevelde, de Gand. « Vous ne pouvez vous passer des Anglais; sans la laine de leurs
troupeaux que deviendront vos métiers? > leur dit-il. Les Flamands convaincus faci-
lement se tournent vers les Anglais. Artevelde alla trop loin; il voulut leur faire recon-
naître pour souverain le fils d'Edouard III. Ils le massacrèrent après l'avoir accusé do
les trahir (1545). La flotte française, forte de 140 vaisseaux, fut anéantie dans la rade
de l'Écluse par la flotte anglaise (1346). Pendant la guerre de Cent ans, un chef de com-
pagnie de la région devint fameux : le wallon Eustachc d'Aubcrchicourt.
En I5C9 le roi Charles V céda au duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, la Flandre
française. Ce dernier prince épouse Marguerite de Flandre, riche héritière qui fit de lui
l'un des souverains les plus puissants de l'Europe occidentale. La mort du duc d'Anjou
augmenta encore ses domaines. Le peuple de Gand s'insurgea contre le comte de
Flandre et s'entendit avec le peuple de Paris au sujet des franchises municipales à
défendre en commun. Il prit pour chef Philippe Artevelde, fils de Jacques Artevelde. Le
duc de Bourgogne rencontra les Flamands à Roosebecque où la lance française eut faci-
lement raison de leurs épieux, !25 000 périrent sur le champ de bataille. Jean sans Peur
hérita à son tour de la Flandre et son mariage avec la fille du comte de Hollande lui
acquit des droits au Hainaut. En 1415 il dut se réfugier en Flandre, les Armagnacs étant
devenus maîtres de Paris. Au début du règne de Charles VII, la Flandre était acquise à
rinfluence anglaise grûcc à l'alliance du duc Philippe de Bourgogne avec le roi d'Angle-
terre Henri VI. C'était une région encore plus florissante qu'au siècle précédent. Les
souverains de Bourgogne en tiraient d'énormes revenus qui leur permettaient de passer
CASSEL. - Ancien Ilùlcl de Ville (Musée).
LILLE. — Palais de Rihour (Hôtel de Ville).
I
382 NORD
lour vie dans des finies somptueuses. Celle du Faisan donnée à Lille par le duc Philippe
le Bon, pour lequel on construisit le palais de Riliour, est tout h fait typique. Le plus
puissant des seigneurs de Bourgogne, Charles le Téméraire, aurait hien voulu troquer
sa couronne ducale contre la couronne royale, mais son amhilion ne put éti'e satisfaite
et il vint mourir d'une façon tragique sous les murs de Nancy, laissant une fille unique,
Marie, que Louis XI aurait bien voulu faire épouser à son fils malgré la disproportion
d'Age. De cette façon, il aurait mis la main sur les états de Marie. Les Flamands, qui
retenaient la princesse, mirent à mort les deux conseillers de son père qui avaient traité
de celte union avec le roi de France. Marie, sans s'émouvoir, épousa en 1-477 Maximih'en
d'Autriche auquel son père l'avait fiancée de son vivant. La Flandre passa donc dans les
mains des Habsbourg. Elle se révolta bientôt contre son nouveau prince. Anne de
Beaujeu soutint les Flamands. Cette femme intelligente réussit à marier son frère
Charles VUI avec Anne de Bretagne, mariage qui ajouta le duché de Bretagne à la
France.
La Ligue dite de Cambrai fut formée à Tinstigalion du pape Jules II contre la Répu-
blique de Venise; le roi de France, Louis XII, y entra.
C'est à Ardrc^s que François L' se rendit tandis qu'Henri VIII gagna Guînes avant
Tentrevue du Camp du Drap d'or. (Vest à Gravelines que Charles Quint vint voir
Henri VIII et sut mettre dans ses intérêts le cardinal Wolsey, ministre du roi d'Angle-
terre. Vaincu à Pavie, François V' fut retenu prisonnier à Madrid et y signa le traité tle
I'»2(î, par lequel il renonçait à sa suzeraineté sur la Flandre. Un autre traité fut signé
en l*»'2î> à Cambrai aux termes duquel on rendait au roi de France ses deux lils pri-
sonniers et le duché de Bourgogne. En ITûî) Charles Quint traverse la France avec
l'autorisation de François I"^ pour aller chAtier les Gantois révoltés contre les impôts.
En ir».M, quand Charles Quint eut abdiqiu» ji Bruxelles devant les États de Flanilre, les
Pays-Bas échurent à son lils Philippe IL Le trailé de Cateau-Cambrésis (LV>îh qui .suivit
la trêve de Vaucelles, mit fin pendant trente-cinq ans à la lutte qui divisait les d*nix
maisons de France et d'Autriche.
La Renaissance a fourni de grands artistes dans cette région : le peintre Jean Bclle-
gambe, né a Douai. Jean de Bologne, né également à Douai (1524-1602), Jean (Jossa^rl.
mort en 1540, plus connu sous le nom de Mabuse, etc. La Réforme pénétra dans les
Pays-Bas sous Charles Quint qui fut impitoyable pour les réformés. 50000 de ses habi-
tants périrent pour leur foi. Le pays supporta tout, car on lui avait laissé ses franchises
comnuinales. 11 n'en fut pas ainsi sous Philippe IL La noblesse écartée du iK>uvoir, la
présence de troupes espagnoles sur le sol flamand, firent redouter labolition des fran-
chises. Le comte d'Egmont, gouverneur de Flandre, protesta avec les autres nobles
contre les abus de pouvoir de Philippe II. Ce dernier accorda une légère satisfaction
aux Flamands en rappelant son ministre, le cardinal Granvelle (1504). Apres le départ
du ministre, la politique ne changea jïas. Bientùt des excès furent commis contre les
catholiques. L'orage grondait et allait liienlôt éclater. Le duc d'Albe envoyé par Phi-
lippe II fit décapiter le comte d'Egmont et dix-neuf autres seigneurs; partout les prisons
s'ouvrirent et les bûchers s'allumèrent. ISOOO personnes périrent dans les supplices.
Guillaume de Nassau, j)rince d'Orange et son fils Maurice de Nassau lullèn^nl ronlre
l'Espagne; la région qui rejirésente l(»s départements du Nonl et du Pasde-Calais
accepta le gouvernement de l'archiduc Albert trAutriche, suggéré par Philippe 11 qui
lui laissa ses privilèges (»t sa lilire admiiu'stration. En 1040, les Français avec les Hol-
landais enlevèrent Diuikerque aux Espagnols qui reprirent cette ville sous la Fronde.
(^ondé, passé au service de l'ennemi, fut défait par Turenne h la bataille des Dunes. pK*s
de Dunkerque (1058). La paix des Pyrénées qui suivit nous donna, outre l'Artois, plii-
; I
LYNDE. — ligllbc. Aiicicii jubé.
381 NORD
sieurs places de la Flandre et du Luxembourg, eulrc autres Avesnes. La frontière fran-
çaise reculait jus(|u*à TEscaut. la Meuse et Ja Moselle. Vauban a assiégé Gravelines eu
l(j58. Douai et Lille en 1007, (^ondé. Aire. Valenciennes, Cambrai, pendant la campagne
de Holland<». (l'est cet habile ingénieur <[ui a garni les fronts \. et N.-E. de la Franco
dénués de défenses naturelles de toutes les citadelles et places fortes (jue Ton a démo-
lies dans ces dernières anné(»s seulement. Lu 1007 Louis XIV pénétra dans la Flandre à
la tète de 55000 hommes avec Turenne et Vauban. II s'empara facilement de toutes les
[)laces fortes de la région. Lille capitula au mois d'août. Par le traité dAix-la-Chapelle,
en 1008, l'Espagne nous cédait queUpu^s places fortes de la Flandre, dont Lille et Douai.
Au début de l'invasion de la Hollande, au lendemain de ses premiers succès, Louis XIV
aurait dû résister à Louvois qui le poussait à continuer la guerre. On lui offrait en effet
la Flandre et le Hrabant arrachés par la Hollande à l'Espagne. H fut exigeant et sou
and)ilion le perdit. 11 dut évacuer la Hollande. Néanmoins, son frère, Philippe d'Orléans,
ayant battu les Hollandais <mi 1077 près de Cassel, la paix fut signée en 1078 à Nimègue.
Son ambition attira la coalition d(^ l'Europe, et la série des revers comment^a. L«; duc de
Marlborough et le prince Eugène battirent nos armées à Malplaquet (1707). L'aniiér sui-
vante la France est envahie. Lille, assiégé, capitule en décembre; le prince Eugène prend
le Quesnoy, puis met le siège devant Landrecies, mais Villars victorieux à Denaîn «i7li)
sauve la France. 11 réoccupe Landrecies, le Quesnoy, Douai et Bouchain; le traité
d rtrecht(l7ir)) conserve à la France ses concpiètes tout en la contraignant à rnsabler
le port de Dunkeniue qui offusquait les Anglais. La victoire de Fonlenoy en 1715. sons
Louis XV, nous donna le Hainaut et les Flandres. En 17D2, la ville de Lille fut assiégéo
par une armét» autrichienne et bombardée du 20 septembre au 7 octobre : iOO maisons
furent brûlées, des femmes et des enfants tués en grand nombre, mais vaillamment
défendue par la population et les troupes de la garnison, ne put être prist». C't»sl de
\'alenciennes que partit Dumouriez à la tète de iOOOO hommes le 0 novembre de la
même année pour conquérir la Belgique en (pielqucs jours. Les débris de l'année de ce
traître réunis au camp de Famars furent battus. Les AutrichitMis prirent (Lomlé le
15 juin 1795, puis Valenci(Mines le ii8 juillet suivant. Mais l'invasion étrangère est liicn-
tôt repoussée. Le duc d'York est attaqué par le général Houchard à Hondschooh* et est
obligé de battre en retraite (8 septembre 1795). Le 10 octobre suivant Tannée du Nord
sous les ordres de Jourdan et de Carnot remporte sur les Autrichiens la victoin* de
Wattignies ([ui amène le débloquement de .Maubeuge. Puis les armées françaises pivu-
nent l'offensive et battent les Anglais à Tourcoing (I79i). L'ennemi repasse la fronlièiv,
nos places nous sont rendues et le pays est tranquille juscpfen 1814 et I8I5, années
pendant les(|U(»lles les armées alliées le traversent. Après Waterloo, Louis XVIII avait
gagné Cambrai d'où il lanç^a sa proclamation aux Franç^ais. Valenciennes et les places
frontières vers Strasbourg, occupées comme garantie de l'indemnité de 700 millions a
paytM* aux alliés, ne furent évacuées cpie le 50 novembre 1818.
Pentlant la campagm* franco-allemande d(» 1870-71. le général Faidherbe réorganisai
renforça l'armée du Nord, et a|)rès la bataille de Pont-Noyelles gagna la vallée de la
»Scarpe; après la bataille de Saintyuenlin il se replia sur Cambrai.
Géologie — Topographie
En traçant une ligne transversale dans le sens longitudinal du département, c'es>l-à-
dire dans la direction N.-O. à S.-E., on trouve d'abord sur h» littoral un bourrelet de
dunes dont la hauteur ne déi)asse pas 'JO mètres avec une largeur maxima de 2 kilo-
Xcgalil Lcquinlicc.
DOUAI. — BefTiui de riiùltl du Ville.
386 NORD
mètres. Ces dunes plantées d'oyats séparent la région des Wateringues et des Moëres
de la mer. Cette partie du département, à l'altitude moyenne de 5 mètres, s'incline vei-s
l'intérieur. A Bergues le niveau du sol est inférieur de i m. 80 à celui de Dunkcrque. La
plaine flamande se présente ensuite avec une altitude oscillant entre 20 et 30 mètres et
va moudr à la rive g. de l'Escaut et à la vallée marécageuse de la Sensée. Elle renferme
quelques collines isolées : le Mont de Watten (72 m.) près de la ville du même nom,
dominant le point de jonction du canal de la Colme avec l'Aa canalisée; le Mont des
Récollets (140 m.) et son voisin le Mont-Cassel (163 m.). Du point culminant de ce der-
nier qui porte sur ses flancs une douzaine de moulins à vent, l'horizon visible embrassa
469 communes; on aperçoit la côte anglaise, Boulogne, Calais, Dunkcrque, Ostcnde,
Bruges, Douai, etc. Trois autres se trouvent encore au N.-O. de Bailleul; ce sont : le
Mont des Cats (158 m.), celui de Bœsclièpe (157 m.) et enfin le Mont Noir (I3i m.) à cheval
sur la frontière franco-belge. Au delà de l'Escaut, le sol se relève et devient plus acci-
denté; c'est dans cette région, commencement de l'Ardenne, qu'il faut aller chercher !<•
point culminant du département (266 m.), dans le bois Saint-Hubert, non loin de In gare
d'Anor; tout le long de la frontière belge, l'altitude de 200 mètres est souvent dépassée
dans les cantons de Trélon et de Solre-le-Chàteau. Le Cambrésis, au S.-O. du dépar-
tement, entre la plaine flamande et l'Ardenne, est une région particulière dont les collines
rejoignant celles de la Picardie et de l'Artois ont une hauteur variant entre iOO mètivs
et 150 mètres.
Quant à la nature du sol, on trouve dans les Wateringues des argiles et des sables de
formation marine, puis de la tourbe grossière, enfin des sables marins d'une assez
grande épaisseur. Le territoire qu'elles forment comprend les terrains situés dans
l'arrondissement de Dunkerque, entre les dunes longeant la mer, la frontière belge, la
vallée de Loo et le département du Pas-de-Calais. Il est divisé en quatre secHons. Lo
premier dessèchement en fut commencé en 1159 sous les comtes de Flandre. Dans ce
curieux pays, de 3 mètres en moyenne en contre-bas des plus hautes marées, et qui a
été inondé sept fois de 1824 à 1878, on est parvenu à prévenir la formation de nouveaux
marais et à ouvrir des canaux qui servent tout h la fois à l'irrigation, à la navigation et
au dessèchement. Les moCres sont plus basses que les wateringues, et leur d<*ssérhr-
ment se fait par des appareils primitifs : vis d'Archimède mues par des moulins à vent
ou des machines à vapeur. Leur surface est de 2 300 hectares, traversée par les canaux
des Glaises, des Moôres, des Chats et le Zeegracht, d'une largeur mininia de 10 mètres
et dont le développement total atteint 180 kilomètres.
Dans les vallées de l'Escaut et de ses affluents, de la rive dr. de la Deûle, de la Marcq
et au S. de Lille, le sous-sol est constitué par la craie. Dans le riche bassin mint«>r du
Nord, le terrain carbonifère est recouvert par d'autres terrains de formation poslé-
rieure dont l'épaisseur est très variable : 4 à 5 mètres à la frontière belge près de Bon-
secours; 25 à 40 mètres à Vieux-Condé et Fresnes; 70 à 100 mètres à Anzin, Denain,
Abscon; 240 mètres enfin à l'Écluse de la Folie, sur l'Escaut. On trouve sous la couche
de terre végétale des vallées un terrain dalluvion avec sables, tourbe et gravier dont
l'épaisseur atteint quelquefois 13 mètres; puis viennent encore au-dessous des aririh*s
tertiaires, de la craie, enfin le terrain houiller constitué de deux roches principales, le
schiste argihuix et le grès, entre lesquelles se trouvent encaissées les couches de houille
dont la direction générale est S.-O. à N.-E. avec inclinaison N.-S,
Les roches les plus anciennes se trouvent dans l'arrondissement d'Avesnes, contnV
faisant partie du système sclusteux des Ardennes, longue suite de terrasses uniformes
semblables à un bastion détaché, coupées de vallées profondes, couvertes de bruyères
et de grandes forêts.
0.
I
<
o
590 NORD
celui de Mardyck. Sa surface est de 54 hectares, 70 ares. Le cnenal de 950 mètres de lon-
gueur aboutit au milieu de la rade. Entre les deux jetées sa largeur a 6X6 portée en 1898
à 150 mètres; en face du phare elle atteint 210 mètres. Le port possède 4 écluses, dont
Tune, récluse Trystram, a 2t0 mètres de long, 25 mètres de largeur el 1 1 mètres de pro-
fondeur dans les vives eaux ordinaires. Outre son avant-port de 1 500 mètres de longueur,
il possède 7 bassins à flot : du Commerce, de la Marine, de TArrière-port, Darses n" 1
et 2 et bassin d'évolution, Darses n*' 3 et 4 et bassin d'évolution (les 4 darses réunies
forment le bassin de Freycinet), 4 formes de radoub, un slip-way ou appareil pour le
hissage à terre des navires mesurant jusqu'à 75 mètres de longueur et dont le poids ne
dépasse pas i 000 tonnes, un ponton et un gril de carénage, 30 grues fixes à bras et à
vapeur, 24 grues roulantes, des hangars, magasins généraux et entrepôts, des services
de pilotage, de lamanage, de bateaux d'aide, enfin un Établissement central concentrant
iur un seul point du port la plus grande partie des services avec lesquels le commerce
fuaritime entretient des rapports de tous les instants : douane, chambre de commei'ce,
musée commercial, chambres syndicales, postes, télégraphe, etc. Sa rade est une bonne
rade foraine avec une profondeur plus que suffisante pour les plus gros navires avec un
balisage excellent à l'O. et à l'E. de 14 bouées indiquant le passage entre les bancs du
large. Les péniches arrivent par le canal de Bourbourg, celui de Bergues, desservant la
Haute et la Basse Colme, celui de Furnes, commun avec la Belgique. Le canal de l'île
Jeanty est plutôt un bassin de navigation fluviale communiquant avec les canaux de
l'intérieur d'une part et avec les bassins de l'O. d'autre part. Dunkerque, le 5' port de
France, tient la tète parmi tous les ports d'Europe pour l'importation des laines de la
Plata (188150 balles en 1896-97) et pour la pèche de la morue en Islande (il arme une
centaine de bateaux par an). La défense mobile comprend 1 aviso-torpilleur, i canon-
nière cuirassée, 2 torpilleurs de 1" classe, 2 de 2* classe et 2 de réserve. Au delà de Dun-
kerque est Saint-Pol-sur-Mer où a été installé un sanatorium pour les enfants scro-
fuleux de la région. La plage s'y recouvre des boues et vases draguées dans le port de
Dunkerque. En poursuivant, on trouve Fort-Mardyck et Mardyck habités exclusivement
par des marins pêcheurs s'adonnant à la pèche de la morue en Islande ou à la pêche
côlière, dans les moments de liberté que leur laisse la première. Loon-Plage et Pelit-
Fort-Philippe sont de petites plages balnéaires fort paisibles mais peu importantes. La
dernière est appuyée sur la droite du chenal en maçonnerie qui accompagne TAa cana-
lisée et fait communiquer Gravelines avec la mer du Nord. Gravelines, place forte et
port important est à 2 kilomètres de l'embouchure delVla, rivière très poissonneuse. Au
delà de la plage de Grand-Fort-Philippe qui occupe la gauche du chenal, on entre dans
le département du Pas-de-Calais.
Marais et Étangs. La vallée de la Colme, celles de la Scarpe et de la Sensée sont
surtout marécageuses; la première renferme des tourbières inexploitées. Comme étangs,
on peut citer celui de la Folie près de Trélon, les étangs du Milourd^ de la Galopene et
les deux étangs d'Anor, tous les quatre alimentés par le rû d'Anor qui naît en Belgique.
Sources minérales. Il y a une source thermale qui sourd au pied de la Tour César
à Condé-sur-Escaut. Les plus importantes sont les cinq sources sulfatées calciques qui
se trouvent dans un enclos à 4 kilomètres de Saint-Amand, ainsi que la source sulfu-
reuse dite € la Croisette », déjà connue du temps des Romains.
CANAUX. De tous les départements français, c'est le mieux doté au point de vue ilc^
voies navigables artificielles. On peut diviser ces voies en trois catégories : 1* Ligne tfe
CEscaut à la met* du Nonl, desservant les bassins houillers, les établissements indus-
triels, agricoles, commerciaux, et les ports de Calais, Gravelines et Dunkerque; 2* Em-
branchement vers Lille, Roubaix et Tourcoing, desservant la région industrielle de Lille,
Bégalif îleurdein Frèrer
DUNKERQUE. - ÉgH^^e Saint Éloi.
Vuf (Jii port.
Négalir Dcisart.
SAIN r-AMAND LES DAUX. - Façudc de lanciennc ùglise abbatiale.
NORD 395
reliant les houillères du Nord et du Pas-de-Calais «ivor le Contre et la Belgique;
iî* Embranchements divei^s desservant des intércMs locaux ou pénétrant en Belgique.
!• Canaf de Sai«/-OMcna*îi, partie comprise entre Ossu el (Cambrai 20 kil.
Escaut canalisé (par Erre, Iwuy, Etrun), de Cambrai à Etrun 12 -
Canai de la Sensée, de TEscaut au confluent de la Scarpc 25 -
Scarpe moyenne, du canal de la Sensée au canal de la Deùle 7 -
Dérivation de la Scarpe autour de Doiuii, du confluent du canal de la Sensée et de la
Scarpe au canal delà Deùle 8 -
Cawa/ de ta //aufc-Ocii/c (de la Scarpe au canal d'Aire) 26 -
Canal d^Aire, depuis le canal de la Deùle à Bauvin jusqu'au canal de XeulTossé à Aire-
sur-la-Lys 44 •
Cana/ de iVeM/fosse, depuis la Lys à Aire jusqu'à TAa ù Saint-Orne r 18 -
iîioiVrc d*i4a, de Saint-Omer à Gravelines 29 •
Oiua/ de BourftoMr(7, depuis l'Aa jusqu'à Dunkerque 21 -
Canal de Calais et ses embranchements jusqu'à l'écluse de la Citadelle à Calais (P.-de-C.)- i"» -
2» Canal de la Deùle, partie conq)rise entre le canal d'Aire et le confluent du canal de
Roubaix (y compris la branche de Seclin) 51 •
Canal de Roubaix, depuis la Deùle jusqu'à la frontière belge (y compris les embran-
chements de Croix et de Tourcoing) 2i »
3» Canal de la Sambre à VOise, de Landrecies à la frontière de l'Aisne l.>, 200
Canal de la Sambre ou Sambre canalisée (de Landrecies à la frontière belge) 59 •
Canal de V Escaut ou Escaut canalisé, d'Étrun à Condé, par Valenciennes 35 -
Canal de Condé à Mons, de Condé à la frontière française 5 -
Canal du Jard, accompagne l'Escaut (de Condé jusqu'en amont de Flines) 10^ 600
Scarpe supérieure, de l'origine de la Scarpe navigable à Arras jusqu'au canal de la
Sensée (dessert Arras et une vallée riche et peuplée, industrielle et agricole) (P.-de-C). 23 •
Scarpe inférieure^ depuis son origine à Douai jusqu'à l'Escaut (réunit la ligne de
jonction de l'Escaut à la mer, à la ligne de navigation de Paris à la frontière belge). 56 -
Canal de Lens, de Lens à Courrières (dessert les mines de Liévin, Courrières et Carvin)
(P.-de-C.) 11 -
Canal de la Basse-Deùle, bordé d'usines, depuis le canal de Houbaix jusqu'à la Lys à
Deulemont 15 •
Bivière de la Lawe, du canal d'Aire à Béthune jusqu'à la Lys (trafic faible) (P.-de-C). 18 •
Rivière de la Lys, depuis Aire jusqu'à la frontière belge à Menin (nombreuses
industries et denrées agricoles) 72 •
Canaux d^lfazefjrouck, comprenant le canal d'Hazebrouck (5^778), la rivière de la
Bourre (7',6iO) et les canaux de la Nieppe (9^550) et de Préavin (2^181) (exploitation
des bois de la forêt de Nieppe et produits agricoles) 25 »
Canal de la Colme^ divisé en canal de la Haute-Colme (depuis la rivière d'Aa jusqu'à
Bergues) et en canal de la Basse Colme (depuis Bergues jusqu'à la frontière belge),
dessert les industries locales, a un trafic agricole local et envoie un petit embran-
chement à Hondschoote 38 •
Canal de Bergues à Dunkerque 8 »
Oma/ de Fume», de Dunkerque à la frontière belge 13 •
L'ensemble de ces canaux possède un trafic énorme consistant surtout en combus-
tibles minéraux, produits agricoles, matériaux de construction, bois, engrais, produits
industriels et métallurgiques, etc. Les divers bateaux qui y circulent sont : la bvUmdre
ou péniche à bouts carrés, à fond plat et arrondie aux angles; le bateau bclr/e, analogue
au précédent, mais avec le devant et l'arrière pointus; le bateau d' Arras, analogue à la
bélandre, mais avec un plat-bord plus creux; le bateau dit suivant, ponté, plus large en
h^ut qu'en bas, avec Pavant pointu; le bateau houllois ou guinois, ponté, employé pour
la navigation locale, le houllois est plus large en haut (pieu bas, élancé aux deux extré-
mités. Tous ces bateaux sont remorqués soit par des chevaux de halage, soit par des
CONDt: SUU-tSCAUT. - Aucica cliaicau.
N () R T)
307
bateaux à vapeur à hélice. La Iraction électrifjue est même établie sur quelques canaux
comme ceux d'Aire, de la Haute-Deûle. de la Sensée, etc.
La distance de Dunkerque à Paris, -474 kilomètres, est franchie en moyenne dans un
délai d'un mois.
Climat
Le cb'mat du déparlement est surtout humide : cela tient à la proximité de la mer, an
peu d'élévation du sol et à la fréquence des vents N.-O., O. et S.-O. qui soufflent prescpie
constamment. Il ressemble bien plus au climat votujien dans sa partie orientale (arron-
dissement d'Avesnes) et au climat sêq^ianien dans le reste du département. Le froid <*sl
en effet plus intense qu'ailleurs dans la région plus élevée qui conline aux Ardenm»s el
appartient au bassin de la Sambre. La hauteiu* de la pluie est d'autant [)lus considérabh»
que l'on s'éloigne le plus du littoral de la nier i\\\ Nord; il pleut moins souvent toute-
fois dans Test du département qu'au bord de la mer. La moyenne de la hauteur des
pluies dans le Nord est inférieure à la uïoyenne de la hauteur totale <ie la FrniuM»,
0"(î9 au lieu de 0"77. La plus belle saison est l'autonnu': il n'y a pour ainsi dire pas de
printemps, l'été y est fort variable. L'hiver, sans être bien rigoureux, est désagréable»
parce qu'il est pluvieux, surtout dans le centre du déparlement: il pleut à Lille pendnnt
la moitié de l'année prescpie. La lumière n'y est jamais bien transparenle. l«»s ciels soid
constamment gris, ce qui influe sur les tempéraments el les caractères. La joie n'y
éclate pas en transports bruyants, on y travaille beaucoup. Ce climat débilitant appelle
des repas plus nombreux et plus substantiels: on ne doit donc pas être surpris des
tables si plantureuses des Flamands.
Divisions administratives
fiTF.NDi'K : 570.986 hccUu'cs.
PopiLATioN (1H07) : 1.826.661 habitants.
AiTonilIssomenU Cantons Conimuncs
Préfecture : Lille I 'li) 129
/ Avesnes 1 10 \U7i
i Cnnihiuii 1 7 119
Sous- 1 Douai 1 6 66
Préfectures J UHnkerqne 1 7 65
I Hazebruuek 1 7 55
» Vnlenruninea I 8 82
Total. . ^ ToUil. . r»5 Total. . 667
Liste des c-\ntons
Lille, . . . Armcntièi'os, La Bassée, Cysoing, Hauhourdin, Lannoy, Lille-r.onlrf», Lillo K.,
Lille S.. Lille S.-E., Lille S.-O., Lille N., Lille N.-E., Lille ().. Ponl-à-Mairq.
(Juesnoy-sur-Deùle, Rouhaix E.. Houbaix O., Seclin, Tourcoing N., Tourcoing S.
A^esnea. . . . Avesnes N.. Avesnes S., Bavai, Fierlaimonl,Landrecies, Maubeuge. LeOuesnoy E..
Le Quesnoy O., SoIre-le-Chàteau. Trélon.
Cambmi. . . . (Cambrai E., Cambrai O., Caniières. le Cateau, Clary, Marcoiiig, Solesmes.
/>oti<ii Arleux, Douai N., Douai S., Douai O., Marchiennes. Orchies.
I/itnkerque.. . Bergues, Bourbourg, Dunkerque E., Dunkerque ()., (îravelines, Hondscboole,
Wormboudt.
iîazehrouek . . Bailleul N.-E., Bailleul S.-O., Cassel, Ilazebrouck N., Hazebrouck S., Merville,
Steenvoorde.
V'alenciennes. . SaintAmand (rive dr.). Sainl-Aniand (rive g.), Bouchain, Condé-sur Escaut,
Denain, Valenciennes E., Valericiennes N., Valenciennes S.
Y.
399
Cultes
Culte catholique. Archevêché : Cambrai. Évèché créé au ii' s., érigé en archevêché
en 1559; en 1790 il perd son titre de métropole qu'il ne reprend qu'en 1841. Le diocèse ne
comprend que le département du Nord. Il compte H? cures, 509 succursales, 157 vica-
riats. Il a un séminaire académique à Lille, un séminaire diocésain à Cambrai (1772-
1857), un séminaire de philosophie à Solesmes (188(j), une école apostolique à Loos. Les
communautés religieuses des deux sexes sont fort nombreuses, dirigeant un très grand
nombre d'institutions de garçons et de filles. Le catholicisme, très répandu dans la
région, est la religion de la presque totalité des habitants; le clergé y est puissant. Les
principaux pèlerinages sont ceux de N.-D. de la Treille, fondée en 1060, brûlée et recon-
struite à différentes époques, et N.-D. de Réconciliation à Lille; N.-I). des Affligés et
N.-D. du Saint-Cordon à Valenciennes; \.-D. des Dunes à Dunkerque; N.-D. de Gn\ce à
Cambrai; N.-D. des Affligés au Sart, près de Merville; N.-D. des Miracles à Bourbourg;
N.-D. de Grâce à Loos; N.-D. de la Marlière à Tourcoing; N.-D. de Mar[>ent à Marpenl;
N.-D. de Miséricorde à Gœulzin; N.-D. de Foi à Gravelines; N.-D. de Grâce à Castres;
N.-D. de Bon-Secours à Baives, et N.-D. de Pitié à la Bassée.
Culte protestant. Lille possède un consistoire de l'Église réformée de France
comprenant, dans toute l'étendue du département, neuf sections. Le culte anglican a
des ministres à Lille, Roubaix, Croix et Malo-les-Bains.
Culte Israélite. Les Israélites, peu nombreux dans ce département, ont un consis-
toire à Lille avec une synagogue, un temple à Roubaix, un ministre officiant à Dun-
kerque et à Valenciennes. La circonscription de Lille comprend les 7 déi)artements du
Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Oise, de l'Aisne, des Ardennes, de
la Marne.
Armée
Ce département appartient à la première région militaire et fait partie du 1" corps
d'armée dont le chef-lieu est Lille; il comprend 5 subdivisions de région : Lille, Valen-
ciennes, Cambrai, Avesnes et Dunkerque.
Aves nés possède 1 régiment d'infanterie; Bergues, 1 bataillon d'infanterie; Bou-
chaîn, 1 bataillon d'infanterie; Cambrai, I régiment d'infanterie et 1 régiment de
cavalerie (cuirassiers) ne faisant pas partie du corps d'armée; Condé-sur-Escaut,
2 bataillons d'infanterie; Douai, 'i régiments d'artillerie et 1 compagnie d'ouvriers
d'artillerie; Dunkerque, i régiment d'infanterie; Gravelines, '2 compagnies d'infan-
terie; Landrecies, 1 bataillon d'infanterie; Lille, 1 régiment d'infanterie, 1 bataillon
de chasseurs à pied ne faisant pas partie du corps d'armée, 1 régiment de chasseurs à
cheval, 1 bataillon d'artillerie à pied ne faisant pas partie du corps d'armée, 1 escadron
du train des équipages, 1 section de secrétaires d'état-major et du recrutement, 1 section
de commis et ouvriers militaires d'administration, 1 section d'infirmiers militaires;
Maubeuge, I régiment d'infanterie et 1 bataillon d'artillerie à pied ne faisant pas
partie du corps d'armée; Le Quesnoy, 1 régiment d'infanterie; Valenciennes enfin,
1 régiment d'infanterie et 1 escadron de cavalerie (cuirassiers).
Le département ressortit à la T" légion de gendarmerie.
Ouvrages militaires. Les deux seules places fortes sur la côte de la mer du Nord
sont: Dunkerque, défendu à l'E. par le fort des Dunes, les forts sans importance
Louis et François le long du canal de Bergues et la batterie de Fort-Mardyck à 10., et
Gravelines, sur la rive dr. de l'Aa, qui possède une double enceinte. Sur la frontière,
400 NORD
on trouve la place do Bergiies, celle de Lille aujourd'hui déclassée et dont on va
démolir la partie E. de l'enceinte (Lille est en outre défendu par les forts de Bondues,
Monsen-Barœul, Sainghin, Seclin, Englos, Préniesques et Vert-Galant), enfin les places
de Condé-sur-Escaut, du Quesnoy et de Maubeuge. Le camp retranché de Maubeuge est
défendu par les forts de Grevaux, Leveau, Mairieux et Assevent sur la rive g. de la
Sambre et les forts de Cerfontaine, Bourdiau et Hautmont sur la rive dr.
Au point de vue maritime, il ressortit au 1" arrondissement (Cherbourg).
Justice
11 ressortit à la Cour d'appel de Douai qui exerce sa juridiction sur les dépar-
teuïents du Nord et du Pas-de-Calaîs. La cour d'assises se tient à Douai. 11 y a en
outre 1 Tribunal de V* instance à Avesnes, Cambrai, Douai, Dunkerque, Hazebrouck,
Lille et Valenriennes; 1 Tribunal de Commerce à Cambrai, Dunkerque, Lille, Ruii-
baix, Tourcoing, Valenciennes; 1 Conseil de Prud'hommes à Armenlières, Cani
brai. Douai, Dunkerque, Hazebrouck, Lille, Maubeuge, Houbaix, Tourcoing, Valen-
ciennes. De plus Lille-, quoique formant 8 cantons, n'a que 5 Justices de paix; il s'en
trouve également 1 dans chacun des 57 autres cantons.
Instruction publique
Le département ressortit à TAcadémie de Lille.
L'enseignement supérieur y est très largement distribué par l'Université de Lille
et les Facultés catholiques de Lille.
L'Université possède les Facultés de droit, de lettres, de sciences, de médecine
et de pharmacie. Ces difTérentes Facultés font des cours complémentaires et donnent
des conférences.
Les Facultés catholiques comprennent les Facultés libres de théologie, de droit, de
médecine et de pharmacie, de lettres, de sciences et TÉcole des Hautes
Études industrielles (Saint- .Michel) avec un conseil d»» perfectionnement compivnant
des grands industriels de la région. Elles possèdent également une section des Sciences
sociales et politiques où les professeurs de Facultés font des conférences el pro-
fessent des cours.
L'enseignement secondaire comprend pour les garçons : les lycées de Douai, Lille
(lycée Faidherbe), Tourcoing, Valenciennes; les collèges dWrmenlières, Av^t^n-^,
Cambrai, Cassel, le Cateau, Condé-sur-Escaut. Dunkerque (collège Jean-F^:n i M:im
beuge, Le Quesnoy, Saint-Amand-les-Eaux; pour les filles : les collèges d'Arniratii n*^,
Cambrai (collège Fénelon). Douai, Lille (collège Fénelon avec ses 5 écoles jinmaln*^
annexées : Florian, Sévigné. Legouvé), Valenciennes. En outre Tourcoing pr>sM**rle ûv^
cours secondaires municipaux, il y a des établissements libres à Annrtiiirn***
Bailleul, Bantigny, Bavai, Bergues, Cambrai, Douai Ci), Dunkerque, Estaires, Fojirniie*.
Gondecourt, Hazebrouck (ti), La Bassée, Lille (7), Loos, Marcq-en-Barœul M»-r\^tî*'
Houbaix, Sainghin, Saint-Amand-les-Eaux, Somain, Tourcoing, Valenciennes. De plui.
Cambrai possède 1 petit séminaire.
-L'enseignement primaire recrute ses professeurs à lEcole normale d'instituteurs
(avec école annexe) et à l'École normale d'institutrices (avec école annexe) de
Douai. Armenlières possède une École nationale professionnelle. 11 y a des
Écoles primaires supérieures de garçons à Denain^ Douai, Fournes, Haubourdin, '
/^
k
>i3
CAMBRAI. — Porlc Nolre-Dume.
{La façade seule^ eans le loit^ a cle conservée.)
CONDt; SLIVLSCAUT. - Aucicu chaicau.
NORD 507
bateaux à vapeur à hélice. La traction éleclriciue est iru^me étar)lie sur quelques canaux
comme ceux d'Aire, de la Haute-Deûle. de la Sensée, etc.
La dislance de Duukerque à Paris, -474 kilomèlres, est franchie en moyenne dans un
délai d'un mois.
Climat
Le climat dn département est surtout humide : cela tient à la proximité de la mer, au
peu d'élévation du sol et à la fréquence des vents N.-O., O. et S.-O. qui soufflent |)resqiie
constamment. Il ressemble bien plus au climat î'o.svytVn dans sa partie orientale (arron-
dissement d'Avesnes) et au climat s*'(ptanien dans le reste du département. Le froid est
en effet plus intense qu'ailleurs dans la région plus élevée qui confine aux Ardennes et
appartient au bassin de la Sandjre. La hauteiw de la pluie est d'autant plus considérable
que Ton s'éloigne le plus du littoral de la mer du Nord: il |)leut moins souvent toute-
fois dans l'est du département qu'au bord de la mer. La moyenne <ie la hauteur des
pluies dans le Nord est inférieure à la moyenne de la hauteur totale «le la France».
0*09 au lieu de 0"77. La plus belle saison est rautomne: il n'y a pour ainsi dire pas de
printemps, Tété y est fort variable. L'hiver, sans être bien rigoureux, est désagréabh»
parce qu'il est pluvieux, surtout dans le centre du département: il pleut à Lille pendant
la moitié de l'année prescpie. La lumière n'y <»st jamais bien transparente. I<»s ciels sont
constamment gris, ce qui influe sur les tempéraments et les caractères. La joie n'y
éclate pas en transports bruyants, on y travaille beaucoup. Ce climat débilitant appelle
des repas plus nombreux et {dus substantiels: on ne doit donc pas être surpris des
tables si plantureuses des Flamands.
Divisions administratives
Étendie : 570.986 liccUïros.
P(>Pi:i.ATiON (1897) : L826.66I hahitonls.
AiTontlissemeiils (fanions Coinmuni'H
Préfecture : Lille I 20 129
; Aoesttipsi 1 10 l.M
y (Uimhrai 1 7 119
Sous- 1 Douai 1 6 06
Préfectures J Dunkenpie 1 7 Or>
I Hazebrouck 1 7 r>'>
. Vahyirieiinea 1 8 82
Total. . "T" Total. . 05 Total. . r»fi7
Liste des cantons
Lille Armentières, La Bassée, Cysoing, Haubourdin, Lannoy, Lille-Onire, Lille K.,
Lille S., Lille S.-E., Lille S.-O., Lille N.. Lille N.-E.. Lille ().. Ponl-à-Marcci,
Quesnoy-sur-Deùle, Rouhaix E., Houbaix O.. Soclin, Tourcoing N., Tourcoing S.
Aresnes. . . . Avesncs N'., Avesnes S., Bavai, Berlaimonl, Laiulrecies, Maubeugc. Le Ouesnoy K..
Le Quesnoy O., Solre-Ie-ChAteau, Trélon.
Cnmhmi. . . . Cambrai E., (lamhrai O., Carnières. le Caleau. Clary, Marcoiiii?, Solesmes.
iJrntai Arleux, Douai N.. Douai S., Douai ()., Marchiennes, Orchies.
Dunkenjue.. . Bergues, Bourbourg, Dunkerque E., Dunkerque ()., Gravehnes, Ilondschoote,
Wormhoudt.
Hazehrowk . . Bailleul N.-E., Bailleul S.-().. Casse!, Ilazebrouck N., IFazebrouck S., Merville,
Sleenvoorde.
Valenciennes.. SaintAmand (rive dr.), Saint-Ainand (rive g.), Bouchain, Condé-sur-Escaut,
Denain, Valenciennes E., Valenciennes \., Valenciennes S.
40i NORD
Les 2/3 de ces exploitations sont cultivés dir:*ctement par leurs propriétaires, le reste
par des fermiers.
Voici les chiffres de la récolte en céréales pour 1807 :
Grains Paille
Froment 3.694.600 hectolitres 4.686.400 quintaux
Avoine 2.884.800 — 1.863.100 —
Orge 320.000 — 224.000 —
Seigle 275.000 — 385.000 —
Méteil 4.350 — 4.200 —
Maïs 748 — 1.020 —
La betterave fourragère et les autres fourrages verts annuels occupent une surface
moyenne de 15000 hectares. La culture de la pomme de terre progresse; celle des
légumes secs est en baisse; celle du lin, encouragée par des primes, devient plus impor-
tante surtout dans la vallée de la Scarpe, enfin celles du chanvre et des plantes oléagi-
neuses sont faibles. Le Nord est un des départements où Ton cultive le tabac. Le
houblon et la chicorée cultivée pour sa racine y sont l'objet de soins particuliers. Les
fruits et surtout le raisin, les fleurs, viennent dans des serres et des forceries remar-
quables. Les environs de Dunkerque et la vallée de la Scarpe ont une culture marai-
ciière importante. Enfin les forêts occupent près de 45000 hectares dont la moitié
appartient à l'État. Les principales sont celles de Mormal (9 200 hectares), Trélon (3500),
Saint-Amand (3 275), Nieppe (2500), Raisme (1300), Bois-FAbbé (1100), Bois-rÉvéque
(900), Fourmies (900), Phalempin (900), Wallers (800), Marchiennes (725),
Têtes de bétail en 1897
Espèce ovine 80.061
— porcine 80.177
— caprine 17.028
Espèce chevaline 83.578
— mulassière 2.264
— asine 1.580
— bovine 278.949
Les fromages de Maroilles, de Mons-en-Pévèle et de Bergues sont justement renommés.
Quant au beurre des Flandres produit dans la région comprise entre Wormboiidl,
Ilazebrouck et Bailleul, il est classé au premier rang. La production annuelle ost de
près de 15000000 de kilogrammes. Les associations et syndicats agricoles sont très
nombreux dans le département : on ne compte pas moins de 17 associations syndicales
de dessèchement embrassant une superficie de 60451 hectares dans les wateringnes et
les moëres. L'entretien en 1899 a coûté 146 434 fr. 11, soit par hectare 2 fr. 42. Ajoutons
enfin que la station agronomique de Lille, la station expérimentale de Cappelle près
Cysoing et l'école d'agriculture de WagnonviUe près Douai rendent avec les dinerents
comices agricoles les plus grands services.
Industrie
Le département du Nord est le premier de la France au point de vue industriel,
grâce à la présence du combustible que l'on trouve dans son sous-sol et que les usines
proches des mines de houille peuvent se procurer dans d'excellentes conditions. 11 est
difficile de présenter un tableau d'ensemble complet et exact de ses industries embras-
sant à peu [)rès toutes les branches de l'activité humaine. En effet des causes multiples
et diverses viennent à chaque instant le modifier : clauses de traités de commerce, chan-
gements dans le régime fiscal, crises provoquées par des guerres, entreprises colo-
niales, déclassement des places fortes du Nord amenant la création ou le déplacenienl
d'établissements industriels, changements de modes pour les tissus, etc. On se conten-
tera de j(»ler ici un coup d'œil rapide et succinct sur les principales branches-
AVESNIiS-SUR IIELPE. - Eglis.c. Ensemble S.-O.
40r> NORD
INDUSTRIES EXTRACTIVES. Les mines de houille ont une surface de
64610 hectares réparties entre 10 compagnies, ayant produit 5525812 tonnes de combus-
tibles en 1897 contre 5201 877 en 1896 et occupant 21 000 ouvriers. La plus importante de
ces compagnies est celle d'Anzin, fondée en 1757, à la tète de 8 concessions d'une surface
totale de 28054 hectares, avec 18 fosses en exploitation occupant 13000 ouvriers dont les
salaires ont atteint 15845000 francs en 1896 pour une extraction de 5052 150 tonnes de
houille. Les dépenses de toutes sortes pendant la même année : logements à prix
réduits, maisons vendues sans intérêt aux ouvriers, avances sans intérêt pour acheter
ou bâtir, écoles, secours, service de santé, valeur du charbon distribué, pensions de
toute nature, versements à la caisse des retraites, constitution du capital des majo-
rations de pensions pour longs services, se sont élevées à 2211 249 fr. 24 pour Tensemble
des institutions créées en faveur de ses ouvriers par la Compagnie. Propriétaire d'une
ligne de chemin de fer allant de Somain à Péruwelz (frontière belge) d'une longueur de
57 kilomètres, elle a transporté en 1896 : 853294 voyageurs et 3 786251 tonnes de mar-
chandises. Ses 8 concessions sont à Vieux-Condé, Odomez, Fresnes, Sainl-Saulve,
Raisme, Anzin, Denain et Hasnon. Les autres Compagnies sont celles d'Anichc (11852
hectares), Douchy (5419 hectares), Marly (3313 hectares), Crespin (2842 hectares), Vicoigne
(3 concessions : Château -FAbbaye, Bruille, Vicoigne. avec 2666 hectares), Fresne-Midi
(5 concessions : Saint-Aybert, Thivencelles, Escaupont avec 1546 hectares), TEscarpelle,
Flinos-lcs-Raches. Les tourbières de la vallée de la Colme ne sont plus exploitées. Le
minerai de fer que Ton rencontre à Trélon et dans les environs est également inexploité.
On extrait de la craie dans les arrondissements d'Hazebrouck et de Lille, des pierres
de taille à Élrœungt, Ferrière-la-Petite, Jeumont, Marpent, du marbre à Bavai,
Cousolre, Glageon, Ilestrud, etc. L'extraction de la chaux, du grès, du phosphate
de chaux est peu importante. Les briqueteries et les produits céramiques
(carreaux céramiques de Maubeuge, faïence et porcelaine de Saint-Amand et des arron
dissements d'Avcsnes (tuyaux de drainage) et de Valenciennes occupent un grand
nombre de bras ainsi que les verreries nombreuses et fort importantes d'Anîche,
Blanc-Misseron, Denain, Dorignies, Escautpont, Trélon, etc.
INDUSTRIES AGRICOLES. On torréfie la racine de chicorée dans 120 usines
environ et la presque totalité de ce produit consommé en France provient du dépar-
tement. Dans la campagne sucrière 1898-1899 allant du 1" septembre 1898 au 15 juin 1890
(que Ton peut considérer comme terminée), le Nord, qui vient immédiatement aprrs
TAisne, a mis en œuvre dans 85 usines 1244 711927 kilog. de betteraves ayant produit
155 250974 kilog. de sucre raffiné sur 693 316998 kilog. produits dans la France
enliùre. On compte quelques amidon nerles etglucoseries dans les arrondisscmenls
de Lille (2), Hazebrouck (5), Valenciennes (5) ; plus de 100 établissements de distilleries
de grains, betteraves et mélasses, notamment dans l'arrondissement de Lille (61). Les
brasseries, au nombre de plus de 1700 dans le département, produisent plus de
3000000 d'hectolitres de bière par an. La meunerie est surtout répandue dans les
arrondissements d'Hazebrouck, de Lille et de Valenciennes empruntant sa force surtout
à la vapeur, quelquefois au vent. Les moulins à vent, au nombre de quatre cents dans le
département, actionnent surtout les huileries. A signaler encore quelques choco-
lateries cl les usines h caoutchouc de Roubaix et de Lille.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. Le Nord possède des établissements consi-
dérables où sont traités les métaux; nous citerons les fonderies de fer et de cuivra de
Douai, Denain, Hautmont, Maubeuge. Ferrières-la-Grande, Trélon, etc., les grand<*s
usines de Fives, les Forges et aciéries du Nord et de l'Est à Tri Ih-Sai ni Léger, les
Ateliers de construction du Nord de la France à Blanc-Misseron, les Hauts four-
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IIONNECOURT. — Eglise. Clocher. Côté S.
NORD 4M
neaux, Forges et aciéries de Denain et Anzin, la Société des anciens éta-
blissements Caîl à Douai, les Forges de la Providence à Haulmont, les lami-
noirs à tubes, les hauts-fourneaux et laminoirs de la Sambre également à
Haulmont, les Forges du Nord et les Hauts-fourneaux de Maubeuge, les
ateliers de la C* royale asturienne où Ton travaille le zinc et le plomb à Auby, les
chaudronneries d'Anzin, Douai, Lille, Roubaix, Valenciennes, etc., les ateliers de
construction d'artillerie de Douai, les établissements de Saint-Amand, Fourmics,
Aulnoy, Dunkerque, Raismes, etc.
INDUSTRIES CHIMIQUES. Ces industries sont très développées dans le dépar-
tement; les principales usines de produits chimiques se trouvent à Aniche, Arleux,
Auby, Croix, Flers-en-Escrebieu, Frais-Marais, Lille, Marcq-en-Barœul, Saint-Saulvo,
Valenciennes. Il y a des savonneries à Lille, Croix, Roubaix, Tourcoing, Estaires,
des teintureries à Lille, Roubaix, etc., des blanchisseries à Armentières, etc., des
fonderies de suif, des stéarineries, des margarineries à Solesmes, etc., des
raffineries de sel et de sucre.
INDUSTRIES TEXTILES. Le Nord est le centre le plus actif pour la filature
en France. Lille se spécialise surtout dans les filés de lin et de coton pour tissage et
lîHerie; les principales usines en dehors de Lille se trouvent à Hellemmes; le nombre de
personnes employées dans ces industries est de 25000 dont moitié femmes produisant
pour 100000000 de francs par an. Roubaix s'occupe de draps et de tissus en tous genres
La laine peignée et cardée, le coton, le lin, la soie sont filés dans plus de 300 établisse-
ments. Tourcoing fait des tapis et des tissus pour ameublement, des coutils, des molle-
tons et des flanelles; cette ville a des filatures de laine, de lin et de coton. Armentières
a des filatures de lin teille; c'est le centre le plus important pour la fabrication des
toiles mécaniques et à la main. Avesnes développe ses ateliers de filature etdepeignage
mécanique de laine. Cambrai produit des tissus de batiste, des linons, tulles, toiles fines
et grosses, possède des filatures de laines et des tissages mécaniques. Le Cateau pos-
sède une filature très importante de laine peignée; Douai, de lin et d'étouj^e; Dunkerque
a des filatures de lin, de jute, de chanvre et de coton et fabrique des filets de pèche, de
la toile à voile et des sacs; Hazebrouck produit des toiles ainsi que Valenciennes.
INDUSTRIES DIVERSES. On compte dans le département 6 papeteries, des
mégisseries, carrosseries et tanneries disséminées un peu partout, des impri-
meries remarquables (Lille), des ateliers de carrosserie, des scieries méca-
niques. Dunkerque construit des bateaux. Cette dernière ville avec Gravelines et Fort-
Mardyck arment près de 550 bateaux pour la pèche côtière. Enfin c'est aussi dans ce
département que l'industrie des transports par eau atteint son maximum d'intensité,
grâce à la perfection de son système de canaux.
Commerce
En céréales, le Nord produit le double de sa consommation, il en vend donc annuel-
lement la moitié. L'Angleterre lui achète des œufs, des légumes, du beurre surtout
exportés par Dunkerque. Les fleurs et les plantes d'ornement cultivées dans de magni-
fiques établissements horticoles (Roubaix, Tourcoing, Steenwerck), les fruits forcés ou
retardés récoltés dans des serres admirables (Grapperies de Bailleul) donnent lieu à un
chiffre d'affaires important. La pêche de la morue en Islande entreprise par les deux
ports de Dunkerque et de Gravelines donne un produit annuel dépassant 5 000 000 de
francs, la pêche au hareng sur le Doggerbank dans la mer du Nord et la pèche côtière
donnent des produits variables, mais également importants. La houille du bassin de
DAlLLtUL. - BclTrui de 1 Ilùlcl de Ville.
NORD
415
Valenciennes alimente les usines tic la région du Nord, les départements de rile-de-
France, ceux de Touesl, du centre et de Test de la France, elle est même exportée en
Belgique, dans le nord de l'Europe, en Egypte el même jusqu'en Amérique. Le dépar-
tement exporte encore des huiles el graines de colza, des tourteaux, des lins teilles, dos
bois de construction, des machines, des produits chimiques, de la verrerie et surtout
des tissus pour une somme énorme (la seule ville d'Armentières vend annuellement pour
plus de 150000000 de toiles à la mécanique et à la main. La fillerie et les tissus de lin
et de colon de Lille dépassent 150000000 par an). Le commerce d'importation comprend
du jute de Tlnde et de TAustralie, des laines de l'Amérique, du lin de Russie, des iiois
de la Suède et de la Norvège, des blés d'Amérique et de Russie, de la houille de Bel-
gique, d'Angleterre et d'Allemagne, des vins et du plomb de l'Espagne et du Portugal,
du soufre d'Italie, les viandes frigorifiées de la République Argentine, etc.
Le port de Dunkerque, qui sert de tète ou d'escale à un certain nombre do lignes de
paquebots, est en relations régulières avec la Russie, la Suède, la Norvège, le Dane-
mark, l'Allemagne, la Hollande, la Belgique, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal, le
Maroc, l'Algérie, la Tunisie, Tltalie, l'Autriche, le Tonkin, la Cochinchino, le Brésil, la
République Argentine, les États-Unis, le Sénégal, le Congo. Son commerce de cabotage
avec les ports français de la Manche, de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée est
important.
Le Nord fournit annuellement au budget national entre le quart et le cinquième de
ses recettes totales; les opérations des succursales de la Banque de F'rance atteignent
presque le cinquième de l'ensemble des opérations des succursales de tout le pays.
Enfin la Bourse de Lille cote spécialement les valeurs minières de la région qui occu-
'Ticni le premier rang parmi les valeurs mobilières; la possession d'une seule action de
Tune de ces valeurs équivaut souvent à une fortune.
Voies de communication
kil. m.
Chemins de fer. Lignes d'intérêt
général. . . . 1108,800
— Lignes d'intérêt local. 1 47,522
Tramways 293,510
Routes nationales 589,538
— départementales 510,042
Chemins de grande communica-
tion 911,614
Chemins d'intérêt commun . . .
Chemins vicinaux ordinaires. . .
(dont 928 kil. 231 à construire).
(On procède à la reconnaissance
des chemins ruraux).
Rivières navigables.
25 canaux et rivières. Ensemble.
kil. m.
2229,002
5275,556
512,500
(Pour le détail, voir Hydrographie).
ille, capitale de rancienne province de Flandre et depuis 180i chef-lieu du
département du Nord, est une grande ville bâtie au milieu d'une plaine
fertile d'où émerge une forêt do cheminées d'usines, sur les bords de la
Deûle et de la petite rivière de rArbonnoise qui toutes deux remplissent
les fossés de ses fortifications. Brûlée, bombardée el prise plusieurs fois,
elle s*esl constamment étendue. En 1860 surtout, elle s'est agrandie au S.
et à rO., s'est annexé à l'E. les faubourgs de Fives et de Saint-Maurice
et va se développer encore dans cette même direction, se rapprochant
par une sorte d'attraction magnétique de Roubaix et de Tourcoing qu'elle
rejoindra rapidement. Chaque année le nombre des champs épars çà et là entre les deux grandes
agglomérations diminue et les fortifications qui vont tomber entre la cidatelle, chef-d'œuvre de
Vauban, au N. de Lille et la Noble Tour, dernier débris de l'enceinte du moyen âge, sur le flanc
41 i
NOaD
E. de la ciU';. vont accélérer le mouvement d'expansion. Actuellement encore Lille est ie centre
d'un camp retranché de 50 kilomMres de pourtour environ protégé par 11 forts détachés, avec
un mur d'enceinte percé de 18 ouvertures dont 2 laissent passer les voies ferrées aboutissant à
la gare centrale et à la gare des marchandises, dite de Saint-Sauveur; 4 sont des portes d'eau
par où s'écoule la Hasse Deùle, ou qui laissent entrer et sortir le canal de la Moyenne Deûle
décrivant un arc de cercle h VE. de la citadelle, ou bien par où pénètre la rivière de TArbon-
noise; enfin les 12 portos proprement dites de la ville sont, depuis la citadelle au N. : celles
d'Ypres, de Gand, de Roubaix, de Tournai, de Louis XIV, de Valenciennes, de Douai, d'Arras,
des Postes, de Béthune, de Canteleu et de Dunkerque. Lille a un mouvement exceptionnel de
voyageurs; une double ligne de ceinture avec de nombreux rayons entretiennent une circulation
intense. La petite ligne de ceinture relie entre elles les communes de la banlieue lilloise dont
CIIERENG. - Baptistère de légllse.
plusieurs même sont des villes importantes : c'est îîellemmes où dominent surtout les filatures
et les retordcries, c'est Loos qui possède une maison centrale de détention, puis h côté, Hau-
bourdin dominé par le beffroi couronnant son Hôtel de ville moderne de style flamand, c'est
Sequedin dont le sol est propre à la culture maraîchère, Canteleu avec ses villas et ses restau-
rants, Lommc avec ses blanchisseries, c'est Lambersart qui, grâce à .sa proximité de tous les
lieux de sport lillois, empiète tous les jours sur les champs et s'embellit de charmantes villas,
c'est encore Saint-André et la Madeleine avec de grands ateliers de construction, c'est enfin
Mons-en-Barœul sur la ligne la plus courte joignant Lille à Roubaix par les centres industriels
de Wasquehal et de Croix. Dans une promenade rapide à travers Lille, ce qui frappe le plus le
regard, c'est l'ampleur avec laquelle ont été construits les établissements consacrés aux sciences,
aux lettres et aux arts. Sous ce rapport Lille est véritablement une capitale et tendra de plus en
plus à le devenir pour la région du Nord de la France; ce qui reste d'usines en sera banni et,
dans la gloire du travail accompli viendront seuls l'habiter, malgré son ciel gris à travers lequel
on aperçoit si rarement l'azur, les heureux enrichis par l'industrie ou le commerce que la nos
RÂISMES. — Panneau de la chaire à prêcher.
m NORD
talgie du sol rivera sur ce coin de terre flamande, les hommes d'étude et de recherche auxquels
les trésors des bibliothèques et des musées ainsi que les laboratoires sont indispensables, tous
ceux enfui, que les rouages administratifs réclament pour imprimer le mouvement et la vie aux
organes si complexes d'une grande cité.
Passons maintenant en revue les monuments de la métropole du Nord : le plus discuté est le
Palais des Beaux-Arls, mais tout ce qu'il renferme le place au premier rang des musées de pro-
vince ; son rez-de-chaussée abrite des collections de sculpture, des objets d'art remarquables :
(collection de Vicq) émaux, ivoires, manuscrits à miniatures, meubles, porcelaines, etc., une
collection de monnaies et médailles avec séries gauloise, grecque, romaine et locale, la collec-
tion ethnologique Moillet (costumes et objets de l'extrême N. de l'Europe, objets d'art chinois,
japonais, persans et indous, armes et objets divers des peuplades sauvages de l'Afrique, de
l'Amérique, de l'Océanie, des objets des époques préhistorique, gallo-romaine (objets prove-
nant des fouilles de Bavai) et mérovingienne. Au premier étage, dans les salles de peinture, on
remarque une galerie de primitifs (écoles française, italienne et allemande), des toiles anciennes
des écoles flamande, italienne, française, hollandaise, une grande galerie de peinture moderne,
une admirable collection de 3000 dessins de maîtres anciens légués par Wicar à sa ville natale,
avec la fameuse - Tôte de cire • du temps de Raphaël, exquise tète virginale de jeune fille
modelée en cire et attribuée à un élève de Verocchio. Une collection d'estampes intéressante est
conservée à l'Hôtel de Ville; on y remarque les œuvres des frères Vaillant, graveurs lillois. Un
Musée industriel technologique est installé à la Halle aux sucres. Un Musée commei^ial et colonial
comprenant 150 collections environ avec 120000 échantillons de marchandises de toute nalui-c cl de
matières i>remières nécessaires à l'industrie est installé dans les bâtiments d'une vieille abbaye,
peut-être le plus vieux monument de Lille. Dans les bâtiments de la Faculté des lettres, on re-
marque une belle collection de moulages en plâtre formant une histoire de l'art plastique, enfin les
collections d'histoire naturelle (échantillons géologiques et minéralogiques, zoologie : oiseaux
d'Europe, insectes, etc.), sont renfermées à Vfnstitut des sciences naturelles. Divers particuliers
possèdent également des collections archéologiques, de peinture, d'estampes, d'objets d'art et de
curiosités. Les Arcliioes du Nord forment le plus riche dépôt de province existant en France
(pièces du ix" s. au xix' s.) et concernant l'histoire locale. L'Hôtel de Ville renferme aus&i des
Archives municipales fort précieuses, la Bibliothèque qui compte plus de 000 manuscrits et plus de
100000 volumes (manuscrits [irovenant des abbayes de Cysoing, de Loos, de Phalempin, de dons
el d'acquisitions); la £?t6/to//itv/ftc universitaire c^i celle des Facultés libres comptent chacune aussi
100000 volumes. Parmi les monuments consacrés à la science ou à l'étude, il faut citer Vlnaiitut
Pasteur^ VÊcole des Arts et Métiers terminés en 1890, Vfnstitut industriel (1875), VHôtel de rAradémie,
ancien hôtel d'Avelin (xviir s.), les bâtiments des Facultés de VÈtat, les bâtiments des Faculléi
libres (1875-1890), constructions gothiques, style de Bruges avec leurs annexes de même style.
IJ'IIijtcl de Fille (1847-1859) a conservé une partie ancienne du palais de Rihour, seul vestige du
palais construit au xv s. par Philippe le Bon, duc de Bourgogne; cette partie renferme outre un
escalier, la Salle des Gardes et la Salle dite du Conclave. V Hôtel de la Préfecture (1868) qui fait
pendant au Palais des Beaux-Arts sur la place de la République est un bel édifice moderne
(1809) avec une grande Salle des Fêles assez remarquable. Le Palais Rameau (1878) de style
oriental, ([ui renferme une serre chaude, estafTecté à des expositions horticoles ou à des concerts.
La Bourse, le monument le plus lypi(iue de Lille, est un spécimen de l'architecture flamande au
xvn« s. réparé en 18 i 4 et en 1800. Dans l'intérieur de la cour entourée d'un cloître à arcades*, se
dresse la statue en bronze de Napoléon P', prolecteur de l'industrie nationale; les arceaux du
cluitre encadrent les bustes des grands inventeurs et des illustres savants qui ont cultivé la
science jiure : Ampère, Brongniart, Berlhollet, Chaplal, Chevreul, Dubrunfaut, Dumas, Féray^
(j.iy-Lussac, de Girard, Heilmann, Jacqucrt, Kuhlmann, Leblanc, Monge, Pascal, Papin, Pasteur*
Ternaux et Vau(iuelin. Le Lyrcc Faidherbcy bâti sur l'ancien monastère des Récollets, le Palai» de
Jualirc (IS57) dont l'une des façades se trouve sur le quai de la Basse-Deùle, le Conserraiotre^
situés dans le vieux Lille, nonlrien de saillant. C'est dans cette partie de la ville que l'on li"ouve
les spécimens les plus intéressants de rarchiteclure flamande au xviir s., tels que l'ancien Hôiel
d'Aigremont, aujourd'hui couvent des Dames de la Retraite, plusieurs maisons dans les alentours
de la place StrMartin, ï Hôtel Gentil (xvii« s.), V Hospice Comtesse, fondé en 1250 sur l'emplacement
HONDSCHOOTE. - Église.
418 NORD
des jardins du Palais de la Salle, résidence féodale des comtes de Flandre, plusieurs fois remanié;
YHôpital militaire, ancien collège des Jésuites (1005) renfermant encore des vestiges d'architec-
ture de cette époque ; Vllotel des Canonniers qui contient un musée anecdoliquc assez curieux. La
Citadelle qui a gardé sa physionomie du xvii» s. est intéressante à visiter ainsi que les Portes de
Gand et de Roubaix élevées au xvir s. pendant la domination espagnole. La Porte de Paris, ou
Arc de Louis XIV, se compose de deux parties : la façade de Simon Volant élevée en 1682 après
la conquête de la Flandre, et la façade postérieure élevée en 1890-95, pour mettre en harmonie la
porte isolée des remparts. La Grand'Garde, haute façade au-dessus d'un soubassement en ter-
rasse et couronnée par un fronton à horloge, est très froide d'aspect. Parmi les monuments reli-
gieux nous citerons VÊglise Si-Maurice (xiv* s. et xv s.). entièrement restaurée en 1872, compor-
tant cinq nefs de même hauteur et renfermant quelques belles toiles; Féglisc circulaire de la
Madeleine surmontée d'un dôme (1675) où l'on remarque des peintures de Rubens, Van Dick, une
série de « Madeleines » de Van Oost; VÊglise St-André, de style jésuite, qui possède quelques
bonnes toiles; VÊglise Ste-Catherine dont la haute tour était surmontée en 1793 d'un appareil de
télégraphie aérienne (une des 18 stations reliant Lille à Paris) et qui possède un beau tableau de
Rubens: le « Martyre de sainte Catherine »; Sl-Êlienne, dont la sacristie renferme quelques
objets d'art; l'église N.-D. de la Treille, inachevée, qui possède la statue historique de N.-D. de
la Treille ; les églises modernes de St-Michel, de style roman ; de St-Pierre et St-Paul, style du
XIV s.; l'église St-Sauveur (xv« s.) brûlée en 18'J6, qui est en reconstruction. A signaler encore la
Synagogue (1888) et le Temple évangélique moderne. Lille possède encore un grand nombre d'hos-
pices, d'hôpitaux et d'établissements charitables parmi lesquels nous citerons VHôpital général
(xviir s.), VHospice Ganthois (xv« s.) remanié au xvii* s., VHospice Stappaert (1884). La cité fla-
mande a élevé une Statue équestre au général FaidJierbe sur la place de la République, un Monu-
ment à Pasteur sur la place Philippe-le-Bon, un Buste à Testclin, commissaire de la Défense na-
tionale en 1870-71 et l'un des organisateurs de l'armée du Nord, une Statue au général Xégrier
tué sur une barricade à Paris en juin 1848, un Buste au chansonyiier Desrousseaux (1820-1892)
l'auteur populaire du « P'tit Quinquin », un Buste au préfet Vallon, surmontant une fontaine.
D'autres monuments intéressants ou curieux ornent les Cimetières de l'Est et du Sud. N'oublions
pas la Colonne commémorativc du bombardement de 1792 érigée en 1815 sur la place d'Armes, ni
les belles promenades du Bois de Boulogne, du Bois de la Deûle autour des glacis de la Citadelle.
de VEsplanade et des Glacis ainsi que du Champ de Mars, ni le Jardin Vanlmn, le Parc de la Cit'i^
délie à l'intérieur du chef-d'œuvre de Vauban, les Squares de Jussieu, Daubenton, Rameau, RtiauU^
Ramponeau, Pierre Ricart, Mortsson, Lcstiboudois et Dutilleul. Parmi les Sociétés nombreuses
de Lille, mentionnons la Société industrielle dont l'action est si féconde dans la région, la Soriélé
de géographie qui organise des excursions très suivies et dont le Bulletin est intéressant, etc.
L'État y possède une Manufa>cture de tabacs et une Raffinerie de salpêtre; les autres établisse-
ments ou usines remarquables sont les ateliers de la Compagnie de Fivcs-Lille, des filatures de
lin et de coton, des filteries, des teintureries, etc.
On ne peut passer sous silence les deux grandes villes de la banlieue de Lille, Roubaix et
Tourcoing, ses satellites, cités industrielles qui n'ont rien de bien remarquable comme monu-
ments, mais que l'on doit parcourir si l'on veut se rendre compte du mouvement des arts déco-
ratifs dans cette fin de siècle. Tous les grands industriels de ces deux villes ont en eflet encou-
ragé cette branche nationale en faisant peindre et décorer d'une façon somptueuse leurs de-
meures particulières. Il y a là un grand effort que l'on voudrait retrouver un |>eu partout dans
notre pays. Roubaix possède un Musée d*écfiantillons renfermé dans son hôtel de Ville, une Êrole
des Arts industriels, un beau jardin, le Parc Barbieux, et un rétable intéressant dans VÊgliie St-
Martin. Tourcoing qui travaille surtout la laine, renferme dans son Jardin public une Pyramide
commémorativc de la victoire de 1794; son Musée est aussi installé dans son Hôtel de Ville. Une
de ses églises, Sl-Christophe, surmontée d'une flèche du xvi* s., a été reconstruite en i8©2. Une
autre ville industrielle au N.-O. de Lille, Armentières, possède un Hôtel de Ville de 17:24 sur-
monté d'un beffroi.
Avesnes, ancienne ville fortifiée bâtie sur une colline au pied de laquelle coule riIelpe-Majeure,
a des rues monlueuses. Son Église du xvr s., surmontée d'un beau clocher, renferme un rétable
et de belles boiseries, des tableaux de L. Wallcau, deux toiles du xvr s. et quelques pierres
HONDSCHOOTE. - Hôtel de Ville, Côté E.
130 NORD
tombales. Son Hôtel de Ville (1757) avec perron à double rampe d'accès est sans intérêt V Institut
Villien en face le Palais de Justice, renferme une Bibliotbèque et un pelit Musée où Ton voit,
outre quelques toiles, des objets gallo-romains et du moyen âge et des curiosit«»s. Son Collège
est dans une belle situation et son Esplanade lui sert de promenade ombragée. Avesnes comme
Avesnelles sa voisine, est une ville industrielle qui s'occupe du peignage de la laine et de filature.
Cambrai, ancienne ville fortifiée, est située sur TEscaut qui s'y divise en trois petits bras et
à l'une des extrémités du canal de St-Quentin qui y forme le port de Cantimpré. De ses fortifi-
cations il ne reste que le CMteau de Selles (xiir s.) où est installé l'Hôpital militaire Percy, la
Porte Notre-Dame (1623), la Porte de Paris ou du St-Sépulcre (1590), les Tours de Caudron et
d'Abancourt, la Porte de Cantimpré, enfin la Citadelle construite sur le Mont aux Bœufs où s'éle-
vait en I5i5 l'ancienne église St-Géry rebâtie dans une autre partie de la ville. Les fossés de la
citadelle, très profonds, ont été comblés. De beaux boulevards ont été tracés où s'élèvent de
jolies constructions faisant une ceinture à la ville ancienne. Cambrai est une ville très propre
et d'allures bourgeoises; elle possède un beau Jardin public dit de l'Esplanade avec des statues
de bronze ornant ses parterres ; au milieu des pelouses se détachent les statues de deux de ses
plus illustres enfants : le chroniqueur Monslrelet qui fut prévôt de la ville et l'ingénieur Baptiste
(^antaing qui passe pour l'inventeur du tissu portant son nom et dont l'invention • fut un bien-
fait pour le pays » comme le fait savoir l'inscription du piédestal. Le monument le plus important
de cette cité épiscopale est VHôtel de Ville (163i) reconstruit de 1868 à 1876, à l'intérieur duquel
on voit (les panneaux de haute lisse tissés à Cambrai en 1752 et auquel sont adossés les rW-
bunaiij;; il est surmonté d'un campanile portant sur le devant les deux célèbres statues colorées
de Martin et Martine, jacquemarts de Tancicn befl*roi (1510). On y remarque en outre le De/fmi
du XV s. remanié au xviir s., d'une hauteur de 01 mètres avec un bas-relief sur sa façade cl
215 marches pour atteindre le Gallus du guetteur. Son Musée qui renferme quelques l>onnes
j^oiles anciennes des écoles flamande et hollandaise, des peintures modernes, des objets d'art,
des objets gallo-romains provenant des fouilles de Beauvois, des armes arabes, de la cérami«|ue,
quelques meubles, etc., est installé dans un bel hôtel légué en 1889 par M. Legrand et à côté
auquel se trouve Vf>ole de dessin. La Bibliothèque, une dos plus riches du département, compte
40000 volumes, 1398 manuscrits et 454 incunables; elle occupe une chapelle de l'ancien Hôiiilal
Sl-Jean à côté du Collège Fénclon (pour les filles). L'ancien Hôpital St-Julien renferme une cha-
pelle double fermée par une grille en pierre ajourée du xvr s. transformée en Salle de concert. Le
Théâtre est situé sur la place Eénelon ornée d'un petit square sur l'un des côtés duquel se
voient les arcades en [)ierre ouvrant sur l'ancien j)alais archiéi)iscopal.
Los monuments religieux comprennent l'Église métropolitaine Notre-Dame, ancienne cbapeHe
abbatiale de l'abbaye du St-Sépulcre reconstruite en /8o9 et h l'intérieur de laquelle on remarque
huit grisailles de Geraert dans le transept et une autre dans la sacristie représentant le ChrisL
une pointure byzantine du xv* s., N.-D. de Grâce, sur bois de cèdre, les tombeaux de Fénelon
et do l'évéquc Belmas par David d'Angers, du cardinal Giraud par Crauk et du cardinal Hégnîer
par Noël. Le palais archiépiscopal y est attenant. L'Église St-Géry ou St-Aubert est Tancicnnc
chapelle abbatiale de l'abbaye de St-Aubert dont le clocher a 76 mètres d'élévation et qui ren-
ferme à l'intérieur : un jubé en marbres de couleurs (1545), une peinture attribuée à Rubens
« Christ au tombeau «•, des Scènes de la vie du Christ par A. de Vuez, 20 médaillons de cfaènc
sculpté dans le chœur (xvii* s.), le tombeau de l'évéque Vanderbuch (xvir s.). La Chapelle du
grand séminaire est l'ancienne église des Jésuites; elle possède une façade sculptée. A signaler
encore le Monument élevé aux Cambrésiens morts en 1870 : Génie allégorique en bronze, de
lliollo, et quelques vieilles maisons des xv% xvii" et xviii« s. Cambrai est une ville industrielle:
on y fabrique de la batiste, du linon, des toiles fines, des tulles et dentelles de coton; la laine y
est lissée également; elle possède des brasseries, des distilleries, des teintureries, des sucre-
ries; on y fabrique de la chicorée, de l'huile et du savon. Son commerce en céréales, bestiaux,
graines oléagineuses, charbons et houblon est important. Des bonbons connus sous le nom de
« Bétiscs de Cambrai • jouissent d'une certaine réputation.
Douai, chef-lieu du département du Nord de 1790 à 1804, est une ancienne ville forle située
dans une plaine un peu marécageuse arrosée par la Scarpe qui la divise en deux parties; un
canal de dérivation creusé à g. de la ville en a beaucoup amélioré la situation en même teni(ia
HUiNDSCllUOTE. - Église. Façade O.
i23
NORD
qu'elle a donné un essor considérable 5 la batellerie. Douai devient de plus en plus un grand
centre industriel où s'élèvent des usines nouvelles dont le nombre et l'importance vont complè-
tement transformer la ville dans les parties où s'élevaient jadis les fortiflcations. De ces der-
nières l'on n'a conservé que les Portes de Valenciennes et d'Arras et les Tours des Hours, St-Êloi
et de Bourgogne. Le transfert à Lille des Facultés des lettres et de droit n'a i as altéré sa phy-
sionomie bourgeoise. Douai possède d'ailleurs un beau Jardin public, la Promenade St-Jacquen,
un Jardin des Plantes, un petit Square devant l'église N.-D. où s'élève le monument de Marceline
Desbordes-Valmore, un des plus beaux musées de province, riche surtout en tableaux des
écoles flamande et hollan-
daise, une Bibliothèque, la
plus considérable du dépar-
tement, comprenant 365 in-
cunables, 1800 manuscrits
du viir au xix* s., 85 000 vo-
lumes y compris ceux des
legs Tallliar et Foucques,
du Chambge et Hobaut, une
collection d'estampes et de
dessins de maîtres, un mé-
daillier important de 6000
pièces, une collection de
sceaux-matrices d'A. Preux
(1200 pièces); musée et bi-
bliothèque sont installés
dans un bâtiment isolé avec
jardin devant la fa(:ade.
Parmi les monuments reli-
gieux il faut citer : l'église
Notre-Dame à l'intérieur
polychrome (xii* au xix* s.),
dont la façade est ornée de
statuettes en pierre; la sa-
cristie possède un admi-
rable retable provenant de
Tabbaye d'Anchin, œu\Te
du Douaisien Jehan Belle-
gambe et comprenant lî pan-
neaux sur bois (1516 à 1520)
ainsi qu'une « Vierge mys-
tique », panneau sur bois
attribué à Van Dyck ; l'Église
St-Pierre, dont la seule jiar-
tie ancienne et bien déla-
brée est une tour carrée
du xvi" s. que Ton va restaurer; à l'intérieur, on remarque des peintures de J. Cases. Waraps,
Lagrenée, Bordin, Barthélémy, A. de Pujol, Sané, Brenet, Julien, A. de Vuez, Ch. Eisen, Lesîeur,
Deshayes, Mcnagcot, Alizard; des bas-reliefs provenant do l'abbaye de StrAmand ornent les autels
des deux croisillons ainsi qu'une autre série de bas-reliefs disposés en cercîe et représentant un
« Massacre de moines au moyen âge -; le buffet d'orgues, orné de statues, provient de Tabliaye
d'Anchin (1700); l'église St-Jac(iues qui renferme, outre des fresques sous la coupole, une belle
chaire à prêcher et dans la sacristie : un curieux tableau sur bois du xvi* s., un retable peint du
xvir s. (les trois apparitions du Christ en 1254 sur la place Sl-Amé, de Douai) une piela en
piorre et une slalueltc en bois de N.D. des Sept Douleurs- Signalons encore la C/in}}elle Stc-
Calherinc (xiir et xvi* s.), la ClmpcUc des Chartreux, etc. Les autres monuments les plus remar-
BERGUES. — Ancienne abbaye de Sarnt-Winoc.
NORD
423
quables sont : Vflolel de Ville (xv* s.) restauré et agrandi avec une belle salle et un beffroi de
40 mètres de hauteur flanqué de i tourelles en encorbellement; le Palais de Justice (xviir s.) qui
renferme la jolie Salle du Parlement des Flandres ornée de G peintures allcgoriciues de Brenet
(1760;, d'un portrait de Louis XIV' par lUgaud, d'un beau cartel (xvir s.) et fermée par une grille
en fer forgé et doré; le Lycée dont l'angle d'un pavillon porte une niche sculptée du xvr s.; le
Collège des Bénédictins anglais (xviii* s.) (|ui renferme un tableau de Hubens et un autre de
Lesueur; VHôpital gén&i-al (xviir s.); rilôle!-l)ieu (1027); l'ancien Hôtel académique (IG28); VlhUel
de Vartillerie où est installée l'École d'artillerie; Y École nationale des industries agricoles; le
Théâtre. Douai a élevé un Mo-
nument aux célébrités natales
ainsi qu'une statue à son illus-
tre enfant, le sculpteur Jean de
Douai, dit de Bologne (1524,
mort à Florence en 1C08). On
trouve encore dans les rues de
la ville quelques maisons an-
ciennes remarquables : celle
dite des Bémy (XVII* s.) restaurée
en !85(i, une maison à colonnes
et fronton (xvni' s.) rue de la
Cloris, l'ancien Hôtel Marc du
Hem, rue des Foulons, 51, ainsi
que les maisons portant les
n-* 17 et 20 de la même rue, un
vieil Ilùtel, 4, rue de la Comédie
(xviii* s.), d'autres dans la rue
Écrechin ou Équerchin, la mai-
son qui fait le coin de la rue
de la Massue et de la Scarpe
canalisée, la maison n* 7 rue
St-Julien, l'ancien Hôtel des
Messageries, sur la place d'Ar-
mes (xviir s.). Douai, outre ses
forges, ses ateliers de construc-
tion et ses usines de toutes
sortes, a des établissements
militaires de premier ordre : une
Fonderie de canons et un Ar-
senal. Un Musée ethnographique
est installé au Palais du Musée
et un Musée commercial dans
des bâtiments du Jardin des
Plantes. Des cités industrielles
l'entourent : Dorignies, Sin-le-
Noble, Aniche, reliées ensemble par des lignes de tramways électriques. Cette dernière ville
possède des mines de houille 1res riches, une fabrique de produits chimiques, de glaces cou-
lées et soufflées, 4 verreries, des fours à coke; sa population ouvrière dépasse 6000 personnes.
Duokerque, que visita Pierre le Grand, d'où partit le Président Félix Faure pour gagner
Cronstadt et Saint-Pétersbourg et dont le port magnifique a été décrit plus haut {Hydrographie-
Littoral) est une des villes de Flandre où les coutumes et les traditions locales sont encore puis-
santes; le carnaval y est animé, le géant Heus et son cortège y sont aussi populaires que
Gayanl à Douai ou Lydéric et Phinaërt à Lille. Cette cité industrieuse et commerçante, peuplée
de hardis marins et de pêcheurs, est entourée de campagnes fertiles que dominent le Beffroi de
son nouvel Hôtel de Ville construit dans le style de la renaissance flamande, le Phare et la Tour
BERGUES. — Ancienne abbaye de Saint-Winoc.
A ;«!?
BEUGLES. - Beffroi.
COMINES. — Beffroi.
VALENCIENNES. - Église Saint-Gêry.
Boiseries sculpUes et armoriées dans le chœur.
NORD
427
9
Saînt-Éloi. Elle doit son nom aux
dunes du littoral sur lesquelles s'éleva
d'abord une modeste église. Elle a des
rues larges et bien pavées, une belle
(ilace, la Piact Jean Bart dont le centre
est orné de la Statue colossale du hardi
corsaire, œuvre de David d*Angers ; de
belles promenades : le Parc de la Ma'
rine, le Jardin de Ville, les Squares
Turenne et Rombout situés Tun à Tin-
lérieur et Tautre à Textérieur des for-
tifications, sur le trajet reliant la ville
à la plage de Malo-les-Bains, le Square
Jacobsen que longe le tramway de Ro-
sendaêl et proche des établissements
horticoles de cette petite ville. Le
beiTroi isolé ou Tour Saint-Éloi (xv« s.)
haut de 90 mètres renferme un ca-
rillon célèbre. Il dépendait autrefois
de V Église Saint-Êloi dont il était le
clocher. Une rue les a séparés et une
façade nouvelle, de style ogival, a été
élevée en 1889 à l'église. Cette pa-
roisse, la plus importante de la ville,
renferme le tombeau de Jean Bart et
de sa femme, quelques bonnes toiles,
des stalles sculptées et une chaire à
prêcher (xviir s.). U Église Saint-Jean-
Bapiiste, autrefois chapelle des Ré-
collets, renferme de beaux tableaux
du Guide, de Van Dyck, de G. de
Crayer, etc.; V Église Saint-Martin, de
style roman, est toute moderne; la
Chapelle de Notre-Dame des Dunes, but
de pèlerinage, est toute remplie d'ex-
voto dus à la pieuse reconnaissance
des marins. Un même bâtiment réunit
le Musée et la Bibliothèque. Le Musée
renferme des monnaies et médailles,
des objets d'art, des curiosités, des
armes anciennes, des curiosités de
l'Inde, des manuscrits chinois, de
beaux tableaux de l'école flamande,
des toiles modernes, une belle collec-
tion de tableaux de maîtres léguée par
M. Joffroy, des collections d'histoire
naturelle. La Bibliothèque possède
plus de 40000 volumes et 102 manus-
crits. Des séries de carreaux céra-
nniques de Hollande anciens repré-
sentant des scènes vaiiées et dont un
spécimen remarquable, le Bombarde-
ment de Dunkerque en 1695, se trouve
au Musée, ornent plusieurs maisons
CYSOING. — Pyramide commémoratlvo
de la bataille de Fontenoy.
VALENCIENNES. — Vieille maison rue Noire Dame.
NORD 429
particulières. Ces séries originales sont une des curiosités peu connues de la ville de Dun-
kerque. Le Palais de JusiicCy le ThéiUre^ la Bourse (1754) n'ont rien de bien saillant. L'ancienne
Maison du Marin est devenue aujourd'hui le Bureau des officiers du Port. Dunkerque a élevé
une statue au sauveteur Tixier et possède un monument commémoratif du siège de 1795, dit
Monument de la Victoire. Au point de vue industriel, celte ville possède de grands établisse-
ments où le jute est tissé.
Dans les environs on peut visiter Gravelines dont le port fait un commerce important avec
TAnglclerre et les pays du N. de l'Europe ; — Bourbourg, ville autrefois importante, munie de
remparts et d'ouvrages, entourée d'eau, plusieurs fois assiégée, prise et détruite. En 1792 sa
section rurale s'en détacha et en est encore aujourd'hui séparée; son Hôtel de Ville renferme une
Bibliothèque et des Archives ; — Hondschoote qui est une cité proprette avec une belle Êgliae et un
Hùtet de Ville du xvi" s. Un petit monument sur la grand' place à dr. de l'église (une Victoire en
bronze) rappelle la bataille gagnée le 8 septembre 1793 par le général Houchard sur les Anglais,
les Autrichiens et les Hanovriens réunis; — Bergues^ enfin, petite ville fortifiée, célèbre par son
Beffroi du xvi* s., complètement restauré. On y remar(|ue encore son ancien Mont de piété (xvii* s.)
où est casernée la gendarmerie, les tours de l'ancienne ahbaye de Saint-Winoc (xr s.), ÏHôtel de
Ville, construit sur le modèle de l'ancien édifié sous Philippe IV d'Espagne et renfermant un
Musée où l'on admire des tableaux des écoles fiamande et italienne, 1400 dessins originaux
anciens et modernes et la Bibliothèque contenant 5000 volumes, plusieurs manuscrits et incuna-
bles provenant de l'ancienne abbaye de Sainl-Winoc.
Hazebrouck, sur la Bourre, est situé au centre de la partie la mieux cultivée du département,
en un point où se coupent plusieurs voies ferrées importantes. Ses monuments les plus intéres-
sants sont : VÊglise SaintÉloi dominée par une belle flèche ajourée de 80 m. de hauteur et h
l'intérieur de laquelle on remarque quelques bonnes toiles de l'école flamande, des boiseries du
xviii* s., ime grille en fer forgé dans la chapelle des fonts baptismaux, un bufl'el d'orgues, un
Saint-Sépulcre et une chaire à prêcher (xviii" s.); VJIuspire (1718) restauré en 1875 avec l'aile
dr. (1616) restaurée en 1896; la Caisse d' fJ pargne (I8:)7); le Palais de Justice (I89K); VlItUel de Ville à
colonnade et sur la place quelques vieilles maisons du xvr au xviir s. C'est surtout dans celte
région que sont pratiqués les combats de coqs, le tir à l'arc vertical dont les Flamands sont si
friands.
Aux environs se trouvent : Bailleul qui a sa fête des Tisserands, un Hôtel de Ville avec befl'roi
(xvr s.), VÉgliae Sainl-Waast^ V/t^glise Sainl-Amand, dépendance de l'ancien collège de Jésuites
aujourd'hui cofiègc communal, et le joli petit Musée B.-A. Depwjdt (1859) augmenté par des dons
particuliers et qui renferme des meubles, des tableaux, de la céramique, des objets d'art et des
bibelots; — Steenwoord dont l'église du xvr s. est surmontée d'une flèche à jour; quelcpies
vieilles maisons du xvir s. .se voient encore sur la place; —- Gassel, enfin, avec ses vestiges
gallo-romains, son ancien Hôlel de Ville (lG5i) où est installé un petit musée, son Hôtel de la
Noble Cour (aujourd'hui Mairie) dont l'intérieur a des boiseries intéressantes, son Hôtel des durs
dUalluin^ sa belle Promenade au centre de laquelle s'élève la pyramide rappelant tous les com-
bats autour de Cassel et couronnant l'emplacement du Cnslellum romain, enfin ses vieilles
Maisons de la Place où l'on promène Reuze-Papa et les Portes anciennes (VAîre et de Bergues.
Casse! est relié à sa station par un tramway électrique.
Valenclennes, au centre du riche bassin houiller qui porte son nom et d'une région où règne
la plus grande activité industrielle, est une ancienne ville forte située sur la rive dr. de l'Escaut
qui s'y divise en deux bras dont l'un est canalisé et dont l'autre passe sous un tunnel; une petite
rivière, la Rhonelle, vient s'y jeter après avoir pénétré dans la viUe par la pointe S.-S.-E. De
beaux boulevards bordés de jolies constructions en briques s'élèvent sur les anciennes fortifica-
tions. De ces dernières il ne reste que la Citadelle. Valenciennes, surnommée l'Athènes du Nord,
renferme des monuments intéressants. Elle possède surtout un admirable Musée de ]>Ius de
400 tableaux, parmi lesquels se trouvent des œuvres de l'école flamande formant un tableau
complet de l'histoire de cette école (Triptyque de Rubens). On y remarque en outre des toiles des
écoles hollandaise, espagnole, française (notamment de l'école valencicnnoise : Ant. Watteau,
Pater, François Watteau). Une salle spéciale (1K82) est consacrée à Carpeaux qui a légué à sa
ville natale ses croquis, ses carnets, ses maquettes. Le Musée logé actuellement dans l'ilotel de
Kégatir Dcl&arl.
VALLNCltNNES. — Monument de Walleau.
NORD
m
Ville, émigrera dans le nouveau Musée projeté à la Place Verte. La Bihliolhèque communale
comprend 55000 volumes et 775 manuscrits. La lUblioUicque et le Musée Bénézech renferment
5000 volumes, des manuscrits, des tableaux, des sculptures, des objets d'art, des armes et des
antiquités. Les Académies construites en 1865 renferment le Lycée (ancien collège des Jésuites)
YÈcole des Beaux Arts et le Muséum d'histoire naturelle. Ullotel de Ville (1012) restauré en 1778, 1820
a eu sa façade refaite en 1867-68. La Fontaine Walteau qui orne le Square Carpeaux est agré-
mentée de quatre petits motifs en bronze personniflant des types de la comédie italienne. Le
Monument de Froissart se compose de la statue en marbre du brillant chroniqueur formant le
centre d'un hémicycle où sont encastrés 10 médaillons en bronze de célébrités valenciennoises.
Le Théâtre (1782) sur la Place d'armes, a été remanié en 1805 et en 1887. La Sous- Préfecture est
installée dans l'ancien Hôtel Pas-de-Beaulieu. V Hospice général (1752-1774) réunit Fllospice civil,
rilôpilal militaire et d'autres établissements comme les Chartricrs, l'Hôtel-Dieu (1452), rHôtellerie,
les Orphelins. Parmi les monuments religieu.x on peut citer : Notre-Dame du Saint-Cordon élevée
de 1852 à 1863 style du xiu* s. et dominée par une tour de 82 mètres de hauteur; VÉglise Saint-
Géry^ autrefois des Récollets (1225), qui a des stalles armoriées provenant de l'abbaye de Vicoi-
gne; Y Église Saint-Nicolas (des Jésuites) (1601); enfin Notre-Dame du Sacré-Cœur, de style roman
(1879). Vaienciennes possède encore quelques vieilles maisons dont une du xv* s. rue Notre-
Dame, un beau Square en face la gare; un Jardm militaire; un nouveau Square va être établi sur
les fortifications démolies à l'endroit où passe la Rhonelle. Le cimetière Saint-Rocli renferme
un certain nombre de monuments funèbres intéressants parmi lesquels nous citerons ceux de
Carpeaux, Hiolle, Abel de Pujol, Henri Lemaire, et celui consacré aux victimes de la guerre de
1870. Parmi les Sociétés de bienfaisance, nous nommerons une des plus anciennes, celle des
Incas, dont les marches costumées, qui ont lieu h des époques plus ou moins éloignées, sont
célèbres. Vaienciennes, entourée d'établissements métallui'giques de premier ordre et des mines
de houille les plus riches, a dans ses environs quelques villes intéressantes : Gondé, petite
ville fortifiée, avec son bel Arsenal dont l'entrée est flanquée de deux tours, son vieux Château
avec tourelles d'angle et un petit musée à l'intérieur, sa tour du Beffroi édifiée en 1608 et
restaurée en 1879, avec le Buste de la Clairon enfin décorant une petite place; — Saint-Amand,
fondé au vu* s. par les Normands, pris en 1667 par les Français, célèbre par ses faïences et ses
porcelaines et dont VHôtet de Ville est installé dans une partie de l'ancien prieuré. De VÉylise
qui en dépendait, il reste la façade surmontée d'une tour d'une architecture fort riche mais d'un
goùi contestable; — Bavai, vieille ville romaine au sommet d'un plateau d'où partaient 7 voies
antiques. Il est agréable d'en faire le tour, car on y rencontre bien des vestiges du passé. Son
Hôtel de Ville du xvii* s. est précédé d'un beffroi (xvr s.); — le Gluesnoy, enfin, petite place
forte dont V Hôtel de Ville date de 1720.
Liste des Monuments historiques
(P. p. Propriété privée. — P. c. Propriété communale. — P. E. Propriélé de l'Etat).
Bavai Ruines romaines (restes de ther-
mes et d'un aqueduc.
ru>rgues Beffroi (xvi- s.).
Cambrai Deux menhirs dits les Pierres
Jumelles.
__ Porte Notre-Dame (xvh* s.).
Cassel Hôtel de Ville (XVII' s.).
Chéreng Fonts baptismaux dans l'église
(xiii* s.).
Comines Beffroi (xiv* et xvii* s.).
Ruines du château.
CysoÎDg Pyramide (xviii* s.) (P. E.).
Denain Pyramide (xviii* s.) (P. E.).
Douai Hôtel de Ville et Beffroi (xv s.).
Dunkerque Beffroi (anc. tour St-Eloi) (xvi's.j.
L'Ecluse Menhir dit la Pierre du Diable.
Famars Ruines romaines.
Flôtre Vitraux de l'église (xv s.).
Hamcl Dolmen.
Lille Eglise Saint-Maurice (XV s.).
-- Porte de Paris (xvu' s.).
— Restes du Palais de Rihour
(XV s.).
Saint-Amand. . . Façade et tours de l'ancienne
église abbatiale (xvir s.).
— ... Hôtel de Ville (xvir s.).
Sars-Poterics . . . Menhir dit la Pierre de Dessus-
bise (P. c).
Solrc-le-Château . . Deux menhirs dits les Pierres-
Martines (P. p.).
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ROUEN. — Uùlcl BourgUierouldc. Entrevue du Camp «lu Drap ilor (bas-relief).
Seine-Inférieure
Nom — Situation
A Seine-Inférieure, qui est l'un de nos viiii,4 quatre départements
maritimes, appartient à la région N.-O. de la France. 11 doit son
nom à la situation qu'il occupe sur le cours inférieur de la Seine^
dont il renferme lendjoucliure. Ce fleuve, (jui y pénèlre par la
pointe S. y décrit de nombreux méandres, arrose Rouen le chef-
lieu et se jette dans la Manche entre le Havre et la pointe N. du
département du Calvados. Sous le rapport de l'étendue, c'est le
trente-cinquième département; sans tenir compte de ses sinuosités, il revêt la forme
d'un trapèze dont le plus grand côté i)arallèle coïncide avec le littoral; sa plus grande
longueur, du cap de la Hève à l'E. de Gournay, est de IKi kilom.; de la pointe N. du
canton d'Ku à la pointe S. du canton d'I-llbeuf il y a 97 kilom. Comme limites natu-
relles, il a : au N.-E. 50 kilom. du cours de la Bresle, au S.-E. 8 kilom. du cours de
TEpte, au S. 40 kilom. du cours de la Seine, à TO. enfin la Manche le borde sur
150 kilom. Il est borné au N.-E. par le département de la Somme, à TE. par celui de
l'Oise, au S. par ceux de l'Eure et du Calvados. 11 est éloigné en moyenne de
150 kilom. des côtes anglaises.
En 171)0, il a été formé de quatre territoires dépendant de la Normandie: une partie
du pays de liray à TE., une partie du Vexin nonnand au S.-E., la totalité du Pays de
Cauœ à TO. au N. et au centre, enfin une faible partie du lioumoisj au S.
Histoire
Les peuplades qui ont habité cette région avant la venue des Gaulois n y ont laissé
aucune trace de leur passage. A peine peut-on citer un dolmen renversé que renferma'
une grotte à Gerponville et la cité de Limes. A la venue des Romains, deux tribus c^au-
i»
SELNE I.NFÉIUH m:. 1.
434 SCINE-INFÉRIEURE
loises s'y trouvaient fixées : les Veliocasscs dont la capitale était Rofomagusei les Caletes
(pays de Caux) avec une ville, Caracotinuni (Harfleur), et leur capitale Jubobona (Lille-
bonne). Elles soutinrent les Bellovaques dans leur lutte contre César après la chute
d'Alésia. Cette région relevait de la Lyonnaise lors de la division de la Gaule romaine en
quatre provinces sous Auguste et de la Lyonnaise deuxième au iv siècle. De l'époque
romaine les restes importants du théâtre de Lillebonne sont encore debout. On peut
encore signaler les camps romains de Sandouville, de la Salle à Toulîreville-la-Corbe-
line, de la Bouteilleric à Varneville-Bretteville et de Boudeville, ainsi que des traces de
voies romaines entre Gravinum (Grainville) et Juliohona (Lillebonne) et les mosaïques !
exhumées à Sainte-Marguerile. I
Le christianisme fut prêché au m" siècle par les saints Mellon et Nicaise. A la ïiiï du
v* siècle les Francs étaient maîtres de la Normandie qui fît partie du royaume de Neus-
trie. Brunehaut avait été reléguée à Rouen après le meurtre de son époux à Vitry par
les émissaires de Frédégonde. Mérovée, un des fils de Chilpéric, y vint la demander
en mariage; Prétextât, évoque de Rouen, bénit leur union. Frédégonde le fit massacrer
Devenue veuve ensuite, elle fut enfermée à Rueil, près de Rouen, et mourut en 597. Au
VI' siècle les premiers monastères s'élèvent : Saint-Wandrille, fondé par le moine du
même nom, — Jumièges, fondé par saint Philbert, — Fécamp, fondé en 665 par le noble
Wanenck. Saint- Valéry dut sa fondation au moine saint Valéry qui y éleva une église
au VII" siècle. En 841, les Danois brûlent Rouen et mettent au pillage les abbayes de
Jumièges et de Saint-Wandrille. En 845, nouvelle incursion des Normands qui, de
Rouen, montent à Paris en dévastant les bords de la Seine. En 852, Lothaire et Charles,
fils de Louis le Débonnaire, opèrent ensemble contre les terribles pirates établis en colo-
nies dans nie d'Oissel, après la prise de Rouen. Chaque année de nouveaux exploits de
cette bande apportent la ruine dans les régions avoisinantes. En 858, Charles le Chauve
et Lothaire II assiègent leur chef Sydroc à Oissel; mais attaqués eux-mêmes par Louis i
le Débonnaire, ils lèvent le siège et achètent le départ des Normands. En 861. on oîTie
au roi de mer Woland 5000 livres d'argent pour purger la Seine des pirates qui rinfe^-
taient. II accepte et va assiéger Oissel, puis il reçoit de ses compatriotes une somme
supérieure pour ne pas agir et tous partent avec le butin. Ils reviennent bientôt avec
Rollon,et reprennentRouen. Les habitants de la rivedr. de la Seine leurpayenl un tribut
de ^ 000 livres d'argent. Il en fut ainsi jusqu'au jour où ils se fixèrent dans le pays pour
y fonderie puissant duché qui porte leur nom. En 911, le traité de Saintdair-sur-Eple
donna aux Normands, d'après Guillaume de Jumièges, depuis la rivière d'Eple jusqu'aux
frontières de Bretagne. Rollon et ses sujets se convertirent ensuite au christianisme.
Il partagea la terre entre ses fidèles, non sans garder pour lui la part du lion. Au
commencement du x" siècle la Normandie était peuplée exclusivement de Scandinaves
dans le Cotentin et le Bessin avec des Gallo-Francs assujettis sous l'empire de lois
danoises protégeant la propriété. Aussi est-il tout naturel de rencontrer dans le
dialecte normand actuel bien des mots d'origine Scandinave. Henri !•% dont le
royaume était voisin du duché de Normandie, riche, prospère et gardant lembourhure
de la Seine, attaqua Guillaume le Bâtard ; mais ce dernier le vainquit à Morleuier
(105i) et à Varaville (1058); puis Guillaume le Bâtard alla conquérir l'Anirletern'
(1060). Philippe I" lutta contre les Normands en Bretagne et dans le Vexin. (^unmr
son père, il chercha à favoriser les querelles entre les membres de la famille du «lui*
Guillaume et fit tous ses efforts pour éloigner la Normandie de l'Angleterre. En
1152, le divorce fatal pour la France d'Êléonore d'Aquitaine et son mariage avec Henri
Plantagenet ravivèrent la rivalité entre les rois de France et d'Angleterre. Philippe
Auguste fit la guerre à Henri II, guerre qui dura jusqu'à la mort de ce dernier, en
S^lif Reurdcin H ères.
ROUEN. - Cylhôdrale. Façade.
Àôo
SEINE INFÉRIEURE
il89. Parti en croisado avec Richard Cœur de Lion, il revint avant lui et proGta de
son absence pour envahir le duché de Normandie, de concert avec le propre frère de
Richard, Jean sans Terre. Arthur de Bretagne ayant revendiqué la succession de Richard
au trône d'Angleterre, Philippe Auguste prit partie pour lui. Jean sans Terre et
Arthur entrèrent en lutte. Ce dernier, fait prisonnier et enfermé à Rouen, disparut,
assassiné sans doute (1204}. Philippe Auguste fit citer Jean sans Terre devant la cour
de ses pairs. Jean fut déclaré
coupable d'assassinat, con-
damné à mort par défaut et
privé de ses possessions de
France. S'appuyant sur ce
jugement, Philippe Auguste
s'empara dabord de Château-
Gaillard, puis toutes les cités
normandes tombèrent vive-
ment en son pouvoir. Rouen
qui comptait sur un secours
résista d'abord, puis finit par
se rendre. Sous le règne de
Philippe Auguste, cette ville
confirmée dans ses privilè-
ges communaux, dotée de lois
protégeant son commerce,
signa un accord avec Paris
au sujet de la navigation de
la Seine, ce qui facilita et
augmenta beaucoup les trans-
actions commerciales par
la voie du fleuve. Le règne de
saint Louis vit s'accentuer cet
état prospère. Louis X le
Hutin étendit les franchises
de la Normandie par la
fameuse Charte aux Nor-
mands (1315). Philippe de
Valois, afin d'éloigner la Nor-
mandie des Anglais, nomma
son fils aîné, Jean, duc de
Normandie, réunit les dépu-
tés des principales villes en
une Assemblée d'États qui eut le privilège de voter les impôts.
Quand s'ouvrit la lutte d'Étiennc Marcel contre la royauté, Rouennais et Parisiens
firent cause commune. Charles V accorda une foule de privilèges à son ancien duché.
Sous la régence de Charles VI, en 1582, l'émeute connue sous le nom de Harelle valut
à Rouen la perte de ses privilèges communaux.
En 1415, Henri V débarqua à Honflcur et mit le siège devant Harfleur. Après cinq
semaines de siège et de maladie, il dut s'éloigner. En 1419, il s'empara de Rouen qui
résista désespérément avec Alain Blanchard, maître des arbalétriers, et subit une dure
famine. Sous Charles Vil, Jeanne d'Arc, faite prisonnière à Compiègne et vendue aux
JUMIEGES. - Nef de réalise nbbotinlc.
JUMIÈGËS. — Ancienne abbaye. Ensemble N.-E.
JUMltOES. — Éylihc ubbalialc. Nef et bas cùlc.
SEINE-INFKRIEURE
439
Anglais par Jean de Luxembourg pour U) 000 francs, fut amenée à Rouen et enfermée
dans la tour qui porte son nom. Le 21 février tiôl elle fut jugée par Tévèque de Beau-
vais Pierre Cauclion et l'Inquisiteur Jules Lemaître qiii la condamnèrent ii la prison
perpétuelle. Le 50 mai 1431 elle mourut avec un grand courage, brûlée sur la [)lace du
Vieux-Marché. A la demande de Charles VII, resté impassible jiendant le procès et l'exé-
cution du jugement, la sentence fut cassée et Jeanne réhabilitée.
Le pays, rançonné par les Anglais, se souleva. Plusieurs villes outre Rouen, Fécamp
et le Havre leur furent reprises ; mais écrasés près de Caudebec, les Normands restèrent
tranquilles jusqu'en 1449. Cette année-
là Rouen ouvrit ses portes à Char-
les VIL Louis XI, en 1468, réunit à
Tours les États Généraux; sur leur
dé-claration, il garda la Normandie
que réclamait son père, Charles de
France, et donna à son frère la
Champagne et la Brie, en échange de
la .Normandie. En 1472, Charles le
Trniéraire ravagea cette province;
mais, vaincu à Dieppe, il signa une
paix définitive.
Louis XII érigea VEchiquier en
Cour de Justice souveraine. Sous
François V' TÉchiquier devint le Par-
lement. Ce roi fit commencer les tra-
vaux du port du Havre en 1517. Il
vint les visiter en 1520, mais détruits
en 1525 par une forte marée, ils furent
repris et le Havre gagna de plus en
plus d'importance.
Pendant la Réforme, les Huguenots
furent en butte à l'inimitié du Parle-
ment de Rouen. En 1502, ils s'empa-
rèrent de la ville. Antoine de Bourbon
vint en faire le siège : il y périt. Rouen
n'en fut pas moins repris par le parti
catholique. Le Havre, un instant livré
aux Anglais par les protestants, fut
repris en 1503 à la suite d'un accord
intervenu entre huguenots et catholiques. Le duc de Villars le livra de nouveau aux
protestants. En 1588, Rouen, ne pardonnant pas à Henri III le meurtre d'Henri de
Guise, se rangea du côté de la Ligue.
En 1589, Henri IV vint en Normandie recevoir les renforts que lui envoyait Elisabeth
d'Angleterre. Le duc de Mayenne le trouva fortement retranché à Arques : Henri IV
remporta une brillante victoire sur le duc. Après son abjuration solennelle à Saint-
Denis, Rouen, comme les autres villes du royaume, lui ouvrit ses portes.
Sous la Fronde, après l'arrestation de Condé, des séditions éclatèrent en Normandie.
Mazarin, obligé de s'éloigner, passa par le Havre et remit en liberté les princes de
Condé et de Conti ainsi que le duc de Longueville qui y étaient enfermés (1651). Colbert
agrandit le port du Havre et le fit fortifier par Vauban. En 1074 une flotte anglaise
JUMIEGES. — Chapiteaux de l'oglisc abbatiale.
I
3
O
Il4*)f.tlil î»ffuriic«n Otoit»
PULLN. — i Hilhuliytc, br^Mnl purlail.
ROUEX. — Callicarulc. Porluil des libia
^l{iall( ^cllr(leln fiércs.
nOL'tN. — Foiilainu du Gros-llorloge.
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bombarda et détruisit Dieppe. C'est depuis cetle époque que celte cité, maîtresse du
commerce maritime dès le xiv^ siècle, commença à décliner. La Révocation de l'Édit de
Nantes porta une forte atteinte aux draperies d'Elbeuf. La Révolution passa sur celte
région sans y faire de victimes.
Louis-Philippe, héritier du comté d'Eu, apanage de la famille d'Orléans, en habita
souvent le château, où il reçut la reine d'Angleterre en 18t3 et 1845. Le département do
la Seine-Inférieure fut occupé à la suite des invasions de 18U et 1815. Le 5 décembre
1870, les Prussiens entrèrent à Rouen, envahirent Dieppe et Fécamp et s'avancèrent
jusqu'aux portes du Havre. Quelques combats furent livrés pendant cette désastreuse
campagne : le 5 décembre à Buchy, le 30 à La Bouille, Orival; en janvier 1871 à Bourg-
ihéroulde et Château-Robert. L'armée allemande l'évacua en juillet 1871.
Géologie — Topographie
E pays de Caux, délimité au N.-O. par la Manche, au S. par le cours
sinueux de la Seine, de son embouchure jusqu'à Rouen, à l'E. par la vallée
de la Bresle, forme un ensemble de plateaux crétacés el jurassiques d'une
altitude moyenne dépassant légèrement 100 mètres. Ces plateaux sont
coupés et isolés par de petites rivières qui s'y sont taillé un HL On appelle valleuse une
petite vallée dépourvue de ruisseau. La valleuse est généralement très étroite el les
parois sont d autant plus vertes qu'elles sont moins ouvertes. Les falaises à pic qui
s'étendent du Tréport au Havre sont les plus élevées des côtes de France. Dans tout ce
pays la plupart des routes sont plantées de hêtres surgissant au-dessus de levées de
terre qui les transforment en sortes de couloirs. Les propriétés particulières sont
isolées les unes des autres par des systèmes analogues de levées. Le pays de Bray, qui
s'étend de Neufchâtel vers Beauvais sur une longueur de 70 kilomètres, avec une lar-
geur variant de 15 à 16 kilomètres, est une formation jurassique au milieu de la région
crétacée, constituant ainsi une véritable boutonnière ouverte, selon le terme des
géologues. C'est un charmant pays vallonné, coupé de collines arrondies de 200 à
250 mètres, renfermant des rivières aux eaux claires et abondantes, bordant des prairies
et de gras herbages, encadrant de beaux vergers, et renommé pour ses bestiaux, ses
beurres et ses fromages.
Le Vexin normand s'étend entre l'AndelIe et l'Epte. C'est également un plateau élevé
d^une altitude moyenne de 220 mètres. De même, la petite région du Roumois est une
plaine élevée de 120 mètres environ, bordant la rive gauche de la Seine.
Le point le plus élevé du département est situé près de Conteville et du Rouchois, au
S.-O. d'Aumale : il atteint la cote 2^6 mètres. Le point le plus bas se trouve à l'embou-
chure de la Seine.
Hydrograpilie
Toutes les eaux du département appartiennent au bassin de la Manche, qu'elles
gagnent directement par de petits fleuves côtiers ou indirectement parla Seine. Les petits
fleuves côtiers sont : la Bresle^ jolie rivière aux eaux claires, bordant de belles prairies,
qui arrose Aumale, Blangy et Eu, puis se jette dans la Manche après avoir alimenté un
bassin de retenue au Tréport et s'être augmentée (rive droite) du Liger et de la Vimeuse
(Somme); VYères, qui se jette dans la Manche à 2 kilomètres en aval de Criel; VArques,
dont l'embouchure dérivée tombe dans le nouvel avant-port de Dieppe et qui est formée
de la réunion de trois rivières : VEaiilne qui passe à Londinières et à Anvermeu et se
ii6 SEINE -INFÉRIEURE
grossit (rive droite) du Bailly, la Bcthune qui passe pr^s de Neufchatol et la Vm^enne
qui arrose Saint-Saëns et Bellemcombre: la Scii\ qui baigne Longueville, passe près
d'OfTranville et débouche dans la Manche sur la plage de Pourville; la Saâne, grossie
de la Vienne qui arrose Bacqueville et tombe dans la Manche entre Quibervîllo et
Sainte-Marguerite; le Dun qui baigne le pied de Saint-Aubin-sur-Mer, avant de gagner
la Manche en droite ligne; la Veules aux eaux limpides, bordant les maisons et les jar-
dins de la jolie plage balnéaire qui porte son nom et dont l'existence date de l'époque
romaine; la Durdent toute remplie de truites, qui passe à Cany et tombe dans la
Manche à droite de Veulettcs; la rivière de Fécamp formée de la réunion de la rivière th
GanzevUle qui serpente dans la jolie vallée du même nom et de la rivih*e de l'aimont qui
arrose ce chef-lieu de canton. Ses eaux remplissent un bassin de retenue du port de
Fécamp.
La Seine reçoit h Rouen (rive droite) VAubette qui passe à Darnétal et le Robec qui
desc(Mul une rue très pittoresque de la capitale normande; puis un peu en aval de relb-
ville (rive droite) le Cailly grossi de la Cléretle qui passe k Clèves et qui arrose lui-
même Maromme; YAustrcberUtc, augmentée du Sa/fembec qui baigne Pavilly et Duclair:
la FonlencUe, qui passe auprès des ruines du beau monastère de Saint- Wandrille;
YAmbion, qui arrose Caudebec; le Bolbec, qui traverse la cité industrielle du mémo nom.
descend à Lillebonne et, sous le nom de rivière du Commerce, se perd dans les sables de
la baie de Seine; la Lézanle, qui traverse Montivilliers, se grossit des rivières de Rouelles
et de Sainl-Laurenl avant de baigner Harfleur.
D'autres affluents de la Seine arrosent le département et ont leur embouchure en
dehors. Ce sont : VEpte, qui baigne Gournay; VAndelle, qui passe h Forges-les-Eaux, et
s'augmente du Héron et du Crevon; le petit ruisseau de VOisony qui se jette dans la Seine
auprès de Caudebec-lès-EIbeuf; le Puchot, qui arrose Elbeuf; enfin le Becqtiet,
Littoral. — Il commence à l'ancien lit de la Bresle, entre Mers et le Tréport. La
Bresle, détournée de son cours, alimente les bassins de chasse de ce dernier port.
complètement aménagé aujourd'hui, qui comprend un chenal de 250 mètres de longueur
entre deux jetées, un avant-port ou port d'échouage, un bassin de retenue et un bassin
à flot communiquant ensemble au moyen d'une écluse à sas, un pont tournant, des quais
et des hangars. Ce petit i)ort de pèche est en relation régulière avec l'Angleterre. Ln
ville du méuK* nom s'élève sur la rive g. de la Bresle et gravit le mont Huon (101 m.i
qui porte le Calvaire et le Sémaphore, auxquels on accède par plusieurs escaliers. De
la point(Mlu Sémaphore jusqu'à la jetée ouest du port de Dieppe les falaises se poui-sui-
vent presque en ligne droite sur une longueur de 20 kilom. et avec une altitude
moyenne de 100 mètres. On rencontre d'abord une petite valleuse où s'abrite le Mesnii-
Val, puis la vallée de l'Yères, large d'environ 1 kilom., où tombe, à travers un est ran df
galets, la rivière du même nom, dont la rive g. est dominée parle mont Jolibois(IOi m.».
Une petite plage s'étendant sur la rive dr. comporte xinv, trentaine de villas ou maisons:
c'est la plage de Criel, éloignée de 2 kilom. du bourg du même nom. Plus loin, ce sont
celles de : Berneval, au débouché de deux vallons étroits; de Believille-sur-Mer.
îi l'extrémité d'une fente de la falaise ; de Puys, protégé par un bourrelet de g:ik*ts
formant terrasse; le vallon sur le flanc droit duquel s'étagent les villas du Puys nesl
pas très large. Sur la falaise qui les domine se voit le camp dit de César, connu
encore sous le nom de rite de Limes, où des fouilles ont mis à jour des objets celtiques
et romains.
Au delà se trouvent les collines portant le Pollet, faubourg séparé de Dieppe par
le port où débouche la rivière d'Arqués. Les flancs de la falaise renferment des pans de
murs et des caves, vestiges, croit-on, de l'ancien fort élevé par Talbot. La i-ade de
nOULN. — CulliCdralc. Tonibcau df Luuirs tic liiczé.
i48 SEINE- INFÉRIEURE
Dieppe s'étend à 5 kilom. environ au delà de la sortie du chenal. Le port comprend :
un chenal de 600 mètres de longueur et de 75 mètres de largeur; un avant port d'une
surface de 6hect.50a. affecté au séjour des navires, avec 870 mètres de longueur de quais
et une surface de terre-pleins de 12500 mètres; un port d'échouage, un arrière-port d'une
superficie de 4 hectares avec 280 mètres de longueur de quais et 6O0O mètres carrés de
terre-pleins. L'arrière-port communique avec l'avant-port par le chenal du Pollel ; le
chenal, l'avant-port et Tarrière-port donnant accès aux nouveaux bassins par la nouvelle
passe du Pollet ont une profondeur telle que les navires trouvent toujours, à haute mer,
au moins 8 mètres d'eau en morte-eau ordinaire et 10 mètres en vive-eau ordinaire. Il
possède en outre -i bassins à flot (bassins Duquesne, Bérigny, de Mi-Marée et le Nou-
veau-Bassin) communiquant ensemble par 5 écluses. Outre les services de pilotage et de
remorquage, il possède encore 1 grue fixe de 50 tonnes, 19 grues à vapeur, des hangars
publics, des magasins généraux, un entrepôt réel des douanes, 7 ponts à bascule, I forme
de radoub, 1 gril de carénage, avec des ateliers pour la construction et la réparation des
machines, coques en bois et en fer, etc. Dieppe a deux services réguliers de bateaux
entre la France et TAnglelerre. Il arme pour la pèche côtière et pour la pêche maritime
(pèche de la morue à Terre-Neuve et en Islande).
Après Dieppe, la falaise portant le vieux château s'élève de suite à 91 mètres. Klle
descend par la Caude-Côle jusqu'au vallon au bas duquel coule la Scie. Sur sa rive
dr. s'élèvent les chalets de Pourville. Un vallon très boisé, parallèle à la mer, coupe la
rivière. Une ligne de pins couronne le faîte de la colline dominant Pour\'ille et forme
l'extrémité d'un cirque de verdure dont l'autre extrémité est occupée parla petite église
de Varengeville. Cette bourgade est célèbre par le manoir qu'occupait au xvi* siècle
le fameux armateur Ango. Le phare d'Ailly, à 12 kilom. de Dieppe, s'élève sur le cap des
Roches. Une lande de bruyère le sépare de Sainte-Marguerite où des fouilles
récentes ont mis à jour des villas gallo-romaines avec trois belles mosaïques. Du
cap des Roches à la jetée S.-O. de Saint- Valery-en-Caux, la distance est de l9kilom.
A rO. de Sainte Marguerite, la falaise descend pour laisser passer la Saâne sur la rive
g. de laquelle se trouve la petite plage da Quiberville. La falaise remonte sur la
rive g. pour s'incliner à nouveau vers le vallon où coule le Dun, sur la rive g. duquel
est bâti Saint-Aubin-sur-Mer. Après Saint-Aubin, la première plage que Ion
rencontre est celle de Veules-les- Roses, fréquentée par les artistes, célèbre autant
par ses roses que par ses cressonnières situées au bord du ruisseau de la Veules qui
coule entre les villas et débouche sur la plage en passant sous les roues d'un ancien
moulin. La falaise, qui après avoir franchi la Saâne se maintient constamment à une
soixantaine de mètres jusqu'un peu au delà de Veules, se relève à 08 mètres à l'est de
Saiiit-Valery-en-Caux, ville bâtie entre deux collines et dotée d'un port de pèche et de
commerce comprenant un vaste bassin de retenue, un bassin à flot, un avant-port ou
port d'échouagc avec deux jetées et un pont tournant. Saint- Valéry possède aussi une
plage de bains. De la jetée S.-O. de ce port à la pointe portant le phare de Fécamp
la côte, (jui s'infléchit légèrement en aval de Veulettes, a une longueur de près de
'28 kilom. Le plateau qui la domine a 90 mètres d'altitude.
Veulettes est bâti à rexlrémilé d'un vallon qui vient mourir près de l'embouchure
de la Durdont. C'est une jolie petite plage dont les chalets s'étagent sur les flancs ties
deux collines verdoyantes qui l'entourent et dont la pente n'est pas trop rapide; on y
[»cche la salicoque. Au fond du vallon s'étalent les chaumières du Vieux- Veulettes.
qui n'est éloigné de son chef-lieu de canton, Cany, que de 8 kilom. La Dunient le
traverse et coule dans un val très pittoresque ressemblant à une Suisse en miniature.
Un sentier, dévalant sur la mer par une succession de marches, se trouve entre
I
BOUEJs'. — Catiièclrwle, Touibcuu Uu carUliml U Amboisc.
450 SEÏNE-INFÉniEURE
Veulettes et les Petites- Dalles, petite plage de sable bordée de galets, dont les
villas sont construites dans un vallon étroit entre des falaises dont les extrémités sont
dénudées et à pente raide; au fond, la végétation arborescente est superbe. Une falaise
de 86 mètres sépare les Petites-Dalles des Grandes-Dalles, plage de galets on
hémicycle que la marée recouvre de varech et dont la rue principale est bordée de vieille**
chaumières qu'aucun arbre ne protège contre les rayons du soleil. Une autre falaise de
87 mètres sépare cette dernière station de Saint-Pierre-en-Port, bAli sur un plateau
et dont la plage est dans un vallon plus large complètement déboisé à son embouchure
sur la mer; au fond de la combe seulement la végétation apparaît; une route en lacets
ou des sentiers à pente raide grimpent la falaise. Une haute terrasse de galets bonle la
mer; les villas sont séparées les unes des autres par des haies d arbres. La falaise se
continue en droite ligne jusqu'à celle portant le phare qui domine Fécamp, haute de
106 mètres, coupée seulement en deux endroits où passe un étroit sentier. Fécamp est
bâti dans une vallée étroite arrosée par la rivière du même nom. La ville s étend sur une
longueur de près de 4 kilom. Son port creusé au \ncd de la falaise d'aval, où les vagues
ont creusé des grottes fort curieuses, se compose d'un chenal de 310 mètres de longueur
et de 70 mètres de largeur, entre deux jetées, dont celle du N. vient d être prolongée de
55 m. 50, de deux avant-ports et de deux bassins à flot (un 3* est en conslnielidn». de
6 grues roulantes à vapeur, d'une bigue permettant de mater ou de démâter les navires
enfin, un gril de carénage. Fécamp est le premier port français pour la pèche à T<»rre-
Neuve (environ 60 navires, 2 000 marins, plus de 20000 tonneaux). La plage des
bains s'étend à partir du pied de la falaise d'amont dont le flanc est couvert de
villas nichées dans la verdure. Au delà de Fécamp la falaise décrit une légère courbe
(pii abrite Grainval, aux sources abondantes, dans un vallon très frais; Yport, petit
port de pécheurs, aux rues étroites, pavées de galets pointus, tortueuses, aboutissant à
une plage resserrée au pied d'une falaise en promontoire qui l'abrite. Au delà, Vau-
cottes-sur- Mer, petite station balnéaire où s'élèvent de beaux cottages et d'où Ton
remonte à Vattetot par une route en lacets du haut de laquelle on a|)erçoit de jolies
faisières toutes tapissées de verdure. De Vaucottes, la falaise se maintient à ÎM*» inèti*es
d'altitude jusqu'à la porte d'amont qui ferme au N. la station de bains si fréqutMitée
d'Étretat. Il s'y trouve les valleuses de Bénoiiville et du Curé. Les falaises d'tti-el;»|,
les plus belles de cette côte, sont justement célèbres. La rivière qui parcourt le fond du
vallon, au bout duquel est bûtie la ville, s'est frayé un passage souterrain et sounl an
milieu des galets sur la plage, l'ne valleuse sépare Élrctat du cap d'Antifer, élevé de
102 mètres, et d'où la vue sur la mer est très étendue. 20 kilom. de côtes séparent
le ca[) d'Antifer de la falaise portant le phare de Fécamp. Du cap d'.Vntifer au cap de in
Ilève la dislance est de 21 kilom. La falaise se maintient toujours au-dessus de
100 mètres d'altitude. On ne remarque sur la côte que la gorge pittoresque de Hrunevnl,
le charmant village de Saint-Jouin, tout peuplé de pécheurs, la bcîlle valleus«* «U»
Cauville, celles qui remontent vers Octeville et Bléville. Le cap de la Hève f<»rnie
au N. la rade du Havre. De ce point, la côte tourne perpendiculairement surremlnju-
chnre de la Seine. Le port du Havre, pour lequel des travaux considérabh^s sont en
cours, destinés à en permettre l'accès, à toute heure de marée, même aux steamers du
plus fort tirant d eau, se compose actuellement d'un chenal de 152 mètres de longueur,
de 100 à liO mètres de largeur entre deux jetées, dont la plus longue est celle du N.-O. ; la
jetée S, se rattache aux murs fortifiés de la Floride. L'avant-port, qui renferme un
marégraphe, doiuie accès à 4 écluses de navigation; il autres écluses inlerniédiain**^
forment communication avec les 0 bassins à flot constituant l'enseudde des ouvroîres
du port. Leur surface est de 76 hectares, le développement des quais de I2S73 mètres:
SKINE INFKRIEURE
m
les terre-pleins en arrière des murs oreui)ent une surface de 45 hect. 73 ares. Le port
comprend en outre : 4 grandes écluses, M plus petites, 15 ponts, fi Ibrmes de radoub,
20 hangars d'une longueur totale de 2 80ïJ mètres, couvrant une surface de 93257 mètres
carrés, 8 grues flottantes, 50 grues hydrauliques mobiles, 4 treuils hydrauliques,
Il grues roulantes électriques pour charbons, 2 grues roulantes à vapeur, 5 grues fixes,
ROUEN. — Cathédrale. Tombeau du cardinal d'Aniboise. (Fragnicnl du soubassemenl.)
2 machines à mûler, 1 bigue-lrépied de 120000 kilogrammes de puissance, des ateliers
de construction, réparation, etc. [.es doux plages de Frascati et de Sainte-Adresse sont
bordé(»s de gros galets; le sable n'y apparaît qu'à marée basse comme d'ailleurs sur
toutes les plages situées au pied des falaises s étendant du Tréporl au Havre. En outre,
il faut remarquer que dans tous les vallons perpendiculaires à la ligne des falaises et suffi-
samment ouverts, la végétation ne se rencontre que sur le flanc exposé au N. Enfin, certains
courants transforment les plages en plages de sable ou de galets à de certaines époques.
SEINE MARITIME. De Rouen au Havre (155 kil.), \a Seine décrit trois méandres
en forme d'S. dont le plus petit est celui qui se termine près de l'estuaire. Les trois
sommets supérieurs se trouvent à Duclair, Caudebec et Tancarville, les sommets
inférieurs ti La Bouille, Barneville et Vieux-Port. Le fleuve, parsemé d'îles au
sortir de Rouen, est accompagné de collines ou de falaises, tantôt sur sa rive dr.,
tantôt sur sa rive g. Le dernier pont jeté sur la Seine est le pont à transbordeur;
au delà, le passage d'une rive à l'autre est assuré par des bacs à vapeur ou autres; de
nuit, des fanaux cl des phares aident à la navigation.
Négatif Neurdein Trères.
LE HAVRE. - l^glisc Notre Dame.
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SEINE INFÉRIEURE
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ROUEN. — Cathédrale. Tour dite de Beurre.
Le port de Rouen renferme à Taval du
pont Boïeldieu un bassin maritime dont la
profondeur varie de 6 à 10 mètres avec une
surface de 50 hect. et à Tamont de ce pont
un bassin fluvial d'une profondeur de 5 à
8 mètres avec une surface de 15 hect La
longueur totale des quais desser\'is par des
voies ferrées est de 7795 mètres dont
i 900 mètres sur la rive g. et I 700 mètres
sur la rive dr., sont actuellement utilisés. La
superficie des terre-pleins est de 52 hect.
2 ares. L'outillage comprend : 10 grues à
vapeur mobiles, 1 grue fixe k vapeur, 1 grue
fixe à main, 5 autres grues, 22 grues hydrau-
liques sur les deux rives, 35 grues à vapeur
montées, i slip pour navires de 90 mètres
de longueur, 1 entrepôt réel des douanes,
des cuves pour liquides, des magasins,
4 hangars-abris de 12000 mètres de surface,
1 bassin à pétrole avec des caves-carrières
sur les bords de la Seine à Croisset-Die|v
pedalle où 14 caves-magasins peuvent en-
treposer 40000 barils, 1 bassin aux bois, le
tout appartenant soit à la Chambre de com-
merce, soit à des sociétés particulières.
En quittant Rouen, la rive dr. est
entourée par les collines de Canteleu,
dont on aperçoit le clocher dominant
rhorizon; puis viennent : Croisset,
avec son château et le couvent de
Sainte-Barbe, Dieppedalle avec ses
scieries de bois, Quenneport, le Val
de la Haye, où se trouve la colonne
surmontée d'un aigle de bronze, rappe-
lant la translation des cendres de Napo-
léon en 1840, Saint-PIerre-de-Man-
neville, Saint-Martin-de-Boscher-
ville, qui possède les beaux restes de
Fabbaye de Saint-Georges et au delà
duquel on aperçoit de beaux vallons
séparés par des collines parallèles,
Duclair sur TAustreberthe, petit port
de relâche au pied de blanches falaises.
Jumiéges, dont on aperçoit, à travers
les arbres, les lours et le clocher llan-
qué d'une tourelle de la célèbre abbaye,
Yainvllle, Caudebec, avec sa belle
église, ses jardins en amphithéâtre et où
Ton vient admirer le mascaret. Ville-
quier, dans un des plus beaux sites
normands et qui possède des usines et
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SEINE INFÉRIEURE
des carrières, la Norville, avec un
beau château du x^'• siècle, Saint-
Maurice-d'Ételan . Petiville ,
Notre-Dame-de-Gravenchon,
puis la vallée de la Lézarde, où Ton
trouve Lillebonne et Bol bec,
Tancarville, avec les ruines de
son château, et où commencent le
^ canal du même nom et l'estuaire de
la Seine, Gonfreville-l'Orcher,
dominé par les restes d'un vieux
château avec donjon, Harfleur,
dont on aperçoit de loin la flèche
en pierre du clocher, la côte enfin
qui porte Graville-Sainte-Ho-
norine, Ingouville, Sainte-
Adresse.
A partir de Rouen, sur la rive g.,
on rencontre les ports à charbon
et à pétrole, les Ateliers et chantiers
de Normandie, la colline qui porte
la forêt de la Londe, faisant pendant
à celle de Roumare, sur la rive
droite. Au bord du fleuve s'élèvent :
le Petit-Quevilly, leGrand-Que-
yllly, Petit-Couronne, où la mai-
*;on de Corneille a été transformée
en musée, Grand-Couronne, La
Bouille, qui possède les ruines du
château de Robert-le-Diable, où Ton
se battit en 1870 et où l'on a élevé
un monument aux soldats morts
pendant la campagne franco-alle-
mande, Caumont, avec une grotte
à stalactites dite la Jacqueline et
que domine la forêt de Mauny,
Yville, La Mallleraie, Aizier, à
Textrémité de la forêt de Brotonne,
Quillebeuf, bâti sur un promon-
toire, avec son petit port de pèche,
son vieux château du xvi" siècle et
ses trois phares et d'où Toeil plonge
sur le Marais-Vernier, où paissent
de nombreux troupeaux, Berville-
sur-Mer, avec le fanal du Godin
situé au sommet du rocher du même
nom, le phare de Fatouville,
Fiquefleur, à l'embouchure de la
Marelle, la Riviére-Salnt-Sau-
.iiàT
ROUEN. — Cathédrale. Clocher Saint-Romain.
SEINE-INFÉRIEURE 139
veur, enfin Honfleur, dans un nid de verdure abrité par la côte de Grâce.
Marais. On n'en rencontre que quelques-uns dans le S. de Tarrondissement du Havre.
Sources minérales. Rouen possède des sources d'eaux minérales, une source ferru-
gineuse à rO. dans la vallée dTonville, d'autres à TE. dans les quartiers Martainville et
Saint-Paul, et la source Maréquerie. Gournay possède, à 4 kilomètres, la fontaine ferru-
gineuse carbonalée de Jouvence. Quiévrecourt possède la source de Craniaillon. Oher-
ville, Valmont et Varengeville possèdent des sources ferrugineuses. On en cite encore
trois au N. d'Aunlale; Grainval a des sources incrustantes^. Forges-les-Eaux, enfîn, pos-
sède les sources les plus célèbres, au nombre de trois (Reinette, Boijale, Cardinale). Ces
eaux, exclusivement ferrugineuses, d'une température de 8^,5, sont exploitées; d'une
digestion facile, minéralisées seulement par le crénate de fer et le manganèse, elles
sont employées en bains, douches et boissons.
CANAUX. Canal de Tancarville, destiné à abréger et faciliter la navigation de la
basse-Seine. Il relie le bassin de TEure au Havre au chenal endigué de la Seine qui
se termine à Quillcbeuf. Sa longueur est d'environ 25 kilomètres. 11 possède deux
sas écluses de 180 mètres de long et de 50 mètres de large. Son tirant d'eau est de
6 mètres entre le Havre et Harfleur et de 3",50 entre Harfleur et Tancarville. Un pont tour-
nant se trouve à Tancarville, 5 sur le Havre, 5 sur Graville et 1 sur Gonfreville l'Orcher.
Canal d'Eu au Tréport : sa longueur est de 3 575 mètres avec un tirant d'eau de 4",20;
il se termine à Eu par un bassin à flot de 160 mètres de long sur 40 de large.
Climat
Ce département est sous l'influence du climat sJ^wanien; il doit à son voisinage de
l'Océan un climat plus humide et plus chaud que celui des territoires intérieurs du voi-
sinage. La température moyenne annuelle de Rouen est supérieure à celle de Paris et
à celle du Havre. L'hiver y est moins froid et l'été moins chaud qu'à Paris. C'est à
Dieppe que se trouve le maximum de température et à Buchy le minimum. La pluie
est plus abondante sur la côte que dans l'intérieur du département ; la hauteur moyenne
des pluies, dans ces vingt dernières années, est de 0"",704 à Rouen. Le pays de Caux est
la région la plus humide; la hauteur moyenne des pluies varie de 0-,80 à 1 mètre. A
Rouen, il pleut à peu près cent vingt jours par an.
Divisions administratives
Étendue : 63i.l00 hectares.
Population (1890) : 857.770 habitants.
Arrondissements Cantons Communes
Préfecture : Rouen I IG 159
/ Dieppe 1 8 108
Sous- \ Le Havre I 15 123
Préfectures ] Neufchâtel 1 8 142
V Yvetot 1 10 168
Total. . 5 Total. . 55 Total. . 760
liste des C.\NT0NS
Rouen Boos, Buchy, Clèves, Darnétal, Duclair, Elbeuf, Grand-Couronne, Maromme,
Pavilly, Rouen (6), Sotleville-lcs-Rouen.
Dieppe Bacqueville, Bellcncombre, Dieppe, Anvermeu, Eu, Longueville, Offranville,
Tôtes.
Ségatif Heardeio fièrct.
ROUEN. - Eglise Saiiit-Ouen.
162 SEINE INFERIEURE
Le Havre Bolbec, Criquetol-l'Esneval, Fécamp, Goderville, Le Havre (6), Lillebonne, Mon-
livilliers, Sainl-Romain-dp-CoIbosc.
Neuft'hâtel. . Argueil, Aumale, Biangy, Forges-les-Eaux, Gournay, Londinières, Neufcbàlel.
Sainl-Sa^ns.
Yvelot. . Cany-Barville, Caudcboc-en-Caux, Doudoville, Fauvillc, Fonlaine-le-Dun.
Ourville, Saint- Valery-en-Caux, Valmonl, Yerville, Yvelot.
Cultes
Culte catholique. Archevêché de Rouen. Ce diocèse, qui comprend le département
de la Seiiio-Inférieure, remonte à la fin du m" siècle. Au xvir siècle jusqu'à la fondalion
de 1 evèché de Québec, la juridiction des archevêques de Rouen s'étendit sur toutes b^s
possessions françaises de l'Amérique du Nord. Il compte fi5 cures, 597 succursales,
TiO chapelles vicariales et 90 vicariats rétribués; il a un séminaire diocésain à IU>nen.
Les communautés religieuses qu'il renferme s'occupent surtout de renseignement pour
les deux sexes. Les principaux pèlerinages sont : Notre Dame de Bon-Secours, à Blos-
seville, pèlerinage ancien, très suivi, mentionné dans des actes de 1^02 et de ITi!»:». ï^
nouvelle église a été construite dans le style ogival en 1810: elle est précédée du monu-
ment de Jeanne d'Arc qui recouvre une crypte (18130-1892); Notre-Dame des Flots, à
Sainte-Adresse, dont la chapelle, bâtie au xiV siècle, a été reconstruite en lSà9; Notre-
Dame de Salut, près de Fécamp, dont l'origine remonte au xr siècle: Notre Dame des
Sept Douleurs et du Rosaire à Eu; enfin Notre-Dame du Chêne à Allouville, qui se
compose de deux chapelles superposées s'élevant à 1 mètre du sol et renfermées dans
un chêne de près de 10 mètres de circonférence.
Culte protestant. On compte environ 12 000 protestants dans le déparlement
avec des consistoires à Rouen, le Havre, Bolbec et Dieppe. Les cultes anglican, métho-
diste et de la confession d'Augsbourg comptent un certain nombre d'adhérents ainsi
que l'église Scandinave.
Culte israélite. Les adhérents à ce culte sont à peine au nombre de ICOO; il y a
des communautés à Rouen, Klbeuf et le Havre, rattachées au consistoire de Paris. Des
synagogues se trouvent à Rouen, au Havre et à Elbcuf.
Armée
Ce département appartient k la troisième région militaire et fait partie du 5* corps
d'armée dont le chef-lieu est Rouen. 11 comprend 8 subdivisions de région dont 5 seu-
lement dans la Seine-Inférieure : Rouen N., Rouen S., et le Havre.
Dieppe possède 1 bataillon d'infanterie; Elbeuf, 5 compagnies d'infanterie: Eu»
1 bataillon d'infanterie; le Havre, 1 régiment d'infanterie, 1 batterie d'artillerie ;i iiied;
Rouen, 2 régiments d'infanterie, 1 bataillon de chasseurs à pied, 1 régiment de cava-
lerie (chasseurs), 1 section de secrétaires d'État-Major et du recrutement, l section de
commis et ouvriers militaires d'administration.
Le département ressortit à la 5' légion de gendarmerie (Rouen). Il ressortit en outre
au sous-arrondissement maritime du Havre, dépendant du 1" arrondissement (Cher-
bourg). 11 possède deux stations de pilotage (Quillebeuf et Villequier).
Ouvrages militaires. Le Havre seul est défendu par 3 forts : le fort des Neipros.
protégeant* la gare maritime, les forts de Tourneville et de Sainte-Adresse, qui s'élèvenl
au N. de la ville, et le mur fortifié des fronts de Floride, à l'entrée du port du côté de la
Sein(^.
4 if' . j;h^^^^>
ROUEN. — tylibe bailli Ouuii. l'oiluil dus Muimoubcta,
Xi'ff.ilii >;c!-itlcin fiircs.
aOUliN. — Lyliise baiul Maclou.
Xi>galir NeorUetn frères.
ROUEN. — llùlel Uourglbfiroulac.
20
SLINE-l.NFEniEURE. III.
166
Justice
Ce département ressortit à la Cour d'appel de Rouen où si^ge également la cour
d'assises. Il y a un Tribunal de 1"* instance à Rouen, Dieppe, le Havre, Neufchâlel,
Yvetot; 15 justices de paix dans Tarrondissement de Rouen, iO dans 1 arrondisse-
ment du Havre et 26 dans le reste du département. 11 y a un Tribunal de commerce
à Rouen, Dieppe, le Havre, Xeufchàtel, Yvetot, Elbeuf, Eu, Fécamp, Gournay-en-Bray
et Saint- Valéry- en Caux. Rouen, le Havre, Elbeuf, Bolbec, Fécamp ont un ConseH de
Prud'hommes. Rouen a, de plus, un Tribunal maritime el le Havre un Tribunal
maritime commercial.
Instruction publique
Ce département ressortit à TAcadémie de Caen. L'enseignement supérieur conaprend :
une École de médecine et de pharmacie avec laboratoire de sérothérapie: une
École préparatoire à
renseignement su pé-
rieur des sciences et
des lettres avec une sec-
tion de chimie industrielle
et des cours pour le certi-
ficat des sciences ph\si-
ques, chimiques et natu-
relles; une École supé-
rieure du commerce,
ces trois écoles à Roti^u.
L'enseignement secon-
daire comprend : pour les
garçons, un Lycée à Rouen
(lycée Corneille), un an
Havre, un petit lycée à
Elbeuf, annexe de celui de
Rouen, des collèges com-
munaux à Dieppe el ù En.
Tous ces établissements di<^
tribuenl renseignement
classique el moderne. Rouen
et le Havi^e onl un lycée
de jeunes filles, dycée
Jeanne d'Arc, à Rouf-n;.
Rouen a un Petit Sémi*
naire (Mont-aux-Malaties-:
en outre des établissements
libres existent à Roisgitîl
laume, Elbeuf. Fécamp, le
Havre (H) Yvetot,
L'enseignement primaire
recrute son pei-sonnel à TÉ-
cole normale primaire
SAINTC^ABCUEBrTE. - Colombier du xvr s. (Châtenu de la Tour)
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DIEPPE. — Eglise Sainl-Joc -les. Façade.
SLINE INFliniEURE
d'instituteurs (avec école annexe) et à l'École normale d'institutrices (avec
école annexe) de Rouen. Il y a des Écoles primaires supérieures de garçons à Elbeuf,
le Havre, Montivilliers, (Rouen ('2), et de filles au Havre et à Rouen. H y a des Cours
complémentaires de garçons à Aumale. Bolbec, Doudeville, Forges-les-Eaux, Gaille-
fontaine, Gournay, Neufchàtel et Yvelot; des Pensionnats primaires à AufTay.
Aumale, Bacqueville, Buchy, Cailly, Doudeville, Duclair, Envermeu, Fauville, Forges-
les-Eaux, Gaillefontaine, Goderville, le Grand-Quevilly, Mesnil-Esnard, Neufchàtel,
Saint-Sa^ns, Yvetot. Rouen possède en outre une École régionale des Beaux-
Arts, une École départementale d'agriculture et d'économie rurale, une
École municipale de botanique, une École municipale d'arboriculture,
une École municipale d'assistance aux malades et aux blessés, une École
gratuite de sourds-muets, une École de notariat et des Cours publics
municipaux d'enseignement primaire supérieur. Le Havre est en outre doté d'une
École pratique de commerce pour les filles, d'une École supérieure de com-
merce pour les garçons, d'une École pratique d'industrie (apprentissage pour les
garçons), d'une École des apprentis mécaniciens pour la marine. Signalons
enfin les Écoles d'hydrographie de Dieppe et de Fécamp, l'École des pêches
maritimes de Dieppe et l'École pratique d'agriculture congréganiste d'Aumale.
Le département ressortit encore à l'arrondissement minéralogique de Rouen (division
du N.-O.); à la première région agricole (N.-O.); à la deuxième conservation des forèls
(Rouen) ; à la deuxième inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
'est un des départements les mieux cultivés de la France, grâce
à ses Chambres consultatives et à ses Comices agricoles,
ses sociétés d'agriculture, ses syndicats, etc.... Outre une station
agronomique et une chaire départementale d'agriculture, il pos-
sède encore une station aquicole départementale au Nid-de-Ver-
dier,près Fécamp, et une École d'aviculture à Sanvic, près le Havre.
11 possède près de 580 000 hectares de terres labourables, 52000
hectares de prés et d'herbages, environ 95 000 hectares de forêts ou de bois, dont plus
de 55 000 appartenant à l'État :
*M
Arques 972 hect.
Bray
Bretonne 6,758 —
Eawy 6,550 —
Préaux
Roumare 4,0 i7 hect
Rouvray 5,559 —
Trait 500 —
Eu 9,590 hect.
La Londe .... 2,107 -
Maulévrier. . . . 1,276 —
Mauiiy 950 —
ForcH Verte 1,421 hect.
Le sol produit en abondance des céréales, mais insuffisamment pour la consomma-
tion; la culture du lin donne de bons résultats, mais celle du chanvre est insignifiante;
la culture des plantes oléagineuses est surtout répandue dans l'O. du département;
celle de la betterave sucrière va en progressant ainsi que celle de la pomme de terre.
La culture maraîchère est fort remarquable aux environs de Rouen et du Havre : les
légumes d'Harlleur, les fraises des collines qui couronnent Rouen, le cresson de Veules
et de Veuleltes sont très estimés, ainsi que les prunes que l'on récolte en abondance sur
les arbres bordant le cours de la Seine de Rouen à Port-Jérôme. Les vergers couverts
depommiiu's et de poiriers produisent en abondance du cidre, boisson principale de la
région. La Seine-Inférieure est riche en bestiaux de l'espèce bovine ; les chevaux qu*on
DIEPPE* — ligliî'f' ^^aint Jncqin>', P«uie de la ^ocri^llc,
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m s E l N K I N F EIME V H E
y élève sont esliinés; Honon niérile une niontioii i)Oiir ses canetons. Les beurie>> de
Gournay, dont Paris et Londres sont si IVianiis, les fromages connus sous le nom de
boudons, petits suisses, que Neufchùtel en particulier et toute la région de Bray pro-
duisent, n'ont pas besoin d'ôtre vantés; enfin la quantité de miel produite annuellement
dépasse GO 000 kilogrammes. On ne saurait passer sous silence le sucre de pomme, dit
de Rouen, que Ton fabrique surtout à Yvetot.
Industrie
INDUSTRIES EXTRACTIVES. La Seine-Inférieure, dépourvue de mines de
charbon et n'exploitant que faiblement quelques tourbières, nexlrait guère que la
v
y
LE TREPORT. — Tympan du porlail de l'église.
pierre des carrières situées, pour la plupart, sous les falaises des bords de la Seine.
L'industrie céramique et des produits réfractaires y est très développée; c'est pour
elle qu'en certains points de la côte on exploite le galet; on compte un grand nombre
de briqueteries. Des verreries importantes se trouvent au Havre et aux environs:
elles produisent surtout des bouteilles pour l'exportation . Le Tréport, Blangy, Nesle-
Normandeuse, Vieux-Rouen, Aumale ont des verreries s'occupant spécialement dt*
flacons pour parfumerie et pharmacie.
INDUSTRIES AGRICOLES. Ce département a des établissements de minoterie
assez importants à Yvetot, etc.... On y fabrique des biscuits, du chocolat, de la mou-
tarde. 11 y a des sucreries à Auffay, Incheville, Bosc-le-Hard et Bolbec-Noiulol: des
distilleries à Rouen, Bapcaume, Harfleur, Berlhauvilie, Beuzeville et Thérouldeville :
il faut signaler la distillerie de Fécamp qui fabrique sous le nom de « Bénédictine » une
liqueur répandue dans le monde entier. On y compte également un certain nomhrt-
d'huileries et de brasseries, quchiues amidonneries. La production du cidre
EU. — Chnpr'lle du Collège.
T.
SEINE-INFÉRIELRE
477
atteint près de 550000
Dieppe, Elbeuf, etc.,
ont d'importantes sae-
ries mécaniques. Eu
fabrique des jouets
en bois. Les manu-
factures de tabacs
de Dieppe et du Ha-
vre occupent près de
1600 personnes ; la
production annuelle
dépasse 3000 000 d
kilogrammes; Dieppe
a un magasin do dé-
pôt de feuilles exoti-
ques et de transit;
c'est le plus coilsidé-
rable de France.
INDUSTRIES
métallurgiques.
Elles sont fort impor-
tantes, surtout au
Havre qui possède des
usines de premier
ordre, notamment :
les établissements de
la Société des For-
ges et Chantiers
de la Méditerra-
née, où Ton construit
des bâtiments de
toutes sortes, trans-
atlantiques, cuiras-
sés, etc., de puissantes
machines marines,
locomotives, ma-
chines de tous genres
pour outillage de
ports, etc ; les
Forges Havraises
s'occupant surtout de
la fonte et du lami-
nage du cuivre; une
manufacture de
chaînes et des ate-
liers de grosse chau-
dronnerie. Rouen
possède aussi de
grands établisse-
hectolitres (année moyenne). Rouen, le Havre, Saint-Valery,
1
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M
CmA
►
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1^
CAUDEREC-EN-CAUX. — Clocher de lèglise.
^78 SEINE-INFERIEURE
ments métallurgiques (Ateliers et ctianliers de Normandie), des fonderies de
fer, fonte et cuivre; des ateliers de construction de machines k vapeur, de métiers
pour filatures et tissages, de machines agricoles, etc. Dieppe, Maromme et Bolbec
fabriquent di* la grosse chaudronnerie; Aumale possède une aciérie; Harfleur,
Bolbec, le Pelit-Q^evilly, Elbeuf, Fécamp, Blangy-sur-Breslc comptent des fonderies
de cuivre, de fonte et de bronze, ainsi que Saint-Nicolas-d'Aliermont qui fabrique
surtout de l'horlogerie. Il faut citer encore la trélilerie de Gonfreville-rOrcher et le
grand établissement métallurgique do Déville qui fabrique spécialement des
tuyaux de cuivre et de plomb sans soudure.
INDUSTRIES CHIMIQUES. Les savonneries au nombre de 11 dans le dépar-
tement, dont 3 à Rouen, produisent annuellement pour plus de 600000 francs. La soude
et ses dérivés sont produits au Pctit-Quevilly et à Lescure, le bichromate de
potasse et le quinine au Havre. Plusieurs fabriques produisent les acides sulfu-
rique, acéticpie et font des extraits de bois de teinture; des salines se trouvent à
Oudalle. A Elbeuf, Rouen, et dans leurs environs, il y a de grands établissements de
teinturerie (environ 60 pour les fils ou tissus de coton) et de blanchisserie de tissus.
INDUSTRIES TEXTILES. C'est surtout dans cette branche que se distingue le
département qui met en œuvre la laine et le coton. En efTet, Rouen, Bolbec, Lille-
bonne, Déville, Darnétal, Malaunay, Monville, Sotteville, Pavilly fabriquent des étoffes
de coton : rouenneries, cretonne blanche, écrue, rayée, à carreaux, flanelle,
nouveautés, mouchoirs, indiennes. Elbeuf, avec Saint-Aubin, Caudebec-lès-
Elbeuf et Saint-Pierre fabriquent sous le nom de nouveautés des draps et étoffes
de laine jouissant dune réputation méritée. Dans le centre d'Elbeuf, 12 000 ouvriers
mettent en valeur la laine provenant surtout de- la Plata et qui, manufacturée, devient
drap d'officier, de billard, de carrosserie et surtout de vêtements. Cette industrie
olbeuvienne se chiffre annuellement par une somme de 60 à 70 millions. La filature
du colon, le tissage mécanique ou à la main, la teinture et Timpression sont
répartis dans plus de 200 établissements travaillant 35 000000 de kilogrammes de coton
et occupant plus de 20 000 ouvriers. Bolbec, qui se spécialise dans le mouchoir, fait
vivre le (juart de sa population avec cette industrie ; la rouennerîe proprement dite,
dont le produit annuel atteint encore 60000000 de francs, diminue d'importance. Les
vallées du Cailly, de la Saâne et de la Lézarde ont des établissements qui produisent
dos indiennes ou toiles imprimées; le lin enfin est filé et teille mécaniquement dans
un certain nombre de localités de la côte 0., ainsi qu'au N. de Rouen. Yvetot, Montivil-
liers et quehjues autres localités fabriquent des toiles de toutes sortes, des coutils et
des calicots. Mention doit être faite des ouvrages de dentelle de Dieppe.
INDUSTRIES DIVERSES. Le département compte 4 papeteries, un certain nom-
bre de tanneries et de corroiries. Le Havre a des corderies très importantes dont
les produits sont exportés dans la République Argentine et dans les colonies françaises.
Rouen, le Havre, Fécamp, Saint- Valéry, Diei)pe, le Tréport ont des chantiers de
construction de bateaux. A signaler encore une usine importante à Elbeuf pour le
€0upage des poils de lapin, et les charmants ouvrages en ivoire fabriqués à Dieppe.
Commerce
La presque totalité des marchandises importées se fait par les trois ports du Havre,
de Rouen et de Die[)pe. Le tableau ci-dessous donnera une idée du mouvement des
5 ports princii)aux du di'pnrtcMnent en 1898.
HARFLEUR. - Clocher de lEglise.
4S0
SEINE INFÉRIEURE
PORTS
NAVIRES CHARGÉS
ET SUR LEST
TONNAGE
IMPORTATION
EXPORTATION
PRODITTS
DE LA DOUANE
Le Havre
Rouen (maritime). . .
Dieppe
Féoamp
Le Ti'éport et Eu. . .
13,934
5,436
3,564
485
283
6,284,994
2,330,376
872,484
30,772
6),568
TOMBEES
2,203,952
1,600,310
414,310
59,930
72,636
TOWM
680,714
207,356
106,527
10,650
75,691
nuxcs
83,40î)^>48
42,308,115
4,039,412
273,660
1,053,901
Les principales marchandises importées par le Havre sont : en première ligne les
colons (730 093 balles provenant des États-Unis et du Brésil), les cafés (124288805 kil.),
les cuirs et les laines de l'Amérique du Sud, les indigos, cacaos, poivres, bois d'ébé-
nisterie et de teinture, caoutchouc, vins, rhums et tafias, céréales (excepliomiellemenl,
la mauvaise récolte de 1897 a fait entrer au Havre 180000 tonnes de grains), suifs,
graines oléagineuses, saindoux, salaisons, houilles, pétroles, nickel. Rouen a un trafic
iluvial considérable (au delà du pont Boïeldieu) : 4786 voyages de bateaux de Rouen
sur Paris ont transporté 1 270 167 tonnes; 5 176 voyages de bateaux de Paris sur Rouen
ont transporté 556 186 tonnes en 1898.
Les principales marchandises importées consistent en céréales et farines, surtout en
bois de construction, houilles, pétroles, minerais, vins. En 1897, les produits de la pèche
à Dieppe ont été de 2357 015 francs; les mêmes produits pour le port de Fécamp ont été
de 6 556 598 francs. Dieppe importe surtout des houilles anglaises, des bois et du pétrole.
Le mouvement des voyageurs au Havre, en 1898, a été de 16199 à bord des trans-
atlantiques, de 12 805 sur les lignes anglo-françaises, de 2 708 sur les lignes côtières con-
tinentales, de 214 432 pour Ronfleur, Trouville et Caen. Le nombre de voyageurs allant
de France en Angleterre et réciproquement par Dieppe et New haven a été de 167 453.
Le commerce d'exportation est extrêmement varié; il comporte toutes sortes de pro-
duits du règne végétal et du règne minéral : métaux, produits chimiques, vins, eaux-
de-vie, boissons de toutes sortes, tissus en tous genres, machines, galets pour la
céramique étrangère, etc.
Parmi les succursales de la Banque de France, celle du Havre occupe le 5* rang.
Voies de communication
kil.
Chemins de fer (intérêt général et
local) 677
Routes nationales 597
Chemins de grande communication. 5,601
Chemins vicinaux ordinaires.
Canaux maritimes
Rivières navigables
IdL
. 5,065
28
137
ouen. C'est de la pointe O. de la colline de Bonsecours qu'il faut con-
templer la capitale de la Normandie. De cette pointe, on en découvre
la plus grande partie ou tout au moins la plus belle : à droite, les ruines
de l'ancien fort Sainte-Catherine dominant la colline dénudée du même
nom qui cache le vallon Saint-Hilaire où Rouen a établi son cimetière
monuïHcntal; en bas, la Seine traversée par le pont du chemin de fer
qui met en communication les deux gares de la Compagnie de l'Ouest,
rive g. et rive dr. ; au delà du pont, ce sont les îles de Brouilly et
Lacroix dont la pointe O. est coupée par le pont Corneille, et sur lequel
s'élève la statue du grand poète, œuvre de David d'Angers ; plus Loin, ce sont le pont Boïeldieu el
VEULES. — Vieux château.
31
SEINE-INFÉRIEURE. IV.
ÂS& SEINE-INFÉRIEURE
le grand pont suspendu transbordeur dont la haute ossature aérienne raye l'horizon : enfin on
aperçoit la Seine qui fuit a droite emprisonnée par des collines qui ne la quittent plus. Sur la
droite de Tare qu'elle décrit et qui forme le port de Rouen, on voit poindre à ses pieds les deux
clochers pointus de Saint-Paul, ceux de Saint-Ouen,Saint-Maclou, la Tour-de-Beurre et la flèche de
la Cathédrale ; plus loin, la tour du BelTroi ou du Gros-Horloge et l'avenue qui escalade le Mont
Riboudet. Les quais sont spacieux et bordés de maisons imposantes; la circulation et le mouve-
ment y sont considérables. A gauche, c'est la ville industrielle dont les toits des gares et des docks
font des taches au milieu de la verdure des arbres bordant le fleuve; de hautes cheminées coupent
de leurs lignes noires cette partie du panorama. Du haut de cet observatoire, on voit glisser les
trains, courir les tramways et serpenter les bateaux. La vie intense du port et de la ville défile
sous les yeux du spectateur qui en se retournant peut contempler la presqu'île de prai-
ries et de bois qu*enserre la Seine et dont les îlots verdoyants forment de jolis bouquets
qui en égayent le lit. Rouen, arrosé en outre par deux rivières pittoresques, TAubette cl le
Robec, est une des |,lus belles villes de France. On y circule aisément grâce à un réseau bien
compris de tramways électriques; quelle que soit la rue qu*y parcoure le flâneur, il y trouvera
toujours un monument, un vieux souvenir, un coin pittoresque, de vieilles maisons qui retien-
dront son attention. S'il désire jouir de points de vue, il n'a que l'embarras du choix; il peut
faire l'ascension soit des collines environnantes, soit des monuments élevés du haut desquels la
vue est toujours admirable. Au premier rang des monuments religieux se place la cathédrale
Notre-Dame (xir s.) remaniée jusqu'au xvi% surmontée d'une tour centrale avec une flèche en
fonte ajourée de 148 mètres de hauteur, portant une lanterne ; la façade, comportant un portail
et flanquée de deux tours (à g. la tour Saint-Romain^ reste unique de l'église brûlée en 1200 et
achevée au xv« s., à dr., la Tour-de-Beurre élevée à la fin du xv), présente un aspect imposant
avec ses niches, ses pinacles, ses balustrades, le tout orné de figurines et de statuettes. Le por-
tail du croisillon S. ou de la Calende, et le portail N. ou des Libraires^ sont très intéressants par
les sculptures de leurs portes et leurs roses. L'intérieur renferme 96 stalles du xv s.; un beau
bufl'et d'orgue, des verrières des xin% xv* et xvp s.; la chapelle de la Vierge (xiv* s.), avec de
remarquables tombeaux : celui des cardinaux d'Amboise, chef-d'œuvre de la Renaissance auquel
J. Goujon a collaboré, et en face celui de Louis de Brézé élevé par Diane de Poitiers, sa veuve;
— Véglise Saint-Ouen regardée comme le spécimen le plus parfait du style ogival: élevée en 1518,
elle a été dotée de sa façade actuelle en 1852; la tour centrale a 82 mètres de hauteur; le portail
du croisillon S. s'ouvre sous un porche à pendentifs du xv* s. dont les niches renferment des
statues remarquables. Outre la grande nef, d'un aspect élégant, il faut signaler à l'intérieur toute
une suite de vitraux des xiv, xv et xvrs.;des tapisseries, un rétable du xviii* s., des pierres
tombales et quclriues bonnes toiles; — l'église Saint-Mactou (xv et xvi* s.) possède une façade
précédée d'un porche à cinq i^ans; deux des trois portes ont leurs vantaux sculptés de la main
de Jean Goujon. A l'intérieur, où se trouvent quelques verrières mutilées, on remarque la tou-
relle de l'escalier conduisant au buffet d'orgue supporté par un balcon en marbre noir et blanc;
— la vieille église des Auguslins (\iy s.); — l'église Sainl-ûervais (ISTi) bâtie sur une crypte d'ori-
gine romaine; — l'église Sainl-Godard, a\ec deux vitraux du xvr s.; — l'église Saint-Hilairei —la
vieille église Saint-Laurent (xv s.) transformée en magasin; — le portail de l'église Saint-Lû (xv s.';
— l'église iSninte-Madcleine appuyée à l'IIôtel-Dieu; — l'église Snint-Xicaise, du xvr s., avec des
vitraux de la même époque; — l'église Saint-Patrice (xvrs) qui possède de beaux >ilraux; —
l'église Sai7il-Ro77iain, ancienne chapelle des Carmes, qui, outre le tombeau de saint Poniain,
(vir' s.), renferme un couvercle de fonts baptismaux avec bas-reliefs du xvr s. et de vieux vitraux;
— l'éiflise Saint-Vincent, bâtie dans le style ogival qui renferme do très beaux vitraux et des
tapisseries du xvr s. dans la sacristie; — l'église Sam/- Tit'ï^ft (du xiv au xvr s.) dot<*'e d'un
beau buffet d'orgue. Signalons encore la four &ain£-i4nrfrc (xvr s. ^ entour^'e d'un petit square; —
\a tour Saint-Caude, seul reste de l'église du même nom (xvi* s.) ;— la vieille église Sa»'^i/-£/wi
(fui sert de temple protestant et l'église Sainte-Marie-la- Petite dn xvi* s. transformée en syna-
gogue. Parmi les édifices civils nous citerons : VHdtel de Ville, reste de Vabbaye de Siiint^hten
(xviii" s.): — le Palais de Justice {w" s.) élevé par Louis Xll pour Vf: hiquier de Xormandie, chef-
d'œuvre d'architecture renfermant de belles salles, avec plafonds intéressants, orné de peintures
et do panneaux de tapisserie des Gobelins; — l'anciMi Hôtel des Monnaies (xiv s.); — la tour
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H
5?;
i8* SEINE-INFERIEURE
gothique du Gros-Horloge renfermani le beffroi, au pied de laquelle se trouve une fontaine du
XVIII* s. Une arcade relie cette tour à l'ancien Jlôtel de Ville; elle est ornée de deux cadran**: sn
voûte présente un bas-relief sculpté du Bon Pasteur;— VHûtel du Bourg theroulde (xv« s.) qui
présente deux belles façades dont celle de gauche porte un entablement avec six pannoau\
sculptés en bas-reliefs; la partie basse présente cinq bas-reliefs dits du Camp du Drap d^or;
— le Bureau des Fwances, charmant édifice de loiO; — la Bourse (xviir s.); — la porte Guillaume
Lion (1747); — le mon urne^it d'il de Saint- Romain (1542) à côté des anciennes VieilUs Halles; — K»
palais archiépiscopal (xv* et xvr s.); — VAtlre Saint-Maclou, cloître carré d'un grand caractère,
avec frises macabres sculptées sur bois entre les colonnes; — la Douane (1858^; — le hjrfe
Corneille^ installé dans l'ancien collège des Jésuites (xvii* s.) avec son annexe du petit collètre «le
Joyeuse;-— la Préfecture (moderne); — la tour Jeanne Darc (xiirs.), seul reste du château fort h;Ui
par Philippe Auguste. Rouen possède un grand nombre de fontaines parmi lesquelles nous citerun >
celle de Lisieux (1518) ; — la fontaine monumentale Sainte-Marie (1870), due à Faliruière : —la fonUiinv
deyeanne£)arc(xviirs.); — celle de la CroLc-t/e-Pi>rrc (1870) dont l'original de 1515 orne le jaMin du
Musée d'antiquités ; — celle de la Crosse reconstruite en 1861 ; — de jolis s/juares : le square Solfcriuo;
— le Jardin de l Hôtel de Ville;— le superbe Jardin des Plantes sur la rive g. de la Seine;— Rouen a
élevé des statues h Jeanne Darc, à Boïeldieu, au grand Corneille, à Napoléon I'^', à Armand
Carrel, à Louis Bouilhet, à Pouyer-Ouertier, à l'abbé de la Salle et au sauveteur L. Brune. OUe
ville possède une bibliothèque publique municipale renfermant 150 500 volumes et 3800 mannsrnl!^
provenant de divers legs ou fonds, plus de 2 000 portraits normands, la remarquable colIerti(*n
de gravures de E. Dutuit, une collection de médailles et monnaies anciennes dont 400 mé«lail-
lons historiques des trois derniers siècles; — un Mu ée d'Antiquités dans l'ancien rlvitre ^aititc-
Marie, où l'on remarque des cercueils en pierre, des façades de maisons en bois, des fragment
d'architecture, des monnaies et médailles, des objets mérovingiens, des pièces d'orfèvrerie,
d'ivoire, de céramique antique, des vitraux, des antiquités égyptiennes, des mosaïques gallo-
romaines trouvées dans la forêt de Bretonne et à Lillebonne, des meubles, bahuts, sièges du
moyen Age et de la Renaissance, des rétables sculptés et peints, de la ferronnerie et de bellr-i
tapisseries; — un Musée municipal de peinture et sculpture renfermant des toiles des écoles fla-
mande, italienne, espagnole, française, une grande galerie de toiles modernes, des sculptures
et modelages; le même bâtiment renferme, outre la Biblinhâque, le Musée de Céramique ilonl
les G salles contiennent, outre une remarquable collection de faïences rouennaises des xvi* au
xviii" s., des spécimens de céramique française et étrangère; — un Musée de dessin infht.<trit(,
fondé par la Société industrielle, qui contient une exposition permanente des échantillons di^
nouveautés en tous genres (tissus imprimés), en plus des collections d'échantillons anciens «i«»nl
le nombre est de 550000; — un Musée commer.inl (800000 échantillons de tissus imprimés. 150l«W
de draperies et soieries). Rouen possède deux théâtres, dont le plus :m[)ortant. celui des Art-»
(1881) donne des nouveautés musicales ou dramatiques; — un il/ujéuiH d'histoire naturelle et des
établissements scientifiques et artistiques. Il serait trop long d'énumérer les vieux hôtels, ou les
maisons intéressantes de toutes les époques renfermées dans le centre de Rouen. Aux environs
il faut signaler les collines du Mont Saint-Aigr,an, Bihorely Bois-Guillaume, Canteleu, toutes cou-
vertes de jolies villas où vont se prélasser les Rouennais et sur les flancs desquelles on cuUi\e
les primeurs.
Elbeuf forme, sur la rive g. de la Seine, avec Orival, Caudebec, Saint-Pierre et Saint-
Aubin, une importante agglomération industrielle. La ville proprement dite consiste surtout en
une longue rue qui, sous différents noms, suit parallèlement la Seine; deux ponts en relient lo
rives. Vue du milieu du pont suspendu, elle présente les toits ardoisés de ses maison-i au-
dessus descpiellos s'élèvent les cheminées des usines des bords de l'eau; elle est adossée à des
collines ondulées et du côté d'Orival à des falaises à pic surplombant la Seine. Elbeuf ne ren-
ferme en fait de monuments que l'église Saint-Ê tienne {xxv et xvii* s.) avec de belles verrières
du xvr s., un beau buffet d'orgue et un Saint Sépulcre de la même époque; — V Hôtel de Villr, oii
est installé le Musée Nounj (collection d'œufs d'oiseaux), est une grande bâtisse carrée entourre
d'un jardin public bordant le port et sur la façade postérieure duquel se dresse le buste cl
bronze du manufacturier Grandin.
Dieppe. Ville à laquelle sa plage incomparable et son établissement de bains de mer fine-
u
-u
I
>
SEINEINFÉRIEURE 491
qllent''^* par une clientèle élégante ont redonné un nouveau lustre, s'étend surtout en longueur.
On i»eul jouir du panorama qu'elle présente, soit du haut de la falaise dominant son vieux
château l'ortifié, soit de l'extrémité de la falairjp opposée. Ses monuments religieux sont : Téglise
Stùnt-Jacqttes (du xiii* au xvr s.), précédée d'un portail principal orné d'une rose surmontée
d'une galerie et dominée à dr. par une tour du xvi* s. A l'intérieur, le pourtour du chœur est
bordé de chapelles de style remarquable que ferment des clôtures modernes. On y remarque
encore un saint sépulcre et la sépulture de l'armateur Ango. La salle du Trésor, où l'on voit un
escalier en chêne sculpté duxvrs.,est précédée d'une porte extérieure décorée magnifiquement
et surmontée d'une frise curieuse; — l'église Sainl-Remi (xvr s.).) qui n'a de remarquable à Pin-
térieur que des chapiteaux où sont sculptés des amours, son Trésor et les mausolées de
quatre gouverneurs de Dieppe. Dieppe, qui a élevé une statue à Diiquesne, possède une Biblio-
thèque de 25030 volumes et un Musée, réédifié en 181)7; ce dernier renferme des salles d'archéolo-
gie contenant des objets des époques gauloise, gallo-romaine, des vues et plans de Dieppe, des
objets historiques locaux, des peintures. De l'ancien château du xv* s., il reste des tours, un
donjon crénelé et le clocher de l'église Saint-Remi ; des anciennes fortifications il ne reste que
la tour dite du Port dCOuefit.
Arques est dominé par un promontoire portant les ruines du château fortifié avec donjon
des xrau xvi* s.; une pyramide commémorative de la victoire d'Henri IV se dresse au confluent
de TEaulne et de la Béthune, sur le flanc de la colline portant la forêt d'Arqués. Cette petite
ville possède une belle église -du xvi« siècle, un hôtel de ville moderne et de vieilles maisons.
Eu, dont la collégiale de Sainte-Marie, aujourd'hui église Saint-Laurent, fut fondée en 1004,
a été constituée en abbaye en 1119 et reconstruite à la fin du xiips.; la partie restaurée à
notre époque est lourde et dénature l'élégance du monument dont les caveaux de la crypte ren-
ferment les tombes des comtes et des comtesses d'Eu. On remarque encore à Eu la chapelle
(xvii* s.) du Collège (tombeaux du duc de Guise et de sa femme Catherine de Clèves), la porte
du Couvent des Ursulines, deux vieilles Tours au Champ de Mars et quelques vieilles maisons.
Le Tréport, dont Véglise Saint- Jacques (xvi* s.), dominant le port, est précédée d'un porche où
l'on admire le tympan du portail, possède en outre un calvaire en grès, un presbytère du xvp s.,
un Hôtel de ville de la même époque, réédifié en 1882,1a chapelle de THôpital Saint-Julien (xiv« et
XV*), une maison de la Renaissance, ainsi qu'un Casino élégant (1808).
Le Havre. Ville toute moderne dépourvue de monuments, mais d'une grande activité, surtout
dans l'artère principale qui va de l'Hôtel de ville au port, s'étend entre la rive dr. de la
Seine et les hautes falaises qui bordent le fleuve. Son mouvement d'expansion lui a fait englober
rapidement les communes environnantes d'ingouville et de Sanvic. Delà côte, où s'élèvent les
villas splendides des Havrais arrivés et à laquelle on accède par deux funiculaires et de nombreux
escaliers, le panorama dont on jouit est de toute beauté; au pied, la ville s'étend de la mer
à dr., à perte de vue à g.; les squares Saint-Roch et de l'Hôtel-de- Ville, avec leur note verte
rompent la monotonie des toits bleus ardoisés ou des cheminées peintes en rouge des grands
steamers ancrés dans les bassins. Au delà, c'est l'estuaire majestueux de la Seine où vont et
viennent des bateaux de toutes dimensions; à la limite de l'horizon, c'est la côte de Grâce, abri-
tant Honfleur et qui devient un arc de verdure vers Trouville et l'embouchure de la Dives. Le
soir, le coup d'oeil de la ville et du port illuminés est féerique. Après YHôtel de ville bâti de 1855
à 1859 dans le style de la Renaissance et surmonté d'une campanile, — le Palais de la Bourse
(1880) renfermant le service des téléphones et de la Chambre de Commerce, — \e Muséum d'histoire
Tia/Mre//c(1758) installé dans l'ancien Palais de justice, — le Grand 77uJd/re (1844), — quelques ^<;it«es,
dont la plus remarquable est A'o^re-/)amc,— \e Palais de justice, — VHôlel de la Sous-Préfecture,— -le
lycée, — des casernes, on ne peut guère signaler que le Musée-Bibliothèque, renfermant^ outre des
sculptures, des peintures des écoles italienne, espagnole, flamande, hollandaise et française, et
un Musée archéologique réuni par l'abbé Cochet et comprenant un grand nombre d'antiquités
locales et nationales. La ville a élevé des statues à deux de ses illustres enfants : Bernardin de
Saint-Pierre et Casimir Delavigne, ainsi qu'un buste à Jules Tellitr; nommons enfin les deux
casinos de Frascati et de Marie-Christine. De beaux boulevards plantés d'arbres coupent la ville
et sont sillonnés ainsi que les rues principales par des tramways électriques conduisant: à Gra-
▼ille-Sainte-Honorine, célèbre par son abbaye romane dont l'église encore debout, élevée à mi-
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I
SEINE INFERIEURE
.{(T,
côte, est entourée d'un cimetière; — à Harfleur, dont le vieux clocher avec la flèche en pierre
domine la jolie petite ville que baigne la Lézarde; sur la place d'IIarfleur se dresse la statue de
J. de Grouchy tué à l'assaut lors de la reprise d'IIarfleur aux Anglais en 14:.5; — à Montivilllers,
charmante petite ville dans un vallon entouré de collines verdoyantes, qu'arrose éualement la
Lézarde qui y fait tourner des moulins et dotée d'une église intéressante des xi" et xir s. Outre
VALMONT. — Ruines de labboyc. Chopelle de la Vierge, tombeau.
des restes de remparts du xv*» s., des maisons du xvr s. et des bâtiments de son ancienne
Abbaye du xviii" s., elle possède un vieux Cimetière avec galeries sculptées en bois du xvi« s. et
un Aîusée-Dibliothêijue, renfermant des antiquités romaine et du moyen âge; —à Sanvic dans un
vallon dominé par les forts de Sainte-Adresse et de Tourneville; — à Bléville qui possède une
belle église moderne; — à Sainte Adresse enfin, dont les phares de la llève se trouvent au
sommet de l'angle formé par la côte.
Fécamp renferme l'église Saint-Ê tienne, inachevée, et l'église de Vabbaye de la Trinité, élevée
sur une crypte, où l'on remarque une longue nef de neuf travées avec des vestiges de jubé,
des boiseries du xvii» s. et des clôtures de chapelles du xvi" s. Ullôtel de ville, le Musée et la
Bibliothèque sont installés dans les bâtiments dépendant de le même abbaye. On voit encore h
Fécamp des restes de -remparts de l'époque gallo-romaine, quelques vieilles maisons du xv s.,
un bel Hôtel de la Caisse d'épargne et les beaux bâtiments modernes où Ton fabrique la Béné-
SEINE-INFÉRIEURE
493
dicUne, renfermant un Musée remarquable où l'on admire des meubles, objets d'art, livres,
manuscrits du moyen âge et delà Renaissance, des tapisseries, de rorfëvrerie, des vitraux, etc.
Neufchâtel-en-Bray est bâti sur une colline au milieu de beaux pâturages d'une verdure
éclatante. UHôtel de ville renferme un Musée-BiblioUiêque où Ton remarque des monnaies et des
manuscrits intéressant la région. Son église Noire-Dame^ du xii* au xvi« s., qui vient d'être res-
taurée intérieurement, renferme un saint sépulcre du xv* s.
Goumay, au milieu de beaux herbages, sur la rive dr. de l'Epte, était anciennement fortifié.
Des boulevards bien plantés remplacent les remparts dont les fossés ont été transformés en jar-
dins. Cette ville possède une vieille Église du xv au xii* s., dont les chapiteaux sont très intéres-
sants, une Fontaine en pyramide sur la place et quelques maisons en bois du xvi* s.
T^etot est une ville bourgeoise, totalement dépourvue de monuments et dont toutes les rues
aboutissent à la pleine campagne.
Saint-Valery-en-Gaux est une vieille ville possédant une Église du xv« s., une maison en
bois sculpté du xvr s. qui fut habitée par Henri IV.
Liste des Monuments historiques
(p. E. Propriété de l'État. — P. p. Piopiiélé privée).
ADgcrvilIe-rOrcher. Porte et clocher de l'église (xii* et
XIV* s.).
Arques Eglise (xvi* s.).
— Ruines du château (P. E.).
Boos Colombier (xvi' s ).
Caudebec-en-Caux . Eglise (xv« s.).
— Maison du xiii* s., me de la Bou-
cherie (P. p.).
Cerlangue (La) . . . Chœur et crypte de l'église Saint-
Jean-l'Abbetot (xi'.s.).
Damctal Tour de Carville (xvr s.).
Dieppe EgllseSt-Jacques(xm'auxvr s.).
— Château (xv s.).
— Porte du Porl-d'Ouest (xv* s.).
Duclair. ...... Eglise (xiv* et xvi* s.).
Elbeuf Vitraux de l'église Sl-Elicnnc
(xvi* s.).
— Vitraux de l'église StJcan.
Epreville - Martain -
ville Château de Marlainville (xvr s.).
Etretol Eglise (XII* s.).
Eu Eglise St-Laurent (xii* au XV* s.).
— Chapelle du collège (xvii* s.).
Fécamp Eglise de l'ancienne abbaye de In
Trinité (xii* et xiii* s.).
Gournay-en-Bray . . Eglise (xi* et xii* s.).
Graville- Stc- Hono-
rine Eglise (XI* au xiii* s.).
Harflcur Eglise (xv* et xvi* s.).
Houppeville Eglise (.xvi* s.).
Lillebonne Théâtre romain.
— Donjon du château (xiii* s.).
— Clocher de l'église (xvi* s.).
Manéglise Eglise (xi* s.).
Maulévrier ..... Eglise Ste-Gertpude (xvi* s.).
Mesnières Château (xvi* s.) (P. p.).
Montivilliers .... Eglise (xi* et xii* s.).
— .... Ciiarnier (xvi* s.). *
Aloulineaux Eglise (xiii* s.).
Pelit-Quevilly (Le).. Chapelle de l'ancienne léproserie
de St-Julien-le-Chartrcux (xu* s.)
Rouen Cathédrale Notre-Dame (xi* nu
XV* s.).
— Eglise St-Ouen et Chambre aux
clercs (XIV s.).
~ Eglise St-M«clou (xvet xvr s.).
Altre de St-Mnclou (xvi* s.).
- Eglise St-Palrice (xvi* s.). ,
— . - Egli.se St-Vincent (xvi* s.).
— Crypte de l'église St-Gervois
(XI* s.).'
— ....... Eglise St-Godnrd (xvi* s.).
Cloître Slc-Mnrie (Musée) (XVII* s.)
— La FiorUMnirii.-ipelle St-Romain,
aux Vieilles Ilnlles (xvi* p.).
— Tour dite de Jeanne Darc (xjii* s.)
Fontaine de Lisieux (xvr s.).
Hôtel du Bourgtheroulde (xv* et
xvr s.).
Palais de Justice (xv* et xvr s.).
Ancienne (Hiambre des compter,
rue des Carmes, n' 20.
— Le Gros-Horloge (xvr s.) et Fon-
taine (xviir s.).
Hôtel, rue St-Patrice, lycée de
jeunes filles (xvir s.).
— Maison, 6(), rue du Bac.
St-Marlin -de-Bos-
rhervillo Eglise, salk' capitulaire et restes
du cloître de Inncieniie abbaye
de St-Georgc's (xr au xiir s.).
Ste - Marguerite-siir-
Mer MosaTqiios romaines.
Saint- Wandrille . . Chapelle Sl-SaUirnin (xr s.).
— . . Reste < «I<» l'aticienne-abbaye (xir
au XVI* s,).
Tancarville ChAteaii (.\r au xvr s.).
Tréport(Le) Eplisc .wr sj.
Valliquerville. . . . Clocliei de l'éj^liso (xvr s.).
VarenKêville-s.-Mer. ]Manoir \n^o(xvrs.).
Yainville Eglise -xr ^.).
s-^e^e
Eure
Nom — Situation
E département appartient à la région N.-O. de la France. II tire son
nom de la rivière d'Eure qui y pénètre par la pointe S.-E. de
l'arrondissement d'Èvreux.
Sous le rapport de l'étendue il occupe le quarante-septième rang.
Il a la forme d'un cœur un peu évasé. Ses limites naturelles sont :
au N. le cours de la Seine en plusieurs points; à l'E., VEpie, depuis
son embouchure sur la rive dr. de la Seine jusqu'à sa sortie du
département; au S.-E. Y Eure, depuis son confluent avec VAvre (rive g.)
jusqu'à la bifurcation des voies ferrées à Bueil; au S., VAvre, dont la rive g. appar-
tient presque partout au département qui nous occupe; à l'O. enfin, la Morelle, sur un
parcours de 8 kilomètres.
Il est borné au N. par le département de la Seine-Inférieure, au N.-E. par celui de
l'Oise, à TE. par celui de 3eine-et-Oise, au S.-E. par celui d'Eure-et-Loir, au
S.-O. par celui de l'Orne, à l'O. enfin par celui du Calvados. Il y a 112 kilom. de la
pointe E. de l'arrondissement des Andelys à la pointe 0. de celui de Pont-Audemer. En
tirant une ligne droite de la pointe S. de l'arrondissement d'Évreux dans la direction
de Rouen, la partie de la ligne comprise dans le département mesure 67 kilomètres.
Il a été formé en 1790 de la Normandie propre {Lieuvin, Roumoisj Ouche, Vexin
nonnand, campagne du Neuhourg), du comté diÉvi^eux ou Évrecin et du Perche (cam-
pagne SairU' André).
Histoire
De la Gaule celtique il nous reste : des dolmens, des menhirs, des mégalithes,
enfin le lumulus de Brionnc. Avant l'arrivée des Romains, le pays des Carnutes était sur-
tout habite par les Aulerci Eburovices avec leur capitale Mediolanum Aulercorum, plus
tard Ebroïca (Évreux) et une faible étendue par les Veliocasses (arrondissement des
Andelys). Une partie des arrondissements de Bernay et de Pont-Audemer était occupée
par des Lexovii. Quand le signal de l'insurrection générale de la Gaule fut donné, le
peuple carnute se jeta sur Cenabum; après la chute d'Alésia, il combattit encore. Ce
fut une guerre d'extermination. Quand Auguste divisa la Gaule en quatre grandes
provinces, ce pays fut compris dans la Lyonnaise. De l'époque romaine il nous reste
surtout les ruines du Vieil Évreux consistant en théâtre, thermes, aqueduc et palais,
des vestiges nombreux de routes romaines, des restes de camps ou de retranche-
ments et les vestiges d'une villa gallo-romaine à Pitres. Saint Nicaise prêcha le
christianisme dans la région à la fin du W siècle. Saint Taurin devint le premier évéque
d'Évreux à la fin du iv siècle. Les premiers monastères s'élevèrent au vir siècle
(Évreux, Saint-Taurin, 660). Sous les Francs, les rois mérovingiens séjournèrent dans
quelques localités. En 844, les pirates normands pillèrent les villes de la rive gauche
de la Seine. Rollon, après avoir vaincu les forces du roi de France à Pont-de-l' Arche,
s'empara d'Évreux en 892, tuant tous ses habitants. Cette ville changea tour à tour de
maître jusqu'à l'époque où fut constitué le comté du même nom qui, pendant tout le
49H
EURE
XII* siècle, fut sous l'hégémonie de la famille de Monlfort-l'Amaun'. Après la conquête
d'Angleterre, Anglais et Français luttèrent pour la possession de la Normandie. Le
traité conclu à Brémulle en 1:219 consacrait la souveraineté des Anglais sur la Nor-
mandie qui pour mieux la
protéger élevèrent à Vemeuil
une nouvelle forteresse. La
lutte commença, formidable,
entre Philippe Auguste d'uno
part, et Richard Cœur do
Lion d'autre part. Après
bien des péripéties, le traité
de Louviers, en I19(>» laissait
h Philippe Auguste le Veii:i
normand, les place»^ de la
rive droite de lEfile, Gisors
enfin. Richard, pour l'om-
penser cet abandon augnienla
les défenses de Radepont,
éleva en un an, de 1 197 à
1198, la fameuse forteresse
de Château-Gaillard. A sa
mort, Philippe Auirusle re-
commença la lutte rontre
son frère, Jean sans Terre,
et s'empara de ChâteauGail-
lard. Il soutint ensuite Arthur
de Bretagne dans ses rovrn-
dicalions au trône d'Angle-
terre. Pour se débarrasser
du prétendant, Jean sans
Terre le fît assassiner. Alors,
Philippe Auguste Tayant rilé
à comparaître à Paris devant
ses pairs, le déclai-a, sur son
refus de comparaître, décfaa
de ses droits sur le dacbê.
La contrée fui rapideiDfiii
conquise et la Normandie
incorporée au royaume. Pen-
dant la guerre de Cent Ans,
un Français, Charles le Mau-
vais, comte d'Évreux. osa
soutenir les Anglais. Heureu-
sement, Du Guesclin battit ses troupes à Cocherel, non loin dÉvreux. Pendant la Inllf
des Armagnacs et des Bourguignons, toute la région fut en proie à de sanglants rooh
bals dont le plus meurtrier fut celui de Verncuil, en 14'2i, où les Anglais furent \k\i^
ricux. Leur domination ne cessa qu'en 1450 après la bataille de Formigny. La Lil'j^
dite du Bien Public la trouble. Louis XI marche contre le duc de Berry, son fivnv *\ui
gouverne le duché de Normandie; la plupart des villes de TEure tombent au pouvuir
SAINT-PIERRE-DU BOSGUERAUD. — Croix du cimetière.
lO^i
EURE
du roi de France, et, en 1468, la Normandie est réunie délinilivenionl i^i la couron.^c.
Mais la Réforme arrive. Sous les règnes de François II et de Charles IX, li's réff»nné<
pillent les églises de Pont-Audemer et d'Évreux; le Parlement de Rouen S4» réfu^ii- à
Louviers demeuré au pouvoir des catholiques. Henri IV gagne heureusement la lintnillc
dlvry, en 1590, et bientôt tout redevient calme. Sous la Frond(\ en 10 11». K\n*ux,
entraîné par le duc de Longueville, embrasse la cause des princes, comnit» d autres
villes de la région. Mais Mazarin triomphe des rebelles et le duc d'Harrdin t 1 lùle
Quillebeuf, en MmII.
Pendant le régime de hi Ter-
reur, le pays eut à compter un
certain nombre <le virlimes.
En 1800, la chouannerie y i-iii
des adhérents, mais le mouve-
ment n'eut pas de siiile. Le
4 octobre 1870. les Prussiens
entrent dans le dêMîirlemenl:
le 5, ils occu])enl P;iry, le «».
Gisors après une rou rt<' rê<i<-
tance. Le 1 i, un e<»iiil :iî e^t
livré à Écouis. un autre le
G novembre au Thil. Le 11.
Hébécourt est boni ban h* el
incendié. Dans la nuit du :!'♦
au ÔO, Etrépagny v<iit ui.e ij/-
faite des Alleniantis <|iii v»
vengent en lincendi; nt le len-
demain. Vernon avait rlè Im.ih-
bardé par eux I<* :i^J i:o\eiiili!.»
pendant que le inènie j-'ur
les francs-tireurs île (^len.
aidés par les échiij-inirs du
colonel Macquarl leur livn.ient
près d'Hécourl un L'h»ri« u\
combat. Le 6 cL'cembre. !«»!:»*
résistance devenant niiilil^.
Evreux était occupé par IVj»-
nemi. Mais les iiii»bi!*^ <!'*
l'Eure réunis à ceux de lAr-
dèchc n'en combat tirent i^i-*
moins à Bourgthci ouhle. .:
la Londe et à (Château l!i»U'rî.
à la fin ôc (léeeinbrc 1870 et au commencement de janvier 187L Le 2^2 janvier. Inrrun-
dissenienl (1(* Hc^nny éliiit occupé à son tour malgré la belle défense de eelli» vill»-. In»*
douzaine de communes échappèrent seules à l'occupation qui ne cessa qu'au }>aienit nt«^*
rindennulé d<î Lnu^TC.
TILLltni- S-SUR-AVRE. — Pendenlifs de la voûte
(lu cliœnr de rcjj;lisc.
Géologie — Topographie
On trouve» à la luise du sol du déparleniont le terrain eir/«re, sar.f à la ïiiiiir '•'
(lalvados où npjinrnît le système j/o-ass/^yi^e. Au-dessus du terrain rréta» é le mi": >*
•i
ÉVREUX. — Église Sainl-Thnurin.
KVnCUX. - Cathédrale. Fncade S.
EURE o03
grossier apparaît aux bords de rEure et de TEpte. L'argile plastique, mélangée d'»
grès, de poudingues, de meulière, de minerai de fer, forme avec des blocs de silex
des dépôts au-dessus de la craie, particulièrement dans la partie S.-O. du dépar-
tement. L'Eure est un pays de plaines qui se partage en plateaux dont l'ensemble
s'incline du S. au N. L'arrondissement des Andclys en forme un qui est enclavé entre
les vallées de TEpte, de TAndelle et de la Seine. Son altitude moyenne oscille entre
100 et 120 mètres avec son point culminant, 177 mètres, au N.-O. de Lyons-la-Forét; la
célèbre côte des Deux-Amants dans Tangle formé entre la rive droite de la Seine et la
rive gauche de TAndelle a 150 mètres d'élévation. L'altitude du plateau entre la Seine et
l'Eure ne dépasse pas 156 mètres avec une moyenne analogue à celle du précédent.
La plaine Saint-André en forme un autre au S.-E. entre la Seine, l'Eure et l'Avre, avec
une altitude moyenne de 150 mètres et des points culminants entre 200 et 228 mètres à
la pointe S. du département. Le plateau de l'O. comprend les hauteurs boisées qui
portent les forêts de Breteuil et de Couches, la plaine du Neubourg au centre, le Rou-
mois enfin, partie la plus basse mais en même temps la plus fraîche et la plus ver-
doyante du département. Son altitude moyenne varie de 150 à 180 mètres avec son point
culminant, 215 mètres, au S.-E. de Rugles. C'est au N.-O. de cette ville, à la lisière du
département de l'Orne, que se trouve le point le plus élevé de l'Eure, 241 mètres, dans
le pays d'Ouche compris entre la Risle et la Charentonne. Sur la rive g. de cette der-
nière rivière s'étendent les herbages du Lieuvin, dans une région dont l'altitude au S.-O.
dépasse 200 mètres et va en s'abaissant vers le N. où elle n'est plus que de 100 à 125 m.
Hydrographie
Toutes les eaux du département vont à la Manche, qu'elles gagnent par la Seine et
principalement par sa rive gauche à l'exception d'une petite rivière, la Calonne, qui
baigne Cormeilles et se rend à la Touques hors du département.
La SeiriCj dont le cours est de 68 kilom. dans l'Eure, n'y arrose que quelques villes
importantes : Vernon, les Andelys, Pont-de-l'Arche et Quillebeuf. Elle reçoit successi-
vement : VEple qui baigne Gisors et où tombent (rive g.) la Troène et le Réveillon ;
(rive dr.) la Levrière grossie de la Bonde qui passe à Étrépagny; (rive dr.) le Gambon
qui arrose le Grand Andely et tombe dans le fleuve au Petit Andely; VAndelle
augmentée (rive dr.) du Crevoti; (rive g.) de la Lieurre qui baigne Lyons-la-Forèt et se
grossit du Fouillebroc avant de gagner Fleury-sur-Andelle; (rive g.) YEure qui naît
dans rOrne, passe à Pacy-sur-Eure, Louviers, et se jette dans la Seine en amont de
Pont-de-l'Arche après un parcours de 71 kilom. dans le département. Dans l'Eure
tombent : (rive g.) VAvre qui arrose Verneuil et Nonancourt; Ylton, qui s'augmente du
ruisseau de Breteuil, passe à Darnville, se grossit du Rouloir, se divise en trois bras à
Évreux avant d'aller enfin tomber dans la Seine. Ce fleuve reçoit encore le ruisseau des
carrières de Caumont et celui du Marais Vernier, puis la Risle qui arrose Rugles, Beau-
mont-le-Roger, Brionne, Montfort et Pont-Audemer où, grossie de quelques ruisseaux,
elle devient navigable à la marée. Dans la Risle tombent (rive g.) le Sommaire, la Cha-
rentonne grossie du Guiel qui arrose Broglie et Bernay, le torrent d'Authon, la Véronne,
la rivière de Tourville augmentée du Sebec, la Corbie grossie du Foulbec. Enfin, dans
la Seine se jettent le ruisseau de Joble et la Morelle qui sépare sur 9 kilom. TEure du
Calvados.
Marais et Étangs. Dans ce département il n'y a ni lacs ni étangs. A peine peut-on
citer la Grande Mare du Marais Vernier.
Sources minérales. 11 en existe un certain nombre presque toutes ferrugineuses
o
u
ETRE 507
mais à faible aegré. On les utilise quolquefois. Nous citerons les sources des Andelys,
de Beaumont-le Roger, du Bec-Hellouin, de Bernay, d'Épaignes, de Fourmetot, d'Hon-
douville, de Martagny, de Saint-Agnan-de-Cernières, de Saint-Étienne-rAllier, de Saint-
Georges-de-Vièvre, de Sainl-Philbert-sur-Risle, de Touiïreville, de Verneuil et de Vernon.
Puits artésiens. Il en existe à Gisors (252 m.), Pont-Audemer (63 m.), Saint-André
(265 m.).
Climat
Quoique borde au N. par le large estuaire de la Seine, on ne compte pas TEure au
nombre des départements maritimes. Sa situation le place toutefois sous l'influence du
climat sêquanien et lui procure une température modérée, légèrement supérieure à celle
de Paris, 10*9, et sans exagération ni en froid ni en chaleur. C'est l'arrondissement de
Pont-Audemer où le froid est le plus vif. Le climat y est également humide et variable ;
le brouillard, sans y être trop fréquent, y apparaît néanmoins quelquefois. La hauteur
moyenne des pluies, 0",65, est inférieure à la moyenne générale de la France. Cest le
long du littoral de la Seine ainsi que dans la partie S. du pays d'Ouche qu elle est le
plus élevée et dans la plaine Saint-André le plus basse. Lèvent dominant est celui de TO.
qu'accompagne presque habituellement la pluie et c*est Tautomne qui a le plus grand
nombre de journées de pluie. Le vent S. amène les orages; le beau temps accompagne
généralement ceux du N. et de l'E.
Divisions administratives
Étendue : 595.765 hectares.
Population (1800) : 540.652 habitants.
Arrondissements CantQns Communes
Préfecture : Évreux \ 11 22i
!Les Andehjs \ 6 H7
Bernay 4 6 124
bouviers \ 5 iH
Pont-Audemer i 8 124
Total. . ~ Total. . le" Total. . 700
LISTE DES CANTONS
Êvreux Breleuil, Conches, Damville, Évreux N., Évreux S., Nonancourt, Pacy-sur-Eure,
Rugles, Saint-André, Verneuil, Vernon.
Les Andelys . . Les Andelys, Ecos, Elrépagny, Fleury-sur-Andelle, Gisors, Lyons-la-Forêt.
Bernay. . . . Beaumesnil, Beaumont-le-Roger, Bernay, Brionne, Broglie, Thiber\'ille.
Louviers .... Amfreville-Ia-Campagnc, Gaillon, Louviers, le Neubourg, Pont-de-rArche.
Pont-Audemer . Beuzeville, Bourgthéroulde, Cormeilles, Montfort-sur-Risle, Pont-Audemer,
Quillebeuf, Routot, Saint-Georges-du-Vièvre.
Cultes
Culte catholique. Évèché : ÉiTeux, suffragant de Rouen, érigé dans le iir s. Ce
diocèse ne comprend que le département de TEure. 11 compte 37 cures,546 succursales et
25 vicariats rétribués. Il y a un séminaire diocésain à Évreux. Presque toutes ses commu-
nautés religieuses d'hommes sont vouées à l'enseignement. Les principaux pèlerinages
sont ceux de Sainte-Clotilde aux Andelys; Notre-Dame de Grâce àBailleul; Notre-Dame de
la Couture à Bernay, qui date du x' s. et dont l'édifice actuel remonte au xV s. ; Notre-Dame
du Breuil-Benoît; Notre-Dame delà RonceàCaumont; Notre-Dame d'Ecouis; Notre-Dame
de Pitié à Nonancourt ; Notre-Dame des Arts à Pont-de-l'Arche.
LE BEC IIELLOLIN. - Pinacles de la Tour.
E U R R
îi09
Culte protestant. 11 n'y a pas 100^ protestants dans ce déparlement. Le culte ré-
formé s'y célèbre à Bernay, Évreux, Sainte-Opportune-la-Campagne, Veriieuil, Vernon.
Les protestants du canton de Nonancourl se rattachent à la paroisse de Marsauceux
(Eure-et-Loir). Le culte est cé-
lébré à Xonancourt en français
et en anglais.
Culte Israélite. Il n'y a que
quelques israélites dans l'Eure.
Armée
Ce .déparlement appartient à
la 5* région militaire et fait
partie du 3* corps d'armée dont
le chef-lieu est Rouen. Il com-
prend 2 subdivisions de région :
celle de Bernay, comprenant les
arrondissements de Bernay et
de Pont-Audemer, et celle
d'Évreux comprenant l'arrondis-
sement du même nom. Les ar-
rondissemeuts de Louviers et
des Andelys sont rattachés à la
subdivision de Rouen-Sud.
Évreux et Bernay possèdent cha-
cun 1 régiment d'infanterie et
Gaillon 1 compagnie d'infan-
terie. Évreux possède de plus
1 régiment de cavalerie (dra-
gons). Vernon possède un esca-
dron du Irain des équipages,
i compagnie d'ouvriers d'artil-
lerie avec un parc de construc-
tion et i section d'infirmiers
militaires. Le Bec-Hellouin pos-
sède I dépôt de remonte avec
i compagnie. 1 école militaire
préparatoire d'infanterif» fonc-
tionne aux Andelys. Enfin le dé-
parlement ressortit à la 5" légion
de gendarmerie (Rouen).
Justice
BERNAY. — AIîiisoMs en bgis de la Grande rue.
L'Eure ressortit à la cour d'appel de Rouen. La cour d'assis s siège à Évreux qui
possède en outre 1 tribunal de V instance, ainsi que les Andelys, Bernay, Louviers
et Pont-Audemer. 11 existe; 1 tribunal de commerce à Lvreux, Bernay, Lon\i(Ms et
Ponl-Audemer; I conseil de prud'hommes à Évreux, Bernay, Brionne, Louviers et
Pont-Audemer; enfin 1 justice de paix dans chacun des .'G cantons.
510
Instruction publique
Le département ressortit à l'académie de Caen. L'enseignement supérieur n'y
compte aucun établissement. L'enseignement secondaire comprend pour les garçons le
lycée d'Évreux et les collèges de Bernay et de Verneuil avec des classes pour l'ensei-
gnement classique et renseignement moderne. Évreux possède des cours secondaires
pour jeunes filles. 11 y a des établissements libres à Évreux et à Vernon, i petit
séminaire à Évreux (Sainl-
Aquilin) et à Pont-Audemor,
1 collège diocésain à Ecouis.
L'enseignement primaire re-
crute ses professeurs à rjécole
normale d'instituteurs
(avec école annexe) et à l'école
normale d'institutrices
(avec école annexe) d'Évreux.
Gisors et Louviers possèdent
\ école primaire supé-
rieure de garçons. 11 existe
des cours complémentai-
res pour garçons à Nonan-
court, Pont-Audemer, Vernon
et pour filles à Gisors, Nonan-
courl, Vernon et Pont-Au-
demer; des pensionnats pri-
maires pour garçons aux An-
delys et pour filles à Évreux (5 .
Dans un autre ordre d'idée,
le Neubourg possède 1 école
pratique d'agriculture et
les Andelys 1 école militaire
préparatoire d'infanterie.
Le déparlement ressortit eu
outre au sous-arrondissemeiit
de Rouen, de l'arrondissemenl
IIARCOURT. - Lgiisc. Rnpiisfcro. m i néralo giq ue du X.-O,
(Rouen) ; à la !'• région agricole,
^.-U.; à la '2' conservation des forcis (Rouen); à la 2* inspection des ponts et chaussées-
Agriculture
Le (l<'parl('r..oiil de l'Eure est siirlout un déparlement de culture et d'élevage. Les
driix li( rs de sa surface comprennent d(*s terres labourables où sont cultivées les céréa-
les. La inoyrniij du rendrnionl à l'iieclare est snpérieure à la moyenne générale de la
France, ce ((ui n'a rien de siiri)renant j)our une région dotée d'un grand nombre de syn-
dical s, de comices, où les lionnes méthodes sont mises en honneur et où les machines
aifiicoles soni venues suppléer larprement an manque de la main-d'œuvre. La culture de hi
pouiuie de terre est dolaissée; celle de la hetU rave progresse. Le colza est semé ainsi qr.o
ÉVREUX. — Évôché. Porte de la Tourelle.
512 EU HE
It' lin. La cultun' des Irprumos socs est iiiiportanlo, relie du chanvre insignifiante ainsi
(juc celle du sarrasin. La tiraude et le ciiardon à foulon sont l'objet de soins spéciaux: leurs
produits sont employés dans les fnhritiuesde Louvierseld'LlbeuL Les prairies artificielles,
dont l'éîendne est de plus en plus considérable, jointes aux prairies naturelles, occupent
près de la sixième partie du liMM'iloire. Les pommiers des vergers fournissent une moyenne
annuellt» de jODOOI) hectolitres de cidre. La vigne y est aussi cultivée,mais décline. Los
forêts couvrent une surface de près de l'iOOOO hectares.
L'élevage des bestiaux est fort important; l'espèce bovine appartient aux races
normande, cotentine et aux croisements de ces deux races avec celle de Durham.
L'espèce ovine appartient aux races normandes croisées avec les races mérinos et
dishley. yuant à la race chevaline, les produits en sont très estimés; l'Eure possède
en elTet hvs haras de Neaufles-Saint-Martin et de Dangu. De ce dernier sont sortis des
chevaux célèbres. Le Neubourg possède 1 école pratique d'agriculture. Étrépagny
1 écolt^de dressage. On ne saurait passer sous silence le fromage de Mignot que pro-
duit le Lieuvin. Enfin la production annuelle du miel varie de 50000 à COOOO kilogr.
Industrie
INDUSTRIES EXTRACTIVES. On exploite la craie dure et compacte aux
And(^Iys, à Vernon, dans les falaises qui accompagnent la Seine. La craie compacte
est exploitée à Beaumont-le-Roger, au Bec-Hellouin, à Caumont, à Vernonet Vernonnel.
Les principales exploitations industrielles de grés sont à Broglic et à Saint-Laurent-
des Bois. Le minerai de fer et la tourbe ne sont plus exploités. On extrait encore la
marne dans les vallées du département. Houlbec-Cocherel a des carrières de meu-
lière. II y a des briqueteries et des tuileries notamment aux Andelys, à Évreux^
à Saint-Aubin, etc.
INDUSTRIES AGRICOLES. La minoterie est pratiquée surtout aux Andelys
et dans les environs. Le beurre est fabriqué en grand dans des établissements
spéciaux, à Saint-Pierre-du-Vauvray, à Vesly et à Vernon. Il y a des brasseries et
des cidreries à Bûlines, Évreux, Pont-Audemer, etc.; des sucreries aux Andelys, à
Étrépagny et à Nassandre; des râperles de betteraves à Écouis et à Saussay-la-
Va(h(\ des distilleries à Gantiers, Hennezis-la-Bucaille, Tourny et Villers-en-Vexin.
Lyons-la-Forôt, Puchay, Sainte-Marguerite-de FAutel s'occupent de saboterie, ToulTre-
ville do vannerie et Dangu de tabletterie. En général, toutes les petites industries
qui ont le bois pour base s'exercent h la lisière des forêts du département.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. Elles n'ont pas grande importance; cepen-
dant il faut signaler les fonderies de métaux et les forges de Breteuil, Conches,
Évreux, Homilly-sur-Andelle. Bourth, Francheville, Rugles font des épingles, de la
clouterie et de la quincaillerie. Évreux construit en outre des machines agricoles
et des moteurs à gaz.
INDUSTRIES CHIMIQUES. Évreux et Gisors ont des blanchisseries de coton.
Beriiny, Louviers, Ponl-Audemer et Verneuil s'occupent de teinturerie. Bourglhé-
roul(lt\ Nonancourt, Pont-Audemer et Routot possèdent des établissements de stôa-
rin3rle.
INDUSTRIES TEXTILES. Ce sont ces industries qui occupent le premier rang
ilans L' département. Environ 00 établissements s'occupent du coton et 55 de la laine.
(:'(»st surtout dans la vallée de TAndclle que se sont installées les usines les plus
nombreuses : lllatures, tissages, teinturerie et impression d'étoffes. Évreux et Har-
coiirt font des coutils; Louviers et Pont-Authou des draps et des cachemires; Gisors
GISORS. — Kyli-e Soiiil C.crvjiis. l'aradc O.
Z6
mi
ETRE
des lissus de coton; Sainl-Geor^es-du-Vièvre des tissus de fil et de coton; Thiberville,
des rubans de fil et de colon; les environs de Bernay des frocs et des toiles;
Gaillon des tapis. Bemay et
Charleval fabriquent en outre
des casquettes. Il y a un
mou li nage de soie aux
Andelys.
INDUSTRIES DIVER-
SES. Les Andelys, Gisors,
Pont-Audenver possèdent des
vanneries importantes; Ber-
nay, Louviers, Évreux, des
corroieries; Pont-de-rArche
et SaintrPierre-du-Vauvray ont
une partie de leur population
occupée à fabriquer des
chaussons. Étrépagny four-
nit des gants. On compte en
outre des papeteries à Mes-
nil-sur-l'Estrée, Montreuil-
VArgillé, Pont-Audemer et
Saint-Roch-Moussel; des im-
primeries à Évreux et au
Mesnil-sur-FEstrée; des ate-
liers de carrosserie aux
Andelys et dans les environs.
Enfin, Ton fabrique des ins-
truments de musique à
vent à la CoutureBoussey;
des orgues aux Andelys et
à Étrépagny; des vitraux
peints à Évreux, des pei-
gnes à Bois-Ie-Roi, Ézy,
l'Habit et Ivryla-Bataille.
Commerce
Les importations consistent
surtout en houille provenant
d'Angleterre, du bassin de
Valenciennes et de Belgique;
en matières premières des-
tinées à alimenter les usim^s
du département : coton, laine,
soie, corne, ivoire, os, métaux.
On exporte des bestiaux, de
la volaille, des œufs, du
beurre, des grains et farines, des graines oléagineuses; des tissus de coton et de
hune: do la qiiin(*aiIl(M'ie; des alcools: des iiislrumenls de musique.
VERNEUIL-SUR-AVRE. - Maison de la Tourelle.
B!r>
EURE
i\'irnH los foires du déptirlcinnnl. nous citerons la Foire fleurie de Bernay et la foire
aux lainus. Il y a 5 poils dans l'Eure : Ponl-Audemer, Aizier et Quillebeuf.
Voies de communication
kil. m.
Chemins de fer (»48,858
Roules nationales 408
Chemins vicinaux (crrande com-
munication) 2579
Chemins vicinaux (oi'dinaires). . C7()8,122
kil. m.
Rivières navigables :
Seine HO ^
Eure (de Louviers à la Seine). . . 14,600
Risle (de Pont-Audemer à la
Seine) 15,900
vreux est bàli sur l'Iton, qui s'y divise, en trois bras, dans un joli \'allon
ouvert à i'O. et au N.-E. bordé au N.-O. par un plateau cultivé se termi-
nant par une colline abrupte au-dessus de la ville et au S. par un autre
plateau dont les |:entes portent outre un faubourg la voie ferrée de Paris
à Cherbourg ainsi que le beau Jardin des Plantes reliant la place de la
Gare au centre de la cité. On y reconnaît encore assez aisément à leur
structure et à leur épaisseur les murailles gallo-romaines du %-• s. dont il
reste encore çà et là quelques vestiges. Les fouilles pratiquées à diverses
époques ont mis à jour des débris de monuments, des pierres sculptées, des objets el des
monnaies ornant aujourd'hui le riche Musée municipal. Du moyen âge, il n'est resté que ie
Bourg. Ouant au vieux chûleau, plusieurs fois démoli el reconstruit, il a fait place à VUôiet de
l'itle érigé en 1895 en face le Beffroi ou Tour de V Horloge commencé en 1490 par rarchitecte
P. Moteau. Le plus bel édillce d'Évreux est 2a Cathédrale N,-D, (1030-1076) incendiée en 1119 et
reconstruite par le roi d'Angleterre Henri 1". Les parties supérieures de la nef, le chœur plus
large (prelle et quelques parties latérales datent de 1555; les autres parties sont postérieures
Tincendie de 1050. On doit au cardinal La Balue le transept S., les sacristies, la chapelle de
.a \'ierge et la tour centrale portent la lanterne qui se dresse à 75 m. de hauteur. Les deux
tours (|ui flanquent le i)ortail ont été élevées de 1560 à 1609. A l'intérieur, on remarque de
si)lendi(ies verrières notamment dans la chapelle de la Vierge, deux belles roses latérales, les
clùlures en hors des chapelles (xvr s.), une chaire du xvir s. provenant de l'Abbaye du Bec, des
crétlences sculptées, des stalles du xiv» s. et quelques pierres tombales. Au S. de la cathédrale
se trouve le Palais êpiscopal bâti en 1i8I el restauré en 1876; il renferme une tourelle hesLa-
gonale avec escalier. De V Abbaye de Saiul-Taurin fondée vers 660 il reste un pavillon d'entrée
du xvi^ s. et l'église actuelle. La tour el une partie de la nef datent de 1407; le chœur, élevé
sur une crypli* romane, est du xiv" s. et la façade du xvii* s. IJ'Abbaye de Saint-Sauveur, fondée
en 100L). a été transformée en caserne de cavalerie. L'ancien couvent des Capucins a fait
place au Lycée; il en reste un cloître du xvii« s. La façade de l'ancienne chapelle du sémi-
naire des Eudistes transformée en salle de Cour d'assises est enclavée dans les constructions
des Tribunaux. La chapelle du petit séminaire faisait partie de VÉglise Saint-Aqùilin dont elle
a conservé une verrière. VJfospice élevé sur l'emplacement de l'ancienne église des Jacobins
renferme dans sa chapelle un monument élevé à la mémoire du duc de Bouillon. La Préfecture
est installée dans l'ancien petit séminaire bi\ti de 1705 à 1768; le bâtiment des Archives tiéparU-
mcutalcfi élevé dans le parc renferme une collection de sceaux el des manuscrits du xiir s. La
BibliullU'ijuc publique jointe à celle de la Société libre de l'Eure renferme 21000 volumes, 1 bel
Évangéliaire el plus de 150 manuscrits. Le Musée formé en 1875 contient une riche collection
d'objets d'art : faïences, meubles, orfèvrerie, médailles, manuscrits, gravures, estampes, des
sculptures el des moulages, des tableaux et surtout des objets antérieurs au v* s. provenant
des touilles du \'ieil-Évreux parmi lesquels il faut citer deux beaux bronzes : un Jupiter Stator
et un Ajfolh,,}, une coupe en verre ciselé du iv* s., des monnaies romaines soudées ensemble
par suile de l'oxydation el ayant conservé la forme des sacs qui les ont contenues. Évreux
possède encore «luelques maisons curieuses des xv* et xvr s., une belle Fontaine devant THôtel
de \'\\\v el de belles Prv)nr)ia-h's. Une statue a été érigée en 181)0 à Toculiste Jacques David
LES ANDELYS. — Chdtenu Gnillaril. Côlé de la rivière.
EURE 519
(1696-1762). Évrcux fabrique des coulils renommés, possède une imprimerie fort imporlanle et
des ateliers de vitraux peints.
Temeuil, qui s'élève sur la rive g. de l'Avre et le Bras-forcé ou canal dérivé de Tlton, était
au XII* s. une ville fortifiée très importante comme en témoignent encore aujourd'hui les rem-
parts transformés en une splendide promenade ombragée qui l'entoure complètement. Des
7 églises qu'elle renfermait, une seule, Saint-Jacques, n'existe plus. La plus remarquable,
Y Eglise de la Madeleine est flanquée à dr. de sa façade d'une belle Tour carrée (xvr s.) ornée
de statues curieuses dans ses niches sculptées et terminée par une couronne fleuronnée;
l'intérieur renferme, outre des statuettes des xv" et xvr s., de beaux vitraux restaurés de la
même époque, une toile de Vanloo, une Mise au tombeau. VÊglise Notre-Dame, dont le chœur et
la flèche restaurée datent du xii* s. et les bas-côtés du xv* s., renferme de curieuses statues
en pierre et en bois du xv* s., une cuve baptismale du xii*s., des bénitiers romans et des voûtes
à pendentifs du xvr s. VÊglise Saint-Jean, aujourd'hui transformée en Halle aux grains, offre
quelques morceaux délicats. Saint-Laurent transformé en atelier a un portail bien conservé du
xvr s. VÊglise Saint-Pierre est devenue une grange. Vemeuil est riche en maisons curieuses, il
possède un moulin à farine, une fonderie et une usine où l'on fabrique de la batterie de
cuisine. La Bibliothèque compte 5500 volumes.
Vemon, jolie petite ville arrosée par les ruisseaux de Bizy, de la Hazette et de Saint-Martin,
est située sur la rive g. de la Seine et reliée par un beau pont en pierre à Vernonnet sur la
rive dr. En aval, le pont du chemin de fer de Gisors projette son tablier métallique au delà de
VAtelier de construction des équipages militaires. Le monument le plus intéressant de Vernon est
VÊglise xV.-Z>. qui présente à l'intérieur comme à l'extérieur un aspect architectural imposant;
le chœur est du xii* s., la nef du xiv* s., et les chapelles du xv* s. Les statues du portail prin-
cipal sont mutilées. A l'intérieur, on remarque : un beau buffet d'orgue, un bel autel provenant
de la Chartreuse de Gaillon, un tableau d'A. Carrache, six belles tapisseries du xvir s. De
ses fortifications d'autrefois il reste quelques murailles, des souterrains et la Tour des
Archives ou Tour grise dont la construction remonte à Henri I*' d'Angleterre. V Hôtel de Ville
(1896) couronné d'un beffroi est d'un aspect un peu lourd; il renferme un petit Musée. On trouve
encore à Vernon quelques vieilles maisons avec façades en bois. Outre ses établissements mi-
litaires, Vemon s'occupe de construction mécanique, distille la benzine, fabrique des couleurs
d'aniline, des machines agricoles, et possède une grande briqueterie. La Bibliothèque de Vernon
renferme 6500 volumes. Vernonnet, sur la rive dr. de la Seine, célèbre par ses carrières, pos-
sède un beau Donjon du xii* s. et le beau portail du xvr s. de l'ancienne église. A 2 kilom.
de Vernon se trouve le château de Bizy.
Les Andelys se composent de deux villes : le petit Andely qui s'élève au bord de la Seine
et sur sa rive dr. et est dominé par les ruines célèbres de Château-Gaillard; le Grand Andely,
bâti entre deux coteaux et réuni au premier par un beau boulevard de 1 kilom. de longueur,
tous deux arrosés par le Gambon où tombe le ru de Paix et les ruisseaux de Saint-Martin et
des Fontainettes. Au Grand Andely, VÊglise N.-D., des xiir et xvr s., a été restaurée de nos
jours. Elle est surmontée de trois tours et présente une façade de style byzantin, une aile dr.
de style gothique fleuri et une aile g. en partie du xvr s. L'intérieur renferme de fort belles
verrières du xvr s., un splendide buffet d'orgue de la même époque, un groupe en pierre du
xvr s. V Ensevelissement du Christ, de belles peintures, dont plusieurs de Quentin Varin, le
premier maître du Poussin, des tombeaux du xvir s. (famille des deux Corneille), un bénitier du
XV* s. et des stalles curieuses de la même époque. Sur la place principale se dresse la statue en
bronze du Poussin, devant VBâtel de Ville, dans la façade postérieure duquel est encastrée la
Tour Corneille renfermant un escalier. Cet édifice renferme le Musée. A signaler encore au Grand
Andely, VHôtel du Grand Cerf, curieuse maison en bois du xvr s., restaurée avec goût et bien
meublée d'objets d'art de toutes sortes. Au Petit Andely se trouve Véglise Saijit-Sauveur en
forme de croix grecque dominée par la flèche pointue qui s'élève à l'intersection des bras et
précédée d'un porche en bois du xiv s. Le couvent-hospice de Saint-Jacques élève le dôme de
sa chapelle au pied de la Roche Saint-Jacques et des falaises à pic qui accompagnent la rive dr.
de la Seine. Dans le square entre les deux Andelys s'élève le buste du peintre Chaplin. De la
vieille forteresse de Château-Gaillard il reste le Donjon avec des parties de sa triple enceinte et
LOUVIERS. — Lavoir et maisons en bois.
z
o
EURE
5-23
des grottes taillées dans le roc de
la première enceinte. Du haut de
la colline qui la porte, la vue sur
la vallée de la Seine et les îles de
son cours est admirable et, lors-
que forteresse, îles et rives du
fleuve sont embrasées, le spec-
tacle est féerique. La Bibliothèque
des Andelys compte 2200 volu-
mes. L'industrie est encore assez
active dans les deux villes qui
fabriquent des orgues, ont des
moulins à farine, des tanneries et
moulinent la soie.
Bemay est construit sur les
bords de la Charentonne et du
Crosnier et environné de riantes
collines. L'une de ses rues a
conser\^é ses maisons du xvr s.
aux toits et aux mansardes en
saillie, ce qui lui prête un aspect
moyen âge assez séduisant. C'est
du haut du mont Milon qu'il faut
la contempler. VAhbaye bénédic-
tine fondée en 1013 par Judith,
duchesse de Bretagne, fut re-
construite en 1628 par les reli-
gieux de Sainl-Maur. C'est dans
ces bâtiments que sont installés
la Sous-Préfecture, YHôtel de Ville,
le Tribunal, les Prisons et les
Musées, . L'église abbatiale du
XI* s. sert de Halle aux grains et
de Temple protestant. Véglise
Sainte-Croix du xiv* s. et surtout
du XV* s. a sa façade flanquée à
dr. d'une tour ornée de belles
sculptures. L'église N.-D. de la
Couture, déjà célèbre au moyen
âge, s'élève au milieu d'un cime-
tière. Le Musée qui occupe le
logis abbatial renferme des anti-
quités romaines et du moyen âge,
des collections ethnographiques,
des faïences, des tableaux. La
Bibliothèque compte plus de
10000 volumes. Bemay a élevé
une statue à J. Daviel qui, le pre-
mier, tenta l'opération de la ca-
taracte et un Monument aux gar-
des nationaux qui défendirent
vaillamment leur cité contre les
Allemands en 1870.
Louviers, situé au milieu d'un
VERNEUIL-SUH-AVBE. - Tour de léglise de In Mndeleine.
BEALîMONT LEROGER. - Porles Ju portail S. du légUae So'ml-Xi«olaa,
LE NEUnOURG. - Église. Ensemble S.-a
EURE
527
vallon fertile arrosé par l'Eure est une ville industrielle. Ce caractère n*apparait pas tout d'abord
mali^ré les hautes cheminées qui la dominent, malgré les pylônes en tôle qui supportent les flis
électriques distribuant partout la force ou la lumière. En effet, dès que Ton entre dans la ville, on
est séduit par l'élégance des villas et des usines précédées de beaux jardins, par le spectacle
pittoresque des laveuses agenouillées sur les margelles en pierre bordant les rives de l'Eure,
par la vue enfln des vieilles maisons en bois qui forment presque tout le centre de la cité. Son
plus bel édifice est VÊglise y.-D. (xiirs.); le portail S. (xvs.)est très riche. Elle a de belles ver-
rières du XV* s.. Outre ses boulevards, Louviers possède une Caisse cfépargjie (1801), un Musée-
BifUiothèque et VlJolel de Ville en briques rouges et pierres de taille, surmonté d'un campanile.
Le Musée renferme des tableaux, des faïences et des objets d'archéologie ; la Bibliothèque compte
liOOO volumes. Signalons encore le Palais de Justice et la vieille Église Saint-Germain.
Gaillon, jolie petite ville dans un vallon très frais, est dominé par des collines au S. et à l'O.
Cell<^ de rO. porte le Château élevé par le cardinal G. d'Amboise, transformé en maison de
détention, et dont un portail, des bas-reliefs et des statues ornent l'Ecole des Beaux-Arts et le
Musée du Louvre à Paris. La galerie voûtée qui longe la chapelle, la chapelle elle-même, les caves
sont restées ce qu'elles étaient à l'époque du cardinal; Gaillon possède une maison du xvr s.
P«nt-de-r Arche est bâti sur la rive gauche de la Seine. Cette ville fut jadis fortifiée et de la
rive dr. on aperçoit en aval une tour et des remparts; on en voit encore dans des propriétés pri-
vées. Elle est dominée par le vaisseau de VÊglise N.-D. des Arts, inachevée et en partie restaurée.
Pont-Audemer est une charmante ville arrosée par la Risie, entre deux collines boisées. Son
//*7e/ de Ville, son Palais de Justice, ses Écoles sont modernes. Son plus curieux monument est
VÉglise ^Saint-Ouen à l'intérieur de laquelle on remarque 13 belles verrières, une tribune ajourée,
un retable, la fermeture en bois de la chapelle des Fonts, les fonts baptismaux eux-mêmes, la
tribune de l'orgue, des piscines, le tout du xvr s. Le Musée-Bibliothèque , don de Canel, dont le
buste orne la façade de l'édifice, renferme un joli bahut, quelques i»eintures et sculptures, mais
surtout une bibliothèque normande remarquable par ses archives, ses manuscrits et ses livres
rares ou curieux (7 700 volumes).
Gisors est une ville intéressante bâtie aux frontières de l'ancienne France et de la Normandie,
dans une plaine qu'arrosent l'Eiite, la Troëne et le Réveillon. Elle est dominée par les ruines
d'une forteresse féodale très importante (xr* et xii" s., surface: 3 hectares) dont des tours etfrag-
■ ments de tours, donjon, remparts sont encore debout. La motte sur lequel s'élève le donjon
la double enceinte et les fossés ont été convertis en une promenade magnifique. Son plus beau
monument est VÉglise Sainl-Gervais et Saint-Protais.
Liste des Monuments historiques
(P. p. Propriété privée. — P. c. Propriété communale. — P. E. Propriété de l'État).
Ambenay
Dolmen (P. p.).
Ilarcourt
Andelys (Les). . .
Eglise du Grand-Andely (xin* et
Ivry-la-Bataille . .
XV H.),
Louviers
...
Eglise du Petil-Andoly (xin* s.).
Mêlicourt
— ...
Ruincsdu château GailUird(xir s.).
IMainville
Appeville
Eglise (xvr s.).
Pont .\udemer . .
Boaumonl
Tour de Icglise (xv s.).
— . .
Bernoy
Ancienne église de ralibaye(xi's.),
(Halle au blé).
Pont-de l'Arche. .
Vitraux de l'cgUsc X.-D. de la
Çuillcbeuf . . . .
Couture (xvr s.).
Rujrlos
Boisnpy
Eglise (xn* s.).
Saint-Luc. . .
Brofïlic
Eplise (xr s.).
Serquigny . . .
Coiiclios
Egli>e (XV s.).
Thcvray
Donjon (xu' s.).
'rhil)«)iiviIlo . . .
Evrfiix
Calliédrale NoIrc-Dame (xii* au
Tillièrcs-sur-Avre.
XVI* s.).
Venlcs (Lc^) . . .
Ej^lise Saint-Taurin (xi*, xv» cl
xvr s.).
Vcrnoiiil-sur-Avrc.
_
Tour de riIorlof?o (xv s.).
Fojilîiirir-la-Sorct .
Kirlisc (XI* s.).
—
liai lion
Ch.'Ucau (XVI* s.) (P. E.).
(jijioi'-î
Efrlisc (xiH* au .\vr s.).
Vcrnon
—
Ruines du chûleau (xr et xii* s.).
—
E.glisîî (abside de 1) (xn* s.).
Obélisque (xvi* s.).
Eglise N.-l>. (xni*, xv* et xvi*s.).
Tombe dans l'église (xv* s.).
Eglise.
Eglise St-Oiien (xi*, xv* et xvi* s.).
Eglise Sl-Gonnain (xiii' et xv* s.).
Vitraux de rêgllse N.-D. des Arts
(xvr et xvn* s.).
Eglise (XI* s.).
Tour de It-glise (xv* s.).
Eglise.
Portail do l'église (xi* s.).
Tour (XV* s,).
Eglise (XII* s.).
ICgIisr (xvr s.).
Dolmen de la Pierre Courcoulée
(P.C.).
Egli>(^ de la Maclclcine (xi* au
xvii* s.).
Maison à langledc la rue du Canon
el dda r. d«'Ia Madeleine (xvi* s.).
Eglise (\ii* ail xv s.'.
Tour des Airliivos (\ir s.).
GAEN. — Coibenix (Musée du Vieux-Saint-Elienne).
Calvados
Nom — Situation
E département appartient à la région N.-O. de la France. Il doit son nom
à une bande de rochers parallèles au littoral dont il est éloigné
d environ '2 kilom., ayant son origine à Ouistreham et se terminant à
Port-en-Bessin. C'est un de nos 24 départements maritimes. II affecte
dans ses lignes générales la forme d'un fragment de couronne dont le
diamètre à 1*0. est un peu plus allongé qu a TE. Il a 107 kilom. de
longueur de la pointe 0. de rarrondisscment de Vire à la pointe E. de
celui de Lisieux. Sa hauteur, des Roches de Grandcamp au S. de l'arrondissement de
Vire, dépasse 66 kilom. Son chef-lieu, Caen, est situé à peu prrs au centre, plus proche
toutefois de la Manche au N. que de sa limite S. Par rapport à l'étendue, il occupe le
soixantième rang. Comme limites naturelles il a : au N. la Manche, de rembouchure
de la Vire à celle de la Seine et Testuaire de ce fleuve jusqu'à son confluent avec la
Morelle, soit 100 kilom.; à TE. la Morelle sur 7 kil. 5; au S. 8 kilom. de la Baize et
8 kilom. de la Jouvine; à TO. 5 kilom. de la Drôme et enfin 16 kilom. de la Vire et do
l'EUe son affluent. Il est borné au N. par la Manche, à TE. par le département de
l'Eure, au S. par celui de l'Orne et à l'O. par celui de la Manche.
Il a été formé en 1790 de plusieurs parties de la Haute et de la Basse Normandie
(Ha*'te Normandie : Lieuvin et Pays d'Auye; Basse Normandie : Campœjne de
Caen, Bessin, Bocage, Cinglais et Ilicmois).
U
CALVADOS. :
530
Histoire
Les peuples anciens, précédant les Celtes, qui habitèrent la région dont nous nous
occupons, n'y ont laissé que fort peu de monuments; à peine peut-on signaler quelques
dolmens, un menhir dans le bois de Livarot et celui de « Pierre cornue » à Condé-sur-lfs.
A l'arrivée des Romains, cette région était habitée par trois peuples différents : les
Lexovii, dont la capitale était Xuvionuijus (Lisieux), les llducasses épars sur la rive g.
de rOrne avec l(»ur cité d'Olina et enfin les Bajocasses dont la capitale était Baveux
{civilas Bajocassuon) qui l'ut de beaucoup la plus imi)ortante. Tous ces peuples furent
soumis de bonne heure à la domination romaine qu'ils acceptèrent assez facileinenl.
Quand Auguste partagea la Gaule en quatre i)rovinces, ce pays fit partie de la 'i* Lyon-
naise. De cette époque des vestiges nombreux sont encore debout : Glos a des restes
d'aqueduc, le Manoir, une colonne milliaire sur une ancienne voie romaine, le Tron-
quay, une enceinte fortifiée, Bernières-sur-Mer et Campandré-Valcongrain des camps
romains, etc. ; enfin on a découvert des thermes romains à Bayeux dans les fouilles de
l'ancien cimetière de la paroisse Saint-Vincent. Au iV s. une infiltration de Barbares
amena dans cette dernière ville des Saxons qui s'y fixèrent et y gardèrent leur langue
Vusqu'au xi" s.
Le Cliristianisme y apparut au ir s. prêché d'abord par les saints Mellon et Nicaise,
puis par l'apôtre des Saxons, saint Exupère.
Incorporé dans le royaume de Neustrie. ce pays fut donné en toute souveraineté héré-
ditaire à un chef de pirates normands, Rollon. Le roi de France n'y mettait pour prix que
la conversion de Rollon au christianisme et en qualité de suzerain exigeait l'hommage
du vassal. De plus il lui donnait sa fiHe Gisèle en mariage. C'est à Saint-Clair-sur-Eple
que furent pris en 911 ces arrangements et c'est de cette date que part rétablissement
de la Normandie. Cette contrée changea très rapidement d'aspect : les terres furent cul-
tivées avec soin et l'ordre régna partout. A la fin du x* s. le duché de Normandie était
l'un des états les i)lus prospères de la France.
Seul d'abord, aidé ensuite par l'empereur allemand Otton-le-Grand, le roi Louis IV
d'Outremer avait bien essayé de le reprendre, mais les Normands l'avaient batlu à Crois-
sanville (945). D'esprit aventureux et mercantile, les Normands ne restèrent pas
confinés dans leur nouvelle patrie. La Palestine les vit en grand nombre apparaître au
moment des croisades; ils combattirent les Musulmans de l'Espagne comme les Sarra-
sins de Sicile; ils fondèrent des états en Italie, se firent les vassaux du pape contre les
Allemands. Ouand Guillaume le Bûtard, fils de Robert le Diable et de la belle Ariette, né
au château de Falaise, succéda à son père en 1055, il eut à lutter d abord contre des
compétiteurs qu'il battit au Val-ès-Dunes près de Caen, aidé parle roi de France, contre
.lequel il tourna ensuite ses armes. Henri I" fut vaincu à Mortemer et à Troarn. A la
mort d'Edouard le Confesseur, roi d'Angleterre et parent de Robert le Diable, Guillaume
et Harold se disputèrent la succession. Le premier sut mettre le pape Alexandre II dans
ses intérêts, et fut proclamé seul prétendant.' Fort de cet ap[)ui, Guillaume fît appel
à ses vassaux pour soutenir sa cause : quelques-uns y répondirent : puis des aventuriers
vinrent de tous les coins de la France se ranger sous sa bannière. La flotte normande,
forte de 100 navires à voile, de plus de 1000 transports et de 60000 hommes, partit de
remboucliin-e de la Dives et débarqua sur la ccMe de Sussex le 28 septembre 1066. Vain-
queur le li octobre suivant à la bataille d'IIastings où Harold fut trouvé parmi les
morts, Guillaume était couronné roi d'Angleterre le 25 décembre de la même année
à Londres par l'archevéciue dTork. Comme duc de Normandie, Guillaume embellit
Caen, y lit construire le château dont les murs sont encore debout. Sa femme, la reine
CAEN. — Abbnve aux Hommes.
532 CALVADOS
Malhiltic. lill*' du comte .1 ^ Flaiidro et lui-niOiiie y fondèrent des abbayes célèbres. Le
roi d<' France Philippe 1 ' lulla contre son vassal tout à la l'ois duc de Normandie et roi
d'Ant^lelcrrc. (>e fut au i^'lour d'une expédilion contre Philippe que Guillaume mourut
en 10ï<7. Son (ils aîné, Roheit (lourleheuse, hérita seulement de la Normandie, le cadet
Guillaume le Houx gardant l'Anglelerre. Ouanl au troisième, Henri 1'% il enleva le duché
à son aîné et le rattacha à la couronjie d'Angleterre. Louis VI et Henri 1**^ se dispu-
tèrent la possession de Gisors. Le premier soutint les prétentions de Guillaume Cliloii.
fils de Hobert sur la Normandie, mais vaincu à Brémule (50 avril H 19; il dut la laisser à
Henri 1". Geoffroy d'Anjou, surnommé Planlagenet, marié à Mathilde fille d'Henri 1'% la
posséda à son tour. Leur fils Henri épousa en 1152, dans la ville de Lisieux^ Éléonore
de Guienne, femme répudiée de Louis VII et devint deux ans après roi d'Angleterre
sons le nom de Henri II à la mort d'Ktienne 1". Dès ce moment la rivalité des rois de
France et d'Angleteire prit une nouvelle importance. Elle dura trois siècles et ne prit fin
que par la lutte nationale engagée sous Charles VIL Au cours de celte lutte, les grandes
vilh^s passaient des mains françaises aux mains anglaises et réciproquement. En 1-422, à
la mort de Henri V, la Normandi(* i)resque entière lui appartenait; ce ne fut qu'en i459
([uelle fut délinilivement reprise. Sous Louis XI la Ligue du Bien public fut puissante,
soutenue par lévéquc de Lisieux qui y gagna toute la région. Louis XI vint à Lisieux
el lévèque Basin fut ch»\tié. Ce roi astucieux avait nommé son frère Charles de France
gouverneur de la Normandie, mais il s'arrangea pour que celte nomination fût vaine
et garda la province. François I" fut forcé de réprimer les exactions que commirent
quelques seigneurs de la contrée contre les pauvres gens de la campagne ; les
« Grands Jours » tenus à Bayeux donnèrent satisfaction à ces malheureux.
Les guerres de religion furent désastreuses pour la Normandie dont quelques villes,
et notamment Caen, avaient endurasse la cause de la réforme. Coligny, battu à Dreux
était venu s'y réfugier et un synode y fut tenu. Les protestants prirent Honfleur et
Falaise, i)illèrent les cathédrales de Bayeux et de Lisieux. Henri IV après son abjuration
dut reprendre toutes ces villes les unes après les autres. Sous Louis XIII la révolte d^
« Nu-Pieds », provoquée par des impôts excessifs ou injustes, amena dans le pays le
terrible Gassion dont la ré[)ression fut sanglante. Les malheureux qui avaient pris part
à la rébellion subirent toutes sortes de supplices. Grâce à ses relations avec le Canada
et Québec fondé en 1608 par Champlain, Honfleur était devenue une cité prospère et un
port florissant, mais perdit tous ces avantages à la Révocation de FÉdit de Nantes.
Les villes de Caen et de Bayeux furent abandonnées j)ar ime foule de commerçants et
d'industriels. Tel fut un peu i)artout le fi'uit de la mauvaise politique de Louis XIV.
La Uévolulion fut bien accueillie et ne suscita de scènes sanglantes qu'à Bayeux. Les
Girondins, expulsés au 51 mai 1700. vinrent se réfugier h Caen et y soulevèrent le pays
contre la Convention. C'est de Caen que partit Charlotte Corday pour aller assassiner
Marat. Fn 1795, des bandes de Chouans se livrèrent à quelques assassinats autour de
Lisieux, mais les troupes de Hoche eurent facilement raison de C(»s bandes.
Eiitiu. peiidanl la guerre franco-allemande, un seul arrondissement du Calvados
fut occui)é par l'ennemi, celui de Lisieux, et dut souffrir les lourdes réquisitions dont
les Allemands le chargèrent.
Géologie — Topographie
Le Calvados n'est pas en iifénéral un déparlement élevé si ce n'est dans la région S.-O.
qui renf(M'me le point culminant, r»lîr> met., situé à î» Uilom. au S. du chef-lieu de canton.
Aunav-sur-Odon. Les dilTérentes parties dont il a été formé correspondent à des régions
CAEN. — Tour dos Gens d armes.
534
CALVADOS
géologiques netlcMiient délenniiiéos. C'est ainsi que le Bocage normand qui comprend tout
raiTondissenionl d(3 Vire, le S. de celui de Bayeux, VO. de celui de Falaise et le S.-O. de
celui de Caen, relève des terrains primaires qui se soudent aux terres bretonnes sans
changements extérieurs apparents. Les collines de Normandie travei*scnt tout le Bocaqe
dans la direction S.-E. à N.-O. et comprennent une ligne de hauteurs qui pénètrent dans
le département par Falaise et se poursuivent par Thury-Harcourt, Aunay-sur-Odon et
Caumont. On relève près de Falaise ^iiSil m. d'altitude, 559 m. au Mont-Pinçon, 509 m. à
la butte de Montl)oscq. Un cliaînon parallèle passant au S. du premier, mais de lonirueur
moitié moindre, renlerme encore des sommets élevés : 507 m. à la butte de Chaulieu, un
peu au delà de la limite du Calvados, dans
rOrne, 287 m. à Montchauvel, :i60 m. aux
roches de Campeaux. L'Orne, dans l'arron-
dissement de Falaise, coule dans une vallée
encaissée bordée sur sa rive g. de collines
escarpées atteignant 202 m. à Clécy, 551 m.
à Ilamars. On trouve des schistes et des
grès à Falaise et aux escarpements qui
bordent TOrne, le granit à Vire. Le Cin-
glais est une région boisée, encaissée entre
rOrne et la Laize. Le Bessin relève des
terrains jinyissiques; il possède qu(»lques
hauteurs et de petites vallées. 11 se com-
pose d'une bande permienne avec de-;
aflleurements d'argile soudée à une auti-e
bande parallèle formée de marne et dr
calcaire liasique. Il se termine au littoral
par des falaises élevées de 70 m. environ:
en quittant le littoral on s'élève graduel-
lement jusqu'à 150 m. vers la forêt lU"
Cerisy. La campagne de Caen est un vaste
plateau appartenant à la zone ofAithique
et rarement dominée par quelques hau-
teurs. Le petit fleuve côtier de la Dives coule
dans une dépression dont les alluvions
isolent la Campagne de Caen, du Pays
d'Auge et du Liévin, plateaux crétacés cou-
pés de vallées argileuses où l'on trouve li»s
altitudes suivantes : 167 m. entre la Ca-
lonne et la rivière d'Orbec, 216 m. entre
cette d(M'nière et la Touques, 225 m. sur la rive g. de la Maine, dans THiémoi^, rvizion
élevée qui sou<le au Bocnpro le Lieuvin et la Campagne de Caen. A la lisière E. du dé[>ar-
tement, les soniiiicls du i)luleau qui portent la forêt de Touques oscillent entre 140 et
145 m. Enfin la vnllée d'Auge, si célèbre par ses herbages et ses beaux vergei-s. est à
l'altitude moyenne (i(» 40 m.
Hydrographie
Toutes les eaux du département gagnent la Manche soit par l'estuaire de la Seine^ soit
par des fleuves côiiers.
Dans Testuaire de la Seine tombent : la Morelle, qui sépare les deux départements de
CAEN. — CorhCvnu (^luscc du Vieux-Sl -Etienne).
y.
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y
^
a:
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538 CALVADOS
TEure et du Calvados, la 'invière de SavU-Sauveur, la Claire dont rembouchure est à
Honfleur.
Fleuves côtîers. — La Touques, qui traverse le département du S. au N., baigne
Lisieux, Pont-rÉvèque et tombe dans la Manche entre Trouville et Deauville. Elle
reçoit : (rive d.) VOrbUjuet qui descend d'Orbec et se grossit de la CourtonnCy IcParpiin^
le Douei qui arrose Blangy-le-Château, la Calonne, qui traverse Pont rÉvcquc où tombe
aussi l'Hyvie.
La Dives, qui vient de TOrno, traverse le Calvados du S. au N. en y faisant de nom*
breux détours, passe à Morteaux-Coulibeuf, Saint-Pierre-sur-Dives, Mézidon. laisse
Troarn sur sa g. et tombe dans la Manche entre Divos et Cabourg. Elle reçoit : (rive g.)
la FilainCy YAnte^ qui coule dans un joli val à Falaise, (rive d.) VOudoyi^ la Vie qai
arrose Vinioutiers dans TOrne, s'augmente (rive g.) de la Afonne, baigne Livarot et se
grossit (rive g.) de la Viette, (rive d.) le Laison, (rive g.) la Muance, (i-ive d.) la Beu^
vvonelte, V Ancre, qui passe près de Dozulé, (rive g.) enfin la DivcUe.
VOrnc, qui prend sa source dans le département du même n»)m, pénètre dans le
Calvados à l'endroit do son confluent avec le Noireau, coule dans un vallon resserré»
baigne Thury-Harcourt, Caen et côtoie la rive d. du canal de Caen à la mer pour s'en
écarter un peu près de son embouchure entre Merville et Ouistreham. Dans TOrnc
tombent : (rive d.) la Uaize, qui sépare l'Orne du Calvados, (rive g.) le Noireau, qui
passe i\ Condé-sur-Noireau où il se grossit de la Drommce, (rive d.) la Laize qui baigne
Bretteville; (rive g.) ÏOdon qui baigne Aunay, coule dans une étroite vallée et
s'augmente de VAjon.
La Seulles, qui passe à peu près à égale distance de Caumont et de Villers-Bocage,
baigne Tilly et Creully, puis tombe dans la Manche à Courseulles. Elle reçoit : (rive d.)
la Seuline qui laisse sur sa d. Villers-Bocage, la Thue et la Mue,
Entre la Seulles et la Vire quelques petites rivières viennent déboucher dans la
Manche : le misseau de Provence, au-dessous de Ver, la Gronde, au-dessous d'Asnelles,
le Ikiquet, entre Colleville et Saint-Laurent-sur-Mer, le ruisseau de Grandcamp, le lihin
enfin en face des rochers de Grandcamp.
La Vire, prend sa source à la pointe S. de Tarrondissement qui porte son nom, passe
au pied de Vire, fait un coude vers l'O. à peu près à la hauteur de Bény-Bocage dont
elle est éloignée de 4 kilom., quitte le département j)Our celui de la Manche et leur sert de
limite commune sur un parcours de 2 kilom., d'abord au delà de la bifurcation de
Lison, puis de 8 kilom. près de son estuaire, enfin tombe dans la Manche sur les grèves
du Grand- Vey laissant sur sa d. les roches de Grandcamp. La Vire reçoit (rive g.K en
aval (le ce nom, la Virène (pii arrose le joli vallon des Vaux, (rive d.) YAUièrej (rive g.)
la Brcvofjne, (rive d.) hi Soulœtivrc, (rive g.) la Drame qui sépare pendant 5 kilom. les deux
départements de la Manche et du Calvados, (rive d.) VElle qui sépare sur ^ kilom. les
deux mènies départements avant d'entrer dans celui de la Manche, (rive d.) enfin VAttref
qui nait au X.-E. .de Caumont, se grossit (rive g.) de YAwvtle, traverse Baycux,
s'augmente de la Drommc qui arrose Balleroy et disparaît aussitôt dans les quatre
l'osses du Soucy pour repaïaître 800 met. plus loin sous le nom d'Aure-Inférieuiv,
baigner Trévières, se grossir (rive g.) de la Tortonne où tombe YEsque, enfin arroser
Isigny et gagner l'estuaire d<» la Vire.
La Sienne sépare sur 5 kilom. le canton de Saint-Sever du département de la Manche,
traverse ce dernier de TE. à l'O. avant de tomber dans la mer de la Manche.
Littoral. — 11 commence dans la baie de Seine à la rive d. de la Morelle et décrit une
légère courbe jus([u'à l'E. du port de Honfleur. Ce port, situé sur la rive méridionale
(le la baie de Seine, a hon entrée, à 801) met. environ du pied du cap de Grâce, orientée
CAEN. — Église Saint-Pierre. Fragment de l'abside.
CALVADOS 541
à peu pivs oxacleinent du S. au N, et parlailenienl abrilée contre les vents de TO. par le
coteau de GriV'e <\m n'a pas moins de 00 met. d'altitude. Les vents du N.-O. sont les
seuls qui poussent la mer du large vers Tentrée du port; le ressac qu'ils produisaient
autrefois, assez dur, a été presque complètement supprimé par des travaux récents. Il
comprend 1 avant-port ou port d'échouage dans lequel on pénètre par un chenal d'envi-
ron 100 met. de longueur et de 60 met. de largeur avec une surface de -4 hectares 14 ares,
un développement de 800 met. de quais accostables et des terre-pleins de 7 000 met. do
surface. C'est dans cet avant-port que stationnent les bateaux à vapeur des lignes régu-
lières; il comprend en outre 4 bassins à flot dont 5, ceux de l'Ouest, du Centre et de
l'Est communiquent directement avec Tavant-port et le 4% le Dassin Carnot, débouche
dans celui de l'Est. La longueur de leurs quais d'accostages est de 2280 met.
et la superficie des terre-pleins de 40 000 met. carrés. 1 bassin de retenue de 50 hec-
tares de surface fournit en vives eaux ordinaires des chasses de 500 000 m. cubes,
pour obvier aux variations des coui'ants de la Seine, ce qui procure au port un chenal
profond et d'accès facile. Honfleur a de plus une station de bateaux-pilotes, un service
de lamanage, de bateaux d'aide, de remorquage, de halage, un gril et une cale de caré-
nage, des hangars, 5 grues à vapeur roulantes, 1 grue à vapeur de G tonnes, 2 grues
flottantes, 6 grues à bras. Deux lignes régulières de bateaux à vapeur mettent Honfleur
en rapport avec le Havre et Southampton.
De Honfleur à Trouviile la côte a 15 kilom. ; elle est accompagnée de très près par des
hauteurs boisées encadrant des châteaux, des villas et des hameaux. On y rencontre
successivement Vasouy, Pennedepie, Cricquebeuf dont 1 église pittoresque et
toute couverte de lierre se dresse au bord d'un étang, Villerville, station de pécheurs
et plage de bains dominée par une falaise coupée à pic et dont la grève couverte de
galets se continue par des Hoches noires qui vont mourir à 1 500 met. de rentrée du
port de Trouviile, Hennequeville aux falaises remplies de fossiles, Trouviile qui
s'élage sur les flancs de la butte de Fréville (94 met.). Cette jolie station, si fréquentée
par les Parisiens, possède un nombre considérable de chalets, de villas et d'hôtels;
c'est Tune des plus suivies de la côte normande. Son port qui abrite environ 150 bar-
ipi'^s de pèche se compose d'un avant-port dans lequel on pénètre par un chenal d'une
largeur de 50 met. accompagné de 2 jetées dont l'une, celle de l'O., a 570 met. et
l'autre, celle de l'E., n'a que 220 met. de longueur ; l'avanl-port conduit à g. à un port
d'échouage dans lecpiel débouche la Touques et à d. i\ un Bassin à flot continué par un
Bassin de retenue formé par l'ancien lit du petit fleuve. Trouviile est en relation avec le
Havre par une ligne régulière de bateaux à vapeur.
De l'embouchure de la Touques à celle de la Dives il y a une distance de 15 kilom.
Deauvilie qui sur la rive g. de la Touques fait pendant à Trouviile a comme cette der-
nière ville une plage de sable fin ; elle étale ses villas en avant d'une bande de marais
desséchés; la mer s'en éloigne par suite de l'accumulation, continuelle des sables.
Bénerville dominé par le mont Canisy (112 met.), Blonville dans une légère dépres-
sion de terrain, Villers-sur-Mer bâti à l'extrémité d'une vallée bien arrosée et
entourée de verdoyantes collines ont de jolies plages de sable. Au delà de Villers
jusqu'à Houlgate, des falaises connues sous le nom de Vaches noires bordent la côt(»
presque à pic et renferment dans leurs gisements d'argile oxfordien des fossiles nom-
breux d'animaux vertébrés et annelés, de poissons et de plantes. L'éboulis de falaise,
non loin d'Auberville, connu soiis le nom du Désert est curieux par sa flore variée.
Houlgate dominée par la butte du même nom élevée de 120 met. est une jolie station
séparée de celle de Beuzeval par le Drochon, petit torrent en miniature au bord
duquel sont construites de charmantes villas, lue digue-promenade conduit de Beuzeval
y,
3
13
CALVADOS î^iô
à Dive's, cité importante au moyen ûj^^o mais birii drcliuo aujoiinriuii. A Tintéricur de
son é«rlise si intrivssantc se trouvent giavé-i les noms des principaux compagnons de
Guillaume le Concfuérant qui partit du port de Dives en 10(5i) à la eompu^le do l'Angle-
t«M're. Une colonne commémorai ive de ce liant lait si» dresse au sommet de la Butte
Caumonl (130 met.) sur la live d. de la Divivs. Les sables en s'accumnlanl à l'embou-
chure de c^^ petit fl:nive ont formé une pointe dite de Cabourg où est construite en
forme d'éventail, au milieu de pins, la jolie station du même nom, avec sa terrasse bordant
une plage de sable lin et dur de 7 kilom. de lonij:ueur sur laquelle on rencontre encore
le Hôme-Varaville, Sainte-Marie, Francaviile-Plage enfouis dans les dunes et
la pointe de Merville. Cette dernière aboutit à lembouclinre de l'Orne que des enro-
chements endiguent jusqu'à sa rencontre avec le canal de Caen à la nier. Sur la droite
de l'Orne se trouvent le Banc des Oiseaux et les marais de Sallenelles fréquentés par
de nombreuses varuHés de palmipèdes. Ouistreham, à l'extrémité du.caïud de Caen,
port que l'on vient d'agrandir et qui se compose d'un avant-port et de deux bassins est
relié au port de Caen par un canal de 14 kilom. de longueur. Le port de Caen se
compose d'un port d*échouage où débouche l'Orne, d'un bassin à flot rectangulaire de
567 met. de longueur sur 20 met. de largeur communiquant avec le premier et qu'une
écluse sépare de lancien bassin, terminus élargi du canal proprement dit. Caen est en
relation avec le Havre et Newhaven par des lignes régulières de bateaux à vapeur.
De Ouistreham à Ver-sur-Mer s'étend sur un espace de 20 kilom. un plateau de roches
et d'écueils accompagnant le rivage et découvrant à marée basse. Ces écueils ont reçu
différents noms. Les plages nombreuses et très suivies qui leur font vis-à-vis sont de
sable fin, quelcjuefois mélangé de roches, généralement basses. Tantôt des dunes sui-
vent la côte, tantôt des falaises peu élevées; il s'y trouve même quelques marais.
Après la plage de Ouistreham viennent Riva-Bella avec ses chalets neufs, Colle-
ville-sur-Mer avec son petit fortin inoccupé, la Brèche d'Hermanville, Lion-
su r-Mer qui possède un joli château du xvi" s., Luc-Sur-Mer avec sa longue digue-
promenade, son laboratoire de zoologie maritime et dont les maisons banales en pierre
blanche se soudent presque sans solution de continuité avec celles de Langrune
dominant la mer et s'abaissant vers St-Aubin dont les clialets sont précédés d'uue
ferrasse en bordure sur la mer. Puis viennent Rive-Plage, Berniéres avec sa petite
falaise du Castel remplie do fossiles, Gourseulles, à l'embouchure de la Senties et sur
sa rive d. Quelques-unes des localités précédentes possèdent un certain nombre de
barques de pèche; Courseulles possède, outre ses beaux parcs d'huîtres reposant sur
des fonds de sable, un port de pèche. Graye-sur-Mer, Ver, Meuvaines, Asnelles
dont la plage est vaste et très jolie, n'ont pas d'écueils au large, mais ces dernières
reprennent en face de St-Côme-de-Fresné où commencent les falaises hautes et
abruptes; la Tète du Calvados, au delà de la Fosse d'Espagne, est isolée de la longue
ligne dont nous avons parlé plus haut. Arromanches est un petit port d'échouage
d'accès commode. Le bourg s'élève dans un vallon resserré, endigué du côté de la mer;
ses villas grimpent de chaque côté du port les falaises jusqu'au sommet desquelles la
culture est pratiquée. Plus loin on rencontre : Tracy-su r-Mer, Mau vieux qui pos-
sède une fontaine pétrifiante et près duquel se trouve la Demoiselle de Fonlennilles^
rocher que les érosions de la côte ont comiilètement isolé. Longues, Gommes,
Port-en-Bessin où les falaises atteignent GG m. à TE. et G7 m. à 10. Ce port situé à
l'embouchure de la Dromme se compose de deux avant-ports; des l'oches plates et des
galets bordent le rivage. A Ste-Honorîne-des-Pertes, possédant une source incrus-
tante, la falaise d'argile et de roches commencée au cap Mauvieux, entrecoupée par des
vallées resserrées descendant jusqu'au niveau des hautes mers, cesse. Les grèves de
DAYEUX. — K-lisf Saiiil-Palrice.
BAYLL'X. — Miiisoii. nie S;»iiil-Miirlin.
3a
CAI.VAL>(»>. II.
5i0
CALVADOS
BAVEUX. — LnnU'rnc des moris
CoIIeville et de St-Laurent-Plage-
d'or, continuent jusqu'à la pointe de la
Percée. De ce point des falaises crayeuses
hautes de 40 m. et s'abaissant jusqu'à
20 m., s'étendent sur une longueur de 8 kil.
jusqu'un peu au delà de la pointe du Hoc;
les plus belles sont celles de Vierville et
de St-Pierre-du-Mont. Grandcamp
est un long bourg de pêcheurs possédant
des parcs à huîtres; on va le doter d'un
bassin; il a donné son nom à un grand
banc de roches situé en face et accompa-
gnant la côte qui s'arrondit vers Maisy et
Géfosse. Isîgny est un petit port d'é-
chouage dont le chenal n'est autre que le
lit endigué de l'Aure et au delà celui de la
Vire. Au pont du Vey se termine la navi-
gation maritime; sur la rive g. de la Vire,
au delà du pont, on entre dans le dépar-
tement de la Manche.
Étangs. Il y a très peu dëtangs dans le
Calvados et aucun n'a d'étendue sérieuse.
Sources minérales. Il en existe à
Brucourt (saline et ferrugineuse), à Ro-
ques, dans le canton de Lisieux, à Touf-
fréville, dans celui de Troarn.
Canaux. Canal de Caen à la mer. 1 i kil.
de longueur. Va de Caen à Ouistreham.
Climat
Le Calvados est sous l'influence du cli-
mat séquanien; il doit à sa situation aux
bords de la Manche d'ôtro surtout humide
et variable.
La moyenne de la température en hiver
est supérieure à celle de Paris : la moyenne
estivale lui est inférieure. Malgré son hu-
midité, le climat est fort sain.
La hauteur moyenne des pluies est va-
riable : très élevée dans le Bocage au-
dessus duquel crèvent tous les nuages
accumulés par les courants de la Manche
et dans les parages d'Isigny, elle va en
diminuant, d'une part, de la côte vers
l'intérieur, d'autre part, de la limite de
rOrne vers l'intérieur égahMuent. C'est la
campagne de Caen qui est la plus sèche.
Les vents dominants sont ceux de TO.,
BAÏLiUX. — CalliL-dialL-. Lu>cMil)le S.-i:.
5^i8
CALVADOS
du N. et enfin ceux du S. ; aux équinoxes, les bourrasiiues sont fn'cjuentes sur les côtes.
A l'entrée de la Seine c'est le vent du N.-O. qui souflle le plus souvent, puis viennent ceux
de 10. et du S.-O.
Divisions administratives
Étendue : 569.200 hectares.
Population (1896) : '*15.688 habitants.
Arroiulissemcnts Cantons
Caen 1 9
Bayeux 1 6
Falaise 1 5
ILisiexix 1 6
Pont-VÊvêque 1 G
. Vire _J_^ 6
Total. . 0 Total. . 58
Préfecture
Sous-
Préfectures
Communes
188
156
114
122
107
96
ToUl. . 763
BAYEUX. — Fragracul de ia Tapi'S^ene dite de la reine Mothiide.
Liste des cantons
Caen Bourguébus, Caen E., Caen O., Creully, Douvres-la-Dêlivrande, Evrccy. Tilly-sur-
Seulles, Troarn, Ville rs-Bocnge.
Bayeux. . . . Balieroy, Ijayoux, Caumont, Isiirny. Ryes. Trévières.
Falaise. . . . Brottevilio-sur-Laize, Falaise \.. F'alaiso S., Morleaux-Conlibeuf, Thury-Harcourl.
Lisieux. . . . Lisicnx (i"^' section), Lisieux Çl' section). Livarot, Mczidon, Orbec, Saint-Pierre-
sur-Dives.
Pont-iÊvcque. Hlangy-le-('JiAteau, Cambromer, Dozuli'. Ilonfleur, Pont-rKvr*«|ue. Tioiiville.
Vire Aunay, n»''ny-Bocagc, Condé-sur-Noiroau, Saint-Sever, Vassy, Vire.
Cultes
Culte catholique. Frrr/n' : Bdijra.r. Ce tliocôse n^î comprend que h* d«'partrment du
Calvados. Lévèché, érigé dans le ii* s., est sutTragant de larchevéché d«' I^oimmi; on lui a
lii
mi
I»- *r -'•. 'X
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550 CALVADOS ^
adjoint en 1802 le diocèse de Lisieux. Le diocèse comprend 73 cures et 640 succursales.
Il compte un certain nombre de communautés religieuses d'hommes^ toutes vouées à
renseignement. Des séminaires diocésains se trouvent à Bayeux et à Sommervieu. Les
principaux pèlerinages sont ceux de N.-D. de la Délivrande, qui date du xr s.; N.-D. de
Grâce, à Ronfleur: N.-D. du Bocage, au Reculey; N.-D. de St-Pierre-sur-Dives; N.-D. de
Guibray, à Falaise; N.-D. du Port, à Ronfleur; N.-D. de Paix et de la Fontaine, N. D.du
Carme, à Caen.
Culte protestant. Caen est le chef-lieu d'une église consistoriale qui comprend les
départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne. Les protestants sont surtout
groupés à Caen, Condé-sur-Noireau, Cresserons (près Douvres), et à Vire. Caen, Trou-
ville et Roulgatc-Beuzeval ont un temple.
Culte Israélite. Les israélites, très rares, se rattachent au consistoire de Paris.
Armée
Ce département appartient à la 3* région militaire et fait partie du 3* corps d'armée.
11 comprend 5 subdivisions de région : Caen, Falaise, Lisieux.
Caen, Falaise et Lisieux possèdent chacun 1 régiment d'infanterie; Caen a de plus
i compagnie de cavalerie de remonte. 11 ressortit à la 5* légion de gendarmerie (Rouen)
et au 1" arrondissement maritime (Cherbourg).
Justice
Le Calvados ressortit à la Cour d'appel de Caen qui exerce sa juridiction sur
les départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne. La Cour d assises se tienl à
Caen. Il y a en outre 1 Tribunal de !'• instance à Caen, Bayeux, Falaise, Lisieux,
Pont-l'Évèque et Vire. Bayeux, Caen, Condé-sur-Noireau, Falaise, Ronfleur, Isigny.
Lisieux et Vire ont 1 Tribunal de Commerce. Caen, Condé-sur-Noireau, Falaise,
Lisieux et Vire possèdent 1 Conseil de Prud'hommes. Enfin chacun des 58 cantons
est doté d'une Justice de Paix.
Instruction publique
Le département ressortit à TAcadémie de Caen, qui est le siège d'une Université.
L'enseignement supérieur comprend : la Faculté de droit, dotée de cours coniplé-
mentantes; la Faculté des sciences qui fait des conférences, possède une station
agronomique et un laboratoire maritime à Luc-sur-Mer; la Faculté des lettres, qui
fait des cours complémentaires et des conférences; enfin TÉcole préparatoire de
Médecine et de Pharmacie. Facultés et école siègent à Caen.
L'enseignement secondaire comprend pour les garçons : le lycée Malherbe, à Caen
(avec 1 polit lycée annexe), les collèges de Bayeux, Condé-sur-Noireau, Falaise, Hon-
fleur, Lisieux, Vire. Tous ces établissements ont les classes d'enseignement classique et
d'enseignement moderne. 11 y a des établissements libres d'enseignement classique
à Caen (5), la Délivrande, Ponl-l'Évéqne et Vire et d'enseignement moderne à Caen.
Pour les jeunes filles, renseignement secondaire comprend le collège de Caen et les
cours secondaires de Lisieux.
L'enseignement primaire recrute ses professeurs à l'École normale d'Instituteurs
avec école annexe et à l'École normale d'institutrices avec école annexe et école
maternelle annexe de Caen. Il existe des cours complémentaires à Caen, Pont-
l'Évoque et Trouville. Enfin il y a 1 pensionnat primaire à Bayeux.
r Keai^in frèref .
RONFLEUR. — Vieilles maisons et quai Saiiile-Callicrine.
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HONKLEUn. -^ La Llealcnancu.
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HONFLIÏUR. — La place du Marché cl ri-:«rliso Sainlc-Callicrinc.
654 CALVADOS
En outre Caen possède 1 École nationale de musique.
Le déparlemoiit ressortit encore à l'arrondissement rainéralogique de Rouen (division
du N.-O.); — à la !'• région agricole (X.-O.); — à la 2' consenation forestière (Uouen);
— à la 2» inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
Le département du Calvados est surtout un déparlement agricole. Les riches pâtu-
rages des parties E. et N.-O. nourrissent un bétail nombreux et tout à fait remarquable.
L'étendue des pâturages et des prairies artificielles qui augmei/te d'année en année au
détriment des autres cultures égale actuellement la moitié des terres arables.
Les plaines calcaires du centre produisent des céréales en quantité à peine sufïisanle
pour la consommation locale. Ces céréales sont par ordre d'importance : froment, avoine,
orge, sarrasin et seigle. La culture des plantes oléagineuses se fait principalement dans
les arrondissements de Caen et de Baveux. Quant aux plantes textiles, chanvre et lin,
leur culture nVst entreprise que sur le littoral et en faible quantité. La betterave n'est
cultivée que pour l'alimentation du bétail ou à peu prés. Les légumes et surtout les
pommes de terre se récollent principalement ]^^ long des côtes de l'arrondissement de
Caen. Certaines variétés de melons sont cultivées à Lisieux, à Orbec et {"i Honfleur.
Quant à la partie S. du département, la plus élevée, elle est la plus boisée. Sur 3î<(M)0 liec-
taresde bois, l'État n en possède que la dixième partie; les forêts de l'Étal sont celles
de Cérisy (1880 hect.). de St-Sever (1690 hecl.) et le bois TAbbé de Cérisy (21M) liecl.j.
Nous ne citerons parmi les forêts communales ou appartenant à des imrticnliers que
celles de Touques (5594 hect.), de Cinglais (2 257 hecl.), de St-André (I 260 hecl.). Il y a
des pépinières à Caen, Baveux, Ilonfleur, Lisieux, Ussy (arrond. de Falaise).
Les chevaux des i)rairies normandes sont très estimés : la jilaine ae Caen est depuis
longtemps le centre le i)lus considérable de Télevage et du commerce des chevaux.
L'État et l'administration des haras y ont concentré la majeure partie de leurs achats
pour la remonte de la cavalerie et des reproducteurs. L'étranger vient également
prendre sa part dans ces transactions.
L'élevag<' des bestiaux et les produits de laiterie prennent chaque année une impor-
tance croissante; les moulons de pré-salé sont très recherchés: la volaille est fort
estimée. La [)roduction en beurre, ceufs et fromage dépasse annuellement une valeur de
100000 000 (le ïv. dont rAnglelcrre abso^-be la dixième partie qu'exporte le port de lion-
fleur. Les meilleurs beurres proviennenl de l'arronaissemenl de Bayeux et surtout de
Trévières et dlsigny. Tout h» monde apprécie les fromages de Camembert, de Ponl-
rÉvèque, de Livarot et de Mignots. La jiroduction annuelle en miel et cire dépasse
iOOOOO kilogr.
Le Calvados est l'un des trois premiers départements pour la récolle des pommes à
cidre; dans les bonnes années, la production atteint maintenant près de 2(K)0000 d'hec-
tolitres dont une grande partie s'exporte. Le cidre le plus fin est celui du Dessin; celui
de la vallée d'Auge est recherché [jour sa force. On y récolte aussi des poires dont on
tire un(» boisson excellente. La production deau-de-vie, dite Calvados, est considérable;
le déparlemenl eomple plus de 11000 bouilleurs de cru.
Industrie
L'activité industrielle du département s'exerce surtout dans la filature et le tissage de
la laine et du colon (pii oeeu[)ent un grand nombre de bras dans des établissements
CREULLY. — Ancien Château.
NégaliJ Neurdein fiéica.
IIONFLKUR. — Kiilisf Suiiil Léonard.
CALVADOS Ubl
considérables. On y rcnconlnî encore des industries très variées mais dont aucune ne
présente de véritable importance.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. La tourbe se rencontre dans tes marais de
Chicheboville, la houille surtout à Litlry et dans les vallées de la Tortonne et de
l'Esque. On trouvt» du minerai de fer dans le Hoca<re : il existe une concession de
565 hectares à Juniues et Brémoy. On en rencontre à Urville et Gouvin, à Sainl-Rémy,
à May, à Danvou et à Balleroy. Ce minerai est transporté en Angleterre. Il y a des car-
rières de pierre à Thury-Harcourt, Clécy. Martigny et Fontenay-le-Pesnel; de mar-
bre à Laize-la-Ville, Bretteville-sur-Laize, Pierrelitte-en-Cinglais, Fourn<*aux, Vieux,
Clincharaps et Baron; de granit au Gast, à Clécy, Jurques, Maisoncelles-la-Jourdan;
de grés quartzîte à FeugueroUes-sur-Orne et à May; d'ardoises dans le canton de
Balleroy, à Castillon, Planquery, la Bazocjue, Litteau ainsi qu'à Caumont; de chaux à
la Maladrerie-Caen, Banville, Clécy, Saint-Martin-de-Mieux, Hotot et Martigny. Les
sables et argiles s'extraient de la vallée d'Auge et autour de Bayeux; Hotét a de la
terre à foulon. 11 existe des tuileries et briqueteries à Argences, Caen, Littry, la
Bivière Saint-Sauveur; Bayeux a une spécialité de porcelaine pour ménage et labo-
ratoires de chimie; Caen, Jurques, Lison. le Molay, Noron, Pré-d'Auge, Saint-Paul-
du-Vernay et le Tronquay fabriquent toutes sortes de poterie. Argences possède une
verrerie spéciale pour perles : on en fabrique I 000000 par jour; son chiiTre d'alTaires
est en moyenne de 200 000 francs par an; ces perles s'exportent aux Indes et en Chine.
INDUSTRIES AGRICOLES. La minoterie s'exerce surtout dans les vallées de
rOdon, de la Seulles, de l'Orne, de l'Aure, de la Calonne, de la Druance et de TOrbi-
quet. Caen fabrique du chocolat. Argences, Blangy-le-Château, Caen, Condé-sur-Noi-
reau, Honfleur, Lisieux, ont des brasseries. Argences, Caen, Honfleur, Saint Jean-
le-Blanc ont des huileries livrant 15000 000 de kilogrammes d'huihî annuellement. La
plupart des grandes villes ont des distilleries.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. 11 y a des Forges à Caen, Honneur et Tilly-
sur-Seulles; des fonderies de fer, de fonte ou de cuivre à (]aen, Condé-sur-Noireau,
Honfleur, Lisieux. Knfin Caen, Condé-sur-Noireau, Lisieux et Vire ont dt*s ateliers do
construction mécanique.
INDUSTRIES CHIMIQUES. Il y a des usines de produits chimiques à Caen,
Honfleur. etc., de dynamite à la Bivière-Saint-Sauveur-Ablon. II existe des savonne-
ries ù Caen et à Honfleur; des fabricjues de chandelles à Argences. (^aen et Saint-
Pierre-sur-Dives. Honfleur possède une raffinerie de sucre. Il y a des teintureries
k Bayeux, Caen, Condé-sur-Noireau, Falaise et Orbec; des blanchisseries de toiles à
Condé-sur-Noireau, Coquainvilliers, Glos. Lisieux et Lisores.
INDUSTRIES TEXTILES. Le Noireau actionne un grand nombre d'usines où Ton
travaille le coton. Les cours d'eau fournissant la force motrice pour celles où Ton tra-
vaille la laine sont, par ordre d'importance : la Vire, l'Orbiquet, la Touques et la Dives.
Il y a des filatures de laine à Aucjuain ville, Bernières-le-Patry, la Chapelle-Yvon,
Falaise, Fervacques, Glos, Livarot, Maisonrelles-la-Jourdan, le Mesnil-Guillaume, Li-
sieux, Orbec, Pont-d'Ouilly, Saint-Marc-d'Ouilly, Saint-Martin-de-Bienfaile, Saint-Martin-
de-la-Lieue, Saint-Martin-de-Tallevende, Tordouet, Venoix et Vire; les fabriques de
drap les plus importantes se trouvent à Lisieux et à Vire. Lisieux et Vire se livrent aussi
à Tapprôt de drap; de plus Lisieux a ch^s usines d'effilochage de laine et fabrique des
thibaudes, du molleton, de la flanelle et des frocs ainsi qu'Orbec et Tordouet. Il y a des
filatures de coton au Breuil, à la Chapellc-Yvon, à Clécy, Condé-sur-Noinsau, ('rocy,
Croissanville, Falaise, le Mesnil VillemcMil, Ouilly-Ie-Basset, Ouilly-le-Vicomle, Surville,
Thiéville. Les tissus de coton se fabricpnMit à Clécy, Orbec et (-onde sur-Noireau ;
DIVKS. - Kylise.
CALVADOS
5o9
celte dernière ville qui possède 0 lissages mécaniques a comme spécialité les arlicles
pour lablicrs et le drap de coton pour pantalons. OuilIy-lc-Hasset et Font rKvèque font
des cotons cardés. Il y a des filatures de lin à Lisieux, Livarot, Mézidon, Saint-
Germain-de-Livet, Saint-Martin-de-Bienfaite, Saint-Martin-de-la-Lieue. Il exisle des
fabriques de toile à Beuvillers» Caen, Condé-sur-Noireau, Lisieux, Meulles, Orbec et
Vire. Blangy-le ClïAleau possède 1 filature de bourre de soie. La bonneterie
occupe une grande partie de la population de Falaise; on en fabrique également à Caen,
à Lisieux et à Vire. Le département fabrique encore des blondes blanches et des den-
telles noires ou polychromes à Amfreville, Argences, Balleroy, Bayeux, Bellengreville,
Beuville, Bréville et Caen. Eniin cette dernière ville fabrique des bâches.
INDUSTRIES DIVERSES. Les papeteries du département fournissent 2 000000
de papiers à la main, goudronnés, etc. Elles sont situées à Bonneville-la-Louvet. la Cres-
sonnière, Honfleur, Maisoncelles-la-Jourdan, le Mesnil-Guillaume, Orbec, Saint-Germain-
de-Tallevende, et Vire. On trouve des mégisseries à Bayeux, Caen, Falaise, Jurques;
des tanneries à Bretteville-sur-Laize, Saint-Pierre-sur-Dives, Lisieux, Thury-Harcourt,
Bayeux, Caen, Pont rÉvèque; des corroieriesà Caen, Bayeux, Lisieux, Villers-Bocage;
des fabriques de chaussures à Caen, Creully, Lisieux et Vire. Caen fabrique de la
pelleterie et des chapeaux. Bayeux, Caen, Honfleur, Isigny, Lisieux, Pont-FÉvèque ont
des scieries mécaniques; le département compte un certain nombre de sabote ries.
Aunay-sur-Odon fait de la carrosserie, Trévières et Balleroy s'occupent de vannerie.
Caen, qui fabrique des meubles possède deux usines occupant 400 ouvriers l'une dans
la ville et Tautre à la Maladrerie où Ton prépare le bois de brosse et où Ton confec-
tionne toutes sortes d'objets : boîtes à fromage, garde-manger, etc. Enfin Caen, Trou-
ville, Lisieux, Saint-Désir et Vire ont des corderies importantes.
En 1897 il est sorti 54 bateaux jaugeant ensemble 337 tonnes 59 des chantiers de
construction de Trouville, Honfleur, Port-en-Bessin, Ouistreham, Dives, Caen, Cour-
seulles, Grandcamp et Isigny.
Commerce
Le tonnage cumulé des entrées et des sorties des 7 ports du Calvados a été de
\ 127614 tonnes en 1897. Le tableau suivant donnera une idée très nette de l'importance
de ces ports, dont les produits des douanes et de taxes diverses, en 1897, ont atteint la
somme de 5 400 909 fr. 47.
Ports
Nombre de bateaux
Trançais et étrangers
Honneur. . . .
Trouville. . . .
Dives. . . , . .
Ouistreham
et Caen. . . .
Courseullcs . .
Port-en-Bossin.
Isigny
( voile
f vnpeur
S voile
vnpour
S voile
vapeur
( voile
( A a peur
i voile
' vapeur
\ voile
i vapeur
^ voile
( vapeur
313
1.557
820
685
6
»>
198
1,108
55
23
15
5
28
58
Tonrjage
de jauge
Voyageurs
22.170
18i,820
25,145
08.017
450
10,704 S
247,212 f
1,800
2,204
1,795
lî)0
2.578
2, 407
') 172,104
•; 204,.508
I 18,458
\ 4,505
I . p' I,c Havre
t. p'Newhr.vcn
lmportalion>
(en Ion nés)
Exportations
(en tonnes)
250,507
89,510
819
578,757
0,785
5,012
5.872
37,752
57,502
129,550
725
108
1,172
Douanes et
taxes diverses
1,727,688 fr.
256,852
1,280 07
5,550,790 00
20,800 78
7,153 87
50,557 49
Sur les 715 750 tonnes de marchandises importées, les charbons ligurent pour
SAINTPŒIUŒ SL'Ii-DlN KS. — Église. Clocher cl façade S.
FALAISE. — i:-li«-e «lo (iuil.r;.v. IjimmmI.Io S.-O.
Zê
< ALVAIKX. III.
562 CALVADOS
461 573 tonnes, de provenance anglaise surtout; les bois y figurent pour 170723 tonnes.
Sur les 206836 tonnes de marchandises exportées, les minerais de fer de Saint-Rémy et
de May, exportés par Caen, figurent pour 98532 tonnes.
Les principales marchandises importées sont : la houille, le bois, les blés et farines,
le poisson salé, le ciment, les huîtres, etc. Les marchandises exportées consistent en
minerai de fer, denrées alimentaires, sable, etc.
C'est avec TAnglelerre et les pays du nord de l'Europe que ces différents ports ont des
relations suivies. Honfleur et Caen trafiquent aussi avec les États-Unis et le Canada.
Honfleur, Trouville et Caen sont en relations journalières avec le Havre par des lignes
de bateaux à vapeur; Caen l'est également avec Newhaven.
Pour la pêche, les côtes sont partagées en 4 quartiers : la Hougue Saînt-Vaast (compre-
nant Isigny et Grandcamp), Caen, Trouville et Honfleur groupant 9 syndicats. La pèche
a été pratiquée en 1897 par 740 bateaux jaugeant ensemble 5 763 tonnes 64 et a produit
4850 346 francs. La pèche à pied a produit approximativement 293 844 francs. La valeur
des huîtres sorties la même année des ports de Courseulles, Saint-Aubin, Ouistreham,
Dives et Trouville a été de 473 294 francs.
Voies de communication
Chemins de fer (C* de l'Ouest). ... 54i kil.
— (C* de Caen à la mer). 31 •
— à voie élroile 92 •
Routes nationales 439,756
Chemins vicinaux de grande commu-
nication 4057,161
— ordinaires 3676,954
Rivières navigables :
Touques (du Breuil à son embouchure)
Dives (de Corbon à son embouchure). .
Orne (de Caen à son embouchure) . . ■
Vire (de Porribetà son embouchure).
Canaux :
Canal de Caen à la mer 14,780
29kfl.
32,500
18,286
21,800
aen, capitale de la Basse-Normandie, située au confluent de TOme et de
rOdon, dans une plaine fertile, est une grande et belle ville extrême-
ment intéressante par ses monuments, ses vieux hôtels, ses maisons
du moyen âge, ses musées. Si l'on veut jouir du panorama qu'elle offre,
on peut la considérer soit du sommet du coleau qui borde la Prairie,
soit du haut du Jardin des Plantes ou des Réservoirs de la ville, soit
enfin du haut du labyrinthe si lue dans les jardins de THôtel-Dieu. Au
premier rang des monuments religieux se trouve VÊglise St-Êlienne oh
AObaye-aux-Hommes fondée en 1066 par Guillaume le Conquérant, mo-
difiée au xiir et au xvii- s.; Guillaume y fut inhumé en 1067, mais en 1562 les protestants disper.
sèrent ses restes. De l'abbaye, reconstruite au xvn. et au xvnr s., il reste la Salle des Gardes et
deux tours de l'enceinte fortifiée. VÊglise de la Trinité ou Abbaye-aux-Dames, remonte égale-
ment au XI' s. ; elle fut fondée par la reine Mathildc, qui y fut enterrée en 1083 ; on y voit encore
dans le chœur son tombeau restauré en 18IU. La partie supérieure des tours a été détruite pen-
dant la guerre de Cent Ans; remaniée au xvii* s., elle a été restaurée de 1851 à 1861. La crypte.
sous le chœur renferme les ossements des anciennes abbesses; l'intérieur est décoré d'une
belle chapelle du xiir s. Les bâtiments de l'abbaye transformés et reconstruits de 1704 à 1726,
servent aujourd'hui iVJIôtel-Dieu. Vliglisc St-Picrre (xi* au xin* s.) est l'église la plus jolie de
Ciien. Son clocher en pierre ajouré de 78 m. d'élévation, son porche S., ses fenêtres, les c entre
forts extérieurs h clochetons, l'abside si richement décorée, et le chœur à Finlérieur avec son
rond-point (1521-1555), les cinq chapelles absidiales, les vantaux de la porte de la sacristie, sont
les parties que l'on admire le plus. L'Église Si Sauveur (xiv s.), qui possède deux nefs, se ter-
mine par un clocher à flèche ajourée du xiv s. Le vieux St-Sauveur (\\v et xiv* s.) sert aujcur
d'hui de Halle aux grains. L'Église St-Jcan (xvi* s.) déviée de l'axe vertical, a été restaurée en
1842. Uh'glisc \. IJ. ou de la Olorielte, ancienne église des Jésuites (I684-1C89), possède à Tinté.
FALAISE. — Eglise de la Sainlc-Trinilé. Contreforts S
364 CALVADOS
lieur 11 II liel autel en marbre et cJes grilles reinaniiiables. St-Michel de Vaucelies n'a d'intéres-
sant qu'une Tour du xir s. ainsi que le chœur el les chapelles du xv« s. ^'St-yicolas (xv s.) avec
une Tour carrée llaiiquée d'inie tourelle (xv*" s.), sert de magasin à fourrage. ^*^Owf'/l, de la fin
du xi« s., est surnioiité d'une Tour et présente peu «rinlérèl. St-ÊiieHne-le- Vieux, qui esl un tjpc
parfait d'architecture anglo-normande, renferme une belle CoUeclion lapidaire (du xi* au xvr s.).
St-Julii')i [W"-' s.) n'a rien de remarcpiable. ."Sl-Oilles, (xir et xv" s.)? transformé en magasin, a un
portail agréablement sculpté (xvi" s.)- L'Église du i<t-Sépulere^ ancienne collégiale, est |>ix»bable-
ment l'église la plus ancienne de Caen. Sl-(ieot'(jefi-du-Cliàteau, rebAti au xv s., se trouve dans
l'enceinte du vieux cliAteau. Il reste (juclques vestiges de Sle-Paijc et deux ogives de St-Martin.
Le Tcw}ile proleslanl est sans caractère.
Le vieux CfuUeau, (pie Guillaume le (loncpiérant éleva vers 1080, a conservé ses fossés. $»e«5
tour rondes, des courtines datant de Henri h' d'Angleterre, ses portes forliliées avec ponl-K*vis.
De ÏHôtcl de \ollent, élevé au xv^ s., il reste deux Tours dont la plus grosse est surmontée de
deux statues d'honunes d'armes en pierre, d'où le nom de Tour des Gens d'armes. Le PaUiin *tr
Justice (17X4-1787), la J*ré/'eclure (pii date de Napoléon 1"^', Y Hôtel de Ville (xvir s.), installé dan*^
l'ancien séminaire des Kudistes avec le Musée de Peinture el la Bibliothèque, le Pa/tn\< d^<
FacuUcs «pii renferme le Muséum d'histoire naturelle^ le Théâtre (1858), la Gendarmerie ^ VL'role
d'équiVttirni^ sont <les monuments spacieux, mais sans intérêt au point de vue artistique. Le
Ujréc, somptueusement installé dans les bâtiments de l'Abbaye-aux-Hommes, a des pièce» re-
marquables. La liouvse et le Tribunal de Commerce sont installés dans VHôtel de Valois ou d'AV
nnûlle (15r>8), aujourd'hui restauré. Parmi les vieux Hôtels nous citerons les plus intéressants :
Vliùlel du l'ai de Mondrainville (1507-1578) avec des bas-reliefs sculptés, YUutel de la Monnaie
(1531-1555) avec une tourelle terminée en lanterne, le charmant Hôtel de Tfian {xvi* s.), restauré
en 185'2, ÏHôtcl de Cohmbij (xvir s.) avec ses épis et ses tourelles, VHôtel de Leraille (l$68»
avec son escalier, les HôteU d\iubitjmj el de Beuvrou, l'ancien Hôtel de Clutendance. N'oublions
pas les Maisons en bois du xvr s. de la rue St-Jean (n" 19 et suivants), celles de la rue Sl-Pierre
(n** 18, 10, 20, n** 57 (escalier), n^ 52 et 54 (2 maisons avec sculptures), n* 78, ancienne Auberge de
la Croix de fer, du xv" s., n" Oi, maison en encorbellement, celles dites des Templiers (xvi*s.), de
VOratoire, les restes du Palais des Êvêques de Bayeux (rue Neuve-St-Jean), une maison à tourelle
(rue des Chanoines), la Maison des 4 fils Aymon (4 médaillons), habitée par Clément Maroi (xvr s.K
la maison des (Juatrons (xiv s.) avec une tour, les deux maisons en bois à pignons (10 et lî rue
Montoir-Poissonnerie), les maisons de Segrais, MalfllAtre, D. Huet, Choron, Samuel Bochart.
Jean lUireau, Charlotte Corday, général Decaen, celle où naquit Malherbe, en 1555, qu'il recon-
struisit en 1588 et refaite de nos jours. Outre l'Hôlel-Dieu dont nous avons parlé, Caen possède
encore d'autres établissemenls hospitaliers : VHôpital St-Louis,\e Bon Sauveur, VHospice de Saint-
Jean, pour les protestants, etc.
Outre les Scfwires St-Pierre et de la Place de la République, \e Jardin des Plantes et le Jardin bota-
nique, les Cours Ca/farelli et Monlalicet sur les deux rives de l'Orne, Caen possède les belles
promenade?* plantées d'arbres séculaires du Petit Cours, du Grand Cours et du Cours Canwt
où se tient la grande F<nrc de Pâques, Tune des plus importantes de la France. Cette ville a
élevé sur la Place Alexandre III un Monument aux enfants du Calvados, tués à Tennemi en 1870-71.
dos Stfititcs en bronze à Malherbe et à Laplace devant la façade du Palais de l'Université, à Auber,
dnns le Sipiare de la Place de la République, à Êlie de Beaumont, sur la Place St-Sauveur, à
Lnuis XIV enfin, sur la Place du Parc. Le Musée de peinture compte plus de 400 toiles de toutes
les écoles, dont plusioiirs iW i»reinier ordre. On y a joint les collections Lefébure de Sancy
(lapisserios). de Monlaran dahleanx), Mancel (gravures, manuscrits, etc.), don Jaquette (tableaux)
el de Tournières-.Ioua^sin ifaïoiices persanes). La Bibliothèque, installée dans l'ancienne église de*
Kudistos el ornée de p(.rtr,iils de Nonnamls illustres, compte plus de 100000 volumes et 900 ma-
nuscrils. Les Musrc^ de la Si,fi,''h' âcs Ajitiqnnires de Xormandie et delà Société française (farrhé*^
loffie «onliennenl : le premier, des frai^Mnenls d'architecture, des œuvres d'art et des curiosités.
le second, des moulages >^nrloul. Knlin le Musée Langlois, installé dans le Pavillon de Flore,
ronferine toutes les peintures exécutées ])ar le colonel Langlois, qu'il a léguées h la >illc avec
I immeuble. Des ancienne^ forlilicalions de Caen il reste deux tours enclavées dans la caserne
llaineliri et la Tour Guillaume-le-Koy restaurée de nos jours.
VIRE. — Porte de l'Horloge, côté extérieur à la ville.
566 CALVADOS
I
Bayeuz, ville antique, est bâtie dans une plaine arrosée par TAure qui la traverse. Son plus
beau monument, spécimen remarquable de Tart ogival normand, est la Catfiédrale N.-D.y recon-
. struite au xiii* s. sur une crypte romane restaurée au x\* et xix* s. VÊglise St-Patrice des wv el
xviii^ s., est flanquée à d. d'une Tour. VÊglise St-Exupère renferme le plan présumé des Thermes
romains découverts dans l'ancien cimetière St-Vincent. De l'ancien évêché (xp el xiv s.) la cha-
pelle a été transformée en Palais de Juslice ; les autres bâtiments ont servi à installer Vllâlel de
Ville (xviii^-s.), les Prisons, le Musée DoxAcet (médaillier, collection géologique, tableaux, aquarelles).
Devant l'Hôtel de Ville, une Statite en marbre a été élevée à l'archéologue ^4. de Caumonl el une
autre en bronze en 1898 au poète Alain Chartier, secrétaire de Charles VI, à Tangle de la Place du
Château au milieu de laquelle se dresse une belle Fontaine, Au S.-O. de la cathédrale, une Lan-
terne des Morts est adossée à une maison. Le Collège est établi dans l'ancien couvent des Ursu-
lines (xvii* et xvui* s.). La manufacture de porcelaine occupe un ancien couvent de Bénédictines
(xviir s.). Le grand Séminaire (xvii« s.) reconstruit en 1820, renferme une cha]>elle du xiir s.
dépendant de l'ancien Hôtel-Dieu. Le Musée d^art et d'antiquités renferme quelques toiles et
sculptures, des inscriptions antiques, des bas-reliefs du moyen âge, un médaillier et la fameuse
Tapisserie de la Reine Mathilde où est retracée en broderie l'Histoire de la Conquête d'Angleterre
par Guillaume le Conquérant. Cette tapisserie contient 58 groupes; sa longueur est de 70 m. 3^1 et
sa hauteur de 0 m. 50. La Bibliothèque outre 51 000 volumes renferme des antiquités gallo-romaines,
des bas-reliefs, des sceaux, un médaillier et 2 mausolées du xvii*" s. Quelques faïences anciennes
se trouvent dans la pharmacie de l'Hôpital, Bayeux possède un grand nombre de vieux
Hôtels et de vieilles Maisons des xv* et xvi* s. Parmi les premiers nous citerons les Manoirs de
St-Mauvieu (xv s.) et de la Caillerie (xvi* s.) les Hôtels du Fresne {\y* et xvi" s.), d'Argouges
{x\V s.), du Luxembourg (xvii* s.), de la Crespellière (xviii* s.), la Maison du Gouverneur ^xvi* s.) et
des maisons dans les rues aux Fèvres, St-Martin, Bienvenue, des Cuisiniers, etc.
Falaise. C'est du haut des rochers couronnant le Mont Mirât situé en face du roc où se
dresse le Château de Guillaume le Conquérant qu'il faut contempler Falaise, dont la topographie
n'est pas facile à saisir. Cette ville est bâtie à cheval sur un îlot élevé séparant deux vallons
bordés chacun par une colline; les maisons et le château couvrent toute cette surface coupée
perpendiculairement par la voie principale. Le Château (xii* s.), où naquit le fils de Robert le
Diable et dont les murs sont seuls debout, forme une masse carrée flanquée au S.-O. d*un don-
jon cylindrique à mâchicoulis, restauré en 1869 et relié par un petit donjon au château. 12 tours
et 2 iiortes à tourelles flanquent l'enceinte fortifiée encore intacte, à Tintérieur de laquelle a été
élevé le Collège. La ville est assez pittoresque ; les faubourgs du val d'Ante ont un aspect misé-
rable; un ruisseau le traverse, l'Ante, qui fait tourner les moulins à farine, à tan, et des usines
électriques. Du haut du Mont Mirât semé de beaux rochers, couvert d'ajoncs et de bruyère, le
château s'impose par sa masse grise atténuée par la verdure des arbres qui l'entourent et du
lierre qui court de la base du roc jusqu'au pied des murailles. Derrière apparaît Véglise romane
(le Oiiibray, la flèche et le clocher de la Sle-Trinité se découpent sur la Caserne Dumont cfUrviiU.
sur la g. se détache St-Gervais; entre les deux églises s'étalent les maisons de Falaise; k d. du
château la belle promenade aux ormes séculaires, enfin au loin fermant l'horizon, les collines de
Normandie complètent le paysage. C'est dans le bas ' du val d'Ante que se trouve la Fontaine
dAvlelle. du nom de la jeune fille remarquée par le duc Robert et qui devait donner le jour à
G.uiilaume La ville possède un beau Jardin publie. Ses principaux monuments sont : VÊglise de
la Slc-Triv. A (xiii% xv ot xvi« s.); VÊglise St-Gervais {xiv au xv s.) VÊglise St-Laurent; JV.-/). de
Guibrmj, dans le faubourg industriel du même nom, précédée d'un porche et renfermant des
parties romanes ; V Hôtel de Ville (xiir s.), devant lequel se dresse la Statue équestre de GitiUaume le
Cn)i(juérant dont le piédestal est orné en outre de 6 statues de chevaliers, VHôteUDieUj de 1764
renfermant une chapelle du xiir s., VHûpital général (xvir s.), quelques vestiges de VAlfbaye de
Sl-Jean, fondée au xii* s., la Porte des Cordeliers (xiii* s.), deux autres portes du xiv* s., un cer-
tain nombre de vieilles Maisons des x>^ et xvi* s. méritent de retenir l'attention du touriste ainsi
que les Châteaux de la Frcsnaye (xvir s.) et de Longpré (xvi* et xviii* s.). .La Bibliothèque el le
Musée, où Ton remarque des monnaies et des vieux casques gaulois, sont installés à l'Hôtel de
Ville. La foire aux chevaux qui a lieu le 15 août à Guibray et dure quinze jours, est fort célèbre.
Lisieuz, aujourd'hui cité industrielle, est une ancienne ville fortifiée dont il reste quelques
FALAISE. - Tour Tûlbot.
Kéyâiii >cuidcin .'rèrei.
FALAISF. — Le ChaU'.ni, Vue pii>*i' du mont Mirai.
FALAISE. — liglisc de la Tiinilé el Statue ilc Guillaiiim' le CniMiuéiaru.
CALVADOS
571
tours enclavées dans des propriétés parliculièros. On y trouve des rues presque entières ayant
subi peu de changements depuis les xv et xvr s. Son ancienne cathédrale, VÊglise Si-Pierre
(xii% xiii' et XVI* s.) passe pour la première église gothique bAtie en Normandie. L'Église St-
Jacques (xv* s.) possède une jolie balustrade extérieure; elle a des voûtes à pendentifs et des
verrières restaurées du xvr s., des stalles des xvr et xvii" s. provenant de Tabbayedu Val Richer
et un curieux panneau de bois peint, refait en 1681, retouché et restauré. L'Église St-Désir
(xviir s.) faisait partie de l'abbaye de Bénédictines du même nom fondée en 1050; son trésor
renferme quelques objets intéressants. Dans l'ancien Palais épiscopal, vaste construction des
xvu* et xviii* s., on a installé : le Tribunal renfermant une salle bien décorée et meublée, dite
Salle dorée, le Musée qui contient des toiles, des gravures, des moulages de sculpture et un
MOU EN. — FcnCtres de l'église.
sarcophage du v* s. La Bibliothèque qui compte 12000 volumes et la Prison. Du Jardin public,
en bordure de la façade du Musée, la vue s'étend au loin sur les environs. L'Hôtel de Ville date
de 1713. Une bibliothèque importante et une galerie de portraits d'évôques ornent le Séminaire.
A signaler encore : le Musée industriel, tout spécial, le Pont-Morlain (lo41), une Fontaine (1785)
dans la rue du Bouteiller; les Manoirs de V Image, Chopin, des Douze Livres, Fonneville, les Hôtels
de GrieUf Le Valois, les maisons dites de la Salamandre, de la Fleur-de-Lys, celles des rues Sl-
Jacques, au Char, de la Paix, aux Fèvres, du Marché-aux-Chevaux, de la Grande-Rue, etc. Rap-
pelons que L.-P. du Bois, l'auteur du septième couplet de la Marseillaise, est né en 1775 au n** 7
de la rue des Boucheries.
Pont-1'Évêque, au confluent de la Touques, de la Galonné et de l'Hyvie, se compose d'une
longue rue sur laquelle s'ouvrent des cours et dos courettes. On y voit encore quelques vieilles
maisons intéressantes. La Sous-Préfecture C!^t installée dans l'ancien Hôtel de Mlle de Monlpen-
FALAISE. — Église de la Trinité, passage sous le chœur.
C A L V A DOS
573
sîer (w'ir s.), pivcédé d'un porroii à double rampe el flancpu* <lo pavillons d'angle ; ses deux
façaties sont ornées de niasrarons. Dans VL'tjlhr (xv el xvr s.) on remarque des chapiteaux et
quelques verrières de la lîenaissanre. Ponl-rKv(>que a des marchés importants.
Honfleur est hAli en amphilhé.Ure à l'embouchure de la Seiro el sur sa rive p. en face du
Havre. La C.iMe «le (irAce (pii porle la chapelle N.-D. de (IrAce. protège la vieille cité contre les
vents de l'O. Abritée également contre ceux de l'E., sa situation lui i)ermel de cultiver les pri-
meurs «lont elle écoule une partie en Angleterre. Son commerce est considérable surtout en
bois du Noni que <le nombreuses scieries mécani(|ues débitent en grande quantité. Au point de
vue pittoresque, c'est une ville fort intéressante: son port, ses rues, ses monuments, ses maisons
ont été popularisés de toutes façons. La vieille lùjlise St-E'tienne restaurée a été transformée en
Musé^e (WM)). Des plaques de marbre y portent gravés les hauts faits des navigateurs honfleurais
à Terre-Neuve, au Canada, au Brésil. On y voit encore des bustes, des sceaux, des fragments de
MOUEN. — l^glise. Parlif Mipéricure de la porte.
sculpture, des tapisseries, des gravures, etc. Si-Léonard (xviii- s.) a un charmant portail du
xvr s. et se termine par une tour octogonale du xviir s.; on y remarque un beau lutrin en
cuivre jaune de 171)1. XJÈQlise Sle-Calherine, cpi'une rue sépare de sa tour, est formée de deux
nefs en bois accomiiagnées chacune d'un bas-côté: elle possède (juelques bonnes toiles et une
tribune d'orgue du xvi" s. VUôiel de Ville abrite la UUdinthènue et le Musée qui contient des
tableaux, «les dentelles, des photographies, etc. La porte de Caen se trouve cncla>ée dans c.î
qui reste d'un vieux château du xvr s. nommé Ueutenanre. l.llnpital renferme une chapelle du
XIV s. Outre le .sVytKiré CarnoU les vieilles Maisons «lu quai Sle-Catherine, celle de la rue Gam-
belta (n» IT)). On visitera avec plaisir les collines couvertes de verdure cjui l'envirounent et d'où
l'on jouit de vues superbes dans toutes les directions : extrémité de l'avenue de la République,
longue «le T) kilom.. Calvaire. Mont .loli. etc.
Vire est une vieille ville toute bâtie eu granit, «l'aspect sombre, aux rnos étroites en bordure
desquelles on rencontre de vieilles maisons des xv et wr s. en bois, à porche, etc. La jolie
rivière de la Vire la contourne au S.-L.. au S. el à l'O. La «-olline rocheuse sur laquelle elle
CAIA'ADOS
575
reposé, porte h son sommet les ruines d'une forleresso reconstruite au xii» s. par le roi d'Angle-
terre Henri i", entourée d*une belle promenade ombragée surplombant à pic la rive d. de la
rivière qu'Olivier Basselin, le poète menuisier, a rendue célèbre. De ses forlifications d'autrefois
il reste la Tour de C Horloge (xiii* s.) sous la porte de laquelle passe une des rues principales et
deux autres Tours dont une ronde, à créneaux. L* Hôtel de Ville (1754) renferme la Bibliothèque,
riche de 20500 volumes et de plus de 700 manuscrits concernant la région et le Musée renfer-
mant des tableaux, des objets d*art, des anliquilés, des monnaies et des collections d*hi8toire
naturelle. A côté se trouve le Théâtre; derrière, le Jardin public où Ton voit une belle statue du
maréchal de Matignon. VÊglise N.-D. (xiir au xvr s.) outre une porte dite de la Poissonnerie,
possède un beau buffet d'orgue. V Église St-Thomas n'a rien de reman^uable ; quant à Téglise
moderne de Ste-Anne, on ne peut y signaler qu'une Vierge en faïence italienne de 1675 et une
statuette de Ste Anne du xiv* s. La petite Chapelle du Collage (xvii* s.) possède quelques toiles
anciennes. VHospice St-Louis date de 1675 et V Hôtel-Dieu est du xvii* s. Vire a élevé une Statue bvl
botaniste Castet (1758-1852), un Buste en marbre blanc couronnant une fontaine en face le Palais
de Justice au poète Chénedolléy un autre Buste à Mené Lenormand (1796-1871) et un Monument com-
fnémoralif du centenaire de 1789 (colonne avec buste de la République). Outre la curieuse rue des
Teinlureries et ses Maisons anciennes, Vire a des environs charmants. La Virène y coule dans un
vallon industriel entre des gorges profondément encaissées et pleines de charme connues
sous le nom de Vaux-de-Vire.
Liste des Monuments historiques
Asniôres Eglise (xir et xnv s.).
Audrtcu Egiii»e (xii* ou ziv* s.).
Baveux Cathédrale N.-D. (xiii* s.)-
— Chapelle du Séminaire (xui* s.).
Bény-sur-Mer . . . Clocher de l'église (xn« s.).
Berniêres-sur-Mer . Eglise (xir et xiir s.).
Bricqueville. . . . Eglise (x\* s.).
Caeii Eglise de la Ste-Trinilé (Abbnye
aux Dames (xii* s.).
— Eglise St-Etienne (Abbaye aux
Hommes) (xii- et xiii' s.).
— Eglise St-Sauveur (N.-D. de
Froide-Rue) (xiv s.).
— Eglise St-GIlles (xii* et xV s.).
— EgliseSt-Jean (xiv'ct XV» s.).
— Eglise Sl-Picrre (xiv au xvi' s.).
— Eglise St-Nicolas (afTecté au ser-
vice de la guerre) (xii* s.).
— Clocher de l'église de Vaucelles
(xii* s.).
Ancien séminaire (lycée) (xviir s.)
— Hôtel clEscoville (Bourse et Tri-
bunal de Commerce (xvi* s.).
-- Maison des Gens d'armes (XV s.)-
— Hôtel des Monnaies (xvi* s.).
— Hôtel de Mondrainville (xvi* s.).
— Chûleau (affecté au service de la
guerre) (xn* et xv s.).
Campignv Tour de Jéglise et tombeaux dans
la chapelle S. (xir, xiii* et xV s.)
Cinlheaux Eglise (xii* s.).
Collevillf -sur-Mer . Eglise (xii* s.).
Colombiers-s.-Senl-
les Menhir.
— Tour de l'Eglise (xn« s.).
Condé-sur If*. . . . Menhir dit Pierre Cornue.
Creully Eglise (xii* s.).
DIves. Eglise (xiV et XV s.).
Douvres Clocher de l'Eglise (xii* et XIII' s.).
Etrehnm Eglise (xiii* s.).
Falaise Eglise St-Gervnis (xii% xiii' cl
XV s.).
— Egli-iC de la Trinité (xiii', xv» et
xvr s.).
Falaise Château (xir et xv« s.).
Fontaine-Henry . . Chœur de l'Eglise (xi* et xui* s.).
Forraigny Eglise (xir et xiv s.).
Fresne-Camilly (Le) Eglise (xii* et xiii» s.).
Honneur Eglise Slc-Catherlne (xV B.).
turques Dolmen Pierre d'Yallan.
Langrune .... Eglise (xiii* s.).
Lisieux Eglise St-Pierre (xii* an xvi* s.).
— Maison, rue aux Fèvres (xv* s.).
Louvières Eglise (xif et xiii' s.). ,
Luc sur-Mer .... Clocher de l'Eglise (xiif s.).
Muizières Eglise (xiii* s.).
Martigny Eglise (xiii* s.).
Mouen Eglise (xii* s.).
Norrey Eglise (xiif s.).
Ouislreham .... Eglise (xii* s.).
Ouville-la-Bien-
Tournée Eglise (xir et xiii' s.).
Rouvres Eglise (xiii* et xiv s.).
Rucqueville .... Eglise (xiir s.).
Ryes Eglise (xiii* s.).
Sl-Conlest Eglise (xir et xiir s.).
St-Gabriel Ruines du Prieuré (xr, xii* et
XV s.).
St - Loup - hors - Ba -
yeux Eglise (xir s.).
St-Pierre-s.-Dives . Eglise (xir et xvr s.).
Halles (xiir s.).
Sl-Sover Eglise (xiir s.).
Socqueville-en-Bes-
sin Eglise (xir s.).
Sf»uniont-Sl-<Juen-
tin Eglise (xir au xiv s.).
Tluion Eglise (xir s.).
Touques Eglise Sl-Piene (xr, xii" et
xvir s.).
Tour Eglise (xiV s.).
Vei-sur-Mer . . . . Tour de l'Eglise (xr s.).
Vienne Clodicr de lEgiise et nef (xr s.).
Vieux -Pont -en -
Auge Eglise (x* et xir s.).
Vire Htrlise N.-D. (xiir et xvr s.).
— ■ Porte (!»• I Ilorlogr (xiir s.).
o
l
Manche
Nom — Situation
EST à la région N.-O. de la France qu'appartient la Manche, Tun
de nos 24 départements maritimes. 11 tire son nom de la mer <iui
en baigne les côtes. Dans ses lignes générales, il affecte la forme
d'un parallélogramme trois fois plus long que large. La partie
septentrionale qui en forme à peu près le tiers en surface est
une véritable presqu'île. 11 a 150 kilom. de longueur du cap de la
Hague à la pointe S. de l'arrondissement d'Avranches. Sa largeur
varie de 50 à 5a kilom. environ. Ses limites naturelles sont impor-
tantes. A partir de la baie du Mont-St-Michel, la Manche le contourne de 1*0. à TE. en
passant par le N. jusqu'à l'embouchure de la Vire. VElle, la Dramme, la Sienne
et ÏÊyrenne ont quelques kilom. de leur cours qui raccompagnent à l'E. 11 en est de
même au S. pour le Colmont et le Tronçon. Enfin le Couesnon au S.-O., qui sépare la
Normandie de la Bretagne, lui sert également de limite sur un parcours de 20 kilom.
Le chef-lieu, Saint-Lô, en occupe à peu près le centre. Sous le rapport de l'étendue, il
occupe le trente-deuxième rang. Les départements qui le bornent sont à l'E. le Calva-
dos, au S.-E. l'Orne, au S. la Mayenne, au S.-O. rille-et-Vlla!ne.
Il a été formé en 1790 de difTérentes parties de la Normandie (Cotentin^ Avranchin)
et de faibles parties de VHoulme et du Bocage.
Histoire
Tout le N.-O. de la presqu'île du Cotentin était autrefois peuplé de dolmens. Le
menhir du Champ Dolent, près de Dol, a dû être apporté du Mont-Dol. Le Mont-St-Michel
eut son collège de druidesses qui distribuaient aux fidèles des amulettes possédant des
propriétés merveilleuses. En Normandie, on a raconté et l'on raconte encore bien des
légendes sur les pierres Tourneresses qui tournent sur elles-mêmes à minuit dans la nuit
de Noël. Ces vénérables monuments entourés du respect des habitants, n'ont pas encore
livré le secret de leur élévation. Quoi qu'il en soit, les premiers peuples dont l'histoire
fasse mention dans la région, sont les Unelli avec leur ville Coriallo à la pointe N.-O.
{Crocialum, Carentan). Les Esuvii habitaient sur les confins de l'Orne et du Calvados; au
S. étaient les Ambivarites. Pendant la 5" campagne des Gaules, Titurius Sabinus les
soumit après les avoir vaincus. Ce pays fit partie de la seconde Lyonnaise. Coutances
iCosedia) était une cité prospère sous la domination romaine; sa situation lui valut
d'être fortifiée. Le christianisme fut prêche au v" s. Les noms de ses premiers évèques :
saint Lô, saint Pair, saint Aubert, sont encore célèbres aujourd'hui. Les Normands rava-
gèrent le Cotentin et TAvranchin dès 809, puis convertis au christianisme, les mirent en
valeur. La féodalité y compta des seigneurs puissants qui accompagnèrent Guillaume le
Bâtard h la conquête de l'Angleterre. Les luttes entre les ducs de Bretagne et de Nor-
mandie firent beaucoup de mal au pays ainsi que les luttes des ducs de Normandie et
des rois de France. Le divorce d'Éléonore d'Aquitaine le fit passer aux mains de son
nouvel époux. Henri II fut heureusement retenu en Angleterre par la lutte religieuse
37
MA>CHE. I.
5:c
MANCHE
qu'il y avait suscitée. C'est à Avran-
ches en 1172 qu'il se repentit publique-
ment d'avoir causé le meurtre de Tho-
mas Becket. archevêque de Cantorbéry.
A la mort de Richard Cœur de Lion, la
puissance anglaise déclina sur le conti-
nent : l'habileté et Ténergie de Philippe-
Auguste ramenèrent la Normandie à la
France, Le Mont-St-Michel isolé et resté
fidèle au suzerain anglais, dut être em-
porté d'assaut; la ville fut presque
entièrement détruite. Au début de la
guerre de Cent Ans, Geoffroy d'Har-
court, seigneur normand, pour échapper
à la colère de Philippe de Valois, se
retira à la cour d'Henri 111, décida ce
prince à descendre en Normandie et le
guida dans la région où lui-même avait
ses terres. Débarqués en 1540 à la Hou-
gue, les Anglais firent un grand butin
à St-Lô et dans les environs. Phili[»pe
lui pardonna sa défection dès qu'il eut
fait amende honorable. Il rentra donc
en possession de ses I erres et rebâtit
son château de St-Sauveur. Retournant
à la cause anglaise avec des partisans,
il combattit contre le roi Jean le Bon.
Le duc de Normandie, à la tète de ti-ou-
pes levées à la hâte, s'avança jusqu'à
Barfleur. Geoffroy s'élan^*a contre Je
gros de l'armée que commandait Robert
de Clermonl. Une bataille eut lieu dans
les marais de Brévands entre Isigny et
Carentan,au passage des Veys. Geoffroy
y périt bravement (lôôtîK Ses Inens allè-
rent au roi Edouard 111 qui se vit con-
firmé dans leur possession par le désas-
treux traité de Brétigny. Jean Chandos
les reçut en cadeau. Après sa victoire
de Cocherel, lUiguescIin s'avança \ers
leCotenlin et reprit aux bandes navar-
raises les places entre Carenlan et
Valognes. Ce ne fut qu'en 1575 que le
château de SI Sauveur fut repris aux
Anglais. Après la prise de Caen en I il 7,
Henri V se trouva de nouveau mailr-e
de la Normandie à Texcrplion toutefois
du Mont-St-Michel que défendit Robert
Jolivet contre les Anglais retranchés
SAINT-LO — L'yli>c Noire Dame. Chaire extérieure.
SAINT-LO. — l^glisc .Nolrc-Dyinc. Façade O.
580 MANCHK
à Tombelaine. De 1425 à U34, ils bloquent la ville et font une dernière tentative cette
même année; mais ils sont forcés de lever le siège en abandonnant une partie de leur
artillerie. En 1449, le connétable A. de Richemont et le duc de Bretagne recommen-
cèrent à opérer contre les Anglais. Arrivés devant Coutances, ils allaient en tenter
Tassant quand la ville ouvrit ses portes aux Français. St-Lô fit de même; les auti*es
forteresses furent reprises. L'année suivante les Anglais reprirent Toffensive ; ils débar-
quèrent des troupes à Cherbourg, s'emparèrent de Valognes et saccagèrent toute la
région environnante. Leur chef, Thomas Kiriel, voulut poursuivre ses succès, mais les
forces unies du comte de Clermont et du connétable de Richemont triomphèrent à
Formigny de Tarmée anglaise qui dut se retirer. Cherbourg assiégé capitula le 12 août 1450.
Coutances, qui avait pris parti pour Charles de France, sous la ligue du Bien Public, fut
victime de la colère de Louis XI qui en fit raser les fortifications en 1465. Les guerres
de religion furent accompagnées d'atrocités de toutes sortes. Les principales places de
la région furent tour à tour prises et reprises par chacun des deux partis. Montgommery
était à la tête des protestants, le maréchal de Matignon commandait les catholiques. Les
épisodes les plus saillants de la lutte furent le siège de Domfront en 1574 où Montgom-
mery fut pris puis envoyé à Paris où Catherine de Médicis le fit décapiter et celui de
St-Lô où le gendre de Montgommery, le capitaine Bricqueville de Colombières, se fil
tuer bravement sur les remparts où les vainqueurs égorgèrent plus de 500 personnes.
La conversion d'Henri IV ramena la paix qui ne fut plus troublée un instant que par la
révolte des paysans soulevés contre l'impôt trop lourd de la gabelle (1659, Révolte des
Va-nu-pieds). Louis XIV voulant rétablir Jacques II sur le trône d'Angleterre, avait réuni
des troupes dans le Cotentin pour de là les faire débarquer de l'autre côté de la Manche.
A cette occasion, Tourville eut à soutenir devant laHouguc avec ses quarante vaisseaux
tout l'elTort de la flotte anglo-hollandaise forte de 80 bâtiments. Une partie de ses bateaux
put s'échapper par le Passage de la Déroute, les autres, bloqués à la Hougue, furent
échoués volontairement (29 miai 1692) et brûlés le lendemain par l'ennemi. On songea
alors à fortifier la côte pour la mettre à l'abri d'un coup de main de l'ennemi hért'di-
taire. Ce ne fut cependant que sous le règne de Louis XVI que fut commencée la Digne
de Cherbourg. La Révolution ne fit dans cette région qu'un petit nombre de viclimes.
Les Vendéens firent en l'an VIII une tentative inutile contre Granville. Napoléon 1"
s'occupa beaucoup de Cherbourg qu'il voulait rendre très puissant vis-à-vis de l'Angle-
terre; sous son règne une vive impulsion fut donnée aux travaux de la Digue qui ne fui
achevée que sous Napoléon III. Depuis, les défenses du port ont encore été améliorées
et augmentées.
Géolo^rie — Topographie
En partant de l'embouchure de la Sienne sur la côte O. au S. de Coutances et en
gagnant la rive g. de la Vire un peu au-dessous de St-Lô pour la descendre jusqu*aux
grèves des Veys, on suit la ligne de démarcation des deux régions distinctes qui se
partagent la Manche au point de vue géologique. Au S. de cette ligne, la partie méri-
dionale orientée de N.-E. à S -E. forme une zone occupée par des schistes cambriens^ striée
de bandes siliinennes avec des massifs de granit et de syénite. Une de ces bandes va de
Montmartin-sur-Mer à Cerisy-la-Salle; une autre commence un peu au delà de Granville,
se dirigeant vers le Calvados, passe entre Gavray et Percy d'une part et de l'autre entre
Villedieu et Bény-Bocage. Le granit se montre presque en droite ligne d'Avranches vers
Mortain; au-dessus on le voit apparaître à nouveau, de la rive g. du Tard à g. vers Vire
à d.; enfin une troisième bande de granit va de l'E. de Coutances vers St-Lô, célèbre par
ses phyllades, d'une part, et d'autre part vers Carentan. C'est dans cette partie méridlo-
582 MANCHE
nale que se trouve le point culminant, 368 m. à la limite de la Manche, de TOrne et du
Calvados, près des sources de l'Égrcnne et de la Vire, au Signal de St-Marlin-de-Chau-
lieu. La colline de Morlain est à 517 m. On relève 503 m. à Tessy-sur-Vire, 276 m. à
Percy, 104 m. seulement à la colline d'Avranches.
La partie septentrionale a une zone de terrain permien suivie par les alluvions quater-
naires de Carentan, de Gorges à d. et à g. par des terrains pliocènes se reliant aux landes
de Lessay au-dessus de la dépression de Carentan. Le lias se montre entre la côte E. et
la voie ferrée de Paris à Cherbourg jusqu'au S. de Valognes; le pliocène apparaît dans
la partie médiane, puis le silurien jusqu'à la côte O. Une nouvelle zone permienne
apparaît autour de Valognes continuée au N. par les schistes cambriens formant une
bande de peu de largeur qu'enserrent à leur tour des zones silurienties se terminant
d une part au massif de Barfleur à l'E. et de l'autre à celui de la Hague à l'O.
Les collines des environs de Cherbourg s élèvent entre 150 et 179 m.; leur pente est
dans la direction N. à S. Le point le plus bas du département est la Manche.
Hydrographie
A l'exception de l'Égrenne et du Colmonl servant de limite à la Manche à la pointe
S.-E. du département et gagnant l'Océan Atlantique par la Mayenne, toutes les eaux
vont à la Manche par de petits fleuves côtiers que nous mentionnerons en allant de TE.
à rO. en passant par le N. La FiVe, qui naît au N.-E. de Sourdeval à la lisière des deux
départements de la Manche et du Calvados traverse la pointe S.-O. du Calvados et
pénètre dans la Manche au S. de Tessy qu'elle arrose, coule au pied de St-Lô qu'elle
baigne, et gagne la mer en servant de limite commune dans la dernière partie de son
cours aux départements du Calvados et de la Manche. Son cours est de 46 kiloni.
dans la Manche. Dans la Vire tombent (rive d.) la Sacre, (rive g.) la Joigne qui baigne
Canisy, (rive d.) le Torleron et la Dolêe qui la rejoignent h St-Lô, (rive d.) enfin VEiie,
La Tante a sa source au S.-E. de St-Sauveur-Lendelin qu'elle arrose, laisse Périers
sur sa g., traverse la plaine basse et marécageuse de Carentan et tombe dans la
Manche au banc du Grand Vey. Son cours est de 55 kilom. Elle reçoit : (rive d.) le Lozoa
venant presque de Marigny, la TerretlCy (rive g.) VOxa^c, qui naît au S. de Cherbourg-,
passe à Sottevast, se grossit (rive g.) de la Gloire, (rive d.) de la Sexje où tombe le ruis-
seau de Bricqucbcc, de la Sandre, passe à St-Sauveur-le-Vicomte, se gonfle (rive g.) du
Merderet et (rive d.) de la Sève, traverse les marais situés au N.-O. de Carentan avant de
tomber dans la Taule en aval de cette ville après un parcours de 69 kilom.
La Sinope qui a son embouchure à Quinéville ; la Saire, qui coule à peu près parallèle-
ment aux contours de la pointe N.-E. et se jette dans la Manche au-dessus de St-Vaasl-
la-IIougue ; la Divelte grossie du Trottebec qui tombe dans le port de Cherbourç
Sur la côte O, débouchent : la Claire Fontaine dans l'anse de Vauville; la Diélette qui
tombe dans le port du même nom; la Gerfleur qui se perd dans le havre de .Carteret; la
Grise qui tombe dans celui de Portbail; VAy qui passe à Lessay et se perd sur les grèveî>
du havre de St-Gennain ; la Sienne qui naît dans le Calvados, arrose Villedieu, Gavray,
reçoit (rive g.) VAiron, (rive d.) la Vanne et la Soulle qui passe au pied de Cerisy-la -Salle
et de Coutanccs; le Boscq, qui tombe dans le port de Granville; la Saigne qui a son
embouchure à St-Pair; le Tard, qui arrose la Haye-Pesnel, traverse la Mare de Bi..iiUon
et tombe entre St-Pair et Jullouvillc dans la Manche; la Sée qui a sa source au S. de
Sourdeval, passe près de Brécey et tombe dans la baie du Mont-St-Michel après avoir
contourné 1« pied de la colline au N. d'Avranches; la Sclune qui naît au S. de Barentoo,
s'augmente de la Cancc où tombe le Canson, formant tous deux de jolies cascades à Mor-
COLTANCKS. - Cathédrale.
MANCHE 587
tain, arrose St-Hilaire-du-Harcouet près (iuquoi elle se grossit (rive g.) de VAiron, passe
non loin de Ducey, se gonfle du Beuvron qui baigne St-Jaines, reçoit (rive d.) VOir et
tombe dans la baie du Mont-St-Michel au delà de Pontaubault; le Couesnon enfin, qui
vient de la Mayenne, se grossit (rive d.) du Tronçon et de la Dierge, passe à Pontorson
et débouche dans la baie du Mont-St-Michel près de la digue conduisant au Mont.
LITTORAIj. II commence à la baie des Vcys, largo de 8 kilom. et commune aux deux dépar-
tements du Calvados et de la Manche, La Vire et la Taule y débouchent. Cette dernière rivièro
se trouve en communication avec le port de Garentan qui se compose d'un bassin à flot dit
canal du Haut-Dick, de 10 hectares de surface, fermé par une écluse marine, aboutissant au
chenal maritime et où viennent se jeter l'Ouve h g., la Taute h d. L'autre extrémité du Haut-
Dick communique à g. avec un canal de dessèchement des marais de Carentan et à d. avec le
canal de jonction à la Taute de près de 600 m. de longueur. La Taute communique elle-même
avec la Vire au moyen du canal de Vire et Taute. Entre la Vire et la Taute se trouvent les
polders de Brévands. Au delà de la Taute, Ste-BSarie-du-Mont, perchée sur une hauteur, domine
la petite plage du même nom. La grève s'incline dans la direction N.-O. et se poursuit en droite
ligne pendant 20 kilom. On y rencontre RavenoviUe avec quelques dunes qui raccompagnent;
en face se trouvent les Ues St-Marcouf dont la plus grande a été fortifiée par Napoléon l"; puis
viennent les plages des Goujins, de GluinéTilIe, bâti en amphithéâtre au bord de la Sinope qui y
forme un petit havre où Ton embarque des pierres, de Morsalines, plage où Ton trouve des
herbes et de la vase et à partir de laquelle la côte décrit un demi-cercle à Tintérieur duquel
sont les parcs à huîtres de St-Vaast. Une bande de terre étroite terminée par un fort rattache
la Hougue à St-Vaast; sur la d. de cette bande s'allonge une petite plage de sable. St-Vaast est
doté d'un port en relations avec le Havre et l'Angleterre ; il possède des chantiers où Ton con-
slmit.des sloops de pêche et des cotres de plaisance. En face le port se trouve l'île fortifiée de
Tatihou à l'intérieur de laquelle est Installé un Laboratoire de zoologie maritime avec viviers et
collections des coquillages que l'on trouve dans la Manche. La pointe de Saire termine une
anse au fond de laquelle tombe la Saire dont l'embouchure est dominée par la montagne de la
Pernelle, du sommet de laquelle la vue s'étend au loin sur le val célèbre par ses primeurs et
sur la côte E. du Colentin. Une petite plage de sable existe à Jonville. De la pointe de Saire
jusqu'à celle de Barfleur la côte est déchiquetée et toute bordée de rochers et d'écueils. On y
rencontre le petit port de Landemer, puis celui de Barfleur, dont les maisons sont construites
en granit, au delà la plage de Barlleur, mi-sable, mi-galets. A 5 kilom. se dresse à 71 m. d'alti-
tude le phare de Gatteville. A partir de ce point la côte tourne brusquement à l'O. en décrivant
une courbe concave depuis la pointe de Barfleur jusqu'au cap de la Hague distant de 16 kilom.
de l'île d'Aurigny. Cherbourg avec sa rade occupe le milieu de cette courbe. Les rochers, les
récifs parsèment cette courbe très découpée. Avant Cherbourg, on rencontre le havre de Rou-
barit, l'anse de la Mondrée qui se termine au cap Lévy, le cap et le petit port de relâche du
même nom, le Béquet, l'ile Pelée avec son fort rattaché par une digue à la côte. Cherbourg
possède une rade fermée, un port de marée et un bassin à Ilot; sa rade s'étend du S. vers le N.
relativement au chenal d'entrée du port de commerce dont l'ouverture est à 3000 m. de la digue
qui la ferme sur une longueur de 5606 m. en laissant à l'E. et à TO. des passes de largeurs
inégales, divisées, celle de l'O. par le rocher qui sert de base au fort Chavagnac, celle de l'E. par
rUe Pelée sur laquelle s'élève le fort National. La surface de la rade est de près de 600 hectares.
Le port de commerce se compose d'un chenal d'entrée d'une largeur de 50 m. L'avant-port a
640 m. de surface, 600 m. de longueur de quais d'accostage; le bassin à flot d'une profondeur
de 5 m. 50 à 6 m. en mortes-eaux et de 7 m. 70 à 8 m. 35 en vives-eaux, d'une largeur de
126 m. 70 entre les murs des quais, couvre 515 ares et présente une longueur de 880 m. de quais
d'accostage. Cherbourg possède une forme de radoub de 80 m. de longueur et de 14 m. de
largeur, un gril de carénage de 50 m. de longueur, des cales pour la construction et la visite des
navires, une cale de carénage, 4 grues à vapeur et 4 remorqueurs. 11 est de plus relié par des
voies ferrées à la gare de l'Ouest. Le port militaire comprend 3 bassins, i avant-port, 1 bassin à
flot et le bassin Napoléon III d'une surface totale de 22 hectares avec une profondeur variant de
9 à 15 m., 4 cales de construction, 7 formes de radoub, 1 appareil pouvant enlever des canons
Négttir Xeurdcia frèret*
(.:OUrANCL-S, - tgUse SaJDl P*errc.
MANCHE S89
de plus de 75 tonnes. Il est défendu par 9 forts. Au delà de Querqueville on rencontre les jolies
plages d'Urville et de Landemer, toutes de sable lin, le port d'Omonville-la-Rogue, Tanse
SU-lCartin avec sa plage, le cap de la Hague avec ses rochers dentelés entre lesquels s'abritent
de petites criques de sable lin. A partir du raz Blanchart, la côte se dirige vers le S. puis vers le
S.-E. On y trouve le petit port de Goury, l'anse et la baie d'Ecalgrain, dont la grève est cou-
verte de galets colorés. Au delà commencent les falaises de Jobourg, d'une hauteur de 125 m.,
terminées par le Nez de Jobourg et sous lesquelles sont creusées des grottes superbes. L'anse
du Houguet est dominée par une falaise de 120 m., celle de Vau ville est bordée de dunes de
sable blanc. Diôlette possède une petite plage de bains avec un port de refuge h l'embouchure de
la rivière du même nom. Au delà commencent les falaises granitiques de Flamanville d'un aspect
grandiose et qui recouvrent de curieuses cavernes. Leur hauteur varie de 70 à 100 m. elles s'éten-
dent sur une longueur de près de 20 kilom. De la pointe du Rozel qui suit, la vue est fort belle.
Au cap de Carteret flnissent les falaises granitiques du Cotentin en vue desquelles se trouvent
(luernesey, Jersey et plus près les Ecréhou entourées d'écueils. La plage de bains ainsi que
le port de Carteret en relation avec Gorey dans l'île de Jersey sont très fréquentés. Près de
12000 voyageurs ont gagné l'île anglaise par cette voie où en sont revenus en 1898. Des dunes
de sable appelées miellés suivent la côle sur laquelle se trouvent encore les plages de Barne-
ville, de la Gaillourie et de DenneviUe. En continuant vers le S. on trouve les havres de
Surville, de St-Germain-sur-Ay, la plage de Pirou dite la Barberie, celles de BlainviUe, petit
village de pêcheurs, d'Agon, de Goutainville, le port de Régneville à l'embouchure de la Sienne,
la rivière de Bricqueville, sorte de brèche ouverte i)ar la mer dans d'anciennes salines, les
plages de Brèville et de Donville où commencent les falaises rocheuses qui portent Granville.
La plage est à l'abri du roc en promontoire qui s'avance à l'O. et cache l'entrée du port. Ce
dernier se compose d'un avant-port, de deux bassins à Ilot et d'une cale de radoubait arme
pour la grande pêche et la pêche de la morue; il est en relations suivies avec les îles St-Pierre
et Miquelon. Au sortir de Granville des roches surplombent la grève de Hacqueville. Puis
viennent les plages sablonneuses de St-Pair, de Jullouville et de GaroUes, cette dernière
dominée par la pointe du même nom. La falaise de Carolles, haute de 70 à 90 m., décrit un arc
convexe jusqu'à St-Jean-le-Thomas, d'où la vue sur la baie du Mont-St-Michel est admirable.
Cette falaise est découpée en deux endroits et laisse passer la gorge étroite du Pignon Butor
et le vallon sauvage de Port-Lin A partir de St-Jean-le-Thomas, la côte sablonneuse est toute
basse. La colline qui porte Avranches la domine. A g. de cette colline se trouve l'estuaire de la
Sée et à d. celui de la Sélune, petits fleuves au lit mobile, charriant la tangue et dont le cours
est remonté par les saumons. Au S. et à l'O. de la Sélune des digues viennent briser l'effort
des flots et rattachent peu à peu à la terre ferme des parties de la baie dont la culture s'empare.
Les côtes de la Manche en même temps que celles de la Normandie se terminent à l'embou-
chure du Couesnon dont le chenal endigué sert d'abri aux barques de pêche. Le Mont-St-Michel
et le rocher de Tombelaine, élevés le premier de 122 m. et l'autre de 140 m., appartiennent au
département de la Manche. Au large de Granville et à une dizaine de kilom. se trouve l'archipel
des Chausey comprenant plus de 500 îlots dont une cinquantaine émergent à marée haute.
Marais et Étangs. On peut citer les marais des environs de Carentan et de Gorges
et la Mare de Bouillon.
Sources minérales. Elles sont peu nombreuses et aucune n'a de valeur. Citons
celles de Biville, de Brix, de Dragoy, de St-Hilaire-du-Harcouet, de St-Lô et de la Taille.
Canaux. Le Canal de Vire et Tante commence sur la Vire au Porribet et se termine
au Cap, sur la Taute. Sa longueur est de 11 800 m. Le Canal de Coutances, abandonné,
suit la SouUe de Coutances au Pont de la Roque; il a une longueur de 5 052 m. Le Canal
du Ptessis, qui ne sert plus, va des mines de houille du Plessis à la Sève, au pont de
Bauptes. On l'utilise pour le dessèchement des marais de Gorges. Il a 4600 m.
Climat
La Manche est sous l'influence du climat armoricain dont le caractère saillant est
59fr MANCHE
rhiimiditù. La moyenne annuelle de la température dépasse li®. Grâce à l'influence du
Gulf-Stream, on n'y connaît pas les froids vifs ; aussi n'est-on pas surpris de voir dans
les jardins publics d*Avr£^nches et de Goutances, des camélias, des fuchsias, des myrtes
plantés en massifs. Les vents du S.-O. promènent sur la surface de la région, dont le
point culminant n'excède pas 568 m., les chaudes brises des pays tropicaux que le grand
courant océanien traîne à sa suite. La pluie ne s'y précipite pas violemment, mais fine-
ment et souvent; la hauteur moyenne annuelle dépasse celle de la France entière. C'est
au fond de la baie du Mont-St-Michel, vers Avranches, que cette hauteur est le plus
élevée, puis à Goutances et à Gherbourg; elle diminue en arrière de la ligne passant par
ces trois villes. Dans la région septentrionale du Cotcnlin, les quelques périodes de
froid qui surviennent sont désagréables par suite de l'extrême humidité du climat jointe
à la violence des vents. Les marais qui avoisinent Garentan y causent des fièvres.
Divisions administratives
Étendue : 504.r).">0 hectares.
Population (1896) : 500.052 habitonts.
Arrondissements Cantons Communes
Préfecture : Saint-Lù 1 0 117
Avrauchcfi 1 0 12i
ç, ■ Cherbourg 1 5 7-"
Préfectures i ^'^"'««^^-^ ^ ^0 ^^
Morlain i 8 74
Valogneii 4 7. 117
Total. . ~ Total. . "48^ Total. . Giô
LISTE DES CANTONS
Sabii-Ln, . Canisy, Carentan, Marigny, Percy, Saint-Clair, Saint-Jcan-do-Daye, Sainl-Lô, Tossy-
sur-Viro, Torigny-sur-Vire.
Avratirhcs. Avranches, Breccy, Ducey, (iran ville, La llayc-Pesnel. Pontorson, Saint-James, Snr-
tilly, Villedieii.
Cherhourg. Beaumont, Cherbourg, Octeville, Les Pieux, Saint-Pierre-Église.
Cnuiances. Bréhal, Cerisy-la-Salle, Coutances, Gavray, La Haye-du-Puits, Lessay, Moiitmarlin-
sur-Mer, Périers, Saint-Malo-de-la-Landc, Sainl-Sauveur-Lendelin.
Morlain. . Barenton, Isigny, Juvlgny, Morlain, Saint-Hilaire-du-Harcouel, Saint-Pois, Sourdoval.
Lo Teilleul.
Valognes. . Barneville, Bricquebec, Montebourg, Quettehou, Sainle-Mère-Église, Sainl-Sauveur-
Ic- Vicomte, Valognes.
Cultes
Culte catholique. Évcchê : Coulances, suiïraprant de celui de Rouen. Il a été érieré an
V s.; après la Révolution, en 1802, on lui a adjoint celui d'Avranches. Le diocèse ne com-
prend que le département et possède un séminaire diocésain à Coutances. 11 conipt<*
61 cures, G12 succursales et 224 vicariats. Les communautés religieuses y soni hv>
nombreuses surtout celles de femmes. Les principaux pèlerinages sont ceux de St-Miclirl
au Mont-St-Michel, de St-Pair ou Paterne à St-Pair, N,-D. de la Délivrance à Rauville-
la-Place, N.-D. de Rancoudray, \.-l). sur Vire à Troisgots près Tessy, du bieiilienroux
Thomas à Biville près la Hague, de l'abbaye de St-Sauveur-le-Vicomte, N.-D. du Vnvi à
Cherbourg, N.-D. de Pitié à la Ilaye-Pesnel.
Culte protestant. Il est pratiqué par près de 2000 personnes. Il y a des temples à
Avranches, ii Cherbourg.
Culte Israélite. Moins de cinquante adhérents.
GOUTANCLS. — Càlhédrale. Tour ccnlrale.
Armée — Marine
Ce département appartient à la iO' région militaire et fait partie du 10* corps dont le
chef-lieu est Rennes. Il comprend 3 subdivisions de région : Cherbourg, St-Lô, Granville.
Cherbourg, St-Lô et Granville ont chacun i régiment d'infanterie; le fort de
Querqueville en a 1 bataillon. Cherbourg possède en outre i bataillon d'artillerie
de forteresse.
Le déparlement ressortit à la 10" légion de gendarmerie.
Ouvrages militaires. De nombreux ouvrages, forts et batteries, aujourd'hui déclas-
sés, existaient sur la côte orientale de la Manche. Seul St-Vaast-la-Hougue sur cette côte
possède i fort; l'île de Tatihou en face est protégée par le fort de Tllette et 2 redoutes.
Sur la côte N. Cherbourg est protégé par la digue fortifiée, 9 forts, 2 redoutes et 2 bat-
teries. Sur la côte O. Granville et les îles Chausey possèdent des batteries.
Cherbourg est le chef-lieu de préfecture du 1" arrondissement maritime qui comprend
6 départements et va de la frontière belge à l'anse Saint-Germain, vis-à-vis Jersey. 11
possède 2 régiments d'infanterie de marine, 1 régiment d'arlillerie de marine, 1 compa-
gnie d'ouvriers d'artillerie de marine, 1 compagnie de gendarmerie maritime, 2 conseils
de guerre maritimes, 2 tribunaux maritimes, enfin larsenal et un port militaire.
Justice
La Manche ressortit à la cour d'appel de Caen. La cour d'assises se tient à Cou-
lances. Il y a des tribunaux de 1" instance à Avranches, Cherbourg, Coulances,
Mortaîn, St-Lô et Valognes, des tribunaux de commerce à Cherbourg, Coutances,
Granville, St-Lô. Il y a en outre 1 Justice de paix dans chacun des 48 cantons.
Instruction publique
La Manche ressortit à l'Académie de Caen.
L'enseignement supérieur possède I laboratoire de zoologie dans Tlle de Tatihou,
L'enseignement secondaire comprend pour les garçons : les lycées de Coutances,
Cherbourg (cours préparatoires à la Marine et à St-Cyr); les collèges communaux
d'Avranches et de Mortain; tous ces établissements distribuent l'enseignement classique
et moderne. Cherbourg seul a des cours secondaires de jeunes filles. Il y a des
établissements libres pour garçons à Biville, Granville, Monlebourg, St-Janies,
St-Lô, Valognes et Villedieu. En outre, Mortain, St-Lô et Valognes ont un petit séminaîi'e.
L'enseignement primaire recrute ses professeurs à l'École normale d'instituteurs
de St-Lô et à l'École normale d'institutrices de Coutances. 11 existe des Écoles
primaires supérieures pour garçons, à Carentan, Granville, Périers, St-Hilaire-du-
Harcouet et St-Lô et pour filles également à St-Lô. 11 y a des cours complémen-
taires de garçons à Cérences, la Haye-Pesnel, Pontorson, Sourdeval-la-Barre, Torigny
et Villedieu; et de filles à (Coutances, Périers et Villedieu. Enfin Avranches, Cérences,
ïa Haye-Pcsnel, Monlebourg (2), Pontorson, St-Pierre-Église (2), Sourdeval-la-Barre et
Valognes ont des pensionnats primaires.
Signalons dans un autre ordre d'idée l'École professionnelle de Sartilly et l'École pra-
tique d'agriculture et de laiterie de Coigny.
Le département ressortit encore au sous-arrondissement minéralogique de Caen,
arrondissement de Rouen (division du N.-O.); à la 1" région agricole (N.-O.); à la 2*con-
servalion des forêts (Rouen); à la 15* inspection des ponts et chaussées.
LESSAY. - Église.
38
59i
Agriculture
La Manche est un département de petite culture et d'élevage. Le blé, le sarrasin,
l'orge, l'avoine, sont les principales céréales cultivées. 11 renferme plus de 100 000 hec-
tares d'excellents pâturages et 60 000 hectares de prairies naturelles. Le lin et le chanvre
y poussent également. La partie boisée n est pas très considérable. L'État ne possède
que 555 hectares de bois sur les 21 500 hectares de bois et forêts qu*il renferme. L'habi-
tude que les habitants ont prise de planter des arbres sur les levées de terre limitant
leurs champs, fait paraître la région plus boisée qu elle ne l'est en réalité quand du
haut d'une colline l'œil en embrasse une grande partie. La culture maraîchère est
remarquable dans le canton de Montmartin-sur-Mer et dans le Val de Saire. Les vcrgei-s
sont couverts de pommiers à cidre et de poiriers. La Manche est au troisième rang pour
la production du cidre et en fournit dans les bonnes années près de 700000 hectolitres.
Grâce au climat le prunier et le figuier y prospèrent. L'horticulture est en honneur à
Avranches. Une partie des terres est encore inculte, mais de grands progrès peuvent
se constater partout. La lande fameuse de Lessay est à peu près défrichée; on a rais en
valeur les grèves des Veys; des laisses de mer sont reprises sur les côtes et le jour
n'est pas éloigné où la baie du Mont-St-Michel sera en partie rendue à la culture. On
continue à dessécher les marais de Gorges et de Carentan.
Les gras pâturages du Cotentin, notamment les alentours de Carentan, nourrissent
un grand nombre d'animaux de la race bovine, d'origine normande en général. Des
beurres renommés, dits d'isigny, du nom de ce port qui en fait un grand commerce,
sont fabriqués surtout à Valognes et dans les arrondissements de St-Lô et de Cherbourg.
La race ovine, d'origine anglaise surtout, est répandue principalement dans l'arron-
dissement de Coutances; on la recherche pour la finesse de la viande. La race porcine
provient du croisement de la race indigène îivec des races anglaises.
Les chevaux de race bretonne ou normande sont fort nombreux. Les trotteurs de
demi-sang proviennent de Carentan et des environs. St-Lô possède un dépôt d'étalons
superbement installé.
La volaille abonde ainsi que les œufs, objet d'un grand commerce. Enfln la produc-
tion en miel et cire dépasse annuellement 100 000 kilog.
Industrie
INDUSTRIES EXTRACTIVES. Elles ne sont actives qu'en ce qui concerne le
grés et le granit. Ce dernier est surtout exploité aux îles Chausey, à Cherbourg, Tour-
laville et Fermanville, à Flamanville sur la côte 0., à St-James, à Montjoie, etc. Le
marbre et la pierre à bâtir proviennent de Montmarlin-sur-Mer, de Monlchalon et
de Hyenvillc. On trouve du kaolin aux Pieux, de la pîerre à talc à Gréville, delà
pierre à chaux à la Meauffe. On n'exploite plus la houille du Plessis, ni le minerai
de fer de Diélette, ni le mercure de la Chapelle-en- Juger. Carentan, Ger, Nehou, Sauxe-
mesnil, Tourlaville, etc., font de la poterie.
INDUSTRIES AGRICOLES. La minoterie, à part quelques centres à Bricqueber,
Nehou, Octeville, se pratique surtout sur la Sienne, la Sée, TOuve, la Saire, TElle, etc.
Il y a des parcs à huîtres à Cherbourg, Régneville, St-Vaast-la-Hougue. On recueille
le varech sur la côte occidentale; la tangue est extraite à l'embouchure des petits
fleuves de la môme côte, dans la baie du Mont-St-Micliel et aux Veys. Nous avons vu
plus haut les centres de fabrication du beurre. Il y a des distilleries à Cherbourg,
Granville, Sl-Ililaire-du-Harcouet, des brasseries à Avranches, Cherbourg, St llilaire-
Z
ce
u
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590
MANCHE
du-IIarcouet. 11 y a des scieries mécaniques à Avranches, Carenlan, Granville, Mor-
tain, Cerisy-la-Forét, St-James, St-Vaasl-la-Hougue, Tourlaville, etc.; Rémilly fait de la
vannerie.
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES. A part les centres spéciaux de Cherbourg,
Villedieu-les-Poôles et Sourdeval, ces industries sont peu actives. 11 y a des forges à
St-Aubin-du-Perron, Beauchamps, des fonderies de fer et de cuivre à Bion.
Brouains, Cherbourg, Granville, Sourdeval, Tourlaville, Villedicu. Sourdeval fabrique
des objets en fer forgé, fer battu, étain, etc. Le Fresno-Poret fabrique des ciseaux, des
sécateurs, des tarières, des aiguilles pour toutes sortes d'usages. St-Marlin-de-Chaulieu
fait des socs de charrue et de la quincaillerie, Granville des compas pour la marine.
Enfin Villedicu, qui possède une trentaine d'établissements où l'on travaille les métaux,
produit des appareils de chauffage et fait beaucoup de chaudronnerie (plus de 2 000 000 de
francs par an pour ce dernier article).
INDUSTRIES CHIMIQUES. Avranches, Granville, St-James, St-Lô, Valognes ont
des teintureries. Granville fabrique des produits cliimiques.
INDUSTRIES TEXTILES. Elles vont en déclinant. 11 y a des filatures de laine
à Champrepus, Ste-Cécile, St-James, Coutances, Gavray, Granville, St-Aubin-du-Perron,
St-Sauveur-Lendelin, St-Lô, Cerisy-la-Forét, Torigny-sur-Vire, Ger, le Mesnil-Tôve,
St-Hilaire-du-llarcouet, St-Brice-de-Landelle, Urville-Haguc, Theurteville-Hague, Cher-
bourg, Bricquebec. Il y également quelques filatures de coton à Brouains, Gonne-
ville, le Neufbourg, etc. Cherbourg et Villedicu font de la dentelle, Avranches de la
bonneterie, Gavray de la toile de crin.
INDUSTRIES DIVERSES. Cherbourg construit des navires pour la marine de
guerre; en outre Barfleur, Granville, St-Nicolas et St-Vaast-la-Hougue ont des chan-
tiers de construction de bateaux. Il y a des établissements de tannerie, corroie-
rie ou de mégisserie à Avranches, Carentan, Cherbourg, Coutances, Ducey, Granville,
la Haye-du-Puits, Montebourg, Mortain, Périers, Pontorson, Quettchou, St-Lô, Torigny,
Valognes et Villedieu. Cherbourg et Granville ont des corderies. On fabrique des voi-
tures k Carentan, Cherbourg et St-Lô (voitures d'enfants). Le département compte
4 papeteries. Enfin Sl-Pois, Sourdeval, St-Hilaire-du-Harcouet font des forges porta-
tives et des souffiets.
Commerce
Le tableau ci-dessous donne une idée du mouvement des ports de la Manche.
Le commerce d'importation consiste en houille, de provenance anglaise surtout.
Ports
Nombre de navires
(Entrées et sortie>)
Tonnage
Voyageurs
Importations et
exportations
en quintaux met.
Produits des douane-^
et des
droits sanitaires
(Cherbourg
(^«TrenUin
1 St-\'ansl-l.-Hougue
' Harfleur
Omonvillc. ....
1 Diôlollo
' PcutlKiil
Oartcn't
1 (iranviiio
Hégncville
ir)iO
Tm
r,07
41)1
31
2i
415
456
«
515,610
8,047
18,521
18,0^20
880
8.716
4,9r>6
»
2,o:^
628
»
715
ll,ri78
»
2,805,068
54,n*
4Î,5«Î
85,885
1,050
807
18,968
6,588
«
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1,202,925 fr.
41,620
44,656
9,545
282
215
2,829 1
2,294 1
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t
et du bassin (h^ Valencienncs pour une faible partie, en bois de construction, en
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s
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g
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MANCHE
599
vins, engrais, céréales, cafés, épices, etc. Les exportations consistent en pierres,
beurres, légumes, lait, œufs. Cherbourg a exporté 19681712 kil. de beurre en 1898.
Barfleur a exporté la même année 66 900 quintaux de pommes de terre, Portbail 14785
quintaux de foin et Carteret6074 quintaux de la même denrée.
Cherbourg a armé 515 bateaux montés par 691 marins, ayant produit 599465 fr.
LaHouguc — 586 - — 995 - - 1 205553 fr.
En outre, la pèche à pied dans ce dernier quartier a occupé 1 025 personnes pour un
produit évalué à 309 795 fr.
Voies de communication
Chemins de fer. Lignes générales. .
— — Lignes départem'» .
Tramways
Roules nationales
Chemins de grande communication.
— ordinaires
453 kil.
ii .
11 .
377,748
5725,78i
3036,557
N. n. Pour ces deux dernières voles, on a donné le
nombre des kilomètres coni>truits et en construction
au 31 décembre WM.
Rivières navigables (8).
kil. m.
Vire 72,500
Taute 22, .
Cuve 36,600
Merderel. ... 1,300
kil. m.
Sienne 7,200
Sée .• 15,800
Sélune 15,500
Couesnon. . . 22,600
Canal de Vire et Taule 11 kil. 800
— de Coutances 5 kil. 632
— du Plessis 4 kil. 600
aint-Lô s'élève dans un site pittoresque sur une colline de roches
schisteuses dominant à pic la rive d. de la Vire qui y reçoit le Tor-
teron et la Dolée. La ville s'étend encore dans les vallées de ces
deux petits cours d'eau. La place des Beaux-Regards ornée d'une
fontaine n'est autre que la terrasse supportée par les anciens rem-
parts ; de cette place Ton jouit d'une fort belle vue sur les collines
environnantes. Des fortiflcations il reste les Tours de la Rose et des
Beaux-Regards, une autre tour dans les jardins de la Préfecture et
des vestiges de la Porte Torteron. Son monument le plus remar-
quable est VÊglise N.D. des xiv et xvi* s. dont le portail est sur-
monté de deux clochers élevés au xvir s. dans le style gothique. A l'extérieur de la façade
latérale N. se voit une jolie chaire en pierre (xv« s.). On remarque à l'intérieur les piliers de
l'abside, une jolie verrière ainsi que des fragments du xvr s. et la Vierge dite du Pilier. VÈglise
Sle-Croix, rebâtie dans le style roman (1860-1865) sur l'emplacement de celle dépendant de l'abbaye
du même nom, a conservé un portail intéressant de l'ancienne église. VHotel de Ville (1892) et le
Palais de Justice se font vis-à-vis; le Théâtre (1890) est assez coquet. La Préfecture et le bâtiment
des Archives n'ont rien de saillant. Le Musée à l'angle duquel se dresse le Monument consacré au
journaliste L, Havin renferme des antiquités, des médailles, quelques bonnes toiles et des col-
lections d'histoire naturelle. La Bibliothèque compte 10000 volumes. St-Lé a de belles places, de
jolis boulevards bien ombragés et des environs charmants. Le buste de l'astronome Le Verrier
se dresse à l'Hôtel de Ville sur le piédestal connu sous le nom de Marbre de Torigny, d'origine
gallo-romaine. On y trouve encore quelques vieilles maisons, notamment celle dite Maison-Dieu
(xv s.). C'est dans les dépendances de l'abbaye de Ste-Croix qu'a été installé le magniflque
Dépôt d'étalons.
Avranches se dresse sur un promontoire à 104 m. d'altitude entre la Sée et la Sélune dans
une admirable situation. La vue dont on jouit de son Jardin des Plantes sur le Mont-St-Michel et
sa baie vaut à elle seule l'ascension sur le promontoire. De beaux boulevards font le tour de la
ville. On y rencontre surtout au N. des restes de remparts : murs, tours sur lesquels s'élèvent
des maisons et des jardins en terrasse: une tourelle, reste de porte fortifiée, un donjon crénelé,
une autre tour se dressent encore dans cette partie de la ville. L'ancien Palais épiscopal abrite
aujourd'hui le Palais de Justice et le Musée; il renferme un bel escalier en pierre; la chapelle est
devenue la Salle des Pas Perdus. On trouve dans le Musée des médailles et monnaies, une
collection lapidaire, des gravures et un certain nombre de toiles. Dans l'ancienne Église
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602 MANCHE
St'Saturnin reconstruite dans le style des xiii* et xiv s., on remarque au croisillon N. un bas-
relief en albâtre (Massacre des Innocents). VÊglise St-Gervais a été construite en J895 dans le
style grec avec une façade Renaissance. VÊglise N.-D, des Champs dont les tours ne sont pas
achevées, a été construite toute en granit dans Je style du xiii' s*, la galerie intérieure de la ner
est ornée de statues. La statue du géfiérat Walhubert (1764-1805) tué à Austerlitz, orne un piédestal
du Jardin public, La Sous- Préfecture et le Collège {xvuv s.) sont bien situés. La Bibliothèque
occupe une partie de Y Hôtel de Ville; elle compte 15000 volumes et des manuscrits précieux
provenant de l'abbaye du Mont-St-Michel. Avranches a des pépinières renommées et des établis-
sements de mégisserie.
Granville se divise en ville haute et en ville basse. La ville haute, à peu près isolée par la
découpure appelée Tranchée aux Anglais, qui aboutit à la plage et dans laquelle on pénètre par
un pont-levis, est entourée de remparts du haut desquels la vue est très étendue et fort belle ;
par un temps clair on aperçoit à d. la silhouette entière de Jersey, plus près le groupe des
Chausey, k g. la pointe de Carolles, le rocher de Cancale el la pointe du Grouin, à ses pieds
enfin la mer qui vient battre les écueils et le roc qui l'entourent. De tout le littoral européen,
Granville est le point où l'amplitude des marées atteint le maximum de hauteur. La ville haute
renferme les casernes sous lesquelles s'étendent des grottes, VÊglise N.-û, (romane et des xv et
XVI* s.) toute bâtie en granit et dont le chœur est plus large que la nef. La pointe du roc porte le
phare et le fort de Lihou. Quant à la ville basse où se traitent les affaires, elle renferme ÏHôtel
de Ville, la Douane et la nouvelle Église St-Paul, de style roman. Ses rues montueuses manquent
de propreté. Un ruisseau, le Boscq, qui* coule dans un ravin encaissé, longe la promenade de la
ville, le cours Jonville, et va tomber dans le port. On attribue une origine espagnole à la • fleur
de la falaise », la Granvillaise, qui porte encore, mais trop rarement, son joli bonnet et le capot,
sorte de vêtement que Ton drape de façons difTérentes sur la tête et les épaules.
Cherbourg se déploie en éventail au pied du fort du Roule qui profile sur le ciel sa masse
grise et auquel on parvient par une route en lacet toute bordée d'ajoncs recouvrant le roc
et par un petit sentier raviné plus rapide encore s'élevant en zigzags pour rejoindre la route.
Une tranchée au bas du Roule laisse passer la voie ferrée; de l'autre côté les collines verdoyantes
portent des habitations. Du haut du Roule, on admire le panorama de la ville avec son bassin
du Commerce que dominent à g. les clochers de VÊglise N.-û. du Vœu, les bâtiments du bel
Hôpital de la Marine, VÂrsenal'ei ses forts, au large la Digue qui se profile sur le fond bleu île
la mer, la rade immense, puis au milieu de ce décor, des cuirassés au repos, des torpilleurs
évoluant ot des navires de toutes sortes entrant au port ou le quittant. Le monument religieux
le plus intéressant est VÊglise de la Ste-Trinité (xv« s.) presque entièrement refaite et surmontée
de deux clochers; on remarque à l'intérieur un beau tableau de l'école flamande • Saintes
femmes au Tombeau de Jésus • et une frise sculptée polychrome ornant le chœur. L'Hôtel de
Ville renferme la Bibliothèque qui contient 26300 volumes et 35 manuscrits, le Musée de peinture,
où l'on admire les 530 tableaux des écoles anciennes de la collection Henri et le Cabinet d'anti-
quités et d'histoire naturelle. Cherbourg possède encore un Hôtel-Dieu, un très joli Théâtre (IH8h,
une belle Promenade le long du bassin de retenue, un superbe Jardin public où s'élève le monu-
ment du peintre Millet dû à Chapu. La statue équestre de Napoléon I" montrant du doigt l'Angle-
terre, se dresse sur le quai Napoléon. La ville a élevé un buste au général A. de Briqueville et
plus récemment un Monument aux marins et soldats morts aux colonies. Au nombre des curiosités
de Cherbourg, il faut placer au premier rang le Musée naval et la Salle d^armcs renfermant des
armes de toutes sortes disposées en trophées. On peut considérer les 2 villes de Tourlaville
et d'Equeurdreville comme des faubourgs de Cherbourg auxquels un tramway à vapeur les relie.
Goutances est bâti sur une colline au pied de laquelle coulent trois rivières ou ruisseaux : à
l'E. le Guerny, à l'O. le Bulsard, au S. la SouUe canalisée. Son aspect extérieur est charmant
soit de la côte d'Orval, soit de la route de Gavray, soit du chemin de fer. De la Place Duhamel, h
l'intérieur, on jouit de vues agréables sur le coteau delà Verjusière, sur la Chapelle de la Roquede
(xvr s.) élevée sur un mamelon, sur les collines boisées de la SouUe. Les arcades ruinées de son
aqueduc constiluciil son monument le plus ancien. Sa Cathédrale (xiir s.) qui occupe le point
culminant de la ville, est au premier rang des édifices similaires avec sa tour octogonale dite le
Plomb, haute de plus de VI m. et formant lanterne à l'intérieur; elle est ornée de beaux vitraux
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606
MANCHE
du XIV' s., de restes de peintures et de tombeaux d*évôques des xiv* et xv s., de sculptures de
diverses époques. VÊglise St-Pierre (xvi* s.) a sa façade flanquée de 2 tours et une troisième à la
croisée formant lanterne également à Tintérieur; elle possède des fragments de vitraux du
xvr s., des stalles du xvir s., une chaire provenant de Tabbaye de la Lucerne et quelques
vieilles statues on bois. De VÊglise Si-Nicolas, c'est le chœur qui forme la partie la plus intéres-
sante. Le Palais de Justice (1730) est entouré d*un square au milieu duquel s'élève la statue de
Le Brun, duc de Plaisance. La propriété de Quesnel-Morinière se compose d*un hôtel où est
installé le Musée avec ses monnaies, ses peintures, etc., et d'un beau jardin devenu le Jardin
public agréablement aménagé, le tout abandonné à la cité qui a fait élever un obélisque au géné-
reux donateur. VHutel de Ville renferme la BiblioUiêque qui contient 8000 volumes. On peut
encore signaler Vllospice installé dans l'ancien prieuré des Augustins et dont la chapelle est sur-
montée d'un joli clocher du xv* s., la Halle aux grains qui occupe l'église des Capucins, VÊvêché
(xviii* s.), le Lycée (xvii* s.), ancienne maison des Eudistes, le Grand Séminaire occupant en
partie un couvent de Dominicains, enfin quelques maisons des xv* et xvi* s. De beaux boule-
vards entourent la ville.
Mortain est une toute petite ville mais elle est bâtie dans un site ravissant et mérite d'attirer
et de retenir les artistes et les rêveurs. Vue du haut des rochers qui surplombent la voie ferrée
de Vire, elle présente au milieu d'un fouillis de verdure l'enchevêtrement de ses toits ardoisés
dominés par VÊglise Si Ev rouit (xiir s.) dont les stalles du chœur sont intéressantes; une ligne
de pins coupés de rochers ferme Thorizon d'un côté tandis que des collines s'estompent à
l'infini du côté où s'ouvre la vallée de la Cance. Cette petite rivière et son affluent le Canson
forment de jolies cascades de 15 h 20 m. de hauteur, coulent au pied de rocs à pic, entourent
les ruines d'un vieux donjon et font mouvoir moulins et usines. Des ponts rustiques jetés çA et
là dans les clairières sur ces torrents en miniature, font penser à une réduction de la Suisse. Du
haut du roc escarpé où s'élève la Chapelle St-Mirhel à une hauteur de 517 m., la vue est admirable.
On n[)erçoit le long sillon blanc que trace au milieu des arbres la route de St-I!ilaire-du-Har-
couet et plus loin la baie du Mont-St-Michel dont on distingue la silhouette.
Valognes s'élève en partie sur l'emplacement de l'antique Alauna dont un de ses faubourgs.
Alleaume, a conservé avec le nom les vestiges des arènes, d'un balnéaire, d'un aqueduc et d'un
<oni|ile. Cette ville arrosée par le Merderel et entourée de campagnes fertiles, a des rues pro-
pres et larges encore bordées de beaux Hôtels du xvii* s. {Hôtel de Beaumont, etc.) transformés
aujourd'hui pour l'industrie, mais qui à cette époque étaient occupés par une aristocratie pro-
vinciale où les mœurs et habitudes de Paris étaient copiées avec exagération. On y remarque
VÊglise St-Malo (xv et xvr s.) dont le porche O. a une porte ornée de beaux vantaux sculptés et
dont le dôme forme lanterne à l'intérieur. Le Musée possède un autel mérovingien et un sarco-
phage gallo-romain; la Bibliothèque compte 22500 volumes et 137 manuscrits. UHôtel de Ville, le
Palais de Justice, la Gendarmerie, modernes, n'ont rien de remarquable. L'ancien couvent des
Bénédictines a été transformé en Hospice.
Liste des Monuments historiques
(P. E. Propriété de l'État).
Bielleville, , .
BiicqiielK'c. . .
Carciilan. . . .
C«'nsy-la-Forèt.
Cou lances . . .
Flarnanvillft ....
Haye dii-Puils (L;i)
Lessay
Leslre
Martijrny
Maupertiis
Mont-Sl Mirlu'I .
Dolmen (CIst-Vean).
Ruines du château (xiv* s.).
Efrlise (xv s.).
Eglise (XI* s.).
Calhérlrale N.-D. (xi« et xiii* s.).
A(|uedur.
Dolmen de la Pierre au Roi.
Menhir.
Restes de l'ancien château (xi%
XII* et XV s.).
Ejîlise (XI* et xii* s.).
Kjflise St-Michel (xii* s.).
Ejfllse (XVI* s.).
Menhir.
Ahh.'ive et remparts (xiii* au
xv'ï^.) d». E.).
Mortain . . .
Pêriers. . . .
Ponlorson . .
Ç)uerqneville.
^uinêville. .
St-Lô
Sle-Marie-du-Mont.
Stc-Mèrc-Eglise. .
St- Sauveur -le -Vi-
comte
Torigny-sur-Vire. .
Tourlaville
Valognes
Eglise (XI* et xir s.).
Eglise (XIV* et xv* s.).
Eglise (xiii* s.).
Eglise du cimetière (ix* s.).
Grande cheminée (La). (Monu-
ment dont la destination est
inconnue) (xii* s.).
Eglise N.-D. (XIV* et xvi* s.).
Eglise (xi*, XIV" et xvi* s.).
Eglise (XII* au xiv* s.).
Eglise de Tancienne abbaye (xr s.)
Ruines du château (x* s.).
Château (Mairie et musée) (xvr s.)
Cromlech de la Lande des morts.
Ruines romaines d'AIauna.
MONT-S\INT-MICHEL. - Salle des Chevaliers.
C:dcla Hague
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Orne
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Nom - Situation
I B déj)arleinent appartient à la région N'.-O. de la France. Il
tire son nom du petit fleuve côlier de VUrnc qui y prend sa
source à i)eu près au centre, y baigne un clief-lieu d'arron-
dissement. Argentan, puis prend la direction N.O. et(juitte lo
département pour celui du Calvados à la limite des deux
arrondissements d'Argentan et de l)om front. Sa forme est
irrégulière. Comme étendue, il occupe le (juarante-(piatrième
rang. Sa plus grande longueur, de la pointe O. de l'arrondis-
se:nent de Dom front à la pointe II. de celui de Morhigne, es!
de 136 kilom. environ et sa plus grande hauteur, de la poinU' N. de l'anondissemcMit
d'Argentan à la pointe S. de celui dAlen(:on, est d'à peu près 75 kilom. Ses limites
naturelles consistent en quelques kilomètres des cours d'eau doni voici les noms en
partant de la pointe N.-O. du département et en le contournant par IL., le S. et l'O. :
Aoireau, (h'ne, Baize^ Muune, Iluistw, Sarlht\ SmU/ion. Mnyonic, Varome Colimmlj,
Éijrenne, Il est borné au N. par le départemc^nt du Calvados, au N.-K. par celui de
TEure, au S.-E. par celui d'Eure-et-Loîr, au S. i)ar celui de la Sarthe, au S.-O.
par celui de la Mayenne, à 1*0. enfin par celui de la Manche.
Il a été formé en 1790 de i)ortions de la Normandie \,Boauje, Ifoulme, Ilicmois), du
Perche et du Duché d'Alençon.
Histoire
Les peuples qui les premiers ont occupé le sol de ce département y ont laissé un
grand nombre de monuments mégalithiques, parmi les(piels nous citerons ceux de la
forêt de Belléme, le fumulits de Sarceaux où Ton a trouvé des haches en pierre à la
Butie (lu Houx, les menhirs de Glos-la-Ferrière, «l'Orgères i."»). de Passais, YAffiloiv ilc
Garijnntua à Crâmenil, la Pierre Lomjue i\ lîéloup, la ('herrolièrc à Saint-Sul|»ice-sur-Rîle,
!îi Pierre Levée, en grès rouge, de Silli-en-GoufrcTn. la Picrre-au-Bordeu à Tournai-sur-
Dive, les dolmens de Céancé et de .luvigny-sous-Andaine, ceux des Croules à Échauffours,
la Pierre couplée à La Ferlé-Frénel. la Pierre an Loup et la Grandière à Jové-du-Bois, la
Pierre percée ou la Pierre à h Demoi.^elle à la Lande-Siméon, la Pierre de la Boche i\
Longny, la Pierre du Diable à Passais, la Pierre des Biques et un crondech k Fresnai-le-
BufTard, la Pierre Prorurense h Saint-Cyr-la-Bosière. la Table des Marchands à Saint-
Marlin-du-Vieux-Belléme, le Jarrié à Saint-Sul|)ice-sur-Rîle, la Bcrfinicrc à la Sauva-
gère, enfin le U( de la Grorjae h Tessé-la- Madeleine.
A l'arrivée des Romains, plusieurs jjeuplades gauloises étaient disséminées h sa
surface : les Saji' dont la capitale était Sfifjinm (Sées) qui paraît avoir été la plus
ancienne ville du dé|)art<Mnent: les E.s.s}/ï;î{' dans li» Bocage normand et le pays d'IIoulme,
les Avlerci Cenomani groupés autour ôc Morfairne, les Aulerci Diablintcs autour
d'Alençon et de Domfront, les Eburovices entre Arg<'ntan, Laigle et Sainl-fivroull, les
Ossismii auprès (VO^rimuni (Exmesi (jui, au vu" s., était une cité florissante, les Carnufes
enfin, qui occupaient la forêt d'Onche. Gacé et Trun. Tous ces peui)les savaient tra-
30 OI5XE- T.
ALEXÇON. — Ki:li-e Notre-Dame. Façade O.
\
OUNE 011
vaillcr le fer et les Romahis ont conliiiuù à exploiter les gisements où ils avaient puisé
les premiers.
De 1 epocjue romaine, il reste des vesti^^es de camps ù Almeiièches, au Cercueil, au
Chûlelier surtout. Ce dernier, d'une étendue d(^ plus de 7 hectares, a son rempart
déliassant 1*200 m. de circonférence construit en terre et <mi piern^s; il y a encore ceux
de Préaux nommés dans le pays « châteaux de César », ceux de Francheville des Coudrayes
et le Feuillet). On connaît plusieurs routes romaines dont des vestiges importants se
voient encore à Neuilli-sur-Eure. La forêt de Belléme recèle des débris de thermes et
des inscriptions. Les traces du séjour des Romains se rencontrent encore à Saint-
Sulpice-sur-Rîle, à Carrouges, à Rai, au sommet du Mont Cacone, à Sainte Céronne-lèS'
Mortagne. On a trouvé des antiquités à Planches. Il y a des débris d'a(iueduc romain à
Colombiers; enfin à Montmarcé, près du Merlerault, on voit encore les ruines d'un
théâtre.
Soumise en 57 av. J.-C, cette partie de la Gaule se révolta et il fiillut l'expédition de
Tilurius Sabinus pour la contenir à nouveau. Quand la Gaule fut divisée en provinces
romaines, elle fut d'abord comprise dans la Lyonnaise puis dans la Lyonnaise seconde
au IV s. Ce fut à cette époque que les Saxons débarqués sur la côte normande y péné-
trèrent pour la première fois. La même époque y vit le christianisme aiiparaître.
Saint Lathuin en fut le premier évèque. Ses successeurs furent des Saxons implantés
dans le pays et convertis. Il fut soumis à Clovis à la fin du v s. après la victoire d»* ce
dernier sur les Romains. Au vr s. Thistoire enregistre pour la première fois Ir nom
de Domfront qui s'était développé autour d'une chapelle élevée par les huccesseuis de
saint Front, l'apôtre nomade de la région. Charles le Chauve la rattacha au duché
de France. A son tour, Rollon, duc de Normandie, en arrondit son domaine après
avoir vaincu le roi de France qui l'avait offerte à Raoul, duc de Bourgogne, en récom-
pense de services rendus. La féodalité y fut puissante comme en témoignent encore
les ruines des châteaux de Sainte-Scolasse, de Bonsmoulins, etc. Un des seigneurs
dont la famille fut longtemps maîtresse dans le pays est Yves de Belléme. Son succes-
seur est le fameux Talvas qui devint en même temps comte d'Alençon, éleva le château
de Domfront et fonda l'abbaye de Lonlay au xi* s. Son tombeau se voit aujourd'hui
dans la pauvre petite église de Notre-Dame-sur-I'Eau sur la rive g. de h Varenne à
Domfront. Une autre famille dont le nom est intimement lié à l'histoire de la région
est celle des Montgommery dont les chefs suivirent tantôt la bannière anglaise et tantôt
la bannière française. Ils ne furent définitivement acquis à cette dernière cause que
sous le règne de Philippe Auguste qui réunit toute la Normandie à la couronne. La
Chartreuse de Valdieu fut fondée au xiir s. par le comte du Perche, Rotrou 111, qui
gagna la Palestine avec le roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, et périt à Saint-
Jean d'Acre en il 91. Pendant la plus grande partie du xiir s. le Perche réuni au
royaume de France se développa grâce à la tranquillité qui ne cessa d'y régner : on
défricha les forêts, des communes s'élevèrent un peu partout. Un fils de saint Louis
reçut Alençon en apanage qui devint eneore plus considérable dans les mains de
Charles de Valois. Ce dernier avait établi, en 1320, à Alençon, un Echiquier sur le
modèle de celui de Rouen. Ce grand prince, que ses contemporains ont surnommé le
Magnanimey resta sur le champ de bataille de Crécy. Son successeur, Pierre III, alla,
après le désastre de Poitiers, se constituer prisonnier en Angleterre comme otage en
remplacement du roi Jean. Le fils de Pierre III fut le premier duc d'Alençon (til4).
L'année suivante il périssait à Azincourt. Jean II, son fils, fut encore une victnne des
Anglais qui l'emprisonnèrent au Crotoy et l'y gardèrent durant trois années. Son
duché tomba dans leurs mains et ce ne fut qu'en 1449 que, secondé par les habitants.
LAIGLE. — Tour de rt^iilis^e. Paiiie supérieure.
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614
ORNE
il put les en chasser. Jean II était à Patay aux côtés de Jeanne d'Arc et vit sacrer
Charles VII à Reims. Son ambition démesurée le jeta plus tard dans le parti anglais
d'abord, puis dans la Ligue du Bien public contre la royauté, puis enfin dans le parti
bourguignon. Condamné à mort, Louis XI le gracia cependant. Avec son fils René
s'éteignit la descendance directe de saint Louis et en môme temps le dernier duc
d'Alençon. Sa veuve, la célèbre Marguerile d'Angoulème, sœur de François I", épousa
Henri d'Albret. On sait quel éclat fut jeté sur la petite cour d'Alençon par la réunion
des poètes et des écrivains que la princesse sut retenir dans son entourage. Les
guerres de religion eurent un douloureux retentissement dans la région : Alençon fut
pris et saccagé; l'édit de pacification ayant été rompu, les huguenots y rentrèrent en
1568 avec Monlgommcry à leur tète. Argentan et Mortagne eurent le même sort. Grâce
au maréchal de Matignon,
le massacre de la Sainl-
Barthélemy n'y eut pas
dëcho. Pendant le x\i* s.
aucun événement impor-
tant ne se passa dans le
pays. Après la révocation
de redit de Nantes un
grand nombre d'indus-
triels le quittèrent. C'est
pour remédier à cet exode
que Louis XIV encou-
ragea la fondation de fa-
briques de dentelles qui
ont rendu célèbre le nom
d'Alençon. Ce duché passa
en apanage dans les mains
de familles différentes
dont la dernière fut celle
de Bourbon. Louis XVIII,
avant la royauté, fut le
dernier duc d'Alençon. La
Révolution ne compta que
fort peu de victimes dans
ce département où naquit
pourtant Charlotte Corday. En 1795, après le désastre du Mans, les Vendéens furent
poursuivis et arrêtés près d'Alençon puis finalement fusillés après leur condamnation.
En 1799, une tentative nouvelle de la chouannerie à la tète de laquelle s'était mis le
gentilhomme de Frotté ne réussit pas davantage. Le chef fut arrèlfé à Alençon et exécuté
avec plusieurs de ses officiers aux portes de Verneuil. Pendant la guerre de 1870-71 le
pays fut occupé depuis novembre 1870 jusqu'au payement de Tindemnité. Là comme
partout l'armée allemande se signala par ses réquisitions exagérées.
SEES. — Cathédrale. Chapiteau.
Géologie — Topographie
On peut diviser le déparlement en trois régions distinctes tant au point de vue
géologique qu'au point de vue topographique : une partie médiane, une partie orientale
et une partie occidentale. La partie médiane, de largeur variable, parallèle au profil
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SliLS. — CalUcdrulc. Eiiseiublc N.-O
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ORNE
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de la voie ferrée qui relie Caen au Mans, s étend depuis le N., passe entre Écouché
et Argentan, descend vers Sées et Alençon au S. en décrivant une courbe. Cette bande
de terrain, dont la pente est orientée dans la direction S. à N. dans la moitié supérieure
et inversement dans la partie inférieure, renferme le point le plus bas du territoire de
rOrne qui coïncide avec le point de sortie de l'Orne du département, 50 m. A l'E. de
cette région, une autre bande, parallèle à la première, porte des collines boisées qui
vont en s'élevant graduellement à partir de la limite de la région médiane jusqu'aux
plateaux dominant le Merlerault, Courtomer et Moulins-la-Marche (521 m. et 509 m.)
d'une part et ceux qui portent Mortagne (255 m.) ou dominent Noce (251 m.), d'autre
part; les plateaux eux-mêmes s'inclinent ensuite vers l'Eure et l'Eure-et-Loir. La
troisième région, qui forme la partie occidentale de l'Orne, y affecte la forme d'une
cuvette dont Domfront et
les environs occuperaient
le cenlre, cuvette élevée
d'ailleurs puisque Dom-
front est à une altitude
dépassant 200 m. Un des
points du rebord dans le
Bocage normand atteint
567 m., un autre dans le
massif de l'Andaine a
529 m., enfin le massif
boisé de la forôl d'Kcouves
renferme le point culmi-
nant du déparlement et
de toute la France du
N.O. (il 7 m.). Celte troi-
sième région appartient
aux terrains primitifs qui
se continuent en Bretagne
jusqu'à l'extrémité de la
presqu'île bretonne; on y
trouve encore des terrains
de transition : granit,
porphyre, schiste et grès.
Le sol des prairies y est
argileux et la tourbe même se montre aux endroits marécageux. La bande médiane,
repliée en deux, relève du terrain jurassique. Quant à la partie située à l'E. du dépar-
tement, la portion septentrionale en appartient aux terrains tertiaires éocènes et la por-
tion méridionale aux terrains oolithiques et crétacés. Ce sont les collines du Perche
qui, faisant suite à celles de Normandie, forment la ligne de partage des eaux entre les
bassins de la Seine et de la Loire. Cette ligne coupe le département en deux parties
horizontales; elle commence à Rémalard à TE. et se termine vers Tinchebray à l'O.
SE ES. — Cathédrule. Chapiteau.
Hydrographie
Toutes les eaux du déparlement vont à la Manche, soit par de petits fleuves côtiers,
soit par la Seine et à l'océan Atlantique par la /.oiVe, qu'ils gagnent par des affluents.
Le bassin des fleuves côtiers occupe le centre et le N. du déparlement, le bassm do
SAINTCKNERI. — Lglisc. Ensemble N.
ORNE
621
la Soino le N.-E. et le bîissin de In Loire l» S.-E. et TO. Ce dernier à lui seul embrasse
la mpitié de la surface de l'Orne.
Fleuves côtiers. 1" L'Ot-ne, qui a un cours d'environ 80 kiloni. dans le département,
prend sa source un peu au S. de
Sées qu'il baigne, passe à Ar-
gentan, incline vers 1*0., arrose
Écouché, Putanges, sert de
limite aux deux départements
de l'Orne et du Calvados et
passe dans ce dernier à l'endroit
de son confluent avec le Noi-
veau. Dans YOnxc tombent (rive
g.) la Senevièrc\ la Thouanne qui
passe non loin de Mortrée, (rive
dr.) le Don puis VUre grossie
de la Guevfje, (rive g.) la Baxze,
la (kince, en amont d'Écouché,
ÏUdon qui passe à l'O. de Car-
rouges, la Maire, (rive dr.) une
autre Baize, (rive g.) la Rouvre,
le Noirenu enfin qui baigne
Tinchebray et s'augmente (rive
dr.)dela Tèré», qui passe à Fiers.
^* La Dive, qui naît au N.-E.
d'Exmes, arrose Trun, quitte
après un cours de 40 kilom.
l'Orne pour le Calvados et
reçoit hors du département
(rivcî dr.) la Vie qui baigne Vi-
moutiers et s'augmente (rive g.)
de la Vielle et de la Monne,
5" La Touques, qui prend sa
source au N. du MerlerauH, ar-
rose Gacé et n'a que 28 kilom.
de cours dans le département.
Bassin de la Seine. Dans
Y Eure, qui n'a guère que sa
source dans l'Orne au N.-E. de
Longny et qui tombe dans la
Seine en amont de Pont-dc-
l'Arche viennent successivement
se jeter en dehors du départe-
ment : VAere et Vllon qui com-
mencent tous deux, le premier
au N.-O. et le second à l'O. de
Tourouvre. La Risle, qui naît entre le Merlerault et Moulins-la-Marche, arrose Laigle
et passe ensuite dans l'Eure; elle reçoit en dehors du département (rive g.) le Som-
maire et la Charenlonne qui passe à g. de la Ferté-Fresnel et se grossit du Guiet.
Bassin de la Loire. Les eaux qui vont à l'océan Atlantique le gagnent indirecte-
ARGENTAN. - Tour Marguerite.
622 OHNE
ment par des afllucnts de la Loire : la Mayenne et la Saiihc qui réunies se nomment
la Maine. La Mayenne, qui a sa source à la pointe S.-O. de TarrondisscMUcnt d'AIcnçon,
pénètre presque aussitôt dans le département de la Mayenne pour regafyner un peu
après celui de TOrne quelle sépare du premier. C'est par sa rive dr. scnile qu'elle
reçoit des affluents : la Gourbe grossie de la riviève de La Fertê Mat\\ la Vve (jui forme
un lac charmant à Bagnoles, la rivière de Juviyny-sous-Amlaine, la Wirenne qui naît et
passe près de Messei, s'augmente (rive dr.) de la llalonze, (rive g.) de VAndainetle, passe
au pied deii ruines du donjon de Domfront par une brèche pratiquée dans les couches
obliques de roches schisteuses, se grossit encore (rive g.) de la Baseitle, (rive dr.) de
VEy renne et du Colmont.
La Sarthe a sa source près de Moulins-la-Marche, descend au S. vers le Mêle qu'elle
arrose, puis sert de limite commune aux deux départements de l'Orne et de la
Sarthe, rentre à nouveau dans l'Orne après avoir baigné Alençon, sert encore de
limite aux mêmes départements jusqu'à son confluent avec le Sarthon et passe enfin
dans la Sarthe. Dans cette rivière viennent successivement se jeter : (rive g.) VHoëne
qui passe à Bazoche, (rive dr.) la Tanche, la Vésonne grossie de la Vaudre, la Briante
qui le rejoint à Alençon, le ini de Cuissai, le Sarlhon, enfln, hors du déparlement
Vl/uisne. Cette dernière rivière naît à TE. de Pervenchères, décrit un arc en se diri-
geant vers TE., baigne Rémalanl, s'incline vers le S., quitte le département pour celui
d'Eure-et-Loir où elle arrose Nogent-le-Rotrou, rentre encore dans l'Orne pour le
quitter définitivement en aval du Theil qu'elle arrose. L'IIuisne reçoit : (rive g.) la
Chippe qui descend de Mortagne, la Villette, la Commeauche grossie de la Jarnbêe qui
baigne Longny, la Corbionne, (rive dr.) VErre, qui vient de Noce et s'augmente de la
Chèvre, enfin hors du département, la Même qui prend naissance presque à Bellème et
se grossit de la Coudre.
Étangs. 11 en existe un assez grand nombre dans les quatre arrondissements : celui
de Mortagne en compte 89, celui de Domfront 84, celui d'Alençon 55 et enfin celui
d'Argentan 41.
Sources minérales. L'arrondissement d'Alençon possède des sources à La Fer-
rière-Béchot, à Larré, à Saint-Germain-du-Corbéis (deux sources à Saint Barthélémy,
dont la source Houêl, ferrugineuse carbonatée). A citer encore les sources de la Béche-
tière et du Hamel. Dans l'arrondissement d'Argentan il en existe à la Ferté-Frénel,
Rânes et Villers-en-Ouche. Dans celui de Mortagne, on en rencontre à Éperrais (deux
sources bicarbonatées ferrugineuses de la Herse, dans la forêt de Bellème), à Irai, à
Longny (source Madame Jeanne, ferrugineuse, phosphatée, chlorurée sodique et source
Estienne, ferrugineuse, arsenicale, chlorurée sodique, 10"*, à Brochard-Valdieu). Enfin
l'arrondissement de Domfront renferme les plus célèbres, celles de Bagnoles, au
nombre de deux principales : la source Thermale, 27*, silicatée, sulfatée, chlorurée
sodique avec traces d'arsenic et d'acide phosphorique et la source des Dames ferro-
manganésienne et crénatée. Elles se donnent en bains, douches et boissons. On peut
encore y ajouter la source ferrugineuse des Fées.
Climat
Ce département est sous l'influence du climat séquanien, doux et surtout humide.
Le maximum d'humidité se trouve dans la forêt d'Andaine. La hauteur des pluies va en
descendant, de Domfront, où elle atteint son maximum, vers la Manche. Elle est supé-
rieure à la moyenne de la France entière O^jOO au lieu de O",??. Cette hauteur va
encore en s'abaissant vers la partie orientale du département où déjà se fait sentir
I
G24 OhNE
rinflueiice du plateau beauceron, si sec. Le nombre des journées de pluie, année
moyenne, ap[)roche de l'iO. l.e lliermomèlre dépasse rarement 50* dans les plus grandes
chaleurs; la moyenne de la température dépasse légèrement 10". En général, les vents
de rO. et du S.-O. amènent la pluie; ceux tVE. qui soufflent surtout au mois de mai sont
appelés venUdnes dans la région et ont une fâcheuse influence sur la floraison des
arbres à fruits.
Divisions administratives
ÉTENin:E : 614.r>00 hertnres.
Population (1S%) : 57)0.81* habitants.
Ar^oIHU^îieInents Cantons Communes
Préfecture : Alençon 1 <i i^
( Argentan 1 11 171
^ \?^'^' \ Dom front 1 8 90
Préfectures f ., , , ji kla
\ Mortagne i il loO
Total. . ~ Total. . 50 Total. . 512
Liste des cantons
Alenrun. . . Alençon E., Alençon O., Canonises, Courlomer, Le Mèle-sur-Sarthe, Sées.
Argentan . . Argentan, liriouze, Êcouché, Exmes, la Ferlé-Frènel, Gacé, le Merlcrault, Morlréc.
Putangcs, Trun, Vimoutieps.
Domfronl. . Athis, Doinfroiit, la Ferté-Macé, Fiers, Juvigny-sous-Andainc, Messei, Passais,
Tinchebray.
Mortagne . . Bazoches-sur-Hoëne, Bellème, Laiglc, Longny, Mortagne, Moulins-la-Marche, Noce,
Pervenchères, Uémalard, le Theil, Tourouvre.
Cultes
Culte catholique. Èvêchc : Sées, érigea la fin du i" s. par saint Lathnin. Ce dio-
cèse, suffragant de rarciievéché de Rouen, ne comprend que le département de TOrne.
11 compte 45 cures, -452 succursales, loi vicariats rétribués par FÉlat et 15 par les
fabriques. 11 possède un séminaire diocésain à Sées ainsi qu'un irrand nombre de
communautés religieuses d'hommes et de femmes. Les princii)aux pèlerinages *ionl
ceux de N.-D. des Champs à Sées, N.-D. de Lignerolles, N.-D. 4lu Lignou, près (^ou-
terne, N.-D. de Longny, N.-D. de Montligeon à La Chapelle-Montligeon, N.-D. de 1 Ora-
toire à Passais, N.-D. de Pitié à Igé, N.-D. de Pitié à Perrou, N.-D. de Recouvranee
aux Tourailles, N.-D. du Repos près Almenèches, N.-D. du Vallet |La Ferté Frènel),
N.-D. de l'Immaculée Conception à Sées, N.-D. de Clémence à Saint-Cyr-laRosière.
N. D. du Blanc-Rocher à Bréel, N,-D. sur l'Eau à Domfront, N.-D. de Liesse à la
Raisière, N.-D. de Loretta à Montsort (près Alençon).
Culte protestant. L'église réformée de France y compte deux paroisses : Athis et
Montilli relevant du consistoire de Caen. Alençon a de [)lus une église indépendante
ne relevant pas de l'État. Il y a quatre temples dans le département : à Alençon, à
Athis, à Montilli et à Frênes.
Armée
Ce déparlement appartient à la 4" région militaire et fait partie du 4* corps d'armée
dont le chef-lieu est le Mans; il comprend deux subdivisions de région : Alençon et
Argentan. Alençon possède 1 régiment d'infanterie, 1 régiment de cavalerie (hus-
sards) et 1 dép(M d(î remonter, Argantan possède 1 régiment d'infanterie et Domfront
ARGENTAN. — I-.-Um.' ^i.iiilGcTin.iin. VoiU,ï\ \.
40
^y'
«21 ORNE
I bataillon d'infanterie. En outre, le déparlement ressortit à la 4* légion de gendar-
merie : le Mans.
Justice
II ressortit à la Cour d'appel de Caen. La cour d'assises se lient à Alençon qui
possède en outre ainsi qu'Argentan, Domfront et Mortagne, 1 tribunal de 1" instance»
II y a 1 Tribunal de commerce à Alençon, Argentan, Fiers, Laigle, Vimoutiers;
\ Conseil de Prud'hommes à Alençon, Fiers, la Ferté-Macé et Tinchebray, enfin
I Justice de paix dans chacun des 5C cantons du département.
Instruction publique
Le déimrtement ressortit à l'Académie de Caen.
L*ens(Mgnenient secondaire comprend, pour les garçons, le lycée d'Alençon et les
collèges d'Argentan, de Domfront, de Fiers, de Sées. 11 y a des établissements
libres à Alençon, Flrrs, Gacé et Tinchebray. De plus Alençon et la Ferté-Macé ont
cha(Min 1 petit séminaire.
1/rnst'ignenient primaire recrute ses professeurs i\ l'École normale d'institu-
teurs (avec école annexe) et à l'École normale d'institutrices (avec école annexe)
d'Alençon. Il existe une École primaire supérieure de garçons à La Ferté-Macé.
II y îi des Cours complémentaires de garçons à Laigle et de filles à Alençon,
Domfront et La Ferté-Macé. II y a des pensionnats primaires à Almenèclies,
('uulerne, Gacé, Le Sap, HAnes, Rémalard, Saint-Évroult-de-Montfort, Tinchebray,
Trun. Lutin Fiers possède I École industrielle.
Lp département ressortit encore ix l'arrondissement minéralogique du Mans (division
du N.-O.): à la 1'' région agricole N.-O.; à la 15* conservation des Forêts (Alençon); à
la ir»* inspection des Ponts et Chaussées.
Agriculture
Lo sol de l'Orne, sa nature, les conditions climatériques sous l'influence desquelles
il se trouve en ont fait une région exceptionnelle pour l'élevage du cheval. Toutes les
forces de l'agriculture concourent pour en faire un produit remarquable et doué de
toutes les qualités que Ton recherche dans cet animal : force, élégance de port, allure
vive et légère. Le Pin-au-Haras possède dans un splendide domaine d'une élendue de
IPi'J hectares un haras célèbre qui date de 17U et renfermant un dépôt d'étalons.
Une Kcole des Haras y a été aussi annexée jiour former des élèves-officiers, brigadiers
et palefreniers. Kcouché et Briante possèdent également un haras particulier. Les che-
vaux de l'Orne api)artiennent à trois races : la race percheronne, dont les représentants
sont recherchés même L\ l'étranger et atteignent d(»s prix fort élevés: la race du i\/c>'-
lerault produit du croisement des races normande et anglaise, que l'on prise pour sa
vitesse et la rare breloniie que l'on élève surtout dans l'arrondissement de Domfront. 11
existe des lïcoles d(» dressacre au Mêle, à Nonant-le-Pin et à Sées. Quant au commerce
des chevaux, deux villes suri ont l'accaparent : Alençon et le Mêle. La foire de la Chan-
deleur à Alençon, celles du S oelobre et de la Saint-.Vndré au Mêle sont les plus
célèbres avec la f<ure Saint-André de Morlacrne. Le déi)artement possède une ferme-
école au Saut-Gauthier.
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1 0"»<j
16 800
Après lYlcvaûre du clioval, celui des bestiaux est (également imporlanl, toutes les
ivpfions avoisinanles l'ournissant des recrues à l'engraissage. Le Pin-au-Haras possède
une vacherie remarquable. Les vaches, les bœufs, les veaux de la région sont très
lecherchés sur les grands marchés. Les beurres de larrondissement d'Argentan et
surtout les fromages de la région de Viniou tiers, notamment les Camembert, jouissent
d'une excellente renommée, ainsi que les oies grasses d'Alençon et les tripes de
La Ferlé-Macé. Les chiffres suivants donneront d'ailleurs une idée de limporlance de
IVh'vngi», de la culture et des produits agricoles; ils sont relatifs à Tannée 1897.
moutons,
brebis,
agneaux,
porcs,
chèvres.
Valeur des produits
8:2 i 200 francs.
15G000 —
i 93 000 —
417 000 —
Sannsin 17200 — 544000 —
Avoine 61200 — 1101 GOO —
Quintaux Hectares Quintaux
417 000 Fourrages annuels 0390 217 200
478 800 Prés temporaires 7 320 234 2i0
1108800 Prés naturels 71600 2864000
140000 Herbages 80200 2897200
551720 Chanvre 505 5 741
97280 Lin 12 101
chevaux.
mules et mulets.
ânes.
Inureaiix.
bcvufs à l'enivrais.
Culture^
Fromont 60300 hectares
Méteil 8 500 —
Seigle 8200 —
Orge 20100
86 800
vaches.
14 220
21500
bouvillons.
22010
38 900
génisses.
55510
46920
veaux (jusqu'à 1 an).
41000
720
béliers.
Superficie
1220
Pommes de terre. . . .
Betteraves fourragères.
Trène
Luzerne
Sainfoin
Légumineuses
Hectares
5 560
2660
36 960
3500
9770
2 870
La production du lait a été de 1459000 hectolitres d'une valeur de 14590000 francs,
celle de la laine de 1860 quintaux pour 204600 francs; 15200 ruches ont fourni
68 400 kilogr. de miel et 24520 kilogr. de cire, le tout pour une valeur de 160880 francs.
Enlin 676 000 quintaux de pommes ont produit 941 806 hectolitres de cidre d'une valeur
de 10140 000 francs. C'est du cidre de la région de Vimoutiers que l'on lire surtout
l'eau-de-vie dite Calvados.
Enfin les forêts domaniales ont une superficie de 25192 hectares 58 ares et les forêts
particulières dépassent 60000 hectares de surface. Les forêts domaniales au nombre
de 9 sont les suivantes :
hwt. .ws
Belléme 2427,68
Réno Valdieu .... 1 588,76
Perche 2128,08
Les essences dominantes sont : le hêtre, le chêne, le bouleau et le pin sylvestre.
Quelques-unes de ces forêts renferment des arbres admirables, des futaies magnifiques.
Ce sont, d'ailleurs, les restes des vieilles forêts du moyen Age qui étaient demeurées si
célèlïres.
Industrie
beet. ans
Andaine . 5452,58
Bourse 1 181,78
Écouves 7 530,89
Ifd. arcs
Trappe 1 005,54
Moulins-Bannoulins . 1514.74
Pin-au-Haras 274,73
A part rarrondissemenl de Domfronl, le centre de Vimoutiers et la vallée de la Risle
où se trouve Laigle, l'industrie est à peu près nulle dans le département.
INDUSTRIES EXTRACTIVES. Minerai de fer. 11 existe une concession de
niim* comprenant 5 750 hectares répartis sin- 10 roîuniunes à Messei et dans les envi-
roii-,. C • lïiiiKTîu a déjà été exploité il y a une (juinzaine d'années. Le grés est surtout
LONLAY. — L'Abbaye, - Lylise. Ensemble O.
630
ORNE
exploité dans Tarrondissement de Domfront; le granit dans les environs immédiats
d'Alençon, à la Chapelle-Moche, à Fresnes, etc.; le schiste à La Ferrière-Béchet • la
marne dans 25 niarnières environ. Laigle produit de la chaux hydraulique. Il y a
des briqueteries et des tuileries à Fiers, Laigle, Saint-Sulpice-sur-Hisle, etc. On
compte également quelques
verreries.
INDUSTRIES AGRICO-
LES. La minoterie qui
compte près de 250 moulins est
surtout active sur TOrne et la
Sarthe, puis sur le Noireau,
riton, la Rouvre, la Varenne, la
Même, la Cance, etc. Il y a une
chocolaterîe à Soligny-la-
Trappe. On trouve un peu par-
tout des cidreries et quelques
distilleries seulement, ce qui
n'a rien de surprenant dans un
département qui compte un
grand nombre de bouilleurs de
cru. Beaucoup de grandes villes
ont des scieries mécaniques
où le bois est mis en œuvre
comme à la Ferté-Macé pour
des semelles de galoches, talons
de bottines, bois de brosses,
pour des bondes et faussets à
Remalard, etc.
INDUSTRIES MÉTAL-
LURGIQUES. 11 y a des fon-
deries à Laigle, Randonnai,
Rânes, Saint-Pierre-des-Loges ;
des tréfileries et clouteries
à Chandai, Glos-la-Ferrière, Lai-
gle, Rai, St-Cornier-dcs-Landes
et Saint-Sulpice-sur-Risle; des
ateliers de serrurerie et de
quincaillerie à Chanu, Glos-
la-Ferrière, Laigle et surtout à
Tinchebray. Laigle est un grand
centre pour la fabrication des
épingles, aiguilles, agrafes, an-
neaux, fils de fer, de laiton, etc.
Aube a des ateliers de chau-
dronnerie de cuivre. En gé-
néral, le fer et les métaux sont surtout travaillés dans la vallée de la Risle et un
peu aussi dans l'arrondissement de Domfront.
INDUSTRIES CHIMIQUES. A part quelques stéarinerîes, les teintureries
de Fiers, de la Ferté-Macé, Saint-Georges-des-Groseillers, les blanchisseries de la
ARGENTAN. - Église Saint-Martin. Clocher.
ORNE
631
Ferté-Macéy Virooutiers, Tuslne de produits chimiques de Flers^ ces industries
sont peu actives.
INDUSTRIES TEXTILES. Ce sont de beaucoup les plus actives et les plus impor-
tantes. On compte, en effet, 8 tissages mécaniques et 20 tissages à la main à
Fiers et dans sa banlieue : Saint-Georges-des-Groseillers, Saint-Paul, la Selle-la-Forge ;
7 tissages mécaniques à La Ferté-Macé travaillant principalement le fil et quelques-
uns le coton. Fiers qui est un marché important de tissus en tous genres et de cotons
filés fait surtout l'article chemises et le coutil pour lit. La Ferté-Macé fait également
le coutil pour lit, le drap de coton pour pantalon, des chemises pour la classe ouvrière,
du croisé et des flanelles de coton, du coutil fantaisie, meunière et griselte, du lacet.
Il s'y trouve aussi des tissages à main et une fiiature de fil jaspé en toutes couleurs.
Vimoutiers et Alençon font de la toiie. Cette dernière ville ainsi que la Ferté-Macé
travaillent la passementerie. La fabrication de la dentelie, qui a fait la gloire
d'Alençon, est bien déchue et ne fait vivre qu'un petit nombre de mains. Signalons
enfin Laigle qui fait des corsets.
INDUSTRIES DIVERSES. Quelques centres s'occupent de ganterie et de cou-
lure pour gants; on trouve des tanneries à Alençon, Argentan, Laigle, Moulins-la-
Marche et Trun; des papeteries au Theil, à Mâle. Enfin Belléme fait des filets et
Laigle du cartonnage.
Commerce
Les Importations consistent en houille de provenance anglaise ou venant du bassin
de Valenciennes, en coton brut et filé, en macliines industrielles et agricoles, en
métaux, en denrées de toutes sortes, etc.
Les exportations portent sur les tissus qui trouvent un écoulement dans les
départements pauvres du midi de la France sans pouvoir malheureusement franchir
la frontière française; en beurre, œufs, volaille, chevaux, bestiaux, épingles, aiguilles»
quincaillerie, cidre, etc.
Voies de communication
kil. m.
Chemins de fer (intérêt général). 572
— (intérêt local) . . 7,563
Routes nationales 459,182
Chemins de grande communication.
— d'intérêt commun
— vicinaux ordinaires ....
kil.
1616
965
3655
lençon bâti à la limite du département, au milieu d*une plaine très fertile,
est arrosé par la Sarthe et la Briante qui s'y rencontrent. De ses forti-
fications du moyen âge il reste le vieux Château attenant au PalaU de
Justiccy dont les deux tours à créneaux et mâchicoulis sont transformées
en prison et reliées à une troisième nommée Tour couronnée. Ces con-
structions s'élèvent en bordure de la place cf Amies où se trouve égale-
ment YHôtel de ville qui n'a rien de remarquable et où s'abritent, outre
plusieurs services municipaux, la Chamtire de commerce et le Musée. Dans
ce dernier, qui contient quelques bonnes toiles de peintres anciens et modernes, on voit
encore des monnaies, des médailles, et surtout des fragments de dentelles de 1660 à 1665,
puis, au milieu de collections géologiques, de beaux spécimens de quartz enfumé appelé
■ diamant d* Alençon » que Ton trouve dans les carrières de granit s'étendant à l'O. de la ville.
Un vaste Champ de foire ombragé de marronniers est à proximité de la gare; on y voit en
bordure un Calvaire moderne avec personnages sculptés, le tout en granit; un beau Jardin
CHAMBOIS. — Le Château, le Donjon. Côté S.-O.
CHATEAU DO. — Façade côté de l'entrée.
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ORNE C35
public planté en parc s'étend sur la rive dr. de la Briante. Son monument le plus remarquable
est VÊglise N.-D. dont la façade est précédée d'un riche portail du xv« s. qui présente la parti-
cularité suivante : cinq des statues qui Torncnt ont la figure tournée vers celle du Père Éternel
bénissant; h Tintérieur, on remarque, outre les voûtes sculptées de la nef, 10 belles verrières
du xvr s., la chaire à prêcher et le buITet de l'orgue. Une autre église, Saint-Léonard, date du
XV' s. La Préfecture occupe un ancien hôtel en briques rouges et granit où logeaient les inten-
dants au XVII* s. La Bibliothèque, riche de 30000 volumes et d'environ 180 manuscrits, est
installée dans Tancicnne église des Jésuites à côté des bâtiments du Lycée; une salle au rez-
de-chaussée renferme des sculptures, des moulages et deux beaux cadres en bois sculpté
(xviii* s.) provenant de l'abbaye du Val-Dieu; au premier étage, la salle de lecture ornée de
quatre beaux panneaux représentant les quatre évangélistes abrite 26 armoires sculptées qui
contiennent les livres. Alençon possède encore une Halle au blé recouverte d'une coupole vitrée
d'une certaine hardiesse, une Halle aux toiles, un Hôtel-Dieu, un Théâtre, un vieux bâtiment du
XVI* s. en granit occupé par une école maternelle, quelques vieilles maisons du xvi* s. dans la
rue Saint-Léonard. Cette ville, au centre d'une région où l'industrie chevaline est très prospère,
et qui n'a d'anin^ation que les jours de foire ou de marché, s'occupe de carrosserie, de passe-
menterie, fabrique et blanchit des toiles dont le commerce est considérable. La dentelle dite
« au point d'Alençon » est loin de s'y exécuter autant qu'autrefois.
Sées, dans une plaine dominée par les flèches de la cathédrale, par les clochers et cloche,
tons des églises ou chapelles de ses nombreuses congrégations, est une ville triste qu'égayent
un peu les bords de l'Orne qui l'arrose. La cathédrale des xiir et xiv s., enlaidie par les
contreforts qu'on a dû lui ajouter au xvi* s. pour remédier à son manque de solidité, élève à
une hauteur de 70 mètres ses deux flèches ajourées. On y admire à l'intérieur : les verrières de
l'abside et des transepts, la retombée des colonnettes le long des piliers du chœur formant une
frise composée de tètes humaines et de têtes d'animaux alternant, enfin un beau bas-relief en
marbre blanc retraçant la • Translation des reliques de Saint-Gervais et de Saint-Prolais ». Le
chœur de la cathédrale a été entièrement reconstruit et achevé en 1887. Les chapelles du petit
séminaire et des nombreux couvents de la ville n'ont rien d'artistique. VÉvâché, du xviir s.,
possède une assez jolie chapelle et une Galerie de portraits des anciens évoques de Sées.
VHôtel de ville, moderne, est bâti avec une certaine ampleur. Devant sa façade s'élève sur un
piédestal, orné de deux bas-reliefs, la statue, en bronze, de Conté, un des savants de l'expédition
d'Egypte et l'inventeur des crayons qui portent son nom. Monge a dit de lui « qu'il avait toutes
les sciences dans la tétc et tous les arts dans la main ». Un petit square, près de la gare, est
l'unique promenade de Sées.
Argentan, sur l'Orne, qui s'y divise en deux bras et y reçoit l'Ure, est bâti sur le penchant
d'une colline. De ses fortifications il reste quelques vestiges : la partie inférieure d'un Donjon
enclavé dans une maison de la place Mahé, — le vieux Château du xiv s. encore flanqué de
ses tourelles et dont une partie est transformée en prison; l'autre partie sert de Palais de
Justice, — enfin la Tour Marguerite avec ses mâchicoulis, isolée dans une propriété privée.
Cette ville possède deux églises intéressantes : Saint-Germain et SaintrMartin. Saint-Martin est
une église du xv s. flanquée à g. du portail d'une tour terminée par une flèche; le chœur est
du XVI- s.; au chevet un beau vitrail représente la - Mort de Saint-Martin », il est accompagné
de quatre autres petits vitraux de la môme époque. L'intérieur a subi diverses re louralions
notamment le transept g. VfJglise Saint-Germain (xv au xvii" s.) est flanquée h g. d'une tour
surmontée d'une coupole terminée par une lanterne; une autre tour carrée formant lanterne
avec croisées h Tintérieur se trouve à l'intersection de la nef et des transepts. Outre le por
tail N. du collatéral on admire à l'intérieur le retable du maître-autel portant au sommet la
statue de saint Germain, quelques tableaux, de beaux fragments de vitraux, des piscines
sculptées, de vieilles statues et une chapelle renfermant le cœur de Marguerite de Lorraine
bisaïeule de Henri IV, fondatrice du monastère de Sainte-Claire d'Argentan, morte en 1521. La
vieille Chapelle Saint-Nicolas a été transformée en maisons d'habitation. Il en reste une fenêtre
et une porte h la façade latérale S. VHâtcl de Ville est un grand bâtiment moderne renfermant
une Halle aux grains, la Justice de paix, le Trilnmal de commerce, le Musée où l'on remarque des
tableaux, des moulages en plâtre, des monnaies et médailles, des faïences, la Bibliothèque
O n N E 637
enfin contenant plus de Or»()0 volumes, rno annexe rlo mc^me style est aménagée en Théâtre au
1'' él<ii;(' avec, au rez-de-cliaus^^éc. une (ié| eiulanco de la Halle aux grains. La i>Iace du Champ
de foire plantée de tilleuls et entrecoupée de pelouses sépare l'Hôtel de Ville de la Caserne
d'infanterie. Le Jardin puhlir entn* la phrr Snint-Germain et la place du Marché renferme le
[niste de riustorien Mézeray (16IO-lt)8r») élevé sur un piédestal sur l'une des façades duquel est
iMicastré un double médaillon représentant Jean Eudes, prêtre fondateur des Eudistes (1601-
ItiSO) et Ch. Eudes d'Houay, chirurgien, échevin d'Argentan (1611-1609). On rencontre encore à
Argentan quelques maisons curieuses : une maison à tourelles au bout de la place des
A'ieilles-Halles, une autre eji bois à portique sur l'Onie, une autre enfin à ogives et à galerie
ilans la Grande Hue.
Domfront s'élève en amphithéâtre sur un roc d'une hauteur de 70 m. et est dominé par les
ruines de son donjon carré dont deux cotés sont encore debout. L'enceinte qui recouvre des
<'asemates bien conservées a été aménagée en un square d'où la vue s'étend au" loin.
La Varenne coule au pied du rocher à travers lequel elle s'est frayée un passage avanl)^
<rarroser le joli Val des Hochers. Le côté des remi)arts surplombant la rue des Fossés-Plisson
or-l fort pittoresque avec ses tours rondes à nuVchicoulis dont huit sont encore bien conservées
* .sur ce front. On en trouve encore d'autres sur le côté N. de la ville. L'Église Sainl-Julien dans
la ville haute est insignifiante ainsi que la Chapelle du collège qui est presque entièrement
dallée avec des pierres tombales des xvr et xvir s. La plus curieuse est la pauvre petite
Église de K.-D.-sur-rEau [w s.) mutilée et bien délabrée qui renferme dans une chapelle le
Tombeau avec statue couchée de Talvas de Helléme fondateur du château et de l'église. On y
voit encore une pierre tombale représentant une femme les mains jointes, la tête mutilée avec
ce quatrain gravé au bas et la date certainement fausse (1015) :
Passant, ce marbre ne regarde,
Ma cendre n'est sous ce tombeau,
Car mon cher mary me la garde
Et son cœur en est le vaisseau.
V/IUel de ville, banal, renfenne la Bibliothèque où figurent un certain nombre d'ouvrages
provenant de l'abbaye de Lonlay. Domfront ne compte aucune industrie mais il a des marchés
importants en grains, chevaux et bestiaux.
La Ferté-Macô est une ville industrielle entourée de beaux pâturages dans une région acci-
dentée; le ruisseau de Maure, affluent de la Gourbe, l'arrose. Son édifice le jdus remarquable
est son Hdtel de ville (1900). L'église, moderne, construite en granit et en briques, est suiinontée
de deux clochers à flèche pyramidale ajourée en pierre; à dr. de la façade est un petit édifice
servant de sacristie et couronné d'un clocher roman. Du logis Pinson, datant du xvr s., il reste
ime tourelle d'escalier, une jolie fenêtre et quelques pignons sculptés. Sept tissages méca-
niques, deux teintureries, trois blanchisseries s'occupent du colon. La Ferté jouit encore
ii'une juste renommée parmi les gourmets : les tripes qu'elle expédie jusqu'à Paris sont excel-
lentes.
Fiers est la ville manufacturière la plus importante du département, elle est bâtie sur un
coteau au pied duquel passe la Vère; ses rues, surtout dans la ville haute, sont larges et bien
percées. Utgliae Saint-Uermain date de 1720: VÊglise Saint-Jean-Baptiste de 1861; cette dernière
éb'vée par Rujirich Robert renferme un triptyque de Glaize. Les autres édifices : Marché couvert,
Jlntcl des postes et lélêgrapheSy Théâtre, n'ont rien de saillant. Fiers [)ossède cependant un
Château restauré de nos jours dont l'aile, à dr. de la façade, se termine pr.r deux tourelles à
lanterne du xvi« s. Ce château est entouré de fossés remplis d'eau; une grille en fer forgé
s'ouvre devant la façade jirécédée d'une belle avenue. La ville possède un Musée géologique et
rétrospectif pour les élolTes. une Uddudhiujue renfermant 11000 volumes. Son vaste Champ de
fàre enclave un jardin anirlais. l ne pelile place est ornée d'un parterre de fleurs avec une
statue de bronze au cenli»' « le Juif errant -. Fiers est. en outre, un marché important pour les
ti*^sus en tous genres.
Mortagne e.-l bàli au sommet et sur les flancs d'un coteau au jMed duquel la Chippe prentl
i.ais^aino. !)<» ki double enceinte fortifiée d'autrefois il re^le peu de chose : le Portail Sfûtii-
Jjr.iU, pas -aire \oiilé à <.»i:i\o ixv* s.). Sur la farade posiérioure do >on lI'Ucl dr ville s'étend une
o
o
\
ORNE 63»
belle terrasse entourée de tilleuls avec parterres dont le centre est orné d'un beau bronze de
Frémiet « Neptune mélamoriihosé en cheval », sujet bien adapté au centre hippique qu'est
Mortiipne. De la terrasse on jouit d'une l)ellc vue au S. de la ville, Utglise N.-D. (xv* et xvi* s.)»
dont la tour brûlée n'a pas été reconstmite est entourée d'un petit square abritant la cloche;
elle est flanquée d'un portail N. remarquable: les voûtes de la nef sont chargées d'une profu-
sion de scidptures sur leurs arêtes; l'intérieur renferme encore de belles stalles sculptées
(xvir s.), de jolies boiseries du xviir s. provenant de l'abbaye du Val-Dieu et des fragments de
vitraux du xw s. La chapelle de Vllôiel-Dicu a des peintures murales de Lafon. Il faut signaler
encore la crypte de la chapelle de Saint-André et des maisons intéressantes du xiv au xviir' s.
Le Théâtre au-dessus de la Halle et le Palais de Justice sont sans intérêt.
Laigle est une petite ville industrielle, toute bâtie en briques, agréablement située dans la
vallAe de la Hisie <iui l'arrose et se développe encore sur les deux coteaux qui Tentourenl.
S<iint'Martiu .se compose de deux églises juxtaposées : une à dr. de la façade, comprenant une
petite nef surmontée d'un clocher pyramidal à Hèche très pointue et recouverte d'ardoises,
l'autre formant la nef principale et le bas coté g., surmontée d'une tour carrée du xv* s. flan-
quée d'une tourelle octogonale. On remarque à l'intérieur, outre le retable du maître-autel, de
jolies verrières des xv* et xvi' s. UÈglisc Saint-Jean est surmontée d'une tour basse carrée avec
niches aux angles de la façade garnies de statues, un clocher pointu la termine; on remarque
îi l'intérieur de beaux panneaux de bois dans la chapelle des fonts et à la tribune de l'orgue
(wi- s.). Une autre église, Saint-Barthélrmy [xw s.), occui»e le centre du cimetière. L'ancien
Château (xvii" s.) est aujourd'hui divisé en plusieurs habitations. L'Hôtel de Ville, le Marché et la
Stdic des Fêtes forment un groupe de bâtiments en bri(|ues entre une place et un square*
Laigle possède encore la promenade du Parc, un Tribunal de commerce et une Bibliothèque. Cette
ville fabrique des épingles, des aiguilles, a des Iréfileries, possède une manufacture de corsets.
Liste des Monuments historiques
Alençon Eglise N.-D. (xv s.). Domfront Eplisc N.-D.-siir-rEau (xi* s.).
— Resto do i;îiricicn rliâloau (nu- — Ruines du Donjon (xir s.).
jourdliiiî piison)(xivel xvs.). Juuc du Bois. . . Dolmen dit hi Pierre au loup.
Arjîontan Eglise Sl-Mîulin (xv s.). — . . : Dolmen de la Grandière.
— Chàlc.-iu (aujourd'hui Palais de -- . . Menhir des Outres,
Justice) (XV s.).
— E^fliseSt-liermauî (xVau xvn's.).
Autlieuil Eglise (xii* s.).
Chambois Donjon (xir s.).
— Eglise (xii- s.).
Crûménil Menhir dit l'Affiloir de Gar-
gantua.
I^aiglc Tour de l'Eglise St-Marlin (xV et
XVI* s.).
St-Cêneri-le-Gérei . Eglise (xn* s.).
Sl-Evroult-dc-Mont-
fort Cuve baptismale dans l'église.
Sées Cathédrale N.-D. (xni* et xiv s.).
Silli-en-Gouffern. . Menhir dit la Pierre levée.
;
TABLE DES GRAVURES
(0
ILE-DE-FRANCE
SEINE
PaHB
Arc de Iriomphe du Carrousel 35
— de rÉtolle 57
— — Départ des Vo-
lontaires. ... 19
Avenue des Champs-Elysées 70
Blèvre. Une tannerie ^o
Canal Sl-Marlin Écluse lî*
— llalage d'un bateau iO
Kcole militaire. Façade N 55
Église N.-D. (Cathédrale). Façade O. . . . Titre
— Ensemble Vue S.-O ij
— Vue longitudinale S 5
— Flèche. Vue prise de la Tour S. 70
Angle de la galerie de la façade
côté O 15
— Monstres du couronnement de
la balustrade 'iH
Bas-reliefs du transept S. Côté d. 0
Église du Sacré-Cœur (Basilique). Porche. 105
— St-Augustin. Façade 77
— St-Ëtienne-du-Mont. Façade O. . . . 5
— — — Jubé côté d. . . iô
— Sl-Germain-l'Auxerrois (façade O.). . 15
— Sl-Germain-de-Charonne iî>
— St-Germain-des-Prés. Vue latérale S. U7
— St-Gervais. Abside tJ7
— Sl-Julien-le-Pauvre. Intérieur, bas-
côté N tJU
— St-Médard. Porche O. et vue latérale. 88
— StrMerri. Façade 0 51
— St-Pierre-de-Montmartre. Chapilaux de
la nef 10*2
— St-Horh. Façade S 47
— St-Sulpice. Façade 0 55
— du Val-de-Gri\ce 51
Foninine de l'avenue de l'Observatoire. ... 20
— Couronnement * 8*2
— de Médicis (Luxembourg) 57
— Wallace — 50
Hôtel de Ville. Façade principale 71
Hôtel de Cluny. Entrée du Musée 25
— — Tourelle et pavillon de d. . 59
— — Entrée delà tourelle. ... 58
— — Musée. Salle François I'^ 72
— — Jardin. Porte de St-Denis. 45
des Invalides. Façade S. et dôme. . . ÎK)
— — Esplanade. Tirdu canon. 56
Maison dite de François !•• 95
Marché aux Fleurs. Gtuai aux Fleurs. . . 108
— aux Oiseaux 07
— ambulant (avenue de Breteuil). . . li
Marchand ambulant 00
Marchand de statuettes 80
Marchand étalagiste (quai St-Michclj 100
Opéra. Façade principale 83
— — Groupe de la Danse 87
~ Grand escalier (partie inférieure). . . 91
Palais-Hourbon (Chambre des Députés). . . 75
— de Justice. La Conciergerie 21
— de la Légion d'honneur 95
Palais du Louvre. Pavillon RicheUeu 01
— du Luxembourg. Façade sur le Jar-
din 101
— des Thermes 42
— du Trocadéro. Façade S 8
— des Tuileries. Pavillon Turgut. . . . (m
Parc des Buttes-Ghaumont. Lac. 10 i
— Monceau. Naumachie 92
— du Trocadéro. Aquarium 00
Place du Carrousel. Vue jirise du Pavillon de
Flore 5«J
Place de la Concorde 50
— St-Eustache (le matin) G5
Pont-Neuf. Côté E 1
Port St-Nicolas 5i
Porte de Flandre 10
— St-Denis 81
Quai de Montebelh) A
— de l'Horloge ^4
Seine. Le Pont-Marie (aval) 41
— Vue de la Pointe E. de la Cité. . . 2i
— Petit bras 17
— Panorama des sept Ponts 55
— Pont-Neuf et Ile de la Cité( vue prise
du Louvre) 40
— Vue prise du Louvre (l'hiver). ... Oi
— Vue prise du Pavillon de Flore
(amont) 75
(aval). 12
TourdeClovis 74
— St-Jacques 44
Viaduc du Point-du-Jour 98
Département
Arcueil Église. Chapiteau 109
Si-Denis Façade de Féglise abba-
tiale 09
— Crypte de — — 110
Vincennes. . . . Donjon du château . . . . 89
— Chapelle du château. ... 107
Vitry-sur-Seinc . . Église 105
SEINE-ET-OISE
Beaumont-s-Oise. Clocher de ^Egli^e .... 154
Carrières SlrDenis Eghse. Relable 115
Çorbeil. ..... Église St-Spire 128
Étampes Église N.-D.-du-ForL . . . 145
Fontenay-lès-Lou-
vres Église. Miséricorde. ... 144
Jouy-le-Moutier . Église 155
Juvisy-sur-Orge . Pont des Belles-Fontaines. 158
Longpont - sous -
Montlhéry. . . Porche de l'église 151
i' Les légendes composées en caractères gras se ra]>i)orlent aux gravures en couleurs.
64i
TABLE DKS GRAVURES
Mantes
Tour Sl-Maclou
145
—
Église N.-D
149
Mareil-Marlv. . .
Ltflise
lôô
Marh-le-lîov. .
Abreuvoir
141
Montforl-rAinau
17
Porle Bardoul
147
Kfçlise. Tympan de porte.
148
—
Ktçlise. DéUïil du portail S.
157
Montihéry. . . .
Donjon
iryi
Pontoise. . . .
Église St-Maclou. Façade.
117
St-Cloud
Vue générale
150
St- (icrmain - en
Lave
Aile du ChAteau
129
SI-Siilpice-(le-Fa-
viôros
Église. Façade
155
Versailles. . .
Château. Façade sur la
place d'armes
115
Cour de marbre
125
Salon de r(.)i:il-de-Bn«uf . .
122
—
(irande f^ahMie dos Glaces.
120
(ialerie des balailles . . .
127
—
Orangerie et pièce d eau
des Suisses ... . - :
155
Bassin d'Apollon et Grand
Ganal . . •
110
Meauz.
Parterre d'eau
Allée d'eau
Bassin de Neptune. . . .
Trianon. Le Hameau. .
— Maison du Sei-
gneur
— Bassin de s Ny m-
phes
— \'oilure du sacre
de Charles X
SEINE-ET-MARNE
Hrie-Cte-Hobert
Ghampeaux. .
Chapelle -sous-
Créry (La). . .
Ch.'Ueau-Landon .
Gourpalay. . . .
Dammarle - les -
Lys
K^lise. FentMre et rosace,
rùté F
Église. Façade O
— Misrrirordi»
— Stalle-aeooudoir . .
l'^f^Iise, abside et clocher .
Vue générale
(-locher de l'église N.-D. .
Château de la Grange-
Bléneau
Donnemarie - en ■
Monlois . . . .
Egligny . . .
Fontainebleau
Fontenay-Trési-
any
Larchant
Ruines de Tabbaye de
Farcy-les-Lys
Clocher de l'église ....
Galerie de l'ancien cime-
tière
Abbaye de Preuilly. Inté-
rieur des ruines, côté S.
Palais. Courdu cheval blanc.
— Vue prisede l'étang
des carpes
Forêt- Mare de Franchard.
Ruines du château du Vi-
vier-en-Brie
Porche de l'éalise
Clocher de Téglise, côte O.
119
124
157
121
140
150
131
175
172
102
105
199
101
171
201
181
195
190
191
185
184
185
202
204
Cathédrale, façade N. et
évôché ....
— Portail O
— Porte du l)as-c(>lé N.
Vieux moulins sur la
Marne
Montigny-sur-
Loing
Moret-sur-Loing .
Presles.
Provins
Rampillon . .
Hecloses. . .
Hozoy-en-Hrie
Tournan. . .
Beauvais.
Chantilly
Compiégne . . .
Crépy-en-\'alois ,
Maignelay . . . .
Morienval . . . .
Nogent-les-Vier
ges
Noyon
Orry-la-Ville. .
Pierre fonds . .
St- Jean-au-Bois .
Saint-Leu-d'Esse
rent
Saint -Mari in-a»i\-
Bois
Bords du Loing
Porte de Bourgogne. . . .
Porte de Paris
Clocher de Péglise ....
Donjon ou grosse tour . .
Église Ste-Croix. Fonls bap-
tismaux
— Bas-côté N. Chapiteau.
— St-Ouiriace. Chapiteau
desarcalures delà sacristie.
Cave de la Grange-aux-Di-
mes
Porte St-Jean (en dehors de
la ville)
Église. Portail O
Église. Fragment de reta-
ble, par Jean Sigogne. .
Église. Ensemble S.-O. . .
Ancien château (Mairie) .
OISE
Cathc^drale St-Pierre. Tran-
sept S
— Porte en bois
sculpté du transept N. .
Tapisserie de Beauvais. .
Fête de Jeanne ïïachelle.
(Tir du canon)
Place de THôlel-de-X ille.
(March(i)
Maison. R. de labbê Gelée :
escalier
Statue de la Belle Image .
Entrée du chAleau ....
Hôtel de ville
Palais. Façade sur le petit
parc
Ruines de l'église St-Tho-
mas
Retable. Fragment . . .
Église. Vue générale . . .
Église
Cathédrale. Abside ....
— Façade ....
Château de la reine Blan-
che
Vue générale, prise du
rocher
Château. Vue prise de la
route de Villers-Cotte-
rets
ChAteau. Chapiteau de la
cour d'honneur
Entrée de l'abbaye. . . .
168
167
170
160
188
186
197
17.1
177
178
180
18:î
179
187
19.-,
U'M
1\\
'2IX
'2r.i
'220
2^*1
226
2f6
20:1
229
Église 2."î6
Eglise. Porte intérieure. . 257
TABLE DES GRAVUnES
C,[ù
Seiilis
Cathédrale N.-I). faoadc la-
térale S \ . . . 'lô
AISNE
Braisne
CliAtcau-Thierry .
Coucy-lo-Cli;Uoau.
Coucy-la-Villo . .
La Ferté-Milon .
Laon.
Longpont. .
St-Ouentin.
Soissons. .
Trucy
Église . .
Vue générale
Porte St-Pierrc
Donjon
Château. Vue générale
S.-O
Anciens remparts
Clocher de l'église
Château. Façade princi-
pale
Vue générale, prise de la
plaine
Cathédrale N.-D. FaçadeO.
Cloître (Palais de justice).
Porte d'Ardon
Tour penchée
Abbaye Saint-Martin. Hôtel-
Dieu : le « Vide-Bouteil-
les.
Ruines de l'abbaye ....
Hôtel-de-Ville
Ruines du cloître St-Jean-
des- Vignes
Tours de Tabbaye St-Jean-
des-Vignes
Cathédrale. Clocher S.-O.
Chapiteau provenant de
l'abbaye de St-Thibaut
(Musée)
Chapiteau dans l'église . .
2r)5
241
270
2G5
264
265
266
268
248
245
245
247
249
250
259
255
252
257
261
256
269
Abbeville
Airaincs .
Ai ni en s.
PICARDIE
SOBAME
Maison dite de François l".
Cour intérieure . .
— Détail de la porte.
Kglisc Saint-Vulfran. Por-
tail O. Porte de g. .
— Hetable : Nativité. .
Église. Cuve baptismale. .
Calhédrale. Vue perspec-
tive
— Façade O . . .
Porche central .
— Statues de la ga-
lerie des rois.
Tvmpan du por-
'tail S
— Stalles duchœur.
— Détail des sliilles.
— Molifd'une stalle.
Monument du
chanoiiic Lu-
cas : Ange . .
— Bas-relief Croi-
sillon g. . . .
Rue des Majots
284
285
291
295
515
275
277
279
28r>
282
288
287 '
274 I
276
286
278
289
Amien«î
Folleville
Gamaches. . . .
Ilam .
Lawarde-Mauger .
Montdidier. . . .
Neuville - s. - Cor-
bic (La) . . . .
Péronne .
Rambures. . .
Rue
Saint-Riquier. .
Saint* Valéry-sur-
Somme ....
Tilloloy
Promenada ds la Hotoye. 2«1
Tombeau de li. de Lannoy. 505
Église '. 296
Forteresse. Enscm]>le N.-O. 51 i
— Tourduconné-
, table 316
Église. Retable ...... 518
Place Parmentier. Hôtel-de-
Ville et Église St-Sépul-
cre 299
Portail de réglise. Tympan:
Entrée de J.-C. à Jérusa-
lem 517
Les marais de la Somme. 5O0
Église Saint-Jean-Baptiste.
Portail 501
Château 295
Chapelle du St-Esprit. Fa-
<jade S 298
— Détail 275
Beffroi 297
Église. Façade 0 505
— intérieur. Chœur et
nef 507
Beffroi 508
Église et vieux remparts. 515
Église. Façade 0 51 S
— Vue latérale S.-O. 512
Aire-su r-Ia-Lvs.
Arras
Berck-sur-Mer
Ré thune ....
Boulognc-sr-Mer
Calais
Lillers.
280 1 Portel (Lo)
ARTOIS
PAS-DE-CALAIS
Église. Transept et clo-
cher N
Hôlel-de-Ville
Maison du Railliage. . . .
Hôtel-de-Ville. Façade. . .
— Côté O. . .
La petite Place
La grande Place (Marché).
Vue de la Grande-Plaoe. .
Musée (Tête de Christ) . .
Panorama de la Plage . .
HelTroi
Vieille maison sur la place.
Le port et le cpiai (iambetla.
Préparatifs pour la pêche
aux harengs
Pèche à la crevette ....
Types de meulières . . .
« Matelote boulonna ise >.
Vue générnhî prise de la
jetée O
Plage. Vue de la jetée O. .
Procession descendant de
l'église N.-l)
Porte de Calais et église
N.-D
Porte de Thôlel de (iui^e.
(irande Place
Église. Ensemble N -O. .
Vue de la plage
.ht.}
555
550
5^25
527
528
529
550
.5.51
552
555
555
557
5i5
540
.557
5U
550
5it
5i5
548
.550
551
501
500
Cli
TAïu.r: i)i:s (iaAviiiKs
Saiiit-Omer. , . . Eglise abbnliale de i?l-Hei-
tin Ô0*2
— Ruines de Tabbaye de
St-Bertin 504
— Église N.-D. Clôluie des
chapelles 367
— — Tombeau de Monsei-
gneur Caverel 521
— Hôtel Colbert 559
— Ancienne porte de Dunker-
que 565
Types (bords de
la Ganche). . . Pêcheurs 525
— Pêcheuses de creveltes . . 549
Avesnes-s-Helpe.
Bailleul
Hergues
Cambrai .
Gassel.
Chéreng ....
Gomines. . . .
Gondé-s-Escaut .
(^ysoing ....
Douai
Dunkerque . .
Hondschoote. .
Honnecourt
Lille. . . .
Lynde
Malo-les-Bains. .
Haisine
SI - Amand - les
Kaux
FLANDRE
IfORD
Église. Ensemble S.-O. .
Hôtel-de-vlUe. Beffroi . .
Ane. abbaye de Sl-Winoc.
Pyramide . .
— Clocher . . .
BefiTroi
Église St-Géry. Jubé (frag-
ment)
Porte N.-D
Entrée de la Cité Fénelon.
Ancien H6tel-de-ViUe (Mu-
sée)
Église. Baptistère
BefiVoi
Ancien château
Pyramide commémorative
de la bataille de Fonle-
nov
BclIVoi de riIôtel-de-Ville.
Porte de Valenciennes . .
Vue du port 592
Dépfiurt pour la poche de
la morue en Islande. .
Église St-Éloi
Église
— Façade O
Ilùtel-de-Ville. Côté E. . .
Église. Clocher. Cùlé S. .
Palais des Heaux-Arts. . .
Musée. Tête de cire. . . .
Porte de Paris
Église Saint-Maurice Fa-
çade O.
— — Aliside .
Palais (h^ la Bourse. . . .
Ganal de la Basse-Deûle.
Palais de Hihour (IbHel-
de-Ville)
Église. Ancien Jubé. . . .
Vue générale
La Plage
Panneau de la chaire à
l)récher
405
412
422
425
424
401
405
580
414
425
427
585
587
595
589
591
417
421
419
410
571
570
572
.tiù
578
575
576
581
585
408
409
415
Ancierme église abbaliah>
(Kacade). "Ut
Hùtel-de-Villc 598
Steene Château. Gôté des Fossés. 577
Valenciennes . . Église St-Géry. Boiseries
du chœur. '. 426
— Vieille maison rue If.-D. 428
— Monument de Watteau. . 45U
Vaucelles. . . . Ancienne abbaye 407
NORMANDIE
SEINE-INFÉRIEURE
Bures .
Caudebec
Caux. . .
Dieppe. . .
Ëtretat.
Eu, , .
Fécamp .
Harfleur. .
Havre (Le).
Jumiégps .
Mesniéres.
Rouen . . .
. Ancien Manoir dfi Tour-
pes
i-
. Clocher de l'Église. . . .
. Église St-Jacques. Façade
O
— Porte de la
sacrislie .
Porte du Port d'Ouest. .
Quai du Pollet
. Falaises de la porte d'a-
mont
Falaises de la porte d'aval.
Une caloge de la plage . .
. Chapelle du Collège. . . .
. Église abbatiale de la Tri-
nité
ÉgHse St-Étienne
. Église. Clocher
. Église N.-D
Entrée d'un steamer dans
Tavant-port.
. Ancienne abbaye. Église
abbatiale (ensemble N.-
E.)
— — Nef. .
— Nef elbas-<'«'»lé.
— Chapiteau \ . .
— Réfectoire . .
. Ghâteau
. Cathédrale. Façade O. . .
— (irand portail.
— I*ortail des Li-
braires. , .
— Tombeau de
L. de Brézé.
— Tombeau d u
Card. d'Am-
boise. . . .
— Fragment du
sou basse'. .
— Tour dite de
Beurre. . .
— Clocher de Sl-
— Homain. . .
Ilùlel Bourgthéroulde. Bas-
relief
— Façade. .
— Cour int".
Vue de la côte de Blesse -
ville-Bon-Secours. . . .
Fontaine du Gros-Horloge.
Palais de Justice
Église St-Ouen. Ens. N.-O.
492
477
468
471
472
4:»()
tri7
47:1
484»
487
479
457
45(;
458
4.59
440
470
455
444
445
447
449
i:»l
i5i
-455
44»:.
Uû
iil
444
455
401
TABLE DI-S r.UAVCnER
Rouen
Sle-Marguerile. .
S t- Valéry-en-Cau x
SlAVandrille. . .
Tr6port(Le). . .
Valinont
Vfiurengeville.
Veules .
Yport.
ftpUi^o Sl-Ouen. Porlail th*^
Maniicni!j(»ls.
— Sl-Maclou .
Coloinlûer (Château do la
Tour)
Maison en boi>* sculpU». .
Al)baye : enlrt^e du ràîov-
loire et lavabo 494
Église et port 475
Kglise. Tympan du portail. 474
Ruines de l'ancienne ab-
baye
Abimye. Cliapellc de la
Vierge : Tombeau. . . .
Manoir Ango. Cour inté-
rieure
— Façade N.
Vieux château 4><1
Plage. Vue générale. . . 4H5
405
464
im
48.1
488
493
489
490
Andelys (Les).
Beaumont-le-Ro-
ger
Bec-Hellouin(Le)
Bernay
Évreux
Fontaine - Gué •
rard
Gailion.
(iisops.
llarcourt. . . .
Louviers. . . .
Neubourg (Le). .
St-Pieire-du-Hos-
guérard. . . .
Tiliièrcs-sur-Avrc
Verneuil-sur-Avre
EURE
Château-Gaillard. Côté de
la Seine 517
Ancienne abbaye. Entrée. 524
Église St-Nicolas. Portes du
portail S 525
Abbaye. Entrée et tour de
l'église abbaUale. ... 503
Abbaye. Pinacles de la
Tour 508
Maisons en bois de la
Grande-Hue 509
Cathédrale. Portail N. . . 49t]
— Façade S. . . 502
lîvôché. Façade sur la cour. 500
— l^orte de la tourelle. 511
Église Saint-Taurin (vue
N.-E.) 501
Ancienne abbaye. Ensem-
ble des ruines 504
Chapelle et tour du ChA-
teau (côté delà Terrasse). 522
Église St-Gervais.Façadc O. 515
Vue de la ville et du Châ-
teau 515
Donjon 521
Église. Haplist^re. . . .'. 510
Église N.-D. Façade laté-
rale S 518
Lavoirs et maisons en
bois 519
Église. Knsemblc S.-O. . . 520
Croix du cimetière. . . . 498
Église. Pendentifs de la
voûte du chœur 500
Maison de la Tourelle. . . 514
Église de la Madeleine.
Tour (côté 0.) 523
CALVADOS
Bayeux Église Sl-Patrice 544
— Maison rue St-Martin. . . 54r»
— Lanterne des Morts. ... 540
lUïvcnx.
Ca.Mi. .
Creully.
Dives. .
Falaise.
Fontaine - Henri .
Honflcur
Lion-sur-Mer .
Lisieuz. . .
Mouen
St-Pierre-s-Dives.
Trouville
Ussy.
Vire.
Bricquebec.
Carentan.
Coûta nées.
Granville ....
Lessay
Lucerne (Abbavc
de la) \
Mfiurtinvast. . . .
Mont-St- Michel.
Nacqueville .
Saint-Lû. . .
fii5
Cathédrale. Ensemble S -F. 547
Fragment de la Tapisserie
dite de la Reine Mathilde. 548
Abbaye-aux-Hommes. . . . 531
Abbaye-aux-Dames .535
Tour des Gens d'armes. . .V>3
Église St-Pierre. Abside
(fragment). 539
Musée du Vieux Sl-Étienne.
Corbeau 534
Musée du Vieux St-Étienne.
Corbeaux 529
Ancien chûteau 555
Église 558
Église de la Trinité. Vue •
latérale N.-O. . . 570
— et Statue de Guil-
laume le Conqué-
rant 509
— Contrefort S. . . . 503
— Passage sous le
choeur 572
Église de Guibray. ... ». 501
Château. Vue prise du
Mont Mirât. . 508
— Tour Talbot. . 507
Château 530
Vieilles maisons et Ouai
Ste-Catherine 5.M
La lieutenance. 552
Place du Marché et Église
Ste-Catherine • 553
Église St-Léonard. . . . .55(»
Château .5.37
Rue aux Févres 540
Maisons en bois. Faeade. . 542
Église. Fenéhe 571
— Porte 573
Église. Clocher et fac^ade S. 5(»0
La Plage au moment de
la mcurée 549
Église. Colonnes et chapi-
teaux 574
Porte de l'Horloge. Côté
extérieur à la ville. . . 505
BAANCHE
Château, donjon et fortifi-
cations 585
Église 583
Cathédrale 580
— Tour centrale. . 591
Église St-Pierre 588
La villle haute et la plage. 597
Église N.-I) 598
Éghse 593
Église 595
Château 584
Vue générale prise du
S.-E 004
Cloître (MK'i
Salle des chevaliers. . . . (>07
Château <KN)
Église N.-D. Faça<le O. . . 579
— Chaire exté-
rieure. . . . 578
(Ur,
TABLK Di:s GRAvuru:s
Sainl-Lô Vue générale prise des
bords de la Vire. ... 581
Sl-Sauvcur- le- Vi-
comte Ruines du château 605
Tourlaville. . . . Château 601
ORNE
Alençon.
Argentan.
610
615
6^25
Carrouges .
. Kglise N.-D. Façade O. . .
Château. Ensemble N -E.
. Ancien Château
Kçlise St-Gennain. Por-
tail N.
— Ensemble S.
Kglisc St-Martin. Clocher.
Tour Marguerite 621
. Château. Façade sur la
cour 617
625
627
650
Carrouges .... Château. Eiisemble N.-O. .
Ghambois .... Château. Donjon. Côté
S.O
Domfront . . . Donjon. Vue extérieure. .
— Vue des fortilications. . .
Laigle Tour de Téglise. Partie su-
périeure
Lonlay (Abbaye). Église. Ensemble O. . . .
O. . . Château. Façade, côté de
l'entrée
— Ensemble N.-O
St-Céneri .... Église. Ensemble N. . . .
Sées Cathédrale. Ensemble N.-O.
— — Ensemble S. et
restes
cloître. .
Chapiteau.
du
618
652
6.5(;
<>5«
612
629
655
654
620
615
610
6U
611)
TABLE DES CARTES
Département. .
de l'Aisne 272
du Calvados ii76
de l'Eure 528
de la Manche 640
du Nord 452
de l'Oise 240
de l'Orne 608
Département. . . du Pas-de-Calai>. . 568
— de la Seine 112
— delà Seine-Inférieui ':. . 4îl6
— de Scine-el-Marne 208
— de Seine-et-Oisc. .... \m
— de la Somme 520
VUE d'hnsemble (coté sud)
TABLE DES MATIÈRES
Préface
ILE-DE-FRANCE
SEINE
Nom. Situation
Histoire
Géologie. Topographie.
Hydrographie
Climat
Divisions administrative;
Cultes
1
10
17
^22
2.1
2.".
78
80
80
«0
ÎK)
111
Armée. Défense de Paris
Justice
Instruction publique
Agriculture
Industrie
(-ommerce
Voies de communication
Divisions et monuments (Paris)
Liste des monuments hislori(iues . . • .
SEINE-ET-OISE
Nom. Situation 115
Histoire 114
(iéologie. Topographie 118
Hydrographie 125
Climat 128
Divisions administratives 130
Cultes 130
Armée 131
Justice 152
Instruction publique 132
Agriculture 154
Industrie 159
Commerce lii
Voies de communicalion lii
Description des villes 1.i6
Liste des monuments historiques 157
Autres monuments. Curiosités 158
SEINE-ET-MARNE
Nom. Situation 161
Histoire 162
Géologie. Topographie 16i
Hydrographie 171
Climat 174
Divisions adminislratives 174
Cultes. Armée. Justice 176
Instruction publique 178
Agriculture 180
Industrie 1«2
Commerce liK)
Voies de communication 11)1
Description dos villes lî)2
Liste des monuments historiques 207
OISE
Nom. Situation 201)
Histoire 210
Géologie. Topograi)hie 219
Hydrographie 21C
Climat 221
Divisions administratives 221
Cultes 221
Armée. Justice 222
Instruction publique 223
Agriculture. Industrie 221
Commerce. Voies de conununication 250
Description des villes 250
Lisle des monuments historiques 251)
Autres monuments intéressants 250
AISNE
Nom. Situation 2 il
Histoire 2i2
Géologie. Topographie. Hydrographie .... 2iî»
Climat. Divisions administratives 251
Cultes. Armée 255
Justice. Instruction publique 25i
Agriculture 25i
Industrie 258
Commerce. Voies de communication 20:)
Description des villes 26J
Liste des monuments historiques 271
PICARDIE
SOMME
Nom. Situation 273
Histoire 27 i
Géologie. Topographie 286
Hydrographie. Littoral 200
Climat. Divisions adminislralive^ 20i
Cultes 20i
Armée 200
Justice. Instruction publique 502
Agriculture .502
Industrie 50i
Commerce. Voies de conununication 506
Description des villes 50S
Liste des monuments historiques 510
ARTOIS
PAS-DE-CALAIS
Nom. Situation 321
Histoire 322
Géologie. Topographie 33 i
Hydrographie. Littoral 35i
Climat 5i2
Divisions administratives 5i7
Cultes r)t7
Armée 540
Justice. Instruction publique. 5.V)
Aericnlture. Industrie 5.Vi
Commerce. Voies de comnnmicalion 556
Description des villes 556
Liste des monuments historiques 566
6i8
TARLE DES MATIÈHES
FLANDRE
NORD
Nom. Situation r>(»9
Histoire ">T0
(îéologie. Topographie r»«i
Hydrographie. Littoral r»J<8
Climat "07
Divisions adminislralives 51)7
(luUes. Armée 591)
Justice. Instruction publique -iOO
Agriculture i0^2
Industrie U)i
Commerce 411
Voies de conununication 415
Description des villes 415
Liste des inonumenls historiques -451
NORMANDIE
SEINE-INFÉRIEURE
Nom. Situation 455
Histoire 455
(iéologie. Topographie 445
Hvdrographie. Littoral 445
Climat 459
Divisions administratives 459
Cultes. Armée -462
Justice. Instruction publique 466
Agriculture 470
Industrie 474
Commerce 478
Voies de communication 480
Description des villes 480
Liste des monuments historiques 495
EURE
Nom. Situation. Histoire 497
«iéologie. Topographie 500'
Hydrographie 505
Climat. Divisions administratives 507
Cultes 507
Armée. Justice 509
Instruction publique 510
Agriculture 5t0
Industrie 5P2
Commerce 514
Voies de communication 516
Description des villes 516
Liste des monuments hislori(|Uc>s 527
Table des gravures
Table des cartes
Table des matières
CALVADOS
Nom. Situation 5^9
Histoire 550
Géologie. Topografdiie 552
Hydrographie. Littoral . . ., 554
(Himat 545
Divisions administratives 548
(adles . . '. :,iH
Armée : '. 550
Justice. . . .- 550
Instruction publique 550
Agriculture. " 554
Industrie 554
Commerce 559
Voies de communication 562
Description des villes 562
Liste des monuments historiques 575
MANCHE
Nom. Situation 577
Histoire 577
Géologie. Toi)ographie 580
Hydrographie. Littoral 582
(Climat :»89
Divisions administratives .MH»
Cultes . . , 5îH)
Armée. Marine .V.i:»
Justice h\Yi
Instruclicm pul)lique .V.hi
Agriculture 5î»i
Industrie 5î)l
Commerce 5îN>
Voies de connnunication 5im
Description des villes 51W»
Liste des monuments historiipies <i<>ii
ORNE
Nom. Situation WH)
Histoire OOîl
Géologie. Toptigraphie 614
Hydrographie 619
Climat 622
Divisions adminislralives 624
Cultes 624
Armée 624
Justice ««6
Instruction pirl)liquc 626
Agriculture 62<>
Industrie 62K
Commerce t>5l
Voies de communication 651
Description des villes Tôt
Liste des monuments historiques 6.VJ
• (>4I
644)
617
Gravé et imprimé par Gillot, 79, rue Madame, Paris.
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