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Full text of "Géologie des environs de Paris; ou, Description des terrains et énumération des fossiles qui s'y rencontrent, suivie d'un index géographique des localités fossilfères, cours professé au Muséum d'histoire naturelle"

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GÉOLOGIE 


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ENVIRONS   DE   PARIS 


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GÉOLOGIE 


DBS 


ENVIRONS   DE   PARIS 


DU  MÊME  AUTEUR 


Recherches   chimiques  sur  les  oxydes  métalliques.   In-8<>^  1867. 

Expériences  sur  la  passivité  du  fer.  (Le  Cosmos,  1867.) 

GÉOLOGIE  COMPARÉE.  —  Étude  descriptive,  théorique  et  expérimenlaie  sur  les 
météorites,  i  vol.  grand  in-8°,  1867. 

Recherches  sur  la  composition  et  la  structure  des  météorites,  thèse  de  dodo- 
rat  es  sciences.  (Annales  de  chimie  et  de  physique,  4°  série,  t.  XVII,  p.  5. 
et  in-40, 1869.) 

Dosage  du  fer  nickelé  dans  les  météorites.  (Lq  Cosmos,  1869.)  . 

ÉTUDE  MINÉRALOGIQUE  DU  FER  MÉTÉORIQUE  DE  Deesa.  —  Ëxislenco  des  roches  nié- 
téoritîques  éruptives  ;  âge  relatif  des  météorites.  In-8<',  1869. 

De  l'origine  des  météorites.  In-8°,  1869. 

Lithologie  terrestre  et  comparée.  (Dictionnaire  d'histoire  naturelle  de  d'Orbi- 
gny  et  tirage  à  paft).  t  vol.  in-S»,  1870  (Germer  Baillière). 

Établissement  des  TYPEslie  roches  météo ritiques.  In-8°,  1870. 

Mémoire  sur  la  géologie  des  météorites.  (Moniteur  scientifique^  in-4^,  1871.) 

Le  ciel  géologique.  Prodrome  de  géologie  comparée.  1  vol.  in-8°,  1871  (Firmin 

Didot  frères). 
Lithologie  pratique.  Gours  de  géologie  appliquée.  1  vol.  in-8°,  1871  (Dunod). 

Sur  l'existence  de  la  bauxite  à  la  Guyane  française  (Comptes  rendus  de  VAca^ 
demie  des  sciences,  février  1872). 

Présence  de  la  dunite  en  fragments  empâtés  dans  les  basaltes  de  l'Ile  Bourbon 
(Comptes  rendus  de  l* Académie  des  sciences^  mars  1872). 

ÉTUDE  MINÉRALOGIQUE  DE  LA  SERPENTINE  GRISE  (Comptes  rendus  de  l* Académie  des 
sciencesy  mai  1872). 

DÉTERMINATION  MINÉRALOGIQUE  DES  HOLOsiDÉRES  DU  MUSÉUM  (Comptes  rendus  de 
l'Académie  des  sciences^  mai  1873)« 

Nature  chimique  du  sulfure  de  fer  (troïlite)  contenu  dans  les  fers  météoriques 
(Comptes  rendus  de  V Académie  des  sciences,  mars  1874). 

SuA  LA  zircosténite  de  fuertaventUra  (Comptes  rendus  de  r Académie  des  sciences j 
septembre  1874). 

Cours  de  géologie  goiépAréII  professé  au  Muséum.  1  vol.  id-8<',  1874  (Firmin 
Didot  frères). 

La  terre  végétale,  géologie  agricole.  1  Vdl.  in-12, 1874  (Rothschild). 

Promenade  géologique  dans  le  ciELé  i  vol.  in-i8  (Bibliothèque  Tranklin)  sous 
presse^ 


PARIS.  —  INPHIMERIE    DE    E.    kAUTlNETj    nUE    MIGNON,   2# 


GÉOLOGIE 


DES 


ENVIRONS    DE    PARIS 


OU 


DESCRIPTION    DES    TERRAINS 
ET  ÉNUMÉRATION  DES  FOSSILES  QUI  S*Y  RENCONTRENT 


SUIVIE 


D*un  Index  géographique  des  localités  fossilifères 


COURS     PROFESSÉ     AU     MUSÉUM     D'HISTOIRE     NATURELLE 


PAR 

STANISLAS   MEUNIER 

AIDE -NATURALISTE     AU     HUSéUM     D'HISTOIRE     NATURELLE, 
DOCTEUR    ès    SCIENCES 


Ouvrage  accompagné  de  112  figures  intercalées  dans  le  texte 


PARIS 

LIBRAIRIE   DE   J.-B.   BAILLIÈRE   et   FILS 

19,     nUE    H AUTEFEUILLE,     19 

1875 

Tous  droits  rcscrvé.-?. 


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AVERTISSEMENT 


Appelé  à  suppléer  une  seconde  fois  M.  le  professeur  Daubrée  au 
Muséum  d'histoire  naturelle,  nous  avons  choisi  pour  sujet  de  notre 
cours  la  Géologie  des  environs  de  Paris  (1),  sur  laquelle  de  nom* 
breuses  courses  nous  avaient  depuis  longtemps  démontré  la  néces* 
site  de  publier  un  nouveau  travail  d'ensemble.  Telle  est  l'origine 
du  livre  que  nous  présentons  aujourd'hui  aux  élèves  qui  ont  bien 
voulu  suivre  nos  leçons  et  nous  accompagner  dans  nos  excursions 
géologiques,  ainsi  qu'à  toutes  les  personnes  qu'intéresse  l'étude  du 
bassin  de  Paris. 

Les  recherches  qu'il  nous  a  fallu  /aire  pour  réunir  les  matériaux 
que  nous  avons  utilisés  sont  fort  multipliées.  Depuis  le  mémo- 
rable travail  de  Cuvier  et  Brongniart,  dont  la  dernière  édition  date 
de  1835  (2),  le  grand  sujet  que  nous  traitons  n'avait  été  l'objet  d'au- 
cune étude  d'ensemble.  Il  est  vrai  que  d'Archiac,  dans  son  Hiuoire 
des  progrès  de  la  géologie^  a,  en  1851,  consacré  un  long  chapitre  au 
résumé  des  mémoires  publiés  sur  la  constitution  de  notre  bassin  ; 
mais,  outre  qu'on  n'y  saurait  voir  un  traité  proprement  dit,  la 
situation  de  ce  résumé,  à  l'intérieur  d'un  volumineux  ouvrage,  en 
rend  la  consultation  très-difiicile.  Ajoutons  que  depuis  Tépoque  ou 

(1)  Le  cours  précédent,  consacré  aux  principes  et  faits  généraux  de  la  géo- 
logie comparée,  a  paru  sous  ce  titre  :  Cours  de  géologie  comparée,  professé  au 
Muséum  (thistotre  naturelle,  i  vol.  in-8<^.  Paris,  187d. 

(2)  Cet  ouvrage  fut  imprimé  dès  1808  dans  le  onzième  volume  des  Annales  du 

Muséum  d^ histoire  natUrellCy  sous  le  titre  :  Essai  sur  la  géologie  minéralogique 

de  Paris,  Deux  ans  plus  tard,  il  fut  inséré  sous  le  môme  titre  dans  le  tome  XY  des 

Mémoires  de  f  Institut,  section  des  sciences  mathématiques  et  physiques.  Ce  n'est 

qu'en  1812  que  les  auteurs  se  décidèrent  à  le  faire  imprimer  séparément.  Les 

éditions  de  1822  et  1833  sont  plus  complètes,  mais  on  les  rencontre  plus  rare-* 
ment. 


VI  AVERTISSEXEyr. 

d'Archiac  écrivait  ce  chapitre,  la  géologie  parisienne  a  fait  des  pro- 
grès considérables. 

Il  nous  a  donc  Ediu  recourir  aux  recueils  scientifiques  dans 
lesquels  les  géologues  consignent  au  jour  le  jour  leurs  obser* 
vations. 

Le  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France  est  naturellement 
la  principale  source  où  nous  avons  puisé;  les  Comptes  rendus  deV Aca- 
démie des  sciences  et  le  Bulletin  de  la  Société  d'anthropologie  nous 
ont  aussi  été  fort  utiles.  En  outre,  nous  av(ms  mis  à  contribution 
un  grand  nombre  de  puMîcations  spéciales  parmi  lesquelles  il  con- 
vient de  citer  l'ouvrage  de  Constant  Prévost,  Essai  sur  la  formation 
des  terrains  des  environs  de  Paris  ;  la  Description  de  la  carte  géologique 
de  France^  de  Dufrénoy  et  Élie  de  Beaumont,  à  laquelle  nous  avons 
emprunté  un  aperçu  général  sur  le  bassin  parisien;  diverses 
descriptions  locales,  telles  que  celles  de  Seine-et-Wse  et  de  Seine- 
et-Marne,  par  de  Sénarmont  ;  de  TOise,  par  Graves  ;  de  l'Aisne,  par 
d'Archiac;  la  notice  de  31.  Ch.  d'Orbigny  sur  les  environs  de  Paris  ; 
les  coupes  du  même  auteur  et  celles  du  D' Goubert  ;  le  magnifique 
ouvrage  de  M.  Belgrand,  la  Seine,  Inutile  de  dire  que  la  Description 
géologique  des  environs  de  Paris^  de  Cuvier  et  Brongniart,  nous  a 
fourni  d'innombrables  documents,  ainsi  que  Y  Histoire  des  progrès 
de  la  géologie,  de  d'Archiac,  qui  en  est  comme  le  naturel  complé- 
ment. 

Enfin  nous  avons,  presque  à  chaque  page,  lait  des  emprunts  aux 
précieux  mémoires  de  M.  Hébert,  à  qui  Ton  doit  sur  toutes  les 
questions  des  observations  précises  et  des  aperçus  importants. 

Quant  à  la  paléontologie,  nous  avons  fait  une  étude  spéciale  des 
deux  ouvrages  capitaux  de  M.  le  professeur  Deshayes,  Description 
des  coquilles  fossiles  des  environs  de  Paris  et  Description  des  animaux 
sans  vertèbres  découverts  dans  le  bassin  de  Paris  'i).  Pour  les  animaux 
supérieurs,  le  Traité  des  ossements  fossiles^  de  Cuvier,  et  VOstéogra- 
phie^  de  Blainville  ^2:,  l'important  ouvrage  de  M.  Paul  Gervais, 


«T;  C.  P.  Deshaje»,  Description  des  coquitki  fa^nles  des  environs  de  Paris, 
Vàrïi^  182^-1837^  3  vol.  in-lo,  avec  166  pUncbes  litiioçnphjêes.  —  Description 
des  antmoMX  sont  vn-tèbres  découverts  dans  le  bassin  île  Paris^  pour  senir  de 
ftoppléfomt  à  la  Description  des  roquilles  fossUes  des  enrirons  de  Paris,  comprenant 
une  revue  générale  de  toutes  les  espèces  actuellement  connues.  Paris,  1859- 
1865,  3  vol.  in-l«  de  texte  et  2  vol.  d'atlas,  comprenant  195  planches  litbogra- 
plûées. 

f  2)  Blainville,  Ostéographie,  ou  description  iconographique  comparée  du  sque^ 


'  ...w 


AVERTISSEMENT.  ^ 

Zoologie  et  paléontologie  françaises^  et  le  Traité  de  paléontologie ^  lA 
Pictet,  ont  été  nos  principaux  guides.  Nous  ne  pourrions  mention* 
ncr  tous  les  mémoires  consultés.  Pour  la  botanique  fossile,  nous 
avons  eu  recours  à  la  Description  des  plantes  fossiles  du  bassin  de 
Parisj  par  M.  Watelet,  et  à  la  Paléontologie  végétale^  de  M.  Schim* 
per  ;  et,  parmi  les  publications  spéciales,  à  la  Flore  fossile  de  5e- 
zanne,  par  M.  de  Saporta,  etc. 

La  mise  en  œuvre  d'une  telle  masse  de  matériaux  n*a  pas  été  sans 
difficultés.  Sur  un  très-grand  nombre  de  points,  des  auteurs  revê- 
tus du  même  caractère  d'autorité  défendent  avec  une  science  égal» 
des  opinions  opposées.  Souvent  il  nous  a  fallu  choisir  entre  les 
solutions  proposées,  mais  quelquefois  aussi,  quand  l'observation 
directe  des  localités  ne  nous  a  pas  été  possible,  nous  avons  dû 
laisser  en  suspens  certains  problèmes  relatifs  à  l'âge  ou  à  l'origine 
des  différentes  formations. 

Le  plan  que  nous  avons  suivi  dans  notre  exposition  consiste  sim- 
plement à  décrire  successivement  les  assises  du  terrain  parisien  dans 
Tordre  décroissant  de  leur  ancienneté.  Pour  chacune  d'elles  nous 
avons  fait  connaître  les  allures  des  couches  au  moyen  de  cou|>es 
locales  et  cherché  à  définir  l'étendue  géographique  qu'elles  recou- 
vrent Une  place  très-importante  a  été  donnée  à  l'énuméralion  des 
vestiges  fossiles  de  tous  les  âges. 

Outre  de  nombreuses  coupes  dessinées  d'après  nos  croquis  et  sous 
notre  direction,  la  représentation  de  coquilles  caractéristiques  a 
été  faite  d'après  les  échantillons  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 
C'est  à  M.  Amoul,  bien  connu  des  naturalistes  pour  le  soin  qu'il 
apporte  à  l'exécution  de  ses  travaux,  qu'a  été  confiée  la  reproduc- 
tion de  ces  coquilles.  Plusieurs  figures  empruntées,  les  unes  aux 
Éléments  de  géologie  et  de  paléontologie  (1)  de  M.  Contejean,  les 
autres  au  Précis  de  paléontologie  humaine  (2),  du  docteur  Ilamy, 
aide^naturaliste  au  Muséum,  ont  été  obligeamment  mises  à  notre 
disposition  par  nos  éditeurs. 

A  côté  des  fossiles,  nous  avons  toujours  mentionné  les  miné- 
raux accidentels  que  renferment  les  diverses  formations»  Enfin  nou» 


ieile  et  du  système  dentaire  des  mammifères  Hcents  et  fossiles,  pour  servir  dô 
hase  à  la  zoologie  et  à  la  géologie.  Paris,  1839-1863,  4  vdl.  grand  m-h9  de  texte 
et  A  vol.  grand  in-folio  d'atlas,  contenant  323  planches. 

(1)  Paris,  1874,  1  vol.  in-S»  de  xx-748  pages,  avec  467  figurés. 

(2)  1  vol.  in-8«  de  376  pages,  avec  114  figures. 


AVERTISSEMENT. 

iTfons  cherché  à  résumer,  de  la  manière  la  plus  claire,  les  hypo- 
thèses proposées  à  l'égard  de  chacune  de  celles-ci,  pour  rendre 
compte  de  leur  origine  et  de  leur  mode  de  formation.  Dans  une 
sorte  d'appendice  nous  avons  indiqué  les  usages  industriels  des 
substances  énumérées,  de  façon  que  les  ingénieurs,  les  archi- 
tectes, etc.,  pourront  trouver  les  documents  qui  les  intéressent 
particulièrement. 

Un  soin  tout  spécial  a  été  apporté  à  la  rédaction  des  tables  qui 
terminent  l'ouvrage.  Celle  par  noms  d'auteurs  permet  de  voir  à 
l'instant  la  part  de  chaque  géologue  dans  la  découverte  des  faits 
acquis.  La  tabk  alphabétique  des  matières  constitue,  à  proprement 
parler,  un  dictionnaire  qui,  par  les  renvois  aux  pages  du  volume, 
donne  l'explication  de  tous  les  mots  et  de  tous  les  noms  employés 
en  géologie  et  en  paléontologie.  Enfin,  nous  appellerons  l'attention 
sur  VIndex  géographique,  qui  non-seulement  contient  la  liste  des 
localités  citées  dans  .  l'ouvrage,  mais  donne  encore  une  notice 
sur  chacun  des  points  de  notre  bassin  où  la  recherche  des  fossiles 
est  particulièrement  fructueuse. 

Nous  serions  heureux  que  ces  indications  pussent  contribuer  à 
ranimer  le  goût  des  excursions  géologiques,  sans  lesquelles  la  con- 
naissance de  la  science  est  impossible,  et  celui  des  collections,  qui 
en  apprennent  cent  fois  plus  que  la  lecture  de  maints  volumes. 

S.  M 

Avril  1875. 


GÉOLOGIE 


DK8 


ENVIRONS  DE  PARIS 


INTRODUCTION 


Importance  du  bassin  de  Paris  au  point  de  vue  géologique.  — 
Plusieurs  raisons  concourent  à  rendre  tout  spécialement  digne 
d'intérêt  l'étude  géologique  des  environs  de  Paris.  Cette  étude  va 
nous  mettre  en  présence  d'un  nombre  immense  de  faits  dont  la 
variété  extrême  serait  complètement  inespérée  pour  quiconque  vou- 
drait la  déduire  de  l'étendue  superficielle  qu'il  s'agit  de  parcourir. 
On  ne  peut  non  plus  manquer  de  rappeler  que  c'est  à  cette  même 
étude  que  se  rattachent^  d'une  manière  intime,  la  fondation  de  la 
paléontologie  comme  science  distincte,  et  la  naissance  de  l'ana- 
tomie  comparée. 

Certes,  avant  Cuvier  on  avait  remarqué  les  fossiles;  leur  nombre, 
parfois  prodigieux  dans  la  même  couche  et  la  régularité  de  leurs 
formes,  les  imposaient  en  quelque  sorte  à  l'observation.  Mais  ils 
n'avaient  réellement  procuré  aucune  notion  instructive.  Bien  que 
beaucoup  d'anciens,  parmi  lesquels  se  détachent  les  grands  noms 
de  Platon,  de  Pythagore,  d'Aristote,  de  Pline,  de  Sénèque,  eussent 
signalé  à  maintes  reprises  les  pétrifications,  celles-ci  ne  donnèrent 
lieu,  jusqu'à  la  fin  du  xV  siècle,  qu'à  des  dissertations  tout  à  fait 
vagues. 

Au  XVI*  siècle,  les  fossiles  furent  remarqués  davantage;  mais, 

ST.  MEUNIER.  i 


(iÉOLOi;iK  llBS  ENVIHONS  IIK  PAHIS. 
a|irès  en  avoir  fail  (le  simples  caprices  ^e  ia  nalai'e,  lusus  natui'd 
comme  on  disait,  on  imagina,  pour  en  expliquer  l'oiigine  et  I 
nature,  tes  hypothèses  les  plus  bizari'es.  De  façon  (|ue  malgré  det 
éclairs  intermittents  de  génie,  comme  ceux  que  répandirent  Léonard1| 
de  Vinci  et  Bernard  Palissy,  l'examen  de  ces  restes,  qui  devaientJ 
être  si  précieux  pour  la  science,  ne  fut  qu'un  simple  détail  d 
l'étude  des  roches  où  ils  sont  renfermés. 

Naissance  de  la  paléontologie.  —  C'est  donc  ît  Cuvier  qu'est  du 
sans  conteste  la  création  de  la  paléontologie,  c'est-à-dire  de  I 
science  à  laquelle  appartient  comme  but  spécial  la  connaissano 
des  êtres  dont  les  vestiges  sont  contenus  dans  les  assises  géolo 
giques.  Il  y  a  peu  d'années,  Pictet  pouvait  dire  :  «  C'est  à  Cuviq 
que  remontent  presque  toutes  les  idées,  les  théories  et  les  obseii 
vations  que  les  progrès  de  la  science  ont  permis  d'étendre  et  t 
développer  depuis,  n 

Les  découvertes  de  cet  homme  illustre  ont  eu  pour  premie 
théâtre  les  plàtrières  de  Montmartre  et  pour  origine  les  tr'ouvaille 
de  fossiles  qu'on  j  Rt.  Comme  on  voit,  la  paléontologie  est  < 
tiellement  parisienne,  et  sa  création  est  un  litre  de  gloire  pour  U 
grande  ville  où  nous  sommes, 

On  sait  que  la  question  capitale  étudiée  d'ahoid  par  Cuvier  fut  di 
savoir  si  les  fossiles  proviennent  d'êtres  dilTérents  de  ceux  qui  viveû 
actuellement. 

Déjà  l'observation  des  coquilles  pétrifiées  avait  amené  à  se  fein 
la  même  demande  à  l'égard  des  mollusques ,'  mais  le  problèm 
dû  être  regardé  comme  insoluble  à  cause  de  l'immense  variété  d 
ce8  animaux  inférieurs,  et  à  cause  aussi  de  ce  fait  certain  que  li 
fond  des  mers  profondes,  où  les  recherches  sont  loin  d'être  com 
plètes,  nous  réserve  pour  plus  tard  la  connaissance  d'une  faun 
innombrable. 

Ces  considérations  conduisirent  Cuvier  à  jturter  toute  son  atlen 
tion  sur  les  animaux  supérieurs,  qui  sont  eu  nombre  bien  pl^ 
restreint  et  qui  ne  peuvent  pas  échapper  aussi  facilement  à  i 
investigations.  Mais,  il  s'aperçut  loul  de  suite  que  le  problème  qirl 
poursuivait  supposait  connue,  dans  tous  ses  détails,  l'ostéologie  i 
tous  les  gros  animaux  contemporains,  et  c'est  ainsi  que  l'an 
lomie  comparée,  simple  accessoire  du  travail  principal,  fut  cré 


Nous  n'insisterons  pas  sur  les  résultats  de  Cuvier.  On  sait  qu'i 
peuvent  s'exprimer  en  disant  que  les  êtres  fossiles  dill'éi'ent  àt 


INTHODUCJJON.  3 

aiiInmuK  d'aujourd'hui,  et  par  conséquent  que  la  faune  a  été  re- 
nouvelée à  la  surface  du  globe  depuis  les  temps  géologiques.  On  sait 
aussi  que  par  suite  des  lois  de  l'organisation  animale,  des  fragments 
incomplets  d'un  squelette  peuvent  permettre  de  reconstituer  l'être 
tout  entier  d'où  il  provient,  et  même  de  déterminer  une  foule  de 
particularités  de  celui-ci  qu'on  eût  pu  croire  hors  de  l'atteinte  de 
nos  études,  comme  celles  qui  regardent  ses  habitudes  et  même  son 
aspect  général.  Ces  conséquences  ont  perdu  depuis  Cuvier  un  peu 
de  la  certitude  absolue  qu'il  leur  attribuait  par  suite  de  la  décou- 
verte de  nombreux  animaux  participant  à  la  fois  de  caractèi'es 
empruntés  à  divers  types  ;  mais  le  principe  subsiste  tout  entier,  et 
constituera  toujours  une  des  plus  grandes  conquêtes  de  l'esprit 
scientifique  sur  la  nature. 

Le  nom  du  Palœotherium,  le  plus  frappant  des  animaux  de 
Montmartre,  consacre  le  fait  de  la  destruction  des  esp(»ces  au- 
jourd'hui fossiles,  et  pourrait  par  conséquent  s'appliquer  à  la  plupart 
des  animaux  dont  s'occupe  la  paléontologie. 

Toutefois,  en  montrant  que  la  faune  actuelle  dilîère  de  la  faune 
éteinte,  Cuvier  était  loin  d'avoir  épuisé  le  sujet,  et  son  célèbre  col- 
laborateur Alexandre  Brongniart  fut  conduit  par  l'étude  de  la  géo- 
logie parisienne  à  une  notion  complémentaire  de  première  impor- 
tance. C'est  celle  des  caractères  paléontologiques  des  formations 
successives. 

Caractères  paléontologiques  des  formations  successives.  —  Déjà 
Cuvier  avait  parfaitement  remarqué  que  les  grands  reptiles  juras- 
siques font  place,  dans  le  plâtre  de  Montmartre,  à  des  animaux  tout 
différents.  Mais  cette  observation  ne  l'avait  pas  conduit  où  Brongniart 
arriva.  En  effet,  celui-ci  reconnut  que  les  fossiles  caractérisent  les 
couches  qui  les  renferment  de  façon  à  pouvoir  servir  à  la  détermi- 
nation de  leur  âge,  et  Ton  sait  que  ce  grand  fait,  d'application  jour- 
nalière, est  la  base  delà  stratigraphie. 

La  première  carrière  venue  montre  que  les  couches  successives 
renferment  souvent  des  faunes  différentes,  et  des  carrières  même 
distinctes  montrent  la  même  faune  se  poursuivant  au  même 
niveau. 

La  découverte  de  Brongniart  acquit  un  vif  éclat  par  l'application 
qu'il  en  fit  au  classement  de  couches  dont  l'âge  réel  n'était  pas 
soupçonné.  J'en  citerai  deux  exemples  qui,  bien  que  pris  en  dehors 
du  cadre  géographique  que  nous  devons  nous  tracer,  sont  cepen- 
dant, comme  on  va  voir,  tout  à  fait  à  leur  place  ici. 


H  GÉOLOGIE  DES  ENVIRONS  DE  PARIS. 

En  eflet,  c'est  à  l'occasion  de  la  description  des  environs  de  Paiis 
que  Brongniart  les  fit  connaître  ;  et  d'un  autre  côté,  ils  ont  pour 
objet  des  couches  qui,  si  elles  n'existent  pas  à  la  surface  de  liotre 
sol,  sont  cependant  traversées  par  les  sondages  profonds  qu'on 
exécute  à  Paris. 

Le  premier  de  ces  exemples  concerne  la  montagne  desFiz,  près  du 
Buet,  dans  les  Alpes.  Elle  est  formée  de  lits  nombreux  qui  s'incli- 
nent du  nord-est  au  sud-ouest,  et  qui  à  Servoz,  où  ils  se  montrent 
par  la  tranche,  semblent  horizontaux.  Vers  le  haut,  sur  la  piente 
roide  qui  va  aux  chalets  de  Sales  (voy.  fig.  1),  est  une  couche  noire, 


3i8o 


thiUetdp,Salc^ 


ParmenaA 


VitUee-  dcr  la,  JKoxa. 


FiG.  1.  —  Coupe  géologique  de  la  montagne  des  Fiz. 

10.  Grès  de  Taviglianaz.  —  9.  Calcaire  nummulitique.  —  8.  Craie.  —  7.  Grès  vert.  —  6.  Ter- 
rain urgonion. —  5.  Terrain  néocoinien. —  4.  Terrain  jurassitiue.  —  3.  Trias.  —  2.  Terrain  houiller. 
—  1.  Schistes  cristallins. 


dure,  compacte,  d'un  faciès  très-ancien,  et  qui  renferme  des  co- 
quilles. Or  Brongniart,  étudiant  celles-ci,  y  reconnut,  contre  toute 
attente,  les  fossiles  de  la  craie,  de  Rouen.  Malgré  sa  couleur  et  sa 
situation  élevée,  c'est  maintenant  sans  hésitation  qu'on  rapporte 
cette  couche  à  ce  niveau  du  terrain  crétacé. 

En  second  lieu,  aux  Diablerets,  le  même  géologue  signala  une 
assise  d'aspect  analogue,  mais  dont  les  fossiles  sont  d'âge  encore 
plus  récent,  et  fixa  son  âge  à  l'époque  tertiaire. 

Les  progrès  de  la  science  ont  confirmé  ces  résultats  si  hardis;  et 
chaque  jour  les  géologues  tirent  le  plus  grand  parti  de  synchro- 
nismes  de  ce  genre. 

Rôle  géologique  des  causes  actuelles.  —  Enfin,  pour  borner  nos 
exemples,  c'est  encore  à  l'étude  géologique  du  bassin  de  Paris  que 
se  rattache  l'introduction  dans  la  science  de  la  considération  des 
causes  actuelles.  Sans  doute  leur  rôle  a  été  exagéré  dans  diverses 
circonstances  ;  mais  on  ne  peut  méconnaître  leur  importance,  et 
nous  verrons,  dans  cet  ouvrage  même,  combien  leur  étude  peut 


INTRODUCTION.  5 

rendre  des  services  éminents.  C'est  en  grande  partie  à  (Constant 
Prévost  qu'on  doit  ce  point  de  vue  fécond,  et  le  célèbre  géologue 
y  fut  amené  par  l'étude  des  environs  de  Paris.  Voici  comment  : 

Un  des  faits  que  nous  aurons  à  signaler  à  chaque  pas,  et  dont 
Texplication  préoccupa  le  plus  Constant  Prévost,  c'est  Paltemance 
des  couches  d'origine  marine,  avec  des  couches  formées  dans 
l'eau  douce.  Ainsi,  le  calcaire  lacustre  de  Saint-Ouen  se  trouve  pris, 
en  quelque  sorte,  entre  le  grès  marin  de  Beaiichamp  et  les  marnes, 
marines  aussi,  qui  forment  le  soubassement  du  gypse.  De  pareils 
exemples  se  montrent  de  tous  côtés. 

Pour  expliquer  cette  alternance,  on  fait  généralement  intervenir 
l'idée  d'irruptions  successives  de  la  mer  dans  un  bassin  où  débou- 
chaient des  cours  d'eau  douce.  Or,  Constant  Prévost  (1)  montre  les 
difficultés  de  celte  explication,  qui  suppose  un  mécanisme  tout  dif- 
férent de  celui  qu'on  observe  actuellement. 

De  plus,  en  étudiant  ce  qui  se  passe  à  présent  dans  une  mer 
quelconque,  dans  la  Manche  par  exemple,  le  sagace  observateur 
y  trouve  de  quoi  rendre  compte,  suivant  lui,  de  l'ancien  état  des 
choses.  Il  montre  en  effet  que  la  Seine  édifie  constamment  au  sein 
même  de  la  mer,  une  couche  fluviatile,  pendant  qu'en  face  il  se 
fait,  au  même  niveau,  une  couche  marine.  «  Dans  presque  tous  les 
lieux,  dit-il,  où  la  mer  vient  battre  et  miner  le  pied  de  ces  falaises, 
il  se  fait  des  éboulements  continuels  ou  périodiques,  qui  quelquefois 
(comme  je  l'ai  vu  au  bourg  d'Ault)  ont  plusieurs  pieds  de  largeur 
sur  deux  à  trois  cents  pieds  de  haut;  en  peu  de  temps  les  matériaux 
éboulés  disparaissent  ou  changent  d'aspect  :  les  eaux  détrempent, 
délayent  les  parties  tendres,  elles  roulent  et  triturent  les  parties 
dures,  elles  dissolvent  les  substances  solubles,  laissant  les  unes 
près  des  rives  et  entraînant  ou  transportant  les  autres  à  des  dis- 
tances plus  ou  moins  grandes,  où,  selon  toute  apparence,  elles  les 
laissent  se  déposer  et  se  précipiter  successivement  selon  leur  degré 
de  pesanteur  spécifique.  Ces  précipités  et  sédiments  continuels  sur 
un  point,  régulièrement  périodiques  sur  un  autre,  et  souvent  acci- 
dentels, forment  nécessairement  sur  les  divers  fonds  du  canal  des 
couches  successives,  variables,  dans  lesquelles  sont  enveloppées  des 
dépouilles  d'animaux  qui  vivent  ou  sont  transportés  dans  la  mer.  » 
On  peut,  pour  mieux  fixer  ses  idées,  porter  particulièrement  son 

(1)  Constant  Prévost,  Essai  sur  la  formation  des  terrains  des  environs  do 
Paris  y  lu  à  TÂcadémie  des  sciences  en  juillet  1827. 


I1BDI.0GIE  UE&  ENVIRONS  DK  PARtK 
attention  sur  los  ciUcs  de  l'Angletorm  qui  sonl  opposées  à  l'cnibou- 
chur**  (If  Ir  Seine;  sur  celles  du  sud  de  l'Ile  du  Wighl,  si  remar- 
quables par  leurs  êlwulements,  et,  après  avoir  vu  ce  qui  s'y  passe 
journellement,  on  ne  [lourra  se  refusera  admettre  qu'il  se  forme 
maintenant  au  pied  des  falaises  de  l'AngleleiTC,  sur  le  versant  du 
canal  opposé  à  celui  des  cales  de  France,  des  dépâls  successifs  dont 
la  craie,  les  sables  ferrugineux  et  les  ai-giles  brunes  du  Weald  four- 
nissent, tantôt  isolément,  tantôt  simullanément  (suivant  les  ébou- 
(emcnls  qui  ont  eu  lieu  et  la  direction  des  couraiils),  les  matériaux 
qui  contiennent  peut-être  ptile-mèle  quelques  anciens  fossiles  de  ces 
trois  formations  distinctes,  avec  les  dépouilles  d'animaux  qui  vivent 
encore  dans  la  Manche. 

D'une  autre  part,  vis-à-vis  de  ce  même  point,  débouche  un  grand 
fleuve  qui,  îiprès  avoir  baigné  cl  arrosé  de  vastes  contrées,  vient 
apporter  son  tribut  à  la  nier.  Ses  eaux  douces,  oi-dinairement 
limpides,  deviennent  parfois  bourbeuses;  elles  charrient,  lors  de 
leur  crue,  et  avec  plus  ou  moins  d' impétuosité,  des  terres,  des 
limons,  dessables;  elles  entraînent  des  boîs,  des  cadavres  Hottanls, 
des  mollusques  terrestres  et  d'eau  douce,  vivants  ou  morts;  elles 
liennenl  en  dissolution  des  sels  de  difTéi-cnte  nature.  Elles  déposent 
une  partie  de  ces  corps  étrangers  sur  leur  i-oute,  mais  elles  en 
portent  bien  plus  encore  au  delà  de  l'embouchure,  puisque  dans  les 
grands  déboixlemenls,  les  eaux  colorées  du  fleuve  so  distinguent 
des  eaux  marines,  souvent  jusqu'au  milieu  du  canal.  Que  conclure 
de  ces  faits,  si  ce  n'est  que  la  Seine  transporte  dans  la  mer  des  ma- 
tières terrestres  el  iluviatiles,  qu'elle  dispose  en  couches  alterna- 
tives, dans  le  même  moment  que  sur  la  rive  opposée  de  l'Angleterre 
des  couches  marines  se  forment?  El  ne  peut-on  pas,  de  cette  simul- 
tanéité de  dépôts  difl'érents,  déduire  la  conséquence,  qu'au  cepln! 
de  l'espace  les  deux  dépôts  doivent  se  confondre,  se  mêler;  que 
leurs  couches  peuvent  alterner,  s'enlacer,  etc.,  etc. 

Sans  pousser  plus  loin  ces  observations,  on  peut,  d'après  ce  seul' 
exemple,  pi-ésumer  ce  que  produisent  dans  le  même  temps  les 
autres  afHuents  qui  descendent  dans  le  même  bassin,  en  traversant 
d'autres  pays,  comme  l'Orne,  la  Vire,  etc. 

(hi  peut  concevoir  aussi  comment  les  éboulemenls  des  falaises 
de  Dives,  qui  sont  argileuses,  doivent  donner  lieu  à  des  dépôts 
difl'érents  de  ceux  que  produisent  les  éboulemenls  des  falaises  de 
craie  de  l'Angleterre,  etc. 

Un  autre  fait  que  les  mêmes  études  peuveiil  élucider,  c'est  le 


INTRODUCTION.  7 

synchronisme  de  formations  voisines  et  différentes.  Ce  cas  se  pi-é- 
sente  souvent.  Par  exemple,  les  épaisses  couches  de  calcaire  lacustre 
de  Provins  paraissent  s'être  déposées  en  même  temps  que  les  assises 
marines  de  calcaire  grossier  de  Nanterre.  La  Manche  montre  encore 
à  Constant  Prévost  comment  un  résultat  du  même  genre  pourrait 
facilement  se  produire  sous  nos  yeux  mêmes.  Vis-à-vis  de  Calais  et 
de  Douvres  (voy.  fig.  2),  existe  une  digue  sous-marine  distante  de  la 


FiG.  2.  —  Existence  dans  la  Manche  de  digues  sous-marines  qui,  à  la  suite  d*iin 
exhaussement  du  sol,  délimileraient  un  lac  entre  deux  isthmes. 

surface  de  vingt  brasses.  Vers  la  mer  du  Nord,  la  profondeur  aug- 
mente graduellement  par  une  pente  douce  ;  du  côté  du  canal,  la  pro- 
fondeur va  jusqu'à  trente-six  brasses  entre  Etaples,  en  France, 
et  Hastings,  en  Angleterre;  puis  le  fond  se  relève,  de  manière 
qu'entre  Dieppe  et  Beachy-Head,  la  sonde  ne  descend  plus  qu'à 
vingt- cinq  brasses;  au  delà  la  pente  augmente  graduellement  jus- 
qu'à ce  qu'elle  trouve  quarante-cinq  brasses  vis-à-vis  de  la  Hogue 
et  soixante-cinq  environ  à  l'entrée  du  canal. 

Il  existe,  d'après  cette  disposition,  une  digue  sous-marine  entre  la 
mer  du  Nord  et  la  Manche,  vis-à-vis  de  Calais,  et  une  autre  digue  un 
peu  plus  loin,  vis-à-vis  de  Dieppe;  de  telle  sorte  que  le  bassin  sous- 
marin  de  la  Manche  est  sous-divisé  en  deux  plus  petits  bassins,  et 
que  par  supposition,  si  un  abaissement  successif  de  vingt  et  vingt- 
cinq  brasses  survenait  dans  le  niveau  actuel  des  eaux,  la  mer  du 


■ 
I 


CÈOLOf.lE  DES  ESVIROSS  DE  PARIS, 
\oiil  serait  d'abord  séparée  du  canal  de  la  Manche  par  la  mise  à  sec 
d'une  langue  de  ten-e  qui  réunirait  la  Fi-ance  et  l'Angleteri-e  entre 
Catafs  et  Douvres,  et  qu'ensuite  il  s'établirait  une  nouvelle  com- 
munication entre  les  deux  pays  de  Dieppe  à  Beachy-llead  :  de  ma- 
que  les  eaux  comprises  entre  les  deux  isthmes  seraient 
enfermées  de  toutes  parts. 

Ainsi,  en  défmitive,  un  premier  abaissement  de  vingt  brasses 
changerait  le  détroit  actuel  en  deux  golfes,  et  un  abaissement  de 
vingt-cinq  brasses  le  transfonnerait  en  deux  golfes  séparés  par 
un  lac  qui  se  trouverait  entre  les  deux  mers. 

Cet  aperçu  doit  suffire  pour  faire  voir  combien  les  circonstances 
peuvent  varier  dans  un  même  lieu  par  suite  d'un  événement  simple 
en  lui-même,  et  comment  par  conséquent  des  dépflts  superposés 
pourront  être  différents  en  raison  de  ces  circonstances  diverses, 
si,  comme  il  n'est  pas  permis  d'en  douter,  les  unes  influent  sur  le 
mode  de  formation  des  autres. 

Constant  Pmvost  a  appliqué  ses  observations  à  la  formation 
des  terrains  de  Paris,  et  en  a  conclu  une  explication  synthétique, 
et  nous  verrons  qu'en  effet  sa  méthode  peut  servir  dans  beaucoup 
de  cas. 

Pour  le  moment  nous  nous  bornerons  à  un  seul  exemple  essen- 
tiellement parisien  et  dont  l'intérêt  est  particulièrement  frappant. 

On  sait  les  conséquences  tirées  de  l'examen  des  roches plissées, 
si  ahomlanles  surtout  dans  les  terrains  anciens,  et  qui  nianifcstent 
si  souvent  l'exercice  des  actions  métamorphiques.  Or,  dans  Paris 
raôme  et  contre  toute  attente,  on  rencontre  des  couches  ayant  te 
même  caractère  de  plissement.  Telle  couche  de  gypse,  comme  celles 
de  la  rue  de  Poebla,  par  exemple,  présente  les  mêmes  contoume- 
menls  que  le  calcaii-e  granîtif|ue  des  Pyrénées.  Faut-il  recourir  tou- 
tefois pour  les  couches  parisiennes  aux  explications  dynamiques  si 
convenables  pour  les  pays  de  montagnes  ?  Quoique  des  géologues 
de  la  plus  grande  valeur  se  rangent  à  cette  opinion,  elle  peut  pa- 
raître peu  vraisemblable.  Constant  Prévost,  et  avec  lui  M.  de  Weg- 
mann,  M.  nozet,etc.,  sont  d'un  avis  différent.  Ils  admettent  que  des 
érosions  avaient  ondulé  le  support  de  gjpsc  qui,  en  se  reposant, 
a  moulé  toutes  les  inégalités  du  sol. 

Ce  qui  donne  beaucoup  de  poids  à  cette  conclusion,  c'est  que 
l'espérience  la  conlirme,  Voici  comment  M.  de  Weginann  opère  (1)  : 


<l)  Db  Wecm: 


;  *  /'(  .'J.irjVM  nM'i'ii'p'e 


M.  IV,  p.  353, 


INTRODUCTION.  0 

Dans  un  bassin  d'environ  15  mètres  cubes (2", 50  de  prôfondeiu*), 
servant  à  l'arrosement  d'un  pré,  et  alimenté  par  un  ruisseau  d'eau 
vive,  M.  de  Wegmann,  après  avoir  mis  ce  bassin  à  sec,  en  détour- 
nant momentanément  le  cours  d'eau,  fit  placer  au  fond  une  couche 
épaisse  de  plâtre,  divisée  en  compartiments  mobiles,  et  préalable- 
ment njoulée  de  telle  sorte  que  ce  fond  factice  représentât  en  petit 
les  inégalités  du  sol  sous-marin  dans  ses  dépressions  et  ses  pro- 
tubérances. Les  pentes  toutefois  n'excédaient  pas  UO  degrés.  On 
ramena  alors  le  ruisseau  dans  le  bassin,  et,  quand  celui-ci  fut  à 
demi  rempli,  on  mêla  successivement  à  l'eau  courante  d'abord  du 
sable  fin,  puis  du  charbon  en  poudre,  puis  de  nouveau  sable  et  de 
nouveau  charbon,  alternant  cette  opération  plusieurs  fois  et  lais- 
sant à  chacun  de  ces  charriages  le  temps  nécessaire  pour  se  déposer 
tranquillement,  avant  de  charger  le  ruisseau  d'un  nouveau  transport 
de  matières.  Entre  cha(Jlie  dépôt,  et  pour  ne  pas  troubler  les  pré- 
cédents, le  bassin  était  à  demi  vidé  au  moyen  d'un  siphon  effilé. 
Après  que  cette  opération  eut  été  répétée  cinq  ou  six  fois,  le  réser- 
voir fut  mis  à  sec,  les  compartiments  de  plâtre  furent  asséchés  et 
disjoints,  et  l'on  put  s'assurer  que  des  couches  alternantes,  par- 
faitement distinctes  l'une  de  l'autre  par  la  nature  des  matériaux 
et  leur  couleur,  s'étaient  régulièrement  moulées  sur  le  fond  ondulé 
du  bassin. 

De  ces  faits,  M.  de  Wegmann  arrive  à  conclure,  par  analogie  : 
1°  Que  des  couches  sédimentaires,  lacustres  et  marines,  ont  pu  se 
superposer  sur  des  plans  inclinés  toutes  les  fois  que  la  pente  n'excé- 
dait pas  kO  degrés,  cette  pente  étant,  comme  on  sait,  l'inclinaison 
maximum  qu'affectent  les  éboulis  de  montagnes,  et  en  général 
toutes  les  matières  mobiles,  le  blé,  par  exemple,  quand  elles 
s'accumulent  en  tombant  sur  une  face  plane.  2°  Qu'il  pourrait,  par 
conséquent,  n'être  pas  toujours  nécessaire  de  recourir  à  des  sou- 
lèvements ou  affaissements  violents,  à  des  plissements,  à  des 
refoulements  du  sol,  conséquence  d'une  action  souterraine  posté- 
rieure, pour  expliquer  l'inclinaison  de  certaines  couches  s'appuyant 
sur  d'autres  en  stratification  discordante,  ces  couches  inclinées 
ayant  pu  se  mouler  paisiblement,  au  sein  des  eaux,  sur  les  pre- 
mières boursouflures  du  sol,  résultant  de  la  solidité  intumescente 
de  Técorce  terrestre,  dontelles  reproduiraientainsi  le  relief  ébauché. 
3°  Enfin,  qu'on  pourrait  déduire  de  ce  mode  de  sédimentation  par 
couches  inclinées  la  contemporanéité  de  faunes  placées  à  des  nive^aux 
différents. 


ta  UROLOGIE  DKS  EPiïIROKS  HE  PARIS.  I 

Ainsi  ilonc,  et,  ft  iuoiii»>  que  des  traces  de  rupture  ou  autres  signes 
Je  dislocation  ne  s'y  opposent,  on  pourrait  ne  pas  toujours  affimier 
que,  lorsque  des  couches  viennent  se  relever  contre  un  massif  cris  - 
lallin,  par  exemple,  ce  massif  fût  nii  cessai  rement  postérieur;  le 
contraire  pourrait  élre  vrai  dans  plusieurs  cas,  où  les  causes  ordi- 
naires suflisent  pour  expliquer  les  faits,  sans  recourir  partout 
h  (les  forces  anormales  et  gigantesques  pour  expliquer  des  phéno- 
mènes possihles  à  moins  de  frais. 

M.  de  Wegmann  ajoute,  en  terminant,  qu'on  pourrait  même 
distinguer,  par  le  degré  d'inclinaison  des  couches,  celles  qui  se 
sont  déposées  sur  des  plans  déjà  inclinés  di>  celtes  qui,  bien  que 
légèrement  inclinées  d'elles-mêmes,  ne  s'en  seraient  pas  moins 
déposées  sur  un  fond  plat.  Celles-ci  seraient  naturellement  celles 
qui  affectent  une  pente  pou  sensible,  attendu  que  leur  décli- 
vité n'est  la  suite  que  de  la  différence  de  pesanteur  spécifique, 
ou  du  plus  ou  moins  d'abondance  des  matières  déposées,  à  mesui-e 
que  le  dépAt  s'éloigne  du  point  oii  les  affluents  transporteurs 
débouchaient  dans  le  bassin  où  la  précipitation  s'effectuait.  (VI.  de 
Wegmann  appuie  cette  considération  sur  un  fait  qu'il  tient  du  pre- 
mier ministre  de  France  au  Texas,  avant  l'annexion  de  cette  pro- 
vince à  la  grande  Confédération  américaine.  La  mer,  devant  Gal- 
veslon,  repose  en  effet  sur  un  fond  dont  la  pente  légère  affecte  une 
régularité  si  constante,  qu'elle  sert  aux  marins  de  moyen  d'estime 
pour  calculer,  à  plusieurs  lieues  au  large,  l'éloignement  où  ils  sont 
du  rivage.  En  jetant,  en  effet,  la  sonde  sur  deux  points,  à  une 
distance  déterminée  l'un  de  l'autre,  on  voit  que  le  rapport  de 
cette  distance  h  la  différence  des  deux  lignes  de  sonde  représente 
la  tangente  de  l'angle  à  la  céte,  et  que  cet  angle,  une  fois  connu, 
donne,  au  moyen  d'un  second  triangle  rectangle,  la  distance  du 
navire  au  rivage. 

Ici  donc  se  forme  sous  nos  yeux,  par  l'action  lente  et  incessante 
des  causes  ordinaires,  un  vaste  plateau  sous-marin  légèrement 
incliné,  dont  l'émersion  future,  si  elle  a  lieu,  présentera  un  jour 
les  feuillets  ou  les  couches  comme  les  témoins  muets  d'une  sédi- 
mentation paisible  et  régulière. 

AirrONOMiB  cÉOLOciQtii!  DU  BASSIN  DE  pAnis.  —  Ce  que  nous  ve- 
nons de  dire  suffit,  je  pense,  pour  montrer  la  place  que  lient  la 
géologie  parisienne  dans  l'histoire  de  la  science.  Il  faut  ajouter 
qu'elle  a  une  existence  propre.  Les  environs  de  Paris  ne  sont  pas 
une  région  quelconque,  mais  bien  une  réf/ion  géologique. 


INTRODUCTION. 


Un  coup  d'œil  jeté  sur  In  carie,  de  France  suHit  pour  s'en  assii- 
i-er.  Dufrénoy  et  Klie  de  Beaumont  ont  si^alé  sur  celte  carte  la 
disposition  remarquable  du  terrain  jurassique  (lig.  3),  qui,  suivant 


leurs  expressions,  foime  coinine  une  large  écliarpe  qui  traverse 
obliquement  la  partie  centrale  de  la  France  des  environs  de  Paris 
aux  environsde  Metz etdeLongwy,  a  Celte  écharpe, disent-ils  {!), se 
recourbe,  d'une  part,  vers  le  haut,  du  côté  de  Mézières  et  d'Hirson, 
et,  de  l'autre,  vers  le  bas,  du  câté  de  Cahors  et  de  Milhau  ;  mais  eu 
même  temps  il  s'en  détache  deux  branches,  dont  l'une,  se  repliant 
au  nord-ouest,  se  dirige  sur  Alençon  el  Caen,  tandis  que  l'aulre, 
descendant  au  midi,  suit  d'abord  la  Saône,  et  ensuite  le  Rhône, 
depuis  Lyon  jusqu'au  delà  de  Privas,  et  tourne  autour  des  Cévennes 


(1)  Dtscriplion  de  la  Carie  géologique  de  France,  1 


I,  p.  15. 


jusqu'au  délit  de  Moi)l[iellier,  [lour  aller  ivjoiiidvp  la  prcnii 
che  dans  le  déparlement  de  l'Aveyron. 

Il  Ces  bandes,  recourbées,  présentent  en  outre,  dans  dilftirentes 
directions,  des  appendices  in-éguliers;  mais  ce  ((u'ellcs  présenlent 
de  plus  remarquable,  c'est  qu'en  faisant  abstraction  de  ces  iiTégu- 
larités,  et  en  les  réduisant  par  la  pensée  ù  leur  plus  simple  expres- 
sion, on  voit  ces  bandes  former  deuK  espèces  de  boucles,  qui  dessi' 
nent  sur  la  surface  de  la  France  une  figure  i\u\  approche  de  cello 
d'un  j:  placé  sur  le  côté  (  cj  )  ;  et  même,  si  l'on  observe  que  la  boucle: 
inférieure  est  presque  fermée  et  ne  présente  que  des  lacunes  ap-' 
parentes,  dues  à  des  dépôts  superficiels  qui  cachent  le  terrain  juras- 
sique, on  pourra  comparer  la  disposition  de  ces  bandes  à  la  forme 
fiénérale  d'un  8  ouvert  par  en  haut. 

»  Cesassisesdecalcairejura3sique,qui  nous  présenlent  l'immense 
avantage  de  pouvoir  être  poursuivies  à  découvert,  d'une  manière' 
sensiblement  continue,  d'un  bout  de  la  France  à  l'autre,  suivant  les; 
contours  variés  qui  en  loucbent  presque  toutes  les  parties,  se  pro- 
longent souterrainemenl  dans  des  espaces  beaucoup  plus  étendus 
que  ceux  où  elles  foiment  la  surface;  mais  la  manière  dont  elles; 
s'enfoncent  pour  s'étendre  ainsi  pai-niessous  terre,  n'est  pas  1« 
même  dans  toutes  les  parties  de  leur  contour  apparent. 

n  Si  les  deux  boucles  supérieure  et  inférieure  que  présente  la 
ligure  analogue  à  celle  d'un  8,  qu'elles  dessinent  sui-  la  surface,  ont 
entre  elles  une  sorte  de  correspondance,  elles  présentent  en  même 
temps  une  opposition  complète  dans  la  manière  dont  les  couches 
jurassiques  y  sont  disposées  relativement  aux  niasses  qui  occupent 
les  doux  espaces  qu'elles  enlourent  vers  le  nord  el  vers  le  sud  : 
effet,  la  boucle  înférietu*  ou  méridionale  circonscrit  un  mai 
proéminent,  en  grande  partie  colorié  en  rase  (1)  et  formé  principa-! 
lement  de  terrain  granitique.  C'est  le  massif  montagneux  de  Is 
France  c<*nLrale,  couronné  par  les  roches  volcaniques  du  Cantnl, 
du  mont  Dore  et  du  Mezenc. 

»  Cette  boucle  méridionale  est  ainsi  moins  élevée  que  l'espace 
qu'elle  entoure,  tandis  que  la  boucle  supérieure  ou  seplentrionale, 
qui  forme  le  contour  d'un  bassin  dont  Paris  occupe  le  contre,  eâl, 
en  grande  partie,  plus  élevée  que  le  remplissage  central  de  c» 
bassin. 

»  L'inlérieur  de  ce  bassin  est  occiipt'  par  une  suexiessîon  ( 


INTRODUCTION.  13 

à  peu  près  concentriques,  comparables  à  une  série  de  vases  sem- 
blables entre  eux,  qu'on  fait  entrer  l'un  dans  l'autre  pour  occu|Mîr 
moins  d'espace. 

»  La  différence  la  plus  essentielle  des  deux  boucles  opposées  de 
notre  8  est  que  l'une  recouwe  et  que  l'autre  supporte  les  masses 
minérales  qui  occupent  l'espace  qu'elle  entoure.  La  boucle  inférieure 
et  méridionale  est  formée  par  des  couches  qui  s'appuient  sur  le  bord 
du  massif  granitique  qui  leur  sert  de  centre,  et,  en  quelque  sorte, 
de  noyau  ;  la  boucle  supérieure  et  la  plus  septentrionale  est  formée, 
au  contraire,  par  des  couches  qui  s'enfoncent  de  toutes  parts  sous 
un  remplissage  central  auquel  elles  servent  de  support,  de  bassin, 
de  récipient,  et  dont  elles  excèdent  généralement  la  hauteur. 

»  Les  deux  parties  principales  du  sol  de  la  France,  le  dôme  de 
l'Auvergne  et  le  bassin  de  Paris,  quoique  circulaires  l'une  et  l'autre, 
présentent,  comme  on  vient  de  le  voir,  des  structures  diamétrale- 
ment contraires.  Dans  chacune  d'elles  les  parties  sont  coordonnées 
à  un  centre,  mais  ce  centre  joue  dans  l'une  et  dans  l'autre  un  rôle 
complètement  différent. 

»  Ces  deux  pôles  de  notre  sol,  s'ils  ne  sont  pas  situés  aux  deux 
extrémités  d'un  même  diamètre,  exercent  en  revanche  autour 
d'eux  des  influences  exactement  contraires  :  l'un  est  en  creux  et 
attractif;  l'autre,  en  relief,  est  répulsif. 

»  Le  pôle  en  creux  vers  lequel  tout  converge,  c'est  Paris,  centre 
de  population  et  de  civilisation.  Le  Cantal,  placé  vers  le  centre  de 
la  partie  méridionale,  représente  assez  bien  le  pôle  saillant  et  ré- 
pulsif. Tout  semble  fuir  en  divergeant  de  ce  centre  élevé,  qui  ne 
reçoit  du  ciel  cjui  le  surmonte  que  la  neige  qui  le  couvre  pendant 
plusieurs  mois  de  l'année.  Il  domine  tout  ce  qui  l'entoure,  et  ses 
vallées  divergentes  versent  les  eaux  dans  toutes  les  directions. 
Les  routes  s'en  échappent  en  rayonnant  comme  les  rivières  qui 
y  prennent  leurs  sources.  Il  repousse  jusqu'à  ses  habitants,  qui, 
pendant  une  partie  de  l'année,  émigrent  vers  des  climats  moins 
sévères. 

»  L'un  de  nos  deux  pôles  est  devenu  la  capitale  de  la  France  et  du 
monde  civilisé  ;  l'autre  est  resté  un  pays  pauvre  et  presque  désert. 
Comme  Athènes  et  Sparte  dans  la  Grèce,  l'un  réunit  autour  de  lui 
les  richesses  de  la  nature,  de  l'industrie  et  de  la  pensée;  l'autre, 
fier  et  sauvage,  au  milieu  de  son  âpre  cortège,  est  resté  le  centre 
des  vertus  simples  et  antiques,  et,  fécond  malgré  sa  pauvreté,  il 
renouvelle  sans  cesse  la  population  des  plaines  par  des  essaims 


lïiK^^  i  >.t.UUH^\E  DUS  KNVIKIIKS  lit  fAh 

vifTouiTuv  el    l'orU'i lient  enipreiiitis    de    iioln?    aiU'ii'ii    naractcre 
iiatiiinHl.  i> 

H(imar(|Ufnis  d'ailleurs  quf  la  position  iiiiiine  de  Paris  a  été. 
dt'tlerminée  piir  celte  stnicture  de  la  France,  C'est  encore  à  Elie  de 
Beauniont  etDufrénoy  que  nous  empruntons  œqui  a  trait  aux  cïr- 
convallations  géologiques  ou  crêtes  qui  environnent  notre  capîtalew- 
Ces  crêtes  tournent  parallèlement  les  unes  aux  autres  autour  de 
Paris,  qui  est  leur  centre  commun  : 

«  Les  rivières  qui,  comme  l'Yonne,  la  Seine,  la  Marne,  l'Aisne, 
l'Oise,  convei^nt  vers  le  centif.  du  bassin  parisieu,  traversent  les 
crêtes  successives  dans  des  dt'lilés  que  les  révolutions  du  globe  ont 
ouverts  pour  elles.  Cos  mêmes  crêtes  forment  les  lignes  naturelles 
de  défense  de  noire  teniloire,  et  les  opérations  stratégiques  de 
toutes  les  armées  qui  l'ont  attaqué  ou  défendu,  s'y  sont  toujours 
coordonnées  par  la  force  même  des  choses. 

«  Jamais  celte  vérité  n'a  été  mise  plus  vivement  en  lumière  que 
dans  la  mémorable  ciimpagne  de  IMIi.  Sur  la  crête  la  [)lu.s  intérieure 
foiTuée  par  le  terrain  tertiaire,  ou  tout  près  d'elle,  se  trouvent  les 
champs  de  bataille  de  llonteivau,  de  iS'ogenl,  de  Sezaune,  deVau- 
champs,  de  Montmirail,  de  Champaubert,  d'Êpernay,  de  Craonne 
et  Laon. 

)i  Sur  la  deuxième,  fonnée  par  la  craie,  se  trouvent  Troyes, 
lirieune,  Vitry-ie-Franfois,  Sainte-Menehould.  Là  aussi  se  trouve 
Valmy  1 

I)  La  troisième  crête,  beaucoup  moins  prononcée  et  plus  inégale, 
présente  cependant  les  défilés  de  l'Argoune . 

»  Près  de  la  quatrième  ligue  saillante,  qui  déjà  appiirtient  au 
terrain  jurassique,  se  trouvent  Bar-sur-Seine,  Bar-sur-Aube,  Bar- 
le-Duc,  Ligny. 

•  Près  de  la  cinquième,  qui  est  également  jurassique,  sont 
Ghùtillon-sur-Seine,  Chaumont,  Toul,  Verdun. 

■1  La  sixième,  déjil  un  peu  excentrique,  est  formée  par  les  coteaux 
élevés  (jui  dominent  Nancy  et  Metz,  et  qni  s'étendent  sans  inter- 
ruption depuis  Langres  jusqu'à  Longwy,  Monlmédy,  et  jusqu'aux 
environs  de  Méjiières. 

n  Paris  est  placé  au  milieu  de  cette  sextuple  circonvallation 
opposée  aux  incursions  de  l'Europe,  et  traversée  par  les  vallées 
convergentes  des  rivières  principales. 

•>  Vei-s  le  noi-d-esl,  la  branche  orientale  du  grand  8  jurassique  ne 
se  rencontre  que  souterrainement  et  a'ssi?  île  saillir  à  la  surface  ; 


INTRODUCTION.  15 

« 

aussi  ne  trouve-t-on  plus  dans  cette  direction  les  mêmes  lignes 
naturelles  de  défense.  Mais  depuis  longtemps  on  a  senti  la  nécessité 
d'y  suppléer  par  des  moyens  artificiels,  et  Ton  a  renforcé  par  une 
triple  ligne  de  places  fortes  cette  partie  faible  de  nos  frontières. 

»  On  voit  donc  que  l'emplacement  de  Paris  avait  été  préparé  par 
la  nature,  et  que  son  rôle  politique  n'est,  pour  ainsi  dire,  qu'une 
conséquence  de  sa  position.  Les  principaux  cours  d'eau  de  la  partie 
septentrionale  de  la  France  convergent  vers  la  contrée  qu'il  occupe, 
d'une  manière  qui  nous  paraîtrait  bizarre,  si  elle  nous  était  moins 
utile  et  si  nous  y  étions  moins  habitués.  Enfin  la  nature,  prodigue 
pour  cette  même  partie  de  la  France,  l'a  dotée  d'un  sol  fertile  et 
d'excellents  matériaux  de  construction.  Environnée  de  contrées 
beaucoup  moins  favorisées,  telles  que  la  Champagne,  la  Sologne, 
le  Perche,  elle  forme  au  milieu  d'elles  comme  une  oasis.  L'instinct 
qui  a  dicté  à  nos  ancêtres  le  nom  A' Ile-de-France,  pour  la  province 
dont  Paris  était  la  capitale,  résume  d'une  manière  assez  heureuse 
les  circonstances  géologiques  de  sa  position. 

»  Ce  n'est  donc  ni  au  hasard  ni  à  un  caprice  de  la  fôilune  que 
Paris  doit  sa  splendeur,  et  ceux  qui  se  sont  étonnés  de  ne  pas  trou- 
ver la  capitale  de  la  France  à  Bourges  ont  montré  qu'ils  n'avaient 
étudié  que  d'une  manière  superficielle  la  structure  de  leur  pays. 
Cette  capitale  n'a  pris  naissance  et  surtout  n'a  grandi,  là  où  elle 
se  trouve,  que  par  l'effet  de  circonstances  naturelles  résultant,  en 
principe,  de  la  structure  intérieure  de  notre  sol.  On  en  trouve  le 
reflet  dans  le  groupement  des  intérêts  et  des  populations,  de  même 
qu'on  voit  la  différence  des  climats  influer  sur  les  lois  des  différents 
peuples. 

»  On  peut  même  remarquer  encore,  à  ce  sujet,  que  les  circon- 
stances géologiques  qui  font,  du  lieu  où  se  trouve  Paris,  l'emplace- 
ment naturel  de  la  capitale  de  la  France,  ont  en  même  temps 
favorisé  l'extension  de  son  influence  en  Europe.  Comme,  du  côté 
du  nord-est,  la  France,  n'a  pas  de  frontières  nettement  détermi- 
nées, rien,  de  ce  côté,  ne  limite  complètement  l'influence  de  Paris, 
et  cette  grande  ville  se  trouve  être,  de  fait,  la  capitale  intellec- 
tuelle de  vastes  contrées  qui  s'étendent  au  loin  vers  le  nord-est. 
Paris,  placé  vers  le  nord  de  la  France,  se  trouve,  autant  que  pos- 
sible, au  centre  de  son  influence  morale,  qui  est  bien  plus  grande 
à  Berlin  qu'elle  ne  l'est  au  delà  des  Pyrénées,  » 

En  résumé,  Paris  occupe  le  centre  de  l'ensemble  d'une  série  de 
cuvettes  emboîtées.  Les  coupes  générales  de  la  France  du  nord  au 


■AJlWAÏ,  OKS  ENVIKONS  DE  l'ARIS. 
sud  (lig.  4)  el  de  l'ouesl  à  l'est  {i\g.  5)  le  font  bien  coiapiciidre 
a  qui  le  coiilivme,  au  moins  dans  une  large  mesure,  c'est  le  résultat 
de  tous  les  forages  qui,  comme  ceux  de  Grenelle  et  de  l'nssy,  après 
avoir  traversé  toutes  les  couches  tertiaiiea,  coupont  successivemenl 
toutes  les  assises  crétacées.  Nul  doute  que  plus  bas  on  ne  li-ouve 
lu  ten'âin  jurassique,  et  après  la  série  strati liée,  le  soubassement 
granitique. 

("elle  disposition  eu  cuvetlc  juslifierait  pleinemeiiirexpressioii 
de  hassin  de  Paris  si  souvent  employée.  Toutefois  ce  bassin,  devant 


Fie.  5,  —  Scclioa  générale 

■;.  Turrain  U-Tlioirc.—  0.  Tdrrain  lïéuc^.  — 
juillCT.  —  3,  Terrain  ûi:  Iransilion.  —  1.  Te 


la  France  de  l'ouest  à 


avant  tout  se  coordonner  par  rapport  au  bassin  do  la  Seine,  il  en 
résulte,  dès  qu'on  veut  en  préciser  les  limites,  d'extrêmes  diltîcultés. 
Brongniart  lui  donne  les  t'rontièi'es  suivantes.  «  J.c  bassin  de  la 
iJeine,  dit-il  (1],  est  séparé,  pendant  un  assez  grnna  es|iace,de  celui 
de  la  Loire  par  une  vaste  plaine  élevée  dont  la  plus  grande  partie 
porte  vulgairemenl  le  nom  de  Beauce,  el  dont  la  portion  moyenne, 
et  la  plus  sèche,  s'étend  du  noivl-ouest  au  sud-est,  sur  un  espace 
de  plus  de  quarante  lieues,  depuis  Courvelle  jusqu'à  iMoulargis. 

n  Cette  plaine  s'appuie  vers  le  nord-ouest  à  un  pays  plus  élevé 
qu'elle,  el  surtout  beaucoup  plus  coupé,  dont  les  rivières  d'EurCi 
d'Aure,  d'Iton,  de  Rille,  d'Orne, tie  .^layenne,  de  Marthe,  d'Huisne  e* 
du  Loir  tirent  leurs  sources.  Ce  pays,  dont  la  partie  la  plus  élevée, 
qui  est  enli*  Séez  et  Mortagne,  formait  auti'erois  la  province  du 
Perche  et  une  partie  de  la  basse  Normandie,  appartient  aujourd'hui 
au  déparlement  de  l'Orne. 


(1  )  Cuvier  el  Brongniart,  Desmiplion  ijéotogique  des  c, 
ISSa  (3°  édilioDJ, 


'.  !'■  tSj 


INTRODUCTION.  17 

»  La  ligne  de  séparation  physique  de  la  Beauce  et  du  i*erche  jïassc 
à  peu  près  par  les  villes  de  Bonneval,  Allaye,  Illiers,  Courville, 
Pontgouin  et  Verneuil. 

»  De  tous  les  autres  côtés,  la  plaine  de  Beauce  domine  ce  qui 
l'entoure. 

»  Sa  chute  du  côté  de  la  Loire  ne  nous  intéresse  pas  pour  notre 
objet. 

»  Celle  qui  est  du  côté  de  la  Seine  se  fait  par  deux  lignes,  dont 
Tune,  à  l'occident,  regarde  l'Eure,  et  l'autre,  à  l'orient,  regarde  im- 
médiatement la  Seine. 

»  La  première  va  de  Dreux  vers  Mantes.  L'autre  part  d'auprès  de 
Maîites,  passe  par  Marly,  Meudon,  Palaiseau,  Marcoussis,  la  Ferté- 
Alais,  Fontainebleau,  Nemours,  etc. 

»  Mais  il  ne  faut  pas  se  représenter  ces  deux  lignes  comme  droites 
ou  uniformes  :  elles  sont  au  contraire  sans  cesse  inégales,  déchi- 
rées ;  de  manière  que  si  cette  vaste  plaine  était  entourée  d'eau,  ses 
bords  offriraient  des  golfes,  des  caps,  des  détroits,  et  seraient 
partout  environnés  d'îles  et  d'îlots. 

»  Ainsi,  dans  nos  environs,  la  longue  montagne  où  sont  les  bois 
de  Saint-Cloud",  de  Ville-d'Avray,  de  Marly  et  des  Alluets,  et  qui 
s'étend  depuis  Saint-Cloud  jusqu'au  confluent  de  la  rivière  de 
Mauldre  dans  la  Seine,  ferait  une  île  séparée  du  reste  par  le  détroit 
où  est  aujourd'hui  Versailles,  par  la  petite  vallée  de  Sèvres  et  par  la 
grande  vallée  du  parc  de  Versailles. 

»  L'autre  montagne,  en  forme  de  feuille  de  figuier,  qui  porte 
Bellevue,  Meudon,  les  bois  de  Verrières,  ceux  de  Chàville,  formerait 
une  seconde  île  séparée  du  continent  par  la  vallée  de  Bièvre  et  par 
celle  des  coteaux  de  Jouy. 

»  Mais  ensuite,  depuis  Saint-Cyr  jusqu'à  Orléans,  il  n'y  a  plus 
d'interruption  complète,  quoique  les  vallées  où  coulent  les  rivières 
de  Bièvre,  d'Yvette,  d'Orge,  d'Etampes,  d'Essonne  et  de  Loing  enta- 
ment profondément  le  continent  du  côté  de  l'ouest. 

»  La  partie  de  la  côte  la  plus  déchirée,  celle  qui  présenterait  le 
plus  d'écueils  et  d'îlots,  est  celle  qui  porte  vulgairement  le  nom  de 
Gàtinais  français,  et  surtout  sa  portion  qui  comprend  la  forêt  de 
Fontainebleau. 

»  Les  pentes  de  cet  immense  plateau  sont  en  général  assez  ra- 
pides, et  tous  les  escarpements  qu'on  y  voit,  ainsi  que  ceux  des 
vallées,  et  les  puits  que  l'on  creuse  dans  le  haut  pays,  montrent  que 
sa  nature  physique  est  la  même  partout,  et  qu'elle  est  formée  d'une 

ST.  MEUNIER.  "^ 


18  GÉOLOGIE  DES  ENVIRONS  DE  PARIS. 

masse  prodigieuse  de  sable  fin  qui  recouvre  toute  cette  surface, 
passant  sur  tous  les  autres  terrains  ou  plateaux  inférieurs  sur 
lesquels  cette  grande  plaine  domine. 

))  Sa  côte  qui  regarde  la  Seine  depuis  la  Mauldre  jusqu'à  Nemours 
formera  donc  la  limite  naturelle  du  bassin  que  nous  avons  à 
examiner. 

>  De  dessous  ses  deux  extrémités,  c'est-à-dire  vers  la  Mauldre  et 
un  peu  au  delà  de  Nemours,  sortent  immédiatement  deux  portions 
d'un  plateau  de  craie  qui  s'étend  en  tous  sens  et  à  une  grande  dis- 
tance pour  former  toute  la  haute  Normandie,  la  Picardie  et  la 
Champagne. 

»  Les  bords  intérieurs  de  cette  grande  ceinture,  lesquels  passefit 
du  côté  de  l'est  par  Montereau,  Sézanne,  Epernay,  de  celui  de 
l'ouest  par  Montfort,  Mantes,  Gisors,  Chaumont,  pour  se  rapprocher 
de  Compiègne,  et  qui  font  au  nord-est  un  angle  considérable  qui 
embrasse  tout  le  Laonnais,  complètent,  avec  la  côte  sableuse  que 
nous  venons  de  décrire,  la  limite  naturelle  de  notre  bassin.  » 

Mais  la  limitation  proposée  par  Brongniart  offre  de  très-graves 
inconvénients.  Il  paraît  très-préférable  de  faire  usage  de  l'expression 
des  environs  de  Paris^  dont  le  principal  mérite  est  justement  d'être 


vague. 


CONSTITCTION  GÉNÉHALE  DES  ENVIRONS  DE  PaUIS.  — Quoi  qu'il  CU  Soil, 

la  région  dont  nous  allons  décrire  la  constitution  géologique,  offre 
une  structure  générale  assez  simple.  La  Seine  la  traverse  de  Test  à 
l'ouest,  et  sa  large  vallée  reçoit  sur  ses  deux  rives  un  grand  nombre 
d'affluents.  11  en  résulte  beaucoup  de  chaînes  de  collines  plus  ou 
moins  élevées,  où  dominent  certaines  directions  en  rapport,  comme 
nous  le  reconnaîtrons  plus  loin,  avec  le  mouvement  des  eaux  super- 
ficielles à  l'époque  présente. 

Ces  collines,  ainsi  que  le  fond  de  la  vallée  qu'elles  bordent,  sont 
formées  de  couches  lenticulaires  en  général  minces  et  sensiblement 
horizontales.  Sur  divers  points  cependant,  certaines  couches  sont 
plus  ou  moins  redressées  ou  élevées,  ce  qui  tient  à  l'existence  de 
failles  au  sujet  desquelles  nous  aurons  de  nombreuses  remarques 
à  faire  et  qu'il  est  impossible  do  ne  pas  mentionner  dès  le  début 
de  nos  études. 

On  a  un  premier  excm])le  d'un  pareil  accident  géologique  à 
Meudon  (fig.  6),  où  la  craie  a  subi  un  relèvement  considérable.  L'ho- 
rizontalité des  couches  superposées  n'a  pas  élé  troublée  dans  cette 
localité,  mais  la  faille  n'en  a  pas  moins  joué  là  un  très-grand  rôle. 


INTKODIJGÏION.  19 

Elle  a  maiiiresleineiit  délenniué  la  direction  du  fleuve,  et  c'est  « 
elle  qu'il  faut  attribuer  les  différences  que  présente  la  géologie  do 
Meudon  par  rapport  à  d'autres  localités  où  se  montrent  les  ménn^s 
formations.  Ainsi  le  calcaire  pisolithique  qui  surmonte  la  craie  y 
est  tout  à  faitrudimentaire,  tandis  que  loin  de  la  faille,  sur  les  bords 
du  bassin,  à  Vigny  par  exemple,  cet  étage  est  très-développé.  On 
peut  en  dire  autant  des  sables  inférieurs,  réduits  à  presque  rien  à 
Meudon  et  très-épais  au  contraire  dans  tout  le  voisinage.  Cette  in- 
fluence sur  des  couches  d'âge  reculé  montre  que  le  relèvement  de 
la  craie  de  Meudon  est  fort  ancien. 


J^'jU'.Vjft 


,  •     •     •    ♦     •    •     •    *    •    •     i     t    .   *   i  1 


\ 


FiG.  6.  —  Coupe  de  McuJon  à  Montmartre,  montrant  l'iiorlzontalité  des  couches 
et  le  relèvement  de  la  craie  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine. 

Kl.  Craio.  —  1;2.  Calcaiiv  pisolilhi  |ii(\  —  11.  Ar^'ile  plaslitiiio.  —  10.  Calcaiiv  jçrossii'i".  — 
\).  Sublos  do  Beauciiamp. —  8.  Travertin  do  Saint  Oiioii.  -  7.  Marjn*s  inférioun^A  an  k.vpj»»'.  — 
(5.  Gypse.  —  5.  Manies  supc-riourcs  au  gypse.  —  4.  Sables  de  Fontainebleau.  —  ',\.  MeulièiM 
su|H.Tieure.  —  2.  J.imon  des  plateaux.  —  1.  Dé|K)l  caillouteux  de  In  Seine.  —  14.  Lœss. 


Sur  d'autres  points,  nous  aurons  à  signaler  des  failles  très-ana- 
logues, mais  beaucoup  plus  récentes.  Par  exemple,  le  long  de  la 
vallée  de  laMauldre,  non  loin  de  Saint-Cyr,à  la  Chapelle,  on  observe 
une  faille  qui  est  postérieure  au  dépôt  du  calcaire  grossier  et  anté- 
rieure à  celui  des  t=ables  de  Fontainebleau.  Age  fixé  sans  hési- 
tation, puisque  la  première  de  ces  formations  a  été  fortement 
redressée,  tandis  que  Tautre  est  parfaitement  horizonlale.  \oici  la 
coupe  de  la  tranchée  du  chemin  de  fer  (fig.  7),  dont  l'aspect  général 
rappelle,  n'est-il  pas  vrai,  l'allure  des  couches  dans  les  pays  d(î 
montagnes.  On  pourrait  croire  à  des  couches  très-anciennes,  et  ce- 
pendant elles  diff'èrent  de  celles-ci  par  leur  état  physique  rigoureu- 
sement semblable  à  celui  des  couches  voisines  restées  en  place 
depuis  leur  dépôt.  Cet  exemple  est  tout  à  fait  exceptionnel,  les 
autres  inclinaisons  de  couches  que  nous  signalons,  d'ailleurs  peu 
nombreuses,  étant  beaucoup  moins  accentuées  que  celui-ci. 

Un  fait  très-important  par  ses  conséquences  au  point  de  vue  de 
la  formation  même  du  bassin  de  Paris,  est  la  correspondance  des 


20  GËULUGIU  I>l!»  tNVIHUNS  UE  l>AKI:>. 

couches  du  sol  d'une  colline  à  l'autre  des  deux  côtés  d'une  vallée. 
C'est  ce  que  montre  bien  la  coupe  prise  de  Meudon  à  Montmartre, 
qui  vient  de  nous  occuper  déjà.  On  y  voit  les  diverses  formations 
s'y  succéder  dans  le  même  ordre,  quoique  avec  des  épaisseurs  dif- 
férentes, et  la  ligure  fait  comprendre  comment,  par  suite  de  celte 
vai-iation  d'épaisseur,  qui  peut  aller  jusqu'à  zéro,  certaines  foi-ma- 
tions  manquent  tout  à  fait,  et  permettent  ainsi  le  contact  mutuel 
des  couches  que,  normalement,  elles  devraient  séparer.  On  voit 
aussi  comment  la  constitution  du  sol  varie  avec  l'altitude,  puisque 
Montmartre,  n'atteignant  qu'au  niveau  des  sables  de  Fontainebleau, 
ne  peut  pas  oITrir  les  couches  de  la  Beauce. 


11.  AlternaU  du  lunrnc  et  calcaire  liciutre  k  Cteilhiam  iBpidam  liasc,  Cochilinita  Uamia. 
10.  Mame  i  CefiUiiam  la^iidum  à  cOlni. 


IN  fcbidiu/iétt. 


7.  Ibnie  i  Tarriuaa  [aKittia,  Cerahiam  dfMIcaial 
6.  Banc  Ter*  (banc  du  calcaire  troasier  aupdrieur). 
5.  sablea  cakaire<  kOaiKS  à  OrbiWIiltt  aKHpIaaala. 
t.    )   Sablei  du  cal-    -  i.  Peitt  mréan  i  CrrUkia m  i 


Remarquons  bien  toutefois  que  cette  correspondance  ne  doit  pas 
être  cherchée  sur  une  surface  trop  griinde.  Suivant  une  e:fpres£iou 
que  nous  avons  entendu  répéter  à  Êlie  de  iJeaumont,  le  terrain  de 
Paris  est  construit  à  très-petits  points,  de  sorte  que  si  l'on  se  dé- 
place dans  le  sens  horizontal,  on  passe  d'une  formation  à  une  autre. 
Le  parallèle  que  nous  établissons  entre  Meudon  et  Montmartre 
n'existerait  pas  entre  deux  collines,  voisines  l'une  de  l'autre,  prises 
à  dix  lieues  de  Paris.  Un  plutôt  le  même  fait  se  manifesterai! 
encore  d'une  correspondance  parfaite,  mais  les  terrains  qui  s'of- 
friraient il  nos  études  appartiendraient  à  d'autres  niveaux  de  la 
série  strali graphique. 

En  ivstant  donc  dans  un  champ  d'exploration  peu  étendu,  oii 
arrive,  et  cela  niéine,sans  élude  géolofiique  directe,  à  apprécie^  U 


LNTRODUCTION.  21 

régularité  de  celle  disposition  à  cause  du  faciès  sp<'>cial  de  la  végé- 
lalion  sur  certaines  formalions.  Ainsi,  le  niveau  des  marnes  vertes 
supérieures  au  gypse  est  tracé,  le  long  de  maints  coteaux,  par  les 
peupliers  et  les  saules  qui  trouvent,  dans  sa  substance  humide, 
les  conditions  favorables  à  leur  développement.  Ce  niveau  contraste 
nettement  avec  les  terrains  calcaires  situés  plus  bas  et  les  sables 
des  sommets  :  les  premiers  portent  les  champs  et  les  vignes  ;  les 
autres  sont  en  général  couverts  de  bois. 

Pourvu  qu'on  n'examine  pas  une  région  trop  vaste,  la  cote  des 
différents  points  se  mainlienl  la  même  dans  les  mêmes  formations 
géologiques,  et  cela  tient  à  Thorizontalité  des  couches.  C'est  ainsi 
qu'à  50  mètres  d'altitude  on  a  le  calcaire  grossier,  à  170  les  meu- 
lières supérieures,  etc. 

Cependant  l'inspection  de  la  carte  montre  aussi  que  des  régions 
différentes  au  point  de  vue  géologique  sonl  juxlaposées,  sans  qu'on 
trouve  la  cause  de  leurs  différences  dans  de  simples  différences 
d'altitudes.  La  Brie,  la  Beauce,  le  Vexin,  se  reconnaissent  de  loin 
sur  la  carte  à  la  teinte  géologique  qui  leur  est  affectée,  et  c'est  une 
occasion  de  remarquer  que,  bien  souvent,  la  limite  de  nos  anciennes 
provinces  était  tirée  de  la  nature  même  de  leur  sol. 

Nous  citerons  encore  un  exemple,  très-voisin  de  Paris,  de  forma- 
tions très-différentes,  quoique  occupant  le  même  niveau.  C'est  ce  que 
présentent  les  deux  rives  de  la  Marne  devant  le  fort  de  Nogent.  Sur 
la  rive  droite  se  développe  tout  le  système  du  gypse  avec  les  caractères 
ordinaires  qu'il  présente  partout;  sur  la  rive  gauche,  au  contraire, 
au-dessus  de  Petit-Bry,  ce  système  est  remplacé  par  les  couches, 
absolument  différentes,  du  travertin  calcaire  ou  siliceux  dit  de 
Champigny. 

Ces  faits,  que  nous  devions  mentionner  dès  le  début,  et  d'autres 
que  nous  rencontrerons  par  la  suite,,  s'éclairciront  comme  d'eux- 
mêmes  par  nos  éludes  ultérieures. 

Classification  des  terrains  parisiens.  —  Les  terrains  que  nous 
allons  avoir  à  décrire  occupent  une  large  place  dans  la  série  stra- 
tigraphique.  Ils  sont,  les  uns  secondaires,  la  plupart  tertiaires,  et 
quelques-uns  quaternaires. 

Les  couches  secondaires  appartiennent  à  la  partie  supérieure  du 
.terrain  crétacé  :  ce  sont  surtout  la  craie  blanche  et  le  calcaire  piso- 
lilhique,  les  étages  senonien  et  danien  d'Alcide  d'Orbigny.  Ils  con- 
stituent comme  le  fond  du  bassin  dans  lequel  les  autres  sont  venus 
successivement  se  déposer. 


22  (lÉOLOGlE  DES  ENVIRONS  DE  PAUIS. 

tes  terrains  lerliaires  appartiennent  surtout  h  Téocène.  De  bas  en 
haut  on  y  distingue  trois  grands  systèmes  successifs  caractérisés, 
le  premier  par  l'argile  plastique  et  les  sables  inférieurs,  le  second 
par  le  calcaire  grossier  ou  pierre  à  bâtir,  et  le  plus  supérieur  par  le 
gypse  ou  pierrç  à  plâtre.  Les  étages  et  les  groupes  de  couches  qu'on 
y  peut  distinguer  sont  très- nombreux  et  très-variés. 

Au-dessus  vient  un  terrain  que,  sous  le  nom  de  sables  de  Fontai- 
nebleau^ beaucoup  de  géologues  regardent  comme  la  base  du  ter- 
rain miocène;  tandis  que  d'autres,  préoccupés  surtout  du  point  de 
vue  paléontologique,  considèrent  comme  le  couronnement  de  Téo- 
cène.  Il  fa^idra,  plus  loin,  que  nous  examinions  celte  question  qui 
offre  un  certain  intérêt.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  terrain  de  Beauce  qui 
vient  au-dessus,  est  franchement  miocène,  du  consentement  de  tout 
le  monde.  Enfin,  dans  le  domaine  géographique  où  nous  allons 
nous  mouvoir,  apparaît,  en  un  point  situé  auprès  de  Chartres,  un 
gisement  de  sable  que  les  fossiles  qu'il  contient  font  attribuer  par 
beaucoup  de  géologues  à  la  période  tertiaire  supérieure  ou  pliocène. 

Le  terrain  quaternaire  est  à  son  tour  très-développé  dans  nos  en- 
virons, et  comprend  des  formations  très-diverses  les  unes  des 
autres.  Ce  qui  domine,  ce  sont  des  assises  puissantes  de  sables  ou 
de  limon  qui,  sous  le  nom  très-impropre  de  diluvium,  se  rattachent 
d'une  manière  tout  à  fait  insensible  aux  alluvions  actuelles  des 
cours  d'eau.  11  faut  rapporter  à  la  même  période  les  couches  les 
plus  inférieures  des  tourbières  et  les  conglomérats  qui  remplissent 
un  grand  nombre  de  cavernes. 

On  peut  voir,  dans  le  tableau  ci-joint,  le  résumé  de  ces  divers 
faits  (fig.  8),  et  reconnaître  que  chaque  terrain  est  à  la  fois  caracté- 
risé par  la  nature  pétrographique  des  roches  qui  le  composent  et  par 
la  flore  et  la  faune  fossiles  qu'on  en  extrait.  Nous  verrons  en  outre 
que  l'extension  géographique  varie  d'un  terrain  à  l'autre. 

Ces  quelques  mots  de  générîilités  nous  paraissent  suffisants;  nous 
allons  aboi*der  l'examen  successif  des  diverses  formations  géolo- 
giques qui  nous  entourent. 


DcKlg'iia.Isii  des 


Fifi.  8.  —  Tableau  général  des  terrains  pari< 


TERRAINS    SECONDAIRES 


LA  CRAIE 


Comme  nous  le  (lisions  tout  à  l'heure,  les  couches  les  plus  an- 
ciennes qui  viennent  affleurer  autour  de  Paris  appartiennent  au  ter- 
rain de  craie.  Il  faut  remarquer  cependant  que  Ton  doit  considérer 
comme  appartenant  aussi  à  nos  environs  les  couches  plus  anciennes 
que  traversent  les  sondages  profonds.  Ces  couches,  éloignées  de 
nous  seulement  de  quelques  centaines  de  mètres,  auraient  tous  les 
droits  possibles  à  être  comprises  dans  notre  description,  si  nos  ren- 
seignements à  leur  égard  étaient  plus  complets.  Mais,  connues  seule- 
ment par  les  carottes  extraites  des  trous  de  sonde,  on  ne  peut  les 
étudier  qu'en  les  retrouvant  dans  les  points  où  elles  affleurent,  et  cela 
nous  ferait  sortir  de  notre  cadre.  Nous  nous  bornerons  donc  à  les 
mentionner,  et  le  mieux  pour  cela  est  de  mettre  sous  les  yeux  du 
lecteur  la  coupe  des  couches  traversées  par  le  sondage  du  puits 
artésien  de  Grenelle  (fig.  9).  On  verra  au  Muséum  la  série  des 
couches  traversées  par  ce  sondage  et  données  par  l'auteur  du  tra- 
vail, M.  Mulot.  En  voici  Ténumération  : 

N°"  Profondeur  Épaissoiir 

(les  couches,    des  couches.  dos  couchoR. 

i.           Au  sol.     Terrain  d*atterrissement  composé  de  sables  et  m 

m  de  cailloux  roulés 9,65 

2.  A     9,65     Calcaire  chlorité  avec  coquilles 0,85 

3.  10,50     Argile  sableuse  d'une  couleur  bleuâtre 0,30 

U.  10,80     Lignites 0,51 

5.  11,31     Argile  bleue  feuilletée   avec  veines   de    sable 

blanc 0,41 

6.  11,71     Argile  bleue  sableuse  avec  pyrites  de  fer 0,81 


-.====- T  ■"^■^r^  s«- 


.  9.  —  Coupe  du  puilsarlésien  de  l'abaltoir  de  Crenalle.  Comparaison  de  !a  pro- 
indeur  avec  la  hauteur  de  la  cathédrale  de  Strasbourg  et  celle  de  Notre-l>amn 
le  P«rie. 


26  TKRRAINS  SEOONDAinKS. 

N"             }*rofr>ndoiir  Épaisf^nr 

i|os  coiichos.     dos  roiirlios.                                                              •  <Ios  conclus, 

m  ui 

7.  A  13,52     Ligniles  et  pyrites  de  fer 0,65 

8.  13,17     Argile  bleue,  avec  pyrites  de  fer  et  bois  pyri- 

teux , 8,01 

9.  21,18     Sable  qu<ii'tzeux  à  gros  grains  et  fer  sulfuré.  .  .  4,15 

10.  25,33     Argile  sableuse  avec  paillettes  de  niioa 1 

11.  26,33     Argile  bleue  pure 1,17 

12.  27,50     Argile  panachée 2,20 

13.  29,70     Argile  crayeuse  jaune 0,83 

14.  30,53     Marne  sableuse  blanche  et  grise 5,20 

15.  35,73    ;\rgile  jaune  empâtant  des  nodules  de  calcaire.  4,90 

16.  40,63     Sable  argilo-calcaire 0,^6 

17.  41,09     Argile  avec  ligniles 0,1  i 

18.  41,23     Caillasses  (conglomérat?) 0,31 

19.  41,54     Craie  blanche 0,27 

20.  41,81     Silex  pyromaques  en  rognons 0,14 

21.  41,95     Craie  blanche  alternant  avec  des  silex  en  bjncs 

horizontaux Il  6,31 

22.  158,36     Craie  grise  très-dure,  alternant  avec  des  bancs 

de  dolomie  et  des  bancs  de  silex 02,62 

23.  221  Craie  blanche  compacte,  altcrn.int  avec  des  silex 

très-durs  en  bancs  solides 57,00 

24.  271  (îraie  blanchâtre  alternant  avec  des  silex  plus 

blonds,  très-durs  et  très-rapprochés 42,55 

25.  320,55     Craie  blanche  avec  quelques  silex  blonds  épars .  18,31 

26.  338,86     Craie  grisâtre  eans  silex 30,73 

27.  369,59     Craie  grise  très-dure  par  places 96,51 

28.  465,10     Craie  bleuâtre •. 5,26 

29.  471,36     Craie  bleue  argileuse  et  dure 15,06 

30.  487,02     Craie  argileuse  d'un  gris  bleu 7,70 

31.  494,74     Craie  verte  chloritée 7,33 

32.  502,07     Craie  argileuse  d'un  gris  foncé 25,91 

33.  527,08     Argile  brune  sableuse  avec  paillettes  de  mica. .  ,'î,82 

34.  530,90     Argile  brune  renfermant  des   corps  organisés 

fossiles,  tels  que    :   Ammonites  Bucklandi\ 
Pecten  quinquecostatus^  Uamiles  rotunduR^ 

Venericardia^  Myiiloide^  etc.,  e te 10,06 

35.  543,83     Argile  brune  compacte 1,87 

36.  542,83     Sable  vert  argileux 1,24 

37.  544,07     Argile  sableuse  avec  points  noirs  de  silicate  de 

fer  renfermant  des  pyrites  de  feretdes  nodules 

de  chaux  phosphatée 2,h\ 

38.  546,51     Sable  vert 1,29 

39.  547,80     Sable  quartzeux  de  moyenne  grosseur 0,20 

^0.  548  Cros  sable  quartzeux  dans  lequel  est  Teau.  (On 

a  trouvé  dans  ce  sable  des  dents  de  squale^ 
des  gryphées,  YOatren  gregnren,) 


LA  CRAIE.  27 

(lomnio  on  le  voit  par  la  coupo  do  (IroiM^llo,  W%  assises  (ju'oii 
pout  distinguer  dans  le  terrain  de  craie  sont  très-nonibnmses,  ol, 
pour  les  coupures  générales,  il  ne  paraît  pas  qu'on  ait  fait  mi(nix 
que  Brongniart,  pour  qui  les  couches  inférieures  sont  réuni<»s  sous 
le  nom  de  craie  glavconieme^  les  moyennes  sous  c(»lui  de  vraie  tmir- 
nniiseci  les  inférieures  sous  celui  de  craie  blanche, 
.  M.  Hébert,  à  qui  Ton  doit  d'importantes  études  sur  ce  termin  a 
proposé  diverses  subdivisions  dans  ces  grands  groupes,  (»t  ses 
résultats  principaux  sont  résumés  dans  le  tableau  ci-joint  (\)  : 

Craie  blanche      /    2°  Assise  à  B,  mucronuta,  Microsfer  Broti g fiinrli  [craie  de 

ou  à  <  Meudon). 

B.  mucronnta,     \    1°  Assise  à  B.  quadrata  et  à  B.  mucronaia  (craie  de  Reims}. 

4"  Craie  à  Micrasier  cor  anguinum  (Klein;. 
3°  Craie  à  Micraster  cor  testudinariutn  (GoMf.) 

fa,  (îraie  de  Villodieii. 
2°  Craie  de  Touraine.  )  b.  Cva'ic  dOstrcacolttmbnivBLT,  gigns) 

\  c.  Craie  micacée  à  A .  papaliw 
1®  Assise  à  Inoceramus  lahi'itua  et  Echimn^oncns  rn/u/iffii^. 

Craie    p^lauro-      (    2°  Crcs  vert  du  Maine, 
niouso.  )    1»  Craie  de  Rouen. 


Craift     marneuse 

on  à  Spom/yhis 

fpmosus. 


CMAPrmK    IMIEMIER 

CRAIK    A    MICBASTEH    COR   A  NG  VISU  M, 

De  toutes  ces  subdivisions,  la  plus  ancienne  dont  nous  ayons  à 
traiter  ici  avec  quelque  détail,  est  la  craie  h  Micraster  cor  anguinum, 
que  Ton  peut  étudier  par  exemple  avec  beaucoup  de  profit  à  Reynes, 
sur  les  bords  de  la  Mauldre. 

Craie  de  Beynes.  —  Dans  cette  localité,  cette  craie  se  présente 
sous  la  forme  d'une  roche  grisâtre  friable  et,  par  places,  meuble,  ren- 
fermant des  rognons  de  silex  très-branchus,  rarement  disposés  en 
lits.  Les  couches  y  sont  très-nettes  et  paraissent  inclinées.  Cette 
disposition  est  en  rapport  avec  la  situation  très-élevée  de  ce  terrain, 
qui  fitteint  120  mètres,  tandis  que  la  craie  supérieure  de  Meudon  ne 

(1)  Bu/ietin  de  la  Société  géologique  de  France,  2''  série,  1863, 1.  XX .^\j>.  626, 


28  TERRAINS  SECONDAIRES. 

dépasse  pas  ^5  mtttres,  el  l'on  doil  attribuer  œtte  altitude,  ainsi  que 
nous  l'avons  déjà  Indiqué,  à  une  faille  qui  a  disloqué  le  sol.  Ce  qui 
confirme  celle  opinion,  c'est  d'abord  que  la  craie  de  Beynes  est  im- 
mimiatement  recouverte  par  le  calcaire  grossier  supérieur,  sans 
trace  de  toutes  les  formations  intermédiaires.  C'est  aussi,  comme 
M.  Hébert  l'a  fait  remarquer(l),  une  sorte  de  renversement  de  toutes 
les  assises  superposées.  En  effet,  d'après  ce  géologue,  les  couches 
de  craie  plongent  rapidement  au  nord-est,  et  il  en  résulte  qu'à  la 
ferme  de  l'Orme,  le  calcaire  grossier  supérieur  n'est  plus  qu'à 
108  mètres;  à  un  kilomètre  au  sud-ouesl,  les  marnes  vertes  ne  sont 
qu'fi  97  mètres  d'altitude,  el  enfin  les  marnes  à  imtires  qu'on  ren- 
contre un  peu  plus  loin  n'atteignent  pas  100  mètres.  Il  y  a  là  ma- 
nifesttiment  un  relèvement  qu'on  s'accoixle  généralement  pour 
rapprocher  de  la  grande  faille  qui,  de  Rouen  à  Bicêiro,  suit  le  cours 
de  la  Seine. 

Les  fossiles  caractéristiques  du  terrain  qui  nous  occupe  sont 
assez  nombreux.  En  première  ligne  il  faut  citer  le  Mtcrasler  cor  an- 
guinum,  qui  est  Irès-rnre,  mais  dont  la  présence,  une  fois  constaliJe, 


Fjc    10   —  Mcrasier 


suffit  pour  détermine!  1  Ige  de  la  coucbi.  qui  le  renferme.  C'est  un 
oursin  (fig.  10)  dont  h  coquille  est  coidiforme,  aussi  longue  ou  un 
])eu  plus  longue  que  large  renflée  plus  ou  moms,  suivant  les  échan- 
tillons et  les  localités,  élargie  et  smueuse  en  avant,  rélrécie  en  ar- 
rière dont  In  hauteur  suivnut  les  me^uiesdAlcide  d'Orbigny  (2), 
\aiie  de  62  i  S*»  centimètres  de  sa  longueur,  mais  dont  le  grand 
dnmilre  transvasai  est  toujours  au  tiera  antérieur.  Le  dessus  est 
irrondi  en  a\ant   et   de  là    d(.(,rit  une  courbe  régulière  jusqu'à 

1)  Hébert   B  II  de  l    <i      giohgque   2- série   l  \X,p.  COS. 

2)  Aie  de  ilOrbgny    Pnlé  ni  loqie  frn  çaise    Terrain  rréUci;,  l.  VI,  p.  21. 


LÀ  CRAIE.  -Jfl 

Varea  anale,  tronquée  et  évidéc  de  maiàèi-e  que  la  pointe  la  plu.s 
saillante  soit  eu  haut  de  l'area.  Le  sommet  est  à  (leine  excen- 
trique un  peu  en  avant,  et  la  |)artie  la  plus  haute  est  {jéiiéi'alenieut 
au  sommet.  Le  dessous  est  nu  peu  convexe,  surtout  en  arrièiv.  Le 
sillon  antérieur  est  également  creusé  du  sommet  à  la  bouche,  igui 
est  bilobée  et  généralement  placée  au  cinquième  antérieur  L'anus 
est  ovale,  lougitudmal  place  au  sommet  d  une  area  tvidet  et  très- 
prononcée  Lambulacre  impair  dussi  iatge  et  ausat  profond  que 
les  autres  est  peu  creuse  droit  fonne  de  zones  Uioitca  de  pores 
ovales  Iransveises  sépares  pui  un  bnunelet  et  lOiijUpUés.  l-es 
amhulacres  pairs  sont  ine„au\   les  plus  longs  elanl  a  I  avant  ;  tous 


^^K. 


sont  d'ailleurs  peu  e.fcuvés,  droits  et  élargis  près  du  sommet.  Us 
soutTormésde  zones  égales  dont  l'inlervalle,  plus  large  que  les 
zones,  est  remarquable  par  les  deux  bourrelets  rugueux  qu'ils  for- 
ment au-dessous  des  zones.  Les  pores  sont  égaux,  obliques  et 
ovales,  fortement  conjugués  entre  eux,  et  pourvus  d'une  ligne  de 
granules  en  dessus.  Les  tubercules  sont  inégaux,  plus  gros  en  des- 
sous et  séparés  par  beaucoup  de  granules.  Le  fasciole,  très-large  el 
très-visible,  forme  comme  un  carré  long  transverse. 

D'autres  radiaircs  existent  dans  la  même  assise.  Nous  eiterous 
surtout  1*^4  nanchyles  gibba,  representé  par  la  Hgure  \  1 ,  qui  constitue, 
d'après  M.  Hébert,  une  espèce  distincte  de  VAnunehitei  ovala,  que 
nous  verrous  abonder  dans  la  craie  de  Meudoii.  La  plupart  des  paléoii- 


TEHHAI.%'^  SECONDAI  lits, 
tolûgistes  cependant  n'fii  font  qu'une  vnriété  ilo  VAiiancf^ytes  ovalo, 
ou  plus  esactumenl  Ac  V ^c/nmcorys  oidgaris  àe  Ura^n'ières.  C'esl, 
une  cuquille  ovale,  arrondie  on  avant,  un  peu  rétrécie  et  presque' 
acuminée  en  arrière  ;  sa  hauteur  est  à  sa  largeur,  d'après  le»! 
mesures  d'AIdde  d'Orbigny,  conime  les  nombres  73  et  86.  C'a:^[ 
donc  une  coquille  de  forme  très-éli^vée.  Son  grand  diamètre  est' 
situé  en  avant  de  la  moitié,  et  la  cotitiitle  est  formrâ  de  plaqueS' 
lisses  non  convexes.  Le  pourtour,  situé  tout  Ji  fait  à  la  base,. 
présente  en  général  un  angle  qui  sépare  brusquement  la  siii-fam' 
courbe  du  dessus  d'avec  le  plan  presque  géométrique  du  dessous- 
La  bouche,  identique  h  celle  de  tous  les  Ananckytes,  est  li-ansver- 
sale,  k  lèvre  postérieure  saillante,  placée  en  avant  du  quart  de  la 
longueur.  L'anus,  ovale,  à  bords  relevés  et  saillants,  est  placé  sur 
ie  boi-d  postérieur,  mais  tout  h  l'ait  inférieur,  sans  area.  Les  am- 


liulacres  sont  ti'ùs -visibles  partout,  et  absolument  semiilables  les  uns 
aux  autres,  tous  formés  de  zones  prolil'ères  égales,  dont  les  pores, 
[mi-fail£ment  égaux,  sont  ovales;  d'abord  par  paires  presque  trans- 
versales prèsdu  sommet,  mais  ensuite  par  paires  très-obliques  en  sens 
inverse  à  chaque  zone.  L'ap|)areil  génital  est  très-prononcé.  Seule- 
ment les  plaques  ocellaires  sont  plus  petites  que  les  plaques  géni- 
tales. On  voit  i^rfaitement  les  quatre  pores  génitaux  et  les  cinç* 
pores  ocellaires.  Les  tubercules  sont  égaux,  également  espacés  pai 
tout,  au  milieu  de  granules  espacés  et  saillants. 

Il  faut  mentionner  aussi  le  Galen'tes  olbogaferus[{i^A^)t  que  l'on 
rencontre  dans  les  niâmes  couches  et  qui;  l'on  pourra  recueillir  à' 
Bnjnes  même,  suit  en  place,  soit  dans  la  Ofluche  remaniée  que  nous 
décrii'on^  iilus  loin  aou.-.  le  nom  d'art,'ile  à  sile.v. 


On  trouve  l>eai]cou[)  de  mullusques  diiiis  la  craie  <le  Ik'VDOs.  Le 
Pecten  (Jonira)  quinqtiecostatui  {fig.  13)  [li-ésciite  une  coipiillo  dont 
les  valves  sonl  Irès-inégales,  l'une  étant  trùs-boinlx}»  et  profonde, 
tandis  t|ne  l'autre  est  plane  ou  inùtne  un  peu  cuticnvecxli'^rîeurenu'nt. 
C'est  celle  ciiconslaiicc qui  araitsépui'crti'syaniV<i  du  genix'/Vc/t'M, 
avec  lequel  cltesélaieul  autreruis  cou  Tondues.  La  coquille  ost  d'ail- 
leurs auricuiée  comme  celte  des  l'oignes  viVilables,  cl  ce  qui  dis- 
tin};ue  l'espèce  qui  nous  occupe,  c'est  l'exislencf  de  cinq  etHes 
fortement  marquées. 

VOstrea  vesicularîs,  Goidr.,  est  moins  cai-acl(''i-islU|ui-,  |misi|ni> 
nous  le  retrouverons  dans  la  ci^dic  supérieure.  Il  est  renian|ualile 
IKir  l'inégalité  de  ses  vaUes,   dont  l'une  est   très- profonde.    La 


coquille  est  esléneuremeiit  Irès-lisse  et  montra  des  feuillets  d'ac- 
croissemenl  peu  prononcés  et  très-écartés.  Les  croclifls  sont  très- 
courts,  contrairement  à  ce  que  montrent  les  grypliées,  et  ne  délais- 
sent pas  le  bord  cardinal. 

Beaucoup  d'animaux  inférieurs  accompgnent  les  précédents. 
Parmi  les  bryozoaires,  il  faut  citer  le  Berent'cea  et  le  Cellepora.  Le 
premier  appartient  .au  groupe  des  Diastopores  encroùlanls,  a  cel- 
lules sur  un  Seul  rang;  l'autre  est  une  Esohare  compost'-e  de  cellules 
dislrilmées  en  une  cnunhe  continue  à  In  surface  des  corps  sous- 
marins. 

On  recueille  aussi  dans  la  craie  de  Beynes  des  spongiaires,  dont 
la  forme  n'a  rien  de  très-caractéristique,  mais  qui  renferment  dans 
la  matière  pulvérulente  de  leur  intérieur  des  spîcules  admirables 
de  conservation,  et  ([ue   révèle   l'examen  mici'oscopique.    Nous 


32  ItKllilSS  SECOMDAIBKS. 

citerons  spéciulement  le  Siii/ionia  /ïcus[lig.  ilt).  On  roiii;ôïitrë*âu 
même  niveau  Cephalites  campaiiulaltm  (li^.  15),  Hollirhoa  coslala 
;lig.  l6),Cciscimsporacupul'forirns  [lif:,  17),  etc. 


LA  CRAIE.  33 

Nous  verrons  des  accidents  magnésiens  du  même  genre  à  d'au- 
tres niveaux,  et  tout  spécialement  dans  le  calcaire  grossier  de  Pont- 
Sainte-Maxence  (Oise).  Ils  ont  donc  un  certain  intérêt. 

A  Beynes,  ils  se  sont  développés,  selon  toute  apparence,  immé-» 
diatement  après  le  dépôt  de  la  craie  que  nous  venons  de  décrire, 
au  commencement  de  Tépoque  où  se  formait  la  craie  dite  de  Reims, 
caractérisée  par  le  Belemnitella  quadrata,  et  qui  lui  est,  dans  l'Est, 
immédiatement  superposée. 

Ces  accidents  ne  sont  d'ailleurs  pas  localisés  exclusivement  dans 
le  point  que  nous  venons  de  citer.  Dans  TAisne,  d'Archiac  signale  (l) 
les  mêmes  faits  et  décrit  des  bancs  durs  et  jaunâtres  imprégnés  de  ma- 
gnésieaumilieudela  craieblanche.Onpeut  en  voir,  parexemple,  entre 
Rue  d'Elva  et  OUezy .  Sous  le  bois  de  Saint-Simon  on  peut  y  remarquer 
des  nodules  de  calcaire.  Souvent  celte  craie  renferme  des  inPiltrations 
siliceuses  donnant  lieu  à  des  géodes  de  quartz  laiteux.  Sa  cassure 
est  parfois  sublamellaire  et  d'un  éclat  dolomitique.  C'est  évidemment, 
là  comme  ailleurs,  une  modification  locale  de  la  craie  blanche. 

Dans  la  Somme,  M.  Buleux  donne  le  nom  de  craie  marmores- 
cente  à  une  roche  toute  semblable  à  la  craie  magnésienne  de  Beynes 
et  qui  est  du  même  âge  (2).  Elle  se  représente  en  masses  subordcm- 
nées  à  la  craie  blanche.  Sa  couleur  varie  du  jaune  au  gris,  et  dans 
quelques  parties  sa  structure  devient  bréchoïde. 

Enfin,  dans  le  département  de  l'Oise,  Graves  a  depuis  longtemps 
retrouvé  la  même  craie  magnésienne  à  Bimont,  sur  tout  le  versant 
nord-ouest  du  plateau  qui  sépare  la  vallée  de  l'Oise  de  celle  de  la 
Somme.  C'est  une  simple  modification  de  la  craie  blanche,  et  elle 
se  présente  en  rognons  souvent  sphéroïdaux  à  couches  concen- 
triques et  à  cassure  lamelleuse. 

Quant  à  l'origine  de  ces  accidents  magnésiens,  elle  parait  devoir 
être  attribuée  sans  hésitation  à  l'arrivée  de  sources  minérales.  C'est 
ce  qui  ressort  tout  particulièrement  de  l'examen  des  carrières  de 
Bimont  (Oise)  (fig.  18). 

On  y  voit  une  colline  ovalaire,  dominée  à  l'ouest  et  au  nord  par 
la  craie  à  Micraster  cor  anguinum.  Les  bords  de  la  colline  sont  de 
craie  dure  renfermant  le  même  fossile,  et  l'on  remarque  que  les 
couches  successives  plongent  toutes  vers  le  point  central. 

(1)  D'Archiac,  Histoire  des  progrès  de  la  géologie,  t.  IV  (1851),  p.  218. 

(2)  Buleux,  Esquisse  géologique  du  département  de  la  Somme.  In-8<^,  Amiens, 
1843;  —  2c  édit.,  Paris,  1849. 

ST.  VEimiER.  3 


31  TERiuns  secomiKEs. 

Dan^  I'!  u>Winai:n  de  c«lat^,  la  craie  passe  à  l'^al  de  calcaire 
riitfrnKftKn  Irês-dur,  jaune  et  légèrement  spalbique.  Les  hancs  scmt 
lie,  plus  en  [iluî  cfjmxtés.  Entre  les  joiols  de  stratific^ion  se  num- 
Ire  iine  terre  dolonriitiqrip,  qui  finit  an  centre  par  Tornier  une  masse 
Âp!ii)is«;  où  sont  noyés  des  rognons  calcaires.  Cette  lerr?  remplit 
pInsÎKurscheminéf-s  de  profondear  inconnue,  et  dans  le  voisina^ 
d<;s«(U';lles  la  dolomitisation  esl  le  plus  inlense  {I). 

.Si  l'on  joint  h  cvs  Taits  que  les  rognons  de  silex  sont  enx-mèmes 
fà  tU-.ynf,»  (;l  ailleurs,  prorondément  altérés,  coDune  corrodés  el 
p<nims,  aupoinl  qu'ils  se  fondent  pour  ainsi  dire  par  places  dans  la 


«■,rni«  i;llo-nir!rn<!,  <tn  rostora  convaincu  que  celte  dolomîlisation  esl 
dfie  h  l'arrivée  ilo  sources  chargées  de  substances  riches  à  la  fois 
itn  ncidos  el  en  magnésie. 

Nous   verrons  d'autres  observations    confirmer  cette   manière 
de  vr>ir. 


CHAPITRE  II 
«nAIE   A    BELEMNITELLA    MUCRONÀTA. 

(Vest  uu-dc8sus  de  lu  craie  k  Micraster  cor  anguinum  quevienl, 
dans  nos  environs  immédiats,  In  craie  à  Belemnitella  mucronata. 

Klieest  repn-senli'e  avec  tous  ses  caractères  à  Heudon,àBou- 
({ivnl,  il  l'orl-iMnrly,  clc. 


(1)  Vojr.  &  celle  OGvaiion   une  noie  de  K 
géuhyiqiK.  3"  ttrk,  1.  X\,  p-  033.  1803. 


de  MercBï  dans  l«  Bull,  de  ia  Soc. 


LA  CRAIE.  35 

Ses  limites  géographiques  sont  tracées  par  une  ligne  qui,  partant 
d'Amiens,  vient  toucher  le  pays  de  Bray,  un  peu  à  Toucst  de  Ik^au- 
vais;  contourne  la  pointe  de  celle  région,  passe  au  nord  de  Gisors, 
puis  se  dirige  presque  exactement  vers  Nemours  ;  coupe  l'Yonne  un 
peu  au-dessus  de  Sens,  la  Seine  vers  Méry-sur-Seine,  la  Marne  au- 
dessous  de  Châlons,  et,  contournant  à  distance  le  bord  du  terrain 
tertiaire,  sort  du  bassin  de  Paris  vers  Saint-Quentin  (1). 

C'est,  comme  on  voit,  le  bord  d'une  cuvette  oiïranl  une  inlloxion 

vers  le  nord,  entre  Compiègne   et  la  Fère,  c'est-à-dire  dans  la 

région  précise  où  le  terrain  tertiaire  s'éloigne  le  plus  du  centre  du 

bassin,  et  qui  parait  avoir  été  le  canal  par  où  la  mer  tertiaire  pénétra 

dans  le  golfe  parisien. 

On  retrouve  la  craie  de  Meudon  à  Norwich,  en  Angleterre,  et  à 
Ciply,  en  Belgique.  Mais,  d'après  les  recherches  de  M.  Hébert,  elle 
est  beaucoup  moins  étendue  qu'on  n'avait  cru  tout  d'abord.  Les  cou- 
ches de  Gravesend,  de  Dieppe,  etc.,  qu'on  y  avait  rapportées,  sont 
plus  anciennes,  et  se  rapportent,  au  moins  en  partit»,  comme  la 
craie  de  Reims,  à  la  zone  du  Belemnitella  guadrata. 

Ces  deux  bélemnitelles  se  ressemblent  beaucoup  et  ont  été  sou- 
vent confondues  ;  il  convient  de  les  décrire  tout  de  suite. 

Le  B,  mucronata,  d'Orb.  (lig.  19),  offre  un  rostre  allongé,  quel- 
quefois un  peu  comprimé,  cylindrique  sur  sa  moiliéanlérieure,  de  là 
acuminé  jusqu'à  l'extrémité  très-obtuse,  au  milieu  de  laquelle  est  un<^ 
pointe  souvent  allongée  ;  les  deux  impressions  dorsales  sont  très- 
marquées,  larges,  et  il  en  part  de  petits  sillons  ramifiés  et  réti- 
culés qui  viennent  joindre  la  partie  inférieure.  La  scissu7*e  est  lon- 
gue et  occupe  la  moitié  de  la  cavité.  Lsicavité  est  ronde,  très-longue, 
conique,  occupant  les  deux  cinquièmes  de  la  longueur,  pourvue  en 
dessus  d'un  sillon  creux  longitudinal  ;  les  alvéoles  ont  des  cloisons 
séparées,  dont  les  traces  se  montrent  encore  dans  la  cavité.  On 
remarque  que  les  individus  jeunes  ont  une  forme  plus  conique  et 
légèrement  comprimée. 

Le  B,  guadrata^  d'Orb.,  a  le  rostre  allongé,  subcylindrique, 
un  peu  comprimé,  acuminé  d'abord,  puis  s'atténuant  tout  à  coup, 
pour  se  terminer  par  une  pointe  aiguë,  grêle.  La  surface  est  couverte 
de  granulations  assez  régulières,  formant  souvent  des  espèces  de 
stries  vers  l'extrémité,  interrompues  seulement  par  les  sillons  supé- 

(I)  Voyez  une  note  de  M.  Hébert  dans  le  Buliet.  de  la  Soc,  de  géologie,  2«  sé- 
rie, 1863,  t.  XX;  p.  630. 


TEKRAiNS  SECO^IDAIHES. 
l'ieurs  qui  wnt  profonds  et  doubliimeiil  iinpressionnés.  La  scmur 
isst  peu  prolongée.  La  cauité  est  quadruiigulaire,  courte,  occupi 
un  peu  plus  du  quart  de  la  longueur  ;  stries  en  long  an  dessous,  fl 
en  travers  en  dessus.  Les  bords  supéiûeurs  sont  obliques,  fcstoDii^ 
en  quati-e  lobes,  dont  les  supérieurs  soûl  un  peu  onduleux.  A  l'ét* 
jeuue,  le  Belemnitelia  quadrata  est  plus  allongé  qu'à  ['Àjin  adulte,  eti 
son  estrémito  cal  plus  acumiuée. 


-  lidcnniiella   mm 


e  on  voit,  la  diiïérence  enli-o  ces  deux  béiemnitelfe^ 
Irès-faible.  Le  S.  ijuadi-ata  diffère  du  B.  mncronaia  par  sa  surface  J 
granuleuse,  par  le  manque  de  rides,  par  sa  cavité  plus  courte  et  j 
quadrangulaire.  Ce  dernier  caractère  surtout  le  fait  reconnaître  au  j 
premier  aperçu.  D'ailleurs,  dans  uos  environs  il  est  très-rare  et  Jt  i 
Meudon  on  ne  le  rencontre  pas.  Dans  toute  lu  partie  occidentale  du  1 
liassin,  les  deux  I)élemnitel]e5  disparaissent  également.  Nulle  part  4 
ne  se  trouve  môme  la  craie  de  Meudon,  et  dès  qu'on  sort  du  terrain  | 
tertiaire,  on  tombe,  à  Mainlenon  comme  à  Chartres,  sur  la  craie  it  i 
Mm'astef  cor  ariguinum,  que  nous  déer'ivioiis  lout  à  l'heui-e. 


•  LA  CRAIE.  37 

Craie  DE  Meudon.  —  Telle  qu'on  Tobserve  à  Meudon,  coHo  for- 
mation offre  20  mètres  d'épaisseur  de  craie  très-blanche. 

On  y  observe  des  lits  parallèles  constitués  sur  des  rogons  irré- 
gulièrement tuberculeux  de  silex  pyromaque.  Ces  lits  sont  nor- 
malement distants  les  uns  des  autres  de  2  mètres  environ.  A 
Bougival,  où  la  même  disposition  se  reproduit,  Fécartement  dos  lits 
est  un  peu  plus  grand.  Vers  le  bas,  les  silex  deviennent  de  plus 
en  plus  rares  et  finissent  par  disparaître. 

La  craie  de  Meudon  est  coupée  en  diverses  directions  par  des 
/ailles  dont  les  parois  sont  polies  comme  par  Teffet  d'une  friction 
énergique. 

Souvent  ces  failles  traversent  des  rogons  de  silex  qui  sont  alors 
brisés,  et  dont  la  fracture  offre  des  accidents  minéralogiques  sur 
lesquels  nous  reviendrons. 

Vers  le  haut,  la  craie  de  Meudon  change  d'aspect.  Elle  devient 
jaune,  dure,  non  traçante,  et  présente  en  tous  sens  des  tubulun^s 
diversement  ramifiées. 

Ces  tubulures,  qui  manquent  absolument  dans  la  craie  blanche, 
paraissent  dues  à  l'écoulement  des  eaux  ou  à  des  émanations 
gazeuses  témoignant  de  Témersion  et  de  la  dénudation  de  la  craie 
antérieurement  au  dépôt  des  couches  plus  récentes.  En  effet,  on 
en  retrouve  d'analogues  à  beaucoup  d'égards,  chez  les  roches  qui, 
à  l'époque  actuelle,  sont  soumises  à  des  influences  de  ce  genre. 

Origine  de  la  craie.  —  La  constance  des  caractères  de  la  craie 
sur  les  surfaces  immenses  où  l'on  peut  l'observer,  donne  un  intérêt 
spécial'  à  l'étude  de  son  origine. 

Ce  n'est  pas  un  produit  pur  et  simple  de  la  démolition  d'une  roche 
antérieure.  Sa  structure,  en  grande  partie  organique,  rend  cette  sup- 
position insoutenable,  en  même  temps  qu'elle  écarte  aussi  l'idée 
d'une  formation  due  à  des  sources  incrustantes. 

M.  Darwin  a  publié  à  cet  égard  de  très-curieuses  observations  (1) 
dont  il  est  impossible  de  ne  pas  dire  un  mot  ici.  Il  s'agit  de  la  for- 
mation contemporaine  de  véritables  sédiments  crayeux  autour  des 
attols  ou  îles  madréporiques  des  mers  tropicales.  M.  Lyell,  défenseur 
ardent  de  la  théorie  des  causes  actuelles,  a  tiré  de  ces  observations 
un  grand  parti  pour  l'explication  des  dépôts  d'âge  crétacé. 

Les  îles  madréporiques  sont  formées  de  coraux  et  autres  polypiers 
qui  appartiennent  à  des  groupes  assez  divers.  Ces  îles  offrent  des 

(1)  Darwin,  The  Structure  and  distribution  of  Coral  reefs ,  London,  1842,  :  .  : 


TEIIRAIKS  SKCONOAIRES. 
formes  variées  donl  la  plus  remai-qualile  est  celle  de  couronne  ana- 
logues ce  quemouLre  la  figure  20  (1).  Dans  ce  cas,  les  lies  portent  le 
nom  d'atloh.  Elles  sont  Tonnées  de  roches  calcaires  résultant  de 
l'agfîlutiuatiou  des  coquilles  et  de  polypiers  brisés.  La  roche  est 
lauliU  meuble,  tanti'it  dure,  compacte  et  susceptible  de  poli;  et  si 
diverses  variétés  sout  associées  sans  iiucun  ordre  de  superposition. 
Le  fond  du  bassin  au  milieu  duquel  se  trouvent  les  lies,  consiste 
en  bancs  de  coraux,  qui  n'afUeurenl  au-dessus  de  la  basse  mer  que 
dans  des  marées  exceptionnelles,  et  eu  sable  calcaire  associé  à  dit, 
calcaire  crayeux,  analogue  à  celui  qui  forme  la  roche  des  tles> 
It'après  ;\L  Nelson,  qui  a  étudié  les  Iles  madréporiques  des  Bennudes^ 
la  surfaire  ondulée  de  ces  lies  parait  être  le  résullal  du  passag 
{ïpaniles  masses  d'eau  ;  mais  les  pelilcs  chaînes  d'Ilots,  dont  le* 
couches  sout  presque  toujours  horizontales,  ne  seraient  pas  i 
au  même  phénomène,  et  leurs  couches  ne  s'étendraient  pas  àtaai 
le  passé  au  delà  de  l'espace  quelles  occupent  actuellement. 

Autour  de  ces  lies,  vit  toute  une  population  d'animaux  coralld- 
phages  qui  broutent  les  zoophjtes  comme  les  moulons  paissent 
l'herbe.  Ce  sont  divers  poissons  et  des  mollusques,  parmi  lesqueh 
le  strombe  géant  doit  être  spécialement  citt'.  Le  produit  de  la 
digestion  de  ces  polypiers  va  constamment  s'accumuler  autoui^ 
des  atlols,  où  il  ne  larde  pas  à  former  des  couches  épaisses.  Orv 
ou  retrouve  dans  ces  couches  tous  les  caraclèros  de  la  craie. 

«  La  désintégration  des  récifs  de  polypiers  qui  forment  les  lies 
et  entourent  les  eûtes  produit  sur  une  grande  étendue  une  boue 
calcaire  pure  qui,  lorsqu'elle  est  sèche,  ressemble  à  la  craie.  Le» 
escréracnls  de  certains  poissons  du  genre  spare,  et  d'autres  animaux 
de  classes  inférieures  qui  se  nourrissent  de  polypes  coralligènesj 
sont  aussi  composés  de  craie  impure.  (In  voit  un  gi'and  nombre  Ai 
ces  poissons  se  nourrissant  complètement  de  coraux  vivants», 
comme  un  troupeau  d'herbivores  pâture  une  prairie,  el  lorsqu'on 
vient  à  les  ouvrir,  on  trouve  leurs  intestins  remplis  d'une  boœi 
semblable  (2).  » 

De  son  côlé,  dans  des  éludes  sur  lagéologie  des  îles  Bermudes(3}, 
M.  Nelson  n'hésite  pas  à  attribuer,  à  ce  qu'il  nomme  la  craie  dei' 


(1)  Cette  figure  est  empruntée  aux  Eléments  de  Géologie  île  ConlejeaD. 

(2)  D'Archiac,  Histoire  des  progrès  de  la  géologie,  1.  I  (18â7J,  p.  3S3. 

(3)  Nelsun,  Traasacliuns  ophe  RaynlGeologital  Soafly  of  London,  1840,  (.  T, 
P.1D3. 


LA  CRAIE.                                                       9»                  1 

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^^^^^^  TERRAïaS  SECONDAIRES. 

Bermvdes,  la  même  origine  qu'aiiK  divers  bancs  de  pieiTe  plus  oa 
moins  solides  qui  cohsliluenl  les  lies  elles-mêmes.  Seulement 
ceux-ci  résullent  de  l'accumulalion  des  fragmenta  brisés  mécani- 
quement, tandis  que  la  roche  ou  pâle  crayeuse  est  due  à  la  destruc- 
tion par  une  longue  submersion  du  tissu  membraneux  qui  pénétrait 
toute  la  masse  el  qui  abandonne  alors  la  matière  calcaire  retenue 
dans  ses  mailles.  Celle-ci,  en  se  précipitant,  forme  cette  substance 
blanche  et  tendre,  analogue  à  la  craie,  qui  se  trouve  au  fond  des 
anses  et  des  golfes,  mélangée  de  sables  coquilliers,  de  beaucoup  de 
polypiers,  de  coquilles  bien  conservées  et  de  masses  considérables 
de  méandrines  et  d'astrées.  Ces  masses,  soit  encore  intactes,  soit 
dans  un  élat  de  décomposition  plus  ou  moins  avancé,  ont  certaine- 
ment vécu,  puis  sont  mortes  sur  les  lieux  mêmes. 

De  tous  ces  faits  résultent  évidemment  de  fortes  présomptions 
pour  faire  penser  qu'à  la  formation  de  la  craie  ont  pu  présider 
actions  analogues  à  celles  qui  s'exercent  aujourd'hui  autour  des 
lies  madréporiqucs.  L'existence  des  bancs  de  polypiers  au-dessus 
et  au-dessous  de  la  craie  proprement  dite,  dans  le  terrain  jui'as- 
sique  (corallien)  et  dans  le  calcaire  pisolilhique,  rend  cette  opinion 
plus  vraisemblable  encore.  Aussi,  sans  adopter  complètement  les 
idées  de  M,  Darwin  et  de  M.  Lyell,  devons-nous  remarquer  qu'elles 
doivent  être  prises  en  très -se  rie  uses  considérations,  malgré  les  objec- 
tions faites  ù  une  trop  grande  extension  de  ce  mode  de  formation. 

Constant  Prévost,  dans  un  ordre  de  vues  analogue,  insiste  sur  ce 
fait  que  la  craie  parisienne  présente  d'autant  plus  les  cnraclères  des 
couches  pélagiennes,  c'est-à-dire  formées  dans  une  mer  profonde, 
qu'on  l'examine  plus  près  du  centre  du  bassin. 

«La  blancheur, dit-il  (l),riiomogénéité  de  ce  carbonate  calcaire, 
la  grande  épaisseur  et  l'horizon  talilé  de  ses  couches  parallèles,  sans 
aucune  interposition  de  dépôts  de  matière  différente  et  grossière, 
sont  des  indices  dénotant  le  dernier  sédiment  abandonné  par  des 
eaux  qui,  déjà  dans  un  long  trajet,  avaient  laissé  déposer  les  par- 
ticules grossières  et  pesantes  qu'elles  avaient  délayées  ou  qu'elles 
tenaient  en  suspension;  ils  annoncent  aussi  que  le  lieu  où  se 
formait  le  dépût  était  à  l'abri  de  toute  grande  agitation,  et  qu'il 
n'éprouvait  pas  les  influences  perlurhalrices  des  courants,  des  tem- 
pêtes qui  changent  et  bouleversent  sans  cesse  les  sédiments  formés 
près  des  rivages  et  sous  des  eaux  peu  profondes. 


(1)  Coiulanl  Prévost,  lac.  cit.,  p.  108  cl  s' 


LA  CRAIE.  41 

»  Une  -âeinblable  conséquence  peut  être  déduite  du  petit  nombre 
de  fossiles  que  contient  la  craie  parisienne,  ainsi  que  des  espèces 
qui  lui  sont  propres.  On  sait  qu'elle  ne  renlerme  presque  jamais  de 
coquilles  univalves,  dont  les  animaux  habitent  de  préférence  les 
fonds  éclairés  et  peu  immergés,  sur  lesquels  ils  doivent  ramper 
pour  chercher  leur  nourriture,  ou  bien  les  individus  de  leur  espèce 
avec  lesquels  ils  ont  besoin  de  s'accoupler  pour  que  leur  reproduc- 
tion ait  lieu.  Quelques  coquilles  univalves,  portées  par  accûdent 
loin  de  leur  demeure  habituelle  (Trocàus  Basteroti)^  prouvent,  en 
effet,  qu'aucune  cause  chimique  n'a  détruit  dans  la  craie  blanche 
celles  qui  auraient  pu  y  exister,  ainsi  que  plusieurs  naturalistes  ont 
pu  le  croire  et  le  proposer  pour  expliquer  leur  absence.  Les  fossiles 
de  notre  craie  sont  presque  exclusivement  des  débris  de  grandes 
coquilles  bivalves  qui  n'ont  pas  d'analogues,  même  de  genre,  sur 
nos  rivages  {Catillus)  ;  des  térébratules,  coquilles  légères  et  flot- 
tantes après  la  mort  de  l'animal,  qui  pendant  sa  vie  se  tenait  fixé 
sur  les  roches  des  profondeurs  ;  des  oursins  (ananchytes,  galérites, 
spatangues),  dont  le  test  léger  peut,  comme  on  le  sait,  flotter  long- 
temps sur  les  eaux,  lorsqu'il  est  vide  après  la  mort  de  l'animal, 
circonstance  que  prouve  l'absence  des  baguettes  dont  ces  fossiles 
sont  presque  toujours  privés,  ainsi  que  l'existence  de  serpules,  po- 
lypiers fixés  sur  le  test  même.  Avec  ces  divers  débris  se  trouvent 
encore  des  bélemnilelles  {D.  mua^onaia),  qui  proviennent  de  mol- 
lusques céphalopodes  dont  les  espèces,  comme  on  le  sait,  nagent 
et  s'aventurent  dans  les  hautes  mers  ;  quelques  morceaux  de  bois 
de  petite  dimension,  et  enfin  des  masses  siliceuses  irrégulières 
qui  coupent  l'uniformité  des  bancs.  On  aperçoit  souvent  les  traces 
d'organisation  qui  rappellent  ces  légions  immenses  et  variées  d'êtres 
mous  et  gélatineux  qui  couvrent  encore  parfois  la  surface  des 
mers  équatoriales,  et  qui,  par  des  circonstances  dont  les  causes 
sont  peu  connues,  semblent  à  certaines  époques  disparaître,  lors- 
qu'elles se  précipitent  sur  leur  fond.  » 

Constant  Prévost  complète  ce  tableau  en  cherchant  à  montrer  que 
synchroniquement,  il  se  faisait  'sur  le  pourtour  du  bassin  des 
couches  de  craie  littorale,  à  laquelle  il  rapporte  la  craie  tufl'eau  et  la 
craie  chloritée,  tout  en  reconnaissant  que  sur  d'autres  points  ces 
formations  sont  plus  anciennes,  comme  on  l'admet  généralement. 
Voici  comment  il  s'exprime  à  ce  sujet  :  «  Pendant  qu'autour  du 
point  où  se  trouve  maintenant  Paris,  se  formaient  les  couches  de  la 
craie  pélagienne,  il  devait  se  déposer  des  couches  de  craie,  que  j'ap- 


DU  MEME  AUTEUR 


Recherches  chimiûues  sur  les  oxydes  métalliques.   In-8<»^  1867. 

Expériences  sur  la  PAssivnÉ  du  fer.  (Le  Cosmos ^  1867.) 

GÉOLOfilE  COMPARÉE.  —  Étude  descriptive,  théorique  et  expérimentale  sur  les 
météorites,  i  vol.  grand  in-8^,  1867. 

Hechercres  sur  la  composition  et  la  structure  des  météorites,  thèse  de  docto- 
rat es  sciences.  (Annales  de  chimie  et  de  physique,  h^  série,  t.  Wll,  p.  5. 
et  in-4«,  1869.) 

Dosage  du  fer  kickelé  dans  les  météorites.  (Le  Co^mo^,  1869.)  . 

ÉTUDE  MINER ALOGIQUE  DU  FER  MÉTÉORIQUE  DE  Deesa.  —  Existence  des  roches  nié- 
téoritiques  éruptives  ;  âge  relatif  des  météorites.  In-8°,  1869. 

De  l'origine  des  météorites.  In-8^,  1869. 

LiTHOtiOGlB  terrestre  ET  COMPARÉE.  {Dictionnaire  d'histoire  naturelle  de  d'Orbi- 
gtiy  et  tirage  à  paft).  i  vol.  in^*,  1870  (Germer  Baillière). 

ÉTARLISSEMBNT  DBS  TYPEsIde  roches  météoritiques.  In-8^,  1870. 

MÉMOIRE  SUR  LA  GÉOLOGIE  DES  MÉTÉORITES.  (Moniteur  scientifique ^  in-4<^,  1871.) 

Le  ciel  géologique.  Prodrome  de  géologie  comparée.  1  vol.  in-8%  1871  (Firmin 

Didot  frères). 
Lithologie  pratique.  Cours  de  géologie  appliquée.  1  vol.  in-8**,  1871  (Dunod). 

Sur  l'existence  de  la  bauxite  à  la  Guyane  française  {Comptes  rendus  de  CAca* 
demie  des  sciences,  février  1872). 

I^RÉSCNCE  de  la  dunite  en  fragments  empâtés  dans  les  basaltes  de  l'île  Bourbon 
{Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences^  mars  1872). 

Étude  minéralogique  de  la  serpentine  grise  (Comptes  rentlus  de  l'Académie  dc.^ 
sciences^  mai  1872). 

DÉTBBimfATION   MINÉRALOGIQUE   DES   BOLOSIDÉRES    DU   MUSÉUM  {Comptes  rcrtdus  de 

tAcadémie  des  sciences^  mai  1873). 

llATUBB  CMUiiQUB  DU  SULFUBB  DE  FER  (troIUte)  Contenu  dans  les  fers  météoriques 
{Cmmpies  rendus  de  t Académie  des  sciences,  mars  1874). 

Ml  Là  ZiMCOfTÉHiTSKniEBTAVMRTiimA  [Comptes  rendus  de  PAcmiémie  des  sciences, 
1874). 

(.CÉOUOB  CMPABÉB  professé  m  Muséum,  i  voL  ia-8«,  1874  (Firmin 

i  tfH.  in-lS,  1874  (RothschUd). 
U  CUL.  1  ^.  iA.18  (BibUotiiéaue  Franklin)  sous 


^  — ■■*»W«MR  •■    t.    MAftriNSr.    RtK   IKRON,  i* 


GÉ(»LH1E 


ENVIRONS    IL    ï     1     - 


ET  É^UM£KATln^   1»L      ïm'.-ii.L     •'      -       lî 


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LIBRAfRIR   liF,   . 


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Terrains  SECOMbAiscs. 
peDerai  littorale,  dans  les  points  du  bassin  qnt  étaient  pins  rappro- 
chas des  rivages  ou  sur  lesquels  les  eaux  avaient  moins  de  hanteur 
c'est  effectivemenl  ce  que  démontrent  les  caractères  de  la  craie 
mnacée  et  de  la  craie  chlorilée,  lomparés  à  ceux  de  la  craie  blatiche, 
comme  la  carie  coloriée  l'indique  dans  tout  le  pourtour  du  bassin, 
tant  en  France  qu'i-n  Angleterre,  dans  nue  position  relative  supé- 
rieuie  à  la  craie  blanche.  Je  puis  paraître  ici  commellit;  une  erreur 
et  ne  pas  connaître  les  rapports  d'âge  que  l'ou  alUibue  aux  trois, 
variétés  de  craie  que  je  viens  de  nommer;  je  sais  cependant  bien 
que  l'on  regarde  la  craie  blanche  comme  supériem'e  aax  deux 
autre»,  et  par  conséquent  cximme  Tormée  après  elles  ;  mais  des- 
nhiter  val  ions  m'ont  prestpe  démontré  qu'il  fallait  distinguer  la 
glauconie  inférieure  à  la  craie  blanche  de  la  glaucoaie  littorale  qui 
«Bt  contemporaine.  > 

Kohmations  des  rognons  db  silb),.  —  La  foi-malion des  rognon» 
de  Hilex  renfermés  dans  la  craie  en  si  grande  abondance  constitué 
uu  problème  intéressant  qui  se  représentera  plusieurs  fois  devant 
nous  dans  la  revue  que  nous  entreprenons  des  terrains  de  Paris,  car 
de  paroillos  concrétions  se  retrouvent  à  des  niveaux  Irés-di (Térents. 

Os  rognons  sont  de  formes  essentiellement  lubercul aires,  et  l'on 
remorque  que  Irùs^ouvent  ils  empftteiitdes  fossiles.  Disons,  en  pa^ 
sant  (|ue  cette  dernière  cireonstance  elle-même  se  présente  pour  des 
rognons  de  Tonnation  d'âge  ililTércnt,  et,  par  exemple,  pour  ceux  que 
nous  aurans  h  signnlcr  dans  le  calcaire  grossier  moyen,  à  Pierre- 
lave  et  ailleurs. 

Il  suffît  d'un  coup  d 'œil  jeté  sur  ces  rognons  pour  reconnaître 
<|u'on  nu  (leut  les  attribuer  qu'il  une  concentration  progressive, 
mnli^.ulnîi  molécule,  de  la  silice  tenue  d'abord  en  dissolution  dans 
le  tiiiuide  où  la  roche  enipi\taiite  s'est  déposée. 

Une  expérience  décrite  pnr  M.  Marc  Seguin  (1)  rend  sensible  une 
l'onnulion  nrtiliciolle  de  même  genre.  Le  savant  physicien  gâche  d& 
l'argile  avec  Av  l'eau  fortumcril  salée;  puis,  après  en  avoir  fait  des 
boules  durtm,  il  le»  abandonne  à  la  dessiccation.  Si,  après  dessiccation 
compl^lo,  on  vient  il  los  briser,  oh  y  trouve  des  cristaux  parfois  vo- 
lumineux de  M>1,  ce  qui  suppose  un  mouvement  intermoléculaire 
deit  |)nrticulos  sidines  et  (H^rinet  d'eu  ndmcllre  un  tout  h  fait  pareil 
[Hiur  les  l'Iémenls  siliceux  de  la  craie. 


M.  Stguin  nlm«.  p.  18), 


lin.. 


av«<:  ie*  note*,  pir 


LA  CRAIE.  A3 

Pour  ce  qui  est  des  rognons  de  silex,  il  faut  remarquer  toutefois 
qu'une  difficulté  très-grande  résulte  de  leur  état  anhydix'.  Il  est 
plus  commode,  en  effet,  de  comprendre  la  production  des  rognons 
hydratés,  tels  que  ceux  que  nous  mentionnerons  plus  loin  sous  le 
nom  d'opale  ménilite  ;  car  jusqu'ici  nous  ne  savons  pas  comment  la 
silice  hydratée  peut  devenir  anhydre  sans  avoir  subi  un  échauiïement 
évidemment  incompatible  avec  les  conditions  qui  ont  présidé  au 
dépôt  de  la  plupart  des  terrains  stratifiés.  Cependant  nous  assistons 
parfois  à  des  déshydratations  analogues  dont  l'observation  est  in- 
structive à  notre  point  de  vue.  C'est,  par  exemple,  ce  qui  a  lieu  pour 
la  matière  colorante  ferrugineuse  de  certains  grès  exposés  à  l'air,  et 
qui,  de  l'état  de  limonite,  passe  progressivement  à  celui  de  gœthite 
et  peut-être  même  d'hématite.  Nous  avons  nous-méme  publié  un 
l'ait  de  ce  genre.  Il  s'agit  de  blocs  de  grès  quartzeux  colorés  en  jaune 
par  l'hydrate  de  fer,  et  qui,  soumis  longtemps  aux  intempéries  sur 
le  plateau  de  Villeneuve-Saint-Georges  (Seine-et-Oise),  acquièrent 
progressivement  une  croûte  mince  mais  continue,  dont  la  matière 
colorante  est  de  l'oxyde  rouge  de  fer  (1  ).  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de 
tirer  de  ce  fait  toutes  les  conséquences  qu'il  comporte,  mais  nous 
pouvons  admettre  que,  les  circonstances  étant  favorables,  ce  qui. 
se  passe  pour  l'oxyde  de  fer  peut  avoir  lieu  pour  la  silice. 

Minéraux  disséminés  dans  la  craie.  —  Le  silex  en  rognon  n'est  pas 
la  seule  substance  minéralôgique  contenue  dans  la  craie  blanche. 

L'une  des  plus  visibles  est  la  pyrite,  ou  bisulfure  de  fer,  qui  con- 
stitue ordinairement  des  boules  ou  des  amas  cylindroïdes  dont  la 
structure  éminemment  cristalline  est  radiée  autour  du  centre.  Comme 
le  silex,  la  pyrite  empâte  fréquemment  des  fossiles. 

Souvent  elle  est  altérée  à  la  surface  et  transformée  superficielle- 
ment en  gœthite  ou  même  en  limonite.  On  connaît  même  de  beaux 
échantillons  de  ces  oxydes  de  fer  constituant  des  pseudomorphes 
de  la  pyrite  ;  offrant,  par  exemple,  des  cubes  pourvus  de  tout  le 
système  de  stries  caractéristiques  du  sous-système  du  dodécaèdre 
pentagonal.  Ces  formes  cristallines  n'appartiennent  jamais  à  la 
gœthite  ni  à  la  limonite,  et  prouvent  bien  que  ces  matières  sont 
venues  remplacer  le  sulfure  de  fer,  comme  la  silice  remplace  le  tissu 
organique  d'un  bois  qui  se  pétrifie. 


(1)  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  iS72,  t.  LXXV,p.  890.  —  Voye» 
aussi:  Stanislas  Meunier,  Cours  de  géologie  comparée  professé  au  Muséum,  1874, 
p.  248. 


k. 


^TT  ^^^  TERRAINS  SECONDAIRES. 

Dans  certaines  l'égions  crayeuses  où  la  p\Tile  est  très-abondante, 
ses  caractères  si  différents  de  treux  de  la  craie  sur  laquelle  on  lai 
ramasse  ont  conduit  tes  populations  à  la  regarder  comme  d'origine, 
extraordinaire.  C'est  ainsi  qu'en  Champagne  on  lui  attribue  une 
origine  météoritique,  et  on  lui  donne  le  nom  de  pierre  de  foudre  ou 
pierre  de  tomierre.  On  lui  a  même,  dans  une  foule  de  cas,  attribué 
des  propriétés  fantastiques,  tirées  justement  de  cette  origine  céleste 
qu'on  lui  supposait.  Il  est  remarquable,  en  présence  de  ce  préjugé, 
que  les  météorites,  ou  pierres  qui  tombent  du  ciel,  ne  renferment- 
précisémenl  pas  de  pyrite.  On  y  trouve  en  abondance  du  sulfure  de- 
fer.  Mais  celui-ci  a  une  composition  tout  à  fait  différente  et  Toisina- 
de  la  pyrite  magnétique  ;  on  lui  donne  le  nom  spécial  de  troilite' 
pour  le  distinguer.  fS;r"  "t:- 

La  craie  ne  contient,  en  général,  la  pyrite  que  d'une  manière 
ancidentelle  ;  ee  n'est  qu'exceptionnellement  que  ce  minéral  peul 
être  recueilli  en  masse  assez  grande  pour  être  exploité.  On  sait  qu'il' 
ne  constitue  pas  un  minerai  de  fer,  mais  un  minerai  d'acide  sulfu- 
rique,  et  qu'à  ce  point  de  vue  Jl  a  une  certaine  valeur.  Les  procédés 
d'extraction  en  usage  ne  lui  enlèvent  d'ailleurs  que  la  quantité  de 
soufre  qui  excède  chez  le  bisulfure  celle  qui  est  compatible  avec  la 
formule  de  ta  pyrite  magnétique.  Celle-ci  forme  le  résidu  de  l'opé- 
ration et  n'est  point  utilisée. 

La  craie  blanche  renferme  parfois  de  la  strontiane  sulfatée  ou 
eêlèstÏTie,  sous  la  forme  de  petits  cristaux  très-nets.  Ces  cristaux 
appartenant  à  la  variété  appelée  apoiome  par  Uaùy,  ne  se  rencontrent 
que  dans  les  failles  que  nous  signalions  tout  à  l'heure.  On  ne  les  i 
li-ouve  guère  surlacraie  elle-même,  mais  sur  les  parois  des  silex  bri-  I 
ses  par  la  dislocation  du  terrain.  La  disposition  de  ces  cristaux  leur 
fait  naturellement  attribuer  une  origine  tilonienne,  et  témoigne  par 
conséquent  de  l'antique  existence,  dans  les  failles  aujourd'hui  vides, 
d'eaux,  sans  doute  thermales,  venant  de  la  profondeur  et  chargéesde 
sulfate  stronlianien.  On  peut  rapprocher  l'existence  de  ces  cris- 
taux dans  les  failles  de  la  craie,  de  la  présence,  dans  les  couches 
d'argile  plastique  qui  lui  sont  superposées,  découches  calcaires  très- 
fortement  imprégnées  de  strontiane.  M.  Jannettaz  a  signalé  un  fait 
de  ce  genre  qu'on  peut  observer  tout  près  du  pointement  de  craie 
des  Moulineaux,  et  sur  lequel  nous  reviendrons  quand  le  moment 
sera  venu  de  nous  occuper  des  terrains  d'argile  plastique. 

IjCs  mêmes  silex  de  la  craie  qui  font  saillie  sur  la  paroi  des  failles 
présentent  parfois  des  cristaux  d'une  tout  autre   nature,  et  dont 


LA  CRAIE.  '  45 

l'origine  est  toute  différente,  on  pourrait  dire  inverse  de  celle  de  la 
célestine. 

Les  uns  sont  constitués  par  du  calcaire  ou  carbonate  de  chaux. 
Ils  se  présentent  toujours  à  la  partie  supérieure  des  saillies  que 
forment  les  silex  et  peuvent  atteindre  d  assez  fortes  dimensions.  Ils 
sont  évidemment  dus  à  des  infiltrations  venant  de  la  partie  supé- 
rieure. Sans  doute  des  eaux  chargées  d'acide  carbonique  auront 
dissous  la  craie  sur  leur  passage;  puis,  dans  le  vide  de  la  faille, 
perdant  au  contact  de  Tair  le  gaz  qu'elles  contenaient,  elles  auront 
abandonné  peu  à  peu  la  matière  calcaire,  et  celle-ci  aura  cristallisé. 

Les  autres  sont  de  gypse,  c'est-à-dire  de  sulfate  de  chaux 
hydraté.  Leur  situation  est  la  même  que  celle  des  cristaux  de  cal- 
caire, et  leur  formation  est  sans  doute  très-analogue.  On  sait,  en 
effet,  que  le  gypse  est  faiblement  soluble  dans  l'eau,  et  nous  savons 
déjà  qu'au-dessus  de  la  craie  se  trouvent  à  divers  niveaux  des 
amas  de  cette  substance.  Les  eaux  d'infiltration  ont  donc  pu  fina- 
lement s'en  charger  dans  beaucoup  de  cas. 

Le  gypse  cristallisé  ne  se  présente  pas  seulement  sur  les  silex  sail- 
lants des  parois  des  failles  ;  il  remplit  aussi  parfois  les  tubulures  de 
la  craie  dure.  A  iMeudon,  il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  échan- 
tillons qui  sont  dans  ce  cas,  et  l'on  peut  en  voir  de  beaux  exemples 
dans  la  collection  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

Relief  de  la  craie  autour  de  Paris.  —  Autour  de  Paris,  la  craie 
blanche  est  bien  loin  d'être  horizontale.  Tandis  qu'à  Meudon  sa  sur- 
face ne  dépasse  pas  la  cote  de  i!i5  mètres,  elle  atteint  sur  les  bords 
du  bassin  : 

Au  mont  Aimé 210  mètres. 

Au  mont  Août 210 

Au  bois  de  la  Houppe 230 

A  Verzy 230  (au  moins) 

Au  mont  Berru 210  (au  moins)^  etc.  (1). 

Et,  comme  dans  tous  ces  points,  la  craie  présente  les  traces  ma- 
nifestes d'une  dénudation  énergique,  on  peut  admettre  qu'entre 
l'altitude  du  centre  et  sur  celle  des  limites  du  bassin,  il  existait  an- 
térieurement une  différence  d'au  moins  200  mètres. 

D'un  autre  côté,  dans  ces  diverses  localités,  la  faune  est  remar- 

(1)  Hébert,  réunion  extraordinaire  à  Épernay  (BuUei,  de  la  Société  géologique, 
2*  série,  18/19,  t.  VI,  p.  720). 


TtltlUINS  SECONDAIRES. 
quablement  uniforrae.  Les  mêmes  fossiles  se  rencontrent  partout, 
cl  entres  autre  VOstrea  vmcularis  avea  ses  deux  valves. 

Il  faut  donc  en  conclure  que,  postérieurement  à  son  dépôt,  la 
craie  a  subi,  de  Paris  à  Reims,  un  relèvement  considérable,  consé^ 
<|uence  probablement  d'oscillalions  nombreuses. 

D'après  les  recherches  de  M.  Hébert,  la  dale  de  ce  relèvement  peut 
être  fixée  entre  le  dépAt  de  la  craie  et  celui  immédiatement  posté- 
rieur du  calcaire  pisolilhique,  car,  ainsi  que  nous  le  verrons  très- 
prochainement,  celui-ci  a  comblé  les  dépressions  de  la  craie. 

De  laçon  que  si  l'on  veut  leconslituer  l'histoire  de  cette  époque' 
l'eculée,  on  an'ive  à  y  reconnaître  quatre  phases  successives  qui 
sont  :  d'abord  l'émersion  de  la  masse  ci-ajeuse  ;  en  second  lieu,  IC' 
durcissement  de  la  surface  sous  l'action  des  agents  atmosphériques, 
et  la  production  des  tubulures  ;  puis  exhaussement  vers  l'est  par  suite 
d'un  mouvement  de  bascule,  et  l'aDaissement  général  du  niveau  de 
ta  craie  jusque-là  émergée:  cnlin,  l'inondation  de  cette  craie  et  le 
dépAt  dans  les  dépressions  ainsi  produites  des  couches  de  calcairfi 
, pisolilhique. 

Mais  la  craie  n'est  pas  seulement  relevée  ;  sa  surface  autour  de^ 
Paris  offre,  en  outre,  des  ondulations  remarquables,  La  tranchée 
■de  Houdan,  située  entre  Sainl-Cyr  et  Dreux,  dont  nous  avons  parlé 
(page  20,  lig.  7),  montre  que  dans  cette  regionla  craie  décrit  des 
sinuosités  considérables  (1).  Elle  forme  d'abord  une  saillie  isolée 
à  la  Chapelle  :  c'est  celle  que  représente  la  ligure  à  laquelle  nous 
venons  de  renvoyer;  elle  en  montre  une  seconde  à  Houdan,  qui  ap- 
partient il  la  ceinture  crayeuse  embrassant  de  toutes  iiai'ls,  comme 
nous  l'avons  dit,  le  golfe  tertiaire  parisien. 

C'est  en  rapport  avec  ces  protubérances  que  se  place  le  relèvement 
considérable  de  la  craie  à  Mkrasler  cor  anguinum,  que  M.  Hébert 
a  signalé  dans  la  même  région,  aux  environs  de  Beynes  (2). 
Dans  celte  localité,  la  craie  atteint  l'allilude  de  120  mètres,  et  n'est 
recouverte  que  par  la  partie  supérieure  du  calcaire  grossier. 

Il  pourrait  môme  bien,  d'après  le  savant  géologue,  y  avoir  lii 
une  faille,  car  les  couches  plongent  rapidement  au  nord-est,  de 
façon  qu'à  la  ferme  de  l'Orme,  le  calcaire  grossier  supérieur  est  i 
108  mèti-es,  tandis  qu'il  un  kilomètre  au  sud-ouest,  les  marnes 
vertes  sont  à  97  mètres,  et  plus  près  encoiv,  les  marnes  à  Ostrea 


(1)  liii/kt.  de  la  Société  géologique,  2=  s6rie,  lSfi3,  I.  XX,  p.  753. 

(2)  HÉlerl,  Buliel.  ds  la  Sociélé  gMogique,  2'^  sirk\  1872,  l.  XXIS,  p.  âiS, 


U  CRAIE.  «7 

<yathula,  surmontées  d'un  peu  de  sables  de  Fontainebleau,  n'attei- 
gnent pas  100  mèlres  d'altitude. 

0  II  est  donc  extrêmement  probable,  dit-il,  qu'une  faille  vient  se- 
placer  an  sud  de  la  ferme  de  rOime,  et  elle  doit  se  diriger  nord- 
ouest-sud -est,  comme  la  faille  de  Vernou.  «  Nous  aurons  plus  loin 
l'occasion  de  revenir  plusieurs  fois  sur  celle-ci. 

Faune  de  la.  craie  de  Meudon.  —  La  Taune  de  la  craie  de  .Meu- 
don  est  beaucoup  moins  liche  que  celle  des  couches  plus  anciennes. 
Cependant  l'énumération  des  animaux  qui  la  composent  serait 
«xlrêmement  longue.  Nous  donnerons  quelques  détails  sur  les  plus 
caractéristiques. 

Avant  tout,  les  foraminifères  microscopiques  jouent  un  très- 
grand  r6le  dans  ce  terrain  (lig.  21).  D'après  Ehrenberg,  la  craie  est 


5*5^ 


FiG  21  —  FonnuDifèTM  do  la  cme 

formée  de  deux  parties,  l'une  cristalline  et  l'autre  organisée. 
Celle-ci  résulte  de  l'accumulation  de  carapaces  de  foraminifères,  et 
le  savant  allemand  a  calculé  qu'il  y  a  plus  d'un  million  de  ces  cara- 
paces dans  20  centimètres  cubes  de  craie,  ou  plus  de  10  millions 
dans  500  grammes  de  cette  roche. 

Les  foraminifères  paraissent  avoir  une  organisation  anatomique 
très-simple.  Ils  ne  sont  jamais  agrégés  et  ont  une  existence  indivi- 


V^^^^H  TERRAIKS  SECOKDAinES, 

duelle  distincte.  Ils  sont  composés  d'une  masse  vivante,  de  consiï- 
tnnce  glutineusc,  tantôt  entière,  tantôt  divisée  en  segments  disposés, 
soit  en  ligne,  soit  en  spirale,  soit  en  peloton.  Le  dernier  segment 
porte  des  filaments  contractiles  incolores,  Irès-allongés,  qui  ser^ 
vent  à  la  reptation  et  qui  peuvent  encroûter  extérieurement  It 
coquille.  Celle-ci  est  de  forme  Ir&s-variable  et  se  moule  sur  le  con^ 
étant  simple  quand  celui-ci  l'est,  et  composée  de  loges  lorsque 
l'animal  est  formé  de  plusieurs  segments.  Elle  est  percée  d'un  ou 
de  plusieui's  trous  pour  le  passage  des  lilaments. 

Ces  petits  animaux  ont  longtemps  échappé  aux  recherches  et  k 
l'observation  des  zoologistes,  et  cependant  ils  jouent  un  rôle  im- 
mense, non-seulement  dans  la  constitution  de  la  craie,  comme 
nous  venons  de  le  dire,  mais  dans  celle  de  beaucoup  d'autres 
roches,  et,  à  l'état  vivant  dans  l'édilication  de  couches  importantes 
de  sédiments  contemporains.  Les  restes  de  ces  êlres,  en  apparence 
si  peu  imporlants,  forment  souvent,  suivant  la  remarque  d'Alc, 
d'Orbigny,  des  bancs  qui  gênent  la  navigation,  obstruent  les  golfes 
et  les  détruisent,  comblent  les  ports  et  créent,  avec  les  polypes,  cea 
tles  qui  naissent  tous  les  jours  au  sein  des  régions  chaudes  du  grand 
Océan.  Comme  M.  Pictet  nous  l'apprend  (1),  ce  ne  fut  qu'en  1731 
que  Beccarius  les  signala  pour  la  première  fais  dans  les  sables  de 
l'Adriatique.  Ils  furent  étudiés  en  1732par  Breyn,  en  1739  par  Plan- 
cus.  Depuis  lors,  leur  histoire  a  fait  peu  de  progrès  jusqu'en  1825, 
où  Aie.  d'Orbigny  présenta  sur  cette  classe  un  travail  systématique, 
qui  fut  suivi  en  1835  d'un  mémoire  important  de  Dujardîn.  A 
partir  de  cette  époque,  d'innombrables  travaux  furent  exécutés 
dans  la  môme  voie  par  Ebrenherg,  Cornuel.Czjzek,  Iteuss,  Carpeu- 
ter,  Schuize,  etc.,  et  aujourd'hui  les  connaissances  sur  ces  iulé- 
ressants  animalcules  sont  très-avancées. 

L'étude  des  coquilles  foraminifères  de  la  craie  blanche  de  plu- 
sieurs points  du  bassin  de  la  Seine  a  conduit  Aie.  d'Orbigny  (2) 
à  quelques  considérations  que  nous  exposerons  ici.  Ces  coquilles, 
dans  les  divers  étages  de  la  formation,  dans  le  nord  et  ie  centre  de 
la  France,  la  Belgique,  et  en  Angleterre,  ont  une  grande  analo^e, 
et  elles  se  succèdent  régulièrement  de  bas  en  haut,  tandis  que  dans 
le  sud  et  dans  le  sud-ouest  de  la  France  les  espèces  sont  tout  à  fait 

(i)  Piclel,  Ti-oilé  de  paléontologie,  t.  IV  (1857),  p.  i77. 

(2)  Alcide  d'Orbignj,  Mémoires  de  la  Société  géologique  lie  France,  1840, 1.  IV, 
p.  l.avecd  pi. 


LA  CRÂie.  A9 

distinctes,  et  même  il  y  a  des  genres  différents.  En  indiquant  les 
résultats  auxquels  il  est  arrivé  sur  la  répartition  des  genres  dans  ces 
deux  zones  crétacées,  Fauteur  pense  que  la  craie  de  Tours,  de  Cha- 
vagne  et  de  Vendôme  est  parallèle  à  celle  de  Maestricht  et  inrérieure 
à  la  craie  blanche;  manière  de  voir  peu  d'accord,  pour  le  dire  en 
passant,  avec  les  données  stratigraphiques  et  même  paléontolo- 
giques.  Les  foraminifères  ont  augmenté  progi'essivement  des  cou- 
ches inférieures  aux  supérieures.  Des  formes  d'abord  très-simples, 
analogues  à  celles  des  dépôts  jurassiques,  puis  plus  compliquées 
et  propres  aux  couches  les  plus  basses  de  la  craie,  ont  été  rempla- 
cées dans  les  plus  élevées  par  des  formes  plus  variées  et  qui  finis- 
sent par  se  trouver  toutes  dans  le  terrain  tertiaire  ;  quelques-unes 
même  dans  les  mers  actuelles.  Les  formes  spécifiques  des  forami- 
nifères de  la  craie  offrent  dans  leur  ensemble  plus  d'analogies  avec 
celles  qui  vivent  aujourd'hui  dans  l'Adriatique  qu'avec  toutes  les 
autres. 

Aie.  d'Orbigny  décrit  ensuite  54  espèces  de  la  craie  blanche  des 
environs  de  Paris,  dont  38  se  sont  trouvées  dans  la  craie  de  Meudon, 
33  dans  celle  de  Saint-Germain  et  28  dans  celle  de  Sens.  9  sont 
propres  à  la  première  localité,  2  à  la  seconde,  6  à  la  troisième,  et  23, 
ou  près  de  la  moitié^  se  présentent  dans  la  craie  blanche  d'Angleterre, 
trois  des  espèces  précédentes  existent  dans  les  grès  verts  et  ferrugi- 
neux du  département  de  la  Sarthe,  2  dans  la  craie  de  Tours,  2  dans 
celle  de  Maestricht,  enfin  2  dans  les  dépôts  tertiaires  de  l'Autriche 
et  de  l'Italie,  et  qui  vivent  encore  dans  la  mer  Adriatique  [Dentalina 
commnnis  et  Rotalina  umbilicata) . 

Parmi  les  radiaires,  il  faut  mentionner  tout  spécialement  plusieurs 
oursins. 

VAnanchytes  ovata  (fig.  22),  tout  à  fait  caractéristique  de  la  craie 
blanche  a  été  confondu  avec  VAnanchytes  gibba^  que  nous  avons 
décrit  plus  haut.  D'Orbigny  continue  à  admettre  l'identification  de 
ces  deux  espèces,  dont  il  fait  deux  variétés.  M,  Hébert  y  voit  au 
contraire  deux  espèces  distinctes.  Nos  figures  suffisent  pour  montrer 
les  différences  générales  de  formes,  assez  nettes  le  plus  souvent 
pour  conduire  à  leur  distinction. 

,  Le  Micraster  Brongniarti  (Héb.)  est  au  M.  cor  an^wmwm  à  peu 
près  ce  que  les  deux  ananchytes  dont  nous  venons  de  parler  sont 
l'un  par  rapport  à  l'autre  :  sont-ce  deux  espèces  distinctes,  comme 
le  veut  M.  Hébert?  sont-ce  simplement  deux  variétés?  Voilà  ce  que 
des  études  nouvelles  décideront. 

ST.MEDNIER.  ^ 


TERRAINS  SECONDAIRES. 

Le  Cidarù  Krrata  (i>e5orj  esl  assez  rue.  C'est  un  oursin  de  Uilh' 

moraine,  médiocreiDciit  ren&ê.  Yoki,  d'après  >l.  Cotteau,  ses  prin- 

dpaus  caractères  :  Zooes  porifêres  trèsH.-lroil«s,  dcprimées,  flexui-u- 

ses,  formées  de  pores  très-petiU,  arroodis,  obliqœiDËQt  disposés, 

npprocliés  les  uns  des  auu«s,  séparés  par  un  reuflement  graouli- 

forme   Irt-s-prouoiicL-.    Aii^s  anibulacraires  rlroile^,    flexueuses, 

garnies  cependant  de  six.  rangées  de  granules;  les  deux  rangéos 

^^  externes  se  <x)mposent  de  granules  plus  apparents  et   Dullemml 

^^m  mamelonnés;  les  quatre   rangées  intermédiaires,  plus    fines  (A 

^^M  Iteaucoup  plus  irrégulièTes.  disparaissent  successiv'emeQt  aus  ap- 


Anincfti/ies 


proches  du  sommet  et  du  péristome.  Tubercules  iuteranibulacraîres 
fortement  dcvoloppés,  à  base  lisse,  surmontés  d'un  mumeioD  assez 
gros  et  toujours  perforé,  au  nombre  de  six  ou  sept  par  série.  Scro- 
bicules  médiocrement  déprimés,  circulaires  et  un  peu  espacés  à  la 
face  supérieure,  plus  serrés  et  plus  elliptiques  dans  ta  région  infn- 
mai^ale  et  près  de  la  bouche,  entourés  d'uu  cercle  de  granules 
espacés,  mamelonnés  et  qui  se  distinguent  nettement  de  ceux  qui 
remplissent  la  zone  miliaire.  Les  gros  tubercules  s'élè^-enl  assez 
près  du  sommet;  cependant,  sur  chacune  des  aires  iuterambula- 
craires,  il  existe  ime  plaque  qui  en  est  dépour^Tie,  et  présente,  an 
lieu  de  tubercule,  un  simple  mamelon  perforé  et  lion  scrobiculé. 
Zone  miliaire  déprimée,  assez  large  vers  l'ambitus  et  à  la  face  su- 
périeure.  L'espace  intermédiaire  entre  les  tubercules  est  couvert 
d'tme  grauulattun  fine,  serrée,  abondante,  homogène,  disposée  en 
s^es  horizontales  régulières,  et  les  granules  sont  accompagnés  (à 


U  CRAIE.  51 

et  là  de  petites  verrues  microscopiques,  d'autant  plus  nombreuses 
qu'elles  se  rapprochent  du  bord  des  plaques.  Le  radiole,  aux  carac- 
tères duquel  est  emprunté  le  nom  spécifique,  est  allongé,  cylin- 
drique, plus  ou  moins  grêle,  garni  d'épines  saillantes,  acérées, 
comprimées,  subtriangulaires,  rangées  en  séries  longitudinales, 
régulières  et  espacées.  A  la  base  de  la  tige,  les  épines  sont  plus 
abondantes,  mais  un  peu  au-dessus  de  la  collerette  elles  s  atténuent, 
se  changent  en  gi^anules  et  disparaissent.  Le  nombre  des  rangées 
épineuses  est  très-variable  et  Tintervalle  qui  les  sépare  plus  ou 
moins  large.  Sur  quelques  radioles  on  en  compte  dix  à  douze 
rangées,  tandis  que  d'autres  exemplaires  plus  grêles  n'en  présen- 
tent que  six  ou  sept;  les  épines  sont  alors  plus  fines,  et  le  radiole 
prend  un  aspect  prismatique  et  subcaréné  fort  remarquable.  L'es- 
pace intermédiaire  entre  les  rangées  épineuses  est  plat  et  paraît  lisse, 
mais  il  est  en  réalité  couvert  de  stries  longitudinales  fines,  serrées, 
subgranuleuses,  visibles  seulement  à  la  loupe  et  qui  recouvrent 
également  la  base  des  épines.  La  collerette  est  courte,  finement 
striée.  Le  bouton  est  assez  fortement  développé.  Anneau  saillant, 
marqué  de  stries  plus  prononcées  que  celles  qui  garnissent  la  col- 
lerette. 

Le  Cidaris  pseudo-hirudo  (Gotteau)  n'est  connu  que  par  ses  ra- 
dioles, qui  ont  ^0  millimètres  environ,  et  présentent  une  forme 
cylindrique,  subfusiforme,  renflée  dans  le  milieu  et  légèrement 
amincie  au  sommet,  qui  cependant  est  tronqué,  garni  de  côtes 
longitudinales  lisses,  saillantes,  subcomprimées,  régulièrement 
disposées.  A  la  base  est  une  collerette  courte,  très-distincte  et 
striée.  L'anneau  est  saillant,  couvert  de  stries  plus  prononcées  ;  la 
facette  articulaire  est  lisse. 

h'Holaster  pilula  (Goldf.)  est  moins  caractéristique  que  les  précé- 
dents, quoique  très-fréquent,  parce  qu'on  le  rencontre  aussi  dans  des 
couches  plus  anciennes.  Il  présente  une  coquille  ovale  très-bombée, 
un  peu  conifjue,  tronquée  en  avant,  acuminée  et  obtuse  en  arrière, 
un  peu  plus  longue  que  large.  Dessus  très-bombé,  relevé  d'une 
manière  abrupte  en  avant  jusqu'à  la  fin  de  l'ambulacre  impair  ; 
puis,  presque  au  même  niveau,  jusqu'aux  ambulacres  pairs  posté- 
rieurs, ce  qui  place  la  plus  grande  hauteur  au  sommet  ambula- 
craire,  puis  en  pente  douce  jusqu'à  la  saillie  de  l'anus  et  de  l'entrée 
par  l'aire  anale.  Le  pourtour  est  plus  bombé  et  obtus  vers  sa  base. 
Dessous  convexe,  pourtant  un  peu  anguleux  sur  la  ligne  médiane, 
sans  partie  concave  autour  de  la  bouche.  Sillon  ambulacraire 


M  TEJtlUlHS  SfCO:(DAIRILS. 

impair  à  peine  sensible  en  avanl  de  la  bouche  el  nul  ailleurs. 
'  Bouche  petite,  presque  ronde,  placée  au  quart  antérieur  de  la 
longueur.  Anus  peu  comprimé,  formant  un  ovale  presque  rond, 
placé  Ters  la  moitié  de  la  hauteur  avec  une  area  plane  ou  à  peine 
bomhée,  sans  sillons.  Ambulacres  peu  distincts,  perdus  entre  les 
tubercules,  tous  formés  de  pores  éloignés  les  uns  des  autres,  ronds 
et  oNiques  en  sens  inverses.  Les  pores  inférieurs  sont  en  demi- 
lune,  avec  un  tubercule  entre  deux.  Les  tubercules  sont  nombreai 
partout,  même  en  dessous,  sur  les  cAtés,  au  milieu  de  granules 
élevés.  Fasciotes  disant  le  tour  de  la  coquille  presque  sur  l'ambitau, 
sinueuses,  surtout  sous  l'anus. 

Les  mollusques  sont  innombrables.  Trois  brachiopodes  sont  par- 
ticulièrement caraclérisliques  : 

Le  Terebratula  Heberli  (d'Orb.)  présente  une  coquille  ovale 
bombée,  sans  area,  dont  la  grande  valve  est  percée  d'une  ouvertun 
ronde,  séparée  de  la  charnière  par  un  deltidium  composé  de 
deux  pièces.  Des  stries  d'accroissement  très-nettes  se  voient  à  ei 
surface. 

Le  RhynchtmeUa  octo^/ra/a(Sow.)  est  une  coquille  gibbeuse,  sub- 
ovale el  plissée.  Son  bord  inférieur  est  renflé  du  cdié  droit  et  marqué 
de  huit  plis.  Il  y  en  a  de  douze  à  quatorze  sur  les  bords  intérieurs  et 
antérieurs.  Le  crochet  est  saillant. 

Le  lihynckonella  Imbata  (Davidson)  est  presque  circulaire,  dé- 
primé et  lisse.  Ses  valves  sont  également  gibbeuses;  son  bord  in- 
férieur est  droit  ou  légèrement  déprimé  au  milieu,  avec  une  cour- 
bure ondulée  de  chaque  câté.  Le  R.  vespertilio  (Hg  23)  se  rencontre 
dans  les  mêmes  couches. 


FiG.  23   —  Rtiynckonetla  veupertilio. 


Il  fnut  mentionner  le  Magos  pumilus  (Son.),  Irës-fréquenl,  mais 
appartenant  aussi  h  des  couches  plus  anciennes  et  dont  l'organi- 
sation Irès-curieuse  a  été,  de  la  part  de  M.  Davidson,  l'objet  d'é- 
tudes très-intéressantes.  Il  offre  à  peu  près  le  fontourde  nombreuses 


LA  CRAIE.  53 

térébratules,  mais  il  suffit  d'un  coup  d'oeil  jeté  sur  la  charnière 
pour  le  distinguer.  Dans  les  Magas^  le  crochet  est  imperforé  et 
droit;  le  bord  cardinal,  beaucoup  plus  long  que  la  charnière,  est 
caractérisé  par  une  grande  dépression  quadrangulaire,  dont  deux 
côtés  sont  formés  par  les  saillies  de  la  valve  plate,  en  sorte  que 
lorsque  les  valves  sont  séparées,  cette  dépression  se  change  en  deux 
sinus  anguleux.  Celui  de  la  grande  valve  forme  un  angle  aigu  et 
est  beaucoup  plus  grand  que  celui  de  la  petite.  Il  y  a  à  Tintérieur 
de  la  coquille  une  mince  cloison  verticale  qui  s'étend  d'une  valve 
à  l'autre.  La  partie  supérieure  de  cette  cloison  est  arquée  près  de  la 
charnière,  avec  laquelle  elle  est  perpendiculaire;  de  chaque  côté 
se  tiennent  deux  appendices  cloisonnaires  superposés  et  réunis  au 
sommet  par  deux  faibles  prolongements  de  la  charnière.  Le  Af.  pu- 
milus  est  la  seule  espèce  connue  de  ce  genre  intéressant.  C'est 
Sowerby  qui  lui  a  donné  son  nom,  à  cause,  dit-il,  de  l'espèce  de  res- 
semblance qu'il  crut  reconnaître  entre  les  cloisons  arquées  de  l'in- 
térieur avec  le  chevalet  d'un  violon  (1  ). 

Les  acéphales  sont  très-nombreux.  Vlnoceramus  Cuvîetn  (Sow.) 
a  une  coquille  gryphoïde  à  test  lamelleux,  inéquivalve,  mais  sub- 
équilatérale,  dont  les  crochets  sont  opposés,  pointus  et  fortement 
recourbés.  La  charnière  est  courte,  droite,  et  présente  une  série  de 
crénelures  graduellement  plus  petites,  destinées  à  recevoir  un  liga- 
ment multiple  qui  a  probablement  recouvert  toute  la  facette  liga- 
mentaire. Celle-ci  est  perpendiculaire  à  la  ligne  qui,  dans  chaque 
valve,  forme  le  crochet  et  le  milieu  du  bord  palléal. 

Le  Spondylus  œqtuilis  (Héb.)  présente  une  coquille  inéquivalve, 
adhérente,  auriculée,  hérissée  d'épines,  à  crochets  inégaux,  celui 
de  la  valve  inférieure  présentant  une  facette  cardinale  externe, 
aplatie,  qui  grandit  avec  l'âge.  Le  ligament  est  intérieur  et  étroit. 
La  charnière  a  deux  fortes  dents  sur  chaque  valve. 

VOstrea  vesicularis  (Lsmk)  a  dé\k  été  cité  dans  la  craie  plus  an- 
cienne. Il  constitue  parfois  des  colonies  de  dimensions  considéra- 
bles dont  les  membres,  avec  les  deux  valves  en  position  naturelle, 
ont  évidemment  vécu  là  où  nous  les  trouvons  aujourd'hui.  Cette 
circonstance,  mise  à  profit  par  Constant  Prévost,  a  servi  à  ce  savant 
à  préciser  quelques-unes  des  conditions  qui  ont  accompagé  la  for- 
mation de  la  craie. 

(1)  Sowerby,  Conchyliologie  minéralogique  de  la  Grande-Bretagne ^  traduit 
de  Tanglais  par  Agassi»,  p.  173.  In-S**,  Soleure,  18il5. 


TERRAINS  SECONDAI 
On  rencoiilre  en  abondance,  danslacrnie  deMcudon,  le  Belanni- 
tella  mueronata  déjà  décrit. 

La  craie  blanche  a  fourni  des  vertéhrés,  poissons  et  reptiles  dool 
le  nombre  est  maintenant  considérable. 

Beaucoup  de  squales  sont  représentés  par  leurs  dents.  Nous  ea 
citerons  quatre  principaux  : 

Le  Corax  appendiculaius  (Agass.)  se  rencontre,  d'api'ès  M.  Hé- 
bert, non-seul  cm  eut  dans  la  craie  de  Meudon,  mais  aussi  dans 
celle  du  Cotentin,  de  Folx-les-Graves  et  de  Maeslriclil.  Il  existe  aussi 
dans  le  calcaire  pisolithique  des  Vertus  (Marne). 

Les  Lnmna  peuvent  se  disti'ibuer  entre  plusieurs  espèces  presque 
également  communes.  Celle  qu'on  rencontre  cepeudant  le  plus 
Iréqnemmenl  à  Meudonest  L.  acuminala  (Agass.),  remarquable, 
comme  son  nom  l'indique,  par  la  gracilité  de  sa  forme  générale. 

L'Olodm  lalus  (Agass.)  est  au  contraire  très-large,  et  pourrai^ 
être  confondu  avec  le  Corcharodon,  si  les  dentelures  n'y  faisaienl 
absolument  défaut.  Cette  espèce  se  trouve  non-seuleTnent  à  Mea- 
don,  maison  Normandie, àLewes,àStrehlen, à  QuedI  ira  bourg,  etc. 
Le  Ptychodus  deciirrem  (Agass.),  provenant  de  Meudon  même,  est 
ïeprésenté  par  des  dent-s  palatales  anguleuses  et  presque  carrées, 
h  couronne  est  plus  haute  que  la  racine  qui  est  obtuse,  tronquée 
plus  ou  moins  écbancrée  dans  son  milieu.  La  partie  émailléee 
étalée  par  ses  bords,  et  se  relève  au  milieu  en  un  mamelon  obtus 
sillonné  de  rides,  ou  plutôt  de  gros  plis  tranchants  parallèles,  sépa- 
rés par  un  sillon  peu  profond.  Les  bords  sont  ornés  de  granulation^ 
cl  d'un  réseau  de  plis  irrégiiliors  et  peu  saillants. 
On  pourrait  citer  beaucoup  d'autres  poissons  cartilagineux. 
M.  Cb.d'Orbignya  recueilli  à  Meudon  des  parties  considérables 
squelette  d'un  poisson  osseux  dont  on  a  fait  VEnchodns  HalocyfM. 
M.  Hébert  l'a  retrouvé  à  Bougival,  et  Graves  le  cite  dans  le  dé- 
partement de  l'Oise.  Il  paraît  avoir  été  très-commun  à  l'époque  cré- 
tacée, puisqu'on  en  retrouve  des  vestiges  à  Lewes,  en  Angleterre, 
à  Haestricht,  en  Saxe,  en  Bohème,  etc.  C'est  un  poisson  dont  let 
dents,  très-écartées  et  très-acérées,  sont  très-développées  ;  leur  &oe 
interne  est  bombée,  et  la  face  externe,  au  contraire,  est  compriméeul 
Ces  dents  occupent  tout  le  pourtour  des  mftchoires,  qui  portent  ea 
outre  des  dents  en  brosse  sur  leurs  bords.  Cette  dentition  rappellt 
celle  des  Thyrsites  et  des  Lepidopm,  genres  actuellement  vivants  e( 
sans  représentants  fossiles. 
Les  reptiles  de  la  craie  blanche  sont  nombreux.  Les  plus  intéres- 


LA  CRAIE.  55 

sants  sonl  des  sauriens  de  la  ramille  des  Mosasauridés,  et  spéciale- 
ment le  Mùsasaurus  et  le  Leiodon. 

On  connaît  les  incidents  qui  se  rallachenl  au  magnifique  éclian- 
tilion  de  Mosasaurus  Camperi  (Cuv.)  possédé  par  le  Muséum,  el  tyar 
Camper  avait  d'ahord  pris  pour  un  cétacé(!ig.2Zi).  Plus  tard  Faujas 
de  Saint-Fond  y  vil  un  crocodile  ;  mais  Camper  (ils  et  G,  Cuvier  ont 
démontré  quel'espèce  est  bien  plus  rapprocliée  des  varans  que  des 


Fie.  24.  — Tête  de  ifososaurus  Camperi. 

autres  animaux.  D'ailleurs,  malgré  des  travaux  considérahJcs,  on 
n'est  pas  encore  fixé  sur  les  caractères  des  membres  locomoteurs, 
que  Cuvier  lui-même  croit  établis  sur  le  type  des  animaux  cétifor- 
mes,  tandis  que  M,  Owen  les  rapproche  davantage  de  ceux  des  rep- 
tiles terrestres.  Il  est  très-probable,  cependant,  que  les  mosasaures 
ont  habité  les  eaux  marines. 

Le  Leiodon  anceps  (Owen)  a  été  longtemps  confondu  avec  le  mosa- 
saure.  Ses  dents,  comme  le  fait  voir  M.  Gervais(l),  l'en  distinguent 
complètement.  M.  Ch.  d'Orbigny  en  a  recueilli  à  Itleudon  de  beaux 
échantillons  que  l'on  peut  voir  au  Muséum.  Ces  dents  sont,  comme 
celles  des  mosasaures,  enfoncées  dans  des  alvéoles  avec  lesquels 
leur  racine  se  confond  par  la  couche  cémenteuse  qui  l'environne. 
Leur  couronne  est  en  c6ne  faiblement  bicaréné.  D'après  les 
échantillons  du  Muséum,  cinq  dents  occupent  ensemble  une  lon- 
gueur de  13  centimètres,  ce  qui  indique  une  taille  inférieure  à 
celle  du  mosasaure.  Ces  dents,  cassées  vers  le  collet,  appartiennent 
à  la  mâchoire  inférieure. 

(1)  Paul  Cervais,  Zoologie  et  Palionlologie  fhmçaise,  p.  163.  In-â",  1859. 


TEHKAINS  SECONDAIRES. 

Un  troisième  mosasauridé  doit  élrc  cité  comme  provenant  de 
Meudon  .  c'est  ÏOnchosourus  radicalh,  de  M.  Paul  Gervais,  11  n'est 
connu  jusqu'ici  que  par  une  seule  dent,  mats  celte-ci  oflVe  des 
caractères  des  plus  remarquables.  La  couronne,  plus  courte  que  la 
racine,  est  formée  d'ivoire  recouvert  d'une  couche  d'émail  ;  elle  esl 
comprimée,  à  bords  antérieur  et  postérieur  inégaux  :  le  premiCT 
convexe,  plus  court,  le  second  plus  large,  subconcave  dans  les  deux 
tiers  inférieurs.  La  pointe  terminale,  à  laquelle  se  réunissaient  c 
deux  bords  a  été  cassée  ;  ils  sont  assez  tranchants,  mais  ne  sont  ni 
denliculés  ni  même  serratiformes.  La  racine  est  en  fût  élevé, 
d'abord  aussi  comprimée  que  la  couronne,  mais  moins  longue 
d'avant  en  arrière.  Plus  bas  elle  l'est  au  contraire  davantage,  etell» 
se  plisse  inégalement,  de  manière  à  rappeler  certains  polypiers  de- 
la  famille  des  caryophyllées,  ou  encore  la  meule  d'un  bois  de  cetf 
qui  aurait  été  allongée  et  confondue  avec  la  base  de  la  perche. 


ifûrieure  ilo  l'Iguanodon 


On  a  recueilli,  à  Meudon  même,  des  débris  de  reptiles  dinosau- 
riens,  qu'on  semble  très-autorisé  à  rapporter  à  ïlguanodon  lUan- 
telli  (fig.  25). 

CiRACTÉRES   DISTINCTIFS   DE  LK   FAUNE     CRÉTACÉE    DE    L'HOHIZON    DE 

Meudon.  —  C'est  à  M.  Hébert  qu'est  due  la  distinction  nette,  au 
point  de  vue  paléonlologique,  de  la  craie  de  Meudon.  Avant  ses 
travaux,  elle  était  confondue  avec  la  craie  plus  ancienne  que 
nous  avons  déjà  décrite  sous  le  nom  de  craie  à  Micraater  cor 
angiiinum. 

Allant  plus  loin,  le  savant  géologue  a  même  montré  que  la  craie 
à  Belemnùella,  qui  forme  im  massif  de  plus  de  100  mètres 
d'épaisseur,  doit  être  subdivisée  en  deux  gioupes  indiqués  au 
tableau  do  lu  page  27,  et  qui  sont  : 


LA  CRAIE.  57 

1®  La  zone  supérieure^  riche  en  silex,  et  contenant  VAnanchytes 
ovata  en  même  temps  que  le  Belemnitella  mucronaia. 

Et  2"  la  zone  inférieure^  pauvre  en  silex,  et  contenant  VAnanchytes 
gibba^  mêlé  à  une  énorme  quantité  de  Belemnitella  quadrcUa, 

La  première  zone  est  la  vraie  craie  de  Meudon  ;  Taulre  peut  être 
désignée  sous  le  nom  de  craie  de  Reims, 

La  craie  à  Belemnitella^  comprenant,  comme  on  vient  de  le  voir, 
les  deux  zones  de  Meudon  et  de  Reims,  se  distingue  nettement  des 
assises  immédiatement  antérieures  par  ses  caractères  minéralo- 
giques  et  stratigraphiques,  et  surtout  par  sa  faune. 

A  ce  dernier  égard,  la  distinction  est  en  effet  très-tranchée  (1). 
Ainsi,  et  conformément  à  ce  que  nous  avons,  déjà  vu,  le  Micraster 
cor  anguinum,  qu*Alcide  d'Orbigny  regarde  comme  le  fossile  le 
plus  caractéristique  de  son  étage  sénonien,  n'existe  réellement  pas 
à  Meudon.  C'est  le  Micraster  Brongniarti  qui  le  remplace.  VAnan- 
chytes ovata  de  Meudon  ne  doit  pas  être  confondu  avec  celui  qu'on 
a  signalé  à  Dieppe,  à  Gravesend,  etc.,  et  qui  réellement  est  VA,  gibba. 
Le  Spondylus  spinosus,  quoi  qu'on  en  ait  dit,  ne  se  trouve  pas 
à  Meudon,  où  le  Spondylus  œqualis  (Héb.)  avait  été  confondu  avec 
lui.  Le  Rhynchomlla  piicatilis^  cité  par  tous  les  auteurs  à  Meudon  et 
figuré  par  Aie.  d'Orbigny  sous  le  nom  de  B,  octoplicata,  n'est  autre, 
d'après  M.  Hébert,  que  l'adulte  du  B,  limbata  (Schloth.),  et  non  le 
vrai  R,  plicatilis,  qu'on  trouvé,  par  exemple,  aux  Andelys.  Mais  le 
B,  octoplicala  (Sow.),  confondu  à  tort  avec  le  /?.  plicatilis,  est  très- 
caractéristique  de  Meudon,  etc. 

Applications  industrielles  de  la  craie. — Au  point  de  vue  indus- 
triel, la  craie  blanche  est  susceptible  d'applications,  dont  les  deux 
principales  consistent  dans  la  fabrication  du  blanc  d^ Espagne  (dit 
aussi  blanc  de  Meudon^  blanc  de  Troyes^  etc.)  et  dans  celle  d'un 
excellent  ciment  hydraulique. 

Le  blanc  d'Espagne  consiste  simplement  en  craie  purifiée.  On 
arrive  à  l'obtenir  en  broyant  la  craie  dans  des  moulins  spéciaux 
dont  Taxe  est  en  général  vertical,  et  qui  est  actionné  par  un  cheval. 
On  peut  voir  de  pareils  moulins  à  Meudon,  à  Montereau,  à 
Troyes,  etc.  La  craie  en  morceaux  y  est  mise  avec  de  l'eau  et  agitée 
constamment  dans  le  liquide.  La  boue  passe  successivement  dans 
des  réservoirs  disposés  en  séries,  et  dans  lesquels  diverses  variétés 
de  craie  se  séparent  d'après  leur  finesse  et  leur  pureté,  c'est-à-dire 

(1)  BuUet.  de  la  Soc.  géologique^  2«  série,  t.  XVI,  p.  143. 


58  TERRAINS  SECONDAIRES. 

d'après  le  temps  que  demande  leur  dépôt.  La  craie  est  déposée  en- 
suite sur  des  filtres,  puis  moulée  en  pains  et  mise  à  sécher.  C'est 
dans  le  résidu  de  lavage  que  le  microscope  peut  faire  les  trou- 
vailles les  plus  riches  en  fait  de  foraminifères  et  d'autres  petits  ani- 
maux. 

Le  ciment  hydraulique  que  Ton  fabrique,  par  exemple,  à  MeudoD, 
en  grande  quantité,  consiste  dans  un  mélange  intime  de  craie  pul- 
vérisée et  d*argile  plastique,  associées  en  proportion  convenable,  et 
que  Ion  fait  cuire.  C'est,  comme  on  voit,  une  sorte  de  synthèse 
artificielle  des  chaux  hydrauliques  de  la  nature,  et  le  résultat  est 
comparable,  paraît-il,  à  celui  que  donne  la  cuisson  des  célèbres 
pierres  à  chaux  de  Portiand. 


II 


LE   CALCAIRE   PISOLITHIQUE 


A  la  suite  de  la  craie  blanche,  et  conformément  à  ce  qu'on  a  vu 
en  passant  dans  le  chapitre  précédent,  s'est  déposé  le  calcaire  piso- 
lithique,  subdivision,  lui  aussi,  du  terrain  crétacé. 

Découverte  du  calcaire  pisolithique.  —  C'est  Elle  de  Beaumont 
qui,  en  183^,  appela  l'attention  sur  le  système  des  couches  comprises 
entre  la  craie  et  l'argile  plastique,  et  qu'il  découvrit  tout  d'abord  à 
Bougival  et  à  Port-Marly. 

Il  y  constata  (fig.  26)  trois  niveaux  parfaitement  caractérisés.  Le 
premier,  immédiatement  superposé  à  la  craie  dure,  est  formé  d'un 
calcaire  essentiellement  oolithique  dont  les  oolithes  sont  cimentées 
par  une  incrustation  calcaire.  Le  second  consiste  en  une  marne 
argileuse  d'origine  lacustre,  et  le  dernier,  occupant  la  situation  la 
plus  élevée,  est  formé  d'un  calcaire  dur,  riche  en  polypiers  et  en 
milliolites.  Elic  de  Beaumont,  comparant  ce  dépôt  aux  couches 
analogues  de  Laversines,  près  de  Beau  vais,  sur  lesquelles  nous  insis- 


LE  CILCAERE  PISOUTBIQDE.  ÏB 

terons.plus  loin,  en   (it  immédialenieDt  l'équiTalent  de  ta  craiu 
supérieure  de  Maestricht. 

On  le  considère  lonriemps  comme  tertiaire.  —  La  forme  fténé- 
rale  des  coquilles  rencontrées  dans  ces  bancs,  l'absence  des  types 
crétacés,  la  discordance  de  stratification  avec  la  craie,  les  caractères 
ininérologiques  de  ce  terrain,  qui  rappellent  ceux  du  calcaire  gros- 
sier, portèrent  cependant  d'Archiac  à  en  faire  la  base  du  terrain  ter- 
tiaire. 0  Les  formes  générales  des  moules  de  coquilles,  dît-il  {!),  que 
nous  trouvâmes  dans  le  banc  du  bas  Meudon,  l'absence  d'espèces 
entièrement  crétacées  et  si  abondantes  au-dessous,  la  discontinuité 
si  prononcée  de  la  stratiiication,  et  la  différence  complète  des  carac- 
tères pétrograp biques,  nous  le  firent  regarder,  de  môme  que  ses 
analogues,  comme  représentant  les  premiers  sédiments  tertiaires.  » 


—   Coupe  du   calcaire  pisoUlhique  &  Bougival, 
d'après  ËUe  de  BeaamoD  t. 
-  4.  Cdcire  dur  à  polypier»-  -  3-  M'me  argilcuM.  -  î-  CoaelK  « 


L'opinion  de  d'Archiac  fui  partagée  successivement  par  M.  Des- 
hayes  (2),  par  M.  de  Boissy,  par  M.  Ch.  d'Orbigny  (3)  et  par  d'autres 
géologues. 

Néanmoins  Élie  de  Beaumont  (ù)  resta  inébranlable  dans  son 
opinion  première.  Il  répondit  que  ces  dépôts  contestés  marquent 
les  derniers  moments  de  la  période  secondaire,  s' étant  formés  dans 
deseauxtrè&-peu  profondes;  queles concrétions  oolilbiques s'étaient 

(1)  D'Archiac,  BulUt.  de  fa  Soc.  géologique,  2"  série,  1838,  t.  VII,  p.  272. 
—  HU1.  rfej  progrès  de  ta  géologie,  t.  IV  (1851),  p.  239. 

(3)  Ittshajes,  Builtt.  delà  Soc.  géologique,  i'eérie,  1636,  t.  VII,  p.  280. 

(3)  Charles  d'Orbigny,  Complet  rendus  de  tÂcadénàe  des  tàences,  1838, 
1.  m,  p.  226. 

(4)  Ëlie  de  Beaumont,  Confies  rendus  de  CÀeadimie  des  seietieet,  1836, 
L  Ui,  p.  291. 


60  TERRAINS  SECONDAIRES. 

accumulées  sur  les  coquilles  littorales,  lesquelles  devaient  différer 
fort  peu  des  coquilles  de  Vépoque  tertiaire  inférieure  qui  leur  ont 
immédiatement  succédé. 

Toutefois,  en  1837,  M.  Ch.  d'Orbigny  (1)  découvrit  dans  ces  dépôts 
si  controversés  de  Meudon,  Port-Marly  et  Vigny,  près  de  Pontoise, 
un  moule  qui  parut  être  celui  du  Cerithium  giganteum^  coquille  qui, 
comme  on  le  verra,  est  tout  à  fait  spéciale  au  calcaire  grossier. 
Cette  trouvaille  parut  d*autant  plus  décisive,  qu'en  même  temps 
Constant  Prévost  (2)  arrivait,  par  des  considérations  différentes  et 
purement  stmtigraphiques,  à  regarder,  lui  aussi,  le  calcaire  pisoli- 
thique  comme  tertiaire. 

L'année  suivante,  M.  Ch.  d*Orbigny  continuant  ses  recherches, 
réunit  près  de  ^0  espèces  animales  qui  lui  parurent  appartenir  sans 
exception  à  la  faune  du  calcaire  grossier  (3).  C'étaient,  d'après  les 
déterminations  qui  en  furent  faites  alors  : 

ZOOPHYTES. 

Orbitolites  plana  (polypier  caractéristique  du  calcaire  grossier  moyen). 
Turbinolia  elliptica^  A.  Br. 
F  lustra, 
Eschara. 

RADIAIRES. 

SpatanguSy  dont  Tanalogue  se  trouve  dans  le  calcaire  grossier  de  Grignon. 
Pointes  de  Cidarts, 
Articulations  d'astérie. 

ANNÉUDES. 
Dentalium, 
Serpula. 

CONCHIFÈRES. 

Crassatella  tumida  var.  D.,  Lamk. 

Corbula, 

Corbis  lamcllosa,  Lamk. 

Luctna  grata,  Defr. 

Lucina  contorta,  Defr. 

Cytherea  obliqua,  Desh. 

Venus  obliqua,  Lamk. 

Corbula  gallica,  Lamk. 

Cardium  ponthrum,  AjfHok. 

(1)  Charles  d'Orbigny,  Bullet  de  la  Soc.  géologique,  2©  série,  1837,  t.  \UI, 
p.  240. 

(2)  Constant  Prévost,  Bull,  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1837,1.  Vni^p.2d(. 

(3)  Ch.  d'Orbigny,  Notice  géologique  sur  les  environs  de  Paris,  p.  11.  ln-8»,  1838. 


LE  CALCAIRE  PISOUTHIQUF.  61 

Cardium  granulosum,  Lamk. 

Cardium  rugosum^  Lamk. 

Cardium  obiiquunif  Lamk. 

Cucullœa  crassatina,  Lamk. 

Arca  biangultty  Lamk. 

Arca  rudiSf  Desh. 

Arca  barbatulOy  Lamk. 

Arca  filigranoy  Desh. 

Chatna. 

Modiola  cordata,  Lamk. 

Lima  inflata, 

Lima  (nouvelle  espèce,  qui  se  rapproche  du  Uma  spatuiata). 

Solen. 

MOLLUSQUES. 

Hipponyx  cornucopiœ^  Defr. 

Calypirœa  trochiformts,  Lamk. 

Natica  patula^  Desh. 

Nerita  atigiostoma,  Desh. 

Delphinula  ou  Turbo. 

Solarium  patulum,  Lamk. 

Trochus  subcarinatuSy  Lamk. 

Turritella  imbricataria  \ar.  C,  Lamk. 

Tunitella  (autre  espèce  indéterminable). 

Cerithium  giganteum,  Lamk. 

Cerithium  semicostatumy  Desh. 

Fusus. 

Oliua  Dranderif  Sow. 

Cyprœa, 

Pleurotomaria  concava,  Desh. 

Nautilus, 

MilUolites  (très-nombreux). 

POISSONS. 
Dents  de  requins. 

AlCIDE    D'OrBIGNY    EN  FAIT    LE    CORRESPONDANT     DE    LA    CRAIE     DE 

Maestricht.  —  De  son  côté,  M.  Hébert  recueillit  dans  diverses  loca- 
lités de  nombreux  fossiles  provenant  des  mêmes  assises,  et  c'est  en 
étudiant  à  nouveau  Tensemble  de  toutes  ces  trouvailles,  qu*AIcide 
d'Orbigny  arriva  enfin  à  y  reconnaître  une  faune  essentiellement 
crétacée,  mais  présentant,  avec  celle  du  calcaire  grossier,  un  air 
général  de  ressemblance  très-remarquable.  Voici  les  principaux 
résultats  du  savant  paléontologiste  (1). 

(1)  Alcide  d'Orbigny,  Note  sur  les  fossiles  de  l'étage  danien  {Ballet,  de  la  Soc, 
géologique^  2*  série,  t.  VII,  p.  126.  1850). 


62  TERRAINS  SECONDAIRES. 


ANIMAUX   MOLLUSQUES. 

CÉPHALOPODES  ACETABUUFÈRES,  d'Orb. 

Belemnitella,  d*Orb.,  1839. 

1.  mucronatOy  d*Orb.,  1839.  —  Suède  :  Faxoe  (d*après  M.  Lyell). 

Nautilus,  Breyoius,  1732. 

2.  (ianicus,  Schlotheim,  1820,  Petref.,  p.ll7.— Lyell,  1835,  On  the  Crei.^  p.  250  ; 

Trans,  Geol.  Soc.  —  Suède  :  Faxoë.  —  Laversines,  Vigny  près  de  Beauvais. 

3.  Hebertinusy  d'Orb.,  1848.  Grande  espèce  globuleuse,  très^convexe,  lisse,  à 
ombilic  très- étroit  (dans  le  moule)  ;  cloisons  peu  arquées,  non  sinueuses  ; 
à  siphon  placé  bien  plus  près  du  retour  de  la  spire  que  du  bord  externe.  — 
Monlereau  ^Seine-et-Marne),  la  Falaise,  Montainville  près  de  Beynes  (Seine- 
et-Oise). 

Bacclites,  Lamarck,  1799. 

4.  Faufasiij  Lamarck.  —  Danemark  :  Faxoë  (d'après  M.  Lyell). 

MOLLUSQUES  GASTÉROPODES. 

TiRRHELLA,  Lamarck,  1801. 

5.  supracretacea y  d'Orb.,  1847.  Espèce  dont  Tangle  spiral  est  d'environ  16  de- 
grés ;  à  tours  aplatis,  saillants  seulement  à  la  partie  antérieure,  ornés  de 
stries  inégales  longitudinales,  dont  une  plus  forte  en  avant.  —  France  :  Men- 
don  près  de  Paris  (Seine-et-Oise). 

Natica,  Adanson,  1757. 

6.  supracretacea,  d*Orb.,  1848.  Grosse  espèce  globuleuse,  lisse,  dont  les  tours 
ont  un  léger  méplat  près  de  la  suture  (sous  le  .nom  de  N.  patuia).  —  France  : 
Falaise  près  de  Beynes,  Port-Marly  près  de  Saint-Germain,  Meudon  près  de  Paris. 

Trochis,  Linné,  1758. 

7.  polyphyllus^  d'Orb.,  1848.  Moyenne  espèce,  remarquable  par  ses   tours  de 

spire  anguleux,  pourvus,  sur  Tangle^  de  longues  expansions  foliacées,  angu- 
leuses, de  deux  côtes  en  dessus  et  de  quatre  au-dessous  de  cette  carène. 
—  France  :  la  Falaise  près  de  Beynes. 

8.  Gabrielis,  d'Orb.,  1847.  Espèce  petite,  conique,  à  tours  étroits,  légèrement 
saillants  en  toit,  les  uns  sûr  les  autres,  ornés  d'une  série  de  légères  nodosités 
et  de  stries  fines  longitudinales.  —  France  :  la  Falaise  près  de  Beynes^  Vigny 
près  de  Gisors  (Oise). 

Solarium,  Lamarck,  1801. 

9.  DanoCy  d'Orb.,  1847.  Espèce  voisine  du  S.  granuiatum,  mais  plus  déprimée 
et  presque  enroulée  horizontalement,  à  très-large  ombilic,  carénée  extérieure- 
ment et  munie  d'une  côte  tuberculeuse  en  dessus.  —  France  :  la  Falaise  près 
de  Beynes,  Meudon. 

Turbo,  Linné,  1758. 

10.  Gravesu,  d'Orb.,  1848.  Espèce  conique,  élancée,  à  tours  étroits,  saillants, 
ornée  de  neuf  côtes  longitudinales  tuberculeuses.  —  France  :  la  Falaise. 

Pleurotomaria,  Defrance,  1825. 

11.  penultima,  d'Orb.,  1848.  Belle  espèce  dont  l'angle  spiral  est  de  82<*  d'oa 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  6$ 

verture,  formée  de  tours  légèrement  évidés  au  milieu,  ornés  de  fines  côte» 
granuleuses,  longitudinales,  avec  lesquelles  se  croisent  des  lignes  d'accrois- 
sement; bande  du  sinus  près  de  la  suture,  dont  elle  est  séparée  seulement 
par  trois  séries  ;  dessous,  légèrement  ombiliquée.  —  France  :  Falaise. 

Ovula,  Bruguières,  1791. 

12.  cretacea,  d*Orb.,  18d8.  Espèce  ovale,  lisse,  prolongée  en  avant  et  en  arrière,, 
du  côté  de  la  bouche;  spire  conique  saillante;  bouche  très-étroite,  droite 
(le  jeune  est  donné  comme  Oliva  Branderi)  —  France  :  la  Falaise  près 
de  Beynes,  Vigny  près  de  Gisors  (Oise). 

13.  bullaria,  d'Orb.,  1847.  — Cyprœa  buUaria,  Lyell,  1835^  On  ihe  Cret.j  p.  250. 

—  Cyprecites  buliaria,  Schloth.  —  Danemark. 

VoLUTA,  Linné,  i  758. 

14.  subfusiformis,  d*Orb.,  1848.  Espèce  fusiforme,  un  peu  voisine  du  V,  He» 
quieniana^  mais  plus  allongée  et  ornée  seulement  de  quatre  ou  cinq  saillies 
longitudinales.  —  France  :  Vigny. 

Mura,  Lamarck,  1801. 

15.  Vignyensis,  d'Orb.,  1848,  Petite  espèce  allongée,  subpupoïde,  à  péristome 
prononcé,  dont  le  moule  intérieur  est  lisse,  avec  quatre  plis  sur  la  columelle. 

—  France  :  Vigny  près. de  Gisors. 

Fusus,  Bruguières,  1791. 

16.  Neptunif  d'Orb.,  1847.  Espèce  longue  de  12  centimètres,  allongée,  lisse, 
à  tours  peu  convexes,  le  dernier  très-grand,  piriforme,  muni  d'un  assez  long 
canal.  —  France  :  la  Falaise,  Vigny,  Royan  (Charente-Inférieure). 

Fasciolaria,  Lamarck,  1801. 

17.  prirnûy  d'Orb.,  d848.  Espèce  très-voisine,  pour  la  forme  et  les  côtes,  du  Fm- 

sus  Marottanus,  et  qui  ne  nous  a  pas  montré  d'autres  caractères  distinctifs 
que  ses  saillies  longitudinales  plus  espacées,  et  les  deux  plis  de  la  columelle. 

—  France  :  Falaise. 

18.  supracretaceOy  d'Orb.,  1848.  Petite  espèce  fusiforme  et  même  turriculée,  à 
grosses  côtes  longitudinales,  et  munie  de  deux  plis  sur  la  columelle.  — 
France  :  Vigny  près  de  Gisors. 

Cerithium,  Âdanson,  1757. 

19.  Caroiinum,  d'Orb;,  1848.  Espèce  voisine  d'aspect  du  C,  Requientanum,  mai» 
avec  des  côtes  longitudinales  plus  nombreuses,  se  correspondant  moins  exac- 
tement d'un  tour  à  Tautre,  et  ornée,  par  tour,  de  sept  côtes  inégales,  trans- 
verses. —  France  :  la  Falaise  (Seine-et-Oise),  mont  Aimé  (Marne),  Meudon. 

20.  Gea,  d'Orb.,  1848.  Espèce  allongée,  lisse  dans  l'âge  adulte,  à  tours  peu  sail- 
lants, larges,  pourvus  de  varices  de  distance  en  distance  ;  dans  le  jeune  âge 
il  y  a  des  stries  inégales,  transverses.  —  France  :  la  Falaise. 

21.  dimorphurriy  d'Orh.^  1848.  Espèce  longue  de  12   centimètres,  à  tours  non 

saillants,  qui  deviennent  de  moins  en  moips  ornés,  suivant  l'âge  :  jeunes,, 
ils  ont  quatre  côtes  longitudinales  noueuses,  qui  deviennent  lisses  à  la  moitié 
de  l'accroissement  de  la  coquille,  et  disparaissent  chez  les  adultes,  entière- 
ment lisses.  Le  moule  montre  de  distance  en  distance  que  la  bouche  avait 
trois  dents  sur  le  labre  et  un  pli  sur  la  columelle.  —  France  :  la  Falaise  (Seine- 
et-Oise),  Ségur  (Oise). 

22.  wtiplicatum,  d'Orb.,  1848.  Coquille  presque  aussi  grande  que  le  Cgigart" 


U  TERRAINS  SECONDAIRES. 

ieurn  (27  centimètres  de  longueur),  et  prise  par  erreur  pour  cette  espèce, 
dont  elle  diffère  par  ses  tours  bien  plus  courts,  par  son  angle  spiral  de 
23^  d*ouverture,  et  enfin  par  des  ornements  différents;  ses  tours  étant  plans, 
lisses,  marqués  de  quatre  sillons  longitudinaux  et  par  un  seul  pli  à  la  cdo- 
melle  (sous  le  nom  de  Cerithium  giganteum).  —  France  :  la  Falaise,  Vertus 
(Marne),  Vigny  près  de  Gisors,  Port-Marly,  Meudon. 

23.  Hehertianum^  d'Orb.,  1848.  Espèce  longue  de  15  centimètres,  voisine  du 
C.  untplicatum^  mais  s'en  distinguant  d'abord  par  deux  plis  sur  la  columelle, 
par  ses  tours  plans,  ornés,  à  la  partie  supérieure,  d'une  légère  côte,  et  à 
rinférieure,  d'une  série  de  petites  nodosités  peu  saillantes.  —  France  :1a  Fa- 
laise  près  de  Beynes,  Vigny  près  de  Gisors. 

24.  Urania,  d'Orb.,  1847.  Espèce  voisine  du  C,  Hebertianum^  mais  à  tours  de 
spire  très-finement  triés  en  long,  pourvus  d'un  sillon  au  milieu  de  leur  lar- 
geur. —  France  :  La  Falaise  près  de  Beynes. 

.  iNFUNDiBULLH,  Montfort,  1810. 

25.  supracretacea,  d'Orb.,  1848.  Petite  espèce,  citée  sous  le  nom  de  Calyptrœa 
irochiformiSt  mais  dont  on  ne  connaît  encore  que  le  moule  intérieur.  — 
France  :  Port-Marly. 

Capulus,  Montfort,  1810. 

26.  ornatissimusy  d'Orb.,  18^8.  Espèce  voisine,  par  ses  lames  conceatrî({ues, 
du  C.  sptrù'ostrisy  mais  s'en  distinguant  par  son  sommet  non  spiral,  obtus,  et 
par  ses  stries  longitudinales  fines  et  non  inégales.  —  France  :1a  Falaise^  Port- 
Marly. 

27.  consobrinus,  d'Orb.,  4848.  Espèce  voisine  du  C  cornu  copicgy  mais  plus 
large,  plus  courte,  ornée  de  côtes  rayonnantes  bien  plus  saillantes^  plus  larges 
et  régulièrement  alternes  ;  des  rides  concentriques  profondes.  —  France  :  la 
Falaise  près  de  Beynes,  Vigny  près  de  Gisors. 

Emârginula,  Lamarck,  1801. 

28.  cretacea^  d'Orb.,  1848.  Petite  espèce,  voisine  de  VE.  Sanciœ-Catharinœ^ 
élevée,  étroite,  comprimée,  ornée  de  onze  grosses  côtes  rayonnantes,  qui  en 
ont  chacune  trois  inégales,  intermédiaires.  — France  :  la  Falaise,  près  de 
Beynes. 

Helcion,  Montfort,  1810. 

29.  Hebertiana  d'Orb.,  1840.  Grande  et  belle  espèce  ovale,  à  sommet  latéral, 
ornée  de  quelques  rayons  indistincts  et  de  quelques  rides  d'accroissement  sur 
les  grands  individus.  —  France  :  la  Falaise,  Vigny. 

MOLLUSQUES  LAMELLIBRANGHES. 

Grassatella,  Lamarck,  1801. 

30.  Hellica,  d'Orb.,  1848.  Espèce  oblongue^  également  large  partout,  très- 
bombée^  tronquée  et  presque  carénée  sur  la  région  anale,  courte  du  cdté 
opposé,  ornée  de  rides  concentriques  assez  régulières  (sous  le  nom  de  CythC" 
rea  obliqua),  —  France  :  Meudon  (Seine-et-Oise),  Vigny. 

31.  pisoHthica^  d'Orb.,  1848.  Espèce  cilée  comme  le  C.  tumida,  Lamarck, 
mais  n'ayant  que  peu  de  rapports  avec  celte  espèce.  Sa  forme  est  oblongue, 
bien  plus  étroite;  plus  allongée  sur  la  région  anale,  plus  droite  sur  la  région 
palléale.  Son  moule  diffère  complètement,  par  le  manque  d'impressions  pal- 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  65 

léales  profo ides,  par  ses  empreintes  musculaires  aon  saillantes,  etc.,  etc. 

—  France  :  Meudon  (Seine -et-Oise). 

Cardita,  Bruguiëres,  1789. 

32.  Hebertiana^  d*Orb.,  1848.  Espèce  quadranjj^ulaire,  renflée,  armée  d'environ 
vingt-six  grosses  côtes  rayonnantes,  saillantes,  carénées,  pourvues  dessus 
d'une  série  de  tubercules,  et  latéralement  d'une  saillie  longitudinale  (sous 
le  nom  de  Cardium  pot^utosum).  —  France  :  Vertus  (Marne),  Port-Marly, 
Meudon. 

LuciNÂ,  Bruguières,  1791. 

33.  supracretacetty  d'Orb.,  1848.  Espèce  circulaire,  comprimée,  ornée  de  côtes 
petites,  concentriques,  inégales  d'accroissement  (sous  le  nom  de  Lucina 
grata).  —France  :  Meudon  (Seine-et-Oise),  Port-Marly. 

CoRBis,  Cuvier,  1817. 

34.  multilamellosa,  d'Orb.,  1848.  Grande  espèce  ovale,  voisine  du  C.  pectun- 
culus,  mais  beaucoup  moins  bombée  ;  à  côtes  concentriques  très-rapprochées, 
à  côtes  rayonnantes  à  peine  visibles  (sous  le  nom  de  Lucina  contorta). 

—  France  :  "Vertus  (Marne),  Port-Marly,  Meudon. 

35.  suhlamellosa,  d'Orb.,  1848.  Espèce  voisine  et  confondue  avec  le  C.  lamel- 
losa,  mais  plus  courte,  bien  plus  bombée  ;  à  côtes  concentriques  plus  espa- 
cées, moins  régulièrement  placées.  — France  :  Vertus  (Marne),  Meudon,  Port- 
Marly. 

Cardium,  Bruguières,  1791. 

36.  pisolùhicum,  d'Orb.,  1848.  Espèce  rapportée  à  tort  au  C.  granuiosum,  dont 
elle  diffère  par  sa  forme  plus  ovale,  moins  oblique,  tronquée  non  oblique- 
ment sur  la  région  anale,  enfin  par  ses  stries,  le  double  plus  nombreuses. 

—  France  :  Meudon,  Port-Marly  (Seine-et-Oise). 

37.  Dutempteanuniy  d'Orb.,  1848.  Espèce  rapportée  à  tort  au  C.  poruiosum, 
dont  il  diffère  par  ses  côtes  arrondies,  simples,  plus  rapprochées  et  non  po- 
reuses. —  France  :  Meudon. 

Arca,  Linné,  1753. 

38.  supracretacea^  d'Orb.,  1848.  Espèce  ovale-oblongue,  comprimée,   plus  lon- 
gue et  plus  étroite  du  côté  anal,  élargie  et  courte  du  côté  opposé,  subca- 
rénée antérieurement  ;  ornée  de  oiôtes  rayonnantes  et  de  côtes  concentriques . 
croisées.  —  France  ;  la  Falaise  près  de  Beynes  Vigny  près  de  Gisors  (Oise). 

39.  Merope,  d'Orb.,   d848.  Espèce  voisine  de  la  précédente,  mais  plus  large  et 

plus  anguleuse  ;   sur  la  région  anale,  elle  est  ornée  de  côtes  concentriques 
et  rayonnantes  bien  plus  grosses  et  plus   saillantes.  —  France  :  Port-Marly. 

40.  Gravesii,  d'Orb.,  1848.  Espèce  voisine  de  forme  del'J.  Galiennei,  mais  plus 
étroite,  plus  longue,  ornée  de  côtes  concentriques  fines,  avec  lesquelles  se 
croisent  des  côtes  rayonnantes  (donnée  sous  le  nom  d'il,  rudis).  —  France  : 
la  Falaise  près  de  Beynes,  Meudon,  Port-Marly  (Seine-et-Oise),  Vigny,  Laver- 
sines  (Oise). 

Mytilus,  Linné,  1758. 

41.  Phœdrûy  d'Orb.,  1847.  Espèce  vobine,  de  forme  et  d'ornements,  du  if.  iinea' 

tus^  mais  plus  étroite  et  plus  acuminée  sur  la  région  buccale,  plus  large  et 
moins  oblique  sur  la  région  anale;  ses  stries  rayonnantes  plus  interrompues. 

—  France  :  la  Falaise. 

ST.  MEUNIER.  5 


66  TERRAINS  SECONDAIRES. 

Lima.  Brueuièrea,  1791. 

42,  CnroUna,  d'Orb.,  1818,  Pelile  espèce  otale,  ornée  de  fines  stries  tajon- 
diMea  el  île  lignes  d'accroissemenl  marqnêes  (fig.  87}.  —  France  :  Meniloii 
(S«iiie-et-Oise),  Vigny,  lu  Falaise.  l'orl-Marlj,  Uvcriines  lOise).  C'est  on  de 
foisîlea  les  plus  cKraclirisiiqiie!. 


,   27.   - 


II  Cara/tna. 


SpONOn-llB,  Linné,  1758, 
I.  Aonis,  d'Orb,,  1S4S.  Petite  espèce  irrë^lière.  ornés  de  stries  rayonnontM 
Unes,  inégales,  avci?  lesquelles  se  croisent  à  peine  quelques  rares  lignes  d'M 
croiisemenl.  —  France  :  Laversines. 
CllAdA,  Linné,  1758. 
I.    siipivcrelacea,  d'Orb.,  1848,   Convexe,  arrondie,  forlemont  contournée  t^ 
elle-nifins,  ornée  de  très-pstites  cèles   ooncenlriques,    marquées   de  l^M 
raiionnantcs  aussi  serrées  que  les  cAles.  —  France  :  la  Falaise,  Heudon. 
OsTREi,  Linné,  1752. 
>.  Meg(n-a,    d'Orb.,  18A8.  Petite  espèce,   obronde,  convexe,    ornée  de  cini 
grosses  cèles  rayonnantes  peu   régulières,  trèt-élargie  H  )a  ri>gian   pailéal*. 
—  France  :  la  Falaise. 
i.  amanculala,  d'Orb.,  1847.  —  France  :  la  Falaise. 
MOLLUSQUES  BRACHIOPODES, 
Rmïnchonelt.*,  Fischer. 
.  t>ieurifD,d'Orb.,i8S8.— Jiij£6c.inn(ruo,Schlolh.,Ca(.,p.  ea.noTS 

Burh,  lHAm,  de  la  Soc.  géiS.,  III,  p.  207,  pi.  ïn,  Ilg.  6.  —  Suéde  :  Faiol. 

.   rfanicn,   d'Orb.,  1848.  Espèce  presque  ronde,  plus  longue  que  large,  i  t 

chet  courbé  et  snillsnl  ;  ornée  do  cétcs  fines,  rayonnantes,  dichotomca;  et 

misiure  palléale  relevée  d'un  cdtË  et  abaissée  de  l'autre.  —  Suéde  :  Faxot. 

Tereshutula,  Lwjd,,  1099. 

,   l'jiri'sn,  Munst  de  Buch,  Mém.  de  in  Sk.  géol.,  111,  p,  203.  —  Suède  :  Faxo«,, 

AHIMACX  RAYONNES. 

riHiNik,  Des  Moulins. 

.   Frtuehenii,  Desor,  Agnis.,  1847,  Cal.  si/.'!.,  p.  92.  —  Suède  :  Faxoë. 

EcDNOkAllPAS,  Gray. 
.  f'ronciï,I)eEor,AgasB.,1847,  Cal.,p.  iVG.—  Cli/peaslerovi/ormù.  Defranw. 
—  France  :  Orglanile  (Manche". 
ItlADENA,  Gray. 

.  Htterli,  Duior,  Agass,,  1817,  Cal.  sysl.,  p.  45,  —  France  :  Orglande,  Valo- 
guei  (Manche). 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  67 

CiDARis,  Lamarck. 

53.  venulosa  Desor,   pi.  vi.  Agass.,  Cat.y  1867,  p.  24.  —  Nord   de   l'Europe. 

54.  Forchhammeri,  Hising.,  Leth,  suec,  pi.  XX,  fig.  2.  —  Agass.,  Cat.,  1847, 
p.  24.  —  France,  Vigny,  Laversines  (Oise) .  (C'est  un  des  fossiles  les  plus 
caractéristiques  et  sur  lequel  nous  reviendrons.) 

Ellipsomilia,  d'Orb.,  1847. 

55.  supracretacea^  d'Orb.,  1848.  Espèce  voisine,  de  forme,  de  VE.  obliqua^ 
également  arquée,  mais  ayant  extérieurement  des  côtes  bien  plus  saillanto;* 
et  plus  égales.  —  France  :  Port-Marly,  Meudon,  la  Falaise  (Seine-et-Oise), 
Vertus  (Marne),  Laversines,  près  deBeauvais  (Oise). 

56.  meudonensù,  d'Orb.,  1848.  Espèce  le  double  de  la  précédente,  bien  plus 
large  et  plus  comprimée  ;  les  cloisons  par  groupes,  séparées  de  trois  en  trois 
par  une  bien  plus  saillante.  —  France  :  Meudon. 

Calamophtllia,  Blainville. 

57.  FaxoensiSf  d'Orb.,  1848.  —  Caryophyllia  faxoensts,  Beck,  Lyell,  ^847, 
Trans,  geol.  Soc,  of  London,  —  Suède  :  Faxoë. 

ÂSTRiEA,  Lamarck,  1816. 

58.  Hehertiana,  d'Orb. ,  1 848.  Espèce  dontles  cellules,  très-cspacées,  sont  larges  de 
près  de  2  millim.,  àsix  doubles  cloisons.  —  France  :  la  Falaise  près  de  Heynes. 

59.  Microphyllia^  d'Orb.,  1848.  Espèce  dont  les  cellules  espacées  ont  un  milli- 
mètre de  diamètre,  huit  cloisons  égales.  —  France  :  la  Falaise  près  de  Beynes. 

PRiONASTRiEA,  Edwards  etHaime,  1848. 

60.  supracretacea,  d'Orb.,  1848.  Espèces  à  cellules  ovales,  comprimées,  multi- 
lamellées,  à  columelle  poreuse.  —  France  :  la  Falaise. 

Phylloccenia,  Edv^ards  et  Haime,  1848. 

61.  Oceam'y  d'Orb.,  1848.  Belle  espèce,  dont  les  cellules  espacées  ont  un  peu  plus 

de  2  millimètres  de  diamètre,  multilamellées,  profondes  ;  inter\'alles  finement 
ornés  de  stries  onduleuses.  —  France  :  la  Falaise  près  de  Beynes. 

62.  Neptuni,  d'Orb.,  1848.  Espèce  dont  les  cellules  espacées  ont  6  millimètres  de 
diamètre,  peu  profondes  et  multilamellées  ;  intervalle  finement  strié.  — 
France  :  la  Falaise  près  de  Beynes . 

AsTRiGA,  Lamarck. 

63.  Calipso,  d'Orb.,  1848.  Espèce  dont  les  cellules  rapprochées  ont  2  millimètres 
de  diamètre,  et  sont  pourvues  de  six  doubles  cloisons  ;  l'intervalle  irrégulier. 
—  France  :  la  Falaise. 

PoLVTREiiACis,  d'Orb.,  1849. 

64.  supracretacea j  d'Orb.,  1848.  Espèce  dont  les  cellules  sont  intermédiaires,  pour 
la  taille,  entre  les  P.  macropora  et  Blainvilliana^  les  cannelures  du  pourtour 
saillantes  eq  lames.  —  France  :  la  Falaise,  Vigny. 

Enallhelia,  d'Orb.,  1847. 

65.  regularis^  f\*OT\i,j  1848.  Espèce  à  rameaux  comprimés,  munis  latéralement 

de  cellules  ;  stries  extérieures  très-régulières.  —  France  :  la  Falaise  près  de 

Beynes. 

AMORPHOZOAIRES. 

HiPPALiMUS,  Lamouroux,  1821. 

66.  proliferus,  d'Oib.,  iM^.  —  Anthophyllumproliferumyi^oW.y  1830,  Petref., 
I,  p.  46,  pi.  XIII,  fig.  13.  —  Suède  :  Faxoë. 


68  TERRAINS  SECONDAIRES. 

A  la  suite  de  ces  intéressantes  déterminations,  Alcide  d'Or- 
bigny  présenta  quelques  considérations  que  les  progrès  ulté- 
rieurs ne  firent  que  confirmer,  et  que  nous  croyons  devoir  repro- 
duire à  cause  de  leur  intérêt  historique  :  «  Des  66  espèces  que 
nous  connaissons,  dit-il,  en  y  réunissant  celles  de  Faxoë,  aucune 
n'est,  comme  on  Tavait  pensé, .  identique  avec  les  fossiles  du  cal- 
caire grossier  du  ba.ssin  de  Paris,  et  même  nous  pouvons  aflfinner 
que  la  faune  fossile  n*a  aucun  des  caractères  généraux  des  terrains 
tertiaires.  Les  espèces  prises  pour  le  Cerithium  glganteum  n'ont  de 
rapport  que  dans  la  taille,  car  tous  les  ornements  extérieurs  et  les 
plis  de  la  columelle  sont  différents.  Il  en  est  de  même  des  Corbis 
îamellosay  des  Cardium  porulosum,  des  Crassatella  tumida,  qu'on 
avait  cru  y  voir  ;  toutes  ces  espèces  sont  totalement  distinctes,  et 
ne  sont  pas  réellement  tertiaires. 

»  Considérées  comme  faune,  toutes  les  espèces  constituent, 
au  contraire,  un  faciès  purement  crétacé.  On  y  voit,  en  effet,  des 
genres  jusqu'à  présent  spéciaux  à  ces  terrains  :  par  exemple,  les 
genres  Belemnitella^  Baculites  ^Bhynckonella,  etc.  Si  ces  caractères 
ne  suffisaient  pas,  l'identité  de  quelques  espèces  communes  avec 
l'étage  sénonien  viendrait  le  prouver  jusqu'à  la  dernière  évi- 
dence. M.  Lyell  cite  à  Faxoë  le  Belemnùella  mucronata,  spécial 
partout  à  cet  étage,  et  le  Baculites  Faujasii,  propre  à  Maestricht. 
Nous  y  avons  reconnu  deux  autres  espèces  crétacées  qui  sont  com- 
munes entre  l'étage  danien  et  l'étage  sénonien  :  ce  sont  le  Fusu$ 
Neptuni  et  YOstrea  canaliculata,  qu'on  trouve  dans  l'étage  séno- 
nien à  Épemay,  à  Royan,  et  dans  l'étage  danien,  à  la  Falaise,  à 
Vigny,  etc.  Ainsi  donc,  les  espèces  comme  les  genres  en  font  bien 
une  faune  des  terrains  crétacés.  D'un  autre  côté,  l'identité  à  Faxoé 
comme  à  Laversines,  comme  à  Vigny,  du  Nautilus  danicus^  si  bien 
caractérisé  par  les  sinuosités  de  ses  cloisons  et  sa  forme,  prouve 
que  tous  ces  points  dépendent  d'une  seule  et  même  faune  contem- 
poraine. En  résumé,  l'ensemble  numérique  des  espèces  se  divise 
ainsi  qu'il  suit  : 

Espèces  communes  aux  étages  sénonien  et  danien à 

Espèce  commune  entre  la  France  et  la  Suède 1 

Espèces  spéciales  à  la  Suède 8 

Espèces  spéciales  à  la  France 53 

62         62 

Total  égal  à  Tensemble 66  » 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  69 

On  voit  qu'Aie.  d'Orbigny  regarde  le  calcaire  pisolithique  comme 
synchronique  de  la  craie  de  Maestricht  ;  ce  qui  est  conforme  à  Topi- 
nion  primitivement  mise  en  avant  par  Élie  de  Beaumont. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  importe  de  signaler  d'une  manière  spéciale 
ceux  des  fossiles  qui  viennent  d'être  énumérés  et  dont  la  présence 
est  particulièrement  caractéristique  pour  faire  reconnaître  le  cal- 
caire pisolithique.  Ils  sont  d'ailleurs  en  petit  nombre  ;  ce  sont  : 

Le  Trochus  Gabrielis^  les  Cerithium  Carolinum^  dimorphum,  uni- 
plicatum,  V Infundibulum  supracretacea,  le  Capulus  consobrinuSy  le 
Crassatella  pisolithica^  les  Cor  bis  muUilamellosa  et  sublamello$a^ 
le  Cardium  Dutempleanum,  le  Lima  Carolina,  YOstreacanaliculata^  le 
Cidaris  Forchhammeriy  représenté  le  plus  souvent  par  ses  radioles. 

Ce  dernier  constitue  une  espèce  d'oursin  de  taille  assez  grande, 
circulaire,  renflé,  à  peu  près  également  aplati  en  dessus  et  en 
dessous,  et  dont  nous  empruntons  la  description  à  M.  Cotteau  : 
Zones  porifères  très-étroites,  profondément  déprimées,  flexueuses, 
composées  de  pores  petits,  peu  visibles,  disparaissant  sous  le  ren- 
flement granuliforme  qui  les  sépare.  Aires  ambulacraires  étroites, 
déprimées,  flexueuses,  garnies  de  deux  rangées  de  granules  épais, 
aplatis,  serrés,  homogènes,  non  mamelonnés.  A  la  face  inférieure, 
ces  deux  rangées  se  touchent  et  ne  laissent  la  place  à  aucun  granule 
intermédiaire;  au-dessus  de  l'ambitus,  deux  autres  rangées  rudi- 
mentaires,  incomplètes  et  formées  de  granules  plus  petits,  se 
montrent  entre  les  rangées  principales,  mais  elles  disparaissent 
avant  d'arriver  au  sommet.  Tubercules  interambulacraires  très- 
gros,  à  base  lisse,  surmontés  d'un  mamelon  saillant  et  toujours 
perforé,  au  nombre  de  cinq  par  série.  Scrobicules  médiocrement 
déprimés,  circulaires  et  espacés  au-dessus  de  l'ambitus,  plus  serrés 
et  subelliptiques  en  se  rapprochant  du  péristome,  entourés  de  gra- 
nules épais  fortement  développés,  mamelonnés,  espacés  et  formant 
un  cercle  scrobiculaire  très-apparent.  Zone  miliaire  assez  large,  dé- 
primée à  la  suture  des  plaques,  garnie  de  granules  irréguliers, 
.aplatis,  serrés,  inégaux,  d'autant  plus  petits  qu'ils  se  rapprochent 
du  bord  des  plaques.  —  Radiole  très-variable  dans  sa  forme,  tantôt 
grêle,  allongé,  cylindrique,  tantôt  épais,  renflé,  subglandiforme, 
quelquefois  fusiforme  et  plus  ou  moins  acuminé  au  sommet, 
toujours  garni  de  granules  épais,  arrondis,  inégaux,  épars  ou  dis- 
posés en  séries  longitudinales  d'autant  plus  régulières  que  les  ra- 
dioles sont  plus  allongés  ;  l'espace  intermédiaire  est  lisse  ou  fine- 
ment chagriné.  Souvent  les  granules  sont  rangés  sans  ordre  sur  un 


TEKIUINS  SECONDAIRI 
des  cûlés  (lu  radiole,  et  t'orment,  sur  l'autre  face,  des  séries  | 
distinctes  i  il  une  assez  grande  dislance  de  la  collei'elle,  les  gi-anulcs 
s'atténuent  et  disparaissent.  Collerette  médiocrement  développée, 
linement  sfi-iée,  ciitionscrile  par  une  ligne  peu  apparente.  Boulou 
lapais;  anneau  saillant,  strié;    facette  articulaire  lisse,   fortemenl 


OpisioN  DE  M.  Hébert  suk  l'aue  du  calcaire  pisoLiTniuuB.  — 
Du  vient  de  voii-  l'âge  atlribué  au  calcaire  pisolitliique  par  Alcide 
d'Orbigny  et  par  Élie  de  Beaumont.  Telle  n'est  ce|)endant  pas  abso 
lunieiil  la  manière  de  voii'  de  M.  Hébert  (1).  Pour  lui,  le  calcaire 
pisoltlbi(|ue  serait  un  peu  plus  récent  que  la  craie  de  Maestricbt  et 
coiTespoudrait  exactement  au  calcaire  à  Daculites  de  Valognes. 

Objkcticiss  de  d'Aechiac.  —  D'Archiac  s'éleva  contre  ces  diverses 
assimilations.  «  Si,  dit-il  (2),  on  a  pu  conclure  trop  vile,  d'après  des 
moules,  l'identité  des  Tossiles  du  calcaire  piâolithique  avec  des  espèc» 
tertiaires,  il  sera  facile  de  faii'e  voir  que  de  leur  non-identité  on  s 
prématm-ément  admis  un  parallélisme  qui  n'existe  pas.  Nous  preu- 
dronslesrésultatsqui  se  déduisent  du  travail  de  M,  Aie.  d'Orbigny  (3), 
sans  nous  préoccuper  de  la  valeur  de  déterminations  faites  avec  dei 
éléments  encore  peu  nombreux,  pencomplets  et  presque  tous  à  l'élat 
de  moules  ou  d'empreintes  ;  la  valeur  absolue  de  telles  détermina- 
tions doit  toujours  être  mie  queslion  réservée.  Nous  aurons  soin' 
aussi  d'écarter  de  la  liste  les  espaces  qui  ne  se  trouvent  point  dan» 
le  bassin  de  la  Seine,  car,  eu  les  y  laissant,  elles  fausseraient  le  ré- 
sultat sans  résoudre  la  question,  puisqu'elles  y  introduiraient  un 
élément  étranger.  C'est  ainsi  que,  pour  prouver  que  celte  faune  a  un 
faciès  purement  crétacé,  H.  d'Orbigny  dit  qu'on  y  voit  les  genres 
spéciaux  à  ce  terrain,  tels  que  les  Seletnmtella,  Baculiles,  Rkyn- 
c/ioneila,  etc.  Ûr,  ces  trois  genres  précisément  n'ont  pas  encore  été 
vus  dans  le  calcaire  pisolithique  du  bassin  de  la  Seine,  et  il  importe 
tuut  aussi  peu  h  la  question  que  des  espèces  de  ce  genre  soient  com- 
munes à  la  craie  de  Maestricht  el  à  celle  de  Faxoê;  autrement  on 
prendrait  pour  démontré  précisément  le  parallélisme  qui  reste  à. 
prouver.  En  outre,  \' Ostrea  canaliculota  [d'Orb.]  ou  lateratia {^i\i.), 
signalé  dans  la  ciaie  de  Royan  et  dans  tant  d'autres  localités  d'un 
niveau  parallèle  ou  inférieur,  nous  a  paru  ne  pouvoir  être  séparé 


(!)  Hiibert,  BuUet.  de  la  Sot:  géologique,  2'  série,  1849,  1,  VII,  p.  73 
(2J  D'Arcliiac,  Rist.  des  progrès  de  la  géologip,  iBH ,  l.  IV,  p.  i/i'i, 
[Si  Vove*  plus  Jjuut,  page  01. 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  71 

d'une  huître  assez  commune  dans  la  formation  nummulitiquc  des 
Pyrénées.  Le  Fusm  Neptuni  (d'Orb.),  que  nous  avons  cherché  en  vain 
dans  la  Paléontologie  française^  et  qui  dans  le  Prodrome  de  paléonto- 
logie universelle  se  trouve  indiqué  sous  deux  noms  {F.  Nereis  dans 
Tétage  sénonien  de  Tauteur  et  F.  Neptuni  dans  son  étage  danien), 
nous  est  inconnu  et  est  sans  doute  encore  à  Tétat  de  moule.  Cotte 
espèce,  ni  figurée  ni  décrite,  car  la  phrase  de  Fauteur  n'est  pas  une 
description,  serait  la  seule  d'une  certaine  importance,  puisque  c'est 
la  seule  qui  rattache  le  calcaire  pisolithique  à  la  craie  de  France. 
Quant  à  ses  rapports  avec  la  craie  supérieure  de  Faxoë,  ils  sont 
établis  sur  deux  espèces,  le  Nautilus  danicus^  (Schloth.)  etleCie/am 
Forchhammeri.  M.  Alcide  d'Orbigny,  qui  cite  cette  dernière  à  Vigny 
et  à  Laversines,  ne  la  mentionne. en  Suède  que  dans  son  Prodrome, 
où  il  reproduit  la  fausse  indication  synonymique  de  MM.  Agassiz  et 
Desor.  » 

Caractères  stratigraphiques  généraux  du  calcaire  pisolithique. 
—  Cette  question  d'âge  du  calcaire  pisolithique  une  fois  écartée, 
voyons  les  caractères  de  cette  formation  dans  les  principales  loca- 
lités où  on  l'a  observée.  Nous  disions  tout  à  l'heure  que  le  dépôt  de 
la  craie  blanche  a  été  suivi  d'une  émersion,  puis  d  unedénudation. 
Ces  phénomènes  ont  pu  être  successifs  ou  simultanés  ;  mais,  dans 
tous  les  cas,  ils  ont  produit  des  inégalités,  comme  des  ondulations 
à  la  surface  de  la  craie. 

C'est  alors  que,  suivant  les  résultats  de  M.  Hébert,  la  surface  de 
la  craie  a  été  de  nouveau  envahie  par  les  eaux  de  la  mer,  qui  toute- 
fois n'était  point  suffisamment  profonde  pour  la  recouvrir  com- 
plètement :  le  centre  du  bassin  pisolithique  fut  seul  submergé 
et  les  bords  restèrent  à  sec.  Ainsi  s'explique  l'allure  variée  de 
la  formation  qui  nous  occupe  dans  les  divers  points  où  elle  se 

présente. 

Mais  le  point  sur  lequel  il  faut  insister  dès  maintenant,  c'est 
qu'entre  le  dépôt  des  dernières  couches  de  craie  et  celui  des  pre- 
mières couches  de  calcaire  pisolithique,  il  s'est  produit  deux  oscil- 
lations, l'une  de  bas  en  haut,  l'autre  inverse,  et  que  ces  mouvements 
ont  peut-être  même,  si  l'on  admet  les  conclusions  développées  tout 
à  l'heure,  été  séparés  par  le  temps  très-long  auquel  répond  la  for- 
mation de  la  craie  de  Maestricht. 

D'ailleurs,  ces  oscillations  ont  été  peu  intenses  et  l'on  peut  croire 
qu'elles  ont  été  lentes  ;  car  nulle  part  ne  se  présente  à  la  base  du 
calcaire  pisolithique  de  puissantes  assises  de  galets  ou  de  matériaux 


72  TERRAINS  SECONDAIRES. 

de  transport.  On  y  voit  bien  en  certains  points  des  silex  de  la  craie, 
mais  tout  porte  à  penser  qu'ils  y  ont  été  amenés  peu  à  peu  durant 
uiie  longue  période. 

Les  circonstances  qui  ont  accompagné  le  dépôt  du  calcaire  piso- 
lithique  sont  résumées  dans  la  coupe  idéale  suivante  de  Vertus  à 
Montainville,  par  Meudon,  supposée  prise  avant  les  déplacements 
que  le  calcaire  pisolithique  a  subis  à  diverses  reprises  depuis  l'époque 


s.o. 

Montaxnoillt- 


+ 


-T~n 


Z—L 


y\ 


^.J-. 


FiG.  28.  —  Coupe  de  Montainville  à  Vertus,  montrant  la  situation  primitive 
du  calcaire  pisolithique  par  rapport  à  la  craie  dénudée. 


de  sa  formation  (fig.  28).  On  comprend,  à  la  vue  de  cette  figure,  com- 
ment partout,  sur  les  bords  du  bassin,  le  calcaire  pisolithique  est 
adossé  à  la  craie,  tandis  que  dans  le  centre,  à  Meudon,  il  est  en 
stratification  concordante  avec  elle  (1). 

Suivant  une  expression  très-juste,  c'est  un  dépôt  essentiellement 
démantelé,  d'autant  plus  puissant  que  les  inégalités  qu'il  a  com- 
blées étaient  plus  profondes. 

L'étude  de  l'extension  géographique  du  calcaire  pisolithique 
montre  que  les  eaux  qui  l'ont  déposé  pénétraient  dans  le  bassin 
crayeux  de  Paris  par  une  embouchure  étroite  resserrée  entre  le 
pays  de  Bray  et  les  Ardennes.  Cette  remarque  est  d'autant  plus  in- 
téressante, qu'elle  permet  d'estimer,  au  moins  dans  une  certaine 
mesure,  l'âge  du  soulèvement  du  Bray,  et  de  le  rapporter  à  l'époque 
qui  s'est  écoulée  entre  le  dépôt  de  la  craie  et  celle  du  calcaire  piso- 
lithique (2). 

Au  point  de  vue  géologique,  le  pays  de  Bray  se  présente  comme 
une  exception  très-remarquable,  et  qui  saute  aux  yeux  à  la  simple 
inspection  de  la  carte  géologique  de  France.  Les  couches  relati- 
vement anciennes  du  terrain  crétacé  inférieur  s'y  soulèvent,  en 
effet,  comme  par  une  sorte  de  boutonnière  à  travers  la  craie  forte- 


(1)  Bullei,  de  la  Soc,  géologique,  2*  série,  1849,  t.  VI,  p.  722. 

(2)  Ibid.,  2®  série,  1855,  t.  XII,  p.  i279. 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQCE.  73 

ment  relevée.  Cette  constitution  prend  d'autant  plus  d'intérêt,  que 
Ton  constate  les  rapports  de  la  direction  suivant  lesquels  le  soulèvi^- 
ment  a  eu  lieu  avec  la  direction  d'autres  phénomènes  géologiques 
indiquée,  par  exemple,  dans  une  région  toute  voisine,  par  le  cours  de 
la  Seine. 

Mais  revenons  au  mode  de  dépôt  du  calcaire  pisolithique.  Tne 
barre  sous-marine  (1)  garantissait  le  golfe  de  l'action  des  marées; 
car,  autrement  on  ne  comprendrait  pas  l'absence  des  galets,  la  ri- 
chesse extrême  delà  faune  pisolithique,  etrabsence,dans  cette  faune, 
des  espèces  pélagiennes  ou  de  haute  mer.  Ce  golfe,  très-semblable  à 
celui  qui  plus  tard  enferma  la  mer  du  calcaire  grossier,  recevait  au 
moins  un  affluent  d'eau  douce,  révélé  à  l'est  par  les  débris  de  pois- 
sons du  mont  Aimé  (Marne),  localité  qui  présente  des  sables  et  des 
argiles  fluviatiles  riches  en  végétaux,  comme  on  le  verra  tout 
à  l'heure. 

£n  résumé^  on  reconnaît  à  la  fois  une  discordance  indiscutable 
de  stratification  entre  la  craie  et  le  calcaire  pisolithique,  et  une 
communauté  d'histoire  géologique  de  ces  deux  formations.  Les 
changements  dans  la  forme  du  littoral  sont,  en  eiïet,  très-pro- 
gressifs et  ne  peuvent  dériver  que  de  mouvements  lents  et  faibles. 
Cette  circonstance  s'ajoute  à  d'autres  pour  faire  maintenir  le  cal- 
caire pisolithique  dans  le  terrain  crétacé.  On  verra  plus  loin  com- 
ment, dans  nos  environs,  la  limite  entre  les  terrains  secondaires  et 
les  terrains  tertiaires  est  au  contraire  marquée  nettement  par  des 
mouvements  d'ensemble  et  des  érosions  considérables,  après  les- 
quels la  discordance  de  straliticalion  est  des  plus  nettes. 

Calcaire  pisolithique  de  Meudon.  —  Dans  un  très-grand  nombre 
de  localités,  le  calcaire  pisolithique  accompagne  la  craie  dont  il 
semble  parfois  n'être  qu'un  accident.  C'est,  par  exemple,  ce  qu'on 
observe  à  Meudon,  où,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  le  calcaire 
pisolithique  est  réduit  à  des  couches  peu  épaisses  parallèles  à  celles 
de  la  craie  (2). 

Dans  cette  localité,  la  formation  qui  nous  occupe  est  surmontée 
de  marnes  blanchâtres  enveloppant  des  fragments  calcaires  et  que 
M.  Ch.  d'Orbigny  regarde  aujourd'hui  comme  crétacées.  Au  contraire 
M.  Hébert  les  rapporte  au  conglomérat  de  l'argile  plastique. 

(1)  Voyez  une  note  de  M.  Hébert  à  ce  sujet  dans  le  Buliet.  de  la  Soc.  géologique, 
2^  série,  1852,  t.  X,  p.  178. 

(2)  Bullef.  de  la  Soc,  géologique,  2«  série,  1855,  t.  XII,  p.  1274. 


Eli  loiil  ras,  ces  manies  sont  encore  plus  développées  k  Boupvil 
el  à  Poil-Harly,  où  elles  atteignent  8  et  10  mètres. 

Calcairs  pisolitbique  de  vignï.  —  A  Vigny,  dans  le  déparlemtil 
de  Seine-et-Otse,  le  calcaire  pisolithique  atteint  25  mètres  de  puis- 
sance (1).  n'est  une  sorte  de  tut  cimenté  après  coup  par  un  calcaim 
concrétionné,  abondant  principalement  dans  les  couches  supé- 
rieures. Les  fossiles  y  sont  eux-mêmes  enveloppés  d'une  croùlt 
calcaire  et  rarement  entiers.  Les  baguettes  de  Cidaris  Forchhammtri 
y  sont  fréquentes,  amsi  que  de  tiès-beaus  esemplaires  de  polypitn. 
Les  moules  de  fossiles  sont  pour  la  pluprt  très-reconnaissabie». 
M.  Hébert  a  recueilli,  principalement  dans  la  partie  supéi 
mêmes  espèces  que  dans  le  calcaire  pisolithique  de  Meudon.  Il  n"! 
a  trouvé,  bien  entendu,  aucune  coquille  tertiaii*,  et  en  décrivaDt  setf 
trouvailles,  il  insista  beaucoup  sur  ce  point,  que  des  six  espèces 
grands  cérilesqu'il  a  trouvés  à  Vigny,  aucune  n'est  le  Cerithim 
^if^anfeum  que  M.  Ch.  d'Orbigny  avait  cru  trouver  dans  le  calcaùA 
pisolithique.  A  Vigny,  le  calcaire  pisolithique  est  adossé  au  norit 
contre  la  craie  blanche,  sans  interposition  visible  d'aucune  coudis. 
Cette  disposition  est  identique  à  celle  qu'on  observe  à  Laversinesi 

Calcaire  pisolitihoi'e  de  iMontàin  ville.  —  On  observe  le  long  ds 
la  Mauldre,  à  Montainville  et  à  Falaise,  un  beau  lambeau  de  calcai» 
pisolithique  dont  l'étude  est  particulièrement  commode  pourlt 
géologues  parisiens.  Il  a  25  mètres  d'épaisseur,  et  ofl'i-e  des 
lëres  très -analogues  à  ceux  que  nous  venons  d'indiquer  pour  la 
pierre  de  Vigny.  On  y  trouve  les  mêmes  fossiles,  particulièrement  h 
moule  d'un  grand  Cérîte,  des  empreintes  d'autres  espèces  de  o» 
genre,  puis  des  Nérinées,  un  Hemiaster,  un  Pleurotoraaire  qui  aurait 
son  analogue  dans  la  craie  du  Cotentin,  des  polypiers  qui  auraient 
les  leurs  dans  celle  de  Maealricht,  etc.  Sur  la  rive  gauche  deh 
Mauldre,  une  bonne  coupe  de  ces  assises  est  mise  à  découvert  ilaiii 
le  chemin  qui  conduit  de  la  grande  route  à  Montainville.  M.  Hébert 
n'hésite  pas  à  regarder  ces  lambeaux  comme  parallèles  à  ceui 
des  environs  immédiats  de  Paris,  et  il  adopte  l'opinion  d'Élie  de 
Beaumont  pour  les  placertous  à  Ja  partie  supérieure  do  la  forma- 
tion crétacée. 

Cu-CAlRE  PisoLiTniQi'E  d'Amhi.eïille.  —  A  l'extrémité  du  parc  d'Aw- 
bleville,  à  8  kilomètres  ouest  de  Magny  (Seine-et-Oise),  le  calcaire 
pisolithique  est  exploité  depuis  longtemps  comme  pierre  dec<M- 

(1)  liu/kl.i'elaSoc.  jt/o/ojiçw,  2' série,  1855,1,  \11,  [•.  1321, 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  75 

struction.  La  roche  est  friable,  d'un  beau  blanc,  durcit  à  Tair  et  res- 
semble à  h  pien^e  de  Falaise  qu'on  exploite  au  mont  Aimé.  Elle  est 
surmontée  d'argiles  qui  la  séparent  du  calcaire  grossier  inférieur  et 
qui  appartiennent  à  l'horizon  des  lignites  (1). 

Calcaire  pisouthique  de  Flins.  —  M.  Hébert  signale  la  même 
formation  (2)  dans  le  village  même  de  Flins-sur-Seine,  canton  de 
Meulan.  On  y  voit  deux  bancs  durs  qui  rappellent  tout  à  fait  l'aspect 
du  banc  supérieur  de  Vigny  et  du  mamelon  situé  sur  la  rive  droite 
de  la  Mauldre,  en  face  de  Montainville.  On  y  voit  le  petit  Lima  Caro- 
lina  et  les  autres  fossiles  ordinaires  du  calcaire  pisolithique. 

Calcaire  pisolithique  de  Montereau.  —  Dans  le  département  de 
Seine-et-Marne,  à  Montereau,  M.  Ch.  d'Orbigny  a  signalé  dès  1837 
plusieurs  carrières  où  le  calcaire  pisolithique  est  exploité  sur  3  et 
k  mètres  d'épaisseur,  sans  que  rien  indique  que  là  s'arrête  sa  puis- 
sance. On  n'observe  pas  de  superposition  à  la  craie  blanche,  et  il 
est  recouvert  par  une  couche  de  sable  tertiaire  de  2  mètres,  avec  de 
petits  Jits  de  silex.  Les  fossiles,  à  l'état  démoules  ou  d'empreintes,  sont 
peu  nombreux,  et  ont  été  rapprochés  tout  d'abord,  comme  ceux  de 
Bougival  et  de  Meudon,  des  espèces  du  calcaire  grossier.  On  retrouve 
le  calcaire  pisolithique  très-puissant  à  Esmans,  à  5  kilomètres  au 
sud  de  Montereau,  où  Ton  exploite  une  série  de  bancs  horizontaux 
de  calcaire  blanc  compacte,  homogène,  de  9  iHO  mètres  d'épisseur 
totale,  très-dur  vers  le  bas  et  reposant  sans  intermédiaire  sur  la 
craie.  M.  Hébert  n'y  a  trouvé  qu'un  moule  de  grand  nautile  qu'il 
compare  à  celui  de  la  craie  supérieure  de  Maestricht.  Nous-même  y 
avons  recueilli  un  bel  oursin  qui  nous  parait  avoir  tous  les  caractères 
du  Cidaris  Forchhammeri. 

Calcaire  pisolithique  de  Laversines.  —  Graves  (3)  a  signalé  eu 
1831  à  Laversines,  près  de  Beauvais,  des  couches  reposant  surlacraie, 
à  laquelle  elles  sont  en  même  temps  adossées  et  dont  les  sépare  un 
mince  lit  de  marne. 

Ces  couches  s^élèvent  sous  la  forme  d'un  escarpement  de  10  à  12 
mètres  sur  100  mètres  de  longueur  et  10  de  large. 

Vers  le  haut,  elles  consistent  en  un  calcaire  plus  ou  moins  jau- 
nâtre, friable  et  celluleux  composé  presque  exclusivement  de  fossiles 


(1)  Hébert,  Bullet,  de  la  Soc,  géologique,  2^  série,  1850,  t.  VII,  p.  135. 
(2J  Hébert,  ibid.,  1852,  t.  X,p.  185. 

(3j  Essai  sur  la  topographie  géognostigue  du  département  de  roise,  p.  166.^ 
In-S*»,  Beauvais,  1847. 


TERRAINS  SKCONDAtRES. 
brisés.  On  y  trouve  quelques  siies  cornés,  grisàlres,  se  fondant  dam 
la  masse,  et  dont  l'aspect  <!st  [out  à  fait  caractéristique  du  ttirraid 
de  calcaire  pisolithique.  Dans  le  bas,  le  calcaire  de  Laversines  e 
plus  dur  et  plus  solide. 

Pendant  longtemps,  l'âge  du  calcaire  de  Laversines  est  resté  u 
sujet  de  discussion.  M.  Ch.  d'Orbigny  et  d'autres  géologues  le  ra| 
portèrent  au  terrain  tertiaire  inlérieur. 

Mais  divers  observateurs,  frappés  de  son  analogie  d'aspect  avi 
la  craie  de  Maestrîchl  et  la  craie  de  Valognes,  le  considérèrent  conts 
crétacé. 

Graves  leva  tous  les  dontes  par  l'élude  des  espèces  que  renferma 
la  pierre  de  Laversines  en  abondance  et  qui  sont  toutes  crétacées, 
plus  de  60  de  ces  fossiles,  51  ont  été  rapportés  à  des  espèces  déjl 
connues  dont  23,  principalement  des  polypiers,  se  reti-ouveraienl 
d'après  l'auteur,  dans  la  craie  de  Maestrîcht,  3  ou  ù  dans  celle  dfl 
environs  de  Valognes,  12  dans  le  groupe  de  la  craie  tuffeau,  quelques 
uns  dans  la  craie  blanche  el  dans  la  craie  supérieure  de  Scanîsî 
entre  autres  le  Cidaris  Forckhammeri.  Les  béleniniles,  cointue  li 
céphalopodes  Ji  cloisons  perciliées,  y  manquent  complètement.  Ile 
remarquable  qu'on  y  ail  trouvé  si  peu  d'espèces  de  la  craie  blancbet 
avec  laijUL'llc  oc  lambeau  est  en  contact,  tandis  qu'il  y  en  a  un 
grand  nombre  qui  sont  identiques  avec  celles  de  pays  fort  éloignés 
avec  celles  de  la  craie  tnU'eaii.  Les  résultats  paléonlologiques  diffè- 
rent d'ailleurs  presque  complélement  de  ceux  que  nous  avons  vus 
déduits  de  l'ensemble  de  la  faune  du  calcaire  pisolithique  de  localités 
plus  voisines  de  Paris,  calcaire  dont  le  lambeau  de  Laversines  doil 
être  néanmoins  considéré  comme  faisant  partie. 

CiLCAiHE  pisouTHiouE  DL"  HOST  AiMÉ.  —  Pour  Icrminep  cette  revue 
géographique  de  quelques-unes  des  localités  oii  se  présente  le  cal' 
caire  pisolithique,  citons  le  département  de  la  Marne,  où,  goïùb»- 
nous  l'avons  déjà  dit  en  passant,  celle  formation  est  trëâ-dére* 
loppée. 

La  coupe  suivante  montre  sa  disposition  d'A^vize  au  mont 
Aimé  (fig.  29). 

Au  mont  Aimé,  le  calcaire  pisolithique  est  esploilé  sur  20  métros 
d'épaisseur.  Sa  puissance  totale  esl  de  25  mètres.  Les  bancs  supé- 


(l)  BuUet.  de  l'i  Soc.  -jMo'jifjtie,  2"  série,  IS18,  I.  V,  p.  3B9.  —  Voje»  autii 
lur  telle  iocalili-,  le  môme  Recufi/,  isas,  I.  IV,  p.  517;  1819,  l,  V[,  p.  701,  et 
18J2,  1.  S,  p.  178, 


s 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  77 

rieurs  sont  délités  et  impropres  à  la  taille,  mais  plus  bas  se  trouvent 
d'excellents  matériaux. 

Les  couches  moyennes  sont  littéralement  pétries  de  fossiles. 

On  y  trouve  ces  silex  qui  se  fondent  dans  la  roche,  déjà  signalés 
à  Laversines,  et  qui  constituent  le  corps  le  plus  constant  du  calcairt 
pisolithique. 


FiG.  29.  —  Coupe  du  mont  Aimé  à  Avize. (Marne). 
4.  Traycrtiti  de  la  Brie.  —3.  Sable  de  Vargile  plastique.  —  2.  Calcairo  pisolithiquo.  —  1.  Crai«'. 

En  choisissant  les  échantillons,  on  peut  passer  du  silex  pyro- 
maque  proprement  dit  au  calcaire  légèrement  siliceux.  A  mesure 
qu'on  étudie  des  couches  plus  inférieures,  on  constate  que  les  silex 
deviennent  plus  abondants  et  plus  semblables  en  môme  temps  aux 
silex  de  la  craie.  On  en  voit  même  du  mont  Aimé  un  lit  de  30  à  ^0 
centimètres  qui  sont  identiques  avec  ces  derniers. 

Dès  1838,  Viquesnel  a  fait  connaître  (1)  cette  intéressante  forma- 
tion et  en  a  donné  la  coupe  suivante,  qui  va  de  haut  en  bas. 

10.  Calcaire   compacte  d'un  blanc  sale,  mélangé  de  sable   par\ 

places,  et  renfermant  des  corps  cylindriques 

9.  Calcaire   blanc  jaunâtre   celluleux,  composé  de   moules   de 
coquilles  réunis  par  un  ciment  de  même  nalure  peu  abon- 
dant.   Ce   banc   épais  forme  le   haut  de   Tescarpement.  /      15  m.  env. 
Le  calcaire  n°  iO,  qui  le  couronne  par  places  n^existe  pas 

partout 

8.  Calcaire  exploité  semblable  au  n^  20 

7.  Marne  blanchâtre 

6.  Calcaire  compacte  gris  jaunâtre,  poudingue  faux  rempli  de  dé- 
bris de  corps  organisés  et  de  nodules  de  calcaire  blanc  friable. .        0, 70 

5.  Marne  gris  jaunâtre  sans  fossiles 0,70 

A.  Marne  calcaire 0^25 

3.  Marne  et  calcaire  marneux  feuilletés  alternant  ;  traces  de  végé- 
taux carbonisés 2,00 

2.  Marne  gris  bleuâtre,  exploitée  pour  amender  les  terres 0,70 

1 .  Marne  argileuse  noirâtre 1  lOO 

Environ 20  mètres. 

(1)  Viquesnel,  Bullet.dela  Soc.  géologique  y  1838,  t.  IX,  p.  296. 


7^  TEUâEe  SDûKmiKES. 

Aa  fl»ûiit  AîiDe,  v^ï  a  i^HoetOî  surcessÎTeiiient  de  très-nombreux 
(cissîlts  pÎ5c4îtliiqiies.  Emis  le  nombre,  noos  citercms  tout  d^abord 
des  TtèfléUnx  qui  ont  été  étudies  pour  M.  Pomel  d*ane  manière  spé- 
cble  l  .  Le  £eni^  Mtrdamîî^ï  >\  îrfmr^mt  représenté  pom*  la  pre- 
mière foisà  Tètat  fossile,  avec  on  Afplfmivm^  un  Aspidium^  un  Sphe- 
mopterù^  des  feuilles  Totsines  de  celles  du  châtaignier^  du  Corylus  et 
du  Cmprifùiîifm  :  mais  il  n'y  a  point  de  palmiers  ni  de  conifères. 
Comme  on  Toit,  ces  végétaux,  montrent  une  grande  différence  ayec 
ceux  des  dépôts  plus  anckns  et  des  dépôts  plus  récents,  en  se  rap- 
procbant  toutefois  des  formes  secondaires,  pour  s^écarter  des  formes 
tertîaines. 

A  côté  de  ces  plantes,  ks  animaux  sont  très-nominaux,  et  il  est 
indispensaJUe  d  en  citer  quelques-uns. 

Les  poissons  s<»it  repiésentés  par  de  nombreuses  dents  de  squales 
et  même  par  des  em|Heintes  complètes  proTenant  d'une  mince 
couche  d'harpie  d^origine  fluTÎatîle,  mentionnée  déjà  plus  haut  et 
qui  contient  en  même  temps  des  Tègétaux. 

Cwomme  reptiles  pisolîthiques,  il  faut  citer  en  première  ligne  1^ 
Gariaiis  tmacrorkynckms^  dont  on  possède  de  beaux  échantillon^. 
(Test  une  espèce  de  crocodili^as  ayant  le  museau  allongé  des  ga- 
vials, la  forme  concavo<onvexe  de  leurs  vertèbres,  à  peu  près  b 
même  disposition  dentaire,  et  paraissant  ne  se  distinguer  de  l'espèce 
actuelle  que  par  quelques  modifications  dans  la  disposition  des 
sutures  crâniennes  et  par  quelques  légères  différences  de  formes.  On 
peut  eu  voir  au  Muséum  des  échantillons  décrits  par  de  Blainville. 
M,  Hébert  en  a  rapporté  du  terrain  crétacé  de  Maestricht  qui,  comme 
on  a  vu,  offrent  avec  le  calcaire  pisolithique  de  très-apparentes  ana- 
logies. 

M.  de  Brimont  a  découvert  au  mont  Aimé  une  belle  carapace  de 
tortue.  D'après  M.  Paul  Gervais,  elle  provient  d'un  animal  voisin  des 
Tn'onyx  ou  des  Chélonées,  mais  différant  certainement,  comme 
genre,  des  espèces  citées  précédemment.  «  C'est,  dit-il,  un  fossile 
à  rechercher,  et  dont  la  description  offrira  un  intérêt  incontes- 
table (2).  » 

Un  peu  au  nord  du  mont  Aimé,  le  calcaire  pisolilhique  forme  la 
falaise  qui  domine  Vertus  et  que  représente  la  figure.  Depuis  un 

(1)  Supplément  à  la  Bibliothèque  universelle  de  Genève^  Archives  des  sciences 
physiques  et  naturelles  y  1847,  t.  V,  p.  301, 

(2)  P.  Gervais,  Zoologie  et  Paléontologie  françaises^  p.  440,  In-4o.  1859. 


LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE.  79 

temps  immémorial,  de  vastes  carrières  sont  ouvertes  dans  cette 
roche,  connue  dans  la  pratique  sous  le  nom  de  pierre  de  Falaise. 
Sur  la  façade  extérieure  elle  est  dure  et  offre  des  indices  de  strati- 
fication; mais  à  Tintérieur  elle  est  fort  tendre,  friable  nit^nie, 
presque  en  masse  et  d'un  blanc  de  lait. 

Malgré  sa  friabilité  crayeuse,  on  la  travaille  en  pierre  de  taille, 
4^r  elle  durcit  promptement  à  Tair  et  est  fort  durable.  D'anciens 
édifices  de  la  contrée  en  sont  construits. 


TERRAINS    TERTIAIRES 


NOTIONS    GÉNÉRALES 


Lé  calcaire  pisolithique  marque  aux  environs  de  Paris  la  fin  de 
l'époque  secondaire.  A  sa  suite  a  commencé  la  longue  série  tertiaire. 
Celle-ci,  composée  de  termes  liés  intimement  entre  eux,  se  distingue 
absolument  de  la  période  crétacée,  non-seulement  par  Textension 
géographique  de  ses  divers  dépôts,  mais  encore  et  surtout. par  sa 
faune  innombrable,  dontaucun  membre  n'existait  lors  de  la  période 
antérieure.   Comme  M.  Deshayes  le  fait  remarquer  à  ce  sujet  (1), 
«  à  mesure  que  les  études  se  sont  agrandies  et  perfectionnées  sur  les 
fossiles  des  terrains  nummuli tiques,  on  a  vu  disparaître  peu  à  peu 
les  erreurs  de  détermination  qui  avaient  fait  croire  à  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  analogues  entre  les  terrains  tertiaire  et  crétacé. 
Quelques  espèces  restent  encore  obscures  et  incertaines,  et  Ton 
concevra  la  difficulté  de  décider  à  leur  égard,  lorsque  Ton  saura 
qu'elles  appartiennent  à  ce  genre  si  difficile  des  huîtres,  dans  lequel, 
ainsi  que  le  savent  tous  les  observateurs,  les  formes  extérieures 
sont  excessivement  variables  et  les  caractères  spécifiques  quelque- 
fois presque  insaisissables.  »  —  «  Nous  pouvons  répéter  sans  crainte 
aujourd'hui,  dit  plus  loin  le  même  auteur,  ce  que  nous  disions 
en  1831,  à  savoir,  que  la  faune  du  terrain  crétacé  ne  présente 
aucune  espèce  identique  avec  celles  des  terrains  tertiaires;  et, 
quand  même  on  viendrait  à  prouver  irrévocablement  qu'il  existe 
un  petit  nombre  d'espèces  communes  aux  deux  terrains,  il  n'en 
serait  pas  moins  vrai  qu'ils  sont  profondément  séparés  par  l'en- 
semble de  tous  les  êtres  qui  ont  vécu  aux  deux  époques  :  car, 


(1)  Deshayes,  Description  des  animaux  sans  vertèbres  découverts  dans  le  bas- 
sin de  PariSf  pour  servir  de  complément  à  la  Description  des  coquilles  fossiles 
des  environs  de  Paris,  t.  I,  p.  34.  In-4»,  1864. 


NOTIONS  GÉNÉRALES.  8ff 

il  faut  le  dire,  cette  règle  générale  ne  s'applique  pas  seulement 
aux  mollusques  ;  les  autres  classes  d'animaux  ont  éprouvé  les 
mêmes  vicissitudes,  et  il  en  est  de  même  aussi  de  ce  qui  regarde 
le  règne  végétal,  la  flore  crétacée  ne  présentant  jusqu'ici  aucune 
espèce  identique  avec  celle  des  terrains  tertiaires.  Celte  extinc- 
tion totale  de  tous  les  êtres  à  un  moment  géologique  déler- 
.  miné  est  certainement  un  des  phénomènes  les  plus  étonnants  que 
présentent  les  lois  de  la  création  ;  d*autant  plus  que  les  terrains, 
dans  leur  dépôt,  ne  semblent  accuser  aucun  de  ces  grands  phéno- 
mènes qui,  à  d'autres  époques,  ont  troublé  la  surface  de  notre 
globe.  Mais>  combien  ne  sera-t-on  pas  étonné  davantage  lorsqu'on 
aura  la  preuve  que  ce  phénomène  de  destruction  et  de  création 
nouvelle  s'est  répété  jusqu'à  cinq  fois,  et  à  des  distances  probable- 
ment inégales  dans  rinconunensurable  série  des  temps,  depuis  la 
première  apparition  des  êtres  organisés  jusqu'à  l'épocjue  dont 
l'homme  est  devenu  le  témoin.  » 

Le  terrain  tertiaire  de  Paris  n'est  nettement  limité  que  vers  l'est 
par  le  terrain  crétacé,  sur  lequel  il  repose.  Au  nord,  il  se  lie  intime- 
ment à  celui  de  la  Belgique,  tandis  qu'au  sud  il  se  fond  avec  celui 
du  bassin  de  la  Loire.  Vers  l'ouest,  il  descend  jusqu'à  la  mer,  et  en 
Bretagne  il  est  représenté  par  une  série  de  lambeaux  disséminés 
à  la  surface  des  terrains  de  transition.  Suivant  la  remarque  de 
d'Archiac,  les  formations  tertiaires  révèlent  dans  le  bassin  de  Paris 
une  succession  de  phénomènes  dont  le  nombre,  la  variété  et  la 
symétrie  ne  se  rencontrent  nulle  part  au  même  degré.  En  effet, 
«  dans  le  nord  de  la  France,  dit-il  (1),  soit  que  l'on  considère  les- 
couches  tertiaires  sous  le  rapport  de  leur  origine  marine  ou  d'eau 
douce,  soit  qu'on  les  envisage  sous  celui  de  leurs  caractères  miné- 
ralogiques,  argileux,  marneux,  calcaire,  gypseux  ou  siliceux,  à  l'état: 
solide  ou  à  l'état  meuble,  ou  enfin  relativement  à  la  distribution  des 
corps  organisés  fossiles  par  faunes  distinctes,  à  des  niveaux  déter- 
minés et  constants,  on  trouve  partout  une  régularité  et  une  symétrie 
remarquables,  qui  appellent  l'attention  sur  les  causes  variées  qui 
ont  dû  présider  à  cet  arrangement.  Mais,  hâtons-nous  de  le  dire,, 
ce  serait  une  erreur  profonde  que  d'y  voir  un  type  auquel  doivent 
être  comparées  les  autres  formations  tertiaires.  Ces  alternances 
répétées  d'assises  de  nature  et  d'origine  différentes,  cependant  con- 

(1)  D'Archiac,  Histoire  des  progrès  de  la  géologie  de  iS3à  à  1845,  t.  II,  1849» 
p.  506. 

ST.  MEUNIER.  ^ 


82  TEHRAINS  TERTIAIRES. 

tinues  et  consei-vant  les  mêmes  caractères  sur  des  éludes  compa- 
rables, sont  le  résultat  de  circonslaoces  exceptionnel  les  qu'il  sérail 
imprudent  de  vouloir  retrouver  ailleurs  reproduites  dans  le  même 
ordre,  » 

Nous  rappellerons  que  l'on  divise  d'une  manière  générale  k 
terrain  tertiaire  en  inférieur  ou  éocéne,  moyen  ou  miocène  el  i^/l^ 
rieur  ou  pliocène.  Ces  trois  noms,  dérivés  du  grec  par  M,  Ljell, 
ont  une  étjiuologie  bien  connue.  Le  premier,  qui  vient  de  Jtàç, 
aurore,  et  xanh^,  récent,  signifie  que,  dans  le  terrain  éocène,  ùo 
assiste  à  la  première  apparition  des  espèces  animales  actuelles.  Le 
nom  de  pliocène  {itXiïov,  plus),  donné  à  l'étage  supérieur,  signifie 
qu'il  contient  proportionnellement  plus  d'espèces  vivantes  que  le 
moyen  ou  miocène  (fiiToï,  moins). 

C'est  presque  exclusivement  de  la  division  inférieure,  de  l'éocèD^ 
que  nous  aurons  ici  à  nous  occuper.  Les  deux  autres  sont  cepeii< 
danl  représentées  par  quelques  assises. 

La  clasaiGcaliou  h  établir  parmi  les  couches  tertiaires  du  terrain 
de  Paris  ne  pourra  être  bien  saisie  qu'après  la  description  do  ca 
couches.  Cependant  il  est  indispensable  de  la  pi-ésenter  ici  d'une 
manière  synoptique,  afin  de  guider  le  lecteur  dans  ses  éludes  uflé- 
rieures.  Cuvier  et  Brongniart  y  distinguaient  simplement  trois 
rains  d'eau  douce  régulièrement  séparés  par  deux  terrains  i 
rins  (1).  Cette  classification,  qui  ne  présente  plus  qu'un  intérA 
purement  historique,  doit  cependant  être  rappelée.  La  voici  ; 


Harnea  d'eau  douce  BupËrieurei. 
Meulières  coquillièrea. 
HeuiièreB  non  coquillières. 
6.    Calcaires  et  marnes  marins  supérieiin 
j  Troisîèrao  grès  et  sablo  marin. 
'  i  Marna»  gypseusea  marines, 
i.    Marnes  d'eau  douce. 
3    I  GjpBE  k  oBscmenls. 
'  I  Calcaire  siliceux. 

(  Calcaire  grossier  el  lo   grès  qu'il  cou- 
'  i      tient  souvent, 
grès. 


S.  Troiiième  et  demi 


) .   Premier  terrain  il'eau  douce, . 


j  Lignite 


(  Argiles  plastiques. 
f  Les  progrès  de  la  science  ont  successivement  apporté  de  profonds 
(I)  OeseripUon  sMogiqtie  ttrs  environs  de  Paris,  3=  édit.,  1835,  p.  26. 


NOTIONS  GÊNiRÀLES. 


83 


CLASSIFICATION  DU  TERRAIN  TERTIAIRE  DE  LA  FRANCE  SEPTENTRIONALE 


.  TERRAIN 
TERTIAIRE. 

SUPÉRIEUR 

ou 
PLIOCÈNE. 


MOYEN] 

ou 
MIOCÈNE. 


ÉTAGES. 


ASSIIES. 


\  SUPÉRIEUR. 


MOYEN. 


2.  AUuvions  de  Suint- Prest. 
1.  Conglomérat  ponceux  de  Perrier. 
(  INFÉRIEUR I  Crag  du  Cotentin. 

1  Mollasse  d^eau  douce  supérieure  (hori- 
zon d'CEningen  ou  des  lignites  du 
Rhin). 

i  Faluns  de  Touraine,  sables  de  la  So- 
(     logne,  sables  de  TOrléanais. 
(  Calcaire    de    Beauce  et  meulière  de 
(     MeuJon. 

5.  Sables  d'Ormoy. 
d.  Sables  et  grès  de  Fontainebleau. 
3.  Meulières  et  calcaires  de  Brie. 
2.  Marnes  vertes. 
't    Fontainebleau.  ^  i*  Marnes  à  Cyre/ta  convexa, 

2.  Marnes  à  limnées  de  Pantin. 
(  Gypses  et  marnes  à  Paiffothermm 
\  Travertin  de  Champigny. 

3.  Marnes  et  calcaires  à  Pholadomya 
iudensis, 

2.  Calcaire  siliceux  de  M.  Owen. 
1.  Sables  et  grès  de  Beauchamp. 


niVÊRIEUR. 


Groupe 
supérieur. 

Groupe 
inférieur. 

Sables  de 


SUPÉRIEUR. 


1. 


Groupe 
supérieur. 


MOYEN. 


Sables  de 

Beauchamp. 

Groupe 

inférieur. 


INFÉRIEUR 

ou 

ÉOOÉNE. 


Calcaire 
grossier. 

Groupe 
supérieur. 


Groupe 
moyen. 


lufFÉRIEUR.* 


Groupe 
inférieur. 


2.  Calcaire  grossier  supérieur,  ou  cal- 
caire à  cérites. 

1.  Calcaire  grossier  inférieur. 

(  Sables  de  Cuise  à  Nummuh'les  pla*^ 
\  nulata  et  sables  quartzeux  saoe 
V     fossiles. 

2.  jLJgnites  du  Soissonuais  et  grès  à 
végétaux,  fausses  glaises  et  sables 
d'Auteuil  (Paris). 

1.  Arjgile  plastique  de  Meudon. 
f^.  Conglomérat  à  Coryphodon;  sa- 

-  blés  de  Bracheux. 

3.  Calcaire  de  Rilly  à  Physa  gigan- 
tea  et  calcaire  à  végétaux  de  Sé- 
zanne. 

2.  Sables  de  Rilly. 
1.  Poudingue  de  Nemours  et  cailloux 

de  Rilly,  etc.  (cordon  littoral). 


8'i  TERRAINS  TERTIAIRES. 

changements  à  cette  classification,  dont  on  retrouve  cependant  des 
vestiges  dans  les  travaux  les  plus  récents.  Aujourd'hui  la  classifica- 
tion en  série  linéaire  des  couches  qui  vont  nous  occuper  est  plus 
difficile  que  jamais.  Nous  nous  rendrons  compte  facilement  de  cette 
circonstance  dans  l'étude  de  chacune  d'elles,  et  Ton  comprendra 
comment  la  classification,  vraie  dans  un  point,  peut  être  en  défaut 
dans  une  localité  même  voisine  :  source  de  discussions  passionnées 
souvent  très-longues  auxquelles  la  plupart  des  terrains  ont  donné 
lieu. 

Le  tableau  qui  précède  résume  la  classification  admise  par  M.  Hé- 
bert (1)  ;  mais  nous  ne  dissimulons  pas  qu'elle  est  elle-même 
sujette  à  contestation  dans  plusieurs  de  ses  parties,  sur  lesquelles 
nous  insisterons  à  mesure  que  nos  études  nous  les  ferons  ren- 
contrer. 

Répétons,  après  avoir  donné  ce  tableau,  que  le  nom  de  son  au- 
teur, nous  a  engagé  à  reproduire  que  nous  ne  nous  croyons  aucune- 
ment lié  à  le  suivre  dans  tous  ses  détails,  et  que  dans  plusieurs  cir- 
constances nous  croirons  même  devoir  modifier  un  peu  Tordre 
adopté  par  le  savant  professeur  de  la  Faculté  des  sciences. 


L'ARGILE  A  SILEX 

Avant  de  commencer  à  décrire  les  formations  tertiaires,  il  faut 
éliminer,  pour  ainsi  dire,  un  terrain  dont  l'âge  est  encore  incertain, 
mais  que  diverses  considérations  portent  néanmoins,  comme  on  va 
W.  voir,  à  faire  considérer  comme  répondant  à  l'aurore  des  temps 
tertiaires. 

C'est  V argile  à  silex^  désignée  aussi  sous  le  nom  de  terrain  super- 
ficiel de  la  craie.  On  peut  l'observer,  par  exemple,  tout  près  de 
Paris,  dans  cette  localité  déjà  citée  de  Beynes,  sur  les  bords  de  la 
Mauldre,  où  elle  se  présente  sous  Taspect  d'une  terre  rouge  toute 
remplie  de  silex  et  de  fossiles  crétacés.  Elle  n'est  pas  disposée  en 
couche  régulière,  et  l'on  remarque  que  presque  toujours  la  surface 
supérieure  de  la  roche  sous-jacente  est  très-éloignée  d'être  hori- 
zontale. On  y  voit  des  excavations  parfois  si  profondes,  qu'on  n'eu 
trouve  pas  la  fin,  et  disposées  sensiblement  dans  une  direction  ver- 

(i)  Addition  à  Lyell,  i* Ancienneté  de  r homme,  p.  9.  Paris,  1870. 


:  L'ARGILE  A  SILEX.  ft5 

licale.  Elles  sont  remplies  par  Targile  k  silex  dont  ré|Kii$soiir  varit», 
par  conséquent,  d*une  place  à  une  autre  dans  la  mesure  la  plus 
large. 

Argile  a  silex  de  la  Touraixe  et  de  l*Anjou.  —  L*argile  à  silox 
a  été  d'abord  signalée,  par  MM.  Dujardin  et  Triger,  dans  la  Tourainc 
et  dans  l'Anjou,  où  elle  se  présente  intercalée  entre  le  terrain  cré- 
tacé et  le  calcaire  d'eau  douce.  On  doit  lui  rapporter  sans  doute  un 
dépôt  de  silex  que  M.  de  Cazanove  a  signalé  au  mont  Août,  dans  le 
département  de  la  Marne  (1).  Ces  silex,  qui  sont  exploités,  ont  été 
longtemps  rapportés  à  l'étage  des  meulières;  mais  ils  contiennent 
Jes  fossiles  les  plus  caractéristiques  de  la  craie,  comme  Ostrea  vesi- 
culariSy  Magaspumilus,  Terebratula  camea,  Rhynchonella  octoplicata^ 
Janira  Dutemplei^  etc.  Immédiatement  au-dessus  de  celte  couche  de 
silex  se  présente  la  craie  jaunâtre,  à  peine  traçante  et  renfermant  le 
Belem  n  ite  l  la  mucronata . 

Argile  a  silex  de  l'Eure  et  d*Eure-et-Loir.  —  C'est  dans 
l'Eure  et  dans  l'Eure-et-Loir  qu'elle  occupe  les  plus  vastes  surfaces. 
Elle  a  été  successivement  étudiée  dans  ces  diverses  localités  par 
MM.  Desnoyers,  Laugel  (2),  Hébert,  etc.  Dans  l'Eure-et-Loir,  elle 
contient  des  blocs  d'un  grès  remanié  dépendant,  suivant  quelques 
géologues,  du  terrain  crétacé,  et  que  dans  le  pays  on  appelle  ladère.^ 
Ce  sont  des  blocs  d'un  grès  à  gros  grains  anguleux,  cimentés  par 
de  la  silice.  La  plupart  des  plus  volumineux  de  ces  blocs  ont 
servi  aux  cérémonies  druidiques  dans  le  temps  où  la  ville  de 
Chartres  était  le  centre  religieux  le  plus  important  de  la  Gaule. 
C'est  pourquoi  M.  J.  Desnoyers  désigna  le  grès  en  question  sous 
le  nom  de  grès  druidique,  qu'il  porte  aussi  en  Angleterre.  A  ce 
sujet,  il  y  a  lieu  de  regretter  que,  malgré  leur  intérêt  historique, 
beaucoup  de  ces  blocs  soient  exploités  comme  matériaux  de  con- 
struction, et  il  faut  espérer  que,  par  une  mesure  analogue  à  celle 
qui  assure  désormais  la  conservation  des  blocs  erratiques  de  la 
Suisse,  on  préviendra  la  destruction  totale  de  ces  monuments  inté- 
ressants. 

Si  l'on  étudie  la  constitution  du  sol  du  côté  de  Chàteaudun 
on  retrouve  les  grès  ladères,  non  plus  à  l'état  de  blocs  isolés,  mais 
en  couches  continues.  M.  Laugel  leur  attribue  l'âge  du  calcaire  de 
Beauce,  ce  qui  donnerait  à  l'argile  à  silex  de  ces  régions  une  date 

(1)  De  Cazanove,  Builet,  de  la  Soc,  géologique,  2^  série^  4  853,  t.  X,  p.  240. 

(2)  Laugel,  Bidlet.  de  la  Soc,  géologique,  2«  série,  t.  XIX,  p.  153. 


^^^^^H  TERRAINS  UltTlAlRES. 

très-récenle  ;  mais  il  parait  plus  esacl  d'y  voir,  comme  nous  le  di- 
sions tout  â  l'heure,  des  grès  crétacés,  associés  aux  silex  de  la  craie 
par  suite  du  remaniemeut  qui  a  précédé  le  commencement  de  k 
période  Icrliaire. 

Il  faut  d'ailleurs  dire  tout  de  suite  que  l'argile  à  silex  a,  âani 
maintes  localités,  été  remaniée  de  nouveau  parle  phénomène  di- 
luvien, de  façon  que  souvent  elle  offre  Ji  l'observateur  l'ensemble 
de  deux  assises  superposées,  analogues  pour  l'aspect  et  la  composi- 
tion, mais  dont  la  formation  appartient  à  des  Ages  géologiques  trËs- 
écarlés  l'un  de  l'autre. 

Age  db  l'argile  a  silex.  —  Le  même  nom  d'argile  à  silex  a  été 
donné  par  différents  géologues  à  des  formations  qui  sont  loin  d'être 
identiques  entre  elles  pour  la  composition,  pour  l'origine  et  pour 
l'âge. 

Dans  certaines  localités  cette  argile  supporte  toute  la  série  tov 
tiaire  :  son  âge  est  alors  évident  et  son  étude  spécialement  inslruo^ 
live.  Nous  allons  y  revenir. 

Ailleurs,  et  spécialement  en  Picardie,  elle  est  peut-être  I 
résidu  de  l'érosion  subie  par  les  argiles  k  lignites  et  les  sables  qnï 
l'accompagnent.  Aussi,  M.  de  Mercey  (1),  dans  un  mémoire  int^ 
ressant  sur  cette  question,  écrit:  «  11  nous  parait  probable  que  l'ar- 
gile à  silex  (considérée  comme  antérieure  au  calcaii'e  ^ossier  par 
MM.  Hébert  et  Triger  qui  l'ont  spécialement  étudiée)  a  été  déposa» 
à  la  suile  du  phénomène  qui  a  enlevé  les  sables  et  les  argiles  à  li- 
gnites d'une  manièi'e  presque  complète,  pour  n'en  laisser  pouralDa' 
dire  subsister  que  de  rares  témoins  sur  les  points  élevés,  a 

D'après  le  même  géologue  (3),  l'argile  àsitex  que  nouscitions  tout 
à  l'heure  è  Beynes  daterait  de  l'époque  du  calcaire  grossier,  lequel 
repose  comme  elle  sans  intermédiaire  sur  la  craie.  Autour  de  Sainl- 
Quenliu,  dans  le  département  de  l'Aisne,  l'argile  à  silex  empâte  des 
Iragments  de  calcaire  grossier  ouramulit i que,  et  doit  par  conséquent 
être  considérée  comme  plus  recente  que  lui .  Suivant  la  l'emarque  de 
M.  de  Lapparent,  elle  serait  post-miocène  sur  les  plateaux  des  envi- 
rons d"Évreux,oii  elle  se  soude  intimement  avec  l'argile  à  meulières 
supérieure.  Enfin,  d'Archiac  n'hésitait  pas  à  regarder  le  terrain 
qui  nous  occupe  comme  appartenant  à  l'époque  quaternaire  ( 
diluvienne. 

(1)  DeMercej,  BuUet.de  la  Soe.  géologique  de  Fratice,  2"  lérie,  1.  XXI,  p.  i 

(2)  Idem,  Ibid.,  3-  téne.  1872,  l.  1,  p.  136. 


L'ARGILE  A  SIL£X.  87 

On  comprendra  aisément,  d'après  ce  que  nous  venons  de  voir, 
que  diflereuts  géologues  aient  déclaré  impossible  de  déterminer 
l'âge  de  l'argile  à  silex,  dont  Thistoire  parait  comprendre  toute 
la  période  tertiaire.  Mais  on  peut  être  d'un  avis  tout  différent,  et 
penser  que  le  nom  d'argile  à  silex  doit  être  réservé  à  la  for<- 
mation  très-nettement  définie  qui  l'a  portée  la  première.  Dans 
cette  manière  de  voir,  on  attribuerait  un  autre  nom  aux  argiles  à 
silex  superficielles  du  bassin  de  Paris,  et  Ton  réserverait  la  déno- 
mination qui  nous  occupe  au  dépôt  signalé  depuis  longtemps 
par  MM.  Dujardin  et  Triger  entre  le  terrain  crétacé  et  le  calcaire 
d'eau  douce  de  la  Touraine  et  de  l'Anjou  (1).  C'est  de  lui  exclu- 
sivement et  de  ceux  qui  ont  le  même  âge  que  nous  allons  nous 
occuper  ici. 

Dans  le  cours  de  longues  études  relatives  à  l'argile  à  silex, 
M.  Hébert,  qui  avait  d'abord  pensé  qu'elle  était  contemporaine  de 
l'argile  plastique,  a  modifié  sa  première  opinion  (2). 

£n  suivant  l'argile  à  silex  depuis  Courville,  près  de  Chartres,  jus- 
que dans  Ja  forêt  de  Dreux  par  Châteauneuf  en  Thymerais,  l'auteur 
a  constaté  qu'elle  est  antérieure  non-seulement  à  l'argile  plastique 
exploitée  dans  cette  région  classique,  mais  aux  sables  qui  suppor- 
tent cette  argile. 

L'argile  à  silex,  visible  à  Courville  sur  U  mètres  d'épaisseur,  à 
une  altitude  de  175  mètres  environ,  a  34  mètres  d'épaisseur  à  Saint- 
Arnault,  où  elle  atteint  200  mètres  d'altitude,  et  240  à  Favières,  où 
elle  est  recouverte  par  du  sable  tertiaire  qui  appartient  aux  sables 
inférieurs. 

A  la  Picotière,  un  peu  avant  Châteauneuf,  elle  apparaît  toujours 
sous  le  sable  tertiaire  et  renfermant  de  gros  poudingues  de  silex 
noirs  roulés  à  ciment  siliceux.  Il  en  est  de  même  à  Saint-Jean 
à  U  kilomètres  au  nord  de  Châteauneuf.  L'argile  à  silex,  épaisse  de 
24  mètres  et  recouverte  par  2",50  de  sable  blanc,  y  repose,  comme 
dans  la  plupart  des  points  précédents,  sur  la  craie  à  Inocera- 
mus  lahiatm.  Ici  l'altitude  est  moindre;  elle  ne  dépasse  guère 
160  mètres;  les  couches  plongent  au  nord  depuis  Favières* 

On  retrouve  l'argile  à  silex  sur  le  plateau  de  la  forêt  de  Dreux,  et 


(1)  Voyez,  à  ce  sujet,  diverses  communications  de  M.  Hébert  dans  le  Bullet.dela, 
Soc,  géologique,  2*  série,  t.  XIX,  p.  A45;  t.  XXI,  p.  69,  et  surtout  1872^^ 
t.  XXiX,  p.  33d. 

(2)  Hébert,  BulM.  de  la  Soc.  géologique,  1863,  2*  série,  t.  XXI,  p.  OS^ 


TERRAINS  TERTUmES. 
toujours  au-dessous  du  même  sable  blanc  (in  que  Ton  suit  depuis 
Courville.  Les  extractions  d'argile  plastique  permellent  de  conslaUr 
que  ce  sable  est  iuférieui'  à  l'argile  ;  celle-ci  est  recouverte  par  une 
autre  assise  de  sable  qui  est  gros  etgroâsier,  et  se  disliQg;ue  aisément 
de  l'autre. 

L'argile  plastique  d'Abondant  est  donc,  comme  celledes  environs 
immédiats  de  Paris,  comprise  entre  deux  assises  siliceuses.  Le  sable 
inférieur  apparlienl  à  la  série  des  sables  de  Bracheux,  et  l'argile 
à  silex  est  toujours  nu-dessous. 

Ces  superpositions  ne  sont  pas,  il  est  vrai,  très-faciles  à  c«i- 
slater  pour  l'observateur  qui  ne  fait  que  passer.  Aussi  M.  Hébert 
indique-t-il  avec  beaucoup  de  soin  un  point  où  elles  sont  visibles 
h  ciel  ouvert. 

Sur  le  bord  méridional  de  la  foret  du  côté  de  Dreux  el  nu  hamem. 
de  Fremincourl,  un  ravin  qui  descend  de  la  route  perpendiculaii 
ment  à  l'Eure  montre  ia  coupe  suivante  (lig.  30),  par  suite  du  gli 
sèment  de  la  partie  supérieure  du  coteau. 


forêt  de  Dreux. 


OniGiNE  DE  l'abgile  A  sii.Ex.  —  L'origioc  de  l'argile  à  silex  est 
•extrêmement  embarrassante.  Elle  offre  tant  d'analogie  avec  l'argile 
qui  enveloppe  les  meulières  de  la  Brie  et  celle  de  la  Beauce,  qui, 
comme  nous  y  reviendrons ,  se  présentent  comme  des  produits 
d'action  tlicrraaie,  que  l'on  est  presque  involontairement  porté  à 
rechercher  pour  l'argile  à  silex  le  même  mode  d'explication. 

Sa  formation  se  trouve  d'ai  Heurs  éclairée  à  ce  point  de  vue  par  le 
travail  déjà  cité  de  MM.  Potier  et  Douvillé  (|ui  ont  montré  les  sables 
granitiques  et  les  argiles  bariolées  du  plateau  de  Vernon  pénétrant 
■en  lilon  à  travers  ta  craie  el  les  terrains  tertiaires,  y  compris  le  sable 
de  Fontainebleau.  Cette  issue,  qui  a  servi  au  passage  des  argiles 
à  meulière,  est  évidemment  propre  a  celui  de  l'argile  a  silex, 


ÉOCÈNE.  89 

l'on  peut  supposer  que  de  nouvelles  études  viendront  contrôler 
celte  hypothèse. 

Quoique  nous  ayons  plus  tard  à  revenir  sur  ce  sujet  à  Toccasion 
du  diluvium  rouge,  remarquons  que  la  craie  sur  laquelle  Targile 
à  silex  est  épandue  offre  des  ravinements  profonds,  identiques  aver, 
ceux  des  roches  sur  lesquelles  repose  la  formation  diluvienne.  Il 
n'y  a  pas  dans  toute  la  série  géologique  une  récurrence  plus  frap- 
pante des  mêmes  phénomènes  ;  au  point  que  M.  Hébert  a  pu  dirt» 
que  la  théorie,  à  trouver,  qui  expliquera  Tune  des  formations,  rendra 
compte  également  de  l'autre.  Les  eaux,  dit-il,  qui  à  ces  époques  si 
éloignées  Tune  de  l'autre,  ont  couvert  les  plateaux  du  nord  et  du 
nord-ouest  de  la  France,  devaient  être  animées  de  bien  nombreux 
et  bien  singuliers  tourbillons. 

Nous  verrons  si  Ton  ne  peut  pas  à  cet  égard  faire  une  autre  sup- 
position. 


1 


TERRAIN  EOCÈNE 


Après  avoir  éliminé,  pour  n'y  plus  revenir,  la  singulière  formation 
désignée  sous  le  nom  A'argile  à  silex,  nous  abordons  les  terrains 
parisiens  franchement  tertiaires.  Véocène,  le  plus  important  de 
tous,  va  nous  occuper  tout  d'abord. 

M.  Paul  Gervais,  préoccupé  surtout  de  Tétude  des  mammifères 
fossiles,  le  répartit  en  trois  grandes  divisions,  dont  la  plus  ancienne 
est  Xorthrocbne,  la  moyenne  Véocène  proprement  dit,  et  la  plus  récente 
leproïcène.  Ces  trois  divisions,  très-bien  caractérisées  au  point  de  vue 
paléontologique,  le  sont  aussi,  comme  on  va  voir,  par  leur  compo- 
sition lithologiqua  Chacune  renferme  en  effet  un  minéral  très- 
caractéristique  qui  peut  servir  à  la  désigner.  A  l'orthrocène  corres- 
pond la  formation  de  Vargile  plastiqtze;  à  Téocène  proprement  dit, 
la  formation  du  calcaire  grossier;  enfin  au  proïcène,  la  formation 
du  gypse, 

Ëxaminons-les  successivement. 


90  TERRAINS  TERTIAIRES. 


I 


ORTHROCÈNE 


L'ensemble  des  couches  comprises  entre  le  calcaire  pisolithique 
et  le  calcaire  grossier  est  le  plus  compliqué  de  tous  ceux  que  nous 
aurons  à  étudier.  Il  serait  même  impossible  de  s'en  faire  une  idée 
par  une  étude  abstraite  ;  le  seul  moyen  de  le  comprendre  est  de  voir 
comment  il  se  présente  dans  plusieurs  localités  différentes,  qu'il 
faudra  ensuite  comparer  entre  elles. 


CHAPITRE   PREMIER 

RÉGION  SUD  DE  PARIS 

La  région  sud  de  Paris  nous  occupera  tout  d'abord,  et  nous  pour- 
rons nous  la  représenter  exactement  par  ce  que  montre  la  colline 
si  célèbre  de  Meudon. 

Dans  cette  localité,  on  observe  entre  le  calcaire  pisolithique 
et  le  calcaire  grossier  les  quatre  groupes  de  couches  indiquées 
ici  : 

U.  Fausses  glaises. 
3.  Sables  quartzeux. 
2.  Argile  plastique. 
1.  Conglomérat  ossifère. 

§  1.  —  Conglomérat  omilTère. 

Conglomérat  de  Meudon.  —  C'est  en  1836  que  M.  Ch.  d'Orbigny 
signala  le  conglomérat  de  Meudon  et  décrivit  un  certain  nombre 
des  fossiles  qu'il  renferme.  «  Une  tranchée,  disait-il,  ouverte  depuis 
peu  au  bas  Meudon,  au  lieu  dit  les  Montalets  (500  ou  600  mètres 
à  Touest  des  Moulineaux),  permet  d'observer,  immédiatement  au- 
dessus  du  calcaire  pisolithique  plusieurs  couches  fort  intéressantes 
dont  personne  n'avait  encore  fait  mention  jusqu'ici.  » 

Ainsi  que  le  montre  la  coupe  ci-jointe,  le  conglomérat  présente 


LE  CONGLOHËRAT.  Si 

h  Meudon  trois  couches  parfaitement  distinctes,  dont  l'inrérieure, 
épaisse  à  peu  près  de  A5  centimètres,  est  la  plus  intéressante.  Elle 
repose  immédiatement  sur  le  calcaire  pisolilhique,  et  consiste  en 
argile  plastique  et  marnes  feuilletéesenveloppant  ordinairement  de 
nombreux  rognons  ou  fragments  de  craie  et  de  calcaire  pisolithique 
arrachés  aux  terrains  inférieurs,  et  qui  constituent  un  véritable  con- 
glomérat. A  la  base  de  cette  coucbe  sont  des  rognons  quelquefois 
plus  gros  que  la  tête,  composés  de  calcaire  pisolithique  endurci. 


avec  milliolites  et  quelques  nodules  de  strontiaue  sulfatée  fibreuse. 
On  y  voit  aussi  quelques  rognons  de  silex  de  la  craie,  La  puissance 
et  la  nature  de  ce  banc  de  conglomérat  varient  beaucoup.  Tantôt 
les  rognons,  plus  ou  moins  nombreux,  n'ont  pas  été  réunis  par 
un  ciment,  tantôt  au  contraire  ils  sont  parfaitement  cimentés, 
soit  par  de  l'argile  plastique  presque  pure,  soit  par  de  la  marne 
mêlées  de  végétaux  et  de  cristaux  de  gypse  lenticulaire  et  fibro- 
laminaire. 

Dès  ses  premières  recherches,  M.  Ch.  d'Orbigny  retira  de  ce 
banc  inférieur  des  fossiles  dont  il  importe  de  reproduire  ici  la  liste, 
beaucoup  augmentée  depuis  : 

A.   RadIAIRES  et  CI>QVtU.ES  HABINES  PBOVENAKT  DE  LA  CBtlE. 

'  Ananchyiei  ovala, 
Catillta  Cuvieri. 
Oitrea  veaicularis. 
Beitmniles  mucronaUu  {BelemniUUa  mucronata). 


92  TERRAINS  TERTIAIRES. 


B.  Coquilles  d*eau  douce  contemporaines  du  conglomérat. 

Anodonia  Cordieri,  Ch.  d'Orb. 

A,  antiqua,  id. 

Cyclas  (espèce  indéterminable). 

Paludina  lenta  (grosse  espèce  qui  se  trouve  dans  les  lignites  du  Soissonnais). 

Planorbis, 

C.  Poissons. 
Divers  os  de  poissons  indéterminables. 

D.  IUptiles   présumés  fluviatiles  et  terrestres, 
déterminés  par  de  Blainville  et  Laurillard. 

Crocodile.  Plusieurs  dents  et  un  fragment  de  mâchoire. 

^  i    Plusieurs  os  de  Trionyx. 

Tortues,  )    ^.    .  ,,  „ 

(    Plusieurs  os  à  Emys. 

Î   Trois  dents  et  une  tête  ou  partie  supérieure  d'humérus  d*un  grand 
saurien^  très-voisin  du  Mo'sasaums  ou  Monitor  de  la  craie  de 
Macstricht. 
Coprolithe  provenant  probablement  d'un  des  reptiles  cités  et  renfermant  de  petits 
fragments  de  poissons. 

E.  Mammifères  terrestres. 

iDeux  dents  molaires  inférieures  postérieures. 
Deux  dents  molaires  inférieures  antérieures. 
Une  dent  molaire  supérieure  antérieure. 
Dent  canine. 
\  Cinq  dents  incisives  latérales. 
Pachydermes.  ^  Anthracotherium  i  Dent  Vnolaire  supérieure. 

(petite  espèce).   (  Dent  incisive. 

iDent  molaire  inférieure. 
Dent  canine  inférieure  gauche. 
Tête  supérieure  d'une  côte. 
Loutre.  Une  seule  dent  molaire  inférieure  carnassière. 


Carnassiers. 


) 


{ Dent  incisive  latérale  supérieure  gauche. 
lienard.         l  " 

(  Dent  molaire  postérieure. 

Civette  ?  Dent  molaire  supérieure  antérieure. 

Carnassier  indé-  T  Portion  supérieure  de  métacarpien  et  homé- 

y      terminable.  (     rus. 

Î'        Ecureuil  ?         Dent  incisive  supérieure. 
Rongeur  indéter-) 

. ,  \  Dent  incisive, 

mmable.  ) 

En  publiant  cette  liste,  Tauteur  la  fit  suivre  (1)  de  quelques 
remarques  que  nous  devons  reproduire  tout  de  suite,  et  dont  on 

(1)  Ch.  d'Orbigny,  Comptes  rendus  de  r Académie  des  sciences,  août  1836. 


LE  CONGLOMÉRÂT.  93 

appréciera  plus  bas  toute  la  justesse.  «  En  examinant  attentivdiieiit 
ces  fossiles,  dit-il,  de  nature  et  d*originc  différentes,  il  me  semble 
qu'on  peut  expliquer  assez  naturellement  leur  réunion,  qui  peut 
paraître  étrange  au  premier  abord  ;  et  cette  explication  nous  est  four- 
nie non-seulement  par  la  théorie  des  affluents  due  à  M.  Constant 
Prévost,  et  à  Taide  de  laquelle  il  a  expliqué  si  clairement  Torigine 
d'autres  dépôts  du  bassin  parisien,  mais  encore  par  Texplication  que 
M.  Desnoyers  a  donnée  de  l'existence  d'ossements  de  mammifères 
terresires  dans  les  faluns  marins  de  la  Loire.  On  voit,  en  effet, 
réunis  dans  le  conglomérat,  des  corps  organisés  marins,  fluviatiles 
et  terrestres.  On  est  d'abord  conduit  à  se  demander  si  l'on  doit  con- 
sidérer les  coquilles  marines,  qui  toutes  sont  des  espèces  de  la 
craie,  comme  ayant  été  arrachées  à  ce  terrain  antérieur  ou  comme 
ayant  survécu  à  la  catastrophe  qui  a  séparé  d'une  manière  ordinai- 
rement si  tranchée  la  formation  crayeuse  et  les  terrains  tertiaires. 
Il  me  semble  qu'il  faut  les  considérer  comme  ayant  été  arrachées, 
ainsi  qu'une  partie  des  galets  qu'elles  accompagnent,  au  terrain 
crayeux  préexistant,  traversé  par  les  eaux  fluviatiles  qui  ont  formé 
ce  conglomérat.  On  pourra  s'étonner  de  ne  pas  retrouver  dans  vv 
conglomérat  des  fossiles  du  calcaire  pisolithique  qui  lui  est  infé- 
rieur; mais,  indépendamment  de  ce  que  des  recherches  ultérieures 
pourront  en  faire  découvrir,  peut-être  ces  coquilles  ne  se  sont-elles 
pas  rencontrées  sur  le  trajet  du  cours  d'eau  fluviatile.  Jusqu'ici  je 
n'y  ai  trouvé  qu'un  cérite  et  un  polypier  dont  l'espèce  n'a  pas  pu 
être  déterminée  ;  et  il  m'est  impossible  de  dire  s'ils  ont  été  arrachés 
au  calcaire  grossier  ou  à  la  craie.  Quant  aux  coquilles  fluviatiles  et 
aux  reptiles  probablement  de  même  origine,  je  ne  doute  pas  qu'ils 
n'aient  vécu  dans  les  eaux  douces  qui  doivent  avoir  formé  ce  dépôt. 
Relativement  aux  mammifères,  ils  ont  dû  nécessairement  être  en- 
traînés par  le  courant  fluviatile.  » 

Au-dessus  de  cette  première  couche,  arrive  à  Meudon  (voyez  la 
figure  31)  une  argile  feuilletée,  noirâtre,  épaisse  de  60  centimètres, 
et  qui  renferme  en  abondance  des  lignites  remplis  de  cristaux  de 
gypse.  Celte  argile,  légèrement  effervescente,  est  quelquefois  mêlée 
de  sables  ferrugineux,  avec  des  veines  et  des  nodules  d'hydrate  de 
fer  friable,  de  pyrite  ordinaire,  et  enfin  de  beaucoup  d'empreintes 
végétales  indéterminables.  Nous  y  avons  recueilli  nous- même  un 
sable  magnésien  d'une  blancheur  de  neige,  remplissant  de  petites 
poches  et  remarquable  par  son  identité  avec  le  sable  magnésien 
que  présentent  parfois  les  marnes  à  huîtres  de  la  base  des  sables 


TERRAINS  TERTIAIRES, 
supérieurs.  L'argile  du  conglomérat  passe  sur  certains  points  à  us 
véritable  banc  de  lignite  pyritifère  contenant  parfois  des  morceaui 
volumineux  de  troncs  d'arbres,  et  dont  l'épaisseur  varie  d'un 
à  trois  pieds.  On  y  trouve  des  ossements  et  des  coquilles  d'eau 
douce  semblables  à  celles  de  la  couche  précédente,  c'est-à-dire  des 
anodontes  et  de  très-grosses  paludines  souvent  pyritisées  et  com- 


Dans  l'opinion  de  M.  Hébert  (1),  c'est  cette  argile  feuilletée  noire 
qui  constituerait  la  couche  ossifère  par  excellence  du  conglomérai, 
dont  elle  serait  la  partie  la  plus  ténue.  Les  os  longs  s'y  sont  préf^ 
rablement  conservés;  elle  a  fourni  des  os  de  sauriens,  des  dent& 
Ae  Cori/phodon,  et  le  tibia  et  le  fémur,  sur  lesquels  nous  reviendrons 
dans  un  moment,  du  Gastornis  parisiemis.  Le  gypse  qui  imprègne 
cette  couche  comme  la  précédente  se  trouve  souvent  en  beaux  cris- 
taux lenticulaires;  il  s'est  logé  aussi  dans  l'étui  médullaire  des  os 
longs  et  des  végétaux. 

Enfin,  à  la  partie  supérieure  de  cet  ensemble  et  imiuédiatemenl 
au-dessous  de  l'argile  plastique,  se  montre  une  couche  de  35  centi- 
mètres d'une  marne  blanche  à  rognons  calcaires,  qui,  comme  on 
le  verra  par  la  suite,  couronne  ordinairement  le  conglomérat  de 
façon  à  constituer  un  excellent  et  très-précieux  caractère  de  cette 
formation. 

Après  cette  description  des  couches  dont  se  compose  le  conglo- 
mérat, revenons  avec  quelques  détails  sur  les  principaux  fossiles 
que  son  étude  a  fournis  jusqu'à  ce  jour. 

Fause  dd  conglomérat.  —  C'est,  comme  nous  venons  de  le  dire, 
dans  les  couches  inférieures  de  ce  triple  ensemble  qu'ont  élé  trouvés 
les  fossiles  sur  lesquels  nous  devons  nous  aiTèter  un  moment. 

Les  mollusques  d'eau  douce  sont  nombreux. 

M.  Ch,  d'Orbigny  a  déuril  deux  espèces  d'Auodontes  (2).  L'A.  Cor' 
dieri  [Ëg.  32)  présente  une  coquille  allongée,  renflée,  presque  droite, 
marquée  de  légères  lignes  d'accroissement.  La  partie  antérieure  est 
très-courte,  toujours  arrondie,  n'ayant  que  près  d'un  sixième  de  la 
longueur  totale  ;  au  contraii-e,  la  partie  postérieure  est  allongée, 
subanguleuse  et  légèrement  élargie.  Les  nales  sont  saillantes  ;  le 
boi-d  supérieur  est  presquedroit,  l'autre  est  sinueux,  jamais  arrondi. 


(1)  Hébert,  BuUel.  de  ta  Soc.  géologii/tK,  2"  série,  1855,  t.  XII,  p.  1274. 
(S)  Ch.  d'Orbigny,  Mémoire  sur  iliveries  couches   de   terrains  nouvellemml 
dimucerles  ntix  environs  de  Paris  entre  la  craie  et  C  argile  plastique.  In-B". 


LE  CONGLOMËRAT.  «^ 

Comme  presque  toutes  les  anpdontes  qui  habitent  aujourd'hui  les 
eaux  douces,  l'A.  Cordieriest  variable  dans  ses  dimensions  comme 
dans  ses  formes.  Certains  individus  montrent  une  sinuosité  inrérieure 
plus  ou  moins  profonde,  et  la  partie  postérieure  est  également  plus 
ou  moins  anguleuse,  élargie  et  arrondie.  Mais  il  est  impossible 
de  le  confondre  avec  VAnodonta  antiqua,  dont  nous  allons  parler 
et  qui  l'accompagne  toujours.  VA.  Cùrdîeri  se  rapproche  un  peu 
de  ÏAnodania  tolmifùrmit  actuel  de  l'Amérique  du  Sud,  mais  il 
est  moins  comprimé  et  moins  sinueux.  Il  est  si  abondant  dans 
le  conglomérat,  qu'il  forme  parfois  près  du  quart  de  la  masse  de 
certains  échantillons. 


Fie.  32.  —  Anodonla  Corditri  (moule  iolerne). 

\JA.  antiqua  présente  une  coquille  ovale  comprimée,  presque 
lisse.  Sa  partie  antérieure  est  courte  et  arrondie  et  occupe  toujours 
plus  d'un  quartde  la  longueur  totale.  La  partie  posléneure  est  forte- 
ment élargie  et  anguleuse  ;  le  bord  supérieur  est  droit,  l'autre  est 
arrondi  et  jamais  sinueux.  Cette  espèce  enfin  est  peu  variable  dans 
ses  formes.  Elle  se  distingue  de  la  précédente  par  sa  bien  plus 
grande  largeur.  «  Je  n'ai  retrouvé  aucune  forme,  dit  M.  Ch.  d'Or- 
bigny,  qui  soit  analogue  à  celle  de  celte  espèce,  parmi  les  anodoutes 
d'Europe,  et  c'est  encore  avec  celles  de  l'Amérique  méridionale  que 
je  lui  ai  reconnu  quelque  analogie,  sans  qu'on  puisse  les  con- 
fondre. Elle  se  rapproche  surtout  des  variétés  nombreuses  de  VAm- 
donta  latomarginaia  de  Lea.  Il  est  digne  de  remarque  que  les  deux 
seules  espèces  vivantes  qui  aient  des  rapports  avec  nos  espèces 
fossiles  proviennent  des  afQu^ts  de  la  Plata.  a  L'anodonte  antique 
se  trouve  en  très-petit  nombre  disséminée  sur  les  couches  du  con- 
glomérat 

Le  Paludina  lenla  (Sow.)  offre  2  à  3  centimètres  environ  de 


96  TERRAINS  TERTIAIRES. 

longueur.  Il  se  compose  le  plus  souvent  de  cinq  tours  de  spire; 
Il  en  offre  quelquefois  six;  ils  sont  lisses  et  arrondis.  La  suture 
est  simple;  le  sommet  est  obtus.  L'ouverture  est  arrondie,  à  peine 
anguleuse  inférieurement  ;  ses  bords,  sans  être  marginés,  sont 
épais  ;  le  gauche  s'applique  sur  Tavant-demier  tour,  de  manière 
à  cacher  Fombilic. 

On  trouve  des  Cyclas,  reconnaissables  à  leur  coquille  mince, 
ovale  ou  suborbiculaire,  bombée,  équivalve.  La  charnière  est  com- 
posée de  dents  cardinales  très-petites  ou  rudimentaires.  Les  cro- 
chets sont  obtus  et  peu  proéminents.  Impressions  musculaires  peu 
apparentes,  submarginales.  Impression  palléale  simple,   parallèle 

au  bord. 

M.  Hébert  a  recueilli  dans  la  même  localité  une  belle  coquille 
dont  M.  Deshayes  a  fait  le  Physa  Heberti  (1). 

Les  vertébrés  sont  nombreux  dans  le  conglomérat  de  Meudon.  Des 
poissons  ganoïdes  sont  représentés  par  des  écailles, dont  M.  Gaston 
Planté,  entre  autres,  a  trouvé  de  nombreux  échantillons.  Le  genre 
Lepidotus  est  le  plus  fréquent,  et  récemment  M.  Vasseur  a  retrouvé 
en  abondance  à  Neaufles,  près  de  Gisors,  des  débris  que  M.  P.  Ger- 
vais  rapporte  au  Lepidosteus  suessionensis  (2).  On  y  ramasse  les 
écailles  par  centaines,  et  il  y  a  aved' elles  des  dents  ainsi  que  des 
pièces  osseuses,  telles  que  des  plaques  céphaliques,  des  rayons  de 
nageoires,  des  vertèbres,  etc.,  dont  la  comparaison  avec  les  mêmes 
parties  prises  chez  les  Lépidostées  actuels  ne  laisse  plus  aucun  doute 
au  sujet  de  l'assimilation  des  poissons  dont  elles  proviennent  avec 
ce  genre  de  Ganoïdes,  actuellement  confiné  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

Parmi  les  reptiles,  nous  citerons  le  Crocodilus  depressifrom 
(Blain ville),  appelé  aussi  Cr.  Becquei^eli  en  l'honneur  du  physicien 
célèbre  qui,  au  début  de  sa  carrière,  fit  plusieurs  découvertes  inté- 
ressantes au  sujet  de  la  géologie  parisienne.  Cuvier  (3)  le  désigne 
sous  le  nom  de  Crocodile  des  lignites  d'Auteuil^  et  en  décrit  une  dent 
et  une  tête  supérieure  d'humérus.  On  verra  plus  loin  que  de  très- 
belles  pièces  en  ont  été  recueillies  par  Graves  dans  les  lignites 
du  Soissonnais.  Mais  les  couches  parisiennes  ont  aussi,  à  diverses 

(1)  Deshayes,   Description  des  animaux  sans    vertèbres  du  bassin  de  Paris, 
t.  II,  1866,  p.  732. 

(2)  P.  Gervais,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences^  1874,  t.  LXXIX» 
p.  845. 

(3)  Cuvier,  Ossements  fossiles,  t.  V,  p.  163. 


LE  CONGLOMÉRAT.  97 

reprises,  fourni  des  trouvailles  intéressantes.  Ainsi,  en  1869, 
M.  Gaston  Planté  (1)  recueillit  dans  la  coUine  des  Brillants,  aux 
Moulineaux,près  de  Meudon,  diverses  pièces  remarquables  qui  furent 
étudiées  anatomiquement  par  M.  Alb.  Gaudry.  La  pièce  la  plus  en- 
tière est  précisément  une  branche  de  la  mâchoire  inférieure  A\u\ 
crocodile  qui  paraît  se  rapporter  au  Crocodilus  dépressif  tvns  dont 
nous  venons  de  parler.  Elle  a  36  centimètres  de  longueur  et  porte 
cinq  dents  en  place;  quatre  sont  indiquées  par  leurs  alvéoles 
remplis  d'argile.  Elle  était  couchée  dans  un  sens  k  peu  jfrès  ho- 
rizontal et  isolée,  c'est-à-dire  qu'aucune  autre  portion  de  la  télé 
n'était  immédiatement  voisine.  Mais,  un  peu  plus  loin,  à  une  dis- 
tance de  50  centimètres  environ,  et  sur  le  même  plan,  se  trouvaient 
d'autres  fragments  formant  une  portion  assez  considérablt»  de  la 
branche  inférieure  dune  mâchoire  de  dimension  un  peu  moindre 
ayant  appartenu  à  un  autre  individu.  L'une  des  dents  extrêmes  y 
est  fixée,  et  quelques  autres  sont  représentées  j)ar  leurs  alvéoles. 
Dans  ces  divers  débris,  comme  dans  la  mâchoire  principale,  le  tissu 
osseux  de  couleur  rougeâtre  était  conser>^é  sans  être  pénétré  de 
gypse  cristallisé  ;  mais  il  n'avait  aucune  consistance,  non  plus  que 
les  dents  elles-mêmes,  qui  se  détachaient  et  s'écrasaient  sous  les 
doigts.  Il  a  fallu  faire  couler  sur  place,  à  l'intérieur  de  ces  pièces, 
un  vernis  épais  et  siccatif  pour  pouvoir  les  enlever  sans  les  réduire» 
en  poussière. 

On  recueille  aussi  fort  souvent  des  vestiges  du  Trionyx  vittatus^ 
grande  tortue  qui  se  retrouve,  comme  on  verra,  dans  les  lignites  de 
l'Oise  et  de  l'Aisne,  et  dont  le  Muséum  d'histoire  naturelle  doit  un 
magnifique  échantillon  à  Graves. 

C'est  à  la  classe  des  oiseaux  que  se  rapportent  les  fossiles  les  plus 
importants  du  conglomérat. 

Une  des  découvertes  les  plus  curieuses  qu'on  ait  faites  relative- 
ment aux  oiseaux  fossiles,  est  celle  d'un  tibia  annonçant  un  oiseau 
gigantesque  qui  fut  trouvé  au  bas  Meudon, dans  le  conglomérat  in- 
férieur, par  M.  Gaston  Planté,  alors  préparateur  du  cours  de  physique 
au  Conservatoire  des  arts  et  métiers  et  que  nous  venons  de  citer. 
Cet  os  fut  présenté  à  l'Académie  des  sciences  par  Constant  Prévost  (2) 


(1)  Gaston  Planté,   Bullet.  de  la  Soc.   géologique^  2®  série,  1869,  t.  XXVII, 
p.  204. 

(2)  Constant  Prévost,   Comptes  rendus    de  V Académie  dèsr  sciences,   1855, 
t.  XL,  p.  bbà. 

ST.    MEUNIER.  7 


98  TERRAINS  TERTIAIRES. 

dans  la  séance  du  12  mars  1H55,  et  la  noUs  lians  laquelle  &.■ 
siivant  gi'sologue  en  a  parlé  esl  suivie  dune  duublu  descriplioB 
ostéologitjue,  l'une  faite  par  M.  Hébert,  l'autre  rédigée  par  M.  Lartel. 
Constant  Prévost  et  ses  collaburateurs  parlent  de  l'oiseau  du  bas 
Meudon  sous  le  nom  de  GaHarm't  parîsieusii.  Le  tibia  qu'ils  eu 
décrivent,  quoique  incomplet  et  manquant  de  la  Ii5le  supérieure,  esl 
néanmoins  long  de  ii5  coatimèlres  ;  sa  largeur  esl  de  8  centimètres 
k  la  tôle  inférieure,  de  It  1/2  cenlimèti-es  à  la  partie  moyenne,  el 
de  i^ës  de  10  ceulimèlres  à  la  partie  supérieure,  qui  est  d'ailleur» 
écrasée.  M.  Hébert  (1)  compare  sa  forme  à  celle  des  tibias  de 
cvgaes,  d'oies  et  de  canards.  Les  différences  principales  coiisislent, 
suivant  lui,  dans  la  fossette  subti'ocliléenue  que  n'ont  pas  les 
palmipèdes  lamellirostros,  ainsi  que  dans  la  position  plus  élevée 
de  l'ai-cade  osseuse  et  de  l'atlaclie  musculaire  esterne.  Il  conclut 
à  la  distinction  générique  du  gaslornis ,  d'avec  tous  les  genres 
d'oiseaux  connus.  M.  Larlet  (2)  ajoute  que  le  grand  oiseau  orlhro- 
cène  pourrait  bien  avoir  été  moins  essentiel  lemenl  nageur  que 
les  anatidés,  et  qu'il  retenait  sans  doute  quelques-unes  des  habi- 
tudes propres  aus  échassiers  qui  vivent  sur  le  bord  des  eaux 
pi-ofondes,  M.  Valenciennes  (i)  y  voit  en  même  temps  une  ana- 
logie avec  les  palmipèdes  loiigipeunes,  et  eu  particulier  avec  les 
albatros,  lue  seconde  note  de  M.  lléliert  fait  connaître  un  fémur  de 
gaslomis,  trouvé  au  même  lieu  que  le  tibia  dont  il  vient  d'être 
question  et  dons  la  même  couche  géologique.  Bien  que  ce  fémur 
soit  privé  de  sa  télé  articulaire  ainsi  que  de  la  deuxième  pouU». 
rotulienne,  et  que  son  gi-and  trochantcr  soit  écrasé  en  dessus,  son.; 
état  de  conservation  est  néanmoins  suffisant  pour  donner  une  idée 
de  sa  forme  et  de  ses  dimensions.  Il  est  long  de  78  centimètres  et 
égale  en  grandeur  celui  de  l'autruche  [h). 

Parmi  les  mammifères,  plusieurs  pachydernes  doivent  être  men- 
tionnés. 

Le  Çoryphodon  anlhracotdeum  est  un  animal  de  la  taille  du  rhino- 
céros de  Sumatra,  dont  le  genre  a  été  établi  d'abord  par  M.  Oneii, 
sur  l'examen  d'un  fragment  de  mâchoire  inférieure  qui  était  encore 

{I  j  Hibeii,  Ciimplei  rendus  de  rAcaJéim'e  des  sciences,  I.  XL,  ISââ. 
().  579  fi  laiâ. 

(2)  Lurti^t,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  aciences,  iSbb,  l.  %L,  p,&S3> 

(3)  VaIouci«nnG8,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  ISSb,  (•  U,_ 
)i.  593. 

'  (Hj  p.  Curvais,  Zoologie  et  Paléonlolugie  françaises,  1859,  p.  404. 


LE  CONGLOMÉRÂT.  99 

pourvu  de  la  dernière  molaire.  Longtemps  le  Coryphodon  fut  con- 
fondu avec  le  Lophtodon,  mais  il  doit  en  être  distingué  tout  d'abord 
par  sa  dentition,  qui  est  nettement  différente.  Ce  sont  des  dents  que 
Ton  rencontre  surtout  dans  le  conglomérat  ;  mais  M.  Hébert  a  extrait 
des  lignites  du  Soissonnais  des  parties  assez  considérables  du  sque- 
lette dont  l'étude  Ta  amené  à  cette  conclusion  que  le  Coryphodon 
qui  nous  occupe  vivait  de  compagnie  avec  un  congénère  plus  petite 
grand  à  peu  près  comme  le  tapir  des  Indes,  et  que  Ton  désigne  sous 
le  nom  de  Coryphodon  OweniL 

Dans  des  recherches  récentes,  M.  Planté  a  découvert  une  dent 
provenant  d*un  pachyderme  nouveau  de  très-petite  taille.  Cet 
animal,  non  décrit  jusqu'à  présent  d'une  manière  complète  et  même 
dépourvu  jusqu'ici  de  nom,  se  rapproche  beaucoup  des  Pachyno- 
lophus.  Ceux-ci  sont  des  animaux  analogues  aux  Zo/>A<Won3,  mais 
qui  s'en  distinguent  par  leur  taille  beaucoup  plus  petite  et  par  di- 
verses particularités  de  leur  dentition. 

Les  fossiles  du  conglomérat  paraissent  devoir  être  plus  abon- 
dants qu'à  Meudon  dans  certaines  localités  voisines.  C'est  ainsi 
que  dans  un  sondage  exécuté  à  Issy  en  1863,  au  fond  d'une  car- 
rière d'argile  plastique,  on  a  recueilli  des  échantillons  de  con- 
glomérat contenant  le  Physa  Heberti  et  d'autres  coquilles  en  extrême 
abondance  (1).  Ce  puits  a  traversé  successivement  5  mètres  de 
calcaire  grossier,  inférieur  et  glauconifère,  1",60  d'argile  plas- 
tique bleue,  1  mètre  de  sable  noir  argileux  et  2  mètres  environ  de 
sables  gris  très-compactes,  recouvrant  une  argile  plastique  bariolée 
et  une  argile  bleue  semblable  à  celle  qui  vient  d'être  citée.  C'est 
alors  que  se  nïontre  la  continuation  du  lit  d'argile  feuilletée 
noire  de  Meudon,  plus  riche  ici  en  fossiles  de  toute  espèce* 
M.  Dumont,  qui  a  signalé  ce  gisement,  en  a  tiré  le  Physa  HebeiHiy 
\e  Paludinasuéssionensis,  des  cyclades,  des  anodontes,  désunies, 
des  Itmnées  et  des  planorbes.  Plusieurs  dents  de  crocodile  pro- 
viennent du  puits  d'Issy,  ainsi  qu'un  fragment  osseux  très-com- 
pliqué, dont  on  n'a  pas  pu  faire  une  étude  complète,  mais  qu'il 
semble  naturel  de  rapporter  à  la  partie  postérieure  d'une  tête  de 
poisson. 

Mode  de  formation  du  conglomérat.  —  Le  mode  de  formation 
du  conglomérat  est  digne  d'arrêter  notre  attention,  car  cette  assise 
représentant  la  base  de  la  série  tertiaire  doit  avoir  conservé  des 

(1)  Ballet,  de  la  Société  géologique,  2«  série,  18«3,  t.  XXU  p.  W. 


100  TERRAmS  TERTIAIRES. 

traces  des  actions  qui  ont  présidé  à  Tinauguration  de  toute  cette 
période  géologique. 

Dans  un  travail  qu'il  convient  de  faire  connaître  ici,  M.  Hébert 
a  fait  ressortir,  avec  la  plus  grande  sagacité,  les  allures  diverses  que 
peut  prendre  la  formation  qui  nous  occupe,  et  a  su  en  tirer  des 
données  très-positives  quant  à  Torigine  même  des  couches  étu- 
diées (1). 

«  Nous  allons,  dit-il,  reproduire  des  coupes,  qu'un  nombre  de 
personnes  ont  visitées  sous  la  conduite  de  MM.  Elie  de  Beaumont 
et  Constant  Prévost,  mais  dont  l'examen  détaillé  est  ici  nécessaire. 

Ce  sont  les  coupes  des  carrières  de  craie  de  Bougival.  Ainsi,  rue 
de  rÉglise,  on  voyait  (fig.  33)  : 


FiG.  33.  —  Coupe  du  conglomérat,  rue  de  l'Église  à  Bougival. 

6.  Argile  plastique,  —  5.  Marne  à  concrétions  calcaires.  —  4.  Sable.  —  3.  Fragments  de  calcaire 
pisolithiquc.  —  2.  Conglomérat  proprement  dit.  —  4.  Craie. 

Dans  cette  coupe  il  nV  a  pas  de  calcaire  pisolithique  en  place. 
Mais,  pour  ce  qui  est  du  reste,  on  voit  la  plus  parfaite  conformité 
avec  la  coupe  de  d'Orbigny  (voyez  ci-dessus,  p.  91),  avec  cette  dif- 
férence que  les  couches  sont  remarquablement  puissantes  à  Bou- 
gival. 

Le  conglomérat  est  le  résultat  d'une  dénudation  produite  par  des 
eaux  fortement  agitées;  il  ne  saurait  y  avoir  le  moindre  doute  à  ce 
sujet  ;  et  Texamen  des  différentes  coupes  visibles  à  Bougival  donne 
l'explication  de  bien  des  circonstances  qui  ont  accompagné  celle 
dénudation.  Ainsi,  dans  une  carrière  située  en  face  de  la  précé- 
dente, à  l'ouest,  on  voit  la  succession  suivante  (fig.  "6U). 

Ici  seulement  le  banc  supérieur  de  conglomérat  recouvre  un  lit 
très-régulier  de  calcaire  pisolithique,  dont  les  surfaces  inférieure  et 
supérieure  sont  fortement  corrodées,  conune  les  parois  d'un  rocher 

(1)  Hébert,  Builet.  de  la  Soc,  géologique,  2«  série,  1854,  t.  XI,  p.  425. 


LE  CONfiLOMËRAT.  101 

longtemps  Itattu  par  les  Sols.  Ce  banc  dur  a  évidemment  résislé  au 
choc.  Dénudé  par-dessus,  excavé  par-dessous,  les  débris  do  la  dénudn- 
tion  se  sont  accumulés  en  dessus  et  en  dessous  sans  qu'il  s'alTatssAt. 

Dans  la  coupe  précédente,  au  contraire,  l'alTaissement  do  ce  liane 
en  a  disposé  les  fragments  sur  une  tigne  sensiblement  lioiizontale. 

Pour  que  dans  la  seconde  coupe  le  banc  dur  de  calcain.-  pisuli- 


FiG.  SU.  —  Caupe  du  conglomërat  de  Bougival.  Carrière  sîliii!e  en  Tacs 
de  la  précédente. 
7.  Argilo  plutiquc.  ~6.  Argile  rablcoac  1  concnilions  raloim.  — 5.S>l>tc  — 4.  CanglgDH'nl. 
—  3.  CalMiire  pisolilhique.  —  î.  Conglomérai.  —  1.  Craie. 

thique  se  soit  maintenu,  il  faut  que  l'excavation  ne  soit  pas  très- 


Fie.  35.  —  Coupe  du  conglomérat  de  Bougival,  chemin  de  la  Princesse. 

5.  Argilï  [Mastique.  —  (.  Conglomënil.;  —  3.  Calcaire  piwlilliiquo  dur.  —  ï.  Calcaire  pl»Ii- 
thique  lomln!.  —  1.  Craie. 

profonde;  el  l'on  peut  en  conclure  qu'à  une  très-petite  distance  on 
ne  trouverait  point  de  conglomérat  entre  ce  banc  et  la  craie,  et  c'est 
ce  que  démontre  la  coupe  du  chemin  de  la  Princesse,  à  deux  pas 
de  là,  toujours  à  l'ouest,  publiée  en  183û  par  Élie  de  Beau- 
mont  (fig.  35).  Dans  cette  coupe,  le  banc  dur  repose  directement 


103  TERRAINS  TERTIAIRES. 

sur  des  couches  plus  tendres  de  calcaire  pisolilhique,  au-deseow 
duquel  vienl  la  craie  sans  intermédiaire. 

En  sorte  qu'une  coupe  idéale  qui  réunirait  ces  trois  coupes  fu- 
tielles  donnerait  (fig.  36)  : 


Sur  cette  coupe  idéale,  la  première  coupe  réelle  s'obtiendra  par 
yne  section  suivant  ab;  la  seconde,  par  une  section  suivant  c^éf. 
La  coupe  du  chemin  de  la  Princesse,  par  la  section  a"b";  celle  de 
Meudon,  par  a"'6'". 

A  Porl-Marly,  où  une  portion  du  calcaire  pisolilhique  recouvrant 
directement  la  craie  est  séparée  du  banc  dur,  encore  sensiblement 
«n  place,  par  de  la  marne  calcaire  pénétrée  de  filets  argileux  et 
provenant  évidemment  du  calcaire  pisolithique,  la  coupe  est  fidèle- 
ment représentée  par  une  section  a'b'  et  a"à". 

Ces  détails  jettent  une  vive  lumière  sur  la  manière  dont  le  calcaire 
pisolithique  et  la  craie  ont  été  dénudés.  Il  est  impossible  d'attiibuer 
cette  dénudation  à  un  phénomène  de  courte  durée;  nous  sommes 
ramenés  à  l'idée  d'un  rivage  longtemps  battu  par  les  flots  de  la  mer, 
idée  inspirée  à  Ai.  Brongniart  par  la  vue  des  poudingues  de  Nemoun. 

PouDiNGUES  INFÉRIEURS  DE  Nemoubs.  —  C'est  donc  sans  hésitation 
qu'on  est  porté  à  considérer  comme  synchronique  du  conglomérat 
les  poudingues  inférieur»  de  Nemours,  où  l'on  doit  voir  le  produit 
de  ta  cimentation  des  galets  d'une  plage  antique.  Nous  disons  les 


LES  POUDINGUeS  DE  NEMOURS.  103 

poudingues  inférieurs^  parce  que,  comme  nous  y  reviendrons,  les 
poudingues  de  Nemours  les  plus  abondants,  les  seuls  qui  fussent 
connus  pendant  bien  longtemps,  sont  d'un  âge  beaucoup  plus 
récent  et  appartiennent  au  terrain  des  sables  de  Fontainebleau. 

Il  faut  ajouter  que  les  géologues  sont  loin  d*élre  d'accord  sur 
répoque  de  la  formation  de  ces  poudingues,  et  que  le  synchronisme 
que  nous  admettons  entre  eux  et  le  conglomérat  résulte  principale- 
ment des  travaux  de  M.  Hébert. 

M.  de  Roys  les  croyait  d'abord  supérieurs  à  Targilo  plastique, 
mais  il  reconnut  ensuite  qu'ils  gisent  au-dessous  (1).  11  c^mstata, 
par  exemple,  que  les  exploitations  d'argile  plastique  de  Salins  et 
Montereau  jusqu'à  Nemours  soiit  supérieures  aux  sables  et  aux 
poudingues;  et  d'Ârchiac  est  arrivé  à  la  même  conclusion  par 
l'étude  d'une  carrière  ouverte  dans  le  vallon  du  Fay  (2). 

Pour  M.  Raulin,  les  poudingues  seraient  l'équivalent  à  la  fois  des 
sables  du  Soissonnais,  du  calcaire  grossier  et  des  sables  de  Beau- 
champ.  Mais,  comme  le  fait  remarquer  d'Archiac  (3),  il  est  bien 
difficile  de  concevoir  que  des  circonstances  aussi  variées  que  celles 
qui  ont  présidé  dans  le  nord  à  la  formation  de  toutes  les  couches 
tertiaires,  depuis  la  craie  jusqu'aux  sables  moyens,  variations 
qui  nous  sont  indiquées  tant  par  la  nature  minéralogique  des  cou- 
ches que  par  les  fossiles,  et  qui  se  sont  produites  en  outre  pendant 
un  laps  de  temps  très-long,  puissent  être  représentées  au  sud  par 
un  dépôt  aussi  simple,  aussi  peu  puissant,  dépourvu  de  corps 
organisés,  et  dans  la  faible  hauteur  duquel  rien  ne  traduit  les  chan- 
gements survenus  dans  le  nord. 

D'Archiac,  laissant  évidemment  de  côté  le  résultat  fouiiii  par 
le  vallon  du  Fay,  voyait  dans  fes  poudingues  le  correspondant  du 
calcaire  grossier.  Il  était  conduit  à  cette  manière  de  voir  jmr  des 
<X)nsidérations  tirées  de  la  stratification  générale  du  bassin  {k). 

On  peut  remarquer  que  cette  incertitude  est  analogue  à  celle  dont 
nous  avons  vu  entouré  l'àge  de  l'argile  à  silex.  Elle  a  ici  la  même 
cause,  savoir  qu'on  a  confondu  ensemble  des  formations  diverses. 
De  plus,  quand  on  veut  soumettre  cette  question  à  une  étude  minu- 
tieuse, on  reconnaît  à  chaque  instant  que  les  terrains  argileux,  en 


(1)  De  Roys,  BuUet,  de  la  Soc.  géologique,  1840,  t.  XI,  p.  272. 

(2)  D'Archiac,  Ibid.,  1835,  t.  VII,  p.  31. 

(3)  Idem,  Hist.  des  progrès  de  la  géologie,  t.  II,  1849,  p.  627. 
<4)  Idem,  BuUet.  de  la  Soc.  géologique,  1838,  t.  IX,  p.  288, 


101  TERRAINS  TERTIAIRES. 

contact  desquels  sont  les  poudingues,  ont  déterminé  des  éboule- 
ments  et  des  glissements  de  nature  à  mélanger  diverses  couches  d 
à  intervertir  leur  ordre  naturel  de  superposition.  Ajoutons  qu'on 
ne  trouve  aucun  fossile  dans  les  poudingues  de  Nemours,  caries 
fossiles  crétacés  contenus  dans  les  galets  de  silex  dont  ils  se  com- 
posent -ne  peuvent  évidemment  être  d'aucun  secours. 

En  présence  de  cette  question,  il  semblera  indiqué  de  résumer 
les  recherches  publiées  par  M.  Hébert  (1).  Les  coupes  relevées  par 
ce  savant  géologue  semblent  en  effet  montrer  que  la  formation  des 
poudingues  de  Nemours  a,  au  moins  dans  certains  cas,  exigé  un 
temps  très-considérable,  pendant  lequel  des  dépôts  variés  pouvaient 
se  produire  dans  d'autres  localités. 

C'est  ainsi,  pour  nous  bornera  ce  seul  exemple,  qu'à  Souppes, 
situé  à  10  kilomètres  au  sud  de  Nemours,  les  poudingues,  reposant 
directement  sur  la  craie,  vont  se  fondre  dans  le  calcaire  de  Brie,  qui 
les  recouvre  de  façon  à  faire  penser  que  leur  production  s'est  con- 
tinuée pendant  le  dépôt  même  du  calcaire.  Dans  cette  localité, 
l'épaisseur  des  poudingues  est  de  10  à  12  mètres. 

Laissant  de  côté  ces  faits  exceptionnels,  on  arrive  à  reconnaître 
que  la  masse  principale  dés  poudingues  est  antérieure  au  dépôt  de 


Pic.  37.  —  Coupe  prise  entre  Faj  et  Nemonra, 

1.  Argile  pUstique.  —  !.'  Poudinpiei. 

l'argile  plastique,  ou  du  moins  qu'elle  gtt  au-dessous  de  celle-ci. 
C'est  ce  que  M.  Ilcberl  a  constaté,  par  exemple,  aux  environs  de 
Souppes,  où  il  a  pris  la  coupe  de  la  figure  37 .  Selon  ie  témoignage 
des  ouvriers  glaisiers,  dès  qu'on  arrive  aux  cailloux,  on  cesse  de 
creuser,  certain  de  ne  pas  rencontrer  d'argile  plus  bas.  C'est  de 

(1)  Bullel.  de  la  Soe.  géologique,  2'  série,  185Ù,  l,  XI.  p.  S24.  —  Voyoi  ausii 
un  complément  d'observations  du  même  auteur  madi&ant  un  pei 
tau,  dans  le  raime  Recueil,  1859,  t.  XVII,  p.  58. 


L'ARGILE  PLASTIQUE.  105 

même  dans  une  dépression  des  poudingues  que  se  trouve  l'ar- 
gile plastique  exploitée  pour  la  poterie  et  la  faïence  de  Mon- 
tereau. 

Quelle  que  soit  d'ailleurs  l'opinion  adoptée  à  l'égard  des  poudin- 
gues de  Nemours,  on  peut  admettre  l'explication  suivante,  quant  à 
leur  origine  et  au  mode  de  transport  des  matériaux  dont  ils  se  com- 
posent (1).  Tous  les  géologues  reconnaissent  que  la  partie  su|)érieure 
du  terrain  crayeux  a  été  fortement  dénudée,  sillonnée,  ravinée  à  la 
fin  de  la  période  secondaire,  et  ce  fait  est  prouvé  par  les  grandes 
inégalités  que  revêt  partout,  comme  nous  y  avons  insisté,  la  surface 
de  ce  terrain.  M.  de  Roys  regarde  même  les  sables,  les  poudingues,  et 
jusqu'à  l'argile,  situés  entre  Montereau  et  Nemours,  «  comme  formés 
par  le  même  cataclysme,  et  comme  constituant  le  prolongement  des 
argiles  à  silex  de  la  Normandie  »  (2).  Ne  pourrait-on  pas  admettre 
aussi,  pour  expliquer  les  autres  niveaux  de  poudingues  analogues, 
qu'à  diverses  époques  de  la  série  tertiaire,  de  nouvelles  dénudations 
de  collines  crayeuses  ont  eu  lieu,  et  que  les  rognons  de  silex  ont 
été  déposés  et  accumulés  dans  les  vallées  à  la  place  qu'ils  occupent 
aujourd'hui  ? 

La  cimentation  des  galets  en  poudingue  n'a  pas  eu  lieu  dans  toute 
l'étendue  des  couches.  D'après  M.  Ebray  (3),  c'est  seulement  aux 
affleurements  qu'on  le  constate,  et  ce  géologue  suppose  que  les 
poudingues  résultent  d'abord  d'un  lavage  qui  rapproche  les  galets, 
puis  d'une  cimentation  par  infiltration  qui  les  réunit. 


§  2.  —  Argile  plastique. 

C'est  immédiatement  au-dessus  du  conglomérat  ossifère  que  se 
montre  la  puissante  formation  de  l'argile  plastique. 

Elle  peut  atteindre  presque  à  50  mètres  en  présentant  des  ca- 
ractères de  pureté  remarquable.  L'argile,  en  même  temps  qu'elle 
est  une  roche,  est  presque  une  espèce  minéralogique.  Quelques 
analyses  chimiques  suffiraient  pour  montrer  combien  sa  composi- 
tion est  constante,  malgré  de  nécessaires  variations. 


(1)  Bullet.  de  la  Soc.  géologique,  2°  série,  1859,  t.  XVII,  p.  42. 

(1)  De  Roys,  Ibid.,  2«  série,  1865,  t.  XXXllI,  p.  183. 

(2)  Ebray,  Ibid.,  1860,  t.  XVH,  p.  695. 


TEHRAINS  TEftTUmES. 
Voici  ce  que  renfemip   la  variélé   la   plus  aliondantL' 
girard  : 

Silice 51, as 

Alumine 26,10 

Oxjdedefer 4,91 

Chaux 2,25 

Magnésie 0,23 

Eau ia,58 

99,91 


Ahhile  plastique  de  MoNTEREiu.  —  C'est  aux  environs  de  Monle- 
reau  que  i'on  peut  spécialement  étudier  la  formation  d'argile  plas- 
tique avec  tous  ses  caractères  (1).  Sur  la  rive  droite  de  la  Seine, 
près  de  Tavers,  &  3  kilomètres  environ  au-dessous  de  Montereau,  OHJ 
voit  surgir  la  craie  au-dessous  du  calcaire  d'eau  douce  qui  forme 
tout  l'escarpement  de  la  falaise  au-dessous  de  ce  point.  Ia  craie 
s'élève  d'une  manière  assez  régulière,  séparée  du  calcaire  d'eatt 
douce  par  une  assise  argileuse  d'environ  2  mètres  de  puissance. 
Son  inclinaison,  d'environ  20  degrés  à  son  point  de  départ,  s'atténue 
en  s'élevant,  et  elle  devient  k  peu  près  horizontale  nu-dessus  dU' 
parcdeCourbeton,oùelleeatesploitéesurune  assez  grande  étendue 
pour  la  fabrique  de  terre  de  pipe  de  Montereau  ;  sur  ce  point  elln 
est  très-blanche,  parfaitement  pure,  ne  contient  pas  un  atome  de 
fer,  et  demeure  blanche  après  la  cuisson.  Dans  le  pli  de  la  falaise 
qui  sépare  les  parcs  de  Surville,  au-dessus  dn  Montereau,  etdeCou^ 
bclon,  la  même  assise  est  grise,  rougit  au  feu,  et  est  séparée  de  11 
craie  par  une  petite  épaisseur  de  sable  qui  parait  bleufttre;  mais  en 
le  regardant  à  la  loupe,  on  reconnaît  que  cette  teinte  est  due  à  la 
présence  d'une  multitude  de  grains  lenticulaires  noirâtres  qu'on 
■peut  reconnaître  pour  des  silex  de  la  craie  très-atténués. 

De  l'autre  cùté  de  la  Seine,  en  suivant  la  roule  de  Montereau  k^ 
Voulx,  après  avoir  franchi  le  mamelon  du  calcaire  pisolithique  donl. 
la  base  est  recouverte  d'un  sable  que  sa  teinte  bleuâtre  fait  rccou- 
naître  comme  identique  avec  celui  de  Courbeton,  et  de  quelques 
i  grès,  on  retrouve  l'argile  exploitée  pour  les  tuileries 


iqoe< 


blocs  t 

Viltet.  Elle  est  grise  ou  panachée,  et  la  couleur  rouge  des  brii 
indique  une  assez  grande  quantité  de  fer  disséminé.  Elle  est  recoU' 
verte  par  le  calcaire  d'eau  douce  formant  la  falaise  qui  sépare  la 

(!)  Voyei  ud   mémoire  iJe  H.  de  Roji  dmi  le  Bullet.  de   la  Soc.  r/éologigvi, 
2'  série,  1865,  t.  XXIIi,  p.  1N3. 


L'ARGILE  PLASTIQUE.  107 

Seine  de  la  petite  vallée  de  l'Orvanne.  Son  affleurement  ^ur  les 
collines  du  côté  droit  de  cette  vallée  est  accusé  par  quelques  petites 
sources,  notamment  celles  de  Bellefontaîne  et  d'Ouizille.  Près  de 
cette  dernière  localité,  elle  a  été  coupée  par  les  berges  des  fossés 
du  chemin  vicin<al  de  grande  communication  de  Dormelle  à 
Ville-Saint-Jacques,  et  Ton  peut  voir  que  l'assise  a  une  épaisseur 
qui  varie  de  1  à  2  mètres,  et  qu'elle  repose  d'abord  sur  la  craie 
durcie,  puis  sur  une  assise  de  sables  et  de  cailloux  qui  l'en  sépare. 
Cette  dernière  assise  atteint  près  du  hameau  de  la  vallée  une  puis- 
sance de  4  à  5  mètres,  et,  sur  quelques  points,  l'extrême  atténua- 
tion des  silex  la  fait  passer  à  l'état  de  sable  bleuâtre  comme  celui 
déjà  signalé.  Un  peu  en  arrière  des  dernières  maisons  de  la  vallée, 
un  petit  mamelon  s'élève  abruptement  à  2  ou  3  mètres  au-dessus 
du  sol,  qui  est  en  pente  très-douce.  Il  est  formé  par  quelques 
blocs  de  grès  assez  grossier,  mais  dont  le  ciment,  au  lieu  d'être 
argilo-siliceux  comme  celui  des  blocs  de  grès  ou  de  poudingues 
qu'on  trouve  ailleurs  dans  cette  assise,  est  en  fer  hydroxydé. 
L'assise  de  sable  et  de  cailloux  s'abaisse  ensuite,  toujours  couverte 
par  l'argile,  que  l'on  voit  encore  affleurer  dans  un  ravin  au  pied  de 
la  côte  Blanche,  au-dessus  de  Pilliers,  où  elle  se  réduit  à  une  épais- 
seur de  50  centimètres,  couvrant  une  épaisseur  égale  de  sable.  Elle 
se  relève  un  peu  vers  la  Fondoire,  immédiatement  superposée  à  la 
craie  dure,  s'abaisse  de  nouveau,  et  disparaît  au  fond  de  la  vallée 
jusqu'à  son  embouchure  dans  le  Loing,  un  peu  au-dessus  de  MoreL 

Peut-être  trouvera-t-on  ici  avec  intérêt  la  coupe  complète  de 
cette  falaise  à  la  côte  Blanche  de  Pilliers.  Au-dessus  de  la  craie, 
de  ces  assises  de  sable  et  d'argile,  s'élève  le  calcaire  d'eau  douce 
inférieur  (le  calcaire  siliceux  d'Al.  Brongniart),  sur  25  mètres  de 
puissance  ;  puis  une  mince  couche  d'argile  qu'on  voit  affleurer  dans 
un  ravin  vers  le  haut  de  la  côte,  mais  dont  on  ne  peut  suivre  l'affleu- 
rement sur  la  pente  de  la  falaise  ;  au-dessus,  un  second  calcaire  d'eau 
douce  (le  calcaire  de  Brie  de  Dufrénoy),  puis  les  sables  et  grès  de 
Fontainebleau. 

Mais,  en  remontant  un  peu  à  la  hauteur  de  ce  second  calcaire  et 
longp/ant  un  petit  bois,  on  trouve  à  l'angle  une  excavation  d'où  l'on 
a  tiré  du  moellon.  Vers  les  deux  tiers  de  sa  hauteur,  est  une  très- 
mince  assise  de  calcaire  marin  à  cérites  et  à  huîtres,  en  petites  pla- 
quettes que  rien  ne  distingue  à  l'extérieur  des  plaquettes  du  calcaire 
d'eau  douce  inférieur  et  supérieur.  C'est  en  les  cassant  qu'on  peut 
les  reconnaître. 


m^^^^^^^^B     TERHAINS  TKnTIAlRES. 

Vis-à-vis  du  débouché-  dans  la  yallée  de  rOiTaniie,  de  1&  roule 
de  Moutereau  à  Vonlx,  s'étend,  sur  une  assez  grande  longueur,  sur 
la  rive  gauche,  le  village  de  Kerrollcs,  entièrement  bàli  sui-  la  craie. 
De  là  jusqu'uii  peu  au  delà  de  Villemcr,  s'élend  une  sorlc  de  vallon 
élevé,  large  de  2  à  3  kilomètres,  long  de  10,  séparé  de  l'Orvanne 
pai'  une  chaîne  de  collines  dont  le  sommet  est  formé  par  les  sables 
et  grès  de  Fontainebleau,  de  Fiagj  jusqu'à  Saint-Ange,  borné  t 
gauche  par  une  autre  chaîne  semblable  et  parallèle  qui  s'étend  de 

■  Ferroltes  jusqu'il  Treuzy.  En  s'élevant  un  peu  au-dessus  de  Fer- 
l'otles  par  la  route  de  Ville  11  ambeau,  on  se  trouve  sur  l'ai^'le, 
accusée  par  une  multitude  de  rognons  de  grès  argilo-siliceui, 
seul  iudice,  au  commencement,  de  l'assise  arénacée.  Si  l'on  se 
porte  plus  à  droite,  dans  la  direction  de  Flagy,  on  trouvera  de 
vastes  excavations  pratiquées  pour  exploiter  l'argile  blanche 
très- pure. 

Le  propriétaire  du  champ,  considéré  jusque-là  comme  sans  valeur, 
en  a  vendu  poui'  llUKiU  francs  h  la  fabrique  de  Montereau.  Tout 
autour,  l'argile  parait  encore  blanche,  mais  se  colore  au  feu.  Puis, 
ensuivant  la  ligne  du  milieu  du  vallon,  elle  devient  grise,  s'amincit, 
el  quelques  ravins  qui  la  coupent  montrent  l'assise  de  sables  el 
de  cailloux,  au-dessous  de  l'argile,  ulleignant  une  puissance  iùnk 
6  mètres.  On  y  voit  quelques  blocs  de  poudingues  el  de  grès,  mais 
toujours  à  la  partie  supérieure  et  toujours  h  ciment  argilo-siliceui. 
L'argile  forme  le  sol  des  bois,  en  grande  partie  défrichés  aujourd'hui, 
sur  le  territoire  des  communes  de  Flagy,  Dormelles  et  Yillemaré- 
chal.  Dans  cette  dernière  commune,  elle  a  été  exploitée  d^uis 
longtemps  pour  des  tuileries. 

Elle  l'est  aussi  à  Bezauler,  entre  Villemer  et  Treuzy.  Dans  celle 
dernière  exploitation,  de  petits  nodules  de  craie,  dont  on  ne  peut 
parvenir  à  la  débarrasser  entièrement,  sont  une  cause  de  perte  pour 
le  fabricant.  Un  peu  avant  ce  point,  les  deux  petites  chaînes  de 
collines  dont  nous  avons  parte  s'arrêtent  à  la  même  hauteur,  el  la 
formation  des  sables  el  poudingues,  recouverle  ou  non  par  l'argile, 
atteint  le  bord  de  l'Orv,inne  à  Villecerf  du  côté  droit,  franchit  & 
gauche  la  petite  rivière  de  Lunain,  parallèle  â  l'Orvanne,  dont  elle 
forme  les  basses  falaises,  de  Névélé  jusqu'à  son  conQuenl  dans  le 
Loing,  et  s'étend  jusqu'à  Nemours.  Elle  remonte  la  vallwdu  Loing, 
où  l'on  peut  l'observer,  sur  la  rive  droite  au  village  de  GlandelleSt 
cité  par  Elle  de  Beaumont,  el  sur  la  rive  gauche  h  Lavaux,  oà  le 
poudingue  est  formé  en  grande  partie  de  silex  jaspoïdes  rouges. 


L'ARGILE  PLASTIQUE.  109 

que  d'Archiac  a  reconnus  comme  provenant  des  étages  crétacés 
qu'il  avait  observés  dans  le  département  de  Loir-et-Cher.  Un  peu 
au  delà  de  Lavaux,  dans  une  petite  dépression,  est  une  tuilerie  au 
village  de  Fay.  En  continuant  à  remonter  la  vallée  du  Loing,  on 
voit  encore  l'assise  des  sables  et  poudingues  couverte  d'une  mince 
couche  d'argile,  coupée  par  les  berges  de  la  route  qui  monte  de 
Souppes  à  Château-Landon.  Un  peu  au  delà,  elle  est  coupée  par  une 
large  vallée  marécageuse  venant  de  Courtempierre  au  Loin  g. 

Caractères  minéralogiques  de  l'archle  plastique.  —  iMinéhaux 
ACCIDENTELS.  —  Quand  elle  est  pure,  l'argile  plastique  est  blanche; 
elle  est  alors  propre  à  la  fabrication  de  la  porcelaine  et  activement 
exploitée  pour  cet  usage.  A  Montereau,  par  exemple,  les  premières 
qualités  sont  triées  avec  soin,  débarrassées  à  la  main  de  toute  trace 
de  matières  étrangères,  et  exj)édiées  à  grands  frais  jusqu'à  Bor- 
deaux, où  elles  sont  employéiîs  comme  matières  plastiques. 

Des  traces  de  substances  diverses  suffisent  pour  lui  fainî  perdre 
sa  blancheur,  et  surtout  pour  la  colorer  fortement  après  la  cuisson. 
Le  fer,  suivant  qu'il  est  hydraté  ou  anhydre,  lui  donne  des  nuances 
jaunes  et  rouges  parfois  très-foncées.  La  couleur  noire  qu  elle  offre 
si  souvent  est  due  d'ordinaire  à  la  dissémination  de  particules  char- 
bonneuses, et  dans  d'autres  cas,  comme  il  résulte  des  travaux  du 
chimiste  Ebelmen,  à  la  présence  du  sulfure  de  fer  à  un  état  extrême 
de  division.  C'est  à  la  présence  de  ce  sulfure  qu'il  faut  attribuer  la 
fonnation,  à  la  surface  des  coupes  que  montrent  les  exploitations, 
de  sous-sulfate  de  peroxyde  de  fer,  ou  apatélite,  sur  lequel  nous 
allons  avoir  à  revenir. 

Jusqu'ici  l'argile  plastique  proprement  dite  n'a  pas  fourni  de  fos- 
siles. Au  contraire,  les  minéraux  qui  s'y  trouvent  disséminés  d'une 
manière  accidentelle  sont  assez  nombreux. 

Le^  gypse  doit  être  cité  en  première  ligne,  à  cause  de  la  beauté  de 
ses  cristaux.  Ces  cristaux  sont  infiniment  plus  intéressants  à  étudier 
que  ceux^  parfois  bien  plus  gros,  que  renferment  les  couches  de 
l'étage  gypseux.  Ici  ils  sont  libres  de  tout  groupement,  parfois 
d'une  limpidité  parfaite  et  souvent  chargés  de  nombreuses  facettes 
secondaires. 

Ce  gypse  paraît  résulter  de  l'oxydation  de  la  pyrite,  qui,  trans- 
formée en  sulfate  ferreux,  subit  de  la  part  des  sels  de  chaux  une 
double  décomposition;  d'où  résulterait  à  la  fois  du  gypse  et  de 
l'oxyde  de  fer,  parfois  carbonate,  comme  on  va  voir. 

hà  pyrite  d^/er  n'existe  pas  seulement  à  cet  état  de  dissémination 


dont  Dous  parlions  il  n'y  »  qn'un  instanl  ;  on  la  rencontre  aussi  ea 
uodoles  tubercaleox  parfois  lrè&-gro&,  mais  tpii  diffèreiil  complète- 
iDeitt  de  ceus  de  la  craie.  n'ëtaDt  pas  il  structure  radiée.  Ces  no- 
dules, qui  se  relrourent  dans  les  sablas  supérieurs  à  l'argile  plas- 
tique et  dans  les  Tansses  ^aises.  résolteut  toutefois,  comme  les 
{H^cédents,  d'une  eoncenlratioD  lente  de  la  matière  minérale,  donl 
l'origine  première  n'est  d'aillpurs  pas  connue  jusqu'ici. 

Dans  ces  derniers  leinps,  M.  Jamiettaz  a  si^alé  la  présence, 
dans  l'argile  plastique  d'Issy.  de  calcaire  très-fortement  slrontia- 
nien  (1).  D'après  la  coupe  qu'il  a  publiée,  le  cariionate  destro»- 
tiane  forme  un  «mas  au-dessus  duquel  gît  l'argile  plastique  gnse, 
el  M.  Munier-Chalmas,  y  ayant  trouvé  le  Cerit/tiinu  ino/n'nalum  H I» 
Pftiuditut  aspersa  de  Rilly,  le  resarde  comme  cofrespoudant  du  cal- 
caire grossier  de  Itloos  et  des  sables  'de  Kiliy.  Quoi  qu'il  en  soit; 
voici  la  composition  de  cette  substance,  dont  la  densité  est  égale- 
à2,  8  : 

Carbonnle  de  «haax 75,0 

Caibonale  de  slranliane. 20,0 

Carimoate  de  borjlc u,5 

^^^  Argile 4,6 

^^K  Alumine D,G 

^^^  Eau 0,4 

^™  100,5 

En  1837,  M-  Ch.  d'Orbigny  a  découvert  à  Vanves,  à  Vanginrd, 
à  Arcueil  et  sur  d'autres  points,  une  couefie  subordonnée  à  l'argile 
plastique,  consistant  en  petites  oolithes  de  fer  carbonate,  ou  aidé- 
rose,  cimentées  seulement  par  un  peu  d'argile.  Ce  minerai,  œêié 
d'un  peu  de  silice  et  de  carbonate  de  magnésie,  offre  à  la  loupft 
une  conlenlure  cristalline.  Chaque  globale,  demi-translucide,  csl 
composé  d'une  multitude  de  petits  cristaux  accolés.  Les  globules 
ont  tous  le  même  diamètre  et  renferment  à  leur  centre  un  petil 
noyau  mobile  et  creux  lui-même,  caractères  qui  portèrent 
M.  Ch.  d'Orbigny  k  penser  que  ces  corps  pourraient  bien  être  des 
moules  imparfaits  de  corps  organisés  et  spécialement  de  graines 
de  Chara. 

L'argile  qui  contient  ce  minerai  forme  à  Arcueil  une  couche  de 
ÏO  centimètres  environ  d'épaisseur,  placée  entre  l'argile  sableuse  el 
l'argile  plastique  proprement  dit.  Lorsqu'on  met  celle  roche  dans 

£1)  JanDffttaz,  Bullel.  de  la  Sm,  gèologiijtn.;  2'  série,  t871,  [,  KXIS,  p.  41, 


L*ARGILE  PLASTIQUE.  Hl 

de  Teau,  elle  se  désagrège  presque  aussitôt,  et  Ton  obtient  très-faci- 
lement par  le  lavage  les  globules  métalliques  en  question  parfaite- 
ment isolés  et  dans  rénorme  proportion  de  U5  pour  100  en  poids. 
Ce  carbonate  de  fer  pourrait  donc  être  exploité  avec  beaucoup 
d'avantage,  si  le  banc  dans  lequel  il  se  trouve  devenait  un  peu  plus 
puissant  (i). 

Origine  et  mode  de  formation  de  l'argile  plastique.  —  L'ori- 
gine et  le  mode  de  formation  de  l'argile  plastique  ont  fortement 
préoccupé  les  géologues. 

M.  de  Roys,  appliquant  à  cette  assise  les  mêmes  considérations 
qu'au  conglomérat,  y  voit  le  produit  de  la  dénudation  de  roches 
plus  anciennes.  Il  faut  remarquer  que  cette  supposition  n'est  pas 
acceptable,  puisque  la  démolition  des  roches  ne  peut  rien  donner 
qui  ne  soit  primitivement  contenu  dans  ces  roches,  et  que  la  craie 
ne  renferme  point  d'argile.  Il  faudmit  supposer  au  minimiun  que 
l'argile  plastique  dérive  des  couches  du  gault,  ce  qui  n'est  guère 
vraisemblable.  Disons  cependant  que  M.  de  Roys  appuie  son  opi^ 
nion  sur  des  considérations  dont  nous  avons  déjà  parlé  et  qui  le 
portent  à  regarder  l'argile,  ainsi  que  les  sables  et  les  grès  qui  l'ac- 
compagnent, sinon  comme  synchroniques  de  l'argile  à  silex,  au 
moins  comme  dus  à  l'action  du  «  même  cataclysme  »  (2). 

Constant  Prévost  (3)  regarde  l'argile  plastique  comme  due  aux 
dépôts  de  grands  fleuves  débouchant  dans  le  golfe  parisien,  et  s'ap- 
pilie  sur  la  comparaison  des  anciennes  formations  avec  les  dépôts 
fluviatiles  que  la  Seine  produit  actuellement  dans  la  Manche.  «  Les 
caractères  minéralogiques  ou  zoologiques  de  l'argile  plastique, 
dit-il,  m'annoncent  le  transport  violent  et  rapide,  puis  successive- 
ment plus  lent,  de  matières  enlevées  à  la  terre  par  un  cours  d'eau 
continental  et  déposées  par  lui  sur  un  fond  marin.  » 

Il  parait  plus  naturel  à  M.  d'Omalius  d'Halloy  d'attribuer  à  l'ar- 
gile plastique  une  origine  profonde,  et  de  la  rapprocher  ainsi  des 
volcans  boueux. 

On  sait  que  ces  volcans  sont  des  cônes  qui  ne  diffèrent  point,  si 
ce  n'est  par  leurs  dimensions,  des  puissants  volcans  des  Indes  ou 
de  Java.  Comme  ces  grandes  montagnes,  ils  secouent  le  sol  et  le 

(1)  Voyez,  à  ce  sujet,  une  note  de  M.  Jannettaz  sur  le  minerai  de  fer  pisoli- 
thique  des  environs  de  Paris  dans  le  Bull,  de  la  Soc,  géologique,  2«  série, 
1870,  t.  UVHI,  p.  197. 

(2)  De  Roys,  Bullet.  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1865,  t.  XXIII,  p.  183. 
3)  Constant  Prévost,  Terrains  des  environs  de  Paris,  p.  111. 


^^F         déchiniut  pour  expulser   les   malières   renfermiies;    ils  émelUul 
^^M          des  gaz  et  des  vapeurs  eu  abondance,  accroissent  leurs  talus  de 
^^M          leurs  propres  débris  ;  se  déplacent,  changent  de  cratères,  font  disp»- 
^^H          rallre  leui-s  sommets  dans  leurs  esplosions.  Enfin,  parmi  eux,  les 
^^M          uns  sont  incessamment  en  travail,  tandis  que  d'autres  ont  leurs 
^^M          périodes  de  repos  et  d'exaspération.  Les  volcans  de  boucs  sont  en 
^^M          grand  nombre  sur  la  terre,  et,  comme  les  volcans  de  laves,  c'wt 

iM 

mm 

^H             principalement  à  une  faible 
^H            petits  cônes.  En  Europe,  le 
^^^            qui  vomissent  la  boue  son 
^^M           m'Ms  du  Caucase,  sur  les 
^^1           cAtés  du  détroit  de  lénikalé 
^^M           se  distinguent  surtout  par 
^H            bles  ;  à  l'ouest,  celles  de  T 
^^M           toutes  les  saisons,  mais  sur 
^^M           (juantilés  d'une  fange  noi 
^^1           Oorela  ou  KtAu-Oba,  que, 

^H                  (1)  Figure  ampruDlâc  ^ux  Élér 

distance  de  la  mer  que  s'élèvent  leurs 
s  plus  remarquables  parmi  ces  m<»ts 
t  ceux  qui  se  trouvent  aux  deux  eslrè- 
bords  de  la  mer  Caspienne  et  des  dnix 
.  A  l'est,  les  sources  boueuses  de  Bakou 

leur  association  avec  des  gaz  inflamm»* 
aman  et  de  Rertcb  épanchent  pendant 
tout  pendant  les  séclieresses,  de  grande»' 

4tre.  Un  de  ces  volcans  de  I>oues,  Ift 
du  temps  de  Pallas,  on  appelait  l'Enfer 

nenh  de  géologie  de  M.  Coiilejean. 

SABLUIS  QUARTZËUX.  113 

OU  Prekla  à  cause  de  ses  fréquentes  éruptions,  n'a  pas  moins  de 
75  mètres  de  hauteur,  et  de  ce  cratère  parfaitement  distinct  se  sont 
écoulés  des  torrents  boueux,  dont  Tun  avait  800  mètres  de  long  et 
une  contenance  d'environ  650  000  mètres  cubes.  Les  volcancitos  de 
Turbaco  (fig.  38),  décrits  par  Humboldt,  et  les  maccalube  de  Gir- 
genti,  explorées  depuis  Dolomieu  par  la  plupart  des  savants  euro- 
péens qui  s'occupent  des  forces  souterraines,  sont  aussi  des  exemples 
bien  connus  des  sources  de  boues,  et  peuvent  servir  de  type  à  tous 
les  monticules  de  même  genre.  En  hiver,  après  de  longues  pluies, 
la  niaine  des  maccalube  est  une  surface  d'argile  et  d'eau  formant 
une  sorte  de  pâte  bouillonnante  d'où  la  vapeur  s'échappe  en  sif- 
flant;, mais  la  chaleur  du  printemps  et  de  l'été  durcissent  cette 
aigile  en  une  croûte  épaisse,  que  les  vapeurs  percent  sur  divers 
pomta  et  recouvi*ent  de  monticules  grandissants.  A  la  pointe  de 
chaonn  de  ces  cônes  une  bulle  de  gaz  gonfle  en  ampoule  la  bouillie 
urgilease,  puis  la  fait  crever  et  l'épanché  en  une  mince  nappe  sur  le 
talus;  le  liquide  retombe  dans  le  cratère;  puis  une  nouvelle  bulle 
soulève  d'autre  argile,  l'étend  sur  la  première  couche  déjà  durcie, 
et  ce.Ya-et-vient  continue  incessamment  jusqu'à  ce  que  les  pluies 
d'Jûver  aient  de  nouveau  délayé  tous  les  cônes  (1).  Tel  est  dans 
tofàte.sa  simplicité  le  jeu  de  ces  volcans,  dont  le  produit  a,  comme 
OU'TjQÎt,  la  plus  intime  analogie  avec  notre  argile  plastique. 
.  Onant  au  point  où  ces  émanations  volcaniques  se  seraient  fait 
joBTy.on  peut  le  rattacher  à  la  série  de  failles  parallèles  à  celles  que 
H.  Raulin  décrit  sous  le  nom  de  faille  du  Sancerrois,  et  qui  est  pré- 
cisément d'époque  tertiaire. 


§  3.  —  (ilables  quartzeux. 

L'argile  plastique  est  ordinairement  surmontée  d'une  couche  de 
sables  quartzeux.  A  Vaugirard,  elle  n'a  que  quelques  décimètres 
d'épaisseur,  mais  dans  d'autres  lieux,  comme  à  Montereau,  elle 
atteint  de  5  à  8  mètres.  Ce  sable,  souvent  très-blanc  et  très-pur,  est 
alors  exploité  pour  la  fabrication  du  verre,  ou,  quand  il  renferme 
quelque  matière  étrangère,  pour  celle  des  moules  de  fonderies  et 
pouy  les  autres  usages  auxquels  les  sables  sont  propres. 

Minerai  de  fer  subordonné.  —  A  Montereau,  le  sable  est  cou- 

(1)  Iteclns,  la  Terre,  iB6^,  t.  I,  p.  679. 

ST.  XEUMIER.  H 


M^^^^^M  TElinAlNS  TERTIAIRES. 

ronné  de  rognons  de  limonite,  si  nombreux,  qu'on  les  a 
iiemenl  exploités  comme  minerai  de  fer;  mais  en  ^éii<ïral  es, 
rognons  ne  sont  qu'un  grès  quaitzeux  à  ciment  d'oxyde  de  fer  A- 
se  refusent  à  une  exploilalion  productive. 

A  partir  de  l'extrémité  du  parc  de  Saint-Ange,  on  trouvi 
les  chemins,  quelquefois  même  sur  le  soi,  souvent  en  nombre  con- 
sidérable, des  scories  encore  très-riches  en  for,  indi(^unnl  eet- 
lispioilalions  très-i  m  parfaites  du  minerai  de  fer,  partout  où  on  k 
trouvait  en  quantité  asse^  considérable  près  de  grandes  forêts, 
moyen  de  ("orges  à  bras,  il  y  a  eu  même  sans  doute,  à  une  époquS' 
plus  récente,  mais  encore  assez  reculée,  une  exploitation  plus 
guliére,  car  les  deux  moulins  de  Villecerf  portent  le  nom  âehforgi^ 
(>t  do  la  Fondoire.  On  voit  dans  les  bois  des  excavations  assez  nom^ 
breuses,  attribuées  par  la  tradition  du  pays  h  la  rechci'clie  du  mi- 
nerai, et  qui  Se  trouvent  toutes  dans  l'argile.  Depuis  lotigtempt.: 
toute  autre  trace  de  ces  exploitations  a  disparu,  mais  on  trouvées 
core  fréquemment  dans  l'argile  des  nodules  de  fer  peroxyde  asseê 
faiblement  bydraté,  puisque  la  poussière  en  est  presque  rouge,  lis 
ne  sont  pas  irrégulièrement  disséminés,  en  général,  dans  rétenduff 
de  l'assise,  mais  ordinairement  rapprochés  eu  nombre  quelquefffls 
considérable,  et  formant  une  espèce  de  gerbe.  La  culture  les  fait 
arriver  à  la  surface  du  sol,  où  on  les  trouve  toujours  dans  un  espace 
assez  circonscrit,  tandis  que  tout  autour  il  y  a  des  espaces  qui  n'en 
présentent  Hucuq.  En  se  dirigeant  de  Yiilemer  parallèlement  an 
Lunain,  on  peut  remarquer  quelques  champs  d'une  couleur  rouge 
très-vive.  Le  grand  nombre  de  scories  qu'un  voit  dans  lo  voisinage 
conduit  à  penser  qu'ils  ont  été  le  lieu  d'une  station  de  forges  à  bras, 
et  que  leur  couleur  est  due  à  la  poussière  produite  par  la  trituration 
de  ces  minerais.  Il  parait  impossible  de  ne  pas  penser  que  cea 
nodules  n'aient  pas  été  le  produit  d'une  émission  de  vapeurs  ferru- 
gineuses ayant  pénétré  ces  ar'giles  après  iem*  dépi>t.  Ln  direction 
verticale  qu'affectent  généialemcnt  ces  petits  amas  est  surtout  sen- 
sible dans'  les  cas,  assez  i-ares  d'ailleurs,  où  ces  vapeurs  ont  péné- 
tré le  calcaire  d'eau  douce  supérieur  à  Targile.  On  en  voit  des 
exemples  à  Montereau,  à  Saii]t-Mamës,  dans  la  mmpe  qui  monte  à 
ta  station  du  chemin  de  fer,  et  it  Sainte-Ange,  sui'tout  dans  une 
'CAve  creusée  dans  le  roc.  On  sait  que  depuis  longtemps  déjà 
M.  d'Omalius  a  attribué  le  dépôt  considérable  de  minerai  de  fer 
exploité  près  de  Maubeuge  à  une  cause  analogue,  ainsi  que  plusieurs 
autres.  H  en  est  do  même  très- probablement  des  minerais  du  di'- 


SABLES  QUARTZKUX.  115 

partement  de  TOrne  décrits  par  M.  Blavier,  et  qui  appartiennent 
à  la  formation  des  argiles  à  silex. 

Lorsque  ces  nodules  sont  exposés  longtemps  au  contact  de  Tair, 
comme  cela  arrive  à  ceux  que  la  culture  amène  à  la  surface  du  sol, 
ils  se  couvrent  d'une  croûte  jaune  friable,  pénétrant  graduellement 
•dans  rintérieur. 

Grès  de  l'argile  plastique.  —  Sur  beaucoup  de  points,  les  sables 
de  l'argile  plastique  sont  agglomérés  en  grès  par  suite  d'inliltration 
.calcaire  et  plus  souvent  siliceuse.  A  liougival,  à  Auteuil,  etc.,  ces 
grès  acquièrent  une  certaine  épaisseur,  mais  les  blocs  qu'ils  forment 
sont  plus  volumineux  encore  dans  d'autres  lociilités  :  à  Saint- Ange 
par  exemple,  où  ils  ont  plusieurs  mètres  et  où  on  les  exploite  pour 
le  pavage. 

M.  Ch.  d'Orbigny  (1)  a  signalé  une  carrière  d'argile  plasti([ue  où 
la  place  exacte  de  ces  grès  est  spécialement  nette.  Elle  est  située  sur 
la  rive  droite  du  Loing,  près  de  la  verrerie  de  Bagneux,  entre  Fay  et 
€haintreauville.  Voici  ce  que  donne  ce  point,  où  M.  Ch.  d'Orbigny 
attribue,  comme  on  va  voir,  aux  poudingues  dits  de  Nemours,  une 
place  un  peu  différente  de  celle  que  nous  leur  avons  assignée 
plus  haut. 

6.  Lœss  mélangé  à  sa  partie  supérieure  de  matières 

végétales 2  mètres. 

b.  Travertin  inférieur  ou  de  Saint-Ouen.  Ce  calcaire 
est  assez  compacte  et  contient  à  sa  partie  su- 
périeure quelques  rares  galets  de  silex 6  à  8  mètres. 

Â,  Grès  de  Targile  plastique.  Ce  banc  de  grès,  très- 
fortement  endurci  par  un  ciment  siliceux,  est 
en  place  et  repose  sur  l'assise  de  silex 2  mètres. 

3.  Puissante  assise  très-régulière  de  galets  de  silex 

pyromaques  noirâtres  provenant  de  la  craie 

(poudingues  de  Nemours) Aàô  mètres. 

2.  Marne  sableuse  et  sable  argileux  faisant*  partie 

de  la  formation  d'argile  plastique 1  mètre. 

4 .  Argile  plastique  proprement  dite,  grise  et  pana- 

chée de  rose,  tout  à  fait  semblable  à  celle  de  • 

Montereau.  Elle  est  exploitée  pour  la  verrerie 

de  Bagneux J  mètre. 

Origine  des  sables  de  l'argile  plastique.  —  Evidemment,  les 
sables  de  Fargile  plastique  annoncent  un  transport  rapide,  par  des 

(1)  Ch.  d'Orbigny,  Bull,  de  la  Soc,  géologique,  2«  série,  1859,  t.  XVII,  p.  38. 


TEHRAINS  TERTIAIRES, 
taux  couranlus,  de  inalériaux  dus  à  la  dénudation  des  couches  qai 
rormaiciit  le  fond  du  bassin.  Ici  les  objections,  valables  au  sujet  dt 
l'argile  elle-même^,  ne  s'appliquent  plus,  caria  craie  soumise  à  lad^ 
nudation  fournit  du  sable  quarlzeux  par  les  silex  qu'elle  rcafennei 
Les  galcls  el  les  sables  si  abondants  le  long  de  nos  falaises  crayeuses, 
ik  Dieppe  par  exemple,  montrent  la  reproduction  actuelle  de  ce  pbi- 
nomène,  et  it  l'inverse  les  galets  et  les  poudingues  que  nous  ci» 
lions  loul  k  l'heure,  danîi  le  terrain  d'argile  plastique,  cotnplûleal 
la  ressemblance  de  cette  |jériode  antique  avec  l'époque  actuelle. 


Enfin,  les  famses  glaises  sont  superposées  aux  sables.  Elles  dif- 
l'èrent  il  première  vue  de  l'argile  plastique  proprement  dite  par 
l'abondance  des  vestiges  végétaux  qu'elles  renferment  et  qui  iM 
rendent  souvent  si  lignileuses,  qu'on  les  appelle  souvent  ligmin 
supérieurs  de  largile  plastique. 

A  cet  égard,  remarquons  que  l'argile  plastique  se  trouve  vérita- 
blement comprise  entre  deux  assises  de  llgnites,  ce  qui  conduit, 
pour  ainsi  dii-e,  naturellement  à  la  considérer  conunc  un  simple 
accident  venant  inten'ompre  une  longue  période  bomogëne. 

MiNÉR.\ux  DISSÉMINÉS  DANS  LES  FAUSSES  «i.AiSES.  —  Ordïnairemeal 
les  fausses  glaises  sont  plus  ou  moins  sableuses,  et  l'inégale  répar- 
tition des  matières  étrangères  qu'elles  contiennent  leui-  commu- 
nique les  bigarrures  les  plus  diverses. 

Parmi  ces  matières  étrangèi'es,  il  faut  citer  en  première  ligne  le 
fer  il  l'état  d'oxyde  anbydrc  ou  hydraté. 

La  pyrite  forme  ici  des  rognons  parfois  très-volumineux  et  dans 
l'intérieur  desquels  se  retrouvent  en  abondance  des  empi-eiDt« 
végétales  et  de  véritables  ligniles.  On  pooiTait  croire  quti  ces  ma- 
tières organiques  ont  déterminé  dans  bien  des  cas  la  concentnition 
de  la  matière  pyriteuse. 

Le  succin,  ou  ambre,  a  été  signalé  par  Brongniart  dans  les  fausses 
glaises  d'Auteuil,  et  étudié  avec  soin  par  M,  Becquerel.  11  se  présents 
en  nodules  gros  comme  une  amande  et  audelil,  dont  la  couleur 
varie  du  jaune  clair  au  jaune  foncé  et  dont  la  transparence  est  très- 
variable.  Les  fragments  naturels  sont  recouverts  d'une  sorte  d'écopcc 
d'un  rouge  de  rubis. 

Les  lianiles  des  fausses  glaises  reiilennent  quelquefois  aussi  du 


fai^sse;$  glaises.  117 

succin  sous  forme  de  minces  plaquettes,  et  ce  n'est  pas  un  des 
moindres  arguments  qu'on  puisse  invoquer  en  faveur  de  Toriginc» 
végétale  de  l'ambre. 

La  chaux  phosphatée  terreuse  est  disséminée  dans  les  fausses 
glaises  sous  fonne  de  nodules.  Habituellement,  ceux-ci  n'ont  aucune 
forme  caractéristique,  mais  dans  bien  des  cas  on  y  peut  reconnaître 
des  coprolithes,  c'est-à-dire  des  excréments  fossiles.  Les  collections 
de  Muséum  renferment  un  bel  échantillon  de  C(^  genre,  (jui  provient 
des  fausses  glaises  d'Auleuil,  où  il  a  été  recueilli  par  M.  le  docteur 
Eugène  Robert. 

La  présence  de  ces  coprolithes  indique  l'existenct^  d'animaux  volu- 
mineux à  l'époque  qui  nous  occupe,  et  c'est,  comme  on  va  voir,  ce 
qui  a  été  vérifié  directement. 

A  la  surface  des  nodules  de  chaux  ])hosphatée  se  montrent  par- 
fois de  petits  cristaux  bleus  consistant  en  fvr  phosphiti*  ou  vivianite, 
lis  acquièrent  quelquefois  un  volume  assez  considérable,  et  ils 
présentent  une  grande  perfection  de  forme. 

La  célesiine,  ou  slrondane  sulfatée^  se  présente  quelquefois  en  petits 
cristaux,  soit  sur  le  lignite,  soit  sur  les  minéraux  contenus  dans  les 
fausses  glaises.  Ces  cristaux  appartiennent  à  la  variété  dpotome  de 
Haûy.  Celte  forme  consiste  dans  le  prisme  c*  surmonté  d'un  pointe- 
ment  à  quatre  faces  très-aiguës,  placé  sur  les  arêtes  horizontales 
de  ce  prisme  et  donné  par  un  décroissement  intermédiaire  sur  le 
primitif.  La  disposition  symétri(iue  de  ce  pointement  a  engagé 
quelques  minéralogistes  à  proposer  de  prendre  le  prisme  et  pour 
forme  primitive  :  «  l'avantage  de  ce  système,  dit  Dufrénoy  (1),  serait 
que  tous  les  cristaux  en  dériveraient  par  des  lois  simples  »  ;  mais 
l'analogie  avec  la  baryte  sulfatée,  dont  seulement  un  petit  nombre 
de  cristaux  se  rattachent  à  la  forme  e^  doit  faire  préférer  le  prisme 
adopté  par  Haûy,  qui  concorde  avec  les  clivages. 

La  webstériie  est  constituée  par  du  sous-sulfate  d'alumine,  et  pré- 
sente une  structure  grossièrement  oolitliique.  Elle  forme  une  couche 
assez  développée  à  Âutcuil,  où  M.  Dumas  a  pris  les  échantillons 
qu'il  a  analysés;  ils  renfermaient  : 

Alumine 30 

Acide  sulfuriqiio 23 

Eau à7 

100 
(1)  Dufrénoy,  Traité  de  minéralogiey  1856,  t.  II,  p.  27â. 


TEBilAïas  TEKTIAIRES. 

Vapolélile.  que  nons  avons  drjà  niL*nlioonée  précédemment,  est, 
uu  sous-suUale  de  peroxyde  de  fer.  Elle  se  présente  eu  concréltonv 
Iiil>ercu]eu5es  d'un  jaune-SL-rio.  Ou  peut  en  recueillir  à  Issy,  où  elle 
est  très-abondante  sous  la  forme  d'enduits  minces. 

FiiSËS  nES  FAissES  GLitSES.  —  Lps  faosses  glaises  sont  extrême-; 
nienl  riclies  en  fossiles. 

Les  lignites  qu'elles  contiennent  indiquenl  une  vé^tation  abOD-' 
dnnte.  Outre  les  empreintes  de  plantes  indiscernables,  on  p«it 
reconnaître  des  graines ,  des  fenilles  et  des  tiges  provenant  de 
(onilêres  qui  paraissenl  avoir  eu  alors  un  très-grand  développe- 
ment. 

Les  c'iqiiilles  sont  très-nombreuses.  Exclusivement  d'eau  douce 
dans  la  partie  inlërieuie  du  terrain,  elles  se  mélangent  vers  le  haut 
avec  des  espèces  marines.  Parmi  les  principales,  nous  cit^vDS  les 


Lb  Cyrenn  cunetformis  ffig.  39)  est  tout  à  fait  caractéristique.  On  l'i 
recueilli  à  Auleuil  dans  des  sondages,  ainsi  qu'à  .'Harly,  C'est  une 


FiG,  39.  —  Ci/iviit 


co{|U)lle  épaisse  iiombée,  sublrigone,  dont  la  chaniière  se  composa 
sur  cbaque  valve  de  trois  dents  cardinales  presque  égales  et  di- 
vergentes et  de  deux  dents  latérales  lisses  ou  striées,  rintérienre 
assez  épaisse,  courte  et  rnpprocbée,  la  postérieure  distante,  snl^*; 
lamelteuse. 

Une  coquille  très-voisine  et  tout  aussi  abondante  est  le  CyreiM: 
antiqua,  qui  présente  à  peu  près  les  mêmes  caractères,  mais  est 
moins  bombé,  en  général,  un  peu  plus  grand  et  beaucoup  moin»' 
Irigone. 

Les  Planorùis  sont  nombreux  et  présentent  une  coquille  bi 
discoïde,  à  spire  aplatie,  enroulée  sur  le  m.;me  plan.  L'ouverture  en 


FAUSSES  GLAISES.  119 

est  ovale-transverse  oblique,  et  embrasse  la  concavité  de  Tavant- 
dernier  tour. 

Un  grand  Physa^  très-fragile,  présente  une  coquille  oblongue, 
lisse,  dont  la  spire  très-aiguë  offre  un  dernier  tour  plus  grand  que 
tous  les  autres  réunis.  Comme  dans  toutes  les  Physes,  l'ouverture 
est  ovale,  rétrécie,  supérieure  et  arrondie  en  avant. 

Le  Litnnœa  mêlé  avec  cette  Physe,  en  diffère  à  première  vue  par  le 
sens  de  sa  spire,  qui  est  dextre  au  lieu  d'être  sénestre,  et  par  son 
ouverture  très-ample  et  échancrée  sur  l'avant-dernier  tour. 

Un  Melania  offre  dans  les  mêmes  couches  sa  co([uiile  turriculée, 
dont  l'ouverture  est  entière  et  oblongue,  évasée  à  la  base.  La  colu- 
melle,  lisse,  est  arquée  en  dessous. 

Panni  les  espèces  marines,  il  faut  mentionner,  outre  des  huîtres 
qui  ne  paraissent  pas  avoir  été  examinées  très-soigneusement  dans 
le  sud  de  Paris,  mais  que  nous  allons  retrouver  en  abondance  dans 
le  Soissonnais,  le  Cerithium  variabile^  tout  à  fait  caractéristique 
des  fausses  glaises.  Nous  ne  faisons  d'ailleurs,  que  le  mentionner 
ici,  parce  que  nous  allons  avoir  à  y  revenir  avec  détail. 

Outre  les  mollusques,  la  faune  comprend  des  vertébrés,  et  en  par- 
ticulier des  reptiles  d'où  proviennent  les  coprolithes  d'Auteuil  et 
d'ailleurs,  et  qui  sont  représentés  par  divers  ossements  assez  mal 
conservés  en  général. 


CHAPITRE   II 

RÉGION    NORD    DE    PARIS 

Si  maintenant  c'est  au  nord  de  Paris  que  nous  étudions  les  as- 
sises comprises  entre  le  terrain  crétacé  et  le  calcaire  grossier,  nous 
trouvons  des  faits  très-différents  de  ceux  qui  viennent  d'être  décrits. 
Ces  assises  sont  très-compliquées,  et  leur  étude  contient  beaucoup 
de  points  sur  lesquels  la  discussion  est  encore  pendante.  Cependant 
nous  croyons  qu'on  peut  les  diviser  en  quatre  groupes,  qui  sont  : 

â.  Les  lignitcs. 

3.  Les  sables  marins  de  Bracheux. 

2.  Les  marnes  à  physes. 

1.  Les  gables  blancs  de  Rilly. 


■fîff'^^  ^  "         TERRAINS  TERTIAIRES. 

Cet  ordre  de  superposilion  esl  lui-iDëme  trÈs-loin  d'âtre  admis 
|»ar  tous  les  géologues,  et  M.  Mi^llcville,  par  exemple,  va  jusqu'à 
en  adopter  un  ([ui  est  à  peu  près  iuverse.  Nous  verrons  cependant 
que  beaucoup  de  Faits  paraissent  le  justifier,  et  nous  laissons  aui 
progrès  futurs  de  la  stratigraphie  le  soin  d'élucider  tous  les  pointe  J 
de  cette  élude. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  allons  successivement  décrii'e  les  quatra 
assises  dont  on  vient  de  lire  les  noms,  et  nous  irons,  comme  toujours, 
de  la  plus  ancienne  à  la  plus  récente.  Nous  réunissons  cependantfl 
los  deux  premières  assises,  qui  sont  absolument  inséparables. 


§§   1  M  2.  —  Habli-B   do   Hlll)   et   Hnrnps   A   iilijBpa. 

C'est  surtout  aux  environs  de  Ileims  qu'on  peut  étudier  les 
couches  les  plus  anciennes  de  la  série  qui  nous  occupe,  et  spécia- 
lement h.  Uilly-ta-Montagne. 

En  1835.  l'altention  Tut  attirée  sur  la  constitution  de  celte  région 
par  M.  Drouet  (1),  qui  signala  un  calcaire  d'origine  lacustre  rempli 
de  fossiles  appartenant  k  de  nombreuses  espèces.  M.  Ch.  d'Orbignj, 
étudiant  cette  localité  quelques  années  plus  tard,  en  donna  une 
bonne  coupe,  qui  montiv  à  partir  de  la  craie  (fig,  iO)  :  1  à  2  mÈtres 


-  Coupe  lie  la  colline  de  Rillj. 
■nvt  1  l'IijscB.  —  i  Subies  do  Rillj.  —  1. 


de  sable  ferrugiueux  ou  des  rognons  de  grès,  3  mètres  de  sabtéïl 
quarUceux  absolument  blancs  et  purs,  un  lit  de  sable  jaunâtre  ;  puis 
un  calcaire  marneux  jauni\tre  de  1  à  3  mètres  d'épaisseur,  accom 
pagné  de  glaise  et  rempli  de  coquilles  Huviatiles  et  terrestres  (3).l 


il)  BtoubI,  Ballet.  delaSof.  géologique,  1835,  l.  \l,  p.  29*. 

(I)  Cb.  d'Orbigaj,  BuOet.  de  la  Soc.  giohgii/ue,  183»,  I.  IX,  p,  331. 


SABLES  DE  RILLY  ET  MARNES  A  PHYSES.  121 

Au-dessus,  la  pente  de  la  colline  est  occupée  par  des  glaises  de 
l'étage  des  ligniles  et  le  calcaire  lacustre  moyen. 

Les  sables  découverts  à  Rilly  recouvrent  directement  la  craie  sur 
une  partie  considérable  du  bassin  de  Paris.  Ils  sont  d'une  pureté 
admirable  et  ne  contiennent  ni  débris  organiques,  ni  cailloux  roulés. 
Leur  puissance  dépasse  7  mètres.  Dans  plusieurs  localités  on  les 
exploite  pour  les  verreries,  auxquelles  ils  apportent  une  matière 
première  tout  à  fait  exceptionnelle. 

Toujours,  dans  les  localités  où  l'on  a  pu  les  observer,  les  sables 
de  Rilly  sont  recouverts  par  l'assise  de  marne  calcaire,  renfermant 
les  fossiles  lacustres,  tels  que  le  Physa  gigantea  que  nous  venons 
de  mentionner,  et  sur  lesquels  nous  allons  revenir.  L'ensemble  de 
ces  deux  formations  offre  environ  15  mètres  d'épaisseur  et  occupe 
à  la  surface  de  la  craie  un  emplacement  qui,  d'après  les  travaux  do 
M.  Hébert  (1),  diffère  complélementde  ceux  qu'ont  ensuite  occupés 
les  autres  formations  tertiaires. 

Cet  emplacement  peut  être  considéré  comme  un  vaste  lac  que  les 
eaux  de  la  mer  ont  plus  lard  envahi  par  sa  limite  nord  et  ainsi  con- 
verti en  golfe,  dans  lequel  se  sont  déposés  les  sables  marins  dits  de 
Bracheux,  sur  lesquels  nous  allons  avoir  à  nous  étendre  dans  un 
moment. 

Origine  des  sables  de  Rilly.  —  Les  sables  de  Rilly  ne  se  pré- 
sentent pas  comme  le  produit  d'un  charriage.  Leur  origine  est  fort 
difficile  à  comprendre,  et  M.  Hébert  a  cherché  à  en  rendre  compte 
de  la  manière  suivante  :  «  Si  l'on  me  demandait,  dit-il  (2),  à  défaut 
d'une  opinion  positive,  une  hypothèse  de  nature  à  expliquer  ce  dépôt 
si  singulier,  je  dirais  que  la  silice  de  la  craie  de  Meudon  et  du  cal- 
caire pisolithique  me  paraît  tout  aussi  difficile  à  bien  comprendre. 
Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'il  arrivait  de  la  silice  dans  la  me/ 
crayeuse,  qu'il  en  arrivait  dans  celle  de  la  craie  supérieure,  dont 
notre  calcaire  pisolithique  est  un  produit.  Pourquoi,  lors  de  l'émis- 
sion de  ce  dernier  et  des  dépressions  que  cette  émersion  a  laissées 
à  la  surface  du  sol,  les  eaux  qui  sont  restées  dans  ces  dépressions, 
ou  qui  s'y  sont  réunies  d'une  façon  quelconque,  ne  se  seraient-elles 
point  trouvées  chargées  de  silice,  résidu  peut-être  de  celte  silicn^ 
crayeuse  dont  le  dépôt  aurait  affecté  la  forme  que  nous  voyons  dans 
les  sables  de  Rilly?  Ce  sable  n'est  pas  cristallisé,  soit.  Mais  nous 


(1)  Hébert,  Bullet,  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1853,  t.  X,  p.  436. 

(2)  Idem,  ibid.,  p.  446. 


TEIlR&lfJS   TtHTlAIRKS.  ^^" 

ignorons  dans  <|i]nJles  «onditious  il  s'est  déposé  ;  ces  conditions 
pouvaient  s'opposer  à  l'élat  cristallin.  Là  est  l'énigme;  mais  ce  que 
l'ensemble  de  ce  sable  ne  permet  pas  de  nier,  c'est  :  1°  que  la  mer 
n'a  jamais  eu  accès  dans  la  dépi'easion  0(1  il  s'est  déposé  ;  elle  y 
aurait  laissé  des  traces  de  sa  présence;  2"  qu'aucun  affluent  n'y  ap- 
portait s(îs  eaus  :  de  lavaserésultant  du  lavage  de  la  craie,  des  silex, 
se  seraient  mêlés  au  sable,  et  rit<u  de  tout  celan'existe.Oonibîen  de- 
temps  cet  état  de  choses  a-l-il  subsisté?  Rien  ne  nous  l'indiquenon 
plus.  Peut-être  cet  isolement  n'a-l-il  eu  qu'une  courte  durée?  PUis^ 
celte  période  serait  longue,  plus  il  serait  difficile  de  la  comprendre,  n 
Pendant  le  dépiU  des  sables  il  ne  semble  y  avoir  eu  dans  le  lac 
aucun  être  vivant;  à  moins  toutefois  qu'on  ne  suppose  la  dUsola- 
tion  postérieure  des  coquilles,  comme  cela  n  eu  manifestement  lieu 
h  d'autres  niveaux  de  sables.  Bientôt  des  affluenls  se  sont  fait  jour 
qui  ont  apporté  les  sédiments  marneux.  Ils  ont  en  outre  entraîné 
dans  le  lac  les  coquilles  de  tous  ces  animaux,  plus  abondants  dans- 
ies  points  où  les  eaux  étaient  plus  chargées  de  calcaire,  et  qui  y 
ont  été  cimentées  ensemble  pm*  la  vase  qui  se  déposait  en  méme^ 
temps.  De  là  ces  marnes  calcaires  à  physes,  produit  d'une  époque, 
qui,  eu  égard  à  leur  épaisseur  et  à  l'énorme  quantité  de  mollusques 
dont  ces  marnes  renfennent  les  débris,  a  pu  être  d'une  durée  ti^ 
longue. 
FutM;  DES  siBLEs  DE  RiLLV.  —  Il  Convient  de  décrire  quelques- 
unes  des  coquilles  les  plus  caractéris- 
tiques de  cet  intéressant  dépùl. 

Le  Physa  gigantea  (Michaud)  doit 
être  cité  en  première  ligne.  C'est  une 
grande  et  belle  coquille  (fig.  41)  ovale- 
oblongue,  à  spire  conique,  régulière  el 
pointue,  à  laquelle  on  compte  sept 
tours;  leur  accroissement  est  rapide; 
ils  sont  larges  et  peu  convexes.  Le  der- 
nier tour  est  très-grand  ;  il  fonne  les 
deux  tiers  environ  de  la  longueur 
totale  ;  il  est  obliquement  ovalaire,  sen- 
siblement atténué  en  avant;  souvent 
il  est  percé  à  la  base  d'une  fente  ombi- 
Vii^-^u^mj^agiganka.  ''"^'^  ''""^  ''^  grandeur  varie,  el  qui. 
quelquefois,  esl  complètement  close. 
^'ouverture  est  ovale,  assez  étroite;   son  bord  droit  est  mince  et 


SABLES*  DE  RILLY  ET  MARNES  A  PHYSES.  123 

tranchant;  la  columelle  au  contraire  est  épaisse,  cylindracée  et 
faiblement  contournée  en  forme  d'un  gros  pli  très-obtus.  Le  bord 
gauche  est  épais  et  renversé  en  dehors. 

Le  Paludma  aspersa  (Michaud)  est  ovale,  ventru,  subconique, 
assez  court  et  obtus  au  sommet.  Sa  spire  est  composée  de  cinq 
tours  et  demi,  qui  sont  convexes  ei  séparés  par  une  suture  simple. 
Le  dernier  tour  est  très-grand  et  constitue  à  lui  seul  près  des  doux 
tiers  de  la  coquille  ;  il  est  assez  ventru,  très-convexe  à  la  base  et 
percé  au  centre  d'une  fente  ombilicale  assez  large  pour  celle  d'une 
paludine  ;  elle  est  en  partie  recouverte  par  le  bord  gaucho.  La  sur- 
face des  premiers  tours  est  lisse;  sur  le  dernier,  dans  do  rares  indi- 
vidus bien  conservés,  on  remarque,  à  l'aide  de  la  loupe,  des  stries 
transverses  très-fines,  régulières,  qui  remontent  parfois  sur  l'avant- 
demier  tour.  Il  arrive  assez  souvent  que  la  surface,  au  lieu  des 
stries  transverses  dont  nous  venons  de  parler,  est  entièrement 
recouverte  de  stries  longitudinales  rugueuses,  peu  régulières  et 
serrées.  L'ouverture  est  ovale-obronde,  elle  se  termine  en  arrière 
par  un  angle  peu  accusé  ;  son  péristome ,  continu ,  est  épaissi 
en  dehors  par  un  bourrelet  profondément  strié.  Le  plan  de  l'ou- 
verture est  assez  fortement  incliné  en  arrière  sur  l'axe  longi- 
tudinal. 

Le  Cyclostoma  Amoudi  (Michaud)  est  une  coquille  ovalo-oblon- 
gue,  ventrue  dans  le  milieu,  convexe  dans  tous  ses  contours.  La 
•spire,  un  peu  plus  longue  que  le  dernier  tour,  est  j)ointue  au  som- 
met. Au  nombre  de  sept,  les  tours  sont  médiocrement  convexes  ; 
les  premiers  sont  étroits  et  s'élargissent  lentement,  mais  l'avant- 
demier  prend  une  largeur  disproportionnée  ;  le  dernier  tour  se  pro- 
jette en  avant  et  vient  placer  l'ouverture  dans  Taxe  longitudinal. 
Celte  ouverture  est  perpendiculaire,  et  la  partie  de  l'avant-dernier 
tour  sur  laquelle  elle  s'appuie,  présente  une  dépression  notable, 
comme  si,  étant  molle,  on  y  eût  imprimé  le  doigt.  Toute  la 
surface  de  cette  coquille  est  ornée  de  nombreux  plis  obliques, 
irr^guliers  ou  peu  apparents,  par  suite  de  leur  finesse.  L'ou- 
verture est  circulaire;  cependant,  à  la  jonction  des  deux  par- 
lies  du  bord,  se  produit  un  angle  peu  marqué.  Le  péristome  est 
continu  ;  il  est  épaissi  par  un  bourrelet  extérieur  assez  fortement 
évasé. 

U Hélix  hemisphœrica  (iMichaud)  est  jusqu'ici  la  plus  gi*osse  des 
hélices  fossiles  que  renferme  le  bassin  de  Paris  :  elle  atteint  30  mil- 
limètres de  diamètre  sur  23  de  hauteur.  Elle  est  globuleuse,  un  peu 


^^^^^^^"*  TEHRAIHS  TERTIAIRES, 
déprimée  et  assez  variable  pour  la  pioémiiionoe  de  la  spire.  Celle-ci 
est  coQve\e,  Irès-obtuse  au  sommet  et  niêine  un  peu  maraelonnée; 
elle  se  compose  de  5  ou  6  tours  convexes  réunis  par  une  suture  pro- 
fonde; leur  accroissement  est  assez  rapide.  Le  dernier  tour  estlrès- 
grand,  disproportionné,  très-épais;  il  est  trois  fois  plus  haut  que 
la  spire;  convexe  à  la  circonférence,  il  l'est  également  à  la  base; 
mais  de  ce  oâlé  est  ouvert  un  Irès-large  et  très-profond  ombilic  in- 
fundibuli forme,  dont  la  circonférence  est  limitée  par  un  angle  fort 
obtus.  Toule  la  surface  est  très -élégamment  ornée  de  stries  longitu- 
dinales serrées,  un  peu  onduleuses  et  découpées  en  quadrilatères 
allongés  par  des  stries  transversales  distantes  et  distribuées  assez 
régulîÈi-ement.  L'ouverture  est  grande,  plus  haute  que  large,  ovale, 
obi-onde;  sou  plan  s'incline  sur  l'axe  sous  un  angle  de  âO  degrés; 
son  bord  reste  mince  et  tranchant  à  tous  les  âges. 

Parmi  d'autres  hélices  qu'on  recueille  au  même  niveau,  nous 
citerons  ;  H.  Amoudi  (Mich.),  H.  luna  {Mich.j,  H.  Dumasi  (Boissy), 
B,  Geslini  (Boissy). 

Le  Megaspira exorata  {Oesh.}  {Pyramidella  exùrata,  Micb.  ;  Mega- 
spira  mili/ensis,  Boissy)  est  uiie  coquille  allongée,  turriculée,  sub- 
cylindracée,  La  spire  est  formée  de  22  tours;  ils  sonl  Irè^-étroils, 
s'accroissent  lentement;  leur  surface  est  plane  ou  à  peine  convexe, 
et  elle  est  ornée  de  très-fines  eûtes  longitudinales  qui  rendent  la 
suture  élégamment  crénelée  par  leur  proéminence  en  ce  point.  Le 
dernier  tour  est  court,  convexe,  proéminent  en  avant,  et  ne  porte 
aucune  trace  de  iente  ou  de  perforation  ombilicale.  L'ouverture^ 
médiocre,  est  oblongue,  semi-ovalaire,  plus  haute  que  large;  son 
bord  l'esté  mince,  et  lorsqu'il  est  entier,  il  est  faiblement  évasa 
en  dehors.  Une  columelle  droite  porte  li'ois  plis  éjjaux  et  parai- 
lèles,  et  de  plus  une  lame  pénétrante,  fixée  près  de  la  base  de  la 
columelle. 

Plusieurs  Pupa  pourraient  nous  arrêter,  mais  pour  la  plupart 
ils  sont  extrêmement  rares.  Nous  mentionnerons  :  P.  palangula 
(Boissy),  P.  J;'cAiaci(Boissy)ii*.(iier»ii's(Desh.),/'.oui/onnis(Micl\.), 
P.  sinuala  (Micb.),  P.  remimsis  (Boissy),  P.  allemans  (Desh.). 

Cette  intéressante  faune  a  été  l'objet  de  plusieurs  travaux,  parmi 
lesquels  nous  signalerons  un  mémoire  de  M.  Michaud  (1),  et  da 

[IJ  Miuliaud,    DescriplioM  de  •j\ 
'le  In   Ckninpngne  [Actes  ilc  la  i 


SABLES  DE  RILLY  ET  MARNES  A  PHYSES.  125 

longues  recherches  de  M.  Saint-Ange  de  Boissy  (1).  C'est  à  œ 
dernier  que  nous  empruntons  la  liste  suivante  : 


Cyclas  (Pisidium)  nuclea. 

—  (Pisidium)  Denainvilliersi. 

—  unguiformis. 

—  Verneuili. 

—  Rillyensis. 
Ancylus  Matheroni. 
Vitrina  Rillyensis. 
Helix  hemisphœrica. 

—  Droueti. 

—  luna. 

—  Arnoudi. 

—  Dumasi. 

—  Geslini. 
Papa  Rillyensis. 

—  columellaris. 

—  sinuata. 

—  palangula. 

—  Archiaci. 

—  remiensis. 

—  oviformis. 


Cluusilia  contorla. 

—  Edmundi. 
Megaspira  Rillyensis. 
Bulimus  Michaudi. 
Aehalina  Terveri. 

—  Rillyensis. 

—  cuspiduta. 

—  similis. 

—  leniiensis. 

—  Michcliui. 

—  Michaudi. 
Cyclostoma  conoidea. 

—  helicinœformis. 

—  Arnoudi. 
Puludina  aspersa. 

—  Nyslii. 
Phyfa  gigantea. 

—  parvissima. 
Yalvata  Leopoldi. 


Mode  de  formation  du  dépôt  de  Rilly.  —  M.  Hébert  a  cherché 
à  déterminer  les  limites  du  lac  de  Rilly  (2).  Diverses  observations  le 
portent  à  penser  que  les  bords  de  ce  lac  étaient  voisins  de  Sézanne 
et  de  Rilly,  où  des  cours  d'eau  arrivaient  de  l'est,  et  que  le  lac  s'é- 
tendait au  nord  vers  Cormicy,  à  l'ouest  vers  Dornians  (xMarne),  où 
sa  profondeur  s'augmentait  considérablement;  par  suite,  il  devait 
dépasser  Dormans  vers  l'ouest  à  peu  près  autant  qu'à  l'est,  ce  qui 
donnerait  à  cet  amas  d'eau  douce,  dont  la  longueur  peut  être  évaluée 
à  75  kilomètres  au  moins,  une  largeur  de  6^  kilomètres.  Aucune 
assise  lacustre  homogène  n'atteint  un  pareil  développement  dans 
notre  bassin. 

Importance  de  la  formation  de  Rilly.  —  Généralement,  le  ni- 
veau des  sables  de  Rilly  est  compris  entre  120  et  150  mètres  d'alti- 
tude, et  comme  l'épaisseur  de  cette  assise  est  d'environ  15  mètres, 
on  voit  que  les  variations  d'altitude  se  réduisent  à  peu  de  chose  sur 


(1)  Boissy,  Description  des  coquilles  fossiles  du  calcaire  lacustre  de  Hilly-la- 
Montagne  {Mémoires  de  la  Société  géologique  de  France  y  2^  série,  1848,  t.  III, 

p.  266. 

(2)  Hébert,  B^illet,  delà  Soc.  géologique,  2«  série,  1853,  t.  X,  p.  /150. 


WBmB^^^^^^^  TERRAINS  TERTIAIRES. 
une  étendue  de  2k  l(ilomètres  du  nord  au  sud,  d'Iiermonville  i 
Itilty.  Or,  à  3fi  kilumëti-es  au  sud  de  Hilly,  au  mont  Aimé,  le  cal- 
caire |)isolilhique  se  trouve  tout  d'un  coup  porté  à  2fiO  mètres  d'alti- 
tude, 90  mètres  de  différence.  Si  Mite  différoncu  provenait  d'un 
relèvement  du  soi  postérieur  au  déptH  des  sables  et  des  marnes  de 
Rilly,  celle  assise  ne  se  serait  pas  maintenue  il  ce  niveau  constant,. 
elle  plongerait  beaucoup  plus  au  nord  :  à  Pévy,  l'altitude  serait  de 
95  mètres  au  lieu  de  150.  Mais  il  y  a  plus.  On  sait  que  ce  même 
calcaire  lacustre  existe  à  Sézanne,  c'est-à-Uire  à  2!i  kilumètres  aU' 
sud  du  mont  Aimé,  à  une  altitude  de  170  mètres.  Le  calcaire  piso- 
lîlhique  du  mont  Aîmé  se  trouve  donc  à  70  mètres  au  moins  au-dessus 
du  niveau  des  marnes  et  calcaires  lacustres  de  Ililly,  (|ui  n'en  sont 
éloignés  que  de  2i  kilomètres  au  sud  à  Rilly,  et  de  23  kilomètres 
au  nord  à  Romerv*.  Il  en  résulte  nécessairement  que  celle  dilTéreiu» 
de  niveau  est  indépendante  des  mouvements  lents  du  soi  posté- 
rieurs au  calcaira  lacustre  de  Rilly,  et  qu'elle  existait  lors  du  dépdl 
de  ce  calcaire. 

Ainsi,  après  le  dépûl  de  la  dernière  couche  du  calcaire  pisoli-. 
tliique  et  avant  celui  de  la  première  couche  des  sables  de  lîillv,  il 
s'est  passé  des  phénomènes,  par  suite  desquels  le  fond  du  golfe  où 
s'était  déposé  le  calcaire  pisolttliique  a  été  cousidérablement  élevé 
au-dessus  de  son  ancien  niveau.  L'exhaussement  du  sol  a  été  en 
outre  accompagné  ou  suivi  d'un  ravinement  ou  d'une  dénudatios 
de  100  mètres  de  {trorondeur.  La  dépression  qui  en  a  été  le  résuHtt 
a  reçu  des  eaux  douces  et  est  devenue  un  lac  encaissé  dans  la  craie, 
recouverte  en  pai-tie  par  le  calcaire  pisolilhique,  nolaniment  aft 
mont  Aimé  et  à  Vertus,  et  où,  après  le  dép(H  d'une  couche  de  sabje 
de  7  à  8  mètres,  a  élc  enfoui  un  ensemble  remarquable  de  mol-^ 
lusques. 

Il  y  a  donc  entre  le  calcaire  pisolilhique  et  la  Ibrmation  lacustre 
de  Rilly  une  discordance  de  slratiflcalion  beaucoup  plus  grande 
que  celle  que  nous  avons  remarquée  entre  la  traie  et  le  calcair» 
pisolitbîque.  Cette  dernière  peut  et  doit  prolmblenient  s'éli'e  élablift 
pal' suite  d'un  soulèvement  lent  et  dont  l'effet  lolal  a  d'ailksurs  éià 
peu  considéi-able.  En  esl-îl  de  même  du  second  ?  —  Rien  n"a  pu 
jusqu'à  présent  nous  l'indiquer.  Nous  en  sommes  réduits  aux  hypo- 
thèses ;  mais  ces  hypothèses  ne  peuvent  pas  sortir  des  termes  sui- 
vants :  Si  le  soulèvement  a  été  long,  il  coiTespond  fi  une  duréâ 
plus  longue  que  celle  qui  a  séparé  la  craie  de  .Meudon  du  calcaî» 
pisolitliique,  et  pendaiil  celle  époque  il  a  dû  se  déposer  quelque  part 


SABLES  DE  RILLY  ET  MARNES  A  PHYSES.  127 

des  couches  d'une  certaine  importance.  S'il  a  été  brusque,  il  adonné 
naissance  à  un  dépôt  de  transport  assez  considérable,  dont  les  élé- 
ments devraient  être  en  grande  partie  le  calcaire  pisolithique  et  la 
craie.  Jusqu'à  ce  jour  aucun  indice  de  ce  dépôt  ne  s'est  offert  à 
nous,  et  les  restes  d'un  dépôt  de  cette  nature,  qui  existent  encore 
à  Sézanne  par  exemple,  contiennent  des  débris  roulés  du  calcaire 
lacustre  de  Rilly  et  attestent  par  conséquent  une  nouvelle  révolu- 
tion postérieure  à  ce  dernier  dépôt  (1). 

Calcaire  de  Sézanne.  —  A  Sézanne,  au  lieu  dit  la  butte  des 
Crottes,  les  couches  lacustres  offrent  une  prodigieuse  (luanlité 
d'empreintes  végétales,  étudiées  d'abord  par  M.  de  Wegmann  (2), 
puis  successivement  par  MM.  Ad.  Brongniart  (3),  Pomel  (U)  et  de 
Saporta(5).  Il  est  résulté  de  ces  divers  travaux  la  connaissance 
d'une  flore  des  plus  intéressantes,  riche  en  dicotylédonées  et  en 
fougères,  ayant  leurs  analogues  actuelles  dans  les  régions  tropi- 
cales. 

Nous  emprunterons  à  M.  de  Saporlala  liste  suivante,  qui  exprime 
bien  l'état  actuel  de  nos  connaissances  à  l'égard  de  cette  flore  inté- 
ressante. 


Chara  minima,  Saporta. 
Marchantia  Sezannensis,  Sap. 
Adiantum  aralophyllum,  Sap. 
Blechnum  atavium,  Sap. 
Asplenium  subcretaceum,  Sap. 

—  Wegmanni,  *Bron(,^uiai  l. 

—  carpopborum,  Sap. 
Alsophila  Ihelypteroides,  Sap. 

—  Pomeli,  Sap. 

—  nolabilis,  Sap. 
Gyatheites  debilis^  Sap. 

—  platanœformis,  Sap. 
Hemitelites  longœvus,  Sap. 

—  proximuS;  Sap. 
Cyperitcs  Sezannensis,  Sap. 


Ludoviopsis  discerpta,  Sap. 

—  geonomaifolia,  Sap. 
Myrica  platyphylla,  Sap. 

—  subincisa,  Sap. 

—  apiculata,  Sap. 
Alniis  cardiophylla^  Sap. 

—  trinerva,  Watelet. 
Betula  ostriœfolia,  Sap. 

—  sezannensis,  Wat. 
Dryophyllum  subccetaceum,  Sap. 

—  paloeo-Gastanes,  Sap. 

—  lineare,  Sap. 

—  integrum,  Sap. 
Ulmus  antiquissima,  Sap. 

—  betulacea,  Sap. 


(1)  Hébert,  session  extraordinaire  à  Épernay  {Ballet,  de  la  Soc.  géologique, 
2'  série,  1849,  t.  VI,  p.  725). 

(2)  De  Wegmann,  Bullet.  delà  Soc.  géologique,  1"  série,  18/42,  t.  XIV,  p.  70. 
r3)  Ad.  Brongniart,  Bullet.  de  la  Soc.  géologique,  i'''  série,  18à2,  t.  XIV,  p.  100, 

et  Tableau  des  genres  de  fossiles,  p.  H5. 

(A)  Recherches  résumées  sur  le  tableau  ci-dessus    cité  de   M.   Brongniart,  et 
Écho  du  monde  savant  1842. 

(6)  Mém.  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1868,  t.  VIII.  p.  2S9. 


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TSaRAfl9f(  TîBTUniES. 


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—  i.iiiniimii»'iir3iia.  "tid. 
Pnpuius  ir:rni^«3iia.  'hip 
Suis  fi!ipt*iiiia.    :*ao. 

—  pmiifi-  ».  5ao. 

—  T'ïnui.  iip. 
Xiiaim'iin'ïis  imDtireiïiiia.  '^o- 

—  intana.  Sio, 

Li:i7*ia    ?«»rwa"'    D^idssiL  5iip. 

—  »îi ::•:«". iii:f»!i.a.  Sic. 

—  F.  iln-'.oi-rti.  Sa;. 

Hedera  prL*<:a,  Sïp. 

Aralh 'P.^ralropii?)  creriXk  a.  Sir. 


Iriiia  «sanii: 


f,  Sap. 
i,  Sap. 

—  lardUtida.  Sap. 
■!I.--«i:?  prioueva.  >ap. 

—  anpciiïçsiiea,  Sap. 
-!>iniii9r  pfaitjpkina.  Sap. 
ifcHnamfîftef  fi!>thcrpllmdefly  Ssp. 
jlii^paiia  îzxfqoalîs,  Sap. 
-ririniiiii?  rabosta.  Sap. 
Ti'mlia  variabilis,  Sap. 

—  aiadnta,  Sap. 
:\£Pmpenntts  inaniiufoliiis,  Sap. 
''zvmiaigKm  erednericfoniiiS;  Sap. 

—  dlîaeea.  Sap. 

—  sJdcf  jtia.  Sap. 

—  sniacoi^ra.  Sap. 

—  tr>»fna«(>Ua,  Sap. 

—  crtî-iuLkta,  Sap. 
•'.îvj^trirft»  Tfaiaksiis,  Sap. 

—  fiiiUx.  Sap. 

—  H'.^rtoçiaiiaS;  Sap. 

—  Ic^mos.  Sap. 
Ri^imaus  arpttiieos,  Sap. 
Ziz3phc3  Riiacouiti,   Sap. 
Ja^.  indites  penmphu,  Sap. 

—  olmedif  forai is,  Sap. 

—  cerauus.  S»p. 


Corniii»*  le  remarque  le  suivant  auteur  «!  k  la  flore  de  Sézannese 
relie  k  relie  de  la  craie  supérieure  par  divers  indices  :  1*  par  quel- 
que-s  affinités  de  forme,  dont  YAspienium  Fut^tTÎ  fournit  l'exemple 
le  plus  frappant  :  2*  par  la  présence  commune  des  Cyathées,  des  Pan- 
dané^-s  el  des  genres  Mt/rica,  Dryophyllum,  Sassafras,  Cyssus,  Magno- 
lia, Jufjlnns.  Celle  énuinération,  quoique  incomplète,  est  suffisante 
pour  faire  admettre  que  la  flore  tertiaire  de  Sézanne  a  sa  racine  et 
sa  niisoij  d'être  dans  un  passé  plus  reculé,  encore  imparfaitement 
exploré,  dont  elle  n'est  que  le  prolongement  agrandi  et  développé. 
Si  peu  que  nous  sachions  sur  Tensemble  de  la  flore  crétacée,  on 
peut  entrevoir  en  elle  deux  catégories  de  plantes  bien  distinctes 
par  l<  urs  éléments  constitutifs  i\{  leur  physionomie  caractéristique. 
l/un<^  d»'  ces  catégories  conipn»ndrait  les  protéacées  et  les  types 
îMislniliens  ;  l'autre  se  r/^mposerait  plutôt  de  types  similaires  de 


(1)   De  Saporta,  Mémoires  de  In  Société  géologique^  loc.  cit.,  p.  305. 


SABLES  DE  RILLY  ET  MARNES  A  PHYSES.  129 

* 

ceux  de  la  zone  boréale,  et  renfermerait  par  conséquent  des  genres 
demeurés  depuis  indigènes.  C'est  à  cette  seconde  catégorie  que  se 
rattache  particulièrement  la  flore  de  Sézanne,  avec  ses  ormeaux,  ses 
peupliers,  ses  lierres,  ses  cerisiers,  ses  magnolias,  ses  lianes  et 
ses  cornouillers,  ses  sassafras  et  ses  noyers,  dont  les  analogues 
doivent  être  cherchés  bien  plutôt  dans  les  régions  situées  au  nord 
de  réquateur,  tandis  que  c'est  au  sud  de  la  ligne  que  se  rencon- 
trent maintenant  les  types  végétaux  auxquels  les  types  des  sables 
d'Aix-la-Chapelle  peuvent  être  assimilés. 

Les  points  de  contact  de  la  flore  de  Sézanne  avec  celles  qui  l'ont 
suivie  dans  l'époque  tertiaire  sont  plus  nombreux  et  plus  faciles 
à  établir.  Ces  liens  sont  de  plusieurs  sortes.  Les  uns  consistent 
dans  la  ressemblance  de  certaines  espèces  observées  dans  quelques 
dépôts  postérieurs  avec  celle  de  Sézanne.  Il  en  est  ainsi  des  Sphmo- 
pteris  recentior  (Ung.)  (1)  et  S.  eocenica  (Elt.)  (2),  par  rapport  à 
YAsplenium  Wegmanni  (Brongn.).  Plusieurs  fougères,  rangées  dans 
le  genre  Laslrœa  par  M.  Heer,  rappellent  aussi  d'une  manière  frap- 
pante les  Alsophila  de  Sézanne.  Ce  sont  là,  si  l'on  peut  s'exprimer 
ainsi,  des  analogies  individuelles.  Il  en  est  de  plus  générales  :  cer- 
tains groupes,  dont  l'existence  a  été  constatée  avant  l'étage  de  Rilly 
et  qu'on  observe  dans  cet  étage,  continuent  à  se  montrer  dans  les 
suivants  et  se  maintiennent  plus  ou  moins  longtemps.  Ainsi  le 
groupe  des  Pandanées,  représenté  par  les  fruits  nommés  Nipadites 
par  Bowerbank,  est  fréquent  dans  l'argile  de  Londres  et  le  calcaire 
grossier  parisien.  Dans  ce  dernier  terrain,  ces  fruits  se  trouvent  ac- 
compagnés de  feuilles  elliptiques  oblongues,  à  nervures  longitudi- 
nales multipliées  et  convergentes  {Phyllites  mulfinervum,  Brongn.), 
qui  pourraient  être  l'indice  d'un  type  de  Nipacées  à  feuilles  entières, 
comme  celles  de  certains  Carludovica  actuels,  et  bien  différents  par 
conséquent  de  l'unique  Nipa  que  nous  connaissons.  Les  Myricées, 
signalées  à  plusieurs  reprises  dans  la  craie  supérieure,  représentées 
à  Sézanne  sous  plusieurs  formes,  se  montrent  assurément  dans  les 
divers  étages  de  la  série  tertiaire.  M.  Watelet  a  figuré  sous  plusieurs 
noms  un  Comptonta  des  grès  de  Belleu  (3),  dont  l'attribution  ne 
laisse  rien  à  désirer;  une  autre  espèce,  nommée  par  cet  auteur 

(i)  Uoger,  CMor.  protogœi,  Prag,  124,  tab.  XXXVH,  fig.  5. 

(2)  EtUngshauseQ,  Die  eviene  Flora  des  Monte  Promina.  Wiea,  p.  9,  tab.  II, 
fig.  518. 

(3)  Watelet^  Piantet  foss.  du  bassin  de  Paris,  p.  122  et   123,  pi.  XXXIII, 
ilf.  417. 

8T.  UONIEB.  '  9 


BB  lamtt  appareuce,  rcpo^ 
il  OHoile'  qne  s'aecrolbv 
se  infcfkar.  vi  lUminiM 
iTiiinirtfiTn  yf  n  rrllr  r'fruf  DcBCStéenéBM  du  sieure  Drya 
jljfili.  |iiiri|M  parai  ksesfèees  AiçrêsdeBelleu,  rangées  pw 
M,  Waldet  éxa»  les  ^n»es  Çwmtf  «l  CmHwn.  queli|ue3-iiiies, 
oaUDe  le  Q.  fanBelimavia  «WaLi  i  jk  W  CahMen^w-mira  (W*L) 
et  âôporfff  (Vr»l.>,  parûseiit  se  rappfoeberlieaiieoap  des  A-jr»- 
pkyllmm  de  SéianiK  on  méiue  se  coobadre  arec  eux.  Les  sassafras, 
wo  philAl  le  ÇTOBpe  des  bnrniées  trilobées,  en  y  comprenant  ma» 
les  Batson,  xftêsvioaéoaaé»  la  Dore  de  Sézanne  une  de  ses  IbrtiHS 
les  miens  déterminées,  reparaissent  socGessÎTemenl  dans  leooèoe 
snperienr  à  SLopau,  i[ans  le  miocàie  în^rieur  k  .Uaaosque  et  k 
Menât,  et  jnsqne  dans  le  tertiaire  récent  de  Sini^a^lia  et  du  ni 
d'Amo  (3). 

Il  existe  encore  à  Sézanne  une  catégorie  de  types  qui  se  moB- 
Irent  pour  la  première  fois  dans  ce  dépôt,  et  depuis  continuent  Ik 
paraître  avec  une  sorte  de  régularité  et  de  constance,  qui  atte^ 
d'une  part  leur  présence  à  tous  les  degrés  de  la  série,  et  de  l'aatn 
prête  k  leur  attribution  une  certitude  plus  grande  que  si  on  le» 
obserrait  seulenteni  d'une  façon  isolée  et  accidentelle.  Parmi  ces 
tjpea,  les  uns,  après  avoir  persisté  plus  ou  moins  longtemps,  soal 
devenus  étrangers  à  l'Europe,  où  on  ne  les  renconli'e  plus  acluetto- 
ment;  les  autres,  au  contraire,  se  retrouvent  encore  sur  le  sol  de  es 
continent,  ou  même  s'y  sonl  développés  de  manière  à  constituer  Ift 
fond  même  de  la  végétation  que  nous  avons  sous  les  yeux.  Comnw 
exemple  des  premiers,  il  faut  ciler  les  Cfnnamomum,  Slefcalia, 
Xizyplius.  Il  n'y  a  pas  besoin  d'insister  sur  le  rùle  des  Cinnamommik 
dans  la  flore  tertiairejusqu'à  la  lin  du  miocène,  époque  à  laquelle  es 
irtie  était  encore  considérable.  I^  type  des  Slerculîa,  dont  il  esklA 
ciicoro  des  traces  remarquables  à  Sézanne,  est  représenté  successt- 
venieul  dans  les  grès  de  Belleu  par  le  S.  Duchasteli  (  Wat.),  assez  peu 
dislinct  ilu  8.  labvwsca  (Ung,),  si  nipandudans  l'éocène  supérieur 

{\)  WalolDl,  loc.  ait.,  p.  1B8,  pi.  Lll,  fig.  15. 

(2)  WsiBlel,  /oc.  eil.,  p.  137,  pi.  XXXV,  Qg.  S. 

(3)  Voyo»  Hoer,  Beitr.  sur  iialitreii  Kiimtnùi  der  Sechsich-Thàring.BMMf 
kahlin  Plom  {À Utamllmgtn  dei  tialuiirissenar/i,  Vereiiu  fur  Sachren  wnî  ITto- 
rmgtn),  S.Ub  lll.fig.  7.  olUb.  VM,  flg.  12,13.  —Heer,  Fl'^a  Urtiaria  Bthtet. 
Zurich,  1860.  p.  313.  —  Ch.  T,  Goudiii,  Conti-ib.  à  In  flo,-e  fi/ssOe  Ualienne, 
2*  mO(ii,,Val(l'Ariiu.  Zuricli,  185!».  p.  50^  pi,  X,  ng.  8. 


SABLES  DE  RILLY  £T  MARNES  A  PHYSES.  131 

(Skopau,  monte  Bolca,  Sotzka);  dans  les  gypses  d*Aixpar  le  S.  tenui- 
loba  (Sap.)  (1);  dans  le  miocène  enfin  parle  S.  tenumervis  (lïeer)  (2) 
((Eningen),  construit  sur  le  même  modèle  que  les  précédents.  Après 
le  temps  de  Sézanne,  on  retrouve  le  genre  Zizyphm  dans  le  calcaire 
grossier  parisien,  dans  Téocène  supérieur,  à  monte  Bolca  et  dans  les 
couches  de  Tile  de  Wight  {Zizyphus  veiusia,  lïeer)  ;  puis  dans  les 
gypses  d*Aix  et  dans  tout  le  tongrien,  où  Ton  observe  le  Zizyphm 
paradisiaca  (Heer)  et  Ungeri  (Heer).  Ce  genre  peut  encore  être  suivi 
à  travers  toute  la  mollasse  suisse,  où  il  est  représenté  par  les  Zizy- 
phu$  tiliœfolia  (Heer),  œningensis  (lïeer)  (3). 

Les  genres  demeurés  depuis  européens,  dont  on  constate  Texis- 
tence  dans  la  flore  de  Sézanne,  sont  principalement  les  suivants  : 
Alnus^  Betula,  UlmuSj  Populus,  Salix,  Hedera^  Cojmiis,  Juglans. 
Ces  genres  ont  laissé  plus  particulièrement  des  indices  répétés  de 
leur  présence  à  travers  les  étages  dont  la  succession  forme  la  série 
tertiaire.  lien  est,  comme  VHedera,  qui  n'ont  jamais  varié  que  dans 
de  faibles  limites  et  n*ont  compté,  dans  tous  les  temps,  qu'un  très- 
petit  nombre  de  formes  à  la  fois.  M.  Oswald  Ileer  a  signalé  Y  H,  Mac 
Cluri^  qui,  lors  du  miocène  inférieur,  faisait  partie  de  la  végétation 
d'AtanekerdIuk,  dans  le  Groenland  septentrional.  VBedera  Kargii 
(A.  Braun)  {Ix)  se  trouve  dans  la  partie  supérieure  de  la  mollasse 
suisse,  et  Y  H,  Strozzii  (Gaud.),  déjà  si  voisin  de  l'espèce  actuelle, 
dans  le  pliocène  dltalie  (5).  Les  autres  genres,  plus  répandus,  plus 
nombreux,  plus  variés,  ont  donné  lieu  à  des  formes  dont  il  serait 
trop  long  de  reproduire  la  liste.  Il  faut  cependant  consigner  ici  cette 
ob^rvation  importante,  que  tous  ces  genres  étaient  encore,  il  y  a 
pijeuL .de  temps,  inconnus  dans  l'éocène,  et  qu'on  ne  les  rencontre 
pas  sans  étonnement  dans  la  végétation  de  Sézanne.  Ils  semblent, 
^rèS'  isette  époque,  s'éclipser,  et  ce  n'est  que  bien  plus  tard,  vers  le 
(OQgrien,  qu'ils  se  montrent  de  nouveau  pour  ne  plus  cesser  de 
se  développer.  Cette  lacune  intermédiaire  est  due  probablement  à 
l'insuffisance  de  nos  recherches  ;  peut-être  aussi  doit-on  l'attribuer 

(1)  De  Saporta,  Étude  sur  la  végét.  tert.,  I,  p.  120  {Anu.  des  sciences  natu- 
relies^  4«  série,  t.  XVH,  p.  271,  pi.  X,  fig.  2). 

(2)  Heer,  Flora   tertiaria  Helvetiœ,  Zurich,  1859,  vol.  III,  p.  75,  tab.  GIX, 
flff.  7. 

(3)  Heer,  Flora  tertiaria  Helvetiœ  vol.  III.  p.  85,  pi.  CXXIII,  flg.  1,  8. 

(4)  Ibid.^  vol.  in,  p.  26,  tab.  CV,  flg.  1,  5. 

(5)  Mim,  sur  quelques  gisements  de  feuilles  foss,  de  la  Toscane,  par  G.  Gau- 
dia  et  le  marquis  G.  Strozzi.  Zurich,  1858,  p.  37,  pi.  XII,  fig:.  1,  2. 


^  '       TERRAIKS  TEBTIimES. 
à  des  variations  climaliqucs  dont  l'iaQucncc  aurait  momealané- 
meitt  reinrdé  riivotulioii  des  genres,  en  les  reléguant  sur  des  pointi 
situés  hors  de  la  portée  des  eaux  qui  ont  agi  pour  nous  conscrra 
les  empreiolos  de  cet  âge.  D'heureuses  découvertes,  il  faut  l'espem, 
la  feront  disparaître  un  jour.  En  l'état  actuel,  il  tisl  seulement  pos-' 
sible  de  consUtlcr  que  la  période  qui  s'étend  du  suessonien  au  lo 
grien  semble  avoir  été  favorable  au  développement  des  types  iod 
australiens  et  des  formes  amaigries  et  coriaces,  au\  dépens  i 
formes  à  limbe  foliacé  largement  étalé,  aujL  dépens  aussi  des  geiin 
européens  actuels,  dont  !cs  vestiges  deviennent  rares  ou  même  ni 
et  dont  plusieurs  ne  repai-aissent  que  vers  le  miocène  déjà  avaooi 

D'ailleurs  on  retrouve  à  Sézanne  plusieurs  fossiles  qui,  c 
Physa  giganlea,  Megaspira  Rilli/ensis,  et  Hélix  hemisphœrîca.  son 
caraetéristiques  des  marnes  de  Hilly. 

La  disposition  générale  du  calcaire  de  Sézanne  est  indiquée  pv 
la  coupe  ci-joinic  {Kg.  h'i].  Ucs  coupes  du  détn'l  montrent  q 


-  Coupe  des  dépôts  de  ( 


dans  celte  localité,  le  calcaire  à  végétaux  est  superposé  à  la  brèche 
que  nous  venons  de  citer,  et  adossé  â  la  craie  qui,  évidemment 
formait  les  falaises  du  lac  de  Rilly  [1). 

Cette  disposition,  la  manière  dont  les  végétaux  remplissent  )e  | 
calcaire,  pêle-mêle,  empilés,  pennetlent  de  penser  qu'à  l'époqueoù  J 
ce  lac  était  rempli  par  les  marnes  à  pbyses,  en  partie  solidifiées,, 
un aiïaissement,  d'ailleurs  très-faible,  du  sol  a  déterminé  l'irrupUoB 
par  le  nord  des  eaux  de  la  mer  voisine,  et  celles-ci  ont  donné  lia 
à  des  dépôts  que  nous  allons  décrire.  Il  parait  naturel  de  penswqoi 
les  brècbes  de  Sézanne  sont  .dues  à  ce  que  ces  eau:ï  marines,  a 
vanl  brusquement,  ont  arraché  des  blocs  de  craie,  de  calcaire  p 
lithiquc  et  de  marnes  à  pbyses  pour  les  accumuler  un  peu  plus  lotjl 
et  les  cimenter  tous  ensemble.  En  même  temps  les  vases  mollet 


(Ij  Ballft.  ife  h.i  Soi:,  géologique,  2=  série 


,.  V,  p.  395. 


SABLES  MARINS  DE  RRAGHEUX.  133 

eutratnées  vers  le  sud,  ont  englobé  des  végétaux  qui  se  trouvent 
maintenant  empâtés  en  désordre  dans  cette  masse  jadis  boueuse. 
Une  autre  explication  est  difficile  à  trouver  quant  au  mode  de  forma- 
tion des  dépôts  complexes  qui  nous  occupent  (1). 

Il  est  possible,  répétons-le,  que  celte  invasion  des  eaux  marines 
corresponde  à  un  affaissement  du  sol,  affaissement  que  rien  n'an- 
r    nonce  avoir  dû  élre  très-considérable. 

,^  Quoiqu'il  en  soit,  on  voit  que  la  période  qui  vient  de  nous  occu- 
ii  per,  depuis  la  fin  du  dépôt  de  la  craie  blanche  jusqu'au  commen- 
ça cernent  des  sédiments  tertiaires,  présente  une  série  de  phénomènes 
^  qui  en  fait  une  des  époques  les  plus  importantes  des  temps  géolo- 
giques. 

§  3.  —  SaMes  marins  de  Braeheax ,  et  de  Châlons-sur-Yesle. 

Caractères  généraux  des  sables  de  Bracueux.  —  L'invasion  de 
la  mer  dans  le  lac  de  Rilly  a  donné  lieu  au  dépôt  des  sables  fossili- 
fères développés,  par  exemple,  à  Bracheux  (Oise)  et  à  Châlons-sur- 
Vesle. 

Quand  on  les  étudie  sur  une  surface  suffisante,  on  reconnaît  que 
ces  sables  passent  progressivement  aux  argiles  à  lignites,qui  finis- 
sent par  leur  succéder  seules.  Longtemps  on  a  hésité  quant  à  l'âge 
relatif  de  ces  formations,  et  d'Archiac,  par  exemple,  plaçait,  à  l'in- 
verse de  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  lignites  sous  les  sables  marins. 
Mais  de  nouvelles  études  semblent  avoir  rendu  évident  Tordre  de 
superposition  que  nous  admettons  ici. 

Les  géologues  qui  sont  d'un  avis  différent  ont  été  jusqu'à  con- 
tester que  le  système  de  Rilly,  c'est-à-dire  l'ensemble  des  sables 
blancs  et  des  marnes  à  physes,  fût  antérieur  à  celui  des  sables  ma- 
irins.  Mais,  dans  diverses  localités,  on  reconnaît  que  ceux-ci  recou- 
vrent les  marnes  à  physes.  Il  suffit  d'explorer  les  environs  mêmes  de 
Chftlons-sur-Vesle  pour  s'en  convaincre. 

Ce  qui  explique  cette  divergence  d'opinions,  c'est  que  le  recouvre- 
ment parait  n'être  jamais  complet,  et  que  souvent  les  sables  marins 
se  trouvent  à  une  altitude  inférieure  à  celle  de  la  série  lacustre 
contre  laquelle  ils  sont  adossés.  Circonstance  d'ailleurs  facile  à 
expliquer,  en  admettant  qu'à  l'époque  des  dépôts  du  sable  marin, 

(i)  Hébert,  réunion  extraordinaire  à  Épernay,  Builet,  de  la  Soc.  géologique^ 
2*  série,  18A9,  t.  VI,  p.  727. 


i3à  m  TEIIRAINS  TEllTIAIItES. 

la  vallée  de  la  Vesie  avait  seiisiblemenl  la  même  forme  q^'aujou^  | 
d'hui,  puiaqu'oii  en  conclut  aisément  que  dans  les  parties  basm 
seules  les  sables  ont  pu  atteindre  une  épaisseur  considérable  (1], 
Quant  à  la  limitation  respective  des  deux  séries  qui  empiètent  l'une 
sur  l'autre,  on  peut  dire  que  les  saliles  marins,  épais  de  30  mtilres 
à  Châlons-sur-VesIe,  ne  dépassent  pas  Rilly  vers  le  sud-est-  A  Ro- 
merj-,  à  Flem-y,  à  Dormans,  où,  comme  nous  l'avons  dit,  semonln 
la  série  lacustre,  il  n'y  a  pas  de  sables  marins.  Au  contraire,  dans 
le  nord,  ceux-ci  existent  depuis  Laon  jusqu'au  pays  de  Bray  sans 
qu'on  y  voie  trace  des  marnes  à  physes  ou  des  sables  blancs.  La 
coupe  que  voici  exprime  les  relations  de  ces  Tormations  d'ailleurs 
si  différentes  (tig.  fi3). 


<:^^:^5Z;^Fc?"^v^ 


_--^>?~ 


-  Coupe  priM  entre  CliSlons-siir-Ve»le  et  Villers  Franqneai. 

IH.  ~  t.  Sablés  manns  dcr  CMlona-siir-Vc^li'.  —  3.  Uiinii.'  i  ntiysn  cl  i 


Faune  des  sables  de  Bracbeux.  —  Si  nous  examinons  la  fcune 
des  sables  de  Bracheux,  nous  reconnaissons  ce  fail  im|>urtanl,  qu'elli* 
tranche  brusquement  avec  celle  de  Rilly,  tandis  qu'elle  se  fond  in- 
sensiblement avec  celle  des  lignites. 

Un  fait  analogue  est  d'ailleurs  fourni  par  l'étude  purement  stn- 
tigrapliique  des  fonnalions  qui  nous  intéressent.  Car,  si  le  sable  de 
Bracheux  est  adossé  à  la  série  lacustre  en  stratification  discordant«>! 
au  contraire  il  est  parallèle  aux  lignites,  avec  lesquels  il  se  toi 
parfois  d'une  manière  ménagée. 

Mais,  pour  en  revenir  aux  vestiges  organisés,  nous  dirons  qu^ 
dans  la  partie  inférieure  du  système,  on  ne  trouve  que  des  fossiln' 
marins,  tandis  qu'à  mesure  que  l'on  s'élève,  le  nombre  des  espèces  ■ 
d'eau  douce  va  toujours  en  augmentant. 


(1)  Bu/lel.  ih  la  Sac  géologii/ve,   2'  a 


SABLES  MARINS  DE  BRAGHEUX.  135 

Parmi  ces  coquilles,  nous  en  citerons  quelques-unes  comme  tout 
à  fait  caractéristiques. 

Le  Cy/}r2na«cw^e//ana  doit  être  mentionné  en  première  ligne.  Cette 
coquille  est  grande,  bombée,  épaisse,  équivalve,  inéqui latérale, 
subcordi forme,  close.  La  charnière,  épaisse,  est  composée  sur 
chaque  valve  de  trois  dents  cardinales  inégales,  divergentes.  Les 
crochets  sont  grands,  rapprochés  et  un  peu  obliques  en  avant. 

Nous  mentionnerons  seulement  VOstrea  beUovacina^  le  Cucullœa 
crassatinaj  le  Crassatella  sulcata  et  le  Cerithium  variabile^  que  nous 
allons  retrouver  dans  la  formation  des  lignites. 

Au  nombre  des  fossiles  d'eau  douce  qui  apparaissent  dans  la  partie 
supérieure  du  terrain,  à  Chàlons-sur-Vesle  et  à  Brimont,  par 
e&emple,  il  faut  citer  quelques  espèces  remarquables. 

Le  Melanopsis  buccinoidea  est  à  signaler  par  les  nombreuses  va- 
riations dont  il  est  susceptible.  C'est  une  belle  coquille  conique, 
pointue,  dont  l'ouverture  est  ovale  ;  la  columelle,  calleuse,  est  ar- 
quée; le  bord  droit  est  mince. 

Des  CyclaSy  des  Hélix ^  des  Neritina^  tels  que  la  belle  espèce  sur 
laquelle  nous  aurons  à  revenir  plus  loin  avec  des  détails  qui  nous 
dispensent  d'y  insister  ici. 

Enfin,  le  Cyrena  cuneiformis.  Tous  fossiles  que  nojis  retrou- 
verons plus  loin  comme  partie  constituante  de  la  faune  des 
lignites. 

Ce  passage  de  faune  est,  rappelons-le,  un  des  arguments  les  plus 
décisifs  que  Ton  puisse  employer  contre  les  géologues  qui,  comme 
d'Ârchiac,  veulent  voir  dans  les  sables  marins  une  formation  plus 
récente  que  les  lignites. 

D'ailleurs  nous  verrons  en  outre  que  certaines  coquilles  de  la 
faune  de  Bracheux  et  de  Châlons-sur-VesIe  se  retrouvent  dans  les 
sables  de  Cuise-la-Motte,  dans  le  calcaire  grossier,  et  même  dans 
les  sables  de  Beauchamp. 

En  effet,  la  faune  qui  nous  occupe  se  lie  : 

Aux  lignites  par Melanopsis  buccinoidea. 

Aux  sables  de  Cuise  par. . .  Turritella  édita. 

Au  calcaire  grossier  par. .  Corbula  striata,  Lamk. 

—  Natica  labellata,  Lamk. 

—  Turritella  imbricataria,  Lamk. 

—  Beloptera  belemnitoidea,  Blainv> 

—  Marginella  ovulata,  Lamk. 

—  Psammodia  rudis,  Desh. 


13€  TEBRAIXS  TERTIAIRES. 

Aox  (ables  de  Beaachamp  par Psammodia  rudis,  Desh. 

—  Corbula  striaia^  Lamk. 

—  Satica  label/aia,  Lamk. 

—  Mnrginella  ovulata^  Lamk. 
Psammodia  ruiis  z.  xèea  pendant  loote  la  période  marine  éocène. 

A  ChàloDs-sur-Vesle ,  c'est-à-dire  à  la  partie  supérieure  de  la 
formation,  la  faune  n'est  pas  exclusivement  marine.  Plusieurs 
espèces  de  Cyrènes^  de  Cyclades^  d'Hélix^  de  MéianopsideSy  de 
yérittnes  mêlées  aux  coquilles  marines  indiquent  que  les  eaux 
douces  affluaient  dans  le  golfe  marin. 

Flore  des  sables  de  fiRACHEUX.  —  Cette  flore,  très-riche,  est  résu- 
mée dans  le  tableau  ci-joint,  que  nous  empruntons  au  bel  ouvrage 
deM.Watelet(l}  : 


DlC0TTLÉD03(ES    AKGIOSPERMES   :    9. 


Apéiales  :  8. 

Ujricées 1         Myrica 

\  ^  ^  i  Morées 1         Ficus. 


CbTPTOGASES  TASCCLàltES    :    1. 

Fougères 1         Tapoiopteris ...   1 

X050C0TTLÉD05ES    :    11. 

f  Bambusium. . .   1  > 

Graminées. ...  8      <  Poacites 5  I 

I .        ..  .  '  Plalanccs  ....   1         Plalanus .... 

\  C3rpentes. 1 

Zingibéracées  .   1         Anomophvllum.  i  '■  Protéacées  ...  2       \ 

Palmiers.  . .'. .  2        Habdlaria  . . .  2  |  <  Drj.odroide». 

DlCOTTLÉDOKES    GTJCCUSPEBMES    :    2.        j  PolypétoUs   l    1. 

Cupressinées . .   i         Cnrptomeria  ..il  Sterculiacées . .   i         Sterculia- . . . 
Abiélinées. . ..   i         Pinus i' 


«  Ce  tableau  dit  M.  Watelet,  met  en  évidence  que  la  flore  des  sablée 
de  Bracheux  est  complètement  isolée.  Aucun  terrain  n  est  mis  en 
parallèle,  si  ce  n'est  par  M.  Matheron,  qui  signale  un  dépôt  de  co- 
quilles brisées  à  la  base  des  lignites  de  Xans,  elc.  D'ailleurs  aucun 
végétal  n'y  est  signalé.  Ce  n'est  donc  qu'avec  la  flore  des  dernières 
assises  de  la  rraie  que  nous  pouvons  comparer  celle  des  sables  dits 
de  Bracheux.  Si  Ton  rapproche  notre  liste  de  celle  des  dernières 
assises  crétacées,  on  peut  faire  les  remarques  suivantes  : 

»  Apparition  dans  les  sables  de  Bracheux  de  quelques  familles  de 
Monocotylédones,  disparition  de  la  famille  des  Cycadées;  apparition 
des  Morées,  des  Platanees  et  des  Protéacées;  absence  complète  des 
Monopétales,  commencement  des  Polypélales.  » 

(1)  Watelet,  Description  des  plantes  fossiles  du  Inissin  de  Paris^  ia-d% 
1866,  p.  253. 


SABLES  MARINS  DE  BRAGHEUX.  437 

Nous  verrons  cependant  bientôt  les  cycadées  figurer  parmi  la 
flore  des  sables  glauconifères,  très-postérieurs  au  terrain  qui  nous 
occupe  en  ce  moment. 

Mode  de  formation  des  sables  de  Brachecx.  —  Suivant  la  re- 
marque de  M.  Hébert  (1),  les  sables  de  Bracheux  marquent  comme 
l'aurore  de  la  tranquillité,  de  la  régularité  qui  depuis  lors  a  présidé 
au  dépôt  des  couches  parisiennes.  C'est  au  point  qu'on  pourrait  se 
sentir  porté  à  y  voir  la  base  même  du  terrain  tertiaire,  toute  la  for- 
mation de  Rilly  restant,  comme  le  calcaire  pisolithique,  dans  la  zone 
crétacée.  Et  quoique,  comme  nous  Tavonsdit,  cette  opinion  paraisse 
devoir  soulever  de  son  côté  des  objections  considérables,  nous  nous 
y  arrêterons  néanmoins  un  moment.  Comme  M.  Hébert  le  signale  (2) , 
il  y  a  parfaite  concordance,  au  point  de  vue  stratigraphique,  soit 
avec  les  sables  marins  (Bracheux)  qui  sont  au-dessous,  soit  avec 
les  sables  tantôt  marins,  tantôt  d'eau  douce  (Soissonnais),  qui  les 
recouvrent,  bien  que  les  lignites  s'étendent  sur  une  surface  bien 
plus  considérable  (les  sables  marins  qui  ont  commencé  le  nivelle- 
ment du  golfe  crétacé  ne  s'élant  avancés  que  jusque  dans  la  partie 
la  plus  septentrionale  du  bassin  de  Paris). 

Sous  le  rapport  des  fossiles,  la  liaison  n'est  pas  moins  intime.  Les 
sables  marins  inférieurs  renferment  en  effet  dans  leurs  couches  su- 
périeures des  fossiles  d'eau  douce  que  l'on  retrouve  dans  les  lignites, 
et  ceux-ci  des  fossiles  marins  dans  leur  partie  inférieure.  Le  même 
mélange  s'observe  encore  dans  les  sables  du  Soissonnais  qui  re- 
couvrent les  lignites.  M.  Hébert  ajoute  qu'il  a  du  reste  développé 
l'opinion  que  le  sol  parisien  n'est  pas  resté  dans  un  repos  ab- 
solu pendant  le  dépôt  des  diverses  assises  tertiaires,  et  notamment 
à  l'époque  des  lignites;  mais  il  croit  démontré  par  les  faits  qu'à 
partir  des  sables  marins  de  Bracheux  et  de  Chàlons-sur-VesIe, 
les  mouvements  se  sont  réduits  à  de  simples  oscillations  très- 
lentes  et  hors  d'état  de  produire  des  ravinements  et  des  dénu- 
dations. 

Constant  Prévost  a  fait  observer,  à  cette  occasion,  qu'au  nombre 
des  faits  intéressants  signalés  par  M.  Hébert,  il  en  est  plusieurs  qui 
viennent  de  nouveau  appuyer  l'opinion  qu'il  a  émise  sur  la  for- 
mation des  terrains  des  environs  de  Paris  en  général,  et  particu- 


(1)  Hébert,  réunion  extraordinaire  à  Épernay,  Buliet.  de  la  Soc.  géologique , 
2«  série,  18A9,  t.  VI,  p.  719. 

(2)  Hébert,  Buliet.  de  la  Soc.  géologique,  1850,  t.  Vil,  p.  339. 


TERRAINS  TERTIAIRES. 
liéreiuentsurl'oriftiiie  ctle  gîsemenl  des  argiles  à  lîgnîtes  qui  en- 
trent dans  ta  composition  de  c«s  terrains. 

Ainsi,  l'existence  bien  constatée  de  sables  et  grés  coquilliers 
marins  au-dessous  de  certains  dépûts  à  lignites,  que  M.  Hébert  in- 
dique à  firinaont  et  à  Chàlons-sur-Yesle  ;  le  fait  de  l'interpositiou 
d'argile  et  de  lignites  semblables  dans  et  sur  les  sables  glauconieuï 
iiirérieui-s  ào  lu  Picardie,  dans  le  calcaire  grossier  de  Vauginnl: 
Is  mélange  de  fossiles  marins,  fluviatiles  et  terre.stres  ;  et  l'alter- 
nance de  sédiments  marins  et  d'eau  douce  depuis  longtemps  re- 
connus à  Sergy,  Nanterre,  Beauchamps,  Dormans,  à  Montmartre, 
soit  dans  la  partie  inférieure  du  gypse,  soit  dans  sa  partie  supérieure, 
démontrent  bien  évidemmentl'origine  différente  des  raatériauxdonl 
le  sol  parisien  a  été  composé  et  la  simultanéité  ou  le  synchronisme 
d'action  des  causes  qui  les  ont  apportés,  les  uns  du  large  ou  de  la 
mer,  les  autres  des  terres  par  lés  affluents,  et  enfin  d'autres  encore 
de  l'intérieur  du  sol  par  des  sources. 


Caractères  oÉNÈKArx  des  lignites.  —  On  vient  de  wir  que 
c'est  à  la  suite  des  sables  marins  que  se  sont  déposés  les 
lignites  (1). 


Fie.  ii.  —  Coupe  de  l'âlage  dei  lignileB. 

3,  Lili  do  RlaiBo  mrHéa  de  sabld,  atec  Oatrra  bcUauacina.  —  i.  li^ nilcs  c\  glim»  l'hirbon- 
neOMt  nec  Cyrinei  cl  CMIhrt.  —  I.  Argile  pliislK|iie  jKire. 

Ce  nouvel  étage  se  recommande  avant  tout  |>ar  les  substances 
utiles  qu'il  contient,  et  que  de  nombreuses  exploitations  y  vont 
puiser  pour  les  besoins  de  l'industrie  et  de  l'agriculture. 

A  sa  partie  inférieure,  on  voit  souvent  (Kg.  kh)  une  argile  asseï 

(i)  Héberl,  réunion  cxlraord maire  b  Èpcrtiay,  Bu/M.  de  la  Soc.  géologique, 
2'  série,  iSati,  1.  VI,  p.  731. 


LIGMTES.  139 

pure,  blanche,  grise  ou  panachée,  et  offrant  tous  les  caractères  de 
Targile  plastique. 

Au-dessus  viennent  des  bancs  de  lignites  appelés  vulgairement 
cendres  noires,  et  séparés  les  uns  des  autres  par  des  lits  plus  ou 
moins  épais  de  glaises  charbonneuses  et  de  marnes  coquillières. 

Enfin,  à  la  partie  supérieure  sont  des  lits  nombreux  de  glaises 
alternant  avec  des  sables  diversement  colorés,  et  parfois  avec  des 
calcaires  plus  ou  moins  bitumineux. 

Dans  le  département  de  l'Aisne,  on  constate  fréquemment  au- 
dessus  des  couches  ligniteuses  Texistencc  de  bancs  de  grès  souvent 
pétris  de  cyrènes,  et  qu'on  a  confondus  quelquefois  à  tort  avec  la 
formation  plus  ancienne  et  déjà  décrite  de  Bracheux  et  de  Châlons- 
sur-Vesle. 

Ces  grès  plus  ou  moins  durs  recouvrent  immédiatement  les 
lignites  à  Mailly,  à  Urcel,  où  ils  atteignent  2  mètres  d'épaisseur, 
à  Vérigny,  et  dans  d'autres  localités  du  déparlement  de  l'Aisne. 

Plus  au  nord,  ils  couronnent  des  buttes  sableuses  comme  à 
Molinchart,  à  Montereau-les-Leups^  et  ailleurs. 

Dans  l'Oise,  ces  mêmes  grès  passent  aux  poudingues  par  l'adjonc- 
tion de  nombreux  cailloux  très-aù*ondis. 

Les  amas  de  lignites  sont  discontinus,  et  en  général  le  terrain 
n'est  pas  recouvert.  C'est  ce  qu'on  observe  à  chaque  pas  dans  les 
départements  de  la  Marne,  de  l'Aisne,  de  l'Oise  et  de  Seine-et-Oise, 
et  c'est  ce  qui,  pendant  longtemps,  a  fait  douter  de  l'âge  réel  de  la 
formation  qui  nous  occupe. 

Cependant,  vers  l'ouest,  entre  Vemon  et  Gisors,  on  les  voit 
nettement  disparaître  sous  le  calcaire  grossier  inférieur,  et  occuper 
par  conséquent  la  même  position  que  les  fausses  glaises  des  environs 
immédiats  de  Paris.  C'est  d'ailleurs  un  point  sur  lequel  nous  allons 
avoir  à  revenir. 

La  carte  des  environs  de  Paris  indique  d'une  manière  approxi- 
mative les  limites  de  la  fonnation  ligniteuse.  A  l'inspection  de  cette 
carte,  on  reconnaît  que  les  lignites  s'adossent  à  la  craie  sur  toute 
la  fipontière  ouest  de  la  Champagne,  qu'ils  apparaissent  tout  le  long 
de  la  vallée  de  l'Oise,  et  se  retrouvent  dans  celle  de  l'Epte,  aux  envi- 
rons de  Gisors. 

Dans  ces  diverses  régions ,  la  formation  qui  nous  occupe  offre 
des  caractères  extrêmement  variés,  sur  lesquels  il  nous  est  impos- 
sible d'insister  et  qui  doivent  trouver  place  dans  les  descriptions 
locales. 


TERRAINS  TERTlAinES. 

Facine  des  lii.nites.  —  Les  principaux  fossiles  des  lipiiles  sont 
nombreux.  Quelques-uus  ont  déjà  été  cités  dans  des  formations  plus 
anciennes.  H  convienl  de  les  décrire  ici. 

L'Ostrea  btllbvocina  est  un  des  plus  remarquables.  Il  rorme 
des  bancs  entiers,  surtout  dans  la  partie  supérieure,  et  est  loul  à 
fait  caractéristique  ;  c'est  poui^iuoi  nous  le  représentons  à  la  fois 
par  sa  valve  inférieure  et  par  sa  valve  supérieui-e.  C'est,  comme  on 
voit,  une  grosse  coquille,  tantôt  arrondie  suborbiculaire,  lanldt 


KiG.  55.  —  Odrcti   fiell'jfncùia  (lalve  inférieure). 

ovalaii'e  cunéiforme.  La  valve  inFérieure  (fig.  fij)  est  toujours  plus 
grande  et  plus  profonde  que  la  supérieure  (lig,  'i6)  ;  elle  est  îrrégu- 
iièremeht  rayonnée  par  des  côtes  longitudinales  fort  largos  et 
aplaties,  souvent  interrompues  par  des  feuillets  écailleux,  minces, 
quelquefois  trt^s-snillants,  surtout  sur  les  parties  latérales  de  la 
coquille,  et  qui  se  relèvent  en  écailles  en  passant  sur  les  côtés.  La 
valve  supérieure  est  plane  :  en  debors  elle  n'offre  jamais  que  des 
stries  lamelleuses  ti-ansverses,  concentriques  et  non  relevées;  elle 


LIC.MTES.  i« 

prend  une  épaisseur  assez  considérable  vers  le  crochet,  tandis  tgu'elle 
reste  mince  vers  les  bords.  Les  crociiels  des  valves  sont  courts, 
triangulaii'es,  le  plus  souvent  droits,  quelquefois  infléchis  sur  le 
cdté  ;  celui  de  la  valve  inférieure  est  un  peu  plus  grand  que  l'autre  ; 
il  est  creusé  en  dessus  d'une  gouttière  Irîangulaii'c  assez  lurge  à  la 
base  et  profonde  :  elle  est  munie  de  chaque  côté  d'un  bourrelet  étroit 
et  convexe.  Le  bord  cardinal  est  assez  épais,  à  peine  saillant,  et  un 
peu  proéminent  à  la  base  de  la  goultière.  Le  crochet  de  la  valve 
supérieure  est  aplati;  sa  siirfaciMardinale  est  courte,  triangulaire  et 


beilouocma  {valve  supérieure^. 


large  à  la  base,  où  elle  forme  une  sinuosité  saillante  demi-circu- 
laire; une  gouttière  médiane,  àpeine  creusée,  correspond  à  celle  de 
la  valve  opposée,  et  deux  gouttières  laléraleatrès-superliciellesrem- 
riacenlles  bourrelets  de  l'autre  valve,  A  l'intérieur,  celte  coquille  est 
lisse  :  on  trouve  vers  le  milieu  des  valves  une  impression  musculaire 
grande,  ovalaire,  arquée  dans  sa  longueur  et  subtransverse  ;  elle  est 
superlicielle  et  ordinairement  un  peu  rétrécie  à  son  extrémité 
postiirîeure.  Les  bords  sont  minces,  tranchants  et  souvent  on- 
duleux. 


TEIIHAIKS  TERTIAIRES, 
Les  cyclades  sont  très-nombreuaes,  particulièremenl  dans  les  lils 
blés  et  dans   les  couches  de  grès.  On  y  distingue  surtout 
le  Cyclas  cuneiformà  et  le  Ci/daa  anttqua,  que  nous  avons  déjà 
décrits. 

Le  Cerithium  variabile\{6%.  f\l},  qui  a  été  déjà  mentionné,  est 
tout  à  fait  de  nature  à  faire  reconnaître  l'âge  des  formations  jigni- 
.  Son  nom  spécifique  lui  vient  des  modifications  qu'il  est 
capable  de  revêtir,  et  dont  on  aura  une  idée  par  les  deux  figures 
ci-jointes.  C'est  une  coquille  allongée  turriculée.  Ses  tours  sont 
nombreux,  et  étroits,  le  plus  souvent  étages  et  couronnés  par  des 
tubercules,  quelquefois  et  plus  rai'ement  séparés  par  une  suture  ca- 
naliculée;  les  premiers  tours  sont  lisses  et  fortement  carénés  dans  le 
milieu.  La  carène  devient  plus  supérieure  à  mesure  qu'on  remonte 


aux  tours  suivants  ;  d'abord  tranchante  et  onduleuse,  elle  s'épaissit 
peu  à  peu  et  se  charge  de  tubercules  plus  ou  moins  grands,  jilus 
ou  moins  épais,  selon  les  individus.  Le  dernier  tour  est  con- 
vexe, sillonné  à  sa  circonférence,  faiblement  strié  à  la  base,  quel- 
quefois tout  à  fait  lisse  dans  cette  partie.  L'ouverture  est  coutI«, 
très-oblique,  arrondie  dans  le  fond,  ovalaire  à  son  entrée.  Son  bord 
droit  est  assez  épais,  saillant  en  avant  et  profondément  échancré 
latéralement.  La  columelle  est  épaissie,  très-courte,  obliquement 
tronquée,  revêtue  d'un  rebord  gauche  assez  épais,  mais  adhérent 
dans  toute  sa  longueur.  Le  canal  de  la  base  est  court,  large  et  ml 
peu  renversé  en  dessus  à  son  exlmmîté  ;  son  sommet  est  cir- 
conscrit en  dehors  par  un  angle  saillant  et  aigu.  Cette  ouverture 


LIGNITES.  143 

reste  constamment  la  même,   quelles  que  soient  les  variations 
du  reste  de  la  coquille. 

Le  Melania  inquinata  (Defr.)  est  une  coquille  assez  grande,  turri- 
culée,  atténuée  au  sommet  ou  un  peu  tronquée  ;  elle  offre  dix  ou  onze 
tours  de  spire  légèrement  convexes  et  séparés  par  une  suture  super- 
ficielle. Chaque  tour  présente  un  peu  au-dessous  du  milieu  une 
rangée  de  tubercules  saillants  un  peu  aplatis  et  assez  aigus  ;  le  i^este 
est  lisse  dans  le  plus  grand  nombre  des  individus. 

A  la  base  on  remarque  cinq  ou  six  stries  saillantes.  L'ouverture 
est  ovale-oblongue,  la  lèvre  droite  entière  et  simple. 

Le  Melanopsis  àttccinoïdea  a  déjà  été  décrit  ;  nous  n*y  revenons 
pas. 

Le  Neritina  globulus  (Defr.)  est,  comme  son  nom  l'indique,  très- 
globuleux,  ovale-oblong,  très-convexe  en  dessus,  tout  à  fait  lisse 
et  sans  autre  coloration  que  celle  qui  dépend  des  couches  qui  le 
contiennent  :  il  est  blanchâtre  dans  les  sables  et  noirâtre  dans  les 
argiles.  Sa  spire  est  très-courte  et  très-obtuse  :  on  y  compte  trois 
tours,  dont  le  premier  et  le  second  sont  quelquefois  rongés  ;  leur 
suture  est  simple  et  très-superficielle.  En  dessous,  la  coquille  pré- 
sente sur  sa  columelle  une  large  callosité  convexe  et  épaisse.  Le 
bord  columellaire  est  peu  tranchant;  il  est  simple  dans  toute  son 
étendue,  et  il  présente  à  son  extrémité  postéric^ure  une  seule  dent 
assez  saillante.  L'ouverture  est  petite,  oblique,  semi-lunaire.  Son 
bord  droit  est  mince  et  tranchant,  un  peu  épaissi  à  la  base  et  for- 
mant avec  la  partie  supérieure  de  la  columelle,  au  point  de  vue  de 
sa  fonction,  un  petit  canal  peu  profond. 

A.  côté  de  ces  mollusques,  on  peut  recueillir  des  vestiges  prove- 
nant d'animaux  vertébrés.  Ce  sont  surtout  des  poissons,  des  rep- 
tiles etdes  mammifères.  Parmi  les  reptiles,  nous  citerons  de  grandes 
tortues  du  genre  Trwnyx,  Le  Trionyx  vittatm^  que  nous  avons  déjà 
mentionné,  est  représenté  dans  les  collections  par  de  nombreux 
échantillons,  et  spécialement  par  la  belle  carapace  dont  Graves  a  enri- 
chi la  galerie  du  Muséum.  Elle  provient  deslignites  de  Muirancourt, 
dans  le  département  de  l'Oise.  Cette  tortue  est  très-abondante 
au  même  niveau  dans  diverses  localités  du  même  département  et 
du  département  de  l'Aisne.  Graves  cite,  outre  Muirancourt,  Amy, 
Guiscard,  Golancourt,  Brétigny,  Boulaincourt  près  de  Clermont,  et 
Villers-sur-Coudun.  Il  ajoute  que  des  fragments  qu'on  rapporte  à 
li^  même  espèce  ont  été  rencontrés  dans  les  couches  coquillières 
de  la  glauconie  inférieure  à  Bracheux,  près  de  Beauvais,  à  Abbe- 


.iiOiL:  TEItItAINS  TERTIAIRES. 

courL  et  à  Cannj-siir-Malz.  .Mais  vAi  rappiochemenl  est  loin  dVlre 
certain. 

Plusieurs  crocodiles  ont  été  signalés.  Le  Crociidifvs  depremfrons, 
repvésenlé  comme  nous  l'avons  dit  dans  les  fausses  glaises  d'Au- 
teuil  par  des  vestiges  que  Cuviera  décrits,  existe  dans  les  lignites 
à  CoryphùdoH  du  Soissonnais  et  du  Laonnais.  Graves  en  a  re- 
cueilli de  magniliques  échantillons  qu'il  a  donnés  à  la  collection  dn 
Muséum  d'histoire  naturelle,  où  l'on  peut  les  étudier.  C'est  un  crâne 
presque  entier,  avec  la  mâchoire  inférieure  dont  on  doit  la  reslau- 
ralion  à  Blainvîlle. 

C'est  à  ces  reptiles  qu'on  doit  rapporter  les  nomhrejix  coprolithea 
recueillis  dans  diverses  localités,  au  sein  des  couches  de  ligniles. 

Il  faut  signaler,  au  niveau  où  nous  sommes  parvenus,  outre  les 
Coryphodon,  dont  nous  avons  déjà  signalé  la  présence  dans  le  sud 
de  Paris,  l'apparition  de  grands  mammifères  du  genre  Lophioém, 
qui  atteindront  leur  maximum  à  l'époque  du  calcaire  grossier,  et> 
sur  lesquels  en  conséquence  nous  aurons  â  revenir. 

Les  Lophiodon,  que  Cuvier  considéra  d'abord  comme  une  simpl» 
subdivision  des  Palaotherium,  ont  été  distingués  générîquement 
pour  la  première  fois  par  Ëlaiaville,  qui  leur  a  donné  le  nom  de- 
Topirotliarium  (1),  et  ce  n'est  que  plus  lard  que  Cuvier,  oublîsDt 
qu'ils  étaient  déjîi  nommés,  les  a  appelés  Lophiodon^  dénomioa- 
tion  que  Blainville  lui-môme  a  acceptée  et  qui  maintenant  est  con- 
sacrée. Ces  animaux,  qui  ne  sont  guère  connus  que  parleur  système 
dentaire,  doivent  être  considérés  comme  formant  une  tribu  des  ]u- 
nientés  ou  Pachydermes  herbivores. 

Un  carnassier  très-voisin  de  la  civette  actuelle,  mais  de  taille 
plus  considérable,  est  le  Palœonkth  gigantea.  Comme  les  hvé- 
nodons,  cet  animal  a  de  l'analogie  dans  sa  dentition  avec  les  didel- 
phes  carnivores,  et  en  particulier  avec  les  sarcophiles.  M.  d'Or- 
bigny  en  a  trouvé  un  spécimen  à  Meudon  même,  dans  les  fausseS' 
glaises. 

Flore  des  li(;nitks.  —  Les  lignites  dérivant  de  la  décomposilio* 
de  végélaun,  il  est  tout  naturel  d'y  rencontrer  des  empreintes  dff 
plantes  généralement  trop  mal  conservées  pour  en  permettre  une 
étude  botanique  soignée.  Mais  il  en  est  autrement  pour  les  grès  qui 
surmontent  les  couches  argileuses  et  où  les  empreintes  sont  ao, 
contraire  très-délicates  et  extrêmement  variées. 

(l)  NouvMU  Diclionaaii-e  tThUtoire  nalnrdle,  t.  [X,  p. 


LIGNITES.  Ub 

Dans  les  environs  de  Soîssons,  il  arrive  souvent  que  le  grès  af- 
fecte la  forme  de  rognons  d'une  dimension  plus  ou  moins  consi- 
dérable, quelquefois  ayant  à  peine  50  centimètres  sur  une  faible 
épaisseur  et  dispersés  de  place  en  place,  mais  toujours  sur  un  plan 
horizontal.  A  Belleu,  à  Pemant,  à  Bazoches  et  à  Courcelles,  ce  sont 
de  véritables  bancs  ayant  une  étendue  considérable.  Si  Fauteur  de 
la  Description  géologique  de  V Aisne  a  écrit  que  ces  grès  ne  se  trou- 
vent pas  dans  Tarrondissement  de  Soissons,  ni  de  Chfiteau-Thierry, 
c'est  que  depuis  un  siècle,  les  bancs  de  Belleu  et  de  Pernant  avaient 
été  exploités  pour  le  pavage  de  la  ville  de  Soissons,  ainsi  que  le 
rapporte  Guettard  ;  les  autres  localités  avaient  échappé  à  ses  recher- 
dies.  Ces  grès  n'offrent  pas  toujours  la  même  apparence  ;  le 
grain  assez  grossier  de  Belleu  devient  beaucoup  plus  fin  à  Pernant 
et  dans  les  autres  localités.  Cependant  les  plantes  y  ont  conservé 
même  à  Belleu  les  moindres  traces  des  nervures.  Ces  grès  ne 
paraissent  pas  s'être  déposés  sous  Peau  par  stratification  régulière  ; 
on  peut  s'assurer  de  ce  fait  par  l'examen  des  fossiles  renfermés  dans 
la  masse.  En  effet,  si  l'on  casse  avec  quelque  précaution  un  bloc 
de  ces  grès,  on  reconnaît  que  les  feuilles  se  trouvent  dans  toutes 
les  positions  et  y  déterminent  des  plans  qui  se  coupent  sous 
tous  les  angles  possibles.  Le  limbe  des  feuilles  n'est  pas  non 
plus  toujours  sur  un  même  plan  ;  on  en  trouve  qui  sont  roulées 
sur  elles-mêmes,  soit  dans  leur  longueur,  soit  dans  leur  largeur, 
soit  enfin  dans  une  position  intermédiaire  et  d'une  façon  tout 
à  fait  irrégulière.  Les  carrières  étant  à  peu  près  épuisées,  c'est 
donc  dans  les  pavés  de  Soissons  que  les  recherches  peuvent  être 
fructueuses. 

Applications  industrielles  des  ligmtes.  — Comme  nous  le  disions 
au  début  de  ce  paragraphe,  l'industrie  et  le  commerce  tirent  plu- 
sieurs substances  utiles  de  l'étage  des  lignites. 

Les  argiles  sont  activement  exploitées  dans  les  départements  de 
rOîse  et  de  l'Aisne  et  servent  à  la  fabrication  de  poteries. 

Les  sables  sont  souvent  si  purs,  que  les  verreries  les  prennent 
comme  matière  première. 

Les  grès  sont  recherchés  comme  matériaux  de  construction  et 
pour  le  pavage,  destinations  auxquelles  leur  forme  fréquemment 
tabulaire  les  rend  particulièrement  propres. 

Enfin  les  lignites  proprement  dits  sont  exploités  comme  matières 
combustibles,  etquand  ils  sont  pyriteux,  comme  amendements  agri- 
coles et  comme  minerais  d'alun  et  de  sulfate  de  fer.  Leur  exploita- 

ST.   MEUNIER.  10 


lie  TERRAINS  TERTIAIRES, 

lion  esl  parti  cul  iéremeut  active  daus  le  département  de  l'Aisne,  od 
d'Arcliiac  (1)  cite  soixante-quinze  cendi-îhvs  en  activité.  Le  plu» 
^Tand  nomijre  de  ces  exploitations  a  lieu  fi  ciel  ouvert  et  immèr^ 
(lialement  sous  le  diluvium  ou  dépôt  de  cailloux  roulés  des  valléc& 
Dans  deux,  qui  ont  aussi  lieu  à  ciel  ouvert,  les  glaises  et  les  licier 
sont  recouverts  par  des  bancs  de  grès,  et  dans  une  autre,  encorS' 
h  ciel  ouvert,  la  superposition  directe  de  toutes  les  couches  ler- 
tiaires  jusqu'au  calcaire  grossier  inférieur  esl  de  la  plus  par- 
Taitc  évidence.  Ceiiaines  cendriërcs  ont  des  galeries  horizontales 
pratiquées  exclusivement  et  sans  interruption  dans  le  banc  dt 
lignites,  oit  elles  ont  été  poussées  jusqu'à  500  mètres  sous  lei'. 
sables  sui'monlés  du  calcaire  grossier,  et  à  travers  lesquelles  dei- 
puits  verticaux  ont  été  pernés  pour  aérer  les  travaux.  Enfin,  H. 
eu  est  où  l'exploitation  se  fait  par  des  puits  et  des  galeries  boiséeS: 
h  quelques  mètres  seulement  au-dessous  de  la  surface  du  soL 

Le  premier  mode  d'extraction  est  particulièrement  usité  dans  lekt 
vallées  de  la  Marne,  de  l'Aisne  et  de  la  Lelh.  La  position  des  lignites>' 
avec  leurs  argiles  et  leurs  bancs  coquilliers  sous  les  grès  ne  se  voit 
que  dans  trois  localités  situées  à  un  quart  de  lieue  tes  unes  des  autres 
(Chaillevet,  Mailly  cl  Urccl,  au  sud  de  Laon).  Les  galeries  qui  s'en- 
foncent soas  les  collines  tertiaires  sont  comprises  entre  Feslieui 
et  Montaigu,  à  l'est  de  la  même  ville,  et  les  puits  avec  galeries  sous 
le  diluvium  se  pratiquent  généralement  sur  les  deux  rives  de  l'Oise, 
de  Hogécourl  h  Jussy. 

Il  est  intéressant  d'ajouter,  toujours  d'après  d'Archiac,  que  celle 
exploitation  est  déjà  ancienne.  Des  titres  qui  remontent  à  l'an- 
née 15110  prouvent  l'existence  d'une  exploitation  à  Arsy  (Oise). 
La  cendriérc  de  Beaurains  fut  ouverte  en  1736;  celle  de  Boiiulli' 
(Seiue-et-Oise),  en  1745.  Dans  le  département  de  l'Aisne,  la  plus 
ancienne,  celle  de  Suzy,  oe  remonle  qu'à  1758.  La  première  manu- 
faclure  de  vitriol  et  d'aluu,  établie  pour  traiter  les  lignites,  ost  celle 
d'Drcel  (Aisne),  qui  fut  wéée  en  17S6. 

Divers  minéraux  susceptibles  d'applications,  mais  beaucoup  moiii% 
abondants  que  les  précédents,  peuvent  être  extraits  des  même; 
couches.  Nous  en  mentionnerons  quelques-uns. 

La  pyrite  est  mélangée  aux  lignites  et  leur  communique  une 
partie  de  leur  valeur  agi'icole,  car,  en  s'oxydant  au  contact  de  l'air, 
elle  donne  naissance  à  une  certaine  quantité  de  sulfate  de  fer  donl 

(1)  D'Archiac,  Hist.  îles /•■■og.'k  'le  la  géologie,  l.  Il  [)8â9),  |i.  GIB. 


PARALLÈLE  ENTRE  LES  DEUX  RÉGIONS.  iM 

h  végétation  a  été  constatée  par  de  nombreuses  expé- 


■^é  se  trouve  ici  avec  les  mêmes  caractères  de 
%      V       '.  'ue  nous  avons  signalés  pour  celui  qu'on 

os  de  Paris  dans  les  couches  dépendant 


H         > 


•s 


•  Mnme  les  fausses  glaises  fournissent 

'Tal  qu'on  n'est  pas  habitué 
^  bassin,  l'or  métallique,  qui, 

.  do  MM.  Duvalet  Meillet  (1),  se 

..iiient  minces  sur  de  petites  oolithes 

v's  aux  lignites   du  mont  Sarrans,  au  sud 

.lies  de  minerai  de  fer  ont  donné  5  centigrammes  d'or, 
t  la.  première  fois  que  l'or  est  ainsi  signalé  à  l'état  de  préci- 
^ilé  d'origine  évidemment  chimique  dans  les  terrains  tertiaires. 


CHAPITRE    III 

PARALLÈLE  ENTRE  LES  DEUX   RÉGIONS  PRÉCÉDEMMENT  ÉTUDIÉES. 

Après  cette  revue  rapide  des  couches  formant  la  zone  orthro- 
oëne,  et  conformément  au  programme  que  nous  nous  sommes 
tracé  précédemment,  il  faut  comparer  ce  que  nous  a  appris  lexa- 
men  successif  des  deux  régions  situées,  l'une  au  sud  et  l'autre  au 
nord  de  Paris. 

Rappelons-nous  que  la  première  nous  a  donné  : 

à.  Les  fausses  glaises.  2.  L'argile  plastique. 

3.  Les  sables  quarlseux.  1.  Le  conglomérat  ossifère. 

De  ces  quatre  assises,  la  plus  constante  est  l'argile  plastique.  Or, 
nous  venons  de  voir  que  les  couches  argileuses  abondent  dans  la 
série  du  Soissonnais.  On  doit  en  conclure  que  l'argile  constitue 
oomme  une  sorte  de  trait  d'union  entre  les  deux  formations,  et 

■  (i)  Bullet  de  ht  Soc.  géologique,  l'o  série,  1842,  t.  XIV,  p.  lOJi. 


1A8  TERRAINS  TERTIAIRES. 

pouiTa  permelire  d'apprécier  l'âge  relatif  des  couches  des  deux 

Mais  les  localilés  où  l'ùii  peul  couslatcr  les  rapports  muluels  d 
ces  deux  séries  ne  sont  pas  très-nombreuses. 

M.  Hébert  (1)  eu  a  signalé  une  particulièrement  intéressants 
et  instructive  à  Sérincourt,  à  5  kilomètres  au  nord  de  Meulan. 
Comme  le  représente  la  ligure  ci-jointe,  on  voit  dans  celte  localité 
les  couches  du  congloraérat  et  de  l'argile  plastique  recouvrant  la 
craie  et  supportant  les  argiles  k  Ci/rena  cuneiformîi  (voy.  lig.  i 


Tic.  àS.  —  Coupe  pri^e  à  Sârincourt. 
B,  Calcaire  grussiei'.  —  7,  Argile  brune.  —  G.  Lignîle.  —  5.  Argile  h  cyrêin'i.  —  t.  LrgniU» 
ïl  «bips.  —  3.  Argile  plasllqu''.  —  3.  Conb-Ioim'nil.  —  I.  d'ara. 

Les  argiles  coquillières  du  Vexiii  français,  Fréquenles  le  long  de 
la  vallée  de  l'Epie,  relient  sou  terrai  nement  les  dcpflts  identiques  du 
Soissonnais  avec  les  lambeaux  argileux  de  la  Seine- Inférieure. 

Il  résulte  de  là  que  les  fausses  glaises  correspondent  aux  ligniles 
proprement  dits,  et  c'est  la  confirmation  de  l'hypothèse  déjà  for- 
mulée par  Brongniart  :  o  Ce  banc  [disait-il,  en  parlant  des  fausses 
glaises),  qui  ne  se  montre  pas  toujours,  existe  aussi  quelquefois  seul 
avec  une  grande  épaisseur  et  une  grande  étendue,  et  est  souvent 
très-riche  en  débris  organisés  qui  semblent  lui  appartenir  en  pro- 
pre et  le  caractériser  d'une  manière  particulière.  C'est  à  ce  banc,  e* 
par  conséquent,  au  dépôt  de  l'argile  plastique,  dont  il  fait  partie, 
qu'appartiennent  des  sables,  des  ligniles  de  diverses  variétés,  du 
succin  ou  ambre  jaune,  et  de  nomhi'cuses  coquilles  fossiles,  les  unes 
évidemment  marines,  les  autres  évidemment  d'eau  douce  (î),  n 


(1)  Héberl,  Bullrl.  de  la  Soc.  géoloaitjae,  V  lêrie,  J8Gi,  I.  S 

(2)  fi.  Cuvier  et  Alex.  Brangniarl,  De'criplion  géologique  des  ei 
1835{3'i:'(iilion),  in-8.  p.  US. 


,  p.  Ïi8. 


LES  Sables  glâugonifères.  i49 

Dans  cette  manière  de  voir,  le  conglomérat  (auquel,  comme  nous 
l'avons  dit,  se  rattache  une  partie  des  poudingues  dits  de  Nemours), 
l'argile  plastique  et  les  sables  quartzeux  correspondent  ensemble 
aux  sables  de  Bracheux  et  de  Chalons-sur-Vesle. 

Quant  au  système  de  lUIly,  il  paraît  être  antérieur  à  toute  cette 
série  et  n*est  pas  représenté  dans  la  région  sud. 

Ces  faits  peuvent  se  résumer  dans  le  tableau  suivant  : 

RÉGION  DU  NORD.  RÉGION    DU   SUD. 

Lignites Fausses  glaises. 

Sables  de  Bracheux  \  r  Sables   quartzeux. 

et  de  [ <  Argile  plastique. 

Châlons-sur-VesIe.  .  )  V  Conglomérat. 

Formation  de  Rilly » 


II 

ÉOCÈNE  PROPREMENT  DIT 

Le  terrain  éocène   proprement  dit  peut  être  divisé  en  quatre 
grandes  divisions,  qui  sont  : 

4.  Le  travertin  inrérieur  ou  de  Saint-Ouen. 

3.  Les  sables  moyens  ou  de  Dcauchamp. 

2.  Le  calcaire  grossier. 

1.  Les   sables   glauconifcres   ou  du  Soissonnais. 

A  des  points  de  vue  différents,  ces  divers  terrains  vont  nous  pré- 
senter des  particularités  importantes. 


CHAPITRE  PREMIER 

LES    SABLES    GLâUCONIFÊRES. 

Caractères  généraux  des  sables  glauconifères.  —  C'est  à  une 
époque  immédiatement  postérieure  à  celle  que  nous  venons  d'étudier 
avec  quelque  détail  qu'appartiennent  les  sables  glauconifères  du 
Soissonnais,  qu'on  peut  regarder,  au  moins  dans  beaucoup  de  cas, 
ooii)me  formant  le  soubassement  du  calcaire  grossier. 


15»  TERRAINS  TERTIAIRES. 

Ce  sont  des  sables  siliceux,  parfois  mêlés  de  calcaire  et  d'argile, 
avec  des  grains  verts  de  glauconie,  et  où  les  coquilles  se  rencon- 
trent parfois  en  nombre  prodigieux. 

Une  des  localités  où  leur  étude  a  été  le  plus  suivie  est  Cuise-la- 
Motte,  aux  environs  de  Pierrefonds.  Ils  sont  très-développés  auprès 
de  Pont-Sainte-Maxence,  dans  le  département  de  l'Oise,  et  en  géné- 
ral sur  tout  le  pourtour  de  la  vallée  de  TAisne.  Il  en  est  de  même 
dans  le  département  de  l'Eure.  Plus  près  de  Paris,  on  les  retrouve 
fréquemment  au-dessous  du  calcaire  grossier,  mais  beaucoup  moins 
épais  et  moins  riches  en  fossiles  :  par  exemple,  à  Valmondois  et 
à  Anvers. 

A  différents  niveaux ,  il  s'y  rencontre  des  rognons  tuberculeux 
épars,  surtout  dans  le  haut,  et  que  les  ouvriers  appellent  des  tèttt 
de  chat.  Ces  rognons,  d'aspect  très-singulier,  et  qui  résultent  évi- 
demment de  concrétion,  se  poursuivent  jusque  dans  le  calcaire  gros- 
sier inférieur. 

Faune  des  sables  glauconifères.  —  Comme  nous  le  disions  tout 
à  l'heure,  les  fossiles  des  sables  du  Soissonnais  sont  innombrables. 
Les  mollusques  dominent,  et  voici  une  liste  des  coquilles  recueillies 
par  M.  Melleville  dans  une  seule  couche  de  la  montagne  de  Laon, 
que  l'on  peut  regarder  comme  correspondant  à  la  partie  inférieure 
des  sables  glauconifères  (1). 


RADIAIRES. 


A  Iveo Itna  ohlonga ,  Desh . 


Lunulites  radiata,  Larak. 


AMMÉLIDES. 


Dentalium  tarentinum. 

—  fissura^  Lamk. 

—  costellntum,  Desh. 

—  incertum,  Desh. 


Dentalium  pseudo-entalis,  Desh. 

—    strangulatuniy  Desh. 
Serpula  (plusieurs  espèces) 


CONCHIFÈRES  ET  MOLLUSQUES. 


Âmpullaria  conica^  Lamk. 

—  acumtnata,  Lamk. 
Auricula    ringens,    Lamk    (Rtngi- 

cula  ringens), 

—  acicula,  Desh. 
Ancillaria  olivula,  Lamk. 

—  buccinoides,  Lamk. 


Anomta  tenutstria,  Desh. 
Ai^ca  globulosa,  Desh. 

—  biangula,  Desh. 
Bulla  conulusy  Desh. 

—  coronata,  Lamk. 

—  semislriata^  Desh. 

—  lignaria,  Linn. 


(1)  Melleville,  Buliet.  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1860,  t.  XVII,  p.  722. 


LES  SABLES  GLÀUGONIFÈRES. 


151 


Bulla  cylùtdrica,  Bnig. 
Bifrontia  lattdunensiSy  Desh. 

—  hifoi^miSj  Desh, 

—  serrata^  Desh. 
Buccinum  stromboidesy  Lamk. 

—  obiusum,  Desh. 
Buiimus  terebeilatus,  Desh. 
Cancellaria  evulsa,  Sow. 

—  crenulatOy  Desh. 

—  elegans,  Desh. 
Cerithium  clavus,  Lamk. 

—  dathratunif  Desh. 

—  semigranulosum  y  Lamk. 

—  terebraie^  Lamk. 

—  pyreni forme,  Desh. 

—  untisu/ca/um ,  Lamk. 

—  per/oraium^  Lamk. 

—  inversum,  Lamk,  var.  a. 

—  gibbosulum,  Mellev. 

—  tenuistriatum,  Mellev. 

—  sulcifer,  Mellev. 

—  heteroclitum,  Mellev. 

—  regulare,  Mellev. 

—  canceUarioidcs,  Mellev. 
Calyptrœa  lamellosa^  Desh. 

—  lœvigata,  Desh. 
Cassidaria  carinata,  Desh. 
Corbula  striata,  Lamk. 

—  gallica,  Lamk. 

—  Victoriœ  (Mellev.)    (Nerea 

Melleviltei^  d'Orb.). 
Conus  bicoronatus,  Mellev. 
Corbula  longirostris,  Desh. 
Cardium  lima^  Desh. 

—  semisb'tatum. 

—  hybridum,  Lamk. 

—  discor,  Lamk. 

—  fragile,    Mellev.    (C   sub- 

fragile,  d'Orb.). 
Chama  papyracea,  Lamk. 

—  colcarataf  Lamk. 

—  plicaiella,  Mellev. 
Crassaiella  tumidoy  I^imk. 

—  lamellosa,  Desh. 

—  tenuisMata,  Desh. 

—  trigona,  Desh. 

—  compressa,  Lamk. 
Cyprofa  sulcosa,  Lamk. 


Cyprœa  acuminata,  Mellev. 
Cypricardia  ohlonga,  Desh. 
Cytherœa  obliqua ^  Desh. 

—  suberycinoides,  Desh. 

—  nitidula,  Lamk. 
Delphinula  striata,  Lamk. 

—  marginata,  Lamk. 
Dreissena  serrata,  Mellev. 
Erycina  elegans,  Desh. 
Fmjw?  incertus,  Lamk. 

—  aciculatus,  Lamk. 

—  exiguuSy  Desh. 

—  costarius,  Desh. 

—  »*u^05U«,  Lamk. 

—  longœvus,  Lamk^  var. 

—  bulbifovmis,  Lamk,  var.  r. 

—  regu/ariSf  Sow, 

—  affiniSy  Mellev. 

-—     angusticostatuSy  Mellev. 
Fissure  lia  squamosa,  Desh. 

—  costaria,  Desh. 

—  Minosti,  Mellev. 
Lucina  gibbosula,  Lamk. 

—  squames  a,  Lamk. 

—  divaricata,  Lamk. 

—  radians,  Lamk. 

—  Argus,  Lamk. 
Mâcha  semisulcata,  Desh. 
Marginclla  ovulata,  Lamk. 
Melania  costellatn,  Lamk. 

—  nitida,  Lamk. 

—  marginata,  Lamk. 

—  cochlearellfit  Lamk. 
Modiola  papyracea,  Desh. 

—  Aa^^flia,  Desh.,  var. 

—  tenuisiriata,  Mellev, 
Murex  fistulosus,  Brocc. 

—  tubifer,  Brongn. 

—  foliaceus,  Mellev. 
Mitra  grantformis,  Lamk. 
Natica  canaliculala,  Desh. 

—  hy brida,  Desh. 

—  epiglottina,  Lamk. 

—  labellata,  Lamk. 

—  sigaretina,  Desh. 

—  depressa,  Desh. 

—  mutabiliSf  Lamk. 

—  semistriaia,  Mich. 


152 


Nauiilus. 

Nerita  conoidea,  Lamk. 
Nticula  margaritacea,  Lamk. 
Nummuliies  pianulaia,  Lamk. 
Oliva  mitreola,  Desh. 
Ostrea  cymbula,  Desh. 

—  mutabilùy  Desh. 

—  flabellula,  Desh. 
Ovula  spelta,  Lamk. 
Pectunculus  granulosus^  Lamk. 

—  dispar^  Lamk. 

—  depressus,  Desh. 
Pecten  squamula,  Lamk. 

—  soleOy  Desh. 


TERRAINS  TERTIAIRES. 

Solarium  bistriatum,  Desh. 

—  grantUosum  Mellev. 
Solen  ovalis^  Desh. 

—  vagina^  Lamk. 
Spondylus  rarispina,  Desh. 

—  radula,  Lamk. 
Trochus  agglutinans^  Lamk. 
Turritella    imbricataria ,    Lamk, 

var.  6. 


comeus^  Mellev. 


Parmophorus  angustus,  Lamk. 

—  elongatuSf  Lamk. 
Placuna  solida^  Mellev. 
Pleurotoma  clavicularis^  Desh. 

—  pyruiata,  Lamk.,  var. 

—  dentata,  Lamk. 

—  uudata,  Lamk. 

—  iurrellOj  Lamk. 

—  uniserialis^  Desh. 

—  affinis,  Aleliev. 

—  lœvtgata,  Mellev. 

—  filifer,  Mellev. 

—  spiratay  Mellev. 

—  monilifer,  Mellev. 
Pileopsis  squamœformis,  Lamk. 
Pyrula  nexi/iSy  Lamk. 

—  tricostataj  Desh. 
Pholadomya  margaritacea^  Sow. 
Pinna  margaritacea,  Lamk. 
Rostellaria  fissurella^  Lamk. 

—  macropiera,  Lamk 

—  columbaria,   Lamk. 
Sepia,  plusieurs  espèces. 
Seclaria  multilamella,  Basl. 
Sigaretus  canaliculatus,  Sow. 


—  abbreviata,  Desh. 

—  rotifera,  Lamk. 

—  incerta,  Lamk. 

—  terebellata,  Lamk. 

—  hy brida,  Desh. 

—  carinifera,  Desh. 

—  marginuluta,  Mellev. 
Tornalella  sulcata,  Lamk,  var. 

—  alligata,  Desh. 

—  elegans,  Mellev. 
Tellina  donacialis,  Lamk,  var. 

—  rostralisy  Lamk. 
Terebellum  fusiforme,   Lamk. 
Triton  augustum^  Desh. 

—  viperinum,  Lamk. 
Terebra  plicatula,  Lamk. 

—  minuta,  Mellev. 
Turbo  lœvIgatuSj  Desh. 

—  raristriatus ^  Mellev. 
Umbrella   laudunensis,  Mellev. 
Venus  turgidula,  Desh. 
Voluta  crenuiata,  Lamk. 

—  trisulcata,  Desh. 

—  angusta,  Desh. 

—  musicalis,   Lamk. 

—  depressa^  Lamk. 
Venericardia  imbricata,  Lamk. 

—  asperula,   Lamk. 

—  planicosta,  Lamk. 

—  decuîsata,  Lamk. 

—  mitis^  Lamk. 


POISSONS. 
Vertèbres  et  dents  de  squales. 

Parmi   les  mollusques,  quelques-uns  méritent  de  nous  arré 
un  moment. 

Le  Tunntella  imbricataria  (Lamk) ,  qui  va  se  retrouver  dans 


LES  SABLES   GLAUGONIFÈRES.  153 

calcaire  grossier,  est  une  coquille  très-variable,  allongée,  assez 
étroite,  très-pointue  au  sommet  ;  elle  se  compose  de  22  à  2/t  tours  de 
spire  aplatis  et  dont  la  base  forme  un  angle  saillant  au-dessus  de  la 
suture,  de  sorte  que  les  tours  semblent  imbriqués  les  uns  dans  les 
autres,  ce  qui  leur  donne  un  peu  la  forme  de  certaines  vis  pre- 
nantes que  Ton  appelle,  à  cause  de  cela,  tire-fond.  Leur  surface 
présente  des  stries  inégales  et  inégalement  distantes  ;  les  plus  fines 
sont  entre  les  autres,  et  elles  sont  très-finement  granuleuses.  Ces 
stries  sont  obliquement  traversées  par  d'autres  beaucoup  plus  fines 
et  régulières,  qui  résultent  des  accroissements;  ces  stries  sont 
flexueuses  dans  leur  longueur,  et  leur  forme  indique  celle  de 
Fouverture,  dont  elles  sont  les  anciennes  traces.  L'ouverture  est  un 
peu  plus  haute  que  large  ;  elle  est  ovale,  subquadrangulaire.  La 
columelle  est  peu  épaisse,  arquée  dans  sa  longueur  et  revêtue  d'un 
bord  gauche,  lisse  et  brillant,  qui  s'étale  sur  Tavant-derniertour.  Le 
bord  droit  est  très-mince,  Irès-tranchant  et  extrêmement  fragile  ; 
il  est  sinueux  latéralement,  et  le  bord  inférieur  l'est  également.  La 
base  du  dernier  tour  est  ordinairement  lisse  :  il  faut  une  forte 
loupe  pour  distinguer  quelques  stries  concentriques. 

Le  Neritina  conoidea  (Lamk)  (fig.  ^9  et  50)  est  extrêmement  re- 
marquable et  caractéristique.  D'après  M.  Deshayes  (1),  qui  en  adonné 
une  excellente  description,  il  appartient  réellement  au  genre  né- 
rîtinè.  Sa  columelle  en  effet  est  seule  dentée  ;  son  bord  droit  est 
simple,  et  ce  sont  ces  deux  caractères  qui  distinguent  les  néritines 
des  nérites.  Cette  coquille,  comme  le  montrent  nos  figures,  est  fort 
singulière  par  sa  forme.  Elle  est  ovalaire  à  sa  circonférence,  plate 
en  dessous  et  conique  en  dessus,  comme  un  cabochon.  Sa  spire  est 
très-courte,  tournée  dans  le  même  sens  que  dans  toutes  les  autres 
espèces;  elle  est  formée  de  trois  tours  apparents,  inclinés  posté- 
rieurement à  droite,  et  relevés  au  sommet  du  cône  que  présente  la 
forme  extérieure  :  ce  sommet  est  placé  vers  le  tiers  postérieur  de  la 
longueur  totale.  La  surface  extérieure  est  revêtue  d'une  couche  cor- 
ticale luisante  et  comme  vernissée,  qui  présente,  dans  la  plupart  des 
individus,  des  traces  non  équivoques  de  coloration  :  elle  consiste 
en  linéples  brunes,  tantôt  articulées  et  interrompues,  quelquefois 
fortement  en  zigzag,  et  d'autres  fois  se  disposant  en  deux  zones 
longitudinales  de  taches  plus  ou  moins  grandes.  Ces  taches  ou  ces 

(i)  Deshayes,  Description  des  coquilles  fossiles  des  environs  de  Paris^  4824, 
t.  II,  p.  149. 


15i  TËRRAI?iS  TËRTIAlnES. 

lividités  sont  d\in  brun  assez  foncé  sur  un  fond  d'un  jaune  bninAtre 
ou  corné.  En  dessous,  la  coquille  est  divisée  en  deux  parties  illé- 
gales.  L'une,  postérieure,   est  occupée  par  une  très-large  callosilé 


-  Neritiita  c: 


„Vfr«  (vu 


as). 


arrondie,  sur  laquelle  se  creuse  presque  toujours  un  sillmi  ranieiiK 
qui  part  de  l'angle  gauche  de  l'ouverture,  et  qui  semble  avoir  été 
produit  par  un  vaisseau  :  on  peut  supposer  en  effet  que  c«tte  suri^ 


Fie.  50.—  iSV 


\oidea  (vu  de  prolil). 


calleuse  est  le  résultat  du  développement  d'un  lobe  du  manteau  sur  i 
toute  son  étendue.  L'autre  partie  de  la  surface  inférieure  est  occupée  I 
par  l'ouverture,  qui  est  petite,  semi-lunaive,  plus  large  que  longue 


LES  SABLES  GLAUGOMIFÈRES.  155 

Le  bord  columellaire  est  droit;  il  est  assez  mince,  eu  forme  de 
cloison  et  découpé  en  huit  grosses  dents  inégales.  A  l'extrémité 
gauche  de  cette  columelle  se  trouve  en  dessus  une  dépression  assez 
considérable,  et  en  dessous  une  échancrure  assez  large  dans  laquelle 
s'appuie  la  partie  spirale  de  Topercule.  Le  bord  droit  est  mince  et 
tranchant,  étalé,  simple  dans  toute  son  étendue. 

Le  Bifrontia  laudunensis  (Desh.)  est  une  coquille  discoïde  et  dont 
la  surface  extérieure  est  toute  lisse.  Du  côté  supérieur  elle  est  plane 
et  quelquefois  un  peu  convexe,  et  percée  d'un  ombilic  ordinairement 
fort  large,  dont  le  bord  est  terminé  par  un  angle  aigu.  Cet  angle,  or- 
dinairement simple,  est  crénelé  dans  certains  individus.  Il  descend 
en  spirale  jusqu'au  sommet  de  la  coquille  et  rend  faciles  à  distin- 
guer les  six  ou  sept  tours  de  spire  dont  elle  est  formée.  Le  dernier 
tour  est  proportionnellement  plus  épais  que  ceux  qui  précèdent;  il 
est  obtus  à  sa  circonférence.  On  ne  voit  qu'un  angle  très-obtus  qui 
limite  la  surface  supérieure.  L'ouverture  est  dilatée,  triangulaire, 
oblique  à  Taxe  et  terminée  inférieurement  par  un  angle  très-aigu, 
à  peine  échancré.  Le  bord  supérieur,  qui  est  le  plus  court,  présente 
une  échancrure  large,  mais  peu  profonde;  une  partie  du  bord 
gauche  seulement  vient  s'appliquer  sur  l'avanl-dernier  tour,  et  se 
prolonge  en  une  sorte  de  lorgnette  ;  le  bord  droit  est  fort  large,  très- 
mince  et  régulièrement  courbé. 

Le  Cerithium  acutum  (Desh.)  se  distingue  par  sa  forme  allongée, 
turriculée  et  sa  spire  composée  de  15  ou  16  tours,  toujours  aiguë  au 
sonomet  Les  individus  que  l'on  rencontre  le  plus  ordinairement 
présentent  à  la  surface  des  tours  une  carène  médiane,  dentelée, 
plus  ou  moins  saillante,  et  leur  base  et  leur  sommet  sont  limités 
par  une  côte  transverse  simple,  ce  qui  place  la  suture  dans  un  canal 
assez  étroit  et  assez  profond.  Le  dernier  tour  est  très-convexe;  il  est 
sillonné  dans  toute  son  étendue  ;  les  sillons  sont  ordinairement 
égaux,  également  distants,  quelquefois  accompagnés  de  stries 
placées  dans  lès  interstices.  L'ouverture  est  assez  grande,  ovale,  sub- 
trigone.  La  columelle  est  étroite,  fortement  arquée  dans  sa  longueur 
et  tordue  à  son  sommet;  elle  est  creusée  d'un  canal  étroit  et  peu 
profond.  Le  bord  droit  est  très-mince  et  très-fragile  ;  il  est  rare  de  le 
trouver  entier  :  arqué  dans  sa  longueur,  il  présente  latéralement  une 
échancrure  triangulaire  assez  profonde. 

Les  fomminifères  sont  représentés  ici  par  les  premières  nummu- 
lites  que  nous  offrent  les  couches  parisiennes.  La  figure  51  repré- 
sente le  Nummulites  planulata^  qu'on  y  trouve  par  milliards,  et  qui 


TERIIAINS  TERTIAIRES. 
dilTëre  tout  à  fail  (le  son  congénère  du  calcaire  grossier,  sur  lequel 
aurons  prochainement  à  appeler  l'attenlion. 


Diilérenls  poissons  ont  été  découverts  dans  les  sables  du  Sois- 
sonnais,  dans  ceux  de  Cuisc-la-Motte  surtout,  par  MM.  Lévesque 
et  de  Briinonl.  Eo  y  joignant  ceux  dont  Graves  a  donné  la  liste  (1), 
leur  nombre  est  considérable.  En  voici  l'énuméralion  d'aprfe 
M.Paul  Gervais  : 


Cardiarocion  heterodan, 
C,  leplodon,  Agsss. 
C.iulddena,  Agas!. 
C.  totiepicua,  AgoBf. 
Cœlorhynclius  reclus,  A  g  aï  s. 
Chrysophrija  inilra,  AgasB. 
Coleu!  mi'Wr,  Agaes. 
Lepidûlas  MoximiUam,  Agasf. 
Phylloâm  tnarginalis  i?J,  Aga&s 
P.  Dueatii,  Pomel, 
P.  ineonstans,   PomeL 
F.  tatidem,  Tamel. 
P.  Lfuesqueij  Pomel. 
nrjiiî  aerralus,  P.  C  en  aïs. 
Scarus  tflroifoa,  Pomel. 
Olodus  apkutaius,  Agasa. 


OtoJui:  moei-olus,  Agass, 
0.  ûbiigtiua,  Agnsi. 
Oxyrhiaa  haslalia,  Agass. 
Nolidama  reatrvut,  Agaii. 
Lamita  aculiatima,  Agais. 
£,.  compressa,  Agas). 
L.  eontirtidem,  Agasï. 
L.  ctegana,  Agasg. 
Sguatina  Gravesi,  Pomel. 
Priatin. 

Raia  echinala,  Pomel. 
Mijliobntei  acutaa,  Agaii. 
.1/,  canalieuMus,  Agaas. 
M.  punclaltis,  Agass. 
3t.  laliopiciis,  Agaïa. 


Parmi  les  reptiles,  nous  mentionnerons  des  serpents,  et  du  nombre 
une  espèce  atteignant  la  taille  du  Boa  actuel.  D'après  M.  Pomel, 
c'est  une  espèce  absolumeitt  nouvelle  à  laquelle  il  donne  le  non 
de  PalœojJiis  giganleus.  Ce  serpent  est  représenté  par  des  vertèbres 
analogues  à  celles  qu'on  retire  du  gisement  géologiquement  con- 
temporain de  rtie  de  Sheppey  en  i\nglelerre. 

Le  Crocodilus  obtusîdens  a  été  découvert  à  Cuise-la-Molte,  où  il  est 
représenté  par  ses  dénis.  EJIIes  sont  en  cône,  assez  régulières,' 
pourvues  en  avanl  el  en  arrière  d'un  rebord  saillant,  et  guillochées' 
sur  la  plus  grande  partie  de  leur  soramel. 


(I)  L.  Cr.iï. 


r  la  lopagriiphk  sMog'ijue  de  l'Oise,  p.  586. 


LES  SABLES  CLAUCONIFÈRES.  157 

Plusieurs  tortues  peuvent  également  être  mentionnées,  et  spécia- 
lement des  Emys  et  des  Trionyx,  Nous  citerons,  d'après  Graves, 
YEmys  BuUocki\  et  d'après  M.  Pomel,  les  Trionyx  granosa  el  lœvi- 
gâta  Tous  les  trois  se  trouvent  à  Cuise-la-Motte;  le  second  a  été 
recueilli  aussi  à  Pierrefonds. 

•  Enfin  Graves  cite  le  tarse  indéterminé  d'un  oiseau  comme  pro- 
venant des  sables  de  Cuise.  Ce  débris  ne  paraît  pas  avoir  élé 
examiné  avec  beaucoup  de  soin,  mais  il  signale  évidemment  des 
recherches  à  faire  et  qui  ne  sauraient  manquer  du  plus  vif  inléiét. 

Flore  dessables  glauconifères.  —  La  flore  des  sables  du  Sois» 
sonnais  est  extrêmement  intéressante.  Elle  renferme  beaucoup  de 
Cycadées,  représentées  le  plus  souvent  par  des  débris  tellement 
roulés,  qu'il  est  très-difficile  d'y  reconnaître  des  caractères  généri- 
ques. Les  terrains  détritiques  des  vallées  de  l'Aisne  et  de  l'Oise  en 
renferment  beaucoup. 

C'est  à  cette  flore  aussi  qu'appartient  le  beau  pnhmev {/indogenùes 
eckinatusj  dont  le  Muséum  possède  un  échantillon  presque  complet. 
Cet  échantillon  provient  de  Vailly,  sur  les  bords  de  l'Aisne. 

a  L'éveil  ayant  été  donné  par  cette  intéressante  découverte,  nous 
avons  dû  naturellement,  dit  M.  le  docteur  Eugène  Robert,  nous  qui 
avons  souvent  l'occasion  de  parcourir  cette  riche  contrée,  faire  des 
recherches,  pour  tacher  de  recueillir  des  objets  semblables.  Nos 
efforts,  jusqu'à  présent,  n'ont  pas  été  couronnés  de  succès;  mais, 
comme  il  arrive  souvent,  en  voulant  se  procurer  des  choses  bien 
connues,  on  trouve  à  leur  place  d'autres  choses  qui  ne  sont  pas 
moins  importantes,  autant  par  la  rareté  que  par  la  nouveauté. 

»  Or  donc,  en  examinant  avec  le  plus  grand  soin  les  cailloux 
roulés  de  toute  sorte  qui  remplissent  le  fond  de  la  vallée  de  l'Aisne, 
j'ai  recueilli  d'abord  le  tronc  entier  d'un  palmier,  bien  difl'érent 
de  celui  (Endogenites  echinaius)  dont  je  cherchais  les  débris,  et  qu'à 
défaut  de  congénères  vivants,  je  crois  pouvoir  rapprocher  des  genres 
Geonoma^  Phœnix^  ou  bien  encore  Astrocaryum;  dans  tous  les  cas, 
cette  magnifique  pièce,  entièrement  convertie  en  une  pâte  sili- 
ceuse très-fine,  rougeâtre,  a  dû  être  un  palmier  acaule  ou  raccourci 
en  bulbe.  Puis,  des  débris  siliceux  roulés  d'autres  palmiers  qui  ne 
doivent  pas  appartenir  à  la  même  espèce.  Enfin,  et  pour  mémoire, 
je  dois  mentionner  les  nombreux  fragments  de  bois  dicotylédones 
qui  les  accompagnent  dans  les  mêmes  atterrissements.  L'un  d'eux 
était  rempli  de  Teredo,  ce  qui  indique,  pour  le  dire  en  passant,  que 
le.  tronc  d'où  il  provient  a  été  évidemment  le  jouet  d'eaux  marines 


TEKRjllNS  TERTIAIRES' 
avaot  de  se  fossiliser.  Il  ressemble  du  reste  parfaitement  au  tronc 
végétal  avec  nomlireux  Tertdo  du  calcaire  grossier  de  Passy,  actuel- 
lement déposé  sous  cette  étiquette  dans  les  galeries  de  géologie  du 
Muséum  d'histoire  naturelle., 

"  Bien  que  le  célèbre  palmier  de  \aiily  n'ait  pas  été  tTOUvé  eti 
place  (on  l'avait  recueilli  en  creusant  le  canal  latéral  de  l'Aisne),  il 
n'y  a  pas  à  douter  qu'il  ne  provienne,  ainsi  que  les  bois  pétrifiés. 
des  sables- supérieurs  à  l'argile  plastique,  qui  forment  des  collines 
puissantes  couronnées  parle  calcaire  à  nummulites  dont  je  me  suis 
déjà  beaucoup  occupé  sur  la  rive  droite  de  l'Aîsne.  Mais  nous  ne 
pouvons  pas  parler  avec  autant  d'assurance  du  véritable  gisement 
des  palmiers  erratiques  qu'on  trouve  au  milieu  des  cailloux  roulés 
de  la  vallée  de  l'Aisne  (1),  entre  Chassemy  et  Braisne,  un  peu  avant 
la  jonction  de  la  Veale  avec  l'Aisne,  d 

M.  Watelet,  antérieurement  à  ces  découvertes,  a  donné  (2)  luie 
liste  des  plantes  composant  la  flore  des  sables  glauconifères.  La 


Algues 1    PliyloJermii.  .. 

j  Sptiœria 

""""•••■■  'h,.™ii.. 

Lichen 1    Verrucaria .... 

CnïPTOfiAHES    VAliCULAIBES   :  2. 

Fougùres.  ...      2    Ljeoiliuni 1 

HONaCOTVLËDOIlES    :    13. 

Graminées.  . .      1    Poacites 

Smilacées ...      1    Saiilacilcs 

Zingibérai:êe£.     1    CannopbylliLea .  . 
Naïadées,  ...      3    Caulinïles 

iFlabellaria 
Phifinicilca 
Anomalopliyllites. 
Palmacittis 


Tuxinées....     1    Podœarpug I 

DjcoTïLËDO^ies  a:igio3PEfiiies. 

APÉTALES  :  31. 

M„i...™..      gli;-'''?'™'- ' 

I  Hyrica 3 

„.    ,     ,              „(Bclula I 

lielulacées. ..      2 

iQaercus 10 

Fagiu a 

Carpinu^ 1 

CasLanea 1 

Ulmacées.   ..      3    lîlmus 3 

:i  que  taits  ces  cailloux,  dans  lesqueli  il 


(1)  ie  saisis  cette  occasion  pour  uoter  ici  que  tous  ces  cailli 
entre  du  quariz  primilif,  ont  suivi  le  cours  de  la  Vcsie  ;  tandis  que  de  l'autre  cdlë, 
par  le  travers  de  Vaillï,  les  allerrisseinenls  de  l'Aisne,  qui  n'a  pas  encore  re{u 
la  Veile,  lonl  presque  entièremenl  composés  de  gravier  et  de  sables  calciiirei  qai 
oirrEDt  cela  de  p^irticulier,  que  presque  tous  les  grains  sont  couverts  de  Irès-petites 
mouchetures  d'acerdése.  Assurément,  si  c'était  de  l'or,  on  ne  manquerait  pus  de 
rexplailer,  mais  il  j  aurait  trop  â  faire  pour  en  retirer  une  quantité  notable  de 
manganoie.  (Note  de  M.  Robert.) 

(ï)  Desrriplioii  tle<  plmilei  famles  du  hassùi  de  Pifii,  in-4",  1886,  p.  255, 


Balsamifluées. 
Salicinées.  . . 


6 


POLTPÉTALEa 

Anonacées. . . 
Magpioliacées. 
Buttnériacées. 


LES  SABLES  GUUCONIFÈRES. 

Morées isf'"'*^"' ^^ 

(  Artocarpidium .  .     3 

1    Liquida mbar.  . .     1 
Populus .......     2 

Salix 4 

/Ginnamomum. . .     5 

iDaphnogene 6 

Laurinées.  . .  22/ Persea. à 

1  Benzoin 

VLaurus 

1    Pimelea 

/Pelrophiloides.  . 

l  Hakea. 

10(  Lomatia 

I  fianksia à 


159 


40. 


DaphnoYdées . 


Proléacées 


Tiliacées 

Sterculiacées . 
Acérinées.  . . 
Malpig^hiacées. 
Sapindacées. . 

Jugiandées.  . 


Dryandroides. 


MONOPÉTÂLES  :  6. 


Apocynées. . . 

Sapotacées.  . 

Ébénacées. . . 
Êricacées .  . . 


1    Apocynophyllum. 
(Ghrysophyllum. . 


(Sapotacites 

2    Diospyros 2 

1    Andromeda 1 


Gombrétacées. 
Myrtacées.  .  .     1 
Pomacées.  . .     1 


2    Anona 2 

1  Magnolia i 

2  Dombeyopsis. ...  2 
(  Apeibopsis.  . . . .  2 
(  Grewia 4 

1    Sterculia l 

1    Acer  

1    Banisteria l 

1  Gupania l 

(  Juglans 3 

(Garya 2 

2  Termiaalia 2 


Papilionacées .  16 


Eugenia 1 

Pirus 1 

Trichonella 1 

Dolichites 1 

Piscida 1 

jGercis 2 

Gleditschia 1 

iGœsalpinia 2 

'Mezoneurum. ...  1 

Enlada 1 

Acacia 3 

^Leguminosites.  .  3 


Caractères  des  fossiles  des  sables  glauconifères.  —  On  peut 
remarquer,  au  point  de  vue  de  la  géologie  pratique,  que  les  fossiles 
des  sables  du  Soissonnais  offrent  une  teinte  blonde  caractéristique 
qui  les  fait  distinguer  sans  peine  des  fossiles  des  autres  couches. 
En  outre,  ce  système  ne  saurait  être  confondu  avec  celui  du  cal  - 
caire  grossier  qui  le  suit  immédiatement,  et  cela  grâce  à  une  couche 
très-constante  qui  l'en  sépare  de  la  façon  la  plus  nette. 

Cette  couche,  d'ailleurs  très-mince,  est  remplie  de  galets  quartzeux 
qui  lui  donnent  une  apparence  poudingiforme.  Elle  est  remplie  de 
dents  de  squales. 


M.o 


FiG,  52.  —  Turbinolia  elliptica. 

On  y  trouve  aussi  un  petit  polypier  très-caractéristique,  repré- 
senté ci-joint  et  désigné  sous  le  nom  de  Turbinolia  elliptica. 


160  TERRAINS  TERTIAIRES.     . 

C'est  un  polypier  dont  la  forme  générale  et  la  coupe  sont  données 
par  la  figure  52  ci-contre. 

Une  pareille  couche  indiquant  des  phénomènes  de  transport,  il 
est  naturel  d'en  faire  la  limite  entre  les  deux  systèmes,  d'autant  plus 
que  la  vaste  surface  qu'elle  recouvre  lui  donne  Timportance  d'un  fait 
général.  Elle  existe  partout,  malgré  sa  minceur,  sur  tout  le  pays 
compris  entre  Soissons,  Vétheuilet  Montmirail.  Seulement  on  peut 
également  la  regarder  comme  le  couronnement  des  sables  et  la 
hase  du  calcaire.  C'est  une  simple  question  d'accolade  sans  impor- 
tance réelle. 


CHAPITRE  II 

LE    CALCAIRE    GROSSIER. 

La  puissante  formation  du  calcaire  grossier  offre  une  importance 
considérable  tant  au  point  de  vue  des  circonstances  qui  ont  accom- 
pagné sa  formation  qu'à  celui  des  fossiles  innombrables  qu'on  y 
trouve,  et  des  applications  industrielles  et  agricoles  qu'on  fait  à 
chaque  instant  des  matériaux  qui  la  composent. 

Alex.  Brongniart  (1)  a  établi  dans  le  système  qui  va  nous  occuper 
une  première  division  en  trois  étages,  qui  peut  et  doit  être  conser- 
vée. Elle  comprend  : 

3.  Calcaire  supérieur  ou  à  cérilhes. 
2.  Calcaire  moyen  ou  à  miiliolites. 
1 .  Calcaire  inférieur  ou  à  nummulites. 

Chacune  de  ces  divisions  peut  à  son  tour  se  répartir  en  divers 
bancs  que  nous  examinerons  successivement,  en  tirant  parti  d'une 
excellente  notice  publiée  par  M.  P.  iMichelot  (2). 

§  1 .  —  Calcaire  infériear  oa  à  IVummalItes. 

Par  ses  couches  inférieures  ce  calcaire  passe  insensiblement  aux 
sables  glauconifères  du  Soissonnais.  Nous  rappellerons  cependant 

(1)  Alex.  Brongniart,  Description  géologique  des  env irons  de  Paris ,  3«  édilion. 
Paris,  1835. 

(2)  P.  Michelot,  Builet.  de  la  Soc.  géologique ^  2«  série,  1855,  t.  II,  p.  136. 


LE  CALCAIRE  A  NUMMULITES.  161 

qu'une  couche  poudingi forme  l'en  sépare  d'une  manière  très-nelte 
et  très-constante. 

La  puissance  du  calcaire  à  nummulites  varie  de  U  à  30  mètres 
environ,  et  si  on  le  considère  dans  son  état  le  plus  complet,  on  y 
distingue  trois  niveaux  parfaitement  nets,  qui  sont  : 

c.  Banc  à  verrains  ou  à  Cerithium  gjganieum, 

h.  Pierre  de  Sainl-Lcu^  nommée  aussi  roche  des  Foryets. 

a.  Banc  à  Nummuliies  lœvigatn* 

a.  —  Banc  à  Nummuliies  lœvigata. 

Ce  banc  repose  immédiatement  sur  la  couche  caillouteuse,  avec 
dents  de  squales  et  Turbiniola  elliptica,  qui  couronne  les  sables  du 
Soissonnais.  Son  épaisseur  varie  de  1  à  12  mètres,  et  il  se  retrouve 
sur  une  surface  considérable. 

Faune  du  banc  a  nummulites.  —  Les  fossiles  très-nombreux 
qu'il  renferme  n*y  sont  pas  répartis  au  hasard,  mais  donnent  au 
contraire  avec  beaucoup  de  netteté  des  horizons  successifs.  C'est 
ainsi  qu'au-dessus  de  la  couche  à  Turbinolia  s'en  place  une  autre 
caractérisée  par  des  lunulites,  sorte  de  petits  polypiers  en  forme 
de  dé  à  coudre. 

On  y  recueille  aussi  comme  coquille  tout  à  fait  caractéristique  le 
Pectensolea  (Desh.).  C'est  une  coquille  arrondie,  régulière,  équivalve, 
presque  équilatérale,  régulièrement  convexe ,  mais  déprimée  et 
lentiforme.  Sa  surface  extérieure  paraît  lisse,  ne  montrant  que  des 
stries  d'accroissement  irrégulièrement  espacées.  Mais,  examinée  à 
une  très-forte  loupe,  on  aperçoit  un  nombre  considérable  de  stries 
très-fines  onduleuses,  qui  manquent  ordinairement  sur  le  milieu  de 
la  coquille,  mais  qui  se  remarquent  toujours  sur  ses  parties  latérales, 
où  elles  sont  divergentes  et  cessent  à  l'origine  des  oreillettes.  Les 
crochets  sont  très-petits,  pointus,  et  ne  font  aucune  saillie  au-dessus 
du  bord  cardinal.  Les  oreillettes  de  la  valve  gauche  sont  égales  et 
semblables;  la  postérieure  est  lisse,  l'antérieure  est  striée  en  rayon- 
nant. Celles  de  la  valve  droite  sont  semblables  aussi  ;  seulement 
Tantérieure,  profondément  échancrée  à  la  base,  est  plus  fortement 
striée  que  celle  de  l'autre  valve.  On  remarque  dans  l'échancrure  de 
l'oreillette  de  petites  dents  aiguës  et  peu  nombreuses.  Le  bord 
cardinal  est  simple.  La  fossette  du  ligament  est  courte,  profonde 
et  triangulaire.  A  l'intérieur,  les  valves  sont  lisses  :  on  y  remarque 
presque  au  centre  une  grande  impression  musculaire  blanche  ;  à  la 

ST.  MEUNIER.  H 


^1^^    *  TEKRAïaS  TERTIAIRES. 

hase  inieroe  des  oreillettes   postérieures  on  reraaique    un  |)olil 
tubercule  oblong  et  obtus. 

Cette  première  couche  se  montrait  autrefois  à  Auteui),  dans  Paris 
même;  mais  l'achèvement  des  constructions  la  rend  mainti?naiil 
difficilement  accessible  dans  celle  localité.  Pour  la  bien  étudier, 
on  peut  aller  àLonguesse,  près  de  Vigny,  daus  le  département 
de  Seine-et-Oise. 

Le  lit  qui  vient  immédiatement  au-dessus  est  reman|uabie  par 
la  grande  quantité  de  gros  bivalves  qu'on  y  rencontre.  Nous  en 
citerons  quelques-uns. 

Le  Cardium  hippopewn  (Lamk)  est  peut-être  le  plus  volumi- 
neus,  mais  il  est  assez  rare,  sauf  à  l'état  de  moule,  et  d'ordinaire 
on  ne  recueille-que  des  valves  isolées.  Celte  coquille  est  globuleuse, 
très-ventrue,  cordiforme,  un  peu  oblique  el  inéquilatérale,  à  crochtitï 
gi-ands  et  saillants  inclinés  sur  le  côté  antérieur,  qui  est  le  plus  court, 
Du  sommet  du  crochet  parlent  en  rayonnant  un  grand  nombre  de 
stries  peu  apparentes,  qui  séparent  autant  de  eûtes  très-étroites,  ik 
peine  saillantes,  lisses,  si  ce  n'est  à  la  base,  où  elles  sont  marquées 
de  fréquentes  stries  Iransverses  qui  sont  des  traces  des  accroisse- 
ments. Ces  côles,  en  aboutissant  sur  le  bord,  y  produisent  autant  de 
crénclures  qui  sont  fines  et  aiguës;  les  postérieures  sont  plus 
larges  que  les  autres.  La  charnière  est  très-puissaute.  Elle  se  com- 
pose, sur  chaque  valve,  d'une  grande  dent  cardinale  pyramidale, 
inclinée  postérieurement,  et  à  câté  une  fosscl.lc  grande,  oblique, 
destinée  à  recevoir  la  dent  de  la  valve  opposée.  Ces  dents  sont  telle- 
ment disposées,  que  lorsque  les  valves  sont  réunies,  il  est  impos- 
sible de  les  séparer  si  l'on  veut  les  désunir  du  côlé  de  ia  chaniière;  les 
dents  latérales  sont  très-fortes,  grandes,  coniques,  obtuses  et  obli- 
ques; l'antérieure  est  la  plus  grosse  et  elle  est  grossièremenl 
sillonnée  à  sa  base.  Les  n\inphes  sont  gi'andes,  épaisses,  ag- 
rées profondément  du  bord  et  destinées  k  recevoir  un  ligament 
puissant. 

Le  Cardium  porulosum  (Lanili)  est  moins  gros  que  le  précédent, 
mais  il  est  infiniment  plus  commun,  et  figure  non-seulement  duis 
tous  les  étages  du  calcaire  grossier,  mais  dans  toutes  les  formations 
marines,  depuis  la  plus  inférieure  jusqu'à  la  dernière.  C'est  une 
coquille  arrondie,  globuleuse  el  cordiforme  issez  mince  et  fragile; 
elle  est  presque  équilatéralc,  rarement  oblique  bes  crochets,  assez 
grands,  sont  saillants,  recourbés,  opposes  i\  en  part  en  rayonnant 
trente  à  trente-huit  côtes  aplaties,  séparées  cnlrt  ilks  par  un  sillon 


LE  CALCAIRE  A  NUMMULITES.  1G3 

plus  OU  moins  profond.  Chaque  côte  est  partagée  dans  le  milieu 
par  rinsertîon  d'une  lame  saillante,  tantôt  poruleuse  à  sa  base, 
tantôt  entière  et  granuleuse  ou  écailleuse  à  son  bord  libre.  Ces 
lames  descendent  du  sommet  jusque  sur  le  bord  de  la  coquille.  Ce 
bord  est  profondément  découpé  en  autant  de  dentelures  qu'il  y  a  de 
côtes.  La  charnière  est  droite,  étroite;  elle  présente  sur  chaque 
valve  une  dent  cardinale  conique  en  crochet,  et  à  côté  une  cavité 
de  la  même  forme.  Les  dents  latérales  sont  aplaties,  lamelleuses, 
et  surtout  Textérieure,  qui  est  la  plus  saillante. 

Le  Chama  calcarata  (Lamk)  offre  un  aspect  très-singulier,  et  repré- 
sente certainement,  suivant  l'expression  de  M.  Deshayes,  Tune  des 
plus  belles  espèces  fossiles  du  genre  chame.  Elle  est  orbiculaire,  très- 
convexe  des  deux  côtés,  presque  régulière,  à  crochets  grands,  sail- 
lants, contournés  et  opposés;  le  crochet  de  la  valve  inférieure  est  plus 
grand  que  l'autre.  Des  lames  élégantes,  transverses,  assez  larges, 
s'élèvent  de  la  surface  de  la  coquille  ;  ces  lames,  presque  toujours 
régulières,  sont  ornées  sur  leur  bord  libre  d'épines  inégales,  les 
unes  fort  longues,  droites  ou  un  peu  recourbées  et  canaliculées  en 
dessus  ;  les  autres,  beaucoup  plus  nombreuses  et  plus  petites,  sont 
dans  les  intervalles  des  premières.  Ces  épines  se  contournent  diver- 
sement, mais  le  plus  souvent  s'infléchissent  dans  l'intervalle  d'une 
lame  à  l'autre.  Sur  la  valve  inférieure,  les  intervalles  qui  séparent 
chaque  lame  sont  finement  granuleux,  et  quelquefois  les  granu- 
lations se  confondent  en  rides  diversement  dirigées.  Sur  la  valve 
supérieure,  entre  chaque  lame  transverse,  on  voit  des  côtes  longi- 
tudinales qui  partent  de  la  base  de  la  lame  qui  est  au-dessous, 
remontent  en  devenant  de  plus  en  plus  saillantes,  atteignent  en 
dessous  la  base  de  la  lame  qu'elles  rencontrent,  se  recourbent  en 
arc-boutant,  et  deviennent  la  base  des  épines  qui  partent  du  bord 
des  lames.  La  dent  cardinale  de  la  valve  inférieure  est  oblique,  mais 
peu  considérable;  une  petite  dent  rudimen taire  se  trouve  derrière 
elle  dans  la  direction  du  bord.  Cette  petite  dent  s'appuie  sur  la  base 
de  la  nymphe  qui  donne  attache  au  ligament.  La  valve  supérieure 
ne  présente  à  la  charnière  qu'une  dent  fort  courte  en  bourrelet, 
devant  laquelle  est  une  cavité  qui  reçoit  à  peine  la  moitié  de  la 
grande  dent  de  l'autre  valve.  La  surface  entière  de  la  coquille  est 
couverte  de  points  enfoncés  et  de  pores  très-nombreux  et  très-rap- 
prochés.  Les  bords  sont  simples  dans  toute  leur  étendue.  Le  Chama 
lamellosa  (fig.  53)  est  très-voisin  du  précédent. 

Les  principales  localités  où  le  lit  à  bivalves  peut  être  observé  sont 


TERHAIMS  TKUTIAIIIES. 
Vaugirard,  les  Camères-Saitit-Denis,  la  Fcrlé-Milon,  Cliaumonl  en  | 
Vesin,  etc. 


Fin.  53.  —  Cliama  lamellosa. 

Elutin,  le  lit  à  iiummulites,  qui  donne  son  nom  à  tout  le  banc, 
est  surtout  développé  dans  le  Soissonnais  et  le  Laonnais.  Il  est 
représenté  également  liès-près  de  Paris  par  une  couche  mince  et' 
sableuse  à  Vaugiraid  et  à  Issy.  C'est  une  pierre  très-tendre  à  Brie, 
au  nord  de  Laon  ;  mais  on  en  fait  au  contraire  de  solides  matérians 
de  construction  sur  d'autres  points,  comme  à  l'Isle-Adam,  à  Festieux, 
aux  environs  de  Laon,  au  mont  Ganelou  près  de  Compiègne,  où 
les  ouvriers  l'appellent  la  pierre  à  liards,  etc. 

Ce  nom  vulgaire  lire  son  origine  justement  de  la  présence  des 
umomulites,  dont  la  forme  générale  est  celle  d'une  pièce  de  mon- 
naie. Nous  avons  déjà  cité  des  foraminifères  appartenant  au  même 


genre  nummulitc  que  Ion  trouer  dans  les  sahlei  glauconit&fes.^ 
Celle^s  que  nous  rentoiilionb  maintenant  sont  d  espèces  difTérentes,  J 
parmi  lesquellei  la  pluf>  commune  est  connue  sous  le  nom  dei 
N.  lœvigata  (Lamk)  (hg  54)  Elles  ont,  comme  on  voit,  unfrfl 
coquille  enroulée  sur  un  plan,  à  ou\erture  unique  contre  le  reloiff.l 
de  la  spire  el  en  fente  transversale  dans  le  jeune  ftgo.  Les  cloisonil 
qui  séparent  les  chambres  successives  sont  arquées  et  présentent  1 


LE  CALCAIRE  A  NUMUULITES.  465 

un  réseau  cloisoniiaire,  qui  ne  commence  qu'à  une  certaine  dis- 
tance du  pied  des  cloisons.  Les  pores  sont  très-visihlcs. 

Nous  aurons  dans  la  suite  l'occinsiou  de  rt-ti-ouver  des  nummulites 
i  des  niveaux  plus  élevés  de  la  série  parisienne. 

b.  —  Pierre  Je  Siiînl-Leu. 

CABiCTÈBESGÉ.NÉRAOX  DE  L.l  PIERRE  DE  SaINT-LEL'.    —    Los    COUCllCS 

que  nous  venons  de  décrire  sont  surmontées  aux  environs  de  Greil, 
à  Saint-Leu  [Oise],  par  8  mètres  d'éjuiisseur  d'un  calcaire  tendre, 
jaunâtre  et  gras,  d'oii  l'on  tire  en  al)ondance  d'excellentes  picnvs 
de  construction. 

Ce  niveau  si  important,  comme  on  voit  nu  point  de  vue  industriel, 
est  loin  d'offrir  partout  le  mémo  aspect.  A  l'Isle-Adam,  par  exemple, 
localité  cependant  assez  voisine  de  Saint-Leu,  In  pierre  esl  fine  et 
dure,  et  les  ouvriers  la  distinguent  sous  le  nom  particulier  de 
roche  des  Forgets.  A  Liancouil,  près  de  Gisors  (Eure),  les  bancs  so- 
lides admettent  en  mélange  dos  lits  sableux  riches  en  fossiles  bien 
conservés.  Aux  Carrières-Saiat-Uenis,  l'aspect  est  encore  plus  diffé- 
rent de  celui  qu'on  observe  à  Saint-Lcu,  puisque  la  zone  que  nous 
considérons  est  occupée  par2  mètres  d'<'!paisseur  de  plaquettes  dures, 
chargées  de  glauconie  et  alternant  aveu  des  sables  calcaires. 

Accident  MAGNÉSIEN  DE  Pont-Saiste-Maxesce.  —  Eulin,  relative- 


FlG.  S5.  —  Disposition  du  cglcgirc  magnfBicn  de  Pont-Sainle-Maxence- 

3.  Bwlc  à  TEn'sint.  —S,  Cslralri'  niah-n<^!L'ii.  —  I.  l'ioriF  do  Saiiil-Lcu. 

ment  aux  formes  que  peut  revêtir  lu  pieri-e  de  Saint-Leu,  nous 
signalerons  l'état  qu'elle  affecte  à  Pont-Sainte-Maxence,  dans  le  dé- 
partement de  l'Oise. 

Dans  cette  localité,  les  couches  calcaires  offrent  un  accident  rap- 
pelant d'une  manière  Ti-appante  celui  que  la  craie  présente,  comiiKi 
nous  l'avons  vu,  à  Beynes  (1).  En  effet,  on  trouve  à  Pont-Sainte- 

(1)  Bulkt.  de  laS.K.  géologique  2'  itiÎJ,  Iftôi,  (.  XH,  p.  132«. 


dHZX/.  TERIU):{S  TERTUIRES. 

Masence  (fig.  55},  inunédialement  sous  le  banc  à  verraîns,  une 
couche  épaisse  de  8  à  10  mètres,  et  constituée,  corame  de  Ver- 
neuil  l'a  constaté  le  premier,  par  un  sable  calcaire  assez  dolomî- 
tique  pour  avoir  pu  servir  à  la  fabrication  ducarbonate  de  magnésie. 
Une  usine,  aujourd'hui  abandonnée,  en  a  fourni  des  échantillons 
magnifiijues. 

A  Pont-Sainle-Masence,  comme  à  Beyues,  on  observe  que  les 
couches  magnésiennes  sont  înclinées  et  présentent  de  profondes 
corrosions  le  long  de  leurs  joints.  Dans  la  première  localité  comnie 
dans  l'autre,  des  nodules  de  silex  souvent  très-fortement  altérés  sont 
noyés  dans  la  matière  dolomitisée. 

Il  i-ésulte  de  cette  ressemblance  d'allure  uue  ressemblance  évi- 
dente dans  le  mode  de  formation,  et,  par  conséquent,  nous  dévoua 
admettre  que  des  sources  thermales  chargées  do  principes  magné- 
siens sont  venues  à  Pont  modifier  des  couches  calcaires  préalable- 
ment consolidées. 

Le  sable,  qui  a  été  étudié  par  M.  Daraour  (1),  forme  une  couctiG 
ou  plutôt  des  amas  dont  l'épaisseur  varie  depuis  quelques  déci- 
mètres jusqu'à  3  mètres  environ.  Il  est  superposé  au  calcaire 
à  nununulites,  et  se  trouveau-dessous  du  calcaire  grossierà  Cerithiim 
gigœiteum,  dont  il  n'est  séparé,  en  quelques  endroits,  que  par  uue 
très-mince  couche  d'argile  brune.  Sa  couleur  est  le  gris  jaunàlre; 
il  est  formé  de  grains  très-Qus  qui,  observés  au  microscope,  ont 
conservé,  pour  la  plupai't  d'entre  eux,  l'apparence  extérieure  du 
rhomboèdre  particulier  au  carbonate  de  cbaus  ou  à  la  doloniie.  On 
y  reraai'que  aussi  un  mélange  de  grains  de  quartz  hyalin  en  frag- 
ments anguleux  et  de  rares  puillettes  de  mica  argenté. 
Sa  densité  est  de  2,811. 

Il  produit  une  assez  vive  effervescence  avec  les  acides  nitrique  et 
cblorhydrique,  qui  le  dissolvent  en  laissant  déposer  lUi  résida 
quarlzeux  dont  le  poids  s'élève  à  environ  6  pom*  100  de  la  matière 
employée.  La  liqueur  acide  laisse  également  déposer,  mais  avec 
lenteur,  des  Ilocons  d'une  matière  bitumineuse  de  couleur  brune. 

Lorsqu'on  attaque  le  sable  par  l'acide  cblorhydrique,  la  dissolu- 
tion est  accompagnée  d'un  dégagement  de  gaz  fétide  dû  à  la  pré- 
sence des  matières  bitumineuses  qu'on  vient  d'indiquer.  Si  l'on 
fait  évaporer  à  siccité  la  dissolution  chloi'hydrique  après  l'avoir 
séparée  des  grains  quartzeux  insolubles,  et  si  l'oufait  chauffer  la 


(1)  Damour,  Hullel.  de  In  **(•.  gév/ngiq 


:•  lérîp,  l.  XIII.  p.  67. 


L£  GALGAIRË  A  ^UMMUUTES.  167 

résidu  de  révaporalion  dans  une  capsule  de  platine,  la  masse  se 
boursoufle,  blanchit,  et  ne  se  fond  pas,  même  à  la  température  du 
rouge-cerise.  En  traitant  par  l'eau  la  masse  refroidie,  il  se  dissout 
du  chlorure  de  calcium,  et  il  reste  un  résidu  très-notable  formé  de 
magnésie  contenant  une  faible  proportion  d'oxyde  de  fer. 

L*acide  acétique  attaque  également  le  sable  de  Pont-Sainte- 
Maxence,  mais  la  dissolution  ne  s'effectue  qu'avec  beaucoup  de  len- 
teur. Une  dissolution  aqueuse  de  chlorhydrate  d'ammoniaque 
l'attaque  de  même,  à  la  suite  d'une  ébullition  prolongée. 

Chauffé  à  la  température  du  rouge  blanc,  il  perd  4out  l'acide 
carbonique  uni  aux  bases,  et  laisse  une  masse  terreuse,  blanche, 
qui  ne  s'échauffe  pas  sensiblement  lorsqu'on  y  ajoute  de  l'eau 
goutte  à  goutte  :  celte  masse  terreuse  se  dissout  en  partie,  avec  dé- 
gagement de  gaz  ammoniacal,  lorsqu'on  la  met  en  contact,  à  froid, 
avec  une  dissolution  de  nitrate  d'ammoniaque  ;  si  l'on  fait  bouillir 
le  tout,  on  obtient  une  dissolution  à  peu  près  complète  de  la  masse 
terreuse,  à  l'exception  de  l'oxyde  de  fer  et  d'un  silicate  de  chaux 
formé  pendant  la  calcination,  par  l'action  de  la  chaux  sur  les  grains 
de  quartz  mélangés  dans  le  sable. 

L'analyse  du  sable  magnésien  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Carbonate  de  chaux 55,35 

Carbonate  de  magnésie 37, 2d 

Oxyde  fcrrique 0,65 

Alumine 0,35 

Matières  bitumineuses 0,60 

Quartz  en  fragments  anguleux 6,10 

100,29 

En  faisant  abstraction  du  mélange  de  quartz,  d'alumine,  d'oxyde 
de  fer,  etc.,  ce  sable  doit  être  considéré  comme  un  calcaire  magné- 
sien ou  dolomie,  qui  contient  : 

OXYGÈNE.      RAPPORTS. 

Carbonate  de  chaux 59,78  28,61  5 

Carbonate  de  magnésie /10,22  22,78  4 

100,00 

Cette  composition,  qu'on  peut  représenter  par  la  formule  : 

.V9Ca0| 
4/9  MgO  i  "^^  ' 

est  presque  identique  avec  celle  de  la  dolomie  cristallisée  de  iiolo- 


168  TERRAINS  TEKTfAlRIiS. 

soruk,  analysée  par  M.  Rammeisberg,  et  des  dolomies  de  Lockport, 
de  Glucksbrun,  de  Bohême  et  de  Villefranche. 

On  trouve  dans  cet  amas  de  sable  magnésien  des  nodules  cal- 
caires plus  ou  moins  volumineux,  qui,  observés  à  la  loupe,  parais- 
sent formés  d'un  agrégat  confus  de  grains  cristallins.  Ces  nodules 
ont  présenté  la  composition  suivante  : 

Carbonate  de  chaux 82,14 

Carbonate  de  magnésie 8,58 

Oxyde  ferrique 0,50 

Sable  quartzeux 7,65 

Matière  bitumineuse  et  humidité 1,12 

100,00 

Enfin,  entre  le  sable  magnésien  et  le  calcaire  grossier  qui  lui 
est  superposé,  se  trouve  intercalée  en  quelques  places  une  petite 
couche  de  4  à  10  centimètres  d'un  calcaire  gris  jaunâtre,  criblé  de 
cavités  huileuses  qui  lui  donnent  assez  l'apect  des  roches  scoriacées 
particulières  aux  terrains  volcaniques.  Ce  calcaire,  de  formation 
évidemment  aqueuse,  aussi  bien  que  les  terrains  qui  Tenviron- 
nent,  a  donné  à  l'analvse  : 

Carbonate  de  chaux 86^05 

Oxyde  ferrique 0,70 

Alumine  et  silice .•  •  •  •  1»90 

Matière  bitumineuse 0,60 

Sable  quartzeux *.  10,15 

100,00 

Les  cavités  huileuses  qu'il  renferme  en  si  grande  quantité 
semblent  dues  à  un  dégagement  de  corps  gazeux  qui  l'ont  converti 
en  une  masse  écumeuse  ;  cette  masse  s'est  ensuite  solidifiée  par 
l'action  du  temps. 

Les  faits  qui  viennent  d'être  signalés  ne  sont  pas  exclusivement 
propres  à  Pont-Sainte-Maxence.  On  les  retrouve  dans  beaucoup 
d'autres  localités  et  toujours  exactement  au  même  niveau. 

Nous  citerons,  par  exemple,  Sainl-Maximin  et  Verberie  dans 
l'Oise  (1),  ainsi  que  l'Ile-Adam  et  Anvers  dans  Seine-et-Oise. 

Faîjnk  Dti  CALCAIRE  DE  Saint-Leu.  —  Lcs  fossilcs  du  calcaire  de 
Saint-Leu  sont  mnombrablcs. 

(I)  Bullet.de  la  Soc.  géologique,  2®  série,  1859,  t.  XVIf,  p.  137. 


LE  GALCAIKË  Â  NUMMULITES.  169 

*  Parmi  les  mollusques,  nous  citerons  des  céphalopodes  du  genre 
Nautile,  et  spécialement  le  TV.  Lamarckii  (Desh.),  trouvé  souvent  à 
Vaugirard,  à  Pont-Sainte-Maxence  et  ailleurs.  Suivant  M.  Deshayes, 
il  est  probable  que  c'est  cette  espèce  que  Lamarck  a  rapportée  au 
JV.  Pompilius  (1),  la  prenant  pour  son  analogue  fossile,  et  que  tout 
le  monde  connaît  bien.  Elle  a  en  effet  beaucoup  de  ressemblance, 
quant  à  la  forme  générale,  à  la  grandeur  et  à  la  disposition  de  Tom- 
bilic;  mais  dans  l'espèce  vivante,  les  cloisons  ont  un  bord  simple, 
tandis  qu'ici  elles  ont  une  double  sinuosité  fort  remarquable.  L'es- 
pèce fossile  se  distingue  encore  par  la  position  du  siphon  un  peu 
plus  postérieure,  et  par  son  diamètre,  qui  est  beaucoup  moindre.  On 
rencontre  assez  fréquemment  de  petits  fragments  de  cette  espèce, 
et  on  les  reconnaît  facilement  à  leur  nacre  brillante  qui  a  conservé 
tout  son  éclat. 

Le  N.  umbilicaris  (Desh.)  est  voisin  du  précédent,  mais  sa  taille 
est  deux  fois  aussi  grande.  La  coquille  est  discoïde,  à  dos  très-con- 
vexe, ayant  l'ouverture  grande,  épaisse  sur  les  bords,  surtout  dans 
les  parties  qui  avoisinent  l'ombilic.  Les  cloisons  sont  simples,  très- 
concaves,  et  elles  sont  percées  vers  le  centre  d'un  siphon  propor- 
tionnellement plus  gros  que  dans  le  nautile  précédent. 

Beaucoup  de  gastéropodes  et  de  bivalves  sont  mêlés  k  ces  cépha- 
lopodes. Parmi  ces  derniers,  nous  mentionnerons  quatre  coquilles 
spécialement  caractéristiques  :  deux  sont  du  genre  Corbis  et  deux 
du  genre  Lucina. 

Le  Corbis  lamellosa  (Lamk)  est  une  coquille  très-belle,  très-élé- 
gante et  très-répandue.  Elle  est  ovale,  inéquilatérale,  peu  épaisse, 
couverte  de  lames  trans verses  élevées,  un  peu  obtuses  dans  le  mi- 
lieu, crépues  ou  festonnées  vers  le  bord  antérieur  ;  les  stries  lon- 
gitudinales sont  fines,  très-rapprochées.  Le  bord  est  assez  mince, 
crénelé,  la  lame  cardinale  étroite  ;  les  dents  cardinales  sont  petites  ; 
des  latérales,  l'antérieure  est  la  plus  forte  et  la  plus  près  des  cardi- 
nales. On  ne  trouve  que  très-rarement  des  individus  complets.  11 
arrive  quelquefois  que  le  test  de  cette  coquille  se  dédouble  complè- 
tement ;  toutes  les  lames  alors  disparaissent,  et  l'on  ne  voit  plus  que 
des  stries  rayonnantes  très-régulières  :  dans  cet  état,  on  pourrait  le 
considérer  comme  une  espèce  distincte. 
Le  Corbis  Pectunculm  de  Lamarck  a  tant  d'analogie  avec  le  pré- 
Ci)  Deshayes,  Description  des  animaux  sans  vertèbres  du  bassin  de  Parw,  t.  III, 
p.  625. 


m^^^^^^B  TKRRAmS  TERTIAiIttS. 

cèdent,  qu'au  premier  aperçu  on  pourrait  croire  qu'il  n'en  dillerequ? 
par  son  volume  plus  considérable.  Mais  la  taille  n'est  pas  le  seul 
caractère  qui  l'en  distingue.  Cette  coquille  est  plus  arrondie,  moins 
înéqui latérale,  plus  épaisse;  ses  lames  sont  plus  distantes.  Les  stries 
longitudinales  sont  plus  fortes  et  plus  écartées.  Le  bord  est  plus 
épais,  la  lame  cardinale  plus  Sarge  ;  le  crochet  plus  saillant,  1a  lu- 
nule plus  grande;  les  dents  latérales  plus  fortes,  et  l'antérieure  plus 
écartée.  Ces  différences  s'aperçoivent  facilement  en  comparant  lej 
jeunes  individus  du  C.  Pectunculus  avec  des  plus  grands  du  C,  la- 
mellom,  et  elles  deviennent  bien  plus  sensibles  encore  en  compi- 
rant  les  grands  individus  des  deux  espèces.  Elles  se  dJslinguenl 
encore  facilement  en  ce  que  les  valves  du  C.  Pectunculus  sont  plus 
profondes.  Cette  coquille  attciut  1  décimètre  de  large  sur  9  cenli- 
mèlres  de  long. 

Le  Lucina  giganlea  (Desh.)  est  la  plus  grande  des  luciacs,  ayant 
environ  8  centimètres  de  diamètre.  Il  est  orbiculé,  lisse  ou  seu- 
lement marqué  circulai  rement  de  stries  d'accroissement  qui  sont 
croisées  par  d'autres  stries  rayonnantes  très-superlicielles  qui  s'ape^ 
çoivent  à  peine  ;  son  crochet  est  petit  et  la  lunule  àpeine  marquée; 
la  charnière  est  sans  dent.  Des  nymphes  grandes  et  fort  saillantes 
étaient  destinées  à  donner  insertion  à  un  ligament  qui  devait  êbï 
Irès-puissant.  Le  bord  est  lisse,  mince  et  tranchant;  tout  le  test  est 
mince  aussi.  Toute  la  surface  intérieure  comprise  entre  les  impres- 
sions musculaires  et  celles  du  manteau  est  pointillée,  irrégulière- 
ment, comme  cela  a  lieu  dans  un  très-grand  nombre  de  lucines  ;  le 
reste  de  la  surface  intérieure  est  lisse.  Les  iropi-essions  musculairef 
sont  grandes,  et  celle  du  manteau  est  plus  large  qu'elle  ne  l'est  ordi- 
nairement. 

Enfin  le  Lucina  contorta  (Desh.),  beaucouj)  plus  petit  que  le  pré- 
cédent, est  presque  toujours  couvert  de  stries  lamelleuses,  ou  du 
moins  elles  y  existent  constamment  à  la  partie  intérieure;  il  y  aune 
lunule  profonde  et  constante  ;  la  chai-nièrc  a  constamment,  depuis 
le  plus  jeune  âge  jusque  dans  ta  plus  grande  taille,  deux  dents  car- 
dinales bien  marquées,  jamais  de  dents  latérales  ;  des  nymphes  qui 
sont  moins  saillantes  sont  recouvertes  par  le  corselel. 

c.  —  BïQc  i  verrains  ou  11  Ceriihiian  gigantevra. 

Cahactères  généraux  du  bvkc  a  verrains.  —  Le  calcaire  grossier 
inférieur  est  couronné  par  le  liane  à  verrains,  ainsi  nonuné  du  nom 


LE  CALCAIRE  A  NUHHDLITES. 


171 


qiie  les  carriers  donnent  parfois  aux  moules  du  céritlie  gigantesque. 
Près  de  Paris  ce  banc  est  nommé  Saint-Jacques  pas  les  praticiens. 
Il  consiste  en  1  à  6  mètres  d'une  l'oche  solide,  très-propre  à  la  taille, 
et  qui  fournit  des  matériaux  de  bonne  qualité,  cependant  moins 
estimés,  en  général,  que  ceux  fournis  par  la  pierre  de  Saint-Leu. 
Près  de  Paris  le  banc  est  mince,  et  constitueà  Yaugirard,  à  Gentilly, 
au  bas  Meudon,  aux  Carriëres-Saint-Denis,  etc.,  la  base  des  exploi- 
tations de  calcaire.  Il  fournil  dans  ces 
localités  les  moellons  de  calcaire  gros- 
sier les  plus  denses  que  l'on  connaisse, 
puisqu'ils  pèsent  2,7. 

Faune  bu  banc  a  verrains.—  A  l'est 
du  bassin,  par  exemple  aux  environs 
d'Ëpemay,  et  tout  spécialement  à  Cha- 
mery,  le  banc  est  à  l'état  de  sables, 
d'où  l'on  extrait  une  multitude  de 
fossiles  dans  un  état  admirable  de  con- 
servation. 

Ces  fossiles  sont  très- nombreux. 

En  première  ligne,  le  Ceritkium 
giganteum  (Lamk)  (fig.  56),  qui  donne 
son  nom  au  banc  tout  entier,  doit 
nous  arrêter.  C'est  une  grande  coquille 
dépassant  souvent  50  centimètres  de 
long  et  20  centimètres  de  grosseur. 
On  ne  le  reconnaît  pas  d'ailleurs  seule- 
ment à  sa  taille,  mais  aussi,  comme 
l'eipose  M.  Deshayes,  à  plusieurs  carac- 
tères qui  lui  sont  propres,  en  les  pre- 
nant depuis  le  jeune  âge  jusqu'à  l'état 
de  vieillesse.  Les  premiers  tours  des 
jeunes  individus  sont  lisses  et  forte- 
ment carénés  dans  le  milieu.  A  cette  ca- 
rène s'ajoute  d'abord  à  la  partie  inférieure  des  tours,  un  rang  de 
petites  granulations,  puis  bientôt  pai'alt  une  petite  strie  granuleuse  ; 
une  seconde  strie  s'ajoute  au-dessus  de  la  carène.  Peu  à  peu  cette 
carène  diminue,  tandis  que  les  stries  augmentent,  ainsi  que  les 
granulations  de  la  base  des  tours  ;  de  sorte  que  vers  le  vingtième 
tour  environ,  c'est-à-dire  loi'squc  la  coquille  a  acquis  une  longueur 
de  près  de  fi  ou  7  centimètres,  la  carène  est  réduite  au  volume 


\ 

^  ,  _  TERRAINS  TERTlAIRtS. 
des  sli-ies  qui  l'accompagnent.  Ces  slries,  qui  sont  granuleuses,  6- 
niasent  par  devenir  lisses,  el  enfin  elles  oui  une  tendance  à  s'efflacer 
lorsque  la  coquille  est  parvenue  vers  le  trentième  tour.  Alors  elle 
a  environ  cinq  pouces  de  longueur.  Les  tubercules  de  la  base  u 
sont  constamment  accrus,  et  sur  les  dix  derniers  tour  ils  sont  très- 
gros,  obtus  8U  sommet  et  un  peu  comprimés  sur  les  cù\é&.  La  dif- 
férencG,  dit  M.  Deshayes  (1),  qui  eiiiste  entre  les  jeunes  indiviitus 
et  les  vieux  est  telle  que  l'on  pourrait  facilement  en  Taîre  deux 
espèces  si  l'on  n'avait  des  intermédiaires  qui  servent  à  établir  leurs 
rapports.  D'après  ce  que  nous  venons  de  voir,  la  coquille  sti  truure 
doue  composée  de  quarante?  tours  étroits ,  aplatis ,  ayant  une 
suture  superficielle,  si  ce  u'est  sur  les  derniers  tours  uii  elle  est  ca- 
naliculée.  Le  dernier  tour  est  très-grand,  il  se  termine  supétjeu- 
rement  par  un  canal  allongé  Tort  large,  recourbé  en  arrière  el  en 
partie  recouvert  en  avant.  La  columelle  esl  subeyliudrique  ;  elle  wl 
fort  épaisse  et  oITre  vers  son  milieu  un  seul  gros  pli,  el  l'on  trotm 
à  la  base  du  canal  un  bourrelet  saillant  qui  le  circonscrit  et  qui  si- 
mule un  second  pli  lorstgue  lu  columelle  est  mise  à  découvert  dans 
les  individus  mutilés;  un  bord  gauche  épaissi,  mais  étroit,  s'étale 
sur  l'avanl-demier  tour.  La  lèvre  droite  est  d'une  épaisseur  consi- 
dérable ;  elle  esl  formi-e  de  lames  épaisses,  rcployées  en  dehors  et 
dont  les  bords  sont  irrégulièrement  découpés.  Celte  lèvre  s'avance 
beaucoup  au-dessus  de  l'ouverture  et  la  cache  en  partie.  Celte  proé- 
minence est  augmentée  par  une  sinuosité  furl  large  que  fait  ce  bord 
au  moment  de  se  joindre  à  l'angle  iiirérieur  de  la  coiiuille. 

Les  turritelles  sont  très-nombreuses.  Le  T.  imbricataria  nous  a 
déjà  occupés  comme  se  trouvant  dans  les  sables  glauconiféres.  Le 
T.  lerebellala  (Lamk)  est  remarquable  par  sa  grande  taille,  qjai 
atteint  20  centimètres.  C'est  une  coquille  allongée  turriculée  ;  ses 
tours,  au  nombre  de  vingt  environ,  sont  convexes,  assez  larges  lA 
bordés  à  leur  sommet  par  un  bourrelet  assez  saillant,  convexe,  au- 
dessous  duquel  on  voit  une  suture  simple  qui  se  dislingue  dilïici- 
lemcnl  des  stries  qui  l'accompagnent,  La  surface  extérieure  est 
couverte  d'un  grand  nombre  de  stries  fines,  simples,  rapprochées, 
inégales,  souvent  interrompues,  surtout  vers  l'ouverture,  par  des 
stries  d'accroissement  fort  onduleuses,  quelquefois  assez  saillantes. 
Le  dernier  tour  esl  circonscrit  à  sa  circonférence  par  une  carènu 


(1)  Deihajies,  D»crîplion  rfw 


If  vertèbres  dv  bamn  dePaiis,  I,  III, 


LE  CALCAIRE  A  NUHMULITKS.  173 

simple,  élroile  et  fort  afguè,  au-dessous  de  laquelle  se  montrent 
quelques  sillons  concentriques  entre  lesquels  on  voit  des  stries 
très-fines.  L'ouverture  est  ovale-obronde  ;  son  bord  gauche  est  étalé 
sur  ravanl-dcmier  tour  ;  le  bord  droit  csl  Irès-mincc,  tranchant;  il 
est  fortement  sinueux  vers  son  extrémité  supérieure  et  un  peu  ver- 
sant à  la  base. 

A  peine  plus  court  que  le  précédent,  le  T.  sulcifera  (Desh.)  a 
15  centimètres  de  longueur.  11  est  allongé,  très-poiiitu  au  som- 
met, et  sa  spire  est  formée  de  vingt  à  vingt-deux  tours  qui  sont 
b^s-convexes.  Les  premiers  sont  striés,  mais  à  mesure  que  la  co- 
quille s'accroît,  les  stries  se  changent  peu  u  peu  en  sillons  trans- 
verses, inégaux,  réguliers,  au  nombre  de  dix  ou  douze  sur  chaque 
loar  ;  au  sommet  ils  sont  aigus  et  tranchants  ;  les  intervalles  qui  les 
séparent  sont  lisses  :  on  remarque  seulement  des  stries  longitudi- 
nales onduleuses,  produites  par  les  accroissements.  La  suture  est 
peu  profonde  ;  elle  est  presque  toujours  suivie  par  un  petit  canal 
superâcîel,  lisse.  L'ouverture  est  presque  ronde  ;  la  columelle  est 
peu  épaisse,  arrondie  et  suivie  d'un  bord  gauche  très-élroit.  Le 
bord  droit  est  mince  et  tranchant  ;  il  est  profondément  sinueux 
à  la  base. 

Parmi  les  acéphales,  il  faut  citer  tout  particulièrement  le  gros 
Craaatella  lumida  (fig.  57],  qui,  surtout  à  l'élal  de  moule,  remplit 


-  Crassateiia  iumida. 


la  roche  dans  certaines  localités.  C'est  une  coquille  inéquilatérale 
ovale,  (rigone.  La  charnière  se  compose  sur  la  valve  gauche  d'une 
dent  cardinale  très-forte,  triangulaire,  pyramidale,  de  chaque  côté 
de  laquelle  se  trouve  un  enfoncement,  et,  tout  à  fait  sous  le  crochet, 
une  fossette  peu  profonde  dans  laquelle  se  fixe  le  ligament.  Sur  la 
valve  droite  on  observe  une  fossette  très-grande,  triangulaire,  dans 
laquelle  s'insère  la  dent  cardinale  de  la  valve  opposée  ;  de  chaque 


TERitÂINS  TEHTUIKKS. 
côté  de  cette  fossetle,  une  dent  pyiamidale  qui  est  i-eçue  dans  la 
fossette  de  la  valve  gauche.  On  observe  aussi  au-dessous  du  cro- 
chet l'impression  du  ligarneut.  La  lunule  est  très-enfoncée  el  sulf- 
cordrforme.  M.  Deshayes  a  donné  le  dessin  d'une  ci'assatelle  de 
cette  espèce  ayant  plus  de  7  centimètres  el  demi  de  large  sur 
un  décimÈlre  de  largeur  (1).  a  II  y  a  quelques  individus  qui  sont 
encore  plus  grands,  ajoule-t-il  ;  nous  en  possédons  une  valve  qoi 
a  9  centimètres  3  millimètres  de  long  et  11  centimètres  et  demi  de 
large.  » 
On  renconire  fréquemment  le  Pechtnculus  puln'natus  (Kg.  58). 


—  Fectuni:!iliis  pitlvinnius. 


Pris  dans  sa  généralité,  le  calcaire  grossier  moyen  se  divise  en 
deux  groupes  de  couches  dont  l'inférieure,  épaisse  de  1  à  10  mètres, 
reçoit  le  nom  de  vere/elés  ou  de  lambourdes,  et  dont  l'aulre,  qui 
varie  de  30  centimètres  à  2"',50,  est  le  f^me  royal  des  carriers. 

a.  —  Vergalés  ou  lambourdes,] 

Suivant  l'expression  des  ouvriers,  les  vergelés  ou  lambourdes 
sont  des  pierres  maigres  et  non  gélives;  ce  qui  sîgiu'fie  que 
ce  calcaire  ne  renferme  point  de  parties  argileuses.  L'argile  en 
effet,  par  l'eau  qu'elle  contient,  agit,  lors  du  froid,  d'une  ma- 
nière très-décisive  quant  à  la  démolition  des  roches.  Chaque  parti- 


(1)  D''shay«s,  Deserfplio. 
p.  737. 


w  animaux  mm  verlébres  du  basiin  de  Peri'à,  t. 


LE  CALCAIRE  A  MILLIOLITES.  175 

cule  d'argile  humide  augmentant  par  le  fait  de  la  gelée  d'une  partie 
très-notable  de  son  volume,  fait  éprouver  à  la  pierre  l'effet  d'un 
coin  dont  la  force  est  irrésistible,  et  à  laquelle  la  matière  pierreuse 
ne  tarde  pas  à  céder. 

Les  vergelés  sont  des  calcaires  d'un  blanc  jaunâtre,  souvent 
marbrés  de  veines  jaunes  ou  rougeâtres  dues  à  des  infiltrations  fer- 
rugineuses. C'est  dans  la  partie  inférieure  que  se  trouvent  les  cou- 
ches les  plus  dures  et  parfois  coquillières,  comme  on  l'observe  par 
exemple  à  Poissy,  où  ce  calcaire  est  nommé  roche. 

Les  principaux  fossiles  qu'on  y  distingue  sont  analogues  à  ceux 
qui  vont  se  présenter  dans  les  couches  suivantes.  Il  suffira  d'insister 
ici  sur  les  seules  Millioliles^  auxquelles  le  terrain  doit  son  nom.  Ce 
sont  des  foraminifères  composés  de  loges  qui  se  pelotonnent  par 
paires  autour  d'un  axe  commun.  Ces  loges  font  chacune  dans  leur 
enroulement  la  longueur  totale  de  la  coquille  ou  la  moitié  de  la  cir- 
conférence; en  sorte  que  l'ouverture,  munie  d'un  appendice,  se 
trouve  alternativement  à  une  extrémité  ou  à  l'autre.  Dans  le  cal- 
caire grossier  de  Grignon  et  de  Blaye,  Alcide  d'Orbigny  a  décrit 
plusieurs  espèces  différentes  de  millioles  dont  quatre  ont  été  rap- 
portées au  genre  Biloculina. 

Les  vergelés  sont  très-développés  sur  les  bords  de  l'Oise,  mais  on 
les  retrouve  aussi  aux  Carrières-Saint-Denis,  à  NanteiTC  et  dans 
toute  la  plaine  située  au  sud  de  Paris. 

b,  —  Banc   royal. 

Le  banc  royal,  qui  couronne  habituellement  les  vergelés,  est  bien 
supérieur  à  ceux-ci  au  point  de  vue  des  propriétés  industrielles. 
Habituellement  dépourvu  d'argile,  il  n'en  contient  jamais  assez  pour 
devenir  gélif.  D'un  autre  côté,  quoique  en  couches  minces,  il  pré- 
sente des  blocs  naturels  assez  volumineux  pour  qu'on  y  taille  facile- 
ment de  grandes  pierres  d'appareils. 

C'est  une  pierre  d'un  blanc  ordinairement  grisâtre,  bien  homogène 
et  habituellement  dépourvue  de  marbrures. 

On  exploite  le  banc  royal  à  Conflans-Sainte-llonorîne,  à  Neuilly, 
à  Méry- sur-Oise,  à  Gentilly,  à  Montrouge. 

Faune  du  banc  royal.  —  Les  fossiles  du  banc  royal  sont  extrême- 
ment nombreux. 

Nous  nous  bornerons  à  décrire  rapidement  les  plus  caracté- 
ristiques. 


TERBAISS  TtRTMIRES. 


L'Orhitolites  compianata  (Lamk)  (fig.  59),  est  un  foraminirtn 
dont  la  coquille  (lîscoïtlale,  plane,  égale,  est  eucroùlée  des  deuï 
i^rttés  et  ornée  de  stries  concentriques.  On  y  trouve  des  loges  nom- 


w 


Fio.    59.  —   Oi-biioMef  comjilannta, 

breuses  disposées  par  lignes  irrégulières  Iransverses,  et  visrbW 
seulement  au  pourtour. 
Le  Fiisiis  ]\'oe  est  repi-ésenté  dans  la  ligure  60. 

Le  Terebellum  eonvitlutum  (Lamk)  préseult! 
une  forme  très-caracléris tique.  C'est  une 
coquille  Irès-mince  et  très-fragile  que  l'ia 
renconlrc  rarement  en  bel  élal  de  conser- 
vation. Elle  est  allongée,  cylindracée;  toule 
tisse,  obtuse  au  sommet.  Sa  spire  est  entière- 
ment rachéc,  mais  non  à  la  manièm  des  porce- 
laines, car,  lorsqu'on  brise  la  coquille  btM 
précaution,  on  voit  la  spire  développée  ii  la 
même  manière  que  dans  les  autres  espècet; 
seulement,  dans  celle-ci,  elle  est  cachée  pif 
le  développement  supérieur  du  bord  droit,  qw 
l'on  voit  remonter  jusqu'au  sommet.  L'ouïe^ 
ture  est  allongée,  élroile,  un  peu  dilaléo  àson 
extrémité  antérieure;  elle  esl  oxtrémenieDl 
rélrécie,  en  fente  capillaire,  à  son  extrémité 
opposée.  La  columclle  est  arquée  et  «Mvme 
iuau.„ur,  j_^^^  toute  sa  longueur  :  elle  esl  re^éluc 
d'un  bord  gauche  très-mince  et  Irès-élroît,  et  se  termine  A  ta  baM 
en  une  poinic  aiguë,  vers  laiiuclle  se  dirige  obliquement  reïtrt" 
mité  du  hoi-d  droit;  de  ce  côté,  le  bord  est  développé  de  maDiËn 
à  laisser  apercevoir  l'intérieur  de  la  coquille  lorsqu'on  la  repuw 
par  la  base. 

Le  Cardium  aviculare  (f^amU)  présente  im  aspect  très-peu  ordi- 
naire parmi  les  bivalves.  C'est  une  jolie  coquille  triangulsirCi 
allongée,  cordiforme,  atténuée  à  son  exti-émité  inrérieure;  des  trois 
câtés  du  triangle,  le  bord  supérieur  ou  cardinal  est  le  plus  court, 
le  postérieur  le  plus  long.  Elle  esl  inéqiiilalérale;  lecrochel,  quÎL'sl 


LE  GALGAIRË  A  MILLIOLITËS.  177 

petit  et  peu  saillant  au-dessus  du  bord  cardinal,  s'incline  oblique- 
ment vers  son  extrémité  antérieure;  il  donne  naissance  à  une 
carène  aiguë,  armée  de  longues  écailles  spiniformes  imbriquées,  qui 
partage  la  coquille  en  deux  parties  inégales  el  aboutit  à  un  angle 
inférieur. 

Le  côté  antérieur  est  le  plus  étroit  et  est  orné  de  vingt  à  vingt- 
cinq  côtes  longitudinales  aplaties,  couvertes  pour  la  plupart  de  petites 
écailles,  dont  un  petit  nombre  sont  tuberculeuses,  surtout  à  la 
partie  supérieure.  Le  côté  postérieur  est  beaucoup  plus  déprimé, 
surtout  vers  Tangle  supérieur,  où  la  cavité  des  valves  est  réduite 
considérablement  :  les  cotes  qui  se  voient  sur  cette  partie  des  valves 
partent  en  rayonnant  du  côté  postérieur  du  crochet  ;  elles  sont  très- 
aplaties,  larges  et  séparées  par  des  intervalles  égaux  aux  côtes.  La 
partie  postérieure  du  bord  cardinal  est  ornée  d'un  rang  de  longues 
écailles  épineuses,  imbriquées  comme  celles  de  la  carène  dorsale.  La 
charnière  est  droite  ;  on  y  remarque  sur  la  valve  gauche  deux  petites 
dent^  cardinales  obliques,  entre  lesquelles  est  une  fossette  conique 
assez  grande,  dans  laquelle  est  reçue  la  seule  dent  cardinale  de 
Tautre  valve.  La  dent  latérale  antérieure  manque  tout  à  fait,  mais 
la  postérieure  est  semblable  à  celle  des  autres  Cardium,  Les  impres- 
sions musculaires,  qui  sont  d'une  taille  médiocre,  se  voient  aux 
deux  extrémités  du  bord  cardinal  et  au-dessous  de  lui. 

Les  vertébrés  sont  représentés  dans  le  banc  royal  par  des  poissons 
assez  nombreux,  parmi  lesquels  V Hemirhynchus  Deshayesi  (Agass.) 
est  le  plus  remarquable.  La  galerie  de  géologie  du  Muséum  s'est 
récemment  enrichie  d'une  plaque  de  calcaire  grossier  à  milliolites 
portant  de  très-nombreuses  empreintes  de  poissons  (1).  Cette  plaque 
provient  d'une  carrière  de  Puteaux  (Seine),  où  l'on  pouvait  admirer 
récenunent  encore  une  innombrable  accumulation  de  poissons  tous 
semblables,  conservés  jusque  dans  les  moindres  détails  de  leur  sque- 
lette et  de  leurs  téguments.  Ces  poissons  étaient  réunis  là  en  nombre 
prodigieux,  et  semblent  avoir  succombé  à  la  suite  d'une  action  vio- 
lente, telle  qu'un  cataclysme  ou  l'arrivée  subite  de  principes  toxi- 
ques dans  les  eaux  qu'ils  habitaient;  du  moins  n'expliquerait-on 
pas  aisément  d'une  autre  manière  les  contorsions  qu'ils  présentent 
souvent,  et  qui  rappellent  les  allures  tourmentées  des  poissons  du 
Hansfeld  ou  d'ailleurs. 


(1)  Stanislas  Meunier,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences ^  1872, 
t.  LXXIY,  p.  822. 

ST.  MEUNIER.  12 


TERRAINS  TERTlAIRtS. 

Les  poissons  de  Puteaux  paraissent  se  l'apporter  Lous  à  la  ménie 
espèce;  mais  cette  espèce,  jasqu'ici  exlrêmeinent  rare,  a'élait  connue 
des  paléouCfllogistes  que  par  des  échanlillons  incomplets.  Agassiz, 
qui  lui  a  imposé  le  nom  cité  plus  haut  A' Hemirhynchu»  Ûeshat/ai, 
s'exprime  ainsi  h  son  égard  (1)  :  a  II  est  à  regretter  que  cette 
espèce  si  importante,  en  ce  qu'elle  établit  un  passage  entre  deux 
types  assez  diiïérents,  ne  soit  pas  connue  dans  tous  ses  détails. 
Nous  n'en  connaissons  jusqu'ici  que  la  télé  et  une  partie  de  la 
colonne  vertébrale  ;  mais,  à  en  juger  par  sa  pbysionomie  générale, 
il  parait  que  c'était  un  poisson  très-allongé,  u 

Il  faut  ajouter  que  dans  sa  Zoologie  et  Paléontologie  fronçaim, 
M.  le  professeur  Paul  Gervaia  a  donné  de  son  cûté  une  représenta- 
tion partielle  de  ce  même  poisson. 

Quoi  qu'il  en  soil,  efgràce  aux  écbantillons  fournis  par  la  ca^ 
rière  de  Puteaux,  on  peut  aujourd'hui  combler  les  lacunes  de  la 
description  d'Agassiz.  On  peut  constater,  par  exemple,  que  Vffemî- 
rfiymhus  atteignait  parfois  un  mètre  de  longueur,  avec  une  lai-geur 
moyenne  de  12  centimètres,  et  qu'il  présente  une  nageoire  con- 
tinue aussi  bien  sur  le  dos  que  sous  le  ventre.  On  peut  étudier  toutes 
les  particularités  de  ses  épailles,  qu'Agassiz  n'a  vues  que  par  leur 
face  interne  ;  etc. 

C'est  sans  doute  a  des  vertébrés  qu'il  faut  rapporter  les  empreintes 
déjà  signalées  parfois,  à  la  surface  des  bancs  du  calcaire  grossier,  et 
par  exemple  par  M.  le  docteur  Eugène  Robert,  qui  a  donné  au 
Muséum  un  échantillon  provenant  des  carrières  du  château  du 
Bois-de-l' Arbre,  près  d'IIennon ville  (Marne).  Ce  sont  des  empreintes 
trilobées  de  pas,  qui  paraissent  avoir  la  plus  grande  ressemblance 
avec  celles  qu'on  a  attribuées  à  une  tortue  fossile,  à  la  surface  de* 
grès  du  comté  de  Dumfries,  en  Ecosse. 

11  ne  pamtt  point,  cependant,  que  ces  empreintes  de  pas  de  cb^ 
Ionien  appartiennent  à  la  mônae  espèce  qui  a  laissé  ses  débris  osset^ 
dans  les  carrières  de  Nanleri-e  ou  de  Passy  (celles-ci  pourraient  co' 
vrir  la  main)  ;  elles  semblent  plutôt  avoir  été  produites  par  M 
grande  espèce  de  tortue  marine.  Les"  plaques  calcaires  qui  porte' 
ces  empreintes  offrent  aussi  une  autre  particularité  curieuse,  s' 
laiiuelle  M.  Robert  adéjà  appelé  l'attention  dans  son  article  arcbé^ 
logique  sur  la  station  celtique  de  Luthernay  (^)  :  il  s'agit  A'ed 


(i)  Agaisiz,  Reclierdies  sur  les  poissom  /osales,  l.  V,  ; 
(2)  E.  Robert,  lexUoivies,  (.  XVII,  p.  38S, 


!8  et  pi.  XXX. 


LE  CALCAIRE  A  MILLIOLITES.  179 

preintes  qui  rappellent  parfaitement  ces  petites  ondulations  réticu* 
lées  qu'offre  la  surface  du  sable,  lorsque  la  mer  s*est  retirée  lente- 
ment, et  qu'on  aperçoit  même  au .  fond  de  l'eau.  On  leur  a  donné 
quelquefois  le  nom  pittoresque  de  vent  fossile.  Or,  c'est  dans  ces 
conditions-là  que  se  présentent  les  pas  de  tortue. 

Flore  du  banc  royal.  —  Les  végétaux  sont  nombreux  dans  le 
banc  royal.  Ce  sont  surtout  des  plantes  marines  ou  d'eau  saumàtre. 
Nous  énumérerons  les  plus  fréquentes. 

Les  Culmites  ou  Caulinites  abondent  dans  le  calcaire  grossier  ; 
ils  ont  la  plus  grande  analogie  avec  les  Caulinia,  plantes  a(|ua- 
tiques  actuelles  submergées,  croissant  dans  les  étangs,  les  fossés 
et  les  ruisseaux,  et  qu'on  rencontre  souvent  à  des  latitudes  diverses, 
en  Europe,  en  Afrique,  en  Amérique  et  aux  Indes  orientales.  Le  cal- 
caire grossier  contient  :  C.  parisiensis  (Brongn.)/C  rio(/o5M5(Unger), 
C  ambiguus  (UngO,  C.  Wateleti  (Ad.  Brongn.),  C.  fomnosus  (Wat.), 
et  beaucoup  d'autres  encore  dont  la  détermination  est  plus  ou 
moins  douteuse. 

Le  Phyllùesmultinef^visde  M.  Ad.  Brongn.  provient  de  Montsouris. 
C'est,  comme  l'auteur  l'a  reconnu  lui-même,  un  vrai  Potamogeton 
qui  n'est  pas  sans  analogie  avec  le  P.  natans^  si  abondant  dans  nos 
rivièi'es.  Le  seul  échantillon  connu  consiste  en  une  feuille  arrondie, 
offirant  des  nervures  nombreuses  et  très-anastomosées.  Beaucoup 
.  d'autres  Potamogeton  ont  été  trouvés  dans  le  calcaire  grossier. 
Des  Flabellaria  se  rencontrent  souvent  au  même  niveau.  Un  des 
plus  anciennement  connus  a  été  désigné  par  M.  Ad.  Brongniart  sous 
le  nomde  F.  parisiensis.  Ce  beau  palm ier  présente  un  pédoncule  d'une 
largeur  de  12  millimètres  dans  toute  sa  longueur;  les  feuilles  sont 
matilobées,  et  les  lobes,  très-étroits  sont  nombreux,  rapprochés,  et 
Tonnent  une  fronde  peu  élargie.  Cette  espèce  est  d'ailleurs  fort  rare. 
VEquisetum  deperditum  (Watelet)  a  été  découvert  dans  le  calcaire 
grossier  de  la  Glacière,  à  Paris  même.  Il  se  rapproche  beaucoup  de 
la  prâe  connue  sous  le  nom  d'elimosum,  et  offre  un  épi  ovale-oblong 
formé  de  plusieurs  rangs  superposés  d'écailles.La  tige  est  marquée 
de  stries  longitudinales  et  d'articulations  en  forme  d'anneaux. 

Les  Zostera  ou  Zosterites  appartiennent  à  la  famille  des  naïadées. 

M.  Walelet  en  distingue  dans  le  calcaire  grossier  deux  espèces  dif- 

ybKù\idA.\jei Zosterites  Lamberti  (Wat.)  consiste  en  feuilles  longues, 

trèft^troites,  arrondies  et  un  peu  acuminées  au  sommet.  Ce  n'est 

çi'avec  une  forte  loupe  que  l'on  parvient  à  distinguer  quelques  ner- 

Ynres  longitudinales  et  très-fines.  Le  Zosterites  enervis[kA.  Brongn.) 


I 


TERIttlNS  TERTUmES. 
n'a  pas  encore  été  l'objet  d'une  description  sérieuse,  el  quelques 
doutes  entourent  sa  détcnninalion. 

Rognons  siliceux  du  banc  royil.  —  Le  banc  royal  est  inlà^ 
sant  à  un  point  de  vue  où  nous  avons  déjà  t!'tudié  des  couches  beau- 
coup plus  anciennes,  c'est-à-dire  par  les  rognons  minéraux  qui  s'f 
trouvent  contenus.  Ce  sont  des  rognons  de  silex  d'une  analogie 
évidente  avec  les  rognons  siliceux  de  la  craîe.  Comme  ceux-ci,  ils  H 
sont  fréquemment  formés  autour  de  certains  fossiles  comme  cenin' 
d'attraction,  et  ils  ont  une  tendance  manifeste  à  se  disposer  en  lils 
horizontaux. 

Par  suite deleur  croissance  successive,  des  rognons  arrivent  par-' 
fois  à  se  souder,  et  leur  ensemble  prend  l'aspect  de  plaquettes  plus 
ou  moins  étendues.  C'est  ce  qu'on  peut  observer  par  exemple  i' 
Puteaux.  Ailleurs,  la  silicification  s'est  presque  bornée  à  la  maliËm 
des  coquilles  contenues  dans  les  couches,  de  façon  qfle  ces  coquilles 
sont  exactement  transformées  en  silex.  U  n'y  a  pas  de  meilleure 
localité  pour  observer  cette  circonstance  que  Pierrelaye,  près  de 
Pontoise.  11  y  a  dans  ce  fait  un  problème  très-intéressant  k  étudier. 

Un  petit  échantillon  du  banc  royal  de  cette  Jocalité  peut  o^r 
k  la  fois  des  coquilles  restées  parfaitement  calcaires,  et,  presque 
au  contact,  d'autres  coquilles  entièrement  silicifiées.  La  substanc» 
siliceuse  adonc  dissous  le  lest  de  ces  coquilles  sans  néanmoins  dis- 
soudre le  calcaire  environnant,  cependant  plus  soluble  dans  les 
acides,  et  a  substitué  à  la  substance  ainsi  enlevée  de  la  silice, 
sans  que  les  régions  voisines  aieni  été  le  moins  du  monde  sili- 
cifiées. ' 

§  3.  —  Calcaire  aop^rlear  on  à  l'érKhpx. 

Épais  de  3  à  16  mètres,  le  calcaire  gi-ossiur  supérieur  (calciin'i 
cérithes  de  Brongniart)  se  répartit  en  couches  nombreuses  nettenwnl 
caractérisées  et  faciles  à  distinguer  les  unes  des  autres.  Toutefois 
ces  diverses  couches  peuvent,  pour  la  commodité  de  l'étude,  se 
répartir  en  deux  groupes  dont  le  plus  inférieur  s'ap|>elle  le  bimc 
vert,  et  l'autre  le  banc  franc. 

Examinons-les  successivement. 


Le  banc  vert  constitue  le  repère  le  plus  constant  dans  le  calcaîn' 
grossier  parisien. 


LE  CALCAIRE  A  CÉRITHES.  181 

Pris  en  bloc  et  considéré  dans  son  état  le  plus  complet,  il  se 
compose  de  couches  marneuses  produites  par  le  mélange  de  lits 
d'eau  douce  et  de  lits  marins,  intercalées  entre  deux  assises  tout 
à  fait  marines. 

Ces  deux  couches,  dont  Tune  commence  le  banc  vert  pendant  que 
Tautre  le  termine,  sont  tellement  identiques  entre  elles  sous  tous  les 
rapports,  que  Ton  est  porté  à  considérer  les  couches  marneuses  dont 
nous  venons  de  parler  comme  un  simple  accident  venant  s'intercaler 
dans  un  grand  système  marin. 

Comme  on  voit,  le  banc  vert  offre  un  ensemble  tout  à  fait  sni- 
gulier  dont  Tétude  est  des  plus  intéressantes  (Gg.  61). 


Fk;.   61.  —  Coupe  du  banc  vert. 

6.  Cliqnart.  —  5.  Couche  à  Cyclostoma  mumia.  —  \.  Couclio  à  Cerithium  lapidum.  — 
.  Gouehe  à  Cerithium  mutabile.  —  i.  U^min.  —  1.  Saint-Nom. 


Les  deux  bancs  marins  qui  encadrent  pour  ainsi  dire  le  banc  vert 
sont  blancs,  parfois  durs  et  siliceux  et  donnent  les  meilleures  pierres 
de  construction  de  tout  le  bassin  de  Paris. 

Celui  qui  occupe  la  position  la  plus  inférieure  s'appelle,  dans  la 
pratique,  le  Saint-Nom,  et  les  carriers  de  l'Aisne  le  nomment  roche 
du  bas;  tandis  qu'à  Vaugirard,  à  Bagneux,  à  Creteil  et  ailleurs  on 
l'appelle  liais.  L'autre  est  le  cliquait,  et  dans  l'Aisne  la  roc^e  du 
haut:  c'est  le  liais  de  Montesson  et  de  Carrières-Saint-Denis. 

Des  échantillons  séparés  peuvent  être  complètement  confondus 
ensemble,  non-seulement  à  cause  des  caractères  minéralogiques, 
mais  aussi  d'après  l'examen  des  fossiles. 


182  TERRAINS  TERTIAIRES. 

FAtNE  DC  B*NC  VERT.  —  Le  plus  Caractéristique  de  ces  fossiles  est 
le  Ttirrilella  fasciata  (Lamk),  belle  coquille  représentée  ci-contre 
(lig.  62].  C'est,  comme  on  voit,  une  coquille  conique 
oiïrant  une  spire  très-régulière,  très-pointue  au 
sommet,  composée  de  17  à  18  tours  plus  ou  moins 
convexes,  quelquefois  aplatis  et  présentant  sur 
leur  surface  des  carènes  étroites  et  tranchantes  en 
nombre  variable  et  ordinairement  inégal.  Outre 
les  carènes  des  tours  précédents,  le  dernier  en  pré  ■ 
sente  à  sa  circonférence  une  de  plus,et]'oa  trouve 
sa  base  chargée  de  3  ou  k  sillons  concentriques, 
plus  ou  moins,  rapprochés  et  graduellement  dé- 
Tun-nella  /ajeiiiia.  *^™'^^"*^'*^  '"  circonférence  vers  le  centre.  L'ou- 
verture est  médiocrement  grande^;  elle  est  ovale- 
obronde,  plus  haule  que  large,  versante  à  la  base.  La  columelle, 
tordue  et  arquée  dans  sa  longueur,  est  fort  courte,  assez  épaisse, 
légèrement  aplatie  et  bordée  en  dehors  par  un  angle  vif. 

De  nombreux  cérilbes  remplissent  parfois  les  deux  liais;  nous  en 
citerons  quatre  qui  sont  particulièrement  fréquents. 

Le  Ceriihium  angulosum  (Lamk)  est  une  coquille  allongée,  turri- 
culée.  Ses  tours  sont  nombreux,  assez  étroits  et  fortement  anguleux 
dans  le  milieu,  ils  sont  pourvus  d'un  assez  grand  nombre  de  cAtes 
longitudinales  distantes,  dont  quelques-unes  se  changent  parfois  en 
varices  ;  ces  côtes  sont  traversées  par  un  grand  nombre  de  stries 
inégales,  fines  et  serrées  :  celle  des  stries  qui  est  placée  sur  l'angle 
des  tours  en  passant  sur  les  côtes  y  produit  un  petit  mamelon  très- 
aigu,  spiniforme.  Le  dernier  tour,  très-convexe  à  la  base,  est  sil- 
lonné en  dessus.  L'ouverture  est  oblique,  grande,  dilatée,  ovale 
subtrigone,  et  presque  en  tout  semblable  à  celle  du  Certtkium  inter- 
ruptum  dont  nous  allons  parler.  Le  bord  droit  se  projette  en  avant  ; 
il  est  mince,  tranchant,  coupé  en  demi-cercle  et  obscurément  sil- 
lonné à  l'intérieur.  La  columelle  est  oblique,  assez  épaisse;  elle  se 
joint  au  bord  droit,  en  formant  une  légère  dépression  qui  remplace 
le  canal  de  la  base. 

Le  Certtkium  interrvptum  (Lamk)  est  fort  remarquable  par  la 
forme  de  son  ouverture.  C'est  une  coquille  fort  allongée  et  très- 
pointue.  Ses  tours,  au  nombre  de  20ou  21,  sont  étroits,  convexes  et 
(rès-souvenl  interrompus  par  de  grosses  varices  épaisses  irréguliè- 
rement éparses  sur  toute  la  spire.  Les  tours  sont  chargés  de  nom- 
breuses cotes  longitudinales  légèrement  arquées  dans  leur  longueur. 


LE  CALCAIRE  A  CÉRITHES.  183 

Elles  sont  Imyersées  par  quatre  sillons  granuleux  qui  deviennent  sim- 
ples en  passant  sur  les  varices.  L'ouverture  est  fort  singulière  ;  elh» 
se  détache  quelquefois  un  peu  de  Tavant-demier  tour;  elle  est  très- 
dilatée  et  ovale  subtriangulaire.  Son  bord  droit  se  projette  forte- 
ment en  avant  et  est  mince,  tranchant  et  sillonné  à  Tintérieur;  sur 
le  côté,  il  offre  une  sinuosité  assez  profonde.  La  columelle  est  peu 
épaisse,  saillante,  arquée;  elle  est  suivie  d'un  bord  gauche  calleux 
assez  étroit  ;  Téchancrure  de  la  base  est  peu  profonde  et  se  réduit  à 
une  simple  dépression  anguleuse  au  point  de  joliction  de  la  colu- 
melle  et  du  bord  droit. 

Cette  coquille  est  fréquente,  mais  le  Cerithium  serratum  (Lamk) 
est  encore  beaucoup  plus  commun. 

Celui-ci  constitue  d'ailleurs  une  espèce  très-facile  à  distinguer. 
Ses  tours  sont  nombreux  et  rapprochés.  Les  premiers,  ceux  qui 
appartiennent  au  jeune  âge,  présentent  trois  rangs  presque  égaux  de 
granulations;  le  rang  inférieur  augmente  successivement,  finit  par 
devenir  très-proéminent  et  par  former  une  carène  saillante  profon- 
dément denticulée.  I^es  dentelures  sont  comprimées  et  très-aigues 
dans  la  plupart  des  individus;  les  stries  du  jeune  î\ge  disparaissent, 
et  alors  la  coquille  est  lisse  dans  l'intervalle  des  carènes;  le  dernier 
tour  présente  en  dessus  deux  séries  de  granulations  aiguës.  L'ou- 
verture est  médiocre;  elle  est  oblongue  oblique;  son  extrémité 
inférieure  est  terminée  par  un  canal  assez  peu  relevé  du  coté  du  dos. 
La  columelle  est  simple,,  épaisse,  et  revêtue  d'un  bord  gauche  qui 
devient  calleux  dans  les  jeunes  individus.  Le  bord  droit  s'épaissit 
avec  l'âge;  il  est  sinueux  vers  l'angle  inférieur  et  assez  saillant 
à  son  extrémité  antérieure. 

Enfin,  le  Cerithium  calcitrapoides,  qui  est  également  très-commun 
et  très-caractéristique,  est  une  coquille  allongée,  turriculée,  pointue 
au  sommet,  à  tours  nombreux  et  très-convexes,  étroits,  sans  stries, 
à  suture  profonde  et  quelquefois  bordée  en  dessus  d'un  rang  de  petites 
granulations  ou  de  petites  dentelures  ;  sur  le  milieu  des  tours  s'élève 
ime  rangée  de  gros  tubercules  pointus,  un  peu  comprimés,  redressés, 
simples,  donnant  naissance  assez  fréquemment  à  une  côte  longitu- 
dinale qui  part  de  la  base  en  dessus  et  en  dessous.  Le  dernier  tour 
est  très-convexe.  Outre  la  rangée  de  tubercules,  on  en  trouve  deux 
autres  vers  la  circonférence,  et  elles  sont  formées  de  tubercules  plus 
petits  et  plus  obtus.  L'ouverture  est  ovale  subtrigone  ;  elle  se  termine 
Ultérieurement  par  un  canal  assez  allongé,  très-étroit,  profond.  Le  bord 
ifoit  est  mince  et  tranchant,  régulièrement  arqué  dans  sa  longueur, 


TERrUlNS  TERTIAIRES, 
pourvu  latéralement  d'une  sinuosité  peu  profonde.  Lacolumdle 
est  assez  étroite,  fortement  arquée  dans  toute  sa  longueur  ;  elle  esl 
revêtue  d'un  bord  gauche  très-étroit  et  assez  épais,  qui  se  jornl  t 
l'extrémité  du  bord  droit  pour  former  une  goullière.  Dans  quelques 
individus  qui  pourraient  fonner  une  variété,  on  trouve  à  la  partie 
inférieure  des  tours  une  ou  deux  petites  stries  transverses  garnies  i 
de  granulations. 

Cocome  nous  venons  de  le  dire,  entre  les  deux  bancs  marins  se 
trouvent  diverse^  couches,  les  unes  marines,  les  autres  d'eau  douce 
ou  saumàtre.  C'est  à  leur  ensemble  que  l'on  a  donné  parfois,  d'unr 
manière  exclusive,  ce  nom  de  banc  vert  si  manifestement  applicable 
à  toute  la  série  que  nous  avons  admise. 

La  partie  principale  de  celle  région  moyenne  du  banc  est  oat 
couche  marneuse  de  couleur  verdâtre,  contenant  une  quantité  parfois 
considérable  de  CerUhium  lapidum  (Bg.  63).  Cette  coquille,  que  nous 


FIG.  63.  —    CerUhium  lapidum. 

retrouverons  encore  au-dessus  du  calcaire  grossier,  est  fort  singu- 
lière et  facilement  reconnaissabie.  Elle  est  allongée,  turricnl^' 
étroile.  Sa  spire,  très-pointue,  est  composée  d'un  très-grand  nomb^^ 
de  tours  qui  vont  jusqu'à  30  dans  les  grands  individus,  dont  la  lo^" 
gueur  est  de  plus  de  5  centimètres.  Les  premiers  tours  du  jeun«  ^^ 
sont  généralement  fort  différents  de  ceux  qui  suivent.  Ces  toi***' 
jusqu'au  15'  ou  18%  sont  chargés  de  fines  stries  et  très-souvent  s*^ 
fortement  carénés  vers  leur  partie  supérieure.  La  carène,  quelqi** 
fois  simple,  quelquefois  dentelée,  s'efface  peu  à  peu,  et  finit  f^ 
disparaître  complètement;  alors  les  tours  sont  convexes,  liss^^ 
et  réunis  par  une  suture  linéaire  simple.  Le  dernier  tour  est  cou»^ 
convexe,  déprimé  à  la  base  et  quelquefois  pouiTu  à  sa  circonféren* 


LE  CALCAIRE  A  CÉRITHES.  185 

d'une  ou  deux  stries  plus  ou  moins  apparentes.  L'ouverture  est 
arrondie  dans  le  fond  ;  elle  est  petite,  ovale  obronde  à  son  entrée  ; 
le  bord  droit  est  très-mince,  tranchant  et  saillant  en  avant  ;  sur  le 
côté,  il  présente  une  échancrure  assez  profonde.  La  columelle  est 
extrêmement  courte,  épaisse,  cylindracée  ;  le  canal  de  la  base  est 
large,  peu  profond  et  fort  court. 

Les  caractères  physiques  de  la  couche  à  C.  lapidum  varient 
beaucoup,  suivant  les  localités.  A  Limay,  c'est  une  roche  assez  dure 
pour  fournir  de  véritables  pierres  de  taille;  à  Gentilly,  au  contraire, 
elle  est  complètement  impropre  à  cet  usage,  et  est  activement 
exploitée  pour  la  fabrication  de  la  chaux  hydraulique.  La  quantité 
d'argile  qu'elle  contient  lui  donne  des  qualités  très-précieuses  à  ce 
point  de  vue. 

Au-dessous  de  la  couche  à  Cerithium  lapidum  se  rencontre  sur 
différents  points  un  lit  argileux  renfermant  beaucoup  de  coquilles 
écrasées,  parmi  lesquelles  on  reconnaît  surtout  des  lucines. 

En  1824,  M.  Desnoyers  découvrit  à  ce  niveau,  à  Vaugirard,  à 
Sentis  et  ailleurs,  de  nombreuses  empreintes  végétales  renfermant 
des  bois  carbonisés  passant,  par  places,  à  un  véritable  lignite.  Ce 
lignite  s'est  retrouvé  depuis  à  Passy,  où  son  épaisseur  est  relative- 
ment considérable. 

Cette  couche  à  lucines  et  à  végétaux  acquiert  à  Nanterre  une 
épaisseur  assez  grande  pour  qu'on  en  puisse  extraire  de  la  pierre 
à  bâtir.  On  la  désigne  souvent  sous  le  nom  de  roche  de  Nanterre, 

Au-dessus  de  ce  lit,  ou,  quand  il  manque,  en  contact  avec  le  banc 
inférieur  à  Turritella  fasciata,  se  voit  une  couche  souvent  très-mince, 
dont  la  faune,  très-nombreuse,  offre  cette  particularité  pleine  d'en- 
seignement, comme  nous  verrons,  d'avoir  avec  la  faune  future  des 
sables  moyens  ou  de  Beauchamp  les  plus  étroites  analogies.  Les 
cérithes  y  sont  très-nombreux. 

Le  Cerithium  cinctum  est  peut-être  le  plus  caractéristique.  Il  est 
allongé,  ti^rriculé,  très-pointu  au  sommet  ;  on  compte  quelquefois 
vingt-quatre  tours  à  la  spire,  longue  de  6  à  7  centimètres.  Ces  tours 
sont  étroits,  aplatis,  séparés  par  une  suture  linéaire  bordée  d'un  petit 
bourrelet  plissé.  Sur  chaque  tour  on  voit  trois  rangées  transverses, 
régulières,  égales  et  également  distantes,  de  granulations  rappro- 
chées, ayant  une  tendance  à  se  confondre  par  leur  base.  Le  dernier 
tour  est  convexe  à  la  circonférence  et  pourvu  dans  cet  endroit  de 
deux  sillons  simples  ;  à  la  base  il  est  aplati  et  finement  strié.  L'ou- 
verture est  ovale-oblongue,  plus  haute  que  large.  La  columelle  est 


"îBP^^"'  TERRAINS  TERTIAIRES. 

conique,  courte,  obliquement  tronquée  el  revêtue  dans  sa  lon- 
gueur par  un  bord  gauche  peu  épais  et  appliqué  dans  loute  sa  lon- 
gueur; le  bord  droit  est  mince  et  tranchant,  profondément  sioui 
latéralement;  l'échancrure  terminale  et  très-courte  et  peu  pro- 
Tonde. 

Le  C.  inUrmplum,  déjà  cilé  dans  les  liais,  se  retrouve  ici  avec  les 
caractères  que  nous  avons  indiqués,  et  le  C.  mutabile,  quiest  un  des 
fossiles  les  plus  caractéristiques  des  sables  de  Bauchamp,  appamtt: 
au  niveau  qui  nous  occupe  en  ce  moment.  Nous  ne  disons  que  ' 
mentionner  ces  deux  coquilles;  la  dernière  nous  arrêtera  dans  le 
chapitre  suivant. 

Généralement  la  couche  intéressante  qui  nous  occupe  est  à  l'élat 
de  pierre  tenace.  Cependant  il  arrive  parfois  qu'elle  soit  à  l'état  sa- 
bleux. C'est  ce  qui  a  lieu,  par  exemple,  à  Passy,  localité  qui  a  founii, , 
grâce  à  cette  circonstance,  de  beaux  exemplaires  de  fossiles  dani 
un  étal  de  conservation  parfaite. 

Comprise  entre  le  banc  à  Cerithium  lapîdutn  et  le  banc  supérieur 
à  Turi-itelia  fasciata,  on  peut  observer  quelquefois  une  couche  dont 
l'origine  est  entièrement  d'eau  douce.  Les  coquilles  les  plus  abon- 
dantes sont  des  Pianorbis,  Limmva,  Pùludina,  Cyclostoma. 

Le  Cyclostoma  mumia,  concentré  parfois  dans  des  feuillets  distincts 

qu'il  remplit  presque  complètement,  est  intéressant  entre  tous, 

à   cause  de  sa  persistance  qui   le  fait  se  conlinuvr 

»à  travers  plusieurs  formations  géologiques  successiva. 
Nous  aurons  bien  des  fois  à  le  citer  par  la  suite;  il  faut 
donc  le  décrire  tout  de  suite.  C'est  [tig.  Qh)  une  co- 
quille turriculée,  striée  en  travers  d'une manièreasBez 
apparente.  Des  stries  longitudinales  très-fines,  visibles 
seulement  à  la  loupe,  forment  avec  les  premières  un 
Fie.  ea.       réseau  très-fin.  Le  sommet  est  un  peu  obtus;  les  tours 
Cyclostoma     sont  peu  bombés  et  les  sutures  peu  profondes.  L'ou- 
verlm'c  est  petite,  ovale,  un  peu  anguleuse  supé- 
rieurement, ordinairement  entourée  d'un  bourrelet  plus  ou  moin^ 
épais  qui  en  fait  le  bord  ;  lorsque  ce  bourrelet  n'existe  pas,  la  lèvre 
est  renversée  au  dehors.  L'ombilic  est  petit,  en  partie  caché  par  l« 
bord  gauche  de  l'ouverture. 

Avec  ces  coquilles  d'eau  douce  se  trouvent  des  empreintes  de  vé- 
gétaux également  aquatiques,  et  tout  spécialement  des  Chara. 

Il  peut  arriver  que  les  diverses  couches  du  banc  vert  soit>nI  peu 
développées.  Dans  ce  cas,  il  esl  ordinaire  que  le  système  situé  entre 


LE   CALCAIRE  A  CËRITHES.  187 

les  deux  liais  soit  limité  en  haut  et  en  bas  par  deux  couches  d'ar- 
gile verte  assez  épaisses  pour  déterminer  un  niveau  d'eau. 

Le  banc  vert,  à  part  les  fossiles  caractéristiques  que  nous  avons 
successivement  mentionnés  à  propos  de  chaque  couche,  fournit  à  la 
paléontologie  des  vestiges  de  nombreux  animaux  vertébrés. 

Plusieurs  poissons  proviennent  de  ce  niveau.  On  peut  citer  sur- 
tout des  squales  représentés  par  leurs  dents,  comme  la  scie  ou 
Priitis  parisiensis  (P.  Gervais),  le  Carcharodon  disauris  (id.);  puis  le 
Ckrysophrys  ou  Daurade,  VAcanthinus  Z>M(;û/«V(Agass.),  provenant  de 
Vaugirard,  le  Zanclus  eocenus  (P.  Gervais),  et  le  Labrax  major 
(Agassiz). 

Le  calcaire  grossier,  par  exemple  à  Passy  et  à  Gentilly,  contient 
des  dents  de  crocodiles,  les  unes  cannelées  et  les  autres  dépourvues 
de  cannelures.  M.  Paul  Gervais  établit  deux  catégories  parmi  ces 
dernières.  Les  unes  sont  lisses,  subcomprimées,  à  bords  entiers, 
mais  tranchants  plutôt  que  carénés;  les  autres  sont  en  cônes  assez 
réguliers,  pourvues  en  avant  et  en  arrière  d'un  rebord  saillant,  et 
guillochées  sur  la  plus  grande  partie  de  leur  sommet. 

M.  le  docteur  Eugène  Robert  a  extrait  du  calcaire  grossier  des 
vestiges,  d'ailleurs  indéterminés,  et  qu'on  rapporte  à  des  oiseaux. 

C'est  au  même  géologue  qu'on  doit  la  découverte  à  Nanterre  de 
mammifères  du  genre  Lophiodon.  Ces  pachydermes  herbivores,  qui 
apparaissentainsi  dans  le  calcaire  grossier,  se  prolongeront,  comme 
on  verra,  après  la  faune  du  gypse,  dans  laquelle  ils  joueront  un  grand 
rôle.  Le  genre  lophiodonte  est  donc  remarquable  par  sa  persistance 
et,  conune  nous  le  verrons,  aussi  par  les  modifications  qu'il  a  subies 


FiG.  65.  —  Lophiodon  parisiense, 

dans  la  série  des  âges.  L'espèce  de  Nanterre  porte  le  nom  de  Z.  pa- 
risiense.  La  figure  65  en  représente  la  mâchoire  inférieure. 

Le  Pachynolophus  constitue  un  genre  extrêmement  voisin  du  pré- 
cédent, et  qui,  comme  lui,  se  présente  dans  le  calcaire  grossier.  Sa 
taille  est  inférieure  à  celle  des  vrais  lophiodons,  et  sa  dentition  est 


188  TEBBAISS  TERTIAIRES, 

différeiile  :  les  molaires  supérieures  sont  au  nombre  de  sept  au  lien 
de  n'être  que  six,  comme  à  la  mâchoire  inférieure.  C'est  d'ailleurs lu 
genre  plus  ancien,  puisque  des  vestiges  en  sont  fournis  par  l'argile 
plastique.  Mais  de  très-beaux  échantillons  attribués  au  Pachyna- 
lop/ius  Prevostii  (P.Geryais)  ont  été  extraits  du  calcaire  à  céritbes de 
Gentilly.  A  Passy,  on  a  recueilli  des  restes  de  P.  Duvaln(P.  Gerv,), 
qui  est  représenté  aussi  à  Nanterrc  et  k  Vaugirard  en  compagnie  du 
Lopkiodori  parisiense. 

Un  mammifère  de  la  famille  des  suidés  a  été  découvert  au  mém« 
niveau  àNanterre  et  à  Passy,  C'est  leDichobune  suitlum  (P.  Gerv.), 
d'ailleurs  incomplètement  connu.  Il  est  possible,  d'après  l'autuur 
lui-même,  que  cette  espèce,  mieux  étudiée,  doive  être  rapprochée 
des  Xip/iodon. 

Flore  du  banc  royal.  —  Voici,  d'après  M.  Watelel  (1),  la  flore 
du  calcaire  grossier,  dont  la  plus  grande  partie  provient  des  coucIips 
que  nous  étudious  en  ce  moment. 


i 


'   Confervitc 


LaminarilB 5 

I   Chondrilea i 

Algues 22  ^   CorallinileB 1 

I   Sphœrococcites 1 

Delesflerites 1 

FucDidïE 6 

i   Algacitea 3 


Cbtptogahes  vasgulaines  :  b. 


Fougères. . . 

Characées.  . 
Equiaelum. . 


TœnLopterii î 


MoHOCfiTYLËunNËS  :  17. 

f  Zosteriles 2 

.  .  . .      i's    i    CauliniteB 5 

(    PolamoeetQn 7 

I        Nipadites 1 

„    i    Flabellarie 1 


(I)  Walelet,  Desa-iplion  des  plante»  fostiles  du  bassin  de  Paris,  1866,  ïd' 
p.  256. 


i-a*^ 


LE  CALCAIRE  A  GÉRITHES.  igg 

Dicotylédones  angiospermes  :  5. 


Bétulacées 

Ulmacées 

...       1 
...       1 

. .  .       3   ^ 

1 

Betulinum 

Ulmus 

Protéacées 

Grevillea 

Lomatia 

{  Dryandroides 

MONOPÉTALES    :  1. 

Apocynées 1        Echilonium 

POLYPÉTALES  :  1. 

Nymphéacées 1       Nymphaea. . 


Calcaire  d'eau  douce  de  Provins.  —  C'est  exactement  au  niveau 
du  banc  vert  que  paraît  devoir  se  placer  un  calcaire  d'eau  douce 
très-développé  dans  Seine-et-Marne,  à  Provins  particulièrement,  et 
sur  l'âge  duquel  on  a  vivement  discuté. 

La  principale  raison  de  Tidentification  à  laquelle  nous  adhérons, 
c'est  la  trouvaille  faite  dans  les  couches  de  Provins  de  restes  de 
Lophiodon,  et  à  cet  égard  un  excellent  mémoire  de  M.  P.  Michelot 
doit  être  signalé  (1 }. 

Le  calcaire  d'eau  douce  dit  de  Provins  peut  être  suivi  à  partir 
de  cette  ville  et  de  Saint-Parre  (Aube)  jusqu'à  Longpont,  dans  le  dé- 
partement de  l'Aisne,  en  passant  par  Cramant  (Manie),  ainsi  que 
Vavait  reconnu  le  docteur  Emile  Goubert. 

Ce  qui  a  fait  hésiter  longtemps  quant  à  l'àgc  du  calcaire  de  Pro- 
vins, c'est  que  dans  tout  l'est  du  bassin  cette  formation  est  exclu- 
sivement d'eau  douce,  sans  alternance  de  ces  couches  marines  si  ca- 
ractéristiques du  banc  vert.  Mais  on  doit  simplement  en  conclure  une 
difTérencedu  plus  aumoins  dans  l'action  alternative  des  eaux  douces 
et  salées.  Celles-ci,  d'ailleurs,  n'ont  pas  été  complètement  sans  in- 
fluence, puisque  le  calcaire  de  Provins  offre,  dans  certaines  parties, 
de  petits  Cyrena,  c'est-à-dire  des  mollusques  propres  aux  régions 
saumâtres  (2). 

On  y  recueille  : 

Planorbis  Leymerii,  Desh.  Limnœa  Michelini^  Desh. 

P.  Chertierif  Desh,  Hélix  Edwardsi^  Desh. 

Paludina  novigenttensts,  Desh.  Agatina  Nodoit,  Desh. 

P.  Orbignyana,  Desh.  Cyclostoma  mumta,  Bron^. 

(i)  mchéioï,  Bullet.  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1864,  t.  XXI,  p.  212.  — 
Yoyei,  sur  le  même  sujet,  le  Mémoire  de  M.  Hébert,  même  recueil,  t.  XIX,  p.  675. 
(2)  Goubert^  Bullet,  de  la  Soc.  géologique,  2^  série,  1866^  t.  XXIV,  p.  154. 


TEHRAINS  TERTIMRES. 
PaiTTii  les  coquilles  d'eau  douce  ii  Taut  en  signaler  qnef 
comme  les  plus  riiiquentes. 

Le  Plmorbis  Leymerii  (Desh.)  est  une  grande  coquille  discoîdfi 
orbiculaîi-e,  peu  épaisse,  peu  concave  en  dessus,  plus  proFondémeat 
excavée  en  dessous,  régulièremenl  arrondie  à  sa  circonférence  (1), 
La  spire  compte  huit  tours  éli-oils  dont  l'accroissement  est  très-leal; 
ces  tours  sont  aussi  largement  exposés  d'un  côlé  que  de  l'autre;  peu 
convexes  en  dessus,  ils  le  sont  un  peu  plus  eu  dessous;  ils  sont 
peu  involïés  les  uns  dans  les  autres,  et  ils  sont  réunis  par  une  su-  i 
ture  linéaire  simple  el  peu  profonde.  Le  demîer  tourest  assez  grand, 
cjlindracé;  il  se  termine  par  une  ouverture  non  dilatée,  mais  fort 
oblique  et  subcirculaire.  Le  sommet  de  la  spire,  qui,  dans  les  co- 
quilles  lurbinées,  est  la  partie  la  plus  proéminente,  est  ici  le  point 
le  plus  enfoncé  de  la  surface  supérieure.  Dans  les  grands  individus, 
le  dernier  tour  est  chargé  de  nombreuses  stries  d'accroissement. 
Dans  le  jeune  âge,  cl  surtout  à  la  circonférence,  on  trouve  Burle 
test  des  stries  ti'ansverses,  iines,  régulières,  serrées,  sur  lesquelles 
passent  obliquement  les  stries  d'accroissement  ;  ce  qui  forme  un 
réseau  qui  ne  manque  pas  d-' élégance. 

Le  Paludina  Orbignyana  [Desh.)  est  presque  aussi  gros  que  la 
paludine  des  marnes  de  Rilly  (voyez  ci-dessus,  p.  122),  mais  il 
est  plus  étroit  à  la  base  et  beaucoup  plus  obtus  au  sommet.  La 
spire  compte  cinq  tours  très-convexes  :  les  trois  premiers  sont  obtu- 
séraent  anguleux  à  la  circonférence,  au  point  où  ils  se  joignent  pat 
la  suture  ;  les  deux  derniers  n'offrent  plus  la  moindre  trace  de  cet 
angle,  et  le  dernier  tour  est  très-grand,  subglobnieux ,  égal  en 
hauteur  à  tout  le  reste  de  la  spire  ;  un  peu  déprimé  dans  la  région 
ombilicale,  il  est  ouvert  d'une  petite  fente.  L'ouverture  serait  circu- 
laire, sans  l'angle  postérieur  qui  en  dérange  la  régularité  ;  son  pla% 
s'incline  obliquement  en  arrière  sur  l'axe  longitudinal.  Le  lest^ 
dont  on  ne  connaît  que  des  portions  incomplètes,  est  lisse  et 
que  de  stries  peu  apparentes  d'accroissement. 

Le  Cyclostoma  muniia  est  d'ailleurs  extrêmement  fréquent,  co 
dans  le  banc  vert  de  Paris. 

Il  est  probable  que  la  formalion  de  Provins  s'est  continuée  plua; 
longtemps  que  celle  du  banc  vert  proprement  dit,  car  elle  n'est 
point  surmontée  comme  celle-ci  par  les  cailloux  et  les  sables 


(1)  Deshajea 
[.  I[,  p.  739. 


Desûriplion  des   t 


s  vertèbres  du  bassiti  de  Paris, 


LE  CALCAIRE  A  CÊRITHES.  191 

Beauchamp,  mais  immédiatement  par  le  travertin  inférieur  ou  de 
Saint-Ouen. 

6,  —  Banc  franc. 

Le  banc  franc,  défini  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  constitue 
un  petit  système  d'une  certaine  importance  industrielle,  mais 
dont  l'épaisseur,  parfois  inférieure  à  un  mètre,  ne  dépasse  jamais 
5  mètres.  C'est  dans  le  sud  de  Paris  qu'il  est  surtout  développé. 
Les  carriers  y  distinguent  les  bancs  francs  proprement  dits,  et 
au-dessus,  la  roche  de  Paris.  Ces  distinctions  n'ont  d'ailleurs  pas 
de  réalité  géologique,  et  ne  doivent  par  conséquent  pas  nous 
arrêter. 

Le  système  du  banc  franc  comprend  plusieurs  couches  marines 
séparées  les  unes  des  autres  par  des  sables  calcaires  plus  ou  moins 
marneux.  Les  fossiles  y  sont  répartis  très-inégalement  :  certaines 
couches  {roche)  en  sont  presque  exemples  ;  d'autres,  appelées  gri- 
gnartb,  en  sont  pour  ainsi  dire  pétries. 

La  quantité  d'argile  que  ces  couches  contiennent  souvent  les 
rend  gélives,  et  par  conséquent  de  mauvaise  qualité  au  point 
de  vue  des  constructions.  Elles  sont  néanmoins  quelquefois  très- 
dures  et  alors  très-recherchées,  au  point  que  dans  certaines  loca- 
lités, comme  Arcueil  et  Genlilly,  les  carrières  sont  complètement 
épuisées. 

Faune  du  banc  franc.  —  Les  coquilles  du  banc  franc  appartien- 
nent it  des  espèces  peu  nombreuses.  Dans  le  bas,  nous  citerons  les 
Cerithium  derUiculaium  et  angulosum  que  nous  avons  déjà  décrits,  et 
le  Cerithium  cristatum,  dont  la  présence  est  caractéristique.  C'est 
une  coquille  allongée,  turriculée,  très-pointue  au  sommet,  com- 
posée d'un  grand  nombre  de  tours  étroits,  sur  la  surface  desquels 
On  remarque  un  nombre  plus  ou  moins  gi'and  de  petits  plis  lon- 
gitudinaux et  irréguliers,  produits  par  des  accroissements.  Sur  le 
tnilieu  des  tours  s'élève  une  carène  tranchante,  fortement  dentelée 
sur  son  bord  :  les  dentelures  sont  comprimées  et  fort  aiguës.  Le 
dernier  tour  est  convexe,  un  peu  déprimé  à  la  base,  et  chargé 
depuis  la  circonférence  jusqu'au  centre,  de  sillons  concentriques 
irrégulièrement  granuleux.  L'ouverture  est  petite,  arrondie  dans 
le  fond,  ovale-oblique  à  son  entrée.  Son  bord  droit  est  très-mince  ; 
il  forme  un  prolongement  considérable  à  sa  partie  antérieure  ;  sur 
le  côté  il  est  profondément  sinueux.  La  columelle  est  assez  épaissie, 
courte,  cylindrique,  accompagnée  d'un  bord  gauche  assez  épais 


J92  TERRAINS  TERTIAIRES. 

et  appliqué  dans  toute  son  étendue;  le  canal  tennlîfi^l 

très-oblique  et  assez  largement  ouvert. 

Dans  les  parties  supérieures  du  banc  franc  apparaissent,  en  outre, 
le  Cerithium  lapidum  et  le  Cydosloma  mumia  qui  nous  ont  déjà 
occupés. 

Le  Nalica  muiabilis  (Desh.)  est  lisse,  subglobuleux,  quelqueToIs 
ovalaire.  Sa  spire  est  courte  et  pointue,  composée  de  huit  tours  très- 
étroits,  très-convexes,  ordinairement  aplatis  en  dessus.  Le  dernier 
tour  est  beaucoup  plus  grand  que  la  spire;  l'ouverture  qui  Je  ter- 
mine est  médiocre,  semi-lunaire,  et  terminée  à  sa  base  par  une 
sinuosité  assez  profonde.  Le  bord  droit  est  tranchant,  mais  subite- 
ment épaissi  à  Tintérieur  ;  il  est  légèrement  sinueux  dans  sa  lon- 
gueur et  fortement  incliné,  ainsi  que  l'ouverture  sur  l'axe  centnJ. 
A  la  base  du  dernier  tour,  se  voit  un  petit  ombilic  très-profond, 
toujours  entouré  d'une  surface  lisse  :  celte  partie  est  Irès-variaUa 
selon  les  individus,  tous  sont  perforés  ;  mais  on  remarque  dant' 
une  série  de  variétés  que  cet  ombilic  s'agrandit  peu  à  peu  et  finit 
par  devenir  très-large  et  infunditmlifomie.  Cette  natice  est  d'ailleilis 
une  des  coquilles  les  plus  communes  des  environs  de  Paris. 

Dans  les  mêmes  couches  existe,  et  parfois  avec  une  extrême  abon- 
dance, le  Lucina  saxorum  (Lamk).  C'est  une  coquille  orbiculaire, 
lenticulaire,  subanguleuse  antérieurement  et  un  peu  sinueuse 
postérieurement,  assez  aplatie,  élégamment  striée.  Les  stries 
sont  très-fines ,  très-régulières ,  très-rapprochées.  Les  crochets 
sont  petits,  courbés  ;  la  lunule  est  saillante,  ainsi  que  le  corselel; 
ils  sont  indiqués  par  une  ligne  déprimée.  La  charnière  porlP 
deux  dents  cardinales  et  une  dent  latérale  antérieure,  le  phis 
souvent  avortée  ;  la  nymphe  est  grande  et  recouverte  par  une  partie 
du  corselet. 


C H  API  THE     in 
LES    CAILLASSES. 


On  pourrait,  à  l'exemple  de  plusieurs  géologues,  regarder  les 
caillasses,  ou  calcaires  fragiles,  comme  constituant  un  simpleappeti- 
dico  du  calcaire  grossier;  car  elles  l'accompagnent  avec  les  mêmes 


LES  CAILLASSES.  193 

allures  et  ont  participé  aux  mêmes  actions  générales  que  lui.  Cepen- 
dant on  y  reconnaît  en  outre  le  développement  d'actions  si  spéciales, 
si  singulières,  qu'on  se  sent  porté  à  y  voir  un  ensemble  de  dépôts 
datant  d'une  époque  où  les  conditions  précédentes  avaient  subi  de 
profondes  modifications.  C'est  surtout  au  point  de  vue  minéralo- 
gique  que  l'étude  des  caillasses  peut  à  cet  égard  être  très-instructive, 
et  il  y  a  lieu  de  remarquer  que  les  couches,  où  les  effets  auxquels 
nous  faisons  allusion  sont  le  plus  développés,  présentent  juste- 
ment une  pénurie  presque  absolue  en  vestiges  organisés.  La  mer, 
siège  de  réactions  chimiques  intenses,  était  devenue  sans  doute 
impropre  h  la  vie. 

§  1.  —  Callla««e8  eoqailllèrefi. 

Mais  entre  le  calcaire  grossier  et  ces  assises  d'origine  chimique, 
se  trouvent,  comme  transition,  de  nombreux  petits  lits  désignés 
sous  le  nom  de  caillasses  coquillières^  impropres  déjà  aux  usages 
ordinaires  du  calcaire  grossier,  mais  ne  présentant  point  encore  les 
minéraux  adventifs  que  nous  allons  décrire. 

Ces  caillasses  coquillières,  séparées  quelquefois  des  caillasses  et 
réunies  au  calcaire  grossier,  commencent  en  général  par  un  banc 
solide,  rougeâtre,  désigné  souvent  par  les  ouvriers  sous  le  nom  de 
rochette.  C'est  la  petite  roche  faisant  suite,  comme  on  voit,  au  banc 
de  roche  proprement  dit,  sauf  dans  quelques  cas,  qu'on  ne  peut 
omettre,  où  elle  en  est  séparée  par  une  mince  couche  de  sable  cal- 
caire. 


FiG.  66.  —  Corbula  anatina. 

'  Cette  rochette  est  dans  beaucoup  de  cas  littéralement  pétrie 
de  petites  coquilles  constituant  l'espèce  Corbula  anatina  (Wg.  66),  de 
Lamarck.  Elle  est  transversale  ;  ses  deux  valves  sont  presque  éga- 
lement bosselées  ;  elles  sont  minces,  diaphanes  et  fragiles  comme 
celles  des  anatines,  mais  la  charnière  ne  laisse  point  de  doute  pour 
son  véritable  genre.  Elle  est  élégamment  striée  sur  toute  sa  surface 
extérieure»  mais  les  stries  de  la  valve  inférieure  sont  bien  moins 
prononcées  que  celles  de  la  supérieure  ;  elle  est  équilatérale  ;  son 
bord  antérieur  se  prolonge  un  peu  en  bec  obtus  et  large.  Sa  lon- 
gueur est  de  12  millimètres  et  sa  largeur  de  21 . 

ST.  MEUNIER.  i^ 


iiKll^^^-  TERRAINS  TERTIAIRES. 

Au-dessus  de  la  rochette  se  présente  très-fréquemment  une  mame 
marine  (jue  les  ouvriers  appellent  pain  d'épîce,  sans  doute  à  cause- 
dcsacouleur,  et  qui,  outre  \e  CorbulaontUmaBlivs  Cetil/iium  lapidum 
et  crislalum,  qui  nous  sont  déjà  connus,  renferme  quelques  co- 
quilles nouvelles  pour  nous. 

Le  Cytherea  elegans  [Lamk),  qao  nous  relrouveronsdaus  les  sables 
de  Beaucharop,  est  petit,  ovale,  subtransverse ,  inéquilatéiul ,  k 
crochet  petit,  à  peine  saillant,  peu  courbé.  11  est  couvert  en  dehon 
de  stries  assez  distantes,  régulières,  arrondies,  et  diminuant  insensi- 
blement du  bord  vers  le  crochet.  La  lunule  est  ovale.  La  charnière, 
sur  une  lame  cardinale  courte  et  étroite,  présente  sur  la  valve  droit» 
trois  dents  cardinales  :  l'antérieure  est  fort  petite,  rapprochée  de  b 
moyenne,  qui  lui  est  presque  parallèle;  la  postérieure  est  bifide,  l*' 
valve  gauche  n'offre  que  deux  dents  cardinales,  la  postérii 
confondant  avec  la  nymphe;  la  dent  latérale  est  très-voisine  det^ 
cardinales. 

L'Anmnia  lenuisiriata  (Desh.)  est  variable.  Généralement  il  est 
orbiculaire,  aplati,  mince,  transparent,  d'un  jaune  pâle,  si  ce  n'est 
dans  le  centro  de  la  surface  interne,  où  l'on  remarque  une  tache 
blanche  d'une  médiocre  étendue,  sur  laquelle  se  voient  assez  dis- 
tinctement les  impressions  musculaires.  Le  crochet  de  la  valfi 
supérieure  est  ordinairement  arrondi,  obtus  et  à  peine  saiUaiil;  le 
bord  cardinal,  immédiatement  au-dessous  de  lui,  est  épaissi  el  pr» 
sente  une  petite  surface  striée  sur  laquelle  peut  s'insérer  le  IkloD 
de  la  valve  opposée.  Celle-ci  est  proport i on nellemenl  plus  pe^lfl 
que  l'autre  ;  lorsqu'on  la  trouve  en  place,  ce  qui  est  estrémemeot 
rare,  elle  couvre  à  peine  le  tiers  de  la  surface  interne.  Elle  est 
percée  d'une  ouverture  médiocre,  arrondie  et  subovalaire,  immé- 
diatement au-dessous  d'une  apophyse  saillante,  terminée  par  n» 
épaisstssement  médiocre  qui  sert  à  l'articulation  cai-dinale.  Cert« 
valve  est  lisse  des  deus  côtés,  tandis  que  la  valve  supérieure  pré- 
sente constamment  des  stries  capillaires  longitudinales  lrë»-seiT^ 
et  très-nombreuses. 

Le  Cerilkium  echidnoides,  (Lamk)  est  facile  à  reconnaître.  CeU( 
coquille  est  allongée  et  turricuiée.  Sa  spire  est  fort  pointue,  formée 
de  1 3  ou  14  tours  étroits,  convexes,  sur  le  milieu  desquels  s'élÈvenl 
deux  carènes  transverses  dentelées  sur  leur  bord  ;  le-s  dentelures, 
assez  aiguës  dans  la  plupart  des  individus,  se  chaiigeut  quelquefois 
en  tubercules.  Le  dernier  tour  est  assez  grand,  convexe  et  pourvu 
à  la  circoaféri}nce  de  deux  carènes  tuberculeuses,  distantes,  moius 


!.ES  GAiLLASSES.  195 

saillantes  que  celle  des  tours  précédents.  L'ouverture  est  assez 
grande,  un  peu  dilatée,  subtrigone;  son  bord  droit  est  mince  et  tran- 
chant; réchancrure  latérale  dont  il  est  pourvu  est  assez  large.  La 
columelle  est  un  peu  tordue  dans  sa  longueur;  elle  est  étroite,  c\  lin- 
dracée,  pointue  au  sommet  et  revêtue  d'un  bord  gauche  étroit,  mais 
épais  et  calleux  à  son  extrémité  postérieure. 

§  2.  —  Callla0«e«  non  eoqaillières. 

Les  caillasses  non  coquil Hères ,  ou  caillasses  proprement  dites,  se 
composent  d'une  alternance  de  calcaires  compactes,  de  lits  d'argile, 
de  sables  calcaires  ou  siliceux,  de  plaquettes  de  silex  corné,  de 
marnes  fissiles,  etc. 

On  peut  compter  à  Vaugirard  jusqu'à  dix-huit  de  ces  couches 
successives. 

C'est  d'ailleurs  un  terrain  sans  aucun  intérêt  pratique,  les  roches 
qu'il  contient  n'étant  propres  à  aucun  usage. 

Mais,  comme  nous  l'avons  déjà  laissé  entrevoir,  les  caillasses 
non  coquillières  offrent  une  importance  exceptionnelle  par  les 
actions  chimiques  et  minéralogiques  dont  elles  renferment  les 
résultats. 

Ceux-ci  consistent  surtout  en  cristallisation  de  minéraux  qui  se 
présentent  d'habitude  à  l'état  amorphe  dans  des  couches  aussi  peu 
anciennes,  ou  bien  à  l'état  cristallin,  mais  seulement  alors  dans  les 
filons  proprement  dits.  On  constate  souvent  d'ailleurs,  chez  ces  cris- 
taux, une  particularité  des  plus  remarquables,  à  savoir,  qu'ils  n'ont 
pas  la  forme  appartenant  en  propre  à  la  substance  qui  les  constitue. 
Si  Ton  veut,  cette  substance  a  revêtu  une  forme  d'emprunt,  et  en 
Tétudiant  de  près,  on  reconnaît  que  cette  forme  est  celle  d'une  autre 
substance. 

'  Il  y  a  donc  épigénie^  pour  nous  servir  de  l'expression  en  usage 
parmi  les  minéralogistes. 

C'est  ainsi  que  le  quartz  ou  le  calcaire  spathique  se  montrent 
souvent  dans  les  caillasses  avec  les  formes  du  gypse. 

Le  quartz  se  montre  d'ailleurs  aussi,  à  Neuilly  par  exemple, 
avec  les  angles  qu'il  affecte  dans  les  terrains  cristallins  ;  et  c'est  un 
hit  bien  intéressant  que  d'extraire  de  la  partie  supérieure  du  cal- 
caire grossier  des  prismes  bipyramidés  de  cristal  de  roche,  atteignant 
parfois  près  d'un  centimètre  de  longueur,  et  d'une  pureté  telle, 
qu'une  fois  séparés  de  leur  gangue,  il  serait  impossible  de  les  dis- 


tinguer  de  ceux  que  founiisspnt  les  assiius  piimiti\es  du  globe 
les  lilous 

Beaucoup  des  eouthes  de  sables  quirtzeu\  des  ciillas'îes  son) 
imrqates  de  méiiiL  d  uue  maTiièrp  très  nette  au  se  nu  de  la  cris- 
tallisilion    quoique  les  n  slaux  soient  souviut  imjiaifiils  tt 
dinaiic  colores  plus  eu  m    n     f^tUm  il   pu    I  ml  rp}  ili  ii  di^ 
imtièpes  ttraiigères 

Le  calcaire  ou  catbonate  dt.  chau\  '^t,  pt  s  iiLc  daii^  ks  luarues 
des  caillasses  avec  lus  mômes  formes  que  dans  les  (lions,  soîlen 
cristaux  ipit  sotiL  ou  des  rhomboèdres,  ou  plus  rarement  des  scal^' 
noèdes,  soit  en  plaques  fibreuses  à  cassure  soyeuse,  comme  le  moB- 
treut  les  échantillons  si  abondamment  i'ecueilli:i  à  Nanlei-rc.  On  pcuï 
regarder  aussi  comme  le  produit  d'une  précipitation  chimique  la 
saille  (nicaire  lin,  un  peu  agglutiné,  et  qui  sert  ii  polir  le  bois  sobb 
le  nom  do  Iripoli  de  Nanlerre. 

Un  minéral  spécial  aux  filons  se  rencontre  dans  les  caillasses. 
C'est  la  Ouorine,  ou  spalb  tluor,  qui  consliluc  ici  de  très-petits  cul)e( 
parlaîtement  nels  et  d'un  fauve  clair. 

Cet  ensemble  de  minéraux  cristallisés  suppose  qu'à  l'époque  (lus 
caillasses,  des  sources  minéi-ales  et  theimales  riches  en  principes 
analogues  Ji  ceux  qui  incrustent  les  Glons  se  sont  fait  jour  au  fond 
de  la  mer  tertiaire.  Leur  première  influence  fut  de  tuer  lesdlres 
vivants  qui  la  peuplaient  ;  puis  leurs  produits  vinrent  se  stratilier 
dans  le  bassin  en  même  temps  que  des  sédiments  d'origine  pure- 
ment mécanique  apportés  des  rivages  par  les  courants  marins.  Aprèi 
le  dépôt,  et  selon  toute  probabilité,  les  diverses  espèces  minérab 
ainsi  en  présence  se  firent  éprouver  des  actions  mutuelles  aidées  par 
la  température  élevée  qui  continuait  de  régner.  C'est  alors  queb 
épigénics  purent  se  produire,  en  même  temps  que  les  pIaqueU«< 
de  silex,  parfois  de  grandes,  dimensions  que  nous  avons  ^ 
mentionnées. 

Il  y  a  d'autant  plus  d'intérêt  à  insister  sur  ce  régime  spécial  de  l> 
mer  des  caillasses,  que  nous  retrouverons  les  manifestations  d'w^ 
lions  tout  à  fait  comparables  à  une  époque  plus  récente,  c'esl- 
à-dire  à  celle  du  gypse  et  des  marnes  vertes  qui  le  surmontent. 


REMARQUES  SUR  LE  CALCAIRE  GROSSIER.  197 


CHAPITRE   IV 

REMARQUES    SUR    LE    CALCAIRE    GROSSIER 
ET    LES    CAILLASSES. 


Le  calcaire  grossier,  en  y  comprenant  les  caillasses,  dont  on  peut 
légitimement  en  faire  un  simple  appendice,  est  loin  de  se  présenter 
toujours  en  couches  horizontales.  Déjà  au  .début  de  cet  ouvrage 
nous  avons  mentionné  l'inclinaison  qu'il  présente  dans  la  vallée 
de  la  Mauldre.  A  la  Chapelle,  localité  d'où  provient  la  coupe  que 
nous  avons  donnée  page  20,  le  plongcmcnt  est  de  plus  de  50  degrés 
vers  le  sud-ouest  ;  et  il  est  évident  que  ce  déplacement  de  couches 
visiblement  horizontales  lors  de  leur  dépôt  est  dû  au  soulèvement 
de  la  craie  magnésienne  de  Beynes. 

Toutefois  cette  inclinaison  est  tout  à  fait  exceptionnelle.  Dans 
toute  la  partie  orientale  du  bassin  de  Paris,  les  couches  plongent 
vers  le  sud,  mais  la  pente  n'atteint  pas  7  minutes,  et  l'allure  géné- 
rale des  couches  offre  les  résultats  suivants,  qu^  nous  empruntons 
à  d'Archiac.  Dans  la  partie  orientale  du  bassin,  l'inclinaison  du 
N.  au  S.,  inclinaison  à  laquelle  participent  tous  les  groupes  tertiaires, 
est  facile  à  constater  (1)  ;  cependant  on  doit  remarquer  qu'elle  ne 
devient  sensible  que  depuis  la  ligne  de  partage  des  eaux  de  l'Ourcq 
et  de  l'Aisne.  En  effet,  dans  la  vallée  du  Petit-Morin,  près  de  Mont- 
mirail,  les  marnes  du  calcaire  grossier  ont  une  altitude  de  134  mè- 
tres, comme  au-dessus  de  Château-Thierry,  et  il  y  a  probable- 
ment une  dépression  de  leur  niveau  dans  la  vallée  de  l'Ourcq, 
puisque  au-dessus  d'Oulchy-le-Château  elles  ne  sont  qu'à  117  mè- 
tres. Les  altitudes  des  divers  points  du  plateau  au  midi  de  Sois- 
sons  varient  entre  1/tO  et  160  mètres,  celles  des  plateaux  au  nord  de 
TAisne  entre  150  et  200  mètres;  le  calcaire  grossier  supérieur  atteint 
209  mètres  à  Aubigny,  et  les  marnes  216  dansles garennes  de  Mont- 
chaloiis,  sur  le  même  plateau.  La  moyenne  du  relèvement  entre 
Oulchy-le-Chàteau  et  ces  derniers  points,  sur  une  étendue  en  ligne 
droite  N.  E.,S.  0.,  d'environ  Zt4  kilomètres  ou  douze  lieues,  peut  être 

.  (1)  D*Archlac^  Mémoires  de  la  Soc.  géologique^  1863,  t.  V,  p.  258. 


l>4fl^^^Ê^^  ^m     TERItAlSS  TEllTIilRES. 

évaluée  à  88  inèlres,  ce  qui  doiiaerait  une  pente  de  0'  6'  52".  Une 
coupe  N.  S.  du  plateau  de  Grandru  au  nord  de  Noyou  (attitude, 
180  mètres)  à  Meaux  donnerait  une  inclinaison  sensiblement  égale, 
La  diiïérence  du  niveau  est  de  13ù  mètres  entre  ces  deux  points 
distants  d'environ  quinze  lieues,  circonstance  quijustifieraitladé- 
pression  que  nous  ayons  supposé  correspondre  à  la  haute  vallée  de 
rOurcq.  L'inclinaison  du  plateau  de  Senlis  aux  enviroos  de  Paris, 
sur  la  rive  droite  de  la  Seine,  est  plus  faible  de  moitié,  lorsqu'on  ne 
considère  que  les  parties  du  groupe  qui  constituent  la  surface  du  sol, 
Sur  la  rive  gauche  de  la  Seine,  les  couches  plongent  au  contraire 
très-rdhiement  au  N.  vers  le  thalweg  de  la  rivière,  et  depuis  les 
parties  les  plus  éloignées  à  l'ouest  près  de  Louviers.  Il  y  a  égale- 
ment une  pente  vers  l'est,  représentée  par  une  différence  de  niveau 
de  102  mètres  sur  une  étendue  de  dix-huit  lieues  et  demie;  comme- 
à  l'cslentre  Montmiraîl  et  Meaux,  il  y  a  une  pente  à  l'ouest,  aussi  de 
102  mètres  sur  une  étendue  de  douze  lieues  et  demie,  pente  égale 
à  celle  d'Où Ichy-le -Château  à  Aubigny  et  du  plateau  de  Grandru  à 
Meaux.  La  région  la  plus  basse  que  foime  le  calcaire  grossier  à  la 
surface  du  sol  est  le  cap  avancé  qu'entoure  la  Seine  et  qui  est  occupé 
parla  partie  septentrionale  de  la  forêt  de  Saint-Germain  et  le  parc  de 
Maisons.  Les  marnc%  n'y  sont  qu'à  30  mètres  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer.  Sur  le  plateau  de  Conflans-Sainte-Honorine,  elles  sont  à 
hk  mètres,  el'  sur  celui  de  Houilles  à  fi9  ;  mais  on  doit  regarder  les 
sinuosités  que  décrit  la  vallée  de  la  Seine  entre  Charenton  et  Meulu) 
comme  le  résultat  de  brisures  survenues  dans  les  assises  secon- 
daires et  tertiaires  et  dont  cette  vallée  suit  actuellement  les  contours. 
Eu  comparant  le  niveau  de  la  basse  forêt  de  Saint-Germain,  où  les 
marnes  sont  couvertes  par  le  diluvium,  à  la  falaisequi  borde  la 
Seine  sur  sa  rive  droite,  entre  Sartrouville  et  la  Fretle,  on  se  con- 
vaincra de  l'abaissement  du  calcaire  grossier  sur  la  rive  gauche. 
L'absence  des  sables  de  Beauchamp,  qui  couronnent  au  conti-aire 
les  collines  de  la  rive  droite,  indiquerait  de  plus  que  les  brisures 
se  sont  produites  avant  le  phénomène  diluvien  qui  a  contribué  & 
façonner  les  contours  de  la  vallée  et  qui  a  entraîné  les  sables  et  grès 
moyens  dont  on  ne  trouve  plus  que  des  blocs  isolés  sur  la  rive 
gauche.  Nous  ne  faisons  d'ailleurs  que  constater  ici  un  genre  d'ac- 
cident qu'on  observe  aussi  dans  le  voisinage  immédiat  de  Paris, 
à  Meudon,  à  Vincennes,  elc.  Lorsqu'on  cherche  à  suivre  les  allures 
souterraines  du  calcaire  grossier  après  qu'il  a  cessé  d'affleurer  sur 
les   pentes  ou  au  pied  des  collines,  on  arrive  à  reconnaître  avec 


REMARQUES  SUR  LE  CALCAIRE  GROSSIER.  199 

Sénarmont  (1),  que  le  point  le  plus  bas  qu'il  atteigne,  et  vers  lequel 
les  couches  semblent  plonger  de  toutes  parts,  fee  trouve  au-dessous 
de  Saint-Denis. 

Quoique  les  forages  exécutés  aux  environs  et  dans  l'enceinte  de 
Paris  soient  fort  nombreux  et  que  Ton  ait  tenu  note  des  couches 
traversées  dans  chacim  d'eux,  la  difficulté  de  déterminer  les  carac- 
tères des  roches  ramenées  par  la  sonde  et  le  manque  d'examen 
suffisant  des  échantillons  ne  permettent  pas  de  présenter  une  déter- 
mination rigoureuse  de  la  disposition  de  ces  mômes  couches.  Mais 
comme  tous  ces  forages  ont  atteint  les  argiles  plastiques  et  leurs 
sables,  et  que  plusieurs  même  ont  pénétré  jusque  dans  la  craie,  on 
a  toujours  la  certitude  que  la  sonde  a  dépassé  le  niveau  du  calcaire 
grossier.  Or,  il  résulte  de  tous  ces  documents  que  le  calcaire  grossier 
non-seulement  diminue  d'épaisseur  sur  la  rive  droite  de  la  Seine, 
entre  Passv  et  Charenton,  de  manière  à  avoir  été  méconnu  dans 
plusieurs  des  sondages  exécutés  dans  cette  partie  de  l'enceinte  de 
Paris,  mais  encore  qu'il  s'y  abaisse  jusqu'au-dessous  du  niveau 
actuel  de  la  mer,  et  que  bien  qu'il  se  relève  sur  la  rive  gauche  et 
présente  une  épaisseur  assez  considérable,  rien  ne  prouve  qu'il  se 
prolonge  sous  le  calcaire  de  Saint-Ouen,  à  plus  de  trois  lieues  au 
sud  de  la  capitale.  En  remontant  la  vallée  de  la  Seine,  les  forages 
de  Crosne,  de  Champrosay,  de  Soisy-sous-Étiolles ,  de  Corbeil, 
d'Étampes,  d'Essonnes,  de  Saint-Michel,  etc.,  n'ont  fait  connaître 
aucune  trace  de  calcaire  grossier  entre  le  calcaire  lacustre  moyen 
et  les  argiles  aquifères  dépendant  de  l'argile  plastique.  Cette 
différence  de  niveau,  dont  le  maximum  peut  être  estimé  à  50  ou 
55  mètres,  s'est  produite  bien  avant  le  phénomène  diluvien  qui,  en 
agissant  plus  particulièrement  sur  la  partie  basse  du  sol,  a  con- 
tribué à  masquer  ou  à  altérer  les  effets  exclusivement  dus  à  la  dis- 
location. Si  cette  dislocation  a  eu  pour  ell'et  d'élever  les  couches  de 
la  rive  gauche,  la  différence  de  niveau  des  bancs  supérieurs  du  cal- 
caire grossier  dans  les  puits  de  Saint-Denis  et  de  Saint-Ouen  avec 
ceux  du  plateau  de  Montchalons,  à  l'estde  Laon,  serait  de  218  mètres. 
Si,  au  contraire,  elle  a  produit  l'abaissement  de  la  rive  droite  sans 
affecter  le  massif  de  Passv,  la  différence  ne  serait  que  de  150  mètres 
environ  entre  l'altitude  de  ce  même  plateau  et  celle  de  la  plaine  de 
Montrouge,  qui  n'aurait  pas  été  affectée  non  plus;  et,  dans  ce  cas,  la 

(1)  Sénarmont,  Essai  cTvne  description  géologique  du  département  de  Seifie» 
ei'Oise.  Paris,  iSUy  p.  243. 


^i^^^^^^^^^  TEBltAINS  TEIITUI 
comparaison  de  ces  deux  bords  opposés  du  bitssiii  n'»in  confirnH'- 
rail  pas  moins  riDclinaison  fïénérale  de  toul  le  système  tertiaire  dii 
N.  E.  au  S.  0.  Or,  il  est  facile  de  voir  que  celte  dernière-  disposi- 
tion ne  peut  être  due  qu'à  un  relèvement  en  masse  ou  h.  une  large 
flexion  de  la  }>arlie  nord-est  des  bords  du  bassin  ;  car,  d'une  paît, 
les  caractères  des  couches  et  des  fossiles  prouvent  que,  dans  presqnr 
toute  son  étendue,  les  sédiments  contemporains  se  sont  déposés 
sous  des  profondeurs  d'eau  peu  différentes;  et,  de  l'autre,  s'il 
n'y  avait  pas  eu  un  relèvement  subséquent  au  S.  E.,  ces  mémw 
eaux,  atteignant  216  mèti-es  d'altitude  relative,  auraient  envahi  a» 
sud  et  fi  l'ouest  du  bassin  de  la  Seine  des  étendues  Irés-wuside- 
rables,  ce  dont  il  n'esiste  aucune  trace  {!). 

Il  n'est  presque  aucune  localité  où  le  système  que  nous  venons 
d'étudier  soit  au  grand  complet  ;  ol,  en  général,  son  épaisseur  tolali*  ' 
ne  dépasse  pas  25  mètres,  maximum  qui  se  tmuve  atteint  entre 
Manies  et  Laon.  Cependant  Goubert,  a  signalé,  entre  autres  à  Mort-  ' 
cerf,  département  de  Seine-et-Marne,  une  coupe  où  le  calcairei 
grossier,  riche  en  fossiles,  est  repi-ésenté  depuis  la  couche  îi  cérithea  i 
gigantesques  jusqu'aux  caillasses  (2). 

A  l'E-,  le  calcaire  grossier  s'amincit  pour  se  terminer  en  coin  entre 
les  coucht's  des  sables  inférieurs  et  celles  du  calcaire  de  Saint-Uueo. 

Al'O.,  il  se  termine  de  la  même  manière  vers  iloudon,  entre  l'ar- 
gile plasti[]ue  et  le  même  travertin  de  Saint-Ouen. 

La  cl assiii cation  des  couches  qu'il  comprend,  que  nous  avons 
adoptée  dans  les  pages  qui  précèdent,  a  été  proposée  en  1855  par 
M.  P.  Michelol,  chargé  spécialement,  comme  ingénieur  de  l'État,  du 
service  des  carrières.  C'est  ce  qui  nous  a  permis  de  foire  inarchcr 
de  front  la  cunsidémlion  de  l'usage  industriel  des  diverses  couches 
avec  l'étude  de  leurs  caractères  géologiques  et  paléontologiqnes. 
Cette  classification  est  résumée  dans  la  coupe  ci-contre  (Hg.  (»7), 
qui  donne,  comme  on  voit,  les  couches  que  voici  : 

Cnillasscs         <  CaillasseiBans  c')quilles((ripolide  Ntinlerre)..  0"',GD  i  C^.OO 

duealcairegrossier.j  Caillasses  coquEllièrea  dites  rochetle (I'°,50  a  2™, 0(1 

f  Rncho  (do  l'aris) 0",2&  à  1",M  ' 

.    .                     iBanc  franc  (de  Paria) l'",00  à  i",Ofc' 

,     ,  .  ,     J  Clinuart  (roclies  du  liaul  de  l'Aisne) 0"',60  ii  l",Oi.I 

'                               i  Batit  icrl  fel  coiic:hBs  atceisoircs) l'",00  à  6",W. 

'  Sainl-Nom  (rocUes  du  baa  de  l'Aisne] l'-.SO  à  t^.Ol 

(1)  D'Arcliiac,  Ilisf.  ifea  progrès  de  In  géologie,  18^9,  t.  111,  p,  595, 

(2)  Gûuberl,  Hullet.  d«  laSûC.  gôologiqve,  S'iéiie,  1.  \X,  (..  729. 


LES  SABLES  DE  BEAUCHIUP.  20t 

(Banc  rojal 0-,30  à     2", 50 

i  Vergelé!  {lambourdei) 1°'.00  b  10", 00 

{  Bancs  à  vcrrains  (C.  gignnteum) 0"',60  à     O^jOO 

'  Saint-Leu  {roche  des  Forget») 2"', 00  h.  i  O^.ÔO 

Bnnc  i  nummulites   (S.  Irfvigota) l^jOO  o  ]2",0O 


FjG.  G7,  —  Coupe  générale  du  calcaire  grossier. 


ii.  Taire  t^cUIo.  -  H.  Cail 
8.  Cliquvt,  —  7.  Banc  ■icri.  —  G. 
i.  B*iK  i  Cerilliium  ^iijanleum. 


tsfï.  —  10.  Roclw  (ilr  E'aris).  —  0,  Ifciiii  Ci^anc  <d.'  l'aiis), 
iBiii1-S..ni.  —  5.  Honc  tuyal.  —  i.  \'.TBi'J.;a  ou  Inuibaurdfs. 
-  i.  S«iiii-L,!u.  —  i.  Ifciiic  à  Xiimmuliles  lai^igala. 


ClIAPITItK  V 
LES    SABLES    DE   ItEAUCHAMP. 


■  Oaractèdes  Gé>~Éit.virx  des  sables  de  Bkauchamp,  —  Immédiate- 
ment au-dessus  du  calcaire  grossier,  couronné  )iar  l'intéressant 
L'usemble  des  caillasses,  se  développent  d'épaisses  couches  de 
»ables  désignées  souvent  sous  le  nom  de  sables  du  Deaui-hamp, 
il  cause  de  la  localité,  située  près  d'Heibtay,  où  leur  étude  a  été 
souveDt  faite,  mais  qu'il  serait  peut-éire  plus  natuix;!  d'appeler, 
comme  on  l'a  proposé,  tables  moyens.  Au-dessous  d'eux,  en 
ttffet,  n'existent,  en  fait  de  sables,  que  ceux  de  l'argile  plastique 
fpi'on  peut  appeler  sables  inféritiurs,  puisque  les  autres  sables  qu<^ 


202  TERRAINS  TERTIAIRES. 

nous  avons  étudiés,  ceus  de  Rilly,  de  Chalons-sur-Veaîe,  de  Brs- 

cheus,  n'exislent  point  dans  les  mêmes  localités.   Au-dessus  « 

développent   les  sables  de  Fontainebleau,   appelés  souvent  sabi& 

mpérieurs. 

Les  sables  de  Beauchanip  ont  clé  reconnus  de  l'E.  à  l'O.,  depuis 
Epeniay  jusqu'aux  limites  des  déparlements  de  l'Eure  et  de  la 
Seine-Inférieure. 

Ils  se  composent  d'épaisses  assises  de  sables  proprement  dîls,  de 
gvès  plus  ou  moins  durs,  et,  à  la  patlie  supérieure,  dans  les  localités 
où  l'ensemble  est  complet,  de  calcaires  marins  recouverts  euï- 
ménies  d'un  peu  de  sables  qui  les  séparent  du  travertin  de  Saiot- 
Ouen.  Au  Guépelle,  par  exemple,  ces  calcaires  peuvent  être  observés 
presque  à  la  surface  du  sol, 

La  coupe  que  nous  donnons  (fig.  68)  dps  sables  de  Beauchaiiip 


trrrr^ 


Via,  G8.  —  Coupe  des  sables  moyens. 


I 


10,  Tnmirlio  fe  SBÎul-Oucn.  - 
fi.  S.itiLEi  Dismeut  fuoiilifère.  -  S 
caira  iHisiRl  iiiIi'rlcuniDenl  an  ' 


a  été  relevée  par  M.  Charles  d'Orbigny,  lors  de  l'ouverture  de  la 
Irancliée  du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Saint-Germain,  au  travers  de 
la  plaine  de  Monceaux.  Elle  comprend  les  couches  suivantes,  ran- 
^'ées  à  partir  de  la  plus  ancienne,  fournée  des  grbs  et  des  sables  qui 
reposent  directement  sur  les  caillasses. 

I"  Sable  vcrdiltre,  légèrement  calcarifère  et  argilifère,  renfermant 


LES  SABLES  DE  BEAUGHAMP.  203 

des  rognons  et  un  petit  lit  de  grès  coquilliers.  Ce  banc  correspond 
aux  grès  exploités  à  Beauchamp. 

2"  Calcaire  d'un  gris  jaunâtre,  assez  compacte,  non  coquillier, 
passant  inférieurement  à  un  calcaire  friable,  sablonneux  et  très- 
coquillier.  {Cerithium  laptdum,  Natica  mutabilis^  Melania  hordacea^ 
Calyptrœa  trochiformis^  Cytherea  elegans,  Venericardta,  etc.). 

3"  Calcaire  d'un  gris  jaunâtre,  assez  compacte,  non  coquillier, 
contenant  un  grand  nombre  de  rognons  de  calcaire,  tantôt  carié, 
tantôt  caverneux  ou  spathique  et  quelquefois  quartzifère. 

4"  Plusieurs  petits  lits  de  marnes  feuilletées  et  de  calcaire  argi- 
lifère  d'un  blanc  grisâtre,  ne  contenant  point  de  coquilles,  mais 
dont  Taspect  indique  néanmoins  une  origine  d'eau  douce. 

5°  Sable  verdàtre  marneux,  plus  ou  moins  friable,  contenant  un 
grand  nombre  de  coquilles  marines  et  des  rognons  de  calcaire 
strontianien  coquillier  {Avicula  fragilis^  Cerithium  mutabile,  Fusus 
mbcarinatus,  Fistulana,  Chama,  etc.  ) . 

6®  Marne  blanche  pulvérulente  et  sable  renfermant  des  silex  en 
plaques  et  des  géodes  de  quartz  grenu  carié  et  calcarifère. 

7*  Marne  endurcie  strontianienne,  verdàtre,  plus  ou  moins  com- 
pacte, se  divisant  à  l'intérieur  en  nombreux  retraits,  et  dont  les 
surfaces  naturelles  sont  polies  et  enduites  de  dendrites. 
8°  Petite  couche  de  marne  feuilletée  en  partie  magnésienne. 
9°  Plus  de  13  mètres  de  calcaire  ou  de  marne  ne  contenant 
que  des  coquilles  d'eau  douce  (travertin  ou  calcaire  siliceux  infé- 
rieur). 

Enfin,  au-dessus  de  ce  dépôt  commence  le  terrain  gypseux.  Sénar- 
mont  a  fait  remarquer  que  les  sables  moyens,  de  même  que  les 
-couches  tertiaires  qui  leur  sont  antérieures,  semblent  plonger  vers 
un  point  situé  au-dessous  de  Saint-Denis,  et  qui  représente  comme 
une  sorte  de  centre  du  bassin  (1).  C'est  un  fait  sur  lequel  nous  avons 
déjà  insisté  à  l'occasion  du  système  du  calcaire  grossier  (voyez 
ei-dessus  page  199),  mais  sur  lequel  il  était  indispensable  de  re- 
venir ici. 

C'est  dans  le  nord  du  bassin  que  les  sables  de  Beauchamp  occu- 
pent les  plus  vastes  surfaces. 

Aux  environs  de  Senlis,  ils  forment  le  sol  des  forêts  de  Hallate  et 
de  Chantilly  .'Le  sol  de  la  forêt  de  Villers-Cotterets  est  dans  le  même 

(1)  Sénarmont,  Essai  cT une  description  géologique  du  département  de  Seine- 
^-Otse^  1844.  In-8°,  p.  243. 


204  TERRAINS  TERTIAIRES. 

cas.  De  petits  lambeaux  de  sables  peuvent  être  .suivis  jusqu'aux 
environs  de  Reims.  On  les  retrouve  le  long  de  la  vallée  de  Marne 
à  partir  de  Fleury-la-Rivière,  le  long  du  Grand-Morin  à  partir  de 
Montmirail,  le  long  du  Petit-iMorin  à  partir  de  Crécy.  Ces  sables 
apparaissent  à  Ormesson,  à  Maisons -Alfort,  où  leur  limite  touche 
presque  les  fortifications  de  Paris;  à  Ivry,  à  Bourg-la-Reine,  à 
Neauphle-le-Vieux,  à  Houdan,  sur  la  chaussée  d'Ivry-la-Bataille, 
à  Mantes,  à  Magny,  à  Montjavoult,  enfin  à  TIsle-Àdam,  qui  ferme 
le  cercle  commencé  à  Chantilly* 

Sur  cette  grande  surface,  l'épaisseur  du  sable  varie  beaucoup  d'un 
point  à  l'autre.  Dans  le  bois  de  Champlàtreux,  Sénarmont  leur  assi- 
gne 20  mètres  d'épaisseur.  Autour  de  Beaumont,  cette  épaisseur 
serait  de  15  à  30  mètres  ;  une  coupe  prise  auprès  de  l'arc  de  l'Étoile 
n'a  donné  que  11  mètres. 

Entre  Saillancourt  et  Triel,  on  trouve  une  coupe  des  plus  inté- 
ressantes en  ce  qu'elle  montre  la  superposition  directe  du  calcaire 
de  Saint-Ouen  sur  les  sables  de  Beauchamp,  et  de  ceux-ci  sur  les 
caillasses  du  calcaire  grossier.  Voici  cette  coupe  relevée  en  détail 
par  M.  P.  Michelot  en  1852.(1)  : 

CALCAIRES    DE  SAINT-OUEN. 

Calcaire  marneux  en  petits  fragments  avec  Paludina  (Bithi-  m 

nia)  pusilla 0,50 

Calcaire  compacte  en  banc  suivi 0,dO 

Marne  siliceuse  compacte  brisée;  nombreuses  paludines. ..  0,80 

GRÈS    DE   BEAUCHAMP. 

Sable  verdâtre  avec  nombreux  Melania  hordacea 0,40 

Sable  gris   Irès-coquiUier    [Cerithium  mutùbile^  Cytherea 

eiegans,    Lucina   saxo7'umj  Cerithium  obliqvum,   Caly- 

ptrœa  trochiformis^  et  autres  fossiles  de  Beauchamp.  . .  3,00 

Banc  sableux  très* grossier  coquillier  (mêmes  fossiles) 0,50 

'  Sable  jaune  terreux 8,A0 

Banc  assez  dur,  grains  sableux  très-grossier 0,50 

Sable  jaunâtre 0,50 

Banc  d'argile  jaunâtre  sablcnx 0,80 

Alternances  de  sable  et  de  grès  en  plaquet  es  avec  quelques 

lits  et  plaquettes  concrétionnces 1,10 

Banc  de  grès  rubané 0,10 

Couche  de   sable  avec  nombreux    rognons    do  grès  très- 

lendre 0,30 

Sable  marneux  jaunâtre 0,50 

(4)  P.  Michelot,  Bullet.  de  la  Soc.  géologique,  2°  série,  1855,  t.  XII,  p.  1324. 


LKS  SABLES  DE  BEAUCHAMP.  205 

m 
Sable  blanc 0  20 

Sable  jaune  vcrdâtre 0,60 

Marne  jaunâtre  fissile 0^15 

Marne  avec  rognons  siliceux 0,30 

Marne  caillasseuse  coropacle 0,10 

Argile  verdâtre, 0,02 

Marne  blanche  fissile 0,15 

Banc  gréseux  presque  compacte 0,50 

Marne  blanche  fissile 0,50 

Marne  solide  caillasseuse  compacte 0,A5 

La  même,  feuilletée . .  0,50 

Marne  blanche  fissile 0,08 

Marne  sableuse  jaunâtre 0,20 

Petit  banc  gréseux  grisâtre,  coquillier 0,10 

Marne  calcaire  sableuse  diversement  co'.orée 0,50 

CAILLASSES. 

Banc  suivi  de  calcaire  siliceux^  avec  noyaux  disséminés  de 

marne  blanche,  aspect  de  poudingue 0,30 

Marne  sableuse  blanche 0,05 

Banc  de  caillasse  siliceuse,  aspect  de  meulière 0,08 

Couche  de  craon  marneux  rubané  de  jaune  et  de  blanc, 

avec  quelques  lits  concrétionnés 0^30 

Les  sables  de  Beauchamp,  étudiés  dans  leur  ensemble,  que  ne 
donne  d'ailleurs  aucune  localité  prise  en  particulier,  peuvent,  sui- 
vant Goubert  (1),  se  répartir  en  trois  niveaux  caractérisés  à  la 
fois  par  leurs  caractères  minéralogiques,  leurs  fossiles,  leur  faciès 
géologique  et  leur  distribution  topographique. 

Examinons-les  successivement. 

§  1.   —  ]Si¥eaa  Inférieur. 

Caractères  généraux.  —  Les  sables  du  niveau  inférieur  reposent 
le  plus  souvent  sur  les  caillasses  et  quelquefois  aussi  sur  le  cal- 
caire gi'ossier. 

On  peut  les  étudier  à  Anvers,  sur  les  bords  de  l'Oise  et  dans  toute 
la  région  de  l'Ourcq. 

Souvent  ce  sont  des  sables  argileux,  et  d'ordinaire  on  y  rencontre 
beaucoup  de  galets  siliceux  et  de  galets  calcaires  plus  ou  moins 
arrondis  et  provenant  manifestement  de  la  craie  et  du  calcaire 
grossier.  Dans  certaines  couches,  les  galets,  parfaitement  ronds,  sont 

(1)  Goubert,  BuUet.  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  t.  XVII,  p.  137. 


TERRAINS  TERTIAIBES. 
plus  ou  moins  cimeatéa  en  im  poudingue  plus  ou  moins  friable. 
Les  galets  calcaires  sont  fréquenimi.'nt  perforés  par  des  animaux 
lithophages,  tels  que  : 

SaxicuvB.  Pholai. 

Fistutana.  Vioio. 

Non-seulement  les  galets  sont  roulés  et  rappellent  ce  qui  se  pro- 
duit sous  nos  J'eus  le  long  des  côtes  oii  des  pierres  sont  battues 
par  les  flols  do  la  mer,  mais  les  fossiles  eux-méraes  présentent  un 
faciès  frotté  et  usé  tout  à  fait  caraclérislique,  et  prouvant  qu'ils  ont 
été  longtemps  le  jouet  des  eaux.  C'est  ce  qu'on  observe  surtout, 
chose  digne  d'attention,  pour  des  fossiles  identiques  avec  ceux  qui 
vivaient  déjà  à  l'époque  du  calcaire  grossier.  Du  nombre  son! 
ie  Fusus  longœvus,  le  Venericardia  platii'cosla,  le  TviTttella  carini' 
fera,  etc. 

Faune.  —  Mais  avec  eux  se  trouvent  en  abondance  des  coquilles 
nouvelles,  dont  nous  citerons  les  principales. 

Eu  regardant  avec  allenlion  le  sable  du  niveau  qui  nous  occupe, 
on  ne  tarde  pas  à  reconnaître  qu'il  renferme  des  milliards  de 
Nummulites  variolaria,  petit  foraminifère  parfaitement  distinct  des 
N.  planulala  et  Iwvigata  qui  nous  sont  déjà  connus,  et  dont  les 
caractères  sont  même  si  nets,  qu'on  a  voulu  en  faire  un  genre 


^' 


FiG.  69.  —  Niimmutites  variolariu. 

distinct  sous  le  nom  de  LmticuUtea.  Ce  protozoaire  est  représenté 
dans  la  figure  ci-jointe  (fig.  69}.  On  voit  d'ailleurs  qu'il  présente, 
comme  toutes  les  nummulites,  une  coquille  eiiroulée]  sur  un  plan, 
à  ouverture  unique  contre  le  retour  de  la  spire.  Dans  le  jeune  îlge, 
cette  ouverture  se  présente  sous  la  forme  d'une  étroite  fente. 

Un  dernier  caractère  des  sables  du  niveau  inférieur,  est  de  con- 
tenir en  abondance  des  restes  de  polypiers.  Deux  sont  remarqua- 
blement communs.  Ce  sont  YAsirea  panicea  (>lich.)  et  le  Madrepora 
Solanderi  (Defr,), 

Le  premier  est  un  polypier  massif,  en  forme  arrêtée,  composé 
de  polypiérites  unis  par  les  côtes,  qui  sont  Irès-développées,  et 
croissant  par  gemmation  extracalicutairc.  L'épilhèque  est  complet; 
la  cotumelle  est  spongieuse,  les  cloisons  sont  dentelées  ;  il  y  a  une 
dent  interne  plus  forte  que  les  aulres. 


LES  SABLES  DE  BEAUGHAMP.  207 

Le  Madrepora  Solanderi  est  en  masses  ramifiées,  fasciculées.  La 
croissance  a  lieu  par  bourgeonnement.  Les  parois  sont  poreuses. 
L'intérieur  présente  des  cloisons  principales  plus  développées  que 
les  autres. 

Parmi  les  polypiers,  très-abondants  aussi,  des  sables  de  Beauchamp 
du  niveau  inférieur,  nous  citerons  : 

Dendrophylla  cariosa^  Mich. 
lÀthodendron  trregulare,  Mich. 
Anthophyllum  distortum,  Mich. 
Agaricia  infundibuliformiSy  Mich. 
Poriies  Deshayesiana,  Mich. 
Palmipora  Solanderi j  Mich. 
Geodia  piriformis^  Mich. 

A  Anvers,  on  a  découvert  les  restes  de  divers  poissons.  Nous 
citerons  surtout  un  os  roulé  portant  des  dents  incomplètes  et  les 
points  d'insertion  de  plusieurs  autres,  que  M.  Hébert  a  recueilli,  et 
qui,  d'après  M.  Paul  Gervais,  paraît  être  une  portion  d'os  incisif 
qui  pourrait  avoir  appartenu  à  un  poisson  voisin  des  sciènes. 

M.  Hébert  a  découvert  à  Bresmier  les  vestiges  d'un  céphalopode 
dont  H.  Munier-Chalmas,  qui  les  a  étudiés,  fait  un  nouveau  genre 
sous  le  nom  de  Bayanoteuthis,  en  l'honneur  d'un  jeune  géologue 
que  la  science  a  récemment  perdu.  On  sait  que  M.  Schœnbach  est 
le  premier  qui  ait  décrit  une  bélemnite  tertiaire  sous  le  nom  de 
Belemniies  rugi  fer.  Cette  espèce  diffère  très-peu  de  celle  de  M.  Hé- 
bert, et  se  distingue  des  vraies  bélcmnites  par  le  rostre,  qui  présente 
deux  sillons  sublatéraux,  et  par  la  section  ovale  du  fragmo-cône, 
qui  est  beaucoup  plus  étroit  et  plus  allongé. 

A  cette  occasion,  M.  Municr  fait  remarquer  que  les  beloptères 
du  bassin  de  Paris  présentent  deux  types  génériques  très-distincts  : 
le  premier,  muni  d'appendices  aliformes,  est  le  genre  B^lopiera;  le 
second,  privé  de  ces  appendices  et  n'offrant  plus  que  des  crêtes 
latérales,  doit,  suivant  lui,  constituer  un  genre  nouveau  qu'il  désigne 
sous  le  nom  de  Belopterina,  et  dont  le  type  serait  le  Beloptera 
Levesqueif  des  sables  de  Cuise. 

§  2.  -*  MlTeaa  moyen. 

Caractères  généraux.  —  Le  niveau  moyen  des  sables  de  Beau- 
champ  est,  de  tous,  le  plus  épais.  On  peut  le  subdiviser  en  deux 
horizons  dont  l'inférieur  est  essentiellement  sableux  et  gréseux, 
tandis  que  l'autre  est  calcaire. 


208  TERRAINS  TERTIAIRES. 

Faune.  —  Le  premier  est  extraordinairement  riche  en  fossiles,  el 
c'est  à  lui  que  la  localité  même  de  Beauchamp  doit,  parmi  les  géo- 
logues, son  universelle  célébrité.  Il  serait  impossible  de  dresser 
une  liste  de  tous  ces  débris;  nous  citerons  les  principaux  en  don- 
nant quelques  détails  seulement  sur  les  plus  caractéristiques. 

A  Verneuil,  dans  le  département  de  la  Marne,  des  carrières  ont 
été  ouvertes  dans  le  grès  de  Beauchamp  pour  l'extraction  des  pavés. 
M.  de  Raincourt,  qui  a  étudié  cette  localité,  a  reconnu  qu'elle  con- 
cerne le  niveau  moyen  des  sables  et  y  a  recueilli,  entre  autres,  les 
fossiles  suivants  (1)  : 


Clavagella. 

Teredo. 

Gastrochœna  ampuUaria,  Desh. 

Tubes  de  Gaslrochœna  ampuUaria. 

Jouannelia  Dutemplei,  Desh. 

Pholas  eleg;an8,  Desh. 

Solen  gracilis,  Sow. 

—  obliquus  Sow. 
Cultellus  fragili^,  Defr. 
Thracia. 

Solemya  Guvieri,  Desh. 
Gardilia  Michelini,  Desh. 
Siliqua  angusta,  Desh. 
Mactra  i*.  ontradicta,  Desh. 
Grassatella  trigonata,  Lamk. 

—  donacialis,  Desh. 
Erycina  decipiens,  Desh. 
Diplodonta  striatina,  Desh. 

—  elliplica. 

—  bidens,  Desh. 

—  consorsî  Desh. 
Gorbiila  complanata,  Sow. 

—  gallica,  Lamk. 

—  pixidicula,  Desh. 

—  striata,  Desh. 

—  ficus,  Brand. 

—  pisum,  Sow. 

—  minuta^  Desh, 
Neœra  cochlearella,  Desh. 
Poromya  Baudoni,  Desh. 
Saxicava. 

Venerupis  oblonga,  Desh. 


Vencrupis  strialina,  Desh. 
Psammobia  rudis,  Desh. 

—  nitida,  Desh. 

—    papyracea,  Desh. 
Sportclla  dubia,  Desh. 

—  anomala,  Desh. 

—  maclromya,  Desh. 

—  inœquilaleralis,  Desh. 
Tellina  canaliculata,  Edw. 

—  exclusa,  Desh. 

—  lunulala,  Desh. 

—  rostralis,  Lamk. 

—  lamellosa,  Desh. 

—  subrotunda,  Desh. 
Lucina  gibbosula,   Lamk. 

—  Rigaultiana,  Desh. 
~  -    saxorum,  Lamk. 

—  elegans,  Desh. 

—  sublobata,  Desh. 

—  Hayeri  î  Desh. 

—  albella,  Lamk. 
Donax  nitida^  Lamk. 

—  auversiensis,  Desh. 

—  laiiceolata,  Desh. 
Lutetia  parisiensis,  Desh. 
Gyrena  ovalina,  Desh. 

—  oblonga. 

—  crassa,  Desh. 

—  deperdila^  Desh. 
Tapes  parisiensis  ?  Desh. 
Gytherea  lœvigata^  Lamk. 

—  ovalina,  Desh 


(1)  Do  Raincourt,  Bulletin  de  la  Société  géologique,  2«  série,  t.  XVII,  p.  499, 
et  t.  XVIII,  p.  564. 


L£S  SABLES  DE  BEAUCHÂMP. 


200 


Gytherea'lunularia,  Desli. 

—  rustica,  Desh. 

—  elegans,  Desh. 

—  striatula,  Desh. 
Venus  solida,  Desh. 

—  obliqua,  Lamk. 
Yenericardia  oblonga,  Desh. 

—  planicostata,  Lamk. 
Gardita  caumontiensis,  Desh. 

—  diyergens,  Desh. 

—  sulcata,  Lamk. 

—  aspera,  Lamk. 
Gardium  venustum,  Desh. 

—  discors,  Lamk. 

—  porulosum,  Lamk. 

—  parile,  Desh. 

—  obliquum,  Lamk. 

—  impeditum,  Desh. 

—  granulosum,  Lamk. 
Gypricaidia  abducta,  Desh. 
Arca  irregularis,  Desh. 

—  biangula,  Lamk. 

—  minuta,  Desh. 

—  rudis,  Desh. 

—  hiantula,  Desh. 

—  planiscosta,  Desh. 

—  aviculina,  Desh. 

—  cylindracea,  Desh. 

—  8capulina,.Lamk. 

—  lœvigata,  Gaillat. 

—  obliquaria,  Desh. 
Pectunculus  depressus,  Desh. 

—  subangulalus,  Desh. 
Nucula  capillacea,  Desh. 

—  deltoidea,  Lamk. 

—  lunulata,  Desh. 

—  fragilis,  Desh. 
Trtgonocœlia  cancellata,  Desh.. 
Leda  incrassata,  Desh. 
Goodhalia  obscura^  Desh. 

—  milliaria,  Desh. 
Gbama  sulcata,  Desh. 

—  rusticula,  Desh. 
Modiola  cordala,  Lamk. 
Uytilus. 

Pinna  margaritacea,  Lamk. 

Pecten. 

SpoDdjlus. 

8T.   MBUNIER. 


Ostrea  lamellaris. 

Anomia. 

Siphonaria. 

Patella  Raincourli,  Desh. 

Ëmarginula  clathrata,  Desh. 

Parmophorus  elongatus,  Lamk. 

Dentalium  coarctalum,  Lamk. 

—  multislriatum,  Desh. 

—  aculicostata,  Desh. 

—  brevifissurum,  Desh. 
Pileopsis  cornu-copiœ,  Lamk. 
Calyptrœa  trochiformis,  Lamk. 
BuIIœa. 

Bulla  cylindrica,  Brug. 

—  cylindroidcs,  Desh. 
Bulimus. 

Auricula  ovala,  Lamk. 

Cyclostoma  mumia,  Lamk. 

Planorbis  rolundatus,  Brug. 

Limnœa  arenularia,  Brard. 

£ulima. 

Melania  ItTvi^ata,  Desh. 

—  hordacea,  Lamk. 

—  decussa'a,  Desh. 

—  laclea,  Lamk. 
lUssoabuccinalis. 

—  cochlearella^  Lamk. 
Diastoma. 

Keilostoma  marginata,  Desh. 

Skanea  hordeola. 

OJostomia. 

Lacuna. 

Paludina  microstoma. 

—  conica.  • 

Nerita  angistoma,  Desh. 

Neriptosis. 

Natica  cepacea,  Desh, 

—  mulabilis,  Desh. 

—  epigloUina,  Lamk. 

—  lineolata,  Desh. 
Turbonilla  acicula. 
Tornatella  inflata. 
Pyramidella  lerebellata,  Lamk. 
Scalaria  muUilamella,  Bast. 
Delphinula  slriata,  Lamk. 

—  callifera,  Lamk. 

—  spiruloiJes. 
Trochus  palellatus,  Desh. 

14 


^^^^^^^^^^^^^^^      TERRAINS                                                                        1 

TrocliuB  agglulinans,  Lanik. 

FuBUB  flculneui,  Lamk. 

Turbo  Ifl^viBfllus,  Desh. 

—    minax,  Umk. 

—     bîcaHlialus. 

—    minutue,  Lamk. 

—     trieoîtslus,  Desh. 

—     Kckulatui,  Lamk. 

Pyrula  Jg^vigata,  Lamk. 

—     nexiliB,  Lamk. 

Utlarina. 

Murex  dîsLinB,Desli. 

Turritella  irabricalaria,  Lamk. 

—     criapus,  Lamk. 

—     sulcifera,  Desh. 

—     luhïfer,  Brug. 

—     Raincourli,  Desh. 

Roslellaria  nssurelia,  Lamk. 

CassLdaria  cariData,  Lamk. 

—     nnguslum,  Dcsii. 

Ruccinum  Andra;i,  Basl. 

—     BcalaroideB,  Ueili. 

Terebra  plicalula,  Lamk. 

—     Broocliii,  Desh. 

MilrafuselU  lia,  Lamk. 

—     marginalum,  Desh. 

Volula  digiUlina,  Lamk. 

—     rodiferum,  Desh. 

—     lurgidula,  Desh. 

Marginella  ^burneD,  Lamk. 

^    cpronatum,  Desh. 

-    marginaïa. 

—      gibbosuiii,  Detr. 

Cy|irn;a  Lamarckii,  Desh. 

_     obliqualum,  Deah. 

Dliva  Branderi,  Sow. 

_     cranalulBlum,  Desh. 

ApcMIaria. 

—    mutabilB,  Dasb. 

l^mna  elegana,  Agass. 

_     BoBnardi,  Desh. 

SpatanguB  Brîgnonenîi»,  Agaas. 

—     lapidum,  Lamk. 

hfulellina  placenlula,  Agass. 

Ovulites  mar);ari(ai:ea,  Lamk. 

—    deperdiUm. 

Illeria  eninaslla,  Hicbetin. 

—     BubtanBliEulatum(v.),  Desh. 

Serpula. 

Pleuroloma  coronala. 

Polytripa. 

—     venlricosa,  Lamk. 

Aslra^a  beilula,  Micl.elîa. 

—     curvicosta,  Lamk. 

-     Amdiaoïi,  Defr. 

—    lurrelU,  Lamk. 

Poritea  DeshajeBiana,  Micbelio. 

TriForii  plicatua,  Debh. 

Ajupora  Solanderi. 

Cancellana  eMilsn,  Saw. 

—     fiiBciolaria. 

Palmipora  Solaiidori. 

EFuiua  iubcarînstus,  Uioh. 

OcuUna  conferla                                -• 

Voici  quelques-uns  des  fossiles  qui  peuvent  être  signalés  dans 

«ette  liste  d'une  manière  spéciale  : 

Enpi'emièreligneplusieui'scéi'ithes  sont  d'une  abondanceextrème. 

Le  CeriChium  mulabile  (Lamk)  {fig.  70)  est  une  coquille  fort  élé- 

gante, allongée,  tuniculée,  lrès-|)oiiilue  au  sommet.  Les  lours  sonl 

nombreux  el  étroits,  aplatis  ;  les  six  ou  sept  premiers  sont  chargés 

de  trois  stries  granuleuses,  d'une  grande  élégance  par  leur  extrême 

régularité;  l'une  de  ces  stries,  celle  de  la  base  des  tours,  devient  de 

plus  en  plus  saillante,  et  fmit  bientôt  par  se  changer  en  un  rang 

LES  SABLES  DE  BEAUGHAMP.  211 

Irès-régulier  de  tubercules  rapprochés  et  obtus  au  sommet,  tandis 
que  les  autres  stries  granuleuses  ont  conservé  leur  finesse.  Le  der- 
nier tour  présente  à  la  base  quatre  ou  cinq  sillons  inégaux,  entiè- 
rement lisses  et  simples.   L'ouverture  est  assez 
grande,  dilatée  ;  le  canal  de  la  base  est  plus  grand 
proportionnellement  que  dans  les  autres  espèces  : 
il  est  large  et  tout  à  fait  découvert.  La  columelle 
«st  revêtue  d'un  bord  gauche,   qui  devient  cal- 
leux et  saillant  dans  les  vieux  individus  ;  le  bord 
.droit  est  épais,  saillant  en  avant,  arqué  dans  sa 
longueur,  fortemeiïit  sinueux  vers  son  extrémité 
inférieure.   Lorsqu'on   examine    à   la   loupe  les 
individus  bien  frais  de  cette  espèce,  on  voit  un 
très-grand  nombre  de  stries  transverses  exces- 
sivement fines,  couvrant  toute  leur  surface.  Le         ^^^'  ^^* 
dernier    tour    est    proportionnellement    grand.      ^^'''fabZ'^^ 
Outre  les  stries  granuleuses,  il  offre  à  sa  partie 
supérieure,  trois  et  quelquefois  cinq  sillons  égaux,  dont  les  infé- 
rieurs sont  les  plus  gros  et  les  inférieurs  les  plus  fins.  Ces  sillons, 
ainsi  que  les  carènes   qui   les   séparent,    sont  lisses.  La  figure 
ci-jointe  montre  l'aspect  le  plus  habituel  de  ce  cérithe,  qui  varie 
beaucoup,  comme  son  nom  l'indique. 

Le  Cerithium  scalaroides  (Desh.)  a  par  sa  forme  extérieure  beau- 
coup de  ressemblance  avec  quelques  coquilles  du  genre  scalaire,  et 
leur  ressemble  même  par  la  forme  de  l'ouverture,  dont  le  canal  est 
à  peine  marqué.  Cette  coquille  est  allongée,  turriculée,  conique, 
pointue  au  sommet,  composée  de  quinze  à  dix-huit  tours  très-con- 
vexes, nettement  séparés  par  une  suture  linéaire  et  profonde;  sur 
.  ces  tours  se  montrent  cinq  ou  six  petits  sillons  transverses  inégaux, 
sur  lesquels  passent  un  assez  grand  nombre  de  petits  plis  longitu- 
dinaux, arqués  dans  leur  longueur,  espacés  plus  ou  moins  régu- 
lièrement, selon  les  individus;  dans  la  plupart,  au  point  d'entre- 
croisement, s'élève  une  petite  granulation.  Le  dernier  tour  est 
très-convexe;  il  est  sillonné  à  la  base  et  terminé  par  une  ouverture 
parfSûtement  arrondie  dans  le  fond  et  un  peu  ovalaire  à  son  entrée. 
Cette  ouverture  a  un  canal  terminal  tellement  réduit,  que  Ton  a 
quelque  peine  à  placer  l'espèce  dans  le  genre  cérithe,  et  cependant, 
lorsqu'on  vient  à  la  rapprocher  de  quelques  espèces  analogues, 
on  ne  peut  disconvenir  que  ce  soit  sa  véritable  place.  Le  bord  droit 
est  saillant  en  avant,  et  se  termine  en  une  sorte  d'oreillette  dont  la 


TËBRAIISS  TEKTIAlIltt.. 
inoémineiice  esl  encore  aiigmeiilée  par  une  large  et  prorondv 
l'chaiicnire  qu'il  présente  laléi'aleinent.  Lacolumelie  est  peu  épaisse, 
un  peu  cylinilracée,  courte  et  revêtue  d'un  bord  (fauche  Irès-élroît. 
Le  Psaiarnobia  m'tidn  (Desh.)  est  o val e-tvans verse,  étroit,  trèa- 
(k'iprimé  latéralement  et  très-inéquiiatml,  Son  lest  est  estréme- 
inenl  mince,  papyracé  et  d'une  extrême  fragilité  ;  aussi  esHI  très- 
dinicile  de  recueillir  les  valves  entières.  Le  côté  antérieur  est  prés 
de  deux  Tois  plus  long  que  le  postérieur;  il  est  ellipsoïde,  obtus  ea 
avimt.  Le  bord  inférieur  est  presque  droit  et  parallèle  au  supérieur; 
!■•  crtté  postérieur  est  subtrianguUire;  un  angle  très-aigu  le  par- 
court depuis  te  crochet  jusqu'à  l'extrémité  inférieure  et  postérieure. 
La  surface  extérieure  est  lisse,  polie,  brillante;  il  faut  l'examiner 
à  la  loupe  pour  y  découvrir  un  petit  nombre  de  stries  d'accroisse- 
ment. Le  bord  cardinal  est  étroit,  linéaire.  La  charnière  porte  deui 
dents  cardinales  sur  la  valve  droite;  elles  sont  rapprochées,  presque 
pai'allèles  ;  une  seule  dent,  sur  la  valve  gauche,  étroite  et  saillante, 
vient  se  placer  dans  la  fossette  que  laissent  les  deux  dents  Ae  li 
valve  opposée.  La  nymphe  est  courte,  proéminente,  triangulaire, 
obliquement  tronquée  en  arrière;  sa  surlace  extérieure  est  con- 
vexe, cylindracée  et  limitée  par  une  strie  extrêmement  étroite.  Le 
sinus  palléal  est  profond,  mais  étroit  ;  il  est  hôriionlal,  et  son  eitré- 
milé  atténuée  vient  aboutir  sur  la  ligne  ventrale,  avec  laquelle  il  se 
confond . 

Le  Diplodonta  bidem  (Dcsli.)  est  suborhiculaire,  on  peusubtri- 
gone,  et  olfre  une  impression  pniléale  (|ui,  au  lieu  de  former  une 
ligne  simple,  comme  dans  la  plupart  des  diplodontes,  en  prosente 
constamment  deux  plus  ou  moins  pai-allèles.  La  surface  extérteurf 
est  peu  convexe  ;  elle  est  couverte  de  stries  irréguliëres  et  inégales 
d'accroissement.  Le  côté  antérieur  est  le  plus  court  ;  le  postérieur 
est  généralement  un  peu  atténué.  Sur  un  bord  cardinal  droit  s'élt- 
vent  deux  dents  cardinales,  peu  inégales,  divergentes,  dont  la  plus 
grosse  est  loujoui-s  profondément  bifide.  Il  n'existe  aucune  trace  Je 
lunule,  tandis  que  du  c(yé  postérieur  un  petit  corselet,  nettemeul 
limité,  circonscrit  le  ligament.  La  portion  antérieure  du  bord  car- 
dinal est  partagée  dans  sa  longueur  par  un  sillon  que  l'on  voit  sr 
prolonger  jusqu'à  l'origine  de  l'impression  musculaire  antérieure. 
Les  deus  portions  du  bord  sont  égales  et  placées  au  même  niveau 
Les  impressions  musculaires  sont  étroites,  ovales-oblongues  ;  elles 
descendent  au-dessous  d'une  ligne  qui  diviserait  la  coquille  en  deas 
parties  égales. 


*  LES  SABLES  DE  BEAUCHAMP.  213 

Le  Cyrena  deperdita  (Desh.)  a  été  longtemps  confondu  avec  les 
mactres  ou  avec  les  pernes.  C'est  cependant,  comme  le  montre  le 
savant  auquel  on  en  doit  la  spécification,  une  véritable  cyrène 
d'une  espèce  bien  caractérisée.  Celte  coquille  est  assez  variable  dans 
sa  forme;  le  plus  souvent  elle  est  ovale  ,peu  trans verse,  subtrigone; 
d'autres  fois  elle  est  plus  transverse;  quelquefois  enfin  elle  a 
presque  autant  de  largeur  que  de  longueur,  et  alors  elle  est  d'une 
forme  plus  trigone.  Elle  est  renflée,  cordifonne,  à  crochets  proé- 
minents, le  plus  souvent  lisse,  avec  quelques  indices  de  ses  accrois- 
sements, quelquefois  assez  régulièrement  striée.  La  charnière  est 
étroite;  elle  présente  sur  la- valve  gauche  trois  dents,  dont  la  mé- 
diane est  bifide  ;  il  v  en  a  deux  sur  la  valve  droite.  Les  dénis  laté- 
raies  sont  presque  égales,  l'antérieure  cependant  est  la  plus  courte. 

Le  Lucina  saxorum  (Lamk)  nous  est  déjà  connu  pour  s'être  pré- 
sentée dans  le  calcaire  grossier,  où  nous  avons  eu  l'occasion  de  le 
décrire  (voy.  antè,  page  192). 

Le  niveau  du  haut,  riche  en  grès,  comme  nous  venons  de  le  voir, 
a  un  faciès  moins  marin  que  le  précédent. 

Il  consiste,  à  Beauchamp  même,  en  une  mince  couche  d'un  sable 
verdàtre,  argileux,  que  recouvre  le  travertin  de  Saint-Ouen.  On  y 
ti"Ouve  des  cérithes,  dont  les  uns,  comme  le  C.  scalaroides,  se  mon- 
traient déjà  dans  le  niveau  précédent,  tandis  que  d'autres  sont  spé- 
ciaux. 

Le  C.  Bouei  (Desh.)  (fig.  71)  est  dans  ce  cas.  C'est  une  coquille 
allongée,  turriculée,  composée  de  quatorze  à 
quinze  tours  convexes,  étroits,  sur  le  milieu  des- 
quels s'élève  une  carène  tranchante,  armée  de 
dentelures  aiguës  très-régulières  et  fort  compri- 
mées; au-dessous  de  cette  carène  on  voit  sur 
chaque  tour  un  sillon  granuleux,  et  quelquefois 
la  suture  laisse  à  découvert  une  partie  d'un  se- 
cond sillon  semblable.  Sur  le  dernier  tour  il  existe  cerithium  Bouei 
toujours  trois  sillons  égaux,  également  distants 
et  granuleux  dans  toute  leur  étendue  ;  le  reste  de  la  surface  est 
couvert  de  stries  excessivement  fines,  égales,  très-rapprochées; 
celles  que  Ton  voit  à  la  base  du  dernier  tour  sont  plus  grosses 
et  entourent  le  canal  dans  toute  sa  hauteur.  L'ouverture  est  ovale- 
oblongue,  subtrigone;  elle  se  termine  par  un  canal  court,  fort 
étroit  et  fortement  contourné.  La  columelle  est  étroite,  revêtue 
d'un  bord  gauche  mince  et  appliqué  dans  toute  son  étendue  ;  le 


bord  droit  est  mince  et  traDchant,  légèremeiil  arqué  dans  sa  Ion- 
gneur,  el  il  forme  k  l'extérieur  un  angle  Irès-aigu,  qui  correspond 
à  la  cafène  du  dernier  tour. 

Le  Melania  bordacea  (Lamk)   {fig.  72)  se  Irouve  par  milliers. 
Celte  pelile  coquille   est  presque  aussi  varialilf 

tdans  la  l'omie  qui;  dans  les  stries  dont  elle  est  Ii^ 
plus  souvent  couverte.  Elle  est  allongée,  conjqne, 
épaisse;  ses  sutures  seul  peu  pi-ofondes;  Im 
stries  sont  BEse;;  fines  :  on  en  remarque  assis 
constamment  une  plus  grosse  vers  la  partie  su- 
périeure des  tours,  ciï  qui  leur  donne  une  forme 
.,  ,  ,  ',  ,  leaf'reraent  anguleuse;  les  stries  de  la  base  sont 
moins  prolondes  et  moins  se,nsibles.  L'ouverture 
est  pelilc,  proportionnellement  à  la  gi'andour  de  la  coquille  ;  elle  est 
peu  dilatée  à  la  base,  ou  elle  oiïre  un  sinus  peu  profond.  La  lèvre 
droite  est  simple  1 1  Iranchanle  ;  la  gauche  est  renversée  sur  la  coIq- 
melle  qu'elle  borde. 

Le  Cytherca  elegans  (Lamk)  se  trouve  ici  en  quantité  considé- 
rable; nous  ne  faisons  que  le  ment)onner,puisquenous  l'avons  déjii 
décrit  h  propos  des  caillasses  du  calcaire  grossier  (voy.  page  194). 
A  Lisy-sur-Ourcq,  le  niveau  qui  nous  occupe  est  repi-ésenté  (1^ 
par  une  couche  calcaire  à  peine  gi-éseuse,  épaisse  de  plusieurs 
métrés,  et  donnant  une  excellente  pierre  de  taille,  connue  dans  ta 
pratique  sous  le  nom  de  pierre  de  Lày. 

On  relmuve  les  mêmes  couches  à  Louvres,  dans  le  département 
d(!  Seine -el-Oi se,  el  c'est  de  celte  localité  que  proviennent  les  mal 
riaux  dont  on  a  fait  le  soubassement  de  la  Madeleine. 

g   3.    —   ^tUean  i>u|>^rlenr. 

Enfin,  dans  certaines  localités,  comme  lUortefontaine,  au  sud 
Cbuntilly,   et  dans  l'enceinte  même  de  Paris,  autour   de  l'arc  de 
l'Etoile  (2),  il  existe  un  niveau  supérieui',  tanlât  sableux  ett&nUfr 
Calcaire,  caractérisé  par  une  faune  nombreuse  el  des  plus  remar>. 
quables. 

Fal.ve.  —  Parmi  les  fossiles  compris  dans  celle  faune,  quelques- 
uns  doivent  être  cités  ù  part  uonnne  spécialement  caractéris- 
tiques : 

(I)  Butlet.  (le  la  Soc.  géoloyfqta-,  2-  sério,  t.  XVIIl,  p.  âS5. 
{'2J  Voïsï  ci-dcsboin,  pag-E  220. 


LES  SABLES  DE  BEAUCHAHP.  215 

Le  Ceritkium  tricarinatum  (Lamk)  (fig.  13)  est  une  des  coquilles. 
les  plus  élégantes  des  environs  de  Paris.  Elle  est  assez  grande,  tur- 
ricnlée.  Ses  tours  sont  nombreux  et  étroits:  on  en  compte  vingt-six. 
oo  TÎngt-sept  dans  les  grands  individus  bien  conservés  ;  ils  sont 
carénés  à  leur  partie  supérieure  et  ils  semblent  imbriqués  les  un* 
dans  les  autres  à  la  manière  'de  ceux  du  Turritella  imbricataria. 
La  carène,  rortsaillanle,  est  régulièrement  dentelée  sur  son  bord;  les 
dentelures  sont  plus  ou  moins  profondes  et  plus  ou  moins  nom- 


FlG.  75.  —  Ceritkium  tricarinatum. 

breases,  selon  les  individus  :  au-dessous  d'elles  chaque  tour  offre 
deux  autres  carènes,  ou  plutôt  deux  sillons  un  peu  élevés,  formant 
deux  rangées  de  granulations.  Dans  certains  individus,  la  carène 
n'est  guère  plus  grosse  que  ces  deux  sillons,  et  c'est  à  ceux-là  vrai- 
semblablement que  Lamarck  a  donné  le  nom  de  tricarénés.  Le  der- 
nier tour  est  aplati  en  dessus,  et  il  présente  au-dessus  de  la  dernière 
carène  un  ou  deux  angles  obtus  rapprochés,  onduleux  ou  subgra- 
nnleux. L'ouverture  est  dilatée,  assez  grande;  elle  se  termine  anté- 
riearement  par  un  canal  profond,  court,  à  peine  renversé  vers  le 
dos.  Lorsqu'on  regarde  la  coquille  de  face,  ce  canal  est  en  partie 
cadlé  par  l'exlrémité  du  hord  droit  :  celui-ci  est  fort  épais,  renversé 
au  dehors  ;  il  est  dilaté,  très-proéminent  en  avant  et  déprimé  laté- 
ralement par  une  large  échancrure  ;  son  extrémité  inférieure  aboutit 
à  une  sorte  d'oreillelte  saillante  en  dehors  de  l'avant-demier  tour. 

Le  Ceritkium  Cordieri  (Desh.)  est  une  coquille  coDOïde,  turri- 
culée.  La  spire,  à  laquelle  on  compte  seize  ou  dix-sept  tours  légè- 


rement  convexes  ou  loul  à  fait  aplatis,  est  lovl  aiguë  au  sommel, 
Dans  le  plus  grand  nombre  des  individus,  chaque  tour  est  orné  de 
trois  stries  Iransverses,  ou  plutôt  de  trois  séries  detrès-firies  frra- 
niiiatioiis,  et  le  soniraet  des  tours  est  couronné  par  un  quatrième 
rang  dont  les  granulations  sont  uu  peu  plus  gi'osses  et  un  peu  plus 
saillantes.  Dans  les  vieux  individus,  il  arrive  souvent  que  deux  stries 
plus  lines  que  les  premières  viennent  s'interposer,  de  manière  que 
les  derniers  tours  sont  pourvus  de  cinq  rangées  de  granulations;  à 
la  cireonférence  du  dernier  tour  on  remarque  deux  carènes  obtuses 
au-dessus  desquelles  la  base  est  ordinairement  lisse.  L'ouverture 
est  ovale  oblique,  atténuée  h  ses  exlrémilés.  Le  bord  droit,  médio- 
crement épais,  forme  une  sorte  de  bec  proéminent  à  son  extrémîlé 
antérieure;  il  est  pourvu  latéralement  d'une  sinuosité  large  et  pro- 
fonde. La  columelle  est  très-courle,  sublronquée,  revêtue  d'un  bord 
gauche  peu  épais  et  terminé  par  un  cai>al  large,  très-court  et  un  pea 
renversé  en  dessus. 

Le  Cerilhium  pleurotomoides  (Lamk)  est  très-variable.  C'est  une 
coquille  allongée,  turriculée,  assez  étroite,  très-pointue  au  sommet. 
Sa  spire  est  composée  de  quatorze  ou  quinze  tours  légèrement  con- 
vexes, sur  lesquels  on  voit  constamment  deux  séries  trausverses  de 
petits  tubercules  obtus  ;  ces  tubercules  sont  rapprochés  et  plus  ou 
moins  nombreux,  selon  les  individus;  ils  sont  égaux  et  réguliers,  Le  i 
dernier  tour  est  assez  grand  et  terminé  antérieurement  par  un  c&n^ 
étroit,  mais  allongé.  Vers  la  circonférence  de  ce  dernier  tour,  on 
trouve  ordinairement  une  ou  deux  rangées  de  nodosités  beaucoup 
plus  obtuses.  L'ouverture  est  ovale-obronde,  obtuse  postérieure- 
ment, terminée  antérieurement  par  un  canal  étroit  et  profond.  Lc 
bord  droit  est  régulièrement  arqué  dans  sa  longueur;  il  semble 
écrasé  de  haut  en  bas,  ce  qui  donne  à  l'ouverture  une  l'orme  sub- 
Iriangulaire;  il  est  mince,  trancbant,  recouvre  un  peu  l'ouverture, 
et  il  est  poui-vu  sur  le  cùlé  droit  d'une  échancrum  profonde  el 
étroite,  semblable  à  celle  des  pleurotomes.  La  columelle  est  éti-oîte, 
allongée,  pointue  au  sommet,  concave  et  arquée  dans  sa  longueur'^' 
le  bord  gauche  qui  !a  relève  est  étroit,  légèrement  saillant  et  ter- 
miné par  une  callosité  assez  épaisse  à  l'angle  supérieur  de  l'ou' 
vertu  rc. 

Le  Corbula  gallica  (Lamk)  est  grand,  bombé, renflé,  à' crochets 
proéminents,  surtout  celui  de  la  valve  inférieure,  qui  est  légèremenL 
strié  en  travers;  dans  le  reste  de  la  surface,  cette  cor^uille  est  lisseou 
seulemeiil  marquée  des  stries  irrégulières  de  ses  accroissements,  ta 


LES  SABLES  DE  BEÀUGHAMP.  217 

valve  supérieure  est  plus  petite,  plus  aplatie,  lisse,  marquée  de  sept 
ou  huit  petites  côtes  irrégulières,  longitudinales  et  rayonnantes.  I^a 
dent  cardinale  de  cette  valve  naît  du  bord;  elle  est  très-grande,  co- 
nique, pyramidale,  perpendiculaire  au  plan  de  la  coquille,  séparée 
en  deux  parties  inégales  par  un  sillon  profond  et  marquée  très-sen- 
siblement par  rimpression  du  ligament. 

Le  Cytherea  deltoidea  (Lamk)  est  une  petite  espèce  presque 
aussi  longue  que  large,  subéquilatérale  et  subtrigone,  le  côté  an- 
térieur étant  plus  court  et  plus  arrondi  que  le  postérieur.  La  surface 
extérieure  est  très-finement  striée  en  travers  ;  les  stries  sont  arron- 
dies et  très-serrées.  La  lunule  est  grande,  ovale.  Le  crochet  est  petit, 
peu  saillant;  la  lame  cardinale  est  fort  étroite.  Elle  porte  sous  le  cro- 
chet trois  dents  cardinales  de  la  valve  droite,  et  deux  plus  épaisses 
sur  la  valve  gauche;  la  dent  latérale  est  petite,  comprimée,  parallèle 
au  bord.  L'impression  abdominale  a  une  échancrure  médiocre. 

Les  sables  qui  nous  occupent  ont  donné  à  M.  Hébert  une  phalange 
unguéale  d'une  espèce  d'oiseau  de  taille  moyenne.  C'est  jusqu'ici 
la  seule  indication  que  l'on  ait  de  l'existence  de  ces  animaux 
à  répoque  où  nous  sommes  parvenus. 

Le  Crocodilus  Rollinati  (Laurillard)  s'éloigne ,  suivant  la  re- 
marque de  Cuvier,  des  autres  crocodiles  par  quelques  caractères 
importants.  L'un  des  plus  certains  est  la  forme  comprimée  des  dents 
et  la  disposition  finement  serratiforme  de  leurs  bords,  principa- 
lement du  bord  postérieur,  ce  qui  rappelle  assez  bien  les  dents 
de  mégalosaures  ;  toutefois  ces  organes  sont' implantés  ici  dans  do 
véritables  alvéoles,  comme  chez  les  autres  crocodiliens.  C'est  encore 
*  M.  Hébert  qui  en  a  signalé  la  présence  dans  les  environs  de  Paris. 

Grès  a  avicules.  —  Le  niveau  supérieur  des  sables  de  Beau- 
champ  est  couronné,  par  une  couche,  d'ordinaire  très-mince,  d'un 
grès  plus  ou  moins  calcarifère,  rempli  d'empreintes  d'une  petite 
coquille,  YAvicula  fî*ogilts  (Defr!),  qui  est  des  plus  caractéristiques. 
C'est  une  coquille  obronde,  tronquée  supérieurement,  peu  oblique, 
très-mince,  trës-fragile,  blanche,  nacrée  et  fort  peu  bombée  à  l'ex- 
térieur. Son  bord  supérieur  ou  cardinal  est  droit,  simple  et  assez 
épais  ;  il  se  prolonge  en  avant  en  un  bec  court  et  sinueux  à  la 
base;  le  bord  postérieur,  sinueux  à  sa  partie  supérieure,  se  termine 
par  un  appendice  caudiforme  très-court.  Les  bords,  et  surtout 
l'inférieur,  sont  régulièrement  courbés;  ils  sont  minces,  simples 
et  tranchants.  Le  plus  souvent  cette  coquille  ne  peut  être  isolée  de 
la  roche  qui  la  contient. 


218  TERRAINS  TERTIAIRES. 

C'est  sans  doute  au  niveau  tout  à  fait  supérieur  des  sables  de 
Beauchamp  qu'il  faut  rattacher  la   couche  de  marne  yerdâftre 
qui  accompagne  si  souvent  le  sable  de  Beauchamp,  par  exemple   , 
à  Fleurines,  à  Montereau,  à  Clichy  et  ailleurs. 

Constant  Prévost  en  éite  d'analogues  du  côté  de  Pontoîse,  arec 
indice  de  gypse  ;  de  façon  qu'on  pourrait  y  voir  comme  l'aurore 
de  la  formation  gypseuse,  séparée  cependant  des  sables  de 
Beauchamp  par  le  système  de  Saint-Ouen.  C'est  un  point  sur  lequel 
nous  reviendrons. 


m 


PROÏCÈNE 


Le  terrain  proïcène  comprend  toutes  les  formations  comprises 
entre  les  sables  de  Beauchamp  et  le  terrain  miocène,  c'est-à-dire 
successivement  : 


3.  Le  travertin  de  la  Brie. 

2.  Le  gypse. 

1 .  Le  travertin  de  Saint-Ouen. 


CHAPITRE  PREMIER 

LElTRAVERTINj  INFÉRIEUR  OU  DE   SAINT-OUEN. 

Caractères  généraux  du  travertin  de  Saint-Ouen.  —  Comme 
on  vient  de  le  voir,  les  couches  les  plus  supérieures  des  sables  de 
Beauchamp  sont  moins  exclusivement  marines  que  les  assises 
inférieures.  C'est  l'effet  d'un  changement  de  régime  qui  s'accentue 
de  plus  en  plus  jusqu'à  l'époque  du  travertin  de  Saint-Ouen,  où 
se  manifeste  l'influence  exclusive  de  l'eau  douce. 

Le  travertin  inférieur  est  en  effet  une  formation  essentielle- 
ment lacustre.  C'est  à  M.  Charles  d'Orbigny  qu'on  en  doit  les  pre- 
mières coupes  complètes.  Elles  datent  de  1836^  époque  de  la  con- 


LE    TRAVERTIN  DE  SAIRT-ODEM.  310 

stmction  du  chemin  de  fer  de  Monceaux.  En  voici  un  exemple 
choisi  sur  un  point  où  la  formation  d'eau  douce  se  montrait  sur 
9  mètres  de  puissance  (lig.  TU)  : 


Fie,  74.  —  Coupe  du  Iraverlin  de  Saini-Oosn. 

«.  —  7.  Cllcaire.—  9  Uarno  Sïte  eilei  —  5  CalcBirc.  —  4.  UwiM.  —  d.  Cidcai 


1°  Plusieurs  couches  de  sable,  de  marne  et  d'argile,  établissant  un 
passage  entre  les  grès  de  Beauchamp  et  les  travertins  proprement 
dits. 

2°  Diverses  alternances  de  marnes  et  de  magnésites,  avec  nom- 
breuses plaquettes  de  silex  vésinile  noirâtre.  Ces  couches  renfer- 
ment beaucoup  de  Cyclostoma  mumia  comprimés  et  des  paludlnes 
(Bithynia  pmiUa). 

3°  Banc  puissant  de  calcaire  marneux,  avec  osdeœaminirères  et 
coquilles  d'eau  douce,  sur  lesquels  nous  allons  revenir. 

4"  Six  lils  de  marne  et  d'argile  calcarifères  avec  nombreuses 
coquilles  d'eau  douce. 

t°  Calcaire  avec  graines  et  liges  de  Ckara,  feuilles  comprimées  de 
Typha;  Paludina,  Limitœa,  et  débris  de  poissons  indéterminables. 

S*  Nouvelles  alternances  de  marne  et  de  magnésite  avec  silex, 
Paludina,,  Cyclostoma  mumia,  etc. 

7' Banc  assez  puissant  de  calcaire,  tantôt  siliceux,  tantôt  mar- 
neux et  quelquefois  bréchiforrae,  renfermant  souv.ent  des  rognons 
de  silex  ménilite  passant  au  silex  iicctique,  et  fréquemment  entouré 
de  magnésite  d'une  couleur  gris  rosàtre  ou  brunfilre.  Ce  calcaire, 
et  quelquefois  même  les  ménilites,  sont  pétris  de  graines  de  Chara 


220  TERRAINS  TERTIAIRES. 

medicaginula  et  de  coquilles  d'eau  douce,  telles  que-  PlonorbiSy 
Limnœa,  Paludina.  C*est  dans  cette  couche  que  M.  Charles  d'Orbipy 
découvrit  à  la  fois  trois  espèces  nouvelles  de  paludines. 

8®  Enfin,  au-dessus  du  calcaire  précédent,  viennent  encore  plu- 
sieurs lits  de  marne  et  de  magnésite  recouverts  par  des  couches 
appartenant  à  la  formation  du  gypse. 

Les  travaux  de  Tavenue  de  Tlmpératrice  ont,  entre  autres,  permis 
de  constater  la  situation  du  travertin  de  Saint-Ouen  entre  le  sable 
de  Beauchamp  et  la  formation  gypseuse.  Voici  la  coupe  relevée  en 
1855  par  M.  Michelot  (1)  près  de  la  rue  de  Bellevue  : 

m 
Terre  végétale  et  remblais 1,00 

FORMATION   DU    GYPSE. 

m 
Marne  sableuse  verdâtre  remaniée 0,50 

Marnes  argilo-sableuses  verdâtres  avec  rognons  solides  très- 
pesants 0,80 

Marne  jaunâtre 0,15 

Lit  d*argile  verte 0,05 

Banc  caillasseux 0,15 

Calcaire  marin  très-coquillier,  avec  nombreux  cérrlhes;  as- 
pect de  calcaire  grossier 0,15 

Calcaire  plus  compacte  sans  fossiles,  lié  au  banc  précédent.  0,10 

Marne  caillasseuse  jaunâtre  avec  rognons  très-pesants. .  i . .  0,40 

CALCAIRE  DE  SAINT-OUEN  (épaisscur  lotalc,  7™,50). 

m 
Argile  brune  feuilletée 0,12 

Marne  blanche  sans  fossiles 0,80 

Marne  calcaire  remplie  de  iimnées 0,20 

Marne  blanche  fragmentaire 0,55 

Calcaire  compacte  dur 0,20 

Argile  grise  feuilletée 0,10 

Calcaire  gréseux  compacte 0,12 

Marne  argileuse  à  paludines 0,12 

Marne  gris  jaunâtre 0,30 

Marne  argileuse  à  paludines 0,10 

Marne  jaunâtre  sans  fossiles 0,15 

Calcaire  compacte  sans  fossiles 0,30 

Marne  blanche  à  paludines  coupée  de  lits  d'argile 1,00 

Marne  argileuse  à  paludines • 0,05 

Marne  sans  fossiles 0,60 

Argile  violacée  avec  nombreux  Cyc/o5/oma  mumta .écrasés. .  0,15 

Lit  d'argile  grise 0,01 

(l)  P.  Michelot,  BuUet,  de  la  Soc,  géologique^  2«  série,  1855,  t   XII,  p.  1314. 


LE  TRAVERTIN  DE  SAÏNT-OUEN.  221 


111 


Marne  blanche  avec  un  Ht  d'argile  au  milieu 0,22 

Lit  d'argile  grise 0,01 

Marne  blanche  en  couches  de  0 '",08  à  0"*,10   coupées   par 

des  lits  d*argile 0,35 

Lits  d'argile  grise 0,03 

Marne  blanche  sans  fossiles  en  couches   de  0<",08  àO^^^lO 

coupées  par  des  lils  d* argile 0,80 

Filet  d'argile » 

Marne  grise 0,11 

Marne  blanche  coupée  par  deux  lils  d*argile 0,20 

Lit  d'argile  grise 0,01 

Marne  blanche 0,08 

Filet  d'argile » 

Marne  blanche 0,10 

Filet  d'argile » 

Marne  sableuse 0,12 

Filet  d'argile » 

Marne  blanche  sableuse 0,23 

Argile  ligniteuse  feuilletée 0,03 

Marne  compacte  dans  le  haut,  fissile  dans  le  bas 0,20 

Filet  d'argile » 

Concrétion  niviforme 0,12 

SABLES  DE  BEAUCHAMP. 

Calcaire  marneux  avec  nombreuses  empreintes  (3i*Avicula  fra-  ni. 

giliSy  Cerithiuniy  etc 0,25 

Argile  feuilletée 0,02 

Calcaire  marneux  fragmentaire 0,20 

Lit  d'argile  grise 0,01 

Marne  grise 0,15 

Calcaire  marneux  poreux  et  fissuré 0,12 

Marne  sableuse  avec  couche  de  sable  pur  au  milieu 0,15 

Lit  d'argile  grise 0,01 

Marne  blanche  solide *0,08 

Lit  d'argile  grise 0,01 

Marne  blanche  fissile 0,1 8 

Sable  avec  veines  et  poches  marneuses 0,25 

Sable  pur  verdâlre 0,45 

Les  résultats  fournis  par  la  coupe  qui  vient  d'être  résumée  peu- 
vent passer  conune  une  moyenne  de  ceux  que  donnent  les  diverses 
ooupes  relevées  dans  le  travertin  inférieur.  Les  différences  d'une 
localité  à  une  autre  viennent  de  l'épaisseur  plus  ou  moins  grande 
de  diverses  couches,  dont  les  unes  peuvent  arriver  à  disparaître  tout 
à  fait  pendant  que  d'autres  prennent  l'importance  prépondérante. 

D'ailleurs  il  faut  reconnaître  que  ce  terrain,  quoique  étudié  déjà 


4        TERRAINS  TERTL 

à  maintes  reprises,  esl  bien  loin  d'élre  nomplélenient  coiiim.  \  clï- 
verses  époques  on  en  a  rapproché  des  formations  qui,  décidémenl, 
sonl  d'un  autre  âge. 

C'est  ainsi  qu'en  1831,  Dufrénoy  montra  qu'il  en  faut  séparer 
complètement  le  travertin  de  Cliampigny,  confondu  jusque-là  avec 
lui,  et  qui,  comme  on  verra,  appartient  au  leiTaia  gypseux. 

Le  travertin  de  Château-Landon,  regardé  longtemps  comme 
syuchronique  du  tmvertin  inférieur,  est  reporté  maintenant,  du  con- 
senlemeut  générai,  au  travertin  moyen  ou  de  la  Bric. 

De  même,  le  calcaire  dit  du  Provins,  et  dont  nous  avons  précé- 
demment indiqué  les  caractères  identiques  avec  ceux  du  banc  vert, 
a  été  considéré  jusque  dans  ces  dernières  années  comme  dépen- 
dant du  travertin  de  Saint-Ouen,  avec  lequel  il  a  cerlaîncs  analogies 
d'aspect  et  dont  il  contient  même  certains  fossiles,  comme  le 
Cyclostoma  mtimia. 

Faune  du  calcaire  de  Saikt-ûuen.  —  Déjà  noua  avons  eu  à 
mentionner  quelques  fossiles  du  calcaire  de  Saint-(-luen. 

Parmi  les  très-nombreux  fossiles  qui  ont  été  reconnus,  quelques- 
uns  méritent  de  nous  arrêter  un  moment.  Plusieurs  mammifères 
ofirent  cet  intérêt,  d'annoncer  pour  ainsi  dire  la  faune  si  abondante 
du  gypse.  Ce  sont  surtout  des  pachydennes. 

Le  Palœolkerium  (Cuv.)  se  reconnaît  avant  tout  à  sa  dentition. 
Il  a  sept  molaires  à  chaque  mâchoire,  dont  les  supérieures  sont 
assez  semblables  h,  celles  des  rhinocéros.  La  •[H'emière  est  notable- 
ment plus  petile  que  les  autres  et  ne  présente  qu'un  seul  lobe. 
Les  inférieures  ont  des  croissants  à  convexité  externe,  la  première  , 
étant  aussi  petite  et  à  un  seul  lobe,  la  dernièi'e  à  trois  lobes,  La 
barre  est  très-courte  et  les  canines  sont  saillantes.  Les  os  nasaux, 
relevés,  décèlent  l'existence  d'une  petite  trompe  flexible.  Les  pieds 
antérieurs  et  postérieurs  ont  trois  doigts.  Cuvier  les  rapprochait 
des  tapirs  par  leur  forme  extérieure;  mais  la  récente  découverte  d'uo , 
squelette  entier  dans  le  gypse  de  Vitry  montre  que  l'aspect  général  i 
était  plutôt  celui  d'une  antilope. 

L' Anopiot/ierium  (Cuv.)  est  le  type  d'une  tribu  de  pachydermes 
dont  le  caractère  principal  consiste  dans  l'absence  de  barres  aux 
màclioires.  11  en  résulte  que  les  dents  font  une  série  continue,  ca- 
ractère rare  chez  les  mammifères  et  qui,  dans  la  nature  vivante,  est 
spécial  à  l'homme  et  à  la  plupart  des  quadrumanes.  Les  molaires 
sonl  au  nombre  de  sept  ii  chaque  mâchoire.  Les  arrière-molaire 
présentent  unchevronàsommetdirigé  eu  dedans,  qui  se  rapproche 


LE  TRAVERTIN  DE  S\IHT-OUEN.  223 

d'un  gros  mamelon  interne,  avec  lequel  il  finit  par  se  confondre 
lorsque  l'usure  est  plus  avancée.  Les  molaires  inférieures  ont  deux 
collines  s'usant  en  forme  de  cœur;  la  septième  a  un  troisième  lobe. 
Les  dents  sont  toutes  à  peu  près  égales  en  hauteur,  et  la  canine  ne 
dépasse  pas  les  autres.  Les  pieds  sont  à  deux  doigts.  La  queue  est 
longue,  composée  de  vertèbres  fortes  et  épaisses,  ce  qui  a  fait 
penser  à  Cuvier  que  ces  animaux  étaient  plongeurs  et  vivaient  à  peu 
près  comme  l'hippopotame. 

A  diverses  reprises,  on  a  extrait  des  marnes  de  Saint-Ouen  des 
ossements,  d'ailleurs  indéterminables,  d'oiseaux.  Il  y  a  tout  lieu  de 
supposer,  d'après  diverses  considérations,  que  ces  oiseaux  avaient 
de  l'analogie  avec  ceux  que  les  marnes  du  gypse  renferment 
en  quantité  relativement  considérable.  Nous  y  reviendrons  tout 
à  l'heure. 

Les  reptiles  sont  représentés  par  des  sauriens  et  par  des  chélo- 
niens.  Parmi  ces  derniers,  on  peut  mentionner  de  grandes  cara- 
paces, malheureusement  incomplètes,  et  qui,  pensons-nous,  n'ont 
point  été  jusqu'icil'objel d'études  complètes,  qui  ont  été  retiréesdes 
couches  du  travertin  de  Saint-Ouen  traversées  lors  des  travaux  du 
boulevard  Malesherbes,  à  l'intérieur  même  de  Paris. 

Des  poissons  indéterminables  ont  été  signalés  dans  plusieurs 
localités. 

Les  coquilles  les  plus  remarquables  ne  sont  pas  très-nombi  euses  ; 
toutes  ont  leurs   analogues  génériques  vivantes 
dans  la  faune  de  nos  rivières  et  de  nos  marais. 

Le  Limnaa  longiscata,  (Brongn.)  (lig.  75)  est 
allongé,  subturriculé,  étroit,  très-lisse,  com- 
posée de  sept  ou  huit  tours  de  spire  assez  rappro- 
chés, peu  bombés,  séparés  par  une  suture  peu 
profonde.  L'ouverture  est  ovale-allongée,  un  peu 
dilatée  à  la  base,  rétrécie  supérieurement  ;  la 
lèvre  est  mince  et  tranchante  ;  le  pli  columellaire 
est  peu  saillant,  petit,  arrondi.  La  columelle 
est  bordée.  Fie  75. 

Le  Planorbislrotwidatm  (Brongn.)  {fig.  76)  est    Limiiaa  longi- 
assez  grand  et  présente  jusqu'à  3  cent.  1/2  de  dia- 
mètre. Il  est  plat  en  dessus  et  concave  en  dessous  ou  largement 
ombiliqué.  Ses  tours  de  spire  sont  très-réguliers  et  tous  très-visi- 
Ues  des  deux  c6tés  ;  ils  sont  arrondis,  non  anguleux,  au  nombre  de 
5  ou  6.  L'ouverture  est  oblique  à  l'axe  et  assez  grande.  Sur  les  indi- 


TKBRATNS  TEBTlAfl 
vidus  bien  conservés  on  voit  des  stries  obliques  assez  ivguli&]¥>, 
(jui  ne  sont  que  des  traces  d  accroissement 


Ku;.  7G.  —  Plan. 


Lp  Cyclosloma  muinîa  nous  est  déjà  connu  [voy.  p.  186). 

I.e  Bithynia  pusilla  (Desh.)cst  une  toute  petite  coquille  de  3  mil- 
liiuètres  environ,  donll'abondance est  extrême.  Elle  est  bien  lairac- 
lérisée  par  sa  forme  allongée,  lum'culée,  subcylîndracée.  Quel- 
quefois son  sommet  est  obtus,  d'autres  Fois  il  est  assez  acuminé. 
Ses  tours  de  spire,  au  nombre  de  six,  sont  convexes,  arrondis, 
lisses,  bien  séparés  par  une  sulure  profonde  :  le  dernier  grossit 
souvent  assez  subitement,  ce  qui  le  dispropur lionne  d'avec  tec 
autres;  mais  cela  ne  se  voit  que  rarement.  L'ouierture  est  petite, 
ronde;  ses  bords  sont  minces,  Irancbarils  el  contournés;  la  bau 
est  percée  d'un  petit  ombilic. 

Flore  du  calcaihe  de  S.unt-Olikn.  —  Les  plantes  du  calcaîn 
de  Saint-Ouen  sont  toules  d'eau  douce.  Le  Chara  medicnginula  sfr 
retrouve  dans  les  travertins  plus  récents  de  la  Brie  et  de  la  Beauce. 
iVcsl  surtout  à  l'état  de  graines  que  cette  plante  se  présente,  et  ces 
graines  ont  depuis  très-longtemps  attiré  l'attention  des  natura- 
listes. Suivant  la  remarque  de  M.  Watelet  (l)  :  «  Nulle  plante  n'». 
donné  lieu  à  des  opinions  plus  diverses,  à  des  erreurs  plus  i 
nifestes.  Dès  1785,  Dufom-ny  de  Villers  étudia  avec  soin  ceÀ 
petits  corps,  auxquels  il  donna  le  nom  de  Vollex  et  qu'il  const^ 
dère  comme  de  pelils  oursins.  Il  lut,  à  ce  sujet,  un  mémoirs' 
à  l'Académie  des  sciences  le  18  juin  de  la  même  année.  Laaiarck 
»  ensuite  donné  une  description  de  ce  fossile,  auquel  il  impa 
le  nom  de  Gijrogonileis.  Il  le  regardait  comme  un  mollusque  à  e 
qitille   unlvalve  mbuntloailaire ;  plus  tard   (2),   considérant  ton- 


(t)  Walelel,    Dcscriplioii  des  ptanies  fbssiles  des  eiiiiroiis  rie   Paris.   Pïri*. 
tSSH,  p.  bO. 

(2)  Lamarck,   Mémoires  sur  les  foisiles  des  etm'-ons  de  Pni-ii.  —  Rmu 
l'Iannhcs  svr  Ifs  coquilles  fossiles  des  environs  de  Paris,  l'arit,  1823. 


LE  TR4VERTIN  DE  SAINF-OUEN.  225 

jours  ces  corps  comme  des  mollusques,  il  ajoutait  que  vraisem- 
blablement les  gyrogonites  étaient  fermés  par  mm  opercule  ou  une  valve 
particulière  qui  s'ouvrait  et  se  refermait  à  la  volonté  de  ranimai, 
Denys  de  Montfort  (1)  figura  et  décrivit  les  gyrogonites,  mais  avec  peu 
d'exactitude  et  n'ajouta  rien  aux  faits  connus.  Brard  suivit  (2)  assez 
exactement  les  idées  de  Lamarck  ;  mais  il  fit  varier  le  nombre  des 
côtes  spirales  qu'il  assura  être  de  cinq  ou  six.  Desmarest  fit  sur  les 
gyrogonites  un  mémoire  remarquable  qu'il  lut  à  la  Société  philo- 
matique  ènaoùt  1810,  et  dans  lequel  il  fit  connaître  mieux  que  ses 
devanciers  l'organisation  de  ces  petits  corps.  Cet  habile  observa- 
teur pensait  déjà  que  les  gyrogonites  ne  pouvaient  appartenir  au 
règne  animal,  mais  il  ne  sut  aller  plus  loin.  Léman  présenta  en 
1812  à  la  Société  philomatique  des  observations  qui  annonçaient 
l'analogie  des  gyrogonites  avec  les  graines  de  Chara,  »  Voilà  l'histo- 
rique à  peu  près  complet  de  ce  fossile  intéressant,  dont  M.  Watelet 
décrit  quelques  espèces  parfaitement  caractérisées. 

Le  C.  medicaginula,  qui  doit  spécialement  nous  occuper  en  ce  mo- 
ment, est  facile  à  distinguer;  car,  quoique  sa  surface  soit  sphérique 
comme  celle  de  plusieurs  autres,  on  observe  que  les  valves  présen- 
tent vers  la  suture  une  petite  crête  simple,  tranchante  et  bien  carac- 
térisée. On  compte,  en  regardant  du  côté  de  la  surface  de  la  graine, 
sept  tours  de  spire,  et  les  pôles  sont  formés  par  la  réunion  de  cinq 
valves  qui  se  terminent  par  des  extrémités  toujours  un  peu  tuber- 
culeuses. 

Minéraux  .accidentels.  —  Au  point  de  vue  pétrographique,  le 
terrain  du  travertin  de  Saint-Ouen  offre  un  intérêt  tout  particulier. 
En  effet,  presque  toutes  les  marnes  et  les  argiles  qu'on  y  rencontre 
avec  tant  d'abondance  sont  magnésiennes.  Leur  dépôt  suppose 
donc  dans  les  eaux  un  régime  spécial  qu'on  peut  rapprocher  des 
phénomènes  que  nous  avons  constatés  dans  la  craie  de  Beynes  et 
dans  le  calcaire  grossier  de  Pont-Sainte-Maxence.  Il  faut  toutefois 
remarquer  une  différence  notable  avec  ce  que  nous  ont  offert  ces 
localités,  à  savoir,  l'absence  absolue  de  toute  action  pouvant  res- 
sembler même  de  loin  au  métamorphisme. 

Voici,  en  tous  cas,  la  composition  de  Tune  de  ces  argiles,  ana- 
lysée par  Berthier  : 

(1)  Denys  de  Monlfort,  Conchyliologie  systématique  y  et  classification  métho» 
diqtut  de  coquilles,  Paris,  1808-1810. 

(2)  Brard,  Annales  du  Muséum  d'histoire  naturelle ^Vanst  1809,  l*  XIV,  p.  438. 

8T.    MEUNIER.  *^ 


^W^^^^^^^^      l'EIlUàlHS  TERTL 

Silice 51,0 

Alumitifl l»,D 

Magnésie 13,A 

Oïjde  de  fer 3,0 

Eau 18,2 

9a,  0  {.■ 

Avec  la  présence  de  k  magnésie  dans  les  i-oches  de  SaiiU-OueD 
coïncide  celle  de  rognons  siliœux  dont  les  formes  rappellent  celles 
des  silex  du  calcaire  grossier  et  de  la  craie.  Mais  ici  le  minéral  est 
hydraté  au  lieu  d'êti'e  anhydre,  et  appartient  à  l'espèce  opale,  v»- 
riélé  dite  ménilùe,  parce  que  le  type  en  a  été  trouvé  d'abord  dans 
les  marnes  gypseuscs  de  Ménilmontant.  Celte  nature  hydratée  rend 
l'origine  de  ces  rognons  beaucoup  plus  facile  à  expliquer,  puisque, 
comme  nous  l'avons  ^déjà  dit,  on  peut  assister  de  nos  jours  à  la 
concrétion  de  la  silice  de  composition  analogue,  sur  les  bords  des 
geysers  d'Islande,  par  exemple. 

La  structure  de  ces  raénilites  est  d'ailleurs  extrêmement  intéres- 
sante à  étudier  de  très-près  et  même  avec  le  secours  du  microscope; 
car  on  y  retrouve  jusque  dans  ses  moindres  détails  la  structure  des 
mames  feuilletées  au  milieu  desquelles  a  eu  lieu  la  concrétion. 
C'est  l'analogue  exact  de  ce  que  donnent  les  bois  silidliés,  où  l'ott 
retrouve  toutes  les  particularités  qu'aurait  fournies  l'élude  microsco-, 
pique  de  la  plante  a  lêlat  liais,  la  matière  organique  ayant  été rem-i 
placée,  molécule  i  mokcule,  par  la  matière  siliceuse.  Les  feuil!^;! 
de  la  marne  se  commuent  au  travers  des  rognons,  et  l'on  retrouve; 
dans  ceux-ci  Ils  fossiles  Chara,  Bithynia  ou  autres,  que  la  niarne 
pouvait  contenir  II  en  resuite  bien  évidemment  que  ces  rognons 
résultent  de  I  mhllralion  lente  et  longtemps  continuée  dans  le  cal-. 
Caire  d'un  liquide  siliceux  capable  à  la  fois  de  dissoudre  sa  matière 
et  de  déposer  1  opale  Aucune  élévation  de  température  n'est  néces- 
saire pour  rendre  compte  du  phénomène,  la  silice  élant,  quoique 
faiblement,  soluble  dans  l'eau  froide. 

Dans  certaines  circonstances,  les  rognons  de  ménilile  subissent' 
comme  une  sorte  de  pourriture  due  à  la  perte  de  leur  eau  ;  ils  de^ 
viennent  blancs,  tout  à  fait  opaques  et  d'aspect  farineux.  Les  vides 
laissés  par  l'eau  les  rendent  très-spongieux,  de  façon  que,  placés 
sur  l'eau,  ils  y  surnagent.  Alors  ils  constituent  les  silex  tKCtiqw», 
Le  calcaire  de  Saint-Ouen  en  renferme  à  différents  niveaux  et  dana 
des  localités  très-nombreuses,  par  exemple  au  nord  de  Saint-Denis. 

Il  faut  remarquer  que  le  travertin  de . Sain  t-(  dieu  coiitienten  outre, 


LK  GYPSE.  227 

surtout  dans  les  couches  formées  de  calcaire  compacte  siliceux 
des  géodes  toutes  tapissées  de  cristaux  de  quartz  anhydre,  rap- 
pelant à  tous  égards  ceux  que  contiennent  les  silex  de  la  craie 
ou  les  lits  siliceux  des  caillasses.  Leur  formation,  pas  plus  que  celle 
de  ceux-ci,  n'est  d'explication  facile,  et  c'est,  comme  on  voit,  un 
J^  très-fréquent  qui  devra  être  Tobjet  de  nouvelles  études. 


CHAPITRE  II 

LE  GYPSE. 


Caractères  généraux  de  la  formation  gypseuse.  —  Nous  arrivons 
à  un  système  de  couches  dont  l'importance  est  tout  à  fait  exception- 
nelle au  double  point  de  vue  de  la  géologie  pure  et  de  la  pratique. 
C'est  le  système  gypseux,  caractérisé  par  un  minéral,  le  gypse,  ou 
sulfate  de  chaux  hydraté,  que  nous  avons  déjà  rencontré  comme 
partie  accessoire  dans  les  terrains  de  craie,  d'argile  plastique,  etc., 
mais  qui  ici  constitue  seul  des  assises  puissantes. 

La  formation  gypseuse  occupe  autour  de  Paris  une  surface  assez 
grande.  On  peut  la  considérer  comme  constituant  une  vaste  lentille 
qui  vient  mourir  au  nord,  à  Pont-Sainte-Maxence.  On  la  suit  à  partir 
de  ce  point  dans  toutes  les  collines  suffisamment  élevées,  comme 
à  Taillefontaine  (au  nord  de  Villers-Cotterets) ,  et  jusqu'au  sud  de 
Reims.  La  limite  du  gypse  longe  alors  la  frontière  crayeuse  de  la 
Champagne  et  passe  par  Epernay,  Vertus,  Sézanne.  Elle  apparaît  à 
Melun,  à  la  Ferté-Aleps,  à  Chevreuse,  à  Montfort-l'Amaury,  à  Mantes, 
à  la  Roche-Guyon,  et  à  Beaumont,  où  le  cercle  se  ferme. 

A  Torigine,  toute  la  surface  comprise  dans  cette  ligne  a  dû  être 
couverte  par  la  formation  gypseuse  ;  mais,  par  suite  d'une  série  de 
dénudations  qui  se  sont  succédé  depuis  lors,  cette  formation  est 
actuellement  déchirée  en  lambeaux  qu'on  ne  trouve  plus  que  dans 
l'épaisseur  des  collines. 

Naturellement  c'est  vers  le  centre  du  bassin  que  le  dépôt  de  gypse 
est  le  plus  puissant;  mais,  même  dans  cette  région,  les  couches 
sont  peu  continues.  Leur  forme  est  lenticulaire  et  elle  se  termine 
rapidement  en  biseau. 


IëRRAINS  TEIlTiiiRtS. 

Par  suile  de  sa  grande  allérabilité  sous  laclioD  des  ngcnls  nlmoîT 
phériques,  le  gypse  en  nature  n'nlflcure  nulle  pnri.  les  eaux  de' 
pluie  et  la  gelée  ayant  détruit  cette  roclie  si  solubio,  jiarloul  où  elles' 
uni  pu  l'atteindre.  11  arrive  aussi,  dans  beaucoupdecas,  quelegjpu 
proprement  dit  n'existe  pas,  et  que  le  système  est  l'epréseotépardei 
couches  plus  ou  moins  épaisses  de  marnes.  Parmi  ces  marnes.  Il 
plas  conslanlC;  est  la  marne  verte,  qui  couronned'habilude  la  for- 
mation gypseuse,  et  qui  constitue  un  horizon  strali graphique  de) 
plus  nets  et  conséquemmeni  des  plus  précieux.  i 

(3n  aura  une  idée  de  la  composition  de  cet  intéressant  ensemblt 
de  couches,  les  unes  gypseuses,  les  autres  maroeusGS,  sableuses oa 
calcaires,  par  le  relevé  suivant,  dû  à  Brongniart  (1),  des  lits  consti- 
tuant les  célèbres  carrières  h  plâtre  de  Montmartre.  Il  y  a  d'aulanl 
plus  d'intérêt  à  reproduire  cette  description,  que  les  couches  en' 
question  ne  sont  aujourd'hui  plus  visibles.  L'énuméralion  est  failo , 
de  haut  en  bas,  c'est-îi-dire  de  la  couche  la  plus  récente  vers  U 
plus  ancienne. 

1.  Sable  el  grés  qiimUzetiT. 

Le  sable  qu'on  trouve  au  sommet  de  Montmartre  est  quelque- 
fois agglutiné  et  forme  des  grès  rougeàlres,  mais  friables,  qui  ren- 
ferment des  moules  de  coquilles.  La  matière  de  la  coquille  n'existe 
plus,  et  l'on  ne  voit  mûme  dans  le  sable  aucun  débris  de  ces  co- 
quilles. Ce  giv's  est  composé  de  grains  de  quartz  assez  gros,  peu 
arrondis,  maïs  point  cristallisés;  il  ne  fait  aucune  effervescence,  et 
est  infnsible  au  feu  de  porcelaine.  Les  coquilles  qu'il  renferme  soal 
toutes  marines,  el  généralement  semblables  à  celles  de  Grignon: 
nous  y  avons  déterminé  les  espèces  suivantes  : 


Cerilhium  mulatiile. 

Solarium. 

Calyplrffs  Irochiforniis. 
Melania  cuslellata. 
Peclunculua  pulvinalus. 
CylbereB  nilidula. 
Des  empreintes  qui  par< 


CjLhere.i  lasvïgala. 

—     clegan»? 
Craicaleliii  compressa, 
Donai  retuM. 
Corbula  nigosa. 
Oslrea  flubeilula. 

es  à  des  fragments  d'oursîi 


2.  Sable  argileux  etjaumUre. 
!l  est  d'un  jaune  sale;  il  ne  fait  point  effervescence  et  n'est  donc 


(1)  Brongniart,  Description  géologique  des  ei 
p.  30a. 


LE  GYPSE.  229 

point  calcaire,  quoiqu'il  recouvre  immédiatement  la  marne  sui- 
vante ;  mais  il  éprouve  un  commencement  de  vitrification  au  feu  de 
porcelaine. 

1  et  2  ensemble,  30",  00. 

3.  Marne  calcaire  blanchâtre.  —  0°,10. 

Elle  est  très-friable,  très-calcaire  ;  elle  est  presque  entièrement 
composée  de  petites  huîtres  {Ostrea  linguatula,  Lamk)  brunes,  et  de 
débris  de  ces  coquilles. 

U.  Marne  argileuse  jaunâtre,  —  0'",^0. 

Elle  est  jaune  pâle,  sale  et  par  fragments.  Elle  renferme  moins 
de  coquilles  que  la  précédente  et  la  suivante.  Ce  sont  des  débris 
d'huîtres. 

5.  Marne  calcaire  fragmentaire.  — 0",20  (1). 

Elle  se  brise  facilement  en  petits  morceaux  assez  solides.  Elle  est 
très-coquillière  et  renferme  absolument  les  mêmes  espèces  que 
le  n*  3. 

6.  Marne  argileuse  grise,  —  0",85, 

Elle  est  grise,  marbrée  de  jaune,  fragmentaire.  Elle  ne  ren- 
ferme à  sa  partie  supérieure  que  quelques  huîtres  {Ostrea  lingua- 
tula).  Elle  est  plus  argileuse  dans  son  milieu,  et  contient  alors 
beaucoup  plus  d'huîtres.  Elle  devient  brune  et  très-argileuse  à  sa 
partie  inférieure  ;  elle  fait  à  peine  effervescence  et  ne  renferme  plus 
de  coquilles. 

7.  Marne  argileuse  blanchâtre  et  marbrée  de  jaunâtre,  —  0'°,65. 
Elle  est  fragmentaire  à  sa  partie  supérieure.  Elle  ne  contient  pas 

de  coquilles  ;  elle  devient  fissile  et  plus  grise  vers  sa  partie  infé- 
rieure. 

8.  Marne  calcaire   blanchâtre.  —  0™,15. 

Elle  est  friable  dans  quelques  parties,  et  dure  dans  d  autres,  au 
point  d'acquérir  la  solidité  et  la  cassure  serrée  de  la  chaux  carbona- 
tée  compacte.  Elle  renferme  des  coquilles  d'huîtres  d'une  espèce 
différente  des  précédentes  (OôVreacaw«/?*s,  Lamk);  quelques-unes  ont 

(l)  C'est  entre  les  bancs  n"*  5  et  6  que  M.  de  Lajonkaire  a  observé  dernière- 
ment un  lit  composé  de  nodules  de  calcaire  compacte,  ayant  l'aspect  du  calcaire 
d'eau  douce,  et  renferroapt  un  très-grand  nombre  de  petites  coquilles  qui  parais- 
sent être  des  paludines,  assez  semblables  au  Paludina  thermalis^  avec  quelques 
potamides  ;  et  plus  bâs,  au  milieu  des  nombreuses  coquilles  maiines  du  banc  n°  10, 
des  coquilles  turriculées  que  ce  jeune  naluruliste  rapporte  aussi  aux  potamides. 
Il  croit  trouver  dans  ce  fait  un  nouvel  exemple  du  mélange  des  productions  ma- 
rines et  lacustres  au  passage  do  ces  deux  terrains.  (Note  de  Brongniart.) 


^  ~  TEFtHAINS  TERTIAinES. 

jusqu'à  un  décimètre  dans  leur  plus  graude  diiuëusion.  On  Irouvp 
dans  le  même  lit  des  débris  àe  crabes  et  de  balanes. 

Les  couches  de  3  à  8  inclusivement  paraissent  appartenir  à  un 
même  système  qui  serait  cai-actérisé  par  ta  présence  habituelle  des 
buttres  et  par  la  rareté  des  univalves. 

9.  Mameargileusebrune,jaiine,verdâtre,  fragmentaire.  — 0",15. 
Elle  ne  renferme  point  de  coquilles  et  est  pénétrée  de  sélénile; 

elle  fait  un  peu  effervescence. 

10.  Marne  argileuse  sablonnevse.  —(i'",2i). 

Elle  est  assez  dure  et  d'un  gi-is  jaunâtre  ;  elle  fait  une  vive  effer- 
vescence avec  l'acide  nitrique;  elle  contient  des  moules  do  coquilles 
bivalves  indéterminables. 

11.  Marne  argileuse  jaune.  —  O^iSO. 

Ce  banc  est  pétri  de  débris  de  coquilles ,  et  quoique  ces  coquilles 
soient  presque  toutes  écrasées,  nous  avons  pu  y  reconnaître  les 
p;enrea  et  les  espèces  suivantes  : 

Nerila,  Bspèca  lisse,  mais  indéUrrainable. 

ÂmpKliaria  patvlaT,  très-pelils. 

Troe/mi. 

Ceritkiwm  plieatum. 

Vylherea  elegata. 

Cj/lherea  semisukaln?,  miiiç  plus  épais 

Cnrdium  obliqiium  ?, 

Eryr.irta. 

Nuculn  margnHlacea. 
Peclân. 

Cette  marne  est  plus  fragmentaire  que  fissile;  les  coquilles  y  sont 
toutes  disposées  sur  le  plal. 

On  y  trouve  aussi  des  fragments  de  palais  d'une  raie  analogue  i 
la  raie  aigle,  et  nous  avons  i-ecueilli  un  fragment  d'aiguillon  d'une 
raie  voisine  de  la  pastenague. 

12.  Marne  argileuse  très- feuilletée,  à  filets  ondulés. 

D'un  violet  noirâtre  lorsqu'elle  est  humide.  Elle  se  gonfle  el  sa 
ramollit  dans  l'eau,  et  fait  effervescence  dans  l'acide  nitrique. 

Cette  espèce  de  vase  argileuse  endurcie  est  percée  de  trous  enlife- 
rement  remplis  de  la  marne  supérieure,  comme  s'ils  avaient  été 
faits  par  des  pholades  et  remplis  postérieurement. 

13.  Marne  calcaire  grise.  — O^.SO. 

Dure  dans  quelques  endroits,  mais  généralement  friahle.  Elle  ne 
renferme  pas  de  coquilles. 


LE  GYPSE.  231 

1/i.  Marne  argileuse  fissile.  —  0^,70. 
En  feuillets  alternatifs  et  nombreux,  plus  ou  moins  colorés  de 
blanc,  de  jaune  et  de  vert.  Elle  est  assez  solide  et  fait  à  peine  effer- 
vescence. 

15.  Marne  calcaire  blanche.  —  0",1^- 

Semblable  à  celle  du  13,  mais  plus  solide  et  plus  blanche. 

16.  Marne  argileuse.  —  0",50. 

Fissile  comme  le  14.  Elle  est  moins  délavable  dans  Teau  et  fait 
à  peine  effervescence. 

1 7 .  Marne  calcaire  verdutre .  —  0  " ,  0  5 . 

Elle  est  assez  argileuse,  ce  que  prouvent  les  nombreuses  fissures 
qui  s'y  forment  par  le  dessèchement  ;  elle  est  d'ailleurs  peu  solide. 

18.  Marne  argileuse  verte,  — 4", 00. 

Cette  couche  épaisse  est  d'un  vert  jaunâtre,  elle  n'est  point  fissile, 
mais  friable.  Elle  fait  une  assez  vive  effervescence  avec  l'acide  ni- 
trique, et  se  réduit  par  la  fusion  en  un  verre  noirâtre  homogène.  On 
n'y  voit  aucun  débris  de  corps  organisés.  Cette  marne  renferme  des 
géodes  globuleuses,  mais  irrègulières,  [qui  se  dissolvent  entière- 
ment dans  l'acide  nitrique. 

Ces  géodes  verdâtres  ont  leurs  fissures  et  leur  intérieur  tapissés 
de  cristaux  de  chaux  carbonatée.  On  trouve  vers  leur  centre  un 
noyau  mobile  de  même  nature  que  l'enveloppe. 

La  marne  verte  est,  comme  nous  l'avons  dit  plusieurs  fois,  le 
banc  le  plus  apparent,  le  plus  constant,  et  par  conséquent  le  plus 
caractéristique  de  la  formation  gypseuse. 

19.  Marne  argileuse  jaune.  —  O^jSS. 

Elle  est  très-feuilletée  et  renferme  entre  ses  feuillets  un  peu 
de  sable  fin  jaunâtre,  et  de  petits  cristaux  de  sélénite.  On  ne  voit 
point  de  coquilles  dans  ses  feuillets  supérieurs. 

19  bis,  Mêmemarne,  moins  feuilletée,  renfermant  des  coquilles. 

C'est  dans  cette  marne  que  se  trouve  ce  lit  mince  de  cythérées, 
qui  règne  avec  tant  de  constance  dans  une  très-grande  étendue 
de  terrain. 

Nous  n'avons  vu  à  Montmartre  que  quelques  Ceinthium  plicatum 
et  des  cythérées  bombées  ;  les  cythérées  planes  paraissent  manquer 
dans  les  carrières  que  nous  avons  examinées.  Nous  ne  connaissons 
de  spirorbes  que  dans  les  carrières  de  Test. 

19  ter.  La  même  marne,  mais  beaucoup  moins  fissile  et  d'un 
vert  sale  jaunâtre. 

Elle  contient,  immédiatement  au-dessous  des  coquilles  précé- 


^HB^^^^^^F    TERHAINS  TtRTlAlRËS. 
dentés,  des  rognons  de   slrontîane  sulfalée,  terreuse,   compacte, 
qui  fait  un  peu  effervescence  avec  l'acide  nitrique. 

20.  Gy/iae  marneux  en  lîls  ondulés.  —  O^.SO. 

Les  zones  gypseuses  alternent  avec  des  zones  de  marne  calciiire 
friable. 

21.  Marne  blanche  compacte.  — 0°,58. 

Elle  CBt  d'un  blanc  grisâtre,  marbré  et  tacheté  de  jaunâtre.  Elle  est 
assez  compacte,  et  fait  uneviolenleclfervescenceavecracîdenitrique. 

22.  Marne  calcaire  fragmentaire.  —  0°',72. 

Elle  est  blanchâtre  ;  ses  fragments  sont  assez  gros  et  solides, 
quoique  tendres. 

23.  Marne  calcaire  pesante.  —  O^.OS- 

Ëlle  est  d'un  blanc  sale,  assez  dure,  quoique  fragmentaire. 

Les  marnes  n°"  21 ,  22  et  23  ont  leur  correspondant  exact  parmi 
les  marnes  blanclies  de  la  butte  Chaumont  et  de  Pantin.  On  n'y  voit 
pas,  il  est  vrai ,  comme  dans  ces  dernières,  les  limnées  abondantes 
qui  les  caractérisent;  mais  elles  sont  de  même  nature,  dans  la 
même  situation,  et  nous  avons  cm  apercevoir  quelques  débris  de 
coquilles  dans  celles  des  carrières  de  l'est  de  Montmartre, 
2i.  Marne  argileuse  friable,  verdâlre.  —  0°,35. 

Elle  ressemble  en  tout  aus  manies  argileuses  feuilletées  n"  19, 
mais  on  n'y  connaît  point  de  coquilles  ;  on  y  voit  seulement  quel- 
ques débris  infoimes  de  poissons. 

25.  Marne  calcaire  sablonneuse.  —  O'",08. 

Elle  est  blanchâtre,  friable  ;  ses  surfaces  supérieure  et  inférieure 
sont  ocracées. 

26.  Marne  eiilcaire  à  fissures  jaunes.  —  1"',13. 

Elle  est  très-fragmentaire;  ses  fragments  sont  parallélipipédiques. 
Leurs  surfaces  sont  recouvertes  d'un  vernis  jaune  d'ocre,  surtout 
vers  la  partie  inférieure,  qui  se  confond  avec  le  numéro  suivant. 

27.  Marne  argileuse  verdtUre.  —  Q"'M. 

Elle  est  assez  solide  et  même  fragmentaire  dans  ses  parties  supé- 
rieures ;  ses  fissures  sont  teintes  d'un  enduit  d'ocre.  Vers  son  mi- 
lieu, et  surtout  vers  son  lit,  elle  est  feuilletée  et  rubanée  de  vert  et 
de  blanchâtre. 

Les  feuillets  sont  traversés  par  des  espèces  de  tubes  ondulés^ 
remplis  de  marne  ocreuse. 

Celte  marne  fait  très-peu  effervescence. 

28.  Marne  calcaire  tendre,  blanche.  —  0'",a8. 
Elle  est  très-fragmentaire,  et  forme  trois  zones  lilanciies  qui  sont 


LE  GYPSE.  233 

séparées  par  des  couches  minces  de  marne  argileuse  brun  verdâtre. 
II  y  a  au  milieu  de  cette  couche  un  petit  lit  de  gypse  Irès-distinct. 

29.  Argile  figuline  brun  verdâtre,  —  0",27. 
Cette  argile  ne  fait  aucune  effervescence. 

30.  Marne  calcaire  blanchâtre. 

Elle  est  d'un  blanc  verdâtre,  et  un  peu  plus  brune  vers  le  bas. 
Elle  se  divise  en  fragments  assez  gros. 

31.  Marne  argileuse  compacte.  —  0'°,62. 
En  lits  alternatifs  gris,  jaunâtres  et  blancs. 

32.  Marne  argileuse  brun  verdâtre.  —  0^,62. 

Elle  ne  fait  que  très-légèrement  effervescence  ;  elle  est  fissile  et 
même  friable,  et  renferme  beaucoup  de  sélénite, 

33.  Marne  calcaire  blanche.  — 1"',33. 

Elle  se  divise  en  fragments,  dont  les  fissures  sont  teintes  de  jaune 
d'ocre. 

34.  Marne  calcaire  jaunâtre. —  0™,70. 

Elle  est  feuilletée  et  fragmentaire.  Les  fissures  sont  couvertes 
de  dendrites,  et  renferment  des  cristaux  de  sélénite. 

PREMIÈRE    MASSE. 

35.  Gypse  marneux  (premier  banc).  —  O'^j/iO. 

Il  est  friable,  un  peu  jaunâtre  dans  ses  fissures.  Il  fait  une  très- 
vive  effervescence. 

Il  varie  beaucoup  d'épaisseur,  et  est  quelquefois  réduit  à  un  très- 
petit  filet. 

Ces  bancs  de  gypse  impur  sont  appelés  chiens  par  les  ouvriers. 

36.  Marne  calcaire  jaunâtre  ruhanée,  —  0'",86. 

Elle  est  fissile,  assez  tendre,  et  renferme  quelques  cristaux  de 
sélénite. 

37.  Marne  calcaire  blanchâtre  fissile.  —  0",40. 

Elle  est  blanche,  fissile  et  friable,  avec  des  infiltrations  ocracées. 
Elle  renferme  entre  ses  feuillets  des  petits  lits  de  gypse  marneux. 

38.  Gypse  marneux  {second  hsLïïc). 

Il  parait  être  une  dépendance  du  n°  35.  Il  est  tantôt  réuni  avec 
cette  couche  de  gypse,  tantôt  il  en  est  séparé  par  les  couches  de 
marne  calcaire  n°'  36  et  37 

39.  Sfarne  calcaire  blanchâtre  fragmentaire.  —  0"*,25. 

Elle  est  d'un  blanc  jaunâtre.  Ses  nombreuses  fissures  sont  cou- 
vertes d'un  vernis  jaune  et  de  dendrites  noires. 


234  TERRAINS  TERTIAIRES. 

40.  Gypse  marneux  (troisième  banc).  —  0"*,(iO. 
La  partie  supérieure  est  moins  impure  que  la  partie  inférieure, 
qui  est  très-marneuse. 

U\.  Marne  argileuse  friable  jaunâtre.  — 0",33. 
Elle  est  un  peu  feuilletée  ;  les  surfaces  des  fissures  sont  jaune 
d'ocre.  Elle  renferme  des  infiltrations  de  sélénite. 
k2.  Gypse  marneux  (quatrième  banc).  —  0",!^- 
Il  est  plus  pur  que  les  deux  couches  précédentes,  et  fait,  par 
conséquent,  moins  d'effervescence  dans  Tacide  nitrique. 
/i3.  Marne  calcaire  blanche,  —  1",10. 
Elle  est  un  peu  jaunâtre,  et  se  divise  en  gros  fragments  assez 
solides.  Ses  fissures  sont  couvertes  de  dendrites  noirâtres. 
UU.  Gypse  marneux  (cinquième  banc).  —  0",33. 
Il  est  blanc,  friable,  assez  effervescent. 

45.  Marne  calcaire  tendre.  —  0",80. 

Elle  est  blanchâtre,  avec  des  zones  horizontales  jaunâtres  et  des 
petits  filets  de  sélénite. 

46.  Gypse  saccharoïde. 

C'est  la  première  masse  exploitée.  Les  ouvriers  l'appellent  aussi 
haute  masse  ;  elle  a  en  tout  de  15  à  20  mètres. 

Elle  est  distinguée  par  les  ouvriers  en  plusieurs  bancs,  auxquels 
ils  donnent  des  noms  particuliers,  mais  qui  varient  un  peu  suivant 
les  diverses  carrières. 

Nous  ne  ferons  mention  que  des  bancs  qui  présentent  quelques 
faits  remarquables. 

a.  Les  fleurs. 

Il  renferme  des  lits  très-minces  de  marne  calcaire. 

b.  La  petite  corvée. 

Nous  y  avons  vu  une  couche  de  silex  de  3  à  4  millimètres. 

c.  Les  heurs  ou  le  gros  banc, 

d.  Les  hauts  piliers. 

Ces  deux  dernières  assises  se  divisent  en  prismes  verticaux.  De 
là  le  nom  de  hauts  piliers  que  l'on  a  donné  à  la  seconde  assise,  en 
raison  de  la  hauteur  des  prismes. 

e.  Les  piliers  noirs. 
Il  est  très-compacte. 

f.  Les  fusils. 

Cette  dernière  assise  de  la  première  masse  est  composée  d'un 
gypse  assez  homogène  qui  fait  effervescence  ;  elle  est  remarquable 
par  les  silex  cornés  qu'elle  contient.  Ces  silex  sont  des  sphéroïdes 


LE  GYPSE.  235 

OU  des  ellipsoïdes  très-aplatis  ;  ils  semblent  pénétrés  de  gypse,  et 
se  fondent  dans  le  gypse  d'une  manière  insensible, 
g.  Gypse  laminaire  jaune  (Tocre, 

A  grandes  lames  mêlées  de  marne  argileuse  sablonneuse.  0°\03. 
h.  Gypse  jaunâtre  friable. 

Renfermant  de  petits  lits  de  marne  blanche.  —  O«»,0îi. 

Ici  se  termine  ce  que  les  ouvriers  appellent  première  ou  haute 
masse.  Elle  a  environ,  depuis  les  huîtres  jusqu'aux 
cythérées 9'" 

Depuis  les  cythérées  jusqu'au  sommet  de  la  forte 
masse  de  gypse 13" 

Depuis  ce  sommet  jusqu'au-dessous  des  fusils. . . .     20"' 

Total 42"'  (1). 

C'est  dans  cette  masse,  et  probablement  dans  les  premières  assises 
nommées  les  fleurs^  qu'on  a  trouvé,  quoique  très-rarement,  des 
coquilles  fossiles.  Celle  que  nous  possédons  est  noire,  et  appartient 
évidemment  à  l'espèce  que  M.  de  Lamarck  a  nommée  Cychstoma 
mumia, 

m 

•      SECONDE   MASSE. 

La  seconde  masse  commence  aussi  par  le  gypse  : 

1.  Gypse  friable  {pelage),  —  0",24. 
Effervescent. 

2.  Marne  calcaire  feuilletée,  —  0^,08. 
Elle  est  friable. 

3.  Gypse  compacte  (tête  de  moine),  —  O^jlô. 

Peu  effervescent,  quoique  impur,  c'est-à-dire  souillé  d'argile. 

4.  Marne  calcaire  friable.  —  0™,11. 

5.  Gypse  saccharoîde  {œuf).  —  0"',30. 

Il  est  assez  pur,  à  peine  effervescent.  Cette  couche  est  exploitée. 

6.  Marne  calcaire  compacte.  —  1™,38. 

Elle  est  fragmentaire  et  tachée  de  fauve  et  de  noir  sur  les  parois 
de  ses  fissures  naturelles. 

La  partie  supérieure  est  la  plus  friable.  La  partie  inférieure,  beau- 
coup plus  solide,  est  quelquefois  séparée  de  la  supérieure  par  un 
petit  lit  de  marne  feuilletée. 

(I)  En  ajoutant  à  cette  somme  29  mètres  pour  Tépaissenr  de  la  masse  de  sable, 
on  a  en  tout  71  mètres. 


^^^^^^■^  TERRAINS  TERTiAlHËE. 

7.  3/arne  calcaire  assez  compacte  (faux  ciel).  — 0"',Û/|. 

Elle  renferme,  vers  sa  partie  inférieure,  de  gros  crîslaux  de 
séléiiile  en  fer  de  lance. 

8.  Mante  argileuse  verdAtre  [souchet) .  — O^jSl  à  0'°,30. 
Lorsqu'elle  est  humide,  elle  est  grisâtre,  marbi'ée  de  bran  ;  lors- 
qu'elle est  sèche,  elle  est  compacte  dans  sa  partie  supérieure,  très- 
feuilletée  daDS  sa  partie  inférieure 

Cette  marne  est  vendue  dans  Paris  sous  le  nom  de  pierre  à  déta- 
cher; elle  ne  fait  effervescence  que  lentement.  C'est  dans  cette 
couche  que  se  trouvent  les  gros  rognons  de  stronliane  sulfatée  de 
la  seconde  masse. 

Ces  rognons  volumineux,  quoique  compactes,  le  sont  moins  que 
ceux  de  la 'première  niasse.  On  n'y  voit  point  ces  fissures  tapissées 
de  cristaux  qu'on  remarque  dans  les  premiers,  mais  on  y  observe 
im  grand  nombre  de  canaux  à  peu  près  verticaux  et  parallèles, 
quoique  tortueux  et  à  parois  raboteuses.  Ces  canaux  sont  tanti^t 
remplis  de  marne  et  lantrtt  vides.  Ils  semblent  indiquer  par  leur 
forme  le  passage  d'un  gaz  qui  se  serait  dégagé  au-dessous  des 
masses  de  strontiane  et  qui  les  aurait  traversées. 

Les  parties  de  ees  rognons  qui  sont  dégagées  de  mame  ne  font 
point  effervescence. 

9.  Gypse  impur  [les  chiens).  — û°',57. 
Il  est  mêlé  de  mame,  très-effervescent. 

10.  Marne  calcaire  cimpacte.  —  0",52. 
Arborisée  de  noir  en  dendrîtes  superficielles. 

11.  Marne  argileuse  feuillelée  {les  foies). —  li°','25. 

Elle  est  grise  et  se  divise  en  feuillets  extrêmement  minces.  Elle 
fait  effervescence,  mais  peu  vivement. 

12.  Marne  calcaire  (les  cailloux).  —  U"',5l). 
Très-compacte,  arborisée  de  noir. 

13  A.  Morne  argileuse  {/rise.  ^^^m 

Très-feuilletée,  à  peine  effervescente.  ^^^H 

13  B.  Gypse  impur  ferrugineux;.  ~~  0",04.  ^^^| 

Le  plan  supérieur  de  ces  couches  est  marqué  d'ondulations  sem- 
blables à  celles  d'une  eau  tranquille  et  toutes  dirigées  du  S.  E. 
au  N.  0. 

14.  Gypse  compacte  [les  (leurs).  — -  0'",ù6. 
Il  est  effervescent  dans  cerlaines   parties,  pur  dans  d'autres, 
Sa  partie  inftirieure  renferme  des  grains  arrojidis  de  sable  cal- 
caire. 


LE  GYPSE.  237 

15.  Sélénite  laminaire  [les  laines),  —  0™,27. 

Cette  couche  disparaît  presque  dans  de  certains  endroits. 

16.  Gypse  compacte  {les  moutons).  —  O^jôG. 

Il  est  très-beau  et  donne  de  très-bon  plâtre.  Il  fait  effervescence. 

17.  Sélénite  laminaire  {les  couennes) ,  —  0^,1 8. 

18.  Marne  calcaire  blanche  {les  coffres),  —  O^jOS. 
Elle  est  tendre, 

19.  Gypse  et  sélénite  cristallisés  confusément  {gros  bousin),  — 

0«»,50. 
Ils  sont  mêlés. 

20.  Gypse  très-compacte  {tendrons  du  gros  bousin),  —  0",08. 

A  zones  ondulées,  mais  parallèles.  Il  ne  fait  point  effervescence. 
C'est  dans  cette  couche  compacte  que  se  percent  les  trous  de  mine. 

21.  Gypse  très-^ompac te  [cliquart),  — 0™,06.. 

Il  est  en  couches  minces  ondulées,  dont  les  ondulations  forment 
non  des  lignes  comme  dans  le  n°  13,  mais  des  réseaux.  Il  ne  fait 
point  effervescence. 

22.  Gypse  saccharoide  feuilleté  {petits  tendrons),  —  0'°,11. 
Il  y  a  de  la  marne  jaunâtre  entre  ses  feuillets. 

23.  Gypse  saccharoïde  compacte  {pilotin),   —  0'",25. 
Effervescent,  On  nous  a  assuré  avoir  trouvé  dans  cette  couche  un 

oiseau  fossile. 

24.  Sélénite  cristallisée  (petit  bousin),  —  0'°,20. 

Elle  est  cristallisée  confusément.  Le  lit  de  la  couche  est  composé 
de  zones  compactes  ondulées,  semblables  au  cliquarl,  et  pesantes 
comme  lui. 

25.  Gypse  saccharoïde  {gros  tendrons  ou  tête  de  g9vs  banc).—  0",27. 
Il  est  un  peu  effeiTescent. 

26.  Gypse  saccharoïde  compacte  {gros  banc),  —  O^jOS. 
Il  est  à  peine  effervescent. 

27.  Sélénite  cristallisée  confusément  {grignarddu  gros  banc),  — 

0"\07. 

28.  Gypse  saccharoïde  compacte  {les  nœuds).  —  0'",16. 

29.  Gypse  impur  rougeâtre  {les  ardoises),  —  0"',08. 
Feuilleté,  mêlé  de  feuillets  de  marne  argileuse. 

30.  Gypse  saccharoïde  compacte  {les  rousses),  —  0™,20. 

Cetter  seconde  masse  ne  paraît  renfermer,  comme  on  le  voit,  au- 
cune coquille.  Elle  a  en  totalité,  depuis  les  fusils  jusqu'au-dessous 
des  rousses,  environ  10  mètres. 


TKRRAINS  TËKTIAIHES. 


TROISIÊHB  MASSE  (6g.  77). 


Nous  suivrons,  dans  la  détermination  un  peu  arbitraire  de  cet 
masses,  la  division  établie  par  M.  Desmarest,  qui  est  elle-même 
fondée  sur  celle  des  ouvriers. 


Fie,  77.  —  Coupe  de  la  Iroisième  masse  Ju  gypse  de  Honlmartre 
(d'après   BroagniarlJ. 

4.  Marne  calcaire  {lesoucket).  —  O^iSS. 
Blanchâtre,  tachetée  de  jaune,  à  cassure  concKoïde,    souvent 
arboriséc  de  noir.' 

2.  Marne  argileuse  verte  feuilletée  [les  foies).  —  fl"',9. 

3.  Marne  calcaire  blanche  {marne  dure).  —  O^.OS. 

Elle  est  cependant  assez  tendre,  ntèlée  d'un  peu  de  (lypse. 


LE   GYPSE.  239 

U.  Gypse  compacte  {les  couennes  et  les  fleurs),  —  0",32. 
Sa  partie  supérieure  renferme  une  zone  de  gypse  laminaire. 

5.  Gypse  compacte.  —  0^,3/i. 
Il  est  mêlé  de  marne. 

6.  Sélénite  laminaire  {les  pieds -d'alouette).  —  0",ft6. 

7.  Marne  argileuse  feuilletée, 
Verdàtre,  mêlée  de  gj  pse. 

8.  Gypse  compacte  {pains  de  quatorze  sous). 
En  gros  rognons  dans  la  marne  suivante. 

9.  Marne  calcaire  blanche,  —  O",?©. 

iO.  Marne  argileuse,  feuilletée,  verdàtre.  —  O^jO'i. 

11.  Marne  calcaire  blanche.  — 0",66. 

Sa  cassure  est  conchoïde  ;  cette  marne  se  confond  avec  le  n"  12. 

12.  Gypse  cotnpacte. 
Il  est  mêlé  de  marne. 

13.  14  et  15.  Gypse  compacte.  — 1",40. 

Il  est  divisé  par  sept  à  neuf  zones  ondulées  de  sélénite  laminaire 
que  les  ouvriers  nomment  moutons,  tendrons  et  gros  bancs. 

16.  Mœ^ne  calcaire  blanche  (marnes  prismatisées).  —  0",ft9. 
A  retraits  prismatiques  renfermant  quelques  débris  de  coquilles. 

1 7 .  Gypse  compacte  {petit  banc) .  —  0" ,  1 9 . 
Il  est  comme  carié. 

1 8 .  Marne  calca ire  jaunâtre .  —  1  " ,  00 . 
Elle  est  assez  tendre. 

La  partie  supérieure  de  ce  banc  remarquable  renferme  un  grand 
nombre  de  coquilles  marines,  ou  plutôt  de  moules  de  ces  coquilles, 
car  la  coquille  proprement  dite  a  disparu  ;  on  ne  voit  que  le  relief 
de  la  surface  extérieure,  tout  le  milieu  est  marne.  Ces  coquilles, 
analogues  à  celles  de  Grignon,  ont  été  rassemblées  et  déterminées 
de  la  manière,  suivante  par  MM.  Desmarest  fils  et  Prévost. 

Calyptraea  trochiformis.  Cardium  porulosum. 

Murex  pyraster.  Crassatella  lamellosa. 

Quatre  cérithes.  Cytherea  semisulcata. 

Turritella  imbricataria.  Solen  vagina. 

—  terebra.  Corbuia  gallica, 
Voluta  cythara.  —     striata. 

—  muricina.  —     anatina?  (1). 
Ampullaria  sigaretiiuu 

(1)  On  Terra  plus  loin  les  modificatioûs  que  les  progrès  de  la  science  ont  ap- 
portées dans  ces  dernières  années  à  ces  déterminations. 


TKIlRAiNS  TERTIAIHES, 

Les  mêmes  naluralisles  y  onl  trouvé  en  outre  des  oursins  du 
genre  des  spatangues,  différenls  du  Spatangus  coininguinum  qa'oa 
trouve  dans  la  craie,  et  de  petits  ourains  qu'on  trouve  à  Grignon, 
qui  appartiennent  au  genre  Chjpeaster.  Ils  ont  retiré  de  celte  marne 
des  pâlies  el  des  carapaces  de  crabes,  des  dénis  de  squale  (glosso- 
pètres),  des  arêtes  de  poissons  et  des  parties  assez  considérables 
d'un  polypier  rameux  qui  a  quelque  analogie  avec  les  isis  et  les 
encrines,  et  que  M.  Desmarest  a  décrit  sous  le  nom  A' Ampkytwie 
parUienne. 

Le  lit  supérieur  renferme  d'autres  corps  dont  ta  connaissance  est 
également  due  à  MJM.  Desmarest  et  Prévost.  Ce  sont  des  pyramidea 
quadrangulaires  formées  de  la  même  marne,  et  dont  les  faces  sont 
striées  parallèlement  aux  arêtes  des  bases.  Ces  pyramides  onl 
jusqu'à  3  ctinlimèlres  de  hauteur  sur  une  base  carrée  de  6  cenli- 
mèlres  de  c6té.  On  ne  doit  pas  considérer  ces  solides  comme  des 
moitiés  d'octaèdre,  car  leur  base  est  tellement  engagée  dans  It 
marne,  qu'on  ne  peut  par  aucun  moyen  découvrir  les  faces  opposées 
qui  compléle raient  l'octaèdre  ;  mais  on  observe  dans  leur  réuuiou 
entre  elles  une  disposition  très-remarquable.  Ces  pyramides  soûl 
toujours  niunies  six  ensemble,  de  manière  qu'elles  se  louchent  par 
leurs  faces,  el  que'lous  les  sommets  se  réunissent  en  un  même 
point.  Il  résulte  de  celte  réunion  un  cube  dont  les  Taces  ne  peuvent 
cependant  pas  être  mises  nalurellement  à  découvert,  puisque  les 
bases  des  pyramides  se  continuent  sans  interruption  dans  la  marne 
qui  leur  sert  de  gangue,  et  qui  est  absolument  de  même  nalUre 
qu'elles  (1). 

Le  milieu  de  la  couche  de  marne  que  nous  décrivons,  renferme 
des  cristaux  de  sélénile  et  des  rognons  de  gypse  niviforme.  Enfin 
la  partie  inférieure  ne  conlient  aucune  coquille. 

19.  G i/pse  compacte.  —  0'°,22. 

20.  Marne  argileuie  feuilletée.  — O^iûS. 

21.  Gypse  compacte  {banc  iimge).  — 0",30. 

22.  Marne  calcaire  blanche,  fi'iable. —  O^jlfi. 
23  et  24.  Maitie  argileast:  feuilletée  {les  foies). 

Elle  renferme  dans  son  milieu  un  banc  de  gjpso  d'une  épaisseur 
très-irrégulière.  —  O^.SB. 
Celte  manie,  qui  csl  feuilletée,  laisse  voir  entre  ses  feuillets  des 


(il  Kou 


s  pjraniides  signalûi^s  finr  Desmarcit  el  Conilanl 


LE  GYPSE.  241 

empreintes  bruueb  et  brun  rouge  de  corps  rameux  aplatis,  qui 
semblent  être  des  empreintes  de  fucus. 

25.  Calcaire  grossier  dur  {cailloux  blancs). 

Il  renferme  des  coquilles  marines.  —  O^jlô. 

26..  Gypse  impur  compacte. 

Renfermant  des  coquilles  marines.  —  0"*,i2. 

27.  Calcaire  grossier  tendre  (souchet). 
Renfermant  des  coquilles  marines. 

Ces  trois  assises  contiennent  les  mêmes  espèces  de  coquilles  ;  ce 
sont  des  cérithes  qu'on  peut  rapporter  sMpetricolum  et  au  terebrale. 
Les  moules  de  ces  deux  coquilles  sont  aussi  différents  de  ceux  de 
la  marne  du  n°  18.  On  y  voit  en  creux  le  moule  de  Textérieur 
de  la  coquille,  et  en  relief  celui  de  Fintérieur  ou  du  noyau;  la  place 
de  la  substance  même  de  la  coquille  est  vide. 

28.  Marne  argileuse  feuilletée.  —  0'",08. 

29.  Gypse  impur. 

Il  est  mêlé  de  calcaire.  —  0'",06. 

30.  Gypse  compacte  {pierre  blanche).  —  0",69. 
Il  se  divise  par  petits  lits  horizontaux. 

31.  Marne  calcaire  blanche. 

Nous  ne  connaissons  pas  l'épaisseur  de  ce  lit,  ni  le  terrain  sur 
lequel  il  repose. 

Cette  troisième  masse,  mesurée  en  totalité  à  la  carrière  de  la 
Uutte-au-garde,  et  prise  du  banc  de  gypse  le  plus  haut,  c'est-à-dire 
un  mètre  au-dessus  du  souchet,  a,  dans  sa  partie  la  plus  haute,  de 
10  à  11  mètres. 


Après  la  description  qu'on  vient  de  lire  et  qu'on  peut  regarder 
comme  typique,  quelques  mots  complémentaires  suffiront  à  l'égard 
des  principales  couches  reconnues  de  l'étage  du  gypse.  Depuis 
l'époque  de  Brongniart,  les  études  relatives  au  gypse  ont  été  extrê- 
mement nombreuses,  et  aujouM'hui  c'est  un  des  terrains  les  plus 
intéressants  par  le  nombre  et  la  variété  des  problèmes  qu'il  a  sou- 
levés et  dont  la  solution,  il  faut  l'ajouter,  est  loin  d'être  dès  main- 
tenant acquise. 

.    §  1.  —  Grèi»   infra-gyiksenx. 

À  son  contact  avec  le  travertin  deSaint-Ouen,  le  termin  du  gypse 
consiste  ordinairement  en  sables  parfois  agglutinés  en  grès.  Ces 
sables,  qu'on  peut  étudier  à  Paris  mémo,  du  côté  du  boulevard 

ST.  MEUNIER.  16 


TERRAIMS  TERTIAIRES. 
Malestierbes  et  des  Champs-Elysées  chaque  fois  que  des  Uavaan  de 

leiTiissementlc  meltenlà  découvert,  ont  élé  signali?»  d'aboi-d  par 
M.  Ili^lh^it  à  la  [thcc  de  l'Earope,  et  so  piésenleot  aussi  à  Argonteuil, 
au  [)ied  de  la  butte  d'OrgemonI,  où.  un  iDomeut,  on  les  a  coiironilus 
avec  le»  sables  de  ïSeauchaïup. 

Il  y  a  déjà  longtemps  que  M.  Hébert  les  avait  signalés  il  la  place 
de  l'Europe,  mais  c'est  seulemeut  depuis  peu  qu'où  les  a  étudiés  de 
très-près.  Les  fossiles  qu'ils  l'enferment  en  assez  grand  11011111111 
offrent  ce  caractère,  riche  on  enseignements,  d'appartenir,  au  inoiii» 
en  partie,  à  la  faune  des  sables  de  Beauchaïup,  dont  ils  sont  cepeih 
dant  séparés  par  lonle  la  fonnalion  de  Saint-Ouen, 

Au  dire  des  ouvriers,  ces  fussiles  des  grès  sont,  au  moins  à  Ar- 
genteuîl,  extrêmement  nombreux,  mais  en  général  on  n'a  pu  jus- 
qu'ici les  réunir  qu'en  petite  quantité,  et  ils  sont  pour  le  plus  grand 
nombre  en  fort  mauvais  état.  Des  doutes  subsistent  donc  sur  la 
plupart  des  espèces  ;  voici  néanmoins  la  liste  de  celles  qui  ont  été 
recueillies  par  MM.  Bioche  el  Fabre,  liele  que  nous  empruntons 
à  un  mémoire  de  M.  Deshayes  (1)  : 

1°  Une  lucine  à  fines  lamell(>s  concentriques,  rapprochées,  qui 
parait  bien  être  le  Lucina  saxarum  (Lamk). 

2°  Une  cai'dite  qui,  par  sa  forme,  le  nombre  et  l'écartemenl de  sel 
côtes  rayonnantes,  parait  semblable  au  CardUadivergms{{ief,\i.). 

3°  Une  très-belle  espèce  de  Mytilus,  un  peu  moins  grande  que  le 
RigauUi,  présenlantdes  ornements  semblables,  mais  beaucoup  plus 
étroite  et  plus  courbée  dans  sa  longueur.  Elle  est  nouvelle,  et 
M.  Deshayes  lui  a  donné  le  nom  du  géologue  qui  en  a  fait  la  décou- 
verte, MytUm  Biochei. 

k'  Nalice  indéterminable  se  rapprorlianl  du  mutabilis. 

5"  Ceriihium  eoncavum  (Sow.),  variété  un  peu  plus  courLe  et  plus 
renflée  que  le  type  le  plus  répandu. 

6°  Cerithium  avoisinant  le  Hoissyi. 

7' et  %' Cerithium  ;  Ae\i\  espèces  indéterminables- 

«  Tous  ces  fossiles,  dit  M.  Deshayes,  par  leur  aspei;l  aussi  bieil 
que  parcelles  des  espèces  qui  sont  déterminées,  appartiennent  incon- 
testablement àla  faune  des  sables  moyens;  la  couche  qui  les  rcccje 
est  donc  très-probablemenl  la  même  «[ue  celle  observée  par  M.  Hé- 
l}ert  Ji  la  place  de  l'Europe  et  ailleurs,  et  qui  est  considérée  avec 
juste  raison  comme  une  sorte  de  récunenee  do  la  merdes  sables 


{i)  l)eshiijts,  Butkt.  ih  la  Sût.  géolui/iijw,  'i'  sùrie,  l.  XXIU,  p,  327. 


LE  GYPSE.  243 

moyens  venant  recouvrir  le  vaste  dépôt  lacustre  des  calcaires  de 
Saint-Ouen.  Il  est  très-intéressant  de  constater  une  fois  de  plus  que 
le  gypse  a  commencé  à  se  déposer  dans  les  eaux  d'une  mer  peu 
profonde  dans  laquelle  vivaient  des  aniipaux  semblables  à  ceux  des 
sables  moyens  ;  la  présence  de  ces  animaux  a  même  persévéré  pen- 
dant le  dépôt  des  premières  assises  de  gypse,  ainsi  que  le  prouvent 
des  observations  de  Prévost  et  Desmarest,  et  celles  de  MM.  Bioche 
et  Fabre.  Mais,  dès  cette  époque,  une  autre  faune  jusqu'alors 
inconnue  commence  à  se  manifester  ;  ses  précurseurs  se  mêlent  au 
petit  nombre  des  représentants  qui  subsistent  encore  d'une  grande 
faune  près  de  s'éteindre.  Cette  faune  nouvelle,  nous  la  connaissons  ; 
elle" caractérise  la  dernière  grande  époque  du  remplissage  du  bassin 
de  Paris.  M.  Élie  de  Beaumont,  et  beaucoup  d'autres  géologues,  d'a- 
près lui,  la  considèrent  comme  le  commencement  de  la  période 
miocène;  nous  fondant  au  contraire  sur  des  considérations  pure- 
ment zoologiques,  nous  avons  toujours  soutenu  cette  opinion  que 
les  sables  de  Fontainebleau  constituent  la  fin  de  la  grande  période 
éocène,  et  les  faits  nouveaux  que  nous  venons  de  rapporter,  qui 
prouvent  le  mélange  des  deux  faunes,  viennent  confirmer  notre 
opinion  et  nous  y  affermir  plus  que  jamais.  Les  deux  faunes  ne 
sont  pas  isolées,  comme  on  l'avait  cru  jusqu'à  présent.  Au  lieu  d'être 
séparées  par  le  phénomène  considérable  des  gypses,  c'est  pendant 
la  longue  période  qu'a  exigée  ce  dépôt  que  les  deux  faunes,  d'abord 
mélangées,  se  sont  détachées  l'une  de  l'autre  et  ont  fini  par  être 
complètement  distinctes.  » 

La  récurrence  dont  il  vient  d'être  question  de  la  mer  de  Beau- 
cbamp  après  le  dépôt  lacustre  de  Saint-Ouen  est  un  fait  à  rappro- 
cher de  celui  que  M.  Barrande  a  fait  connaître  dans  des  terrains 
beaucoup  plus  anciens,  et  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  colonies, 

§  2i  '-^  ^ypHti  pro||»remeii(  dit* 

Quoi  (JU'il  en  soit,  c'est  au-dessus  des  couches  marines  sableuses 
et  gréseuses  que  commence  tout  le  système  proprement  dit  du  gyps«, 
doUt  là  coupe  de  Montmartre  noUs  a  déjà  donné  une  idée. 

Reprenons  quelques-uns  des  faits  qui  s'y  rapportent  et  rangeons- 
les,  suivant  la  division  adoptée  par  les  ouvriers  carriers,  en  quatre 
masses  de  gypse  superposées.  Remarquons  que  ces  masses  sont 
dans  la  pratique  comptées  dans  l'ordre  inverse  de  celui  que  nous 
suivons,  c'est-à-dire  de  haut  en  bas,  de  façon  que  la  première 


TEKRAINii  TEItl'UlRES. 
masse  des  ouvriers  est  ta  plus  élevw;  ou  l'appellf  aussi    fiaule 

Pendant  très-lougleiups,  on  a  admis  que  loul  l'ensemble  du 
gypse  est  d'origiue  lacustre  ou  fluvialile,  el  nous  allons  voir  en 
effet  qu'on  y  trouve  à  des  niveaux  tfès-dlvers  dos  fossiles  terrealres 
Irès-nomljrcux,  el  des  coquilles  d'eau  douce,  parmi  lesquelles  nous 
pouvons  cilertoutde  suite  les  ^envps  Cyctosloma,  Limna-a,  Bulimus, 
Poiamidei,  Paludîna,  etc. ,  et  des  crustacés  coninie  les  Cypj'is  el  les 
Palœoniscus. 

Cependant,  dès  1809,  Constant  Prévost  et  Desmai'est  signalent 
dans  des  masses  gypseuses  dt;  .Montmartre  la  présence  de  fossiles 
marins. 

Voici,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  la  lisle  de  ces  fossiles  telle 
qu'elle  fui  publiée  immédiatement  par  Conslanl  Prévost,  e[  repro- 
duite par  Urongniart  dans  la  Descriplion  géolotjique  des  environs 
de  Paru  : 


1.  Caljiilreea  Irocbirai'iiiis. 

2.  Murex  pjra»ler. 

3.  yualro  cérilbes  uou  dvlerm 
A,  Turrilella  imbricLiUiria. 

6.  —     twebra, 
C.  Volula  ciUiara. 

7.  —     muriciiia. 

e.  AmpuUaria  sigaietijia. 


U,  Ciu'dium  paralMum. 

10.  Ci'assudlla  lauielloSH.* 

11.  Cyllierca  semisulcala. 

12.  Solea  vagiua. 

13.  Corbtda  gBllicu. 
là.  — ■  strinla. 
15.       —     aaaliim. 


Or,  il  résulte  des  études  de  M.  Desliayes(l),que  la  plupart  de  ces 
déterminations  sont  inexactes.  Ceci  a,  comme  on  va  voii',  une  im- 
[lurlancs  considémble  à  cause  des  liaisons  que  nous  ferons  ressortir 
plus  loin  entre  la  faune  du  gypse  et  celles  de  Beaucbamp  el  de  Fon- 
tainebleau. 

Pour  le  comprendre,  il  faut  dire  tout  de  suite  que  la  couche  de 
Montmartre  n'est  pas  un  accident  local,  mais  que  bien  au  contraire 
il  existe  entre  la  troisième  el  la  quatrièmemasse  du  gypse  un  niveau 
fossilifère  marin  qui,  découvert  par  Desmai-est  à  la  Uutle-au&- 
gardes,  a  élé  retrouvé  il  y  a  quelques  années  à  Argeuteuil  (2)  |tar 
MM.  Biocbe  el  t'abre.  Il  nous  parait  intéressant  de  rqiroduire  la 


(1)  Debhayes,  Btillel.  de  la  bV.  gêohijique,  1'  Bérie,  186C,  1.  XXJII, 
{•!)  Bioche  et  Fabic,  IMM.  de  Ut  Soc.  ^éoloyir/ue,   2''  «érie,  1866,  l 


LE  GYPSE.  245 

coupe  donnée  par  ces  géologues,  afin  qu'on  la  puisse  comparer 
à  celle  de  Desmarest  lui-même.  La  voici  : 

29 .  Gypse » 

28 .  Marnes  jaunâtres,  avec  des  lucines  et  autres  coquilles  ma- 
rines (Lucina  Heherti^  Corhulomya  Nystii^  C,  subpisum  ?, 

Nucula  Lyellana) 0^20 

27 .  Gypse  saccharoïde 0,65 

26.  Gypse  pieds-d'alouette   ondulé.  \ 

25 .  Gypse  cristallin    ondulé ) ' 

24 .  Gypse  marneux  mélangé  de  calcaire  et  traversé  par  des  cor- 
dons ondulés  de  marnes  brunes  feuilletées.  Ce  banc  forme 

la  base  de  la  seconde  masse  de  grypse.  Environ 2,00 

23 .  Marne  blanche,  criblée  de  taches  jaunâtres  à  cassure  con- 
choïde,  traversée  par  des  fissures  noircies  par  Toxydc  de 

manganèse 0,70 

22.  Gypse  marneux  et  cristallin  avec  lits  intercalés  de  marnes 

brunes 1,40 

21 .   Marne  analogue  au  n°  23 0,40 

20 .  Gypse  compacte 0,40 

19 .  Marne  blanche  analogue  au  n<>  23 0,35 

\%,  Gypse  compacte  pareil  à  celui  du  n®  20 0,40 

17 .   Marne  blanche  analogue  au  n^  23 0,20 

16.  Gypse  saccharoïde  traversé  dans  le  bas  par  do  nombreux 

cordons  de  gypse  cristallin.  Environ 2,00 

15 .   Marne  blanche 0,05 

14 .   Gypse  saccharoïde 0,80 

13.   Gypse  cristallin,  base  du  n°  14,  et  qu'on  peut  considérer 

comme  la  base  de  la  troisième  masse 0,07 

12.  Marne  assez  douce  au  toucher,  plus  fissile  dans  le  bas  que 
dans  le  haut  ;  mais  ne  se  fendant  bien  en  feuillets  que 
lorsqu'elle  est  suffisamment  mouillée.  Cette  couche,  brun 
verdâtre  quand  elle  est  mouillée,  et  jaune  verdàtre  quand 
elle  est  sèche,  est  traversée  par  des  fissures  dont  les  pa- 
rois sont  noires  à  cause  de  l'abondance  des  dendriles. 
Cette  marne,  très-fossilifère,  est  caractérisée  par  l'abon- 
dance des  : 

Pholadomya. 

Corbtila, 

Cnrdium, 

On  y  trouve  aussi  des  : 

Telhna  (très-rare), 
Crassatella  (communs). 
Lucina  (communs). 
Cardita  (communs). 


246  TERRAINS  TERTIAIRES. 

Tur niella  (communs). 
Cerithium  (communs). 
Voluta  (très-rares). 
Natica  (communs). 

Des  débris  de  Calltanassa  (très-communs)  et  autres  crusta- 
cés ;  des  vertèbres  de  poissons  (très-rares)  ;  des  Ëcbinides 
(communs);  et  enfin  des  Amphiioites  painsiensis  (très-     m 

communs).  Environ 0,40 

il ,  Marne  calcaire  compacte,  blanche  quand  elle  est  sèche,  jaune 
quand  elle  est  humide,  bleue  dans  quelques  endroits. 
Cette  couche  renferme  en  premier  lieu  des  cristaux  len- 
ticulaires de  gypse  et  des  géodes  tapissées  d'épigénies  de 
gypse  en  carbonate  de  chaux,  en  rhomboèdfes  inverses 
(ces  géodes  sont  ou  vides  ou  remplies  de  gypse  nivi> 
forme) ,  et ,  en  second  lieu ,  des  retraits  prismatiques 
identiques  avec  ceux  qu*a  décrits  Constant  Prévost^  et  un 

très-grand  nombre  de  moules  de  coquilles  marines,  no- 
tamment : 

Natica  (très-communs). 
Cerithium  (très -communs), 
Turritella  (commun). 
Voluta  (très-rare). 
Lucina  (très-commun). 
Cardita  (très-commun). 
Anomia  (très-rare). 
Corbuia  (commun). 
Psammobia  (très-commun),  etc. 

Pinces  de  crustacés,  Callianassa   et  autres,  etc.  Épaisseur 

environ 0,50 

1 0 .  Marne  calcaire  brun  verdâtre  quand  elle  est  humide,  jaune 
verdâtre  quand  elle  est  sèche,  fossilifère;  on  en  a  extrait 
un  fragment  de  cérithe,  des  plantes,  etc 0,10 

9 .   Marne   calcaire  blanche,   friable,    avec  taches  jaune  rou* 

geâtre 0,43 

8.   Marne  argileuse  multicolore,  généralement  brune,  avec  Ai- 

coïdes.  Environ 0,05 

7 .  Gypse  compacte,  percé  de  tubulures  et  renfermant  parfois 
des  cristaux  en  fer  de  lance.  La  surface  supérieure  de  ce 
banc  est  fort  ondulée,  et  son  épaisseur  fort  variable.  En 
moyenne 0,32 

6.  Marne  argileuse  brune  feuilletée,  avec  empreintes  de  fu- 
coïdes  (?).  Cette  couche,  qui  suit  les  ondulations  du  banc 
de  gypse  sous-jacent,  varie  en  épaisseur  de  0",04  à 
^"jOS.  En  moyenne 0,08 

5.  Gypse  compacte  géodique  à  surface  supérieure  fortement 

ondulée 0,28 


LE  GYPSE.  247 


m 


à,  Marne  grise  ondulée,  enclavant  de  petits  rognons  de  gypse. .  0,04 
3.  Calcaire  marneux  brun  se  liant  par  le  bas  au  gypse  n'^  2, 

el  par  le  haut  à  la  marne  n°  4 0,08 

2.   Gypse  saccharoïde,  traversé  par  une  dizaine  delils  minces 

et  ondulés  de  gypse  cristallin.  Environ. 0^42 

1 .   Gypse  saccharoïde,  se  divisant  à  sa  partie  supérieure  en 

plaquettes  horizontales^  dont  les  surfaces  présentent  de 

belles  ondulations.  Épaisseur  environ 0,50 

Cela  posé,  M.  Deshayes]  (1)  a  soumis  les  fossiles  recueillis  par 
MM.  Bioche  et  Fabre  à  une  étude  minutieuse,  et  les  résultats  de  son 
examen  doivent  être  consignés  ici,  car  nous  verrons  dans  un  mo- 
ment les  conséquences  importantes  qu'on  en  peut  tirer  quant  à  la 
limitation  du  terrain  miocène.  Voici  les  déterminations  publiées 
par  le  savant  professeur  du  Muséum  : 

1.  Corbula  subpisum,  d'Orb. 

2.  —    pyxidicula,  Desh. 

3.  —    /ÎCIA5,  Brongn.;  C.  ana<iVia,Prév.  etDesm. 

4.  Pholadomya  litdensis,  Desh.;  Tellina  roshaliSy  P.  el  D. 

5.  Tellina  Nystii\  Desh. 

6.  Psammobia  stampinensis^  Desh. 

7.  —     neglecta?,  Desh. 

8.  Cardium  granulosum^  Lamk.;  C.  porulosum,  P.  et  D. 

9.  Lucina  Heberti,  Desh.;  Corbula  gallica^  P.  et  D. 

10.  —     Thia^ensi??,  Hébert. 

11.  —     undulata??,  Lamk. 

12.  Crassatella  Desmarestii,  n.  sp.,  Desh.;  C.  lamellosa,  P.  et  D. 

13.  Cardita  Kikxii^  Nyst. 

14.  —     divergens,  Desh. 

15.  Aviculastampinensis,  Desh, 

16.  Anomya?, 

17.  Calyptrœa  striatellOy  Nyst.,  C.  trochiformis,  P.  et  D. 

18.  Natica  micromphalus?  ?,  Sandb. 

19.  —    ou  autre  genre  voisin 

20.  Turritella  communîs,  Philippi  (nonRisso);  f.  imbricataria  ou  terebra, 

P.  etD, 

21.  Bithynia?, 

22.  Cerithium  iricartnatumj  Lamk.;  var.  unicartnata, 

23.  —     deperditunij  Desh. 

24.  Cerithium,  non  déterminé,  mais  rappelant  le  C.  limula, 

25.  Voluta  depauperata,  Sow.;  V.  cithara,  P.  et  D. 

26.  —    n.  sp.,  Fabri,  Desh, 

27.  Ficula?. 

28.  Callianassa, 

(1)  Deshayes,  Bw//e^  de  la  Soc,  géologique,  2°  série,  1866,  t.  XXIIÎ,  p.  329. 


TBRIIAINS  TERTIAIBI». 


29.  Prenatler  Prfeoili,  Oesor. 

30.  Vertèbre  Je  paï.'tMn. 

St.  Empreintes  d'Jmpkiïoifef  pnraiena'i,  Detrvi, 
sa,  CulMlm  Prewuft,  Desli,;  Sofcn  vagina,  V.  elD. 

33.  DiplodoHla  Guyerdeti,  Befb.  ;  Cytherea  semitukatOy  P. 
3A.  Fvtus  luhlmnetfosiii,  Desb.;  Muret pymslfp,  |'.  et  D. 


Bien  des  années  après  la  découverte  de  Desniarest,  M.  Hébert d&- 
coumt  à  Ludes,  dans  le  département  de  la  Manie,  entre  le  calcaire 
de  Saint-Ouen  et  le  frjpse  proprement  dit,  une  couche  de  mames 
remplies  de  coijuillei:  marines.  La  plupart  de  ces  coquilles  appar* 
tiennent  à  la  faune  de  Bpauchanip.  L'une  des  plus  caracléristiques 
était  nouvelle  et  porte  le  nom  di'  Pholndomya  ludensis  (Desh.) 
(fig.  78). 


Flfi.  78.  —  Pholadomya  ludeiiiK. 

l'.'esl,  rnnime  tm  le  voit,  une  coquille  ovale-oblonfjue,  ti^ansverse, 
enllée,  quelquefois  un  peu  plus  comprimée  latéralement;  elle  est 
inéquilatérale,  et,  comme  toujours,  c'est  le  d'ilé  antérieur  le  pla« 
court,  le  plus  large  et  le  plus  olitus.  Le  bord  inférieur  e.st  légère- 
ment courbé  dans  sa  longueur;  le  supérieur  est  presque  droit,  un 
peu  déclive;  aussi  l'extrémité  postérieure,  quoique  arrondie,  est  ce- 
pendant plus  étroite  que  l'antérieure.  I^sciïieliels.enfiésetarrondis, 
sont  cependant  peu  proéminents;  ils  donnent  naissance  par  leur 
sommet  à  des  cales  longitudinales,  dont  le  nombre  est  variable  ; 
elles  varient  également  pour  l'épaisseur  et  ia  distance  qui  les  sépare; 
des  plis  transverses  découpent  inégalement  les  cdles  longitudi- 
nales, et  dans  le  plus  grand  nombre  des  individus  le  ct^té  anlâ-ieur 
elle  postérieur  restent  lisses.  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des 
individus  sur  lesquels  sont  nettement  reproduites  les  impressions 


LE  GYPSE.  249 

des  muscles  et  du  manteau.  L'impression  musculaire  antérieure  est 
oblongue,  étroite,  courbée  dans  sa  longueur  et  située  proche  du 
bord,  à  la  partie  la  plus  saillante  du  côté  antérieur;  l'impression 
musculaire  postérieure  est  circulaire,  peu  éloignée  du  bord  dorsal 
et  à  peu  près  à  égale  distance  de  la  charnière  et  de  lextrémité  pos- 
térieure. On  remarque  dans  quelques  exemplaires  le  fait  suivant  : 
le  bord  antérieur  de  l'impression  musculaire  postérieure  était  muni 
d'une  crête  ou  d'une  lame  saillante  qui  a  laissé  une  empreinte  pro- 
fonde dans  le  moule  intérieur;  quelquefois  une  crête  semblable,  plus 
courte  et  moins  épaisse,  se  relevait  aussi  en  arrière  du  muscle  an- 
térieur. L'impression  palléale  est  large  et  profonde  ;  son  axe  n'est 
pas  parfaitement  horizontal,  il  est  un  peu  oblique  de  haut  en  bas 
et  d'avant  en  arrière. 

Gk)ubert  a  constaté  à  Argenteuil  la  présence  d'un  lit  tout  rempli 
d'empreintes  de  Lucina  Heberti,  caractéristique  des  sables  supé- 
rieurs. Voici  la  coupe  de  cette  assise. 

i.  Gypse  en  petits  cristaux  fer  de  lance,  rouges,  agglutinés  con- 
fusément autour  d'un  point.  (Ces  sortes  de  cristaux  sont  appelés 
gn'gnards  on pteck-d* alouette  parles  carriers).  Ce  gypse,  comme  le 
Ht  ci-dessous  n°  2,  n'est  mis  à  jour  qu'en  un  point,  chez  M.  E.  Collas. 
Chez  M.  Bas,  on  l'exploite,  et  l'on  exploite  même  des  bancs  infé* 
rieurs,  comme  le  montre  la  coupe  ci-après.  —  0°,05. 

2.  Gypse  saccharoïde  exploité.  —  0'",50. 

S.  Schiste  à  coquilles  marines.  Marnes  blanchâtres  quand  elles 
sont  sèches,  jaune  rougeâtre  quand  elles  sont  mouillées,  séparant 
les  bancs  de  gypse  2  et  5.  A  leur  base,  on  a  0",05  de  marnes  assez 
compactes,  sans  fossiles,  marquées  dans  leur  section  verticale  de 
lignes  jaunes,  grises  ou  blanches.  Ces  marnes  peuvent  être  fendues 
dans  le  sens  de  la  stratification,  non  en  feuillets  plans,  mais  en 
surfaces  un  peu  conchoïdes,  que  parcourent  des  veines  ou  bandes 
irrégulières  et  sinueuses,  diversement  colorées.  Au-dessus, 
viennent  0"»,02  de  marnes  pénétrées,  dans  leur  coupe  horizontale, 
d'anneaux  ronds  ou  d'ellipses  très-régulièrement  conformées,  sortes 
d'orbicules,  rouges  dans  leurs  zones  extérieures,  plus  claires  vers 
le  centre,  où  l'on  remarque  un  ou  deux  points  blancs  ou  couleur  de 
rouille.  Ces  points  centraux  sont  la  section  de  petits  canaux  droits, 
creux  ou  pleins,  à  parois  rouges,  se  prolongeant  dessous  de  0°,01 
à  O^jOS,  de  même  que  les  vaisseaux  d'une  tige  qui,  dans  une  coupe 
horizontale,  semblent  des  cercles  plus  ou  moins  parfaits.  Enfin,  au 
contact  du  gypse  n°  4,  les  marnes  sont  très-rouges  et  parsemées  de 


>mk.  .    .      .  TEHRAINS  ÎËRTlAlRtS. 

points  crayeux  blancs;  c'est  iramédiatement  sous  ce  cordon  ferru- 
gineux qu'on  trouve  quatre,  cinq  et  six  Teuillcts  à  coquille»  marities. 
Un  feuillet  est  couvert  de  nombreuses  empreintes,  dont  plusieurs 
sont  très- fraîches,  et  sur  le  suivant  on  a  les  moules  qui  leur  cor- 
respondent, —  0",15. 

U.  Gypse  piedu-d' alouette,  confusément  cristallisé,  rouge,  formant 
la  base  du  n°  5.  —  0'°,20. 

r>.  Gypse  saccharoïde,  —  fl",60. 

6.  Marnes  calcaires  compactes,  vertes,  se  cassant  d'elles-mémeii 
à  l'air  en  nombreux  fragments  conchoïdaux,  couverts  de  dessins 
superficiels,  rouges,  irréguliers.  Ces  marnes  sont  vraisemblablement 
trop  minces  pour  représenter  les  marnes  interposées  entre  la  se- 
conde et  la  troisième  masse,  dans  les  carrières  typiques  de  Pantin. 

7.  Bancs  principaux  de  la  seconde  masse  du  gypse.  Gypse 
saccharoïde  avec  nombreux  cordons,  presque  de  O^jlO  en  O^.IO, 
de  marne  criblée  souvent  de  cristaux  de  gypse  l'auge  pieds-d'a- 
louette.  Ce  gypse  prend  un  peu,  dans  le  haut,  l'aspect  de  colonnes 
pseudo-prismatiques  qui  est  plus  fréquemment  propre  à  l'un  des 
bancs  de  la  haute  masse,  et  qui  est  diï,  dans  celui-ci  comme  dans 
celui-là,  à  un  retrait  perpendiculaire  de  la  stratification.  —  8"', 00. 

8.  Marne  compacte,  solido,  noircissant  à  l'air  par  l'abondance 
des  dendrites,  et  présentant  de  nombreux  et  grands  retraits  orbicu- 
laires.  Deux  niveaux  de  nombreux  petits  rognons  isolés  de  silex 
ménilite,  gris,  non  bleuâtre,  comme  ceux  des  puits  à  plâtre  de 
Villejuif.  Nombreuses  petites  lâches  rougeàtres  çà  et  là,  qui  sont 
comme  autant  de  petites  lentilles  de  gypse  cristallisé.  —  l^.OO. 

9.  Marne  blanchâtre.  —  0",05. 

10.  Gypse  marneux. —0", 06, 

11.  Argile  marneuse,  dans  l'ensemble  vcrdàlre,  marbrée  du  reste 
et  smeelique.  —  0°>,30. 

12.  Gypse  argileux  brun.  — 0",25. 

13.  Marne  blanche,  compacte,  avec  petits  cristaux  de  gypse. 
C'est  sans  doute  le  niveau  des  fers-de-lance  de  Pantin  et  Romain- 
ville,  des  silex  gypsifères  {fusils  des  ouvriers)  de  ces  mêmes  gise- 
ments ;  enfin  des  cristaux  opaques  de  sulfate  de  cbaux,  dits  albâtre 
gypseuse  de  Lagny  (Seine-et-Oîse),  à  cause  de  leur  ressemblance 
avec  l'albâtre  calcaire  ou  antique,  et  qui  son!  remarquables  par  les 
cristaux  de  quartz  limpide  qu'ils  renferment.  —  2'". 

14.  Première  masse  de  gypse  ou  haute  masse.  —  20«. 


LE  GYPSE.  251 

Goubert  montra  en  1866  que  les  fossiles  d'Argenteuil  se  retrouvent 
aussi  à  Romainville  et  exactement  au  même  niveau  (1).  Ce  fait  a  là 
d'autant  plus  d'intérêt,  qu'à  un  niveau  plus  élevé  et  dans  la  même 
localité,  le  même  géologue  avait  signalé  une  couche  où  se  trouvent 
des  mollusques  identiques  avec  ceux  des  sables  moyens  (2).  Cette 
couche  peut  être  observée  au  pied  même  du  fort  de  Romainville, 
entre  la  première  et  la  deuxième  masse  du  gypse,  un  peu  au-dessous 
du  niveau  des  grands  fers-de-lance.  Les  fossiles  les  plus  remar- 
quables qu'elle  contienne  sont  des  Cerithium^  et  tout  spécialement 
le  C.  iricarinatum  et  le  C.  pleurotomoides,  qui,  comme  nous  avons 
eu. l'occasion  de  le  dire,  sont  tout  à  fait  caractéristiques  des  sables 
de  Beauchamp  (niveau  de  Mortefontaine,  la  Chapelle  en  Serval, 
Saint-Sulpice,  etc.). 

C'est  en  1860  aussi  que  Goubert  (3)  décrivit  la  couche  de 
marne  fissile  d'Argenteuil  au  sein  même  de  la  seconde  masse, 
et  qui  contient  des  mollusques  des  sables  supérieurs.  Ici  ce  sont 
des  bivalves  qui  dominent,  et  spécialement  : 

Corhulomya  Nystùy  Desh. 
Corbula  subpisum^  d'Orb. 
Lucina  Heherti,  Desh. 
Niccula  Lyellana,  Bosquet. 

Voyons  maintenant  successivement  quels  sont  les  caractères  des 
principales  assises  gypseuses. 

n.  —  Quatrième  masse. 

La  quatrièn.e  masse  gypseuse,  c'est-à-diré  la  plus  profonde  et  la 
plus  ancienne,  est  peu  développée  :  par  exemple  à  Argenteuil,  où  elle 
repose  directement  sur  les  sables  marins  que  nous  avons  décrits 
plus  haut. 

On  y  distingue  deux  couches  relativement  épaisses  de  gypse  assez 
pur  et  plusieurs  couches  marneuses  avec  quelques  cristaux  de 
sulfate  de  chaux.  Dans  certaines  parties  se  rencontrent  de  petites 
poches  remplies  de  gypse  niviforme. 

h.  —  Troisième  masse. 

La  troisième  masse  a  été  longtemps  considérée  comme  la  plus 

(1)  Goubert,  Bullet,  de  la  Soc,  géologique,  2"  série,  1866,  t.  XXHÏ,  p.  343. 

(2)  Idem,  lôtV/.,  1860,  t.  XVH,  p.  600. 

(3)  Idem,  ibid.,  p.  812. 


nWP^^"  TERRAINS  TKRTUIRES. 

ancienne,  el  les  carriers  la  désignent  encore  Irès-souvenl  suus  le 
nom  de  basse  masse. 

Elle  comprend  vingt  h  trente  couches  lic  marne  el  de  gypse 
ayant,  vers  le  centre  du  bassin,  une  puissance  moyenne  de  10  mè- 
tres. Pour  l'étudier,  Argeuleuil,  ^oisy,  l'antin  el  beaucoup  d'aulrea 
localités  sont  parliculièi'ement  favorables. 

Vei-s  sa  partie  inCérieure  se  trouvent  deux  petits  lits  d'un  calcaire 
marin,  séparés  par  un  liauc  de  gypse  qui  contient  lui-même  des 
coquilles  marines. 

Le  calcaii*  exploite  à  Corlieil  pour  la  fabrication  de  la  chaux 
hydraulique  se  rapporte  à  ce  niveau  (t).  «  Ce  calcoii-e,  dit  Gou- 
bert,  est,  près  du  pont  rl'Essonnes,  recouvert  par  les  marnes  vertes; 
c'est,  non  pas  le  correspondant  de  la  Brie,  comme  le  pensent  la  plu- 
part des  auteurs,  mais  celui  du  gypse  et  du  travertin  de  Champi^ny, 
avec  leijiiel  il  a  beaucoup  d'analogie  minéralogique.  Pour  bien 
constater  les  marnes  vertes  au-dessus  de  ce  calcaire,  on  peut  ntanter 
la  route  de  Paris,  Ifi  où  elle  croise  la  route  départementale  n'  3.  On 
trouve  vers  le  milieu  du  coteau  une  tuilerie  exploitant  les  marnes 
vertes.  Au-dessus  de  celte  couche  existe  un  banc  de  marne  blanche 
d'un  mètre,  assez  pure,  utilisée  par  une  fabrique  de  cfmvertuifS 
d'Kssonnes;  le  tout  est  surmonté  d'argiles  ocreuses.  sableuses,  em- 
ployées pour  la  tuilerie,  remplies  de  fragments  de  meulières  sans 
fossiles,  de  l'aspect  des  meulières  de  Montmorency,  maïs  qui  sont 
des  meulières  de  Brie.  Ces  meulières,  rousses,  poreuses,  cristallines, 
sont  en  effet  recouvertes  par  le  sable  de  Fontainebleau,  soit  dans 
cette  butte,  soit  surtout  dans  la  butte  sise  de  l'autre  eflté  de  l'Es- 
sonnes  el  Iraversée  également  par  la  route  de  Paris,  n 

Un  peu  au-dessus  de  la  couche  calcaire,  est  une  couche  k  vég^ 
taux  marins,  tels  que  des  Fucus,  qui  étaient  visibles  h  Montmartre, 
ainsi  qu'aux  buttes  Chaumont,  suivant  l'observation  de  M.  Jau- 
ne Itaz, 

C'est  encore  plus  haut  que  se  trouve,  à  Montmartre,  la  couche  où 
Constant  Prévost  et  Desmarest  ont  trouvé  les  premières  coquilles 
marines  qui  aient  été  signalées  dans  le  gypse,  el  dont  nous  avons 
déjà  parlé. 

La  couche  à  fossiles  marins  a  fourni  aux  mêmes  observateurs  de 
singuliers  retraits  polyédriques  dont  l'étude  offre  quelque  intérêt. 
Ce  sont  des  pyramides  h  hase  carrée,  dont  les  faces  sont  couvertes 

(1)  r.oiibert,  On./e/.  rfe   l/i  Snr.    yè^logique.  2"  siipie,  t.  XX. 


LE  GYPSE.  253 

de  stries  parallèles  entre  elles  et  à  la  base,  de  façon  à  rappeler  celles 
qui  se  montrent  sur  divers  cristaux,  et  par  exemple  sur  le  sel  en 
trémies.  Un  fait  remarquable,  est  que  ces  pyramides  ne  sont  jamais 
isolées  :  réunies  par  six  autour  d*un  point  commun,  elles  forment 
un  ensemble  qui  n'est  pas  limité  extérieurement. 

L'origine  de  ces  intéressants  accidents  a  été  cherchée  dans  une 
pseudomorphose;  c'est-à-dire  qu'on  admettait  que  du  sel  avait  cris- 
tallisé dans  la  roche  de  façon  à  développer  des  trémies,  puis,  qu'il 
avait  ensuite  disparu  par  l'effet  de  sa  dissolution.  A  l'appui  de  cette 
opinion,  M.  Ami  Boue  a  cité,  par  exemple,  diverses  localités  du 
Tyrol  où,  de  nos  jours,  ont  lieu  des  actions  analogues. 

De  son  côté,  Goubert  (1)  repousse  l'opinion  de  Constant  Prévost. 
Il  fait  remarquer  que  dans  beaucoup  d'échantillons  de  retraits,  par 
exemple  dans  les  belles  géodes  de  calcaire  à  célestine  des  bancs  à 
CmHthiumplicatum  de  laFerté-Aleps,.de  même  que  dans  les  concré- 
tions à  retraits  des  caillasses  ou  des  marnes  de  Saint-Ouen,  il  existe 
toujours  des  fissures  entre  les  retraits  de  formes  polyédriques  plus  ou 
lûoinsaccusées,  plus  ou  moins  nettement  régulières.  Ici,  au  contraire, 
il  s'agit  de  formes  cristallisées  prises  dans  la  masse  même  de  la  marne 
sans  fissures  ambiantes,  toujours  très-régulières.  Deux  formes  pré- 
dominent. L'une  se  rapporte  à  des  moules  de  rhomboèdres,  parfois 
déprimés  avec  arêtes  vives  de  0"*,02  de  longueur  à  0«>,10  ;  ces 
trois  systèmes  d'arêtes  se  croisant  à  60  degrés,  chaque  arête  est  en 
saillie  dans  une  moitié  de  la  forme  cristalline,  en  creux  dans  Tautre. 
La  seconde  forme  est  constituée  par  des  empreintes  d'octaèdres 
à  deux  arêtes  de  0",03  de  longueur,  se  croisant  sous  un  angle  de 
90  degrés.  Dans  l'une  et  l'autre,  il  existe  des  stries  régulièrement 
superposées*  «  On  pourrait  croire,  dit- il,  à  de  la  pyrite.  11  faudrait 
d  ailleurs  mesurer  les  angles  pour  savoir  s'il  s'agit  réellement  de 
cristaux.  » 

c.  —  Deuxième  masse. 

La  seconde  masse  consiste  en  une  alternance,  sui*  8  ou  9  mètres 
d'épaisseur,  de  couches  de  gypse  grenu  ou  cristallisé  et  de  marnes. 
Suivant  la  grosseur  des  cristaux,  les  ouvriers  distinguent  des  qua- 
lités de  plus  en  plus  pures,  et  par  conséquent  de  plus  en  plus  recher- 
chées, sous  les  noms  degrignards,  de  pieds-d* alouette  et  de  fers-de- 

lance. 

(1)  Goubdrt,  Ballet,  de  la  Soc,  géologique,  2^  série,  l.  XXiii,  p.  343. 


254  TERRAINS  TERTIllRES. 

Les  fers-de-lance  résultent  du  groupement  relier  de  deux  cris- 
taux lenticulaires  dont  les  axes  sont  tellem^it  pboés  Tim  par  r^ 
port  à  Tautre,  que  pour  s'en  rendre  compte,  on  peat  les  comparer 
àTensemble  des  deux  moitiés  d'un  seul  cristal,  dont  l'une  anrut 
tourné  sur  elk^méme  de  180  degrés.  C'est  ce  qu'on  nomme,  à  cause 
de  cela,  une  hétnitropie.  Il  en  résulte  un  angle  rentrant,  et  le  dÎTi^ 
donne  des  lames  a\ant  sensiblement  la  forme  d'un  fer  de  flèche. 

Iji  gypse  grenu  est  en  général  impur.  Voici  la  composition  d*iioe 
qualité  moyenne  : 

Chaux  combinée  avec  l'acide  sulfuriqoe 29,39 

Acide  sulfurique 41,00 

Eau 18,77 

<^1caire  mélangé  au  gypse 7,63 

Argile  mélangée  au  gypse 3,21 

100,00 

Parmi  les  marnes,  celle  qu'on  distingue  sous  les  noms  de  mte- 
tite,  de  pierre  â  déiacher,  de  savon  de  soldat j  mérite  d'être  citée  à 
part.  C'est  une  matière  verdàtre,  marbrée,  très-onctueuse,  renfer- 
mant en  moyenne  : 

Silice 50,50 

Alumine 22,10 

Chaux 1,30 

Oxyde  de  fer 1,70 

Magnésie 0,50 

Eau 24,10 

100,20 

Au  niveau  de  la  smectite,  se  trouvent  souvent  des  rognons  épars 
de  strontiane  sulfatée  ou  célestine,  dont  la  structure  est  radiée,  et 
que  les  artificiers  recherchent  pour  en  extraire  la  strontiane  dont  il» 
colorent  leurs  feux  rouges. 

Comme  nous  Tavons  indiqué,  c'est  vers  la  base  de  la  deuxième 
masse  que  Goubert  a  trouvé  \e  schiste  à  Lucina  Heberti  et  Nucula 
Levesqueï. 

Un  peu  au-dessus  se  présente  la  petite  couche  à  Ceint hium  trica- 
rinatum  et  Cerithium  pleurotomoides, 

di  —  Première  masse» 

La  première  masse,  où  liaiile  masse,  est,  de  toutes,  la  plus  impor- 


LE  GYPSE.  255 

tante  au  point  de  vue  industriel.  Elle  commence  par  un  dépôt 
gypseux  de  15  à  20  mètres  d'épaisseur  et  formé  de  couches  aux- 
quelles les  ouvriers  donnent,  comme  le  montre  la  coupe  de  iVlont- 
martre,  des  noms  spéciaux,  et  qui  sont  séparées  par  des  couches  de 
marne  :  les  fusils^  les  fleurs^  les  hauts  piliers,  etc. 

Les  fusils,  situés  vers  le  bas,  tirent  leur  nom  de  rognons  de  silex 
imprégnés  de  gypse  qui  sont  disséminés  dans  la  couche. 

A  peu  près  au  même  niveau  se  retrouvent  des  ménilites  tout  à 
fait  comparables,  à  tous  égards,  à  celles  que  nous  ont  fournies  les 
marnes  du  terrain  de  Saint-Oùen.  Quelques-unes  sont  de  dimen- 
sions considérables,  et  leurs  nuances  varient  du  bleu  pâle  au  jaune 
grisâtre- 
La  haute  masse  est  couronnée  par  trois  couches  de  marnes 
qu'on  peut  reconnaître  de  loin  à  leur  couleur  et  qui  offrent  des  carac- 
tères très-distinctifs»  La  première  est  blanche,  la  seconde  jaune,  .et 
la  troisième  verte. 

Les  marnes  blanches,  parfois  fort  épaisses,  forment  des  couches 
recoupées  par  une  foule  de  fissures  dont  les  parois  sont  ordinaire- 
ment enduites  de  dendrites  manganésiennes.  Vers  le  haut,  elles 
contiennent  des  coquilles  d'eau  douce  qu'on  peut  recueillir  par 
exemple  à  Romainville,  et  parmi  lesquelles  il  faut  citer  le  Cyclostoma 
truncatum  (Brard),  dont  Nyst  fait  le  Bithynia  Chasteli,  et  que  M.  Des- 
bayes  décrit  sous  ce  nom  (1).  C'est  une  coquille  d'une  médiocre 
taille,  présentant  à  l'état  adulte  une  troncature  près  du  sommet. 
Quand  cette  troncature  n'a  point  encore  eu  lieu,  la  coquille  est 
aîlongée  subturriculée,  et  la  spire  est  formée  de  sept  tours;  après 
la  troncature»  elle  est  oVale-oblongue,  subcylindracée  et  réduite  à 
quatre  ou  cinq  tours  ;  dans  cet  état,  le  dernier  tour  est  presque  égal 
à  la  moitié  de  la  longueur  de  la  coquille.  Les  tours  de  spire  sont 
lisses,  convexes,  réunis  par  une  suture  simple  et  profonde.  On 
remarque  dans  un  petit  nombre  d'individus,  surtout  sur  le  dernier 
tour,  quelques  plis  longitudinaux.  Au  centre  du  dernier  tour  se 
trouve  une  petite  perforation  columcllaire  qui  est  plus  grande  dans 
le  jeune  âge.  L'ouverture  est  grande,  ovalairc,  évasée  et  garnie  en 
dehors  d'un  bourrelet  épais,  quoique  étroit.  Vue  de  profil,  le  plan  de 
l'ouverture  est  parallèle  à  l'axe  longitudinal  ;  il  se  projette  même 
un  peu  en  avant,  et  l'on  remarque  une  légère  flexion  du  péristome 
un  peu  au-dessus  de  son  insertion  à  Pavant-dernier  tour. 

(1)  Deshayes,  Description  des  animaux  sans  vertèhresy  i,  II,  p.  ^^^, 


t  .  TËR[tAINS  l'KHTIAIttES. 

Les  marnes  blanches  sont  très-rechercliées  pour  la  rabi-icalîon 
des  ciments  hydrauliques  el  exploitées  acliveraeiil  à  Panlin  et  ail- 
leurs. La  composilioii  de  ces  iiiai'nes  est  en  effet  Irès-voisiue  de 
cellca  qu'on  exploite  dans  le  terrain  jurassique  pour  la  production 
des  ciments  les  plus  estimés.  Il  suffit  d'une  simple  cuisson  et  d'ua 
broyage  pom'  que  le  ciment  soit  propre  à  ses  divers  usages. 

Les  marnes  jaunes  contiennent  en  abondance  une  coquille 
{lig.  79)  désignée  sous  le  nom  de  Cylherea  convexa,  que  le  natura- 
liste Gray  rapporte  aux  Glauconomya,  actuellement  vivante  dans  les 
rivières  de  l'Inde. 


l'iG,  73.  —  Cyther 


I 


Les  marnes  vei'tes,  qui,  suivant  ce  que  nous  avons  déjà  dit, 
représentent  l'horizon  le  plus  constant  de  la  furniation  gypseuse, 
sont  visibles  souvent  de  loin  à  cause  de  lit  végétation  spéciale 
qu'elles  portent. 

Eu  effet,  cette  végétation  est  surtout  composée  de  plantes  maré- 
cageuses ou  aimant  l'humidité,  comme  sont,  parmi  les  arbres,  les 
saules  et  les  peupliers.  Située  en  général  à  mi-côte  ;  elle  contrasta 
de  la  manière  la  plus  nette  avec  In  llore  du  calcaire  grossier  qui 
couvre  le  niveau  des  plaines,  et  celle  des  sables  de  Fontainebleau, 
composée  surtout  de  forints  et  qui  recouvre  les  sommets. 

Les  marnes  vertes  semblent  correspondre  à  un  régime  tout  spé- 
cial des  eaux  dans  lesquelles  elles  se  sont  déposées.  On  y  rencontra 
en  effet  des  minéraux  loutà  fait  spéciaux,  dont  l'état  l'appelle,  ù  s'y 
méprendre,  celui  de  terrains  beaucoup  plus  anciens. 

Tout  d'abord  la  nuance  particulière  de  ces  niâmes  est  duc  &  la 
présence  d'un  silicate  de  fer  voisin  delà  glauconiecl  qu'on  retrouve 
dans  des  couches  crétacées.  La  célestiue  s'y  montre  aussi  en  aboti- 
donce,  comme  ciment  de  rognons  plus  ou  moins  gros,  de  grès 
quarlzeux,  des  marnes  dans  la  partie  suiiérieure  du  lermiu  qui 
nous  occupe.  .Mais  ce  qui  duil  surloiil  iirii'ler  notre  iillentiou,  c'est 


LE  GYPSE.  257 

la  présence  de  calcaires  dont  Taspect  est  tel  qu'on  les  prendrait  pour 
des  roches  jurassiques. 

En  premier  lieu,  on  trouve  à  Villejuif,  ainsi  que  M.  Ch.  d'Orbigny 
Ta  le  premier  signalé,  une  couche  mince  d'un  calcaire  parfaitement 
oolithique  et  rempli  de  petites  coquilles  d  ailleurs  brisées  et  indé- 
terminables. En  second  lieu,  j'ai  rencontré  au  même  niveau,  niais 
dans  une  autre  localité,  un  calcaire  sur  lequel  je  demande  la  per- 
mission d'appeler  l'attention,  parce  que  je  crois  que  jusqu'ici  il  a 
passé  inaperçu,  et  que,  lui  aussi,  présente  un  faciès  qu'on  ne  s'at- 
tendrait pas  à  observer  dans  une  formation  aussi  récente  (1). 

C'est  dans  une  marnière  ouverte  le  long  de  la  route  qui  relie 
Cbampigny  à  Chennevières-sur-Marne  (Seine-et-Oise),  et  sur  un 
point  plus  voisin  de  celte  dernière  localité  que  de  l'autre,  que 
j'ai  rencontré  le  calcaire  nouveau.  Son  gisement  semble  d'au- 
tant plus  intéressant,  que  la  marnière  de  Chennevières  permet 
d'apprécier  une  fois  de  plus  toute  la  justesse  des  opinions  de 
M.  Hébert,  relativement  à  l'âge  relatif  du  travertin  de  Champigny 
et  des  meulières  de  la  Brie. 

Ces  meulières  étant  exploitées  plus  haut  sur  le  plateau,  du  côté 
de  Villiers,  par  exemple,  la  marnière  oflVe  à  sa  partie  supérieure 
une  argile  sableuse,  blanchâtre,  dans  laquelle  sont  noyés  des 
rognons  de  silex  corné  et  des  plaquettes  d'un  calcaire  compacte 
très-fin,  d'un  blanc  jaunâtre,  souvent  marbré  de  jaune  clair.  C'est 
au-dessous  que  commencent  les  marnes  vertes,  présentant  à  leur 
partie  supérieure  des  lits  plus  ou  moins  brunâtres,  où  sont  préci- 
sément les  nodules  calcaires  dont  je  vais  parler,  et  une  couche 
triès-mince  d'une  argile  blanchâtre  qui  parait  contenir  de  la 
strontiane. 

Comme  le  travertin  de  Champigny  est  exploité  beaucoup  plus 
baSy  par  exemple  sur  la  route  de  Bry,  où  l'on  en  fait  de  la  chaux 
grasse,  il  est  manifeste  que  la  marne  verte  sépare  les  meulières 
de  Brie  du  travertin  de  Champigny,  et,  par  conséquent,  comme 
l'enseigne  l'éminent  professeur  de  la  Faculté  des  sciences,  que  ce 
travertin  est,  sur  la  rive  gauche  de  la  Marne,  le  correspondant 
et  l'équivalent  du  gypse  de  Nogent.  C'est  un  point  sur  lequel  nous 
allons  d'ailleurs  revenir. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  calcaire  de  Chennevières  contraste  avec 

(1)  Stanislas  Meunier,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences^  1873^ 
t.  LSXVll,  p.  1037. 

ST.  MEUNIER.  M 


TERIIAIHS  TEBTIAIIIES. 
toutes  les  roches  environDantes  par  sa  struclure  éminemment  cris-' 
liilline  et  par  son  aspwl  de  lout  point  comparable  h  celui  de  mainte- 
calcaires  encriuilîques.  Sa  couleur  est  d'un  jaune  ocreux  rappelant 
cplle  du  fer  spatliique.  Il  se  présente  en  rognons  de  formes  estrê— 
memenl  tuberculeuses.  Quand  on  brise  ces  rognons,  on  reconnate 
qu'ils  sont  souvent  comme  enveloppés  d'une  soi'le  d'écorce  ào  cal- 
caire fibreux  à  peu  près  blanc,  alleignanl  parfois  5  millimètres 
d'épaisseur.  La  tuasse  contient  des  vacuoles  où  il  n'est  pas  rare  de 
rencontrer  des  cristaux  très-nets  de  spath  calcaire;  elles  peuvent 
présenter  aussi  des  concrétions  calcaires  tuberculeuses  d'mi  blanV 
Ae  lait. 

Si  l'on  dissout  le  calcaire  de  Chennevièi-es  dans  l'acide  chlorhy- 
driquo  faible,  on  obtient  une  liqueur  parfaitement  incolore,  ne  con-. 
tenant  que  de  la  chaux  et  im  peu  de  magnésie.  Le  fer  reste  lout^ 
entier  insoluble  dans  la  matière  argileuse  k  laquelle  est  due  la  coliH 
ration  de  la  roclie,  p|  qui,  par  conséquent,  contrairement  à  rappa-«< 
renée,  est  simplement  interposée  entre  les  cristaux.  Examinée  au> 
microscope,  cette  matière  est  tout  à  fait  amorphe,  mais  elle  contienti 
quelques  grains  de  quartz  hyalin  extrêmement  actifs  sur  la  lumière 


On  remarquera  que  cell«  argile  ocreuse  contenue  dans  les- 
rognons  est  essentiellemenl  différente  de  la  marne  verle  dang 
laquelle  ils  sont  englobés.  Son  origine  doit  être  analogue  à  celledoi 
calcaire  lui-même,  et  se  rattacher  par  conséquent,  comme  nous;' 
If.  disions  plus  liaut,  à  un  régime  spécial  de  sources  incrustantes.- 
t^'est  une  sorte  de  rappel  des  actions  qui  ont  produit  des  accidenls-- 
si  dignes  d'intérêt  dans  les  couches  supérieures  au  calcaire  grossier, 
désignées  sous  le  nom  de  caiflasses  (voy.  page  195). 

Faunk  du  rypsk. — C'est  dans  la  première  masse  de  gypse,  et 
dans  les  marnes  blanches  à  ciment  qui  lui  sont  subordonnées,! 
(joe  se  trouvent  surtout  les  ossements  de  vertébrés  dont  l'étude 
a  conduit  Cuvier  a  conslituer  l'anatomie  comparée  et  la  paléonto- 
logie. 

Les  poissons  sont  fait  peu  nombreux.  Les  reptiles  au  contraire-* 
.sont  représentés  par  plusieurs  types  remarquables. 

Le  Crocodilus  parisieiisis  (Cuvier)  est  indiqué  par  des  r«s(ea 
assez  nombreux,  mais  tous  incomplets,  au  point  qu'on  ne  saurait 
affirmer  l'identité  ou  la  diU'ércnce  spécilique  des  individus  fournis 
par  des  couches  du  même  àgc,  mais  dans  des  localités  difféi-eates, 

]/Eniys  Cuviiri  ou  E.  parisienm  (Cray)  est  caractérisé  par  une 


LE  GYPSE,  259 

•carapace  passablement  bombée  et  par  un  plastron  large,  non  mo- 
bile, solidement  articulé  à  la  carapace.  Les  restes  qu*on  en  a  sont 
si  incomplets,  que  Cuvier  n'admet  pas  qu'ils  puissent  suffire  à  ca- 
ractériser une  espèce. 

Le  Trionyx  parisiensis  (Cuvier),  au  contraire,  a  le  corps  très- 
déprimé,  et  son  plastron  est  uni  seulement  par  des  cartilages  qui 
n'ont  laissé  aucune  impression  scutale. 

Beaucoup  d'oiseaux  ont  été  extraits  des  plàtrières.  La  pretnière 
indication  en  est  due  à  Lamanon,  naturaliste  éminent  qui  périt 
dans  le  naufrage  de  la  Pérouse.  Nous  empruntons  à  M.  Paul 
<iervais  (1)  quelques  renseignements  intéressants  à  cet  égard.  C'est 
en  178*2  que  Lamanon  signala  dans  le  Journal  de  physique  l'em- 
preinte, ayant  encore  conservé  quelques  os  du  corps,  d'un  oiseau 
engagé  dans  la  pierre  à  plâtre.  Ce  fossile  est  le  même  que  Cuvier 
représente  dans  le  lome  III  de  ses  Ossements  fossiks,  à  la  fig.  l'^'de  la 
planche  73. 11  a  appartenu  pendant  quelque  temps  à  Darcet.  Un  se- 
cond omitholithe  de  Montmartre  fut  publié  par  Pierre  Camper  (2). 
C'était  une  patte,  dont  son  fils  fit  paraître  la  figure  quelque  temps 
après.  Un  troisième  arriva  à  la  connaissance  de  Cuvier,  qui  le  pré- 
senta à  rinstitut  en  1800,  et  pendant  la  même  année  on  en  reconnut 
deux  autres  consistant  en  une  patte  et  en  l'empreinte  d'un  corps 
presque  entier,  cette  patte  et  ce  corps  provenant  de  deux  individus 
différents.  Ceux-ci  appartenaient  à  un  graveur  d'Abbeville  nommé 
EUuin.  Us  furent  l'objet  de  plusieurs  notices  dues  à  la  Métherie,  qui 
dirigeait  alors  le  Joumol  de  physique^  et  à  quelques  amateurs  d'his- 
toire naturelle.  L'un  de  ces  derniers,  nommé  Goret,  envova  une 
copie  de  ses  remarques  à  l'administration  du  Muséum,  le  1"  prairial 
de  la  même  année.  Ainsi,  il  y  avait  dès  lors  cinq  omitholithes  ou 
débris  fossiles  d'oiseaux  bien  constatés,  provenant  des  gypses 
de  Montmartre.  Recherchés  d'abord  par  Guettard  et  par  Lamanon, 
ils  occupaient  alors  très-activement  G.  Cuvier.  Depuis  cette  époque 
jusqu'en  1824,  on  a  rencontré  beaucoup  d'autres  omitholithes 
dans  les  mêmes  plàtrières  ou  dans  celles  qui  dépendent  de  la 
môme  région,  et  Cuvier  en  a  fait  l'objet  d'un  chapitre  spécial  dans 
son  ouvrage  (3).  Dans  l'édition  de  1825,  il  en  traite  avec  quelque 
détail  ;  et  comme  les  pieds  d'oiseaux  sont  plus  fréquemment  con- 

(1)  Paul  Gervais,  Zoologie  el  Paléontologie  françaises ,  p.  405.  ln-4<*,  1859. 

(2)  Pierre  Camper,  Mémoires  sur  les  fossiles  de  Maestricht,  inséré  en  I78G 
dans  les  Transactions  philosophiques, 

(3)  G.  Cuvier,  Sur  les  ossements  fossiles ^  l.  lil. 


TERRAINS  TERTIAIRES, 
serves  dans  le  gj'pse  qu'aucune  aùlre  partie  du  squf:leIto  dos  mêmM 
animaux,  et  que,  plus  susceptibles  de  comparaison,  ils  indiquent, 
dans  la  plupart  des  cas,  l'ordre  véritable  des  espaces  auxquelles  ils 
ont  appartenu  :  c'est  essentiellement  par  leur  examen  que  l'auteur 
de  ce  travail  s'est  laissé  guider.  Sans  prétendre  arriver,  par  la  seule 
coimaissance  de  ces  organes,  à  la  diagnosc  absolue  des  espk:es 
d'oiseaux  qui  ont  été  enfouies  dans  le  gisement  que  ses  recherches 
ont  contribué  à  rendre  célèbre,  il  en  reconnaît  neuf  sortes  ou 
espèces  bien  distinctes,  toutes  démontrables  par  leur  pied.  On 
y  reconnaît  les  espèces  principales  suivantes  : 


1°  Oiseoun  de  proie. 

5 

ÉctiaSBiers. 

CircusT. 

Scolopax?. 

Halimtus  ou  Pandia»  ?■ 

Tringa  ?  Ho/p'^nni. 

Strix?. 

Pe/itho  7. 

2*  Passorcaux. 

A'-dm  r. 

Silta  ?  Cuvieri. 

Nmatatua  gijpmrum 

3»  Grimpeurs. 

6 

Cputropus?  antijuus. 

Pelecanus  î  . 

a»  Gallinacés. 

Colurnix'. 

Les  mammilères  sont  innombrables,  i>t  il  faudra  nous  borner 
à  mentionner  ici  les  principaux. 

Les  marsupiaux  sont  représentés  entre  auti'es  par  le  Didelphi» 
Cuvieri  (Fischer),  connu  sous  le  nom  AeSarii/ue  des plntrièret  que 
Cuvier  lui  avait  donné.  Sa  taille  est  un  peu  supérieure  à  celle  de  la  • 
Marmotte.  Elle  est  accompagnée  à  Montmartre  d'un  autre  animal 
fort  voisin  que  M.  Paul  Gervaîs  désigne  sous  le  nom  de /"eî-aMe-' 
rium  Laurillardi,  et  dont  la  taille  n'est  que  la  moitié  de  celle  du 
précédent. 

Plusieurs  carnassiers  ont  laissé  leurs  débris  dans  le  gypse.  Le 
Loup  [Canis  parisiensh,  Laurill.)  n'est  connu  que  par  une  seule  mâ- 
choire infériuure,  laquelle  est  fort  incomplète  et  n'a  consei-vé  qu'une'' 
seule  dent.  Cuvier  le  désigne  sous  le  nom  de  Chien  des  plâtrièrea(i),- 
mais  de  Blainville  croyait  y  reconnaître  un  débris  de  l'espèce 
actuelle  des  hath  {Canii  lagopus,  Linné).  VByienodon  parîtiensi* 
[Laurillardj  [fig.  80)  oiïre  une  taille  voisine  (2)  de  celle  des  Thyla-' 

(1)  G.  Curier,  Reclierchss  tur  les  ouementî /hatiles,  l.  III,  p.  287. 

(2)  BUinville,  (hléograpitie,  ou  Descriplioa  iconographique  comparée  du  ique- 
lelle  et  du  système  dentaire  des  Mammifères  réeenls  et  fosillet,  t.  II.SECUMiiTls.  ' 

s,e.Canis,  p.  107-108, 


LE  GYPSE.  26t 

cjnes.  L'ouverture  postérieure  des  fosses  nasales,  qui  est  très- 
reculée,  indique,  suivant  M.  Paul  Gervais,  que  l'animal  était  sans 
doute  aquatique. 


Fie.  80.  —  Hysnodu 


Le  Plerodon  dasyuroides  (Blainv.)  rcprisaal'j  p  ar  uic  mâchoire 
trouvée  à  Sannois,  a  la  taille  d'une  forte  panthère.  Ses  rapports  avec 
le  précédent  sont  incontestables;  mais  il  en  diffère  d'une  manière 
notable.  La  mâchoire  de  Sannois  indique  un  camivore  plus  grand 
que  te  Sarcophile  oursin  et  même  que  leThylacynede  Han-is.  Quoi- 
qu'il manque  des  foramina  paiatina  de  ces  marsupiaux,  il  fait  bien 
voir  que  ta  tête  se  rapprochait  par  sa  forme  de  celle  des  Sarcophiles, 
et  qu'elle  était  de  même  très-élargie  vers  les  apophyses  maxillaires 
des  os  zygomatiques.  Des  cinq  molaires  conservées  à  gauche,  trois 
sont  des  avant-molaires,  et  paraissent  un  peu  différentes  de  leurs 
correspondantes  chez  YHyœnodon  parisiemis. 

La  Genelte  des  plàtrières  de  Guvier,  ou  Cyotkerium  parisieme, 
(P.  Gervais),  doit  aussi  6tre  mentionnée  ici. 

Les  pachydermes  jouent  le  rôle  principal  et  nous  en  citerons  plu- 
sieurs. Le  Palœolherium,  que  nous  avons  déjii  cité  à  propos  des  tra- 
vertins de  Saînt-Ouen,  doit  nous  arrêter  tout  d'abord  (fig.  81). 
C'était  un  des  animaux  les  plus  répandus  à  l'époque  du  gypse.  Il 
ressemblait  assez  à  une  Antilope  par  la  forme  générale,  maïs  il  se 
rapprochait  des  Tapirs  par  une  foule  de  caractères,  tels  que  la  forme 
4e  la  tête,  la  brièveté  des  os  du  nez,  qui  annonce  que  les  Palœothe- 
rium  avaient  comme  les  Tapirs  une  petite  trompe  ;  enfin,  par  les 
six  incisives  et  les  deux  caninesà  chaque  mâchoire.  Mais  ils  ressem- 
blaient aux  rhinocéros  parleurs  dents  màchelîères,  dont  les  supé- 
rieures étaient  carrées,  avec  des  crêtes  saillantes  diversement  con- 
figurées, et  les  inférieures  en  forme  de  doubles  croissants,  et  par 
leurs  pieds,  tous  les  quatre  divisés  en  trois  doigts,  tandis  que  chez 


TERBAISS  TERTIAlRtS. 

les  Upirs  ceux  (le  devant  en  ont  quati'e.  Ils  vivaient  par  lmii|n'i 
nombreuses  sur  les  rivages  des  Qenves  et  des  lacs. 


Fie.  Bl.  —  l'a/ti'oi/ierium   metliiiiii. 

Le  Paloplotherium  a  beaucoup  d'aualogie  avec  le  précédent.  Il  b 
pris  beaucoup  d'intérêt  depuis  les  travau:^  de  M.  le  professeur  Al- 
liert  Gaudry,  qui  a  moutré  qu'il  s'est  modifié  depuis  le  calcaire 
grossier,  époque  de  sa  première  appniition,  et  qu'alors  il  était  beau- 
coup plus  dilîérent  àa  Palœothentim  qu'à  la  période  gypseuse(t). 

L'Attoplolherium,  déjà  signalé  dans  le  travertin  de^Saiut-Ouen,  est 
bien  plus  commun  dans  le  terrain  gypseux.  Cuvier  le  considérait 
comme  ayant  à  la  fois  des  affinités  avec  les  rhinocéros,  les  chevaux, 
les  liippopotanics,  les  cocbons  et  les  chameaux.  On  a  été  assez  heu- 
reu\  pour  trouver  le  moule  en  plâtre  du  cerveau  de  cet  animal, 
cerveau  pourvu  de  circonvolutions.  Voici  la  description  que  Cuvier 
donne  lui-mérae  du  genre  d'animau;:  qui  nous  occupe.  «  Les  Ano- 
plotliériums,  dit-il,  ont  deux  caractères  qui  ne  s'observent  dans 
aucun  autre  animal  :  des  pieds  à  deux  doigts,  dont  les  métacarpes 
et  les  métatarses  demeurent  distincts  et  ne  se  sondent  pas  en  canoa 
comme  chez  les  ruminants;  et  les  dents  en  série  continue,  et  que 
n'interrompt  aucune  lacune.  L'homme  seul  a  des  dents  ainsi  con- 
tiguës  les  unes  aux  autres  sans  intervalle  vide.  Celles  des  anoplo- 
thériums  consistent  en  six  incisives  à  chaque  miUhoive,  une  canine 
et  sept  molaires  de  chaque  côté  tant  en  haut  qu'en  bas;  leurs 
canines  sont  courtes  et  semblables  aux  incisives  externes.  Les  troi* 
premières  molaires  sont  comprimées,  les  quatre  autres  sont  à  la, 

(I)  Albcrl  Gaudry,  B-illel.   de  la  Soc.  yèologique,  V  tÈrio,  l.  XXI,  p.  312. 


LE  GÏPSE.  263 

mâchoire  supérieure,  carrées,  avec  des  crêtes  traiisverses  et  un  petit 
cône  entre  elles;  à  la  mâchoire  inférieure,  en  double  croissant, 
mais  sans  collet  à  la  base.  La  dernière  a  trois  croissants.  Leur  tète 
est  de  forme  oblongue  et  n'annonce  pas  que  le  museau  se  soit 
terminé  ni  en  trompe,  ni  en  boutoir.  » 

Plusieurs  espèces  d'Anoploifiei'ium  e<ii5tent  dans  nos  plâtrières. 
Le  plus  fréquent  est  l'Anopl.  commune  {fig.  82).  «  Sa  haute  m- au 


FiG.  82.  —  Anophthiiiv 


garrot  était  assez  considérable,  elle  pouvait  allci  a  plus  de  trois 
pieds  et  quelques  pouces  ;  mais  ce  qui  le  distinguait  le  plus,  c'était 
une  énorme  queue  :  elle  lui  donnait  quelque  chose  de  la  stature  de 
la  loutre,  et  il  est  très-probable  qu'il  se  portait  souvent,  comme  ce 
carnassier,  sur  et  dans  les  eaux,  surtout  dans  les  lieux  marécageux. 
Hais  ce  n'était  sans  doute  point  pour  pêcher,  noire,  Anoplotherium 
étant  herbivore  ;  il  allait  donc  chercher  les  racines  et  les  tiges  succu- 
leoles  des  plantes  aquatiques.  D'après  ses  habitudes  de  nageur  et 
de  plongeur,  il  devait  avoir  le  poil  lisse  comme  la  loutre  ;  peut-être 
même  sa  peau  était-elle  demi-nue.  il  n'est  pas  vraisemblable  non 
plus  qu'il  ait  eu  de  longues  oreilles,  qui  l'auraient  gêné  dans  son 
graire  de  vie  aquatique;  et  je  penserais  volontiers  qu'il  ressemblait 
à  cet  égard  à  l'hippopotame  et  aux  autres  quadrupèdes  qui  fré- 
quentent beaucoup  les  eaux.  Sa  longueur  totale,  la  queue  comprise, 
était  au  moins  de  huit  pieds,  et  sans  la  queue,  de  cinq  pieds  et 
quelques  pouces.  La  longueur  de  son  corps  était  donc  à  peu  près 
la  même  que  dans  un  âne  de  taille  moyenne,  mais  sa  hauteur 
n'était  pas  tout  à  fait  aussi  considérable.  »  (Guvier.) 

Le  Xiphodon  gracile  (Cuviey )  devait  être  une  sorte  de  pachyderme 


TEllllAINS  TEllTIAIRES. 
à  pieds  bisa1<]iies  el  à  Tormes  élancées  comnie  celles  des  antilopes. 
A  en  juger  par  ses  raé  la  tarsiens,  il  était  un  peu  moins  élevé  sur 
jambes  que  Y  Antilope  Dot-cas  du  sud  de  l'Algérie  et  un  peu  moins 
svelle.  Les  débris  qu'on  a  recueillis  jusqu'ici  semblent  appartenir 
à  deux  ou  trois  espèces  ou  races.  En  1850,  on  en  a  trouvé  à  Gagny, 
près  de  MontfeiTneil,  un  squelette  presque  entier  que  les  joumaus 
avaient  d'abord  signalé  comme  un  squelette  buniain, 

L'Ampliimerij;  murinus  (Poinel)  était  pour  Blainville  un  véritable 
Chevrolutn  (1),  opinion  qui  n'est  pas  admise  sans  réserve  partons 
les  naturalistes.  Sa  dentition  n'est  pas  encore  complètement  conuue 
et  il  est  par  conséquent  difficile  de  se  prononcer. 

Le  C/iœropotatnns parisiensis  [Cuvier]  présente  ia  plupart  des  carac- 
tères de  ses  congénères  vivants,  et  dépasse  quebfucfois  la  taille  du 
cochon  de  Siam.  C'est  à  Montmartre  qu'on  le  trouva  d'ahord, 
mais  on  l'a  recueilli  au  même  niveau  dans  le  midi  de  la  France  el 
à  l'Ile  de  Wight. 

Le  Tlieridomys  Cuvieri  ( Jourdan)  est  eslrômemenl  voisin  des  loii's, 
animaux  dont  Cuvler  l'avait  rapproché.  On  n'en  connaît  que  des 
fragments  de  mâchoire  inférieure,  dont  l'un,  droit,  porte  l'iiici- 
sive  et  la  première  molaire,  el  l'autre,  gauche,  porte  l'incisive  et 
quatre  molaires,  dont  la  dernière  était  en  Iraio  de  soilir  de  son  ' 
alvéole. 

On  appelle  Sciurus  foisilis  (GiebelJ,  un  animal  qui  n'est  peut-être 
pas,  malgré  sou  nom,  un  véritable  écureuil.  Il  n'est  représenté  que 
par  un  débris  de  crâne  trouvé  à  Montmartre,  et  dont  Cuvier  dit  : 
a  Comparée  à  l'écureuiL commun,  cette  tête  n'offre  presque  aucune 
différence  sensible.  Quant  à  l'espèce,  ce  morceau  est  trop  mutilé 
pour  qu'on  puisse  en  fixer  le  caractère,  u  M.  Paul  Gervais  a  examiné 
la  pièce  elle-même  dans  la  collection  du  Muséum  et  l'a  décrite  dans 
sa  Zoologie  et  Paléontologie  fi-ançaisûs.  On  v  l'oit  encore  ;  le  moule  en 
relief  des  hémisphères  cérébraux;  incomplètement,  la  série  des  mo- 
laires gauches  dégagées  par  leur  partie  radiculaire,  et  l'emplacemenl 
des  arcades  zygomatiques.  La  longueur  du  crâne  est  de  38  milli- 
-mètres;  la  largeur  aux  arcades  zygomatiques,  de  20  ou  h  peu  près. 

Les  C/iiropléres,  ou  chauves- souris,  sont  représentés  dans  le 
gypse.  Le  Vesperlilio  parhiefisis  (Pictet)  (2)  est  désigné  par  Cuvier 
sous  le  nom  de  Chouve-Souris  fossile  de  Muittinarlre,  d'après  un  très- 


(i)B 
(2)  i' 


1,  Osléograpliir^  KuiHTlÀSTS,  (850,  p.  60. 

VaiW  de  paléontologie,  2=  éJil.  l'aHi,  1853,  l.  f,  p. 


LE  GYPSE.  265 

bel  échantillon  trouvé  dans  cette  localité,  déposé  au  Muséum  ^t 
décrit  par  Cuvier  (1  )  et  de  Blainville  (2). 

Ces  indications  des  principaux  fossiles  extraits  des  couches  du 
gypse  ne  seraient  pas  complètes,  si  nous  ne  mentionnions  la  décou- 
verte remarquable  faite  par  M.  Desnoyers  (3)  en  1859,  d'empreintes 
de  pas  à  la  surface  des  bancs  de  pierre  à  plâtre. 

«  Voici  comment,  dit-il,  j'ai  été  mis  sur  la  voie  de  cette  découverte. 
Depuis  longtemps  le  désir  de  vérifier  sur  place  le  mode  d'enfouis- 
sement des  ossements  fossiles  qu*on  trouve  en  assez  grande  abon- 
dance dans  les  plàtrières  de  la  vallée  de  Montmorency  m'a  fait 
visiter  fréquemment  ces  carrières,  et  m'a  mis  à  même  de  préserver 
de  la  destruction  un  grand  nombre  de  débris  intéressants  de  ces 
animaux.  Je  ne  tardai  pas  à  m'apercevoir  que  les  bancs  les  plus 
riches  en  ossements,  que  les  surfaces  mêmes  sur  lesquelles  des 
portions  de  squelette  ou  même  des  squelettes  entiers  de  mammi- 
fères et  d*oiseaux  avaient  été  déposés,  contenaient  aussi  des  cavités 
en  forme  d'amandes,  disposées  par  groupes  et  se  reproduisant  à  de 
certaines  distances  souvent  régulières.  »  Ces  sortes  d'amandes  étaient 
toujours  imprimées  en  creux  à  la  surface  supérieure  des  bancs 
et  en  relief  à  la  surface  inférieure  des  bancs  superposés.  Leurs 
formes  et  leur  grosseur  étaient  très-variables;  elles  atteignaient 
quelquefois  plusieurs  centimètres  de  profondeur  et  de  diamètre. 
Elles  n'étaient  jamais  complètement  détachées  des  bancs  de  plâtre; 
elles  faisaient  corps  intime  avec  eux  et  ne  pouvaient  être,  par  con- 
séquent, un  objet  étranger,  un  fossile  quelconque  enveloppé  dans 
la  pâte  du  gypse. 

Elles  ne  pouvaient  être,  non  plus,  une  concrétion  gypseuse,  ou 
une  agrégation  minérale  comparable  aux  silex  ménilites  ou  aux  no- 
dules de  strontiane  des  marnes  du  même  terrain,  puisque  la  partie 
concave  était  toujours  sur  la  face  supérieure  des  couches  et  la 
partie  convexe  toujours  en  saillie  sur  la  face  inférieure  du  banc 
superposé. 

On  en  devait  conclure,  au  contraire,  qu'elles  représentaient  une 
impression  passagèrement  laissée,  et  ainsi  reproduite  en  creux  et 
en  relief  au  contact  de  certains  bancs.  «Leurs  formes  les  plus  habi- 
tuelles étaient  tellement  inégales,  dit  l'auteur,  que  je  n'osais  m'ar- 


(1)  Cuvier,  Ossements  fossiles^  4®  édit.,  1. 1,  p.  384. 

(2)  De  Blainville,  Ostéagraphie,  Chéiroptères,  p.  91,  Atlas,  pi.  I,  fig.  3. 

(3)  Desnoyers,  Bullei,  de  la  Soc,  gdoiogique,  2°  série,  1859,  t.  XVI,  p.  936. 


B^if^^^^^  TEnRAI^S  TERTIAIRES. 

rtHcr  dwfinitivemenl  à  la  pensée,  qui  m'avail  frappé  d'ahord,  ili- 
leur  chercher  une  origine  organique.  » 

Mais  plus  lard,  ayant  remarqué  entre  ces  groupes  d'amandes  (les 
traînées  sinueuses,  dont  quelques-unes  se  terminaient  par  dei* 
extrémités  caudales  très-évidentes  et  régulièrement  variées,  M.  Des- 
noyers trouva  un  argument  de  plus  à  l'appui  de  la  présomption  qu'il 
avait  conçue  d'abord  que  ce  pouvait  être  la  trace  de  la  marche  di' 
reptiles  voisins  des  geckos,  des  varans,  des  iguanes,  ou  de  gi'ands 
batraciens  à  doigt.s  inégaux  et  inégalement  disposés  sur  chaque 
membre.  N'y  voyant  cependant  pas  encore  un  élément  sufiisant 
de  certitude,  il  examina  attentivement  le  contact  des  baltes  au 
moment  de  leur  séparation  par  le  travail  des  ouvriers,  et  bientilt  i) 
remarqua  d'autres  formes,  toujoure  en  creux  sur  la  face  supérieure 
des  bancs  inférieurs,  toujours  en  relief  sur  la  face  inférieure  des 
bancs  superposés,  et  séparées,  au  contact,  par  une  légère  pellicule 
de  marne,  la  même  qui  entoure  les  ossements  du  gypse,  et  tout  à 
fait  analogue  à  celle  qui  a  été  observée  sur  les  empreintes  de  pas, 
dans  les  principaux  gisements  des  grès  triasigues. 

Plusieurs  de  ces  empreintes,  dont  les  reliefs  étaient  le  plus  net- 
tement conservés,  comme  on  l'a  généralement  observé  dans  les 
autres  gisements,  représentaient  des  noyaux  hisuiqués,  qui  rap- 
pelaient le  pied  des  Anoptotherium  ;  les  autres  étaient  trilobées  ol 
|iouvaient  indiquer  les  trois  doigts  du  pied  des  Palaolherium.  De 
plus  grandes  empreintes,  soit  en  creux,  soit  en  relief,  partagées  en 
plusieurs  lobes  et  tenninées  par  des  phalanges  unguéales,  i-eprc- 
sentaient  complètement  les  grands  doigts  des  oiseaux  ou  ormlki- 
ckmlet  gigantesques,  si  caractéristiques  des  grès  triasigues  du  Alas- 
sachusetts ,  dans  la  vallée  de  Connecticut,  aux  Ëtats-Uuis,  et  dout 
on  a  donné  tant  de  descriptions  et  de  Bgures,  depuis  celles  de 
MM.  Hitchcock  cl  Deane. 

D'autres  empreintes,  formées  de  trois  doigts  fort  allongés,  arti- 
culés et  garnis  d'ongles  très-pointus,  rappelaient  la  couforoiatioii 
des  pieds  de  grands  échassiers,  et  surtout  celle  des  pieds  du  Jacana. 
Elles  étaient  de  giandeurs  différentes;  la  largeur,  la  profondeur  des 
empreintes  étaient  toujours  proportionnées  à  leur  louguem*. 

Plusieurs  empreintes  oiïrirent,  de  la  manière  la  plus  évidente, 
la  forme  des  pieds  de  carnassiers  plantigradfc  de  différentes  tailles. 
L'une  d'elles,  de  la  taille  d'un  grand  chien,  avec  un  large  talon, 
quatre  doigts  bien  séparés  et  la  trace  d'un  pouce  arrondi,  détaché 
latéralement  du  reste  du  pied,  représentait   le  carnassier  qu'on 


LE  GYPSE.  267 

a  rapporté  au  genre  Pterodcn^  et  dont  une  mâchoire  a  été  décou- 
verte, comme  nous  le  disions  tout  à  l'heure,  dans  les  plàtrières  de 
Sannois. 

D'autres  empreintes,  moins  régulières,  offraient  une  apparence 
si  évidente  de  reptation  de  corps  à  peau  tantôt  lisse,  tantôt  cha- 
grinée et  ligueuse,  comme  les  empreintes  laissées  par  les  pieds, 
que  Tauteur  ne  fut  pas  étonné  d'apercevoir  bientôt  des  impressions 
de  membres  latéraux,  telles  que  pouvaient  en  produire  de  grands 
batraciens,  ou  des  geckotiens,  ou  des  crocodiles  rampant  sur  un 
sol  mou  et  fangeux.  Quelques  autres  empreintes  reproduisaient  des 
formes  complètement  analogues  à  celles  que  laisseraient  des  tortues 
tn'onyxj  en  appuyant  leur  plastron  sur  une  matière  molle;  les 
parties  cartilagineuses  et  les  parties  osseuses  y  étaient  très-bien 
indiquées. 

Les  bords  dentelés  de  certaines  carapaces  y  étaient  aussi  parfai- 
tement évidents.  D'autres  espèces  de  tortues,  semblables  aux 
émydes  et  peut-être  même  aux  chélonées,  y  ont  laissé  des  empreintes 
de  pieds,  sous  forme  de  rames  très-nettement  dessinées  et  de  diffé- 
rentes tailles. 

D'autres  cavités,  profondes  de  plusieurs  centimètres  et  garnies 
de  traces  d'ongles  sur  leurs  bords,  rappelaient  assez  exactement 
l'impression  de  pieds  ou  de  moignons  de  tortues  terrestres. 

Autour  de  beaucoup  de  ces  empreintes  on  voyait  la  trace  du  glis- 
sement des  pas,  et  le  relèvement,  en  forme  de  bourrelet,  de  la  ma- 
tière gypseuse  comprimée  par  la  pression  des  pieds  et  d'autres 
parties  du  corps. 

€  Les  traces  de  reptiles,  dit  M.  Desnoyers,  me  paraissant  être  les 
plus  nombreuses,  je  communiquai  mes  présomptions  à  M.  A.  Du- 
méril,  professeur  d'erpétologie  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  qui, 
à  la  vue  des  échantillons,  ne  demeura  pas  moins  convaincu  que 
moi,  et  m'en  facilita  fort  obligeamment  la  comparaison  avec  les 
pas  de  reptiles  vivant  dans  la  ménagerie,  en  les  faisant  ramper  et 
marcher  sur  de  la  terre  glaise.  » 

Les  doutes  se  dissipant  de  plus  en  plus  sur  l'origine  organique 
de  ces  empreintes,  l'auteur  ne  craignit  plus  d'embarrasser  la  science 
par  un  fait  douteux,  qu'il  est  souvent  plus  difficile  de  rétracter  que 
de  faire  admettre,  et  il  ajoute  : 

«  J'aurais  voulu  y  ajouter  un  dernier  élément  de  certitude,  celui 
des  traces  d'animaux  se  prolongeant  isolément  sur  d'assez  grandes 
surfaces;  mais  je  n'ai  pu  encore  vérifier  cette  circonstance  que  pour 


TERllÀlNS  TERTIAIRES. 
un  petit  nombre  d'enipreiules.  Je  l'ai  reconnue,  toutefois,  pour  un 
mammifère,  {lour  plusieurs  oiseaux  et  pour  plusieurs  reptiles.  Le 
mode  d'exploitation  des  carrières  de  plâtre  oiTre,  pour  ce  résultat, 
d'assez  grandes  diriicultés.  L'exploitation  se  Tait  ordinairement  par 
coupes  verticales,  et  il  m'a  fallu  souvent  attendre  plusieurs  mois 
avant  de  retrouver  la  suite  de  pas  que  j'avais  constatés  une  première 
fois;  mais  celte  riialisation,  ainsi  retardée,  de  mes  prévisions  était 
assurément  bien  propre  à  augmnnter  la  certitude  des  faits  observés. 
Une  autre  diflicullé  plus  grande,  qui  tient  à  un  fait  géologique 
des  plus  intéressants  et  resté  aussi,  je  crois,  inaperçu,  est  l'existence 
sur  la  surface  de  la  plupart  des  bancs  qui  contiennent  h  plus  d'em- 
preintes de  pas,  de  traces  d'érosions,  de  sillonnemenls,  de  canaux 
sinueux,  d'ondulations,  tels  qu'en  produisent  les  eaux  peu  pro- 
fondes en  mouvement,  ou  s'écouiant  avec  rapidité  sur  des  surfaces 
incomplètement  endurcies  (1).  Les  pas  se  confondent  souvent  avec  ces 
sinuosités  irrégulières  ;  et  quand  plusieurs  animaux  ont  traverâéen 
différents  sens  les  mêmes  surfaces,  il  en  est  résulté  une  confusion 
assez  glande  et  une  apparence  de  trépignements,  telle  qu'on  l'a  gé- 
neialement  observée  dans  les  grès  iriasiques.  Ces  canaux  smueun, 
lemplis  eux-mêmes  par  de  la  matière  gypseuse  des  bancs  supé- 
rieurs, et  qui  n'en  sont  séparés,  comme  elle,  que  par  de  simples 
lilels  de  marne  verdâlre,  sont  essentiellement  difl'éi'enls  d'autreii 
canauK  ondulés  qui  se  voient  fréquemment  au  contact  des  bancs  du 
gypse  Ceux-ci  sout  les  prolongements  horizontaux  des  fentes  ver- 
ticales d  eioston  qui  sillonnent  et  divisent  les  gypses,  les  grès  et 
les  calcaires  des  collines  des  environs  de  Paris,  en  pocbes  inégvies 
remplies  de  limon  et  de  graviers  à  ossements  diluviens.  Ces  ca- 
naux horizontaux  ou  inclinés  dans  tous  les  sens,  produits  par  fac- 
tion des  eaux,  sont  tantôt  vides,  tanlét  remplis  de  limon  jaune, 
comme  les  poches  supérieures,  mais  ils  n'ont  jamais  été  l'emplis  par 
le  relief  des  bancs  de  gypse  superposés.  » 

M.  Desnoyers  reconnut  la  prolongation  des  bancs  à  empreintes  sur 
les  deux  côtés  de  la  vallée  de  Montmorency,  et  fi  peu  près  aux 
mêmes  niveaux  sur  les  deux  parts  :  à  l'E. ,  du  côté  de  la  forêt,  depuis 
les  carrières  de  Monlmorency  jusqu'à  celles  de  Saint-Leu  et  de  Fré- 
pillon;  à  rO.,sur  l'autre  rive,  depuis  Argeuteuil  et  Sannois  jusqu'à 
llerblay,  11  existe  au  moins  cinq  ou  six  niveaux  de  ces  surfaces  à 


(I)  Voyez  plus  haut  ce   qui 
calcaire  groaiitr  (page  178). 


s  anaIngucB  d.inj  l« 


LE  GYPSE.  269 

empreintes,  toujours  avec  les  mêmes  circonstances,  dans  la  masse 
supérieure  du  gypse,  la  plus  riche  en  ossements  fossiles,  qui,  dans 
cette  partie  du  bassin  de  Paris,  a  une  épaisseur  variable  de  10  à  15 
mètres,  et  qui,  déposée  sous  des  eaux  moins  profondes  que  la 
masse  inférieure,  pouvait  plus  aisément  recevoir  les  empreintes  des 
pas  d'animaux.  Ces  bancs  sont  d'épaisseur  fort  inégale,  et  l'un 
d'entre  eux  est  même  subdivisé  en  deux  lits  par  une  de  ces  lignes 
d'empreintes  qui  ont  souvent  pénétré,  par  l'effet  du  poids  du  corps 
et  de  la  mollesse  de  la  pâte,  jusqu'à  plusieurs  cenlimètFes  dans  le 
gypse. 

On  retrouve  les  mêmes  indices  dans  d'autres  collines  gypseuses, 
à  Montmartre,  à  Pantin,  à  Clichy,  à  Dammartin,  etc.,  mais  on  les 
a  suivis  avec  moins  de  précision ,  n'ayant  pu  les  observer  que 
momentanément . 

Une  comparaison  très-intéressante  à  faire  est  celle  des  empreintes 
les  mieux  caractérisées  avec  les  types  des  animaux  fossiles  du 
terrain  du  gypse,  ou  terrain  êocène  supérieur.  Le  bassin  de  Paris  en 
contient  seul  trente  à  quarante  espèces,  reconnues  presque  toutes 
par  Cuvier.  Déjà  on  a  pu  trouver  des  rapports,  pour  les  mammifères 
pachydermes,  avec  les  Anoplotherium  et  les  Palœotherium  de  diffé- 
rentes tailles;  avec  plusieurs  carnassiers  dont  les  ossements, 
quoique  infiniment  plus  rares  dans  le  gypse  que  ceux  des  pachy- 
dermes, ont  déjà  fourni  six  ou  sept  espèces  ;  avec  plusieurs  espèces 
d'oiseaux,  et  surtout  avec  des  tortues  de  différentes  familles,  lacus- 
tres, fluviatiles  et  terrestres,  dont  l'existence  a  été  constatée  aussi, 
en  général,  par  Cuvier,  d'après  l'étude  de  leurs  débris  osseux. 

En  outre,  on  reconnaît^  plusieurs  types  qui  ne  sont  point 
encore  représentés  par  les  ossements  découverts,  et  particulière- 
ment des  reptiles  voisins  des  varans  ou  des  geckos,  peut-être  des 
têtards  de  salamandres  ou  des  batraciens;  plusieurs  oiseaux, 
surtout  une  ou  deux  espèces  d'oiseaux  gigantesques,  dont  le  pied 
est  articulé  en  larges  phalanges  comme  celui  des  foulques,  et  qui 
peuvent  rappeler  le  Gastomis  du  conglomérat  inférieur  de  Meudon, 
quoique  le  gisement  de  celui-ci  soit  plus  ancien.  Le  plus  grand 
doigt  de  deux  de  ces  empreintes  recueillies  par  M.  Desnoyers 
atteint  une  longueur  de  plus  de  20  centimètres,  longueur  presque 
égale  à  celles  des  plus  grands  ornitkichnùes  des  Etats-Unis. 

Ces  déterminations,  pour  offrir  plus  d'exactitude,  ont  besoin  d'un 
examen  plus  rigoureux,  qui  sera  surtout  facilité  par  des  découvertes 
nouvelles. 


pAi^>  ii^  ^  ^^nnuaum  «maie  4i!^  F^ua^  des  2;pfi».  consultée  par 
>H  'i^'^'t  ^'Vf^i^fiunit'i.  «ii*^  înaiiiiiufï^f»»  pachyiLUPgs  fcabrtaiil  sur 
>  iyvf»i  '(««»^  feie*  ac  «fi»^  nv>r**5-  *ilw  eoniiB^  •  jmer  Fa  icnarfoé  pour 
(Kn^'^^r^^  ^^rouir^  <ti»^  ÊKM  à  p«)avw  fré^noiier  âoorcirt  et  même 
iMrbéUT  k^i  ^aiix«  a  b.  aKin{i<!rf*r  A^  lootre»;  é»  camaâswfs  qui 
Wt^ifiXÂ  fofB^rrefte^  pf»dic;<ieriiii»«idoBft<«  troo^i»  btnceéTÎ- 
#Vti»^^,  r>^#nM^:«ff^iav«t  Hsa»  1»  enpranles  de  pas  aussi  bien  que 
A^t$\  Ui%  ff^^^(9f:XiU,  iVMH  «nKrjre  qoeiqiie^rMà  daos  FéUt  de  brisure 
Aé'  t7^!fiÀm%  m  f^  Afr  trkm:s  de  Paimâkerimm,  brisure  prov«iant 
^/0tr^ti  f'^téU-ffnneni  de  la  dent  d'animaiu  carnassiers^ 

^À'A  frt%*rst$i%  du  i^yp($e  ^Hii  des  oiseaux  de  rira^  ;  les  nombr^ii 
r(^ÂiUr%  %(rtîi  d'^a  doace  ou  de  sols  humides. 

i\  j  a  Atmc,^  %fm%  c^  différents  rapports,  confirmation  assez  corn- 
\4kh',  At;  la  théririe  qui  a  fait  considérer  les  gypses  de  Paris  comme 
d/ffK>^;^  nvt'Â',  U^irn  marnes  dans  un  grand  lac,  ou  dans  plusieurs 
\f4*iiin  UwA  r^mimuniquant  entre  eux,  et  entourés  des  animaux  dont 
U'M  AMmn  ont  et/;  enfouis  dans  les  couches. 

Kn  Mifçnalarit  l(;s  intéressantes  empreintes  que  nous  venons  de 
Mcrm%  M.  l)o.Hnoyfîrs,  ajoute  :  «  Je  ne  me  dissimule  pas  que  beau- 
(•(Hip  (l«î  (|iJ<*HtionH  pourront  être  soulevées  par  ce  fait  nouveau,  soit 
|KMir  la  tlMîorir,  «uicorc  fort  controversée  de  la  foimation  du  gypse, 
Moit  |)(Mir  In  llu'HH'ir.  générale  des  terrains  tertiaires  du  bassin  de 
l'nriH;  mais  jr  (îr(»is  prudent  de  réserver  toute  discussion  à  cet 
«'•gani  jiiH(|n'i'i  ro  (|U('  Ic^  fait  des  empreintes  de  pas  d'animaux 
Il  répo(Hh^  Icriiairn  s(»il  (Mitré  définitivement  dans  la  science.  On 
piMUTU  (Mï  n^'horchcM'  l(»s  causos,  soit  dans  les  intermittences  pério- 
tlitpit^H  dt\s  (Mm\  i\\\\  oui  transporté  et  déposé  les  gypses  et  leurs 
marntvH  dans  lo  bassin'  laruslro,  soit  dans  les  abaissements  et 
ii^l^vt^iutMUs  siuvossifs  qui  ont  pu  faire  changer  fréquemment  les 
rapports  du  sol  émorgé  onvimnnant  et  celui  du  fond  des  lacs. 
Mal^iV  lo  voisinage  do  Ihabitation  dos  animaux,  oîi  voit  aussi  quel- 
quefois des  tnuvs  de  tn\ns|H>rt.  CVst  ainsi  que  sur  l'un  des  bancs 
n\j»seu\.  wvouvert  d'ossements  de  AiAroMtvvw/j  j'ai  observé  phi- 
shMUN  |Hiits  galets  de  quart/,  empalés,  i\>mme  eux,  dans  la  rocbe, 
t;ot  jusqu'aloi^  iuixuuui  dans  l'étude  des  g>  iv>e>  parisiens. 

A  Ti>V  p^\^lv^ blousent  ^-^N^ut  ^nni  de  temps,  le  iKimbiv:  de  £iils  sem- 
b\^WeN  ,^  \vhù  des  en>jvïviuîe;^  do>  plàîrîères  lie  l>ari<  sert  Ci>nslale 
.î>)îi>  d.'^iittVN  lv>ssins.  ii^t  surti^iit  dâus  k>  f>pM>  du  Pay  <^  eu 


LE  GYrSE.  271 

bassin  d*Aix,  dans  les  calcaires  du  Bourbonnais  et  de  l'Auvergne, 
dans  la  mollasse  de  Suisse,  si  propre  à  conserver  les  empreintes,  et 
aussi  dans  te  riche  dépôt  de  Sansan,  où  M.  Lartet  ajoutera  peut-être 
cette  découverte  à  tant  d'autres.  J'ai  déjà,  dans  le  bassin  même 
de  Paris,  d'autres  indices,  mais  incertains,  d'empreintes  de  pas 
dans  des  bancs  plus  anciens,  et  en  particulier  dans  les  grès  de 
Beauchamp,  dans  les  couches  calcaréo-marneuses  supérieures 
du  calcaire  grossier,  dans  lequel  on  a  trouvé,  à  Nanterre  et 
à  Neuilly,  des  débris  de  Lophiodon,  d'autres  mammifères,  et  des 
l'epliles  parfaitement  conservés.  Les  coprolites  de  reptiles  qu'on 
trouve  fréquemment  avec  des  coquilles  d'eau  douce  ,  dans  les 
couches  marneuses  à  lignites  du  calcaire  grossier  supérieur,  a 
Vaugirard  et  à  Montrouge,  que  j'ai  fait  connaître  il  y  a  près 
de  quarante  ans,  et  qui  ont  été  aussi  indiqués  depuis  par  M.  Robert, 
dans  les  mêmes  couches,  à  Passy,  et  par  M.  Ch.  d'Orbigny,  dans  le 
conglomérat  de  l'argile  plastique  de  Meudon,  démontrent  la  pré- 
sence des  crocodiles  dans  ces  eaux  et  sur  leurs  bords  pendant 
presque  toute  la  durée  du  terrain  éocène.  » 

§  3.  —  Généralités  sur  le  irrpse. 

a.  —  Substances  uliles. 

Le  terrain  gypseux  fournit  plusieurs  substances  uliles,  et  en  pre- 
mière ligne  le  plaire,  qui  n'est  autre  chose  que  le  gypse  cuit^  c'est-à- 
dire  privé  de  ses  deux  équivalents  d'eau  de  constitution. 

La  cuisson  du  plâtre  se  fait  dans  des  fours  spéciaux. 

Les  diverses  variétés  donnent  des  plâtres  de  différentes  qualités. 
Le  plaire  ordinaire  provient  des  masses  à  cassure  grenue  et  saccha- 
roïde  qui  constituent  les  bancs  les  plus  épais  de  nos  carrières.  Les 
sortes  iSnes  sont  obtenues  au  moyen  de  gypse  cristallisé.  Les 
grignarck  et  les  pieds-d' alouette  donnent  un  plâtre  très-fin  et  très- 
estimé;  le  plus  pur  provient  des  grands  fers-de-lanoe  préalablement 
débarrassés  de  la  marne  dans  laquelle  ils  sont  empâtés. 

Le  phénomène  si  vulgaire  de  la  prise  du  plâtre  est  loin  d'être 
complètement  expliqué.  Suivant  M.  Ed.  Landrin,'qui  a  récemment 
fait  d'intéressantes  expériences  sur  ce  sujet  (1),  lorsqu'on  examine 

(1)  Ed.  Landrin,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  1874,  t.  LXXIX, 
p.  6Ô8, 


mi^  TERRAmS  TEKTIAIRES. 

au  microscope  ce  qui  a  lieu  pcudaiil  la  prise  du  plAtre,  on  voit 
qu'on  peutdiviser  celle  prise  en  trois  temps  :  1"  Le  plâtre  mil  preiiil 
au  contact  de  l'eau  une  forme  cristalline.  2°  L'eau  qui  entoure  Ips 
cristaux  dissout  une  certaine  proportion  de  sulfate  de  chaux.  3"  Une 
partie  du  liquide  s'évapore  par  le  fait  de  la  ciialeur  dégagée  dans  la 
combinaison  chimique;  un  crislal  se  forme  el  détermine  la  crislal- 
lisation  àa  toute  la  masse  par  un  phénomène  qui  paraît  analogue 
à  ce  qui  se  passe  quaud  ou  joUe  une  parcelle  de  sulfate  de  soude 
dans  une  solution  sursaturée  de  ce  sel.  «  Cette  manière  d'expli- 
quer la  solidification  du  plâtre,  dit  l'auteur,  n'est  pas  particulière 
il  ce  corps ,  et  peut  être  appliquée  aux  ciments  et  aux  mortiers 
hydrauliques.  On  peut  démontrer  celle  interprétation  au  moyen  de 
l'expérience  de  cours  suivanle  :  On  verse  de  l'eau  sur  du  carbo- 
nate de  soude  anhydre;  une  partie  du  sel  se  dissout,  tandis  que 
l'autre  partie  se  solidifie,  grâce  à  l'enchevêtrement  des  crislaui, 
el  fait  prise  assez  rortement  pour  maintenir  l'agitateur  au  fond 
du  verre,  absolument  comme  le  ferait  un  mélange  de  plâtre  cuit 
et  d'eau.  » 

Ce  n'est  d'aillem's  pas  seulement  comme  matière  propre  aux  coq- 
structioils  ou  au  moulage  que  le  plâtre  est  employé.  L'agriculture 
Irouve  dans  celte  substance  un  amendement  précieux.  La  décou- 
verte de  son  action  sur  la  végétation  marque  une  grande  époque 
dans  les  fasles  agricoles.  Ce  fut  vei's  le  milieu  du  \vm'  siècle  qu'un 
ministre  protestant  appelé  iVlayer,  étudia  celle  substance  comme 
engrais.  Le  brillant  résultat  qu'il  en  obtint  sur  les  fourrages  fut 
bientât  connu  dans  toute  l'Europe  et  jusqu'en  Amérique,  où  les 
effets  surprenants  du  plâtrage  furent  bientôt  confirmés  par  l'impo- 
sante autorité  de  Franklin.  Los  carrières  de  Montmartre  furent  alors 
largement  mises  à  contribuliun  'pour  les  besoins  des  agronomes 
du  nouveau  monde. 

Les  efi'ets  du  plàti-e  ayant,  dans  les  deux  mondes,  escilé  des 
transports  d'admiration,  on  considéra  d'abord  celle  substance 
comme  un  stimulant  favorable  à  Inutes  les  cultures  et  h  tous  les 
sols;  mais  la  pratique  ne  larda  pas  à  faire  reconnaître  que  pour 
agir  avec  efficacité,  le  plâtre,  comme  la  chaux,  comme  la  marne, 
a  besoin  du  concours  ^'engrais  organiques  :  car  l'elfet  en  est 
presque  nul  quand  le  sol  est  entièrement  dépourvu  de  ces  engrais. 
L'expérience  prouve  en  outre  qu'il  n'agil  ulilement  que  sur  mi 
nombre  limité  d'espèces  végétales.  Aujom'd'hui  il  est  bien  reconnu 
qu'au  mojen  de  200  à  300  kilogrammes  de  plaire  répandus  sur 


LE  GYPSE.  273 

un  hectare,  la  luzerne,  le  trèfle,  le  sainfoin,"  etc.,  prennent  un  dé- 
veloppement considérable  et  presque  double  de  celui  qu'on  obtient 
sans  remploi  de  cette  substance;  les  feuilles  de  ces  plantes  devien- 
nent alors  plus  nombreuses,  plus  larges  et  d'un  vert  plus  foncé  ;  les 
racines  participent  également  à  cette  augmentation  de  poids.  Le 
colza,  là  navette,  le  chanvre,  le  lin,  le  sarrasin,  les  vesces,  les  pois, 
les  haricots,  prospèrent  aussi  au  moyen  du  plâtrage  ;  mais  l'action 
du  plâtre  est  douteuse  sur  les  récoltes  sarclées,  et  les  céréales  n'en 
ressentent  aucun  eflet  appréciable. 

L'époque  la  plus  convenable  pour  plâtrer  est  généralement  le 
printemps,  alors  que  les  plantes  présentent  déjà  un  certain  déve- 
loppement. C'est  surtout  le  matin  qu'il  convient  de  répandre  cette 
poudre  blanche,  afin  qu'elle  adhère  momentanément  aux  feuilles 
encore  mouillées  par  la  rosée.  On  obtient  aussi  de  très-bons  elîels 
en  incorporant  le  plâtre  au  sol  à  l'époque  des  labours  d'automne  ; 
mais  par  la  raison  que  tout  engrais  inorganique  agit  avec  d'autant 
plus  d'énergie  qu'il  est  plus  divisé,  on  regarde  la  méthode  de  sau- 
poudrer comme  la  meilleure,  parce  que  le  plâtre,  s'attachant  aux 
feuilles  humides,  ne  s'en  sépare  ensuite  que  peu  à  peu  et  se  répartit 
ainsi  plus  uniformément. 

En  général,  la  proportion  de  plâtre  que  l'on  répand  sur  un  hec- 
tare varie  de  200  à  2000  kilogrammes,  selon  la  nature  des  sols  et 
des  cultures.  Malheureusement  le  prix  en  est  souvent  assez  élevé 
pour  influer  sur  la  quantité  des  doses  et  pour  en  faire  répéter  quel- 
quefois l'emploi. 

Les  marnes  blanches  qui  accompagnent  le  gypse  sont  exploitées, 
conformément  à  ce  qu'on  a  vu  tout  à  l'heure,  dans  beaucoup  de  lo- 
calités, pour  la  fabrication  de  ciments  hydrauliques  d'excellente 
qualité. 

Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  la  smectite,  subordonnée  au 
gypse,  peut  être  utilisée  comme  terre  à  foulon.  Elle  agit  par  capil- 
larité pour  enlever  les  matières  grasses  des  fibres  et  tissus,  avec 
lesquels  on  la  brasse  en  présence  de  Teau.  C'est  de  là  que  lui 
vient  le  nom  vulgaire  de  savon  de  soldai,  sous  lequel  on  la  vend 
en  petits  pains  pour  enlever  les  taches  de  graisse  sur  les  vêle- 
ments. 

Rappelons  enfin  qu'on  recherche  la  strontiane  sulfatée  ou  céles- 
tine,  contenue  dans  le  système  gypseux,  pour  fabriquer  les  feux 
rouges  dont  se  servent  les  artificiers. 

ST.  MEUNIER.  IH 


TERRAINS  TEItTUIRES. 


-  Origine  et  mode  de  formali 


SOUIDI 

la  séri 


L'origine  et  le  mode  de  formation  du  gypse  ont  beaucoup  préoc- 
cupé les  géologues  et  les  chimistes. 

Hypothèses  sÉniMESTAinES. — On  ne  peut  pas  en  effet  y  voir  pure- 
ment et  simplement  te  i-csultat  d'un  sédiment.  Car  celte  manière 
de  Toir  supposerait  l'esistence  de  falaises  égalemeni  gypseuses, 
ises  pendant  longtemps  à  l'action  démolissante  de  la  mer.  * 
géologique  ne  présente  rien  qui  puisse  avoir  constitué  ces 
falaises  nécessairement  considérables. 

Une  aulre  supposition  qui  se  présenle  il  l'esprit  est  de  voirdans 
les  couches  de  gypse  le  résultat  do  dépôt  fourni  par  une  disso- 
lution gypseuse  soumise  à  l'évaporation.  Mais  on  y  renonce  bien 
vite,  en  remarquant  que  des  mollusques  et  des  poissons  vivaieni 
dans  les  eaux  où  se  faisaient  tes  sédiments,  eaux  qui  eussent  é(é 
incompatililes  avec  leur  existence,  si  on  les  suppose  chargées 
de  gypse. 

HvroTUÈSE  KPiGÉKiQtlE.  —  11  parait  dès  lors  naturel  d'appliquer  à 
la  formation  du  gypse  de  Paris  la  théorie  épigénique,  si  évidem- 
ment exacte  pour  d'autres  niveaux  géologiques.  Aux  États-Unis, 
par  exemple,  suivant  la  remarque  de  M.  Slerry  Hunt,  le  gypse  ré- 
sulte manifestement,  dans  une  foule  de  localités,  de  la  transforma- 
tion subie  par  des  calcaires,  sous  l'influence  de  sources  cbaigécs 
d'acide  sulfurique.  Mais,  en  y  regardant  de  plus  près,  tl  faut  biâB 
t-econnaitre  que  cela  non  plus  ne  rend  pas  compte  des  faits  oDîertiJ 
par  les  plàtrières  parisiemies.  En  effet,  les  couches  calcaires  (pf 
encaissent  la  formation  gypseuse  ne  sont  nulle  part  corrodéM< 
comme  il  airiverait  forcément  h  la  suite  d'inliltrations  sulfurïqueS' 
Les  coquilles  et  les  ossements  empâtés  au  milieu  môme  du  sulfate 
de  cliaux  ont  conservé  leur  nalure  calcaire  ;  enfin,  comme  on  l'a 
vu  à  maintes  reprises  dans  les  pages  qui  précèdent,  de  minces 
couches  de  marnes  cl  de  calcaire  sont  à  tous  les  niveaux  inter- 
calées entre  les  lits  de  gvpae,  et  nulle  part  on  ne  constate  UM 
coiTosion  quelconque.  Il  faut  donc  rejeter  aussi  la  théorie  épigé' 
nique,  malgré  l'altrait  qu'elle  offre  à  première  vue. 

Hypothèse  uvdhothebmale.  —  Reste  une  simple  hypothèse,  mais 
celle-ci  très-vraisemblable,  qui  consiste  à  faire  du  gypse  le  produit 
de  sources  thermales.  On  est  d'autant  plus  porté,  même  avant 
examen  minutieux,  à  l'accepter,  qu'à  l'époque  du  gjpee  corresponJ 


LE  GYPSE.  275 

exactement,  dans  un  grand  nombre  de  régions,  une  recrudescence 
dans  Texercice  des  actions  geysériennes.  C'est  à  cette  époque,  par 
exemple,  que  se  rapporte  le  curieux  terrain  dit  terrain  sidéroli- 
thique^  où  s'allient  d'une  manière  si  intime  les  caractères  des  ter- 
rains stratiiSés  avec  ceux  des  gîtes  métallifères.  Et  l'étude  de  ce 
terrain  peut  même,  comme  on  va  voir,  éclairer  la  question  qui 
nous  occupe. 

Préoccupé,  en  effet,  de  déterminer  la  constitution  géologique  des 
environs  du  val  de  Délémont,  dans  le  canton  de  Berne,  en  Suisse, 
M.  Greppin  a  reconnu  que  d'épaisses  couches  de  cette  région  dési- 
gnées sous  le  nom  de  nagelfluhe  jurassique  se  rapportent  au  terrain 
sidérolithique.  Or  celui-ci,  comme  il  résulte  de  nombreuses  études, 
n'appartient  pas  au  terrain  crétacé,  où  d'abord  on  avait  pensé  à  le 
comprendre,  mais  à  ce  niveau  remarquable  du  terrain  tertiaire  où 
se  présente  le  gypse  de  nos  .environs.  M.  Greppin  a  découvert  en 
effet,  dans  les  dépôts  de  Délémont,  des  ossements  de  Palœothenum, 
c'est-à-dire  justement  des  fossiles  de  la  pierre  à  plâtre  de  Paris. 

Cela  posé,  et  mettant  en  œuvre  les  résultats  de  M.  Greppin, 
M.  Gressly  (l)a  étudié  avec  soin  le  terrain  sidérolithique,  et  il  en  a 
cherché  l'origine.  De  ses  recherches  est  résultée  pour  lui  la  convic- 
tion que  ces  dépôts  sont  les  produits  d'épanchements  analogues 
aux  éruptions  boueuses,  de  sources  chaudes  jaillissantes,  chargées 
d'oxyde  de  fer  et  de  manganèse,  de  silice,  d'alumine,  de  chaux  et 
d'acide  sulfurique.  Ces  matériaux,  après  avoir  pénétré  et  incrusté 
les  crevasses,  les  fentes  des  roches  environnantes,  se  répandaient 
en  éventail  dans  les  dépressions  du  sol,  en  déposant  les  brèches 
jurassiques,  les  sables,  le  fer,  les  argiles  et  les  marnes.  «  Or,  dit 
M.  Hébert  (2),  M.  Greppin  décrit  des  faits  qui  s'adaptent  admirable- 
ment à  cette  explication;  il  retrouve  les  cheminées  avec  leurs 
parois  quelquefois  silicifiées,  les  unes  remplies  encore  d'argiles 
avec  du  gypse,  du  minerai  de  fer,  d'autres  donnant  encore  passage 
à  des  nappes  d'eau  assez  considérables.  Quant  à  l'âge  de  ce  dépôt, 
il  ne  peut  plus  être  douteux;  car,  si  à  Délémont  môme  M.  Greppin 
n'a  encore  trouvé  qu'un  calcanéum  de  paléothérium,  c'est  dans  le 
même  terrain^  dans  les  fissures  des  calcaires  kimméridgiens  remplies 
de  marne  et  d'argile  mélangées  à  de  la  mine  de  fer  et  à  des  brèches 


(1)  CrenXy y  Mémoires  de  la  Société  helvétique  des  sciences  naturelles^  iMi 
t.  V,  p.  245. 

(2)  Héhèrt,  Bullet.  de  la  Société  géologique,  2«  série,  1855,  t.  XH,  p.  765. 


calcaires,  que  M.  Carlier  a  recueilli,  il  y  a  quelques  années,  à  1 
Egerkinden,  dans  le  canton  de  Soleure,  les  fossiles  suivants  : 


Paiaot/ieriunt  inediunt.,  Cuv. 

—  magnum,  Cuï. 
Aiiopiolherium  commh 

—  gracile,  Cnv, 
Elc. 


Cl  Et  maintenant ,  ajoute  le  savant  professeur  de  la  Sorl)oiine, 
pour  nous  qui  nous  sommes  souvent  demandé  d'où  venait  noire 
gypse,  il  est  clair  que  l'origine  est  celle  qu'indique  M.  Grcssly  ;  seu- 
lement, moins  heureux  que  lui,  nous  ne  voyons  pas  autour  de  nous 
les  cheminées  qui  l'ont  amené.  Il  ne  nous  est  pas  donné,  comme 
à  Délémont,  de  voir  des  filons  verticaux  de  celle  substance  Ira- 
versant,  de  la  base  jusqu'au  milieu,  la  masse  des  argiles  sidéro- 
lilhiques.  11  est  même  certain  que  leur  point  de  départ  doit  filre 
à  une  assez  grande  distance  du  bassin  où  s'est  effectué  le  dépât. 
11  a  bien  fallu  que  les  produits  de  ces  éi-uplions  boueuses  fus- 
sent entraînés  par  des  courants,  pour  qu'elles  pussent  recevoir 
la  stratification  si  remarquablement  régulière,  que  l'on  observe  dans 
nos  carrières,  sur  des  étendues  aussi  considérables,  tandis  que  rien 
de  semblable  n'existe  à  Délémont,  dans  le  voisinage  des  sources,  où 
tout  devait  se  déposer  dans  un  certain  désordre  ;  et  c'est  en  effet  ce 
que  l'on  observe.  Mais,  en  Suisse,  comme  dans  le  bassin  de  Paris, 
comme  aussi  dans  la  Souabc,  où  M.  le  docteur  Fraas  a  découvert 
en  1852  un  assi'z  grand  nombre  des  espèces  de  Mammifères  de 
Montmartre,  dans  le  minerai  de  for  oolilhique  de  cette  contrée, 
la  destruction  des  paléothériums'  et  des  anoplolhériums  a  été 
le  résultat  de  courants  puissants,  probablement  d'inondations, 
déterminées  par  des  phénomènes  analogues  à  ceux  que  suppoK 
M.  Gressly.  s 

C'est  également  à  l'époque  du  gj'pse  parisien  que,  dans  une  région 
toute  différente,  se  sont  formés,  par  un  mécanisme  tout  à  fait  com- 
parable, les  amas  de  chaux  phosphatée  ou  phosphorite.  Ce  qui  dé- 
montre en  effet  d'une  manière  irrécusable  l'âge  de  ces  curieux 
dépôts  du  Quercy  [Loi,  Lot-et-Garonne,  etc.),  c'est  leur  richesse  en 
débris  de  mammifères  identiques,  pour  la  plupart, à  ceux  des  gypses 
de  Montmartre  et  que  M.  le  professeur  Paul  Gervais  a  i-écenimenl 
étudiés. 


LE  TRAVERTIK  DE  CHAMPICHY. 


CABACrÈBes  GÉNÉRAUX.  —  D'ailleurs,  ce  qui  achève  de  donner  au 
gypse  une  allure  francheinent  geysérieime,  c'est  que,  dans  certains 
points  du  bassin,  le  dépôt  de  sulfate  de  chaux  est  remplacé  par 
celui  de  matières  toutes  différentes  et  évidemment  fontigénlques. 

Il  n'y  a  pas  pour  l'observer  de  meilleure  localité  que  Cbampigny, 
sur  la  rive  gauche  de  la  Marne. 

Le  dépât  de  Cbampigny  est  constitué  par  un  véritable  travertin 
tellement  analogue  à  celui  delà  Brie,  qu'on  l'a  confondu  longtemps 
avec  lui.  Dans  les  points  où  il  est  calcaire,  on  l'exploite  activement 
pour  la  fabrication  d'une  excellente  chaux  hydraulique;  quand  il 
est  siliceux,  on  en  fait  des  pierres  de  construction  ou  du  macadam. 

C'est  dans  les  parties  siliceuses  qu'on  renconire  divers  accidents 
minéral ogique s  qui  méritent  d'être  signalés  comme  se  rapportant 
à  l'histoire  chimique  déjà  si  intéressante  de  la  silice. 

Age  du  travertin  se  cbampigny.  —  Quant  à  la  place  du  dépôt  de 
Cbampigny  dans  la  série  stratigraphique  et  au  synchronisme  qu'on 
admet  entre  lui  et  le  gypse,  ils  résultent  de  la  coupe  ci-jointe,  era- 
pnmtée  à  M.  Hébert  (i),  à  qui  sont  dues  aussi  les  considérations 
que  voici  : 

Si  l'on  part  de  la  rive  gauche  de  la  Marne,  en  face  de  l'Ile  orientale 


FiG.  83.  —  Coups  du  Iraverlia  de  Cltampigny. 

OÙ  était  situé  le  moulin,  aujourd'hui  détruit,  de  firie-sur-Mame  et 
qu'on  monte  le  coteau  au  S.-E.,  on  aura  la  succession  suivante  que 
l'on  peut  remarquer,  lig.  83. 

1°  La  base  de  ce  coteau  a;  en  ce  point,  une  altitude  de  38  mètres, 

(i)  llél>ert;  Bu'kt.  de  la  Soc.  géologique,  2'  série,  t.  XVII,  p.  803. 


T7^^^^^^^^'  TEBBAINS  TERTIAIRES. 
Il  est  recouvert  par  la  végétation  sur  une  Iiauleur  de  6  mètres  en- 
viron ;  puis  d(is  Iraricbées  ouvertes  pour  de  petites  carrières 
montrent,  sur  une  épaisseur  de  2  à  3  mètres,  le  calcaire  de  Sainl- 
Ouen,  reconnaissable  ù  ses  empreintes  de  tiges  et  de  graines  de 
Chara,  et  surtout  à  l'abondance  des  Limnœa  longiscata,  Planorbà 
rotundalusa\planulaius,CycloslQmamumia,qa\  forment  un  lit  parti- 
culier où  ces  fossiles  sont  toujours  en  très-grande  quantité.  Ce  iil  est, 
en  co  lieu,  à  un  mètre  au-dessous  de  la  surface  supérieure  du  calcaire 
de  Sainl-Ouen,qui  atteint  ainsi  une  altitude'd'environ  kl  mètres. En 
donnant  à  cette  assise  ime  épaisseur  totale  de  8  à  9  mètres,  à  peu 
près  ce  qu'elle  a  dans  la  tranchée  des  docks,  entre  le  lit  marin 
à  avicules  et  la  marne  à  pholadomyes,  il  resterait,  entre  le  niveau 
de  la  rivière  et  la  partie  inférieure  du  calcaire  de  Saint-Ouen,  une 
épaisseur  de  2  à  3  mètres  qui  doit  coiTespondre  à  la  partie  supé- 
rieure des  sables  de  Beauchamp  et  aux  calcaires  qui  le  recouvrent, 
jusques  et  y  compris  le  calcaire  à  avicules  ;  puis,  à  une  faible  profon- 
deur se  rencontrerait  le  calcaire  grossier,  exploité  à  moins  d'un 
kilomètre  au  S,  0.,  il  38  mètres  d'altitude  environ.  Les  couches 
plongent  au  N.  E. 

2°  La  surface  du  calcaire  de  Saint-Ouen  se  détache  nettement  des 
assises  marneuses  qui  la  recouvrent.  Elle  présente  des  fentes  îrrfr- 
gulières,  des  traces  de  dénudation,  et  est  enduite  d'iDcrustatioQS 
calcaires  qui  pénètrent  dans  les  fentes,  et  semblent  avoir  découlé 
des  marnes  supérieures  à  l'époque  de  leur  dépôt,  quoique  ces  in- 
crustations puissent  être,  k  la  rigueur,  considérées  comme  beaucoup 
plus  modernes.  Néanmoins  le  durcissement  des  calcaires  de  Saint- 
Ouen  au  contact  des  marnes  sous-jacentes,  et  la  manière  brusqtw 
dont  ils  se  terminent,  annoncent  une  lacune  à  laquelle  peuvent 
correspondre  quelques  petites  couches  de  la  tianchée  des  docks  ou, 
d'autres  localités. 

3°  Au-dessus  des  marnes  de  Saint-Ouen  vient  une  série  de  liU 
d'argiles,  de  sable,  etc. ,  dans  laquelle  on  n'a  pas  trouvé  de  fossiles. 

a.  ktgAe  brune  feuRlelée 0,20 

b.  MarneargileiueverdâtreaveccilcaireconcréliDiinécnbas.     0,60 
r,  Sablo  nrBileui  ou  argilt  snbleuse, 0,10 

^v-  rf.  Sable  gril 0,06 

^h  t.   Cordoii  (Ie  cakaire  cancrËtioniiâ  blanc  jaunâlre 0,06 

^L  f.   lUrnegriM 0,15 

^V  g.  Sibls  gril  verdàlre,  qualqucfuis  ajgliitjiié  ca  grji 0,10 

^1  TdUI 1,57 


LE  TRAVERTIN  DE  CHAMPIGNY.  279 

4®  Marne  calcaire  blanche,  avec  calcaire  concrétionné  tacheté  de 
jaune,  semblable  au  lit  e^  mais  contenant  de  nombreux  fossiles 
marins  (natices,  turritelles,  cérilhes,  etc.).  —  0",20. 

5°  Marne  blanche  calcaire,  feuilletée  en  bas,  compacte  en  haut, 
avec  un  lit  mince  d'argile  verte  feuilletée  au  milieu.  —  0",53. 

6**  Marne  jaune  verdâtre,  avec  un  lit  de  nodules  de  calcaire  con- 
crétionné et  cristallin  au  milieu,  rempli  de  fossiles  marins  (cardites, 
psammobies,  pholadomyes,  corbules,  turritelles,  natices,  cérithes. 

—  l«n,20. 

7**  Marne  grise,  mouchetée  de  jaune,  assez  semblable  d'ailleurs 
à  la  précédente,  mais  plus  sèche,  moins  argileuse  et  sans  fossiles. 

—  1",50. 

8**  Partie  recouverte  par  la  végétation  jusqu'au  sommet  du  coteau, 
dont  l'altitude,  au  point  de  bifurcation  des  routes  de  Brie,  de  Villiers 
et  de  Champigny,  est  de  62  mètres. 

A  100  mètres  de  ce  point,  sur  la  route  de  Villiers-sur-Marne  et  à 
6ft  mètres  d'altitude  environ,  on  exploite  sur  le  territoire  de  Cham- 
pigny, sur  une  épaisseur  de  2°», 50,  un  travertin  identique  avec  celui 
de  Champigny,  que  l'on  peut  voir  d'ailleurs  à  peu  près  au  même 
niveau  dans  plusieurs  des  carrières  qui  sont  au  nord  de  Cham- 
pigny. 

A  cent  pas  au  sud  de  cette  carrière,  près  du  pont  que  le  chemin 

de  fer  de  Mulhouse  a  jeté  sur  la  route  de  Champigny,  se  trouve 
un  emprunt  qui  comble  précisément  la  lacune  de  la  coupe  précé- 
dente. 

La  partie  supérieure  est  environ  à  57  mètres  d'altitude,  et  se 
compose  d'une  couche  de  calcaire  concrétionné  en  plaquettes, 
épaisse  de  2  mètres,  qui  forme  évidemment  la  base  du  travertin 
de  Champigny,  lequel  aurait  ainsi  en  ce  point  une  épaisseur  de 
9  mètres. 

Au-dessous,  on  voit  la  succession  suivante  de  haut  en  bas  : 


m 


1^  Argile  gris  jaunâtre  avec  concrétions  calcaires 0,60 

2°  Lit  très-régulier  d'argile  verle 0,05 

Z^  Marne  blanche  mouchetée,  divisée  en  deux  par  un  lit 

mince  d'argile  brune 1,20 

U^  Lits  minces  d'argile  jaune  et  verle,  de  calcaire  concré- 
tionné et  de  marne  grise  avec  nodules  friables  de  car- 
bonate de  chaux  cristallisé  à  la  base. ...     de  0,80  à  1,30 
5^  Argile  verte  feuilletée  avec  nodules  friables  de  carbonate 

de  chaux  cristallisé  à  la  base 0,30 


•iîfî-"  TEHRAINS  TEBTUmtS 

6"  Marne  grise  avec  plusieurs  liU  de  calcaire  concréliopuË 
et  crislallisé,    en   blocs   Î9ol<^»,  îrrégulierE,   gQuvcnl 

cloisonnés 1,50  ù  2,80 

7°  Marne  el  argiîe  veitp  à  Cardites  et  aulrel  fosailBs  ma- 
rina  (n°  7  de  la  coupe  prMdente),  rormant  la  ha°e 
de  celle  Iranchée.  . ,  , .  , , ,      0,21) 


Dans  la  coupe  précédente,  la  partie  supérieure  de  la  marne  marine 
(n"  6)  était  à  une  altitude  d'environ  50  noètres.  Dans  celle-ci,  elle 
se  trouve  à  une  altitude  pi-cstf  ue  identique  ;  ce  qui  est  tout  naturel, 
vu  le  voisinage  de  ces  deux  coupes. 

Il  résulte  de  là  qu'on  peut  et  qu'on  doit  distinguer  entre  le  cal- 
caire siliceux  de  Saint-Ouen,  qui  alUeure  sur  le  bord  de  la  Marne, 
el  celui  de  Champigny,  une  série  de  marnes  très-variées,  avec  lils 
de  calcaire  concrétionné  ou  cristallisé,  et  quelques  minces  coucha 
de  sables,  série  dont  l'épaisseur  totale  est  de  9°,75,  soit  d'enviran 
10  mètres. 

La  nature  des  argiles  et  des  calcaires  que  renferme  cette  série,  l«s 
petits  liEs  de  sables  qui  y  sont  intercalés,  tendent  à  la  faire  consi- 
dérer comme  un  seul  et  même  système  au  point  de  vue  minéralo- 
gique,  comme  le  i-ésullat  d'actions  sédimenlairea  très-variées,  mais 
tout  à  fait  distinctes  de  celles  qui  ont  donné  naissance  aux  deux 
masses  calcaires  enlre  lesquelles  elle  est  enclavée.  Son  caractère  le 
plus  remarquable,  c'est  d'ofTrir  la  preuve  que  la  mer  a  contribué 
pour  sa  part,  mats  pendant  une  durée  Irès-courte,  dans  la  produc- 
tion des  coucbes  qui  la  composent. 

Ces  marnes  marines  renferment  exactement  les  mêmes  espèces, 
que  celles  de  la  partie  supérieure  de  la  tranchée  des  ilocks,  de 
CLapellc,  etc.  ;  elles  correspondent  aussi  au  calcaire  marin  de  Lui 
et  de  Vergenay,  près  de  Ilrims.  On  peut  ajouter  qu'il  y  a  lougtem| 
déjà,  dans  une  excursion  dirigée  par  Elie  de  Beaumonl,  elles  ont 
constatées  dans  les  tranchées  de  la  redoute  de  Gravelle,  au-dt 
de  Joinvillc-lc-Pont,  et  là,  comme  partout,  l'eposant  sur  le  calcaire' 
de  Saint-Ouen,  M.  Hébert  en  a  déposé  alors  des  échantillons  dans  la 
collection  do  l'Kcole  normale. 

Quand  on  compare  la  coupe  que  nous  venons  de  détailler  avec 
celle  de  l'avenue  de  l'Impératrice  publiée  par  M.  Micbelot  (1),  celle 
de  l'embarcailère  du  chemin  de  fer  de   Strasbourg  donnée  par 


(1)    V0ï^7   p1<.9 


LE  TRAVERTIN  DE  CHAMPIGNY.  281 

M.  Ch.  d*Orbîgny  (1),  et  aussi  avec  celle  des  docks,  que  tout  le 
monde  connaît,  on  est  frappé  de  leur  parfait  accord. 

En  partant  du  banc  de  calcaire  siliceux  rempli  de  Limnœa  Ion- 
gïscata  et  de  Planorbis  rottindatus,  repère  facile,  on  a  en  effet  : 

1°  Marne  calcaire  ou  calcaire  compacte,  formant  la  partie  supé- 
rieure du  calcaire  de  Saint-Ouen,  épaisse  d'environ  un  mètre  à  Brie- 
sur-Mame,  comme  à  l'avenue  de  l'Impératrice,  de  1™,70  à  l'embar- 
cadère de  Strasbourg  (n°^50,  ^9,  /*8  de  la  coupe  de  M.  d'Orbigny),  et 
de  2"',50  aux  docks. 

2**  Marnes  diverses,  en  général  sableuses  :  0™,62  à  l'avenue  de 
l'Impératrice,  1",15  aux  docks,  l'°,57  à  Brie-sur-Marne,  O'^fiS  à 
l'embarcadère  (n°'  Ul  hUU). 

3"  Calcaire  à  cérilhes  :  O'^jlS  à  l'avenue  de  l'Impératrice  ;  de  0™,05 
à  0",25  aux  docks  (2),  0^,20  à  Brie;  0^,10,  mais  à  l'état  de  grès, 
à  l'embarcadère  (n°  U^). 

ii«  Marnes  diverses  ou  sables  :  2™,50  à  l'embarcadère  (n*"'  l\t 
à  36),  i°»,35  aux  docks,  0™,53  à  Brie-sur-Marne. 

5®  Marnes  vertes  à  Pholadomya  ludensis  :  l'",20  à  Brie,  0"»,30  aux 
docks^  0"',20  à  l'embarcadère  (n°  35). 

6«  Série  de  marnes  variées,  avec  lits  de  rognons  géodiqiies  de  cal- 
caire cristallin  ou  concrétionné,  et  quelques  assises  sableuses  :  en- 
viron 6  mètres  à  l'embarcadère  de  l'Est  (n°'  3i  à  11),  aussi  bien 
qu'à  Brie-sur-Marne. 

Il  est  donc  bien  évident  que  cette  série,  épaisse  d'environ 
10  mètres,  est  bien  exactement  composée  des  mêmes  éléments  à 
Brie-sur-Marne  que  sous  la  marne  gypseusede  la  butle  Montmartre, 
et  qu'elle  présente  deux  lits  marins  identiques  :  l'un  ordinairement 
calcaire,  où  abondent  les  cérites,  et  l'autre  argileux,  un  peu  plus 
haut,  où  se  trouvent  les  pholadomyes. 

Au-dessus  de  cette  série,  on  arrive  d'une  part  à  l'embarcadère 
du  chemin  de  fer  de  Strasbourg,  au  premier  banc  de  gypse,  et  de 
l'autre,  à  Brie-sur-Marne,  aux  premières  couches  du  travertin  de 
Champigny. 

C'est  donc  en  ce  point  précis  qde  la  composition  du  sol  parisien 
présente,  à  de  si  courtes  distances,  le  contraste  le  plus  singulier.  Il 
ne  sera  donc  pas  inutile  d'insister  un  peu  plus  encore  sur  la  suc- 


(1)  Charles  d'Orbigny,  Bullet.  de  h  Soc.  géologique  de  France,  1855,  t.  XII, 
p.  1309. 

(2)  Cette  couche  atteindrait  même  0^,80,  d'après Ch.'d'Orbigny  (tableau  de  1855). 


282  TERRAINS  TERTIAIRES. 

cession  ascendante  des  couches.  Comme  Ta  justement  fait  remar- 
quer M.  Ch.  d'Orbigny,  les  assises  qui  séparent  la  tranchée  des 
docks  du  système  du  gypse,  tel  que  Al.  Brongniart  Ta  si  admirable- 
ment décrit,  sont  ce  qu'il  y  a  de  moins  connu  dans  le  terrain  des 
environs  de  Paris.  On  peut  ajouter  que  cela  donna  beaucoup  de 
prix  à  la  coupe  de  l'embarcadère  du  chemin  de  fer  de  Strasbourg. 
Mais  quand  on  compare  la  partie  supérieure  de  cette  coupe,  à  partir 
du  n°  10,  avec  celle  de  la  Hutte  aux-gardes  donnée  par  Constant 
Prévost  et  Desmarest  (1),  et  reproduite  par  Al.  Brongniart  (2),  on 
acquiert  la  conviction  que  Ton  a  affaire  aux  mêmes  assises,  c'est- 
à-dire  à  la  partie  inférieure  de  la  basse  masse. 
On  en  jugera  par  la  comparaison  suivante  : 

Ch.  d*Orbigny.  A.  Rrongniart  (p.  A69). 

Numéros.      Ëpaiss.                  Numéros.  Éfiaiss. 

m.  m. 

Gypse 10 1,00  30  et  29 0,75 

Marne 9  et  8 0,20  28 0,08 

Calcaire  et  gypse  avec  cérithes.       7 0,30  27  et  26 0,3) 

Calcaire  dur  avec  cérithes. ...       6 0,20  25 0,16 

Marne  feuUletée  et  gypse 5 0,20  2A  et  23 0,22 

Calcaire 4 0,30  22       21.  (marne, 

cale,  et  gypse).  0,46 

Marne  feuilletée 3 0,10  20 0,05 

Marne  à  retraits  et  gypse 2 2,00  19,18,17,16...   1,90 

Gypse...; 1 2,00  15,14,13,12...   2,06 

Il  y  a  donc  une  bien  grande  probabilité,  s*il  n'y  a  pas  certitude 
absolue,  pour  que  la  coupe  de  M.  d'Orbigny  soit  la  continuation 
directe  et  sans  lacune  de  la  coupe  de  Brongniart,  e  nsorte  que  nous 
pouvons  conclure  que  le  système  des  marnes  avec  lits  marins,  qui 
supporte  directement  le  travertin  de  Champigny  à  Brie-sur-Marne, 
est  bien  le  même  que  celui  sur  lequel  repose  le  système  du  gypse 
tel  qu'il  a  été  décrit  par  Brongniart. 

Revenons  actuellement  à  la  carrière  mentionnée  ci-dessus  au 
point  de  croisement  des  routes  de  Brie,  de  Villiers  et  de  Cham- 
pigny. Nous  avons  vu  que  le  travertin  qu'on  y  exploite  a  sa  base 
à  une  altitude  d'environ  55  mètres;  on  le  retrouve  dans  de  nom 
breuses  carrières,  depuis  ce  niveau  jusque  derrière  les  maisons  de 
Champigny  au  N.,  à  une  altitude  d'environ  80  mètres. 

(1)  C.  Prévost,  Journal  des  Mines,  vol.  XXV,  p.  215,  pi.  1. 

(2)  Cuvier,  Ossements  fossiles^  t.  II,  p.  469  (3*^  édition). 


LE  TRAVERTIN  DE  CHAMPIGNY.  283 

Une  marnière,  aujourd'hui  abandonnée,  située  à  Test  de  Cham- 
pigny,  au  point  où  le  chemin  de  Cœuilly  croise  la  vieille  route  de 
Champigny,  point  dont  la  base  est  à  peu  près  à  81  ou  82  mètres 
d'altitude,  va  nous  faire  connaître  la  série  des  couches  qui  recou- 
vrent le  travertin. 

En  voici  le  détail,  tel  que  M.  Hébert  l'a  relevé  en  1852,  alors  que 
cette  marnière  était  en  exploitation,  et  tel  qu'on  peut  encore  aujour- 
d'hui le  vérifier  sans  beaucoup  de  peine. 

i^  A  la  base,  marne  calcaire  verdâtre  et  jaunâtre,  exploitée 
autrefois  comme  chaux  hydraulique  naturelle,  avec 
rognons  de  calcaire  siliceux  compacte,  remplis  de 
Cyclostoma  truncatum  (d*Arch.  et  de  Vern.,  sp.),  et      m 

contenant  aussi  des  Limnées, ...     0,40 

2^  Lit  de  silex  rubané  avec  Cyclostoma  truncatum 0,05 

3*^  Marne  calcaire  grise  avec   le  même  fossile  et  des  em^ 

preintes  végétales 0^30 

4<^  Marne  calcaire  blanchâtre,  moins  argileuse  que  les  pré- 
cédentes, avec  petites  tubulures • 0,80 

h^  Marne  calcaire  blanche^  sèche,  criblée  de  petites  cavités.     1,50 

6**  Marne  jaune  feuilletée,  avec  vertèbres  de  poissons 1,20 

7°  Marnes  vertes,  à  rognons  de  strontiane,  visibles  seule- 
ment sur. 1^50 

(mais  s'élevant  plus  haut.) 

Total ..      5,75 

La  partie  supérieure  de  cette  coupe  nous  met  à  87  mètres 
d'altitude. 

En  montant  sur  le  plateau,  on  rencontre,  lorsqu'on  fait  des 
fouilles,  des  assises  peu  épaisses  de  calcaire  d'eau  douce  ;  puis  les 
meulières  de  Brie  qui  étaient  exploitées  en  1852  sur  la  route  de 
Rozoy,  à  2  kilomètres  de  Champigny ,  et  qui  le  sont  aujourd'hui  sur 
le  même  plateau,  de  105  à  109  mètres  d'altitude,  en  beaucoup  de 
points,  notammment  près  de  la  ferme  des  Bordes. 

De  cette  coupe,  il  résulte  qu'au-dessus  du  travertin  de  Champigny 
ilya: 

m 
1»  Marne  calcaire  à  Cyclostoma  truncatum^  au  moins* .  • .     3,00 

2<^  Marne  jaune  feuilletée,  à  débris  de  poissons 1,20 

3^  Marnes  vertes  à  rognons  de  strontiane.  Épaisseur  pro- 
bable    4,00 

4®  Calcaire  de  Brie,  meulières  et  argiles 15.  à  20,00 

Le  tmvertin  de  Champigny,  loin  d'être  une  manière  d'être  parti- 


38A  TKRHAIKS  TF.RTIimES. 

culière  du  calcaire  de  Brie,  comme  le  voulait  Dafrénoy,  en  esl 
donc  séparé  par  les  marnes  vertes  k  rognons  sliontianifères  e(  les 
marnes  à  ci/tk^rèes  (mames  h  Cyrena  convexa).  Les  marnes  cal- 
caires à  Cycloiloma  Iruncalum  correspondent  aus  marnes  calcaires 
à  iimnéos  supérieures  au  gypse  de  Pantin,  dans  lesquelles  ce  foss-ile 
se  rencontre,  aussi  bien  que  dans  les  manies  à  cyrènes. 

Ceux  qui  auraient  quelque  (toute  peuvent  visiter  un  troisième 
point  qui  servira  à  relier  la  coupe  de  PanliD  avec  celle  de  Cham- 
pigny  do  la  manière  la  plus  intime. 

Le  village  de  Kresnes  est  assis  sur  les  mames  marines  à  0»lrea 
cyathala  et  longirostrii,  qui  ont  là  plus  de  li  mètres  d'épaisseur  et 
présentent  dos  bancs  assez  puissants  de  calcaire  friable,  remplis  de 
coquilles  marines.  En  dessous  vient  un  calcaire  d'eau  douce  qui 
représente  le  calcaire  de  Brie,  i«i  fort  atténué  et  à  peu  près  dépour^ii 
de  meulières;  puis,  en  continuant  à  descendre,  viennent  les  cou- 
ches suivantes  ouvertes  dans  les  raarnières  au  S.  0.  du  village  : 

1*  Harne»  vertci  avec  plusieurs  lits  de  rognona  de  ciilciirc      m 
«Ironlitttiifère 1,00 

2°  Marnai  jaune  verdStrc  fiiuilletfes,  irec  nombreux  tos- 
sila»,  Cijrenn  convexn^  Psammobia  plunn,  Cycta- 
stonitt  Iruncntum,  Cerilhium  plkatum,  Cypris,  débris 
de  poissons,  et  tils  minces  <le  gfpsc  crislallisè 1,00 

3°  Alternnnce  de  manie  verdiltre  et  de  marne  Dunche. .  . .     2,00 

4*  Marno  calraire  blanche,  quelquefois  verJàlre,  avec  liin- 

nées  et  Cijchitoma  Irimcalum,  jaunâtre  nu  milieu . .     0,00 

&•  Cïiiso. 

Cette  coupe  représente  donc  exactement  la  série  des  mames  com- 
prises à  Pantin  entre  le  ^ypse  et  le  calcaire  de  Brie,  aussi  bien  que 
celle  des  marnes  supérieures  au  travertin  de  Champigny. 

Il  Tauldonc,  do  tout  ce  qui  précède,  tirer  nécessairement  la  con- 
clusion, que/fl  travertin  de  Champigny  est,  comme  le  gypse,  compris 
mire  les  marnes  marines  à  Pholadomya  ludensis,  et  les  marnes  d'eau 
douce  à  Limnées  qui  recouvrent  le  gypse  et  le  séparent  des  marna 
à  Cyrena  convexa. 

OUSKBVATION  SUR  L'OHiGISE   f.l-DKSSUS   ATTniRdÉE  AU    CVPSË  ET    An 

ROCHES  sïNCHRONiocES.  —  Toul  ceci  une  fois  admis,  on  comprend 
comment  le  gypse  peut  être  le  résultat  de  sources  thermales  situées 
sur  les  frontières  du  bassin  parisien  et  déversant  leurs  produits, 
soit  dans  des  courants  d'e^iu  douce,  soit  dans  l'eau  saumi\tre  d'un 
estuaire. 


LE  TRAVERTIN  DE  CHAMPIGNY.  285 

Suivant  la  force  relative  des  courants  et  conformément  au  méca- 
nisme signalé  par  Constant  Prévost  et  dont  nous  avons  parlé  au 
début  de  cet  ouvrage,  il  y  a  dépôt  lacustre  et  dépôt  marin  dans  un 
point  déterminé,  et  conséquemment  ce  fait  explique  les  alternances 
signalées  de  couches  à  fossiles  d'origines  évidemment  différentes. 

Il  n*y  a  donc  pas  lieu  de  conclure  Torigine  marine  du  gypse 
de  celle  bien  constatée  de  certaines  marnes  qui  raccompagnent, 
et  par  conséquent  on  ne  peut  souscrire  à  la  conclusion  suivante 
de  Goubert. 

a  Que  les  marnes  du  gypse,  dit-il,  soient  marines  ou  du  moins 
saumâtres,  c'est  un  fait  qui  paraît  déjà  acquis  à  la  science.  Il  en  est 
probablement  ainsi  du  gypse  lui-môme.  Si  l'on  n'y  a  pas  encore 
constaté  de  mollusques,  ne  serait-ce  pas  un  peu  la  conséquence  de 
la  négligence  que  la  plupart  des  géologues  affectent  pour  des  re- 
cherches bien  ingrates,  il  est  vrai,  au  milieu  de  roches  cristallisées? 
Mais  s'il  a  suffi  de  se  donner  la  peine  d'examiner  attentivement 
pour  trouver  les  niveaux  fossilifères  dans  les  marnes  du  gypse,  n'en 
serait-il  pas  de  même  pour  le  gypse?  Ne  serait-il  pas  le  résultat 
d'une  transformation  chimique  d'un  calcaire  préalablement  déposé 
dans  les  eaux  saumâtres  (1).  » 

Au  contraire,  d'après  ce  qui  précède,  nous  nous  rangeons  à  l'avis 
de  M.  Hébert,  qui  ne  voit  dans  les  minces  couches  d'argiles  marines 
du  gypse  que  le  résultat  d'invasions  lentes  et  intermittentes  de  la 
mer  voisine  du  lac  où  se  déposait  le  gypse.  La  cristallisation  en 
couches  minces  et  successives  de  celui-ci,  et  la  consolidation  de 
bancs  plus  ou  moins  puissants,  exigeaient  en  effet  une  enceinte 
fermée  donnant  lieu  à  une  forte  évaporation,  et  eussent  été  impos- 
sibles au  milieu  des  masses  d'eau  d'un  golfe  en  communication 
libre  avec  l'Océan.  L'alternance  régulière  si  souvent  remarquée  des 
couches  de  marnes  et  des  couches  de  gypse  fait  penser  naturelle- 
ment à  des  sortes  de  marées,  donnant  lieu  à  une  sorte  de  chrono- 
mètre naturel,  analogue  à  ceux  qu'on  a  observés  dans  une  foule  de 
circonstances.  A  ce  sujet,  il  est  intéressant  de  rappeler  les  faits  ré- 
cemment constatés  dans  l'isthme  de  Suez.  Il  y  existe  près  des  lacs 
Amers  un  épais  banc  de  sel,  composé  de  couches  horizontales  va- 
riant d'épaisseur  de  5  à  25  centimètres,  correspondant,  si  l'on  veut, 
aux  couches  de  gypse,  nettement  séparées  par  une  pellicule  de 
sable  fin,  correspondant  aux  feuillets  de  marne  de  nos  plàtrières. 

(1)  Goubert,  Bullet.  de  la  Société  géologique,  2»  série,  1866,  t.  \X1II,  p.  844. 


TliRRAINS  TERTIAIRES.  1 
Celle  identité  de  structure  suppose  une  grande  analogie  dans  le 
mode  de  formation.  Or,  comme  le  fait  remarquer  M,  de  I.esseps  (1), 
la  seule  hypothèse  admissible,  relativement  au  sel,  est  qu'après 
l'obstruction  de  deux  branches  de  l'antique  canal  de  cummunication, 
les  eaux  des  facs  Amers  n'étant  plus  alimentées  qu'aux  grandos 
marées  d'équinoxes,  ou  même  il  iiitei'valle  beaucoup  plus  éloigné, 
lors  des  marées  exceptionnelles,  et  l'évaporation  étant  ainsi  supé- 
rieure à  l 'alimentât ion,  ces  eaux  se  sont  graduellement  abaissées  el 
concentrées  jusqu'au  point  de  saturation;  les  dépôts  de  sel  onl  alors 
commencé,  et  la  couche  déposée  s'est  augmentée  lanl  <|ue  la  nappe 
liquide  n'a  pas  été  asséchée  et  jusq'uà  ce  qu'une  marée  exception- 
nelle, en  apportant  aux  lacs  un  certain  volume  d'eau  fraîche  de 
k  mer  Rouge,  soit  venue  suspendre  pour  un  temps  la  formation 
des  dépôts. 

La  poussière  de  sable  que  les  grands  vents  de  khamsin  avaient 
fait  déposer  à  la  surface  écumeuse  de  la  nappe  en  travail  de  cristal- 
lisation, y  est  restée  emprisonnée  lorsque  cette  nappe  a  été  com- 
plètement, desséchée  et  a  formé  l'espèce  d'enduit  jaunâtre  qui  re- 
couvre chaque  tranche  du  bloc  de  sel  qui  n'a  pu  être  emporté 
lorsqu'une  nouvelle  grande  marée  est  venue  inonder  et  recouvrir 
ce  banc,  et  remplir  de  nouveau  partiellement  les  lacs.  L'action 
directe  du  soleil  sur  la  surface  du  banc,  lorsqu'il  s'est  trouvé  à  sec, 
a  pu  d'ailleurs  contribuer  à  retenir  la  coucbe  de  sable  agglutinée 
avec  le  sel  en  en  formant  une  sorte  de  croûte  d'une  plus  grande 
dureté.  Au  remplissage  qui  a  suivi,  cette  croule  el  la  tranche  de  sel 
qu'elle  recouvrait,  ont  pu  se  dissoudre  sur  une  cerlnine  hauteur  en 
attendant  de  nouveaux  dépôts  ;  le  sable  est  resté  sur  la  surface  so- 
lide du  sel,  comme  un  témoin  de  la  formation  qui  venait  d'avoir 
lieu  et  l'a  séparée  de  la  suivante.  On  voit  immédiatement  comment 
ces  remarques  s'appliquent  à  la  formation  du  gypse,  pourvu  qu'où 
remplace  les  grandes  marées  par  les  effluves  d'eaux  minérales 
chargées  de  sulfate  de  chaux,  et  le  vent  du  désert  par  des  ruisseaux 
limoneux. 

Pour  ce  qui  est  relatif  au  gypse,  il  faut  remarquer  que  son  dépôt 
avait  évidemment  lieu  en  eau  extrêmement  peu  profonde.  C'est  oe 
que  montrent,  par  exemple,  les  surfaces  d'érosion  que  nous  avons 
signalées  comme  se  pi-ésentanl  si  souvent  à  la  surface  supérieure 


LE  TRAVKBTIN  DE  CHAMPIGNY.  287 

des  bancs  de  gypse,  et  cette  circonstance  est  conforme  au  mode  de 
formation  que  nous  venons  d'admettre.  On  tire  la  même  consé- 
quence aussi  de  l'existence,  à  travers  maints  bancs  de  gypse,  de 
cavités  verticales  cylindroïdes  tout  à  fait  assimilables  aux  marmites 
de  géants  si  nombreuses,  par  exemple,  sur  le  littoral  de  la  péninsule 
Scandinave.  On  en  aperçoit  fréquemment  dans  le  granité  et  le 
gneiss  qui  constituent  en  grande  partie  cette  région.  Leurs  dimen- 
sions sont  très-variables  :  leur  diamètre  atteint  souvent  plusieurs 
mètres  et  leur  profondeur  est  plus  considérable  ;  le  frottement  en 
a  arrondi  et  souvent  poli  les  parois  ;  le  fond  en  est  grossièrement 
hémisphérique.  «  A  la  vue  de  ces  formes  significatives,  dit  M.  Dau- 
brée  (1) ,  il  est  difficile  de  ne  pas  y  reconnaître  tout  d'abord  des  perfo- 
rations produites  par  l'intervention  d'un  liquide  doué  d'un  mouve- 
ment gyratoire,  et  dont  l'action  perforante  était  considérablement 
renforcée  par  les  galets  que  ce  liquide  faisait  lui-même  tournoyer. 
Dès  galets  parfaitement  arrondis  qui  se  trouvent  souvent  encore  au 
fond  des  marmites,  sont  en  quelque  sorte  pris  en  flagrant  délit 
d'attaque.  Ces  cavités,  très-fréquemment  éloignées  de  tout  cours 
d'eau,  remontent  à  des  actions  qui  ont  depuis  longtemps  cessé  ; 
mais  elles  ont  une  analogie  évidente  avec  les  trous  circulaires  qui 
se  produisent  de  nos  jours  dans  les  remous  des  eaux  courantes, 
près  des  cascades,  ou  bien  sur  le  fond  des  glaciers,  dont  les  eaux  de 
fusion  se  précipitent  de  toutes  parts,  avec  impétuosité,  à  travers 
les  crevasses.  Elles  diffèrent  de  ces  derniers  par  leurs  dimensions 

• 

imposantes.  »  Or,  le  gypse  en  offre  souvent  de  tout  pareils.  On  en 
voyait,  il  y  a  quelques  années,  une  série  très-remarquable  à  Argen- 
teuil,  dont  la  verticalité  parfaite  et  la  forme  quasi  géométrique 
en  faisaient  des  pendants  exacts  des  marmites  du  Nord  ;  de  gros 
galets  arrondis  gisant  dans  le  fond  complétaient  la  ressemblance 
et  indiquaient  clairement  le  mode  de  formation  de  ces  cavités.  Leur 
âge  est  d'ailleurs  très-postérieur  à  celui  de  l'époque  gypseuse,  et  se 
rattache  peut-être  à  la  période  quaternaire* 

On  peut  se  demander  comment  la  formation  des  gfos  crîstaUX 
en  fer  de  lance  est  compatible  avec  le  mode  de  formation  que  noils 
attribuons  au  gypse.  S'il  y  a  réellement  eu  le  charriage,  à  l'idée 
duquel  nous  avons  été  conduit  d'une  manière  si  naturelle,  on  ne 
peut  croire  qilé  ces  gros  cristaux  aient  pu  être  entraînés  sans  subir 

(1)  liâubréé,  Comptes  rendilts  de  P Académie  des  sciences^  1874^  t.  LXXîXi 


TERRAINS  TERTIilHEâ. 
des  froltemenls  qui  ]es  auraient  coinplétemeul  déformés.  D'ailleurs 
il  surKt  do  les  cxaiuiiier  dans  leur  gangue  marneuse,  pour  élre  bien 
certain  qu'ils  se  sont  formés  à  la  place  même  d'où  on  les  extrait. 
Or,  diverses  expériences  permettent  de  supposer  (]u'ils  résullenl 
d'un  mouvement  moléculaire,  développé  au  sein  d'un  magma 
plus  ou  moins  amorphe,  ù  la  faveur  d'un  temps  prolongé.  Déjà 
nous  avons  rapporté  les  faits  signalés  par  M.  Marc  Séguin  sur  un 
sujet  analogue;  il  faut  rappeler  aussi  les  résultats  obtenus  par 
M.  Henri  Sainle-CIati'e  Deville,  qui  a  vu,  sous  l'inDuence  d'alterna- 
tives do  température,  un  précipité  amorphe  se  ti-ansformer  peu  à 
peu  en  une  poudre  cristallisée.  Cette  explication  s'applique,  comme 
on  voit,  non-seulement  aux  fers-de-laoce,  aux  pieds-d'alouette  et 
aux  grignai'ds,  mais  aussi  aux  couches  de  gypse  simplement  sac- 
charoïde  et  grenu.  Rien  ne  prouve  qu'au  moment  de  son  dépOt, 
celte  substance  n'était  pas  complètement  terreuse,  peut-être  même 
mélangée  dans  certains  cas  avec  des  marnes  qui  s'en  seraientsé* 
parées  peu  ù  peu  à  la  faveur  d'un  mouvement  intestin.  Une  foule 
de  faits  de  la  géologie  doivent  s'expliquer  d'une  manière  analogue, 
et  peut-être,  entre  autres,  la  présence  des  empreintes  de  trémies  qui 
nous  ont  déjà  occupés  dans  les  marnes  du  gypse. 


CHAPITRE   III 


LE    TRAVERTIN    MOÏEH    OU    DE   LA   BllJE. 


4 


II  est  impossible  d'établir  une  ligne  de  démarcation  absolue  entre 
le  terrain  gypseux  qui  vient  de  nous  occuper  et  le  travertin  de  la 
Brie,  qui  lui  est  immédiatement  superposé.  Le  type  de  ce  terrain, 
intéressant  îi  divers  égards,  peut  éti'e  cherché  dans  la  meulière  de 
la  Ferté-sous-Jouarre. 

Dans  leur  Description  géologique  des  environs  de  Paris,  Cuvîer  et 
Brongniart  le  rapportent  au  travertin  supérieur  ou  de  la  Beauce, 
avec  lequel,  comme  nous  verrons,  il  pi-ésente  de  grandes  analogies 
d'aspect.  Apportant  à  la  classification  des  iLustres  créateurs  de  la 
géologie  parisienne  la  plus  grande  modification  qu'elle  ait  subie, 
Dufrénoy  montra  que  l'âge  des  meulières  de  Bric  est  tout  à  fait 
différent  de  celui  des  meulières  do  Beauce.  Tout  l'épais  système 


LE  TRAVERTIN  DE  LA  BRIE.  289 

des  sables  supérieurs  ou  de  Fontainebleau  sépare  ces  deux  traver- 
tins (1).  Cette  rectification  a  trop  d'importance  pour  que  nous  ne 
nous  y  an'étions  pas  un  moment. 

A  l'appui  de  son  opinion,  Dufrénoy  donna  plusieurs  coupes, 
parmi  lesquelles  nous  retracerons  seulement  celle  prise  à  la  côte 
de  Flagny,  située  à  moitié  chemin  entre  la  Ferté  et  Montmirail. 

Cette  coupe,  dirigée  du  nord  au  sud,  passe  par  Sablonnières,  village 
situé  dans  le  fond  de  la  vallée  du  Morin,  par  Ondervilliers,  placé 
à  mi-côte,  et  vient  se  terminer  au  tertre  de  Flagny.  On  trouve  : 

1»  Dans  le  fond  de  la  vallée  du  Morin,  les  sables  siliceux  du  cal- 
caire grossier;  ils  contiennent  tous  les  fossiles  caractéristiques  de 
ce  terrain  ;  on  voit  même  an-dessus  une  petite  couche  de  calcaire 
à  cérithes. 

2°  Le  calcaire  siliceux  recouvre  bientôt  le  système  de  couches 
qui  dépendent  du  calcaire  grossier  :  cette  première  formation  est 
fort  puissante.  Toute  la  première  pente  de  la  vallée  est  sur  le  cal- 
caire. Il  contient,  dans  quelques  parties,  beaucoup  de  limnées  et  de 
planorbes;  malgré  les  recherches  les  plus  scrupuleuses,  on  n'a  pu 
y  découvrir  de  Chara.  Arrivé  à  la  hauteur  d'Ondervilliers,  le  cal- 
caire devient  très-siliceux,  et  bientôt  toute  la  surface  du  pays  est 
recouverte  de  fragments  de  meulières  enlevés  par  la  charrue  ou 
de  débris  qui  proviennent  des  exploitations  ouvertes  sur  plu- 
sieurs  points  de  cette  plaine.  A  Ondervilliers,  la  meulière  n'est 
point  mélangée  de  sable  comme  à  Tarterel  ;  elle  est  seulement 
associée  à  des  argiles  ocreuses,  au  milieu  desquelles  on  trouve  çà 
et  là  des  blocs  plus  ou  moins  considérables,  susceptibles  d'exploi- 
tation. 

3"  En  continuant  à  remonter  le  petit  ruisseau  qui  passe  près 
d'Ondervilliers,  on  aperçoit  bientôt  le  tertre  de  Flagny  qui  domine 
le  pays;  il  forme  un  mamelon  isolé,  entièrement  indépendant  du 
reste  du  terrain,  et  parait  comme  le  témoin  d'une  formation  qui 
a  couvert  toute  la  contrée  lorsque  les  terrains  tertiaires  se  sont 
déposés.  La  pente  de  cette  colline,  sans  être  brusque,  est  beaucoup 
plus  rapide  que  celle  du  pays  dont  il  vient  d'être  question  ;  la  nature 
de  son  sous  sol  est  également  très-différente.  Il  est  composé  d'un 
sable-  jaunâtre  ferrugineux,  souvent  argileux  et  micacé  dans  quel- 
ques parties.  Au  milieu  de  ce  sable,  on  trouve  des  blocs  plus  ou 
moins  considérables  d'une  meulière  rougeâtre  très-caverneuse, 

(1)  Dafrénoy,  Bullet.  de  la  Soc,  géologique^  1834,  t.  IV,  p.  162. 

ST.   MEUNIER.  10 


TERRAIKS  TERTUIRES. 
dans  laquelle  il  existe  une  grande  quantité  de  limnées  et  de  graine» 
de  Ckara  à  l'état  de  moules  siliceux. 

Le  travertin  mojeu  occupe,  dans  nos  environs,  une  assez  vaste 
surface  dont  les  limites  se  rapprochent  beaucoup  de  celles  de  Tan- 
cienne  province  de  Brie.  El  les  passent  au  nord  de  Fère  en  Tar-: 
denois,  à  Reims,  puis  longent  la  limite  du  terrain  crétacé  jusqu'au 
^ud  de  Sézanne;  on  les  suit  à  Fontainebleau,  Arpajon,  .Sccans  et  la 
Ferté-sou  8-Jouarre. 

Au  point  de  vue  stratigraphique,  ce  terrain  se  divise  très-natu- 
rellement en  deux  étages,  qui  sont  : 


Voyons  successivement  leurs  caraclèies. 


g    1,   —  CalcBli'o  Ar  I 


C.iniCTÊRES  GÉNÉRAUX.  —  La  puissance  de  cet  étage  dépasse  rare- 
ment 6  mètres.  Il  commence,  à  la  partie  inférieure,  par  des  marnes 
blanches,  reposant  directement  sur  les  maruus  vertes  supérieures 
au  ftjpse,  et  se  fondant  même  quelquefois  avec  elles,  mais  qui 
souvent  sont  plus  riches  en  carbonate  de  chaux. 

Au-dessus,  vienncut  les  couches  du  calcaire.  CeJuî-ci  est  d'un  gris 
blanchâtre,  &  cassure  mate,  et  même,  lorsqu'il  est  compacte,  con- 
choïde.  Souvent  sa  structure  caverneuse  rappelle  c^Ue  des  meu- 
lières, et  dans  ce  cas  il  n'est  pas  rare  de  le  voir,  se  chargeant 
progressivenieut  de  silice,  passer  d'ime  ntanière  parlaiteineni 
insensible  à  la  meulière  proprement  dite.  C'est  ce  qu'on  peut  re- 
marquer auï  portes  mêmes  de  Paris,  à  Villejuif,  où  d'un  C4llé 
de  la  route  !e  travertin  est  paifailemeut  calcaire,  tandis  qu'eu  fiwe, 
et  juste  au  même  niveau,  il  est  complètement  siliceux. 

Dans  d'autres  localités,  àMelun,  par  exemple,  on  voit,  au  milieu 
mém[>  des  bancs  calcaires,  des  rognons  de  siles  aplatis,  diversi- 
formes,  dont  le  grand  diamètre  varie,  d'après  les  mesures  de 
d'Arcbiac  (1),  de  60  à  80  centimètres,  et  l'épaisseur  de  10  à  15  ou 
davantage.  Leurs  teintes  sont  extrêmement  variées.  Us  sont  {^rift 
blancbfklre,  marbrés  de  gris  foncé,  rouge  brun,  brun  clair,  ztmês 

(i)  D'Arcbiac,  Histoire  des  progrès  de  la  géoioyie,  (.  II,  p.  551. 


n 


L£  CALCAIRE  DE  BRIE.  291 

de  blanc  et  de  brun  comme  les  onyx,  bleuâtres  passant  à  la  calcé- 
doine et  tachés  de  blanc.  Il  y  en  a  aussi  de  jaunes,  de  noirâtres,  d'un 
rouge  plus  ou  moins  vif,  passant  à  la  cornaline,  de  roses  et  de  lie 
de  vin.  Souvent  la  silice  se  fond  insensiblement  dans  la  pâte  cal- 
caire. 

Au-dessus  des  couches  calcaires  viennent  des  marnes  blanches, 
grises  ou  verdâtres,  qui  les  séparent  des  meulières  dont  nous  allons 
parler. 

C'est  dans  ces  marnes  que  Dufrénoy  a  signalé,  à  Chennevières, 
près  de  Champigny,  une  variété  de  magnésite  formant  un  lit  de 
38  centimètres  d'épaisseur  (1).  Elle  est  d'un  blanc  grisâtre  et  tra- 
versée par  des  veinules  d'oxyde  noir  de  manganèse.  La  même  sub- 
stance existe  au  même  niveau  aux  environs  de  Coulommiers,  dans 
le  département  de  Seine-et-Marne  (2). 

Faune  du  calcaire  de  Brie.  —  Le  calcaire  de  Brie  contient  les 
vestiges  d'une  faune  intéressante. 

Les  mollusques  y  sont  peu  nombreux  et  exclusivement  terres- 
tres ou  d'eau  douce.  ATrcuzy  et  ailleurs,  on  YrecueïWe  des  Belix  de 
différentes  espèces,  analogues  à  celles  que  nous  trouverons  plus  loin 
dans  le  calcaire  de  Beauce.  Le  Limnœa  iongiscata,  que  nous  avons 
déjà  rencontré  en  si  grand  nombre  dans  le  travertin  de  Saint-Ouen, 
se  retrouve  ici  avec  une  profusion  analogue.  D'autres  limnées  lui 
sont  d'ailleurs  mélangées,  et  spécialement  les  Z.  f aôulum  {Bvongn.)^ 
L.  Briarensis  (Desh.)  et  Z.  ff eberti  (Uesh.),  Le  Planorbis  rotundatus 
est  très-abondant,  et  lui  aussi  nous  est  connu  pour  s'être  présenté 
dans  le  travertin  inférieur. 

II  y  a  plusieurs  Paludina,  et  dans  le  nombre  ce  P,  pusilla  qui 
pétrit  des  couches  entières  de  marnes  de  Saint-Ouen,  et  qui  ici 
existe  non-seulement  dans  les  couches  calcaires  de  la  Brie,  mais 
aussi  dans  les  meulières  proprement  dites. 

Les  carrières  des  environs  de  Sézanne  ont  fourni  des  restes  de 
Lophiodon^  auxquels  MM.  Hébert  et  Paul  Gervais  attribuent  l'âge 
du  calcaire  de  Brie.  Ce  résultat  est  très-intéressant,  en  montrant  que 
ce  pachyderaie,  apparu  dès  l'époque  des  ligniles,  c'est-à-dire  bien 
avant  le  Palœothe?'ium,  a  persisté  longtemps  après  celui-ci,  dont 
on  ne  retrouve  aucun  vestige  après  la  formation  gypseuse. 

Flore  du  calcaire  de  Brie.  —  Souvent  on  observe  des  empreintes 

(1)  Dufrénoy^  Annales  des  Mines,  4°  série,  1831,  t.  I,  p.  393. 

(2)  Builet.  de  la  Soc.  géologique,  iSU,  t.  I,  p.  224. 


Îi92  TKRRALNS  TERTlAIRïS: 

de  végétaux  dans  le  terrain  qui  nous  occupe,  mais  elles  sont  rare- 
ment déterminables  et  ne  paraissent  pas  jusqu'ici  avoir  été  l'objet 
d'études  spéciales.  Disons  cependant  qu'à  Treuzy,  localité  que  nous 
citions  tout  à  l'heure,  on  peut  recueillir  de  nombreuses  graines 
de  palmiers, 

§  2,  —  HmlU-rcM  <tf  Bric. 

CARACTfERKS  rÉNÉRAUx  —  Les  meuli(>rcs  sont  comme  noyées  dans 
des  argiles  impmes  ou  glaises,  c-olorées  en  bmn,  jaune,  roufïe, 
ou  blancKâti'es  et  se  présentant  sous  li  forme  de  bancs  dis- 
continus, ou,  plus  exactement  encore  de  masses  ou  grands  rognons 
irréguliers. 

Le  nom  dos  raLuIicresi  vient  comme  on  sut  de  l'usage  qu'on  eu 
fait  pour  la  fabrication  des  meules  a  moudre  et  leur  qualité,  à  cet 
égard,  est  duL  a  leur  structure  caverneuse    \  ce  titre,  elles  sont 


I 


FiG.  84.  —  Coupa  des  meulières  à  la  Ferté-EDiu.Iau 
4.  S>Hc'srermgiitous(di;KoiiUiiii!Ueau).  — 3.  Meulières  de  la  Brk.  —  i.  Gïii*.-.  —  l.  Ctktin 

très-recherchées,  exploitées  à  grands  frais  et  exportées  quelquefois 
à  des  dislances  considérables.  La  Ferté-sous-Jouarre  occupe  dans 
l'industrie  des  meules  une  des  places  les  plus  distinguées.  La  figure  8S 
donne  la  coupe  du  coteau  dans  lequel  ont  lieu  les  exploitations. 

Comme  on  voit,  le  bas  du  coteau  est  eonslitué  par  des  couches 
de  calcaire  grossier  au-dessus  duquel  apparaît  la  formation  gyp- 
seuse.  Le  haut  du  coteau  est  occupé  par  le  sable  de  Fontaine- 
bleau. C'est  entre  ce  sable,  dont  la  puissance  atteint  2ii  mètres,  et 
le  gypse,  que  se  montrent  les  meulières  et  leurs  argiles. 

Le  banc  proprement  dit  a  de  3  à  5  mètres  d'épaisseur.  Les  car- 
rières il  meules  sont  à  ciel  ouvert,  et  leur  exploitation  demande  par 
conséquent  des  déblais  préliminaires  extrêmement  considémbles. 


LES  MEULIÈRES    DE  BHIE.  293 

Une  fois  en  présence  du  banc,  c'est  au  bruit  que  la  pierre  rend  sous 
te  marteau  qu'on  reconnaît  sa  qualité. 

La  Ferté-sous-Jouarre  est  la  seule  localité  où  Ton  puisse  fabri- 
quer des  meules  d'un  seul  morceau,  ce  qui  suppose  des  rognons 
de  meulières  très-volumineux.  On  taille  un  cylindre  qui,  d'après  sa 
hauteur,  doit  donner  une  ou  deux  meules.  On  trace  sur  sa  hauteur, 
dans  ce  second  cas,  un  sillon  de  9  à  12  centimètres  de  profondeur, 
dans  lequel  on  fixe  des  cales  de  bois.  Entre  celles-ci  sont  placés 
des  coins  de  fer  que  l'on  chasse  avec  précaution  pour  déterminer 
la  rupture.  L'ouvrier  écoute  attentivement,  et  c'est  d'après  la  na- 
ture du  bruit  que  produit  la  fissure  qu'il  juge  s'il  doit  hâter  ou 
ralentir  l'entrée  de  ses  coins.  C'est  une  fabrication  très-intéressante 
à  suivre. 

A  la  Ferté  même,  et  à  plus  forte  raison  dans  les  gisements  moins 
favorisés,  on  fait  aussi  des  meules  en  plusieurs  morceaux  qui  sont 
réunis  par  des  cerceaux. 

L'exploitation  des  meules  dans  cette  localité  classique  remonte 
à  plus  de  quatre  cents  ans. 

Les  argiles  à  meulières  ne  sont  guère  employées  ;  cependant,  à 
Montfort-l'Amaury,  on  les  exploite  comme  amendement  pour  les 
besoins  de  l'agriculture. 

Faune.  —  Les  fossiles  des  meulières  de  Brie  consistent  princi- 
palement en  coquilles,  qui  sont,  pour  la  plupart,  les  mêmes  que 
celles  du  calcaire.  Dans  certains  points,  tels  que  Montfort-l'Amaury, 
les  Limnœa  inflata  (Brongn.)  sont  extrêmement  nombreux.  Cette 
petite  espèce  est  globuleuse,  très-ventrue;  à  spire  assez  élevée  et 
pointue,  composée  de  cinq  tours  dont  le  dernier  est  très-grand,  de 
la  moitié  aussi  haut  que  le  reste  de  la  coquille.  L'ouverture  est  assez 
régulièrement  ovale,  oblique  à  l'axe  ;  la  columelle  est  très-courte, 
tandis  que  le  pli  columellaire  est  fort  long,  peu  tordu  et  peu  saillant. 

Le  Limnœa  cylindrica  (Brard)  est  ventru.  Sa  spire  est  courte  et 
presque  scalariforme  ;  les  tours  en  sont  bien  séparés  par  une  suture 
profonde;  ils  sont  lisses  et  subcylindriques.  Le  dernier  tour  occupe 
plus  des  trois  quarts  de  la  hauteur  tolale.  L'ouverture  est  assez 
grande,  ovale,  évasée  à  sa  partie  antérieure  ;  la  columelle  est  simple, 
el  le  pli  columellaire  est  droit,  court,  pyramidal,  peu  saillant, 
quoique  assez  fortement  tordu  sur  lui-même. 

Flore.  —  A  Melun,  à  Longjumeau  et  ailleurs,  les  meulières  sont 
pétries  de  végétaux.  Nous  citerons  :  Carpolithes  thalictroides  pari- 
siensis;  C.  ovulum;  Chara  helicteres;  Nymphœa  Arethusœ. 


TB^^^^  TEIIBAINS  TERTIAIRES." 

OniCITIE  ET  MODE  DE  FORMATIOS  DES  MEULIÈRES.  —  C'CSl  Un  problème 

Irês-inléressanl  que  celui  de  l'origine  et  du  mode  de  formation  des" 
meulières.  M.  Meugy  a  émis  à  cet  égnrd  une  hypothèse  Irès-ingé- 
nieuse(l),  qui,  bien  qu'elle  ail  dû  être  ropoussée,  mérite  néanmoins 
d'être  exposée  ici.  Voici  la  substance  du  mémoire  de  M.  Meugy  : 

fl  Avant  d'entrer  dans  aueun  détail,  nous  croyons  devoir  rappeler 
les  limitesgéographrques  des  deux  terrains  a  meulièfos.  Ils  forment 
un  vaste  bassin  discoïde  embrassant  une  partie  des  départements 
de  Seîne-et-Oîse,  de  Seine-et-Marne,  de  l'Aisne  et  de  la  Marne,  et 
dont  la  concavité  est  tournée  au  nord.  Le  bord  de  ce  bassin  coïncide 
à  peu  près  avec  les  limites  septentrionales  des  départements  de 
Seine-et-Oise  et  de  Seine-et-Marne,  11  suit  ensuitP  parallèlement  la 
vallée  de  la  Marne,  en  touchant  Fèrc  en  Tardenois  (Aisne),  puis  se 
recourbe  au  sud  en  passant  à  Épemay,  Sèvres,  Provins,  Fontaine- 
hleau  et  Ramhouiliel.  Mais  toutes  les  parties  de  ce  bassin  sont  loin 
d'élre  également  riches;  car  l'étage  des  meulières  inférieures' 
manque,  pour  ainsi  dire,  complètement  sur  la  rivedroite  de  la  Seine 
et  de  la  Marne,  dans  les  deux  déparlements  de  Seine-et-Oise  et  de 
Seine-et-Marne.  Cet  étage  semble  faire  suite  à  celui  des  meulières 
supérieures,  qui,  abstraction  faite  des  lambeaux  isolés  au  sommet 
de  quelques  monticules  dans  les  arrondissements  de  Mantes,  Pon- 
toise  et  Meaux,  se  réduit  à  un  petit  bassin  de  forme  elliptique  dont 
Chevreuse  occupe  à  peu  près  le  centre,  et  qui  est  séparé  du  terrain 
à  meulières  inTérieures  par  les  côtes  sableuses  de  Sceaux,  Palaiseau 
et  Montihéry.  Ces  deux  terrains  se  trouvent  donc,  pour  ainsi  dire, 
dans  le  prolongement  l'un  de  l'autre,  bien  qu'occupant  des  niveaux 
différents  et  semblent  avoir  été  formés,  en  partie  du  moins,  à  uns 
même  époque  par  des  eaux  qui  ont  ruisselé  sur  toute  la  surface  où 
ils  s'étendent.  » 

Le  fait  le  plus  général,  et  sur  lequel  il  convient  d'appeler  l'atten- 
tion tout  d'abord,  parce  qu'il  s'applique  aux  deux  étages  de  meii- 
lières,  est  la  nature  roiiiéralogique  de  l'argile  associée  à  la  rodie,, 
quand  celle-ci  est  bien  en  place.  Si  la  meulière  n'a  pas  été  déplacée^ 
ce  qu'on  reconnaît  facilement  h  la  disposition  horizontale  que  lef 
bancs  siliceux,  bien  que  discontinus,  afTectent  généralement,  OD 
n'observe  dans  les  interstices  de  la  pierre  que  de  la  glaise  compacta,' 
grise  ou  rougeiUre,  dans  laquelle  sont  enipfttés  des  lentilles  de 
sable  et  des  fragments  anguleux  et  non  arrondis  de  silex  meulière. 

(i)  Meugj-,  Bullcl.  de  lo  Soc.  gi'olayii/iie,  2'  série,  t,  Xl[l,  p.  117  et  581. 


LES  MEULIÈRES  DE  BRIE.  295 

Au-dessus  de  cette  première  assise,  il  existe  très-souvent  à  la  sur- 
face du  sol  un  dépôt  sableux  ou  limoneux,  dont  les  parties  consti- 
tuantes remplissent  les  cavités  ou  les  fentes  du  terrain  sous-jacent. 
Cette  couche  de  gravier,  de  sable  et  d'argile  rougeâtre,  plus  ou 
moins  sableuse,  qui  recouvre  la  superficie  des  plateaux,  renferme 
aussi  des  meulières  ;  mais  celles-ci  s'y  trouvent  disséminées  sans 
aucun  ordre  en  blocs  isolés,  et  leur  gisement  diffère,  par  suite,  de 
celui  des  meulières  du  dessous,  dont  la  stratification  est  au  con- 
traire assez  marquée. 

De  plus,  on  observe  à  différents  niveaux  des  blocs  de  meulières 
empâtés  dans  l'argile  ou  limon,  ou  mélangés  avec  des  cailloux 
roulés  de  toute  nature. 

Les  faits  observés  prouvent,  en  un  mot,  que  les  meulières  infé- 
rieures, comme  les  meulières  supérieures,  associées  à  des  argiles 
compactes,  sont  recouvertes  par  des  terrains  tantôt  sablonneux  et 
graveleux,  tantôt  limoneux,  qui  empâtent  tous  deux  des  blocs  plus 
ou  moins  volumineux  de  la  roche  sous-jacente. 

Les  meulières  paraissent  donc,  pour  M.  Meugy,  avoir  été  remuées 
ou  déplacées  à  deux*  époques  différentes  :  premièrement,  à  l'époque 
du  dépôt  des  sables  et  graviers;  deuxièmement,  à  celle. du  limon. 

Le  massif,  pris  dans  son  ensemble,  affecte  bien  une  disposition 
horizontale;  mais  ses  diverses  parties,  au  lieu  de  faire  corps  entre 
elles  ou  de  se  lier  l'une  à  l'autre  par  des  veinules  plus  ou  moins 
épaisses,  consistent  au  contraire  en  fragments  de  toutes  grosseurs, 
à  surfaces  droites,  séparés  les  uns  des  autres  par  des  intervalles 
souvent  très-étroits,  remplis  de  glaise.  En  un  mot,  les  matériaux 
constituants  de  ce  terrain  sont  disposés  comme  si  l'argile  s'était 
formée  après  le  dépôt  de  la  meulière.  Une  opinion  toute  contraire 
a  été  émise  par  M.  Constant  Prévost  (1).  Suivant  cet  auteur,  les 
masses  siliceuses  seraient  contemporaines  des  argiles  qui  les  enve- 
loppent, et  auraient  été  produites  à  la  manière  des  silex  de  la  craie, 
par  des  agglomérations  de  la  silice  au  sein  du  limon  argileux.  Mais 
la  structure  fragmentaire  des  meulières,  bien  différente  de  celle  des 
silex  du  terrain  de  craie,  qui  est  au  contraire  arrondie,  noduleuse 
ou  mamelonnée,  nous  paratt  s'opposer  à  ce  que  cette  hypothèse 
puisse  être  admise.  D'ailleurs  on  ne  pourrait  expliquer  ainsi  la  pré- 
sence des  débris  qu'on  observe  au  milieu  des  argiles  dans  les  inter- 

(1)  Constant  Prévost,  Quelques  faits  relatifs  à  la  formation  des  silex  meulières 
{Bullet.de  la  Soc.  philomatique,  1826). 


nn^^^^^^^^"  TERRAIBS  TERTlAIRïSf" 
valles  horizontaux  qui  sépan-nl  les  bancs  de  meulières  et  jusqu'à  la 
partie  inlérieure  de  la  foim.iUon.  Kous  ne  pouvons  non  plus  ad- 
mettre, avec  il.  Constant  Prévost,  que,  les  traces  de  mjjtures  et  de 
dislocations  que  présentent  les  massifs  de  meulières  doivent  être 
attribuées  au  tassement  des  sables  qui  les  supportent.  Car  cette 
explication  ne  pourrait  évidemment  s'appliquer  aux  meulières  infé- 
rieures. Enfin,  certains  faJts  qui  n'ont  pas  échappé  aux  investiga- 
tions de  Dufrénoy,  ne  peuvent  laisser  de  doutes  sur  la  non-con- 
temporanéité  des  argiles  et  des  meulières.  Ainsi,  ce  savant  a  re- 
maiHiué  que  la  meulière  de  Brie  n'était  qu'un  accident  au  milieu  du 
calcaire  siliceux,  et  que  le  développement  de  l'un  de  ces  ten-ains 
correspondait  ordinairement  à  un  amincissement  de  l'autre.  Le 
teirain  des  meulières  ne  form(>  pas,  eu  elTet,  ime  nappe  contiuue  et 
stratihéeregulièrementau-dessus  du  calcaire  siliceux,  puisqu'on  ren- 
contre aux  mêmes  niveaux,  tantôt  les  meulièi'es  avec  leurs  argiles, 
tautât  les  roches  de  travertin  supérieur.  Or,  si  les  meulières  s'étaient 
formées  dans  les  argiles,  on  ne  comprendrait  pas  pourquoi  ce  ter- 
rain ne  s'étendrait  pas  eu  couche  régulière  au-dessus  du  calcaire 
lacustre.  De  pinson  voit  souvent  (Villcœoissou,EBSonnes,  Marelles, 
Epinay,  etc.)  la  meulière  passer  insensiblementau calcaire  siliceux. 
M.  Meugy  insiste  beaucoup  sur  ce  point,  parce  qu'il  lui  semble 
donnei'  la  clei'  du  mode  de  foi'maliun  de  cette  roche.  A  Marolles, 
notamment,  on  remarque  au  fond  des  carrières  des  bancs  presque 
continus  de  calcaire  siliceux  passant  à  une  meulièrt;  poreuse.  Ces 
bancs  sont  l'ecouverts  par  des  meulières  associées  à  des  glaises 
compactes  auxquelles  sont  superposées  d'autres  meulières  en  fmg- 
ments  anguleux,  avec  glaises  rougeâtres  et  verdàlres  enveloppées 
dans  des  argiles  plus  maigres,  mêlées  de  gros  sable,  qui  empâtent 
aussi  des  parties  marneuses  blanches.  Quelquefois  le  gravier  domine, 
et  eu  certains  points  ce  gravier  est  lui-même  recouvert  par  un  peu 
de  limon  argilo-sableux  jaunâtre  qui  emplit  les  dépressions  du  sous- 
sol.  Dans  les  carrières  ouvertes  entre  Montgerau  et  lirunoy  pour 
l'extraction  de  la  piene  destinée  au  macadamisage  des  rues  de 
Paris,  on  observe  au-dessus  du  banc  siliceux  exploité,  qui  a  2  mè- 
tres de  puissance,  une  couche  de  marne  blanche  dont  la  surface 
présente  de  nombreuses  ondulations,  puis  des  fragments  détachés, 
formés  partie  de  meulièi'e,  partie  de  calcaire  siliceux,  dans  une  ar- 
gile rougeàlre  mêlée  de  gravier,  qui  l'eufemie  aussi  des  lambeaux 
de  marne,  au  milieu  desquels  on  distingue  encore  quelquefois  des 
parties  siliceuses  meuliéri formes.  Celte  ai'^ile,  dont  l'épaisseur  est 


LES  MEULIÈRES  DE  BRIE.  297 

de  2  à  3  mètres,  remplit  les  nombreuses  fentes  du  banc  inférieur. 
Il  semblerait  que  la  couche  supérieure  du  travertin,  dont  il  n'existe 
plus  maintenant  que  des  débris,  a  été  partiellement  décomposée,  et 
que  ces  débris  ont  été  remaniés  postérieurement.  A  Villemoisson, 
les  bancs  de  calcaire  siliceux  ne  sont,  pour  ainsi  dire,  cariés  qu'à  la 
surface,  et  une  même  pierre  présente  à  la  lois  du  calcaire  compacte 
jaunâtre,  de  la  silice  gris  bleuâtre  et  de  la  marne  blanche  ou  gris 
blanchâtre.  Il  en  est  de  même  à  Epinay  et  à  Essonnes.  Dans  l'une 
des  carrières  ouvertes  dans  celte  dernière  localité,  au  sommet  de  la 
côte,  sur  la  routé  de  Mennecy,  se  montrent  des  bancs  épais  de  cal- 
caire siliceux  traversés  par  des  filières  très-étroites,  au  contact  des- 
quelles la  pierre  était  complètement  transformée,  et,  à  quelques 
centimètres  de  ces  fentes,  la  meulière  devenait  de  moins  en  moins 
cariée  et  passait  graduellement  au  calcaire  compacte. 

Les  vides  contigus  aux  filières  ne  renfermaient  qu'un  léger  dépôt 
de  glaise  rôugeâtre.  Sénarmont  a  cité,  d'ailleurs,  plusieurs  loca- 
lités du  département  de  Seine-et-Marne  où  la  meulière  n'est  pas 
exclusivement  siliceuse  et  renferme  de  3  à  15  pour  100  de  carbonate 
de  chaux,  comme  entre  Saint-Ouen  et  Rebais,  aux  environs  du 
Plessis-Picard,  de  Servon,  de  Brie-Comte-Robert,  de  la  forêt  d'Ar- 
mainvilliers,  etc.  o  J'ai  moi-même  recueilli,  dit  l'auteur,  sur  leplateau 
qui  borde  la  Marne,  à  l'est  de  Champigny,  dans  un  terrain  remanié 
consistant  en  une  argile  jaunâtre  avec  fragments  siliceux  et  mar- 
neux, des  échantillons  de  meulières  imparfaites,  au  centre  desquels 
on  distingue  de  petits  noyaux  compactes  et  calcaires  de  nuance 
grisâtre,  entourés  d'une  enveloppe  blanche  toute  siliceuse  (1).  » 

Maintenant,  comment  peut-on  concevoir  le  mode  de  formation  des 
meulières  et  des  glaises  qui  les  enveloppent?  On  lit  dans  la  Descrip- 
tion géologique  des  environs  de  Paris  par  Brongniart  (page  79)  : 
«  C'est  dans  ce  terrain  (calcaire  siliceux)  que  se  trouve  une  des 
sortes  de  pierres  connues  sous  le  nom  de  meulières,  et  qui  semblent 
avoir  été  la  carcasse  siliceuse  du  calcaire  siliceux.  Le  silex,  dé- 
pouillé de  sa  partie  calcaire  par  une  cause  inconnue,  a  dû  laisser  et 
laisse  en  effet  des  masses  poreuses,  mais  dures,  dont  les  cavités 
renfennent  encore  de  la  marne  argileuse,  et  qui  ne  présentent  âu- 

(1)  Nous  dirons,  à  cet  égard,  conformémenlà  rassertion  de  M.  Meugy,  que  nous 
avons  recueilli  nous-même  dans  les  meulières  de  Brie  de  Grand-Vaux  (Seine-et- 
Oise)  des  échantillons  absolument  calcaires,  extrêmement  friables^  et  qu'on 
pourrait  confondre  pourTaspect  avec  la  craie  blanche  proprement  dite.  Nous  avons 
déposé  un  échantillon  de  ce  genre  dans  les  collections  du  Muséum. 


^^^^^^^^^  TEBRâlNS  TERTIAIRES. 

Guac  trace  de  stratîrication.  \ous  avons  fait  de  véritables  meulièi'es 
artificielles  en  jetant  du  calcaire  siliceux  dans  dû  l'acide  nitrique.  i> 
Chacun  peut  répéter  cette  expérience  bien  simple,  et  l'on  ru- 
inanjuera  que  l'acide  laisse  un  résidu  argileux  jaunâtre,  qui  paraît 
représenter  certaines  glaises  associées  à  la  pierre  meulière. 

itlais  dans  cette  manière  de  voir,  à  quelle  époque  ces  eaux  acides 
ont-elles  fait  irruption  dans  le  bassin  de  Paris?  Il  résulte  des  faits 
observés  qu'ellesn'auraienl  pu  arriveravant  le  dépât  des  sablesde  Fon- 
tainebleau: cai',  s'il  en  était  ainsi,  il  semble  que  le  calcaire  siliceux 
devrait  avoir  été  attaqué  à  peu  près  uniformément  sur  toute  son 
étendue  ;  et  l'on  ne  verrait  pas,  au  même  niveau  et  en  des  points 
aussi  rapprocbés  que  Juvisy  et  Villemoisson  par  exemple,  d'un  câté 
le  calcaire  siliceux  intact,  et  de  l'autre  le  même  calcaire  en  partie 
transformé. 

M.  Meugy  a  observé,  d'ailleurs,  il  Hondevilliers,  à  deux  lieues  au 
sud  de  Nogent-l'Artaud,  un  fait  qui  ne  peut  guère  laisser  de  doute 
à  ce  sujet.  11  existe  dans  cette  commune'  de  grandes  cairières  où  l'on 
exploite  le  travertin  supérieur  pour  les  fabricants  de  meules  de  la 
Ferté-sous-JouaiTe.  Dans  l'une  d'elles,  ouverte  depuis  douze  à  quinze 
ans  au  milieu  d'un  terrain  appartenant  au  sieur  Dumoncet,  on  voit 
les  .'iables  supérieurs  interrampus  par  une  grande  poche  ([ui  est 
l'emplie  de  limon  et  qui  atteint  le  massif  exploité.  Ce  massif  con- 
siste en  bancs  siliceux  plus  ou  moins  cariés,  qui  fout  corps  eiltre 
eux,  et  dont  les  vides  sont  presque  entièrement  remplis  d'argile  sa- 
bleuse jaune  et  giise,  qui  se  lie  évidemment  au  limon  du  dessus, 
l'i',  si  les  eaux  acides  élaient  venues  antérieurement  aux  sables,  il 
serait  naturel  que  les  vides  restant  dans  la  pierre  fussent  remplis  de 
sable  et  nou  de  limon.  De  plus,  la  pierre  meulière  cariée,  la  seule 
qui  soit  propre  à  la  fabrication  des  cari"eaux  îi  meules,  se  trouTe 
uniquement  au-dessous  de  cette  poche,  et  en  général  dans  les 
parties  où  les  sables  manquent.  On  n'observe,  en  effet,  sous  ces 
sables,  qui  sont  supportés  par  un  lit  imperméable  de  glaises  de  di- 
verses couleurs,  que  des  bancs  épais  de  cailloux,  avec  fentes  vei'li- 
cales  remplies  tantôt  de  limon,  tantôt  de  sable  pur.  Les  ouvriers 
disent  eux-mêmes  qu'ils  craignent  le  sable,  parce  qu'ils  savent,  par 
expérience,  qu'il  n'y  a  pas  de  bonne  pierre  au-dessous. 

Les  eaux  acides  n'ont  pu  aniver  non  plus  immédiatement  après 
le  dépôt  des'  sables,  car,  dès  qu'il  n'est  guère  possible  de  concevoir 
l'allure  toute  particulière  des  meulières  inférieures  sans  admettre 
une  dénudation  préalable  de  ces  sables,  la  concordance  qui  existe 


LES  MEllLIÈBES   DE  BRIE.  299 

entre  cette  formation  et  le  calcaire  de  Beauce  s'opposerait  à  cette 
supposition. 

Ces  eaux  n'auraient  donc  pu  affluer  qu'après  le  calcaire  lacustre 
supérieur  et  lorsque  ce  dernier  avait  déjà  été  raviné  ainsi  que  les 
sables,  c'est-à-dire  lorsque  le  relief  du  sol  présentait  à  peu  près  la 
configuration  actuelle,  abstraction  faite  des  dernières  vallées.  «  Or, 
dit  M.  Meugy,  comme  le.  terrain  des  meulières  supérieures  est  dis- 
posé, relativement  au  calcaire  de  Beauce,  de  la  même  manière  que 
celui  des  meulières  inférieures,  par  rapport  au  calcaire  de  Brie,  et 
que,  par  suite,  la  physionomie  qui  leur  est  propre  n'a  pu  leur  être 
imprimée  que  par  des  causes  semblables  ;  comme,  d'un  autre  côté, 
les  graviers  et  glaises  qui  se  rattachent  au  terrain  de  Sologne  rem- 
plissent les  vides  des  meulières,  dont  ils  renferment  aussi  des  frag- 
ments,  il  s'ensuit  que  les  eaux  acides  dont  il  est  question  n'ont  pu 
envahir  le  lac  parisien  que  vers  la  fin  de  la  période  miocène,  avant 
l'époque  des  faluns.  Elles  se  seraient  alors  répandues  sur  les  calcaires 
siliceux,  et  les  auraient  décomposés  plus  ou  moins  complètement 
en  laissant  pour  résidu,  d'une  part,  le  squelette  siliceux  du  calcaire, 
et,  d'autre  part,  l'argile  ferrugineuse,  primitivement  mêlée  d'une 
manière  intime  au  carbonate  de  chaux.  Un  peu  plus  tard  les  vides 
nombreux  et  irréguliers  existant  au  milieu  de  ce  squelette  ou  de 
cette  espèce  de  carcasse  du  calcaire  siliceux  (pour  nous  servir  de 
l'expression  pittoresque  de  Brongniart)  auraient  été  remplis  par  Içs 
glaises  et  les  sables  du  terrain  de  Sologne.  Cette  hypothèse  parait 
rendre  assez  bien  compte  de  tous  les  faits  observés.  En  effet,  il  est 
naturel  de  supposer  que,  par  suite  delà  décomposition  des  calcaires, 
les  veines  siliceuses  ne  faisant  plus  partie  d'un  massif  compacte,  se 
sont  facilement  rompues  dans  les  points  où  elles  offraient  le  moins 
de  résistance.  Il  est  résulté  de  là,  d'une  part,  de  menus  débris  qui 
ont  été  empâtés  par  les  argiles,  et,  d'un  autre  côté,  des  fragments 
tantôt  en  grosses  masses,  tantôt  en  plaquettes,  qui  sont  restés  à  peu 
près  dans  la  position  qu'ils  occupaient  d'abord,  mais  qui,  par  suite 
du  tassement,  ont  dû  s'incliner  plus  ou  moins  en  divers  sens  et 
présenter  les  apparences  de  dislocation  qu'on  observe.  Les  inter- 
valles argileux  qui  existent  au  milieu  des  massifs  de  meulières 
seraient  donc,  pour  la  plupart,  une  conséquence  de  la  dissolution 
du  calcaire  et  des  marnes  associées  à  la  silice  ;  mais  ils  ont  pu  pro- 
venir aussi  quelquefois  de  fissures  résultant  du  retrait  même  de  la 
matière.  Dans  le  premier  cas,  l'argile  provenant  de  lattaque  du  cal- 
caire par  l'acide  a  formé  un  léger  dépôt  dans  les  vides  produits  par 


^P^^^^^^^^  tERRAinS  TERTiAIBES, 
l'enlèvemenl  du  carbonate  de  chaux,  lesquels  vides  ont  pu  être  pos- 
térieurement comblés  par  lus  glaises  de  Sologne;  et,  dans  le  second 
cas,  ce  sont  seulumeut  ces  glaises  qui  se  sont  ÎDSitrées  dans  les 
fentes  de  la  pierre  en  même  temps  que  d'autres  matériaux  détachés 
des  terrains  environnants.  C'est  ainsi  que,  dans  les  carrières  de 
Ferrières  et  de  Collégien  (Seine-et-Marne),  situées  à  deux,  lieues  au 
sud  de  Lagny,  on  trouve  quelquefois,  au  niilieu  du  massif  siliceux 
et  même  au-dessous,  de  petites  veines  de  sable  provenant  de  (a  dé- 
gradation des  monticules  voisins.  C'est  ainsi  qu'à  Saint-Michel-sur- 
Orge  (Seine-et-Ûise),  les  fentes  des  bancs  de  caillasse  sont  aussi 
remplies  par  du  sable  ou  par  une  glaise  sableuse  brune,  analogue  à 
celle  qui  existe  quelquefois  dans  le  nord  à  la  base  du  limon.  Quant 
aux  graviers  et  sables  de  Sologne,  on  conçoit  que  l'agitation  des 
eaux  qui  avait  uécessaircmeul  lieu  au  moment  de  leur  transport, 
ail  suffi  pour  soulever  les  blocs  isolés  de  meulière  déjii  mécae  en- 
tourés de  glaises  qui  gisaient  pôle-môle  à  la  surface  du  sol. 

«Leschoses  se  sont  probablement  passées  comme  nous  venons  de 
le  dire,  quand  les  bancs  calcaii'es  se  trouvaient  découverts  à  la  sur- 
face des  plaines.  En  dehors  de  leurs  aflleuremenls,  au  contraire, 
quand  ils  étaient  préservés  du  contact  de  la  liqueur  acide  par  les 
veines  glaiseuses  imperméables  qui  existent  pre-s(|ue  toujours  à  la 
base  des  sables  supérieui-s,  et  par  une  plus  ou  moins  grande  épais- 
seur de  marnes  du  calcaire  de  Deauce,  ils  ont  dû  conserver  leur 
structure  primitive. 

»  Quelquefois  les  couches  calcaires,  bien  que  se  trouvant  à  une 
certaine  profondeur,  ont  pu  être  attaquées,  soit  que  les  eaux  venant 
de  la  surface  se  soient  répandues  dans  les  fissures  du  sol,  soît  que 
ces  eaux  soient  sorties  de  l'intérieur  en  certains  points  ù  l'état  de 
sources;  mais  les  diverses  parties  du  massif  coiixidé  n'ont  pu  se 
désunir,  et  l'action  de  l'acide  n'a  dû  avoir  pour  effet  que  de  laisser 
de  petits  noyaux  argileux  dans  les  pores  de  la  pierre,  comme  il  Epi- 
nav  et  à  Chamarande,  et  d'engendrer  de  la  limonite,  qui  s'est  agglo- 
mérée en  quelques  points  sous  forme  de  nodules. 

»  Ainsi,  les  divers  terrains  à  meulières  ne  seraient  que  le  résultat 
d'une  modification  opéree  sur  les  deux  calcaires  lacustres  par  des 
eaux  acides  qui  auraient  agi  postéi'ieuremeut  à  leur  dépât,  dans  un 
même  bassin  dont  la  forme  et  la  profondeur,  indépeudantes  de 
l'étendue  des  deux  formations ,  n'ont  été  déterminées  que  par 
lo  relief  des  couches  inférieures  et  par  les  dénudations  que  le  sol 
superiiciel  avait  déjà  éprouvées. 


LES   MEULIÈRES  DE  BRIE.  301 

»  Quant  à  la  nature  et  à  l'origine  de  Tacide  auquel  nous  attribuons 
la  décomposition  des  calcaires  siliceux,  ce  sont  là  des  questions 
qu'il  n*est  guère  possible  d'aborder  et  encore  moins  de  résoudre. 
Des  sources  d'acide  carbonique,  telles  que  celles  qui  existent  de 
nos  jours,  auraient-elles  suffi  pour  détruire  d'aussi  grandes  masses 
calcaires?  On  serait  plutôt  porté  à  supposer  que  l'agent  qui  a  servi 
à  la  désagrégation  et  à  l'altération  de  ces  roches  a  été  l'acide  chlor- 
hydrique,  qui  s'échappe  encore  par  torrents  des  volcans  actuels,  et 
qui  existe  aussi  quelquefois  dans  les  sources  thermales.  L'acide 
sulfiirique  résultant  du  grillage  des  pyrites  ou  de  la  combustion 
lente  du  gaz  hydrogène  sulfuré  au  contact  des  corps  poreux,  a  peut- 
être  aussi  joué  un  rôle.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  émanations  acides 
auraient  coïncidé  avec  le  soulèvement  désigné  par  le  nom  de  système 
du  Sancerrois,que  M.  Élie  de  Beaumont  regarde  comme  séparant  le 
terrain  d'eau  douce  du  bassin  de  Paris  des  falunsde  laTouraine.  » 

Malgré  l'attrait  que  peut  avoir  cette  supposition,  il  ne  faut  pas 
méconnaître  qu'elle  soulève  des  difficultés  insurmontables.  Tout 
d'abord  on  peut  remarquer  son  extrême  complication. 

Et  puis,  quoi  qu'en  ait  dit  M.  Meugy,  les  deux  niveaux  de  meu- 
lières sont  parfois  superposés  sur  une  même  verticale  et  séparés 
l'un  de  l'autre,  non-seulement  par  le  sable  de  Fontainebleau,  mais 
aussi  par  des  couches  de  calcaire  qui  auraient  nécessairement  subi 
Finfluence  dissolvante  d'un  agent  capable  d'agir  sur  les  strates 
extrêmes  de  l'ensemble.  Cette  même  remarque  s'applique  égale- 
ment au  cas  très-fréquent  où  les  lits  de  meulières  sont  recouverts 
par  des  couches  de  calcaire  plus  ou  moins  siliceux.  C'est,  par 
exemple,  ce  que  donne  la  coupe  suivante  prise  au-dessus  du  village 
de  Juvisy,  au  lieu  dit  la  Cour  de  France  : 

ià.  Terre  végétale » 

13.  Sable  de  Fontainebleau  argileux A, 00 

12.  Lit  d'argile 0,50 

11.  Marne  calcaire  grise  avec  buîtres  (0.  cyathula,  0.  ton- 

girostris,  etc.) 0,30 

10.  Marne  calcaire  grise  avec  concrétions  calcaires  remplies 

de  million  tes  et  autres  coquilles  marines 1,00 

9.  Marne  sableuse  jaunâtre  avec  petits  fragments  arrondis 

de  marne  blanche 0^50 

8.  Marne  calcaire  blanche  contenant  à  la  partie  supérieure 
des  planorbes  et  des  limnées,  alternant  à  la  partie 
inférieure  avec  des  lits  de  silex  accompagnés  d'un 
peu  d'argile  jaunâtre v 3,00 


I 

I 


TERRAINS  TËitTlAlHKSi" 
7.  Ilanc  de  calcaire  siliceuxcompacle  (la  surface  inférieure 

de  eu  liaoc  est  â  t'élal  de  meulière). 1.60 

G.  iieutière  accompagnée  d'un  peu  d'argile  jaunilre.  ■  .  .  0,iO 

5,  Calcain.'  siliceux  conerÉLiooné  et  meulïérironne 0,80 

i.  U«ulièreet  eaicaïre  ^iLceax de  1   i  3,flO 

3.  Hames  rertes 5,00 

2.  Harnes  jaunes  Ceuilletées  (marnei  II  cjthérées  de  Bron- 

gniartj 1,00 

1.  Marnes  Lleuàlrea  et  blancliâlres a 

On  voit  donc,  suivant  la  remarqae  de  M.  Hébert  (1),  qu'H  existe 
de  véritables  meulières  au  milieu  du  calcaire  siliceux,  soos  des 
assises  assez  puissantes  de  maniRS  calcaires,  d'argiles  et  de  sablM. 
Ces  meulières,  si  elles  étaient  dues  à  l'action  d'un  acide,  et  l'on  ae 
peut  nier  qu'il  fût  possible  d'en  obtenir  par  ce  procédé,  n'aiiAtent 
certainement  pas  été  produites  à  une  époque  postérieure  ft'cd)» 
de  la  formation  du  calcaire  siliceux;  elles  sont  évidemment  coAUii^ 
poraines. 

Une  autre  hypothèse  à  faire,  au  sujet  de  l'origine  et  du  mode  de 
formation  des  meulières,  consiste  à  en  faire  des  produits  cûia|âin- 
bles  aux  tufs  siliceux  des  geysers  actuels. 

Les  fçeysers  sont,  comme  on  sait,  des  sources  dont  la  tcnipte- 
lure  élevée  est  fournie  par  les  régions  profondes.  L'eau  iétti 
sources  tient  en  dissolution  do  la  silice  qui  se  repose  le  longdéiBs- 
surc^  qui  livrent  passage  au  liquide  et  les  tapisse  d'incinlisUtfons 
variées. 

Le  plus  célèbre  et  certainement  le  plus  beau  est  le  grand  flcj-str 
d'Islande  (fig.  85).  De  loin,  de  légères  vapeurs  rampant  dans  ia 
plaine  basse,  au  pied  de  la  montagne  de  Bladfell,  indiquent  l'em- 
placement du  jet  d'eau  et  des  som'ces  voisines.  La  vasque  de  piciTi? 
siliceuse  que  le  Geyser  s'est  lui-même  formée  pendant  le  cours  des 
siècles,  n'a  pas  moins  de  16  mètres  de  largeur  et  sert  de  bassin 
extérieur  ù  un  entonnoir  de  23  mèti'es,  du  fond  duquel  s'élèvent  les 
epLU\  et  la  vapeur.  Une  mince  nappe  liquide  s'épanche  par-dessus 
les  bords  de  la  vasque  et  desj^end  en  cascatelles  sur  la  pente  eïté- 
rieure.  L'air  froid  fait  baisser  la  température  de  l'eau  à  In  siwface, 
mais  en  même  temps  la  chaleur  augmente  de  plus  en  plus  dans  les 
coucbos  inférieures  ;  en  certains  endroits,  des  bulles  se  forment  nu 
fond  de  l'eau  et  viennent  éclater  dans  l'air.  Bientôt  ces  couches  de 
vapeurs  s'élèvent  en  nuages  dans  l'eau  verte  et  transparente  ;  mais, 

(i)  BÉbtrl,  llul/el.  île  In  Soc.  gôùlogiquc,  1,  1111,  p.  603. 


LES  MEIÎLIÈIltS 

rencontrant  les  masses  plus  froides  de  la  surface,  elles  se  dissolvent 
de  nouveau.  Enfin,  elles  anivent  presque  dans  la  vasque  et  sou- 
lèvent les  eaux  eu  bouiliotmant;  les  vapeurs  jaillissent  cà  et  là  dans 
la  nappe  liquide;  la  température  du  bassin  tout  entier  s'élève  au 
point  d'ébuUition,  la  surface  se  gonfle  en  masses  écumeuses,  le  sol 
tremble  et  mugît  sourdement.  La  chaudière  laisse  échapper  sans 


cesse  (les  nuages  de  fuuiéû,  qui  taiitût  s'accumulent  sur  le  bassin, 
taiitùt  sont  balayés  par  le  vent.  Quelques  moments  de  silence  suc- 
cèdent de  temps  en  temps  au  siFflemciU  des  vapeurs.  Tout  à  coup 
la  résistance  est  vaincue;  l'énorme  jet  s'élance  avec  fracas,  et, 
comme  un  pilier  de  marbre  éblouissant,  surgit  à  plus  de  30  mètres 
dans  les  airs.  Un  deusièmc,  puis  un  troisième  jet  se  succèdent  i"upi- 
dcment;  mais  le  magnifique  spectacle  ne  dure  qu'un  petit  nombre 
de  minutes.  La  vapeur  sccliappe;  l'eau,  refroidie,  tombe  dans  la 
vasque  el  sur  le  pourtour  du  bassin,  et,  pendant  des  heures  et 
même  des  jours,  on  attend  vainemenl  une  nouvelle  explosiou.  En 


»' 


!(i(s  il''  f)ifi/l')gie  de  M,  Contejeu 


I 


TERRAINS  TEHTIAIHES, 
se  penchanl  au-dessus  de  rentoniioir  duquel  sortait  un  tel  orage 
d'écume  el  de  bruit,  et  où  l'on  ne  voit  plus  alors  qu'une  eau  bleue 
transparente,  faiblement  ridée,  on  peut  à  peine  croire,  dit  le  chi- 
miste Bunsen,  au  changement  soudain  qui  vient  de  s'opérer.  Les 
minces  déprtts  de  matières  siliceuses  (jue  laissent  en  s'évapiiraiU 
tes  eaux  bouillantes  ont  déjà  formé  un  monticule  conique  autour 
de  la  source,  et  tùt  ou  tard  la  margelle  do  pierres  fn^andissanta 
aura  tellement  accru  la  pression  de  la  masse  liquide  dans  la  Ton- 
laine,  que  les  eaux  s'ouvriront  à  la  lin  une  nouvelle  issue  en  dehors 
du  cùne. 

y\.  le  docteur  Eugène  Robert  s'est  attaché  à  faire  ressortir  le» 
analogies  que  présentent  les  geyséritcs  avec  les  meulières  tertiaires. 
Voici  comment  il  s'exprime  sur  cet  intéressant  sujet  (1)  : 

u  En  comparant  les  dépâls  siliceux  de  l'Islande  encore  en  pleine 
activité  avec  ceux  des  meulières,  nous  arrivons,  en  procédant  do 
connu  à  l'inconnu,  à  pouvoir  dire  que  les  meulières  de  nos  terrains 
neptuniens  se  sont  sans  doute  formées  de  la  même  manière  que 
celles  des  terrains  volcaniques.  Les  bassins  des  sources  thermales 
où  l'eau  est  tranquille,  et  que,  par  ce  fait  on  appelle,  en  idiome  islan- 
dais lixngan  (bains),  pour  les  distinguer  des  Ai'crs,  prononcez ywer: 
(chaudrons),  où  elle  est  toujours  en  ébullitton,  nous  fournissent 
surtout  une  indication  précieuse.  Là,  nous  aurons  la  preuve  que  la 
silice  gélatiniforme,  sur  laquelle  des  minéralogistes  font  préala- 
blement passer  les  agates,  calcédoines,  corps  organisés  silici  liés,  etc., 
avant  de  se  durcir,  ne  peut  prendre  cet  état  de  gelée  qu'à  l'aide  d'ans 
température  élevée  bien  inférieure  cependant  à  celle  qui  en- 
gendre les  concrétions  siliceuses  du  chou-fleur.  En  effet,  les  oaui 
refroidies  de  ces  sources  ne  iléposent  point  de  silice  concrétionnée. 
Voilà  trente  ans  que  nous  avons  rendu  captive  de|  l'eau  du  grand 
Geyser,  puisée  dans  son  bassin  même  après  l'une  de  ces  magni- 
fiques éruptions  qui  l'ont  rendu  si  célèbre;  et  à  l'heure  qu'il  esl.il 
ne  s'est  condensé  au  fond  des  bouteilles  qui  la  renferment  que  des 
flocons  d'une  matière  gélatiniforme  que  l'on  pourrait  prendre  pour 
de  la  silice,  s'il  n'en  restait  plus  après  la  combustion  qu'un  peu  de 
charbon.  L'ne  certaine  chaleur  douée  de  toutes  les  propriétés  ther- 
males parait  donc  devoir  être  indispensable  pour  que  les  réactions 
puissent  s'opérer  facilement.  Au  reste,  afin  de  mieux  faire  ressortir 


(1)  Eugène  Robert,  Rnpppochemenh  ei 
H  li-s  meulières  proprement  dites. 


■e  les  dépôts  fonligéniquea  de  f  blonde 


LES  MEUUËilES  D£   BRIE.  305 

les  traits  de  -parenté  qui  nous  semblent  exister  entre  les  produits 
des  geysers  et  les  meulières,  il  vaut  mieux,  en  recourant  à  notre 
journal  de  voyage,  opposer  ces  roches  les  unes  aux  autres.  »- 

Abstraction  faite  des  concrétions  siliceuses  en  chou-fleur  dont  on 
a  fait  une  espèce  minérale  sous  le  nom  de  geysériHe,  que  le  grand 
Geyser,  particulièrement,  dépose  encore  à  une  température  qui 
excède  1.00  degrés  centigrades  (elle  peut  aller  à  124  degrés  centi- 
grades), voici  ce  qu'on  rencontre  en  partant  du  petit  cône  surbaissé 
au  sommet  duquel  il  jaillit,  et  sur  la  rive  droite  d'un  ravin  qui  le 
contourne  : 

1°  Concrétion  siliceuse  blanchâtre,  friable,  avec  empreintes  de 
graminées,  de  prèles  et  de  cypéraoées,  plantes  vivant  encore,  près 
de  là,  dans  des  terrains  tourbeux  arrosés  par  le  Beinà,  qui  reçoit 
toutes  les  eaux  des  geysers. 

S*»  Un  peu  plus  loin,  au-dessous  et  au-dessus  d'une  concrétion 
siliceuse  en  chou-fleur,  se  présente  une  concrétion  siliceuse  calcé- 
donieuse,  plus  ou  moins  feuilletée,  ayant  une  singulière  analogie 
avec  nos  meulières. 

3**  On  trouve  aussi  dans  les  mêmes  localités  voisines  de  l'Hécla, 
mais  non  en  place,  une  autre  concrétion  siliceuse,  fibreuse,  demi- 
dure,  oflrant  une  ressemblance  assez  grande  avec  le  silex  nectique 
de  Saint-Ouen.  Ici  on  serait  tenté  de  la  prendre  pour  une  pierre 
ponce. 

4°  Ces  concrétions  siliceuses,  qui  ressemblent  si  bien  à  nos  meu- 
lières, gisent  comme  elles  dans  une  argile  bolaire  de  diverses 
couleurs,  ordinairement  rougeàtre,  gris  rougeâtre,  jaune  blanchâtre, 
bleu  tendre  et  lie  de  vin. 

Il  est  probable  que,  dans  l'origine,  les  concrétions  siliceuses  se 
trouvaient  recouvertes  par  les  argiles,  et  que  ce  sont  les  dégrada- 
tions du  sol  par  les  pluies  qui  les  ont  ainsi  mises  en  évidence. 

Le  sol  où  tous  ces  dépôts  se  sont  formés  parait  jouir  constamment 
d'une  température  qui  varierait  entre  25  et  30  degrés  centigrades. 
Elle  a  pu  s'élever  plus  haut,  et  s'y  élève  probablement  encore, 
car  on  a  noté  41  degrés  centigrades  dans  un  trou  rempli  d'eau 
où  vivaient  des  limnées  suspendues  à  des  conferves  d'un  beau 
vert  noirâtre. 

C'est  dans  ce  terrain,  qui  s'étend  jusqu'au  pied  des  montagnes 
Laugarfiall  et  Midfellsfiall,  que  s'observent  le  plus  souvent  des  em- 
preintes végétales,  telles  que  des  feuilles  de  Betula  alba  et  nana^  et 
A'Arbutus  uva-ursi.  On  y  trouve  aussi  une  grande  quantité  de  tiges 

ST.  MEUlflU.  20 


TEBRAINS  TERTIilHES. 
pétrifiées  isolémenl  et  parfaitement  reconnaissables.  La  plupavtsoal 
entièrement  converties  en  un  ijuartz  calcédonieux.  «  Nous  ajoute- 
rons, dit  M.  lîoberl,  que  toutes  ces  empreintes  végétales  et  ces 
moules  de  liges  révèlent  la  disparition  d'uu  petit  bois  de  bouleaux 
qui  prospérait  autrefois  dans  cet  endroit  ;  on  le  retrouve  d'ailleurs 
un  peu  plus  loin.  Nous  insistons  sur  ce  fait,  parce  qu'il  peut  servir 
à  expliquer  l'étmnge  accumulation  de  troncs  de  grands  arbres  sili- 
cifiés  qu'on  a  cru  devoir  rapporter  à  la  famille  des  laxinées,  et  qui 
vraisemblablement  boisaient  le  sommet  d'une  colline  pi-ès  de 
Neauphle-le-Chàleau  et  dans  la  propriété  de  M.  Mortemer.  On  serait 
d'autant  plus  disposé  à  faire  un  rapprochement  entre  ces  gisements 
de  végétaux  silicifiés,  qu'on  trouve  aussi  dans  les  meulières  qui 
accompagnent  les  tiges  de  taxinées,  des  empreintes  de  feuilles  qui 
n'ont  pu  appartenir  qu'à  des  ifs  de  l'ancien  monde.  Mais  voyons 
maintenant  ce  qui  caractérise  plus  particulièrement  la  incutière. 

0  Tout  le  monde  sait,  ou  du  moins  les  personnes  qui  ont  cherché  ï 
débrouiller  les  phénomènes  géologiques  si  complexes  dont  le  bassin 
de  Paris  a  été  le  théâtre  savent  que  les  meulières,  suivant  la  classi- 
fication de  Cuvier  et  de  Brongniart,  gisent  au  milieu  d'argiles  de 
diverses  couleurs,  soit  en  couches  plus  ou  moins  épaisses,  soit  en 
masses  isolées  çt  même  en  rognons  ou  nodules. 

1  Le  plus  souvent  ces  meulières  ne  renferment  pas  de  corps  orga- 
nisés, d'autres  fois  elles  en  ont  beaucoup  ;  mais  c^  n'est  guère  que 
sur  les  bords  de  ces  dépôts,  là  où  l'eau  n'était  sans  doute  pas  assez 
profonde  pour  s'opposer  à  l'existence  des  mollusques,  que  les  fossiles 
sont  le  plus  abondants;  avant  l'époque  quaternaire,  où  nos  collines 
ont  pris  leurs  formes  actuelles,  les  bords  de  ces  dépôts  ne  devaient 
être  que  les  rives  des  dépressions  du  sol,  plus  ou  moins  grandes  et 
considérées  généralement  comme  ayant  été  des  lacs  daus  lesquds  ' 
tes  argiles  se  déposèrent. 

»  C'est  dans  ces  circonstances  que  la  silice,  au  lieu  de  s'étendre  en 
assises  plus  ou  moins  cellulaires,  plus  ou  moins  cariées,  s'est  con- 
centrée ou  par  couches  concentriques  ou  par  emboîtement,  en  aBeo- 
tant  la  forme  de  sphéroïdes  ou  d'ovoïdes  souvent  d'une  régularité 
parfaite,  pour  ainsi  dire  géométrique.  La  matière  de  ces  rognons  k 
la  smface  desquels  des  coquilles  d'eau  douce,  telles  que  limnées, 
planorbes,  potamides,  etc.,  sont  à  moitié  empâtées,  est  beaucoup 
plus  dense  que  la  meulière  ordinaire,  et  tout  à  fait  au  centre  ilya 
ordinairement  une  cavité  occupée  par  un  noyau  de  silicequî  sedés- 
agrège  très-facilement.  Enfin  les  mêmes  coquilles  d'eau  douce  sont 


LES  MEULIÈRES  DE  BRIE.  307 

disséminées  dans  l'épaisseur  des  couches  concentriques,  dont  la  su- 
perposition donne  nécessairement  à  la  coupe  des  rognons,  en  quelque 
sens  qu'on  la  pratique,  la  contexture  conchoïde.  On  serait  alors 
porté  à  croire  que  ces  tests,  lorsqu'ils  étaient  habités  par  les  mol- 
lusques, ont  été  autant  de  centres  d'attraction  de  la  silice,  comme 
cela  parait  avoir  incontestablement  eu  lieu  par  les  silex  pyroma- 
ques.  Nous  attachons  d'autant  plus  d'importance  à  cette  remarque, 
qu'on  retrouve  en  Islande  des  rognons  semblables  ou  des  concré- 
tions siliceuses  à  emboîtement,  précisément  à  la  limite  des  dépôts 
argileux.  Rien  de  semblable  dans  la  cmie,  si  ce  n'est  par-ci  par-là 
dans  la  masse  des  silex  pyromaques  géodiques,  dont  la  cavité  est 
due  à  des  animaux  mous  qui  n'ont  pas  eu  le  temps  d'être  changés 
en  pierre.  Ces  chambres  ont  pu  alors  se  tapisser  tantôt  de  calcé- 
doine, de  cornaline,  tantôt  de  cristaux  de  quartz  hyalin,  et  même 
se  remplir  de  pyrite  de  fer. 

»  Tels  sont  les  rapprochements  que  nous  croyons  pouvoir  faire 
entre  nos  terrains  à  meulières  supérieures  et  les  terrains  geysériens. 
Nous  nous  sommes  seulement  demandé  s'il  ne  serait  pas  plus 
rationnel  de  faire  intervenir  des  épanchements  d'eau  thermale  qui 
n'aurait  guère  dépassé  40  degrés  centigrades,  pour  expliquer 
toutes  les  formes  que  prend  la  silice  dans  nos  terrains  tertiaires, 
plutôt  que  de  n'y  voir  que  le  simple  effet  d'un  départ  ou  d'une  sé- 
paration mécanique  des  éléments  constituants  des  dépôts  argilo- 
sUiceux  (1). 

»  L'analogie  que  nous  signalons  entre  toutes  ces  formations  sili- 
ceuses, tant  au  milieu  des  roches  volcaniques  de  l'Islande  que  dans 
les  dépôts  argileux  du  nord  de  la  France,  nous  parait  si  grande,  que 
s'il  fallait  donner  une  description  plus  complète  de  toutes  ces  for- 
mations,  on  n'aurait  rien  de  mieux  à  faire  que  d'employer  les 

(1)  «  Nous  en  exceptons  toutefois  les  sables  proprement  dits,  ainsi  que  les  grès 
sur  lesquels  reposent,  dans  le  bassin  de  Paris,  les  argiles  à  meulières,  parce  que, 
suivant  nous,  ces  dépôts  ne  sont  que  la  réunion  de  petits  fragments  de  quartz  pro- 
venant de  la  destruction  de  roches  cristallines  ;  et  ce  qui  tendrait  à  le  prouver, 
c'est  la  rencontre  dans  la  masse  du  sable  de  cailloux  quartzeux  roulés,  et  surtout 
de  couches  très-minces  composées  exclusivement  de  mica  (Meudon).  Et  les  argiles, 
d'où  les  fiûtes-vous  venir?  dira-t-on.  De  la  décomposition  du  feldspath  ;  en  sorte 
que  nous  ne  retrouvons  ici  sous  une  forme  toute  nouvelle,  et  comme  résultat  de 
la  trituration  des  roches  primitives,  les  trois  éléments  constituants  (quartz,  mica, 
feldspath)  du  granit,  par  exemple,  à  travers  lesquels  les  eaux  thermales  siliceuses 
se  sont  infiltrées. 

»  Les  grès,  qui,  dans  beaucoup  de  circonstances,  représentent  les  sables  sur  les- 


^r^^^^^^^^^  TEURAISS  TEnTlA[RES. 

mêmes  termes,  de  se  servir  des  mêmes  mois.  Nous  ne  craignons 
pas  de  dire  que  plus  on  voudra  approrondir  ci^  sujet,  moins  on  fera 
des  obsLTvations  qui  puissent  étru  négatives. 

"  Il  ne  manque  donc  pour  établir  une  ressemblance  parraite,  el  il 
ne  pouvait  pas  en  être  autrement,  dans  la  supposition  d'un  épau- 
chement  ou  d'une  inËltralion  générale  d'eau\  chaudes  chargées  de 
silice  et  de  se!  de  soude  dans  nos  argilcsîi  meulières,  que  l'existence 
de  concrétions  siliceuses  semblables  à  celles  qui  incrustent  les 
réservoirs  des  eaux  thermales  de  l'Islande.  Il  faut  que  le  point  de 
départ,  la  véritable  source  de  la  silice  à  meulière  ait  été  bien  éloi- 
gnée, à  une  très-grande  profondeur,  inaccessible  à  toute  investiga- 
tion, pour  expliquer  l'uniformité  d'aspect,  l'unité  de  composition i 
de  nos  terrains  argito-silîceux.  Faudra-t-il  en  conclure  quelatem*' 
péralure  de  l'écorce  terrestre  a  été  jadis  très-élevée  i-elativ^nenl  k  • 
cequ'elleestaujourd'hui?Acoupsûr,Iesanoplothériums,  leslophio- 
dons,  les  crocodiles  ou  tortues,  ainsi  que  les  grands  monocotylédonés,. 
tels  que  l'Yucca,  dont  nous  avons  trouvé  tant  de  débris  et  d'em-  ■ 
pi-einles,  eu  1828,  daas  les  carrières  de  Nanterre  et  de  Passy,  témoi- 
gnent que  le  climat  d'alors  de  notre  zone  aujourd'hui  tempérée, 
était  extrêmement  doiix,  pour  ne  pas  dire  comparable  à  celui  des  tro- 
piques ;  mais  rien  ne  prouve  que  ce  climat  ait  emprunté  exclusive- 
ment sa  chaleur  au  soleil.  Si,  au  contraire,  nous  admettons  que  les 
dernières  couches  du  globe  ont  joui  pendant  longtemps,  des  siècles 
peut-être,  d'une  température  élevée  entretenue  par  l'abondance  des 
eaux  thermales,  nous  concevrons  facilement  que  la  chaleur  proiirc 
à  ces  couches  ait  suHi  pour  contrebalancer  les  rigueurs  de  l'hiTer, 
cl  mettre,  par  conséquent,  la  surface  de  la  terre  dans  les  conditions 
d'une  serre  chaude  oii  les  thermosiphons  sont  remplacés  par  une 
indnité  de  tubes  capillaires. 
Il  Lorsque  nous  nous  rendîmes  pour  la  première  fois,  11  mai  1835, 

quels  rcpDseul  las  argiles  à  meuliùrus,  viennont  bien  il  l'appui  de  celte  Ihiarie; 
car,  diins  ca  cas-ci,  laur  formation  est  duc  à  la  mèiae  iuflltratiun  de  silice  qui  an- 
rail  doniio  naisaancB  aux  raeulièrea  après  avoir  agglutina  les  ^''aîns  de  quant 
entre  oux.  Il  ne  nous  rfpugne  pas  aussi  d'adoiellre  que  les  salilus  et  les  aigilet 
dans  lesquelles  se  sont  condensées  les  meulif^res  soient  arrivés  en  mâme  l«mp); 
mais,  par  suite  de  la  pesanteur  apéciltque  plus  grande  du  saLli;,  celui-ci  e'uI 
déposé  !e  premier  ;  ce  qui  explique  assez  bien  les  veines  de  ssble,  et  réciproque- 
ment d'argile,  dans  l'un  et  l'autre  terrain.  On  n'a  qu'à  prendre  un  peu  de  sable  «t 
d'argile  provenant  de  ces  depuis,  de  les  brasser,  el  l'on  aura  en  petit,  dans  le  vase 
OLi  se  sera  taile  l'expérience,  une  image  lïdèle  des  grands  depuis  de  sable  et  d'sr- 
glle  supérieurs,  n   (Nulu  de  H.  Itulivrl.) 


LES    MEULIÈRES  DE  BRIE.  309 

en  Islande^  le  sol  était  encore  couvert  de  neige,  et  cependant,  dans 
le  voisinage  des  eaux  thermales,  la  végétation  des  plantes  herbacées 
et  des  mousses  ne  paraissait  pas  avoir  subi  de  ralentissement  sen- 
sible en  hiver. 

»  En  somme,  nous  admettons  que  les  meulières  de  nos  terrains 
tertiaires  ont  été  formées  par  infiltration  de  la  silice  tenue  en  dis- 
solution à  travers  les  amas  d'argile ,  et  qu'elles  n'ont  pu  acquérir 
la  structure  généralement  caverneuse  qui  les  caractérise  que  sous 
l'influence  d'une  température  assez  élevée.  D'où  nous  inférons  qu'à 
une  certaine  époque,  qui  doit  être  bien  reculée,  alors  que  les  cou- 
ches superficielles  de  l'écorce  terrestre  achevèrent  de  se  constituer, 
il  a  dû  y  avoir  en  même  temps  des  épanchements  considérables 
d'eaux  thermales  siliceuses.  «  Dans  les  temps  delà  première  érup- 
«  tion,  a  dit  Buffon,  les  feux  n'auraient-ils  pas  percé  dans  les  plaines 
€  et  au  pied  des  montagnes  (!)?•>  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  estimons  que 
la  sortie  des  eaux  chaudes  s'est  effectuée  sur  une  assez  grande  éten- 
due pour  que  nous  puissions  leur  donner  le  nom  de  période  sili- 
ceuse, que  nous  proposons  d'intercaler  entre  deux  autres  grandes 
périodes  :  l'une  calcaire,  qui  comprendrait  la  craie,  le  calcaire  gros- 
sier et  le  calcaire  d'eau  douce  ;  l'autre  ferrugineuse,  à  laquelle  on 
pourrait  rapporter  la  coloration  généralement  rougeâtre  de  certains 
terrains  de  transport,  ainsi  que  les  dépôts  de  fer  hydroxydé  pisoli- 
thique  et  les  conglomérats  ferrugineux  qui  couronnent  les  plateaux 
à  meulières.  » 

D'un  autre  côté  et  toujours  au  même  point  de  vue,  rappelons  que 
des  phénomènes  éruplifs  et  hydrothermaux  analogues  à  ceux  des 
geysers  ont  joué  à  diverses  époques  un  rôle  considérable  dans 
Tédification  des  terrains  parisiens.  Déjà,  par  exemple,  nous  avons 
mentionné  les  éjaculations  d'argiles  bariolées  sorties,  suivant  MM.  Po- 
tier et  Douvillé,  par  la  faille  de  Vernon.  Ces  argiles  ont  avec  les 
glaises  des  meulières  des  analogies  telles,  qu'attribuer  à  ceUes-ci  unie 
origine  geysérienne  serait  extrêmement  naturel.  C'est  un  point  que 
nous  examinerons  avec  plus  de  détails  quand  nous  étudierons  les 
meulières  supérieures,  durant  le  dépôt  desquelles  parait  s'être  pré- 
cisément ouverte  la  faille  que  nous  venons  de  citer. 


(1)  «  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  dans  le  bassin  de  Paris,  il  n*y  a  aucune 
apparence  de  soulèvement  :  du  moins  les  strates  tertiaires  sont-elles  restées  hori- 
zontales; tandis  qu'en  Islande  il  est  évident  que  les  sources  thermales  se  sont  fait 
jour  au  fond  des  grandes  vallées  de  déchirement.  »  (Note  de  M,  Robert,) 


310  TERRAINS  TERTIAIRES. 

Disons  cependant  tout  de  suite  que  Tassimilation  des  meulières  aux 
geysérites  soulève  elle-même  une  difficulté  qui  parait  considérable. 
Elle  consiste  dans  l'ignorance  où  nous  sommes  du  procédé  suivant 
lequel  les  geysérites,  qui  sont  fortement  hydratées,  ont  pu  perdre 
leur  eau  pour  passer  à  Tétat  de  meulières  parfaitement  anhydres.  On 
est  autorisé  à  croire  que  des  études  ultérieures  éclaîrciront  ce  point 
jusqu'ici  si  obscur,  car  dans  certains  cas  nous  voyons  Teau  des 
roches  hydratées  se  perdre  et  disparaître  sans  qu'il  y  ait  eu  élévation 
nouvelle  de  température.  Nous  avons,  par  exemple,  signalé  dans 
Seine-et-Oise,  aux  environs  de  Villeneuve-Saint-Georges,  des  blocs 
de  grès  donnant  lieu  à  une  déshydratation  de  ce  genre. 


II 


TERRAIN  MIOCÈNE 

Déjà,  en  parlant  de  ten'ain  gypseux,  nous  avons  vu  que  les  géolo- 
gues sont  très-éloignés  d'être  d'accord  quant  à  la  limite  commune 
de  l'éocène  et  du  miocène.  Nous  allons  avoir  dans  un  moment  l'oc- 
casion de  revenir  une  dernière  fois  sur  cette  question,  résolue  pour 
nous,  comme  on  voit  par  le  litre  qui  précède,  au  moins  d'une  ma- 
nière provisoire.  En  attendant  que  l'étude  des  sables  de  Fontaine- 
bleau nous  ait  mis  en  possession  des  faits  nécessaires  à  la  discussion 
complète,  nous  dirons  que  le  terrain  miocène  de  Paris  se  subdivise 
en  deux  grands  groupes  que  nous  étudierons  successivement,  et 
qui  sont  : 

2.  Le  travertin  supérieur  ou  de  la  Beauce. 
1 .  Les  sables  supérieurs  ou  de  Fontainebleau. 


CHAPITRE   PREMIER 

LES    SABLES    DE   FONTAINEBLEAU. 

Comme  nous  venons  de  le  dire,  les  sables  de  Fontainebleau  offrent 
un  intérêt  tout  spécial  en  représentant,  pour  beaucoup  de  géologues, 


LES  MARNES  A  HUITRES.  311 

la  base  même  du  terrain  miocène.  Ils  couvrent  une  très-vaste 
surface  dont  les  frontières  sont  complètement  différentes  de  celles 
des  terrains  précédents.  Cette  surface,  telle  que  la  montre  la  carte 
géologique  des  environs  de  Paris,  est  nettement  limitée  au  nord, 
à  Test  et  à  l'ouest. 

Mais  au  sud  et  au  sud -ouest  le  terrain  des  sables  supérieurs  plonge 
sous  le  travertin  de  la  Beauce  et  sort  complètement  des  limites  que 
nous  nous  sommes  tracées.  On  se  rappelle  que  Brongniart  a  insisté 
déjà  sur  cette  circonstance  en  déterminant  les  bornes  de  son  bassin 
de  Paris. 

D'ailleurs,  presque  partout  dans  la  zone  que  nous  avons  à  étudier, 
le  terrain  des  sables  supérieurs  est  réduit  à  l'état  de  petits  mame- 
lons plus  ou  moins  hauts,  dàttis  lesquels  on  voit  avec  évidence  les 
témoins  de  couches  anciennement  beaucoup  plus  développées. 

Nous  diviserons  ce  terrain  en  trois  niveaux,  qui  sont  : 

3.  Grès  de  Fontainebleau. 

2.  Sables  et  bancs  de  coquilles. 

1.  Marnes  à  huîtres. 


1.  —  lies  marnes  à  huîtres. 


Cuvier  et  Brongniart  réunissaient  les  marnes  à  huîtres  à  la  for- 
mation gypseuse,  dont  elles  constituaient  alors  le  couronnement. 
Toutefois  on  va  voir  que,  par  leurs  fossiles,  elles  font  partie  essen- 
tielle du  groupe  de  Fontainebleau  ;  et  nous  savons  déjà  qu'elles  sont 
séparées  du  gypse  par  tout  le  système  de  la  Brie,  dont  les  savants 
auteurs  de  la  Description  géologique  des  environs  de  Paris  avaient 
complètement  méconnu  l'âge  et  la  place  dans  la  série  stratigra- 
phique. 

Les  marnes  à  huîtres,  par  leur  extrême  constance,  et  malgré  leuï 
très-faible  épaisseur,  constituent  un  horizon  des  plus  précieux.  Leur 
nom  vient  de  la  profusion  avec  laquelle  des  écailles  d'huîtres  y  sont 
répandues.  Celles-ci  n'appartiennent  pas  toutes,  à  beaucoup  près, 
à  la  même  espèce  ;  deux  types  tout  à  fait  principaux  doivent  être 

distingués  : 

L'Ostrea  longirostris  [LdLmk)  (fig.  86)  est  remarquable  par  sa  grande 
taille,  qui  dépasse  parfois  15  centimètres.  Il  est  généralement 
ovale-allongé,  épais,  terminé  par  un  crochet  plus  ou  moins  long,, 
tantôt  droit,  tantôt  contourné.  A  l'extérieur,  les  valves  sont  folia- 


cées,  rugueuses.  L'inférieure,  fixée  par  unti  assez  largp  surface,  vA 
fort  épaisse  et  composée  d'un  grand  nombre  de  feuillets  séparés 
entre  eus  et  faciles  à  briser.  La  surface  cardinale  du  talon  est  plus 
ou  moins  allongée,  ordinairemcnl  assez  étroite  à  la  base,  où  elle  est 


TERHA1SS  TERTIAIRES. 


loiigirostris. 


profondément  sinueuse.  Cette  surface  est  striée  et  quelquefois  sil- 
lonnée profondément  en  travers;  elle  est  neltement  circonscrite  de 
chaque  c()lé  par  un  sillon  peu  profond.  Une  gouttière  large  el  assez 
profonde  occupe  le  milieu  de  la  surface  cardinale.  Cette  gouttîèreesl 
accompagnée  latéralement  de  deus  bourrelets  aplatis  semblables 
à  des  rubans.  Le  l)ord  cardinal  ne  laisse  au-dessous  de  lui  aucune 


LES  MARNES  A  HUITRES.  313 

cavité;  il  est  obtus,  prorondément  sinueux.  La  valve  supérieure  est 
plus  petite  que  l'inférieure.  Son  crochet  est  beaucoup  plus  court; 
il  est  trës-aplati  à  la  surface  interne  ;  et  il  dilTère  d'une  manière 
très-notable  de  celui  de  la  valve  inférieure.  Sa  surface  est  égale- 
ment partagée  en  trois  parties,  mais  disposées  précisément  à  l'in- 
verse de  ce  qui  existe  dans  l'autre  valve,  c'est-à-dire  que  la  partie 
moyenne  est  occupée  par  un  bourrelet  aplati,  large,  qui  correspond 
à  la  gouttière  de  la  valve  inférieure,  et  de  chaque  côté  de  lui  se 
trouve  une  gouttière  à  peine  creusée,  qui  reçoit  le  bouTrelel  de 
l'autre  valve.  La  face  interne  des  valves  est  lisse,  peu  profonde 
comparativement  à  l'épaisseur  de  la  coquille  ;  elle  présente  vers  le 
tiers  inférieur  de  sa  longueur  et  sur  le  côté  postérieur  une  impres- 
sion musculaire  petite,  semi-lunaire,  ordinairement superHcielle, 
devenant  quelquerois  un  peu  proFonde  dans  les  vieux  individus. 
Le  bord  des  valves  est  épaissi,  si  ce  n'est  h  leur  partie  inférieure, 
où  il  reste  mince;  il  est  simple  et  reste  constamment  sans  créne- 
hires. 

VOslrea  cyatkula  (Lamk)  (fig.  87)  est  une  coquille  qui  n'acquiert 
jamais  un  grand  volume  ;  elle  n  est  pas  très- variable.  Sa  forme  la 


—  Uiti  ea  Lyaikulu 


plus  ordinaire  est  ovale  obionde  Sa  \alve  mfeneure,  très-convexe 
en  dehors,  est  obtuse  inferieurement ,  et  se  termine,  à  sa  partie 
supérieure,  par  un  crochet  assez  long,  presque  toujours  contourné 
sur  le  côté  postérieur  ;  la  surface  extérieure  de  cette  valve  est  couverte 
de  eûtes  obtuses,  longitudinales,  rayonnantes,  peu  saillantes,  inter- 
rompues par  des  accroissements  irréguliers,  lamelleux.  Ces  côtes 
sont  ordinairement  étroites  et  distantes;  il  y  a  cependant  des  indi- 


TERRAINS  TERTUiRES. 
vidus  dont  les  côles  sonl  plas  larges.  La  surface  supérieure  du  cro- 
cliel  est  asseis  éLroile,  triangulaire,  striée  en  travers  et  creusée  d'une 
gouttière  peu  profonde,  obscurément  limitée  do  chaque  côté  parim 
liouiTelet  pou  saillant.  La  valve  supérieure  est  operculifonni', 
devient  un  peu  bombée  et  fort  épaisse  dans  les  vieux  individus; 
elle  est  munie  à  l'extérieur  d  un  grand  nombre  de  stries  Iraiis- 
vei'ses,  sublamelieuses  ;  le  talon  de  cette  \alve  est  coupé  en  plao 
oblique  ;  il  est  triangulaire,  aplati,  a  bec  large  et  peu  sinueuK  ;  dans 
le  milieu  il  est  dépourvu  de  goultieie  et  de  bourrelets  latéraux.  U 
surface  interne  des  valves  esl  lisse;  la  cavité  de  la  valve  inférieure 
est  profonde  et  se  prolonge  un  peu  dans  l'intérieur  du  crochet. 
L'impression  musculaire  esl  seini-luuaii-e,  peu  profonde,  sabcenlrale 
et  un  peu  postérieure.  Cette  coquille,  quoique  très-commune,  ne  se 
rencontre  que  rarement  avec  les  deux  valves  réunies. 

CaH\CTÉBES   STRATIGKAPHIQirES    DES  MARNES   A   HUITRES.  Sî,  danS 

une  foute  de  localités,  Villejuif  par  exemple  (voy,  fig.  88),  le  terrain 


^^^a. 


1 


qui  nous  occupe  se  réduit  îi  une  simple  couche  de  marne  pleine 
d'huîtres,  ailleurs,  au  contraire,  il  atteint  beaucoup  plus  de  puis- 
sance, et  admet  des  éléments  beaucoup  plus  variés. 

A  Montmartre,  par  exemple,  il  est  Irés-développé,  et  l'on  y  dis- 
tinguait dix  Ji  douze  couches  parfititeinenl  distinctes,  devenant 
sableuses  dans  le  haut,  de  façon  à  se  fondre  petit  à  petit  avec  le 
sable  proprement  dit.  I/une  des  couches  de  Montmartre  esl  pétrie 
de  petites  bilhynies,et  il  est  évident  dès  lors  qu'elle  esl  d'eaudouce, 
quoique  enclavée  dans  un  ensemble  essentiellement  mai'ïn.  D'au- 
tres sont  très-calcaires,  et  elles  deviennent  parfois  si  compactes, 
qu'on  a  tenté,  dans  le  temps,  des  essais  d'ailleurs  malheureux  pour 
en  tirer  des  pierres  lithographiques. 


LES  MARNES  A  HUITRES. 


315 


A  Versailles,  les  marnes  à  huîtres  présentent  des  retraits  polyé- 
driques pareils  à  ceux  du  terrain  gypseux. 

Comme  accident  minéralogique,  nous  signalerons  dans  les  marnes 
à  huîtres  de  Villejuif  et  d'ailleurs,  des  amas  de  sable  magnésien 
blanc  comme  la  neige  et  d*une  pureté  admirable. 

Dans  tout  le  sud  de  Paris,  les  marnes  à  huîtres  atteignent  une 
puissance  remarquable,  et  admettent,  entre  autres  couches  remar- 
quables, d'épaisses  assises  d'un  calcaire  rempli  de  milliolites,  et  qu'à 
première  vue  on  pouiTait  confondre  à  cause  de  cela  avec  le  calcaire 
grossier  moyen. 

Ce  calcaire,  signalé  d'abord  par  Huot  à  Neauphle-le-Vieux,  fut 
retrouvé  à  Juvisy  par  Charles  d'Orbigny,  et  depuis  lors,  dans  diverses 
localités,  par  différents  géologues.  Nous  en  avons  nous-même  con- 
staté l'existence  à  Fresnes-lez-Rungis  (1),  où  il  offre  des  particula- 
rités remarquables  (fig.  89). 


FiG.  89.  —  Le  calcaire  à  Cerithium  plivatum  de  Fresnes-lez-Rungis.] 

5.  Marnes  à  petites  huîtres.  —  4.  Marnes   à  grosses  huîtres.  —  3.  Lits  de  galets  calcaires.  — 
2.  Calcaire  à  Cerithium  jUicatiim  et  à  milliolites.  —  1.  Travertin  de  la  Brie. 

11  existe  dans  le  village  même  de  Fresnes-lez-Rungis  (Seine)  une 
petite  carrière,  maintenant  abandonnée,  qui  présente,  de  haut  en 
bas,  sur  une  épaisseur  de  3  à  4  mètres,  les  couches  suivantes  au- 
dessous  de  la  terre  végétale  :  1**  Marne  blanche  toute  pétrie  d'Ostrea 
cyathula;  2°  marne  brune;  3°  marne  blanche  sans  fossiles  ;  k^  marne 
brune  identique  au  n"  2  ;  5*»  marne  blanche  sans  fossiles,  iden- 
tique au  n°  3;  6"  marne  pétrie  i'Ostrea  longirostris  ;  8"  marne 
sableuse  très-blanche  ;  9**  enfin  calcaire  à  Cerithium  plicatum, 
Cytherea  incrassata,  milliolites,  pinces  de  crustacés,  etc. 

C'est  ce  calcaire  qui  faisait  l'objet  de  l'exploitation  aujourd'hui 


(I)  Slanislas  Meunier,   Comptes  rendus  de  V Académie  des  sciences^  1873> 
t.  LXXYII,  p.  1547. 


316  TERRAINS  TERTUIM 

interrompue  ;  on  le  voit  sur  |>lus  d'un  mèlre  J'.'paîsseiir,  maïs  5oii 

support  n'est  pas  visible. 

Entre  Petit-Fresnes  et  Chevillv,  une  exploitaliou  de  meulières 
de  Brie  montre  ce  même  calcaire  en  couche  bien  plus  mince,  sur- 
monté de  marne  blanche  à  laquelle  suceède  la  couche  h  0.  tmgi- 
roslris,  et  reposant  sur  un  petit  lit  de  marne  rougeàlre  ijui  surmDuk* 
les  meulières. 

La  position  de  ce  calcaire  est  donc  nettement  déterminée,  et  il  y 
a  lieu,  par  conséquent,  de  iigurer  désormais  sur  la  carte  géolo- 
gique le  sahlede  Fontainebleau  dont  il  constitue  la  Ijase,  dans  cetti' 
partie  occidentale  du  plateau  de  Villejuif. 

Ce  point  établi,  revenons  k  la  carrière  de  Fresnes.  Les  couches 
y  sont  nettement  inclinées  vers  le  fiord-ouest,  ce  qui  faitque  daus 
une  porliou  de  la  carrière  c'est  la  couche  à  0.  longù'ostm  qui  al- 
lleure,  tandis  que  dans  une  autre,  et  (juoique  ces  assises  soienl 
iTStées  parraiteraent  parallèles  entre  elles,  c'est  la  couche  à  0.  cya- 
l/iula.  (Je  fait,  uni  à  cet  autre  que  les  huîtres  sont  ici  a  la  cote  Jk 
SI  mètres,  tandis  qu'à  Chevillj  les  meulières  de  Brie  sont  k  celle  (le 
87  mèlres,  montÉC  qu'il  y  a  eu  glissement  en  masse,  glissement 
causé  sans  doute  par  un  tassement  des  marnes  vertes  sous-jacentes, 

Un  point  sur  lequel  il  laul  en  outre  appeler  spécialement  l'allen- 
tion,  c'est  la  présence,  dans  la  couche  à  0.  cyathula  [n°  1  de  la  coupe 
ci-dessus),  de  nombreux  petits  galets  de  calcaire  oiïrant  tous  les 
caractères  de  pierrailles  longtemps  battues  par  les  Rots.  Il  semble 
en  résulter  que  Fresnes-lez-Rungis  est  précisément  placé  sur  le  lit- 
toral de  la  mer  où  vivaient  les  0.  cyathtla.  Ceux-ci  se  sont  souvent 
lixés  sur  les  galets  dont  il  s'agit,  comme  l'ont  fait  aussi  des  ser- 
pules,  des  balanes,  des  bryozoaires  et  d'autres  animaux  marins. 

Ce  qui  ajoutedc  l'intérêt  à  cette  remarque,  c'est  qu'en  examinant 
ces  galets  calcaires  et  en  les  brisant,  on  constate  qu'ils  sont  fossi- 
lifères. Certains  d'entre  eux  sont  comme  pétris  de  petites  bith^nies 
qui  ne  paraissent  correspondre  à  aucune  de  celles  que  M.  Dcshayea 
décrit  comme  appartenant  au  terrain  des  sables  de  Fontainebleau. 
Au  contraire,  elles  paiaissent  identiques  au  B.  pusilla  du  calcaire 
de  Sainl-Ouen. 

Si  l'on  fait  attention  que  les  galets  calcaires  signalés  ici  ont  la  plus 
grande  analogie  d'aspect  et  de  texture  avec  les  calcaires  lacustres, 
on  sera  porté  à  croire  que  c'est  par  la  démolition  du  travertin 
inférieur  que  la  mer  à  0.  cyatkuta  a  produit,  à  Fresnes,  ses  galets. 

Ajoutons  que   la  hith\nie  contenue  à  l'intérieur  des  galets  se 


LES  MARNES  A  HUITRES.  317 

retrouve  autour  d*eux  dans  l'argile  où  ils  sont  noyés.  Mais  avant 
d'admettre  qu'elle  est  contemporaine  de  VO.  cyathula^  on  peut  pré- 
sumer qu'elle  subsiste  après  la  désagrégation  du  calcaire  marneux 
qui  le  contenait  déjà  à  l'état  fossile,  et  que  sa  petitesse  l'a  préservée 
de  toute  altération. 

On  voit  qu'il  résulte  de  ces  faits,  non-seulement  la  connaissance 
d'un  point  du  littoral  de  la  merdes  huîtres,  mais  aussi  celle  de  l'âge 
des  falaises  qui  la  bordaient  en  ce  point . 

Faune  des  marnes  a  huîtres.  —  Les  fossiles  du  terrain  des  marnes 
à  huîtres  vont  se  retrouver  dans  le  sable  coquillier  dont  nous 
allons  parler.  Signalons  cependant  ici  quelques  coquilles  qui  accom- 
pagnent fréquemment  les  huîtres  et  les  bithynies  dont  nous  venons 
de  parler. 

Le  Cerithium  plicatum  (Lamk)  (fi g.  90)  est  un  des  fossiles  les 
plus  caractéristiques  de  ce  niveau.  C'est  une 
coquille  allongée,  étroite.  Ses  tours  de  spire  sont 
peu  nombreux  comparativement  à  d'autres  es- 
pèces voisines,  où  l'on  en  compte  bien  davantage 
sur  la  même  longueur.  Ils  sont  à  peine  convexes, 
séparés  entre  eux  par  une  suture  assez  profonde  ; 
leur  surface  présente  un  grand  nombre  de  plis 
longitudinaux  épais,  traversés  par  quatre  sillons 
réguliers,  simples  et  assez  profonds.  Le  dernier 
tour  est  très-convexe  à  la  base  ;  il  est  sillonné  dans 
toute  son  étendue,  et  ses  sillons  sont  granuleux.  ^^^'  ^^'  ^/^''^""''* 

'  ,  *^  plicatum. 

L'ouverture  est  ovale,  régulière,  plus  haute  que 
large;  la  columelle  est  courte,  subitement  tronquée,  courbée  en  arc 
de  cercle  dans  sa  longueur.  Le  bord  droit  est  mince  et  tranchant, 
à  peine  sinueux  latéralement  ;  à  sa  jonction  à  l'avant-demier  tour, 
on  remarque  une  petite  gouttière  profonde  et  étroite,  en  partie  re- 
couverte par  un  petit  bourrelet  appartenant  au  bord  gauche;  le  canal 
de  la  base  est  étroit,  profond,  mais  très-court. 

Le  Natica  patula  (Desh.),  espèce  du  calcaire  grossier,  se  retrouve 
ici.  C'est  une  coquille  ovale,  globuleuse,  très-ventrue  et  sensible- 
ment aplatie  en  dessous  ;  elle  est  lisse,  polie,  obscurément  striée, 
surtout  vers  l'ouverture.  Sa  spire  est  courte  et  pointue  ;  elle  est 
formée  de  sept  ou  huit  tours  très-convexes  et  fort  étroits  ;  le  dernier, 
très-ample,  se  dilate  en  se  terminant  par  une  grande  ouverture 
régulièrement  semi-lunaire.  Le  bord  gauche  est  presque  droit,  garni 
supérieurement  d'une  callosité  mince  et  fort  large  qui  se  joint  obli- 


318  TERRAINS  TEBTUIRES. 

quemenl  au  bord  columellaire  eu  formanl  une  légère  saillie  au-des- 
sus de  l'ombilic.  Celui-ci  est  très-grand,  infundibuli forme,  lisse  el 
comme  vernissé  à  l'intérieur;  un  bord  saillant  et  contourné  eu  spi- 
rale le  circonscrit  nettement  au  dehors.  Celte'  particularité  au  boni 
saillant  de  rorabilic  n'existe  pas  seulement  dans  cette  espèce;  elle 
se  montre  aussi,  mais  Caiblenaent,  dans  quelques  espèces  vivantes, 
T^  bord  droit  est  trës-amplemeut  dilaté;  il  est  tranchant  à  son 
extrémité.  Il  est  mince  dans  les  jeunes  individus  et  s'épaissit  d'une 
manière  très-notable  dans  les  vieux.  A  l'exception  de  l'onibilic, 
tout  à  fait  nu  et  fortement  bordé  en  debors,  cette  coquille  préscjiti- 
tous  les  caractères  des  Nalica,  et  s'éloigne  des  ampullaires,  avecles- 
<[uelles  cependant  Lamarck  l'avait  classée. 

Le  Cytherea  temisulcata  (Lamk),  également  représenté  déjà  dans 
le  calcaire  grossier,  est  ovale,  subtrigone,  déprime,  lisse  et  bril- 
lant dans  toute  sa  moitié  antérieure,  sillonné  assez  profondément 
dans  sa  partie  postérieure.  Le  corselet  est  très-pi-ofond,  séparé  de 
la  surface  extérieure  par  une  vive  arête.  La  lunule  est  moins  dépri- 
mée; elle  est  grande,  lancéolée,  sinueuse  dans  l'endroit  qui  corres- 
pond à  la  dent  latérale  ou  à  la  fossette  qui  ta  re^'oit.  La  charnière  esl 
supportée  par  une  lame  cardinale  épaisse,  fort  lai'ge,  fortement 
recourbée  dans  son  milieu  ;  elle  présente  sur  la  valve  droite  trois 
dents  cardinales  ;  l'antérieure  est  la  plus  petite  ;  sur  la  valve  gauchit 
deux  dents  cardinales  seulement  :  c'est  la  postérieure  qui  manque; 
la  dent  latérale  est  allongée  el  fort  l'îpaisse. 

Dans  le  calcaire  à  millioliles  se  trouvent  fréquemment  des  pinces 
et  autres  débris  de  cnistacés. 


^  2.  —  SaMen  el  bnnoH  coqnlllleni. 

Ces  sal)les,  constituant  le  second  niveau  du  terrain  de  Fon- 
tainebleau, sont  loin  d'être  fossilifères  dans  toute  leur  épais seiu-. 
C'est  dans  le  haut  que  se  rencontrent  les  couches  les  plus  coquil- 
lières. 

Comme  localité  particulièrement  favorable  à  l'étude  de  ces  inté- 
ressants dépôts,  on  peut  signaler  tout  spécialement  les  environs 
d'Etampes,  et  surtout  Jeun'c  et  Morigny. 

A  Jeurre,  la  couche  fossilifère,  par  suite  de  l'absence  des  marnes 
à  huîtres,  repose  directement  sur  le  travertin  de  la  Brie.  Elle  donne 
d'ailleurs,   comme  les  marnes,   d'innombrables    O&trea   eijaikuln 


SABLES  COQCIUIËRS.  310 

mêlés  à  (les  Ceriihium  pUcatum,  mais  on  y  trouve  eo  outre  de  nom- 
breuses espèces  nouvelles  pour  nous. 

Le  JVatica  crassatina  Desh.  (1)  est  remarquable  par  les  grandes 
dimensions  qu'il  peut  atteindre.  Il  est  ventru,  globuleux,  à  spire 
peu  saillante,  h  tours  arrondis,  séparés  enlre  eux  par  une  su- 
tare  canaliculée  et  profonde.  Toute  la  surface  semble  lisse,  mais, 
Tue  à  la  loupe,  elle  offre  un  grand  nombre  de  stries  régulières, 
très-fines  et  superficielles.  L'ouverture  est  grande,  ovale.  Le  bord 
■droit  est  simple  ;  mais  le  gauche  se  reploie  sur  la  columelle,  s'y 
étale  en  un  long  bourrelet  qui  entoure  l'ombilic.  Cet  ombilic, 
qui  doit  être  fort  grand,  est  entièrement  recouvert  par  une  callosité 
épaisse.  La  columelle,  amincie  vers  la  base,  se  courbe  considéra- 
blement et  forme  un  sinus  profond  dans  cette  partie. 

Le  Cerithivm  trochleare  (Lam.)  (fig.  91)  est  une  coquille  fort  élé- 
gante, allongée,  turriculée.  Ses  tours  sont  nom- 
breux, étroits  ;  sur  les  premiers,  on  remarque  une 
seule  et  foit  grosse  carène  au-dessus  de  laquelle 
s'en  élève  une  seconde,  qui  ne  commence  à  pa- 
raître que  sur  le  quatrième  tour  et  dès  le  cin- 
<iuième  ou  le  sixième  toutes  deux  sont  égales  el 
conservent  une  parfaite  régularité  ;  des  plis  nom- 
breux et  longiludinaux  descendent  perpendicu- 
lairement d'une  suture  à  l'autre,  passent  sur  les  "^'  ""'  '-*'■"''"'"' 
■  trochleare. 

«arènes  et  y  produisent  des  ondulations  ou  des 
crénelures  très-régulières.  Les  carènes,  étant  placées  aux  extré- 
mités de  chaque  tour,  laissent  entre  elles  une  gouttière  profonde, 
tantôt  simple,  tantôt  pourvue  d'une  forte  strie  granuleuse.  Le 
dernier  tour  est  anguleux  à  sa  circonférence;  il  est  aplati  à.  sa 
base  et  strié  dans  presque  toute  cette  partie.  L'ouverture  est 
ovale,  subquadrangulaire  ;  la  columelle,  cylindrique,  est  fortement 
tordue  dans  sa  longueur  et  pourvue  d'un  seul  gros  pli  médian  ; 
le  bord  droit,  très-fragile  et  toujours  mutilé  ;  le  c^nal  de  la  base 
est  étroit  et  peu  profond. 

Le  Cytherea  incrimata  (Desh.)  est  presque  orbiculaire  ;  ses  deux 
diamètres  sont  presque  égaux.  Cette  coquille  est  très-oblique,  très- 
inéquilalérale ;  son  crocbet  est  gonflé,  recourbé  vers  la  lunule, 
qui  est  en  cœur,  fort  grande  et  indiquée  par  une  strie.  Toute  la 
surface  est  lisse  ou  substriée  par  des  accroissements  irréguliers  ; 

(1)  DeriinjM,  Animaux  sant  verlibret,  t.  III,  p.  58. 


320  TEKRAlIiS  TERTIAIRES. 

la  lame  cardinale  est  courle  et  large  sous  le  crochel  ;  les  Irois  denU 

cardinales  qui  s'y  renconlrent  sont  très-épaisses  et  divergentes  ;  la 

denl  latérale  est  rudiinentaire,  à  peine  perceptible  dao s  quelques 

individus. 

Le  Peclunculus  oliooatus  (Desh.)  (fig.  92)  est  très-bombé,  cordi- 
forme.  Les  ciw;hets  sont  petits,  peu  saillants  au-dessus  du  bord, 
mais  la  surface  du  ligament  étanl  giande  et  formant  un  angle  pn> 


Fil!.  92.  —  PKlunculu»  ùbiHiatUi. 

fond,  ils  semblent  saillir  plus  que  dans  les  autres  espèces.  Le 
test  est  fort  épais  et  néanmoins  très-fragile,  à  cause  de  la  matière 
dans  laquelle  II  se  trouve.  La  surface  estérieure  est  chai-gée  d'uii 
assez  grand  nombre  décotes  très-aplaties  qui  disparaissent  presque 
complètement  sur  le  c<3lé  pobtérieur,  où  elles  sont  d'ailleurs  beau- 
coup plus  étroites  et  plus  nombreuses.  En  aboutissant  sur  le  bord, 
elles  y  produisent  des  crénelures  comtes,  étroites,  pointues,  creu- 
sées en  gouttières  dans  leur  longuem-.  La  charnière  est  large, 
aplatie,  le  plus  souvent  dénuée  de  dents  dans  le  milieu,  ou  en  pré- 
sentant un  petit  nombre d'irrégulières  et  de  très-courtes;  leeautreBr 
grandes  et  obliques,  quelquefois  anguleuses  ou  ployées,  sont  en  très- 
petit  nombre,  surlout  dans  ies  vieux  individus,  oiil'onen  compte 
quelquefois  trois  seulement  ;  mais  le  plus  souvent  il  y  eu  a  cinq  ou 
six  de  cbaque  côté  :  ces  dents  sont  siriées  perpendiculairement  sut 
leurs  faces  latérales.  En  avant  des  dents  sêriales,  le  bord  cârdina 
présente  une  surface  lisse  assez  large,  se  terminant,  à  l'intérieur 
des  valves,  par  un  boi'd  aigu.  La  surface  du  ligament  est  grande, 
triangulaire,  en  plan  oblique,  ce  qui  détermine  l'écarlcmenl  des 


SABLES  COQUILLIERS.  321 

crochets.  Quand  on  a  des  individus  bien  conservés  de  cette  espèce, 
ce  qui  est  extrêmement  rare,  on  voit  que  toute  la  surface  est  cou- 
verte d'un  fin  réseau  produit  par  Tentrecroisement  de  fines  stries 
longitudinales  et  transverses. 

Le  Pectunculus  angusticostatus  (Lamk),  môle  au  précédent,  est  une 
belle  coquille  orbiculaire,  lenticulaire,  très-convexe.  Elle  est  équi- 
latérale,  assez  épaisse,  à  crochets  très-petits,  recourbés,  très-rap- 
prochés  ;  ils  donnent  naissance  à  un  grand  nombre  de  côtes  convexes 
suhstriées  régulièrement  en  travers.  Dans  le  plus  grand  nombre  des 
individus,  ces  côtés  sont  larges,  égales  et  séparées  entre  elles  par 
un  sillon  étroit.  De  ces  individus  qui  ont  les  côtes  larges  on  passe, 
par  des  transitions  insensibles,  à  ceux  qui  ont  des  côtes  très-étroites. 
Mais  ce  qui  est  Irès-remarquable,  c'est  qu'à  mesure  que  les  côtes  se 
rétrécissent  et  laissent  entre  elles  des  espaces  plus  larges,  on  voit 
les  stries  transverses  se  montrer  de  plus  en  plus,  et  finir,  lorsque  les 
côtes  sont  réduites  en  vives  arêtes  ou  sont  devenues  linéaires,  par 
être  profondes  et  d'une  extrême  régularité.  La  charnière  est  assez 
longue  et  fortement  arquée  ;  elle  est  étroite  et  porte  des  dents  nom- 
breuses qui  ne  laissent  point  d'intervalle  nu  sous  le  crochet. 

L'espace  du  ligament  est  triangulaire,  peu  incliné,  court  et  étroit, 
présentant  des  stries  fines,  mais  distortes  et  en  petit  nombre.  Les 
bords,  épaissis,  sont  finement  crénelés  dans  toute  leur  étendue. 
Les  crénelures  sont  comme  écrasées,  courtes  et  anguleuses. 

Le  Cyrena  convexa,  déjà  signalé  dans  l'étage  gjpseux,  doit  être 
mentionné  ici.  On  verra  tout  à  l'heure  l'intérêt  qui  ressort  delà 
comparaison  de  ces  deux  époques  géologiques. 

Il  n'est  pas  très-rare  d'extraire  des  sables  de  Jeurre  des  frag- 
ments osseux  du  grand  Lamantin  désigné  sous  le  nom  de  Manatus 
Guettardi.  Dans  une  seule  promenade,  nous  en  avons  rapporté  nous- 
même  cinq  beaux  échantillons. 

A  Malassis,  auprès  de  Morigny,  on  se  retrouve  à  très-peu  près  au 
même  niveau  qu'à  Jeurre.  Cependant  on  y  trouve  des  fossiles  non 
reconnus  dans  cette  localité. 

Le  Lucina  Heberti  (Desh.)  (fig.  93),  signalé  déjà  dans  les  marnes  du 
gypse,  se  trouve  ici  en  abondance.  Cette  coquille  est  orbiculaire, 
déprimée,  lenticulaire,  équilatérale  et  très-souvent  obscurément 
rayonnée  à  sa  face.  Le  côté  antérieur  est  largement  demi-circulaire;  le 
postérieur  est  tronqué  transversalement;  la  surface  extérieure  est  non- 
seulement  divisée  par  des  temps  d'arrêts  prononcés  dans  les  accrois- 
sements, mais  de  plus  elle  est  chargée  d'un  grand  nombre  de  stries 

ST.  MEUmER.  21 


Saa  TEtlBAlHS  TERTIAIil£S. 

trous  verses,  serrées,  mais  irrégulières  comnif  des  stries  d'accrois- 
sement. Au-dessus  de  crocliets  petits,  poiiilus  el  inclinés,  se 
dessine  une  double  lunule  :  la  première  est  petite,  plane,  lis$o,ï 
peine  concave,  oblongue  lancéolée,  bornée  par  un  angle  assez  aigu; 
l'autre  est  beaucoup  plus  grande,  elle  occupe  toute  la  longueur  dn 
calé  antérieur  et  supérieur  de  la  coquille;  elle  est  limitée  par  un 
sillon  peu  déprimé.  Un  grand  corselet,  limité  de  la  même 


que  la  iiiiiule,  occupe  tiiut  le  cûté  posléricur  e!  déleniiine  la  lon- 
(fui'ur  de  la  troncature.  Le  bord  cardinal  est  étroit  el  presque  sans 
dents  ;  on  aperçoit  un  simple  rudiment  d'une  dent  cardinale  sur 
chaque  valve  et  les  dents  latérales  sont  très-obsolèles.  L'impression 
musculaire  antérieure  est  remarquable  à  plus  d'un  titre  :  elle  est 
d'une  largeiu-  égale  dans  tout  sou  parcours  ;  sa  portion  antérieure 
n'est  point  distincte  du  reste,  et  elle  est  plus  large  en  proportion  que 
dans  la  plupart  des  autres  espèces. 

On  retrouve  facilement  la  même  faune  à  Elampes  mérae,  au  lieu 
ditlaciVle  Saint-Martin,  où  la  couche  fossilifère  est  surmontée  de 
15  mètres  environ  de  sable  blanc  et  de  travertin  de  laGeauce.  Nous 
aurons  tout  àTheure  l'occasion  de  revenir  sur  ce  gisement. 

Goubert  a  signalé  à  la  Ferté-Aleps  une  couche  renfermant  encore 
les  mêmes  fossiles,  avec  cette  particularité  intéressante  qu'on 
rctiouve  dans  le  haut  le  correspondant  exact  d'un  calcaire  signalé 
a  Montmartre  depuis  de  longues  années  et  riche  en  fossiles.  Ce  cal- 
caire, d'ailleurs  non  accompagné  des  sables  fossilifères,  se  retrouve 
dans  beaucoup  d'autres  localités.  On  peut  l'étudier  sous  forme  d'une 
roche  gréseuse  au-dessus  du  gypse  d'Argenteuil,  où  il  est  rempli 
démoules,  de  coquilles  parmi  lesquelles  les  plus  fréquentes  sont  1« 
Cerithmn  plicatum,  le  Cythereaincrassata,  etc. 

Ailleurs  il  passe  à  un  véritable  grès,  et  admet  même  de  gros 
galets,  comme  h  Romainville,  où  un  grossier  poudingue  fournit 
eu  abondance  les  empreintes  des  coquilles  que  nous  venons  de 


GRËS  D£  FONTAmEBLEAU.  S23 


§  3.  —  Grès  de  Fontainebleau. 

Caractères  généraux.  —  Les  sables  du  troisième  niveau   sont 

« 

essentiellement  quartzeux  ;  pourtant,  surtout  dans  le  haut,  on  y  ren- 
contre souvent  du  mica,  quelquefois  même  en  quantité  considé- 
rable. Cette  constitution  montre  surabondamment  qu'ils  dérivent 
de  la  démolition  de  roches  cristallines,  granitiques  ou  gneissiques, 
sous  l'influence  d'eaux  courantes  qui  les  ont  charriés  très-loin  de 
leur  situation  originelle. 

A  la  partie  supérieure,  les  sables  de  Fontainebleau  sont  agglutinés 
en  grès  plus  ou  moins  durs  et  dont  le  ciment  varie  de  nature. 

Souvent  ce  ciment  est  siliceux,  et  alors  il  en  résulte  une  roche  si 
compacte,  qu'on  ne  peut  souvent  plus  reconnaître  sur  les  échantil- 
lons sa  nature  arénacée.  C'est  le  grès  dit  lustré^  dont  la  dureté  est 
extrême  et  qu'on  recherche  pour  le  pavage.  Son  grain  est  si  uni- 
forme, qu'un  ébranlement  imprimé  en  un  point  se  propage  égale- 
ment tout  autour  :  il  en  résulte  qu*un  coup  de  marteau  appliqué 
convenablement  détermine  une  cassure  conique  que  les  carriers 
des  environs  de  Domont,  par  exemple,  savent  produire  presque  à 
coup  sûr. 

D'autres  fois  le  ciment  est  calcaire,  ce  qu'on  reconnaît  à  l'effer- 
vescence que  le  grès  donne  avec  les  acides,  en  même  temps  qu'il  se 
désagrège.  Le  grès  calcarifère  est  plus  répandu  que  le  précédent, 
et  c'est  lui  qui  constitue  le  plus  grand  nombre  de  nos  pavés.  Quel- 
quefois le  ciment  calcaire,  malgré  la  présence  du  sable,  a  pu  cris- 
talliser avec  la  forme  géométrique  qui  lui  est  propre,  et  donner 
naissance  ainsi  à  ces  accidents  qu'on  nomme  improprement  grès 
cristallisé,  et  qu'on  collectionne  par  exemple  à  Bellecroix,  dans  la 
forêt  même  de  Fontainebleau. 

M.  Delesse,  qui  a  étudié  chimiquement  cette  variété  de  grès  (1),  a 
reconnu  qu'il  suffit  d'une  quantité  relativement  très-faible  de  cal- 
caire pour  forcer  le  sable  à  entrer  dans  un  polyèdre  cristallin. 

Quatre  petits  rhomboèdres  inverses,  pesant  ensemble  3«%8/i,  lui 
ont  donné  : 

Sable 57 

Calcaire A3 

100 
(i)  Delesse,  Bullet,  de  la  Soc»  géologique,  2®  série,  1853,  t.  XI,  p.  55. 


32d  TERRAINS  TERTIAIRES. 

De   même  un  cristal  semblable  aux  précédents,  mais  isolé  au 
milieu  même  du  sable  et  pesant  iU  grammes,  renfermait  : 

Sable 62 

Cilcaire 38 


lUO 


Enfin,  deux  petits  cristaux  accolés,  pesant  2k',53,  ont  fourni  : 

Sable 63 

Calcaire 37 


100 


Ces  chiffres  indiquent  une  puissance  dans  la  cohésion  cristalline 
qu'on  pouvait  ne  pas  prévoir. 

A  côté  de  parties  franchement  cristallisées,  comme  celles  qui 
viennent  de  nous  occuper,  le  grès  calcaire  en  offre  qui  se  présentent 
sous  des  apparences  tuberculeuses  très-variées  et  souvent  bizarres. 
Parfois  il  est  composé  de  boules  sensiblement  sphériques  et  réunies 
en  grappes  plus  ou  moins  volumineuses. 

Dans  ce  cas  il  suffit,  pour  produire  l'agglutination,  d'une  quan- 
tité de  calcaire  encore  bien  moindre  que  dans  le  grès  cristallisé.  Un 
grès  ainsi  botryoïde  composé  de  cinq  globules,  du  poids  total  de 
98',3/i,  a  donné  à  M.  Delesse  : 

Sable 83 

Calcaire 17 


100 


Souvent,  comme  ciment,  au  calcaire  se  joint  l'oxyde  de  fer 
anhydre  (hématite)  ou  hydraté  (limonite),  et  il  en  résulte  des  grès 
colorés  en  rouge  ou  en  jaune.  Si  les  deux  matières  colorantes  se 
montrent  dans  le  même  bloc,  il  se  présente  des  grès  veinés  ou  ba- 
riolés, comme  on  en  rencontre  à  chaque  pas.  A  Orsay,  le  grès  blanc 
ordinaire  renferme  par  places  des  veines  d'un  noir  profond.  La 
couleur  sombre  est  due  à  de  l'oxyde  de  manganèse,  et,  chose 
curieuse,  il  ressort  d'analyses  publiées  par  M.  le  duc  de  Luynes  (1), 
que  le  grès  manganésifère  contient  en  même  temps  une  quantité 
sensible  d'oxyde  de  cobalt  :  métal  qu'on  n'est  pas  habitué  à  ren- 

(1)  Ch.  d*Orbîgny,  Description  des  roches,  1868,  p.  226. 


GRÈS  DE  FONTAINEBLEAU.  325 

contrer  dans  les  roches  de  nos  environs.  Voici  la  composition  d'un 
échantillon  moven  : 

Silice 6,936 

Bioxyde  de  mangauèse 1,642 

Sesquioxyde  de  fer 0,748 

Protoxyde  de  cobalt 0,0(»8 

Alumine 0,202 

Eau 0,463 

Cuivre 


livre     ) 

i    , traces 

senic    ; 

«  

10,999 


Mode  de  formation  des  rognons  de  grès.  —  Le  grès  forme  en 
général  de  gros  rognons  plus  ou  moins  stratiformes  dans  la  masse 
même  des  sables.  Il  en  résulte,  selon  toute  probabilité,  que  ces 
rognons  résultent  d'infiltrations.  Ce  qui  confirme  cette  manière 
de  voir,  c'est  que  très-souvent  les  grès  sont  associés  sous  forme 
de  rognons  à  de  la  silice  arénacée. 

Par  exemple,  les  grès  de  Fontainebleau  constituent  au  milieu  des 
sables  quartzeux  des  nodules  de  formes  variées,  séparés  d'une  ma- 
nière brusque  de  la  substance  incohérente  qui  les  enveloppe.  Nous 
nous  sommes  proposé  par  des  expériences  de  préciser  les  condi- 
tions de  formation  de  ces  nodules,  et  voici  quelques-uns  des  faits 
que  nous  avons  constatés  (1). 

Lorsqu'on  examine  avec  attention  ces  nodules,  dont  le  volume 
atteint  parfois  des  proportions  considérables,  on  reconnaît  qu'ils  se 
rapportent  à  deux  grands  types,  reliés,  comme  il  arrive  toujours, 
par  de  nombreux  intermédiaires. 

Les  uns  offrent  une  structure  feuilletée  ou  stratiforme  très-nette; 
ce  sont  les  plus  fréquents  et  aussi  les  plus  volumineux.  Chaque 
couche  dont  ils  sont  formés  se  sépare  dé  la  voisine  avec  une  faci- 
lité souvent  très-grande  et  s'en  distingue  par  un  autre  degré  de 
cohésion.  Quelques-unes  de  ces  couches,  quoique  offrant  à  la  vue 
unaspect  identique  à  celui  des  plus  dures,  se  réduisent  néanmoins  en 
sable  au  moindre  contact  et  font  à  peine  effervescence  par  les 
acides  ;  ce  dernier  fait  indique  que  le  ciment  calcaire  n'y  existe 
qu'eu  très-faible  proportion.  Ce  sont  en  quelque  sorte  des  ébauches 
de  couches.  11  ne  faut  qu'une  attention  superficielle  pour  observer 

(1)  Stanislas  Meunier,  Presse  scientifique  des  deux  mondes,  t.  II,  de  1866, 
p.  303. 


TERRAINS  TERTIAIRES.- 
que  ces  couches  friables  existent  en  général  k  la  périphérie  des 
nodules,  el  comme  on  ne  peut  concevoii'  iju  elles  aient  laissé  passer 
à  travers  leurs  pores  la  matière  incruslanle  sans  s'en  charger,  îl  faul 
reconnaître  que  dans  tes  nodules  qui  nous  occupent  les  couches  in- 
térieures sont  plus  anciennes  que  celles  qui  occupent  une  position 
plus  superficielle.  11  est  bon  de  noter  ce  fait,  qui  indique,  comnu- 
on  le  verra  tout  à  l'heure,  c  erlaines  conditions  de  Tormation  des 
nodules  de  grès. 

Disons  en  passant  que  ces  notions  ne  s'appliquent  qu'aux  nodules 
encore  en  place  au  milieu  du  sable,  car  ceux  qui  sont  restés  ex- 
posés à  l'air  pendant  un  certain  temps  ont  nécessairement,  sous 
l'influence  des  pluies  et  des  trottements  qu'ils  ont  subis,  perdu  leurs 
parties  friables. 

La  forme  des  nodules  dont  il  s'agit  est  essentiellement  variable. 
Elleapourcaractèi'e  constant  détre  arrondie.  Souvent  elle  approche 
de  celle  d'ellipsoïdes  groupés  en  nombre  plus  ou  moins  considé- 
rable. Sur  une  cassure  suffisamment  étendue,  par  exemple  sur 
toute  la  section  d'une  carrière  établie  dans  un  nodule,  on  voit  un 
système  de  couches,  sensiblement  parallèles,  correspondre  it  chacun 
des  ellipsoïdes  composants,  et  en  outre  des  couches  générales  plus 
ou  moins  étendues  par-dessus  plusieurs  ellipsoïdes  à  la  fois.  Un 
nodule  un  peu  gros  se  compose  donc  en  général  d'unu  série  de  ho- 
dules  d'âges  diU'érents. 

On  observe  souvent  entre  les  couches  dont  nous  venons  déparier 
des  cavités  ou  poches  remplies  de  sable  non  agglutiné.  Ces  poches, 
qu'on  peut  comparer  aux  couches  peu  cimentées  dont  il  a  été  ques- 
tion plus  haut,  ont  ordinairement  une  forme  allongée  dans  le  sens 
horizontal  et  une  épaisseur  assez  faible.  Leur  forme  générale  est 
celle  d'un  polyèdre  à  faces  courbes  et  à  angles  vifs  dont  les  arêtes 
sont  représentées  par  l'intersection  des  couches  voisines. 

A  côté  des  nodules  feuilletés  qui  nous  ont  occupés  jusqu'ici,  ou 
en  trouve  d'autres  qui  en  difl^èrent  beaucoup  sous  le  rapport  de  la 
structure.  Ceux-ci  ont  une  texture  botryoïde  des  plus  nettes.  Ils  sont 
formés  de  sphères  plus  ou  moins  parfaites  soudées  entre  elles,  de 
manière  à  former  des  grappes  et  des  chapelets  (|uelquefois  très- 
volumineux.  Les  grains  sphêriques  qui  les  coustituent  ne  présen- 
tent pas,  au  moins  ordinairement,  une  structure  concentrique  que 
l'on  puisse  distinguer.  Leur  surface  extérieure  est  recouverte  de 
petits  fragments  siliceux  qui  la  pralinent  et  qui  sont  à  peine  adhé- 
rents. La  cohésion  de  ces  boules  est  très-variable.  Elle  arrive  dans 


GRÈS  DE  FONTAINEBLEAU.  327 

certains  cas  à  être  excessivement  faible,  ce  qui  indique,  comme 
pour  les  précédents,  une  très-faible  portion  de  ciment  calcaire.  On 
remarque  souvent  que  les  masses  botryoïdes  forment  la  partie  in- 
férieure des  nodules  feuilletés  et  leur  sont  intimement  unis.  Dans 
ces  nouveaux  nodules  on  ne  trouve  pas  de  poches  de  sable  incohé- 
rent analogues  à  celles  qui  ont  été  précédemment  citées.  Mais  les 
interstices  que  laissent  entre  ell  es  les  spliérules  de  grès  sont 
entièrement  remplis  de  sable  dépourvu  de  ciment,  de  telle  façon 
qu'à  cette  sorte  de  nodules  correspond  une  seconde  sorte  de  poches. 
Celles-ci  n'ont  pas  de  forme  générale  déterminée. 

L'altération  des  blocs  de  grès  sous  l'inQuenee  des  agents  atmos- 
phériques représente  une  sorte  d'anatomie  de  ces  blocs  qui  permet 
d'en  déterminer  la  structure.  Sous  l'action  des  causes  de  destruction 
dont  il  s'agit,  la  surface  primitivement  lisse  du  grès  se  creuse  de 
sillons  étroits  indiquant  les  lignes  de  moindre  cohésion.  On  voit 
ainsi  se  dessiner  des  feuillets  nombreux  sur  des  blocs  qui  paraissent 
dénués  de  toute  structure  stratiforme;  et  il  arrive  que  les  masses 
d'apparence  homogène  décèlent  avec  le  temps  leur  organisation 
sphéroïdale.  Ces  masses,  en  effet,  par  suite  de  leur  destruction,  se 
recouvrent  d'un  très-grand  nombre  de  petits  mamelons  ellipsoïdaux 
et  de  grosseur  sensiblement  uniforme.  Dans  quelques  cas,  ces  ma- 
melons étant  très-serrés,  leur  contact  se  fait  suivant  les  faces  de 
polyèdres  réguliers,  et  le  bloc  de  grès  semble  recouvert  d'un  réseau 
polygonal  fort  remarquable. 

On  arrive  facilement,  après  cette  rapide  étude  des  nodules  du 
grès  de  Fontainebleau,  à  se  faire  une  idée  de  leur  mode  de  for- 
mation. 

D'abord  il  suffit  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  une  carrière  de  grès 
pour  être  convaincu  que  la  pierre  est  postérieure  au  sable  qui  l'en- 
toure ;  la  position  des  masses  pierreuses  au  milieu  même  de  la 
matière  arénacée,  et  surtout  l'existence,  dans  un  certain  nombre  de 
nodules,  de  poches  remplies  de  sable,  en  fournissent  la  preuve. 

En  second  lieu,  il  est  évident  que  les  nodules  de  grès  sont  dus 
à  l'arrivée  dans  la  masse  incohérente  de  filets  d'eau  chargés  de  la 
matière  incrustante,  c'est-à-dire  de  carbonate  de  chaux  ;  du  moins 
n'imagine-t-on  pas  facilement  un  autre  mode  de  formation.  On 
peut  même  préciser  davantage  dans  beaucoup  de  cas,  et  affirmer  que 
les  eaux  incrustantes  sont  arrivées  par  la  partie  supérieure  pour 
s'écouler  de  haut  en  bas.  En  effet,  il  n'est  pas  rare  que  l'observation 
des  nodules  conduise  à  constater  que  l'infiltration  n'a  pu  avoir 


^!l^^^^"  TERRAIKS  TEUTIAIHES. 

lieu  dans  un  autre  sens.  Voici  comment.  Nous  avons  dit  qu'il  arrive 
souvent  que  des  masses  botrj'oîdes  existent  k  la  partie  inférieure 
des  nodules  Teuilletés  ;  or,  on  observe  que  les  sphéroïdes  qui  com- 
posent ces  masses  sont  souvent  terminés  en  poiule  et  quelquefois 
même  se  continuent  à  travers  le  sable  en  une  sorte  de  stalactite 
généralement  peu  prolongée. 

Mais,  dans  quelles  conditions  spéciales  a  eu  lieu  l'incrustation? 
i-' observation  directe  ne  suflisaiit  pas  pour  répondre  à  cette  questiou. 
nous  avons  eu  recours  à  l'expérience.  La  méthode  que  nous  avons 
employée  a  consisté  à  faire  arriver  dans  du  sable  quartzeus  très-fin 
des  solutions  aqueuses,  plus  ou  moins  concentrées,  de  sel  conve- 
nablement choisi  ;  nous  avons  fait  principalement  usage  de  chlo- 
rure de  calcium  et  de  silicate  de  potasse.  On  conçoit  que  nous 
ayons  rejeté  le  carbonate  de  chaux,  dont  la  faible  solubilité,  méiue 
dansl'oau  chargée  d'acide  carbonique,  rend  l'emploi  très-peu  com- 
mode. 

Lors  donc  qu'on  fait  arriver  dans  du  sable  quarlzeux  la  disso- 
lution concentrée  d'un  sel  bien  choisi  et  (ju'on  abandonne  le 
tout  à  la  dessiccation,  on  obtient  en  général  une  masse  dure  plus 
ou  moins  mamelonnée,  plongée  au  .milieu  d'un  excès  de  sable 
incohérent.  Sous  ce  rapport,  le  résultat  de  l'expérience  a  quelque 
analogie  avec  les  productions  naturelles,  mais  celle  analogie  ne  se 
poursuit  dans  aucun  détail  de  structure.  La  masse  dure  n'est  pas 
nettement  séparée  du  sable  environnant.  Au  contraire,  du  sable  de 
moins  en  moins  cimenté  établit  entre  Icsdeus  termes  extrêmes  une 
série  de  transitions.  Si  l'on  coiipele  nodule  artificiel,  on  n'y  observe 
rien  qui  ressemble  à  des  couches  superposées  ;  il  ne  renferme 
jamais  de  poches  pleines  de  sable;  enfin  de  quelque  manière 
que  l'on  s'y  prenne,  il  ne  présente  jamais  de  parties  vraiment 
bolryoïdes. 

On  pouvait  espérer  un  résultai  meilleur  en  faisant  arriver  sur  le 
sable  î,des  solutions  salines,  non  plus  froides,  comme  celles  em- 
ployées précédemment,  mais  plus  ou  moins  chauffées;  ce  qui  con- 
duirait à  faire  intervenir  les  eaux  thermales  dans  ta  foimation  des 
nodules  de  grès.  Mais  bien  que  nous  ayons  varié  les  conditions 
de  concentration  de  liqueur,  de  durée  de  l'expérience  et  de  propor- 
tion relative  du  liquide  et  du  sable,  nous  ne  sommes  jamais  arrivé 
par  cette  méthode  qu'à  reproduire  les  résultats  déjà  fournis  par  lu 
première  série  d'expériences. 

Nous  avons  alors  sougé  à  renverser  les  conditions  dans  lesquelles 


GRÈS  DE  FONTAINEBLEAU.  329 

nous  nous  étions  placé  jusque-là,  c'est-à-dire  que  nous  avons  fait  ar- 
river les  solutions  salines  froides  sur  le  sable  préalablement  chauffé. 
Dès  lors  les  résultats  ont  présenté  tous  les  caractères  des  grès  natu- 
rels. Nous  citerons  quelques-unes  de  nos  expériences. 

Du  sable  blanc  étant  chauffé  à  150  ou  200  degrés  dans  un  bain  de 
sable  ordinaire,  on  y  projette  au  moyen  d'un  tube  bien  effilé  une 
petite  quantité  d'eau  pure.  Dès  que  cette  eau  est  versée,  on  cherche 
dans  la  masse  arénacée  au  moyen  d'une  lame  métallique,  et  l'on 
extrait  un  nodule  tout  à  fait  distinct  du  sable  qui  l'entoure,  doué 
d'une  certaine  cohésion  et  offrant  une  surface  mamelonnée.  Par  le 
fait  seul  de  sa  dessiccation,  ce  nodule  retombe  en  poussière;  aucun 
ciment  n'ayant  été  introduit  dans  la  masse.  L'eau  pure  ayant  été 
remplacée  par  une  dissolution  assez  concentrée  de  chlorure  de  cal- 
cium, le  nodule  put  être  complètement  desséché  sans  perdre  sa 
forme,  et  il  fut  beaucoup  plus  commode  d'étudier  ses  caractères. 

Il  avait  une  forme  légèrement  mamelonnée  et  une  dureté  tout  à 
fait  comparable  à  celle  du  grès  ordinaire.  Sa  structure  était  homo- 
gène, comme  il  était  facile  de  le  prévoir,  puisqu'il  avait  été  formé 
d'un  seul  jef.  Mais  nous  ne  rencontrâmes  aucune  difficulté  à  ob- 
tenir des  nodules  feuilletés.  Pour  cela,  nous  produisîmes  un  nodule 
semblable  au  précédent,  puis,  sans  le  retirer,  nous  fîmes  arriver 
dans  le  sable,  à  l'endroit  même  où  le  nodule  était  enfoui,  une 
nouvelle  quantité  de  liquide  incrustant.  Celui-ci  s'étendit  sur  le 
nodule  pour  former  une  couche  plus  ou  moins  distincte  de  la 
masse  première,  suivant  que  les  degrés  de  concentration  des  liquides 
incrustants  employés  étaient  plus  ou  moins  différents.  Jamais 
cette  couche  n'a  enveloppé  totalement  le  nodule  primitif;  la  partie 
inférieure  de  celui-ci  est  restée  à  la  surface.  C'est  d'ailleurs  ce  que 
l'on  observe  quelquefois  dans  la  nature,  quand  les  nodules  sont 
convenablement  coupés. 

Il  est  clair  qu'en  faisant  arriver  de  nouvelles  liqueurs,  on  peut  faire 
de  nouvelles  couches  presque  indéfiniment. 

On  est  par  celte  expérience  mis  sur  la  voie  de  l'explication  d'un 
fait  signalé  tout  à  l'heure  :  c'est  que  souvent  les  couches  supérieures 
des  nodules  sont  les  plus  friables.  Si  en  effet  on  prépare  un  nodule 
feuilleté,  en  ayant  soin  de  prendre  pour  chaque  feuillet  une  solution 
saline  moins  concentrée  que  pour  le  feuillet  précédent,  les  couches 
supérieures  arrivent  bientôt  à  n'avoir  qu'une  très-faible  cohésion. 
Il  résulte  de  celte  expérience  que  le  fait  observé  pourrait  s'expli- 
quer par  un  appauvrissement  progressif  des  eaux  incnistantes.  Les 


nodules  artiiiciels  ont  souvent  pr<^5cnté,  comme  les  masses  natu- 
relles, les  poches  pleines  de  sable  qui  ont  éUS  précédemment  signa- 
lées. Des  résultats  )>areilsontété  obtenus  en  remplaçant  le  chluitii'c 
(le  calcium  par  le  silicalo  de  potasse,  et  l'on  aurait  évidemment  \m 
faire  beaucoup  varier  la  nature  de  la  substance  incrustante  sans 
déterminer  do  cbangement  dans  les  nodules. 

Après  avoir  ainsi  produit  de  véritables  gi-ôs  À  ciment  de  clilomrp 
de  calcium  ou  de  silicatede  potasse,  nous  voulûmes  en  préparer  qui, 
par  le  ciment  lui-même,  reproduisissent  la  roche  ualurelle.  Ici  de 
grandes  dinicultés  se  présentèrent,  à  cause  du  peu  de  solubilité  du 
carbonate  de  chaux.  Il  aurait  fallu  laisser  l'expérience  en  traiii 
pendant  un  temp.s  très -prolongé,  et  dans  ce  cas  il  est  certain  qu'on 
eût  obtenu  un  succès  complet;  les  résultats  atteints  en  quelques 
heures  en  sont  la  preuve  évidente.  Mais  le  ])ea  de  ciment  ainsi 
introduit  dans  la  masse  lui  laissait  une  friabilité  incompatible  avec 
une  étude  complète. 

Nous  sommes  arrivé  par  la  méthode  qui  vient  d'être  expoi 
préparer,  outre  les  grès  feuilletés,  des  masses  présentant  une  slmc- 
ture  parfaitement  bolryoîde.  Pour  cela,  le  tube  eflilé  emplovê^ 
ci-dessus,  cl  qui  débile  dune  manière  plus  ou  moins  continue  lé 
liquide  aggluliuatif  pendant  un  temps  plus  ou  moins  prolongé,  a  été 
remplacé  par  une  pipette  qui  laisse  échapper  le  liquide  en  gouttes 
séparées,  dont  chacune  tombe  en  un  endroit  particulier.  Chacum 
de  ces  gouttes  détermine  la  formation  d'une  sphêie  h  surikce  pm- 
lînée,  et  si  ces  sphères  sont  suflisamment  rapprochées,  elles  se  sou- 
dent sous  des  formes  de  chapelets  ou  de  grappes  tout  h  fait  sem- 
blables à  celles  du  grès  naturel.  Entre  les  sphéroïdes  ainsi  soudés 
existe  un  excès  de  sable  parfaitement  incohérent,  et  dans  lequel  ou 
ne  trouve  que  des  traces  de  la  matière  saline  employée  comroo 
ciment. 

Nous  croyons  qu'il  serait  diflicile  d'obtenir  une  plus  complète 
conformité  entre  les  résultats  de  l'expérience  et  les  minéraux  qu'il 
s'agissait  de  reproduire.  Un  seul  pas  resterait  à  fairo,  qui  serait 
d'obtenir  des  giès  il  ciment  calcaire.  Mais  l'expérience,  qui  réus- 
sirait à  coup  sûr,  ne  vaut  certainement  pas  la  peine  d'élra  tentée 
après  celles  dont  nous  venons  de  rendre  compte.  Il  est  hors  de 
doute  qu'on  obtiendrait  avec  la  solution  aqueuse  de  carbonate  de 
chaux  des  nodules  qu'il  serait  impossible  de  distinguer  de  ceux 
qu'on  roncontre  dans  la  nature.  Ajoutons  toutefois  que  nous  ne 
regardons  pas  la  formation  des  nodules  naturels  comme  ayant  été 


GRÈS  DE  FOiNTAlNEBLEAU.  .         331 

précédée  d'un  échauffemenl  considérable  des  sables  ;  et  signalons 
-celte  question  à  de  nouvelles  recherches. 

La  disposition  des  grès  au  milieu  des  sables  rend  compte  de 
l'entassement  de  blocs  qu'on  observe  dans  tous  les  pays  où  existe 
la  formation  qui  nous  occupe,  à  Étampes  et  à  Fontainebleau  par 
•exemple.  En  effet,  les  agents  externes,  et  spécialement  la  pluie  et 
les  eaux  sauvages  entraînant  le  sable  peu  à  peu,  les  masses  de  grès, 
■d'abord  enveloppées,  restent  sans  appui  et  descendent  progressi- 
vement suivant  la  verticale,  jusqu'à  ce  qu'un  autre  bloc  ou  une 
couche  solide  les  arrête.  C'est  h  ce  mécanisme  si  simple  que  sont 
dus  bien  des  beaux  sites  rocheux  de  nos  environs. 

PouDiNGUES  SUPÉRIEURS  DE  Nemours.  —  Une  bounc  partie  des 
poudingues  de  Nemours  date  de  l'époque  des  grès  de  Fontainebleau, 
^t  non  pas  comme  une  autre,  de  celle  de  l'argile  plastique.  Déjà  à 
propos  de  ce  dernier  terrain  nous  avons  fait  remarquer  que,  con- 
trairement à  l'opinion  des  premiers  géologues  qui  se  sont  occupés 
de  la  question,  il  y  a  deux  niveaux  très-distincts  de  poudingues,  à 
Nemours  même.  La  tranchée  du  chemin  de  fer  a  recoupé  des  pou- 
dingues inférieurs  à  ciment  argileux  et  qui  sont  réellement  contem- 
porains de  l'argile  plastique.  Mais  en  même  temps  le  sommet  des 
collines  et  leurs  flancs  (à  cause  de  nombreux  éboulements)  pré- 
sentent un  autre  poudingue  à  ciment  siliceux  contemporain  des 
sables  supérieurs.  Ceux-ci  peuvent  être  étudiés  aussi  dans  les  en- 
virons d'Elampes,  à  Perrier,  près  de  Saclas,  où  se  présente  la  succes- 
sion des  couches  que  voici  (1)  : 

1.  Sol  végétal 0"»,50 

2.  Diluvium  rougeâtre 0",75 

.    3.  Lœs8  jaunâtre  analogue  à  celui  des  environs  immé- 
diats de  Paris O^jôO 

à.  Sable  de  Fontainebleau 1  met. 

ô.  Banc  de  grès  bien  consolidé  et  exploité 2*", 50 

6.  Poudingue  siliceux  adhérent  à  la  partie  inférieure 

du  banc  de  grès.  Les  galets  qui  composent  ce 
poudingue  sont  des  rognons  de  silex  pyromaque 
de  la  craie.  Leur  consolidation,  par  suite  d'infil- 
trations calcaires,  a  dû  précéder  celle  du  banc  de 
grès 0°',20 

7.  Sable  de  Fontainebleau 10  met. 

8.  Deuxième  zone  de  poudingue  consolidé,  sembhble 

au  no  6. 0™,20 

(1)  D*Orbîgny,  Ballet,  de  la  Soc.  géologique,  2*  série,  i859,  t.  XVH,  p.  43. 


TEBHAIKS  TEilTUmBS." 
9.  Sable  quBrUc'Lix 

10.  Troisiànie  »oiie  de  poudiugUB  ci 

11,  Sable  de  Fontainebleau 


Au  moulin  des  Cnilles,  îi  U  kilomètres  au  sud  de  Snclas,  les 
mêmes  dépôts  de  silex  se  montrent  avec  une  grande  puissance.  On 
les  voit  aussi  afdeurer  sur  presque  toutes  les  collines  de  sables  de 
Fonlainebleiiu  qui  constituent  les  deux  rives  de  la  vallée  de  Is 
Juine,  depuis  Saclas  jusqu'à  Etampea.  Mais  on  no  les  retrouve 
agglutinés  et  transformés  en  poudingue  qu'à  Boissy- la-Rivière, 
entre  Saclas  et  Ormoy,  où,  au  contact  du  grès,  ils  forment  pncore 
un  banc  régulier  d'une  grande  étendue,  fortement  consolidé  et 
ayant  environ  60  centimètres  d'épaisseur. 

Les  pond  in  gués  des  sables  de  Fontainebleau  présentent  des  carac- 
tères à  l'aide  desquels  on  peut  facilement  les  distinguer  do  ceuï 
de  l'argile  plastique.  Les  premiers  sont  composés  de  galets  desilei 
et  de  sable  çuartzeux  pur,  le  tout  agrégé  par  un  ciment  compléle- 
ment  calcaire  ou  faiblement  siliceux.  Les  poudingues  de  l'argile 
plastique  sont  formés  des  mêmes  galets  de  silex,  mais  toujours 
associés  h  des  matières  marneuses,  et  le  tout  est  en  général  ag- 
glutiné par  un  ciment  siliceux  qui  donne  souvent  h  la  roche  l'asped 
lustré. 

Quant  à  leur  origine,  les  galets  siliceux  des  sables  de  Fontaine- 
bleau ont  été  arrachés  originairement  k  la  craie,  ainsi  que  le  con- 
statent plusieurs  espèces  de  fossiles  qu'on  va  Irouvés. 


S  ù.- 


Hahlp  ae   Funlaîncblran. 


Voici  venu  le  moment  d'examiner  cette  divergence  d'opinions 
entre  les  géologues,  dont  les  uns  font  du  sable  de  Fontainebleau  la 
base  du  terrain  miocène,  tandis  que  d'auti'es  y  voient  le  sommel 
de  l'éocène.  Élie  de  Iteaumon  t  (1  )  et  M.  Hébert  (2),  entre  autres,  sont 
de  la  première  opinion,  it  laquelle,  on  l'a  vu,  nous  nous  sommes 
rallié.  Ils  se  fondent  surtout  sur  des  considérations  straligrapbi— 
ques,  d'oii  il  résulte  qu'à  l'époque  des  sables  de  Fontainebleau  la 
contigul'ation  du  bassin  de  Paris  a  subi,  et  d'une  manière  déGmtivet 
une  altération  profonde.    SI.   Deshayes  professe  l'opinion  inverse 


(1)  Elie  do  Beaumonl,  Mémoires  pour  servir  à  u 
la  France.  Paris,  183(i. 

(2)  Hébert,  Ballet,  tk  la  Soc.  géologique,  2'  série. 


ne  description  géoloffigue  ite 

laee,  t.  xxin,  p.  339, 


REMARQUES  SUR  LE  SABLE  DE  FONTAINEBLEAU.  333 

et  appuie  avant  tout  sa  manière  de  voir  sur  des  études  paléonto- 
logiques  (i). 

Après  avoir  publié  la  liste  des  fossiles  recueillis  par  MM.  Bioche 
et  Fabre  à  la  base  du  gypse,  le  savant  conchyliologiste  fait  remar- 
quer qu'il  en  peut  sortir  deux  séries  très-distinctes  d'espèces.  Dans 
la  première,  en  effet,  il  réunit  les  suivantes  : 


Lucina  Heberti, 
Corbula  subptsum. 
Corbulomya  Nystii. 
Tellina  Nystii. 
Psammobia  stampinensis. 


Nucula  Lyellana, 
A  V  icula  stampinensis . 
Calyptrœa  striateila, 
Turritella  communis. 


et  se  trouve  dans  la  faune  des  sables  de  Fontainebleau.  En  rap- 
prochant les  autres  espèces  : 

Corbuia  pyxidicula.  Cerithium  tricarinatum, 

Corbula  ficus,  \  Cerithium  deperdiium, 

Phûladomya  ludensis.  Fusus  sublamellosus, 

Cardium  granuiosum.  j  Voluta  depauperata, 

on  se  trouve  dans  la  faune  des  sables  de  Beauchamp.  «  Il  est  donc 
évident,  dit  le  célèbre  paléontologiste  (2),  que  dans  la  partie  infé- 
rieure des  gypses,  deux  faunes  se  rencontrent  et  se  mélangent  dans 
des  proportions  qui,  plus  tard,  seront  plus  rigoureusement  déter- 
minées, lorsque  des  recherches  ultérieures  auront  définitivement  fixé 
le  nombre  des  espèces.  —  Il  est  évident,  continue-t-il,  que  l'époque 
géologique  de  l'apparition  des  sables  supérieurs  de  Fontainebleau 
dans  le  bassin  de  Paris  a  été  de  beaucoup  antérieure  à  celle  pré- 
cédemment fixée  par  les  géologues.  —  Il  est  évident,  par  la  suc- 
cession des  observations  de  Prévost  et  Desmarest,  de  Goubert,  et 
enfin  de  MM.  Bioche  et  Fabre,  que  la  série  entière  des  gypses  a  été 
déposée  dans  la  mer;  et  déjà,  depuis  l'importante  découverte  de 
M.  Hébert,  de  la  couche  marine  infra-gypseuse,  on  pouvait  soup- 
çonner l'origine  marine  de  cette  formation,  intercalée  qu'elle  est 
entre  deux  dépôts  marins.  —  Enfin,  il  n'est  pas  moins  évident  que, 
si  la  recherche  des  équivalents  marins  du  gypse  en  dehors  du  bassin 
de  Paris  a  été  la  légitime  préoccupation  des  géologues  aussi 

(1)  Deshayes,  Description  des  animaux  sans  vertèbres  découverts  dans  le  bas^ 
sin  de  Paris,  t.  I  (introduction),  1866. 

(2)  Deshayes,  Bullet»  de  la  Soc,  géologique^  2®  série,  t.  XXIII,  p.  33il. 


■«»•  »fc^^^       TERRAINS  TtHTlilRES. 

longtemps  qu'ils  out  ciu  à  l'origine  lacustre  de  cette  formation, 
celle  préoccupation  perd  désormais  tout  son  intêrél,  puisque  le 
gypse  poiteen  lui-même  la  preuve  d'une  origine  toute  différenle.  o 

Ces  conclusions  lurent,  de  la  partdeM.  Hébert,  l'objet  d'une  dis- 
cussion înléi'es saute.  Suivaut  lui,  le  mélange  de  faunes  dont  il 
est  question  n'a  rien  qui  doive  surprendre.  Dans  son  upinion,  en 
cITet,  le  gypse  correspond  à  la  puissante  formalioii  marine  de» 
hautes  Alpes,  à  laquelle  il  a,  avec  M.  Renevier,  donné  le  nom  de 
/errain  mimmulilique  supérieur.  La  Faune  de  ce  terrain  est  aussi 
une  faune  de  mélange  de  fossiles  éocènes  et  de  fossiles  des  sables 
de  Fontainebleau.  11  n'en  est  pas  moins  vrai  que,  pour  lui,  la  ligne 
de  démarcation  la  plus  tranchée  vient  se  placer  entre  ce  terrain  il 
faune  de  mélange  et  d'autres  assises  nummulitiques  plus  récentes, 
celles  de  Caslel-Gomberto,  Salcedo,  etc.,  qui  représentent  beaucoup 
mieux  les  couches  miocènes.  Dans  le  nord  comme  dans  le  sud, 
l'origine  des  sables  de  Fontainebleau  correspond,  pour  M.  Hébert, 
à  la  base  du  terrain  tertiaire  moyen,  comme  celui  du  gypse  ou  de 
ses  équivalents  marins  correspond  à  la  partie  la  plus  l'écenle  du 
terrain  tertiaire  inférieur.  Rien  ne  prouve  d'ailleurs,  pour  le  savant 
professeur  de  la  Sorbonne,  que  la  faune  mai'ine  de  l'époque  da 
gypse  soit  devenue  pendant  celle  époque  la  même  que  celle  des 
sables  de  Fontainebleau,  puisque  l'on  a  constaté  à  Paulin  l'esislencit 
de  fossiles  des  sables  de  Beauchamp  (Cerithium  tricarinatim, 
C.  pleurotomoides)  à  la  base  même  de  la  masse  supérieure,  c'est-à- 
dii-e  à  un  niveau  plus  élevé  que  les  couches  qui  viennent  de  nous 
occuper. 

Mais,  on  peut  aller  plus  loin,  si,  comme  l'a  fait  le  professeur  de  la 
Faculté  des  sciences,  ou  e.vamine  la  forme  de  la  mer  des  sables 
supérieurs,  pour  la  comparer  ensuite  à  celle  des  autres  mers  qui 
s'étaient  succédé  dans  le  bassin  depuis  la  craie. 

u  La  mer  dans  laquelle  se  déposaient  nos  sables  de  Fontainebleau, 
dit-il  (1),  devait  nécessairement  contourner  l'Ardenne  pour  aller 
rejoindre  le  Limbourg  belge;  de  là,  elle  devait  se  diriger  à  peu  prés 
par  Dusseldorf,  Osnabriick,  contrées  où  se  trouvent  des  couches  de 
même  âge.  Puis,  passant  au  nord  du  Harz,  longeant  le  pied  septen- 
trional de  ces  montagnes ,  elle  allait  rejoindre  la  vallée  du  Rhin 
à  Mayence,  en  occupant  toute  la  région  volcanique  comprise  entre 
tiassel  au  nord  et  Francfort  au  sud. 

(1)  Hébïrl,  Bullef.  de  lu  Soc.  géologique,  2"  série,  l.  XSdl,  p.  339. 


REMARQUES  SUR  LE  SABLE  DE  FONTAINEBLEAU.  335 

»  Le  relief  de  celle  contrée,  dû  au  soulèvement  de  la  chaîne  prin- 
cipale des  Alpes,  n'est  venu  que  plus  tard  interrompre  la  dépres- 
sion qui  joignait  Mayenceà  Cassel.  Comme,  d'un  autre  côté,  l'ouver- 
ture du  défilé  du  Bingerloch  est  postérieure  au  terrain  tertiaire,  il 
s'ensuit  évidemment  que  la  communication  entre  les  divers  gise- 
ments, qui  sont  aujourd'hui  pour  nous  autant  de  témoins  irrécu- 
sables de  la  présence  de  la  mer  en  ces  diflerents  lieux  à  une  même 
époque,  n'a  pu  s'établir  d'une  autre  manière.  De  Mayence,  la  mer 
se  prolongeait  au  sud  par  toute  la  vallée  du  Rhin  jusqu'au  delà  de 
Bàle,  au  pied  du  Jura  bernois.  Nous  n'avons  aujourd'hui  aucune 
donnée  qui  puisse  nous  indiquer  si  ce  prolongement  était  une  com- 
munication entre  deux  mers,  ou  un  simple  golfe  allongé.  Jusqu'ici, 
à  l'est  et  au  sud  de  la  région  que  nous  venons  de  parcourir,  on  n'a 
encore  signalé  aucun  dépôt  appartenant  à  cette  époque. 

»  Pour  nous  faire  quelque  idée  du  contour  du  rivage  septen- 
trional de  celte  mer,  dont  nous  venons  de  tracer  le  bord  méridional, 
il  faut  se  rappeler  que  le  Boulonnais  faisait  alors  partie  de  l'An- 
gleterre, qui  était  peut-être  reliée  à  la  France  par  le  prolongement  du 
Cotentin,  de  la  Bretagne  et  du  Cornouailles.  La  portion  de  la  Manche 
comprise  entre  le  Cotentin  et  le  Boulonnais  avait  déjà  été  précédem- 
ment deux  fois  un  golfe  :  d'abord  à  l'époque  de  la  craie  supérieure, 
en  second  lieu  à  l'époque  du  calcaire  grossier.  L'existence  incontes- 
table, àRouville-la-Place,  près  de  Saint-Sauveur  le  Vicomte  (Manche), 
et  dans  l'île  de  Wight,  de  couches  marines  caractérisées  par  des  fos- 
siles de  l'époque  des  sables  de  Fontainebleau,  nous  prouve  que  celte 
région  est  redevenue  golfe  une  troisième  fois  à  cette  même  époque. 
Alors  le  rivage  septentrional  de  notre  mer  devait  donc,  dans  la  mer 
du  Nord,  laisser  à  l'ouest  les  côtes  de  l'Angleterre,  contourner  la  pointe 
du  Boulonnais,  se  diriger  à  travers  la  Manche  sur  l'île  de  Wight, 
revenir  au  sud  sur  le  Cotentin,  pour  de  là  aller  regagner  le  bassin 
de  Paris.  Ici,  pour  continuer  notre  tracé,  peut-être  aurions-nous 
besobi  de  renseignements  plus  positifs  ;  toutefois,  si  nous  consi- 
dérons que  l'on  ne  cite  sur  la  surface  de  la  Normandie  aucun 
lambeau  qui  puisse  être,  sans  contestation,  rapporté  aux  sables  de 
Fontainebleau,  tandis  que  d'autres  assises,  comme  les  lignites  du 
Soissonnais  par  exemple,  ont  laissé  çà  et  là,  dans  ce  même  pays, 
des  traces  de  leur  ancienne  extension,  nous  serons  amenés  à 
donner  à  la  mer  des  sables  de  Fontainebleau,  entre  le  Cotentin  et  le 
bassin  de  Paris,  à  peu  près  le  môme  rivage  que  celui  que  nous 
avons  dû  adopter  pour  la  craie  supérieure  et  pour  le  calcaire 


^S^^^^  TERliiltiS  TERTIAIRES, 

grossier,  c'est-à-dire  qu'en  parUint  de  l'embouchure  de  \a.  Vite,  ce 
rivage  ira,  un  peu  au  delà  de  Dieppe,  pénétrer  dans  le  liassin  de  la 
Somme,  contourner  le  pays  de  Bray,  de  manière  h  revenir  à  l'ouest 
jusqu'à  la  vallée  de  l'Epte,  pour  se  diriger  d'abord  au  sud,  en 
passant  par  Vemon  (i),  puis  à  l'ouest  vers  la  vallée  de  la  Loire. 

»  On  ti-ouve,  en  effet,  dans  les  environs  du  Mans,  de  la  Flèche,  el 
dans  beaucoup  d'autres  points,  des  sables  et  des  grès  cpii  onl  flé 
jusqu'ici  rapportés  par  tous  les  géologues  aux  sables  de  Fontaine- 
bleau, et  alors  la  liaison  avec  le  bassin  de  l'Aquitaine,  où  la  faune 
de  ces  saliles  se  trouve  largement  i-epréseiitée  dans  les  faluus  de 
Goas  et  d'autres  localilés,  serait  toute  naturelle  par  la  vallée  de  la 
Loire  el  par  l'emplacement  actuel  de  l'Océan.  TnuLefors,  je  u'ù 
établi  celte  liaison  qu'avec  doute,  des  observations  Faites  l'aonée 
dernière  m'ayant  douné  à  penser  que  le  grès  du  Maine  pouvait  bien 
être  plus  ancien,  n 

Or,  à  côlé  du  littoral  qui  vient  d'être  défini,  si  l'on  se  rt-présenle 
la  côte  du  la  mer  aux  diverses  époques  aulérieures,  on  voit,  d'i 
part,  qu'il  n'y  a  aucune  analogie  dans  les  formes,  l't,  d'autre  pnrt 
que  tout  ce  qui  précède  l'époque  de  Fontainebleau  dans  le  terrain 
lertiaii-e  offre  la  plus  complète  homogénéité  :  «  Pendant  celle 
mière  période,  dit  M.  Hébert  (2),  la  mer  s'avance  du  nord  au  îiidn 
lentement,  par  petites  étapes  pour  ainsi  dire,  s'arrélanl  rontre  Is 
versant  septentrional  de  l'Ardenne  à  l'époque  des  marnes  heersienna, 
pénétrant  un  peu  au  delà  du  pied  du  Bray  à  l'époque  des  sabla  dt 
Bracheux,  et  s' étendant  alors  dans  toute  cette  moitié  seplentrioii^fr 
du  bassin  parisien  jusqu'à  la  pointe  orientale  de  la  montagne  de 
Reims  ;  puis,  continuant  ce  mouvement  vers  le  sud,  elle  amène  les 
sables  de  Cuise  plus  près  de  Paris,  et  s'étend  à  l'ouest  jusqn' 
Gisors.  Enfin,  le  calcaire  grossier  dépasse  au  sud  de  quelques  kilo- 
mètres seulement  la  latitude  de  Paris  el  alteint  à  l'ouest  Louviers. 
Ce  mouvement  progressif  est  exactement  le  même  en  Angleterre. 
Les  sables  de  Woolwich,  qui  représentent  nos  sables  de  Bracheui, 
s'arrêtent  dans  la  vallée  de  la  Tamise;  les  dépôts  contemporains  du 
calcaire  grossier  s'étendent  jusqu'au  Harapshire  el  à  l'Ile  de  Wight| 
aussi  bien  que  dans  le  Colentin  ;  et  dans  toute  celte  partie 

(1)  Élie  de  ^6aiima(A{Sys(éineihstnontagne»,  p.  471)  signale  li^ns  celte  r*i 
UD  relèvBuieat  N.  S.  qui  a  rarmé  In  limite  occideaUle  du  grès  ile  Foutainebleaiiv 
Le  calcaire  grossier  l'étend  plus  â  l'O.,  jusqo'aupréa  de  Louvien  ;  il  est  antérieur 
à  ce  ralévemenl,  qui  dépend  du  Système  de  Corse  el  i/e  Sardaigiie. 

(2)  lléberl,  Bii/lcl.  d<:  ta  Sac.  yéalogiqm,  2"  série,  1855,  t.  XII,  p. 


LE  TRAVERTIN  SUPÉRIEUR.  337 

imssin  anglo-français  il  n'y  a  rien  qui  représente  les  dépôts  vérita- 
blement marins  du  Soissonnais. 

»  A  partir  du  calcaire  grossier,  la  mer  se  retire  progressivement. 
Dans  le  bassin  parisien,  les  sables  de  Beauchamp  rentrent,  à  peu  de 
chose  près,  dans  la  circonscription  des  sables  de  Cuise,  Ils  manquent 
complètement  en  Belgique  et  dans  le  Cotentin  ;  mais  ils  subsistent 
dans  le  Hampshire  et  Tlle  de  Wight,  où  les  argiles  de  Barton  en 
renferment  en  abondance  les  espèces  les  plus  caractéristiques. 

»  Enfin,  cette  première  mer  tertiaire  manifeste  encore  son  retour 
momentané  dans  le  centre  du  bassin  parisien  par  les  marnes  à  Pho- 
ladomyes  situées  à  la  base  du  gypse,  où  nous  retrouvons,  et  les 
mêmes  fossiles  en  majorité  que  dans  les  sables  de  Beauchamp,  et 
une  semblable  circonscription  sur  une  moins  grande  superficie. 

»  Les  premières  traces  du  séjour  de  la  mer  que  nous  rencontrions 
ensuite  sont  immédiatement  au-dessus  du  gypse  et  des  marnes 
d*eau  douce  qui  l'accompîignent ,  les  marnes  à  Cythérées  de 
Brongniart,  marnes  où  abondent  le  Cyrena  convexa  (Brongn.  sp., 
Héb.  etRenv.),  le  Cerithium  plicatum  (Lamk),  une  Psammobie,  etc., 
faune  toute  nouvelle  pour  le  bassin  de  Paris,  et  qui,  s'observant  dans 
le  Limbourg,  à  Mayence,  en  Suisse,  etc.,  caractérise  une  circon- 
scription essentiellement  différente,  celle  des  sables  de  Fontai- 
nebleau. » 


CHAPITRE   II 

LE    TRAVERTIN    SUPÉRIEUR. 


A  la  suite  des  sables  de  Fontainebleau  vient  un  terrain  essentiel- 
lement d'eau  douce,  mais  comprenant  cependant  certaines  couches 
marines,  et  remarquable  tout  d'abord  par  son  extrême  analogie 
d'allures  et  de  constitution  avec  le  travertin  moyen.  Cette  analogie 
est  même  si  intime,  que  Cuvier  et  Brongniart  n'avaient  pas  su  dis- 
tinguer les  deux  niveaux,  et  que  c'est  seulement  en  1833  que 
Dufrénoy  découvrit  leurs  caractères  distinctifs  (1). 

Le  terrain  qui  va  nous  occuper  maintenant  est  désigné  souvent 

(i)  Dufréttoy,  Bullet.  de  la  Soc,  géologique,  2«  série,  1834,  t.  IV,  p.  161. 

ST.  «EUfllfiK.  22 


338  TERRAINS  TERTIAIRES. 

SOUS  le  nom  de  travertin  supérieu7\  On  l'appelle  aussi  ^avertin  de 
la  Beauce,  parce  que  le  sol  de  celle  ancienne  province  en  esl  en 
gi'ande  partie  conslilué. 

Le  travertin  supérieur,  considéré  dans  son  ensemble,  se  divise 
naturellement  en  deux  systèmes,  qui  sont  : 

2.  Le  calcaire  lacustre  de  TOrléanais; 
1 .  Le  travertin  de  la  Beauce. 

§  1.  —   lie  travertin  de  la  Beanee. 

Le  travertin  de  la  Beauce  constitue  un  système  Irès-déveioppé,  el 
dans  l'épaisseur  duquel  il  est  naturel  de  distinguer  deux  niveaux 
successifs  correspondant  sensiblement,  pour  la  nature  el  la  position 
relative,  h  ceux  que  nous  avons  admis  dans  le  travertin  de  la  Brie. 
C'est  ce  travertin,  plutôt  que  tout  le  terrain  supérieur,  qui,  par  ses 
caractères,  avait  trompé  les  auteurs  de  la  Description géologique.l^ 
calcaire  de  l'Orléanais  les  avait  en  effet  très-peu  préoccupés,  à  cause 
de  sa  situation  sur  la  frontière  du  bassin. 

Comme  le  travertin  de  la  Brie,  celui-ci  peut  se  répartir  en  deuï 
niveaux,  dont  l'inférieur  esl  composé  de  calcaires^  el  Taulre  de  meu- 
lières. Voyons  en  quoi  ils  consistent. 

a.  —  Calcaire  de  Beauce. 

Caractères  (iÉNÉRAUX.  —  Dans  la  forêt  de  Fontainebleau,  sur  la 
roule  de  Paris,  le  calcaire  de  Beauce  offre  aux  études  du  géologue 
un  escarpement  de  10  mètres.  On  y  distingue  une  quinzaine  de  cou- 
(»hes,  dont  plusieurs  sont  très-bitumineuses  el  qui  se  chargent  de 
silice  dans  le  haut. 

Celte  disposition,  avec  (|uelques  variantes,  se  retrouve  dans  une 
foule  de  localités,  telles  que  Rambouillet,  Cernay-la- Ville,  Trappes, 
Cercolte,  etc. 

Faune.  —  Les  fossiles  qui  caractérisent  ce  niveau  sont  pour 
la  plupart  terrestres  ou  d'eau  douce;  cependant  nous  allons  avoir 
à  en  signaler  de  marines. 

\iHcli,i'  Leuiani  (Rrongn.)  est  parfaitement  caractérisé  par  sa 
forme  subglobuleuse,  un  peu  déprimée;  par  sa  spire  assez  saillante, 
ses  tours  de  spire  arrondis  et  au  nombre  de  cinq.  Son  dernier  tour 
ne  présente  aucune  carène  ni  aucun  angle  saillant  dans  son  contour. 
L'ouverture  est  engagée  sous  la  roche,  mais  on  aperçoit  un  petit 


LE  TRAVERTIN  DE  LA  BEAUGE.  339 

ombilic.  Toute  sa  surface  devait  être  presque  lisse,  on  n'y  voit  que 
quelques  stries  de  ses  accroissements. 

Le  Cyclostoma  arUiquum  (Brongn.)  est  une  coquille  d'autant  plus 
remarquable,  qu'elle  offre  une  analogie  complète  avec  une  de  nos 
espèces  vivantes  les  plus  communes.  Aussi,  comme  il  n'est  per- 
sonne qui  n'ait  vu  le  Cyclostoma  elegans^  il  sera  très-facile  de  se 
faire  une  idée  de  la  coquille  miocène.  En  effet,  la  seule  différence 
que  M.  Deshayes  trouve  à  noter,  c'est  un  peu  plus  de  longueur 
dans  le  diamètre  de  la  base. 

A  un  niveau  un  peu  plus  élevé,  le  calcaire  passe  à  une  manie 
d'origine  évidemment  saumàtre,  remplie  de  moules  d'unecoquille 
tout  à  fait  caractéristique,  le  Potamides  Lamarckiï,  C'est  une  coquille 
comprise  d'abord  dans  le  genre  Cerithium,  et  que  nous  aurons 
à  signaler  tout  à  l'heure  dans  les  sables  d'Ormoy.  Elle  est  allongée, 
^urriculée  quelquefois,  singulièrement  dilatée  dans  les  vieux  indi- 
vidus. Les  tours  sont  nombreux  et  convexes..  Les  premiers  sont 
chargés  de  petites  côtes  longitudinales  un  peu  obliques,  sur  les- 
quelles passent  de  petits  sillons  trans verses;  peu  à  peu  les  côtes 
longitudinales  disparaissent  et  sont  remplacées  par  de  petits  plis 
irréguliers  ;  les  deux  stries  transverses  persistent  davantage,  et  on 
les  trouve  quelquefois  jusque  sur  le  dernier  tour  ;  celui-ci  est  très- 
convexe,  déprimé  à  la  base.  L'ouverture  est  petite,  arrondie  et 
terminée  par  une  échancrure  peu  profonde,  assez  semblable  à  celle 
de  certaines  turritelles.  Le  bord  droit  est  mince,  très-tranchant  ; 
il  est  très-saillant  en  avant  et  profondément  échancré  sur  le  côté. 
La  columelle  est  très-courte,  arquée  et  revêtue  d'un  bord  gauche 
étroit  et  à  peine  saillant. 

La  côte  Saint-Martin  d'Étampes,  que  nous  citions  tout  à  l'heure, 
compte  parmi  les  localités  où  se  rencontre  le  Potamides.  11  pétrit  des 
couches  plus  ou  moins  ligniteuses,  où  se  trouve  aussi  le  Bithynia 
Dubuissoni^  et  toute  une  faune  presque  microscopique,  riche  en 
hélices  et  autres  coquilles  terrestres,  dont  on  doit  la  connaissance 
à  M.  Munier-Chalmas. 

Plus  récemment,  le  même  géologue  a  retrouvé  celte  faune  intéres- 
sante à  Palaiseau,  à  Jouy  (près  de  Versailles),  à  Montmorency,  entre 
Ormoy  et  Étampes,  à  la  Ferté-Aleps,  et  enfin  à  Malesherbes.  Dans 
toutes  ces  localités,  elle  occupe  le  même  niveau  et  se  trouve  cantonnée 
dans  les  premières  couches  du  terrain  de  Beauce,  accompagnée 
presque  toujours  du  Potamides  Lamarckii^  qui  forme,  comme  on 
voit,  un  horizon  stratigi'aphique  très-remarquable. 


3d0  TBRHAIMS  TERTIAIRES. 

i^est  encore  au  même  niveau  que  se  trouve,  toul  près  d'Étampes, 
la  célèbre  localité  d'Ormoy,  dont  le  sable  a  fourni  une  collection  si 
intéressante  de  coquilles  admirablement  conservées,  et  parmi  les- 
quelles se  présentent  justement  les  espèces  marines  auxquelles 
nous  venons  de  faire  allusion. 

La  ligure  9ù  montre  la  constitution  de  cette  localité  désormais 
classique,  et  dont  le  vérilable  âge  a  été  l'objet  d'une  discussion 


¥ta.  SA.  —  Coupe  prise  i  Ormo;. 

1.  Sdlilu  bla'ii:.  —  i.  Marne  calcaire.  --  3.  Ssblo  coquillier.  —  1.  Calcaire  de  Belilice.- 
d.  Marne  il'cau  douce.  —  0.  Calcaire  lacustre. 

instructive  entre  M.  Ch.  d'Orbigny  et  M.  Hébert.  On  voit  par  la 
coupe  que  le  niveau  marin  d'Ormoy  constitue  comme  un  point  sin- 
gulier dans  l'ensemble  des  couches  à  Polamides.  Par  conséquent, 
il  appartient  au  terrain  duHravertin  de  la  Beauce,  et  non  pas  à  celui 
des  sables  de  Fontainebleau,  comme  on  l'avait  pensé  d'abord. 
Voici  la  liste  des  couches  observées  à  Ormoy  : 

0.  Calcaire  lacustre  avec  lils  siliceux  intercsléi.  Environ 2â'°,OII 

5.  Marne  d'eau  douce O^.fiB 

3.  Lit    de    gréa     calcaire    rempli    de    l'olamides     Lamarckii 

(Brongn.)  et  de  Bithynia  Dubuissoni,  (Bouillet) O'.OS 

3,  S^ible  rempli  de  coquilles  marines,  dont  les  plus  abondantes 

Cardila  Ua:tm,  Uesli. 
Cytkei-ea  inei-assala,  Deali. 
Lmina  Heberli,  Desh. 
Cerilliium  pticatum,  Lamk. 
Epaisseur  de  cette  couche 1",(KI 

2.   Marne  calcaire  remplie  de  Poinmiiies  Lamarckii  et  de   Bi- 

tkynia  Dubuissoni O-.SV 

i.  Sable  blanc  sans  fossiles,  avec  un  lit  de  cailloux  roulés 
il  8  mètres  de  la  surracc  supérieure.  (Ce  lit  de  cailloux 
roulis  se  voit,  assez  mal,  il  est  vrai,  dans  une  satilière 
qui  est  à  cdlû  de  lu  maison.  11  est  à  un  niveau  bien  plus 

élevé  que  celui  d'Élampes .  ) 10",0I) 

Un  puits  creusé  dans  la  propriété  a  pénétré  15  mè- 
tres plus  bas  dans  les  sables,  sans  les  traverser. 


LE  TRAVERTIN  DE  LA  BEAUCE.  341 

Parmi  les  coquilles  qui  viennent  d'être  mentionnées,  deux  doivent 
nous  arrêter  un  moment  :  ce  sont  le  Bithynia  Duôuissonï  et  le  Car- 
dita  Bazini. 

Le  Bithynia  />w^m2S50wî  (Bouillet),est  une  petite  coquille  allongée 
régulièrement  conique,  assez  large  à  la  base.  8a  spire,  très-pointue, 
se  compose  de  six  ou  sept  tours  peu  convexes  et  néanmoins  séparés 
par  une  suture  assez  profonde  et  canaliculée.  Le  dernier  tour  est 
grand,  globuleux,  convexe  à  la  base  et  percé  d'une  petite  fente  om- 
bilicale; il  forme  un  peu  plus  du  tiers  de  la  longueur  totale.  Toute 
la  surface  de  la  coquille  est  lisse,  brillante,  malgré  les  très-fines 
stries  d'accroissement  que  la  loupe  y  découvre.  L'ouverture  est 
d'une  médiocre  étendue  ;  elle  est  ovale,  anguleuse  postérieurement. 
Le  péristome  est  continu  et  forme  un  bord  saillant  au-dessus  de  la 
fente  ombilicale.  Il  est  mince,  tranchant  et  perpendiculaire,  c'est- 
à-dire  parallèle  à  Taxe  longitudinal. 

Le  Cardita  Bazini  (Desh.)  est  ovale  - oblong,  subtransverse, 
très-inéquilatéral,  le  côté  antéiMeur  large,  obtus,  demi-circulaire, 
formant  le  cinquième  environ  de  la  longueur  totale.  Le  côté  posté- 
rieur est  plus  étroit,  obliquement  tronqué.  Les  crochets  sont  assez 
grands,  contournés  au-dessus  d'une  lunule  petite,  aussi  haute  que 
large,  en  forme  d'écusson  ;  elle  est  lisse  et  séparée  par  une  strie 
profonde.  »  Vingt  à  vingt-deux  côtes  régulières  se  distribuent  à  la 
surface;  elles  sont  convexes,  plus  étroites  que  les  intervalles  qui 
les  séparent;  elles  sont  chargées  de  tubercules  obtus  et  transverses. 
Sur  la  côte  postérieure  un  corselet  est  limité  par  une  dépression 
poncave  assez  large,  dans  laquelle  se  placent  une  ou  deux  côtes 
Irès-étroites,  lisses;  celles  des  côtes  postérieures  placées  sur  la  li- 
mite du  sinus  portent  souvent  de  grandes  écailles  irrégulièrement 
disséminées,  il  en  est  de  même  des  trois  côtes  comprises  dans  Tin- 
térieur du  corselet.  La  charnière  est  assez  épaisse;  elle  consiste  en 
deux  dents  très-inégales  sur  la  valve  gauche,  toutes  deux  inclinées 
en  arrière  :  l'antérieure  est  en  pyramide  triangulaire,  un  peu  courbée 
à  son  sommet  ;  la  postérieure  est  fort  longue  et  étroite  ;  sa  surface 
supérieure  est  très-finement  striée  en  travers;  la  dent  de  la  valve 
droite  est  fort  grosse  et  très-longue,  son  extrémité  antérieure  est 
tronquée  obliquement  et  son  sommet  est  un  peu  infléchi.  Sa  surface 
supérieure  est  également  striée.  Aux  extrémités  de  la  charnière,  en 
avant  sous  la  lunule,  et  en  arrière  à  l'extrémité  de  la  nymphe,  on 
remarque  un  rudiment  de  dent  latérale. 

Notons,  en  passant,  que  le  gisement  d'Ormoy  a  fourni  à  M.  de 


TERRAINS  TERTIAIRES, 
llainTOurl  des  ossements  de  poissons  qui  ne  paraisseni  d*ailleui-s 
pas  avoir  êlé  l'objet  d'une  détermination  exacte  (1), 

D'ailleurs  la  faune  d'Ormoy  n'est  déjà  plus  spéciale  à  cette  loca- 
lité, M.  Munier-Clialmab  signale  (2)  aux  environs  d'Étampes,  près  do 
Itaineait  du  Ikrrefour,  une  r-arriére  qui  donne  : 

ti.  Des  assises  de  travertin,  de  calcaire  marneux  ou  siliceux,  ren- 
fermant des  Potantrdei  Lamorckii. 

3.  Une  couclie  marine  de  O",30,  renfennant  les  Cardila  Bazini, 
Cerilhium  plicatum,  Cyllierca  incrassata,  Cytherea  aplendida,  Lucimt 
Heberti. 

•1.  Environ  2  m^li-es  de  marnes  renfermant  des  rognons  un 
ii<?s  plaques  de  calcaire  lacustre  ou  saumAlre  fi  Potamide»  Lamarckii,' 
l't  appartenant  il  la  l)ase  des  calcaircts  de  Keaucc. 

1.  I^omine  support  général,  2  mètres  de  sables  de  Fonlaiw- 
l»leau  parfaitement  purs. 

L'auteur  en  lire  natui-elfement  cette  conclusion,  que  les  salilet 
même  d'Ormoy  o  sont  supérieurs  à  la  base  des  meulièi'es  et  des  cal* 
caireK  de  Beauce  »,  (le  qui  précède  a  déjà  amené  le  lecteur  i  Hi 
reconnaître  la  jusle.sse. 

On  peut  rapporter  au  même  niveau  les  plaquettes  de  raeoliftres 
ivmplies  de  Pulamides,  que  l'on  recueille  par  exemple  sur  le  plaloau 
de  Cormeille  en  Parisis,  entre  Sannois  et  Ermonl. 

D'après  Gouberl,  il  faut  y  placer  aussi  la  magnifique  siibli^re 
de  la  montagne  du  Tartre,  près  de  Maisse,  dans  le  déparlemenl  ilf 
Seine-el-Oise  (3).  On  y  Iniuve  30  mètres  de  sable  azoî(]ue  blanc,  uu 
|)eu  micacé,  Irès-meuble,  avec  quelques  concrétions  ferrugineuses 
iiTépilières.  Au-dessus  de  ce  sable  se  rencontre  un  banc,  alteîgnaul 
par  places  jusqu'à  un  mètre  de  sable  violet  brun,  ligniteux,  veiité 
de  verl  çà  et  là,  ou  ferrugineux,  désagrégé,  ondulé  et  non  en  ligne 
droite,  tranchant  par  sa  couleur  avec  la  masse  des  sables  sous- 
jacents.  II  est  rempli  de  grandes  limuées,  toutes  avec  test,  entières 
l'i  la  bouclie  comme  ù  la  pointe,  et  qui  paraissent  être  le  L.  Bnm- 
gniarti  (Desh.)-  Elles  sont  mêlées  ii  de  grosses  limnées  ovoïdes  h 
spire  courte,  moins  alwndnnies  que  semble  le  /..  comea  ;  h  des  es- 
pèces plus  allongées,  paraissant  le  /..  fabula;  enfin  àde  nombreuses 
petites  limnées  ovales-oblongues,  dont  M.  Munier-Clialmasa  fait 

(1)  De  RiUf^urt,  BuiM.  rfe  ta  Soc.  géologique.  S*  série,  1870,  t.  5XÏU,  p.  BM. 

(2)  Munier-Chalmas,  Butlel.  dg  la  Snc.  gMogiqm,  2'  siiria,  1870,  t.  Sïïll. 
t>,  693. 

f3j  r,<..iber|,  /?»//W.  //<■  /n  A,^.  ç,Mo;/i>iw,  2-  ,éw,  1807, 1,  XXIV,  p.  SIS. 


LE  TRAVERTIN  DE  LA  BEAUGE.  343 

le  £.  Gouberti.  Citons  également  d'assez  fréquents  Cyclostoma  anti- 
quum  parfaitement  intacts,  quelques-uns  avec  opercules  ;  des  oper- 
cules détachés  [de  cette  coquille  ;  un  Anryltis  (A.  Gouberti^  Munier- 
Chalmas),  de  petites  hélices,  des  Planorbis  cornu  (Brongn.),  des  Pupa, 
quelques  Bithynia  Dubuissom  (Brongn.  )  et  des  Carychium,  etc.  En 
lavant  le  sable,  ces  petites  espèces  sortent  en  abondance. 

On  est  vraiment  surpris  de  voir  la  fraîcheur  et  le  nombre  de  ces 
coquilles,  alors  que  leurs  analogues  sont  partout  ailleurs  empâtées 
dans  nos  meulières  de  Montmorency  ou  les  calcaires  de  la  Beauce. 
Ces  fossiles  se  montrent  tous  dégagés  à  la  surface  de  la  coupe,  par 
le  vent  qui  y  souffle  comme  au  milieu  des  dunes  et  par  la  pluie.  Le 
sable  en  est  çà  et  là  tout  blanc.  A  la  base  de  ce  sable  à  limuées,  on 
trouve  un  nombre  relativement  grand  de  côtes  qui  paraissent  ap- 
partenir au  Lamantin  de  Guettard  {Manatus  Guettardî)^  et  de  grosses 
dents  canines  ou  molaires  de  Lophiodon,  fragiles,  mais  bien  con- 
servées, mêlées  à  du  bois  carbonisé. 

b.  —  Meulières  supérieures. 

Caractères  GÉNÉRAUX. — Les  meulières  supérieures  constituent 
le  sommet  des  plateaux  les  plus  élevés  de  nos  environs  immédiats  ; 
c'est  pourquoi  on  les  appelle  souvent  mew//^e5  c?e  Montmorency.  On 
les  exploite  pour  les  constinictions,  et  dans  les  trous  d'extraction 
on  peut  constater  que  leur  gisement  est  identique  avec  celui  des 
meulières  de  Brie. 

En  d'autres  termes,  elles  constituent  comme  celles-ci  des  bancs 
discontinus  ou  de  gros  rognons  noyés  dans  une  argile  bariolée. 

11  est  rare  que  leur  qualité  les  rende  propres  à  la  confection  des 
meules  à  moudre;  toutefois  une  localité  des  environs  de  Ram- 
bouillet ^tire  son  nom  de  les  Moilières  de  l'exploitation  qu'on  y  fait 
et  qui  rappelle  en  très-petit  celle  de  la  Ferté-sous-Jouarre. 

Faune  et  Flore.  —  Les  meulières  supérieures  renferment  sen- 
siblement les  mêmes  fossiles  que  le  calcaire  de  Beauce.  Les 
limnées  {comea  et  cylindrica)^  le  Planorbis  cornu  (Brongn.)  sont 
les  plus  communs.  Cette  dernière  espèce,  quoique  assez  grande, 
puisqu'elle  a  i^  millimètres  de  diamètre,  est  remarquable  parmi 
les  planorbes  par  le  petit  nombre  de  ses  tours  de  spire.  11  y  en  a 
quatre,  le  dernier  «'agrandissant  promptement  et  enveloppant  tous 
les  autres,  ce  qui  le  rend  profondément  ombiliqué  ;  en  dessus  il  est 
peu  concave. 


TEHRAIBS  TERTIAII 

Fréqueramenl  les  mpulières  renferraeni  des  lipes  pt  des  frrainps 
de  Chara  mediiaqmula 

On[{,i>E  ET  MODE  DE  FORHiTiuN.^ — Ctii  peut  remarquer  que,  comme 
la  meulière  de  Brie,  celle  de  Beau&î  re|K)se  sur  des  couches  cal- 
caires. C'est  dire  que  l'hypotbèse  de  M.  Meugy,  rapportée  préte- 
demment,  peut  s'y  appliquer  aussi  bien  que  pour  le  premier  levraJii, 
Toutefois  les  mêmes  objections  peuvent  y  être  faîtes,  et  nous  avons 
déjà  dit  pourquoi  nous  croyons  devoir  ne  pas  Tadopler.  A  toi» 
égards,  l'hypothèse  geysérienne  nous  paraît  bien  préférable  ;  aussi. 
comme  nous  l'avons  annoncé,  allons-nous  donner,  d'après  MM.  Po- 
tier et  Douvillé  {!),  quelques  détails  sur  la  faille  de  Manies  et  d<; 
VeiTion  fi  laquelle  les  dépAts  en  question  paraissent  se  rattacher. 

Ur,  il  résulte  des  observations  de  ces  géologues  que  la  faille  en 
question  est  accompagnée  d'une  surélévation  des  couches  situûa 
sur  le  nord-est  de  la  faille.  Celte  dénivellation  intéresse  les  terrains 
tertiaires,  jusques  et  y  compris  les  sables  de  Fontainebleau.  La 
liaison  intime  des  sables  de  Fontainebleau  et  du  calcaire  de 
Beauce  conduit  à  admettre  que  la  dénivellation  s'est  pi-oduite  posté- 
riem'eraent  à  cette  formation.  Les  sables  granitiques,  qui  se  présen- 
lent  plusieurs  fois  avec  les  caractères  propres  aux  liions  d'injection. 
se  rencontrent  presque  toujours  aux  points  où  la  dénivellation  peut 
être  observée  :  il  y  a  donc  lieu  de  considérer  la  venue  des  sables 
comme  intimement  liée  à  cette  dénivellation,  c'est-ii-dire  comme 
postérieure  au  dépflt  du  calcaire  de  Beauce. 


§   2.    —    liC  rnlraii'c    liiriiHtrc   ilo  rorlrnnnlH. 

On  ne  peut  guère  dire  que  le  CJilcaire  de  l'Orléanais  soit  superposé 
au  travertin  de  la  Beauce  ;  il  est  pliis  exact  de  le  considérer  comme 
lui  faisant  suite  vei's  le  S.  0.  Toutefois,  comme  toutes  les  couches 
plongent  dans  cette  direction,  il  y  a  une  zone,  étroite  il  est  vrai,  oli 
le  recouvrement  des  deux  formations  l'une  par  l'autre  peut  être 
plus  ou  moins  bien  observé. 

C'est  vers  la  Ferté-Aleps  que  commence  le  terrain  qui  nous 
occupe  maintenant,  et  il  ne  tarde  guère  à  sortir  du  cadre  que  nous 
noua  sommes  tracé. 


(!)  Poliar  el  Douvillé,  Compte!  rendus  th  l'Académie  ilts  w'eacfx  (G 
et  Bullel.  ih  In  Soc.  géologique,  1'  sêrip.  1872,  l,  XXIX,  p.  472. 


MI87S). 


LE  GÂLGÂIRE  LACUSTRE  DE  L'ORLÉANAIS.  345 

Dans  cette  localité,  le  calcaire  lacustre  renferme  des  couches  extra- 
ordinairement  riches  en  débris  de  mammifères.  Ce  gisement,  signalé 
d*abord  par  Goubert,  a  été  étudié  ensuite  par  M.  Munier-Chalmas  (1), 
puis  par  M.  Tournouër. 

Dans  son  travail,  M.  Munier-Chalmas  avait  constaté  dans  ce  gise- 
ment : 

Deux  Crocodilus  indéterminés  ; 

V Anthracotherium  magnum  ; 

Un  Tragulotherium  ou  Ampkitragulus?  ; 

Un  animal  du  type  paléothérien. 

M.  Tournouër  n'a  rien  trouvé  qui  pût  se  rapporter  à  ce  dernier  type. 

Le  petit  Amphitragulus  ou  Gelocus  a  été  au  contraire  retrouvé  par 
cet  observateur  et  par  M.  Bioche. 

Quant  à  Y Anthracotherium^  M.  Tournouër  en  a  recueilli  de  très- 
grandes  canines  appartenant  probablement  à  la  mâchoire  inférieure, 
et  une  belle  prémolaire,  non  usée,  fort  différente  des  prémolaires 
inférieures  d'il,  oncideum. 

Mais  les  dents  les  plus  nombreuses  trouvées  dans  ce  gise- 
ment sont  celles  du  Rhinocéros.  M.  Gaudry  rapporte  de  nom- 
breuses molaires  inférieures  et  supérieures  à  VAceroikerium  Briva- 
tense  (Bravard).  Avec  ces  dents  ont  été  recueillis  des  fragments  d'os 
longs,  tibias,  omoplates,  etc.,  qui  appartiennent  sans  doute  aux 
mêmes  animaux. 

«  Ce  gisement,  dit  M.  Tournouër,  offre  un  réel  intérêt  par  la  pré- 
sence de  plusieurs  espèces  de  vertébrés  des  dépôts  miocènes  de 
l'Allier  et  de  l'Auvergne  dans  une  position  stratigraphique  très-nette 
et  à  un  niveau  parfaitement  déterminé.  Je  rappellerai  en  effet  que 
les  débris  de  la  Ferté-Aleps  se  trouvent  à  la  base  d'un  petit  dépôt  de 
sable  brun  ou  jaune  foncé  rempli  delimnées(Z.  ^rowg'W2o?Ve(Desh.), 
de  Cyclosloma  antiquum  (Br.),  etc.,  qui  surmonte  immédiatement  la 
masse  des  sables  blancs  marins  de  Fontainebleau,  dans  lesquels  la 
sablière  est  ouverte,  et  qui  est  surmonté  lui-même  sur  2  ou  3  mètres 
par  les  premières  assises  du  calcaire  blanc  lacustre  de  laBeauce,  qui 
forme  normalement  le  plateau  de  toute  la  région.  La  position  de  ce 
bombedesi  donc  parfaitement  nette  et  peutêlrefort  utile  pour  la  fixa- 
tion de  l'âge  d'autres  dépôts  ossifères  plus  isolés.  » 

(1)  Munier-Chalmas,  Bullet.  de  la  Soc.  géologique,  2®  série,  U  XXVII,  p.  692. 


346  TERRAI?(S  TERTIAIRES. 


111 


TERRAIN     PLIOCÈNE 


CHAPITRE  UMQDE 

LES  SARLES   DE   SAIMT-PREST. 

Caractères  r.ÉNÈR.\ux.  —  Le  terrain  tertiaire  supérieur  ou  pliocène 
n*apparatl  dans  les  environs  de  Paris  que  comme  une  singularité. 
C'est  seulement  à  Saint-Prest,  auprès  de  Chartres,  dans  le  dépar- 
tement d'Eure-et-Loir,  qu'on  peut  Téludier.  C'est  un  terrain  de 
transport  d'aspect  fluvialile.  formé  de  15  mètres  de  sables  reposant 
directement  sur  la  craie  et  recouvert  par  le  loess.  Ce  sable,  cpi'on 
pourrait  à  la  première  Aiie  confondre  avec  un  atterrissement  quater- 
naire, est  situé  à  25  mètres  au-dessus  des  alluvions  de  l'Eure.  Les 
fossiles  qu'il  renferme  en  abondance  le  distinguent  d'ailleurs  com- 
plètement des  dép  Us  diluviens,  et  nous  emprunterons  à  M.  Laugel 
quelques  détails  à  ce  sujet  (1). 

Les  sables  de  Saint-Pi-esl,  exploités  à  quelque  dislance  de  Chartres, 
sur  le  bord  de  l'Eure,  n'ont  pourtant  rien  de  commun  avec  les 
dépôts  diluviens  proprement  dits,  auxquels  a  donné  naissance  le 
phénomène  de  creusement  des  vallées;  ils  remplissent  une  dépres- 
sion latérale  à  la  rivière  qui  devait  déjà  exister  avant  l'approfondis- 
sement de  la  vallée  de  l'Eure.  La  coupe  de  la  sablière  laisse  voir,  au- 
dessous  d'une  Irès-gi-ande  épaisseur  de  limon  des  plateaux,  en 
premier  lieu  des  bancs  de  galets  siliceux,  ensuite  du  sable  blanc 
mêlé  de  galets,  enfin  du  sable  blanc  très-fin.  Dans  toute  la  sablière, 
sauf  dans  les  sables  fins  inférieurs,  il  y  a  de  gros  blocs  usés  de  silex, 
de  grès,  quelquefois  de  poudingue  siliceux.  Certaines  zones,  no- 
tamment dans  la  partie  inférieure,  contiennent  des  parties  feldspa- 
thiques  mélangées  avec  des  grains  de  quartz  hyalin. 

(1)  Laugel,  Bullef.  de  la  Soc.  géologique^  2®  série,  t.  XIX,  p.  709. 


LES  SABLES  DE  SAINT-PRBST.  347 

Faune.  —  M.  Lartet  a  déterminé  les  mammifères  trouvés  àSaint- 
Prest,  et  collectionnés  en  i8/i8  par  M.  de  Boisvillette,  ingénieur 
en  chef  des  ponts  et  chaussées  à  Chartres. 

1°  Elephas  meridionalis  (Nesti),  représenté  par  un  grand  nombre 
de  dents,  des  mâchoires  et  quelques  fragments  d'os  longs. 

2^  Rhinocéros,,.  Une  ou  deux  espèces  représentées  par  quelques 
dents  isolées  et  des  os  d'extrémités  très-élancés.  L'une  des  espèces 
paraîtrait  se  rapprocher  du  Rhinocéros  qui  accompagne,  dans  le  val 
d*Amo,  V Elephas  meridionalis, 

3"  Une  dent  prémolaire  A' hippopotame  ^  probablement  YHippO" 
pofamus  major, 

k''  Quelques  dents  d'un  cheval^  qui  parait  être  le  même  que 
XEquus  amensis, 

5"  Un  grand  bœuf,  représenté  par  des  dents  et  des  portions  de 
cornes,  etc.  Un  petit  Aœw/',  représenté  par  des  dents  de  moindre  taille 
que  les  grands  bœufs,  d'une  époque  postérieure. 

6»  Un  cerf  de  très-grande  taille,  à  en  juger  par  des  portions  de 
bois  et  d'os  longs,  et  deux  molaires  supérieures.  Par  la  forme  de  ces 
dents,  ce  cerf  se  rapprocherait  de  l'élan  ;  mais  ce  rapprochement  ne 
serait  pas  confirmé  par  la  forme  des  bois.  C'est  le  Megaceros  Carnu- 
iorum. 

V  Un  rongeur  de  grande  taille  (Trogontherium,  Fischer),  repré- 
senté par  un  crâne  et  des  os  du  pied  (l). 

Il  convient  de  dire  ici  un  mot  de  quelques-unes  ^e  ces  es- 
pèces. 

U Elephas  meridionalis  (Nesti)  se  rapproche  beaucoup,  géolo- 
giquement,  de  VE,  primigenius  ou  mammouth,  que  nous  ren- 
contrerons dans  le  terrain  quaternaire.  Il  se  distingue  surtout 
par  une  mâchoire  inférieure  à  symphyse  plus  longue.  M.  Pictet 
ne  le  regarde  pas  comme  certain  (2),  et  M.  Paul  Gervais  (3)  est 
d'avis  que  les  débris  attribués  à  l'éléphant  et  trouvés  dans  les  ter- 
rains tertiaires  paraissent  devoir  être  rapportés  au  mastodonte 
(fig.  95). 

VHippopotamus  major  (Cuv.)  ressemble  beaucoup  à  l'hippo- 
potame actuel,  et  Blainville  pensait  même  qu'il  devait  lui  être 

(1)  Dans  une  note  adressée  à  la  Société  géologique,  le  6  novembre  1848,  M.  de 
Boisvillette  avait  mentionné  de  plus  des  restes  d*Aniilop€,  de  Morse  et  de  Car- 
nassiers, mais  ils  n'ont  jamais  été  l'objet  d*une  détermination  spécifique. 

(2)  Pictet,  Traité  de  paléontologie,  t.  I,  p.  285. 

(3)  Paul  Gervais,  Zoologie  et  Paléontologie  françaises,  p..  36. 


TEItKAlNS  TËItTIAUlB& 
réuni  (1).  Toiih^fois  la  plupart  des  paléonlologîsles  consitlèfenl  celte 
espèce  comme  clisliucU-.  \h  sp  londeul  sur  les  formes  dilTitreuU» 
de  sa  mâchoire,  sur  les  stries  obliques  de  la  face  anlih'ieure  des 
canines,  sur  l'écarleraeiil  plus  grand  de  la  deuxième  et  la  troisième 
molaire,  sur  l'occiput  plus  haut,  la  face  plus  courte,  etc.,  et  aussi 
sur  la  différence  de  taille;  car  l'hippopotaitic  fossile  dépassait  de 
beaucoup  les  dimensions  iIps  plus  prands  individus  lUi  monde 
actuel, 


-  Musloilnn  iongi 


Lp  Rhimceros  lep/or/iinus  est  (également  li-ès-comniun  o\  ri'pri'- 
senté  par  des  parties  très-variées  de  son  st[ue!ette. 

Opinions  diverses  sitr  l'ace  dks  sables  hk  Saint-Phest.  — 
Il  faut  d'ailleurs  ajouter  que  si,  pour  le  plus  paiid  nombre  des 
géologues,  le  dépôt  de  Saînl-Presl  est  réellement  pliocène,  pour 
qiiei'iues  savants  il  est  au  contraire  diluvien  :  c'est,  par  exemple, 
l'opinion  de  M.  le  professeur  Paul  Gervais,  si  autoi'isé  en  pareille 
matière.  M.  Belgrand  a  présenté,  de  son  côté,  des  observations  donl 
ia  conclusion  pourrait  être  la  même  (2}.  «  Je  n'ai  pas,  liit-il,  la 
pi-étention  de  résoudre  le  diflicile  problème  de  la  faune  de  Saint- 
Presl;  mais  il  est  un  point  sur  lequel  je  crois  devoir  appeler  l'atten- 

(1]  Bbinville,  Ostéoyraphie,  ou  Dtacription  iconograp/iique  comparée  du  iqui- 
Mie  et  du  système  tiettnindrs  Mammifères  rieeiili  el  fossUes  ;  HippopolamfSt  tt 
Cocliont,  p.  55. 

(2)  Bplgrand,  I»  S-î;..;  p.  207, 


LES  SABLES  DE  SAINT-PREST.  349 

tion  des  géologues.  Si  l'on  compare  la  faune  des  sables  de  Saint- 
Prest  à  celle  des  sablières  de  la  Seine,  à  Paris,  on  est  frappé  de 
Tabondance  et  de  la  grandeur  des  cervidés  dans  le  premier;  les 
bovidés  au  contraire  y  sont  peu  nombreux.  Dans  les  graviers  de 
Paris,  les  bovidés  dominent,  surtout  dans  les  hauts  niveaux  ;  les 
cervidés  y  sont  moins  nombreux  et  surtout  moins  grands  qu'à 
Saint-Prest.  Or,  si  l'on  tient  compte  de  la  nature  du  sol  des  deux 
bassins,  ces  cantonnements  s'expliquent  facilement.  Le  bassin  de 
l'Eure,  entièrement  perméable,  impropre  à  la  végétation  des  prairies 
et  des  pâturages,  complètement  privé  de  sources,  et  d'eau  par  consé- 
quent, si  ce  n'est  au  fond  des  vallées  principales,  ne  convient  point 
aux  bovidés,  qui  ne  peuvent  se  passer  d'eau  et  de  prairies.  Si  aujour- 
d'hui nos  bœufs  revenaient  à  l'état  sauvage,  ceux  de  la  Beauce 
abandonneraient  le  pays  et  se  retireraient  dans  le  Perche  ou  dans  la 
vallée  d'Auge.  A  la  vérité,  il  pleuvait  beaucoup  dans  Tàge  de  pierre; 
mais  les  eaux  pluviatiles  disparaissaient  de  la  surface  de  la  Beauce 
soit  en  ruisselant,  soit  absorbées  par  le  sous-sol,  qui  devenait  immé- 
diatement aride  comme  aujourd'hui,  dès  que  la  pluie  cessait,  et  ne 
pouvait  convenir  à  la  végétation  des  prairies.  Les  sources  de  l'Eure 
et  de  ses  affluents,  la  Voise,  la  Vègre,  la  Biaise,  l'Avre  et  l'Iton,  toutes 
situées  au  fond  des  vallées,  étaient  certainement  mieux  alimentées 
que  de  nos  jours;  mais  les  plateaux  intermédiaires  ne  retenaient 
pas  l'eau  nécessaire  aux  bovidés.  Les  bœufs  devaient  donc  être 
rares  en  Beauce,  même  dans  les  temps  si  pluvieux  de  Tàge  de 
pierre.  Les  plateaux  qui  bordent  la  Seine  leur  convenaient  bien 
mieux.  Les  argiles  de  Brie,  encore  si  humides  de  nos  jours,  devaient 
produire  d'abondants  pâturages;  les  sources  innombrables  des 
marnes  vertes  coulaient  dans  les  moindres  dépressions  du  sol  ;  les 
bœufs  de  l'âge  de  pierre  devaient  donc  être  très-nombreux  sur  ces 
plateaux. 

«  Les  cervidés,  au  contraire,  ne  cherchent  ni  les  lieux  humides, 
ni  les  gras  pâturages;  dans  les  terrains  imperméables,  ils  meurent 
souvent  de  la  cachexie  aqueuse  à  la  suite  des  années  très-humides. 
Si  les  bois  de  la  Brie  n'étaient  pas  coupés  de  fossés  et  assainis  de 
longue  main  ;  si  les  propriétaires  ne  faisaient  de  grands  sacrifices 
pour  y  conserver  le  gibier  de  luxe,  tous  les  chevreuils  et  les 
cerfs  de  cette  contrée  se  réfugieraient  dans  les  forêts  arides  des 
sables  miocènes,  et  mieux  encore  dans  les  bois  non  moins  secs 
des  calcaires  de  la  Bourgogne.  Il  semble  donc  très-naturel  que 
les  cerfs  aient  été  plus  nombreux  dans  la  Beauce,  quand  elle  était 


boisée,  et  les  bœufs  dans  la  Brie.  »  D'un  côté,  on  verra,  dans  le 
chapitre  relatif  au  diluvium,  combien  la  faune  de  Saiut-Prest  est 
analogue  à  celle  bieu  certainement  quaternaire  des  sablières  <le 
Montreuil. 

VeSTKIES   de    L'|5DUSTHIE   HUMAIKE    tJKCOGYERTS    A   SaI^jT-I'uEST. 

Quoi  qu'il  en  soil,  Saint-Prest  tire  un  intérêt  tout  spécial  d'une 
importante  découverte  que  fil  M.  Desnoyers  dans  celte  localité 
désormais  classique,  il  constate  en  effet  que  la  plupart  des  osse- 
ments provenant  de  celle  localité  présentaient  l'empreinte  de  la 
main  de  l'homme.  Sur  uu  crâne  d'éléphant  il  montre  la  mai'que 
de  Hèclies  qui,  après  avoir  traversé  la  peau  «t  les  chairs,  avaient 
glissé  sur  t'os;  il  montre  que  tous  les  crAnes  du  grand  cerf  uonimo 
Megaceros  Carmitorum  paraissent  avoir  été  brisés  par  uu  coup  v 
lent  donné  sur  l'os  frontal,  près  du  point  d'inlerseclîon  dvs  dvux 
bois  ;  que  ces  bois  portent  à  la  base  des  incisions  dirigées  lal^Tale- 
mentelde  haut  eu  bas,  comme  celles  qu'eût  faites  unoulil  tranchaal 
employé  à  enlever  la  chair  et  à  détacher  les  tendons  ;  que  les  ' 
ruminants  sont  brisés  en  long  et  eu  travers,  et  semblent  l'avoir  èi^ 
dans  Je  but  d'en  e&traire  la  moelle;  etc. 

Quelques  géologues  adoptèrent  immédiatement  l'opinion  iv 
M.  Desnoyei-s;  d'autres  réservèrent  la  leur.  Un  crâne  de  cerl'  Irouvt' 
Ji  Saint-Prest  était  percé  d'un  trou  évidemment  fait  du  vivant  de 
l'animal  ;  on  supposa  qu'il  avait  pu  être  fait  pendant  uu  de  cet 
combats  furieux  qu'à  de  certaines  époques  les  cerfs  se  livreut  ei 
en\-  La  plupiu't  des  os  de  Saiut-Presl  portent  des  slries  et  dw 
rayures  de  divers  genres  ;  mais  comme  on  s'en  est  assui-û  par  des 
expériences  faites  au  Jardin  zoobigique  de  Londres,  les  porcs-épic» 
rayent  à  peu  près  de  la  même  manière  les  os  Tiiiis  iju'ils  rongent, 
et  justement  on  a  découvert,  comme  on  vient  de  le  voir  à  Stiiitlr 
Prest,  la  mâchoire  d'un  grand  rongeur.  Enfin,  ou  fit  surloiil 
remarquer  qu'aucune  arme,  qu'auuun  instruuKHil  n'avait  été 
trouvé  dans  ce  gisement;  el,  en  leur  absenee,  les  meulièivs  in- 
voquées par  .M.  J.  Desnoyers  (I)  paraissent  insuffisantes  même  â 
des  géologues  qui,  comme  M.  Ch.  Lyell  (2),  sont  portés  Ji  admettre 
que  l'homme  a  vécu  en  effet  à  répoi|ne  où  se  déposaient  les  terrains 
tertiaires. 


(1)  J.  Deanojier»,  Complet  i-emlat  de  l'Ara'/émie  ilcs  sdeHc^s,   1863.  i 
{a)  Lyell,  r Ancieimeli  de  l'homme  priiuvôepnr  lu  géil'^ie,  traduit  |iar 
2' édil.  Paris,  1870. 


LES  SABLES  DE  SAIMÎ-PRËST.  351 

Or,  c'est  ce  témoignage  réclamé  par  M.  Ch.  Lyell,  que  M.  labbé 
Bourgeois  produisit  quelque  temps  après  devant  TÂcadémie  des 
sciences  (1).  «  Je  n*ai  pas  rencontré,  il  est  vrai,  dit-il,  la  forme  clas- 
sique de  Saint-Acheul  et  d'Abbeville;  mais  j'ai  pu  recueillir  à  tous 
les  niveaux  les  types  les  plus  communs,  tels  que  têtes  de  lances  ou 
de  flèches,  poinçons,  grattoirs,  marteaux,  etc.  L'un  de  ces  instru- 
ments paraît  avoir  subi  l'action  du  feu.  Les  silex  taillés  des  sables 
et  graviers  de  Saint-Prest  sont  très-grossiers  et  présentent  la  res- 
semblance la  plus  frappante  avec  ceux  que  j'ai  signalés  dans  le 
diluvium  de  Vendôme.  »  D'après  cela,  l'homme  appartiendrait  au 
terrain  tertiaire  supérieur;  nous  allons  le  voir  jouer  un  grand 
rôle  pendant  toute  la  période  quaternaire. 

(1)  L'abbé  Boiirgeois,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences^  1867, 
l.  LXIV,  p.  47. 


TERRAIN   QUATERNAIRE 


L'étude  du  terrain  quaternaire  présente  des  difficultés  considé- 
rables. Les  formations  dont  il  se  compose  sont  extrêmement  com- 
pliquées, et  les  synchronismes  qu'on  cherche  à  établir  entre  cer- 
taines d'entre  elles  sont  le  plus  souvent  douteux.  Sa  liaison  intime 
avec  le  pliocène  d'une  part,  et  avec  le  terrain  moderne  de  Tautrc, 
en  fait,  à  certains  égards,  comme  une  division  purement  artificielle, 
et  cependant  on  va  voir  qu'il  se  distingue  à  la  fois  par  son  allure 
générale  et  par  ses  nombreux  fossiles.  Il  tire  d'ailleurs  un  immense 
intérêt  de  sa  situation  même  dans  la  série  stratigraphique,  situa- 
tion qui  en  fait  comme  un  pont  jeté  entre  la  géologie  proprement 
dite  et  l'histoire  moderne  du  globe.  Nous  verrons  comment  de  son 
étude  ressort  l'explication  d'une  foule  de  fails  relatifs  aux  âges  plus 
anciens  de  la  terre.  Ajoutons  qu'il  est  impossible  de  le  limiter  net- 
tement et  d'en  donner  une  bonne  définition.  Tout  y  est  sujet  à  dis- 
cussion, jusqu'aux  formations  qu'on  y  peut  distinguer. 

Nous  y  étudierons  successivement  quatre  groupes  principaux 
et  d'importance  très-inégale,  savoir  :  le  diluvium  proprement  dit, 
le  limon  des  plateaux^  les  cavernes  et  les  tourbières. 


CHAPITHE    PREMIER 

DESCRIPTION    DES    COUCHES    QUATERNAIRES, 
DILUVIUM     PROPREMENT    DIT. 


Le  nom  de  diluvium  est  mauvais,  car  il  implique  l'admission 
d'une  idée  qui,  si  elle  n'est  pas  absolument  fausse,  est  au  moins 


LE   DILUVIUH.  353 

dénuéede  toute  démonstration,  savoir,  qjie  les  dépôts  qui  vontnous 
occuper  sont  le  produit  d'une  vaste  inondation,  d'un  phénomène 
diluvien.  Nous  aurons  plus  loin  à  examiner  cette  question;  pour 
le  moment,  acceptons  le  nom  imposé  par  un  long  usage,  mais  n'y 
attachons  aucun  sens  déterminé. 


Fie.  96.  —  Coupe  d'une  sablière  de  Levai loi»-Perre(. 

—  11.  LiiQun  nniipatru.  — 10.  CiitlMii  unis  pw  u 


12.  HimKii  niperflcisl 

noircies  par  du  inan^Hiièse,  dcposéca 
grifl.  —  5.  Limod  >r|^ËUï.  ^  1.  Csillo 


ninni.  -  6.  C 
1^  asbl*  gria.  - 


Le  diluvium  se  présente  dans  une  foule  de  localités  autour  de 
Paris,  avec  ses  caractères  moyens.  La  figure  96  reproduit,  d'après 
M.  Reboux  (1)  la  structure  d'une  caiTière,  située  à  Levallois-Perret, 
el  qu'on  peut  prendre  comme  type. 

Tout  cet  ensemble  de  couches,  avec  des  variantes  plus  ou  moins 
considérables,  se  retrouve  dans  un  grand  nombre  de  localités,  telles 
que  Gharonne,  la  barrière  d'Italie,  Joinville-le-Pont,  Canonville, 


{i)  Rebuux,  Builel,  de  la  Si-c.  yéohyiiiw. 


;  1860,  1.  XXIV,  p.  145. 


35&  TERIIAIN  QUATERKAIKI^ 

Greuelle,  etc.,  clc  On  feul  l'observer  le  long  de  beaucoup  de 
rivières,  et  par  exemple  M.  Boucher  de  Peilhes  a  i-etevé  Ji  jVbbevillc 
(Somme)  lieaucoup  de  coupes  devenues  célèbres  el  tout  à  fait  com- 
parables à  celle  qui  précède. 

Quand  on  étudie  dans  leur  ensemble  les  cjirrières  les  plus  coiii- 
plèles  dc'diluvium,  il  est  oi-dinaire  de  constaler  que  les  couches  iii- 
lërieures  sont  grises,  tandis  que  celles  du  haut  sont  d'un  rouge  plus 
ou  moins  ocrcux.  A  cette  dilTéi'ence  de  couleur  en  correspondent  Ak 
profondes  dans  les  caractères  paléoatulogiques,  et  surtout,  comme 
on  verra,  en  ce  qui  concerne  l'origine  et  le  mode  de  formation. 

Aussi  dislingue-t-on  en  général  le  diluvium  rouge  et  le  dilwiwi 
yris.  Nous  les  décrirons  à  part. 

I.  —  Diluvium  gril. 

C\KACTGREâ  (jènéhaL'x, —  Le  rfiVaii(um  ym  consiste  en  alternaincs 
de  sables  et  de  graviers  de  diverses  grosseurs,  en  général  bien  stra- 
tifiés. Souvent  les  sables  sont  disposés  en  lits  obliques  ii  la  strati- 
fication, absolument  semblables  à  ceux  qu'iilTectent  les  sables  char- 
riés de  nos  jours  par  les  rivières. 

Les  matériaux  dont  le  diluvium  gi'is  se  compose  méritent  d'élre 
signalés.  L«  qui  domine,  c'est  le  silex,  et  l'on  reconnaît  facilemenl 
que  in  plupart  des  galets  siliceux  ont  été  tournis  au  diluvium  par 
les  couches  crétacées.  Le  fait  est  surabondamment  déinuntré  par 
la  présence  de  fossiles  de  la  craie  dans  un  grand  nombre  de  ces 
galets.  D'auli-es  sileK  proviennent  du  calcaii'e  grossier,  du  travertiu 
de  Champigny,  des  divers  niveaux  de  meulières,  etc.  Les  poudiii-' 
gue«  de  l'argile  plastique  sont  abondamment  représentés,  et  parfois 
par  des  blocs  éjiormes.  Les  grès  de  tous  les  niveaux  s'y  rencontrent, 
reconnaissaliles  souvent  aux  fossiles  qu'ils  renferment.  Les  cal- 
caires sont  richement  représentés,  Outre  les  diverses  assises  que 
nous  avons  eu  l'occasion  d'étudier  dans  nos  environs;  les  couches 
plus  anciennes  des  parties  hautes  du  bassin  ont  fourni  également 
des  échantillons.  C'est  ainsi  qu'on  peut  recueillir  jusqu'à  la  gare 
d'iviy  des  fragments  de  calcaire  lithographique  de  divers  niveaux  du 
terrain  jurassique  de  la  Bourgogne.  Enfin  une  nombreuse  catégione 
de  galets  qui  attirent  encore  plus  l'attention  que  les  précédents 
peut  fournir  toute  la  collection  des  roches  cristallines  du  Morvao. 
Le  granité,  les  porphyres,  la  syénite,  le  gneiss  et  même  le  basalle, 
s'y  trouvent  en  blocs  plus  ou  moins  arrondis. 


L£  DILUYIUM.  355 

Voici  d'ailleurs,  d'après  M.  Roujou,  la  liste  des  diverses  roches 
que  ce  géologue  a  recueillies  dans  le  diluvium  parisien  : 


Pe^çmatite. 

Granité  porphyroïde. 

Granité  à  gros  grains. 

Granité  à  grains  fins. 

Gneiss. 

Porphyre  quartzifère. 

Eurite. 

Porphyre  feldspathique  noir. 

Leptynite  grenatifére. 

Quarts. 

Àrkose  provenant  des  frontières  du 
Morvan. 

Silex  pyromaque  de  la  craie. 

Silex  en  plaquettes  du  calcaire  gros- 
sier. 

Silex  ménilite  du  calcaire  de  Saint- 
Ouen. 

Silex  nectique  du  calcaire  de  Saint- 
Ouen. 

Silex  et  meulières  de  la  Brie . 

Meulières  de  Montmorency. 

Quartz  cristallisé  avec  carbonate  de 
chaux  également  cristallisé)  et  pro- 
venant des  caillasses  du  calcaire 
grossier. 

Grès  verdàtre  avec  coquilles  prove- 
nant des  sables  moyens. 

Gi^  d*nn  rouge  vineux,  formation 
indéterminée  (très-rare). 

Grès  jaunâtre  et  blanc  de  la  forma- 
tion des  sables  de  Fontainebleau. 

Plaquettes  de  grès  ferrugineux  d*un 
brun  très-foncé  (très-rare).  Cette 
roche   parait  provenir  de  forma- 


tions que  l'on  observe  dans  plu- 
sieurs localités  à  la  partie  supé- 
rieure des  sables  de  Fontaine- 
bleau. 
Aragonite,  reconnue  dans  une  sa- 
blière de  Levallois,  puis  dans  une 
autre  de  Montreuil. 
Calcaire  très-blanc,  de  texture  cris- 
talline et  saccharoïde  (très-rare). 
Formation  indéterminée. 

de  la  craie,  de  l'argile  plas 

tique, 
des  poudingues   de  l'argile 
Fragments!     plastique. 

divers    <  du  calcaire   grossier  iufé- 
provenant  j     rieur. 

du  calcaire  grossier  moyen, 
du  calcaire  grossier  supé- 
^     rieur. 
Ma^nésite,   marne  jnagnésienne  du 

calcaire  de  Saint-Ouen. 
Fragments  de  gypse. 
Morceaux  de   marne  provenant  des 

marnes  vertes. 
Nodules  avec  cristaux  de  célestine, 

même  origine. 
Fossiles  enlevés  à  des  terrains  plus 

anciens  que  le  quaternaire. 
Bois  siliciûés. 

Coquilles  et  zoophytes  de  la  craie. 
Fossiles  du  calcaire  grossier. 
Fossiles  d'origine  indéterminée» 
Peroxyde  de  manganèse» 


Le  volume  de  ces  blocs  de  nature  si  diverse  est  quelquefois  con- 
sidérable. On  peut  voir  au  Muséum  un  galet  granitique  de  près 
d'un  mètre  cube,  provenant  du  diluvium  de  PariSi  II  existe  en  ce 
moment  à  Ivry,  dans  unecoucbe  diluvienne  superposée  au  calcaire 
grossier  et  sur  laquelle  nous  aurons  plus  loin  à  revenir,  un  bloc  de 
poudingue  des  sables  de  Fonlàinebleali  ayant  plusieurs  mètres 
ciibes;  Lors  de  travaux  récients,  oh  a  rencontré,  dans  le  diluvium 


^^^^^^  TEUftAlN  miATEBNAIRfr' 

auprès  du  ponlde  Sèvivs,  un  morceau  de  meulière  ayaut  12mèti'es 
cubes;  etc. 

Dans  beaucoup  de  cas,  les  galets  sonl  cimentés  enlre  eux  par  des 
iiililtralious  géiiéi-alement  calcaires,  el  il  en  résulte  des  poudiugues 
diluviens  remarquables  souvent  par  la  variété  des  roches  qui  \es 
composent. 

A  côlé  de  ces  couches  grossières  et  contrastant  avec  elles,  se 
montrent,  comme  nous  l'avons  dit, des  lits  de  sable  fin  dont  l'élude 
microscopique  donne,  à  l'échelle  près,  des  résultats  analogues  k  ceui 
qui  précèdent,  puisqu'elle  J)ermel  de  reconnaître  la  provenance 
très-diverse  des  matériaux  maiiitenanl  iutiuiemenl  mélangés.  De 
petits  grains  de  feldspath  sont  mêlés  eu  effet  avec  des  fragments 
siliceux  venant  de  la  craie  ou  des  étages  tertiaires,  avec  des  parti- 
cules calcaires  d'âges  très-différents,  etc. 

Faune  du  diluvium  gris.  —  Les  fossiles  que  l'on  a  exti-ails  du 
diluvium  gris  sont  innombrables  ;  et,  bien  entendu,  nous  faisons 
abstraction  des  restes  organisés  très-nombreux  qui  s'y  trouvent 
enfouis,  quoique  arantun  âge  très-antérieur,  c'est-à-dire  de  ceuï 
qu'on  trouve  dans  les  galets  qui  ont  été  cités,  ou  de  ceux  qui, 
par  suite  de  remaniements  quaternaires,  ont  été  routéâ  avec  les 
sables.  Beaucoup  de  poudingues  diluviens,  sm'tout  du  calé  de  Cham- 
pigny  et  de  Joinville-le-Pont,  renferment  des  turrilelles  du  calcaire 
grossier.  On  retrouve  en  abondance  ta  même  coquille,  entre  Join- 
ville  et  Charentou,  dans  le  sable  actuel  de  la  Marne,  en  mélange 
avec  les  limnées,  tes  paludines  et  les  unios  en  ce  moment  vivants 
dans  celte  rivière. 

Ces  fossiles  mis  à  pari,  il  en  reste  beaucoup  dont  il  importe  de 
citer  les  noms  comme  faisant  partie  de  la  faune  quaternaire.  Dans 
les  couches  fines  se  trouvenl  des  coquilles  qui  sont  toujours  d'eau 
douce,  circonstance  qui  a  fait  donner  à  ces  couches  le  nom  de  dilu- 
vium lacustre.  Nom  vicieux,  puisqu'il  ferait  croire  à  un  dép6l  spécial, 
tandis  qu'il  s'agit  simplement  de  celles  de  couclies  du  diluvium  où 
a  été  possible  la  conservation  des  coquilles. 

Coquilles  lacustres.  —  Quoi  qu'il  en  soit,  les  couches  coquillièrei 
sont  très-nombreuses.  A  Gentilly,  à  Arcueil,  à  Charonne,  à  Joiiiville- 
le-Pont,  etc. ,  on  peut  les  étudier.  C'est  dans  cette  dernière  localité 
que  M.  Charles  d'Orbigny  a  relevé  la  coupe  que  voici  et  que  nous 
devons  ciler  tout  d'abord,  puisque  c'est  la  première  publiée  à  l'éganl 
du  terrain  qui  nous  occupe. 

La  sablière  diluvicmie  de  .loinville  offre  diverses  assises  parfailf- 


LE  DILUVIU». 


ment  distinctes,  qui  paraissent  devoir  être  rapportées  à  plui 
époques  géologiques,  ainsi  que  le  repi-ésente  la  figure  suîvanle 


e  eabtière  à  Join vil le-le- Pont. 


(Gg.  97)  où    se  trouve   indiqué  le  faciès  général  du  diluvium  de 
Joinvilie.  Il  convient  d'en  donner  une  description  détaillée  : 

7.  Sot  Téfiétal  méUngé  de  liets. 

6.  Lœa«  ou  Ishm  Itan  entirons  de  Bicfilre   il  a  pluaieun  mètres 

de  paiMance) «".SO 

5,  Diluvium  rougeâlre,  formé  de  table  qaartzeuK,    très-argileus 

et  rerrugioeux,  avec  nombreux  galets  et  graviers O'',70 

II  repose  sur  un  sahle  un  peu  marneux,  d'un  gris  blan- 
chitre,  avec  quelques  rares  galels  disséminés  seulement  sur 
certains  poinla  de  la  couche.  Ce  dépôt,  qui  à  Joinvilie  Terme 
une  lone  très -distincte,  ne  contient  point  de  coquilles  Tossile .     «"J^ 

i.  Diluvium  grii  à  galets  granitiques  et  porphjriques,  présentant 
sur  quelques  poinla  des  fragments  de  coquilles  lluviatiles  et 
terrestres  presque  toujours  brisées,  et  probablement  ddachées 
de  la  couciie  coquilliire  n°  3,  sur  laquelle  repose  cette  assise.  ^ 
Au  milieu  de  ce  dép9(  est  une  petite  looe,  d'environ  cinq  ceii- 
limétrts  d'épaisseur,  et  non  continue,  de  sable  marneux  sans 
coquilles  ni  galets 0",50 

3.  Couche  lacustre  de  sable  marneux  blanchilre,  plus  ou  moins  Dn, 
çoplenant  parfais,  «oit  des  zones  de  calcaire  niviforme,  soit. 


TEKIlAlti  QUATËRHAlREf. 


oumiiie  le  lie<^,  -iei  rngnon»  giodiquca  de  marnolile.  CelUt 
CDUclie  rËnferme  quelque»  débris  de  munnuifèreB,  de  repLilea, 
el  une  multilude  prodi^'euso  de  coquilles  tcrreslrea  et  fluTÏa- 
liles  d'une  parfaite  coiuerTation  (lOjreE  ei-aprèa l'éuuméralion 
da  cen  coquilles^ 

.  Diluvium  ft\s  h  éléments  granitiques,  roruiant  un  dépAl  tumul- 
tueux il  In  base  duquel  ne  trouvent  de  gros  bloci  erratiques. 
Ce  diluvium  gcii  inférieur  contient  lur  eerlaîng  points  ; 
1°  quelques  débris  de  coquïllea  terreslreseiaDviatiles  ;  2°  des 
cériihen,  dtig  nsUef  s,  cl  d'autres  coquilles  marioes  roulées  qui 
out  été  arrachées  aux  terrains  préexistnati,  notamment  au 
calcaii'e  grossier,  et  aux  fables  el  gr6s  dits  de  Beaucliump  ; 
3°  des  ossements  de  mammifères,  tels  que  des  dents  iVE/e- 
phat  inimigenius  et  de  Rhinoi^ei-oi  ticitorhinvs.  Enlln,  au 
milieu  des  galets  qui  constituent  ce  diluvium,  se  trouvent 
parfois  des  lones  noa  continues  de  sables  sans  galets,  ajsnl  t|é 
20  k  30  centimètres  de  puissance. 

.  Travertin  inférieur  (calcaire  de  Saint-Ouen)  sur  lequel  reposa 
le  diluvium. 


Dès  ses  premiëi'es  l'echerches  de  1839,  M.  Ch.  d'Ortiigay  relira  de 
la  sablière  du  diluvium  lacustre  de  Joînville  les  espèces  suîvnnles, 
qui  furent  déterminées  par  M,  Hupé  : 


Flrtix  nemoralls,  Linn. 

—  pulchella,  MOll. 

—  lioriensis,  MQll. 
^     litgpida,  Linn. 

—  carthusianella,    Millier     (du 

midi  de  la  France). 

Znniles  (genre  réuni  aux  IMix  par 

quelques  auteurs). 
Valvata  piscinalis,  Millier. 

—  depresia,  rfeiff. 
Bnlimus  foIJiculuG. 

—  lubricus,  Brug.  {H.Cijh'ndri- 

cus,  Moq.). 
Piipa  umbilieaj  Drap. 
Verligo  {Pupa)  mustorum,  Drap. 
Succinea  putris,  Ferr.  (He/irpiifris, 


.n.) 


,   Drap,  (.lu 


i   de 


Limnica  paluslris,  Drap. 
—    auricularia,  Umlc  (flg.  9S]. 


V 


Limi>n>a  ovata .  Lamk  ILimiiiea  /ûm 

Planorbis  oorneiis,  Uiink. 

—  morginatus,  Drap. 
^     cariuatua,  Hilller. 

—  albus,  Uiilier. 

—  vorlex,  Mûltcr. 
Aurylus  diivinlilis.  Hflller. 


LE  DILUVIUM.  359 


Cyclostoma  elefans.  Drap. 
Paladioa  achatina,  I<aink, 
Bithynia  tentaculata,  Stein  {Paludinn 

impura^  Brand). 
Opercules     de    Bithynia    tentacu- 

lata, 
Bithynia  marginata,  Dupuis  (du  midi 

de  la  France). 
Paludestrina  (d<j|  midi  de  la  France). 


Gyclas  cornea,    Lamk    {SpheBrium, 
Bourguignat). 

—  rivicola ,    Leach    (Sphœrium 

rivieola^  Bourg.) 
Pisidium  amnicûm,  Jenyns. 

—  pusillum^  Jenyns. 

Unie  littoralis,  Guv,  (J7,  rhomboideus^ 

Moq.) 
Dreissena  polymorpha,  Van  Beneden. 


Beaucoup  plus  récemment  M.  Goubert  a  signalé  d'autres  localités 
où  les  mêmes  couches  se  présentent. 

Quand,  sorti  de  Paris  par  la  barrière  de  Fontainebleau,  on  prend 
la  première  rue  à  droite  {rue  du  Pont^^euf),  on  rencontre  une  vaste 
carrière  ouverte  pour  l'exploitation  du  calcaire  grossier.  Les  tran- 
chées n'ont  jusqu'à  ce  jour  mis  à  nu  que  le  diluvium.  La  coupe,  de 
bas  en  haut,  est  Ja  suivante  : 

!•  Poudingue  siliceux  et  calcaire,  à  gros  morceaux  de  silex  de  la 
craie,  avec  des  plaques  de  calcaire  grossier  à  foraminifères  et  à 
Corbula  angulata;  quelques  galets  de  granité  rouge  à  gros  grains; 
os  de  Bo8^  dents  d*Elephas  primtgentus,  —  0™,08. 

2®  Marne  argileuse  blonde,  avec  poches  irrégulières  de  sable 
grossier,  blanchâtre,  à  petits  grains  de  quartz.  Par  places,  ce  sable 
devient  très-ferrugineux.  Il  contient  beaucoup  d'opercules  de  Bi^ 
thynia  tentaculata,  plus  des  coquilles  terrestres  et  d'eau  douce  fort 
fragiles.  Dans  l'argile  même,  Hélix,  Cyclas,  Pisidium,  Valvaia, 
Vertigo  muscorum.  Pas  de  coquilles  tertiaires  roulées,  sauf  un  petit 
polypier.  —  3  mètres. 

5"  Argile  ocreuse,  en  couche  assez  régulière,  tranchant  sur  la 
couleur  de  l'argile  sous-jacente.  —  0",15. 

4*  Argile  marneuse  moins  ferrugineuse,  mais  plus  rouge  que 
celle  du  iV*  2,  avec  lits  verdâtres  à  la  base.  Elle  est  très-compacte, 
sans  graviers  roulés,  et  passe,  vers  la  partie  supérieure,  à  la  terre 
végétale.  Nombreux  opercules  de  Bithynia  tentaculata,  nombreux 
Pisidium  (les  mêmes  que  plus  haut),  quelques  Cyclas,  Hélix  (pe- 
tites espèces,  surtout  H,  hispida,  h,),  Valvata,  Planorbis,  Unio. 
—  3  mètres. 

Cette  coupe  parait  appartenir  tout  entière  à  ce  que  les  géolo- 
gues parisiens  nomment  diluvium  gris.  Le  poudingue  consolidé 
n*  1  est  le  même  que  celui  que  M.  Ch.  d'Orbigny  a  signalé  à  la  So- 
ciété, le  7  novembre  1859,  comme  existant  à  la  base  des  sablières 


AIN  yUAUnKAtRe. 

df.  la  nie  de  Oeuilly.  Largile  ii»  4  nesl  certainement  pas  du  lœss 
(le  lœss  de  BJc^lre,  blund  tl  argileux,  contienl  quelques  coquilles 
identiques).  Elle  se  rallache  à  la  zone  de  sable  mameux  à  coquilles 
terrestres  et  fluvîatiles,  que  >L  Ch.  d'Orbîgny  annonçait,  à  laméme 
séance,  comme  existant  sur  le  trajet  du  chemin  de  fer  de  Vin- 
cennes,  entre  le  diluvium  gris  et  le  diluvium  rouge,  zone  qu'il 
avait  constatée  dès  1855  it  Charonne.  On  peut  donc  assimiler  ces 
argiles  à  la  couche  sahleuse  de  Joinville-le-Pont,  décrite  par 
M,  Ch.  d'Orbigny  devant  la  Société  géologique,  dans  la  séance  du 
21  novembre  1859,  et  qui  est  malheureusement  perdue  pour 
la  géologie  parisienne,  la  carrière  ayant  été  comblée. 

L'argile  de  Gentilly,  comme  celle  que  nous  signalei-uns  rue  des 
Barons,  diiïère  cependant  h  plusieurs  points  de  vue  d'avec  l'assise  si 
bien  connue  de  Joinville.  On  ne  rencontre  au-dessus  de  ces  deux 
gisements  de  Gentilly,  ni  le  lœss,  ni  le  diluvium  rouge:  mais  ces 
couches  sont  classiques  à  quelques  pas  de  la,  près  de  l'hospice  de 
Bicétre.  L'argile  de  la  rue  du  Pont-Neuf  parait  moins  fossilifère  que 
le  sable  de  JoinviUe,  surtout  en  espèces  ;  le  fait  est  peut-être  dû  à  ce 
que  les  coquilles  n'y  sont  pas  dégagées  et  à  leur  grande  fi-agîlité. 
Quant  aux  individus,  ils  pullulent,  et,  en  cassant  des  mottes  de  cette 
argile,  on  trouve  certains  fragments  liltér.tlement  couverts  de  fos- 
siles, de  pisidies  notamment,  presque  toujours  bivalves  ou  d'oper- 
cules de  Bithynia  tentaculata. 

Les  coquilles  de  la  couche  lacustre  en  question  appartiennent, 
comme  celles  de  la  rue  des  Barons  dont  nous  allons  parler,  aux 
genres  aquatiques  et  souvent  terrestres  de  nos  environs.  On  n'y 
a  pas  constaté,  comme  à  Joinville,  d'espèces  du  midi  de  la  France 
(paludestrines,  Bithynia  marginata,  Dupuis,  etc.  ).  Ce  qui  prédomine 
dans  les  n"'  2  cl  4,  ce  sont  les  opercules  de  Bithynia  tentaculata, 
Stein.  [Paludma  impura,  Brard);  les  bithynies  elles-mêmes  sont 
peu  communes.  Viennent  ensuite  les  pisidies  {P.  amnicum,  Jenyns, 
et  surtout  le  petit  P.  caseiianum.  Poli,  \ar.  planulalum,  Baudon), 
les  Cyclas  {C.  cornea,  Lamk),  le  Vertigo  tnuscorum,  Drap.  {Pu/m, 
Nilss.),  VHydrobia  marijinata;  des  succiniies,  des  planorbes,  des 
valvées  {V.  depresxa,  etc.,  Pfeiller),  des  Htlix.  L'6>iioest  rare;  c'est 
une  variété  de  \'U.  /if/ora/('s  (Cuvier),  qu'on  li-ouvail  à  Joinville, 
oblongue,  obtuse,  non  arrondie,  non  aplatie,  sans  impression  mus- 
culaire. 

peus  cents  pas  plus  loiu,  rye  des  Barons,  existe  gîte  carrière  de 
Wlcflir^  fçroisier  wplgilée  4epuiB  lopgues  «naée». 


LE    DILUVIUM.  361 

• 

La  coupe  csl  ia  suivante,  de  bas  en  haut  : 

Calcaire  grossier  moyen. 

Calcaire  grossier  supérieur,  à  cérithes. 

Caillasses.  Alternance  de  marnes  blanches  [tripolide  Nanterre), 
de  bancs  d'argile  verte  et  ocreuse.  Vers  la  partie  supérieure,  lits  de 
calcaire  cristallisé,  carié,  en  plaquettes.  Un  mètre  plus  haut,  banc 
assez  régulier  de  calcaire  crête-de-coq  (épigénie  de  cristaux  de  gypse 
en  carbonate  de  chaux)  très-dur,  se  répétant  sept  ou  huit  fois  au 
milieu  de  ces  marnes  blanches  dites  tripoli.  Les  caillasses  sont  ici 
fort  développées.  Elles  n'offrent  pas  à  leur  base  les  lits  dits  pain 
d'épiée  ei  rochette^  riches  en  fossiles,  avec  tests,  et  bien  connus  dans 
les  carrières  qu'on  rencontre  à  Genlilly  en  venant  de  la  rue  de  la 
Santé,  et  à  Vaugirard. 

Au  milieu  de  la  carrière,  les  caillasses  sont  largement  ravinées 
par  une  poche  de  diluvium  atteignant  10  mètres  dans  sa  plus 
grande  hauteur.  La  partie  inférieure  de  cette  fondrière  quaternaire 
est  caillouteuse,  et  contient  surtout  du  calcaire  remanié.  50  centi- 
mètres plus  haut,  commence  une  argile  ocreuse  et  verdûtre,  remplie 
de  petits  grains  de  quartz  ;  les  lits  les  moins  riches  en  quartz  sont 
pétries  de  pisidies.  Plus  haut,  l'argile,  moins  impure,  contient 
surtout  de  petits  gastéropodes  :  Hélix  (plusieurs),  Pupa^  Succinea^ 
Planorbis  (plusieurs),  Physa,  Vatvoita^  Bithynia  tentaculata  et  spé- 
cialement ses  opercules,  Zonites  cellaria  (Mûller),  etc. 

Ici  encore  ni  diluvium  rouge,  ni  lœss.  La  nature  pétrographique 
de  ce  diluvium  argileux  est  assez  distincte  par  rapport  à  l'argile  de 
la  rae  du  Pont-Neuf;  les  pisidies,  les  cyclades,  sont  assez  rares, 
sauf  à  la  base.  Les  petits  Hélix  et  les  Vertigo  {Papa)  dominent.  Ils 
ont  souvent  encore  de?  traces  de  couleur  et  sont  beaucoup  moins 
fragiles  que  rue  du  Pont-Neuf. 

Si,  ne  se  contentant  pas  des  fossiles  qu'on  trouve  au  hasard  en 
cassant  les  mottes  de  terre,  on  prend  soin  de  délayer  ces  mottes 
dans  l'eau,  puis  de  chercher,  à  la  pince  de  baleine,  les*  petites  co- 
quilles surnageant  et  surtout  celles  que  dégage  incessamment  le 
moindre  filet  d'eau ,  on  constate  que  l'argile  de  la  rue  des  Barons  est 
à  peu  près  aussi  riche  que  la  couche  sableuse  de  Joinville.  Ce  sont 
d'ailleurs  les  espèces  vivant  encore  dans  nos  environs,  les  mêmes 
qu'à  la  rue  du  Pont-Neuf  et  à  Joinville. 

Le  troisième  gisement  signalé  par  Goubert  se  trouve  à  l'est  dç 
Paris,  sur  le  coteau  de  Rom^inville  (Seine),  à  près  de  trois  lieues  de 
GwUUy.  Ici  ^(m  sprnwe»  wseis  pr^s  de  Qh^rçiinet  une  des  \q(^\\^% 


TËltnilN  QUATEnNAlHEi 
du  diluvium  ^vh  fossilifère  de  M.  Ch.  d'Orbigny,  pour  qu'on  croie 
(iiï  prime  abord  avoir  affaire  à  la  zone  coquillièiv  dont  Charonne  el 
Joinvillc  faisaient  partie. 

[Tue  des  carrières  les  plos  connues  du  géolojiue,  sur  le  flaac  du 
coteau  surmonté  par  le  fort  de  Itomainville,  est  ceJle  de  H.  Pin- 
tendre,  aujourd'hui  presque  abandonnée,  comme  ces  belles  carrières 
de  Pantin.  Or,  cette  exploitation  correspond  à  une  sorte  de  potilt* 
vallée  naturelle  ouverte  entre  le  monticule  qui  domine  le  fort  pré- 
cité et  le  coteau  dit  du  Porc,  à  cause  du  parc  de  M.  Képlat.qui  en 
occupe  une  grande  partie.  Quand  on  gravit  le  versant  méridional  de 
la  carrière,  celui  qui  entame  presque  le  coteau  du  parc  ;  quand, 
pour  être  plus  précis,  on  quitte  la  carrière  à  l'endroit  oii  s'exploitent 
les  masses  moyennes  et  inférieures  du  gypse,  pour  gagner  le  petit 
cbemin  contournant  le  coteau  du  parc  et  montant  de  Noisy-le-Spc 
il  la  rue  de  Paiilin  {UornainviUe),  on  trouve  à  30  mètres  environ 
du  chemin,  au-dessus  des  nmmes  supérieures  du  gypse,  un  dilu- 
vium à  petits  ffelix,  h  Vertigo  muscomm  et  à  succinées,  qui  parait 
fort  intéressant.  Il  est  visible  dans  plusieurs  tranchées  et  fondrières, 
sur  8  à  10  mèlrns  d'épaisseur.  Il  est  fait  de  sable  marneux,  gris, 
verdàtre  ou  ocreux;  h  la  base,  il  passe  pou  h  peu  plusieurs  lits  de 
silex  pyromaque  de  la  craie,  la  plupart  petits,  presque  tous  angu- 
leux, non  roulés.  Cette  partie  inférieure,  à  paît  cependant  l'argile 
ferrugineuse  qui  la  colore  ordinairement,  offre  donc  assez  le  carac- 
tère assigné  empiriquement  à  notre  diluvium  rouge:  il  faut  penser 
d'ailleurs  que  nous  sommes  sur  le  versant  d'un  coteau,  il  près  de 
50  mètres  au-dessus  de  la  plaine  où  passe  le  chemin  de  fer  de  l'Est. 
On  ne  saurait  songer  an  diluvium  jaunAtre  à  graviers  granitiques, 
ou  au  quartz  blanc  supérieur  au  lœss  des  plateaux  de  Gentilly, 
Charonne,  Trappes,  etc. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  détermination  chronologique,  ce  dépAl 
diluvien  supérieur,  qui  contient  fort  rarement  des  coquiUes  ter- 
tiaii-es  roulées,  est  extrêmement  riche  en  petits  Beitx  et  en  Vertigo 
mmcoi-um  non  fragiles,  bien  conservés  tous.  Les  succinées  y  sont 
moins  communes.  On  ne  saurait  dire  que  ces  coquilles  proviennent 
de  terre  arable,  car  elles  se  trouvent  dans  ce  sable  grossier  k  toutes 
profondeurs;  en  lavant  sous  une  mince  couche  d'eau  tels  morceaux 
de  sable  ne  paraissant  pas  fossilifères,  on  recueille  un  certain 
nombre  A'Helix  et  de  Vertigo. 

lîoubert  a  suivi  le  même  diluvium  au-dessus  des  marnes  du 
gypse  jusqu'au  fort  de  Rosny.  Lil,  le  long  de  la  roule  qui  descend 


LE  DILÎJVIUM.  3«^ 

au  village,  et  au-dessus  de  la  plâtrière  de  Rosny,  il  a  pu  recueillir 
notamment  Hélix  roimdaia,  H,  ericetorum  (Mûller),  H,  cosiuiata, 
CaracoUa  îapicida  (Lk  sp.)  [Hélix], 

Nous  avons  eu  nous-même  roceasion  d*étudier  des  poches  de 
diluvium  lacustre  situées  sur  le  calcaire  grossier  vers  le  haut  d'Ar- 
cueil,  à  un  niveau  considérable.  Elles  nous  ont  donné  surtout  des 
coquilles  extrêmement  petites,  comme  Cyclas  amnicum,  Valvata 
piscinalis  et  Ancylus  fluviatilis. 

A  Mcntreuil,  M.  Roujou  a  recueilli  les  espèces  suivantes,  qui  ont 
été  déterminées  par  M.  le  docteur  Fischer  :  . 


ClausîKa  Balpliii,  Gray. 
Helix  nemoralis,  Linné. 
—     costata,  Mtiller. 
Ancylus  fluviatilis.  Millier. 
Limnœa  auricularia,  Linné. 
Gyclostoma  elegahs,  Mûller. 


Pisidium  casertanum,  Poli. 

—    amnicum.  Millier. 
Sphœrium  corneum,  Linné, 
Unio  (espèce  encloisonnée). 
bithynia  tentaculiita,  Linné. 


Un  des  gisements  les  plus  abondants  du  bassin  de  la  Seine  est 
certainement  celui  de  Viry-Noureuil,  exploré  surtout  par  MM,  Lam- 
bert et  Melleville,  et  qui  se  trouve  dans  la  vallée  de  TOise,  entre  la 
Fère  et  Chauny.  Voici  la  liste  des  coquilles  fournies  par  cette  inté- 
ressante localité  : 


Cyclas  cornca.  Drap. 

—  rivicola,  Leach. 
Pisidium  cinereum,  Aid. 

—  pusillum,  Jenyns. 

—  amnicum,  Millier. 
Sueeinea  oblonga,  Drap. 

—  Pfeifferi,  Drap. 

■  —     iongiscata,  Mor. 
Bithynia  tentaculata,  Drap,  (avec  oper- 
cules). 
Paludina  ventricosa,  Drap. 
Limnsea  palustris.  Drap. 


Limneea  auricularia,  Lamk. 

—  ovata,  Lamk. 

—  vulgaris,  Pfeiff. 
Valvata  minuta^  Drap. 
Planorbis  corneus,  Lamk. 

—  marginatus.  Drap. 

—  contortus,  Miiller. 

—  carioaius,  Mûller. 
Ancylus  fluviatilis^  Millier. 

—  deperditus,  Ziegl. 

—  striatus,  Quoy  et  Gray. 
Pupa  umbilica,  Drap. 


Un  naturaliste  des  plus  éminents,  M.  Bourguignat,  a  étudié  avec 
soin  la  faune  malacologique  des  couches  inférieures  du  diluvium 
gris,  et  il  y  a  reconnu,  en  définitive,  la  présence  de  76  espèces,  dont 
38  sont  nouvelles  et  n'existent  plus  actuellement.  30  sont  terres- 
tres et  46  fluvialiles. 


TEtIKAIN  UUATtRNAlIi^ 

Il  y  a  le  plus  grand  intérêt  à  reproduire  ici  te  tableau  tfp  cos 
espèces  classées  par  l'Huteur  suivant  leur  mode  d'habilation  et  leur 
manière  de  vivre  (1). 

Les  mollusques  terrestres  peuvent  se  diviser  ; 

1°  En  espèces  particulières  aux  coteaux  pierreux,  maigres,  non 
boisés: 


Suecinea  joiovilleiisi!. 

Helix  Dumeiniliina. 

—     Ruchelians . 


Ilelil  Radigueli. 
Bulimus  1  ridons. 
Cirjchium  IridenUlum, 
GyclOEtoma  luletianum. 


2°  En  espèces  particulières  aux  endroits  humides  et  ombragés  : 


Vilrtna  Bnlediluiiann. 
Suecinea  italïca. 
Zonilsa  elephanlinum. 
H  Plis  nemoralia. 

—  Hrbustonim. 

—  tapicida. 

—  pulchella. 

—  colla  ta. 

—  liiletîar». 


Helix  Belgrandi. 
Buliinui  montanus. 

—     Bojanus. 
ClauEilia  joinvillensi 

Cyclosloma  elegans. 
F  D  ma  lia  prïmieva. 


3'  En  espèces  ayant  vécu  sur  les  plantes  aijuatiqiies  ou  dans  les 
gazons  humides  des  rives  du  fleuvi'  : 


Suecinea  pu  tris. 
Helix  celtica. 


Helix  Bouche riana. 
Fi?riissjcia  subcylindrica. 


Quant  aux  coguilley  fluviatiles,  elles  peuvent  se  répartir  en  espèces 
spéciales  aux  fontaines,  ou  aux  eaux  limpides  de  petits  i 
enfin  en  espèces  de  rivière, 

Les  mollusques  des  eaux  limpides  sont  les  suivants  : 


Ancylus  gibboai 
Belgrandia  join 


—  archœn. 

—  Desnoyersi. 


llel  grand  la  Kdwardeinn 
—  Dumesniliana. 
^     DeshajBiana. 


{i]  Hourgulgimt,  Ciitntogm   cks  Mollusquei  ieneatres   i 
Tunt  de  Parti  i>  Pipoiui  quaternaire,  i869.  p.  31.  (n^». 


LE  DILUVIUM. 


365 


Les  mollusques  de  rivière  se  subdivisent,  suivant  leur  manière 
de  vivre,  eii  espèces  : 

!•  Adhérentes  aux  pierres  ou  aux  cailloux  : 


Aiicylus  simplex. 

—  antediluvianus, 

—  Desnoyer  si. 
Amnicola  primœva. 


Amiiicola  Radigueli. 
Vnivata  minuta. 
—    planorbulina. 


2°  Ou  vivant  sur  les  tiges,  les  feuilles  des  plantes  aquatiques,  ou 
sur  des  débris  de  bois  mort  : 


Planorbis  complaualus. 

—  dubius. 

—  albus. 


Planorbis  Radi^ueli. 
Liinnœa  auricuiaria. 
—      Roujoui. 


3°  Ou  rampant  sur  le  limon  ou  sur  le  gravier  : 


Bithynia  tentaculata. 

—  archœa. 
Valvala  obtusa. 
Lartetia  Belgrandi. 

—  joinvillensis. 


Lartetia  Radigueii. 

—  Roujoui. 

—  Mabilli. 

—  sequanica. 

—  Nouletiana. 


k"*  Ou  habitant  au  pied  des  plantes  aquatiques  ;  au  milieu  des 
racines  : 


Valvata  piscinalis. 

—  Gaudryana. 

—  spirorbis. 
Sphœrium  corneum. 


Pisidium  casertanum. 

—  Vionianum. 

—  pusillum. 


5°  Ou  s'enfonçant  dans  la  vase  : 


Pisidium  amnicum. 
—     Uenslowianum. 


Pisidium  conicum. 
—    obtusale. 


6*  Ou  enfin  s'enfonçant  à  moitié  dans  le  gravier  du  fond  ; 


Unio  rltomboideus. 
—    joinvillensis. 


Unio  hippopotami. 


De  ces  divers  faits,  M.  Bourguignat  tire  des  conséquences  qu'on 
nous  saura  gré  de  reproduire,  car  elles  sont  relatives  aux  conditions 
générales  qui  ont  présidé  au  dépôt  des  couches  quaternaires  d'où 


TKIIKAJ»  UUAItUNAlKK. 
piovieliin'iil  Ifs  coi|iiilles  précéd«mmeut  énuméi'ées.  OrtSHJtÎRt im 
peu  plus  loin  l'imporULiice  de  ces  cousidérations,  aloi^  que  nous 
chercherans  à  préciser  l'origine  et  le  mode  de  formation  du  (bio- 

lalacologique,  dit  M,  Bourguignat  (1),  loi-squ'elle 
est  bien  comprise,  est  une  des  plus  belles  sciences  du  monde  ;  i'« 
iiVslquc  par  elle  que  l'on  pourra  an'iver  à  la  connaissance  des  temps 
préhisloriques.  Le  mollusque,  en  efl'et,  est  le  seul  être  sur  lequel 
un  peut  appuyer  un  système,  créer  une  tiiéorie,  par  cela  même 
qu'il  est  pi-esque  immobile,  qu'il  naît,  qu'il  vit,  qu'il  meurt  |>our 
ainsi  dire  à  la  même  place,  et  que  son  acclimulation,  des  plus  dif- 
lifiles,  ne  peut  a'elTecluer,  quand  elle  s'effectue,  que  d'après  ces 
saines  lois  de  vitalité  générale  parfailement  reconnues.  On  com- 
pri^ud  donc  que  si  le  mollus(|ue  est  l'animal  sédentaire  par  excel- 
lence, le  sol  sur  lequel  il  rampe,  le  climat  sous  lequel  il  vit,  doivent 
avoir  sur  lui  tes  plus  grandes  influences,  et,  par  conséquent,  que  ces 
influences  doivent  se  traduire  chez  lui  par  tels  ou  tels  signes  diffé- 
rentiels ou  caractéristiques  de  la  plus  haute  valeur  scientillque.  Ainsi 
les  coquilles  fossiles  dont  je  viens  de  donner  la  liste,  par  l'ensemble  de 
leurs  caractères,  dénotent  pour  l'époque  dans  laquelle  vivaient  ixn 
esptïcoa  une  climatologie  loute  diO'érente  de  celle  qui  existe  aujou^ 
d'hui.  Le  climat  de  uotie  paya  devait  être  plus  froid  et  surtout  beau- 
coup plus  humide.  La  forme  élancée  des  Succinea  joijwillensii  t\ 
Sulimus  montaniis  ;  la  surface  rugueuse,  comme  plissée,  des  Helù 
Oumemiliana,  Huehetiana,  Hadigueli, etc.;  l'enroulement  excessive- 
ment conoïde  de  certaines  espèces,  connnele  nemoi-a/is,  par  exemple, 
sonlauttmt  de  signes  caracléristiques  indéniables  d'une  température 
des  plus  humides,  d'une  moyenne  un  peu  plus  froide  que  celle  de 
notre  époque.  Les  formes  de  la  faune  actuelle  qui  correspondent 
aux  formes  des  coquilles  terrestres  de  ce  diluvium  se  i-encontreiil 
mainleiuuit,  soit  dans  les  contrées  sepleniriouales  de  l'Iriande,  soit 
dans  les  parties  montueuses  uord  des  Alpes  lyroliennes  ou  transyl- 
vaniennes. L'examen  des  formes  des  espèces  fluvlatiles,  ainsi  que 
celui  des  formes  des  coquilles  teri^slresi  donnent  un  résultat  sem- 
blable. De  nos  jours,  tes  mollusques  fluvialilcs  analogues  à  ceux 
deMontreuil,  de  Joinvilte  ou  de  Canonville,  ne  se  reti-ouvent  plus 
que  dans  les  eaux  froides  des  pays  monlUeuxi 


(I)  Bour^ignat,  Catalogue  ries  Moltuiquea  Urreatrca  el  (luviatUes  des  enti^    . 
'OHS  de  Parts  à  Pépoque  i/mlfrnaiif,  1869,  p.  23.  In-i", 


LE  DILUYIUM.  367 

»  A  l'époque  donc  des  âges  préhistoriques  où  vivaient  les  espèces 
enfouies  dans  la  partie  inférieure  du  diluvium  de  la  Seine,  le  climat 
de  notre  pays  devait  être  d*une  extrême  humidité.  Sur  lesjtrois  cent 
soixante-cinq  jours  de  l'année,  trois  cents  jours  au  moins  devaient 
être  couverts,  brumeux  ou  pluvieux.  La  Seine,  à  cette  époque,  ali- 
mentée  par  des  pluies  presque  continuelles,  devait  couler  à  pleins 
bords,  non  pas  dans  ce  lit  actuel  qu'on  lui  connaît,  mais  dans  ce  lit 
préhistorique  dont  elle  a  laissé  des  traces  jusque  sur  les  hauteurs 
de  Montreuil  et  de  Canonville.  Aucune  des  coquilles  fluviatiles  que 
je  viens  de  publier  ne  porte  le  cachet  si  reconnaissable  d'espèces  aux 
eaux  fangeuses  et  marécageuses,  signe  indubitable  que  les  eaux  du 
fleuve  étaient  d'une  assez  grande  limpidité  ;  que  son  cours  n'était 
pas  tf^rrentiely  mais  était  au  contraire  plein  et  continu^  avec  une  vitesse 
moyenne  peu  supérieure  à  celle  du  fleuve  actuel  lors  des  eaux  hiver- 
nales. Les  campagnes  de  cette  époque,  grâce  à  une  humidité  con- 
stante, devaient  être  couvertes  de  magnifiques  forêts,  si  j'en  juge 
d'après  quelques  espèces.  Mais,  par  opposition,  les  rives  du  fleuve 
étaient  dénudées.  Les  BelixDumemiliana,  Ruchetiana^diluvii^  Radi- 
gmli,  etc.,  Bulimtis  tridens,  etc.,  par  l'ensemble  de  leurs  formes  et 
de  leurs  signes  caractéristiques,  indiquent  des  plages  et  des  coteaux 
pierreux,  assez  maigres  en  gazon,  parsemés  çà  et  là  seulement  de 
quelques  buissons.  L'année  devait  donc  s'écouler,  pour  les  hôtes  qui 
vivaient  à  cette  époque  reculée,  dans  de  longues  alternatives  de 
brouillards,  de  temps  couverts  et  de  pluies  fines  et  continues.  En 
hiver,  le  froid  n'était  pas  d'une  très-grande  intensité.  En  été,  la 
chaleur,  sauf  de  bien  rares  exceptions,  ne  devait  pas  être  non  plus 
bien  forte.  L'écart  des  températures  estivales  et  hivernales  était  donc 
à  peu  près  nul.  Ainsi,  selon  nous,  d'après  les  caractères  des  ani- 
maux que  je  viens  d'observer,  les  saisons  passaient  de  Tune  à  l'autre 
d'une  manière  insensible,  dans  une  espèce  de  température  relati- 
vement plus  froide  que  la  nôtre  en  moyenne,  mais  sans  être  rigou- 
reuse, tempérée  qu'elle  était  par  des  brouillards  ou  des  pluies 
presque  continuels.  » 

Nous  veiTons  plus  loin  ce  que  d'autres  considérations  peuvent 
enseigner  sur  ces  divers  points  de  vue  si  intéressants. 

Animaux  tetreêtreSi  —  Les  coquilles  ne  sont  pas^  à  beaucoup  près, 
les  seuls  fossiles  du  diluvium  gris;  Avec  elles  se  présentent  des 
ossements  d'animaux  vertébrés,  et  ceux-ci,  grâce  à  leur  soliditéj 
se  retrouvant  même  dans  des  couches  de  gravier  où  les  coquilles 
n'ont  pu  résister  aux  chocs  qu'elles  ont  eu  à  subir; 


3fiS  TttlHAlN  UIUTKIINAIRË, 

Dans  œtle  nouvelle  direction,  les  résuiuts  sonl  dès  tnaiiitetiant 
extrêmement  nombreux,  et  beaucoup  préseutent  le  plus  vif  intêriH. 

Nous  no  mentionnerons  quelques-uns  sur  lesquels  on  trouve 
des  détails  dans  le  bel  ou\-rage  de  AI.  Bel^rand  (1). 

Montreuil,  près  de  Vinceones,  est  une  localité  extrêmement 
remarquable  à  ce  point  de  ^-ue.  Onze  sablières  y  sont  exploitées; 
dans  toutes  on  trouva'  des  ossements,  mais  les  plus  ricbes  sont 
celtes  qui  environnent  la  roule  de  l'arîs,  et  sont  situées  par  consé- 
quent dans  l'anse  dç  la  vallée. 

'  l'ouf  nu  ossement.  dit  M.  Bel^Tind,  qu'où  découvre  daus  les 
autres  sablières,  on  en  trouve  certainement  dix  dans  celle-ci.  a  Ces 
ossements  se  trouvent  toujours  dans  le  l'ond  des  sablières,  rarement 
à  plus  de  2  ou  3  mètres  au-dessus  du  terraiu  terliaii'e  sur  lequel 
reposent  les  graviers.  Leur  état  de  conservation  est  très- variable  ; 
quelques-uns  n'ont  subi  aucune  altération  :  ou  ci'oirait,  à  les  voir 
si  parraits,  qu'ils  vieunetit  d'être  désarticulés.  Ou  en  a  retiré  certai- 
nement une  jambe  complète  d'Awocfis.  L'bumérus,  le  cubitus  et 
le  radius,  les  sis  os  du  carpe,  le  mélacarpien  el  son  petit  os  complé- 
mentaire, ont  été  recueillis  dans  leur  position  naturelle:  cinq  des 
phalanges  et  leur  |)elil  os  étaient  au-dessous  dims  le  sable.  Â  cûlé 
et  un  pou  au-dessus,  se  trouvait  la  tête,  mais  renversée,  c'est-à-dire 
à  plat  sur  l'os  frontal.  L'atlas  el  une  autre  verlèbre  cei-vicale  oui 
été  recueillis  dans  le  voisinage,  avec  un  fragment  d'un  autre  méla- 
carpien; mais  connue  ils  étaient  mêlés  avec  beaucoup  d'ossements 
provenant  d'autres  animaux,  on  n'oserait  affirmer  que  tous  ces 
débris  de  grand  bœuf  apparlieaneut  au  même  Aurochs. 

C'est  dans  les  sablières  de  Montreuil  que,  pour  la  première  fois, 
un  a  trouvé  des  ossements  d'animaux  considérés  jusque-lk  comme 
appartenant  à  l'époque  tertiaire,  tout  à  l'ait  analogues  ii  ceux  de 
Saint-Prest.  près  de  Cbaiti'es.  El  c'est  le  lieu  de  rappeler  que  pour 
quelques  géologues,  Saint-Prt-st  n'est  réellement  pas  tertiaire,  mais 
bien  diluvien. 

Parmi  les  animaux  dont  on  a  reconnu  des  vestiges  à  Montreuil,  il 
faut  citer  tout  d'abord  des  llhinueeros.  Le  M.  Merckii  est  représenté 
par  des  molaires,  de  même  que  le  R.  etruscus.  C'est  au  //.  teplo- 
r/u'nus  que  jiaratl  appartenir  un  fragment  de  mâchoire  inl'érieure 
garni  des  deux  dei'nièi'es  molaires.  Ces  fossiles  auraient  suffi  à  faire 


())  BplgrnniJ,  La  Sei.ti 


u  parisien  aux  âges  anté/ihlorigiiet,    186) 


IlLfi    DlLliVIUM.  369 

classer  autrefois  les  graviers  de  Montreuil  dans  le  terrain  pliocène, 
mais  il  est  certain  qu'ils  sont  quaternaires;  confirmation  de  ce  que 
nous  disions  plus  haut  de  Pintime  liaison  du  terrain  quaternaire 
avec  les  époques  antérieures. 

Plusieurs  cerfs  ont  laissé  leurs  débris  à  Montreuil.  A  côté  du  Cei*- 
vus  megaceroi  et  de  l'élan  [Cerims'  Alces)^  cette  localité  a  révélé  Une 
espèce  toute  nouvelle*  le  C.  Belgrandi,  dont  on  possède  mainte* 
nant  de  nombreux  échantillons  et  que  M.  Ed.  Lartet  a  étudié  âveC 
soin. 

Ce  cerf,  dont  le  frontal  est  égal  en  largeur  à  celui  du  Megacet*oÉ^ 
s'en  distingue,  comme  l'a  reconnu  M.  Lartet,  par  les  caractères 
suivants  :  Les  bois  sont  plus  grêles  et  moins  inclinés  latéralement; 
L'andouillèr  basilaire  manque.  Le  premier  andouiller  se  détache  de 
la  face  intérieure  du  merrain,  au  lieu  de  partir  de  la  face  antérieure; 
comme  cela  a  lieu  dans  le  plus  grand  nombre  des  cerfs.  Cet 
andouiller  parait  ensuite  se  recourber  et  se  projeter  en  avant. 
Le  Ceruus  Belgrandi  devait  être  assez  commun  aux  envii*ons  de 
Paris,  car  les  seuls  sablières  de  Montreuil  ont  fourni  les  débris 
de  quatre  frontaux. 

VUrsus  spelœus  et  VHyœna  spelœa  ont  marqué  leur  présence  par 
les  dents  qu'on  recueille  fréquemment. 

Comme  nous  le  disions  tout  à  l'heure,  V Aurochs  n'est  pas  rare. 
Le  cheval  est  moins  commun,  ainsi  que  le  sanglier. 

On  peut  voir  dans  la  galerie  de  géologie  du  Muséum  un  humérus 
énorme  à'Flephasprimigemus  (mammouth).  Cet  os  a  i^,^5  de  hau- 
teur, et  dépasse,  par  sa  taille,  tous  ceux-  connus  jusqu'ici. 

En  somme,  et  d'après  M.  Belgrand,  la  faune  de  Montreuil  com-» 
prend  les  espèces  suivantes  : 


CARNASSItRS. 


Hyœna  spelœa. 

Vrsus  (de  petite  taille). 


Carnassier  indéterminé. 


PROBOSCIDIENS. 


Elephas, 

• —     antiquus. 


Elephas  primigenius. 


PACHYDERMES. 


Rhinocéros  Merckii, 

—  etruscus, 

—  leptorhinus  (î). 

ST.  MEONIKR. 


Hippopotamus  major. 
Sus  scrofa» 


24 


870 


TtRRAIN  QUATERNAIRE. 


Equus  grande  iaiUe, 


SOLIPÊDES. 


I        Equus  petite  taille. 


RUMINANTS. 


Bison  europceus, 
Bo8  petite  taille. 
Cervus  Alces. 

—  megaceros  hibernicus  (?). 

—  Belgrandi, 

—  Elaphus, 


Ceruus  Capreolus-  (?}. 

—  indéterminé,    à   bois    trè»- 

étendus  latéralement. 

—  indéterminé,    de  Irès-pelite 

taille. 


Le  gisement  de  Gentilly  et  de  la  butte  aux  Cailles,  cité  précédem- 
ment  pour  les  coquilles  qu'on  y  trouve,  a  donné  à  M.  Duval  de 
nombreux  mammifères  dont  Constant  Prévost  a  dressé  en  1842 
la  liste  que  voici  (1)  * 


Éléphant:  côte  et  portion  du  bassin, 
fragments  de  dents. 

Cerf  :  bois. 

Bœuf  :  plusieurs  os  et  dents. 

Rhinocéros  :  os  du  carpe  et  dent 
molaire. 

Chevrotain,  très-petite  espèce  :  por- 
tion de  tibia. 

Blaireau  :  mâchoire  et  plusieurs  dents. 

Cochon  :  dents. 


Tigre  ou  lion  :  dent  canine. 

Cheval  :  mâchoire. 

Rongeurs  :  dents  et  vertèbres  de  plu- 
sieurs espèces  très-petites  (cam- 
pagnols, marmottes). 

Oiseaux  :  os  de  gallinacés. 

Batraciens. 

Lézards. 

Serpents. 


Dans  la  traversée  de  Paris  même,  on  trouve  le  long  de  la  Seine 
trois  stations  particulièrement  riches  au  point  de  vue  qui  nous 
occupe.  Elles  sont  situées  vers  la  petite  rue  de  Neuilly,  à  Grenelle 
et  à  Levallois-Clichy. 

C'est  surtout  dans  ces  deux  dernières  localités  que  les  récoltes 
les  plus  fructueuses  ont  été  faites,  et  cela,  grâce  aux  efforts  de  deux 
chercheurs  infatigables,  MM.  Martin  et  Reboux,  qui  exploitèrent, 
l'un  le  diluvium  de  Grenelle,  l'autre  celui  de  Levallois  et  de  Clichy. 
Ils  réunirent  les  restes  des  mammifères  suivants  : 


Elephas  primigenius,  • 

—     antiquus, 
hhinoceros  iichorhinus  t 


Autre   Rhinocéros  à  membres  plus 

grêles. 
Equus  Asinus. 


(i)  Coilsl.  Prôvosl,  BUlieti  de /n  Soc.  géoiog^iV^  sèriCi  1842,  t.  XIÏI»  p.  297. 


LE  DILUVIUM.  371 


Equus  Caballus  (la  vaiiété  dite  pli- 

cidens  domine). 
Hippopotamus  amphibius. 
Bos  (de  la  taille  du  Bos  primiye^ 

mus). 
Bos  (de  la  taille  de  VAurocIis). 


Zèbre  (bœuf  indien)?. 
Cervus  Tarandus  (renne). 
Cerf  du  Canada. 
Cerf  commun  de  France. 
Grand  cervidé  indéterminé. 


Précédemment,  M.  H.  Gosse  (de  Genève)  avait  recueilli  à  Gre- 
nelle : 

Hyœnu,  \        Ftlis  (de  très-grande  taille). 

M.  Albert  Gaudry  a  publié  sur  Tensemble  de  ces  fossiles  des 
réflexions  dont  voici  la  substance  (1)  : 

Les  restes  d'éléphants  figurent  parmi  les  pièces  les  plus  com- 
munes dans  les  sablières;  cela  tient  peut-être  à  leur  grand 
volume,  qui  doit  attirer  les  regards  des  ouvriers.  Les  débris  des 
jeunes  éléphants  paraissent  surtout  abondants,  à  en  juger  par  les 
recherches  faites  jusqu'à  présent  :  sur  9  molaires  d'éléphants  que 
M.  Martin  s'est  procurées  à  Grenelle,  il  y  en  a  7  qui  proviennent 
d'individus  jeunes.  M.  Reboux  a  trouvé  aussi  des  dents  de  petits 
éléphants  à  Levallois.  En  consultant  les  restes  d'éléphants  de  Gre- 
nelle ou  de  ses  environs,  classés  dans  les  anciennes  collections  du 
Muséum,  on  observe  que  la  plupart  appartiennent  également  à  des 
sujets  non  adultes.  La  réunion  de  ces  petits  animaux  est  singulière, 
car  l'éléphant  femelle  n'ayant  qu'un  éléphanteau  à  la  fois,  il  n'y  a 
pas  de  raison  pour  que  les  jeunes  soient  plus  nombreux  que  les 
adultes. 

«  Il  est  à  noter,  dit  M.  Gaudry,  que  la  plupart  des  molaires  de 
mammouth  et  d'éléphant  antique  découvertes  dans  le  drift  pré- 
sentent des  types  peu  accentués  :  ceci  ne  peut  étonner  les  natura- 
listes qui  admettent  la  théorie  de  la  lente  modification  des  espèces  ; 
car,  à  l'époque  où  le  drift  s'est  déposé,  le  mammouth  et  l'éléphant 
antique  sont  à  la  fin  de  leur  existence  spécifique;  par  conséquent 
la  divergence  de  leurs  caractères  doit  être  parvenue  à  son  maximum. 
Pour  les  voir  se  lier  entre  eux,  il  faudrait  remonter  vers  le  temps 
où  ils  ont  commencé,  c'est-à-dire  Vers  l'époque  pléistocène,  alors 
que  se  déposait  le  forest-bed  du  Norfolk.  En  eiïel,  ainsi  que  le 
montrent  les  belles  séries  du  musée  de  Norwich  et  la  colleclicin  du 


(1)  Albert  Gaudry,  Sur  les  instruments  humains  et  les  ossements  d'animaux 
trouvés  par  MM,  Martin  et  Heboux  dans  le  terrain  quaternaire  de  Paris  (Bullel, 
delaSoCi  géoloçy  2«  série,   18G6,  t.   XXIV,  p.  150). 


TKRRAIN  miATKRNÀlRÏ. 
révêreDd  Gunn,  on  rencontre  dans  le  foresl-bed  des  molaires  de 
formes  intermédiaires,  soit  entre  celles  de  \' éléphant  aitliqtie  et  Aa 
mammouth,  scit  entre  celles  de  i'éléphanl  antique  el  de  l'éléphant 
méridionam). 

»  Lorsque  M.  Owen,  dit  M.  Gaudry,  examina  les  dents  de  cbi!- 
vaux  de  la  caverne  d'Orestoa,  il  observa  des  molaires  supérieures 
dont  l'émail  était  plus  plissé  que  chez  les  cbevaus  actuels;  il 
inscrivit  ces  molaires  sous  le  nom  d'Eguus  pUcidms,  pour  les 
distinguer  des  dents  ordinaires,  qu'il  rangea  sous  la  désignation 
d'^.  fossiiit  [E.  CabaUus).  Le  savant  paléontologiste  anglais  ne 
manqua  pas  de  faire  ressortir  l'intérêt  de  la  découverte  d'un  cheval 
quaternaire  qui  a  fonné  un  intermédiaire  entre  les  chevaux  ti'r- 
liaires  nommés  bipparions  el  les  chevaux  actuels,  En  considérant  le 
plissement  de  l'émail  sur  les  dents  de  chevaux  recueillies  dans  li» 
sablières  de  Paris,  j'ai  cru  remarquer  :  1"  que  souvent  les  molaires 
supérieures  ont  leur  émail  un  peu  plus  plissé  que  chez  nos  chcvaui 
domestiques,  les  dauws,  les  zèbres,  et  qu'elles  rappellent  le  ty|ie 
de  \'E.  plicidena  d'Oreslon;  V  qu'il  y  a  une  transition  insensible 
entre  les  molaires  dont  l'émail  est  Irès-plissé  et  celles  où  il  est  pca 
plissé;  d'oii  il  faudrait  conclure  que  les  chevaux  auxquels  appar- 
tiennent ces  dernières  molaires  constituent  une  race  descendue  de 
l'A',  plicidens.  Si  ces  observations  se  confirmaient,  elles  rouniiraieiit 
un  utile  document  pour  l'étude  de  la  transfumiatinn  des  êtres. 
M.  Rûlimeycr,  qui  connaît  si  bien  la  dentition  des  équidés,  tend 
à  considérer  les  espèces  des  divers  chevaux  fossiles  européens 
comme  de  simples  races.  » 

Le  Rhinocéros  ticliorhitius  tire  son  nom  de  la  disposition  de  set 
narines,  qui  étaient  séparées  l'une  de  l'auli'e  par  une  cloison 
osseuse;  il  avait  deux  cornes  comme  le  rhinocéros  d'Afrique 
(celui  des  fndes  n'en  a  qu'uue),  était  couvert  de  poils  abondants,  et 
sa  peau  n'était  pas  ridée  comme  celle  de  son  congénère  africain 
actuel. 

On  sait  qu'un  animal  de  celte  espèce  fut  trouvé  en  chair  et  en  M 

dans  les  glaces  de  la  Sibérie,  dont  la  lempémlure  basse   l'avait 

soustrait  à  la  décomposition  depuis   un    temps   qu'on   ne    peut 

évaluer. 

A  cOlé  de  lui,  les  salili^Ves  de  Paris  contiennent  d'autres  rhiuo- 


(1)  }e  parle  seulcmenl  ici  de  V éléphant  mériilioiinl  du  fored-bed,  car  Yéléplaiit- 
mériilioniil  du  craj  ost  liés -différent  de  Vélip/tcnl  antique.  (Hôte  de  H.  CaudfJ.)' 


LE  DILUVIUH. 

céros,  spécialement  le  R.  Merckii,  qui  en  dilfève  œinplétpmenl  et 
dont  les  dents  sont  facilement  reconnaissables. 

L'Ettphm  primigeniiis  ou  mammouth  (iîg.  99)  est  abondamment 
représenté  dans  le  diluvium,  On  trouve  ses  dents,  ses  défenses  et 


ses  os.  Comme  nous  l'avons  dit,  M.  Bel^rand  a  l'ail,  entre  autres, 
déposer  au  Muséum  un  humérus  trouvé  dans  Paris  même,  et  qui 
est  très-bien  conservé. 

Suivant  in  description  de  Cuvier,  col  animal  était  haut  de  15  à 
18  pieds;  couvert  d'une  laine  grossière  et  rousse,  et  de  longs  poils 
roides  et  noirs  qui  lui  formaient  une  crinière  le  long  du  dos.  Ses 
énormes  défenses  étaient  implantées  dans  des  alvéoles  plus  longs 


taSB^^^^^Hj  1      TkKII.im  QUATLIUSAlhE 

que  cens  des  éléphants  Ue  nos  jom-s  ;  mais  du  reste  il  resseiublnil 
assez  à  l'éléphant  des  Indes.  Son  crùne  était  allongé,  son  front  con- 
cave. La  mâchoire  était  obtuse,  à  mi^cheliëres  larges,  paralléli?» 
et  marquées  de  rubans  serres.  Comme  le  rhinocéros  qualeraaiiv, 
il  s'est  trouvé  conservé  dans  les  glaces  de  la  Sibérie. 

On  a  trouvé,  outre  les  dents,  de  nombreux  os  de  chevaux  dans 
les  sablières  de  Gi'enelie,  de  Levallois  et  de  Clichy.  La  plupart  éga- 
lent en  dimension  ceux  de  nos  plus  forts  chevaux  domestiques. 

M.  Martin  a  découvert  à  Grenelle  trois  défenses,  une  incisive  el 
une  molaire  d'hippopotame.  M.  Reboux  a  rencontré  une  molaire 
du  môme  animal  à  Levallois.  »  En  comparant  ces  pièces  avec 
celles  de  V //tppùpoiamus  major  du  val  d'Amo,  dit  M.  Gaudrj, 
j'ai  observé  qu'elles  ont  un  cinquième  de  moins  et  qu'elles 
annoncent  un  animal  de  formes  moins  lourdes.  Lorsque  je  les 
ai  rapportées  auprès  des  plus  grandes  têtes  de  rhippopolame 
amphibie,  qui  vit  maintenant  en  Afrique,  j'ai  vu  que  la  dimension 
et  la  forme  sont  parfaitement  les  mêmes  ;  je  n'ai  donc  pas  de  l'ai- 
s on  pour  séparer  de  cette  dernière  espèce  l'hippopotame  fossile 
de  Paris.  )j 

Le  bœuf  dont  on  trouve  des  vestiges  nombreux  dans  le  diluvium 
gi-is,  est  le  Bos  primigpnius.  D'un  tiers  plus  grand  (]ue  le  bo'uf  do- 
mestique ordinaire,  il  a  les  comes-recourbées  et  rabattues  en  avant. 
C'est  encore  une  question  de  savoir  si  cet  animal  est  exacli>meiit 
l'Aumchs,  encore  vivant,  comme  on  sait,  en  Lilhuauie,  et  dont,  au  dire 
de  César,  la  forêt  Hercynienne  était  peuplée.  D'après  G uvier,  celle 
identité  ne  doit  pas  êti'e  admise.  Il  conclut  en  effet  qu'il  existait  au 
commencement  de  notre  ère  des  bisons  ou  bceufs  à  crinière  et  des 
Unis  ou  bœufs  à  grandes  cornes,  et  c'est  à  tort,  suivant  lui,  que  !os 
modernes  nomment  Uivi  l'animal  que  les  Prussiens  appellent  au- 
jourd'hui AurocAs.  Ce  nom  lui  parait  être  celui  du  Bos  primigeniui. 
L'aurochs  est  au  contraire  le  bison  des  anciens,  et  sous  ce  rapport  ce 
dernier  nom  lui  convient  tout  aussi  bien  et  môme  mieux  qu'au 
giand  bœuf  de  l'Amérique  du  Nord,  pour  lequel  on  l'emploie  le  plus 
souvent  de  nos  jours.  M.  Paui  Gerçais  pense  au  contraire  que 
VUrus  de  César  est  de  beaucoup  le  plus  généralement  admis 
aujourd'hui. 

Le  renne  (fig.  100)  cité  dans  plusieurs  localités  des  environs  de 
Paris,  n'est  connu  à  l'état  fossile  dans  nos  régions  lempéi'ées  que 
depuis  un  peu  plus  d'un  siècle  seulerncnL 

IU'V6nanld'K(«nipns  en  17.11,  GiielUu-d  (il  voira  ses  collègues  di' 


LE   DILUVIUM.  375 

l'Académie  des  sciences  divers  ossements  trouvés  aux  environs 
de  cette  ville  (1)  et  que  Ton  reconnut  bientôt  pour  appartenir  au 
renne.  Il  est  établi  maintenant,  par  des  découvertes  innombrables 
de  ses  débris,  que  ce  ruminant,  apparu  en  Europe  avec  le  mammouth 
et  le  rhinocéros  à  narines  cloisonnées,  a  partout  vécu  dans  les 
mêmes  contrées  que  le  premier  de  ces  grands  mammifères.  Mais  il 
a  continué  à  vivre  en  Europe  après  la  disparition  de  Téléphant  pri- 
mitif, et  cette  survivance  caractérise  un  laps  de  temps  bien  circon- 
scrit, auquel  on  donne  le  nom  (Vdge  du  Benne, 


Fie.  100.  —  Bois  de  renne  (Cervus  Tnrandus], 

Homme  et  industrie  primitive,  —  Les  recherches  entreprises  dans 
le  diluvium  amenèrent  la  trouvaille  de  silex  taillés.  Déjà  nous  les 
avons  rencontrés  dans  le  terrain  tertiaire  de  Saint-Prest,  mais  c'est 
dans  le  diluvium  que  les  découvertes  de  ce  genre  furent  faites  en 
premier  lieu.  Quoique  ces  silex  taillés  soient  extraordinairement 
nombreux,  on  est  resté  bien  longtemps  sans  en  connaître  la  véri- 
table nature,  et  beaucoup  de  personnes  n'y  voulurent  voir  que  le 
produit  de  cassures  accidentelles. 

C'est  surtout  aux  efforts  de  Boucher  de  Perthes  qu'est  due  Vdid 
mission  définitive  de  ce  gi'and  fait,  que  les  silex  en  question  sont 
le  résultat  d'une  industrie  humaine;  que  par  conséquent  l'homme 
a  été  contemporain  des  animaux  quaternaires;  que,  en  d'autres 
termes,  il  existe  réellement  des  hommes  fossiles. 

On  sait  comment  cette  conséquence  fut  pleinement  justifiée  par 

(i)  Gueltard,  Histoire  de  T  Académie  des  sciences  y  année  1751. 


T£RiU[?  UI'â^TëHNAIRE, 
la  découvorte,  h  Uoulin-Quignon,  pr«s  d'Abbeville,  d'une  mftchoire 
Immaine  conlemporaine  du  diluvium  gris.  Et  il  faut  insîslcr  ici 
^pécialemenl  sur  les  fails  dont  l'élude  du  diluvium  parisien  a  eu- 
richi  la  paléontologie  huniaine, 

M,  Boucher  de  Perlhes  lui-même,  alors  que  l'on  contestait  ses 
Recouvertes  dans  la  Somme,  sij^alu  le  diluvium  de  Grenelle  comme 
identique  avec  celui  qu'il  étudiait  de  son  côté,  et  comme  devant 
en  conséquence  fournir  les  mêmes  trouvailles  aux  chewlieurs. 
Plusieurs  personnes,  M.  Martin  (de  Vervins),  M.  Heboux,  etc.,  no 
lai-dèrent  pas  ii  vérifier  cette  prévision,  et  le  diluvium  parisien  est 
tout  aussi  riche  que  celui  de  la  Picardie, 

Les  silex  taillés  qu'il  a  fournis  appartiennent  à  divers  types  prin- 
cipaux qui  se  retrouvent  partout,  et  dont  il  est  facile  de  reconnallre 
l'usage. 

Un  très-actif  explorateur  du  diluvium  parisien,  et  spécialement 
desdépôlsdesThernes,deLevallois-Perretetdesenvîrous,  M.  Heboux. 


-  Lame  <le  silex  li 


tr-  subliÉri!  lie  Lctulluis  (M.  Reboijxj. 


dont  nous  avons  déjà  cité  le  nom,  a  proposé  d'établir  parmi  les 
silex  taillés  une  chronologie  fondée  il  la  fois  sur  la  perfection  plus 
ou  moins  grande  du  travail  qu'ils  ont  subi  et  sur  le  niveau  plus  ou 


LE  DILUVIDM,  377 

moins  élevé  où  on  les  recueille.  A  ce  double  point  de  vue,  trois 
époques  successives  peuvent  être  distinguées. 

La  première,  époque  d*enfance,  est  celle  de  la  pierre  éclatée 
(fig.  101).  Elle  fournit  des  instruments  nombreux  de  silex  pyroma- 
que,  et  ce  qui  la  caractérise,  c'est  le  mode  opératoire  par  lequel  le« 
instruments  sont  obtenus.  Elle  suppose  l'existence  simultanée  de 
trois  pierres,  savoir  :  le  percuteur,  qui  remplit  l'office  de  marteau  ; 
le  nucleus  ou  matrice,  sur  laquelle  on  frappe,  et  Y  éclat  que  chaque 
coup  détache.  C'est  la  période  la  plus  primitive,  et  cependant  certains 
peuples  la  traversent  encore.  Au  premier  abord,  ce  qui  surprend, 
c'est  l'énorme  quantité  d  éclats  de  silex  de  celte  époque,  que  Ton 
trouve  accumulés  en  certains  points;  mais  la  chose  s'explique 
précisément  par  l'observation  des  sauvages  qui  en  sont  encore  à  cette 
première  étape  de  l'humanité.  Ceux-ci  ont-ils  un  animal  à  dépecer, 
une  gazelle  par  exemple,  voici  comment  ils  s'y  prennent.  Ils  s'as- 
seyent à  terre,  le  gibier  entre  les  jambes.  A  leur  gauche  est  un  nu- 
cleus, à  leur  droite  un  percuteur.  Un  coup  du  second  sur  le  premier 
leur  donne  un  couteau  qu'ils  emploient  à  faire  une  incision  dans 
la  peau  du  fauve.  Mais  le  silex  ne  coupe  bien  que  tant  qu'il  est 
tout  frais  ;  après  quelques  coups,  son  til  s'émousse. 

Le  sauvage  le  jette  alors  à  sa  droite,  et  le  percuteur  lui  fournit  un 
second  couteau.  Et  ainsi  de  suite,  le  débit  d'un  animal  un  peu  fort 
donnant  naissance  à  tout  un  tas  de  couteaux  émoussés.  A  chaque 
instant  on  retrouve  de  pareils  tas  dans  les  cavernes,  et  l'on  est  porté 
à  y  voir  les  restes  d'un  atelier  de  coutelier,  quand  ce  sont  ceux 
plutôt  d'un  étal  de  boucher. 

La  deuxième  époque  de  M.  Reboux  est  celle  de  la  pierre  taillée ^ 
(fig.  102).  Les  outils  et  les  armes  qui  lui  appartiennent  ressemblent 
souvent  à  ceux  de  la  période  précédente,  qui  en  sont  comme  les 
ébauches  ;  mais  c'est  par  un  procédé  tout  autre  qu'ils  sont  obtenus. 
Ici  plus  de  nucléus  d'où  les  éclats  sont  détachés.  On  choisit  une 
pierre  ayant  plus  ou  moins  la  forme  de  l'objet  qu'on  veut  tail- 
ler; puis,  à  petits  coups  de  percuteur,  on  l'amène  progressive- 
ment à  l'état  voulu.  Le  travail  est  donc  beaucoup  plus  grand, 
mais  les  produits  sont  beaucoup  plus  parfaits  et  beaucoup  plus 
variés. 

Enfin,  la  troisième  époque,  celle  de  la  pierre  polie,  n'est  qu'un 
perfectionnement  de  la  seconde,  correspondant  à  la  grande  inven- 
tion du  polissage. 

Si  ces  trois  époques  sont  nettement  caractérisées,  comme  on  le 


TERIIAIN  gUATKHNAillB.'^ 
voit,  il  faul  néanmoins  remarquer  que  l'avènement  de  chacune 
d'elles  n'a  pas  abrogé  les  pratiques  des  précédentes. 

Pendant  l'âge  de  la  pierre  taillée  et  même  pendant  c«hn  de  U 
pierre  polie,  on  a  continué  à  se  servir  de  fa  pierre  éclatée,  qui  seule 
fournissait  des  couteaux  sufïisamment  tranchants. 


-e  des  dUuvione  qualei 
(M    Keboux). 

Bien  plus,  cetle  pifiie  eLi^lee  est  d'usa{,'e,  non-seulement  cheï 
les  sauvages  dont  nous  parlions  tout  à  l'heure,  mais  m^ie  panni 
certains  peuples  relative  m  eut  civibbes  qui,  comme  les  habitants  dit 
Mexique,  font  remplir  à  des  éclats  d  obsidienne  l'odicL'  de  nos  rasoirs. 

De  même  la  pierre  simplement  taillée  a  coutume  d'être  employée 
concurremment  avec  la  pierre  polie,  réservée  aux  objets  de  luxe. 

l/oiiiiHi  de  succession  de  ces  époques  ne  saui'ait  être  douteux.  H 
résulte  du  gisement  superposé  dans  les  couches  du  diluvium  des 


LE  DILUVIUAI.  379 

silex  qui  leur  appartiennent  respectivement,  et  de  Tàssociation  de 
ces  silex  avec  des  restes  d*animaux  d*àges  différents.  C'est  ce  que 
montre  parfaitement  la  coupe  (fig.  96,  page  353)  relevée  par 
M.  Reboux  dans  une  carrière  de  sable  de  Levallois  et  dont  nous 
avons  déjà  donné  la  description.  Dans  les  parties  basses,  c'est-à-dire 
dans  les  couches  les  plus  anciennes,  se  rencontrent  des  silex  éclatés 
en  mélange  avec  le  mammouth  {Elephas  primigenius);  plus  haut, 
les  pierres  taillées  se  montrent  de  compagnie  avec  les  os  d'animaux 
de  l'âge  du  renne  (Cervus  Tarandus)  ;  au-dessus,  enfin,  des  haches 
polies  marquent  l'horizon  du  Bos  Urus, 

Frappé  de  l'immense  variété  des  outils  de  pierre  qu'il  rencontrait 
à  chaque  pas,  M.  Reboux  s'est  demandé  comment  ces  outils  avaient 
pu  être  utilisés,  car  il  est  évident  que  les  silex,  tenus  simplement  à 
la  main,  sont  très-peu  commodes  et  d'un  usage  très-fatigant.  Dans 
cette  recherche  d'un  genre  tout  nouveau,  il  a  commencé  par  assi- 
gner aux  diverses  pierres  les  destinations  auxquelles  leurs  formes 
semblent  les  rendre  plus  particulièrement  propres. 

Cela  posé,  et  pour  bien  comprendre  les  difficultés  que  l'auteur  eut 
.  à  surmonter  pour  restaurer  les  emmanchures  dont  il  a  présenté 
un  grand  nombre  à  la  Société  anthropologique,  il  faut  remarquer 
que  les  us  et  coutumes  de  la  plupart  des  sauvages  contempomins 
n'étaient  que  d'un  très-faible  secours.  L'homme  quaternaire  dé  la 
France  n'avait  pas  à  sa  disposition,  pour  fixer  la  pierre  dans  son 
manche,  ces  résines  et  ces  fibres  végétales  dont  les  Australiens,  par 
exemple,  font  un  si  fréquent  emploi.  Vivant  au  milieu  du  rude  climat 
de  l'époque  glaciaire  et  réduit  aux  ressources  dont  disposaient  les 
Esquimaux  avant  l'arrivée  des  premiers  missionnaires  suédois,  il 
devait  avoir  recours  aux  matières  animales.  Ceci  quelquefois  pour 
les  manches  eux-mêmes,  qui  durent  être  faits  avec  des  os,  faute  de 
•  branches  d'arbres.  Mais  c'est  l'exception,  la  France  au  contraire 
étant  en  général  couverte  de  vastes  forêts  au  moment  qui  nous 
occupe. 

M.  Reboux,  armé  de  plusieurs  silex,  s'est  rendu  dans  un  des  abat- 
toirs de  Paris.  Avec  un  couteau  il  a  écorché  une  partie  d'un  bœuf, 
puis,  à  l'aide  d'un  grattoir,  il  en  a  enlevé  le  poil.  La  surface  interne 
a  été  débarrassée,  moyennant  l'emploi  d'un  racloir,  de  tous  les 
lambeaux  de  graisse  et  de  chair  qui  y  adhéraient.  Une  fois  la  peau 
séchée,  le  couteau  a  servi  à  y  débiter  de  minces  lanières  qui,  en- 
duites de  moelle  crue,  se  sont  ramollies  et  ont  ainsi  acquis  la  plus 
parfaite  souplesse. 


380  TERKAIN  QUATERNAlKE. 

C'est  au  peint,  pour  le  dire  en  passant,  qu'avec  ces  aiguilles  de 
rage  du  renne,  ces  lames  se  sont  emportées  comme  du  fil  à  coudre 
et  qu*elles  auraient  pu  parfaitement  servir  à  fabriquer  un  vêtement 
de  peau. 

Armé  d'un  silex  tranchant,  M.  Reboux  a  abattu  un  jeune  arbuste 
et  en  a  fabriqué  un  manche  dont  une  extrémité  a  été  fendue.  Dans 
la  fente,  une  hache  fut  introduite  et  fixée  à  l'aide  de  lanières  de 
cuir,  ou  encore  au  moyen  d'intestins  frais  de  bœuf  ou  de  mouton. 
En  se  desséchant,  ces  matières  animales  se  contractent  et  donnent 
à  l'emmanchure  une  solidité  à  toute  épreuve. 

Une  fois  pourvu  de  cette  hache,  le  reste  alla  tout  seul.  L'abatage 
des  arbustes  no  fut  plus  qu'un  jeu,  et  par  conséquent  la  fabrication 
des  manches.  L'un  des  plus  utiles  fut  celui  qui  permit  l'emploi  com- 
mode de  la  scie  ou  des  couteaux.  Avec  ces  outils  si  bien  emmanchés, 
M.  Reboux  a,  devant  nous,  enlevé  de  larges  copeaux  sur  une  grosse 
branche  bientôt  pourvue  d'une  extrémité  pointue.  Les  instruments 
de  chasse,  comme  javelots  et  flèches,  furent  emmanchés  de  même 
sans  diflicullé,  et  même  des  outils  aratoires,  comme  de  petites  ber- 
minettes  dont  la  signification  a  été  de  la  sorte  déterminée. 

Parmi  les  armes  de  chasse  restituées  par  M.  Reboux,  signalons  le 
lazzo.  composé  de  deux  de  ces  pierres  naturellement  percées,  qu'on 
rencontre  si  fréquemment  réunies  par  une  longue  lanière  de  cuir. 

Nous  pourrons  prolonger  beaucoup  l'énumération  de  ces  restau- 
rations d'armes  et  d'outils  dont  M.  Reboux  a  formé  chez  lui  les  plus 
instructives  panoplies.  «  Qui  a  jamais  vu  l'entaille  d'une  hache  de 
pierre  sur  une  branche  d'arbre?»  demandait,  il  y  a  dix  ans,  unérudil 
qui  voulait  que  les  habitations  lacustres  aient  été  construites  parles 
castors.  C'est  une  question  qu'on  ne  se  permettrait  plus  aujour- 
d'hui. Et  c'est  ainsi  que  la  science  arrivera  k  nous  dévoiler  les 
détails  les  plus  intimes  de  la  vie  de  nos  premiers  ancêtres. 

C'est  à  la  suite  de  ces  faits  qu'il  faut  mentionner  la  découverte, 
dans  le  bassin  de  Paris,  d'une  pierre  consacrée  au  polissage  des 
haches  quaternaires,  et  que  M.  le  docteur  Eugène  Robert  a  donnée 
il  la  collection  du  Muséum.  Elle  provient  des  environs  de  la  ferme 
de  Luthernay,  dans  le  département  de  la  Marne.  C'est  un  grès  rou- 
gccitro  de  0'",60  de  longueur,  de  forme  tétraédrique,  plan  d'un  côté 
et  arrondi  des  deux  autres. 

«  Au  premier  abord,  dit  l'auteur,  j'avais  été  tenté  do  la  prendre 
pour  une  borne  de  champ  renversée  par  la  charrue  ;  mais,  en  la  re- 
tournant sur  tous  ses  sens,  je  no  tardai  pas  à  reconnaître  qu  elle 


LR  DILUVIUM.  381 

avait  élé  fraîchement  arrachée  du  sol  dans  un  labour  profond, 
comme  les  bœufs  qu'on  emploie  dans  le  pays  sont'capables  d'en 
faire.  D'ailleurs,  elle  est  couverte  d'incrustations  noirâtres  d'hydrate 
de  manganèse,  qui  ne  peuvent  témoigner  que  d'un  long  séjour  dans 
la  terre.  Elle  avait  aussi  attiré  mon  attention  par  un  miroitement 
particulier  sur  l'une  de  ses  faces,  la  seule  qui  fût  polie. 

»  Bien  que  cette  pieiTç  fût  d'un  poids  considérable  (35  livres), 
je  n'hésitai  pas,  dit  M.  Robert,  à  la  rapporter  au  milieu  d'ouvriers 
charpentiers  et  carriers,  occupés  en  ce  moment  dans  la  ferme  de 
Saint-Joseph,  que  j'habite  au  Bois-de-l'Arbre,  près  de  Luthemay: 
je  tenais  à  avoir  le  contrôle  de  personnes  très-compétentes.  Toutes 
furent  unanimes  pour  dire  qu'une  pierre  de  ce  genre  n'avait  pu 
avoir  été  usée  de  la  sorte  par  des  hommes  de  leur  métier;  car  les 
grès  dont  ils  se  servent  sont  toujours  plus  ou  moins  rêches,  tandis 
qu'ici  il  y  a  une  surface  légèrement  concave,  qui  s'adapte  parfaite- 
ment à  la  forme  des  haches  de  pierre,  unie  et  polie  comme  un  miroir. 
Pour  eux,  cette  grande  pierre  a  aiguiser  est  de  la  plus  haute  anti- 
quité. Fort  de  ce  jugement,  je  soumis  à  la  loupe  la  surface  polie  de 
cette  gigantesque  pierre  à  repasser,  et  je  reconnus  que  les  grains  de 
quartz  dont  elle  se  compose  avaient  été  élimés  par  un  frottement 
prolongé  :  je  pris  alors  une  hache  ébréchée,  et  je  m'assurai  qu'en 
agissant  à  sec  sur  le  grès  en  question,  on  obtenait,  de  part  et  d'autre, 
un  polissage  parfait.  Ce  n'est  plus  qu'une  question  de  temps.  Aussi 
l'esprit  reste  confondu,  quand  on  pense  à  ce  qu'il  a  ftillu  d'heures 
pour  obtenir  des  haches  polies  par  ce  procédé;  raison  de  plus, 
comme  je  n'ai  cessé  de  le  dire,  pour  que  ces  haches  perfectionnées 
aient  été  destitiées  à  des  chefs  et  non  à  des  usages  grossiers.  » 

Dans  plusieurs  points  des  environs  de  Paris  et  dans  l'enceinte  de 
cette  ville,  on  a  découvert  des  restes  de  squelettes  humains  enfouis 
dans  le  diluvium  gris  non  remanié^  et  par  conséquent  contempo- 
rains de  sa  formation. 

Nous  citerons  d'abord  les  trouvailles  de  ce  genre  faites  sur  la 
rive  droite  de  la  Seine,  h  Ciichy,  et  nous  en  emprunterons  la  descrip- 
tion à  M.  le  docteur  llamy  (1). 

«Ce  n'est  que  dans  certaines  alluvions des  bas  niveaux  de  la  Seine 
qu'on  rencontre,  associés  à  des  débris  humains  plus  ou  moins 
caractérisés  comme  dolichocéphales,  quelques  ossements,  peu 
nombreux  d'ailleurs  et  fragmentés,  qu'il  est  possible  de  rattacher 

(l)  Hamy,  Précis  de  paléontologie  humaine^  1870,  p.  2H. 


TtRRAm  (JliAîtHNAIRE. 

au  groupe  brachycéphale.  Ce  mélange  de  races  a  été  surtout  observé 
dans  lus  gisements  de  la  rive  droite  de  la  Seine  exploités  \m- 
M.  Reboux. 

On  pemai^quera  d'ailleurs  que,  dans  les  couches  les  plus  pro- 
fundes,  t'homine  fossile  dolîcbocépKale  est  encore  seul,  el  ce  nVsI 
qu'un  ptju  plus  haut,  et  par  conséquent  plus  tard,  qu'il  sejuxtapoui 
au  brachycéphale. 

Le  18  avril  1868,  M.  Eugène  Bcrtmnd  déciiuvrail  ii  une  profon- 
deur de  5", 45,  dans  une  carrière  de  Clichy,  une  voûte  de  crâne 
bumain  presque  complète  et  quelques  os  des  membres  (1).  Ces 
débris  avaient  été  recouverts  par  un  grand  nombre  de  couches  non 
remaniées  de  sables,  d'argiles  elde  cailloux  (2).  Au  même  niveau  se 
rencontrent  souvent  dans  la  canière  des  débris  d'élépbant,  de  rhi- 
nocéros, de  cheval,  de  bteuf  et  de  cerf.  La  voûte  restaurée,  d'appa- 
l'ence  féminine,  se  compose  de  fragments  importants  du  frontal  cl 
des  pariétaux,  de  l'écaillé  occipitale  presque  entière,  et  de  In  plus 
grande  partie  du  temporal  droit.  Assez  allongé  d'avant  en  ari-iêre, 
pour  fournir  un  indice  égal  h  67  ou  68,  le  crâne  de  Glichy,  auquel 
manque  malheureusement  la  portion  cérébrale  du  frontal,  est  bas, 
étroit  et  fuyant  d'avant  en  arrière.  U  présente  dans  sa  région  pa- 
riétale Ja  dépression  postérieure  de  la  suture  sagittale  précédera- 
meut  indiquée.  Ses  lignes  musculaires  occipitales  sont  peu  inai'- 
(|uées,  son  trou  occipital  reculé  eu  arrière.  Le  conduit  auditif  est 
petit ,  l'apophyse  mastoïde  courte  et  arrondie  ;  l'épaisseur  des 
os  est  énorme,  elle  atteint  ^!^  et  15  millimètres  sur  If.  frontal;  entin 
les  sutui'cs  sont  simples  :  ciiractères  d'infériorité  très-frappanls, 
(lu'on  l'etrouve  sur  quelques  crânes  anciens,  et  qui  sont  habituels 

(1)  E.  Bcrtratul,  Cifinc  si  os:,eiiienla  Irouné^  dans  une  eari'îèiv  Je  Cavmve  dt 
Clichij  [BalM.  du  la  Soc.  rfanthropai.  de  Paris,  2'  «trie,  l.  ill,  p.  331).  —  Vny» 
h  iliscutsion  qui  n  suivi  ccUb  communiualign,  et  ileux  note»  de  MU.  Broea 
et  Pruiier-bey  sur  la  mcme  pièce,  inséréeii  dans  le  mtaui  volume,  pages  363,  371 
ol  108.  —  Belgrand,  la  S^ine,  pi.  XLVtu  et  XLviiitii,  ilg.  1  El  2. 

(2)  La  carrière  de  Clichy,  d'oii  proviennent  les  osiemcnls  décrits  ci-eonlcc, 
présente  à  sa  coupe  : 

1»  Terre  vi^c^tile 0'*,70 

2°  Dilavtum  rouge 0",92 

3"  Sables  jaunos  plus  ou  moipa  si'Eileux  {lirss  in/i- 

rieur),  avec  petite»  bandes  d'nrgile 2",G8 

4"  Diluvium  gris )'",15 

C'est  dans  une  petilo  bande  de  sable  rougcàlrc  sulija;cnlo  ii  cica  il5  cciilimi- 
rcs  (le  diliiviuiii  iiue  M.  Eugène  licrlrimd  a  fait  sa  trouvaillv. 


LE  DILUVIUM.  383 

chez  un  certain  nombre  de  primates  voisins  du  genre  humain  par 
leur  anatomie.  Cette  infériorité  manque  au  fémur,  qui  s'exagère 
dans  un  sens  opposé  en  développant  énormément  sa  ligne  âpre.  Elle 
se  retrouve  sur  le  tibia,  dit  platycnémique^  parce  que,  comme  celui 
de  l'anthropomorphe,  il  est  aplati  latéralement  de  manière  à  simuler 
une  lame  décadré  droit  (fig.  103)  dont  le  bord  tranchant  serait  dirigé 


e 


\i\  2 . 


Fig.  103 

N*  1 .  Coupe  transversale  d'un  tibia  ordinaire  au  niveau  N  du  trou  nourricier.  —  ÀL,  face  externe 
sous-cutance.  —  IN,  surface  du  poplitc.  —  NE,  surface  du  jambier  postérieur. 

N®  2.  Coupe  au  même  niveau  d'un  tibia  platycnémique.  —  Môme  signification  des.  lettres. 


en  avant.  Ce  dernier  caractère,  sur  lequel,  à  notre  sens,  on  a  trop 
insisté,  se  retrouve  à  peu  près  au  même  degré  sur  presque  tous 
les  fossiles,  à  quelque  race  qu'ils  appartiennent  d'ailleurs,  dont  le 
squelette  des  membres  a  pu  être  étudié  jusqu'à  présent.  Nous  aurons 
roccasion  d'y  revenir  plus  tard.  Un  peu  au-dessus  de  la  couche 
ossifère  que  M.  Eugène  Bertrand  a  fait  connaître,  s'en  trouve  une 
autre  d'origine  postérieure,  dont  M.  Reboux  a  tiré  tout  le  parti  pos- 
sible dans  ces  derniers  temps.  A  ce  niveau  apparaît  une  race  en- 
core inconnue  jusque-là,  et  qui  prendra  bientôt  une  place  impor- 
tante dans  les  temps  quaternaires.  C'est  Tune  des  races  qui  con- 
stitueront le  groupe  mongoloïde  de  M.  Pruner-bey. 

Plus  heureux  que  les  observateurs  qui  l'avaient  précédé, 
M.  Reboux  avait  recueilli  à  diverses  reprises  dans  les  bas  niveaux 
de  la  Seine  des  fragments  de  squelettes  humains,  qu'il  a  com- 
muniqués à  M.  Hamy.  Des  trois  petites  séries  de  pièces  trans- 
mises par  cet  observateur,  la  première  n'a  malheureusement 
aucun  autre  intérêt  que  celui  de  confirmer  par  la  présence  des 
débris  de  l'homme  dans  cette  couche  ossifère  sa  contemporanéité 
avec  les  mammifères  éteints,  tant  de  fois  prouvée  déjà  parla  décou- 
verte des  produits  de  son  industrie. 

Cette  première  série,  recueillie  roule  do  la  Révolte»,  à  k  mètres  de 


384  TËKRÂlN  QUATERNAIRE. 

profondeur,  ne  se  compose  en  effet  que  d*un  fragment  de  pariétal 
gauche,  et  de  la  partie  correspondante  de  Técaille  occipitale,  qui 
ne  présentent  rien  de  particulier;  leur  épaisseur  est  moyenne 
(6  à  7  millimètres),  et  les  sutures  sont  aussi  compliquées  que  dans 
nos  races  actuelles. 

La  seconde  série,  recueillie  route  de  la  Chaumière,  à  une  profon- 
deur de  5  mètres,  est  plus  instructive  ;  cependant  les  pièces  qui  la 
composent  proviennent  en  majeure  partie  d'un  enfant,  et  Télude 
des  os  en  voie  de  développement,  incomplète  encore  pournos races 
actuelles  d'Europe,  n'est  pas  même  à  Tétat  d'ébauche  en  ce  qui 
concerne  les  races  anciennes  de  nos  contrées.  Le  maxillaire  infé- 
rieur, presque  complet,  annonce  un  enfant  de  sept  ans  environ. 
Cet  arc  osseux  est  relativement  fort  :  son  épaisseur  au  menton  est 
de  ik  millimètres;  au  niveau  des  molaires  en  voie  d'éruption,  elle 
en  atteint  15.  La  branche  montante  est  inclinée  à  50  degrés  sur 
la  branche  horizontale,  et  l'union  du  bord  postérieur  de  l'une  au 
bord  inférieur  de  l'autre,  plus  ou  moins  anguleuse  dans  la  plupart 
des  cas,  se  fait  ici  par  une  courbe  assez  régulière. 

La  cavité  sigmoïde  est  d'ailleurs  plus  profonde,  l'apophyse  coro- 
noïde  plus  allongée  et  plus  inclinée  en  dehors,  l'angle  inférieur  plus 
courbé  en  dedans  que  chez  la  plupart  des  enfants  du  même  âge 
dans  nos  races  européennes  ;  les  empreintes  musculaires  sont  aussi 
plus  marquées,  les  crêtes  myloïdiennes  plus  saillantes,  enflnies 
lignes  maxillaires  externes  beaucoup  plus  accusées.  Les  incisives 
sont  implantées  dans  le  maxillaire  obliquement  de  haut  en  bas 
et  d'avant  en  arrière,  de  façon  à  donner  naissance  à  un  progna- 
thisme dentaire  qui  devait  être  bien  plus  accentué  à  la  mâchoire 
supérieure. 

«  Remarquons  enfin  que  la  longueur  du  diamètre  interangulaire 
de  cette  mandibule  est  assez  considérable,  pour  avoir  fait  supposer 
à  quelques  anthropologistes  que  l'individu  dont  nous  étudions  les 
fragments  fut  brachycéphale.  Nous  nous  sommes  convaincu,  par 
l'étude  attentive  d'un  certain  nombre  de  mâchoires  dont  nous  pos- 
sédons les  crânes,  que  les  relations  entre  l'écartement  des  branches 
montantes  et  l'importance  (jue  prend  le  diamètre  transverse  maxi- 
mum, ne  sont  pas  aussi  intimes  qu'on  a  bien  voulu  le  dire.  » 

M.  Hamy  pense,  au  contraire,  que  cette  mâchoire  inférieure, 
(jui  présente  bien  des  traits  de  ressemblance  avec  celles  des  sépul- 
tures néolithiques,  a  appartenu,  comme  celles-ci,  h  un  dolicho- 
céphale. 


LK    DlLUVllM.  385 

Deux  morceaux  d!occipital  et  de  pariétal  ont  été  recueillis  en. 
même  temps  que  les  mandibules  que  nous  venons  de  décrire.  Ils 
semblent  avoir  appartenu  au  même  sujet.  Quelques  points  seu- 
lement attirent  Tattention  sur  ces  débris  :  la  complication  des 
sutures  d'abord,  qui, en  dépit  des  opinions  de  M.  Schafahausen  (1), 
ne  sont  pas  moins  grandes  que  dans  la  pièce  mentionnée  plus 
haut;  puis  Texistence  d'une  dépression  transversale  de  la  largeur  de 
près  d'un  doigt,  coupant  horizontalement  l'occipital  au-dessous  de 
l'inion,  et  le  pariétal,  entre  sa  bosse  et  son  bord  temporal.  Nous  ne 
croyons  pouvoir  trouver  d'explication  satisfaisante  à  cette  anomalie 
que  dans  la  supposition  d'une  déformation  artificielle  par  pression 
exercée  d'avant  en  arrière,  comparable  à  celle  que  certains  Euro- 
péens, dignes  d'être  rapprochés  à  ce  point  dé  vue  des  sauvages 
d'Amérique  et  d'Océanie,  ont  impunément  pratiquée  jusqu'à  ces 
derniers  temps  (2). 

Dn  dernier  fragment,  provenant  d'un  adulte  (3),  accompagnait 
les  débris  dont  on  a  fait  connaître  ci-dessus  les  caractères  anthro- 
pologiques les  plus  remarquables.  C'est  la  moitié  interne  et 
inférieure  d'un  maxillaire  supérieur  droit,  comprenant  les  alvéoles 
des  deiix  incisives,  de  la  canine,  des  deux  prémolaires  et  de  la  pre- 
mière grosse  molaire,  qui,  en  raison  de  son  allongement  d'avant 
en  arrière,  du  peu  d'étendue  de  ses  dimensions  en  largeur,  nous 
paraît  devoir  être  rapportée  à  la  race  à  laquelle  appartiennent  les 
restes  qu'on  vient  d'étudier.  En  efl'et,  ce  qui  reste  de  l'orifice  nasal 
est  long  et  étroit  ;  les  fosses  incisives  et  canines,  comme  la  saillie 
qui  les  sépare,  s'allongent  de  haut  en  bas,  sans  presque  s'étendre 
dans  le  sens  transversal;  enfin  la  voûte  palatine  est  relativement 
peu  développée  en  largeur,  et  ce  qui  est  demeuré  intact  de  l'arcade 
alvéolaire  prend  une  direction  presque  parallèle  au  plan  médian 


(1)  Congrès  internat,, 2^  sess.,  1867,  p.  413. 

(2)  A.  Foville,  Déformation  du  crâne  résultant  de  la  méthode  la  plus  géné- 
rale de  œuvrir  la  tête  des  enfants.  Paris,  1834,  In-8°,  br.,  avec  pi.,  etc. 

(3)  Nous  aurions  hésité  à  baser  notre  démonstration  de  la  préexistence  des  doli- 
chocéphales dans  la  vallée  de  la  Seine,  si  nettement  établie  d'ailleurs  par  la  décou- 
verte de  M.  Eug.  Bertrand,  si  nous  n'avions  eu  à  notre  disposition  que  les  pièces 
de  la  route  de  la  Chaumière  ci-dessus  décrites,  extrêmement  fragmentées,  d'une 
fossilisation  incomplète  et  sillonnées  d'empreintes  de  racines.  Elles  pourraien 
bien  avoir  été  trouvées  dans  une  alluvion  remaniée.  Cette  observation  ne  porte, 
nous  le  répétons,  que  sur  les  pièces  de  la  route  de  la  Chaumière,  qui  se  rappor- 
tent à  renfant  de  sept  ans.  {Note  de  M.  Hamy.) 

ST.  NEUlflFR.  25 


388  TERRAIN  OUATERMimK, 

veilical  de  la  lélii.  Tous  ces  caracltîi'us  aiialouiiques  indiquent  H 
face  latéralement  déprîméi!,  qui  devait  accompagner  un  cr&ne  à  dia- 
mètre antéro-postéricur  prédominant.  «  Nous  ci'oyonsdonc  pouvoir 
attribuer  ce  fraguienl  à  une  race  dolichocéphale,  peul-élre  ii  celle 
dont  les  alluvious  rhénanes  nous  ont  conservé  les  vestiges.  L'éplno 
aiilérieui'e  est  modérément  saillante,  et  la  fosse  nasale  se  termineen 
avant  par  un  bord  tranchant,  ainsi  qu'on  l'observe  sur  les  faces  des 
dolmens,  dont   se  rapproche  beaucoup  cos  curieux  débris,  t. 

L'incisive  moyenne  e,st  encore  on  place,  et  elle  est  tellement 
usée,  qu'une  moilié  de  sa  substance  a  dispam.  CaUa  usure,  dite 
paléortlologigue,  se  Teiiconlve,  au  même  degré,  chez  les  individus  de 
toutes  races  des  deux  ppriodt's,  archéoiilhique  el  néolithique.  Nous 
l'avons  observée  sur  un  grand  nombre  de  dénis  appartenant  à  des 
dolichocéphales  dfi  l'Age  de  la  pierre  polie  (monuments  niégalithii]acl' 
d'Argenleuil,  de  Chamont,  de  Bougon,  de  Genoy,  etc.),  aussi  h 
que  sur  celles  des  troglodytes  brachycépkahs  des  âges  quaternaires. 
Elle  peut  d'ailleurs  se  manifester  dès  la  première  dentition,  aÎDÂ 
qu'on  l'observe  quelquefois  aujourd'hui. 

Une  aulrti  découverte  de  M.  Ileboux,  k  Clidiy,  vient  de  la  dé- 
montrer d'une  manière  péremploire.  En  effet,  sur  un  maxillaira 
inférieur  d'enfant  de  sept  à  huit  ans,  extrait  de  la  caiTière  dont 
M.  Eug.  Bertrand  a  exhumé  le  crAiie  que  nous  avons  décrit  ;  sur  a 
maKillaire,  disons-nous,  qui  dilTère  de  celui  dont  nous  avons  pnriA 
tout  à  l'heure  par  l'exiguïté  relative  de  ses  dimensions,  par  unt 
moindre  saillie  de  son  menton,  par  reffacement  de  ses  tuberculfl 
yéni  inférieurs,  les  deux  molaires  de  lait  sont  horizontaleœea] 
usées,  au  point  du  mndre  presque  impossible  l'étude  des  cuspid«til 
La  sablière  qui  contenait  cette  mi'ichoire  de  jeune  sujet,  avec  ud^ 
partie  du  fémur  droi  t  correspondant  et  une  douzième  verlèbre  Aat^ 
sale  à  peu  près  inlacle,  a  fourni  encore,  à  i"',20  (l^.SS  par  coih 
séquenl  au-dessus  du  niveau  où  reposaient  les  os  trouvés  pa 
M,  Eug.  Bertrand),  différents  fragments  de  crftne  et  un  maxillaiit 
inférieur  d'adulte  extrêmement  intéressants. 

ils  repi'ésentent  une  race  tout  à  fait  dilTéi'ente  do  celle  que  lei 
matériaux  recueillis  par  MM.  Ami  Boue,  Faudel,  Cocchi,  etr», 
ont  permis  de  reconstituer  en  partie,  et  (jui  vivait  seule  dans  Ë 
vallée  de  la  Seine  pendant  que  se  déposaient  les  couches  les  phi 
anciennes  de  ses  alluvions  de  bas  niveaux.  Il  s'agit  de  cette  pelîU 
race  très-vraisemblablement  brachycéphale,  et  rapportée  t 
son  au  groupe  hyperboréen,   race  qui   intervient  dans  la  faiioft 


LE   DILUVIUM.  387 

quaternaire  au  moment  où  se  forment  les  dernières  couches  des 
bas  niveaux  fluviatiles. 

Quelques-uns  de  ses  caractères  fondamentaux,  exiguïté  de  taille, 
réduction  des  diamètres  antéro-postérieurs ,  conformation  parti- 
culière du  visage,  se  rencontrent  dans  les  débris  recueillis  par 
M.  Reboux.  Le  premier  caractère  est  affirmé  par  un  fragment 
de  maxillaire  inférieur  de  dimensions  très-réduites,  quoique  pro- 
venant d*un  sujet  dont  la  dent  de  sagesse  a  commencé  son  évo- 
lution; cet  arc  osseux  mesure  seulement  ISmillim.  de  hauteur  au 
niveau  de  la  seconde  molaire.  Par  contre,  il  est  d'une  très-grande 
épaisseur,  puisqu'il  atteint  17  millim.  environ  vers  le  même  poinl, 
et  présente  des  crêtes  myloïdiennes  bien  marquées.  Les  dents 
qu'il  porte  encore,  deuxième  prémolaire,  première  et  deuxième 
grosses  molaires  gauches,  sont  petites  et  un  peu  usées  ;  les  deux 
dernières  surmontées  l'une  et  l'autre  de  cinq  tubercules.  La 
seconde  est  un  peu  plus  grosse  que  la  première,  ce  qu'on  a  cm 
longtemps  particulier  aux  singes  ;  on  observe  très-habituellement 
la  disposition  contraire  dans  les  races  humaines  actuelles  (•!). 
La  réduction  des  diamètres  antéro-postérieurs  se  manifeste  d'une 
part  sur  la  moitié  d'un  frontal  transversalement  aplati  (2)  et  sur  la 
partie  de  l'écaillé  occipitale  qui  comprend  les  épaississements 
osseux,  correspondant  aux  sinus.  Il  est  facile,  sur  ce  fragment, 
comme  sur  une  autre  pièce  qui  lui  est  semblable  et  qui  vient  de 
la  même  localité,  de  constater  combien  la  protubérance  externe 
est  peu  marquée,  combien  l'occiput  est  taillé  à  pic. 

Quant  à  la  face,  l'angle  interne  et  supérieur  de  l'orbite  est 
un  angle  droit,  et  l'apophyse  orbitaire  externe  est  fortement 
inclinée  en  bas,  en  avant  et  surtout  en  dehors;  ce  qui  est  en 
rapport  avec  un  développement  considérable  du  diamètre  bima- 
laire.  Ces  deux  caractères  faciaux  sont  propres  au  groupe  hyper- 
boréen,  dont  on  a  rapproché  avec  raison  d'autres  fragments  tirés 
des  cavernes  et  semblables  à  ceux  que  nous  venons  de  décrire 
succinctement. 

A  Grenelle,  en  association  avec  des  os  de  renne  et  des  silex  taillés, 
M.  Martin  a  découvert  à  1",^0  au-dessous  du  sol  de  nombreux  osse- 

(i)  Pruner-bey,  V homme  et  V animal  {Bullet,  de  la  Soc,  (ranihropol.,  1865, 
t.  VI,  p.  553. 

(2)  H  n*est  pas  sans  intérêt  de  faire  observer  (fue  cette  pièce  porte  une  suture 
médio-frontale  visible  dans  toute  son  étendue,  et  qui  n'est  fermée  que  vers  le  milieu 
de  son  trajet,  dans  une  longueur  d'un  cefilimèti'e  environ.      {Note  de  M,  Hamy.) 


388  TEnRAIN  QUATERNAlKI 

ments  humains.  On  y  remarque  sept  crânes  qui  se  mpproclieiif 
beaucoup  de  la  race  mongoloïde  (le  M.  le  docteur  Pruner-bcy  el  d.Hit 
[|uel(}UGS-uns  sonl  prognathes,  quatre  frontaux  et  d'autres  o 

Ce  n'était  d'ailleurs  pas  là  une  sépulture  :  les  squelettes  ont  éYi- 
demmeiit  été  charriés  au  moment  d'une  grande  crue  avec  toute 
l'alluvion;  ce  qui  n'empêche  pas  que  souvent  les  diverses  pailiea 
des  ossements  aient  pu  conserver  leurs  rapports  naturels.  Ainsi, 
dans  uu  des  crânes,  la  mi\clioire  inférieure  était  encore  en  place. 
La  partie  supérieure  d'un  des  squelelte-s  a  été  trouvée  presque 
entière,  la  lête  en  bas.  «  Les  ossements,  dit  M.  Belgrand  (1),  ont 
été  enfouis  dans  un  banc  de  sable,  lorsqu'ils  se  tenaient  encore 
parleurs  ligaments,  " 

D'après  les  savantes  études  de  M.  le  docteur  llamy  (2),  «  W  ossftf 
ments  de  Grenelle  sonl  d'une  race  dolichocéphale  et  de  grands 
taille,  intermédiaire  à  divers  égards  entre  les  deux  races,  très-diffé- 
rentes, qui  successivement  sont  venues  peupler  l'Europe  occiden- 
tale. Le  fémur  de  l'homme  de  Grenelle  indique  que  ce  sujet  avait 
l^yVO  environ,  n 

Les  crânes  sonl  volumineux,  t  La  circonféreuce  hoi-izoïitale  de 
l'homme,  dit  M.  Hainy,  atteint  en  eiïet  543  millim.,  celle  de  lu  pre-i 
miëre  femme  dépasse  528,  celle  de  la  seconde  égale  525.  La  capacité 
crânienne,  déterminée  appruximalivement  par  le  cubage  «u  moyel 
du  plomb  n°  8,  s'élève  à  1511)  centimètres  cubes  pour  l'hoinnifli 
à  1325  environ  pour  le  seul  des  crânes  féminins  qui  ait  conserva 
sa  base  à  peu  près  intacte.  Cette  capacité  crânienne  considérable  esl 
à  peu  près  également  répartie  entre  les  régions  antérieure  et  posté- 
rieure. La  loge  frontale  est  assez  spacieuse  chez  nos  trois  individus: 
la  longueur  de  la  courbe  du  coronal  atteignant  130,  126  el 
140  millim.;  la  largeur,  indiquée  parle  diamètre  frontal  minimum^ 
étant  représentée  daiileui-s  par  93,  103  et  92.  La  circonférenca 
horizontale  préauriculaire  atteint  247,  2J3  et  2.'i5,  et  la  circonfé-< 
reuce  transverse  sus-auriculaire  312,  305  el  315  (?}.  Mais  les  lobeî 
postérieurs  aussi  sont  volumineux  ;  l'éciiille  de  l'occipital  se  projettt 
noiabicment  en  arrière  du  lambda  et  de  la  protubérance  occipilald 
externe,  peu  prononcée  d'ailleurs.  La  courbe  de  la  portion  cérd? 
brate  de  cette  écaille  est  de  70,  «Oet  72  niillim.,  et  sa  courbe  horM 


(i)  ilelgran^I,   Lu    Utinr.    hh.n 
1,  188. 
(2;   Ihriiii,  r.ikjfi  ih  imiéiJilolo^ 


•ea   aux   ili/es    niiMiisInrii/uri,  l.   I, 
lie,  1870,  [.    2Ô3. 


L&  DILUVIUM.  389 

zontale  postauriculaire  de  285,  295  et  280.  Ce  développement  de  la 
région  postérieure  du  crâne  coïncide  avec  la  présence  d'anomalies 
donnant  naissance  h  un  os  épactal  sur  notre  individii  masculin  et  à 
des  os  wormiens  sur  les  deux  femmes.  Les  sutures,  assez  peu  com- 
pliquées, semblent  plus  fermées  en  avant  qu'en  arrière.  Ce  carac- 
tère, comme  le  précédent,  est  un  signe  d'infériorité.  Il  est  spécia- 
lement attribué  par  Gratiolet  aux  races  humaines  les  moins  nobles. 
Quant  aux  anomalies  du  lambda  de  nos  crânes  de  Grenelle,  elles 
occupent  de  préférence  celte  région  chez  les  peuples  les  moins 
civilisées,  tandis  qu'elles  sont  relativement  plus  fréquentes  au 
bregma  dans  les  races  supérieures.  Nous  signalons  enfin,  sur  la 
suture  sagittale,  une  sorte  de  voussure  plus  ou  moins  étendue,  qui 
n'est  pas  sans  analogie  avec  celle  que  l'on  remarque  sur  certains 
crânes  hyperboréens  et  qui  donne  à  la  voùle  inclinée  sous  un  cer- 
tain angle  un  aspect  légèrement  ogivaL  Les  faces  sont  malheureu- 
sement mutilées;  ce  qu'il  en  reste  permet  néanmoins,  sur  nos  deux 
premiers  crânes,  de  constater  que  les  arcs  sourciliers  sont  Irès-déve- 
loppés,  les  glabelles  saillantes,  les  apophyses  orbitaires  externes 
obliquement  dirigées,  les  racines  du  nez  assez  épaisses.  Ces  faces 
sont  relativement  courtes  et  larges,  développées  dans  le  sens  trans- 
versal au  niveau  des  pommettes,  brusquement  rétrécies  au-dessous. 
Les  orbites  sont  peu  hautes,  extrêmement  larges.  L'indice  orbitaire, 
c'est-à-dire  le  rapport  du  diamètre  vertical  au  diamètre  transverse, 
supposé  égal  à  100,  est  de  73  sur  le  seul  crâne  qui  possède  une 
orbite  complète.  Cette  orbite  est  d'ailleurs  découpée  en  rectangle  et 
très-obliquement  dirigée  en  dehors  et  en  bas.  Ce  qui  précède  s'ap- 
plique à  la  face  du  sujet  mâle  ;  ce  qui  reste  de  la  même  région  sur 
le  premier  sujet  femelle  présente,  atténués,  les  mêmes  caractères. 
Sur  les  deux  sujets,  la  face,  généralement  orthognathe,  est  un  peu 
prognathe  dans  sa  région  alvéolaire  ;  l'angle  facial  supérieur,  dont 
le  sommet  correspond  à  l'épine,  égale  80  degrés  et86  degrés?.  L'angle 
facial  moyen,  qui  a  son  sommet  au  bord  de  l'alvéole  des  incisives, 
est  de  72  degrés  et  73  degrés.  Sur  le  seul  maxillaire  inférieur  que 
nous  possédions  intact,  celui  de  la  femme,  ce  prognathisme  se  re- 
trouve  légèrement  indiqué.  Cet  arc  mandibulaire,  assez  mince  sur  le 
mâle,  est  au  contraire  très-épais  chez  la  femelle.  Il  mesure  alors  \U  à 
15  millim.  à  la  symphyse  et  17  millim.  au  niveau  de  la  deuxième 
grosse  molaire.  Ces  mâchoires  inférieures  sont  d'ailleurs  assez 
élevées  et  terminées  en  pointe  triangulaire.  Les  dents  qu'elles  por- 
tent, très-bien  conservées,  sont  usées  obliquement  de  bas  en  haut 


TERItAIN  UCATËnMUAJ 

et  de  dehors  en  dedans.  La  remanjuable  alliance  des  caractères  de 
supériorilé  eld'ini'ériorilf!  que  nous  présentent  les  télés  fossiles  de 
Grenelle;  celte  combinaison  anatomique  qui  associe,  par  exemple, 
une  face  frontale  assez  vasle  à  un  occipul  assez  volumineax, 
qui,  sur  un  crâne  de  gi'anile  capncité,  fait  marcher  d'avant  en 
arrière  la  synoslose,  qui  superpose  une  région  faciale  supérieure 
orlhognalhe  à  une  région  alvéolaii'e  prognathe,  se  signale  jusque 
dans  les  membres  par  des  juxtapositions  vraiment  étonnantes  de 
caractères  presque  simiens  et  d'altribuls  propres  aux  i-aces  hu- 
maines considérées  comme  les  plus  élevées.  Ainsi  l'humérus  est 
s  tordu  que  dans  nos  races  blanches  actuelles,  ce  qui  est  m 
caractère  d'infénorilé,  et  cet  os  est  relativement  plus  long  par  rap- 
port au  radius,  ce  qui  éloigne  noire  fossile  des  races  humaines  sau- 
vages. [Le  fémur  est  fortement  tordu  au  contraire,  mais  sa  ligDe 
âpre  esl  saillante,  ce  qu'on  n'observe  pas  chez  les  individus  placés 
>  plus  infimes  de  l'éclielle  ethnographique.  Le  tibia 
latijcnémique  ;  le  péroné  est  remarquable  par  ses  gout- 
tières musculaires  profondes  et  la  saillie  de  la  créle  d'insertion 
du  ligament  inlerosseu.'^.  Les  cubitus  sont  courbés  en  dessous  de 
l'olécràne,  les  radius  au-dessous  de  la  capsule,  de  façon  à  présenlet 
une  concavité  antérieure  comme  chez  les  grands  singes  anthropo- 
morphes. Un  bassin  d'homme  presque  entier  a  été  conservé:  il  e«t 
grand  et  robuste;  les  os  iliaques  sont  évasés  et  les  fosses  de  mén» 
nom  profondément  concaves;  le  sacrum,  large,  est  en  même  temps 
follement  courbé  ;  sa  hauteur  est  considérable.  A  cflté  de  ces  carac- 
téristiques élevées  nous  avons  à  signaler  des  marques  presque  bes- 
tiales. Ainsi,  comme  dans  les  races  humaines  inférieures,  la  di^MK 
physe  de  la  première  vertèbre  lombaire  se  subdivise  légènement  en 
parapophysc  et  en  métapophyse.  Ces  deux  saillies  osseuses,  com- 
plètement séparées  chez  les  pilhéciens,  se  fusionnent  complètement 
chez  les  anthropomorphes,  dont  se  rapproche  à  ce  point  de  vue 
l'homme  de  Grenelle,  présentant  ainsi  dans  son  système  veilébral, 
comme  dans  son  cri'ine,  sa  face  et  ses  membres,  un  bizarre  m^ange 
de  noblesse  et  de  bestialité.  Ce  précurseur  de  la  civilisation,  cet 
initiateur  de  l'industrie  et  de  l'art,  devait  nécessairement  ftllîeri 
l'esprit  qm  conçoit  la  force  qui  exécute.  C'est  cette  force  bmials 
qui,  mise  au  service  d'une  intelligence  développée,  a  assuré  le  pro- 
gi'ës  inséparable  de  la  sécurité. 

Il  faut  aussi  mentionner,  parmi  les  vestiges  laissés  dans  nos  en- 
virons par  l'homme  quaternaire,  les  ossements  i-ecneiUis  dans  1» 


LE   DILUVIUM.  391 

plaine  de  Sèvres,  et  qui  portent  les  traces  faites,  selon  toute  apparence, 
par  des  instruments  de  silex.  «  Parmi  les  os  venant  de  cette  loca- 
lité, dit  M.  Lartet  (i),  il  y  en  a  qui  présentent  des  entailles  pro- 
fondes avec  un  plande  section  légèrement  ondulé  et  strié,  comme  s'il 
eût  été  produit  avec  un  tranchant  flexueux  et  imparfaitement  ai- 
guisé, analogue  à  celui  de  certains  silex  taillés  que  Ton  a  recueillis 
dans  le  diluvium  d'Abbeville.  » 

A  900  mètres  environ  en  aval  du  pont  de  Villeneuve-Saint- 
Georges,  se  trouve  une  berge  presque  à  pic,  qui,  en  certains  points, 
s'élève  à  li  mètres  au-dessus  du  niveau  des  basses  eaux.  Cette 
berge  est  formée  par  un  limon  jaunâtre  analogue  au  lœss  des  vallées, 
et  qui  est  couvert  d'une  mince  couche  de  terre  végétale  avec  laquelle 
il  se  fond  insensiblement.  Au-dessous  de  la  zone  jaunâtre  se  trouve 
un  banc  limoneux  qui  paraît  reposer  sur  des  sables. 

La  couche  grise  ou  inférieure  ne  renferme  rien  de  remarquable, 
mais  il  n'en  est  pas  de  même  des  limons  jaunes.  M.  Roujou  (2)  en 
a  extrait  de  nombreux  objets  intéressants.  Cet  observateur  y  a  re- 
connu en  effet  de  petits  amas  de  cendres  à  peu  près  circulaires,  de 
40  centimètres  à  un  mètre  et  demi  de  diamètre:  ils  ne  paraissent 
contenir  que  des  silex  calcinés  qui  ne  présentent  aucun  indice  de 
travail  ;  les  ossements  y  manquent  aussi;  les  amas  de  cendres  se 
trouvent  à  plus  de  3  mètres  au-dessous  du  sol. 

Au-dessus  de  ce  foyer  et  à  différents  niveaux,  apparaissent  des 
couches  de  cendres  reposant  sur  une  terre  calcinée;  autour  des 
cendres  et  presque  à  plus  de  30  centimètres  de  distance,  il  y  a  des 
poteries,  des  silex  taillés,  des  ossements  d'animaux  fracturés,  mais 
assez  rarement  travaillés.  C'est  à  2  mètres  de  profondeur  qu'on 
rencontre  les  foyers  les  plus  riches  en  silex  taillés  et  en  ossements 
d'animaux  ;  lorsqu'on  approche  très-près  de  la  surface,  le  nombre 
des  silex  taillés  paraît  dimini^er,  mais  la  poterie  devient  plus  par- 
faite et  semble  se  rapprocher  de  celle  qui  dans  nos  environs,  carac- 
térise l'âge  du  bronze.  Il  y  a  donc  là  peut-être  en  superposition 
plusieurs  âges  différents. 

Jamais  l'auteur  n'a  recueilli  ni  bronze,  ni  aucun  autre  métal  dans 
les  foyers  ;  de  plus,  il  a  examiné  avec  soin  tous  les  grès  à  polir,  et 
sur  aucun  il  n'a  rencontré  la  moindre  trace  de  métal  ;  enfin  les 


(1)  Larlet,  Builet,  de  la  Soc.  géologique,  2"  série,  t.  XVU,  p.  492. 

(2)  Roujou,  Gisement  de  Fâge  de  la  pierre  polie  {Bullet.  de  la  Soc.  d'anthrO' 
pol.  de  Paris,  1865,  t.  VI,  p.  264;. 


TERRAIN  IjUATKKTIi 

cornes  el  les  os  d'animaux.  i]ui  oui  été  scîcs  et  Iravaîtlés  présimteitt 
des  entailles  dilTérentes  de  celles  que  produisent  les  iaâtrumenU 
mélalliques, 

ToutdabordM.  floujou  jiensaque  les  foyers  de  Villeneuve-Saint- 
Georges  sont  des  sépultui-es  à  incinération  :  depuis,  plusieurs  cir- 
constances  lui  oui  Tait  modiltei'  un  peu  celte  manière  de  voir.  >  SI, 
dit-il,  plusieurs  de  ces  foyers  ue  sont  pas  des  sépultures  à  incinè- 
valion,  il  devient  très-diflicile  d'expliquer  la  présence  tout  aupttx 
de  poteries  brisées  très-aboudanles,  d'os  travaillés,  de  silex  taillés, 
et  principalement  de  quelques  haches  émoussées  à  petits  coups  vers 
les  extrémités  ;  de  plus,  ils  présentent  une  remarquable  analogie 
avec  des  sépultures  à  incinération  bien  reconnues  pom*  telles,  mais 
d'une  époque  plus  i-écente.  D'un  aulre  ciilé,  on  peut  objecter  que 
les  amas  de  cendres  ne  renferDient  qu'un  petit  nombre  d'os  incinérés, 
dont  un  seul  était  assez  complet  pour  que  l'on  put  penser,  par  sa 
forme,  qu'il  était  humain  ;  et  encore  ce  qui  enlève  à  ce  dernier  lail 
beaucoup  de  sa  valeur,  c'est  la  présence  d'un  fragment  de  canon 
de  ruminant  entièrement  calciné.  « 

L'auteur  a  pourtant  rencontrédes  os  humains,  un  fragment  de 
mâchoire  inférieure  et  un  fémur  limé  à  l'une  de  ses  exlrémitês;  mais 
ces  os  n'avaient  pas  subi  l'aclion  du  feu,  et  eu  outre  ils  étaient  sé- 
parés des  autres  pièces  du  squelette,  qu'il  fut  im|>ossible  du  retrou- 
ver, et  associés  à  des  os  d'animaux  fracturés,  à  des  poteries  bris6*s 
et  à  des  silex  taillés.  Ces  diverses  circonstances  pourraient  faire 
considérer  ces  débris  comme  les  restes  d'un  repas  d'aulhi-opophages, 
et  paraissent  peu  favorables  à  l'hypothèse  d'une  sépulture. 

Pour  expliquer  la  formation  du  terrain  recoupé  aujourd'hui  par 
la  berge  de  Villeueuve-Saint-Georges,  M.  Houjou  présente  les  consi- 
dérations suivantes  que  nous  croyons  devoir  reproduire  (i),  «  Une 
ou  plusieurs  tribus,  dit-il,  ont  dû  s'établir  dans  les  environs  de 
Villeneuve-Saint-Georges,  ù  l'époque  où  les  limons  gris  d'origine 
probablement  paludéenne  avaient  fini  de  se  former;  quelques-uu«a 
même  avaient  dû  arriver  auparavant.  Ces  tribus  ont  allumé  du  feu 
sur  ce  sol  ;  peut-être  aussi  y  ont-elles  hrùlé  leurs  morts  et  enseveli 
leurs  cendres  dans  des  fosses  ou  pulls  Irès-peu  profonds.  A  chaque 
déhoi'demeut,  les  eaux  devaient  entraîner  des  terres  et  des  limons 
et  les  accumuler  sur  ce  sol,  qui  présentitit  probablement  une  {iciiie 


(1)  Honjuu,  Ginemeiil  de  l'iigc  de  la  piei-re  polie  iIjh  envirom  rie   l'il/ettraee- 
S/wit-Gsoi-t/es  [Ik'ld.  deloSuc.  iffmlkr^Ml.  ik  l'iirû,  1865,  l,  VI,  p.  a67  . 


LE    DILUVIUM.  393 

douce.  Les  eaux  une  fois  retirées,  on  établissait  de  nouveaux  foyers 
ou  de  nouvelles  sépultures,  que  de  grosses  crues  ne  tardaient  pas 
à  recouvrir  de  nouveaux  limons.  Je  crois  que  telle  est  Torigine  de 
ces  superpositions,  inexplicables  dans  toute  autre  hypothèse.  On 
a  objecté  que  pour  que  cette  superposition  fût  réelle,  il  faudrait 
qu'elle  existât  encore  à  une  assez  grande  distance  de  la  Seine. 
Mais  quand  bien  même  cette  disposition  n'existerait  qu'à  10  ou 
20  mètres  du  fleuve,  et  je  suis  porté  à  croire  qu'il  peut  en  être 
ainsi,  cela  ne  prouverait  rien  contre  l'hypothèse  que  j'ai  émise, 
puisque  je  regarde  les  couches  comme  s'étant  formées  dès  l'origine 
sur  un  plan  plus  ou  moins  incliné,  et  que  par  conséquent  les  plus 
récentes  sont  les  plus  voisines  du  fleuve.  S'il  en  est  ainsi,  ce  qui  se 
trouve  séparé  dans  les  berges  peut  fort  bien  se  trouver  réuni  dans 
les  champs,  où  le  sol  ne  pouvait  s'accroître  de  même.  » 

De  l'étude  des  foyers  de  Villeneuve-Saint-Georges,  M  Roujou 
conclut  qu'ils  sont  l'œuvre  d'une  ou  de  plusieurs  tribus  sédentaires 
et  non  pas  nomades.  Cette  tribu,  se  demande-t-il,  cultivait-elle  la 
terre?  Et  il  répond  :  «  Je  l'ignore  complètement  ;  mais  ce  qui  me 
parait  certain,  c'est  qu'elle  avait  une  nourriture  animale  très- 
variée.  S'il  faut  en  juger  par  les  débris  que  j'ai  trouvés,  deux 
espèces  de  bœuf,  le  cheval,  deux  espèces  de  porc,  une  grande  et 
une  petite,  le  cerf,  la  chèvre,  le  mouton,  le  chien,  le  castor  et 
quelques  oiseaux,  leur  ont  probablement  servi  d'aliment.  Chose 
singulière,  eu  égard  à  la  situation,  les  débris  de  poissons  faisaient 
absolument  défaut.  Moins  heureux  que  les  explorateurs  des  lacs  de 
la  Suisse,  je  n'ai  pu  trouver  aucun  débris  de  végétal,  si  ce  n'est  des 
morceaux  de  bois.  Un  limon  calcaire  et  siliceux,  exposé  aux  alter- 
natives de  la  sécheresse  et  de  l'humidité,  ne  peut  conserver  des 
graines  et  des  fruits  comme  le  fait  la  tourbe  ;  il  en  est  de  même 
pour  une  foule  d'objets  :  ainsi,  je  ne  puis  espérer  retrouver  ni 
cordes,  ni  filets,  ni  tissus,  ni  corbeilles,  comme  en  fournissent  les 
cités  lacustres,  et  c'est  là  une  très-regi'ettable  lacune.  Cependant 
je  suis  arrivé  par  une  voie  indirecte  à  reconnaître  avec  un  certain 
degré  de  probabilité  l'existence  de  quelques  industries  qui  n'ont  pas 
laissé  de  traces  positives.  Ainsi  des  trous  étroits  pratiqués  dans  les 
anses  des  vases  m'ont  fait  soupçonner  l'existence  de  cordes  faites 
avec  des  fibres  végétales  ou  des  tendons  d'animaux  ;  Texistence 
d'un  grand  nombre  de  grattoirs  demi-circulaires,  convexes,  ana- 
logues à  ceux  dont  beaucoup  de  sauvages  se  servent  encore  pour 
gratter  les  peaux,  me  fait  penser  que  la  dépouille  des  animaux 


73BSF^^^^^^  TERRAIN  QUATERNAlItE. 
devait  être  très-recherchée  alors  :  j'ai  élè  coiifiimé  dans  cette  hypo- 
thèse par  la  découverte  d'un  certain  nonilire  de  poinçons  d'os 
très-propres  à  percer  le  cuir.  Les  débris  de  végétaux  alors  employés 
comme  alimenls  ne  pourraient  guère  se  reirouver  en  cet  endi-oit 
qu'à  l'état  de  charbon,  et  jusqu'à  présent  ils  m'ont  fait  défaut.  J'ai 
trouvé  près  de  quelques  foyers  des  meules  de  grès  unies  et  polies 
par  un  long  frottement;  les  plus  petites  seules  étaient  enlières,  les 
autres  étaient  brisées  en  un  assez  grand  nombre  de  fragmeuts.  Li 
plus  petite  de  ces  meules  a  seulement  h  a.  6  centimètres  de  dia- 
mètre, beaucoup  ont  10  à  12  centimètres;  je  n'en  ai  pas  encore 
rencontré  de  plus  grandes  entières,  La  présence  de  ces  ustensiles 
serait  de  nature  à  faire  croire  à  la  culture  d'une  céréale,  si  l'on 
n'avait  pas  certaines  raisons  pour  en  douter.  Les  meules  de  grés 
s'égrènent  toujours  un  peu,  d'où  il  résulte  (|ue  la  faiine  obtenue 
use  plus  ou  moins  les  dents.  Je  possède  une  mâchoire  humaine  inf^ 
ricure  trouvée  dans  ce  gisement,  dont  les  molaires  sont  peu  ou  point 
usées;  l'usure  au  contraire  est  très-manifeste  sur  dus  molaires 
trouvées  dans  différentes  contrées.  La  tribu  établie  dans  les  ea- 
virous  de  Villeneuve-Saint-Georges  fabriquait  des  poteries  en  abon- 
dance, et  beaucoup  de  ces  poteries  étaient  coloi'ées  en  noir  à  l'aide 
decliarbou  réduit  en  poudre  très-liue;  le  charbon  ne  pouvait  âtre 
réduit  à  cet  état  qu'à  l'aide  d'instruments  analogues  k  ceux  que  je 
viensde  décrire. De  plus,  j'ai  trouvé  unfragraentde  mculette  de  grès 
colorée  en  noir  par  une  substance  qui  paraît  être  du  charbon.  Comme 
on  le  voit,  je  n'ai  pas  de  raison  suflisanle  pour  admettre  comme 
prouvé  que  les  hommes  qui  vivaient  alore  cultivaient  des  céréales,  i 
Sn  1866,  M.  lioujou  mit  sous  les  yeux  de  la  Société  d'anthropo- 
logie des  débris  provenant  d'un  squelette  humain  extrait  du  gise- 
ment de  Villeueuve-Sainl-Georges.  Ces  débris,  recueillis  par 
MM.  Roujtiu  et  de  Mortillct,  furent  décHis  par  m  dernier  (1).  <  La 
sépulture,  dit-il.  se  trouvait  engagée  à  2"',30  au-ilessous  de  la  surface 
du  sol  de  la  plaine  ;  la  coupe  de  la  berge  ne  portait  aucune  trace  de 
creusement  d'une  fosse.  Le  tassement  des  terres  avait  écrasé  eo 
pai'tie  le  squelette  et  dérangé  les  os  ;  pourtant  l'ensemble  permettait 
de  reconnaître  que  le  corps  avait  été  placé  du  cûlé  du  nord-ouest, 
et  les  pieds  vers  le  sud-est  ;  soit  les  pieds  eu  amont  et  la  tète  en 
aval.  Les  ossements  ne  portaient  aucune  trace  de  crémation,  ce- 
pendant la  léte  reposait  sur  un  tas  fort  large  et  très-considérable  de 

(1)  Mortillet,  Malirima  pour  l'étude  lie  rhontme,  aoill  1861 


LE   DILUVIUM.  395 

cendres.  Ces  cendres,  groupées  et  très-pures,  sans  le  moindre  silex 
calciné,  ne  sont  pas  le  produit  d'un  foyer  usuel,  mais  bien  d*un  bûcher 
funèbre  spécialement  allumé  pour  la  circonstance.  Le  corps  était 
accompagné  uniquement  de  petits  fragments  de  silex,  éclats  taillés 
intentionnellement  à  arêtes  vives.  Ce  sont  les  silex  votifs  de 
M.  Leguay.  Les  ossements  d'animaux  entiers  ou  brisés  et  les 
fragments  de  poterie  faisaient  entièrement  défaut.  Le  corps  a  dû 
être  simplement  étendu  sur  le  sol  où  l'on  avait  préalablement 
allumé  un  grand  bûcher,  puis  recouvert  d'une,  certaine  quantité 
de  teiTe.  A  35  centimètres  au-dessus,  nous  avons  trouvé  divers 
fragments  d'os  d'animaux,  brisés  pour  en  extraire  la  moelle  ;  plus 
haut  se  trouvaient  quelques  débris  de  poterie  grossière  mal  cuite, 
avec  grains  pierreux  dans  la  pâte  et  des  morceaux  de  charbon 
des  foyers  ordinaires.  » 

M.  Roujou  a,  de  son  côté,  signalé  divers  faits  que  nous  croyons 
devoir  reproduire  :  «J'ai,  dit-il  (1),  trouvé  des  cendres  presque 
partout  où  il  y  avait  des  ossements  ;  ces  ossements  étaient  dispersés 
de  la  manière  la  plus  singulière  sur  une  superficie  de  neuf  pieds  de 
diamètre  environ  :  ainsi,  un  fragment  de  crâne  se  trouvait  à  .côté 
d'un  calcanéum  et  d'un  métacarpien.  Un  certain  nombre  de  ver- 
tèbres avaient  conservé  leurs  rapports  normaux,  mais  avaient  glissé 
les  unes  sur  les  autres  par  suite  de  la  pression  des  terres.  Le  sque- 
lette était  incomplet  ;  le  crâne  était  représenté  par  l'os  occipital  et  les 
pariétaux;  le  frontal  manquait.  Les  os  de  la  face,  y  compris  la  mâ- 
choire inférieure,  n'ont  pas  laissé  de  trace.  J'ai  pu  extraire  deux 
fragments  d'omoplate,  deux  clavicules,  un  petit  fragment  de  côte. 

»  Des  pieds  et  des  mains  il  ne  restait  que  quatre  ou  cinq  os,  parmi 
lesquels  il  faut  citer  un  astragale  et  un  calcanéum  ;  des  os  longs  : 
deux  humérus  dont  un  brisé,  deux  radius,  un  cubitus  et  deux 
tibias.  Chose  singulière,  les  fémurs  manquaient.  La  présence  du 
squelette  nous  a  été  révélée  par  une  rotule  qui  ressortait  un  peu  des 
terres.  Comme  M.  de  Mortillet,  je  suis  porté  à  voir  ici  une  sépul- 
ture. Cela  posé,  je  me  demande  comment  expliquer  cette  dépression 
étrange,  cette  disparition  d'os  aussi  forts  que  le  bassin  et  les 
fémurs,  tandis  que  d'autres  pièces,  bien  moins  résistantes,  bien 
plus  susceptibles  d'être  entraînées,  sont  restées  intactes  et  presque 
dans  leur  situation  normale.  8ont-ce  des  carnassiers  qui  ont  bou- 


(1)  Roujou,  Squelette  hummn  de  l'âge  de  la  pierre  polie  découvert  à  Villeneuve- 
Saint-Georges  (Bullet.  de  la  Soc,  d'anthropol.,  2«  série,   1866 j  t.  I,  p.  606). 


^H  danl  q 

^H  q 

^^1  aulres 

^^1  I 


TE1;RAI!S  (^l'ATEEtNiOt 

levei^é  cette  st^piiltum?  Mais  aloi-s  cifmni(mt  ne  voit-on  pas  sur  te 
os  l'empreinte  de  Icui-s  dents  puissanles?  Serions-nous  eu  présence 
des  restes  d'un  i-epas  d'an l h ropo phases  ?  Alors  comment  expliquer 
l'absence  de  toute  strie,  de  toute  entaille  sur  les  os?  C'est  doue 
encore  l'hypothèse  d'une  siipullure  qui  ust  de  beaucoup  la  plus 
vraisemblable.  Il  me  semble  cependant,  pour  diverses  taisons  i]ue 
j'exposerai  dans  la  suite,  que  Fanthrupophagio  e&islait  à  Villcneuvi:. 
J'y  ai  bien  souvent  rencontré  des  ossements  humains  mutilés,  en- 
tassés péle-më!eavecdes  silex  taillés,  des  poteries  brisées, des  débris 
d'animaux  et  des  détritus  de  toute  nature,  que  l'on  pourrait  consi- 
dérer comme  des  débris  de  cuisine  et  des  ordures  jetées  à  la  porte 
des  huttes  ;  c'est  ce  igui  a  lien  encore  chez  une  loule  de  peuplades 
sauvages,  Je  v;iis  maintenant  donner  le  résultat  de  quelfjues  me- 
sures prises  sur  ces  antiques  ossements.  Le  tibia,  un  peu  Fracturé 
à  son  extrémité  inférieure,  parait  avoir  eu  de  3S  à  34  centimètres 
de  longueur  ;  il  est  gros  et  un  peu  court  ;  il  présente  la  forme  d'uu 
prisme  à  base  triangulaire.  La  largeur  maximum  de  la  paiiie  in- 
férieure est  de  77  millimètres.  Un  humérus  a  332  millimètres  de 
longueur.  La  perforation  de  la  cavité  olécrinienne  est  très-nelle  et  a 
un  millimèli'eet  demi  de  diamètre.  Le  trou  de  la  cavité  olécrânlense 
de  l'autre  immérus,  qui  est  malheureusement  fracturé,  est  beaucoup 
plus  giand  ;  sou  petit  axe  mesure  6  millimètres  et  demi ,  et  le  plus 
petit  5.  La  plus  ^nde  largeur  de  l'extrémité  inférieme  d'un  de 
ces  os,  mesurée  sur  une  ligne  passant  un  peu  au-dessus  de  la  per- 
foration, est  de  62  millimètres.  Li .largeur  maximum  de  la  tiîte  est 
de  51  millimètres.  Le  corps  de  l'o-s,  vers  son  milieu,  peut  avoir  en 
moyenue  de  20  à  23  millimètres  de  diamètre.  Le  radius,  du  bord  de 
la  cavité  articulaire  jusqu'à  l'extrémité  de  l'apophyse  styioîde,  me- 
sure Su  centimètres.  Le  dianoètre  de  la  tête  est  en  moyenne  do 
23  millimètres;  le  corps  de  l'os  est  aplati,  la  créle  est  presque  tran- 
chante et  décrit  une  courbe  très-sensible.  Le  crâne  était  brisé  en 
fragments  assez  petits,  dispersés  sur  une  surlace  de  huit  à  neuf  pieds. 
Ce  n'est  qu'avec  les  plus  grandes  peines  que  j'ai  pu  le  restaurtr,  et 
encore  les  pièces  ont  joué  en  séchant,  de  manière  à  le  défomier.  Le 
frontal  manque,  ainsi  que  d'nulres  parties,  de  façon  qu'il  est  im- 
possible de  déterminer  avec  certitude  ses  diamètres.  On  voit  cepen- 
dant qu'il  devait  être  dolichocéphale,  ainsi  que  le  pense  M.  Pruner- 
bey,  qui  l'a  examiné.  Ce  crâiie  est  petit,  même  par  rapportai» 


autres  os,  qui  ont  de  faibles  dlmem 
sente  ni  bosse  ni  saillie  irrégutière. 


;  la  partie  occipitale  ne  prt'- 
e  ojurbe  douce  cl  nnie  ; 


LE  DILUVIUM.  3Î>7 

il  est  très-mince,  surtout  pour  l'époque  reculée  à  laquelle  il  re- 
monte. Les  pariétaux  ont  à  peine  6  millimètres  et  demi  d'épaisseur 
maximum.  Les  quelques  os  des  pieds  et  des  mains  que  j'ai  pu  re- 
trouver permettent  de  penser  que  les  extrémités  n'étaient  pas  très- 
fortes,  résultat  qui,  du  reste,  concorde  avec  tout  ce  qui  a  été  observé 
jusqu'à  ce  jour.  Je  citerai  encore  deux  fémurs  trouvés  dans  le  même 
gisement,  mais  dans  des  parties  et  à  des  profondeurs  différentes. 

»  Le  premier  est  probablement  le  plus  ancien  ;  il  est  remarquable 
par  un  aplatissement  très-sensible  de  la  partie  supérieure  au-des- 
sous du  petit  Irochanter,  et  par  le  faible  relief  de  la  ligne  âpre  qui 
forme  un  bourrelet  de  2  millimètres  et  demi  au  plus  d'épaisseur 
maximum  sur  un  centimètre  au  moins  de  largeur. 

»  Le  second  fémur  est  plus  petit  ;  il  présente  une  ligne  âpre  bien 
plus  accentuée  et  près  de  moitié  plus  étroite  ;  la  fossette  intercon- 
dylienne  postérieure  est  aussi  moins  profonde  que  dans  le  premier. 
J'ai  trouvé  à  différentes  époques  d'autres  ossements  humains  à 
Villeneuve.  Je  dois  d'abord  mentionner  une  petite  mâchoire 
humaine  d'un  type  primitif,  dont  les  molaires  sont  égales;  la  der- 
nière présente  cinq  tubercules.  Elle  était  isolée  de  tout  autre  os 
humain,  mais  associée  à  des  débris  mutilés  de  bœufs,  de  porcs,  etc., 
à  des  poteries  et  à  des  silex  taillés.  Un  peu  plus  tard,  j'ai  découvert 
un  fémur  enfoui  plus  profondément  et  plus  ancien;  il  se  trouvait 
dans  des  conditions  identiques.  Enfin,  il  va  quinze  jours  j'ai  été 
assez  heureux  pour  me  procurer  un  autre  fémur  situé,  cette  fois 
encore,  à  un  autre  niveau  et  présentant  un  type  tout  différent  du 
premier.  Il  était  brisé  exactement  comme  les  canons  de  ruminants 
qui  l'accompagnaient,  et  de  plus  il  y  avait  tout  auprès  des  charbons 
un  canon  d'animal  façonné  en  pointe,  des  silex  taillés,  et  une  fusaïole 
de  terre  cuite  grossière  et  bien  moins  élégante  que  celles  de  l'âge 
du  bronze  que  nous  trouvons  dans  nos  environs.  Le  fémur  humain 
n'a  pas  été  fendu  longitudinalemenl,  il  est  vrai,  mais  il  est  rompu 
transversalement  comme  ceux  des  animaux,  qui  ont  bien  certaine- 
ment servi  d'aliment.  Il  n'y  aurait  au  reste  rien  d'étonnant  que 
l'anthropophagie  eût  existé  aux  environs  de  Paris  pendant  l'âge  de 
la  pierre  polie,  puisqu'on  la  retrouve  à  la  même  époque  dans  le  sud- 
ouest  de  la  France,  comme  l'ont  prouvé  MM.  Garrigou  et  Filhol.  » 
(Roujou,  Bulletin  de  la  Société  d'anthropologie^  1866,  p.  609). 

Si  l'on  veut  se  faire  une  idée  de  l'ancienneté  du  gisement  de 
Villeneuve-Saint-Georges,  il  faut  considérer  que  la  Seine  Ta  formé 
lentement,  en  accumulant  des  limons;  qu'ensuite  elle  l'a  entraîné 


398  TERRAIN  QUATERNAIRE. 

et  coupé  à  pic,  ce  qui  implique  un  léger  changement  de  direction  de 
son  cours,  changement  qui  doit  nécessairement  se  produire  à  cause 
de  Taccroissemenl  des  coudes. 

Dans  une  dernière  note  (1),  M.  Roujou  modifie  un  peu  sa  manière 
de  voir  à  Tégard  des  foyers  de  Villeneuve-Saint-Georges.  Il  pense 
que  ces  foyers  ont  été  allumés,  en  grande  partie  du  moins,  à  la 
surface  du  sol,  les  uns  en  plein  air,  les  autres  peut-être  dans  des 
huttes,  comme  semblent  Tindiquer  de  très-rares  fragments  de  terre 
cuite  portant  des  traces  de  clayonnages.  Ces  débris  paraissent  pro- 
venir de  cabanes  de  branchages  et  recouvertes  de  terre  qui  auront 
été  détruites  par  un  incendie.  Quelques  foyers  ont  été  certainement 
établis  dans  de  petites  fosses  dont  la  surface  calcinée  a  conservé  sa 
fonnc  primitive. 

«Le  sol  s'exhaussait  insensiblement  par  suite  des  dépôts  de  limon 
abandonnés  par  les  eaux  ;  de  nouveaux  foyers  étaient  allumés  sur 
ces  limons,  et  leurs  cendres  bientôt  recouvertes  par  d'autres  sédi- 
ments. Cette  série  de  phénomènes  s'est  continuée  jusqu'à  ce  que  le 
sol  eût  atteint  un  niveau  de  3  mètres  et  demi  environ  au-dessus  des 
eaux.  Sur  certains  points  on  rencontre  des  amas  de  pierres  qui 
avaient  probablement  pour  but  de  founiir  un  sol  plus  ferme  et 
moins  humide. 

»  Les  os  d'animaux  brisés,  les  silex  taillés  et  éclatés,  les  poteries 
fragmentées  que  l'on  trouve  dans  le  gisement  de  Villeneuve,  sont 
presque  toujours  des  débris  de  repas,  des  objets  de  rebuts  et  des 
déchets  de  fabrication. 

»  La  présence  constante  de  ces  os  près  des  foyers  de  la  zone  moyenne 
ne  doit  point  nous  surprendre.  Notre  climat,  encore  froid  et  humide 
de  nos  jours,  devait  l'être  davantage  à  cette  époque  reculée,  comme 
tout  concourt  à  nous  le  faire  supposer,  et  les  sauvages  d'alors 
devaient  passer  la  plus  grande  partie  de  leur  temps  auprès  de  leurs 
feux,  à  tailler  des  silex  et  à  façonner  une  foule  d'autres  ustensiles. 

))  Les  ossements  humains  que  Ton  rencontre,  assez  rarement, 
il  est  vrai,  auprès  des  foyers,  ne  prouvent  pas  que  ces  derniers 
soient  des  sépultures.  Ces  os  ne  sont  presque  jamais  calcinés.  Le 
seul  débris  humain  brûlé  qui  ait  été  trouvé  est  une  phalange,  et 
sa  présence  peut  s'expliquer  tout  aussi  aisément  par  l'anthropo- 
phagie que  par  l'hypothèse  des  sépultures*  »  Depuis,  comme  nous 

(1)  Roujou,  Remarques  sur  les  foyers  de  Villenetive-Saint-Georges  {Bullel.  de 
la  Soc,  d'anthropoLy  2°  série,  1867,  t.  II,  p.  286). 


L£   DILUVIUM.  309 

l*avons  dit,  M.  Roujou  a  découvert  dans  un  amas  de  cendres  un 
fragment  calciné  de  canon  de  ruminant,  et  il  n'y  a  pas  lieu  d'en 
conclure  que  ce  dernier  ait  eu  les  honneurs  du  bûcher. 

«L'existence  de  l'anthropophagie,  dit  l'auteur,  pendant  l'âge  de  la 
pierre  polie  me  paraît  devenir  de  plus  en  plus  probable,  et  le  jour 
où  elle  sera  démontrée  avec  toute  la  certitude  désirable,  n'est  sans 
doute  pas  très-éloigné.  J'ai  rencontré  plusieurs  fois  dans  le  gise- 
ment de  Villeneuve-Saint-Georges  des  débris  humains  épars  et 
mêlés  à  des  débris  de  ruminants  ;  ils  étaient  souvent  brisés  comme 
ces  derniers,  à  6  ou  10  centimètres  des  têtes  articulaires,  de  ma- 
nière que  Ton  pût  facilement  extraire  de  ces  tronçons  la  moelle 
qu'ils  contenaient.  Je  n'ai  pas  attribué  dans  le  début,  à  ces  os,  toute 
l'importance  qu'ils  ont  en  réalité.  Ils  ne  me  paraissent  pas  une 
preuve  certaine  de  l'anthropophagie,  parce  qu'ils  ne  portaient  pas 
de  stries  et  de  coupures  comme  un  certain  nombre  d'os  d'animaux. 
Depuis,  une  étude  plus  minutieuse  m  a  fait  reconnaître  que  la  grande 
majorité  des  os  d'animaux  brisés  ne  présentent  pas  de  stries,  et 
cependant  ils  sont  très-certainement  des  restes  de  repas.  De  plus, 
les  entailles  se  trouvent  surtout  sur  certains  os,  les  astragales,  par 
exemple  ;  elles  ont  dû  être  faites  en  isolant  les  os  ou  en  détachant 
les  ligaments.  Les  stries  n'ont  pas  été  produites  en  coupant  les 
chairs.  De  leur  absence  sur  les  os  humains,  il  ne  faut  donc  pas 
conclure  que  ces  tribus  primitives  n'étaient  pas  cannibales,  mais 
seulement  qu'elles  employaient  rarement  les  tendons  humains.  Dans 
une  de  nos  dernières  excursions,  M.  B.  Pommerol  a  découvert  un 
petit  fragment  de  crâne  humain  fort  curieux:  ce  fragment,  déter- 
miné par  notre  éminent  collègue,  M.  le  docteur  Pruner-bey,  porte 
sur  un  des  côtés  une  coupure  très-nette  et  faite  à  dessein.  » 

Sur  la  rive  droite  de  la  Seine,  près  du  pont  de  Choisy-le-Roi  et  à 
25  mètres  environ  du  fleuve,  iM.  Roujou  a  signalé  plusieurs  foyers 
engagés  dans  un  limon  argileux  grisâtre,  à  un  niveau  variant  entre 
3  et  4  mètres  de  profondeur  au-dessous  du  sol  (1).  Ce  limon  est 
recouvert  par  une  couche  de  lœss  renfermant  des  concrétions  cal- 
caires et  diflérent,  sous  plusieurs  rapports,  de  celui  de  nos  collines. 
Les  foyers  se  trouvent  à  deux  niveaux  différents  dans  le  limon 
argileux;  ils  contiennent  des  charbons,  quelques  silex  calcinés,  de 
la  terrQ  brûlée,  de  rares  fragments  d'os,  et  parfois  des  Unio,  dont  la 

(1)  Roujou,  Foyers  engagés  dans  le  laéss  près  de  Choisy-le-Boi  {Bullct.  de  la 
Soc.  d'anthropol,,  2^  série,  1866,  t.  I,  p.  281). 


àOO  TERRAIN  QUATERNAIRE. 

présence  doit  être  attribuée  à  Tintervention  de  rhomme.  A  50  cen- 
timètres et  au-dessus  des  foyers,  l'auteur  a  rencontré  quelques 
fragments  de  poteries  fort  grossières  et  présentant  de  l'analogie  avec 
celles  de  Villeneuve-Saint-Georges.  Les  os  étaient  trop  incomplets 
et  trop  altérés  pour  pouvoir  être  déterminés  ;  cependant  une  dent 
paraît  avoir  appartenu  à  un  porc. 

Au  niveau  des  foyers  supérieurs,  M.  Roujou  a  recueilli  dans  les 
terres  un  couteau  de  silex  qui  présente  celte  particularité  curieuse 
d'avoir  une  zone  du  poli  le  plus  vif  et  qui  n'a  pas  été  produite  par 
la  main  de  l'homme.  «  Elle  a  dû  résulter,  dit  l'auteur,  d'un  frotte- 
ment naturel  ;  peut-être  celui  d'un  caillou  engagé  dans  un  glaçon.  » 

M.  Roujou  pense  que  les  foyers  inférieurs  de  Choisy  sont  au 
moins  aussi  anciens  que  ceux  de  Villeneuve-Saint-Georges,  qui 
sont  de  l'âge,  comme  ou  l'a  vu,  de  la  pierre  polie,  et  leur  origine 
doit  être  analogue.  «  L'inclinaison  des  couches  des  limons  gris,  dit 
l'auteur,  me  porte  à  croire  que  ces  limons  formaient  une  tle  plus 
élevée  et  séparée  de  la  terre  par  un  bras  marécageux  ;  des  hommes 
se  sont  établis  sur  cet  îlot  et  y  ont  allumé  du  feu,  puis  le  sol  s'est 
accru  et  a  recouvert  leurs  foyers.  Sur  ces  limons  se  sont  accumulés 
de  nouveaux  débris  qui  ont  été  ensevelis  à  leur  tour.  Enfin,  après 
bien  des  siècles  et  par  suite  de  circonstances  difficiles  à  déterminer, 
la  nature  des  alluvions  a  changé,  le  lœss  a  comblé  le  bras  de  rivière 
et  a  nivelé  le  sol.  »>  (Roujou,  pages  282,  283.) 

Entre  Choisy-le-Roi,  Orly  et  la  Seine,  se  trouve  un  gisement  de 
silex  taillés  d'où  l'on  a  extrait  des  os  humains.  On  le  désigne  sous  le 
nom  de  Trou-d'Eiifer.  M.  Roujou  a  fait  dans  le  voisinage  la  trou- 
vaille d'un  crâne  à  coté  duquel  gisait  un  vase  de  terre  noire  extrê- 
mement friable  (1),  et  nous-même  avons  recueilli  des  débris  d'une 
tète  humaine  dont  l'âge  ne  peut  être  précisé. 

Au  mois  de  janvier  1867,  un  cultivateur  d'Argenteuil  (Seine-el- 
Oise),  qui  s'était  chargé  de  débiter  de  grosses  pierres  qui  existaient 
au  niveau  du  sol  dans  un  endroit  dit  le  Désert  y  situé  sur- la 
commune  d'Argenteuil,  à  l'extrémité  du  côté  d'Épinay,  et  non  loin 
de  la  Seine,  rencontra  au-dessous  une  grande  quantité  d'ossements 
humains.  Ayant  fouillé  à  l'emplacement  des  pierres,  il  y  découvrit 
une  moitié  de  hache  polie,  ainsi  qu'un  couteau  de  silex.  Ce  cou- 
teau, de  18  centimètres  de  longueur,  l'un  des  plus  beaux  qui  exis- 
tent, a  été  taillé  dans  une  lame  de  silex  qui,   à  l'origine,  devait 

(1)  Roujou,  Bullet.  de  iu  Soc.  (f  anthropologie  y  2*  série,  1866,  t.  I,  p.  239. 


LE  DILUVIUM.  Mi 

être  de  beaucoup  plus  longue.  Il  a  été  retaillé  dans  tout  son  pour- 
tour, appointé  aux  deux  bouts^  et  la  bosse  de  clivage  à  été  rabattue 
à  la  taille  pour  en  diminuer  la  saillie.  Le  silex  de  ce  couteau  vient 
des  ateliers  de  Pressigny,  et  avec  les  deux  couteaux  du  musée  d'ar- 
tillerie trouvés  à  Bercy  et  quelques  autres  objets  recueillis  aux  envi- 
rons de  Paris,  il  témoigne  une  fois  de  plus  lés  rapports  de  com- 
merce des  Parisii  avec  les  produits  de  Pressigny. 

Prévenu  de  cette  découverte,  M.  Leguay  se  rendit  tout  de  suite 
à  Argenteuil,  où  il  reconnut  que  ces  pierres  appartenaient  à  un 
monument  antéhistorique  du  genre  de  ceux  appelés  allées  cou- 
vertes, qui,  bien  que  déjà  en  partie  détruit,  offrait  encore  un  vif 
intérêt.  La  longueur  primitive  est  indéterminée  ;  mais,  d*après 
divers  renseignements,  il  parait  que  depuis  de  longues  années  on 
en  a  extrait  des  pierres,  et  qu'on  y  a  rencontré  une  grande  quantité 
d'ossements  qui  ont  été  dispersés. 

Ce  qu'il  en  restait  pouvait  avoir  encore  une  longueur  d'environ 
7  mètres  ;  c'est  cette  dimension  qu'il  sera  facile  de  donner  au  mo- 
nument après  sa  restauration.  11  n'existait  aucune  éminence  de  terre 


FiG.  104.  —  Élévation  du  portique  de  la  pierre  turquaise,  près  de  Luzarche. 

Le  portique  est  formé  de  deux  pierres  verticales  supportant  une  pierre  horizontale  actuellement 
cassée.  L'fflitrée,  à  l'ouest,  est  établie  par  deux  étroites  pierres  formant,  pieds-droits,  surmontées 
d'une  architraye  laissant  75  centimètres  pour  le  passage  (1).  {Biillet.  de  la  Société  parisienne 
d^  archéologie.) 

au-dessus,  ou  du  moins  aujourd'hui  n'en  voit-on  aucune  trace. 
On  peut  croire  qu'à  Maintenon  (Eure-et-Loir),  à  Chaumont  (Oise), 
à  Lompans,  près  de  Luzarches  (Seine-et-Oise)  (fig.  10/t  et  105), 
et  même  à  la  Varenne  Saint-ïlilaire  (Seine),  il  n'en  existait  pas  (2). 

(1)  Le  monument  de  pierre  turquaise  se  trouve  dans  Tancienne  forêt  de  Car- 
nelle^  à  mi-côte  et  sur  le  versant  sud  d'une  des  collines  formant  la  séparation  du 
bassin  de  la  Seine  et  de  celui  de  l'Oise  ;  il  est  situé  près  de  la  voûte  dite  du  Bois 
carreau,  à  150  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

(2)  Louis  Leguay,  Sur  Vallée  couverte  d' Argenteuil  {Bullet,  de  la  Soc,  d'an- 
thropologief  2*»  série,  t.  II,  p.  26C). 

ST.    MEUNIER.  26 


TtUMAIN  UUATEKNAlHti;.  I 

La  construction  de  ce  monument  est  toute  particulière  et  unique^! 

en  exceptant  la  caverne  de   Mizy,  qui  est  sur   un   plan  circa<1 

lairc.  ' 


1  2§.% 

I  m 

j  fil 

5  l'a  i 

I  'fis 

f  î^j 


Do  plan  rectangulaire,  il  est  composé  de  deux  murs  parallèles 
entre  eus,  espacés  de  1-,M  environ,  destinés,  dès  l'orifine.  à  sup- 
porter de  grandes  pieiTes  d»  diverses  grandeurs,  |iurti['  en  calcaire 


LE  DILUYIUM.  àOZ 

Siliceux,  partie  en  e;rès  provenant  des  environs  de  Montmorency  ou 
bien  du  coteau  dUerblay,  sur  le  versant  entre  cette  dernière  com- 
mune et  le  Plessy-Bouchard. 

Ces  deux  murs  ne  sont  pas  établis,  comme  la  majeure  partie  des 
monuments  de  ce  genre,  au  moyen  de  grandes  pierres  placées 
debout  suivant  Tappareil  mégalithique.  Ils  sont  littéralement  con- 
struits, nous  dirions  aujourd'hui  limousines^  en  plaquettes  de  meu- 
lières placées  à  sec  et  suivant  la  pente  du  terrain,  qui  va  en  déclinant 
vers  la  Seine,  située  au  midi,  dont  il  est  éloigné  d'environ  une 
centaine  de  mètres. 

Au  nord,  Tallée  est  fermée  par  une  forte  pierre  plantée  sur  sa 
pointe  la  moins  large,  s'arc-boutant  sur  le  mur  de  droite  pour 
résister  à  la  poussée  des  terres,  qui  aurait  d'autant  plus  de  prise, 
que  cette  pierre  a  été  plantée  avec  un  surplomb  très-apparent. 

Quant  à  la  fermeture  à  l'opposé,  celle  du  midi,  on  n'en  peut  rien 
dire,  personne  ne  se  rappelant  l'avoir  vue. 

Le  sol  ou  le  dallage,  qui  s'étend  encore  en  partie  sur  une  lon- 
gueur d'environ  13  mètres,  est  composé  de  pierres  plates  de  toutes 
grandeurs,  juxtaposées,  et  dont  les  joints  les  plus  espacés  sont  rem- 
plis par  de  plus  petites  pierres. 

a  Autant  comme  architecte  que  cotnmé  archéologue,  je  n'hésite 
pas,  dit  l'auteur,  à  avancer  que  l'ouvrier  ou  les  ouvriers  qui  ont 
construit  cette  allée  (car  le  travail  indique  plusieurs  mains)  étaient 
très-habiles,  et  que,  dans  leur  manière  d'exécuter  ce  travail,  ils  pro- 
iUaient  d'une  expérience  acquise,  ils  suivaient  une  tradition.  » 

Le  mur  de  gauche  s'étant  abattu  à  l'intérieur  du  monument,  sa 
chute  a  produit  un  singulier  effet  sur  les  corps  humains  qui  étaient 
il  l'intérieur,  et  qui  alors  n'étaient  pas  encore  protégés  par  la  terré 
infiltrée.  Presque  tous  ceux  qui  se  trouvaient  près  des  murs  tombés 
ont  été  chassés  du  côté  opposé,  vers  le  mùr  resté  en  place  ;  et  les 
vertèbres  encore  assemblées,  occupant  leur  place  noanale  relative- 
ment aux  autres  os,  semblent  indiquer  que  les  corps  étaient  placés 
debout  le  long  du  mur.  Les  débris  du  bassin  étaient  interposés  elntré 
ces  vertèbres  et  les  os  des  jambes  placés  du  côté  du  mur  tombé, 
tandis  que  la  tête  se  trouvait  du  côté  opposé,  près  du  miir  resté  en 
place,  lorsque  toutefois  tous  ces  os  n'ont  pas  été  pulvérisés,  ce  qui 
à  lieu  le  plus  communément. 

Les  divers  objets  recueillis  avaient  subi  le  môme  mouvement;  ils 
se  trouvaient  tous  du  côté  du  mur  conservé,  alors  que  près  du  mur 
démolion  n'a  trouvé  que  des  silex  votifs  ou  éclatés  et  des  fragments 


*U^^^^^P^™™     TKBUAIS  miATEriNAlHE, 
<dc  poteries  qui,  n'étant  pas  poilos  parle  morl,  mais  hÏL'ti  placera  SM 
pieds,  n'oQl  pas  moins  subi  l'impulsiou  qui  lui  a  été  douuét;. 

Un  autre  fait  vient  confirmer  celle  position  des  curps.  La  lét*'  (lu 
mur,  en  s'aballant  et  en  venant  heurter  contre  le  mur  vïs-à-vis, 
à  env  n  1  n  t  u  80  ntimèlres  de  hauteur,  suivant  le  myon. 
onne  p  II  t  u  d  même  mur,  a.  fixé  les  corps  en  place, 
Ainsi  [  lu     u      lu        de  cette  façon,  il  en  est  deux  dont 

'auteu   a  pu  lat      1     p  silion  d'une  manière  positive. 

Part     d  t  b  aies  étaient  au-dessus  du   mur  ren- 

versé, avec  la  tête  et  les  ossements  des  Lras,  tandis  que  les  verti-brts 
lombaires,  les  fi-agmeiits  du  bassin,  ainsi  que  les  os  des  jambes, 
étaient  au-dessous  des  matériaux  du  mur  qui,  en  tumbaul,  lus 
avaient  maintenus  dans  leur  position  respectiv(^  L'une  des  léti'S 
provenant  de  l'un  de  ces  deux  corps  est  parfailemeul  conservw.'. 
De  plus,  parmi  les  objets,  il  en  est  qui  furent  trouvés  également 
séparés  par  les  débris  du  mur;  et  sur  les  trois  morceaux  de  quarli 
l'ose  percés  recueillis  le  même  jour,  il  en  est  deux  qui  étaient  au- 
dessous  du  mur,  tandis  que  l'auti'e  se  trouvait  au-dessus. 

Lorsque  M.  Legruay  est  arrivé  près  do  la  pierre  du  fond,  il  a  eu  la 
pleine  conlinnation  de  cette  position  verticale  des  corps.  Il  y  a  run- 
contré  quati-e  fémurs  placés  debout  ;  deux  d'entre  eux  étaient  encore 
assemblés  avec  le  bassin,  qui  supportait  à  son  tour  la  tête.  Cette 
tète  avait  le  front  adhérent  à  la  pierre;  ce  qui,  de  même  que  les 
os,  indique  qu'il  avait  été  placé  faisant  face  à  cette  pierre. 

Les  objets  recueillis  sont  nombreux  el  fort  intéressants  au  point 
de  vue  de  la  coutemporanéité.  Ce  sout  des  haches  de  jadéite  cl  dw 
silex  emmanchées  ou  non  dans  des  cornes  de  cerf,  des  silex  vuUfs, 
despointesdellécbe,  des  poinçons,  fragments  de  poteries,  etc.;  deux 
Iliaques  arrondies  qui  paraissent  provenir,  l'une  de  la  tortue  ter- 
i-estre,  l'autre  d'une  défense  de  sanglier;  enfin  une  vingtaine  de 
rondelles  de  nacre.  En  fait  do  diibris  d'ajiimaux,  furent  trouvées  la 
léto  d'un  gros  blaireau,  qui  a  bien  pu  s'introduire  dans  le  monument 
à  uoe  époque  relativement  récente,  une  défense  de  sanglier  et 
la  moitié  d'une  mâchoire  de  castor.  De  plus,  une  grande  quaulilé 
d'ossemenls  humains,  dont  une  tête  d'homme  complète,  avec  la 
moitié  du  maxillaire  inférieui'. 

Ainsi  qu'il  est  facile  de  le  voir  par  la  nomenclature  des  objela 
ci-dessus,  la  faune  de  ce  monument  est  peu  mêlée.  Le  castor  et  le 
sanglier  sont  avec  le  blaireau  dont  l'ancienneté  peut  ûlre  douteuse. 
Les  animaux  placés  dans  la  sépulture,  le  sanfilier,  le  cheval,  le  cerf 


LE  DILUVIUM.     •  405 

et  la  tortue  terrestre  ont  continué  à  faire  divers  outils  et  ossements. 
Tous  ces  animaux  existent  encore. 

La  ruine  de  ce  monument  a  dû  suivre  de  bien  près  sa  construc- 
tion ;  mais  elle  n'a  été  que  successive,  et  elle  ne  s*est  pas  opérée 
instantanément  sur  toute  sa  longueur.  Ce  qui  semble  le  prouver, 
c'est  la  position  verticale  des  corps  en  certains  endroits  qui  a  per- 
mis leur  division  en  deux  parties,  Tune  au-dessus,  Tautre  au-dessous 
du  mur  renversé  ;  c'est  également  la  position  de  quelques-uns  des 
corps  tombés  avec  le  mur,  et  dont  les  os  avaient  conservé  leur  place 
normale,  jambes  à  droite,  tête  à  gauche,  tandis  que  dans  d'autres 
endroits  les  corps  s'étaient  affaissés,  tous  les  os  s'étaient  réunis  en 
un  monceau;  cependant,  en  d'autres  endroits,  ils  étaient  épars. 

Dans  ces  dernières  circonstances,  la  terre  diffère  complètement 
de  celle  rencontrée  aux  premières.  Autant  ici,  où  les  corps  étaient 
debout,  la  terre  était  dense,  compacte,  comprimée  par  les  pierres, 
autant  là  elle  a  filtré  insensiblement,  prenant  la  place  des  parties 
molles  décomposées. 

Cependant  ce  n'est  pas  dans  cette  dernière  terre  que  les  os  sont 
le  mieux  conservés  ;  c'est  à  l'endroit  où  elle  est  le  plus  comprimée, 
où  les  os  étant,  en  un  mot,  le  moins  en  contact  avec  Tair  extérieur, 
l'auteur  a  recueilli  les  plus  beaux  échantillons  anthropologiques. 

Ensuite  il  faut  croire  que  ceux  qui  avaient  construit  le  monu- 
ment n'étaient  pas  éloignés,  et  qu'ils  avaient  eu  connaissance  de  sa 
destruction,  puisqu'ils  avaient  rapporté  les  pierres  sei*vant  à  com- 
bler le  vide  formé  par  l'éboulement,  ainsi  qu'on  le  disait  tout  à 
l'heure  à  propos  du  plafond.  Quelques  recherches  aux  environs 
feront  sans  doute  reconnaître  un  jour  la  situation  de  leur  résidence. 

Dans  un  lieu  appelé  encore  le  Cimetière  des  Anglais,  situé  sur  la 
commune  de  Vauréal,  près  de  Pontoise,  existe  un  monument  méga- 
lithique dont  on  doit  la  connaissance  à  M.  de  Caix  de  Saint- 
Aymour  (1).  Ce  monument  est  situé  au  sommet  d'une  colline  for- 
mant en  cet  endroit  le  bassin  très-rétréci  de  l'Oise,  qui  fait  là  un 
coude  très-prononcé.  Les  grosses  pierres  du  cimetière  des  Anglais, 
formant  un  rectangle,  dominent  la  rivière  d'environ  80  pieds. 
Appuyées  du  côté  de  l'ouest  à  un  chemin  qui  contourne  la  colline 
et  descendant  dans  sa  déclivité  vers  la  rivière,  qui  est  située  à  l'est, 
elles  présentaient  un  développement  de  1^  mètres  de  longueur  en- 
viron sur  2'",30  de  largeur  moyenne.  Elles  sortaient  de  terre  d'une 

(i)  Bullet.  de  la  Société  d'anthropologie,  2®  série,  1867,  t.  Il,  p.  664, 


TEHBAlîi  (JUATEIlNArRfeJ 
hauteur  variant  entre  2  mi^U'es  et  i'",25;  au  fond,  tit  appuyé  au  sen- 
tier dont  on  vient  de  parler,  un  grés  plus  gros  que  les  autres  main- 
tenait les  terres  et  servait  de  point  d'appui  aux  pierres  des  parois. 
En  somme,  c'est  une  sépulture,  et  l'auteur  pense  qu'elle  a  dû  è{rii 
couverte  de  pierres  plaies. 

I^e  terrain  sablonneux  où  se  trouve  creusé  le  monument  avait 
Bans  doute  présenté  de  grandes  Facilités  à  ses  constructeurs,  car  ce 
n'est  (ju'à  un  mètre  de  profondeur,  c'est-h-dire  près  de  2", 60  du 
sommet  des  pien-es,  que  M.  de  Saint-Aymour  arriva  au  sol  primitir 
sur  lequel  reposait  une  couche  de  30  à  40  centimètres  d'ossemeiils, 
mélangés  à  des  silex,  h  des  charbons  et  à  des  objets  divers, 

La  sépulture  de  Vauréal  se  divisait  eu  trois  chambres  de  dimen- 
sions divei'ses  et  d'inégale  conservation.  Ces  chambres  étaient  for- 
mées par  deux  murs  de  pierres  sèches  d'un<s  largeur  de  fiO  centi- 
mètres et  de  hauteur  un  peu  moindre,  maintenant  les  terres  de  U 
chambre  supérieure,  le  sol  s'abatssant  de  l'autre  cMé,  daus  le  sens 
de  la  pente  du  terrain. 

Dans  la  première  chamhre,  et  à  ù  mètres  de  l'entrée,  se  troUTaît 
un  gros  bloc  de  grès  de  l^.SS  de  long  sur  60  centimètres  de  largo, 
Ce  grès,  placé  debout,  perpendiculairement  aux  pierres  de  la  paroi, 
paraissait  être  dans  sa  position  primitive;  il  partageait  la  largeur  du 
monument  en  deux  parties  inégales  :  l'une  â  gauche,  en  regaidaiit 
le  fond,  de  50  centimètres  de  large,  remplie  de  pierres  calcairos; 
l'autre,  à  droite,  formant  sépulture,  mais  comhléc  en  partie  par  Ift  i 
chute  des  pierres  de  la  paroi,  et  peut-être  du  toit. 

Les  pierres  de  la  paroi  reposaient  presque  toutes  sur  un  petit 
mur  d'appui  de  pierres  sèches,  la  couche  d'ossements  élant  partoul 
Inférieure  à  la  base  de  ces  pierres  ;  de  plus,  les  intervalles  des  grès, 
sont  remplis  de  pierres  de  moyenne  grosseur,  arrangées  avec  B(t 
les  unes  au-dessus  des  autres.  EnGn,  il  existe  du  côté  du  nord  un 
mur  de  soutènement,  ou  plutilt  un  assemblage  de  pierres  destinées 
probablement  à  atténuer  la  pression  des  terres,  et  dans  ce  mur, 
l'auteur  a  rencontré  un  fragment  de  crâne  et  une  hachette  rolaillt-e 

Les  objets  trouvés  dans  les  diverses  chambres  sont  nombreux. 

Dans  la  première,  celle  d'entrée,  M.  de  Caix  a  trouvé  une  hachette 
de  librolite  percée  par  le  haut  ;  un  anneau  rond  de  spath  fluor  ;  un 
polypier  de  la  craie,  arrondi  de  mainère  à  former  un  anneau  ;  deux 
pointes  de  lance  de  silex  ;  une  grande  hache  polie  de  silex  coméen  ; 
une  longue  dent  de  porc;  deux  canines  de  cheval  percées  à  une  de 
leurs  estrémilés:  deux  fra.imienlsde  couteaux  de  silex,  etc.  Dans  la 


LE  DlLllVIUM.  à07 

seconde,  .celle  du  milieu,  mesurant  seulement  Q^jSO  de  large,  on  a 
ramassé,  outre  un  grand  nombre  de  silex  votifs,  comme  dans  les 
autres  chambres,  un  grand  vase  de  poterie  rouge  de  20  centimètres 
de  haut  sur  15  de  large  :  cette  poterie  a  la  forme  d'un  manchon  ;  elle 
est  faite  à  la  main,  cuite  sur  le  feu,  et  plus  large  à  sa  partie  supé- 
rieure qu*à  sa  partie  inférieure;  elle  porte  à  son  extrémité  supé' 
rieure  un  renflement  exécuté  au  moyen  de  la  pression  des  doigts. 
La  môme  chambre  a  fourni  une  pointe  de  flèche  ébarbée,  brisée  à  la 
naissance  de  la  pointe  destinée  à  entrer  dans  le  bois,  une  sorte  de 
racloir,  etc.  Enfin,  c'est  dans  la  troisième  chambre  que  furent  dé' 
couverts,  outre  les  débris  de  près  de  quarante  squelettes  plus  ou 
moins  incomplets,  cinq  crânes  posés  sur  une  même  ligne,  et  sous 
chacun  de  ces  crânes  l'amulette  que  chaque  individu  devait  porter 
au  cou,  c'est-à-dire  :  un  collier  de  rondelles  d'os  et  d'ardoise,  au 
bout  duquel  pendent  un  amulette  de  jadéite,  un  anneau  de  calais, 
un  disque  de  schiste  coticule  avec  petits  fossiles,  enfin  deux  dents 
de  cheval  percées. 

La  plus  intéressante  de  ces  pièces  est  certainement  le  collier^  dont 
l'auteur  est  parvenu  à  recueillir  presque  toutes  les  rondelles  en 
passant  le  sable  avec  un  tamis  très-fin.  Ces  rondelles  ont  dû  être 
tournées,  comme  on  peut  s'en  convaincre  par  un  minutieux  exa- 
men. Outre  ces  amulettes,  cettQ  chambre  contenait  encore  :  quatre 
couteaux  de  silex  pyromaque  ;  une  pointe  de  lance  de  silex  cor* 
néen;  une  grande  hache  de  silex  blanc. 

M.  Pruner-bey  (1),  en  nettoyant  un  des  crânes  (féminin)  de  la 
gangue  qui  l'entourait,  a  trouvé  un  bout  supérieur  d'omoplate 
humaine,  dans  laquelle  une  incision  très-nette  avait  été  faite  ;  cette 
incision  était  remplie  par  une  petite  rondelle  exactement  semblable 
à  celles  du  collier,  et  cette  rondelle,  collée  à  l'os  par  une  matière 
gélatineuse,  a  dû  servir  à  suspendre  ce  singulier  scapulaire  au  cou 
de  cette  dévote  primitive. 

Par  exemple,  une  sépulture  antéhistorique  a  été  découverte  aux 
environs  du  village  de  Champceuil,  arrondissement  de  Corbeil 
(Seine-et-Oise),  près  du  tracé  de  l'aquediic  de  la  Vanne,  au  sommet 
d'un  mamelon  de  sable  de  Fontainebleau  (2).  Des  squelettes  étaient 
ensevelis  dans  le  sable,  entre  un  banc  de  calcaire  de  Beauce  et  une 

(1)  M.  le  docteur  Pruncr-bey  a  fait  une  étude  très-complète  des  crânes  de 
Yauréal  (Hébert,  Builet.  de  la  Soc.  d'anthropologie,  2«  série,  1867,  t.  Il,  p.  680). 

(2)  Belgrand,  la  Seine,  le  bassin  parisien  aux  âges  antéhistoriques,  l.  I, 
p.  473. 


TERRAIN  QUiTKKNAIRE. 
table  de  grès.  Ils  étaîr'nt  assis,  les  genoux  relevés  sous  le  menton. 
La  découverte  a  été  faite  par  les  ouvriers  qui  exploitent  le  grès  pour 
en  faire  des  pavés;  on  suppose  qu'il  y  avait  douze  squelettes:  un 
seul  a  été  sauvé  par  51.  Bréguet,  qui  l'a  déterré  lui-même,  ainsi 
qu'un  vase  et  un  couteau  de  silex  trouvés  dans  la  sépulture.  Le  sque- 
lette est  remarquable  par  sa  petitesse  ;  il  appartenait  il  un  liomine 
âgé,  atteint  de  rachitisme. 

M.  le  docteur  Eugène  Robert  a  découvert  une  sépulture  anléliîs- 
toriqueà  Meudon.en  juillet  I8!i5  (1).  Ilarecoiinuquecemonumeul 
était  une  petite  allée  couverte,  très-surbaîssée,ptutât  qu'un  dolmen, 
Il  fut  démoli,  et  ses  débris,  conservés  dans  le  parc  de  Meudon 
jusqu'au  moment  du  siège  de  Paris  (1B70),  où  les  savants  allemands 
ne  trouvèrent  rien  de  mieux  à  faire  que  de  les  précipiter  dans  les 
fossés. 

Le  monument  de  Meudon  renfermait  les  traces  de  deux  races 
humaines  très-différentes,  comme  il  est  aisé  de  s'en  convaincre  en 
examinant  les  crânes  recueillis.  Les  uns  appartiennent  bien  mani- 
festemenl  au  type  celtique  de  M,  le  docteur  Pruuer-bey  ;  les  autres 
à  la  race  mongoloïde  de  cet  anlhropologiste.  Ces  derniers  se  trou- 
vaient, dit-un,  dans  la  zone  la  plus  profonde  et  étaient  colorés  en 
gris  par  le  manganèse;  les  crânes  celtiques,  au  contmire,  se  trou- 
vaient plus  près  de  la  surface  du  .sol,  et  présentaient  la  teiule 
jaunâtre  ordinaire  des  os. 

'2.  —  Diluvium  rouge. 

Caractères  oénèhaux.  —  Dans  toutes  les  localités  où  se  trouvent 
simultanément  le  diluvium  gris  et  le  diluvium  rouge,  celui-ci 
i-ecouvro  toujours  le  premier.  C'est  au  point  que  relativement 
aux  recherches  de  silex  taillés  et  de  fossiles  dont  l'Age  a  besoin 
d'être  précisé.  M,  Hébert  pose  en  principe  que  la  présence  du 
diluvium  rouge  est  le  seul  caractère  certain  de  l'iuté.grité  du  dilu- 
vium gris  SQUs-jacent. 

Souvent,  cependant,  le  diluvium  grisn'a  pas  ce  couronnement, et 
il  n'est  pas  raie,  Ji  l'inverse,  que  le  diluvium  rouge  repose  direc- 
tement sur  une  couche  d'un  ùge  tout  ditréreiit.  Il  en  résulte  mani- 
festement que  ces  deux  dép<^ts  sont  indépendants  l'un  du  l'autm, 


(I)  lïiig:ène  Robert,  Comptea  nndm  de  r4<:aiéi^ie  dea  n 
tb  se|it,  1845, 


«X,  ISA  I-  >['(■• 


LE  DlLllVllM.  AOe 

suivant  la  remarque  que  Sénarmont  fit  le  premier  aux  environs 
ie  Paris  (1). 

Un  caractère  à  peu  près  constant  du  diluvium  rouge  est  de  pré- 
senter une  surrace  inrérieure  extrêmement  onduleuse  et  tour- 
mentée, donnant  l'idée  d'un  ravinement  profond  que  la  roche 
sous-jacenle  aurait  subi  au  moment  de  son  dcpât.  Ce  ravinement 
est  d'ailleurs  très-cerrain  dans  une  foule  de  cas,  et  nous  aurons  à  y 
revenir.  Mais  souvent  aussi  il  est  purement  apparenL  C'est  ce  qui  a 
lieu  spécialement  lorsque  les  deux  dépôts  de  diluvium  sont  directe- 
ment superposés  l'un  à  l'autre.  L'aspect  premier,  comme  le  montre 
la  figure  106,  donne  l'impression  d'un  ravinement  subi  par  le  dilu- 


FlG.  106.  —  Coupe  montrant  la  superposition  ilu  diluvium  rouge  (1)  au  diluvium 
gria  (2),  et  la  cgntinuité  de  certains  lits  de  galets  au  travers  de  cea  deux 
diluviuiDs. 


TÏum  gris,  et  que  l'autre  serait  venu  combler.  Mais  en  y  regardant 
de  plus  près,  on  reconnaît  que  les  prolongements  vers  le  bas  de  la 
matière  colorante  du  diluvium  rouge  ont  pu  se  faire  sans  déplacer 
les  cailloux  gris  qui  le  supportent.  Souvent  en  elTet  les  lits  hori- 
zontaux de  ces  cailloux  se  prolongent  sans  subir  la  moindre  dé- 
viation au  travers  de  parties  dont  les  unes  sont  rouges  et  les  autres 
grises.  Comment  expliquer  cette  disposition,  même  en  admettant 
que  des  infiltrations  se  sont  produites  efllre  les  deux  couches  pri- 
mitivement parallèles  ? 

Et  cette  opinion  est  confirmée  par  l'examen  de  la  substance 
à  laquelle  le  diluvium  rouge  doit  sa  couleur.  C'est  »ne  argile  très- 
fine,  et  par  conséquent  très-délayable,  dans  laquelle  sont  noyés  des 
cailloux  en  général  fort  analogues  à  ceux  du  diluvium  gris. 

On  remarque  pourtant  certaines  différences  entre  les  deux 
diluviums,  mais  il  ne  faut  pas  leur  attribuer  une  grande  constance. 

(1)  De  Sénarmonl,   Descriplioii  géologique  'lu  département  lia  Seine-el-Oim, 


416  TERIIAIM  (JUATEKSAII 

Les  fossiles  sonl  plus  rares  ùaus  le  rouge  qnodans  l'autre.  Les  silex 

y  sont  quelquefois  moins  roulés,  k's  galels  souvent  moins  gros. 

Nous  reviendrons  tout  à  l'heure  sur  ce  terrain,  en  cherclianl 
quelli'  orifiine  et  (jumI  mode  du  fonnalionon  piiut  lui  attribuer. 

Carictéres  cénbraijs.  —  Le  lœss  conslitue  dans  nos  environs 
une  sorte  de  limon  fin  souvent  lié  par  ses  allures  avec  les  diluviums 
qui  Tiennent  do  nous  occuper,  et  que  pour  celle  raison  nous  lais- 
sons avec  eux,  mais  parfois  aussi  complètement  indépendant.  Son 
nom  lui  vient  de  son  analogie  d'aspect  avec  le  dépôt  timoneuiL 
de  la  vallée  du  Rhin,  connu  en  Alsace  depuis  très-longtemps  sous 
les  noms  de  lœss  ou  de  lefirn . 

Lesaltitudcs  qu'il  peutalteindre  autour  de  Paris  varient  beaucoup. 
A  Gentilty,  ii  est  à  50  mètres;  à  Bellevue,  à  110.  Mais  cette  der- 
nière cote  est  tout  à  fait  esceptionnelle. 

AfiE  DU  L(KSs,  —  Son  âge,  par  rapport  aux  autres  dépôts  dilu- 
viens, n'est  guère  cei-lain.  M.  Charles  d'Orbigny  le  regarde  comme 
pouvant  recouvrir  le  diluvium  rouge,  et  par  conséquent  comme 
étant  plus  récent.  M.  Héliert,  au  contraire,  le  place  cnli-e  le  dilu- 
vium gi'is  et  le  diluvium  rouge.  Nous  verrons  comment  on  peut 
rendre  compte  de  ces  divergences  d'opinions. 

Existence  de  deux  u(KS5  superposés.  — Dans  la  plupart  des  localités 
où  il  se  présente,  et  suivant  la  remarque  de  M.  Delanoue(l),  le  lœss 
se  subdivise  en  deux  niveaux  [tarfaitement  tranchés.  Le  plus  infé- 
rieur est  de  couleur  d'oci-e  jaune  clair,  argilo-sableux  et  si  maigro, 
qu'on  ne  peut  le  faire  entrer  que  pour  un  tiers  ou  un  cinquième 
dans  la  fabrication  des  briques.  On  l'appelle  ar^i'/e'/e  en  Normandie, 
terre  douce  en  Picardie.  Il  contient  toujours  une  forte  proportion  de 
calcaire  qui  va  jusqu'à  0,30,  en  partie  dans  sa  piUe,  en  partie  sous 
forme  de  concrétions  luberculaires  ou  cylindriques,  sur  lesquelles 
nous  reviendrons.  C'est  ce  lœss  inférieur  qui  offre  In  plus  grande  aoa> 
togie  avec  celui  des  bordsdu  Rhin.  Il  est  presque  toujours  ivcouvert 
par  le  lœss  supérieur,  mais  il  ne  s'étend  nt  aussi  loin  ni  aussi  haut, 
ce  qui  montiv  sa  parfaite  indépendance.  Sa  stérilité  est  notoire;  en 
Picardie,  il  ne  rend  pas  la  semence  quand  il  est  cultivé  seul  el  sans 
amendements.  Le  lœss  sup^Vieurest  d'un  brun  oereux  rougcfltre;il 


(1)  Delanoue,  Buikt.  de  la  Suc.  géologirp 


,   2-  sWc,  1867,  1 


LE  DILLVIUM.  Hi 

est  plus  ferrugineux  el  d'une  nuance  plus  foncée  que  celle  du  lœss 
inférieur,  dont  il  se  distingue  souvent  par  une  ligne  de  démarcation 
nettement  tranchée.  Il  est  bien  plus  argileux  que  le  précédent,  et 
généralement  connu  sous  le  nom  d'argile  et  de  terre  à  briques,  parce 
qu*il  peut  être  employé  seul  à  cet  usage.  Le  calcaire  n*est  pas  un 
élément  essentiel  et  caractéristique  de  sa  composition,  car  les  acides 
n*y  produisent  pas  de  sensible  effervescence.  Son  caractère  principal 
et  tout  particulier,  est  de  recouvrir  tous  les  terrains  sans  exception 
et  de  n'être  recouvert  par  aucun  autre.  11  s'étend  comme  un  manteau 
immense  sur  les  plaines  et  plateaux  de  la  Beauce,  de  la  Brie,  de  la 
Normandie,  de  la  Picardie,  de  l'Artois,  des  Flandres,  delà  Belgique 
et  d'une  partie  des  Pays-Bas  et  de  la  Prusse  rhénane,  dont  il  fait  la 
richesse  par  sa  constante  fertilité.  Ce  manteau  de  limon  est  tracé  à 
Paris  et  dans  le  Nord  par  les  buttes  tertiaires  qui  formaient  au 
milieu  des  eaux  du  lœss  supérieur  une  multitude  d'îlots  et  de  véri- 
tables archipels  (moulins  de  Sannois,  Montmorency,  mont  Cassel, 
mont  Noir,  mont  des  Chats,  etc.).  Et,  remarquons-le  bien,  ces  îles, 
ces  portions  du  sol  que  n'a  pu  submerger  le  lœss  supérieur,  ne  se 
trouvent  pas  à  l'est  dans  les  contrées  aujourd'hui  hautes,  mais  à 
l'ouest,  dans  celles  qui  sont  maintenant  peu  élevées  au-dessus  de 
la  mer,  dans  les  Flandres  et  aux  environs  de  Paris. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  deux  lœss  ont  une  composition  massive 
homogène,  non  stratifiée  ;  de  plus,  et  cela  .est  bien  extraordinaire, 
ils  sont  à  peu  près  dépourvus  de  fossiles.  Ceux-ci  consistent  presque 
exclusivement  en  coquilles  encore  vivantes  dans  le  pays,  qu'il  est 
très-difficile  de  distinguer  de  celles  qui  chaque  hiver  s'enfouissent 
volontairement  pour  se  soustraire  au  froid,  et  où  Ton  remarque 
surtout  des  Hélix,  des  Cyclostoma,  des  Papa,  etc. 

Le  lœss  renferme  à  peu  près  toujours  des  sortes  de  tubulures 
blanches  plus  ou  moins  ramifiées,  d'un  aspect  très-caractéristique 
et  qu'on  retrouve  cependant  dans  beaucoup  d'autres  formations. 
Elles  sont  dues  à  un  dépôt  cylindroïde  de  carbonate  de  chaux  que 
les  racines  des  végétaux  vivants  déterminent  autour  d'elles,  grâce 
aux  acides  qu'elles  exsudent  par  le  fait  de  leur  respiration.  On  sait 
en  effet  que  les  racines  émettent  des  acides  capables  de  dissoudre 
de  la  chaUx,  même  quand  elle  est  à  l'état  de  calcaire.  C'est  ce  que 
montrait  d'une  manière  très-intéressante  une  plaque  de  marbre 
blanc  déposée  à  l'Exposition  universelle  de  1867.  Cette  plaque,  con- 
stituant le  fond  d'une  caisse  où  des  plantes  avaient  poussé,  montrait 
une  surface  profondément  corrodée  sur  laquelle  chaque  racine  avait 


r 


m  TUtHlLN  UtATERNAIKE. 

cRosé  on  iiWtm  où  Yoa  eùl  pu  roir  son  moule.  La  chaux,  entraînée 
à  l'élal  dr  f4-\  ùi^anique.  ne  lardail  pas  à  repasser  à  l'élat  de  calcaire 
qui  imprë^naît  la  terre.  C'est  une  réaction  toute  pareille  qui  a  lieu 
dans  le  lœss,  et  te  (raverse  ea  tous  sens  de  ces  iunomliraliles  lubu- 
lon-s  tapissées. 

Co  autre  minéral  caïadéristique  du  lœss  est  la  marnolillie  tulwr- 
culaire  qa'on  y  Irouve  en  abondariœ  et  liont  l'ongine  est  liée  à  celle 
ik-s  tubulures  blancb*».  Le  calcaii'e  dissous  est  venu  en  elTet  en 
certains  points  ômenler  la  matière  limoneuse,  et  donner  naissance 
ftox  concrétions  auxquelles  nous  faisons  allusion. 

TâAt^BS  pu  LŒSS.  —  Le  lœss  est  susceptible  de  quelques  usages. 
D'abord  au  point  de  vuea^cole.  on  peut  remarquer  que  le  lœsscon- 
slitue  une  terre  végétale  par^ite.  La  fertilité  proverbiale  de  la  plaine 
du  Ithin  est  une  preuve  de  ses  éminenles  qualités  agronomiques, 
et  l'on  conifNrend  que  dans  certaines  circonstances  le  lœss  ait  é\è 
transporté,  luéme  à  de  grandes  distances,  comme  amendement. 

Le  Icess  étant  un  peu  plastique  à  cause  de  l'argile  qu'il  renferme, 
on  l'utilise  comme  terre  à  pots.  Les  pots  à  fleur  en  sont  habituel- 
lement faits.  La  /err«  à  poék  des  fumistes  est  du  lœss. 

LE    LIMOS   DES   PLlTEArX. 

C.\R.\CTtRES  GÉNÉRArs.  —  Les  plateaux  de  nos  environs  sont  en 
général  recouverts  d'une  couche  mince  et  continue  d'un  limon, 
qui,  par  sou  aspect  général,  rappelle  ia  matière  argileuse  du  dilu- 
vium  rouge. 

Sur  le  plateau  de  la  Brie  il  offre  des  caractères  identiques  à  ceui 
du  limon  de  Flandre  et  de  Picardie. 

Celle  argile  sableuse  forme  la  couche  superlicielle  du  sol  en  un 
grand  nombre  de  points.  Elle  existe  sur  les  versants  de  la  plupart 
des  vallées  comme  sur  les  plateaux,  et  l'on  peut  dire  que  c'est  à  elle 
qu'est  due  la  fertilité  de  la  plus  grande  partie  du  département  île 
Seine-et-Marne,  où  elle  est  généralement  répandue,  surtout  entre 
les  deux  rivières  d'où  ce  déparlement  tire  son  nom.  Elle  e^t  notam- 
ment très-dé veloppée  sur  le  plateau  de  Tarterel,  pri-s  de  la  Fert^ 
sous-Jouarre,  où  l'on  exploite  depuis  longtemps  tes  pierres  Jl  meules 
dont  la  réputation  est  bien  connue  et  qui  s'expédient  dans  toute 
l'Europe  et  même  en  Amérique.  A  la  partie  supérieure  de  ce  plateau, 
elle  atteint  jusqu'il  12  mètres  de  puissance.  Ou  est  donc  obligé  de 
faire  des  déblais  considérables  pour  découvrir  la  picn'e  exploitable. 


LE  LIMON  DES  PLATEAUX.  A13 

•Les  talus  de  ces  hautes  tranchées  sont  entièrement  dans  un  limon 
argilo-sableux  jaune,  tout  à  fait  semblable  au  lœss  du  nord  ;  et  il  ne 
se  trouve  que  quelques  lambeaux  des  sables  marins  supérieurs 
entre  cette  argile  et  le  massif  de  meulières,  dont  l'épaisseur  est 
moyennement  de  U  mètres.  Dans  la  Brie,  on  rencontre  le  limon  par- 
tout où  l'on  prend  la  peine  de  le  rechercher.  De  la  Ferté-sous-Jouarre 
à  Montmirail,  à  Coulommiers,  à  la  Ferté-Gaucher  et  à  Provins,  de 
Meaux  à  Melun  et  à  Brie-Gomte-Robert ,  on  peut  toujours  constater 
son  existence,  soit  à  la  surface  des  plateaux,  soit  sur  les  versants 
sud  des  vallées,  qui  sont,  la  plupart  du  temps,  beaucoup  moins 
inclinés  que  ceux  du  nord. 

Ce  fait,  que  l'on  peut  remarquer  dans  le  nord  de  la  France,  se 
reproduisant  aussi  aux  environs  de  Paris,  paraît  acquérir,  par  cela 
même,  une  assez  grande  généralité  pour  mériter  d'être  signalé  à  l'at- 
tention des  géologues  :  car  il  facilite  beaucoup  la  confection  des 
cartes  géologiques  détaillées.  On  peut,  à  l'exemple  de  M.  Meugy, 
le  formuler  de  la  manière  suivante  :  Quand  une  vallée  est  dirigée 
du  sud  au  nord  ou  de  l'est  à  l'ouest,  dans  une  contrée  couverte  de 
limon,  c'est  sur  le  versant  de  l'est  ou  sur  celui  du  nord,  dont  le  talus 
est  le  plus  rapide,  que  se  dessinent  les  affleurements  des  divers  ter- 
rains, tandis  que  le  versant  de  l'ouest  ou  du  sud,  qui  présente  une 
inclinaison  très-faible  relativement  au  précédent,  est  presque  tou- 
jours couvert  entièrement  de  limon. 

Ce  même  terrain  existe  aussi  dans  Seine-et-Oise,  où  il  est  toute- 
fois plus  restreint  que  dans  Seine-et-Marne.  C'est  surtout  au-dessus 
des  meulières  supérieures  qu'il  s'étend  avec  le  plus  de  continuité, 
et  il  nous  suffira  de  citer  comme  exemple  les  excellentes  terres  de 
la  plaine  de  Trappes,  dont  il  constitue  le  sous-sol.  On  reconnaît* 
aussi  l'argile  jaune  du  limon  dans  la  plupart  des  vallées,  surtout  sur 
les  versants  sud  et  ouest,  où  elle  masqué  le  plus  souvent  les  affleu- 
rements des  terrains  inférieurs. 

Ce  dépôt  superficiel,  qui  a  été  formé*  à  l'époque  quaternaire, 
lorsque  le  relief  du  sol  se  rapprochait  beaucoup  de  sa  configuration 
actuelle,  recouvre  les  terrains  antérieurs  sous  forme  de  manteau, 
de  sorte  qu'il  n'est  pas  possible,  à  priori,  de  prévoir  ses  gisements 
comme  pour  les  couches  horizontalement  stratifiées.  Tantôt  il  se 
trouve  au  sommet  des  plateaux,  comme  aux  environs  de  Trappes, 
tantôt  sur  les  flancs  des  vallées,  comme  entre  Gercanceaux  et 
Nemours.  A  3  kilomètres  d'Étampes,  sur  la  route  de  Pithiviers, 
il  se  montre  à  la  cote  d'environ  140  mètres,  recouvrant  le  calcaire 


414  TERRAIN  QUATERNAIRE.  ' 

(le  Bcàuce,  taudis  qu'à  peu  de  dislance,  à  la  Ville-Sauvage,  c'est  uû 
terrain  sableux  et  glaiseux  qui  affleure  au  niveau  de  150  mètres. 

Le  limon  empâte  souvent  des  blocs  de  meulière,  et  il  en  est  de 
même  du  terrain  à  cailloux  qui  se  trouve  à  la  base  de  ce  dépôt. 
Entre  la  filature  d'Yères  et  le  chemin  de  fer  de  Lyon,  par  exemple, 
j'ai  observé,  à  10  mètres  à  peine  au-dessus  du  niveau  des  eaux  de 
la  rivière,  un  gros  bloc  entouré  d'une  argile  jaune,  dans  laquelle  on 
distinguait  de  petites  coquilles  terrestres  (Pupa^  Heliœ), 

Usages  du  limon.  —  Le  limon  des  plateaux  est  utilisé  comme  le 
lœss  et  plus  que  lui  à  la  fabrication  des  briques.  Aux  portes  mêmes 
de  Paris  on  voit,  de  toutes  parts,  les  petits  établissements  des  bri- 
quetiers  exploitant  ce  dépôt  superficiel. 

C'est  à  lui  que  nous  rattachons,  en  qualité  d'appendice,  le  minerai 
ferro-manganésifère  qui  se  présente  sous  forme  de  poudingue  à  la 
surface  de  divers  plateaux,  comme  celui  de  Bellevue,  où  il  atteint 
170  mètres  d'altitude.  Dans  la  Brie  on  l'observe  à  100  mètres,  et, 
d'après  M.  de  Lapparent,  c'est  encore  le  même  dépôt  qui  se  montre 
à  30  mètres  à  la  surface  du  pays  deBray  (1).  Le  limon  proprement 
dit  recouvre  en  général  le  minerai  en  question,  qu'on  n'a  pas  songé 
à  utiliser,  vu  son  peu  d'épaisseur  et  de  pureté. 

Age  du  limon.  —  Comme  on  voit,  nous  rangeons  le  limon  des 
plateaux  parmi  les  dépôts  quaternaires.  Telle  est  aussi  l'opinion 
d'un  très- grand  nombre  de  géologues.  Pourtant  M.  Élie  de  Beau- 
mont  le  considérait  comme  pliocène.  De  fait,  il  est  peut-être  antérieur 
au  diluvium  gris  ;  mais  sa  formation  pourrait  bien  continuer  sous 
nos  yeux.  C'est  un  point  qui  nous  occupera.  Il  ne  renferme  d'ail- 
leurs pas  de  débris  de  mammifères,  et  ses  coquilles  appartiennent 
toutes  à  des  mollusques  encore  vivants» 

LES   CAVERNES. 

Caractères  généraux,  t- C'est  aussi  parmi  les  dépôts  quaternaires 
qu'il  faut  ranger  ceux  qui  remplissent,  dans  nos  environs,  des  exca- 
vations de  formes  diverses,  auxquelles,  par  extension^  on  a  donné 
le  nom  de  cavernes.  On  se  tromperait  fort  sij  d'après  ce  nom,  on 
s'attendait  à  rencontrer  des  grottes  proprement  dites  ou  des  caves 
naturelles.  Les  cavernes  dont  nous  allons  nous  occuper  sont,  sauf  de 
très-rares  exceptions,  des  fentes  de  certaines  roches  actuellement 

(1)  De  Lapparent,  Bullct.  do  la  Soc,  géologique^  1^  série,  187îi,  t.  XXIX, 
p.  333. 


.LES   CAVEKHES.  Slî 

remplies  de  limon,  ou  des  interstices  entre  des  blocs  éboulés.  La 
figure  1 07  montra,  d'une  manière  générale,  comment  se  pi'ésentent 
les  cavernes  qu'on  peut  observer  sur  les  flancs  du  coteau  d'Auvers, 
auprèsde  Pontoise,  eldont  l'étude  a  occupé  successivement  M.  Charles 
d'Orbigny  et  M.  Desnoyers.  On  en  retrouve  d'identiques  dans  une 
foule  d'auti'cs  localités,  comme  l'IsIe-Adam,  Montmorency,  etc. 


it  lee  blocs  éboulva  sur  les  flancs  du  coteau  d'Auvers, 
cl  les  cavernes  qui  en  résultent. 
-  4.  Calcaire  grossior.  —  3.  Cnuclios  do  gril.  —  i.  Sobl«  di;  Uf.ii- 


Faune  des  cavëbnes.  —  Les  fossiles  trouvés  dans  les  cavernes 
sont  très-nombreux,  et  appartiennent  surtout  à  des  mammifères  dont 
beaucoup  ont  cessé  de  vivre  dans  la  contrée  et  dont  plusieurs  même 
sont  d'espèces  éleintes.  On  en  doit  un  examen  k  M.  Pomel. 

Le  renne  [Cervus  Tarandm),  li-ouvé  dans  les  cavernes  de  Mont- 
morency, doit  être  cité  tout  de  suite  à  cause  do  la  présence  du  même 
animal  dans  les  cavernes  du  midi  de  la  France,  où  des  os  sont  asso- 
ciés aux  vestiges  de  l'homme  quaternaire.  Il  résulte  en  effet,  de  la 
comparaison  de  ces  gisements,  des  indications  précieuses  quant  à 
l'ôge  des  cavernes  parisiennes;  indications  confirmées  d'ailleurs  par 
la  présence  des  autres  fossiles  qu'elles  ont  fournis.  Le  renne  de 
Montmorency  est  représenté  par  des  dents,  des  fragments  de  bois  et 
des  os  divers. 

L'ours  des  cavernes  {Ursus  spelœus,  lig.  108)  est  représenté  par 
des  dents  et  des  os  divers  qu'on  a  recueillis  dans  plusieurs  sablières 
de  Paris  et  des  environs.  Les  restes  de  cette  curieuse  espèce  indi- 
quent des  individus  de  très-forte  toille,  ce  qui  permet  de  les  distin- 
guer aisément  de  cens  des  ours  actuels.  Ils  s'en  éloignent  encore, 
mais  non  dans  tous  les  cas,  par  le  grand  développement  de  leurs 
Ikisscs  frontales  et  par  la  grande  différence  de  leurs  lignes  sagittale 


TERRAIN  OliATEHNAIIiE. 
el  nnsiilo.  Ils  onl  aussi  le  bord  inférieur  des  inandibiiks  pins  convexe, 
sui'loiil  au-dessous  de  la  pénultiî;mc  molairf,  Uindis  que,  dans  nos 
ours  actuels,  sa  direction  approche  davantage  de  la  ligne  droite. 
A  ctis  caractères  il  faut  ajouter  que  les  petites  molaires,  qui  devraient 
Èlve  au  nombre  de  'i  de  chaque  calé,  à  chaque  mâchoire,  élaieiil 
caduques  de  très-bonne  heure,  et  qu'elles  disparaissaient,  laissant 
entre  les  grosses  molaires  et  les  canines  une  barre  complète. 


Fie.  108.  —  Tdie  de  VUrsus  spe/a-us. 

Le  g:rand  chat  des  cavernes  {Felis  spelœa)  a  été  ri.-cuoilli  à  Aiiïïts, 
eu  compagnie  de  l'hyène  (Hi/œna  spelœa), 

A  Montmorency,  on  a  recueilli  le  Spermophilm  supercilioiiiii,^'' 
Lepiis  dilavianus,  la  musaraifîne  {Sorcw  telragonurus),  des  cheval», 
des  bœufs,  1  élan,  etc. 

LES   TOUBBIÈHBS. 

Caractères  génébalx.  —  Enfin,  parmi  les  formations  quatfif- 
naires,  il  faut  citer  les  tourbières,  qui  font  aussi  partie  du  terrain  «tii- 
temporain,  mais  qui  contiennent  souveut  dans  leurs  couches  infé- 
rieures des  restes  d'animaux  éteints.  C'est  ainsi,  pour  ne  citer  qu'un 
exemple,  qu'aux  environs  d'Arpajon  on  a  extrait  d'une  tourbière  des 
restes  de  ce  Bas  primigenius  que  nous  a  déjà  fourni  le  diluviuiH 
proprement  dit.  Dans  certaines  localités,  des  tourblèivs  sont  extrê- 
mement riches  en  fossiles.  En  Irlande,  on  en  a  extrait  par  exemple 
le  grand  Megaceros  hibermcus,  cerf  éteint  dont  les  bois  avaient  3  mi- 
tres d'envergure.  En  Danemark,  les  tourbières  ont  fourni  les  fâiU 
les  plus  intjiLirlaiils  à  l'égard  de  l'homme  quaternaire,  etc. 


LES  TOURBIÈRES.  417 

Aux  environs  de  Paris,  les  tourbières  couvrent  des  surfaces 
considérables  et  donnent  lieu  à  de  vastes  exploitations,  la  tourbe 
constituant  un  combustible  souvent  employé.  On  peut  en  voir 
de  très-belles  dans  les  vallées  d'Essonne  et  de  moins  grandes 
à  chaque  instant  sur  les  rives  de  la  Seine,  de  l'Oise,  de  l'Aisne, 
de  la  Marne,  etc. 

Mode  de  formation.  —  L'origine  des  tourbières  est  entièrement 
intéressante. 

L'eau  est  l'agent  essentiel  du  tourbage  ;  mais  pour  que  ce  phéno- 
mène prenne  naissance,  il  faut  un  concours  de  circonstances  que 
d'Archiac  a  cherché  à  préciser.  Suivant  ce  géologue,  pour  que  la 
tourbe  se  forme  par  suite  de  la  décomposition  des  matières  végé- 
tales, il  faut  que  les  eaux  ne  soient  pas  complètement  stagnantes, 
qu'elles  ne  charrient  pas  une  grande  quantité  de  limon,  qu'elles 
soient  peu  sujettes  à  de  grandes  crues.  Il  faut  en  outre  qu'elles 
soient  Irès-peu  profondes,  que  leur  mouvement  soit  très-peu 
rapide,  et  qu'elles  roulent  sur  un  fond  argileux  ou  peu  perméable, 
et  non  sur  des  dépôts  de  transport  diluvien,  de  sable,  de  gravier  ou 
de  cailloux  roulés.  Les  vallées  essentiellement  tourbeuses,  telles 
que  celles  de  l'Authie,  de  la  Somme,  de  l'Ailetle,  de  l'Ourcq,  de  l'Es- 
sonne, des  petits  affluents  de  la  rive  droite  de  l'Oise,  dans  le  dépar- 
tement de  ce  nom,  de  la  Brèche,  du  Thérain  et  de  l'Epte,  etc., 
sont  plus  ou  moins  argileuses  dans  toute  leur  étendue  ;  tandis  que 
les  vallées  proprement  dites  de  l'Oise,  de  l'Aisne,  de  la  Marne,  de  la 
Seine,  dont  les  eaux  coulent  sur  un  diluvium  vaseux  et  un  lit  de 
cailloux  roulés  plus  ou  moins  épais  et  plus  ou  moins  étendu  sur 
leurs  bords,  ne  présentent  nulle  part  de  véritable  tourbe  continue 
sur  des  surfaces  d'une  certaine  importance. 

Parmi  les  végétaux  dont  les  débris  concourent  à  la  formation  de 
la  tourbe,  ce  sont  les  mousses  du  genre  sphaigne  [Sphagnum)  qui 
prennent  le  rôle  le  plus  considérable.  Ces  plantes  aquatiques  sont 
vivaces;  la  seule  condition  nécessaire  à  leur  existence  paraît  être 
une  certaine  quantité  d'humidité  absorbée  par  la  couronne  ou  la 
tige  du  végétal.  Ce  qui  leur  permet  de  coopérer  si  activement  à  la 
formation  de  la  tourbe,  c'est  que,  comme  les  autres  mousses,  elles 
sont  acrogènes  ;  en  d'autres  termes,  elles  croissent  exclusivement 
par  leur  sommet,  et  à  mesure  que  la  partie  supérieure  de  la  tige 
s^allonge,  la  partie  inférieure  meurt.  Dans  une  masse  de  sphaignes, 
il  y  a  donc  deux  couches  superposées  :  l'une,  supérieure,  en  voie  de 
végétation  ;  l'autre,  sous-jacente,  déjà  soumise  à  Tadion  du  tourbage. 

ST..  MEUNIER.  27 


«18  TERRAIN  QUATERHimE 

Celle-ci  tend  sans  cesse  à  augmenter  d'épaisseur  par  l'addition  de 
la  couche  superficielle  destinée  à  être  à  son  tour  recouverte  par  un 
nouveau  Ht  de  sphaignes.  Dans  la  figure  1U9  nous  l'avons  même 
subdivisée  en  deux  niveaux,  correspondant,  le  supérieur  à  la  tourbe 
nouvelle,  et  l'autre  à  la  tourbe  déjà  devenue. compacte  par  suite  de 
la  compression  qu'elle  éprouve  de  la  part  de  la  masse  superposée. 


Fie   1 D9  —  Coupe  I 

3.  Splugmim  <^n  pleine  Té^dlalion.  —  S.  Tourbo 

La  croissance  des  sphaignes  est  très-rapide  ;  et  comme  ces  plantes 
se  ramifient  beaucoup,  elles  finissent,  en  se  pressant  les  unes  contre 
les  autres,  par  former  un  feutrage  épais  qui  recouvre  le  sol  ou  con- 
stitue au-dessus  des  eaux  marécageuses  une  espèce  de  plancher 
flottant  ;  sur  ce  plancher  d'autres  plantes,  puis  des  végétaux  ar- 
borescents, tinisscnl  par  se  développer.  Quant  à  la  rapidité  du 
développement  des  sphaignes  et  à  la  faculté  qu'elles  ont  d'envahir 
de  vastes  espaces  en  liës-peu  de  temps,  il  suffira,  pour  les  mettre ea 
évidence,  de  dire  que,  d'après  M,  Lesquereux,  une  seule  capsule  de 
Sphagnum  peut  contenir  jusqu'à  2  690  000  spores  ou  graines. 


CHAPITRE  II 

MODK   DE   FORMATION    DES    CltAVtERS   ET   l.EMORS 

OUATËItHAIRËS. 

1.  —  THÉORIES    PBOPOatES. 

Après  l'énumération  que  nous  venons  de  faire  des  foi-mations 
quaternaires  des  environs  de  Paris,  il  faut  chercher  à  en  expliquer 
l'origine  et  le  mode  de  formation. 


ORIGINE  DES  DÉPOTS  QUATERNAIRES.  419 

Un  fait  qui  ressort  de  l'étude  précédente  et  qu'il  est  important  de 
signaler  pour  le  but  que  nous  nous  proposons,  c'est  que  la  forma- 
tion des  diluviums  de  tout  genre  est  liée  de  la  manière  la  plus 
étroite  et  la  plus  évidente  au  creusement  des  vallées.  Le  môme  mé- 
canisme doit  simultanément  rendre  compte  des  deux  ordres  de  faits, 
et  c'est  une  raison  pour  que  nos  efforts  d'explication,  quel  qu'en 
soit  d'ailleurs  le  succès,  présentent  d'autant  plus  d'intérêt. 

Les  géologues  sont  assez  généralement  d'accord  pour  faire  du 
diluvium  le  résultat  de  phénomènes  violents  et  peu  prolongés.  Or, 
les  phénomènes  violents  ont  joué  ert  géologie  un  rôle  dont  l'impor- 
tance va  maintenant  en  diminuant  tous  les  jours.  Aux  anciennes 
révolutions  du  globe  dont  Guvier  a  donné  un  si  saisissant  spectacle, 
les  progrès  de  la  science  tendent  de  plus  en  plus  à  substituer  l'idée 
de  phases  ménagées  constituant  une  évolution  progressive.  Et  la 
formation  elle-même  des  chaînes  de  montagnes  apparaît,  dans 
beaucoup  de  cas  au  moins,  comme  un  phénomène  lent  dont  la  ma- 
nifestation a  pu  être  parfaitement  compatible  avec  la  continuation 
de  la  vie  dans  les  régions  mêmes  où  il  avait  lieu. 

A  ce  point  de  vue,  le  renouvellement  des  faunes  devient  le  résultat 
de  changements  lents  et  ménagés,  au  lieu  d'être,  comme  on  l'a  cru 
pendant  si  longtemps,  la  conséquence  nécessaire  de  destructions 
totales  et  à  chaque  instant  recommencées  de  tous  les  êtres  vivants. 
Contre  toute  attente,  le  diluvium  est  devenu  le  dernier  refuge  de 
celte  géologie  brutale.  Ceci  mérite  de  nous  arrêter. 

Dans  l'opinion  d'un  très-grand  nombre  de  géologues,  le  creuse- 
ment des  vallées  est  l'effet  d'un  immense  rabotage  infligé  aux 
formations  antédiluviennes  par  de  gigantesques  courants  d'eau. 
'Nos  collines  sont  comme  des  témoins  demeurés  après  ce  travail 
digne  des  Titans.  Le  mont  Valérien  se  prête  tout  spécialement  à 
celte  interprétation. 

Les  arguments  en  faveur  de  cette  hypothèse  ne  manquent  pas. 
L'un  d'eux  est  tiré  de  la  disposition  des  terrasses  de  graviers  qui 
longent  nos  vallées  et  dont  la  figure  1 10  donne  le  profil  général.  On 
peut  en  effet,  et  l'on  doit  y  voir  l'accumulation  des  produits  de  la 
grande  démolition  à  la  suite  de  laquelle  nos  collines  se  trouvent 
isolées  les  unes  des  autres.  Mais  si  ce  fait  est  incontestable,  le  point 
où  l'on  peut  discuter  est  de  savoir  si  la  démolition  a  été  rapide  ou 
lente;  si  les  terrasses  sont  le  produit  d'un  phénomène  violent,  ou  au 
contraire  d'une  action  analogue  h  celle  que  nous  observons  encore 
aujourd'hui. 


420  TERRAIN  QUATERNAIRE. 

Remarquons  tout  de  suite  que,  dans  tous  les  cas,  les  diverses  ter- 
rasses d'une  même  vallée  sont  nécessairement  d'âges  différents,  et 
que  la  plus  élevée  est  nécessairement  la  plus  ancienne. 

En  effet,  pour  que  les  deux  terrasses  supérieures  de  notre  vallée 
(2  et  2)  aient  pu  se  former,  il  fallait  évidemment  ou  que  la  vallée 
ne  fût  point  encore  creusée  autant  qu'elle  Test  actuellement,  ou 
qu'elle  eût  été  remplie  à  l'origine  dadiluvium  dont  les  terrasses  en 
question  ne  seraient  qu'un  reste.  Dans  les  deux  cas,  comme  on  voit, 
les  deux  terrasses  inférieures  2'  et  2'  correspondent  à  une  phase 
diluvienne  postérieure  à  celle  qui  a  produit  2  et  2. 


FiG.  110.  —  Disposition  générale  des  terrasses  de  gravier  le  long  des  rivières. 

1.  Limon  des  plateaux.  —  2.  Première  terrasse.  —  2'.  Seconda  lerrasse.  —  3.  Alluvioos 
actuelles.  —  4.  Lit  Am  la  rivière.  —  A  et  A'.  Niveaux  snccessi  fs  du  fond  de  la  vall(5e  dans 
les  époques  correspondantes  à  la  formation  des  terrasses. 


Toutefois  cette  conséquence  peut  conduire  dans  certains  cas  à 
un  résultat  paraissant  incompati bte  avec  ceux  que  nous  avons  con- 
statés précédemment,  et  qui  a  amené  M.  Belgrand(1)à  établir  entre 
les  deux  diluviums,  rouge  et  gris,  une  chronologie  précisément 
inverse  de  celle  que  nous  avons  admise. 

Voici  comment.  Auprès  de  Paris,  il  n'est  pas  rare  de  rencontreF 
le  diluvium  rouge  comme  constituant  seul  les  terrains  élevés  de  la 
vallée  de  la  Seine.  C'est  ce  qui  se  présente  à  la  butte  aux  Cailles 
par  exemple.  Au  contraire,  le  diluvium  gris  forme  à  la  gare  d'Ivry 
(rue  du  Chevalerel),  entre  autres,  la  terrasse  inférieure.  11  en 
résulte  donc  que  le  diluvium  gris  est  plus  récent  que  l'autre; 
c'est-à-dire  la  conclusion  inverse  de  celle  qu'on  obtient  par 
l'étude  des  carrières  où  les  deux  diluviums  se  montrent  simul- 
tanément. 

Nous  verrons  néanmoins  que  cette  divergence  peut,  avec  beau- 
coup d'apparence  d'exactitude,  être  attribuée  à  une  confusion  entre 
deux  ordres  de  phénomènes  parfaitement  distincts. 

Étant  doD'înosé  r|uela  formation  du  diluvium  doit  rendre  compte 


{\)  Belgrand,  Ballet,  de  ta  Soc.  géologique,  2^  sé-ie,  1864,  t.  XXI,  p.  178. 


THÉORIE  FLUVIALE.  Û21 

du  creusement  des  vallées,  voyons  quelles  sont  les  diverses  hypo- 
thèses proposées  jusqu*à  ce  jour.  Elles  sont  au  nombre  de  trois  : 

i  •  La  théorie  fluviale  ; 
2"  La  théorie  glaciaire  ; 
3^  La  théorie  marine. 

Examinons-les  successivement. 

1°  Théorie  fluviale,  —  M.  Belgrand,  qui  a  fait  une  spécialité  de 
Tétude  approfondie  des  terrains  quaternaires  parisiens,  est  le  défen- 
seur le  plus  ardent  de  cette  théorie. 

Suivant  lui,  la  vallée  actuelle  était  à  Tépoque  diluvienne  le  lit  d'un 
fleuve  gigantesque  coulant  dans  le  même  sens  que  le  fleuve  actuel, 
qui  ne  serait  qu'un  faible  résidu  de  la  rivière  quaternaire.  Les  eaux, 
très-limoneuses,  étaient  trop  rapides  d'abord  pour  déposer  les  troubles 
qu'elles  charriaient.  Leur  vitesse  leur  permettait  de  creuser  progres- 
sivement le  fond  de  la  vallée;  mais  à  mesure  que  la  dépression 
augmentait,  le  niveau  baissait  nécessairement  sur  les  plateaux,  et 
le  fleuve  subissait  un  ralentissement  proportionné. 

C'est  alors  que  le  limon  des  plateaux  se  serait  déposé. 

Les  parcelles  grossières  allaient  s'accumuler  sur  les  flancs  des 
coteaux  disposés  de  façon  à  se  trouver  préservés  du  choc  direct  de 
Peau,  et  y  constituaient  le  dépôt  que  M.  Belgrand  a  cru  devoir  dis- 
tinguer sous  le  nom  de  diluvium  des  coteaux  (1). 

Enfin,  les  sables  et  galets  voyageaient  au  fond  du  lit,  et  se  dépo- 
saient en  longues  bandes  sur  les  terrasses,  par  un  mécanisme  que 
l'on  met  en  usage  dans  nos  égouts  pour  y  faire  circuler  des  sables 
et  des  cailloux. 

A  leur  suite  s'étendaient  les  limons  :  le  rouge  sur  les  terrasses 
élevées,  et  le  lœss  sur  le  diluvium  gris. 

Parmi  les  diverses  objections  qu'on  peut  faire  à  cette  théorie,  et 
qui  nous  engagent  pour  notre  part  à  ne  pas  l'adopter  sans  réserve, 
est  la  difficulté  d'assigner  des  sources  et  des  moyens  d'alimentation 
aux  fleuves  énormes  qu'elle  suppose,  et  dont  ne  rend  certaine- 
ment pas  compte  le  régime  climatologique  dont  M.  Belgrand  dote 
sa  période  diluvienne. 

T  Théorie  glaciaire,  —  La  théorie  glaciaire  est  défendue  par  beau- 
coup de  géologues,  en  tête  desquels  il  faut  citer  M.  Charles  Lyell. 
D'après  elle,  le  diluvium  aurait  été  charrié  par  des  glaces.  Les  gros 

(1)  Belgrand,  Bullet,  de  la  Soc.  géologique^  2^  série,  1868,  t.  XXV,  p.  A99. 


&22  TERRAIN  QUATERNAIRE. 

échantillons  de  granité  et  d'autres  roches  que  nous  y  avons  signalés 
précédemment  seraient  des  blocs  erratiques.  Le  lœss  serait  de  la 
boue  glaciaire. 

A  Tappui  de  cette  théorie,  divers  observaleuf s  ont  annoncé  avoir 
trouvé  dans  la  vallée  de  la  Seine  des  galets  présentant  des  stries 
analogues  à  celles  que  produisent  les  glaces. 

M.  Julien  (1)  signale  dans  divers  points  de  la  vallée  des  couches 
remaniées  où  il  pense  reconnaître  une  moraine  profonde.  Sur  le  pla- 

r 

teau  qui  sépare  l'Essonne  de  TEcole,  il  n'y  a  pas  trace,  suivant  ce 
géologue,  de  la  formation  de  la  Beauce  en  place  ;  mais  le  banc  de  grès 
de  Fontainebleau  qui  forme  la  surface  du  coteau  est  recouvert  par 
un  limon,  plus  ou  moins  remanié,, de  couleur  et  d'épaisseur  variées 
et  pétri  dans  toute  sa  masse  d'une  quantité  innombrable  de  cailloux 
anguleux  et,  suivant  l'auteur,  str4éSf  provenant  des  couches  de  la 
Beauce.  a  L'aspect  de  ces  cailloux,  dit  M.  Julien,  est  remarquable. 
Leur  forme  polyédrique,  les  traces  de  frottement,  leurs  stries  nom- 
breuses, les  font  ressembler,  à  s'y  méprendre,  aux  cailloux  d'une 
moraine  profonde.  Un  fait  est  à  noter,  c'est  l'absence  de  gi*anite,soit 
à  l'état  de  blocs  isolés,  soit  mêlé  par  décomposition  à  la  terre  végé- 
tale. Cette  formation,  évidemment  plus  ancienne  que  le  creusement 
des  vallées  latérales  de  la  Seine,  ne  nous  a  offert  aucune  trace  de 
remaniement  atlribuable  aux  eaux  venant  du  Morvan.  » 

D'un  autre  côté,  et  comme  pour  compléter  les  indications  fournies 
par  les  galets  striés,  oq  a  annoncé  l'existence  aux  environs  de  Paris 
de  roches  polies  et  cannelées,  comme  le  sont  celles  qui  servent  de 
support  aux  glaciers.  Nous  citerons  surtout  à  cet  égard  les  mémoires 
de  M.  Belgrand  (2),  Tardy  (3)  et  Collomb  (Zi).  C'est  à  ce  dernier  que 
nous  empruntons  les  détails  suivants. 

Le  sommet  de  la  colline  de  la  Padole  (Seine-et-Marne)  est  sensi- 
blement horizontal.  La  surface,  qui  est  un  grès  (de  l'âge  des  sables 
supérieurs)  exploité  pour  le  pavage,  est  sillonnée  de  nombreuses 
stries,  sensiblement  parallèles  et  rectilignes;  elles  sont  parfois  très- 
rapprochées ,  d'autres  fois  à  la  distance  de  quelques  centimètres  les 

(1)  Julien,  Ballet,  de  la  Soc.  géologique,  2«  série,  1870,  t.  XXVII,  p.  559. 

(2)  Note  sur  la  présence  de  stries  à  la  surface  d*un  sable  de  grès  de  Fontaine- 
bleau dans  la  localité  dite  la  Padole  (Bull,  de  la  Soc.  géologique,  2*  série,  1870, 
t.  XXVII,  p.  649. 

(3)  Tardy,  Sur  les  grès  striés  de  la  Ferté^Aleps  (même  vol.  p.  646). 

(4)  Collomb,  Note  sur  des  stines  observées  sur  les  grès  de  Fontainebleau  à  la 
Padole  et  à  Champceuil  (Seinc-ol-Marne)  (môme  vol.,  p.  557), 


THÉORIE  GLACIAIRE.  A23 

unes  des  autres  ;  leur  longueur  varie  de  50  ^  60  centimètres. 
Sur  certains  points,  elles  se  croisent  légèrement  sous  un  angle 
très -aigu;  elles  suivent  les  ondulations  de  la  surface,  exactement 
comme  les  stries  qu'on  observe  sur  les  roches  qui  ont  été  frottées 
par  les  gJaciers.  Lorsque  le  grès  est  couvert  par  le  calcaire  Ijicustfe 
de  la  Beauce,  les  stries  cessent  de  se  montrer. 

Elles  n'ont,  sans  aucun  doule,  pas  la  même  netteté;  elles  ne  sont 
pas  aussi  bien  dessinées  et  burinées  que  celles  qui  piçistant  sur  des 
roches  à  pâte  fine  et  dure,  comme  les  calcaires  alpins  ouïes  schistea 
argileux  des  Vosges^  où  les  stries  glaciaires  sont  tracées  en  coup  de 
burin.  Les  grès  de  Fontainebleau  n'ont  pas  un  grain  très-fin  ;  les 
stries  y  sont  un  peu  grossières  ;  elles  sont  en  rapport  avec  la  nature 
de  la  pâte  de  la  roche. 

Leur  direction,  dans  le  sens  du  sud^ouest  uu  nord-est,  est 
presque  perpendiculaire  à  la  direction  des  grandes  dénudations  qua- 
ternaires du  bassin  de  la  Seine,  dénudalions  et  érosions  qui  se  sout 
prolongées  jusqu'au  littoral  de  la  Manche  en  passaut  par  le  pays  de 
Bray.  Quelques  échantillons  de  l\0  à  50  centimètres  de  côté,  que  les 
ouvriers,  armés  de  fortes  masses,  ont  réussi  à  détacher,  ont  été  con- 
servés ;  les  stries  parallèles  y  sont  très-clairement  prononcées,  mais 
le  phénomène  est  encore  plus  frappant  sur  place  que  sur  des  échan- 
tillons. 

A  3  kilomètres  au  nord  de  la  Padole,  près  du  village  de 
Champceuil,  il  y  a  une  autre  butte  de  grès  de  Fontainebleau  faisant 
suite  au  même  massif.  Sur  le  sommet  très-aplati,  on  remarque  uu 
régime  de  stries  en  tout  pareilles  aux  précédentes.  Le  grès  y  forme 
un  petit  plateau  dénudé,  presque  horizontal,  ondulé  comme  le 
précédent.  Sur  un  point  du  côté  sud,  les  sables  de  grès  s'infléchis- 
sent brusquement  ;  on  y  remarque  un  couloir  rétréci  par  le  bas,  une 
espèce  de  ka)Tenfelder  à  forte  pente  :  les  stries  y  sont  fortement 
accentuées;  elles  remontent  le  long  des  parois,  comme  on  en  voit 
au  pied  du  pavillon  Dollfus,  au  glacier  de  l'Aar. 

La  direction  des  stries  sur  le  plateau  de  cette  seconde  butte  est 
pareille  à  la  première  ;  elles  courent  dans  le  sens  moyen  du  nord-est. 

De  pareilles  stries  paraissent  exister  sur  plusieurs  autres  buttes 
de  grès  de  Fontainebleau. 

Les  géologues  qui  ont  observé  des  roches  striées  dans  les  Alpes 
ne  verront  aucune  différence  sensible  avec  celles  dont  il  s'agit  ici. 
Dans  l'opinion  si  autorisée  de  M.  Collomb,  il  n'y  a  que  les  glaciers 
qui  puissent  produire  ce  résultat. 


WBt  i^^^.xT:  trhrain  «vatëbkj 

Mais  si  des  glaciers  ont  existé  dans  celte  parlie  de  la  France,  rm 
peul  se  demander  :  Où  sont  leurs  moraines?  Voici  la  réponse  :  Sur 
un  glacier  pareil,  il  ne  ponvait  y  avoir  ni  momi nés  superficielles, 
ni  moraines  franlales  ;  en  vertu  de  son  mouvement  de  |)rogression, 
il  "ne  pouvait  entraîner  avec  lui  que  des  moraines  profondes.  Les 
moraines  médianes  et  latérales  n'existent  que  sur  les  glaciers  qui 
sont  dominés  par  des  pics  supérieurs  ;  ctis  sortes  de  dépâts  ne  sf 
forment  que  par  les  éboulements  et  par  le  frolteraenl  énergique  du 
glacier  sur  les  parois  qui  l'encaissent.  Ici  la  configuration  topogra- 
pliique  s'oppose  à  celte  action;  le  glacier  n'était  encaissé  nulle 
part.  Si  l'on  prolonge  la  ligne  de  direction  des  stries  vers  le  sud- 
ouest,  qui  parait  être  leur  point  de  départ,  cette  ligne  passe  par 
Orléans,  Poitiers,  etc.,  nulle  part  elle  ne  rencontre  de  hautes  mon- 
tagnes ;  il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  s'élonner  si  l'on  ne  rencontre  pas 
de  moraines  :  en  tenant  compte  du  relief  du  sol,  elles  ne  pouvaient 
exister  que  dans  des  cas  tout  h  fait  exceptionnels. 

Si  les  moraines  superficielles  n'existaient  pas,  les  moraines  pro- 
fondes ont  pu  néanmoins  dépiaoei'  cl  transporter  une  masse  consi- 
dérable de  matériaux,  sans  leur  donner  cette  forme  définitive  de 
digue  ou  de  baiTage  qu'on  désigne  ordinairement  sous  te  nom 
de  moraines,  matériaux  qui  ont  pu  passer  a  l'elat  de  diluvium. 

D'un  auire  c^té,  nous  venons  de  voir  que  la  direction  des  stries 
n'est  pas  en  rapport  avec  le  phénomène  qui  a  façonné  le  relief 
actuel  du  pays;  les  rivières,  les  vallées,  les  dénudations  du  plateau 
de  la  Brie  sont,  en  moyenne,  orientées  vers  le  noi'd-ouest,  et  les 
stries  vont  au  nord -est,  dans  une  direction  presque  perpendiculaire  : 
d'où  l'on  pouvait  concluri'  que  les  vallées  n'existaient  pas  encore 
lorsque  ces  stries  se  sont  produites,  parce  que  les  glaciers,  quel  que 
soit  leur  volume,  se  moulent  toujours  sur  le  relief  du  sol  ;  ils  che- 
minent comme  les  riviores,  en  suivant  le  thalweg  existant.  Si  les 
valléesde  la  Seine,  de  l'Essonne,  etc.,  eussent  existé  à  celle  époque, 
les  glaciers  auraisnl  naturellement  pris  la  direction  nord-ouest.  Le 
relief  était  donc  différent  de  ce  qu'il  est  aujourd'hui  ;  ce  qui  ferait 
remonter  leur  date  jusqu'au  coramencemeut  de  l'époque  quahir- 
naire  ou  peut-être  à  la  lin  du  pliocène. 

Toutefois  ces  divers  faits  favorables  il  l'origine  glaciaire  du  dilu- 
vium sont  bien  loin  d'être  démontrés, 

Les  stries  et  les  cannelures  signalées  sur  les  roches  peuvent,  au 
nioin.s  dans  beaucoup  de  cas,  résulter  d'une  soile  de  dissection 
due  à  l'actioiL  îles  agents  atmuspliériques. 


THÉORIE  GLAClAjRt.  425 

M.  G.deMortillet,  quia  recueilli  au  Pecq,  près  de  Saint-Germain,  des 
silex  admirablement  striés,  n'admet  pas  pour  cela  que  des  glaciers  les 
aient  apportés  au  point  où  on  les  ramasse  aujourd'hui.  «  Les  glaciers, 
dit-il  (1),  en  glissant  sur  le  sol,  produisent,  par  leur  poids,  une  tritu- 
ration et  un  amalgame  de  tous  les  matériaux  sous-jacenls.  C'est  ce 
qu'on  désigne  sous  le  nom  de  boue  glaciaire.  Cette  boue  est  carac- 
térisée par  un  mélange  d'éléments  de  toute  grosseur  qui  se  trouvent 
associés  sans  aucune  trace  de  stratification,  sans  aucun  ordre.  Or, 
dans  le  diluvium  ou  terrain  quaternaire  de  Paris,  il  n'y  a  pas  la 
moindre  trace  de  cette  boue  glaciaire.  Les  éléments,  au  contraire, 
sont  bien  lavés  et  groupés  suivant  leur  grosseur  et  leur  poids.  Le 
sable  est  séparé  du  gravier,  et  le  gravier  des  cailloux.  Il  y  a  toujours 
une  stratification  bien  nette,  bien  marquée.  Les  cailloux  striés  se 
trouvent  évidemment  là  dans  un  dépôt  de  formation  fluviatile.  Les 
glaciers,  pesant  lourdement  sur  le  sol  et  triturant  les  éléments  sous- 
jacents,  détruisent  surtout  les  débris  fossiles  en  phosphate  et  en 
carbonate  de  chaux  ;  aussi  ne  trouve-t-on  pas  de  débris  fossiles 
dans  les  formations  glaciaires  proprement  dites,  les  formations  dues 
à  de  véritables  glaciers.  Il  en  est  tout  autrement  dans  les  dépôts 
quaternaires  du  bassin  parisien.  Ils  contiennent  en  grande  abondance 
des  coquilles  remaniées  provenant  des  diverses  assises  tertiaires, 
et  très-fréquemment  aussi  des  ossements  d'animaux  de  l'époque 
même  du  dépôt.  Les  Elephas  primigenius  sont  communs,  et  parmi 
leurs  débris  ceux  de  jeunes  individus  se  trouvent  proportion- 
nellement très-nombreux  ;  ce  qui  est  très-naturel  dans  les  dépôts 
d'un  grand  cours  d'eau  où  les  jeunes  se  noient  plus  facilement  que 
les  vieux,  et  ce  qui  est  inexplicable  avec  un  glacier.  A  l'époque 
quaternaire,  il  y  avait  donc,  dans  la  vallée  de  la  Seine,  un  grand 
cours  d'eau  et  non  un  glacier.  Quant  aux  stries,  elles  ont  dû  se 
former  par  l'eiïet  des  glaces  flottantes.  » 

Nous  verrons  que  M.  Belgrand  arrive  à  une  conclusion  analogue 
relativement  à  l'origine  des  dépôts  diluviens  de  la  Seine. 

D'un  autre  côté,  les  gros  galets  du  diluvium  n'ont,  en  aucune 
façon,  l'apparence  de  blocs  glaciaires.  Comme  le  fait  remarquer 
M.  Hébert,  ils-  sont  roulés  comme  des  boulets,  et  l'on  peut  s'en 
assurer,  par  exemple,  tout  le  long  de  la  vallée  de  la  Seine,  spécia- 
lement entre  Montereau  et  Auxerre. 


(1)  C.  de  Mortillet,  Bullet,  de  la  Soc,  géologique,  2®  série,  1870,  t.  XXVII, 
p.  697. 


426  TERRAIN  QUATERNAIRE. 

3°  Théorie  mntu'ne,  —  M.  Hébert,  qui  a  très-savamment  insisté 
sur  les  difficultés  que  présentent  les  deux  théories  précédentes,  croit 
en  venir  à  bout  en  admettant  que  le  diluvium  est  dû  à  Tintervenlion 
de  la  mer.  C'est  un  moyen,  comme  on  voit,  de  trouver  l'immense 
quantité  d'eau  dont  il  est  bien  difficile  de  pourvoir  les  fleuves 
quaternaires.  La  mer,  soumise  à  de  violentes  oscillations,  aurait 
recouvert  tout  le  nord  de  la  France,  puis  se  serait  écoulée  vers 
son  bassin  primitif  en  abandonnant  sur  sa  route  les  produits  de 
l'immense  démolition  réalisée  en  un  moment. 

Mais  celte  théorie  offre  elle-même  de  sérieuses  difficultés,  en  outre 
même  de  celle  qui  consiste  dans  l'absence  de  fossiles  ms^rins,  et  que 
M.  Hébert  a  plutôt  écartée  par  avance  qu'il  n*y  a  répondu.  Par  exemple, 
elle  parait  incompatible  avec  la  présence  si  bien  constatée  de  cer- 
taines couches  parfaitement  délayables  en  despoints  où,  évidemment, 
l'inondation  marine  les  eût  emportées.  C'est  ainsi  que  les  marnes 
à  huîtres,  en  couche  très-mince  et  parfaitement  continue,  recouvrent 
les  meulières  de  Brie.  De  même,  à  Joinville-le-Pont,  la  couche  de 
sable  fin  renfermant  les  coquilles  lacustres,  dont  nous  avons  donné 
la  liste  précédemment,  est  recouverte  d'une  couche  de  diluvium 
à  grains  granitiques.  Le  cataclysme  à  la  suite  duquel  ces  grains 
sont  arrivés,  aurait  entraîné  certainement  le  sable  sous-jacent 
sur  tout  le  plateau  situé  entre  Villejuif  et  Longjumeau.  D'autres  faits 
analogues  pourraient  être  cités  en  très-grand  noipbre;  d'où  Ton  peut 
conclure,  croyons-nous,  en  toute  assurance,  que  la  théorie  marine 
ne  donne,  pas  plus  que  les  précédentes,  la  solution  complète  du  pro- 
blème. 

2.    —   DISTINCTIONS  A  ÉTABLIR   DANS  LE   SUJET. 

Peut-être  tous  les  faits  que  l'étude  du  diluvium  a  conduit  à  con- 
stater peuvent-ils  s'expliquer  beaucoup  plus  simplement  qu'on  a,  en 
général,  cherché  à  le  faire,  par  l'application  aux  temps  passés  des 
causes  actuellement  actives. 

Cette  application,  qui  pourrait  surprendre  au  premier  aspect,  est 
d'ailleurs  légitimée,  remarquons-le  bien,  par  la  liaison  intime  des 
alluvions  quaternaires  avec  les  alluvions  modernes,  qui  en  sont 
manifestement  la  suite. 

Mais,  pour  que  l'explication  à  laquelle  nous  allons  nous  arrêter 
soit  claire,  il  convient  de  remarquer,  conformément  à  ce  que  nous 
avons  dit  déjà,  que  la  complexité  extrême  du  diluvium  ne  peut  se 
satisfaire  d'une  cause  unique. 


ORIGINE  DU  L0Ë8S.  A27 

Nous  avons  en  vue  le  diluvium  proprement  dit,  ou  diluvium  gris, 
et  par  conséquent  il  faut,  avant  tout,  éliminer  le  lœss  et  le  dilu- 
vium rouge.  L'origine  de  chacun  d'eux  conduit  d'ailleurs  à  des 
considérations  intéressantes. 

Origine  du  loess.  —  Les  limons  fins,  dont  le  type  le  plus  pur  est  le 
lœss,  continuent  à  se  former  sous  nos  yeux,  comme  en  témoigne  la 
présence  de  coquilles  vivantes  dans  ses  couches  les  plus  supérieures 
et  sa  présence  sur  les  formations  de  tout  âge  qui  sont  à  la  surface  du 
sol.  Sans  vouloir  déterminer  dans  tous  ses  détails  son  mode  de  for- 
mation, nous  ferons  remarquer  qu'il  doit  se  former,  non-seulement 
aux  dépens  des  courants  d'eau  qui  peuvent  lui  fournir  leurs  troubles, 
mais  aussi  aux  dépens  des  courants  aériens  ou  atmosphériques  qui, 
très-certainement,  déposent  en  abondance  un  sédiment  minéral. 

On  n'a  pas  insisté  assez  jusqu'ici  sur  le  rôle  de  Tair  comme 
véhicule  des  sédiments  géologiques.  Cependant  notre  atmosphère 
charrie  sans  cesse  des  poussières  qui  vont  nécessairement  s'accu- 
muler sur  les  points  relativement  calmes.  Pour  se  rendre  compte  de 
l'importance  que  des  formations  de  ce  genre  peuvent  acquérir, 
il  convient  d'aller  les  étudier  dans  des  contrées  où,  par  suite  d'actions 
spéciales,  elles  se  développent  sur  une  échelle  exceptionnelle.  Le 
Mexique  est  dans  ce^as,  comme  l'a  reconnu  M.  Virlet  d'Aoust  (1). 

On  y  observe  en  effet  un  terrain  qui  consiste  en  une  masse  argi- 
leuse et  quelquefois  argilo-mameuse,  généralement  jaunâtre,  qui, 
non-seulement  enveloppe  complètement  certaines  montagnes  isolées 
et  plus  particulièrement  quelques  volcans,  mais  encore  constitue  les 
flancs  et  la  base  de  plusieurs  chaînes  de  montagnes,  telles  que 
celles  du  Popocatepetl  et  du  Cetlatepetl  ou  d'Orizaba.  Ce  terrain 
s'observe  sur  les  flancs  de  ce  géant  des  montagnes  mexicaines 
jusqu'à  la  limite  de  la  végétation  arborescente,  qui  s'élève  elle-même 
dans  cette  région  jusqu'à  la  hauteur  de  3800  mètres  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer;  il  y  atteint  souvent,  surtout  vers  les  bases,  60,  80 
et  jusqu'à  100  mètres  de  puissance. 

Ce  dépôt  d'une  composition  assez  homogène  renferme  cependant 
tous  les  blocs  et  fragments  détachés  et  roulés  des  montagnes  qu'il 
recouvre;  en  sorte  que,  sur  certains  points,  il  semble  ne  constituer 
que  le  ciment  d'un  conglomérat  formé  de  débris  de  roches  sous-ja- 
centes  ;  et  comme  il  est  en  partie  de  formation  très-moderne,  puis- 
qu'il continue  à  se  former  de  nos  jours,  il  présente  généralement  peu 

(1)  Virlet  d'Aoust,  BuUei,  de  la  Soc.  géologique,  2»  série,  t.  XV,  p.  129. 


^i^KT  ÎEUIUIIS  ylATlillNAla 

(le  consistauce.  C'est,  en  un  mot,  un  terrain  assez  meuble;  aussi 
([uaiid  les  pluies  lorrenliollcs  de  celte  région  tropicale  viennent  à  le 
renverser,  elles  y  forment  en  très-peu  lie  lêmps  des  borrancas,  sorte 
de  coupures  extrèmemonl  profondes  où  les  ^ands  arbres  de  la 
surface,  à  mesure  qu'ils  sont  entraînes  par  les  éhoulements, 
s'engloutir  avec  les  terres  qui  les  accompagnent,  et  que  le  torrent 
reporte  bienlAt  ensuite  sous  forme  d'alluvions  dans  la  plalm 

M.  Virlet  d'Aoust  avait  d'abord  pensé  tout  naturellement  quu  ce 
terrain  était,  comme  celui  de  la  plaine,  formé  par  les  alluvions  flu- 
viales résultant  de  la  désagrégation  séculaii-e  des  roches  qui  consti- 
tuent les  montagnes  qu'elles  recou\Tent.  Mais  bientôt  ce  géologue 
s'aperçut  que  ce  mode  (le  formation  ne  pourrait  rendre  compte  de 
l'espècp  de  calolle  qui  enveloppe  entièrement  les  sommets  isolés  de 
la  plaine.  Quant  à  supposer  qu'il  aurait  pu  être  soulevé  eu  même 
temps  que  tes  chaînes  elles-mêmes,  cela  n'est  pas  davantage  admis- 
sible. ])uisqa'on  y  trouve  parfois  des  débris  de  polerîtis  et  de  bois  , 
cai'bonlsés  qui  annoncent  une  origine,  en  partie  au  moins,  posté- 
rieure à  l'existence  de  l'homme. 

Enfin,  en  e:caminanl  la  condguration  de  cette  région  du  Mexique, 
0)1  reconnaît  qu'aucune  des  monlagnes  qui  l'entourent,  si  l'on  ea 
excepte  le  Nevada  de  Tobira,  aulie  volcan  présentant  à  peu  près  la  ■ 
même  série  de  faits  géologique»,  n  atteint  la  hautem-de  la  limite  de 
la  végétation  ai'boresceute,  qui  t  ï^t  en  même  temps  celle  du  terrain 
qui  nous  occupe;  en  soite  qu'il  u'e«l  pas  admissible  qu'il  puisse 
jamais  avoir  été  formé  aux  dispens  de  leurs  débris. 

D'oii  proviennent  donc  les  éléments  qui  les  composent?  «  Telle 
est,  dit  M.  Virlet  d'Aoust,  la  question  que  je  m'étais  posée  bien  des 
fois,  lorsqu'en  réHécbissimt  à  l'un  des  phénomènes  météoriques  les 
plus  eurieux,  que  je  crois  partîculierau  grand  plateau  mexicain,  au 
Mesa  d'Anahuac,  du  moins  je  n'ai  eu  l'occasion  de  l'observer  que  là, 
j'ai  cru  en  trouver  l'explication  toute  naturelle.  Ce  phénomène  qui 
m'avait  vivement  frappé  lors  de  mon  arrivée  au  Mexique  est  celui 
des  trombes  de  poussièi'e,  désignées  sous  le  imui  de  remotmas  de 
polvo,ou  tourbillons  de  poussière,  que  l'on  voillrès-rréquennnenlse 
former  a  la  fois  sur  un  très-gi-and  nombre  de  points  des  plaines.  Cas 
trombes  enlèvent  la  poussière  qui  les  recouvre,  laquelle  tourbil- 
lonne et  s'élève  en  spirale,  avec  une  grande  rajiidité,  sous  forme  de 
colonnes  très-minctia  jusqu'à  des  hauteurs  considérables  que  je 
n'eslime  pas  à  moins  de  500  îi6lHJ  mètres  en  mojenne;  blentâlccs 
trombes  se  résolvent  d'un  cAlé,  pendant  qu'il  en  survioiLt  d'aulrf 


ORIGINE  DU  D!Li;VIUM  ROUGE.  Zi29 

sur  d'autres  points  :  mais  la  poussière  ainsi  enlevée  au  sol  reste  en 
partie  en  suspension  dans  Tatraosphère,  et  quelquefois  en  assez 
grande  abondance  pour  que  celle-ci  en  soit  un  peu  obscurcie  et 
prenne  une  teinte  jaunâtre.  » 

Si  l'on  ajoute  h  ces  faits  que,  dans  les  régions  très-montagneuses, 
surtout  quand  les  montagnes  présentent  des  crêtes  chargées  de 
glaces  et  de  neiges  perpétuelles,  comme  celles  de  la  partie  du 
Mexique  qui  nous  occupe,  il  existe,  comme  sur  les  rivages  de  la  mer, 
des  courants  d'air  intermittents  qui  se  chargent  de  transporter  dans 
un  sens  ou  dans  un  autre,  et  jusque  dans  les  régions  les  plus 
hautes,  la  poussière  enlevée  à  la  plaine,  on  concevra  facilement  que 
partout  où  cette  poussière  rencontrera  une  végétation  et  surtout 
une  végétation  arborescente,  elle  devra  être  arrêtée  et  fixée  au  sol  ; 
tandis  que  celle  qui  se  dépose  sur  les  pentes  dénudées,  où  rien  ne 
'  peut  la  retenir,  est  bientôt  rendue  auîc  vallées,  où  elle  est  de  nou- 
veau entraînée  par  les  eaux  pluviales.  On  concevra  donc  facilement 
aussi,  d'après  ces  faits,  qu'un  transport  aérien  semblable  et  souvent 
répété  doit  arriver  à  constituer  encore  assez  rapidement  un  sol 
ou  accroître  beaucoup  celui  qui  existait  déjà,  quand  il  reçoit  le 
concours  d'une  forte  végétation. 

Remarquons  d'ailleurs  que  si  au  Mexique  le  phénomène  des 
trombes  continue  à  rendre  la  formation  des  terrains  aériens  plus 
rapide,  ailleurs  l'action  de  certains  vents  régnants  ne  doit  pas 
moins  concourir  à  la  formation  de  dépôts  analogues,  et  il  est  très- 
probable  que  beaucoup  de  ces  dépôts  considérés  jusqu'ici  comme  le 
résultat  des  seules  eaux  pluviales,  seront  rangés  parmi  les  forma- 
tions aériennes,  ou  tout  au  moins  devront  être  considérés  comme 
ayant  une  origine  mixte,  c'est-à-dire  comme  dus  au  concours 
simultané  d'alluvions  pluviales  et  aériennes. 

Nous  sommes  très-disposé,  pour  notre  part,  à  ranger  le  lœss 
parmi  les  formations  dont  il  s'agit. 

Origine  du  diluvium  rou(;e.  —  Le  diluvium  rouge  a  bien  mani- 
festement une  origine  toute  différente  de  celle  du  diluvium  gris. 
Déjà  nous  avons  insisté  sur  l'état  corrodé  de  la  surface  des  roches 
qui  le  supportent.  Les  puits  naturels  qu'il  remplit  ont  été  comparés 
maintes  fois  aux  marmites  de  géants.  Mais  nous  croyons  que  cette 
assimilation  est  tout  à  fait  inexacte.  On  voudra  bien  se  reporter  à 
la  description  que  nous  avons  donnée  plus  haut  (page  287)  de  ces 
marmites,  et  nous  avons  dit  que  de  pareils  accidents  se  sont  très- 
certainement   produits  à  dive)rses  époques  géologiques;  et  dans 


dSO  TtRKAIN  QUATERniIRE. 

plusieurs  circonslaticeson  peut  observer  des  excavations  aualogucs 
auxquelles  peut  s'appliquer  la  dénomination  de  ftaiilet.  Comme 
exemplenous  mentionnerons  les  magnifiques  orgues  que  présentait, 
il  y  a  bien  peu  d'années  encore,  la  surface  du  gypse  d'Argenteuil. 
Les  puils,  rapprochés  les  uns  des  autres,  avaient  été  vidés  avec  soi^, 
et  l'on  pouvait  constater  la  régularité  de  leurs  formes  et  la  verticalilc 
de  leur  axe.  Souvent  on  retrouvait  au  fond  les  galets  dont  l'action 
corrodante  avait  déterminé  les  marmites.  Il  est  h  regretter  que  les 
progrès  de  l'exploitation  aient  maintenant  fait  disparaître  cette 
couche  si  intéressante. 

Il  est  évident  que  certaines  roches  supportant  le  diluvium 
peuvent  offrir  rfe  véritables  marmites.  Mais,  et  c'est  là  le  point  sur 
lequel  il  faut  insister,  les  puits  naturels  que  remplit  le  diluvium 
rouge  dans  d'innombrables  localités  n'offrent  avec  les  marmites 
aucune  analogie  (fig.  l\V. 


Remarquons  d'abord  que  ce  ne  sont  plus  des  cavités  cylindriques 
verticales  plus  larges  en  haut  qu'en  bas,  et  contenant  à  la  base  les 
cailloux  arrondis  qui  les  ont  creusées.  Ce  sont  des  conduits  dont  la 
profondeur  n'est  pas  connue  {1),  en  général  très-sinueux,  ayanl 


(t)  A  Cœuvres,  par  exemple,  M.  Watelel  i 
pareil  puiU  iBallei.  de  la  Soc  géologique,  ' 


cherché  lans  succès  le  fond  d'un 
'ïfrie,  l.  XXIll,  p.  379).  —  Bdw 


LES  PUITS  NATURELS.  431 

des  étranglements  et  des  renflements,  et  qui  par  conséquent  ne 
peuvent  résulter  d'une  corrosion  mécanique.  D'ailleurs  il  est  des 
cas  où  ils  n'arrivent  pas  à  la  surface  du  sol  et  se  perdent  néanmoins 
dans  la  profondeur. 

La  craie  blanche  à  silex  des  environs  de  Norwich,  dit  M.  Lyell  (1), 
est  couverte  de  sable  ferrugineux  et  de  gravier  avec  un  peu  d'argile 
rouge,  d'une  épaisseur  variable.  La  craie  offre  des  sillons  profonds, 
des  crêtes  étroites,  des  trous  et  des  protubérances  plus  larges 
au  sommet  qu'à  la  base.  A  Eaton,  deux  lieues  à  l'ouest  de  Norwich, 
il  y  a  des  trous  cylindriques  remplis  de  matières  meubles  qui  pro- 
viennent évidemment  du  dépôt  placé  au-dessus.  Ces  trous  ressem- 
blent d'ailleurs  à  ceux  de  beaucoup  d'autres  districts  de  l'Anglclerre, 
où  la  craie  est  aussi  recouverte  de  sable  et  de  graviei\  Les  trous 
d'Eaton  sont  symétriques  et  en  forme  de  cônes  renversés.  La  largeur 
de  leur  orifice  varie  de  quelques  centimètres  à  plusieurs  mètres  ;  à 
la  partie  inférieure,  ils  se  terminent  en  pointe  et  presque  tous  sont 
verticaux. 

Ces  cavités  renferment  du  sable  et  des  cailloux  roui  ?s,  des  silex 
de  la  craie  non  roulés  et  une  fine  argile  sableuse.  Les  cailloux 
roulés  sont  principalement  des  silex  mous,  et  quelques-uns  sont  de 
quartz  blanc.  On  y  trouve  aussi  des  fragments  de  grès  anguleux,  et 
tous  sont  semblables  à  ceux  du  dépôt  meuble  qui  recouvre  la  craie. 
L'argile  est  également  la  même.  En  général,  le  sable  et  les  cailloux 
occupent  le  centre  des  trous,  tandis  que  l'argile  en  tapisse  les  côtés 
et  le  fond  ;  mais  nulle  part  on  ne  rencontre  de  matière  calcaire. 
Quelques  gros  rognons  de  silex  dont  la  forme  est  intacte  sont 
placés  isolément,  à  diverses  profondeurs,  dans  les  trous  les  plus 
larges;  mais  on  n'en  remarque  point  qui  aient  été  accumules  au 
fond.  Les  trous  de  moindre  dimension  sont  souvent  traversés  par 
des  lits  horizontaux  de  rognons  demeurés  en  place  après  l'enlève- 
ment de  la  craie,  et  trop  volumineux  pour  tomber  au  fond  de  la  ca- 
vité dans  les  parois  de  laquelle  ils  sont  restés  engagés  en  partie. 

L'argile  qui  enduit  ces  parois  sur  une  épaisseur  do  2  centimètics 
ou  davantage,  et  qui  est  plus  épaisse  au  fond,  s'étend  aussi  sur  les 
bords  du  trou  presque  à  une  certaine  distance,  supportant  le  dépôt 

en  avons  fait  autant  à  Ivry  ;  cependant  l'opinion  des  ouvriers  est  que  ces  puits 
ne.se  prolongent  pas. 

(1)  Sur  les  cavités  tubulaires  remplies  de  gravier  et  de  salle,  appelles  : 
Sand  pipes,  datif  la  craie  près  de  Norwich  [Londo.i  and  Edinburgh  philosophical 
Magazine^  octé  1839). 


432  TKRRAIN  QUATERNAIRE. 

de  sable  et  de  cailloux.  Dans  le  voisinage  immédiat  des  trous,  la 
craie  est  tendre,  friable  et  un  peu  colorée  par  un  mélange  de  sable 
tin,  d'argile  et  de  fer.  On  voit  encore  dans  les  fissures  de  la  craie 
des  lits  très-minces  d'argile  verdàtre  ou  rougeâlre,  introduite  d'en 
haut  par  des  fentes  verticales  ou  obliques.  La  présence  d'un  trou 
dans  la  craie  est  annoncée  dans  le  dépôt  de  gravier  qui  la  recouvre 
par  l'oblitération  de  la  stratification.  Quelquefois  les  lits  de  gravier 
et  de  sable  s'inclinent  vers  le  trou,  de  manière  à  prendre  dans 
celui-ci  une  position  verticale,  comme  s'ils  y  étaient  tombés  par 
le  manque  de  support.  Le  dépôt  de  sable  et  de  cailloux  dont  il 
s'agit  ici  appartient  au  crag  de  Norvvich. 

A  llegham,  des  trous  obliques  et  tortueux  sont  assez  fréquents,  ils 
ont  jusqu'à  .10  mètres  de  profondeur  et  niême  davantage.  Les 
espèces  de  poches  qu'on  y  remarque  à  diverses  hauteurs  sont  les 
extrémités  de  trous  irréguliers  dégagés  par  l'exploitation.  Le  lit 
de  silex  de  la  craie  y  est  ondulé,  comme  s'il  avait  été  dérangé.  Des 
excavations  plus  ou  moins  analogues  se  voient  à  Hellesden.  A  Thorp, 
un  trou  de  6  mètres  de  large  est  rempli  de  graviers,  de  sables, 
d'argiles,  de  pierres  et  de  silex  de  la  craie.  On  peut  l'observer  sur 
une  hauteur  de  12  mètres,  se  rétrécissant  très-régulièrement  vers 
le  bas.  Dans  sa  partie  supérieure,  il  traverse  un  banc  de  sable  de 
3  mètres  d'épaisseur  qui  recouvre  la  craie  et  dont  quelques  lits  sont 
remplis  des  fossiles  du  crag  de  Norwich.  Un  lit  d'argile  sableuse 
gravit  les  parois  du  trou  sur  une  étendue  de  plusieurs  mètres, 
passant  de  la  craie  dans  un  lit  sableux  qui  est  au-dessus,  pour  se 
prolonger  ensuite  horizontal  autour  du  trou.  Au  contact  et  eu 
dedans  de  celte  argile,  se  trouve  un  autre  lit  de  sable  ferrugineux, 
endurci,  renfermant  des  moules  de  coquilles  marines,  non  seule- 
ment dans  sa  partie  horizontale,  mais  encore  dans  celle  qui  descend 
le  long  de  la  cavité  jusque  dans  la  craie;  au  contact  de  celle-ci  et 
du  sable,  il  y  a  un  lit  de  gros  silex  un  peu  roulés. 

Relativement  à  l'origine  de  ces  cavités  cylindroïdes  ou  conoïdes, 
M.  Lyell  pense  que  la  craie  a  été  enlevée  par  l'action  d'une  eau 
chargée  d'acide.  Les  nodules  siliceux  seraient  alors  restés  en  place 
dans  les  petits  trous,  par  suite  de  la  dissolution  de  leur  gangue. 

D'après  la  manière  dont  les  plus  grands  rognons  sont  disséminés 
parmi  les  matériaux  qui  remplissent  les  trous  les  plus  larges,  on 
peut  juger  que  le  creusement  et  le  remplissage  ont  été  graduels  et 
contemporains  ;  car  si  le  creusement  se  fût  opéré  avant  l'introduc- 
tion d'aucune  matière  étrangère,  on  trouverait  nécessah^^ment  au 


L£S  PUITS  NATURELS.  433 

fond  des  trous,  qui  ont  15  et  20  mètres  de  hauteur  sur  7  de  largeur, 
des  tas  de  silex  qui  y  seraient  tombés  par  suite  de  la  disparition  de 
leur  gangue. 

Les  strates  du  crag  de  Norwicli  avaient  été  déjà  déposées  sur  la 
craie  lors  de  Texcavation  des  trous,  comme  le  prouve  la  manière 
dont  les  lits  de  gravier  y  sont  tombés. 

M.  Lyell  fait  voir  ensuite  que  Thypothèsc  qui  attribue  les  trous 
à  des  sources  acides  provenant  de  grandes  profondeurs  n*est  pas 
applicable  à  la  plupart  d'entre  eux,  puisque  leur  diamètre  diminue 
de  haut  en  bas  et  qu'ils  sont  complètement  fermés  à  leur  extrémité 
inférieure  (1).  Il  regarde  comme  plus  probable  qu'ils  ont  été  formés 
par  des  eaux  de  pluie  imprégnées  d'acide  carbonique  et  descendues 
dans  les  trous  ou  sillons  préexistants  à  la  surface  de  la  craie. 

Comme  le  fait  remarquer  d'Archiac  (2),  cetle  manière  de  voir, 
émise  d'abord  par  M.  Blackadder,  puis  par  de  la  Bêche,  s'est  trouvée 
confirmée  par  les  observations  de  M.  Strickland,  qui  a  remarqué  à 
Heuley ,  sur  les  bords  de  la  Tamise,  des  enfoncements  dans  le  gravier 
que  recouvre  la  craie.  Ces  effets  se  produisent  à  60  ou  90  mètres 
au-dessus  de  la  rivière  et  loin  de  toute  causé  apparente,  telle  que 
des  eaux  courantes  que  l'on  pourrait  supposer  avoir  miné  le  gravier 
en  dessous.  Celui-ci  a  de  3  à  6  mètres  d'épaisseur,  et  les  enfonce- 
ments, qui  sont  soudains,  laissent  au-dessus  une  cavité  presque  cir- 
culaire de  1  à  2  mètres  de  large  sur  0°,60  à  1",20  de  profondeur. 

Ces  affaissements  ne  paraissent  pas  avoir  lieu  dans  les  endroits 
où  la  craie  est  à  nu,  la  pluie  étant  alors  également  absorbée  par 
toute  la  surface,  au  lieu  d'être  dirigée  sur  certains  points,  comme 
cela  doit  avoir  lieu  lorsque  l'argile  et  le  gravier  occupent  la  super- 
ficie du  sol.  S'il  en  était  ainsi,  la  plupart  des  cavités  remplies  de 
gravier,  et  si  communes  dans  la  craie,  résulteraient  de  l'action  des 
agents  atmosphériques.  Dans  le  cas  où,  comme  à  Thorp,  le  puits 
pénètre  dans  le  sable  et  le  gravier  jusqu'à  une  certaine  hauteur, 
on  peut  supposer  que  la  partie  supérieure  du  dépôt  traversé  a  été 
enlevée  par  dénudation,  et  que  d'autres  lits  se  sont  ensuite  formés 
par-dessus.  Quant  à  l'argile  sableuse  trouvée  au  fond  et  contre  les 
les  parois,  aussi  bien  qu'autour  de  Torifice  des  puits,  on  doit  penser 

(1)  On  a  vu  plus  haut  (page  430,  en  note)  que  cette  fermeture  n'a  réellement 
pas  lieu,  du  moins  dans  la  plupart  des  cas,  et  l'on  comprend  comment  on  a  pu  être 
induit  en  erreur  à  cet  égard  par  les  coudes  brusques  si  fréquents  dans  les  puits  qui 
nous  occupent. 

(2)  D'Archiac,  Btillet,  de  la  Soc,  géologique j  t.  II,  p.  461. 

ST.   MEUNIER.  28 


au  TERRAIN  QUATERNAIRE. 

que  ce  sont  les  parties  les  plus  ténues  des  couches  de  sable  et  de 
cailloux  placées  au-dessus,  qui  ont  été  entraînées,  puis  déposées 
par  les  eaux  filtrant  au  travers.  La  craie,  autour  des  trous  et  à  la 
surface  de  contact  avec  l'assise  de  transport,  renferme  en  effet  une 
certaine  quantité  de  cette  matière  argilo-sableuse. 

L'hypothèse  du  creusement  successif  s'accorde  également  avecla 
position  des  sables  et  des  cailloux  qui,  d'abord  horizontaux,  ont  à 
présent  dans  les  puits  une  position  verticale.  Si  les  puits  avaient  été 
remplis  tout  d'un  coup,"cet  arrangement  n'aurait  pas  eu  lieu,  etTou 
n'apercevrait  point  de  stratification  parmi  les  matériaux  qui,  dans 
les  puits  les  plus  larges,  sont  descendus  à  une  grande  profondeur 
par  des  mouvements  successifs. 

M.  W.  Stark  (1)  a  reconnu  l'exactitude  des  faits  constatés  par  ses 
prédécesseurs  autour  de  Norvvich,  ainsi  que  le  remplissage  ultérieur 
des  puits  naturels  ;  mais  il  regarde  la  formation  des  cavités  comme 
contemporaine  de  la  craie  et  résultant  de  son  mode  de  dépôt  ;  opi- 
nion qui  paraîtra  peu  vraisemblable  si  l'on  a  égard  aux  caractères 
des  cavités  elles-mêmes.  M.  W.  B.  Buckland  (2),  après  avoir  cité 
plusieurs  exemples  du  ravinement  de  la  craie,  conclut  que  tous  ces 
effets  peuvent  être  attribués  à  l'action  d'eaux  acidulées.  Les  érup- 
tions volcaniques,  fréquentes  pendant  l'époque  tertiaire,  ont  pu  sur 
certains  points  imprégner  les  eaux  de  la  mer  d'acide  carbonique, 
qui  aurait  dissous  la  craie  sous-jacente  alors  immergée.  Depuis  et 
aujourd'hui  encore,  des  effets  du  même  genre  corrodent  et  forment 
des  cavités  à  la  surface  de  la  craie  sous  la  couche  peniiéable  de 
sable  et  de  gravier. 

M.  J.  Trimmer  (3)  est  arrivé  de  son  côté  à  une  conclusion  tout  à 
fait  opposée  en  attribuant  les  puits  naturels  à  une  action  mécanique 
et  non  chimique  de  l'eau.  Cette  action  aurait  été  le  choc  et  le  bri- 
sement des  vagues  sur  une  côte  basse,  avant  le  dépôt  tertiaire  infé- 
rieur. L'auteur  a  reconnu  que  les  cavités  en  question  ne  sont  que 
la  terminaison  de  l'exlrémilé  de  sillons  de  0™,15  à  0°,60  de  profon- 
deur dans  les  parties  les  moins  excavées  mises  à  découvert,  mais 
qui  s'élargissent  et  s'approfondissent  en  s'approchant  des  puits, 
jusqu'à  ce  qu'enfin  ils  se  confondent  avec  eux.  Contrairement  à  ce 
que  nous  venons  de  rapporter  d'après  Lyell,  les  silex  du  dépôt 


(1)  stark,  The  London  and  Edinhurgh  philos .  Magaz,,  1839,  p.  257  et  455. 

(2)  Buckland,  Report  of^^h Meeting  BritishAssoc.  at  Birmingham^  1839,  p.  56. 

(3)  Trimmer,  Proceeding  of  the  Geological  Soc.  of  London^  vol.  IV,  p.  6. 


LES  PUITS  NATURELS.  iS35 

meuble  qui  recouvre  la  craie  ne  seraient  point  roulés,  tandis  que  le 
petit  nombre  de  ceux  que  l'on  trouve  dans  les  puits  sont  extrême- 
ment usés  et  arrondis.  Enfin,  il  y  aurait  encore  d'autres  caractères 
attribués  à  une  action  mécanique;  et  fauteur  signale  aux  environs 
de  Norwich  beaucoup  d'exemples  de  ces  sillons  aboutissant  à  des 
trous  cylindroïdes  creusés  dans  la  craie  avant  le  dépôt  du  crag 
supérieur. 

«  €ette  étude  détaillée,  dit  d'Archiac,  faite  par  M.  Trimmer 
avec  un  grand  soin  et  accompagnée  de  dessins  propres  à  jeter 
beaucoup  de  jour  sur  ses  descriptions,  doit  faire  abandonner  toute 
idée  que  ces  trous  ou  puits  naturels  aient  jamais  pu  servir  de  pas- 
sage à  des  matières  venues  de  l'intérieur  du  sol.  »  Nous  cherche- 
rons si,  dans  les  environs  immédiats  de  Paris,  une  conclusion  bien 
différente  ne  paraît  pas  tout  à  fait  légitime. 

Mais  voyons  d'abord  les  résultats  obtenus  |)ar  divers  géologues 
étudiant  des  localités  situées  non  plus  au  loin,  mais  dans  le  péri- 
mètre même  où  nous  devons  nous  mouvoir. 

Placé,'  on  peut  le  dire,  à  Tantipode  des  observateurs  précédents, 
M.  Melle ville  donne  aux  puits  naturels  une  origine  si  nettement 
profonde,  qu'il  n'hésite  pas  à  supposer  que  toutes  les  couches  ter- 
tiaires soient  dues  à  des  sources  calcarifères  qui  se  seraient  élevées 
à  travers  les  assises  de  sables  :  opinion  que  nous  ne  saurions  par- 
tager, mais  qu'il  convient  d'enregistrer.  Parlant  des  puits  naturels, 
M.  Melleville  dit  :  (1)  «  J'ai  pu  constater  leur  présence  dans  les 
sables  inférieurs,  les  argiles  plastiques,  le  terrain  lacustre  moyen  et 
les  gypses.  J'eus  ensuite  plusieurs  fois  l'occasion  de  voir  que  quel 
que  soit  le  niveau  du  terrain  à  la  surface  duquel  ils  débouchent,  ils 
le  traversent  non-seulement  de  part  en  part,  mais  percent  encore 
chacun  de  ceux  placés  au-dessous,  et  descendent  ainsi  jusqu'à  la 
craie,  où  ils  s'enfoncent  jusqu'à  une  profondeur  inconnue.  11  y  a 
des  puits  qui  débouchent  de  la  craie  pour  s'arrêter  au  niveau 
inférieur  des  argiles  plastiques.  Ils  sont  ordinairement  remplis  par 
des  argiles  pyriteuses.  D'autres  traversent  toute  la  masse  des  sables 
inférieurs  pour  se  terminer  à  la  surface  du  calcaire  grossier.  Ceux- 
ci  sont  généralement  occupés  par  des  argiles  jaunes  auxquelles  sont 
associés  des  filets  verticaux  de  sable  et  des  cailloux  de  quartz  dont 
le  grand  axe  est  aussi  dans  une  position  verticale.  Enfin,  d'autres 
puits  naturels  traversent  tous  ensemble  les  sables  inférieurs,  le 

(1;  Melleville,  Biiliet,  de  la  Soc.  géologique,  1H43,  t.  XIV,  p.  184, 


436  TItllIUIN  UIIATËRNAIRË. 

calcaire  grossier,  le  terraùi  lacustre  moyen,  ainsi  que  les  gypses. 
Ces  derniers  sont  souvent  rempiis  par  des  marnes  blanches,  m 
«  Les  puits  naturels,  dit  plus  loin  l'auleur,  ne  sont  que  d'anciens 
canaux  semblables  à  ceux  des  sources  des  rivières  actuelles,  mais 
d'une  plus  grande  dimension,  pour  lesquels  les  eaux  des  contrées 
élevées,  en  jaillissant  autrefois  sous  les  lacs  du  bassin  parisien,  y  ap- 
portaient iion-seulement  les  matières  terreuses  entraînées  au  fond 
des  hautes  vallées  d'où  elles  venaient,  mais  encore  une  partie  des 
raches  qu'elles  corrodaient  par  lem*  course  souterraine,  etc..  Ainsi 
les  argiles  tertiaires  ne  seraient  que  des  argiles  plus  anciennes 
remaniées  ou  celles  entraînées  par  les  eaux  pluviales  au  fond  des 
hautes  vallées  et  Iransporlét's  dans  le  bassin  de  Paris  à  travers  les 
canaux  souterrains  des  puits  naturels.  Les  calcaires  et  les  marnes 
tertiaires  sci-aient  les  calcaires  secondaires,  dissous  et  rapportés  à 
la  surface;  les  gypses,  formation  inexplicable  par  les  anciennes  théo- 
l'ies,  ne  seraient  autre  chose  que  des  gypses  anciens  remaniés,  etfl.» 
On  a  vu,  à  l'occasion  de  chacune  de  ces  formations,  quelles  sont 
les  idées  auxquelles  nous  nous  rallions  pour  en  expliquer  l'ori- 
gine et  le  mode  de  formation.  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  d'y  revenir  ici, 
mais  nous  pouvons  nous  faire  l'écho  exact  de  d'Ârchiac,  qui, 
après  avoir  analysé  le  travail  de  M.  Melleville,  s'exprime  ainsi  (I)  : 
"  On  doit  regretter  que  l'auteur  ait  complètement  omis  de  citer 
dans  son  mémoira  les  localités  précises  où  il  avait  observé  ces  puits 
traversant  plusieurs  groupes  tertiaires  à  la  fois  et  se  prolongeant 
même  dans  la  craie,  car  les  géologues  venus  après  lui  auraient  sans 
doute  appuyé  de  leur  témoignage,  d'abord  les  faits,  et  ensuite  les 
conséquences  qu'il  a  déduites  de  ses  recherches.  Pour  nous,  qui 
avons  eu  l'occasion  de  voir  lieaucoup  de  ces  puits  naturels,  nous 
n'eu  avons  trouvé  aucun  qui  passiU  d'un  groupe  dans  un  autre  (i); 
tous  avaient  été  remplis  par  le  dépôt  de  transport  de  la  surface,  et 
les  observations  multipliées  de  M.  de  Sénarmont  (3)  dans  le  dépar- 
lement de  Seine-et-Oise  sont  en  cela  d'accord  avec  les  nôtres.  " 

En  donnant  une  explication  des  coupes  théoriques  qui  accom- 
pagnent sa  commiuiicatiou,  M.  Melleville  a  encore  émis  cette  opi- 
nion qui  paraît  lui  être  propre,  savoir,  que  l'cspaec  occupé  par  le 


(i)  D'.irchiac,  !Ii;toîrs  îles }irogrès  de  ta  géologie.  Paris,  l.  Il,  p.  GâH. 

(2)  D'Archiac,  Bullel.  lie  la  Soc.  gMogigue,  18i3,  l.  V,  p,  216  et  250. 

(3)  Sénarmunt,  Essai  'l'une  deteriptiim  géologi<iuc  du  dé/inrlement  de  Seiaf- 
et-OLe,p,  4e. 


LES  PUITS  NATURELS.  437 

bassin  de  la  Seine  pendant  l'époque  tertiaire  n'était  pas  un  es- 
tuaire, mais  une  mer  intérieure  ou  Caspienne  sans  communication 
permanente  avec  la  haute  mer,  et  dans  laquelle  n'affluait  aucun 
cours  d'eau  un  peu  considérable.  Cette  Caspienne  aurait  été  alterna- 
tivement remplie  par  les  eaux  marines  qui  auraient  transporté  les 
sables  inférieurs,  moyens  et  supérieurs,  puis  par  des  eaux  douces 
qui  auraient  charrié  à  leur  tour  de  l'intérieur  de  la  terre  et  par  des 
siphons  ou  puits  naturels,  toutes  les  matières  argileuses,  calcaires, 
gypseuses,  marneuses  et  siliceuses.  En  outre,  cette  mer  se  serait 
divisée  à  plusieurs  reprises  en  un  certain  nombre  de  petits  bassins. 
Dans  une  seconde  coupe  de  la  même  surface,  mais  supposée  posté- 
rieure au  creusement  des  vallées,  l'auteur  fait  comprendre  comment 
la  disposition  actuelle  du  sol  résulte  de  la  destruction  des  couches 
meubles  de  sable,  partout  où  elles  n'étaient  point  protégées  par  des 
dépôts  plus  résistants,  argileux,  marneux  ou  calcaires. 

On  peut  remarquer,  avec  d'Archiac,  relativement  à  cette  dernière* 
hypothèse  que,  si  d'une  part  elle  est  appuyée  sur  cette  circon- 
stance que  du  point  le  plus  bas  du  bassin,  ou  au-dessous  de  la  plaine 
Saint-Denis,  certaines  couches  tertiaires  se  relèvent  à  l'ouest  et  au 
nord-ouest,  à  peu  près  comme  dans  les  autres  directions,  de  l'autre 
elle  est  en  contradiction  avec  toutes  les  opinions  émises  jusqu'à 
présent,  et  de  plus  avec  cette  circonstance  bien  connue  que  la  faune 
d'une  mer  fermée  ou  d'une  Caspienne  est  toujours  très-pauvre  en 
espèces  d'animaux  mollusques.  Telles  sont  la  mer  d'Aral,  la  mer 
Caspienne  et  même  la  mer  Noire  et  la  Baltique,  qui  ne  sont  pas 
complètement  fermées.  Or  le  calcaire  grossier  offre  une  variété  de 
genres  et  d'espèces  tout  à  fait  incompatible  avec  la  supposition 
énoncée  plus  haut. 

M.  Leblanc  (1)  a  étudié  avec  le  plus  grand  soin,  aux  environs  de 
Paris,  des  puits  naturels  qui  aboutissent  en  général  au  sable  rouge 
superficiel,  descendant  plus  ou  moins  dans  les  couches  sous- 
jacentes.  Il  les  a  particulièrement  observés  dans  les  travaux  des 
fortifications,  à  Ivry,  Montrouge,  Vaugirard,  au  bois  de  Boulogne,  à 
la  Chapelle  Saint-Denis,  au  mont  Valérien,  etc.  Leur  diamètre  est  de  . 
1  à  /i  mètres  et  même  davantage.  Beaucoup  d'entre  eux  traversent 
le  calcaire  grossier  exploité,  et  il  yen  a  que  l'on  a  reconnus  sur  une 
hauteur  de  16  mètres.  Les  parois  et  le  fond  sont  tapissés  d'argile 
rouge,  fine,  et  le  centre  est  occupé  par  le  sable  rouge  le  plus  grossier; 

(1)  Leblanc,  BuUei,  de  la  Soc,  géologique^  18^2,  t.  XIII,  p.  360. 


TERRAIN  QUATERNAIHË. 
le  dessus,  en  forme  lie  poche,  est  rempli  de  sable  de  même  conteur, 
de  silex  dont  le  grand  axe  est  vertical ,  et  de  fragments  de  grès  et  de 
meulières.  De  plusieurs  de  ces  puits  portent,  enli-c  les  bancs  du  cal- 
caire grossier,  de  petits  conduits  qui  montrent  des  traces  du  pas- 
sage prolongé  des  eaux,  et  qui  souvent  aussi  sont  remplis  de  l'argile 
fine  qui  revêt  les  parois  des  puits.  Au-dessus  de  cette  même  argile 
on  trouve  ([uclquefoia  des  filets  rudimentaires  de  sable,  d'argile  cl 
de  calcaire  qui  semblent  se  raccorder  avec  de  petits  lits  subordonnés 
il  la  partie  supérieure  des  marnes  du  calcaire  grossier. 

L'auteur  pense  que  ces  cavités  sont  des  puits  d'éjection  qui  ont 
émis  successivement  les  calcaires,  le  sable  rouge,  peut-être  le  limon, 
el  qui,  à  une  époque  postérieure,  sont  devenus  absorbants  comme 
ils  le  sont  encore  aujourd'hui.  M.  Leblanc  cite  enlin  des  puits  qui 
auraient  été  remplis  par  le  calcaire  lacustre  de  Saiut-Ouen  et 
d'autres,  dans  le  gjpse,  par  les  marnes  supérieures,  et  il  est  porté 
*à  considérer,  comme  M.  Melleville,  <i  tout  le  terrain  tertiaire  des 
environs  de  Paris  cx)mme  formé  par  diverses  matières  dissoutes  ou 
tenues  en  suspension  et  éjectées  par  des  sources  successivement 
dans  la  mer  et  dans  les  lacs  d'eau  douce,  pendant  que  tout  le  sol 
des  environs  èlaît  à  un  niveau  inférieur  à  celui  qu'il  occupe 
aujoui-d'hui  », 

Nous  avons  nous-méme  l'ait,  h  l'égard  de  ces  puits,  un  certain 
nombre  d'observations  et  d'expériences  dont  la  conclusion  nous  a 
paru  lrcs-netle{l).  Nousavons  pensé  que  l'obsejvation  pure  etsimple 
n'était  pas  suffisante  pour  résoudre  le  problème,  et  que  la  forme  môme 
des  cjivilés,  tout  irrégulière  qu'elle  est,  devait  déiiendre  en  partie 
du  sens  suivant  lequel  avait  eu  lieu  l'attaque  de  la  roche  calcaini, 
Dans  des  expériences  variées,  des  blocs  calcaires  furent  soumis 
k  l'action  de  l'eau  acidulée  à  10  degi-és,  el  arrivant,  sous  des  pres- 
sions différentes,  tantôt  par-dessus  et  tantôt  par-dessous.  Des  puits 
furent  toujours  creusés  ainsi,  mais  de  formes  essentiellement  diffé- 
rentes selon  les  ms  el  se  rapportant  k  deux  types  principaux  telle- 
ment nets,  qu'à  la  première  vue  on  reconnaît  s'ils  ont  été  foi-és  par 
un  jet  ascendant  ou  par  un  jet  descendant. 

Dans  le  premier  cas,  on  obtient  toujoni-s  une  cavité  conoïde  dont 
la  pointe  est  dirigée  an  haut,  et  qui  conserve  cette  forme  alors  même 
que  la  perforation  des  blocs  a  été  complète.  Avec  un  jet  descendant 


LES  PUITS  NATURELS.  439 

au  contraire,  la  cavité  est  grossièrement  cylindrique  et  présente 
dans  ses  irrégularités  les  analogies  les  plus  intimes  avec  les  perfo- 
rations naturelles. 

En  présence  de  ce  résultat,  il  ne  paraît  pas  possible  d'hésiter,  et 
de  penser  encore  que  les  puits  aient  été  creusés  par  des  eaux  éma- 
nant des  profondeurs. 

Pour  ce  qui  est  du  remplissage,  il  y  a  néanmoins  lieu  de  distin- 
guer entre  les  différents  éléments  qui  y  contribuent.  Les  graviers, 
le  sable  et  Targile  paraissent  avoir  trois  origines  tout  à  fait  diffé- 
rentes. 

1°  Les  graviers  proviennent  du  diluvium,  ainsi  qu'on  l'a  déjà  dit, 
et  la  disposition  de  leurs  lits  montre  dans  quelques  cas  comment 
le  forage  des  puits  a  été  successif. 

2°  En  ce  qui  concerne  le  sable,  on  reconnaît  qu'il  représente 
nettement,  dans  une  foule  de  points,  le  résidu  même  de  la  dissolu- 
tion du  calcaire.  Dans  les  expériences  citées  plus  haut,  nos  puits 
forés  en  dessus  étaient  toujours  remplis  à  la  partie  inférieure  d'un 
sable  quartzeux  très-pur  identique  (à  la  matière  colorante  près, 
simplement  mélangée)  au  sable  des  puits  naturels  dlvry  :  c'est  ce 
que  l'examen  microscopique  a  confirmé. 

A  cet  égard,  on  peut  i:emarquer  en  passant  qu'une  bonne  partie 
au  moins  des  sables  de  Reauchamp  doit  résulter  de  la  dénudation 
du  calcaire  grossier,  à  laquelle  certains  fossiles  ont  pu  résister, 
comme  on  l'observe  souvent  dans  les  couches  inférieures  des  sables 
moyens,  par  exemple  à  Anvers. 

Si  nous  insistons  sur  ce  point,  c'est  qu'il  paraît  de  nature  à  rendre 
compte  de  certains  faits  inexpliqués  jusqu'ici,  et,  pour  n'en  citer 
qu'un  exemple,  de  l'origine  des  sables  quartzeux  de  Rilly-la-Mon- 
tagne.  Nous  avons  déjà  dit  à  quelle  hypothèse  M.  Hébert,  en  cher- 
chant à  en  rendre  compte,  avait  été  conduit  ;  et  l'on  sait  (\ue  le 
même  géologue  admet  que  le  dépôt  de  ces  sables,  dont  l'épaisseur 
totale  ne  dépasse  guère  7  mètres,  a  été  accompagné  d'une  dénu- 
dation de  100  mètres  au  moins  de  roches  plus  anciennes,  spé- 
cialement de  celles  qui  dépendent  du  calcaire  pisolithique.  Or,  ayant 
examiné  de  très-près  la  constitution  des  marnes  du  mont' Aimé, 
nous  y  avons  reconnu  en  abondance  l'existence  de  petits  grains 
quartzeux  rigoureusement  identiques  à  ceux  qui  constituent  le 
sable  de  Rilly.  En  dissolvant  ces  marnes  dans  un  acide,  ou  simple- 
ment en  les  soumettant  à  la  lévigation,  on  isole  un  sable  qu'il  est 
impossible  de  distinguer  du  produit  naturel. 


*40  TEflRilN  gUATCRNAIRE. 

3'  Pour  i'argiie  rouge,  la  queslioii  d'origine  paraît  plus  difficile, 
nemarquoiis  Loulefoi»  qu'elle  esl  identique  à  elle-même  dans  luus 
les  puils  obser\és  autour  de  Paiis  ;  qu'elle  est  de  plus  eu  plus  puro 
à  mesure  qu'on  l'éludie  dans  des  régions  plus  profondes,  de  laçoii 
que  certaines  ramifications  étroites  des  puils  la  contiennent  à  un 
élat  qui  rappelle  le  lithomarge  des  fiions  ;  enfin,  qu'elle  parait  four- 
nir à  l'analyse  les  mêmes  résultats  que  l'argile  rouge,  netlemeiil 
geysérienue,  qui  accompagne  la  phosphorile,  pai'  exemple  à  l'endaiï, 
dans  le  Lot,  el  résen'ons  la  question  de  son  origine  pour  des  études 
ultérieures. 

Origine  du  diluvium  gris.  —  Ces  diverses  éliminations  une  fois 
réalisées,  revenons  au  diluvium  gris.  Toute  réflexion  faite,  c'est  à 
l'hypothèse  fluviale  qu'il  convient  de  s'arrêter,  mais  k  l'hypoLbèse 
fluviale  fortement  modifiée  et  surtout  adoucie. 

Les  vallées  des  rivières  sont,  avant  tout,  le  résultat  de  fractures. 
Les  failles  qui  accompagnent  la  Seine  dans  les  diverses  parties  (le 
son  cours  en  sont  une  preuve,  entre  autres.  Cela  posé,  on  peut  ad- 
mettre que  le  fleuve  n'élait,à  l'époque  quaternaire,  ni  plus  volumi- 
neux, ni  plus  rapide  qu'à  présent.  Cràce  à  la  puissante  collaboration 
d'un  temps  indéterminé,  il  a  élargi  sa  vallée,  et  de  leur  ciiLé  les 
agents  atmosphériques  divers  ont  travaillé  sans  relâche  à  eu  adoucir 
les  pentes. 

On  sait  qu'une  rivière  ne  saurait  couler  en  ligne  droite.  Les 
méandres,  faibles  d'abord,  s'acxentuent  de  plus  en  plus.  Il  en  résulte 
ces  boucles  si  marquées  par  exemple  à  l'ouest  de  Paris,  el  qui  dé- 
terminent des  sortes  de  presqu'îles  dont  l'isthme ,  par  suite  de  la 
corrosion  exercée  pai'  le  fleuve  sur  ses  rives,  va  constamment  en 
s'.imincissant.  On  sait  qu'au  bout  d'un  temps  suffisant,  l'isthiDC 
rompu  livi-e  passage  à  la  rivière,  qui  délaisse  la  boucle  pour  prendre 
le  chemin  plus  court  qui  lui  est  ouvert  :  les  fausses  rivières  du  Mis- 
sissipi  sont  dues  à  ce  mécanisme  dont  on  voit  des  traces  Irès-neties 
aussi  le  lougduRbinet  de  beaucoup  d'autres  rivières. 

Il  résulte  de  là  que  la  rivière  se  déplace  constamment* sur  le  fond 
de  sa  vallée,  et  l'on  peut  admettre  qu'au  bout  d'un  temps  suflisant 
et  qudie  que  soit  la  faiblesse  de  son  volume,  elle  a  remanié  succes- 
sivement tous  les  points  du  sol  de  cette  plaine. 

Ce  simple  fait  d'observation  donne  donc  de  quoi  expliquer  le 
dépôt  de  gi-avier  (de  diluvium,  si  l'on  veut)  sur  une  surface 
beaucoup  plus  grande  que  celle  couverte  par  les  eaux. 

Pourrendi'e  compte  des  terrasses,  il  faut  ri'miir(|uer  que  la  sur- 


ORIGINE  DU  DILUVIUM  GRIS.  441 

.  face  du  sol  n*est  pas  immobile.  Depuis  Tépôque  où  le  sable  de  Fon- 
tainebleau se  déposait  dans  la  mer,  le  sol  de  nos  environs  s'est  élevé 
d'une  quantité  très-considérable,  dépassant  170  mètres,  qui  est  la 
cote  des  sables  supérieurs.  Or,  ce  soulèvement,  qui  se  continue 
peut-être  encore,  a  été  certainement  très-lent. 

Supposons  seulement  qu'il  ait  persisté  après  le  dépôt  des  pre- 
mières alluvions  de  la  Seine.  Il  en  résulterait  que,  Iprsque  celle-ci, 
par  suite  de  ses  divagations,  serait  revenue  vers  un  point  où  précé- 
demment elle  aurait  déposé  des  alluvions,  le  niveau  du  sol  ayant 
changé,  ces  anciens  dépôts  n'auraient  pu  être  de  nouveau  sub- 
mergés. La  rivière  alors  s'est  bornée  à  les  attaquer  par  la  base, 
comme  précédemment  elle  faisait  des  coteaux  eux-mêmes,  et  la  li- 
mite des  terrasses  est  comme  la  tangente  des  divagations  de  cette 

•nouvelle  période.  L'équidistance  des  terrasses  indiquerait  une 
sorte  de  périodicité  dans  ces  divagations  successives. 

C'est  de  même  à  des  soulèvements  lents  qu'il  faut  attribuer  l'aban- 
don de  certaines  vallées,  maintenant  à  sec  et  cependant  couvertes 
à  l'origine  par  le  cours  d'eau.  La  Marne  passait  sans  doute  autrefois 
par  la  vallée  d'Ourcq  ;  et  à  un  certain  moment  la  Seine  devait  en- 
tourer le  mont  Valérien.  Un  semblable  témoin  ne  saurait  s'accom- 
moder  des  causes  violentes  auxquelles  on  attribue  si  souvent  sa 
séparation  des  coteaux  voisins. 

Il  resterait  à  faire  comprendre  comment,  dans  cette  supposition, 
le  transport  de  gros  blocs  renfermés  dans  le  diluviuma  pu  avoir 
lieu.  Sans  prétendre  donner  cette  explication,  remarquons  que,  sous 
l'action  de  la  rivière  minant  ses  anciens  dépôts,  un  fragment  de 
granité  par  exemple,  éboulé  sur  le  sable,  est  précipité  un  peu  plus 
bas,  et  descend  par  conséquent  selon  la  pente  de  la  vallée,  quoique 
d'une  quantité  extraordinairement  faible.  Cela  fait,  et  sous  l'in- 
fluence de  tassements  dus  aux  trépidations  que  produit  la  rivière 
elle-même,  les  grains  de  sable  fin  s'insinuent  peu  à  peu  sous  les 
gros,  qui  sont  soulevés,  et  prêts  par  conséquent  à  subir  de  nouveaux 
éboulements.  Peut-être  cette  action,  en  se  continuant  suffisamment 
longtemps,  peut-elle  rendre  compte  du  transport  des  blocs  à  longue 
distance.  C'est  un  point  qui  mériterait  de  nouvelles  études. 


TERRAIN    ACTUEL 


Nous  voici  arrivés  par  des  transitions  insensibles  à  l'époque 
actuelle,  dont  la  description  ne  saurait  nous  arrêter  puisqu'en  défi- 
nitive elle  ne  compte  pas  comme  époque  géologique.  Remarquons 
cependant  combien,  pour  ceux  qui  la  soumettent  à  un  examen 
méthodique,  elle  est  instructive,  même  au  point  de  vue  de  Thistoire 
de  notre  globe. 

Un  premier  fait  à  signaler  est  la  manière  dont  elle  se  fond  pour 
ainsi  dire  avec  Tépoque  immédiatement  antérieure.  M.  Deshayes 
assure  avoir  constaté  des  lignes  de  démarcations  nettes,  au  nombre 
de  cinq,  dans  la  série  stratigraphique,  à  chacune  desquelles  corres- 
pond une  sorte  de  rénovation  de  la  nature;  nous  avons  rapporté 
les  considérations  du  savant  conchyliologiste,  et  nous  avons  insisté 
en  particulier  sur  les  différences  réciproques  du  terrain  crétacé  el 
du  terrain  tertiaire. 

Or,  entre  la  période  quaternaire  et  la  période  actuelle,  rien 
d'analogue  ne  paraît  se  montrer;  la  ligne  de  séparation  semble 
absolument  artificielle,  et  l'homme  fossile  paraît  s'être  donné  la 
lâche  d'effacer  les  limites  qu'une  tendance  trop  généralement 
répandue  porte  à  établir  partout.  Depuis  l'homme  de  l'âge  dit 
de  la  pierre  éclatée  jusqu'au  Caucasique  le  plus  civilisé,  nous 
avons  une  série  si  fortement  unie,  que  c'est  d'une  manière  tout 
à  fait  abstraite  que  certains  faits  ont  été  cités  dans  les  pages 
qui  précèdent  comme  suffisamment  anciens,  et  que  d'autres  ont 
été  omis  comme  n'appartenant  plus  aux  périodes  géologiques. 
Les  hommes  constructeurs  de  dolmens  nous  ont  occupé,  mais 
nous  nous  sommes  abstenu  de  parler  de  ceux  qui  en  faisaient 
des  instruments  de  culte  sans  en  savoir  l'origine.  L'apparition 
des  métaux  nous  a  servi  de  limite  entre  la  géologie  et  l'histoire  : 
comment  trouver  une  séparation  plus  artificielle  ? 


ACTIONS  PROFONDES.  àà3 

Bien  plus,  et  toujours  dans  le  même  ordre  de  considérations,  le 
terrain  quaternaire  parait  se  souder  intimement  avec  le  terrain  ter- 
tiaire; d'où  il  résulterait  peut-être  que,  pour  les  géologues  futurs, 
nous  ferons  partie  de  l'époque  tertiaire,  aussi  bien  que  les  nummu- 
liles  qui  nous  ont  si  fort  précédés. 

En  outre,  il  faut  remarquer  que,  comprise  comme  nous  venons 
de  le  faire,  la  période  quaternaire,  d'ailleurs  intimement  liée  à 
la  période  actuelle,  n'offre  rien  d'anormal.  Supposons  en  effet 
que  notre  vallée  d'aujourd  hui  s'affaisse  sous  la  mer  et  qu'il  s'y 
fasse  des  dépôts  marins.  La  coupe  qu'on  y  pourrait  relever  plus 
tard  donnerait,  comme  le  montre  la  figure  112,  n*  1,  les  couches 


^^^^-- 


fK.  112,  n"  i  et  2,  —  Parallèle  cnire  le  diluviumet  le  conglomérat  o: 


eilr  pksl 


anciennes  dénudées  portant  le  dépôt  diluvien  arénacé,  sur  lequel 
se  trouveraient  les  couches  marines  régulièrement  stratifiées.  Or, 
c'est  rigoureusement  ce  que  donne  à  maintes  reprises  la  série 
géologique. 

A  Meudon,  pour  ne  citer  qu'un  seul  exemple,  n'avons-nous  pas 
relevé  une  coupe  (fig.  112,  n"  2)  où  l'on  voit  la  craie  dénudée 
porter  le  dépôt  arénacé  désigné  sous  le  nom  de  conglomérat,  et 
au-dessUs  duquel  les  coaches  marines -tertiaires  sont  régulièrement 
stratifiées? 

Ce  conglomérat  avec  ses  galets,  ses  coryphodons  et  ses  anodoutes, 
coiTcspond  rigoureusement,  à  ce  point  de  vue,  au  diluvium  avec 
ses  cailloux,  ses  éléphants  et  ses  cyclades. 

C'est  ainsi  que  les  périodes  anciennes,  éclairées  par  l'étude  des 
causes  actuelles,  peuvent  jeter  de  la  lumière  sur  les  formations  ré- 
centes. Aussi,  à  notre  avis,  est-ce  un  des  principau.\  éléments  d'in- 
térêt du  diluvium  que  de  nous  prouver  qu'à  l'heure  présente,  nous 


TERHAIH  ACTUeL. 

vivons  en  pleine  géolofçie.  La  leire  traverse  les  phases  d'une  évo- 
lution, el  par  conséquent  ses  caractères  changent  avec  le  temps; 
mais  son  histoire  est  une.  Les  phénomènes  anciens  s'esptiquenl  en 
grande  partie  par  l'exercice  des  causes  actuelles. 

L'activité  géologique  de  la  période  actuelle  est,  dans  les  environs 
de  Paris,  manifeste  à  beaucoup  d'égards. 

La  Seine  et  ses  aflluenls  continuent  le  remaniement  de  leurs  sédi- 
ments et  donnent  lieu  à  des  couches  rossilifères  tout  à  fait  compa- 
rables à  celles  des  terrains  où  les  eaux  ne  peuvent  plus  atteiudre. 
La  pluie  et  les  autres  météores  poursuivent  la  dénudation  de  loules 
les  collines,  entraînant  les  parties  fines  dans  les  vallées,  où  les  cours 
d'eau  se  chai'gent  de  les  charrier  dans  le  bassin  de  l'Océan.  Les  eaux 
d'inliltration  réalisent  des  actions  chimiques  telles  que  la  dissolu- 
tion du  calcaire  qui  va  se  déposer  ensuite  sous  des  foraies  vanée.s. 
A  Meiidon,  par  exemple,  il  se  produit  tous  les  jours  un  véritable 
travertin  tout  pétri  de  végélaux  et  comparable  de  tous  points 
aux  roches  analogues  des  périodes  géologiques.  A  Gentilly  et  à 
Bicôlre,  dans  des  poches  de  calcaire  grossier,  se  déposent  lente- 
ment de  longues  stalactites  cristallines,  que  plus  tard  on  pour- 
rait croire  contemporaines  des  couches  qui  les  renferment,  et  qui 
cependant  leur  sont  très -postérieures.  Le  béton  romain  des  bains 
découverts  rue  Gay-Lussac  contient  des  cristaux  contemporains 
d'aragonite. 

La  fossilisation  s'exerce  de  toutes  parts.  Dans  nos  tourbières, 
le  bois  des  troncs  d'arbres  passe  graduellement  à  l'élal  de  lignite. 
Les  coquilles  au  fond  des  eaux,  et  les  squelettes  des  animaux 
de  tous  genres  ensevelis  dans  la  vase,  subissent  des  transfoi- 
mations  tentes  qui  les  rapprochent  sans  cesse  de  leurs  congénères 
fossiles. 

Les  actions  profondes  sont  loin  également  de  cesser  de  Fonction- 
ner autour  de  nous.  Les  trépidations  du  sol,  quoique  très-faibles, 
ne  sont  pas  rares  autour  de  Paris,  et  nous  devons  croire  qu'un  de 
leurs  effets  est  de  contribuer  à  ces  exhaussements  de  certaines  ré- 
gions du  bassin  dont  les  terrasses  des  livières  apportent  des  témoi- 
gnages si  éloquents.  Sans  doute  aussi  sont-ils  accompagnés  de  la 
préparation  ou  de  l'accentuation  de  failles  analogues  à  celles  dont 
nous  avons  signalé  la  présence  à  nos  portes. 

f-es  mêmes  actions  profondes  se  manifestent  aussi  par  l'arrivée 
de'sources  minérales  plus  ou  moins  chaudes  et  plus  ou  moin.^ 
chargées  de  principes  variés.  En  première  ligne  doit  être  mention- 


SOURCES  MINÉRALES.  445 

née  dans  ce  rapide  a'perçu  la  célèbre  source  sulfureuse  d'Enghien, 
et  qui,  d'après  l'analyse  de  M.  Fremy  (1),  renferme  : 

Azote 0,026 

Acide  carbonique 0,462 

Acide  sulfurique 0,057 

Hydrochlorate  de  soude 0,017 

Hydrochlorate  de  magnésie 0,100 

Hydrosulfate  de  chaux 0,079 

Hydrosulfate  de  magnésie 0,105 

Sulfate  de  magnésie 0,024 

Sulfate  de  chaux 1 ,280 

Sous-carbonate  de  magnésie 0^469 

Sous-carbonate  de  chaux 0,322 

Sous-carbonate  de  fer 0,035 

Silice 0,030 

Matière  végéto-animale 0,045 


3,051 


Il  est  évident  que  celte  eau,  traversant  les  assises  du  terrain  pari- 
sien, peut  donner,  le  long  des  canaux  qui  lui  fournissent  une  issue, 
des  minéraux  extrêmement  variés  et  analogues  à  ceux  que  contien- 
nent les  couches  plus  anciennes. 

A  Passy,  des  sources,  dont  les  vertus  médicinales  sont  fort  ap- 
préciées, se  font  remarquer  par  la  grande  quantité  de  sulfales 
qu'elles  contiennent.  L'une  d'elles  donne  pour  un  litre  : 

Sulfate  de  chaux 2,774 

—  de  magnésie 0,300 

—  de  soude 0,340 

—  d'alumine. 0,248 

—  —  et  de  potasse traces 

Sulfate  de  fer 0,412 

Chlorure  de  sodium 0,060 

—  de  magnésium 0,226 

Silice  et  matière  organique non  dosées 

4,360 

Bagneux,  à  la  porte  même  de  Paris,  donne  une  source  chlo- 
rurée doat  Vauquelin  a  publié  une  analyse  (2). 


(1)  Fremy,  Journal  de  pharmacie^  t.  XI,  p.  61. 

(2)  Vauquelin^  Annales  de  chimie  et  de  physique,  t.  XVIH^  p.  220. 


446  TERRAIN  ACTUEL. 

Dans  Seine-et-Oise,  à  Forges-sur-Briis,  une  eau  minérale  contient 
par  litre,  d'après  les  recherches  de  M.  0.  Henry  (1)  : 

Carbonate  de  chaux  et  de  magnésie 0,105 

Sulfate  des  mêmes  bases 0,080 

Chlorure  de  sodium  et  de  magnésium  . . .  0,115 

Matière  organique traces 


0,300 


Nous  ne  ferons  que  mentionner  les  eaux  minérales  du  village 
de  Pierrefonds  (Oise),  dont  les  eaux  sulfureuses  on  été  étudiées 
par  M.  0.  Henry  (2)  ;  celle  de  Provins,  dont  on  doit  une  analyse 
à  Vauquelin  et  à  Thenard(3)  ;  celle  de  TÉtampe  {U]\  celle  des  envi- 
rons de  Nogent-sur-Seine,  où  Cadet  a  signalé  le  fer  en  quantité 
notable  (5). 

Enfin,  pour  énumérer  toutes  les  faces  principales  de  la  grande 
question  qui  nous  occupe,  nous  voyons  dans  cet  ensemble  si 
homogène  du  diluvium  et  du  terrain  actuel,  certaines  espèces  ani- 
males disparaître,  et  cela  bien  évidemment  sans  secousse,  sans 
destruction  violente.  Ce  n'est  pas  un  cataclysme  qui,  dans  des 
tourbières  encore  florissantes,  a  fait  disparaître  le  grand  cerf  d'Ir- 
lande ou  le  Bos  primigenius  d'Arpajon,  et  cette  disparition,  que  l'on 
peut  dire  contemporaine,  explique  celles  dont  la  série  géologique 
tout  entière  nous  donne  le  constant  spectacle. 

A  l'inverse,  la  géjlogie  nous  montrant  des  apparitions  succes- 
sives d'espèces,  nous  pouvons  espérer  que,  malgré  la  difficulté  de 
pareilles  observations,  qui  nécessiteront  des  méthodes  absolument 
nouvelles,  nous  pourrons  constater  sous  nos  yeux  des  apparitions 
de  ce  genre. 

(1)  Henry,  Ballet,  de  V Académie  de  médecine^  1842,  p.  271. 

(2j  Henry,  Anmiaire  de  Milon  et  Reiset,  1847,  p.  303. 

(3j  Vauquelin  et  Thenard,  Annales  de  chimie,  t.  lAXXV,  p.  19. 

(4)  Petit,  Revue  scientifique  et  industrielle,  t.  XIII,  p.  65. 

(5)  Cadet  etSalverte,  Annales  de  cliimie^  t.  XLV,  p.  315. 


FIN 


Table  alphabéîique  des  localités. 


TABLE    ALPHABÉTIQUE 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE 


Nota,  —  On  a  fondu  avec  cette  table  un  Index  de  toutes  les 
LOCALITÉS  RICHES  EJN  FOSSILES  (Ics  cnvirous  de  Paris.  Elles  sont  im- 
primées en  caractère  spécial.  Nous  y  avons  compris  l'indication  de 
points  où  les  recherches  ne  sont  ordinairement  plus  possibles, 
comme  celles  qui  font  maintenant  partie  de  Paris.  Une  circon- 
stance fortuite,  comme  rétablissement  de  fondations,  etc. ,  pouvant 
en  effet  y  permettre  exceptionnellement  une  exploration,  il  est  bon 
d'avoir  une  indication  sur  la  richesse  possible  du  lieu.  Nous  avons 
spécialement  insisté  sur  la  présence  des  fossiles  végétaux  généra- 
lement très-négligés,  et  dont  Tétude  est  cependant  si  intéressante. 
Il  va  sans  dire  que  nous  avons  donné  une  importance  toute  spéciale 
aux  localités  établies  sur  les  terrains  tertiaires. 


Aar.  Glacier,  423. 

ABBECOURT.  Sables  inférieurs  de  l'ho- 
rizon de  Bracheux.  C'est  un  des 
points  les  plus  riches  en  coquilles 
de  ce  niveau.  Certaines-coquilles  y 
existent  d'une  manière  exclusive, 
comme  le  Plicatula  follis,  Defr., 
par  exemple. 
—  Tortue  fossile,  d/t3. 

Abbeville.  Diluvium,  354. 

Abondant.  Argile  plastique,  88. 

ACON IN  (Aisne).  Calcaire  grossier  in- 
férieur :  Ostrea  car  ma,  Desh.; 
Ostrea  eleganSy  Desh.,  etc. 

ACY  EN  MULtIEN.  Calcaire  grossier, 
avec    fruilâ   et    tiges    du    Chara 


Lemani.  Sables  movens,  avec 
nombreuses  coquilles  :  Cyrena 
cuneiformis,  Fer.;  Chania  fini- 
briata,  Defr.  ;  Littorina  variculosa, 
Desh.,  etc.  Cette  dernière  est  spé- 
ciale à  la  localité. 

Aduiatique.  Sables  à   foraminiféres, 
i8. 

Ailette  (Vallée  de   I').  Tourbières, 
417. 

Aimé  (Mont;.   Calcaire    pisolithique, 
63,  73-76. 

Aisne  (Département  de  1').  Formation 
des  lignites,  139. 
—  (rivière;.  Court  vers  le  centre  du 
bassin  parisien,  d4. 


tms  TABLE  ALPHABÉTIQUE 

Aisne  (Vallée  de  V).  Tourbières,  417. 

Aix.  Gypse,  271. 

Aix-la-Chapelle.  Végétaux  des  sables, 
129. 

AIZY  (Aisne).  Sables  inférieurs.  Parmi 
les  innombrables  coquilles  de  celte 
localité,  nous  citerons  les|sui vantes, 
dont  plusieurs  lui  appartiennent  en 
propre  :  Poromya  Forbesi,  Desh.; 
Solen  angmtus,  Desh.;  Lticina 
discors,  Desh.;  Cardium  con-' 
vexum,  Desh.;  Sportella  fragilis, 
Desh.;  Diplodonta  Eudora,  Desh.; 
Diplodonta  Aizyensis,  Desh.;  Avi- 
cula  Dixoni,  Hesh.  ;Avicula  Wate- 
leti,  Desh.;  Dentalium  abbrevia- 
turriy  Desh.;  Dentalium  nitidumj 
Desh.;  Scalaria  Aizyensis,  Desh.; 
Cerithium  pervium,  Desh.;  Ceri- 
thium  deceptor,  Desh. 

Alençon.  Situé  sur  le  terrain  juras- 
sique, 11. 

Allaye.  Frontière  du  bassin  de 
Paris,  17. 

Alpes  (Chaîne  des)  et  mer  miocène, 
335. 

Alsace.  Lœss,  410. 

Ambleville.  Calcaire  pisolithique, 
74. 

Amy.  Lignites,  143. 

ANDELAIRE,  près  la  Fère  (Aisne).  Li- 
gnites :  Natica  consobrina,  Desh., 
etc. 

Andelys  (les).  Fossiles  de  la  craie,  57. 

Angleterre  (Côtes  sud  de  ï)  citées 
pour  leurs  éboulemenls,  6. 

—  comprenait  le  Boulonnais  à  l'é- 
poque miocène,  335. 

ANGY  (Oise).  Calcaire  grossier  :  Dia- 

stoma  inermis,  Desh. 
Anjou.  Argile  à  silex,  85. 
ANTILLY.  Sables  moyens:  CorbulaLa- 

marckiiy  Desh.,  etc. 
Août  (Mont).  Altitude  de  la  craie,  45. 

—  Argile  à  silex,  85. 
Aral  (Mer  d').  Ses  caractères,  437. 
ARCUEIL.  Calcaire  grossier.  Nous  ue 

citons  cette  localité  que  pour  les 


empreintes  qu'on  y  trouve  de  pois- 
sons et  de  plantes.  Les  coquilles 
y  sout  innombrables,  mais  ne  peu- 
vent  être  isolées.  Pour  les  plantes, 
cette  localité  est  exceptionnelle- 
ment riche.  Nous  citerons  :  Algues 
(Corallinites)  ;  Fougères  (Tœnio- 
pteris)',  Naïadées  (Potamogeton); 
Cupressinées  (Callitrites)  ;  Abié- 
tinées  {Pinu^)',  Taxinées  {Poâih 
carpus)  ;  Protéacées  (Grevillea,  Lo- 
matia,  Dryandroides)  ;  Apocynées 
[Echinotium). —  Diluvium  lacustre  : 
Ancylus  fluminalis,  etc.;  Valvata 
piscinalis,  etc. 

—  Sidérose   de  Targile   plastique, 
110. 

—  Diluvium  lacustre,  356. 
Ardenne  contournée  par  la  mer  mio- 
cène, 334. 

ARGENTEUIL.  Gypse.  Coquilles  man- 
nes à  divers  niveaux  :  Lucina  He- 
bertij  Desh.,  etc.;  restes  de  mam- 
mifères, oiseaux,etc.;  empreintesde 
leurs  pas;  coquilles  d'eau  douce 
(iimnées,  etc.).  Sables  supérieurs  : 
Ostrea  cyathula,  Lamk;  Cerithium 
plicatum,  Lamk.;  Cytherea  incras- 
sata,  Desh.,  etc. 

—  Gypse,  242. 

—  Calcaire  à  Cerithium  plicatum, 


—  Monument   mégalithique,   386- 
400. 

—  Marmites  de  géants,  430. 
Argonne.  Ses  défilés,  14. 
Armainviluers  (Forêt  d').  Meulières, 

297. 
Arpajon.  Meulières  de  Brie,  290. 

—  Tourbières,  416. 
Arsy.  Exploitation  des  lignites,  U6. 
Artois.  Lœss,  411. 
Athènes.  Son  rôle  dans  la  Grèce  an- 
tique, 13. 

ATTAINVILLE.  Sables  moyens  :  Mêla- 
nia  hordacea,  Lamk;  Natica  pari- 
siensis,  d'Orb. 

AuBiGNY.  Calcaire  grossier,  197. 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


459 


AuLT  (le  bourg  d').  Cité  pour  les  ébou- 
lements  que  la  mer  y  détermine,  5. 

AuRE  (rivière).  Région  d*oû  elle  tire 
sa  source,  i6. 

AUTEUIL.  Argile  plastique  :  Coproli- 
tbes;  Cyrena  cuneiformis,  Féruss.; 
Cerithium  variabile;  fruits  indé- 
terminés, etc. 

—  -  Crocodile  des  lignites,  96. 

—  -  Grès  de  l'argile  plastique,  115. 

—  Fausses  glaises,  116. 

AuTHiE  fVallée  de    1').    Tourbières, 

417. 
AUTRECHES.  Calcaire  .grossier  :  Naïa- 

dées  (Caulinites). 
Auvergne.  Son  rôle  dans  la  géologie 

générale  de  la  France,  13. 

—  Calcaire,  271 . 

AUVERS.  Sables  moyens.  Une  des  loca- 
lités les  plus  riches  de  ce  niveau, 
possédant  en  propres  diverses  co- 
quilles comme  :  Lyonsia  Heberliy 
Desh .  ;  Lucina  Rigaultiaruiy  Desh .  ; 
DiplodontaauversiensiSj  Desh.yeic. 
On  y  trouve  d'innombrables  poly- 
piers ,  poissons ,  etc.  Terrain  qua- 
ternaire. Cette  localité  a  fourni  à 
M.  Ch.  d'Orbigny,  puis  à  M.  Des- 
noyers, de  nombreux  restes  de  mam- 
mifères. 

—  Sables  glauconiféres,  150. 

—  Sables  moyens,  205. 

—  Cavernes,  415. 
Auxerre.  Galets  diluviens,  425. 
AvEYRON  (Département  de  V).   Son 

terrain  jurassique,  12. 
AviZE.  Coupe  géologique,  77. 
Ay  (Marne).  Lignites  :  Cyrena  anti- 

qtui,  Fér.,  C.  cuneiformis,  Fér.; 

Neritina  Dutemplei,  Desh.,  etc. 
BABEUF.  Lignites:  Cyrena  trigona, 

Desh. 
BAGENCOURT.  Lignites  :  Ostrea  hete- 

roclita,  Defr. 
BAGNEUX  (Seine).   Calcaire  grossier: 

Abiétinées  (Pintis). 

—  Calcaire  grossier,  181. 

—  Source  minérale,  445. 

gT.    MEUNIER. 


Bagneux  (Seine-et-lVIaine).  Grès  de 
l'argile  plastique,  115. 

Bakou.  Volcans  de  boue,  U2. 

Bale.  Littoral  de  la  mer  miocène, 
335. 

Baltique  (Mer).  Ses  caractères,  437. 

BANTELU.  Sables  inférieurs  :  Corbula 
striatina,  Desh. 

Bar-le-Duc.  Situation  de  son  champ 
de  bataille,  14. 

Bar -SUR -Aube.  Situation  de  son 
champ  de  bataille,  14. 

Bar -SUR -Seine.  Situation  de  son 
champ  de  bataille,  14. 

BATIGNOLLES  (Paris).  Calcaire  de Saint- 
Ouen  :  Limnœa  convexa,  Edw. 

BAYEUX.  Sables  supérieurs  :  Corbula 
longirostris,  Desh. 

BAZOCHES.  Lignites  :  Mytiluslœviga- 
tus,  Desh. 'jMelaniainquinata,  Defr. 
Grès  superposés  aux  lignites  :  Pal- 
miers (Flabellaria);  Laurinées(Laie- 
rus);  Protéacées  (Petrophyllum, 
Loniatla).  errain quaternaire  :  Mu- 
sacées  (Musophyllum). 

Beachy-Head  (Angleterre).  Digue  sous- 
marine,  7. 

Beauce  (province).  Frontière  du  bas- 
sin de  la  Seine,  16. 

—  Ses  frontières  étaient  en  rap- 
port avec  sa  constitution  géolo- 
gique, 2 1 . 

BEAUCHAMP.  Sables  moyens.  Une  des 
localités  les  plus  riches  de  ce  ni- 
veau. 

—  Alternance  de  dépôts  marins  et 
d'eau  douce,  138. 

--  Sables  moyens,  201,  208. 

BEAUGRENIER,près  Montjavoult.  Cal- 
caire grossier  :  Avicula  trigonata, 
Lamk  ;  Lima  dilatata,  Lamk.  Sa- 
bles moyens  :  Tellina  Vcrneuilli, 
Desh. 

Beaumont.  Gypse,  227. 

—  Sables  moyens,  204. 
BEAURAINS.  Lignites  :  Paludina  sues- 

sionnensis,  Desh. 

—  Exploitation  des  lignites,  146. 

29 


TABLE  ALPHABÉTIQW* 


BEAUUAIS.  Craie  :  Beïemniteiia 

(/rata,  d'Orb. 
BEAUVAL,  firès  la  F^rld-sous-Jouarre. 
Sables  moyens  :  Ludna  ermmon- 
villensis,  i'Orb.,  L.  Rigaultiana, 
Desli.;  Cytherea  delicatula,  \^es^^., 
C.  slriatuUi,  Desh. 
Belgique,  Lcesa,  411. 
Bellectioix,  Gi^  cristallisé,  323. 
Bellefontaine,  Argile  plasli^e,  107. 
BELLESME  (Omê).  Craio  :  Spongiaires 
[Guellardia  stellata,  Mich.;  Sipko- 
nia). 
BELLEU.  Grès  superposés  aux  ligniles. 
C'est  sans  doute,  à  ce  niveau,  la  lo- 
calité la  plus  riche  en  végétauï. 
Voici  la  liste  des  genres  que  M.  Wa- 
telet,  y  signale  :  Funginées;  Fou- 
gères (Lygodium);  Graminées(Pofl- 
âtes);  Sinilacées  (Smilofitei)  ^  Zin- 
gibéracées  {CannophyUitBS);  Kaïa- 
dées  {Caulitiiles,  Potamogeton); 
Palmiers  {Flubellaiia,  Phœnicites, 
Anovialophyllita ,  Palmadtes  )  ; 
Taxiiiées  (Podocarpusj  ;  Myricacées 
(Complonia,  Myrica);  Bétulacées 
(Betula,  Alnui)  ;  Cupulifères  (Quer- 
cui,  Fagus,  Ctatanea,  Carpinus); 
Ulraaoées  (tfimMs);  Morées  {Ficus., 
Artocarpidium);  Bal9ainiQLiées(£,i- 
quidambar);  Salicinées  {Popalus, 
Salix);  Laurinées  {Cinnamomum, 
Daphtwgene,  Persea,  Bemoin, 
Lawrwa);  Protéacées  {Banksia, 
Dryandroides);  Apocyuées  (Apocy- 
nophyllum);  Sapotées  (Chrysophyl- 
lum,  Sapotacites);  Ëbénacêes  {Bios- 
pyroi);  Êricacées  (Antiromeila); 
Anonacées  {Anona};  Magiioliacécs 
(Magnolia);  Butlnériacées  (Dom- 
beyopsâ)  ;  Tiliacées  {Apeibopsii , 
Grevia);  Slerculiacées  {SterculUi); 
Acérinées  (Acar);  Majpigbiacées 
(Banisleria);  Sapiudacées  (Cupa- 
nia);  Juglandéea  (JttgloTis) ;  Com- 
brélanées  (Terminalia);  Myrta- 
cées  {Èugenia);  Poraacées  (Pinis); 
Papilionaci5es  (Trigonella,   Doli- 


chiles,  Piscidia,  Cercis.GlediUcki 
Ctesatpina,  Eutada,  Acacia).  Les 
carrières  de  Belleu  sont  d'ailleim 
épuisées  av^ourd'hui.  C'est  dant 
lespavés  mêmes  de  ta  ville  de  Sois- 
sons  qu'on  peut  espérer  de  faire 
les  plus  fructueuses  récoltes. 

BELLEVILLE  (Paris).  TraTertin  de  la 
Brie  ;  Lmnœa  fnbulum,  Rrongn.; 
Planorbii  depressits,  Nyst.  Localité 
à  peu  prés  inaccessible  aujourd'hui. 

BELLEVUE   près    Meudon.    MeuUèro- 
supérieures    ;    Cyclmtoma     mti- 
^um,  Brongn. 
^  Sa  situation  dans  le  bassin  de 
Paris,  17. 

—  Altitude  du  1ggss,410. 

—  Minerai  de  fer  quaternaire,  lli. 
BELLEVUE     près     VÎUers-Cotterel». 

Meulières  supérieures   :  lAtMOS 
cylindrica,  Brard,  etc. 
BERCHERES.  Calcaire  grossier  ;  FuHU 
decussatus,  Desh.;   Scalaria  ie- 
Cîissala,    Lamk;  Turrilella  tau- 
striata,  Besh.  Cette  dernière  co- 
quille paraît  propre  à  la  locslilé. 
Bercï.  Silex  taillés,  401. 
Berjiddes.  Attols,  38. 
BEHNOH,  près  Epemay.  Terrain  cré- 
tacé.   Ligniles  ;    Terediwi  pirto- 
nala,  Lamk  ;  MyUlus  Dutemplâ, 
Desh.  ;  Ckara  Brongniarti,  Héb. 
Behru  (Mont).  Altitude  de  la  craie, 

45. 
BETZ.  Sables  moyens  :  Corbniapau: 
Cyrena  cuneiformis,  Fér.  ;  CAatM 
fimbriata,  Defr. 
BETKES.  Craie  :  Micraster  cor  iw- 
guinum  ;  Spongiaires  :  Argile  k 
silex  (fossiles  roulés)  :  Anan- 
chytes  gibba;  Calcaire  grossier: 
Ostrea  radiosa,  Desh  :  Donan  ni- 
Uda,  Lamk-  Turriteltatrochoida, 
Desh.;  Foiciolaria  funictiUm, 
Desh.,  etc.  Cette  dernière  coquille, 
cxclusivcmcDl  propre  à  Beyoes, 
représente  le  seul  fasciolaîre  enniia 
dans  le  bassin  de  Paris.  Actuelle- 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L*013VRAGE. 


A51 


ment  le  banc  fossilifère  n'est  pas 
accessible,  mais  il  y  am'a  lieu  de 
l'exploiter  activement  à  la  première 
occasion. 

—  Craie  à  Micraster  cor  angui- 
num,  27. 

—  Argile  à  silex,  86. 
Bezauler.  Argile  plastique,  108. 
BlcÈTRE.  Faille  qu'on  y  observe,  28. 

—  Stalactites  dans  le  calcaire  gros- 
sier, 444. 

BiÈVRE  (Vallée  de).  Son  rôle  dans,  le 
bassin  de  Paris,  17. 

BiMONT  (Oise).  Craie  magnésienne, 
33. 

Blngerloch  (Défilé  de).  Son  âge,  335. 

Blaye.  Calcaire  grossier,  175. 

Bohême.  Poisson  de  la  craie,  54. 

BoissY-LA-RmÈRE.  Poudingue  de  Ne- 
mours, 332. 

BONAFLE.  Exploitation  des   lignites, 

146. 
BONCONVILLIERS.  Sables  moyens  :  Fis- 

surella  decisa,  Desh.  ;  Parmopho- 

rus  concavus,  Desh.;  Modiola  am- 

bigua,  Desh.,  etc. 
BONNEVAL.  Frontières  du  bassin  de 

Paris,  17. 
BOUCQUES  (Aisne).  Lignites  :  Équisé- 

tacées. 
BOUGIVAL.  Craie  blanche,  34. 

—  Calcaire  pisolilhique,  58. 

—  Conglomérat,  100. 

—  Grès  de  l'argile  plastique,  115. 
BOULEAUX  (les),  près  Gisors.  Calcaire 

grossier  :  Clavagella  Lamarckii, 

Desh. 
BOULLAIMCOURT  (Oise).  Lignites  :  Cy- 
rena  antiqua,  Féruss.,  etc. 

—  Lignites,  143. 
Boulogne  (Bois  de).  Puits  naturels, 

437. 

Boulonnais  à  l'époque  miocène,  335. 

Bourbonnais.  Calcaire,  271. 

Bourg-la-Reine.  Sables  moyens,  204. 

BOURGUIGNON   (Aisne).    Sables  infé- 
rieurs :  Lucina  Levesquei,  d'Orb. 

BOURSAULT.    Calcaire  grossier:  Cy- 


rena  RigauUiana,  Desh.,  C.  bre- 
vimculay  Desh.;  Lucina  pulchella, 
Agass.  ;  Cerithium  giganteum, 
Lamk,  etc. 

BOURY  (Oise).  Calcaire  grossier  supé- 
rieur :  Crassatella  sinuosay  Desh.  ; 
Cerithium  parisiense,  Desh. ,  C. 
cornucopiœ,  Sow.  Ces  deux  der- 
nières espèces,  magnifiques  co- 
quilles de  24  et  23  centimètres 
de  long,  sont  exclusivement  propres 
à  Boury. 

BOVES(les).  Calcaire  grossier  :  Gastro- 
chœna  ampullaria,  Lamk. 

BRACHEUX  (Oise).  Sables  inférieurs, 
l'une  des  localités  les  plus  riches 
de  ce  niveau. 

—  Sables  marins,  133. 
Braisne.  Palmiers  fossiles  des  sables 

glauconifères,  157. 

BRASLES,  près  Château-Thierry.  Cal- 
caire grossier  :  très-nombreuses 
coquilles;  Naïadées  (Zosterites). 

Bray  (Pays  de).  Ses  caractères  singu- 
liers, 72". 

—  Contourné  par  la  mer  miocène, 
336. 

—  Minerai  de  fer  quaternaire,  414. 
Brèche  (Vallée  de  la).  Tourbières,  417. 
Bresmier.  Sables  moyens,  207. 
Bretagne  à  l'époque  miocène,  335. 
BRÉTIGNY  (Aisne).  Lignites.  Équisé- 

tacées. 

Brétigny  (Oise).  Lignites,  143. 

Brie  (province).  Ses  frontières  sui- 
vent celles  de  sa  formation  géolo- 
gique caractéristique,  21. 

—  Sa  constitution,  288. 

—  (Plateau  de  la).  Limon  des  pla- 
teaux, 412. 

Brie,  près  Laon.  Calcaire  grossier, 

164. 
Brie-Comte-Robert.  Meulières,  297. 

—  Limon,  413. 
Brienne.  Situation  de  son  champ  de 

bataille,  14. 
Brillants  (Colline  des),  près  Meudon» 
Conglomérat,  96. 


452                                         TABLE  ALPUABÉTldUE 

BRIMOHT.  Sables  inférieurs,  localilé 

liléj  :  Photfu  etegant,  Desb.;  Cn- 

extrêmement     riche  :  Crocodilm 

rma  dislinda,  Desh.  ;  Chaîna  ^m- 

dejireniifrom;  Trimyx;  Ct/tkereii 

ttririta,  Defr.,  C.  turgiduta,  Uiak.; 

orbicularii,    Edw.;    TelUna  Bri- 

Diplodonta  eUiptiat,  Desh.,  elc. 

monli,  Desh.  ;  Turritella  belloca- 

CâURÏ-SUR-MUTS,    Sables  inférieurs  : 

cina,Gtsh.;Nerila  Brimotiti,  etc. 

Ostrea  keterodUa,  Defr. 

—  Fossiles     des     sables    marins, 

—  Tortue  fossile,  Ui. 

135 

CEncANCEAUx.  Lioion,  413. 

BrcnOï.  Meulières,  296. 

l'-BROonE.  Calcaire  de  Beauce,  338. 

BRUYËftES-SOUS-UOtt.  Llgnites  :  iUv/a- 

CERFROÏ  (Aisne).   Calcaire  grossier  : 

wia  inqiiiaata,  Detr.  ;    Cerithmm 

Cardita  angustkmlata,  Desh. 

turliimîdes,  Desb.,  etc. 

CERNAT- Ut-VILLE,    près  Rambouillet. 

BRY-  (ou  BRIE)  SUR-MARNE.  CalcHire 

Calcaire  de  Deaoce  :  Limnœa  a>n- 

de  Saitit-Ouen  :  Planorbis  obtusus. 

ilila,  Desh.  ;  Planorbis  rotundatas. 

Sow. 

Brongn.,  P.  depressus,  Nysl. 

—  Coupe,  277. 

—  Calcaire  de  Beauce,  338. 

-  Gypse,  257. 

Ceilatepktl.  Terrain  qui  le  recou- 

CaeN, simé  sur  le  terrain  jurassii|ue, 

vre,  i-il. 

II. 

CÉVEN:re3,  contournées  parle  terraio 

CAROits,  silué  sur  le  terrain  jiiras- 

jurassique,  11. 

sii|ue,  It. 

CuAiLLEVET.  Ijgnites,  U6. 

Cailles  (Bulle  aux).  Diluvîum,  37». 

CHAtLLOT  (Paris).  Calcaire  grossier  : 

—  Diluvium  rouge,  i90. 

Lucina  atnbigua,  Uefr.  Cette  co- 

Cailles (Muulio  des).  Poudingues  de 

quille,   découverte  il  ChaiUot  pur 

Nemours,  332. 

Defrance,  n"a   pas  élé   retrouvée 

CAILLOUEL.SablcsmoyeHs:AbiéIinées 

depuis. 

{Amucacites). 

CiiArNTBE,\uviLLE.    Grès   de    l'argile      ' 

Calais.  Digue  sous-marine,  7. 

plastique,  115. 

Canon  VILLE.  Diluvium,  353. 

CHALQNS-SUR-VESLE.    Sables    inté- 

rieurs (local  ilé  eitrémemenl  riche)  ; 

^  Son  rûle  dans  la  géologie  géné- 

Teredina   Omeni,    Desb.;    Païuh 

rale  de  la  France,  13. 

pœa;  Thracia  Preattmchi,  Dcsii.; 

CltRNETIH,  près  Lagny.  Traverlin  de 

Cytherea  orbiaUuris,  Edw.;  Cj- 

Brie  :  Bilhynia  Duchasteli,  Desh.; 

rena  tumlata,  Desh.,    C.  aibor- 

Sables  supérieurs  :  Bilhijnia  Du- 

bicularis.ïiesb.,  C.  veaeriformit. 

biiisiOHii,  liouillel. 

CARBEFOun  [Hameau  dul,  près  Ëlam- 

DiplodonUt    ingens.    Desh.,    D. 

pes.  Calcaires  de  Beauce,  312. 

fragitis,    Desh.,    D.    tnœqmtis. 

Cahhières-Saint-Denis.  Calcaire  gros- 

Desb.;   Cerithium  catnlautujM, 

sier,  16i. 

Desb.;  etc. 

Casi'IENNE  (Itive  de  la).  Volcans  de 

—  Saliles  marins,  133.  ■ 

bouc,  lis. 

CnAUAiiANDE.  Meulières,  300. 

—  Ses  caractères,  437. 

CHAMBLÏ.   Calcaire  grossier  :  Ottru 

CAS9EL.  Litloral  de  la  mer  miocène. 

ciimbiUa,  Desh. 

38t. 

CHAHBOns.  CalMire  grossier  :  Sofc- 

Caucase.  Volcans  de  lioue,  H2. 

curlm;  Cylkerm  anatoga,  Desh,; 

Bdhijnin  Eugettii,  Desh. 

CftltMONT.  Sables  moyens  {riche  loca- 

CHAMERY  (Marne).  Calcaire  grossier: 

DES  LOCiaiTÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


453 


Teredina  pei'sonata,  Lamk  ;  Ceri- 
,    Ihium  giganteum,  Lamk. 

—  Calcaire  grossier,  171. 
Champagne.  Rognons  de  pyrite,  M. 
Champceuil.  Roches  glaciaires,  423. 
Champigny  (Plateau    de).  Meulières, 
.    297.        . 

—  Gypse,  257. 

—  Poudingues   diluviens    fossilifè- 
res, 356. 

—  Travertin,  277. 
CnAMPLATREUx     (Bois     de).     Sables 

moyens,  204.. 

Champrosay.  Forage,  199. 

Champs-Elysées.  Grès  infra-gypseux, 
242. 

Chantilly  (Forêt  de).  Sables  moyens, 
203. 

CHAPELLE  (la)  près  d'Orléans.  Cal- 
caire de  Beauce  :  Limnœa  dilatata, 
Noulet,  L.  urceolata,  Braun.,  L. 
Noueli,  Dosh. 

CHAPELLE  (la)  près  Houdan.  Calcaire 
grossier  supériem»  :  Corbula  angu- 
lata,  Desh.  ;  Cerithium  lapidum, 
Lamk. 

Chapelle  (la),  entre  Saint-Cyr  et 
Dreux.  Redressement  des  couches 
du  calcaire  grossier,  19. 

CHAPELLE  EN  SERVAL  (la).  Sables 
moyens  :  T^/fo'na  parilis,  Desh.; 
Avicula  Defrancii,  Desh. 

CHAPELLE-GODEFROY  (la),  près Nogent- 
•  sur-Seine.  Craie  :  Ancyloceras, 

Chapelle -Saint -Denis.  Puits  natu- 
rels, 437. 

Charenton.  Calcaire  grossier,  198. 

CHARONNE.  Diluvium  lacustre.  Faune 
analogue  à  celle  de  Joinville-le- 
Pont. 

—  Diluvium,  353-356. 
CHARTRES.  Calcaire  de  Beauce  :  Hé- 
lix Aureliana,  Brongn.,  H.  Bar- 
randi,  Desh. 

—  Absence  de  la  craie  de  Meudon, 
36. 

Chassemy.  Palmiers  fossiles  des  sa- 
blés  glauconifères,  157. 


CHAtEAUDUN.  Grès  ladères,  85. 
Chateau-Landon.  Travertin,  222. 

—  Poudingues,  109, 
Chateauneuf.  Argile  à  silex,  87. 
CHATEAU-ROUGE.   Calcaire   grossier  : 

Turritella  imbricataria,  Lamk.; 
Scalaria  striatula,  Desh.;  Litiopia 
acuminata,  Desh.;  Rissoina  serai- 
striata,  Lamk. 
CHATEAU -THIERRY.  Lignites  :  Ceri- 
thium  ftiscatum  y  Mantell.  Calcaire 
de  Brie  :  Chara  Archiaci,  Wat. 

—  Calcaire  grossier,  197. 

Chatillon-sur-Seine.  Situation  de  son 
champ  de  bataille,  14. 

Chaumière    (Route   de    la)    (Paris). 

Débris    humains     du     diluvium, 

384. 
Ciiaumont.   Situation  de  son  champ 

de  bataille,  14. 

—  Frontière  du  bassin  de  Paris,  18. 

Chaumont  (Buttes).  Gypse,  252. 

CHAUMONT  (en  Vexin).  Calcaire  gros- 
sier inférieur  :  Cytherea  calvi- 
montana,  Desh.  ;  Lucina  pul- 
chella,  Agass.;  Avicula  calvimon- 
tana,  Desh.;  Psammobia  spathula, 
Desh.  (espèce  propre);  Turritella 
elegans,  Desh.;  Fusus  maximus, 
Desh.  ;  etc.  Localité  des  plus  riches 
et  des  plus  intéressantes. 

—  Calcaire  grossier,  164. 

—  Monument    mégalithique,  386- 
401. 

Chauny.  Diluvium  lacustre,  363. 

CH AU SSY. Calcaire  grossier  :  Poromya; 
Corbula  exarata,  Lamk  ;  Venus 
conformiSy  Desh.  ;  Terebraiula 
bisinuata  ,  Lamk.  ;  T.  Putoni , 
Beaudon  ;  Argyope  cornuta,  Desh.; 
Mesostomapulchrum,  Desh.  ;  Ade- 
orbis  Fischer i,  Desh.;  Cerithium 
imperfectum,  Desh. 

Chaville  (les  bois  de).  Leur  situation 
dans  le  bassin  de  Paris,  17. 

CHAVOT.  Lignites  :  Unio  truncatosus 
Mich. 


^^^^^^^^^^^^      TABLE                                                              ^^^^ 

^^F           ClIENNEYIÈRES-Sm-MAllNE.      Munies 

COHFLflHS-SfllHTE-HOHOBlHE,  Calcaire 

^H              vertes,  S57. 

grossier  :  Mylilus  riinosus,  Lamlt. 

^H            —Magnésîle,  â«JI. 

—  Calcaire  grossier,  175, 

^B          CHÊRY-CHARTREUVE.  Sables  moyens  : 

COHBEIL.  Forage,  199. 

^H             Cyrena  antigua,   Fér.;   Chatna 

—  Gypse,  252. 

^^H              ïurgiiJufa,     Lamk;     Diplodonta 

CORNEILLE  EH  PARISIS.  Meulières  su- 

^H            efjipffca,  Desh.;  CanliVia  ^ic/ia- 

périeures  :  Potamides  Lamarckii, 

^H             fini,  Desh.  Localité  Irès-rictie. 

Desh. 

^H          CHESHEAUX,    près    Cliaieau-Thierry. 

—  Meulières  à  polatnides,  342. 

^^H             Sables    moyens  :  Melania  lactea, 

Coamcï.  Sables  de  Ililly,  125. 

^H             Lamk;  Natica  parisiensis,  d'Otb. 

ConsouAiLLES  à  l'époque   miocène, 

^H          CnEVÂLERÉT(Rue  du)  (Paris).  Diluvium 

335. 

^H            gris,  m. 

Cote-Sai.nt-Martin.     Subies    coquil- 

^H          Chevuxy.  Marnes  à  huilres,  ilIG. 

liers,  322. 

^H         Chevreusë.  Gypse,  237. 

~  Calcaire  de  Beauce,  339. 

^H            —  Meulières,  294. 

COTËSTIN.  Crag,  83. 

^H          CHECT.    Calcaire  grossier  :  Fimbria 

—  A  l'époque  miocène,  335. 

^H            ^or/ieJIosa,  Lamk  ;  Cardium  gigas. 

COULOMBS.  Sables  moyens  :  Maclm 

^H              Defr.  Cette  dernière  coquille  esl 

coHtradicla,  Desh.  ;  Cj/therea  (ri- 

gomila,  Desh.  ;  etc. 

^^H              celles  que   rournît    le    bassin  de 

Coulomwehs.  Magnêsilc,  291, 

^H 

—  Limon,  413. 

^^M           Choisy-le-Roi.  Foyera  quaternaires, 

Couii  DE  FnAUCE.  Meulières,  301. 

^H 

CouRBEToN  (Seine-el-Marne).    Ai^iie 

^H          Cimetière  des  Anglais,  prés  Pontolse, 

plastique,  106. 

COUflCELLES  (Aisne).  Grés  supérietiT 

^H            CiPLY(Gel^ique).  Craie  blaaclie,35. 

aux  lignites.  Localité  exlrèmemetil 

^M           CLKIROIX.  Craie.  Ligniies  :  Osirea  he- 

riche  en  plantes  fossiles.  Nous  d- 

^H              leroclUa,  Ilefr. 

lerons  surtout  les  familles  suivftii- 

les  :  Lichens; Graniinées(P(Kicil«^; 

^^H             —  Uiluvium,  370. 

Palmiers  {Flabetlaria);  Myricacées 

^H             —  Sables  moyens,  213, 

{Myricay,  Protéacèes  {Haiea). 

^H           CŒUVRES  (Aisne).  Sables  lufi^rieurs  ; 

—  Planlea  des  lignites,  145. 

^H               Corbtila  gallicula,   Desh,  Calcaire 

COUflTAGNOIt.CalcMire  grossier.  Leca- 

^^H               grossier  :  Lophtodon. 

^H             ^  Puits  naturels,  430. 

innoinbrables   coquilles  qu'elle  a 

^H            COIHGDURT  (Oise).  Calcaire  grossier. 

fournies. 

^^1               Cette    localité    fournit    plusieurs 

CouRTEMPiEimE.  Vallée  maréK^use, 

^^H               espèces  qu'on  ne  rencontre    pas 

109. 

^H               ailleurs.   Par   exemple  ;    Cliama 

CoDBViLLE,  près  Chartres.  Froniîère 

^H               inormta,  Desh.;   Cytherca  obso- 

du  bassin  de  Paris,   17. 

^H               leta,  Desh. 

—  Argile  à  silex,  87. 

^H          Collégien.  Meulières,  800. 

CRAMftHT,  prés  Arize  (Marne).  Lai- 

^H          COMPIEGME.  :  Ligniies    Pectuncidm 

tes  :  Spkenia;  Cyrena  carditÀdit, 

^H    '          paucifffmtdfus,    Desh.    Sables  <1u 

Desh.;  MyiUux  DulempUi,  Desh. 

^^P               Soissonnais  :  PhymiUoderma. 

—  Calcaire  d'eau  douce,  189. 

^^B  •         —  Sa  situation  dans  le  bassia  île 

CnAONNE,  Siiuation  de  son  champ  de 

^H               Paris, 

bataille,  14, 

DKS  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


455 


CRAQUELOTS(les),  près  Mortefontaine. 
Sables  moyens  :  Cytherea  cuneata, 
Desh. ,  Cytherea  deperdita,  Desh.; 
Melania  frumentum,  Desh. 
Crécy.  Sables  moyens,  204. 
CREIL.  Sables  moyens  :  Ostrea  De- 
francii,  Desh. 

CRENES.  Sables  moyens.  Très-inléres- 
sante  localité  qui  n*est  restée  acces- 
sible que  pendant  fort  peu  de 
temps  et  dont  M.  Hébert  a  été 
jusqu'ici  seul  à  profiter  et  à  faire 
profiter  la  science.  Arca  deci- 
piens,  Desh.;  Cytherea  soror, 
Desh.  ;  Cyrena  planulata,  Desh. , 
Cyrena  minuta,  Desh.;  Donax 
trigonula,  Desh.  ;  Hipponyx  He- 
bertij  Desh.;  Natica  ambula- 
crum,  Desh.  ;  Cerithium  trivitta- 
tum,  Desh.  ;  etc. 

CRÉPY.  Sables  moyens  :  Corbula  an- 
gulatUj  Lamk;  Bithynia  pulchra, 
Desh. 

CRESSONSACQ.  Sables  inférieurs  :  Pe- 
cten  breviauritus,  Desh. 

Créteil.  Calcaire  grossier,  181. 

GRISOLLES  (Oise).  Grès  inférieur  aux 
lignites:  Palmiers  (Flabellaria). 

Crosne.  Forage,  199. 

CROUY.  Sables  moyens  :  Corbulomya 
complanata,  Sow. 

CUIS.  Lignites:  Teredina per Sonata, 
Lamk;  Cyrena  singularis,  Desh. 
Travertin  de  Saint-Ouen  :  Paludina 
Matheroni,  Desh. 

CUISE-LA-MOTTE.  Sables  glauconi- 
fères.  Localité  infiniment  riche  en 
coquilles  et  débris  d'animaux  plus 
élevés  que  les  mollusques,  tels  que 
poissons  et  reptiles. 
—  Sables  glauconifères,  150. 

CUIZY  EN  ALMONT.  Sables  inférieurs  : 
Solen;  Diplodonta  radians,  Desh. 

CUMIERES.  Calcaire  grossier  :  Cythe- 
rea parisiensis,  Desh.;  Chama 
calcarata,  Lamk;  Corbula  ana- 
tina,  Defr.  ;  Neritina  lineolata, 
Desh. 


CUVERGNON.  Sables  moyens  :  Ceri- 
thium tuberculosum,  Lamk,  C. 
œquistriatum,  Desh. 

CUVILLY  (Oise).  Lignites  :  Cyrena  trl- 
gona,  Desh. 

DAMERY  (Seine-et-Marne).  Calcaire 
grossier  :  Fistularia  ;  Lu^ina  pu- 
chella,  Agass.;  Natica  dameria- 
censis,  Desh. 

Dammartin.  Gypse,  269. 

Danemark.  Tourbières,  416. 

Délémont  (Val  de).  Gypse  d'origine 
hydrothermale,  275. 

Désert  (le),  près  Argenteuil.  Monu- 
ment mégalithique,  400. 

Diablerets.  L'âge  de  ses  couches 
tertiaires  déterminé  par  Al.  Broif- 
gniart,  4. 

Dieppe.  Digue  sous- marine,  7. 

—  Craie,  35. 

—  Littoral  de  la  mer  miocène,  336. 
DISY,  près  Épernay.  Lignites.  Cyrena 

tellinella,  Fér.,  Cyrena  trigona, 
Desh» 

DiVES.  Éboulement  de  ses  falaises,  6. 

DOCKS  (Paris).  Travertin  de  Saint- 
Ouen  :  Bithynia  cyclostomœfor- 
mis,  C.  d'Orb.  Cette  coquille  n'a 
pas  été  retrouvée.  Le  même  gise- 
ment a  fourni,  des  reptiles  (tor- 
tues), des  poissons  indétermina- 
bles, des  mammifères  {Palœothe- 
rium),  etc. 

DOMONT.  Grès  lustré  à  cassures  coni- 
ques, 323. 

Dore  (Mont).  Ses  roches  volcani- 
ques, 12. 

DORMANS  (Marne).  Calcaire  grossier: 
Palmiers  (Palmacites). 

—  Sables  de  Rilly,  125. 

—  Alternance  de  dépôts  marins  et 
d'eau  douce,  138. 

DoRMELLE.  Argile  plastique,  107. 
Douvres.  Digue  sous-marine,  7. 
DOUY-LA  RAMÉE.  Sables  moyens.  Car- 

dilia  Michelini,  Desh. 
Dreux.  Ondulations  de  la  craie,  46. 

—  (Forêt  de).  Argile  à  silex,  87. 


UbQ 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


DUCY.  Sables  moyens  :  Corbula  La- 
marckii,  Desh.;  Cytherealœmgata, 
Lamk  ;  Hipponyx  patelloides , 
Desh.,  etc. 

DuMFRiES  (Ecosse).  Empreintes  de  pas 
sur  le  grès,  178. 

DussELDORF.  Littoral  de  la  mer  mio- 
cène, 334. 

Eaton,  près  Norwich.  Puits  natu- 
rels, 431. 

Ecole  (Environs  du  cours  de  V).  Mo- 
raine quaternaire,  422. 

ECOUEN.  Sables  moyens  :  Venerupis 
striatula,  Desh. 

Egerllnden  (Suisse).  Fossiles  du 
gypse,  276. 

Enghien.  Source  sulfureuse,  445. 

ËPARMAILLES  (les),  près  de  Provins. 
Calcaire  de  Provins  :  Bithynia  Des- 
chiensiana,  Desh.;  Limnœa  Miche- 
Uni^  Desh . ;  A chatina  Nodoti,  Desh. 

ËPERNAY.  Lignites  :  Lucina  sparna- 
çfïisis,  Desh. 

—  Situation  de  son  champ  de  ba- 
taille, 14. 

—  Frontière  du  bassin  de  Paris,  18. 

—  Sables  moyens,  202. 

—  Gypse,  227. 
Éplnay.  Meulières,  296. 

—  (Environs  d').  Monument  méga- 
lithique, 400. 

Epte  (Vallée  de  1').  Lignites,  139. 

—  et  la  mer  miocène,  336. 

—  Tourbières,  417. 
ERMENONVILLE.   Sables  moyens  :  Lu- 
cina    ermenonvillensiSy     Desh.  ; 
Chama  turgidula,  Lamk  ;  Cytherea 
delicatula,  Desh. 

Essonne.  Forage,  199. 

—  Meulières,  296. 

—  (rivière).  Sa  situation  dans  le 
bassin  de  Paris,  17. 

—  (Vallée  d').  Tourbières,  417. 
ËTAMPES.  Travertin  de  Saint-Ouen: 

Chara  depressa^  Wat.  (Voy.  Cote 
Saint-Martin.) 

—  Forage,  199. 

—  Sables  coquilliers,  318. 


—  Renne  quaternaire,  375. 

—  Sources  minérales,  446. 

—  (Rivière  d*).  Sa  situation  dans  le 
bassin  de  Paris,  17. 

Étaples  (en  face  d').  Sondage  de  la 
Manche,  7. 

États-Unis.  Gypse  de  formation  con- 
temporaine, 274. 

Étoile  (Arc  de  V).  Sables  moyens, 
214. 

ËTRECHY.  Sables  supérieurs.  Innom- 
brables quantités  de  coquilles  dont 
beaucoup  sont  propres  à  cette  riche 
localité;  On  peut  citer  comme  spé- 
cialement intéressantes  :  Avicula 
stampinensis ,  Desh.;  Chiton  Ter- 
quemiy  Desh.  ;  Cœcum  EdwarM, 
Deshayesia parisiensiSjRaMlin.  Des 
ossements  de  lamantin  (Ma/natus 
Guettardi)  se  rencontrent  fréquem- 
ment. 

Eure  (Département  de  V).  Argile  à 
silex,  85. 

—  Sables  glauconifères,  150. 

—  Sables  moyens,  202. 

—  (rivière).  Région  d'où  elle  tire  sa 
source,  16. 

Eure-et-Loir.  Argile  à  silex,  85. 
Europe  (Place  de  V)  (Paris).   Grès 

infra-gypseux,  242. 
ËVËQUEMONT.  Meulières  supérieures  : 

Limnœa  inflata,  Brongn.,  Limnœa 

Tombecki,  Desh. 
ÉVREUX.  Argile  à  silçx,  86. 
ËZANVILLE.   Sables  moyens  :  Cyrena 

cuneiformis,  Fér.;   Venerupis  ob- 

longa,  Desh. 
Falaise    (Marne).    Calcaire   pisoli- 

thique,  78. 
FALAISE  (la)  ( Seine -et-Oise).  Calcaire 

pisolithique  :  Trochus    Gabrielis, 

d'Orb.  ;  Lima    Carolina  d'Orb.; 

Nautilus  spherica  d'Orb.;  Cidaris 

Forchhammeri. 

—  Calcaire  pisolithique,  62. 
Favières.  Argile  à  silex,  87. 
Faxoe  (Suède).  Calcaire  pisolithique, 

62. 


DtS  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


457 


Fay  (Vallon  du).  Poudingues  de  Ne- 
mours, 103. 

FAY-AUX-LOGES.  Calcaire  de  Beauce  : 
Hélix  Defrancii,  Desh.,  Hélix  Mo- 
roguesij  Brongn. 

FAYEL  (le).  Sables  moyens.  Localité 
d'une  extrême  richesse,  où  beau- 
coup d'espèces  rares,  oii  même  in- 
connues ailleurs,  peuvent  être  re- 
cueillies. Cardilia  Michelini,  Desh.; 
Tapes  parisiensis,  Desh.;  Scalaria 
Michelini,  Desh.;  Cerithium  fayel- 
lense,  Desh.  ;  Cancellaria  anguli- 
ferciy  Desh.,  etc. 

FERCOURT.  Calcaire  grossier  :  Cythe- 
rea  parisiensis  y  Desh.;  Dentalium 
striatum,  Sow.,  Dentalium  Bron- 
gniarti,  Desh.;  Natica  semiclausa, 
Desh. 

FÉRE  (la).  Sables  inférieurs  :  Phola- 
domya  cuneata,  Sow.;  Chenopus 
Heberti,  Desh.  ;  Palmiers  (Flabel- 
laria).  Travertin  de  la  Brie  :  Chara 
Archiaci,  Watelet. 

—  Diluvium,  363. 

FÉRE  EN  Tardenois.   Meulières,  290. 
Ferrièhes.  Meulières,  300. 
Ferrotte.  Argile  plastique,  108. 
FERTÉ-ALEPS(la).  Calcaire  de  Beauce: 
Mammifère^. 

—  Sa   situation  dans  le  bassin  de 
Paris,  17. 

—  Gypse,  227. 

—  Sables  coquilliers,  322. 

—  Calcaire  de  Beauce,  339. 

—  Calcaire  de  l'Orléanais,  3i4. 
Ferté-Gaucher  (la).  Limon,  413. 
Ferté-Milon  (la).  Calcaire  grossier, 

164. 
FERTË-SOUS-JOUARRE  (la).  Sables 
moyens  :  Lucina  ermenonvillensis, 
d'Orb . ,  Lucina  Rigaultiana,  Desh.  ; 
Cardilia  Michelini,  Desh.;  Denta- 
lium fissura,  Lamk,  etc. 

—  Meulières,  288,  292. 

—  Limon,  413. 
Festieux.  Lignites,  146. 

—  Calcaire  grossier,  164. 


FIEULAIHE  (Aisne).  Sables  inférieurs 
(horizon  de  Bracheux)  :  Myrica- 
cées  {Myrica).  Grès  inférieurs  aux 
lignites  :  Cypéracées  (Cyperites). 
Sables  du  Soissonnais  (horizon  de 
Cuise-1  a-Motte)  :  Fougères  (Tœnio- 
pteris). 

FISMES,  entre  Soissons  et  Reims.  Sa- 
bles inférieurs  :  Voluta  zonata, 
Desh. 

Fiz  (Pic  des).  Sa  géologie  faite  par 
Al.  Brongniart,  4. 

Flagny.  Meulières  de  Brie,  289. 

Flagy.  Argile  plastique,  108. 

Flandres.  Lœss,  411. 

Flèche  (la).  Sables  miocènes,  336. 

Fijiurines.  Sables  moyens,  218. 

FLEURY-LA-RIVl£RE.  Calcaire  grossier. 
Nombreuses  espèces  bien  conser- 
vées. 

—  Sables  moyens,  204. 

—  Absence    des     sables    marins, 
134.     • 

Fllns.  Calcaire  pisolithique,  75. 

FoNDOiRE  (la).  Sables  de  l'argile  plas- 
tique, 107. 

FONTAINEBLEAU.  Calcaire  de  Beauce  : 
Limnœa  dilatata,  Noulet,  Limnœa 
fabulum,  Brongn.,  Limnœa  opima, 
Desh.;  Hélix  Beyrichi,  Desh.,  Hé- 
lix impressa ,  Sand.  ;  Achaiina 
electa,  Desh. 

—  Sa  situation  dans  le  bassin  de 
Paris,  17. 

—  Meulières  de  Brie,  290-294. 

—  (Barrière  de).  Diluvium,  359. 

—  (Forêt  de).  Grès  cristallisé,  323. 

—  Calcaire  de  Beauce,  338. 
FOHTEHAY-SAIHT-PÊRE.  Calcaire  gros- 
sier. Gisement  très-intéressant.  Co- 
quilles rares,  parfois  propres  à  la 
localité  :  Pecten  infumatus,  Lamk; 
Scalaria  timida,  Desh.,  etc. 

FONTENAY-SOUS-BOIS,  près  Yincennes. 

Meulières  supérieures  :  Bithynia 

terebi^a,  Desh. 
Forges-sur-Briis.  Source  minérale, 

446. 


"^V 

438                        -^^       TABLE  ALPHA BÉTIQUK.                                                     | 

France.  Sa  siruclure  géologique  gé- 

OILODOURT.  Sables  inférieurs  :  (htrta      1 

ncrule.  1 1 . 

multicostata,  Desh. 

—  ceniralp.     Son    massif    moiila- 

GmGE^■n-  Volcan  de  boue,  113, 

gneu\.  a. 

GISORS.    Calcaire   grossier.   Localité 

FfiANCFiiiiT.   Lilloral  di;  lu   mer  niio- 

trés-riche. 

f.'-iie,  ;s3i. 

—  Frontière  du  bassin  de  Paris,  18. 

FfiÉMiNcouiiT.  Argile  à  silex,  88. 

—  Recouvrement  des  ligniles  par  le 

FnÉPELLON.  Gvpse,  2fi8. 

calcaire  grossier,  139, 

FRESMES-LEZ-itUKGIS.  Gypse  :  Xipho- 

GUCIERE  (la)  à  Paris.  Calcaire  gn^ 

éon.   gracile,    Cuv.    Sables  supé- 

aier :  Algues,  Ëquîsélacées. 

rieurs;  Cytherea  vacrntmiit,  Desb.; 

—  Végétaux  do  calcaire  grossier. 

Cerithmmplmtum,  Desb.  ■,Ostrea 

179. 

lonQifOitris,  Lamk,   OUrea   cya- 

Glandëlles.  .4rgi)e  plasti({ue,  108. 

thuUi,  Lamk.  Pinces  de  crustacés. 

GO.AS.  Fulun3,336. 

—  Formation  gj-pseusc,  281, 

GOIRIUURT.  Sables  moyens  :  Onux 

—  Calcaire  à  Cerithium  pticatum. 

nitida,  Lamk. 

315. 

GoLA^-co^lT.  Liguiles,  143. 

Fbette  (la).  Calcaire  grossier,  198. 

GOMERFOHTklHE.    Calcaire  gros^er: 

FRILEUSE  (la),  pr*sde  Beynes.  Calcaire 

Solen  proximtis,  Desh. 

grossier  supérieur  :  Cmthium  la- 

Gbandon  (Plateau  de).  Calcaire  gros- 

pidum, Lamk,    Cerithiam  echid- 

sier,  198. 

noidM.  Desh.  BrtA{mw;elc. 

GBAND-VAra.  Meulières,  297. 

FRDIOMDHT.  Ligoiies:  Sphmiia:  Ceri- 

Gn.iVEi.T.E (Redoute  de».  Gypse,  i80. 

thium  turbinoides,  Desh, 

Gravesend  (Angleterre).  Craie,  35. 

Gagnv.  Gypse,  26i. 

GREHELLE.  Diluvium.  Localité  eilrè- 

GKHELOM    (Mont),  prés  Compiégne. 

mement  riche  eu  ossements  des 

Calcaire  grossier  inférieur  :  tiuni- 

mammifères  qualeruaircs   :  Eie- 

mulites. 

—  Calcaire  nummuiitique,  16i. 

etc.  On  j  a  recueilli  aussi  des  (lé- 

GAHHES,  pi-ës  Breteuil  (Oise).  Sables 

bris  humains  de  la  même  époiiue  «I 

inférieui^  :  Clavanella;  Abiélinées 

des  silex  taUlés. 

(PIHMJ). 

—  (Forage  de).  Renseignement  sur 

Cay-Lussac  (Rue)  (Paris).  Delon  ro- 

la structure  profonde    du  bassin 

main  avec  aragonile,  444. 

de  Paris,  1Û. 

Genoy.  Monument  mégalithique,  386. 

—  Coupe  du  puit3  artésien,  li. 

EERTILLlf.Calcaire  grossier:  Poissons. 

—  Diluvium,  354-370. 

Fsammobia  tenuimlca,\ii!sh .  ;  Cor- 

—  Os  humains  da  diluvium,  3S7. 

diiim  aviatlare,  ]junk;   Orbitoli- 

GRIGNDH.    Calcaii-e    grossier.    Poinl 

tes  campUlnala,  Lamk;  BuUa  Le- 

tout  à  fait  classiques  maïs  luain- 

brunii,  Desh.  Kaiadées  (Coralli- 

tetiaut  d'un  abord  dilfidle.  On  ;  a 

niles).  DiluTium  lacustre  :  campa- 

découvert  une  foule  de  coi{uiUes 

dont  beaucoup  n'existent  pas  ail- 

Cijclas amnicum. 

leurs.  Desplanless'ypréseDteul.el 

—  Calcaire  grossier,  (71. 

surtout  celles  qui  dépendent  de  U 

—  Diluvium  lacustre,  3SI3-360. 

famille  des  Naladées  {Caulinitesl 

—  Lœss,  410. 

—  Calcaire  grossier,  175. 

—  Stalactites  dans  le  calcaii'e  gros- 

GROUX (le.).   Calcaire  grossier  :  Lh- 

sier,  4-11. 

^                                  1 

ciitii  pukhella,  Agass.  ;  P/icateto 

DES   LOCALITÉS  CITÉES  DAKS  L'OUVRAGE. 


A59 


squamula,  Desli.;  Turritella  su- 
bula,  Desh.  ;  Fusus  maximus, 
Desh.,  etc.  C'est  une  localité  très- 
riche  et  des  plus  intéressantes. 
CUËPELLE  (le),  près  Senlis.  Sables 
moyens:  CardiliaMichelini,  Desh.; 
Lucina  ermenonvillensis,  d'Orb.  ; 
Lucina  Rigaultiana,  Desh.  ;  Den- 
talium  Defrancii,  Desh.;  et  une 
quantité  innombrable  de  coquilles 
intéressantes. 

—  Sables  moyens,  202. 

€UEUX.  Sables  inférieurs  :  Cyrena 
intermedia,  Desh.;  Cyrena  acutan- 
gularis,  Desh.  ;  Pisidium  cardio- 
lanum,  Desh.;  Cardium  Bazini, 
Desh.;  Cardmm Edwardsi,  Desh.; 
Triton  aniiquum,  Desh.  Très- 
remarquable  localité. 

fiUlSCARD  (Aisne).  Lignites.  Cyrena 
antiqua,  Fér.  ;  Équisétacées. 

fiYPSEUIL.  Sables  moyens:  Cypricar- 
dia  eleganSy  Desh.  ;  Liicina  squa- 
multty  Desh. 

ilADAHCOURT  (Oise).  Calcaire  gros- 
sier :  Psammobia  Beaudini,  Desh. 
Sables  moyens  :  Sphenia. 

MALLATE  (Forêt  de).  Sables  de  Fontai- 
nebleau: Cyrena  s^wi5fnato,Desh.  ; 
C.  convexay  Hébert;  Cerithium 
plicatum,  Brug. 

—  Sables  moyens,  203. 
«ARIENNE  (Aisne).  Sables    moyens  : 

Tiliacées  {Grewia);  Papilionacées 
{Piscidia), 

Harz.  Situation  par  rapport  à  la  mer 
miocène,  334. 

Hastlngs  (Sondage  de  la  Manche  en 
face  de),  7. 

Hecla.  Concrétions  siliceuses,  305. 

ilERBLAY.  Gypse.  Cyrena  semistriata, 
Desh.  (C.  convexa,  Héb.).  Meu- 
lières supérieures  :  Bithynia  pyg- 
mœa,  Desh. 

—  Sables  moyens,  201. 

—  Gypse,  268. 

MËRELLE  (le),  près  Saint-Jusl  (Oise). 
Sables  inférieurs  :  Perna  Bazini, 


Desh.  Espèce  découverte  dans 
cette  localité  et  qui  lui  paraît  spé- 
ciale. 

HERMES  (Oise).  Calcaire  grossier  : 
Ostrea  cincinnata,  Lamk;  Lucina 
mutabilis,  Lamk. 

HERMONVILLE.  Calcaire  grossier  : 
Ostrea  flabellula,  Lamk;  Cyrena 
nobilis,  Desh. ,  Cyrena  Dutemplei, 
Desh.,  Cyr.  Charpentieri,  Desh.; 
Turritella  Lamarckii,  Defr.  Mar- 
nes du  gypse  :  Pholadomya  luden- 
sis,  Desh.  Riche  et  intéressante 
localité. 

—  Sables  de  Rilly,  i26. 

—  Empreintes  de  pas  sur  le  calcaire 
grossier,  178. 

HÉROUVAL.  Sables  inférieurs  :  Poro- 
mya antiqua,  Desh.;  Cyrena  tetra- 
gona,  Desh.  ;  Cardium  Levesquei, 
d'Orb.;  Chama  distans,  Desh.; 
Cytherea  humerosa,  Desh.;  Diplo- 
donta  Endora,  Desh.,  Diplodonta 
radians,  Desh.;  Melania  herou- 
vallensis,Y)f>sh.  Calcaire  grossier  : 
Lucina  pulchella,  Agass.  ;  Lacuna 
solidula,  Desh.;  Quoya  heterogena, 
Desh.  ;  Rissoina  transversana  , 
Desh.  Plusieurs  de  ces  espèces 
appartiennent  en  propre  à  cette 
riche  localité. 

Heuley  (Angl.).  Puits  naturels,  433. 

HiRSON.  Situé  sur  le  terrain  juras- 
sique, li. 

HOUDAINVILLE  (Oise).  Sables  infé- 
rieurs :  Lucina  Levesquei,  d*Orb.; 
Ostrea  submissa,  Desh. 

HOUDAN.  Calcaire  grossier.  Une  des 
plus  riches  et  des  plus  intéressantes 
localités  de  nos  environs  :  les 
espèces  s'y  comptent  par  cen- 
taines. 

—  Ondulations  de  la  craie,  46. 

—  Sables  moyens,  204. 
HouDEViLLiERS.  Meulières,  298. 
Houilles.  Calcaire  grossier,  198. 
Houppe  (Bois   de  la).  Altitude  de  la 

craie,  45. 


^^^vm^^^^^^^s                         ^^^^f 

^^r         HurSNE  (rivière).    Bé^iou  d'où    elle 

losa,  Lamk;  Cardtum  oblîquum. 

^^M               tire  sa  source,  IG. 

Umk  ;  etc.                                     \ 

^^M           Hutte  aux  Gmilies,  ù  Monlmarlrt;. 

Java.  Volcimsdeboue,  HI.                   1 
JEURES,  près  Etréchy.  Sables  supé- 

^H              Gypse,  2li. 

^^1           iLE-DE-FiLVNCE.   Ses  caractères  pro- 

rieurs;  Synrfosmya  elmfanî,  Deslu' 

^^H 

Lacuna  tabiata,  Sandb.;  Tiirri- 

^^M           Iluers.  Frontière  du  bassin  de  Piiris, 

tella  planospira.    Nyst;     BetOa- 

^H 

lium    acutum,    Hébert;     Denta- 

^^M          Indes.  VoIcuds  de  boue,  111. 

lium    Kickxii,    Nyst;    Cerilhmrn 

^^M           Irmnde.  Tourbières,  il(i. 

jeiirense,  Desb.;   Deshai/esia  pa- 

^^H           Islande.  Le  graud  Geyser,  SOS. 

risicnsis,    Raulin;   Neritina   Dit- 

^^1           Isle-Adam.  Culcaire  grossier,  ISi. 

chaslcti,    Desb.  ;    et    une  graade 

^^M             —  Sables  moyens,  W. 

quantité  d'autres  espèces  rares  et 

^H[            —  CaTernes,  115. 

^^V           ISSOU,  près  Mantes.  Calcaire  grossier  : 

^^1               Natica  iiistica,  Desh.  Cette  Lelle 

JOIGHT,  près  Beauvais.  Craie  :  Ec»i- 

^^H               espèce,   découverte  par    ÏI.     Hé- 

noconjs  vulgaris,  Breyn. 

^^H               bert,  parail  exclusivement  propre 

JDINVILLE-LE-PDHT.   Dilavium  lacus- 

^^^               à  Issou  ;  elle  y  est    exlrâmemenl 

Ir^i  :  Paludina   Achattm;  Belix 

^^1 

hortensis,  Uelîx   htspida,  HfUs 

^^H            ISST.    Culcaire    grossier  :   Nipacées 

bipicida.  Hélix  nemoralit,  Hetm 

^^M               (rruils  deN'padUes.) 

^^B             —  Conglomérai,  99. 

mus  lubriati;  Ancytm  ftuviatUit: 

^^H             —  Calcaire  slronliaiiien,  110. 

Limaœa  ovata,  Limnœa  aiuicu- 

^^H            —  Calcaire  grossier,  (6i. 

Uiria;  Vaioata    obtusa.   ValoalA 

^^M           Italie  (Barrière  d').  Diluviura,  3ô3. 

piscimlii;    Cyclas  contea.    Ele- 

^^M           Iton  (rivière).  Région  d'où  elle  lire 

phas ,     Rhinocéros ,     Uippopola- 

^H               sa  source,  16. 

mu5,etc. 

^H            IVOftS.    Sables      inférieurs   ;    BuUn 

—  Diluïium,  353-356. 

^^1               cylmdroides,  Desb.  Sables  moyens  : 

JONCHERir  (Mai-nej.  Sables  inférieun: 

^H              TeUitia  mutala,  Desb. 

Cyrena  irUermedia,    Desb.,   Cy- 
rena acutangularis,  Desh.  ;  Ptn- 

^H            IVRY.  Sables  moyens,  SOi. 

^H              ~-  Puits  naturels,  ^idl. 

dium  cardiotanum,  Desh.  ;  Diph- 

donta  fragiUs,  Desb.,  Di^dmla 

^^H               les  roulés  de  tous  les  terrains  du 

imequalà,  Desb.  ;  Laama  itgare- 

^^H               bassin.  Loess  :  Hélix  arbustorum. 

tina,    Desh.;  Bithynia    limbata. 

Drsh.,  etc. 

^^M               ralâ,  Hélix  conciwaa,  Belix  his- 

JOUT  (Aisne).  Calcaire  grossier  :  Al- 

^^M            piàa;  Pupa  muscorum;  Bulîmus 

gues    {CmfervUes.  Laminariltl, 

Fitcus,  Corailitûles,  elc.j;  NaJadèM 

^^H             ^  DituTÎum  gris,  HO. 

{CaulinUes);  Nympbéacées  (iVyM- 

^^M           IvitY-LA-BAT AILLE.     Sables    movcos, 

phœa). 

^H 

JOUT  près  Versailles.  Mealièressopé- 

^H            JAIGHES.  Sables  moyens  :  Cyrena  de- 

rieures  :  Ancylus  depressus,  Desb.; 

^^H               perdila,  Desb.  ;  Chama  (imbriata. 

Limnœa  sytnetriai,  Brartl. 

^H 

—  (coleauit  de).  Leur  rôle  dans  le 

^H           JltUL90NNE.  Calcaire  grossier  :  TelUna 

bassin  de  Paris,  17. 

^^H               doniicialis,  Lariik;  Fimbrialamel- 

-  Calcaire  de  Beauce,  330. 

DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


HQi 


JuiNE  (Vallée  de    la).    Collines    de 

sable,  332. 
Jura    bernois    et     mer     miocène, 

335. 
JussY.  Lignites,  146. 
JUVISY.  Sables  supérieurs  :  Limnœa 

minor,  Thomœ. 

—  Meulières,  301. 
Kertch.  Volcans  de  boue,  112. 
LAGNY.    Lignites  :  Paludina    lenta, 

Sow. 

—  Meulières,  300. 

Langres.  Crête  sur  laquelle  il  est 
situé,  14. 

LAON.  Sables  inférieurs  :  Localité  très- 
riche,  fournissant  des  espèces  très- 
rares  et  parfois  inconnues  ailleurs. 
On  y  recueille  :  Pecten  laudunen- 
sis,  Desh.  ;  Lucina  discorSy  Desh.; 
Pholadomyavirgulosay  Sow.;  Fra- 
gilia  laudunensis,  Desh.  ;  Chama 
plicatella,  Desh.  ;  Cardium  ingra- 
tum,  Desh.  ;  Diplodonta  radians, 
Desh.,  etc. 

—  Situation  de  son  champ  de  ba- 
taille, 14. 

—  Sables  marins,  134. 

—  Sables  glauconifères,  150. 
lATTAINVILLE.  Calcaire  grossier  :  Cy- 

therea  C07'bulina,  Lamk.  Sables 
moyens  :  Cypricardia  elegans , 
Desh. 

Laugarfiall  (Islande).  Empreintes 
végétales,  305. 

Lavaux.  Ppudingue  de  Targile  plas- 
tique, 108. 

LAVERSINE  (Aisne).  Sables  inférieurs  : 
Cytherea  scinctillay  Desh.;  Spor- 
tella  modesta,  Desh. 

LAVERSINES   (Oise).   Calcaire   pispli- 

.  thique  :  Lima  Carolina;  Cydaris 
Forchhammeri,  etc. 

—  Calcaire  pisolithique,  62-75. 
Levallois-Perret.   Diluvium,    353- 

376. 
iEVEMONT.  Sables  moyens.  Localité 
.    fournissant  beaucoup  de  fossiles  du 

niveau  de  Beauchamp. 


Lewes  (Angleterre).   Fossiles  de  la 

craie,  54. 
LIANCOURT.  Calcaire  grossier  :  Lwcma 

pulchella,  Agass.  Point  offrant  un 

grand  intérêt. 

—  Calcaire  grossier,  165. 

Ligny.  Situation  de   son  champ  de 

bataille,  14. 
LiMAY.  Calcaire  grossier,  185. 
LiMBOURG  belge.  Mer  miocène,  334. 
LIMÉE,  près  Braisne  (Aisne).  Lignites  : 

Teredina  personata,  Lamk.;   Cy- 

rena  cuneiformis,  Fér. 
LISY-SUR-OURCQ.  Sables  moyens  :  Cla- 

vagella  ;    Emarginella    costata , 

Lamk. 
LoiNG  (rivière).  Sa  situation  dans  le 

bassin  de  Paris,  17. 

—  (Vallée  du).  Argile  plastique,  107. 
Loir  (rivière).  Région  d'où  il  tire  sa 

source,  16. 

Loir-et-Cher  (Département  du).  Jas- 
pes, 109. 

Loire  (Vallée  de  la)  et  la  mer  mio- 
cène, 336. 

LoMPANS.  Monument  mégalithique, 
401. 

LONGJUWlEAU.Calcairede  Brie:  Grami- 
nées (Arundo).  Sables  supérieurs: 
Corbula  longirostris,  Desh.;  Myti- 
Itis  denticulatus ,  Lamk.  Meulières 
supérieures  :  Naïadées  (fruits  dePo- 
tamogeton);  Taxinées  (Glyptostro- 
bites)  ;  Nymphéacées  (Nymphœa)  ; 
Papilionacées  (Carpolithes). 

—  Meulières  de  Brie  à  végétaux, 
293. 

LoNGPONT.  Calcaire  d*eau  douce,  189. 
LoNGUESSE.  Calcaire  grossier,  162. 
LoNGWY.  Crête   sur  laquelle  il  est 
placé,  14. 

—  Situé  sur  le  terrain  jurassique, 

11, 
Lot  (Département  du).  Phosphorites, 

276-439. 
Lot-et-Garonne  (Département  de). 

Phosphorites,  276. 
LouviERS.  Calcaire  grossier,  198. 


^^B          (es                                        TiBLE  ALPRARËTIQtE.                                ^^^^| 

^V          LDUVHES.  Sables  mofcDS  :  Oilrea  De- 

MMEUIL,  prës  Bel/.Saliles  moyens  : 

^H              /nincii,  Uesb. 

Ceritliiiwi  bicarinatiim,  Lanik. 

^H           LUDES.  Sables  moyens:  CAnma  tar- 

MAREUIL-EN-DOLE  Sables uioyoïs-.Pd- 

^m              giduta,  Lanik;  Carrfifia  Micbelini, 

^H              Desh.;    Osfr^a    ludensis.    Desb.; 

ritella  sulcifera.  Desh. 

^^1               Cytherea  nitidabi,  Lumh.  Marnes 

«HHEUIL-UIIOnE.  Ugniles:  Équisé- 

^^1               du  g>'pse.   Pmtnviobia  neglecla. 

laci^-cs. 

^H             ncsb.';    Pholadomtja    ladeiisis  , 

■«HIEIIT,  près  Orléans.  Calcaire  de 

^M 

Deauc«  ;  LimnaadUatata,  îfoulel, 

^H            _  Marnes  du  gypse,  248. 

Limnœa  urceobUa,  Bran  go. 

^H           LtTiiERNAï  (Marni;).  Calcaire  ^ros- 

MARIGHY-SklHTE-GENEVlEIIE    (Aisne), 

^H 

Calcaire  grossiei'  ;  Naiadêes  (Cau- 

linitts).  Cesl  de  cette  localité  que 

^H           I,UZAHCIICS  (Environs  de).  Allée  cou- 

vienl  lu  maguiGquc  Caulinitei  f(H- 

^m               verte,  401. 

mosus,  Wul. 

MKRIHES.Saliles  moyens    OslreaDe- 

^M 

fmncii,  Desh- 

^M           Magnï.  Sables  moyens,  20i. 

^H            Maillv.  Lignites,  139. 

Paris,  17. 

^H           MimTEHOM.  Calcaire  de  ^ne-.BUhy- 

—  Fausses  glaises,  118. 

^H               nia  Dachasteli,  Desh. 

Mahne  (Département  de  la).  Ligniles, 

^H             —  Absence  de  la  craie  de  Meuilon, 

139. 

^m 

—  (rivière).  Court  vers  le  cenlrfl 

^^M             —  Monument  mégalitbique,  iUf. 

du  bassin  parisien,  li. 

^H          Maisons  (Pure  de).  Calcaire  grossier. 

—  (rivière).  Différence  delaslruc- 

^M 

lure  géologique  de  ses  deuK  rires 

^H           Maisons-Alfort.  Sables  moyens,  SOI. 

à  Nogent,  21. 

^H           Haesse.  Calcaire  de  Beauce,  3i2. 

—  (Vallée  de  la).  Sables  moyens, 

^H           MAITRE-  (le)  SOUS-FOHTEHAT.  Calcaire 

20i. 

—  (Vallée  de  la).  Tourbières,  417. 

^H 

MAnoLLES.  Meulières,  296. 

^H           Maussis.  Sables  coquilUers,  321 . 

MAHTIGHT.  Sables  inférieurs  :  Corbula 

^^M            Mai.eSKBRBES.  Calcaire    de   Beauce, 

gallknda,  Desh. 

^H               339. 

MAHT.  SaLIes  moyens.  Localité  escep- 

^H             —  (Boulevard).  Travertin  de  Saint- 

tiounellement    riche    :    Cylhena 

^M               Ouen,  223. 

velula,  Desh.;  Cyrena  roborafa, 

^H           Mancbe  (la).  Ëlude  de  ses  sédimenU 

^H               actuels,  pur  C.  Prévost,  5. 

d'Orb,;  Corîratapiiridiciite.Dcsh., 

^H             — Hetiefdesonfond,  7. 

Corbuia  RigauUiana,  Desh.;  A«- 

^H           Mans  (le).  Sables  miocènes,  33(i. 

riti^sis  parisiensis,  Desh. 

^H           Mansfeld.  Poissons  du  scbisie  bitu- 

MAssAaiusETTs.  Ormtkichnites ,  2C6. 

^m              mineux,  177. 

Maubeuce  (Environs  de).  Minerais  de 

^H           Mantes.  Frontière  du  bassin  de  Pa- 

fer,  111. 

^M 

MAULE-SUR-MAULDRE.  Calcaire  gros- 

^H            —  Sables  moyens,  SOi. 

sier  ;  Tellina  comeola,    Lamk; 

H            -  Gypse,  227. 

Cyrena  compressa,  Desh.,  Cyrena 

^^H          MAtiCOtJSSiS.  Sa  siluation  dans  le  bas- 

oUiqm,    Desh.;    TurriteUa   La- 

^M              sin  de  Paris,  17. 

ittarckii,  Defr. 

DES  LOCALITÉS  CITÏ^ES  DANS  L'OUVRAGE. 


/i63 


MAULETTE,  près  Houdan.  Calcaire 
grossier  :  Bithynia  globulus,  Desh. 

M  AU  REPAS.  Meulières  supérieures. 
Limnœa  ventricosa,  Brongn. 

Mayence.  Littoral  de  la  mer  mio- 
cène, 334. 

Mayenne  (rivière).  Région  d'où  elle 

tire  sa  source,  16. 
Meaux.  Meulières,  294. 

—  Limon,  413. 

Melun.  Gypse,  227. 

—  Meulières  de  Brie,  290. 

—  Meulières  de   Brie  à  végétaux, 
293. 

—  Limon,  413. 

MEHIL-AUBRY  (le).  Sables  moyens  : 
Diplodonta  ellipticajBesh.;  Cyrena 
compta,  Desh. 

Mennecy.  Meulières,  297. 

MERCIN,  près  Soissons.  Sables  infé- 
rieurs :  Syndosmya  Lamberti, 
Desh.;  Venus  obliqua,  Lamk;  Di- 
plodonta  Eudora,  Desh.;  Cyrena 
Wateleti,  Desh.,  Cyrena  scinctilla, 
Desh.;  Turritella  Dixoni,  ï^esh.; 
Cerithium  tœniolatum,  Desh,,  Ce- 
rithium  suessionense ,  Desh.  Inté- 
ressante localité  riche  en  espèces 
rares  et  fructueusement  exploitée 
par  M.  Lambert. 

MÉRY-suR-OiSE.  Calcaire  grossier, 
175. 

Metz.  Situé  sur  le  terrain  juras- 
sique, 11. 

—  Crète  qui  le  domine,  14. 

M  EU  DON.  Craie.  Calcaire  pisolithi- 
que.  Conglomérat  :  Cerithium  ma- 
dunense,  Desh.,  Cerithium  inopi- 
natum ,  Desh.  Calcaire  grossier  : 
Palmiers  (Palmucites). 

—  Situation  dans  le  bassin  de  Pa- 
ris, 17. 

—  Faille  qu'on  y  observe,  18. 

—  Craie  blanche,  34. 

—  Calcaire  pisolithique,  62-73. 

—  Conglomérat  ossifère,  90. 

—  Monument  mégalithique,  408. 


—  Son  conglomérat  comparé  au  di- 
luvium,  443. 

—  Travertin  contemporain,  444. 

M  EU  LAN.  Calcaire  grossier  :  P/icattt/a 
parisiensis,  Desh. 

—  (Environs  de).  Terrain  orlhro- 
cène,  148. 

—  Calcaire  grossier,  i98. 
Mexique.  Terrain  météorique,  427. 
Mézenc.  Ses  roches  volcaniques,  12. 
MÉziÈRES.  Situé  sur  le  terrain  juras- 
sique, 11. 

—  Crète  sur  laquelle  il  est  placé , 
14. 

MiDFELLSFiALL  (Islande).  Empreintes 
végétales,  305. 

MiLHAU.  Situé  sur  le  terrain  juras- 
sique, 11. 

MILON.  Meulières  supérieures.  Pla- 
norbis  cornu,  Brongn.  ;  Pupa 
Defrancii,  Brongn. 

MississiPL  Ses  fausses  rivières,  440. 

MizY.  Monument  mégalithique,  402. 

MOISELLE.  Sables  moyens  :  Melania 
hordacea,  Lamk;  Natica  pari- 
siensis, d*Orb.  Localité  fructueuse. 

MoLiNCHART.  Lignites,  139. 

MoLLiËRES  (les),  près  Rambouillet. 
Meulières  supérieures,  343. 

MONAMPTEUIL.  Calcaire  grossier  :  Bue- 
cinum  stromboides,  Hermann. 

MONCEAU.  Calcaire  de  Saint-Ouen  : 
Bithynia  cyclostomœformis ,  Ch. 
d'Orb.,  Bithynia  varicosa,  Ch. 
d*Orb.  Cette  localité,  où  l'on  a 
trouvé  des  restes  de  reptiles  et  de 
mammifères,  n'est  plus  accessible 
que  tout  à  fait  accidentellement  et 
à  Toccasion  seulement  des  travaux 
de  constructions. 

—  (Plaine  de).  Sables  moyens,  202. 

—  (Plaine  de).  Calcaire  de  Saint - 
Ouen,  219. 

MONCEAU  (le),  près  Épernon.  Tra- 
vertin de  la  Beauce  :  Limnœa  De- 
nonvilliersi ,  Desh.  ;  Planorbis 
solidus,  Thomœ. 

MONNEVILLE.  Sables  moyens  :  Ostrea 


— ^^r               "n 

SBt  ^^^^^3»        TAliLE  ALPHABÉTIQUE                                                           ] 

dorsata,  Desfa.;   Corfmla   pixidi- 

M0NTEnEAjj-!.E5-LEUPS.  Ligiiiles,  139. 

fula,  Desh.;  Turritella  grmutom. 

MONTESSON.  Calcaire  grossier.  181. 

Desh. 

MuNTFKRjiEiL  (Env.  de).  Gypse,  2W. 

MONS  EH  UON NAIS. Sables  inférieurs: 

MoNTFOiiT.  Fronlières  du  bassin  de 

Corbula gallicula,  Desh,;  Lwcina 

Paris,  18. 

dUcors,  Desli.;    dltherea  proji- 

MosTFonT-L'AMAUHï.  Gypsc,  247. 

ma,   Desh.;   Diplodonta  radians. 

—  Argiles  à  meulières.  293. 

Desh. 

MoNTGEHON.  Meuliêfus,  296. 

MOHTABUZARD,  prés  Orléans.  Calcair<! 

MONTHELaM.  I.ignites  :  Vniotranm- 

lie  lii  Beauce  :  Ancylus  Boiirgeoisi, 

tosus,  Miuh. 

Desii.  ;  Heto  iVourii,  Desh.  ;  aeto 

MONTIGHT.  Sables  moyens  :  Citrdium 

BaMOMrf»,  Brongn.  ;  Ackatina  au- 

Bond,  Desh. 

retianensis,  Desb. 

HONTJAÏOULT.      Calcaire    grossier; 

MONTIEHT.  S!»l)[es  moyens  :  Liiciu'i 

Sphenia  ;  Gadus  biUtbiatus,  Desh.  ; 

Algues  {Fucus). 

ddicalula,  Desb. 

—  Sables  moyens,  20-1. 

MONTAICU.  Ligniles,  liC. 

MosTLHÉRï.  Meulières,  29i. 

Mo.fr  Aimé.  .^Ililude  de  la  craie,  45. 

MONTMARTRE.    Calcaire     de    Saint- 

HOHTAIHVILLE.  Calcnire  |)isolilhiquc. 

Onen    :     Bithspiia    pyramidrUU, 

Lima  Carotma  d'Orb.;  Naiitiliis 

Desh.,  Bith.  varicosa,  Gh.  d'Orb. 

sphwricas,  il'Orb. 

Gypse  :  Nntica  sigaretina,  Xtnb.; 

—  Calcaire  pisolilhique,  &i-lh.. 

Cyrem  conuxa ,  Hébert  ;  Ptam- 

MoNTALElS  (les),  près  Meudoii.  Con- 

tnobiapiana, Desh.,  etc. 

glomérat,  90. 

—  Théâtre  des  li^ourailles  da  ioi-     ' 

M0STARGI8.    Situé  sur  la  limite  (In 

siles  étudiés  par  Cuvier,  2. 

bassin  de  la  Seine,  1  S. 

—  Alternance  de  dépôts  marins  et 

MomtCassel.  Lœss,  41  f. 

d'eau  douce.  138. 

MONTCHALONS.      Calcaire     grossier. 

—  Gypse,  228. 

199. 

—  Marnes  à  huilres,  314. 

Mont  DES  Chats.  Ijuss,  411. 

MONTMÉDï.  Crête  sur  laquelle  il  est 

KONTEREAU.    Calcaire  pisolilhique  : 

placé,  1 i. 

Cidaris  Forchhammeri.  Craie  :  les 

NI0HTMIRA1L.  Calcaire  grossier  :  Tel- 

mêmes  t'ussiles  qu'à  Meudou.  Cal- 

Una sinuata,  l.amk  ;  VuUeliu  di- 

caire  de  Provins. 

perdifa,  Lanik. 

—  Situation    de     son    rhaiiip    de 

—  Situalion  de  son  champ  de  ba- 

balaillc,  14. 

laille,  U. 

—  Fronliére    du    bassin    de     Pa- 

— Poudingue  supérieur  aus  sables 

ris,  18. 

glauconiféres,  160. 

—  Fabrique     de     blanc     d'Espa- 

— Altitude   du   calcaire   grossier. 

gne,  57. 

197. 

—  Calcaire  pisolilhique,  (J2-75. 

'  —  Sables  moyens,  204. 

—  Argile  plasUque,  103-106. 

—  Meulières  de  Brie,  289. 

—  Sables    de    l'argile     plastique, 

—  Limon,  413. 

J13. 

MONTMIREL.  Calcaire  grossier  :  Ser- 

—  Minerai  de  fer  de  l'argile  plas- 

jiiiiorbis ormlus,  Desh. 

tique,  114. 

MONTMORENCY.    Sables    supérieurs: 

--  Sables  moyens,  218. 

Bissoa  turbinala,  \ietr.-,  Ceritkium 

—  Galets  diluviens,  425.                   j     inlrudontaluw.  Di^sh.,  Cer'UhiUHi 

i 

^^^H 

DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


465 


Hmula,  Desh.  Meulières  supérieu- 
res :  Bithynia  pygniea,  Desh.  ; 
Limnœa  vesiculosa,  Desh. ,  Lim- 
nœa  inflata,  Brongn.;  Characées 
(Chara).  Terrain  quaternaire  :  res- 
tes de  mammifères. 

—  Empreintes  sur  le  gypse,  265. 

—  Calcaire  de  Beauce,  339. 

—  Lœss,  411. 

—  Cavernes,  415. 

MONTREUIL,  près  Vincennes.  Marnes 
du  gypse  :  Limnœa  strigosa , 
Brongn.;  Diluvium  lacustre  :  fos- 
siles analogues  à  ceux  de  Join- 
ville-le-Pont. 

—  Diluvium  lacustre,  363-368. 
MONTREUIL-$UR-MARNE.    Calcaire    de 

Saint-Ouen  :  Limnœa  convexa, 
Edw. 
MONTROUGE.  Calcaire  grossier  :  co- 
quilles innombrables.  Naïadées 
{Caulinites,  Potamogeton)  ;  Cupres- 
sinées  (Callitrites).  Diluvium  :  Odo- 
benotherium  (?). 

—  Calcaire  grossier,  175. 

—  Puits  naturels,  437. 
MONT-SAINT-MARTIN .  Sables  moyens. 

Corbula  ventricosa,  Desh. 

MoNTSOURis.  Végétaux  du  calcaire 
grossier,  179. 

Mont  Valérien,  constitue  comme  un 
témoin  du  creusement  des  val- 
lées, 419. 

MORAINVAL.  Calcaire  grossier  :  Pe- 
cten  optatm,  Desh. 

MORANCEZ,  près  Chartres.  Limnœa 
Michelini,  Desh.  ;  Planorbis  Ley- 
meriiy  Desh.;  Planorbis  Chertieri, 
Desh. 

MoRET.  Argile  plastique,  107. 

MORIGNY.  Sables  supérieurs.  Localité 
exceptionnellement  riche,  oflrant 
sensiblement  les  mêmes  fossiles 
que  Jeures  et  Etréchy.  C'est  là  que 
M.  Raulin  a  découvert  son  Des- 
hayesia  parisiensis. 

—  Sables  coquilliers,  318. 
MORTCERF.  Calcaire  grossier,  200. 

ST.  MEUNIE». 


MORTEFOHTAIHE.  Sables  moyens. 
Très-riche  et  intéressante. localité. 
Corbula  augulata,  Desh.;  Bithy- 
nia pulchrUy  Desh. 

—  Sables  moyens,  214. 
MOUCHY.  Calcaire  grossier  :  Teredo; 

Lucina  pulchella,  Agass.  ;  Spor- 
tella  proximay  Desh.  ;  Diplodonta 
profunda,  Desh.;  etc. 
MouLiNEAUX,  près  Meudon.  Calcaire 
strontianien,  44. 

—  Conglomérat,  97. 
MouLiN-QuiGNON    Mâchoire   quater- 
naire, 376. 

MOURBALLON  (Aisne).  Sables  infé- 
rieurs :  Pectunculus  polymorphus, 
Desh. 

MOUY.  Calcaire  grossier.  Localité 
très-riche,  d'où  proviennent  plu- 
sieurs coquilles  qui  ne  se  présen- 
tent pas  ailleurs  :  Venus  turgidula, 
Desh.  ;  Scalaria  primula,  Desh.  ; 
Fissurella  imbrex,  Desh. 

MOYVILLERS.  Sables  inférieurs  ;  Neri- 
tina  nucleus,  Desh. 

MUIRAHCOURT.  Lignites.  Localité 
exceptionnellement  riche  en  restes 
de  reptiles.  Cyrena  antiqua,  Fér.; 
Thracia  Bazini,  Desh.;  Equisé- 
tacées  ;   Graminées  {Arundo), 

—  Fossiles  des  lignites,  143. 
MUIZON,   près  Reims.   Sables   infé- 
rieurs :  Ostrea  inaspecta,  Desh. 

Nancy.  Crète  qui  le  domine,  14. 
Nanterre.  Son  calcaire  marin,  7. 

—  Alternance  de  dépôts  marins  et 
d'eau  douce,  138. 

—  Fossiles   du   calcaire    grossier, 
187. 

—  Caillasses,  196. 

—  Débris  d'yucca  dans  le  calcaire 
grossier,  308. 

NAHTEUILLA-FOSSE.  Calcaire  grossier  : 
Cerithiumgiganteum,  Lamk.;  Sili- 
quaria  millepeda,  Desh. 

NANTEUILLE.HAUDOUIN.  Sables  mo- 
yens :  Venerupis  oblonga,  Defsh. 

NANTEUIL-SUR-MARNE.    Calcaire    de 

30 


/i66 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Saint-Ouen  :  Paludina  Matheroni, 
Desh.  ;  Bithynia  pyramidalis , 
Desh.  ;  Bithynia  varicosa ,  Ch. 
d'Orb. 

Neauphle.  Conglomérat  ossifère, 
96. 

NEAUPHLE,  près  Soissons.  Lignitcs  : 
écailles  et  débris  de  poissons  ga- 
noïdes.  Localité  intéressante. 

NEAUPHLE-LE-CHATEAU.  Meulières  su- 
périeures :  Taxinées  {Glyptostro^ 
hites). 

Neauphe-le- Vieux.  Sables  moyens, 
20-4. 

—  Empreintes  végétales   dans  les 
meulières,  306. 

—  Calcaire  à  Cerithium  plicatum, 
315. 

Nemours.  Sa  situation  dans  le  bassin 
de  Paris,  17. 

—  Poudingues  inférieurs,  102. 

—  Poudingues  supérieurs,  331. 

—  Limon,  413. 

NESLES.  Calcaire  grossier  :  Cardium 
avicularSy  Lamk. 

HEUILLY,  près  Chars  (Oise).  Sables 
supérieurs  :  Corbulomya;  Rissoa 
turbinata,  Defr.;  Melania  semi- 
decussata,  Lamk  ;  Natica  crassa- 
tina,  Desh.;  Cerithium  conspi- 
cuum,  Desh. 

Neuilly  (Seine).  Calcaire  grossier, 
175. 

—  Caillasses,  195. 

—  Diluvium,  370. 

NEUVILLE  (la),  près  Louvois  (Marne). 
Calcaire  de  Rilly  :  Morées  (Ficus); 
Salicinées  (Populus). 

NEUVILLE- AUX -BOIS.  Calcaire  de 
Beauce  :  Hélix  Defrancii,  Desh., 
Hélix  Moroguesi,  Brongn.,  Hélix 
Ramondi,  Brongn. 

NÉvÉLÉ.  Argile  plastique,  108. 

NOAILLES.  Sables  inférieurs.  Localité 
très-intéressante,  dont  beaucoup 
d'espèces  n'ont  pas  été  retrouvées 
ailleurs  :  Lucina  discors,  Desh.  ; 
Diplodonta  cœlata,  Desh.;  Lacwwa 


fragilis,  Desh.  ;  Turbinella  minoVy 
Desh. 
NOGENT-L'ARTAUP.  Calcaire  grossier  : 
Cardium  asperulum,  Lamk. 

—  Meulières,  298. 
Nogent-sur-Marne.  Formations  géo- 
logiques diverses  des  deux  côtés  de 
la  Marne,  21. 

—  Gypse,  257. 
Nogent-sur-Seine.  Situation  de  son 

champ  de  bataille,  14. 

—  Eau  minérale ,  4-46. 
NOISY-LE-GRAND.  Calcaire  de   Brie: 

Bithynia  Duchasteli,  Desh.  Cal- 
caire de  Beauce  :  Limnœa  minor, 
Thomae. 

Noisy-le-Sec.  Gypse,  252. 

Nord  (Mer  du).*Sa  profondeur,  7. 

Normandie.  Argilette,  410. 

NoiiwiCH  (Angleterre).  Craie  blanche, 
35. 

—  Puits  naturels,  431. 

NOYON.  Lignites  :  Ostrea  heteroclita, 
Defr.  ;  Cerithium  fuscatum,  Man- 
tell,  Palmiers  {Flabellarid)  \  Gu- 
pressinécs  (Cryptomeria).  Très- 
intéressante  localité. 

NUCOURT,  près  Magny.  Calcaire 
grossier  :  Cardium  aviculare, 
Lamk. 

Océanie.  Attols,  37. 

Œningen.  Marnes,  83. 

OGER.  Lignites  :  Cerithium  Fischeri. 
Desh. 

OGNOLLES.  Lignites  î  Cyrena  trigona, 
Desh. 

OIGNY.  Lignites  :  Hélix  Ferrandi, 
Desh. 

Oise  (Département  de  V).  Craie  ma- 
gnésienne, 33. 

—  Poudingues  des  lignites,  139. 

—  (Vallée  de  1').  Lignites,  139. 

—  Diluvium  lacustre,  363. 

—  Tourbières,  417. 

—  (rivière).  Court  vers  le  centre  du 
bassin  parisien,  14. 

Ollezy  (Aisne).  Craie  magnésienne, 
33. 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


467 


Ondervilliers.    Calcaire    siliceux  , 

289. 
Orge  (rivière).  Sa  situation  dans  le 

bassin  de  Paris,  il. 
ORGEMONT,  près  Argenteuil.  Marnes 

du  gypse  :  coquilles  marines. 

—  Gypse,  242. 

Orglande  (Manche).  Calcaire  pisoli- 
thique,  66. 

Orizaba.  Terrain  qui  le  recouvre, 
427. 

Orléanais.  Sables,  83. 

Orléans.  Sa  situation  par  rapport  au 
bassin  de  Paris,  17. 

Orly.  Silex  taillés,  400. 

ORHHE  (Ferme  de  V),  près  Beynes.  Cal- 
caire grossier.  Une  des  plus  riches 
localités  du  bassin,  fournissant 
de  très-nombreuses  espèces  rares, 
ou  même  spéciales,  comme  :  Ce- 
rithium  Duchasteliy  Desh.,  etc. 

—  Relèvement  des  couches  dans  son 
voisinage,  28. 

Ormesson.  Sables  moyens,  204. 

ORMOY,  près  Étampes.  Calcaire  de 
Beauce.  Point  très-riche  et  offrant 
une  faune  spéciale  :  Cardita  Ba- 
zini,  Desh.;  etc. 

—  5ables  coquilliers,  340. 

Orne  (Département  de  T).  Minerais 
de  fer,  415. 

—  (rivière).  Ses  apports  limoneux 
dans  la  mer,  6. 

—  Région  d'où  elle  tire  sa  source, 
16. 

ORSAY.  Sables  supérieurs  :  Cytherea 
incrassala,  Sow.,  etc.  C'est  de  là 
que  provient  la  seule  valve  connue 
dans  le  bassin  de  Paris,  du  Tapes 
decussata,  Lin.  H  serait  intéres- 
sant de  la  retrouver. 

—  Grès  cobaltifére,  324. 

Or  vanne  (Vallée  de  T).  Argile  plas- 
tique, 107. 

OSLY.  Sables  inférieurs  :  Dentalium 
œquale,  Desh. 

Osnabruck.  Littoral  de  la  mer  mio- 
cène, 334. 


OuiZïLLE.  Argile  plastique,  107. 

OULCHY-LE-CHATEAU.  Paludina  inter- 
media,  Desh.  M.  Deshayes,  à  qui 
nous  empruntons  l'indication  de 
cette  coquille,  n'en  connaît  pas  le 
gisement. 

—  Calcaire  grossier,  197. 
OuRCQ.  Région  des   sables  moyens , 

205. 

—  (Vallée  de  1').  Tourbières,  417. 

—  La  Marne  y  passait   autrefois, 
440. 

Padole  (la)  (Seine-et-Marne).  Roche 
striée  par  le  phénomène  glaciaire, 
422. 

PAGNOTTE  (Mont),  dans  la  forêt  de 
Hallate,  près  Senlis.  Sables  supé- 
rieurs :  Bithynia  plicata,  d'Areh. 
et  Vern. 

PALAISEAU.  Meulières  supérieures  : 
Limnœa  fahulum,  Brongn.;  Limr- 
nœa  symmetrica,  Brar.d  ;  Hélix  Le- 

m 

mami ,  Brongn. ,  Hélix  Desma- 
resti,  Brongn.;  Pupa  Def rancit^ 
Brongn.;  Bithynia  pygmœa,  Desh.; 
PotamidesLamarckii y  Brongn. 

—  Sa  situation  dans  le  bassin  de 
Paris,  17. 

—  Meulières,  294. 

—  Calcaire  de  Beauce,  339. 
PANTIN.  Gypse.  Cyrena  semistriata, 

Desh.  {C.convexa,  ^éh.)\Limnœa 
strigona,  Brongn.  ;  Planorbis  de- 
pressuSy  Nyst ,  Planorbis  planu- 
/a<ws,  Desh.  Mammifères,  etc. 
Localité  classique. 
I   —  Gypse,  250. 

PARGNON.  Calcaire  de  Brie  :  Char  a 
Archia^i,  Wat. 

Paris.  Intérêt  de  son  bassin,  1 . 

—  Son  rôle  dans  la  géologie  géné- 
rale de  la  France,  13. 

—  Causes  de  sa  splendeur,  15. 

—  Il  est  au  centre  de  cuvettes  em- 
boîtées les  unes  dans  les  autres, 
15. 

PARISIS-FONTAINE.  Sables  inférieurs  : 
Ostrea  suessionensiSf  Desh. 


^^^BT^i^^^^^^^^K                                  ^^^^^^^^ 

^^^r           PARHES.  r^lcaifc  grossier.  Une  îles 

PISSELOUP.  Calcaire  de  Drit-  :  Chara 

^^H                localités  hs  plus  riclms  du  bassin  : 

Archiaci,  Wal. 

^^1               Lucim  pukhella,  Agass.  ;  Spor- 

l'iTHiUERS.  Limon,  413. 

^^M               lella  donaciformù,  Desli .  ;  Scalaria 

PLAYLV.  Sables   moyens  :  CerUAim 

^^K-              coronalis,    iivsb.;  Lacuna  buU- 

^^B               moidcs,  Desh.;  etc. 

PLESSIS-ÏILLETTE,prÉsSacj-le^rand. 

^^r            PASLT.    Calcaire   grossier  :  PiUopsis 

Sables  inférieurs  :  Cardita  mulli- 

costata,  Lamk. 

^K             PASST   (Paris).    I^calilé    mainlenanl 

Plessis-Picard  (le).  MeuUères,  207. 

^^^               inaccessible,  mais  ipi  a  donné  une 

PLESST  (le).CaIcairegrossier:ffat>ca 

^^B               foule  d'espèces  du  plus  vif  latéral. 

hylirida,  Umk. 

^^H               cl  donl  beaucoup  sont  spccinles 

PLEURS.   Sables   inférieurs  :  Chara 

^^M               Cooeiaméral:  PkijsaHebertiDesb., 

helicteres,  Broupi. 

^^H               Calcaire  grossier  :  TeUîna  dona- 

PoEssï.  Calcaire  grossier,  175. 

^^H              cialis,  I.amk  ;  Cyrena  compressa. 

POMMIERS.  Sables  inKrieurs. i-Mlun- 

^^M               Desh.  ;    Fusus  Beroillei ,    Uesb.  ; 

^^H               Chara  Lem/mi,  Brongu. 

POIICHOU(Oise).  Calcaire  grossier; 

^^H             —  (Forage  de),  ilenseigueinents  sur 

^^H              la  structure  profonde  du  bassin  de 

Cypricardia  etegans,  Desli. 

^H 

PONT-*CÏ    (Aisne).    Ligniles  :  Daph- 

^^H            —  Calcaire  gross'.er,  178. 

iioidées  (Pimelea). 

^^H            —  Yucca  dans  le  calcaire  gj-ossier, 

PONTCHARTHAIH.  Calcaire  de  la  Brie: 

^H 

Chara  Brongniarti,  Rraun.  Sablcî 

^H            -  Sources  mioéndes,  4i5. 

supérieurs.     Une  des   plus  ricb(s 

^^M         Pavs-Has.  Lœss,  411. 

localités  du  bassin. 

^^1          Pecq  (le).  Sileif  striés,  i'S5. 

PoNTGOL'iN.  Frontière  du  bassin  d« 

^^M          PERNAHT  (Aisne)  :  Lignites.Cupulifères 

Paris,  17. 

^^M            iQaercus)  ;  Horées  {Ficus)  ;  Pro- 

PONTOISE.  Sables  moyens  :  Crasiatà- 

^^M              léacées  (Bmksia). 

la  sulcaUt,  Sow. 

^^Ê            —  Planter  des  ligniles,  i  15. 

—  Subies  moyens,  218. 

^^H           Përrieh.  Conglomérat  ponceu^i,  S-t. 

-  Meulières,  294. 

^^1           Pehriëu,  près  Êtampes.  Paudin^ues 

—  Monument  mégalithique,  405. 

^^1               de  iNemours,  331. 

PORT-SBIHTE-MAltERCE.  Ligniles:  CJta- 

^H           PËVï.  Sables  de  Ililly,  126. 

^H           Picardie.  Argile  â  silex,  m. 

^H             —  I)iIuTium,37(!. 

^H             ^  Terre  douce,  410. 

slrlaia,  Desh. 

^^H           Picotiêre:  (la).  Argile  à  silex,  87. 

—  Sables  glauconifères,  150. 

^^H           PIERREFOHDS.  Sables iDrérieurs:(Jt(Oj/a 

—  Calcaire    grossier    maguésieil . 

^^M              Merogena,  Desh.;  Odostomi  pli- 

1B3. 

^^M              catum,    Oesh.;    Turbonilta    ni- 

PORT-TOURROï,  prés  Pithiviers.  Cal- 

^^P              tida,  d'Orb.;  Buila  radius,  Dcsli.-, 

citire  de  ISeauci?  :  Limnaa  dilatata. 

^^H              Pileopsis  squatnaformis,  Lamk. 

Soulel,  Limnœa  urceolata.  Braun. 

^H            -  Sables  glauconifùres,  150. 

PiiPOCATETETL.  Terrain  qui  le  recoo- 

^^H            ^  Eaux  sulfureuses,  446. 

Tre,  .ti7. 

^^M          PiEBitELAïE.  Silicilicalions    dans    le 

PORT-MARLÏ.  Calcaire  pisolilhique  « 

^^1              calcaire  grossier,  180. 

craie.  A  peu  près  les  mêmes  Ibs- 

^H           PiLUEns.  Argile  plastique,  107. 

si  les  qu'a  Heudon. 

DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


A69 


—  Craie  blanclie,  31. 

—  Calcaire  pisolithiquc,  57. 
POUILLON,  près  Reims.  Calcaire  gros- 
sier :  Cyrena  Charpentieri,  Desh., 
Cyrena  compressa,  Desh.,  etc. 

PRÉCY  (Oise).  Craie  :  Ananchytes  ova- 

ta,  Lamk.  Diluviuin  :  silex  taillés, 

Elephas,  etc. 
PRESSIGNY.  Silex  taillés,  401. 
PROU  LEROY.  Sables  inférieurs  :  Peden 

breviaurituSy  Desh. 
PROVINS.  Calcaire   dit  de   Provins  : 

Lophîodon. 

—  Son  calcaire  lacustre,  7. 

—  Calcaire  d'eau  douce,  189. 

—  Limon,  413. 

—  Meulières,  291. 

—  Source  minérale,  446. 

PROY.  Sables  moyens  :  Cerilhium  tu- 
berculosum ,  Lamk ,  Cerithium 
œquistriatum,  Desh.,  Cerithium 
deperditum,  Desh. 

Prusse  RHÉNANE.  Lœss,  411. 

PuEBLA  (Rue  de),  à  Paris.  Couches 
gypseuses  ondulées,  8. 

PUISEUX.  Sables  moyens  :  Melania 
hordacea,  Lamk. 

PuTEAUX.  Poissons  du  calcaire  gros- 
sier, 177. 

PuY  (le).  Gypse,  270. 

Pyrénées.  Couches  calcaires  ondu- 
lées, 8. 

Quedlimbourg.  Fossiles  de  la  craie, 
54. 

QuERCY.  Phosphorites,  270. 

QUINCY  (le),  près  Meaux.  Calcaire  de 
Brie  :  Bithynia  terebra,  Desh. 

QUINCY-SOUS- LE-MONT.  Terrain  de 
transport  :  Palmiers  (Palmacites). 

RAMBOUILLET.  Calcaire  de  Beauce  : 
Planorbissolidus,  Thomœ. 

—  Meulières,  29  i. 

—  Calcaire  de  Beauce,  338. 
Rebais.  MeuHères,  297. 

REIMS.  Craie  :  Pecten  cretosus,  Defr.; 
Cidaris  vesiculosa,  Goldf.;  etc. 

—  Relèvement  de  la  craie,  46. 

—  Sables  moyens,  20 i. 


RËQUIËCOURT.  Calcaire  grossier  : 
Diastomn  costellata,  Desh.;  Fu- 
sus  Noe,  Lamk.;  etc. 

RESSONSLE-LONG,  près  Vic-sur-Aisne. 
Bithynia  WebsUri,  Morris. 

RËTHEU1L.  Sables  inférieurs  :  Can- 
cellaria  nana,  Desh.  Riche  loca- 
lité. 

RÉVOLTE  (Route  de  la),  à  Paris. 
Débris  humains  du  diluvium,  383. 

Rhl\  (Vallée  du).  Situation  par  rap- 
port à  la  mer  miocène,  334. 

—  Lœss,  410. 

Rhône  (rivière).  Cité  pour  S3S  rap- 
ports avec  le  terrain  jurassique, 
11. 

RiLLE  (rivière).  Région  d'où  elle  tire 
sa  source,  16. 

RILLYLA-MONTAGNE.  Calcaire  lacustre 
inférieur  :  Cyclas  Boissyi,  Desh., 
Cyclas  Rillyensis,  Desh.,  Cyclas 
Verneuiliy  Desh.;  Pisidium  nu- 
cleus,  Desh.,  Phidium  Denon- 
villiersiy  Desh.;  Bithynia  N y sti, 
Boissy.  Lignites  :  Melania  triti- 
cea,  Fért  ;  Cyrena  Arnouldi,  Mi- 
chaud,  etc. 

—  Sables  et  marne,  120. 
RocHE-GuYON  (la).  Gypse,  227. 
ROCQUENCOURT.  Sables    supérieurs  : 

Ostrea  callifera,  Lamk. 

RoGÉcouRT.  Lignites,  146. 

ROMAINVILLE.  Calcaire  de  Brie.  Lim- 
nœa  briarensis,  Desh.,  Limnœa 
Heberti,  Desh.  ;  Planorbis  depr es- 
sus,  Nyst.  Sables  supérieurs  :  Ceri- 
thium plicatum,  Desh. 

—  Gypse,  250. 

—  Poudingue  à  Cerithium  plica- 
ium,  322. 

—  Diluvium  lacustre,  361. 
ROMERY.  Série  lacustre,  ^34. 
flOMY.  Calcaire  grossier  :  Ostrea  fia- 

bellula,  Lamk. 

ROQUET  (le),  près  Magny.  Calcaire 
grossier  :  Cardita  calcitrapoides, 
Lamk;  Ostrea  elegans,  Desh. 

RosNY  (Fort  de).  Diluvium,  362. 


470 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Rouen.  Fossiles  crétacés,  4. 

—  Faille  qu'on  y  observe,  28. 

Rou ville-la-Place (Manche).  Couches 
miocènes,  335. 

ROUVRES.  Sables  moyens  :  Donax  pa- 
risiensiSy  Desh.;  Cyrena  cuneifor- 
mis,  Fér.; CythereaHebcrtijDesh.; 
Chama  papyracea,  Desh.;  Tur- 
ritella  interposita,  Desh.  Localité 
très-riche  et  très-intéressante. 

ROY.  Sables  inférieurs  :  Nerita  Schmi- 
delliana,  Chemn. 

RoYAN  (Charente-Inférieure).  Cal- 
caire pisolilhique,  63. 

ROYLAI.  Sables  inférieurs  :  Natica 
semipatula,  Desh.;  Turritella  hy- 
brida,  Desh. 

R0ZI£RES.  Calcaire  grossier  :  Corbuîa 
angulata,  Desh.  Sables  moyens  : 
Cytherea  cuneata,  Desh. 

ROZIÊRES  (les),  près  Epernay.  Ligni- 
tes  :  Melania  triticea,  Fér. 

Rue  d'Elva  (Aisiie).  Craie  magné- 
sienne, 33. 

RUSSY.  Calcaire  grossier  :  Venus 
obliqua,  Lamk.  ^ 

Saclas  (Environs  de).  Poudingues  de 
Nemours,  331. 

SACY-LE-GRAND.  Sables  moyens  :  Cu- 
cullœa  crassatina,  Lamk. 

Saillancourt.  Sables  moyens,  20i. 

SAINCENY.  Lignites.  Localité  des  plus 
riches  et  des  plus  intéressantes, 
dont  beaucoup  d'espèces  sont  spé- 
ciales :  Phalas  Levesqueiy  Desh.  ; 
Mactra  Lamberti,  Desh.;  Diplo- 
douta  saincenyensis,  Desh.  ;  Cy- 
therea saincenyensiSy  Desh.,  Cy- 
therea Lambert i,  Desh.;  Cyrena 
saincenyensis,  Desh.,  Cyrena 
Forbesi,  Desh.  ;  Melania  triticea, 
Desh.  ;  Melanopsis  ornata,  Desh.; 
etc. 

SAINT-ANGE  (Marne).  Craie.  Sensible- 
blement  les  mêmes  fossiles  qu'à 
Meudon. 
—  Argile  plastique,  108. 

Saint -Arnault.  Argile  à  silex,  87. 


Saint-Cloud.  Sa  situation  dans  le 
bassin  de  Paris,  17. 

Saint-Cyr.  Sa  situation  dans  le  bas- 
sin de  Paris,  17. 

—  Ondulations  de  la  craie,  46. 
Saint-Denis.   Point  de    convergence 

des  plongements  des  couches  ter- 
tiaires, 199. 

SAINT'FËLIX.  Calcaire  grossier.  Loca- 
lité très-riche  et  très-intéressante  : 
Cytherea  sulcataria ,  Desh.; 
Lucina  pulchella,  Agass.  ;  Ceri- 
thium  felix,  Desh. 

SAINT-GERMAIN.  Calcaire  grossier: 
Rostellaria  columbella,  Lamk; 
Cardium  hippopœum ,  Lamk  ; 
Crassatella  tumida,  Lamk. 

—  (Forêt  de).    Calcaire    grossier» 
198. 

SAINTGOBAIN .  Sables  inférieurs  :  Ceri- 
thium  papale,  Desh.,  Cerithium 
tenuistriatum,  Desh.;  Fusus  Lam- 
berti,  Desh.  Localité  très-fruc- 
tueuse. 

Saint-Jean.  Argile  à  silex,  87. 

SAINT'LEU.  Meulières  supérieures: 
Limnœa  inflata,  Brongn. ,  Lim- 
nœa  fabulum,  Brongn. 

—  Calcaire  grossier,  165. 

—  Gypse,  268. 

Saint-Mamès.  Minerai  de  fer  de  l'ar- 
gile plastique,  114. 

SAINT- MARTIN  (Côte),  près  Etampes. 
Sables  supérieurs  :  Bithynia  Du- 
buissoni,  Bouillet.  Calcaire  de 
Beauce  :  Limnœa  stampinensis , 
Desh.  ;  Hélix  Munieri,  Desh.  ;  Pupa 
anodon,  Desh.  Localité  devenue 
intéressante  par  la  découverte  qu'y 
a  faite  M.  Munier-Chalmas  d'une 
nombreuse  faune  presque  micros- 
copique tout  à  fait  nouvelle. 

SAINT-MARTIN-AUXBOIS.  Sables  infé- 
rieurs :  Perna  Bazini,  Desh.  Cette 
coquille,  ici  brisée,  ne  se  trouve 
entière  qu'à  la  Hérelle.  Lignites  : 
Cyrena  Deshayesi,  Hébert. 

SAINT-MAUR.  Diluvium  lacustre  :  fos- 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


471 


siles  analogues  à  ceux  de  Joinville- 
le-Pont. 

Saint-Maximin  (Oise).  Calcaire  gros- 
sier magnésien,  ^68. 

Saint  -  Michel  -  sur  -  Orge.  Forage, 
199. 

—  Meulières,  300.- 
SAIHT-HICOLAS.    Sables   inférieurs    : 

Nerita  SchmidelUana,  Che  mn .  ; 
Pleurotoma  sublevigata,  d'Orh, 

SAINT-NOM.  Calcaire  grossier  :  Pal- 
mier (Flabellarià). 

SAINT-OUEN.  Calcaire  de  Saint-Ouen  : 
Bîthyniapyramidalis,  Besh.;Lim- 
nœa  pyramidalis ,  Brard;  Limnœa 
inconspicua,  Desh. 

—  Travertin,  218. 
SAINTPARRES  (Côte), prés  Nogent-sur- 

Seine.  Calcaire  de  Provins  :  Acha- 
tina  Nodoti ,  Desh.;  Paludina 
Orbignyana ,  Desh.,  Paludina 
novigentiensis,  Desh. 

—  Calcaire  d'eau  douce,  189. 
Saint-Prest.  Alluvions,  83. 

—  Sables  pliocènes,  346. 
SAINT-PRIX.  Meulières    supérieures  : 

Limnœa  inflata,  Brongn.,  Lim- 
nœa symmetrica,  Brard,  Limnœa 
cylindrica,  Brard. 

Saint-Quentin.  Argile  à  silex,  86. 

SAINT-SAUVEUR  (Aisne).  Lignites  : 
Bithynia  Eeberti,  Desh.;  Ceri- 
ihiumturbinoides,  Desh.;  Equisé- 
tacées. 

SAINT-SAu^^UR-LE- Vicomte  (Manche) . 
Couches  miocènes,  335. 

Saint-Simon  (Bois  de) [(Aisne).  Craie 
magnésienne,  33. 

SAINT-SULPICE.  Sables  moyens.  Riche 
localité  d'où  proviennent  des  es- 
pèces spéciales  :  Natica  Gouberti, 
Desh.  ;  etc. 

SAINT-THOMAS  (Aisne).  Calcaire  gros- 
sier :  Venus  Geslini^  Desh.;  Denta- 
lium  incertum,  Desh.  ;  Turritella 
terebellata,  Desh. 

SAIHTE-CROIX.  Calcaire  grossier  :  Fim- 
bria  lameîlosa,  Lamk. 


Sainte-Menehould.  Situation  de  son 
champ  de  bataille,  14. 

Salens  (Seine-et-Marne).  Argile  plas- 
tique, 103. 

SAMMERON.  Sables  moyens  :  Corbula 
ficus,  Desh. 

Sancerrois.  Faille  qui  le  traverse, 
H3. 

SANDECOURT.  Calcaire  grossier  :  Cy- 
therea  sulcataria,  Desh. 

Sannois.  Gypse,  261. 

—  (Moulin  de).  Lœss,  411. 

Sansan.  Calcaire  fossilifère,  271. 

Saône  (rivière).  Citée  pour  ses  rap- 
ports avec  le  terrain  jurassique, 
11. 

Sarrans  (Mont).  Or   natif  dans  les 

lignites,  147. 
SARRAU,     près    Epernay.  Lignites  : 

Melania  Geslini,   Desh.;    Chara 

Brongniartiy  Hébert,  Chara  Du- 

templei,  Wat. 
Sarthe   (rivière).    Région  d'où  elle 

tire  sa  source,  16. 
Sartrouville,  Calcaire  grossier,  198. 
Saxe.  Poissons  de  la  craie,  54. 
Scandinavie.    Marmites    de    géants, 

287. 
SCEAUX.    Sables  supérieurs  :  Ostrea 

longirosiriSy  Lamk.,  Ostrea  cya- 

thula,  Lamk. 

—  Meulières  de  Brie,  290. 
SEGRAIS,  près  Pithiviers.  Calcaire  de 

Beauce  :  Limnœa  parvula,  Desh. 

Seine   (rivière).  Edifle    une  couche 

fluviatile  au  fond  de  la  Manche,  5. 

—  (Bassin  de  la).  Ses  limites  d'a- 
près Brongniart,  16. 

—  (Bives  de  la).  Tourbières,  417. 
Seine-Inférieure  (Département  delà). 

Lignites,  148. 

—  Sables  moyens,  202. 
Seine-et-Marne.    Fertilité     due    au 

limon,  412. 

Seine-et-Oise.  Lignites  :  139. 

SENLIS.  Calcaire  grossier  :  Naïadées 
(Caulinites).  Sables  moyens  :  Del- 
phinula  biangulata,  Desh. 


I 


TABU  ALfHABETlQbE 


—  r^cairc  grossier,  185. 

—  lEnrirons  de;.  Sables  moyens. 
203. 

—  (Plateau    de).   Son  inclinaison, 

SEPTVtUX.  Sables  inférieurs  :  Corbula 
QaUicuta, Mvsh. 

SEMIIS.  Sables  moyens  :  Chama  lu.r- 
giduta,  Lauik. 

Sëhgv.  Aliernaucé  de  ilépAls  d'eau 
douce  el  marins,  138. 

SÉniNCiiCRT.  Terrain  orlUrocène,  Ii8. 

SEDMIER,  près  Reims.  Ligniles  :  Cj}- 
renn  Dethaijesi,  Hébert. 

SERMOISE.  Sables  inférieurs.  Corbula 
regalbiensis,  Desb.  ;  Tellina  déco- 
rata,  Wat.;  Cylhi-rea  proxima, 
Desh.;  Cyih.  atessionetuit,  Desk.. 
Turritella  Uirbinoides,  Uesb.  Inté- 
ressante localité. 

SerVON.  Heulières,  S97. 

SEVflES.  Calcaire  grossier  :  Aturia 
zic-zac,  Edw.  (NaulUusZ.,  Sow.). 

—  Meulières,  291. 

.—  Os  incisés  du  diluvium,  391. 

SËUIIE.  Calcaire  de  Rilly.  Localité 

exceptionnellemetil  riche  au  poil 

de   Tue  de   la  botanique    fossili 

—  Situation  de  son  champ  de  ba- 
taille, 14. 

—  Frontières  du  Lassiu  de  Parts, 
18. 

—  Calcaire  lacustre,  12G-127. 

—  Gypse,  227. 

~  Fossiles  lia  calcaire  de  BrJc, 
291. 

SiBÊniË.  Animauit  qualernaires  con- 
servés dans  les  glaces,  37i. 

Soisso.NNAis.  Lignites,  118. 

SOISSONS.  Ufîâliàs  -.(htreaplicaleUa. 
Desh.  Sables  inférieurs  :  Turritella 
rotifera,  Lamk;  Cerilhium  funa- 
fum,  Manlell. 

—  Empreinles  végétales  dans  le' 
pavés  de  cette  ville,  145. 

—  Poudingue  supérieur  aui  sables 
glauconirères,  160. 

Soisï-sous-ÉnoUES.  Forage,  199. 


Sologne.  Sables,  83. 
—  Glaises,  300. 

SonNE  /Département  de  la  ).  Craie 
marmorescRute,  33. 

-  (Vallée  de  la/,  Tourbières.  417. 
SouAHE.  Fossiles  du  gypse,  276. 
SoL'PPES.   Poudingues   de  .\'emoiirs, 

104. 
Sparte.  Son  râle  dans  la  Grèce  an- 
tique, 13. 
Strehlen.  Fossiles  de  la  craie,  54. 
Suez.  Cristallisation  du  sel,  38S. 
Sutsse.  Mollasse,  271. 
SuBviixE   (Seine-et-Marne).    Argile 

plastique,  106. 
Sl'zv.  Exploi talion  des  lignites,  146. 
lAm.ECOîfTAi.NE.  Gypse,  i27. 
Taman.  Volcans  de  boue,  Ilâ. 
TMCROU.  Sables  moyons  :  TitmWta 

granulasa,  Desli.;  Corbola  fiCUt, 

Desh. 
Tarteiœl  (Plateau  de).  Ijmoa, 412. 
ÏAHTERO.  Meulières  de  Brie,  289. 
Tartre  (Moniagae  du/.  Calcaire  de 

Bcauce,  343. 
TERNES  fies)  à  Paris.  Diluvium:  sÎIm 

taillés,    Elephas;  Hîppopotatma; 

Rhinocéros,  etc. 

—  Silex  taUlés,  376. 

Thérai.n  (Vallée  duj.  Tourbières, 
417. 

TuiMEiLus.  Argile  à  silex,  87. 

THIVERUtL.Sables  moyens  :  CerMkm 
tricarinatam,  Lamk. 

Thohp  (Angleterre).  Puits  naturels, 
433. 

THURT.  Calcaire  grossier  :  Cythersa 
corbiilina,  Uesli. 

TOMBERItT  (le>,  prés  Senlis.  Calcaire 
grossier  :  Venus  scrobineUala , 
Lamk.  Sables  moyens;  Siphonaria 
spectabilis,  Desh. 

TOSSEMONT.  Sables  inférieurs  :  TetUm 
hytirida,  Desh. 

TouL.  Situation  de  son  clinnip  de  ba- 
taille, 14. 

Tou^Al^E.  FaluQS,  83. 
I    —  Argile  à  silex,  «5. 


_J 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVUAGE. 


473 


Trappes.  Calcaire  de  Beauce,  338. 

—  (Plaines  de).  Limon,  41 3. 
Treuzy.  Argile  plastique,  108. 

—  Fossiles  du  calcaire  de  Brie,  291 . 
Triel.  Sables  moyens,  204. 
TBIGNY.    Sables  inférieurs  :  Lucina 

GoodalU  Sow.;  Bulla  cincta,  Desh. 
TROISSY.  Sables  moyens  :  Naticapa- 

risiensiSy  d'Orb. 
TROLLY-BREUIL.  Lignites  :  Cyrenacu- 

neiformiSy  Fér.  Sables  inférieurs  : 

Nerita  tricarinata,  Lamk. 
Troyes.  Situation  de  son  champ  de 

bataille,  14. 

—  Fabrique  de  blanc  d'Espagne,  57. 
TuRRACO.  Volcans  de  boue,  113. 
Tyrol.  Marnes  à  retraits  prismati- 
ques, 253. 

ULLY-SAINT-GEORGES.  Calcaire  gros- 
sier. Très-riche  et  très -intéres- 
sante localité  :  Aviculamicropteraj 
Desh.,  Avicula  macrotis,  Desh.; 
Argiope  crassicosiata ,  Baudon; 
Chiton  grignonensiSy  Lamk;  Li- 
tiopia  acuminata.Desh.;  Fimbria 
subpectunculus  y  d'Orb.  ;  Ccri- 
thium  spiratuniy  Lamk,  Cerithium 
filiferum,  Desh.  Beaucoup  de  co- 
quilles sont  spéciales  à  cette  loca- 
lité. 

Urcel.  Lignites,  139. 

VAILLY  (Aisne).  Sables  inférieurs  :  Pal- 
miers (Palmacites).  C'est  de  cette 
localité  que  vient  le  gros  tronc  de 
Palmacites  (Endogenites)  echina- 
tus  qui  figure  dans  la  galerie  de 
géologie  du  Muséum. 

—  Palmier   des    sables  glauconi- 
fères,  157. 

Valérien  (Mont).  Puits  naturels,  437. 

—  A  dû  former  une  île  de  la  Seine, 
440. 

VALMONDOIS.  Sables  moyens.  Localité 
extrêmement  riche ,  mais  d'un 
abord  devenu  difficile. 

—  Sables  glauconifères,  150. 
Valmy.  Situation  de  son  champ  de 

bataille,  14. 


VANDANCOURT.  Calcaire  grossier  : 
Psammobia  Lamarckii,  Desh.; 
Lucina  pulchella;  Agass.;  Cardium 
Passyi,  Desh.;  Chaîna  calcarata^ 
Lamk. 

Vannes.  Sidérose,  110. 

Varenne -  Saint-Hilaire.  Monument 
mégalithique,  401. 

VARINFROY  (Bois  de).  Calcaire  de 
Saint-Ouen  :  Limnœa  inconspicua, 
Desh. 

Vauciiamps.  Situation  de  son  champ 
de  bataille,  14. 

VAUGIRARD.  Calcaire  grossier  :  Tapes 
tenuis,  Desh.;  \\g\ies  (Chondrites, 
Sphœrococcites);  Naïadées  {Cauli- 
niteSj  Potamogeton).  Diluvium  : 
Elepha^  primigenius. 

—  Sidérose  de  l'argile  plastique,  110. 

—  Sables  de  l'argile  plastique,  113. 

—  Calcaire  grossier,  164. 

—  Caillasses,  195. 

—  Puits  naturels,  437. 
Vauréal,  près  Pontoise.  Monument 

mégalithique,  405. 

VAUROT  ou  VAUXROT.  Lignites  :  Ceri- 
thium poUjgyratum,  Wat.;  Ceri- 
thium Wateletiy  Desh. 

VAUX,  près  Pontoise.  Sables  moyens  : 
Sportella  macromya,  Desh. 

VAUX-SOUS-LAOH.  Sables  inférieurs  : 
Tellina  pseudo-donacialis,  d'Orb.; 
Pecten  Prestwichii,  Morris. 

VAUXBUIN,  près  Soissons.  Lignites  : 
Pholas  a f finis,  Desh.;  Amygdalées 
(Amygdalus). 

VÉLY.  Lignites  :  Bithynia  Websteri, 
Morris. 

VENDEUIL,  entre  laFère  et  Saint-Quen- 
tin. Lignites  :  Tellina  acutangula, 
Desh. 

VENDREST.  Sables  moyens.  Une  des 
plus  riches  localités  du  bassin  : 
Cyrena  deperdita,  Desh  ;  Chama 
fimbriata,  Defr. 

VER.  Sables  moyens.  Très-riche  et 
très-intéressante  localité.  Chama 
turgidula,  Lamk;  Diplodonta  el- 


474 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


liptica,  Desh.;   Rissoa  cingulata, 
Desh. 
VERBERIE.  lÀ%mies:Cyrenacuneifor' 

mis,  Fér. 

—  Calcaire  grossier  magnésien,  168. 
Verdun.     Sa    situation   géologique, 

U. 
Vergenay  (Marne).   Calcaire  marin, 

280. 
VÉRIGNY.  Lignites ,  139. 
Verneuil.   Frontière    du   bassin   de 

Paris,  17. 
Verneuil  (Marne).   Sables  moyens, 

208. 
Vernon.  Recouvrement  des  lignites 

par  le  calcaire  grossier,  139. 

—  Faille  qu'on  y  observe,  309. 
Verrières  (Bois  de).  Leur  situation 

dans  le  bassin  de  Paris,  17. 
VERSAILLES.  Sables  supérieurs  :  Cor- 
bula  subpisum,  d'Orb  ;  Trochus 
subincrassatay  d'Orb. 

—  Marnes  à  huîtres,  315. 
Vertus  (Marne).  Poissons  de  la  craie, 

54. 

—  Calcaire  pisolithique,  65. 

—  Gypse,  227. 

VERVINS  (Aisne).  Sables  inférieurs. 
Localité  très-riche  en  empreintes 
végétales  :  Graminées  {Bambu- 
sium  (?),  Poacites);  Cypéracées  {Cy- 
perites);  Zingibéracées  (Anomalo- 
phyllum)',  Myricacées  (Mynca)\ 
Morées  (Ficus);  Platanées  (Plata- 
nus);  Protéacées  {d^evillea,  Dryan- 
droides);  Sterculiacées  (Sterculia). 

VERZENAY.  Lignites  :  Cyrena  Ar- 
nouldi,  Michaud. 

Verzy.  Altitude  de  la  craie,  45. 

Vétheuil.  Poudingue  supérieur  aux 
sables  glauconifères,  160. 

Vexin  (province). Ses  frontières  étaient 
en  rapport  avec  sa  constitution 
géologique,  21. 

—  français.  Lignites,  148. 

VIGNY  (Seine-et-Marne).  Calcaire  piso- 
lithique, 60-74. 
Villecerf.  Argile  plastique,  108. 


Ville-d'Ayray.  Sa  situation  dans  le 
bassin  de  Paris,  17. 

VILLEDIEU,  près  Blois.  Craie  :  Janira 
quadricostata ,  d'Orb.;  Semicites 
disparais,  d'Orh.;Plethopharacer' 
vicornis,  d'Orb.;  Multalea  magni- 
fica,  d*Orb.;  Cyphosoma  rtigosum, 
Agass. 

ViLLEFLAMBEAU.  Argile  plastique,  108. 

ViLLEJUiF.  Marnes  vertes,  257. 

—  Travertin  de  la  Brie,  290. 

—  Marnes  à  huîtres,  314. 
ViLLEMARÉCHALE.    Argile    plastique , 

108.  ' 

ViLLEMER.  Argile  plastique,  108. 

ViLLEMOissoN.  Meulières,  296. 

VILLENAUXE,  près  Nogent- sur-Seine. 
Calcaire  de  Provins  :  Paludina  no- 
vigentiensis,  Desh. 

Villeneuve-Saint-Georges.  Grès  fer- 
rugineux, 43. 

—  Blocs  de  grès  à  la  surface  du  sol, 
310. 

—  Foyers  quaternaires,  391. 
VILLEPREUX.  Sables  supérieurs  :  Os- 

trea  longirosiris,  Lamk;  Scalaria 
Sandbergeri,  Desh. 
VILLERS-COTTERETS.  Calcaire  de  Brie  : 
Chara  Archiaci,  Watelel. 

—  (Forêt  de).  Sables  moyens,  203. 
Villers-sur-Condun.  Lignites,  143. 
Ville-Saint-Jacques.    Argile   plasti- 
que, 107. 

Ville-Sauvage.  Limon,  413. 
VILLETTE  (la)   à   Paris.  Calcaire    de 

Saint-Ouen  :  Bithyniapyramidalis, 

Desh.  ;  Bithynia    varicosa,    Ch. 

d'Orb. 
ViLLiERS.  Gypse ,  257. 
Viltet.  Argile  plastique,  106. 
Vire  (rivière).  Ses  apports  limoneiL\ 

dans  la  mer,  6. 
ViRY-NouREUiL.    Diluvium   lacustre, 

363. 
Vitry-le-François.  Situation  de  son 

champ  de  bataille,  14. 
VIVRAY  (le).  Sables  inférieurs  :  Spor- 

tella  gibbosula,  Desh.  ;   Corbula 


DES  LOCALITÉS  CITÉES  DANS  L'OUVRAGE. 


475 


striatina,  Desh.  Calcaire  grossier  : 
Cytherea  sulcataria,  Lamk,  Cy- 
therea  nitidulay  Lamk  ;  Scalaria 
elegantissima,  Desh. 

VOREGNY.  Sables  inférieurs  :  Tellina 
hybrida,  Desh. 

Vosges.  Roches  glaciaires,  423. 

VouLX  (Seine-et-Marne).  Argile  plas- 
tique, 106. 

VREGNY.  Sables  inférieurs  :  Diplo- 
donta  punctatissima ,  Desh.  ;  Sili- 


quaria  gracili$,  Desh.;  Tellina 
Beyrichii,  Desh.  Localité  très- 
intéressante. 

WiGHT  (ile  de).  Citée  pour  ses  ébou- 
lements,  6. 
—  Couches  miocènes,  335. 

WooLWiCH.  Sables  correspondants  à 
ceux  de  Bracheux,  336. 

YÈRES.  Limon,  413. 

Yonne  (rivière).  Court  vers  le  centre 
du  bassin  parisien,  1  i. 


FIN   DE   L\   TABLE   ALPHABETIQUE  DÈS    LOCALITES   CITEES. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


Acacia  des  sables  glauconifères,  159. 

Acanthium  Duvalii  du  calcaire  gros- 
sier, 187. 

Acer  des  sables  glauconifères,  159. 

Acerotherium  du  calcaire  de  l'Or- 
léanais, 345. 

Adiantum  du  calcaire  de  Sézaune, 
127. 

Agaricia  des  sables  moyens,  207. 

Agatina  du  calcaire  de  Provins, 
189. 

Age  de  la  pierre,  377. 

—  de^  sables  de  Sainl-Prest,  3i8. 

—  du  calcaire  pisolithiqne,  59. 
Algacites  du  calcaire  grossier,  188. 
Algues  des  sables  glauconifères,  158. 

—  du  calcaire  grossier,- 188. 
Allées  couvertes  du  terrain  quater- 
naire, iO\. 

Alnm  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 

—  des  sables  glauconifères,  158. 
Alsophila  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 
Alternance  des  couches  marines  et 

des  couches  d'eau  douce;  diffi- 
culté de  rexpliquer,  5. 

Alveolina  des  sables  glauconifères, 
150. 

Ambre  des  fausses  glaises,  116. 

—  des  lignites,  147. 
Amendement  agricole  fourni  par  les 

lignites,  145. 
Amnicola  du  diluvium,  365. 
Amphimeryx  du  gypse,  264. 
Amphitoîdes  parlsiensis  du   gypse, 

246.. 


Amphitragulus  du  calcaire  de  TOr- 
léanais,  345. 

Ampullaria  des  sables  glauconifères, 
150. 

Amulettes  quaternaires,  406. 

Analyse  chimique  de  Targile  plas- 
tique, 106. 

Ananchytes  ovata  cité,  29. 

—  gibbay  décrit  et  figuré   dans  la 

craie  de  Beynes,  29. 

—  ovata,  de  la  craie,  49. 
Anatomie  comparée,  créée  à  Paris 

par  Georges  Cuvier,  2. 
Ancillaria  des  sables  glauconifères, 
150. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Ancylus    Gouberti   du    calcaire  de 

Beauce,  343. 

—  du  diluvium,  358. 
Andromeda    des    sables    glauconi- 
fères, 159. 

AnnéHdes  des  sables  glauconifères, 

150. 
Anodonta  antiqua  du  conglomérat, 

95. 

—  Cordieri  du  conglomérat,  94  et 

97. 

Anomalophyllites  des  sables  glauco- 
nifères, 158. 

Anomia  dessables  glauconifères,  150. 

—  tenuistriata  des  caillasses,  194. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  gypse,  246. 
Anomophyllum  des  sables  de  Bra- 

cheux,  136. 


IVVBI-E  ALPHAIJÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


477 


Anona  des  sables  glauconifères,  159. 
Anoplotherium  du  calcaire  de  Saint- 
Ouen,  222. 

—  du  gypse,  262. 
Anthophyllum  des  sables  moyens, 

207. 
Anthracotherlum  magnum  du  cal- 
caire de  l'Orléanais,  345. 

—  oncideum  du  calcaire  de  l'Orléa- 

nais, 345. 
Anthropophages  du  diluvium,  392. 
Apatélite  de  l'argile  plastique,  109. 

—  des  fausses  glaises,  118. 
Apcibopsis  des  sables  glauconifères, 

159. 

Apocynophyllum  des  sables  glauco- 
nifères, 159. 

Apparition  d'espèces  nouvelles,  447. 

Applications  industrielles  de  la  craie, 
57. 

Aragonite  dans  le  diluvium,  355. 

—  dans  le  béton  romain,  444. 
Aralia  du  calcaire  de  Sézanne,  128. 
Arbutus  des  geysérites  d'Islande,  305. 
Arca  du  calcaire  pisolithique,  65. 

—  des  sables  glauconifères,  150. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Ardea  du  gypse,  260. 
Ardoises  (gypse),  237. 

Argiles  de  l'étage  des  lignites,  145. 

—  à  meulières  de  Brie,  293. 

—  à  silex,  84,86,88. 

—  fine  du  diluvium  rouge,  409. 

—  fine  des  puits  naturels,  437. 

—  plastique,  105. 
Argilette  de  Normandie,  410. 
Arkose  dans  le  diluvium,  355. 
Artocarpidium  des  sables  glauconi- 
fères, 159. 

Artocarpoides  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

Aspidium  du  calcaire  pisolithique,  78. 

Asplenium  du  calcaire  pisolithi- 
que, 78. 

—  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 
Astrœa  du  calcaire  pisolithique,  67. 

—  panicea  des  sables  moyens,  206. 
Attols,  38. 


Auricula  des  sables  glauconifères, 
150. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Aurochs  du  diluvium,  368-369. 
Avicula  fragilis  des  sables  moyens, 

217. 

—  du  gypse,  247. 

Axopora  des  sables  moyens,  210. 

Baculites  Faujasii  du  calcaire  pisoli- 
thique, 62. 

BambusiuM  des  sables  de  Bracheux, 
136. 

Banc  franc  du  calcaire  grossier,  191. 

—  à  Nummulites,  161. 

—  de  polypiers  du  terrain  jurassique , 

40. 

—  rouge  (gypse),  240. 

—  rayai  (banc  de  calcaire  grossier), 

175. 

—  vert  (du  calcaire  grossier),  180. 
Banisteria  des  sables  glauconifères, 

159. 

Banksia  des  sables  glauconifères , 
159. 

Basse  masse  de  gypse,  252. 

Bassin  de  Paris,  son  autonomie  géo- 
logique, 10. 

—  Son  rôle  dans  [la  géologie  géné- 

rale de  îa  France,  12. 

—  Ses  limites  d'après  Brongniart , 

16. 
Batraciens  du  diluvium,  370. 
Bayanotheutis  des   sables  moyens, 

207. 
Belemnitella  mucronata,  35. 

—  quadrata,  35. 

—  du  calcaire  pisolithique,  62. 
Belemnites  rugifer  des  terrains  ter- 
tiaires, 207. 

Belgrandia  du  diluvium,  364.  . 
Beloptera    des    environs   de   Paris, 
207. 

—  des  sables  de  Bracheux,  135. 
Belopterina  des  sables  de  Cuise,  207. 
Benzoin  des   sables  glauconifères , 

159. 
Berenicea  cité  dans  la  craie  de  Bey- 
nes,  31. 


478 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIËBES. 


Béton  romain  cristallifère  de  la  rue 

Gay-Lussac,  444. 
Betula  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 

—  des  sables  glauconifères,  158. 

—  des  geyser ites  d'Islande ,  305. 
Betulinum  du  calcaire  grossier,  189. 
Bifrontia  des  sables  glauconifères, 

151. 

—  laudunensis  des  sables  glauconi- 

fères, 155. 
BilocuUna  du  calcaire  grossier,  175. 
Bison  du  diluvium,  370. 
Bithynia  du  gypse,  247. 

—  des  marnes  à  huîtres,  315. 

—  du  diluvium,  359. 

—  Chasteli  du  gypse,  255. 

—  Dubuissoni  du  calcaire  de  Beauce, 

339-341. 

—  pusilla  des  marnes  deSaint-Ouen, 

224.       • 
Blaireau  du  diluvium,  370. 
Blanc  d'Espagne,  57. 
Blecknum  du  calcaire  de  Sézanne, 

127. 
Blocs  volumineux  dans  le  diluvium 

gris,  355. 
Bœuf  des  sables  de  Saint-Presl,  347. 

—  des  tourbières,  416. 

—  des  cavernes,  416. 

Bois    silicitiés    dans   le    diluvium, 

354. 
Bone-bed  du  calcaire  de  l'Orléanais, 

345. 
Bos  du  diluvium,  359. 

—  primigenius  des  tourbières,  416. 
Boue  glaciaire,  425. 
Bryozoaires  de  la  craie  de  Beynes, 

31. 
Buccinum  des  sables  glauconifères, 
151. 

—  des  sables  movens,  210. 
Bulimus  des  sables  glauconifères, 

151. 

—  des  sables  movens,  209. 

—  du  diluvium,  358. 

BuUa  des  sables  glauconifères,  151. 

—  des  sables  movens,  209. 
BuUœa  des  sables  moyens,  209. 


Cœsalpinia  des  sables  glauconifères, 

159. 
Caillasses,  192. 

—  coquillières,  193. 

—  non  coquillières,  195. 
Cailloux  (banc  de  gypse),  236-241. 
Calamophyllia  du  calcaire  pisolithi- 

que,  67. 
Calcaire  de  Beauce,  338. 

—  bitumineux  de  l'étage  des  lignites, 

139. 

—  de  Brie,  290. 

—  de  Corbeil,  252. 

—  cristallisé  dans  la  craie,  45. 

—  d'eau  douce  de  Provins,  189. 

—  à  cérithes,  180. 

—  fragiles,  192. 

—  grossier,  160. 

—  grossier   redressé  à  la  Chapelle, 

19. 

—  lacustre  de  l'Orléanais,  344. 

—  magnésien  de  Pont-Sainte-Maxen- 

ce,  165. 

—  maigre,  174. 

—  à  milliolites,  174. 

—  non  gélif,  174. 

—  oolithique    des    marnes    vertes, 

257. 

—  pisolithique,  58. 

—  de  Sézanne,  127-132. 

—  spathique  des  caillasses,  195. 

—  spathique     des    marnes    vertes, 

257. 
CcUlianassa  du  gypse,  246. 
Calyptrœa  des  sables  glauconifères. 
151. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  gypse,  247. 

Cancellaria  des  sables  glauconifères, 
151. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Canis  parisiensis  du  gypse,  260. 
Cannibales  du  diluvium ,  392. 
Cannophyllites  des  sables  glauconi- 
fères, 158. 

CaprifoUum  du  calcaire  pisolithique, 

78. 
Capulus  du  calcaire  pisolithique, 64. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


479 


Caractères  singuliers  du  pays  de  Bray, 

72. 
Carcharodon   disauris    du  calcaire 

grossier,  187. 
Cardilia  des  sables  moyens,  208. 
Cardita  du  calcaire  pisolilhique,  65. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  grès  infra-gypseux,  2i2. 

—  du  gypse,  245. 

—  Bazini  du  calcaire  de   Beauce, 

341. 
Cardium  du   calcaire   pisolilhique, 
65. 

—  des  sables  glauconifères,  151. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  gypse,  245. 

—  aviculare  du  calcaire   grossier, 

176. 

—  hippopœum  du  calcaire  grossier, 

161. 

—  porulosum  du  calcaire  grossier, 

162. 
Carnassiers  du  diluvium,  369. 
Carpinus   des  sables  glauconifères, 

158. 
Carpolithes  des  meulières  de  Brie, 

293. 
Carya  des  sables  glauconifères,  159. 
Cnrychium  du  calcaire  de  Beauce, 

343. 
Cassidaria  des  sables  glauconifères, 

151. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Castanea     des      sables     glauconi- 
fères, 158. 

Castor  du  terrain  quaternaire,   iOi. 
CaM/in/a  actuelle,  179. 
Càulinites  des  sables  glauconifères, 
158. 

—  du  calcaire  grossier,.  179. 
Causes  actuelles  (Théorie  des),  4. 
Cavernes,  414. 

Ceinture  crayeuse  du  bassin  de  Pa- 
ris, 18. 

Celastrinites  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

Célestine  de  la  craie,  44. 

—  des  fausses  glaises,  117. 


Célestine  du  gypse,  254. 

—  des  marnes  vertes,  256. . 
Cellepora   de  la  craie   de    Beynes, 

3i. 
Celtique  (Type),  408. 
Cendres  noires,  139. 
Cendrières  de  l'Aisne,  146. 
Centropus  du  gypse,  260. 
Cephalites  campanulatus  de  la  craie 

de  Beynes,  32. 
Céphalopodes    des    sables    moyens, 

307. 

Cercis  des  sables  glauconifères,  159. 
Cerf  des  sables  de  Saint-Prest,  3i7. 

—  du  diluvium,  369. 

Cerithium  du  calcaire  pisolilhique, 
63. 

—  des  sables  glauconifères,  1 51 . 

—  des  sables  moyens,  210. 

—  du  grès  infra-gypseux,  242. 

—  du  gypse,  246. 

—  acutum  des  sables  glauconifères, 

155. 

—  angulosum    du    calcaire     gros- 

sier, 182. 

—  Bouel  des  sables  moyens,  213. 

—  calcitrapoides  ducalcaire  grossier, 

183. 

—  cinctum  du  calcaire  grossier,  185. 

—  Cordieri  des  sables  moyens,  215. 

—  cristatum  du  calcaire  grossier, 

191. 

—  echidnoides  des  caillasses,  194. 

—  giganteum  du  calcaire  grossier, 

171. 

—  inopinatum  de  l'argile  plasiique, 

110. 

—  interruptum  du  calcaire  grossier, 

182. 

—  lapidum     du   calcaire    grossier, 

184. 

—  mutabile  du  calcaire   grossier, 

186. 

—  mutabile  des  sables  moyens,  210. 

—  pleurotomoidesàes  sables  moyens, 

216. 

—  plicatum  des  marnes  à  huîtres, 

317. 


A80 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Cerithium  plicatum  des  sables  supé- 
rieurs, 322. 

—  plicatum  du  calcaire  de  Beauce, 

342. 

—  scalaroides  des  sables  moyens, 

211. 

—  serratum   du   calcaire  grossier, 

183. 

—  tricarinatum  des  sables  moyens, 

215. 
7—  trochleare  des  sables  supérieurs, 

319. 

—  variabileàes  fausses  glaises,  119. 

—  variabile  des  ligniles,  142. 
Cervus  Alces  du  diluviura,  369. 

—  Belgrandi  du  diluviura,  369. 

—  Tarandus  des  cavernes,  415. 
Chaînes  de  montagnes  (leur  forma- 
tion), 419. 

Chama  du  calcaire  pisolithique,  66. 

—  des  sables  glauconifères,  151. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  calcarata    du  calcaire  grossier, 

163. 

—  lamellosa  du  calcaire  grossier, 

163. 
Chara  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 

—  existant  peut-être  dans   Targile 

plastique,  110. 

—  du  calcaire  grossier,  186. 

—  des  meulières  de  Brie,  293 

—  medicaginula    des    marnes    de 
Saint-Ouen,  224. 

—  des  meulières  supérieures,  344. 
Chat  des  cavernes,  416. 
Châtaignier  du  calcaire  pisolithique, 

78. 

Chauve-souris  fossile  de  Montmar- 
tre, 26i. 

Chaux  phosphatée  des  fausses  glaises, 
117. 

Chéiroptères  du  gypse,  264. 

Cheval  des  sables  de  Saint-Prest, 
347. 

—  des  cavernes,  416. 
Chevrotain  du  diluvium,  370. 
Chiens  (gypse),  236. 

—  des  plâtrières,  260. 


Chœropotamus  du  gypse,  264. 

Chondrites  du  calcaire  grossier,  188. 

Chronologie  de  Tâge  de  la  pierre, 
377. 

Chrysophrys  du  calcaire  grossier, 
187. 

Chrysophyllum  des  sables  glauconi- 
fères, 159. 

Cidaris  du  calcaire  pisolithique,  67. 

—  Forchhammeri  du  calcaire  piso- 

lithique, 69.  .      . 

—  pseudo-hirudo  de  la  craie ,  51 . 

—  serrata  de  la  craie,  50. 
Ciment  hydraulique  fabriqué  avec  la 

craie  et  l'argile,  58. 

—  des  marnes  du  gypse,  256. 
Cinnamomum  des  sables  glauconi- 
fères, 159. 

Circonvallations  naturelles  qui  entou- 
rent et  protègent  Paris,  14. 
Circus  du  gypse,  260. 
Cissus  du  calcaire  de  Sézanne,  128. 
Classification  des  terrains  parisiens, 
21. 

—  des  terrains  tertiaires,  82. 

—  des  couches  du  calcaire  grossier, 

201. 
Clausilla  du  diluvium,  363. 
Clavagella  des  sables  moyens,  208. 
Cliquart  (du  calcaire  grossier),  181. 

—  (banc  du  gypse),  237. 
Cobalt  dans  le  grès  d'Orsay,  324. 
Coffres  (gypse),  237. 

Collier  quaternaire,  407. 

Collines  (leur  structure  générale  aux 

environs  de  Paris),  18. 
Colonies  de  M.  Barande,  243. 
Comptonia  des  sables  glauconifères, 

158. 
Çonfervites^  du  calcaire  grossier,  188. 
Conglomérat  ossifère,  90. 
Considérations  sur  la  faune  malaco- 

logique  du  diluvium,  364. 
Conus  des  sables  glauconifères,  151. 
Coprolithes  des  fausses  glaises,  117. 

—  des  lignites,  144. 

Coquilles  d'eau  douce  du  conglo- 
mérat, 92. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


âdl 


Goqui]]es  fossiles  de  Sézanne,  132. 
-:-  de  Bracheux,  13i. 

—  des  sables  glauconifères,  450." 

—  siliciliées  du    calcaire  grossier, 

480. 
CoralUniies  du  calcaire  grossier,  i88. 
Coraux  et  îles  madréporiques,  38. 
Coyax  appendiculatus  de  la  craie, 

54. 
Corbis  du  calcaire  pisolilliique,  65. 

—  lamellùsa  du  calcaire  grossier, 

169. 

—  Pectunculus  du  calcaire  grossier, 

169, 
Corbula  des  sables   de  Braciieux , 
135. 

—  des  sables  glauconifôres,  151 . 

—  des  sables  moyens,  208. 

—  du  gypse,  245. 

—  du  diluvium,  359. 

—  anatina  des  caillasses,  11)3. 

—  gallica  des  sables  moyens,  216. 
Corbulomya  du  gypse,  251. 
Cornus  du  calcaire  de  Sézanne,  128. 
Correspondance  des  couches  dans  les 

collines  voisines,  19. 
Corrosion  du  marbre  par  les  racines 

végétales,  411. 
Corylm  du  calcaire  pisolithique,  78. 
Coryphodon  du  conglomérat,  94. 

—  des  lignites,  144. 

—  anthracoidetim  du  conglomérat, 

98. 

—  Owenii  du  conglomérat,  99. 
Coscinospora  mpuliformis  de  la  craie 

de  Beynes,  32. 
Cotes  des  différentes  formations  géo- 
logiques, 21. 
Cotumyx  du  gypse,  260. 
Couches  tertiaires  des  Diablerets,  4. 

—  traversées  par  le  sondage  de  Gre- 

nelle, 24. 

Couennes  (gypse),  237-239. 

Coupes  générîiles  de  la  France,  15. 

Courants  aériens  comme  agents  géo- 
logiques, 428. 

Couteaux  de  silex  du  diluvium,  378. 

Craie  de  la  montagne  de  Kiz,  4. 

ST. MEUNIER. 


Craie,  ses  limites  à  Test  du  bassin  de 
Paris,  18. 

—  relevée  à  Meudon,  18. 

—  généralités,  24. 

—  classification  de  ses  assises,  27. 

—  à  Micraster  cor  anguinum,  27. 

—  de  Bevnes,  27. 

—  magnésienne  de  TAisne,  33. 

—  magnésienne  de  Beynes,  32. 

—  magnésienne  de  TOise,  33. 

—  magnésienne  de  la  Somme,  33. 

—  à  Belemnitella  mucroiiata,  34. 

—  de  Meudon,  37. 

—  contemporaine,  37. 

—  des  Bermudes,  39. 

—  glauconieuse  considérée   comme 

synchronique  de  la  craie  blanche, 
42. 

—  de  Beims,  57. 

Crânes  humains  du  diluvium,  382. 
Crassatella  du  calcaire  pisolithique, 
64. 

—  des  sables  glauconiféres,  151. 

—  des  sables  moyens,  208. 

—  du  gypse,  215. 

—  des  sables  de  Bracheux,  135. 

—  lumida  du  calcaire  grossier,  173. 
Creusement  des  puits  naturels  (hypo- 

Ihèses  à  cet  égard),  433. 

—  des  vallées,  419. 

Crocodile  des  lignites  d'Auteuil,  96: 

—  (lu  calcaire  grossier,  187. 
Crocodilus  du  calcaire   de  l'Orléa- 
nais, 345. 

—  Becquereli  du  conglomérat,  96. 

—  depressifrons    du    conglomérat, 

96. 

—  des  lignites,  144. 

—  obtusidens  des  sables  glauconi- 

fôres, 156. 

—  parisiensis  du  gypse,  258. 

—  Rollinati  des  s.ables  moyens,  217. 
Crustacés  dans  le  calcaire  des  marnes 

à  huîtres,  315. 
Cryptogame  des  sables  glauconiféres, 

158. 
Cryplomeriades  sables  de  Bracheux, 

136. 

31 


àS2 


TABLE  ÂlPRÀBÉTfOUE  DES  MATIÈRES. 


Cucullœa  crassatina  des  sables  de 

Bracheux,  135. 
CtUmites  du  calcaire  grossier,  179. 
Cultellus  des  sables  moyens,  208. 

—  du  gypse,  248. 

Cupania  des  sables   glauconifères , 

159. 
Cyatheites  du  calcaire  de  Sézanne, 

127. 
Cyclas  du  conglomérat,  96. 

—  des  sables  de  Bracheux,  135. 

—  des  lignites,  142. 

—  du  diluvium,  359. 
Cyclostoma  du  calcaire  de  Provins, 

189. 

—  des  sables  moyens,  209. 
--du  diluvium,  359. 

—  dîi  lœss,  411. 

—  antiquum  du  calcaire  de  Beauce, 

339. 

—  antiquum  du  calcaire  de  TOrléa- 

nais,  345. 

—  Arnouldi  des    sables   de   Uilly, 

123. 

—  mumia  du  calcaire  grossier,  186. 

—  mumia  des  marnes  deSainl-Ouen, 

224. 

—  tmncatum  du  gypse,  255. 
Cyotherium  du  gypse,  261. 
Cyperites   du  calcaire   de   Sézanne, 

•    127. 

—  des  sables  de  Bracheux,  136. 
Cyprœa   des    sables    glauconifères, 

151. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Cypricardia   des    sables    glauconi- 
fères, 151. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Cyprina   scutellaria  de    Bracheux, 

135. 
Cyrena  du  calcaire  do  Provins,  18!). 

—  d(;s  sables  moyens,  208. 

—  antiqua  des  fausses  glaises,  118. 

—  convexa  des   sables  supériem's, 

321. 

—  convexa  du  gypse,  256. 

—  cuneiformis  des   fausses  ghiises, 

118. 


Cyrena    cuneiformis  des  sables  de 

Bracheux,  135. 
— deperdita  des  sables  moyens,  213. 
Cytherea   des  sables  glauconifères, 

151. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  convexa  du  gypse,  256. 

—  deltoidea  des  sables  moyens,  217. 

—  elegans  des  caillasses,  194. 

—  elegans  des  sables  moyens,  214. 

—  incrassata  des  sables  supérieurs, 

319. 

—  incrassata  du  calcaire  de  Beauce^ 

342. 

—  semisulcata  des  marnes  à  huî- 
tres, 318. 

—  splendida  du  calcaire  de  Beauce, 

342. 

Daphnogene  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

—  des  sables  glauconifères,  159. 
Delesserites  du  calcaire  grossier,  188. 
Delphinula  des  sables  glauconifères, 

151. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Démolition  des  falaises  par  la  mer,  5. 
Dendrophylla  des  sables  moyens,  207. 
Dentalina  de  la  craie,  49. 
Dentalium  des  sables  glauconifères, 

150. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Denis  humaines  du  diluvium,  386. 
Dénudation  qui  a  précédé  la  forma- 
tion du  conglomérat,  100. 

—  actuelles,  444. 
Déshydratation  des  opales,  43. 

—  des  grès  ferrugineux,  43. 
Deuxième  masse  de  gypse,  253. 
Diadema  du  calcaire   pisolithique, 

m. 

Diastoma  des  sables  moyens,  209. 
Dichobune  suHlum  du  calcaire  gros- 
sier, 188. 
Didelphis  Cuvieri  du  gypse,  260. 
Digues  sous-marines  de  la  Manche,  7. 
Diluvium,  352. 

—  gris,  354. 

—  lacustre,  356* 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


483 


Diluvium  rouge,  408. 

—  des  coteaux,  421. 

—  rouge  (son  origine),  429. 

—  gris  (son  origine),  439. 
Diospyros  des  sables  glauconiféres, 

159. 
Diplodanta  des  sables  moyens,  208. 

—  bidens  des  sables  moyens,  212. 

—  du  gypse,  248. 
Disparition  des  espèces ,  446. 
Dissolutions   diverses  par  les  eaux 

sauvages,  444. 
Divagations  des  rivières,  439. 
Dolichites  des  sables  glauconiféres, 

459. 
Dolomie  de  Beynes,  32. 

—  de  Biraont,  34. 

—  de  Pont-Sainte-Maxence ,  105. 
Dombeyopsis  des    sables  glauconi- 
féres, 159. 

Donax  des  sables  moyens,  208. 
Dreissena  des  sables  glauconiféres, 
151. 

—  du  diluvium,  359. 
Dryandroides  des   sables    de  Bra- 

cheux,  136. 

—  des  sables  glauconiféres,  159. 

—  du  calcaire  grossier,  189. 
Dryophyllum  du  calcaire  de  Sézanne , 

127. 

Eaux  minérales  des  environs  de  Pa- 
ris, 445. 

Échinides  du  gypse,  2i6. 

Echirwcorys  vulgaris,  30. 

Echinolampiis  du  calcaire  pisolilhi- 
que,  66. 

Ëchitonium  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

—  du  calcaire  grossier,  189. 
Éclats  de  silex  du  diluvium,  377. 
Élan  des  cavernes,  416. 

Elephas  meridionalis  des  sables  d  * 
Saint-Prest,  347. 

—  pt^imigenius    du  diluvium,  359, 

369-373. 
Elimosum  actuel,  179. 
Ellipsomilia  du  calcaire  pisolilbitfuis 

67. 


Emarginula  du  calcaire  pisoiithique, 
64. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Emmanchure  des  silex  taillés  du  di- 
luvium, 379. 

Empreintes  de  pas  sur  le  calcaire 
grossier,  178. 

—  de  pas  sur  le  gypse,  265. 

—  végétales  des  geysérites  d'Islande. 

305. 
Emys  Bullochi  des  sables  glauconi- 
féres, 157. 

—  Cuvieri  du  gypse,  258. 
Enallhelia  du  calcaire  pisoiithique, 

67. 
Endogenites    echinatus  des    sables 

glauconiféres,  157. 
Entada  des  sables  glauconiféres,  159. 
Eocéne,  82,  89. 
Épaisseur  totale  du  calcaire  grossier, 

200. 
Epigénies  des  caillasses,  195. 
Equidistance  des  terrasses  de  gravier 

de  la  Seine,  440. 
Equisetum  deperditum  du  calcaire 

grossier,  179. 
Equus  du  diluvium,  370. 

—  arnensis    des    sables   de   Saint- 

Prest,  347. 

—  plicidens  du  diluvium,  372. 
Ericina  des  sables  glauconiféres,  151 . 

—  des  sables  moyens,  208. 
Euchoris  halocyon  de  la  craie,  54. 
Eugenia  des  sables   glauconiféres, 

159. 

Eulima  des  sables  moyens,  209. 

Eurite  dans  le  diluvium,  355. 

Expériences  pour  expliquer  sans 
effort  mécanique  le  plissement 
(le  certaines  roches,  8. . 

Exploitation  des  ligiiites  de  TAisue, 

146. 

—  de  la  tourbe,  417. 

Extension  géographique  du  calcaire 

pisoiithique,  72. 
Fa{ius  des  sables  glauconiféres,  158. 
Failles  qui  traversent  la  craie,  44. 

—  de  la  ferme  de  l'Orme,  47. 


^^^Hm^^^V                                                  DES  HiT]ËRES.  ^^^^^^^^1 

^^F          t'Iille  <Ië  Vernuii,  m,  Ui. 

F<m-lei  des  sables  de    Rilly,    1^5. 

^^M           Malaise  de  la  mer  miocéni-,  ^Ifi. 

—  des  lignittts,  liO, 

^^1           Fmfiolariii  du  calcaire  pisolilhiqui:, 

—  du  diluvîum  gris,  356. 

^H 

t'ossilisatioD  contemporaine,  iU. 

^^^          —  créUcée  de  Meoiton,  m. 

158. 

^^H           —  [ciliaire  comparée    à  la    {\im\c 

—  du  calcaire  grossier,  188. 

^H                  ci-élacée,  80. 

Foyers  quaternaires,  391. 

^H           ~  luur  renouvellciuirot.  4t!). 

Fiicoidet  du  calcaire  gi-ossîer,  t8H. 

^H           Fausses  glaises,  116. 

Tusils  (gypse),  23i. 

^^H           Fausses  rivières  du  Mississipi,  iW. 

Fucus  du  calcaire  grossior,  188. 

^^M           i'nm  ciel  (gypse),  23fi. 

-  du  gypse,  252. 

^H           Fd»  du  diluTium,  371 . 

Fusa»  du  calcaire  pisolilliique,  (!■'<. 

^^P_          —  spieka  des  cavernes,  il(i. 

—  des  sables  gl  au  conifères,  15t. 

^^1           Fer  pliosplialé  des  fausses  glaises, 

—  des  saliles  moyeus,  SIO. 

^H 

-  du  gypse,  2i«. 

^H            Fer-ile-lauce  du  grpse,  â51-:287. 

-  Noe  du  calcaire  grossier,  17li 

^H           Ferliiilédulœss,  411. 

^^1            FirruKiada  du  iHluvium,  3Rt. 

Beynes,  30. 

^H             Ficu^  du  i^pse,  Si7. 

tlalets    qui    suniioulcnl    les    sahlits 

^H             Ficus  des  sables  de  Bracheux,  ISO. 

glauconifercs,  159. 

^H             —  des  sables  g'Iauconifëres,  159. 

—  ronds  dans  les  sables  de  Beau- 

^^B            Fmurella  des  sables  j^lauconiféres, 

champ,  205. 

^B 

-~  calcaires  d^uis  les  marnes  A  huî- 

^H         FintH/drui  des  sables  moyens,  3U0. 

tres.  315. 

^^1           Flubellaria  des  sables  de  Bractieut, 

—  divers  du  diluviuui  gris,  351. 

^H 

-  SI  ries,  422. 

Giislontig    pariskiisis    du     cojiylo- 

^^H           —  du  calcaire  grossier,  ITU. 

méral,  94. 

^H           Fleurs'  (bancs  de  gypse),  331,  33U, 

Giistroehœiia  «les  s^ililcs  iiiojeus,  308. 

^H 

Cmiala  mwrorhynchiu  du  ealcair« 

^H            Flore  du  calcaire  pisolittiii|U<!,  78. 

pisolithique,  78. 

^H            Fluorine  des  caillasses,  IJW. 

(lêiivilé  des  pierres,  171. 

^H            Fludale  (Tliénrie) relative  auxJépûls 

Golocus  du  calcsir.!   de  l'OrJéjiiiwi, 

^^f                    qiiulcrnaires),  iSI. 

345. 

^1             Foies  (gypse),  tatà,  238,  âiO. 

Gjuelte  des  plàlriiïres,  261. 

Ccoiiia  des  sables  moyens,  âU7. 

^H 

Ueysériles,  305. 

^H            Fùrmatious  diverses  iiy;ml  la  uiéuie 

Geysers  d'Islande.  303. 

^H 

Glaciaire  (Théorie),  421 . 

^^^           Foiailes,  leur  coanuissaiice  dans  l'aii- 

Olimcoaomya  ocluelles,  :25(i. 

^^H                   liquilé  et  le  moyeu  âge,  1.  — 

Gkditschia    des     sables    glauiwni- 

^^M                   l>:avrt!s  de  Cuvier,  3.  —  Ils  ca- 

fores,  159. 

^^H                   ractérisent  les  couches  qui  les 

Gneiss  dans  le  diluvimn,  355. 

^^H                    conlienneni,  3. 

Goodhalla  des  sables  moyens,  209. 

^^H            —  crélaccs  dans  l'argite  A  silex,  85. 

Graminées  des  saldes  glauconiférés, 

158. 

^^Ê            —■  des  fitusses  gluise»,  1 18. 

Grauile  dans  le  diluviuui,  355.              ' 

TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Û85 


Grés  druidique,  85. 

—  ladère,  85, 

—  de  l'argile  plastique,  115. 

—  à  cyrènes  des  ligniles,  139. 

—  de  réfage  des  liguiles,  115.      » 

—  à  avicules,  217. 

—  infra-gypseux,  241. 

—  cristallisé,  323. 

—  de  Fontainebleau,  323. 

—  lustré,  323. 

—  s!rié  par  le  phénomène  glaciaire. 

422. 
GremUea  des  sables  de  Braclieux. 
130. 

—  du  calcaire  grossier,  189. 
Grewia  des  sables  glauconifères,  159. 
Greîviopsis  du  calcaire  de  iSézanne, 

128. 
Grignard  du  calcaire  grossier,  19  i. 

—  du  gros  banc  (gypse),  237. 
Gros  banc  (gypse),  234,  237. 
Gros  bousin  (gypse),  237. 
Gros  tendrons  (gypse),  237. 
Gypse,  227. 

—  eristallisé  de  la  craie,  45. 

—  cristallisé  de  l'argile    plasli<iuo, 

109. 

—  des  lignites,  147. 

—  ni vi  forme,  251. 

—  grenu  (sa  composition),  25i. 

—  son  origine,  274. 
Gyrogonites  des  marnes  de   Salnl- 

Ouen,  224. 
Haches  de  l'âge  de  la  pierre,  381 . 
Hakea  dessables  glauconifères,  159. 
Haliœtus  du  gypse,  260. 
HalUrhoa  costala  la  craie  de  Beynes, 

32. 
Hamamelites  du  calcaire  de  Sézanne, 

128. 
Hauts  piliers  (gypse),  23 i. 
Hedera  du  calcaire  de  Sézanne,  128. 
Helcion  du  calcaire  pisolilhique,  Gi. 
Hélix  des  sables  de  Bracheux,  135. 

—  du  calcaire  de  Provins,  189. 

—  du  calcaire  de  Brie,  291. 

—  du  diluvium,  358. 

—  du  lœss,  411. 


Hélix  du  limon  des  plateaux,  414. 

—  hemisphœrica  des  sables  de  Rillv. 
123. 

—  Lemani  du  calcaire  de   Beauce, 
338. 

Hemirhynchus  Deshayesi  du  calcaffe 

grossier,  177. 
HemitelUes  du  calcaire  de  Sézamie, 

127. 
Heurs  (banc  de  gypse),  234. 
Hippalimus  du  calcaire  pisolithique, 

67. 
Hippopotamus  major  des  sables  de 

Saint-Prest,  347. 

—  du  diluvium,  369. 
Holaster  pilula  de  la  craie,  51. 
Homme  des  sables  de  Saint-Prest, 

348. 

—  du  diluvium,  374. 

—  des  tourbières,  416. 
Horizontalité  des  couches  aux  envi- 
rons de  Paris,  18. 

Huîtres  des  fausses  glaises,  119. 
Hyœiia  spœlea  du  diluvium,  369. 

—  spœlea  des  cavernes,  416. 
Hyène  des  cavernes,  416. 
Hyenodon  du  gypse,  260. 
Iguanodon  Mantelli  de  la  craie,  56. 
Iles  madrcporiques  dans  leur  rapport 

avec  les  formations  crayeuses, 

37. 
Inclinaison  des  couches  du  calcaire 

grossier,  197. 
Industrie  primitive  (vestiges  dans  le 

diluvium),  375. 
fnfundlbulam  du  calcaire  pisolithi- 
que, 6i. 
Inoceramus  Cuvieri  de  la  craie,  53. 
Isatis  du  gypse,  260. 
Janira  quinquecostata  de  la  craie  de 

Bévues,  31. 
Jouannetia  des  sables  movens,  208. 
Juglandites  du  calcaire  de  Sézanne, 

128. 
Juglam   des    sables    glauconifères, 

159. 
Karrenfelder  des  glaciers,  423. 
Keiloslonia  des  saldes  movens ,  209. 


^^^VlflE^ÂT                        ALI>HABr.TIUlE           MATIÈRES.  ^^^^^^^H 

^^K           Labrax  major  du  calcaire  grossit-r, 

Limites  de  lamer  des  sables  dcFou- 

^H 

tainebleau,  33i. 

^H           Lacma  des  sables  moyens,  JU». 

Limnœa  des  fausses  glaises,  1 10, 

^H           Udére,  85. 

—  (lu  <alcsire  grossier,  166. 

^^B           Laines  <gypse),  237. 

-r  du  ciilcaire  de  Provins,  189. 

^^H           Lamantin  des  sables  supérieurs,  'è±\ . 

—  des  sables  moyens,  309. 

^^H           Lambourdes  {hmea  de  calcaire  gros- 

—  du  calcaire  de  Brie,  3»! . 

^H                   sien,  ITi. 

—  des  meulières  de  Brie,  âU3. 

^^H            Liiminarites    du  calcaire    grossier. 

—  du  calcaire  de  Beaucs,  3i2. 

^M 

—  des  menliéres  supérieun's,  3ill. 

^^M           Lamna  de  la  craie,  5i. 

—  lia  diluviuffl,  338. 

^^M           —  des  sables  moyens,  âlO. 

—  auricuiaria  du  diluvium,  35N. 

^H            LflWi'fM  du  diluTium,  365. 

—  BroivwiarfiducalcairedeBcatHf, 

^H            Lufirut/lu  calcaire  de  Sëzanne,  Mti 

3i3. 

^H            —  des  sables  glaucom'fères,  15!). 

—  ifrowffniari*  du  calcaire  de  l'Or- 

^H           Uzxn  de  l'âge  de  la  pierre,  380. 

léanais,  345. 

^H            /.wfa  des  sables  moyens,  im. 

—  corneu  du  calcaire  de  Beaaix,^Ui. 

^^m            Leguminmtes  des  sables  glaiicoiii' 

^H                   fères,  159. 

3i3, 

^H            Lehm, 

—  cylindrica  des  meulières  snp^ 

^H            Leiodon  anceps  de  la  craie,  55. 

rieures,  343. 

^H            LenticulUe»  ries  sables  moyens,  206, 

—  /(i6uf£(  du  calcaire  [le  Beauce,3{â, 

^H            Lepidosteui  suemoneiavs  du  conglo- 

—  Goulierti  du  calcaire  de  Beaure, 

^H                   mérui, 

3i3. 

^H            Leptynile  dans  le  dilurium,  355. 

—  longiscata  des  marnes  de  Saiiil- 

^H            Lepus  des  cavernes,  it6. 

Ouen,  233. 

^H            Lézard  du  diluTium,  370. 

Limnées  du  conglomérat,  9U. 

^H            Liais  de  Bagneu-x  (calcaire  grossieri, 

Limon  des  plateaux,  ilâ. 

^H 

Liou  du  diluvium,  370. 

^H            —  de  Montessou  (talcaire  grossier), 

^H 

fères,  159, 

^H            Liaison  de  lu  faune  de  Bracheux  avf^' 

^^B                   celles  d'autres  époques,  135. 

Littoral  de  la  mer  miocène,  316, 

^^B           —  de  l'origine  du  dijuvium  avec  1  ' 

UUnrina  des  sables  movens.  âtO. 

^^H                  creusement  des  vallées,  ilS. 

Lœss,  110. 

^^H           —  du  terrain  quaternaire  avec    le 

-  {son  origine),  i97, 

^^V                   terrain  actuel,  ^^t. 

^H            Lichen  {les  sables  ^laninnifères,  iôfi. 

l.-)!).      . 

^^H             Lignites  supérieur!)  de  l'argile  phs- 

—  du  calcaire  grossier,  18a. 

^H 

Lupkiodon  des  liguiles,  141. 

^H            —  (étage  desl,  im. 

—  du  calcaire  grossier,  187. 

^^1            —  du  calcaire  grossier,  185. 

-du  calcaire  de  Brie,  291. 

^H            Lima  Carolina  du  calcaire  pisoli- 

-  du  calcaire  de  Beauce,  343. 

^H                    Ibique,  66. 

Loup  du  gypse,  260. 

^H             Limites  géographiques  de  la  cniii' 

Lucina  du  calcaire  pisolithique,  65. 

^B                  blanche,  35. 

—  des  sables  glauconifères,  lâl. 

^^B            —  géographiques    de    la  fofmalion 

—  des  sables  moyens,  308. 

^^M                Etypseuse,  mi. 

—  des  grés  infra-gypse  us,  iti. 

TABLli:  ALPHABr.TIQVB  DES  MATIÈRES. 


487 


Luc  na  du  gypse,  245. 

—  contorta  du  calcaire  grossier,  1 GD . 

—  ^î^an<«ldu  calcaire  grossier,  170. 

—  Heberti  du  gypse,  249. 

—  Heberti  des  sables   supérieurs, 

321. 

—  Heberti  du  calcaire  de  Beauce, 

342. 

—  saxorum  des  sables  moyens,  2i3. 

—  saxmiim  du   calcaire  grossier, 

192. 
Ludoviopsis  du  calcaire  de  Sézanne, 

127. 
Lunulites  des  sables  glauconifères, 

150. 

—  du  calcaire  grossier,  161. 
Lutetia  des  sables  moyens,  208. 
Lygodium  des  sables  glauconifères, 

158. 
Mâchoire  humaine  de  Moulin-Quignon, 

376. 
Mactra  des  sables  glauconifères,  151 . 

—  des  sables  moyens,  208. 
Madrepora    Solanderi    des    sables 

moyens,  207. 
Madrépores,  38. 
Magas  pumilus  de  la  craie,  52. 
Magnésie  dans  la  craie  de  Beynes,  32. 

—  dans    la  marne  de  Saint-Ouen, 

225. 
Magnolia  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

—  des  sables  glauconifères,  159. 
Mammifères  du  conglomérat,  92. 

—  des  lignites,  143. 

—  du  calcaire  de  l'Orléanais,  345. 

—  des  sables  de  Saint-Prest,  347. 
Mammouth  du  diluvium,  369-373. 
Manatus  Guettardi  des  sables  supé- 
rieurs, 321. 

Manganèse  peroxyde  dans  le  dilu- 
vium, 355. 

Marchantia  du  calcaire  de  Sézanne, 
127. 

—  du  calcaire  pisolilhique,  78. 

Marginella  des  sables  de  Bracheux, 
135. 

—  des  sables  glauconifères,  151 . 


Marginella  des  sables  moyens,  210. 
Marine  (Théorie)  à  Tégard  des  dépôts 

quaternaires,  426. 
Marmites  de  géants,  287,  429. 
Marnes  à  physes,  120. 

—  blanches  supérieures  du  calcaire 

pisoHthique,  73. 

—  magnésiennes    du    travertin    de, 

Saint-Ouen,  225. 

—  prismatisées  du  gypse,  239. 

—  à  retraits  pyramidaux  du  gypse^. 

252. 

—  à  cyrènes,  256. 

—  blanches  du  gypse,  256. 
-  jaunes  du  gypse,  256. 

—  vertes,  256. 

—  à  huîtres,  311.  • 

—  heersiennes,  336. 

Marnolithe  tuberculeuse    du    lœss, 

412. 
Megaceros   Carnutorum  des  sables 

de  Saint-Prest,  347. 

—  du  diluvium,  369. 

—  des  tourbières,  416. 
Megaspira    exarata  des   sables   de 

Billy,  124. 
Melania  des  fausses  glaises,  119. 

—  des  sables  glauconifères,  151. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  hordacea  des  sables  moyens,  214, 

—  inquinata  des  lignites,  143. 
Melanopsis  buccinoidea  de  Bracheux, 

135. 
Ménilite  du  travertin  de  Saiut-Ouen, 

226. 
Mer  des  sables   de  Fontainebleau, 

334. 

—  des  marnes  heersiennes,  336. 

—  des  sables  de  Bracheux,  336. 

—  des    sables    de    Cuise-la-Motte, 

337. 
Meules  à  moulin  de  la  Ferté-sous- 
Jouarre,  293. 

—  en  meulières  supérieures,  343. 
Meulières  de  Brie,  292. 

—  leur  origine  et  leur  mode  de  for- 

mation, 294. 

—  supérieures,  343. 


/l88 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIËUES. 


Meulières  de  Montmorency,  3i.3. 

—  supérieures,  leur  origine,  344. 
Bfezoneurum  des    sables   glaucoiii- 

fères,  159. 
Mica  dans  le  sable  de  Meudon,  307. 
Micraster  cor  anguinum  de  la  craie 

de  Beynes,  28. 

—  ]irongniarti  de  la  craie,  49. 
Milliolites  du  calcaire  grossier,  17.5. 

—  dans  le  calcaire  des  marnes  à  huî- 

tres, 315. 
Minerai  d*acide  sulfuriquc,  44-1 45. 

—  de  fer  de  Targile  plastique,  110. 

—  de  fer  des  sables  quartzeux,  113. 

—  d'alun,  145. 

—  ferro-manganésifère  des  plateaux, 

414.  . 
Minerais  de  sulfate  de  fer,  145. 

—  de  fer  du  terrain  sidérolithiquo, 

275. 

Minéraux  accidentels  de  Targile  plas- 
tique, 109. 

Miocène,  82,  310. 

Mitra  du  calcaire  pisolithique,  63. 

—  des  sables  glauconifères,  151. 

—  des  sables  moyens,  210. 

Mode  de  formation  des  sables  de  Bra- 
cheux,  137. 

—  de    dépôt  des   lits  alternatifs  de 

marne  et  de  gypse,  285. 
Modiola    des  sables  glauconifères , 
151. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Mongoloïde  (race  humaine),  408. 
Monimiopsis  du  calcaire  de  Sézann{^, 

128. 

Monocotylédones  des  sables  glauco- 
nifères, 158. 

Monuments  mégalithiques  quaternai- 
res, 401,  405,  407,  408. 

Moraines  quaternaires,  422. 

Mosasaurus  Camper i  de  la  craie,  55. 

Mouhns  à  broyer  la  craie,  57. 

Mousses  des  tourbières,  417. 

Moutons  (gypse),  237. 

Murex  des  sables  glauconifères,  151 . 

—  des  sables  moyens,  210. 

—  du  gypse,  248. 


Musaraigne  des  cavernes,  41  G. 
Myrlca  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 

—  des  sables  de  Braclieux,  136. 

—  des  sables  glauconifères,  158. 
Mytilîis  du  calcaire  pisolithique,  65. 

—  Biochi  du   grès  infra-gypseux , 
2i2. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Natica  des  sables  de  Bracheux,  135. 

—  des  sables  glauconifères,  151. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  grès  infra-gypseux,  242. 

—  du  gypse,  246. 

—  crassatina  des  saliles  supérieurs, 

319. 

—  mutabilis  du  calcaire  grossier, 

192. 

—  supra-cretacea  du  calcaire  pisoli- 

thique, 62. 

—  patula  des  marnes  à  huîtres,  317. 
Nautilus    du    calcaire  pisolithique, 

62. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  LamarckiidvL  calcaire  grossier, 

169. 

—  Pompilim  actuel,  169. 

—  umbilicaris  du  calcaire  grossier, 

169. 
Neœrea  des  sables  movens,  208. 
Nerita  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Neriiina  des  sables  de  Bracheux,  135. 

—  conoidea  des  sables  glauconifères, 

153. 

—  globultis  des  lignites,  143. 
Neritopsis  des  sables  moyens,  209. 
Nipadites  du  calcaire  grossier,  188. 
Nœuds  (gypse),  237. 

Nucleus  de  silex  du  diluvium,  377. 
Nucula  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  gypse,  251 . 
Numenius  du  gypse,  260. 
Nummulites  des  sables  glauconifères. 

152. 

—  /flpri^a^a  du  calcaire  grossier,  I6i. 

—  planulata    des    sables    glauconi- 

fères, 155, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


489 


NuinmtUites   variolaria  des  9al)Ios 

moyens ,  206. 
Nymphœa  du  calcaire  grossier,  189. 

—  des  meulières  de  Brie,  293. 
Oculinaàes  sables  moyens,  210. 
Odostomia  des  sables  moyens ,  209. 
Œuf  (banc  du  gypse),  235. 
Oiseaux  des  sables  moyens,  217. 

—  des  marnes  de  Saint-Ouen,  223. 

—  du  gypse,  259. 

—  du  diluvium,  370. 

Oliva  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Onchosaurus  radicalis  de  la  craie, 

56. 
Ondulations   de   la  craie  autour  de 

Paris,  46. 
Opales  du  travertin  de   Saint-Ouen, 

226. 
Or  natif  des  lignites,  147. 
Orbitolites  complanata  du  calcairo 

grossier,  176. 
Origine  de  la  craie  blanche,  37-40. 

—  du  conglomérat,  99. 

—  de  Targile  plastique,  111. 

—  du  gypse,  274. 

—  geysériennc  de  l'argile  rouge  dilu- 

vienne, 439. 
Ornithoiithes  du  gypse,  259. 
Orthrocène,  89. 
Os  inci-sés  des  sables  de  Saint-Prest, 

348. 
Ostrea  du  calcaire  pisolithique,  66. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  bellovacina  de  Bracheux,  135. 

—  bellovacina  des  lignites,  140. 

—  canalis  du  gypse,  229. 

—  cyathula  des   marnes  à  huîtres, 

313. 

—  cyathula   des  sables  supérieurs, 

318. 

—  lingiuitula  du  gypse,  22 J. 

—  longirostris  des  marnes  à  huîtres, 

311. 

—  vesîcularis  de  la  craie,  53. 
Ours  des  cavernes,  415. 

Outils  de  silex  du  diluvium,  379. 


Omila  du  calcaire  pisolithique,  63. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  210. 

Oxyde  de  manganèse  dans  le  grès 
'   d'Orsay,  324. 

Pachynolophus  du  calcaire  grossier, 
187. 

Pain  d'épice  (couche  des  caillasses), 
194. 

Pains  de  quatre  sous  (gypse),  239. 

Palœonictis  gigantea  des  lignites, 
144. 

Palœotherium  du  calcaire  de  Saint- 
Ouen,  222. 

—  du  gypse,  261. 

Paléontologie.Elle  est  née  à  Paris,  2. 
Palmacites  des  sables  glauconifères, 

158. 
Palmiers   des   sables  glauconifères, 
157. 

—  graines  dans  le  calcaire  de  Brie, 

292. 
Palmipora  des  sables  moyens,  207. 
Paloplotherium  du  gypse,  262. 
Paludestîina  du  diluvium,  359. 
Paludina  du  calcaire    de    Provins, 

189. 

—  des  sables  movens,  209. 

—  du  calcîiire  de  Brie,  291 . 

—  du  diluvium,  359. 

—  aspersa  de  l'argile  plastique,  110. 

—  aspersa  des  sables  de  Rilly,  123. 

—  lenta  du  conglomérat,  95. 

—  Orbignyana  du  calcaire  de  Pro- 

vins, 190. 

—  suessionensis     du    conglomérat , 

99. 

—  thermalis  du  gypse,  229. 
Paludine  du  calcaire  grossier,  185. 
Pandion  du  gypse,  260. 

Parallèle    entre   le   diluvium   et    le 
conglomérat  de  Meudon,  443. 

Parmophorus  des  sables  glauconi- 
fères, 152. 

—  des  sables  movens,  209. 

—  sur  \(x  calcaire  grossier,  178. 
Pas  (empreintes)  sur  le  gypse,  265. 
Patella  des  sables  movens,  209. 


490 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Pecten  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  quinquecostatm  la  craie  de  Bey- 

nes,  31. 

—  solea  du  calcaire  grossier,  1 61 . 
Pectunculm    des    sables    glauconi- 
fères, 152. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  angusticostatus  des  sables  supé- 

rieurs, 321. 

—  obovatm  des  sables  supérieurs, 

320. 

—  pulvinatus  du  calcaire  grossier, 

174. 

Pegmatite  dans  le  diluvium,  355. 

Pelage  (banc  du  gypse),  235. 

Pelecanus  du  gypse,  260. 

Pelidna  du  gypse,  260. 

Peratherium  Laurillardi  du  gypse, 
260. 

Percuteurs  de  silex  du  diluvium, 
377. 

Persea  des  sables  glauconifères,  159. 

Petit  banc  (gypse),  239. 

Petit  bousin  (gypse),  234. 

Petite  corvée  (banc  du  gypse),  236. 

P«»!its  tendrons  (gypse),  237.- 

Petrophiloides  des  sables  glauconi- 
fères, 159. 

Phasianella  des  sables  moyens,  210. 

Phœniciies  des  sables  glauconifères, 
158. 

Pholadomyades  sables  glauconifères, 
152. 

—  du  gypse,  245. 

—  ludensis  du  gypse,  248. 
Phosphorite  du  Quorcy,  276-439. 
PhyUites    multinervis    du   calcaire 

grossier,  179. 
Phyllocœnia  du  calcaire  pisolithiqu(^, 

67. 
Physa  des  fausses  glaises,  119. 

—  du  diluvium,  361. 

—  gigantea   des   sables    de   Rilly, 

1  ^>2 

—  Hébert i  du  conglomérat,  96. 
Phytodenna  des  sables  glauconifères, 

158. 


Pieds-d'alouette  (gjT)se),  239. 
Pierre  blanche  (banc  de  gypse),  2il. 

—  à  détacher,  236. 

—  éclatée,  377. 

—  de  Falaise,  79. 

—  de  foudre,  44. 

—  à  liards,  164. 

—  de  Lisy,  214. 

—  polie  du  diluvium   (âge  de  la), 

377. 

—  de  Saint-Leu,  165. 

—  taillée  du  diluvium  (âge  de  la) 

337. 
Pileopsis  des   sables   glauconifères, 
152. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Piliers  noirs  (gypse),  234. 
Pilotin  (gypse),  237. 

Pimelea  des   sables    glauconifères, 

159. 
Pinna  des  sables  glauconifères,  15â 

—  des  sables  moyens,  209. 

Piniis  des  sables  de  Bracheux,  136 
Piscida    des    sables   glauconifères 

159. 
Pisidium  du  diluvium,  359. 
Pistes  sur  les  bancs  de  gypse,  265. 
Placuna  des    sables    glauconifères^ 

152. 
Planorbes  du  conglomérat,  92. 

—  des  fausses  glaises,  1j8. 

—  du  calcaire  grossier,  186. 
Planorbis  du    calcaire   de  Provins, 

189. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  du  diluvium,  358. 

—  cornu  des  meulières  supérieures, 

340, 

—  cornu  du  calcaire  de  Beauce,  343. 

—  Leymerii  du  calcaire  de  Provins, 

190. 

—  rotundatus  des  marnes  de  Saint- 

Ouen,  223. 
Plat  anus   des  sables  de   Bracheux, 

136. 
Plateau   central  de  la  France;   son 

rôle  dans  la  géologie  générale 

de  notre  pays,  12. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


491 


Plâtrage  des  cultures,  272. 

Plâtre,  271. 

Platycnémie  des  tibias  quaternaires, 

383. 
Pkurotoma  du  calcaire  pisolithique, 

62. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  210. 
PUocène,  82,  346. 

Plissement  des  roches;  ses  causes 
peuvent  être  diverses,  8. 

Pluie  comme  cause  de^  puits  natu- 
rels, 433. 

Poacites  des  sables  de  Bracheux, 
136. 

—  des  sables  glauconifères,  158. 
Podocarpm  des  sables  glauconifères, 

158. 
Poissons  de  la  craie,  54. 

—  du  calcaire  pisolithique,  78. 

—  du  conglomérat,  92-96-99. 

—  des  lignites,  143. 

—  des  sables  glauconifères,  152-156. 

—  du  calcaire  grossier,  177-187. 

—  des  sables  moyens,  207. 

—  des  marnes  de  Saint-Ouen,  223. 

—  du  gypse,  246-258. 

Polissage  glaciaire  des  roches  de  la 
vallée  de  la  Seine,  422. 

Polissoir  de  Tâge  de  la  pierre,  380. 

Polypiers  des  sables  moyens,  206. 

Polytremacis  du  calcaire  pisolithi- 
que, 67. 

Polytripa  des  sables  moyens,  210. 

Pomatia  du  diluvium,  364. 

Populmdii  calcaire  de  Sézanne,  128. 

—  des  sables  glauconifères,  159. 
Porites  des  sables  moyens,  207. 
Poromya  des  sables  moyens,  208. 
Porphyre  dans  le  diluviiun,  355. 
Potamides  Lamarckii  du  calcaire  de 

Beauce,  339. 
Potamogeton  du  calcaire  grossier, 

179. 
Poudingues  diluviens,  356. 

—  à  Cerithium  plicatum de  Romain- 

ville,  322. 

—  des  lignites,  134. 


Poudingues  de  Nemours,102-103-105. 

—  supérieurs  dé  Nemours,  331. 
Première  masse  du  gypse,  254. 
Prenaster  du  gypse,  248. 
Prionastrœa  du  calcaire  pisolithique, 

67. 

Prise  du  plâtre,  2271. 

Pristis  parisiensis  du  calcaire  gros- 
sier, 187. 

Profondeurs  comparées  de  la  Manche 
et  de  la  mer  du  Nord,  7. 

Proïcène,  89-218. 

Protoficm  du  calcaire  de  Sézanne,  , 
128. 

Provinces  (anciennes)  correspondent 
à  des  régions  géologiques,  21 . 

P$aimmbia  des  sables  de  Bracheux, 
135. 

—  des  sables  moyens,  208. 

—  du  gypse,  246. 

—  nitida  des  sables  moyens,  212. 
Pterodon   dasyuroides    du    gypse, 

261. 

Pterospermites  du  calcaire  de  Sé- 
zanne, 128. 

Ptychodm  decurrens,  de'  la  craie, 
54. 

Puits  artésiens  pei*mettant  d'appré- 
cier la  structure  profonde  du 
sol  de  Paris,  16. 

—  artésien  de  Grenelle  ;  couches 
qu'il  a  traversées,  24. 

—  naturels  du  terrain  quaternaire, 

429. 
Pupa  des  sables  de  Rilly,  124. 

—  des  calcaires  de  Beauce,  343. 

—  du  diluvium,  358. 

—  du  lœss,  411. 

—  du  limon  des  plateaux,  414. 
Pyramidella    des    sables    moyens, 

209. 

—  exarata  des  sables  de  Killy,  124. 
Pyrina    du     calcaire    pisolithique, 

66.      ' 
Pyrite  de  la  craie  blanche,  43. 

—  de  Targile  plastique,  109. 

—  des  fausses  glaises,  116. 

—  des  lignites,  146. 


^92 


TABLE  ALPHABÉTIQlJt:  DES  MATIÈRES. 


Ptp'ula  des  sables  glauconifères, 
152. 

—  des  sables  moyens,  210. 

Pljrus     des    sables    glauconifères, 

150. 
QuaiMz     cristallisé    des     caillasses, 

195. 

—  cristallisé   dans    les   marnes   de 

Saint-Ouen,227. 

—  dais  le  diluvium,  355. 
Quatrième  masse  de  gypse,  251 . 
Quercm    des    sables    glauconifères, 

158. 

Radiaires  des  sables  glauconifères^ 
150. 

Race bumaine  dolichocéphale  du  dilu- 
vium, 385. 

Rachitisme  d'un  squelette  quater- 
naire, 408. 

Racines  végétales;  leur  action  dé- 
colorante sur  le  lœss,  411. 

Rasoirs  d'obsidienne  employés  au 
Mexique,  378. 

Ravinement  de  la  craie  qui  supporte 
l'argile  à  silex,  89. 

—  des    roches   qui   supportent   le 

diluvium  rouge,  409. 
Récurrence  de  la  mer  de  Reauchamp 

à  l'époque  de  gypse.  243. 
Relèvement  de  la  craie  à  Meudon, 

18. 

—  de  la  craie  postérieur  à  son  dé- 

pôt, 40. 
Relief  de  la  craie  autour  de  Paris, 

45. 
Remaniement    des     sables    par     la 

Seine,  444. 
Renne  du  diluvium,  371-375. 

—  des  cavernes,  415. 
Renouvellement  des  faunes,  419. 
Renversement  des  couches  aux  envi- 
rons de  Beynes,  28. 

Reptiles  de  la  craie,  54. 

—  du  conglomérat,  92. 

—  des  fausses  glaises,  1 19. 

—  des  ligniles,  143. 

—  d3s   sables   glauconifères,  156. 

—  des  marnes  de  Saint-Ouen,  223. 


Retraits  polyédriques  dan^  les  mar- 
nes à  huitres,  315. 

—  pyramidaux  des  marnes  du  gypse, 

252. 
Révolutions  du  globe,  419. 
Rhamntis  du  calcaire  de  Sézanne, 

128. 
Rhinocéros  du  calcaire  de  l'Orléa- 
nais, 345. 

—  du  diluvium,  368-369. 

—  leptorhinus  des  sables  de  Sainl- 

Prest,  347-348. 

—  tichorhinus,  372. 
Rkynchonella  du  calcaire  pisolithi- 

que,  66, 

—  limbata  de  la  craie,  52. 

—  octoplicata  de  la  craie,  52. 

—  vespertilio  de  la  craie,  52. 
Rissoa  des  sables  moyens,  209. 
Roche   du  bas   (calcaire  grossier), 

181. 

—  des  Forgets,  165. 

—  du  haut  (calcaire  grossier),  181. 

—  de  Nan terre  (calcaire   grossier), 

185. 

—  de  Paris  (calcaire  grossier),  191. 

—  de  Poissy  (banc  de  calcaire  gros- 

sier moyen),  175. 

—  polies  par  les  glaces,  422. 
Rochette,  193. 

Rognons    des.  sables  glauconifères, 
150. 

—  de  grès,  leur  mode  de  formation, 

325. 

—  de  marnolithe  du  lœss,  412. 

—  de  silex  de  la  craie,  42. 

—  siliceux    du     calcaire     grossier 

(banc  royal),  180. 

—  siliceux  des  travertins   de  Saint- 

Ouen,  220. 

—  siliceux  du  gypse,  234. 
Rongeurs  des  sables  de  Saint-Prest, 

347. 
Rostellaria  des  sables  glauconifères, 
152. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Rotalina  de  la  craie,  49. 
Rousses  (gypse),  237. 


/ 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


â93 


Sables  de  Targile  plastique,  1i3-H5. 

—  de  Beauchamp,  201. 

—  de  Bracbeux,  133. 

—  cristallisés  des  caillasses,  196. 

—  de  Châlons-sur-Vesle,  133. 

—  de  Tétage  des  lignites,  145. 

—  de  Fontainebleau,  310-333. 

—  glauconifères,  149. 

—  à  iufusoires  de  TAdriatique,  48. 
— magnésien  de  Pont-Saintc-Maxence, 

165. 

—  magnésien    dans    les    marnes   à 

huîtres,  315. 

—  moyens,.  201. 

—  deRilly,  120,121,  125. 

—  de  Saint-Prest,  346. 
--  supérieurs  coquilliers,  318. 
Saint-Jacques  (banc  de  calcaire  gros- 
sier), 171. 

Saint-Nom  (banc  de  calcaire  gros- 
sier), 181. 

Salbandes  argileuses  des  puits  natu- 
rels, 438. 

Salix  du  calcaire  de  Sézanne,  128. 

—  des  sables  glauconifères,  159. 
Salses,  112. 
Sand'pipes    des   puits   naturels   de 

l'Angleterre,  431. 
Sanglier  du  diluvium,  369. 
Sapotacites  des  sables  glauconifères, 

159. 
Sarigue  des  plàtrières,  260. 
Sassafras  du  calcaire  de   Sézanne, 

128. 
Saurauja  du  calcaire  de  Sézanne,  128. 
Sauvages  actuels,  encore  à  l'âge  de 

la  pierre,  377. 
Savon  de  soldat,  25i. 
Saxicava  des  sables  moyens,  206. 
Scalaria  des    sables  glauconifères, 
^    152. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Schiste  à  coquilles  marines  du  gypse, 

249. 
Sc'urus  fossilis  du  gypse,  264. 
Scolopax  du  gypse,  260. 
ScutelUna  des  sables  moyens,  210. 
Sédimentation  aérienne,  427. 


Sédiments  divers  de  la  Manche,  5. 

Sel  cristallisant  dans  la  boue  argi- 
leuse, 42. 

Séparations  des  périodes  géologi- 
ques, 442. 

Sepia  des  sables  glauconifères,  152. 

Sépultures  quaternaires,  401  et  suiv. 

Serpent  des  sables  glauconifères , 
156. 

—  du  diluvium,  370. 

Serpula  des  sables  glauconifères , 
150. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Sidérolithique  (Terrain),  275. 
Sidérose  de  Targile  plastique,  110. 
Sigaretus  des  sables  glauconifères, 

152. 
Silex  branchu  de  la  craie  de  Beynes, 
27. 

—  brisés    dans   les   failles    de    la 

craie,  44. 

—  de  la  craie,  42. 

—  nectique    des'  marnes  de  Saiiit- 

Ouen,  226. 

—  en  rognons  dans  le  calcaire 
grossier  (banc  royal),  180. 

—  taillés  des  sables  de  Saint-Prest, 

351. 

—  taillés  du  diluvium,  376. 
Silicification  de  coquilles  dans  le  cal- 
caire grossier,  180. 

Siliqua  des  sables  moyens,  203. 
Siphonaria  des  sables  moyens,  209. 
S  phonia  fiem  de  la  craie  de  Beynes, 

32. 
SUta  du  gypse,  260. 
Situation  du  limon  sur  les  flancs  des 

vallées,  413. 
Skanea  des  sables  moyens,  209. 
Smectite,  254. 
Smilacites  des  sables  glauconifères^ 

158. 
Solarium    du  calcaire  pisolithique, 

62. 
—  des  sables  glauconifères,  152. 
Solemya  des  sables  moyens,  208. 
Solen  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  208. 


hU 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Sorex  des  cavernes,  416. 
Souchet  (gypse),  236-238-241. 
Soulèvement  lent  de  la  vallée  de  la 

Seine,  440. 
Sources  minérales  ayant  produit  la 

craie  magnésienne,  33. 

—  acides  comme   causes   des  puits 

naturels,  433. 
Spatangus  des  sables  moyens,  210. 
Spath  fluor  des  caillasses,  196. 
Spermophilus  des  cavernes,  416. 
Sphœnopteris    du    calcaire    pisoli- 

thique,  18. 
Sphœria    des    sables  glauconifères, 

158. 
Sphœrium  du  diluvium,  359. 
Sphœrococcites  du  calcaire  grossier, 

188. 
Sphaigne  des  tourbières,  417. 
Spicules  d'épongés  dans  la  craie  de 

Beynes,  31. 
Spondylus  du  calcaire  pisolithique, 

66. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  209. 

—  œqualis  de  la  craie,  53. 
Spongiaires  dans  la  craie  de  Beynes, 

31. 
Sportella  des  sables  moyens,  268. 
Squales  de  la  craie,  54. 

—  des  sables  glauconifères,  159. 
Squelettes    humains    du     diluvium, 

381. 
Stalactites    contemporaines    dans   le 

calcaire  grossier,  444. 
Sterculia    du   calcaire  de   Sézanne, 

128. 

—  des  sables  de  Bracheux,  136. 

—  des  sables  glauconifères,  159. 
Stries  glaciaires  sur  les  roches  de  lu 

vallée  de  la  Seine,  422. 

—  produites    par   des    glaces  flol- 

tantes,  425. 

StriûC  de  gypse,  260 

Strontiane  sulfatée    du  l'argile  plas- 
tique, 110. 

—  sulfatée  des  fausses  glaises,  117. 

—  sulfatée  du  gypse,  254. 


Strontiane  sulfatée  des  marnes  vertes, 

256. 
Subdivision  de  Téocène,  89. 
Succin  des  fausses  glaises,  116. 

—  des  lignites,  147. 
Siiccinea  du  diluvium,  358. 
Sulfate  d'alumine  des  fausses  glaises, 

117. 

Sus  du  diluvium,  360. 

Symplocos  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

Synchronisme  de  couches,les  unes  ma- 
rines, les  autres  d'eau  douce,  7. 

Système  de  Corse  et  de  .Sardaigne, 
336. 

Tœniopteris  des  sables  de  Bracheux, 
136. 

—  du  calcaire  grossier,  188. 
Tapes  des  sables  moyens,  208. 
Tapirotherium  des  lignites,  144. 
Tellina  des  sables  glauconifères,  ihi. 

—  des  sables  moyens,  208. 

—  du  gypse,  245. 

Terebellum  des  sables  glauconifères, 
152. 

—  convolutum  du  calcaire  grossier, 

176. 
Terebra    des  sables    glauconifères, 

152. 
Terebratula  Heberti  de  la  craie,  52. 

—  du  calcaire  pisolithique,  66. 
Teredo  des  sables  moyens,  208. 
Terminalia  dessables  glauconifères, 

159. 
Terrain  actuel,  442.  . 

—  crétacé,  24. 

—  jurassique.  Son  rôle  dans  la  struc- 

ture générale  de  la  France,  11. 

—  météorique,  427. 

—  nummulitique  supérieur  des  Al- 
pes ,334. 

—  parisiens  (leur  classification),  21. 

—  quaternaire,  352. 

—  superficiel  de  la  craie,  84. 

—  tertiaires,  80. 

Terrasses   de    gravier   le   long    des 

rivières,  419. 
Terre  à  briques,  411. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


495 


Terre  dolomitique  de  Bimonl,  34. 

—  douce  de  Picardie,  410. 

—  à  foulon,  273. 

—  de  pipe  de  Montereau,  106. 

—  à  poêle,  412. 

—  à  pots,  412. 

—  végétale,  412. 
Tête  de  chat,  150. 

—  de  gros  banc  (gypse),  237. 

—  de  moine  (banc  de  gypse),  235. 
Tkeridomys  du  gypse,  264. 
Thracia  des  sables  moyens,  208. 
Tigre  du  diluvium,  370. 
Tomatella  des  sables  glauconifères, 

.   152. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Tortues  du  gypse,  158. 

—  du  calcaire  pisolithique,  78. 

—  des  lignites,  143. 

—  des  marnes  de  Saint-Ouen,  223. 
Tourbage,  417. 

Tourbières,  416. 

Tourbillons    de   poussières    comme 

agents  de  sédimentation,  428. 
Tragulotherium  du  calcaire  de  l'Or- 
léanais, 345. 
Transport  de  gros  blocs  par  la  Seine, 

440. 
Travertin  de  la  Beauce,  338. 

—  de  la  Brie,  288. 

—  de  Champigny,  277. 

—  de  Château-Landon,  222. 

—  contemporain,  444. 

—  inférieur,  218. 

—  moyen,  288. 

--  de  Saint-Ouen,  218. 

—  supérieur,  337. 
Trépidations  du  sol,  444. 
Trichonella   des    sables    glauconi- 
fères, 159. 

Triforis  des  sables  moyens,  210. 
Trigonocœlia  dessablesmoyens,  200. 
Tringa  du  gypse,  260. 
Trtonya?  du  calcaire  pisolithique,  78. 

—  granosa  des  sables  glauconifères, 

157. 

—  lœvigata  dessables  glauconifères, 

157. 


Trionyx  parisiensis  du  gypse,  259. 

—  vittatus  du  conglomérat,  97. 

—  vittatus  des  lignites,  143. 
Tripoli  de  Nanterre,  196. 

Triton    des    sables     glauconifères, 
152. 

Trochm    du  calcaire    pisolithique, 
62. 

—  des  sables  glauconifères,  152.    • 

—  des  sables  moyens,  209. 
Trogontherium  des  sables  de  Saint- 

Prest,  347. 
Troisième  masse  de  gypse,  251. 
Trombes  comme  agents  géologiques, 

428. 
Troncs  silicifiés  dans  les  meulières, 

306. 
Tubulures  de  la  craie,  37. 

—  blanches  du  lœss,  411. 
Turbinolia  elliptica  des  sables  glau- 
conifères, 159. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Turbo  du  calcaire  pisolithique,  62. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  210. 
Turbonilla  des  sables  moyens,  209. 
Turritella  des  sables  de  Bracheux, 

135. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  210. 

—  du  gypse,  246. 

—  fasciata    du     calcaire    grossier, 

182. 

—  imbricataria  des  sables  glauconi- 

fères, 152. 

—  imbricataria  du.  calcaire  grossier, 

172. 

—  sulcifera  du    calcaire    grossier, 

173. 

—  supracretacea  du  calcaire  pisoli- 

thique, 62. 

—  terebellata  du  calcaire  grossier, 

172. 
Ulmus  du  calcaire  de  Sézanne,  127. 

—  des  sables  glauconifères,  158. 

—  du  calcaire  grossier,  189. 
Vmbrella  des  sables  glauconifères, 

152. 


â96 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Unio  du  (liluvium,  359. 
Unios  (lu  conglomérat,  99. 
Ursus  spœleus  du  diluvium,  369. 

—  spœltus  des  cavernes,  415. 
Ums  du  diluvium,  374. 

Usages    industriels    des    sables    de 
Targile  plastique,  113. 

—  industriels  des  lignites,  145. 
Uteria  des  sables  moyens,  210. 
Valeur  commerciale  de  Targile   de 

Montereau,  108. 
Vallées  (leur  creusement),  419. 

—  desséchées,  440. 

—  de  la  Seine,  sa  direction,  iS. 

—  tourbeuses,  417. 
Valvata  du  diluvium,  358. 
Végétation  en  rapport  avec  la  nature 

du  sol  qui  la  porte,  21 . 
Végétaux  fossiles  du  calcaire  pisoli- 
thique,  78. 

—  fossiles  des  sables  de  Bracheux, 

136. 

—  fossiles   de   Sézanne,  127-129. 

—  fossiles  des  lignites,  14i. 

—  fossiles  des  sables  glauconifères, 

157. 

—  fossiles  du  calcaire  grossier,  179. 

—  fossiles  du  calcaire  grossier  supé- 

rieur, 188. 

—  fossiles    du    calcaire    de  Saint- 

Ouen,  224. 

—  fossiles    du     calcaire    de    Bric, 

291 . 

—  fossiles    des  meulières  de   Brie, 

293. 
Venericardia  des  sables   glauconi- 
fères, 152. 

—  des  sables  moyens,  209. 


Vewm  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  209. 
Vergelés  (banc  du  calcaire  grossier), 

174. 

Verrai ns  (nom  vulgaire  du  Cen- 
thium  giganteum,  170. 

Verrucaria  des  sables  glauconi- 
fères, 158. 

Vertigo  du  diluvium,  358. 

Vespertilio  du  gypse,  26  i. 

Viburnum  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

Vioia  des  sables  moyens,  206. 

Vitrina  du  diluvium,  36 i. 

Vivianite  des  fausses  glaises,  117. 

VolcancitoSy  113. 

Volcans  de  boue,  111. 

Voltex  des  marnes  de  Sainl-Ouen, 
22i. 

Voluta  du  calcaire  pisolithique,  63. 

—  des  sables  glauconifères,  152. 

—  des  sables  moyens,  210. 

—  du  gypse,  246. 

Webstérite  des  fausses  glaises,  117. 

Xiphodon  gracile  du  gypse,  263. 

Xylomites  des  sables  glauconifères, 
158. 

Yucca  dans  le  calcaire  grossier, 
308. 

Zanclus  eocenus  du  calcaire  gros- 
sier, 187. 

Zèbre  du  diluvium,  371. 

Zingibéracées  des  sables  glauconi- 
fères, 158. 

Zizyphm  du  calcaire  de  Sézanne, 
128. 

Zonites  du  diluvium,  358. 

Zostera  du  calcaire  grossier,  1 79. 


Venerupis  des  sables  moyens,  218.    \  Z osier ites  du  calcaire  grossier,  179, 


K[N    DE    LA    TAbLE    ALPHABÉTIQUE    DES     MATIERES. 


TABLE  DKS  NOMS  PROPKES  CITÉS 


Agassiz.  Opinion  sur  VHemirhffn- 
chus,  178. 

Archiac  (d').  Craie  magnésienne  dans 
TAisne,  33.  —  Son  opinion  sur  le 
calcaire  pisolithique,  59.  —  Con- 
sidérations sur  le  bassin  tertiaire 
de  Paris,  8i .  —  Age  de  Targile  à 
silex,  86.  —  Age  des  poudingues 
de  Nemours,  103,  —  Exploitation 
des  lignites  de  TAisne,  146.  — 
Remarques  sur  le  calcaire  gros- 
sier, 197.  —  Calcaire  de  Brie,  290. 
Puits  naturels,  433. 

Aristote.  Cite  les  fossiles,  1. 

Barrande.  Théorie  des  colonies,  243. 

Beccarius.  Signale  les  foraminifères, 
48. 

Bêche  (de  la).  Puits  naturels,  433. 

Becquerel.  Succin  dans  les  fausses 
glaises,  116. 

Beîgrand.  Age  des  sables  de  Saint- 
Prest,  348.  —  Étude  sur  le  dilu- 
vium  de  la  Seine,  368.  —  Sépul- 
ture de  Champceuil ,  407.  —  Age 
relatif  des  deux  diluviums  gris  et 
rouge,  420.  —  Théorie  fluviale  re- 
lative à  la  formation  des  dépôts 
quaternaires,  421 .  —  Roches  polies 
quaternaires,  422. 

Bernard  Palissy.  Remarque  les  fos- 
siles, 2. 

Berthier.  Analyse  d'une  argile  ma- 
gnésienne, 225. 

Bertrand  (Eugène).  Débris  humains 
du  diluvium,  382. 

ST.   MEUNIER. 


Bioche.  Coquilles  marines  du  gypse, 
242. 

Blackadder.  Puits  naturels,  433. 

Blaiuville  (de).  Reptiles  du  conglo- 
mérat, 92.  —  Fossiles  du  gypse, 
265.  —  Hippopotames  de  Saint- 
Prest,  347. 

Blaviers.  Minerais  de  l'Orne,  115. 

Boissy  (de).  Fossiles  des  sables  de 
Rilly,  125. 

Boisvillette.  Mammifères  des  sables 
de  Saint-Prest,  347. 

Boucher  de  Perthes.  Homme  quater- 
naire, 354-375. 

Boue.  Marnes  à  retrait  polyédrique, 
253.  —  Homme  quaternaire,  386. 

Bourgeois.  Silex  taillés  des  dépôts  de 
Saint-Prest,  351 . 

Bourguignat.  Faune  malacologique 
des  couches  inférieures  du  dilu- 
vium, 363. 

Brard.  Opinion  sur  les  CharUy  225. 

Bréguet.  Sépulture  de  Champceuil, 
408. 

Breyn.  Étude  des  foraminifères,  48. 

Brimont  (de).  Tortue  fossile  du  mont 
Aimé,  78.  —  Poissons  des  sables 
glauconifères,  156. 

Broca.  Homme  quaternaire,  382. 

Brongniart  (Alex.)  Caractères  paléou- 
lologiques  des  formations  succes- 
sives, 3.  — Limites  qu'il  assigne  au 
bassin  de  Paris,  16.  — Succin  dans 
les  fausses  glaises,  116.  — Age  des 
ftiusses  glaises,  1 48.  — Subdivision 

32 


—           -1 

âB8                              TABLE  DES  NOMS  PROPRES  CFTÉS.                                      | 

(lu  calcaire  grossier,  lOO.  —Coupe 

les  terrains  lerliaires,80;— Destrip- 

du  gypse  de  Monlmarlre,  2S8, 

tionduJVn-itina  conoidea,  153.  — 

Brongniart  (Adolphe),  Végétaux  dr 

Descriplion  du  Chama  calcarala. 

Sézanne,  ill.  —  Flore  du  calcaiee 

163,  —  Description  du  Cerithium 

grossier,  179. 

giganteum,  (71.  —  Dessin  d'une 

Buckland.  PuiU  naturels,  i3i. 

crassatelle,  I7i.  —  Coquilles  ma- 

Buteux. Craie  magnésienne  dans  la 

rines  du  gypse,  21i.  —  Limites  du 

Somme,  33. 

lerrainraiocéiiE,2i3.— Descriplion 
du  Bithynia  ChasMi,  255.  —  Des- 

Cadel. Analyse  d'eaux  minérales,  Wl 

Camper.  Desnriplion  du  Mosaaaurun. 

cription  du  Nalica  crasialina,  af  9. 

55. 

—  Age  du  sable  de  Fonlaîuebleaa, 

Camper  (Pierre),  Oiseaux  du  gypse, 

332;  —  Caractères  du  Cycto$tomn 

259. 

antiquum,  339.  —  Ligues  de  dé- 

marcations entre  les  périodes  géo- 

18. 

logiques.  Ht,                                    ] 

Cartier.  Fossiles  du  gypse,  27(). 

Ilesmaresl.  Élude  des  Chara,  225.       J 

Cazanove  (de).  Silex  du  jiionl  Aimé,  85. 

Desnoyers,  Argileàsilex, 85.  —  Osse-  J 

Cocchi.  Homme  quaternaire,  386. 

menu  des  (aluns  de  la  Loin;,  93;_l 

Collomb.  Roches  polies  (piatemaires. 

—  Empreintes  végétales  cl  lignite  1 

m. 

du  banc  vert,  185,  —  Enipreintei  1 

Cornuel.    Klmie    des  toraminifères , 

de  pas  sur  le  gypse,  265.  —  Sea-M 

18. 

Colleau.  Descriplion  de  l'Anauchyte^ 

les  sables  de  Soiul-Prest,  35fl.  -M 

omta,  50,  —  Descriplion  du  Cida- 

Cavernes  d'Anvers  et  de  Monttno-      | 

rU  Forchkammeri,  69, 

rency,  415. 

Cu?ier.  Créateur  de  la  patéoatologie. 

Douvillé,  Faille  de  Vernon,  88.  309- 

1  ;  —  Décrit  le  Moiostuirus,  Ôô.  - 

3U, 

Crocodilus  RoUinati,  iil.—  Fos- 

Drouet, Sables  de  Rilly,  120. 

siles  du  gypse,  259. 

Dufourny  de  Villers.  Opinion  sur  les 

Chara,  224. 

des  terrains  tertiaires  de  Paris,  8:2, 

Dub-énoy.  Célestîne  des  fausses  glai- 

Cïjek. Élude  des  foramiaitères ,  48. 

ses,  1 17.  — Opjjiion  sur  le  travertin 

Daraour.  Calcaire  magnésien  de  Ponl- 

de  Gliampignï,  iii.    -  Age   des 

Sainte-Maxence,  iW>. 

meulières,  288.  —  Magiiéslle  de 

Dai-cet.  Oiseau  du  gypse,  259, 

l-hennevières,  291.  —  Age  du  Ira- 

Darwin,  Formation  contemporaine  d'j 

verliji  supérieur,  337. 

roches  crayeuses,  37. 

Dufienoy  et  Elle  de  Beaumont.  Des- 

Daubrée, Marmite  des  géants,  987 

criplion  géologique  de  la  France. 

Davidson.  Magas  pttmUag,  52, 

11. 

Dujurdin.  Argile  4  silex,  85. 

Delanoue,  Distinction  de  deux  liess 

Dumas.  Webslérile  des  fausses  glai- 

8uper|iosés, 410. 

ses,  H7, 

Delesse,  Analysa  du  grès  crislalîisé. 

Duméril.  Empreintes  de  pas  sur  le 

3â3. 

gypse,  267. 

Denys,  de  Montfort.  Opinion  sur  les 

Dûment,  Fossiles  du  conglomérai,  99. 

Chara,  225. 

Duval,  OrnaUr  des  lignites,  147.  — 

Oeshay es.  Opinion  sur  le  calwiire  pis- 

Fossiles  quaternaires  de  Ikntilly, 

olilhique,  59.— Considérations  sur 

370. 

TABLE  DES  NOMS  PROPRES  CITÉS. 


499 


Ebelmen.  Pyrite  de  Targiie  plastique, 
109. 

Ebray.  Mode  de  formation  des  pou- 
dingues  de  Nemours,  105. 

Ehrenberg.  Foraminiféres  de  la  craie, 
47. 

Élie  de  Beaumont.  Calcaire  pisolithi- 
que,  58.  —  Limitation  du  terrain 
miocène,  243.  —  Coupe  de  Gra- 
velle,  280.  —  Système  du  Sancer- 
rois,  301.  —  Age  du  sable  de  Fon- 
tainebleau, 332.  —  Age  du  limon 
.  des  plateaux,  414. 

Elie  de  Beaumont  et  Dufrénoy.  Des- 
cription géologique  de  la  France, 
11. 

Ettingshausen.  Végétaux  fossiles, 
129. 

Fabre.  Coquilles  marines  du  gypse, 
242. 

Faudel.  Homme  quaternaire,  386. 

Fauj as-Saint-Fond.  Mosasaunis,  55. 

Filhol.  Homme  quaternaire,  397. 

Fischer.  Coquilles  du  diluviura  de 
Montreuil,  363. 

Foville,  Crânes  déformés,  385. 

Fraas.  Fossiles  du  gypse,  276. 

Franklin.  Action  agricole  du  plâtre, 
272. 

Fremy.  Analyse  de  l'eau  d'Enghien, 
445. 

Garrigou.  Homme  quaternaire,  397. 

Gaudry  (Albert).  Fossiles  du  conglo- 
mérat, 97. — Végétaux  fossiles,  130. 

—  Paloplotheriuniy  262.  —  Rhino- 
céros de  la  Ferté-Aleps,  345.  — 
Animaux  fossiles  du  diluvium  pa- 
risien, 371. 

Gervais.  Tortue  fossile  du  mont-aimé, 
78.  —  Classification  du  terrain 
éocène,  89.  —  Liste  des  poissons 
des    sables    glauconifères ,    15G. 

—  Squales  du  calcaire  grossier, 
187.  —  Poisson  des  sables  moyens, 
207.  —  Fossiles  du  gypse ,  259. 

—  Fossiles  des  gîtes  de  phosphates, 
276;  —  Lophiodon  de  Sézanne, 
291;  —  Éléphant  de  Saint-Presl, 


347.  —  Age  des  sables  de  Saint- 
Prest,  348;  —  Opinion  sur  Tau- 
rochs,  374. 

Goret.  Oiseaux  du  gypse,  259. 

Gosse.  Fossiles  quaternaires  de  Gre- 
nelle, 371. 

Goubert.  Calcaire  d'eau  douce  à  Cra- 
mant, 189.  —  Coupe  du  calcaire 
grossier  à  Mortcerf,  200.  —  Subdi- 
vision des  sables  moyens,  205.  — 
Schistes  à  lucines  d'Argenteuil  et 
de  Romainville,  249-251.  —  Ori- 
gine du  gypse,  285.  —  Sables  de 
Maisse,  342.  —  Calcaire  de  la 
Ferté-Aleps,  345.  —  Diluvium 
lacustre,  359. 

Graves.  Craie  magnésienne  dans 
l'Oise,  33.  —  Calcaire  pisolithique 
de  Laversines,  75.  —  Poissons  des 
sables  glauconifères,  156. 

Gray.  Coquilles  de  l'Inde,  256. 

Greppin.  Origine  du  gypse,  271. 

Gressly.  Origine  du  gypse,  275. 

Guettard.  Oiseaux  du  gypse,  259.  — 
Bois  de  renne  quaternaire,  374. 

Hamy.  Paléontologie  humaine,  381. 

Hébert.  Classification  des  terrains 
crétacés,  27.  —  Surélévation  de  la 
craie  de  Beynes,  28.  —  Distinction 
entre  Ananchytes  gibba  et  A. 
ovata,  29.  —  Craie  de  Meudon, 
35.  —  Relief  de  la  craie  autour  de 
Paris,  46.  —  Caractères  des  our- 
sins de  la  craie,  49.  —  Opi- 
nion sur  le  calcaire  pisoHthique, 
70.  —  Classification  des  terrains 
tertiaires  de  la  France  septen- 
trionale, 83.  —  Argile  à  silex,  85. 

—  Mode  de  formation  du  conglo- 
mérat, 100.  —  Sables  de  Rilly, 
121.  —  Sables  de  Bracheux,  137. 
Poisson  des  sables  moyens,   207. 

—  Oiseau  des  sables  moyens,  217. 

—  Grès  infra-gypseux,  242.  — 
Marnes  à  pholadorayes,  248.  — 
Origine  du  gypse,  275 .  —  Age  du 
travertin  de  Champigny,  277.  — 
Lophiodon  de  Sézanne,  291.  — 


r.lbLL  DES  NOMS  PROPRES  CITES. 


Formalinii  des  meulières,  302.  — 
Age  des  sables  de  Koolainebleau, 
333.  —  Sables  d'Ormoy,  310.  — 
UUuvium  rouge,  408.  —  Age  du 
lœss,  ilO.  —  Objection  conlre 
l'oriBine  glaciaire  du  diluïiuni, 
i25.  —  Théorie  marine  de  la  for- 
mation du  diluviuiu,  i^i. 

Heer.  VégéUuK  fossiles,  130. 

Henry  (Ossian).  Analyses  d'eaux  mi- 
ni! l'aies.  446. 

llilobcock.  OmilhkknUei,  S66. 

lluot.  Calcaire  à  CerilhiumpiicatUM, 
315. 

Hupé.   Coquilles  laïustrrs   du    dilu- 

Jaiioeltat.  Ciilcaire  slronlianieu,  4i, 

110.  —  Plantes  fossiles  du  gypse, 

252. 
Julien.  PbénouiAnc  glticiaire    de  lu 

vallée  de  la  Seine,  122. 
Lajonkaii'e,  Coquilles  du  gypse,  SâO. 
I.amanon.  Oiseaux  du  gypse,  S59. 
Lainarck.  Opinion  sur  les  CAara,  221. 

—  Cycloitoma  du  gypse,  235. 
Lambert.  Coquilles  lacustres  du  il  il  u- 

ïiuffl,  303. 
La    Mélherie.     OiseJiux    du    gypse, 

259. 
lia nd fin.   Théorie   de    la    prise   du 

plaire,  271. 
l^pparanl  (de).   Age   de  l'argiJe   à 

silex,  8fi.  —  Minerai   de   fer   du 

limon  des  plateauï,  414. 
Larlet  (Edouard).  Élude  du  Gasior- 

niï,  98.  —  Fossiles  de  Sansan,  STl  - 

— Mammifères  des  salilesde  Sciint- 

Presl,  3i7.  —Cerfs  du  diluvium, 

36!).  —Os  incisés  de  Sèvres,  391. 
I.augei.  Argile  à  silev,  85.  —  Sables 

de  Saint-Prest,  3i(). 
Laurillard.  Iteptilcs  du  conglomérai, 

92. 
Leblunc,  l'uils  ualurds,  437. 
Legay.    Silex  volifs,  3»5.    —  Allée 

couverte  d'Argeoteuil.  400. 
Léonard  de  Vinci.  Remarque  sur  les 

fossiles,  2. 


Lesquereux.  Végétation  dus  spliai- 
gjies,  418. 

Usseps  (de).  Cristallisai  ion  du  s'.'l 
dans  l'isthme  de  Suez,  286. 

I.evesqne.  Poissons  des  sables  glau- 
conitéres,  156. 

Luynes  fde).  Grès  coballitèi-e.  32i, 

l.yell.  Origine  de  la  uraie,  37,  -- 
Fossiles  de  Fasoe,  68.  —  Clussi- 
fiualion  des  lerraius  lerliaires,  82. 
Opinion  sur  l'homme  lerliaîre, 
359.  —  Théorie  glaciaire  de  la 
formation  du  diluvium,  Hi.  -^ 
Puits  naturels,  431. 

.\farlio.  Fossiles  du  diluvium  de  Gre- 
nelle, 370-376. 

iUatheron.  Lignites  de  Nans,  136. 

Jlnyer.  Action  agricole  du  plâtre, 
272. 

.Weillet.  Ornalif.des  hgnil.-s,  1*7. 

Melleville.  Onlirocène  du  nord  d« 
Paris,  120.  —  Faune  des  sables 
glauconifères,  150.  —  Coquilles 
lacustres  du  diluvium,  363.— Puits 
naturels,  435- 

Mercey  (de).  Craie  magnésienne  dans 
l'Oise,  31.  —  Age  de  l'argile  i 
silex,  86. 

ileugy.  Origine  et  mode  de  formation 
des  meulières,  29  t.  —  Meulières 
de  Beauce,  344.  —  Règle  relative 
au  dépdt  des  limons  sur  les  Oancs 
des  coleaux,  4J3. 

Michaud.  Fossiles  des  sables  de  Rilly, 
122. 

.Hidielnt.  Élude  générale  du  calcaire 
grossier,  IfiO.  —Age  du  culr.aire 
de  Provins,  189,  —  Coupe  dtus 
sables  moyens,  201.  —  Coupe  dea 
travertins  de  Sainl-Ouen,  220,  — 
Coupe  de  l'avenue  de  rimpéra- 
iricc,  280. 

Alorlillet.  Homme  quuteroaire,  394. 
~  Silex  striés,  425. 

Mulot.  Forage  du  puils  de  Crcuelle, 


nier-Chalmas.    Céphalopode    des 
lahbs  moyens,  207.  —  Faune  du 


TABLB  DES  NOMS  PROPRES  CITÉS. 


501 


travertin  supérieur,  339.  —  Cal- 
caire de  rOrléanais,  345. 

Nelson.  Observations  des  îles  madré- 
poriques  des  Bermudes,  38. 

Omalius  d'Halloy.  Origine  de  Targilc 
plastique,  411. 

Orbigny  (Alcide  d').  Étages  senonieii 
et  danien,  21.  —  Étude  des  fora 
miniféres,  48.   —  Recherches  sur 
la  faune  du  calcaire  pisolithiquc, 
61.  —  Millioles  du  calcaire  |^ros 
sier,  175. 

Orbigny  (Ch.  d').  Fossiles  de  la  craie 
deMeudon,  54. — Opinion  sur  le  cal- 
caire pisolitliiquc,  59.  — •  Calcaire 
pisolithique  de  Montereau,  75.  — 
Conglomérat  de  Meudon,  90.  — Fer 
carbonate  dans  Targile  plastique, 
110.  — Grès  de  Targile  plastique 
115.  —Sables  de  Rilly,  120.  - 
Coupe  des  sables  moyens,  202.  — 
Coupe  du  travertin  de  Saint-Ouen, 
218.  —  Calcaire  oolithique  des  mar- 
nes vertes,  257.  —  Coprolithes  de 
reptiles,  271.  —  Coupe  des  Docks, 
281 .  —  Calcaire  à  Cerithium  plica- 
tuiriy  315.  —  Poudingues  supé- 
rieurs de  Nemours,  331.  —  Sable, 
d'Ormoy,  340.  —  Coquilles  la- 
custres du  diluvium,  356.  —  Age 
du  lœss,  410.  —  Cavernes  d'Au- 
vers,  415. 

Owen.  Étude  du  Mosasaurus,  55.  — 
Coryphodon,  98.  —  Chevaux  qua- 
ternaires, 372. 

Pictet.  Son  opinion  sur  Cuvier,  2.  — 
Description  des  foraminifères  , 
48.  —Éléphant  de  Saint-Prest,  347. 

Plancus.  Étude  des  foraminifères,  48. 

Planté  (G.).  Fossiles  du  conglomé- 
rat, 97. 

Platon.  Mention  des  fossiles,  1. 

Pline.  Mention  des  fossiles,  1 . 

Pomel.  Végétaux  fossiles  du  mont 
Aimé,  78.  —  Végétaux  de  Sézanne, 
127.  —  Serpent  et  tortues  des  sa- 
bles glauconifères,  156.  — Faune 
des  cavernes,  415. 


Pommerol.  Homme  quaternaire,  399. 

Potier.  Faille  de  Vernon,  88,  309- 
344. 

Prévost  (Constant).  Rôle  des  causes 
actuelles  en  géologie,  5.  — Carac- 
tères généraux  de  la  craie  pari- 
sienne, 40.  —  Tire  du  gisement 
de  VOsirea  vesiculark  des  notions 
quant  à  Torigine  de  la  craie,  53. 

—  Théorie  des  affluents,  93.  — 
Origine  de  Targile  plastique,  111. 

—  Sables  de  Bracheux,  137.  — 
Marne  supérieure  des  sables  de 
Beauchamp,  218.  —  Coquilles 
marines  du  gypse,  239.  —  Mode 
de  formation  des  meulières,  295. 

Pruner-Bey.  Homme  quaternaire, 
382.  —  Crânes  de  Vauréal,  407. 

Pythagore.  Mention  des  fossiles,  1. 

Raincourt  (de).  Faune  des  sables 
moyens,  208.  —  Poisson  des  sa- 
bles d'Ormoy,  342. 

Rammelsberg.  Dolomies,  168. 

Raulin.  Age  des  poudingues  de  Ne- 
mours, 103.  —  Faille  du  Sancer- 
rois,  113. 

Reboux.  Coupe  d'une  sablière  dilu- 
vienne, 353.  —  Fossiles  diluviens 
de  Paris,  370-376.  —  Chronologie 
de  Tàge  de  la  pierre,  377.  —  Res- 
tauration des  armes  et  outils  de 
Tàge  quaternaire,  379. 

Reclus.  Description  des  volcans  de 
boue,  113. 

Renevier.  Terrain  nummulitique  su- 
périeur, 33i. 

Reuss.  Élude  des  foraminifères,  48. 

Robert.  Coprolithe  des  fausses  glai- 
ses, 117.  —  Palmier  des  sables 
glauconifères,  157.  —  Empreintes 
de  pas  sur  le  calcaire  grossier, 
178.  —  Lophiodon  de  Nanterre  , 
187.  —  Coprolithes  de  reptiles, 
271. — Concrétions  des  geysers,  304; 
—  Polissoir  quaternaire,  380.  — 
Sépulture  de  Meudon,  408. 

Roujou.  Nature  lithologiquc  des  ga- 
lets du  diluvium,  355.  —  Fossiles 


509 


TABLE  DES  NOIfS  PROPRES  CITÉS. 


du  diluvium  de  Montreuil,  363.  — 
Homme  quaternaire  de  Villeneuve- 
Saint-Georges,  391. 

Reys  (de).  Poudingues  de  Nemours, 
103, 

Rozet.  Son  opinion  sur  les  roches 
ondulées,  8. 

Rûtimeyer.    Cheyaux    quaternaires , 
372. 

Saint- Aymour.  Sépulture  de  Vauréal, 
406. 

Sainte-Claire  DeviUe.  Cristallisation 
lente,  288. 

Saporta   (de).   Végétaux  fossiles  de 
Sézanne,  127. 

Schaafhausen.  Homme   quaternaire, 
385. 

Schœnbach.  Bélemnite  tertiaire,  207. 

Schulze.  Étude  des  foraminifères,  48. 

Séguin  (Marc).  Cristallisation  au  mi- 
lieu  d'une  matière  pâteuse,  42-288. 

Senarmont.  Remarques   sur  le  cal 
Caire  grossier,  199.  —  Meulières 
calcarifères,  297. — ^^  Diluvium  rou- 
ge, 409.  —  Puits  naturels,  436. 

Sénèque.  Mention  des  fossiles,  1. 

Stark.  Puits  naturels,  434, 

Sterry  Hunt.  Gypse  contemporain  des 
États-Unis,  274. 

Strickland.  Puits  naturels,  433. 

Strozzi.  Végétaux  fossiles,  131. 


Tardy.  Roches  polies  quaternaires, 
422. 

Thenard.  Analyse  d'eaux  minérales^ 
446. 

Tournouer.  Calcaire  de  la  Ferté- 
Aleps,  345. 

Triger.  Argile  à  silex,  85.    • 

Trimmer.  Puits  naturels,  434. 

Unger.  Végétaux  fossiles,  129. 

Valenciennes.  Étude  du  GastomiSj 
98. 

Vasseur.  Lepidostées  du  conglomérat, 
96. 

Vauquelin.  Analyse  de  Teau  de  Ba- 
gncux,  446. 

Verneuil  (de).  Calcaire  magnésien  de 
Pont-Sainte-Maxence,  166. 

Viquesnel.  Calcaire  pisolithique  du 
mont  Aimé,  77. 

Virlet  d*Aoust.  Terrain  météorique 
du  Mexique,  427. 

Watelet.  Végétaux  fossiles  de  Sé- 
zanne, 129.  —  Flore  des  sables  de 
Bracheux,  136.  —  Flore  des  sables 
glauconifères,  158.  —  Flore  du 
calcaire  grossier,  179  et  188.  — 
Sur  les  Chara,  224.  —  Puits  na- 
turels, 430. 

Wegmann  (de).  Expériences  sur  les 
ondulations  des  roches  stratifiées, 
8.  —  Végétaux  de  Sézanne,    127. 


FIN   DE  LA    TABtE  DES   NOMS   PROPRES    CITÉS. 


Table  DEsyMàTiÉass. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Avertissement v 

Introduction 1 

Importance  du  bassin  de  Paris  au  point  de  vue  géologique 1 

Caractères  paléontologiques  des  formations  successives 3 

Rôle  géologique  des  causes  actuelles i 

Autonomie  géologique  du  bassin  de  Paris 10 

Constitution  générale  des  environs  de  Paris 18 

Classification  des  terrains  parisiens 21 

TÉRRAKVS  SECOMDAIRES 24 

I.  ~  LA  CRAIE 24 

Chapitre  I".  —  Craie  à  Micraster  cor  anguinum 27 

Craie  de  Beynes : 27 

Chapitre  II.  —  Craie  à  Belemnitella  mucronata 34 

Craie  de  Meudon 37 

Formation  des  rognons  de  silex 42 

Minéraux  disséminés  dans  la  craie 43 

Relief  de  la  craie  autour  de  Paris 45 

Faune  de  la  craie  de  Meudon 47 

Caractères  distinctifs  de  la  faune  crétacée  de  Thorizon  de 

Meudon 56 

Applications  industrielles  de  la  craie 57 

II.  —  LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE 58 

Découverte  du  calcaire  pisolithique 58 

On  le  considère  longtemps  comme  tertiaire 59 

Alcide  d'Orbigny  en  fait  le  correspondant  de  la  craie  de 

Maestricbt 61 

Opinion  de  M.  Hébert  sur  Tâge  du  calcaire  pisolithique 70 

Objection  de  d'Archiac 70 


504  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Caractères  stratigraphiques  généraux  du  calcaire  pisolithique.  7 1 

Calcaire  pisolithique  de  Meudon 73 

Calcaire  pisolithique  de  Vigny 7i 

Calcaire  pisolithique  de  Montainville 71 

Calcaire  pisolithique  d'Ambleville 71 

Calcaire  pisolithique  de  Flins 75 

Calcaire  pisolithique  de  Montereau 75 

Calcaire  pisolithique  de  Laversines 75 

Calcaire  pisolithique  du  mont  Aimé 76 

TERRAIM s  TERTIAimCUi 80 

Notions  générales 80 

Classification  des  terrains  tertiaires  de  la  France  septentrionale .  83 

L'Argile  a  silex 85 

Argile  à  silex  de  la  Touraine  et  de  l'Anjou , . .  85 

Argile  à  silex  de  l'Eure  et  d'Eure-et-Loir 85 

Age  de  l'argile  à  silex 86 

Origine  de  l'argile  à  silex 88 

L  —  TERRAIN  ÉOCÈNE 89 

L  —  Orthrocène , .  90 

Chapitre.  I".  —  Région  sud  de  Paris 90 

§  1.  —  Conglomérat  ossifère 90 

Faune  du  conglomérat 94 

Mode  de  formation  du  conglomérat 99 

§  2. —  Argile  plastique 105 

Argile  plastique  de  Montereau 106 

Caractères   minéralogiques  de   l'argile   plastique.  — 

Minéraux  accidentels 109 

Origine  et  mode  de  formation  de  l'argile  plastique. ...  lit 

§  3.  —  Sables  quartzeux 113 

Minerai  de  fer  subordonné 113 

Grès  de  l'argile  plastique 115 

Origine  des  sables  de  l'argile  plastique 115 

§  4.  —  Fausses  glaises 116 

Minéraux  disséminés  dans  les  fausses  glaises 116 

Faune  des  fausses  glaises 118 

Chapitre  IL  —  Région  nord  de  Paris 119 

§§  1  et  2.  —  Sables  de  Rilly  et  marnes  à  physes 120 

Origine  des  sables  de  Rilly 121 

Faune  des  sables  de  Rilly ; 122 

Mode  de  formation  du  dépôt  de  Rilly 125 


TABLE  DES  MATIÈRES.  505 

Importance  de  la  formation  de  Rilly 125 

Calcaire  de  Sézanne 127 

§  3.  —  Sables  marins  de  Bracheux  et  de  Châlons-sur-Vesle.  133 

Caractères  généraux  des  sables  de  Bracheux 133 

Faune  des  sables  de  Bracheux 134 

Mode  de  formation  des  sables  de  Bracheux 137 

§  4.  —  Lignites 138 

Caractères  généraux  des  lignites 1 38 

Faune  des  lignites 1 40 

Flore  des  lignites 144 

Applications  industrielles  des  lignites 145 

Chapitre  III.  —  Parallèle  entre  les  deux  régions  précédemment 

étudiées 147 

II.  —  ÉOCÈNE  PROPREMENT  DIT 149 

Chapitre  I«^  —  Les  sables  glauconifère? 149 

Faune  des  sables  glauconifères 150 

Flore  des  sables  glauconifères 157 

Caractères  des  fossiles  des  sables  glauconifères 159 

Chap.  II.  —  Le  calcaire  grossier 160 

§  1 .  —  Calcaire  inférieur  ou  à  Nummulitos 160 

a.  Banc  à  Nummulites  lœvigata 161 

Faune  du  banc  à  Nummulites 161 

b.  Pierre  de  Saint-Leu 165 

Caractères  généraux  de  la  pierre  de  Saint-Leu 165 

Accident  magnésien  de  Pont-Sainte-Maxence 165 

Faune  du  calcaire  de  Saint-Leu 168 

c.  Bancs  à  verrains  ou  à  Cerithiu7n  giganteum 1 70 

Caractères  généraux  du  banc  à  verrains 170 

Faune  du  banc  à  verrains 171 

§  2.  —  Calcaire  moyen  ou  à  Milliolites 174 

a.  Vergolés  ou  lambourdes 1 74 

b.  Banc  royal 1 75 

Faune  du  banc  royal 175 

Flore  du  banc  royal 179 

Rognons  siliceux  du  banc  royal 180 

§  3.  —  Calcaire  supérieur  ou  à  Cérithes 180 

a.  Banc  vert * 180 

Faune  du  banc  vert 182 

Flore  du  banc  vert 188 

Calcaire  d'eau  douce  de  Provins 189 

b.  Banc  franc 191 

Faune  du  banc  franc 191 


506  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Chapitre  III.  —  Les  caillasses 192 

§  1 .  —  Caillasses  coquillières 193 

§  2.  —  Caillasses  non  coquillières 195 

Chapitre  IV.  —  Remarques  sur  le  calcaire  grossier  et  les 

caillasses 197 

Chapitre  V.  —  Les  sables  de  Beanchamp. . . ^ ^iOl 

Caractères  généraux  des  sables  de  Beaucfaamp 201 

§  1.  —  Niveau  inférieur 205 

Caractères  généraux 205 

Faune 206 

§  2.  —  Niveau  moyen 207 

Caractères  généraux 207 

Faune 208 

§  3.  —  Niveau  supérieur 214 

Faune 214 

Grès  à  avicules 217 

III.  —  Proïcène 218 

Chapitre  P'.  —  Le  travertin  inférieur  ou  de  Saint-Ouen 218 

Caractères  généraux  du  travertin  de  Saint-Ouen 218 

Faune  du  calcaire  de  Saint-Ouen 222 

Flore  du  calcaire  de  Saint-Ouen 224 

Minéraux  accidentels .' 225 

Chapitre  II.  —  Le  gypse 227 

Caractères  généraux  de  la  formation  gypseuse 227 

§  1.  —  Grès  infra-gypseux 241 

§  2.  —  Gypse  proprement  dit 243 

a.  Quatrième  masse 251 

h.  Troisième  masse 251 

c.  Deuxième  masse 253 

d.  Première  masse 254 

Faune  du  gypse 258 

§  3.  —  Généralités  sur  le  gypstî 271 

a.  Substances  utiles 271 

b.  Origine  et  mode  de  formation 274 

Hypothèses  sédimentaires 274 

Hypothèse  épigénique 274 

Hypothèse  hydrothermale 274 

§  4.  —  Le  travertin  de  Champigny 277 

Caractères  généraux 277 

Age  du  travertin  de  Champigny 277 

Observation  sur  rorigino  ci-dessus  attribuée  au  gypse 

et  aux  roches  synchroniques 284 


TABLE  DES  MÀTIËRES.  507 

Chapitre  III.  —  Le  travertin  moyen  ou  de  la  Brie 288 

§  1 .  —  Calcaire  de  Brie 290 

Caractères  généraux. 290 

Faune  du  calcaire  de  Brie 291 

Flore  du  calcaire  de  Brie 291 

§  2.  —  Meulières  de  Brie 292 

Caractères  généraux 292 

Faune 293 

Flore 293 

Origine  et  formation  des  meulières 294 

II.  —  TERBAIN  MIOCÈNE 310 

Chapitre  I".  —  Les  sables  de  Fontainebleau 310 

§  1.  —  Les  marnes  à  huîtres 311 

Caractères  stratigraphiques  des  marnes  à  huîtres 314 

Faune  des  marnes  à  huîtres 317 

§  2.  —  Sables  et  bancs  coquilliers 318 

§  3.  —  Grès  de  Fontainebleau 323 

Caractères  généraux 323 

Mode  de  formation  des  rognons  de  grès 325 

Poudingues  supérieurs  de  Nemours 331 

§  4.  —  Remarques  sur  le  sable  de  Fontainebleau 332 

Chapitre  II.  —  Le  travertin  supérieur.    337 

§  1 .  —  Le  travertin  de  la  Beauce 338 

a.  Calcaire  de  Beauce 338 

Caractères  généraux 338 

Faune 338 

h.  Meulières  supérieures 343 

Caractères  généraux 343 

Faune  et  flore , 343 

Origine  et  mode  de  formation 344 

§  2.  —  Le  calcaire  lacustre  de  l'Orléanais 344 

m.  —  TERRAIN  PUOCÈNE 346 

Chapitre  unique.  —  Les  sables  de  Saint-Prest 346 

Caractères  généraux 346 

Faune 347 

Opinions  diverses  sur  Tâge  des  sables  de  Saint-Prest 348 

Vestiges  de  l'industrie  humaine  découverts  à  Saint-Prest. . .  350 

TERRAIIiS  QlJATEliMAUl&ES 352 

Chapitre  I®'.  —  Description  des  couches  quaternaires 352 

Le  diluvium  proprement  dit 352 


508  TABLE  DES  MATIÈRES. 

§  l .  —  Diluvium  gris 354 

Caractère  généraux 354 

Faune  du  diluvium  gris 356 

Coquilles  lacustres 356 

Animaux  terrestres 367 

Homme  et  industrie  primitive 375 

§  2.  —  Diluvium  rouge 408 

§  3.  —  I^  lœss. m 

Caractères  généraux 4i0 

Age  du  lœss 410 

Existence  de  deux  lœss  superposés MO 

Usages  du  lœss iiî 

Le  limon  des  plateaux iii 

Caractères  généraux 412 

Usages  du  limon iU 

Age  du  limon iU 

Les  cavernes ' iii 

Caractères  généraux i\i 

Faune  des  cavernes 415 

Les  tourbières 416 

Caractères  généraux 416 

Mode  de  formation 417 

Chapitre  IL  —  Mode  de  formation  des  graviefs  et  des  limons 

quaternaires ;  418 

1 .  —  Théories  proposées 418 

1°  Théorie  fluviale 4-21 

-2^  Théorie  glaciaire 441 

3°  Théorie  marine Mi^ 

•2.  —  Distinctions  à  établir  dans  le  sujet 42(  J 

Origine  du  lœss MT 

Origine  du  diluvimn  roupf!» i:2î^ 

Origine  du  diluvium  gris 43l> 

TKRR.4l.i;S  ACTl'KI.S Mi 

Table  alphabétique  des  localités  citées  et  Index  des  gisements  fos- 

f .  silifores  les  plus  riches  et  les  plus  intéressants 447 

Table  alphabétique  des  matières 470 

Table  alphabétique  des  noms  d'auteurs 497 


FIN  DE  LA  TADLE  DES  MATIKRES. 


TABLE   DES   FIGURES 


1. 


2. 


3. 


Fis.  IVijjcs 
Coupe  géologique  de  la  mon- 
tagne   des  Fiz à 

Existence  dans  la  Manche  de 

digues  sous-marines 7 

Situation  du  bassin  de  Paris 
dans  la  constitution  géolo- 
gique de  la  Ffance 11 

à.  Section  générale  delà  France 

du  nord  au  sud 16 

5.  Section  générale  de  la  France 

de  l'ouest  à  l'est. 16 

6.  Coupe   de   Meudon  à  Mont- 

martre         19 

7.  Coupe  de  la  tranchée  du  che- 

min de  fer  de  l'Ouest  à  la 
Chapelle,  entre  Saint-Cyr  et 
Dreux 20 

8.  Tableau  général  des  terrains 

parisiens 23 

9.  Coupe  du  puits  artésion   de 

l'abattoir  de  Grenelle 25 

10.  Micraster  cor  anguinum....       28 

1 1.  Ananchytes  gibba 29 

12.  Galerites  albogalerus 30 

13.  Janira  quinquecostata 31 

14.  Siphonia  ficus 32 

15.  Cephalites  campanulatus . . . .       32 

16.  Ilallirhoa.  costati 32 

17.  Coscinospora  cupuliformis. . .       32 

18.  Coupe   de  la  colline  de  Bi- 

mont  (Oise) 34 

19.  Belemnitella  mucronata 36 

20.  Ailol 39 

21.  Foraminifôres  de  la  craie. . .       47 

22.  Ananchytes  ovata 50 

23.  Rynchonella  vespertilio . . . . .        52 

24.  l'Ole  de  Mosasaurus  Gamperi.       55 

25.  Mâchoire  inférieure  de  l'Igua- 

nodon Mantelli 56 

26.  Coupe  du  calcaire  pisolithique 

ù  Bougival 59 


Fi:<.  Pajfcs 

27.  Lima  Garolina 66 

2S.  Coupe  de  Montain ville  à  Ver- 
tus    72 

29.  Coupe  du  mont  Aimé  à  Avize 

(Marne) 77 

{0.  Coupe  de  l'argile  à  silex  à 

Frémincourt 88 

31.  Conglomérat  ossifère  de  Meu- 

don   91 

32.  Anodonta  Cordieri  (moule  in- 

terne)    95 

33.  34  et  35.  Coupe  du  conglomé- 

rat à  Bougival 100,  101 

33.  Coupe  synthétique  du  conglo- 
mérat    1 02 

37.  Coupe  prise  entre  Fay  et  Ne- 
mours   104 

3  ],  Volcans  de  Turbaco 112 

î9.  Cyrena  cuneiformis 118 

19.  Coupe  de  la  colline  de  Killy.  120 

4  i .  Physa  gigantea 122 

42.  Coupe  des  dépôts  deSézanne.  132 
4'j.  Coupe  prise  entre  Châlons-sur- 

Vesle  et  Villers-Franqueux. .  134 
41.  Coupe  de  l'étage  des  ligniles.  138 
45.  Ostrea  bellovacina  (valve  infé- 
rieure)    140 

^i6.  Ostrea  bellovacina  (valve  supé- 
rieure)    141 

47.  Cerilhium  variabile 142 

18.  Coupe  prise  à  Sérincourt. ...  148 

49.  Neritiiia    conoïdca     (vue    en 

dessous) 154 

50.  Neritiuaconoïdea  (vu  de  profil)  154 

51.  Nummulites  planulata 156 

52.  Tuibinolia  elliplica 159 

r)3.  Chama  lamellosa 164 

54.  Nummilites  lœvigata 164 

55.  Disposition  du  calcaire  magné- 

sien de  Pont-Sainte-Maxence.  165 

56.  Ceritbium  gigantcum 171 


510 


TABLE  DES  riGUlŒS. 


¥ig.  Pages 

57.  OassatelU  tumida. 173 

58.  Pectunculns  pulvinatus 17^ 

59.  Orbifolites  complanata. 176 

60.  Fusas  Noe 176 

61.  Coupe  du  banc  Tert 181 

62.  Turritella  fasciaU 182 

63.  Cerithium  lapideum 186 

6^.  Cyclostoma  mnmia 186 

65.  fjophiodon  parisiense 187 

66.  Corbula  anatina 193 

67.  Coupe    génénle  du  calcaire 

grossier 201 

68.  Coupe  des  sables  moyens. . . .  202 

69.  Nummulites  variolaria 206 

70.  Cerithium  routabile 211 

71.  Cerithium  Bouei 213 

72.  Melania  hordacea 21  â 

73.  Cerithium  tricarinatum 215 

7/ii,  Coupe  du  travertin  de  Saint- 

Ouen 219 

75.  Limnaea  long^iscata 22  ' 

76.  Planorbis  rotundatus 22) 

77.  Coupe  de  la  troisième  masse 

du  gypse  de  Montmartre. .  238 

78.  Pholadomya  ludensis 263 

79.  Cyiherea  convexa 256 

80.  Hyœoodon 26i 

81.  Palseolherium  médium 262 

82.  Anoplolherium  commune....  263 

83.  Coupe  du  travertin  de  Cham< 

pigny 277 

86.  Coupe    des    meulières    à    la 

Ferté-sous-Jouarre 29  i 

85.  Geyser  d'Islande 3D3 

86.-  Ostrea  longirostris 312 

87.  Ostrea  cyathula 313 

88.  Les  marnes  à  huîtres  à  Villejuif.  316 

89.  Le  calcaire  à  Cerithium    de 

Fresnes-lez-Kungis 315 

90.  Cerithium  plicatum 317 

91 .  Cerithium  trochleare 31g 

92.  Pectunculus  obovalus 320 

93.  LucinaHeberti 322 


Fig.  Pages 

96.  Coup^  prise  à  Ormoy. 366 

95.  Mastodoa  kwprostris 368 

96.  Coupe  d'une  sablière  de  Le- 

vallois-Perret. . .  ^ 353 

97.  Coupe  d'une  sablière  à  ioin- 

ville-le-Pont 357 

98.  Limniea  anricularia •     358 

99.  Mammouth ^73 

100.  Bois  de  renne  (Cervus  Ta- 

randus) 37JV 

101 .  Lame  de  silex  d'une  sablière 

de  Levallois 376 

102.  Pointe  de  lame  des  alluvions 

quaternaires  de  Levallois. .      378 
103  n^  1.  Coupe  transversale  d'un 

tibia  ordinaire  au  niveau  N 

du  trou  nourricier. 
—  n®  2.  Coupe  au  même  niveau 

d'un  tibia  platycnémique. .     383 
106.  Élévation  du  portique  de  la 

pierre  turquaise,  près  de 

Luzarches 601 

105.  Dolmen    de    la   pierre  tur- 

quaise       602 

106.  Coupe  montrant  la  superpo- 

sition du  diluvium  rouge 

au  diluvium  gris 609 

107.  Coupe    montrant    les  blocs 

éboulés  sur  les  flancs  du 
coteau  d'Âuvers  et  les  ca- 
vernes qui  en  résultent. .  .     615 

108.  Tête  de  l'Ursus  Spelœus.  .  .      616 

109.  Coupe  d'une  tourbière 618 

110.  Disposition  générale  des  ter- 

rasses de  gravier  le  long 

des  rivières 620 

111.  Puits  naturels  remplis  d'ar- 

gile rouge  quaternaire  au 
travers  des  couches  de  cal- 
caire grossier  à  Ivry 630 

112.  Parallèle  eulre  le  diluvium 
et  le  conglomérat  ossifère 

de  Meudon 663 


PIN  DE  LA  TABLE  DBS  FIGURE!^. 


PARIS.    —     IMPRIMERIE    DE     K.    MARTINET,     RUE    MIGNON,    9. 


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